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OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DÉDIÉ AU ROI. «* + TOME DOUZIÈME. RE RS or ar GEST 155 GR è LEE O> 4 ME DS no A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS S.-J., HÔTEL DE CLUNY. 1095. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ, ) Messieurs, PonTaz. . . . . . Anatomie de l’homme. DE Jussieu . . . . Botanique à la campagne. LAcÉPÈDE . . . . . Reptiles et poissons. Zoologie, DESFONTAINES. . . . Botanique au Muséum. DE LaAnARCK. + : . Insectes, coquilles, madrépores, etc. Georrroy-St.-HiLAIRE. Zoologie. Mammifères et oiseaux. CuviEr. . . . . * Anatomie des animaux. VAuUQuELIN. . . . . Chimie des Arts. LaucrEr. .« . . . . Chimie générale. Conprer. . . . . . Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART. . . . . Minéralogie. Bosc. . . . . . . Culture et naturalisation des végétaux. Dezeuze. . . . . . Secrétaire de la Société des Annales du Muséum. MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. SUR M. A. THOUIN. Bee du Muséum a perdu, le 27 octobre der- nier, M. Thouin (André), celui de ses membres qui étoit le plus anciennement attaché au Jardin du Roi. En attendant que nous ayons recueilli les matériaux nécessaires pour pré- senter, dans un Eloge historique, le tableau des services qu’il a rendus, nous croyons devoir payer à sa mémoire un premier tribut de reconnoissance en insérant ici les deux discours prononcés sur sa tombe par M, le baron Cuvier, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, au nom de cette com- pagnie, et par M. Cordier, directeur annuel du Muséum, au nom de ce dernier établissement. Nous y joindrons l'extrait d’une Notice que M: Geoffroy Saint-Hilaire a rédigée et qu'il a lue à l'assemblée de ses collègues. : Discours de M. Corrzsr. C’est la node et as science alliées à L simplicité L plus aimable que nous perdons aujourd’ hui, Messieurs, dans le bon:vieillard dont cette tombe va couvrir les restes. Ce cer- Mém. du Muséum. t. 12. I 9 >) sun. YA Taowrns ! | cueil, entouré à la fois des membres d’un corps illustre et des humbles ouvriers d’un grand établissement, également arrosé de leurs larmes, est celui d’un homme qui apparte- noit à l’une et à l’autre famille, qui en étoit également chéri et vénéré. Né dans le Jardin du Roi, succédant à deux ou trois de ces générations patriarcales dont le travail, depuis près d’un siècle, embellissoit et faisoit prospérer ce magni- lique dépôt des richesses de la nature, M. Thouin y trouva en quelque sorte un domaine héréditaire ; il en fit sa patrie, il y plaça toute son existence. Parmi tant de changemens dans les hommes et dans les choses, lorsque aucune ambition ue manquoit d’appât et qu'il y avoit des tentations pour toutes les foiblesses, rien ne put l’arracher à ce séjour pai- sible. Cette brillante végétation, que ses soins prolongés avoient en quelque sorte rendue son ouvrage, luitint toujours lieu de gloire et de fortune; mais aussi qui à mieux prouvé que lui que le mérite peut faire un poste élevé de la place la plus humble? Il étoit nourri dans les travaux du jardin, mais il l’étoit sous les yeux des Buffon et des Jussieu ; chaque jour il les voyoit, il les entendoit; il se sentit né pour parler aussi leur langage, et bientôt ce fut aux travaux de leur esprit qu’il se montra digne d’être associé. Ces hommes célèbres se crurent honorés de le voirs’asseoir à côté d’eux, et l’Europe savante ne l’en sépara plus dans ses hommages. Dès lors sa modeste carrière s’est agrandie, et peu d'hommes ont exercé une influence plus utile. Devenu le centre d’une correspon- dance qui s’étendoit dans toutes les parties du monde, il n’a cessé, pendant un demi-siècle, de provoquer entre les divers pays l'échange de leurs richesses végétales. Lies produc- SUR M. À. Tour. 3 tions des parties les plus reculées des Indes orientales, reçues, soignées, multipliéés par lui, sont allées peupler et enrichir nos îles d'Amérique. L'Amérique, à son tour , a envoyé dans nos colonies des Indes ce qu’elle possédoit de plus précieux. Les conseils de M. Thouin suivoient au loin ces utiles présens : c'étoit d’après ses directions que travailloient les cultivateurs de Cayenne et de l'ile de Bourbon; c’étoit de ses dons que s’enrichissoïent ceux de la France continentale. Tout ce qui nous venoit des pays. étrangers qui füt susceptible de s’accli- mater chez nous, ornoit et diversifioit bientôt notre sol. Les forêts du Canada et des Etats-Unis payoient leur tribut aux nôtres et offroient leurs bois à nos arts ; les parterres de la Chine et du Japon se dépouilloient pour nous de leurs fleurs; la Nouvelle-Zélande nous envoyoit son lin ; la Nouvelle- Hollande ses arbustes. Combien de beaux arbres nous ombra- gent maintenant qui nous seroient demeurés inconnus sans l'infatigable activité qui l’animoit? Quel est aujourd’hui, je ne dis pas seulement en France, mais en Europe, mais dans les deux mondes, le parc ou le jardin qui né s’enorgueillisse d’arbustes ou de fleurs dus à son zèle et à son obligeance ? Quel.est le verger où il n'ait distribué quelques fruits savou- reux ? Le printemps s’est paré de couleurs plus nombreuses et plus vives; l’automne, par ces fleurs tardives venues de pays lointains, a emprunté la parure du printemps! Si? Amé- rique nous fit autrefois le présent inestimable de la pomme de terre, nous sommes allés chercher pour elle l’arbre à pain dans les îles les plus inaccessibles dela mer du Sud; et ce bienfait, qui équivaudra peut-être un jour.au sien, c’est principalement aux avis, aux soins éclairés dé M. Thouin TS 4 sur di. A. THourx. A qu’elle en est redevable. C’est! ainsi qu'un de ses ancêtres avoit soigné le premier pied de café d’où sont venus tous ceux de nos iles. De pareils services, dans l'enfance d’un peuple, auroient fait rendre un culte à leurs auteurs; ils exci- teront du moins à coup sûr, et pour toujours, la reconnois- sance des amis de l'humanité qui savent qu'en multipliant une plante utile on multiplie les hommes, et qu’elle est, pour le pays qui la reçoit, un bien plus sûr et plus durable que les lois le plus habilement conçues : car les combinaisons des hommes sont passagères comme eux; les dons de la na- ture, une fois acquis par un peuple, sont impérissables. Mais M. Thouin a aussi rendu à la science, considérée comme telle, à la recherche directe et désintéressée de la vérité, des services qui seront long-temps appréciés. Il lui a créé dans le Jardin du Roi un monument qui parlera de lui sans cesse et à tout le monde. Dès 1770 il en dessina, avec Buffon, toutes les parties alors nouvelles ; en 1780, il le distribua avec Jussieu d’après cette méthode naturelle qui dès lors a fait loi en botanique. Ces grandes serres où la zone torride tout entière semble renaître pour l'ami des plantes ; ces bosquets qu'habitent et que vivifient les animaux de tous les pays; ces riches collections d’arbres fruitiers, preuves admirables du pouvoir qui a été accordé à l’homme d'agir sur la nature, et de la perfectionner, au moins relativement aux besoins et aux jouissances de la société, c’est à M. Thouin que nous les devons. Il n’y a point dans le Jardin d’arbuste, point de gramen, qui n’ait été nourri, élevé par ses soins. Ses nombreuses expériences, les greffes singulières qu'il a pratiquées, les modifications qu’il est parvenu à faire subir sur M. À. Tour. 5 à tant d'arbres et de plantes, ont éclairé la physiologie végétale , non moins que lart de la culture. Les hommes eux-mêmes dont les travaux le secondoient, et qui portoient en tant de lieux les résultats de ses découvertes, c’étoit lui qui les avoit formés ; et que dis-je? ils étoient plus'que ses élèves, ils étoient ses amis, ses enfans. En effet, de si grands travaux ne s’exécutent point, si les hommes qui les entreprennent ne savent s'assurer du dévouement de leurs aides; et c'est une conquête que la science et le talent ne feroïent pas seuls. Mais personne, autant que M. Thouin, n’a su se donner ce genre d'autorité que l’amour et le respect prennent sur les cœurs. Ses signes étoient des ordres; nulle fatigue ne coûtoit pour répondre à ses désirs; ses subordonnés de tous les grades partageoient cette ardeur et cette tendresse, et, vous le voyez; encore en ce moment lugubre ils ne se séparent point, dans leur douleur, de cette famille éplorée qui perd en lui son ornement et son appui. Qu'ils lui rendent , et rendons-lui avec eux les hommages qu'il apprécioit le plus, ceux de l'attachement et de l'estime; que ces fleurs qu'il a données à l’Europe décorent désormais sa tombe; que, soignées par les mains à qui il enseigna à les cultiver, elles apprennent à nos enfans les jouissances qu'il leur a ménagées et ce que la postérité lui devra de reconnois- sance. Heureux le mortel dont la mémoire aura de si éloquens interprètes! Discours de M. CorDrer. La perte douloureuse qui nous réunit en ce moment et qui nous inspire un sentiment commun si pénible et si profond, 6 sur M. A. Tour, est bien grande, bien digne de tous nos regrets. M. Thouin, malgré son âge avancé, pouvoit encore suflire long-temps aux nombreuses et utiles fonctions auxquelles il étoit voué; il eût été soutenu par cette constance inaltérable et par ce vif amour du bien qui ont assuré tous ses pas dans la longue et laborieuse carrière qu’il a parcourue. Fidèle au but important qu'une vocation naturelle lui avoit fait choisir, il a cherché à l'atteindre par toutes les voies qui lui étoient ouvertes et par toutes celles qu’il a pu créer. C’est sous sa direction que le Jardin du Roi a été agrandi au double de ce qu'il étoit en 1740. Il a présidé à la plantation de l'Ecole de Botanique , où l’on compte plus de six mille plantes vivantes. Il a joint une école de culture destinée à fournir des modèles en tous genres. Par ses soins, des expé- riences de naturalisation ont été suivies avec le plus grand succès, et elles ont enrichi et embelli la France d’une foule de plantes, d’arbustes et d’arbres venus de toutes les parties de la terre. Un grand nombre de mémoires ont été publiés dans la vue de répandre ses observations et de propager ses mé- thodes. Une immense correspondance a été établie et sou- tenue avec les hommes instruits de tous les pays, pour provoquer des échanges et transmettre jusque dans les co- lonies européennes les plus éloignées le tribut annuel des découvertes utiles à la théorie comme à la pratique ; la culture envisagée sur toutes ses faces a été professée ; et cés lecons d’un ou” si nouveau et qu'on auroit vainement cherché ailleurs qu’au Jardin du Roi, ont attiré le concours des nationaux et'des étrangers ; elles ont contribué sans aucun doute à accélérer la tendance générale des esprits vers les sue, M-1A.:Tæouxx. 7 catreprises rurales, vers la première des industries , celle qui constitue la base la plus solide de la prospérité des nations. … Tels sont les principaux résultats des travaux de M. Thouin. Ajoutons qu’on recherchoit avec empressement les bons avis qu'il pouvoit donner en particulier, qu’il ne les refusoit à perisnnes et que les importunités auxquelles il étoit exposé n'ont jamais pu fatiguer son obligeance, ni troubler un seul instant l’aménité de son caractère. Celui qui pendant près d’un, demi-siècle-a.exercé toute son influence pour améliorer notre agriculture , qui a participé à ses succès, qui nous a créé de nouvelles richesses forestières, et dont la sollicitude s’est étendue à toutes les améliorations du régime rural de nos colonies, a su vivre modestement avec les seules ressources dont il jouissoit au Muséum et à l'Institut; après les services qu'il avoit rendus, il auroit pu réclamer du gouvernement quelque bienfait qui luieût donné plus d’aisance dans ses vieux jours. Il s’est cru assez payé par les témoignages de confiance et de considération que lui ont prodigués les personnages éminens qui se sont succédés au ministère de l'intérieur etau ministère de la marine, M. Thouin possédoit des biens plus précieux, plus nécessaires que ceux de la fortune : une conscience pure, la paix, de l’âme, et Festime publique. ro A dix-neuf ans, la mort ARR de son père l’avoit laissé chef d’une famille nombreuse pour laquelle il s'étoit dévoué généreusement et sans retour; il a été constamment entouré de cette respectable -famille, et il a trouvé dans son sein tout le bonheur que peuvent donner entre de bons parens la conformité des occupations, des goûts, des habi- 8 sur M. A. Tour. tudes, et l'échange continuel des sentimens les plus sincères. La mémoire de M. Thouin sera chère à tous ses amis, disons mieux, à tous ceux qui ont eu des rapports avec lui. Elle vivra surtout au Jardin du Roi, où ses travaux laissent tant de monumens durables. Partout où son nom avoit pé- nétré, en France, en Europe et jusque dans les possessions les plus reculées des deux Indes, on n’apprendra pas sans regrets que ce digne homme n’existe plus; on n’hésitera pas de consacrer son souvenir et de l’unir pour toujours à celui du petit nombre d'hommes qui, de notre temps, ont bien mérité de la société tout entière. Extrait de la Notice nécrologique de M. Grorrror S'AINT-HILAIRE. M. Thouin (André), membre de l’Académie royale des Sciences, et professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle, étoit né, vers la fin de 1747, au Jardin du Roi : il y obtint, en 1968, la place de jardinier en chef qu'avait oc- cupée son père, mort quatre ans auparavant. Nommé membre de l’Académie royale des Sciences en 1786, il prit rang parmi les professeurs du Muséum d'histoire naturelle lors de la création de sa chaire en 1793, — Ses titres littéraires se com- posent d’écrits nombreux, tous relatifs aux principes ou à la pratique de l’agriculture : ils font partie des grands recueils du temps; savoir, les Mémoires de l’Académie royale des Sciences : — del'Institut ; — du Muséum d’listoire na- turelle : — de la Société d'agriculture. À] a inséré dans les Annales du Muséum une description du jardin des semis, de sur M. À. Tuouin. 9 l’école de culture, de celle des arbres fruitiers, et des mé- moires sur les diverses espèces de greffe, sur les effets de la gelée, etc. Il étoit l’un des collaborateurs du Dictionnaire d'Histoire naturelle, publié par Déterville, et de l'édition “nouvelle du Cours d'Agriculture de Rosier. Enfin , il a publié à part un ouvrage in-4o, sous le titre de Monographie des greffes (1820). Comme homme privé, M. Thouin est demeuré incompré- hensible à quiconque n’est susceptible ni de force d'âme, ni du désintéressement des pompes sociales. On peut estimer à leur valeur réelle tous les avantages du rang, tous les ho- chets des distinctions imaginés par la vanité, et Le endinee S'y soumettre par docilité de caractère. M. Thouin en jugea tou- jours autrement. Mais, s’il a renouvelé parmi nous les manières de ces hommes de bien de l’ancienne Grèce, qui poussoient jusqu'à l’exagération la pratique des vertus domestiques, ce fut du moins sans affectation, sans le dédommagement que procuroit à ceux-là le manteau de philosophe qui flattoit en secret une autre combinaison de vanité. — M. Thouin sépara toujours les devoirs des agrémens de la société, les distinguant non-seulement comme vues de l'esprit, maisdans l'application qu'il s’en faisoit à lui-même; car il accepta, il voulut les pre- miers, quelquefois jusqu’à se laisser accabler sous leur faix, et il resta constamment inaccessible à l'attrait des seconds. Il ne Se SOUmIL jamais non plus au régime des visites, ni à aucune de ces communications prescrites par le code si fastueusement nommé de l’usage dumonde. Aucune invitation à diner n’eut de prise Sur Jui : il ne parut aussi jamais aux séances solennelles Mém. du Muséurn. t. 12. 2 10 sur M. A. Trou. des Académies ; enfin, il se vit à regret, et l’on pourroit ajouter avec une sorte de résignation, inscrit sur la liste des chevaliers de la Légion-d’Honneur, et il ne fut à ce sujet attentif qu'à une seule chose, à l’indulgence de ses amis, qui ne s’offensoient pas de ce qu'il ne portoit point habituelle- ment une décoration, sans objet, disoit-il, sur l’habit d’un jardinier, mais admirée par lui sur la poitrine du militaire, où il lui paroissoit qu’elle étoit le prix du dévouement et de services rendus à la patrie. — Qu'on taxe cela de-singu- larités ; soit : mais l’on se tromperoit beaucoup si l’on croyoit y voir aussi de la misanthropie, de l'éloignement décidé pour les hommes. Nul n'’étoit, au contraire, plus accessible, nul n’avoit dans le commerce intime plus de Aie et d’aménité; mais il falloit venir à lui, puisqu'il n ’alloit lui-même chez personne. Il ne se complaisoit que dans une seule idée, celle d’être utile aux autres : aussi, n’avoit-il aucune force, comme il ne trouvoit aucun terme pour refuser : son temps, ses connoissances, sa science, ses végétaux, vous pouviez tout lui demander. Dirigeoit-il les travaux de culture, il prioit qu'on fit ceci, qu’on arrangeñt cela; et c’étoit toujours avec des manières d’une dignité simple et d’une bonté touchante, qui placoient le dévouement dans l’obéissance. — Toujours calme, il ne s’abandonnoit à quelque exaltation, que si l’on exposoit devant lui le plan de nouvelles institutions ou de nouvelles constructions d’une grande utilité et d’une appli- cation générale et durable. Les délassemens qu'il s’accordoit et ses promenades avoient toujours pour but les travaux publics où il avoit remarqué ces caractères. k M. Thouin ne se maria point; il devint cependant un chef sur M. À. Tour. II de famille dévoué ét vénéré; et c’est peut-être cette dernière circonstance qui a donné lieu à cette austérité, à cette âpreté de mœurs que nous venons de signaler. En effet, orphelin à dix-sept ans, et l’ainé de six frères et sœurs dont les derniers nés étoient encore en bas âge, il s’arma d’un courage dont il trouva les élémens à la fois dans ses ressources et dans la trempe de son esprit : dans ses ressources , ai-je pu dire, attendu que les vertus patriarcales de ses parens avoient attiré l’intérêt sur l’affreux isolement de tant de pauvres enfans. Le jeune chef de famille avoit été jusque-là plus occupé des travaux du jardinage qu’assidu dans les écoles littéraires : n'importe ; ce sont des diflicultés de plus; mais elles n’effraient ni le jeune jardinier, ni l’appui tutélaire que la Providence tenoit comme en réserve pour conjurer l'orage. Bernard de Jussieu , si grand dans la science , heureusement pour M. Thouin, valoit mieux encore par l'excellence du cœur. Il voit Buffon à qui les droits de sa place donnoïient la nomi- nation aux emplois. « Ces orphelins, lui dit-il, deviennent nos enfans; je veillerai aux affaires du jardinage; je m’empare de l'aîné; je l’instruirai moi-même soir et matin : le temps presse; jele bourrerai de connoissances. » Buffon partage un si tendre intérêt : l'emploi vacant resta en réserve. Buffon et Bernard de Jussieu, devenus, par l’impulsion de leur bonté naturelle, les instituteurs d’un jeune homme de dix-sept ans! quels hommes à satisfaire ! Mais des dédommagemens leur sont réservés : la suite a fait connoître que l’élève étoit digne de ÉMUs à d'aussi généreux soins. Je n’ai rapporté ces détails que pour expliquer comment le caractère de M. Thouin s'est trouvé muüri avant l’âge, 2* 12 sur M. A. Trourx. L'élève qui, en peu de temps, devint l’ami et, dans le sein de l’Académie des Sciences, le confrère de maitres pareils, pouvoit-il passer sa jeunesse dans les dissipations des hommes de son âge? Le pouvoit-il, celui qu'un destin sévère réser- voit, à l'égard de sa nombreuse famille, au rôle d’un appui tutélaire, à la condition laborieuse d’un père? M. Thouin vécut dès lors dans une retraite studieuse. Ainsi, il commença de bonne heure à ne connoïtre la vie que par le côté de de- voirs très-multipliés. Les habitudes fortifièrent dans la suite ce qui fut d’abord un effet de sa position. Cette filiation des faits donnée, ces causes assignées, qui penseroiïit encore à insister sur des singularités d’une aussi honorable origine ? Qui ne voudra, tout au contraire, les comprendre au nombre de tant de qualités et de vertus qui recommandent à jamais la mémoire du bon vieillard dont la perte sera un sujet d’éternels regrets dans le Jardin du Roi? M. Thouin n’a pas eu la douceur d'apprendre avant sa mort, que, le 23 septembre dernier, ses services comme propagateur des végétaux utiles et comme bienfaiteur de l'humanité, avoient été l’objet d'un hommage public à New- York. De semblables honneurs, et au mêmettitre, lui avoient aussi été plus anciennement décernés.en Angleterre. . . 0 . . . . . . . e 0 . A 0 e e . , « \ 13 Sur quelques objections et remarques concernant l’ Aile operculaire ou auriculaire des Poissons. PAR M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. J'avors terminé l'impression de mon dernier article, inséré dans le onzième et précédent volume, quand le tome cinquieme et dernier des Recherches sur les Ossemens fossiles fut livré au public. Je viens d'y voir que M. le baron Cuvier rejette ouvertement mes déterminations de l’opercule. J’avois cru précédemment (Mémoires du Mus., tome 11, page 158) pouvoir m’autoriser de son suffrage, et j'avois, en effet, considéré une phrase de son analyse de 1817, comme ren- fermant son assentiment à mes vues. Je nvétois abusé, comme le prouve le pa- ragraphe suivant : « J'espere, dit M. Cuvier, que la nes non successive et la en » finale de l'appareil auriculaire, ainsi que le développement graduel de l'appareil » hyoïde dans les batraciens, malgré la présence d’un larynx et d’un sternum , » ramèneront aux anciennes idées , à celles que j'ai toujours énoncées, que les os » de l'oreille ne renaïssent pas dans les poissons osseux sous la forme d’opercules ; » que l’appareil branchial n’a pas besoin, pour y prendre la complication qu oil » montre, d'être complété par l’intercalation de pièces ’sternales, laryngiennes » ou costales; enfin que l’appareil operculaire est un appareil spécial et propre » aux ESpèces qui l'ont reçu. » Voyez Oss. foss., 1824, tome 5, partie 2, page 8. Je laisse, pour aujourd’hui, de côté tout ce qui concerne ma manière de con- sidérer les pièces sternales , hyoïdiennes et laryngiennes , et je me flatte d” ÿ revenir une autre fois avec de nouvelles et de nombreuses recherches, avec la détermine- nation la plus satisfaisante des parties molles, et, en général, avec des moyens tout-à-fait victorieux. Je ne donnerai d’aîtention en ce moment qu’aux objections sur l’opercule. | La question est grave. Me serois-je a ? je désire moi-même ge ’on revienne aux anciennes idées. Mais aurai-je au contraire fait faire à la science un pas impérieusement réclamé par les besoins du moment ! ? il faut encore. que té aide à le faire franchir. Que cette réplique soit foible, on sortira plutôt d’uné fausse roule ; satisfaisante et concluante, on cédera à un entraînement déjà marque ; 14 DE L'AILE OPERCULAIRE malgré ce que jettent dans l’autre plateau de la pete le poids et l’aulorité d’un nom comme celui de M. Cuvier. L'expression renaître, du texte précédent, pourroit frapper et entraîner cer- tains esprits : et, en effet, le vague de ce mot figuré favorise toutes les interpré- tations qu'on en voudroit faire; mais, reproduisons ce langage dans une autre phrase construite selon les données et la pensée de l’auteur, et voyons si cette expression contient un sens physiologique et explicatif. : Peut-on dire, par exemple, que la main aux cinq doigts libres et mobiles de l'homme renaïsse ou ne renaïsse pas dans la patte offensive et meurtrière du lion , dans la nageoire aux doigts embarrassés de la loutre et du phoque ? Qu’ex= prime ce langage? des faits pour les résultats suivans : Les formes et les usages de ces parties different, mais cependant chacune est la répétition d’elle-même : il v’y a nulle part interruption d’existence; conséquemment point de reproduc- tion nouvelle, point de seconde naissance. Des changemens de formes ont lieu, mais ce sont des changemens , qui portent uniquement sur le rapport des dimer- sions respectives des mêmes parties constituantes. Je w’ai dit dans aucun ouvrage que l’appareil auriculaire fût quelquefois anéanti pour d’auditif RENAÎTRE operculaire : il ne faudroit pas se! servir avec habileté d’habitudes vicieuses qui tiennent à l’enfance de la science, pour s'étonner de n’en point apercevoir de traces dans mes écrits et pour m’opposer un pareil oubli. C’est précisément le but direct de mes recherches que de dégager de hautes et philoso- phiques considérations d’un pourtour d'observations spéciales et mal exprimées, qui empêchent de s'élever à celles-là, D'après M, Cuvier lui-même, « les parties essentielles de l’ouïe consistent dans » une pulpe gélatineuse et enveloppée d’une membrane fine et élastique, en de- » dans de laquelle se.résolvent les dernières extrémités du nerf acoustique. » Leçons d’anat, comp. t,2, p. 450. L’oreille ainsi ramenée à ce qu’elle offre d'ab- solument nécessaire, ne varie plus : elle existe conformée de celte maniere, tout aussi-bien chez les poissons que, chez les autres animaux vertébrés. Mais est-elle, suivant les familles, embarrassée ou enrichie par plusieurs parties, qui encombrent ou qui tapissent utilement le canal auditif? Vous ne voyez, pour entourer Jes parties essentielles, que des parties nécessairement secondaires ; favorisant ou non l'audition , celles-ci ne perdent jamais leur caractère de sur-ajoutées, L'anatomiste des premières époques de la science, placé sous les préjugés d’une observation spéciale, n’a pu faire cette distinction ; par qui ne voit qu’un seul appareil; tous les composans sont jugés de la même valeur. Or s'il a plu à ce pre- mier observateur de caractériser absolument et de nommer plusieurs parties de l'entonnoir auditif os de l’oreille, et s’il est démontré aujourd’hui qu'il a agi de OU .AURICULAIRE DES Poissons. 15 la sorte, sans avoir connu que ces prétendus os d'oreille avoient ailleurs une exis- tence plus considérable en volume et en fonctions, les anatomistes qui perpétuent la même école devront-ils être reçus à se prévaloir de cet.état d’ignorance et à triompher de l’inconvenance d’appeler chez les poissons os de la respiration (os operculaires ) ce qui chez les animaux vivant dans le milieu athmosphérique étoit déja nommé os de l’orerlle. A cela j'ai sans doute le droit de répondre : qu'on s’accuse soi, non les auires ; on s’est trop pressé d'établir un nom. Vous le vouliez siemificatif; il falloit d'abord rechercher comme étoit aussi la. chose ailleurs. Que si au contraire l’on se fût servi d’un mot insignifiant , et que, par exemple, on eût appelé les parties de cet appareil. osseux ABC, on n’eût jamais trouvé étrange, que me laissant guider par les indications suivies des faits , j’eusse donné les \corollaires suivans : _ ABCestun appareil petit, rudimentaire et sans grande importance dat les oiseaux, par exemple, parce que chez ces animaux l'organe respiratoire, étendu des fosses nasales au diaphragme, semble comme passé et allongé à la filière: ABC profite alors de son extrême réduclion, Comme volume, pourse loger au fond de l’entonnoir des ouiïes , où il prend du service : il y remplit des fonctions uni- quement auditives. Au contraire ce même appareil est vaste et Puissant chez les poissons, parce que dans celte classe l’organe respiratoire est concentré et ra- massé sous le crâne : ainsi parvenu à ce point de grandeur, il recouvre le large sinus des ouïes. Sa présence est là signalée par des fonctions proportionnelles à à son volume. ABC remplit alors des fonctions à la fois auditives et respiratoires; et dans quelques espèces, des fonctions qui sont simplement respiratoires. Ainsi la contradiction qui n’étoit nullement dans la pensée, cesse d’exister dans les termes. L'appareil operculaire n'est-il enfin qu'un appareil spécial € propre aux es- pèces qui l'ont recu ? Je ne vois là qu’une objection apparente. La question est déplacée : c’est quitter une considération générale pour la restreindre à des spécia- lités. Sans doute que porté à son maximum de volume et de puissance, l’appareil operculaire n’est nécessairement et ne peut être qu’ichtyologique ; tout comme la patte de la loutre et du phoque, en raison de ses doigts embarrassés par une mem- brane, n’est nécessairement et ne peut être qu’un instrument de natation : c’est dans ce sens que nous dirons aussi de celui-ci, que c’est là un appareil spécial et propre aux mammiféres qui l'ont reçu. Mais ces distinctions qui n’échappent point à la sagacité/ du naturaliste réservant son attention aux faits particuliers, n’em- péchent pas que celui-ci, ramenésur les hauteurs de son sujet, n’embrasse tous ces appareils spéciaux dans la généralité et qu’il ne prenne enfin l’idée d’un seul et god appareil, les réunissant tous. Il a vu partout mêmes matériaux constituans. - mêmes lois de composition, même distribution des rameaux sanguins et nerveux, 16 DE L'AILE OPERCULAIRE En définitive, l’opercule, seule entre toutes les parties de l'animal vertébré, ne résiste point à l'empire des lois générales ; je vais plus loin ; il ne sauroit arriver qu'il puisse se soustraire au principe suprême qui sert de règle à l’organisation, L'UNITÉ DE COMPOSITION ; à Ce principe, dont de nouveaux ouvrages de médecine viennent de s'emparer et qu’ils proclament la pensée de tous les hommes éclairés, Voyez Manuel d’Anatomie, etc. par J. F. Meckel, traduction française , tome I, page 2. — 1825, chez Baillère. Bien loin d'imaginer qu’il y eût nécessité à produire la réplique précédente, j'avois cru au contraire qu'il ne me restoit de lutte sérieuse à engager que sur un point de priorité. Il est assez ordinaire, quand le cri de la conscience porte la rivalité à aban- donner aux convictions d’une opinion naissante le mérite d’une proposition de- meurée pour elle incontestable, qu’elle satisfasse à un autre acces d'humeur, c’est-à-dire, en répandant qu'un autre inventeur auroit déjà parcouru la même carrière. Seroïit-ce dans cet esprit qu’on auroit tout récemment rappelé les opi- nions de M. Spix sur l’opercule et la date de sa Cephalogenesis publiée en 1815? Je vais prendre moi-même lé soin de raconter les faits : dès que ce devient une question , il est sans doute à propos d’en présenter au public toutes les particu- latités. Je remonterai haut; mais je ne saurois m'en dispenser, si je veux être compris. M. Spix, envoyé par la Bavière à Paris en 1809, y suivit le cours que je donnai cette année au Museum d'Histoire naturelle : il désira et il lui fut loisible de s’ins- crire le premier sur le registre ouvert chaque année pour l'inscription des élèves. L'émpressement qu’il mit alots étoit une démonstration d'estime et de grâce obligeante pour le professeur. Les déterminations et les rapports philosophiques des pieces crâniennes ayoient fait la matiere des dix premieres leçons : ce que j’avois écrit sur cela deux ans auparavant n’étoit véritablement que le prélude de recherches que je poursuivois alors avec la plus vive ardeur. Ce fut comme un spectacle neuf et qui surprit beaucoup M. Spix : il dessina la plupart des pièces qui avoient servi à mes démonstrations ; maïs il paroît à l’em- ploi qu'il fit, six ans plus tard, de ces matériaux, qu’il ne retira cependant de nos cours du Jardin du Roi que justement assez de combinaisons, pour ne placer sur seé dessins, hasardeüsement quelquefois, que des lettres se référant à une légende ; aucune explication de ses DÉCOR ARE fut donnée. C’est ainsi que sans raisonnemens à l’appui, sans démonstration de ses actes, M. Spix attribua, en 1815, à cinq pièces crâniennes des poissons , les noms des trois osselets de l'oreille. Les trois os que j'appelle kypocotyléal, tympanal et OU AURICULAIRE DES Porssoxs. 17 malléal, sont désignés sur ses planches par le chiffre 9 : la pièce que je nomme stapéal, y prend le chiffre 9', et la cinquième qui est pour moi l'os incéal, le chiffre 9”. À la légende, on lit : o malleus; o! stapes ; 9” incus. Voilà en son entier le travail de M. Spix. Sur aucun point nous ne sommes d’accord. Nous donnons les noms de stapes et d’incus à des pieces réciproquement différentes; et si nous nous rencontrons sur l'os malleus, c’est de la part de M. Spix pour ad- mettre que deux autres pièces en sont aussi des fragmens nécessaires. Ceci étoit publié en 1815, quand, en juin 1817, j'ai présenté à l’Académie royale des sciences un travail 2r-professo sur la matiere. Or, c’est un fait notoire ici que la Cephalogenesis publiée en Allemagne ne fut connue des naturalistes à Paris qu'après un voyage de M. Cuvier en Angleterre, sur la fin de 1818. Mon ouvrage avoit paru quelques mois auparavant. Je n’ai donc pu citer les travaux de M. Spix, et certes, je n’y eusse point manqué, si j'avois été informé à temps de leur existence. Maintenant que M. Spix ait été guidé par quelques communications, vers 1809, ou qu’il aït de propre inspiration et d’une manière générale aperçu , en 1815, le rapport des osselets de l’oreille avec les os de l’opercule, son travail n’est toutefois qu'une indication sommaire : c’est un heureux pressentiment, dont je lui fais avec plaisir honneur. Ces bonnes idées n’arrivent qu’à une certameclasse de penseurs. Mais pressentir ou démontrer une proposilion, sont deux choses tout-à-fait différentes : je n’ai rien sur cela à apprendre aux maïtres de la science. Il faut bien qu'on lait ainsi compris en Allemagne. Car arrivoit-il qu'on y attaquât les rapports des osselets de l'oreille avec les os de l’opercule? on m’adressoit l’argu- mentalion. À la vérité, adoptoit-on ces rapports, on les attribuoit avec une partia lité décidée au naturaliste bavarois. Depuis, toute la défense de la question m'est restée en propre : et sans doute ce soin ne concernoit que moi seul, dès que dans mes écrits de 1807, j’avois déjà songé à la solution de cette question, et que, le premier, je l’avois en quelque sorte établie comme problème et mise en équation. Je ne veux point récriminer : car il me seroit aisé d'expliquer comment je figure sous deux apparitions différentes dans la Cephalogenesis, pour mespremiers travaux zoologiques sous les noms d’Ætienne Geoffroy, et pour mes recherches sur le crâne sous les noms de Genffroy Saint-Hilaire; et de plus, comment il s’est fail que des éloges ou des témoignages d’indifférence aient caractérisé les annotations des premiers travaux, quand les derniers ont été accueillis par un blâme sec et pres- que injurieux. Une pareille méprise ne tenoit sans doute point à l’éloignement de nos résidences respectives ; j’étois personnellement connu de M. Spix. Mém. du Muséum. t. 12. 3 18 EXTRAIT D'un Rapport fait à l'Administration du Muséum par une Commission composée de plusieurs de MM. les Professeurs, sur les résultats de la mission que M. Milbert a remplie aux États- Unis d'Amérique pendant sept ans (de 1817 à la fin de 1923). L: mission de M. Milbert a eu pour objet de récolter et d’expédier au Muséum des produits des trois règnes. Elle a commencé sous les auspices de M. le baron Hyde de Neu- ville, qui étant, en 1817, ministre du Roi près du gouverne- ment des Etats-Unis, avoit été frappé de la grande quantité d'objets que le vaste territoire de ce pays pouvoit fournir à la France, sous le rapport de l’histoire naturelle et de l’agri- culture. Lors de la retraite de M. de Neuville, le ministère de l'intérieur sest empressé de fournir annuellement à M. Milbert les secours que le ministère des affaires étran- gères ne pouvoit plus lui accorder. Vers le même temps lad- ministration du Muséum a cru devoir admettre ce voyageur naturaliste au nombre de ses correspondans; c’est de cette manière que sa mission s’est prolongée jusqu’en 1824. La résidence habituelle de M. Milbert étoit à New-Yorck, station très-favorable pour recevoir et pour expédier les RAPPORT SUR UNEMISSION Aux ETaATs-UNnis. 19 objets. De là ce naturaliste a fait un grand nombre de voyages qu'il a étendus jusqu'au Canada, jusqu'aux lacs supérieurs et vers quelques parties de l’Ohio et du Mississipi. Son zèle Jui a fait braver la fièvre jaune dont il a été atteint, et dont il a failli être la victime. Il ne s’est pas contenté de recueillir lui-même : à l’aide d’une correspondance active il est par- venu à obtenir en don une foule d'objets, et à acheter ceux qu'il n’auroit pu se procurer autrement. C’est par ce dernier moyen qu'il a pu nous envoyer un nombre considérable d'animaux vivans, qui font aujourd’hui le principal orne- ment de la ménagerie de Sa Majesté. Les soins et les dépenses que lui ont occasionés l’achat et le transport de ces animaux ont dû surpasser ceux qu'ont exigés les autres objets que nous devons à ses recherches; cependant ces autres objets ont fait la matière de cinquante-huit envois dont les cata- logues forment un volume in-4°., et qui ont introduit dans nos collections de grandes richesses en tout genre. Enfin M. Milbert a pris soin de nous adresser des dessins d’après nature, pour suppléer à divers objets qu'il lui étoit impos- sible de nous expédier. Nous allons entrer dans quelques détails propres à justi- fier les témoignages que nous nous plaisons à rendre à ce naturaliste sur la manière distinguée dont il a rempli sa mis- sion , et sur les avantages qui en sont résultés pour l’histoire naturelle, pour lagriculture, .et pour les collections du Muséum. | Règne animal. Les collections zoologiques de M. Milbert comprennent 3 * 20 RAPPORT SUR UNE MISSION des animaux de toutes les classes. La plupart de ces animaux n'étoient que très-inparfaitement connus : les autres sont entièrement nouveaux. Le nombre des mammifères qu’il nous a envoyés est de deux cents individus, appartenant à plus de cinquante genres. Parmi les animaux morts, ceux qui ont été le plus utiles pour le cabinet du Roi, sont : Le minck, espèce de martre, mal déterminé jusqu’à présent. La mouffette, qui n’étoit connue des naturalistes que par les rapports des voyageurs sur la fétidité de l'odeur qu’elle répand quand on l'attaque. Le pekan, espèce de martre dont la fourrure est très- estimée dans le commerce. Un loup, intéressant parce qu'il offre la preuve de l’iden- tité de l'espèce américaine avec celle d'Europe. Deux espèces de phoques, dont une n’étoit pas décrite, et l’autre (phoca mitrata ) n’étoit connue que par le crâne que M. Cuvier avoit vu et dessiné chez M. Camper. Le cougouar de l'Amérique du nord. Le linx roux, sous les différens pelages qu’il revêt suivant l’âge ou les saisons. Parmi les rongeurs nous citerons l’ondatra, la marmotte du Missouri, le souslick à bandes, et surtout le rat à bourse, animal indiqué plutôt que décrit par Shaw, qui en a donné une mauvaise figure que nous serons à même de rectifier. M. Milbert nous a fait connoïître le wapiti des Améri- cains, espèce de cerf de près d’un tiers plus grand que notre cerf commun. Il a envoyé plusieurs mammifères conservés aux Erars-Unis. 21 dans l’eau-de-vie. Ces sortes d’envois, qui donnent plus de peine et qui entraînent plus de frais pour le voyageur, sont beaucoup plus profitables, parce qu’ils offrent le moyen d'étudier l'anatomie de l'animal. Il nous a également envoyé plusieurs squelettes, tels aie, ceux de l’elk, du cerf de Vir- ginie et du bœuf sauvage, qu'on nomme a Les mammifères vivans que nous avons reçus de M. Mil- bert sont au nombre de quarante-neuf individus. Les plus remarquables sont : Les didelphes opossum, mâles et femelles. Le cougouar de l'Amérique du nord. Plusieurs espèces de cerfs de la Louisiane et de Virginie. L’élan d'Amérique. Le wapiti et sa femelle. Le bison et sa femelle. Ce dernier animal, maintenant em- ployé avec un grand avantage dans la haute Louisiane pour l’agriculture et pour les charroïis, pourroit l’être de même en France. Son éducation est facile à faire et sa force est plus considérable que celle du bœuf : il vit de toute sorte d’her- bages. Il est à désirer qu'à l’aide des deux individus que nous devons à M. Milbert, nous puissions naturaliser en France cette race précieuse. Le nombre des oiseaux peut s'élever à quatre cents es- pèces, et plus de deux mille individus. Cette collection nous a fait connoitre l’ornithologie américaine beaucoup mieux qu’ellenel’eût été jusqu'à présent, parce que le grand nombre de doubles nous a. donné dans chaque espèce le mâle et la femelle, et les différens plumages que l’une et l’autre pré- sentent, selon l’âge ou selon la saison. Ce changement de 29 RAPPORT SUR UNE MISSION plumage des oiseaux les rendant très-difficiles à reconnoitre, il est de la plus grande importance de rassembler beaucoup d'individus choisis avec soin pour déterminer exactement les caractères essentiels des espèces. M. Milbert a rempli cette tâche avec le plus grand succès. Il est un des voyageurs qui ont le plus contribué à nous mettre à même de rendre la collection du Muséum extrêmement précieuse par la réunion de toutes les variétés. Parmi les espèces que nous avons reçues de M. Milbert, plus de cent manquoiïent au Muséum; la plupart des autres avoient besoin d’être renouvelées. Nous citerons comme les plus remarquables : L’aigle à tête blanche, adulte et jeune. La buse à queue rousse, dont les jeunes et la femelle nous étoient inconnues. Un grand nombre de pie-grièches, de fauvettes et de gobe-mouches, Plusieurs troupiales, dont le mangeur de riz (o7tolus oryzivora ), qui ne nous étoient qu'imparfaitement connus. De très-beaux individus du dindon sauvage de la Virginie. Les tetras que Linné a nommés, Ze{rao togatus, €. cu- pido, t. phasianellus, qui étoient si mal connus qu’on les regardoit comme une seule et même espèce, publiée sous trois noms différens, Plusieurs pics, tels que les pious villosus et pubescens, qui nous étoient inconnus, : Enfin M. Milbert nous à envoyé une collection d'oiseaux de rivage et d'oiseaux d’eau, qui nous a mis à même de bien connoître les espèces communes aux deux continens, et d'en aux ETATS-Unxrs. 23 observerun grand nombre de nouvelles : parmi ces dernières, les plus remarquables appartiennent aux genres carbo et anas. Nous avons reçu aussi un grand nombre d'oiseaux con- servés dans la liqueur, qui ont servi à compléter les collec- tions d'anatomie , au moyen des squelettes et autres produits des dissections que nous avons pu faire. Les oiseaux vivans, arrivés à notre ménagerie, sont au nombre de soixante-dix individus. On remarque parmi eux: Le vautour brun, de la Caroline du sud. L’aigle chasseur des monts Alleghanis; l'aigle à tête blanche des bords de l’'Hudson, le grand aigle de Terre-Neuve, et celui des montagnes de la Pensylvanie. Trois grands-ducs des montagnes qui bordent le fleuve Hudson. Plusieurs oiseaux de proie. Vingt-deux individus de la caille, appelée £esras à fraise. Neuf individus de la gelinotte. Plusieurs oies et canards sauvages, etc. Les reptiles ont aussi fixé l’attention de M. Milbert, et le zèle qu'il a mis à s’en procurer a été couronné du plus grand succès. Près de cent cinquante espèces et six cents individus sont le produit de ses voyages : tous ont été envoyés dans l’eau-de-vie. Quatre espèces nouvelles de tortues, dont une de mer et trois des marais de l'Amérique, des lézards, des gecko, des agames, deux nouvelles espèces d’ophisaures, et surtout la sirène lacertine, sont les animaux les plus précieux de cette partie de ses collections. 24 RAPPORT SUR UNE MISSION Plusieurs tortues ont été envoyées vivantes à la ménagerie, et y vivent encore. Comme l'alcool détruit les couleurs des animaux qu'on y plonge, les individus vivans sont très-utiles pour nous aider à donner des descriptions exactes, et en -même temps pour nous apprendre quelque chose de leurs mœurs. La classe des poissons, si peu étudiée par les voyageurs, avoit été particulièrement recommandée à M. Milbert. 11 a rempli l’attente de l'Administration au-delà de ce qu’on pou- voit espér er. Nous avons recu de lui plus de Mbuee cents individus ap-. partenant à près de deux cents espèces, dont plus de la moitié nous étoient inconnues. Nous citerons dans ce nombre deux espèces nouvelles de requins; un squale très-voisin du squale nez, une raie de plus de sept pieds de large, qui par la singularité de ses dents doit former une genre à part; des esturgeons du Saint-Laurent, des lacs Ontario et Champlain, de plus de six pieds de longueur; des espèces nouvelles des genres gade, limande, saumon, brochet, et un très-grand nombre du genre cypris; des individus de trois pieds de long d’une espèce de sciène, que M. de Lacépède a décrite sous le nom de pogontas fasciatus, et qui manquoit au Cabinet; d’autres espèces imparfaitement décrites, et que M. Cuvier a été obligé de séparer des genres connus, pour en faire le type de nouveaux genres. Le grand nombre des doubles a donné la facilité de dis- séquer beaucoup de ces poissons, et leurs squelettes ont en- richi la collection d'anatomie comparée. M. Milbert avoit encore envoyé des poissons vivans, bons Aux ErTars-Unwre. 25 à manger, pour être jetés dans la rade du Havre et dans la Seine; mais des gelées très-rudes les ont fait périr à leur arrivée. M. Milbert n’a point négligé de recueillir des coquilles, et il nous en a fait passer plus de cinq cents individus. Les coquilles d’eau douce ayant été peu étudiées jusques dans ces derniers temps, il s’est particulièrement attaché à s’en procurer, et nous lui devons plus de trente espèces nou- velles, très-importantes pour compléter nos collections. Ces coquilles appartiennent aux genres mulette etanodonte parmi les bivalves, et aux genres hélice, planorbe, lymnée, physe, paludine parmi les univalves. M. Milbert a fait trois envois de crustacés, d’arachnides et d'insectes de tous les ordres. Le nombre des espèces, dont plusieurs sont nouvelles, est d’environ quatre cents, celui des individus est de plus de mille. Ces envois nous ont été fort utiles, surtout en ce qu'ils nous ont procuré un grand nombre de lépidoptères de la Géorgie. Nous citerons les papillons z-album, punctum interrogationis; les sphinx abbotii et cacata; d’autres analogues à ceux d'Europe, ap- pelés Zgustri, convolpuli, lineata ; une nouvelle espèce du genre agariste; le bombix proserpina, la noctuelle amatrix, et parmi les coléoptères, le zecrophorus grands, un calo- some, voisin de l’a/fernans, le prionus cylindricus, une nouvelle espèce du geure atype de la classe des arachnides , et une écrevisse gigantesque semblable à notre homard. D) 2 2 Règne végétal. M. Milbert nous a fait des envois très-considérables de Mém. du Muséum. t. 12. 4 26 RAPPORT SUR UNE MISSION graines utiles, et il nous a fait parvenir des plantes vivantes destinées à être répandues en France. Ses vues ont été rem- plies : une très-grande quantité de ces graines et les jeunes arbres ont été envoyés dans les départemens, et la plupart ont réussi comme dans leur sol natal:il en est résulté que des terrains auparavant incultes, parce que nos végétaux indi- gènes ne pouvoient y prospérer, sont maintenant couverts de la plus belle végétation. Les arbres que nous devons à M. Milbert sont, parmi ceux qui se dépouillent de leurs feuilles pendant l'hiver, des espèces nouvelles de chènes, d’ormes, d’érables, de peupliers, de sumacs, de noyers, de châtaigniers, d’épines. Les arbres résineux, toujours verts, qui croissent dans les sols limoneux, dans les sables et jusque sur les montagnes dans les fentes des rochers, n’ont point été négligés par cet infatigable voyageur. Il nous a fait passer à plusieurs reprises des quantités de cônes de pins, de cèdre, de génevriers, d’épicéas, de mélèzes, de sapins, de eyprès, et de beaucoup d’autres espèces propres à l’ornement des jardins et des parcs. Parmi ces derniers arbres, le cyprès chauve doit occuper un des premiers rangs. Il a l’avantage de croître dans les terrains tourbeux couverts d’eau pendant un quart de l’année, de les exhausser successivement par la chute de ses feuilles et par le détritus de ses racines. De plus il fournit un bois résineux et léger, qu’on emploie pour la menuiserie, pour la charpente et surtout pour la toiture des maisons. Si nous passons en revue les plantes herbacées dont M. Milbert nous a envoyé des graines, des plants ou des tu- bercules , nous y remarquerons principalement des espèces Aux EraTs-Unris. 57 d’apocins dont les aigrettes des semences fournissent de la ouatte; des orties wr4ca witlow, qui donnent un chanvre préférable à celui du commerce, et qui est communément employé aux Etats-Unis pour les basses manœuvres des vais- seaux ; l'herbe nommée red-fop , dont la paille est employée dans l'Etat de Connecticut pour fabriquer des chapeaux qui rivalisent avec ceux de Livourne, et qu’on vend jusqu'à 5oo francs la pièce; enfin une variété de patate de Pensylva- nie qui est déjà répandue dans nos jardins potagers, et dont la culture plus multipliée fournira dans quelques années une ressource de plus pour la classe indigente. Règne minéral. La minéralogie et la géologie des Etats-Unis ont également été l’objet des recherches de M. Milbert. Il nous a plusieurs fois adressé des échantillons des minéraux récemment dé- couverts par les savans de cette contrée. Parmi ces minéraux, les uns appartenoient à des espèces nouvelles, telles que la chondrodite et la magnésie hydratée ; les autres offroient des variétés ou des modifications importantes d'espèces connues: telles que l’hyperstène, la tourmaline verte ou rougeûtre, le pyroxène, l’antophillite et la magnésie carbonatée, espèces ou variétés qui manquoient au Muséum. Le nombre des échantillons est de plus de deux cents. Les roches envoyées par M. Milbert ont offert un grand intérêt. Le Muséum ne possédoit aucun échantillon des ter- rains de cette partie du Nouveau-Monde; et nous en avons maintenant les principaux matériaux. Non-seulement nous pouvons comparer la constitution du sol des Etats-Unis ce 28 RAPPORT SUR UNE MISSION avec celle des autres parties de l’ancien et du nouveau con- tinent qui nous sont connues, mais nous serons à portée de véri- fier, sur pièces pour ainsi dire, ce que les savans Anglo-Améri- cains pourront écrire sur leur pays. L'ensemble de ces roches offre plus de sept cents échantillons, la plupart d’un grand volume. On y voit principalement figurer les matériaux de la chaîne des Alleghanis , ceux des plages orientales qui bordent l'Océan, ceux des bords du fleuve Saint-Laurent, de l’'Hudson et du Potomack, ceux des lacs Huron, Champlain, Erié, Ontario, Georges et Oneida, quelques échantillons de Ohio et du Mississipi, ainsi qu’un grand nombre de débris orga- niques fossiles recueillis à la surface de ces vieux terrains calcaires qui constituent une partie de l'immense plateau où l'Ohio, le Mississipi et le Saint-Laurent prennent naissance, et dontles rameaux s'étendent, à ce qu’il paroït, à de grandes distances dans le continent de l'Amérique septentrionale. Ces fossiles offrent beaucoup d’espèces rares ou nouvelles et dont l'étude sera très-profitable à la géologie. - RÉSUMÉ. Il résulte de ce que nous venons d’exposer, que pendant les sept années qu'a duré sa mission, M. Milbert a procuré au Muséum une foule d'objets qui, pour la plupart, man- quoient en Europe, et parmi lesquels il s’en trouve beau- coup qui sont rares ou nouveaux, et dont la connoissance sera d’une grande utilité pour les diverses branches de l’his- toire naturelle, et que ses envois de graines et de plantes vi- vantes ont déjà rendu de grands services à l’agriculture. Le Aux EBTars-Unrs. 29 grand nombre de ces objets atteste son activité. En effet, ce nombre est de plus de sept mille cinq cents, savoir : Mammifères vivans , la plupart d’une grande taille... Oiseaux ViVANS.e ser o - sve0s900 eee +s0v%eveevesr:e0vese Reptiles vivans........:.e..... Quadrupèedes en peau ou dans la liqueur. ER A EE PL ONE Squelettes de grands quadrupédes........,..............:... Oiseaux. .... ] sonne vers ee esse Reptiles..." sesvesveseeenrereeseevcenwceesse Poissons........ MONS couté 00e poor 000 0e 0 Insectes noue à Graïnes, vingt-cinq caisses, contenant environ trois cents espèces. ATEESIVIVANS TENVINON ee elle eisle iles te eelnie lee aeleietelelele ic inie die Minerauatterttales eteele sci elelceteleie esse resesressse Hoches es biilseeiie sie ssererseserereeseserecvesenseseceose DESSS eee te een 20e ses Uele mn deletaielele toterele aie 0luiale (nt alels D LE OL PO ECM 2000 7569 Cette récolte si nombreuse, si variée et si importante a été faite avec de bien foibles moyens, et M. Milbert n’est revenu en France qu'après avoir épuisé toutes ses ressources. À son arrivée une tempête l’ayant jeté sur les côtes de Normandie, où son vaisseau s'est brisé contre les rochers du cap la Hague, il a couru les plus grands dangers et fait des pertes considérables; en sorte qu’il n’est pas moins recommandable par les malheurs qu'il a éprouvés et par les sacrifices qu'il s’est imposés que par les recherches auxquelles il s’est livré avec tant de zèle et tant de fruit. MONOGRAPHIE DU GENRE EROTYLE (1). PAR M. P. A J. DUPONCHEL. GÉNÉRALITES. Lzs Erotyles, d'après la méthode de M. Tatreille, sont des insectes de l’ordre des Coléoptères, section des Tétra- mères, famille des Clavipalpes et ayant pour caractères, savoir : Pénultième article des tarses bilobé. Antennes terminées en massue perfoliée. Mächoires onguiculées au côté interne. Dernier article des palpes maxillaires très- grand, transver- sal, presque en forme de croïssant ou de hache. Corps ovale ou hémisphérique, bombé. (x) J’ai entrepris cette Monographie d’après les encouragemens de M. Latreille, et c’est au compte avantageux qu’il a bien voulu en rendre à l'Administration du Muséum d'histoire naturelle, que j'en dois l'insertion dans ce recueil. Qu'il me soit permis de lui en témoïgner ici ma reconnoissance , ainsi qu’à M. le pro- fesseur Duméril, M. le comte Dejean, et M. Godart, qui ont bien voulu égale- ment m'aider non-seulement de leur bibliotheque et de leur collection, mais encore de leurs conseils et de leur expérience. Je dois ajouter que M. Godart, auteur de l'excellent ouvrage des Lépidopteres de France, a eu la complaisance de revoir avec moi toutes les phrases latines de mes descriptions, GENRE EROTYLE. ali Articles intermédiaires des antennes presque cylindriques; massue terminale oblongue. Ces insectes sont en général remarquables par leur forme plus ou moins bombée, et par leurs couleurs vives et tran- chées. Ils ont la tête petite, ovale et cachée en partie par le corselet; les yeux ronds et peu saillans; les antennes composées de onze articles, dont le troisième beaucoup plus long que les autres, et les trois derniers plus larges, apla- üs et formant une massue oblongue et perfoliée; le corse- let plus étroit que les élytres, en forme de trapèze, déclive, plan échancré antérieurement, et sinueux postérieurement; l’écusson petit et arrondi; les élytres embrassant entièrement l'abdomen, d’une consistance ferme, plus ou moins élevées dans leur milieu et formant un angle plus ou moins aigu, vues de profil, tantôt lisses, tantôt rugueuses, le plus souvent striées, et parsemées irrégulièrement de points enfoncés; les pattes simples et sans épines, plus ou moins longues dans les espèces à corps ovale, et plus ou moins courtes dans celles dont le corps est hémisphérique. Linné, qui n’avoit eu occasion de connoître qu’un petit nombre d'Erotyles , les avoit placés, d’après leur forme, tantôt parmi les Chrysomèles, tantôt parmi les Coccinelles; mais Fabricius ayant reconnu que ces insectes avoient une organisation particulière, en fit deux genres, l’un sous le nom d’Ærotylus, et l’autre sous celui d'Ægythus. En effet, les Erotyles diffèrent des Chrysomèles par leurs mâchoires armées d'une ou de deux dents cornées au côté interne, ainsi que par la forme particulière de leurs palpes et de leurs an- tennes, ce qui sert aussi à les distinguer des Coccinelles 32 GENRE EROTYLE. avec lesquelles le nombre de leurs tarses empêche d’ailleurs de les confondre. Enfin la forme des articles intermédiaires de leurs antennes et l’allongement de la massue qui termine ces organes les séparent également des 7rzfomes et des 771- plax, avec lesquels ils ont, du reste, beaucoup d’analogie. Toutefois c’est à tort que Fabricius a séparé de ses Ero- tyles les espèces à corps hémisphérique pour en former son genre Ægythus, puisque d’après les caractères qu'il lui assigne, ce genre ne diffère de l’autre que par une modifica- tion à peine sensible dans la forme des palpes postérieurs. Aussi M. Latreille, en adoptant le genre Erotyle, dans son Genera Crustaceorum et Insectorum, a-t-il cru devoir y réunir les Ægythes. Cette réunion a été suivie depuis par Olivier dans son Entomologie, ainsi que par M. Duméril, dans sa Zoologie analytique et dans son dernier ouvrage entomologique, intitulé : Considérations générales sur les Insectes. Comparaison faite des Ærotyles et des Ægythes, sous le rapport de la forme des antennes et de l'appareil manduca- toire, nous avons reconuu, comme ces célèbres auteurs, qu'il n’y avoit pas de caractères suflisans pour les séparer; ainsi notre Monographie comprend toutes les espèces répar- ties entre les deux genres de Fabricius, plus celles qu’il n’a pas connues et qui se trouvent dans Olivier, et enfin celles qu'on a découvertes depuis et qui n'ont pas encore été décrites. Avant de passer à la description des espèces, nous vou- drions pouvoir entrer dans quelques détails sur les métamor- phoses de ces insectes, et leur manière de vivre dans l’état GENRE EROTYLE. 99 de larve; mais de même que presque tous les insectes exo- tiques ils ne sont connus que dans l’état parfait. Or, dans cet état, tous les voyageurs qui les ont observés, s'accordent à dire qu'ils vivent sur les fleurs et les feuilles; d’où Olivier conclut que leurs larves ne doivent pas beaucoup différer de celles des Chrysomèles; mais M. Latreille pense qu'elles doivent se rapprocher davantage de celles des 7riplax et des Tritomes avec lesquels les Erotyles ont plus d’analogie par l’organisation de la bouche qu'avec tout autre genre. En effet, leurs mâchoires armées de dents, ce qui n'existe pas chez les Chrysomèles, sembleroient indiquer qu’ils se nour- rissent de substances plus dures que les feuilles des arbres et des plantes qui servent d’alimens à celles-ci. En attendant que l'observation des naturalistes voyageurs vienne confirmer l’une ou l’autre de ces opinions, il est un fait qui paroït constant, c’est que tous les vrais Erotyles connus jusqu’à présent nous viennent de l'Amérique; et tout porte à croire que c’est un genre propre à cette partie de notre globe, ainsi que beaucoup d’autres qu’on n’a pas encore trouvés ailleurs. À la vérité Fabricius en indique trois espèces comme venant des Indes orientales; mais il est arrivé souvent à cet auteur de se tromper sur l’Aabrfat; et d’ailleurs il a été reconnu depuis que de ces trois espèces deux n’appartiennent pas au genre Erotyle : l’une (le fascza- tus) est un Helops, et l’autre (le reticulatus) un Doriphore. Au reste, on remarquera que le plus grand nombre des espèces que nous avons décrites nous viennent du Brésil, et qu'à l’exception d’une seule (4-puncfatus), qu'Ohvier an- nonce avoir été trouvée dans la Géorgie américaine, les autres. Mém. du Muséum. t. 12. | 5 34 Genre EROTYLE. proviennent des deux Guyanes, du Pérou, de la Nouvelle- Espagne et des Antilles. Ainsi les contrées de l’Amérique situées entre les deux tropiques paroissent être la véritable patrie de ces insectes. Quoique les Erotyles aient une forme générale qui leur est propre, cependant il semble qu’à leur égard la nature se soit complu à se copier elle-même en les faisant ressem- bler plus ou moins, les uns à des Chrysomèles, les autres à des Coccinelles; ceux-ci à des Triplax ou à des Tritomes, ceux-là à des Helops, des Gistèles, des Cebrion, etc. Nous avions espéré pouvoir fonder sur ces ressemblances un certain nombre de coupes ou de sous-genres qui auroïent abrégé les phrases descriptives, en évitant de répéter à chaque espèce ce qui est commun à plusieurs; mais en comparant attentivement les espèces entre elles, nous n'avons pas tardé à nous apercevoir qu'elles se confondoient les unes avec les autres par des nuances de forme insensibles, et nous avons reconnu dès lors l'impossibilité de limiter chaque groupe, et surtout d'en exprimer les caractères d’une manière claire et précise. Nous nous sommes donc borné à trois coupes seulement : la première renferme les Erotyles à corps ovale, et qui en général ont les pattes très-longues; dans la seconde viennent se ranger ceux dont la forme est plus ou moins hémisphérique et qui ont les pattes beaucoup plus courtes que les précédens; enfin la troisième se compose du petit nombre d’Erotyles à corps allongé, et dont le cor-, selet est presque aussi large dans sa partie antérieure que dans sa partie postérieure. OsservaTioN. Comme une monographie doit comprendre, non-seulement les es- pèces vues par l’auteur, maïs encore celles qu’il n’a pu voir et qui ont été décrites Genre EROTYLE. 35 par ses prédécesseurs , j'ai rapporté à la suite des espèces que j'ai dessinées et décrites ex visu, le nom et la phrase spécifique de chacune de celles dont il est fait mention dans Fabricius et Olivier, et qui n’existent pas ou que je n’ai pu reconnoître dans les collections qui ont été mises à ma disposition. Ces collections sont celles de M. le comte Dejean, qui ne renferme que des Coléoptères, mais qui est sans doute la plus riche qui existe en Europe dans cet ordre d'insectes ; celle de M. Latreille, également riche dans tous les ordres; et enfin celle du Muséum d'histoire naturelle. L Erotyl ovati, pedibus plus nunusve elongatis. I. EROTYLUS SPHACELATUS, Æ. sphacelatus. Fabr. S. El. IL, p. 4, 6. Schœnnherr, Syn. ins. p. 325, 5. Dejean, Cat. page 128. (Long. 9 lignes; larg. 5 lignes.) ÆE. ovalis, ater; elytris acuto gtbbis, flavescentibus PRES passim impressis, Jfascia media continua apiceque angusto nigris. : La forme de cet insecte est des plus prononcée, Ses élytres sont tellement re- levées en pointe vers leur milieu, que vues de profil elles représentent une pyra- mide; vues de face, elles ne peuvent être mieux comparées pour la forme qu'à la coquille univalve vulgairement appelée bonnet chinots. Elles sont d’un jaune d’ocre pâle, parsemeées irrégulièrement d’un grand nombre de points noirs en- foncés, ayec deux bandes noires transversales sur chacune d'elles, l’une petite à “l'extrémité, et l’autre beaucoup plus grande au milieu. Celle-ci s’étend en s’élar- gissant depuis la pointe du milieu des ao jusqu’au bord extérieur. , Les antennes, la tête, le corselet, l’écusson , le dessous du corps et les pattes sont noirs. On remarque plusieurs points enfoncés sur le corselet qui est légere- ment rebordé. # Cette espece ne peut être rapportée qu’à celle que Fabricius a désignée sous le nom de sphacelatus. Cependantäl est assez ‘étonnant que dans sa description il ne parle pas de la forme pyramidale des élytres, tandis qu'il en fait mention dans celle du gibbosus chez lequel cette forme est moins prononcée, que, dans le spha= celatus. Ce silence m’avoit fait croire d abord. que, l'espèce dont ils ’agit se rap- portait à son elevatus dont le nom indique en effet une espèce très-bombée, Mais, à l’exception de ces mots : elytra dorso lepata, le. reste 1 la «description de cette espèce ne convient pas à notre érotyle. £ De la collection de M. le comte Dejean, qui Va reçu du Brésil, [84] 36 GENRE ÉROTYLE. 2. ERONYLUS GIBBOSUS. E. gibbosus. Fabr. S. El. Il, p. 4, 7. Ent. S. I, 11, p: 36. 6. Mant. I, p. 91; 5. Sp. ins, I, p. 157, 3. Illig. Mag. sl p: 230-7. Var, a et b. Chrys. gtbbosa. Linn. Amœn. Acad. VI, p. 303, 13. Gent. ins. p- 10, 13. Es nat.l, 11, p. 586, 2. Ed. Gmel, 1, IV, p. 1727, 195. Voet. Col. II (ed. Panz. IV), t. 44, f. 1. Chrysomela... Gron. Zooph. 606, t. 14, f. 5. Æ. gibbosus. Herbst. Col. VIII, p; 366, 8, t..137, f. 5. Oliv. Ent. V, 460, t. 1 ,f. 4, a, b. Oliv. Enc. meth. VI, p. 432, 5. Chrys. gibbosa. Herbst. Arch. p. 51, 3, t 23, f. 3. E. gibbosus. Dejean, Cat. p. 128. Schœnnherr, Syn. ins. p. 326, 6. Duméril, Consid. gén. sur la classe des insectes, p. 20, fig. 13. ( Long. 9 lignes +; larg. 5 lignes. ) ÆE. ovalis, niger; elÿtris gibbis flavidis, punctis passim impressis, fascia media interrupta apiceque lato nigris. Cet érotyle ressemble au précédent ( sphacelatus) ; maïs ses élytres sont moins élevées dans leur partie supérieure, et ne forment pas, vues de profil, une pyra- mide aussi régulière. Elles sont jaunâtres et parsemées irréguliérement d’un grand nombre de points noirs enfoncés , avec une bande au milieu, de la même couleur, interrompue, et toute l’extrémité également noire. Les antennes , la tête, le corselet, l’écusson, le dessous du corps et les pattes sont d’un noir luisant. Le corselet légèrement rebordé, offre plusieurs dépresions et plusieurs points enfonces. De la collection de M. le comte Dejean , qui l’a reçu de Cayenne. On le trouve aussi à Surinam et au Brésil. 3. EROTYLUS HISTRIO. É. histrio. Fabr. S. El. I, p. 4, 4. Ent. S. I, II, p. 36, 4. Mant. 1, pe 9! ; Herbst. Col. VIII, p. 376 , 18. Schœnnherr , Syn. ins., p. 325, n°. 116, 3. Dejean, Catal. p. 128. Oliv. t. V, p. 468, pl. 2, fig. 12, À et B. Schœnnherr, Syn. ins. p. 325, 4. GENRE EROTYLE. 37 Long. 10 lignes +; larg. 5 lignes.) E. ovalis, niger; elytris gibbis nigro flavoque fasciatis. passim impressoque punctatis ; singulorum macula baseos apicisque coccinea: Les antennes, la tête, le corselet, l’écusson, le dessous du corps et les pattes sont d’un noir luisant. Les élytres sont un peu moins élevées que dans le gibbosue. Leur fond est noir avec plusieurs taches jaunes, irrégulières, dont quelques-unes sont isolées. Les autres se confondant ensemble forment trois bandes trans- versales. On remarque en outre sur chaque élytre deux taches d’un rouge vif, l’une à l'épaule et l’autre à l'extrémité, ainsi qu’un grand nombre de points en- foncés qui se détachent en noir sur les parties jaunes et rouges. De la collection de M. le comte Dejean , qui l’a reçu du Brésil. Se trouve aussi à Cayenne. j A. EROTYLUS HISTRIONICUS. (Long. 9 + lignes; larg. 5 lignes.) Æ. ovalis, ater; elytris gibbis atro luteoque fasciatis, obsolete punctato striatis, singulorum macula baseos apicisque coccinea. Cet érotyle a la même forme que l’histrio auquel il ressemble encore par la disposition des taches sur les élytres; mais il en diffère par les caractères suivans. 1°. Dans l’hrstrio les points enfoncés sont très-marqués et disséminés irrégulie- rement sur les élytres. Dans l’hrstrionicus ces points sont à peine visibles à l’œil au et forment des siries régulières. « Le jaune de l’Arstrionicus est un peu terne et tire sur le. fauve, tandis que ne de l’Asstrio est pur et brillant. 3°. Dans l’histrio, les taches isolées, comme celles qui forment (des bandes par leur réunion , sont irrégulieres. Dans l’Arstrionicus ces taches sont toutes arrondies et de même grandeur. 4°. Enfin tout ce qui est d’un noir brillant dans lhistrio est d’un noir-mat dans l’histrionicus. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée istrionicus. Elle se trouve au Brésil. 5. EROTYLUS GIGANTEUS. E. giganteus. Fabr. S. El, Il, p. 3, 1. Ent. S. Il, p. 35, 1. Mant. I. p. or, I Sp. ins. I, p. 157. I. S. Ent. p. 123, L Herbst. Col. VIII, p. 360, 3, t. 136, f. 9. Iliger. Mag. V, p. 230, IL. Rœm. Ins. p. 43, 34 ,t. 3, f. 8. 38 Genre ErRoTyzLE. Chrys. gigantea. Linn. S. nat. I, Il, p. 586, I. Ed. Gmel. 1, IV, p. 1926, 191. Degur. Ins. V, p. 349, I, t. 16, f. 8. E. giganteus. Oliv. Ent. V, 468, t. 3, f. 6. Salz. Gesch. cl. Ins. t. 3, £. 8. Voet. Col. Il. ed. Panz. IV , t. 33, f. 4. Dejean, Cat. page 128. Schœnnherr, Syn. ins. p. 325. Dict. d’hist. nat. nouv. éd. de Déterville, t. X, p. 4r1: (Long. de 8 à rx lignes ; larg. de5à 72.) E. ovalis, niger ; elytris cordato convexis punctis fulvis numerosissimis. Moins allongé que les précédens ; cet érotyle varie beaucoup pour la taille : cer- tains individus ont jusqu’à 11 lignes de longueur, tandis que d’autres n’en ont pas plus de sept. Les antennes, la tête, le corselet, l’écusson, le dessous du corps et les pattes sont d’un noir luisant. Les élytres sont cordiformes , tres-bombées., mais ne formant point une arête saïllante à leur suture, comme dans les espèces préce- dentes. Leur fond est d’un noir-brun avec un grand nombre de petites taches d’un rouge, fauve, irrégulières , et dont quelques-unes, par leur réunion, forment, des bandes sinueuses interrompues. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve au Brésil et à Cayenne. 6. EROTYLUS VARIEGATUS. E. variegatus. Fabr. S. El. IE, p: 5, 13. Ent. S. I, Il, page 37, IE Mant.I, p: 92, 10. Sp. ins. I, p. 157, 6. Herbst. Col. VITE, p. 365,7, t. 137, f. 4. Oliv. Ent. V, 470, I, f. 7. E. pustulatus. Herbst. Col. VIT, p. 364, 6, t. SE x Crypt. varius, Lion. S. nat, Gmel. I, IV, p. 1717 , 200. E. sanguinolentus. Noet. ed. Panz. IV, 40, V, t. 33, f. 5. E. variegatus. Schœnnherr, Syn: ins, P. 826, 11. Dejean, Cat. p. 128. Dict. d’hist. nat. nouv. éd. Déterville, t. X, p. 417. (Long. 7 lignes; larg. 4 lignes £ ) E. ovulis, niger, nitidus ; thorace varioloso ; GHGIqES cordato convexis impresso- punctatis Jascüs tribus sinuatis rubris, Il a la même forme, maïs il est beaucoup plus petit que lérotyle en Il est partout d’un noir Ts avec trois bandes d’un beau rouge qui. traversent le milieu des élytres, et qui sont formées par la réunion de plusieurs petites taches disposées en zigzags. On remarque des enfoncemens très-prononcés sur le cor- GENRE ÉROTYLE. 39 selet ainsi qu’à la base des élytres qui sont en outre marquées d’un grand nombre de points enfoncés, rangés en siries. De la collection de M. lecomte Dejean. Se trouve à Cayenne et à Surinam. 7. EROTYLUS GEMMATUS. E. gemmatus. Fabr. S. EL. Il, p. 5,15. Ent. S.I, Il, p.36, 12. Herbst. Col. VIII, p. 361, 4, t. 137, £. 1. Dejean, Cat. p. 128. Oliv. t. V, 497, pl. 2, fig: 14. Schœnnherr, Syn. ins. p: 327, 13. (Long. 6 lignes +; larg. 4 lignes =.) Æ. ovalis, niger, nitidus; thorace varioloso; elytris acuto gibbis, impresso- punctatis, punctis sanguineis numerosissimis. Il ressemble, pour la forme, au variegatus ; maïs il est plus petit, et ses élytres sont d’ailleurs plus élevées vers le milieu de la suture, où leur réunion forme une pointe mousse. Il est partout d’un noir luisant avec un grand nombre de petites taches rondes, d’un rouge vif sur les élytres, qui sont marquées, ainsi que le cor- selet, d’un grand nombre de points enfoncés. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve à Cayenne. 8. ÉROTYLUS PUSTULATUS. (Long. 6 lignes; larg. 3 lignes.) ÆE. ovato-subgibbosus , niger ; elytrorum pustulis numerosis sanguineis. Il ressemble beaucoup au gemmatus ; mais sa forme est plus allongée, et ses élytres ne sont pas aussi élevées dans leur milieu. Il est tout noir , avec un grand nombre de petites taches d’un rouge vif sur les élytres. On remarque quelques points enfoncés sur le corselet et un plus grand nombre rangés.en sus longitudi- nales sur les élytres. Cette espèce, qui n’avoit pas encore été décrite, appartient au Muséum d’his- toire naturelle. Elle a été rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. 9- EROTYLUS TÆNATUS. ÆE. tæniatus. Latr. (Long. 8 lignes ; larg. 5 lignes.) E. ovato-subgibbosus , niger ; elytrorum fascüs quinque transversis flexuosis , /flavis ; maculaque apicali coccinea. Lo GENRE EROTYLE. Il ressemble un peu pour la forme au g'ganteus, mais les élytres sont beaucoup moins élevées. La tête, les antennes, le corselet, le dessous du corps, l’écusson et les pattes sont entièrement noirs. Le corselet a quelques enfoncemens peu marqués. Les élytres ont des points légèrement enfoncés , dont quelques-uns sont disposés en stries et les autres placés irrégulièrement. Elles ont chacune cinq bandes jaunes étroites tres-sinuées. La quatrième et la cinquième se réunissent près de la suture. Elles ont en outre près de l’extrémité une sixième bande ou tache irré- gulière d’un rouge vif. Cette espèce habite le Pérou. Elle fait partie de la collection de M. Latreille, qui l’a reçue de M. Humboldt, et qui l’a décrite et fait figurer sous le nom de tæntatus dans l’ouvrage de ce célebre voyageur. 10. EROTYLUS NOTATUS. dE. notatus. Fabr. S. El. IT, p. 4, 9. Ent. S. I, Il, p. 37,7. Herbst. Col. VIII, p. 371, 13, t. 137, f. 10. Oliv. Ent. V, 471,t.1,f. 11. Oliv. Encycl. méth. VI, p. 435, 18. E. tesselatus. Voet. Col. II (ed. Panz. IV, 40), t. 33, f. 6. £. notatus. Schœnnerr, Syn. ins. p. 326, 8. Dejean, Cat. p. 128. (Long. 7 lignes +; larg. 4 lignes.) E. ovalis, niger; elytris maculis quatuor baseos coccineis, fasciaque media flava nigro tesselata. ï Il est ovale. La tête, le corselet, le corps, les antennes et les pattes sont entie- rement noirs. Les élytres sont également noires avec deux taches d’un rouge écarlate près de l’écusson ; et leur milieu est traversé par une bande jaune com- posée de quatorze petites taches carrées et disposées en échiquier. Du Muséum d'histoire naturelle, Se trouve à Cayenne, 41. EROTYLUS HELOPIOÏDES. (Long. 7 lignes; larg. 3 lignes.) ÆE. oblongus, niger; elyiris sulphureis, Basi punctis plurimis fascia media crenata apiceque nigris. ’ Cet érotyle a le port d’un hélops ; mais il est principalement remarquable par la longueur de ses cuisses. Il est totalement noir, à l'exception des élytres qui sont d’un jaune soufre avec la base et un quart de leur extrémité noirs. Le reste GENRE EROTYLE. 4x est occupé par plusieurs points et taches également noirs de diverses grandeurs et de formes irrégulières. Cette espèce, qui appartient au Museo d'histoire naturelle, n’avoit pas encore été décrite. Elle a été rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire qui l’a trouvée au midi de la province des Mines. 1 12. EROTYLUS 5-PUNCTATUS. Æ. quinquepunctatus. Fabr. S. El. IL, p. 5, II. Ent. S. I, II, p.37, 0, Mant. I, p.91, 8. Sp. ins. I, p. 157, 4. S. Ent. p. 123, 2. Herbst. Col. VIII, p. 357, 1 , t. 136, f. 7. Oliv. Ent. V, 470, 1,t.1,f. 5. Chrysomela 5-punctata. Linn. S. nat. I, Il, pag. 586, 3, Gron. Zooph. p. 673, t. 16, f. 7. Petiv. Garoph. p.613, t. 16, f. 9. ÆE. 5-punctatus. Schœnnherr, Syn. ins. p. 326, 0. Dejean, Cat. p. 128. Dict. d’histoire naturelle, nouv, édit. de Déterville , t. X, p. 411. (Long. 7 lignes; larg. 4 lignes £.) ÆE. ovato oblongus, niger, nitidus ; elytrorum singulorum punctis quinque aureo Julvis. Il est ovale-oblong, convexe, d’un noir brillant avec cinq taches rondes d’une belle couleur orangée sur chacune des élytres qui sont finement pointillées. Les pattes sont tres-longues. De la collection de M. le comte Dejean. Se: trouve à Cayenne. _ 13. EROTYLUS BIMACULATUS, (Long. 8 lignes; larg: 4 lignes.) E. oblongus, niger ; elytris rubris, singulorum macula media nigra. Sa forme est oblongue. Les antennes, la têté, le corselet; les‘pattes , l’écusson et le dessous du corps sont noirs, à l’exception des deux derniers anneaux de Vabdomen qui sont rouges, avec deux points noirs sur le pénultieme. Les élytres sont rouges avec une grande tache noire au milieu de chacune d’elles. Se trouve au Bresil. ‘ Unit j Cette espece n’avoit pas encoretété décrite à : elle, ‘appartient à. la collections de M: le comte Dejean qui lamommée Yimatulatus.: ] 14 Mém. du Muséum. t, 12. 6 42 GENRE ÉROTYLE. 14. EROTYLUS CLAVICORNIS. E. clavicornis. Oliv. Ent. t. V, p. 479, pl. 2, fig. 28. Oliv. Encycl. ins. 6, p 435, n°. 2r. Chrysomela clavicornis. Linn. Syst. nat. pag. 590, n°. 29. ÆE. clavicornis. Dejean, Cat. p. 128. (Long. de 4 à 6 lignes ; larg. de 2 lignes E à 3 lignes =.) ÆE. ovalis , niger ; elytris abdomineque rubris immaculatis. Il est ovale ; les antennes, la tête, le corselet, l’écusson et la poitrine sont noirs. L’abdomen et les élytres sont rouges et sans aucune tache. On aperçoit à peine à l'œil nu, sur ces dernières, un grand nombre de stries formées par des points légerement enfoncés. Se trouve à Surinam. De la collection de M. le comte Dejean. 15. EROTYLUS ALTERNANS. E. alternans. Fab. S. El. IT, p. 7, 22. Ent. S. I, IL, p. 39, 17. Illig. Mag. V, p. 232, 22. Oliv. Ins. 472, tab. 1, fig. 10. Dejean, Cat. 128. Schæœnnerr, Syn. ins. 328, 20. (Long. de 5 à 7 lignes; larg. de 3 à 4 lignes.) E. ovato-oblongus , niger; elytris fascüis duabus flavis : singulorum fascia ante- riore puncto nigro. | Il est ovale, noir, lisse, avec deux larges bandes jaunes découpées sur chaque élytre qu’elles coupent transversalement. Sur la première bande qui s’étend de la base au tiers de l’élytre, on remarque deux petites taches noires, l’une placée sur l'épaule et l’autre contre la suture. Entre ces deux taches on voit en outre sur quelques individus depuis un jusqu’à trois points noirs. La suture et les bords des élytres sont également noirs. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve à Cayenne et à Surinam. 16. EROTYLUS TRICINCTUS. ( Long. 5 lignes+; larg. 3 ligues.) ÆE, ovatus, niger, nitidus; elytris fascus tribus luteis, thorace lævi. $ Il est de forme ovale tres-réguliere. La tête et le corselet sont absolument lisses GENRE EroTyrer. 43 et d’un noir brillant. Le dessous du corps, les antennes et les pattes sont également noirs. Quant aux élytres il est aussi exact de dire qu’elles sont jaunes avec trois bandes noïres,, que noires avec trois bandes jaunes, attendu que ces deux couleurs occupent autant de place l’une que l’autre; seulement on observera que les bandes sont transversales et dentées, et que si l’on considere le fond comme étant jaune, il faudra alors ajouter pour compléter la description que les bords et la suture des élytres sont également noirs: Cette espèce, qui n’avoit pas encore été décrite, appartient àla collection de M. le comte Dejean , par qui elle a été nommée fricinctus. Elle se trouve à Cayenne. 17. EROTYLUS TRIFASCIATUS, Æ. trifasciatus. Oliv. Ent. t. V, p. 493, pl. 2, fig. 16. Encyclop. ins. 6, p. 433; n°. 10. Æ, trifasciatus. Dejean, Cat. p. 128. (Long. 6 lignes; larg. 3 lignes.) ÆE. ovato-oblongus , lævis, ater ; antennis pedibus elytrorumque fasciis tribus’ flavescentibus. Sa forme est ovale et un peu plus rétrécie vers l’extrémité des élytres que dans le tricinetus , auquel il ressemble d’ailleurs par les troïs bandes qui traversent ses élytres. La tête et le corselet sont lisses comme dans le fricinctus, mais d’un noir moins brillant. Les antennes sont ferrugineuses et les pattes d’un jaune fauve, à l’exception de l’origine des cuisses qui est noire. Les trois bandes qui traversent les élytres sont d’un jaune pâle, et ne sont pas dentées comme dans le éricinctus, Le desous du corps est noir avec le dernier anneau de l’abdomen jaune. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve au Brésil. 18. EROTYLUS FLAVOFASCIATUS. (Long. 5 lignes ; larg. 2 lignes À. ) E. ovatus; thorace nigro maculis duabus ferrugineis notato; elytris nigris Jasciis duabus luteis. Il est ovale, peu convexe. La tête est ferrugineuse avec un point noir au milieu. Le corselet est noir, lisse avec deux taches ferrugimeuses placées chacune au bord externe de sa partie antérieure. Les élytres sont également noires avec deux bandes jaunes étroites qui les traversent, l’une à la base et l’autre vers les deux tiers de leur longueur. Les pattes sont d’un jaune ferrugineux , avec l'origine des cuisses, les genoux et les tarses d’un brun-noirâtre. Quant aux antennes, l'individu décrit 6° 44 GENRE EroTYLE. les ayant papless on présume Res leur couleur étoit Ja même que celle des pattes. Cette espèce n’avoit pas encore été citée; elle fait jun de la collection de M. le comte Dejean , qui l’'anommée fapofasciatus. Se trouve au Brésil. 19. EROTYLUS ABDOMINALIS. Æ. abdominalis. Fabr. S. El. II, p. 5, 17. Ent. S. + IT, p. 38, 14. Herbst. Col. VIII, p. 357, 20. Oliv. t. V, 474, pl. Dhs fig. 1 18. Schœnnherr, Syn. ins. p. 327, 15. Dejean, Cat. p. 128. (Long. 5 lignes :; larg. 3 lignes.) E. oblongo-ovatus, niger excepto abdomine rufo; elytris fulvis fasciis tribus sinualis puncto subpostico apiceque nigris. Il est ovale allongé et lisse. La tête, le corselet, la poitrine, les pattes et-Pécus- son sont noirs. Les élytres sont jaunes avec trois bandes ondées et l’extrémité noires et un point de la même couleur entre la deuxieme ét la troisieme bande. L’abdomen est rougeûtre, tantôt avec deux points noirs sur chacun des quatre derniers anneaux, tantôt sans points : ce qui paroît tenir à la différence des sexes, car l'individu que nous avons observé avec des points étant beaucoup plus petit que deux autres qui n’en avoient pas, nous pensons que ce pourroit être un mâle. Se trouve au Brésil. De la collection de M. le comte Dejean. 20. EROTYLUS BIGINCTUS. Æ. bicinctus. Oliv. Ent. t. V, p. 472, pl. 2, fig. 15. ( Long. 7 lignes; larg. 3 lignes. ) E. ovalis , nigro fuscus ; elytris flavis, bast suturd fascia media apiceque fusco- nIgTIS. Il est ovale. La tête, le corselet, le corps, ones, les antennes et les pattes sont de couleur marron. Les élytres sont jaunes avec la suture et deux larges bandes tranversales également de couleur marron, dont l’une occupe le milieu et l’autre s'étend jusqu’à l’extrémité. On remarque en outre à la base une petite tache également de la même couleur qui recouvre l’écusson. On ignore quelle partie de l'Amérique il habite. Nota. On est porté à croire que tout ce qui est de couleur marron dans l’ A GENRE EROTYLE. 45 vidu ci-dessus décrit étoit primitivement noir, c’est-à-dire que ce noir aura été altéré par l’action prolongée de la lumière: En effet, l’insecte dont il s’agit fait partie de la collection exposée sous verre dans les galeries du Muséum d’histoire naturelle. 21. EROTYLUS ZEBRA. E. zebra. Fabr. S. El II, p. 6, >1. Ent. S.1, 11, p. 38,16. Mant. I, p. 92, 13. Herbst. Col. VIII, p. 378, 23. Linn. S. nat. Gmel. 1, IV, p. 1728, 203. Schœnnerr , Syn. ins. 327, 10. (Long. 4 lignes +; larg. 3 lignes.) E. ovatus , ochreaceus ; capite, pedibus thoracis dimidio postico eljtrorumque fasciis duabus et apice nigris. Il est de la forme et dela taille du tricinctus; la tête, les pattes, l’écusson, la moitié postérieure du corselet et les bords latéraux de la poitrine sont noirs. Le reste du corps, tanten dessus qu’en dessous, est jaune d’ocre, ainsi que les élytres qui sont traversées par trois bandes noires dont l’antérieure est semilunaire et n’atteint pas le bord externe; la suivante s’élargit vers la suture, et la dernière s'étend jusqu’à l'extrémité. Nota. L’individu décrit ayant perdu ses antennes, on ne peut en indiquer la couleur , qu’on présume être noire comme celle des pattes. De la collection de M. Latreille , qui l’a recu du Pérou. Il habite aussi Cayenne, suivant Fabricius. 22. EROTYLUS DECEMNOTATUS. (Long. 5 lignes; larg. 2 lignes =.) E. ovalis;, capite thorace corporeque ferrugineis ; elytris ochreaceis, maculis decem fuliginosts. Il est ovale ; la tête, le corselet et le corps sont de couleur ferrugineuse ainsi que les deux premiers articles des antennes dont le reste est d’un noir obscur. Les cuisses sont également ferrugineuses avec l'extrémité noire. Les jambes et les'tarses sont noirs ainsi que l’écusson. Les élytres sont d’un jaune d’ocre avec cinq grandes taches sur chacune d’elles, de couleur de suie, et oblongues, dont deux vers la base, deux au milieu et la cinquieme vers l'extrémité. Se trouve au Brésil. Cette espèce , qui fait partie de la collection de M. Latreille , n’avoit pas encore été décrite; je l’ai nommée decemnotatus à cause des dix taches qu’elle porte sur ses élytres. 46 Genre EroTyzes. 23. EROTYLUS DECEMMACULATUS. - (Long. 5 lignes ; larg. 3 lignes.) Æ. ovatus , niger; elytris flavescentibus, maculis decem nigris. Il est ovale, large , peu convexe. La tête, le corselet, les antennes, les pattes, la poitrine et l’écusson sont noirs. Les élytres sont d’un jaune pâle, légèrement bordées de noir, avec cinq grandes taches de la même couleur sur chacune d’elles, dont quatre ovales et la dernière triangulaire et s'étendant jusqu’à l'extrémité de l'élytre. L’äbdomen est d’un jaune ferrugineux. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite : elle appartient à la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée r0o-maculatus. On la trouve au Brésil. 24. EROTYLUS HIEROGLYPHICUS. (Long. 5 lignes ; larg. 3 lignes.) Æ. ovato-convexus, suprà fusco niger ; thoracis punctis, elytrorum fasciis tribus e Uineolis inter strias positis, corporeque subtus fulvis. Il est ovale et convexe. La tête est d’un jaune fauve avec un point brun dans le milieu. Le corselet et les élytres sont d’un noir tirant sur le brun avec neuf ou treize points jaunes sur le premier, et trois bandes transyerses de la même couleur sur les secondes. Ces bandes sont formées par de petites taches oblongues placées en zigzags entre les stries de points enfoncés qui sont au nombre de huit sur chaque élytre. Le dessous est fauve avec les côtés de la poitrine et les anneaux de l’ab- domen bordés de brun. Les pattes sont brunes, à l’exception du milieu des cuisses qui est fauve. Les antennes sont brunes; l’écusson est fauve. M. le comte Dejean possède deux individus de cette espèce qui ne different entre eux que par la nuance du jaune qui est tres-päle dans l’un et très-vif dans l’autre 5 quoiqu’ils soient tous deux également frais. Se trouve au Brésil. Cet érotyle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommé hieroglyphious. 25. EROTYLUS VARIABILIS, (Long. 3 lignes +; larg, 1 ligne À.) Æ. ovato-oblongus , capite nigro ; thorace flavo aut fulo nigro 8-punctato; elrtris nigris, strigisque, duabus ramosis flavis qut fulvis. Il est ovale-oblong. La tête est noire, le carselet jaune avec huit points noirs, dont deux à la partie antérieure, deux au milieu et quatre à la base. Les élytreg GENRE EROTYyLE. 47 sont noires bordées de jaune extérieurement avec sept stries longitudinales de points enfoncés sur chacune d'elles. De la bordure extérieure jaune part vers le milieu de chaque élytre une bande transversale de la même couleur, profondément dentée, et qui ne s'étend pas jusqu’à la suture, et de cette même bordure naissent à l’extrémité de l’élytre deux raies toujours de la même couleur, dont une tres- courte parallele à la suture, et l’autre beaucoup plus longue dans la même direc- tion , et se bifurquant à la moitié de sa longueur pour donner naissance à une troisième raie parallele à la bordure. Le dessous du corps est brun avec les bords du corselet et de l'abdomen fauves. Les pattes sont brunes avec les tarses ferru- gineux. Les antennes sont ferrugineuses avec l’extrémité brune. Cette espèce offre une variété dans laquelle la couleur jaune est remplacée par du fauve, et en outre les trois raies qui se trouvent à l'extrémité de chaque élytre dans l’individu décrit et figuré se confondent en une seule tache. Cet érotyle n’avoit pas encore été décrit; il fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommé variabilis. Se trouve au Brésil. 26. EROTYLUS AFFINIS. (Long. 3 à 4 lignes; larg. x ligne = à 1 ligne. ) Æ. ovato-oblongus, flavidus ; thorace punctis octo; elytris fasciis duabus laci- niatis nigris. Cet érotyle ressemble beaucoup au variabilis dont il n’est peut-être qu’une va- riété. La tête est noire avec une tache jaune au milieu. Le corselet est d’un jaune pâle et marqué de huit points noirs , dont quatre à la base , deux à la partie anté- rieure et deux au milieu. Les élytres sont également d’un jaune pâle avec deux bandes noires transversales dentées, l’une à la base et l’autre un peu plus bas que le milieu. Celle-ci s'étend longitudinalement sur la suture, de manière qu’elle forme une espèce de croix. Le dessous du corselet est brun avec les côtés jaunâtres. - La poitrine est brune. L’abdomen est roussâtre. Les pattes, les genoux et les tarses sont d’un roux plus foncé. Les antennes sont noirâtres. Se trouve au Brésil. Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec le scriptus d'Olivier, du moins avec la figure grossie qu’il en a donnée, pl.3, n°. 38, car sa description ne s’y rap- porte pas autant. Dans le doute, nous lui avons conservé le nom d’affinis que M. le comte Dejean lui a donné dans sa collection. 4S GENRE EROTYLE. 27. EROTYLUS INTERRUPTUS. ( Long. 5 lignes; larg. 2 lignes I.) ? ÆE. ovato-oblongus, fulvus ; capite , thoracis punctis novem, elytrorum fasciis duabus dentatis nigris. Il est ovale-oblong. Il ressemble beaucoup à la variété du variabilis. Mais outre qu'il est beaucoup plus grand, il en differe par d’autres caractères plus es- sentiels que sa description fera ressortir. La tête est noire. Le corselet est fauve avec neuf points noirs, dont trois gros à la base, deux également gros au milieu qui se touchent et reposent sur celui du centre de la base, et quatre petits, dont un de chaque côté du corselet et deux à Sa partie antérieure. Les élytres sont d’un rouge fauve, traversées dans leur partie antérieure par une large bande noire dentée qui s’étend depuis leur base jusque vers le tiers de leur longueur sans tou- cher aux deux bords extérieurs; et un peu plus bas par une autre bande égale- ment dentée , et qui diminuant de largeur par degrés se prolonge jusque vers leur extrémité. Le dessous du corps est d’un brun-noir, à l’exception de l’abdomen qui est ferrugineux avec le bord des anneaux plus foncé. Les pattes sont brunes ayec les tarses ferrugineux. Les antennes sont ferrugineuses, avec l’extrémité brune. Cette espèce, qui n’avoit pas encore été décrite, fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée 2nterruptus. Se trouve au Brésil. 28. EROTYLUS PICTUS. (Long. 4 lignes +; larg. 2 lignes. ) E. ovato-subconveæus; thorace fusco , punctis duobus pallidioribus ; elytris. ful- vis maculis fasciaque laciniata media fuscis. Il est ovale et peu convexe. La tête est d’un jaune ferrugineux avec une tache noirätre à la base. Les antennes sont brunes, à l’exception des deux premiers articles qui sont ferrugineux, ainsi que l’origine des cuisses. Le reste de celles-ci avec Tes jambes et les tarses est d’un noir-bleuätre:Le corselet est d’un brun-fauve avec deux taches arrondies d’une couleur plus pâle vers la tête. Les élytres sont d’un jaune fauve avec plusieurs points et taches noirâtres distribués ainsi qu’il suit sur cha- cune d'elles: 19. deux points, dont un pres de l’écusson'et un plus-gros sur l'angle de l'épaule; 2°. une bande fortement découpée et traversant d’un'bordi à l’autre de l’élytre (cette bande est d’un brun rougeâtre bordée de noir ); 3°. deux tache, ovales d’égale grandeur ; et 4°. enfin, une petite tache en forme de V renversé, Espèce nouvelle rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. Du Muséum d'histoire naturelle. GENRE EROTYLE. 49 29; EROTYLUS INTERSECTUS. ( Long. 4 lignes; larg. 2 lignes =.) Æ. ovato-subconvexus ; thorace nigro, punctis octo rubris; elytris rubris lineo- lis maculisque nigris. Il est ovale et peu convexe. La tête est d’un rouge terne avec une large tache - noire transverse, étranglée dans son milieu. Les antennes sont brunes, à l’excep- tion des deux premiers articles qui sont rouges ainsi que l’origine des cuisses. Le reste de celles-ci avec les pattes et les tarses est d’un noir bleuâtre. Les élytres sont rouges avec plusieurs lignes et points noirs disposés symétriquement. Les lignes sont de diverses grandeurs et placées longitudinalement. Le dessous du cor- selet est noir avec les bords rouges. La poitrine est noire et l’äbdomen rouge avec quatre rangées de points noirs. Espèce nouvelle rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. Du Muséum d'histoire naturelle. 30. EROTYLUS ERYTHROCEPHALUS. ÆE. erythrocephalus. Oliv. Ent. t. V, p. 495, pl. 2, fig. 19. (Long. 5 lignes; larg. 2 lignes =.) ÆE. ovalis , fusco-castaneus ; elytris singulis fasciis duabus arcuatis fulvis. Il est ovale. La tête est ferrugineuse. Le reste du corps est couleur marron, tant en dessus qu’en dessous, excepté les trois derniers anneaux de l’abdomen, qui sont d’un jaune rougeûtre. Les élytres , d’une couleur un peu moins foncée que le corselet, ont quatre bandes transversales étroites , et un peu arquées , dont deux à la base et atteignant les deux bords de chaque élytre, et les deux autres n’at- teignant que le bord externe. Celles-ci sont placées aux deux tiers desélytres. Les pattes et les antennes sont de la même couleur que le corselet. Onignore quelle partie de l’Amérique il habite, Du Muséum d’histoire naturelle. 31. EROTYLUS ORNATUS. ( Long. 3 lignes +; larg. 1 ligne =.) Æ. ovato-oblongus, rubro fulvus; thoracis macula palmata punctisque et elytrorum fasciis tribus repandis, nigris. Il estovale-oblong. La tête est d’un rouge fauve avec un point noir au milieu. Le corselet est également d’un rouge fauve, ayant au milieu la figure d’un trèfle surmonté d’une croix. Cette figure de couleur noire est accompagnée de quatre points de la même couleur , dont deux à la base du corselet et un de chaque côté Mém. du Muséum. 1. 12. 7 50 ñ Genre EroTvret. : du trèfle. Les élytres sont également d’un rouge fauve comme le corselet, avec une grande tache noire réniforme qui s’étend sur leur milieu. Entre cette tache et Ja base des élytres se trouvent six autres taches noïres beaucoup plus petites, dont une à la ‘base de chaque élytre et les quatre autres formant par leur réunion une bande sinueuse transversale. Le dessous du corps est fauve, à l’exception de la poîtrine qui est d’un brun foncé. Les pattes sont ferrugineuses ainsi que les an- tennés dont'les deux premiers articles sont fauves. Se trouve au Bresil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie dela collection de M. le comte Dejean , qui l’a nomméeornatus. 32. ERODYTUS DEÉCORATUS. ( Long. 4 lignes; larg. 1 ligne .) E. ovato-oblongus , fulvus ; capitis puncto unico, thoracis quatuor et liturä posticä, elytrorum fasciüs tribus maculisque duabus, nigrrs. Il est ovale, fauve, tant en dessus qu’en dessous, ÿ:compris es pattes et les an- tennes dont les quatre derniers articles seulement sont noirâtres. On remarque un point unique sur le milieu de la tête et quatre points rangés en arc sur le corse- let qui est marqué en outre à sa base d’une petite suture transversale. On voit sur chaque élytre trois bandes également transversales et n’atieignant pas le bord extérieur ; plus une grande tache irréguliere vers l’extrémité. La première bande est petite et se confond avec V’écusson ; les deux autres beaucoup plus longues et plus larges sontposées à égale distance. Ces divers points ; taches et bandes sont d’un noir luisant, ainsi que l’écusson. Se trouve au Brésil. Cette espèce, qui n’avoit pas encore été décrite, fait partie de la collection de M. Latreille. Je l’ai nommée decoralus à cause de la disposition régulière de ses taches. 33. EROTYLUS cORONATUS. (Long. 3 lignes ? ; larg. 2 lignes.) Æ. ovato-oblongus , fulvus; thorace elytrorumque dimidio anteriori nigro maculatis. Il est ovale. Le dessus est d’un jaune fauve y compris l’écusson. Le dessous est d’un jaune plus pâle ainsi que les pattes. Les antennes sont brunes. On remarque plusieurs points et taches noirs; savoir: un point sur le milieu de la tête; quatre points et trois petites taches triangulaires sur le corselet ( celles-ci partent de la GEnrEe EroTYLE. SI base); cinqpoints et une tache allongée transversale et un! peu arquée sur chaque élytre. Ces points et taches n’occupent que la moitié supérieure des élytres. Espèce nouvelle , rapportée du Brésil par M. de: Sans Du Muséum d'histoire naturelle. 6 34. EROTYLUS NIGRO£PUNCTATUS. ( Long. 4 lignes; larg. 2 lignes.) Æ. ovato-oblongus, ochreaceus ; thorace punctulis novem elytris singulis antice duobus nigris. : Il est ovale-oblong , de couleur d’ocre jaune, tant en dar qu’en dessous, d'exception de la poitrine et des côtés du sternum qui sont bruns. On remarque plusieurs petits points noirs, dont un à peine marqué sur le milieu de la tête; neuf sur le corselet, dont trois à la base, quatre sur une même ligne transverse au milieu, et deux à la partie antérieure ; deux sur chaque élytre, dont un à la base, et un ün peu plus bas vers le bord extérieur ; et enfin un sur l’écusson qui est de la même couleur que le reste du corps. Les pattes sont également jaune d’ocre avec la base des cuisses noire. Quant aux antennes, l’individu décrit les ayant perdues, nous ne pouvons que présumer qu’elles étoient de la même couleur que les pattes. Cette‘espece n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée nigro-punctatus, Se trouve au Brésil, 35. EROTYLUS. TIGRINUS. Æ. tigrinus. Oliv: Ent: t: V, p. 485, pl. 3, fig. {o. : Encyclop. Tas: 65, p! 437, n°: 33. E: multipunctatus. Dejean , Cat. p. 126. (Long: 3 lignes À; larg: 2 lignes.) E: ovato-oblongus, testaceus ; thorace et elytris nigro mæltipunctatis. Ilestovale-oblong, entièrement d’un rouge dé brique, avec un grand nombre de points noirs placés sans symétrie sur le corselet et sur lesélytres. On en remarque uniseul aumilièeu de la” tète. Les antennes sont noïrâtres, à l’exceplion des deux premiers’articles’, qui sont de la même couleur que le reste du corps. NE! lé comte Déjean:, considérant celte espèce comme nouvelle, lui a imposé le nom de multipunctatus , dans son catalogue ; maïs nous pensons que c’est une erreur. L’érotyle dont il s’agit ne nous paroît pas autre que le #grinus d'Olivier, dont'ilme-differe qué parce qu’il a-sur la tête un point noir qui manque à celui- ci. Or, celte légère différence ne sufhit pas pour constituer une espèce. Gr ba GENRE ERroTYLE. En conséquence, nous avons conservé le nom d'Olivier à l’espece ci-dessus décrite. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve à Cayenne. 36. ERoTyYLUS MACULOSUS. (Long. 3 lignes à ; larg. 2 lignes.) Æ. ovato-oblongus, rubro-fulvus ; thorace elytrorumque dimidio anteriort nigro maculatis. Cet érotyle, dont la forme est ovale-oblongue, ressemble beaucoup au coro- natus , dont il-n’est peut être qu’une variété. Il est totalement d’un rouge fauve avec plusieurs points et taches noirs ; savoir : un seul point au milieu de la tête, et neuf sur le corselet, dont trois à la base, deux à la partie antérieure, et quatre sur une même ligne au milieu. La moitié supérieure de chaque élytre est occupée par trois points, dont un à la base, et deux un peu plus bas , et par une petite bande transverse, plus large du côté de la suture que du côté externe. Les antennes sont brunes avec les deux premiers articles fauves. Les pattes sont fauves avec le milieu des jambes et les tarses bruns. L’écusson est noir. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée maculosus. 37. EROTYLUS GUTTATUS. (Long. 4 lignes :; larg. 2 lignes =.) E. ovato-oblongus , livido-testaceus ; elytrorum singulorum guttis septem flavis, Il ressemble beaucoup au 20o-guttatus. Les antennes sont brunes, excepté les deux premiers articles qui sont de la même couleur que le reste du corps, c’est- à-dire testacé pâle. Les élytres ont chacune sept taches jaunes de diverse forme et grandeur , dont deux à la base, deux un peu plus bas, deux au milieu qui se joignent , et la septième vers l’extrémité. Ces trois dernières sont plus grandes que les quatre autres, et l’une d’elles, celle de l’extrémité, est trilobée. Toutes ces taches sont légèrement bordées de brun. Avec la loupe on aperçoit sur chaque élytre sept stries de points enfoncés sur autant de lignes brunes. L’écusson est brun. Les pattes sont testacées avec les genoux, le dessus des jambes et les tarses bruns. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée guttatus. GENRE EROTYLE. 53 38. EROTYLUS 12-GUTTATUS. (Long. 3 lignes ?; larg. 1 ligne <.) ÆE. ovato-oblongus , rufus ; thorace nigro maculato ; elytris singulis punctis sex ocellaribus flavis. | Il est ovale-oblong. Les antennes sont noirâtres, à l'exception des deux pre- miers articles qui sont de la même couleur que la tête. Celle-ci est rouge brun avec une petite ligne noire dans le milieu. Le corselet est également rouge brun, légerement bordé de noir, avec neufpetites taches de la même couleur, dont trois à la partie antérieure , deux à la partie postérieure, et quatre dans le milieu. Les élytres , dont le fond est de la même couleur que le corselet et l’extrémité fauve, ont sur chacune d’elles six gros points jaunes bordés de noir. Le dessous du corps et les pattes sont testacés. Se trouve au Brésil. Cette espece n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée 12-guttatus. 39. EROTYLUS 16-GUTTATUS. E. 16-guttatus. Oliv. Ent. t. V, p. 477, pl. 2, fig. 23. Dejean, Cat. p. 128. (Long. 5 lignes ; larg. 2 lignes. ) Æ. ovato-oblongus ; thorace fulvo ; elytris nitide nigris, singulorum punctis octo flavescentibus. Il est ovale-oblong. Les antennes sont noirâtres, à l’exception des deux premiers articles qui sont de la même couleur que la tête. Celle-ci est fauve comme le corselet, et tout le dessous du corps, y compris les cuisses, les jambes et les tarses, est noirâtre. Les élytres sont d’un noir luisant ainsi que l’écusson, avec huit taches rondes d’un jaune pâle sur chacune d’elles. Olivier dit que les élytres sont lisses; mais c’est à l'œil nu qu’elles paroissent telles. En les examinant à la loupe, on y voit plusieurs stries de points légèrement enfoncés. Se trouve à Cayenne et à Surinam. De la collection de M. le comte Dejean. Lo. EROTYLUS 20-GUTTATUS. (Long. 5 lignes ; larg. 2 lignes.) ÆE. ovato-oblongus, rufus ; elytris singulis punctis decem flavis. - I'est oyale-oblong. Les antennes sont noirâtres , à l'exception des deux premiers 54 GENRE EROTYLE. articles qui sont d’un brun rouge comme le reste du corps. On aperçoit quatre petits points bruns à peine marqués sur le corselet. Les élytres ont chacune dix points ou petites taches jaunes , dont deux à la: base , trois au bord interne, deux vers la suture, et trois vers l'extrémité. Avec la loupe on distingue sur chaque élytre sept stries de points enfoncés sur autant de lignes brunes. Les pattes sont de. la même couleur que le corps, c’est à dire d’un brun rouge avec les hanches, l'extrémité des cuisses et le dessus des jambes noirâtres. Se trouve au Brésil, Cette. espece n’ayoit paslencore été décrite ; elle, fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée 20-guftatus. 41. EROTYLUS MINUTUS. (Long. 2 lignes + ; larg. 1 ligne.) ! Æ. ovato-oblongus, ruber; pectore pedibus scutello', thoracisque punctis quatuor mIgrIs. Il est oyale-oblong, lisse'et d’un rouge brun, avec quatre points noirs sur le corselet. La poitrine , les pattes et l’écusson sont noirs, ainsi que les antennes, dont les deux premiers articles seulement sont de la même couleur que le reste du corps. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’ayoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l'a nommée minutus. 42. EroTyLUS, sANGuINEUS. (Long. 4 lignes ; larg. 2 lignes. } E:ovato-oblongus , sanguineus ; antennis tarsisque fuscis. IN est entièrement d’un rouge sanguin , et comme vernissé en dessus. Il est moins luisant en dessous , et la poitrine tire un peu sur le brun. Les pattes sont de la même couleur que le corps , à l’exception des tarses qui sont bruns ainsi que les antennes. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée sanguineus: Se trouve au Bresil. 43: EnoTyLus- PUNCTICOBLIS. (Long. 4 lignes ; larg. 2 lignes.) E. ovato-oblongus, fulvus ; thorace antice , punctis quatuor nigris. Hrest.de la même forme et de la même taille que le‘nigro-punctatus. Il est Genre EnoTyrrt. 55 fauve, tant en dessus qu’en dessous, à l’exception de la poitrine et des côtés du sternum qui sont noirs. On voit un point noir sur le milieu de la tête , et quatre points de la même couleur, formant une courbe transversale , sur le corselet. Les élytres sont sans taches ni points. La loupe fait apercevoir sur chacune d’elles sept stries longitudinales de points serrés et légerement enfoncés. Les pattes sont noires ainsi que les antennes, à l'exception des: deux premiers articles qui sont fauves. : Cette espèce n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée puncticollis. Se trouve au Brésil. 44. EROTYLUS TIBIALIS. ( Long. 5 lignes; larg. 2 lignes .) Æ. ovaius, intensive testaceus ; antennis, 1ibus, tarsis scutelloque nigro Juscis ; elytris læviter striatrs. Sa forme est ovale. Le corps est entierement d’un rouge de brique, tant en dessus qu’en dessous, sans taches ni points, à l’exception de l’écusson qui est d’un brun-noir, ainsi que les jambes et les tarses. Les antennes sont également d’un brun-noir , excepté les deux premiers articles qui sont fauves. Les élytres sont légèrement striées. Ces stries, au nombre de sept sur chacune d’elles , sont formées par des points serrés et peu enfoncés. : Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée #ibrals. Se trouve au Brésil. 45. EROTYLUS PRÆUSTUS. (Long. 5 lignes ; larg: 3 lignes.) \ ÆE.ovalis ; flavus; capite thorace elytrisque a basi ultra medium nigro maculatis: elrtrorum apice fulvo immaculatoque: IT est ovale. La tête est fauve avec un point noir au milieu. Le corselet est de la même couleur que la tête, légèrement bordé de noir et avec six points également noirs. Les élytres sont d’un‘jaune plus pâle que le corselet, légerement bordées de - noir avec cinq taches longitudinales de la même couleur sur chacune d'elles, dont trois linéaires vers la base et deux beaucoup plus larges vers le milieu. Vient en- suite une bande sinueuse, qui, noire sur son bord antérieur, se fond en brun jus- qu’à l'extrémité des élytres. Le dessous, y compris les pattes, est entierement fauve avec deux points noïrs à la base du corselet près de l’attache des premières 56 GENRE EROTYzLE. pattes. L’écusson est petit et noir. Quant aux antennes, on ne peut en parler; l'individu décrit les ayant perdues. Se trouve à Cayenne. Cette espece n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée prœustus. 46. EROTYLUS RAMOSUSs. E. ramosus. Oliv. Ent. t. V, p. 480 , pl. 2, fig. 30. Dejean, Cat. p. 128. (Long. 6 lignes; larg. 3 lignes =.) E. ovato-subconvexus , niger, nitidus ; elytris fascüs duabus, altera ramosa, altera sinuata, coccinetïs. Il est ovale, peu convexe; la tête et le corselet sont lisses et d’un noir luisant. La poitrine et les pattes sont noires. Quant aux élytres elles sont ou rouges avec des taches noires, ou noires avec des taches rouges. Dans le premier cas leur extrémité est noire et leur milieu est occupé par une tache rameuse de la même couleur. Dans le second cas, on voit se détacher sur un fond noir deux bandes rouges, l’une profondément découpée et s'étendant depuis la base des élytres jusque vers leur milieu , et l’autre plus étroite et dentée, placée vers les deux tiers de leur longueur. Se trouve à Cayenne. De la collection de M. le comte Dejean. 47. EROTYLUS ADUSTUS. (Long. 5 lignes +; larg. 2 lignes =.) E. ovato-subconvexus, niger, nitidus; elytris virescentibus, fascia ramosæ suturali apiceque nigris. 3 Sa forme est la même que celle du ramosus. Il est entierement lisse et d’un beau noir luisant, tant en dessus qu’en dessous , à l'exception des élytres dont les trois quarts, à partir de la base, sont d’un jaune verdâtre avec la suture , les bords et plusieurs taches et points noirs. Ces taches et points sont placés sur chaque élytre ainsi qu’il suit : trois taches au bord externe à égale distance, dont une sur l’épaule ou angle de la base; trois autres en regard de celles-là et partant de la suture, la première près de l’écusson , et les deux autres formant avec leurs corres- pondantes , de l’autre élytre, une croix à deux branches; enfin cinq points dans l'intervalle laissé libre par ces six taches. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle appartient à la collection de M. le comte Dejean, qui lui a donné le nom d’adustus. . GENRE ÉROTYLE. 5 48. EROTYLUS CONSPERSUS. (Long. 5 lignes; larg. 3 lignes. ) Æ. ovato-convexus, ochreaceus nigro supra variegatus; antennis pedibus- que ferruginets. Sa forme est ovale-convexe. Il est entierement d’un jaune d’ocre, à l'exception des pattes et des antennes qui sont ferrugineuses ; on remarque sur les premieres une tache d’un noir bleuâtre qui occupe le milieu du fémur et du tibia de chacune d’elles. Le corselet et les élytres sont marqués d’un grand nombre de petits points noirs dont la plupart se confondent et forment par leur réunion plusieurs taches qui se correspondent symétriquement sur chaque élytre. Espèce nouvelle rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. Du Muséum d'histoire naturelle. 49. EROTYLUS FLAVO-SIGNATUS. (Long. 4 lignes +; larg. 2 lignes £.) E. ovalis, pallido-testaceus ; thorace nigro punctato; elytris singulis maculis, duabus difjormibus flavis et nigro marginatis. Il est ovale. La tête, le corselet et les élytres sont testacé pâle. On compte six petits points noirs sur le corselet. Les élytres ont chacune deux grandes taches profondément sinuées d’un jaune-clair bordé de noir, une à la base et l’autre vers les deux tiers de leur longueur. Celle de la base est marquée de deux points noirs. Les pattes sont testacées ainsi que les cinq_premiers articles des antennes dont le reste est noirâtre. Le dessous du corps, y compris les pattes, est testacé avec deux points noirs sur le corselet près de l’attache des deux premières pattes. Se trouve au Brésil. F Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée flavo-signatus. 5o. EROTYLUS FUSCO-MACULATUS. (Long. 4 lignes; larg. 2 lignes +.) E. ovalis, flavescens ; thorace immaculato ; elytris striatis virescentibus flavo- fuscoque maculatis. 1 Il ressemble beaucoup au flavo-signatus. La tête et le corselet sont d’un jaune tirant sur le fauve dans le milieu, et sans taches. Les élytres sont d’un vert jau- nâtre, et ont chacune sept stries de points enfoncés avec une large bande à la base et une grande tache vers le milieu d’un jaune plus clair. Sur cette tache jaune Mém. du Muséum. t. 12. 8 58 Genre Éroryzr, on en voit une irréguliere d’un brun foncé, et enfin sur la bande de la base on remarque quatre petits points également d’un brun foncé , dont un isolé près de la suture, et les trois autres formant par leur réunion une raie en zigzags qui fait triangle avec la base et le bord externe de l’élytre. Le dessous du corps est d’un jaune tirant sur le fauve avec les pattes entièrement d’un brun luisant. Quant aux antennes, l'individu décrit les ayant perdues, on est obligé de les passer sous silence. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée fusco-maculatus. 5r. EROTYLUS LINEELLUS. (Long. 4 lignes ; larg. 2 lignes =.) E. ovalis, pallido-testaceus ; thorace immaculato; elytris singulis lineis septem longitudinalibus fuscis, maculisque duabus flavis. Il ressemble beaucoup au flavo-signatus. La tête, le corselet et le dessous du corps sont testacés. Les élytres sont de la même couleur, avec sept lignes brunes longitudinales recouvrant pareil nombre de stries de points enfoncés sur chacune d'elles. Elles ont chacune deux grandes taches irrégulieres d’un jaune-clair, lune à la base et l’autre un peu plus bas que le milieu; entre ces deux taches on en remarque deux autres tres-petites, l’une au bord externe et l’autre contigué à la suture. Enfin on en aperçoit encore une plus petite vers l'extrémité de l’élytre. Les pattes sont testacées comme le corps, avecles genoux et l’origine des jambes bruns. Les antennes sont aussi testacées avec l’extrémité brune. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée lneellus. 52. EROTYLUS 4-MACULATUS. (Long. 4 lignes; larg. 2 lignes +. ) E. ovalis, fulvus ; elytris pallidioribus singulorum maculis duabus fusco-nigris. Il est ovale. La tête, le corselet l’écusson et le dessous du corps sont fauves, y compris les pattes. Les élytres sont jaunâtres avec deux taches d’un brun-noir, arrondies sur chacune d’elles, une vers la base et pres de la suture, et l’autre au milieu vers le bord externe. Les antennes sont brunes. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite. Elle fait partie de la collection de- M. le comte Dejean, qui l’a nommée 4-maculatus. GENRE EROTYLE. 5g 53. EROTYLUS RUBIDUS. (Long. 5 lignes; larg. 2 lignes £.) ÆE. ovalis, suprà ruberrimus, subtus pallidior ; tibiis tarsisque nigricantibus. Il est de la même forme et de la même taille que le flavo-vittatus. Le dessus est d’un rouge vif, et le dessous d’un rouge plus pâle! ‘ainsi que les ewisses. Les jambes et les tarses sont noirâtres; les yeux noirs et les palpes jaunâtres. Quant aux antennes on est obligé de les passer sous silence, l'individu décrit les ayant perdues. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée rubidus. 54. EROTYLUS DORSALIS. Æ. dorsalis. Oliv. Ent. t. V, p. 475, pl. 2, fig. 20. e Encycl. Ins. 6, p. 436, n°. 24. ( Long. 5 lignes; larg. 2 lignes À.) Æ. ovalis, niger; elytris rubris, basi punctorum strigis quatuor apiceque rLISTIS. Il est ovale, peu convexe. Le corselet , aussi large que les élytres, est uni et d’un noir brillant ainsi que le dessous du corps. La tête et les pattes sont également noires, à l’exception des tarses qui sont bleuâtres, ainsi que les antennes. Les élytres sont rouges, avec le tiers de leur extrémité noir. Le reste est occupé par quatre rangées transversales de points également noirs et disposés d’une maniere onduleuse. jÀ Du Muséum d'histoire naturelle. Il se trouve à Surinam. 55 . EROTYLUS FLAVO-VITTATUS: ( Long! 5 lignes ; larg. 3 lignes. ) ÆE. ovalis, coccineus; elytris singulis vitta longitudinali flava nigro mar- ginata. Il est ovale. Le dessus est d’un rouge carmin avec une bande longitudinale jaunâtre et légèrement bordée de noir sur chaque élytre. Cette bande, placée près du bord interne de l’élytre, s'étend depuis l'épaule jusqu’à l'extrémité qu’elle w’atteint cependant pas tout-à-fait. Elle se rétrécit et se termine en pointe à ses deux bouts. Le dessous est d’un rouge moins vif que le dessus, ainsi que les cuisses S * 6o GENRE EroTyLr. dont les deux extrémités seulement sont noires. Les jambes et les tarses sont noi râtres. Les yeux sont noirs et les palpes d’un rouge päle. Quant aux antennes on est obligé de les passer sous silence, l’individu décrit les ayant perdues. Se trouve au Bresil. Cet érotyle n’avoit pas encore été décrit. Il fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommé f/avo-vittatus. 56. EROTYLUS GYANEUS. (Long. 3 lignes; larg. 1 ligne i.) ÆE. ovato subconvexus, totus cyaneus; antennis, tibiis tarsisque citrinis. Ce joli érotyle, dont la forme est ovale, peu convexe, est entièrement d'un beau bleu-lapis, à l’exception des antennes, des jambes et des tarses qui sont d’un beau jaune-citron. Cette espèce n’avoit pas encore éte décrite. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée cyaneus. 57. EROTYLUS CASTANEUS. ( Long. 2 lignes +; larg. 1 ligne =.) Æ. ovatus, minutus, totus fusco-castaneus. Cette espèce, la plus petite de toutes celles qui sont décrites dans cette Monc- graphie , est entierement d’un brun luisant; seulement les pattes et les bords des élytres et du corselet paraissent un peu plus clairs. Les derniers articles des antennes sont tres-larges et d’une couleur plus foncée que les autres. Enfin avec la loupe on aperçoit sur les élytres plusieurs stries de points enfoncés. Espèce nouvelle rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. Du Muséum d’histoire naturelle. 58. EROTYLUS TESTACEUS. E. testaceus. Fabr. S. El. I, p. 4, 6. Ent. S.T, Il, p. 36, 5. Mant. I, p. 91, 4. Sp. ins. I, p. 157, 2.8. Ent. app. p. 822, 1-2. Herbst. Col. VIIT, p. 337, 21. Crypt. lugubris. Linn. S. nat. Gmel. I, IV, p. 1727, 194. E. testaceus. Dejean, Cat. p. 128. E. immaculatus. Oliv. t. V, p. 178, pl. 2, fig. 27. E. testaceus. Schœnnerr, Syn. ins. 325, 4. { Long. 6 lignes +; larg. 4 lignes +.) ; E.ovalis, subgibbosus , testaceus ; 'antennis, tibiis scutelloque fus conigris. La forme de cet érotyle est ovale et assez bombée. Son corselet est étroit et ses EE k a : = === = = Trponchel delt Tab.1. GENRE EROTYLE Tom .12. ñ PP 28 27 30 Re 4 27 Duponchel Zi 7 Tab... CLNRAH KROTILA. GENRE EROTYLE. 61 elytres sont cordiformes et déprimées dans leurs parties inférieures. Il est entie- rement d’une couleur testacée, plus pâle dans certains endroits que dans d’autres, avec les antennes, les yeux, l’écusson , les jambes et les tarses d’un brun-noir. Les élytres sont finement chagrinées ; le corselet ne l’est que sur les bords. Les antennes sont épaisses et plus longues que le corselet. Cette espèce paroît être la même que l’immaculatus d'Olivier. Se trouve au Brésil. De la collection de M. le comte Dejean. ( Nous donnerons la suite de ce Mémoire. ) 62 EXAMEN CHIMIQUE De deux Echantillons du sol de la caverne de Kuyloch. PAR M. CHEVREUL. M. Buckland ma fait remettre par M. Underwood deux échantillons du sol de la caverne de Kuyloch pris à différentes profondeurs, pour que j'en fisse l’analyse. Cette caverne renferme un grand nombre d’ossemens fossiles qui ont ap- partenu à des carnassiers et à des herbivores. M. Buckland pense que ces ossemens n'ont point été transportés par les eaux dans le lieu où nous les voyons aujourdhui; suivant lui, la caverne de Kuyloch servoit de repaire à des animaux carpassiers qui y sont morts naturellement, et aujourd’hui leurs ossemens s’y trouvent confondus avec ceux des ani- maux qui leur servoient de pâture. Je désignerai par la lettre À un échantillon du sol pris à deux pieds de profondeur, et par la lettre B un échantillon du même sol pris à six pieds de profondeur. Ces deux échantillons sont, en grande partie, à l’état pul- vérulent; on y trouve’de petites masses qui s’écrasent faci- lement. {ls ont une couleur brune-orangée, assez semblable à celle des mines de fer hydratées limoneuses ; la couleur ANALYSE Du SOL DE Kuycocu. 63 réside surtout dans les parties les plus tenues : on peut s’en convaincre en agitant chacun des échantillons avec l’eau, et en décantant ce liquide encore troublé; les parties pulvéru- lentes restent en suspension, tandis qu'il s'est déposé des matières grenues, sablonneuses, d’un gris jaunätre. Lorsque l’eau qui a été décantée encore trouble de dessus ces matières a déposé, on voit qu'elle est colorée en un beau jaune orangé. L’échantillon À contient une proportion moins grande de parties pulvérulentes que l'échantillon B, aussi est-il moins coloré. Des essais m’ayant appris que la matière soluble dans l’eau étoit en partie altérable par l’action de la chaleur à la ma- nière des substances organiques, j’ai soumis chacun des deux échantillons à deux séries d'expériences : celles de la pre- mière ont eu pour objet de déterminer la nature de la ma- tière fixe au feu, et celles de la seconde série ont eu pour objet de déterminer la nature de la matière qui est altérable par l’action de la chaleur. 64 ANALYSE S I. Série d'expériences pour déterminer la nature de la matière fixe au feu des échantillons À et B. Expériences sur l'échantillon À. (1) 2 grammes exposés à la tempéra- ture de 100 à 120% ont perdu oë,185 d’eau. (2) La matiere (1) a été chauffée dans une petite capsule de platine, elle a exhalé une odeur ammoniacale hui- leuse et hydrocyanique, puis elle s’est embrâsée comme un pyrophore à une température à peine rouge. À cette époque elle a exhalé de l’acide sulfureux, puis elle est devenue tout-à-fait obs- cure; dans cette opération elle a perdu oër-,165. (3) La matiere calcinée pesoit 16,650 ; traitée par l’acide nitrique foible, elle s’y est dissoute en partie avec effervescence ; le résidu pesoit 08,228. Il étoit sablon- neux et coloré. Il a été séparé par la filtration de la dissolution. I. RÉSIDU SABLONNEUX. (4) Il a été chauffé avec la potasse dans uu creuset d'argent. La matiere fondue n’étoit point verte; elle a été dissoute par l’eau et l’acide hydrochlo- rique. On a séparé de la solution, par l’évaporation et l’eau, off-,159 desilice. (5) La liqueur d’où la silice avoit été séparée, traitée par l’ammoniaque, a donné un précipité que la potasse a ré- Expériences sur l'échantillon B. (1!) 2 grammes ont perdu à la même température o%-,210 d’eau. (2!) Mêmes phénomenes que les pré- cédens (2) ; la perte a été de 0f":,200. (3) Mêmes phénomènes ; le résidu sablonneux pesoit 08,237. I. RÉSIDU SABLONNEUX. (4) Mêmes phénomènes. La silice pesoit o8r,185. (5') Mêmes phénomenes. L'alumine pesoit oë-,040 ; et le péroxide de fer o8"-,013. DU SOL DE KuyLocu. duit en aluminé, pesant oër:,026, et en péroxide de fer, pesant o8:,013. (6) La liqueur ammoniacale, mêlée à l’acide oxalique, a donné une quan- tité d’oxalate de chaux représentant 08,005 de base. : IT. DissOLUTION NITRIQUE. (7) Elle a été précipitée par l’'ammo- niaque. Le précipité a été lavé à l’eau tiède, jeté sur un filtre, puis calciné. Il a exhalé une légère odeur sulfureuse. Il pesoit o%",505. Il étoit d’un jaune rougeâtre. a) PRÉCIPITÉ (7). (8) oë,200 de ce précipité ont été fondus avec la potasse pour savoir sil contenoit de l’oxide de manganèse. Il ne s’est pas développé de couleur verte. Le résidu, dissous par l’acide nitrique et traité ensuite par l’eau de potasse, n'a point abandonné d’alumine à cet alcali. (9) 0%-,225 du même précipité ont été traités par l’acide sulfurique, puis par l'alcool; on a obtenu un-résidu et. _une solution alcoolique. (ro) Résidu. Ve de chaux.. 0,275 Il étoit formé de ) sulfate de magnésie o,o10 (11) Solution alcoolique. Elle a été mêlée à l’eau et concentrée doucement, le résidu a été étendu d’eau, puis pré- cipité par l'ammoniaque et filtré. Liqueur filtrée. Evaporée à siccité elle a laissé de l’acide phosphorique qu'on a reconnue au moyen de l’oxide d’argentet de l’oxide de plomb. Mém. du Muséum. t 12. 65 (6) Mêmes phénomenes. La chaux pesoit 0,002. IT. DissoLuTION NITRIQUE. (7°) Mêèmes phénomènes. Le précipité pesoit 08,635. a!) PRÉCIPITÉ (7°). (8) 05,335 de ce précipité ont donné avec la potasse, une quantité sensible d’oxide de manganèse. S'ils contenoient de l’alumine, c’étoit une quantité ex- trémement petite. (9!) Même traitement sur ofr:,300 du précipité (7!). (10!) Résidu. Il étoitentierement formé desulfate dechaux;celui-cipesoitosr:,325. (11°) Solution alcoolique. Même trai- tement. ; Liqueur filtrée. Mèmes résultats, 66 ANALYSE Précipité bien séché à l'air. Il pe- soit ofr-,100. Exposé à 100f, il dégageoit de d’eau tet de l'ammoniaque. Il a: été calciné et dissous complétement par l’a- cide sulfurique foible. Cette solution, traitée par le sous-carbonate de potasse bouillant en excès, a abandonné des flo- cons de magnésie et de péroxide de fer. La liqueur alcaline contenoit probable- ment de l’acide phosphorique, l’ayant - neutralisée par l’acide nitrique; évapo- rée à siccité et ayant repris le résidu par l’eau, il est resté une trace de ma- ere d’un rose lilas. On peut conclure de ces expériences que le précipité (7) étoit formé de phos- phates de chaux et de magnésie, et de péroxide de fer uni probablement à de l'acide phosphorique. b) Sozuriox (7) D'où LE PRÉCIPITÉ (7) AVOIT ÉTÉ SÉPARÉ. (12) L’acide oxalique en a séparé une quantité de chaux représentée par 08,872 de sulfate, c’est-à-dire, 08,362. Ce sulfate de chaux dissout dans l’acide hydrochlorique , n’a pas été troublé par l'ammoniaque, mais la solution est de- venue d’un rose violet. (13) La liqueur qui avoit été préci- pitée par l'acide oxalique a été évaporée à siccité, après avoir été mélée à du sous-carbonate de potasse : le résidu a été repris par l’eau, on a obtenu du sous-carbonate de magnésie représen- tant o8,130 de magnésie seche; celle- ci contenoit une trace de silice. (14) La liqueur d’ou la magnésie Précipité bien séché à l'air: W pesoit 05-,075. Exposé à 1001, il dégageoit de l’eau et de l’'ammoniaque. Le sous-car- bonate de potasse lui a enlevé de l’acide phosphorique et a laissé un résidu formé de magnésie,de péroxide deferetd’oxide 8 P de manganese. On peut conclure de ces expériences que le précipité (7!) étoit formé de pAos- phates de chaux et de magnésie, et” d’oxides de fer et de manganèse unis probablement äde l’acide phosphorique. D’) Sozurion (7!) D'où LE PRÉCIPITÉ (7!) AVOIT ÉTÉ SÉPARÉ. (12!) L’acide oxalique en a précipité 06,270 de chaux. La chaux unie à l'acide sulfurique, ‘et dissoute ensuite | dans l'acide nitrique, n’a pas donné de couleur rose par l’ammoniaque. (13!) La liqueur qui avoit été préci- pitée par l’acide oxalique, a ‘donné ofr:,060 de magnésie et 0,020 de silice. (14!) La liqueur d’où la magnésie et pu soc DE KuyLocx 67 avoitété séparée retenoit o®"-,or/ d’acide sulfurique qu’on en a précipité par le nitrate de baryte. Elle ne contenoit point d’acide phosphorique. (15) Il est bien vraisemblable que dans l'échantillon A calciné, 1°..les. 05,014 d'acide sulfurique étoient unis à of*,o10 de chaux; 2°. les 08,362 de chaux précipitée parl’acideoxalique(r2), moins o#-,o10, et les o%-:,130 de ma- gnésie étoient à l’état de sous-carbonates. D’après les expériences précédentes, l'échantillon A a donné, Eau et matiere volatile à 120%... 0,185 Matiere volatilisée par la com- bustion et la chaleur rouge.. 0,165 silice.......... 0,159 Résidu alumine........ 0,026 sablonneux }péroxide de fer:. 0,013 chaux......... 0,009 chaux. Phosphate de 4 magnésie....... 0,505 fer ? Sous-carbonate de chaux...... 0,624 ———— magnésie..... 0,208 Sulfate de chaux.........4.,.., 0,024 1,974 Perte Co iercetLrEer60 020 2,000 la silice avoient été séparées, contenoit 08:,016 d’acide sulfurique, sans acide phosphorique. (151) Il est bien vraisemblable que dans l'échantillon B, calcineé, 1°. les 08,016 d’acide sulfurique saturoïent oë-,o11 de chaux; 2°. que 06,270 de - chaux, moins oë-,o11, et 08,060 de magnésie, étoient à l’état de sous-car- bonates.… D’après les expériences précédentes, l'échantillon B a donné, Eau et matière volatile, à 120%. 0,215 Matière volatilisée par la com- busion et la chaleur rouge.... 0,200 MPésilice.s. ct O 105 alumine.... .,. 0,040 péroxide de fer. o,013 Residu sablonneux chaux. ..... ... 0,002 chaux. PR a +... 0,635 er. Smanganese. Sous-carbonate de chaux...... 0,459 ——————— magnésie.. ... 0,124 Sulfate de chaux... .......... 0,027 Siicerte eee ete et ERP Oo No20 1,920 IMEOELT oo ododoodon J5cLos Dot 2,000 (16) La perte doit être un peu plus grande dans la réalité qu’elle n’est indiquée dans les tableaux précédens, par la raison que dans la calcination les sous-carbo- nates de chaux et de magnésie ont dû perdre une partie de leur acide carbonique; mais l’effervescence produite pendant la dissolution des matières calcinées, dans l'acide nitrique (3) et (3'), prouve que tout l’acide carbonique n’avoit pas été volatilisé par la calcination. J’ajouterai que j’ai vainement recherché dans le sol de Kuyloch l'acide fluorique. * 9 68 ANALYSE S IL Série d'expériences pour déterminer la nature de la matière altérable par le feu, des échantillons A et B. Expériences sur l’échantillon A. (17) Dix parties del’échantillon Aont été traitées vingt fois au moins par 100 parties d’eau chaque fois. Les premiers lavages ont été faits à une température de 60 à 801 ; les derniers à une tempé- rature de 100%. Les lavages réunis et évaporés ont laissé un résidu orangé pesant 0,66 parties. La matière indis- soute dans l’eau bouillantesera examinée article IL. Expériences sur l'échantillon B. (x7') Dix parties de l’échantillon B, traitées de la même manière, ont donne un résidu pesant 1,33 partie qui ne dif- féroit du précédent qu’en ce qu’il étoit d’un orangé un peu plus rouge et qu’il contenoit un peu plus d’une matière déliquescente. La matière indissoute dans l’eau bouillante sera examinée ar- ticle II. (18) L’analogie apparente des deux résidus des échantillons A et B, etisurtout la petite quantité de matiere que j’avois à ma disposition, m’ont déterminé à les réunir, Je vais rapporter les expériences que j'ai faites sur ces résidus que je dési- gnerai par l'expression de matière soluble du sol de la caverne de Kuyloch. (19) La matière soluble a été traitée quatre fois par dix fois son poids d’eau froide chaque fois. Les lavages ont été évaporés à siccité et le résidu a été repris par l'alcool. Enfin l'extrait alcoolique a été évaporé et le résidu a été repris par l'alcool froid. Par ce moyen on a divisé la matière soluble en extrait alcoolique et en résidu indissous par l’alcool qui a été réuni à la matière indissoute par l’eau froide dans les quatre lavages dont jai parlé ci-dessus. (20) Je vais examiner successivement Article I. Matière du sol soluble dans { 1°. Extrait alcoolique. l’eau bouillante réduite en............ U 2°. En résidu indissous par l’alcoo!. Article IT. Matière du sol indissoute dans l’eau bouillante. pu SOL DE Kuyrocx. 69 ARTICLE I. Ne Examen de la matière du sol de Kuyloch soluble dans l’eau bouillante. 1. Extrait alcoolique. (21) Il contenoit un principe organique de couleur rouge orangé, un sel ammo- _ niacal acide, et des traces de phosphate de magnésie, de chlorure de potassium et d’un sel de potasse dont l'acide étoit de nature organique. Cet extrait étoit déli- quescent, il donnoit à la distillation un produit tres-acide et dont l’odeur très-forte avoit quelque chose de l’acide hydrocyanique. N'ayant eu que 08,03 d’extrait al- coolique je n'ai pu multiplier mes essais. 2. Matière indissoute par l'alcool. (22) Je l’ai soumise à l’action de l’eau froide d’après la méthode que j’ai décrite dans mes Considérations sur l'analyse organique et sur ses applications, page 119. Les premières dissolutions étoient colorées en orangé, et les dernières en jaune. On a obtenu de ces dissolutions 1°. des cristaux lamelleux transparens; 2°. des cristaux plus petits que ceux-ci, en aiguilles fines d’une couleur jaune de paille. Cristaux lamelleux transparens. (23) Ils étoient légèrement colorés, maïs la couleur y étoit inégalement répandue; il n’est pas douteux que si on les eût obtenus à l’état de pureté ils auroient été sans couleur. Ils n’éprouvoient aucune altération de la part de l’acide sulfurique con- centré ; la potasse en dégageoit beaucoup d’ammoniaque ; ils précipitoient le nitrate de baryte en sulfate; ils rougissoient tres-légerement le papier de tournesol. Le précipité qu’ils donnoïent avec l’acétate de plomb essayé au chalumeau ne donnoit pas de phosphate. Enfin la solution de ces cristaux ne précipitoit ni l’oxalate d’am- moniaque ni le nitrate d'argent acide. (24) Exposés à une douce chaleur dans un tube de verre ils décrépitoient, s’ef- fleurissoient en perdant de l’eau et de l’ammoniaque. À une température plus élevée , ils dégageoient de l’ammoniaque mêlée d’une odeur hydrocyanique, un peu d'acide hydrosulfurique et de soufre et une proportion tres-forte de sulfite d’ammoniaque qui cristallisoit par le refroidissement en longues aiguilles; ce sel a été reconnu à sa saveur, au gaz sulfureux qu'il a dégagé par l’acide hydrochlorique, enfin au précipité jaune qu’il a donné avec le sulfate de cuivre. Le résidu de la 70 ANALYSE distillation étoit blanc, entierement soluble dans l’eau; cette solution concentrée étoit légèrement acide , mais le résidu calciné fortement devenoit légerement alca- lin; cependant il ne faisoit pas d’effervescence en se dissolvant dans l'acide nitrique: cette solution précipitoit le platine en sel double de potasse et le nitrate de baryte en sulfate. Je conclus de ces expériences que les cristaux lamelleux éransparens étoient du sulfate amoniaco-de-potasse , sel double que M. Link décrivit le pre- mier en 1706. Cristaux en aiguilles fines d'une couleur jaune de paille. (25) Regardés à la loupe, ils paroissoient formés de plusieurs espèces de sub- stances, malheureusement j'en avois trop peu pour essayer de les séparer. (26) Ges cristaux mis en exces à la température de 12° dans l’eau distillée, don- Haas be door oc ICE CHISTAUX- PE LEE 1 Cette solution se troubloit légerement par la chaleur, précipitoit abondamment par le nitrate de baryte et l’oxalate d’ammoniaque, du sulfate de baryte et de noïient une solution d’un jaune pâle, formée. de { l’oxalate de chaux. Elle ne précipitoit pas le nitrate d’argent en chlorure. Enfin les cristaux n’étoient point altérés par l'acide sulfurique et dégageoient de l’ammo- niaque par la potasse. (27) 08,137 de cristaux ont donné à la distillation, 1°. de l’eau ammoniacale, ayant une odeur hydrocyanique; 2°. du soufre ; 3°. du sulfite d’ammoniaque ; 4°. un résidu noir qui ayant été incinéré, pesoit of-,122 : cette cendre étoit dis= soute par l’acide nitrique sans effervescence, excepté quelques flocons de silice, l’'ammoniaque en précipitoit 0%-,007 d’une matiere qui m’a paru un mélange de phosphates de chaux, de magnésie, de fer et de manganèse; il restoit en dissolution oë-,112 de sulfate de chaux. (28) Il est évident que les cristaux en aïguilles fines d’une couleur jaune de paille contenoïent une forte proportion de sulfate de chaux et un peu de principe colorant jaune ; mais le sulfate étoit-il simplement mélangé avec du sulfate am- monjiaco de potasse, ou étoit-il lui-même uni avec du sulfate d’ammoniaque, ou encore étoit-il mêlé de phosphate ammoniaco-magnésien, c’est ce que je ne puis résoudre. (20) Quant à la partie de la matière indissoute par l'alcool, qui n’avoit pas été dissoute par l’eau froide (22), elle étoit formée de sulfate de chaux, de phosphates de chaux et de magnésie, de silice et de principe colorant jaune. (30) Il ne seroit pas impossible qu’il y eut d’autres substances que celles que j’ai mentionnées dans la matiere du sol de Kuyloch_ soluble dans l’eau bouillante, mais la petite quantité de matiere que j'ai eue ne m'a pas permis de les reconnoître, si elles y existent réellement. pu soz DE Kuyrocx. 71 ARTICLE II. Examen de la matière du sol de Kuyloch indissoute dans l’eau bouillante. (31) Les matières des échantillons A et B , indissoutes dans l’eau bouillante, ont été chacune partagées au moyen de la lévigation en matière pulvérulente et en matière sablonneuse. (32) La matiere pulvérulente de l’échantillon du sol À différoit de celle de l’é- chantillon du.sol B par une teinte moins foncée : les deux matières pulvéru- lentes avoient une couleur de terre d'ombre. On les a réunies. (33) Les matières sablonneuses des deux échantillons étant identiques par leurs propriétés physiques ont été à plus forte raison réunies. 1. Matière pulvérulente. (34) Elle ne coloroit pas sensiblement l’eau froide, elle coloroit légerement l’eau bouillante en jaune. Elle a été traitée par l’alcool bouillant à plusieurs reprises. Lavage alcoolique. (35) Les premiers lavages filtrés encore bouillans laissoient déposer des flocons par le refroidissement. Tous les lavages réunis ont été évaporés presque àsiccité. On a obtenu une matière en partie fusible, presque incolore. Elle a été traitée par l’eau de potasse chaude; et ce liquide a ensuite été filtré. (36) Solution alcaline. Elle a été neutralisée par l’acide hydrochlorique encore chaude. On a obtenu quelques gouttes d’une matière grasse qui s’est figée par le refroidissement. Cette matière m’a paru être de l’acide stéarique ou marga- rique, car elle a été dissoute par l’eau de potasse chaude, et la solution mêlée à l’eau froide a déposé une matiere nacrée. (37) Résidu indissous dans la potasse (35). L'alcool chaud, appliqué à ce résidu, ena séparé des flocons de matière azotée, et a dissous une matière grasse qui se fondoit en gouttes parfaitement limpides et incolores , qui se figeoient à la maniere de la cire d’abeilles. Cette matière bouillie avec l’eau de potasse formoit une émul- sion plutôt qu’une dissolution. Il est probable qu’elle consistoit en matière grasse saponifiable ou saponifée, et en matière non saponifiable. Matière pulvérulente lavée à l'alcool. (38) Elle a produit avec l’acide hydrochlorique foible et chaud une effervescence assez vive. La liqueur refroidie a été filtrée, et la matière restée sur le filtre a éte 72 ANALYSE lavée jusqu’à ce que l’eau n’enlevät plus d'acide hydrochlorique sensible au nitrate d'argent. La liqueur filtrée avoit la couleur du chlorure de platine : ceux des la- vages qui contenoient un excès d'acide notable, étoient foiblement colorés , tandis que les derniers qui n’en contenoient pas l’étoient fortement : cela prouve que la matière organique colorante à l’état libre est plus soluble dans l’eau pure que dans l’eau acidulée. (80) Solution hydrochlorique. Elle a déposé, par l'addition d’un peu d’eau, une poudre cristalline d’un rouge semblable à celui du deutoxide de manganese. On a filtré et lavé la poudre rouge: 2 Poudre rouge. Elle donnoit à la distillation une eau acide, ensuite de l’ammo- niaque huileuse, un produit sulfuré et un charbon abondant qui ne laissoit qu'une trace de cendre non effervescente, ferrugineuse , et peut-être alumineuse. Cette poudre chauffée avec le contact de l’air, brüloit en lançant des étincelles comme le charbon qu'on embrase par l’acide nitro-sulfurique. ï Solution hydrochlorique filtrée. Elle a été mêlée avec de l’hydrochlorate de baryte ; apres vingt-quatre heures, 1l n’y avoit pas eu de précipité sensible ; cepen- dant j'ai filtré la liqueur deux fois, et je lai fait évaporer ensuite à siccité. Le ré- sidu distillé a donne un produit sulfuré, et quand on le calcinoit avec du itrate de baryte, et qu'on reprenoit le tout par l'acide nitrique , on séparoit du sulfate de baryte. Le sol de Kuyloch contient donc du soufre qui est dans un autre état que celui de l’acide sulfurique. Est-il à l’état d’hypo-sulfate ? ou bien d’acide hypo- sulfurique combiné à une matiere organique, ou bien encore uni à une matiere organique sans être à l’état acide? C’est ce que je ne puis décider. (4o) La matiere indissoute par l’acide hydrochlorique (38) apres avoir été séchée, a été traitée par l’alcool bouillant. Celui-ci a été filtré... (41) Solution alcoolique (4o). Elle ne contenoit pas sensiblement de matière grasse , car le résidu de l’évaporation étoit entierement soluble dans l’eau froide. Ce résidu donnoit à la distillation une eau acide, une trace de produit sulfuré, une huile épaisse brune, du sous-carbonate d’ammoniaque et du charbon. (42) Résidu indissous par l’alcool (40). I étoit formé de silice , d’alumine , de ma- gnésie , de péroxide de fer, d’une trace d’oxide de manganèse (*), de principe co- (*) Ayant incinéré ce résidu, j'ai obtenu une cendre qui a. été dissoute en partie et sans effervescence, par l’acide nitrique. La solution a été précipitée par l’am- moniaque. Le précipité étoit formé d’alumine et de péroxide de fer. La liqueur filtrée étoit d’un rose violet, comme la solution du sulfate de chaux provenant de l'analyse de l'échantillon A. Voyez (12). D'abord j'ai attribué cette couleur à du pu soi DE KuyLocu. 73 lorant jaune de l'extrait alcoolique (21) et d’une matière organique azotée. Quand on traitoit le résidu par la potasse il se dégageoit une petite quantié d’am- moniaque qui étoit vraisemblablement de nouvelle formation, et l’eau de potasse se coloroit en rouge-orangé en dissolvant le principe colorant et la matiere orga= nique azotee, probablement altérée. J’ai tout lieu de croire que ces deux der- mères substances formoient une sorte de Zacque avec l’alumine et le péroxide de fer. Le résidu chauffé avec le contact de l’air s’embrasoit comme un pyrophore, et la cendre qu’il laïssoit étoit beaucoup moins colorée que lui. A la distillation il donnoït une eau légèrement acide, de l'huile, de l'acide hydrosulfurique , sans sulfite d'ammoniaque , du carbonate d’ammoniaque, un produit ayant l’odeur de Vacide hydrocyanique, mais avec lequel on n’a pu produire de bleu de prusse, enfin un résidu noir volumineux. >. Matière sablonneuse. (43) La matiere sablonneuse étoit analogue par sa nature à la matiere pulvéru- lente, avec cette différence qu’elle contenoit une proportion plus forte de phos- phates et une proportion moindre de matière organique jaune et d’alumine et d’oxide de fer; elle s’embrasoit quand on la chauffoii avec le contact de l’air, mais moins bien que la matiere pulverulente. Elle donnoit à la distillation de l’eau am- moniacale , de l’acide hydrosulfurique, du carbonate d’ammoniaque et un résidu noir pyrophorique quand il étoit chaud. L’odeur forte du produit y a fait cher- cher l'acide hydrocyanique , mais on n’y en a pas trouyée ; la petite quantité de matière n’a pas permis d'y chercher le cyanogène. 1 CONCLUSION. I. La matière organique destructible par le feu du sol de Kuyloch est formée 10. d’un acide gras qui s'est comporté, dans mes essais, comme l'acide stéarique ou margarique; 20. d’une matière grasse non acide ; 50. d’un acide organique manganèse : pour m'en assurer j'ai fait évaporer la liqueur à siccité. J’ai obtenu une poudre noire mêlée de nitrate de magnésie. Celui-ci a été dissous par l’eau, la poudre noire ne l’a pas été. La poudre noire contenoit du fer et une trace de manganèse ; mais le peu de caméléon qu’on a obtenu en chauffant la poudre noire avec la potasse m'a fait penser qu’il y avoit une autre matière qui m’est échappée. Mém. du Muséum. t. 12. 10 74 ANALYSE. soluble dans l’eau; 4°: d’un principe colorant jaune; 50. d’une matière azotée brune. | Une portion du principe colorant jaune .et de la matière azotée est certainement unie à de l’alumine et à du péroxide de fer. Il est probable qu’une autre portion des matières or- ganiques est unie à des sous-phosphates et à des sous- carbonates de chaux et de magnésie : il est probable encore que dans cette seconde portion il y a proportionnellement plus de matière azotée que dans la première. Il y a plus de matière organique et plus de matière pul- vérulente dans l’échantillon pris à six pieds de profondeur que dans l'échantillon pris à deux pieds. ET. Il y a dans le sol de Kuyloch dx chlorure de potassium et du sulfate anmmoniaco-de-potasse. Conséquemment le chlorure de potassium , et le sulfate de potasse provenant de la décomposition par le feu du sulfate ammoniaco-de-potasse, qui n’ont pu être recueillis par le procédé suivi pour analy- ser le sol de Kuyloch incinéré, ont dù contribuer à la perte qu'on a eue dans l'analyse (16). III. Les proportions du sulfate de chaux indiquées ( 15 et 15’) dans les cendres du sol de Kuyloch sont plus foibles que celles qui existent réellement dans ce sol, par la raison que dans la calcination du sol il y a une portion d’acide sul- furique qui se décompose. IV. Il est probable qu'une portion du phosphate de ma- gnésie du sol de Kuyloch est unie à du phosphate d’ammo- niaque, 75 TABLEAU MONOGRAPHIQUE Des Plantes de la Flore du Brésil méridional appartenant au groupe (classe Br. ) qui com- prend les Droséracées, les Violacées , les Gis- tées et les Frankéniées. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. (Ce Mémoire a été commencé dans le volume-précédent.) CISTEÆ. HELIANTHEMUM: Toôurn. Juss. Cisti sp. Lin. Cazvx 3-partitus, divisuris æqualibus; vel 5-partitus, divisuris duplici ordine dispositis, exterioribus sæpiùs minoribus. Perara 5, hypogyna , æqualia. Sramma indefinita, hypogyna : filamenta filifor- mia : antheræ immobiles, anticæ vel rarissimè posticæ, 2-loculares, longitrorsùm dehiscentes. Srÿrus 1, terminalis, quandoquè sub- nullus. Sriema capitatum. Ovariom libérum , sessile, 3-gonum , r-loc. vel sub3-loc. aut manifestè 3-loculare, polyspermum. Ovura nu- merosa, inovariis, 3-locularibus angulo interno, in 1-loculari- bus placentis 3 affixa parietalibus centrum versüs plüs-minüsve pro- ductis. Carsura 3-valvis. Denrscenra loculicida. Sema parva ; angu- lata. Inrecumenrum duplex; exterius mollius. Umsrcicüs latiusculus : chalaza vix manifesta. PerrsPermui farinaceum vel carnoso-corneum. Ewsrvo intra perispermum spiralis aut variè curvatus; radicula umbilico contraria cotyledonumque apex. » 10 76 CisTéEs. Herex, suffrutices vel frutices. Forra opposita vel alterna , exsti- pulata velstipulata, integra.FLores sæpiüs racemosi aut subracemosi, quandoquè umbellati vel corymbosi aut paniculati. Percerrr quan- doquè extraaxillares. - Osservations.— S I. Nombre; Géographie. — Une seule espece d’Helianthemum avoit été indiquée dans l'Amérique méridionale; c’est elle que j’ai trouvée, et je n’en ai découvert aucune autre. Elle s'étend depuis le Rio de la Plata, jusque dans la province de S. Paul ; mais elle ne croît pas entre les tropiques sous lesquels il paroît qu'on n’a découvert aucune espèce de ce genre. $ II. Sernence.— Une radicule tournée en sens contratre de l’ombilic, et des coty- lédons dont l'extrémité est dirigée de la méme manière, forment un caractère très-remarquable. Je l’ai observé dans tous les Helianthemum que j'ai disséqués; mais je dois avertir ceux qui voudroient analyser des semences appartenant à ce genre, qu'ils doivent faire bien attention de ne pas se méprendre sur la position de l'ombilic, car présentant souvent une aréole foncée et orbiculaire et étant plus large que la chalaze, il peut aisément être pris pour elle. Ce qu'il y a de plus sûr pour ne pas se tromper, c’est de n’étudier que des graines pourvues du cor- don ombilical, ou de bien faire attention au petit trou arrondi qui se trouve au milieu de l’aréole. 1. HELIANTHEMUM BRASILIENSE. H. caule suffruticoso, subsimplici, apice hirsuto, foliis exstipu- latis ,sessilibus, oyato-oblongove-ellipticis, acutis , breviter mucro- nulatis, hirsutis; pedunculissolitariis, unifloris calycibusque hirsuto- canescentibus; calycinis laciniis interioribus ovatis, acuminatis. Cistus Brasiliensis. Lan. Dict. IT, p. 92. Cistus alternifolius. Zahl. Symb. I, p. 38. Helianthemum Brasiliense. Pers. Syn. IT, p. 22. Dun. in DC: Prod. T, pag. 260. Ranix gracilis, fusca. Caures suffruticosi, plures, rarits solitarii, 5-7 pol. longi , rard amplis, vix ramosi, subflexuosi, teretes, apice hivsuti, basi plis minüsve glabrati. Forra alterna, exstipulata, ses- silia, ovato-oblongove-elliptica, acuta, breviter mucronulata, integer- CisTÉEs. 77 rima, pilosa velhirsuta, nervo medio subtüs proeminente ; superiora gradatim minora; floralia oblongo-linearia vel linearia angusta. Pepun- cuLI in apice caulium vix racemosi, extraaxillares , pauci , solitarii, i-flori, folio longiores vel breviores, molliter hirsuti, canescentes. Caryx 5-partitus; lacintis molliter hirsutis, canescentibus ; exterio- ribus 2 linearibus, angustis, acutis; interioribus 3 ovatis, acumi- natis, margine hinc membranaceis, exterioribus plus minüsve lon- gioribus, cum iisdem quandoquè basi coalitis. Perara 5, hypogyna , ovata, integerrima vel denticulata, glaberrima, omnino lutea vel basi maculà atropurpureä notata. Sramma indefinita, glabra : filamenta tiliformia : antheræ immobiles, anticæ, 2-loculares, longitudinaliter internè dehiscentes. Sryrus brevis , glaber. SrremA crassum, capitato- 5-lobum. Ovariuu globoso-ovatum, 3-lobum, glabrum , 1-loc. polys- permum. Ovura numerosa, funiculis longissimis capillaribus af- fixa placentis 3 parietalibus linearibus semi-cylindricis non pro- ductis. Carsura vestita calyce staminibusque persistentibus , 3-4 1. longa ; obtusa, 5-valvis; valvulis medio seminiferis. Sema parva, diametro vix 1 1., angulata , ad umbilicum Îlatiora, apice attenuata, fusca. Umsimrcus orbicularis, nigrescens ; chalaza opposita, vix mani- festa. INTEGUMENTUM duplex, exterius mollius. PerisPermum farina- ceum. Emsryo in perispermo spiraliter convolutus : cotyledones pla- niusculæ, lineares, angustæ, radiculä longiores, centrum spiræ occupantes , apice ad chalazam spectantes : radicula teres, gracilis, acutiuseula, umbilico contraria. FRANKENIACEÆ. SAUVAGESIA. Lin. Juss. Aug. de S.-Hil. LAVRADIA. Vel. Vand. Aug. de S.-Hil. Mart. Ossenvarions, — S I. Rapports des Frankéniées confirmés par M. de Candolle. — M. de Candolle a confirmé, dans son Prodromus, les affinités que j’ai attri- buées aux genres Layradia et Sauvagesia. À la vérité, ces genres se trouvent, 78 FRANRÉNIÉES. dans son livre;lséparés des Frankéniées par deux autres familles; mais il faut se rappeler queles /’iolacées etles Frankéniées ont été; dans cet ouvrage , travaillées par deux mains différentes. M. de Gingins, de son côté, a tres-bien reconnu les affinités des Z’zolacées avec le Sauvagesia et le Lavradia, et d’un autre côté, M. de Candolle a sanctionné les affinités du Luxernburgia avec les Frankéniées, et de celles-ci avec les Caryophryllées ; or, il n’est pas de genres qui se rapprochent plus que le Sauvagesia , le Lavradia'et le Luxemburgia; donc les J’iolacées se rattachent aux Frankéniées comme celles-ci aux Caryophyllées, et c’est précisé- ment la série que j'ai proposée. SIL. Rapports des Frankéniées confirmés par M. Martius ; dissertation sur l'embryon des Caryophyllées ; comparaison de l’ovaire unrloculaire à placentas pariétaux avec l’ovaire à placenta central. —M. Martius qui, d’abord , avoit écrit que les genres Sauvagesia,et Lavradia devoient être: rapportés aux Droséracées, reconnoît aujourd’hui ( Noy. Gen. p: 38) avec cette candeur qui caractérise le rai savant qu'ils ont beaucoup plus de rapports avec les 7’zolacées (1). Il confirme ainsi ce que j'ai démontre dans ma Monographie. ( V. Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay, 1 p. 30 et suiv.) Le même savant aura vu dans cette Mo- noëraphie'; quelles raïsons forcent de placer les deux genres dont il s’agit auprès du Frankenia ; et si, lorsqu'il a écrit, il n’a pas été frappé de la nécessité de cerap- prochement, c’est certainement parce que dans le seul trayail sur cette matiere, dont il paroît avoir eu connaissance quand il a composé son livre (Observations sur le Sauvagesta erecta, Mém. Mus., vol. IT), j'avais commis la faute trèes-grave de placer le Sarothra parmi les Frankéniées , erreur que j'ai relevée dans ma Mo- nographie (1. c.). D'ailleurs, M. Martius confirme encore tres-bien les rapports que j'ai indiqués entre les Frankéniees et les Caryophyllées. Or, puisque le Sau- vagesia et le Lavradia font partie des Frankéniées, que ces mêmes genres, suivant M. Martius, sont voisins des /’1olacées, et.que d’un autre côté, toujours selon le même auteur, les Frankéniées sont également voisines des Caryophyllées, il est clair qu’on ne peut faire sentir ces doubles rapports sans mettre les Frankéniées (1) M. Martius demande même si les filets stériles des Sauvagesia pourroient être autre chose que les poils du dos de l’anthére du Conohoria qui, changeant de place, de nature, de forme ét de couleur, se seroient pour ainsi dire ennoblies. En se livrant à de telles considérations, l’observateur se repose de ses travaux, et ne cesse point de gouter le plaisir d'offrir à Son imagination les objets de ses études favorites; mais on sent que dans la réalité un tel délassement sort entièrement du domaine dela botanique. FRANKREÉNIÉES, 79 à la place qui leur a été, ce me semble , assignée par la nature, c’est-à-dire, sauf l'intermédiaire des Cistées, entre les ’1olacées et les Caryophryllées. Après avoir dit avec tant de raison que les Frankéniées ne, doivent point être éloignées des Caryophyllées, M. Martius exprime des doutes sur celles des plantes de cette dernière famille avec lesquelles les Frankénrées auroient le plus de xap- ports. Comme je me suis beaucoup occupé des Caryophyllées (NV. mon Mémoire sur le Placenta central ), on me permettra, j'espère, d’essayer de lever ces doutes: ce sera pour moi une occasion de traiter des points de botanique qui ne sont pas sans intérêt, et de citer quelques faits nouveaux. M. Martius seroit porté à soupconner que les Frankéniées se rattachent princi- palement à celles des Caryophyllées qui, dit-il, ont l'embryon intraire ; et il,cite lOrtegia et le Léchea, comme des exemples de Caryophyllées où l'embryon est placé dans le périsperme. Parmi un tres-grand nombre de, Caryophyllées\dont j'ai analysé les graines, je n’ai trouvé que deux espèces. où l’embryon füt réellement dans ce cas, l’Holosteumn umbellatum et le Dianthus prolifer. Le premier offre un embryon placé dans l'axe d’un périsperme charnu et replié longitudinalèment sur lui-méme, de manière que la radicule et les cotylédons sont tournés vers le point d’attache, et ne comprennent entre eux qu’une légère portion de périsperme : la ra- dicule répond à une côte qui se trouve à la face de la graine déprimée ( Rich. ) ec les cotylédons à un sillon qu'on voit au dos. Cotyl. dorsales Gært.;) Quant au Dianthus prolifer, j'y: ai vu un embryon droit et placé dans, l'axe d'un périsperme. charnu; mais dont la radicule ni les cotylédons ne sont tournés vers. l’ombilic. Voilà sans doute des anomalies extrêmement remarquables ; mais quand nous voudrions négliger les rapports les mieux établis , et oublier que l’Æolosteum um- bellatum ne doit pas être beaucoup éloigné des Siellaires, ni le D. prolifer des autres Dianthus ; quand nous ne voudrions avoir égard absolument qu’à l’em- bryon, nous ne pourrions pas encore former une section de ces deux plantes, puis- que dans l’une l’embryon est replié, et a ses deux, extrémités dirigées vers l’om- bilic, tandis que dans Pautre il est droit et n’aboutit à l’ombilic ni par l’une ni par l’autre extrémité. Il est très-vrai que l'embryon des Caryophyllées ne fait pas toujours le tour du périsperme, et quelquefois même, quand la graine est allongée, il resteappliqué d’un seul côté de l’albumen, ainsi que cela a lieu dans les Dianthus cités par Gærtner, et dans l’Ortegia donné par le savant M: Martius comme un exemple de l'embryon intraire chez les Caryophyllées( Embryro Ortegiæ dorsalis ; albumen farinosum, unilaterale. Gært. Frut., Il, 224) ; mais un embryon dorsal n’est pas un embryon intraïre; et par conséquent il n’y a aucune analogie entre la graine de l’Or- tegta et celle du Frankemia où embryon est axile dans un périsperme charnu, 80 FRANRÉNIÉES. et si ce dernier genre a, comme l’observe parfaitement M. Martius, des affinites avec les Caryophyllées, ce n’est cependant point par sa semence qui l’assimile aux Violacées, mais par ses feuilles, son calice et ses pétales. (VW. Histoire des Plantes les plus remarquables, I, p. 36.) En proposant le Lechea pour second exemple de l’embryon intratre dans les Ca- ryophyllées, M. Martius suit M. de Jussieu qui plaçoit le genre dont il s’agit à la fin de cette même famille. Je l’ai cru un instant voisin des Linées, mais il paroît que j'ai eu entièrement tort. M. Dunal l’a réuni aux Crstées (in DC. Prod. ), et M. Brown a confirmé ce rapprochement en trouvant dans l’embryon une organisa- tion analogue à celle des autres Cistées, organisation que j'ai signalée dans l’His- toire des plantes, etc., etc., et que l’illustre Anglois a reconnue de son côté sans que nous nous fussions entendus. Il est bien évident, d’après tout éeci, qu'il n'existe pas de groupe naturel de Caryophyilées à embryon intratre où l’on puisse faire entrer le Frankenra; mais supposons un instant que ce genre n'ait point de rapport avec les Zzolacées , et voyons si, dans ce cas-là, comme le demande M. Martius, il pourroit former le passage des Caryophyllées aux Portulacées. Le savant Bavarois a parfaitement raï- son d'admettre les rapports de ces dernières familles ( V: le Mémoire sur le pla- centa central libre ); mais il est entre elles un intermédiaire (1. c.) qui a été re- connu par Jussieu (Mém. Mus.), Desfontaines ( Nov. cat.), Mirbel (Elem.), de Candolle (Theor. Elem.), Kunth (Nov. gen.), la famille des Paronychiées, laquelle se nuance parfaitement avec celle des Caryophyllées et celle des Portulacées. Cet intermédiaire viendroit encore repousser le Frankenia qui , d’ailleurs, ne se rattache nullement aux Portulacées par la nature du périsperme, l'embryon et encore moins l’organisation de son ovaire. M. Martius fait tres-bien observer que le Montia et le Claytonia ont un ovaire uniloculaire comme le Frankenia ; mais un oyaire uniloculaire à placenta central a infiniment plus de rapports avec un ovaire où il existe plusieurs loges et des placentas axiles, qu’il n’en a avec un ovaire uniloculaire à placenta$ pariétaux; je crois avoir démontré cette vérité il y a déjà long-temps, par l'anatomie du placenta central des Primulacées, des Caryophyl- lées ; des Portulacées et des Salicartées,, et elle l’est encore par un fait incontes- table ; c’est que jusqu'ici aucun genre à placentas pariétaux n’est entré dans ces fa- milles, et qu’au contraire les trois dernières admettent indifféremment des plantes où le placenta est central dans un ovaire uniloculaire, et d’autres où il existe plu sieurs loges et des placentas axiles tout à la fois ( V.. le Mémoire sur le placenta central libre. ) $ LI. Synonymie. Ayant déjà publié la description la plus étendue des espèces FRANKÉNIÉES. O1 de Sauvagestaet de Lavradia qui me sont connues , jy renverrai les botanistes, et je me contenterai de donner ici, pour leur commodité, la concordance des noms de mes plantes avec ceux qu’elles ont reçus dans divers écrits depuis que je les ai ait connoître à l’Académie des Sciences, au mois d'octobre 1823, dans les Mé- fait ; , moires du Muséum, les Annales d'Histoire naturelle et l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay. 1. SAUVAGESIA RAGEMOSA. Aug. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. 5 Par. 1, p. 59, tab. 1. Sauvagesia ovata. Mart. et Zucc. Nov. gen. pl. 36, tab. xx1r. 2. SauvacesiA SPreNGELU. Hist. rem. Bres. Par. 1, p. 61 , tab. 11, a. Sauvagesia serpillifolia. Mart. et Zucc Nov. gen. p. 57, tab. xXxX7 (1). 3. Sauvacesra ruBIGINoSA. Aug. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. . Part, p. 62, tab.nr,18. Sauvagesia laxa. Mart. et Zucc. Nov. gen. 38 (2). 4. Sauvacesia ERECTA. L. — Aus. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. Par. 1, p. 63, tab. ur, 4 (3). Sauvagesia erecta ef nutans. Gin. in DC. Prod. p. 315 et 316. — S. erecta. Mart. et Zucc. Nov.gen. p. 37. (1) M. Martius indique la synonymie de son S. serpillifolia de la manière sui- vante: Sauvagesta erecta Spreng. et S. Sprengelir St. Hil. Cette facon de s’ex- primer tendroïit à faire croire que l’erecta et le Sprengeliï ont été considérés jusqu’à présent comme deux espèces distinctes ; mais il y a certainement ici une faute d'impression. J’aidit ( Hist. rem. Par. I, p. 21 et 22) que l’erecta de Sprengel, - qui n’étoit pas celui de Linné, devoit porter le nom de Sprengelit , et par consé- quent j'ai toujours regardé les deux noms comme appartenant à la même espèce. (2) M: Martius n’indique cette plante que par une phrase trés-courte, et, en pa- reil cas, la synonymie ne peut jamais être établie avec une entière certitude; ce- pendant il y a ici, comme l’a pensé le savant Bayaroïs , toute la vraisemblance que peut établir une description de quelques mots. (3) Le savant M. Martius n’avoit probablement pas sous les yeux mon ancien Mém. du Museum. i. 12. 11 82 FRANRÉNIÉES. 5. SAUVAGESIA TENELLA. Aug. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. - Par. 1, p. 66, tab. nr, 8. Rx. S. tenella. Gin. ir DC. Prod. TI, p. 316. FU mémoire sur le Sauvagesia erecta (Mém. Mus., IIT, p. 215), quand il a écrit {Nov. Gen. p. 34) que j’avois avancé que les anthères de ce Sauvagesia s’ou- vroient par le dos. Je ne connois pas une seule anthère, dans tout le règne végétal , qui s'ouvre de cette manière , et j'ai dit tout simplement que celles du Sauvagesia erecta avoient leur dos tourné du côté de l'ovaire (antheræ posticæ Br.), ce que Brown a écrit des Jridées, de plusieurs Colchicacées, etc., ct certainement il n’entendoit pas par là que dans ces plantes la déhiscence des antheres s’opéroit par leur dos. Je n’explique, au reste , très-facilement là petite méprise de M. Mar- üus. Il existe réellement une erreur tres-grave dans le mémoire dont il est ici question. J’y disois que les pétales intérieurs du $. erecta sont alternes avec les extérieurs, et ilssontopposés, comme je l’ai reconnu depuis dans cette même espece et toutes celles que j’ai observées postérieurement ( V. Plantes les plus remarqua- bles, p. 7). Quoique M. Martius ne parle nulle part de la position relative des deux corolles, il aura sans doute reconnu mon erreur, et n’ayant pas devant lui les Mémoires du Muséum quand il a composé son bel ouvrage, il aura appliqué aux étamines l’idée d’une erreur qui concernoit les pétales, Cela est d’autant plus vrai- semblable que le même sayant a parfaitement reconnu queles étamines du Sau- vagesta (Nov. Gen., p.34) étoient alternes avec les pétales intérieurs, et de la il aura pu conclure qu'il devoit y avoir opposition entre les deux rangs de pétales. Il est vrai qu’il dit ensuite que les étamines sontopposées dans le Lavradia. Mais comme la corolle est ici monopétale, qu’elle a de tres-petites dents ; et qu’elle se déchire apres la floraison en lames irrégulières ( V. Nov. Gen. , p. 32), il est assez vraisem- blable que le même savant n’a entendu ici, par l'opposition des étamines, que celles qu’elles ont ayec ces petites concavités qu’il a observées sur les corolles internes et auxquelles ces mêmes étamines donnent lieu. Quant à l’expresion de cinq écailles soudées employée par le méme:savant pour désigner la corolle interne du Lavradia, ce n’est qu'une heureuse supposition imaginée pour mieux faire sentir la singulière aflinité des genres Sauvagesia et Lavradia : on distingue si peu ces cinq écailles quela corolle.est souvent à dix petites dents, et, comme le dit tres-bien M. Mar- üus; «elle se déchire irrégulierement. Au reste, cette affimité qu'il fait remarquer avecraison entre le Sauvagesia et le Lavyradia doit naturellement faire supposer que, s’il étoit possible que dans ce dernier les pétales se séparassent en cinq écailles distinctes, les étamines, seroïent alternes avec elles comme dans le Sauvagesia. FRANKÉNIÉES. 83 6. SauvacesiA ziNEARIFOLIA Aug. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. Par. 1, p. 67, tab. 1v, 4. Sauvagesia pusilla. Mart. et Zucc. Nov. gen. p. 35, tab.xx1r (1). 7. LAVRADIA VELLOZII. A. de S.-Hil. Hist. Bres. Par. [, p. 22. Lavradia Velloziana. Gin. ir Dec. Prod. I, p. 314 (2). 8. Lavrapra cLanpuLosa. Var. £. Aug. de S.-Hil. Hist. rem. Bres. Par. I, p. 34. Lavradia montana. WMart. et Zucc. Nov. gen. p. 36, t. xxzri (5). LUXEMBURGIA. Aug. de S.-Hilaire (4). Plectanthera Mart. et Zucc. (5) Cazvx 5-phyllus , inæqualis , deciduus. Perara 5, hypogyna, sub- (Gi) M. Martius dit à la vérité que sa plante w’a point de filets stériles entre la co- role extérieure et la corolle intérieure, et j'en vois cinq dans mes échantillons; maïs le S. tenellam’a prouvé que, dans les petites espèces, ce caractere étoit variable. Je dois avertir ici que le dessinateur qui a figuré (l.c.) le S. Zinearifolia a trop fait sentir les dents des feuilles ; on ne les voit tres-bien qu’à la loupe, et elles n’existent, comme l’observe parfaitement M. M., qu’à l’extrémité des mêmes feuilles. (2) M. Martius a cru que le Lavradia de Vandelli (in Script. Lus. p. 88, t. VI) devoit se rapporter au glandulosa F. 8; et en effet la phrase de Vandelli peut, comme tant d’autres, s'appliquer à plusieurs espèces ; mais les manuscrits de Vel- lozo prouvent évidemment que c’est le L. F'ellozi qui a été désigné dans l’ouvrage de Vandelli. Ce point de synonymie n’a pas au reste l'importance la plus légere. (3) Je ne connais point les Sauvagesia ericoïdes , fruticosa et salicifolia qui sont indiqués comme croissant au Brésil ; mais dont les caractères n’ont été, jusqu'ici, tracés que d’une manière extrémement abrégée. Je ne connoïs pas dayantage l’es- pèce charmante décrite par M. Martius sous le nom de Lavradra alpestris. (4) La description de ce genre a paru dans les Mémoires du Muséum ( vol. IX, année 1823) ; y ajoute quelques traits que j’emprunte aux ZL. speciosa et corym- bosa qui n’étoient pas sousimes yeux quand j'ai fait ma premiere description. (5) IL faut bien se donner de garde de croire, d’apres ce nom, que les an- TT 84 FRANRÉNIÉES. inæqualia, decidua. Axrserx gynophoro brevissimo cum pistillo in- sertæ , subsessiles , definitæ sæpiüsve indefinitæ, lineares, 4-gonæ, 2-loculares, posticæ, apice poris 2 dehiscentes, in massulam se- cundam ovarium sæpè amplectentem adglutinatæ, deciduæ : fila- mentorum rudimenta persistentia. Pisriccum declinatum. Sryrus pyramidato-subulatus. Srrema simplex vel rariüs tripartitum. Ova- rIUM sessile vel pedicellatum , oblongum, 3-angulare , 1 -loculare vel subuniloculare, polyspermum. Carsura 1-loc., polysperma, 3- valvis; valvularum marginibus plûs minüsve introflexis, seminiferis. Sema numerosa , oblonga, membranà cincta apice latiore. Inrecu- MENTUM duplex; utrumque membranaceum. Umsirrous ad extremi- tatem seminis angustiorem. PerisPeRMUM Carnosum, parvum. Euervo axillis, rectus , oblongus : radicula umbilicum ferè attingens. Frurices elegantes, ramosi, glaberrimi. Forra alterna , dentata, mucronata, 6blonga, eleganter lineato-nervosa. Sripuzz laterales, ge- minæ , caducæ vel persistentes. Frores terminales, pulchrè racemosi vel corymbosi, lutei. Peounourr paul supra basin articulati, ad arti- culationem 2-bracteati. PrærLorATIO subquincuncialis ; petalum ex- terius 1, semi exteriora 1-2, dorso nudum r, exteriora 1-2. Osservarions. $ I. Nombre; Géographie. —Le genre Luxemburgta est entiere- ment nouveau, et les quatre espèces qui le composent appartiennent ‘exclusive- ment au Brésil. Toutes croissent sur celte chaîne de montagnes qui divise les pays de bois vierges des pays découverts; et ce qu'il y a de remarquable, c’est que cette chaîne qui fait la limite de deux Flores si différentes , offre une végéta- tion qui se distingue également de l’une et de l’autre. S IL. Rapports. — Les étamines du Luxemburgia s'ouvrent au sommet comme celles du Pohyrgala; elles rappellent par la forme celle des Tetratheca et plus encore celles des Cassia ou surtout des Gomphia ; maïs ces légères ressemblances thères soient pliées. M. Martius les a décrites avec détail; il ne fait pas plus que moi mention de cecaractère (Nov. Gen., p. 39 et 40), et tout le monde sait qu'on ne doit attacher aucune importance au sens d’un nom générique. - FRANRÉNIÉES. 85 n’établissent aucune aflinité réelle (1). C’est avec les Sauvagesia et les Lavradia que les Luxemburgta ont les rapports les plus intimes ; je l’ai démontré ailleurs, et tous les botanistes qui ont vu ces plantes l’ont senti comme moi; cependant je ne crois pas inutile de rapprocher dans un même cadre les traits qui unissent ces quatre genres. Les Luxemburgia ont des tiges ligneuses comme la plupart des Sau- vagesta’et des Lavradia; leurs feuilles sont également alternes ; les dents qui bor- dent ces feuilles sontsouvent calleuses ; celles de plusieurs Lavradiaet Sauvagesia ont des veines parallèles moins prononcées que dans les Luxemburgia, mais qui pour- tant indiquent un rapport; enfin une pointe aiguë termine la feuille du Lavradia glandulosa , comme celle du Luxemburgta. Deux stipules latérales et ciliées exis- tent dans toutes ces plantes. Le pédoncule des Luxemburgia est articulé comme dans la plupart des 7’iolacées si voisines des Frankéniées, et muni de deux bractées comme dans les /’7ola, Tonidium , etc. , caractère qui confirme les affinités de ces différens groupes. La corolle des Luxemburgia , Sauvagesia et Lavradia est insérée sous un gynophore qui porte les organes sexuels; leurs anthères ont le dos tourne du côté du jeune fruit, elles sont immobiles, et celles du Sauvagesta s'ouvrent presque comme dans le Luxemburgia; le style est unique; l'ovaire est polysperme; le fruit capsulaire s’ouvre en trois valves dont les bords rentrent en dedans , et dans les trois genres les bords rentrans offrent des modifications à peu près analogues. Les semences sont également pelites et nombreuses; le péri- sperme est charnu; l’ombilic terminal; l'embryon est droit et axile , et la radi- cule aboutit presque à lombilic. Enfin les graines du Zuxemburgia sont bor- dées d’une membrane, comme le sont celles de l’Anchietea , genre d’un groupe voisin. S IIT. De divers caractères génériques. — 1°. Anraères. Je n’indique point comme générale la concavité de la masse des anthères embrassant le pistil, parce que ce ca- ractère, déjà un peu moins sensible dans le L. polyandra que dans l’octandra, dis- paroît entierement dans le corymbosa. 20. OvaIRE. On ne doit pas être surpris de ce que M. Martius qui n’a vu que l’o- vaire du Z. octandra l'ait décrit comme triloculaire , puisque les bords rentrans , (1) C’est incontestablement cette forme des anthères qui a engagé le savant M. Martius à rapprocher le Luxémburgia des T'ermandrées. Mais le doute qu'il émet lui-même (Nov. Gen.) prouve qu'il a parfaitement senti combien ce rap- prochement est peu fondé et qu'il n’y attache absolument aucune importance ; aussi seroit-il superflu de le discuter. 86 FRANRÉNIEES. toujours prolongés jusqu’au centre , y contractent quelquefois un peu d’adhérence; mais il n’y a jamais d’axe central, et déjà dans les Z. polÿandra et corymbosa , ces mêmes bords ne s’avancent plus tout-à-fait jusqu’au centre; enfin dans Je co- rymbosa, ils n’atteignent chacun que le quart du diamëtre de la loge. Donc l’oyaire du Luxemburgta doit être décrit comme umiloculaire. 3°. PÉRISPERME. Un examen réitéré me l’a montré charnu dans les Zuxemburgia polyrandra et octandra, et ce n’est certainement que par une erreur de plume qu'il a été indiqué comme farineux dans le bel ouvrage de MM. Martius et Zuccarim. 1. LuxemBurGia sPecrosA. f Tab. III. Foliis subsessilibus, oblongis, obtusis, basi attenuatis ; floribus racemosis, magnis; staminibus numerosis. Surrrutex 5-4-pedalis, erectus, ramosus , glaberrimus ; ramis obscurè rubescentibus ; cortice subrimoso. Forra sparsa , conferta , subimbricata, stipulata, brevissimè petiolata, circiter 12-18 1. longa, 6-8 1. lata, oblonga, obtusa, basi attenuata, serrata, mucronata, coriacea , glabra, nitida; serraturis sphacelatis , inferioribus distan- tibus vix manifestis ; mucrone subulato, setaceo, circiter 1-12 |. longo ; nervo medio rubescente, suprà proeminente , subtüus ru- bro ; nervis lateralibus numerosis, parallelis ; venis intermediis tenuissimè reticulatis , per lentem manifestis. Srrrurz geminæ, la- terales, 2 1. longæ, laciniato-ciliatæ, obscurè fezrugineæ. Racer terminales, sessiles, simplices. Frores diametro circiter 16 1., so- litarii, approximati, pedunculati, basi bracteati : bracteæ cauli- nares, lincares, acutæ, ciliatæ, ferrugineæ , hinc et indè stipulä stipatæ laciniatà, ciliatà. Peouncuzr circiter 8-14 1. longi , 4-goni, ad tertiam partem inferiorem 2-bracteati, infra bracteas crassiores; bracteisoppositis, caulinaribus suprà descriptis consimilibus. Cacyx 5-phyllus ,inæqualis, caducus ; foliolis ovato-rotundis, obtusissimis , subirregularibus, apice quandoquè subfissis, concavis , coriaceis, margine membranaceis , vix ciliatis ; interioribus 3 majoribus. Pr- rALA 5, hypogyna, amplitudine subinæqualia , obovata, obtusissima, aurea. Anrueræ cum pistillo gynophoro brevi hemisphærico obliquo FRANKÉNIÉES. 87 insertæ, subsessiles, indefinitæ , circiter 4 1. longæ , lineares, an- gustæ,subinæquales, posticæ, apice poris 2 dehiscentes, in massulam secundam crassam obovatam obtusam albidam adglutinatæ exterius convexam internè Concavam ovariumque amplectentem. Filamen- torum rudimenta persistentia. Pisriczum declinatum. Smxrus brevis, subpyramidalis, 5-angularis, ovario continuus. Sricma terminale , 3-partitum, ovario continuum. Ovarium subsessile, oblongum, 5-angulare, apice acutum, 1-loc., polyspermum : placentæ 5 (val- vularum margines introflexæ) è lateralibus ovarii enatæ , usque ad quartam loculamenti partem productæ, primüm breviter lamellatæ, deindè 2-fidæ; divisuris patentibus, divergentibus, figuram T refe- rentibus. Ovura numerosa , marginibus placentæ divisurarum liberis affixa ; placentis aliubi nudis. Capsura pedicellata, 8-1. longa, ovata, acutiuscula , exacte 3-quetra , glabra, nigrescens , usquè ad medium 3-valvis ; valvulis carinatis, marginibus introflexis, ad extremitatem seminiferis; parte extremà seminiferà demüm solutâ. Semina non vidi. Inveni in montibus propè Milhoverde, 5 1. à vico Tejuco ada- mantium ; alt. circiter 3700. Florebat Octobre. 2. Luxemsurera corymBosa. + Tab. IV. L. foliis breviter petiolatis, oblongis, angustis , acutiusculis, basi attenuato-cuneatis; floribus paucis, corymbhosis, magnis; staminibus numerosis. SUFFRUTEX 5-6-pedalis, ramosus, glaberrimus. FozrA sparsa, con- ferta, breviier petiolata, 1:-2; pol. longa, 4-6 1. lata, oblonga, an- gusta , acutiuscula , basi attenuato-cuneata , serrata, mucronata, ni- tida ; serraturis uncinatis, sphacelatis ; mucrone brevissimo, setaceo ; nervo medio supra subtüsque proeminente; lateralibus numerosis, parallelis. Sræuzx geminæ, laterales, lineares, angustæ , acutissimæ, carinatæ , tenuiter ciliatæ nec laciniatæ, persistentes ; ciliis crispis, plûs minüs deciduis. Frores magni , terminales, circiter 3-4, corym- 88 FRANRÉNIÉES. bosi ( racemi valdè abbreviati), bracteis intermixti, pedunculati. Bracrex caulinares, circiter 2-3 1. longæ, lineari-lanceolatæ , acu- minatæ, sæpius ciliatæ, stipulatæ; stipulis multipartito-ciliatis. Pepuxourt circiter 8 1. longi, 4-goni, paulè supra basin 2-bracteati et articulat” : bracteæ oppositæ, caulinaribus consimiles. Caryx 5- phyllus , inæqualis, caducus; foliolis latè ovatis, acutis, margi- ginibus subglanduloso-serratis. Perara 5, hypogyna, inæqualia, obovata , aurea , caduca ; interiora 3 minora, subcuspidata. Srawma cum pistillo gynophoro brevi hemisphærico inserta : filamenta bre- vissima, vix manifesta, persistentia : antheræ numerosæ, circiter 4 1. longæ , lineares , angustæ , subinæquales, posticæ , in massulam se- cundam obtusam nec concavam adglutinatæ ; interiores quædam liberæ. Pisriccun declinatum. Sryrus figuram S referens , subulatus. Sricma simplex, truncatum. Ovarrum sessile, oblongum, 3-angulare, 1 loc., polysp. : ovula placentis 3 aflixa è lateribus ovarii enatis nec usquè ad centrum productis, primüm breviter lamellatis, deiudè 2-fidis ; divisuris patentibus, divergentibus, fig. T subreferentibus. Inveni ad rivulos in jugis altioribus montium dictorum Serra da Caraça ; alt. circiter 6000 ped. Florebat Februario. 3. LUXEMBURGIA POLYANDRA (1) t. L. foliis petiolatis, oblongo-ellipticis , basi subcuneatis ; floribus racemosis, mediocribus ; staminibus numerosis (2). (1) Les noms spécifiques de poly-andra et d’octandra que j’ai donnés avant que toutes mes plantes fussent réunies, sont réellement très-mauvais, puisque les Luxemburgia corymbosa et speciosa ont beaucoup d’étamines comme le polyan- dra, et que l’octandra w’en a pas constamment huit. Je ne croïs pas cependant de- voir changer ces noms, par respect pour l’antériorité , loi dont l'observation est tellement utile, qu'il ne doit pas être plus permis à un botaniste, comme l’a tres- bien dit M. de Candolle, de la violer pour ses propres plantes que pour celles des autres auteurs. ( V. Theor. Elem.) (2) Je décrirai cette plante ailleurs avec détail. — FRANKRÉNIÉES. 89 Luxemburgia polyandra. Aug. de S.-Hil. Mem. Mus. vol. TX, 351. — DC. Prod. I, p. 550. N. PV. Congoha do campo; Mate do campo. OpsErvarion. La description que M. Martius donne de son Plectanthera ciliosa est malheureusement peu étendue et n’indique point les caracteres de la fleur ; cependant elle me paroït suffisante pour établir que cet arbrisseau n’est pas iden- tique avec le Z. polyandra , quoiqu'il paroisse réellement y avoir entre eux de grands rapports. Celui-ci a, comme le ciliosa, les feuilles pétiolées et terminées par une pointe sétacée de deux à quatre lignes de long; maïs ces feuilles ont, avec des dimensions plus grandes et surtout plus de largeur, presque la même forme que celles du Zux. octandra (x); c'est-à-dire qu’elles sont moins étroites en haut qu’en bas; et M. Martius, au contraire, indique son closa comme ayant les siennes ovales, ou, si l’on veut, comme plus larges en bas qu’en haut. Sans être tout-à-fait aussi obtuses que celles du L. octandra, les feuilles du polyandra ne sont point aiguës, comme M. Martius dit que le sont celles du ci/10sa ; enfin dans ma plante les feuilles n’ont pas de longs cils, mais des dents absolument sem- blables à celles que M. Martius décrit avec beaucoup d’art dans le L. octandra, et seulement plus longues. La capsule de ma plante n’est point triquètre comme M. M. dit que l’est celle du cliosa, mais elle est presque semblable, avec d’autres dimensions, à celle de l’octandra. 4. LUXEMBURGIA OCTANDRA. L. foliis subsessilibus, oblongo-ellipticis, angustis, basi sub- cuneatis; floribus racemosis, parvis ; foliolis calycinis ciliatis ; sta- minibus definitis (7-12). (1) J’ai rendu la forme de ces feuilles le mieux qu’il m’a été possible; maïs je ne sais si j'aurai réussi. En général il est une foule de cas où la même feuille décrite par plusieurs auteurs est représentée par des termes entièrement différens , parce que malheureusement il n’y a aucune uniformité dans les terminologies ; et elles sont même tellement vagues que souvent on est tenté d'indiquer par un mot une forme que dans un autre moment on a représenté par un mot différent. Qu'on ne trouve donc point extraordinaire que M. Martius applique dans sa phrase aux feuilles du Zuremburgia octandra l'épithète d’elliptica, et dans sa description celle d’oblanceolata. Ceux qui n’ont jamais décrit de plantes, sont quelquefois sur- pris de ces espèces de contradictions; mais aussitôt qu'ils décrivent eux-mêmes, ils apprennent à les excuser. Mém. du Muséum. 1. 12. 19 00 FRANRÉNIÉES. Luxemburgia octandra. Æup. de S.-Hil. Mem. Mus. vol. TX, p.551. — DC. Prod. T, p. 350. : Plectanthera floribunda. Mart.et Zucc. Nov. gen. p. 40 ,t. 26 (x). Frurex 2-6-pedalis, glaberriaus, valdè ramosus ; ramis subfasti- giatis ; cortice cinereo velsubferrugineo, rugosiusculo. Forra sparsa , subsessilia, confertissima , stipulata, r52-pol. longa , 4-61. lata, rard majora, oblongo - linearia , obtusa vel acutiuscula, basi subcuneata, in petiolum brevissimum attenuata, serrata , mucronata; serraturis sphacelatis, introrstm uncinatis ; mucrone subulato, brevi, è nervo medio exserto ; nervo medio proeminente; nervulis lateralibus nu- merosis, parallelis ; venis intermediis reticulatis, per lentem mani- festis. Srrurx basi 3-quetræ, subulato-setaceæ, parüm ciliatæ, per- sistentes. Raceur terminales , sessiles, multiflori, 3-7 pol. longi. Pepunouur solitarii, approximati, circiter 2-5 |. longi, 4-goni, basi stipati bracteà caulinari et insuper pauld infra basin 2- bracteati et articulati : bractea caulinaris, linearis, angusta , acutissima, Ci- liata, stipulata, caduca : pedunculares caulinaribus conformes. Cazvx 5-phyllus, inæqualis, caducus ; foliolis oblongo-linearibus, obtu- siusculis, ciliatis, lutéscentibus; ciliis apice sphacælatis. Perara 5, subinæqualia, oblongo-elliptica, obtusa , integerrima , lutea. Sra- MA 7-15, cum ovario gynophoro brevi inserta : filamenta brevissima, persistentia : antheræ circiter 2; |. longæ , 4-gonæ, lineares , an- gustæ, subinæquales, posticæ, apice poris 2 dehiscentes , in massu- (1) Je ne suis point étonné que M. Martius (V. Nov. Gen.) ait eu de la peine à reconnoître dans les Mémoires du Muséum ( 1823), l’identité de son P/ectan- thera floribunda avec le Luxemburgia octandra. J’avois eu le tort ttres-grave de ne désigner ces plantes que par des phrases beaucouptrop courtes, et, au pointioi est la science, de telles phrases ne sont réellement que des'énigmes. Aussi ai-je vu des botanistes exprimer de vifs regrets de ce que M. Martius ait indiqué tant d’especes par de simples phrases dans un ouvrage aussi important que son Nova genera. Cest en effet priver le lecteur de ces descriptions détaillées qu’il sait si bien tracer, et ex- poser ceux qui traiteront les plantes du Brésil à faire de doubles emplois. Zom . 72. LUXEMBURGIA SPECIOSA. NS à > om .12. | TU PL LUXEMBURGIA CORYMB OA. = FRANRÉNIÉES. OT lam secundam obtusam adglutinatæ externè convexam intùs con- cavam ovariumque anté perféctam, floris explicationem amplecten- tem deciduam. Srvyzus brevis, subulatus. Srieua simplex. Ovarium pedicellatum , oblongum, 3-quetrum, subuniloculare, polyspermum : pl'acentæ 3 è medio facierum ovarii enatæ (valvulæ margine intro- flexæ), usque ad cenirum productæ , quandoquè subadhærentes , extremitate 2-lobæ , lobis divergentibus retroflexis seminiferæ. CAa- rsuLA Circiter 3 1. longa, pedicellata, oblonga , 5-loba , 1-loc., polys- perma , trivalvis ; valvularum marginibus introflexis, ferè usquè ad centrum productis , seminiferis. Semina minuta, oblonga, utrinquè obtusa, quandoquè subangulosa, membranà cincta angustissimä apice paul latiore, obscurè ferruginea. Ivrscumenrum duplex; utrum- que membranaceum. Umsiricus ad extremitalem seminis angustio- rem. PeRISPERMUM Carnosum, manifestum. Emsavo axilis, oblongus : cotyledones semiellipticæ, obtusæ: radicula umbilicum ferè at- tingens. ï Crescit in campis altis provinciæ Winas Geraes, præcipuè propè Tbitipoca, S. Joaô del Rey ; Villa Rica , in montibus dictis Serra da Caraca, etc. EXPLICATION DES PLANCHES. Tab. Ill. Zuxemeurer4A sPEcrosA. Tab. IV. Zuxrweurers corywBos4: Fic. 1. Stipule grossie : les cils qui les bordent tombent bientôt en tout ou en partie. Fic. 2. Bractée grossie. Fic. 3. Etamines et pistil grossis. Fic. 4. Sommet d’une étamine plus: grosste. 12 APPENDICE. Lorsque j’achève de corriger les épreuves de cette Monographie, je reçois encore le numéro du Botanische Zeitung (21 janvier 1825), où M. Zuccarini a parlé, d’une manière beaucoup trop flatteuse, des deux premières livraisons de l’Æistoire des Plantes les plus remar- quables, etc. Un auteur, livré, comme M. Zuccarini, à d’importans travaux, attache ordinairement peu d'importance à un article qui échappe à sa plume, et qu’il fait insérer dans une feuille hebdoma- daire ; cependant comme il est convenu que le HE ne doit rien omettre de ce qui se rapporte aux objets dont il s’occupe, je dirai quelques mots de l’article dont il s’agit. Il n’y a pas du tout lieu de s’étonner que les caractères du Luxem- burgia , tracés d’un côté par MM. Martius et Zuccarini , et d’un autre côté par moi, ne soient pas identiques, puisque ces messieurs n’ont vu qu’une espèce en fleurs , et que j’en ai analysé quatre dans Pétat de floraison. Ainsi que j’ai déjà eu occasion de le dire (voyez plus haut, p. 86), si, comme ces savans, je n’avois eu sous les yeux que le Zuxemburgia octandra, j'aurois probablement décrit le genre Luxemburgia de la même manière qu’eux. Je dois regretter de m’être exprimé comme j’ai fait dans ma WMo- nographie, sur les anthères des genres Sauvagesia et Lavradia, puisque je n’ai pas été assez heureux pour me faire comprendre de M. Zuccarini. Une courte explication me rendra, j’espère, plus intelligible, et contribuera peut-être à répandre quelque lumière sur Ja position de l’anthère relativement aux autres parties de la fleur. Sans parler du bord, l’anthère présente généralement deux surfaces différentes et faciles à distinguer , surtout avant l’émission du pollen. Les loges se portent davantage à l’une des deux surfaces ; elles y sont APPENDICE. 93 plus saillantes, plus sensibles , et elles y recouvrent plus ou moins le connectif : l’autre surface, au contraire, est plus aplatie, et le - connectif y est plus visible. Comme la première des deux surfaces est le plus souvent tournée vers le pistil, on l’a appelée face, et par opposition on a donné à la seconde le nom de dos. Cependant la diffé- rence des deux surfaces est tellement indépendante de la position qu’elles occupent par rapport à la corolle et au pistil, ‘qu'avec la plus légère habitude on reconnoîtra sans peine, dans une anthère détachée de sa fleur, quelle est sa face et quel est son dos. Il y a plus ; cette surface où les loges sont plus saillantes n’est pas toujours tournée vers le pistil, elle l’est quelquefois vers la fleur ; mais on la distingue toujours malgré ce changement de position, et l’analogie exige qu’on lui conserve encore le nom de face. L’anthère, selon Richard , doit être considérée dans so aspect relctivement au centre de la fleur ; elle est introrse quand elle regarde le pistil, et extrorse quand elle regarde la corolle. À ces mots peu harmonieux , Brown a substitué ceux d’antheræ anticæ et posticæ , que je lui ai empruntés: pour m'en servir dans ma Monographie du Sauvagesia et du La- vradia , et M. de Candolle a clairement expliqué le sens des mots antheræ posticæ , quand il a dit : Z’anthère est quelquefois dirigée en dehors ou dirigée du côté postérieur comme celle des Iris. Le plus souvent c’est à la face , comme l’a dit Mirbel, que se fait la déhis- cence ; mais lors même qu’elle s'opère, soit par le sommet, soit transversalement, soit exactement dans le bord, il ÿ a toujours un côté où les loges sont manifestement plus saillantes , et alors ce côté peut varier par rapport au pistil , comme dans le cas où la déhis- cence s’opère-longitudinalement vers le milieu d’une des deux sur- faces larges. Ainsi les anthères du Cissampelos, qui s'ouvrent en travers, doivent être dites posticæ , et celles du Gomphia , qui s’ou- -vrent au sommet par deux pores , sont évidemment anticæ. Obligé -de ne rien omettre dans ma Monographie, Yai dû déterminer la position des anthères par rapport au pistil, et j'ai dit : Leur face 94 APPENDICE. est tournée vers la corolle, antheræ posticæ (Hist. rem. , E, p. 7): j'ai dû de plus indiquer que la déhiscence ne s’opère ni transversa- lement ni par le milieu de la face, et j'ai ajouté gw’elle se faisoit latéralement , soit dans toute leur longueur, comme dans les Lavra- dia, soit en s’arrétant plus ou moëins loin du sommet, comme dans les Sauvagesia (1. c.). Si M. Zuccarini s’étoit occupé de la position de Panthère par rapport au pistil, il l’auroit certainement vue dela même manière que moi; et quant à la déhiscence , les caractères qu’il indique sont absolument ceux que j'ai signalés moi-même en d’autres termes. Voici en effet comment il s'exprime: {ntheræ 2-locu- lares ; loculis à poro in vertice latere longitudinaliter dehiscentibus. Les expressions /oculis à poro in vertice dehiscentibus et latere lon- gitudinaliter dehiscentibus paroîtront sans doute contradictoires à ceux qui ne Connoïissent pas les genres Sauvagesia et Lavradia ; mais dans la réalité ils rendent avec concision ce que jai dit moi- même : loculis latere longitudinaliter dehiscentes, Panthère s’ouvre latéralement ; à poro in vertice dehiscentes, mais les fentes qui se prolongent jusqu’a la base dans le Lavradia, s’arrétent dans le Sauvagesia plus ou moins près de l’extrémité supérieure. M. Zuccarini donne dans son article un petit extrait de ce qu’il a dit dans son Nova genera, sur les rapports qu’il soupçonne entre les Frankéniées, le Lechea, VOrtegia et les Portulacées. Ayant déjà tâché de lever ses doutes par des observations (voyez plus haut, p. 80), je crois inutile de revenir sur ce point. Avec unecandeur beaucoup plus estimable que le savoir, M. Zuc- cariai reconnoîit aujourd’hui qu’il n’y a aucune affinité entre le genre Luxemburgia et les Termandrées, et il propose de rapprocher ce genre des Guttifères, et en particulier du Godoy a. l’auteur, resserré dans un cadre trop rétréci , n’appuie cette idée d'aucune observation; mais je vais prouver qu’elle est infiniment plus heureuse que la pre- mière. Le Luxemburgia, comme le Godoya et les Guttifères, a les nervures de ses feuilles nombreuses ef parallèles; et quand on com- AÂPPENDICE. 95 pare surtout les calices des ZL. speciosa et corymbosa avec ceux du Godoya, on est frappé de la ressemblance de la disposition de leurs nervures. L'aspect de la fleur de ces mêmes espèces et du Godoya présente aussi une ressemblance frappante. Les étamines du Godoya et celles du Zuxemburgia sont tantôt définies, tantôt indéfinies , et dans les deux genres, les anthères, tournées vers la corolle ( posticæ), s'ouvrent également au sommet; enfin, dit-on, les semences sont ailées dans le Godoya et dans le Luxemburgia. Mais il est à obser- ver que beaucoup d’autres plantes que les Guttifères ont des feuilles à nervures parallèles, et que l’aspect de la fleur du Luxemburgia se retrouve aussi bien dans les Dilleniacées, les Ochnacées, les Cistées, que dans le Godoya; il est à observer encore que le calice du Godoya est embriqué (DC. Theor.) et non quinconcial; que les Guttifères ont des feuilles sans stipules, tandis que celles du Luxemburgia en sont pourvues ; enfin que ceux-ci présentent un périsperme, et qu’il n’en existe point chez les Guttifères. (Voyez Jussieu , de Candolle, Choisy, Kunth. ) Cependant, tout en laissant le Luxemburgia non loin du Sauvagesia, du Lavradia et des Fran- + kérmiées (1), qui conservent toujours avec lui les mêmes rapports, nous nous empresserons de reconnoître, avec M. Zuccarini, que . G) M. Zuccarini dit, dans son article, que le Luxemburgia s'éloigne extréme- ment du Sauvagesia et du Lavradia , par le nombre indéfini des étamines , par la structure du fruit et la complicité de la corolle. Il a parfaitement raison d’indiquer ces différences , et je les ai également signalées ; aussi ne s’agit-il pas de faire en- trer le Zuxemburgia dans les Violacées, mais dans un groupe voisin. J’ai déjà montré à combien peu de chose se réduiroit la différence du fruit. Celle des éta- mines définies ou indéfinies n'empêche point de mettre les Crstées et les J’iolacées à côté les unes des autres , et l'illustre Jussieu n’a pas même hésité de les placer dans le même groupe. Quant à la différence d’une corolle simple ou double, M. Zuccarini n’y attache pas réellement plus d'importance que moi, puisqu'il joint les Sauvagesia aux Violacées, qui n’ont, comme le Luxemburgia, qu’une corolle. 96 : APPENDICE. les Luxemburgia ont plusieurs caractères communs avec le Godoya, genre qui, formant une sorte de centre, a encore, selon Choisy, des points de contact avec beaucoup d’autres, tels que les Gomphia, et même des genres de Légumineuses & fleurs régulières (1). (r) Je ne dis rien ici de la partie de l’article de M. Zuccarini, que je regarde comme étrangère à la science. Je protesterai seulement que quand j'ai écrit ma Monographie des genres Sauvagesia et Lavradia , je n’avois aucune connoïssance de l'ouvrage où ce jeune savant et M. Martius ont écrit quelque chose sur les mêmes genres. L'homme honnête ne sait rien usurper; et ce droit puéril, que quelques naturalistes appellent la priorité, ne vaut pas mème la peine qu'on l’usurpe. L _< EEE EEE ERRATUM. Page 58, ligne 1°. Par deux autres familles, Zsez par quatre autres familles. 97 RECHERCHES SUR L'ORGANISATION DES GAVIALS ; Sur leurs affinités naturelles, desquelles résulte la nécessité d’une autre distribution générique , Ga- vialis, Teleosaurus ef Steneosaurus; ef sur ceite question, si les Gavials (Gavialis), aujourd’hui répandus dans les parties orientales de l'Asie, descendent, par voie non interrompue de généra- ion, des Gavials antidiluviens, soit des Gavials fossiles , dits Crocodiles de Caen (Teleosaurus) , . soit des Gavials fossiles du Havre et de Honfleur (Steneosaurus ). ; PAR M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. Ds le travail étendu que j'ai donné sur la tête osseuse des . Crocodiles et que j’ai inséré dans les Annales des Sciences naturelles (1), j'ai insisté avec plus de détails, et je puis, sans doute, me permettre d'ajouter, avec plus de profondeur qu'on ne l’avoit fait jusqu'ici, sur les ue naturelles, sur (1) Nouveau Recueil, publié à Paris depuis janvier 1824 ; t. 3, p. 245. Mérn. du Muséum. À. 12. 13 98 ORGANISATION la spécialité et sur la vraie nature de ce genre très-singulier de reptile. Jai aperçu une des parties du crâne acquérant dans ce système organique une dimension considérable, pas- sant à la condition d’une ordonnée générale , assujétissant à elle toutes les autres pièces, étendant ses usages à des or- ganes du premier rang, facilitant la respiration et jouant en- fin un rôle aussi remarquable par ses caractères inattendus que par la toute puissance de son intervention. Cette pièce crânienne ( voy. pl. 6, fig. rr, lett. w, v') est l’Aerzsséal, ou l'os qui est représenté chez l’homme par l’apophyse ptéry- goide interne. L’hérisséal sous cette nouvelle forme est ainsi le trait dominant des Crocodiles : il fournit en effet une base aussi certaine que solide aux distinctions zoologiques des Caïmans, Crocodiles et Gavials. Ayant saisi cet apercu, j'ai désiré savoir comment l’héris- séal qui, dans les Crocodiles, soumet à lui la plupart des pièces cräniennes, descendroit de cette prédominance de vo- lume et de fonctions; comment s’opérerait cette dégradation. Car si ce retour à la simplicité des formes habituelles de- voit avoir lieu brusquement , le groupe des Crocodiles en resteroit mieux et parfaitement circonscrit, ou sil arri- voit au contraire qu'il fût acquis d’une manière insensible, la famille des Crocodiles pourroit admettre quelques autres parens, c’est-à-dire, pourroit s’accroître d’un ou de plusieurs genres. red C’est ainsi que mon attention fut appelée sur quelques es- pèces devenues célèbres de nos jours, et qu’elle se fixa en particulier sur fe Crocodile fossile de Caën, et sur les Ga- vials de Honfleur. DES GAVIALS. 99 Mais avant d’entrer dans quelques détails concernant ces anciens habitans du globe, j’examinerai les animaux vivans dont les espèces fossiles se rapprochent le plus. ARTICLE LE Des GaviAzs DU GANGE. L'appréciation des véritables affinités naturelles est le but principal des travaux zoologiques. Il est d'ordinaire que de premiers efforts s'appliquent d’abord à un très-petit nombre d'animaux, et qu'on en rassemble alors d’assez différens dans de grands genres, swmnma genera. Diviser ces premiers grou- pes est aujourd’hui l’une des principales occupations des na- turalistes. Cette marche de l'esprit est en effet de plus en plus justifiée par le succès. Car, les comparaisons embrassant un plus grand nombre de considérations, chaque animal, mieux étudié, prend comme de lui-même sa place dans un ordre philosophique. Par conséquent, diviser sous cette raison, c’est arriver à connoître , à savoir davantage. Toutefois ces tra- vaux ont deux tendances différentes. On subdivise les ani- maux composant un groupe naturel, quand ils sont trop nombreux, afin d'y introduire un élément de distribution méthodique qui soulage la mémoire, ou bien lon tient à part même un seul animal, pour en mieux exposer le degré de parenté, à l'égard des moins distans de lui par les faits d’or- ganisation. Je rappelle ces règles pour l’appréciation des degrés orga- niques, me proposant d'en faire aujourd'hui une nouvelle application aux Gavials. De grandes, de fort importantes re- 19 100 ORGANISATION cherches sur la famille des Crocodiles, par M. Cuvier, m'ont ouvert la voie; par conséquent, en étendant quelques-unes de ses propositions, je ne ferai qu’approfondir un sillon tracé par lui, avec autant de fermeté que de bonheur. É Les Gavials forment-ils un genre particulier? Y a-t-il, en effet, distance organique suffisante , pour que leur séparation d'avec les Crocodiles soit réclamée par les besoins de la scien- ce? Telle est la question que j'élève et que je vais discuter. Or, je ferai remarquer que ce n’est pas seulement par un - bec étroit et d’une longueur démesurée et par plus d’éten- due des fosses temporales que les Gavials diffèrent des Cro- codiles, mais que quatre considérations organiques, qu’on ne retrouve chez aucun autre animal, viennent ajouter à ces premières et puissantes indications, pour isoler les Gavials, génériquement parlant; chacune étant elle-même de nature à décider cette question. SL Orgarisation des Gavials. Premièrement. Je citerai l’envahissement inusité des maxillaires des dents moyennes (addentaux), lett. LL, pl. 5, fig. 5, à la face supérieure du museau : ils se con- duisent en ce lieu comme sur le palais, s’'avançant l’un vers l’autre, jusqu’à se rencontrer et s’articuler sur la ligne mé- diane. Partout ailleurs les maxillaires sont au contraire rete- nus à une certaine distance par l’intercallation des os du nez ( os nasaux ). L’interposition habituelle de ceux-ci pro- vient de ce qu’ils se développent toujours à partir des fron- taux, et qu'ils se prolongent jusqu’à ce qu'ils aient atteint les : DES GAVIALS. IO1I adnasaux ou intermaxillaires. C’est cette dernière connexion qui n’a plus lieu dans les Gavials : les nasaux (TT, fig. 5) n’y conservent d’articulation qu’avec le frontal, l’ethmophy- sal, le lacrymal et l’addental (U, ñr, M, L ), parce qu'ils sont restés d’autant plus petits que les maxillaires sont de- venus plus considérables. Les nasaux n’ayant pu parvenir au même degré de développement, les addentaux, ou maxil- laires des dents moyennes, ont profité de leur absence dans une partie de l'étendue de la ligne médiane, pour intervenir à leur place, pour s’y réunir l’un à l’autre, et pour y pro- duire une suture insolite , et par conséquent très-surpre- nante. Cependant ils n’en ont pas seuls profité : les adnasaux S, S(voyez-en les sutures, pl. 5, fig. 5)se sont accrus dans une même raison, s'étendant en dec comme au-delà des ouvertures nasales, et les bordant par conséquent de toutes parts; autre singularité sur laquelle je crois aussi devoir insister. L’organe olfactif, proprement dit, se trouve alors reculé beaucoup en arrière, aussi bien que des os de ce système, les vomers. Ceux-ci, soudés en dedans avec les palatins qu'ils m’excèdent point en longueur, sont d’ailleurs dans le sens vertical trop petits et trop peu élevés pour atteindre le pla- fond du canal nasal. Par conséquent , il n’est plus de dia- phragme osseux pour séparer par moitié le long tube nasal : un très-fort cartilage y pourvoit dans toute la traversée. Secondement. L'hérisséal (1) profite à son tour de la plus Em (1) N'ayant traité que des Crocodiles dans ma dissertation précitée , j'ai rappelé un fait de leur histoire particulière, quand j'ai annoncé que le travers deleur crâne étoit occupé par un seul hérisséal ; c'est-à-dire, par une seule pièce, le produit 102 ORGANISATION grande largeur du crâne, et par suite du plus grand espace de la fosse orbitaire pour s'étendre en ce lieu d’une manière tout-à-fait extraordinaire. Car , indépendamment d’une eel- lule fort étendue , développée de chaque côté des arrières- narines, il y est encore ajouté, comme par un effet de bour- souflement du tissu osseux, au point que chez les mâles les parties latérales de chaque hérisséal sont doublement creu- sées, savoir, antérieurement ( 2", fig. ro et 11) sous le relief d’une boule très-grosse et exactement sphéroidale, et en ar- rière (2) sous celui d’une saillie ovoide. La masse principale est située derrière l'œil et articulée avec les palatins, dont les flancs la recouvrent inférieurement. Les deux cavités ne sont séparées que par un diaphragme incomplet : mais d’ailleurs, ce sont autant de dépendances du canal nasal; car une très- petite ouverture sur le devant et en dedans de la principale cavité, établit la communication de tous ces intérieurs (1). Voilà donc une notable addition à l’étendue du canal cranio- respiratoire ( canal nasal), et conséquemment à sa capacité pour tenir en réserve un plus grand volume d’air, en dedans des voies respiratoires. J'ai déjà fait connoître en détail les conséquences physiologiques de cette organisation, et jy ren- voie. Voyez Annales des sciences naturelles, t.3, p. 283. Chez les femelles , au lieu de la boule volumineuse que je de deux composans primitifs. Chez les Gavials , ces deux composans v wne sont pas soudés sur la ligne médiane, mais seulement réunis par engrénage. Foy. pl. 5, fig: 11. {1} L’hérisséal est visible, pl. 5, entierement par la face palatine, fig. 11, et réduit à une coupe transversale, fig. 10. Les deux cavités, le repli intérieur qui les sépare et leur trou de communication (n°. 2) avec le canal nasal (n°. 3) occupent la gauche: à droite est tout le relief de la portion sphéroïdale. DES GAVIALS. 103 viens de décrire, on trouve un seul et simple renflement latéral, qui, étendu dans le sens longitudinal, paroït ovoiïde. Les choses sont encore plus différentes dans les jeunes in- dividus. Leur boîte cérébrale est proportionnellement beau- coup plus grande que dans les adultes : c’est au point qu’in- férieurement elle forme une très-forte saillie. Les ptéréaux qui servent de lit à une partie de la masse du cerveau, don- nent lieu par plus d’ampleur et de convexité à cet excès de volume : les hérisséaux sont alors sans relief sur les côtés. Mais l’âge introduit un développement inverse. La saillie des héris- séaux se montre, et celle de la boite cérébrale décroit dans la mème raison. Comme si la cavité orbitaire n’étoit susceptible vers son fond que d'accueillir un seul de ces résultats, elle y suflit, parce qu'ils interviennent successivement. Ainsi, pen- dant que les facultés cérébrales: perdent de leur aptitude pour de nouveaux exercices, croissent, surtout chez les mâles, des conditions de vitalité, d'une énergie proportion- nellement plus grande. Le canal cranio-respiratoire, en avant des arrières-narines, se dilate dans une étendue qu’on peut dire prodigieuse. Là donc s’établissent de vastes magasins d'air, dont, sans doute, le moindre des résultats est d’aug- menter la prudence des mâles, au fur et à mesure qu'ils avancent en âge: car alors, ils sont dispensés de venir aussi souvent à la surface des eaux humer de l’air, pouvant en lo- ger un plus grand volume dans ces magasins, dont la capacité s’accroit avec l’âge. Une habileté correspondante chez ces grands reptiles compense tous les inconvéniens du volume de leur corps, volume qui ne manqueroit pas de les désigner de très-loin aux recherches et aux attaques dirigées contre eux. 104 ORGANISATION Trorsièmement. Les ouvertures nasales antérieures pré- sentent comme les postérieures un sujet très-neuf de considé- rations. Leur arrangement est en harmonie avec celui des ar- rières-narines, soit par l'inégalité de leur développement se- lon l’âge et le sexe, soit par la faculté d’arriver aussi chez les vieux mâles à un excès très-surprenant de grandeur et de puis- sance. Aïnsi il y a coïncidence, relation et convenance dans une raison directe, entre chaque extrémité du canal cranio- respiratoire. Ces relations et convenances s’observent dans un accord mutuel de l’état des arrières-narines et des orifices extérieurs. A l’occlusion habituelle des narines, se rapportent les allures des Gavials comme animaux plongeurs. Car, débarrassés de soins à l’égard de leurs chambres olfactives, les Gavials ne conservent de soucis que pour cacher leur corps immense. Ils le tiennent le plus qu'ils peuvent sous l’eau, où seule- ment là, confians dans des habitudes qui leur sont familières, dans une facilité d’évolation plus grande par l'exercice, ils peuvent donner toute leur attention à la poursuite de leur proie. Connus comme les plus cruels dévastateurs (1) des lacs et des rivières qu'ils fréquentent, ils ont à se défendre contre la terreur qu'ils inspirent; et c’est alors qu'il leur faut ma- nœuvrer avec habileté, pour que leur proie, composée de petits poissons, ne soit point avertie et ne se mette pas hors de portée. Cependant une partie de leurs besoins se trouve seule sa- (x) Inexorabili atque immisericordi voragine voracissimi sunt, a dit Élien,- lir. 12, chap. 38. DES GAVIALS. 105 - üsfaite par l’occlusion habituelle des narines , dès que les Ga- vials sont assujétis, sous le rapport de la respiration , au régime des animaux aériens. D’après ce qui a été dit plus haut de l’or- _gamisation des arrières-narines, c’est-à-dire, du boursouflement des hérisséaux , une provision d’air a pu être faite; mais cet air des’ réservoirs finit par se vicier et doit être renouvelé. Nous allons dire comment il y est pourvu par des actes volon- taires. Un fait extraordinaire, c’est que le mécanisme qui sy applique diffère de sexe à sexe, et que, dans l’un et l’autre cas, c’est de même par un mode très-curieux. En premier lieu chez les femelles. De mème que les ca- vités cranio-respiratoires ont une capacité moindre chez les femelles, les ouvertures nasales y sont hérissées de parties moins compliquées et moins saillantes. Elles aboutissent dans ouverture unique, large et circulaire, par laquelle le tube de l’appareil crânien se termine en dedans des adnasaux. C’est du milieu de ce tube que provient un cartilage lamelleux et vertical (figuré par une ligne ponctuée}, lequel s'élève en bosse et vient extérieurement s'épanouir en un bourrelet transversal. On remarque, en avant de ce bourrelet (lett. #, fig. 6 et 7) et les os, une dépression parallèle, une sorte de sillon aussi transversal. En arrière est un cartilage opercu- laire (lett. p), à bord droit du côté du bourrelet, demi-ellip- tique et recouvrant entièrement le reste de l'ouverture décrite plus haut : quatre sillons longitudinaux témoignent de la sus- ceptibilité de renflement et de rétraction de cet opercule : l'entrée des narines (lett. o) est entre celui-ci et le bourre- let; elle apparoït comme une fente transversale ou comme deux lèvres dont les bords sont naturellement fermés. On Mém. du Muséum. t. 12. 14 106 ORGANISATION sent que c'est là une sorte de soupape, que des efforts pro- duits intérieurement parviennent à soulever. Chez les Cro- codiles, c’est un froncis général de la peau plus élevé, plus saillant et montrant de doubles ouvertures, le plus souvent obliquement situées. L’appareil des Gavials se compose donc de deux parties très-distinctement différentes en avant et en arrière. En second lieu chez les mâles. C’est ce même fond d’or- ganisation qui est chez ceux-ci amplifié d’une manière très- extraordinaire et, l’on peut ajouter, éloignée de toutes choses connues. Nous sommes redevables des matériaux que nous allons employer au naturaliste du roi, M. Alfred Duvaucel. Parmi les précieux objets dont il vient de faire un dernier en- voi, existoient plusieurs Gavials en peau et en squelette, entre autres deux mâles de seize pieds de long. Pourquoi la satisfaction que nous procuroient un zèle aussi éclairé, un dé- vouement aussi recommandable, et les sentimens que nous. avions voués à cet excellent jeune homme, beau-fils de M. Cuvier, se sont-ils tout-à-coup transformés en d’éternels et douloureux regrets! Nous nous occupions d'ouvrir ses caisses, quand on nous apprit que M. Duvaucel avoit saccombé sous le faix et par l’excès de ses utiles et mémorables travaux. La protubérance nasale (1) des Gavials mâles consiste en un développement très-considérable du bourrelet transversal (4), dont nous avons parlé en traitant tout à l'heure du même ap- pareil chez les femelles. D'abord on trouve, avant le bour- (1) On l’a représentée, pl. 5, savoir : vue de profil, fig. 2; de face, fig. 3; et puis encore, fig. {, au moyen d’une coupe longitudinale, qui en montre trèes-dis- tinctement les sinus intérieurs. DES GAVIALS. 107 relet, le même sillon en travers, mais déjà avec une circons- tancenouvelle, non pas chez les jeunes sujets, où rien encore n’est prononcé , mais de plus en plus manifeste chez les mâles, au fur et à mesure qu'ils avancent en âge: le sillon n’est plus seulement en bordure, mais il est incrusté dans les os eux-mêmes. Un second effet, également progressif suivant l’âge, est le développement du bourrelet transversal , le- quel s’allonge, retenu par sa bride intérieure et médiane, et revient sur lui-même tant à droite qu’à gauche ; d’où il arrive que ce développement excessif apparoît extérieurement en se bosselant à la manière des nasaux d’un mammifére, et finit par acquérir en dedans des excavations aussi diverses que profondes. Tous ces sinus qui sont doubles en avant et très- spacieux par derrière, tant à droite qu'à gauche, aboutissent à une seule ouverture (72, fig. 4), sur le centre, au-dessous de l’appareil, et correspondant face à face à l’entrée des na- rines; celles-ci étant pour le surplus comme nous l’avons exposé au sujet des femelles. De pareilles bosselures doubles et fortes à leur naissance, qui se rétrécissent peu à peu, qui se contournent, ou qui se prolongent sur elles-mêmes pour encadrer les points d’origine, ne simulent qu’accidentelle- ment les conques nasales et le muffle d’un quadrupède, puisqu'il n’y a aucune orifice par devant. Quoi qu'il en soit, ce développement extraordinaire des cartilages intérieurs procure au dehors deux bourses appuyées l’une sur l’autre, et qui sont remarquables tant par un relief inusité que par le lieu de leur unique communication avec les entrées des tubes respiratoires. M. Cuvier, dépositaire des Gavials, a autorisé qu on du 14° 108 ORGANISATION séquât ces parties, pour qu’on püt s'assurer si elles étoient ou non servies dans leur jeu par un appareil musculaire : on n’y a point trouvé de muscles proprement dits. Cette dissection, à laquelle M. Cuvier a pris part lui-même, a fourni une coupe qui est représentée pl. 5, fig. 4. Mais c’est moins la grande capacité des sinus, leurs grandeur et arrangement respectifs, leurs coïncidence et arrivée en un seul orifice, que nous avons désiré mettre sous les yeux du lecteur; c’est une cir- constance bien plus importante : je veux parler de l'épais- seur et de la structure du tissu de ces bourses. La tranche du tissu semble celle d’une peau d’éléphant quant à l’épais- seur; mais de plus, sa structure rappelle la composition des corps caverneux. Ce sont des fibres de diverse nature qui se croisent en plusieurs sens et qui laissent entre elles des maïlles plus ou moins larges. En plusieurs endroits le tissu est plus compacte; il varie dans sa structure, comme la peau et la trame celluleuse subjacente varient suivant les divers lieux et les divers animaux où on les observe. En définitive, tout ce tissu m'a paru formé de fibres aponévrotiques, cartilagineuses et ligamenteuses, entre-croisées, tantôt serrées, et tantôt espacées et avec caractère spongieux ; le tout animé et nourri par un lacis de filets nerveux et vasculaires. Telle est, en effet, la structure des corps caverneux. Mais l’on est fixé sur la nature de leur tissu; car chacun sait que c’est là où l’on prend son principal exemple du &ssw érec- ile. Les bourses nasales seroïent donc entièrement formées de ce tissu prétendu distinct. Mais au fond ces bourses ne sont que du derme, ensemble sa trame celluleuse subjacente épaissis, que de la peau élevée par le plus riche développe- DES GAVIALS. 109 ment au maximum de composition. N'est-ce pas ce qu'ont déjà à peu près trouvé et exposé MM. Dupuytren et Cru- veilher, le premier dans un écrit inédit sur la ligature d’ar- tères dilatées, et qu'il a lu à l’Institut en 1815, et le second, dans son Æssat sur l'anatomie pathologique, qui a paru en 1816. Tous deux ont vu là un tissu nouveau, qui avoit été omis par Bichat, et que font plus exactement connoître les forma- tions de l’anatomie pathologique, dites humeurs fongeuses, variqueuses, sanguines, fwrigus hematodes, etc. Puisque je m'engage ici dans cette discussion, je ne la ter- minerai pas sans faire remarquer qu’il y a à ce sujet dans la science un double emploi, bien qu’il soit très-facile de le faire disparoïître, en prenant du fait en lui-même , sans distinction de lieux ou d'animaux, où on l’observe, l’idée très-simple que le tissu érectile doit porter à l'esprit. En effet, Béelard, dans ses Elémens d’Anatomie générale, traite des mêmes faits, des deux tissus, chap. I et chap. XI, sans en avoir compris la liaison , sans en avoir reconnu l'analogie. Or, il est de toute évidence pour moi que ces faits, que ces deux tissus n’expriment qu’une seule circonstance, un cas identique de l’organisation. La peau, ou les trames celluleuses des parties internes qui ont une même tendance d’arrangement, deviennent tissu érectile, ou bien se transforment en tissu érectile , par une organisation plus riche. Mais, dira-t-on, faudra-t-il d’après cela admettre que les corps caverneux seroient comme deux tronçons de peau (1) richement développés ,- aux- (x) La peau a plusieurs autres manières de ressentir le maximum de composition, suivant celui de ses élémens qui prédomine sur les autres. Lorsqu'elle entoure et protège certains méats extérieurs, c’est ordinairement sa partie cartilagineuse qui II10 ORGANISATION quels il suffit, pour composer le pénis, d’être accolés l’un à l’autre? Je ne vois pas ce qui pourroit me priver d'accepter cette déduction ; et au contraire, j'ajouterai que, par la même raison, les bouts des mamelles ne sont du tissu érectile, que parce que ces parties sont de la peau épaissie plus sanguine , plus celluleuse, plus susceptible de se gonfler, et généralement élevé à un certain maximum de développement. Cette généralité trouvée, on auroit donc assigné au tissu érectile plus que sa propre valeur. Et en effet, les termes de ässu accidentel, de tissu transformé renferment une qua- lification explicative quil faudroïit encore plus nettement exprimer. La marche et l’étendue des moyens de la nature ne portent jamais à supposer qu'un système d'organisation puisse apparoître seulement de loin en loin, et qu'il sur- vienne, pour ainsi dire, à titre de cas fortuit : l’on ne trouve nulle part de telles créations improvisées. Et de plus, il faut s’entendre sur la valeur du terme #ransformation : car quel- ques métamorphoses sont bien possibles; mais elles ne sau- roient avoir lieu que par des altérations insensibles ou que par des additions assez peu considérables, parce qu’il n’ar- rive jamais à tout ou partie d’un système organique, de quitter la ligne de ses formations ordinaires, que cela ne se borne à être retenu en deçà ou porté au delà de ce qui en constitue l’état normal. Dans les conditions ordinaires de la vie, on surprend la abonde. Il est sans doute fort remarquable qu’une telle organisation caractérise les corps caverneux des raïes : ceux-ci sont à tous égards formés comme les conques auriculaires des lièvres. Consultez sur ces rapports une longue note de ma Philo- sophie anatomique ; t. 2, p. 365. DES GAVIALS. III peau subissant en de certaines places et par intervalles de pareilles transformations. Effectivement, qu'un afflux sanguin et nerveux la mette momentanément en émoi, c’est-à-dire, qu’il en écarte les mailles, qu'il en remplisse les cellules, la peau, tant que dure le phénomène , passe à l’état de tissu érectile; ce qui devient sensible, moins encore par un cer- tain degré d’inflammation qui la caractérise alors, que par une faculté nouvelle et toute puissante de rétraction qu’elle acquiert. ; De tout cela, que conclure ? Cest que le tissu érectile n’est point une partie organique sw generis, qu'il faille classer extraordinairement et nommer à part : c’est unique- ment, je crois, le tissu même de la peau et celui des lames fibreuses subjacentes rendus plus celluleux , plus sanguins, plus travaillés dans leur structure et plus exaltés dans leur fonction. S I. Usages des bourses nasales des Gavials mâles. Ayant donné tous les faits anatomiques qui concernent ces bourses, j'en rechercherai les fonctions. Chacun. est à l’a- vance prévenu que je vais parler de choses dont je n’ai pu juger l’action et le jeu sur le vivant ; d’où j’engage moi- même à se prémunir contre mes jugemens. Cependant, sil n’y a jamais d'actions organiques qu’elles ne soient l'effet de leurs conditions de structure et de forme, ce que j'ai vu de la conformation des bourses porte si clairement sur la connoissance de leur emploi, que j'ai cru pouvoir présenter les explications suivantes. 112 = ORGANISATION Les bourses nasales des Gavials mâles sont visiblement dans le cas de se renfler et de se contracter. On peut juger à un repli de l’épiderme, qu’on aperçoit au côté intérieur de la bosselure latérale, jusqu'où s'étendent les fortes contrac- tons de l'organe; car ce repli est évidemment le produit de ces contractions, en même temps quil signale une limite qui n'est jamais dépassée. Cependant les dilatations et con- tractions alternatives des bourses, sont-elles provoquées par le ressort d’une partie d'air introduite, ou seroient-elles pla- cées directement ou consécutivement sous l'influence de la volonté ? Je l’ignore et je laisse ce point indécis. J'ajouterai ici une circonstance organique, dont je n’ai point encore fait mention, c’est qu'auprès et en dedans de la première dent, et de la troisième, sont deux enfonce- mens dans le palais; quatre pour les deux côtés : le tissu osseux y est excavé circulairement, et à chacun de ces trous correspondent autant d’issues dans les tégumens. La peau flasque et étendue se conduit au devant et extérieurement comme autant de bourses valvulaires, dont les méats se rap- prochent et se ferment, quand les fluides ambians en pres- sent les pourtours : dans le cas contraire, ces bourses se gonflent et s’ouvrent sous le ressort de fluides d’une marche opposée et qui pourroient y arriver de l’intérieur du canal cranio-respiratoire. 10. Je vais supposer le cas où l'animal ayant pourvu ses réservoirs d’air, vogue au sein des eaux, pour y demeurer, un temps quelconque ; occupé de la recherche de sa proie. Our cet effet il s’enfonce dans la vase, ou il la poursuit à ou- trance. Que le poumon, tant par le refoulement des viscères DES GAVIALS. 113 abdominaux que par un subit abaissement des côtes, se vide d’une partie de l'air qui le distendoit, ce produit de linspi- ration repasse par la trachée-artère, par le canal cranio-res- piratoire; et si, d'ailleurs, il est mis empêchement à ce qu'il s'écoule par les quatre trous ou les quatre valvules du pa- lais, l'air en retour est poussé dans les bourses nasales, que cette intervention dilate par conséquent. Préalablement, il se sera plus ou moins mêlé avec celui des réservoirs. C’est donc une portion d'air mélangé d’une grande partie d’air pur et d'une très-petite partie d’air vicié qui va se répandre dans les bourses nasales. (en est assez, sans doute, pour donner lieu à une vive excitation de celles-ci : elles répliquent par une forte contraction qui renvoie l’air dans le canal cranio- respiratoire. Tant que l’animal est sous l’eau, les bouches de ce canal et celles des bourses qui se correspondent face à face restent collées l’une à l’autre. Ainsi il s'établit un »a ef vient de l'air contenu dans les réservoirs, savoir : des pou- mons aux bourses nasales, et des bourses nasales aux pou- mons : ces poches opposées agissent donc à la manière des -ventricules du cœur; ce sont comme deux corps de soufilet , qui, parvenant à se remplir et à se vider successivement, versent alternativement l’un dans l’autre; actions alternatives qui doivent durer un temps quelconque et jusqu'à ce que Pair des voies respiratoires, étant devenu tout-à-fait vicié, soit décidément impropre à la respiration. 20. J’admets présentement ce dernier résultat, c’est-à-dire, le cas de l’air vicié. Le Gavial quitte ses retraites profondes et le sein des eaux : il redevient animal terrestre quant à son mode de respiration. Il s’empresse alors de vider ses Mém. du Muséum. t. 12. 15 114 ORGANISATION poumons, ses réservoirs et tout lé canal cranio-respiratoire. Que les bourses nasales se soulévent et puisent de l’air dans le milieu atmosphérique; qu'ensuite elles s’abaissent sur l'en trée ouverte des tubes respiratoires et qu’elles se contractent; enfin qu'à cet effort réponde simultanément l’action expiratrice des poumons, une portion de l'air des voies respiratoires sera sollicitée à s'échapper par les seules issues libres alors, c'est-à- dire, par les quatre trous ou valvules du palais; que ce mé- canisme soit répété et souvent et vivement, tout l'air vicié de lintérieur des voies respiratoires ne tardera pas à être remplacé par un air nouveau, dans la qualité de celui de laimosphère. *30. Je conçois encore un autre usage. Voilà les voies aé- riennes purgées; et de cette manière, l’animal est établi dans l'état hygiénique qui lui convient, pour gouverner ses fonc- tions respiratoires dans le milieu atmosphérique. Mais sa taille gigantesque et la nécessité de recourir à des ruses, lui font un besoin de demeurer long-temps au fond des eaux. Il lui faudra recourir à des provisions de voyage. Et, en effet, puisqu'il a à sa disposition de grands espaces celluleux en dedans de son crâne, dont il peut faire d’utiles magasins d’air, il ne man- quera pas, à cette indication, aux sollicitations de son ins- tinct, à toutes les excitations de ses besoins. Etant dans le milieu atmosphérique , il y puise continuellement et active- ment de l'air; pour cela, il répète souvent, vivement et for- tement les mouvemens de dilatation et de contraction alter- natives, propres aux bourses nasales, ainsi que nous venons de l’exposer au paragraphe précédent: il fant alors que les poumons restent calmes et que les valvules du palais se tiennent DES GAVIALS. 115 fermées. Le résultat de ces efforts sera de l'air extérieur, in- troduit dans les voies respiratoires : la quantité en sera d’au- tant plus considérable, que la soupape des ouvertures nasales, ouverte à l’accès de l’air, s’opposera plus vivement à son re- tour par la même issue. L'effet acquis sera de l'air comprimé, beaucoup d’air accumulé rassemblé sous un très-petit vo- lume ; enfin , une ample provision de voyage. Les bourses nasales agissent comme à coup de piston, et finalement comme fait la pompe foulante de la culasse d’un fusil à vent ; ce qui est d'autant plus facilement praticable , que tout ce méca- nisme peut mettre à profit l'indépendance des deux tubes - cranio-respiratoires pour les charger l’un après l’autre. 4e. Et enfin, j'ai examiné si les parois des bourses nasales n’étoient point tapissées par une membrane muqueuse olfac- tive : le mauvais état de la préparation m'a laissé sur cela de l’incertitude. S IL. De l'unique rocher des Gavials. La grandeur des fosses temporales, chez les Gavials, me permet de revenir sur une condition générale des êtres, que l’étroitesse de ces fosses m’avoit dissimulée, quand je m’oc- cupai du crâne des Crocodiles.-J’aï dit alors que les rochers étoient réunisen une-seule pièce, que cet unique rocher occu- poit une position tout-à-fait postérieure, qu'enferméentre les occipitaux ;, Get, 0S unique ayoit été pris principalement, à cause de sa situation sur la ligne médiane, pour l’un‘de ceux- ci, pour loccipitäl supériéur, et qu'il ne fournissoit d’ailleurs 15* 116 ORGANISATION aucune ramification en dedans des fosses temporales. Quant à cette dernière circonstance , il en est autrement chez les Gavials. Avec plus d'étendue des fosses temporales , revien- nent les conditions caractéristiques de la région auriculaire, et surtout certains prolongemens latéraux des rochers ; mais ce retour aux formes usitées n’a lieu, cependant, qu'avec un ar- rangement qu'on ne retrouve nulle autre part que chez les Gavials. Ce que je viens de découvrir en ce point, peut, au besoin, fournir un nouvel argument en faveur de ma détermination de cette unique pièce, au-dessus des occipitaux; véritable ro- cher , où l’on n’avoit vu qu'un occipital supérieur. Car les ailes latérales de cet os unique et médian (Q, pl. 5, fig. 10) se conduisent comme de véritables rochers séparés, lorsqu'il leur arrive de se répandre, et puisqu'elles s’encastrent: dans les cavités tubulaires des os carrés ou des énostéaux. J’ai vu cela très-distinctement dans les Gavials, en raison de la gran- deur de leur fosse temporale. En effet, une portion du ro- cher y intervient sous l'apparence d’une partie rubannée, étroite et circonscrite; savoir, les longs bords, par l’énostéal en bas et par le temporal supérieurement, et les bouts, d’un côté, par le pariétal en dedans; et d’autre côté par la languette ou le biseau venant de la grande aile ou du ptéréal (1). Dans (x) Ce quide cet os (le ptéréal) est alors apparent au dehors (voyez pl. 5, fig. 10, lett. X), se réduit à un point dans le fond de la fosse temporale quant ‘aux Crocodiles. Mais c’en est assez pour que les connexions soient satisfaites , c’est à-dire; pour faire connoître qu’elles ne sont point interverties par la jonction inso- lite de l’énostéal H' H!' avec l’ingrassial V. i 1 Je n'ignore point qu’ence moment peu de personnes prennent intérét aux prin= x { DES GAVIALS. JS de l'angle externe est un large trou donnant issue à quelques filets nerveux et vasculaires. J’ai donné une figure exprimant toutes ces circonstances, difficiles à rendre par le langage. C'est la coupe transversale, fig. 10, pl. 5, employée plus haut pour l'explication des réservoirs aériens, et dont le seg- ment supérieur montre en effet toute l'aile temporale du rocher Q, et au delà une très-petite facette du ptéréal X. cipes des déterminations zootomiques , et que la difficulté de la question actuelle nesera que dans quelque temps aperçue des naturalistes. En allant au-devant de cette difficulté, j’agis dans des idées d’avenir, mü par ce sentiment , que l’es- prit humain ne recule jamais devant une voie de recherches, quand il en attend de grandes et importantes découvertes. Prévoyant que ce qui actuellement est ac- cueilli avec une sorte d’indifférence occupera vivement un jour , je désire offrir dès ce moment quelques facilités de plus aux hommes doués d’assez de pénétration et de force d’esprit, pour ne pas craindre dans la suite de s'engager dans les nou- velles routes, qui, je crois, peuvent seules nous introduire dans la véritable science des lois de l’organisation. L’énostéal et le ptéréal présentent dans les Crocodiles un développement in- verse : le premier est d’une grandeur démesurée, et le second, X,, fig. 10, d’une petitesse extrême : dans ce cas , le ptéréal, nécessairement assujéti à la condition de volume du cerveau dont il forme une des cloisons latérales, se montre dans les Cro- codiles, chez lesquels le cerveau est presque rudimentaire , tout ce qu’il peut être comme dimension. Ceci donne lieu à un état de choses dont l’énostéal profite aus- sitôt, soit pour entourer le ptéréal par dehors X!, soit pour le doubler en quelque sorte X/, et pour l’articuler avec la petite aile V ou l’ingrassial. Cette jonction insolite, qu’explique l’inégale grandeur des pièces conjointes, n’empêche pas que dans la boîte cérébrale vue par le dedans, l’ingrassial et le ptéréal ne soient aussi articulés l’un avec l’autre. Enfin, ce qui vient porter là le cachet de l’immutabilite de nos regles, c’est que tant de contradictions dans le volume et dans l’arrangement de ces pièces, ne prévalent point sur le principe des connexions, qui appelait, pour une partie du moins et dans une place déterminée, le ptéréal en dehors du crâne et dans la fosse temporale. C’est cela que nous avons voulu faire concevoir , eninsistant sur la facette du ptéréal, laquelle en effet n’est apparente au fond de cette fosse que comme un point ouun biseau aigu dans les Crocodiles et les Gavials. 118 ORGANISATION Toutes ces parties ainsi réduites sont là circonscrites par des coupes sur le temporal P, sur le pariétal Y, et sur lénos- téal, portion extérieure en H' et portion inférieure en H". S I. Des espèces de Gavials. , ‘ Ce sujet a été traité par M. Cuvier dans ses Crocodiles fos- siles, page 59. Bien que j'aie aujourd’hui sous les yeux, grâces au dernier envoi de M. Alfred Duvaucel, un plus grand nombre d'individus, je ne connoiïs, comme M. Cuvier, que deux espèces de Gavials, la grande espèce, C. gangeticus , et la petite, C. £emutrostris. Je ne reviendrai point sur ce qui est si bien établi par mon célèbre et très-savant confrère, c’est-à-dire sur l'historique des publications successives, comme sur les faits qu'Edwards, Merk, M. le comte de La- cépède, Faujas, Tiédemann, etc., avoient déjà fait connoître. Un seul point mérite attention, et je vais le discuter. Faujas , dans son Histoire de la montagne de Saint-Pierre près Maës- tricht, donne la figure des deux espèces, dont il n’attribue les dissemblances qu’à une différence d'âge. M. Cuvier, en fon- dant l'espèce du petit Gavial, €. éenutrostris , conserve.en- core quelques doutes. Ne seroit-ce point en effet, ajoute- t-il, un jeune du plus grand des deux? Un certain nombre de sujets que je viens d’étudier me fait croire qu'il y a réelle: ment pour le moins deux espèces bien distinctes. Le museau varie de grandeur, suivant l’âge, non-seule- ment chez les Gavials, mais en outre aussi chez les Croco- diles; or c’est particulièrement sur une différence de cet DES GAVIALS. 119 ordre que se fondent les distinctions des deux Gavüls: il . faut donc expliquer d’où proviennent ces variations, qui en ont jusqu'ici plus ou moins imposé aux naturalistes. Les jeunes Gavials ont le crâne sensiblement plus long que large, quand c’est tout le contraire chez les adultes. Ce changement provient de l'état successif du cerveau, qui en effet règle les conditions de ses enveloppes osseuses. Etant d’abord d’une grosseur moyenne, il finit avec l’âge par être réduit à fort peu de chose. Pendant que la boïte crânienne passe ainsi à d’autres proportions, le museau grandit d’une manière régulière; d'où il résulte que celui-ci devient avec le temps respectivement plus grand : toutes circonstances que l'œil, si dispos à les saisir, ne manque pas d’apercevoir. J'ai rendu cette comparaison très-facile, en faisant repré- senter la tête d’un jeune âge, de grandeur naturelle, pl. 5, fig. 7, et le crane d’un autre sujet de même espèce, qui étoit sept fois plus long que notre dessin, fig. 5. Lies parties cen- trales du crâne, Y U, lesquelles recouvrent le cerveau, se développent fort peu et les ailes davantage. Des rapports in- verses frappent la vue : la tête, fig. 7, est d’autant plus longue qu’elle est plus étroite, et le crâne, fig. 5, est au contraire d'autant plus court qu'il s'étend davantage par derrière. M. Cuvier a essayé de diverses mesures comparatives, sans en avoir trouvé de bien caractéristiques : j’ai eu aussi recours à quelques autres, qui ne m'ont pas mieux réussi, sauf cependant la longueur de l'œil, qui m’a paru conserver dans les âges une dimension proportionnelle avec les parties antérieures ou le bec. Celui-ci est à l’œil, quant à sa longueur, d’un angle à l’autre, savoir dans le Gapralis gangeticus , 120 ORGANISATION 1:6, et dans le Gapiaks tenutrostris :: x : 9. Si je viens ensuite à employer cette unité de mesure pour connoître la longueur du cräne durant les âges, je trouve des proportions qui varient régulièrement ; c'est pour un Gavial sortant de l'œuf, comme 1 est à 3, plus tard comme x est à 2, et enfin comme l'unité est à elle-même. J'ai fait ce relevé d’après les têtes de dix-sept sujets, conservés les uns entiers dans: la liqueur et les autres en squelettes. J’avois pris beaucoup d’autres mesures, qui combinées avec les dimensions abso- lues des individus, offroient assez de dissemblances. Je m'en suis tenu à donner ici les têtes, sous le même module, des deux espèces : le Gavzalis tenurostris, fig. 6, étoit d’un tiers plus grand que le Gayralis gangeticus, fig. 7. Quelques-unes des différences rapportées plus haut se- roient-elles caractéristiques des sexes? Il m'a du moins paru que les jeunes mâles ressemblent beaucoup aux fe- melles. En effet l’organe respiratoire acquiert à ses dernières limites chez ceux-là un développement qui reste stationnaire chez celles-ci : le bourrelet transversal des narines grandit chez les mâles, au point d'y devenir une double bourse re- pliée plusieurs fois sur elle-même et dans un état de très- grande complication, et l’hérisséal qui s’accroit foiblement chez les femelles, est porté chez les mâles à une très-grande dimension. J'ai compté 27, 28 et 29 dents à la mächoire d’en haut et deux de moins à celle d’en bas, sans que cette différence fût caractéristique d’une espèce en particulier. Cette dernière observation est applicable aussi au nombre des rangées d’é- cailles : sous tous les autres rapports, point ou presque DES GAVIALS. 121 point de différence. En définitive, les deux espèces, à l’iné- galité près de leur bec, sont semblables. M. le comte de Lacépède, en traitant dans son Histoire naturelle des quadrupèdes ovipares, p. 236, a très-heureu- sement attribué au Gavial un passage d'Elien (1), s'appliquant à une race de Crocodiles du Gange, lesquels ont wne espèce de corne au bout du museau. Les bourses nasales des mâles présentent d'autant mieux cette apparence, qu'elles sont évi- demment susceptibles d’érection : nous ignorerions encore un fait aussi singulier sans le dernier envoi de M. Duvaucel. S V. Sur les Crocodiles. Je terminerai ce premier Arricce par quelques réflexions sur les Crocodiles et les Caïmans. Ainsi que nous venons de le remarquer à l’égard des deux espèces de Gavials, il ny a de différence entre les espèces, qu’un peu plus ou un peu moins de longueur de museau. Le Crocodile n’est autre qu'un Caïman à museau étroit et allongé , et le Caïman qu’un Crocodile à museau plus court et plus large. De telles diffé- rences ne peuvent être de ressource que dans des travaux de subdivision et pour le cas d’un trop grand nombre d’es- pèces, à l'égard desquelles il convienne de soulager la mé- moire, en les distribuant méthodiquement. Mais d’ailleurs leurs différences ne sauroient constituer un caractère de fa- (x) In eorum ‘summo rostro quiddam tanquam cornu eminet. Eux , liv. 12, chap. 38. . Mém. du Muséum. t. 12. 16 122 ORGANISATION mille. C'est, au surplus, l'opinion qu’on s’en est faite, dès qu'on n'attache, à la subdivision généralement adoptée, point d’autre idée que celle qu'ont fixée les naturalistes au mot de sous-genre; et en effet sil vous arrive de ranger les Crocodiles et les Caïmans dans l’ordre de la plus grande largeur de leur museau, vous ne manquerez pas de rencontrer, vers le centre de la série, quelques espèces qui, intermédiaires entre les deux parties de la ligne, n’appar- tiendront, ni à une section, ni à l’autre. Je viens de l’éprou- ver, en examinant un Crocodile nouveau du dernier envoi de notre infatigable et malheureux voyageur M. Duvaucel : je veux parler d’une espèce que j’ai mentionnée provisoi- rement sur mon registre de notes sous le nom de Crocodilus dubrus. On avoit cependant indiqué, pour distinguer les Caïmans, un caractère net et précis, l'apparition sur le palais d’une partie des vomers; mais j'ai reconnu que cette considé- ration n’a point la généralité qu'on lui avoit attribuée, pas même dans tous les âges de la seule espèce, le Caïman à lunettes, Crocodilus sclerops, remarquable par cette singu- larité : les jeunes sujets sont à cet âge dans la condition commune. ( Voyez sur cela la note ci-après, p. 126.) M. Bory-de-Saint-Vincent (article Crocodile, dans le Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle ) a adopté les dénomi- nations consacrées dans l'ouvrage des Ossemens fossiles ; les noms de Crocodili, Alligatores et Longirostres pour les trois sous-genres Crocodiles proprement dits, Caïmans et Gavials. Ce n’est point la même idée que j’ai eu l'intention de reproduire dans cet article; mon but a été de donner DES GAVIALS. 123 une appréciation plus précise du rapport de ces êtres. Cepen- dant, si goûtant ce travail d’afinité naturelle, l’on adopte mon nouveau genre Gavial, je crois devoirprier lesnaturalistes de s’en tenir subséquemment au nom de Gaypialis. On n’imaginera pas sans doute que je suis mü en cela par un petit intérêt de vanité : voici sur quoi seulement repose cette recommanda- tion. Je pense qu'un nom de pays , généralement répandu, doux à l'oreille, qui a le précieux avantage de ne signifier rien, et qui est déjà casé dans la mémoire des naturalistes, forme comme une bonne fortune qu’il ne faut pas repous- ser: il y a tout profit au contraire à se permettre de lui ajouter une terminaison latine. Ainsi j'avois fort anciennement pro- pôsé le nom de Xangurus pour les Kanguroos de la Nou- velle-Hollande : je ne connois que MM. de Lacépède, Des- marets, Quoy et Gaimard qui aient accueilli cette innova- tion. Des naturalistes qui mettent toute leur gloire à émietter les genres, et qui n'emploient les forces de leur esprit qu’à fabriquer et qu’à leur appliquer des noms grecs, n’ont pas manqué de repousser ce qu'ils ont déclaré être une alliance monstrueuse. Ils ont cru sans doute qu'ils nôus enrichissoient beaucoup par un luxe indéfini de termes, par les mots r2a- cropus , halmaturus ( longs pieds, sauts exécutés par la queue), oubliant dans leur préoccupation que ces dénomi- nations et considérations conviennent également à deux de leurs genres. C’est ainsi qu'on augmente le vocabulaire, je ne dis pas inutilement, mais véritablement d’une manière fà- cheuse, puisque c’est surcharger la mémoire de termes qui, impliquant contradiction, sont plus propres à produire le doute et l'erreur qu’à exciter la paresse de l’esprit. | 16” 124 ORGANISATION ART. IL. . Composirion pu PALAIS cuez Les REPTILES. SI. De la région palatine dans l’ordre des sauriens. Je n’ai donné ces éclaircissemens sur la famille des Gavials, que pour en venir à apprécier avec plus de soins les réelles affinités du Crocodile fossile de Caen. On a découvert, de cet ancien habitant du globe, des parties de crâne si parfaitement conservées que j'ai pu sans difficulté les embrasser dans ces études d’aflinités. M. Lamou- roux, célèbre professeur à Caen, dont les sciences déplorent la perte prématurée (r), un ingénieur des ponts-et-chaussées, membre de l'Académie du (Calvados, et principalement M. Cuvier, ont fait connoiître ces restes précieux d’un ancien ordre de choses. On doit surtout aux ingénieux procédés de mon célèbre et très-savant confrère et à la fouille d’un bloc qu’il a fait exécuter sous ses yeux une moitié de tête dans un état presque complet d’intégrité. Faire sortir d’une pierre brute des parties aussi bien carac- téristiques, c’est presque opérer une résurrection. Cette demi-tête, décrite dans le dernier volume, deuxième partie du cinquième tome des Ossemnens fossiles, et figurée sous plusieurs faces dans les planches de ce grand ouvrage, (1) Annales générales des Sciences physiques , publiées à Bruxelles, t. 3. p. 160. DES GAVIALS. 125 a principalement servi de type à l'établissement de l’espèce dite Crocodile fossile de Caen. Je me propose d’en examiner attentivement les parties craniennes. Pour rendre plus exac- tement et pour faire mieux ressortir les observations dont elles peuvent être le sujet, j’en donnerai, pl 6, fig. 1, 2, 3, 4, de nouvelles figures. Sous quelle forme y distingue-t-on l’hérisséal ? Je fus frappé au premier apercu de ne plus apercevoir là un hérisséal de Crocodile : ce point, principal objet de ma recherche, exige une exposition de quelque étendue. (Voy. cet os, pl. 6, fig. 3, lett. v.) Les hérisséaux des Gavials, », », fig. 10, pl. 5, terminent la voüte palatine fort en arrière du crâne et à très-petite dis- tance du condyle occipital : or, comme la longueur des palatins égale celle des arcades maxillaires, il suit que tout le reste de la tête se concentre dans le plancher supérieur, et se trouve, pour ainsi dire, relégué et comme logé entre les branches des mâchoires. Un si grand accroissement des parties maxillaires et palatines détermine et porte à un degré extrème la glou- tonnerie de l’animal : car il en résulte une amplitude de bouche et en général une puissance d'exécution répondant à un instinct non moins décidé de voracité. Cependant cette organisation ne caractérise pas uniquement les Gavials et les Crocodiles. à On observe chez la plupart des reptiles une grandeur sem- blable des arcades maxillaires et de même une pareille éten- due en longueur des hérisséaux : quelque chose même de plus considérable à cet égard se voit chez. les Monitors et plus particulièremeut chez les Serpens. 156 ORGANISATION Toutefois cette grandeur de la surface palatine provient chez ces derniers d’une autre distribution et d’une différente complication des parties. Les addentaux ou maxillaires des dents moyennes ne prolongent plus leur bord interne jus- qu'à leur mutuelle rencontre sur la ligne médiane (1). Le vide, procuré par le défaut d’étendue de ces bords, est dans ce cas occupé par les deux os s, s, pl. 5, fig. 5, de la couche supérieure. On voit déjà quelque chose de cela dans un Crocodile à très-large museau, le Sclerops de Schneiïder, ou le Caïman à lunettes (2). (1) Poyez pl. 6, fig. 5. A gauche, les bords de l’addental 7-8 auroïent rencon- tré ceux de la droite 7 —8/!, sileurossification n’avoit été laissée en retard de dé- veloppement. C’est alors que les vomers, s s, interviennent au palais et qu'ils se confondent avec ses propres élémens. Quelques monstruosités humaines , dites becs-de-lièvre , présentent un semblable arrangement. (2) M. Cuvier ( Crocodiles fossiles, p. 105) a le premier donné cette intéres- sante observation, remarquable de plus par une autre singularité ; c’est de ne ca- ractériser que l’animal adulte. Chez les jeunes sujets, la voûte palatine n’est nulle- ment différente de ce qu’elle est chez tous les autres crocodiles. Des différences , propres seulement au sc/erops adulte, n’établissent que mieux, que c’est là une circonstance fort éventuelle , un fait transitoire et que nous citerons avec predi- lection comme contenant une sorte d’explication de l’arrangement caractéristique des lézards. Voilà ce qui me porte à revenir sur cette curieuse particularité et à en présenter loutes les circonstances. Les vomers du Caïman à lunettes sont indépendans l’un de l’autre: cela devient manifeste par l’un des deux représentées, pl. 5, fig. 9. D’ailleurs ils sont adossés et se soutiennent réciproquement. Chacun de ces os est composé d’une portion ante- rieure tres-robuste et d’une plus longue branche en arrière , laquelle consiste en une lame mince, dont une tranche est coudée presque à angle droit. Toute la pre- mièere partie que nous avons dite épaisse et forte s’est développée après coup: car chez les jeunes sclerops il n’y a encore d’existant que les lames du surplus; les- quelles occupent toujours la surface supérieure des palatins , s'étendant même sur les hérisséaux. Ce n’est guère qu’un quart des vomers, qui intervient àlai suite des DES GAVIALS. 137 Mais, chez les Liézards, les vomers, s, s, arrivent intégra- lement sur le palais. Un intervalle plus ou moins large les sé- pare des addentaux LL; étendus en longueur, ils forcent les palatins à reculer en arrière, d'autant mieux que leur extrémité postérieure s'articule avec la tête de ceux-ci. Ainsi les vomers profitent de leur isolement sur les côtés pour gagner de la force et de la longueur; mais alors, et de proche en proche, les hérisséaux, », ?, qui suivent les palatins, sont également repoussés en arrière, et c'est au point qu'ils sont rejetés vers l'extrémité du crâne. Enfin, une autre singularité que commande encore cette même disposition, c’est le déploiement de l’arcade palatine ; et en effet celle-ci, ordinairement parallèle à l’arcade maxil- laire, profite, en cédant à l’entrainement qui là repousse en arrière, de tout l’espace qui est libre, pour contourner l’arcade maxillaire, et pour se prolonger par delà, comme si elle en formoit la continuation. Cet autre et nouvel arrange- ment, dans lequel notre ignorance de ces faits seroït tentée d’apercevoir une complication par trop exagérée et presque: de la confusion, est obtenue (chez les Monitors, pl. 6, fig. 5, et chez les Geckos ; fig. 7), au moyen de ce que la plupart intermaxillaires et en avant des palatins. Pour cela faire, il faut que ces os ne prolongent plus de même leurs bords en regard, et qu’ils laissent enfin par un défaut’ de développement un vide entre leurs extrémités articulaires, dont une portion des. vomers profite..Il est donc évident que rien n’a changé de place, et que:siune intercallation est survenue plus tard , il n’ÿ a point eu pour céla métas- tase. Ainsi il y: a on non! recouvrement des vomers, suivant que des lames de superposition provenant. des addentaux se prolongent ou ne se prolongent pas sur lecentre; ! DE Ra 128 ORGANISATION des os cräniens ont pris une forme longitudinale, c’est-à- dire, de ce qu'ils existent sous une apparence linéaire. L'hérisséal (?, fig. 5) est plus particulièrement dans ce cas; grèle et lamelliforme, il s'enfonce en arrière comme une sorte de longue apophyse : ses usages diffèrent beau- coup de ceux de cette pièce chez le Crocodile; car.äls ont pour effet de communiquer au crâne des Monitors et des vrais Lézards une solidité parfaite, en allant se poser sur les flancs de l’hyposphénal, ou corps postérieur du sphénoïde, en faisant intervenir cette quille de l'édifice à la partie exté- rieure et inférieure ; où finalement l’hérisséal sert d’épaule- ment à un contrefort qui descend en ce lieu du plancher supérieur. . Ce contrefort se compose d’un os long ( lett. , fig. 5 et 7), filiforme, se rendant verticalement des rochers sur les hérisséaux : c’est la pièce que j'ai nommée coéyléal. Si, en raison de sa très-singulière métamorphose, on pouvoit à la rigueur supposer qu'il n’est rien de semblable chez les mam- mifères, comment n’a-t-elle pas été reconnue pour lana- logue de l'os temporal écailleux du crocodile ? M. Cuvier la considérée comme une nouvelle existence dans les rep- tiles, et il vient tout récemment ( volume cité, pag. 259) de l’appeler co/umelle (1). On trouve dans le même ouvrage, (1) J’ai fait représenter à part et de côté, pl. 6, fig. 5, le cotyléalx du Moni- tor du Nil, et fig. 6, celui du Crocodile. Ces deux os se ressemblent par leur ac- croissement, longitudinal, mais different, l’un comme filiforme et l’autre comme lamelleux. La condition du premier est celle de presque tousles autres oscräniens, et en particulier de l’adorbital o , chez les vrais lézards. Il en est autrement chez les Crocodiles; aussi chez ces derniers, l’adorbital et le cotyléal sont pourvus DES GAVIALS. 129 un peu plus haut, pag. 80, employé aussi sous le carac- tère d’un os nouveau et sous le nom d’os éransverse, une pièce que j'ai de même eu le bonheur de reconnoître et de ramener à sa partie analogue; laquelle ne manque ici non plus, soit chez les mammifères, soit ailleurs. Tel est l’adgus- tal, portion palatine du maxillaire, et sur laquelle j'ai écrit un article ex professo dans le troisième volume des Ærnales des Sciences naturelles, p. 491. De la composition filiforme des parties, il suit que le sys- tème ostéologique des Monitors et des Liézards est comme produit à claire-voie. Un vide elliptique existe entre les pala- tins et les branches maxillaires, et de plus un autre intervalle semblable et correspondant est par devant entre ces branches et les vomers. Enfin, chose sans doute bien digne de re- marque, cette dernière ouverture donne issue au canal nasal ou cranio-respiratoire, parce que, dès l'entrée de la narine, sont deux routes, l’une directe, qui se rend dans une bourse renfermant l'organe olfactif, et l'autre qui descend et qui s’en vient traverser le crâne tout aussitôt et derrière l’adna- sal ou l’intermaxillaire. En voyant par devant ce qui existe ailleurs par derrière, : d’apophyses qui se croisent.et qui servent à leur commune articulation. De l’état filiforme de ces pieces chez les Lézards, il suit qu’elles sont lisses et se terminent sans crochet d’articulation , qu’elles restent par conséquent dansune'indépendance parfaite, et qu’elles s’écartent l’une l’autre dans le point qui seroit devenu leur ligne de jonction; savoir: l’adorbital , pour continuer ses bons. offices à l'œil qu’il contourne et qu'il soutient inférieurement; et le cotyléal pour rester fidèle à l'appareil auriculaire qu'il précède , et auquel il se rend utile de diverses manières, suivant les familles et à la facon des,os rudimentaires. Méin. du Muséum. t. 12. 17 130 ORGANISATION c'est-à-dire ramené en decà des palatins, ce que, pour être conséquent , il faudroit continuer à nommer owpertures d'arrière-narines , on doit croire à une sorte de métastase. Mais un tel changement, comme destructeur du principe des connexions | est trop manifestement repoussé par la théorie, pour que je ne me hâte pas de rechercher les causes de ce fait exceptionnel, et que je ne m’empresse point de le faire rentrer dans la loïcommune. Il ne sauroït y avoir là qu’une apparence ou peut-être un effet secondaire, dont la eause réelle n’est que dissimulée. Effectivement je viens de men convaincre, et je vais dire ce qui en est dans l'exposition suivante. | > Un point dont je me suis d’abord assuré, c’est que les vomers, en quelque lieu qu’ils soient visibles, ont une fonc- tion constante. Chacune de leur surface supérieure et in- férieure est vouée à une destination propre. Par dessous, ils favorisent l'écoulement du fluide respiratoire, et par dessus, ils soutiennent les tégumens de la bourse olfactive. Qu'ils soient renfermés dans le canal nasal, ils y font l'office d’un diaphragme transversal, dont les parties latérales ne se pro- longent cependant point assez pour couper ce canal en deux tuyaux distincts. Qu’ils interviennent au contraire dans le palais, comme nous venons de leur voir faire chez les Lé- zards, rien ne change en fonction : au-dessus d’eux est l’or- gane olfactif, et au-dessous, c’est-à-dire de suite sur le palais, sont des percées dans le plancher palatin, que tra- versent les fluides respiratoires. Comme s'il falloit, pour fa- voriser l'écoulement de ces fluides, une disposition secou- rable, chaque vomer a une gorge, un sinus oblique, une DES GAYVIALS. 13i sorte de demi-canal se répandant de dedans en dehors et se poursuivant ainsi en arrière. Jusque-là, grande différence oculaire, puisque les vomers se montrent comme partie in- tégrante de la surface palatine, mais d’ailleurs point de mé- tastase, point de contr'enchevétrement des parties. L'esprit s’accoutumant à ce nouvel ordre de choses perd peu à peu sa prévention d’une étonnante anomalie. 11 devient manifeste qu'un seul fait commande où produit tant d’irrégularités apparentes , et ce fait consiste en la chose la plus simple. Les portions palatines des addentaux ne se sont point prolongées sur la ligne médiane : c'est un voile existant ailleurs, mais qui ne s’est point là étendu au-dévant des vomers : ceux-ci paroiïssent au dehors, parce qu’ils cessent d’être emboîtés . inférieurement. Pourquoi cela? la chose est tellement simple qu'une explication en peut être donnée. Les addentaux où maxillaires des dents moyennes sont excessivement allongés : ils nacquièrent ce volume dans un sens qu'en perdant de léur substance dans le sens de la largeur. Voilà pourquoi ils ne peuvent produire à leur bord interne une lame assez pro: longée sur le palais: Ma loï du Dalañcement des organes donne la clé de toutes ces différences. Enfin, pour compléter cette exposition , je remarquera que les deux moîtiés du museau, principalement les adden- taux , étant ainsi privés de sé prolonger ét d'aller réspectivé= ment se réunir sur la ligne médiane, préparent, comme parun “Le intermédiaire, à un écartement encore plus dé- _cidé, à l'entière ao du it chez les Hope a7 132 ORGANISATION IL. De la région palatine dans les Crocodiles et dans les Gavials. Ces faits, toutes ces singularités; par leur caractère d’op- position relativement à ce qui est dans d’autres genres , sont comme autant de jets de lumière qui vont mettre en plus grande manifestation les affinités naturelles du Crocodile. Get animal m’apparoït comme un amalgame de Saurien et de Mammifère. Il est en effet ramené vers les Mammifères par une composition analogue du canal cranio-respiratoire., Les premiers et seconds maxillaires, ou les adnasaux et les ad- dentaux s'étendent indéfiniment à la voûte palatine et jusqu’à leur rencontre mutuelle. Les deux vomers, comme repris par dessous et soulevés, sont contraints de prendre position dans le canal nasal, ou dans ce que nous avons déjà nommé et préférons de nommer le cazal.cranio-respiratoire. Ales voir dans cette situation, on diroiït qu'ils.naissent de la suture médiane. Emboités comme ils le sont par le recouvrement des lames palatines des maxillaires,, ils partagent en deux espaces le canal cranio-respiratoire ; pour l'appliquer à ses deux différens offices. L’organe olfactif est confiné à la partie supérieure et l’autre portion sert de tuyau d'écoulement à l'air, pénétrant ou ayant pénétré dans le poumon. Cette or- ganisation est à tous égards commune aux Crocodiles et aux Mammifères. N'oublions pas, pour comprendre toute l'im- portance de ces rapports, les faits précédemment exposés, et principalement cette circonstance, chez des animaux aussi- DES GŒAVIALS. 133 voisins des Crocodiles que le sont les Lézards, cette circons- tance; dis-je, que les vomers interviennent au- palais : n’ou- blions pas non plus cette autre circonstance également re- marquable, laquelle nous montre, dès l'ouverture des narines, une double route pour chaque appareil; lune allant à la bourse olfactive, quand l’autre, ou le canal cranio-respira- toire, est entièrement dévolue à la circulation du fluide am- biant et pulmonaire. \ On peut mème trouver chez les Mammifères un plus proche parent aux Gavials, du moins quant au rapport de longueur du canal cranio-respiratoire. Tel est le Tamanoir, myrmecophaga jubata. La tète de ce myrmécophage est si allongée et le museau si eflilé, que l'esprit est tout naturel- Jement ramené à l’idée d’une semblable organisation. La der- nière issue du canal cranio-respiratoire qu’on auroiït, d’après ce que nous en avons dit plus haut, si improprement désignée sous le nom d’arrière-narines, ou cette issue laryngienne, est reculée jusqu'au devant de los basilaire. De ce rapport, qui-doit être remarqué, nous passerons à la considération des différences, dans lesquelles nous apercevons les caractères propres, essentiels et distinctifs des Crocodiles et des Gavials. « Les hérisséaux des autres reptiles sont des filets lamelleux!, singulièrement prolongés, mais surtout écartés l’un del’autre, jusqu à servir de bordure à la base du,crâne. Ceux des Cro- codiles sont au contraire ramenés sur eux-mêmes et telle- ment concentrés, que la suture médiane en demeure effacée. Ilsmaissent de la partie inférieure de l’hyposphénal (corps sphénoïdal postérieur ) : leur:accroissement a lieu en pre- nant sur les flancs plus ou moins d'extension, ce qui varie 134 : ORGANISATION beaucoup suivant les espèces. Ils suivent les palatins dont ils semblent uñe continuation, et se terminent en une table éva- sée, légèrement concave et coupée carrément en arrière, Une considération non moins importante, c’est l’étroitesse des ouvertures dites ar7ière-narines : Jai rappelé plus haut que ces ouvertures étoient à très-petite distance du condyle occipital. Aïnsi, condition nouvelle et essentielle de ces hé- risséaux; en même temps qu'ils prolongent fort en atrière la région palatine, ils sont amples et caverneux. Ils viennent par conséquent au secours de l’organe respiratoire dont ils corrigent les imperfections; ils lui ménagent les ressources d’un réservoir d’une assez grande capacité : ils complettent les moyens d’un animal aquatique, en lui permettant d’em- porter sous l’eau une certaine provision d'air, et de fournir une plus longue navigation comme plongeon; ils sont enfin le mobile principal des déterminations du Gavial, du Croco- dile, soit que le Crocodile veuille attaquer ou se défendre, soit qu'il veuille se livrer à dé joyeux ébats dans le milieu aquatique, agir de ruse ou fuir, puisqu'ils donnent une di- rection nécessaire à tous les actes de sa volonté. Les autres Liézards conservent aussi momentanénrent de l’air en avant de la trachée-artère, et rendent cet effort apparent au dehors, én laissant voir là comme une sorte de goitre; mais cet effet est produit par une accumulation de l’air dansla cavité pharyngienne, tandis que cette accumulation est acquise au Crocodile d’une toute autre manière, plus en avant, en dedans du cräne et en decà des arrière-narines. Chaque extrémité du canal cranio-respiratoire est à la vo- lonté de l’animal exactement fermée : le voile du palais DES GAVIALS. 135 existe de toute l'étendue des hérisséaux , et il s’en vient cou- vrir au besoin et clorre les arrière-narines, avec d'autant plus d'efficacité que celles-ci sont très-étroites, + Par la comparaison qui précède, on voit dans quelle me- sure les Crocodiles et les Gavials quittent , quant à la tête, les formes générales des Lézards, pour en revêtir de propres et de tout-à-fait exclusives. Nous pouvons présentement faire arriver sur ce terrain ainsi préparé tous les faits concernant la tète du Crocodile fossile de Caen. Ces préliminaires pou- voient seuls nous faire apprécier, avec quelque profondeur comme avec toute certitude, les réelles aflinités de cet ancien habitant de la terre. ART. II. Du Crocopite rossiLe DE CAEN (T'ErrosAURuS). Le museau et l’arrière-crâne de ce fossile ont les plus grands rapports avec ce qu'en montrent les Gavials : les maxil- laires, comme dans ceux-ci et dansles Tortues, étendent leurs bords intérieurs et en prolongent les lames jusqu’à leur mutuelle rencontre, de manière à réaliser, de même que chez les Mammifères, une voûte palatine pleine et complète, et au-dessus de ce plancher, un canal cranio-respiratoire parfaitement circonscrit. Les occipitaux présentent le même genre d’anomalie, leurs parties supérieures et latérales étant soudées ensemble, comme pour aider les deux rochers à ar: river sur la ligne médiane et à venir sy confondre en une seule et unique pièce. Mais là cessent ces rapports : car entre les parties extrêmes 136 ORGANISATION de la tête,’ vers la région post-orbitaire, interviennent des différences considérables. Or, nous avons vu plus haut que c'est précisément en dedans des limites de cette ceinture osseuse que résident les traits génériques et distincüfs des Crocodiles et des Gavials. C’est donc, en ce point, faire con- noïître une organisation nouvelle, une physionomie à part, des traits évidemment caractéristiques , des formes enfin pour une famille inaperçues jusqu'ici. Je déduis cette proposition de chacune des considérations suivantes. 10. Le canal cranio-respiratoire ne se prolonge pas autant enarrière dans le fossile de Caen : terminé comme distance, là où finit la fosse oculaire, il s’en faut de beaucoup que son extrémité vienne recouvrir l'os basilaire : les choses sont au contraire comme dans la plupart des Mammifères, chez lesquels on voit ce canal s'arrêter vers la moitié, plus ou moins, de la base du crâne. 2°, Cette circonstance est due à un mécanisme, dans le- quel l'hérisséal joue un rôle principal et tout-à-fait digne de remarque : au lieu de former en ligne directe la continua- tion de la région palatine, chaque hérisséal est renversé de côté : sa configuration est celle d’un x dont les branches sont inégales et plus allongées en arrière. Par son arc interne, le plus étendu des deux, l’hérisséal contourne les ouvertures terminales du canal cranio-respiratoire; d’ailleurs ce renver- sement des choses a lieu sous l’action persévérante du prin- cipe des connexions. Aussi cet arc par un de ses bouts naît du palatin, et va finir et s’articuler sur le bord interne de l’hyposphénal. arc opposé a aussi ses deux branches, savoir, l’antérieure, qui s’unit à l’adgustal, et la postérieure, qui DES GAVIALS. 137 s’avance et forme une apophyse libre dans la fosse temporale. De plus, les lames qui vers la partie supérieure viennent s'étendre et se fixer sur l’hyposphénal, se prolongent jusque sur la ligne médiane, point où les deux hérisséaux ont un bord en contact et s’articulent l’un avec l’autre. Que de différences, par conséquent, entre les hérisséaux des Crocodiles et ceux du fossile de Caen ou du T'eleosaurus, nom que je me propose de donner à cet ancien reptile. Les hérisséaux sont doublement appuyés l’un sur l’autre et même confondus par soudure dans le Crocodile, ils sont entr’ou- verts au contraire et considérablement écartés à leur plancher inférieur dans le Teleosaurus ; leur ampleur les caractérise principalement chez ceux-là, quand la maïigreur du corps médian contraste chez celui-ci avec le volume des branches apophysaires; de plus, leur forme tubulaire chez les Croco- diles en fait un moyen supplémentaire de l’organe pulmo- naire, quand ils sont en table amincie chez le Teleosaurus ; enfin, c’est tout à leur extrémité que s'ouvrent les arrière- narines chez les Crocodiles, et elles se montrent au contraire chez le T'eleosaurus, immédiatement après les palatins, et en dedans des hérisséaux, dont les branches internes s'étendent autour de ces ouvertures, comme pourroient faire les jambes d’un compas courbe, autour du vide laissé entre elles. | 30. La grandeur des arrière-narines chez le T'e/eosaurus n'est pas seulement remarquable pour l’opposer, comme fait caractéristique, à leur petitesse chez le Crocodile : nous insisterons en outre sur cette circonstance, sous le point de yue de l'influence qu’elle a dù exercer. Bien différemment Mém. du Muséum. 1. 12. 18 138 ORGANISATION que dans le Crocodile, bien différemment, dis-je, ont dû être, à l'égard du crâne et entr’'eux, les rapports de lhyoïde, de la langue, du larynx et de toutes les dépendances de l'organe respiratoire. Le devoir de notre position nous pres- crit sans doute d’être extrêmement réservé sur ce que nous pouvons concevoir de cet ancien état des choses : toutefois nos règleszootomiquesnenous restreignent point uniquement àde simples pressentimens , elles nous portent sur des conditions manifestes qui révèlent avec toute certitude l'existence en ce lieu de différences notables. 4°. Nul reptile n’a plus que le TeZeosaurus le jugal ramené versles formes et la position respectivede ces os chez les Mam- mifères; c’està s'étonner qu'aperçu dans cette situation, il ait en- coreconservé lenom de frontal postérieur. Fort petitailleurs, le jugal (x) occupe alors l’angle postérieur et supérieur de l’or- bite: ilserelève mème dans le Crocodile, au point que sa face, libre sous les tégumens communs et visible au dehors, y fait partie du plancher supérieur. Dans le T'eleosaurus au con- raire, le jugal est tout-à-fait descendu : sa partie externe-est latérale et gagne l’arcade maxillaire; plus considérable en étendue, il accompagne et contourne l'orbite dans-un grand tiers de son pourtour en arrière, mais surtout inférieunement. Sa forme est triangulaire: un des côtés de l’angle s’abaisse et anticipe sur une partie de l’adorbital. Les angles constituent trois apophyses, l’une grosse et courte quis’élève sur le fron- tal, une autre qui se porte en devant vers le maxillaire des dents moyennes et qui rencontre auparavant uñe petite por- (1) Foyezfig 1 et 2; lettre ©. DES GAVIALS. 139 tion du maxillaire orbitaire ou de l’adorbital, et la troisième est la plus longue de ces apophyses ; celle-ci se rend, en arrière,sur le temporal, vers une longue apophyse, à laquelle elle présente un long sinus pour s’y articuler. 50. L’adorbital se distingue aussi génériquement : comme la fosse temporale est chez le Z'eleosaurus plus latérale, plus grande et surtout plus allongée que chez le Crocodile, et que cependant le cotyléal estresté dans les deux genres en même place et d'aussi petit volume, l’adorbital a supporté tous les effets occasionés par les modifications des os ses voisins. Il étoit déjà chez le Crocodile d’une longueur remarquable, toutefois sans manquer à une certaine largeur; puis, en ar- rière de l'orbite, on le voyoit fournir une éminence.et au moyen d’une forte apophyse aller vers le ‘haut, gagner ile jugal. Chez le Teleosaurus, V'adorbital est presque du double en longueur, mais il est grèle dans une même raison : ce n'est plus lui qui va sur le jugal, mais le jugal qui vient le joindre (r)-et qui le recouvre à tous ses points de contact ; (1) Lejugal des reptiles est dans une anomalie singulière , quand il quitte sa position post-orbitaire pour en descendre , comme dans le Teleosaurus, et pour y venir former inférieurement le cloisonnement de l’œil ; de même et comme par ma- mière de compensation , cet os est frappé d’une anomalie aussi étrange, quand il n’occupe-plus chez les mammiféres une position toute contraire. Or, c’est là ce que montrent les cabiais et les cochons d'inde. L’adorbital des mammifères, ren- fermé dans des limites tres-exiguës, y laisse ordinairement, au jugal qu'il précède toujours, les moyens d'occuper une position mi-partie en avant et mi-partie en des- sous de l'œil. Acquérant extraordinairement au contraire un accroissement consi- dérable chez les cabiais et les cochons d’inde ; l’adorbital par cette grandeur change les anciens rapports : son volume réagit sur.le jugal, qu’il repousse en arrière et au-dessous de lœil. Ainsi les deux anomalies, provenant d’actions contraires, donnent le même fait , sous le rapport de la situation sous-orbitaire du jugal. 18 * 140 ORGANISATION plus d’apophyse par conséquent. Un petit filet d’adorbital o' s’interpose, en avant du jugal, entre celui-ci (r) et le maxil- laire des dents moyennes ou l’addental L, comme pour satis- faire aux connexions obligées; mais d’ailleurs l’adorbital se dégage promptement du jugal pour fournir une ample car- rière postérieurement, pour devenir cette partie longue, droite et robuste, o, allant sur le cotyléal æ et l’énos- téal H, et figurant là tout à la fois, tant comme limite de la fosse temporale, que comme continuation de larcade maxillaire. at à Go. Le temporal, aussi-bien que le jugal, n’a pas pris rang parmi les os de la surface externe et supérieure du crâne: c'est une pièce latérale et recouverte par des muscles. Sa por- tion principale est plus exiguë , et sa partie apophysaire se rendant sur le jugal beaucoup plus longue au contraire et plus grèle ; toutes considérations qui se déduisent des données précédentes. Sur tous les autres points au-delà et en-decà de la cein- ture temporale , nous nous retrouvons comme dans le Cro- codile; c’est le mème arrangement, la même disposition et le même emploi des pièces. 11 nous suffira donc de les in- diquer dans l’énumération suivante. Le museau, qui n’est point complet, se compose, dans l’état présent des choses, de l’'addental L, du nasal T, de l’ethmophysal z, du lacry- mal M et du palatin 4 J'ai fait répéter en points la seconde (1) Le jugal descend sur l’adorbital dans le T'eleosaurus,, au point de le couvrir dans les parties où il vient l’atteindre : c’est cette circonstance qu’il faut bien com- prendre pour ne point s'étonner de rencontrer la tête de cet os en 0’ au devant et le reste en arriere du jugal, lett. Q: DES GAVIALS. 141 moitié qui manque à la pièce, afin de rendre mieux visuelet plus sensible pour l'esprit son ensemble, d'indiquer exacte- ment ce qu’elle avoit perdu vers la ligne médiane, et de donner en outre l’idée précise de la réelle largeur du crâne. Il n'y a de même chez le T'eleosaurus qu'un seul fron- tal U étroit, et qu'un seul pariétal Y tout-à-fait reculé pos- térieurements l’unique différence à l'égard du Crocodile, c’est qu'ils inclinent davantage leurs apophyses articulaires pour atteindre plus bas, savoir, le jugal QG , et en second lieu le temporal P. Il n’y a aussi de différences à remarquer à la face occipi- tale ( voy. fig. 4) que quelques légers changemens résultant de la plus grande largeur de la tête et des modifications de forme du temporal. La partie de celui-ci qui gagne la région supérieure se réduit à une crète aigué, au lieu de se ré- pandre là en une large surface; la fosse-temporale en est plus dégagée et plus ouverte; d’où, en ce point, le TeZeo- saurus se rapproche beaucoup du Gavial. Lie cotyléal x est resté rudimentaire, même davantage que dans les Crocodiles: existant sous la forme d’un V, il prolonge l’une de ses bran- ches sur l’adorbital o et la postérieure sur l’énostéal H, qu’on a successivement nommé os carré, Caisse et Os ÉyYInpanique. L'énostéal est aussi sans différence sensible : il fournit son large condyle en H, et s'étendant en dessous, il reparoît en partie, fig. 1, dans la fosse temporale vers H'. Le sous-occipital et son condyle sont dans le même cas de ressemblance que ces parties chez le Crocodile; mais il n’en est pas tout-à-fait ainsi de la large pièce latérale que je crois le produit du sur- occipital en Z et de l’ex-occipital en R(voy. fig. 4). Le Te/eo- 142 ORGANISATION saurus montre bien distinctement, non pas, il est vrai, une véritable suture, mais une indication et comme le point de partage des deux os. Deuxenfoncemens très-profonds dont il y a à peine quelques vestiges dans les Crocodiles et moins encore dans les Gavials, existent chez le Teleosaurus ; Yun supérieur entre les crêtes du temporal P et du sur-occi- pital Z, et l’autre entre une seconde crète de ce dernier moins large, mais beaucoup plus saillante, et l'aile très- profonde et très-surbaissée de l’ex-occipital ( voyez R et KR"). La petite aile ou l’ingrassial V se voit au côté interne et antérieur de la fosse temporale : c’est de même dans les Crocodiles, et, de mème encore que dans les Crocodiles, se montre le rocher Q, avec la pareille circonstance qu’il est unique et qu'il occupe un espace peu étendu sur la ligne mé- diane. Cependantilse prolonge aussi de côté sous le temporal, tellement, comme nous l'avons vu précédemment en traitant de l’organisation des Gavials, tellement, dis-je, qu'ilen re- paroît une partie dans la fosse temporale en Q'. Voy.pl. 6, fig. 1 (x). \ Notre planche 6 montre très-distinctement tous ces arran- gemens, principalement la large fissure donnant issue à la branche nerveuse auriculaire qui constitue le nerf facial. On trouve chez les Crocodiles proprement dits, mais difficilement (1) On n’a pu rendre visibles , fig. 1, tous les détails qui le sont, fig. 4. Il n’ap- paroît dans celle-là qu’une facette des occipitaux latéraux, R ; voilà ce que cette lettre doit exprimer. Mais par une faute de l'écrivain , cette lettre est posée dans le centre de l’énostéal , dont elle paroît d’autant mieux le signe, que l’eénostéal H est transversalement coupé par un trait ayant pour objet d'indiquer le relief d’un pli ou d’un-coude de cette pièce. DES GAVIALS. 143 visible, une disposition semblable : la fosse temporale y'est rendue plus étroite, moins encore par un resserrement des parties que par l’extension du bord interne du temporal. Cette saillie déjà réduite à peu de chose dans les Gavials, est nulle dans le l'eeosaurus par la raison qu'aucun point du temporal n’y arrive extérieurement et ne s’y dispose en table pour contribuer à devenir une partie du plancher externe de la face. Ce qui se prolonge sous la peau et vient y fournir un flanc pour attache , se réduit, comme nous l'avons vu plus haut, à un bord en biseau aigu. Les ailes Q'du rocher longent le pariétal; et la portion d’énostéal H', qui arrive d’au-des- sous et qui intervient dans la fosse temporale, est plus laté- rale. Il ne manque non plus aussi le trou du nerf facial : cette ouverture consiste en une fente transversale, qui se voit entre la jonction des ailes du rocher (Q') avec l'extrémité interne du temporal (P).. Une dernière circonstance touchant l'appareil osseux auri- culaire est la présence de l'os analogue à l’étrier : M Cuvier a fait remarquer qu'il étoit resté en place, et dans un état parfait d’intégrité : voy. lett. 7, fig. 1, 2 et 4. Il est cylin- drique et beaucoup plus gros à proportion que dans aucun Crocodile ni autre reptile. M. Cuvier a fait cette remarque, que je rapporte après lui et même en la lui empruntant tex- tuellement. Voyez le volume déjà cité des Ossemens fos- siles, pag. 134. ant de rapports avant et après la ceinture temporale, au moyen desquels le e/eosaurus forme comme une répétition du Grocodile, nous indiquent avec certitude que notre nou- veau genre est très-voisin de celui des Gavials. Nous ne pou- \ 144 ORGANISATION vons cependant l'y réunir; et cette dernière conséquence résulte amplement des six considérations exposées précédem- ment. Toute la région temporale, pariétale et palatine, pré- sente une organisation différente et réellement très-singulière. Là sont en effet des formes propres, certaines dispositions et une réunion des parties plus en rapport à ce qui est chez les mammifères. Aussi, considérer le T'eleosaurus comme sil étoit un produit mixte de Mammifère et de Crocodile est vé- ritablement en concevoir les essentielles et vraies affinités. Cette circonstance, qui nous montre le T'eleosaurus sur la limite des reptiles et des animaux supérieurs, m’a fourni les élémens de son nom, par lesquels j’exprime les conditions d’un saurten, étant en rapport avec des êtres beaucoup plus parfaits. Nous avons vu plus haut, comment ayant acquis chez les Crocodiles et les Gavials une forme tubulaire, comment de- venu plus eu moins caverneux et porté à un z2aximum de volume et de fonction, l'hérisséal formoit une ordonnée toute- puissante, et comment il régloit là le sort des pièces voisines. L'hérisséal du T'eleosaurus exerce un tout pareil empire : renversé sur les côtés, il admet entre lui et son congénère de larges espaces pour le jeu des fonctions respiratoires : il occa- sione un plus grand écartement de la région temporale, et il propage enfin de proche en proche son influence sur les ju- gaux, les adorbitaux et les temporaux; influence qui devient plus foible en s'étendant, et qui est presque amortie vers les parties extérieures du frontal et du pariétal. Ainsi l’héris- séal devient également le trait et le caractère prédominant du genre nouveau T'eleosaurus. DES GAVIALS. 145 Les os du derme, recouverts par des écailles, ont aussi un caractère de plus grande solidité et présentent un aspect assez différent. Il en est de même des dents plus longues, plus nom- breuses, plus grèles et plus semblables aux dents filiformes et pointues du dauphin du Gange : voyez, pour ces renseigne- mens, la planche VII, fig. 10, du tome 5 et dernier des Ossemens fossiles. M. Cuvier, ayant combiné les renseignemens des divers échantillons qu'il a eus à sa disposition, a présenté (Oss. foss., pl: VL fig. 16) une restitution du crâne entier. À juger sur cette figure de la longueur du museau, et en prenant pour unité de mesure l'intervalle d’un bord orbitaire à l’autre, la longueur des becs, prise de la suture pariéto-frontale jus- qu’à l'extrémité, est de /7o1s parties dans le grand Gavial, de quatre dans la petite espèce, et de cérg dans le T'eleo- SauTus. Enfin, M. Lamouroux a déjà proposé ( 4nnales des Sciences physiques, tom. 3, pag. 163. — Bruxelles, 1820 ) la dénomination de cadomensis, pour qualifier et nommer l'espèce perdue, qui a été retrouvée fossile aux environs de Caen (1). Maintenant on désirera savoir s’il n’y a encore de reconnu qu'un seul Z'eleosaurus, que le T'eleosaurus cadomensis, dont le crâne est représenté dans la planche jointe à ce Mémoire. (x) Au sud de cette ville, dans les bancs calcaires longeant la droite de l'Orne, à une heure de chemin de Caen, et aulieu ditle 7’ilage d'Allemagne ; on y a trouvé! d’assez nombreux fragmens, qu’on croit avoir appartenus à dix individus. Mém. du Muséum. t. 12. 19 146 ORGANISATION ART. IV. SUR D'AUTRES ESPÈCES OBSERVÉES DANS L'ÉTAT FOSSILE, ET RAP= PORTÉES AU GENRE DES CROCODILES ; STENEOSAURUS. En isolant le reptile fossile de Caen et en le séparant comme genre du groupe des Crocodiles, j’élève nécessaire- ment la question de savoir s’il convient de placer les autres animaux perdus analogues séparément ou avec les Crocodiles. L'ouvrage classique sur cette matière en porte le nombre à cinq, trois rapportés au genre des Gavials, et deux autres à celui des Caïmans : parmi les premiers sont le crocodilus pris- cus de M. Sæmmering, et deux espèces trouvées aux environs de Honfleur distinctes, l’une à l'égard de l’autre, par une assez grande différence dans la longueur proportionnelle de leur bec : les seconds sont les Caïmans fossiles de Montmartre et d’Argenton. Cependant ce ne devient une question dans ma position , que si je la vois susceptible de solution avec les seuls moyens que je puisse y appliquer; car il faut distinguer l’objet de ce Mémoire de celui d’un ouvrage général sur les ossemens fossiles : on veut principalement dans ce dernier présenter une complète énumération de toutes les richesses que les fouilles peuvent avoir procurées; mais, dans mon point de vue, je puis et je dois me restreindre à des mor- ceaux parfaitement caractérisés; car je me propose seule- ment de donner un travail approfondi sur les aflinités natu- relles des êtres. Dans cet état des choses, je ne me suis rendu attentif qu'aux morceaux exprimant nettement les caractères des DES GAVIALS. 147 espèces précédemment nommées, et que j'ai été à même d’ob- server : et je dois le dire, je n’ai pas pu assez bien distin- guer les parties sur lesquelles j’eusse plus volontiers porté ma ‘discussion et mes remarques. Les naturalistes, en pareil cas, gardent le souvenir des animaux incomplétement connus, en les rangeant dans un appendice et sous le titre de species incertæ sedis : c’est donc à regret qu’adoptant leur réserve, je les imite dans cette occasion. Toutefois, l’un des reptiles des carrières d'Honfleur, ros- éro-major (1), doit aux travaux ardens et persévérans de M: Cuvier une restitution presque entière. Il manque peu de chose à son crâne; mais comme ce sont les hérisséaux et toutes les parties sous-orbitaires et sous-temporales, je ne puis aujourd’hui compréndre utilement ce précieux morceau dans les précédentes comparaisons. Cependant je crois fermement que quand ce travail de comparaison pourra être complété, il donnera pour résultat que les reptiles à long bec de Honfleur non-seulement ne se rapportent pas au Z'eleosaurus, mais qu'ils doivent être clas- sés séparément et assez loin en arrière des Crocodiles. Leurs longs museaux (2) ont beaucoup contribué à les faire prendre pour des Gavials ; mais ce n’est point de tout ce qu'indiquent (x) Ce qu’on possède en parties crâniennes des gavials de Honfleur, est repré É senté avec le plus grand soin et d’une maniere tres-satisfaisante dans les planches de la deuxieme partie du cinquième volume des Ossemens fossiles, savoir : les pièces de l’espèce aux plus longues mâchoires, pl. X, et celles de l’autre espèce, - pl. VIIL. (2) Cest en effet sur la longueur et principalement sur l’amaigrissement excessif du museau que les reptiles ae ont été, Aunerpremière vue, rapportés aux gavials: S _ 148 ORGANISATION les autres parties de la tête. [œil a dù être d’une grandeur démesurée et de plus se trouver placé, non sur le haut du crâne, mais, comme dans les lézards proprement dits, tout-à- faitsur les côtés. L’arc, dont le jugal fait partie, est singulière- ment descendu et rentrant. Un autre trait que je considère aussi comme éminemment caractéristique, est l’amincisse- ment, vers les flancs, de la région temporale et par suite de la boite cérébrale : ce rétrécissement se termine vers le haut par une crête aiguë, comme dans les Serpens, et se montre vers le bas également coupé en biseau à la manière d'u coin. De cette dernière disposition, il suit que les hérisséaux ne peuvent dans cet exemple s’asseoir et s'adapter sur de sphénoïde, ainsi que nous l’avons exposé plus haut au sujet du T'eleosaurus et des Crocodiles. Les ailes occipitales sont plus relevées : puis, ce qui surprendra sans doute dans un animal dont toute la tête semble comme tiraillée en longueur et faite en fuseau, le frontal est d’une certaine largeur et présente en ce point une opposition de forme très-distinc- tive par rapport à ce qui est chez les Crocodiles etle T'e/eo- saurus; cousidération dont il nous paroit qu'il faille tenir compte. mais des recherches ultérieures ont fait connoître d’autres reptiles fossiles, d’ailleurs fort différens, qui présentoient aussi ce même caractere. On doit conclure de là qué ce caractere entroit comme une des principales données des formations organi- ques dans les conditions d’existence des animaux de l’ancien monde. En effet, que la température du sang soit plus élevée, les molécules, dont il se compose, seront plus mobiles et lancées plus loin. C’est ainsi que chez les oiseaux, elles ne profitent à l& formation et à l’entretien des parties céphaliques qu’à une assez grande dis- tance du tronc et de l'organe d’où elles proviennent. DES GAVIALS. 149 En général, pour montrer tous ces animaux en série natu- relle, nous dirons des reptiles de Honfleur, qu’ils doivent suivre le genre Crocodile à quelque distance, et du 7'eZeo- saurus, qu'il devra immédiatement précéder ce genre. De l’étroitesse singulièrement remarquable et décidément caractéristique du crâne entre les fosses temporales, on dé- duira sans doute un jour la principale considération, et le nom générique des fossiles trouvés à Honfleur. Cependant les naturalistes voudroïent-ils accueillir dès ce moment les dénominations suivantes ? Srenrosaurus, pour les reptiles fossiles connus jusqu’à ce jour sous le nom de Gavials de Honfleur. Première espèce ; STENEOSAURUS ROSTRO-MATOR. Deuxième espèce, STENEOSAURUS ROSTRO-MINOR. ART. V. * Du DEGRÉ DE PROBABILITÉ QUE LES Î'ELEOSAURUS ET LES STE- NEOSAURUS, ANIMAUX DES AGES ANTIDILUVIENS, SONT LA SOUCHE DES CROCODILES RÉPANDUS AUJOURD'HUI DANS LES CLI- MATS CHAUDS DES DEUX CONTINENS. Les recherches précédentes ont principalement porté sur la composition du crâne. l’une de leurs conséquences bien remarquable, c’est que dans nos deux nouveaux genres, comme dans celui des Gaxials, l’avant et l'arrière partie de da tète retenoïent exactement le même arrangement , et qu'il ny avoit de varié que la ceinture crânienne com- 150 ORGANISATION prise entre les pièces avancées de l’orbite et celles de l’occiput. | Or, si nous venons à réfléchir sur l’objet et les usages des pièces modifiées, comme sur ceux des parties qu’elles recou- vrent et dont elles sont à leur tour recouvertes, nous recon- noitrons que bien que cet ensemble appartienne à des sys- tèmes organiques élevés, les matériaux qui les composent n’en sont pas moins susceptibles d’être atteints par d’assez fortes variations. Tels sont les élémens des organes mis les premiers en jeu dans les phénomènes de la respiration et de ia digestion : tels sont encore les organes de l’excitation ner- veuse. En effet, les voies respiratoires obtiennent plus ou moins de perfection du rapport variable et respectif des ar- rière-narines et des ouvertures laryngiennes; et de même les appareils de la nutrition, pour être mis en action avec plus où moins d’eflicacité, réclament plus ou moins d’éner- gie des parties maxillaires, c’est-à-dire plus ou moins de brië- veté de ces leviers, combinée avec le plus ou le moins de moyens musculaires qui en disposent. Ceci établi, envisageons la question sous un autre point de vue. Les physiciens et les géologues ne doutent aucunement que de grands-changemens n’aient été successivement introduits danslesconditions physiques et matérielles du globe, que-ces changemens n’en aient fortement modifié la constitution primi- tive; principalement autrefois, aux époques signalées comme diluviennes. Or, ces changemens sont de nature à avoir agi sur les organes dont je viens de parler , et de lavoir fait pré- cisément dans la mesure des deux lois posées par M. de DES GAVIALS. 151 Lamarck dans sa Philosophie zoologique (1). Nier l'influence de pareilles circonstances sur l’organisation ; c’est se placer sous la charge bien difficile de démontrer que de telles va- riations sont impossibles. n'y a rien de fixe dans la nature; axiome général, qui est plus particulièrement applicable aux productions organisées-vivantes, dont l’essence repose effec- tivement sur la transmutation et la métamorphose des parties. Que les décompositions animales, les reformations et les (x) Nous rappellerons l’esprit de ces deux lois. (Voyez Philosophie zoologique, t. 1, p.235 ; Paris 1809, chez l’auteur au Jardin du Roi.) PREMIÈRE LOI. Dans tout animal qui n’a point dépassé le terme de ses développe- mens , l'emploi plus fréquent ou différent et soutenu d’unorgane quelconque, forti- Jie peu à peu cet organe, le développe , l'agerandit et lui donne une puissance pro- portionnée à l’intérét de cette action , etc. Deuxième Lor. out ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux indwidus par influence des circonstances où leur race se trouve depuis long-temps exposée , ‘se perpétue par voie de génération, elc. On ne peut trop recommander à la méditation des jeunes gens, la lecture de l'exposé philosophique ( 17 pages) qui précède ces conclusions. L'auteur a pris ses vues dans un ordre de faits et de conséquences nécessaires, mais non dans les ap- plications qui suivent immédiatement. Toutes les variations décrites après la page 235 et suivies d'explications, me paroissent bien plutôt dépendre de faits primi- tifs tres-différens , savoir : de changemens survenus dans la distribntion des arteres ; changemens qui à leur tour dépendent d’autres causes, dont je crois avoir assigné quelques-unes dans mon ouvrage sur les Monstruosités humaines. J’apercçois de certaines explications découlant de farts enchaînés et nécessatres , de la même manière que Newton, lorsqu'il attribuoit à l’efér du choix la mer- veilleuse uniformité du systeme planétaire , et qu’il ajoutoit , à titre de développe- ment de celte pensée tout à la fois philosophique et religieuse ; qué «tout.l’artifice « d’une pareille uniformité, comme de l’uniformité de composition animale, ne « pouvoit étre que l'effet de la sagesse et de l'intelligence d’un Agent puissant, « qui, par cela même qu'il est présent partout, n’est que plus capable de mouvoir « par sa volonté les corps dans son Sensorium uniforme etinfini., » Voyez Traité d'Optique, édition in-4°. et traduction de Coste; pag. 5ar. 159 ORGANISATION nouvelles compositions se passent dans un même milieu et sous l’action des mêmes agens physiques et chimiques, les mutations se reproduisent de la même manière; d’où, à chaque métamorphose, c’est-à-dire dans chaque âge, les êtres placés sous ces influences restent des répétitions exactes les uns des autres. Mais que, tout au contraire, il en soit autre- ment : de nouvelles ordonnées, si elles interviennent sans rompre l’action vitale, font varier nécessairement les êtres qui en ressentent les effets; chaque fois, c’en est une consé- quence toute naturelle, dans le degré de leur puissance mo- dificatrice. Ce qui, dans les grandes opérations de la nature, exige un temps quelconque considérable, est toutefois ac- cessible à nos sens et se trouve produit en petit et sous nos yeux dans le spectacle des monstruosités, soit accidentelles , soit volontairement provoquées. Car il existe de ces der- nières, même dans l'espèce humaine. J’ai acquis tout récem- ment cette connoiïssance ; ce que j'ai cru devoir signaler dans divers écrits, et en dernier lieu dans un Mémoire présenté à l’Académie royale des Sciences (1). Ainsi, des êtres qui seroient différens de leurs ascendans, pourroient, à l'instar des mons truosités par rapport à leurs tiges maternelles, provenir de ces souches anciennes : d’où, en pressant les conséquences de ces faits véritablement in- contestables, je puis avancer qu'il ne répugne point à la raison, c’est-à-dire aux principes physiologiques, que les (1) Voyez ce Mémoire ( Annales des Sciences naturelles, tom. 4, pag. 450) ; ayant pour titre : Considératious générales sur la monstruosité, et Description d’un genre nouveau observé dans l'espèce humaïne , et nommé AsPALOSOME. . DES GAVIALS. 153 Crocodiles de l’époque actuelle ne puissent descendre par une succession non interrompue des espèces antidiluviennes, retrouvées aujourd'hui à l’état fossile sur notre territoire. Leurs différences, assez grandes pour pouvoir être rangées selon nos règles dans la classe des distinctions génériques, n'indiquent qu'un plus grand degré dans l’action modifica- trice intervenante et dans la variation ressentie. Car, enfin, nous avons vu plus haut que les caractères par lesquels le crâne des 7'eleosaurus se distingue de celui des Crocodiles, tout importans qu'ils sont dans l’échelle organique, sont de tous cependant les plus susceptibles de ressentir les effets de l’influence pathologique (si je puis employer ce terme en écartant de son acception toute idée de douleur et de mala- die), et de ressentir par conséquent toutes les modifications possibles des agens physiques et chimiques. Mais avant de donner définitivement les conséquences de la présente discussion, nous préférerons n’y arriver que par degrés. Notre voyage en Egypte forme une circonstance heureuse qui nous en donne les moyens. C’est sans doute une question du plus grand intérêt que celle de savoir si les animaux, qui vivoient il y a deux ou trois mille ans dans la vallée arrosée par le Nil et dont les dépouilles conservées dans des grottes sépulcrales sont parvenues jusqu’à nous , existoient alors identiquement semblables aux animaux qui peuplent aujourd'hui le cours de cette même vallée. L'idée de cette recherche et l’espoir d’y réussir m’avoient conduit en Egypte. Aussi ai-je profité d’un assez long séjour que j’ai fait dans les villages et au milieu des ruines magnifiques de la Thèbes aux cent-portes, pour former une collection aussi Mém. du Muséum. 1. 12. 20 154 ORGANISATION complète que possible des animaux de l’antique Egypte; dieux autrefois, alors qu'ils vivoient les contemporains des premiers àges du monde, et, dans leur état de mort éternisée par l’art des embaumemens, restés encore et devenus aussi les con- temporains des hommes de notre âge. De retour en Europe, je n’ai pu d’abord considérer ces matériaux que comme des parties d’attente : et en effet, n'ayant pu réunir assez de sujets de comparaison, j'ai tardé à donner les résultats phi- losophiques de mes richesses scientifiques; richesses bien péniblement acquises. Sur ces entrefaites, on annonça qu'un principal résultat de leurs faits observés étoit l'identité rigoureuse des espèces ayant vécu il y a trois mille ans et des animaux d’aujour- d'hui. Ainsi on s’étoit trop hâté d'annoncer que des crânes d’éléphans enfouis dans les profondeurs de la terre, étoient une répétition exacte de ceux de nos éléphans vivant ac- tuellement. | Je reviens aujourd’hui, en ce qui concerne le Crocodile, diseuter l’idée trop légèrement accueillie, je crois, que plu- sieurs milliers d'années, qui se sont écoulées depuis que notre globe a pris sa forme actuelle, ne comprennent pas un laps de temps suflisamment considérable, pour avoir intro- duit des variations importantes et permanentes dans l’orga- nisation des êtres. J'ai rapporté un cräne parfaitement entier de Crocodile, que j'ai retiré d’une momie sur le terrain même de Thèbes. Ce qui a principalement attiré mon attention sur cet objet, c’est que les points de variation que je crois ÿ avoir saisis se rapportent au système “organique, sur lequel portent les dif- D OIOE Borromee ouf? N Se a. GAVZALZS . GAVIALS elieus, br < 8 à «© NS SES Are ” 2 :& S LMI ss S& LE > NS à S à Sa CE RS $ ? Ÿ à È & SEE S Ÿ À S : NS ï K Er ès 2 Ÿ ë À Jeune. Lg. ô. Crane du» Ed ? due N26. F.1.Face paltne du mi AZ 7 Cab crane g.10. Coupes sur le ce urostris. fr Ps Li 3.4 Narines des gavrialr. Pig Pr 067 FA Honitor dur nil . mp. Lithe. de M" Ter TELEOSAURUS CADOMENSIS . «ss: À À DES GAVIALS. 155 férences du Teleosaurus à l'égard des Crocodiles, se rap- portent en eflet à l’entrée plus exigué des arrière-narines. Une plus grande intensité dans les causes de ces variations les auroit sans doute rendues plus considérables ; maïs tou- tefois ces différences sont si nettement prononcées, que je regarde l’examen de ce crâne de l'antique Egypte comme pouvant fournir une considération d’un grand intérêt pour la philosophie. Je compte revenir sur tous les points de cet Article dans un Mémoire, où je traiterai d'eux séparément et avec toute l'étendue que comporte ce sujet. à 20 156 | ” MONOGRAPHIE DU GENRE ÉROTYLE. PAR M. P. À J. DUPONCHEL.. Erotyk hemisphærict pedibus plus minusve brevibus. 59. EroTYLUS SURINAMENSIS. E. Surinamensis. Fabr. Ent. S. I, Il, p. 39, 18. Herbst. Col. VIII, p. 375, 15,t. 137, f. 12. Oliv. Ent. V, 480, t. 1, fig. 9. . | ÆEgithus Surinamensis. Fabr. S. El. II, p.9, 1. £. Surinamensis. Nlig. Mag. IT, p. 160, et V, p. 232, 1. Cocc. Surinamensis. Fabr. Ent. S. I, p. 266, 4. Mant. I, p. 53, 4. Sp. ins. 1, p. 93, 2. S. Ent. p. 70, 2. Linn. Amœn. Acad. VI, p. 203, 12. Syst. nat. I, II, p. 579, 2. Ed. Gmel. I, IV, p. 1646, 2. Chrys. clavicornis. Linn. S. nat. I, Il, p. 590, 20. Ed. Gmel. I, IV, p. 1678, 29. Degeer. Ins. V, p. 351, 4, t. 16, f. 2. Olivier. Enc. méth. V, p. 918, 127. E. Surinamensis. Schonnherr, Syn. ins. 328, 30: Dejean, Cat. 128. Dict. d’Hist. nat. nouv. éd. Deterville, 411. (Long. de 4 à 5 lignes; larg. de 3 à quatre lignes.) E. hemisphærico-convexus, niger; elytris fusco rubris immaculatrs. Sa forme ressemble à celle d’une coccinelle. Il est entierement lisse. Les antennes la tête , le corselet, l’écusson , les pattes et la poitrine sont noirs. Les élytres sont d’un rouge terne sans aucune tache; le dessous de l’abdomen est de la même couleur. Se trouve à Surinam et à Cayenne. De la collection de M. le comte Dejean. GENRE EROTYLE. 157 60. EROTYLUS CINCTIPENNIS. (Long. 5 lignes +; larg. 4 lignes.) E. kemisphærico-convexus , ater; elyitrorum margine omni flavescente. _ Il est de la même forme et un peu plus grand que le surinamensis, d’un noi terne, lisse, avec tout le pourtour des élytres d’un jaune pâle. Se trouve à. . . . . De la collection de M. Latreille. Cette espece n’avoit pas encore été décrite, je l’ai nommée cinctipennis. Gr. EROTYLUS PUNCTATISSIMUS. ÆE. punctatissimus. Fabr. S. El. IT, p. 5, 12. Ent. S. I, IE, p. 37, 10. Mant. I, p- 91, 9. Sp. Ins. I, p. 157, 5. S. Ent. p. 123, 3. Herbst. Col. VIII, p. 367, 9, t. 137, f. 6. Linn. S. nat. Gmel. I, IV, p. 1727, 199. Coccinella 100-punctata. Herbst. Arch. p. 45, 17,t. 22, f. 13. Linn. S. nat. Gmel. I, IV, p. 1558, 118. E. punctatissimus. Oliy. t. V, 469, pl. 2, fig. 13. E. punctatissimus. Schonnherr , Syn. insect., p. 326, ro. E. hemisphærico-convexus, niger ; elytris rubris nigro-punctatissimrs. Il est de la même forme, mais un peu plus grand que le Surinamensis. Il est entièrement noir, à l'exception des élytres qui sont d’un rouge terne et parsemées irrégulièrement d’un grand nombre de points noirs et enfoncés. Habite l'Amérique méridionale. Du Muséum d’histoire naturelle. 62. EROTYLUS CHASYBEUS. ( Long. 5 lignes, larg. 6 lignes.) E. hemisphærico-convexus , totus atro chalybeus. Il est de la même taille et de la même forme que le punctatissimus; mais il est to- talement d’un noir bleuâtre ou couleur d’acier. On remarque deux dépressions très-marquées sur son corselet. Se trouve à . . . . Cette espèce n'avait pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean. 63. EROTYLUS COCCINELLOÏDES. (Long. 3 lignes ; larg. 2 lignes.) E. hemisphærico-gibbus , livido flavus, coriaceus ; thorace fusco maculato. Il est hémisphérique avec le milieu des élytres tres-élevé, et la partie posté 158 GENRE EROTYLE. _ rieure tres-déprimée; sa couleur est d’un jaune livide. Une petite bande brune se remarque à la partie supérieure du corselet. Celui-ci est marqué dans son milieu d’une grande tache brune presque triangulaire qui part de la base et qui est ac- compagnée vers le haut de deux points, dont un de chaque côté. Les élytres sont finement chagrinées et sans aucune tache. L’écusson est brun ; les pattes et les an- tennes sont brunes. SRE Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée coccinelloïdes'a cause de sa forme. Sa patrie n’est pas connue. — 64. EROTYLUS MACULICOLLIS. (Long. 4 lignes; larg. 3 lignes.) Æ. hemisphærico-convexus, ferrugineo-testaceus; scutello , thoracis septem punctis capitis unico nigris. Il est de la même forme, mais un peu plus petit que le Surinamensis. Le dessus est lisse, de couleur de brique ou testacée avec l’écusson noir. On remarque un point noir sur la tête, et sept points également noirs sur lé corselet dont le dessous est de la même couleur que le dessus. La poitrine, les pattes et les antennes sont d’un brun noirâtre. L’abdomen est rougeâtre avec deux points noirs sur chaque anneau. Se trouye au Brésil. Cette espece n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée maculicollis. : 65. EROTYLUS, NIGRIPES. ” (Long. 4 lignes +; larg. 2 lignes.) E. hemisphæricus, coccineus ; pedibus, antennisque nigris. À Sa forme est hémisphérique, avec le corselet déprimé, et les élytres gibbeuses ; on aperçoit un enfoncement assez prononcé vers l’angle interne de la base de cha- cune d'elles, partie que j'appelle épaule. Cet érotyle est entièrement d’un beau rouge écarlate luisant, avec les pattes et les antennes noires. Se trouve au Brésil. Cette espece n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée nigripes. GENRE EROTYLE. 159 66. ExoTy£us sIGNATICOLLIS. (Long. 5 lignes +; larg. 3 lignes À.) Æ. ovato-subhemisphæricus , testaceo-ferrugineus ; EN, thoracis punetis de- cem , Capttis uniCo, pedibusque nigris. Sa forme est à peu pres la même que celle du testaceus, maïs plus courte: Le dessus est entierement d’un brun rouge avec l’écusson noir. On remarque un point noir sur la tête et dix points également noirs sur le corselet, dont deux à peine marqués. Le dessous est de la même couleur que le dessus, à l’exception de la poitrine et des pattes qui sont noires. Chaque anneau de l’abdomen est marqué de deux taches noires, une de chaque côté, Les antennes sont noirâtres, à l’excep- tion des deux premiers articles qui sont d’un rouge brun, comme la tête. Cette espèce a été rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire; elle n’avoit pas encore été décrite. Du Muséum d'histoire naturelle. 67. EROTYLUS SIGNATUS. ( Long. 3 lig. ; larg. 2 lignes. ) E. subhemisphæricus , fulvus; thorace elytrisque nigro maculatis, antennis Juscis. Il est ovale, presque hémisphérique. La tête est d’un jaune fauve sans taches, Le corselel est de la mème couleur avec quatre taches noires, dont trois contigües à la base et une isolée à la partie supérieure. Celle qui part du milieu de la base est beaucoup plus large que les deux autres. Les élytres sont d’un fauve plus clair que le corselet, avec plusieurs taches noires, dont voici la distribution sur chacune d’elles. On en remarque d’abord trois petites à la base, dont une à l'épaule, une au milieu et une près de l’écusson. Vient ensuite une large bande dentée qui oc- cupe tout le milieu de l’élytre sans toucher ses deux bords; et enfin, vers l’extré- mité, se trouvent deux taches qui se confondent, l’une du côté extérne | de forme ovale, et l’autre allongée et presque linéaire, se réunissant à la suture. Le dessous du corps est fauve comme le dessus , à l’exception de la poitrine et de la base de lab domen qui sont d’un brun foncé. Les pattes sont également fauves avec le dessus des jambes noirâtre. Les antennes sont d’un brun noir. Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite; elle fait partie de la collection de M: le comte Dejean, qui l’a nommée sienatus. 160 GENRE EROTYLE. 68. EROTYLUS BREVICORNIS. Æ. brevicornis (Dejean). (Long. 5 hignes; larg. 3 lignes =.) ÆE. subhemisphæricus , totus téstaceus ; antennis brevibus. Il est presque hémisphérique, lisse et entierement d’un rouge brique, à l’ex- ception des antennes, des jambes et des tarses qui sont noirâtres. Les antennes sont tres-courtes. | Il habite le Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de. la Collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée avec raison brevicornis. s Cs 69. EROTYLUS FUSCIPES. ( Long. 3 lignes; larg. 2 lignes.) E. ovato-subhemisphæricus , ochreaceus, politus; scutello pedibusque nigro Juscis. 5 Il est ovale presque hémisphérique, entierement lisse et d’un jaune d’ochrelui- sant avec l’écusson et les pattes d’un brun noir; on aperçoit trois points bruns à peine marqués sur le corselet, dont un au milieu du bord antérieur et un de cha- que côté un peu plus bas. L’individu décrit ayant perdu ses antennes, on est obli- gé de les passer sous silence. . Se trouve au Brésil. Cette espece n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée fuscipes. 70. EROTYLUS MELANOPHTALMUS. (Long. 3 lignes; larg. 2 lignes.) : E. ovato-subhemisphæricus , ‘totus nitide fulvus ; oculs nigris antennarumque clavä nigro fuscä. Il est entierement fauve, tres-luisant , sans aucune tache. Les yeux sont noirs et lestrois derniers articles formant la masse des antennes noirâtres. Cette espèce n’avoit pas encore élé décrite; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée melanophtalmus. Se trouve au Brésil. 71. EROTYLUS TRIPUNCTATUS. ( Long. 4 lignes+; larg. 3 ligues.) £ E. subhemisphæricus ; livido flavus; elytrorum limbo pallidiore thorace puncsis tribus fusco nigris. GENRE EROTYLE. 161 Ilest presque hémisphérique. Le dessus est entièrement lisse et d’un jaune livide avec l’écusson noirâtre et trois points de la même couleur sur le corselet; celui-ci est d’une couleur moins livide qué les élytres, dont la suture et les bords sont plus clairs que le reste. Le dessous du corps et les pattes sont de la même couleur que le corselet. Les antennes sont noirâtres avec les trois derniers articles plus grands el plus déprimés que dans les autres especes. Se trouve à Cayenne. Cette espèce n’ayoit pas encore été décrite; elle fait partie dé la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée éripunctalus à causé des trois points qu’elle a sur le corselet. j < Ff 72. EROTYLUS UNICOLOR4:r 101 D wo Æ. unicolor. Oliv. Entom. tome V, page 48r;pl:3, re. 32. - E. unicolor. Humboldt. (Long. 3 hgnes =; larg. 2 lignes. E. es. testaceo-ferrugineus , immaculatus ; j antennts pedibusque nTSTIS. Sa forme est presque sphérique. La tête, le corselet et'les élytres on dur rouge brique ; le reste du corps et les pattes sont noirs, ainsi que les antennes dont la couleur toutefois est moins foncée. ; Se trouve à la Nouvelle Espagne. De la collection de M. Latreille, qui la reçu de M. Humboldt' et le regarde cormime une variété de l’unicolor d'Olivier , aussi Va-t-il fait figurer sous ce nom dans la partie entomologique de l'ouvrage du célèbre voyageur précité. 73: EROTYLUS OCULATUS. de 1 (Long. 2 lignes ;; larg. 2 lignes. } E. subhemisphæricus, flavidus ; elytrorum sexguttis pallidioribus nigro cinctis. Sa forme est presque sphérique. La tête et le corselet sont lisses et jaunâtres. Les élytres sont de la même ‘couleur avec trois ‘taches rondes d’un jaune pâle bordé de noir sur chacune d’elles, deux à la base et une vers l’extrémite. Il est à remarquer que le cercle noir de chaque tache n’est pas entierement fermé. Le dessous, y compris les pattes, est de la même couleur que le dessus. Les cinq premiers articles des antennes sont fauves et les autres noirs. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite EE fait partie de larcollection de M. le comte Dejean, qe r a nommée oculatus.… De Cayenne. 9) Mém. du Muséum. 1. 12. 21 162 GENRE EROTYLE. 74. ÉROTYLUS 10-PUNCTATUS. (Long. 4 lignes £ ; larg. 2 lignesi.) “E: subhemisphærico-converus , rubido-fulvus ; elytris nigro decem punctatis. Cette espèce a quelque ressemblance avec la coccinelle onze points, mais elle est moins hémisphérique. Elle est d’un rouge tirant sur le jaune, tant en dessus qu’en dessous , à l'exception des bords latéraux de la poitrine qui sont noirs. Les pattes et les antennes sont également noires. On’ remarque sur chaque élytre cinq points noirs, bordés d’une couleur un peu plus pâle que celle du fond des élytres. Espèce nouvelle rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire. Du Muséum d’histoire naturelle: 75. EROTYLUS DISCOÏDEUS. ÆEgithus discoideus. Fabr. S. El. II, p. 10, 4. E. cinctus. Herbst. Col.t.137, f. 11. E. discoideus. Olivier, Ent. V, p. 482, pl. 1, fig. 8. Schonnherr, 328, 32. Dejean, Cat. 128. ( Long. 5 lignes; larg. 2 lignes À.) E. subhemisphæricus; thorace ferrugineo, elytris flavis, disco latissimo lunulis- que duabus apicalibus atris. Il est ovale peu convexe. La tête et le dessous du corps sont testacés, Le corse- let est de la même couleur avec les bords plus pâles et deux taches brunes à la base. Les élytres, finement pointillées, sont d’un noir fuligineux avec la base, les bords et l’extrémité d’un jaune pâle. Surle, jaune-de l’extrémité on remarque deux petites bandes en forme de segment de cercle. Les,cuisses sont testacées et les jambes et les tarses d’un brun noir. L'individu décrit ayant perdu ses antennes, nous ne pouvons en indiquer la couleur que d’après Fabricius , dont la description porte qu’elles sont ferrugineuses avec la masse noire. | Se trouve à la Guyane française. cn De la collection de M. le comte Dejean. 76. ÉKOTYLUS GUADELOUPENSIS. ÆEgithus Guadéloupensis, Fabr. SHELL, p. 10,5. E. marginatus. Ov. t. V, p. 482, pli, fig. 8: Dict. d’hist. nat., nouv. éd. de Déterville, t. 10, 411. E. Guadeloupensis. Schonnherr. Syw. ins. 328, 33. 1 . GENRE EROTYLE. "#10 (Long. 3 lignes +; larg. 2 lignes £.) E. subhemisphæricus ; capite thorace pectoreque nigris abdomine fulvo ; elytnis fuscis paleaceo marginatis. Sa forme est plus allongée que celle du Surinamensis. La tête, les antennes , le corselet, la poitrine, les pattes et l’écusson sont noirs. L’abdomen est fauve. Les élytres sont d’un brun livide , entierement bordées de jaunâtre. Cette couleur jau. nâtre, en s’éloignant des bords, se fond avec le brun. La loupe fait apercevoir sur chaque élytre trois doubles stries de points léserementenfoncés , indépendamment de celle qui est simple près de la suture. Se trouve à Cayenne. De la collection de M. le comte Dejeau. 77 EROTYLUS EPHIPPIUM. (Long. 5 lignes ; larg. 2 lignes ?.) 4 Æ. subhemisphæricus , fulvus ; capitis thoracisque punctis , elytrorum fasciaque media lata nigris. Il est de la même forme et un peu plus grand que le marginatus. Le dessus test fauve avec un point noir sur la tête, six points également noirs, dont un tres-petit sur le corselet, et une large bande de la même couleur sur les élytres qu’elle cou- vre en garde partie, de mänière à ne laisser apercevoir le fauve qu’à la base sur les bords et à l’extrémite. Cette bande est fortement dentée dans sa partie supé- rieure , et s’allonge dans sa partie inférieure du côté de la suture, dont les bords légèrement fauves la partagent en deux. Le dessous est fauve avec la base du cor- selet et la poitrine noires. L’écusson est également noir. Les cuisses sont fauves avec la base noire. Les jambes et les tarses sont bruns ainsi que les antennes. Se trouve à Cayenne. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée ephippium. Erotyl elongati, thorace subæqual. 78, EROTYLUS SEX-PUNCTATUS. { Long. 6 lignes ; larg. 2 lignes +.) ÆE. oblongus, ruber; elytris singulis nigro tripunctatis. I est oblong , entièrement rouge, à l’exception de l'extrémité des cuisses qui est 21° 164 : GENRE EroTyLe. noire ainsi que les jambes et les tarses. Trois points également noirs sont placés en triangle sur le milieu de chaque élytre. Nota. L’individu décrit ayant perdu ses antennes, on ne peut en indiquer Ja couleur. Cette espèce , qui fait partie de la collection de M. Latreille , n’ayant pas en- core été décrite, je l’ai nommée sex-punctatus. 79: EROTYLUS BALTEATUS. ( Long. 7 lignes +; larg. 3 lignes =.) E. elongatus , niger ; elytris sanguineis tmpresso, punctatis maculis apiceque nIgTES. É Sa forme a quelques rapports avec celle d’un taupin ou d’un ténébrion. Le corse- let est presque aussi large à sa partie antérieure qu’à sa base. Les élytres sont d’un s rouge sanguin jusqu'aux deux tiers de leur longueur à partir de la base. Sur cette partie rouge on remarque de chaque côté sept taches noires, dont une à l’é- paule et les autres rangées sur deux lignes transversales. Enfin , on compte sept stries de points enfoncés sur chaque élytre. Le reste de l’insecte est entierement noir. Se trouve au Bresil. Cet ctotyle n’avoit pas encore été décrit ; àl fait Dante de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommé balleatus. 80 et8r. EROTYLUS OBLONGUS. Triplax undata. Olivier, .t. V, p.490, n°. 3, pl. 1, fig. 3. Æ, oblongus: Dejean, Cat., p.128: ( Long. og lignes; larg. 4 lignes.) E, elongatus , ater ; ebrtris impresso-punctatis, lineolis, sanguineïs per fascras transversas disjectis. Sa forme est la même que celle du balteatus, mais il est plus grand. Il est noir, ayec sept stries de points enfoncés sur chaque élytre, entrelesquelles sontplacées,sur trois bandes transversales, de petites taches carrées oblongues, d’un rouge san- guin, disposées en échiquier. Les bords latéraux des élytres et la suture, à partir de la troisieme bande, sont également d’un rouge sanguin. Cette espece offre une variété dans laquelle le rouge domine sur les élytres, de maniere que c’est le noir qui se dessine en forme de bandes dentées sur le rouge. L’érotyle dont il s’agit a été rangé mal à propos par Olivier parmi les #riplax , sous le nom d’undata. En le restituant à son véritable genre, M. le comte Dejean a pu lui conserver le nom spécifique d'Olivier, attendu qu’une auire espèce d’é- GENRE EROTYLE. ; 165 rotyle décrite par le même auteur, porte le nom d’undatus. En conséquence, M. le comte Dejean lui a donné le nom d’oblongus dans son catalogue, Se trouve au Brésil et à Cayenne. 82. EROTYLUS MODESTUS. Æ. modestus. Oliv. Ent. t. V, p. 483, pl. 3, fig. 36. Æ. modestus. Dejean, Cat. p. 128. . (Long. 3 lignes; larg. 2 lignes =.) Æ. elongatus, niger ; elytris singulis fascis duabus undatis rufrs. Il est plus allongé quelles précédens. La tête et le corselet sont lisses et d’un noir luisant. Les élytres sont également d’un noir luisant avec de légères stries de points enfoncés et deux bandes d’un rouge fauve, l’une à la base et l’autre vers l’extré- mité. Le dessous est noirâtre, avec les trois derniers anneaux de l'abdomen et les tarses fauves. Les antennes sont noires avec le dernier article roussâtre. De la collection de M. le comte Dejean. Se trouve à Saint-Domingue. 83. EROTYLUS CIRCUMSCRIPTUS. (Long. 6 lignes ; larg. 2 lignes +.) ÆE. elongatus, ater; abdomine eljtrorumque margine omni rufescentibus. Sa forme est tres-allongée. Le dessus est lisse, d’un noir fuligineux avec le pour- tour des élytres roussätre. Le dessous est noir avec une partie de la poitrine et tout l’abdomen de couleur testacée. Les pattes et les antennes sont noires. “Se trouve au Brésil. Cette espèce n’avoit pas encore été décrite ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nommée cireumscriptus. 84. EROTYLUS LIMBATUS. Æ. limbaius. Fabr. S. El. Il, p. 7, 24. Ent. S. I, II, p. 30, 20. Herbst. Col. VIII, p. 379, 25. Oliv. Enc. Met. VI, p. 437, 30. Ins. t. V, P: 477; tab. 2, fig. 26. Schœnnerr , Syn. ins. 320, 22: (Long. 5 lignes; larg. 2 lignes.) E. elongatus, nigro-fuliginosus ; thoracis margine exteriore elytrorumque cir- cuitu fulvis. - Il'est ovale allongé. La tête est fauve , avec le milieu fuliginenx. Le corselet est d’un noir fuligineux avec les bords fauves. Les élytres sont d’un noir fuligineux avec leur pourtour jaunâtre, ou plutôt jaunâtre avec une grande tache fuligineuse » 166 GENRE ErROTYLE. oblongue sur chacune d’elies. Le dessous du corps est noir ainsi que les pattes et les antennes. ( Se trouve à Cayenne. De la collection de M. le comte Dejean. 85. EROTYLUS BI-LINEATUS. (Long. { lignes; larg. 2 lignes.) Æ. oblongus, niger; elÿtrés subflavis, limbo, sutura, singulorumque vitta longi- tudinali nigris. ù Il est oblong,, tout noir, à l’exception des élytres qui sont jaunâtres, avec une tache noire linéaire placée longitudinalement sur le milieu de chacune d’elles, et entourée d’un jaune pâle. La suture et les bords des élytres sont également noirs. Cette espece , rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire, est nouvelle. Les deux taches linéaires de ses élytres m’ont déterminé à la nommer Ur-léneatus. Du Muséum d'histoire naturelle. 86. EROTYLUS 4-SIGNATUS. (Long. 6 lignes; larg. 3 lignes.) E. oblongus; capite, antennis pedibusque nigris ; thorace testaceo macula, di- dyma nigra; elytris flavescentibus, limbo , sutura singulorumque maculis duabus oblongis nigris. Ilest oblong. La tête, les antennes, les pattes et l’écusson sont noirs, de même que la poitrine et les deux premiers anneaux de l'abdomen , dont les trois derniers sont rougeâtres, avec un point noir sur le quatrième et le cinquième. Le corselet ,- tant en dessus'qu'en dessous, est couleur de brique, avec une large tache noire étranglée dans son milieu. Les élytres, d’un jaune pâle , ont les bords et la suture noirs; et sur le milieu de chacunes d’elles on remarque deux taches également noires , tres-allongées , longitudinales et entourées d’un jaune plus pâle. Celle qu; est placée du côté de la suture est plus large que l’autre. Cette espèce , qui a été rapportée du Brésil par M. de Saint-Hilaire, est nou- velle; je l'ai nommée. {-signatus à cause des deux taches qu’elle a sur chaque élytre. 3 Du Muséum d’histoire uaturelle. Explication des caractères génériques figurés sur la 1"°. planche. a, antennes. — b , lèvre supérieure oulabre.— c, mandibules. — d, mâchoires. — e, levre inférieure ou simplement lèvre. — f, palpes antérieurs ou maxillaires.— g, palpes postérieurs ou labiaux. — h, pattes de devant. —#, Érotyle vu de profil, Dpenchel delt Tab... GENRE EROTYLA. GENRE EROTYLE 167 Nota. Cette Monographie étoit en grande. partie imprimée et les rois planches'en- tièrement gravées, lorsque M. le comte Dejean nous a communiqué les quatre espèces décrites ci-après; nous n'avons pu par conséquent les faire figurer ni les ranger à leur ordre, et nous les donnons ici par supplément. 87. EROTYLUS ELEVATUS. FE. elevatus Fab. S. EL. II, p. 4, 8. Schœnnerr., Syn. ins. p. 326, n°. 116, 7. (Long. 5 lignes +; larg. 3 lignes +.) E. ovato-gibbosus, ater; elytris fulvo-ochreaceis maculis nigris confluentibus Empresso punctatis. Il a la même forme que le gibbosus; mais il est plus petit. Il est totalement noir, à l’exception des élytres qui sont d’une couleur d’ocre tirant sur le fauve avec des taches noires irrégulières, se réunissant pour la plupart et parsemées de points en- foncés. Le corselet est inégalement déprime. Cette espèce habite le Brésil. De la collection de M. le comte Dejean. 83. EROTYLUS LINEATICOLLIS. ( Long. 4 lignes +; larg, 2 lignes +.) E. ovatus , livido-testaceus; thoracis lineolis tribus oculis scutelloque nigris. Il ressemble beaucoup au testaceus; mais il est plus petit. Le dessus est d’une couleur de brique livide. Les yeux et l’écusson sont noirs. On remarque sur le corselet trois lignes longitudinales également noires et dont les deux latérales n’at- teignent ni sa partie antérieure ni sa partie postérieure, et l’intermédiaire se prolonge un peu sur la tête sans descendre jusqu’à l’écusson. Les élytres sont finement chagrinées avec la suture et le rebord d’une teinte plus pâle que le reste. Le dessous du corps est testacé avec deux taches brunes sur chaque anneau du ventre. : Les cuisses sont également testacées ainsi que les deux premiers et le dernier article des antennes ; tous les autres articlessont noirâtres, de même quelles jambes et les tarses. É Espèce non encore décrite de la collection de M. le comte Dejean , qui l’a nommée lineaticollis. Le Se trouve au Brésil. 89. EROTYLUS NITIDULUS. E. nitidulus. Oliv. t. V,p. 430, pl. 3, fig. 30. (Long. 4 lignes? ; larg. 2 lignes.) 168 GENRE EROTYLE. ÆE. ovatus, ferrugineus ; elytris intensive castaneis nitidis, strigis duabus un- datis fulvis. I a la même forme que le brcinctus, mais il est plus petit. Le dessus de la tête et du corselet ainsi que les élytres sont de couleur marron foncé, et tres-luisant, avec les bords latéraux ferrugineux. Les élytres sont traversées dans leur largeur par deux bandes ondées d’un jaune-fauve; l’une située à leur base, et l’autre vers les deux tiers de leur longueur. La première est interrompue par l’écusson, et lase- conde n’atteint pas la suture. Le dessous du corps, les pattes et les palpes sont ferru- *gineux ainsi que les deux premiers articles des antennes, dont le reste est brun. Les élytres, vues à l’œil nu, paroïssent lisses; mais on y aperçoit plusieurs stries de points légerement enfoncés lorsqu'on les examine à la loupe. Cette espece habite la Guyane française. De la collection de M. le comte Dejean. 90. EROTYLUS DISTINCTUS. (Long. 5 lignes; larg. 3 lignes +.) E. ovatus, subconvexus, niger, nitidus; elytris ochreaceis, imacula media lobata, duodecim punctis apiceque nigris. Il a quelques rapports avec l’alternans. Il est totalement d'un noir luisant, à l'exception des élytres, dont les deux tiers antérieurs sont de couleur d’ocre , avec une grande tache noire bilobée de chaque côté et placée vers le milieu. Autour de cette tache on remarque douze points de diverses grandeurs également noirs, dont six sur chaque élytre, savoir : deux à la base, deux au bord externe et deux entre la tache et la partie noire des élytres qui est dentée antérieurement. La tête et le corselet sont lisses. On aperçoit avec la loupe quelques stries de points légèrement enfoncés sur les élytres. Espèce non encore décrite; de la collection de M. le comte Dejean, qui l’a nom- mee distinctus. Erotyles décrits par Fabricius et Olivier, que je n'ai pu reconnaitre parnu les espèces que j'ai vues. 1. EROTYLUS RETICULATUS. Fabr. S. El. Il, p. 3, 2. Ent. S.T, IT, p. 36, 2. Mant. I, p. 91, 2. Chrysomela reticulata. Mig. Mag. V, p. 230, 2. Crypt. cancellatus. Linn. S. N. Gmel. I, IV, p. 1927, 192. Doryphora reticulata. Dejean , Cat. p. 127. | Chrysomela reticulata. Schœnnherr , Syn. ins. , p. 237, n°. 106, 1. GENRE EROTYLE. 169 ÆE _ aier; elytris flavis, nigro reticulatis (Fabr.) Habit. in Brasilia. : Mus. D. Hunter. Nota. Nous ne mentionnons ici cette espèce que pour ordre : elle appartient au genre Doriphora, créé par Illiger , et adopté par MM. Olivier , Latreille et Dejean. 2. EROTYLUS FASCIATUS. Æ. fasciatus. Fabr. S. El. II, p. 6, 19. Ent. S. IT, p. 38, 15. Mant. I, p.92, 12. Sp. ins. I, p. 156, 7. Illig. Mag. V, p. 231, 19. d Herbst. Col. VIII, p. 358, 22. Linn. S. nat. Gmel. 1, IV , p. 1728, 202. Helops fasciatus. Olivier , Encycl. méth. VII, p- 46, 7-( Var B.) E, bi-fasciatus. Merbst. Col. VIIT, p. 370, 12, t. 137, f. 0. Chrys. indica. Herbst. Arch., p. 52, 6, t. 23, f. 5. Linn. S. N. Gmel., p. 1685 , n°. 155. ÆE: alternans. Oliv. Ent. V, 89, t. 1, f. 10. (Var. G.) Herbst. Col. VIII, p. 369, 11, t. 137, f. 8. Tllig. Mag. V, p. 232, 22, et HI, p. 160, 22. Chrys. Gronovi. Herbst. Arch., p. 52, 4, t. 23, f. 4. Linn. S. nat. Gmel. I, IV , p. 1685, 154. ÆE. fasciatus. Schœnnherr, Syn. ins., p. 327, 17. Helops fasciatus. Dejean, Cat. p. vo. ÆE. ater ; elytris fasciis tribus flavescentibus. (Fabr.) Habitat in America. D. Drury. Os maxillis palpisque. Labrum elongatum, corneum truncatum. Palpi quatuor inæquales, anteriores longiores, malliformes, quadriarticulati : articulo primo, brevissimo, secundo, longiori, obconico, tertio brevi, rotundato, quarto maximo, ovato, transverso, concavo, in medio articuli tertii inserto, adhærentes, maxillæ dorso, posteriores breviores, filiformes triarticulati : articulo primo brevissimo, secundo longiori, incurvo, cylindrico, tertio, æquali, vix crassiori , adnati ligu- læ ante apicem. Mandibula brevis, cornea , incurva, apice bifida. Maxilla bre- vis, membranacea, cylindrica, obtusissima, integra. Ligula porrecta, membra- nacea, apice cylindrica, integra, obtusa ante apicem palpigera. Labzum breve transversum, corneum, tridentatum. ( Fabr. ) Nota. Nous ne mentionnons ici cetle espèce que pour mémoire, attendu que ce n’est pas un érotyle mais un helops, puisqu'il a cinq articles aux quatre tarses antérieurs. Mém. du Muséum. À. 12. 22 LA 170 GENRE EROTYLE. 3. EROTYLUS CONCATENATUS. Æ. concatenatus. Fabr. S. El. Il, p. 5, 10. Ent. Syst. 2, 37, 8. Chrys. concatenatus. Schœnnherr, Syn. ins. p. 237, n°. 106, 3. Illig. Mag. V, p. 231, 10. Herbst. Coleopt. VIIT, p. 359, 2, t. 136, f. 8. Linn. S. Nat. Gmel. I, IV, p. 1727, 197. Æ. sternicornis. Frolieg. Natur. f. XX VI, p. 126, 52. Voet. Col. IT. (Ed. Paz. IV.) t. 3r, f. 20. E. ater ; elytris flavo nigroque reticulatis, fasciis duabus atris. (Fabr.) Nota. Nous ne mentionnons ici cette espèce que pour ordre : elle appartient au genre Doriphora, créé par Illiger et adopté par Olivier et M. Latreille. (Fabr.) 4. EROTYLUS OGTO-MAGULATUS. E. 8-maculatus. Fabr. S. El. IT, p. 5, 14. Oliv. t. V, p. 476, pl. 2, fig. 12. Schœnnherr, Syn. ins. p. 327, n°. 116, 12. E. flavus; elytris lœævibus testaceis : maculis quatuor nigris. (Fabr.) Hab. Mus. D. Lund. Paullo minor, E. unifasciato. Antennæ parum compressæ , nigræ , basi apice- que albæ, caput nigrum, ore flavo. Thorace planus, flavus, immaculatus. Elytra lævia, testacea, maculis quatuor nigris : prima humerali, tertia transversa. Cor- pus flavescens. (Fabr.) £. flavus ; capite nigro ; elytris maculis octo nigris.( Oliv.) Il a environ cinq lignes de longueur. Les antennes et la tête sont noires. Le cor- selet est d’un jaune fauve sans taches. Les élytres sont jaunes, avec quatre taches noires sur chaque, placées sur une ligne longitudinale; la premiere est plus petite, et placée à l'angle intérieur de la base. Le dessous du corps est jaune. Les pattes sont noirâtres, avec les cuisses jaunes. (Oliv.) Il se trouve à Surinam. Du Cabinet de M. Vanlennep. 5. EROTYLUS UNIFASGIATUS. E. unifasciatus, Fabr. $S. El. If, p. 6, 18. Suppl. p. 101, 13- Herbst. Col. VIIT, p. 383, 33. Schæœnnerr, Syn. ins. p. 327, 16. E, ater ; elyctris flavis : fascia media lata, atra.(Kabr.) Habitat... Mus. D. Lund. GENRE EROTYLE. 171 6. EROTYLUS PALLIDUS. E. pallidus. Ohv. Ent. t. V, p. 478, pl. 2, £. 26. Encyclop. Ins. 6, 436, n°. 29. Æ. obscure testaceus; thorace maculis tribus nigris ; elytris flavo - margina- tis. (Oliv.) Il est ovale-oblong. Les antennes sont légèrement en masses, noires, avec les deux premiers articles fauves. La tête est testacée obscure. Le corselet est testacé obscur, avec uneraie an milieu, etun point oblong dechaque côté, noirs. Les élytres sont finement chagrinées, testacées, avec les jambes et les tarses obscurs. (Oliv.) Il se trouve à Surinam. Du cabinet de M: Raie. 7. EROTYLUS SEX-FASCIATUS. Fab. S. EL I, 3, 3. Ent. S. Il, p. 36, 3. Herbst. Col. VIII, p. 375, 17. Schonnherr, Syn. ins. p. 325, n°. 116, 2. Æ. ater; elytris fasciis sex-undatis, fulvis : anteriore interrupta. (Fabr. ) Habitat in America meridionali. : 8. EROTYLUS CINCTUS. Æ. cinctus. Fabr. S. El. I, p. 10, 3. E. cinctus. Schonnherr, 328, 31. ÆE. ater ; elytrorum limbo fasciaque media ferrugineis. Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. de Schestedt. È Statura rotundata et magnitudo præcedentium.-( Surinamensis et marginatus. ) Antennæ nigræ, clava parva, compressa. Caput et thorax nigra. Elytra subpunc- tata nigra, margine omni ternis fasciaque media rufis. Corpus nigrum, pedibus obscure rufs. (Fabr.) 9. EROTYLUS UNDATUS. ÆE. undatus. Fabr. S. El. II, p. 8, 29. Schænnherr, Syn. ins. 328, 27. Oliv. t. 5, p. 475, t. 2, fig. 21. E. ferrugineus ; elytris nigris, strigis duabus undatis, parique punctorum pos- ticorum ferruginets. ( Fabr.) Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. Lund. 22 172 GENRE ÉROTYLE. Antennx nigræ. Caput et thorax declivia ferruginea, thorace maculis quatuor nigris. Elytra stricta, nigra , basi dentata : strigis duabus undatis, punctorum pari apiceque rufis. Corpus ferrugineum. (Fabr.) Æ. ferrugineus; elytris nigris, basi strigis duabus undatis maculisque versus apicem ferrugineis. (Olv.) Il est ovale-oblong , de grandeur moyenne. Les antennes sont noires. La tête est ferrugineuse avec les yeux noirs. Le corselet est lisse, ferrugineux, avec quatre taches noires. L’écusson est noir. Les élytres ont deux points peu marqués, ran- gés en stries; elles sont noires, avec une bande dentée, ferrugineuse à la base, deux autres ondées, deux points distincts vers l'extrémité , et l’extrémité elle- même , de la même couleur ferrugineuse pâle. Le dessous du corps est ferrugineux avec le haut des jambes obscur. (Oliv.) Se trouve à Cayenne. 7 Du cabinet de M. Richard. 10. EROTYLUS LONGIMANUS. Æ. longimanus. Fabr. S. El. II, p.85, 16. Ent. S.I, Il, p. 38, 13. Mant.I, p- 92; 11. - Herbst. Col. VIIT, p. 376, 19, Crypt. macrocherros. Linn. S. nat. Gmel. I, IV, p. 1728, 201. Æ. longimanus. Schœnnherr, Syn. ins. p. 327, n°. 116, 14. E. ater ; elytris fascirs atris flavisque alternis , pedibus anticis elongatis. (Fabr.) Habitat in India. D. Daldorf. ; Nota. Nous sommes portés à croire, d’après l'habitat, que cette espece n’est pas un érotyle. 11. EROTYLUS TRICOLOR. E. ferrugineus. Fabr. S. El. IT, p. 8, 25. Schœnnherr, 328, 26. Oliv. Ent. V, p. 482, pl. 3, fig. 24. E. ferrugineus ; elytris flavescentibus : disco obscuriore. (Fabr.) Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. de Schestedt. Statura omnino E. brunnei , at paullo minor. Caput et thorax declivia , nunce obscure ferruginea, nunc magis flavescentia. Scutellum nigrum. Elytra punctato- striata, flavescentia , sutura , margineque parvum nigricantibus et disco fusco. Corpus ferrugineum. ( Fabr.) E. ovatus , leslaceus ; antennis nigris thorace poslice sinuato. (Oïiv.) GENRE EROTYLE. 173 Il est ovale, très-convexe, lisse. Les antennes sont noires, avec la base fauve. Tout le dessus du corps est d’un brun testacé. Le corselet est un peu päle sur les bords latéraux, et le milieu de la partie postérieure est un peu lobé. Le dessous du corps et les pattes sont testacés. ( Oliv.) Il se trouve à Surinam. Du cabinet de M. Juliaans. 12. EROTYLUS RUFIPENNIS. ÆE. rufipennis. Fabr. S. EL. II, p. 8, 27. Schœnnherr, Syn. ins. 328, 25. ÆE. ater, nitidus ; elytris rufis. (Fabr.) Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. Lund. Statura et magnitudo præcedentium.(Brunneus et atratus.) Antennæ nigræ.: Ca- put et thorax declivia, lævia, atra, immaculata. Scutellum nigrum. Elytra subti- lissime punctaio-striata obscure rufa. Corpus atrum. (Fabr.) 13. EROTYLUS 4-PUSTULATUS. Æ. pustulatus. Fabr. S. El. If, p. 6, 20. Schœnnherr, Syn. ins. p. 327, 18. FE. ater; elytris maculis duabus fulvis. (Fabr.) Habitat in Sumatra. D. Daldorff. Statura et magnitudo E. zebræ. Antennæ nigræ. Claya compressa : articulis magnis approximatis. Caput et thorax atra, immaculata. Elytra lævia, atra, ma- culis duabus magnis ferrugineis. Corpus atrum. ( Fabr.) Nota. Nous n’avons pas vu cette espèce; mais si, comme l’annonce Fabricius, elle habite Sumatra, nous sommes portés à croire qu’elle n'appartient pas au genre érotyle qui, jusqu’à présent, paroît être particulier aux contrées chaudes 8 de l'Amérique. 14. EROTYLUS DENTATUS, ÆE. dentatus. Fabr. S. El. IL, p.7, 23. Schœnnherr, Syn. ins. p. 328, 21. E. obscurus ; elytris punctatis æneo-nitudilis : strigis tribus dentatis ferrugt- nets. (Fabr.) Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. de Schestedi. Magnitudo E. zebræ. Antennæ nigræ. Caput et thorax declivia, obscura, thora- cis margine ferrugineo. Elytra punctata, viridi ænea, margine strigisque tribus 174 Genre EroTy£e. valde dentatis, rufis. Interdum strigæ per dentes coeunt et maculas nigro æneas in elytris rufis formant. Corpus obscurum , pedibus ferrugineis. (Fabr.) 15. EROTYLUS BRUNNEUS. E. brunneus. Fabr. S. El. Il, p. 7, 25. Web. Ins. 59, 1. $ - Schonnherr, p. 328, 23. ÆE. brunneus ; antennis scutello pectoreque nigris. (Fabr.) Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. Lund. : Minor E. alternante. Antennæ nigræ basi ferrugineæ. Caput thorax brunnea , fere immaculato, interdum linea dorsali fusca. Scutellum nigrum. Elytra sublæ- via, brunnea margine vix pallidiore. Corpus brunneum, pectore tibiisque nigris. (Fabr. ) Variat. corpore pallidiore. 16. EROTYLUS ATRATUS. E. atratus. Fabr.S. EI. II, p. 8, 26. Schœnnherr, Syn. ins. 328, 24. E. supra ater: subtus pedibusque brunneïs. Habitat in America meridionali. D. Smidt. Mus. D. de Schestedt. Statura omnino precedentis (brunneus) at paullo major. Antennæ nigræ, arti- culis ultimis tribus parum crassioribus, compressis. Thorax declivi planea, lævis, niger , obscurus. Elytra vix striata, atra , immaculata. Corpus cum pedibus brun- neum. (Fabr.) 17. EROTYLUS THORACICUS. E. thoracicus. Oliv. t. V, p. 486, pl. 3, fig. 41. (Long. larg. ) E. ovatus, ferrugineus ; thorace fusco lateribus flavis. Il est petit, ovale. Les antennes sont ferrugimeuses avec la masse noire. La tête est d’un brun ferrugineux. Le corselet est brun, un peu pointillé, avec les côtés jaunes. L’écusson est brun. Les élytres ont des stries de points peu marqués et sont d’un brun ferrugineux sans taches. Le dessous du corps est ferrugineux. (Oliv.) Il se trouve à la Guyane française. Du cabinet de M. Richard. GENRE EROTYLE. 175 18. EROTYLUS INDICUS. Æ. indicus. Olv. t. V, p. 474, pl. 2, fig. 17. Encyclop. Ins. 6, p- 435, n°. 20. Æ. niger, nitidus ; elytris fascüis duabus dentatis maculisque duabus flavis. Il est ovale-oblong , luisant noir, comme le précédent (le trifasciatus). Les élytres ont des taches à la base et ensuite deux bandes peu dentées, jaunes. Le rebord des élytres est entierement noir. (Oliv.) T1 se trouve à Surinam. Du cabinet de M. Juliaans. ; 19. EROTYLUS OCTO-GUTTATUS. ÆE. 8-guttatus. Oliv. t. V, p. 485, pl. 3, f. 30. E. fusco-rufus ; elytris lævibus maculis quatuor flavis nigro cireumdatis. Il est ovale, peu convexe , d’un brun testacé en dessus et testacé en dessous. Les antennes ont leur masse noire. Les élytres sont lisses, luisantes ; maïs vues à la loupe, elles laissent apercevoir des points enfoncés, peu marqués , rangés en stries, et on y remarque trois taches jaunes à la base, et une autre vers l’extré- mité , entourées de noir. (Oliv.) Il se trouve à la Guyane française. 20. EROTYLUS SCRIPTUS. ÆE. scriptus. Oliv. t. V, p. 484, pl. 3, fig. 38. E. oblongus ; thorace flavo punctis sex dorsalibus fuscis ; elytris fuscis fascia dentata apiceque flavis. Il ressemble au précédent (4-punctatus). Les antennes sont noires avec la base fauve. La tête est jaune avec les yeux noirs. Le corselet est jaune avec six points bruns au milieu , disposés en cercle, et un point sur le bord latéral de la même couleur. L’écusson est noirâtre. Les élytres ont des points en stries, peu marqués, et sont d’un brun foncé, avec une bande dentée jaune un peu au deyant du milieu, qui s’étend le long du bord jusqu’à la base, et une grande tache trilobée à l’extré- mité, quiremonte un peu. Le dessous du corps est ferrugineux. Les pattes sont pâles avec les genoux obscurs. (Oliv.) 11 se trouve à la Guyane française. Du cabinet de M. Richard. Nota. La figure grossie qu'Olivier donne de cette espece , sous le n°. 38, pl. 3, a beaucoup de rapport avec notre affinis. 21. EROTYLUS 4-PUNCTATUS. LE. G-punctatus. Oliv. t V, p. 484, pl. 3, f. 37. Oliv. Encyclop. Ins. t. 6, 'p. 437, n°. 34. 176 GENRE EROTYLE. E. oblongus, niger ; thorace flavo punctis quatuor nigris ; elytris fasciis duabus dentatis flavrs. Il est oblong , un peu plus petit que le précédent (maculatus). Les antennes, la tête et tout le dessous du corps sont noirs. Le corselet est jaune et marqué de quatre petiles taches noires, placées sur une ligne transversale. L’écusson est noir. Les élytres ont des stries de points peu marquées; elles sont noires avec deux bandes dentées jaunes, l’uneun peu au devant du milieu, et l’autre vers l'extrémité. Il se trouve dans la Géorgie américaine. (Oliv.) Du cabinet de M. Francillon. 22. EROTYLUS DIMIDIATUS. Æ. dimidiatus. Oliv. t. V , p. 48r, pl. 3, fig. 37. Oliv. Encycl. Ins. 6, p. 435 , n°. 23. - E. niger; elytris dimidiato rufis. Ik est ovale, noir luisant. Les élytres sont fauves depuis la base jusqu’au mi- lieu , ayec un point noirâtre sur chaque , et le bord extérieur noir. (Oliv.) Se trouve à Surinam. Du cabinet de M. Juliaans. 23, EROTYLUS MACULATUS. E. maculatus. Oliv. t. V, p. 483, pl. 3, fig. 36. Oliv. Encycl. Ins. 6, p. 436, n°. 26. E. rufus; thorace punctis sex elytris maculis quinque nigris. Il est oblong. Les antennes sont fauves à leur base, noires à leur extrémité. La tête est fauve avec un point noir ou fauve sans taches. Le corselet est fauve avec cinq points et une tache postérieure , noirs. L’écusson est noir. Les élytres sont fauves, avec deux taches sur chaque, et une cinquième commune. La pre- miere tache est carrée, et l’autre est irréguliere. Le dessous du corps et les pattes sont fauves. (Oliv.) Se trouve à Surinam. Du cabinet de M. Rey. 24. EROTYLUS MARGINATUS. ÆEgithus marginatus. Fabr. S. El. IT, p. 10, 2. Nilio marginatus. Dej. Cat. pag. , A. flavescens; elytris nigris : margine omni flavescente. (Fabr.) Habitat in Cayenna. D. Richard. à Nota. Nous ne mentionnons ici cette espece que pour ordre. Elle appartient au genre nilio, qui fait partie de la section des Hétéromères. EXAMEN CHIMIQUE DE TROIS MINÉRAUX PROVENANT DE L'ISLE DE CEYLAN ET DE LA COTE DE COROMANDEL.. PAR M. LAUGIER. Ds: le nombre assez considérable de minéraux que M. Les- chenault de La Tour a rapportés de son voyage à Ceylan et à la côte de Coromandel, et qui font partie de la collection d’objets d'histoire naturelle sur laquelle M. de Jussieu a fait un rapport favorable à l’Académie, trois surtout ont paru mériter l'attention des minéralogistes, : Ces minéraux n'ayant pas des caractères extérieurs assez prononcés pour qu on puisse décider sur leur aspect à quelles espèces ils appartiennent, on a pensé qu'il seroit utile d’en rechercher la composition. L'administration du Muséum d'histoire naturelle, dans le cabinet duquel ces minéraux ont été déposés, m'a chargé d’en faire l’analyse. Je crois remplir ses intentions, en met- tant sous les yeux de l’Académie des sciences les résultats de mon travail. Le premier, d’une couleur gris-d'ardoise foncé, et d'ap- parence schisteuse, se trouve aux environs de Bombay; le Mém. du Muséum. t. 12. 23 178 ExAMEN CHIMIQUE second, qui a quelques rapports extérieurs avec la tourma- line, se rencontre dans le district de Candi, île de Ceylan; le troisième, provenant de la côte de Coromandel, a une couleur noire, une cassure conchoïde, un aspect brillant, et ressemble par l’apparente, soit à certains titanites de fer, soit à la gadolinite. Je vais rendre compte de l’examen que j'ai fait de ces trois substances dans l’ordre où je les ai énoncées. Examen de la pierre de Bombay sur la côte de Coromandel. Cette pierre est semblable par sa couleur et par son aspect à celle qui est connue sous les noms de pierre de Lydie, de Cornéenne - Lydienne, ou; de pierre de, touche. Elle se brise assez facilement et se divise en fragmens conchoïdes dont le grain est très-uni et très-fin. Ces fragmens opaques, lors même qu’ils sont minces, se réduisent difficilement en poudre impalpable, d’un gris bleuätre. 100 parties de cette poudre. exposées pendant une demi- heure à une chaleur rouge, au lieu de perdre de leur poids, ont augmenté d'environ un centième. Les acides n’ont que très-peu d'action sur cette pierre pulvérisée, ils ne peuvent donc être employés pour en faire l’analyse, mais ils fournissent au moins par leur action in- complète des données propres à guider dans lexamen chi- mique de ce minéral. L'acide hydrochlorique étendu d’eau, au premier moment de son saction «en dégage une odeur très-sensible d'acide DE TROIS: MrNérAUXx. 179 hydrosulfurique qui décèle la présence d’une petite quantité de soufre. Si l’on continue à faire agir de nouvelles portions d'acide, on parvient à diminuer.la poudre du quart de son poids en lurenlevant une-partie de l’alumine, du fer.et du manganèse qu'elle contient. Le résidu a une couleur noire plus foncée qu'avant l’action de l'acide; en l’agitant avec de l'eau il a l'aspect du charbon, mais il n’en.a point la légèreté. _ L’acide nitrique foible aîdé d’une douce chaleur laisse dégager! des vapeurs rouges, qui indiquent la présence de corps combustibles; il est probable qu'une portion du fer à l’état métallique , ou au moins à celui de protoxide, agit de concert avec le soufre pour décomposer l'acide nitrique. Quoiquecette pierre renferme une certaine quantité de char- bon, jene pense pas que] ce:corps, à cause de l’état où il paroit être dans la pierre etdont je parlerai plus bas, puisse joindre son action: à celle des ‘autres combustibles que je viens de citer pour opérer la décomposition de l'acide. M. Vauquelin est le premier qui ait fait une analyse exacte de cette espèce deroche nommée pierre detouche. Son Mémoire, inséré dans'le 21e volume des Annales de chimie et de physique, y signale la présence du soufre et du charbon. _ La pierre bleuâtre de Bombay, qui ressemble par son aspect à la pierre de Lydie, renferme comme celle-ci du soufre et du charbon à peu près dans les :mêmès propor- tions: Ce rapprochement donne déjà lieu de penser qu’elle est d'une nature analogue; il:reste à prouver que par la na- ture des autres élémens cès deux pierres sont identiques. J'ai fait fondre avec trois fois leur poids d’hydrate de po- tasse.1 00) parties de da pierre deBombay. Il enest résulté 23* 180 é EXAMEN CHIMIQUE une fonte liquide, et par le refroidissement une masse verte qui a donné à l’eau la même couleur. Le mélange s’est dissous en totalité dans l'acide hydrochlorique qui a changé la couleur verte en rose, preuve de présence du man- ganèse. ; La dissolution See à siccité a laissé So parties de silice pure, qui s'est dissoute entièrement dans la potasse liquide à l’aide d’une douce chaleur. Après la séparation de la silice, la dissolution os acide a été sursaturée par l’ammoniaque. Le précipité que celle-ci a formé a été chauffé jusqu’à ébullition avec une solution de potasse caustique, la potasse a dissous 10 parties 5 dixièmes d’alumine , que j’ai converties en alun; ce qui ne s’est point dissous dans la potasse pesoit 24 parties; c’étoit du peroxide de fer mêlé d'un peu de manganèse. L’oxalate d’ammo- niaque ajouté à la dissolution a formé un précipité d’oxalate de chaux dont la quantité . 8 parties 5 dixièmes de chaux. L’excès d'acide que contenoit la dissolution avant l'addition de l’ammoniaque avoit retenu 3 parties 5 dixièmes de ma- gnésie que la potasse en a séparées. Cette substance dissoute dans l'acide sulfurique et calcinée pour en enlever l’excès d'acide a fourni du sulfate de magnésie en petits cristaux aiguillés, brillans, d’une saveur amère, M. Vauquelin, dans son analyse de la pierre de touche, élève la question detsavoir en quel état se trouve le char- bon dans ces pierres, sil est seulement mêlé au fer, ou s’il est combiné à ce métal: d Sans Iprétendre résoudre: une: question qu'un anssi/grand DE TROIS MINÉRAUXx. % 181 maitre a laissée indécise, j’ai seulement entrepris quelques expériences dans l'espérance de contribuer à l’éclaircir. J’ai fait bouillir à plusieurs reprises 50o parties de la pierre _avec de l'acide nitrique. Chaque fois il s’en est séparé une matière noire moins pesante que le résidu non attaqué. Cette différence de pesanteur m'a permis d'isoler par l'agitation et la décantation la matière noire du résidu. Je n’ai cessé de faire bouillir avec de nouvel acide que lorsqu'il ne s’est plus formé de matière noire. J'ai soumis cette matière noire réunie et lavée aux essais propres à reconnoitre les caractères indiqués par Pelletier dans son beau travail sur la plombagine. 10. L'acide nitrique concentré n’a fait éprouver aucun changement à la matière noire pendant une longue ébullition. 20, Une chaleur rouge ordinaire long-temps continuée a laissé la matière noire dans le même état où elle étoit auparavant. ; 30. La matière noire calcinée fortement pendant une heure à une chaleur blanche dans un fourneau à réverbère surmonté d’un tuyau s’est en grande partie détruite, et n’a laissé qu’un peu plus d’une partie d’oxide de fer sur 10 parties de la matière employée à cette expérience. Si l’on ne croit pas pouvoir affirmativement conclure de ces expériences que la matière noire est de la plombagine, au moins est-il certain que comme elle cette matière est inattaquable par les acides les plus puissans, et résiste à une chaleur rouge ordinaire; qu’elle est destruetible par un feu violent; qu’elle contient une quantité de fer dans une pro- portion à peu près semblable à celle de ce métal dans la ‘ 182 ExAMEN CHIMIQUE plombagine; qu’enfin elle se comporte sous plus d’un rapport comme ce carbure naturel. Quelle que soit la, conclusion que l’on tire de ce rappro- chement, l'acide nitrique, en agissant sur la pierre , avoit converti la petite quantité de soufre en acide sulfurique, que le muriate de baryte en a séparé. Le, sulfate obtenu ne pesoit que deux parties qui ne représentent que o, 3 dixièmes de soufre. Dans le cas où l’on admettroit l'existence d’une certaine quantité de fer combinée à du charbon dans la pierre de Bombay, il faudroit y admettre aussi la présence de deux portions de fer distinctes, l’une libre à l’état de fer mé- tallique ou plutôt de protoxide facilement attaquable par les acides, l’autre à l'état de carbure, et résistant. à leur action ainsi qu'à celle d’une chaleur rouge ordinaire. Il résulte des expériences ci-dessus décrites que sur 100 parties de la pierre de Bombay, il y en a : 5o de silice. 25 d’oxide de fer mêle d’un peu d’oxide de manganèse. 10,5 d’alumine. 3,5 de magnésie. 3,» de charbon. 0,3 de soufre. 8,5 de chaux. 100,5 Il faut attribuer l’excédant que l’on remarque ici à l’oxigène absorbé par le protoxide de fer pour passer à l'état de per- oxide. Cette absorption qui est de 5 parties 6 dixièmes pour laquantité de fer trouvée, compense en outre la perte indispen- sable dans les analyses compliquées même les plus exactes. DE TROIS MINÉRAUX. 183 En comparant les résultats de cette analyse avec ceux des analyses de pierres de touche, par M. Vauquelin, on voit qu'ils concordent par la nature des élémens qui s'y rencon- trent. Ils ne différent que par la proportion de ces élémens et surtout par celle de la silice et du fer; mais cette diffé- rence est presque aussi forte entre les deux analyses de M. Vau- quelin : dans l’une, la silice s'élève à 83 centièmes, et le fer à un centième et demi seulement; dans l’autre, la silice n’est _que dans la proportion de 65 centièmes, et le fer s'élève jusqu’à 14 centièmes. D'un autre côté, ces sortes de pierres de nature schisteuse ne paroissent être autre chose que des mélanges dont les élémens peuvent varier à l'infini, selon les localités et la na- ture du terrain où elles sont formées. M. le comte de Bournon, dans ses intéressantes vbserva- tions sur plusieurs des minéraux rapportés par M. Leschenault, a donné à la pierre de Bombay le nom de Bombite, en at- tendant, comme le dit lui-même M. de Bournon, que l’ana- lyse eût fait connoitre les principes qu'elle renferme. Si-les minéralogistes, parmi lesquels M. le comte de Bournon tient un rang distingué, pensent que cette pierre doit être réunie aux pierres Lydiennes auxquelles elle res: semble beaucoup aussi par quelques-uns de ses caractères extérieurs et physiques, la nouvelle dénomination de Bom- bite ne seroit point nécessaire. Examen du Minéral de Cands, district de Ceylan. Ce minéral est assez fragile, mais difficile à réduire en 184 EXAMEN CHIMIQUE \ poudre très-fine. Cette réduction est pourtant indispensable, à cause de la difficulté que l’on éprouve à l’attaquer par les moyens qui sont à la disposition des chimistes. La potasse caustique dans les proportions ordinaires, le carbonate de soude, le nitrate de baryte ne l’attaquent qu’en partie. Il a fallu plus de 1200 parties de potasse, employées en trois ou quatre traitemens successifs, pour diviser et fondre complé- tement 100 parties de cette pierre subtilement pulvérisées. Je n’en ai jamais rencontrée d’aussi réfractaire à l’action de la potasse. Sa poudre exposée seule à une chaleur rouge, poussée jusqu'au blanc, n’a rien perdu de son poids. 100 parties fondues à trois reprises avec de nouvelles quan- tités de potasse et successivement traitées par l'acide hydro- chlorique ont été entièrement dissoutes. La dissolution éva- porée à siccité n’a laissé que deux parties de silice. Un fort excès d’acide ajouté à la dissolution, dans la vue d'y retenir la magnésie, dans le cas où la pierre en contien- droit, n’a point empêché que la totalité des substances n’ait été précipitée par un excès d’ammoniaque, à l’exception d’un peu de chaux que l'acide oxalique a démontrée dans la liqueur. Le précipité très-abondant que lammoniaque avoit formé évoit de couleur rougeûtre et d’un aspect gélatineux. Après l'avoir lavé avec soin, je lai fait bouillir encore humide avec une dissolution de potasse caustique, qui en a dissous environ les trois quarts ; le sel ammoniac a précipité de la dis- solution alcaline 69 parties d’une substance blanche qui avoit les caractères de l’alumine, mais dont quatre parties ont re- DE TROIS MINÉRAUXx. 185 fusé de se dissoudre de nouveau, même à chaud, dans la po- tasse liquide, et ont offert toutes les propriétés de la magnésie; les 65 autres parties ont été converties en alun. Il étoit donc évident, 10. que, malgré l’excès d'acide de la dissolution, de la magnésie avoit été précipitée par l’ammo- niaque avec l’alumine; 20. que malgré l’insolubilité de la ma- gnésie dans la potasse caustique, une partie de cet oxide avoit été dissoute dans cet alcali à la faveur de l’alumine. Il étoit présumable qu’une autre portion de la magnésie étoit restée avec le fer, et l'aspect du mélange appuyoit cette présomption. Il n’avoit point la couleur rouge foncée qu'on reconnoît au peroxide de fer pur où mêlé seulement à de l’oxide de manganèse; au lieu d’être grenu comme l’oxide de fer, il affectoit la forme gélatineuse ; enfin ce mélange n'adhéroit point au papier et ne le coloroit point fortement comme le fait l’oxide de fer. J’enlevai du filtre le mélange et le fis chauffer avec de l'acide oxalique; il s’y dissolvit, à l'exception d’un atôme d’oxa- late de chaux. Je sursaturai la dissolution par de l’ammoniaque, le précipité qu'elle forma avoit moins de volume qu'avant d’être dissous; et en effet, quelques gouttes de potasse ver- sées dans le liquide surnageant et filtré, déterminèrent un précipité gélatineux reconnoissable pour de la magnésie. Je traitai deux autres fois mon précipité qui étoit encore gélau- neux de la mème maniere, j'en séparai de nouvelles portions | de magnésie; mais une quatrième fois j'en obtins à peine, et oxide de fer n’étoit plus gélatineux. Il est vraisemblable que si j’avois ajouté d’abord une quantité d'acide oxalique suffisante pour tout convertir en un sel double ammoniaco- r Mém. du Muséum. t. 12. 24 186 EXAMEN CHIMIQUE magnésien, la séparation de la magnésie auroit-été complète dès la première opération. - Les diverses quantités de magnésie réunies représentoient 13 parties, l’oxide de fer 16 parties et demie; ainsi 100 par- ties du minéral de Candi sont composées: oxigène. dalumine: 2.220 TA NO Le tete Ce Mao 00 d'oxiderdertenaele nec NID 0er. fi mA En: Co achocddosdnobduaso thébadoces LEDs O délsdice see PR NE OR TES RAR Vers 1,00 deschauxe es di Re RS So ne OS 00) 95,50 10,00 Traces de manganëse. PDatiioonabdtobenso dodo 1,50 100,00 La nature des élémens de cette pierre, leurs proportions respectives où l’alumine abonde, rappellent la composition de l’espèce nommée spinelle, auquel le célèbre Haüy a réuni la ceylanite analysée il ÿ a plus de vingt ans par Collet Des- cotils. Curieux de lire les détails de son analyse insérée dans le Journal des Mines, je vis avec plaisir qu’il avoit éprouvé, dans le traitement de cette pierre, absolument les mêmes difficultés que moi, soit pour l’attaquer, soit pour isoler les élémens qui la composoient. Quant aux résultats, ils sont à très-peu près les mêmes que ceux que jai obtenus; car, selon cet habile chimiste, 100 par- ties de ceylanite sont formées de 68 parties d’alumine, de 16 d'oxide de fer, de 12 de magnésie et de 2 parties de silice. Il n'indique point de chaux, mais cet oxide s’y trouve en si DE TROIS MINÉRAUXx. SU PO) petite quantité qu’on pourroit le regarder comme accidentel. Ce qui ajoute encore à ce rapprochement, c’est que dans le mémoire de Collet Descotils, les caractères physiques de la ceylanite ne différent presque en rien de ceux que pré- sente le minéral de Candi; la seule différence consiste en ce que la ceylanite est en grains isolés de la grosseur d’un pois, et que le minéral de Candi est en masses amorphes à texture granulaire. Ces deux minéraux ont la même pesanteur spécifique, 3, 7; tous deux raient le quartz, ne sont point électriques par la chaleur et le frottement, sont infusibles au chalumeau ; leurs fragmens minces sont transparens d’un vert foncé ou d’un bleu tirant sur le vert; en masse tous deux paroissent noirs, et leur poussière est d’un gris verdâtre. D’après cette concordance dans les caractères physiques de ces deux minéraux, que l’on retrouve encore dans les ré- sultats fournis par leur analyse comparée, il ne semble plus possible de douter que le minéral dont il s’agit n’appartienne à l'espèce spinelle ou alümine magnésiée de Haüy. M. le comte de Bournon, savant minéralogiste, dont les travaux et le zèle pour le progrès des sciences sont si géné- ralement connus, avoit présumé que ce minéral pouvoit être une espèce nouvelle, et avoit proposé de lui donner provi- soirement le nom de Candite, tiré du lieu où il a été rencon- tré; mais cette conjecture ne se trouve point réalisée par l'analyse. Si d’après la loi des proportions définies, on cherche les rapports qui existent entre les composans du spinelle, on voit que l’alumine remplit la place d’un acide et joue dans cette 24* 188 ExAMEN CHIMIQUE combinaison le rôle que l’on attribue à la silice dans les sili- cates. On trouve par le calcul, que la quantité d’alumine qui existe dans ce composé, contient trois fois autant d’oxigène qu'il s’en trouve dans les quantités de fer, de magnésie, de chaux et de silice qui y sont combinées. Car la quantité d’oxigène de l’alumine est 30,3, et celle des bases qui lui sont unies dans le spinelle, n’est que de ro. Il en résulte que l’on peut considérer le spinelle comme un trialuminiate de magnésie, de fer, de chaux et de silice, et que sa composition pourroit être exprimée par la formule suivante : FAS + MAS + CAS + A5S. Nota. J’avois depuis long-temps déjà rédigé ce mémoire, lorsqu'il a été inséré dans le numéro de février des Annales de Chimie et de Physique l'extrait d’un mémoire du doc- teur Gmélin, contenant l'analyse d’un minéral noirde Candi, ile de Ceylan, qui, à en juger par la nature des élémens dont il est formé, paroît êtreJa même substance que celle dont je donne l'analyse. Les élémens sont bien ceux que j'y ai indi- qués, à l'exception de la chaux dont il ne parle point; mais ils diffèrent sensiblement par leurs proportions. Selon M. Gmélin, 100 parties du minéral de Candi sont composées de 57 d’alumine, de 20,5 d’oxide de fer, de 18 de magnésie et de parties de silice; il admet donc beaucoup moins d’alumine et beaucoup plus d’oxide de fer et de ma- gnésie, que M. Descotils et moi n’en avons trouvés dans nos analyses de ce minéral et de la ceylanite. Au reste, M. Gmélin considère aussi ce minéral comme DE TROIS MINÉRAUX. 189 un spinelle, et il conclut de son analyse, attendu la différence: des proportions qu’elle lui a fournies, que c’est un bialmni- niate de er et de magnésie, tandis qu'il résulte de la mienne, que c’est un trialuminiate de fer, de magnésie, de chaux et de silice, ce qui résulteroit à peu près aussi de l'analyse de la ceylanite. Examen du minéral noir de la côte de Coromandel. De toutes les substances rapportées par M. Leschenault de La Tour, un minéral semblable en apparence à certains titanites de fer ou à la gadolinite, est celui qui semble mé- riter le plus d’intérét, soit par la présence d’un métal assez rare qui forme plus du tiers de son poids, soit par la réunion de deux métaux que les minéralogistes n’ont point encore trouvés ensemble. M. Cordier, à qui j'ai communiqué mes résultats, a bien voulu me donner de cette substance la description suivante: « Ce minéral, dit ce savant, n’est point en cristaux, mais » en masse irrégulièrement aggrégée, d’un brun noir; sa » poussière est de couleur terre d'Égypte; il en est de » même des éclats minces vus par transparence; sa cassure » est conchoïde inégale, sans indices de lames; son éclat » est assez vif et vitreux; il raie le verre, mais il est for- » tement rayé par le feld-spath. Il n’est point atürable au » barreau aimanté; sa dureté est à peu près égale à celle de » la gadolinite noire, avec laquelle il a de grands rapports » par ses caractères extérieurs et par sa pesanteur. Il en » diffère essentiellement par sa manière de fondre au cha- / 190 EXAMEN CHIMIQUE » lumeau. Il se boursouffle au premier coup de feu, se tour- » mente et double de volume au moins. Cet effet a lieu » sur des fragmens très-grands et avec une facilité aussi » grande que dans les obsidiennes (rétinites), qui contien- » nent beaucoup d’eau. La scorie ainsi obtenue est d’un » vert brunâtre assez clair; par un feu prolongé, elle s’af » faisse et donne un verre noir terne et un peu poreux. » Exposé à la chaleur rouge pendant une demi-heure, ce minéral pulvérisé perd un centième et un quart de son poids; mais comme les protoxides qu'il contient, à en juger par sa couleur primitive, passent à l’état de peroxides, ainsi que l'attestent la couleur rouge de la poudre calcinée et le chlore que dégage de cette poudre le contact de l’acide hydrochlo- rique, on doit porter à 11 parties 05 centièmes la quantité d’eau que remplace l’oxigène absorbé pendant la calcination par la quantité des oxides contenus dans la pierre. Le minéral de Coromandel peut être indifféremment traité par les acides ou par l'hydrate de potasse. Traitement par les alcalis… J'en ai fait fondre 100 parties avec 500 parties d’hydrate de potasse; la masse, un peu pâteuse, est devenue verte à sa sur- face en se refroidissant; elle a coloré l’eau en vert foncé qui a passé au rose par l’addition de quelques gouttes d'acide hy- drochlorique. La dissolution alcaline filtrée a déposé du soir au lendemain une partie d’oxide brun de manganèse. La liqueur décantée et la masse insoluble dans lalcali ont été sursaturées par l’acide hydrochlorique; mais malgré Pex- cès d'acide et la chaleur de l’ébullition, il s’est déposé de j DE TROIS MINÉRAUX. 191 la liqueur une poudre de couleur rosée qui pesoit 10 parties et que j'ai recueillie sur un filtre dans l'intention de l’exa- miner séparément. Il est à remarquer que de quelque manière que l’on traite le minéral dont il s’agit, il se dépose constamment par l’éva- poration des dissolutions acides, une quantité plus ou moins grande de cette poudre rosée qui quelquefois s'élève au quart de la dose du minéral employée pour l'analyse. La dissolution hydrochlorique séparée de la poudre rose a été évaporée à siccité. Le résidu lavé avec de l’eau aïguisée d'acide et chauffé s’y est dissous, à l'exception de 17 parties de silice qui étoit parfaitement blanche après la calcination et d’une grande mobilité. Evaporée de nouveau, après la séparation de la silice, la dissolution s’est troublée, la quantité des flocons qui na- geoient dans le liquide a augmenté à mesure que l’évapo- ration s’avancoit,; lorsqu'elle a été terminée, et que le résidu a été réduit en poudre fine, j'ai ajouté de l’eau, de lacide, j'ai fait chauffer et j'ai fitré la liqueur; il est resté sur le filtre une matière blanche, fine, pulvérulente, qui m’a semblé différer de la silice. Pour m'assurer de sa nature, je lai tri- turée avec de la potasse caustique et un peu d’eau, et j'ai chauffé le mélange; la matière blanche s’est dissoute; mais la dissolution étant restée louche malgré plusieurs filtra- tions et sa sursaturation par l'acide hydrochlorique, jai présumé qu’elle pouvoit contenir du titane, je l'ai divisée en trois portions : de l’hydrocyanate de potasse a formé dans la première un précipité jaune un pew verdâtre, et la teinture de noix! de galle versée dans la seconde, un précipité abon- 192 EXAMEN CHIMIQUE dant de couleur orangée foncée; de l’ammoniaque mélée à la troisième portion, a donné un précipité blanc très-flo- conneux qui, chauffé dans un creuset, prenoit une couleur jaunètre qu'il perdoit par le refroidissement. Cette matière étoit donc du titane presque pur ou mêlé de très-peu de fer, elle pesoit 3 parties. Get oxide de titane vraisemblablement précipité avec ia silice dans la première évaporation, aura été repris par l’ex- cès d'acide et solicité à s’y redissoudre par l’aflinité très- forte qu'il a pour le fer ou pour les autres substances con- tenues äans le minéral et qu'il nous reste à faire connoitre. Soumise à une troisième évaporation, la dissolution hy- drochlorique ne s’est plus troublée, et le résidu qu’elle a fourni s’est entièrement redissous dans l’eau acidulée. J’ai versé dans la dissolution un excès d’ammoniaque qui . y à formé un précipité abondant, floconneux, blanc rou- geatre, dans lequel on voyoit bien que l’oxide de fer ne dominoit point. Il étoit présamable que de l’alumine étoit mêlée à l’oxide de fer, mais une dissolution de potasse caus- tique chauffée avec le précipité n’a pu lui enlever que 6 parties d’oxide d'aluminium, et le précipité après cette sé- paration n’étoit pas sensiblement plus coloré qu'auparavant. Espérant que cette substance, qui n’étoit pas de l’alumine, pourroit être isolée du fer par l'acide oxalique qui dissout si bien ce métal, j'ai saupoudré de petits cristaux d’acide oxa- lique le précipité bien lavé et encore humide, et il s’est opéré une séparation que l’addition d’une suflisante quantité d’eau aidée de l’action de la chaleur a bientôt rendue complète. Par le refroidissement il s’est déposé une poudre blanche, DE TROIS MINÉRAUX. 193 abondante, un oxalate; ce sel lavé et calciné a fourni 35 par- ties d’un oxide rouge, qui’a présenté tous les caractères de l'oxide de cérium ; il se dissolvoit entièrement dans l’acide hydrochlorique foible en exhalant jusqu’à la fin une forte odeur de chlore. Sa dissolution, d’une saveur äpre et sucrée, précipitoit abondamment par l'oxalate d’ammoniaque et l'acide oxalique. Le précipité blanc que l’'ammoniaque for- moit encore dans cette dissolution prenoit, en se desséchant à l’air, une couleur jaunâtre qui se fonçoit en: rouge par la chaleur, et conservoit cette couleur après son refroidissement. L'acide oxalique n’avoit dissous que de l’oxide de fer et un peu d’oxide de manganèse que j'ai séparés en les pré- cipitant d’abord par la potasse, en les redissolvant dans l'acide hydrochlorique auquel j'ai ajouté du carbonate d’am- moniaque, de manière à y laisser un léger.excès d'acide. Le carbonate de fer s’est déposé après quelques heures de repos, et le carbonate de manganèse est resté en dissolution : j'ai séparé ce dernier par la potasse. L’oxide de fer au maximum pesoit 19,80, et l’oxide de manganèse un peu. moins d'ine partie. MOTO à L’ammoniaque dont je m’étois servi pour séparer les oxides de cérium, de fer et de manganèse, n’avoit pu préci- piter la chaux; par conséquent si le minéral-en contenoit DE devois la retrouver dans la dissolution. 1? oxalate d’ammo- maque y a formé un précipité qui, long - temps desséché à la chaleur d’un bain de sable, ‘pesoit 181 parties et re- présentoit à peu près 8 parties ou ne par- ties 9 dixièmes de chaux. 36 go: {rneme restoit :pluscoqu'à rechercher là matureide cétte Mém. du Muséum. 1. 12. 25 194 EXAMEN CHIMIQUE poudre rose qui en premier lieu et avant l’évaporation s’é- toit déposée de la dissolution, quoique celle-ci contint un grand excès d'acide hydrochlorique. Son poids représentoit la roe partie du minéral soumis à l’analyse. Je la fis fondre dans un creuset de platine avec six fois son poids de carbonate de potasse saturé. La masse fondue avoit une couleur blanche verdätre; je versai immédiatement dessus de l’acide hydrochlorique foible qui la dissolvit à l’ex- ception de deux parties que je reconnus pour de la silice. La dissolution filtrée étoit louche et les réactifs me firent con- noître que l’oxide de titane y dominoit; il formoit à lui-seul la moitié de la poudre rose; il s’y trouvoit avec une partie et demie d'oxide de cérium; le reste étoit un mélange de fer, de manganèse et de chaux. Ainsi cette poudre rose étoit formée de presque tous les élémens de la pierre, et vraisem- blablementl’oxidede titane, bien plusabondant quelesautres, avoit été la cause de leur précipitation, et de la résistance qu'ils avoient opposée à l’action des acides. Il résulte des expériences que je viens d'exposer que le minéral noir de Coromandel renferme sur r00 parties, oxigène. 36,5 d’oxide de cérium. 10,8 d’oxide de fer. 19 desilice. 8 de,chaux. G d’alumune. 11,0) d’eau. nt 1,20 d'oxide de mänganèse: 8 . : d’oxide de titane. 109,38 #f9%9 ROSE QHENII On voit qu’au lieu-d’une perte; comme il arriveordinaire- os | DE TROIS MINÉRAUX. 195 ment dans les expériences analytiques, il se trouve un grand excédant, qu'il est facile d'expliquer, en considérant que la couleur'du minéral indique que les métaux s’y trouvent à l'état de protoxides, et qu’ils ont nécessairement augmenté de poids, en passant à l’état de peroxides. Or; cette augmen- tation de poids, pour la quantité des oxides de cérium et de fer; équivalant à 9 parties 8 dixièmes, cette quantité défal- quée du produit de l'analyse, le réduit à 99,25; et par con- séquent réduit aussi la quantité‘de protoxide de cérium à 31,1, et celle du protoxide de fer à 15 parties 4 dixièmes. * M. Berzelius ayant constaté dans ses belles expériences sur les gadolinites que le cérium y est accompagné d’yttria, j'ai fait usage de son procédé, qui consiste à précipiter le cérium à Pétat de sel triple au moyen du sulfate de potasse; mais je me suis assuré qu'après la précipitation totale de cette subs- tance, la dissolution ne retenoitaucune matière He par l’'ammoniaque, ce-qui prouve ne le cérium m’étoit mêlé d'aucune portion(d’yttria. DENT Le minéral de Coromandel est facilement attaqué à died par les acides, soit nitrique;, ‘soit hydrothlorique, qui peu- vent en enlever près des quatre cinquièmes ; mais comme il reste avec la silice quelques atômes de matières: qui exigent sa fusion avec la potasse, :11:semble plus simple et plus ex- péditif: d employer immédiatement: le : traitement pe les . alcalis. DOTE: 1315 | : Au premier contact de Ha sis enr ile ae x il s'étoit dégagé une légère odeur d'acide hydrosulfurique qui annon- ceroit la présence d’un peu de-sulfurei; ais la: quantité en est inappréciable. PERTE 20: 196 EXAMEN CHIMIQUE La composition chimique de ce minéral est si compliquée, qu'il ne paroït guère possible de la déterminer d’après la théorie des proportions définies. A la vérité l’oxigène de la silice, qui est 0,55, correspond assez bien à l’oxigène que contiennent ensemble les protoxides de cérium, de calcium et d'aluminium, dont la quantité est de 9,80; mais en ad- mettant cette combinaison, que deviendront les oxides de fer et'de titane, qui sont loin d’être en proportion convena- ble pour, former un titanite de fer, que l’on pourroit suppo- ser accompagner les silicates de cérium, de chaux et d’alu- mine ? On pourroit aussi admettre comme hypothèse peut-être plus vraisemblable qu'il est formé 0, D'un silicate de protoxide de cérium et de fer, atten- du que les 9,55 d’oxigène de la silice s’accordent assez exac- tement avec les 8,92 d’oxigène des protoxides énoncés; 20. D'un aluminiate de chaux, dont les deux composans renferment des quantités à peu près semblables d’oxigène, savoir : l’alumine 2,20 de ce principe; etla chaux 2,80. Mais dans cette dernière supposition, que faire de l’oxide de titane ? Quoi qu'il en soit, le minéral de Coromandel a une ana- logie marquée avec les substances que MM. Berzelius et Hi- singer ont désignées sous les dénominations d’Orthite , d’AI- lanite et de Cérine; ce rapprochement avec l’Orthite surtout résulte également des caractères ci-dessus indiqués par M. Cor- dier, mais il en diffère essentiellement par la présence de Voxide de:titane;, qui ne s'est encore rencontré dans aucun des analogues cités. DE TROIS Minéraux. 197 Cette différence pourra paroître, aux minéralogistes, digne de quelque'attention, et les déterminer à considérer comme une espèce ou au moins comme une variété nouvelle un mi- néral qui, pour la première fois, présente la réunion du cé- rium et du titane. ANALYSE DE L'ÉCORCE DU SOLANUM PSEUDOQUINA. PAR M VAUQUELIN. Marcni les travaux multipliés des chimistes sur l’analyse des végétaux, il faut avouer que cette partie de la science est encore bien peu avancée, au moins en ce qui concerne la détermination des quantités respectives des matières qu'ils contiennent. Cependant l’on conviendra qu'il n’est peut-être pas de point dans la chimie qui intéresse plus directement l'art de guérir : en effet, le médecin ignore souvent à quel principe de la plante il doit attribuer les effets qu’il observe, et presque jamais il ne sait en quelle dose il l'administre. Cette ignorance est due à l’imperfection des moyens chi- miques qui n’ont pas encore permis de séparer exactement les principes immédiats des êtres organisés, et de les offrir à l’état de pureté aux hommes de l’art de guérir. Sans doute la chimie aura fait un grand pas lorsqu'elle aura atteint ce degré de perfection si désirable, et dont les résultats rejailliront sur la thérapeutique, unique but où doivent tendre tous les efforts du vrai médecin. En attendant ce moment heureux , mais qui est peut-être Ecorce Du SOLANUM PSEUDOQUINA. 199 encore très-éloigné, je vais présenter l’esquisse de l’analyse d'une écorce rapportée du Brésil par M. Auguste de Saint- Hilaire, et que l’on a nommée solaruun pseudoquina. Ce travail est bien loin, sans doute, d’avoir la précision que je désire : je puis cependant assurer que jy ai apporté toute l'attention dont je suis capable, et que j'y ai employé beau- coup de temps. J'espère néanmoins avoir reconnu et carac- térisé tous les élémens contenus dans cette écorce; mais je ne peux pas également me flatter d’avoir exactement déter- miné leurs rapports. Ceux qui l’analyseront après moi seront peut-être plus heureux ; je serai toutefois amplement récom- pensé si j'ai pu leur tracer une bonne route. S I. Solanum pseudoquina et alcohol. Cent grammes de cette écorce en poudre furent mis en macération à froid, pendant quatre jours, dans un demi litre d’alcohol à 380. Ce liquide, qui avoit pris une couleur brune, fut, après avoir été décanté, remplacé par trois décilitres de nouvel alcohol qu’on laissa agir le même nombre de jours. On le réunit au premier, et l’on soumit le tout à la distilla- tion pour en séparer l’alcohol, et obtenir à part les matières qu'il tenoit en dissolution. Le liquide, réduit au volume d'environ une once, avoit une couleur brune foncée, une sa- veur très-amère, et présentoit à sa surface quelques gouttes d’uñe huile jaunätre qui sera examinée plus bas. Cette liqueur ou extrait alcoholique se trouble beaucoup par l'addition dé l’eau ; il s’y forme des grumeaux qui se ras- semblent et se précipitent en masse au fond du fluide. Quand 200 Ecorce Du SOLANUM PSEUDOQUINA. on fait chauffer le mélange, la matière dont je parle se fond, et ne cesse pas d'occuper la partie inférieure du vase. L’eau dis- sout le principe amer; mais il paroït que, malgré des lavages réitérés , il en reste un peu avec la partie insoluble; à moins que celle-ci n'ait par elle-même une saveur amère. Le prin- cipe amer retient toujours de la résine, surtout quand il est concentré; il faut l’étendre de beaucoup d’eau pour l’en dé- barrasser complétement. Alors les parties résineuses restant long-temps suspendues dans le liquide, ne permettent que difficilement à ce dernier de filtrer : il est nécessaire de le faire bouillir pour l'obtenir clair. La dissolution de la matière amère, séparée autant que possible des parties résineuses, fut évaporée et desséchée à une température peu élevée, mais long-temps continuée : car l'humidité ne s’en sépare que difficilement à cause d’une membrane épaisse qui se forme à sa surface. Enfin, avec le temps, elle forme sur les paroïs du vase une couche luisante comme un vernis, de couleur fauve, qui se détache en écail- les comme l'extrait sec de quinquina, mais qui n'attire pas aussi promptement l’humidité. Cette matière à une saveur ex- trémement amère, est soluble dans l’eau et l’alcohol : les cent grammes d’écorce m'en ont fourni huit grammes vingt centièmes. Un gramme de cette matière brülée dans un creuset-de platine , n’a pas laissé de résidu sensible à la vue: cependant un peu d'eau passée dans le creuset, a présenté un caractère alcalin très-marqué : c’étoit un peu de potasse: | Le principe amer doit être redissout dans l’eau froide, ‘et filtré pour devenir pur : alors sa dissolution est d’un jaune pâle; Ecorce pu SOLANUM PSÉUDOQUINA. 201 elle est abondamment précipitée en flocons brunätres par l’infusion de noix de galles; et, ce qu'il y a de remarquable ici, c’est que si l’on met une quantité convenable de gallin, pour précipiter complétement la matière, la liqueur surna- geante perd toute son amertume ; elle prend au contraire une légère saveur sucrée particulière. Décomposé dans une tube de verre, ce principe a donné un produit aqueux très-acide, une huile extrêmement piquante et un charbon très-bour- soufilé. Il paroït donc que cette matière est de nature pure- ment végétale. Il seroit de notre sujet de rechercher parmi les autres prin- cipes amers des végétaux, sinon une ressemblance parfaite avec celui dont il est question ici, au moins une analogie plus ou moins rapprochée. Celui qui se présente le premier à la pensée est la colocintine, dont j'ai donné les caractères dans le Journal de Pharmacie. En effet, c’est le même genre d’a- mertume, quoique moins fort dans celui du so/arum ; tous deux sont précipités par l’infusion de noix de galles : ni l’un ni l’autre n’est affecté par l’acétate de plomb, ni par le nitrate d'argent; enfin l’un et l’autre ont la faculté de favoriser la dissolution de la matière résineuse qui les accompagne dans la nature. | ; Si, comme il n°y a pas lieu d’en douter, d’après le rapport de M. Auguste de Saint-Hilaire , l'écorce du solanum pseudo- quina possède des vertus fébrifages éminentes, elles doivent résider principalement dans le principe amer, et peut-être aussi dans la résine qui participe à l’amertume, et qui, de plus, est légèrement aromatique : mais s’il y a, comme nous le croyons, de la ressemblance entre notre principe amer et Mém. du Muséum. 1. 12. 26 202 Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. celui de la coloquinte, ce dernier devroit être fébrifuge à petites doses, et le solanum, à haute dose, devroit être purga- tif; mais c’est à l'expérience médicale à prononcer sur ce point. S IL De la matière résineuse. Nous avons dit plus haut qu’en mêlant de l’eau avec l’ex- trait alcoholique concentré de solanum pseudoquina, il s'en sépare qui a l'apparence d’une résine : c’est de ce principe que nous allons présenter les caractères. Il a une couleur brune analogue à celle du principe amer; il est solide, se” fond à la température de l’eau bouillante, et répand, comme les résines, beaucoup de fumée en brülant. Elle est flexible sous la dent, et quand on la mâche pendant quelque temps, elle laisse une saveur amère, mais moins grande que celle du principe amer proprement dit. Elle est soluble dans l’alcohol froid, et en est précipitée par l’eau; se dissout très-aisément dans les alcalis dont il est séparé par les acides, sous forme de flocons fauves. Cette résine, telle que je viens de la signaler, contenoit encore, je crois, une petite quantité de principe amer: car, en la faisant bouillir avec de l’eau, elle lui donnoit un aspect opalin, une saveur amère très-marquée , et la propriété de précipiter l’infusion de noix de galles : j'en ai obtenu deux grammes de cent grammes d’écorce. Quoique je lui donne le nom de résine, faute d'autre, il ne faut pas croire qu’elle ressemble aux résines ordinaires: seulement il faut entendre par cette expression qu’elle a Econce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 203 quelque analogie avec ces sortes de corps. Elle en diffère en ces points que, réduite en poudre et arrosée d’eau, elle ab- sorbe ce fluide, se réunit en une seule masse ductile entre les doigts, mais devient cassante en desséchant à l’air, Elle diffère encore des autres résines en ce qu’elle se dissout dans une très-petite quantité d’alcali. S IT. De la matière grasse. Cette substance, qui s’est séparée spontanément pendant l’évaporation de l’infusion alcoholique et le refroidissement de son résidu, a une couleur jaune verdâtre, une con- sistance molle et visqueuse, une odeur aromatique particu- lière, se fond très-facilement, tache le papier et le rend transparent. Quand on la chauffe assez fortement pour la volatiliser , elle répand des vapeurs blanches qui ont, sur la fin , une odeur de graisse brulée; elle ne laisse que très-peu de charbon. Sa saveur äcre et aromatique est un peu analo- gue à celle du baume de copahu ; elle a besoin pour se dis- soudre de beaucoup plus d’alcohol que le principe résineux : j'estime que l’écorce du solanum n’en contient pas au-delà d’un millième. $ IV. Æcuon de l’eau sur l'écorce du Solanum déjà traitée par l’alcohol. Après avoir épuisé, autant qu'il fut possible, le solanum, au moyen de l’alcohol, je le traitai par l’eau dont j'élevai la température jusqu'au 40°. degré de Réaumur, et je laissai les matières en contact pendant plusieurs jours, au bout des- 26* 204 Eorce Du SOLANUM PSEUDOQUINA. quels je passai le liquide avec expression; enfin je lavai le marc avec de leau que je réunis à la partie principale. La li- queur filtrée avoit une couleur jaune fauve légère, et une saveur un peu amère, dépendante sans doute d’un reste de principe amer; elle n’étoit point acide ; elle paroïssoit plutôt légèrement alcaline, moussoit beaucoup par l'agitation. L'infusion de noix de galles la précipitoit sur-le-champ en flocons fauves; le chlore et l’alcohol en flocons blanchitres : tout annoncoit donc que ce liquide contenoit une matière animale. En conséquence, on le fit évaporer à une tempéra- ture très-modérée pour ne pas décomposer la substance ani- male qu'il paroissoit renfermer. Lorsqu'il fut réduit en con- sistance syrupeuse, on ÿ mêla rapidement sept à huit parties d’alcohol à 380. Il se fit sur-le-champ une séparation de ma- tière visqueuse qu’on eut soin de malaxer pendant quelque temps au milieu de l’alcohol : enfin, lorsque celui-ci ne parut plus se colorer davantage, on le versa, et on le remplaça par de nouveau qui se colora à peine. La matière, lavée à l’alcohol, comme on vient de le voir, fut desséchée lentement. En cet état, elle étoit brune, demi- transparente, et n'étoit plus amère: ce qui prouve que l’alcohol lui avoit enlevé la plus grande partie du principe qui, auparavant, lui donnoït cette saveur : elle pesoit trois grammes seize centièmes. Soumise au feu dans une petite cornue, elle a donné, dés le commencement de sa décomposition, du carbonate d’am- moniaque, de l'huile brune extrèmement fétide; elle a laissé uñ charbon très-léger. Ainsi nul doute que ce ne soit une/ma- tière animale des mieux caractérisées. Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 205 Par un second traitement avec de l’eau portée à l’ébullition, la même écorce donna encore un gramme neuf centièmes d'extrait qui n’étoit nullement amer. Cette décoction prenoit une couleur bleue par l'addition de la teinture d'iode; mais son extrait , redissout dansl’eau, n’avoit plus cette propriété: ce qui annonce que la petite quantité d’amidon qu’elle con- tenoit avoit changé de nature pendant l’évaporation de la liqueur. La dissolution de cette matière animale rétablit la couleur du tournesol rougie par un acide: ce qui semble indiquer qu'elle est combinée à quelque corps alcalin. Pour m’en assu- rer, j'en ai fait brüler un gramme dans un creuset de platine, et je me suis, en effet, convaincu , par la fonte pâteuse de son charbon, qu'elle contenoit un alcali. Le lavage de ce charbon a fourni onze centigrammes de sous-carbonate de potasse très-pur qui, combiné avec l'acide nitrique, a formé un sel ayant toutes les propriétés du nitrate de potasse. Après avoir été lavé, le charbon, exposé au feu, a brülé très-promp- tement, et n’a laissé que deux centigrammes d’une matière jaunâtre qui, mise avec de l'acide nitrique affoibli, a produit une légère effervescence, et lui a communiqué à l’instant une belle couleur rose : il est resté une petite quantité de poudre noire. La dissolution nitrique contenoit de la chaux, du fer et du manganèse. 1 + D’après les expériences ci-dessus, il paroït que la matière animale dont il s’agit forme une véritable combinaison avec la potasse et la chaux, ou au moins avec des sous-sels de ces bases, auxquels est joint de l'oxide de manganèse de fer. Il m'a 206 __ Ecorce nu SoLANUM PSEUDOQUINA. semblé qu’une partie de l’alcalinité est détruite par la matière animale ou par un acide : car cet alcali , une fois mis à nu par la combustion, et étendu dans la même quantité d’eau que l'extrait qui l’a fourni, agit beaucoup plus fortement sur le papier de tournesol rougr. \ L’alcali contribue beaucoup à la solubilité de la matière animale : car un atôme d'acide, mis dans la solution aqueuse de cette substance, la coagule sur-le-champ , sans douteen s’emparant de l’alcali : à moins de supposer qu'ilse forme en- tre l’acide et la matière animale une combinaison insoluble. Ce qu'il y a'de certain, c’est qu’en faisant évaporer lente- ment la solution naturelle de la matière animale, il se forme successivement, dans la liqueur , des flocons bruns, qui sont entièrement insolubles dans l’eau et que quelques atômes d'alcali dissolvent merveilleusement. Je crains bien d’après cela que les alcalis végétaux que l'on a signalés dans plusieurs espèces de plantes de la famille des solanées et auxquels on a donné déjà des noms partieu- liers, ne soient des combinaisons de matières organiques et. d’alcali ou de sels avec excès de base. Pour savoir à quelle matière la chaux qui se trouve dans la décoction de lécorce, étoit combinée, on a fait les expé- riences suivantes: Cinquante grammes d’écorce de solanum pseudoquina , épuisées par l’alcohol, ont été traités par 1500 grammes d’eau employés en deux fois. Ces deux por- tions d’eau réunies ont été réduites sous un petit volume, par l’évaporation, sans qu’il soit survenu de trouble ni de dé- pôt dans le liquide. d | Cet extrait a été mis dans une cornue avec un gramme d’a- Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 207 cide oxalique : au moment du mélange de ces deux substan- ces, il s’est formé un précipité abondant dù à la présence de la chaux. On a ensuite distillé ce mélange ‘presque à siccité. Le liquide obtenu étoit légèrement acide, mais la quantité de cet acide étoit infiniment petite, car 3 ou 4 gouttes d'eau de chaux ont sufli pour le saturer. L'opération dont nous parlons a été faite dans l'intention de savoir si la chaux qui existoit dans l’infusion aqueuse du pseudoquina , étoit combinée à l’acide acétique : ce qui, comme on voit, est fort douteux. Il est bon d'observer qu’a- vant le mélange avec l'acide oxalique, cette liqueur étoit al- caline. L'opération terminée sans le succès que nous aïten- dions, nous avons étendu le résidu avec de l’eau et filtré pour avoir le résidu; celui-ci, lavé et seché, pesoit 33 cen- tigrammes. Îl avoit une couleur fauve qu'il devoit à la ma- -tière organique qui s’y étoit combinée. Calciné fortement , ce précipité a été réduit à 11 centigrammes; sa couleur étoit brune:et sa saveur alcaline. Mis avec de l'acide nitrique très- affoibli, il a produit une légère effervescence et s’est dissout, moins une petite quantité de poudre brune que nous avons reconnu pour de l’oxide de manganèse très-pur, car fondu avec du borax il lui a communiqué une belle couleur amé- thyste. Le précipité formé dans la décoction du solanum pseu- doquina étoit donc composé d’oxalate de chaux et de man- ganèse, auxquels étoit jointe une matière animale. Le liquide d’où le précipité en question avoit été séparé, évaporé en consistance syrupêuse, a donné des cristaux d’a- cide-oxalique qui ont été séparés du fluide ambiant et lavés ” 208 Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. avec quelques gouttes d’eau. Pour s'assurer si c'étoit de l'a- cide oxalique pur, on les a fait bouillir avec de l’alcohol; mais la plus grande partie ne s’étant pas dissoute, nous avons pensé qu'il étoit mêlé de quelqu’autre sel. En effet, calciné dans un creuset de platine, il s’est converti en sous-carbonate de potasse, dont le poids étoit de 22 centigrammes. La matière animale, séparée au moyen de l’alcohol du li- quide qui avoit fourni les cristaux d'acide oxalique, a donné aussi, par l'incinération, une auantité de sous-carbonate de potasse, 1798 milligrammes de salpètre. Espérant que l’acide que je soupconnois dans la décoction de l’écorce pourroit se trouver dissout dans l’alcohol dont je m'étois servi pour précipiter la matière animale, j'ai fait éva- porer cet alcohol, j'ai étendu le résidu avec de l’eau et l'ai sa- turé, à chaud, avec du carbonate calcaire. J’ai filtré, pour séparer l’oxalate de chaux formé dans cette opération, et j'ai concentré le fluide qui avoit une couleur brunûâtre. En cet état de concentration, il étoit abondamment précipité par la- cide oxalique, ce qui prouve évidemment que la chaux et la potasse étoient unies à un acide dans la décoction de l'écorce. Au bout de 12 heures, ce mème liquide avoit déposé quel- ques concrétions hémisphériques creuses, qui représentoient la forme d’une coupe. Il s’agit maintenant de rechercher quel est cet acide. Ce ne peut être ni l’acide tartarique, ni l’acide citrique, et encore moins l’acide oxalique : nous avons prouvé plus haut que ce n’est pas non plus l'acide acétique. Les concrétions dont nous venons de parler, dégagées du liquide visqueux qui les environnoit, ont été dissoutes dans : l’eau : leur dissolution précipitoit abondamment l’acétate de Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 209 plomb en flocons gélatineux très-solubles dans l’acide acé- tique; elle précipitoit aussi très-fortement par l'acide oxa- lique. Il ne paroït donc pas douteux, d’après ces expériences, que les concrétions dont il s’agit ne soient formées de malate calcaire. Quant à la matière visqueuse qui accompagnoit ce sel, elle a été délayée dans l'eau et précipitée par l’acétate de pienb; mais la plus grande partie de la matière colorante s’est précipitée en mêrne Rs et le liquideest devenulpres- que incolore. Le précipité, lavé et délayé dans l’eau, a été décomposé par un courant de gaz hydrogène sulfuré. de liquide filtré et chauffé, pour en dégager l'excès d'acide hydrosulfurique, a présenté toutes les propriétés de l'acide malique. Un troisième traitement de cette écorce à l’eau bouillante, contenant une quantité sensible d’amidon, a encore donné, par la combustion de son extrait, de la chaux et de la potasse qui, combinée à l'acide nitrique, a produit 70 milligrammes de salpètre. Ainsi, 5o grammes d’écorce de pseudoquina, ont donné une quantité de potasse capable de former 468 milli- grammes de nitrate de potasse, par conséquent, 100 én au- roient fourni 936. De là il est évident que toute la potasse du végétal ne s’est pas dissoute dans l’eau dont on a abondam- ment lavé la poudre, puisque, ainsi qu’on le verra plus bas, cent grammes de la même écorce, brûlés, fournissent 1,65 de sous-carbonate de potasse qui peut donner naissance à deux grammes de salpètre. S V. Traitement par l'acide muriatique. Les 50 grammes d’écorce épuisés successivement par l’al- Mém. du Muséum. À. 12. 27 20 ;- Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. - cohol et par l’eau, traités ensuite par l’acide muriatique affoi- bli, ont produit une sorte d’effervescence écumeuse, et la solution, précipitée par l’ammoniaque, donne 33 centigram- mes d’oxalate de chaux blanc. Après avoir déposé cet oxalate de chaux, le liquide, tiré à clair, a encore déposé des flocons bruns, volumineux, qui sont devenus bruns en séchant, et qui ont offert tous les caractères de l’oxide de manganèse. La liqueur dont l’oxide de manganèse et l’oxalate de chaux avoient été séparés par l’ammoniaque, mêlés ensuite avec l'acide oxalique, a donné 1 gramme 22 centièmes d'oxalate de chaux qui représentent à peu près 488 milligrammes de chaux. Après avoir ainsi débarrassé le liquide de la chaux qu'il contenoit, on en a desséché la moitié et calciné le résidu dans un creuset de platine, jusqu'à ce qu'il ne répandit plus de fumée : on a obtenu une matière brune pesant environ un décigramme qu’on a reconnu pour du muriate de potasse, car sa dissolution formoit dans le nitrate d'argent un préci- pité blanc cailleboté, et dans le muriate de platine une pou- dre jaune. Ainsi, 25 grammes d’écorce ayant fourni un décigramme de muriate de potasse, cent grammes en auroïent donné qua- tre, et ce sel contenant plus de la moitié de son poids de po- tasse, il s’ensuit que cette écorce, malgré les trois lavages à l’eau bouillante qu’elle a éprouvés, retenoit encore deux décigrammes de cet alcalisur cent. La potasse étoit donc com- binée à quelque corps qui la rendoit insoluble. Un second traitement de l’écorce, fait de la même manière avec l’acide muriatique affoibli, a encore produit un gramme Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 211 et un centième d’oxalate de chaux, et la liqueur, après la sé- paration de ce dernier, mêlée avec de l'acide oxalique a four- ni une nouvelle quantité d'oxalate de chaux pesant 16 centi- grammes. Les 50 grammes d’écorce ayant subi toutes les opérations énoncées ci-dessus, ne pesoit plus que 25 grammes 89 cen- tièmes. Il est vrai que la poudre de cette écorce, telle que je l'ai employée, coutient 15 pour cent d'humidité qu’il faut re- trancher de la perte, ce qui réduit la perte à 16 grammes 13 centièmes seulement, sur 50, et conséquemment à 32 pour cent. Ce résidu ne contenoiït presque plus de cendre, car dix grammes ayant été brülés, n’ont donné que quatre centi- grammes de résidu jaunâtre, contenant encore de la chaux et de l’oxide de fer. On a vu plus haut que nous avons obtenu de 5o grammes d’écorce, traités par l'acide muriatique affoibli, un gramme 34 centièmes d’oxalate de chaux, et qu'il est resté dans la li- queur, après en avoir précipité ce sel par l’ammoniaque, une quantité de chaux capable de former un gramme 38 cen- tièmes d’oxalate. Cherchons maintenant à’ quoi cette chaux pouvoit être combinée dans l’écorce. Ce ne peut être avec un acide, au moins à un acide fixe, car elle formeroit néces- sairement un sel très-insoluble qui se précipiteroïit quand on méleroit de lammoniaque dans sa dissolution par un acide. J'ai voulu savoir cependant si l’oxalate de chaux n’éprouve- roit pas quelque décomposition lorsqu'on le dissout dans l’a- cide muriatique et qu'on le précipite ensuite par l’ammonia- que. J’en ai donc dissout deux grammes dans l’eau aiguisée 27 * 212 Ecorce Du SOLANUM PSEUDOQUINA. d'acide muriatique, et j'ai ensuite mêlé à cette dissolution de l’ammoniaque en excès. Après avoir filtré la liqueur j'y amis de l'acide oxalique qui y a produit un léger trouble, mais la quantité de matière qui s’est déposée , étoit à peine appréciable. Il y a donc tout lieu de croire que cette chaux ne provient point de la décomposition de l’oxalate cal- caire. Me rappelant qu'il se produit une effervescence écumeuse, lorsqu'on met de l’acide muriatique sur la poudre de pseu- doquina, déjà épuisée par l’alcohol et par l’eau, j'ai soup- conné que la chaux que l’on retrouve dans la solution après en avoir précipité l’oxalate de chaux, étoit combinée à l'acide carbonique. Je ne pouvois pas constater cette idée en me ser- vant de l'acide muriatique pour traiter l’écorce, parce que quand j’aurois voulu savoir si, au moyen de l’acétate de plomb, il y avoit quelque acide végétal capable de former, avec ce métal, une combinaison insoluble , l'acide muriati- que seroit venu compliquer le résultat. Ainsi, au lieu d’em- ployer l'acide muriatique, je me suis servi d'acide nitrique étendu d’eau, et après l'avoir laissé en contact avec l’écorce pendant le temps nécessaire pour épuiser son action, j’ai filtré le liquide, lavé le résidu qui étoit jaune, et précipité l’oxalate de chaux par l’ammoniaque en excès. J’ai filtré de nouveau, évaporé le liquide jusqu'à ce que l'excès d’ammoniaque füt dissipé. Alors l’acétate de plomb n’y produisit point de préci- pité, mais le sous-carbonate de potasse ÿ en formoit un très- abondant, qui étoit du carbonate de chaux. Ainsi, il ne me paroït pas douteux qu'une partie de la chaux qui existe dans l'écorce du pseudoquina-ne soit com- Ecorce pu SOoLANUM PSEUDOQUINA. 213 binée à l’acidetcarbonique. Ce dont les chimistes, à ma con- noissance, n’ont jamais parlé. $ VI Æcuon de l'acide muriatique sur. l’écorce du Solanum pseudoquina. Cent grammes de cette matière, en poudre, furent mis, pendant quatre jours, en macération, avec un demi litre d'eauaiguisée d’acide muriatique. On passa le liquide avec. expression, et l’on remit le marc dans une nouvelle quan- tité d’eau acide égale à la première. Dans les deux liqueurs réunies, l’on mit de l’ammoniaque, de manière à y laisser une légère acidité. Il se forma un précipité couleur chamois. Ce précipité, lavé à l’eau, jusqu’à ce que celle-ci ne prit plus d’amertume, et ensuite séché, pesoit 75 centigrammes. L'on mit une seconde fois de l’ammoniaque dans la liqueur pour achever de saturer l'acide; il y eut un nouveau précipité d’un brun. foncé très - volumineux qui, lavé à l’alcohol chaud et séché, pesoit 65 centigrammes. Ce dernier précipité, soumis à l’action du feu dans une cornue de verre, produisit de l’eau, de l'huile, du sous-car- bonate d’ammoniaque qui cristallisa sur les parois du vase, et répandit l'odeur des matières animales les mieux caractéri- sées. Le résidu charbonneux, chauffé dans un creuset, fournit une cendre brunâtre; dans laquelle on reconnut la présence du carbonate de chaux, de l’oxide de manganèse et de l’oxide de fer. Jai soumis jusqu’à trois fois les cent grammes d’é écorce à l’action de l’eau aiguisée d’acide muriatique, en augmentant un peu la quantité de celui-ci, et jai obtenu, comme ci- 214 = Ecorce pu SorLAnuM PSEUDOQUINA. dessus, de ces zzfusum, au moyen de l’ammoniaque, des précipités semblables à ceux dont je viens de parler, mais en plus grande quantité. Ceux qui se formoient avant que la to- talité de l'acide ne fût saturé étoient blancs, et ceux qui avoient lieu après la saturation étoient bruns. Les premiers, ex- posés à une chaleur rouge, noircissoient légèrement, et se con- vertissoient entièrement en carbonate de chaux; les seconds noircissoient beaucoup plus, exhaloient l’odeur des matières animales brülées, et laissoient un résidu charbonneux, dans lequel lon trouvoit du carbonate de chaux, un peu de phos- phate de chaux, de l’oxide de fer, et surtout de l'oxide de manganèse. Les précipités blancs obtenus dans les trois opé- rations pesoient environ 5 grammes, et les précipités noirs à peu près un gramme. $S VIT. Examen de ces précipites. Quoique je n’eusse pas lieu de douter que ces matières ne fussent des combinaisons d’oxalate de chaux et de substance animale à diverses proportions, je voulus cependant m’en assurer par l'expérience. Pour cela j’en fis bouillir deux gram- mes du blanc avec quatre grammes de carbonate de potasse. Aussitôt que le mélange fut chaud, le liquide se colora en brun léger, et devint très-écumeux par l’ébullition. L'opération ayant duré environ trois quarts d'heure, je décantai le liquide clair, et lavai la poudre; je saturaï les liqueurs réunies par l’acide acétique dont je mis un excès, et j'évaporai le liquide , après l'avoir filtré, pour séparer quel- ques flocons bruns qui s’étoient formés pendant la satu- ration. | j \ Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 215 Le sel résultant de l’évaporation , traité par l’alcohol, laissa un résidu cristallin, pesant 1,50 grammes, et qu'il me fut aisé de reconnoître pour de l’oxalate acidule de potasse. La pou- dre, de son côté, soumise à l’action de l’acide muriatique affoibli, fut dissoute avec effervescence : il en resta cepen- dant 26 centigrammes qui étoient encore de l’oxalate de chaux contenant un peu de phosphate. Il n’y a donc aucun doute que ces précipités ne soient for- més d'’oxalate de chaux et de matière animale, en petite quantité dans les blancs, et très-abondante dans les bruns: ces derniers contiennent, en outre, des oxides de fer et de manganèse, et un peu de phosphate. Ce qu’il y a de remarquable à l'égard de cet oxalate de chaux, c’est qu’il se comporte absolument comme le calcul mural de la vessie. Il retient en combinaison une matière animale qui se colore en brun, qui produit cette spumes- cence dont nous avons parlé plus haut, et que je crois de la même nature que celle du calcul. Enfin la ressemblance est tellement parfaite, que si l’on dônnoit à quelque chimiste cette matière à examiner, je ne doute pas qu'il ne la prit pour du calcul mural en poudre. $S VIII. Combustion de l'écorce du Solanum pseudoquina. Vingt grammes de cette écorce brülés dans un vase de platine, jusqu'à ce qu'il ne restàt plus de traces de matière charbonneuse, ont fourni deux grammes onze centièmes de cendre grise. Cette cendre lavée avec 90 grammes d’eau bouillante, à 216 Ecorce pu SOLANUM. PSEUDOQUINA, communiqué à ce fluide une alcalinité très-marquée, mais point de couleur. La lessive, évaporée à siccité, a donné 33 centigrammes de sous-carbonate de potasse très-déliques- cent : car, en peu de temps il s'est entièrement réduit en liqueur. | : Cet alcali, dissout dans l’eau et saturé par l’acide nitrique- pur, a été partagé en deux portions égales. Dans l’une l’on mit du nitrate de barite , et dans l’autre du nitrate d’argent. La première fut légèrement troublée, :et la seconde ne le fut, pour ainsi dire, pas. Cette cendre ne contenoit donc pas de muriate, et très-peu de sulfate, ce qui est extraordinaire. La cendre lavée s’est dissoute avec effervescence dans l'acide nitrique, moins une petite quantité de matière noire, dont le poids ne s’élevoit certainement pas au-dessus d’un milligramme. Dans la liqueur filtrée, de l’ammoniaque mise en excès forma un précipité brun qui, recueilli sur un filtre et lavé, pesoit 6'centigrammes. Ce précipité , mis en poudre et traité par l'acide nitrique foible, fut en partie dissout : il resta une poudre noire pesant 6 milligrammes, qui étoit de loxide de manganèse très-pur. La portion de ce précipité dis- soute dans l’acide nitrique, étendue d’eau, et mêlée avec de l’oxalate d’ammoniaque, donna un précipité blanc pesant 7 centigrammes foibles, et qui étoit de l’oxalate de chaux. On fit ensuite évaporer la dissolution nitrique, et calciner son résidu pour décomposer le nitrate et l’oxalate d’ammo- piaque,, et obtenir l'acide phosphorique qu’on y soupçonnoit. Da matière décomposée laissa un résidu concret, d'une cou- leur rouge pourpre, mais qui devint gris-jaunâtre par| une chaleur'plusiforte. Une-petite portion de cer résidu, chauffée Ecorce pu SOLANUM PSEUDOQUINA. 217 au chalumeau, se fondit avec la plus grande facilité en, un verre transparent légèrement jaune. Chauffé avec une petite quantité d’acide nitrique , il s’est dissout, à l'exception d’un atôme de matière brune que l’acide muriatique n’a pu atta- quer. . La dissolution nitrique étendue d’eau, et mêlée avec de l’acétate de plomb, donna un précipité blanc floconneux, pesant 3 centigrammes, fusible au chalumeau en une perle transparente qui est devenue blanche et opaque par le re- froidissement ; mais elle n’a pas présenté à sa surface la cris- tallisation du phosphate de plomb. Après avoir précipité la dissolution nitrique de la cendre par l’ammoniaque, ainsi que nous l'avons dit plus haut, on y a mis de l’oxalate d’ammoniaque, et l’on a obtenu un gramme O0 centigrammes d’oxalate de chaux. La liqueur de laquelle l’on avoit précipité la chaux par Voxalate de chaux pouvant contenir quelque autre élément soluble dans l'acide oxalique, on la fit évaporer à siccité : le résidu salin qu’elle fournit, calciné fortement dans un creu- set de platine, laissa une matière grise pesant 6 centigrammes, qui étoit principalement composée de magnésie mêlée d’un peu d’oxide de manganèse et de fer. L’écorce du solanum pseudoquina contient donc aussi une petite quantité de ma- gnésie. Ainsi, la cendre du solanum contient, 1°. du sous-carbo- nate de potasse; 20. du carbonate de chaux; 30. de l’oxide de manganèse; 40. de l’oxide de fer; 50. du phosphate de chaux; 60. de la magnésie. Il est remarquable que cette écorce m’ait offert aucune trace sensible de silice: car il me _ Mém. du Muséum. 1. 12. ES 218 Ecorce Du SOLANUM PSEUDOQUINA. semble que jusqu'à présent on n’a pas trouvé de végétal où la présence de cette matière ait manqué. Gette analyse prouve évidemment que le solanum pseudo- quina a végété dans un terrain évidemment calcaire, mêlé de potasse, de fer et d’oxide de manganèse. PE L'on pourroit ainsi connoître, à de grandes distances, la nature de la surface du sol où les végétaux croiïssent, par l'analyse de leur cendre. C’est ainsi que j’ai observé, il y a long-temps , que les céréales semées dans les terres nouvelle- ment marnées, contiennent beaucoup d’oxalate de chaux, - parce que le carbonate de chaux passant dans les plantes à l’aide de l’acide provenant de la décomposition des fumiers, se trouve décomposé par l'acide oxalique qui se forme pen- dant la végétation, et tourne au bénéfice de la nutrition. La matière calcaire n’est donc pas, comme l’ont pensé quelques agronomes ; un engrais simplement mécanique. En résumant ce que nous avons exposé dans le cours de cêtte analyse, nous trouvons que l'écorce de solanum pseu- doquina est composée : 10. D'un principe amer de nature purement végétale au- quel, sans doute, l'écorce doit sa vertu fébrifuge : il-en fait environ les 8 centièmes. 20, D'une matière résineuse, un peu soluble dans l’eau, dont la saveur est amère aussi, 2 centièmes. 30, D'une petite quantité de matière grasse visqueuse. Lo. D'une substance animale très-abondante qui est com- binée à des sous-malates de potasse et de chaux, et qui, à cause de cela, présente des caractères alcalins. ! autert 59; D'une petite quantité d’amidon, reconhu pair lacou- Ecorce ‘bu SOLANUM PSEUDOQUINA. 219 leur pourpre que produit la décoction de l'écorce déjà épui- sée par l’alcohol et l’eau froide, par son mélange avec la tein- ture d’iode. Go. D’oxalate de chaux dont la quantité s'élève à 5 ou 6 centièmes. 7°. De malate de chaux en quantité inconnue. 80. De malate de potasse en quantité inconnue. 9°. De carbonate de chaux, dont la proportion est au moins de cinq centièmes. 10°, D’oxide de manganèse en quantité notable, des une partie est unie à l'acide malique, et l’autre probablement à l’acide oxalique. 110. D'oxide de fer combiné à l’acide malique. 120. D’une très-petite quantité de magnésie. 130. D'un atôme de phosphate calcaire. 140, De matière ligneuse qui fait environ les deux tiers de l'écorce. - 28 * SUR DES FEMELLES DE FAISANS À PLUMAGE DE MALES. PAR M. ISIDORE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. Lrs chasseurs connoissent sous le nom de Faisans co- quards (1), des faisans qui ressemblent par leurs couleurs à des mäles, dont le plumage seroit terne et décoloré. On a cru long-temps, et l’inspection de leurs couleurs conduisoit naturellement à cette idée, que les faisans coquards sont des mâles malades ou en mauvais état de plumage : mais on sait déjà depuis un demi siècle environ, que ce sont au contraire des femelles, comme l’ont remarqué d’une part ceux qui, élevant ces oiseaux, ont pu suivre leur dévelop- pement, et de l’autre, comme l'anatomie l’a aussi à son tour reconnu et constaté par des dissections. Vicq-d’Azyr et Mau- duit s’étant en effet procuré de ces coquards ou coqs-faisans à plumage terne, ainsi qu'on les appeloit avant eux, l’ins- pection des organes sexuels leur révéla le véritable sexe de ces prétendus mâles. Mauduit, auteur de la partie ornithologique de l'Encyclo- pédie méthodique, ‘est jusqu'ici le seul qui nous ait fourni (1) Le nom de coquards , et quelquefois de faisans coquards , est aussi donné, et même beaucoup plus généralement, aux produits métis de poule et de faïsan ; il est important de ne pas confondre ces métis avec les véritables faisans dont il est ici question. FEMELLES DE FAISANS À PLUMAGE DE MALES. 221 quelques documens sur ce fait intéressant : ils sont consignés dans cet ouvrage ( partie ornithologique, t. IT, pag. 3 ) au mot fasan. | « Un fait de leur histoire, dit ce savant, connu des chas- seurs, et dont je ne sache pas que les naturalistes aient parlé, mérite cependant de n'être pas omis : les femelles qui vieil- lissent, et qui ont probablement atteint cinq à six ans, non- seulement cessent d’être fécondes, ou ne le sont que très- peu, ce qui est dans le cours ordinaire des choses, mais elles prennent un plumage qui tient de celui du mäle, et qui en approche d’autant plus qu’elles sont plus vieilles, en sorte qu’elles ressemblent à un mâle dont le plumage seroit terne et décoloré. » Il nous apprend ensuite qu'il a disséqué un coquard, vers 17970; que Vicq-d'Azyr en a depuis disséqué plusieurs, et que tous étoient des femelles, où presque toujours l'ovaire étoit, selon son expression, « si oblitéré qu'on n’a pu le décou- vrir. » Il ajoute qu’un inspecteur des chasses de la forêt de Saint-Germain a aussi reconnu que les vieilles poules fai- sanes qui ne pondoient plus, ou ne pondoient que très-peu, prenoient un plumage approchant de celui du mâle. « Ce fait, dit-il en terminant, a sans doute échappé dans les faisan- deries, parce qu'on n'ÿ conserve que de jeunes femelles, et on l’a depuis vérifié par rapport à la femelle du,faisan doré de la Chine, parce-qu’on conserve ces animaux rares tout le temps de leur vie. » Telles sont les observations de Mauduit qui s’est, comme on le voit, borné à noter et à constater le changement de plu- mage; et personne, depuis ce savant, n’a donné attention. 222 Feuezzes DE FAIsANs à cet intéressant phénomène physiologique, qui même w’a été mentionné que dans un très-petit nombre d'ouvrages d’ornithologie (r). Aussi ne me paroït-il pas sans quelque in- térêt de faire connoïtre deux faits analogues que j'ai eu occa- sion de recueillir récemment, et qui sont beaucoup plus complets, en ce que mon observation s’est étendue à un plus grand nombre d'années; ce qui me permettra de donner, sur les circonstances du changement de plumage, des détails plus ou moins intéressans, et de faire voir que le passage, que Mauduit n’a jamais vu s’opérer que partiellement, peut aussi s'effectuer de la manière la plus complète. (x) Voyez l'Histoire naturelle des Gallinacés, de M. Temminck, etle Dic- tionnatre d'histoire naturelle, ouvrage où les articles d’ornithologie ont été faits par notre savant compatriote, M. Vieïllot. Voyez aussi la Philosophie anatomique de mon père. Je citerai même ici un paragraphe de ce dernier ouvrage qui ren- ferme ,non-seulement l’indication, mais de plus l’exposédes causes et l'explication physiologique du phénomène qui fait le sujet de ce mémoire. «…. Ces développemens donnent la clef de bien d’autres phénomènes. La diffé- rence entre les sexes est d’autant plus forte, que les femelles livrent une plus grande quantité de produits de génération. Et, en effet, la surabondance de la nourriture, pour me seryin d’une expression de Buffon, qui recoit ici une juste application, se répartit très-inégalement entre les sexes, surtout chez les oiseaux ; la richesse et les vives couleurs du plumage chez ces derniers sont des signes ex- térieurs qui témoignent de toute l'énergie vitale des mâles, comme l’abondance des pontes témoigne de la puissance génératrice des femelles; laquelle, pour se manifester, n’a pas même besoin des excitations de l’autre sexe. La tristesse du plumage chez les femelles d’oiseaux tient si manifestément à une prédominance partielle et docale de sang artériel, à celle du sang, dont les afflux énergiques sont réservés aux organes de la génération, que, lorsqu’elles, cessent de pondre, et qu'il n’est plus en elles d’organe, sous ce rapport , privilégié , elles reprennent les formes et le plumage du mâle; non entierement, il est vrai, mais tout autant que cela devient possible dans un âge qui touche à celui de la décrépitude. » (Phil. Anat.tom.2, pag. 860.) A PLUMAGE DE MALES. 223 L'une des deux observations que je vais rapporter, a été faite sur un individu de l'espèce du faisan argenté, phasia- nus rycthemerus; et l’autre, sur un de notre espèce com- mune, phastanus colchicus. Cette dernière femelle avoit été élevée dans la fisidérie du Muséum : elle cessa de pondre environ à l’âge de 5 ans, et le changement de plumage commença à devenir apparent vers la même époque. Il se manifesta d’abord sur le ventre, qui prit une teinte plus jaune, et sur lé col, qui se colora plus vivement, et bientôt tout le corps eut changé de couleur. L'année suivante, les teintes de ses plumes prirent encore beaucoup plus de l'éclat et de la vivacité de celles du mâle, et dès lors il fut possible de dire que la poule faisane étoit semblable à zrrm&le dont le plumage seroit terne et décoloré. Enfin, l’année suivante, c’est-à-dire la troisième depuis que le changement de coloration avoit commencé à se manifester, son plumage ayant pris encore un nouvel éclat, il devint pres- que impossible de ne pas se méprendre sur son véritable sexe, d’après la seule inspection de ses couleurs, surtout lorsqu'on n’avoit pas en même temps qu'elle un faisan mâle sous les yeux : car la ressemblance étoit très-grande, mais non pasen- core entièrement parfaite. Tel étoit l’état du plumage de cette femelle, vers l’âge de huit ans : elle mangeoit bien, jouissoit d’une bonne santé; et tout pouvoit faire espérer de lui voir l’année suivante revêtir le plumage parfait du mâle, lorsqu'un accident la fit périr inopinément. Elle avoit toujours vécu , comme les autres poules faisanes, avec des mâles; mais depuis que le change- ment de piumage avoit apparu, elle n’étoit plus pour eux 224 FEMELLES DE Faisans qu'un objet indifférent : elle-même, depuis la même époque, ne les cherchoit ni ne les évitoit plus, se confondant ainsi avec eux sous plusieurs rapports, autant par ses manières que par son extérieur. Lors de sa mort, son plumage ressembloit tellement à ce- lui d’un mâle que des personnes habituées à voir et même à soigner des faisans, furent trompées par ses couleurs, et crurent que c'étoit un mäle qui venoit de périr. Néanmoins, la ressemblance n'étoit pas encore complète, comme nous allons la voir dans le second fait que j'ai maintenant à rap- porter. 1 Celui-ci nous présentera beaucoup plus d'intérêt, parce que lobservation est beaucoup plus complète, ayant été continuée pendant quatre ans et demi; et, si j'ai fait con- noître le premier ; c’est principalement de pouvoir ap- précier mieux et d’une manière plus générale les circons- tances que présente le changement de plimages et deconnoître le laps de temps dont il a besoin pour s’opérer. J'ai déjà dit que ce second fait avoit été observé sur une femelle de l’espèce du faisan argenté: elle avoit été élevée en société avec un mâle, dans la maison de campagne d’un an- cien ami de ma famille, M. Montaud, notaire à Paris; mais dans sa vieillesse, elle fut donnée au Muséum. Celle-ci ne commença à passer au plumage du mâle qu’à V'âge de huig ou dix ans; beaucoup plus tard, par conséquent, que l’autre poule faisane dont j'ai parlé. Te autre circons- tance remarquable, c’est qu’elle avoit déjà cessé de pondre depuis trois ou quatre ans, lorsque le changement commença à devenir apparent: pour l’autre poule faisane au contraire ; A PLUMAGE DE MALES. 225 le commencement de ce phénomène et la cessation des pontes avoient coincidé. Des plumes blanches qui se mêlèrent aux plumes brunâtres de l’état normal, annoncèrent d’abord le passage aux couleurs du mâle. Ce passage se prononça da- vantage l’année suivante; mais ce ne fut véritablement que la troisième année qu’on put dire le changement opéré. La qua- trième année, la ressemblance devint complète, la huppe et la queue s'étant même allongées à l’égal de ce qui.se voit chez les mâles, en mème temps qu’elles se paroïent des plus vives couleurs : et cette circonstance doit être notée, puisque nous voyons changer, non plus seulement la coloration des plumes, mais même leurs proportions naturelles. La cinquième année, la ressemblance étoit identique, et la poule faisane représen- toit un mâle, orné de la plus brillante parure. Le mâle vivoit encore à l’époque où le changement avoit commencé à paroïître: sans doute, à cause que cette poule faisane étoit son unique compagne, elle ne lui étoit pas encore devenue indifférente ; celle-ci au contraire le fuyoit, parois- sant quelquefois importunée de sa présence. Cependant le mâle étant venu à mourir, .elle parut ennuyée de son isole- ment; ce qui fut cause qu'on en fit bientôt don au Muséum, où elle vécut quelque temps. Mais bientôt les infirmités de la vieillesse firent regarder sa mort comme prochaine, et, dans le désir de conserver sa dépouille dans toute sa beauté, on se décida à la tuer, avant que l’éclat de ses plumes ne püt disparoïître par l'effet de quelque maladie. Lors de sa mort, dont l’époque, comme on le voit, a même été avan- cée, elle avoit 13 ou 14 ans; et il y avoit 4 ans et 6 mois en- viron que le plumage avoit commencé à changer de couleur. Mém. du Muséum. t. 12. 29 226 FEemMEzLEs DE Faïsans Elle ressembloit alors exactement au mâle dans son plus beau plumage, comme on peut s’en convaincre en examinant sa dépouille aujourd’hui placée dans les galeries de zoologie du Muséum. On a aussi eu le soin de conserver les organes sexuels: leur dissection a montré à côté de l'ovaire, fowjours subsistant, deux petites languettes paroissant les vestiges des derniers ovules échappés du sac ovarien. L’ad-uterum (1), de forme ovoide, étoit très-distinct. La présence de l’ovaire est im- portante à noter, à cause des observations à ce sujet de Mauduit et de Vicq-d'Azyr. Les plumes tombées dans les années qui ont précédé la dernière mue, ont aussi été conservées par les soins des pos- sesseurs de l’oiseau ; et c’est à cette circonstance, ainsi qu'aux renseignemens qu'ils ont bien voulu me fournir, que je dois la connoissance d’une grande partie des détails que je viens de donner. On voit donc qu’une femelle de faisan peut , dans un cer- tain laps de temps, revêtir exactement le plumage du mâle; l'absence de l’ergot, et le peu de développement de la mem- brane rouge circum-orbitaire, restant les seuls (2) indices de son véritable sexe. (1) Mon père a nomme ad-uterum ce qu’on appelait avant lui cornes de la ma- trice. Voy. Phil. anat., tome 2, pag. 303. (2) En effet, la voix même d’une vieille femelle change aussi en même temps que les couleurs de son plumage, et devient alors, comme on l’a remarqué très- anciennement, semblable à celle du mâle. Ce fait est, du moins à l’égard des poules, tres-bien connu dans les campagnes , où même le changement de voix est regardé comme un signe malheureux; opinion qui a sans doute son origine dans l’observation qu’on aura faite, que les poules qui prennent la voix du coq, devien- nent aussitôt stériles. A PLUMAGE DE MALES. 227 Etici, je dois même remarquer, que l'absence ou la présence de l’ergot lui-même ne doivent sans doute pas être mises au nombre des caractères qui distingueront constamment un sexe de l’autre : car il n’est pas tellement le partage exclusif du mâle, qu’on ne le retrouve quelquefois chez la femelle, dans des espèces même où le premier est ordinairement seul éperonné, comme chez la poule, par exemple. Le faisan étant réduit en domesticité comme elle, et s’en rapprochant beau- coup par son organisation, n’est-il pas possible que ces dé- veloppemens anomaux aient pareïllement lieu chez lui? A la vérité, lorsqu'un ergot vient à se développer par anomalie chez une femelle, outre qu'il est le plus souvent de moindre volume que celui qui arme le tarse du mâle, il porte presque constamment les caractères d’un organe anomal et comme pathologique. Ainsi, dans le plus grand nombre des cas, les deux ergots ont un développement fort inégal; et très-sou- vent même, tandis qu'une patte est très-fortement éperon- née, l’autre ne l’est pas du tout: et par là il arrive qu’on peut souvent distinguer, de son mâle, une femelle venant à lui ressembler par la formation anomale d’ergots, même en ne se fondant, pour arriver à cette distinction, que sur la considération de ces organes eux-mêmes. Quoi qu'ilen soit, la possibilité de la mutation complète de plumage, fait important et qui n’avoit encore été ob- servé ni par Mauduit ni par aucun autre ornithologiste, étant bien constatée, devons-nous en conclure la possibilité d’une mutation complète de plumage, dans d’autres es- pèces, soit du genre phasianus, soit de tout autre genre ? Ce seroit, je crois, user d’une réserve bien exagérée que de # 20 228 Femezzes DE FaAïsans ne pas l’admettre pour les espèces du méme genre, où l'on a vu le changement s’opérer en partie, comme sont le fasan commun et le faisan doré, et même pour quelques autres espèces extrêmement voisines, comme est le fazsan à collier (phasianus torquatus ). En prenant l’analogie pour guide, on seroit même tenté de donner à ces conclusions beaucoup plus de généralité, et il y a réellement plusieurs faits qui pourroient ici venir à l’appui de l’analogie. Ainsi, plusieurs voyageurs ont fait des récits qui ne s'expliquent bien que par la supposition qu’ils ont parlé de femelles à plumage de mäles plus ou moins complet. M. Dufresne, chef du labora- toire de zoologie, m’a assuré que les femelles de cotingas de- viennent, dans la vieillesse , semblables à leurs mâles. M. Flo- rent Prévost a vu le changement de plumage commencé chez plusieurs femelles de pinsons; et la même observation a été faite aussi à l’égard de la femelle du rouge-queue, et de celle de notre étourneau. Enfin, je pourrois faire remarquer que des faits analogues s’observent même dans des animaux d'organisation très-différente, et dans l'espèce humaine elle- mème. Ainsi chez beaucoup de femmes, après la cessation des règles, le menton et la lèvre supérieure se garnissent d’une véritable barbe : phénomène dont on ne peut nier le rapport avec le développement du plumage de nos poules faisanes. On auroit tortcependant, malgré ces analogies remarqua- bles, de faire de ce phénomène (un fait général: car il y à des espèces d'oiseaux où il paroït ne s’observer jamais. Ainsi, quelque considérable que soit le:nombre de paons qui ont fait partie de la ménagerie du Muséum ; et quoiqu'on:y laisse A PLUMAGE DE MALES. 220 toujours ces oiseaux périr de leur mort naturelle; quoique, par conséquent, beaucoup de femelles aient dû ÿ mourir de vieillesse, on n’a jamais remarqué pour aucune le mème phé- nomène observé assez fréquemment d’une manière plus ou moins complète pour des poules faisanes; car, outre les deux exemples que j'ai rapportés, je pourrois en citer plusieurs autres, comme celui d’un autre individu de l'espècecommune, chez lequel le passage s’est opéré assez complétement au Mu- séum, il y a 12 ou 15 ans. J’ai même vu ce changement com- mencé chez plusieurs poules faisanes dorées. Il est à noter que le paon et les faisans, quoique différant beaucoup sous le point de vue qui nous occupe, sont cepen- dant tous deux des gallinacés, et mème des gallinacés de gen- restrès-voisins : rapport qui rend notre exemple encore plus frappant. Remarquons encore que le jeune faisan mäle, et la poule faisane lorsqu'elle commence à vieillir, sont dans les mêmes conditions, quant au point qui nous occupe. Tous deux ont le même plumage; tous deux auront encore dans un temps plus ou moins éloigné le même plumage , celui du, mâle adulte : le même changement doit donc s’opérer chez l’un et chez l’autre; et il étoit naturel de penser qu'il se feroit de la même manière, avec la seule différence de plus de promptitude dans un cas, et de moins dans l’autre; en sorte que le jeune mâle feroit en un certain nombre de mois lemême progrès qui auroit besoin d’un certain nombre d’an- nées pour s'effectuer chez la femelle. C’est ce qui n’est pas; et il suffira de comparer les descriptions de. jeunes mâles données par les ornithologistes avec les détails que j'ai indi- 230 FEMELLES DE FAISsANS qués quant aux vieilles femelles, pour s’apercevoir que dans l’un et dans l’autre cas, le changement s'opère d’une manière différente; et en effet, il n’est jamais possible de dire d’une vieille poule faisane chez laquelle ce changement a com- mencé, qu'elle a le plumage d’un jeune faisan de tel ou detel àge. C’est une chose très-remarquable que cette diversité de circonstances avec lesquelles le mème effet peut se produire. Quoi qu’il en soit, les observations de Mauduit avoient déjà montré, que les poules faisanes ressemblent dans leur vieil- lesse à des mâles; que le changement de plumage s'opère peu à peu, se prononcçant toujours de plus en plus à mesure que l'animal vieillit davantage; et que l’ovaire est si rudimentaire dans plusieurs de ces femelles à plumage de mâles, qu’on ne le retrouve plus. {l étoit présumable que celles dont l’ovaire a ainsi disparu, sont celles chez lesquelles le changement est le plus complet: ce qui n’est pas, puisque cet organe ne s’est pas trouvé chez des femelles qui ne ressembloient qu'incom- plétement aux mâles, tandis que je l’ai retrouvé chez celle où nous avons vu la ressemblance absolument complète. A ces résultats, les observations que j’ai rapportées ajou- tent ces faits, que le changement de plumage commence beau- coup plus tôt chez des femelles que chez d’autres; qu’il peut ne se manifester que plusieurs années après la cessation des pontes, quoiqu'il doive dépendre d’une manière plus ou moins directe de ce phénomène, avec lequel il peut aussi coincider; que c’est ordinairement dans la quatrième année que le changement se complète; qu’alors la femelle n’a pas seulement les couleurs, mais qu’elle a aussi l’éclat du mâle, auquel elle ressemble mêmespar les divers orñemens de son A PLUMAGE DE MALES. 231 plumage; que le passage des couleurs ternes au plumage brillant du mâle adulte, se fait d’une manière toute différente chez un jeune mâle et chez une vieille femelle, quoique fi- nalement, chez l’un comme chez l’autre, le résultat soit exac- tement le même ; enfin, que le changement de plumage des vieilles femelles, chez les oiseaux, n'est pas un fait absolument général, et qu'on n'est même pas certain, parce qu'on la observé dans un genre, de le retrouver dans les autres genres de la même famille, quoique d’un autre côté plusieurs grou- pes, même fort éloignés, paroissent offrir des exemples de ce phénomène remarquable, 239 SUR LES HABITUDES DES CASTORS. PAR M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. U. castor a vécu à la Ménagerie du Jardin du Roi il y a quelques années. Il provenoit de castors du Rhône, qui vivent isolément à la manière desrats d’eau. Cependant, d’après ce quil s’est passé sous mes yeux, il faut bien que, quandils s’y voient contraints, les castors sachent recourir à des conditions nalives, pour trouver des ressources.qu'ils opposent à des contrariétés inattendues. Notre castor n’avoit pour se défendre des grands froids d’hiver qu’une litiére alors un peu plus abondante : ilarriva qu’une nuïît le froid (devintiplus vif; les volets de la loge fermoient mal, et notre castor dut songer aux moyens de se sous- traire aux effets d’une température devenue trèes-rigoureuse. On avoit coutume, afin de l’occuper la nuit et de fournir un aliment à son goût pour ronger, de lui donner une certaine quantité de branches fraîches. Ce bois étoit trouvé écorcé le lendemain. Enfin on ne manquoit pas, avant de l’enfermer par l’abaissement de son volet fait en maniere d’auvent, de lui donner aussi le soir ses vivres, consis- tant en légumes et fruits. Il avoit neïgé, et de la neige s’étoit amassée dans un coin de sa loge. Tels furent autant de matériaux à la disposition du castor et dont il détourna l'usage en les employant, cette fois, à se former une muraille qui le défendit de l’air extérieur et du froid. Il se servit de ses branches d’arbre pour les entrelacer aux barreaux de sa loge. Ce travail répondoit parfaitement à celui des vanniers qui entrelacent leur paille à l’entour de principales tiges, allant de l’une à l’autre pa des contours divers. Les branches ainsi entrelacées laissoient des intervalles : le castor y plaça tout ce qui lui restoit, ses carottes, ses pommes et sa litière : selon les vides laissés, chaque sorte étoit coupée de manière à remplir tous ces interstices. Enfin , comme si l'animal eût compris qu’il falloit revêtir le tout d’un ciment plus compact , il employa la neige à remplir les plus petits vides restés. La muraille fut faite dans les deux tiers de la baïe : tout ce qui lui avoit été donné, c’est-àa- dire , sa nourriture, dont il se passa, fut appliquée à cette construction. Il arriva le lendemain que la neige s'étant gelée entre les branches et le long des parois de l’auvent, celui-ci fut trouvé adhérent à la nouvelle muraille. On réussit cependant à débarrasser l’auvent, et l’on démasqua de cette manière la muraille construite par le castor. Le garçon de service fut si émerveillé de cette œuvre imprévue, qu'il vint m'en faire part avant de rien déranger. - 233 SUR DE NOUVEAUX ANENCÉPHALES HUMAINS, Confirmant par l'autorité de leurs faits d’organi- sation la dernière théorie sur les monstres, et fournissant quelques élémens caractéristiques de plus et de nouvelles espèces au genre Anex- CÉPHALE. PAR M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. J'x décrit, page 125 du second volume de ma PArlosophie anatomique, un Anencéphale humain, qui, caractérisé par le manque absolu de substance médullaire spinale et céré- brale, est ainsi devenu letype de mon genre Ærencéphale ; ayant alors prévenu que j’employoïis ce terme dans un sens plus restreint que d'ordinaire, et conformément à ses don- nées étymologiques. | Je fus d’abord attentif à la nent apparition de cette sorte de monstruosité. En effet, l’année 1821 vit donner le jour à deux espèces : à l’Ærencéphale de la Seine, né en mars, et à lAnencéphale de Corriéville qui parut six mois après. À ces exemples, et très-probablement à beau- coup d’autres faits du même ordre, dont la nouvelle ne se Mém. du Muséum. t. 12. 30 234 ANENCÉPHALES HUMAINS. sera pointrépandue dans le cercle borné de mes relations, on aura à ajouter deux autres espèces, l'Ærencéphale de Bras, né en novembre 1823, et l'Anencéphale de Patare, né en septembre 1824. Ce retour des mêmes aberrations, en se faisant remarquer par la fixité de leurs caractères, semble reproduire des formes aussi franchement arrêtées que toutes celles de la zoologie normale, qu'amène la succession des êtres réguliers. SI. De ces deux derniers épénemens de monstruosité, en ce qu'ils confirment par l'autorité de leurs faits ma nouvelle théorie sur la formation des monstres. 10. L'Anencéphale de Bras. Tel est le nom donné à une nouvelle monstruosité humaine par M. le docteur Roux, de- meurant à Saint-Maximin, ville du département du Var. La Société médicale d’Emulation a reçu en octobre 1824 le mémoire de ce médecin contenant son observation : deux dessins fortexacts y étoient joints; et depuis, le sujet lui-même me fut adressé. En faisant aujourd’hui usage de ces maté- riaux, je cède aux instances pleines d’obligeance de M. le docteur Roux. Son mémoire, où cet habile médecin fait preuve de connoïssances approfondies sur la matière, et une notice (1) également ‘publiée par le chirurgien du village de Bras, M. Arlaud, qui a recu l'enfant, me pénis conténir tous té décuthess désirables. Madame E. T., jeune et jolie personne, accoucha d’un (1) Voyez cette notice, publiée dans le Journal Médico-chirurgical du Var n°, g;tpagelur;sous le titre de Mémoire surtun fœtus acéphale. ANENCÉPHALES HUMAINS. 23) - Anencéphale vers la fin de novembre 1823, huit mois après la célébration de ses noces : elle eût goûté tous les avantages d’une position heureuse, et connu sans doute en son temps les douceurs de la maternité, sans les poursuites encore plus bizarres que cruelles du père de son époux. Cet homme se mit dans l'esprit de guérir sa bru d’une certaine disposition à la frayeur; et le moyen qu'il employa auprès de cette jeune femme déjà intimidée, fut de lui jeter, vers le troisième mois de ses noces, et très-probablement aussi de sa grossesse (1), pendant son sommeil, et sur son lit, un crapaud énorme. Madame E. T., éveillée par cette action brutale, jeta de hauts cris, quitta précipitamment sa couche et tomba au même moment en syncope. Cela fut considéré par le joyeux beau-père comme un motif de plus pour recommencer le cours de ses plaisantertes; et il fit si bien qu'il réduisit sa belle-fille à aller chercher un asile sous le toit paternel, au village de Bras. Madame E. T. ressentit après sa syncope de violentes douleurs dans les lombes, à l’hypogastre et au pli des cuisses : d’autres symptômes farent la diminution de l'appétit, un sentiment plus continu d’effroi, la perte du sommeil : elle fut d'autant plus incommodée qu’elle approcha davantage du terme de sa délivrance, où étant parvenue, elle fut tout à coup prise de refroidissement : son accouchement, précédé par huit jours de très-violentes douleurs à l'hypogastre, parut plutôt offrir le caractère d’un avortement. (1) On a conservé la date de cet événement, de laquelle il résulte que cette dé- plorable plaisanterie eut lieu dans la 76°. journée après le mariage. 30 * 236 ANENCÉPHALES HUMAINS. M. Arlaud, qui rapporte ces faits, a aussi raconté que les femmes présentes à l'accouchement prirent le nouveau-né pour un crapaud : ce mot fut par toutes spontanément mêlé à leurs cris de surprise et d’effroi. M. le docteur Roux donne avec exactitude tous les faits génériques de l’Ærencéphalie : ils offrent une telle confor- mité avec ceux que jai présentés dans le deuxième volume de ma Phulosophie anatomique, que je me borne à en faire la remarque. Je ne citerai que la description des mem- branes du haut de la tête, formant un lambeau irrégulier qui pouvoit atteindre les dernières vertèbres du dos. C’étoit une membrane ovalaire, mince, à bords légèrement saignans et paroïissant récemment déchirés : elle formoit poche au- dessus du dos; une sérosité abondante s’en étoit répandue. Il n'y eut d’aperçu qu’un seul écoulement de fluides , à quoi l’on ajouta que la percée des eaux s’annonça par un bruit sourd que tous les assistans entendirent distinctement. Je suppose que c’étoit plutôt l’ouverture de la poche monstrueuse et dorsale qui fit explosion. Le fœtus étoit du sexe féminin. 20, L’AÆAnencéphale de Patare. Ce monstre, aussi du sexe féminin, est né vers les dix heures du soir, le 26 septembre 1824, à l’hospice de la Maternité. Le toucher avoit fait croire à quelque chose d’extraordinaire; ce qui n’empêcha pas que l'accouchement ne füt facile, prompt et naturel. Mais on va voir qu’on étoit loin de s’y attendre. Les dou- leurs étoient fortes, le travail avancçoit et les eaux avoient percé d’elles-mêmes. Épanchées depuis un quart-d’heure, elles étoient dans une telle abondance qu'on les estima au triple de la quantité ANENCÉPHALES HUMAINS. 237 ordinaire. On s’attendit à un accouchement laborieux, et pour avoir à y procéder avec plus de facilité, on fit prendre à la malade une position particulière sur le bord du lit. Cependant on se dispose : une élève sage-femme approche une lampe du lieu de la scène, quand tout à coup le fœtus prend de lui-même son départ : son mouvement est rapide. Il est lancé (il saute, m’a-t-on rapporté ) sur la lampe qu'il éteint. Mais il fait mieux, car il arrive avec d’amples bagages. Il est suivi de son: placenta que la sage-femme de service, qui est un moment dans l'obscurité, recoit dans son autre main, sans trop savoir ce que signifie cette nouvelle évacuation. L’embarras de la sage-femme augmente encore par l'épan- chement de nouvelles eaux; car tout échappe à la fois du sein maternel, tout arrive sur élle, ses mains soutenant chacune ces produits de l’enfantement. Mais voilà bien d’autres sujets de surprise, du moment qu’elle eut remis son dépôt dans une autre partie de la salle, éclairée et préparée pour recevoir l'enfant. Get être qui vient de faire une si brusque entrée dans le monde, regarde fixe- ment les assistans : c’est un monstre à traits hideux. Sa tête est enfoncée dans les épaules et abaissée par devant : ses yeux sont saillans et ouverts : le crâne est déprimé, rompu et concave, le museau avancé : le cou manque, et le dos est large et pelé : enfin son attitude, toute sa physionomie ne rappellent, et ne donnent aussi l’idée que d’un crapaud. On ne se défendit pas d’un peu d’effroi, et l’on ne se rassura que lorsque la réflexion eut ramené à l’idée d’un bien moins grand désordre; quelqu’un s'écria : C'est un singe, une Ina- _ mière dé singe: A 238 ANENCÉPHALES HUMAINS. Mais l'esprit revenu de toute surprise, on. connut que c'étoit une {le mal conformée dans toutes les parties pos- térieures du tronc et de la tête, une fille Ærzencéphale. Ses voies aériennes étoient obstruées, et elle termina, après deux à trois mouvemens spasmodiques, dans le milieu at- mosphérique, sa vie passée dans l'utérus; n’ayant ainsi recu au commencement de toutes choses pour elle, qu'une via- bilité semblable à celle des poissons, que des conditions organiques pour exister dans un milieu aquatique. Pour placer de suite tous les faits qui m'ont été communi- qués, et dont je suis allé recevoir quelques-uns de la bouche même de l’accouchée, je continue à donner ces informations, comme il suit. C’est le premier enfant que la femme Pagare ait mis au monde : ses occupations ne l’astreignoient à rien de pénible: elle alloit en journée comme couturière : sa complexion étoit foible, sans être valétudinaire. Enfin elle prenoit vingt-quatre ans, lorsque ignorant qu’elle étoit enceinte, elle fut un soir saisie d’une frayeur extrème : deux de ses compagnes, à titre d’amusement, lui causèrent cette frayeur, en arrivant inopi- nément et brusquement sur elle, comme elle passoit sans lumière d’une chambre dans une autre. Cet événement, dont on a calculé l’époque, si toutefois on peut faire grand fond sur les souvenirs vagues qui ont servi d’élémens à ce calcul, auroit surpris l’accouchée vers trois semaines (1) de sa gros- sesse. Cependant elle se rassure bientôt et se met à rire elle- même de sa frayeur; mais ce n’est pas sans être avertie d’un (x) Vers sept semaines au contraire, si la gestation a fini à son huitième mois. \ ANENGÉPHALES HUMAINS. .239 changement dans sa santé : car elle fut incontinent affectée d'un peu de froid, qu’elle ressentit durant six semaines aux pieds et dans la partie inférieure du dos. Depuis, et étant fort avancée dans sa grossesse, 1l lui pre- noit envie de repousser l'idée qu’elle étoit enceinte, en s’aper- cevant que son fruit ne se conduisoit pas en elle comme elle croyoit savoir que cela se passoit chez les autres femmes : elle sentoit un corps rond et dur qui ne se culbutoïit, ni se renversoit jamais sur lui-même. Ainsi au heu de remuer à l'ordinaire, il lui sembloit que ce corps glissoit de haut en bas et que par un contre-mouvement semblable, il reprenoit bientôt sa première place : ou bien il lui sembloit encore que ce corps dur tendoit à se détacher de gauche à drôïte ou de droite à gauche. Je vais reprendre ces faits et les développer dans les con- sidérations suivantes. Premièrement. L'événement qui auroit modifié l’état de santé: de la femme Patare, est, à quelques nuances près, la répétition d’un fait que j'ai rapporté page 517 de mon ou- vrage, et qui affecta la mère de l’'Æzencéphale de la Seine. On arriva de même inopinément et brusquement sur cette femme, qui aussi étoit dans un commencement de grossesse : elle erut entendre que son mari avoit péri dans l'incendie de Berci, et elle tomba évanouie. Sept mois et trois jours après, c’est-à-dire, le 2 mars 1821, cette femme mit au monde lAnencéphale , dont j'ai donné une description étendue. La même influence, bien plus sûrement encore, troubla l’état de santé dont avoit toujours joui la mère de lÆrencéphale de Bras : la brusquerie des brutales plaisanteries de son 240 ANENCÉPHALES HUMAINS. beau-père la bouleversèrent, et son malaise continuel dans la suite en fut la déplorable conséquence. Secondermnent. La femme Patare, en rendant compte de ses sensations durant la seconde époque de sa grossesse, semble encore reproduire un récit que j'ai rapporté d’après une communication du-médecin de Commercy, M. Dumont; récit concernant une autre mère d'Anencéphale, celle de l'Anencéphale de Corniéville ,néle 27 septembre 1821 ; cette femme sentoit remuer son enfant, mais plus foiblement : « Il lui sembloit que c’étoit une bête qui grapissoit dans » son corps: du moins ce n’étoit ni les mêmes sauts, ni les » mêmes culbutes qu’à l'ordinaire. » Voyez Phil. anat., page 524. Troisièmement. Le double épanchement des eaux ob- servé chez la femme Patare, a aussi formé le principal trait caractéristique de l’accouchement du 2 mars 1821. « Les eaux percent : elles sont limpides et sans couleur. L'enfant est reconnu par le toucher : mais au lieu de céder à des efforts pour son extraction, il paroît retenu. On cherche à recon- noitre et à surmonter ces obstacles, et l’on espère un heureux résultat d'une traction faite avec un ongle. Mais, chose in- attendue! on a ouvert une autre poche, et donné issue à de nouvelles eaux qui coulent en abondance et qui cette fois sont troubles et roussätres. Ce second épanchement survient deux heures après le premier. » Extrait de la PArlosophie anatomique, t. 2,p.131 et132 Quatrièmement. Je rappellera que j'ai posé en fait que l’ordonnée (1) de foute monstruosité réside dans des brides qui (1) De telles ordonnées viennent combiner leurs influences avec celles toutes ANENCÉPHALES HUMAINS. 241 attachent le fœtus à une partie de ses enveloppes. Privé de connoître les rapports d'un Æ7errcéphale avec son placenta, je regrettai de ne les concevoir, à l'égard de ce monstre, qu’à titre de déduction théorique; je me flattai cependant qu’une prochaine occasion d’en être informé @ posteriori ne tarderoit pas à naître : et c’est effectivement cette vérifi- cation que me procurent les observations précédentes ; car des brides placentaires sont réellement aussi le fait primitif de l’Anencéphalie, puisque d’ure part, c'est parce que l’4- nencéphale de Patare adhéroit à son placenta, qu'ils sont sortis l’un et l’autre et ont été produits ensemble; et d'autre part , des adhérences dans le sein maternel peuvent seules priver les fœtus de leur faculté d’action et de la liberté de mouvement, qui les caractérisent dans l’état normal. Conclusion de cette première partie. Les faits qui précè- dent, venant à s'accorder sur tous les points avec ceux que j'ai rapportés dans mon ouvrage, me paroissent appuyer, de leur autorité et pour leur part, la nouvelle théorie que j'ai proposée sur la formation des monstres. On conçoit, en effet, comment d’aussi violens saisissemens peuvent troubler une organisation en marche de développe- ment, introduire un désordre persévérant dans un travail aussi frêle , y produire enfin l’aberration de la force plastique. C’est une succession de causes et d’effets dont l'esprit peut facilement suivre l’enchainement. La surprise, la frayeur, toutes ces vives excitations donnent lieu à des efforts ex- puissantes et plus umiverselles du n1sus formativus; terme de l’invention du célèbre Blumenbach, mais dont j'ai cru devoir fixer le sens avec plus de rigueur, en le traduisant par tendance à formation normale. Mém. du Muséum. À. 12. 31 242 ANENCÉPHALES HUMAINS. traordinaires de contraction musculaire. La matrice en de- dans de laquelle l'œuf fait de continuels efforts pour aug- menter de volume, et qui est comme bandée autour de ce corps réagissant, n'est pas en vain brusquement ramenée sur elle-même : la violence de la secousse fait éprouver quelques légères dilacérations aux enveloppes fœtales, assez pour que le fluide dans lequel nageoït le fœtus suinte à travers : ce fluide extravasé, la matrice se rétracte et se ramasse sur elle- mème : les enveloppes fœtales sont appliquées sur l'embryon: en contact par quelques points avec leurs parties dilacérées, l'embryon contracte sur les fentes de celles-ci de nom- breuses adhérences. Ainsi, et à ce moment, s’établissent des brides placentaires: ainsi, ét à ce moment, commence la monstruosité. Car il y a bientôt sur un point quelconque anastomose et fusion des systèmes sanguins de l’embryon et des enveloppes placen- taires : un rameau artériel qui se füt répandu dans l'embryon et qui eût contribué à accroître le point de son immersion, s’étend par delà et se porte en rampant sur les brides, jusque sur les membranes de l’œuf. Dans d’autres occasions, ce sont ces brides qui s'opposent à la libre disposition du système artériel. Ainsi s'expliquent les calibres monstrueusement dif férens des artères : puis, comme sont les artères, sont en raison de leurs volumes respectifs les organes où elles se distribuent. M. Serres, qui a répandu un si grand jour sur ces faits, a déjà donné et continuera à exposer par eux la théorie de l'hypertrophie et de latrophie des organes. Il ne faut donc que quelques brides pour qu'un organe pré-destiné ne soit pas produit, pour qu’ainsi le fœtus soit ANENCÉPHALES HUMAINS. 243 privé de l’un de ses appareils, pour qu'il y ait sur un point quelconque, comme Meckel l’avoit dit avant moi, r70ons- truostté par retardement de développement (1). Sur ce pied, les monstruosités n’offrent plus rien d’embar- rassant pour l'esprit : un monstre n’est qu’un fœtus sous les communes conditions, mais chez lequel un ou plusieurs or- ganes n'ont point participé aux conformations successives qui font le caractère de l’organisation. L’être organisé qui se présente sous une forme anomale, n’est pas malade dans acception généralement recue de ce mot, il est seulement monstrueux, en ce sens qu'il ne jouit pas d’une organisation aussi perfectionnée, aussi riche que celle qui appartient au type de l'espèce dont il fait partie (2). (1) Quelques personnes ont imaginé de relever cette expression, et d’y voir une doctrine toute entiere sur la formation des monstres. Pourquoi tant de zèle et de justice, seulement en faveur des étrangers? On disoit autrefois monstruosité par défaut. On croyoit alors exprimer un fait sensible et simple ; et il n’étoit venu à l'esprit de personne d’élever cette locution au degré d’une explication. Ce n’est pas qu'iln’y ait une différence réelle entre les deux désignations, Une monstruosité par défaut de complément d'organisation et une monstruosité par retardement dans le développement de quelques parties organiques ne sont pas choses absolu- ment semblables. La derniere idée est expriméé avec plus de finesse, de justesse et de concision ; car elle s'applique, si je ne me trompe, aux cas invariablement réalisés par des obtacles intervenus à l’improviste, et luttant contre la marche progressive et habituelle de l’organisation. Voilà les vues de Meckel, et je me plais - moi-même à lui en faire honneur. Mais si vous leur attribuez au-delà de ce point, lillustre étranger a trop d’élévation dans l'esprit pour ne pas apercevoir là une manœuvre , de petites attaquesindirectes ; pour ne pas y voir bien moins ün hom- mage à ses brillans travaux; que des acces de malignité et de petite jalousie à l'égard d’un voisinage embarrassant. (2) Les esprits sévères pourroient s’effaroucher de ne voir 1ci que la sommité de ces idées théoriques : mais il ne faut pas oublier que j'en ai donné les détails et les preuves dans le:second volume de ma Philosophie anatomique. Sn 244 ANENCGÉPHALES HUMAINS. Ces explications données, on comprend de même quelle cause amène aussi invariablement que nous l'avons ait plus haut le retour des mêmes formes, même dans la mons- truosité, ainsi que l’atteste, par exemple, la similitude gé- nérique de nos diverses espèces d'Ærencéphales. Qu'en effet les dilacérations des membranes de l’œuf affectent ces enve- loppes à des époques semblables de la gestation, et princi- palement, au moment où il n’y a encore de formée que la tige spinale; on voit qu'un seul organe, et un organe nette- ment spécifié, devient passible d’adhérences et par suite du cas de non-développement. Ainsi, de ces causes bien simples dépendent nécessairement tous les faits de l'Anencé- phalie, c’est-à-dire, cette réunion de circonstances qui per- met au fœtus d’être sur un point soustrait, et qui le laisse au contraire sur tous les autres abandonné à l’action du rusus formativus, aux conséquences de la force plastique. S IF. Sur quelques nouveaux développemens des caractères 2 nt génériques des monstres Anencéphales. 10. Des poches à dos des Anencéphales. Santorini, Romberg et Fontanus ont traité d’une poche très-considé- rable que les Ærencéphales auroient à dos. La base de ce sac, relativement à ses lignes d'insertion sur les fœtus, com- prendroit toute a superficie de leur canal vertébral, qu'on sait entièrement ouvert, c'est-à-dire, toute la partie pelée du dos. J’ai admis comme réelle l’existence de cette poche dorsale, d’abord sur les témoignages qui précèdent, en second lieu sur quelques vestiges que j'en avois aperçus ANENCÉPHALES HUMAINS. 245 principalement à la tête, et en troisième lieu, sur la distinc- tion qui en fut faite au sujet de l 4zencéphale de la Seine, dont l’enfantement fut précédé par l’épanchement, à des époques distinctes, de deux liquides d’une nature bien dif- férente. De l'observation de cette poche dépend la solution de plusieurs questions importantes. Malheureusement nous n'avons reçu nos Æzencéphales, que fort tard et après plusieurs observations et altérations. Nous avons donc été privés de voir les choses en place. Cependant c’étoit, quant à l’un d'eux, une ressource pour l’observation que la conser- vation du placenta: j'y ai donc cherché des vestiges de la bourse dorsale. Je m'aitendois à plus de différences : et, afin d’être à même de les saisir avec plus d’exactitude, je m'étois pourvu d’un placenta à l’état normal : je les trouvai assez semblables. M. Delestre, prosecteur d'anatomie à l’amphithéâtre de la Maternité, auquel l’examen et la conservation du placenta avoient été confiés, me fit remarquer des différences assez sensibles dans la relation des toiles aponévrotiques qui com- -posent les deux poches, et surtout des sinus sanguins très- volumineux, apparens actuellement sous la forme de grands caillots de sang enkistés en dedans des feuillets membraneux. Rien n’est indifférent en pareille occurrence, même une observation à laquelle on auroit dù s'attendre , puisqu'elle peut prévenir la divagation de la pensée et les écarts des fausses suppositions. Or, nous savons présentement que les Anencéphales sont établis, à l'égard de la masse spongieuse des mamelons , comme les fœtus de l’état normal; que 246 ANENCÉPHALES HUMAINS. leur cordon ombilical s’insère comme à l'ordinaire dans le centre du disque mamelonné; et nous avons soigneuse- ment constaté qu'il n’y avoit à la surface de ce disque m brides ni autres lambeaux d’attache. Le fœtus provient de ce point central; s’il s’en écarte, c’est sous l’influence et sous la retenue du cordon ombilical existant intermédiaire- ment. Le résultat de ces considérations est sans doute que les Ærencéphales existent d’origine, placés vis-à-vis le gà- teau placentaire, et que pendant toute la durée de la gesta- tion, ils lui auront toujours fait face. Mais d’un autre côté, c’est à dos de ces fœtus que nous avons observés destémoignages non équivoques d’adhérences, des vestiges de membranes aponévrotiques transparentes et très-minces. Que par la pensée nous replacions le fœtus, comme on vient de voir qu'il se trouve, faisant face au gà- teau placentaire et adhérant par le dos au fond de la poche fœtale, ou de la poche de l’amnios, que doit-il s’en suivre? Nous sommes ici obligés de suppléer par les lumières de l'esprit à celles, certainement préférables, d’une observation positive, mais dont on a vu que nous avons été privés. Tou- tefois nous nous garderons bien de nous refuser à cette né- cessité, ne devrions-nous n’en retirer d’avantages que ceux de dire ce qu'il y a à faire, et d'appeler sur ces observations la bonne volonté et le zèle des chirurgiens-accoucheurs. Cependant reprenons notre supposition : dans la situation où nous avons considéré le fœtus, il a à dos la poche de lal- lantoïde, la seconde des poches de l’œuf, la plus grande des deux au moment de la révolution qui va placer le fœtus dans un autre milieu. Mais si c'étoit cette même poche ANENCÉPHALES HUMAINS. 247 qu'’avoient aperçue nos devanciers Santorini, Romberg. et Fontanus ? Je fais mieux maintenant que de le soupçonner; je n’en doute plus, et je vais dire sur quoi reposent les élé- mens de cette conviction. Point de doutes sur une poche dorsale : une preuve de plus en faveur de son existence résulteroit encore des cir- constances de l'accouchement du 2 mars 1821, et de celles de l'accouchement du 26 septembre dernier, principalement de l'essor imprimé au fœtus de ce dernier événement, quand il fut lancé sur la lampe qu'il éteignit. L’épanchement des eaux, à deux reprises différentes, témoignent également de l'existence de deux parties employées à les contenir. Mais l'on ne sait pas aussi exactement en quoi consiste la poche. Il pouvoit arriver (le canal vertébral étant ouvert et ren- versé, et se trouvant offrir, par son développement en table, une base osseuse de quelque étendue, une large sur- face pour le canal spinal membraneux), que celui-ci eût été amplifié jusqu'au volume d’une très-grande bourse dorsale. Je l’aicru lors de mes premières recherches, et c’est sous l'in- fluence de cette fausse prévention que j'ai écrit ma descrip- tion de l’Ænencéphale de la Seine. Mais nos nouvelles monstruosités viennent de nous donner ce fait, à quelques égards, différemment. Je les ai présentées à mon savant collaborateur, M. le doc- teur Serres, pour que, venant à faire usage du coup d'œil vif et pénétrant qui caractérise son talent, il püt confirmer un principal fait déjà entrevu par M. Lallemand de Montpellier, sur l'Anencéphale de l’Hôtel-Dieu, attentivement observé par moi sur l'Arencéphale de la Seine, ce fait important 248 ; ANENCÉPHALES HUMAINS. que tous les nerfs qui ordinairement se rendent sur le cer- veau et sur le cordon médullaire spinal, se retrouvent tous sans exception chez les Anencéphales, privés cependant de ces extrêmes points d'arrivée. Ces faits furent constatés et trouvés exacts : ainsi tout le système crânien et vertébral, comme portions médullaires , est absent, sans qu'il manque un seul des nerfs qui en de- voient compléter la composition : à défaut de substance médullaire, où les nerfs cérébraux et spinaux puissent se rendre, ils se portent sur la partie des méninges qui est con- servée : et d’ailleurs quels que soient les désordres qui.en doivent résulter, cela se passe sans confusion. Fous ces nerfs gardent leurs positions respectives et satisfont de cette ma- nière à la règle suprême, au principe des connexions. Au surplus, on devra vérifier sur d’autres individus moins pénétrés et moins maltraités par de l’alcohol trop fort, si les nerfs parvenus dans le sac que nous venons de caractériser par le vide absolu de toute substance médullaire, n'y arri- veroient pas modifiés par cette même soustraction, et assu- jéis eux-mêmes à cette nouvelle et singulière condition d'existence, c’est-à-dire, s'ils ny parviendroient pas évidés aussi de molécules médullaires et tout entièrement consti- tués par le névrilemme. Cela m'a paru ainsi; mais, je le répète, on devra revoir sur un autre sujet sil n’y auroit effectivement que les névrilemmes, qui se rendissent et qui se continuassent dans la membrane interne du canal. Ces observations ont conduit sur les autres recherches désirées. M. Serres reconnut que le canal membraneux spi- nal existoit intégralement. Ainsi, nonobstant l'absence de ANENCÉPHALES HUMAINS. 249 ce qu'elles devoient enceindre, les méninges ont persisté : du moins nous avons distinctement aperçu deux couches membraneuses, dont une partie étoit étendue sur la table osseuse et dont le surplus se poursuivoit en retour et exté- rieurement d’un bord de la table à son autre bord latéral. Cette composition étoit naturellement disposée dans la raison -de l’appareil solide lui servant de base; la forme n’en étoit plus annulaire : le corps osseux se trouvant ouvert et s’étant étalé en table, le canal membraneux spinal étoit tenu à la superposition des feuillets que nous avons observée. Méta- morphosé à ce degré, il a sans doute été difficile d'obtenir dès le premier abord la détermination exacte de ce canal; et l'on pourroit même douter en ce moment qu’elle fût don- née judicieusement ainsi que nous venons de la présenter, s’il n’y avoit de certains signes de reconnoissance : maïs ce sont sans doute des points de repaire de toute évidence ‘que l'existence de la faux, qui dans les fœtus réguliers sé- parent les hémisphères, et que celle de la tente qui protège et recouvre le cervelet : or, ces parties toutes dénuées d’u- sage dans nos Ænencéphales, ÿ ont été observées par M. Serres; la faux avoit été également remarquée autrefois par M. Lallemand. Arrêtons-nous un moment sur cette dernière considération. ‘Voilà retrouvés, sinon toutes les parties des méninges, du ‘moins ses feuillets extérieurs, du moins ceux de la dure- mère. L'état d’un de nos sujets, gâté par un alcohol trop con- centré, nous a privés de poursuivre davantage l'examen de ces membranes. Lie canal membraneux spinal existe donc. Cependant c’est encore une autre poche qui se trouve par Mém. du Muséum. 1. 12. 32 250 ANENCÉPHALES HUMAINS. delà : car l'extrémité assez prolongée du.cuir chevelu se fait remarquer par des découpures irrégulières , par des arrache- mens, et ce sont aussi de semblables vestiges qui bordent les-côtés du canal vertébral ouvert. Je dois décrire ci-après une autre espèce, lÆrencéphale de Dreux , et j'en ai introduit la figure dans la planche qui accompagnera la suite de ce Mémoire. J’engagealors à consul- ter cette figure; on y apercevra des toiles membraneuses con- servées en leur entier, soigneusement rangées et appliquées sur le canal vertébral ouvert, et prolongées jusqu'aux*pre- mières vertèbres dorsales. Or si l’on ‘fait attention à leurs points d'insertion, à leur position subjacente à un bourrelet, qui lui-même :paroît une section des tégamens communs, ontrouveradansle dessin du chirurgien de Dreux,M. André, un vestige des enveloppes de la bourse dorsale; renseigne- mens dont nous avions regretté d’avoir.été jusque-là privés. Je tire de ce ‘petit nombre d’élémens, une preuve en faveur de l'idée que j'ai émise plus haut, savoir : que les fœtus anencéphales, adhérens à quelques parties de leurs membranes ambiantes, existent.intermédiairement entre les poches,de l’amnios et.de l’allantoïde, faisant face à Ja pre- mière de ces poches et ayant l’autre à dos. Etant, quant à la phis:grande partie de son être, baigné:par les eaux de l’am- nios, l’Anencéphale y prend-tous les développemens..des fœtus réguliers, : il:y.scroit sans :obstacle sous l'influence deJa; force plastique, par de :concours du. cordon, ombilical ét desifluides-:nourriciers auquel, çe-cordon.sert.de véhicule. Mais bien-au contraire, présentant.tout ou partie.de.sa sur- face; dorsale, à la poche de lallantoide, -où ne, sont plus. que ÂÀNENCÉPHALES HUMAINE. 267 des eaux viciées, pour la plupart ancien produit des secré- tions intestinales et urinaires, iltombe nécessairement, quant: à cette partie de lui-même, qui s’est: ainsi fourvoyée; dans les cas de non développement. Cela posé, toutes les circonstances de eo eleneons in- solite du > mars 1821, que j'ai rapportées plus haut, s’expli- quent naturellement. De premières eaux s’écoulèrent, elles étoient limpides et sans couleur; c’étoient le fluide de lamnios : deux heures après, un second épanchement eut lieu, et ceseaux, quiévidemment provenoïent de l’allantoïde, étoient troubles et roussâtres : le fœtus, qui avoit été reconnu par le toucher après le premier événement, avoit donc servi de diaphragme entre l’une et l’autre de ces poches. Nous en dirons tout autant de l'Ærencéphale de Patare, qui, comme on l'a vu plus haut, a du exister entre deux couches d’eaux, prouvées par les deux épanchemens remarqués à un quart- d'heure de distance. Cependant ces aperçus, quelque heureuses qu’en soient les indications et les explications, nous détourneroient-ils de la considération du canal médullaire spinal? nous faudra- t-il abandonner les vues que nous avons présentées sur l'existence d’un fluide qui y auroit été versé, qui y existe- roïit en remplacement de la substance médullaire, et: qui s’y seroit déposé à titred’élément primitif, devenant lecarac- tère, et comme la condition de l’être à l’état d’embryon? Je n’entreprendrai point de traiter ici une question aussi grave : elle exigeroit de trop longs développemens. L'observation par laquelle je désire terminer cétte discussion, c’est que lés choses doivent, à cet égard, demeurer #2 statu quo. SA 252 ANENCÉPHALES HUMAINS. J'ai fait d’une remarque d'Alexandre Bony, le point de départ de mes recherches. Or il à décrit « un fœtus privé » de la voûte du crâne, du cerveau et de la moelle épinière, » chez lequel il avoit aperçu en remplacement de ces or- » ganes une vessie qui ne contenoit que de l’eau jaune. » Le canal médullaire cérébral et spinal de notre 4nencé- phale n'est autre qu’une semblable vessie, ou du moins peut être présenté sous cette même désignation. Mais nous Pavons trouvé vide. Auroit-il perdu l’eau-jaune de Vob- servation précédente, avant ou durant le travail de l’enfan- tement? Je n’en puis douter, et je me fonde à cet égard sur l'observation suivante : se Du moment où M. Serres eut aperçu l'artère sphéno-épi- neuse , il annonça aux personnes présentes que nous allions voiriparoître tout le sac des méninges. Il fit en effet une ouverture aux tégumens postérieurs de la tête, et il invita M. Delestre, le jeune anatomiste dont nous avons parlé plus haut, à souffler par cette issue : à l'instant une coiffe ample, arrondie, se déploya; une coiffe, telle qu’elle eùt été rendue apparente par le relief d’un cerveau à la vérité peu volumi- neux, si celui-ci eùt existé. Cette observation ne me permet pas de douter que cette poche n’ait été primitivement et tout récemment remplie : prümitivement ; car il faut un contenu quelconque pour por- ter des’ sacs membraneux à développer une capacité quel- conque; et {out récemment, parce que des aponévroses qui arrivent au contact et qui y persévèrent quelque temps, pro- duisent bientôt du tissu cellulaire qui en opère la jonction. Maintenant, qu’avoit renfermé le sac des méninges ? Etoit- ANENGÉPHALES HUMAINS. 253 ce de l’eau jaune? je ne puis que répéter, ce sac étoit vide, je l'ai trouvé entièrement vide. J’insiste sur cette observa- tion, parce qu’elle répond à la question de M. le docteur Jourdan, qui dans le Dictionnaire abrégé des Sciences mé- dicales, tome XI, page 253, au mot 72ons{ruosité, paroït douter de l'absence de tout vestige de cerveau. + Pour me résumer quant à cette seconde partie, et pour en donner les définitives conclusions, j'aurai, si je ne me suis point abusé dans l'exposition des faits précédens, j'aurai, dis-je, apercu, non plus seulement une poche dorsale, comme formant le caractère particulier du genre Ænencéphale, mais deux poches distinctes; l’une formée par les membranes du canal. médullaire cérébral et spinal, et l’autre par des adhé- rences du sujet avec les feuillets de l’allantoïde. Laquelle de ces poches aura creyée au moment de l’enfan: tement du 26 septembre dernier, et aura eu le sort d’une détente. pour faire déboucher le fœtus avec tant de force et de vitesse? Laquelle, en s'ouvrant, aura occasioné le bruit sourd qui fut entendu distinctement en novembre 1823, du- rant l’enfantement de l’Anencéphale de Bras? Je ne puis sur cela qu’attendre une observation positive. Au surplus, M. Serres m'a communiqué une observation qui lui est propre et qui ne laïsse plus lieu de douter qu’une poche existe à dos des Anencéphales. Remplissant en 1812 les fonctions de médecin inspecteur à l'Hôtel-Dieu, il eut occasion d’y recevoir un enfant privé de cerveau et de cer- velet, et qui. avoit sur sa tête et à dos une poche volumi- neuse et ronde. Il est question de ce monstre dans la thèse (page 52) de M. Lallemand, aujourd’hui professeur à Mont- 254% ANENCGÉPHALES HUMAINS. pellier. L'enfant vécut trois jours; on essaya de le nourrir avec du lait et de l’eau sucrée, aucune nourrice n'ayant voulu lui donner le sein. La poche s’étoit vidée peu avant l'accouchement : ses replis variés et irréguliers ressembloient à ceux d’un capuchon de soie négligemment porté et ren- versé en arrière : cette circonstance ajoutoit beaucoup à l’horreur qu'inspiroient les principales difformités de la tête. On a pu soufller cette poche, après la mort. 20, De ce qui engage et retient la tête des Anencéphales entre les épaules. % Une modification de la plus haute importance caractérise toutes les conformations qui se rapportent à ce genre : d’autres faits organiques en découleront nécessairement. Ainsi, c’est l'ouverture du canal crânio-vertébral qui devient Pessentielle modification , formant le changement d’un fœtus régulier en un fœtus anencéphale, et cette cause se propage inévitablement sur les muscles de l’échine. Effectivement comme sont les os, de même se conditionnent les muscles. Les vertèbres, avons-nous vu, au lieu de ramener leurs ailes en dedans et de les porter l’une vers l’autre, pour être réunies sous la forme d’un anneau (ce qui est le fait normal), les ont droites et rejetées latéralement. Les muscles de l’échine, né- cessairement subordonnés, sont donc renvoyés au-delà de ces ailes, partie à droite, et partie à gauche; ainsi écartés de la ligne moyenne, où dans le cas normal les deux paquets musculaires s'appuient réciproquement, ils prennent place sur les flancs. | Cependant, répandus tout le long du canal ouvert ou de AÂNENGÉPHALES HUMAINS. 255 ce qui devient.les tables vertébrales , ils se portent vers la tête; etcommeà l'ordinaire, ils vont s’yinsérer,sur lesmêèmes os, ou ceux de l’occiput. Mais circonstance à remarquer, c’est là-précisément que se fait le plus grand déploiement du canal crànio-vertébral, que les pièces moyennes sont l’une à l'égard de l’autre dans un plus grand éloignement ; et que ces pièces, les occipitaux supérieurs, constituent le ‘large ‘écartement que prend le crâne à ses deux extrémités latérales et postérieures. De ces circonstances proviennent les entraves qui engon- cent la tête et qui la retiennent au milieu des épaules. Ft, ‘en effet, les muscles de l’épine ne se portent point sur les occipitaux supérieurs et n y font point éprouver leur fort déplacement, qu'ils ne soient en conséquence contraints d'abandonner les crêtes osseuses des vertèbres cervicales : ceci rend le tirage des muscles spinaux, direct des vertèbres du dos sur la tête. Cela connu, n'oublions pas que celle-ci est composée d'élémens enchaïnés et même enchevêtrés: si le tronc est dans le même cas, sa masse est plus considérable : il entraîne à lui, comme formant une principale résistance ; et la tête tirée vers ses angles et en arrière, vient alors poser sa bordure occipitale sur le premier rang des vertèbres du dos. Cette modification est en outre simultanée à un coude que les vertèbres cervicales sont contraintes de faire : car tel est véritablement un nouvel arrangement qui cherche à se pro- duire et dont le travail se propage de loin en loin. La prin- cipale saillie que fait naître la courbure du cou, courbure por- tant sa convexité en devant, est le plus souvent nuisible aux organes qu’elle heurte, l'œsophage et le canal aérien, qui, 256 ANENCÉPHALES HUMAINS. bien que dispos à toute exigeance de déplacement, n’en sont pas moins génés dans leur développement. | Enfin ce n’est point seulement là que s'arrête la propaga- tion de la principale monstruosité. Le bras, que retient toujours la clavicule restée dans son état normal, est, par le déploiement forcé de l'épaule, soulevé vers le haut et porté en avant. Encore que l’épaule conserve ses rapports avec les parties de son voisinage, elle est repoussée sur les flancs par l’écartement dont nous avons traité, soit celui des muscles spinaux qui prolongent l'épaule à son bord dorsal, soit celui si considérable des ailes vertébrales. Il ÿ a donc un double motif à ce que les épaules entravent et engoncent la tête, puisque celles-là se soulèvent vers elle, quand la tête, en vertu d’un autre effort, est entraînée à aller toucher le dos et à venir presque se confondre avec sa tranche supérieure. Nota. La continuation de ce Mémoire, ayant pour titre : & INT. Dérermination el caractères de six Anencéphales , paraîtra dans le cahier suivant ; une planche sera jointe à cette troisieme partie. 257 ANENCÉPHALES HUMAINS. PAR M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. $ IL Défermination et caractères de huit Anencéphales. Ju caractérisé les espèces (1) d’un autre genre, mais j'ai cru mapercevoir que cet ancien travail n’avoit point été remarqué ou peut-être n'avoit pas été compris des méde- cins. Cependant je ne connois point de conformations, aux- quelles, je n’en excepte pas même celles de la zoologie régulière ; les formes linnéennes et la nomenclature binaire conviennent davantage qu’aux organisations de la monstruo- sité, qu’à ces êtres qui n’offroient à l'esprit autrefois que bizarrerie, confusion et désordres, qui laissent enfin aujour- d’hui pénétrer le secret de leur existence et dont on pourroit dire que se compose la zoologie anomale. Je ne reviendrai point sur les principes que j'ai alors posés; et, croyant qu'il doit me suffire de présenter une nouvelle application de ces vues pour les faire apprécier et pour les faire cette autre fois mieux comprendre, je reproduis le même travail, en ce qui concerne les Anencéphales. Le grand caractère de ce système organique, ou les faits (x) Telles sont les espèces podencephalus eburneus, pod. longiceps, pod. illus- tratustet pod: biproralis: Noyez Philos. anat. tome 2, pag: 448. Mém. du Muséum. t. 12. 33 258 AÂNENCÉPHALES HUMAINS. qui en deviennent les élémens génériques, sont l'ouverture et le déploiement latéral du tube cranio-vertébral; ou ce qui revient au même, ce tube produit des branches qui ne se contournent point, comme dans l’état normal, et ne revien- nent plus sur elles-mêmes pour être établies sous une forme annulaire. Cependant elles n’affectent point une marche in- verse, sans que, renversées en sens contraire et étendues en ailes sur les côtés, elles ne propagentles effets de cette grave et singulière déviation plus loin, et ne là fassent en effet res- sentir sur tous les points où ces ailes se rendent et où elles trouvent à s’encastrer. Le degré d'influence d’une aussi puissante modification sur ces parties latérales; voilà ce qui, en définitif, nous fournit des faits appréciables, des considérations spécifiques, et ce qui place enfin chaque monstre sous une condition or- ganique propre. Les traits semblables et fondamentaux qui frappent d’abord, sont rappelés par le premier terme de la nomenclature binaire, ou celui du genre; et les traits diffé- rens et secondaires, que l'esprit n’acquiert que par un second effort et qu'il ne saisit qu'après des comparaisons attentives, le sont par le terme suivant; ou celui de l'espèce. Tel est l'esprit dans lequel je crois qu’on peut employer et coordonner toutes les observations que l’on auroit faites sur les diverses monstruosités. Ainsi mes recherches m'ont mis à même de connoître au moins huit espèces Der drs- tinctes d'Anencéphales, et je me propose, dans ce troisième paragraphe, d’en conserver en effet un souvenir comparatif, c'est-à-dire de les décrire, comme j’eusse fait à l'égard d’ani- maux de la zoologie normale. Voici les noms de ces Anencé- ANENCÉPHALES HUMAINS. 259 phalës : 10. Anencéphale de Dreux, Anencephalus Drocen- sis ; 20. Anencéphale de la Seine, 47. Sequanensis; 30. Anencéphale de Patare, 47. icthyoïdes; 40. Anencéphale de Sannois, 4n. Sannensis ; 50. Anencéphale de Corniéville, An. mosensis; 6°. Anencéphale de Bras, 47. occipitaks ; 70. Anencéphale de l’'Hôtel-Dieu, 47. perforatus ; 80. Anen- céphale éventré, 47. evisceratus. Je les ai même classés quant au degré de leur monstruosité, en commençant par les moins écartés de la forme régulière. La littérature médi- cale nous en fait connoitre plusieurs autres espèces : on les trouvera rappelées dans le tableau qui terminera ce Mé- moire ; citées seulement, parce que je n’ai pu, faute de ren- seignemens suflisans, les comprendre dans ce travail d’ob- servations positives. 10, ANENCÉPHALE DE Dreux. Arencephalus Drocensis. Feu M. André, chirurgien à Dreux, a décrit et a figuré cette es- pèce dans l'Annuaire de la Société de Médecine du départe- ment de l'Eure, sous ce titre: Observations d’un Acéphale avec spina bifida. Cet Anencéphale du sexe féminin fut produit le 21 juillet 1808, à Dreux, par une femme âgée de 34 ans, qui 18 mois avant et dans la première année de son mariage avoit fait une fausse couche, étant alors à mi-terme. L'enfant vint, ayant cessé de vivre; mais sa chaleur fit con- noître que sa mort étoit récente. M. André donne une description étendue de cette mons- truosité : j en extrais les passages suivans. « Le corps des ver- tèbres dorsales, coupé depuis l’occiput jusqu'à la région lombaire, véritable spëra byfida, n’offroit aucune trace Sd 260 ANENCÉPHALES HUMAINS. de moelle épinière, ni d’apophyses épineuses, mais les transverses étoient plus. étendues que d'ordinaire. L’anus étoit imperforé. La vulve descendoit et pendoit au moyen de deux expansions charnues et saillantes. Un appendice membrani- forme flottoit sur les épaules et venoit se terminer vers la partie moyenne de la région dorsale; cet appendice paroïs- soit formé par la dure et par la pie-mère, c’étoient les méninges céphaliques réunies. La colonne épinière ‘étoit arquée et concave devant le cou» Ænnuaire, etc.; tri- mestre de juillet pour l’année 1810,.page 35r. 20. ANENCÉPHALE DE LA SEINE. Anencephalus Sequanensis. Cette espèce, est dans le même cas que la précédente; eu égard au degré dont le crâne est renversé en arrière : moins écartée de sa position normale, la tête est cependant encore fort engoncée et toute aussi engagée dans les épaules; ce qui dépend de la courbure de la colonne cervicale, courbure tou- jours imposée àcette partie par les faits de l'anencéphalie, ainsi que nous l’observerons ci-après. La face offroit des traits moins irréguliers que chez les autres Anencéphales : le menton se détachoit et par plus de saillie et par une plus grande hau- teur. Les yeux paroïssoient plus petits. Etant plus renfermés dans l'orbite, ils ont procuré à l'arc du frontal qui les con- tourne supérieurement une étendue, qui a préjudicié au développement de l’os à sa face postérieure ou crânienne:au total cet.os (1) consiste en un arc de cercle. La tête qui a de (1) Voyez l’atlas de la Philosophie anatomique, pl. 14, fig. 4. La comparaison de ces especes va rendre nécessaire que/je citesouvent des figures autresique,celles, comprises. en, la planche 8.qui accompagne, ce Mémoire: Pour ANENCGÉPHALES HUMAINS. 2061 la rondeur vers le vértex en:est redevable ‘au pariétal, parce qu'il n’est pas aussi descendu, ni aussi affaissé que dans les autres Anencéphales. Ce pariétal est un: os (x) plat, al- longé, légèrement arqué et saillant extérieurement. Le basi- laire (2) n’est pas formé de ses deux composans, l’otosphénal et le basisphénal, comme dans lAnencéphale de l’'Hôtel- Dieu; mais un sillon transversal fait cependant présumer qu'ils avoient d’abord été: séparés et qu’ils se sont soudés plus tard. F’occipital supérieur, qui, double chez tous les Anencéphales est rejetté en arrière et:est renversé latérale- ment, se composoit, à peu près, comme dans l’An.dePatare, 10. d’une masse épaisse en connexion avec: les occipitaux- latéraux, et 20. d’un:filet grèle faisant le coude aveccelle-ci; eb allant gagner le bord du pariétal. Ce petit filet corres- pond à l’inter-pariétal et sa grosse tubérosité inférieure. et, latérale à l’occipital supérieur proprement dit. 30. ANENCGÉPHALE DE PATARE. Anencephalus iCéhyoides. Des caractères nombreux.et importans distinguent; cette: es- pèce. L’arc du dos a sa courbure! (pl. 8, fig. 7) avec con: cavité vers l’origine des vertèbres lombaires, et avec con- vexité à la région cervicale: Cet arrangement a été, favorable; au développement complet des vertèbres. du cou, fig... 5; celles-ci ont produit latéralement des. apophyses épineuses, Potre de l’ordre dans ces citations, je me détermine à placer les. indications de cette même planche 8 dans le texte principal, et à rejetter au contraire dans celui des notes les autres indications ou celles relatives à diverses autres planches. (1) Atlas de la Philosophie anatomique , pl. 14, fig 5, 1 ge Un C2) = — 262 ANENCÉPHALES HUMAINS. assez prolongées pour que les muscles de l’échine s’y soient insérés. Comprises dans le même système d’attache que les vertèbres du dos, elles décrivent un arc étendu, agissant comme un pédicule, au bout duquel la tête est portée beau- coup plus en devant. La tête est donc engoncée dans les épaules, autrement qu’elle le paroït chez les autres Anencé- phales. Et en effet pendant que les autres espèces l’ont renversée en arrière, qu'elles regardent le ciel et qu’elles sont dans une mesure de relations et d’attitudes, à autoriser la pensée souvent exprimée d’un rapport avec les crapauds (1 }, l’Anencéphale de Patare tient au contraire sa tête pendante sur la poitrine : la flexion du cou la descend même si bas que la symphyse de la mâchoire inférieure atteint presque l'extrémité xiphoïde dusternum. Les muscles de celui-ci et ceux de la mächoire inférieure se confondent en partie au moyen d'un tissu cellulaire assez serré qui les réunit. L’axe de vision doit à cette disposition d’être rétablie et rendue horizontale comme chez le fœtus de l’état normal. Quant aux parties voisines, point de changement ; l’œsophage et la tra- chée-artère étoient dans l’état naturel, la langue seulement n'a paru plus longue et plus bridée. Le crâne vu de profil, fig. 6, et par le vertex, fig. 5, n’offre rien qui ne soit ordi- naire aux Anencéphales; cependant les vertèbres du cou présentoient dans cette dernière figure l'aspect de deux (x) Sine cerebro fœtibus sane pro Bufonibus non raro habitis, etc. Harxer, de fœtu humano sine cerebro, not. 2. Monstri, ut vulgo videbatur, Bufoni similis, etc. Moncacxi, de Sedibus et causis morborum. Epist. 48, n°. 48. de Ce monstre semblable à des batraciens., etc., a dit aussi M. Lallemand. ÂNENCGÉPHALES HUMAINS. | 263 noyaux; on a vérifié que cette apparence n'existoit qu'à l'arrière-partie de la colonne cervicale, et que ces saillies provenoient d’un tronc commun. Je m'arrêterai davantage aux faits que montre la base du crâne, parce qu'ils ont un double intérét, 1°. de caractériser exclusivement l’Anencéphale de Patare, et 20. d'offrir sur un point des traïts qui rappellent la conformation des poissons; d’où le nom d’zcthyoïdes, que j’ai-adopté. C’est le propre des poissons osseux d’avoir le palais dis- joint et comme rompu vers la ligne médiane, et ses parties constituantes écartées et rejetées à droite et à gauche. Con- sultez le crâne d’un de ces poissons que j'ai fait représenter dans le onzième volume de ces Mémoires, et vous y ver- rez (1) comment la chaîne qui se compose, savoir de l’inter- maxillaire ( adnasal S ), du maxillaire (addental L), du palatin ( palatal t), et de l’apophyse ptérygoide interne ( hérisséal »), occupe un des côtés du crâne. Veuillez, en outre, consulter (2) ces parties chez un lézard, le Monitor du Nil, et vous apercevrez la mème série de pièces S, L, z, », formant aussi une ligne latérale, et, de même, abandon- nant le centre de la base du crâne à l'intervention de pièces médianes : à cela ajoutez la lecture du texte servant à l’intel- ligence de ces figures. Voy. pag. 124 et suivantes. : Ces idées sont bien nouvelles; mais, exposées avec clarté dans mon précédent Mémoire, d'elles, nettement conçues, on peut très- facilement passer à la modification analogue (x) Métabies du Mus. tom. 11, pl. 21, fig. r. (2) Voyez dans le présent volume et plus haut, la planche 6, fig. 5. 264 ANENGÉPHALES HUMAINS. que présente l’Anencéphale de Patare. Il ÿy à mieux : c’est qu’une observation oculaire suffit pour embrasser de suite tous ces rapports, au moyen de l'emploi des mêmes signes. Veuillez donc considérer dans l'Anencéphale de Patare, fig. 5, que les pieces du palais sont aussi séparées en deux lignes : on les voit, comme dans les reptiles et dans les pois- sons constituées par les séries semblables S, L, #, p, c’est-à- dire par l’intermaxillaire, le maxillaire, le palatin, et l'os qui, dans les fœtus de mammifères , a été appelé apophyse ou os ptérygoïde interne. La figure que je donne est exacte en ce qui concerne l'intermaxillaire, dont il est connu qu'on aperçoit difficilement dans l’état normal les sutures : des traces de séparation étoient manifestes à la facepalatine seu- lement , maïs non sur les lignes de ses autres connexions. L’explication de cette curieuse anomalie est donnée par la théorie fondamentale de M. le docteur Serres, établissant, en principe général, que fout développement procède de la cuconférence au centre. Ce principe admis, vous concevrez que nos deux lames palatines ne se sont point prolongées l'une sur l’autre, parce que leur développement s’est arrêté. C’est effectivement ce retard dans le développement qui constitue le fait persévérant et normal de la plupart des lé- zards, et de tous les poissons osseux. Ainsi, l’organisation procède, pour chaque région, par une voïe uniforme; et il faut bien, en effet, qu’elle emploie de mêmes artères, quand il s'agit de former les organes analogues. Ces artèressont- elles de calibre à donner avec un plein effet ? le développe- ment est intégral. Sont-elles en partie atrophiées, et d’un ef fet insuffisant ? le développement est incomplet, et seulement ÂANENCÉPHALES HUMAINS. 265 partiel. Cette dernière circonstance est le fait ordinaire des poissons et d’une partie des reptiles , auxquels il arrive de persévérer dans un moindre développement, et d’être ainsi dans une condition normale d’existence : mais, au contraire, cela ne devient le propre de l'espèce humaine qu’accidentel- lement; modifications engendrées par le phénomène de la monstruosité, et qui réalisent le fait persévérant et normal des poissons. Ce résultat étoit sans doute inévitable, si d’une cause unique il ne peut jamais sortir qu’un seul et même effet. Au surplus, ceci revient à dire que l’action du zzsus for- matipus a été suspendue, à traiter de son mode d’interrup- tion. Mais quelle cause seroit assignée à ce retard dans le développement ? En réponse à cette question, je reproduirai explication de mon Mémoire précédent, pag. 13r, au sujet des reptiles : la loi du balancement des organes donne la clé de ces modifications. Seule, parmi les espèces de son genre, l'Anencéphale de Patare a la tête descendue, ser-. rée et fixée sur la poitrine : nous avons décrit ce fait précé- demment. La résistance de la tête en ce lieu n'empêche pas les muscles spinaux d’être en tirage sur elle pour l’entraîner en arrière. Dans cetteslutte de tendance opposée , les flancs du palais ont pris plus de longueur , les maxillaires par consé- quent : Or, tout organe n'acquiert point de dimension dans un sens, que dans un autre il ne devienne plus petit. Voilà donc ce qui a imposé aux deux maxillaires un défaut d’accrois- sement vers leurs bords intérieurs. er se Cependant tout a demeuré et devoit persévérer au centre dans les formes ordinaires des mammifères, hors le seul Mém. du Muséum. t. 12. 34 266 ANENCÉPHALES HUMAINS. point que voici: les lames palatines des maxillaires ayant été privées de se joindre et de se souder, cessent par ce fait d'être un obstacle aux pièces centrales qui leur sont ordinai- rement superposées : celles-ci, formées d’un vomer unique, saillent alors par delà le palais. À quelques égards du moins, les choses sont autrement dans les reptiles et les poissons; d’abord parce que le vomer y est toujours composé de deux pièces par une séparation à la ligne centrale; et en second lieu , parce que les modifications de ces vomers règlent or- dinairement le sort des autres matériaux de la base du crâne. Chez la plupart des reptiles, les monitors entre autres (1), les vomers parvenus au plancher extérieur, et considérable: ment allongés , repoussent loin en arrière les pièces palatines. Tel est le résultat de leur interposition entre les intermaxil- laires et les palatins, mais d’ailleurs la lame ethmoïdale ( rhinosphénal ) reste au-dessus d’eux. Quant aux poissons, cela n’est plus; le rhinosphénal B (2) intervient lui-même dans le plancher formant la base du crâne, et il y parvient en s'intercallant entre le corps du dernier sphénoïde ( 4ypa- sphénal E ) et les deux vomers. A cet effet, il arrive à ceux- ci d’être ramassés sur eux-mêmes, et de former les saillies ss, qui, le plus souvent, sont revêtues de petites dents. Je suis entré dans ces détails, parce qu’étant le seul jus- qu'à ce moment qui ait distingué les trois pièces B,s,s, seul aussi j'ai pulà signaler une différence, en ce qui concerne l'An. de Patare. Que l’on s’en rapporte, au contraire, aux déter- (1) Mém. du Mus: tom. 12, pl. 6, fig. 5. (2) IVidem,, tome 1%} pli2r, fig:13. ÂANENCÉPHALES HUMAINS. 267 minations données, dans cette question, en Allemagne et en France, déterminations où l’on considère les trois parties B, s, s, soudées ( elles le sont, il est vrai, fort souvent }, comme n'étant que des subdivisions d’un vomerunique, on trouvera que l’Anencéphale de Patare réalise entièrement les conditions d'existence des poissons, quant à la base du crâne, c'est-à-dire tout aussi bien vers le centre que latéralement. Au surplus, le défaut d’entraves a profité au vomer de l’Anencéphale de Patare, non-seulement pour augmenter sa saillie par le centre, mais aussi pour le disposer lui-même tout entier sous la forme et avec la courbure d’une carène de vaisseau. 4o. ANENGÉPHALE DE Sannois. Anencephalus Sannensts. Le sujet de ce quatrième article m'étoit inconnu, quand j écrivis les généralités des précédens paragraphes : je viens de le découvrir dans le riche dépôt de la Faculté de Méde- cine, où il porte le no. 778. Il est né à Sannois, près Paris, dans les premiers jours de l’année 1707, le 29 nivôse an 5, L’officier de santé de cette commune, M. Giraud, qui le re< cut, en fit présent à ses maitres, les professeurs de la célèbre Ecole de Médecine d’alors. Sur la demande de cette savante Société, de chef des travaux anatomiques, M. Fragonard, injecta le sujet, et fit à cette occasion, le 29 pluviôse an 5, un rapport duquel j'extrais ce qui suit: « Le sujet injecté par la veine ombilicale, «et le péricarde ouvert, l’on a trouvé le cœur, les oreillettes et les artères aortes et pulmonaires sans aucun vice de conformation: seulement le thymus n’é- toit point séparé en deux lobes, étant d’un volume presque 34” 268 ANENCÉPHALES HUMAINS. égal à celui du cœur, et il occupoit la plus grande partie de la capacité de la poitrine à droite. Les poumons étoient très-petits. » On avoit soupconné une hypertrophie du cœur; et c’éloit sur ce point que devoient porter les recherches de M. Fragonard (1). La préparation montre distinctement les faits observés par cet habile anatomiste : et, de plus, elle m'a vivement intéressé sous le point de vue dont je m'oc- cupe dans cet écrit. Elle tient beaucoup de l’An. de Patare et de l'An. de Bras: du premier, par son palais osseux qui est également ouvert, mais sous des conditions un peu différentes , et que j'indique comme il suit : le vomer occupe une position assez élevée dans le canal nasal pour n’avoir point eu besoin de déborder les surfaces palatines , et les os maxillaires ont aussi fourni des lames intérieures suffisamment étendues pour qu’elles aient pu se rencontrer sur la ligne médiane. Néanmoins cette der- nière circonstance ne s'est pas réalisée, probablement parce que ce n'aura été que tardivement que le fœtus aura été rendu en ce lieu au travail du zvsus formatipus. Aupa- ravant les membranes du palais avoient été mises en contact avec le vomer, et s’y trouvoient déjà adhérentes. Ces atta- ches ayant persévéré , même après le développement rendu aux maxillaires, les bords de leurs lames palatines , au lieu de se prolonger droit, d'arriver respectivement à s'atteindre, et de se souder à la ligne médiane, n’ayant pu vaincre la ré- sistance qu'y opposoient les adhérences des membranes du (x) Je suis redevable de ces renseignemens aux soins pleins d’une aimable obli- geance que m’a témoignés M. le docteur Thillaye, conservateur des cabinets de la Faculté de Médecine. AÂNENCÉPHALES HUMAINS. 269 palais, se sont détournés en dedans de ces membranes, et se sont coudés inférieurement. Ainsi le système osseux présen- toit seul en ce lieu un vice de conformation. L’An. de Sannoiïs offroit avec l’espèce suivante ce rapport que les ailes occipitales étoient aussi plus rejetées de côté, et plus écartées l’une de l’autre : mais d’ailleurs ce résultat m'a paru dépendre de causes différentes. Les adhérences, au début des actions de la monstruosité, paroissent avoir embrassé toute l’étendue des surfaces crâniennes, en sorte que les frontaux et les pariétaux ont été privés d'acquérir même le peu d’étendue que ces os prennent chez les autres Anencéphales, quand ils y forment supérieurement d'assez petites cloisons. Au contraire, sans retenue sur aucun point de la circonférence dans l'An. de Sannois, le tirage au vertex - se seroit exercé sur une plus grande surface. Deux effets s'en sont ensuivis: 10. les os du centre et principalement les rochers se sont considérabiement agrandis; 20. ils sont re- montés beaucoup plus haut, comme s'ils y avoient été refou- lés par quelque effort s'exercant par dessous. Les rochers, et en raison de leur grandeur d'avant en arrière, les ingrassiaux m'eussent donné sans doute des différences saillantes, si je n'avois pas dû conserver l’intégrité de la préparation : mais j'ai pu du moins observer les grandes ailes ( les ptéréaux ), et m’assurer que leur écartement latéral tenoit plus à l’ac- croissement de volume des rochers et moins au leur propre. Ces pièces se renvoient de proche en proche sur les côtés ; les rochers , en repoussant les ptéréaux et les temporaux; et ceux-ci, les occipitaux supérieurs qui les bordent. Les frontaux sont réduits à leur arc oculaire : ainsi ilsn’en- 270 ANENCÉPHALES HUMAINS. voient aucune lame en arrière pour recouvrir les ingrassiaux, et pour présenter un bord articulaire au pariétal : celui-ci n'est plus une lame plus ou moins large cloisonnant le haut du cräne. A la place de cet arrangement que montrent les. autres espèces, est une large fosse sur laquelle s’étendoit la poche cranio-dorsale. Le pariétal n’a pourtant point disparu; mais participant à la condition rudimentaire du frontal, il est réduit à une lame mince et très-étroite ; allongée toutefois assez pour atteindre, par chacune de ses extrémités, le frontal et l’occipital supé- rieur : ce qui n'empêche pas qu'il ne repose aussi sur une tranche des ptéréaux et des temporaux. Ainsi il n’est là rien de changé qu’à la forme et au volume des pièces; mais leurs connexions ( faits essentiels dans l’organisation ) sont toutes et parfaitement maintenues. En anatomie humaine, quand le point de vue est unique- ment chirurgical, on ne connoît, et l’on fait convenablement dene connoîtreque les formes ; mais sil’on veutsavoircombien il importe, au contraire, de les négliger dans les considéra- tions comparatives et philosophiques des êtres, que lon donne attention à toutes les variations des parties orga- niques, qui ne conservent de fixe, d'espèce à espèce, que la mutualité de leur engrénage. Le cou a profité de l'écantement des parties postérieures ou occipitales, pour s'étendre tont autour et pour présenter la même courbure que dans l'An. de Patare. Enfin une dernière considération est relative à la queue - de cheval, fort curieuse autant par sa longueur ( car elle se répandoit jusque sur la première vertèbre lombaire }, que ANENGÉPHALES HUMAINS. . 271 par le parallélisme de ses parties. Elle étoit apparente sous la forme d’une bande nerveuse, plate, large, et composée de filets égaux, symétriquement rangés. Ces filets adhéroient par quelques fibres d’unegrande finesse quiles enveloppoient, et ils alloient s'épanouir dans un tube de mème largeur, évidemment formé par la pie-mère. La préparation montre encore vers le bas un repli transversal qui est un reste des enveloppes générales ou des grandes méninges. Le sexe m'est resté inconnu ; il avoit été emporté dans les opérations de dissection. 5o, ANENGÉPHALE DE CORNIÉVILLE. Anencephalus Mosensis. Ce monstre est né le 27 septembre 1821, dans le départe- ment de la Meuse, au lieu dit Corniéville, village situé près de Commercy : je rappelle cette origine dans les noms spé- cifiques suivans, Mosensis et Corrieyille. J'ai déjà donné, Plul. Anat., t. 2, p. 523, une notice sur cet Anencéphale, d’après les documens du médecin de Commercy, M. le doc- teur Dumont. Le crâne du monstre que M. Dumont vient de me faire remettre va, de plus, me fournir les considéra- tons d'espèces. | : L' An. Mosensis a vécu quelques momens : il a poussé des cris; et il auroit sans doute respiré plus long-temps, si l’on _eüt noué le cordon ombilical. Sa mère, veuve après avoir eu plusieurs enfans bien conformés, fut effrayée de se voir grosse hors le mariage, et surtout de l’être devenue par les soins d'un Jwf : elle ne cessa, durant sa grossesse, d’être tour- mentée par des visions de fantômes, de bêtes, et de drables bien pourvus. de cornes. Le jour, son esprit très-agité pré- 272 ANENCÉPHALES HUMAINS. paroit par de continuelles préoccupations les rêveries fantas- tiques, qui la nuit l’obsédoient durant son sommeil. Elle ac- coucha sans difficultés; mais à la vue du monstre, l’accou- cheuse et les femmes présentes prirent la fuite, allant répandre qu'elles avoient vu le dable avec des cornes. Cependant ces cornes n’étoient que les débris de la poche dorsale, divisés en deux parts et renversés sur les yeux. | L'enfant fut enterré : mais sa description passant de bouche en bouche avec des exagérations qui donnoïient lieu à de sin- gulières suppositions, et ayant fait murmurer, l'autorité en ordonna l’exhumation. Ainsinous devons à cette circonstance l'avantage d’en avoir aujourd’hui le crâne sous les yeux. J'ai été singulièrement frappé de la ressemblance des fosses oculaires avec celles du lori nycticèébe du Bengale, Zemur tardigradus. L. : aussi grandes et également inclinées sur les côtés, leur axe de vision se prolonge de même dans une di- rection intermédiaire, et qui n’est ni la direction antérieure propre à l’homme, ni celle tout-à-fait latérale des animaux. Les yeux sont plus voisins, en raison de l’exiguité extraordi- naire des frontaux; mais les pariétaux, réduits au volume d’une lame mince, viennent au secours des frontaux pres- qu'avortés, et arrivent sur eux par derrière pour clore supé- rieurement les fosses oculaires, quant à leur pourtour. C’est un arrangement fort singulier, et que je n'ai encore aperçu que dans cette espèce. En revanche, les jugaux ont beaucoup gagné en volume; il en est de même des ptéréaux (grandes ailes ), et plus for- tement en outre, des rochers. En conséquence de l'excès du volume de ces derniers, les temporaux ne sont plus rangés ÂANENCÉPHALES HUMAINS. 273 sur les flancs du crâne, mais ils occupent une position infé- rieure au-dessus de ces mêmes rochers, et jusques à l’entrée de la caisse auditive. Le palais est singulièrement étroit : fermé sur la ligne mé- diane, il y est relevé en arête vive : les bords latéraux sont aussi redressés, de telle sorte que la langue ou étoit ronde, ou bien se trouvoit autant épaisse que large. Les corps sphé- noïdaux avoient été soulevés, au point de former la plus forte saillie au vertex. Le basilaire ne les touchoit qu’en un point, étant à leur égard infléchi et dans une situation perpendi- culaire. Un mouvement général avoit déterminé toutes ces ano- malies. Il semble que les flancs du crâne aient été contraints à descendre pour se rapprocher, agissant autour des sphé- noïdes qui formoient le point culminant de tout ce système. Enfin il y avoit encore déplacement et inégalité dans le dé- veloppement des dents incisives : deux existoient à gauche, une autre à droite, et la quatrième, plus grande et seule régulièrement posée, occupoitle milieu. Il manquoit à la préparation. un occipital latéral et les occi- pitaux supérieurs. Ceux-ci sont regrettables : l’occipital laté- ral qui restoit montroit une surface étendue en prolongement avec le basilaire, et envoyoit, près de son extrémité latérale, une lame amincie pour gagner, en devant, et venir joindre le rocher. | ANENCÉPHALE DE Bras. Ærencephalus occipitalrs. Cet Anencéphale montre portées à la plus extrême exagé- “ration les conditions organiques de l’areacéphalie. Sa tête est Mém. du Muséum. 1. 12. 35 274 ANENCÉPHALES HUMAINS. plus renversée en arrière; et cette circonstance lui procure davantage la tournure engoncée qu’on sait caractériser toutes les conformations de ce genre. Les yeux voient le ciel ; les épaules atteignent les rochers; les oreilles sont comme trai- nantes sur la partie élevée de l’humérus: enfin il y a confu- sion des régions auriculaires et scapulaires , ou du moins c’est un rapprochement de ces parties jusqu’au contact, comme on le voit chez les poissons , comme le montrent pareille- ment les batraciens, parmi lesquels les crapauds figurent comme espèces. Je rappelle ces diverses circonstances pour mettre dans l'exposé des faits toute la probité d’un écrivain qui sait ce qu'il doit d’égards au public, et ce qu'il convient d'apporter de circonspection, c’est-à-dire de vérité dans les récits. On a vu dans notre premier paragraphe que les malheurs de la mère de notre actuel Anencéphale ont eu pour eauses l'apparition subite et redoutée d’un crapaud, et l'extrême frayeur que fit naître en elle l’action vraiment brutale de son beau-père, véritable maniaque à cerveau dérangé. On n'a sans doute pas non plus oublié le cri unanimement échappé à toutes les femmes présentes à l'accouchement : Ce monstre, c'est un crapaud! Affreuse coïncidence entre la cause modificatrice et un ausst affligeant résultat ! Si ce n’est cette phrase qui a été prononcée, c'est du moins ce sentiment qui fut ressenti, qu’on a voulu exprimer, et que chaque assistant a bien cru avoir fait éclater. J'ai écrit un chapitre sur l’erreur populaire au sujet des monstres ( Pl. anat., tom. 2, pag. 500 ), sur la prétendue influence des regards, opérant les plus grandes révolutions ANENCÉPHALES HUMAINS. 275 dans la conformation des mères dont quelque objet du monde extérieur auroit frappé l'imagination, et se manifes- tant, surtout chez leurs enfans, par des signes non équivo- ques. Je rappellerai, à ce sujet, que dans les choses qui ne nous intéressent que foiblement, on se borne à apercevoir ce qui frappe la vue, mais sans considérer attentivement. Ainsi voit- on quelqu'un dans une première rencontre, on n’y procède ordinairement point par une étude attentive de tous ses traits; mais on a l'habitude de s'adresser particulièrement à l’un d’entre eux pour en faire la base de ses souvenirs. C’est sans doute en vertu de ce procédé instinctif et ma- chinal qu'on répète quelquefois que les Anencéphales res- semblent à des crapauds (1). Le sentiment qui agite à la vue de ces derniers porte à les fuir : on n’en a donc qu’une idée vague. Or, ce que de leurs formes, l'esprit conserve de sou- venirs, c’est que ce sont des animaux dont la vue louche et incertaine se dirige vers le ciel, dont la tête est large par derrière, mais surtout dont la tête est engoncée dans les épaules par un manque absolu de col. Les Anencéphales montrent les mêmes choses, et parti- culièrement ceux qui ont la tète plus renversée en arrière: par conséquent, comme dans tout ce qui ne nous affecte point vivement, l’on arrive à leur égard précipitamment à cette conclusion : donc Les Anencéphales ressemblent à des cra- pauds. Cette ressemblance frappant davantage dans l’Anencé- phale de Bras, pourroit-on raisonnablement oublier les bru- talités qu'on a vu plus haut exercées, et qui ont donné lieu {1) Cette opinion est fort ancienne : voyez, plus haut, la note de la page 262, S9ù 276 ÂNENCÉPHALES HUMAINS. à un aussi triste événement de monstruosité ? Là cause et ses effets portent, dira-t-on, sur les mêmes objets sensibles : et comment alors se refuser de croire aux conséquences qui résultent d’une pareille connexité? Aïnsi, pourroit-on encore ajouter, l’An. de Bras seroit, à juste titre, considéré comme un fait et une preuve de plus en faveur de l’effiéacité des regards, pour troubler la marche des formations fœtales, et pour y porter des impressions persévérantes. Cela seroit admissible, si l’on ne füt pas parti d’une fausse supposition; mais on va Voir qu'on a trop précipitamment conclu de l'apparence à la réalité du fait. Il n’y a en effet au- cüne ressemblance réelle entre un Anencéphale et un era: paud, mais une coïncidence purement accidentelle dans un point de leur conformation. Tous deux ont leur tête large en arrière, rapprochée et comme assise sur le dos: le cou absent ou dissimulé ramène les épaules trop en avant, et un air de gaucherie. en est l'effet: voilà le commun rapport de ces êtres. Mais cette ressemblance ne sera sans doute qu'appa- rente et purement fortuite, si elle provient d’organisations singulièrement et absolument différentes dans les élémens constituans. Or , c’est ce que je vais montrer. D'une part, le caractère distinctif de la colonne le chez les batraciens, dont les crapauds font partie, consiste dans uné atrophie qui réduit la tige spinale à 8 ou 10 com- partimens transversaux. Le cou se perd dans cette modifica- tion générale, et c’est dans cette mesure que la tête est rap- prochée des épaules. D’une autre part, le crâne est élargi, en decà des occipitaux petits et annulairement réunis comme à l'ordinaire, savoir, par les rochers étant dans une certaine ANENGÉPHALES HUMAINS: 277 longueur, et de plus, extérieurement par toutes les pièces qui composent la caisse auditive : mais, d’ailleurs, le canal cranio-vertébral est toujours un tube régulier; et ce tube, comme dans tous les individus qui respirent dans l'air, con- tient, à l'ordinaire , la moelle cérébro-spinale. Un seul fait, au contraire, engendre la métamorphose des Anencéphales. Nous l'avons vue consistant dans l'ouverture du tube cranio-vertébral; les ailes renversées de ce tube écartent à droite et à gauche les parties voisines et connexes; la tête est en tirage sur le tronc par les muscles spinaux; et les vertèbres cervicales, qui ne disparoissent point réelle- ment, sont seulement pour le port général dissimulées, parce qu’elles sont repoussées antérieurement, et qu'elles s’y re- plient en arc. ; On ne peut rencontrer des origines plus essentiellement caractéristiques, et à la fois plus différentes. Ajoutons que si lon examine, et l’on compare chaque organe des sens, et que sil’on s’en tient même à chaque point de la tête et du dos dans l'Anencéphale et dans le crapaud , ces différences vont en s’accroissant toujours, aussi bien en nombre qu’en impor- tance. ï Ainsi s’évanouit ce faux rapport apercu entre les formes des Anencéphales et des crapauds. La jonction de leur tête et de leur dos est finalement un cas fortuit, et ne constitue déci- dément qu’une ressemblance plutôt apparente que réelle (1). (x) Cette discussion m'a paru un complément nécessaire au Chapitre de l'erreur populaire, ausujet des monstres, que,j’aiinséré dans ma Philosophie Anatomique : il falloit bien effectivement, dans une réplique, .non-seulement réduire à sa réelle valeur l'opinion fort ancienne qu’avoient signalée Haller et Morgagni, mais, de 278 ANENCÉPHALES HUMAINS. Cependant la tête de l’Anencéphale de Bras est plus ren- versée en arrière. Sans doute que présentement on n’en re- jette plus l'événement sur le moyen, encore plus absurde que cruel, imaginé et mis en jeu pour calmer les frayeurs d’ane femme enceinte. Nous allons voir, au contraire, que l’expli- cation à en donner sort tout naturellement de quelques considérations anatomiques. La colonne épinière est ployée chez l’Anencéphale de Patare, vers la ligne de rencontre des régions dorsales et lombaires; et c’est chez l’Ancncéphale de Bras, au contraire, vers la naissance de la colonne que celle- ei est rentrante, entre la première cervicale et le crâne. Delà le cou s’est développé chez le premier, et s’est effacé chez le second. Nos figures 6 et 9 le montrent un peu dans le profil apparent des vertèbres cervicales. Chez la première espèce, fig. 5 et6, ces vertèbres, qui se sont étendues latéralement, ont maîtrisé le développement des occipitaux; mais, chez plus, prévenir ce qu’alloit lui ajouter de force présumée le genre de provocation qui a donné lieu à la monstruosilé du département du Var. Car enfin M. Arlaud auroit pour sa part, dans son article déjà cité, grandement accrédité l’erreur com- mune par les réflexions suivantes : « La conformation de la tête étoit hideuse; « ce qui a fait dire que l’accouchée venoit de mettre au monde un crapaud. A la « xérité , de prime-abord , on croiroil rencontrer de la ressemblance entre la figure « de ce fœtus et celle de ce vilain animal. Le hasard qui permet quelquefois des «“ ressemblances si bizarres, semble ici favoriser l’erreur populaire , et je trouve à “ propos de citer ici quelques antécédens, qui feront sensation. » Puis M. le chi- rurgien de Bras raconte comment le beau-père de l’accouchée, « homme plaisant « et irréfléchi, pour s’égayer aux dépens de sa belle- fille dont il connoissoit « l’aversion pour les crapauds, l’épouvanta dans une occasion par un crapaud « jeté sur son lit, etc. ; comment il la poursuivit aussi le jour tenant à la main, « l’un de ces animaux, etc. » M. Arlaud termine par dire que «le fœtus à téte de crapaud est conservé par M. le docteur Roux. » En adoptant ce nom, M. Ar- Jaud auroit-il adopté aussi comme vrai le rapport qu’exprime cette désignation ?,, ANENCÉPHALES HUMAINS. 279 l'Anencéphale de Bras, au contraire, fig. 9, étant beaucoup plus petites, elles ont été sabordonnées à ces mêmes occi- pitaux, qui s'étendent par delà, et qui les enferment au milieu d'eux. Les muscles spinaux n’ont pu les suivre dans lenfoncement où elles se trouvent, ou du moins n’y laissent pénétrer qu'une bien foible partie de leur épaisseur. Des por- tions musculaires entières sont en dehors, et profitent de cette position extérieure pour exercer leur Lirage hors de cette in- fluence, et pour amener latête sur les épaules dans une mesure plus forte que chez aucun autre Anencéphale. - En même temps ces muscles plus développés, ou ont né- cessité des points d'attache sur le crâne plus étendus, ou ayant été précédés dans leur développement par le dévelop- pement antécédent du système osseux, il est résulté de l’un ou de l’autre de ces effets, et des deux peut-être, agissant concurremment, un plus grand écartement des occipitaux. C’est cet excès de volume des occipitaux, et leur saillie, celle surtout des occipitaux supérieurs prolongés en arrière, fig. 8 et 9, et descendus même au dessous de la ligne des épaules, quiuv’ont paru la considération dominante des faits spécifiques que je viens de rapporter, et qui m'ont engagé à distinguer l'espèce sous le nom d’occpitalis. La saillie o dela tête, fig. 8, dépend de ce prolongement de l’occipital supérieur. On a marqué en points, chiffres 1,1,1, fig. 9, l'arc masqué que décrit le contour des vertèbres cervicales. 70. AxencéPnaAre DEL Hôrer-DrEu. Anencephalus perfora- tus. Aucun Anencéphale n’a été plas tourmenté, plus entrainé par les déviations du zzsus formativus que celui de l'Hôtel- 280 ANENCÉPHALES HUMAINS. Dieu. Le canal vertébral est entièrement ouvert, les verte- bres sacrées étant elles-mêmes dans ce cas. Les /ombatres se suivent assez régulièrement, formant une légère courbe d’arrière en devant. Cependant l'arc qui se compose des dorsales se ferme de plus en plus, jusqu’à ce qu'ayant gagné les cervicales, il se réfléchisse tout à coup en arrière. Les sept premières vertèbres sont petites, pressées, et comme entassées : les cervicales les égalent en volume, et forment une ligne qui leur est supérieure, conservant assez exac- tement le même parallélisme, sauf que l’axe que décrivent ces deux systèmes de vertèbres est réciproquement inverse. Cependant une bien autre et plus forte anomalie les caracté- rise également. Il y a spzra bifida, non-seulement sur toute la ligne extérieure et médiane de la colonne, ce qui est le propre de tous les Anencéphales, mais de plus, en ce qui concerne les noyaux des premières vertèbres dorsales, au nombre de six, et de toutes les vertèbres cervicales. On peut passer le petit doigt au travers du trou circulaire que laissent dans leurs intervalles les demi-noyaux du centre de ces ver- tèbres. Ces pièces, qui, chez tous les animaux vertébrés ayant été maintenus dans l’état régulier, sont uniques sur la ligne médiane , et dont se compose la partie impaire ( le cy- cléal ) de mes neuf élémens vertébraux, forment un fait heu- reusement très-démonstratif, en faveur de la théorie hardie, mais cependant aussi féconde que lumineuse de M. Serres, qui 7 admet de pièces impatres que st elles sont le produit confondu en une masse de deux élémens primitifs. Lies côtes, dont les points d'insertion sont éloignés par la disjonc- tion et l’écartement des deux cycléaux, sont à la fois plus ÂNENCÉPHALES HUMAINS. 281 écartées et plus élevées : de là suit qu'elles sont proportion- nellement plus longues et plas pendantes. Les os du crâne (1) ont des différences spécifiques. Le fron- tal a une large base postérieure; les pariétaux ne se touchent que par leur angle interne : ils ont plus d’étendue dans les ul èces figurées 5 et 11. Les rochers sont fort considé- deux es g rables; l’occipital supérieur est éloigné en arrière, et em- brasse aussi l'appareil cervical, comme on le voit dans l’An. de Bras, fig. o. : La thèse de M. Lallemand me fournit les: considérations suivantes : « Le fœtus, du sexe mâle, avoit les chairs fermes. La mère s’étoit déclarée enceinte de huit mois. La tête ren- La mè versée en arrière reposoit sur les épaules, ainsi que les oreilles qui étoient dirigées horizontalement, Elle finissoit brusque- ment au niveau des sourcils. Les yeux, à découvert, parois- soient gros et saillans, comme dans les bafraciens. La bou- che étoit béante; et un goître, formé presque entièrement e graisse, existoit entre le menton et la partie supérieure de d , existoit entre le ton et la partie s ieure d la poitrine. » La disjonction des demi-cycléaux, et les intervalles des anneaux formés en dedans des vertèbres cervicales et dor- sales, furent jugés avoir été occasionnés par le déplacement du pharynx et de l’œsophage, qui avoient été entraînés d’a- vant en arrière. La bride qui avoit opéré ce tirage avoit donc T2 ? 2 A 2? , précédé la formation du système osseux, lequel s’est trouvé (1) J'ai consacré la 1°. planche de l’atlas du 2°. tome de ma PAilosophie ana- tomique à les représenter, soit réunis, soit séparés. J’engage à consulter aussi la planche qui accompagne la thèse inaugurale de M. Lallemand. Chez Didot jeune, rue des Maçons-Sorbonne; thèse, Ann. 1818, sous le n°. 165. Mém. du Muséum. 1. 12. 36 282 ANENCGÉPHALES HUMAINS. ainsi tenu de s’accommoder de l’ordonnée nouvelle que la monstruosité avoit apportée en ce lieu. L’œæsophage, qui avoit traversé les vertèbres, ou plutôt l’œsophage, que les élémens osseux étoient venus cerner et renfermer, se voyoit à la nuque du cou recourbé en anse, comme est une portion d’intestin dans une hernie. Ge sont ces faits singuliers, mais principalement cette perforation à travers les corps ordi- nairement fermés des quinze premières vertèbres, cette per- foration si extraordinaire au milieu de tant de constructions si bizarres qu’amènent les perturbations de la monstruosité, qui mont paru former le trait le plus éminemment caracté- ristique de l’Anencéphale de l'Hôtel-Dieu. C’est cela que j'ai voulu rappeler en le désignant sous le nom spécifique de perforatus. 80. ANENCÉPHALE ÉVENTRE. Ænencephalus evisceratus. Prochaska adécritdansses {nnotationes academiceæ , Fasc.3, cette huitième monstruosité, dont les principaux désordres en arrière se compliquent de plusieurs autres par devant: 1l l’a employée sous le nom de second fœtus né sans cerveau. J'indiquerai, dans un autre travail, les rapports du premier fœtus, lequel se ramène sans hésitation à mon genre déren- céphale (1). Le troisième m’offre une autre sorte d'intérêt, en me faisant connaître le. premier exemple, d’un sphé- (1) Les Dérencéphales sont des monstres sans cerveau ni cervelet,oun’ayant qu'un tres-petit noyau médullaire. Leur boîte crânienne et de premieres vertèbres cervi— cales sont ouvertes et renversées latéralement. Ainsi, et pour le surplus, la colonne épinière conserve ses conditions normales. Qu'il en soit différemment de cet axe xertébral , nous passons à une monstruosité plus étendue, à celle des Anencéphales, ANENCÉPHALES HUMAINS. 283 nencéphale dans l’espèce humaine. Le second fœtus des a7- notationes manquoit à la fois de cerveau, de cervelet et de moëlle épinière. Gette considération me l’a fait inscrire parmi les Anencéphales. Prochaska avoit reçu ce sujet d'un ami, le docteur Kiésel : pièce de cabinet long-temps conservée dans l'alcohol, elle lui fut donnée sans renseignemens. Dans les faits essentiels et génériques, nous remarquons une modification importante : la colonne épinière n’avoit point.ses ailes prolongées aussi loin sur les côtés : d’autres effets de tirage qui ont eu lieu par devant en avoient ainsi décidé. Le tronc, saisi par devant et par derrière, et engagé dans des efforts contraires, s’est maintenu plus droit. La tête s’en est trouvé plus dégagée; l’axe de vision est devenu pres- qu'horizontal. Cependant la bouche et le nez avoient cédé à une traction qui les a reportés un peu plus vers la droite. En général, c’est versle flanc droit que tous les viscères sortis de leur cavité ont été reportés, en même temps qu’un peu enlevés du côté de la tête. Les lobes du foie, volumineux et posés verticalement l’un à l'égard de l’autre, sont plus re- jetés et écartés : 1ls ont été suivis, d’abord supérieurement par le diaphragme, qui, à son tour, a aussi entraîné derrière lui le péricarde; puis inférieurement par l'estomac, qui s’est ainsi entièrement porté à droite. Tous.les autres viscères ab- dominaux ont obéi dans une même raison à cet effet de trac- tion; il en faut pourtant excepter les organes sexuels. Les lobes du thymus, étant l’un sur l’autre, se voyoient aussi au dehors : ils occupoient le flanc gauche du péricarde. La main gauche s’est trouvée engagée dans les adhérences communes : elle étoit privée des phalanges onguéales aux trois 36* 284 AÂNENCÉPHALES HUMAINS. doigts intermédiaires, et de deux phalanges au cinquième et petit doigt. La main droite au contraire avoit été respectée. Prochaska, qui a publié ces faits de monstruosité, ne se proposoit que de remplir certaines lacunes dans l'histoire de nos connoissances physiologiques sur les nerfs : satisfait sur ce point, il n’a pas étendu plus loin ses recherches ; il a conservé sa préparation, et il nous a laissés sans aucun renseignement sur le système osseux. Mais, quoi qu'il en soit, son travail sur ce point, comme tout ce qu’a fait ce grand maître, est plein d’intérêt : il méritoit d’être revu et de prendre place dans ces recherches. Nous reprenons et résumons les faits du troisième et der- nier paragraphe dans le tableau suivant. ANENCÉPHALE, 4NENCEPHALUS. Caractère générique. Le tube cranio-vertébral fendu sur sa ligne médiane et postérieure, renversé latéralement, et étalé en surface. 1. ANENCÉPHALE DE Dreux. Ænencephalus Drocensis. Caractère spécifique. L’anus imperforé : la vulve descendue et pendante. Synonymie. Anpré; Fœtus acéphale avec spina bifida dans l’ANNUAIRE du département de l'Eure, page 351, avec figures. Georr. S. H., dans le présent Mémoire, avec figures 1 et 2, copiées de celles de M. Andre. Naissance. Né à Dreux le 21 juillet 1808. 2. ANENCÉPHALF DE LA SEINE. Ænencephalus Sequanensis. Car. spéc. Tête arrondie : menton haut et détaché. Syn. Grorr. S. H.; Anencéphale de la Seine, dans la Philosophie ANENCÉPHALES HUMAINS. 285 anatomique, tome 2, page 125, avec figures originales; Atlas pl. 14, fig. 1 et 2. — Ibid. dans le présent mémoire. Naissance. Né à Paris le 2 mars 1821. 3. ANENCÉPHALE DE PArARE. Anencephalus iCcthyoïdes. Car. spéc. Tête abaissée sur la poitrine : le vomer faisant partie de la fosse palatine. Syn. Grorr. S. H.; Anencéphale de Patare, dans le Journal univer- = sel des Sciences médicales, tome 36, page 129, avec une figure origi- nale représentant la position du fœtus dans le placenta. — Jbidem, dans le présent Mémoire, avec figures originales, 3,4, 5}, 6'et 7. | Naissance. Né à Paris, à l’hospice de la Maternité, le 26 sep- tembre 1824. 4. ANENCÉPHALE DE Sannois. Ænencephalus Sannensis. Car. spéc. La tête renversée en arrière : le vomer faisant partie de la fosse palatine. Syn. FRAGONARD, dans une note manuscrite déposée aux archives de la Faculté de Médecine. - GEorr. S. H., dans le présent Mémoire. Naissance. Né à Sannois, près Paris, commune du départe- ment de Seine-et-Oise , le 29 nivôse an 5 (janvier 1797 ). 5. ANENCÉPHALE DE CORNIÉVILLE. Anencephalus Mosensis. Car. spéc. Flances du crâne ployés et inclinés au-dessous des sphé- noïdes : les temporaux dans une situation entièrement inférieure. Syn. GEorr. S. H.; dans le 2e. olnmnede la Philosophie Anato- mique, p. 523. — Îbidem, dans le présent Mémoire. _ Naissance. Né, dans le département de la Meuse, à Corniéville, le 27 septembre 182r. 6. AneNcÉPHALE DE Bras. Ænencephalus occipitalis. Car. spéc. Tête considérablement renversée en arrière : l’occi- 286 ANENCÉPHALES HUMAINS. pital supérieur prolongé en dehors et descendu plus bas que l'articulation scapulo-humérale. Syn. ArrauD, dans le Journal médico-chirurgical du Var, n°.9, p.11. Roux, dans un Mémoire manuscrit envoyé (avec figures) à la Société médicale d'Emulation. GEorr. S. H., dans le present Mémoire, avec figures originales, 8,9, 10 et ri. Naissance. Né au village de Bras, près Saint-Maximin, dépar- tement du Var; en novembre 1823. 7. ANENCÉPHALE DE L'Hôrer-Dreu, Arencephalus perforatus. Car. spéc. Les quinze premières vertèbres percées à leur centre et formant ensemble un anneau ayant recu et cerné une partie de l'æsophage. Syn. Lartemano. Thèse inaugurale, 1818, n°. 165, avec figures ori- ginales. Grorr. S. H. dans la Philos. anat. avec fig. orig. Atlas, pl. 1. —————— dans le présent Mémoire, Naissance. Né à Paris, à l'Hôtel-Dieu , en février 1816. 8. ANENGÉPUHALE ÉVENTRÉ. Æ/nencephalus evisceratus. Car. spéc. La tête haute et dégagée : le cœur et:les viscères des fonctions digestives hors de leur cavité propre. Syn. ProcHASKA. Annot. acad., Faso. 3, page 172, pl. 2 et 3. Gxorr. S. H. dans le présent Mémoire. Naissance. Lieu et jour inconnus. Liste indicative des monstruosités assez complétement dé- crites pour étre rapportées au genre Anencéphale, in- suffisamment quant à leurs faits spécifiques. Je me suis borné dans l'exposition qui précède ; aux Anen- céphales que j’ai trouvés figurés et décrits avec détails, De leur ANENGÉPHALES HUMAINS. 287 1 comparaison seule pouvoit effectivement résulter des:carac- tères assez précis pour que ces monstruosités pussent être introduites et rangées dans une classification régulière : mais on sent que cela étoit impossible à l’égard de celles des an- ciennes publications. Cependant une circonstance a fait qu'on s’est plus occupé des déformations du genre des Anencé- phales que de toute autre. En effet, c’est toujours en se lais- sant prévenir par desidées hypothétiques que l’on commence l'étude des sciences; et de bonne heure le roman de la:phy- siologie attribua une toute-puissance aux esprifs animaux. Or, selon les idées de cette première époque, ces esprits s’engendroient en dedans des masses médullaires répandues dans le canal cranio-vertébral. On fit donc une grande atten- tion aux monstruosités, dont le principal caractère étoit la déformation de ce canal et l’absence des parties médullaires : et pour que l’emploi de cette importante considération püt devenir, dans un système différent, une objection d’autant plus militante, on ne s’en tint pas à l'observation d’un seul: fait, L’excellent esprit de l’école, qui fleurissoit à Paris, de 1701 à 1712, mit les savans anatomistes d'alors en garde contre toute déduction à priori, contre des généralités qui n’au- roient reposé que sur un trop petit nombre d’apercus. Le re- tour d’une monstruosité, dans laquelle on voyoit ouverts.et vides l’étui vertébral et la boîte crânienne, frappa vivement, et donna lieu , dans le sein de l’Académie royale des Sciences, à des descriptions souvent renouvelées, et en général. à des recherches intéressantes sur ce sujet. Rappeler ces travaux et ceux publiés depuis, c’est:ajouter aux précédentes déductions deux considérations complétives 268 : AÂNENCÉPHALES HUMAINS. indispensables : car 10. retirer de la littérature médicale et arriver effectivement à séparer de la masse des anciennes pu- blications toutes les monstruosités qui ont pour sujet la mème déformation, et qui acquièrent par suite un nouvel et même arrangement, c'est avoir donné, à leur égard, réelle- ment une détermination générique; c’est, dis-je, avoir trié et parfaitement signalé toutes les déviations organiques pro- duites par les faits de l’anencéphalie. Mais d’ailleurs on ne sauroit aller plus loin, parce que, s’il est possible, en effet, de ramener ces monstruosités à leur essence comme famille, ou au genre, il ne l’est plus de même d’y aller puiser des carac- tères précis, ou ceux d'espèce. Alors, et pour ce dernier cas, lon est encore tenu d'imiter les procédés des naturalistes, qui, forcés d'agir sur des espèces incomplétement décrites, et qu'ils espèrent pouvoir plus amplement connoître un jour, en dressent un état nominatif sous le nom despeczes obscure. 20, Nommer tant d'espèces anciennement publiées, c’est encore montrer dans quel nombre, comme aussi dans quelle étroite limite, les déviations organiques réparoissent. C'est donc fortifier d’une nouvelle autorité ma remarque du*début de ce Mémoire sur la tendance des monstruosités à res- treindre et concentrer leurs modifications pour les faire re- tomber dans un même arrangement, à procurer le retour des mêmes aberrations pour en composer un autre: ordre de régularités, et à montrer enfin d’autres modes d'organisation, avec des caractères si fixes, qu’on peut dire les formes des monstruosités tout aussi prononcées, et tout aussi franche- mentarrètées, que celles des constructions organiques, où la zoologie régulière vient prendre ses caractères. ANENCÉPHALES HUMAINS. 289 1. L'AÆAnencéphale de Fontanus. Né en 1629 : une’eau limpide en‘remplissoit les méninges cranio-vertébrales. Mise. cur. ann. 3, p. 166. >. L’AÆnencéphale de Kerckring. 1 fut disséqué par Kerckring et Ruysch réunis, et publié par l’un et par l’autre de ces anatomistes. Spicil. anat. Obs. 46, tab. 9. 3. L’Ænencéphale de FWepfer. Né'en 1656. Misc. cur. ann. 3, p. 179. j ; 4. L’Anencéphale de Bonet. I a vécu du 22 février au 28 mai 1685, parce que sa poche cranio-vertébrale, qui étoit par un étranglement partagée en deux parties, l’une derrière le crâne et l’autre derrière le dos, avoit protégé la frêle existence de ce monstre, en ne se rompant pas au mo- ment de la naissance. Sepulchretum. Wb. 1, sect. 16, 4dd. Obs, 4, p. 389. 5. L’Anencephale de Littre. naquit en 1707; vint à huit mois de grossesse : sa mère le sentit remuer. Acad. des Sciences de Paris, ann. 1701. Hist. p. 24. Mém. p. 86. 6. L’Ænencéphale de Bromélius. NW naquit en 1700. Acia liter. Sueciæ. 1725, p. 99. 7. L’Anencéphale de Fauvel. Né en 1711 : il vécut assez de temps pour recevoir le baptème. Acad. des Sciences de Paris, ann. 1911. Hist. p. 26. 8. L’Arencéphale de Méry. I vint en 1712, prit de la nourriture et vécut vingt-une heures. Acad. des Sciences de Paris, ann. 1712. Hist. p. 46. 9. L’Anencéphaie de Mouton. Du sexe féminin : né le Mém. du Museum. 1. 12. 37 290 ANENCÉPHALES HUMAINE. 10 juin 1722, à Paris, rue de la Harpe. Sa poche, derrière la tête et pendante sur le dos, parut ressembler, à tous égards, au capuchon des religieux récollets. Journal des Savans, ann. 1722, p. 412. 10. L’Ænencéphale de La Flèche. Cette espèce naquit à La Flèche en 1722. " Variétés historiques , physiques et littéraires ; tome 2, p. 463. 11. |’ Anencéphale de Morgagni. \ naquit en février 17/6 : c’étoit une fille qui vint à huit mois. De sedibus et causis morb. Epist. 48, n°. 48 et 5o. L'Anencéphale de Sie l’ancien. Né en 1746 : il a vécu six mois; ce qui fut attribué à la retroversion des secondes, troisièmes et quatrièmes côtes, qui protégèrent, en s’érendant au-delà, le sptra-bifida de la colonne épinière. Acad. des Sciences de Paris, ann. 1746. Obs. 6, p. 41. 13. L’Ænencéphale de Sandifort. Né en 1770. Anatome infantis cerebro destituti. Lugduni Batav. 14. 1’ ÆAnencéphale de Rossi. I] naquit en 1794. Acad. des Sciences de Turin, tom. 6, p. 18. 15. L’Anencéphale de J.JT. Sie. I naquit en 1795 : il vécut sept heures. Magasin encyclopédique, tome 16, ou 4°, de la 3°. année, p. 158: pl.1 re- présentant le squelette vu par devant, et pl. 2, ce même squelette vu par derrière. 16. l/_Anencéphale deuxième de Otto. Secundi Aencephalici fetus contemplatio, p. 11 17. L’ÆAnencéphale troisième de Otto. T'ertia ejusdem generis monstri descriptio, p. 14. — Opusc. de A. G. Otto, intitulé : Aonstrorum sex humanorum anatomica “op stologica disquisitio, — Ju-/°. Francofurt ad viadrum. 1811. ANENGÉPHALES HUMAINS. 201 18. 1 Anencéphale de la salle Ste.-Jeanne. J'emploie sous ce nom le sujet né en 1812, et dont j'ai parlé plus haut, page 253. Thèse inaugurale de Lallemand , page 52. 19: L’ANENGÉPHALE corvce. Ærencephalus coty la. Au moment de terminer cette monographie surles Anencé- phales, mon honorable confrère M. Serres me communique le squelette d’un autre Anencéphale. J'y trouve les élémens d’une neuvième espèce dont je me propose, en effet, dans un article supplémentaire, de donner les caractères distinctifs. Le grand intérêt de cette pièce m'engagera même à la faire dessiner et graver sous plusieurs faces. Je me borne donc pour le moment à l’inscrireicisous le nom que je lui consacre. J’aurois pu porter presqu’au double cette liste des Anen- céphales : car le nombre des matériaux de la science sur les monstres est vraiment très-considérable; j’ajouterai que, pour la plupart, ces travaux sont excellens. Cependant ils restent le plus souvent sans emploi, parce qu'ils ne sont point coordonnés, et qu'il leur-manque jusqu'à un titre, qui dise exactement de quoi traite chaque article. Cet incon- vénient fait que l’on reproduit de nos jours, quelquefois avec moins de talent, la description de toutes semblables défor- mations, quand il seroit mieux au contraire d'employer ses efforts à les constater et à les mettre en valeur par des tra- vaux comparatifs. J'ajoute, en finissant, que des Shen ation qui précèdent, il résulte qu'autant de fois qu'on.a eu des informations ‘exaêtes sur la durée de la grossesse des mères, on trouve que les Anencéphales naissent dans le cours du huitième mots. 270 202 ANENCGÉPHALES HUMAINS. EXPLICATION DE LA PLANCHE N°. VIIL. L'avantage que nous nous sommes procurés par la publication de notre Tableau synoptique, renouvelée et rappelée dans les présens Mémoires, tome 11, p. 440; tableau ayant pour titre : Composition de la téte osseuse, chez l’homme et les RARE nous permet d'appliquer dans cette occasion avec facilité notre no- menclature uniforme , et de nous en tenir pour plusieurs de nos figures aux an- notations suivantes : S adnasal, intermaxillaire ; L wo addental uni à l’adgustal et à Vadorbital, #2axillaire, supérieur; T nasal, os du, nez ; € palatal , palatin ; v hérisséal, apophyse ptérygoide interne ; U frontal, coronal; Y pariétal , pariétal; P temporal , portion écaïlleuse; X ptéréal, grandes ailes ; O jugal, zigomatique ; V''ingrassial, petites ailes d'Ingrassias; D entosphénal, corps antérieur du sphénoide; E hypospheual, conps postérieur du sphénoïde ; 12 inter-pariétal et sur-occipital, occipital supérieur ; R ex-occipital, occipital latéral; F G sous- occipital, formé de l’otosphénal et du basisphénal, basilaire; p y serrio-tympanal, cercle tÿmpanique; Q rüpéal, rocher. Fic. 1: L’Anencephale de Dreux vu par le dos. — aa Sontiles cheveux. — à Le bourrelet, vestige d’une section de la poche crânienne.— c Une portion des tuniques de celte poche descendue sur le dos. — 4 d dd Les limites du tube vertébral ouvert. Fic. 2. Tête de l'An. de Dreux, vue de face. Fic. 3. L’An. de Patare vu par le dos. —44d44u Le canal vertébral ouvert. — F Enfoncement produit par le pli de la colonne épiniere, Etc 4. Crâne de l'An. de Patare:vu en dessous. Fc. 5. Crâne duxmême vu en dessus, Fic. 6. Crâne du même vu de coté: 715 mâchoire, inférieures. | Fic. 17, I/Anencéphale de Patare vu,,de profil : la tête est descéendueé;sur la poitrine, au point de rendre au sujet l’axe de vision parallele à l'horizon : l'oreille est en travers et semble traîner sur l'épaule. — F Exprime le lieu de courbure de l’épine. Fic28$ 9, ro et 11. Anencéphaleide Bras. Mêmes lettres, rapports analogues. Les chiffresx , 1,11 ,-fg. 9, montrent la direction dela colonie cervicale, laquelle est exprimée en points. La lettre o, fig. 8, tappelle la saillie du sur-occipital.. 293 RELATION D'UN EMPOISONNEMENT CAUSÉ PAR LE MIEL DE LA GUËPE LECHEGUANA. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. SI. Considérations générales. Aro. Pline et Dioscoride ont assuré qu’en un certain temps de l’année, le miel des contrées voisines du Caucase rendoit insensés ceux qui en mangeoiïent. Xénophon et Dio- dore de Sicile racontent qu'aux approches de Trébizonde, les soldats de l’armée des dix mille mangèrent du miel qu'ils trouvèrent dans la campagne; qu’ensuite ils éprouvèrent un délire de plusieurs jours, et que les uns ressembloient à des ivrognes, les autres à des furieux ou à des moribonds. Quel- ques modernes ont confirmé ces récits, et ils ont reconnu que c’étoient les fleurs de l’Æzalea Pontica et peut-être aussi celles du RAododendrum Ponticum (1) qui commu- niquoient au miel de la Mingrélie des propriétés délétères. (r) Le savant M. Labillardière soupçonne que les empoisonnemens causés par le miel de l'Asie mineure pourroient être dus au Mentspermum cocculus.. ? 204 EmPOISONNEMENT. Au rapport de l'illustre Pitton de Tournefort, le P. Lambert dit que le miel recueilli sur un certain arbre de la Colchide occasionne des vomissemens. Tournefort lui-même (Voy. IE, p. 228) assure qu'une tradition constante établie parmi les habitans des bords de la Mer Noire leur fait considérer comme dangereux le miel sucé par les abeilles sur les fleurs de l4- zalea Pontica. Enfin un voyageur plus moderne, Gulden- staedt, le compagnon de Pallas, a vu lui-même le miel re- cueilli sur lÆzalea ; il l'a trouvé d’un brun-noir, d’un goùt amer, et dans plusieurs endroits de ses ouvrages il dit que ce miel cause des étourdissemens et qu'il rend insensé (Reis. I pag. 275, 281, 207). L’Asie mineure n’est pas la seule contrée où l’on ait trouvé du miel d’une qualité dangereuse. Voici comment s'exprime Roulox Barro dans son Voyage au Brésil traduit par Mo- reau en 1647. « Les plus gaillards des Tapuies furent cher- » cher du miel sauvage et des fruits desquels ils firent un » breuvage qu'on nomme de la grappe, duquel quiconque buvoit vomissoit aussitôt. » Dans l’ile de Maragnon, l’a- beille Muwmnbuca va quelquefois, suivant Pison (Bras. 56), se reposer sur la fleur de l'arbre appelé T'apuraïba, et alors son miel ordinairement délicieux devient entièrement amer. Azzara est bien plus précis encore; car il s'exprime comme il suit dans son Voyage au Paraguay: « Le miel d’une abeille appelée Cabatatu donne un violent mal de tête, et » cause,une ivresse au moins aussi forte que celle que pro- Ÿÿ » Fr pae de-vie. Celui d’une autre espèce occasionne des » convulsions et les plus violentes douleurs qui se terminent » au bout de trente heures sans produire aucune suite fà- Mrer pe LA Guëre LECHEGUANA. 295 » cheuse. Les gens de la campagne connoissent bien ces deux . » espèces, et ils n'en mangent pas le miel, quoique le goût en soit aussi bon que celui des autres et que leur couleur soit la même. » Le miel de la Pensylvanie, de la Caroline méridionale, de la Géorgie, des deux Florides, lorsqu'il a été recueilli sur les Kalmia angustifolia, latifolia, hirsuta, et sur lAndro- meda martana , occasionne souvent, selon Smith Barton (in Nichols. journ. vol. V, p. 159-165 (1) ), des vertiges auxquels succède uu délire dont le caractère varie suivant les individus. « Les personnes empoisonnées, ajoute le même » ‘auteur, éprouvent des maux d'estomac, des convulsions, » des vomissemens, et quelquefois ces accidens sont suivis » de la mort. » Ce n’est pas seulement en Asie et en Amérique que l’on a eu des exemples d’empoisonnemens causés par certains miels. Seringe raconte que deux pâtres suisses qui avoient mangé du miel sucé sur les Æconitum rapellus et lcoctonum éprou- vèrent de violentes convulsions, furent atteints d’un horrible délire, et que l’un des deux, qui ne put vomir, mourut en rendant par la bouche une écume teinte de sang (Monogra- phie du genre Aconitum in Mus. Helv. vol. I, pag. 128). Tant d’autorités réunies n’étoient pas connues sans doute à ceux qui, de nos jours encore, ont traité de fabuleux les récits de l'historien des dix mille; mais si ces récits avoient besoin d’une nouvelle confirmation, on la trouveroit dans le * (1) L’opuscule de Smith Barton se trouve cité dans le Dictionnaire de Klaproth: (w:UL,'p. 142 );Imais de la manière la plus erronée, 206 PEÉMPOISONNEMENT. fait que je vais rapporter, et qui m'est personnel. Pourme faire mieux comprendre, je donnerai d’abord ‘une idée des heux où s’est passé l'évènement dont j'ai failli être la victime: S IL. Relation. Après avoir parcouru les campagnes riantes du Rio de la Plata, j'avois cotoyé les bords moins habités de l’Uruguay, et j'étois parvenu jusqu’au camp de Belem qui remplaçoit la petite ville du même nom détruite par Artigas. Là on m’an- nonca que j'allois être obligé de parcourir un désert où je ne trouverois ni habitations ni traces de chemin; mais on ajouta qu'en cas de besoin je pourroïs avoir recours à deux déta- chemens de soldats portugais postés sur les bords du fleuve, et l’on voulut bien me donner un guide pour ‘m’accom- pagner jusqu'au premier poste placé vers l'embouchure du Guaray. Au bord de cette rivière, j’échangeai mon guide contre un autre qui devoit me conduire jusqu'au ruisseau:de S. Anna où étoit, me disoit-on, le second détachement. Ar- rivés à ce ruisseau, moi et mes gens, nous cherchimes pen- dant deux jours le poste qui nous avoit été annoncé. Voyant que nos peines étoient infructueuses, je pris le parti de ren- voyer à la rivière de Guaray le guide, qui m’avoit conduit jusqu’au ruisseau de S. Anna, et qui n’avoit jamais étéplus loin; je lui donnai, pour l'accompagner, un des soldats qui m'escortoient, et je chargeai celui-ci de m'amener un autre guide. Je m'établis en attendant sur les. bords du ruisseau dans un lieu qui n’est peuplé: aujourd’hui que par une mul- Mrez D6 LA Guère LEcHEGuANA. 297 titude de jaguars et d'immenses troupeaux de jumens sau- vages, de cerfs et d’autruches, en face de la rive droite de l'Uruguay parcourue sans cesse par des bandes d’insurgés espagnols en guerre avec les Portugais. Il y avoit déjà quatre jours que j’étois dans ce lieu désert, fort contrarié par les pluies qui tomboient en abondance, incommodé par une foule d'insectes malfaisans, et n'ayant d'autre abri que ma charrette, lorsqu’enfin le temps se mit au beau, et me permit d’entreprendre.une longue herborisation. Je pris avec moi deux de mes gens, et, bien armés pour nous défendre, s’il étoit nécessaire, contre les jaguars, nous par- courûmes les campagnes environnantes et les bords de l'U- ruguay. Au bout de quelques heures, la faim nous ramena sur les bords du ruisseau, et nous la satisfimes avec nos ali- mens ordinaires, de la farine de manhioc et de la chair de vache rôtie et bouillie. Dans une petite promenade que nous avions faite la veille nous avions aperçu un guêpier qui étoit suspendu à environ un pied de terre à l’une des branches d’un petit arbrisseau. Il étoit à peu près oval, de la grosseur de la tête, d’une couleur grise, et d'une consistance cartacée comme nos guépiers d'Europe. Après notre déjeüner, les deux hommes qui m'avoient ac- compagné dans mon herborisation, allèrent détruire ce guê- pier, et ils en tirèrent le miel. Nous en goûtâmes tous les trois; je fus celui qui en mangeai le plus, et je ne puis guère évaluer ce que j'en pris qu'à environ deux cuillerées. Je trouvai ce miel d’une douceur agréable, et absolument Mém. du Muséum. +. 12. 38 298 EmMPOISONNEMENT.. exempt de ce goût pharmaceutique qu’a si souvent celuide nos abeilles. Cependant, après en avoir mangé, j'éprouvai une douleur d'estomac plus incommode que vive; je me couchai sous ma charrette et je m'endormis. Pendant mon sommeil, les objets qui me sont le plus chers se présentèrent à mon imagination, et je m’éveillai profondément attendri. Je me levai; maisje me sentis d’une telle foiblesse quil me fut impossible de faire plus de cinquante pas ; je retournai sous ma charrette; je n'é- tendis sur le gazon, et me sentis presque aussitôt le visage baigné de larmes que j'attribuai à un attendrissement causé par le songe que je venois d’avoir. Rougissant de ma foiblesse, je me mis à sourire; mais, malgré moi, ce rire se prolongea et devint convulsif. Cependant j’eus encore la force de don- nerquelques ordres ; et, dans l'intervalle, arriva mon chas- seur, l’un des deux Brasiliens qui avoient partagé avec moi le miel dont'je commencois à sentir les funestes effets. Cet homme, qui devoit la naissance à un mulâtre et à une Indienne, réunissoit à uné rare intelligence le caractère le plus fantasque et toute la légèreté des métis de Nègres et de Blanes. Souvent, après avoir éprouvé de longs accès d’une gaieté folle et aimable, il tomboit sans aucune raison dans une mélancolie sombre qui duroit quelques semaines, et alors il trouvoit des motifs de s’'irriter dans les paroles les plus inno- centesiet même les attentions les plus délicates. Jozè Mariano, c’est ainsi qu'il s’appeloit, s’approcha de moi, et me dit d’un air gai mais pourtant un peu égaré que depuis une demi-heure iberroit(dans la campagne sans savoir où il alloit. s’assit sous la charrette et il m’engagea à prendre place à côté de ANENCEPHALES. | Mae pe LA Guère Lecuecuana. 209 lui. J’eus beaucoup de peine à me traîner jusque là, et, me sentant d’une foiblesse extrême, j'appuyai ma tête sur son épaule. - Ce fut alors que commença pour moi lagonie la plus cruelle. Un nuage épais obscurcit mes yeux, et je ne distin- guai plus que les traits de mes gens et l’azur du ciel traversé par quelques vapeurs légères. Je ne ressentois point de grandes douleurs, mais j’étois tombé dans le dernier affoi= blissement. Le vinaigre concentré que mes gens me faisoient respirer, et dont ils me frottoient le visage et les tempes, me ranimoit à peine, et j'éprouvois toutes les angoisses de la mort. Cependant j'ai parfaitement conservé la mémoire de tout ce que j'ai dit et entendu dans ces momens douloureux, et le récit que m'en a fait depuis un jeune Français qui m’ac- compagnoit alors s’est trouvé parfaitement d’accord avec mes souvenirs. Un combat assez violent se passa dans mon âme, mais il ne dura que quelques instans; je triomphai de mes foiblesses et je me résignai à mourir. Ce qui m’affec- toit plus, c’étoit le sort de mon Indien Botocude que j'avois tiré de ses forêts, et que je croyoiïs devoir être, après ma mort, condamné à l’esclavage. Je conjurai ceux qui m’entouroient d’avoir pitié de son inexpérience, et de répéter à mes amis, lorsqu'ils les reverroient, que mes derniers yœux avoient été pour cet infortuné jeune homme. J’éprouvois un désir ardent de parler dans ma langue au Français qui me prodiguoit ses soins, mais il m’étoit impossible de retrouver dans mon souvenir un seul mot qui ne fût pas portugais, et je ne sau- rois rendre l’espèce de honte et de contrariété que me causoit - ce défaut de mémoire. . 38” 306 EMPOISONNEMENT. Lorsque je cotnménçai à tomber dans cet état singulier, j'éssayai de prendre de l’eau et du vinaigre; mais, n’en ayant obtenu aucun soulagement, je demandai de l’eau tiède. Je M'aperçus que toutes les fois que j'en avalois, le nuage qui me couvroit les yeux s’élevoit pour quelques instans, et je me mis à boire de l’eau tiède à longs traits et presque sans inter- rüption. Sans cesse je demandois un vomitif à mon jeune Français ; mais, comme il étoit troublé par tout ce qui se pas- soit autour de lui, il lui fut impossible d’en trouver un. Il cherchoit dans la charrette; j’étois assis dessous, et par consé- quent je ne pouvois l’apercevoir : cependant il me sembloit qu'il étoit sous mes yeux, et je lui reprochois sa lenteur. C’est la seule erreur où je sois tombé pendant cette cruelle agonie. Sur ces entrefaites, le chasseur se leva sans que je m'en apercusse; mais bientôt mes oreilles furent frappées des cris affreux qu'il poussoit. Dans cet instant je me trouvai un peu mieux, et aucun des mouvemens de cet homme nem’échappa. Il déchira ses vêtemens avec fureur, les jeta loin de lui, prit un fusil et le fit partir. On lui arracha son arme des mains, et alors il se mit à courir dans la campagne, appelant la Vierge à son secours, et criant avec force que tout étoit en feu autour dé lui, qu'on nous abandonnoit tous les deux, et qu'on alloit laisser brûler nos mallés et la charrette. Un pion Guarani qui faisoit partie de ma suite, ayant essayé inutilement de retenir cet home, fut saisi de frayeur et prit la fuite. Jusqu'alors je n’avois cessé de recevoir des soins du soldat (qui avoit partagé avec moi et mon chasseur le miel qui nous avoit été 81 funeste; mais lui-mème avoit commencé par être fort malade; cependant comme il avoit vomi très-promptre: Mrez dE LA GUÊPE LECHEGUANA. 301 ment, et qu'il étoit d’un tempérament robuste, il avoit bien- tôt repris des forces : ils’en faut pourtant qu'il fût entièrement rétabli. J’ai su depuis que, pendant qu'il me soignoit, sa figure étoit effrayante et d’une pâleur extrême. «Je vais, » dit-il tout-à-coup, donner avis de ce qui se passe à la » garde du Guaray.» Il monte à cheval (1), et se met à ga- loper dans la campagne; mais bientôt le jeune Français le vit tomber; il se releva, galopa une seconde fois, tomba encore, et, quelques heures après, mes gens le trouvèrent profondément endormi dans l’endroit où il s’étoit laissé tomber. Alors je me trouvai seul et presque mourant encore avec un homme furieux, mon Indien Botocude qui n’étoit qu'un enfant, et le jeune Français, que tant d'événemens extraordi- naires avoient pour ainsi dire privé de la raison. Toute la ma- tinée nous avions aperçu des insurgés espagnols sur l’autre rive du fleuve; quelques uns même, qui l’avoient traversé à un gué voisin, sétoient montrés dans l'éloignement du côté où nous étions, et, s'ils ne nous avoient point attaqué, c’étoit sans doute parce qu'ils ne pouvoient soupconner que nous fussions aussi peu nombreux. Les dangers de ma situation se peignirent vivement à mon esprit, et, affoibli comme je l’étois alors, je sentis mon mal s’en augmenter encore. J’avois calculé que le soldat que j’avois envoyé au Guaray devoit revenir ce jour-là même avec le nouveau guide. Je me flattai que je pourrois obtenir d'eux quelques secours, et mon imagination se partagea toute entière entre le désir : (W/Noôus avionssoïn d'avoir lotijours aupres de nous quelques chevaux sellés. 302 EMPOISONNEMENT. ardent de les voir arriver et la crainte des dangers que je courois. Je crus entrevoir des chiens qui accompagnoient mon premier guide, et le Français m’assura que je ne me trompois point; je pensai qu'ils revenoient avec mon soldat et je me sentis ranimé par une lueur d'espérance; mais ces animaux disparurent bientôt et me laissèrent à toutes mes in- quiétudes. Ils avoient fait partie de ces bandes de chiens mar- rons qui errent dans les campagnes désertes de l’'Uruguay, et peu attachés à un maître qui les nourrissoit mal, ils avoient sans doute été rappelés par la faim dans un lieu où ils avoïent vu peu de jours auparavant égorger une vache -dont nous leur avions donné une large portion. Sur ces entrefaites, le chasseur Jozè Mariano vint s'asseoir auprès de moi; il étoit plus calme et avoit passé un linge au- tour de ses reins; mais il n’avoit pas encore recouvré l'usage de la raison. «Mon maitre, me disoit-il, il y a si long-temps » que je vous accompagne; je fus toujours un serviteur » fidèle; je suis dans le feu, ne me refusez pas une goutte » d’eau.» Plein de terreur et de compassion, je lui prisla main, etautant que mes forces me le permirent, je lui adressai quelques paroles de consolation et d'amitié. Cependant l’eau chaude dont j'avois bu une quantité pro- digieuse finit par produire l'effet que j'en avois espéré, et je vomis, avec beaucoup de liquide, une partie des alimens et du miel que j’avois pris le matin. Je commença alors à me sentir soulagé; un engourdissement assez pénible que j'é- prouvai dans les doigts fut de courte durée; je distinguai ma charrette, les pâturages et les arbres voisins; le nuage qui, auparavant, avoit caché ces objets à mes yeux ne m'en déro- Mrez DE LA Guère LEcHrquana. 303 boit plus que la partie supérieure , et si quelquefois il s’abais- soit encore, ce n’étoit que pour quelques instans. Quoi qu'il en soit, l’état de Jozè Mariano continuoit à me donner de vives inquiétudes, et j'étois également tourmenté par la crainte de ne jamais recouvrer moi-même l’entier usage de mes forces et de mes facultés intellectuelles : un second vo- missement commenca à dissiper ces craintes, el me procura un nouveau soulagement; j’eus moins de peine encore à dis- ünguer les objets dont j'étois entouré; je commencai à parler à mon gré le Portugais et ma langue maternelle; mes idées devinrent plus suivies, et jindiquai clairement au jeune Français où il pourroit trouver un vomitif. Quand il me l’eut apporté, je le divisai en trois portions, et je vomis, avec des torrens d'eau, le reste des alimens que j’avois pris le matin. Jusqu'au moment où je rendis la troisième portion de vo- mitif, j'avois trouvé une sorte de plaisir à avaler de l’eau chaude à longs traits; alors elle commença à me causer de la répugnance, et je cessai d'en boire : le nuage disparut en- tièrement ; je pris quelques tasses de thé, je fis une courte promenade, et, aux forces près, je me trouvai dans mon état naturel. - A peu près dans le même moment la raison revint tout-à- coup à Jozè Mariano, sans qu'il eût éprouvé aucun vomis- sement; il prit de nouveaux habits, monta à cheval, et alla à la recherche du soldat qu’il ramena bientôt. Il pouvoit être dix heures du matin lorsque nous goù- tâmes tous les trois le miel qui nous fit tant de mal, et le soleil se couchoit lorsque nous nous trouvâmes parfaitement rétablis. F’absence momentanée du Français et de l’Indien 304 ENPOISONNEMENT. Botocude les avoit préservés de manger du miel avec nous. Le soldat en avoit présenté au pion Guärani; mais celui-ci qui en connoissoit la qualité délétère avoit refusé d’en pren-" dre : le Brasilien avoit ri de sa crainte, et n'avoit pas même cru devoir m'en faire part, Le lendemain j'étois encore un peu foible; le soldat se plaignoit d’être sourd d’une oreille; Jozè Mariano assura qu'il n’avoit point encore recouvré ses forces, et que tout son corps lui paroissoit enduit d’une matière gluante. Cepen- dant, comme notre nouveau guide étoit arrivé la veille au soir, nous partimes de bonne heure, afin de nous éloigner d’un lieu que nous ne pouvions plus voir qu'avec une sorte d'horreur. Pendant toute la journée, il me fut impossible de penser à autre chose qu'aux évènemens de la veille; et, lors- que nous fimes halte, je les écrivis tels que je viens de les rapporter. J'avois dit à l’un de mes soldats que je serois bien aise de posséder quelques guèpes de l'espèce qui produit le miel dont nous avions éprouvé les fâcheux effets. Un peu avant d'arriver au lieu où nous arrètâmes le jour qui suivit notre empoisonnement, je fus appelé par le soldat, qui me montra un guépier semblable à celui de la veille; il avoit la même forme, les mêmes dimensions, la même consistance; il étoit également suspendu à l’une des branches les plus basses d’un petit arbrisseau, et mon pion Guarani, ainsi que le nouveau guide, un autre pion et plusieurs Indiennes que le guide avoit amenés avec lui, reconnurent ce guëpier pour appar- - tenir, comme celui de la veille, à l'espèce connue dans le pays sous le nom de Lecheguana : mon soldat s’empara du Mrer De LA Guère LECHEGUANA. 305 guépier, et il m'apporta quelques-unes des mouches, ainsi que des fragmens de leur demeure. Les gâteaux que j'ai re- mis, avec le guëêpier, au Cabinet du Roi, étoient pareils à ceux que j avois eu entre les mains le jour précédent; le miel dont ils étoient remplis avoit la couleur rougeàtre de celui de la veille, et il étoit également très-liquide. | On se représentera sans peine l’étonnement et le chagrin que j'éprouvai, lorsque le soldat me dit que mon Indien Bo- tocude, qui avoit été témoin de notre empoisonnement, et le pion du guide avoient mangé de ce même miel, et que leur exemple avoit entraîné mon pion Guarani : je ne pus m'empêcher d’accabler ces hommes de toutes les marques de l'indignation et du mépris. Ce miel ne me fera pas de mal, me répondit froidement le Botocude, il est si doux! Paroles qui caractérisent parfaitement les Indiens; tout entiers au présent, et sans inquiétude sur l'avenir. ù M'attendant à voir les scènes de la veille se renouveler, je préparai des vomitifs; j'envoyai mes gens se coucher, et je me mis à travailler dans ma charrette. À minuit, tout étoit autour de moi dans la tranquillité la plus profonde; j’éveillai le Botocude; il m'assura qu'il se portoit à merveille, et la nuit acheva de se passer sans accident. Aussitôt que je fus sorti des déserts où j'étois alors, etique j'entrai dans la province des Missions, j’interrogeai beaucoup de gens sur le miel des Lecheguana. Tous, Portugais, Guaranis, Espagnols, s’accordèrent à me dire que l’on dis- tinguoit dans le pays deux espèces de Lecheguana; l’une qui donne un miel blanc ( Zecheguana de mel branco), et Vautre qui produit un miel rougeûtre (Lecheguana de mel Mém. du Muséum. 1. 12. 39 306 EMPOISONNEMENT. vermelho); ils ajoutèrent que le miel de la première espèce ne faisoit jamais de mal; que celui de la seconde, la seule que je connoïsse, n’en causoit pas toujours; mais que, quand il incommodoit, il occasionnoit un sorte d'ivresse ou de délire, dont on ne se délivroit que par des vomissemens, et qui alloit quelquefois jusqu’à donner la mort. On m’assura que l’on connoissoit parfaitement la plante sur laquelle la guëêpe lecheguana va souvent sucer un miel empoisonné ; mais on ne me la montra point, et je me trouve malheureusement réduit à former des conjectures. Je profiterai de cette occasion pour dire quelques mots des diverses plantes vénéneuses qui croissent dans le Brésil méridional, S III. Des plantes vénéneuses du Brésil méridional. Les premiers historiens du Brésil ont beaucoup parlé de l'art avec lequel les Indiens préparoient des poisons. Ils peuvent à leur gré, dit Pison (Bras. 46), infecter l'air et les eaux, empoisonner leurs flèches, les vêtemens de leurs ennemis, et jusqu'aux fruits naissans dont ceux-ci doivent se nourrir un jour. Mais, comme Southey l’insinue très-bien (Hist. Bras., t I, p.237), il est fort vraisemblable) que, de tels récits ont été imaginés par la haine des oppresseurs contre les opprimés, et ceux-ci, peut-être pour:se faire craindre à leur tour, auront cherché à accréditer eux-mêmes des fables inventées d’abord dans l'intention de les rendre plus odieux. Pison justifie assez cettesassertion, lorsqu'il pré- Mrer De LA Guëre LECcHEGUANA. 307 tend que les Indiens, en faisant un mystère de leurs poisons, en montroient sans peine les antidotes. Il est évident que si ces hommes étoient intéressés à ne point divulguer les fu- nestes secrets qu'on leur attribue, ils avoient un intérêt égal à cacher les remèdes qui devoient détruire l'effet de leurs poisons. Pison cependant nous a révélé une de leurs recettes, et il la compose d’un mélange bizarre des semences d’une Légumineuse qu'il appelle Mucunaguacu , de ceux des Cer- bera Ahova et Thevetia ( Ahovai guacu et murt), du fiel d’un crapaud, des vers qui naissent dans le suc du manhioc, des feuilles de quelques sensitives ( Æerba casta), et de celles de ces Rubiacées qu’il nomme Z'angaraca ou Erva de rato. Si j'ajoute aux plantes que je viens de citer l4#- nonée , appelée Araticu pana, et les Sapindacées, que Pi- son appelle Cururuapè (1) et Tumbd, nous aurons avec le manhioc, toutes les plantes vénéneuses du Brésil citées par Pison. Or on voit que, si quelques-unes de ces plantes peu- vent, dans certains cas, avoir des inconvéniens pour la santé, elles sont loin de ces terribles poisons des Indes orientales, dont l’idée.seule cause de l’effroi. Ce ne sont certainement pas des végétaux bien redoutables que cet 4raticu pana, qui, de l’aveu de l’auteur lui-même , ne cause d’accidens que lorsqu'il est mangé avec excès, et ces Æerba casta dont Marcgraff, qui en reproduit la figure, n’a pas même indiqué les qualités nuisibles. | Aruda et Coster qui, depuis Pison, ont habité les mêmes pays que lui, ne rappellent point les plantes que je viens (1) Paullinia pinnata L. * 39 308 EMPOISONNEMENT. de citer; et, en général, ils ne font mention d’aucun végétal venimeux. Je ne doute point que dans les parties les plus chaudes du Brésil septentrional, il ne se trouve des plantes dont les pro- priétés soient éminemment délétères, témoin cet Oussacu à odeur enivrante, cité par M. Martius (Phys. bras., 11). Mais quoique la Flore de Fernambouc ait encore beaucoup d’analogie avec celle des provinces du St.-Esprit, de Rio- de-Janeiro et Minas-Geraes, peut-être me suis-je déjà trop écarté de mon sujet en parlant de la végétation d’un pays où jé n’ai point voyagé : je me bornerai actuellement à celle des contrées que j'ai parcourues. Personne n’étoit plus capable de nousinstruire des ancien- nes traditions des Indiens que le fameux Père Anchieta, qui avoit si long-temps vécu parmi eux, et qui possédoit si par- faitement leur langue; cependant avec le manhioc, il ne cite, dans sa lettre sur la province de St.-Paul, d'autre poi- son que Îles Tnbd, ces Sapindacées dont Pison, comme je l'ai dit, avoit aussi cité quelques espèces, et qui, comme la Coque du Levant, ont la propriété singulière d’endormir les poissons, propriété également signalée par Barrère, La Condamine et Adanson soit dans le Paullinia Cururu, soit dans le Paullinia pinnata. L'abbé Vellozo de Villa-Rica qui avoit long-temps voyagé dans la province des Mines, pour en observer la végéta- tion, a eu soin d'indiquer dans ses manuscrits les propriétés des plantes qu'il avoit recueillies; et les seules qu'il cite comme vénéneuses sont encore un Paulluua où Tunbo, qu'il dit être mortel pour les mammifères, et l’un de ses Miez De LA GuüëèPre LECHEGUANA. 309 Galpinia ou Erva de rato, Rubiacée qui est la même que l'un des Ærpa de rato de Marcgraff, et qu'on dit être fort nuisible aux bestiaux. (Palicourea Marcgravi N.) Dans une liste générale des plantes les plus remarquables du Brésil, l'abbé Casal n’en nomme qu’une dont les proprié- tés soient délétères; l'arbre appelé Tzriguy(1) dont les feuilles, comme celles du 772b0, font mourir les poissons, et que j'ai reconnu pour une Sapirdacée anomale. Lorsqu’ensuite le même auteur traite en particulier de la végétation des pro- vinces qui s'étendent entre le Rio-de-la-Plata, le Carynhenha et le Rio-Doce, il ne signale encore d’autres plantes véné- neuses que les Znbù (Coreg., t. IT, p. 48), qu'il confond alors avec le 7rguy, et un Guaratimbù, auquel on attribue, dit-il, l’insalubrité des eaux du Muryahè. I dit à la vérité, en parlant de la végétation des Mines, qu'on y trouve des plantes vénéneuses ; mais comme il ajoute qu’elles font mou- rir les poissons, il est clair que ce sont toujours les 7rrmbù qu’il a en vue. Mon respectable ami, le P. Léandro do Sacramento, a in- diqué une plante nuisible, la Léoumineuse, qu'il appelle Martiusea physalodes ; mais il paroiït qu’il ne la considère comme nuisible que pour les bestiaux ( Voy. Schultes, Mant. p. 226). Mawe, Lukok, Eschwegge ne sont point des botanistes ; cependant le dernier avoit fait un long séjour dans la pro- vince des Mines; Lukok avoit habité pendant dix ans Rio- de-Janeiro, Ste.-Catherine, Rio-Grande, S. Joaô-del-Rey, (1) Il y en a deux espèces, comme on le verra plus bas. 310 EMPOISONNEMENT. et il est à croire que si ces auteurs eussent entendu parler de quelques poisons dangereux, ils en eussent fait mention dans leurs écrits. À la vérité MM. Spix et Martius disent, dans leur inté- ressant voyage, qu'aux environs de Rio-de-Janeiro, le Cancer Uca se retire entre les racines des Mangliers pour s’y nourrir de plantes vénéneuses ; mais les savans Bavaroïs ne nomment point ces plantes, et comme la remarque que je viens de citer se trouve dans une simple note, il est à croire qu’elle n’est que le résultat d’un soupcon que les deux auteurs ont conçu, parce qu'ils considèrent le crabe dont il s’agit comme un animal suspect. ; Quant à moi, j'ai rencontré dans mes voyages beaucoup de plantes qui, dans certaines circonstances et prises à cer- taines doses, peuvent devenir très-nuisibles; quelques stimu- lans très-actifs, des plantes Ââcres, des £uphorbiacées, qui causent souvent des superpurgations dangereuses, etc. On m'a confirmé les propriétés des 7’nbù et des Tinguy (Mago- ra pubescens et glabrata N.), et l’on m'a assuré même que l’un des 7'mbo , non-seulement étoit nuisible aux poissons, mais qu'il pouvoit être dangereux pour les quadrupèdes et pour l’homme (Serjarua lethalis N.). Plusieurs Rubiacées (Rubia noxta, Psycotrianoæia, Palicourea Marcgravi N.) m'ont été indiquées par les cultivateurs, et toujours sous le nom de Ærva de rato, comme donnant la mort aux bes- tiaux qui la mangent. La Légumineuse qu’on appelle Jaca- tupè, et dont les racines sont comestibles, produit, dit- on, des fleurs vénéneuses; un Convolpulus, que j'ai trouvé abondamment sur les bords de la mer, dans les provinces de % ê Mrer 0e LA Guêre LEcHEGuaNA. 311 Rio-de-Janeiro et du St.-Esprit, est; à ce qu'on assure, dangereux pour les bestiaux. On éprouve une espèce d’enivre- ment quand on mange avec excès les fruits de la Myrtee, que l’on nomme vulgairement Cagaiteira. Lie Miomio du Rio-de-la-Plata fait périr les bêtes à corne. Il paroît certain que le Schinus arroeira cause des enflures à ceux qui dorment sous son ombrage. On m’a assuré enfin que la racine de la Mzmose, appelée Spongia, étoit un vrai poison, etc. Voilà sans doute des plantes dangereuses. Cependant, d’après tout ce qui précède, il est clair que jusqu'ici l’on v’a reconnu dans le Brésil méridional aucune espèce vénéneuse que l’on puisse comparer, par exemple, au 7zeute ou à lAnthiaris Upar, ei je serois même porté à croire que, pro- portion gardée, il n’y a pas dans cette contrée plus de végé- taux nuisibles que l’on n’en compte dans la Flore de notre pays. La plante qui rend vénéneux le miel du Pont-Euxin est bien loin d’être un poison du premier ordre, comme le prouve assez l’effet qu’au rapport de Guldenstædt elle produit sur les chèvres; et par conséquent l’espèce dont les sucs empoison- nent souvent le miel de la guèpe Lecheguana, peut fort bien ne pas être plus dangereuse que lÆzalea Pontica. Il n’est nullement vraisemblable que ce soit un Æ7dro- meda, car je n'ai vu aucune espèce de la famille des Eyzca- cées dans la province de Rio-Grande, la province Cisplatine etcelle des Missions. Ce seroit encore moins un Æzalea, puisque non-seulement il ne croît pas une plante de ce genre dans les diverses parties: de l'Amérique que j'aiparconrües, mais encore sur les cent famillesiqui ont été signalées par 3192 EMPOISONNEMENT. M. de Jussieu dans son Genera, celle des Rhodoracées est la seule dont je n’aie trouvé aucune espèce dans le cours de mes voyages. Au reste mes soupçons doivent tomber sur un très-petit nombre de plantes; car celle qui avoit rendu vénéneux le miel des guëpes du Rio-de-Santa-Anna, ne croissoit dans ce canton, probablement, que dans un espace de terrain fort peu considérable, puisqu’à quelques lieues du Rio-de-Santa- Anua, le miel d’un autre guëpier de Lecheguana v’étoit plus narcotique. Rp À Il est mème assez vraisemblable que la plante qui rend souvent dangereux le miel de la guèpe Lecheguana, ne croît pas dans tout l’ancien Paraguay; car Azzara qui parle du miel enivrant de l'abeille Cabatatu, et qui a fort bien décrit le guépier des Lecheguana, ne dit point que le miel de ces guëpes soit souvent dangereux. Il y a plus, le même auteur ne nous fournit aucune donnée sur les plantes nuisibles du Pa- raguay, puisque, parmi le nombre assez considérable de vé- gétaux de cette contrée, qu'il a cités dans un voyage, il n’en désigne aucun comme ayant des qualités nuisibles. Si, à présent, je consulte l'excellent ouvrage de M.de Can- dolle sur les propriétés médicales des plantes, et les meil- leurs-auteurs qui ont traité la même matière, et que je joigne à leurs observations le fruit de mes recherches, je trouverai que le nombre des, familles de Phanerogames qui produi- sent des plantes narcotiques, les seules auxquelles je doive naturellement m'arrêter, se réduit à un vingtaine, savoir: Merispermées, Sapindacées, Papaveracées, Therebinta-) cées, Légumineuses, Rosacées, Ombellifères, Chicoracées, Mrez De LA Guëre LECHEGUANA. 313 Rhodoracées, Apocinées, Solanées, Scrophularinées, Eu- phorbiacées, Conifères, Aristolochiées, [ridees, eic. En jetant un coup d’œil sur les espèces que j'ai recueillies dans un espace d'environ 45 lieues portugaises, de Belem à lIbi- cuy, espace dans lequel se trouve le Rio-de-Santa-Anna, je w'en trouve pas qui appartiennent à plus de six des familles que je viens de citer, et ce sont des £uphorbiacées ( Eu- phorbia papillosa, Microstachys ramosissima, Caperonia linearifola, N.); des Apocinées (entr'autres Asclepias mel- lodora ei Echites petrea, N.); une Saprndacée, des So- lanées, des Légumineuses, deux Scrophularinées.C’est donc surces plantes, au nombre de vingt-un, que s’arréteront mes conjectures; mais comme les Légumineuses, les Euphor- bracées et les Æpocinées n’appartiennent point aux genres parmi lesquels on a désigné particulièrement des narcotiques, je songerai principalement aux quatre Solanées (Nicotiana acutifiora, Solanum Guaraniticum, F'abiana thymifola, Nierembergia graveolens N.); à la Sapindacée (Paullinia australis N.); aux deux Scrophularinées (Stemodia palus- énis et gratiolæfola, N.); et parmi celles-ci ce sera sur la Sa- pindacée que je ferai principalement tomber mes conjec- tures, parce que je connoiïs déjà les effets narcotiques que produisent, dans ces contrées, plusieurs végétaux de la même famille, et qu’en outre l'espèce que je signale étoit, de toutes les plantes que je viens de citer, celle qui fleurissoit le plus près du guépier dont le miel a failli m'être si funeste. Mém. du Muséum. 1. 12. 4o 314 EMPOISONNEMENT. $S IV. . Descriptions. 1. STEMODIA PALUSTRIS. f S. foliis oppositis, sessilibus, oblongo-linearibus, acutis, obsolete dentatis , superioribus angustioribus , sublinearibus, supremis ra- meisque linearibus, angustissimis ; floribus subspicatis, breviter pedunculatis; calyce puberulo. Cauurs herbaceus, 3-8 pollicaris, eréctus vel ascendens, ramosus, basi quandoquè stolonifer, 4-gonus, apice puberulus : rami graciles, erectiusculi, 4-goni , apice puberuli : stolones breviusculi, punctis conspersi glandulosis. Forts opposita, sessilia; inferiora circiter 1 pol. longa, 3 L. lata, oblongo-linearia , acuta, basi attenuata , re- motè obsoletèque dentata, punctis glandulosis conspersa; supe- riora angustiora, sublinearia , cæterùm conformia ; suprema ramea- que 2-4 L. longa, ; 1. lata, linearia, angustissima; stolonum subli- nearia , erecta, subsecunda ; utrinquè attenuata, manifestè dentata, falcata. FLores in apice caulis ramorumque axillares, solitarii vel bini , breviter pedicellati, subspicati aut, si libuerit, aggregatione ramorum sûbpaniculati; folia floralia (si mavis bracteæ) rameis si- milia. BracreoLæ 2, è basi calycis enatæ , lineares, acutæ, puberulæ. Carvx 5-partitus, puberulus; laciniis oblongo-linearibus, acuminatis, inæqualibus. Conorra circiter 4 > 1. longa, tubulata, 2-labiata, pu- berula, coerulea, striis obscurioribus notata duabusque lineis albis in labio inferiore cum lobis lateralibus alternantibus : tubus subrecurvus : labium superius obtusissimum, emarginatum: inferius tripartitum; divisuris cuneatis, obtusissimis, integerrimis seu emar- ginatis ; intermedià pilosä. Sramina 4, didynama , supra medium tu- bum inserta, inclusa : antheræ didymæ, à lateribus dehiscentes; lobis distinctissimis, distantibus, subrotundis ; connectivo lunulato. Srx- is glaber, persistens , apice cupulæformis; cupulà intüs stigmaticà, Mrez DE LA Guêre LECHEGUANA. 315 mox clausâ. Ovarrumoblongum, glabrum, 2-loculare , polyspermum: ovula in quovis loculamento placentæ affixa proeminenti. CapsuLa ovata , compressiuscula, 2-sulcata, glabra, 2-valvis, polysperma; valvulis dissepimentis parallelis, 2-partitis ; placentis dehiscentiä septicidà à marginibus angustis dissepimenti solutis, timque mas- sulam oblongam in centro capsulæ efformantibus. Sema minutis— ’ sima, oblongo-cylindrica , angulata , subpunctata , rufa. INTEGUMEN- Tum submembranaceum. PerisPERMUM carnosum. Emsryo rectus, in semine axilis : radicula obtusa : cotyledones radiculä breviores. Crescit in pascuis humidis vel paludosis propè præcipitem aquæ lapsum fluminis Uruguay dictum Salto grande rivulumque Gara- puità, in provincià Rio grande do Sul, haud longè à finibus provin- ciæ Missionum. Floret Januario. 2. STEMODIA GRATIOLÆFOLIA. + S. foliis oppositis, sessilibus, linearibus, acutis, obsoletissimè dentatis, glabris; floribus paniculatis, subsessilibus, in axillis bractearum subsolitariis; calyce glabriusculo. Cauuis herbaceus, 6-14 pollicaris, erectus, apice ramosus, basi stolonifer, 4-gonus, glaber : rami breves , 4-goni : stolonæ graciles, reptantes, 3-7-pollicares, punctis exterioribus glandulosis conspersi lutescentibus. Forra caulina opposita, sessilia, circiter 18 1. longa, 2 |. lata, linearia, acuta, obsoletissimè dentata ( J’eronicæ scutel- latæ), punctis glandulosis conspersa , glabra ; stolonum erecta , se- cunda ,'circiter 6 1. longa, 1 + lata, lineari-oblonga , falcata , sub- integerrima , glabra. Panicura terminalis, subcoarctata (si mavis, racemi in apice caulis axillares , simplices) : paniculæ rami oppositi, erectiusculi, distantes , simplices, bi vel trifidi, 4-goni, graciles, glabri, enati ex axillis bractearum 2, oppositarum, caulinarum, foliüis conformium , infrà flores insuper onusti bracteis quibusdam oppositis, foliis consimilibus sed multo minoribus (folia ramea). Frores in paniculæ ramis spicati, remotiusculi, oppositi, sessiles 4o” 310 EmMPOISONNEMENT. vel subsessiles, basi bracteis 3 stipati linearibus , angustis, acutis- simis, glabriusculis ; unà intermedià majore caulinà ; lateralibus 2 è basi calycis enatis. Carvx 5-partitus, glabriusculus; laciniis an- gustissimis, lineari-subulatis, inæqualibus ; subdistantibus. Cororca cireiter 4 |. longa, tubulata, 2-labiata, vix puberula, dilutè cœru- lea : tubus subrecurvus : labium superius obtusissimum, emargina- tum, seu vix emarginatum : inferius 3-partitum ; divisuris lineari- cuneatis, obtusissimis, integerrimis seu vix emarginatis , intermediä pilosà. Sramna 4, didynama, inclusa, valdè inæqualia, supra medium tubum inserta : antheræ in tribus staminibus didymæ, lobis inæqua- libus, distantibus, rotundis, connectivo, subgloboso; in uno stamine anthera minor, lobis lineari-oblongis, distinctis, connectivo oblongo angusto; omnes 2-loculares, anticæ, lateraliter dehiscentes. Sryzus persistens, incurvus, glaber, apice cupulæformis; cupulà intüs stigmaticà, mox clausä. Ovarium oblongum , glabrum, 2-loculare, polyspermum, gynophoro brevi insidens paulo latiore : ovula nume- rosa, in utroque loculamento placentæ proeminenti affixa. Capsuüra vestila calyce persistente, circiter 1 : 1. longa, oblonga, 2-sulca, glabra, 2-valvis, polysperma; valvulis dissepimento parallelis, 2-partitis; placentis dehiscentià septicidà à marginibus angustis dissepimenti solutis, timque massulam oblongam liberam in centro capsulæ efformantibus. Haud vidi semina. < Inveni ad margines sylvularum quæ rivum Toropasso cingunt in provincià Æio grande do Sul, haud longè à, provincià Missionum. Florebat Januario. Oss. Il sera nécessaire de: reyoir les diverses plantes que l’on a faitientrer dans le genre Stemodia let qui toutes ne s’y rapportent probablement point. Quant aux deux espèces que je viens de décrire, elles sont certainement congénères du S. maritima L., type du genre, et si Linné( Gen. ed. Schreb. {20 ) a dit que dans les Stemnodia en général, la cloison étoit contraire aux valves, c’est certainement une erreur, car on les trouve parallelesi dans ce mème S. 1aritima, comme l’avoit, sans doutetreconnu Jussieu, puisqu'il range le Sremnodia ‘parmi ses Scrophulaires ( Gen. 118): A lawérité Gærtner (Sem. #, t. 82,4 5:) a (dessiné le, S,: ruderalis Mrer. De LA GuëPre LECHEGUANA. 317 , comme ayant la cloison portée sure milieu des valves: Est-ce uneïnadvertances où le Séemodia ruderalis doit-il être exclu du.genre , quoique d’ailleurs il paroisse.en avoir les caracteres ? = FABIANA. Ruiz et Pav. (Caract. ref.) Cazxx 5-fidus, aut rard 5-dentatus, subinæqualis, Corozra infan- dibuliformis, breviter 5-loba, plicata; tubo infernè tenui, cylin- drico, deindè gradatim dilatato. Sramma 5, basi tubi inserta, cùm lobis alternantia, inclusa; filamenta complanata, apice incurva: antheræ reniformes , inter lobos affixæ, mobiles, 2-loculares, an- ticæ, à latere dehiscentes. Srvzus complanatus, inclusus, apice curvatus. Sriema obliquum. Necranum nulium. Ovarium superum , 2-loculare , polyspermum : ovula numerosa , in utroque loculamento placentæ aflixa è dissepimento enatæ. Capsura 2-locularis, 2-valvis; valvulis dissepimento parallelis; placentis dehiscentiä septicidà, de- müm liberis massulamque unicam in medio capsulæ tunc efforman- tibus. Sema minuta, subcylindrica, punctata. Umprricus ad me- diam seminis faciem. Inrecumentrum duplex; exteriùs crustaceum ; interiüs membranaceum. PErIsPERMUM carnosum. Emsrvo dorsalis, curvatus, umbilico parallelus. SUFFRUTICES VisCosi aut rard resinos1. Forra alterna , sæpiüs sparsa, rarissimè imbricata. Frores exträaxillares aut subaxillares. 5. FasiAna Taymirozra. + Tab. IX. Æ. folüs parvis , linearibus , enerviis; pedunculis fructiferis retro- fractis. . SurrruTex 6-0 pollicaris, erectus aut rard decumbens,, à basi vel tantummodd apice valdè ramosus, omni parte hirtello-pubescens - et viscosus ; pilis brevissimis , apice glandulosis : rami erectiusculi, graciles. Fozra sparsa , sessilia, parva, linearia, obtusiuscula , ver- sus basin vix attenuata, crassiuscula , enervia. Frores subaxillares, pedunculati, solitarii. Peouncuzus folio longior, primo suberëctus, florifer refractus. Cazyx campanulatus , usquè ad medium 5:fidus ; 318 EmMPOISONNEMENT. dimidiam partem corollæ tubi ferè adæquans; laciniis linearibus, acutiusculis, subdistantibus. Corozta subinæqualis, infernè lutea; superiùs sordidè purpurascens, striis obscurè purpureéïs notata, in- fundibuliformis, breviter 5-loba; tubo nsquè ad mediam partem cylindrico , deindè gradatim dilatato; lobis acuminatis. Srammna 5, imo corollæ tubo inserta, eodemque basi adhærentia, cum lobis al- ternantia, inclusa, inæqualia, glabra : filamenta subcomplanata, apice incurva , lutescentia : antheræ subreniformes, inter lobos af- fixæ, mobiles, 2-loculares, anticæ, à latere dehiscentes. Sryzus complanatus, apice incurvus, glaber, lutescens. Sriema orbiculare, obliquum. Necrarium nullum. Ovarrum oblongum , glabrum, 2-locu- lare, polyspermum : ovula numerosa in quovis loculamento pla- centæ proeminenti è dissepimento enatæ affixa totamque ferè ejus- dem superficiem obtegentia. Casura calyce persistente vestita, oblongo-ovata, acutiuscula, glabra, 2-locularis, 2-valvis; valvis apice breviter 2-fidis, dissepimento parallelis; placentis ab angustis dissepimenti marginibus dehiscentià septicidà solutis, in medio capsulæ liberis, massulamque compactam oblongam unicam effor- mantibus. SEmNa minuta, cylindrico-globosa, utrinquê obtusa , ir- regulariter favoso-scrobiculata , glabra , nigrescentia, Umsicicus sub- orbicularis, levis, ad mediam seminis faciem situs, medioqueejusdem axi respondens. INTEGUMENTUM duplex ; exterius crustaceum ; interius membranaceum. PEerisPermum carnosum. Emprvo in perispermo dor- salis, compressus , arcuatus ; utrinquè obtusus , umbilico parallelus : cotyledones suborbiculäres, radiculà breviores. Inveni in pascuis propè prædium dictum Rincaô de Sanaloés, in provincià Rio grande do Sul. Florebat Januario. NIERENBERGIA. Ruiz et Pav. (Caract. ref.) Cazyx tubulosus vel sæpiùs campanulatus, persistens, arcuatus, 5-fidus, subinæqualis. Corozza infundibuliformis; tubo tenui, sæpè longissimo ; limbo cupulæformi, magno, 5-lobo, subirregulari. Mrer De La Guèëre LEcHEGUuANA. 319 STamina 5, summo tubo inserta, cum lobis alternantia , erecta , con- miventia, rarissimè basi coalita, inæqualia : filamenta apice in- curva : antheræ sæpiùs reniformes, inter lobos insertæ, mobiles, anticæ, 2-loculares, à lateribus dehiscentes. Necrarium nullum. SryLus apice curvato infundibuliformis. Sriema ad parietem partis styli concavæ. Ovarum superum, 2-loculare ; polyspermum : ovula numerosa , placentis duabus aflixa è dissepimento hinc et indè enatis. Carsura 2-valvis; valvulis dissepimento parallelis, 2-partitis; de- hiscentià septicidà placentis liberis massulamque unicam in medio capsulæ efformantibus. SEemiNa parva, angulata, dorso convexa. PEniSPeRNum carnosum. Emsrvo in seminis dorso locatus eodemque curvaturà conformis, umbilico parallelus. Hersx vel surrrurices. Forra alterna ; sæpiùs sparsa. Frorss extrà- axillares aut oppositifolii, solitarir. 4. NiERENBERGIA GRAVEOLENS. f Tab. X, A. N. hirtello-pubescens , viscosa ; caule suffrutescente; foliis sessili- bus, angustis, oblongo-lanceolatis, acutis, infernè attenuatis. Surrrurex digitalis-pedalis, ramosus, hirtello-pubescens, pilis glandulosis viscosus; odore gravi. Forra sparsa, conferta, 6-9 I. longa ; 1-2 1. lata , angusta , oblongo-lanceolata, acuta, à tertià parte superiore usquè ad basin attenuata; juniora supremaque lanceolato- linearia vel linearia, sæpè minora. Frores in apice caulis ramulo- rumque extraaxillares, sessiles, subspicati , secundi, bracteis inter- mixli quandoquè geminis foliis superioribus consimilibus. Cazyx tur- binato-campanulatus, 5-fidus, 10-striatus, arcuatus, subinæqualis ; lacinus semi-lanceolatis, acutis. Cororra infundibuliformis, circiter 10 l. longa; tubo tenui, cylindrico, calyce dimidid longiore ; limbo magno, cupulæformi, 5-lobo, subirregulari , puberulo, albo, in fundo luteo, in quovis lobo striis 3 pallidè purpureis notato; lobis obtu- sissimis. Sramina D, summo tubo inserta, erecta, conniventia, cùm Jobis alternantia limboque. dimidid breviora : filamenta brevius- 320 EMPOISONNEMENT. cula, apicecurvata, inæqualia, glabra : antheræ subreniformes, inter lobos insertæ, mobiles, 2-loculares, anticæ, à lateribus dehiscen- tes. Snxzus filiformis, glaber, staminibus pauld longior, apice cur- vatus et infundibuliformis, in parte concavâ stigmaticus. Ovariuu liberum , ovatum, glabrum, 2-loculare, polyspermum : ovula nu- merosa, placentis 2 aflixa proeminentibus. CarsuLa vestita calyce per- sistente eodemque brevior, oblongo-ovata, acuta , glabra, 2-valvis; valvis dissepimento parallelis, 2-partitis; placentis dehiscentiä septicidà ab angustis marginibus dissepimenti solutis, in medio capsulæ liberis massulamque unicam oblongam efformantibus. SEMEN parvum, vigrum , 5-quetrum; dorso convexo; utroque latere foveoleà arcuatà profundè excavato. Inrecumenrum membranaceum. Uwsmicus in medio anguli interioris. PerisPeRMuM carnosum. Emsryo subcylindricus, compressiusculus, in perispermo locatus ejusdemque ferè longitudine, seminis dorso curvaturâ conformis, umbilico parallelus: cotyledones lineares, acutiusculæ : radicula acutiuscula. Frequens in pascuis ad ripas fluminis Uruguay, in provinciis dictis Rio grande et Missoés. Kloret Januario, Februario. 5. NIGOTIANA ACUTIFLORA. + N. foliis radicalibus oblongis, in petiolum attenuatis , vix scabro- puberulis ; inferioribus lineari-oblongis , amplexicaulibus; superio- ribus linearibus , basi auriculatis ; corollæ tubo longissimo; divisu- ris acutis. Cauus herbaceus, 12-15-pollicaris, erectus, durus, teres, sub- scaber, parüm ramosus. Forra radicalia, cireiter 4-5 pol. longa, cir- citer 8 L. lata, oblonga, in petiolum attenuata, vix sinuata, vixscabro- puberula ; inferiora circiter 2 + pol. longa , 4 L: lata, lineari-oblonga , acutiuscula , infernè angustata , subsemiamplexicaulia, subsinuata , vix scabro-puberula ; superiora distantia, linearïa ; angusta , obtu- siuscula , basi auriculata, marginibus præcipue subaspera. Frores Mrez DE LA GuÊre LECHEGUANA. 391 in axillis foliorum supremorum solitarii, pauci, pedunculati ; pe- dunculo curvato subhorizontales : pedunculus circiter 6 1. longus, pubescens. Carvx campanulatus, 9-10 |. longus ; 5 aut quandoquè G-fidus, 5-6-striatus, pubescens; divisuris linearibus , angustis, inæqualibus. Cororza 4-pollicaris, infundibuliformis, puberula, albido-rufescens; tubo longissimo, cylindrico; limbo angustè campa- nulato , 5-fido, 5-plicato; laciniis angustis , sublinearibus , acutis, inæqualibus. Sramna 5, limbo inserta, brevia, inclusa, glabra, inæqualia ; unum multo inferius : filamenta subcomplanata : antheræ majusculæ, suborbiculares, complanatæ, basi bifidæ , dorso affixæ, mobiles, anticæ, lateraliter in longitudinem dehiscentes. Sryrus filiformis, longissimus, vix exsertus. Sricma 2-lobum. Necrartum annulare , basi ovarii adnatum. Ovarium ovatum, glabrum , 2-locu- lare, polyspermum. Non vidi fructum. In pascuis provinciæ Cisplatinæ et provinciæ Rio grande do Sul non infrequens. ï Oss. Cette plante évidemment intermédiaire, comme beaucoup d’autres, entre les Nicotianes de Linné et les Petunia de Jussieu , achève de démontrer que M. Lehman ne pouvoit mieux faire de réunir ces deux genres. 6. SOLANUM GUARANITICUM. S. caule fruticoso , basi aculeato; aculeis rectis; ramulis pubes- centibus; foliis solitariis, ovatis, acuminatis, basi inæqualibus, subtüs repandis, pubescentibus, suprà subglabratis; cymis extra- axillaribus , paucifloris. Frurex circiter 4-pedalis, ramosus, basi aculeatus ; aculeis crebris rectissimis, circiter 2 1. longis, acerosis, reflexis : ramuli pubescentes. Forx4 alterna, solitaria , petiolata , circiter 3 pol. longa, 2 pol. lata, ovata, acuminata, basi inæqualia, repanda, subtus pubescentia, suprà subglabrata; nervo medio proeminente nervisque lateralibus parallelis distantibus; superiora folia minora ; quandoquè oblonga, cætertm conformia : petiolus circiter 6-8 1. longus, subtüs con- Mém. du Muséum. t. 12. 4x 329 EmMPOISONNEMENT. vexus ; suprà canaliculatus ; glaber, in foliis junioribus pubescens. Cyux extraaxillares, pedunculatæ, paucifloræ : pedunculus circiter 10-15 1. longus ; pubescens : ramuli cymæ pubescentes : pedicelli curvati, pubescentes , circiter 6 L.‘longi. Prcr omnes stellati. Cazvx brevis ; turbinato-campanulatus, patulus , breviter 5-fidus, pubes- cens; divisuris dentiformibus, distantibus , subinæqualibus. Cororza rotata, 5-fida, extra puberula, alba. Sramma 5, imo tubo inserta, cum divisuris corollæ alternantia, glabra : filamenta brevia , com- planata : antheræ oblongo-lineares , 4-gonæ , apice 2-porosæ, basi affixæ, 2-loculares , anticæ. Srvrus glaber. Sriewa terminale, obtu- sum. Ovarrum subglobosum , glabrum, 2-loculare, polyspermum : ovula placentis 2 valdè proeminentibus affixa è dissepimento enatis. Fructum non vidi. Inveni in pascuis petreis propè rivulum /#baha in provincià Rio grande do Sul ; haud longè à finibus provinciæ Missionum. Florebat Januario. 7. ÉGHiTES PETREA. Caule suffruticoso, erecto, apice dichotomo, molliter hirsuto; foliis linearibus, acutis, basi cordatä obtusis, margine valdè ondulato re- volutis, suprà parcè hirsutis, subtüs incano-tomentosis, inferiori- bus 3-4-nis, superioribus oppositis; tubo longissimo; lobis crispis. Cauuis suffruticosus, erectus , 6-15-pollicaris, apice dichotomus, teres, sordidè purpurascens, molliter hirsutus. Forra inferiora terna quandoquè 4-terna; superiora opposita, confertissima , imbricata ; omnia brevissimè petiolata, circiter 16-81. longa, gradatim angus- tiora, 5-1 |. lata, linearia, rarissimè lineari-lanceolata, acuta, basi cordatä obtusa , margine valdè undulato revoluta, rugosa vel subrugosa, suprà parcè hirsuta, subtùs incano-tomentosa ; nervo medio subtùs proeminente, hirsuto et rubescente : petiolus circiter 3-2 1. longus, hirsutissimus. Pepunourr in dichotomiis alares rariüsve ex axillis foliorum enascentes, solitarii, uniflori, 2 :-6-pollicares. Mrez DE LA Guêre LECHEGUANA. 323 Cazyx circiter. 9 l. longus , 5-partitus , tomentoso-pilosus, canescens, vix inæqualis, basi 3-4-bracteatus , persistens ; laciniis lanceolato- linearibus, angustis, acutiusculis : bracteæ tertiæ calycis parti æquales, lanceolato-lineares, angustæ, acutiusculæ, tomentoso- pilosæ, canescentes. Cororra 3 2-4 --pollicaris , infundibuliformis, longè tubulosa ; 5-loba , extra apice præcipuè tomentosa ; exsquam- mata; tubo cylindrico, gracili , apice gradatim dilatato, intüs infra stamina villoso, sordidè purpureo; lobis obtusissimis, inæquilateris, margine crispo-undulatis, albis. Sramma 5, inserta basi partis tubi dilatatæ :.filamenta brevissima, latiuscula , complanata, figu- ram S subreferentia , intus barbata : antheræ circiter 5-6 L.'longæ, lineares, acutiusculæ, cur stigmate infra medium coalitæet vacuæ, supra medium polliniferæ ; loculamento uno abortivo. Sryrus lon- gissimus, filiformis, glaber. Sricma terminale, stylo mulitotiès latius, crassum, conicum , profundè 5-sulcatum, apice tereti 2- dentatum, ad styli insertionem concavum. Forxicuzr 2, circiter 6-5- pollicares, graciles, torulosi, arcuati, acutiusculi, pubescentes. SEMNA matura non observavi. Crescit in saxosis haud longè à littoribus fluminum vulgd Rio de la Plata et Uruguay , præcipuè propè rivulos Ærroio del Rosario et Ærroio de Chapicuy, (provincià Cisplatinä), propèque pagum Sancti Joannis (provincià Missionum). Floret Decembre-Aprili, Os. Cette plante forme avec l’Eehites longiflora Desf. et.mes Æ. virescens, Guaranitica , Vellame, pinifolia, un groupe composé de sous-arbrisseaux , et par- faitement caractérisé dans le genre Æchites par des tiges qui dépassent à peine un pied, et ne sont point grimpantes; par des feuilles ordinairement fort rappro- chées, qui sont en dessous toujours blanches, laineuses ou tomenteuses ; par de longs pédoncules ; enfin par des fleurs plus ou moins tomenteuses ou laïneuses en dehors, qui ne sont presque jamais qu'au nombre d’une ou deu, et ont Île. tube est extrémement long etle limbe ondulé. Quoique ces caractères'soientfort remar- quables, jen’aipas-cru devoir séparer mes plantes des véritables Æchites( ceux à corolle infondibuliforme), parce que je ne trouve réellement aucune différence ji* 324 EMPOISONNEMENT. un peu importante dans les parties de la fructification. Le groupe que je viens de signaler appartient exclusivement aux pays découverts de l'intérieur du Brésil et des Missions. Les espèces qui le forment doivent être caractérisées de la manière suivante. Je les rangerai d’après leurs affinités. 1°. Echites Velame +. N. V. Velame. Caule suffruticoso, erecto, simplicissimo, lanato; foliis ovato-oblongis, cuspidatis , utrinquè lanatis, incanis; tubo corollæ longo; lobis crispis: — Frequens in campis montosis provinciæ Minas geraes. Floret Decembre-Fe- bruario. , 2°. E. virescens +. Caule suffruticoso, erecto, hirsuto; foliis oblon- gis, acutis, basi obtusis, margine vix revolutis, supr@ pubescenti- bus, subtès incano-tomentosis; tubo corollce longissimo ; lobis crispis. — Crescit in campis herbosis propè prædium dictum Fortaleza, ad fines Barbarorum (parte provinciæS. Pauli vulgd Campos geraes). Floret Februario. 3°. E. Guaranitica +. Caule suffruticoso , erecto, tomentoso, la- nato ; foliis cordato-ovatis, cuspidatis, marginibus vix revolutis, supr@ pilosiusculis, subtùs incano-tomentosis; tubo corollæ lon- gissimo; lobis crispis. —Crescit in campis herbosis propè vicum S. Francisci Borjensis in provincià Missionum. Floret Februario. « 4. E. longiflora. Desf. , Mem. Mus. vol. v, p. 274. Caule suffru- ticoso , erecto, lanato (x); foliis cordato-lanceolatis, margine undu- lato revolutis, suprà glabriusculis vel lanato-pilosis, subtüs incano- lanatis; tubo corollæ longissimo; lobis crispis. — Inveni in campis partis occidentalis provinciæ Winas Geraes,et propè urbem Jtapeva (provinciä S. Pauli). Floret Septembre-Januario. — Valdè affinis præcedenti, sed distincta. (1) M. Desfontaines, qui décrivoit cette plante d’après des échantillons secs, a cru par analogie qu’elle avoit des tiges grimpantes; mais comme je l’ai moi-même reueillie dans son pays natal, je puis répondre qu’elle s’éleve à peine à douze ou- quinze pouces ; et que ses tiges sont droites. Mrez ne La Guire LEcxeeuana. 325 5°. E. petrea (suprà descripta). 6°. E. pimifolia. Caulibus suffruticosis, erectis, vix spithameis, \ hispidis; folits quaternis, linearibus, angustis, margine revolutis, suprà hispidis, subtüs incano-tomemtosis; tubo corollæ longissimo ; lobis crispis. Odor gratissimus. — Inveni in campis herbosis propè fontes aquarum calentium vulgo CaZdas, in parte australi provinciæ Goyaz propèque præsidium dictum Gzuarda da Posse, ad fines oc- cidentales provinciarum S. Pauli et Minas Geraes. Floret Augusto- Septembre. 8. ASCLEPIAS MELLODORA. A. caule herbaceo, subsimplici, pubescente; foliis oppositis, brevissimè petiolatis, longis, linearibus, acutis, suprà glabriusculis, subtùs nervo medio lateralibusque venis et marginibus præcipuè puberulis; petiolis, pedunculis calycibusque pubescentibus ; um- bellis interpetiolaribus. Cauus herbaceus, simplex aut subramosus, teres, pubescens. Forra opposita , brevissimè petiolata , 15 1.-5 pol. longa, 4-51. lata, linearia , acuta, sæpiùs gradatim longiora angustioraque, integer- rima, margimbus suprà glabriuscula , subtüs nervo medio laterali- busque venis et marginibus præcipuè puberula : petiolus circiter 2 1. longus, puberulus , subtüs carinatus , suprà canaliculatus, hinc et indè basi glandulosus. Uusezrx pedunculatæ, interpetiolares, so- htariæ, circiter 6-12-floræ , bracteis paucis, sublinearibus, acutis, pubescentibus basi stipatæ : pedunculus 1-2 pol. longus, rard bre- vior, pubescens : pedicelli circiter 5-6 1. longi, pubescentes. Caivx 5-partitus , pubescens ; laciniis oblongo-lanceolatis, reflexis. Cororra EXTERIOR rotata , profundè 5-partita, vix puberula, virescens. Corozza inTERIOR basi exterioris inserta, tubulata , profundè 5-fida, glabra, lutescens; tubo circiter 1 1. longo, 5-sono; divisuris cum laciniis co- rollæ, exterioris alternantibus, erectis, subcuculatis, è medio pro- cessum corniformem acutissimum falcatum exserentibus , apice 5-lo- 326 EmPOISONNEMENT. bis; lobo intermedio crassiusculo, obtusissimo, retuso; lateralibus acutiusculis, intermedio brevioribus. AnT&eRz summo tubo corollæ interioris insertæ, cum ejusdem laciniis alternantes, sessiles ; .erec- tæ, infra medium marginibus coalitæ, latiusculæ, lyræformes, basi breviter biauriculatæ, apice in appendicem membranaceam inflexam productæ, 2-loculares, anticæ , longitrorsùm dehiscentes, basi stigmatis infernè adnatæ : pollen in quovis loculamento concre- tum in massulam oblongam, basi obtusam , apice acutam , compres- sam, subfalcatam; subpunctatam, nitidam , luteam. Sryzr2, glabri, circiter 3-41. longi. Sricma utroque stylo commune, crassum, pris- matico-5-gonum, apice truncatum , ex foveolis 5 angularibus cum antheris alternantibus emittens corpuseula totidem minuta, erecta ; basi 2-fida , deindè ovata , subcomplanata , medio sulcata , nigres- centia, in processum hinc et indè lateraliter expansa horizontali- descendentem, filiformem, figuram S subreferentem, .colore succini ; utrâque massulà pollinis viciniore (ex vicinioribus loculamentis an- theræ utriusque proximæ) extremitati cujusvis processûs adglutinatä penduläque. Ovarla 2, semi-ovata, dorso convexa, facie plana, glabra, 1-locularia , polysperma : ovula placentæ proeminenti affixa ex ovarii facie enatæ. Forricurx Juniores ovati, longè acuminati, pubescentes; maturos non vidi.: In campis non infrequens provinciarum Rio grande do Sul et Mis- sionum , ad littora fluminis Uruguay. Floret Januario. V. B, minor; caulibus digitalibus, bifariäm puberulis; foliis angustioribus, semper canaliculatis ; corollà interiore carneä. Crescit in campis herbosis propè pagulum Casa branca (provincià S, Pauli). Floret Noyembre, 9. Rupra NoxIA, + R. caulibus diffusis , infernè subretrorshm pilosis , apice hirsutis ; foliis quaternis, sessilibus , éllipticis, obtusis, brevissimè cuspi- datis, 3-nerviüis, punctato-pellucidis, suprà undiquè subtüs in Mrez DE LA Guëêre LEcHEGUANA. 327 nervis scabro-pilosis; pedunculis axillaribus, solitariis, 1-floris; flore involucrato ; baccä levi, glabrà. Cavures 1-2-pedales, decumbentes, diffusi, ramosi, 4-angulati, in angulis imfernè retrorshm vel subretrorsim scabro-pilosi, apice subretrorshm hirsuti : rami graciles, 4-gulares, hirsuti. Fotia 4-terna, sessilia , elliptica, obtusa, brevissimè cuspidata, integerrima, marginibus vix revoluta, 3-nervia, punctato-pel- lucida , suprà scabro-pilosa ; suprema elliptico-ovata, acutiuscula ; inferiora circiter 6 1. longa , 3 1. lata ; cætera sæpiüs gradatim mi- noôra ; ramea multotiès minora. Pepuncurt axillares, solitarni, fili- formes, pilosi, 1-4 1. longi, folio longiores vel breviores, 1-flori. Fros mnutus, involucratus. Invorucrum 4-phyllum ; foliolis parvis, ovatis, acutiusculis, punctato-pellucidis, pilosis. Cazvx adhærens, globoso-turbinatus , integerrimus. Corozra rotata, 4-fida, extrinsecüs vix pilosa, virescens. STAMINA 4, corollæ inserta, cum ejusdem divisuris alternantia, brevissima, glabra : antheræ subglobosæ, dorso afixæ , mobiles, anticæ, 2-loculares, longitrorstm dehiscen- tes. Necrarum epigynum, annulare, ad ambitum styli. Sryrus tertià parte 2-fidus, glaber; laciniis recurvatis. Sricmara capitata. Ovariom 2-loculare ; loculis 1-spermis : ovula hemisphærica , dorso convexa , facie concava, placentæ affixa proeminenti subglobosæ, è medio dissepimento enatæ, partemque ovuli concavam farcienti. Bacca minima, didyma, globoso-cordata, carnosa , succulenta, levis, glabra, alba, 2-sperma. Seuixa pericarpio adhærentia, dorso con- vexa, facie concava : umbilicus ad faciem mediam seminis conca- vam. PEerisPermum corneum. Ewsrvo dorsalis, curvaturâ semini con- firmis , umbilico parallelus : cotyledones planæ, orbiculares : radi- cula (si ad fructum spectes) infera. Crescit in sylvis primævis provinciæ Minas Geraes. Floret Fe- bruario-Martio. 328 EmMPOISONNEMENT. PALICOUREA. Aub. Kunth. : Stephanium Schreb. Galvania Vell. Vand. — Non Spreng. Carvx adhærens, 5-dentatus. Corozra tubulosa, subcylindrica , basi gibba, breviter 5-fida, intùs infra medium barbata. Sramma 5, inclusa vel exserta : antheræ lineares , angustæ, dorso affixæ , mo- biles, 2-loculares , longitrorsum dehiscentes. Necrarium epigynum, styli basin ambiens nec eodem adhærens. Srvzus bifidus; divisuris interiore paginà stigmaticis. Ovarrum 2-loculare ; loculis r-spermis : ovula basi dissepimenti affixa , ascendentia. Drura dipyrena , calyce persistente coronata. Pyrenx dorso convexo 5-costatæ, facie planà canaliculatæ. Semwa pyrenis subconformia. Inreeumenrum tenue, membranaceum. Ummxicus in faciei cavitate. PerisPermu“ magnum , carnoso-corneum. Eusryo parvus in basi perispermi, parti seminis in quà reconditur curvaturà conformis et umbilico parallelus : ra- dicula infera. Ansores vel frutices. Forra opposita aut rarissime quaterna seu sena, integerrima. Sruræ interpetiolares. Frores paniculati aut rariüs corymbosi seu compositi, racemosi vel cymosi, sæpè lutei, quandoquè bicolores. Opservarions. 1°. La forme de la corolle, fort différente de celle des Psychotria, autorise suffisamment à suivre l'exemple de M. Kunth et à admettre le genre Pali- courea d’Aublet, 2°, Comme je m'en suis assuré par l’examen des espèces de Vellozo, le genre Galvania de cet auteur et de Vandelli ne differe nullement du genre Palicourea, Il est vrai que Vandelli (in Rœm. script. tab. vr, fig. 7) a figuré le Palicourea comme ayant des étamines incluses , et Kunth dit, dans la description générale des Palicourea, que ce genre a des étamines sortantes (Nov. gen. m, p. 365 ); mais on voit, par la figure d’Aublet, que son espèce (Guy. 1, p: 173,t. 66), qui est le type du genre , a les étamines incluses ; et Kunth lui-même dans sa descrip- tion particulière, indique une partie de ses Palicouréa comme ayant des étamines sortantes et l’autre partie comme ayant des étamines incluses. # 3°. Le Galvania de Sprengel (Endeck.), et qui est indiqué comme étant le Mrez De La Guère LEcHEGuANA. 329 véritable Galvania de Vandeli, est une plante entierement différente, ainsi que le prouve jusqu’à la derniere évidence les manuscrits de l’abbé Vellozo. 10. PALICOUREA Marceravir. f Tab. XI, A. P. foliis oblongis, acuminatis, acutis; cymis pedunculatis ; co- rollis papilloso-tomentosis. _Galvania sp. 24 (Erva do rato) ’e/1. Ds ba dial Marcg. Bras. 60, fig. 2 (1).—N. Vulg. Erva do rato. Frurex 5-6-pedalis ; ramulis oppositis, subtetragonis, glabris. Fozra opposita, breviter petiolata , circiter 4-7 pol. longa, 1-2 pol. lata, oblonga, acuminata, acuta; basi obtusiuscula, integerrima, glabra ; nervo medio proeminente nervisque lateralibus circiter 22, parallelis, arcuatis : petiolus circiter 2-3 1. longus , subtüs con- vexus, suprà canaliculatus , glaber aut in junioribus foliis puberulus. Srruzs interpetiolares, trifidæ. Cvux terminales, pedunculatæ, so- litariæ aut rarissimè ternæ , quandoquè basi 2-bracteolatæ: pedun- culus circiter 1-2 pol. longus, complanato-triqueter, puberulus : ramuli alterni aut subalterni, variè divisi, complanati, puberuli, croceo-coccinei. Frores solitarii, pedicellati ; pedicellis 1-floris, complanatis 5 puberulis. Cazvx adhærens , turbinatus, brevis, 5-den- tatus, puberulus. Corozra circiter 5-7 1. longa , tubulosa, subcy- lindrica, subincurva, basi gibbosa, apice vix dilatata , brevissimè 5-fida, papilloso-tomentosa , infernè luteo-crocea , superiüs purpu- (1) Vandelli avoit tracé, d’après Vellozo, les caractères du genre Galvania ; mais navoit indiqué aucune espèce. Cependant, sur la simple indication générique, Rœmer a cru devoir indiquer un G. #ellozii sans aucune phrase caractéristique. Mais on trouve 4 Galvania dans les manuscrits de Vellozo. Lequel auroit dû prendre le nom de G. Vellozii si le genre Galvania eût cté conservé? Cette difli- culté suffroit pour faire voir combien les compilateurs ont tort de donner des noms spécifiques à des plantes qu’ils ne connoïssent point, et dont les auteurs n’ont tracé que:les caractères génériques. Mém. du Muséum. t. 12. di 330 ÉMPOISONNEMENT. rea, intus paulo supra basin pilis albis densè barbata; divisuris subcuculatis. Sramma 5, pauld supra medium tubum inserta, subinæqualia, glabra, inclusa : filamenta complanata, brevia, glabra ; antheræ longiusculæ, lineares, angustæ, basi 2-fidæ, infra medium dorsum insertæ, mobiles , anticæ, 2-loculares, longitror- sum dehiscentes. Necrarun epigynum , hemisphæricum, crassum , subbilobum , styli basin ambiens nec eodem adhærens. Srvrus in- clusus, glaber, breviter 2-fidus ; divisuris , acutis interiore paginà stigmaticis. Ovariun 2-loculare ; loculis 1-spermis : ovula ascenden- tia, basi dissepunenti inserta , absquè placenta peculiari. Drupa di- pyrena ; pyrenis costatis (ex Vell.). É V. B, pubescens ; foliis subtüs pubescentibus aut puberulis. Frequens in provinciis Jinas Geraes et Pernambuco(Marcg.), ad margines sylvarum primævarum et in sylvis cæduis. Floret Decem- bre-Martio. 11. ParicourEeA LonGrroLIA. Ÿ Tab. XI, B. P. foliis quaternis , lanceolato-oblongis , acuminatis ; paniculis pe- dunculatis, puberulis ; corollis glabris. Fnurex 5-6-pedalis, à basi ramosus; ramulis 4-gonis, glabris. Forra quaterna, brevissimè petiolata, 5-7 pol. longa , 181. lata, lanceolato-oblonga, acuminata, integerrima, glaberrima ; nervo medio subtüs proeminente et lutescente nervisque lateralibus paral- lelis arcuatis : petiolus circiter 2 1. longus, subtüs convexus, suprà canaliculatus. Srrurz interpetiolares, bifidæ , glabræ. Panrcuzz ter- minales, pedunculatæ, solitariæ vel binæ, circiter 2 pol. longæ, subrotundæ : pedunculus 3-5 pol. longus , triqueter, puberulus : rami complanati, angulati , puberuli, variè divisi : pedicelli breves, 1-flori, complanati, pubescentes : pedunculus ramique primüm coccinei, demüm sordidè rubri. Carvxadhærens , turbinatus, brevis, 5-dentatus, glaber ; dentibus obtusis, cum glandulis totidem alter- nantibus. Cororca tubulosa , subcylindrica , basi subventricosa, sub- Mrez 0E LA Guère LECHEGUANA. 331 arcuata , breviter 5-fida, glabra , lutea. Sramina 5 , pauld supra me- dium tubum inserta, inclusa, glabra : filamenta complanata , brevia, glabra : antheræ longæ, lineares, angustæ, basi bifidæ, biloculares , longitrorsam dehiscentes. Necrartum epigynum, hemi- sphæricum, crassum , apice pilosum , stylum ambiens basique eodem adhærens. Srvzus glaber, inclusus, breviter 2-fidus ; divisuris inte- riore paginà stigmaticis. Ovarium 2-loculare ; loculis monospermis : ovula imo dissepimento affixa, ascendentia. DruPa orbiculari-ovata , compressa, levis, lucida, nigra, dentibus calycinis nectarioque persistentibus coronata , siccatione sulcata, dipyrena. Pyrexx semi- ovatæ, facie planà canaliculatæ, dorso convexæ et 5-costatæ. SEMEN pyrenæ dorso subconforme, facie sulco profundissimo cur- vatoque exaratum. Ivrecumenru tenue , membranaceum. Umsirreus linearis , in faciei cavitate. PerrsPeRmuM magnum, carnoso-corneum, Eusryo parvus, teres, apice basique acutus , in basi perispermi lo- catus partique seminis in quà reconditur curvaturà conformis um- bilicoque parallelus : cotyledones lanceolatæ : radicula cotyledoni- bus 2-plà longior, infera. Frequens in sylvis primævis Brasiliæ meridionalis. Floret Decem- bre-Februario, OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES RUBIACÉES. — Il existe dans les Rubiacées trois caractères importans , que l’on a négligés ou mal rendus et qui méritent d’être indiqués : 1°. Toutes les espèces ont un nectaire épigyne qui entoure la base 2 style, et Re toujours sans ÿ adhérer. - Dans les espèces à feuilles opposées dont l'ovaire a des loges ITReTTES , Les as sont -ascendans. 3°. L’embryon suit la courbure de la partie de la semence où il est renfermé : sa radicule est inférieure, Les deux dernières lois admettent un tres-petit nombre d’exceptions. ( V. Plantes nsuelles des Brasiliens, N°. VI et VIII. ) 12. Parerema nNoxiA. Ÿ Tab, X, B. P. ramulis complanatis ; foliis lanceolatis, acuminatis, acutissi- 42° 332 EmMPOISONNEMENT. mis , brevissimè petiolatis, glabris ; floribus sessilibus, fasciculatis. FruTex ; ramis complanatis, glabris; ramulis numerosis, bre- vibus, complanato-4-gonis, bifariäm puberulis, atro-purpureis. Forra opposita, numerosa, subapproximata, brevissimè petiolata, 15-24 1. longa , 6-9 1. lata , lanceolata , acuminata , acutissima, basi acuta, integerrima, margine callosiusculo infernè elevata, glaber- rima , lætè viridia ; nervo medio proeminente : petiolus 1-1; 1. lon- gus, subtùs convexus, suprà canaliculatus. Srrvurx interpetiolares, breves, 2-partitæ. FLores circiter 2-4, terminales raritsque axillares, fasciculati, sessiles, bracteis inæqualibus intermixti, 3-4 |. lonai. Bracrez ovatæ, longè acuminatæ, acutissimæ, tenuiter ciliatæ. Carvx adhærens, turbinatus, glaber ; limbo tubo ferè tripld lon- giore , 5-fido , inæquali ; laciniis semi-ovatis , longè angustèque acu- minatis, tenuissimè ciliatis. Corozza infundibuliformis , 5-fida , gla- bra, alba, calyce ferè 4-pld longior ; tubo curvato, apice gradatim dilatato, intùüs infrà stamina viiloso ; laciniis semi-ovatis, apice crassiusculis. Sramma 5 , infrà dilatationem tubi inserta, cum laciniis corollæ alternantia, exserta , glabra : filamenta capillaria : antheræ lineares , angustæ, infra medium dorsum affixæ ; mobiles, anticæ, 2-loculares, longitrorsum dehiscentes. Necrarrum epigynum, 2-par- titum. Sryrus glaber, tertià parte 2-fidus ; laciniis linearibus, sub- complanatis, intüs stigmaticis. Ovarium 2-loculare ; loculis 1-sper- mis : ovula ascendentia basi dissepimenti aflixa , absquè placentä peculiari. Drura 3 |. longa, elliptica, compressiuscula , 8-costata, Iymbo calycis persistente coronata , glabra , 2-pyrena. Pyrenæ dorso convexo 5-costatæ : putamina Crustacea. Semen non mihi observare licuit. Crescit in sylvis primævis provinciæ Minas Geraes. Floret Janua- rio , Februario. 13. SERJANIA LETHALIS. S. foliis biternatis ; foliolis lanceolato-ellipticis, utrinquè acu- Mrez De LA Guëre LEcHEGuANA. 333 minatis , uno alterove dente notatis, glabris ; petiolo nudo ; racemis pubescentibus ; pericarpio incano-villoso ; gynophoro trialari, gla- bro ; alis basi rotundatis. Cavus scandens, altissimus, ramosus ; ramis teretibus, vix stria- is, glabris. Forra alterna , petiolata, subdistantia, biternata: foliola sessilia, circiter 1-3 pollicaria , lanceolato-elliptica , utrin- que acuminata , acuta vel obtusa , uno alterove dente grosso notata , glaberrima , suprà nitida ; nervo medio proeminente : pedunculus fommunis 1-2 pollicaris, nudus, subtüs convexus striatusque , su- prà canaliculatus, apice vix pubescens : petioli partiales communi conformes ; intermedius 18-22 1. longus, lateralibus circiter dupld longior: Racemr axillares, pedunculati, variè curvati; pedunculus 2-6 pollicaris, petiolo longior, vix puberulus, apice 2-cirrhosus ; cirrhis complanatis : rami racemorum 4-5 1. longi, pubescentes, apice bracteolis lanceolatis scariosis pubescentibus obtecti , pauci- flori aut sæpiüs 1-flori. Frores in eodem racemo polygami, pedicel- lati ; pedicellis pubescentibus, 2-3 1. longis. Masc. Carvx 5-partitus, pubescens , inæqualis'; divisuris 2 exterioribus oppositis, ellipticis, concavis ; interioribus tribus, ex quibus una latior regularis, obovata, obtusissima, et 2 valdè approximatæ , irregulares, obovato-oblongæ, obtusissimæ, concavæ. Perara 4, secunda, obovata, unguiculata, obtusissima, basi intüs aucta squamulà erectà ; intermedia 2 pauld majora : squamulæ petalorum intermediorum subovatæ, infra api- cem cordato-2-fidum cuculatæ, marginibus villosæ, cuculo in ligu- lam descendentem producto ; petalorum lateralium l'ineari-oblongæ , subirregulares , obtusæ, cuculatæ, dorso costatæ, marginibus pi- losæ, supra apicem cuculatum cuspidatæ. Graxourx 4, hypogynæ, concavæ, semiannulares, inter petala et stamina ad basin petalo- rum iisdemque oppositæ, laterales 2 pauld minores. Sramma 8, basi coalita, gynophoro cum pistillis insidentia subexcentrali hinc divisuræ interiori calycinæ regulari adnata : filamenta hirtella : antheræ breves, ellipticæ, glabræ, medio dorso insertæ, mobiles : 334 EMPOISONNEMENT. anticæ , 2-loculares, longitrorstm dehiscentes. RuDIMENTUM PIsTrELT in apice gynophori breve, 3-gonum.—Herwarx. Caivx, PeraLA, SramINa, GLanDuzæ masc. GynorHorum masc. gynophoro basi conforme, supra staminum insertionem deindè productum in columnam trialarem à basi ad apicem gradatim dilatatam , glabram. Srvrus 3-gonus, 3- fidus , pubescens, persistens ; divisuris recurvis, intüs stigmaticis. Ovarium summo gynophoro insidens, eodem subcontinuum 2-plèque brevius, 5-gonum, obtusum, incano-villosum, 3-loculare ; loculis monospermis : ovula angulo centrali infernè affixa, ascendentia. Frucrus (antè maturationem observatus) capsularis, pyriformis, ex pericarpio obtuso, incano-villoso synophoroque trialari pericarpio 2-plù longiore, à basi usquè ad apicem gradatim attenuato, glabro; alis basi rotundatis. a Frequens in parte occidentali provinciæ Minas Geraes dictà Cer- tao do Rio de S. Francisco. Floret Augusto-Septembre. Ons. La plante que je viens de décrire fournit dans son fruit un exemple re- marquable de l’inégalité des accroïssemens ; car, dans l'oyaire, c’est la partie supé- rieure du gynophore qui est la plus large, et, de le fruit, c’est elle qui est la plus étroile. 14. PauzuiniA Ausrrazis. f Tab. XIIL, B. P. foliis supradecompositis, apice trifoliolatis ; foliolis grossè inci- so-serratis, glabris; petiolo nudo; paniculis subsimplicibus, pau- cifloris. < Cauus scandens, sæpè procumbens, gracilis, ramosus, sexangu- laris, inter angulos puberulus, in angulis rubellus. Forra alterna, petiolata , supradecomposita , imparipinnata, 2-4-juga, apice 3-fo- hiolata, 2-3 pollicaria; jugum inferius bis seu simpliciter trifoliola- tum; superiora trifoliolata, rarissimè simplicia; omnia petiolata: foliola petiolata seu basi sensim attenuata, obtusa, apice mucronu- lata, inciso-grossèque serrata, basi cuneatä integerrima, eleganter venoso-pellucida; lateralia 2 obovyata, vel oblonga ; intermedium -Mrez DE LA Guÿre LEcHEGUANA. 335 2-5-plù longiùs, oblongum, acuminatum : petiolus communis subtüs convexus, suprà canaliculatus , glaber, 6-12 1. longus : rachis petio- lique partiales vix marginata, subpuberula : foliolorum serraturæ gradatim minores, mucronulatæ. Panicuzæ laterales , longè pedun- culatæ , + pol.-2 pol. longæ, Simplices aut compositæ, paucifloræ, basi 2-cirrhosæ ; cirrhis complanatis : pedunculus circiter 2:-3 pol. longus , gracilis, angulosus, glaber, sæpè in cirrhum convolutus : rami paniculæ puberuli, bracteolis lanceolatis scariosis puberulis obtecti, apice sæpè 1-flori : pedicelli breves , puberuli. Frores 1: 1. longi, rosei, in eodem racemo polygami. Herm. Caryx 5-partitus, inæ- qualis, puberulus, persistens ; divisuris ovatis , concavis , exterio- ribus 2 dimidid brevioribus. Perara 4, secunda, obovata, unguicu- lata, laciniàä calycinâ majore pauld breviora , subcrenulata , subinæ- qualia, basi intüs aucta squamâ cuculiformi, erectà, sublineari, marginibus lanatä : lateralia 2 pauld minora pauldque minùs obtusa ; squamà subangustà , irregulari , acutiusculà : intermedia 2 squamä latiusculà, apice obliquè obtusä. Granouzæ 4 hypogynæ, semi-annu- lares, ad basin interiorem petalorum. SrammaA 8, gynophoro brevis- simo cum pistillo inserta , subinæqualia , basi vix coalita : filamenta complanata , hirtella : antheræ breves, ellipticæ, infra medium dor- sum affixæ, mobiles, anticæ, 2-loculares, longitrorsum dehiscentes. Sryzus brevis, 3-fidus, puberulus ; divisuris recurvis, intüs stigma- ticis. Ovarrum ovatum, 3-gonum, striatum, pubescens , 3-loculare ; loculamentis 1-spermis : ovula in angulo interno affixa , ascendentia. Masc. Cazvx, Perara, SramiNa, GrANDUL# ut in herm. Ovarn ruDI- menrum breve, glabrum, 3-gonum, in centro floris. Frucrus (pauld post florescentiam observatus) pyriformis, obtusissimus, pubescens. V. 8, alba ; floribus albis. In sylvulis non infrequens ad ripas fluminis Uruguay, à stativis S. Josephi usquè ad provinciam Missionum. Floret Januario. 336 EmMPOISONNEMENT. MAGONIA. + Fcores polygami. Masc. Carvx 5-partitus , subobliquus , subinæ- qualis ; laciniis lineari-ellipticis, reflexis. Perara 5, subperigyna, cum laciniis calycinis alternantia iisdemque multotiès longiora, linearia, distantia , subinæqualia. Necrariun inter petala et stamina, valdè inæquale, hinc longius et duplex, indè brevius simplex et ru- gosum. STAMINA 8, un libera : filamenta acuta : antheræ el- lipticæ, 2-fidæ, dorso affixæ, mobiles , anticæ, longitrorsam dehis- centes. RuDIMENTUM PrsTILLI in centro floris. —HErm. Caryx, PErTara, Necrarrum ut in masc. Sramna 3-pld minora nec declinata. Sryrus curvatus. Sricma 3-lobum. Ovarium liberum , 3-loculare, polysper- mum : ovula angulo interno affixa, horizontalia. Capsuza magna, lignosa , 5-valvis, polysperma. Semma magna, valdè complanata, alà undique cincta. Umbilicus marginalis, medio diametro majori respondens. Inrecumenrum duplex. Perispermum o. Emsryo rectus, valdè complanatus : cotyledones magnæ , suborbiculares : radicula parva , umbilicum subattingens. Arsores corymbosi ; cortice suberosà. Fozra pr exstipulata 5 abruptè pinnata: Frores paniculati vel racemoso-paniculati, in eâdem paniculà polygami. Utriusque speciei cineres valdè alkalinæ ; cortex ad sananda equo- rum apostemata utilis quæ aculeatis insectorum ictibus producun- tur ; folia piscibus lethalia.. In memoriam dixi Maconis ducis Carthaginensium qui, secundo seculo antè J.C., præstantissimos de plantis et agriculturä libros scripserat. Oss. Ce genre differe des Sapindacées par son ovaire et sa capsule polysperme; mais d’ailleurs il a tous les caracteres de cette famille et ne peut pas en être éloigné. En effet , ses feuilles sont pennées comme dans le Sapindus ; ses fleurs sont poly- games, comme elles le sont si souvent dans les Paullinia, Serjania, Dodonea, Schmiedelia, etc.; elles sont également un peu irrégulières ; il existe un nectaire entre les pétales et les étamines , comme cela a lieu dans les Schmiedelia, Paulli- Mirez De LA Guëre LRcHEGUANA. 337 nia, etc.; les étamines sont au nombre de huit, ,et:rejetées d’un côté de la fleur; Vovaire est triloculaire, le style unique, l'embryon sans périsperme. Si la déhis- cence est septicide dans la plupart des Sapindacées, elle est loculicide dans le Llagunoa comme dans le Wagonia. Enfin la ressemblance des propriétés vient confirmer tant de rapports, puisque les feuilles des Magonra endorment les pois- sons comme celles d’un grand nombre d’autres Sapindacées. 15. Maconra Pusescens. f Tab. XI, À, et XII, A. M. ramulis pubescentibus ; foliis pinnatis ; foliolis ovato-oblongo- que ellipticis, profundè emarginatis, PORÉECONIEEE floribus race- mosis ; OVario ovato. Tinguy Cas. Cor. Bras: L. p. ro7. N. Vulg. Pao de Tinguy. Arsor mediocris, ramosissima ; ramis corymbosis, more Pyri mat L.;ramulis pubescentibus ; cortice suberoso. Forra quotannis deci- dua , alterna, exstipulata, petiolata, abruptè pinnata’: foliola 8, opposita vel subopposita , sessilia ; inferiora ovato-elliptica vel el- liptica ; superiora oblongo-elliptica ; omnia basi vix attenuata , in- tegerrima , apice profundè emarginata, subtüs pubescentia , suprà glabrata; nervo medio pubescente vénisque lateralibus' parallelis arcuatis : petiolus circiter 12-15 1. longus, sübtùs glaber et con- VEXUS, SUprà canaliculatus et pubescens : rachis petiolo continua eodemque conformis. Paxrcura terminalis, sessilis vel pedunculata, elongata , laxa , 9-16-pollicaris (aut, si mavis, racemus compositus): rachis angulosa, pubescens, ex luteo viridis : rami subdistantes, parcè divisi, 2-fidi, sæpè pubescentes , ex luteo virides ramulique basi bracteati : bracteæ 1-2 1. longæ, sublineares, acutæ, canali- culatæ, extus pubescentes. Frores in eädem ‘paniculà polygami , pe- dicellati ; pedicellis 4-8 L. longis , unifloris. —Masc. Cazvx 5-partitus, subobliquus, inæqualis, extùs pubescens, ex luteo viridis; laciniis lineari-ellipticis, obtusissimis , reflexis. Perara 5, subperigyna, ca- lycis basi subadnata, cum ejusdem laciniis alternantia ipsisque inultotiès longiora, circiter 5 I. longa, 1-13 L. lata , linearia, obtusa, Mém. du Muséum. 1. 12. 43 338 EmMPOISONNEMENT. suprà medio glabra et atropurpurea, marginibus apiceque pubes- centia et viridia, subtüs pubescentia et virescentia, propter for- mam distantia. Necrarium inter petala et stamina, valdè inæquale , obliquum , subpilosum, hinc altius et duplex, indè multd brevius, simplexque et valdè rugosum.SrTamina 8, hypogyna, declinata, libera. glaberrima : filamenta acuta, circiter 5 1. longa : antheræ ellipticæ, bifidæ, medio dorso affixæ, mobiles, anticæ, longitrorstm dehis- centes. In centro floris, RuDIMENTUM ovar 3-gonum et villosum cum rudimento styli glabri 3-lobi. — Herm. Cazvx, Perara, Necrariun ut in masC. STAmINA triplo minora nec declinata, cæterùm conformia. Sryzus basi pubescens, curvatus. Sriema 3-lobum. Ovarium globoso- 3-gonum , pubescens, ex viridi luteum, 3-loculare , polyspermum : ovula angulo interno affixa, horizontalia. Capsura diametro circiter 2-5 pol., magna, lignosa, globoso-3-gona, subdepressa, glabra , obscurè rufa, 3-valvis, 3-locularis, polysperma ; valvulis carinatis, medio septiferis ; columellà centrali 3-quetrà, dehiscentià liberà. Semen in alam latam, coriaceam , undiquè expansum et cum eàdem cireiter 1 :-2 pol. latum, 1 : pol. longum , transversè ellipticum , apice bis lunulatim truncatum, valdè complanatum , nitidum , gla- brum , rufum. Umsrmeus marginalis , medio diametro majori respon- deus. Ivrecumenrum duplex ; exterius coriaceum ; interius submem- branaceum. Perispermum nullum. Empryo rectus in medio seminis eodemque (aljectà alà ) 3-plù brevior, valdè complanatus, rufus : cotyledones magnæ, orbiculari-ellipticæ, quandoquè irregulares, basi 2-lobæ, complanatæ : radicula parva, conica, acuta, circiter 21. longa , umbilicum subattingens. Frequens in desertis partis provinciæ Minas Geraes occidentalis dictæ Certab do Rio de S. Francisco. Floret Augusto, Septembre. 16. MAGonNrA GLABRATA. + M. ramulis glabris; foliis pinnatis; foliolis oblongo-ellipticis , emarginatis, mucronulatis , glabriuseulis ; floribus paniculatis : ovar]o ovato. Mie DE LA GuÊPE LECHEGUANA. 339 Tinguy Cas. Cor. Bras. I. p. 107. N. Vulg. Pao de Tinguy (1). Arsor mediocris, ramosissima; ramis corymbosis; ramulis gla- bris ; cortice suberoso. Fozra alterna , exstipulata , petiolata, abruptè pinnata cum rudimento brevi subulato folioli terminalis abortivi, quotannis decidua : foliola 8, rard 10, opposita vel subopposita, sessilia, 15-20 I. longa , 6-9 Ï. lata , oblongo-elliptica, integerrima, emarginata, brevissimè mucronulata, glabra aut nervo medio proeminente quandoquè vix pubescentia : petiolus circiter 12-15 I. longus , subtüs glaber et convexus, suprà canaliculatus et pubes- cens : rachis petiolo continua eodemque conformis. Panrcuza termi- nalis , sessilis, circiter 7-pollicaris, omnind pubescens ; pilis vires- centibus : rami primarii haud longè alter ab altero enati; singulus racemum compositum, elongatum, subangustum , laxiusculum con- stituens (quandoquè ramus primarius solitarius , et tunc flores ra- cemosi, racemo composito ): ramuli parum divisi : bracteæ ad basin ramulorum pedicelloramque, circiter 3 1. longæ , lineares , acutæ, canaliculatæ, scariosæ, glabratæ, fulvæ. FLores in eàädem paniculà polygami, pedicellati; pedicellis circiter 3-4 |. longis. Masc. Caryx 5-partitus , subobliquus , inæqualis, glabrato-pubescens, ruber ; la- ciniis sublineari-ellipticis, obtusissimis, reflexis; pilis virescentibus. Perara 5, subperigyna, calyci basi adnata, cum ejusdem laciniis alternantia ipsisque multotiès longiora , 3-4 1. longa, &-1 1: lata, linearia, acutiuscula , subinæqualia , medio supernè glabra et atro- purpurea, marginibus apiceque pilis viridibus obtecta , subtùs pu- bescentia et virescentia. Necrartum inter petala et stamina, valdè -inæquale, obliquum, crenatum, subpilosum, hinc longius et duplex, indè multù brevius simplex et valdè rugosum. Sramna 8, valdè de- clinata, libera , glaberrima : filamenta acuta, circiter 4 1. longa : (1) Casal ne parle que d’un Tinguy, parce que dans le pays les deux espèces sont généralement confondues sous le même nom. 43" 340 EMPOISONNEMENT. antheræ oblongo-ellipticæ, bifidæ, pauld suprà basin dorso afhixæ , mobiles , anticæ , longitrorsum dehiscentes. In centro floris RuDIMEN- TUM ovarir 3-gonum, glabriuscalum , rudiménto styli glabri 3-lobi coronatum.— Herm. Carvx, Perara, Nectrarium, ut in masec. STamiva 3-pld minora nec declinata, cæterüm conformia. Sryzus imâ basi pubescens, curvatus. Sricma 3-lobum: Ovarrum ovatum , 3-gonum, pubescéns, virescens, 3-loculare ; polyspermum : ovula añgulo in- terno affixa , horizontalia. Fructum haud observavi. Frequens in desertis partis occidentalis provinciæ Minas Geraes dictæ Certaé do Rio de S. Francisco. Floret Augusto , Septembre. 17: MIréROSTAGHYS RAMOSISSIMA. ï M. glaberrima ; caule arboreo; foliis lanceolatis, acutiusculis, obsolete dentatis; capsulà depressä, levi. ArsoR parva , ramosissima , glaberrima : ramuli valde foliosi; cor- tice obscurè cinereo. Foxra alterna ; exstipulata, breviter petiolata , 8-15 1. longa, 3-61. lata , lanceolata, acutiuscula , obsoletè dentata, lucida, obscurè viridia : petiolus circiter 1 1. longus, subtüs con- vexus, supra canaliculatus. FLores monoeci , amentacei. Masc. Amen- Tux axillare , circiter 4-8 1. longum. Bracrez alternæ, parvæ ; infe- riores ovatæ, denticulatæ; superiores semi-ovatæ; omnes basi 2-glandulosæ ; glandulis orbicularibus , adnatis. Fvos in axillis brac- tearum solitarius. Caryx minutus,,3-phÿyllus; divisuris subulatis ; acutissimis , denticulatis. Sramna 3 : fillamenta brevia : antheræ reni- formes, inter lobos aflixæ , 2-loculares,, à lateribus dehiscentes. — Form. Amenra ad basin masc. quædam vel solitaria, masce. multù ra- riora, 1-flora, Bracrea ovata , apice denticulata, basi 2-glandulosa. Fros in axillis bracteæ solitarius, pedicellatus. Cazvx 3-phyllus ; foliolis parvis, ovatis, denticulatis, inæqualibus. Ovarrum 3-que- trum , 3-loculare, 3-spermum : ovula in angulo interno suspensa. Sryzus profundè 3-partitus; divisuris revolutis, intüus stigmaticis. Mrez De LA Guëre LEcHEGUANA. 34t Carsura 3-gona, obtusissima , subdepressa, levis, rufa, 3-cocca ; axi persistente. Inveni ad margines rivi Guabijà in desertis provinciæ Rio grande dosSul, haud longè à finibus provinciæ Missionum. Florebat Januario. Oës. M. A. de Jussieu (Euph. 48) a fort bin trace les caracteres de ce genre. Il'est seulement à observer que les’espèces qui en font partie sont à peu pres aussi souvent desiarbres que des sous-arbrisseaux et qu'il n'existe pas toujours plusieurs fleurs mâles à l’aisselle des bractées. Dans mon espece, let beaucoup d’autres yle calice n’est pas non plus 3-partite, mais à trois folioles ; les feuilles sont sans sti- pules; enfin le fruit n’est point prismatique. Ceux qui aiment à composer des noms génériques pourront, s'ils le veulent, séparer les espèces à fruits lisses de celles à fruits hérissés de pointes; maïs il m'a semblé, comme à M. A. de Jussieu, que cette division seroit peu naturelle et sans utilité. 18. EUuPHORBIA PAPILLOSA. TV (Aug. de S.-Hil., Plant. us. Bras., XIX.) E. glauca; foliis caulinis oblongis vel oblongo-linearibus , mu- cronulatis, integerrimis , glaberrimis ; umbellä sæpius 5-fidà om- nind papilloso-pubescente; involucris (calyx L.) turbinatis, sub- 5-gonis, intüs lineatim villosis; divisuris 5 erectis, semi-ovatis, ob- tusis, dentatis, 4 patulis (corolla L.), transversè subellipticis; floribus masculis 25, in fasciculos 5 dispositis , cum fasciculis toti- dem bracteolarum lanatarum alternantes. Euphorbia papillosa. Æug. de St.- Hil. Plant. us. Bras. N°. XVIII. N. V. Leitera, Lechetres. Planta purgans. V. 8. minor; caulibus digitalibus vel spithameis, sæpiùs üm- nino piloso-hirsutis > foliis acutis nec mucronulatis , basi nervoque medio pilosis vel utrinquè pubescentibus; bracteis umbellæ sæpiüs foliis-conformibus. Inveni in desertis provinciæ Rio grande do: Sul propè rivulum 342 EMPOISONNEMENT. S. Annæ, haud longè à finibus provinciæ Missionum et in pascuis arenosis propè Garupava (provincià S. Catharinæ). CAPERONIA. + Frores monoeci aut dioeci. Masc. Cazvx 5-fidus vel 6-fidus. Gyno- PHORUM Centrale , columnæforme. Perara 5 , summo gynophoro in- serta, cum divisuris calycinis alternantia, unguiculäta. GLanpuzz 0. Sramna decem , ibidem inserta, duplici ordine disposita : filamenta brevia : antheræ basi 2-lobæ, dorso affixæ, mobiles, anticæ, longi- trorsüm dehiscentes. RupimenrTum pisrizzr terminale. Foem. Carvx masc. Gynorxorum nullum. PerTarA infra ovaria inserta. GLANDUL& 0. SryLus profundissimè 3-partitus; divisuris flabellato-multipartitis , mnin stigmaticis? Ovarium sessile, 3-loculare ; loculis 3-spermis : ovula in angulo interiore suspensa. Carsura 3-cocca. Hersæ vel surrrurices aculeati aut hispidi. Fozra alterna, stipu- lata , nervosa, nervislateralibus parallelisnumerosis ; juniora colore purpureo imbuta. Sricæ axillares, pedunculatæ, bracteatæ. Prcr simplices. Fe In memoriam dixi Careronnr Pharmacopolæ Aurelianensis qui, Fritillari& Meleagride ad Ligeruli ripas repertà (verisimiliter in paternà viilà dictà Plissai ubi adhuc invenitur) elegantissimam botanicis primus indicavit plantam; undè pristinum, teste Bauhinio, nomen , Narcissus Caperonianus: Ons. I. M. A. de Jussieu (Euphorb. 30) avoit déjà senti que les Croton castanæi- folium et palustre (Caperonia castanefolia (1) et palustris) devoient former un genre particulier, et cette nécessité est mieux démontrée encore actueilement, qu’à ces deux espèces je puis en ajouter quelques autres de la Flore brasilienne. Le genre Caperonia n’est même pas aussi voisin des Croton que le .Crozophora,'et il doit être placé entre celui-ci et le Ditaxis Ad. Juss, qui tous les deux ont comme lui un gynophore central dans les fleurs mâles. Il differe de l’un et de l’autre par son port et ses stigmates en éventail; du Ditaxis en particulier par l'absence des (1) J'ai fait sur le frais l'analyse de cette espèce qui appartient à la Flore du Brésil. Murez ne LA GuËre LECHEGUANA. 343 glandes dans les fleurs femelles, et du Crozophora par la présence des pétales dans les mêmes fleurs , par le calice à cinq divisions seulement et par des poils simples. Ons. II. Les genres Argytamnia , Ditaxis et surtout Caperonia prouvent évidemment que M. Ad. de Jussieu a eu raison de considérer comme des pe- tales les parties que l’illustre auteur du Genera et d’autres, d’après lui, avoient appelées des divisions ou des appendices d’un calice interne. Non-seulement ces parties sont ici colorées, elles ont la consistance des pétales et sont même caduques dans les fleurs femelles , tandis que le vrai calice persiste; mais encore elles sont éloignées du calice véritable environ des deux tiers de la longueur dela fleur, et par conséquent il est aussi peu naturel de les regarder comme une dépendance du calice que d'appeler folioles calicinales les pétales du Sr/ene également portés sur un gynophore. Oss. III. Les auteurs ont supposée que dans les Ditaxis, Argytamnia et Capero- nia la colonne centraie étoit formée par la soudure des filets des étamines; mais il n’en est pas ainsi, puisqu’au-dessous de celles-ci, cette même colonne porte encore les pétales. Elle est donc, comme dans le Szlène et tant d’autres plantes, une diia- tation du réceptacle de la fleur, ou, pour me servir du terme technique , un gyno- phore. 19. CAPERONTA GORDATA. C. caule basi sublignoso, simplicissimo, hispido-aculeato ; foliis ovatis, basi cordatis , spinuloso-serratis, hispidulo-pilosis ; petalis obcordatis. Pranra dioïca. Masc. Cauuis-6-15-pollicaris, basi sublignosus . simplicissimus, teres, hispido-aculeatus ; aculeis patulis, acutissi- mis , lutescentibus. Fozra alterna , stipulata, subsessilia, circiter 3 pol. longa, 1 ; lata ,ovata, obtusa, basi cordata ; suprema ovato- lanceolata vel oblonga ; omnia spinuloso-serrata insuperque tenuiter ciliata, utrâque paginâ hispidulo-pilosa, subtüs et præcipuè juniora sæpè purpurascentia, nervosa ; nervis lateralibus parallelis ; medio basi præcipuè aculeato-hispido. Srrpuzx breves, vix manifestæ , li- neari-lanceolatæ , hispido-pilosæ. Pis simplices. Sricæ axillares mulüfloræ : pedunculus folio pauld longior, hirtellus; pilis quibus- dam glandulosis. Frores pedicellati , bracteä pedunculari, lineari- acutàâ, canaliculatä, hirtellä basi stipati, decidui : pedicellns circi- 344 . EmMPOISONNEMENT. ; ter 2-l. Jlongus, hirtellus. Cazvx profundè 5-fidus, pilosus aut villosus, virescens; divisuris lanceolatis, cuspidatis. PErara 5, cum petalis alternantia , summo gynophoro columnari inserta, sub- unguiculata, obcordata, in gynophorum subdecurrentia, calyce longiora , glabra, alba, siccatione rubra. Sramma 10, supra petala synophoro inserta , duplici ordine disposita, glabra : filamenta brevissima : antheræ ellipticæ, basi 2-fidæ, imo dorso affixæ, mo- biles, 2-loc. , anticæ. Runmmenrum sryu 3-fidum in apice styli. Foen. Caures , Four, Sripuzæ masc. Pepunouxx folio breviores, uniflori, cum rudimento floris abortivi infra basin fertilis. Fros basi sti- patus bracteà lanceolato-ovatà,cuspidatà,hirsutà, obscurè rubescente: Caryx 5-partitus, hirsutus , obscurè rubescens , persistens. Gynopxo- RUM, 0. PErara infraoyarium inserta, unguiculata, obcordata, calyce longiora , alabra, alba , decidua. Srvzus profundissimè 5-partitus ; divisuris flabellato-multipartitis; laciniis teretibus, acutis, luteis, planè stigmaticis ? Ovariun sessile, 3-lobum, obtusum, setosum, 3-loculare , 3-spermum : oyula suspensa. Haud vidi fructum. Crescit in pascuis humidis haud longë à littoribus Uruguay propè Belerm (provincià Rio grande do Sul) propèque vicum S. Francisci Borjensis ( provincià Missionum }). Floret Januario, Februario. 20. CAPERONIA LINEARIFOLIA. + C. caule sulfruticoso, simplici, aculeato simulque piloso ; foliis linearibus, acutis, argutissime serratis parcè aculeatis , pilosis; pe- talis obovato-cordatis , obtusissimis. Cauus suffruticosus, pedalis-sesquipedalis, simplex, aculeatus et simul pilosus; aculeis crebris rufescentibusque pilis patulis. Foz14 alterna , stipulata , brevissimè petiolata , circiter 3 pol. longa, 10-51 |. lata, linearia, acuta , serrato-aculeata , subtüs valdè nervosa, nervis numerosis parallelis , utrinquè parcè aculeata , pilosa ; infe- riora quandoquè oblonga ; superiora sæpè rubescentia : petiolus vix r |. longus. Sripuæ geminæ, à petiolo remotiusculæ, paryæ, Mtez DE LA Guëre LEcHeGuaNA. 345 subulato-aculeatæ. Raceur axillares, pedunculati : pedunculus cir- citer 12-2\ pol. longus, subaculeatus simulque hirsutus: rachis pedunculo continua subaculeata simulque villosissima. Fcores pe- dicellati : pedicelli villosissimi, bracteà pedunculari circiter 1 1. longà lanceolato-oblongä acutâ aculeato-villosà medio rubrâ mar- gine yirescente stipati , decidui. Cazvx campanulatus, profundè 5-fidus, subinæqualis ; laciniis oblongo-lanceolatis, acutis, subacu- leato-pilosis, rubescentibus. Perara 5, paululo infra apicem gyno- phori centralis columnaris circiter 3-4 L. longi glabri rubri inserta, unguiculata , 6bovato-cordata, obtusissima, glabra. Sramixa 10, gynophoro supra petala duplici ordine inserta; glabra : filamenta brevia : antheræ ovato-ellipticæ, complanatæ, basi 2-lobæ, medio dorso affixæ, 2-loculares, anticæ, longitrorsum dehiscentes. Rupr- MENTUM SryLt 3-fidum in apice gynophori. Flores foemineos non vidi : an dioica aut polygama ? Inveni in paludibus propè prædium dictum ÆRicaô de Saneloés, ad fines provinciarum Rio grande do Sul et Missionum. Florebat Januario. Je ne terminerai pas cette relation, sans y joindre quel- ques observations qui ne sont point sans importance. Ben- jamin Smith Barton pense que le miel empoisonné fait du mal aux abeilles elles-mêmes; mais cela n’est nullement vraisemblable, ou du moins il ne sauroit leur en faire, à beaucoup près, autant qu'aux hommes. Ce miel, en effet, a été sucé par les abeilles; il a résidé dans leurs intestins; elles ne l’ont rassemblé qu’en retournant mille et mille fois sur les mêmes fleurs, et s’il pouvoit leur être nuisible comme à l’homme, il est impossible de concevoir qu’elles eussent pu le récolter et le réunir dans leurs alvéoles. Mém. du Muséurn. t. 12. h4 346 EMPOISONNEMENT. L'auteur américain que je viens de citer regrette de ne pas savoir quels remèdes on doit employer dans les empoi- sonnemens causés par certains miels. Ma relation indique assez quel est celui qui convient le mieux. Sur les trois per- sonnes empoisonnées près du ruisseau de S. Anna, celle qui fut le moins incommodée avoit vomi après avoir mangé, et ce ne fut qu'après avoir vomi moi-même, que j'éprouvai un- mieux sensible. Si l’un des deux pâtres cités par Seringe mourut après avoir mangé du miel sucé sur les Æconitum napellus et Lycoctonum;, ce fut celui des deux qui n’avoit ‘pu vomir. Il est bien clair, d’après tout ceci, qu’un vomitif qui débarrasseroïit promptement les intestins de la cause du mal seroit le meilleur remède auquel on püt recourir. Tom. 22. FABIANA Woymifolia. Tom. 12 PL.10. À. NIERENBERGIA .graveolers. B. PSYCHOTRIA noxt&”, Zom. 12. B. PALICOUREA borgfèli. A. PALICOUREA Maregravi. Fc. Fic. Fic. Fr. Fic. Fic. Frc. PUBrG: Fc. Fic. Fic. Fi. Fic. Fi. F1G. : Fic. Er. Fic. Fic. Mie pe LA Guëre Lececuana. 347 EXPLICATION DES PLANCHES. Tab. IX. FYBI4N4 THYMIFOLIA. 1. Corolle fendue longitudinalement pour laisser voir les étamines. 2. Calice fendu longitudinalement pour laisser voir le pistil. 3. Une des deux valves de la capsule avec les deux placentas accolés et for- mant après la déhiscence une séule masse libre au centre du fruit. 4. Semence tournée du côté de l’ombilic. We 5. Coupe longitudinale de la semence. — a Ombilic : on voit que l’embryon est parallele à son plan prolongé. Tab. X, A. NIERENBERGIA GRAVEOLENS. 1. Calice. 2. Corolle fendue d’un côté pour montrer les étamines. 3. Graine vue du côte du dos. 3. Graine vue du côté de la face. 5. Coupe longitudinale de la graine. 6. Embryon. Tab. X, B. Un rameau du PsycHoOTRI4 Noxr4: Tab. XI, À. Parcourez Marcerarrr. 1. Corolle fendue d’un cêté pour montrer les étamines. . Anthere. Tab. XI, B. PrrcoURE4 LONGIFOZrA: 1. Fruit. 2. L'une des deux portions du fruit vue du côté du dos. 3. La même, vue du côté de la face. 4. Coupe de la semence. — a Périsperme. — à Embryon. 348 EMPOISONNEMENT. Tab. XII, A. Un rameau de MA4conNrA PUBESCENS. B. La Grére LEcHEGUANA. Tab. XIII, A. MucoNI4 PUBESCENS. Fic. 1. Une fleur mâle tres-grossie. Fic. 2. Pétale de la même fleur un peu grossi. Fic. 3. Etamine de la même fleur vue de face. Fic. 4. Intérieur de la fleur mâle. — à Nectaire extérieur étalé artificiellement pour laisser voir l’intérieur. — à Nectaire intérieur dans sa position natu- relle. — c Rudiment du pistil. Fic. 5. Intérieur de la fleur femelle. Fic. 6. Etamine de la fleur femelle vue du côte du dos. ds Fic. 7. Ovaire. Fic. 8. Coupe verticale d’une des trois loges de l’ovaire. : Fic. 9. Une des valves de grandeur naturelle vue de face. Fic. 10. Îd. vue du côté du dos. Fic. 11. Semence de grandeur naturelle. Fic. 12. Embryon id. Tab. XIII, B. PAULLZINIA AUSTRALIS. — \ Fi. 1. Feuille de grandeur naturelle, Fic. 2 et 3. Fleurs mâles tres-grossies. Fic. 4 et 5. Pétales id. Fic. 6. Etamines. Fic. 7. Pistil. Ce mémoire a été lu à l’Académie royale des Sciences au commencement de l’année 1824. La description des plantes qui y sont indiquées à déjà été publiée par extrait dans le Bulletin de la Société philomatique de mai 1824. ÉLOGE HISTORIQUE DE M. RICHARD. PAR M. le B", G. CUVIER. M. Richard nous offre l'exemple d’un accord bien rare entre les inclinations et la naissance. La position de ses parens et son génie naturel ont semblé également le destiner à devenir un grand botaniste ; et aucun obstacle n’a pu s'opposer à ce qu'il répondit à cette double impulsion. Depuis plus d’un siècle sa famille étoit en quelque sorte vouée au service de l’histoire naturelle. Le nom de son bisaïeul, chargé du soin de la ménagerie de Versailles sous Louis XIV, avoit acquis une certaine célébrité par les plaisanteries burlesques du comte de Grammont. Celle d'Antoine Richard son grand-père fut d’un meilleur genre. C'étoit lui qui dirigeoit, sous les ordres de Bernard de Jussieu, ce beau jardin de botanique de Trianon où Louis XV venoit chaque jour oublier un instant et les pompes de sa cour, et les soucis de son gouvernement. Les chefs des colonies, les navigateurs se faisoient un devoir d’of- frir en tribut au monarque les végétaux les plus rares des pays lointains; et le prince à son tour s’en faisoit un de dis- tribuer ces richesses aux plus fameux botanistes. C’est ainsi que le jardinier Richard correspondoit avec les Linnæus, les Mém. du Muséum. 1. 12. 45 350 ÉLocr Haller, les Jacquin, et tout ce que la science possédoit alors -d’hommes de génie et de talent. Ses fils étoient aussi em- ployés à ce commerce scientifique. Le plus jeune, nommé Antoine comme son père, fut un des voyageurs que Louis XV chargea d’enrichir sa collection de plantes vivantes. Il visita l'Auvergne et l’île de Minorque, et y fit de riches récoltes. La botanique lui doit quelques espèces précieuses. Son aîné, Claude Richard, père de notre académicien, fut placé à la tête d’un jardin que le Roï avoit acquis à Auteuil, et qui étoit une sorte de succursale de celui de Trianon. C’est dans ce jardin que naquit M. Claude-Louis Richard dont nous avons à vous entretenir. Il naquit donc au milieu des plantes; il apprit à les connoître plutôt que les lettres de l'alphabet; et il dessinoit déjà des fleurs ou des plans de jardin avant d'écrire correctement. Ainsi on peut dire de lui sans figure qu'il avoit sucé la botanique avec le lait; il ne se souvenoiït pas d’un mo- ment de sa vie où il n eût déjà été une sorte de botaniste; et si jamais il fit d’autres études, ce fut toujours à la botanique qu'il les rapporta. C’étoit pour elle qu'il se perfectionnoit dans le dessin, et presque pour elle seule qu'il se donnoit la peine de suivre ses classes, et d'apprendre le latin et le grec. Cependant ses progrès n'étoient guère moindres que ceux d'enfans qui n’auroient appris ces choses que pour elles- mêmes. À douze ans il savoit les Géorgiques par cœur : la finesse et la pureté de ses déssins avoit quelque chose d’é- tonnant. Mais ces talens précoces, qui auroiïent dü lui attacher ses parens} et lui procurer une jeunesse heureuse, farent préci- sément les causes des premières contrariétés qu’il éprouva, et NN ne M. Ricnanr. 351 qui peut-être, en altérant son humeur et sa santé , prépa- rèrent celles du reste de sa vie. L’archevèque de Paris, M. de Beaumont, visitoit quelquefois le jardin d'Auteuil, et en aimoit le directeur. L'intelligence et l'instruction de cet enfant lui inspirèrent de l'intérêt, et il promit de l’avancer si on le vouoit à l’église. C’étoit lui ouvrir la seule carrière où le talent sans naissance et sans fortune püt alors se promettre d'arriver aux honneurs et à l’aisance; et c’étoit la lui ouvrir sous les auspices les plus favorables. Il n’étoit rien qu'il ne pût espérer des bontés du prélat secondées par la protection que le Roi accordoit à sa famille ; et M. Richard le père , qui avoit encore neuf autres enfans, et qui n’étoit pas riche, même pour un jardinier, ne pouvoit manquer de saisir avec ardeur de pareilles espérances : mais son fils en avoit décidé autrement. Rien ne put fléchir l’invincible résolution de cet enfant. Sans hésiter et sans varier il déclara qu’il seroit bota- niste; qu'il seroit jardinier, s’il le falloit, et rien de plus. Ni les prières, ni les menaces n’eurent d’effet sur lui; et le mé- contentement de son père en vint au point qu'il le mit hors de sa maison, ne lui accordant que dix francs par mois pour ses alimens. Le jeune Richard n’avoit pas alors tout-à-fait quatorze ans; et combien d’enfans de cet âge une pareïlle disgrâce n’eût- elle pas conduits aux désordres les plus avilissans, ou peut- être à une mort misérable ! Pour lui, il montra le courage et la prudence d’un homme fait. Il se rendit tranquillement à Paris dans le quartier latin; y loua un coïn de grenier; par- courut la ville pour trouver un architecte qui lui donnât des plans de jardin à copier; consacra à ce travail une partie de 45° 352 ÉLocEr ses nuits; et, après avoir ainsi assuré sa subsistance , il em- ploya les jours à suivre avec régularité les lecons du collége de France et du Jardin du Roi. Mais il ne se borna pas à ces premières précautions. La beauté de ses dessins, la fidélité qu'il mettoit à les exécuter au temps convenu, lui procurè- rent beaucoup d'ouvrage. Petit à petit on le chargea de diri- ger par lui-même l'exécution des plans qu'il avoit tracés; et, en même temps qu'il faisoit ainsi des profits considérables, il mit tant d'ordre et d'économie dans sa manière de vivre, qu'au bout de quelques années, ne demandant plus même à son père le misérable subside qui lui avoit été promis, non- seulement il s’étoit soutenu avec décence, il avoit accumulé plus de 80,000 livres. Mais ses épargnes avoient le même but que ses études; elles se rapportoient toujours à la botanique. Ainsi que la plupart des hommes épris de l’amour de la nature, il voulut agrandir la sphère de ses observations, et aller chercher des plantes nouvelles dans les pays lointains. C’étoit pour at- teindre ce but, sans être à charge à personne, qu’à quinze et dix-huit ans, et au milieu de Paris, il menoit la vie d’un anachorète, et ne se donnoït d’autre délassement que de changer de travail. Il ne manquoit surtout à aucune des lecons et des herborisations de Bernard de Jussieu, de cet homme le plus modeste et peut-être le plus profond des botanistes du dix-huitième siècle; qui, sans avoir presque rien publié, n’en est pas moins le génie inspirateur des bota- nistes modernes ; comme ces législateurs des anciens peuples, dont les lois, pour n’être pas écrites, n’en étoient que plus religieusement observées. DE M. Ricuarp. 353 Bernard de Jussieu n’étoit pas seulement un grand homme, il étoit encore un homme bienveillant, adoré de ses élèves, parce que lui-même les aimoit, et s’occupoit de leur sort non moins que de leur instruction. Un jeune homme aussi passionné pour la science que M. Richard, et qui mettoit tant d’esprit dans sa passion, ne pouvoit échapper à son attention. Il l'admit dans son intimité, l’initia dans ses vues, et dirigea même les premières recherches qu’il se hasarda de faire sur les nombreuses familles du règne végétal dont l’organisation n’étoit pas encore entièrement connue. Les encouragemens d’un si grand maitre enhardirent enfin notre jeune jardinier à montrer que luz ausst étoit botaniste. Il vint lire un mémoire à l’Académie sur l’une des questions les plus ardues de la science; et par cette heureuse témérité il se plaça en quelque sorte tout d’un coup dans les premiers rangs de ceux qui la cultivoient. Les genres du Cynanchum et de l’Asclepias, dans la famille des Apocynées, étoient alors le sujet des discussions les plus vives. L'intérieur de leurs fleurs offre autour du pistil divers cercles d'organes dont aucun n’a bien décidément la forme ordinaire d’une anthère. Ceux du rang extérieur représentent chacun un petit cornet du fond duquel s'élève un filet cro- chu. Entre eux est un corps pentagone formé de la réunion de cinq écailles verticales qui s'ouvrent chacune à sa partie supérieure en deux petites loges. Ge corps est surmonté d’une espèce de chapiteau pentagone creusé en dessus de cinq petites fentes, et sur ses côtés de cinq fossettes auxquelles répondent autant de petits corps noirs divisés et prolongés chacun en deux filamens jaunes et grenus, semblables à deux 354 ÉLoce petites massues ou à deux petites spatules, et qui s’enfoncent dans les loges des écailles verticales qui leur correspondent. Le problème étoit de déterminer lesquels de ces organes compliqués sont les véritables anthères, et l’on y attachoit d'autant plus d'importance que le système sexuel fondé sur les étamines et sur les pistils dominoit alors exclusivement en botanique. Aussi y avoit-il sur la question presque autant d'opinions que de botanistes célèbres. Linnæus prenoit les écailles pour les étamines; selon Adanson, les écailles n’é- toient que les anthères, et les petits cornets étoient leurs fila- mens. Jacquin regardoit les anthères comme placées dans l'intérieur des loges des écailles. Selon M. Desfontaines, les corpuscules noirs étoient les vraies anthères, et les fentes du pistil, vis-à-vis desquelles ils sont placés, faisoient l'office de stygmates. Ce fut au milieu de cette divergence dans les avis d'hommes de la première réputation que M. Richard ne crai- gnit point de proposer aussi le sien. Il chercha à établir que le chapiteau est le stygmate; que les corpuscules noirs qui y adhèrent en sont des parties ou des divisions; que les loges du corps pentagone sont les anthères, et que c’est leur pous- sière agglutinée qui forme les petites masses des filets qui ter- minent les corpuscules noirs. Si les botanistes n’ont pas en- core tous considéré ces déterminations comme démontrées, la plupart conviennent au moins que ce sont les plus vrai- semblables de celles qui ont été proposées. Cependant une occasion se présenta à M. Richard de réa- liser le projet qu'il nourrissoit dès l’enfance. M. Necker et M. de Castries désirèrent d'envoyer dans nos colonies d’Amé- rique un homme en état d’y propager les productions des DE M. Ricxarv. 355 Indes que Poivre et Sonnerat leur avoient procurées au péril de leur vie, ainsi que de faire connoître celles de leurs pro- pres productions dont il seroit possible de tirer un parti utile. l’Académie invitée à leur indiquer un sujet porta ses vues sur M. Richard, et le roi Louis X VI qui l’avoit vu tout enfant, et qui connoissoit personnellement la plupart des individus de sa famille, approuva avec plaisir sa nomination. On sait que ce prince infortuné aimoit et cultivoit la géogra- phie. Il fit à M. Richard l'honneur de l'appeler plusieurs fois dans son cabinet, et de lui montrer sur une carte de la Guyane les cantons dont l’examen lui paroïssoit devoir of- frir le plus d'intérêt; les rivières dont il désiroit que l’on fixät mieux le cours, et d’autres objets à la connoissance desquels il attachoit de l'importance. Ces audiences, ces directions données immédiatement par le Roi, les promesses qu’y joi- gnit le ministère ne pouvoient manquer d’exalter encore l’ardeur naturelle de notre jeune naturaliste. Plein de courage et d'espérance, et sans songer le moins du monde aux pré- cautions et aux formalités qui auroient rendu plus positifs les engagemens que l’on prenoit avec lui, il n’hésita point à faire sur son petit capital toutes les avances de son voyage ; et, pendant le voyage même, il ne songea pas davantage à ses intérêts : ce qui l'occupa le moins fut ce quise passoit en France dans cet intervalle, et l’influence que ces événemens pouvoient avoir sur sa position. Il auroïit pu apprendre de bonne heure cependant que ni la protection personnelle d’un roi, ni les ordres de ses mi- nistres ne sont pas toujours des garanties suflisantes contre les caprices de personnages d’un rang bien inférieur. On ra- 356 Eroce conte qu'un pacha menacé par un opprimé de la coléré du sultan et de celle de Dieu, répondit: Le sultan est bien loin , Dieu est bien haut , et ict c’est mot qui suis le maf- tre. Le gouverneur de Cayenne, sans tenir le même langage, se conduisoit d’après le mème principe. L'intérêt le plus sordide étoit son seul mobile. Il avoit rempli de légumes à son usage le jardin royal destiné à la culture des épiceries; et M. Richard, dont la principale fonction à Cayenne devoit être la direction de ce jardin, et qui s’y étoit fait conduire en arrivant, ne put même obtenir d'y entrer. Ce qu’il éprouva relativement aux girofliers ne le surprit et ne l’indigna pas moins. Le gouverneur, imaginant d'imiter pour son profit les procédés tyranniques tant reprochés aux Hollandais, avoit prétendu que les colons négligeoient trop la culture de ces arbres; et, en conséquence, il avoit ordonné de trans- porter tous les individus épars sur les habitations dans un endroit éloigné et solitaire où, sous le nom du Roi, il prétendoit en avoir seul le monopole. Une ordonnance si absurde avoit tellement indigné les propriétaires, que la plupart avoïent mieux aimé détruire leurs arbres que de les livrer. Mais enfin le gouverneur étoit devenu maitre de tous ceux qui subsistoient; il les gardoit comme le dragon des Hespérides, et M. Richard, envoyé par le roi de France dans une colonie française, avec la mission expresse d’y pro- pager les girofliers, et de les répandre dans nos autres iles, ne put même approcher du lieu où on les avoit confinés. Il fut obligé, pour en avoir quelques graines, de faire à Cayenne ce que Poivre et Sonnerat avoient fait dans les Moluques ; et il lui coûta presque autant de peines pour don- : À. MAGONTA pubescens. B. POLISTES Lechequana 2 PAULLINIA Auséraks. B. À. MAGONIA pubescens. ne M. RicHARD. 357 ner le giroflier à la Martinique que ces courageux citoyens en avoient pris pour le procurer à l'Ile-de-France. Il arriva même qu'un navire expédié de l'Ile-de-France, ayant ap- porté un certain nombre de plants que l’on croyoit du vrai poivrier, ce gouverneur n’eut pas honte de faire entendre que si on vouloit les multiplier, ce seroit pour lui et sur son habitation privée. Il avoua même que déjà il avoit fait prépa- rer un terrain à cet effet parles noirs du Roi. Je n’ai pas besoin de dire comment uné telle insinuation fut recue d’un jeune homme qui, dèslâge detreize ans, avoit montré un caractèresi ferme. Aussi vit-il chaque jour les contrariétés s’accroître. Il fallut qu'il fit le bien malgré ses supérieurs, comme il s’étoit fait botaniste malgré ses parens ; et toutefois son activité pré- valut encore assez sur les obstacles pour qu'il ait rendu, dès ce premier temps, de grands services à la colonie. I lui fut permis du moins de soigner et de répandre quelques végé- taux que le gouverneur n’avoit pas jugés dignes de sa solli- citude exclusive. Le Zfchr (seytalia litchi}), le sagoutrer ( sagus palmapinus), le jemzier ou pomme rose ( eugenia jambos), le #2anguier (mangifera indica) n'eurent à vaincre pour se multiplier que l'indolence naturelle aux colons. Le bambou, dont utilité fut plus promptement sentie, fut cul- tivé partout; et l’on en a aujourd’hui en abondance et d’é- ‘normes. Ayant trouvé en 1785 l'occasion de faire un voyage au Brésil, M. Richard en rapporta à Cayenne le talin ou pourpier du Para (talinum oleaceum), herbe charnue, ten- dre; un peu acidule et rafraîchissante, qui donne une salade agréable. Il se rendit ensuite dans les Antilles, et y passa depuis le mois de février 1786 jusqu’en novembre 1787..Il Mém. du Muséum. 1. 12. 46 358 ÉLoce réussit à se procurer dans l'ile de Sainte Croix l’exgemia expetita , fruit délicieux, qui fait aujourd’hui l’ornement des plus beaux desserts. Il vint enfin des temps meilleurs. Un autre gouverneur, M. de Villebois, se trouva être un homme bienveillant et éclairé. A peine eüt-il entendu M. Richard qu’il abrogea les restrictions odieuses mises à la culture par son prédécesseur; et pendant le peu de temps que notre botaniste demeura sous ses ordres, aucune entrave ne fut plus mise à ses opéra- tions. D'ailleurs quand il étoit par trop excédé des vexations qu'il éprouvoit, M. Richard se consoloit par des recherches de pure histoire naturelle. Les habitudes agrestes de son an- cien métier lui permirent des excursions qui auroiïent effrayé des naturalistes de cabinet. Bon chasseur et habile üreur, il ne redoutoit ni les forèts les plus épaisses, ni les marécages les plus malsains. Deux fois ses chiens furent dévorés par ces énormes serpens qui, du haut des arbres, guettent les ani- maux, et se jettent mème quelquefois sur les hommes. Un talent qu'il eut surtout fut de s'attirer l’amitié et la confiance des sauvages. Ils l’aidèrent dans ses chasses , l’admirent dans leurs cases, et ne se cachèrent point de luï dans leurs prati- ques les plus secrètes. C'est ainsi qu'il découvrit que si on les a long-temps crus naturellement imberbes, et si l’on a fondé sur cette erreur des systèmes nombreux et bizarres, c’est tout simplement parce qu'ils s’arrachent avec un soin superstitieux le moindre germe de poil à mesure qu'il se montre. Is emploient pour cela, au lieu de pinces, les valves d’une espèce particulière de ee Ces excursions prolongées, celles qu'il fit au Brésil et dans DE M. RicHArn. | 359 les Antilles procurèrent à M. Richard des collections consi- dérables dans les trois règnes. Son herbier étoit surtout re- marquable, non-seulement par sa belle conservation, mais par le soin qu'il avoit pris d’y joindre des dessins faits sur nature vivante de tous les détails de la fleur et du fruit. Rien ne pou- voit être plus précieux, rien ne l’est même encore aujourd'hui que cette série de dessins. Trop long-temps les botanistes voyageurs n’avoient donné des plantes que des descriptions superficielles. Depuis Linnæus on apportoitplusd’attentionaux organes sexuels; mais la position relative des parties, l’attache de la graine dans l’intérieur du fruit, l’intérieur dé la graine elle-même étoient négligés, et pour les plantes que l’on ne pouvoit pas se procurer aisément en Europe, il n’y avoit au- cun moyen d'y suppléer. Des herbiers, des fruits desséchés ne donnoient que des renseignemens insuffisans ouincertains. C’est ce besoin de la science que M. Richard, dès le temps où il suivoit les lecons de Bernard de Jussieu, avoit parfaite- ment. senti, et auquel il avoit surtout résolu de suppléer. Ainsi dans le même temps où Gærtner travailloit avec tant de peine dans son cabinet à sa célèbre carpologie, notre bo- taniste plus favorisé par sa position, décrivoit et dessinoit dansles bois et les savannes de Cayenne les fruits frais où les parties les plus délicates se voyoient distinctement, où cha- que tégument, chaque pulpe, chaque graine avoit conservé sa couleur et sa consistance. | Mais au milieu de cette nature sauvage, st riche et si nou- velle pour lui, les plantes n’eurent pas seules le droit d’exci- ter son attention. Ces oiseaux singuliers, ces poissons, ces reptiles, de formes étranges et bizarres, le rendirent presque 46° 360 ELoce malgré lui zoologiste et même anatomiste; et il fut l’un et l’autre comme il avoit été botaniste, c’est-à-dire avec ar- deur et passion. Dans ce climat à la fois humide et brülant, où quelques heures changent un corps mort en un cadavre infect, il recueillit les peaux, les squelettes des animaux; il en: dessina et décrivit les viscères. Nous avons vu dans ses papiers des observations neuves pour le temps sur les organes de la voix des oiseaux, sur ceux de la génération et de la di- gestion de plusieurs quadrupèdes. La mer et les rivières lui avoientfourniles mollusqueslesplussinguliers. Ilavoitobservé surtout avec beaucoup de soin, et à l’état de vie, les animaux qui, forment et qui habitent les coquilles; classe que l'on avoit jusqu'alors presque, toujours négligée, uniquement occupé que l’on étoit de leurs brillans tégumens. C’est avec ces trésors qu'il revint en France, après une absence de huit années. Il débarqua au Havre au printemps de 1789. ; Etranger, comme il l’étoit demeuré au fond de ses bois, à tout ce qui s’étoit passé dans cet intervalle, il ne doutoit pas que l'accueil le plus honorable ne füt le prix de ses travaux ; les savans et les administrateurs devoient égale- ment s’empresser autour de lui, les uns pour s'informer de ses découvertes, lés autres pour acquitter la dette du public. Mais nous venons.de le dire, c’étoit en 1789. M. de Buffon étoit mort l’année précédente; sa place avoit été donnée à un, courtisan d’un caractère doux et loyal, mais sans énergie, et surtout sans aucune des notions qui auroient été néces- saires pour remplir de si importantes fonctions. Ainsi l’his- toire. naturelle, n’avoit plus de protecteur; et d’ailleurs DE M. Ricraron. 361 la protection la plus puissante auroit-elle pu se faire enten- dre au milieu des embarras qui accabloient de toutes parts un gouvernement aussi inhabile que malheureux? Notre pau- vre voyageur, un rapport de l’Académie à la main, qui con- statoit l'étendue et l'importance de ses travaux, frappa à toutes les portes; mais les ministres, et jusqu'aux moindres commis, tout étoit changé : personne ne se souvenoit plus qu'on lui eüt fait des promesses. Il n’importoit guère à des gens qui voyoient chaque jour leur tête menacée, qu'il fût venu un peu plus de girofle à Cayenne, ou qu'on y eût pro- pagé des Litchis et des Eugenia. Des découvertes purement scientifiques les touchoïent encore bien moins. Ainsi M. Ri- chard se trouva avoir employé son temps , altéré sa santé, et sacrifié la petite fortune qu’il avoit si péniblement acquise, sans que personne daignät seulement lui laisser entrevoir quelque espérance d’assurer son avenir. Il ne lui restoit qu'à recommencer le genre de vie auquel il s’étoit voué à l’âge de quatorze ans. L'histoire naturelle exige peut-être de celui qui s’y livre plus de courage qu'aucun autre genre d'étude, non-seule- ment pour affronter les dangers obscurs et continuels qui le menacent dans ses recherches, mais pour supporter la mau- vaise fortune. Au milieu de cet attirail matériel, sans lequel il ne peut rien, le naturaliste est comme attaché à la glébe. Que le génie du poète, du métaphysicien, du géomètre, se soutienne , s’exalte même dans la solitude et la pauvreté, on le conçoit. Leurs pensées sont indépendantes des choses d’ici- bas: mais dans une science qui repose sur l'inspection et la comparaison de tant de milliers d’êtres et de parties d’êtres , 362 Eroce dans une science dont les propositions générales nese forment que du rapprochement de milliers de faits particuliers, le plus beau génie, sans de nombreux sujets d'observations, sans tout ce qui peut rendre l'observation facile et journa- lière , ou s'annuleroït ou se perdroit dans des systèmes fan- tastiques et vains. Qui s’étonneroit donc que M. Richard, gèné dès l’enfance par ses parens dans ses inclinations , ex- cédé de travaux dans son adolescence , contrarié à Cayenne par un despote subalterne dans toutesses vues, dans l'exercice même des devoirs qui lui étoient prescrits, négligé et rebuté enfin à Paris par ceux qui auroïent dü le récompenser noble- ment de ses services, ait conçu une misantropie qui ne fit que rendre le reste de sa carrière plus pénible, et lui ôter le peu de secours qu'avec de la patience et de la douceur il auroit pu encore espérer. Plus les hommes en pouvoir ont de torts, et moins il faut leur en parler si l’on veut qu’ils les réparent. Mais tous les opprimés ne sont pas de caractère à se plier à cette maxime, et M. Richard l’étoit moins que personne. Après quelques essais infructueux pour obtenir justice, il se confina dans la retraite, ne vivant, n'étudiant que pour lui-même, ne com- muniquant les objets qu’il avoit rassemblés, les observations qu'il avoit faites, qu’à peu de personnes, et de préférence à des étrangers. On auroit dit que chacun de ses compatriotes qu'il voyoit mieux traité, lui paroissoit avoir usurpé ses droits. Ce qui est certain, c’est que le silence obstiné qu'il a gardé a été un dommage immense pour toutes les branches de l’histoire naturelle. Un savant étranger, parfaitement en état d’en juger (1), et qui a donné sur M. Richard une notice (1) M. Kuntb. De M. Ricmann. 363 biographique, l'appelle l’un dés plus grands botanistes de l’Europe. C’étoit aussi d’après ses manuscrits qu'il en avoit pris cette idée. M. de Jussieu, l’un de ses anciens maîtres, et presque le seul de nos confrères qui eût conservé quelque part dans sa confiance, a souvent admiré les nombreuses analyses de fleurs et de fruits consignées dans ses dessins. La zoologie n’a pas moins souffert de cette humeur cha- grine que la. botanique. Ses travaux sur les coquilles étoient de la plus grande importance. Aucune collection en ce genre n'étoit mieux distribuée, plus exactement nommée que la sienne. On assure que plusieurs de ses idées sur les testacés, leurs rapports, les bases d’après lesquelles il convient de les distribuer, communiquées par la conversation, passèrent dans les ouvrages d'écrivains qui ne s’en sont pas vantés: mais ces plagiats ne changèrent pas sa résolution. Une partie de ses collections a été acquise après sa mort pour le cabinet du Roï; et l’on y a trouvé des poissons et des mollusques qui, s’il les eût fait connoître dès le moment où il les rapporta, auroiïent évité des méprises aux plus habiles naturalistes. Non-seulement la science perd à ces retards, elle s’en obscurcit. En trente années les ouvrages se multiplient; les erreurs, qu'un mot auroit dissipées, se répètent; elles finissent par s’enraciner si bien qu’on ne peut plus les réfuter que par de longues dissertations. ‘Cependant M. Richard étoit sorti de l’état pénible qui lui avoit inspiré de si tristes résolutions. Fourcroy, en établis- sant en 1795 l'Ecole de Médecine, l’y avoit fait nommer professeur de botanique. Il y avoit trouvé l’occasion de planter un beau jardin; et, se livrant à ce nouveau devoir 364 Eroce avec beaucoup de zèle, il y forma plusieurs excellens élèves. Mais son habitude étoit prise, et quant à la manière de vivre, et quant à la difficulté de disposer ses travaux pour la publi- cation. Ce fut à peine si l’on put, vers la fin de sa vie, le dé- cider à donner quelques échantillons de ses recherches dans des recueils scientifiques : peut-être même y eut-il regret. On se représente d'ordinaire la botanique comme une science aussi douce, aussi paisible que les objets qu’elle étudie : malheureusement elle ne change pas le caractère des bota- nistes, et elle n’imprime pas le sien à leurs discussions. M. Richard, comme la plupart des solitaires qui ont long- temps nourri de certaines idées sans contradicteurs, fut vive- ment blessé des objections qu'éprouvèrent une partie de celles qu'il mit en avant. Il répondit d’un ton qui prouvoit bien à quel point il étoit deveñu étranger au monde et à ses formes. Les répliques ressemblèrent peut-être un peu trop aux réponses : son repos fut troublé par ces altercations, et sa mauvaise santé s’en aigrit encore. Au total cependant ces dissertations étonnèrent par la profondeur et la sagacité des vues, et par les immenses observations qu’elles supposoient. L'une d'elles, intitulée Analyse du fruit (1), et qui n’est pas même sortie de sa plume, mais a été seulement écrite à ses leçons par un de ses élèves, est si pleine et si concise qu'elle équivaut à un grand ouvrage; et le savant botaniste que nous avons déjà cité regrette que Gærtner n'ait pu la connoître avant de composer le sien : il y eut, dit-il, beau- (1) Démonstrations botaniques , ou Analyse du Fruit, considéré en général, par M. L. Cl: Richard, publiées par H. A. Duval ;, x vol. in-12. Paris, 1808, pe M. Ricxano. 365 coup gagné. Ce petit écrit fut traduit aussitôt en plusieurs langues. Les observations qu'il contient sur les embryons des plantes, que l’auteur nomme exdorhizes, ou de ce qu'on appelle d'ordinaire monocotylédones, étoient Surtout aussi neuves qu'importantes, et il les développa dans un mémoire sur la germination des Graminées, accompagné de figures d’une précision sans exemple. Il en a laissé un autre en ma- nuscrit sur les Conifères et les Cycas, dont l'exécution est, dit-on, encore plus parfaite. Ses mémoires sur le lygée sparte, sur les familles des Butomées, des Calycérées, des Balanopho- rées, offrent le même genre de mérite et au même degré (1). Ce sont partout des faits nouveaux, abondans, ramenés à des lois d’une précision et d’une généralité tout-à-fait inatten- due. On y reconnoit sans cesse l’ouvrage d’un homme qui, avant d'écrire, avoit pénétré son sujet par de longues études, et avoit eu d'innombrables occasions de l’étudier. Si on peut lui faire quelques reproches, c’est de ne pas s'être rendu assez accessible au commun des lecteurs, et d’avoir beaucoup ajouté aux difficultés dont la prétention à une terminologie (x) Commentatio de convallaria Japonica novum genus constituente præmissis nonnullis. circà plantas. liliaceas observationibus. (Nouv. Journ. de Botan. de Schrader, tom. Il, p. 1. 1807.) Description du Lygée sparte. (Mém. de Soc. d’hist. de Paris, 1799.) Mémoires sur les Hydrocharidées. (Mém. de l’Institut. 1851.) Analyse botanique dés Embryons eudorhizes, ou monocotylédones , et parti- culièrement de celui des Graminées. ( Annales du Muséum d’hist. nat., tom. xvir. ) Proposition d’une nouvelle famille de Plantes, les Butomées. (Mém. du Muséum d'hist. nat. t. 1.) Annotationes de Orchideis europeis. (Ib. t.1v.) Mémoire sur la nouvelle famille des Calycérées. (Ib. t. vr.) Mémoire sur la nouvelle famille des Balanophorées. ( Posth. 1b. t, vur.) Meérn. du Muséum. +. 12. 47 366 Éroce pe M. Ricuarn. rigoureuse avoit déjà avant lui hérissé la botaniques; mais il vouloit, comme Linnæus, que chaque forme, chaque nuance, chaque rapport fût exprimé par un terme propre et invaria- ble; et le nombre prodigieux d'idées, de faits nouveaux qui étoient ressortis de ses observations, avoient nécessairement enfanté ce grand nombre de mots dont il a enrichi ou, si l’on veut, surchargé la science. Tous ses travaux étoient même dirigés vers un but commun, la rédaction d'une nouvelle phi- losophie botanique, dans: le genre de celle de Linnæus : ce qui veut dire aussi d’une nouvelle terminologie botanique, mais proportionnée en étendue et en profondeur aux progrès de la science, et surtout à ceux que M. Richard lui avoit fait faire, et dont une grande partie est encore ensevelie dans ses portefeuilles. Le temps ne lui a pas permis de terminer ce grand édifice. Sa santé, depuis long-temps affoiblie par ses voyages et ses chagrins, prit enfin un caractère alarmant. Un catharre sur la vessie ,. dont il souffroit depuis long - temps, l’obligea de garder la chambre; et, après plusieurs mois de souffrances cruelles, il mourut le 7 juin 182r, à l’âge de 67 ans. Sa perte en seroit une immense etirréparable pour la botanique, s’il né laissoit un fils qui, formé à son école, et pénétré de toutes ses doctrines, saura, non-seulement rendre à sa mé- moire le culte qu'illui doit, en publiant ses travaux, mais les étendra et y mettra l'ensemble qui peut encore y manquer. Espérons que ses recherches d'anatomie comparée, qui étoient aussi fort considérables, mais dont on n’a guère con- noissance que par quelques communications vérbales, ne seront pas non plus perdues pour la science. 367 De Paction simultanée de l'Oxisène gazeux et des Ælcalis sur un grand nombre de substances organiques. (Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 23 août 1824.) PAR M. CHEVREUL. La faits nombreux qui font l’objet du Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, sont tous identiques en ceci qu ils démontrent qu'un grand nombre de substances or- ganiques qui ne se décomposeroient pas au milieu de l’atmos- phère,dansuntemps déterminé, s’y décomposent plusoumoins vite dans ce même temps lorsqu'elles sont mises en contact avec des dissolutions alcalines quisansla présence de l’oxigène ne produiroient d’ailleurs aucune altération dans ces mêmes substances. Pour faire concevoir toute l'importance d’une pareilie proposition, il ne suflit point d'exposer les faits qui l’établissent, il faut encore la lier aux généralités qui servent de base à la chimie organique : c’est ce qui m’a déterminé à partager ce mémoire en trois sections; dans la première, je rappellerai brièvement quelques-uns des points de vue sous lesquels j’ai envisagé les produits de l’organisation dans mes Considérations générales sur l'analyse organique(x);dansla (1) Voyez Considérations générales sur l'analyse organique et sur ses applica- tions, par M..E. Chevreul. Paris, Levrault 1824. - 47 368 OxIGÈNE GAZEUX, seconde section j exposerai les faits qui font l’objet spécial de ce mémoire; enfin dans la troisième, je développerai l'in- fluence que ces mêmes faits doivent avoir sur les progrès de la science par les travaux auxquels ils donneront lieu quand on voudra en approfondir les conséquences. PREMIÈRE SECTION. Tout le monde sait que la mobilité de composition des produits de l’organisation est la cause qui rend l’analyse de ces produits plus difficile que ne l’est l'analyse minérale : mais les difficultés de la première analyse sont-elles si inhé- rentes à la nature des substances qu'elle tend à isoler les unes des autres que ces difficultés ne puissent être surmon- tées ? C’est ce que je ne pense point : il n’est point inutile de le démontrer, puisqu'il y a des savans qui, convaincus de l'impossibilité de déterminer les vrais principes immédiats des êtres organisés à cause de leur altérabilité, ont nié l’uti- lité de la chimie dans l’étude des phénomènes physiologiques. Mais il ne suit pas nécessairement de ce qu’un corps est alté- rable, ou en d’autres termes, il ne suit point de la disposition qu'ont les élémens de ce corps à se séparer soit à l’état libre, soit à l’état de composés moins compliqués que ne l’est le corps qu'ils constituent, que ce corps ne puisse être reconnu dans une matière dont il fait partie intégrante : car si vous avez déterminé la nature et la proportion des produits en lesquels un corps À est susceptible de se réduire dans des circonstances pareillement déterminées, il en résultera que si vous avez obtenu de l’analyse d’une matière B les produits en lesquels le corps À se réduit dans les circonstances où vous ÂLCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 369 avez opéré l'analyse de B, vous serez naturellement conduit à soupçonner la présence de À dans B, et vous chercherez à l’en extraire, en plaçant la matière B dans des circonstances où vous savez que la composition de A est stable. Par exem- ple, si des matières organiques traitées par l’acide nitrique ou par la potasse, ont donné des acides sacholactique et oxalique, ou bien des acides stéarique, oléique, phocénique, butirique avec de la glycérine, vous êtes conduit à recher- cher dans ces matières la gomme ou la stéarine, l’oléine, la phocénine, la butirine, de même encore que vous êtes conduit à rechercher le sucre dans une matière qui a donné de l'alcool et du gaz carbonique par la fermentation, en employant dans toutes ces opérations des réactifs qui n’al- tèrent pas les principes immédiats que vous voulez isoler. D’après ce qui précède, il est évident que l’altérabilité des produits de l’organisation n’est point un obstacle insurmon- table au perfectionnement de l’analyse qui tend à les isoler les uns des autres, et qu’un des travaux les plus importans qu'on puisse se proposer, est de déterminer les compositions équivalentes des principes immédiats des végétaux et des animaux. | Mais tout en reconnoissant la mobilité de composition pour la cause première des difficultés de l’analyse organique immédiate, cependant je ne pense point que cette mobilité soit aussi grande qu'on le croit communément, ni que les résultats de la décomposition des principes immédiats soient aussi compliqués qu'ils le paroissent, lorsqu'on les considère sans remonter aux causes diverses qui ont agi simultanément dans ces décompositions. Déjà j'ai prouvé que beaucoup de 370 : OXIGÈNE GAZEUX, principes immédiats peuvent être exposés dans le vide sans qu'ils s’altèrent, à des températures où ils se décompose- roient s'ils étoient en contact avec l’air. J’ai prouvé, contre l’opinion de plusieurs chimistes distingués, que ni l’alcool, ni l’éther ne déterminent la production de matières grasses aux dépens des élémens qui constituent la fibrine et autres subs- tances azotées des animaux ; je vais démontrer que beaucoup de principes immédiats qu’on a cru altérables par l'action des alcalis, s’y combinent sans s’altérer, lorsque les corps n'ont pas le contact du gaz oxigène; d’où él suit que les subs- tances organiques dont je parle ne sont point aussi alté- rables qu'on l'a pensé par l'action de la chaleur de l'al- cohol, de l’éther et des alcalrs. Je rappellerai enfin que dans plusieurs des mémoires que j'ai eu l'honneur de lire à l’Aca- démie, j'ai, fait voir que les tissus azotés des animaux ne donnent point, comme on l’a avancé, de matière grasse quand ils se décomposent, soit sous l'influence de l’acide nitrique, soit dans le sein de la terre humide ou au milieu de l’eau, d'où il suit que les résultats de leur altération sont moins compliqués qu'on ne l’a pense. Les considérations précédentes m'ont paru nécessaires pour lier les faits que je vais exposer à mes travaux antérieurs. DEUXIÈME SECTION. Mes expériences ont été faites de la manière suivante. On verse du mercure dars une cloche de o,or1 de diamètre intérieur graduée en millimètres cubes, jusqu’à ce qu’elle soit pleine, excepté un centimètre ou ‘un demi-centimètre ALCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 371 cube. On y met ensuite la matière organique, on achève de remplir la cloche avec de l’eau bouillante, et après l'avoir fermée avec un obturateur de verre, on la renverse prompte- _ment sur la cuve à mercure. On fait passer dans la cloche l'eau alcaline qu’on veut mettre en contact avec la matière orga- nique, et qui doit avoir été préalablement bouillie. Si lal- cali est de la potasse ou de la soude, on doit les dépouiller préalablement d’acide carbonique au moyen de l’eau de baryte; enfin on introduit du gaz oxigène dans la cloche, on l'y agite de temps en temps. On conserve dans une autre cloche la même combinaison alcaline que celle qu'on met en contact avec loxigène, afin d'apprécier exactement l’ac- tion du gaz. Je vais exposer les phénomènes principaux que j'ai ob= servés en mettant en contact avec l’eau de potasse ou l’eau de baryte et le gaz oxigène, l’'hématine, le principe colorant du bois de Brésil, la carmine, la couleur des violettes, la couleur jaune des écorces, l'acide gallique, le principe co- lorant du sang, l’albumine, le principe colorant de la bile de bœuf, etc. Hématine. La solution d'hématine, ou d’extrait de campêche d’une ) Î couleur jaune-orangée, en s’unissant avec la potasse, pro- duit une combinaison bleue qui peut se conserver sans alté- ration sensible pendant six mois, même lorsqu'elle est ex- posée au soleil; mais si elle a le contact de l’oxigène, sur-le- champ la couleur bleue s’altère, et fait place à une couleur jaune rougeätre. L’hématine n'existe plus. 372 OXxIGÈNE GAZEUX, 085,2 d'hématine dissous dans 3%: d’eau de potasse mis en contact avec 26%: d’oxigène avoient absorbé, après 10 minutes, 14%. a 25— = 24. ——— 1 heure 15———— 26,5. — D —— — 25,6. L’acide hydrochlorique, mis dans la liqueur, en a dégagé 3%: de gaz acide carbonique; en supposant que la liqueur en ait retenu un volume égal au sien, on aura 6%: pour le volume total. La combinaison alcaline d’hématine attire l’oxigène avec tant de force que o8r:,r d’extrait de campéche, dissous dans 2% d’eau de potasse, réduit 25% d’air atmosphérique en douze minutes à de l'azote pur, quoiqu'on opère dans une cloche de oë8",or de diamètre. On peut donc employer cette combinaison au lieu d’hydrosulfate de potasse pour analyser l'air. Principe colorant du bois de Brésil. Il forme avec l’eau de potasse une combinaison pourpre, qui se conserve sans le contact de l’oxigène pendant des années; mais a-t-elle le contact de ce gaz, elle l’absorbe, devient d’un rouge mêlé de brun et de jaune. La couleur est décomposée. o8r.,1 d'extrait de Brésil dissous dans 2%, d’eau de potasse avoit absorbé, après un quart-d’heure, 7%:,5, et après dix- sept heures, 8%:,5; l'acide hydrochlorique en a dégagé 1%:,0 d'acide carbonique : en supposant qu'il en soit resté 2%:,5, on aura 3,5 d’acide carbonique. ÂLCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 373 Couleur de la Cocherille. Elle forme avec l’eau de potasse une combinaison d’un beau pourpre qui peut se conserver pendant plus d’un an sans altération sensible. Mais lorsque cette combinaison a le contact de l’oxigène elle passe au jaune et la carmine est détruite. o8r-,2 d'extrait de cochenille qui avoit été lavé avec de l'alcool , et dissous ensuite dans 3%:,5 de potasse avoitabsorbé, après un quart-d'heure, 08,3 d’oxigène; après une demi- heure, o°t4; après dix-sept heures, 0°£:,5. Couleur des Violettes. 6°: de sirop de violette qui n’avoit été que légèrement P chauffé parce que je craïgnois de le décomposer, a été mis avec 6% d’eau de potasse boüillie. La couleur est devenue verte. La liqueur a été partagée en deux portions égales; l’une d’elles, n°. 1, a été mise en contact avec 10%: d’oxi- 2 2 gène; l’autre, n°. 2, a été préservée du contact de ce gaz. Voici les phénomènes qu’on a observés. Portion N°. 1. À Portion N°. 2. Elle avoit absorbé occ.,5 d’oxi- Apres gène; toute couleur ‘verte étoit La couleur verte ne paroissoit 10 minutes. ) disparue. Elle étoit de couleur }pas affoiblie. feuille-morte. un développement sensible de couleur jaune. Après Elle avoit absorbé 1cc. d’oxi- Toujours vente, mais il y avoit 15 minutese.e } gène. Apres Elle avoit absorbé rcc-,5 d’oxi- La couleur verte n’existoit une heure...) gene. plus. 11 me semble résulter de ces faits que la us feuille- Mém. du Muséum. t. 12. 48 374 OXIGÈNE GAZEUX,. morte que prend la combinaison alcaline verte du principe colorant des violettes résulte de l’absorption de l’oxigène. Si la couleur verte de la portion n°. 2 a fini par disparoître, quoique plus lentement que celle de la portion n°. r, c’est que la première retenoit de l’oxigène qui n’en avoit point été chassé par l’action de la chaleur. Si la portion n°. 1 a absorbé 1,5 d’oxigène, c’est que les autres principes immédiats qui accompagnent le principe colorant dans le sirop de violette, ont eux-mêmes la faculté d’absorber ce gaz. Au reste, le principe colorant devenu couleur de feuille-morte, est lui- même susceptible d’absorber de l’oxigène sous linfluence des alcalis. Couleur jaune de la filasse de chanvre, etc. 08,54 de filasse de chanvre dont le volume étoit de o%.,4r ,mis avec 2%,5 d’eau de potasse, ont cédé à l’alcali du principe colorant jaune au moment du contact : les matières mises en contact avec du gaz oxigène pendant douze heures, à une température de 30 à 4od, ont absorbé 3:,2 de gaz. Je me suis assuré que si le ligneux de la filasse a absorbé de l’oxigène, c’est une quantité insensible. Acide gallique. En 1814, je fis voir qu’on ne peut produire les gallates de potasse, de soude, de baryte, de strontiane et de chaux, permanens, en opérant avec le contact de l'air, puisque l’oxigène de cet air en réagissant sur l'acide le décompose et le fait passer au bleu, au vert et au pourpre. Plusieurs années après, lorsque je rédigeai les articles hématine li- ALCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 375 greux du Dictionnaire des Sciences naturelles, je reconus les faits suivans. L’acide gallique forme des gallates solubles et incolores avec l’eau de potasse et l’eau de soude. Il forme des gallates insolubles et blancs avec les eaux de baryte, de strontiane et de chaux; ces gallates, floconneux au moment où ils se précipitent, cristallisent ensuite en petits grains et se conser- vent indénifiment lorsqu'ils sont privés du contact de l'air. Du gallate de potasse que j’ai décomposé par l'acide hydrochlo- rique, sans leeontact de l’air, six mois après l’avoir préparé, m'a donné, seulement de l’acide gallique en beaux cristaux incolores et du chlorure de potassium. Le gallate de baryte a présenté le même résultat. 0,2 d'acide gallique dissous dans 2€: d’eau de potasse, mis en contact avec 21% d’oxigène, ont passé au vert en ab- sorbant de l’oxigène. Après un quart-d’heure, l'absorption étoit de 7%:,5; après trois-quarts d'heure, elle étoit de 12; après quinze heures, der4,5. L’acidehydrochlorique a dégagé 10% d'acide carbonique, y compris celui qui est resté dans la liqueur. La liqueur acide précipitoit la gélatine. Lorsque l'acide gallique est en contact avec un excès d’al- cali, l’oxigène absorbé développe une couleur rouge au lieu de développer une couleur verte; l'absorption est et plus rapide et plus considérable. Les expériences suivantes le démontrent : 1%: d’eau tenant en dissolution o,8-2 d'acide gallique, eto,8r de potasse à l’alcohol qui avoit absorbé, après 96heures, ro£c- d'oxigène, et qui n’en avoit plus absorbé sensiblement, 120 heures après le mélange des corps, ayant reçu 0,81 de 48" 376 OxIGÈNE GAZEUX, potasse à l’alcohol, a absorbé ensuite, pendant cinq minutes, 9,5 d’oxigène. Enfin, il y eut encore 14,5 d’oxigène ab- sorbés. Quand l'absorption parut terminée, ou plutôt lors- que le gallate, abandonné à lui-même, n’absorboit plus sen- siblement d’oxigène pendant vingt-quatre heures, on ajouta encore oë":,1 de potasse : ilyeutune nouvelle absorption, mais lente, qui éleva la quantité totale d’oxigène absorbée à 58cc: Les mêmes phénomènes ont lieu avec le gallate neutre de baryte, et le gallate de baryte avec excès. de base. 18 d'hydrate de baryte cristallisé , introduit dans un tube qui contenoit 0,82 d'acide gallique, dissous dans 3€: d’eau, ont. produit un gallate qui s'est en partie précipité. — On a fait passer 20%: d’oxigène dans le tube : aussitôt la liqueur est devenue rouge en absorbant de l'oxigène. Après un quart- d'heure l'absorption étoit de 6%; après une demi-heure, elle étoit de 12%; après trois-quarts-d’heure, elle étoit de 13%; après une heure, elle étoit de 17,5%; après deux heures, elle n’avoit pas augmenté. La quantité d'acide carbonique pro- duite étoit de 4°:,5. | De l'eau de baryte, qui avoit été neutralisée par l'acide gallique, s'est colorée en vert par le contact de l'oxigène. Lorsque ce gaz a cessé d'agir, j'ai neutralisé exactement la baryte par l'acide sulfurique; jai obtenu; une liqueur d’un brun verdâtre qui, évaporée, a donné un résidu très-acide et très astringent, et soluble dans l’eau , l’alcohol.et l’éther. Cette matière ne contenoit pas de soufre (1) : car quand on 2 © ——— © ————— —— (1) Cette observation fut communiquée à la Société philomatique le 6 juillet 1821. Elle a été consiguée dans le Journal des Savans; cahier de mars 1802, elle ALCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. ‘| :,398 la chauffoit avec un alcali, en vase clos, on n’obtenoit pas de sulfure. | On peut faire deux suppositions relativement à la nature de l'acide gallique qui, en absorbant de l’oxigène, passe au rouge ou bien au vert, suivant quil y a plus ou moins d’alcali en contact avec lui, La première, c’est que l’acide est réduit dans les deux cas en une même substance qui passe au rouge ou au vert, suivant qu'il y a plus ou moins d’alcali: la seconde, c’est que l’acide produit dans les deux cas deux substances distinctes. Il est clair queñsi la première supposition est exacte, un excès d’alcali que l’on mêler avec un gallate neutre qui sera devenu vert, devra faire passer celui-ci au rouge. Or, c’est ce qui n’arrive pas : pour que la couleur rouge se développe, il faut l’absorption d’une quan- tité d'oxigène plus grande que celle qui a fait passer l’acide gallique au vert. Conséquemment le produit de la décompo- sition de l'acide gallique ne peut être identique dans les deux cas. Il est très-vraisemblable que dans la réaction de l'acide gallique sur le peroxide de fer, cette base est ramenée au minimum d’oxigénation ou à l’état métallique; que consé- quemment la matière colorante de l’encre n’est pas un gal- late de peroxide de fer , comme le prétend M. Proust, mais un composé de protoxide de fer ou de fer métallique, et d'acide gallique déshydrogéné : opinion conforme à celle de Berthollet qui pensoit que l’acide gallique étoit converti en est donc antérieure à l’observation que M. Dæbereiner a faite sur la conversion de l’acide gallique en ulmine qui se trouve dans les Annales de Chimie. 370" | OxIGÈNE GAZEUX, matiére charbonneuse par le peroxide de fer. Il seroit im- portant de rechercher si l’acide carbonique produit lors- qu'on met l’acide hydrochlorique en contact avec un gallate alcalin altéré, ne seroit pas accidentel à l’action même de l'oxigène sur la matière organique; si, par exemple, l'acide gallique ne se comporteroit pas comme un hydracide. Principe colorant de la bille de bœuf. En agitant avec de l’oxigène de la bile de bœuf, mêlée avec de l’eawde potasse, le gaz est absorbé, et la bile pres- que complétement décolorée. En conservant le mélange de bile et de potasse dans une cloche posée sur le mercure qui ne contient pas d'air, on s'assure que l’alcali seul ne produit point de décoloration. En comparant deux quantités égales de bile, dont l’une a été décolorée, et l’autre ne Pa point été, on voit facilement que le principe colorant de la bile de bœuf n’y est que dans une foible proportion. Principe colorant du sang et albunrune. La matière colorante du-sang , unie à l’eau de potasse, ab- sorbe l’oxigène, et finit par devenir d’un jaune verdâtre. Dans l'expérience que j'ai faite, lalbumine, qui accompagnoit le principe colorant du sang, à contribué à l’absorption de l’oxigène: car je me suis assuré que le sérum du sang et Palbu- mine du blanc d’œuf mêlée à la potasse, produisent cette ab- sorption. Je dois ajouter qu'une portion de la matière colo- rante du sang , que j'avois unie à l’eau de potasse, ayant été préservée du contact de l’oxigène, au lieu de passer au jaune verdâtre , étoit encore, après six semaines, d’un rouge brun. ÂLCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 379 Huile empyreumatique. Une huile empyreumatique, légèrement citrine , qui pro- venoit de la distillation d’un corps gras, devenoit brune en absorbant de l’oxigène ; mais l'absorption étoit très-lente. Ayant mêlé une portion de cette huile avec la potasse, l’ab- sorption de l’oxigène fut rapide, et l'huile passa rapidement au brun. Il est vraisemblable que lammoniaque, contenue dans le produit de la distillation des matières azotées, contri- bue à reudre l'absorption de l’oxigène par l'huile empyreu- matique plus grande qu’elle ne le seroit sans elle, Action de la potasse sur le ligneux, le sucre, l’amidon. M: Braconnot, ayant chauffé parties égales de sciure de bois et de potasse caustique dans un creuset d'argent, a vu que le ligneux se change en une matière noire qu’il a appelée ulmine artificielle, parce qu'il a considéré cette matière comme identique avec la substance noire que M. Vauquelin a retirée des ulcères de l’orme. M. Braconnot pense que le ligneux se change en ulmine en perdant de l’oxigène et de l'hydrogène, dans la proportion où ces corps constituent l’eau. L'influence que les alcalis exercent sur les principes immé- diats organiques, pour leur faire absorber de l’oxigène, m'ayant fait penser que l’oxigène de l'atmosphère avoit pu contribuer à l’altération du ligneux dans l'expérience de M. Braconnot, j'ai introduit dans une cornue, dont le bec plongeoit sous une cloche pleine de mercure , parties égales de bois et de potasse caustique qui avoit été tenue au rouge blanc pendant une heure, et ensuite dissoute dans l’eam, 350 OxIGÈNE GAZEUX, l'action des corps ne s’est manifestée qu'au moment où la chaleur avoit vaporisé toute l’eau qui tenoit l’alcali en solu- tion : alors il s’est dégagé un gaz hydrogène qui, pour 80 vo- lumes, ne contenoït qu'une quantité de carbone représentée par 3 volumes d’acide carbonique; et ce qui est remarquable, c'est que le résidu n’avoit qu'une couleur jaune très-légère : l’ayant mis en contact avec l’eau privée d'air, il ne l’a-pas colorée davantage ; mais dès que les matières ont eu le con- tact de l’oxigène, il y a eu une absorption rapide; et ce n’est qu'alors que la matière noire observée par M. Braconnot a été produite. Ce résultat prouve donc que l'explication que ce chimiste a donnée de la conversion du ligneux en ulmine, par le contact de la potasse, n’est pas fondée. Le sucre, lamidon présentent avec la potasse des phéno- inènes analogues aux précédens. TROISIÈME SECTION. Rapportdes faits précédens avec l'analyse organique et les arts. l/analyse recoit un grand perfectionnement des connois- sances précédentes dans ce qui concerne les procédés où elle applique à une matière organique des bases salifiables éner- giques pour en séparer les principes immédiats qui la consti- tuent. Désormais elle rejettera l'emploi des alcalis, des sous- carbonates alcalins proposés pour isoler la matière astringente de la noix de galle en opérant au milieu de l'atmosphère ; puisque dans cette circonstance l’acide gallique se dénature, et se convertit lui-même en matière astringente. Lorsqu'on ALCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES: 381 se servira de la magnésie, de la chaux, de l’ammoniaque pour isoler des alcalis organiques, il sera nécessaire de re- courir à d’autres réactifs que les bases salifiables énergiques pour isoler les principes immédiats qui accompagnent dans la matière qu'on examine les alcalis organiques : autrement on risqueroit de prendre pour ces mêmes principes des sub- stances qui proviendroient de l’altération qu’ils auroient su- bie sous l'influence simultanée de la force alcaline et de la force comburänte du gaz oxigène. L'influence de ces mêmes forces, une fois déterminée, sera profitable aux arts, soit qu’on l’envisage comme un écueil à éviter dans le traitement de plusieurs matières organiques par les alcalis, spéciale- ment dans plusieurs opérations de teinture, soit qu’on l’en- visage comme un moyen de modifier utilement les'propriétés d’une matière en ia transformant en de nouveaux produits. Rapport des faits précédens avec la théorie chimique. Les rapports des faits précédens avec la théorie chimique présentent déjà des résultats remarquables, quoique j'avoue n’avoir fait que bien peu de recherches pour en étudier les conséquences. En voyant combien la présence des alcalis donne d'énergie à des substances organiques pour absorber l’oxigène, on est tout naturellement porté à comparer cette influence à celle que ces mêmes alcalis exercent pour déter- miner la combustion de l’hydrogène du soufre, dans les by- drosulfates , dans les sulfures. L'influence que les alcalis pos- sèdent sur le genre d’altération que la substance organique qui leur est unie éprouve dela part deloxigénemérite bien defixer - Mém. du Muséum. 1. 12. 49 382 OxIGÈNE GAZEUXx; l'attention. En effet, l'acide gallique est-il uni à la potasse, à la baryte, il se change rapidement en une matière astringente: est-il seul en dissolution dans l’eau, il ne se décompose que très-lentement en flocons bruns, et en une liqueur brune qui n'est point astringente. D’un autre côté, dans les expé- riences où j'ai pu dégager de l’acide carbonique des matières qui avoient absorbé de l’oxigène, le volume de cet acide s’est trouvé constamment beaucoup plus foible que celui de loxi- gène absorbé : résultat qui est absolument différent de celui que M. Th. de Saussure a observé en exposant à l’action du gaz oxigène des dissolutions aqueuses de matières orga- niques semblables à celles qui ont été l’objet de mes expé- riences. Ce savant a constamment remarqué que le volume de l’acide carbonique produit est égal au volume de loxi- gène qui s’est porté sur la matière organique. Je remar- querai d’ailleurs que dans mes expériences j'ai évalué la pro- portion de l'acide carbonique, produite plutôt trop haut que trop bas; et j’ajouterai même que je n’ai pas fait assez d’ex- périences pour aflirmer que dans tous les cas où j'ai eu un dégagement de ce gaz, tout cet acide avoit été produit par action immédiate de l’oxigène absorbé sur le carbone de la matière organique. Je me propose de continuer ces expé- riences pour savoir à quel point elles sont conformes à la théorie des hydracides. Mes observations conduisent à envisager l’action de la po- tasse sur le ligneux d’une manière toute différente de celle dont M. Braconnot la envisagée. J'e ne doute point que cette action, étudiée soigneusement sur le ligneux, lamidon, le sucre, etc., ne conduise à d’utiles généralisations. Enfin je ALCALIS ET MATIÈRES ORGANIQUES. 383 ne doute point que dans le traitement des toiles écrues, du linge sale, par des lessives alcalines, l’oxigène de l’air, soit celui de l'atmosphère, soit celui qui est dissous dans l’eau, ne concoure eflicacement au blanchissement des toiles, au nettoiement du linge. Questions. L'influence des alcalis pour déterminer l’albumine, les matières colorantes du sang, de la bile, etc., à absorber l’oxigène, conduisent aux questions suivantes : Les liquides alcalins de l’économie animale ne sont-ils pas, relativement au gaz oxigène, dans une condition toute dif- férente de celle des liquides acides, lors même que ceux-ci contiendroient des principes identiques à ceux des liquides alcalins ? L’alcali contenu dans le sang n’a-t:l pas de l'influence dans la respiration? conséquemment n’y a-t:il pas dans les organes des animaux des corps inorganiques qui ont une activité qu'on est bien loin de leur accorder aujourd'hui ? En résumé, l’alcalinité des humeurs destinées pendant la vie à recevoir l'impression de l'air est-elle essentielle à la respiration, ou est-elle simplement un phénomène concom- mittant de celui de la combustion du carbone et de l’'hy- drogène du sang? Telle est la question à laquelle mes ob- servations conduisent si directement qu'on auroit lieu de s'étonner que je ne l’eusse pas élevée. Si l’on vient à dé- montrer la nécessité de l’alcalinité du sang dans la respira- ton, cela établira une grande différence entre le sang des animaux et la sève des végétaux qui est toujours acide. 49 * 384 MÉMOIRE SUR LE GROUPE DES RUTACÉES. PAR M. ADRIEN DE JUSSIEU. Lu à l’Académie des Sciences , dans la séance du 27 juin 1825. L: groupe des Rutacées a été l’objet de plusieurs travaux, dont quelques uns sont encore récens. Aussi lorsque j’en entreprends un nouvel examen, trouvé-je dans le nombre de ceux qui m'ont précédé, et beaucoup de secours et en même temps quelques désavantages. C’est la situation du voyageur qui décrit un pays déjà souvent visité. Sa marche est plus sûre, son itinéraire mieux dessiné, ses études sont plus précises et plus complètes; mais il trouve des erreurs établies à rectifier, des contradictions à expliquer; il a des lecteurs déjà instruits, plus exigeans et plus disposés à la critique ; il a de plus les comparaisons à craindre, et surtout il a de moins l'attrait de la nouveauté. Ces considérations, qui auroient pu m’arrêter avant l'entreprise, ont dû, dès qu’elle a été commencée, m’engager à des efforts plus grands et plus soutenus. J’y ai donc apporté tout le zèle et toute la. bonne foi possible; j'ai multiplié les observations, je les ai faites avec toute l’exactitude dont je suis capable : et comme, d’un autre côté, les riches matériaux, les nombreux secours et surtout les excellens conseils ne m'ont pas manqué, j’es- Groure DES RUTACÉES. 385 père que ce travail offrira quelques résultats nouveaux et intéressans. Ce Mémoire aura deux parties. Dans la première, j'exposerai d’abord les travaux géné- raux qui ont eu les Rutacées pour objet, les résultats aux- quels ils ont conduit, la manière dont moi-même je crois devoir composer ce groupe et le diviser en plusieurs groupes secondaires. J’ajouterai quelques considérations sur la dis- iribution géographique de ceux-ci et sur leurs affinités mu- tuelles. Passant ensuite à l’examen successif de chacun d’eux en particulier, j'examinerai de même les diverses opinions des botanistes qui s’en sont occupés, les principaux caractères de son organisation et les considérations auxquelles ils peu- vent donner lieu, sa géographie et ses rapports. Enfin de ce qui aura précédé, je tâcherai de déduire les valeurs relatives des divers caractères dans les Rutacées. La seconde partie du mémoire sera consacrée à la descrip- tion détaillée de tous les genres, en langue technique. Cha- cune de ces descriptions sera suivie d'observations sur le nombre des espèces, sur leur patrie, sur les points intéres- sans ou douteux de leur structure, sur leurs affinités. A cette partie j'ai joint des tableaux synoptiques, et à l’aide des- quels on peut arriver promptement au nom de tous lesgenres, par la comparaison de caractères saillans et faciles à déter- miner. Ces tables systématiques ont pour but de faire recon- noître les genres; les descriptions, tracées suivant les principes de la méthode naturelle, de les faire connoître aussi complé- tement que possible. Tel est le plan de ce Mémoire. 386 GrouPE DES RuTACÉES. PREMIÈRE PARTIF. Dans le catalogue du jardin de Trianon ( 1559), le groupe des Rutacées se compose d’un certain nombre de genres, dont quelques-uns lui appartiennent véritablement et dont d’autres lui sont étrangers. Parmi les familles naturelles d'Adanson (1763), il ny en a pas qui porte le nom de Rues; mais les genres qui en font partie se trouvent dissé- minés dans celle des J'ujubiers, et surtout dans celle des Pistachiers, amas confus où se montrent ensemble des plantes nombreuses, diversement placées dans les classifications ac- tuelles, et où l’on trouve à côté de vues fausses des rapports vrais discernés avec sagacité. Le Genera Plantarum de M. A. L. de Jussieu (1589) fixa les limites des Rutacées, et indiqua les divisions dont elles étoient susceptibles. Quelques nouveaux rapprochemens annoncoïent déjà des aflinités dont la vérité a été confirmée plus tard. Beaucoup d'années s’écoulèrent depuis cette publication, sans que ce groupe éprouvat d’autres changemens que quel- ques additions dues aux découvertes des voyageurs, surtout à celles de genres nouveaux de cette famille qui furent ob- servés dans la Nouvelle-Hollande. Ce fut par ces derniers que M. Brown, dans ses remarques (r) sur la végétation des Terres Australes (1814), fut conduit à exposer en peu de mots son opinion sur l’ensemble des Rutacées. Il en séparoit la première section comme une famille distincte à laquelle il (1) General Remarks on the Botany of Terra Australis, pag. 13. Groure Des Ruracées. 387 donnoit le nom de Zygophyllées. Au reste du groupe qu'il nommoit Diosmées, il réunissoit certains genres placés an- térieurement dans les Férébintes, et certains autres dont la structure irrégulière et la corolle, en apparence mono- pétale, avoient dérobé jusque là les vrais rapports aux .yeux d’observateurs moins profonds. Ces plantes curieuses excitèrent l'attention de M. de Can- dolle, et la tribu des Cuspariées, nom sous lequelil les dé- signa, devint pour lui le sujet d’un mémoire particulier (r). Avant d'entrer dans des développemens nouveaux sur son objet spécial, il passoit rapidement en revue les autres genres qu'il rapportoit au groupe général des Rutacées et proposoit leur distribution en plusieurs tribus. C’étoient , avec quelques modifications, les idées qu'il avoit présentées sur le même sujet dans un ouvrage antérieur (2). C'est également l’étude des Cuspariées qui paroît avoir entrainé MM. Nees von Esenbeck et Martius(3) dans l’exa- men de la famille entière, dont ils en font trois distinctes: les Fraxinellées qui répondent en partie aux Cuspariées de M. de Candolle, les Diosmées et les Zanthoxylées. Ils tracent les caractères des ordres et des genres, et les descriptions détaillées de nombreuses et nouvelles espèces rapportées du Brésil enrichissent ce Mémoire. (1) Mémoire sur la tribu des Cuspariées , par M. de Candolle ; dans les Mémoires du Muséum, 1822, tom. 9, pag. 139—104, pl. 8-10. (2) Essai sur les propriétés médicales des plantes. 1816, pag: 89: (3) Frazxinellæ, plantarum familia naturalis disposita et secundüm genera dis- posilæ, adjectis specierum Brasiliensium descriptionibus, auctoribus €. G. Nees ab Esenbeck et F. de Martius, cum tabulis xiv. in nov. Act. academ. Cæs Leop. Car. naturæ curiosorum. Bonnæ 1823, tom. El, pag. r47—190. 388 Groupe DES RuTAGÉES. Vers la même époque et presque avec les mêmes maté- riaux , M. Auguste de Saint-Hilaire s’occupa du même sujet. Dans un mémoire sur le Gynobase (1), il s’étendit en par- ticulier sur le groupe des Rutacées, il en fit connoître un grand nombre de nouvelles, il rectifia plusieurs erreurs et compléta les connoissances qu’on avoit sur leur organisation. Il insistoit sur leur grande affinité avec une famille, déjà signalée comme voisine, celle des Simaroubées, et il se montroit presque disposé à les confondre en une seule. Il examinoit ensuite les coupes proposées par M. de Candolle, discutant ses idées, en adoptant quelques unes, en rejetant quelques autres. Un second Mémoire de M. de Saint-Hilaire (2), consacré à l'examen du travail de MM. Nees et Marüus, sert de complément au précédent. Il considère successivement les ordres et les genres que ces savans ont établis, la réalité et Ja valeur des caractères qu'ils ont employés. D’accord sur certains points, il diffère d'opinion sur d’autres, notamment sur la division du groupe entier en trois familles. Il réduit le nombre des genres et fixe lasynonymie, qui eut offert de nombreuses difficultés sans ces éclaircissemens. I] confirme enfin les résultats indiqués dans le mémoire précédent. (1) Premier mémoire sur le Gynobase (présenté à l’Académie des Sciences, le 21 avril 1823 ), par M. Auguste de Saint-Hilaire, dans les Mémoires du Mu- séum , tom. 10, pag. 129-164, 274-204 , et 366-377; et dans l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay , tom. 1 , pag. 89-166. (2) Observations sur la famille des Rutacées, pour faire suite au premier Mé- moire sur le Gynobase , par M. Aug. de Saint-Hilaire, Mém. du Mus. tom. 10, pag. 378-3097 ; et Hist. des PI. rem. du Brésil et du Paraguay, t. 1,p. 157-186. Groure pes Rüuracées. 389 M. de Candolle, pour la revue des Rutacées qui prenoit place dans son Prodrome (1), s’est aidé de tous les travaux précédemment indiqués et parmi lesquels nous avons vu les siens cités plusieurs fois. Il est d'accord avec M. de Saint- Hilaire sur la plupart des points, et paroït avoir renoncé à plu- sieurs des coupes qu'il avoit antérieurement proposées. Tels sont les travaux généraux dont le groupe quinroccupe a été l'objet. Si je reporte mes regards sur leur succession, je vois que ce groupe très-borné d’abord s’est étendu ensuite progressivement, et que, par une conséquence nécessaire, il s’est en même temps divisé ; que les limites de ces divisions ont varié suivant le point de vue où se plaçoient les auteurs; enfin que des plus récemment et des plus généralement admises résultent les trois groupes qu’on nomme Zygophyl- lées, Rutacées et Simaroubées. C’est là le point où l’on s’est arrêté, c'est mon point de départ. Je pense qu on doit adopter dans leur intégrité le premier et le troisième de ces groupes, mais que le second est sus- ceptible d’une division ultérieure. 1°. La Re, ce genre dont on a tiré le nom du groupe entier, mais qui, suivant la remarque de M. R. Brown, est peu propre à donner une idée précise de son organisation la plus générale, peut avec un petit nombre de genres voisins former un groupe disunct qui s’appellera Rutées. 20. La plus grande partie des genres doit rester réunie sous le nom de Diosmées. Onles partagera en plusieurs sections, d’après des considérations qui seront {:) Prodromus Systematis naturalis regni vegetabrlis. Paris, 1824. Pag. 993— 739: Mém. du Muséum. t. 12. 5o 390 GrouPre DES RUTAGÉES. exposées plus tard. 30. Le Zanthoxylumn, que ses rapports frappans avec les Rutacées ont fait justement éloigner des Térébintacées, mais qui entraine nécessairement avec lui plusieurs genres rapportés autrefois à cette famille, formera avec eux un troisième groupe des Zanthoxylées. Toutes ces divisions et subdivisions sont entièrement fon- dées sur des caractères botaniques. Mais je suis arrivé à ce résultat singulfer qu'ici la distribution botanique présente un accord remarquable avec la distribution géographique des plantes, que l’une est indiquée ou confirmée par l’autre. En esquissant la géographie des Rutacées, je me trouve donc conduit à parler en même temps de leurs affinités mutuelles. Je commence par le groupe le plus étendu et le plus ca- ractéristique, celui des Diosmées. J’ai annoncé qu’elles se partageoient naturellement en plusieurs sections, que dis- tinguent, entre autres caractères, l’attache des étamines, leur structure et surtout celle de la graine. Or il se trouve que l’une de ces sections est répandue toute entière dans l'Amérique équatoriale, et une autre dans la Nouvelle- Hollande, liée à la précédente par des genres originaires des iles de l'Océan pacifique. Une troisième est concentrée aux environs du cap de Bonne-Espérance. Une quatrième habite le midi de l'Europe. Cette dernière section des Diosmées est celle qui a le plus de rapports avec les Rutées; et les Rutées habitent également le midi de l'Europe, d’où elles s'étendent dans notre hémis- phère jusqu'aux extrémités de l’ancien continent, suivant la partie australe de la zône tempérée, et ne s’avançant que rarement sous les tropiques. Groupre Des RUTAGÉES. 391 Parmi les Diosmées, c’est de la section américaine que les Simaroubées se rapprochent le plus par leurs caractères, et elles croissent avec elle dans l'Amérique, si l’on en ex- cepte un genre où s’observent déjà quelques dissemblances. Les Zygophyllées, qui forment un groupe séparé des autres par des limites plus tranchées, présentent aussi plus d'indépendance dans leur ditsribution géographique. Notons pourtant que c’est avec les Rutées qu’elles ont le plus d’af- finité, et qu’elles habitent, dans notre hémisphère et sur notre continent, cette même zône que suivent les Rutées en s’avançant cependant davantage vers l'équateur. Elles se représentent d’ailleurs et au Cap et à la Nouvelle-Hollande, et dans l'Amérique, où déjà elles offrent des différences par leurs formes extérieures et par des modifications de leur graine. Les Zanthoxylées enfin, et les espèces même du genre Zanthoxylum sont également disséminées : mais cette dis- persion confirme plus qu’elle ne contrarie le principe que j'énoncois. En effet, les espèces nombreuses du Zarthoxy- lum ainsi que les genres les plus voisins, sont une sorte de lien commun entre toutes les Rutacées. Il est donc remar- quable que le Zanthoxylum se retrouve cà et là à côté des divers groupes de ces Rutacées; il est remarquable qu'ayant des rapports plus marqués d’une part avec les Simaroubées, et surtout de l’autre avec les Diosmées américaines, il offre en Amérique le maximum de ses espèces; il est remarquable que le passage des Zanthoxylées aux Rutées se fasse au moyen d'un genre originaire de Chine, croissant par con- séquent sur la limite de cette zône où croissent les Rutées; Sa 302 Groupe Des RurAcÉEs. et enfin que leur intermédiaire avec les Zygophyllées soit un genre américain qui se rapproche plus des Zygophyllées d'Amérique que de toutes les autres. Je me contente d'indiquer ici ce résultat général vague- ment, sans preuves et sans objections. Les faits nombreux qui y conduisent, les exceptions fort rares qui le contredisent, trouveront leur place dans l'exposition détaillée de chacun des groupes en particulier et dans l’énumération des genres. Cependant du petit nombre de détails dans lesquels je suis entré, on peut déjàtirer cette conclusion que les genres des Rutacées ne peuvent être naturellement rangés suivant une série linéaire. Cette ligne brisée, ramifiée, tortueuse, qui indique en même temps et leurs habitations et leurs affinités, ne sauroit être développée en une ligne droïte et continue. Celui qui sur la carte marqueroit les noms des genres et des espèces, aux points même où on les voit croître, réussiroit mieux à les représenter dans leurs rapports naturels : cepen- dant les distances ou trop bornées ou trop étendues, sur- tout par l’interposition des mers, donneroient encore néces- sairement sur les degrés de ces rapports des idées fausses. J’ai donc tracé une carte d’aflinités, telle que les botanistes la concoivent en général, c’est-à-dire, dans laquelle autour de chaque genre se groupent ceux qui ont avec lui le plus de ressemblances, et où l’on marque la transition de l’un à l’autre pôle, au moyen de lignes, passant soit entre, soit par des points intermédiaires. Je n’ai pas prétendu, par les distances laissées entre ces genres, évaluer rigoureusement leurs rapports plus ou moins intimes. Car pourra-t-on jamais exprimer par des Groure DES RUTACÉES. 393 nombres ou par des lignes les aflinités des plantes, résultant de la somme de leurs caractères? Ces caractères, d’une part on est encore loin d'en avoir fixé les valeurs absolues et relatives, de l’autre il est impossible, par le défaut des ma- tériaux, de les vérifier tous dans toutes les plantes dont traite quelque travail botanique que ce soit. Et lors même qu'on auroit toutes les données du problème, pourroit-on soumettre à la précision des lois mathématiques les lois in- calculables de l’organisation ? D'ailleurs cette idée ingénieuse de Linné que M. de Can- dolle a développée avec des détails non moins ingénieux, cette idée de comparer à une carte géographique les plantes rangées suivant leurs rapports naturels, je la crois encore insuflisante. Je crois qu'on ne peut sur une surface exprimer ces aflinités multipliées et croisées en tout sens ; et je serois tenté plutôt de comparer sous ce rapport les groupes des êtres organisés, à ces systèmes de corps répandus partout dans l’espace, où plusieurs sont retenus à des distances dif- férentes autour d’un centre commun et peuvent devenir eux- mêmes des centres secondaires; tandis que chacun des sys- têmes touche en même temps de ses vastes et innombrables circonférences une foule desystèmes voisins, et que plusieurs autres corps, flottant indécis entre eux, échappent long- temps dans leur course excentrique à l’observation insuffi- sante qui prétend leur assigrer des lois et une place certaine: Je dois maintenant examiner successivement et en détail les divers groupes que j'ai indiqués. Je rappellerai que je les désigne sousles noms de Zygophyllées, Rutées, Diosmées, Zanthoxylées et Simaroubées, et leur ensemble sous le 394 GrouPE DES RUTACGÉES. nom commun de Rutacées. Mais par quel mot technique les définir ? Sont-ce les diverses tribus d’une même famille? sont-ce autant de familles différentes formant en tout ou en partie par leur réunion ce que M. R. Brown appelle une classe ? Je n’ose prononcer sur cette question : car les bota- nistes ne paroissent pas d'accord en ce moment sur les limites par lesquelles on doit définir et les classes, et les groupes moins vastes dont elles sont formées, et les familles qui forment ces groupes par leur association, et les tribus dans lesquelles se partagent les familles. D’ailleurs ce qui importe ici, c'est de rapprocher les plantes dont je m'occupe con- formément au plan de la nature, et non de désigner ces rap- prochemens sous tel ou tel nom. Laïissant donc aux maitres de la science une discussion dontlerésultat ne peut être dé- cisif qu’en opérant sur la totalité ou du moins sur une masse considérable des végétaux, je m’arrêterai dans le cercle plus borné que je me suis tracé pour ce travail; et dans le courant de ce mémoire je me servirai, comme je l'ai déjà fait, au besoin des termes de groupe et de section auxquels on n’at- tribuera pas plus de valeur que je ne leur en attache moi- même, ZYGOPHYLLÉES. Les Zygophyllées forment la première section des Rutacées de Jussieu, la seconde des Jujubiers d’Adanson. M. R. Brown les considère comme une famille. M. de Saint-Hilaire penche pour son opinion. MM. Kunth et de Candolle l’adoptent. La distinction de ce groupe est donc admise, sous un nom ou sous un autre, par la majorité des botanistes. ZycoPpuyLLées. 395 Il se compose des sept genres Trieurus, FaAGonrA, Rorpera (genre nouveau), ZxcoPayrLum, Larrera, PorrierA, Guaïra- cum. Ce sont des arbres, des arbrisseaux ou des herbes dont les feuilles opposées et composées sont accompagnées de stipules à leur base : deux caractères qu’on ne trouve pas simultanément dans les autres Rutacées. Leurs enveloppes florales présentent dans leur dévelop- pement une particularité remarquable. Le calice, long-temps plus long que les pétales, les cache entièrement. Ceux-ci paroissent d’abord sous la forme de petites écailles : ce n’est que peu à peu qu'ils s'élargissent et s’allongent, s’atteignent par leurs bords et dépassent enfin le calice à l’époque de la floraison. Au contraire dans le bouton de presque toutes les autres Rutacées, les pétales se montroient déjà plus ou moins saillans au-dessus du calice. Les étamines, toujours doubles en nombre des pétales, ont souvent leurs filets portés sur le dos d’une écaille ou languette par l’intermède de laquelle se fait leur insertion. Cette disposition, 8 générale dans les Simaroubées, se ren- contre aussi dans quelques Zanthoxylées. L'ovaire simple repose sur un support court, quelquefois presque nul, pis ou moins élarei, et sur le contour duquel les étamines s’insèrent. Les loges, en nombre ordinairement égal aux pétales, renferment plusieurs ovules, jamais moins de deux, le plus souvent davantage. Ces ovules sont attachés sur un double rang à deux faisceaux placentaires, qui parcourent l’angle interne de la loge et forment par leur réunion avec les fais- ceaux semblables des autres loges un axe central. Un funi- 396 ZYGOPHYLLÉES. à cule, souvent assez long, porte l’ovule : le plus fréquemment c'est au-dessus de son sommet ou vers son milieu qu'il s’insère; mais quelquefois aussi c’est à l’une ou à l’autre de ses deux extrémités, et on doit remarquer qu’alors, tantôt suspendu il porte une graine redressée ( quelques Zygophyt- lu), tantôt redressé une graine pendante ( Fagoma). Il est à croire que ces insertions diverses du funicule dépendent de sa soudure au bord interne de l’ovule dans une étendue plus ou moins grande. C’est ce qu’on doit peut-être conclure de ce que dans la graine, la radicule ne répond presque ja- mais précisément à son point d'attache apparent, et de ce qu’un raphé dessine toujours le véritable trajet de ces vais- seaux funiculaires jusqu'au point correspondant à cette ra- dicule. Quant à la structure des fruits et des graines, les genres des Zygophyllées, considérés sous ce rapport, devroient peut-être être partagés en deux sections. La première ne renfermeroit quele 7r1bulus, qu'éloigne des autres l’organi- sation de son fruit, se séparant en coques épineuses, indé- hiscentes et le plus souvent transversalement cloisonnées, ainsi que celle de sa graine dépourvue de périsperme. Peut- être aussi un second genre devroit-il être formé d’une de ses espèces (7'ribulus mmazxtmus ), où la graine est la même avec un fruit différent. Bernard de Jussieu paroîït avoir bien senti ces différences, puisqu'il a été jusqu’à placer le 7'7zbulus dans une autre famille que celle des Rues. Une seconde section se composeroit des six autres genres, d’après lesquels nous allons décrire le fruit et la graine. Le fruit, de même que l'ovaire, est simple. Sa tendance ZyGOoPHYLLÉES. 397 à devenir composé n’est indiquée que par des sillons ou des angles rentrans plus ou moins profonds, alternant avec les loges. S'il finit quelquefois par se séparer en plusieurs coques, ce n’est qu’en se séchant, lorsque leurs adhérences ont cessé par la rupture des vaisseaux qui les unissoient. Le sarcocarpe est mince ou légèrement charnu; l'endocarpe mince aussi lui adhère intimement ou ne s’en sépare que par la dessiccation. Chaque loge s'ouvre en deux valves. Tantôt ces deux valves emportent avec elles une cloison qui se dédouble elle-même plus tard; tantôt c’est d’abord par les cloisons que les loges se séparent l’une de l’autre, et la division en deux valves n’a lieu que consécutivement, double déhiscence qui rapproche ce groupe des Zzrum. Les graines des différens genres ont été décrites comme périspermées dans les uns, dépourvues de périsperme dans les autres. Un examen attentif et surtout comparatif auroit fait disparoître cette anomalie. Prenons en effet une de ces graines où tous les auteurs ont reconnu un périsperme, celle de Gaïac. Nous trouverons à l'extérieur une enveloppe peu épaisse et à peine organisée, au-dessous un corps gros de consistance cornée, et en dedans de ce corps l'embryon. Dans le Porkerta, la structure est absolument la même. Maintenant passons à l'examen des graines dites sans péris- perme, comme celles du Zygophyllum et du Fagonta. Elles offrent à l'extérieur une couche herbacée couverte d’un enduit mucilagineux; au-dessous et presque continu un corps assez mince de consistance cornée en dehors et légèrement charnu en dedans; et, entouré par ce corps, l'embryon. Ne sont-ce pas absolument les mêmes parties, offrant la même nature, Mém. du Muséum, ÿ, 12. 5r ? 398 ZYGOPHYLLÉES. placées dans le même ordre, et dont les proportions seules sont changées; et ne doit-on pas, pour être conséquent, ou admettre un périsperme dans toutes ces graines, ou le nier dans toutes? On est plus porté à reconnoïître son existence, si l’on suit le développement de la graine. On voit dans le Fagoria et le Zygophyllumn embryon enveloppé d’abord d’une sorte de glu transparente qui se solidifie peu à peu, et finit par se confondre avec le tégument, dont alors la consis- tance cornée à l'extérieur est un peu charnue au dedans. Cette structure a la plus grande analogie avec celle de la graine de lin, dont le tégument, épaissi et légèrement charnu sur sa face interne, est recouvert à l'extérieur d’une couche de mucilage bien connu par ses usages et sa composition. L’embryon est vert dans les Zygophyllées : couleur qui disparoit quelquefois dans la graine sèche et long-temps con- servée, mais qui est toujours bien apparente dans la graine fraiche, surtout avant sa parfaite maturité. Ce caractère, in- dice d’une différence extrême entre les substances de l’em- bryon et du périsperme, mérite peut-être qu’on y attache plus d'importance qu’on ne l’a fait jusqu'ici. On le retrouve seulement dans quelques Rutées. Les genres Guaiacum et Porlieria dans lesquels le péris- perme est relativement si développé, habitent l'Amérique. Il en est de même du Larrea, où la description donnée par Cavanilles doit faire soupconnerune organisation semblable, Les F'agonia sontrépandus dans l’Europe australe, l'Orient, la Perse et l'Inde. Les Zygophyllum habitent oces mêmes régions et le-midi de l'Afrique. Quelques-uns-de ces derniers observés en, Amérique se rapportent probablement plutôt à LycoPpayYLLÉES. 399 un des genres américains, comme leur port et quelques ca- ractères l’indiquent. Le Roepera paroït représenter dans la Nouvelle-Hollande le genre Zyrgophyllum. Enfin le Tribu- lus se rencontre dans tout l’ancien continent, au midi de la zône tempérée et sous les tropiques. De deux espèces amé- ricaines, lune est celle qui a été signalée comme devant peut-être constituer un genre différent. L’aflinité des Zygophyllées avec les Géraniées, et surtout l'Oxalis, a-été reconnue et depuis trop long-temps et par trop d'auteurs, pour qu'il soit besoin d’insister ici sur ce point. Quant à leurs rapports avec les autres groupes des Rutacées, j'aurai soin de les indiquer à mesure que ceux-ci passeront en revue. RUTEÉES. Je compose le groupe des Rutées de quatre genres, savoir: Pecanum, RurTa, Arropayrium (formé des Rues à feuilles simples que je regarde comme génériquement distinctes dés Rues à feuilles composées), et Crmmosma. À Déjà dans le Genera Plantarum, les genres Ruta et Peganum formoient avec la Fraxinelle une section séparée. M. R. Brown, en disant qu'ils peuvent être réunis aux Dios- mées, ajoute que ni l’un ni l’autre n’est propre à donner une idée claire de cette famille, de la structure ordinaire et du port de laquelle ils s’écartent en quelques points importans. M. de Candolle, dans son Æssas sur les propriétés des plantes et dans son Mémoire sur les Cuspartées, propose la tribu des Rutées composée de ces deux genres : mais n’étant pas dans ces deux ouvrages appelé par son sujet à en développer Or 4oo Rurées. les caractères, il les esquisse avec peu d’exactitude et de précision. Aussi pensé-je que c’est plutôt contre la définition trop vague de ce groupe que contre son existence même, que M. de Saint-Hilaire s’est élevé dans son Mémoire sur le Gynobase. Enfin dans celui de MM. Nees et Martius, il n’est question ni du Ruéa ni du Peganum : et il est permis de con- clure de cette exclusion qu'ils le regardent comme un groupe séparé. Je me crois donc autorisé à admettre l’opinion gé- nérale des botanistes comme favorable plutôt que contraire à son établissement. Dans les genres qui le composent les étamines sont en nombre double ou triple des pétales. La base de leurs filets est élargie des deux côtés, mais non détachée. Ils s’insèrent autour de celle d’un disque, sur lequel le pistil est élevé. Ce disque dans le Peganum s'amincit en colonne au-dessous de l’ovaire. Dans la Rue ( Ruta et Aplophyllum), c’est un cône tronqué qui en déborde la base et l’embrasse en se continuant avec elle, Dans le Cyrunosma, parvenu à la hauteur de l’ovaire qu'il exhausse, il s’épanche sur toute sa surface, se confond avec lui jusqu’à son sommet, et semble en faire partie, distinct seulement par la différence de sa substance. L’ovaire est simple dans les Rutées; mais sa tendance à se diviser en plusieurs coques indépendantes est déjà bien manifeste dans la Rue, où les lobes séparés par des sillons sont entièrement libres au sommet, et où le style se partage à sa base en plusieurs branches, dont chacune s’insère à un de ces lobes. Lies ovules sont dans chaque loge, au nombre tantôt de vingt, tantôt de quatre ou douze, tantôt de RüuTÉESs.. hot deux seulement; attachés soit par leur milieu, soit au-dessous d’une de leurs extrémités. Le placenta, s’ilen porte beaucoup, fait une forte saillie dans l’intérieur de la loge; s’il n’en porte que deux, il est à peine saillant. Le sarcocarpe, tantôt et rarement charnu, tantôt plus ou moins mince, adhère à l’endocarpe, mince aussi, qu'on en distingue à la vue par l’aspect différent de sa texture, mais qui ne s’en sépare pas à la maturité. L’embryon est souverr. vert, entouré d'un périsperme blanc ou à peine coloré. De ces genres, le Peganum est le plus voisin des Zygo- phyllées, et presque intermédiaire entre ce groupe et celui dont il fait partie. Il s’en rapproche par ses feuilles accom- pagnées de stipules, et dépourvues de ces points glanduleux ettransparens qui couvrent ou les feuilles, ou toutes les parties dans les autres Rutées; par l’attache de ses ovules, où le funi- cule s’insère au-dessous du sommet, décurrent depuis ce point d'insertion jusqu'à la base; par ses placentas opposés et/non alternes aux cloisons; par la déhiscence de son fruit, où chaque valve porte une cloison sur son milieu; enfin par sa graine, où la chair du périsperme, de consistance légèrement cornée, est intimement unie dans sa périphérie au tégument extérieur. Dans les autres genres, le périsperme-charnu ne fait pas corps avec son enveloppe testacée. La Rue se rapproche plus des Diosmées, mais en diffère en plusieurs points, et notam- ment par la structure de son péricarpe. J'ai déjà eu occasion de parler de la distribution géogra- phique des Rutées. Je remarquerai seulement que le: Cyrc- nosma, genre placé dans ce groupe parce que c'est celui dont il s’éloigne le moins, plutôt qu’à cause d’une affinité évi- 4o2 RurTées. dente, est aussi le seul dont les espècess’avancent sous les tropiques. DIOSMEES. — Les Diosmées sont le groupe auquel. M. Brown donne le même nom, avec l'exclusion cependant de quelques uns des genres qu'il y place : c’est celui par la description duquel la plupart des botanistes ont défini les Rutacées. i Il n'est pas besoin de décrire ici les enveloppes florales, les étamines, le disque, la structure de la graine : car ces parties, variant suivant les différentes sections, qu’elles ca- ractérisent par leurs différences, seront examinées à leurs ar- ticles. Mais il importe de faire connoiïtre les ovaires, et sur- tout le péricarpe , dont l’organisation est tout-à-fait caracté- ristique. | Les ovaires d’une, même fleur, tantôt soudés entre eux par leur axe central, tantôt libres dans une plus ou moins grande étendue, renferment constamment deux ovules : car, si l’on en observe quelquefois quatre ou un seul, c’est seule- ment dans deux genres placés aux deux limites extrèmes du groupe. Les deux ovules sont où juxta-posés, ou le plus sou- vent placés l’un au-dessus de l’autre; et alors ordinairement l’un est ascendant, l’autre suspendu. Cette situation, qui, au premier aperçu, peut paroître singulière, est fort naturelle. En effet, l'ovaire n’est , en général, percé par les vaisseaux du style que vers son milieu, et là les deux ovules s'insèrent presque à la même hauteur, Dès qu'ils se superposent il est donc nécessaire que l’un se dirige versle haut de la loge, et l'autre vers le bas, et qu’ils se développent dans ces deux Drosmées,. 403 directions opposées. Les ovules sont plutôt péritropes qu'as- cendans ou suspendus, ou, en d’autres termes, plutôt atta- chés par leur milieu que par une de leurs extrémités. Dans les deux graines superposées, on trouve la radicule, lors- qu’elles sont droites, dirigée, dans l’une-et l’autre, également vers le sommet de la loge. Or, si ces graines étoient vraiment l'une ascendante, l’autre suspendue, la radicule dirigée vers le hile devroit regarder le sommet de la loge dans la premiére, et sa base dans la seconde. Si l’on coupe l'ovaire d'une Diosmée, on voit son enve- loppe formée de deux couches, l'une extérieure un peu‘plus charnue, l’autre intérieure mince ou presque nulle du côté ‘qui regarde l'axe, côté que parcourent de bas en ‘haut les vaisseaux qui viennent du pédoncule. Ces vaisseaux’, à une certaine hauteur, rencontrent ceux dustyle ou au point même de son insertion, ou au-dessous; réunis à eux, ils pénètrent dans la cavité de la coque en perçant son enveloppe, et forment les funicules auxquels sont fixés les ovules. Jusqu'ici, cette organisation s'éloigne peu de celle qu’on observe dans l'ovaire des autres Rutacées. Mais elle se modifie à mesure que l'ovaire passe à l’état de fruit. L’endocarpe se solidifie peu à peu , etse sépare enmmême temps du sarcocarpe. Sa forme rappelle celle d’une coquille : bivalve, et pourroit être comparée-particulièrement à celle d’une moule : il présente deux extrémités, l’une supérieure et l’autre inférieure, deux faces latérales plus oumoins con- vexes, et.deux bords plus owmoins aigus qui les réunissent ; l’un externe.et l’autre interne. Les-detix valves sont ligneuses et se touchent par leurs bords, partout, si ce n’est pourtant 4o4 Diosmées. dans une partie de l’interne, où elles laissent entre elles un écartement. Cet intervalle est rempli par une membrane qui passe de l’une à l’autre. Celle-ci, ou légèrement charnue, ou plus ordinairement très-tenue, est épaissie au milieu par le passage des vaisseaux de la graine qui la pénètre; et comme, après l’avoir percée, ils s’insèrent à la graine presque immé- diatement, la membrane paroît elle-même séminifère. Lorsque la maturité est parfaite, le sarcocarpe de chaque coque s'ouvre en haut et en dedans, suivant un sillon longi- tudinal qu’on voyoit long-temps d’avance. On aperçoit alors sa surface intérieure couverte de vaisseaux saillans et lignifiés qui, de son bord interne, se dirigent vers l’externe en diver- geant, et se dessinent à l'extérieur par des côtes transversales. L’endocarpe est libre dans la cavité de la coque, si ce n’est vers sa membrane, par laquelle il conserve encore, avec les autres parties, quelques adhérences. Mais il ne tarde pas lui- même à s'ouvrir; ses deux valves s’écartent élastiquement, se contournent diversement sur elles-mêmes, et chassent les graines en dehors. Dans cet écartement, la membrane, dé- chirée à son contour, ou tombe de son côté, ou reste atta- chée à la graine. Dans ce dernier cas, on la trouve appliquée sur l’ombilic de cette graine si une seule a müri; maïs alors, en la soulevant, on peut voir à côté les restes de l’autre ovule avorté. Si les deux graines sont venues à maturité, on les voit en général superposées, appuyées l’une sur l’autre par leurs extrémités en rapports qui se sont aplaties; et la membrane s'étend le long de leur bord interne, élargie à leur point de contact entre lequel elle envoie deux prolongemens trans- versaux. | Drosmées. 4o5 Cet endocarpe a été long-temps décrit, par les botanistes, sous le nom impropre d’arille cartilagineux bivalve. On a rec- üfié ensuite cette fausse idée; mais le nom d’arille a été alors appliqué à la membrane persistant autour de lombilic de la graine. Cette erreur est naturelle, lorsqu'on considère la graine isolée; mais si on l'observe en place, et qu’on suive le déve- loppement du fruit, on reconnoit nécessairement qu’on s’est trompé, et que ce prétendu arille appartient à lendocarpe. La structure remarquable de celui-ci, quelque nom qu’on lui donne, a été souvent signalée comme le caractère dis- tinctif des Diosmées ; et, en effet, elle en fournit un excellent. Cependant elle ne leur appartient pas exclusivement; et l’on en retrouve une analogue dans les fruits de plantes d’autres familles, dans celui du Buis, par exemple. Tant il est vrai que jamais un caractère isolé, quelque important qu'il soit, ne suflira pour définir un groupe. Les Diosmées, comme je l’ai déjà dit, peuvent être sub- divisées en plusieurs sections, dont les noms peuvent être empruntés des patries différentes qu’elles habitent. Ces pa- tries sont le midi de l’Europe, l'Afrique australe, la Nouvelle- Hollande et l'Amérique équatoriale. DIOSMÉES EUROPÉENNES. Un seul genre de Diosmées se rencontre en Europe, c’est le Dicramnus. C’est pourquoi, sans insister ici sur ses carac- tères, ce qui seroit entrer dans une description générique, je me contenterai de remarquer que par le nombre de ses ovules, qui est de trois ou quatre pour chaque loge, il dif- Mém. du Muséum. 1. 12. 52 406 Diosmées EUROPÉENNES. fère de toutes les autres Diosmées (où ce nombre ne passe pas deux), et se rapproche des Rutées; que ses fleurs irrégu- lières lui donnent du rapport avec les Cuspariées; que ses dix étamines sont fertiles; que ses coques sont presque en- tièrement distinctes, ainsi que les bases de ses styles; enfin que son embryon blanc à cotylédons orbiculaires et assez épais est entouré d’un périsperme de même couleur. DIOSMÉES AFRICAINES. Le Diosma est un de ces vastes genres dont la végétation sert à caractériser celle du cap de Bonne-Espérance. Obser- vées, d’une part dans leur patrie, de l’autre dans les serres d'Europe, où la culture en avoit introduit un grand nombre, ses espèces avoient fini par tomber dans la confusion. Quel- ques auteurs, pour la faire cesser, proposèrent de diviser le genre, tandis que d'autres continuoient à le conserver dans son intégrité. C'est ce dernier parti qu'a suivi Thunberg dans sa Flore du Cap et dans une dissertation spéciale (1). Au con- traire , l'établissement de plusieurs genres nouveaux, aux dé- pens du Diosma, a été essayé avec plus ou moins de bonheur par Bergius (2), Wendland père (3), Willdenow (4), et exé- cuté récemment avec une grande sagacité par MM. Bartling et Wendland fils (5). (1) Déssertatio de Diosmä, respond. C. J. Pentz, 1797, ën Dissert. acad. Thunberg. 2, pag. 370. (2) Descriptiones Plantarum ex capite Bonæ sper. (3) Hortus Herrenhusanus. (4) Enumeratio Plantarum Lorti Berolinensis. (5) Diosmeæ descriptæ et illustratæ a J. Bartling et H. L. Wendland. Gottingæ, 1824 dE DiosMÉEs AFRICAINES. 407 Ces auteurs ont adopté, en les rectifiant, quelques uns des genres de leurs prédécesseurs; ils en ont eux-mêmes établi quelques autres, etles ont ainsi portés jusqu’à neuf. Cenombre de genres substitués à un seul, peut paroître excessif au pre- mier coup d'œil. Mais je pense qu’un examen plus approfondi fera reconnoitre que c’est une innovation avantageuse, du nombre de celles dont le résultat est d’éclaircir la science et non d'augmenter la confusion par des distinctions trop sub- tiles. Ce fut toujours l’avis des plus sages botanistes, que, si la multiplication des genres a des inconvéniens, ce n’est pas quand elle se fait sur les espèces trop nombreuses d’un genre qui se prête à des coupes naturelles. Or, c’est le double cas du Diosma. MM. Bartling et Wendland appuient leurs caractères gé- nériques de la description détaillée des espèces connues et d’un grand rembre de nouvelles, dans laquelle ils ne né- gligent pas celle des parties de la fleur. Ils parlent donc avec l'autorité d'auteurs qui se sont spécialement et consciencieu- sement occupés de leur sujet. L'analyse, poussée un peu plus loin qu'ils ne l'ont fait, celles de l'ovaire et de la graine, con- firme encore leurs divisions. Ces genres nouveaux sont au moins aussi distincts l’un de l’autre, que le sont entre eux ceux des Diosmées de la Nouvelle-Hollande généralement admis. Il falioit donc, pour être conséquent, mettre de l’unité dans les caractères génériques, ou réunir tous ceux-ci, ou partager le Diosma. Ce dernier parti m'a paru préférable. Le groupe des Diosmées du Cap ( que nomment simple- ment Diosmées M. de Candolle dans son Æssat sur les pro- priétés des Plantes, et MM. Partling et WVendland dans Gare 408 DrosMÉES AFRICAINES. l'ouvrage cité ) se composera donc des genres suivans : Eu- PLEVRUM ( admis par tous les auteurs), Diosua, Corroxema, AcuapentA, Eucuæris , Macrosryzis, Acaraosma, Barosma, ApenanprA; et de plus du Caronenpron de Thunberg, que ses caractères rapprochent de ce groupe bien plus que du Dictamnus, avec lequel plusieurs auteurs l’avoient confondu. Cependant quelques rapports, par lesquels ils avoient mo- tivé cette réunion, serviront à lier les Diosmées d'Europe avec celles d'Afrique. Les Diosmées du Cap sont ordinairement des arbrisseaux à feuilles plus ou moins courtes et étroites. Les pétales nuls dans un genre ( Zrnplevrum ), alternent dans les autres, au nombre de cinq, avec les divisions du calice, auxquelles sont opposées autant d’étamines fertiles à anthères, surmontées d’une petite glande de forme variable. Les filets s’insèrent sur le contour d’un disque, au fond duquel est situé le pistil, et qui mérite une attention particulière. En effet, ce disque glanduleux se soude, par sa surface extérieure, avec la base du calice, jusqu’à la hauteur où il porte les pétales et les étamines, dont l'insertion se trouve ainsi périgyne. Cette tendance à la périgynie s’observe dans quelques autres Ru- tacées, et établit entre elles un nouveau rapport avec le groupe des Térébintacées {Juss.), dans lequel s’observe aussi le double mode d'insertion. Entre les étamines fertiles, s’en trouvent fréquemment de rudimentaires. Elles se présentent sous la forme de filamens courts, ou de véritables filets terminés par une glande, ou enfin de pétales. Une étude qui occupe beaucoup d’esprits en ce moment, celle de la rnétamorphose des organes les uns DiosMÉES AFRICAINES. Log dans les autres, trouveroit sans doute quelque intérêt à consi- dérer les divers états de ces étamines. L’analogie reconnue de l’étamine et du pétale seroit ainsi confirmée; on reconnoi- troit le filet dans l'onglet de l’étamine pétaloïde, souvent presque réduit à sa nervure médiane, et comme lui hérissé de poils; on reconnoitroit l’anthère dans son limbe glabre, et marqué à son sommet d’un petit point glanduleux. L’examen de la préfloraison ajouteroit une nouvelle vraisemblance à ces théories. Car, dans le bouton, le filet et l’onglet sont tous deux presque nuls : ils ne s’allongent et se développent qu’au moment où la fleur se développe et s’ouvre elle-même. Nous devons remarquer encore, relativement aux étamines, que dans quelques genres elles ne croïssent pas également et en même temps. Ce défaut d'égalité et de simultanéité tendroit à infirmer les conclusions qu’on a tirées d’un défaut semblable pour expliquer l’organisation de la fleur dans certaines plantes. Les ovaires sont, le plus souvent, en nombre égal aux pé- tales; mais il n’est pas rare aussi de les trouver réduits sans avortement à un nombre plus petit, ou même à l’unité. Dans ce dernier cas, une coque qu'on trouve dans quelques échan- üllons accolée à la première, et l'insertion toujours latérale du style et des ovules prouvent quil y a bien unité, mais non simplicité d’ovaire. Les ovaires sont soudés entre eux par l’axe central, jusques vers le sommet de la loge où s’in- sère le style : mais au-dessus et en dehors, ils se prolongent chacun en une masse libre et de forme variable que remplit ordinairement une substance résineuse. Celle-ci est analogue à ces points glanduleux qu'on retrouve au sommet des di- visions calicinales , des pétales, des anthères, des filets stériles. 410 DIosMÉES AFRICAINES. Chaque ovaire renferme toujours deux ovules attachés à son angle interne, et placés à côté ou au-dessous l’un de l’autre. De ces ovules, l'un avorte presque constamment; et comme l'avortement de quelques uns des ovaires est assez fréquent, le fruit se compose de coques souvent inégales et monos- permes, réunies entre elles par leur axe avant la maturité qui les sépare. ; La graine est allongée : elle présente une enveloppe tes- tacée, noire, surmontée d’une crête légèrement charnue, quelquefois percée d’une cavité. C’est au-dessous de cette crête que s’insère le funicule qui paroit contribuer à sa for- mation, et qui, d'un autre côté, se prolonge quelque temps en descendant le long du bord interne, Sous le test, ontrouve une pellicule quelquefois doublée d’une mince lame charnue ou périsperme, qui manque d’autres fois. La pellicule se ren- contre à toutes les époques du développement, mais la lame périspermique seulement à la parfaite maturité. Il est probable qu'auparavant elle étoit remplacée par une substance liquide, que l’évaporation fait disparoitre si l’on dessèche la graine prématurément. Alors la pellicule se colle sur l'embryon, qui ne remplit pas toute la cavité de la graine; et, s’il est lui- même bien formé, on est fondé à admettre qu’en continuant à végéter il se fût enveloppé d’une couche de périsperme, et que l'absence de ce dernier n’est due qu'à un défaut de maturité. Si j'entre dans ces détails, qui du reste peuvent s’appli- quer aux graines de beaucoup d’autres plantes, c’est que, sans attacher à l'absence ou à la présence du périsperme soute l'importance que lui ont donnée quelques auteurs, on DrosMÉEs AFRICAINES. AE! doit néanmoins reconnoître qu’elle en a beaucoup; qu’on est par conséquent obligé fréquemment de la constater pour dé- terminer certaines aflinités, et que souvent les graines qui, pour cette recherche, sont à la disposition du botaniste, peuvent le jeter dans l’erreur, ou du moins dans l'embarras. Dans l'embryon, la radicule est droite et assez courte; les cotylédons sont ovales et beaucoup plus longs. I n’est pas rare d'en trouver un biparti, ou même de rencontrer plus d’uñ embryon sous une seule enveloppe, qui alors est dépourvue de périsperme. Dans le fruit d’une Diosmée (Po- LEMBRYUM ), dont au reste tous les autres caractères et la pa- trie sont inconnus, jen ai observé trois verticillés, inégaux entre eux, ainsi que leurs cotylédons qui étoient charnus et épais. Cette pluralité d’embryons établit entre les Diosmées et les Aurantiées un rapport, qu'indiquoient déjà les glandes remplies d'huile essentielle, fréquentes dans les diverses par- ties du végétal, et la ressemblance du port, surtout dans quelques Diosmées d'Amérique. DIOSMÉES AUSTRALASIENNES. Les Diosmées des terres australes peuvent êtres distribuées en huit genres : ZerrA, CorreA, Ertosremon, CroweA, Bo- RoNIA, Paesanium, Paicorurca , Dæcoræna. M. Smith est l’au- teur des cinq premiers, dont, après avoir posé leurs carac- tères génériques (1), il a fait connoiître de nombreuses es- (1) Transations of Linn. Societ. (1798) ; tom. 4, p. 213, et Tracts relat. to natur. history, by E. Smith (1798), p. 287. 412 DiosméEs AUSTRALASIENNES. pèces dans divers ouvrages. Ventenat (1) a établi le sixième, Rudge (2) le septième, et M. Desfontaines (3) a fait connoître complétement l’organisation du dernier, que M. Brown avoit simplement indiquée dans ses ue générales sur la végétation des terres australes. Dans ce dernier ouvrage, le nombre total des espèces est évalué à soixante-dix. Je n’ai malheureusement pu en sou- mettre à l'observation que les trois quarts, à peu près; et c'est pour moi une occasion nouvelle de regretter que le savant auteur qui, si profond dans la connoissance de toutes les familles, paroït avoir étudié celle-ci avec un soin parti- culier, n'ait pas encore, dans la seconde partie trop long- temps attendue de son Prodrom. flor. Nov.-Hollandiæ, fait connoître les riches matériaux, et développé les idées fécondes qu'il annonce dans ses General Remarks. Là, après avoir fait l’'énumération des genres qui com- posent ce groupe suivant son opinion, presque généralement adoptée depuis, il considère la distribution géographique des genres australasiens, fixant les limites de longitude et de lati- tude entre lesquels chacun d’eux s'étend. 11 termine en es- quissant la description de deux autres genres dont la structure anomale devoit éveiller particulièrement la curiosité et l’at- tention. Les Diosmées de la Nouvelle-Hollande sont ordinairement des arbrisseaux à feuilles opposées ou alternes, tantôt simples, (1) Jardin de Malmaison, n°. 102. - (2) Trans. of Linn. Societ. tom. 2, p. 298. (3) Mémoires du Muséum , t. 3, p. 449, tab. 19-20. DrosMéEes AUSTRALASIENNES. L13 tantôt composées. Les pétales alternent avec les divisions du calice au nombre de quatre ou cinq. Celui des étamines, égal dans un seul genre ( Zzeria ), est double dans tous les autres : elles sont alternativement plus longues et plus courtes, sui- vant qu'elles sont alternes ou opposées aux pétales, et, à très-peu d'exceptions près, toutes fertiles; mais on peut re- marquer quelquefois un volume un peu moins considérable dans les anthères portées sur un filet plus long. La structure de ces anthères, surmontées souvent d’une languette de figure variable qui termine un connectif dorsal, leur mode d’ad- nexion aux filets, la forme de ceux-ci, fournissent de bons caractères. Les étamines sont insérées autour et en bas d’un disque qui élève plus ou moins le pistil, et en déborde sou- vent la base, réunissant entre eux inférieurement les ovaires d’ailleurs distincts, ainsi que les bases des styles qui ne se soudent que plus haut. Le disque est ordinairement libre, ou ne se soude au ca- lice que dans une très-petite étendue. Mais M. R. Brown décrit l'insertion comme évidemment périgynique dans un genre inédit, remarquable de plus et distinct de toutes les autres Rutacées par son calice à dix divisions, ses dix pétales et ses étamines en nombre indéfini. Dans les fleurs du Diplolæna l’'anomalie semble un résultat de l’inflorescence; serrées qu’elles sont les unes contre les autres dans les têtes qui ter- minent les pédoncules, leur pression réciproque produit l’a- vortement complet ou partiel des enveloppes florales, qui, à Textérieur seulement, libres de se développer, simulent les folioles d’un involucre commun. Les ovaires, égaux en nombre aux pétales, contiennent Mém. du Muséum. t. 12. 53 (e 414 DIiosMÉES AUSTRALASIENNES. chacun deux ovules superposés, dont tous deux ou un seul viennent à maturité. La graine offre à l’extérieur une enve- loppe testacée, revêtue souvent vers l’ombilic de cette mem- brane arilliforme dont nous avons parlé; à l'intérieur, sous une pellicule mince, un périsperme charnu qui remplit toute sa cavité, et, dans l'axe de ce périsperme, un embryon grêle, cylindrique , légèrement courbé, dont la radicule égale-en longueur ou même ordinairement surpasse les cotylédons. J'ai vérifié cette structure dans le quart de$ espèces environ. Certaines Diosmées de la Nouvelle-Hollande offrent, avec certaines autres du Cap, dans les formes extérieures, une grande ressemblance qui avoit porté quelques auteurs à les réunir dans les mêmes genres. Lors même que les caractères de la fleur confirmeroient cette réunion, ce qui n'arrive pas, la structure de la graine s’y opposeroit. Mais néanmoins ce sont toujours là des rapports qu'il faut remarquer. DIOSMÉES AMERICAINES. Ce n’est qu'à une époque assez récente qu'ont été publiés la plupart des genres qui forment cette section. La connois- sance en est due aux auteurs qui se sont occupés de la Flore Américaine, etsurtout de l'Amérique méridionale, où habite la plus grande partie de ses espèces jusqu'ici connues. Déjà Aublet en avoit décrit quelques unes. De nouveaux matériaux recueillis dans les voyages de M. de Humboldt ont été ex- ploités par M. Kunth avec un talent trop connu pour avoiriei besoin de louange. Les Diosmées Américaines, dont l'examen a été l’occasion du travail général de MM. Nees et Martius DiosmÉEs AMÉRICAINES. . ‘Ao sur ce groupe, ont dü nécessairement y être traitées avec des développemens tout particuliers. On peut dire la même chose des Mémoires de M. Auguste de Saint-Hilaire. Je dois moi- même à la complaisance de celui-ci beaucoup des matériaux qui m'ont servi dans cette partie de mon travail, et, si j'en puis faire un heureux usage, je le devrai à la méditation de ses ouvrages et à ses savans conseils. Les Diosmées d'Amérique peuvent être divisées en A. sections secondaires, que nousallons examiner successivement. PREMIÈRE SECTION. Forster recueillit dans lesiles de la mer du Sud deux genres de Diosmées (Evopra et Mrrrcorr), qui semblent confirmer une remarque de M. R. Brown relative à la végétation de la Nouvelle-Zélande, savoir, qu’elle participe dans ses carac- tères de celle des deux grandes contrées dans l'intervalle desquelles elle est située. Les genres de Forster tiennent en quelque sorte le milieu entre les Diosmées des terres australes et celles de l'Amérique. Elles se rapprochent cependant da- vantage de ces dernières, notamment par la structure de la graine, et c’est en conséquence avec elles que nous devons les classer. Les autres genres, vraiment originaires d'Amérique, sont les EsensecrrA et Merroporea, dont la publication a lieu dans ce moment même; les Pirocarpus et Horrra, plus anciennement publiés, mais dont des travaux récens ont complété la connoïissance; et enfin le CnorsxA, recueilli au Mexique, tandis que tous les autres habitent l'Amérique mé- ridionale sous les tropiques. Toutes ces plantes sont des arbres ou des arbrisseaux à. D 416 DiomÉES AMÉRICAINES. feuilles simples ou ternées, quelquefois l’un et l’autre, et al- ternativement sur la même branche. Leurs divisions calicinales et leurs pétales sont au nombre de quatre ou cinq. Les éta- mines, en nombre double, ou plus souvent égal, s’insèrent au-dessous ou au contour du disque. Celui-ci, ou s’épaissit en bourrelet à la base du pistil (Æor#a), ou s’évase en une coupe qui l'entoure sans le toucher ( £podia et Esen- beckia), ou enfin il se soude et se confond avec lui ( Metro- dorea ). Les ovaires, ou réunis en un seul ou distincts, ainsi que les bases des styles, renferment chacun deux ovules juxta-posés ou superposés, ou très-rarement un ovule unique. La graine, sous une enveloppe ordinairement testacée, quelquefois sim- plement membraneuse, contient un embryon à cotylédons ovales beaucoup plus longs et plus larges que la radicule, le plus souvent entouré d’un périsperme charnu, mais d’autres fois sans aucun périsperme. L'exposition de ces caractères montre que ce petit groupe participe à la fois de ceux de tous les groupes voisins, aux- quels il sert comme de lien commun. Il se lie aux Diosmées de la Nouvelle-Hollande par l'£podia, qui ressemble assez à un Zzerta pour avoir été fréquemment confondu avec lui, et, par ce même genre, encore plus intimement aux Zan- thoxylées. Le triple caractère d’un cvule unique, et d’une graine à enveloppe membraneuse sans périsperme qui existe dans quelques Pz/ocarpus le rapproche beaucoup des Sima- roubées. La présence d’un disque cupuliforme qui ceint l’o- vaire établit un rapport de plus entre lui et l’autre section des Diosmées d'Amérique. ‘ DiosMéEes AMÉRICAINES. 417 A CE DEUXIÈME SECTION ( Cuspariées). Cette section comprend des plantes curieuses qui dans ces derniers temps ont fixé singulièrement l'attention des bota- nistes, et que quelques uns admettent comme une tribu, d’au- tres même comme une famille distincte. C’est, en effet, la tribu des Cuspariées dans le mémoire spécial de M. de Candolle et dans son Prodrome: c'est la famille des Fraxinellées de MM. Nees et Martius en en excluant quelques genres. A l'exemple de M. de Saint-Hilaire, je réduis les genres beau- coup trop nombreux qu'on avoit faits de ces plantes aux suivans : MonnierA, Trcorea, Eryrarocmiron, Diecorris, GazPEA; mais je leur en associe deux autres du même auteur, ALMEILEA et SPIRANTHERA. Pourquoi je réunis ces genres, et pourquoi je ne sépare pas les Cuspariées des Diosmées? c’est ce qu'il me sera plus facile de montrer après que je serai en- tré dans quelques détails sur leur structure. Les Cuspariées sont des arbres, des arbrisseaux ou très-ra- rement des herbes à feuilles opposées ou alternes, tantôt ter- nées, tantôt simples : mais souvent dans ce dernier cas le péuole indique, par une nodosité sous la feuille qu'il porte, : sa tendance à se charger de deux folioles latérales. Les fleurs ont une disposition singulière à l’irrégularité. Celle-ci résulte, tantôt d’inégalité dans les proportions des parties qui communément sont égales, tantôt de soudures et d’avortemens de ces mêmes parties. L’inégalité des propor- tions est très-grande dans le Monnier ; elle n'est que légère dans les autres genres. Quant à l’autre cause d'irrégularité , avant d’en traiter, il convient de considérer d’abord celles des 418 DiosMÉESs AMÉRIEAINES. Cuspariées où les fleurs sont régulières, pour leur comparer ensuite celles où elles ne le sont pas. Je trouve dans les premières un calice à cinq divisions; cinq pétales beaucoup plus longs alternant avec elles, cinq étamines fertiles alternant avec les pétales et plus courtes qu'eux. Les surfaces internes et les bords des pétales, ainsi que les filets aplatis, se hérissent en général de poils dirigés en divers sens. Ces poils s’entrelacent, et dans le bouton, où les parties sont très-rapprochées, ils établissent entre elles des adhérences passagères. Or, il est aisé de concevoir qu’à ces adhérences passagères pourront succéder des soudures plus durables, et que ces soudures seront plus fortes aux points où les surfaces sont plus rapprochées, plus épaisses, plus velues. C’est ce que l’observation confirme; elle nous montre tous les degrés de soudure : tantôt les pétales for- mant entre eux et avec les étamines un tube unique, tantôt ces parties se séparant dans une portion de leur étendue et réunies entre elles, soit vers leur milieu, où les poils sont plus touffus, soit à leur base, où elles sont plus rapprochées. La forme de la corolle , devenue ainsi d’une seule pièce, dé- -pendra de celle des pétales : elle sera campanulée, s'ils étoient larges; infundibuliforme, s'ils étoient longs et étroits. Elle pourra paroître bilabiée, ainsi que le calice, si la soudure se prolonge plus d'un côté que de l’autre. Quant aux avortemens, c’est dans les anthères qu'ils ont lieu, et c’est un effet qui coïncide naturellement avec la sou- dure des pétales: Ceux-ci, en effet, au lieu de se séparer .et de s’écarter dans la floraison, etide donner ainsi aux parties qu'ils renferment un libre essor danseur développement, se DioSMÉEs AMÉRICAINES. 419 réunissent en un tube qui le borne et l’arrête. Il devient alors presque nécessaire que l’avortement de ‘quelques unes de ces parties laisse aux autres la place de prendre l’accrois- sement normal nécessaire à l'exercice des fonctions. Ce qui -rend cette explication vraisemblable, c’est que, dans lesfleurs de l’Æmeidea et du Sprranthera, où les pétales se séparent et s’étalent, toutes les étamines sont fertiles. Il est vrai qu'on les trouve telles dans quelques autres Cuspariées, mais ce sont des exceptions rares; dans la plupart il ÿ a avortement, soit complet, de plusieurs anthères, soit partiel, de toutes. Dans le premier cas des cinq étamines, deux ou trois sont avortées, et alors il n’est pas rare d'observer deux ou trois autres filets stériles à côté des premiers placés sur un plan un peu intérieur. Les filets ont conservé leur forme, et présentent, à la place des anthères, un prolongement qui paroît répondre à son connectif. C’est dans le Zzcorea et le Cusparé'que s’ob- serve l'avortement partiel de l’anthère : car l’appendice qu’on trouve au-dessous d'elle dans ces fleurs ne semble autre chose que la partie inférieure des loges, dont les parois, vides de pollen, se sont collées entre elles (1). (1) L’anthere paroît se former de haut en bas. Une monstruosité curieuse de la Fraxinelle, dans laquelle les diverses parties de la fleur sont changées en feuilles et où l’on peut observer tous les états intermédiaires , jetteroit peut-être quelque lumière sur le mode de cette formation. Tantôt l’étamine sy présente.sous la forme d’une foliole toute semblable à celle des feuilles : tantôt cette foliole sur sa face supérieure et vers son sommet en porte une autre plus petite, et elles sont collées entre elles par la nervure médiane : tantôt ces deux fohioles se confondent ensémbleiau sommet en une masse jaunâtre:/tantôt'enfindles deux !côtés du limbe disparoïssent et la nervure médiane reste seule chargéeà son sommet de lamiasse jaunâtre qu’elle divise en deux portions symétriques ; dont chacune ‘est par- 420 DriosmÉESs AMÉRICAINES. Là s’arrète l’irrégularité des Cuspariées. On n’en trouve ja- mais dans les ovaires biovulés, qui sont distincts où plus rare- ment soudés entre eux en un seul, ainsi que dans les styles, tantôt libres, tantôt et plus souvent réunis soit en tout, soit en partie. Un disque ou nectaire, en forme de coupe ou de tube, entoure toujours les ovaires jusqu’à une certaine hau- teur, et c’est au-dessous de lui que s’insèrent les étamines. La graine, ordinairement arrondie et assez grosse, présente une structure remarquable. Son enveloppe est un test plus ou moins mince, dont la cavité est remplie par l’embryon, sur lequel une pellicule tenue s'applique immédiatement. Des deux cotylédons pliés dans leur longueur, l’un extérieur em- brasse et suit exactement l’autre. Leurs surfaces sont lisses ou plus souvent sillonnés par des replis transversaux plus ou moins profonds. Ils se prolongent chacun à leur sommet en deux oreillettes, qui recouvrent en partie laradiculerecourbée transversalement vers le point qui correspond au hile. De ce point partent ordinairement quelques floccons mucilagineux qui s’enfoncent dans le pli des cotylédons. Cette structure de la graine lie intimement au Galipea l'Almeidea, qui ne peut d’ailleurs être placé dans une tribu différente. En effet, par quel caractère l’éloigner? Sera-ce par la présence de cinq étamines fertiles? mais elles le sont toutes dans certains Galipea. Sera-ce par ses pétales libres ? mais il existe des Galipea où ils ne sont que rapprochés, sans adhérence. courue par un sillon longitudinal que terminent deux appendices foliacés. Alors on reconnoit bien la figure de l’étamine , dont l’anthèere à demi-formée. a quelque analogie avec celle du Cusparé et du T'icorea. î DiosMÉEs AMÉRICAINES. hot Il est facile maintenant d'expliquer pourquoi je n'ai pas cru devoir séparer les Cuspariées des Diosmées. Je ne les distinguerai ni par leur irrégularité, puisqu'on en voit de ré- gulières, et qu’on trouve d’autres Diosmées, le Dictamnus, par exemple, qui ne le sont pas; ni par la soudure des pé- tales, puisqu'elle n’est pas constante, et qu’elle s’observe daus d’autres Diosmées, comme le Correa : je’ ne les distin- guerai ni par l'existence d’un nectaire cupuliforme à la base du pisül, parce qu'on en voit un semblable dans d’autres Diosmées d'Amérique; ni par la situation des ovules, lun ascendant et l’autre suspendu, parce que dans toutes les Dios- mées où les deux ovules sont superposés,#%ette disposition a toujours lieu : je ne les distinguerai pas enfin par la structure de la graine, parce qu’alors il faudroit distinguer également . les diverses sections des Diosmées où la graine est différente, et où nous avons vu l'embryon de formes très-diverses, tantôt sans périsperme, tantôt entouré d’un périsperme ou mince ou épais. Cette struêture de l'embryon offre, il est vrai, le caractère le plus saillant du groupe; mais, en supposant même qu’on. pat lui donner une valeur encore plus grande que je ne le fais, il fandroit d'abord le vérifier dans un plus grand nombre d'espèces. ; Le tube que les filets forment en se soudant dans quel- -ques Cuspariées, a fait indiquer entre elles et les Méliacées un rapprochement qui n'a pas d'autre fondement. Mém. du Museum. 1 12. 54 422 ZANTHOXYLÉES. ZANTHOXYLEÉES. L'opinion de M. R. Brown, qui le premier a réuni aux Ru- tacées le Zanthoxylum, placé avant lui dans une autre fa- mille, a été généralement adoptée, et je ne pense pas que la vérité de ce rapprochement puisse être contestée jamais. Ce genre, considéré isolément, devroit prendre place dans la première section des Diosmées américaines, avec lesquelles il a de nombreux points de ressemblance, et d'autant plus naturellement, que l'Amérique fournit aussi la plus grande partie de ses espèees. Mais, parmi les Térébintacées, aux- quelles M. de Jussieu l'avoit rapporté, il existe plusieurs au- tres genres qui ont avec lui des rapports trop intimes pour en pouvoir être éloignés. Ramenés auprès de lui, ils forme- ront dans les Rutacées un groupe bien distinct, qui prendra nécessairement, d’après son type, le nom de Zanthoxylées. Ce nom n’est pasnouveau, non plus que l’idée du groupe auquel il est donné; cependant les botanistes ne paroïssent pas avoir eu jusqu'ici sur ses limites une opinion bien arrêtée. . Parmi les familles dont M. de Candolle a esquissé la série dans sa Théorie élémentaire, il y en a une des Zanthoxylées. Elle se trouve à une distance peu considérable et à peu près égale des Rutacées et des Térébintacées, mais placée immé- diatement entre les Samydées et les Juglandées, groupes avec lesquels le genre qui lui sert de type n’a que des rap- ports éloignés. Le mème auteur a présenté les Zanthoxylées comme une simple tribu des Rutacées dans deux autres ou- vrages. Dans l’un (Æssazsur les Propr. des Plantes, p. 91), ZLANTHOXYLÉES. 410 il la compose d’un assez grand nombre de genres, mais ap- partenant presque tous à nos Diosmées; dans l'autre ( Mém. cité sr les Cuspariées), elle n’est qu’une simple fraction du genre même Zanthoxylum. Ce groupe, tel que je leconçois, n’a donc que le nom de commun avec ceux que M. de Can- dolle avoit proposés, et auquel il a d’ailleurs renoncé dans son ouvrage le plus récent. MM. Nees et Martius, comme jai déjà eu occasion de le dire, admettent une famille des Zanthoxylées; mais, des six genres qui la composent, quatre se confondent dans le Zan- thoxylun, et un autre (l £vodia), quoiqu'ayant avec celui- ci une aflinité qu’on ne peut contester, doit cependant plutôt faire partie des Diosmées. M. Aug. de Saint-Hilaire (Mém. cité, p.173) a examiné les caractères sur lesquels ces auteurs fondent leur nouvelle famille, et n’a pas jugé qu'ils fussent suflisans en nombre et en valeur pour la conserver. Je par- tage son opinion, quoiqu'il me paroisse n'être pas bien entré dans l'idée de MM. Nees et Martius relativement an carac- tère qu'ils signalent comme distinctif, savoir le mode d'ad- nexion de la graine (1). | (x) « Cæterm nota certissima tn eo posita esse videlur, quod semina Diosmea- « rum, cerlè quæ vidi, Omnium e coccorum vertice pendeant aut ope trophospermii « brevis, linearts, cristæformis, ex ipsû sutur coccorum prodeuntis :,quurn contra « Xanthoxyleæ trophospermio filiformi ( funiculo ) sat longo, e basi coccorum « adscendenti vel omnind libero vel in ipsä suturâ decurrenti, adhæreant. » Nees et Mart. loc. cit. p:184.—Dans les Zanthoxylees, comme dansles Diosmées, un faisceau de vaisseaux nourriciers suit le bord axile de la:coque, et vers son som- mét envoie aux graines leur cordon ombilical. Dans les Divsmées ce faisceau reste adhérent à l’endocarpe, et se confond avec lui. Dans beaucoup d'espèces de Zanthoxylum et de Brunellia il se détache du péricarpe à la maturité, et persiste ah 424 ZLANTHOXYLÉES. Le groupe des Zanthoxylées, tel que je le comprends, outre le Zanraoxyzum dans lequel, suivant une heureuse in- novation de M. Kunth, je fais rentrer le Fagara, renfermera plusieurs genres déjà connus, le Brucra, le Brunecria, le Garvezra de Ruiz et Pavon, et d’autres encore inédits que j'appelle DrcrroLoma et Boymra. Tous ces genres ont un ovaire et un fruit multiple; mais il y en a d’autres qui, malgré la simplicité de leur fruit et de leur ovaire, n’en doivent pas moins être rapportés aux Zanthoxylées. Tels sont les Ton- DALIA, le Vepris, genre nouveau confondu jusqu'ici avec le précédent, mais bien distinct par plusieurs caractères, notam- ment par la structure singulière de sa graine, et enfin le Pre- LEA. L’Aranraus de M. Desfontaines, quoiqu'il n’appartienne pas tout-à-fait à ce groupe, a cependant avec lui plus d’affi- nité qu'avec tout autre. Ces rapprochemens que j'aurai soin de motiver plus tard pourroient déjà être justifiés par de grandes autorités. Mon père les avoit fait pressentir dans les notes qu'il a placées après ses Térébintacées, et à la suite de plusieurs genres de cette famille. M. Kunth, qui l’a partagée en plusieurs distincts, demande, en:établissant celle des Pte- léacées (1), si elle n’auroit pas un rapport plus intime avec sous la forme d’un filet dressé entre les deux valves qui s’écartent et portant la graine à son extrémité supérieure. Je pense que c’est là la disposition que MM. Nees et Marlius indiquent dans la phrase citée plus haut, et non qu'ils décrivent la graine comme attachée au fond de la loge, ainsi que l’a interprété M. de Saint- Hilaire : mode d’attache que je n’ai jamais rencontré dans aucune des Zanthoxylées. (1) Je n'ai pas admis dans les Zanthoxylées le Cneorum qui en dilfere par son port, ses fleurs hermaphrodites , ses noyaux séparés incomplétement en deux loges, la structure et la forme de ses graines. M. Kunth lui-même, en le rangeant dans LANTHOXYLÉES. 10425 les Diosmées. Enfin, s’il étoit permis par le code de la science de s’étayer d’un témoignage oral, surtout lorsqu'il doit exer- cer une grande influence, je citerois celui de M. R. Brown, auquel il me semble avoir entendu parler de laffinité du Pfelea avec les Rutacées. Dans toutes les plantes qui appartiennent à l’un des genres énumérés précédemment, j'ai toujours trouvé les fleurs uni- sexuelles. Je sais que beaucoup d’entre elles sont décrites par la plupart des auteurs comme hermaphrodites. Les rudimens _ d’étamines qui existent fréquemment dans les fleurs femelles, ceux de pistil qui se rencontrent presque constamment dans les mâles, rendoient cette méprise facile, surtout lorsque, dans un examen un peu superficiel, on négligeoit l’analyse de Vovaire. Souvent même on a pris pour celui-ci le gynophore ou corps central qui en porte les rudimens, et ces derniers à leur tour ont été décrits comme des stigmates. Dans quel- ques cas, rares à lvérité, des vestiges de pollen dans les an- thères rudimentaires, et d’ovules dans les ovaires avortés, rendent l'erreur presque inévitable si l’on ne s’éclaire de la -comparaisonimmédiate des fleurs de sexe différent, dans tou- tes leurs parties et tous leurs états, et de l’analogie des gen- res et des espèces voisines. ‘ _ Une remarque que j’avois eu déjà l’occasion de faire dans l'examen d’une famille de plantes diclines (les Euphorbia- cées), s’est confirmée par celui des Zanthoxylées; c’est la les Pteléacées , a inséré à la suite de son caractère une petite note, par laquelle il exprime quelque doute sur la place que ce genre doit définitivement occuper. Le fruit du Spathelia, tel que le décrit Gærtner ( vol. 1 , p. 278, tab. 58), l’écarte aussi des Rutacces dont ses étamines et son pisul sembleroient le rapprocher, 426 ZLANTHOXYLÉES. différence de forme que présentent les boutons des fleurs de sexe différent. Ceux des femellessont plus allongés, plus poin- tus, plus aplatis; ceux des mâles plus arrondis, tant à leur extrémité que dans leur contour. C’est là un résultat naturel de ce que dans les premiers c’est un système central (celui du pistil) qui se développe, dans les seconds un système la- téral et verticillaire ( celui des étamines Y. Un peu d'habitude apprend à devimer à la première vue le sexe du bouton qu'on n'a pas encore ouvert. Entre autres exemples, je me conten- terai de citer le Zarthoxylum monogyrum Saint-Hil. Le calice se partage en trois, plus fréquemment en quatre ou cinq parties, avec lesquelles alternent autant de pétales, ordinairement plus longs, rarement égaux ou plus courts; quelquefois ils manquent entièrement. Au centre de la fleur se trouve un corps tantôt déprimé en disque ( Brunellia), tantôt et plus souvent élevé en colonne, destiné à servir de support à l’organe femelle; c’est donc un gynophore. Dans les fleurs mäles, quelquefois il ne porte rien (Bru- cea ); souvent il est surmonté d’un ou de plusieurs lobes de forme variable et mal déterminée; souvent aussi il soutient un pistil régulièrement conformé en apparence et muni de toutes ses parties, mais dont les ovaires sont à l’intérieur ou pleins et compacts, ou creusés d’une loge entièrement vide (Galpezia). J'ai dit que, dans quelques cas, on y observoit des vestiges d’ovules; ceux-ci alors sont informes et comme flétris (Péelea, quelques Zanthoxy um). Est-ce à leur état d'imperfection, est-ce à celui des stigmates qu’on doit attri- buerle défaut de fécondation? Il suflit ici de constater ce der- - aier fait, sans remonter à sa cause. Autour de la base dugyno= ZLANTHOXYLÉES. 427 phore s’insèrent les étamines en nombre égal aux divisions du caliceou double.Plus longues que le pistil rudimentaire, elles le cachent ordinairement au milieu d’elles. Das les fleurs femelles, on trouve aussi quelquefois des étamines, mais d’une longueur absolue toujours beaucoup moindre que dans les mâles, dépassées par le pistil, et dont les loges sont vides ou ne renferment que quelques grains de pollen en petit nombre. Plus fréquemment on les observe réduites à l’état de filets courts ou d’ “use quelquefois d’une petitesse extrême, ou‘bien enfin on n’en aperçoit au- cun rudiment. Le pistil comparé à celui que présentoit la fleur mâle, en diffère toujours et par sa grandeur et souvent par sa fus A Dans les Rutacées que nousavons examinées jusqu'ici, nous avons vu le pistil passerinsensiblement du simple au composé, etnous avons pu l’observer dans tous les états intermédiaires ; . nous avons vu Îe style tantôt unique, tantôt partagé inférieu- rement en autant de branches qu'il y avoit de loges; nous avons vu l'ovaire égal à sa surface, indiquer ensuite sa ten- dance à devenir salue par les sillons plus ou moins pro- fonds qui séparoient latéralement ses loges, ou par les lobes plus ou moins saillans qui les divisoient au sommet; nous avons vu enfin plusieurs ovaires libres, surmontés chacun de son style également libre à la base. Cette disposition du pis- til à se diviser s’est montrée en général depuis les Zygophyl- lées jusqu'aux Diosmées dans une progression croissante ; mais ce n’a pas été cependant sans de nombreuses exceptions, et, à côté de genres à ovaire simple, d’autres qu'évidemment on n’en pouvoit éloigner, nous ont offert un ovaire composé; 428 ZBANTHOxYLÉES. d'où nous avons pu conclure que le caractère de l'unité ou de la multiplicité d’ovaires n’avoit peut-être pas l'importance que des auteurs lui ont attribuée. Les Zanthoxylées nous en fourniront une preuve nouvelle et plus frappante encore. On en trouve en effet ( Brunellia, Brucea, quelques Zanthoxy lun) dont les ovaires avec leurs styles et leurs stigmates sont tout-à-fait indépendans lessuns des autres; tandis que jusqu'ici, même dans ceux qui étoient libres, l’union des styles à leur partie supérieure avoit indi- qué qu'ilsse rattachoïent à un système unique. Cette dernière disposition se trouve aussi dans les Zanthoxylées : on les voit se souder par leurs stigmates seulement (quelques Zanthoxy- lum), par une partie de leurs styles (Zanthoxylum, Gal vezia), ou par leur totalité (Drcéyoloma); par la base de leurs ovaires (Boyrnia); dans toute leur iongueur ( Péelea); enfin on rencontre des ovaires multiloculaires parfaitement simples et couronnés d’un large stigmate sessile (Toddulia, Vepris). Si dans ce dernier genre on compare cette disposi- tion du pistil fertile à celle du pistil rudimentaire qui se ren- contre dans les fleurs mäles, et qui se compose de quatre ovaires bien distincts, on verra une confirmation de ce qui a été avancé plus haut sur la foible importance qu’a ici l'unité au la multiplicité des ovaires. Remarquons que quelquefois (quelques Zanthoxylum ) Vovaire est unique et non simple: c’est ce qu'indiquent l'unité de loge, l'insertion latérale du stigmate, du style et des ovules, et ce que prouvent certaines fleurs où un second ovaire indépendant vient se placer à côté du premier (x). (1) Voy. Aug: de St.-Hilaire, Mém. sur le Gynobase, p. 150, tab. XIX,, A. _ DanTunox nées. 429 Les loges, si nous en exceptons un genre où elles sont qua- driovulées, offrent constamment deux ovules, le plus sou- ventjuxtaposés ou superposés quelquefois, et dans ce dernier cas le supérieur est ascendant, l’inférieur suspendu. Les divers degrés de simplicité et de composition signalés dans les ovaires des Zanthoxylées, se retrouvent plus mani- festes encore dans leurs fruits. En s’ajoutant à des différences- assez grandes dans la structure du péricarpe , ils déterminent des fruits assez divers en apparence. Ainsi ce péricarpe est quelquefois indéhiscent, très-mince et prolongé sur ses bords en une aile membraneuse: et alors on a ce que les botanistes nomment une samare (Prelea, Ailanthus). D’autres fois, au contraire, ilest revêtu d’une chair assez épaisse, également indéhiscent : et alors on a une baie simple ( Yepris, Todda- la), ou une drupe multiple (Galvezia, Brucea). Dans ces deux cas, l’endocarpe ligneux, assez intimement uni au sar- cocarpe, ne s’en détache pas spontanément. Le fruit du plus grand nombre des Zanthoxylées rentre dans ceux que la plu- part des auteurs appellent multicapsulaires ; :quoiqu’alors mème Îeur sarcocarpe soit quelquefois légèrement charnu (Zanthoxylum, Boynua). Ces capsules s'ouvrent'en deux valves suivant un sillon longitudinal qui les divisoit en deux moitiés égales, et étoit déjà apparent dans l’ovaire, surtout le long de son bord interne. L’endocarpe, qui s'isole du sar- cocarpe spontanément en tout'ou'en partie, établit un rapport assez intime entre ces genres et les Diosmées ;mais cependant sa structure n'est pas identiquement la même que dans ce dernier groupe. Tantôt en effet il se fend, non en'deux val- ves, maïs seulement le long de son bord interne (quelques Mém. du Muséum. à. 12. 55 430 LANTHOXYLÉES. Brunellia); tantôt il continue à adhérer au sarcocarpe en quelques points, soit par ses bords (Drctyoloma), soit par son dos(Zanthoxylum, Boymia). Dans tous les cas, il n’of- fre jamais en bas et en dedans, comme dans les Diosmées, cet intervalle rempli par une membrane que traversent les vaisseaux nourriciers de la graine. Ceux-ci se réunissent en autant de faisceaux qu’on compte de loges. Dans les fruits simples ils forment l'axe, et ne se sé- parent que vers le sommet de ces loges pour pénétrer dans leur cavité. Dans les fruits composés, ils se séparent en sor- tant du pédoncule, et montent chacun le long du bord in- terne de la coque à laquelle il est destiné, entre le sarco- carpe et l’endocarpe. Quelquefois ils s’isolent de ceux-ci au moment de la déhiscence, et persistent entre les valves écar- tées sous la forme d’un cordon plus ou moins roide portant la graine à son sommet. Ces faisceaux sont tout-à-fait analo- gues à la membrane seminifère des Diosmées ; ils n’en difte- rent que par la forme et par l’adhérence qu'ils conservent plus long-temps avec le pédoncule. Les graines des Zanthoxylées sont réniformes, ou ovoides ou globuleuses, etc. Il est à remarquer que leur forme est assez constante dans les espèces d’un même genre. Leur en- veloppe se compose en général d’un test tantôt mince, tantôt plus ou moins épais, et même osseux, revêtu intérieurement d’unemembrane. Quant à sa surface extérieure, elle est ou unie ouinégale, mais recouverte d’une peau quelquefois tenue, d’autres fois charnue ( Zanthoxylum, Boyrmua), qui, cachant les inégalités du test, donne à la graine un aspect lisse et lui- sant. Le hile est ordinairement très-étendu. Les vaisseaux qui LANTHOxYLÉES. 431 y arrivent et le parcourent s’enfoncent dans l'épaisseur des tégumens ou les sillonnent superficiellement. À l’extrémité inférieure duhile on trouve quelquefois un petit canal creusé dans l’intérieur du test, qui, de cette extrémité, se dirige vers la chalaze. C’est à ce point du hile qu’a lieu l’adhérence la plus intime de ses vaisseaux avec lestégumens de la graine, et quelquefois c’est par ce point seul que celle-ci continue à rester fixée à ses vaisseaux, dont le faisceau s’est détaché de tout le reste du hile à l’époque de sa maturité (Zanthoxylum, Brunellia). I sembleroit alors, si l’on n’avoit suivi tous ces changemens progressifs, que la graine est ascendante, et que sa radicule regarde l’extrémité opposée à celle où s’insère le funicule. La portion du test qui répond au hile présente ordi- nairement une excavation plus ou moins profonde; souvent aussi il s’épaissit vers ce point, et il résulte de cette double cause une forme plus ou moins arquée de la cavité de la graine, ainsi que de l’'amande qui la remplit. Cette amande est formée : d’un périsperme charnu et d’un embryon presque égal en lonsueur, dont les cotylédons sont ovales et aplatis, et dont la radicule plus courte est dirigée en dedans et vers le som- met de la loge. Les Zanthoxylées sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles opposées ou alternes, composées ou plus rarement simples, parsemées de points transparens qui manquent ce- pendant dans quelques-unes, ou qui bien manifestes sur les jeunes feuilles disparoissent plus tard (Zanthoæylum hetero- phyllum.…..). Le genre Zanthoxæylum fournit à ce groupe non-seulement son type, mais plus des deux tiers de ses es- pèces. Le plus grand nombre des siennes croit en Amérique, 56 432 LANTHOXYLÉES. surtout sous les tropiques, quoiqu’on en observe aussi quel- ques-unes dans la zône tempérée. Une se rencontre au Séné- gal. Elles se remontrent plus nombreuses dans les îles de France et de Bourbon ainsi qu'aux Indes; et elles finissent par disparoïître en remontant au nord dans la Chine, et en s’avançant au midi jusque dans la Nouvelle-Hollande, où l’on n’en a encore trouvé qu’une espèce unique. Les autres espèces de Zanthoxylées sont distribuées d’une manière ana- logue, avec cette différence cependant que les espèces d’un même genre reconnoissent en général la même patrie. Plu- sieurs de ces genres seront donc américains; tel autre sera afri- cain, et tels autres habiteront l'Asie, ainsi que ces îles dont la végétation est comme intermédiaire entre celle de lAfri- que et celle des Indes: Cette dispersion des Zanthoxylées sur une aussi grande étendue du globe paroît d’abord contredire cette analogie que j'avois annoncée entre la distribution géographique des Rutacées et leur distribution botanique. Pour expliquer cette contradiction apparente, j'ai déjà répondu que dans le grand groupe des Rutacées, chacun des groupes secondaires que j'établis a des rapports avec plusieurs autres à la fois; qu'en conséquence, ces rapports doivent se retrouver dans les lieux qui les voient naître, ainsi que dans les caractères qui les dis- tinguent. C’est ce dont les Zanthoxylées offriront un exem- ple remarquable. Si lon se rappelle en effet les détails que j'ai donnés sur leurs patries, ainsi que sur celles des'autres Ru- tacées dont il a été déjà question, on verra que dans l'Amé- rique, où s'observe leur maximum, elles doivent croître à côté de quelques Zygophyllées, et surtout aumilieu des Dios- ZLANTHOxYLÉES, 433 mées américaines; qu'elles nese rencontrent avec les Rutées, dont la végétation suit une zône différente, qu'en s’avançant à l’est et au nord de l'Asie; enfin qu’elles ne se retrouvent auprès des Diosmées autre part que dans les terres Australes. Or c’est avec les Diosmées d’Amérique-que les Zanthoxylées ont les rapports les plus intimes : ceux qu’elles peuvent:offrir avec les Zygophyllées sont fournis par un genre américain (Dictyoloma), qui se rapproche de ce groupe par ses cap- sules comprimées renfermant quatre ovules, et par les écailles sur lesquelles s’insèrent les filets de ses étamines. Si elles se lient aux Rutées, c’est par un genre originaire de Chine (Boyinia), dont les fruits rappellent assez bien ceux de la Rue. Si elles ressemblent aux Diosmées de la Nouvelle-Hol- lande, c'est danslaseule espèce de Zanthoxy lum qui s’y ren- contre (Z. australasicumn), et qui offre à l'extérieur avec elles une analogie assez marquée pour qu’un habile botaniste en ait fait un Æ7zostemon. La place qui fut assignée dans le principe et conservée long-temps à la plupart des genres de Zanthoxylées, prouve suffisamment quels rapports les unissent aux Térébintacées. Si, avec M. Brown ou M. Kunth, on divise cette grande fa- mille en plusieurs, ce sera de celles des Burseracées et des Connaracées (1) queles Zanthoxyléesse rapprocheront davan- (x) Le passage des Connaracées aux Zanthoxylées, se fait par le genre Cnestis qui offre avec le Brunellia de nombreux rapports. Il en a dansison port, dansses fleurs souvent unisexuelles par) avortement , dans son calice dont latpréfloraison est valvaire et non convelutive; iltest: muni de pétales’, mais extrêmement courts; ses étamines s’'inserent au-dessous des ovaires lettnon surla base du calice, comme dans quelques Connarus. J'ajouterois enfin, comme un ‘dernier trait de ressem- 434 LANTHOXYLÉES. tage, liées aux premières par leurs genres à fruit simple, aux secondes par leurs genres à fruit multiple. Pour peu qu'on se rappelle qu’entre ces mêmes Térébintacées et une autre fa- mille assez éloignée dans les classifications généralement re- cues, celle des Aurantiées, il existe cependant divers points de ressemblance indiqués par plusieurs auteurs; que Correa, par exemple, marque le passage des unes aux autres au moyen du genre Cookia; que M. Kunth, en circonscrivant d'une manière neuve le genre Æmyris, et le considérant comme type d’une famille distincte, demande si elle n’auroit pas une liaison plus intime avec les Aurantiées; on ne sera pas étonné d'entendre que celles-ci ont aussi des rapports avec nos Zanthoxylées. Des principes amers mélés à des blance, que , seul parmi les Connaracées, il présente des graines périspermées, si l’on pouvoit comparer son périsperme de consistance coriace , épais et blanchâtre, environnant un embryon vert et très-mince, au périsperme charnu qui dans les ‘Zanthoxylées enveloppe un embryon de la même couleur que lui. Si le Cnestis s'éloigne ainsi en quelques points des Connaracées, il s’en rapproche par les ca- ractères essentiels, je veux dire, par les deux ovules dressés qui dans chaque ovaire s’inserent en bas de l’angle interne, et par la direction de son embryon dont la radicule regarde le sommet de la loge, tandis que la graine est fixée vers sa base. Ces embryons antitropes, pour me servir de l’expression de Richard, c’est-à-dire où la radicule est dirigée en sens contraire du hile, sont assez rares et devroient paroître fort singuliers, si un examen attentif n’avoit fait découvrir dans beau- coup de cas, un second point d’attache qui met en rapport direct les vaisseaux du style avec cette extrémité radiculaire, puis se rompt et disparoît après la fé- condation. Cette disposition que M. de Saint-Hilaire a signalée dans les ovaires de plusieurs plantes ( Mém. sur les Placentas libres, pag. 56 et suiv. ), je l'ai retrou- vée dans ceux des Connaracées. Sur un grand nombre d’espèces, j'ai observé avant la fécondation les ovules terminés au sommet par une petite pointe ou un court filet qui s’enfonçoit dans la base du style: Après les avoir détachés, on ZLANTHOxYLÉES. 435 principes aromatiques, ces vésicules d'huile essentielle qui, répandues dans les diverses parties du végétal, parsèment ses feuilles de points transparens et l'écorce de ses fruits d’aréo- les opaques, donnent à ces groupes, et dans leurs propriétés et dans leur aspect, beaucoup d’analogie. Elle avoit été déjà indiquée par M. de Jussieu à l’occasion du gente Toddalia , et dans les notes qui suivent les familles des Orangers et des Pistachiers; et souvent on peut la voir confirmée dans l’arran- gement des grandsherbiers, où, parmi les plantes nombreuses qui n’ont pu nécessairement être rapportées à leurs familles qu'à la première vue ou d’après un examen superficiel, on trouve rapprochées et mêlées ensemble des Térébintacées, des Zanthoxylées et des Aurantiées. Au reste, dans ces der- pouvoit apercevoir à ce sommet une petite cicatrice. J’ai entrevu seulement plu- tôt que constaté la continuité des vaisseaux du style avec ces parties, à cause de leur extrême petitesse et de leur fragilité, n'ayant pu d’ailleurs les analyser que sur des échantillons secs. Ensuite, à mesure que l’ovaire s’approchoit davantage - de la maturité , cetie extrémité supérieure devenoit de plus en plus obtuse et distante du sommet de la loge. Je suis porté à croire qu'il devra exister quelque chose de semblable dans les ovules, toutes les fois qu’il y aura une graine dressée à embryon antitrope. Puisque jai eu occasion de parler ici des Connaracées, je dirai encore que je ne conçois pas bien la différence du Rourea d’Aublet et du Connarus ; mais que, parmi les espèces de celui-ci, je pense qu'on pourroit distinguer ‘génériquément celles qui ont cinq ovaires distincts de celles qui n’en ont qu’un seul dans lequel un des ovules avorte presque toujours à une époque tres-peu avancée, et où les deux s’inserent à une plus grande distance de la base. Je serois tenté de croire, d’après la définition que M. Kunth donne de ces deux genres, que son opinion se rapproche ici de la mienne. Je dirai enfin que le Cnestis trifolia Lam. est certainement un Connarus, et que l’Ægiceras minus de Gærtner. d’après la description que l’auteur donne de son fruit et de sa graine (vol. 1, p. 216, tab. (6), ne semble autre chose qu’une espèce du même genre. r An ; 4 430 LANTRGXYLÉES. uières Ja structure du fruit est tout-à-fait différente. Celle de la graine, en les rapprochant des Térébintacées, les différen- cie par cela même des Zanthoxylées, mais en même temps, et comme je l'ai fait remarquer déjà, les lie par un rapport de plus à certaines autres Rutacées où manque le périsperme. Des fleurs diclines, un fruit se séparant en plusieurs co- ques, dans ces coques des graines solitaires ou geminées, ren- fermant, sous un test souvent lisse et noirâtre, et quelqué- fois même creusé d’un trou extérieur sur son bord interne, un périsperme charnu qui enveloppe un embryon à radicule supérieure : voilà des caractères qui donnent à plusieurs Eu- phorbiacées de l’analogie avec le groupe qui nous occupe. Elle est marquée surtout pour celles où, dans les fleurs mäles, on trouve de quatre à huit étamines insérées autour d’un rudi- ment de pistil, et dans les fleurs femelles des loges à deux ovules suspendus et généralement juxtaposés. Enfin plusieurs Zanthoxylum ont dans leur port, et sur- tout dans leur feuillage, une ressemblance remarquable avec les Frênes. Les fleurs dioïques du Fraxinus, son ovaire qui présente deux loges comprimées, surmontées d’un style uni- que, biovulées à l’intérieur, à l'extérieur parsemées de squa- mules, et qui se transforme plus tard en une samare unilo- culaire et monosperme par avortement, en établissant entre ce genre etle P£elea certains points de contact, permettroient de pousser la comparaison encore un peu plus loin; mais elle s’arréteroit nécessairement bientôt. SIMAROUBÉES. | 437 SIMAROUBÉES. Le groupe des Simaroubées se trouve indiqué pour la pre- mière fois dans l'Analyse du Fruit de Richard; mais il ne fait que le citer en passant, et n’entre dans aucun détail sur la ma- nière dont il le conçoit. Plus tard, M. de Candolle donna les caractères de cette même famille, et de toutes les plantes alors connues qui s’y rapportoient. Ce fut dans un Mémoire (1) consacré plus particulièrement à l'examen des Ochnacées : ce- lui des Simaroubées n’y est en quelque sorte qu'accessoire, et l’auteur s’en occupe surtout à cause des rapports quile lient à l’autre famille, rapports assez intimes à son jugement pour qu'il hésite à les séparer, les regardant d'ailleurs comme dis-_ tinctes l’une et l’autre de toutes les autres polypétales par un caractère commun, l'existence d’un ovaire gynobasique (on appelle ainsi un ovaire dont les loges distinctes s’insèrent sur un mème réceptacle épais et déprimé qui porte à son centre un style unique). M. Auguste de Saint-Hilaire, dans son Mémoire déjà cité sur le Gynobase, se trouve naturellement ramené vers ces deux familles. Il y montre que, malgré l’aflinité évidente qui ne permet pas de les écarter beaucoup l’une de l’autre, elles sont cependant parfaitement distinctes; qu’en effet, l'ovaire n’est réellement gynobasique que dans les Ochnacées, et qu’il n’est tel qu'en apparence dans les Simaroubées où plusieurs ovaires libres portent chacun vers le sommet un style, et où (1) Monographie des Ochnacées et des Simaroubées, par M. de Candolle, Annales du Muséum, vol. 17, p. 398-426. Mém. du Museum. 1. 12. 56 438 SIMAROUBÉES. ces styles bientôt soudés entre eux en simulent un seul qui s’enfonceroit entre les lobes profonds d’un ovaire également unique. Cette disposition, en même temps qu’elle éloigne les Simaroubées des Ochnacées, les rapproche des Rutacées, avec lesquelles M. de Saint-Hilaire juge leurs rapports telle- ment forts et nombreux, que, s’il les en distingue, c’est à peine comme tribu. D’autres botanistes, sans insister autant sur cette aflinité, l’avoient depuis long-temps signalée, et on la voit même déjà pressentie dans le Genera Plantarum, quoique les genres des Simaroubées s’y trouvent dispersés à d'assez grandes distances dans des ordres différens. Ainsi le Simasa d’Aublet est placé au milieu de ces Térébintacées que nous avons, sous le nom de Zanthoxylées, reportées dans le groupe général qui nous occupe. L’/Æruba du même auteur, et qui est le même genre, est à la fin des Rutacées même. Le Quassra de Linnée réuni au Srwarusa d’Aublet, qu'on en sé- pare avec raison maintenant, est placé à côté de l'Ochna à la suite des Magnoliées ; mais la note qui accompagne son ca- ractère générique annonce qu'il a peut-être plus de rapports avec les Rutacées, et déjà son aflinité avec l’Ærwba avoit été l’objet d’une remarque à l’article de ce dernier. Ces trois genres, desquels on n’en peut éloigner un qua- trième, le SamanerA de Gærtner, composent le groupe des Simaroubées, dont les espèces peu nombreuses ont été aug- mentées d’un tiers par les travaux récens de M. de Saint- Hilaire. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux. Leurs feuilles dépourvues de points glanduleux ettransparens, sontalternes, tantôt simples, tantôt, et plus ordinairement, composées de folioles alternes ou opposées, portées sur un pétiole commun, nu ou plus rarement ailé. Leurs fleurs axillaires ou terminales . SIMAROUBÉES. 439 sont disposées en ombelles, en grapes, ou le plus généralement en panicules. Leur calice se divise en quatre ou cinq parties, avec lés- quelles alternent autant de pétales beaucoup plus longs, qui sont dans la floraison tantôt étalés, tantôt connivens au som- met et rapprochés en manière de tube. Les étamines en nom- bre double sont plus courts que la corolle ou plus longs, et saillans hors du tube qu'elle forme. Leurs filets partent chacun du dos d’une écaille ou languette plus ou moins allongée, plus ou moins laineuse, au moyen de laquelle ils s’insèrent à la base d’un gynophore central. Les fleurs sont hermaphrodites, si l’on excepte un seul genre (S#naruba), où dans les unes on voit les étamines réduites à un court filet squamiforme, dans les autres, le gynophore a son sommet chargé seulement de cinq lobules à peine visibles. Le pistil, dont la base dé- borde le gynophore ou est débordé par lui, se compose d’un nombre d'ovaires libres égal à celui des pétales et munis cha- cun à leur sommet, et du côté interne, d’un style : celui-ci rentontrant presque aussitôt les styles des autres, se soude avec eux en un seul plus ou moins allongé, que termine un stismate presque égai ou plus large, partagé en cinq lobes, tantôt réunis et tantôt distincts. Chaque ovaire renferme un seul ovule suspendu vers le sommet de son angle interne. On est peu d'accord sur lastructure du péricarpe des Si- maroubées, comme le prouve le résumé suivant que nous empruntons au Mémoire de M. de Saint-Hilaire. « Des au- « teurs ont attribué aux Simaroubées des fruits un peu char- « nus et indéhiscens;-mais ce que disent et Gærtner (I, « p. 340) et Aublet (PI. Guy. , p. 8, 62, 295, 400) prouve 56* 440 SIMAROUS EÉS. € que la substance charnue est à peine sensible; Kunth n’a « pas craint de donner le nom de coques aux fruits des Ru- «"tacées et à celui des Simaroubées ; de Candolle affirme posi- « tivement que dans ces derniers le fruit est déhiscent (Mem. € Och. in Ann. Mus., vol. 17, p.422). Gærtner dit qu'il lui € a paru s'ouvrir de lui-même (1. c.), que s’il a des rapports « avec la baie, il en a aussi avec la capsule, et qu'il est re- « vêtuintérieurement, comme dans les Rutacées, d’une mem- € brane propre et cartilagineuse. Enfin, suivant Aublet, les « ovaires du Szr7arouba se changent en capsules qui, sous « une écorce peu charnue, offrent une coque mince et cas- « sante, et les fruits du Szraba, ajoute le même auteur, € sont secs, minces et capsulaires (Mém.sur le Gyn.,p.107).» Peut-être M. de Saint-Hilaire, cherchant ici à fortifier la vérité qu'il venoit d'établir, celle du rapport intime qui unit les Simaroubées aux Rutacées, a-t-il trop interprété en fa- veur de l’opinion qui l’occupe celle des auteurs qu'il cite. Gærtner n'avance en effet ici qu'une simple conjecture ; si M. Kunth se sert du mot de coque, ce paroît être danstun autre sens que M. de Saint-Hilaire ne l’admet; car il ajoute positivement les épithètes de drupacée et d’indéhiscente, et d’ailleurs il emploie le même mot pour définir le fruit des Ochnacées, sur la nature duquel il n’y a aucun doute. Au- blet, qui décrit des capsules dans trois Simaroubées, n’at- tache vraisemblablement pas à ce terme une idée bien nette: il dit n’avoir vu le fruit de l Æruba qu'avant sa maturité, et, dans ceux du Sznaba et du Stnarouba, il parle à la vérité de coque eassante, mais non de déhiscente, ce qui est entiè- rement différent. Les fruits du Szrarouba de Saint-Domin- gue, du Quassia et du Snaba de la Guyane, que j'ai vus SIMARGOUBÉES. 4hx conservés dans les collections, n’offroient aucune trace de-dé- hiscence, quoique leur graine fût parfaitement mûre. Lés deux derniers, et ceux du Szrarouba de Cayenne, d’après les descriptions manuscrites et les dessins de M. Richard (x), qui avoit été à portée de les étudier frais, sont drupacés et indéhiscens. Enfin la question n’est pas douteuse pour le fruit du Semadera, revêtu d'une chair épaisse d’après les figures de Reed et de Gærtner. | Nous dirons donc que le fruit. des Simaroubées se compose de plusieurs drupes verticillées sur un support commun, quel- quefois réduites à un nombre moindre, ou même à l'unité par avortement ; que leur forme la plus générale est celle d’un ovoide, quelquefois un peu comprimé sur ses faces latérales, et souvent relevé le long de sa face interne d’une crête assez aigué; que le sarcocarpe est une couche de chair épaissie ou souvent fort mince, unie ou variqueuse à l'extérieur, parse- mée de courtes lignes brunäâtres à l’intérieur, et intimement adhérente à un endocarpe ligneux. Ce dernier est pénétré à quelque distance au-dessous du sommet de la loge par les vaisseaux nourriciers de la graine, dont on peut apercevoir _ le faisceau montant entre lui et l’enveloppe charnue le long de l'axe interne. La graine suspendue à cet angle par un fanicule élargi qui s'insère au-dessous de son extrémité supérieure, présente, sous une peau peu épaisse, un embryon sans péri- sperme. La radicule regarde le haut et le dedans de la loge; (1) Ces matériaux, d’autant plus précieux qu’on doit à Richard la première idée des Simardubées, ont été mis à ma disposition par l’amitié de son fils. On trouvera même dans les planches qui accompagnent ce mémoire une analysé des- sinée par cet habile botaniste, celle du Simaba Guyanensis qu’il réunissoit au Quassia, ne composant ce petit groupe que de ce genre et du Simarouba. 442 SIMAROUBÉES. elle est très-courte, et comme retirée entre les cotylédons. Ceux-ci, très-épais et charnus, s'appliquent l’un contre l’au- tre par une face plane, et par une face convexe touchent les parois de la cavité qu’ils remplissent. Les Simaroubées croissent entre les tropiques; et, si l’on en excepte les deux espèces de Sarnadera:originaires d'Asie, sont toutes américaines. Aussi parmi les autres Rutacées, sont-ce celles de cette même partie du globe qui ont avec elles les rapports les plus marqués. Elles ressemblent à beau- coup de Zygophyllées par les écailles qui portent les étami- nes. Elles se rapprochent plus des Diosmées d'Amérique, liées surtout à leur première section par deux espèces de Pz locarpus, où l’on ne trouve qu'un ovule et point de péri- sperme. Enfin elles touchent de plus près encore aux Zan- thoxylées, dont le péricarpe est presque toujours charnu, quelquefois indéhiscent, et dont elles présentent dans un de leur genre les fleurs unisexuelles. Je n’entrerai pas ici dans plus de développemens sur ces rapports que M. de Saint-Hi- laire a si bien fait ressortir ; mais je remarquerai que dans tous les cas, les Simaroubées sont toujours bien distinctes par la coexistence de ce triple caractère, d’un ovule unique dans chaque avaire, de plusieurs drupes indéhiscentes, et d’un embryon à cotylédons épais sans périsperme. J’ajouterai aussi quelques mots au sujet des propriétés médicales qui viennent ici confirmer des aflinités fondées sur des observations d’une autre nature. On n’ignore pas que les Simaroubées sont ca- ractérisées, par l’amertume extrême de toutes leurs parties. Or cette amertume se retrouve dans le. Gaïac, la Rue, le Peganum , le Ptelea , les fruits du Galpezia, à un degré bien plus foible, mais presque aussi intense dans le Brucea,VÆ- SIMAROUBÉES. 443 vodia febrifuga Saint-Hil., l'Hortia et surtout les Cuspa- riées. Il a été déjà plus d’une fois dans cet article question du rapport des Simaroubées avec les Ochnacées. Un genre pen- tandre rapporté à ces derniers, et remarquable en ce qu'il n’a pas comme elles une graine dressée (1) et une radicule in- fère, le /Valkera Schreb. ou Meesia Gært. (vol. 1, p. 344, tab. 70), peut servir de point de passage, surtout si d’un au- tre côté on rapproche des Simaroubées une plante qui leur ressemble par le plus grand nombre des caractères (cepen- dant réunie à tort au Saba), le Nina quassioides Hamilt. qui a aussi cinq étamines sans écailles à la base. Quelques Simaroubées ont une grande ressemblance dans leur port avec certaines Méliacées. Les écailles staminifères des premières en se touchant par leurs bords rappellent, jus- qu'à un certain point, le tube qui porte les anthères dans les secondes. Enfin ces mêmes genres de Méliacées ont un em- bryon sans périsperme à cotylédons charnus et épais, entre lesquels la radicule courte est comme retirée; mais les rap- ports ne s'étendent pas plus loin. (1) Cette situation des ovules et des graines paroît caractéristique dans les Och- nacées. Cependant, dans l’Ælvasia, autre genre de cette famille remarquable par la simplicité de son ovaire , M. de Saint-Hilaire décrit les ovules comme sus- penudus (Flor. Bras. 1 , p. 69 ). Sur les échantillons même de l’herbier du Muséum, d’apres lesquels M. de Candolle a établi ce genre, j’ai vu ces mêmes ovules dressés du fond de la loge. D’après cette observation qui confirme la justesse de la place assignée à l’Elvasia , la simplicité de l’ovaire ne résulteroit pas ici de l’allonge- ment de l’axe central, comme dans la monstruosité du’ Gomphia oleæfolia citee par M. de Saint-Hilaire, mais bien de la soudure des quatre ovaires comprenant le style au milieu d’eux. 444 RuTAcéEs. RUTACEÉS. Maintenant si les caractères que les groupes secondaires ont présenté chacun en particulier sont réunis et présentés ensemble, on aura ceux.du groupe général des Rutacées. On pourra voir qu'il y en a fort peu de communs à toutes ses plantes à la fois, qu'il se forme plutôt par l’'enchainement de ses groupes secondaires, que par conséquent il est difficile de le définir rigoureusement. Car si nous examinons ses carac- tères les plus importans, ceux qui dans les méthodes généra- lement adoptées servent de bases aux divisions principales, nous en trouverons peu qui n’offrent ici des exceptions. Les Rutacces en effet se classent parmi les Dicotylédones à fleurs hermaphrodites polypétales, où l'insertion des étamines est hypogynique. Or quelquefois les fleurs sont diclines, quel- quelois les pétales se soudent en une corolle d’une seule pièce, quelquefois enfin les étamines sont périgynes. Mais ces ano- malies qui auroient de graves inconvéniens dans un ordre systématique, ont plutôt un avantage dans l’ordre naturel, comme servant à marquer des rapports et à établir des pas- sages. Le calice est à trois ou plus ordinairement à quatre ou cinq divisions, avec lesquelles alternent autant de pétales tantôt libres, tantôt, et très-rarement, soudés entre eux; quelque- fois ils manquent tout-à-fait, Les étamines sont en nombre égal et opposées aux divisions du calice, ou en nombre dou- ble, Plusieurs avortent dans certains genres, avortement qui se fait tantôt irrégulièrement, tantôt régulièrement, et dans les étamines opposées aux pétales. Dans le cas où elles sont RUTAGÉES. 445 fertiles, elles sont ordinairement plus courtes que les autres. Les anthères sont à deux loges qui regardent le centre de la flear, et s'ouvrent chacune par une fénte longitudinale. Cette structure dont j'avois négligé de parler, parce que c’est la plus ordinaire dans les diverses plantes, peut cependant être re- marquée ici, comme étant un des caractères qui servent à dis- tinguer les Rutacées du groupe très-voisin des Ochnacées (1). Les filets s’insèrent à un gynophore ou à un disque hypogy- nique; ce disque quelquefois enveloppe l’ovaire, quelquefois il l’entoure seulement, et dans certains cas rares, venant à se souder avec la base du calice, il détermine une insertion pé- rigynique. Les loges du pistil verticillées sont le plus souvent en nombre égal et opposées aux pétales, plus rarement en nombre moindre. Ces loges, tantôt soudées par leur axe cen- tral et leurs faces latérales, constituent un ovaire simple, tan- tôt libres, constituent un ovairé multiple. On peut observer entre ces deux manières d’être tous les passages possibles mar- qués par la division de l’ovaire en lobes plus ou moins pro- fonds. A chacune des loges répond un style: s’il y a soudure des loges, il y a aussi soudure des styles en un seul; si les loges sont distinctes, les styles le sont ou à leur base ou dans toute leur étendue. Le stigmate qui les termine répond au uombre des loges par ses lobes ou ses sillons. Chaque loge contient un nombre déterminé d’ovules, at- (x) Dans le Gornphiaet l'Elvasia, Vanthere s'ouvre par un double pore au som— met. Dans l’'Ochna la déhiscence de chacune de ses loges, apres avoir commence en haut par une petite ouverture également arrondie, mais un peu latérale, se continue en fente le long du sillon longitudinal, dont cette ouverture n’est que l'extrémité supérieure. Mém. du Muséum. 1. 12. 57 446 RuTAcÉEs. tachés à l'angle interne : le plus souvent c’est deux; on en observe plus rarement un seul, ou de quatre à vingt. Le fruit quelquefois éharnu et indéhiscent est le plus sou- vent capsulaire. Il est simple où multiple, de même que lo- vaire; Mais ses coques a occs, dans le cas même où elles sont soudées, s’écartent souvent et deviennent distinctes à l’époque de la maturité. Elles s’ouvrent ordinairement cha- cune en deux valves: cette séparation en deux valves tantôt précède et tantôt suit celle des loges l’une de l’autre. La structure de la graine est variée. Son enveloppe est ou à peine organisée, ou membraneuse, ou testacée. Tantôtiln’y a pas de périsperme, tantôt on en observe un de consistance soit cartilagineuse , soit charnue, mince ou épais. L’embryon offre des formes très-différentes; il est vert ou blanc. Sa radi- cule se dirige tantôt transversalement vers le hile, tantôt, et le plus ordinairement, verticalement vers le sommet de la loge. Les Rutacées renferment des arbres, des arbrisseaux et des herbes. Elles habitent les tropiques ainsi que les zones tem- pérées dans la moitié qui s’en rapproche. Leurs feuilles sont accompagnées ou dépourvues de stipules, simples ou compo- sées. Leur inflorescence n’a rien de fixe. | Leurs propriétés et leur composition chimique offrent aussi quelques différences qui servent encore à confirmer les cou- pes établies. Elles contiennent fréquemment une huile essen- tielle qui, renfermée dans de petites vésicules transparentes, fournit, par les points dont sont alors parsemées les diverses parties du végétal, un bon caractère botanique. Plusieurs . aussi sont remarquables par leur amertume. De ces deux prin- cipes, l’un aromatique et l’autre amer, le premier domine dans -RuTAcées. 447 certains groupes (Diosmées du Cap, de la Nouvelle-Hol- lande... }, le second dans certains autres (Cuspariées, Sima- roubées…..}, et il en est d’autres enfin ( Diosmées d’Améri- que, Zanthoxylées….), où ils se montrent tous deux concur- remment. Parmi les caractères généraux des Rutacées, nous en voyons quelques-uns constans: ce sont ceux du groupe en- er, dont ledéveloppementn’auroit d'avantages que fait com- parativement avec celui de très-grands groupes voisins, et doit conséquemment être omis ici. Nous en voyons quelques autres importans, mais un peu plus variables, et ils peuvent servir à l’établissement de groupes secondaires : tels sont lhermaphroditisme ou le diclinisme des fleurs, la structure du pistil et du fruit, et surtout celle de la graine. Celle-ci peut encore nous fournir des caractères pour subdiviser les groupes les plus nombreux, ainsi que l'insertion hypogynique ou périgynique des étamines. Un quatrième ordre de caractères se trouve dans le nom- bre et dans la forme des parties : ce sont les caractères généri- ques. Je les développeroisiei, s'ils ne devoient pas mieux res- sortir de la description comparative et “préeie de tous les genres qui Va suivre. Cependant, avant de terminer cette partie, je dois ajouter quelques mots sur un dernier caractère dont j je n’ai pas parlé précédemment, et dont la valeur jusqu'ici n’est pas bien pré- - cisée, je veux dire de la préfloraison. Elle est assez variable dans les Rutacées, puisqu'on la voit quelquefois différente non-seulement dans les groupes ou les genres différens , mais jusque dans les espèces d’un même genre, dans les fleurs d’une même espèce, dans les parties d’une même fleur. Nous 448 RuUTAGÉES. nous contenterons de citer pour exemples le Zzerza où la préfloraison des pétales est valvaire dans quelques espèces, convolutive dans d’autres; un S’narouba où elle se présente tantôt convolutive, tantôt tordue; des Pzlocarpus où les bords des pétales se recouvrent inférieurement l’un l'autre, et supérieurement ne font que se toucher. Ce ne sont cepen- dant là que des exceptions; et, si l’on en fait abstraction, si l’on se contente des résultats les plus généraux, on trouvera que la préfloraison des pétales est tordue dans les Simarou- bées, que dans les autres groupés elle est convolutive, ou présente le plus souvent une disposition intermédiaire aux deux modes précédens (r);un pétale est extérieur, un autre intérieur, les autres recouvrent par l’un de leurs bords, et par l’autre sont recouverts. Les filets des étamines sont ordi- nairement très-courts ou presque nuls dans le bouton; les cas où ils y sont déjà développés et pliés sur eux-mêmes sont fort rares ( quelques Phebalium, Brunellia…….). Les pièces du calice sont en général trop courtes pour se toucher; quand elles se touchent, leur préfloraison est ou valvaire ou plus Souvent convolutive. (1) En conséquence je’ l’ai appelée convolutive-tordue ( contorto-convolutiva ). Il existe un assez grand nombre de plantes, non-seulement dans les Rutacées, - mais dans d’autres familles, où des boutons voisins offrent les uns ce mode de préfloraison , les autres, la préfloraison soit convolutive, soit tordue. Ces deux dernières dispositions paroissent donc moins différentes entre elles qu’on ne l’avoit cru d’abord , et de simples modifications de celle que M. Brown a désignée sous le nom général d’imbriquée. De celle-ci à celle qui en est l’opposée, c’est-à-dire, la préfloraison valvaire , on trouve aussi quelquefois des passages insensibles.. Mais il w’en reste pas moins beaucoup de cas où la préfloraison fournit un bon carac- tère ; et d’ailleurs jusqu’à ce qu’on ait bien fixé la valeur de ce caractere en le vérifiant dans toutes les plantes, il est nécessaire de l’exprimer dans ses dress modifications par des termes précis et rigoureux. 449 MÉMOIRE LE GROUPE DES RUTACÉES. SECONDE PARTIE. RUTACEÆ. Frores hermaphroditi aut rariüs abortu diclines. Carix 4-5-rarissimè-3-divisus. Peraza totidem alterna, libera aut rariüs in corollam pseudo- monopetalam inter se coalita ; rarissimè nulla. STamNA nunc numero petalis æqualia cumque iis alternantia, nunc dupla alternatim breviora; quædam interdüm abortiva et diversè figurata. Framenra gynophoro vel rariüs disco hypogyno in- frà inserta ; rard , disco cum basi calicis concrescente, perigyna ; nuda aut squamulà ad basin aucta ; libera aut rariüs inter se coa- lita vel tubo corollæ monopetalæ adglutinata. Anrueræ biloculares, loculis rimà longitudinali dehiscentibus. Ovarrun liberum. ZLoculi petalis numero æquales et oppositi aut rariùus pauciores, verticillati, nunc circà axem communem inter se connati, nunc omnind aut partim distincti. Ovura in singulis angulo interno adfixa , sæpissimè 2, rarius 1 vel 4-20. Sryu tot quot loculi, nunc in unum coaliti, nunc basibus aut raris omnind distincti. Sriema totidem lobis sulcis-ve plerimque notatum. Frucrus nunc simplex per valvas loculis numero æquales medio- que septiferas dehiscens, vel sæpiüs in totidem cocca plerùmque Mém. du Muséum. t. 12. 58 45o ZLYGOoPHYLLEZ. bivalvia solubilis, rarius indehiscens, nunc compositus è pluribus drupis vel frequentiùs capsulis. Sarcocarpium tenue aut plus mi- nùs densè carnosum. Ændocarpium tenue aut lignosum, huic arctè adhærens, aut ab eodem solubile ipsamque bivalve. | Sema ovulis plerùmque abortu pauciora. Zntegumentum mem- branaceum vel sæpiùs testaceum. Perispermum nunc Carnosum aut corneo-cartilagineum, nunc nullum. Emsrvo albicans vel virides- cens , radicul@ rectà summumque loculum spectante vel rard obli- què versüs hilum transversâ, cotyledonibus forma variis. Ansores , arbusculæ, frutices aut herbæ, intrà tropicos crescen- tes aut extrà eosdem, sed non ultrà calidiores zonæ utriusque tem- peratæ regiones versus polos. procedentes. Forra stipulis destituta aut rarius basi stipata; opposita vel alterna , simplicia vel com- posita. InFLorEscenorA Varia. | ZYGOPHYLLEÆ.. RUTACEARUM sectio prima. J. = ZYGOPHYLLEÆ. R. Brown. —Kunth— DC: Prodr. Flores hermaphroditi regulares. "Calix 4-5 divisus; præfloratio convolutiva. Petala totidem pauld lüngiora, unguiculata, in præ- floratione (plérùmque convolutivä) primo brevissima ‘et squamu- loïdea. Stamina numero petalorum dupla, basi dilatatä nunc nuda nunc dorso Squamulæ imposita , Hypogyna. Ovarium simplex, basi interdum glandulis vel disco brevi ad ambitum sinuato stipatum, plès midhs 'altè 4-5-sulcuni, 4-5-loculare. Ovula in loculis sin- gulis ‘2 aut plura, angulo interno adnexa, pendula aut rariüs érecta. Stylus simplex, sæpè 4-5-sulcus. Stigma simplex aut 4-5- lobuim. Fructus capsularis, rarius sub-cdrnosus, 4-5-gonus-pterus- ve, pér' valvas 4-5 medio septiferas aut rariüs in totidem cocca de- hiscens} sarcocarpio ab endocarpio”non $olubili. Semina sæpiüus abortu ovulis pauciora, nunc compressa et post éxsiccationem sca- bra , nunc ovoïdea lævia, intégumento ténui herbaceo. Périsper- ZYycoPHYLLEz. 45% mum in Zr:balo nullum, in cæteris corneo-cartilagineum, albicans. Embryo viridis, radiculà superà , cotyledonibus foliaceis. Herbæ, frutices ; vel arbores ‘ligno durissimo, ramis sæpè ad nodos articulatis. Folia stipulaceal, opposita , rarissimè simplicia, nunc impari-pinnata , nunc sæpiüs abruptè petiolo apice in laci- niam brevem (folioli rudimentum ?) tunc producto, foliolis sessi- libus , integris, inæquilateris , rariüs intér se alternantibus , epunc- tata. Pedunculi axillares aut Sæpiüs inter binas foliorum opposi- torum stipulas énati , ad nodos solitarit rarius-ve fasciculatt, 1-flor: vel rarissimè 2-3- HE floribus albis, coœruleis, rubescentibus , sæpè luteis. E speciebus, plurimæ partem zon& utriusque témperatæ cali- diorem incolunt, pauéiores intra tropicos. Quædam Americanæ, eædemque vulgo frutescentes aut arboréscentes perispermoque se- minis magno notandæ. Cæteræ fruticuli aut herbæ ; perispermo te- nui aut rariüs nullo ; e quibus pleræque ab Europà australi et Africä boreali usque ad Asiæ terminum orientalem élites, nonnullæ Ca- penses, paucissimæ Australasicæ. Zygophylleæ Geraniaceis affines, mediante præsertim Oxalide, à quà differunt stylo unico neque multiplici, seminis integumento, foliis constantius oppositis stipulaceisque ; iisdem, frequentissimä fructüs et imprimis constanti seminis structur , à cæteris Rutaceis facilè dignoscendæ. SECTIO. PRIMA. Stigma stylo brevi latius , 5-rariüs-10-costatum. Fructés loculi sin- guli indehiscentes , extus tuberculati aut Spinosi, interiès per septa sæpiùs transversa divisi in loculamenta plura absque _abortu 1-sperma. Perispermum sernini nullum. TRIBULUS. Tab. 14, ne. 1. TIPULUS. Tourn.=— L—J.— Gærtn.—Kunth. — DC. Calix alté 5-partitus, sæpiùs persistens. Petala 5 longiora. Sta- LQ *# SOC 452 ZycoPHYLLEz. mina 10 filamentis nudis, quinque alterna (quæ calici opposita) glandulä ad basin extüs stipata. Ovarium sæpiüs infrà cinctum ur- ceolo 10-dentato vel squamulis 5 calici oppositis, pilis adpressis vestitum, 5-loculare, loculis 3-4-ovulatis, ovulis superpositis ex angulo interno obliquè pendulis. Stylus brevis aut subnullus. Stigma magnum 5-costatum. Fructus 5-coccus, coccis diù inter se connatis, demüm solubilibus, indehiscentibus , extüs regulariter tubercula- tis aut spinosis, intùs per septa obliquè transversa divisis in lo- culos 2-4 superpositos, r-spermos. Semina ovato-acuta, ex angulo interno oblique suspensa. Integumentum simplex, membranaceum. Embryo rectus, absque perispermo. ; Re Herbæ diffusæ. Folia opposita, altero sæpè minore, 2-stipulacea, abruptè pinnata. Pedunculi in axillà folii minoris alternatim soli- tarii, 1-flori, floribus luteis aut albis.—In Tribulo maximo (Kazrs- TROEMIA Scop. ), stigma 10-costatum; ovarium 10-loculare, loculis rectis 1 -ovulatis, ovulo pendulo; fructus 10-coccus. Nùm reverâ genus distinguendum ? Oss. Species 7, præter paucas in herbariïis innominatas, ab auctoribus enume- rantur. Extra calidiores zonæ temperatæ plagas versus septentrionem non proce- dunt, passim in orbe diffusæ : inyeniuntur enim in Americæ utriusque continente, Autillis, Europà australi; Esypto, Mauritaniä , Senegalià, insulis Africanis aus- tralibus , Indiä, Ceylone; Javà, Timor, Philippinis, Chinä, Japoniä. — Genus à. cæteris Zygophylleis distinctum structurä stigmalis, coccis solubilibus indehiscen-— tibusque, embryone nudo, Præfloratio petalorum convolutiva , sicut et calicis laciniarum mutuô sibi margi- nibus tantum incumbentium. — E staminibus decem, quinque calici opposita paulo reliquis breviora (quod notandum est, cum eadem , nom modo in aliis Ru- taceis , sed in plerisque floribus dyplostemonibus, contrà longiora sint) ; quinque opposita petalis, eorum basi interdum inseruntur in plerisque speciebus, sed in T'. alato quædam aut omnia desunt.—Funiculus brevis sub apice seminis inseritur et inde fasciculum (seu raphim) emittit;linearem , demum in areolà fuscä basilari (chalazæ respondente) diffusum. — Cotyledones ovatæ, compressæ, Cum radiculà superä seu axim spectante , Conico-compressä, quasi continuæ. LYGOPHYLLEZ. 453 SECTIO SECUNDA. : z 7 = Stylus apice attenuatus in stigma simplex aut 4-5- fidum. Fruc- t4s loculi plerumque dehiscentes, exlüs inermes, intüs indivisi, nunguam nisi abortu 1-spermi. Perispermum semini corneo- cartilagineum. FAGONIA. Tab. 14, no. 2. Faconra. Tourn. "r L. — J. — Gærtn. — DC. Calix altè 5-partitus, deciduus. Petala 5 longiora, unguiculata. Stamina 10, filamentis basi nudis. Ovarinm acutè 5-angulatum, 5-loculare , loculis 2-ovulatis , ovulis è funiculo ascendente pendu- lis. Stylus summo ovario continuus, similiter 5-angulatus, persis- tens. Stigma acutum , 5- sulcum. Fructus capsularis, 5-coccus , coc- cis compressis, ab axi centrali persistente demüm solubilibus, 2-valvibus, 1-spermis. Semina ovata, compressa, scabra, ab axis basi erecta. Embryo in perispermo tenui rectus, radiculä hilo ad- versä. un Herbæ basi lignescentes, ramis patentibus, alternatim axillari- bus. Folia opposita, 2-stipulacea stipulis sæpè spinescentibus, ter- nala aut rariüs (et in eodem interdüm ramo ) simplicia vel potiùs i1-foliolata, foliolis mucronulatis. Pedunculi inter stipulas foliorum oppositorum enati, solitaru, 1-flori , floribus purpureis violaceis- ve, rarius lutescentibus. Sæpissimè partes quædam hispidæ PIB brevibus interdum apice tuberculosis. Oxs. Species ro ex Europä australi et oriente, Mauritanià, Egypto, Arabia, Persià, Indiä : an-omnes sais inter se'distinctæ ? Filamenta vuled à basi ad apicem/attenuata, eadem tamen in F.Olivrériitenuis- sima et sub apice clavatim dilatata: = Stigmatinterdum sub-5-dentatum, — Fas- ciculus duplex e stylo continuus angulum internum sequitur cujuslibet loculi ; ad cujus basim duplex imdè assurgit funiculus, utérque ovulum suspensum ipsique applicitum ferens. In fructu autem maturo, semen jam non suspensum , sed contrà 454 ZYGoPHYLLEZ. erectum è funiculo brevi et crasso qui e pedünculo oritur et circà basim axis post coccorum occasum aliquandiü persislit : tumque à seminis insertione basilari usque ad punctum apicillare radiculæ respondens, discernitur tantum lignea nigrescens, an funiculi cum semine coaliti vestigium? — In semine juniori, intesumentum exterius viride, succosum , læve ; embryo viridis visco albicanti subpellucido invo- Jutus ? in plane matüuro, perispermum corneo-cartilagineum, crustulà vestitum. tenui, scabrâ, extus ab aquâ in mucilaginem pellucidam intumescente. Integu- mentum :nterius notat Gærtnerus (vol. 2, p. 163, tab. 113) « Coriaceum, tenue, - albumini arctissimè adnatum , ferrugineum. » —In F. Bruguierü plerumque folia inferiora ternata, superiora inæqualiter 2-folioiata , extrema 1-foliolata.… — ROEPERA. Tab. 15, n°. 3. ZxcoPuyuzr spec. DC. Calix altè 4-partitus, persistens. Petala 4 longiora, unguiculata. Stamina 8 , flamentis basi nudis. Ovarium basi squamulis 4 calici oppositis cinctum, 4-costatum , 4-loculare , loculis 2-ovulatis, ovu- lis ex angulo interno infrà apicem suspensis. Stylus et stigma 4- sulca. Fructus capsularis, 4-angulatus, angulis in alam reticulato- venosam expansis, 4-locularis, loculis 3 sæpiüs effoœætis. Semina abortu solitaria, ovato-acuta, compressa, scabra, pendula. Em- bryo in perispermo tenui , radiculà hilo proximä. Frutices, ramis patentibus. Folia opposita, stipulis binis inter- jectis, 2-foliolata , petiolis complanatis. Pedunculi in stipulæ axillâ solitarii geminati-ve, 1-flori, flore ( in siccis speciminibus) pal- lidè flavo. Habitus Zygophyllorum. Ors. Species 2 e Novä-Hollandià soccidentali, nempèe : Zygophyllum-fruticu- losum DC. et Z. Billardrerii DC. (cujustamen stamina non vidi).—Genus dicatum amico J. Rœper cui debetur enumeratio Euphorbiarum germanicarum pannonica- rumque, in quà sagacissime non tantum genus illustratur,, sed.et quæstiones non= nullæ botanicæ magni momenti obiter tractantur, Squamulæ 4 ovarii basi circumpositæ ,introrsum glabræ, extrorsum tomentosæ, medioque areolà ex impressione basis filamenti notatæ:.— An ovula (difiicillime conspecta) duobus plura in quolibet loculo.— Seminis fabrica plane ut in Zygo- phyllo: : ÿ k avt Li à ZYcoPHYLLEZ. - 458 = ZYGOPHYLLUM. Tab. 15, n°. 4. Zxcoravyrzum. L: — J. — Gærtn.—Fasaco. Tourn.—Adans. Calix altè 5-partitus, laciniis subinæqualibus. Petala 5 his subæ- qualia aut longiora, unguiculata. Stamina 10 inter se subinæqualia, filamentis basi squamulosis. Ovarium gynophoro brevi nunc convexo subnulli-ve, nunc sæpits concavo et disciformi impositum, 5-g0- num, 5-loculare, loculis 2-pluri-ovulatis!; ovulis ex angulo interno suspensis. Stylus simplex in stigma minutum apice attenuatus.Fruc- tus capsularis, 5-gonus-pterus-ve, 5-locularis, per totidém val- vas medio septiferas dehiscens aut rariüus in totidem cocca solu= - bilis. Semina abortu ovulis pauciora, subreniformia, compressa, scabra, pendula. Embryo in perispérmo tenui , radiçulà hiloproximä. Frutices , suffrutices aut herbæ. Folia opposita , 2- “ibn sti- pulis membranaceis, 2-aut rarissimè 1-foliolata : foliola sæpè car- nosa, plana aut rariüs teretia, petiolata petiolo non rard compla- nato, interdum subnullo et tüm in ramis quasi cruciatim verticil- lata. Pedunculi inter stipulas foliorum oppositorum enati , solitari aut geminati, 1-flori. Petala rubra , alba aut plerümqueflava, sæpè maculà basilari nervisque flabellatis rubescentibus violaceis-ve no- tata. Numerus partium rariüs quaternarius. Os. Species 14 enumerantur hüuc referendæ,, multæ Capenses , cæteræ & Ca- nariis, Mauritanià , Egypto, Arabiä, Syrià , Tauriâ : quibus insuper adduntur 2 Americanæ, altera (Z. tridentatum DC.) Mexicana, altera (Z. æstuans L.) Surinamensis, flore et fructu ignoto. Z. arboreum affinius videtur Guaiaco ( quod genus infrà vide). Z. lanatum Willd., e Sierra-Leona, species ambigua, auctore ipso confitente, foliis ternatis, filamentis basi parum dilatatis', stylis 5 filiformibus, «seminibus solitariis, differt à Zy gophyllo, forsan Pepe Oxalidibus oppositifohis , forsan proprii generis , certe dubu. Præfloratio petalorum convolutiva aut eo ot — Filamenta in alabastro avoue et erecta, deinde elongata et varie flexuosa, demüm rursus erecta. — Antheræ versatiles. — Squamulæ staminiferæ integræ aut sæpius ciliato— ‘laceræ , interdum (ut in Z. sémplici) bipartitæ!—Discus inter: stamina. et oyarium amhularis, in-multis (utin Z. albo, coccineo; simplici, morgsand:#..) jam notatus “ 456 LrcoPnYLLE x. à Kunth. —- Ovula in ovario succoso quasi nidulantia ; in loculis singulis duo (Z. album...) aut sæpius plura (Z. fabago, sessilifolium..…. ); e funiculo brevi et oblique ab axe suspenso, ipsa nuncänfrà apicem (Z. fabago, sessilifohum...…..), nunc basi (Z. sëmplex, album... ) affixa. — Stigma quintuplex in Z. albo (tes- tante Reichard) et in Z. stmplict (testante Necker qui inde genus AGROPHYLLUM instituit) , simplex mihi ut in cæteris visum est. — Dè seminis structurä ambigunt auctores. Ex Gærtner (vol. 2, p. 144, tab. 112), « Integumentum duplex, exte- » rius herbaceo-carnosm , tenue, in recent: fructu subbaccatum , interius crusta- » ceum,, albicans , fragile. Albumen nullum. » Altamen integumentum hoc inte-- rius perispermum yocat Kunth, cui assentior duce analogiä, cum ipse Gærtner - partem in semine Fagoniæ omuibus notis simillimo analogam albumen esse judi- cayerit. Exterius autem in semine exsiccato crebris rimulis finditur subque formäâ crustulæ scabræ tantum persistit. — Ramuli in Z. fabagine inde convexi, hinc (undè pedunculi oriuntur) plani. — An in speciebus simplicifoliis dictis, petiolus superstes (innuente Kunth) pro folio habitus ? LARREA. Tab. 15, n°. 5. Larrea. Cav. — DC. É Calix altè 5-partitus, laciniis inæqualibus. Petala 5 longiora, unguiculata. Stamina 10, filamentis basi squamulosis. Ovarium breviter stipitatum, globosum, altà 5-sulcum, 5-loculare loculis 5-6 ovulatis, ovulis ex angulo interno suspensis. Stylus 5-gonus, apice acutus, demüm 5-fidus. Fructus altè 5-angulatus, in nuces 5 solubilis evalves, in quibus semina abortu solitaria, ovoïdeo- oblonga, lævia, pendula. Embryo in perispermo denso rectus, ra- diculà hilo proximä. Frutices ramulis distichè alternantibus , sed singulis basi 2-sti- pulaceis (ideoque axillaribus ) et nodulo gemmiformi vel interdùm fohifero oppositis. Folia opposita, 2-stipulacea stipulis brevibus, acutis, pinnatisecta vel 2- partita-fida-ve. Pedunculi inter binas foliorum oppositorum stipulas enati, solitarii, 1-flori, floribus luteis. Ors. Species 3 Bonarienses (e Mendozâ in Andium clivo orientali). — Charact. e specim. sicco et florifero Larreæ nitidæ et e Cavanilles icon. 6, p.39, tab. 559- ZycornyLLrEez. 457 60. — Squamulæ apice bifidæ, basi staminiferæ. — Fructus breviter villosi aut pilis longis mollibus tecti. — Embryonem subvirentem in perispermo crassiori , albicante notavit Cavanilles , de integumento proprio seminis tacuit. PORLIERIA. Tab. 16, n°. 6. Porzrerra. Ruiz. Pav.—DC. Calix altè 4-partitus. Petala 4 pauld longiora, subunguiculata. Stamina 8, filamentis basi squamulosis. Ovarium gynophoro brevi impositum, 4-sulcum, 4-loculare, loculis 4-ovulatis, ovulis ex an- gulo interno infrà apicem suspensis. Styli 4 inter se coaliti, apice tamen distincti. Fructus carnosus , globoso-4-lobus , 4-locularis. Semina abortu solitaria, ovoïdea, lævia, pendula. Embryo in pe- rispermo denso subarcuatus, radiculâ hilo proximä. Frutex ramis patentibus:, rigidis. Folia opposita, 2-stipulacea stipulis brevibus spiniformibus, abruptè pinnata foliolis subop- positis, ex axillis emittentia nunc ramulos alternos, nunc in ra- mulo subnullo folium duplex et tunc indè quasi ternatim fascicu- jata. Pedunculi 1-flori, fasciculati, fasciculis paucifloris. Oss. Species unica Chilensis et Peruviana (vernacule Turucasa), cujus folia aperta futuram cœli serenitatem, contracta pluviam prænuntiant. — Genus me- dium inter Guaiacum et Larream, priori seminis structurâ accedens, posteriori staminibus basi squamulosis et habitu , à genere utroque partium numero dGiscre- pans. — Tunica seminis tenuis, corrugata; perispermum albicans ; embryo pallide virescens. Ë GUAIACUM. Tab. 16, n°. 7. Guaïacum. Plum. — L.— J.— Gærtn. — DC. Calix altè 5-partitus, laciniis inæqualibus. Petala 5 longiora, unguiculata: Stamina 10, filamentis basi nudis. Ovarium basi in stipitem attenuatum, 2-5-angulatum, 2-5-loculare, loculis 8-ovu- latis, ovulis ex angulo interno infrà apicem suspensis. Stylus bre- vis, basi ovario subcontinuus, apice acutus. Fructus brevissimè pedicellatus, subcarnosus, profundè 2-5-angulatus, angulis com- Mém. du Muséum. 1. 12. 59 158 AYGOoPHYLLEz. pressis, 2-5-locularis. Semina abortu solitaria, ovoïdea, lævia , pendula. Embryo in perispermo denso sub-rectus, radiculà hilo proximà. Arbores ligno durissimo, ramulis nunc ramulo breviori, nunc folio oppositis, ad nodos articulatis. Folia opposita, 2-stipulacea stipulis caducis , abruptè pinnata, 1-7-juga , foliolis coriaceis, re- ticulato-nervosis. Pedunculi inter binas foliorum oppositorum sti- pulas enati et oppositè geminati, 1-flori, floribus cosruleis. Os. Species 3 Antillanæ ; quarta ex insulà Tongatabu, sed, nomine ipso indi- cante, dubia : quibus accedere insuper videtur Zygophyllum arboreum Jacq., toLo habitu et plerisque characteribus simillimum, discrepans tamen foliolis alternis pedunculis 2-3-floris, filamentis basi squamulæ hypogynæ adnatis; an ided Zygo- phylli Larreæ-ve potius congener ? structura seminis ignota locum dat dubitationi. Præfloratio petalorum convolutiva aut contorta-convolutiva. — Antheræ post dehisceñntiam in spiram convolutæ. — Seminis tunica, imprimis basi et apice crassiuscula , incolor vixque vascularis. Embryo viridis cotyledonibus foliaceis, suboblique situs intra perispermum densum, corneo-cartilagimeum, rimis tenuis- simis incisum , albicans , sed extus membranàâ vestitum obscur, tenuissimä , per- tinacissime ipsi adnatà neque exsolvendà, intrà rimas ejus inde fucescentes pene- trante : quod testatur et Gærtner (vol. 2, p. 148, tab. 113), qui fructum Guaiacr sancti 5-locularem, pro fructu G. officinalis 2-loculari descripsisse videtur. Genera Zygophylleis affinia. BIEBERSTEINIA. Bresersreinia. Steph. — DC. Prodr. Calix altè 5-partitus. Petala 5 unguiculata. Stamina 10 filamen- tis subulatis, antheris versatilibus , quinque petalis opposita bre- viora, quinque alterna sub basi. glandulà extüs stipata. Ovaria 5 distincta , compressa, 1-ovulata ovulo pendulo. Styli totidem ex an- gulo interno ovariorum suprà basim orti, distincti et apice tantùm in stigma capitatum coaliti, serius omninà liberi. Fructus è carpel- lis 5 1-spermis. Herbæ perennes glandulis stipitatis hispidæ. Folia alterna, impari- ZLycoPpayLiiez. 459 pinvatisecta, segmentis incisis, stipulacea stipulis petiolo adnatis. Flores in racemum terminalem, simplicem dispositi. Os. Species 2, altera Persica, altera e montibus Altaiïcis. — Charact. € flore prioris sicco et e prodr. Candoll. (v. 1, p.707). — De Candolle genus hoc Zy- gophylleis dubiè consociat quibus reverà accedit præfloratione (in quä laciniæ calicis quinconciatæ, petalaque membranacea ïisdem brevioraæ); numero et formä filamentorum, quæ complanata, subulata, glandulà alternatim (utin Tribulo) stipantur ; loculis pistilli compressis et ovulorum sub apice suspensorum situ. Ab tisdem discedit habitu, foliis alternis, ovariis stylisque distinctis, ovulis solitarus ; medium inter Zygophylleas ovario simplici et Rutaceas alias eodem composito distinctas ; neutris , antequäm fructus bene innotuerit, adjiciendum. MELIANTHUS. Tab. 28, n°, 48. Merranraus. Tourn. — L —. J.— DC. Calix coloratus, magous, 5-partitus, laciniis inæqualibus et formä diversis ; infimà remotà cæteris breviore, deorsum gibbà et cucul- latà, intus cavä et fovente glandulam mellifluam membranä pro- prià conduplicatä cinctam. Petala 5 calice breviora, ligulæfoima ; quatuor inferiora declinata, basi et apice distincta, medio adglu- tinata; quintum nunc cæteris proximum, nunc procul inter laci- nias duas calicinas superiores enatum, minimum, sæpiüs deficiens. Stamina 4 ovario circumposita, subque eodem inserta, duo supe- riora libera, duo inferiora breviora, basi connata, inter ovarium et glandulam media. Antheræ incumbentes. Ovarium 4-sulcum, divisum in loculos 4 per septa totidem superiüs incompleta, ibidem- que margine libero 2-4-ovulifera , inferius contigua et coalita. Sty- lus simplex, intùs tubulosus, extüs 4-sulcns, apice subincurvus et in stigma sub-4-fidum attenuatus. Fructus induviis marcescen- tibus basi stipatus, membranaceus, vesicarius, 4-locularis , locu- lis circùm in alam reticulatani compressis, suprà distinctis et angulo interiore dehiscentibus, infrà inter se coalitis, medio tur- gidis, 1-spermis. Semina subglobosa, nitida. Perispermum carti- lagineo-carnosum, densum, album. Embryo axilis, viridescens, 59* 460 ZYGoPHYLLEZ. radiculà hilum spectante, subtereti, cotyledonibus lineari-ovatis, tenuibus subæquali. Frutices. Folia alterna, impari-pinnata, foliolis dentatis, inæ- quilateris, latere inferiore decurrente in petiolum indè inter juga alatum, inferius nudum, basi stipulaceum, stipulis nunc dis- tinctis, nunc in unam ipsi intüs adnatam maximam connatis. Flores in racemis axillaribus terminalibus-ve breviter pedicellati, singuli bracteati; inferiores interdüm (observante Vahl) apetali tantmque 2-antheri, filamentis aliis sterilibus. Os. Species 3 Capenses. — Genus mire abnorme. An calicis laciniæ petalaque tantum 4, tot scilicet quot stamina loculique exstant, numeranda , et quinta lacinia cuculliformis et ab axi remota pro appendice habenda, quæ nutritioni partium vicinarum, omnium ide breviorum, noceat ? An admittendus numerus earumdem partium quinarius, qualis in Tropæolo pentapetalo octandro et triloculari, cum quo Meliantho, propter calicis cucullum staminumque et petalorum situm, quæ- dam similitudo potius quam affinitas ? Ovulis, fructu tetraptero loculicido-4-vali, seminis perispermo cartilagineo embryonem viridescentem involvente , foliis denique compositis et stipulaceis, accedit magis ad Zygophylleas. E laciniis calicinis quinque , infima cuculliformis exterior , duæ supremæ maximæ duabus mediis angustioribus marginibus incumbentes : præfloratio igitur convolu- tiva. — Petala vel potius petalorum rudimenta medio tomentosa et inter se adglu- tinata, superius in limbum interdum foliaceum producta. — Filamenta linearia apice interdum dilatato, post occasum antherarum, petala æmulantur. — Styli tubus fasciculis quatuor interius longitudinaliter notatus, qui à stigmate excurrentes in margine interiori septorum continuantur ideque cum loculis alternant. Ovarium secundum axim peduneuli situm; cujus loculi septis inferius coeuntibus discreti, superiüs iisdem incompletis mutuo inter se pervüi, nunc (in #7. majore et M. mi- nore ) 4-rarius 5-ovulati, nunc (in A1. comoso) 2-ovulati, ovulis plerumque ascen- dentibus aut transversis. — Seminum testa sub apice conico foveolà hili notata, hinc usque ad basim costä longitudinali angulata, jam in ovulis conspicuä. — In- terdum stipulæ inter foliorum juga inferiora observantur. F Rurez. 467 RUTEZÆ. | RUTACEARUM czwera. J, — DC. Prodr. Flores hermaphroditi, regulares. Calix 4-5-divisus. Petala totidem præfloratione contorto-convolutivàâ, rarius convolutivä vel contortä. Stamina numero petalorum dupla aut rarissimè tripla, inserta circa basim gynophori interdum disciformem. Ovarium in lobos 3- 5 plüs minüsaltè partitum, 3-5-loculare. Ovula in singulis loculis 2 vel 4-20, pendula vel placentario adnata. Stylus simplex aut sæpiüs (in ovariis altè lobatis ) basi multiplex. Stigma 3-5-sonum-sulcum- ve. Capsula nunc rarissimè loculicido-5-valvis, nunc 4-5-loba, lo- bis apice et introrshm dehiscentibus , sarcocarpio ab endocarpio non solubili. Semina sæpiùs abortu ovulis pauciora, pendula aut ad- nata, reniformia , scrobiculata, integumento testaceo. Embryo intrà perispermum carnosum concolor aut viridescens, radiculà superä, cotyledonibus complanatis. Herbæ perennes vel fruticuli. Folia exstipulacea (unà exceptà), alterna, simplicia, vel altè lobata, vel rariüs pinnata, vulgd pel- lucido-punctata. In plerisque ramuli extremi corymbosim vel ra- cemosim floriferi, floribus albis vel sæpits luteis. Species extrà tropicos, hemisphærii nostri partem australem à Cauariis usque ad Asiæ terminum orientalem incolunt. Peganum Ruteas connectit Zygophylleis, his affine foliis stipula- ceis, epunctatis, stylo unico, ovulis infrà apicem suspensis , fructûs simplicis dehiscentià, perispermo corneo-carnoso arctè tunicæ ad- hærente. Ab ïisdem dignoscuntur foliis alternis, exstipulatis, stylo ad basim multiplici, ovulorum situ, perispermo carnoso ; à Dios- meis autem endocarpio non solubili. PEGANUM. Tab. 16, n°. 8. Prcanuu. L.—J.—Gærtn: DC. = Harmara. Tourn. Calix 5-partitus, laciniis folizceis, oblongo-linearibus, integris aut pinnatifidis, persistens. Petala 5 subæqualia, integra, 5-ner- \ 462 RurTex. via. Stamina 15 petalis breviora, nonnulla abortiva, filamentis gla- bris basi membranaceo-dilatatis, antheris lineari-oblongis. Oya- rium stipitatum stipite brevi infrà in discum brevem, crassum, cupulæformem , ambitu petaliferum staminiferumque expanso, globoso-3-lobum, 5-loculare, loculis multiovulatis, ovulis è placen- tario axili prominente sub apice appensis. Stylus simplex, erectus, apice trigono-clavatus et seriüs spiraliter contortus. Fructus sub- stipitatus, capsularis, sphærico-3-sulcus, loculicido-3-valvis. Se- mina abortu ovulis pauciora, angulato-reniformia, scrobiculata, perispermo corneo-carnoso, arctè integumento adhærente. Herbæ interdum perennantes, ramosæ. Folia alterna, simplicia aut pleraque irregulariter multifida, laciniis linearibus, epunctata, sessilia, basi dentibus 2 brevibus setiformibus stipulata. Pedunculi in summis ramis foliis oppositi iisdemque breviores, 1-flori. Flores albi nervis virescentibus. Diversæ partes graveolentes, glandulis tamen nullis conspiscuis. Oss. Species unica ex Europä australi et oriente. — Præfloratio petalorum con- torta.— Stamina subinæqualia , exteriora breviora —In fructu endocarpium tenue. Inter ejus laminas ad axem replicatas sicque dissepimenta constituentes, sarcocar- pium vix crassius irrepit et in dissepimenti cujusque margine medio incrassatur. Hinc tria placentaria dissipementis opposita ; unde fit ut in quolibet loculo semina duobus semiplacentartüs juxtapositis inserantur. Ovula autem in loculo circiter 20, 4-seriatim disposita, brevibus adnexa funiculis qui sub ipsorum apice adnati hinc usque ad basim decurrunt : situs ovulorum varius, superioribus ascendentibus, inferioribus pendentibus, meduis transversis.— Integumentum seminis extüus spon- gioso-scrobiculatum ; intus arcte adhærens perispermo corneo-carnoso , albo , cum- que eo confusum. Embryo lutescens, axilis, subarcuatus ; radiculà hilum spec- tante, oblongâ, tereti, cotyledonibus radicalà vix longioribus, ovatis, tenuibus. Confer Gærtner (2, p. 87, tab. 95). RUTA. Tab. 17, n°. 9. Rutæ spec. auctorum. Calix brevis, 4-partitus, serd deciduus. Petala 4 longiora, un- guiculata, limbo fornicato plermque laciniato sinuato-ve. Stamina RuTez. 463 8 petalis longiora, 4 breviora iis opposita, filamentis subulato-fi- liformibus, glabris, antheris ovatis apice obtusis. Ovaria 4 axe centrali mediante partim coalita in unum apice 4-lobum , infrà impositum gynophoro plérumque latiori, in ambitu poris nectari- feris 8 notato, basi petalifero staminiferoque, singula 6-12-ovulata, ovulis in placentario intrà loculum prominente biseriatim et obli- que peritropis. Styli 4 ex angulo interno ovariorum suprà axim communem enati, Statim in unicum coaliti staminibus breviorem, a basi ad apicem attenuatum, stigmate æquali 4-sulco terminatum. Capsulæ 4 parlim in unicam coalitæ, apice et introrsum dehiscen- tes. Semina angulato-reniformia, punctata , perispermo carnoso. Herbæ perennes suffrutices-ve. Folia alterna, exstipulacea, nunc pinnata, nunc sæpissimè decomposita, pellucido-punctata. Ramuli extremi axillares aut terminales, nunc dichotomè , nunc irregulariter et furcatim ramosi, subaphylli aut tantum foliolis simplicibus , parvis, bracteiformibus , frequenter sparsis vestiti, floriferique floribus corymbosim aut racemosim dispositis, luteis aut rarissimè albis. Sæpissimè in furcis dichotomiis-ve flos solitarius, breviter pedunculatus, extraaxillaris, in quo numerus partium quinarius. Diversæ Rutarum partes glandulis crebris fœtæ oleum volatile gra- veolens secernentibus. Ors. Species 10 prisci orbis incolæ , in zonæ-temperatæ arcticæ partibus australi- bus, Canarüs , Africà boreali et Europä australi, Oriente, Nepaliä, Chinä , Japo- ni, diffusæ. — Huüc Rutæ sectionum 1 et 2 Cand. prodr. seu compositifoliæ auctorum. Præfloratio petalorum convolutiva aut contorto-convolutiva. — Ovula in loculis Rutæ montanæ tantum gemina, collateralia. — Fructas in À. pinnatd (RuTerrA Medik.) subcarnosus. — Seminibus (in speciebus { observatis) testa extüus punciata, antice incrassata ; perispermum carnosum, album; embryo nunc concolor, nunc in semine jumiori et recenti viridis, in siccato pallide flayescens , introrsim sub-ar- cuatus, radiculà superà , tereti-conicà, cotyledonibus lineari-ovatis planis incum- bentibus vix longiori, Non rara cotyledonis alterius aut utriusque bipartitio, embryone hinc quasi 3-4-cotyledoneo. 464 RuTEz. APLOPHYLLUM. Tab. 17, N°. 10. RUTÆ Spec. auctorum. Calix brevis 5-partitus , serd deciduus. Petala 5 longiora, ungui- culata , limbo plano integro. Stamina 10, 5 breviora filamentis op- posita , filamentis basi dilatatis et introrsüm villosis, antheris ovatis apice glandulà minutà instructis. Ovaria 5 axe centrali mediante partim coalita in unum apice 5-lobum , infrà impositum gynophoro plerùmque latiori , obconico , basi petalifero staminiferoque, sin- gula 2-rarissimè-4-ovulata , ovulis in axe centrali subperitropis, altero pauld superiori. Styli 5 ex angulo interno ovariorum suprà axim communem enati, statim in unicum Coaliti staminibus subæqua- lem, à basi ad apicem dilatatum et stigmate terminatum capitato , papilloso , 5-sulco. Capsulæ 5 in unicam partim coalitæ , apice et introrsum dehiscentes. Semina reniforma , scrobiculata aut tuber- culata, perispermo carnoso. Herbæ perennes aut rariüs fruticuli. Folia alterna, exstipulacea , simplicia, pellucido-punctata. Inflorescentia Rutæ. Flores lutei , rarissimè albi, non infrequenter desiccatione viridescentes nigres- : centes-ve. In speciebus paucioribus numerus partium senarius. Oss. Species 15, quoàd patriam , Sicut generis præcedentis, dispertitæ. — Hüc spectant Rutæ seclionum 3 et 4 Cand. prodr. sive simplicifoliæ. Quædam tri foliæ vocantur quidem sed immerità : in his enim folia occurrunt nunc plerimque simplicia ; nunc quasi ternatim fasciculata , foliis duobus gemmæ cum folio in cujus axillà fovetur simul explicatis; nunc denique paucissima, basi folii caulini cum duobus axillaribus coalescente , folium 3-lobum mentientia. — Prætereà huüc refer- tur Peganum dahuricum , species habitu simillima , aflinis calice brevi 5-partito, staminibus 10 basi dilatatis, ovulorum situ et numero; discrepans tantüm ovarus 3-4 non 5, filamentisque glabris : certe quidem Pegani minime congener. Præfloratio petalorum contorto-convolutiva. — Ovaria interdum apice breviter corniculata, corniculo introflexo. — Semina (in speciebus 4 observata) punctata s aut punctato-tuberculata, testÀ ad”umbilicum incrassatà, perispermo carnoso, embryone concolori, introrsum arcuato, gracili, cotyledonibus incumbentibus radiculä tereti vix latioribus et pauld brevioribus. — Nomen generis à folis sim- plicibus. RuTE zx. 465 Genus Ruters affine. CYMINOSMA. Tab. 17, n°. 11. Cyunosma.. Gærtns— DC.—Jamsorrrera. L.—Vahl.— Lour. — (non Houtt. nec Gærtn.) — Gera. Lour. Calix brevis, altè 4-lobus. Petala 4 multotiès longiora , angusta , apice revoluta. Stamina 8 petalis longiora , quatuor iisdem opposita cæteris breviora , filamentis complanatis subulatis , antheris ovatis. Ovarium disco impositum , eodem involutum concreto, basi tumido, superiüs attenuato, exterius tomentoso, carnosum , 4-loculare , lo- culis parvis 2-ovulatis, ovulis superpositis.' Stylus terminalis, gla- ber, brevis, in stigma 4-suleum desinens. Fructus baccæformis , sarcocarpio crasso, carnoso, endocarpio tenui, crustaceo, 4-locu- laris , loculis 1-spermis. Embryo in perispermo carnoso, cotyledo- nibus ellipticis , radiculà brevi superà. ; Arbores aut arbusculæ. Folia opposita aut rariüs alterna, sim- plicia , petiolata, petiolo apice interdùm tumido et subgeniculato, magna, integra , minutissimè pellucido-punctata , aromaticum (ut et fructus) olentia. Pedunculi axillares aut terminales, basi sim- plices et nudi , superius in corymbos regulariter divisi. Flores luteo- virides aut albi, petalis filamentisque glanduloso punctatis. Os. Species 4 Asiaticæ enumerantur, nempè Indicæ , Ceylonenses, Cochinchi- nenses, Sinenses.— Sed Jarnbolifera pedunculata Lour. (283) nostræ non conspe- cifica, neque forsan congener. J. odorata et J.resinosa ejusdem (284-85) generi accedere reverà videntur, priore tamen 1-spermä.— Charact. floris ex specimine sicco Cyminosmæ pedunculatæ DC. sive Jamboliferæ pedunculatæ L.; fructüs, ex descriptione et icone C. ankendæ Gærtn. (vol. 1 , p. 280 , tab. 58.) Petala in præfloratione valvatim adglutinata inter se, basi unguiculatä primum ab invicem solvuntur. — Duplicem statum staminum , 4 e basi pétalorum opposi- torum, totidem & thalamo nascentium, à Nees et Martius (loc. cit. p. 153) com- memoratum , nostra non Confirmat analysis, quæ octo filamenta circà disci basim inserta ostendit. — Petala autem 6 sub fructu persistentia (auctore Gærtner), potius pro filamentorum complanatorum reliquiis habenda. — Discum descripsi ovario Mém. du Muséum. 1. 12. 6o 466 Rure zx. toti circumpositum cumque ipso concretum , quoniam observatur in pistillo secto substantia duplex, altera centralis, carnosa, grisea, loculis excavata , altera priori circumposita , basi incrassata, glanduloso-carnosa , palïide lutescens. Non-ne hinc ovarit stylique unitas, loculis intrà discum arcte coërcitis et sic coalescentibus ? Quo charactere Cyminosma recedit à plerisque Rutaceis multicoccis, quibus acce- dit contrà situ ovulorum alterius ascendentis, alterius appensi (1). DIOSME Æ. DIOSMEÆ r1eR#QUE. R. Brown.—RUTACEZÆ r1eræqQue. DC. prodr. Flores hermaphroditi, regulares aut irregulares. Calix 4-5-divi- sus. Petala , nunc totidem , libera vel in corollam pseudo-monope- talam coalita, nunc rarissimè nulla ; præfloratio plerumque contorto- convolutiva, rarissimè subvalvata. Stamina petalorum numero æqualia vel dupla , aut abortu pauciora , hypogyna rariüs-ve peri- gyna. Discus seu urceolus pistillum cingens , liber aut calicis basi adnatus, sæpè nullus. Ovaria sessilia aut gynophoro imposita, nu- mero petalorum æqualia aut pauciora , nunc inter se connata , nunc omnind aut partim distincta : ovula in singulis 2 juxtaposita aut superposita , rarissimè 4. Styli ovariorum numero, omnind aut apice tantüm connati. Stigma æquale aut latius , sulcis lobis-ve tot quot styli exstant notatum. Fructus è capsulis 5-1 conflatus , iisdem, vel distinctis multiplex, vel rariüs inter se coalitis quasi simplex. En- docarpium à sarcocarpio introrsüm dehiscente 2-valvi emnind solu- bile, ipsum 2-valve, valvis basi hiantibus et membranâ connexis seminiferà. Semina geminata aut solitaria , integumento testaceo. (1) Ovula tamen solitaria , pendula, teste Lindley , qui prætereà stigma bilobum lobis obsolete fissis describit, $Staminum situm confirmat, et, auctoritate Robert Brown fretus , GELAM /anceolatam Loureir., Ximeniæ dubie consociatam à Wäill- denow et de Candolle, certe conspecificam asserit Jamboliferæ pedunculatæ L., quamuwis drupâ uniloculari instructam ex auctoris descriptione. Vid. Report on the new or rare plants which have flowered in the garden of the horticult. Soc. at Chiswick , by J. Lindley. (From the hortic. Transact., 1825, p. 10.) Diosuez. 467 Embryo in perispermo carnoso aut nullo , radiculä superâ, rectâ vel obliquâ, cotyledonibus formä variis. Axbores, arbusculæ, frutices frequentiüs, rarissimè herbæ. Folia exstipulacea , opposita aut alterna , simplicia vel pinnata, punctis glandulosis sæpiüus pellucidis sparsa. Flores axillares vel terminales, variè dispositi, bracteati, albi vel rubescentes. Diversæ partes aromaticæ. Species vel intrà tropicos, vel in regionibus zonarum tempera- tarum calidioribus, degentes ; unica Europæana, duæ Oceanicæ, cæteræ aut Americanæ aut Ausiralasicæ aut Capenses; dividendæ in sectiones patrià simül ac botanicis characteribus inter se dis- tinctas, omnes tamen endocarpii bivalvis et à sarcocarpio solubilis notà communi connexas et à cæteris Rutaceis dignoscendas. + DIOSMEÆ EUROPÆANE. Flores irregulares. Petala 5 distincta. Stamina numero dupla, libera, hypogyna. Discus 0. Ovaria 5 distincta, singula 4-ovulata. Styli totidem, superiüs coaliti. Seminum testa atra , nitida, tenuis. Embryo, intrà perispermum carnosum, album, modicè densum, concolor, radiculà rectà brevi , cotyledonibus ovatis juxtapositis. Herbæ. Folia alterna impari-pinnata. Flores racemosi terminales. Diosmea Europæana unica, è regionibus Australibus : à cæteris Diosmeis distincta loculis plusquàäm biovulatis, structurâque se- - minis simül ac flore irregulari. DICTAMNUS. Tab. 18, n°. 12. Dicramnus. Li. — J. — DC. — Fraxinezra. Tourn. — Gært. Calix brevis, 5-partitus, laciniis inæqualibus (2 inferioribus longioribus), deciduus. Petala 5 longiora , unguiculata , lanceolata, inæqualia , irregulariter patula (4 surshm geminatim opposita, quintum inferius declinatum). Stamina 10 similiter declinata : 60* 168 DrosMEÆ EUROPÆANX. filamenta subulato-filiformia ; inæqualia, 5 petalis longiora ; an- theræ terminales, subrotundæ. Ovaria 5 tuberculoso-hispida , sti- piti glabro imposita ;‘basi inter se‘connata , 3-4-ovulata, ovulis axi medio adnexis. Styli 5 ex angulo interno ovariorum orti, mox in unum coaliti petalis breviorem ; declinatum , basi hispidulum , stigmate obtuso papilloso terminatum. Fructus stipitatus, 5-cap- sularis , capsulis verticillatis , inter se basi connatis , 2-5-spermis. -Herbæ graveolentes. Folia alterna, imparipinnata , 4-6-juga , fo- liolis serrulatis, pellucido-punctatis, petiolis inter juga sæpèe suba- latis. Flores in summis ramis racemosim dispositi ; racemis infrà compositis, apice simplicibus, pedunculis bracteatis, pedicellis basi medioque bracteolatis ; speciosi, albi aut purpurascentes. Ramuli, pedunculi ; pedicelli, bracteæ, pars calicis petalorumque exterior et superior filamentorum, ovaria et fructus, glandulis crebris, substipitatis quasi hispida. Oss. Species unica colore florum yarians, in Europà australi frequens.— Sublate- ralis continuatio pedicelli cum flore , cujus basis inde sursum subgibbosa.— Petalum inferius , idem exterius in præfloratione. — Antherarum in alabastro ovoidearum, subrotundarum in flore , non simultanea evolutio ; quinque staminum longiorum ocyüs erumpentibus et deciduis, — Varius ovulorum situs ; superius scilicet ascen- dens, inferius appensum, medium transversum. 6-8 in singulis ovariüis describit Gærtner (vol. 1 , p. 337, tab. 69) : ego plura quatuor numquäm inveni.— Semina- lævissima , globosa , apice rostellato, hinc raphi longitudinali notata cui funiculus crassiusculus partim adnatus. Perispermum carnosum, album , ad basim seminis tenue ,1ad apicem subnullum ;, ‘ad latera incrassatum ; embryo concolor, rectus, cotyledonibus crassis, obovatis , radicülà brevi , superà. — Notabilis neque admo- düm infrequens, variarum floris partium metamorphosis, de quà egit Marchant (Mem. Acad. roy. Scienc. , vol. 10 , p. 266, tab. 12). Calices scilicet, petala sta minaque, ipsæque sed rarius et serius capsulæ, mutantur in folià, in capsulis interdum margine instructà foliolis 2-3 (an locum ovulorum tenentibus ?). DiosMEÆ GAPENSES. 469 ++ DIOSMEÆ CAPENSES. DIOSMEÆ. DC. Ess. prop. med. — Bartl: et Wendl. Flores regulares. Petala libera 5, rariüs 0. Stamina 5 perigyna libera, quibus sæpè interponuntur sterilia totidem petalis opposita. Discus cum basi calicis concretus. Ovaria 1-5 in unicum connata, singula 2-ovulata , ovulis juxtapositis autsuperpositis. Styli omnino in unum Coaliti. Seminis testa tenuis , nitida, sæpiüs apice cristata; perispermum tenuissimum aut nullum ; embryo concolor, radiculà brevi rectà , cotyledonibus ovatis , non rard multiplex. Fruticuli ramosi (unà arborescente exceptà). Folia simplicia , opposita aut sparsa, sæpè imbricatim conferta, nunc plana, nunc marginibus revolutis teretia aut subtriquetra , plermque brevis- sima. Flores axillares aut terminales , solitarii vel fasciculati, ra- rissimè pauiculati, pedunculis plüs minüs brevibus. Species Africæ maximè Australis , in locis siccioribus et apricis , incolæ ; vix extrà Capense territorium ullæ : quas à reliquis Dios- meis distingunt, stamina , disco calici adnato, perigyna , petalis nu- mero æqualia aut, alternis abortivis, dupla; ovaria stylique semper coalita; testa apice cristata; embryo in perispermo nullo aut tenui, non infrequenter multiplex. CALODENDRON. Tab. 19, ne. 15. Caroneworos. Thunb.—J,—DC.—Parrasra. Houtt, —Dicramnr spec. - L. F.— Lam. Calix brevis, 5-partitus , laciniis rigidè patentibus. Discus brevis tubulosus. Petala calice multotiès longiora, basi disciinserta, an- gusta, oblonga, reflexa , pilis stellatis extrorsum hispida : fila- menta 10 basi disco adnata et indè quasi coalita , 5 petalis opposita, sterilia, petaloïdea, tuberculosa , in glandulam ovatam apice desi- nentia, 5 alterna antherifera, antheris ovatis apice glandulosis , deciduis. Stylus oblongus, deflexus, apice desinens in stigma vix 470 DiosMEzÆ CAPENSES. latius 5-sulcum. Ovaria 5 introrsüm coalita in unum longè pedun- culatum, glandulis crebris stipitatis tuberculata, ovulis superpositis. Capsula (ex Thunberg) breviter pedunculata, echinata, 5-angu- laris , 5-locularis , 5-valvis, loculis 2-spermis. Arbor, ramis oppositis vel ternatim verticillatis. Folia opposita, petiolata, magna, glandulis crebris pellucido-punctata et iisdem in margine argutè crenulata. Pedunculi terminales, paniculatim (sæpiùs trichotomè) divisi , pedicellis compressis , sub floredilatatis. Oss. Species unica. — Ex Thunberg (Dissert., vol. 1, p. 42), variat numerus partium, corollæ scilicet, nectarü (1. e. filamentorum sterilium), etstaminum. Raro 4 adsunt , sæpissime 5 , rarius 6 : stamen unum plerumque castratum observatur : occurrerunt petala et nectaria 6 cum staminibus 4 (profecto partium alius in aliam metamorphosi ). ADENANDRA. Tab. 19, n°. 16. Apenaxpra. Willd. enum. — Bartl. et Wendl. f. — Gzanpuzirorra. Wendl. p. — Ocxra et Oxenia. Dietr. — Drosux spec. auctorum. — Harrocrz spec. Berg. Calix 5-partitus , punctatus. Discus fundo calicis adnatus, mar- gine libero staminifero. Petala calice longiora, breviter unguiculata, patula. Filamenta 10 hispida, 5 petalis opposita, sterilia , apice in glandulam incrassata concavam globosam-ve , 5 alterna breviora, antherifera , antheris magnis , ovoïdeis , glandulà pedicellatâ co- chleariformi aut rariüs globosà , primd erectà , seriüs refractä , in apice instructis. Stylus calice brevior, apice dilatatus in stigma depresso-globosum , 5-lobum. Ovaria 5 introrshm inter se connata, glandulis stipitatis in apice crebrioribus et longioribus tuberculata, ovulis juxtapositis. Fructus vix calice longior, 5-coccus, coccis apice glanduloso-muricatis. Frutices. Folia sparsa aut rariùs opposita, plana, coriacea , glan- dulis crebris punctata, margine ïisdem quasi crenulato, apice calloso, breviter petiolata petiolo basi 2-glanduloso. Flores albidi, DiosMEz GAPENSES. 471 incarpati vel rubicundi, magni, in summis ramulis (interdum subumbellatim divisis) solitarii, bracteati bracteis sæpè geminis oppositis. Oss. Species 11 in sectiones duas distributæ; floribus in alterà subsessilibus, glandulisque filamentorum cochleariformibus ; in alterà peduncuhs longioribus glandulisque globosis. Inter posteriores enumeranda Diosma linearis Thunb. et D. rosmarinifolia Lam. — Hüc Diosmarum sectio prima Cand. prodr., ultimä specie exceplà ad Acmadeniam referendä. — Genus habitu Diosmeis quibusdam australasicis affine, præcipue Eriostemoni, cui etiam species una Capensis ab auc- toribus nonnullis additur , vetantibus tamen characteribus. COLEONEMA. Tab. 19, n°. 17. Corronema. Bartl. et Wendl. f. — Drosux spec. auctorum. — Apenanoræ spec. Rom. Schult. Calix 5-partitus. Discus basi calicis adnatus, margine 5-lobus. Petala 5 limbo patente, ungue lato longitudinaliter canaliculato. Filamenta 10, 5 sterilia , petalis opposita , eorumdem basi adnata et canaliculo applicata, breviora , teretia , apice glanduloso atte- nuata ; 5 alterna disci lobis opposita , unguibus petalorum subæ- qualia , antherifera , antheris subrotundis , apice glandulà sessili minutà instructis. Stylus filamentis subæqualis, apice dilatatus in stigma Capitatum , papillosum, obscurè 5-sulcum. Ovaria 5 intror- sùm Connata , apice in cornu liberum producta, glabra , ovulis su- perpositis. Fructus 5-coccus, coccis apice extrorsum breviter cor- niculatis, compressis, punctato-rugosis.. Frutices. Folia sparsa, brevia, linearia, acutissima, glanduloso- punctata. Flores albi, in summis ramulis axillares, solitarii, bre- viter pedunculati, bracteis pluribus adpressis sepaliformibus stipati. : Oss. Species 3, una sub nomine falso Diosmæ rubræ in hortis frequens, quæ D. alba Thunb.; duæ ineditæ, altera D. aspalathoïdes herb. Burm. (in Mus. Lessert.) — non Lam., altera D. filiformis herb. Cand. — In semine unico observato, embryo 3-cotyledoneus , cotyledone alterâ verisimiliter bipartita. 472 DiosmexÆ CAPENSES. DIOSMA. Tab. 18, n°. 13. Dioswa. Berg. — Wild. enum.— Bartl. et Wendl. f. — Drosuæ spec- auctorum. Calix 5-partitus. Discus fundo calicis adnatus, margine libero, glanduloso , 5-sinuato , 5-lobo , lobis cum calice alternantibus. Pe- tala 5 longiora , integra. Stamina 5 cum petalis alternantia , iisdem breviora , filamentis glabris filiformi-subulatis, antheris subro- tundis , apice glandulà sessili instructis. Siylus brevis, sæpè sub- arcuatus , glaber, apice desinens in stigma vix ipsolatius, capitatum, 5-sulcum. Ovaria 5 coalita in unum apice 5-lobum , glabra; ovulis superpositis. Fructus 5-coccus, coccis apice extrorsüm breviter cornutis. Frutices. Folia sparsa vel opposita , lineari-acuta ; canaliculata , argutissimè serrulata aut interdüm ciliata, glanduloso-punctata. Flores albi rubelli-ve , in summis ramulis nunc solitarii, nunc corymbosim aggregati, pedicellis brevibus , bracteatis, bracteis minutis interdüm oppositis. Os. Species 13, e quibus una dubia. — Hüc species spectant sectionis quintæ (Euniosma) Cand. prodr., quibusdam tamen ,exceptis : namque 422 ad Adenan- dram referenda, 43° ad Acmadeniam , 53° seu Diosma capitata L.Mant. ab ordine excludenda. Seminum appendix apicillaris interdum laciniato-cristata. Gærtner in D. hirsutâ (vol. 1, p. 82, tab. 9{) indicat perispermum carnosum tenue. Ego in trium alia- rum specierum seminibus observatis nullum reperi; sed hæc aut nondüum plane matura suppetebant , aut occurrerunt embryone duplici fœtæ , altero minori abortivo. EUCHÆTIS. Evcaænis. Bartl. et Wendl. f. — Drosuz spec. Mey. mss. Calix 5-partitus. Discus basi calicis adnatus , margine libero., brevi , sub-5+crenato. Petala 5 calice pauld longiora, vix unguicu- lata, ad medium intüs transversè barbata. Stamina 5 calicinis DiosmexÆ CAPENSES.. 473 laciniis opposita, iisdem breviora , antheris subrotundis, apice glandulâ minutä subglobosà instructis. Stylus staminibus brevior, erectus, glaberrimus , apice in stigma capitatum dilatatus. Ovaria 5 coalita in unum apice obtusè 5-lobum, glabra ; ovulis superpo- sitis. Fructus 5-coccus, coccis apice extrorsum breviter corniculatis. Frutex. Folia sparsa, lanceolato-carinata , carinà biseriatim punctatä, margine epunctaio, serrulato-scabro , ciliato. Flores albi, in apice ramulorum capitatim glomerati, pedunculis bre- vissimis, opposilè bibracteatis. Os. Species unica. — Charact. e Bartl. et Wendi. Diosm., p. 15, tab. À, fig.r, ete specim. sicc. — An genus satis ab .Acmadenià (in quà filamenta sterilia inter- düum subnulla) distinctum ? ACMADENIA. Tab. 18, n°. 14. ACMADENIA. Baril. et Wendl. f. — Drosux spec. auctorum. Calix 5-partitus. Discus basi calicis adnatus, margine libero in- tegro. Petala 5 latè unguiculata, unguibus intüs barbatis. Filamenta 10 inclusa, 5 petalis opposita , sterilia, brevia aut subnulla, disci margini imposita ; 5 alterna longiora, antherifera , antheris ovatis, apice glandulä conicà instructis. Stylus filamentis brevior, apice dilatatus in stigma capitatum , obscurè 5-sulcum. Ovaria 5 coalita, apice in massam ovoïdeam, liberam, hispidulam producta, glabra ; ovulis superpositis. Fructus 5-coccus, coccis compressis , apice extüs corniculatis. Frutices. Folia decussatim opposita, quadrifariàm imbricata , brevia , crassiuscula , carinata et hinc subtrigona, subtüs punctata. Flores albidi rubri-ve , terminales, solitarii, subsessiles , bracteis sepaliformibus imbricatis stipati. Oss. Species 5. Mém. du Muséum. 1. 12. Gr 474 Diosmez CAPENSES. BAROSMA. Tab. 29, n°. 18. Barosma. Willd. enum. — Bartl. et Wendi. f. — Barvosma. Roem. Schult. — (non Gært.) — Paraeeratirera. Wendl. p. — Drosux spec. auctorum. — Harrocræ spec. Berg. — Buacoms spec. Roem. Schult. Calix 5-fidus-partitus-ve, punctatus. Discus calicis fandum ves- tiens, margine plermque brevissimo et suprà vix prominente. Petala 5 breviter unguiculata. Filamenta 10, 5 petalis opposita , sterilia , petaloïdea , exunguiculata, apice obscurè glandulosa , ci- liata ; 5 alterna, longiora, glabra vel hispidula, subulato-capillaria, antherifera antheris ovoïdeis, apice glandulâ instructis minutä, rarius nullà. Stylus petalis subæqualis, subarcuatus, glaber vel basi hispidulus , apice attenuatus in stigma minutum 5-lobum. Ovaria 5 coalita, apice auriculata , sæpiüs glanduloso-tuberculata ; ovulis superpositis. Fructus 5-coccus, coccis apice extrorsüm auri- culatis, dorso glanduloso-punctatis. Frutices. Folia opposita aut sparsa, coriacea, plana, punctata , margine nunc glanduloso-serrulata nunc subintegra revoluta-ve. Flores albi rubelli-ve, nunc (in Barosmis veris Bartl. Wendil.) in ramulis axillaribus pedunculos mentientibus solitarii aut ternati, breviter pedicellati, pedicellis folio sæpè bracteiformi stipatis , bractéati bracteis adpressis , imbricatis, sepaliformibus; nunc (in B. trichopodibus. Bartl. Wendl.) fasciculati, pedunculis r-floris , è gemmä axillari, minutà , polyphyllà (scilicet ramulo abortivo) prodeuntibus. Os. Species 9.— Huc Diosmarum sectio secunda Cand. prodr.— Pistillum in quibusdam speciebus (B. dioicd, pulchelld, oblongd) sæpe abortiens. B. fœti- dissima inter genus hoc et Agathosma mediatur , posteriori habitu , inflorescentià, staminibus exsertis, ovariis glabris neque auriculatis accedens, proprius autem priori petalis exunguiculatis , filamentis sterilibus et præsertim ovulorum situ. DiosmEezÆ CAPENSES. 475 AGATHOSMA. Tab. 20, n°. 19. Acaraosma. Willd. enum. — Bartl. et Wendl. f: — Bucéo: Wendl. P- — Buccoms spec. Roem. Schult. — Diosuz spec. auctorum. — Harroeræ spec. L. et Berg. Calix 5-partitus. Discus brevis, glandulosus, fundo calicis adna- tus , Ovariis sæpiüs adpressus. Petala 5 calice longiora unguiculata unguibus angustis, longis, sæpè hispidulis, limbo latiori integro, patente. Filamenta 10, 5 petalis opposita, iisdem breviora et ipsa petaloïdea , ungue hispido, limbo in spatulam dilatato , apice obs- curè glanduloso, 5 alierna, subteretia, sæpè inæqualiter exserta, antherifera , antheris subglohosis , apice glandulà minutà globosä instructis. Stylus staminibus æqualis, glaber, apice attenuatus in stigma minutum 2-3-lobum. Ovaria 2-3 coalita, apice in cornu bispidulum producta, glabra; ovulis juxtapositis. Fructus 2-3- coccus, coccis apice extrorsüm corniculatis. Frutices. Folia sparsa, minuta, brevia, angusta ; nunc sæpissimè limbi marginibus revolutis sub-3-gona , nunc plana , integra aut glanduloso-denticulata, plerùmq Ppunctata. Flores rubelli, lilacini- ve, vel sæpiüs albi, in summis ramulis capitatim aut sæpiüs subum- bellatim aggregati. Pedunculi 1-flori, basi bracteis squamuloïdeis stipati et prætereà sæpè circà medium 2-bracteolati , bracteis alter- nis, minimis, setiformibus. Pistillum in quibusdam interdum abortiens. . Os. Species 32, quarum una (4. apiculata Mey.), ex descriptione Bartling et Wendl., ovariis 3-4 apice et margine stipitato-glandulosis inter genus hoc et præce- dens mediatur; altera autem (_4. rta Bart]., Wendl. seu Diosma hirta Lam.) inter ipsum et sequens, propter petalorum unguiculum barbatum , ex auctorum descriptione. — Hüuc Diosmarum sectiones terlia et quarta (Dicnosma) Cand. prodr. , speciebus tribus exceptis, 16% et 17% ad Barosma, 2/5 ad Macrostylim referendis. — Diosma myrsinites Lam. eadem est ac 4gathosma ciliata Link. Gi* 476 Drosmezæ CAPENSES. MACROSTYLIS. Tab. 19, n°. 20. Macrosrvus. Bartl. et Wendl. f. — Drosux spec. auctorum. Calix 5-partitus. Discus basi cälicis adnatus , margine libero in- crassato. Petala 5 longiora , reflexa , infrà sensim attenuata in un- guem. latum intüs villoso-barbatum. Stamina 5 cum petalis alter- nantia, exserta , antheris (in flore) globosis, apice glandulà minutà instructis. Stylus oblongus, exsertus, apice attenuatus in stigma minutum 3-lobum. Ovaria 3, sub margine disci connivente quasi occlusa , glabra, apice in massam subæqualem liberam producta ; ovulis juxtapositis. Fructus 3-coccus, coccis apice in cornu com- pressum attenuatis. Fruticuli. Folia sparsa aut rariüs opposita, brevia , secundum margines et nervum medium subcarinatum punctata. Flores rubes- centes, in summis ramulis subumbellatim aggregati, pedunculis brevibus aut brevissimis, basi bracteatis. Os. Species 3, inter quas Diosmæ sp. 59° Cand. prodr. — Interdum e fllamentis quinque unum aut alterum anantherum et valde elongatum ; an quandèque idem pro stylo exterius habitum? LA EMPLEVRUM. Fab. 19, n°. 21. Emrzeveum. Soland. — Lam. -— J. -— DC. — Bartl. et Wendl. f. — Diosux spec. L. suppl. Calix basi incrassatus, 4-fidus. Discus et Petala 0. Stamina 4 filamentis subulatis, hypogynis , antheris crassis , glandulà in apice immersà notatis. Ovarium unicum apice hinc in cornu longius compressum desinens , indè stylum emittens lateralem , æqualem , teretem , inflexum , glabrum, apice in stigma attenuatum ; ovulis juxtapositis. Fructus 1-coccus, cocco superiüs in cornu compressum elongato. Frutex. Folia alterna , lineari-oblonga , glabra, punctis glandu- losis subtüus notata et iisdem in marginibus crenulata. Flores axil- - figur. Drosmeæ GAPENSES. 497 lares , solitarii geminati vel ternati, pedunculis brevibus basi brac- teolatis, abortu polygami. Rarissimè ovarium coccumque duplex. Os, Species unica. — Genus à vicinis nullatenus discrepans quoäd fructum in quo tantüm coccum simplex non multiplex, et quoad semen, in quo Gærtner fil. (Suppl., p: 157, tab. 211, fig. 2) notavit tamen cotyledones oblongas , inæquales, alterâ minori circà alteram rectam spiraliter convolutà. Ego cotyledones subæqua- les, ut in cæteris Diosmeis capensibus, inveni. +++ DIOSMEÆ AUSTRALASICÆ. Flores regulares. Petala libera. Stamina hypogyna totidem, aut sæpissimè dupla et tunc petalis opposita breviora ; filamenta libera aut rariüs connata, filiformia aut linearia ; antheræ sæpè apice appen- diculatæ. Discus o. Ovaria petalorum numero æqualia, distincta , 2-ovulata , ovulis superpositis, superiori ascendente, inferiori pen- dente. Styli totidem superiüs coaliti. Seminis testa crassiuscula. Embryo intrà perispermum densum axilis, concolor, gracilis, teres, radiculà rectà cotyledonibus linearibus juxtapositis longiori. Arbores aut sæpissimè frutices. Folia opposita aut alterna, sim- plicia aut rariùs ternata vel imparipinnata , in plerisque plana. Flores axillares vel terminales, nunc rariüs in involucro communi sessiles, nunc pedunculati, pedunculis 1-aut-pluri-floris, brac- teatis. Non rard diversæ partes lepidotæ vel pilis stellatis vestitæ. Species intrà tropicos, aut frequentiores extrà eosdem et inde usque ad Terrarum Australium australem terminum extensæ ; à reliquis Diosmeis dignoscuntur staminibus numero petalorum ferè constanter duplis nec abortivis, ovariis stylorumque basibus dis- tinctis, sed meliüs gracili embryonis intrà perispermum densum 478 Diosmex AUSTRALASIC Æ. CORREA. Tab. 21, n°. 22. 5 Correa. Smith. — La Bill. PI. nouv. Holl. — DC. — MazenToxeroN. La Bill. voy. Calix cupulæformis, subinteger aut 4-lobus.. Petala 4 longiora , valvatim in tubum approximata partim-ve coalita. Stamina 8 pe- talis æqualia aut exserta, 4 breviora iisdem opposita ; filamentis glabris, subulatis aut suprà basim dilatatis ; antheris oblongis. Ovaria 4 imposita gynophoro brevi in ambitu staminifero et quasi 8-lobo, pilis stellatis densè congestis quasi calyptrata. Styli 4 ex angulo interno ovariorum orti, coaliti in unum glabrum, filamentis æqualem longiorem-ve, stigmate æquali 4-lobo terminatum. Frue- tus 4-capsularis. ; Frutices. Folia opposita, simplicia, subovata , integra , punc- tato-pellucida. Flores sæpiüs in ramulis axillaribus pedunculos mentientibus terminales, solitarii aut rarius geminati térnati-ve, breviter pedunculati. Ramuli, petioli, folia, pedunculi, calicis et corollæ facies externa ; pube stellatä densè congestà tomentosa aut pulverülenta. Oss. Species {, quædam variabiles, extra tropicos in Novä-Hollandià orientali et meridionali, usque ad terminum iusulæ Van Diemen australem, frequentes. Petala in alabastris, sæpius glandis quércinæ formam referentibus, valvata; in speciebus duabus plus minus distincta; in aliis omninà coalita in corollam sesqui- pollicarem: — Filamenta-in tisdem supra basim dilatata. — Discus , ex auctoribus, 8-glandulosus , potius eglandulosus sed cicatricibus filamentorum ablatorum 8- foveoleatus et inter foveolas 8-lobus. — Semina in quovis loculo 2-3, teste Vente- nat; sed certe nunquäm tria, ovaris constanter tantum bioyulatis. — Eodem ductore, embryo radiculà brevissimä, cotyledonibus ovatis extus convexis. Ego in seminibus duplicis speciei (C. albæ et C. rufæ), embryonem teretem, gracilem, radiculà cotyledonibus longiori , qualem in cæteris omnibus Diosmeis australasicis, obseryawi. DrosMEÆ AUSTRALASICÆ. 479 DIPLOLÆNA. Drwroræna. R. Brown. — Desf, — DC. — VæenrenAtum. Lesch. mss. in herbar. Flores in involucro communi multipartito, laciniis imbricatim ordine triplici dispositis. Singulis : Calix o. Petala 5 squamoïdea , nuda aut ciliata, quædam ipsa interdum abortiva. Stamina 10 multà longiora , 5 petalis opposita breviora, filamentis subulatis, infrà ciliatis, superius glabris, antheris oblongis. Ovaria 5 glabra , imposita gynophoro depresso. Styli 5 ex angulo interno ovariorum orti, Statim in unicum coaliti filamentis subæqualem , basi hispi- dum , stigmate 6btuso 5-lobo terminatum. Fructus 5-capsularis. Frutices. Folia alterna, simplicia , sub-ovata, integra, punctato- pellucida. Involucra multiflora florem unicum mentientia, termi- nalia, solitaria. Ramuli, folia, pedunculi, foliola involucri exte- riora pilis stellatis densè tomentosa. Ors. Species 2 e Novæ-Hollandiæ occidentalis continente et insulis, non procul à tropico , relatæ, in arenosis crescentes. — Charact. e Desfontaines , Mem. Mus., vol. 3, p. {40 , tab. 19-20, et e sicco. — Genus hinc Correæ, inde Phebalio et Eriostemoni affine , sed ab omnibus ejusdem sectionis inflorescentià singulari admo- düum distimctum. — An foliola involucri pro genuinis bracteis habenda? An-ne potius pro floribus capituli exterioribus, in quibus, partibus plerisque abortienti- bus, quædam supersint et augeantur? Quod confirmayerit horum foliorum cum petalis generum vicinorum (Eriostemonis verbi gratià) mira similitudo. — Squa- mas autem florum singulorum petala vocavi , quoniam staminibus brevioribus op positas. — Confirmavi in ovariis duplicis ovuli præsentiam et situm. — In semine alterius speciei (D. grandifloræ)inveni embryonem gracilem , ‘teretem , in peri- spermo, carnoso axilem. PHEBALIUM. Passauum. Vent. — DC. — Ad.J. — Errosremonis spec. La Bill. Calix. 5-partitus-fidus-dentatus-ve ;: brevis saut minutissimus, persistens. Petala 5 mult longiora , patentia. Stamina 10, 5 bre- viora petalis opposita : filamenta petalis nuné breviora nunc lon- :80 DiosMEzÆ AUSTRALASIC Æ. giora , filiformia subulata-ve, glabra; antheræ mobiles. Ovaria 5 imposita gynophoro brevi, nunc glabra, nunc sæpiùs squamulis aut pilis densè congestis calyptrata. Styli 5 ex angulo’interno ova- riorum orti, coaliti in unum glabrum , stigmate 5-sulco æquali aut latiori terminatum. Fructus 5-capsularis , capsulis r-spermis. Arbores aut sæpiüs frutices. Folia alterna , simplicia, subovata aut linearia, integra vel subcrenata, punctato-pellucida. Pedunculi axillares aut terminales , umbellatim aut corymbosim divisi, pedi- cellis bracteolatis. Flores parvi. Diversæ partes nunc pube stellatä tomentosæ , nunc lepidotæ. In unicà specie sexta pars calici, petalis staminibusque additur. Os. Species 8 extrà tropicos in Novä-Hollandià orientali et occidentali fre- quentes, usque ad australem insulæ Van Diemen terminum extensæ: — Duplex sectio generis, forsan posteà dividendi : in alterà Corréæ aflini, calix minimus yix conspicuus , petalorum præfloratio valvata , stigma verrucosum stylo latius; folia subovata, tomentosa. In alterà Eriostemoni propiori, calix facile conspicuus, petalorum præfloratio contorto-convolutiva, stylus in stigma acutiusculum desi- nens; folia angusta , plerumque lepidota. Posteriori accedit Eriostemon squamea La Bill. — Vid. Monographiam nostram hujus generis in Mem. Soc. Hist. natur. Paris. , vol. 2, tab. 10, 11, 12. PHILOTHECA. Tab. 21, n°. 23. Parorueca. Rudg. — DC. — Errosremonis spec. Smith. Calix 5-partitus. Petala 5 longiora, unguiculata. Stamina 10, 5 breviora petalis opposita : filamenta petalis pauld breviora, plana et infrà in tubum subglabrum connata , superiüs libera hirsuta. Antheræ cordiformes, apice brevissimè appendiculatæ, mobiles: Ovaria 5 imposita continuaque gynophoro infrà petalifero stamini- feroque, glabra. Styli 5 ex angulo interno ovariorum orti, mox coaliti in unum tubo staminum breviorem, subfusiformem , hispi- dum , stigmate capitellato 5-sulco terminatum. Fructus 5-capsu- laris. Frutices (ericoïdei). Folia alterna, simplicia, linearia, brevia , DiosMEæÆ AUSTRALASICÆ. 481 punctata. Pedunculi solitarii, axillares aut terminales, 1-flori , bracteis minutis squamuloïdeis stipati. I Oss. Species 2 e Novà-Hollandià orientali, altera inedita (in herb. Gaudichaud et pl. exsicc. Sieber). CROWEA. Tab. 21, n°. 24. Crowea. Smith. — DC. Calix 5-partitus. Petala 5 longiora. Stamina 10, 5 breviora petalis opposita : filamenta petalis breviora , linearia , ciliato-hispida , in- que tubum approximata ; antheræ oblongo-cordatæ , apice in appen- diculam longam barbatam productæ. Ovaria 5 imposita gynophoro disciformi obtusè 5-lobo , glabra. Styli 5 ex apice ovarioram orti, coaliti in unum brevem, glabrum , stigmate capitato 5-sulco ter- minatum. Fructus 5-capsularis, capsulis 1-spermis. Frutex. Folia alterna , simplicia, lanceolata , integerrima , pellu- cido-punctata, in ramos (indè angulatos) decurrentia. Pedunculi axillares , 1-flori , basi bracteis minutis , squamuloïdeis , imbricatis cincti. Corollæ purpureæ. Oss. Species unica e Novàä-Hollandià orientali. — An genus idem cum Erioste- mone ? — Præfloratio calicis convolutiva , petalorum contorto-convolutiva. — Ap- pendiculä barbatà non filamentum (ut plerique descripserunt), sed anthera ipsa terminatur; confirmante , præter observationem, analogià generum vicinorum in quibus appendicula quoque, brevior quidem et glabra, in apice antheræ exstat. ERIOSTEMON. Tab. 21, n°. 25. ErrosTemon. Smith. — DC. Calix 5-partitus, persistens. Petala 5 longiora (cum staminibus), marcescentia. Stamina 10, 5 breviora petalis opposita : filamenta petalis breviora, libera, plana, hispida, ciliata, sub apice ( ra- riùs dilatato) attenuata in filum antheriferum ; antheræ cordifor- mes , apice appendiculatæ. Ovaria 5 imposita gynophoro disciformi petalifero , glabra. Styli totidem ex angulo interno ovariorum orti, Mém. du Muséum. 1. 12. 62 482 DrosMEx AUSTRALASICÆ, coaliti in unum glabrum aut hispidulum , stigmate capitellato 5- sulco terminatum. Fructus 5-capsularis , capsulis 1-rarius-2-sper- mis. Frutices. Folia alterna, simplicia , integra , interdum apice cal- loso mucronata , pellucido-punctata. Pedunculi axillares , nunc sim- plices , 1-flori , bracteisque vel imbricatis tecti, vel oppositis verti- cillatis-ve in medio instructi, nunc umbellatim in pedicellos 2-5 basi bracteolatos ( articulatosque ? ) divisi. Pili stellati. Oss. Species 5 (quarum una inedita in herb. Mus. Paris. et pl. exsicc. Sieber), in Novä-Hollandià orientali sub tropicis et inde usque ad australem insulæ Van Diemen terminum crescentes. Prætereà sexta (inedita in herb. Mus. Paris.) e hit- tore occidentali, à congeneribus discrepans floribus in racemos terminales dispo- sitis. — Genus hinc afline Boroniæ à quà numero partium discrepat, inde affinius Phebalio præsertimque Croweæ et Philothecæ. Præfloralio calicis convolutiva , pelalorum contorto-convolutiva. — Appendicula in antheris terminalis continuat connectivum antice loculis adnatis tectum , postice conspicuum, nigricans, sulco longitudinali exaratum, cui filamenti apex suprà antheræ basim emarginatam inseritur. BORONIA. Tab. 22 ,-n°. 26. Boronra. Smith. — DC. Calix 4-partitus-fidus-ve. Petala 4 longiora , marcescentia. Sta- mina 8, 4 breviora petalis opposita : filamenta petalis breviora, libera , ciliata aut tuberculata, linearia , apice sæpius dilatato undè filum oritur brevissimum antheriferum ; antheræ cordiformes , sæpiüs apice breviler appendiculatæ. Ovaria 4 imposita gynophoro disciformi, in ambitu integro aut rariüs sinuato, glabra. Styli toti- dem ex apice ovariorum orli, mox coaliti in unum brevem, gla- brum , stigmate 4-sulco æquali aut capitato terminatum. Fructus 4-capsularis, capsulis interdüum leguminiformibus. Frutices. Folia opposita, simplicia vel imparipinoata nunc in diversà nunc rariüs in eâdem specie, integra aut serrulata, pellu- cido-punctata. Pedunculi terminales aut sæpis in extremis ramulis DiosMEzæÆ AUSTRALASICÆ. 433 axillares , oppositi, nunc simplices r-flori , nunc regulariter semel aut pluriès divisi, 2-3-multi-flori. Pedicelli basi medioque 2-brac- teati bracteis brevibus oppositis , et ibidem articulati, sub calici- bus vulgd dilatati. Flores rosei, purpurascentes rubescentes-ve, jucundè odorati. Oss. Species 17 sub tropicis et inde usque ad australem insulæ Van Diemen terminum passim diffusæ; e quibus quædam ineditæ in herb. Mus. Paris. et pl. exsicc. Sieber. Præfloratio calicis convolutiva vel subvalvata, petalorum contorto-convolutiva.— Filamenta glabra in B. pilonemä , teste La Billardiere. Eodem auctore , flores interdum {-andri, filamentis quæ longicra cum petalis alternant sterilibus: et ipse in tüsdem fertilhibus antheras notavi nonnunquäm pauld minores, sicut et in Eriostemone. Structura antherarum quoque talis sæpe, qualis in eodem genere.— Embryonem planum in perispermo carnoso, radiculà hilum spectante , describit La Billardière; eumdem teretem radiculà inferà Gærtner fil. ( Suppl., p. 156, tab. 211). In seminibus specierum 5 observatis, inter quas ipsa 2. polygalæfolia à Gærtnero descripta, inveni embryonem gracilem, teretem, radiculà superû , qualem in cæteris Diosmeis australasicis. ZIERIA. Tab. 22, n°. 27. Zieria. Smith. — DC. Calix 4-partitus. Petala 4 longiora. Stamina 4 cum petalis alter- nantia, iis longiora : filamenta subulata, glabra, singula dorso glandulæ insidentia ; antheræ cordiformes , mobiles. Discus ovario- rum basi circumpositus ,; in ambitu cum calice concretus, suprà petalifer inque glandulas 4 staminiferas prominens. Ovaria 4 glabra. Styli 4 ex angulo interno ovariorum orti, superiüs coaliti in unum brevem , glabram , stigmate capitato 4-lobo terminatum. Fructus 4- capsularis. Arbores aut sæpiüs frutices. Folia opposita , petiolata , plertmque 3-foliolata, interdum et in eàdem stirpe simplicia , glabra aut pilosa , pellucido-punctata. Pedunculi axillares aut rariüs terminales, nunc 1-flori, nunc sæpiùs trichotomè 2-3-multi-flori , ad divisuras brac- 62 * ASS DiosmEzxæ AUSTRALASICÆ. teis 2 oppositis instructi et ibidem articulati. Flores albi, parvi. Pili stellati. Oss. Species 9 in Noyæ-Hollandiæ orientalis continente et insulis, extrà tropicos crescentes. — Genus hinc Diosmeis capensibus numero staminum petalis æquali discoque partim cum calice concreto affine ; inde multo magis Evodiæ floris struc- turà , præfloratione, singulari foliorum sæpè alternatim ternatorum simpliciumque charactere, totoque habitu : aded ut frequens in herbariis occurrat Z. macrophylla sub falso nomine Fagaræ evodiæ L. seu Evodiæ hortensts. Forst. Sed multum ab üsdem. generibus quibusdam aliis characteribus distat et præsertim seminis struc- turà. Paniculæ regulares florum sæpè longissimæ, in quibus bracteæ inferiores om- nind foliacéæ. An in hoc genere et vicinis, inflorescentia, quæ axillaris videtur, reverà terminalis est, ramulis axillaribus pedunculos simulantibus ; quod confir- mare queant pedunculi 1-flori medio afticulati et bracteati ?—Petalorum præfloratio convolutiva, contorto-convolutiva aut subvalvata. — Semina in specie duplici observata. +t++ DIOSMEÆ AMERICANEÆ. SECTIO PRIMA. Flores regulares. Petala libera. Stamina totidem aut rariüs dupla, libera , hypogyna. Discus ovario circumpositus aut nullus. Ovaria totidem distincta aut rariüs inter se connata , 2-rarissimè-r-ovulata, ovulis juxtapositis superpositis-ve. Styli totidem apice aut omnind coaliti. Seminis integumentum testaceum aut rariùs membranaceum. Embryo radiculà hilum spectante, brevi, rectà; cotyledonibus magnis , ovatis; perispermo carnoso aut rariüs nullo. Arbores,, frutices aut suffrutices. Folia alterna aut opposita , sim- plicia 2-foliolata-ve vel sæpiüs ternata, integra. Flores axillares ter- minales-ve, paniculati , racemosi vel corymbosi. Species paucæ; duæ insularum Oceanicarum incolæ,, hùc tamen propter aflinitatem relatæ; cæteræ, unà exceptà , ex Americä austrah æquinoctiali. Sectio nondüm satis definita, fructibus seminibusque quorumdam DiosuEÆ AMERICAN. 485 generum ignotis, ut patrià sic et characteribus simul pluribusaltis accedens : Cusparieis scilicet similiter Americanis propior habitu, disco, Diosmearumque pericarpio ; à Zanthoxyleis, quæ ipsà me- diante Diosmeis connectuntur , discrepans tanthm endocarpii struc- turà et floribus hermaphroditis ; Simarubeïs deniquè aflinis ovulis in Pilocarpo interdum 1-ovulatis, seminis in eodem structurâ ; ut et quarumdam specierum viribus medicis. MELICOPE. Meurcore. Forst.—J.—DC. = Evrocanum. Banks.—Gærtn. Calix 4-partitus , persistens. Petala 4 longiora, patentia, Stamina 8 petalis breviora, filamentis subulatis , antheris subcordiformibus. Ovaria 4 glandulis 4 (nectarium Forst. ) didymis magnis basi cincta. Styli 4 in unum coaliti , stigmate crassiusculo tetragonoterminatum. Fructus 4-capsularis, capsulis 1-spermis. Frutex. Folia opposita, ternata, foliolis pellucido-punctatis. Oss. Species unica e Novä-Zelandià. — Charact. e Forster:gen. 28 et Gærtner (vol. 1, p. 331, tab. 68) quo teste, pericarpium membranaceo-coriaceum, funi- culus capillaris e superiori capsulæ margine ad inferiorem et interiorem seminis extremitatem descendens ; seminis integumentum duplex, coriaceum atque mem- branaceum, utrumque tenue; embryÿo in perispermo carnoso, cotyledonibus ovatis, foliaceis, tenuibus, radiculàä brevi, inferà (hilum ideo spectanté). An ra- dicula vere loculi basim spectans? an genus Zanthoxyleis aflinius ? EVODIA. Tab. 22, n°, 28. Evonra. Forst.—{non Gærtn.) — Facarx spec. L. f. Calix 4-partitus, persistens. Petala 4 calicinis laciniis vix lon- giora. Stamina 4 iisdem breviora, filamentis subulatis, antheris cordiformibus mobilibus: Ovaria 4 disco cupulæformi ( nectarium Forst.), in ambitu 4-sinuato, 4-lobo , basi cincta, approximata , glabra,.2-ovulata ; ovulis ex angulointerno suspensis,! Juxtapositis. Styli totidemsub-ovariorum apice ‘änserti, mox coaliti in unum 486 : DirosMEÆ AMERICAN. brevem , stigmate 4-lobo terminatum. Fructus 4-capsularis , cap- sulis sæpiüs abortu paucioribus, 2-valvibus, 1-spermis. Frutex, gratè odoratus (ex Forst. , gen. 7). Folia opposita, nunc simplicia nunc 3-foliolata (interdüm in eodem ramo et alternatim }, pellucido-punctata. Flores minuti, paniculati, paniculis axillaribus oblongis, pedicellis bracteatis. Gss. Species unica ex insulis Amicorum et Novis-Hebridis.— Charact. e specim. Forsteriano (in herb. Mus. Paris.), in quo endocarpium à sarcocarpio solubile , similiter bivalve, lignoso-cartilagineum confirmavi. In seminibus suppetentibus (antè maturitatem exsiccatis) , sub testà tenui, membrana e laminis pluribus con- fuse adglutinatis (an perispermi vestigium?}), embryo cavitatem seminis minime implens , radiculà superà , cotyledonibus ovatis, planis, corrugatis. — Præfloratio petalorum valvata. ESENBECKIA. Esensecxra. Kunth. Calix 5-partitus , persistens. Petala 5 longiora, patentissima, sub disco inserta. Stamina 5 ibidem inserta, petalis alterna et breviora , filamentis subulatis, glabris, antheris cordiformibus. Ovarium disco carnoso cupulæformi, ad staminum insertionem altè 5-emarginato cinctum, sessile , tuberculatum, 5-lobum, 5-loculare, loculis 2- ovulatis, ovulis subcollateralibus, altero abortivo. Stylus ex apice ovarii inter lobos enatus , brevis , stigmate subcapitato terminatus. Fructus...… Arbor. Folia alterna simplicia (aut rectiüs 1-foliolata) , articulata cum petiolo sub folioli insertione breviter utrinque dilatato , integer- rima , pellucido-punctata. Racemi in apice ramulorum axillares et terminales, compositi, pedunculis partialibus basi bracteatis , pe- dicellis basi et medio bracteolatis. Flores glanduloso-punctati. Oxs. Species unica e Novä-Andalusià, — Charact. ex Kunth (Nov. gen. et spec., vol. 7, p. 246, tab. 655), quo teste, laciniæ calicis sibi in alabastro marsinibus iacumbentes et præfloratio petalorum imbricativa. — Congener Evodia febrifuga DiosMEÆ AMERICANX. 487 Saint-Hil. (pl. us. Bras., n°. 4) arbor & Brasilià intra-tropicali, in quà similiter : calix 5-partitus; corolla 5-petala, longior , patens ; præfloratio ulriusque imbrica- tiva ; stamina 6 brevia, antheris cordiformibus; ovarium disco cinctum longiori quidem , tubuloso , 1o-costato, 5-lobum, stylo brevi inter lobos enalo inque sigma capitatum desinente, 5-loculare, loculis 2-ovulatis, ovulis peritropis, collatera- libus: fructus ignotus; folia subopposita, samma simplicia, cætera 3-foliolata , foliolis integris , pellucido-punctatis; flores glandaloso-punctati, paniculati, pedun- cuks parlialibus bracteatis, pedicellis bracteolatis, METRODOREA. Merroporea. Saint-Hil. Calix 5-fidus. Petala 5 multotiès longiora, patentia , infrà discum inserta. Stamina 5 disco inserta, brevissima , filamentis subulatis, reflexis , antheris cordiformibus. Ovarium in disco immersum circà ipsum undiquè expanso , substantiis utriusque in unam confusis, et indè quast staminiferum, tuberculatum, 5-lobum, 5-loculare, loculis 2-ovulatis, ovulis ex angulo interno appensis collateralibus. Stylus ex ovarii apice inter lobos ortus, brevissimus, in stigma ob- tusum suprà dilatatus. Fructus..….. Frutex. Folia opposita, 1-rarius-2-foliolata, integra, pellucido- punctata , petiolata petiolo basi appendiculato. Paniculæ terminales vel laterales , pedunculis partialibus bracteatis, pedicellis bracteo- latis. Flores parvi, glanduloso-puuctati, sHOPArRUse Numerus partium in quibusdam quaternarius. Os. Species unica & Brasilià intra-tropicali.— Charact. ex Aug. de Saint-Hilaire (Flor. Brasil., vol. 1, p. 81, tab. 16), quo teste, in præfloratione valvatä ala- bastri subglobosi, petalorum marginibus subintroflexis. Notentur bases foliorum oppositorum dilatatæ in appendiculas sursum productas et introrsum concavas, quæ mutuô sibi appositæ omnind gemmam terminalem includunt primd, deindè câdem explicatà ab invicem discedunt. — Genus Esenbeckiæ admodüm affine, 488 DiosMEÆ AMERICAN. PILOCARPUS. Tab. 22, n°. 29. Prcocarpus. Vahl.—Saint-Hil.—DC.—Nees, Mart. Calix brevis, 5-dentatus. Petala 5 longiora, reflexa, circàa disci basim inserta. Stamina 5 eidem altiùs inserta , longiora, filamentis subulatis, reflexis, antheris subrotundis. Ovaria 5 minuta, basi inter se coalita et in disco immersa circà incrassato cumque ipsis parüm confuso , sicque ovarium mentientia unicum , apice 5-lobu- latum , glabrum , singula 1-2-ovulata, ovulis superpositis. Styli 5 ex angulo interno ovariorum infrà ipsorum apicem orti, vix suprà eadem exserti , apice in stigma latius 5-sulcum connati. Fructus 5- sæpiùs-2-1-Capsularis , capsulis 1-spermis. Embryo absque peri- spermo, cotyledonibus crassis radiculam brevem occultantibus. Frutices , sæpè humiles. Folia (in stirpe interdüm eâdem} alterna opposita-ve, simplicia aut 2-5-foliolata-lobata-ve ; integra, pellu- cido-punetata. Racemi terminales aut demüm laterales, pedicellis patentibus, basi, sub apice medioque bracteolatis, rariüs iisdem brevissimis spiciformes. Flores viridescentes -purpurascentes-ve, glanduloso-punctati. Ozs. Species 4 (una in herb. Mus. Paris. inedita) Antillanæ, Guianenses, Bra- silianæ. — Charact. e specim. siccis, e Vahl Eclog. Amer., tab. 10, et Saint- Hil. pl. remarq. Bres., vol. 1, p. 145, tab. 16. — Genus Diosmeum floribus hermaphroditis, filamentis 5 nudis ,-ovario multiplici et imprimis endocarpii à sarcocarpio solubilis, cartilaginei, 2-valvis et basi introrsam membranacei struc- turâ , afline præsertim hinc Esenbeckiæ et Metrodoreæ, inde Hortiæ ; Simarubeis quoque conterminum ovulis interdum solitariis, integumento seminis membra- naceo, perispermi defectu et cotyledonibus crassis radiculam brevem hilumque spectantem occultantibus ; Zanthoxyleis demum ipsis non absimile. Petala in præfloratione valvatä interdum ad basim margine sibi incumbentia. Eadem apice breviter acuminato introflexa , subque eo utrinque excavata.—Ovula in speciebus duabus gemina superposita , in duabus cæteris solitaria; an ovulo altero in ovario jam abortante (ut in Esenbeckiä)? quod non facile inclarescet, propter miram pistilli parvitatem, — Pericarpio immaturo sapor ferè corticis au- rantii, ex L. C. Richard. # DiosMeÆ AMERICANÆ. 489 HORTIA. Tab..22, n°. 30. Hortra. Vandelli.—PC—Saint-Hil. Calix cupulæformis, obtusè 5-dentatus, persistens. Petala 5 lon- giora, introrsüm supra basim barbata ,-apice uncinatim acuminata, reflexa, disco inserta. Stamina 5 ibidem superiüs inserta, petalis vix longiora ; filamentis erectis, glanduloso-tuberculatis, antheris Hineari-ovatis, immobilibus. Cvarium disco impositum Jlatiori, depresso, glanduloso, inter staminum insertiones sub-5-lobo, gla- brum , 5-gonum, 5-loculare, loculis 2-ovulatis , ovulis superpositis. Stylus ex ovarii apice crassus, b-costatus, cum stigmate terminali colorato 5-sulco, conicus. Fructus 5-4-2-locularis, loculis 1-2-sper- mis. Embryo in perispermo carnoso axilis, rectus ; cotyledonibus magnis obovatis, radiculà brevi superä. Suffrutex. Folia alterna, simplicia, magna, pellucido punctata (ut et petala). Ramuli terminales corymbosim :multiflori, pedun- culis crassis bracteatis , pedicellis bracteolatis. Flores rosei. Oss. Species unica Brasiliana. — Charact. e specim. sicco Vandelliano et e Saint- Hil. Pl. us. Bras. 17. 4 Præfloratio petalorum contorto-convolutiva, marginibus tamen vix sibi incum- bentibus, apicibus introflexis , approximatis. — An ovaria et styli 5, inter se coa- lita, atque etiam interdum posteriores basi, priora apice tanlum contigua, non continua ? — Fructus capsularis, auctore Vellozo ; eumdem Aug. de Saint-Hilaire (quem in fructu semineque describendo hic secuti sumus) carnosum suspicatur ; sed tantum ante perfectam maturitatem vidit. An cocca in sarcocarpio subcarnoso dehiscentia , utin multis Rutaceis aliis? —Integumentum seminis umbilico lineari notatum , crustaceum et atrum, sub tunicà arilliformi, tenui, succulentà, An bæc pro arillo genuino habenda? Non-ne rectiüs pro parte integumenti exteriori, qualisin quibusdam seminibus observatur , Oxalidis verbi gratià et multarum Zanthoxylearum. Mém. du Muséum. 1. 12. 63 490 DiosMEÆ AMERICAN. CHOISYA. Cnoisya. Kunth. Calix 5-sepalus, deciduus. Petala 5 longiora, subunguiculata , patentia. Stamina 10 petalis breviora : filamenta subulata 5 bre- viora, petalis opposita; antheræ cordiformes , obtusæ. Ovaria 5 inter se coalita ad basim in gynophorum breve petaliferum stamini- ferumque continuatam, extüs pubescentia, singula 2-ovulata, ovu- lis superpositis. Styli 5 ex angulo interno ovariorum infra ipsorum- apicem orti, mox in unum Coaliti staminibus breviorem , 5-sulcum, hispidulum, stigmate glabro, capitato , 5-lobo terminatum. Fruc- Frutex. Folia opposita , ternata , pellucido-punctata , petiolata pe- tiolis subtùs canaliculatis. Pedunculi in apice ramulorum axillares, infrà simplices, superits 3-fidi, subumbellatim pluriflori, basi bracteati, ad divisuras subque pedicellis bracteolati, bracteis brac- teolisque magnis deciduis. Corollæ albæ , sicut calices glanduloso- punctulatæ. Os. Species unica e Mexico (ubi colitur) relata. — Charact. e specim. sicc. et e Kunth Nov. gen. et spec., vol. 6, p. 4, tab. 513. — E speciminibus Kunthianis ovaria in unum planë coalita, in nostris partim distincta. — Fructus (teste Bon- pland ) capsularis , 5-sulcus ; 5-rostratus. SECTIO SECUNDA. CUSPARIEÆ. DC. — FRAXINELLÆ r1er#que. Nees, Mart. Flores regulares, aut sæpiüs anomali. Petala 5 nunc libera , nunc sæpiüs in corollam pseudo-monopetalam , labiatam campanulatam aut infundibuliformem coalita. In polypetalis stamina totidem al- terna, libera; in monopetalis filanicnta libera aut sæpiùs cum tubo adglutinata , nunc omnia antherifera, nunc 2-5 ananthera, 1-2 tune aliquandd additis. Discus urceolaris ovarii basi circumpositus. Ova- ria petalorum numero æqualia, distincta aut rariùs in unum con- DiosMEÆ AMERICANÆ. hot nata, 2-ovulata , ovulis superpositis , superiori ascendente > inferiori pendulo. Styli apice, vel medio, vel omnind connati. Seminis testa tenuis. Embryo absque perispermo, cotyledonibus magnis, brevibus aut sæpiüs corrugatis, alterâ exteriore interiorem alteram invol- vente, utrâque apice 2-auriculatà et auriculis radiculam transversè sitam obtegente. Arbores , arbusculæ, frutices, rarissimè herbæ. Folia alterna , ra- rissimè subopposita , 1-sæpits-3-foliolata (in eodem interdim ramo), lanceolata aut obtusa, integerrima. Flores in racemis terminalibus axillaribus-ve racemosim corymbosim paniculaüim-ve dispositi. Diversæ partes frequenter amaræ. Species intrà-tropicales, ferè omnes è Continente : à cæteris Dios- meis distinctæ floribus sæpè anomalis et monopetalis, filamentis castratis, urceolo ovarium cingente neque calici adnato, sed impri- mis seminis structurà. An ided Cusparieæ, suadentibus plerisque, à Diosmeis reliquis removendæ? non-ne potiùs cum ipsis relinquen- dæ, dato sensim transitu à floribus polypetalis typo regulari gau- dentibus ad polypetalas irregulares, nec bene definito inter has et illas limite. SPIRANTHERA. Tab. 23, n°. 32. SprRANTHERA. Saint-Hil.—DC. — Terpnanraus. Nees et Mart. Calix brevis, 5-fidus. Petala 5 longissima , libera, linearia , sub- inæqualia , subfalcata. Stamina 5 petalis pauld breviora , libera, filamentis filiformibus tuberculatis, antheris linearibus, post an- thesim spiraliter revolutis. Ovaria 5 villosa , basi coalita et stipitata, disco campanulato cincta. Styli 5 ex angulo interno ovariorum orti, statim in unum cCoaliti petalis longiorem , infrà hispidum , stigmate capitellato 5-lobo terminatum. Fructus 5-capsularis, capsulis sæ— piüs abortu paucioribus. Fruticulus. Folia alterna, ternata, petiolata. Pedunculi in summis ramulis axillares, infrà nudi, apice 3-fidi 3-flori, aut terminales 63 * 492 DiosMEÆ AMERICANZX. corymbosim divisi, pedicellis 1-3-bracteolatis. Flores speciosi, allu, suavissimè odorati. Oss. Species unica Brasiliana intra tropicos. —Charact. ë specim. sicc., ex Aug. de Saint-Hil. Pl. rem. Bres:, 1, p. 147, tab. 17, et Nees Mart. Fraxin. Act. Acad. natur. Cur. vol. 11, p. 152 et 177, tab. 10,K et 31.— Genus hoc petalorum inæqua- lium staminumque longitudine et inde alabastri subincurvati formä , ut et pistillo stipitato, Dictamno et Calodendro non absimile, quæ connectit cum Cusparieis , à quibus ipsum separari non potest, afhinitatem hanc confirmante descriptione datà a Nees et Mart., quibus testibus, « structura receptaculi et seminis omnino uti in Arubà » (id est Galipeà vel Almeidea) : fructus tamen plane maturosée vidisse negant. ALMEIDEA. Tab: 23, n°. 33. ArueineA. Saint-Iil.—DC. — Aruya. Nees et Mart.—(non Aubl.). Calix brevis 5-partitus-fidus-dentatus-ye. Petala 5 multotiès lon- giora, distincta, æqualia, spatulata. Filamenta 5 petalis breviora, libera , complanata , supra medium densè barbata, omnia antheri- fera , antheris lineari-cordiformibus. Ovaria 5, disco cupulæformi infrà cincta . basi inter se coalita, glabra, Styli 5 ex apice ovario- rum orti, statim in unum coaliti glabrum , stigmate capitato 5-lobo terminatum. Fructus abortu 1-2-capsularis, capsulis 1-rariùs-2- spermis. Arbores , arbusculæ vel frutices. Folia alterna , superiora quandb- que opposita, simplicia, fntegerrima, petiolata petiolo superiüs nodoso. Ramuli floriferi terminales , infrà simplices et nudi, apice in racemos compositos, paniculatos thyrsoïleos-ve divisi, peduncu- lis partialibus bracteatis ; pedicellis medio bracteolatis: Flores albi, lilacini, rubri, cœrulei. Ons. Species 5 Brasilianæ intra trôpicos: — Charact. e specim. siccis, ex Aug. de Sunt-Hil. Pl rem. Bres. ,! vol. 1, p. 142 , tab.£r5(, et Nees Mart, ; Fraxin: Act. Acad: matur: curios:, vol.11, p. 159:et 192 , tab. 19, mel 27-28-29:—Tnterdüm in alabastro petala inter se et cum filamentis cohærent, tunc à, flore Galipeæ non facile distinguendo, — Antheræ latere similiter subincurvatæ. — Structuræ em— bryonis ab Aug. de Saint-Hil. nobisque is 4, rubré observatæ , accedit descriptio ejusdem in 4. acurminald à Nces et Mart, dala. DiosmeÆ ANERICANX. ” 493 GALIPEA. Tab. 23, n°. 34. Gazrpea. Aubl.—J.—Saint-Hil.—DC. Prodr. — Cusrarra: Humb. — Boxpcanpra. Willd.—Rich.—Kunth. — Axcosrura. oem. Schult, — Concnocirpus. Mik.—Nees et Mart. — Aruszx spec. Nees et Mart, — Ravra. Nees et Mart. — Lasiosremox. Nees et Mart.— OsenTonra. Velloso. Calix brevis, cupulæformis , 5-dentatus-fidus-ve. Petala 5 lon- giora , subinæqualia coalita conniventia-ve in corollam pseudo-mo- nopetalam, subcampanulatam , tubo brevi sæpius 5-gono, limbo 5- fido patente. Filamenta corollæ tubo adglutinata’et ipso longiovra (inclusa tamen), sæpiüs complanata tomentosaque, nune 5 aut ra- riùs 6-8 è quibus 2-4 sterilia, nunc 5 omnia antherifera : antheræ oblongo-cordiformes , rarius basi appendiculatæ À post anthesim in- terdum revolutæ. Ovaria nunc omnind inter se nune basi tantüm connata, disco cupulæformi cincta, glabra aut villosa. Styli 5 ex apice ovariorum orti, nunc omnind aut partim distineii, nunc sæpits in unum coaliti, singuli stigmate obtuso terminati. Fructus abortu 1-2-capsularis. Arbores aut sæpiüs frutices. Folia alterna nunce simplicia petiolo infra apicem geniculatim inerassato, nunc ternata aut rariùs qua- ternata quinata-ve, pellucido-punctata. Pedunculi (Ramuli?) axil- lares vel extraaxillares, infrà simplices nudi, superiüs nunc in ra- -cemos simplicesicompositos-ve,, nunce rariüs in Corymbos paniculas- ve divisi; peduneulis partialibus. bracteatis (bracteà ‘interdum foliaceä), pedicellis brevissimis:, bracteolatis: Flores virescentes, albi vel subcarnei. Os. Species 15, unica Havannensis , cæteræ Guianenses et Brasilianæ , intra tropicos. — Congener ex Saint-Hil. Rapuria Aubl. (Scrunis Schreb. — non Nees. Mart, — Prorinannra Neck.) cui, ex Aubl. (Guy., p. 670, tab. 212): calix 5- fidus brevis!; corolla tubulosa , incurva ; limbo erecto6:partito, inæquali,, subbila- biato;: filamenta:5 tubo inserta, eodem: breviora, 3 sterilia, brevissima, 2, ad Fe] 494 DiosMEÆ AMERICAN. basim bisquamulosa , antherifera ; ovarium 5-gonum, disco carnoso circumdatun ; stylus subexsertus, apice in stigma crassiusculum inflatus; capsulæ 2 coalitæ, 1- spermæ, introrsum 2 valves: frutex Guyanensis, aromaticum olens, foliis oppo- sitis, ternatis, pellucido-punctatis ; flores virescentes in spicis axillaribus, simpli- cibus, arcuatis distichèe alterni. An reverâ species Galipeæ ? An genus distinctum , medium inter Galipeam et Monieram? posteriori affine corollä bilabiatä, inflo- rescentià, sed præsertim embryonis nudi cotyledonibus lævissimis, (ut videtur ex fig. 7, 8): analysi recognoscendum. — Charact. Galipeæ e specim. siccis, ex Aug. de Saint-Hil. PI. rem. Bres., p. 129, tab. 12,13et 14, A, 8, ©, et Richard, Mem. Instit., 1811, 2°. part. , p. 82, tab. ro. Petala nunc inter se et cum filamentis inferius coalescunt, nunc sæpius basi distincta, non nisi medio, ope filamentorum pilorumque densè intertextorum, adglutinantur. — Admodüm variabilis flamentorum sterilium longitudo, nunc longiorum antheriferis, nunc breviorum. Antheræ sæpius, loculis subinæqualibus, latere arcuatæ ; in G. febrifugé seu Cuspariä , inde Ticoreæ simili , basi appendi- culatæ (ex Richard). — In eädem, eodem auctore, loculi ovarii 1-ovulati, ovulo appenso. — Embryo nudus, cotyledonibus conduplicatis, corrugatis, apice biau— riculatis, radiculà obliquà, in G. Fontanesian& ab Aug. de Saint-Hil. nobisque observatus ; similis videtur quoque in G. macrophyllé seu Conchocarpo, e descrip- tione Mikanu. DIGLOTTIS. Drezorris. Nees et Mart.—DC. Calix 5-fidus. Petala 5 longiora , subæqualia , in corollam pseudo- monopetalam usque ad medium coalita. Filamenta corollæ tubo bre- viora , cum eodem subadglutinata, complanata, superiüs barbata, 3 sterilia , 2 antherifera , antheris apice in ligulam acutam , barba- tam productis, cordiformibus. Ovaria 5 disco cupulæformi basi cincta. Styli 5 in unum brevissimum connati, stigmate obtuso ter- minatum. Fructus 5-capsularis, capsulis 1-spermis. Frutex. Folia alterna , longa, lanceolato-ovata, integerrima , pel- lucido-punctata , petiolis apice inflatis. Flores in paniculà subrace- mosà terminali , brevi, subsessiles , bracteati. Ogs. Species unica Brasiliana sub tropicis. — Charact.: e Nees et Mart. Fraxin. Act. Acad. natur. curios. , vol. 11, p. 151 et 170, tab. 10, r et 25.—Ex auctoribus, DiosMEx AMERICANZX. 495 ovaria 1-oyulata. — Genus cæterum à Galipeä nullä alià notä, nisi antherarum appendiculis terminalibus, distinctum : an satis ? ERYTHROCHITON. Ervrarocmiros. Nees et Mart.—DC. Calix magnus, tubulosus, tubo compresso 5-costato, laciniis 5 himbi inter se bilabiatim concretis, labiis sub-æqualibus, nunc utroque integro, nunc superiore trifido. Petala 5 longiora , coalita in corollam pseudo-monopetalam , hypocrateriformem , limbo 5-fido patente. Filamenta 5 tubo corollæ breviora , cum eodem et inter se adglutinata , omnia antherifera, antheris lanceolatis. Ovaria 5 disco glanduloso, urceolato, longiore cincta. Styli 5 connati in unum tubo corollæ subæqualem, stigmate obtuso 5-sulco terminatum. Fructus 5-capsularis, capsulis 1-spermis. Arbuscula. Folia alterna, simplicia, petiolata , lanceolata , longis- sima, integerrima , glabra. Ramuli axillares, subaphylli, apice floriferi et indè pedunculos mentientes longissimos. Flores magni , in axillà folii bracteiformis 2-4-pluri-fasciculati, breviter pedun- culati , pedunculo basi articulato , 2-bracteolato; calicibus rubris, corollis albis. Ozs. Species unica Brasiliana è sylvis aborigenibus , intra tropicos. — Charact. : e Nees et Mart. Fraxin. in Act. Acad. natur. curios,, vol. 11, p. 151 et 165, tab. 18, cet 22. TICOREA. Tab. 23, n°. 35. Trcorea. Aubl. — J. — DC, — Saint-Hil. — Ozorzyrrum. Schreb. — Saruris. Nees et Mart. — ( non Schreb.) Calix parvus 5-fidus-dentatus-ve. Petala 5 multotiès longiora , linearia , connata in corollam pseudo-monopetalam, infundibulifor- mem, limbo 5-fido , æquali vel inæquali, patente. Filamenta com- planata , tubo adglutinata, nunc 5-7 aut rarissimè 8 è quibus 3-6 sterilia, nunc 5 antherifera. Antheræ adnatæ, basi (indè appendi- 496 DiosmEÆ AMERICANZ. culam mentiente) effœtæ. Ovaria 5 disco cupulæformi cineta ; ple- rümque inter se coalita, glabra. Styli 5 ex apice ovariorum orti, statim connati in unicum tubo corollæ subæqualem , glabrum, stig- mate 5-lobo terminatum. Fructus 5-capsularis, capsulis 1-spermis. Arbores aut frutices olentes. Folia alterna , nunc simplicia et cum petiolo articulata, nunc sæpissimè ternata, foliolis lanceolatis , in- tegris, pellucido-punctata. Ramuli terminales , aphylli, floriferi, infrà nudi , superiüs variè nunc in corymbos, nunc in paniculas, nuncC in racemos composiios divisi, pedicellis bracteatis. Flores al- bidi vel ochroleuci, glandulis nunc pellucidis ; nunc tuberculæfor- mibus sparsi. Ons. Species 7 Guianenses Brasilianæque, intrà tropicos. — Charact. e specim. siccis, ex Aug. de Saint-Hil. PI. rem. Bres., 1 , p. 139, tab. 14, D, et Neeset Mart. Fraxin, p. 150 et 154, tab. 18, À et 20. Præfloratio petalorum &ontorlo-convolutiva , interdüm difficillimè conspicienda, cum superius omnino adglulinata interse occurrant ;: qualiter posterius in parte inferiore tantum sive tubo persistent. — Appendiculam infra antheras sitam, partem inferiorem effœtam puto ipsius antheræ, quoniam huic continua, medio sulcata, basi emarginata videtur : eamdem Aug. de Saint-Hil. connectivum pro- ductum arbilratur. — In seminibus 7coreæ pedicellatæ DC. , embryonem obser- xayi cotyledonibus magnis, corrugatis, conduplicats, apice biauriculato radiculam oblique sitam hilumque spectantem tegenlibus, talem deniquèe qualem in Almeideà et Galipeä. Sed species hæc, cujus fructus tantum not, dubia adhüc in genere, cujus characteres sunt & flore desumpti. MONIERA. Tab. 22, n°. 31. Moniera. Aubl.—J.—Kunth.—DC.:—Nees et Mart.— (non Pers. ). — Ausreria. Rich:-in Pers.—( non Schreb.—neque Lour.—neque Gært.) Calix 5-partitus, laciniis valdè inæqualibus (duabus corollà multd longioribus , tribus multà brevioribus)/, ‘persistens. Petala 5 inæz qualfà , fnfrà connata in corollam ‘pseudo:monopetalam ; tubo:cur- vato’, limbo'in labia: 2; superius' r:lobuin ; inferius 4-lobum diviso. DiosmMEÆ AMERICANZ. 497 Filamenta 5 corollæ tubo adglutinata et eâdem breviora , compla- nata, medio barbata, 5 sterilia, 2 antherifera , antheris adnatis, oblongo-cordiformibus. Ovaria 5 squamâ hypogynâ , crassiusculà , longiore , apice bidentatà , staminibus sterilibus opposità , persis- tente stipata , sessilia, approximata , glabra. Styli 5 ex apice ova- riorum orti, connati in unum stigmate capitato 5-lobo terminatum. Fructus 5-capsularis, capsulis interdüm abortu paucioribus, 1- spermis. Herba villosa. Folia alterna aut subopposita, petiolata , ternata , tenuissimè pellucido-punctata. Pedunculi axillares , infrà simplices nudi, superiùs furcati floriferi, floribus brevissimè pedicellatis, secundis. Os. Species unica Cumanensis, Guianensis , Brasiliana, intra tropicos in mari- timis frequens. — Genus fructüs structurä certe Diosmeum, Cusparieis corollà monopetalà affine, ut et filamentis castratis, perispermi defectu , cotyledonibusque complicatis et alterà alteram involventibus; discrepans tamen 1isdem lævibus non corrugatis, habitu , nectario circa basim ovarü nullo nisi sic voces squamam hypo- gynam persistentem. An hæc contrà pro filamentis sterilibus habenda ? Cotyledonem duplicem , utramque basi bifidam, perfecte recognoverunt Kunth et Aug. de Saint-Hil. ; exteriorem pro perispermo descripserunt Richard, Nees et Martius et de Candolle. — Lacimiæ calicis majores in inflorescentià facile bracteas mentiuntur. — Corollæ labium superius in alabastri curvati latere concavo situm , inferum ided videtur quidem, sed labii alterius obtegit lobos; quibus filamenta sterilia respondent. ZANTHOXYLEZÆ. TEREBINTACEARUM czvera. J. — DIOSMEARUM crever ET PLERÆQUE PTELEACEZÆ. Kunth. Flores abortu diclines , regulares. Calix 3-sæpiüus-4-5-divisus. Petala totidem subæqualia ant frequentissimè longiora , præflora- tione plerumque contorto-convolutivà , rarissimè nulla. Masc. Sta- mina numero petalorum æqualia aut rariüs dupla , iisdem plerùm- Méin. du Muséum , à. 12. 64 498 LANTHOxYLE#. que longiora , inserta circa basim gynophori rudimentum pistilli staminibus brevius, rarissimè nulium , gerentis. Fom. Stamina nunc nulla nune abortiva et pistillo breviora. Ovaria gynophoro im- posita , petalorum numero æqualia aut pauciora , nunc in ovarium simplex connata , nunc sæpiüs omnind aut partim distincta. Ovula in singulis loculis bina , juxtaposita aut rariüs superposita, raris- simè 4. Styli in ovariis simplicibus simplices , in distinctis totidem nunc liberi nunc superiüs coaliti , interdüm null. Stigma 2-5-lobum aut in stylis liberis simplex. Fructus nunc simplex, baccatus aut membranaceus, 2-5-locularis, nune multiplex , conflatus è drupis , vel sæpissimè capsulis 1-5 bivalvibus, sarcocarpio plerumque sub- carnoso partim ab endocarpio solubili. Semina solitaria geminata- ve, pendula, plermque lævia et nitida, integumento testaceo. Embryo intra perispermum carnosum , radiculà superà , cotyledo- nibus ovato-complanatis. Arbores, arbusculæ vel frutices. Folia Estioulatas alterna aut opposita ; nunc simplicia , nunc frequentiüs abruptè aut imparipin- nata foliolis alternis oppositis-ve , epunctata aut plerumque pellu- cido-punctata. Flores axillares terminales-ve , variè dispositi , foœmi- nei pue masculis pluribus intermixti, nunc ab iisdem in diversis ramis vel arboribus discreti, pedicellis bracteolatis , canescentes virescentes rubescentes-ve. Diversæ partes amaræ vel sæpiüs aro- maticæ. Species inter-tropicales aut paucissimæ extra tropicos; plurimæ Americanæ , cæteræ Africanæ et Asiaticæ; quædam sed rarissimæ Australasicæ et Oceanicæ. Zanthoxyleas distingunt à Rutaceis omnibus supradictis et im- primis à Diosmearum Americanarum sectione primà admodüm vicinà , flores abortu diclines; à Simarubeïs ovula geminata et fa- brica seminis ; à multis Terebintacearum (J.) generibus habitu et tructurà accedentibus, perispermum carnosum. DANTHOXYLEZ. 499 DICTYOLOMA. Tab. 24, n°. 56. Flores abortu diclines. Calix altè 5-partitus. Petala 5 longiora. Masc. Stamina 5 petalis subæqualia, filamentis è dorso squamulæ densè lanatæ ortis, ipsâque mediante insertis circa basim gyno- phori globosi, gerentis ovaria 5 abortiva , gracilia, staminibus bre- viora. Fogm. Stamina 5 similia sed breviora antherisque subeffætis. Ovaria 5 unicum mentientia , gynophoro breviori imposita , tomen- tosa ; singula 4-ovulata ; ovulis interno angulo adnexis. Styli toti- dem in unum coaliti brevem, crassum, stigmate capitato 5-lobo terminatum, cito deciduum. Capsulæ 5 distinctæ, compressæ , in- trorsüm dehiscenies, 2-valves, 3-4-spermæ. Semina reniformia, dorso in alas marginantes eleganter reticulatas expansa. Embryo arcuatus. Arbusculæ. Folia alterna, pinnata, foliolis suboppositis alternis- ve, inæquilateris, margine glandulosis, epunctatis. Ramuli termi- nales floriferi , dichotomè in corymbos latos divisi, pedicellis brac- teolatis. Flores tomentoso-albicantes , foeminei rariores masculis copiosis intermixti. Ozs. Species una Brasiliensis (in herb. Juss.) ; altera (in herb. de Candoll.) ex America quoque australi, an distincta? — Generis mox in Prodromo Candoll. edendi nomen, quod ab auctore communicatum adoptavimus , à reticulis semina cingentibus desumitur. Calicinis laciniæ quinconciatæ, deciduæ. Petalorum, apice in acumen intro- flexum desinentium, præfloratio convolutiva aut sæpiüus contorto-convolutiva. — Antheræ medio dorso hispidulæ. Pollinis grana globulosa , in florum fœmineorum antheris nulla aut paucissima. — Ovula peritropa ; in floribus masculis pauciora, minutissima , effœta. — Gynophorum sub fructu persistit, sed minimum. — Sar- cocarpium tenue endocarpio tenui ad suturas valvarum arctius adhæret, facilius alibi solubile. Seminum testa tenuis, sub hilo incrassata, striis concentricis notata, margine (hilo excepto) expanditur in fibras radiantes , inter se cumque fibris aliüis semini concentricis eleganter intertextas. Funiculus umbilicalis longiusculus obli- que à seminis concavitate anticà ad suturam interiorem capsulæ extenditur. Nu- cleus arcuatus , pelliculà vestitus. Embryo conformis , sub-teres , radiculà superà, 64 * n perispermo tenui, Carnoso. 500 LANTUOXxYLE x. GALVEZIA. Tab. 25, n°. 57. Gazvezra. Ruiz. Pav. — (non Dombey.) Flores abortu diclines. Calix 4-partitus. Petala 4 longiora. Masc, Stamina 8, 4 petalis opposita breviora , filamentis subulatis, gla- bris , inserta circa basim gynophori oblongi gerentis ovaria 3-4 dis- tincta , stylis totidem apice inter se coalitis instructa, inania. Foem. Ovaria 4 imposita gynophoro 4-gono, carnoso, singula 2-ovulata, ovulis juxtapositis. Styli totidem ex apice ovariorum orti, basi dis- tincti, superiüs coaliti, stigmatibus in unicum 4-lobum connatis. Drupæ 4aut abortu pauciores , 1-spermæ. Semina ovoïdea , embryone recto. | Avbor. Folia simplicia, opposita aut ternatim verticillata, ser- rata , glaberrima, pellucido-punctata, aromaticum olentia. Pedun- culi axillares, trichotomè paniculati, ad divisuras oppositè 2-brac- teati, pedicellis bracteolatis. Flores foœminei in distinctis ramis (an et arboribus?), mins copiosi. pie Oss. Species unica Chilensis, quæ Prtao incolarum. — Genus hoc Laurineis adjectum à Poiret (Encycl. meth. et Dict. Scienc. nat.) , accedit certe Zanthoxy- leis, transitum ind ad Simarubeas staminibus numero petalorum duplis, fructibus dense carnosis amarisque suppeditans. Præfloratio petalorum contorto-convolutiva. — Ovaria inania apice extrorsum gibbosa , massulà resinosà gibbum interius implente. — Sarcocarpium carne densä gustuque amarà , endocarpio tenui arctè adhærens. — Semen unicum fertile, re- liquis alterius abortivi juxtà persistentibus, angulo interno loculi adnatum. Sub integumento crassiusculo pelliculà intüus vestito, embryonem repperi compressum, radiculà superà , cotyledonibus foliaceis, absque ullo quidem perispermo : quod tamen existere reverâ crediderim , cum embryo seminis adhücimmaturi cavitatem non impleret, perispermumque nondum solidum desiccatione evanescere facile potuerit. LANTHOXYLEZÆ. 501 BRUCEA. Brucea. Mill.—Lher.—Kunth. — Gonus. Lour. Flores diclines. Calix 4-partitus. Petala totidem calicem vix æquantia. Masc. Stamina 4 brevia, inserta circa corpusculum cen- trale, glanduliforme, 4-loburi (gynophorum). Form. Stamina 4 sterilia. Ovaria 4 gynophoro 4-lobo imposita, singula stylo acuto reflexo instructa. Drupæ 4 1-spermæ. Frutices. Folia impari-pinpaia, oppositè 6-jaga, foliolis integris serratis-ve, epunctatis. Flores minimi, intùs purpurascentes, in spicis axillaribus oblongis interruptè glomerati , glomerulis brevis- simè pedicellatis, bracteolatis. Ramuli, pedunculi, petioli, nervi, foliaque interdüm ipsa pube rufescenti simplici vestita. Diversis partibus mira amarities. Sæpè quinta pars floribus additur. Quidam hermaphroditi evadunt, sed in nostris tepidariis rarissimè. Oss. Species 3, una Abyssinica, una Indica, una Jayanica, Sumätrana, Si nensis et Cochinchinensis. Lamarck (Mem. Acad. roy., 1784, p. 344) menorat quartam speciem e Sierrä-Leonà à præcedentibus diversam folïis glaberrimis, spicis paniculatim ramosis, petalis calice multo longioribus, floré fœmineo ignoto, neque verisimiliter congenerem.—Charact. florum mascul. ënaturà, fémineorum e Lheritier stirp. nov., p. 19, tab. ro, et Loureiro coch. 809. — Antheræ in B. Sumatran& ( Gonus amarissimus Liour.) extrorsæ. In 8. antidysenterica ova- rium simplex (an abortu?), stigmate sessili bilobo coronatum, testé Guersent (Bullet. Soc. philom. , 3, n°. 84, p. 181). Drupa similiter simplex ex icone itineris Bruceani (edit. gall., vol. 5, p. 87, tab. 21), ubi descriptio non facile intelli- genda. BRUNELLIA. Brunetua. Ruiz. Pav.—Humb. Bonpl.—Kunth.—Nees et Mart. Flores diclines. Calix 4-5-partitus, basim intus vestitus disco hirsuto, depresso, in ambitu 8-10-lobo. Petala o. Masc. Stamina 8- 10 calice longiora , inserta in ambitu disci ovaria abortiva gerentis. Form. Stamina ibidem inserta, calice multd breviora , antheris ef- 502 ZLANTHOXYLE Æ. fœtis. Ovaria numero laciniis calicinis æqualia, distincta, hirsuta, singula stylo brevi acuto apiculata, biovulatæ, ovulis subcollatera- libus, ex angulo interno pendulis. Capsulæ totidem distinctæ (quæ- dam sæpiüs abortivæ), introrstm longitudinaliter dehiscentes, 1-2- spermæ. Semina ovoïdea aut globosa, embryone recto. Arbores i inermes aut rarissimè aculeatæ. Folia opposita vel ter- natim verticillata , Simplicia, 3-foliolata aut impari-pinnata (inter- düm in eodem ramulo), coriacea , integra aut sæpiüs crenato-serrata, epunctata. Stipulæ (?) petiolares geminæ, parvæ, caducæ. Flores in paniculas corymbos-ve axillares aut terminales dispositi , pedicel- lis bracteatis. Partes pleræque vulgd ferrugineo-tomentosæ. In qui- busdam auctus seu laciniarum calicis (usque ad 7) sive staminum (usque ad 14) numerus; ovaria in iisdem pauciora. Os. Species 6 ex Americà australi inter tropicos. Prætereà quædam ex Insulis Sandwich et Rawak inedita (à D. Gaudichaud communicata) genere aut confun- ditur aut certe proxime accedit, fructibus et seminibus suppetentibus, floribus ignotis. —Charact. è speciminum siccorum anälysi, ex Humb. Bonpl, pl. æquin., vol. 1,p. 210—220, tab. 59—62, et Kunth, Nov. Gen., vol. 7, p. 42—/6. Præfloratio laciniarum calicinarum valvata. In alabastro, filamenta florum mas- culorum apice intüs flexa , styli femineorum ovariis incumbentes flexi. Plerumque occurrit et normalis videtur numerus laciniarum calicis quaternarius quinarius-ve, staminum duplex, ovariorum æqualis : sed in quibusdam , aucto laciniarum calicis staminum-ve, imminutoque ovariorum numero, hoc diversæ partes floris inter se jam non conveniunt. An hæ partium mutationes (minime constantes) in charactere generico adhibendæ? — Exstant in ovariis florum masculorum ovula, sed effæta ; in staminibus fœmineorum antheræ, sed absque polline. — Nulla unquàam inter stylos connexio. — Endocarpium lignoso-coriaceum , nucleiforme, à sarcocarpio facile solvitur (ut in Diosmeïs), nunc similiter bivalve , nunc tantum fissurâ longi- tudinali introrsum hians, in specie Sandwichianâ intus pube molli vestitum. — Semina in capsulis 1-2, ab angulo interno suspensa ope funiculi filiformis hinc valvis interpositi, inde hilo lato adnati et serius ab eodem partim soluti. Integu- mentum testaceum pelle lævi vestitum. Embryo radiculà super, cotyledonibus plano-ovatis, intrà perispermum carnosum. Seminis denique adnexio et structura talis omnino, qualis in Zanthoxylo. FLANTHOXYLEZÆ. 503 ZANTHOXYLUM. Tab. 25, n°. 38. Zavrmoxyzom. Kunth. — DC. prodr. — Saint-Hil. — Xanrmoxyrum. Smith.—Nees, Mart. — Facara. L.—J.—Lam.—Schreh.—Nees, Mart. — Prerota. Adans. — Ocuroxyzum. Schreb.—Nees, Mart, — Kampmanwra. Raffin. — Lancsporrra. Leand. — Pouraxa. Nees, Mart. — Ausernia. Bory.— Amracus. Rumph. —Evonrx spec. DC. Flores dioeci. Calix brevis 3-4-5-partitus. Petala totidem longiora, rarissime nulla. MAsc. Stamina tot quot petala, iis æqualia aut lon- giora, inserta circa basim gynophori rudimentum pistilli simplicis multiplicis-ve filamentis brevius gerentis.Form.Stamina,nunc sæpiüs nulla, nunc brevissima, ananthera et squamuloïdea, vel antheri- fera antheris effœtis. Ovaria (5-1), nunc numero petalorum æqua- lia, nunc sæpiüs pauciora, gynophoro subgloboso subcylindrico-ve imposita , singula 2-ovulata, ovulis ex angulo interno suspensis , jux- tapositis. Styli ex apice singulorum ovariorum orti, nuncliberi , nunc apice connati, interdùm brevissimi aut etiam subnulli. Stigmata, nunc sæpissimè in stylis liberis totidem capitata, ipsa libera vel inter se primd cohærentia et demüm ab invicem solubilia; nunc in stylis connatis unicum, tot lobis quot styli exstant notatum. Capsulæ 1-5 in gynophorosessiles velstipitatæ , 2-valves, 1-2-spermæ. Semina solitaria globosa aut 2 hemisphærica, nitida, atra. Dre rectus aut sæpiüs subincurvatus. Arbores , arbusculæ aut frutices, ramulis petiolis nervisque folio- rum non rard aculeatis. Folia alterna aut opposita, simplicia vel ternata, vel sæpiùs abruptè aut impari-pinnata, petiolo communi nonnunquäm alato, in plerisque pellucido-punctata. Flores parvi , virescentes albidi-ve, axillares aut terminales , fasciculati, spicati, racemosi, cymosi, corymbosi vel paniculati, bracteati. Ons. Species circiter 5o, pleræque Americanæ seu intra sive pauciores extra iropicos, quædam Africanæ et Asiaticæ, unica Australasica (1). Præfloratio peta- ) ZBaNTHOxyLuM australasicum. — Entostemon Zineare. DC. prodr. — Z. à 5o4 LANTHOxXYLE zx. lorum contorto-convolutiva. Ovaria nonnunquam basi inter se coalila. Sarcocar- pium subcarnosum, introrsum, secundum suturam longitudinalem in fructu im- maturo ipsoque ovarlio jam conspiciendam, dehiscens , 2-valve, nunc endocarpio tenui arcte adhærens, nunc ab eodem chartaceo 2-valvi omnind demüm solubilis (ut in Diosmeis). Semina introrsm sub apice notata hilo lato, sæpe usque ad basim ipsorum extenso , loculi angulo interno adnectuntur ope funiculi valvis interpositi, filiformis membranæformis-ve, et sæpè post dehiscentiam ab eodem libero persistente pendent. Sæpè quoque fasciculus vasculorum hilo primüm ad- natus , demüm ab eodem sub formà filamenti solvitur et jam tantum ejusdem basi adhæret per hoc punctum ubi vascula in cavitatem seminis penetrant : quod nota- verat L. C. Richard (Anal. fr., p. 27), inde affinitatem Brunelliæ cum Zanthoxylo denuncians. Seminibus testa ossea, atra, sæpe inæqualis , extüus pelle subcarnosä , lævissimä , intus membranà tenuissimä vestita, excavata extüus ad hilum et canali interjori ab ejusdem basi ad chalazam descendente interdum forata. Cavitas senrimis recta aut subarcuata , fœta nucleo conformi. Embryo rectus aut subarcuatus, ra— diculà superà, cotyledonibus oyatis aut orbicularibus, planis , intra perispermum carnosum. Species numerosas sub Zanthoxyli, Fagaræ, aliisque genericis vocabulis promis- cuë militantes sapienter ad genus unicum revocavit Kunth, cujus exemplum cum de Candolle et Aug. de Saint-Hilaire hic sequimur. Tam confusæ synonymiæ causæ evstiterant plures; ut scilicet: varius laciniarum calicis, petalorum non- nunquäm deficientium , staminum, ovariorumque (sæpe non constans) numerus ; frequensque in floribus semper diclinibus, seu fæmineis staminum semper effœto= rum , sive masculis ovariorum abortivorum præsentia, et inde eorumdem pro her- maphroditis descriptorum error necessarius. Hinc varia genera instituta, quæ paucis recensebimus. ZanrroxyLum. Colden.—L.—J.—Schreb. — Xanrroxyzr spec. Nees, Mart. — Facana. Adans.—{non L:). Forsan proprii generis, à cæteris distinguitur floribus apetalis. Hujus typus et, inter muhi,observatas, unica huc usque species Z. fraxi- —————— © Novä-Hollandià occidentali, ramis tuberculatis, folñs alternis, simplicibus, oblongo-linearibus , obtusis, integerrimis, tuberculatis ; pedunculis terminalibus , paucifloris. Calix brevis, 5-partitus. Petala 5 longiora. Filamenta totidem brevis- sima, antheris effœtis. Ovaria 5 biovulata , ovulis juxtapositis, apice stylifera, stylis coalitis in unicum brevem , stigmate 5-lobo, capitellato terminatum. Fructus sæpius abortu 1-capsularis. — Habitus Eriostemonis, fructus et semen omnino Zanthoxyli. Flos unicus (neque perfectus) observatus. . à ZANTHOXYLEÆ. 505 neum (1) seu Z. clava-herculis L. spec. , cui : calix 5-sepalus , sepalis petaloïdeis, apice glanduloso-barbatis. Masc. Slamina totidem sepalis alterna , circà rudimenti pistillum 5-lobum. Foem. Ovaria totidem sepalis opposita, gynophoro cylindrico insidentia , singula stylo instructa desinente in stigma clavatum, stigmatibus inter se cohærentibus. — Sepala interdum plura, sex aut etiam (teste Kunth) novem. Quorum analogia cum petalis confirmatur situ alterno staminibus ovariisque op- posito, prætereàque metamorphosi ipsorum in stamina non infrequenti (observante L.-C. Richard). Variat quoque staminum nunc pluriam nunc pauciorum numerus, ut et ovariorum, quæ interdum similiter 6-9 (auctore Kuntk), aut tantum 4. FAGara Jacq.—L.—Schreb.—Nees, Mart. — PrerorA P. Brown.—Adans. — Facaræ spec. J. — Xanrroxxur spec. Nees, Mart. — Complectitur species quibus laciniæ calicis, petala et stamina 4 , ovaria 2. Auctores fefellit in floribus masculis gynophorum rudimentum oyariorum 2-partitum gerens, ideoque oyarium simplex cum stigmate bilobo et flores hermaphroditos descripserunt. Hüc referuntur Z. pterota , Z. culantrilo et aliæ species, si quæ petalis quatuor simülque ovario du- plici instructæ. Quædam /{-petalæ exstant, sed ovario unico (interdum tamen ge- minato), ut Z. præcox Saint-Hil., Z. hyemale Saint-Hil. , Z. affine, Z. bu- drunga, Z. rhetsa..…. In Facara Lam.—Sw. et XanraoxyLo Nees, Mart., speciebus præcedentibus 4-petalis accedunt quædam 3-petalæ, 3-andræ, 3-ovarieæ, qualia sunt Z. pim- pinelloïides, Z. ternatum, Z. punctatum, Z. emarginatum, Z. acuminatum, Z. Spinosum. Ocsroxyzum Schreb.—Nees, Mart. — KampmannrA Raffin. — Facarx spec. Lam.— Flores hic quoque falsd pro hermaproditis habiti ,quibus : Laciniæ calicinæ, petala et stamina 6 ; gynophorum (nectarium Schreb.) gerens ovaria 3( Schreb.) aut 1-5 (Nees, Mart.) , abortantia in floribus masculis, in fæœmineis anandris fer- tilia. Hüc referantur : Z. ochroxylum, Z. pentanome (utrumque simplicifolium ) ; 2. tricarpum, Z, rhoifolium, Z. tragodes, Z. hermaphroditum cujus nomini descriptio ipsa et icon Aubletii (Guy. , tab. 30) repugnat..…. Species hujus generis r-ovarieæ , quales admittunt Nees et Martius, confusæ cum genere sequenti, quod tantum ovario simplici floribusque dioecis (characteribus ided communibus ) dif- ferre dicitur ab auctoribus. LancsporriA Leandr.—(non Rich.).—Ponrana Nees, Mart. — MacquEerrA Com- mers.—Hujus generis sunt species 5-petalæ, 5-andræ, 1-ovarieæ , qualia Z. Langs- dorfii Saint-Hil. , Z. sorbifolium Saint-Hil. , Z. monogynum Saint-Hil., Z. sene- (x) Quotiès species absque nomine auctoris citatur, nomen specificum & pro- . dromo Candoll. hic desumitur. Mém. du Muséum, 1 12. 65 506 ZANTHOXYLEÆ. galense, Z. heterophyllum seu Macquerta Comm. cujus flores fæminei ovulorurs effætorum in pistillo præsentià hermaphroditos mentiuntur..….. AuserTia. Bory de Saint-Vincent. —1n hoc quoque genere flores abortu diclines hermaphroditos mentiri videntur. In observatis enim : Calix brevis, 4-partitus : petala 4 longiora; stamina { brevissima , antheris effœtis ; ovaria 4 gynophoro brevi insidentia , 2-ovulata, ovulis superposilis inferiori pendulo, superiori ascendente ; styli totidem ex apice ovariorum orti, stigmatibus capitellatis inter se cohærentes. Capsulæ 4 aut abortu pauciores, 1-2-spermæ , sarcocarpio apice et introrsum de- hiscente et ab endocarpio chartaceo demüm solubili. Arbores aut arbusculæ, Bor- bonicæ et Mauritianæ , odoratæ, foliis oppositis, simplicibus aut ternatis, tenuis— sime pellucido-punctatis ; floribus in racemulos axillares dispositis. Hüc spectant Aubertia borboniea (Bor. Voy. Afr., vol 1, p. 356, tab. 18) et Evodia obtusr- Jolia DC. (1). Seminis in posteriore observati adnexio et structura plane utin Zan- thoxylo, à quo igitur Aubertia non differt, nisi forsan ovulorum situ, præflora- tione petalorum sub valvatà et quibusdam aliis levissimis characteribus. Aliunde autem admodüm accedit Evodiæ ab ipsà floribus hermaphroditis et urceolo ovaria cingente discrepanti, et sic per eam à Zanthoxylis ad Diosmeas Americanas natu- ralis facilimusque transitus. Ampacus Rumph.—Arbores duas e Moluceis, Philippinis et Indià, sub hoc no- mine in horto Amboinensi (vol 2, p. 186-189, tab. 61-62), memoratas, Aubertiæ à Bory, Evodiæ à de Candolle consociatas , Zanthoxyli potiüs species esse, videtur indicare opus Rumphianum, comprobatque alterius (quæ F'agara triphylla Lam.) tm seminum analysis, tum recentior et accurata in Florà Indicà Roxburgh descriptio. A genere Zanthoxylo excludendæ species duæ huic dubie consociatæ in pro- dromo Candoll. : 1°. Z.2? oppositifolium (species Boroniæ); 2°. Z.2 corym- bosum seu TExoREA corymbosa Raflin., utpole carpellis instructum (ex auctore) polyspermis. Fagara octandra L. et Fagara elaphrium Wild. depulsæ ad ELaparrum Jacq. genus dubie Rutaceis consociatum in prodromo Candoll., rectius Buarseraceis à Kunth (Terebint., p. 15; Nov. Gen., vol. 7, p. 26, tab. G11-13), recenterque pluribus ditatum speciebus, omnibus Americanis. Fagaras capenses forsan ad Elaphrium quoque referendas opinatur de Candolle, misi tamen potius ex his proprium genus instituatur, quod ego characteribus se- (1) Prætereain herb. Juss. paniculæ florum exstant (sub nomine Cookia?) præ- cedentibus verisimiliter congeneres, discrepantes solum stylo simplici et stigmatis alte {-partiti lacinüis revolutis, in insulà Mauritianà collectæ à Commersonio. ZANTHOXYLEZÆ. 507 quentibus definiverim : flores hermaphroditi. Calix 3-4-partitus, brevis. Petala totidem longiora. Stamina numero dupla, alterna breviora , filamentis supra basim incrassatis, antheris magnis. Ovarium simplex infrà attenuatum in stipitem basi petaliferum staminiferumque , tuberculosum, apice 3-4-lobum, 3-4-loculare, loculis 2-ovulatis. Ovula juxtaposita ex apice anguli interni suspensa. Stylus pris- matico-3-{-gonus, crassus (ovarium ferè æquans), glaber, apice 3-4-lobus. Fructus ignotus. — Caules lignosi. Folia alterna, pinnata; foliolis alternis , obliquis, pel- lucido-punctatis. Flores in racemos paniculas-ve axillares dispositi, pedunculis pedicellisque basi bracteatis. — Species Africanæ, Capenses Guineenses-ve , nempe Fagara capensis Thunb., Amyris anisata WVilld. certe præcedentis congener , Elaphrium 2 inæquale DC. et ? Fagara armata Yhunb. — Charact. & siccis prio- rum specierum specim. — Genus hoc non Rutaceum crediderim, sed potius Te- rebintaceum (forsan Burseraceis Kunth, consociandum) aut etiam Aurantieum, incertæ tamen sedis quamdiüu fructus ejus et semen ignorabuntur. BOYMIA. Tab. 25, n°. 30. Flores diclines. Masc. ignoti. Form. Calix brevis, 5-fidus. Petala 5 longiora. Ovaria 5 gynophoro brevi circa basim 5-squamuloso impo- sita , inferiüus subcoalita et unicum mentientia , singula sulco dorsali longitudinaliter divisa, 2-ovulata, ovulis superpositis. Styli 5 ap- proximati in unum brevem, stigmate unico , latiori, peltato, 5-sulco coronatum, deciduum. Capsulæ 5 basi sub-coalitæ , superiüs diver- gentes, extrorsüm convexæ, introrsüm angulatæ et dehiscentes. Semina solitaria , globosa , lævia. Ozs. Species unica Sinensis. — Genus hoc e fructibus à paire d’Incarville , sub nomine vernaculo Ou-7chou-Yu,missis, Rutamque referentibus, institutum, dicavi memoriæ Michaelis Boym qui, anno 1660 , libellum de quibusdam Sinarum plantis animalibusque notabilibus scripsit. — Proxime accedit Zanthoxylo, olim, charac- teribus qui nunc latent cognitis, aut delendum, aut conservandum et tunc sibi forsan quasdam Zanthoxyli species vindicans, ut, verbi gratià, Zanthoxylum martinicense cujus ovaria (ovulis tamen juxtapositis), slyli, stigma peltatum, semen sub pelle Iævi scrobiculatum , Boymiæ simillima. Styli, qui ovariorum angulos internos quasi continuant, in alabastro subnulli, serius, flore explicito, elongantur , quod fit in nonnullis aliis Rutacearum specie- bus. — Ovula eidem puncto inseruntur, alterum paulo superius et ascendens, GS 505 ZLANTHOXYLEÆ. alterum paulo inferius et subpendulum. — Sarcocarpium extüus punctatum, endo- carpio tenui dorso et apice adhæret, cæterùm ab eodem bivalyi solubile. — T'esta seminis pelle crassiusculà lævi vestita, sub eädem tesselatim foveolata, hilo lato longitudinaliter et introrsum notatur. — Embryo radiculà superä, cotyledonibus tenuibus ovatis, in perispermo carnoso. — Fructus in aquâ calidä infusi quemdam Pteleæ odorem exhalant. TODDALIA. Tab. 26, n°. 40. Tonparra. J.—Kunth. — Verris. Commers. — Crawzra. Schreb. — Scorozra. Smith.—{non L. f. nec Forst. ) — Paurunrx spec. L. Flores diclines. Calix brevis, 5-dentatus. Petala 5 longiora, pa- tentissima. Masc, Stamina 5 petalis longiora , inserta circà basim gynophori rudimentum pistilli prismatico-5-gonum gerentis. FoEu. Filamenta 5sterilia , brevissima. Ovarium gynophoro brevi, 5-sulco, glanduloïdeo impositum , simplex, ovoïdeum, carnosum , 5-loculare, loculis singulis ovula bina superposita foventibus. Stigma subsessile, peltato-5-lobum. Fructus carnosus, punctatus, 5-sulcus, 5-locu- laris, loculis 1-spermis. Semina angulato-reniformia. Embryo ar- cuatus. Frutices, plerùmque dumi. Folia alterna, trifoliolata foliolis pellucido-punctatis, basi nonnunquèm biglandulosis. Flores pani- culati, paniculis axillaribus, solitariis aut rariùs geminatis, pedi- cellis bracteolatis ; masculi fomineique in diversis ramis (non-ne et in arboribus?). Ramuli, petioli, nervi, pedunculi in quibusdam aculeati. Numerus partium interdum quaternarius. Ons. Species 6 , Madagascarienses, Borbonienses, Mauritianæ, Ceylonenses, Indi- cæ, Jayanicæ , Timorenses ; nonnullæ ineditæ; quædam forsan tantüm varietates. Præfloratio petalorum contorto-convolutiva. — Ovaria apice nunc obtusa, nunc quasi in stylum attenuata, sicut et fructus , quorum forma varia loculis plu- ribus sæpèe abortantibus. Sarcocarpium carnosum endocarpio tenui adhærens. Ex ovulis duobus superpositis, inferius pendulum , superius ascendens. Alterius abor- tivi vestigia in fructu inveniuntur juxta semen fertile ; cujus testa nigra, ossea , in angulo interno juxta mediam partem ad insertionem funiculi leviter excavatur , LANTHOXYLEÆ. 509 admodüm crassa imprimis circà hilum : Hinc arcuata introrsam seminis cavitas , fœta nucleo conformi, pelliculä vestito , in quo embryo radiculà superà, cotyledo- nibus oblongo-ovatis, intrà perispermum carnosum. VEPRIS. Tab. 26, n°. 41. Vgpris spec. Commers. — Tonparræ spec. auctorum. Flores diclines. Calix brevis, 4-partitus. Petala 4 longiora, paten- tissima. Masc. Stamina 8 , 4 petalis opposita breviora , inserta circà basim gynophori ovariorum rudimenta 4 gerentis. Form. Ovarium gynophoro brevissimo, glanduloïdeo , 8-lobo, in ambitu sqamulis 8 minutissimis instructo , impositum , simplex, globosum , carno- sum , 4-loculare, loculis singulis ovula bina juxtaposita foventibus. Stigma sessile, latum, convexo-peltatum, in ambitu 4-lobum. Fructus carnosus, punctatus, 4-sulcus , 4-locularis, loculis 1-sper- mis. Semina ovoïdea, 2-locularia, loculo altero effœto, alteroem- bryonifero. Embryo subarcuatus. Arbusculæ. Folia alterna, trifoliolata foliolis intesris, glaberri- mis, reticulato-venosis , pellucido-punctatis. Flores paniculati ter- minales, masculi fomineique in diversis ramis (non-ne et in arbo- ribus?) Os. Species ex Insulis Borbonicâ et Mauritianä unica, aut binæ (si cum 7od- daliä lanceolaté Lam. verè non conspecifica 7”. paniculata Lam. illustr., tab. 139, fig. 2). Præfloratio petalorum contorto-convolutiva, rarius convolutiva. — In stami- nibus, forma filamentorum antherarumque alternantium paulisper dissimilis. Filamenta interdum basi cum gynophoro coalescunt et inde ipsius apici inserta, breviora aut etiam subnulla videntur, — Ovariorum rudimenta nunc quasi infor- mia , nunc singula oyata, stylo brevi acuminata, semper inania. Notetur scilicet hæc ovarii quadruplicis in floribus masculis præsentia (quà Vepris cum Zanthoxylo affinitas confirmatur), cum ovarium in fœmineis simplex et stylum existat. — Sar- cocarpio carnoso adhæret endocarpium dense lignosum , extrorsum convexum , in- trorsam angulatum subque apice fenestratum, semine inde appenso (ut in Eu- phorbiaceis). — Embryo subarcuatus radiculä superâ, cotyledonibus oblongo- ovatis, in perispermo carnoso, conformi , pelliculà tenui vestito. — Insignis struc- tura seminis , Cujus testa ossea, introrsum incrassata, sub apice (ut fit sæpius in 510 ZANTHOxYLE zx. Zanthoxylo) ad funiculi insertionem excavatur, et prætereà intus duplicem inclu- dit loculum, illum nucleo perfecto repletum, hunc vestigia alterius abortivi (ut videtur) exhibentem. Crediderim oyula dua juxtaposita intimo contactu in unum serius coalescere, à quà opinione non dissentit Mirbel, qui (Elem. Bot. , tab. 50, fig. 3) ejusdem seminis analysim sedulo delineavit et ibi tres loculos descripsit in eàdem testà (seu , ut vocat, arillo nuculiformi) singulos embryoniferos, duobus tamen embryonibus abortantibus, structuramque hanc explanavit seminis triplicis coalitione : sed quomodd semen triplex in loculo 2-ovulato ? Non-ne tertius loculus cavitas est exterior cui funiculus inseritur , ideèque minime embryonifera ? PTELEA. Tab. 26, n°. 42. Prerea. L.—J.— Gærtn.—Kunth. — Berrucra. Adans: Flores diclines. Calix brevis, 4-5-partitus. Petala totidem lon- giora, patentissima. Masc. Stamina 4-5 petalis longiora, filamentis infernè incrassatis hirsutisque , inserta circa basim gynophori pistil- lum abortivum staminibus brevius gerentis. Foem. Stamina 4-5 bre- vissima , antheris effoœtis. Ovarium gynophoro convexo basi imposi- tum, compressum, 2-loculare , loculis singulis bina ovula axi centrali aflixa , superposita foventibus. Stylus brevis. Stigma bilobum. Fruc- tus compressus , indehiscens (Samara ), centro turgidus , 2-locularis, loculis 1-spermis, circum undiquè expansus in alam orbicularem membranaceo-reticulatam. Semina oblonga, embryone recto. Frutices. Folia 5-rarius 5-phylla , foliolis pellucido-punctulatis, lateralibus inæquilateris, Flores albido-virescentes, corymbosi, co- rymbis in paniculas axillares terminales-ve compositis, pedicellis bracteolatis : masculi interdüm 6-7-andri staminibus inæqualibus ; fominei ovario nonnumquàam 3-loculari , stigmate 3-lobo. Ozs. Species ex Americà boreali extra tropicos. — Duæ præterea enumerantur admodüum dubiæ, utraque simplicifolia , altera Carolinensis (P. monophylla Lam.), altera Cochinchinensis ( P. ovala Lour. ), hæc capsulis fructum Rumicis referenti- bus , illa floribus masculis tantum cognitis. Congener demum ex Lin. suppl. (non meë sententià) BLackBuürNra Forst., n°. 6, seu BLackBouRNEs Kunth, arbor ex insulà Norfolck, cui : folia alterna, abrupte pinnata, foliolis obliquis, epunctatis; flores axillares, paniculati; calix parvus, LANTHOXYLEZX. Bit 4-partitus; petala 4 longiora, in præfloratione valvata, serius patentissima ; stamina 4 petalis breviora , filamentis subulatis, imserta circàa rudimentum centrale ovarii in stylumstigmate obtuso desinentem attenuati.—Charact. e specimine Forsteriano herb. Mus. Par. etex Kunth Tereb., p. 24.—For$ter ovarium 1-spermum tamen dicit, fructumque (non visum) baccatum suspicatur. Roxburg (Flor. Ind. vol., p- 435) Blackburniæ speciem alteram describit arborescentem, foliis simplicibus, alternis, punctatis, floribus in racemos frequenter compositos axillares dispositis, staminibus { basi in annulum coalitis, stylo brevi, stigmate capitato, semine aril- lato, 2-lobo; an vere congenerem ? Præfloratio petalorum contorto-convolutiva. — In masculorum florum pistillis stigma bilobum, sessile; loculi ovulati quidem, sed ovulis minutissimis, effœtis. In fæmineorum ovarus, ovulum superum ascendens, inferum pendulum idemique abortiens. Loculi in ovario et fructu tuberculis glandulosis extus notati. Samaras venis plurimis varie reticulatas, nervus crassior rectus ab apice ad basim dividit, hinc à pedunculo , inde à stylo proficiscens , ad loculos interruptus , e duplici vas- culorum fasciculo compositus. Endocarpium circà loculos lignosum sarcocarpio te- nuissimo arcte adhæret. Seminis oblongo-ovoïdei testa tenuis, scrobiculata , locuii angulo interno longitudinaliter partim adnata , intüs membranä vestita in qua ad basim introrsum chalaza nigrescens, circularis. Embryo radiculà superä , cotyle- donibus oblongo-ovatis, planis, in perispermo carnoso. Genus Lanthoxyleis affine. AILANTHUS. Aurawraus. Desfont.—J.—Kunth. — Poncerron. Reed. Flores polygami. Misc. Calix 5-fidus. Petala 5 longiora , patentiaz Stamina 10 petalis subæqualia, 5 iisdem opposita breviora. Discus centralis, in ambitu petalifer staminiferque, suprà productus in an- nulum sinuato-5-plicatum, gerentem immersa inter plicas ovariorum rudimenta 5 aut pauciora, distineta, minuta, compressa, acuta. Hermarar. (aut Form. ).Calix, petala, discus ut in masculis. Stamina abortu pauciora. Ovaria 5-5 distincta, compressa, singula è lateris interni emarginaturà stylum stigmate patente terminatum proferen- tia. Samaræ totidem oblongæ, linguiformes, compressæ , membra- naceæ, variè reticulatæ, medio tumidæ et 1-loculares, loculo 1- 512 ZANTHOXYLEZ. spermo. Semen compressum , ex angulo interno sub apice suspensum. Perispermum nullum (nisi sic laminam carnosam integumento arctè adhærentem voces). Embryo rectus, radiculà brevi, superà , coty- ledonibus foliaceis. Arbores proceræ. Folia abruptè aut impari-pinnata , foliolis op- positis, inæquilateris, integris aut dentatis, epunctatis. Flores albi- do-virescentes vel flavescentes, in paniculis magnis, ramosis, ter- minalibus fasciculati, pedicellis bracteolatis. Ozs. Species 4 Indicæ, Sinenses et Moluccanæ. — Charact. ex Desfontaines Mem, Acad. reg. , 1786, p.263, tab. 3 ; Kunth T'ereb. , p. 26; Roxburg PI. Corom., vol. 1, p. 24, tab. 23, et e specim. sicc. Æzlanthi glandulosæ. — Genus Zan- thoxyleis affine habitu, floribus diclinibus ovariisque distinctis, Brunelliæ fila- mentis numero petalorum duplis flexuosisque , Pteleæ fructibus compressis, mem- branaceo-reticulatis; ab iisdem discrepat seminum solitariorum structurà. Præfloratio petalorum apice contorta, cæterum induplicato-valvata.— Filamenta basi hispida, superius antè anthesim bis extrorsum flexa , in flore adhüc flexuosa. — Discus basi inter petalorum insertiones 5-lobus. — Samaræ membranaceo-sub- pellucidæ, plurimis varie se intersecantibus reticulatæ venis, quarum duæ cras- siores à seminis insertione proficiscuntur , altera superior indè ad styli ortum ex- tensa, altera inferior marginem internum samaræ subsequens usque ad basim, ibique cum pedunculo continuata. — Funiculus semini medio insertus , hinc ad ejus basim decurrit, inde ad apicem. Vestigia seminis alterius in loculo nunquam deprehendere , quantumvis in floribus junioribus observatis, potui. — Embryo primüm versus apicem seminis sese ostendit, serius cavitatem ejus totam implet : in unico omnind maturo suppetente, cotyledo altera alteram rectam marge replicato partim amplectebatur. SIMARUBEXÆ. SIMARUBACEZÆ. Rich. — SIMARUBEÆ. DC.—Kunth.—Saint-Hil. — TEREBINTACEARUM , arrmia MAGNOLIEIS , arrinra RUTA- CEIS cexera. J. Flores hermaphroditi aut rariüs abortu diclines , regulares. Calix 4-5-divisus. Petala totidem longiora, nunc patentia , nunc in tubum conniventia; præfloratiore contortä. Stamina petalorum numero SIMARUBE Æ. 513 dupla, iisdem nunc breviora nune longiora , filamentis singulis è dorso squamulæ hypogynæ enatis. Ovaria 4-5 imposita gynophoro basi staminifero, singula 1-ovulata, ovulo sub anguli interni apice suspenso. Styli totidem è summis ovariis orti, mox in unum coaliti terminatum stigmate 4-5-lobo, lobis distinctis aut connatis. Drupæ in receptaculo communi verticillatæ totidem aut abortu pauciores , indehiscentes, Semina pentlula integumento membranaceo. Embryo, absque perispermo, radiculä superä, brevi, inter cotyledones crassas Juxtapositas retractà. Arbores, arbusculæ aut frutices. Folia exstipulata, alterna , in paucissimis simplicia, in plerisque composita foliolis alternis oppo- sitis-ve, epunctata. Pedunculi axillares aut terminales, umbellatim, racemosim aut sæpiüus paniculatim divisi, pedicellis bracteolatis. Flores albidi , virescentes purpurascentes-ve. Diversæ partes amaræ. Species inter-tropicales ; si exceperis duas Africanas et Asiaticas easdemque simplicifolias, omnes Americanæ pinnatifoliæ. Simarubeæ ab omnibus cæteris Rutaceis dignoscuntur constanti triplicis characteris coexisientià , nempè ovariis 1-ovulatis , drupis indehiscentibus, seminis perispermo destituti tunicà membranaceà radiculâque inter cotyledones crassas quasi retractà. Easdem ab _Ochnaceis distingunt styli plures totidem ovariis inserti, non unicus è receptaculo (gynobasi) enatus ; ovula suspensa, non è basi loculo- rum erecta ; antheræ birimosæ , non apice biporosæ. QUASSIA. Tab. 27, n°. 43. Quassra. DC. — Quassux spec. L.—J.—Gærtn.—kRich. Flores hermaphroditi. Calix brevis, 5-partitus. Petala 5 multd longiora , in tubum conniventia. Stamiva 10 petalis longiora. Ovaria 5, imposita gynophoro latiori. Styli totidem basi distincti, mox coa- liti in unum longissimum , apice in stigma sub-æquale, 5-sulcum desinentes. Fructus 5-drupaceus. Arbor. Folia alterna, impari-pinnala, petiolis alatis, foliolis op- Mém. du Muséum. t. 12. 66 514 SIMARUPEÆ. positis, integerrimis, glabris. Flores magni, coccinei, in racemos terminales simplices ramosos-ve dispositi, pedicellis basi bracteatis , sub apice articulatis ibidemque 2-bracteolatis. Diversæ partes amaræ. Ozs. Species unica Guianensis, in insulis quoque Trinitatis et Antillis minoribus {quo importala). SIMARUB A. Tab. 27, n°. 44. SivaruBa. Aubl.—DC.—Kunth.—Saint-Hil.—Rich. — Quassrx spec. L. suppl.—3. Flores diclines. Calix parvus, cupulæformis, 5-dentatus-partitus- ve. Petala 5 longiora, patentia. Masc. Stamina petalis subæqualia , circà gynophorum lobos 5 (ovariorum rudimenta) miñutissimos , aut interdüum nullos, apice gerens. Form. Ovaria 5 imposita gynophoro æquali , ad basim squamulis 10 (staminum rudimentis) brevibus , hirsutis cincto. Styli totidem breves basi distincti, mox inter se coa- liti in unum, stigmate latiori 5-lobo coronatum. Fructus 5-dru- paceus. Arbores. Folia alterna, pinnata, foliolis alternis, integerrimis, supernè nitidis. Racemuli folio bracteiformi stipati, in paniculas axillares aut terminales compositi, pedicellis bracteolatis. Flores parvi, canescentes viridescentes-ve, margine interdùm purpuras- cente. Folia, lignum et præcipuè cortex seu radicis sive trunci, intensè amara. Os. Species 3 inter-lropicales , ex insulis Americæ australis, Guianà , Brasilià. Quarta additur Jamaïcensis (S. excelsa DC. seu Quassia excelsa Sw. Act. Holm., 1788, p. 302, tab 8), certe à genere, forsan euam à Simarubeis excludenda, ut- pote discrepans floribus polygamis, pentandris, stigmate trifido, fructu tricapsulari, capsulis drupæformibus, bivalvibus, foliolis foliorum impari-pinnatorum oppositis. — Charact. florum fœmineorum e sicco Simarubæ officinalis specimine; mascu- lorum ex eàdem; ex Kunth, Nov. Gen., vol. 6, p. 16; Aug. Saint-Hil., PI. us Bres., n° 4, et Flor. Brasil., vol, 1, p. 70 : Fructüs e Sémarubd glaucé; ex Gært., vol. 1, p. 340 ; tab. 70, et Rich. mss. E SIMARUPREZÆ. 5x5. Præfloratio petalorum contorta, ut in Simarubeis omnibus cæteris : contorto- convolutivam tamen in quibusdam Simarubæ versicoloris floribus observavit Aug. Saint-Hil. — In S. glaucé calicinis lacintüs, petalis staminibusque, una pars in- terdum aut additur aut demitur (notantibus Bonpland et Kunth). SIMABA. Tab. 27, n°. 45. Simapa. Aubl.—J.—DC.—Kunth.—Saint-Hil. — Arura. Aubi.—i.— Zwiwerra. Schreb.— Wild. — Puayrrosreuma. Neck. — Quassræ spec. Rich. Flores hermaphroditi. Calix parvus, 4-5-partitus-fidus-dentatus- ve. Petala 4-5 longiora, patentia. Stamina 8-10 petalis pauld bre- viora, Ovaria gynophoro latiori subæquali-ve imposita, numero pe- talorum æqualia, rariùs pauciora. Styli totidem basi distineti , mox in unum coaliti, stigmate 4-5-lobato-denticulato-sulcato-ve termi- natum. Fructus 4-5 drupaceus , drupis sæpè exsuccis. Arbores aut frutices. Folia alterna, in iisdem-ramis paucissima simplicia, pleraque ternata aut abruptè vel impari-pinnata, foliolis oppositis rarius-ve sub-alternis, integerrimis , plerümque coriaceo- nitidis, rarius pubescentibus. Flores albidi, virescentes aut carneo- flavicantes , non rard mel olentes , axillares aut sæpiüus terminales, in paniculas nunc breves et racemulos æmulantes, nunc magnas aut etiam ramosissimas dispositi, pedicellis bracteolatis. Cortex, folia fructusque amara. Ogs. Species 8 Guianenses et Brasilianæ. — Charact. e siccis specim., et ex L.-C. Richard, Descript. et Icon. mss. ; Aub]. Guy., p. 208 et {00 , tab. 115 et 153; Kunth Nov. Gen., vol. 6, p. 17, tab. 514; Aug. Saint-Hil. PI. rem. Bres., vol. 1,p. 123, tab. 11-12. Stamina 5 petalis opposita, eadem paulo breviora et subexteriora. Squamæ sta miniferæ interdüm longissimæ. — In Ærubä (teste Aublet) numerus partium non constans , laciniæ calicis et petala 5-6, stamina 5-8, ovaria et drupæ 3-6. — In S. Guianensi flores plerique abortant, licetomnes hermaphroditi, vitio solius stigmatis (observante Richard). 66 * 516 SIMARUBEÆ. SAMADERA. Tab. 27,n°.46 SAMADERA. Gært. — Samanpura. L. zeil. — Locanpr. Adans. — Virr- ManNIA. Vahl. — Niora. Lam.—DC.—{(non Adans.) — Brrorer4. À. P. T. — Mavuouyra. Comm. mss. Flores hermaphroditi. Calix brevis, 4-partitus. Petala 4 multo longiora. Stamina 8 petalis breviora. Ovaria 4 gynophoro brevi , angustiori, stipitiformi imposita. Slyli totidem basi distincti, mox coaliti in unum petalis longiorem, apice in stigma acutum desinentes. Fructus 4-1-drupaceus. Arbores aut arbusculæ. Folia alterna, simplicia, reticulato-ve- nosa. Pedunculi axillares terminales-ve, penduli, apice in umbellam 5-12-floram , bracteis minutis ad basim involucratam, divisi. Flores non parvi, petalis extüs albidis intus sanguineis. Diversæ partes amaræ. Quinta pars interdüm floribus additur. Ozs. Species 2 Madagascarienses, Indicæ, Ceylanenses, Javanicæ. — Charact. e specim. sicco speciei Madagascariensis, et ex Vahl. Symb., part. 3, p.51, tab. 69; Aubert du Petit-Thouars, Gen. Madag., n°. 46; Hort. Malabar. , vol. 6, p. 31, tab. 18; Gært., vol. 2, p. 352, tab. 1656. Genus Malpighiaceis et præcipuë Banisteriæ afline ex du Petit-Th., iisdem dubie consociatum in Prodromo Candoll., certius revocandum ad Simarubeas, à quibus nullà prorsus notà differt seu floris, seu fructüs (qualis à Gærtnero descripti.) — Species distinctæ saltem duæ; aïtera Madagascariensis arbuscula , pericarpio compresso, capsulæformi; altera Indica arbor procera, foliis multo longioribus , pedunculis plurifloris, pericarpio crassissimo, drupæformi. Sed characteres et no- mina generica, minime à petalorum numero desumenda (ut in Encycl. method.), cum in specie Indicà, ex ipsà descriptione Reedii, petala 3-5 inveniantur numerus- que quaternarius videatur frequentior. Genera Sunarubers affinia. NIMA. Nima. Hamilt. — Srmazx spec. Don. \ Flores hermaphroditi. Calix 5-partitus, persistens. Petala 5 oblon- sa, Stamina B, filamentis basi dilatatis. Ovaria 5 coalita, pilosa , SIMARUBEÆ. 517 disco crasso infra petalifero imposita. Styli 5 coaliti, supernè dis- tincti, revoluti. Stigmata totidem. Capsulæ 5 vel abortu 3-2 subro- tundæ , 1-spermæ. Embryo magnus absque perispermo. Folia impari-pinnata , 4-juga , foliolis serratis, flores corymboso- paniculati. Os. Species unica Nepalensis. — Charact. ex Don (Flor. Nepal. prod. , p. 248), qui Nimam quassioidem Ham. mss. consociat Simabæ , à quà tamen differt stami- nibus numero petalorum æqualibus, non duplis, filamentis basi dilatalis, non squa- mulæ distinctæ impositis, et patria. HARRISONIA. Tab. 28, n°. 47. HarrisonA. Brown.—{(non Neck.) Flores hermaphroditi. Calix brevis 4-fidus. Petala 4 multd longio- ra , reflexa. Stamina 8, filamentis dorso squamulæ bifidæ, ciliatæ insertis. Ovarium simplex, basi attenuatum in stipitem cui squa- mulæ staminiferæ inseruntur , apice 4-lobatum, 4-loculare. Ovulum in singulis loculis unicum , ex angulo interno appensum. Stylus inter ovarii lobos enatus , basi 4-divisus , mox simplex. Stigma obtusum, obscurè 4-sulcum. Fructus baccatus, globoso-4-lobus, 4-locularis, loculis quibusdam non rard effœtis. Semen sub-globosum , ex apice loculi pendulum. Integumentum duplex, exterius crassiusculum , hilo orbiculari apice notatum ; interius membranaceum , embryoni applicitum. Embryo viridescens, radiculà superà , cotyledonibus conduplicatis. Perispermum nullum. Frutex. Folia alterna , in summis ramulis simplicia, cætera terna- ta, foliolis basi dentatis, lateralibus minoribus, inæquilateris. Pe- danculi axillares, solitarii, basi simplices, apice corymbosim divisi. Pedicelli bracteolis sæpiùs geminatim oppositis instructi. Aculei in ramis sparsi, rari, ad basim petiolorum geminati. , Os. Species unica Timorensis. — Nomen generi impositum, quo specimina ejus in herbario Mus. Paris. inscribuntur. — Genus Simarubeis affine staminibus numero petalorum duplis, basi squamulà auctis, stylo inferius quadruplici, ovulis 518 SIMARUBEX. solitariis pendulis ; ab 1isdem discrepans ovario et fructu simplici et seminis fabricä, quà accedit Sapindaceis. ÿ Præforatio petalorum subvalvata. — Stamina 4 petalis opposita, paulo cæteris breviora , eademque sub exteriora. — Lobi 4 snbconici in ovario, fructu ad ma- turitatem vergente, magis ac magis deprimuntur, simulque stylorum insertiones, quæ primo propiores et quasi confusæ erant, ab invicem discedunt, et tandem cicatrices 4 videntur in summo fructu quadratim locatæ. Itaque semen, cujus insertio eadem ac styli , in ovario ex angulo interno pendet , in fructu autem ex apice loculi ;e puncto scilicet supradictæ cicatrici respondente.—Sarcocarpium car- nosum. — Endocarpium osseum , solubile in nuculamenta 4, introrsum angulata, extrorsum convexa et ibidem sub apice foramine styli cicatrici respondente fenes- trata 1bique fasciculum vascularem ex axe summo profectum admittentia, demum 2-valvia. — Integumentum interius in semine perfecto tenue ; idem , in immaturo, crassius et mucoïdeum , ex apice reflectitur in semi-septum seminis cavitatem dividens in duos semi-loculos, quorum anticum embryo primis temporibus rectus tantum implet, deinde conduplicatus utrumque occupat. GENERA RUTACEA AUT AFFINIA, NON SATIS NOTA. CHITONIA. Cuironra. Fl. mexic. ined.—DC. Prodr. Calix 4-partitus, deciduus. Petala 4 orbiculata. Stamina 8. Ova- rium 4-angulum. Stylus simplex. Stigma peltato-hemisphæricum. Capsula 4-locularis, 4-valvis, valvis carinatis alato-tetragona. Se- mina in singulis loculis 2 ovata, apice truncata, arillo carnoso involuta. Folia alterna, impari-pinnata , 6-juga ; foliolis ovatis petiolula- tis. Pedicelli gemini 1-flori , floribus magnis, roseo-purpureis. Se- mina nigra , arillo ruberrimo. Oss. Species unica Mexicana. — Charact. ex Candelle (Prodr., 1; p. 707) qui genus collocat inter Zygophylleas spurias seu alternifolias. GENERA MINUS NOTA. 519 POLEMBRYUM. Tab. 28, n°. 49 Fructus subsessilis , echinatus, 5 - coccus , coccis inter se latere coalitis, demüm solubilibus. Endocarpium cartilagineo-lignosum , elasticè 2-valve, à sarcocarpio solubile , 1-spermum (an et interdüm 2-spermum ?). Semen obtusè ovatum, vel ovato-conicum , basi ma- culà latä nigerrimä notatum , sub integumento testaceo tenui fo- vens embryones plerumque tres verticillatim juxtapositos , inversos, inæquales , cotyledonibus carnosis, densissimis , inæqualibus , punctatis, radiculis vix exsertis. Cætera ignota. Os. Genus certe Diosmeum, inter Diosmeas capensibus potissimum affine semine absque perispermo et embryonem multiplicem cotyledonibus radiculä multo crassioribus fovente, et inter genera capensia potissimum Calodendro, cum quo (vulgù apud Africanos castaned sylvestri nuncupato)convenit, ex descriptione Thunbergianà, magnitudine, formä, superficie echinatà, numero loculorum et seminum. Differt tamen cicatricibus calicis et corollæ ad basim fructüs (ide non stipitati) existentibus. — Nomen hic generi impositum propter embryonis multi- plicis existentiam, poste, coguitis cæteris quæ nanc ignorantur partibus, forsan immutandum erit, seu inde alii accedat, sive remaneat distinctum. PSEUDIOSMA. Pseuniosma. DC. — Diosuæ spec. Loureir. - Calix 5-partitus. Petala 5 longiora. Antheræ 5 sessiles, conni- ventes. Ovarium 5-lobum, nectario coronæformi crasso cinctum. Stylus et stigma simplicia. Capsulæ 5, singulæ stipiti proprio insi- dentes , sub-reniformes, semina solitaria nec calyptrata. Arbuscula. Folia simplicia , alterna , integerrima, glabra. Flores flavi, in racemis compositis subterminalibus. Os. Species unica Cochinchinensis. — Charact. ex Loureiro, p. 200. — Spe- ciem hanc recte à Diosmà excludit de Candolle (Prodr., 1, p. 718) diversam florum colore , antheris sessilibus , capsulis distinctis stipitatis, seminibus non ca- lyptratis, patrià. An genus vere Rutaceum ? an stamina nectario imposita ? an en- docarpium solubile , bivalve ? 520 GENERA MINUS NOTA. THYSANUS. Tuvsanus. Loureir. Calix 5-sepalus, persistens. Petala 5 oblonga, calici æqualia, patentia. Stamina 10 brevia, filamentis reflexis , antheris subrotun- dis erectis. Ovarium 4-gonum. Styli 4 filiformes angulis 4 ovarii à latere inserti. Stigmata totidem leviter bifida. Drupæ 4 oblongæ, gibbosæ , apice recurvæ, cortice lanuginoso à latere dehiscente, singulæ fœtæ nucleo (non-ne semine?) solitario, oblongo-ovato, lævi, ad basim tunicà carnosà fimbriatà involuto. Frutex inermis. Folia pinnata, 1o-juga, foliolis integerrimis, glabris. Pedunculi laterales, multiflori, calice rubescente, petalis albis. Oss. Species unica Cochinchinensis. — Charact. e Loureiro, p. 341. — Genus hoc idem cum Aïlantho, auctore Willdenow, sed relativâ calicis, petalorum sta- minumque longitudine et imprimis fructüs et seminum fabricà omnino dissimile ; Simabæ afline, ex Loureiro ; ego potius crediderim propinqum Connaro, cui simi- liter : calix 5-partitus-phyllus-ve, petala 5, stamina 10 brevia, stigmata subbifida , capsula in quibusdam multiplex latere dehiscens, semen solitarium, cujus inte- gumentum crustaceum læve ad basim arillo varie lobato et quasi crispo involutum. Vid. Gærtner, vol. 1, p. 217, tab. 46, sub Omphalobio. — Non-ne igitur à Ru- taceis excludendum et ad Connaraceas (Brown et Kunth) referendum ? TETRADIUM. Terranrum. Loureir. Flores hermaphroditi. Calix brevis, 4-partitus. Petala 4 longiora. Stamina 4 petalis æquali-e, filamentis crassis, subulatis, pilosis. Ovarium 4-lobum. Stylus o. Stigmata 4 subulata, erecta. Capsulæ 4 subrotundæ, apice dehiscentes, seminibus conformibus, nitidis, arillatis. Arbor. Folia impari-pinnata , glabra, integerrima.. Flores albi- cantes, racemosi, racemis vastis, trichotomis , subterminalibus. Oss. Species unica Cochinchinensis. — Charact. ex Loureiro , p. 115. — Genus probabiliter Zanthoxyleum, accedens Bruceæ à quà differt tamen petalis calice GENERA MINUS NOTA. Bot longioribus, fructüs structurâ et dehiscentiä, seminibus arillatis, folüs glabris, inflorescentià ; referendum potius ad Fagaram, auctore Smith. An flores abortu diclines ? ï PHILAGONIA. Puairacowra. Blum. Flores diœci. Calix parvus, 4-dentatus. Petala tripld longiora, patentia , subdisco inserta , præfloratione valvatä. Masc. Stamina 4 hypogyna, petalis breviora. Discus annularis , obsoletus. Form. Fila- menta 4 ananthera. Ovarium globoso-depressum , 4-loculare , Lo- culis biovulatis. Stylus brevis. Stigma peltatum, magnum. Fructus capsularis, 4-gonus, 4-sulcus, 4-locularis, 8-spermus. Semina an- gulata. Arbor. Folia impari-pinnata,epunctata. Cortex fructüs aromaticus. Ozs. Species unica Javanensis. — Charact. ex Blume et Nees, quibus aucto- ribus, genus hoc Burseraceis accedit. An affinius Toddaliæ et Zanthoxyleis? Se- minis structura nota dubium solvet. BOSCIA. = Boscra. Thunb.— (non Lam.) Calix brevissimus, 4-5-dentatus. Petala 4-5 linearia. Stamina totidem hypogyna, petalis breviora. Ovarium liberum. Styli et stigmata 3. Capsula pisiformis, umbilicata , 4-sulca, 4-locularis , 4-valvis, 4-sperma. Frutex (Rhoi facie). Folia alterna, petiolata , ternata, rard binata, rariùs inferiora simplicia , foliolis parallelo-nervosis. Flores pani- culati, terminales, minutissimi. Os. Species unica Capensis.— Charact. ex Thunberg Prodr. et Gener. , Upsal, 1798 (quorum in editione alter 1799 genus omittitur). — Valde affinis, ex Lam. mss. in herbario, Ÿ’epri inermi Commers. — An aflinior Toddaliæ, utpote 4-5- andra? à posteriori tämen genere discrepat paniculis terminalibus, ab utroque fructu capsulari 4-valvi et stylo triplici, cujus cæterum existentia cum ovario 4— loculari naturæ repugnat. — An flores diclines et in masculis Gynophorum gerens ovariorum rudimenta numero varia et gracilia, pro ovario et stylis habitum ? Mém. du Muséum. t. 12. 67 cpioppune * * +: “brotpduis exo — ‘memidus asu8ue EHBAQ — * * * * "* —* P IS mere AS RES 0 CÉAERE SES FAO TARINOS “w8nç — "E10TA21 ‘DQDun eASOdWO wIJOY — * * ‘ends QE] VHPAQ— * : * ‘oA-n9[ns-nqo]-G ÿ 5 *DASSDN() © © * * “wyISodtuO9 wrjoj — ‘wrrsodur auwunf09 ETIEAQ—"erpu0o apenbæqus wnun ut mem8nç — ‘e101Bu0] DQIDUNQ * © * : “eNsOdwO wi[oj — ‘ensodur SUWNIO9 EAEAQ * © © © © © © © * © — ‘WNqO[-GjEuSNs — ‘EIOIAO1Q * © "WAANUVINIS * *‘spuiod eutmeiS — niporqdemoq * “ipod eutwmeIS * * : —‘souipip SAKOT) RS UT A de RUE PGA en OT DNS SR EEE "DAT * * ** “sudo * * °: CAN ne "DIUAOT * : * * : “um AxOyIub y * “exeoo °D9OnIT * * *"* *DUOJOÂINIG * * * * “DIJeUniT * “SRYIUDPIE * * *: °D1Z90]DT) © * * * : eee: un$uoçqo uowog — :* * * “eqenbæ onmnu muiopuiod vue — ‘sussa1duos snooeuviquou . 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RE taper DATE CR ON NEO GET OST EN ONÉEN EN AA ex snisoduxul snqruopo{0o SAR Eee *L SN *soiv[n8ox sx VIDAL NO TPE MENT PSE LO Ra rm Ve I À ox $ Press tt * —"‘noraoiq SNeAO snqru0pafA109 ‘y1901 [noiper unmuwdsrq—euÂ8od{q (HOISVAVULSAY ‘SOINS SAONE ‘© * *: * * —*noSuof snquwoutf suqiuoporioo poor pjuoipra eo tqu — unsouxvo YRENVLS * — AIHOIA91 suisodeixnl 7 œ M2 A Ÿ 4 re AUS NS 2 (à 7 UE RRDES ; VA ERSS Tab.n. DICTYOLOMA vendelhanum . # 8.971 ( PO! ANG C7 | 27 Tab .12. 37. CALVEZIA puncetala . 38. a. ZANTHOXYLUM driarpron 88.6.Z. fracieun. 58.c.2Z. hetrophylun : 59: BOYMIA rutæcarpa . PA : Tab .13. ko. T'ODDALIA aculeata. W1. VEPRIS thernuc”. L2. PTELEA trifoléate . 4 (M ei ; Tab .14. 45. QUASSIA amara. bkk. SIMARUBA officinals. 45... SZMABA multflore 8.5. JUuanenss, k6 . SAMADERA MAAGASCATIENE. * Tab 19. ; 4 7: HARRIS ONITA Brown. 48. MELIANTAUS major. jt 49 . POLEMBRYUM castnocarpun . ti : Zom..22. 18. BAROSMA serrelfoliun : Europæanæ. 8 Xe Fe Pheb ae & e.. .@2/e0 lun De cr ë (e: fa ““ePplolena | > . |\ZANTHOXYLEÆ : Ë a À $ : RE 4 È * Drctyoloma a. AA ee È ? TA 2 eus ee Huron © CHNACEZÆ Des 72 } DE : ë APAE «Ventamnenr talute PRE Autocar Jecunduem mutues fruits dhostz exhidlentrs. (4 Ce °e Genus comp lctenr Jpecte.c ? LT (2 2-8. Û à o é-1. 8 22.ant plures. TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES. 545 Relation d'un empoisonnement causé par le mucl de la Guépe Liecheguana. 203—348 M. CHEVREUL. Examen chimique de deux échantillons du sol de la caverne de Kuyloch. G2—74 De l'action simultanée de l’'Oxygène gazeux et des Alcalis sur un grand nombre de Substances organiques. 367—383 M. DUPONCHEL. Monographie du genre Erotyle. 30—G1 Suite de la Monographie du genre Erotyle. 156—176 M. ISIDORE GEOFFROY -SAINT -HILAIRE. Surdes femelles de Faisans à plumage de mâles. 220—231 Mém. du Muséum. t. 12. 70 INDICATION DES PLANCHES DU XIEe. VOLUME. Planche I et Il. Genre Erotyle. Page 6o IT. Luxemburgia speciosa. (op: IV. Luxemburgia corymbosa. ibid V. Gavials. 154 VI. Teleosaurus cadomensis. ibid. VII. Genre Erotyle. 166 VIIT. ÆAnencéphales. 298 IX. Fabiana thymifolia 347 X. Nierembergia graveolens. ibid. XI. A. Palicourea Marcgravü. B. Palicourea longifolia. ibid. XIT. A. Magonia-pubescens. B. Polystes Lecheguana. 348 XIII. A. Magonia pubescens. B. Paullinia australis. ibid. XIV. Tribulus terrestris. — Fagonia crelica. 542 XV. Rœpera fabagifolia.— Zygophyllum.— Fabago, Larrea nitida. ibid. XVI. Porlieria hygrometrica. — Guaiacum officinale. — Peganum harmala. ibid. XVII. Ruta graveolens.— Aplophyllum tuberculatum.—Cyminosma pedunculata. ibid. XVIII. Dictamnus Fraxinella. — Diosma tenuifolium. — Acmadenia lævigata. 1bid. XIX. Calodendron capense.— Adenandra umbellata. — Coleonema album. ibid. XX. Agathosma imbricatum. — Macrostylis lanceolata. — Emple- vrum serrulatum. ibid. XXI. Correa alba. — Philoteca australis. — Crowea saligna. — Erios- temon salicifolium. ibid. XXII. Boronia pinnata. — Zieria Iævigata. — Evodia hortensis. — Pilocarpus racemosa. — Hortia brasiliana. — Moniera trifo- lia. 1bid. XXIII. Spiranthera odoratissima. — Ameidea rubra.— Galipea fon- tanesiana. — Ticorea longiflora. ibid. XXIV. Dictyoloma Vandelianum. ibid. XXV. Galvesia punctata.—Zanthoxylum tricarpum.— Z. fraxineum. — 2. heterophyllum.— Boymia rutæcarpa. ibid. XXVI. Toddalia aculeata. — Vepris inermis. — Ptelea trifoliata. ibid, XVII. Quassia amara. — Simaruba officinalis. — Simaba multi- flora. —S. guianensis. — Samadera madagascariensis. ibid. XXVIIT. Harrisonia Brownii. — Melianthus major. — Polembryum castanocarpum. 1bid. XXIX. Barosma serratifolium. — Tabula exhibens genera Rutacea- rum secundum mutuas affinitates disposita. ibi.d TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES Contenus dans ce douzième Volume. À. section des Cuspariées. Son carac- tère, 492. Voy. Diosmées et Ru- 1. genre de plantes du tacées. Cap, de la famille des Diosmées. Analyse organique. Considérations gé- Son caractère, 473. Voy. Dios- nérales sur cette partie de la chi- nee mie, 367. Expériences qui prou- vent que l'action de l’oxygène Adenandra, genre de plantes du Cap, gazeux et celle des alcalis est, lors- de la famille des Diosmées. Sa qu'ils agissent simultanément, très- description, 470. Voy. Diosmées. différente de celle qu’ils exercent Agathosma , genrenombreux deplantes du Cap, de la famille des Diosmées. Son caractère, 475. Voy. Dios- mées. quand ils ne sont pas réunis, 370 et suiv. Analyse végétale. Réflexions sur l’état Ailanthus. Observations sur ce genre, de cette partie de la chimie, 1098. Bri. Anatomie comparée. Noy. Gavials, Aile operculaire des poissons. Obser- Anencéphales , Aile operculaire vations sur cet appareil, et réponse des Poissons. aux objections relatives à la ma- Ænencéphales humains. Sur la forma- niere dont il a été considéré par M. Geoffroy St.-Hilaire, 13 et suiv. Alcalis. L'action qu’ils exercent sur les substances organiques est toute différente lorsqu'ils sont unis au gaz oxygène, et lorsqu'ilsne le sont pas, 367 et suiv. Voy. Analyse organiques Almeidea, genre de Diosmées de la ion et l’organisation de ces mons- tres, 233 et suiv. Histoire et des- cription de deux Anencéphales , et causes de leur monstruosité, 234 et suiv. Nouveaux développemens des caracteres génériques des Anen- céphales, 244 etsuiv.; —de ce qui engage la tête des Anencéphales dans les épaules, 254 et suiv. Dé- 70 * 548 termination et caracteres de huit Anencéphales, 257 et suiv. Cause de la métamorphose des Anencé- phales, 277. Caractère générique et spécifique des Anencéphales dont il est question dans ce Mé- Liste des monstruosités décrites par divers moire , 284 et suiv. auteurs, et qu’on peut rapporter au genre Anencéphale, 286ets. Animaux fossiles. NVoy. Crocodile, Gavïal. Aplophyllum, genre de plantes de la famille des Rues. Sa description, 464. Voy. Ruteæ. Asclepias mellodora, plante vénéneuse du Brésil. Sa description, 325. B. Barosma, genre de Diosmées du Cap. Sa description, 474. Voy. Dios- mées. Biebersteinta, genre de plantes de la famille des Zygophyllées. Sa des- cription , 458. Voy. Rutacées. Boronia. Observations sur ce genre de Diosmées dela Nouvelle-Hollande, 482. Voy. Diosmeées. Boscia. Thunb. Caractères de ce genre ! Bar. Boymia. Description de ce nouveau de plantes, genre de plantes, 5o7. Voy. Zan- thoxylées. Brucea. Observations sur ce genre de la famille des Zanthoxylées, 5or. Voy. Zanthoxylées. Brunellia. Observations sur ce genre TABLE ALPHABÉTIQUE de Zanthoxylées, Soi. Voy. Zan- thoxylées. C. Caïmans. Réflexions sur les Crocodiles et les Caïmans , et comparaison de ces reptiles avec les Gavials, 121 et suiv. Voy. Gavral. Calodendron. Genre de plantes du Cap de la famille des Diosmées. Son caractere, 469. Voy. Diosmées. Caperonia. Nouveau genre de plantes du Brésil. Ses caractères, ses rap- ports, et description de deux es pèces vénéneuses, 342 et suiv. Caryophyllées. Dissertation sur l’em- bryon des Caryophyllées, et sa situation dans quelques espèces, 78 et suiv. Affinité de cette famille did. Castors. Sur les habitudes de ces ami- avec celle des Frankeniées, maux. Exemple d’un Castor du Muséum, provenant de ceux du Rhône, qui se construisit un abri 232. Cendres des végétaux. On peut déter- dans sa loge, miner à de grandes distances la uature de la surface du sol, par l'analyse des cendres des végétaux qui y croissent, 218. V. Solanum - pseudoquina. Cerium. Examen chimique d’un miné- ral de la côte de Coromandel, dans lequel le Ceriumiest uniau Titane, et forme le tiers du poids, 189 ets. Voy. Minéraux. Chimie. Noy. Analyse, Minéraux, Alcals. DES ARTICLES. Choïsyra. Caractères de ce genre deplan- tes, 4go. Voy. Diosmées. Chitonia. Observations sur ce genre de 518. Cistées. Caractères de cette famille de plantes, plantes. Observations surles graines des Hélianthèmes, et description - de la seule espèce qui ait été trou- vée au Bresil, 75 et suiv. Coleonema. Genre de plantes du Cap, de la famille des Diosmées. Sa description, 471. Voy. Diosmées. Collections d'histoire naturelle. Rap- port sur celles qui ont été envoyées au Muséum par M. Milbert, 18 ets. Correa. Caractères de ce genre de plantes, 408. Voy. Diosmées. Crocodiles. Comparaison des Crocodiles avec les Gavials , et description des Crocodiles fossiles de Caen et de Honfleur qui forment les genres T'eleosaurus et Sieneosaurus, 121 et suiv. Voy. Gavial. Crowea, genre de plantes de la famille des Diosmées. Sa description, 481. Voy. Diosmées. 4 Cuspariées, sont une section de la fa- mille des Diosmées. Caracteres de cette section, 490. Voy. Diosmeées et Rutacées. Cyminosma, genre de plantes qui se rapprochedes Rues. Sa description, 465. Voy. Rutacées. D. Dictamnus. Description de ce genre de la famille des Diosmées, 467. Voy. Diosmées. 549 Dictyoloma. Caractères de ce nouveau genre de Zanthoxylées, 499. Voy. Zanthoxylées. Diglottis. Caractères de ce genre de Cuspariées , 304. Voy. Cuspariées, Diosmées, Rutacées. Diosma. Description de ce genre, 472, Voy. Diosmées. Diosmeæ. Observation sur cette famille de plantes qui forme une section du groupe des Rutacées, 420 et s. Caracteres de cette famille , 460 et suiv. Voy. Rutacées. Diosmées du Cap forment une subdivision; leur caractere particulier, {69. Diosmées de la Nouvelle-Hoïlande ; leur ca- ractère, 477. Diosmées d’Amé- rique; leur caractere , 484. Cuspa- riées , autre section des Diosmées ; leur caractere, 490. Diplolæna. Description de ce genre de Diosmées de la Nouvelle-Hol- lande, 479. Voy. Diosmées. E. ÆEchites. Observations sur ce genre de plantes. Caractères de six espèces du Brésil, qui forment un groupe particulier; et description d’une espèce vénéneuse, 322 et suiv. Emplevrum, genre de Diosmées du Cap. Son caractere, 476. Voyez Diosmées. ÆEmpoisonnement. Relalion d’un empoi- sonnement causé par le miel de la guèpe Lecheguana au Brésil, 296 et suiv. Voy. ZLecheguana, miel généneux. Quels remedes on doit 550 TABLE ALPHABÉTIQUE : employer contre l’empoisonnement causé par ce miel, 346. Entomologie. Voy. Eroiyle. Eriosiemon. Caracteres de ce genre de Diosmées de la Nouvelle-Hollande, 482. Voy. Diosmées. Erotyle. Monographie de ce genre d'insectes coléoptères, contenant des observations générales sur ce genre , et les caractères de 114 es- pèces, dont go ont éte décrites et dessinées par l’auteur, 30 et suiv. — 156 etsuiv. Erythrochiton. Caractère de ce genre de Cuspariées, 495. Voy. Cuspa- riées , Diosmées , Rutacées. Esembeckia. Caractère de ce genre de plantes , 486. Voy. Diosmées. Euchætis. Plante du Cap, de la famille des Diosmées. Sa description , 472. Voy. Diosmées. Euphorbia papillosa. Caractère de cette espece du Brésil, 341. Evodia. Caracteres de ce genre de plantes , 485. Voy. Diosmées. F. Fabiana. Description du genre, et d’une espèce vénéneuse du Brésil, . 317. Fagonia. Description de ce genre de plantes, 453. Voy. Rutacées et Zygophyllées. Faisans. Les femelles de ces oiseaux, lorsqu'elles ont cessé de pondre et qu’elles vieillissent, prennent Île plumage des mâles, 220 et suiv. Exemples remarquables de ce phé- nomene, et considérations sur la maniere dont il s'opère et sur les causes auxquelles il doit être attri- bué, ibid. D’autres oiseaux offrent le même phénomène, quoiqu'àa un degré moins remarquable, 227. Faux Quina du Brésil. Voy. Solanum _pseudoquina. Frankeniées. Observations sur cette fa= mille de plantes et sur ses rapports avec celles des Violacées et des Caryophyllées , 77 et s. Les genres Sauvagesia , Lavradia et Luxem- burgia , appartiennent à cette fa- mille. Nouvelles observations sur le genre Luxemburgia, et des- cription de quatre espèces, 83 ets. Examen de la différence qui se trouve entreles caracteres des Fran- keniées donnés par MM. Martius et Zuccarini, et ceux tracés par M. de Saint-Hilaire, 92 et suiv. G. Galipea. Description de ce genre de plantes de la tribu des Cuspariées, 493. Voy. Cuspariées , Diosmées , Rutacées. Galvesia. Observations sur ce genre de Zanthoxylées, 6500. Voy. Zan- thoxylées. Gavials. Recherches sur l’organisation de ces animaux, sur leurs afhnités, sur Jeur distribution générique; et comparaison des Gavials actuelle- ment vivans avec les Gavials anti- diluviens, 97 et suiv. Les Gavials du Gange forment-ils un genre DES ARTICLES. particulier séparé des Crocodiles ? 99 et s. Des espèces de Gavials, 118 ets. Observations sur les Cro- codiles et les Caïmans ; comparai- son de ces reptiles avec les Gavials, et réflexions sur la nomenclature employée pour les distinguer, 121 et suiv. Composition de la région palatine dans les reptiles sauriens, dans les Crocodiles et dans les Ga- vials , 124 ets. Examen de la tête du Crocodile fossile de Caen ( 7'e- leosaurus), 135 et suiv.; — sur d’autres espèces fossiles rapportées au genre Crocodile, et formant le genre Steneosaurus , 146 ets.; — de la probabilité que les Teleosau- rus et Steneosaurus, animaux fos- siles antidiluviens, sont la souche des Crocodiles vivans sur le globe, 149-et suiv. Guaiacum. Description de ce genre de plantes, de la tribu des Zygophyl- lées, 47. Voy. Rutacées. Guépe Lecheguana. Voy. Lecheguana, Miel, Empoisonnement. H. Harrissonia. Observations sur ce genre de plantes et description de la seule espèce connue, 517. Helianthème. Description d’une espèce du Brésil, 76. Voy. Cistées. Hortia. Caracteres de ce genre de plantes, 499. Voy. Diosmées. I. Ichthyologie. Noy. Aile operculaire des poissons. 5br Instinct, ou habitudes natives des ani- maux. Voy. Castor. K. Kuiloch (Caverne de ). Examen chi- mique de deux échantillons du sol de cette caverne qui renferme beaucoup d’ossemens fossiles, G2 et suiv. L. Larrea. Description de ce genre de plantes, 456, Voy. Rutacées. Lecheguana. Nom d’une guëpe du Bré- sil dont le miel est vénéneux, à cause des plantes sur lesquelles ii a été recueilli. Histoire d’un em- poisonnent causé par ce miel; et description des plantes aux- quelles on peut attribuer sa qualité vénéneuse , 293 et suiv. Luxemburgia. Nouvelles observations sur ce genre, et description de quatre espèces, 83 ets. Voy. Fran- kentées. M. Macrostylis. Genre de Diosmées du Cap. Son caractere, 476. Voy. Diosmées. Magonia. Nouveau genre de plantes du Brésil. Sa description et celle de deux espèces vénéneuses, 336 et suiv. Melianthus, genre de plantes de la famille des Zygophyllées. Sa des- cription, 459. Voy. Rutacées. Melicope. Caractères de ce genre de- plantes, 485. Voy. Diosmées: 552 Metrodorea. Caractères de ce genre de plantes, 487. Voy. Diosmées. Microstachys ramosissima. Observa- tions sur ce genre, et description d’une espece vénéneuse du Brésil À 340. Miel vénéneux. Plusieurs exemples de miel qui empoisonne, parce qu’il a été recueilli sur des plantes véné- neuses, 293 et suiv. Relation d’un empoisonnement causé par le miel de la guëpe Lecheguana au Brésil, 206 et suiv. Description des plantes sur lesquelles on peut supposer que ce miel avoit été recueilli, 314 ets. Voy. Lecheguana. Milbert. Rapport sur les résultats de la mission que ce naturaliste a rem- plie aux Etats-Unis pendant sept ans, 18 et suiv. Voy. Collections. Minéraux. Examen chimique de'trois minéraux indéterminés , provenant l’un de Ceylan, les deux autres de la côte de Coromandel, 197 et suiv. Le troisieme de ces minéraux , qui est d’un brun-noir , a des rapports avec la gadolinite : il est remar- quableen ce qu'il présente, pour la premiere fois, la réunion du titane et du cerium, et que ce dernier métal forme plus d’un tiers de son poids, 1809 et suiv. Moniera. Observations sur ce genre de Cuspariées , 496. Voy. Cusparices, Diosmées, Rutacées. N. Nicotiana acutiflora. Plante vénéneuse du Brésil. Sa description, 320. TABLE ALPHABÉTIQUE F* Nierembergia. Descriplion de ce genre de plantes, et d’une espèce véné- neuse du Brésil, 318. Nima. Caractères de ce genre qui est voisin des Simaroubées, 517. O. Oxygène gazeux. Sa présence ou son absence apportent une tres-grande différence dans l’action des alcalis sur les substances organiques, 367 et suiv. Expériences sur l’action simultanée du gaz oxygène et des alcalis, 370 et suiv. Voy. Analyse organique. 12 Palicourea. Observations sur ce genre de plantes, et description de deux espèces vénéneuses du Brésil, 328 et simiv- Paullinia australis. Plante vénéneuse 334. Peganum, genre de la famille des Rues. Sa :ripuon, 461. V. Rutacées. Phebalium. Observations sur ce genre du Brésil. Sa description, de Diosmées de la Nouvelle-Hol- lande. Ses caractères, 480. Voy. Diosmées. Philagonia. Caractère de ce genre de bar. Philotheca, genre de Diosmées de la plantes, Nouvelle-Hollande.SesCaractères, 480. Voy. Diosmées. Pilocarpus. Caractères de ce genre de plantes , 488. Voy. Diosmées. Plantes vénéneuses. Observations sur les plantes vénéneuses du Brésil DES ARTICLES. 553 méridional, sur les poisons que les Indiens en retirent, et sur la qua- lité qu’elles communiquentau miel, 306 et suiv. Description de ces plantes, 314 et suiv. Plumage. Dans plusieurs oiseaux, et surtout dans les Faisans, les fe- melles, lorsqu'elles ont cessé de pondre et qu’elles vieillissent, pren- nent le plumage du mâle, 220 et suiv. Voy. Faisans. Polembryum. Observations sur ce genre de plantes, 519: Porliera. Description de ce genre de plantes, 456. Voy. Zygophyllées et Rutacées. Pseudiosma. Observations sur ce genre de plantes, 519. R. Richard. Notice historique sur la vie et les ouvrages de ce savant, 349 et suiv. ‘ Roepera. Description de ce genre de Zygophyllées, 454. V. Rutacées. Rubia noxia. Plante vénéneuse du Bré- sil. Sa description, 326. Rubiacées. Observation sur cette fa- mille de plantes, 331. Rutacées. Mémoire sur ce groupe de plantes, sur les sections dont il se compose, avec la description des genres qui appartiennent à chacune de ces sections , 384 et suiv. Expo- sition des travaux entrepris jusqu’à ce jour sur les Rutacées , 386 et s. Motifs qui déterminent l’auteur du Mémoire à établir dans ce groupe Mém. du Muséum. 1. 12: les divisionsqu’il a adoptées; et con- sidérations sur l’analogie qu’on re- marque entre les divers genres de Rutacées etleur distribution géogra- phique, 389 ets. — Considérations sur la classification des végétaux, d’après leurs affinités, 392 et s. — Observations générales sur les ca- racteres, lesaffinités, etl’habitation des Zygophyllées, — 1°. tribu des Rutacées, 394 et s. — Mêmes observations sur la 2€. tribu, celle des Rutées, 39g9ets.; — sur la 3°. tribu, celle des Diosmées, qui est partagée en plusieurs sections d’a- près les pays qu’elles habitent, 420 et s. — La section des Diosmées américaines se subdivise en deux sections secondaires,dont la seconde est désignée sous le nom de Cuspa- riées , 414 ets. — Observations sur les Cuspariées, 417ets.—Caractères de la quatrième section, celle des Zanthoxylées, {22 et s. Comment cetie famille pourroit encore être subdivisée , et quelles sont ses afli- nités , 433 et suiv. —Organisation, caractères, et rapports de la cin- quième section, celle des Sima- roubées, 437 ets. — Comparaison des cinq groupes qui composent le groupe général des Rutacées, et caractères de ce groupe général tiré de la réunion de ceux des groupes particuliers, 444 et suiv. Caractère du groupe général des Rutacées, de chacune de ses sec- tions et de chacun des genres qui 71 554. 4 TABLE ALPHABÉTIQUE les composent, exposé dans le langage de la botanique, 449 ets. —Zygophylleæ , 45oets.—Rutez, 46r ets. Diosmeæ, 466 ets. Zan- thoxyleæ, 497 ets. — Simaroubeæ, 5r2ets. — Tableau analytique du groupe entier des Rutacées, 521 et 522. Ruta. Description de ce genre de plan- tes, 462. Voy. Rutées. Ruteæ (Rues). Section du groupe gé- néral des Rutacées. Observations sur ce groupe secondaire, 390 ets. Caractère botanique, 461. Voyez Rutacées. Samaderu. Observations sur ce genre de Simaroubées, 516. Sauvagesia. Addition à la synonymic donnée précédemment des espèces de ce genre, 8x et suiv. Nouvelles observations sur les caracteres de ce genre, 92. Voy. Frankeniées. Serjania lethalis. Description de cette plante vénéneuse du Brésil, 332. Simaba. Observations sur ce genre de Simaroubées , 515. Simaruba. Observations sur ce genre, 514. Simarubeæ. Caractères de ce groupe, qui est une division des Rutacées. 52: Solanum guaraniticum. Plante véné- neuse du Brésil. Sa description, 321. Solanum pseudoquina. Analyse chi- mique de l’écorce de ce végétal, qui a été rapporté du Brésil, et qui est un puissant fébrifuge, 198 etsuiv. La vertu fébrifuge de cette écorce doit résider dans le principe amer et dans la résine , qui est aro- matique, 201. Cette écorce ne pré- sente aucune trace de silice; ce qui est fort remarquable, 217. Spiranthera. Caracteres de ce genre de la section des Cuspariées, Agr. Voy. Diosmées et Rutacées. Stermodia palustris et S. gratiolæfolia. Plantes vénéneuses du Brésil. Leur description , 314. Steneosaurus , genre de reptiles fossiles connus sous le nom de Gavials de Honfleur. Ce genre, donton a deux espèces, est voisin des Croco- diles, 146 et suiv. Voy. Gavials. Substances organiques. De l'action si- multanée de l’oxygène gazeux et des alcalis sur ces substances, 367 et suiv. Expériences qui prouvent que cette action n’est plus la même lorsque le gaz oxygène et les alcalis ne sont pas réunis, Jo cts. LE T'eleosaurus, ou Crocodile fossile de Caen. Comparaison de ce nonveau genre avec le Crocodile, 135 ets. Voy. Gavial. T'érébinthacées. Leurs rapports avec les Zanthoxylées, 422 etsuiv.; 497. T'etradium. Observations sur ce genre de plantes, 520. EF”. DES ARTICLES. Thouin (André, professeur au Muséum). Discours prononcés sur sa tombe par M. Cuvieret M. Cordier, rets. Extrait d’une Notice necrologique sur ce savant, 8 et suiv. T'hysanus. Observations sur ce genre de plantes, 520. T'icorea. Caractères de ce genre de Cuspariées , 495. Voy. Cuspartiées, Diosmées , Rutacées. Titane. Examen d’un minéral dans le- quel on a trouvé, pour la première fois , le Titane uni au Cerium , 189 et suiv. Voy. Cerium, Minéraux. T'oddalia. Observations sur ce genre, 508. Voy. Zanthoxylées. Tribulus. Description de ce genre de la famille des Zygophylées, 451. Voy. Zygophryllées, Rutacées. V. Vepris. Observation sur ce nouveau genre , qui avoit été confondu avec le Toddelia, 509. Voy. Zantho- æylées. 555 Z. Zanthoxylées. Quatrieme section du groupe des Rutacees. Caractéres de cette famille et des genres qui la composent , 497 et suiv. Voy. Au- tacées. Zanthoxylum. Caractères de ce genre, avec des observations sur les divi- sions qu’on y a établies et sur ses affinités, 503. Voy. Zanthoxylées. Zieria. Diosmée de la Nouvelle-Hol- lande. Observations sur ce genre, 483. Voy. Diosmées. Zygophyllées. Observations sur ce groupe de plantes, qui est une sec- tion de celui des Rutacées, 394 et suiv. Caractères botaniques de la famille, des sections et des genres qui la composent, 460 et s. Voy. Rutacées. Zygophyllum. Description de ce genre de plantes, 455. Voy. Rutacées et Zygophyllées. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. . CUIR A EL LR ET _. | co . ee A Eds ln Te LR