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A PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, IMPRIMEUR DU ROI, ET DE l'iNSTITUT, RUE JACOB, N° 24. 18] 349903 NOV 24 1952 .\^l\6 MÉMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE NATURELLE DES ABEILLES SOLITAIRES QUI COMPOSENT LE GENRE HALICTE. INTRODUCTION. JAÉAUMUR, après avoir étudié avec soin l'industrie et les habitudes des insectes compris sous le nom général ^Abeilles , les avait partagés en sept groupes principaux ; et ce premier résultat des travaux de ce grand naturaliste était tel , que , sur ces sept divi- sions , il y en a cinq qui forment aujourd'hui , dans nos méthodes perfectionnées , autant de genres natu- rels % c'est-à-dire autant de groupes d'espèces qui se ressemblent entre elles par la conformation de (i) Kirby. — Monographia Apuin Angliœ , t. I, p. 5i. T •j. INTRODUCTION. leurs principaux organes, et par les moyens qu'elles emploient pour subsister et se reproduire. Non -seu- lement Réaumur avait fait voir, par des descriptions détaillées et d'excellentes figures , les formes parti- culières des mandibules , de la trompe , des pattes , et des aiguillons de quelques espèces principales ^ , mais il avait observé les grandes différences qui existent dans les organes de la bouche de toutes les abeilles dont la trompe , dans l'inaction , a son bout fléchi en dessous et tourné vers le col , et de celles dont le bout de la trompe est dirigé en avant , et se trouve dans le repos entre les mandibules. Réaumur avait proposé d'appeler ces dernièTes pro- abeilles, et d'en former un genre différent des abeilles propre- ment dites. C'est ainsi qu'il avait posé les bases des deux grandes divisions que les meilleurs entomolo- gistes de nos jours ont considérées comme fonda- mentales dans la classification de ces insectes. Mais les sciences ne s'avancent pas toujours d'un pas égal vers la perfection , souvent elles vacillent , et (i) Réaumur. — Mémoires, t. V, p. 338, Pi. 25 -28, et p. 378, Pi. 29. — 7Z//V/. t. VI, p. 38, PI. 3, fig. 4-6; PI. 4, %. 3 et 5; p. 56 , PI. 5 , fig. 5 et 6 ; PI. 6 , fig. 7 et 8 ; p. 92 , Pi. 7 , fig. 10 et 1 1 ; PL 8 , fig. i - 5 ; p. 1 3o , Pi. 9 , fig. G et 7 ; p. 1 54 , PL 12, /îir. 12 et 1 3. INTRODUCTION. 6 même rétrogradent dans leur marche. Linné ' , dans la première tentative qu'il fit , dès le début de sa car- rière, pour classer toutes les productions de la nature, resta, relativement aux insectes, inférieur à Kay , à Lis- ter, et à Willugby , qui l'avaient précédé; et quoique depuis il ait fait de grands et heureux efforts afin de perfectionner cette partie de la zoologie , cependant il ne sut point mettre à profit les belles observations de Réaumur pour subdiviser les insectes compris sous le nom général à' abeilles. Ces observations de Réau- mur furent également négligées par Geoffroi et les autres naturalistes qui adoptèrent la méthode de Linné. Scopoli est, je crois, le premier des méthodistes qui ait subdivisé le genre Abeille'^ \ ce naturaliste en forma trois genres très- imparfaitement caractérisés. Fabricius se borna à ce petit nombre de genres dans ses premiers ouvrages^, mais il le porta dans la suite, (i) Caroli Liimei Sjsteina nalurœ , in-fol. 1735. Linné, dans cet ouvrage, place ensemble dans la même classe les papillons, les abeilles et les mouches, et dans une autre classe, les fourmis, les scorpions, et les punaises. (2) Scopoli. — Introducdo ad tiistoriarn naturalem. Pragœ, in-S", ^777? P- 4^9? et avant, dans son Jnn us 'historiens quartus. (3) Fabricius. — Gêner, insect. p. 1 25— 128. — Species insector 1. I, p. 472 — 488. — Mantissa , p. 298 — 307. I. 4 INTRODUCTION. d'abord à six ' , et ensuite à seize *. Ces genres étaient bien loin de former des groupes naturels , et les caractères essentiels qu'on leur attribuait ne s'appli- quaient pas à des objets semblables, et ne conve- naient souvent qu'imparfaitement à un petit nombre des espèces qu'on y insérait : en multipliant les divi- sions, on avait augmenté la confusion; et les mé- thodes, sous ce rapport, au lieu d'enrichir la science, en embarrassaient la marche , et la forçaient à rétro- grader. M. Latreille, de même que l'illustre historien des insectes , joignant l'étude des mœurs et des habitudes à celle de l'organisation , posa les bases d'une mé- thode naturelle ; et , en divisant , dès son début , les abeilles en deux grandes familles et en cinq genres, il marqua dans cette partie les premiers pas assurés qu'on eût fait faire à la science depuis Réaumur^. A l'aide des ouvrages de ce grand naturaliste , et de ses propres et nombreuses observations , M. La- treille parvint peu après à reconnaître et à caracté- (i) Ibid. — Entoniol. System, t. II, p. 3o2 — 349. (a) Ibid. — Systema Piezatorum , p. 3ig — SgS. Dans ce dernier ouvrage , il y a plusieurs genres empruntés à M. Latreille. (3) Latreille. — Précis des caractères génériques des Insectes, in- 8", Brive , p. i35 — 1/|0. INTRODUCTION. ^ riser quinze genres dans les deux grandes familles ôi abeilles^ . Quoique j'eusse suivi, dans mon Histoire abrégée des insectes des environs de Paris, la méthode de Fabricius, parce que ses ouvrages offraient le cata- logue d'espèces le plus ample et le plus complet, je remarquai dans ma préface^ la confusion des ca- ractères que ce grand entomologiste avait assignés aux genres démembrés de la famille des abeilles , et j'adoptai , dans la classification de ces insectes , les genres plus naturels nouvellement proposés par M. Latreille^ Cependant, en comparant les caractères donnés par cet habile naturaliste avec ceux que m'offraient certaines abeilles mineuses dont j'avais examiné avec beaucoup de soin les mœurs et les habitudes, je m'aperçus que sa classification était encore suscep- tible d'être rectifiée dans quelques points, et que les abeilles que j'avais plus spécialement soumises à mes observations pouvaient sur-tout former un nou- veau genre particulier , dont un des caractères essen- (i) Latreille. — Ordre naturel des insectes désigne's générale- ment sous le nom d'Abeilles. — Dans VHist. nat. des Fourmis , in-8°, 1802 , p. 401. (2) Walckenaer. — Faune Parisienne , t. I , p. iv. (3) Walck. — Faune Parisienne , t. II , p. 100— 1 56. 6 INTRODUCTIOIN. tiels était, dans les femelles, un sillon longitudinal au dos du dernier segment de l'abdomen ^ Tandis que j'imprimais en France ces premiers aperçus , M. Kirby publiait sa Monographie des abeilles d' Angleterre ^ un des ouvrages les plus re- marquables qu'on eût encore vu paraître par l'éten- due et l'exactitude des recherches. Je vis avec plaisir que ce nouveau genre que j'avais proposé se trouvait reconnu et parfaitement caractérisé par M. Kirby , et qu'il répondait à la quatrième division ou à la division ** b du grand genre Melitte de ce savant entomolo- giste^. M. Latreille, dans le nouveau Gênera qu'il mit au jour peu après la publication de rou\Tage de M. Kirby ^, n'admit point encore comme genre dis- tinct le groupe que j'avais désigné ; il réunissait les abeilles qui le composent dans une division de ses Andrënes y avec d'autres abeilles d'un genre diffé- rent quoique voisin ^. Mais , dans le cours de ce même ouvrage , il perfectionna son travail , et forma des abeilles, qui avaient fait le sujet de mes observa- (i) Walck. — Faune Parisienne , t. II , p. 4*7 dans l'append. (2) Kirby- — Monographia Apiim Angliœ , in-S*', t. I, p. i38, et t. II, p. 19 et 5i. (3) Latreille. — Hist. générale et particulière des Crustacées et fies Insectes , t. III, p. 372. (4) Noniada gibha avec Hjleus succinctus de Fabricius. INTRODUCTION. n tioiis , un genre distinct sous le nom (Xhalicte ; il publia même le premier la description exacte de la plus grande des deux espèces d'halictes dont j'avais étudié l'histoire ' ; et , dans son dernier Geneiu , il développa plus en détail les caractères du genre Halicte , et donna les noms des espèces d'abeilles les plus remarquables, et les mieux connues, qui sont comprises dans ce genre ^. Le nombre des espèces du genre Halicte, qui se trouvent en Angleterre , et qui ont été décrites par M. Kirby , est de vingt -quatre. La collection de M. Latreille renferme plus de quarante espèces de ce genre , en y comprenant celles qui sont étrangères à l'Europe ; et il est probable qu'on en décrira par la suite un bien plus grand nombre. Par un bonheur singulier, les deux espèces dont j'ai observé les mœurs et les habitudes, sont la plus grande de nos indigènes et une des plus petites ; ces deux espèces creusent toutes deux leurs habitations dans la terre ; mais , comme ces habitations diffèrent beaucoup entre elles, il est évident que les abeilles (i) Ibid. Hist. génér. des Crust. et des Insect. t. XIII, p. 364. (2) Latreille. — Gênera Crustaceor. et Insector. in -8°, 1809, t. II, p. i53 , et t. IV, p. 387. « Generis illius characteres plurimos « jam animadvertit dom. Walckenaer , et Halicti 4- strigati (ni ! fallor) mores exploravit. » 8 IIVTRODUCTIOIN. qui les construisent, quoique du même genre, doivent appartenir à des races, ou à des petites familles, diffé- . rentes , et que le genre halicte doit être encore sub- divisé en plusieurs sections ou sous -genre; car une variation notable dans les habitudes n'existe jamais sans des différences sensibles dans l'organisation. Mais ces subdivisions plus ou moins multipliées, qu'on peut établir dans un genre , qui donnent le dernier degré de perfection aux méthodes , et impriment tant de certitude et de clarté à la description des espèces, doivent être l'ouvrage de longues et subtiles obser- vations ; il faut pour cela être en état de donner une monographie du genre qu'on veut subdiviser , et pou- voir distribuer toutes les espèces dans les subdivi- sions qu'on a remarquées ; sans quoi les caractères des coupes qu'on aura voulu établir seront incom- plets ou erronés , et embrouilleront la science au lieu de l'éclaircir. Or je suis loin de pouvoir donner une monographie du genre halicte. Mais , dans un premier mémoire , je décrirai les moeurs et les habitudes de la plus petite des deux espèces, que j'ai particulièrement observée, qui me parait être la variété y de la Melitta fulvo - cincta de M. Rirby%mais qui, ainsi que l'avait remarqué cet (i) Kirby. — Monographia Apuin Jngliœ , t. II, p. 69. INTRODUCTION. 9 auteur, forme une espèce distincte, que je désignerai sous le nom à'Halictus terehrator ou Halicte perceur \ Le second mémoire fera connaître certains ennemis de nos Halictes perceurs. Dans lui troisième mémoire , je décrirai les habi- tudes particulières du Cercère orné, le plus redoutable ennemi de nos Halictes perceurs. Dans un quatrième mémoire , je dirai ce que j'ai observé des habitudes de la grande espèce qui est X Halictus [\- strigatus "^ de Latreille^, mais qui depuis long-temps se trouvait désignée dans mes observations manuscrites sous le nom à' Ecaphose , et à laquelle je conserverai ce nom. Dans un cinquième mémoire , je développerai les caractères du genre Halicte en donnant la descrip- tion des deux espèces dont j'ai essayé de tracer l'his- toire dans les mémoires précédents ; et , afin de les faire distinguer plus sûrement , je les comparerai avec les espèces indigènes qui leur ressemblent. Dans un sixième et dernier mémoire , je m'occu- perai de la description de plusieurs insectes qui font (1) Voyez la Pi. , fig. 2a et fig. ib. (2) Voyez la Pi. , fig 1 « et fig. 1 b. ' (^3) Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Insect. , t. XIII, p. 364. lo INTRODUCTION. la guerre à nos halictes, et dont il a été question dans les précédents mémoires. Réaumur , entraîné par l'attrait que lui offrait l'étude d'autres abeilles plus industrieuses, n'a jeté en quelque sorte qu'un coup-d'œil distrait sur celles du genre halicte , et ne les a signalées qu'en passant ; les naturalistes qui Font suivi ont également négligé d'observer les habitudes, et le mode d'existence, des espèces de ce genre ; les mémoires que je publie rem- plissent donc une petite lacune dans la science , et j'ose espérer que , par cette considération , ils seront accueillis avec indulgence. 3S!«««e««'â«'» PREMIER MEMOIRE. SUR LHALICTE PERCEUR, {HJLICTUS TEREBRATOR.) §• I"- Premières observations sur les Halictes perceurs. — De leurs travaux durant le four. — /Manière dont ils défendent leurs habitations , et dont ils pré- parent la nourriture de leur postérité. JLje io juin de l'année 1802, par un temps lourd et chaud, et vers les quatre heures du soir, je fus surpris de voir une quantité prodigieuse de petites abeilles', planant languissamment fort près du sol d'une allée battue , qui entourait le côté méridional du château de Touteville à Anières sur Oise , que j'habitais. Ce sol était percé d'un grand nombre de petits trous , dont plusieurs étaient entourés de mon- ticules de terre fraîchement remuée. Ces monticules étaient fort hauts pour un si petit insecte, puisque la plupart s'élevaient à près d'un pouce au-dessus (i) Voyez fig. 1 a , b , c , d , e , àeldi Planche. 12 PREMIER MÉMOIRE, du sol , et formaient autour du trou une bande cir- culaire de même largeur. Ces abeilles entraient et sortaient alternativement de ces trous. J'aperçus le jour suivant la même espèce d'abeilles , et des trous semblables , dans les environs du château et du parc , mais toujours au milieu des allées, et des chemins, qui présentaient un sol lisse et fortement battu , et qui n'offraient ni herbes ni plantes. Nulle part cependant je ne vis ces abeilles en aussi grande quantité que dans les lieux où je les avais d'abord remarquées. Je comptai dans cet endroit plus de cinq cents trous rapprochés les uns des autres. J'en vis quelques-uns, mais plus tard , entre les pavés de ma cour. Ces abeilles ne se posaient presque jamais avant d'entrer dans leurs trous : lorsqu'une d'elles se pré- sentait pour entrer, on en voyait une autre s'élever subitement jusqu'à l'entrée du trou , dont l'ouverture se trouvait exactement bouchée par la tête de cette dernière : alors celle qui demandait à être admise se retirait un instant : l'abeille chargée de surveiller l'intérieur s'enfonçait dans le trou , et disparaissait à mes regards, mais elle reparaissait peu -après; alors celle qui avait demandé à être reçue entrait , et toutes les deux s'enfonçaient dans le souterrain. Le même exercice avait lieu toutes les fois qu'une abeille voulait entrer dans un des trous ; le mouvement des ailes, des pattes, et de la tête de ces petits animaux, exprimait si bien le motif et le but de leurs actions. SUR L'HALICTE PERCEUR. i3 que je pris plaisir à renouveler un grand nombre de fois la même observation ' . Quelquefois cet exercice n'avait pas lieu ; nulle sen- tinelle ne se présentait à l'entrée lorsqu'une abeille se disposait à entrer; alors on voyait peu de temps après sortir celle qui avait ainsi pénétré sans avoir demandé admission ; au moins je crois que c'était la même , car lorsque quelques abeilles parasites du genre sphécode , dont je parlerai par la suite, s'in- troduisaient dans un des trous non gardés, elles ne tardaient pas à être chassées, et ressortaient du trou presque aussitôt, et plus promptement qu'elles n'y étaient entrées. Cependant, durant le jour, rarement il m'est arrivé de placer mon œil au-dessus de l'em- bouchure d'un de ces trous , sans qu'aussitôt uiiê sen- tinelle , auparavant ensevelie dans l'obscurité , ne se soit élevée à la surface avec une telle hardiesse , que , lorsque je m'approchais , elle se soulevait davantage, et sortait presque la tète hors du trou , avec une sorte de mouvement qui ressemblait à de la colère. Quand ces abeilles se disposent à sortir de la terre , elles s'arrêtent également à l'entrée de leur trou , et paraissent regarder à l'entour. Lorsqu'elles viennent d'entrer, ce qu'elles fçnt toujours la tête en bas, (i) J'ai remarqué que le Megachile Papaveris de Latreille, ou V abeille du coquelicot de Réaumur, qui construit son nid à la même époque , monte aussi à l'orifice de son trou , lorsqu'on la regarde. i4 PREMIER MÉMOIRE. elles se retournent avec rapidité, et présentent aussi- tôt leur tête à l'entrée du trou. Si vous les regardez de près, elles ne s'enfonceront pas, et veilleront sen- tinelles assidues : elles semblent braver vos regards et votre puissance destructrice. Il me fut facile de me convaincre que le but de ces abeilles , en entrant et en sortant continuelle- ment, n'était pas de creuser leurs trous , car les monticules de terre ne s'augmentaient pas durant le jourj, et, quelque exactitude que je misse à les observer, je ne voyais pas une seule particule de terre extraite de ces trous. Si, au contraire, je visitais ces trous le matin , avant que le vent , les pieds des hommes et des animaux n'eussent rien dérangé , j'apercevais les monticules de terre augmentés et recouverts de sable frais. Il était évident que tout ce travail avait été exécuté durant la nuit. L'objet des occupations de nos abeilles durant le jour n'était pas non plus difficile à deviner. Toutes arri- vaient le ventre, et sur-tout les pattes de derrière, tel- lement chargées du pollen des fleurs , que lorsque le moindre zéphir venait à raser doucement le sol brû- lant au-dessus duquel elles planaient, on les voyait aussitôt incapables de se soutenir en l'air, se poser toutes en même temps; et dès que ce zéphir était passé , elles recommençaient encore toutes ensemble à s'élever lentement et à planer languissamment ; mais cette courte pose était toujours fatale à quel- ques-unes d'entre elles, et la troupe innocente no SUR L'HALICTE PERCEUR. i5 prenait jamais terre une seule fois sans qu'il en coûtât la vie à plusieurs des individus qui la com- posaient; tant les ennemis ([ui les guettaient, et que nous ferons connaître, étaient prompts à saisir l'in- stant favorable pour s'emparer de leur proie! Par- là nous découvrons pourquoi, ainsi que je l'ai déjà remarqué , ces abeilles planent au - dessus des trous et entrent sans se poser à terre, à moins qu'elles n'y soient forcées par la nécessité : leur vie en dé- pend. Ainsi il est évident que le jour ces abeilles sont occupées à la fabrication de la substance mielleuse, ou cireuse, qui est destinée à nourrir leur postérité. Mais où ramassaient- elles ce pollen dont elles arri- vaient chargées? C'est ce. que je fus quelque temps à découvrir. Le château que j'habitais était situé au milieu d'un parc , et je ne les apercevais jamais sur aucune des plantes ou des arbrisseaux qui entouraient le lieu de leur république. Ce fut sur le sarrasin en fleur que je les trouvai d'abord , et seulement sur cette plante; bientôt après, je les vis sur la mille- feuille ; mais je ne tardai pas à m'aperce voir qu'elles recherchaient sur-tout les plantes peu élevées dont les fleurs venaient de s'épanouir. Même sur ces fleurs , elles sont peu vives, d'un naturel lent et paresseux, et toujours très-faciles à saisir. Pour connaître de quelle manière ces abeilles s'y prennent pour creuser leurs trous, il fallait les ob- server la nuit; c'est ce que je fis. i6 PREMIER MEMOIRE. . §• n. Travaux des Halictes perceurs durant la nuit. — Manière dont ils creusent leurs habitations. Le matin ces abeilles sont endormies dans leurs souterrains , ou voltigent sur les fleurs : c'est durant la grande chaleur du jour qu'elles se plaisent à pré- parer leur abondante récolte de pollen. Lorsque le soleil a cessé de darder ses rayons siu- la surface du sol ou elles ont creusé leurs habitations, elles sont beaucoup moins ardentes à Touvrage, etTombre, que Ihomme recherche alors avec tant d'empressement, les disperse ; on nen voit plus planer qu'un petit nombre au-dessus des trous : elles choisissent ce moment pour voltiger dans les environs, et aller aux provisions; mais le soir elles se rassemblent en plus grand nombre que jamais. Il leur faut cependant de ces belles soi- rées qui se sont prolongées si long-temps dans Tété de 1 802 ; alors aucun soufQe n'agitait l'air , et la terre exhalait le soir les feux qu'elle avait accumulés pen- dant le jour. Le vent , la pluie , les nuages même , mettent obstacle aux travaux de nos laborieux in- sectes. Vous les verrez donc le soir, favorisées par le temps et la saison, s'agiter avec vivacité au-dessus de leurs habitations futures, et vous apparaître en si grand nombre , qu'à la clarté douteuse de la lune , elles semblent un nuage flottant sur la surface du sol. SUR L'HALICTE PERCEUR. i- Examinez -les avec attention , et si la lumière de l'astre des nuits vous manque, voici le moyen d'y suppléer. Vous entourez deux ou trois bougies d'un papier peu transparent; vous avez soin de les placer, avant l'entière chute du jour, sur le lieu de vos obser- vations ; vos abeilles, accoutumées à cette lumière, et n'étant point effrayées par une clarté inattendue, n'en continueront pas moins leurs travaux lorsque la nuit sera venue. Vous les trouverez alors tellement empressées à l'ouvrage, que vous pouvez les observer de très-près sans les troubler : que dis-je ? vous passez au milieu de ce groupe , qui couvre en planant le milieu d'une large allée , il se sépare un instant pour éviter vos pieds destructeurs , mais les abeilles qui le composent , plus promptes à se rallier que les soldats d'nne phalange macédonienne , dès que vous êtes sorti de l'espace qu'elles remplissent , reprennent chacune leur poste, et travaillent avec un nouvel empressement : vous pouvez passer , et repasser plu- sieurs fois, au milieu d'elles sans parvenir à les décou- rager ou à les effrayer. Si pendant long- temps vous fixez vos resjards sur un même trou , vous verrez qu'il en sort de suite plusieurs individus; et par conséquent une même entrée est commune à plusieurs : vous compterez six ou huit abeilles sortant l'une après l'autre , et toutes planeront au-dessus du trou, la seule issue de leur commune demeure, sans se poser sur le terrain, jus- qu'à ce que la dernière soit sortie ; elles rentreront i8 PREMIER MÉMOIRE. ensuite toutes pour ressortir l'une après l'autre , enle- vant et expulsant du trou la terre qu'elles ont rongée, et qu'elles ont accumulée au-dessus d'elles. Souvent vous en apercevrez quelques-unes , le matin ou dans le jour , qui , plus laborieuses que les autres , tra- vaillent à polir l'entrée du trou. Le corps à moitié ployé et penché dans le souterrain qui est enfin ter- miné , les pattes de derrière appuyées sur le sol , on les voit miner la terre avec leurs deux petites man- dibules bidentées. Si, le soir, vous saisissez quelques-unes de nos abeilles , lorsqu'elles s'occupent à creuser leurs habita- tions, et qu'elles ont commencé leur tâche, vous n'en trouverez aucune chargée de pollen comme dans la jovirnée : aussi sont-elles beaucoup plus lestes et plus vives. Je n'ai jamais surpris de mâle au-dessus des habi- tations ni sur les fleurs; tous ceux que j'ai obtenus ont été pris dans les trous : ainsi il paraîtrait démontré que les mâles ne serv^ent point à creuser les demeures, ni à préparer la nourriture ; aussi leurs pattes posté- rieures ne sont pas conformées comme celles des femelles, et ne sont ipoint pol/énigères , selon l'expres- sion des naturalistes; c'est-à-dire, qu'étant moins larges et dépourvues de poils , elles ne sont pas propres à recueillir et à transporter le pollen des fleurs. Le travail de nos abeilles se prolonge très -avant dans la nuit ; on les voit encore toutes occupées à SUR L'HALICTE PERCEUR. ly ime heure du matin, mais, vers les cinq ou six heures, on n'en aperçoit phis qu'un petit nombre , et la plus grande partie est alors renfermée dans les trous. Ce n'est guère que vers les huit ou neuf heures, quand la chaleur commence à se faire sentir , qu'elles se dispersent sur les fleurs. Telles sont les observations que j'ai pu faire sur nos insectes à l'extérieur de leurs habitations; Non- seulement elles exigent beaucoup de temps et de pa- tience , mais même un peu de bonheur ; peut-être même faut-il pour cela être , comme je l'étais, entouré d'eux , et avoir plusieurs peuplades sur le seuil de sa porte , de manière à pouvoir les observer à toutes les heures. Les observations qui nous restent à faire , quoique peut-être plus importantes , et en apparence plus difficiles , ne demandent cependant que de l'adresse et de la constance. §. III. Des précautions à prendre pour connaître les sinuo- sités et la forme des habitations des Halictes perceurs. Il s'agit maintenant d'examiner à plusieurs reprises ce qui se passe dans l'intérieur des trous ; mais aupa- ravant il est utile d'indiquer les moyens que j'ai em- ployés pour y parvenir. Pour cet effet, je choisis trois ou quatre trous très- rapprochés les uns des autres, j'introduis dans chacun 20 PREMIER MEMOIRE. une tige mince , longue et droite de quelque plante herbacée, ou de quelque graminée qui s'enfonce dans la terre à sept ou huit pouces environ. Je trace à l'entour de mes trous un cercle dont la circon- férence est au moins éloignée de trois pouces du plus près; ensuite, avec une bêche et une pioche de maçon, j'ou^Te , en suivant la ligne tracée , une petite tranchée de neuf à dix pouces. Les bras d'un jardinier ou d'un ouvrier robuste sont ici nécessaires, car c'est toujours dans un sol sablonneux , compacte et foulé , que nos insectes creusent leurs trous ; ce sol, dans cette saison, durci par la chaleur du soleil, a presque la dureté de la pierre. Lorsque la tranchée est achevée , le bloc de terre qui contient les trous désignés se trouve donc séparé du reste du sol ; quand on est arrivé à une profon- deur suffisante, on mine en -dessous ce bloc de terre avec un couteau ou avec la bêche ; et , lorsqu'il ne tient plus à rien, il faut l'enlever avec les deux mains hors de la cavité qui le contient , et sans le briser; ce qui n'est pas toujours facile. Quand on a sorti le bloc de la cavité qui le contient, on le pose doucement à côté de soi , ou on le soutient verticalement , et dans la même position où il se trou- vait dans la cavité , si on prévoit qu'il ne peut être couché sans se briser. Ensuite, avec un grand couteau ou coutelas, on gratte en -dessous peu -à-peu la terre, et Ion arrive à la demeure ovale de nos abeilles : on continue de gratter ainsi jusqu'en haut, pour voir SUR L'HALICTE PERCEUR. 21 comment les trous se prolongent ; quelles sont leurs directions et leurs communications diverses. D'autres blocs ou morceaux de terre que l'on aura enlevés par les mêmes moyens , seront minés latéra- lement ; d'autres enfin seront rompus par gros mor- ceaux , afin de voir toutes les coupes possibles des trous des habitations. Pour se préserver de toute erreur et de toute illusion , on doit sonder chaque trou, chaque ouverture, avec des pailles ou des tiges de plantes , et les y tenir enfoncées , afin qu'aucune des sinuosités de ces galeries souterraines ne puisse échapper à l'observateur , et afin d'empêcher que la poussière et les décombres qu'il a lui-même formés ne mettent obstacle à ses travaux , et ne lui en ravissent tout le prix. Il faut aussi (car ces opérations sont assez pénibles et assez ennuyeuses pour qu'on ne néglige pas d'indiquer aucun des movens qui peuvent en assurer la réussite ) , il faut aussi choisir l'heure à laquelle nos abeilles se trouvent renfermées dans leurs trous, c'est-à-dire, vers cinq ou six heures du matin, car, par leur bourdonnement léger, elles vous indiquent et la profondeur, et le gisement, de ces souterrains si déliés , et déblayent la poussière ter- reuse qui , malgré toutes les précautions, s'était intro- duite dans les cavités qui les masquaient, et les dé- robaient à votre vue. Comme c'est toujours à-peu-près à l'exposition du soleil levant que nos abeilles placent leurs habita- tions; on est oblioé de braver la chaleur du soleil déjà ■A'i PREMIER MÉMOIRE. très- forte dans cette saison à huit ou neuf heures du matin , particuhèrement quand elle est augmentée par la réverbération du sol sur lequel il faut avoir la tète penchée. Tout ceci bien entendu , bien compris , on connaî- tra, après plusieurs opérations de la nature de celles qui viennent d'être décrites, le plan des construc- tions souterraines de nos abeilles, et l'on découvrira les mystères d'amour et de prévoyance qu'elles recèlent. §. IV. Description des habitations des lîalictes perceurs. Les habitations de nos abeilles consistent dans un trou d'abord perpendiculaire et unique , mais qui se partage, à partir de cinq pouces de profondeur, en sept ou huit trous différents, peu écartés les uns des autres , à l'extrémité desquels se trouve , à environ huit pouces de distance au-dessous de la superficie du sol , le fond de l'habitation de chacune de nos abeilles , et l'alvéole en terre où elle dépose et nourrit sa postérité. Nos abeilles ont communément trois lignes et demie de long ; elles creusent donc en terre un trou qui a vingt -six fois leur longueur. En suppo- sant la taille de l'homme à cinq pieds, cette profon- deur prise comparativement, équivaut à un trou de cent vingt pieds de profondeur , percé verticalement. Ces différentes habitations n'ont entre elles audune communication latérale, et communiquent seulement SUR L'HALICTE PERCEUR. aS à différentes hauteurs avec le trou ou conduit coni mun. Ce trou ou vestibule commun est extrémemeni étroit à son ouverture, très -proprement et très -net- tement poli , et revêtu d'un enduit blanchâtre ; il suffit à peine pour laisser passer l'abeille ; mais il est , vers la fin des travaux , un peu élevé au-dessus du sol ; et cette élévation est produite par les débris de terre que l'insecte a rejetés en creusant, qu'il agglu- tine ensuite ensemble , et dont il forme lui tube que l'on détache facilement du reste du sol. Cette entrée se trouve presque tous les jours recou- verte et bouchée naturellement par le vent, les pieds de l'homme et des animaux , qui accumulent et pressent sur l'orifice du trou une partie de la terre qui l'entoure , et qui en a été extraite ; par cette raison , nos abeilles se trouvent presque tous les jours obligées de percer de nouveau le sol qui ne leur oppose qu'un léger obstacle pour soulever sa surface, parce que cette terre nouvelle et non encore entassée et agglutinée, est molle et facile à remuer ; ainsi , par l'accumulation successive de ces déblais et de ces remblais , qui recouvrent une surface sans cesse percée et sans cesse rebouchée , il se produit une légère élévation. L'entrée du trou percé en premier sur le sol n'est pas plus grande que celle qui a lieu par l'agglutine- ment de la terre déblayée, ou par la perforation de la terre rejetée sur le trou , mais cette entrée est en- suite aggrandie quand elle est surmontée par celle qui 24 PREMIER MEMOIRE. a été produite sur l'élévation , et quand cette dernière est entièrement consolidée : cette entrée a environ iHie ligne de diamètre ; l'élévation au-dessus du sol est quelquefois de quatre ou cinq lignes, souvent moins, et elle est quelquefois nulle. L'ouverture du trou pro- prement dite n'a qu'un quart de ligne d'épaisseur; après elle s'élargit aussitôt, de manière que, vue en- dessous, elle forme un peu la voiite : ce trou a ensuite une ligne et demie de diamètre. Il continue ainsi, parfaitement rond et poli , et sans aucune ouverture ou fissure latérale , jusqu'aux premières entrées des habitations de chaque abeille. Ces entrées des habitations particulières forment un angle aigu ou incliné avec le trou vertical : elles sont plus étroites que le reste du conduit et de la grandeur de l'ouverture qui est à la superficie du sol. Lorsque la boule de cire mielleuse , dont nous parlerons bientôt , est achevée , et que l'abeille a déposé son œuf dessus , elle bouche l'entrée de cette habitation particulière avec un petit bondon de terre agglutinée , et , comme les boules de chacune de ces abeilles ne sont pas terminées en même temps, il est nécessaire que l'ouverture du conduit commun ne soit jamais bouchée ; voila pourquoi nos abeilles ont grand soin de le déboucher sans cesse , et de le tenir constamment ouvert jusqu'à la fin de tous les travaux. Chaque nid ou habitation particulière présente une cavité ovale très -élargie vers le fond , qui se rétrécit graduellement vers son entrée , et qui a la SUR L'HALICTE PERCEUR. lo forme d'une cornue allongée , bombée d'un côté , rentrante et courbée de l'autre. Sa profondeur ou longueur est d'environ trois lignes; sa surface inté- rieure est extrêmement polie, et enduite d'ime ma- tière oléagineuse. Sous la courbure, du côté le moins bombé , se trouve attachée la boule de cire ; elle ne repose pas sur le fond du nid , mais elle est collée dans son milieu, et longitudinalement ; c'est-à-dire, que sa courbure s'adapte à celle du nid , et que sa plus grande longueur suit la longueur du nid ; la larve est toujours placée sur le côté de la boule de cire opposé à l'endroit de son insertion sur le nid : il y a entre ce côté bombé de la boule et les parois opposées du nid , un vide assez considérable , que la larve remplit en grossissant. §. V. De la houle de cire fortnée par /'Halicte perceur. La boule de cire mielleuse ' formée par nos abeilles est toujours propre , jamais il ne s'y trouve le moindre atome de poussière : cette boule , dans son origine , ne présente qu'une petite masse ronde , verte , sèche , composée de pollen de fleurs fort peu altéré , et seulement agglutiné ; lorsqu'elle est entière- ment achevée , elle est de la grosseur d'un pois ; elle n'est pas parfaitement ronde , mais elle est plus longue dans un sens que dans un autre ; elle est un (i) Voyez la Pi. fig. 2 ,/i u6 PREMIER MEMOIRE. peu courbée d'un côté et bombée de l'autre , ou , comme disent les naturalistes , réniforme; sa couleur est d'un jaune-brun; elle est molle, polie, luisante, et a une odeur de cire très-forte; elle est acre et acide lorsqu'on la goûte , et se dissout facilement dans l'eau , mais non dans l'esprit de vin : exposée à l'air libre , elle se durcit facilement. Nous allons actuellement nous occuper de l'em- bryon pour lequel elle est destinée. §. VI. De la laive de /'Halicte perceur. La larve de nos abeilles , après sa sortie de l'oeuf, et lorsque la boule de cire sur laquelle elle repose , et qu'elle doit consumer, est encore entière, pré- sente un petit ver blanc cylindrique, d'une ligne de long, sans segments ni anneaux distincts, même à la plus forte loupe , d'une substance molle , que la moindre pression réduit en bouillie. Un peu plus âgée , cette larve n'est guère plus allongée , mais elle est proportionnellement plus grosse , renflée dans le milieu , et pointue aux deux extrémités , offrant une tète et des segments bien distincts , d'une couleur blanche aqueuse , transparente , laissant apercevoir , vers sa partie postérieure, le canal alimentaire rem- pli d'un chyle jaunâtre ou noirâtre. Enfin , parvenue jusqu'au dernier terme de son accroissement , cette larve présente l'aspect d'un ver SUR L'HALICTE PERCEUR. 27 blanc court et gros , sans pattes ni tentacules ; elle a quatre à cinq lignes de long , et une ligne et demie de large; elle est pointue aux deux extrémités, ren- flée dans le milieu , divisée en treize anneaux ou segments , sans compter la tète qui est petite , dis- tincte , arrondie , et qui a à sa partie postérieure deux globes peu prononcés , qui semblent figurer les yeux de l'insecte futur; la partie antérieure est aplatie, carrée , et assez semblable au chaperon de l'abeille dans son état parfait , mais plus petit ; de chaque côté sont deux crochets ou mandibules pointues , blanchâtres , que la larve remue sans cesse lorsqu'elle mange , et par le moyen desquelles elle mord et divise la boule de cire sur laquelle elle est couchée. Le dos de cette larve est très-convexe, et le ventre est aplati, les anneaux ou segments présentent sur les côtés, proche le ventre , un petit renflement au-dessus duquel on distingue f sur- tout quand elle a séjourné quelque temps dans l'esprit de vin ) des trous très- petits , qui sont les stigmates par où elle respire. Une de ces larves, que j'avais abandonnée dans une boëte , et qui se trouvait parvenue au tiers de sa grandeur , se mouvait avec assez de rapidité , en courbant sa tète , et s'accrochant aux parois de la boëte avec ses mandibules ; la tète était alors noire et plus pointue que la partie postérieure qui était retirée ; la larve ressemblait à un cône allongé dont la partie postérieure était la base. Ces larves se ^28 PREMIER MÉMOIRE. meuvent cependant avec beaucoup moins de facilité que celles des pliilanthes. §. Vil. De la nymphe de /'Halicte perceui'. Lorsque cette larve a consumé la boule de cire contenue dans l'alvéole de terre qui la renferme , elle se métamorphose en nymphe sans filer de coque : cette métamorphose a lieu environ un mois ou cinq semaines après que ces abeilles ont commencé à percer leurs trous; du moins, je n'ai commencé à trouver des nymphes que le 1 3 juillet. Ces nymphes présentent à nu toutes les parties de l'insecte par- fait, mais çamollies et ramassées : les ailes sont pliées, et ne paraissent que des moignons; les pattes sont rama.ssées sur le corps; les antennes collées contre la tête , qui est d'abord entièrement blanche ; les yeux commencent en premier à se colorer en rouge- brun , ensuite les pattes ; on voit après brunir le dessus du corcelet, peu-après les bords des anneaux, dont la base est encore blanchâtre : enfin l'insecte se trouve revêtu de toutes ses couleurs et dans son état parfait, mais il est encore trop mou pour pouvoir se remuer; ce n'est qu'un jour ou deux après sa métamorphose complète qu'il soulève le petit bou- chon de terre qui ferme son alvéole , atteint les parties supérieures de sa demeure souterraine , et SUR L'HALICTE PERCEUR. 29 s'envole. Quelles doivent être ses sensations en se mouvant dans l'air, en se reposant sur les fleurs investi subitement de tous les attributs et de tons les privilèges de sa nouvelle existence ! On trouve parmi ces nymphes un quart de mâles environ ; ils sont faciles à distinguer des femelles , même dans cet état, par leurs antennes et leurs corps un peu plus allongés, et sur- tout par leurs antennes plus longues et à articles égaux , et qui ne sont pas brisées en deux parties comme dans les femelles. Les alvéoles qui les renferment m'ont paru être sem- blables en tout à celles des femelles. Je terminerai ce qui concerne les larves et les nymphes de nos abeilles , par une observation impor- tante, c'est que je n'ai jamais trouvé aucune peau ni dépouille de larve dans les cellules, et qu'ayant suivi cette larve dans tous ses progrès , je crois pou- voir assurer qu'elle subit ses transformations sans changer de peau , ou que ces peaux se dissolvent et se combinent dans la terre humide. 3o DEUXIÈME MÉMOIRE. DEUXIÈME MÉMOIRE. De quelques ennemis des Halictes perceurs. v^EUx qui se sont donné la peine de suivre avec attention , dans le mémoire précédent , le détail de toutes les habitudes de la vie de nos Halictes perceurs , ont pu se convaincre combien ils sont doux et inoffensifs. Se nourrissant du nectar des fleurs , recueillant le pollen de leurs étamines , creu- sant ensuite dans un sol qui , par sa dureté , ne con- vient à aucun autre insecte , la demeure souterraine qui doit receler leur postérité, ne préparant pour eux qu'une petite portion de subsistance , inutile à tout autre usage , il semble que ces petits animaux ne devraient avoir ni ennemis ni envieux. Ils en sont , au contraire , continuellement assaillis ; et , à tous les moments de leur existence , ils sont mena- cés par des agresseurs aussi actifs que redoutables. Les araignées et les fourmis les saisissent, lorsque trop chargés de butin ils se posent un instant à terre ; des abeilles solitaires du genre sphécode , des chrysis , des crabrons , pénètrent dans leurs trous pour déposer leurs propres œufs sur la boule de cire SUR LES ENNEMIS DES HALICTES. 3r qu'ils ont préparée , et pour leur ravir ainsi tout le fruit de leurs travaux ; enfin , diverses espèces de guêpes , et sur - tout le cercère orné , fond sur eux , tandis qu'ils volent en l'air, et les transportent, demi- mourants, dans leurs nids, pour être dévorés par leurs larves carnassières. Tâchons de faire connaître plus en détail ces différents insectes, si redoutables pour nos abeilles. Des araignées et des fourmis qui attaquent les Halictes perceurs. Lorsque nos abeilles sont le plus occupées à creu- ser leurs habitations, et qu'elles se rassemblent en plus grand nombre sur une même place , on voit sou- vent errer parmi elles plusieurs espèces de fourmis et d'araignées- loups ou de lycoses. C'est principale- ment \ araignée agrétique , et Varaignée andréni- vore ' , qui fondent sur nos actives ouvrières , et , lorsqu'elles se reposent à terre, ces féroces ennemis les emportent avec rapidité pour les dévorer à loisir. Les fourmis ne sont pas moins redoutables; elles se saisissent sur -tout de celles de nos abeilles que le cercère orné a déjà presque tuées, et qu'il dépose (i) Voy. ci-après 6^ Mém. la description de VJraignée André- nivore. Pour \ Araignée Agrétique y voy. Faune Parisienne y t. II, p. 283, n" io3. 32 DEUXIÈME MÉMOIRE. à terre à côté de son trou , afin de les reprendre et de les y introduire plus à loisir. Nous ferons bien- tôt connaître dans un mémoire particulier les habi- tudes de ce dernier insecte. J'ai remarqué plusieurs fois des fourmillières dans le voisinage de nos abeilles travailleuses, et lorsque je les observai quelque temps après, je m'aperçus que ces fourmillières étaient fort aggrandies ; que les four- mis avaient communiqué par les souterrains qu'elles avaient pratiqués avec les trous de nos abeilles et ceux des cercères; que ces trous leur servaient, et fai- saient désormais partie de leurs fourmillières. J'ai trouvé, dans les nids vides des cercères, à environ trois pouces de profondeur, et dans les nids de nos abeilles, de petites fourmis rouges, dont le mâle est noir, et dont la femelle a aussi le corcelet noir. Les mâles et les femelles de ces fourmis avaient tous leurs ailes ; les larves étaient nues , agglomérées , et en grand nombre ; je n'ai observé sur la surface du sol rien qui indiquât une si grande cavité , ni pu deviner par où ces fourmis avaient pénétré. Je dois dire ce- pendant que ces trous étaient peut-être cachés par une petite touffe d'herbe que je n'ai pas examinée avec assez de soin. Il me semble qu'on n'a pas fait attention à la manière dont le sol de la terre est criblé par des insectes de divers genres, et que, par cette raison, on a été trop surpris de la structure des édifices souterrains de certaines fourmis. SUK LES ENNEMIS DES HALICTES. 33 §. II. Des insectes qui cherchent à pénétrer dans îes trous des Halictes perceurs. Ce n'est pas inutilement que nos abeilles veillent assiduement à l'entrée de leurs trous; plusieurs en- nemis cherchent à y pénétrer, soit pour s'emparer des demeures qu'elles ont creusées avec tant de peine, soit pour déposer leurs oeufs sur les boules de cire qu'elles ont formées , et ravir ainsi l'existence à leur postérité, en s'appropriant la nourriture qu'elles ont amassée et préparée. Un des plus faibles de ces ennemis est la Chrysis lucidula^ ou la mouche dorée brillante; elle se cou- che le plus souvent à côté du trou de nos abeilles , derrière le rempart qui l'entoure , et qui est formé par les parcelles de terre qu'elles ont retirées du trou. J'ai vu quelques-unes de ces chrysis se glisser avec adresse et promptitude dans le trou , mais je ne les ai point vues sortir. Il arrive encore plus fréquemment que ces chrysis sont apperçues par un de nos Ha- lictes , dans la cachette où elles se tapissent ; alors celui-ci plane au-dessus de l'ennemi commun , ce qui amène un second Halicte et bientôt un troisième , et enfin un plus grand nombre ; toutes alors pla- nent au-dessus de la chrysis, qu'elles semblent re- douter d'attaquer, et qui se tient immobile : enfin, lorsque les abeilles se trouvent suffisamment ras- 3 34 DEUXIÈME MÉMOIRE. surées par leur grand nombre , une d'entre elles fond sur la clirysis , qui s'enfuit , et que la troupe pour- suit alors avec une sorte de fureur, et chasse de l'es- pace qui est le théâtre de son active industrie. Lorsqu'on fait des observations sur certains in- sectes, on est continuellement arrêté par des mystères aussi intéressants que curieux, qu'on ne peut par- venir à pénétrer ; mais il est du devoir de l'observa- teur d'avouer son impuissance, et de ne pas négliger de décrire ce qu'il a vu , car ceux qui le suivront , plus heureux ou plus habiles, peuvent parvenir, par le moyen de ces indications, à des résultats plus complets , plus exacts et propres à enrichir la science. C'est ce qui me porte à rapporter une observation qui , quoique étrangère à l'histoire de nos abeilles , est cependant intéressante pour celle des chrysis qui figurent ici parmi leurs ennemis. Le 3 août de la même année 1802, je fis une excavation pour sui- vre l'histoire des Halictes perceurs ; je trouvai , à la profondeur où ils ont coutume de terminer leurs alvéoles, trois petites coques composées d'une pel- licule mince , et saupoudrée d'une matière verte très- brillante ; en examinant ces coques avec une forte loupe , j'aperçus des corselets entiers et des têtes en- tières d'une très -petite espèce de chrysis. Ces têtes et ces corselets formaient la matière qui donnait tant d'éclat à la superficie de cette coque. J'ouvris cette coque; je trouvai une larve blanche d'une forme assez semblable à celle de nos abeilles , mais elle était com- SUR LES ENNEMIS DES HALICTES. 35 posée de quatorze anneaux , sans compter la tête. Cette tête , écailleuse , est plus grosse proportionnel- lement que celle de nos abeilles; elle est armée de deux crochets ou mandibules très-pointues et très- acérées , plus brunes vers le bout ; cette larve ne remplissait pas en entier la coque , qui a trois lignes et demie de long, tandis que la larve n'a qu'une demi ligne. On ne doit guère douter que cette larve , après avoir dévoré des chrysis , à la réserve du cor- selet et de la tète , qui sont plus durs , ne se fde une coque , qu'elle fortifie par ces corselets et ces têtes de chrysis , qu'elle y agglutine. Je soupçonne que c'est quelque espèce de cercère ou de philanthe , qui prend ces chrysis et les porte vivantes à leurs larves. Nous verrons plus loin jusqu'à quel point cette conjecture est fondée. Il y a encore d'autres ennemis de nos Halictes , qui planent sans cesse au - dessus de leurs trous et cher- chent à y pénétrer. Ce sont d'abord trois espèces de petits crabrons à lèvre argentée ; mais, comme je n'ai point conservé les individus, je ne puis déterminer ces espèces avec certitude : l'une, que j'avais nommée Crabj'O punctatus , a le corps noir et des points jaunes sur les côtés de l'abdomen, en-dessus; les tarses et les pattes sont jaunes; les jambes sont noires à leurs extrémités ; la pointe de l'abdomen est d'un roux ferrugineux. La seconde espèce, que j'avais désignée dans mes notes, par le nom de Crabro crassipes , est plus petite , noire , elle a deux points jaunes devant 3. 36 DEUXIEME MEMOIRE. l'aile , l'anus est rouge , les pattes sont rousses et pré- sentent de même des lignes jaunes sur la partie pos- térieure ; les antennes sont noires en-dessus et rousses en-dessous. Enfin , trois autres espèces d'insectes , d'un genre très- voisin de celui de nos abeilles, cherchent sans cesse à pénétrer dans leurs trous. Ce sont le Sphe- cocles gihhus , de Latreille % la Tjphia rufiventris ^ de Panzer ^ , et la Melitta sphecoïdes , de Rirby ^ , ou Sphex gibba , de Linné ; ces deux derniers insectes sont aussi des Sphécodes. Ces abeilles solitaires et pa- rasites sont remarquables par leur corps luisant , glabre , leur corselet noir , et leur abdomen d'un rouge-cerise , plus ou moins taché de noir , soit à leur base , soit à leur extrémité. (i) Latreille. — Hist. nat. des Insect. t. XIII, p. 368. (2) Panzer. — Faun. Germanie. Fascicul. 53, tab. 4- (3) Kirby. — Monogr. Jpurn AngUœ , t. II , p. 5 et 46 » n" 9. SUR LE CERCERE ORNÉ. 3" TROISIÈME MÉMOIRE. Du Gercère orne , et de la famille des Insectes fouisseurs en général. IVIais il me reste à faire connaître le plus terrible ennemi de nos industrieuses abeilles; c'est le Cer- cère orné , dont il a déjà été question dans le der* nier mémoire : j'en donnerai l'histoire presque com- plète. Ce genre curieux, déjà éclairci par les belles observations de MM. Latreille, Bosc et Spinola, a été démembré par Latreille, du genre des Philantlies, qui, avant Fabricius, étaient réunis aux guêpes. Les Cercères , ainsi qu'on le a erra , sont parmi les insectes comme les aigles ou les éperviers parmi les oiseaux. §. L De quelle manière les Cercères ornés pourvoient à la subsistance de leurs laives , et se saisissent des Ha- lictes perceurs. C'est entre onze heures et quatre heures, lorsque le temps est pur et chaud, que les Cercères ornés se livrent avec plus d'ardeur à leur cruelle chasse. Ils voltigent çà et là au -dessus de la demeure de nos 38 TROISIÈME MEMOIRE. abeilles; et lorsqu'elles se préparent à entrer dans leurs trous et que leur vol est stationnaire , le Cer- cère orné fond sur ime abeille, la saisit par le dos, et Tenlève ; il vole quelques pas avec elle , puis se pose par terre , s'accote ensuite contre quelque petite pierre ou quelque motte de terre , et retourne sa proie de manière à ce qu'elle soit couchée sur le dos ; il marche sur son ventre en se dirigeant vers la tète ; l'abeille agite en vain ses mandibules alon- gées, ses mâchoires et sa languette; il lui enfonce son aiguillon immédiatement au-dessous de la tête : elle demeure alors sans force et palpitante, mais elle ne meurt point : elle n'est point destinée à devenir la proie du Cercère orné : c'est pour élever sa pos- térité qu'il est ainsi féroce, et qu'il enterre vivantes nos malheureuses abeilles, qu'on retrouve dans son trou encore palpitantes et à l'agonie plusieurs jours après leur enlèvement. Nos abeilles, et une petite espèce du même genre , verte et cuivrée , sont presque les seules proies dont les Cercères ornés s'emparent. On trouve ordinairement trois Halictes perceurs et un Halicte cuivré, pour la nourriture d'une seule larve de Cercère. Cependant , vers la fin de la saison , au com- mencement de septembre, lorsque les Halictes per- ceurs commencent à devenir rares , les Cercères ornés fondent sur d'autres espèces du même genre, plus grandes et plus fortes; et j'ai rencontré aussi une de ces larves qui n'aA'^ait pour sa provision que trois Halictes cuivrés, sans aucun Halicte perceur. SUR LE CERCERE ORNÉ. 3f) Lorsque le Cercère orné se trouve trop chargé par le poids de l'abeille , il la dépose en chemin pour la reprendre ensuite. Quelquefois aussi son trou est bouché ou obstrué par quelque petite pierre ou quelques parcelles de terre. Alors il est forcé de déposer sa proie près de l'entrée; mais, tandis qu'il travaille à débarrasser cette entrée, sou- vent arrive la fourmi, qui se saisit de la pauvre abeille et l'emporte, demi-mourante, avec la rapidité d'une voleuse. Les Cercères ornés cherchent toujours à entrer dans leurs trous , malgré les obstacles qu'on leur op- pose; un d'eux, que j'avais décapité en enfonçant un bâton dans son trou, dans le moment même où il faisait des efforts pour y pénétrer, conservait en- core, dans le reste de son corps, le même mouve- ment et la même volonté : je le retournai exprès du côté opposé, mais il se retourna vers son trou et y entra. Lorsqu'on enfonce une paille dans le trou du Cercère orné, il monte aussitôt après la paille et la mort avec colère. Les Cercères ornés, dans les combats qu'ils livrent à nos abeilles, s'y prennent toujours de la même manière , et lorsqu'ils les posent à terre pour les percer de leur aiguillon, ils sont tellement animés, qu'on peut, pour les observer, se coucher par terre auprès d'eux sans qu'ils se dérangent. 4o TROISIEME MEMOIRE. §. Il Des trous ou habitations des Cercères ornés. Les Cercères ornés creusent des trous dans les mêmes lieux que ceux des Halictes perceurs, et au milieu des leurs, mais non en aussi grand nombre. Il est aussi quelques individus qui choisissent une petite touffe d'herbe isolée pour y percer leurs ha- bitations. On en trouve occupés à ce travail depuis le mois de juin , jusqu'au commencement de septembre lorsque les Halictes perceurs ont presque entière- ment disparu. Aussi c'est alors seulement que les Cercères ornés saisissent d'autres insectes du même genre. L'entrée de ces trous, lorsqu'ils ont été fraîche- ment creusés, est entourée d'un rempart intérieur de sable , bien poli et agglutiné avec un mortier blan- châtre ; ce rempart s'élève souvent au-dessus du sol cette entrée est grande , proportionnellement à l'in- secte , parce qu'il doit y passer avec sa proie ; elle est encore plus large, innnédiatement au-dessous de l'ouverture. L'insecte la rétrécit lorsqu'il a porté à sa larve la provision nécessaire , et il finit par la bou- cher entièrement. Ces trous ne sont pas creusés perpendiculairement; ils s'inclinent d'un côté presqu'aussitôt après l'entrée, et suivent cette direction à une profondeur de trois SUR LE CERCERE ORNE. 4i pouces, ensuite ils se dirigent dans le sens latéral, à la profondeur de deux pouces ; de sorte qu'ils forment , par leur double sinuosité , une sorte de S penché , dont le milieu ou le ventre est une ligne droite. Ces trous ont environ cinq pouces de longueur, à cause de leur développement, et c'est à quatre pouces de profondeur que l'on trouve la larve, dont le nid a une forme ronde ou globuleuse. §. in. Description de la larve du Cercère orné. La larve a douze anneaux , sans compter la tête et le petit tubercule qui termine la partie postérieure : elle aurait donc quatorze anneaux si Ton comptait ces deux parties. Lorsqu'elle a pris tout son accrois- sement , et avant d'avoir filé son cocon , elle est blan- che , allongée , transparente , avec une raie longi- tudinale noire dans son milieu ^ Sa tête, qu'elle allonge et qu'elle remue sans cesse en tous sens, offre divers enfoncements à sa partie inférieure, ainsi que deux petits tubercules noirs sur le devant , en bas, proche le chaperon. Ces tubercules parais- sent être des yeux différents des yeux lisses de l'in- secte parfait; il n'y a dans cette larve aucun vestige (i) Les larves des Halictes et des Andrènes sont d'un blanc plus mat, moins transparent; et lorsqu'elles sont à l'air, elles se roulent et ne peuvent se remuer. 42 TROISIÈME MÉMOIRE. d'antenne. Une raie blanche, transversale, profonde , sépare en deux l'extrémité arrondie du chaperon. La lèvre inférieure est allongée, cylindrique, très-renflée, en -dessous très -avancée, surpassant les mâchoires, et en-devant coupée en ligne droite. Les mâchoires sont cylindriques , un peu resserrées ; dans le milieu elles sont reçues entre la lèvre inférieure et le chape- ron. Le dernier anneau de la larve , ou sa partie postérieure, est terminée par un petit cône pointu très-remarquable. Le Cercère orné complète à sa larve , aussitôt qu'elle est sortie de l'œuf, la provision entière qui doit la nourrir jusqu'à ce qu'elle se métamorphose en nymphe; car j'ai vu de ces larves, sous la forme d'un petit ver blanc transparent, long d'une ligne ou d'une demi- ligne , qui avaient déjà dans leurs trous trois Halictes perceurs et un Halicte cuivré. Le Cercère orné continue ses pontes au moins jus- qu'au milieu d'août, car j'ai trouvé, le i/j de ce mois, une jeune larve avec sa provision accoutumée de trois Halictes perceurs et d'un Halicte cuivré. J'ai souvent vu la Chrysis dorée, pénétrer dans le trou du Cercère lorsqu'il s'y trouvait; la Chrysis dorée commence par jeter du sable dans ce trou, proba- blement pour étourdir son ennemi : elle entre en- suite dans ce trou, y reste quelque temps, et en res- sort. J'ignore entièrement les motifs de ces faits ; un naturaliste plus heureux et plus habile les expliquera peut-être un jour. SUR LE CERCERE ORNÉ. 4^ §. ly. Description de la nymphe du Cercère orné. La larve du Cercère orné, lorsqu'elle a pris tout son accroissement, se file une coque que l'on trouve au fond des trous que nous avons décrits. Cette coque est enveloppée des têtes et des ailes, et des autres parties dures de nos Halictes, et de celles de l'Halicte cuivré, qui sont agglutinées ensemble. Il faut oter cette première enveloppe de débris, pour voir la coque à nu; elle est formée d'une pellicule mince d'un blanc -roux ; sa forme est ovale , mais renflée , et plus grosse à une de ses extrémités : un de ses bouts est pourvu d'une petite houppe de soie noire, qui sert à fixer la coque en terre lorsque l'insecte en sort métamorphosé. C'est par cette raison qu'il ne l'entraîne jamais avec lui et qu'on trouve souvent de ces coques vides lorsqu'on fait des excavations pour étudier l'histoire du Cer- cère orné. Quand on a déchiré la pellicule mince dont la nymphe du cercère s'est enveloppée, on l'aperçoit qui s^ avance en agitant sa tète en rétrécissant et allongeant les anneaux de son corps, et en s'aidant de ses crochets cornés et rouges. Elle est, dans le commencement, presque semblable à la larve; son dos seulement est plus convexe et son ventre plus plat; les bourrelets latéraux qui séparent le ventre 44 TROISIÈME MÉMOIRE. (lu dos sont plus renflés. Quand elle est plus âgée, elle est plus courte , plus grosse , plus ramassée , comme quadrangulaire , très-blanche , sans raie noire interne , sans anneaux distincts , la tète reployée en- dessous et presque immobile. §. V. Des habitudes de quelques autres Cercères , obseivés par les Naturalistes. Remarques générales sur la grande famille des Insectes fouisseurs. Tout ceci confirme les observations qui ont déjà été faites par deux natiu^alistes , sur les Cercères. M. Latreille , dans un mémoire intitulé : Obser^'a- tions nouvelles sur la manière dont plusieurs insectes de V ordre des Hyménoptères pourvoient à la subsis- tance de leur postérité , imprimé dans les Annales du Muséum, nous a fait connaître les habitudes du Cercère à oreille , Cerceris auritus , la plus grande es- pèce du genre dans nos climats. Ce ne sont point d'innocents Halictes que celui-ci porte à sa larve, mais des charansons destructeurs, tels que le Lixus ascanii , et d'autres de la famille des Rhincophores : sous ce rapport il rend service aux agriculteurs. H en est de même de deux espèces du même genre, que M. Rose a décrites dans une notice lue à la société d'agriculture , et insérée dans le tome 5G de ses Mémoires ^ Ceux-ci s'emparent de préférence (i) Voyez Jnnales d'agriculture., t. LVI, p. 8g. — L'auteur a SUR LE CERCÈRE ORNÉ. 45 (lu Charanson gris, et du Charansou obloiig qui fait tant de tort à l'ébénier des Alpes. Ces espèces creusent comme notre cercère orné , un trou sinueux dans un sol sablonneux et dur. Elles y placent , dit le natura- liste que j'ai cité, une vingtaine de Charansons sé- parés les uns des autres par une petite épaisseur de sable , après avoir déposé un œuf sur chacun d'eux. Il n'en est pas ainsi du Cercère orné ; un seul Halicte ne suffit point à la nourriture d'une seule larve , et il lui en faut toujours au moins trois et plus souvent cpiatre. Mais les Charansons, qu'enlè- vent les Cercères décrits par M. Bosc , de même que nos Halictes, ne meurent point; ils sont simplement engourdis , et sont dévorés vivants par les larves des Cercères. Ainsi donc il paraît certain que chaque espèce de Cercère nourrit sa larve avec certaines espèces particulières d'insectes; et il n'y a pas de doute que, si on s'attachait à l'étude scrupuleuse de ce genre , on trouverait qu'il doit être divisé en plusieurs pe- tites sections ou familles , distinguées entre elles d'autant plus fortement par quelques particularités dans leur organisation ou leurs formes extérieures, que les insectes qu'ils saisissent, pour les donner en nourriture à leurs larves, sont plus différents entre décrit ces espèces sous les noms de Cerreris quinque fasciata et quadri fasciata , comme nouvelles; mais ces noms ont déjà été donnés. 46 TROISIÈME MEMOIRE. eux. Ainsi ceux dont les larves se nourrissent de co- léoptères, doivent avoir des caractères extérieurs et constants qui servent à les faire distinguer de ceux dont les larves ne peuvent subsister que d'hymé- noptères. Si on se rappelle actuellement la description que que j'ai donnée de la coque du Cercère orné , enve- loppée des débris des Halictes perceurs, et de celle de l'insecte inconnu, décrite dans le précédent mé- moire , enveloppée de même de tètes et d'ailes de Chrysis , on pensera avec moi que cette coque ap- partient à quelque petite espèce de Cercère ou de Philanthe , dont la larve exige de préférence des Chrysis pour sa nourriture. Mais les Philanthes et les Cercères appartiennent eux-mêmes à une grande famille naturelle , dont M. Latreille a donné les caractères, qu'il avait d'abord distingués par le nom général de Prœdones y Dépré- dateurs ^ , et que depuis il a nommé Fouisseurs , Fossores^. En effet il paraît certain que les indivi- dus de tous les genres qui composent cette grande famille, se saisissent d'insectes ou de larves d'insectes, pour en nourrir leur postérité. De tous les Fouisseurs , le plus nuisible , et le plus utile à connaître est le Philanthe apivore, dont M. La- treille a décrit très en détail les habitudes et les (i) Latreille. — Gencr. Crustaceor. et Insect. t. IV, p. 5i. fa) Latreille. — Règne animal de Cuvicr, t. III, p. 4f)'- SUR LE CERCÈRE ORNÉ. 47 mœurs dans un excellent mémoire ^ Cette espèce creuse un trou ou une galerie horizontale, légèrement inclinée, qui a un pied de profondeur, et elle se saisit exclusivement de l'abeille à miel , qu'elle enterre , pour servir de nourriture à sa larve. Le Bembex à bec , (Bembex rostrata) , qu'a observé cet habile naturaliste * , creuse de même une galerie inclinée de dix à onze pouces de longueur, au fond de laquelle il empile , pour servir de nourriture à sa larve , six à sept individus de la mouche apiforme de Geofroy; d'autres espèces de Bembex se saisissent pareillement de diptères des genres Syrplies et Bombyles. Les Oxybules s'emparent de Diptères plus petits, et le Pimphredon lugubre de I^atreille, nourrit sa larve de pucerons ; le Crabron criblé donne à la sienne la Pyrale chlorane. Les autres genres de cette famille ont des habitudes semblables : le Sphex du sable (Sphex sabulosa) en- terre des chenilles ; le Chlorion comprimé des Kaker- lacs;, le Pompile des chemins (Sphex viatica), et le Larre potier (Sphex figulus) des araignées : ce der- nier usurpe les trous cpie d'autres insectes ont creusés dans de vieux bois. Le Pélopie tourneur (Sphex spirifex)^ et d'autres insectes du même genre, font, dans l'intérieur des maisons , aux angles des cor- (1) Latreille. — Mémoire sur un insecte qui nourrit ses petits (Vaheilles domestiques ^ à^nns VHist. nat. des Fourmis, p. 307. (2) Annales du Muséum. — Dans le mémoire ci- dessus cité. 48 TROISIÈME MEMOIRE. niches , des nids en terre , arrondis ou globuleux , tournant en spirale , et présentant , sur leur côté inférieur, deux ou trois rangées de trous dont les ouvertures sont les entrées d'autant de cellules, dans chacune desquelles l'insecte place une araignée ou une mouche avec un de ses œufs , et il bouche ensuite ces cellules avec de la terre. On voit , d'après ces détails , qu'il n'y a pas de classe, de genre, ou d'espèce particulière, d'insectes qui n'ait pour ennemis et pour destructeurs impi- toyables quelque espèce de la nombreuse famille des Fouisseurs i et que l'histoire de cette famille se rat- tache à celle de tous les autres insectes : c'est donc une des plus intéressantes de toutes ; et un natura- liste qui s'occuperait de son étude ; qui dévelop- perait les faits variés et curieux des mœurs et des habitudes de chaque espèce ; qui déterminerait les caractères de chacun des groupes dont l'industrie et les mœurs se ressemblent, et les différences qui distinguent les espèces et les sexes ; qui établirait bien les nouveaux genres qu'il est nécessaire de former, et perfectionnerait les caractères de ceux que l'on a établis; ce naturaliste, dis-je, ferait faire d'im- menses progrès à toute la science de l'entomologie, et éclaircirait , par l'histoire naturelle d'une seule famille d'insectes , celle de toutes les autres. QUATRIÈME MEMOIRE SUR LE GRAND HALICTE, ou L'HALICTE ÉCAPHOSE. J'ai terminé le récit de mes observations sur les Halictes perceurs , et ceux qui viendront après moi seront peu tentés d'y ajouter. En effet cette espèce est petite , peu remarquable par ses couleurs : son industrie est des plus simples , et elle est moins inté- ressante en elle-même que par sa grande multipli- cation, et par ses rapports avec d'autres insectes; je crois avoir d'ailleurs suffisamment éclairci tout ce qui la concerne. Il n'en est pas de même de ce que j'ai à dire sur le grand Halicte. Cette espèce est non -seulement très -remarquable, puisque c'est la plus grande du genre dans nos climats, mais son industrie est plus savante, plus digne d'attirer l'at- tention ; cependant il m'a été impossible de multiplier assez mes observations pour en tracer l'histoire en détail. J'espère donc que quelque naturaliste , plus heureux que moi , achèvera un jour ce que je n'ai pu qu'ébaucher. 5o QUATRIÈME MEMOIRE, §. r^ Pienj^ères obseivations sur les grands Halictes. — Manière dont ils creusent leurs habitations. C'est aussi en 1802, au commencement d'août, à peu de distance de ma demeure , sur un chemin public tracé dans un sol sablonneux, au pied d'un chardon à petites feuilles, dans un lieu exposé à un soleil ardent , que j'ai trouvé trois trous de cette grande espèce d'Halictes ^ : quoique je l'aie bien sou- vent rencontrée sur les fleurs, et sur- tout sur celles du chardon, cependant j'ai cherché dans un rayon d'une lieue et demie d'autres trous semblables , et je n'ai pu les découvrir. Aussi, craignant d'interrompre les travaux de ces actives ouvrières , et de détruire leur cité avant qu'elle ne fût achevée , ce ne fut qu'au bout de trois semaines qu'armé de la bêche et de la pioche , j'entrepris d'en former le siège ; par ce moyen , j'ai bien pu obtenir la nymphe et la larve , mais la connaissance du miel ou de la boule de cire qu'elles préparent m'a échappé. Tout près, et dans l'intervalle des trous de notre grande abeille, j'ai vu un trou de nos Halictes per- ceurs ; dans le voisinage, j'ai trouvé le trou de la Mégachile du coquelicot , garni de la pétale écarlate de cette fleur , dont Réaumur et Latreille ont décrit (i) Voyez la Pi. , fig. \ ^ a , h , c , d , e. SUR LE GRAND HALICTE. 5i les mœurs : la Dasjpode leporine et le Crahro are- naire se rencontraient aussi en même temps. Grandes , fortes , et redoutant peu l'ennemi , ces abeilles se livrent à leurs travaux en plein jour et durant la grande chaleur. Elles minent la terre, et la soulèvent peu-à-peu à la manière des taupes : j'en ob- servai une travaillant sous terre pendant deux heures, et ce ne fut que le lendemain matin que je trouvai la masse de terre divisée par elle, soulevée et rejetée au dehors ; ces débris sont accumulés d'un seul côté du trou , et ne l'entourent point comme dans le trou de \ Halicte perceur ; et, comme ce trou va en pente, les débris sont toujours du côté opposé à la pente. Je ne vis creuser que deux trous; il y en avait trois achevés lorsque je commençais mes observations le 4 août ; le 1 1 du même mois , les deux autres trous furent terminés : voyant que ces excavations de nos abeilles avaient cessé , je me déterminai à faire les miennes le i8 du même mois; et, avec les moyens et les précautions que j'ai détaillés dans mon précédent mémoire , je parvins à connaître les curieuses habita- tions de ces insectes. §. II. Description des habitations des grands Halictes. L'entrée des habitations de nos grandes abeilles a environ quatre lignes de diamètre, et est assez large pour laisser passer à-la-fois facilement deux indi- 5i QUATRIÈME MÉMOIRE, vidus. Cette entrée n'est ni coupée dans le sol , ni bien arrondie , ni bien polie , et par conséquent elle diffère sous tous ces rapports de celle que présente le trou de l'Halicte perceur. Ce ne sont pas là les seules différences : le conduit souterrain qui aboutit aux ha- bitations des grands Halictes n'est point creusé vertica- lement, mais il va en pente, ensuite il se tourne un peu de côté : et , après ce double détour, je trouvai le nid commun de notre petite société situé sous une pierre , et dans un sol pierreux et sablonneux à quatre pouces de profondeur. J'avais eu soin de boucher les cinq en- trées, et j'avais miné en dessous le gros bloc, que j'avais extrait de la terre avec d'autant plus de pré- caution , que c'était le seul que je pusse examiner, et que j'en avais en vain cherché un autre. Lorsque j'eus gratté la terre et mis à découvert le nid par une coupe générale faite à sa base, je fus dédommagé de mes peines par un spectacle curieux. Qu'on se figure une cavité ronde, ou l'intérieur d'un dôme de deux pouces et demi de diamètre et de trois pouces de hauteur ; que l'on remplisse ensuite ce dôme d'une masse de terre irrégulière- ment pétrie, mais offrant par- tout des vides qui la détachent des parois du dôme , et qui présentent des coques en terre liées ensemble et avec les parois du dôme, par de petites traverses, dont les diffé- rentes sinuosités forment un labyrinthe qui semble inextricable , on aura une idée de l'habitation de nos grandes abeilles. On voit ainsi qu'elles vivent réu- SUR LE GRAND HALICTE. 53 nies dans un lieu commun ou habitation commune , mais qu'elles ont toutes une cellule particulière qu'elles occupent séparément, ainsi que les moines qui vivent séparés, quoique réunis dans un même couvent. C'est en un mot une petite ruche en terre. Lorsque je l'examinai elle se composait de dix -huit à vingt coques de terre ayant la forme de cornues allongées, renversées, de huit lignes de long sur trois à quatre lignes de large au gros bout ou à la partie supérieure : ces coques sont unies ou agglomérées ensemble , et ne forment qu'une seule masse , de sorte qu'en rompant les petites traverses qui atta- chent cette masse à la cavité, on peut enlever le nid entier et laisser à vide cette cavité '. Chacune des coques en terre avait son entrée tournée en bas et bouchée , de sorte que la larve ou la nymphe, qui s'y trouvait renfermée, n'avait au- cune communication avec l'air extérieur. Les parois intérieures des coques, où sont encore les larves et les nymphes , sont parfaitement polies , comme dans les alvéoles de l'Halicte perceur; mais la terre qui forme les parois de la coque du grand Halicte est beaucoup plus sèche. Je n'ai trouvé dans ce nid que cinq ou six larves, sans aucune boule de cire, sans miel, sans nourriture; cependant une d'elles ne paraissait pas venue à son (i) La fîg. I c offre deux de ces coques détachées du reste du nid. 54 QUATRIÈME MÉMOIRE, terme, et j'ignore comment elle subsistait. Il y avait dans d'autres coques trois nymphes : plusieurs autres étaient vides, et néanmoins, à la réserve d'une seule,, ces coques étaient fermées avec un petit bouchon de terre, et l'intérieur était rempli d'un sable très- fin : une seule coque était à-la-fois vide et ouverte, et à son entrée était tendue une petite toile d'arai- gnée ; cette espèce , du genre Théiidion ^ , grosse comme une tête d'épingle, que je trouvai au milieu de sa toile, ne subsistait probablement que d'une sorte àe psocus , ou pou de terre très -petit, qui était en innombrable quantité dans le nid de nos grandes abeilles. Ces psocus couraient avec rapidité sur le dehors des coques et dans leur intérieur, et devaient beaucoup incommoder nos Halictes. Je vis aussi dans ce nid , mais en moindre nombre , une très-petite es- pèce de fourmi rouge, qui présente une raie trans- versale noire sur la partie postérieure de son abdo- men. Lorsque je fermai les trous de l'habitation des grandes abeilles, pour extraire le nid entier, il y avait six femelles et deux mâles, dont je m'emparai; une de ces femelles avait sur le côté du corcelet un pou allongé, insecte curieux, être énigmatique, dont je parlerai plus au long dans le dernier Mémoire. (i) Voyez mon Tableau des Aranéïdes , p. 72. SUR LE GRAND HALICTE. B^ §• ni. Description de la larve du grand Halicte. La larve a sept à huit lignes de long ; elle est d'un hianc-jaunâtre , sans pattes, plus grosse vers la tête. Elle est convexe en -dessus, un peu déprimée en- dessous, et composée de douze anneaux bien distincts ou quatorze en comptant la tète , et le tubercule qui termine le dernier anneau à la partie postérieure. La tète présente, dans le milieu de sa partie anté- rieure, une très-petite éminence rougeâtre , qui, examinée à la loupe , nous offre deux petites man- dibules cornées , pointues , recouvertes à leur partie supérieure par une lèvre ou chaperon, ovale, allongé, épais, proéminent. Si on excepte les trois premiers an- neaux du coté de la tète, tous les autres nous montrent une surface fortement mamelonnée, et, sur les côtés, il se trouve à chaque anneau un tubercule proéminent qui sépare le dos d'avec le ventre, et qui tient lieu de pattes ; l'intervalle des anneaux est lisse et transpa- rent. Cette larve, ainsi que toutes celles de ce genre, se transforme dans sa coque de terre à nu ; elle est lente , paresseuse , mais très-vivace , puisqu'après l'avoir laissée six heures dans l'esprit de vin rectifié, elle s'est trouvée encore en vie au bout de ce temps. 56 QUATRIÈME MEMOIRE. Description de la Nymphe du grand Halicte. La nymphe est nue , couchée sur le dos dans sa coque ; toutes les parties de l'insecte parfait s'y dis- tinguent facilement, mais elles sont blanches et molles. Les antennes sont collées contre la tête , les pattes antérieures contre le corcelet , les pattes postérieures contre le ventre ; les ailes sont molles , ployées longi- tudinalement , et collées contre la partie postérieure des jambes intermédiaires. De deux nymphes que j'ai prises et examinées en même temps, l'une avait les yeux blancs , l'autre les avait noirs comme dans l'in- secte parfait , ce qui prouve que cette dernière était un peu plus âgée, et plus près de compléter sa mé- tamorphose. CINQUIÈME MÉMOIRE. Descriptions du grand Halicte, et de /'Halicte perceur. J'ai réservé, pour le cinquième et le sixième Mé- moire, tout ce qui ne peut être lu et compris que par les entomologistes , c'est-à-dire , les descriptions des principaux insectes dont j'ai parlé dans les pré- cédents mémoires. Et, comme les deux espèces qui ont été le principal but de ces recherches sont du genre Halicte, je m'attacherai sur- tout à les faire bien distinguer des autres insectes du même genre avec lesquels on pourrait les confondre. Ce n'est pas la partie la moins difficile de la tâche que j'ai entreprise. §. I-. Description du grand Halicte ou Halicte Écaphose, et des espèces qui lui ressemblent. Le genre Halicte appartient à la grande famille d'Hyménoptères, à laquelle M. Rirby a donné le nom de Mélittes, et M. Latreille celui à'Andrènétes. L'un et l'autre naturalistes ont très-bien développé les carac- tères de la famille et du genre, et je renvoyé à cet 58 CINQUIÈME MÉMOIRE. égard à leurs savants ouvrages : ces caractères se trouveront aussi dans la description de la première des deux espèces ^ HALICTUS ECAPHosus. — Halicte mineur. Femina. 7 lin. 1/2. Ater pube cinerascente ; abdomine ovale sub-convexo^ segmentis quatuor margine albis : tibiis, tarsisque puis Jidvo-auî^eis hirtis. Mas. 7 lin. 1/2. Ater pube fuh'a pallida. Caput infra Antennas hirsu- tum ; labium transverse flavum ; abdomine sub-ovale elon- gato y postice latiore , segmentis quatuor margine albis. Pedes Jlavi : postice Jèmoribus nigris, anterioribus sublus Jiiscis ; tibiis posticis liturâ Jiisca. Halictus QUADRisTRiGATUs. — LatreiUc. — //w^ nat. des Crust. et des Ins. t. XIII , p. 365, n° I.— Ibid. — Gênera Crust. et Ins. t. IV, p. i54- Hyleus grandis. — Illiger. — Magaz. fur. Insect. Kund. vol. V, p. 67, n" 29. — Ibid. — Fauna Etr. , t. II, p. 172. (i) Latreille. — Gênera Crust. et Insect. t. IV, p. i53. — Nou- veau Dictionn. d'Hist. nat. 2^ édit. t. I, p. Soi , article Andrènete. — Ibid. Dans Cuvier, Tableau du Règne animal, p. 5i2 et 5i4- — YJivhy . — Monographia Apum Angliœ , t. I , p. 117— 1 38— 229, tab. 2, et t. II, p. 4. — Jurine. — Nouvelle Méthode de classer les Hyménoptères et les Diptères , t. I , p. 227. DESCRIPTIONS DES HALICTES. Sg Apis. 21. — Sliœffer. — Icon. tab. 32, fig. ig. Andp.ena quadristrioata. — Spinola.- — 1ns. Lig. Fasc. I, ia3— 1 1. Cet entomologiste a confondu plusieurs espèces en une seule. Il ne peut exister de variétés dans les grandeurs, d'une même espèce, aussi fortes que celles qu'il remarque. Description de la femelle. Tète un peu plus étroite que le corcelet presque trian- gulaire. La trompe (ou les mâchoires et la languette) allon- gée glabre, deux fois plus longue que la tête, dirigée en avant; division intermédiaire de la languette lancéolée. Palpes maxillaires ou extérieurs de six articles ; palpes la- biaux ou intérieurs de quatre articles , le premier courbe et plus allongé. Tube ou gaine de la trompe conique , partagée en trois à son extrémité, division intermédiaire échancrée. Les 'valvules, ou extrémités des mâchoires sont courtes, obtuses, ciliées, fendues à l'intérieur. Les leviers, ou les ligaments de la trompe l'égalent en longueur. Le nez ou la partie au-dessous des antennes, proéminent, convexe, triangulaire, glabre, noir, ponctué, séparé du chaperon par un enfoncement. La Vevre supérieure ou le labre surmonté par une rainure formant un demi-cercle noir et ponctué, et garni à son extrémité de poils ciliés d'un jaune doré. Mandibules noires bidentées , dilatées à leurs extrémités , striées sur le dos , très - échancrées ; la dent extérieure est allongée et pointue. Antennes brunes rapprochées, brisées, renflées vers leurs extrémités ou en massue ; composées de treize articles dont les derniers sont d une couleur un peu moins foncée que les autres : le scapus, c'est-à-dire, le second article des antennes, est en forme de fuseau, et beaucoup 6o CINQUIÈME MÉMOIRE. plus long que les autres; \e pedicellus ou l'article qui s'insère immédiatement sur le scapus , est arrondi et comme globu- leux : la radicule ou le premier article des antennes sur lequel s'insère le scapus, est court, enfoncé, et d'une forme conique, hes Joues sont aplaties, noires, ponctuées, hesj'eujc lisses sont sur le sommet de la tête , et sur une ligne courbe. Il y a des poils jaunâtres sur les côtés et sur la partie posté- rieure de la tête et dans l'espace qui se trouve entre les antennes i . Corcelet ovale un peu convexe en dessus, rétréci à sa partie postérieure, ayant la moitié de la longueur de l'ab- domen, garni; légèrement sur les côtés de poils fauves roussâtres, et noirs ; il est en dessus ponctué, et divisé sur le dos par un sillon longitudinal, qui, plus profond à la partie antérieure, forme une échancrure ou un double tubercule. Ailes jaunâtres tachées de noir ou enfumées vers leurs extré- mités avec des nervures fortes et rougeâtres ; une seule cel- lule radicale allongée , pointue à son extrémité ; trois cellules cubitales , la deuxième ou intermédiaire , petite , presque carrée, reçoit à son extrémité antérieure la première nen^ure récurrente , la troisième , plus grande , resserrée dans sa par- tie supérieure, reçoit la seconde nervure^. Pattes brunes garnies de poils roussâtres, sur -tout les postérieures : les jambes antérieures n'ont qu'une seule épine à leur extré- mité, les jambes postérieures en ont deux ; ces épines sont d'un jaune-pâle, transparentes à leur base et à leur extré- mité, mais elles sont d'un brun-rougeâtre et plus opaque dans leur milieu : les cuisses postérieures sont extrêmement renflées et garnies de longs poils jaunes en dessous; la (i) PI. Fig. I , e. (2) PL Fig. 1 , d. DESCRIPTIONS DES HALICTES. 6i planta, ou cette paitie des pattes à laquelle les tarses sont attachés, présente dans les pattes antérieures une échan- crure profonde en demi cercle , qui fait face aux épines , et qui n'existe pas dans les pattes postérieures ; les tarses sont d'un jaune-rougeâtre. Abdomen ovale allongé , luisant , composé de six seg- ments , le dernier petit et renfoncé ; des poils gris à la base du premier segment proche le corcelet,- bords postérieurs des quatre premiers anneaux garnis de poils blancs cou- chés qui forment autant de bandes blanches,- ces bandes sont resserrées vers le milieu , et souvent interrompues , sur-tout dans les derniers anneaux , qui , dans quelques individus, sont même dépourvus de poils. Le dernier an- neau est garni de poils fauves dorés , mais ayant en dessus un sillon longitudinal, que M. Illiger a nommé pj-gidion ^ . Le -ventre est garni en dessous de poils fins , longs et jau- nâtres , plus abondants vers le corcelet. Description du mdle. Le mâle ressemble à la femelle, mais il est plus allongé, et a le corps plus velu 2. Les antennes sont plus longues, et égalent au moins en longueur la moitié du corps de l'in- secte; elles sont filiformes ou dégale grosseur, non brisées de quatorze articles; le scapus ou fuseau est un peu plus gros , mais non sensiblement plus long que les autres ar- ticles : les trois derniers articles sont courbés, le dernier plus que tous les autres, et de plus arrondi à son extrémité : ces antennes sont d'un brun-noir en dessus et d'une couleur fauve ou rouge-pâle en dessous, excepté le scapus ou second (1) Voyez la Pi. Fig.'i , b. {%) PI. Fig. i , a. 62 CINQUIEME MÉMOIRE. article, et le dernier ou l'extrémité de 1 antenne, qui sont entièrement bruns. Les mandibules sont petites , aplaties, non striées sur le dos, non dilatées à leur extrémité, se ter- minant en une pointe aiguë , noire à sa base et à son extré- mité, et jaune dans son milieu. Le devant et le derrière de la tête sont velus , tout couverts de poils blancs jaunâtres ou grisâtres , plus allongés et plus abondants entre les antennes , où ils sont dirigés en avant , tandis qu'ils sont rabattus comme des cils sur le labre ou lèvre supé- rieure ou extrémité du nez, qu'ils dépassent; ce labre est d'un jaune-pâle. Le corcelet est garni de poils gris-jau- nâtres plus abondants en dessous. Les ailes sont plus dia- phanes que dans la femelle, et n'ont pas un aspect jaunâtre, mais elles sont de même noires ou enfumées à leurs extrémi- tés, l^es pattes antérieures sont jaunes, excepté l'apophyse de la cuisse qui est noire ; les pattes postérieures ont les cuisses noires, et le milieu de la jambe également noir; le reste est jaune. Y,^ jambe est moins longue que dans la femelle, et le premier article des tarses, au lieu d'être dilaté comme dans la femelle, est cylindrique. \J abdomen a sept segments ; le dernier est renfoncé , et n'a point le pygidion ou sillon longitudinal qu'on observe dans la femelle : ces segments sont garnis de poils grisâtres, et la partie postérieure des quatre premiers anneaux a des poils blancs abondants et rabattus, qui forment quatre bandes blanches non interrompues. L'anus ou l'extrémité de l'ab- domen est garni de poils jaunâtres. Après avoir donné une description complette de nos Halictes écaphoses , il est nécessaire de faire connaître les espèces avec lesquelles on les a confon- DESCRIPTIONS DES HALICTES. 63 dus. Ces espèces sont, suivant nous, au nombre de cinq , VHalictus sexcinctus ; une espèce non décrite ou mal décrite , et toujours confondue avec YHalic- tus sexcinctus , que je nommerai Halictus zebrus ; VHalictus Nidulans ou Halictus quadricinctus ; \ Ha- lictus fodieiis ; et VHalictus sexnotatus. Ces cinq espèces sont à-peu -près de la même grandeur, c'est-à-dire, de quatre ou cinq lignes, et, sous ce rapport, elles diffèrent de l'Halicte Éca- phose dont la grandeur est entre six lignes et demie ou sept lignes et demie. UHalictus sexcinctus femelle est facile à distin- guer de toutes les autres espèces par ses belles bandes couleur rouge -jaune, comme de l'ocre, et par les bords antérieurs et postérieurs des deuxième et troisième segments , qui sont garnis de poils ; c'est-à-dire qu'ils ont deux bandes au lieu d'une : la bande antérieure du second anneau est toujours large et visible; celle du troisième plus étroite est quelquefois peu distincte , parce qu'elle est renfoncée sous le segment précédent, sur -tout dans le mâle, facile à distinguer par ses antennes, jaunes dans le milieu, mais dont les trois ou quatre premiers articles , et les cinq ou six derniers sont noirs. Uhalictus zebrus ressemble beaucoup à Vhalictus sex- cinctus , mais son abdomen , en dessus , est moins convexe , plus déprimé , plus allongé ; il n'a que quatre bandes , parce que les poils qui garnissent la partie antérieure des segments sont peu abon- 64 CINQUIEME MEMOIRE. dants, peu longs, se trouvent recouverts par les seg- ments qui les précèdent', et ne peuvent être aperçus qu'en les détachant. Ces bandes sont blanches , et non jaunes, et elles sont séparées par un plus grand intervalle ; XHalictus zebrus est d'ailleurs un peu plus grand que le Sexcinctus. Le mâle de XHalictus zebrus a six bandes , et est aussi facile à distinguer des autres par ses antennes , qui sont entièrement noires en dessus comme en dessous, excepté le second article, qui a une tache jaune à son extrémité en dessous. L'abdomen de cette espèce est d'ailleurs plus allongé , et d'une forme plus cylindrique que celui de XHalictus sexcinctus , et sur- tout de l'Halicte écaphose. L'/Ta/Zc- tus quadricinctus a beaucoup de rapport avec XHalictus zebrus ; il a , de même que lui, quatre bandes d'un blanc-jaunâtre, mais ces bandes sont moins larges, moins marquées; la première est même interrompue dans son milieu ; l'abdomen forme, vers son extrémité, un ovale plus pointu que dans les deux espèces pré- cédentes. Le mâle de cette espèce est aussi très-facile à distinguer par ses antennes qui sont entièrement jaunes, excepté les trois premiers articles^ c'est-à- dire la radicule, le scapus et le pedicellus, qui sont noirs; les derniers articles sont jaunes comme tous les autres. L'abdomen a une forme cylindrique comme dans l'espèce précédente. \J Halictus fodiens est peut- être l'espèce qu'on pourrait plus facilement, au pre- mier coup-d'oeil , confondre avec notre Halicte Eca- phose, parce que l'abdomen est de même glabre et DESCRIPTIONS DES HALICTES. 65 iuisant, et que les trois premières Ijandes blanches sont seules très-apparentes, mais elle est plus petite, elle a le corcelet plus velu et garni de poils dorés; et enfin , ce qui est plus caractéristique , les poils blancs qui forment les bandes sont attachés à la partie antérieure des anneaux, et non à la partie postérieure, comme dans notre Halicte Écaphose, et dans toutes les espèces précédentes. Je ne connais pas le mâle de cette espèce. UHalictus sexnotatus ne saurait être confondu avec notre Halicte Écaphose, ni même avec aucune des espèces précédentes. En effet il a les pattes, le corcelet, l'abdomen, d'un noir foncé uniforme, et les poils de son corcelet et de son abdomen sont blancs; ceux qui forment les bandes ou taches de l'abdomen naissent de la partie antérieure des anneaux , comme dans XHalictus fo- diens ; mais ces poils ne forment que des bandes in- terrompues dans leur milieu, ou trois franges, ou taches blanches sur les côtés. Le mâle de cette espèce est aussi entièrement noir ; ses antennes sont aussi noires, comme dans XHalictus zehrus^ mais elles n'ont point de taches jaunes au second article. Pour faire connaître en peu de mots et de la ma- nière la plus claire les erreurs que l'on a commises en décrivant ces différents insectes, je vais établir kur synonymie. 6G CINQUIÈME MÉMOIRE. HALiCTUS SEXCINCTUS. — Femiiia. Long. corp. 5 1/2 — 6 lin. Niger: capite et thorace, pilis fahis adspersis; abdo- inine sex-cincto aut quiiique-cincto segmentonim mar- s;inibus pedibiisquefuhis; segment is tertium et secunduniy anlice et postice cingulatis , Jasciis coadimatis : alis apice Jucatis. Halictus SEXCiNCTUS. — Latrcillc. — Hist. nat. des Criist. et des Insect. t. XIII , p. 366 , n» 2. — Gêner. Crustac. et Insect. t. IV, p. i54. Andrena Rufipes. — Spinola. — Insect. Ligur. Fasc. I, p. i23, n° 12. M. Spinola , d'après Latreille , rapporte à cette espèce V Andrena Rufipes de Fabricius , figurée par Coquebert , lllustr. icon. decas 2 , p. 64 , tab. xv. Mais sa grandeur est trop différente , et elle forme une espèce distincte. Quant à Y An- drena Hirtipes de Panzer , fasc. 46 , tab. r5 , que M. Spinola rapporte aussi à celte espèce , elle en diffère beaucoup. HALICTUS SEXCINCTUS. Mas. Abdomine cjlindrico nigro Jcisciis sex Jlcwis ; segmeii- tis postice cingidatis ; antennis Jlcwis basi, et apice nigris. Apis. — Geoffroy. — Hist. ahr. des Insect. t. II, p. 41 4 5 n'' 1 3. — Ray. — Zoolog. universelle , 3 1 — 1 3. Geoffroy a confondu deux espèces dans la même description Apis hortensis. — Foiircr. — Entomol. Paris, t. II, p. 446—13. — De Villers. — Car/. Linn. Eut. 3- 318-84. Apis sexoincta. — Fabricius. — Syst. Entnm. , 387 , 54- — Species Insect. 485, 73. — Mantiss. Insect. t. I, 3o5— 84. Melitta QUADRiciNCTA , uius. — Kirby , 2 — 52. La description de ce savant entomologiste est faite sur un individu dont les anneaux postérieurs étaient rentrés en-dedans, ce qui arrive fréquemment dans l'état de dessication. DESCRIPTIONS DES HALICTES. 67 Hyleus sexcinctus. — Fabricius. — Entom. syst. 2 — 3o4 — 6. — System. Piez. 320 — 4- HïLEUs ARBnsTORLM. — Panzcr. — Faun. Insect. Gerinan. 46 — 14- Entotnolog. Vcrauch. die /un'/i. etc., ig5. Ce dernier ouvrage a paru aussi sous le titre de Kritiscke- révision , et il forme le premier fascicule du t. II. Dans la figure et la description de Panzer (^Faun. Germ.), la tache uoire des cuisses postérieures n'est pas indiquée. Les bandes sont blauclies. HvLEUS SEXCINCTUS. — Paiîzer, — Syst. nom. ubcr. Schœffers ahiul. p. 46, n. 19. Panzer rapporte à tort cette espèce à la figure de Schœfîer , tab. 32 , n. 19 . qui est le mâle de notre Halictus Ecaphosus. Mais il remarque avec raison que, dans YHfleus sexcinctus , jamais la couleur des antennes ne varie , et qu'elle est toujours jaune dans le milieu , et noire à la base et aux extrémités ; il fait son nid dans un sol argileux. Panzer rapporte à tort ici VApis scabiosce de Rossi. Hyeeus arbustorum. — Trost. — Beyti\ zur. Entom. , 53 — 5q3. Andrena quadricincta. — Olivier. — Encycl. Meth. Hint. nat. Ins. , 4 — i38 — 25. La description des antennes prouve que l'auteur a confondu plusieurs espèces; il a cru à tort que l'Andrène qu'il décrivait était la l^-cincta de Fabric. Hyleus cinctus. — Spinola. — Insect. Ligur. Fasc. I , i23 — 12. Andrena sexcincta. — Walckenaer. — Faune Parisienne , t. II, 108 — 25. Halictus sexcinctus. — Latreille. — Iîi'