4 Jr esçan drrace | JSÉ D 7 è Se S 3 f « Q ZA = Zi = - (AA Ÿ S LEN A V LT NA AI 22 “ 7 ZN PVAVAVAV A FE ur Lie Hé: a SO MMENNeE PT PET ES PR Re ES OR enr de illiam Healey Dal. nl} ‘ , EL 7 Z fi INANAN NP = \ZA L= nm mmmm mm mm mm mmmm tm mm mm mms mme mem mm mms çem— meme emfm- A Re D LR 0 dE PE PDO Cab A EU I Eee = / ee DS 4 non mcmmm meme emmmnmmmmemsessmmmmcmmmmmsm momcse SÉ pe = JE ÿ AA NVAVA A VATES = N [Lai entres "ie dut MÉMOIRES ANIMAUX SANS VERTÈBRES. _ DE L’'IMPRIMERIE DE CRAPELE # L MÉMOIRES ANIMAUX SANS VERTÈBRES ; PAR JULES-CÉSAR SAVIGNY," MEMBRE DE L'INSTITUT D'ÉGYPTE ET DE LA LÉCGION D'HONNEUR. Patientia. PREMIÈRE PARTIE. Description et Classification des animaux invertébrés et articulés , connus sous les noms de Crustacés , d’Insectes, d’'Annéhdes, etc. PREMIER FASCICULE. Mém. 1—2. Théorie des organes de la bouche des Crustacés et des Insectes. {Insecta , Lin. 12 PLANCHES. A PARIS, Chez Derervisre , Libraire, rue Hautefeuille, n° 8; Chez Treurzez et WurTz, Libraires, rue de Bourbon, n° 17; a Londres , 30 Soho-Square ; et à Strasbourg , rue des Serruriers, n° 3, Le 4 à 2 Le 4 à 0 à 4 IANVIER 1010. RS ue NE. "tes 62 Lôlbekie 1-9 ’ k SNART À M. LE COMTE BERTHOLLET, PAIR DE FRANCE, MEMBRE DE L'INSTITUT, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION D'ÉGYPTE. M ONSIEUR, L' Auteur, en vous dédiant cet Ou- > vrage, se trouve heureux de pouvoir > vous offrir un témoignage public de son | attachement et de sa profonde véné- | Ë ration. Ÿ l % J.-Cés. SAVIGNY. < (#4 PRÉFACE. Lonrsqu’ex 1802 je voulus m'occuper de la classification des animaux que j'avais recueillis en Égypte, je me trouvai tout à coup arrêté par l’impossibilité de donner aux diverses familles de Crustacés et d’In- sectes des caractères parfaitement linnéens, je veux dire où les mêmes organes fussent toujoufs disposés dans le même ordre, et pussent sans cesse être comparés. Quelles parties de la trompe de la Mouche se trouvaient aussi dans la bouche de la Guë- pe, de l'Araignée ? Quelles autres dans celle du Crabe ? Les Entomologistes mul- tipliaient à l’envi les observations ; mais ils se dispensaient de les généraliser : ils créalient chaque jour des genres nouveaux, et les premiers fondemens de cet édifice auquel ils travaillaient avec tant d’ardeur n’existaient point. Ce que personne n’avait encore tenté, j'ai osé l’entreprendre. La tâche était sans 1V | PRÉFACE. doute au-dessus de mes forces; maïs je désirais vivement contribuer en quelque chose à la perfection de ce bel ouvrage sur l'Égypte, dont la publication faisait tant d'honneur aux Français. Je commençai par soumettre à une sé- vère analyse les Insectes et les Crustacés de ma collection, m’appliquant surtout à bien constater la disposition relative des organes. Je détachai et fis dessiner sépa- rément les parties si essentielles de la bouche et les autres organes extérieurs. J’analysai de même avec soin les genres un peu importans que d’autres collections purent me procurer, et je parvins ainsi à réunir des descriptions complètes et des dessins très-exacts des organes de la nu- trition, du mouvement, des sens, de la respiration , etc. d'environ quinze cents espèces, dont la plupart ont à peine quatre à cinq lignes de long, et dont quelques- unes sont infiniment au-dessous de cette grandeur. | C’est de ce travail, pénible par l’âtten- ton minutieuse qu’il a demandée, qu’est PRÉFACE. v sortie la théorie que je propose aux Na- turalistes , et c’est ce travail lui-même étendu et perfectionné qui doit paraitre dans la première partie de ces Mémoires. Paris, janvier 1816. EE THEORIE DES ORGANES DE LA BOUCHE DES ANIMAUX INVERTÉBRÉS ET ARTICULÉS, COMPRIS PAR LINNÉ SOUS LE NOM D’INSECTES. PREMIER MÉMOIRE. OBSERVATIONS SUR LA BOUCHE DES PAPILLONS , DES PHALÈNES ET DES AUTRES INSECTES LÉPIDOPTÈRES ; SUIVIES DE QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LA BOUCHE DES DIPTÈRES ; DES HÉMIPTÈRES ET DES APTÈRES SUCEURS; Lues à la première classe de l’Institut , le 16 octobre 1814. è Le fait le plus digne d'attention que présen- tent les métamorphoses des insectes, est le chan- gement qui s'opère quelquefois dans les organes de la nutrition de ces petits animaux, et, par une conséquence nécessaire, dans leurs goûts na- turels. Tel qui, dans l’état de larve, se nour- rissait de substances liquides, ne vit plus dans Pétat parfait que de matiéres solides ; tel recher- chait une proie morte, qui poursuit une proie vivante; tel était carnassier, qui devient her- bivore. Les uns quittent la fange des eaux sta- I NY ” LR Ld ni 24 RE te d'u: ‘y v > 17 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE gnantes pour venir sucer le sang des animaux; d’autres passent des cadavres infects des ani- maux sur les plantes aromatiques ou sur les fleurs. Les Papillons ont toujours été cités comme un exemple frappant de ce singulier phéno- mène. Leur nourriture, qui était d’abord solide, ne peut plus être que fluide. On sait, en effet, que les Chenilles attaquent des substances végé- tales souvent très-dures, telles que le bois ou l’écorcedes arbres, les feuilles, etc. ; que quelques- unes même rongent des substances animales , et en particulier des tégumens desséchés, des plumes, de la laine, tandis que les mêmes insectes, passés à l’état parfait, ne peuvent plus vivre que des sucs les plus subtiles des végétaux. C’est que la Chenille est pourvue de mâchoires tranchantes et solides, et que le Papillon auquel elle donne naissance fait usage d’une trompe faible et dé- liée, propre seulement à s’insinuer entre les éta- mines ou les pétales des fleurs, et à en sucer le nectar. Ce changement particulier aux Lépidop-. ières a frappé d’admirätion les anciens obser- vateurs , et il n’a paru aux observateurs de nos jours ni moins admirable , n1 surtout moins complet. « Les Lépidoptères et les Diptères, dit » un entomologiste célèbre, sont les seuls in- » sectes dont l'organisation masticatoire soitabso- » lument différente dans le premier et le der- DSI . . (2 DES INSECTÉS HEXAlODES. » nier âge dé l'animal ». L'illustre auteur de Anatomie comparée va plus loin encore : « De » toutes les larves, dit-il, ce sont celles des » Lépidoptères ou les Chenilles qui différent le » plus de leurs insectes à l’égard de la bouche ; » et ce qu’il y a de plus singulier, c’est que leur » appareil oral est construit sur le plan des in- » sectes à maächoires, quoiqu’on n’en retrouvé » aucune trace dans les Papillons. » Ces témoignages sont positifs ; cependant j'ose les révoquer en doute. L’apparence est prise ici pour la réalité. Les Papillons ont, de même que leurs Chenilles, de même que les Coléoptères , les Névroptères et tous les insectes broyeurs, deux lèvres, une supérieure, une inférieure, deux mandibules et deux mâchoires. Ce fait, quelque opposé qu’il soit aux idées reçues ; n’en est pas moins certain. Ces parties occupent même leur place ordinaire. Il est vrai qu’elles sont tellement rapetissées, ou tellement modifiées dans leur forme et dans leurs proportions rela- tives, qu’il n’est pas étonnant qu’elles aient été méconnues par d’excellens observateurs. Les dessins que j'ai l’honneur de mettre sous les yeux de la Classe pourront en donner une idée précise. On voit d’abord que la lèvre supé- rieure doit être très-petite et très-peu apparente : elle est mince, membranceuse, quelquefois demt- circulaire , mais le plus souvent allongée en LA 4 . 1® MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE pointe, appliquée contre la base de la trompe, et reçue dans sa suture moyenne de manière à fermer exactement le léger écartement qui se trouve entre ses deux filets. Les mandibules sont d’une exiguité proportionnée à celle de la lèvre supérieure. Dans la plupart des espèces, elles paraissent à la loupe beaucoup moins grandes que les écailles qui couvrent le chaperon : elles sont appuyées sur les deux côtés de la trompe, et trop écartées pour pouvoir se toucher par leur sommet. Leur mouvement est assez obscur, et dans certains genres, comme dans les Sphinx, elles paraissent plutôt soudées au chaperon aw’articulées ; d’autres fois elle font corps avec la base de la lèvre supérieure : elles sont d’ail- leurs cornées, très-lisses dessus et dessous, vides au dedans , tantôt aplaties, tantôt renflées, plus ou moins coniques; divergentes, parallèles ou convergentes; pointues ou obtuses, suivant les genres, mais dans tous bordées de cils très- épais sur leur tranchant intérieur (a). Quelque différentes que ces parties puissent paraître des mandibules ordinaires , 1l est im- possible de leur en refuser le nom. Serait-ce à cause de leur consistance ? j'ai déjà dit qu’elles étaient cornées, et quoique creuses en dedans, elles sont plus solides que les mandibules de cer- (a) Voyez les planches 7, 11 el ar. e DES INSECTES HEXAPODES. 5 tains Coléoptères. Serait-ce à cause de leur confi- guration? la forme conique qu’elles affectent est celle de toutes les mandibules ; elles ont une pointe et une base distinctes; et si elles portent à leur bord interne des cils très-nombreux, les mandi- bules de la plupart des Hyÿménoptères et des Co- léoptères sont également ciliées. Serait-ce à cause de leur peu de mobilité ? mais si elles sont quel- quefois soudées, elles sont aussi quelquefois ar- ticulées et sensiblement mobiles. Serait-ce enfin à cause de leur extrême petitesse? les Éphémères et les Friganes ont des mandibules plus petites et plus imparfaites encore, et cependant personne ne doute que ces insectes ne doivent être placés parmi les insectes à mächoires.. Si nous passons aux mächoires proprement dites, nous verrons qu’elles ne sont pas moins reconnaissables. Leur tige est fixée à la tête et à Ja lèvre inférieure ; mais leur lame terminale est libre, grèle, souvent très-longue, flexible, fistu- leuse, arrondie en dehors, sillonnée en dedans d’ane gouttière dont les bords sont impercepti- blement crénelés, et qui, s’adaptant exactement avec la gouttière de la lame correspondante, forme ainsi un cylindre creux. Ce sont ces deux lames réunies qui composent la trompe ou la langue des Papillons. Cette trompe est finement striée en travers, et garnie d’aspérités vers le bout : elle peut, au moyen de ses fibres annulaires , # # 6 1® MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE s’'allongser, se raccourcir, ou se replier sur elle+ même. Tout le monde un que l’insecte la tient roulée en spirale pendant le repos. Quand on a séparé les deux lames de la trompe, et qu’on a détaché avec soin une des mächoires, ‘onest surpris de sa ressemblance avec les mächoi- res de certains Hyménoptères. On l’est de même quand, sans la détacher,onl’examinesut la bouche de quelques Bombix, dont les mâchoires sont très- petites, mais libres naturellement. Ce qui rend la ressemblance encore plus frappante, c’est que cet organe porte toujours un palpe, et que ce palpe est inséré précisément au même point que sur les mâchoires des autres insectes. On avait remarqué depuis longtemps que plusieurs Lépi- doptères possédaient, outre les palpes ordinaires, deux autres petits palpes. Fabricius avait fait, de ces Lépidoptères à quatre palpes, son génre Tinea auquel il a ensuite ajouté ses genres Phy- cis et Crambus. M. Latreille les a tous réunis, dans sa famille des Crambites ; toutefois on n’a fait encore aucune attention ni à la forme, ni a la véritable insertion de ces petits palpes. Je puis maintenant assurer que tous les Lépidop- tères, sans en excepter les Sphinx et les Papil- lons, ont quatre palpes, deux palpes maxillaires et décie palpes labiaux. Les palpes maxillaires sont composés, tantôt de deux, tantôt de trois articles. Ils sont de deux articles. très-courts dans A DES INSECTES HEXAPODES, hr les Papillons, les Hespéries, les Phalènes, les Noc- tuelles, les Pyrales, les Ptérophores, un peu plus longs dans les Sésies et les Zygènes; de trois artis cles , et très-apparens, dans les Botys, les Gallé- ries, les Crambus, les Alucites, etc. (a). La forme et la longueur proportionnelle de ces articles changent suivant les genres, et peuvent aider à les distinguer. Un fait à remarquer, c’est que, lorsque les palpes maxillaires sont de deux arti- cles, la trompe est toujours nue ou simplement pubescente ; et que, lorsqu'ils sont de trois arti- cles , la trompe est toujours couverte d’écail- les. Ces deux points d’organisation , qui s’indi- quent mutuellement , peuvent servir à former, dans les Lépidoptères nocturnes, une bonne divi- sion. è | Je dirai peu de choses de la lèvre inférieure : elle consiste en une simple plaque triangulaire, ordinairement écailleuse, unie par une mem- brane aux deux tiges des mâchoires, et suy- portant à sa base les deux palpes que tout le monde connaît. Je me contenterai d'observer que ces palpes, composés communément de trois articles, le sont quelquefois de deux seulement, comme dans les Zeuzères et les Zysènes des au- teurs. Au reste, la forme et la proportion de (a) Je fais usage de la nomenclature employée par M. La- treille, comme de celle qui est le plus généralement adoptée, & 1* MEM. THÉORIE DE LA BOUCHE ‘ces articles varient à l’infini ; elles sont très-fa- ciles à reconnaitre lorsqu'on a enlevé les écailles des palpes, et elles fournissent d’excellens ca- ractères (a). Lh y Le: On pense bien qu’une analyse un peu exacte de la bouche des différens genres de Lépidop- tères n’est pas sans quelques difficultés ; mais ce n’est que par une attention minutieuse et par des soins assidus , qu’on peut acquérir une idée juste de la vraie nature et des vrais rapports des êtres. Malgré les travaux récens d’un de nos meilleurs entomologistes, il règne encore un peu d'incertitude et de confusion dans Ja classi- fication des Lépidoptères. Lorsqu'on les aura tous examinés sous le nouveau point de vue que je propose, et qu'aux caractères tirés de la bouche et des antennes on réunira, comme Je lai fait, ceux que fournissent les nervures des ailes et les ongles de ces insectes, les genres seront sans doute aussi certains et aussi distincts dans cet ordre que dans aucun autre. Je ne m’arrêterai point à faire lexposilion de (a) Les figures jointes à ce Mémoire, et leur explica- tion, ne peuvent donner qu’une idée très-imparfaite de l'extrême variété des palpes labiaux chez les Lépidoptères. J'ai dû retrancher de ce premier écrit des détails trop étrangers à l'objet que je m'y propose : jy reviendrai plus tard. | DES INSECTES HEXAPODES. 9 ces genres : on les trouvera pour la plupart dans l’histoire des insectes de la Syrie et de l'Egypte (a). On verra que jai fait des eflorts pour donner à la théorie des organes extérieurs des insectes plus d'unité et de simplicité. Les considérations que je viens d’exposer exigeront peut-être que l’on tente quelque réformedans l’an- cienne rédaction des caractères. Il suffira, pour juger du degré d’importance de ces réformes, de nous arrêter un instant au caractere de l’ordre. Caractère des Lépidoptières suivant M. de La- marck (b) : Point de mandibules...... Un suçoir de deux pièces , dépourvu de gaïne, imitant une trompe tubuleuse et roulée en spirale dans l’inaction. Caractère des Lépidoptères suivant M. ja- treille (c) : Point de mandibules , de mdbhoires , ni de lé- vres… Une langue filiforme roulée en spirale. (a) Et dans la suite de ces Mémoires. (2) Système des animaux sans vertèbres. (Paris, 1802), pag. 201, 279. — Extrait du cours de Zoologie sur les animaux sans vertèbres. (Paris, 1812), page 60. — Dans ce dernier ouvrage , l’auteur n'indique point d’une ma- mère positive l’absence des mandibules. (c) Considérations générales sur l’ordre naturel des amimaux composant les classes des Crustacés, des Araca- rides et des Insectes. (Paris, 1810), page 137. | 1O © 1* MËM. THÉORIE DE LA BOUCHE Je ne sais pas trop ce qui pourrait empêcher qu’on substituât à ces caractères le suivant, qui est plus précis à certains égards : We: Bouche pourvue de lèvres, de mandibules, et de méchoires ; quatre palpes, dont deux maxillaires et deux insérés au bas de la lèvre inférieure. Mandibules très-petites, écartées, peu ou point mobiles, impropres à la mastication. Mächoires intimement unies à leur base avec la lèvre inférieure, pro- longées, canaliculées, formant communé- w ment, par la jonction de leurs lames, une trompe tubuleuse roulée en spirale et. cachée entre les palpes. Quelque jugement que l’on porte de ce nou- veau caractère que j'ai un peu étendu à des- sein (a), je consentirais volontiers à en retrancher ces mots : bouche pourvue de lèvres, de mandi- bules et de mächoires. On peut très-bien, comme l'a fait judicieusement M. de Lamarck , diviser Ja classe des insectes en insectes broyeurs et en. insectes-szceurs ; mais je ne pense pas qu’on. puisse tirer le caractère de ces divisions, de la présence ou de labsence des mandibules. Je suis convaincu que, lorsqu'on aura mieux examiné la bouche des insectes proprement dits, c’est-à- dire, à six pattes et à deux antennes, on trou- (a) J'en donnerai ailleurs la véritable rédaction. DES INSECTES HEXAPODES. 1 vera que, quelque forme qu’elle affecte, elle est toujours essentiellement composée des mêmes élémens (1). Et quelle prodigieuse variété n’ob- serve-t-on pas aussi dans la structure des ailes et des antennes? Cependant, quel que soit Pas- pect de ces parties, qui oserait les méconnaître ? On sait que l'organe est le même : l’usage seul est modifié ou changé. Voila le plan constant de la nature. Ainsi je crois pouvoir assurer dès à présent que la bouche des Diptéres est for- mée des mêmes parties que celle des Hyménop- ières (2). Mais pour démontrer cette proposi- ton , 1l faudrait commencer par exposer l’orga- nisation de la bouche des Hyménoptères qui, malgré les descriptions dont elle a été lobjet, me parait encore imparfaitement connue. On verrait d’abord qu’on s’est trompé sur un point très-essentiel , la place où s'ouvre le pharynx que plusieurs ont placé mal à propos sous la lèvre inférieure. Voici ce que je lis à ce sujet dans un ouvrage justement célèbre. «Les Hymé- » noptères qui sucent le nectar des fleurs sont » reconnaissables au prolongement de leurs mà- » choires et de leur lèvre inférieure, qui sont » souvent beaucoup plus longues que la tête, » et qui forment une sorte de irompe...... » Dans ces trompes allongées , c’est la lèvre infe- » rieure ou la langue, qui forme le vrai vbe » suceur. Élle s'ouvre longitudinalement en «es- 12 1% MÉM. THÉORIE DE LÀ BOUCHE » sous....... Même dans ceux où la langue ne » se prolonge pas en trompe, elle s’ouvre tou- » Jours en dessous, et c’est là un caractère propre » aux Hyménoptères; d’où il résulte que leurs » mandibules leur servent peu pour se nour- » rir.. Ce qu’elles auraient mâché trait diffici- » lement trouver le dessous de la langue pour » être avalé; mais celle-ci pompe une nourri- » ture liquide, ou déjà très-divisée, comme le » pollen, etc. etc. ». Je ne doute pas que lil- lustre auteur auquel j'emprunte ces paroles n’eüût changé de sentiment , si, dans un ouvrage aussi étendu que le sien, 1l eüt pu donner une atten- tion suffisante à la foule des détails. Toutefois il paraît certain que le pharynx des Hyménop- tères n'est pas situé sous la lèvre inférieure, mais au-dessus, comme chez les autres insectes. Ce pharynx est, à la vérité, non-seulement caché par la lèvre supérieure, mais encore exac- tement recouvert par un organe particulier que Réaumur a déja décrit. C’est une sorte d’appen- dice membraneux qui est reçu entre les deux branches des mâchoires. Cette partie ayant pour base le bord supérieur du pharynx, peut prendre le nom d’épipharynx ou d’épiglosse. Dans quel- ques genres, notamment dans les Eucères, le bord inférieur de ce même pharynx donne naissance à unautre appendice plus solide que le précédent, et qui s’emboîte avec lui. Je donnerai à ce der- à. DES INSECTES HEXAÏÇ:ES, 15 nier le nom de /angue où &’Aypopharynx. Voilà donc la bouche des Hyÿménoptères composée de quatre organes impaires , sans y comprendre la ganache ou le menton (a); savoir : la lèvre supérieure, l'épipharynx, l'hypopharynx, et la lèvre inférieure, et de deux organes paires, les mandibules et les mâchoires. Les mêmes organes se retrouvent tous, soit séparément , soit simultanément , dans la bouche des Dip- tères. La lèvre inférieure existe presque tou- jours ; elle constitue la trompe proprement dite. Les mâchoires existent de même presque tou- jours : ce sont elles qui portent les palpes, de sorte que les Diptères ont deux palpes maxillai- res, et n’ont point de palpes labiaux (b). Quand les mâchoires semblent disparaitre, comme dans les Mouches proprement dites, c’est qu’elles se confondent avec la lèvre inférieure. Les mandi- bules ne s’observent que dans quelques genres : elles sont, par exemple , très-visibles dans les Taons, où elles ont la forme de deux lames très- déliées. L’hypopharynx et l’épipharynx sont la soie, ou les deux soies intermédiaires. La lèvre L (a) Les Hyménoptères n'ont point de z7entum propre- ment dit; c'est même là un des principaux caractères de cet ordre. Je renvoie, pour les preuves, aux Mémoires suivans. (5) On en trouvera peut-être dans certaines espèces, 1/4 1® MÉM. PHÉORIE DE LA BOUCIE supérieure est une soie ou écaille plus large, qui couvre les autres (a). La même identité de com- position se fait remarquer dans la bouche des Hé- miptères et celle des Orthoptères. Touslesauteurs ont écrit que le bec des premiers contenait un suçoir formé par trois soies. Le fait n’est pas exact; le suçoir des Hémiptères se compose toujours de quatre soies bien distinctes, c’est- a-dire, de deux mandibules et de deux mûs< choires. Ces quatre pièces sont cornées, ren-— flées à la base, comprimées et armées de cils où de dents très - aiguës , lorsque les espèces sont carnassières. Le demi-fourreau membhra- neux qui les recouvre, est une vraie lèvre supé- rieure, et la gaîne articulée dans laquelle elles sont reçues, une lèvre inférieure souvent gar- nie de ses palpes. Entre les màächoires se trouve une petite production du pharynx, comparable à la langue charnue des Blattes, des Sauterelles, etc. (b). En un mot, les Hémipières, quoique essentiellement suceurs, sont pourvus de tous les organes que possèdent les insectes le plus éminemment broyeurs. Les Aptères eux-mêmes sont soumis à cette règle générale (c), ou, s’il est (a) Voyez planche 1v, fig. 1. (b) Planche 1v, fig. 2 et 3. (c) Consultez les tableaux mis après les notes, pag. 26 et 27. DES INSECTES HEXAPODES. 15 quelques genres qui semblent s’y soustraire, ces anomalies apparentes trouvent toujours une ex plication facile. En voilà assez sur un sujet dont J'ai cru pouvoir dire un mot, parce qu'il ap- puie en quelque sorte mes observations précé- dentes (3). Je le traiterai avec les développemens nécessaires , dans les Mémoires que je lirai plus tard à la Classe. Je désire porter auparavant son attention sur d’autres objets. Qu'il me soit permis, le jour où je parais pour la première fois devant la Classe, de solliciter sa bienveillance : ce n’est pas sans avoir hésité que Jentreprends ces lectures. J’ai pa souvent me tromper. La vérité échappe à de bien plus ha- biles, et je sens que, dans les sciences, la con- viclion est toujours combattue par la crainte de l'illusion. Jai une autre inquiétude également fondée : je pourrai présenter comme nouveaux des faits qui ne le seront point. Il est facile d’ob- server la nature : il est difficile ; dans un temps où les sciences sont si généralement cultivées, de suivre les travaux des observateurs. Je me suis encouragé, en pensant que les hommes les plus instruiis étaient aussi les plus indulgens , et que leurs conseils pourraient faire acquérir a mes recherches le degré de précision et d’in- térêt dont elles sont susceptibles. F 16 1° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE mm Es NOTES DU PREMIER MÉMOIRE. | (1) «M. S. nous montre par son Mémoire, que la » nature ne détruit aucun des organes essenliels de la » bouche des insectes dans les métamorphoses qu’elle » leur fait subir; qu’on les retrouve tous, et qu’elle ne » fait qu’atténuer, que réduire ceux dont elle ne veut » plus d'usage, que transformer par des développemens » singuliers ceux qu’elle veut encore employer, mais à # » des fonctions nouvelles, ... | » Quelque forme qu’afjecte la bouche des insectes, » elle «est toujours, dit ce naturaliste, composée des » mémes élémens. Aussi, d’après un principe établi » par l’un de nous, il est facile de sentir que les usages » seuls auxquels cette bouche est destinée dans les diffé » rens cas, ont pu modifier plus où moins ses parties, » développer les unes de diverses manières, selon leurs » différens emplois; réduire plus ou moins les autres, à » raison de leur usage nul ou plus borné , et les amener » loutes à l’état où nous les trouvons dans les insectes » des différens ordres, des diverses familles. » Rapport fait à la Classe des Sciences mathématiques et physiques, le 23 octobre 1814, et imprimé parmi les Mémoires de l’Institut ; commissaires, MM. Bosc et de Lamarck., (2) Dans un ouvrage antérieur à" celui que j’ai déjà _ cité, M. Latreille s'était exprimé ainsi relativement aux Lépidoptères : « Les deux lames qui composent leur » trompe peuvent être considérées comme deux mäâ- DES INSECTES HEXAPODES. 17 » choires très-prolongées, linéaires et demi-cylindriques ». Et plus bas, en parlant des Diptères : « On voit presque » toujours ici deux antennules qui sont même dans quel- » ques-uns adhérentes à une soie: il s'ensuivrait que ces » soies , que ces espèces de lancettes palpigères représen- » teraient les mâchoires des autres insectes ; mais, ajoute » l’auteur, Le suçcoir des Diptères varie tellement pour » le nombre des pièces, que toutes les applications » qu'on pourrait faire ne seraient jamais que vagues.» » Hist. des Crustacés et des Insectes, tom. 2, pag. 140, 143. (5) Voici deux paragraphes qui précèdent les con clusions du rapport lu à la Classe par M. de Lamarek. « L'importance de la connaissance des faits mention- » nés ci-dessus est très- grande , et sera sans doute » parfaitement appréciée des entomologistes. Cette con- » naissance nous donne , sur ia bouche des insectes par- » faits suceurs, une rectitude d'idées que nous n’avions » pas, et nous montre ici la vraie marche de la nature » que nous n'avions pas saisie, » Les dessins que M. S. nous a montrés rendent les » objets déterminés dans son Mémoire avec une clarté, » une netteté et un degré de perfection qui complettent » pour nous la connaissance de ces objets ». Le rapport ajoute, que plasieurs des observations rela- üves aux Jépidoptères ont été vérifiées par un habile entomologiste , lequel a vu : « Que la lévre supérieure existe, et qu’elle est extré- » mêment petite; » Que les deux mandibules , quoique fort petites, k 2 f h. à L, ” + LE NT F2 18 1 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE » existent dans toutes les espèces, mais qu’elles sont » proporlionnellement plus petites encore dans les Lépi- » doptères diurnes ; » Que les deux palpes maxillaires, qu'il a facilement » distingués dans les Smérynthes, ne sont point insérés » sur les filets de la trompe, c’est-à-dire, sur les lames » terminales des mächoires, mais sur le dos de leur sup- » port, comme l’auteur du Mémoire en question Pa en » effet exprimé ». | : TABLEAU DES ORGANES DE LA BOUCHE DES INSECTES HEXAPODES, MASTICATEURS ET SUCEURS, COMPARÉS; Avec les dénominations sous lesquelles ces organes sont décrits dans les ouvrages de MM. FABRIcCIUS , CUVIER eb LATREILLE. On s’est servi du signe x pour indiouer le silence des auteurs. x | 20 1 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE NÉVROPTÈRE. Ascalaphe. 1. Lèvre supérieure. Labrum. Clypeus. FABR. Lèvre supérieure, labre. Labrum. LATR. Anis sise . CUY. Hola ne ele vüciore ntele lets 3. Langue. Lingua. (Réunie à la lèvre inférieure, mais apparente.) Heerbescse FABR. Palais. Palatum. LATR. Le ee eve Cüv. 4. Mandibules. Mandibulæ. Td,.... FABR. F5, Mächoires. Maxillæ. #d.:6.../PN\BR. TA LATR. LL e. 0e ? 6. Lièvre inférieure. Labium ( Maxillæ secundæ coa- litæ). Id: 44: FABR. Id: ec LATR DES INSECTES HEXAPODES. | 21 LÉPIDOPTÈRE. Papillon. 1. Lèvre supérieure. Labrum. ee FABK, Ms VS UMA TR Murs CU: nanas ce ces 5. Langue. Zingua. (Ne se distingue point de la lèvre inférieure. ) 4. Mandibules. Mandibulæ. MT: ..4. FAER. Dei: UMA TE. "PRES 4 À 5. Mâchoires. Maxillie. (Prolongées , palpigères.) Lingua spiralis.... Palpi anteriores. FABR. Langue roulée en spirale. Lingua seu haus- tellum nudum.… Palpes supérieurs. Palpi superiores. LATR. Langue, trompe roulée en spirale... Palpes antérieurs. CU. 6. Lèvre inférieure. Labium. ( Réunie aux tiges des mâchoires, palpigère. ) | Palpt, palpi posteriores. FABR. Palpes, palpesinférieurs. Palpiinferiares. LATR. Palpes , palpes postérieurs. Cu v. LU Ce 29 se En. THÉORIE DE LA BOUCHE HYMENOPTERE. Euceére. 1. Lèvre supérieure. Labrum. Clypeus. FABr. Lèvre supérieure , labre, Labrum. LATR. Huet COUV 2, Épiglosse. Æpiglossa. (Très-distincte de la lèvre snpérieure. Lie ARR. Ga. ss: LIATR, Hernies COUV: 5. Langue... Glosse, Glossa. Xess.e. FABR. Gooéeoe LATR. | Looveous Cuv. y . Maudibules. Mandibulæ. Id... 4 FaBR; Ils ecs VATR: EE OUR 5, Mâchoires. Maxillæ. Jd...... FABE. Id.::... ENTR @ 6 e © © € Hd... O0 j 6. Lièvre inférieure. Labiunr: | "Hdi :22 FAR Id...... LaArR. Id. ... Langue. Cuv. .N DES INSECTES HEXAPODES. VS ; DIPTÈRE. Taon. 1. Lièvre supérieure. Labrum. Vagina. FABR. Soie supérieure. Seia superior. LATR. Écaillé supérieure. Cuv. 2. Epiglosse. ÆEpiglossa. (Ne se distingue point de la lèvre supérieure. ) 3. Langue.... Glosse. Glossa. Seta. FABR. Soie du troisième rang, Seta tertii ordinis, LATE. Bi sx CUY- 4, Mandibules. Mandibulcæe. Setæ. FABR. Soies du second rang. Setæ secundi ordinis LAT. Soies. CUv. 5. Mâchoires. Maxillæ. ( Palpigères. ) Setæ.... Palpi. FaBr. Soies du quatrième rang. Selæ quart ordinis vel inferæ.... Palpes. Palpi. LATR. Soies. ... Palpes. CUv. 6. Lèvre inférieure. Labium. Proboscis. FABR. Trompe. Proboscis. LATR. M. "OUT. l 1® MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE (5 ORTHOPTÉÈRE. Sauterelle. 1. Lèvre supérieure. Labrum. Clypeus. FABR. Lèvre supérieure, labre. Labrum. LATR« HA dote CUNe els le less lee lee a 5: Langue. Lingua. NN AN te RDAIRRe Palais. Palatum. LATR. Langue. Cuv. 4 Mandibules. Wandibulæ. Hdi... PABR. Id. sie aie LATR. Fd:. 3.10 CUN 5. Mâchoires. Maxillæ. Ha Liu FABR: Tor ei VAR, Flore date CUN: 6. Lèvre inférieure. Labium. di ee EABR: Ts dis LATE Tdi. x LAON: / DES INSECTES HEXAPODES. 29 HÉMIPTÈRE. Cigale. 1. Lèvre supérieure. Labrum. Labium. FABR.. Labre. Labrum. LATR. 7 CET: LEE] 5. Langue. Zingua. --.. FABLE: Presence DATR, Aus Cuv. 4. Mandibules. andibulæ. (Protractiles. ) Setæ laterales. FABR. Soies latérales, setæ laterales , tenant lieu de mâchoires. LATR. Soies latérales. Cuv. ’ . Mâchoires. Maxillæ. (Protractiles, pénétrantes. ) Seta intermedia. FABR. ct Soieintermédiaire, sea intermedia, remplaçant la langue. LATR. Soie intermédiaire, CUv. 6, Lèvre inférieure. Labium. V’agina articulala setas continens. F'ABR. Bec, rostrum , représentant la ganache. LATR, Tube articulé recélant les soies. CUv. 26 A® MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE APTÉRE-MASTICATEUR. Ricin. 1. Lèvre supérieure. Labrur. He ie « + NES Sorte de lèvre. LATR. DRE ce OU. 2 lo lelele ls letote ele 5. Langue. Zingua. (Courte, appuyée sur la lèvre inférieure. ) 2e atee A BR. ds. = + INTER, Suçoir, CUv. ? 4. Mandibules. Mandibulæ. (Dentées au sommet, con- niventes. ) Loooss. FABR. | Crochets. Dentes. LATR. Mandibules. Cuv. 5. Michoires. Maxillæ. (Palpigères. ) se ee HUABRL Le 2 8 ee © LATR. 8 9eea%e RU Cuv. 6. Lèvre inférieure. Labium. (Palpigère. } de ae POARIRE | de Sorte de lèvre. LATRr. Ge e € eee Cuv.… DES INSECTES HEX APODES. ë 27 APTÈRE-SUCEUR. Puce. 1. Lèvre supérieure. Zabrum. (Inconnue. ) Dates se droie à e + ce 5. Langue. Lingua. (Roide et de la longueur des autres soies, ) Le. FABR. Reise. HATR: PARLES Cuv. &. Mandibules. Handibuleæ. Si aginées, renfermant la langue. ) Seta (wnica.) FABR. Soies. Setæ. LATR. Me: CU - A Maxillæ. (Extérieures au M LE pal- pigères. ) Laminæ.... Antenncæ. FABR. Valvules, avpendices. Æppendices..….. Antennes ou palpes. Æntennæ, polius palpi. LATR. Palpes en forme d’écailles... Antennes. CUv. 6. Lièvre inférieure. Labium. Vagina bivalvis. FaBr. Valves du bec renfermant le sucoir. Lamellæ, valoulæ in tubulum connexcæ. LATR. Etui feudu en dessus, CUv. , 20 1* MEM. THÉORIE DE LA BOUCHE PLANCHES DU PREMIER MÉMOIRE. Explication générale accordée avec la théorie précédenie. a ou 4, Lèvre supérieure. — à’, chaperon. e—è, Langue. 1 —1, Mandibules. 6 — Ô, Mächoires. — 0’, parois latérales de la bouche. a ou d, tige. e — 6, lame. 0 — 6, palpe. ‘u— &, support (ou insertion. ) u—ü, Lévre inférieure. — u’, paroi inférieure de la bouche, ou gorge. a ou à, tige. z — £ , lobes ou divisions terminales, o — 0, palpe (et son insertion.) u— u, support. y, Pharyux. æ, Yeux ordinaires ou composés. æ, Yeux simples ou lisses. J, Antennes. (Les premiers articles. ) Nota. Les signes posés au-dessus des voyelles sout supprimés comme invliles, lorsque la figure représente une partie détachée et isolée. \ DES INSECTES HEXAPODES, 29 Explication particulière. Observation. Les parties provenant de la bouche du même insecte sont toujours représentées dans leur pro- portion relative. PLANCHE I. 2. Lèvre supérieure et mandibules de la PAryganea grandis. FABR. La lèvre étroite, avancée; les mandibules très-petites, parallèles ‘et écartées comme celles des Lépidoptères, ordre que, dans une méthode naturelle , les Friganes pourraient suivre ou précéder immédiatement. 2. Détails du Papilio Machaon. FAR. 1. Tète vue de face, les mâchoires roulées. — Les palpeslabiaux sont courts età moitié cachés par les écailles du front. 2. Bouche privée de ses palpes labiaux et représentée _de face, les lames maxillaires relevées et écartées, la lame droite complette, roulée; la gauche tron- quée , laissant voir son canal intérieur fistuleux. — Les tiges des mâchoires 4 &, reçues dans la cavité orale , et adhérentes à ses parois, sont inclinées l’une à l’autre ; leurs palpes très-courts , en bouton obtus de deux articles. On remarquera que ces palpes sont insérés, ainsi que tous les suivans, sur le dos de leur mâchoire, tout près de l’origine de la lame, c’est-à-dire, précisément au mème point que les palpes maxillaires des autres insectes. La lèvre inférieure u, de forme triangulaire , s’unit aux 30 : 4 1 MÉM. TUÉORIE DE LA BOUCHE di deux tiges maxillaires , entre lesquelles elle s’élève verticalement, et remplit avec elles la cavité. Les palpes labiaux sont attachés fort bas 00, et beau- coup au - dessous de l'insertion des maxillaires , caractère propre aux insectes de cet ordre et qui provient de ce que la tige de leur lèvre inférieure est très-courte. 3, Lèvre supérieure et mandibules; celles-ci diver- LE Fes gentes, ciliées. . Lièvre inférieure détachée des mâchoires , les palpes Jabiaux écartés et présentant leur face interne, le palpe du côté droit dégarni de ses écailles. — Trois articles; le premier étranglé au milieu, de la lon- gueur des suivans réunis; le second conique; le troisième court, ob-ovale. La lèvre est un peu: fendue, caractère commun à toutes. 5. Détails du Papilio..…. Pieris Daplidice. LATR. # . Tête vue de profil, la trompe maxillaire déroulée. +, Lèvre supérieure, et mandibules emcore adhé- 2 rentes au chaperon; 1°. mises en proportion avec les mâchoiress 2°. plus grossies. — Mandibules écartées du labre, parallèles, ciliées comme les pré- | cédenies et toutes celles qui suivent. | o. Mâchoire détachée de la bouche. — Palpe de deux articles, le dernier peu disunct. +. Bouche vue de face, les lames maxiilaires sup- primées , et les palpes labiaux écartés, présentant par conséquent leur face interne; un des deux palpes est dépouillé de ses écailles, méthode qu’on a con- stamment suivie. -— Trois articles aflongés; le pre- mier recourbé dès la base , Cyliudrique, le second DES INSECTES HEXAPODES. - 31 conique , tous deux égaux ; le dernier petit, linéaire. La cavité de la bouche est moins large dans cette espèce que dans là précédente ; la lèvre inférieure est en triangle plus allongé. 4. Détails du Papilio.... Nymphalis cardui. La'rr. . Tète représentée de face, les mâchoires entiére- ment roulées et retirées entre deux palpes labiaux longs et pointus. 2. Lèvre supérieure, et mandibules contiguës à la lèvre par leur base, très-divergentes. e. Mächoire hérissée de papilles au bout de sa lame; palpe de deux articles forts petits. u. Lèvre inférieure conservant un seul palpe, — Trois articles , le. premier court , le second très-long , conique, le dernier subulé. Qt Détails du Bombix.... Minyas polygon:. Eg. 1. Tète de profil. | 2. Tête privée de ses palpes labiaux dont on n’aper- çoit que les insertions 60, et vue par dessous. — Léèvre supérieure demi-circulaire. Point de man- dibules apparentes. Mächoires très-petites, écar- tées, à tige libre et simplement attachée par la base, caractère qu’on a voulu exprimer à gauche de la figure, en supprimant la mächoire droite pour montrer la forme de son insertion; palpes maxil- laires imperceptibles. Le trou y paraît être le pharynx. G. Palpe labial vu comme les précédens par sa face 52 1 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE interne. — Trois articles, l'intermédiaire dilaté, plus grand que les deux autres; le dernier ovale- oblong. | PLANCHE II 1. Détails du Sphinx Celerio. FABR. 1. Tête vue de profil, la trompe déroulée. 2. Lèvre supérieure et mandibules, toutes trois atta- chées au chaperon : 1°. vues en dessus; 2°. re- tournées et vues en dessous. — Mandibules paral- lèles, profondément échancrées à leur bord interne, pourvues de brosses très-fournies. o. Mâchoire tronquée. — Lame demi-cylindrique, fistuleuse, striée très-sensiblement en travers, pro- fondément canaliçulée à sa face interne , les bords du canal lissesen dehors, imperceptiblement dentelés sur leur tranchant , le bord supérieur mince et plus saillant que l'inférieur. Foyez les fig. é, é”’, qui représentent chacune un tronçon des deux lames maxillaires réunies. 0. Palpe labial isoié. — Trois articles; le premier très-- arqué , du double plus grand que le second, dont le bord supérieur se prolonge obliquement en pointe ; le dernier formant un bouton court et obtus. é Tronçon de la trompe vu en dessus; #, canal com- mun; £e, Canaux propres de chaque lame; wo, parois supérieures du canal commun un peu voûtées et lisses à l'extérieur. 6”. Le mème troncon vu en dessous. 2. Détails de la Zygœna scabiosæ. F'ABR, . Fête vue de profil, la trompe déroulée, QT DES INSECTES HEXAPODES. te 2. Lèvre supérieure et mandibules; celles-ci obtuses, divergentes. | e. Mächoire à lame aplatie, peu fistuleuse, Palpe de deux articles, garnis chacun d’un faisceau d’écailies ; le premier article globuleux; le second subdivisé par un étranglement en deux autres également globuleux. u. Lèvre inférieure, les palpes écartés. —— Deux ar- ticles à-peu-près cylindriques ;le premier plus long, courbé ; le second droit, étranglé vers le sommet. Détails de la Zithosia pulchella. LATR. 1. Tête de face. On remarquera l'exiguité de la lèvre supérieure et des mandibules que la courbure des palpes labiaux, à leur sommet, laisse aper- cevoir. | 2. Lèvre supérieure et mandibules ; ces dernières alongées, courbées, aiguës. 3, Bouche vue de face, les lames maxillaires relevées et tronquées, les palpes labiaux très-écartés. — Palpes maxillaires, deux articles extrèmement pe-. tits. Palpes labiaux, trois articles; les deux pre- miers cylindriques, recourbés, égaux entre eux; le troisième court, en massue, PLANCHE Ill. 3. Détails de la Noctua.... Strigina pot. Eg. 1. Tête privée de ses palpes labiaux et vue en-dessous, On remarquera surtout la lèvre supérieure a, et les deux mandibules 11 fixées au chaperon el appuyées sur la base de la trompe; les deux palpes maxil- laires 6 6 ; l'insertion des palpes labiaux 66 ; enfin, 3 54 1% MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE les lames maxillaires é, ou la trompe déroulée et pendante. | a. Lèvre supérieure relevée et vue par-dessous. i. Mandibule détachée et posée sur sa base, vue, 1°. en dessous ; 2°, en dessus. o. Mâchoire hérissée vers le bout de papilles fort saillantes. Palpe de deux articles; le premier très- pétit;le second sous-orbiculaire, garni d’une toufte d’écailles. ù | u. Lèvre inférieure, les palpes fort écartés. — Trois articles; le premier en massue recourbée ; le second droit , renflé à sa base antérieure ; le dernier petit, oblong. 2. Détails du Botys.... Ismene pelusia. Eg. 1. Tête de profil. — Trompe écailleuse en dessus , plus courte que les palpes labiaux qui sont menus et prolongés en avant. 2. Bouche vue de face, la trompe relevée et les deux longs palpes labiaux écartés. — Palpes maxillaires, trois articles; l’intermédiaire globuleux ; le troi- sième plus grand que les deux autres réunis, renflé en fuseau, pointu. Pipes labiaux, trois articles ; : le premier court ; le second très-long, en cylindre comprimé, légèrement arqué en bas; le dernier grêle , linéaire. 3, Détails de la Galleria cereana. F'ABR. 4. Tête de profil. — Trompe maxillaire garnie d’écailles en dessus, non roulée, et plus courte que les palpes labiaux qui sont eux-mêmes assez courts. 2. Bouche vue de face, les palpes- labiaux très-écar- < DÉS INSECTES HEXAPODES. 39 tés, et la trompe relevée. — Palpes maxillaires, trois articles; l’intermédiaire turbiné ; le dernier beaucoup plus grand, oblong-ovale. Palpes labiaux de trois articles épais ; le premier obconique; le se- cond plus grand que Îles autres, renflé en dessus près du sommet ; le troisième oblong. 4. Détail du Crambus..… Lyndia cannarum. Es. 1. Tête vue par-dessous, les quatre palpes dans leur position naturelle, la trompe entièrement roulée et retirée entre les palpes. — Trompe écailleuse. 2. Lèvre supérieure et mandibules, celles-ci paral- lèles. 0. Mächoire à lame de longueur moyenne, à palpe de trois articles, l’article intermédiaire obconique, le dernier ovale, tous deux égaux. u. Lèvre inférieure n'ayant que son palpe gauche, vu comme tous les précédens sur sa face interne. — Trois articles;le premier court, obconique;le second très-grand , en cylindre comprimé, droit; le der- nier oblong-ovale. PLANCHE IV. 1. Détails du T'abanus italicus. FABR. { a. Soiïes impaires de la trompe, ou lèvre supérieure et langue, très-ouvertes pour laisser paraïtre le pha- rynx et vues de face. R 1. Première soie paire, ou mandibule, posée sur sa base et vue de profil. 0. Seconde soie paire, ou mâchoire. Palpe maxillaire de deux articles, le second très grand. 55 « 1* MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE u. Proboscide ou lèvre inférieure; elle a comme celie des Hyménoptières un support mobile, une tige, sans ganache, et des divisions supérieures et termi- nales constituant la lèvre proprement dite. o o Ves- tüges de palpes? 2. Détails du Cimex nigricornis. FABR. 3. Suçoir sorti de sa gaine, relevé et vu en dessus. La lèvre supérieure allongée recouvre la base de ce suçoir qui paraît consister en trois soies, une inter- médiaire droite, ét deux latérales divergentes à leur extrémité, inais qui est réellement composé de quatre soies distinctes, savoir de deux mandibules et de deux mächoires. 2. Le même sucoir dont on à séparé les soies après avoir mis leur base à découvert en enlevant le cha- peron et la lèvre supérieure, On remarquera 1°. les mandibules renflées à la base; 2°. les mâchoires, renflées de même ; 3°, la langue cartilagineuse et pointue; &. l'ouverture du pharynx. 3. La tête vue en dessous, et présentant la gaîne du sucoir dirigée en arrière, situation qui lui est natu- relle pendant le repos. Cette gaïîne est une lèvre in- férieure très-prolongée , composée de quatre arti- cles , dont le premier représente la ganache, et les suivans les trois autres articulations de la lèvre des Orthoptères. Ses bords repliés en dessus forment le canal dans lequel sont reçues les mandibules et les mâchoires. 5. Détails de la Nepa.….. Hepa neptunia. Eg. 1. Bec relevé et vu en dessus, Les parties à remarquer \ DES INSECTES HEXAPODES. 97 sont 1°. la lèvre supérieure dont l’origine est cachée sous le bord ceintré du chaperon, et dont la pointe est reçue dans le canal de la gaine : 2°, les mandi- bules et mächoires excédant la gaîne ou lèvre inférieure ; 5°. cette lèvre; 4°. les palpes labiaux insérés sur la troisième articulation de leur lèvre; ils seraient situés non en dessus, mais en dessous, comme ceux des Orthoptères, si les deux côtés de la lèvre inférieure n'étaient repliés en canal pour loger le suçoir. 2. Le même bec découvert à sa base, et dont les pièces sont séparées. On distingue 1°. les mandi- bules; 2°. les mâchoires; 3°. la lèvre inférieure; 4°, la langue demi-cornée, trifide ; 5°. le pharynx. a. La lèvre supérieure retournée et montrant son _ canal. 1. La mandibule posée sur sa base; sa pointe est ar- _ mée de dents en crochets. 0. La mächoire posée de même, à lame comprimée, ciliée. u. La lèvre inférieure vue en desssous. Elle est com- posée, comme dans l’espèce précédente, de quatre articulations, dont la première & représente la ga- nache des Coléoptères et des Orthoptères. " ae 1 me —— SECOND MÉMOIRE. ABLE LITTLE LAS OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LA BOUCHE DES ARACHNIDES, DES CRUSTACÉS ET DES ENTOMOSTRACÉS, Lues à la première Classe de l’Institut, le 19 juin 1815. Les animaux invertébrés et articulés QUE Linné a compris sous la dénomination d’insectes, se divisent naturellement en deux classes. La première classe renferme les espèces qui, parvenues à l’état parfait, n’ont jamais que six pattes attachées aux trois premiers anneaux du corps. On peut leur donner le nom d'insectes Hexapodes. Dans la seconde classe, les insectes parfaits ont toujours plus de six pattes. Je les désigne- _ rai par le nom d'insectes Æpiropodes (a), parce que leurs pattes sont souvent très-nombreuses, (a) M. Mongez , membre de l'Institut, ma proposé celui d'Ayperhexapodes. ho 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCUE et que d’ailleurs l’analyse semble les multiplier à l'infini. | Les insectes Hexapodes sont tous les insectes aïilés auxquels on doit ajouter la Puce, le Pou, de Ricin, les Forbicines, les Podures (a). \ Les insectes Apiropodes sont les Entomostra- cés, les Crustacés, les Pycnogonum , Scorpions , Araignées et autres insectes sans antennes , les Scolopendres , les Iules. On sait a quel point la nature a varié les par- ties dont elle a formé la bouche des Hexapo- des. {1 n’y a aucune analogie apparente entre les mächoires dentées des Coléoptères , la langue spirale des Lépidoptères, le bec roide et articulé des Hémiptères, la trompe rétractile des Dip- tères, etc. La bouche des Apiropodes semble conserver dans sa composition plus d’unifor- mité. Néanmoins lanalyse démontre qu’elle su- bit des changemens bien autrement importans. Pour le prouver, examinons d’abord celle des Hexapodes. | S1 Je prends un Orthoptère, une Sauterelle, par exemple, je trouve que la bouche de cet insecte, abstraction faite de la langue et des au: tres dépendances du pharynx, est composée de quatre sortes d'organes superposés les uns aux (&) On pourrait faire quelques objections relativement aux Forbicines et aux Podures. . Lit L: DES INSECTES APIROPODES, A autres dans l’ordre suivant : 1°. la lèvre supé- rieure ou le labre, 2°.les deux mandibules, 3°. les deux mâchoires , 4°. la lèvre inférieure ou lèvre proprement dite, qui est plus ou moins fen- due, et qu’on peut considérer comme formée par la réunion des deux secondes mächoires. J’observe de plus que cette bouche occupe le devant d’une tête munie d’yeux composés, d’an- tennes , et attachée, par une articulation dis- üncte, à un thorax pourvu de trois paires de pattes. Quei que soit linsecte Hexapode que j’exa- mine ensuite, Lépidoptère, Diptère, Hémip- tère , etc., je trouve toujours à sa bouche quatre sortes d'organes correspondans à ceux de l’Or- thoptère, et disposés dans le même ordre. Il y a d’abord une première pièce pour la lèvre supé- rieure, et puis successivement deux pour les mandibules , deux pour les mâchoires, et une pour la lèvre inférieure. Ces diverses pièces sont portées par une tête toute semblable à celle de l'Orthopière, c’est-à-dire, munie des mêmes yeux composés , des mêmes antennes, et articu- lée de même au thorax qui porte les six pattes. Cette stabilité dans la disposition et les relations réciproques de tous les organes, prouve que les modifications qui caractérisent la bouche des diverses familles d'Hexapodes, quelque grandes qu'elles paraissent au premier aspect, ne por- 42 2° MÉN. THÉORIE DE LA BOUCHE tent cependant que sur la.-forme et l’usage des par- ties, et nullement sur leur nature intime. Voilà pourquoi j'ai avancé, dans mon premier Mé- moire , que la bouche de tous les insectes à six pattes et à deux antennes , quelle que füt sa structure apparente , était essentiellement com- > posée des mêmes élémens. Les Hexapodes, comme je viens de le faire entendre, ont tous une tête articulée et parfai- iement distincte du corps. Les Apiropodes, au contraire, ont la tête plus ou moins confondue, soit avec tout le corps, soit avec une portion du corps; souvent même on ne leur distingue ni antennes, ni tête. Aussi la même analyse ap- pliquée successivement à la bouche des Hexa- podes et à celle des Apiropodes, produit-elle des résultats absolument différens. On découvre, en effet, que parmi les Apiro- podes , quelques familles seules ont la bouche uniquement composée de parties comparables aux mâchoires et lèvres des Hexapodes ; que - . Là , : d’autres. familles ont ces parties accompagnées de pièces auxiliaires qui n’ont point leurs ana- logues à la tête des Hexapodes, mais qui peu- vent les retrouver, vu l’union intime de la tête des Apiropodes avec le tronc, au thorax et dans les pattes de ces mêmes Hexapodes. On découvre enfin que la bouche de beaucoup d’au- tres familles a perdu les élémens qui constituent A ES DES INSECTES APIROPODES. 43 celle des Héxapodes , que les pièces ci-devant accessoires sont devenues tout à coup les pièces principales ; de sorte qu’on est conduit, malgré soi, à cette conséquence, que, chez ces der- 2? niers Apiropodes , les organes qui servent à la manducation ne différent pas essentiellement de ceux qui, chez les premiers Apiropodes et chez les Hexapodes, servent à la locomotion. Ce résultat singulier donne et peut seul don- ner le complément de la théorie générale de la bouche des insectes. C’est la certitude où je crois être de son exactitude, qui m’a permis d’an- noncer , il y a quelque temps, cette théorie à la Classe (a). J’ose espérer qu’elle trouvera des preuves suffisantes pour la justifier dans les faits suivans (1). PREMIER FAIT. (Planche 1.) L’Iule a une tête apparente, pourvue d’yeux composés , et garnie de deux antennes. Le chape- ron tient lieu de lèvre supérieure. On observe au- dessous deux mandibules, deux premières mâ- choires, deux secondes mâchoires soudées entre elles et avec les deux précédentes, les quatre mà- choires se réunissant pour former la lèvre infé- rieure. On compte ensuite trois paires de pattes, (&) Par une note remise à M. de Lamarck, le 19 octobre 1014, et communiquée à la Classe le 23 du même mois. 44 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE dont deux sont comme appliquées sur la bouche, les anneaux qui les portent étant fort courts. Ces trois premières paires de pattes sont, suivant Degcer, les seules que Flule apporte en nais- sant; observation qui, d'accord avec leur posi- tion, doit les faire considérer comme représen- tant les six pattes pectorales des Hexapodes. Viennent ensuite de nombreux anneaux , et autant de paires de pattes, car llule, malgré lV’opinion contraire, ne peut avoir, et n’a en effet qu’une paires de pattes à chaque anneau. Seule- ment les anneaux sont en général alternative- ment écailleux et membraneux, et les anneaux membraneux sont cachés sous les anneaux écail- leux (2). La bouche de l’Tule n’offre donc pas d’autres pièces que celle des Hexapodes ; ces pièces y sont même rapetissées , dénuées de palpes, sènées dans leurs mouvemens ; leur action ne peut être que lente et faible. Cependant les six pattes pectorales de lfule ne servent encore qu’à la locomotion comme celles des Hexapodes, quoiqu’elles soient suivies d’un grand nombre d’autres pattes qui ne se trouvent pas dans les premiers. . SECOND FAIT. ( Planche 11.) | k La Scolopendre présente de même que Fl’lule deux antennes, deux yeux composés, un vaste f (| re. ‘ ; Vi di OUR DES INSECTES APIROPODES. 45 chaperon couvrant la bouche, deux mandibules, deux premières mâchoires, deux secondes mà- choires fort petites, unies par leur base avec les précédentes, les quatre formant ensemble une lèvre inférieure (3). La bouche des Scolo- pendres est donc rigoureusement parlant la même que celle des lules, et l'affinité des deux genres aurait dû depuis long-temps le faire soup- conner. Mais les Iules ont les pattes courtes, et les mouvemens lents. Les Scolopendres ont de longues pattes ; elles sont agiles, carnassières, destinées à se nourrir de proie vivante. Il est clair que la bouche des Tules ne pourrait conve- nir seule à de telles habitudes. Après la lèvre inférieure je devrais trouver la première paire de pattes, puis la seconde, la troisième , etc. Au lieu de cela, j’observe une prémière lèvre inférieure auxiliaire, composée de deux longs palpes épineux et onguiculés; puis uneseconde lèvre inférieure auxiliaire, couvrant toute la bouche, surmontée de deux palpes ro- bustes, armés chacun d’un ongle courbé, dur et très-aigu ; et enfin une paire de pattes qui n’est ici que là première, mais qui dans les Jules serait déja la troisième. | Si j'examine avec soin l’insertion de ces di- Verses parties, je vois qu'aucune des dernières ne tient réellement à la tête, mais que les deux lèvres auxiliaires de la Scolopendre occupent 46 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE exactement la place des deux premières paires de pattes des Tules..Je conclus qu’elles ne sont qu’une modification de ces deux premières paires de pattes. Si je compare ensuite ces deux lèvres auxiliai- res aux pattes qui leur succèdent, et mieux en- core aux pattes antérieures des fules (a), je trouve des deux côtés une base mobile ou une hanche; les deux hanches réunies formant évidemment le corps de la lèvre ou le support commun des palpes; un premier article ou une cuisse, un second et un troisième articles ou une jambe (b); enfin un quatrième article avec son crochet ou un tarse armé de son ongle. En un mot, la com- posilion de part et d’autre est la même. Je con- clus de nouveau que les lèvres auxiliaires de la Scolopendre ne sont qu’une transforwation assez mal déguisée de ses premières pattes. | C’est avec les crochets des palpes de leurs lèvres auxiliaires que les Scolopendres saisissent, percent et tuent leur proie. Ces fonctions sont fort étrangères aux palpes des Hexapodes, qui, d’ailleurs n’ont jamais ni onglets, ni crochets (c); (æ) Voyez planche 1, fig. 1 b,c, duta b,€., (8) La jambe des Apiropodes est généralement de deux pièces , et non d’une seule comme celle des Hexapodes. (c) Je connais une exception assez singulière , mais qui est au fond plus apparente que réelle : l’ongle n’est qu'un DES INSECTES APIROPODES. 47 elles s’accordentiparfaitement bien, au contraire, avec les attributions générales des paites anté- rieures des Apiropodes (a). Je conclus toujours que les lèvres inférieures auxiliaires des Scolo- pendres sont réellement leurs pattes antérieures. Il paraît donc constant que les Scolopendres ne diffèrent essentiellement des Iules, que parce que les deux premières paires de pattes anté- rieures sont converties en lèvres auxiliaires, et que la troisième seule commence à servir à Ja marche. Après celle-ci on trouve, comme dans les lules, une longue suite d’anneaux tous portant des pattes. + Ainsi nous avons déja découvert dans la bouche des Myriapodes des organes absolument étrangers a celle des Hexapodes, et ces organes, si sem- blables à deux lèvres inférieures, ne sont en réalité que deux paires de pattes. Cette puissance, que la nature possède de transformer les organes de la locomotion en organes de la manducation, peut facilement s'exercer sur les Apiropodes, dont la tête est plus ou moins confondue avec le corps , et dont les pattes sont toujours plus nom- breuses que celles des Hexapodes. poil plus gros que les autres, et qu’on fait tomber avec facilité. (æ) Les pieds antérieurs de plusieurs vertébrés concou- rent aussi plus ou moins directement à l'acte de la man- ducation. | % 48 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE TROISIÈME FAIT. ( Planthe 111.) Le Crabe a la tête et le corps entièrement con fondus ; on lui trouve malgré cela deux grands yeux composés et quatre antennes. Sa bouche possède une lèvre supérieure, et une langue pro- fondément bifide (a). Elle a de plus deux mandi- bules, deux premières machoires, et deux se- condes mâchoires disiinctes lune de l’autre, ne formant point par conséquent de lèvre infé- rieure. Après ces secondes mâchoires , 1l n’y à pas encore de pattes proprement dites, mais om irouve une première paire de mâchoires auxi- liaires, puis une seconde, puis une troisième plus grande que les autres, et qui les recouvre toutes. Leur disposition doit porter à penser que les six pattes antérieures des lules, c’est-à-dire, toutes les pattes des Hexapodes, sont ici trans- formées en mâchoires (b). Derrière la bouche on compte successivement cinq paires de grandes paites destinées à la locomotion, qui n’ont plus d’analogues chez les Hexapodes. Le corps est (a) Cette langue a été décrite par M. Cuvier comme une paire de mâchoires (la sixième), et par Fabricius comme une lèvre inférieure, un /abium ; dénominatüon qui lui conviendrait assez, si elle n PP déjà aux secondes mâchoires des Hexapodes. (8) Foyez les tableaux placés à la suite de ce Mémoire, n° 1. , … DES INSECTES APIROPODES. 49 terminé par une queue qui présente en dessous quelques paires d’appendices articulées , plus ou moins propres à la natation, et qu’on peut con- sidérer comme des pattes caudales (a). J'ai dit que la seule position des six dernières mâchoires des Crabes devait les faire regarder comme autant de pattes converties en màchoires. Ce sentiment est encore appuyé par d’impor- tantes considérations. 1°. Les six mâchoires en question portent cha- cune à leur base extérieure une sorte de long palpe ou plutôt de cirrhe dorsal qui a la forme d’un fouet armé de sa courroie , et que je nom- merai pour cette raison, cirrhe flagelliforme, en latin flagrum. Ces cirrhes, qui diffèrent beau- coup des palpes ordinaires , sont des organes absolument étrangers aux véritables mâchoires ; mais on retrouve des filets fort analogues aux pattes antérieures de plusieurs Entomostracés. 2°. Les mâchoires auxiliaires des Crabes sont (a) La queue des Crustacés proprement dits (Malacos- tracés, Latr.) est essentiellement composée de sept an- neaux , dont les six premiers portent chacun une paire de pattes. Les Crabes devraient donc tous avoir , outre leurs Pattes thoraciques, douze pattes caudales. Mais il avorte constamment une ou plusieurs paires de celles-ci dans cer- taines familles. Voyez ci-après la théorie des organes ex- térieurs des Crustacés à dix et à quatorze pattes. Depuis la lecture de ce Mémoire, j'en ai communiqué les principales idées à M. Leach, savant naturaliste anglais, qui doit les adopter dans sa grande Histoire des Crustacés. 4 5o : 9° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE articulées comme les pattes proprement dites, et composées en général du même nombre d’articu- lations. Cette forme articulée les a fait regarder par beaucoup de naturalistes , moins comme des mächoires que comme des espèces de palpes. Mais ces prétendus palpes sont presque toujours armés à leur bout d’aiguillons ou d’onglets. Les vrais palpes n’ont rien de semblable. 3°. Les cirrhes flagelliformes des mâchoires auxiliaires sont insérés à l’article qui dans les pattes prendrait le nom de hanche, et par cette insertion ils représentent exactement la division extérieure de ces pattes bifides (a) qui garnissent la queue de presque tous les Crustacés , et qui se montrent même au thorax des Squilles et des Mysis (b). 4°. On sait que les pattes des Crabe et ae autres Crustacés décapodes ont un caractère par- ticulier, c’est de donner des points d'attache aux branle C'est même, je crois, une loi à peu près générale chez les Crustacés et les Entomos- tracés que leurs branchies soient attachées à leurs pattes proprement dites ou à leurs. pattes (a) F’oyez planche 1x, fig. 2. 4 (b) Et à celui d’une espèce constituant un nouveau genre ( Pasiphæa ), plus voisin des Crabes que les Mysis et les Squilles : décrite par M. Risso comme un Alphée, sous le nom d’Z/pheus Sivado ; reçue et observée seule- ment depuis la lecture de ce Mémoire ; 7'OOMIRLERIAUES avec beaucoup d’autres par M. Cuvier. \ DES INSECTES APIROPODES. Dry vaudales (a). Les mâchoires auxiliaires des Crabes, au moins les quatres dernières, ont des branchies tout aussi bien que les pattes. Cette attribution n’est dans aucune espèce connue celle des véritables mâchoires. 5°. Enfin dans les Crabes allongés, les licre- visses, par exemple, les mâchoires auxiliaires commencent à s'éloigner de la bouche et à s’ali- gner avec les pattes, dont elles semblent conti- nuer la série en avant. Les plus grandes en re- prennent même jusqu’à un certain point la forme et les fonctions, si bien qu’elles ont été décrites autrefois comme de véritables pattes (b) (4). On trouve donc dans la bouche du Crabe les élémens qui constituent la bouche de linsecte Hexapode : on y trouve de plus d’autres élémens auxquels on ne peut supposer d’analogie qu'avec les six pattes de ce même Hexapode. S'il reste quelque doute à ce sujet, le fait suivant complé- tera la démonstration: | ® QUATRIÈME FAIT. ( Planche 1r.) La Crevette ( Gammarus ) a de même que le Crabe deux yeux composés, quatre antermes, une grosse lèvre supérieure, une langue profon- (a) Quelquefois, comme dans les Cyames, les Aselles, les Bopyres , les Cymothoa , les branchies ne se distin- guent plus des paîtes elles-mêmes. (6) L’A4lpheus Sivado de M. Risso a réeJ'ement douze pattes thoraciques employées à la locomotion, 52 2° MÉM. THÉORIE DE LÀ BOUCHE dément bifide, deux mandibules, deux premières mäâchoires, et deux secondes initie libres, ne foitant point ensemble une lèvre inférieure. En arrière de ces secondes mâchoires on ne trouve pas six mâchoires auxiliaires : il ÿ en a seule- ment deux soudées l’une à l’autre par la base, et imitant exactement une lèvre inférieure sur- montée de ses deux palpes. Mais ces palpes sont armés de forts crochets (a). On compte ensuite, sous les anneaux dont le corps se compose, non dix pattes, mais quatorze, c’est-a-dire, quatre de plus que dans le Crabe, nombre parfaitement égal à celui des mâchoires auxiliaires que la Cre- vette a de moins, que lui. On ne peut donc se refuser à croire que les quatre dernières mächoi- res auxiliaires des Crabes et des Écrevisses sont redevenues dans la Crevette de véritables pattes. Quant aux deux premières, elles conservent Vapparence de mâchoires ou de lèvre inférieure, non-seulement dans la Crevette, mais dans tous les Crustacés à quatorze pattes qui me sont con- nus. Toutefois dans les Squilles et les Mysis ces fausses mâchoires ressemblent beaucoup aux autres pattes antérieures ; elles en exercent pres- que les fonctions, et plusieurs auteurs, même FTP. (a) Dans l’Z/pheus Sivado , les hanches des deux pinces de devant se réunissent en forme de lèvre. Cette singula- rité est d'autant plus remarquable qu’elle n’a lieu que dans un des sexes. DES INSECTES APIROPODES. 53 parmi les modernes, ont décrit les Squilles comme des Crustacés à seize pattes (a) (5). La vérité est que tous les Crustacés propre- ment dits ont seize pattes. Ils ne diffèrent entre eux que par le nombre de pattes qui se trouvent converties en mâchoires auxiliaires (bd). Il y en a six dans les Crabes et les autres Crustacés déca- podes (c). Il y en a deux seulement dans les Clo- portes, les Aselles, les Bopyres , les Crevettes, les Squilles et tous les autres Crustacés dits Bran- chiopodes (d); différence au reste d’un genre analogue à celle que nous avons déja observée entre les Scolopendres et les Tules. Jé ne compte pas au nombre des membres constans des crustacés leurs nageoires ou pattes caudales. Ces pattes et la queue qui les soutient existent toutefois dans la Crevette, mais la na- ture ne tarde pas à les retrancher. (&) Quand on enlève la tête de certains petits Crusta- cés, des Cymothoa, par exemple , les mâchoires auxi- liaires restent attachées au premier anneau du corps. (6) IL résulte de là que, pour connaître le nombre des mâchoires d’un Crustacé , 1l suffit de compter ses pattes. Consultez sur la bouche de ces animaux les auteurs les plus récens et les plus estimés , et vous verrez combien d'erreurs ce seul point de théorie aurait pu prévenir. (c) Crustacés Cryptobranches de M. de Lamarck. (Z) Crustacés Gymnobranches du même auteur, le genre Branchiopode et tous ceux de la troisième section non Compris, 54 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE CINQUIÈME FAIT. ( Planche r.) : Fabricius a mis dans le même genre les Pycno- gonum qui n’ont point d'antennes, et les Cyames qui en ont quatre. C'est-une méprise sans doute, mais une méprise produite par les rapports réels qui se trouvent dans l’habitation, le genre de vie, et surtout la forine générale du corps de ces insectes parasites (a). Si je comparais entre eux le Cyame, si voisin des Crevettes, et le Nymphon qui est de la famille des Pycnogonum, peut-être ferais-je voir com- ment la nature arrive à la bouche des Arachnides en quittant celle des Crustacés. Le Cyame a une tête allongée, conique, pour- vue de gros yeux composés, de quatre antennes, et d’une bouche formée des mêmes parties que celle de la Crevette , mais autrement dispo- sées (b), et déjà si exiguës qu’elles ont échappé à la vue de labricius. Le corps est oblong, plat, divisé en sept anneaux séparés par de profondes incisions ; les côtés prolongés de ces anneaux donnent naissance à quatorze membres articulés, que la variété de leur forme et du nombre de (a) Les Pycnogonum. ne sont point parasites à la ma- nière des Cyames. Il paraît qu’ils s’attaquent principale- ment aux coquillages bivalves. 7’oyez, pour les affinités des deux familles, la Zoologie danoise du célèbre Muller, (b) Voyez les planches 1v et v, et leur explication. DES INSECTES APIROPODES. 59 leurs articulations a fait distinguer en pattes pro- prement dites, et en fausses pattes. Fabricius a mème désigné comme des palpes les deux pattes antérieures. Ces quatorze pattes ne sont suivies d'aucune autre. Il n’y a point de queue. On trouve à sa place un petit inanelen abdôéminal qui porte l'anus. Le Nymphon a la tête plus allongée que le Cyame, mais celte tête est un simple tube un peu conique, dépourvu d’yeux composés, d’an- tennes , et dont la bouche terminale laisse à peine entrevoir quelques vestiges de lèvre et de mächoires. Les yeux du Nymphon sont très- pelits , lisses et groupés près de la tête sur le dos. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’on trouve aussi deux petits yeux lisses au Cyame. Ce sont même les seuls que les naturalistes aient aperçus(6). Le corps du Nymphon est allongé, plat, et profon- dément découpé comme celui du Cyame. H porte de même quatorze membres ou parties articulées, qui toutes pourraient prendre le nom de pattes ou de fausses pattes. Les deux premières sont courtes, de trois articles seulement, et ter- minées en pince, Fabricius les considère comme des palpes, et M. Latreille comme des mandi- bules, à cause de leur ressemblance avec les mandibules des Faucheurs. Le moyen toutefois de trouver quelque analogie entre la position ou les fonctions de ces deux petites pinces, et 5G 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCNME celles des vraies mandibules ? Les secondes pattes sont presque aussi courtes que les premières, formées de cinq articulations comme les palpes des Faucheurs, et terminées de même par un petit ongle. Fabricius et M. Latreille les pren- nent tous deux pour des palpes. Les troisièmes sont encore assez courtes, grêles, multi-articu- lées à leur bout; elles n'existent que dans les femelles (a), et sont destinées à porter les œufs. M. Latreille les appelle simplement de fausses pattes. Les huit dernières sont fort longues ; elles imitent assez bien les huit pattes des Faucheurs. Le corps, de même que celui du Cyame, n’a pas de queue; il se termine brusquement par un petit abdomen. | Il est évident que le Nymphon a perdu les antennes , les yeux composés , et les organes masticatoires du Cyame; mais il paraît égale- ment certain qu'il en a conservé les quatorze pattes: Cependant les quatre antérieures sont déjà tellement modifiées dans leur forme , qu’elles ont recu les noms de mandibules et de palpes. Il neresteainsique dix pattes au Nymphon femelle. La même soustraction n’en conserve que huit au Nymphon mâle. Quand on. considère les chan- gemens qui s’opèrent à l'extérieur dans les genres qui conduisent des Crabes aux Phalangium, on (1) Cette observation est due à M. Latreille. | DES INSECTES APIROPODES. 57 croirait que la nature en retranchant aux Crus- tacés leurs organes antérieurs , et remplaçant leur queue par un abdomen, les convertit en Arachnides (a) (7). SIXIÈME FAIT. (Planche vi.) Le Phalangium ou Faucheur n’a n1 antennes, ni yeux composés , ni aucune sorte de tête dis- tincte. Ses yeux sont lisses et groupés sur le dos. On ne lui voit pas même de pharynx, mais on observe à sa place une sorte de langue dure et pointue, et aux deux côtés deux trous impercep- tibles pour le passage des alimens; organisation singulière (b), dont nous n’avons pas encore vu d'exemple chez les autres Apiropodes, et qui semble indiquer une subversion totale dans le système de la manducation. Aussi les mandibules et les palpes du Phalangium ne sont-ils que des (a) Les organes antérieurs et articulés du Crabe, re- tranchés dans l’Arachnide , sont , 1°. les antennes; 2°. les mandibules ; 3°. les premières et les secondes mâchoires ; 4°. les premières mâchoires auxiliaires ; 5°. les pinces ou premières pattes du thorax. Il est assez singulier que les mâchoires auxiliaires du Crabe , moins la première ‘paire, fassent les mandibules et les mâchoires de l’Arach- nide , et que les pattes thoraciques du même, moins la première paire, fassent également les pattes ambulatoires de cette même Arachnide. (b) Ce double pharynx paraît propre aux Arachnides. On trouve à peine quelque chose de comparable ailleurs. # 58 2° MÉM. TITÉORIÉ DE LA BOUCHE parties correspondantes à ces pattes de devant, auxquelles on a donné les mêmes noms dans le Nymphon. Le Phalangium a donc deux mandibules com posées de trois articles, le second et le troisième faisant la pince, et deux mâchoires portant cha- cune un palpe de cinq articles, le dernier armé _ d’un ongle. On lui trouve ensuite, comme cha- cun sait, quatre paires de longues pattes. En examinant les palpes des Faucheurs et des autres Arachnides , et les comparant aux pattes proprement dites, on a bientôt des preuves mul- tipliées qu'ils ne doit eux-mêmes que des pattes antérieures plus ou moins déguisées. Premièrement, leurs premier et second articles représentent la cuisse, les troisième et quatrième la jambe, le dernier et son ongle le tarse des autres pattes des Arachnides ; la mâchoire elle- même en est la hanche ou le support. Ces rap- prochemens sont si bien fondés, que, dans les Phalangium, les quatre longues pattes antérieures qui servent à la marche aussi bien que les quatre postérieures, ont néanmoins leur première pièce, ou leur hanche, convertie en mâchoire surnu- méraire. En effet, le Phalangium a six imâ- choires, dont deux seulement portent des palpes, et quatre autres de véritables pattes. Le Scorpion offre une conformation analogue. Mais dans la plupart des familles, les hanches des pattes anté- DES INSECTES APIROPODES. 59 rieures ne diffèrent point de celles des pattes pos- térieures. | Secondement, tantôt les palpes sont simple- ment onguiculés comme chéz les Faucheurs et les Araignées, tantôt terminés en tenailles comme chez les Scorpions et les Pinces : formes que je chercherais vainement dans les palpes des Hexa- podes, mais qui se retrouvent avec toutes leurs variétés dans les pattes antérieures des Crabes,. des Squilles, des Crevettes, etc. (a); qui se re- trouvent même dans celles de certains Hexa- podes, notamment des Nèpes ou Scorpions aqua- tiques dont les pattes antérieures ont été prises par Geoffroy, avec plus de raison qu’on ne la pensé jusqu'ici, pour des antennes ou des palpes (a) Les entomologistes ont examiné avec assez de né- gligence les membres des Apiropodes, des Crustacés particulièrement. Après avoir observé que les jambes des Crabes étaient formées de deux articles , et leur tarse d’un seul , ils ont supposé une organisation particulière et mverse de la précédente pour les deux pattes de de- vant, prenant la pince qui termine chaque bras pour le tarse, tandis que celui-ci ne constitue que le pouce de cette pince. Dans les Crevettes, la pince , lorsqu'elle existe , est formée par les deux articles de la jambe : le tarse n'est pas toujours supprimé pour cela ; on le re- trouve souvent au bout de ces singulières pinces dont le pouce est alors armé d’un crochet mobile. Foyez la planche 1v de ce Mémoire, et son explication. / 60 0° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE analogues à ceux des Pinces et des Scorpions (a). Troisièmement, comme les serres des Crusta- cés et les pattes ravisseuses de beaucoup d’Hexa- podes , ils ont pour usage de saisir et d’arrèter la proie; aussi plusieurs auteurs les ont désignés sous le nom de bras. Ils posent souvent à terre, et ne paraissent pas absolument étrangers à la marche. Il y a même des genres, tels que les Solpuges, où les palpes et les deux pieds anté- rieurs se ressemblent tellement, qu’on peut dire avec une égale raison , des uns et des autres, qu’ils sont des palpes et qu’ils sont des pattes (b). Je pourrais faire voir des rapports entre les palpes des Arachnides et les pattes proprement dites de beaucoup d’Apiropodes , jusque dans les fonctions les plus accessoires. Par exemple, les parties du sexe mâle des Araignées et des Crabes sont doubles ; celles des Crabes sont aux dernières pattes thoraciques, ou aux pre- mières pattes caudales ; celles des Araïgnées à leurs deux palpes. Dans les femelles, les pattes (a) Le crochet terminal des pattes antérieures des Në- pes, Ranûâtres, Naucores, etc., est formé de la jambe et du tarse réunis. Geoffroy compare ces pattes aux pinces de l'Ecrevise; et M. Latreïlle, dans son Histoire dés Nau- cores , aux serres de l’Araignée. (8) D’après les belles expériences de M. Lepeletier , les palpes des Araignées se régénèrent aussi bien que leurs pattes. ; DES INSECTES APIROPODES. 6t ont une autre fonction; c’est de porter les œufs, après la sortie de lovaire, jusqu’à ce que les petits soient éclos. Les Crabes les gardent atta- chés à leurs nâgeoires ou pattes caudales ; les Nymphons à leurs pattes antérieures, etc. On voit de même des Araignées femelles se priver de nourriture pendant plusieurs semaines, parce qu'elles portent leurs œufs accrochés à leurs man- dibules, et soutenus par leurs palpes (a). Les mandibules des Arachnides différent plus des pattes proprement dites, que les palpes ; mais les traits d’analogie qu’elles conservent avec ces derniers, prouvent bien que leur origine est commune. La plupart sont composées de deux articles, c'est-à-dire, d’une cuisse et d’une jambe ; elles sont presque toujours armées d’un onglet mobile et très-aigu : souvent aussi elles ont la forme de pinces. Elles ne sont point con- vergentes ; elles sont rapprochées et dirigées parallèlement en avant. Elles ne servent point à broyer la proie, mais à la saisir, à la percer et a la tenir fixée contre les mächoires : celles-ci la pressent alternativement et en expriment les sucs qui passent ainsi dans les pharynx. Les cro- chets mandibulaires des Araignées et des Sol- (a) Je renvoie le lecteur à l'Histoire des Aranéides, par M. Walckenaer : il y trouvera une foule d'observations aussi neuves que curieuses, 62 2° MÉM. THÉORIE DE LÀ BOUCHE puges ne sont pas réputés moins venimeux que ceux des palpes inférieurs des Scolopendres. En un mot, les mandibules des Arachnides ne sont au fond que deux palpes antérieurs plus gros, et surtout plus courts que les palpes posté- rieurs (a) (86). Il me paraît donc certain que les Arachnides ne possèdent ni vraies mandibules, n1 vraies mächoires. Comme elles sont aussi privées de labre proprement dit, d’yeux composés et d’an- tennes, elles manquent des parties les plus appa- rentes de la tête des Hexapodes. On peut dire de la plupart des Crustacés, qu'ils ont la tête con- fondue avec le corps, et des Arachnides, qu’elles n’ont pas même de tête (9). ! Ainsi, à ne considérer que les organes exté- rieurs de la nutrition et du mouvement, on pourrait en quelque sorte définir les Arachnides des Crustacés sans tête, à douze pattes, dont les deux premières paires sont converties en man dibules et en mâchoires. | Dans ce sens, toutes les Arachnides ont deux imandibules et deux mächoires. La nature se con- tente de les modifier à peu près comme elle le fait chez les Hexapodes. Je prouverai ailleurs que les deux lames du suçoir des Ixodes, des Argas, etc. sont deux mandibules tout -à-fait (a) Ils sont quelquefois plus longs. FT. Frs DES INSECTES APIROPODES. 65 comparables à celles des Scorpions et des Mi- ies (a). Ces lancettes cornées et acérées, avec lesquelles les Arachnides parasites entament si profondément la peau des autres animaux, se + trouvent donc, en dernière analyse, de vérita- bles pattes; transformation qu’on peut à peine concevoir , et qui cependant me parait incon- testable. SEPTIÈME FAIT. ( Planche Fri.) Un Apus, de la classe des Entomostracés, vu en dessous, montre deux antennes, une lèvre supérieure , une langue profondément bifide , deux mandibules, deux premières mâchoires, et deux secondes mâchoires ne formant point, par leur réunion , une lèvre inférieure. Il offre en- suile environ soixante paires de pattes natatoires portant toutes une branchie à leur base externe, ct ayant à leur base interne un feuillet cilié, qui les fait ressembler à autant de mâchoires auxi- haires. La première paire se termine par plu- sieurs longs cirrhes articulés, assez semblables aux cirrhes flagelliformes des Crabes, et que quelques-uns ont pris pour des antennes. L’Apus aurait donc une bouche entièrement conformée comme celle du Crabe, si ses trois (æ) C'est un fait que j’ai déjà annoncé, Cette famille est portée sur le tableau n° 3. 64 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE premières paires de pattes étaient converties plus décidément en mâchoires auxiliaires, ou seule- ment si les suivantes ressemblaient davantage à de simples pattes. La présence des antennes fait aussitôt supposer celle des autres parties de la tête, et annonce que la bouche de PApus ne doit rien avoir de commun avec celle des Ara- chnides. Passons à un autre Entomostracé qui, par une négligence assez singulière, se trouve aujour- d’hui placé dans la même famille que lApus. HUITIÈME ET DERNIER FAIT. ( Planche vr11.) Le Limule, considéré en dessous, ne laisse pas voir d'antennes. On doït déjà penser que les vraies mandibules sont également suppri- mées (a). On n’aperçoit, en effet, que deux pelites pinces de trois articles chacune, que M. Cuvier nomme des palpes, M. Latreille, des mandibules , et qui sont en tout semblables aux mandibules des Nyÿmphons et des Phalangium. Après ces fausses mandibules, au lieu des deux mächoires et des huit pattes que l’on observe dans les Arachnides, on trouve dix pattes qui sont par leur base autant de mâächoires, ou, re (a) L'absence des antennes ne prouve pas celle des mandibules et des mâchoires, mais elle donne le droit de le soupconner. | … SRE DES INSECTES APIROPODES. 65 si l'on veut, dix mâächoires, qui sont, par leur extrémité, autant de pattes; c’est-à-dire, qu'il n’y a pour la locomotion que les organes même qui servent à la mastication. Ces dix pattes, terminées par des pinces semblables à celles des mandibules , sont disposées comme des rayons autour de la bouche , qui est en même temps inférieure et centrale. Nous avons déja vu dans les Faucheurs les pattes ambula- toires transformées en mâchoires par leur base, mais c'étaient seulement les quatre pattes anté- rieures. Îc1 elles le sont toutes. Je ne parle pas des pattes caudales qui sont soudées par paires et changées en larges feuillets pour couvrir les branchies. | La bouche du Limule n’a qu’un pharynx; il s'ouvre sous la hanche commune, qui porte les deux petites pinces , et qui imite parfaitement une lèvre supérieure. L’œsophage se dirige en avant, car l’estomac du Limule est, comme celui du Crabe, situé vers le bord antérienr du test. Deux appendices dentées et cornées ferment la bouche postérieurement : on peut les regarder comme deux hanches dont les pattes sont sup- _ primées. De lApus au Limule, la distance est presque aussi grande, l’opposition aussi marquée, que _ du Crabe au Phalangium. Nous devons donc aussi supposer beaucoup de nuances intermé- - . f 66 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE diaires entre ces deux genres : on les trouvera certainement, en examinant avec Soin les autres Entomostracés, tels que les Caliges, les Bino- cles, etci(a). LUCE Il me serait facile de multiplier les se tions. Je me contenterai d'assurer que celles que je pourrais ajouter aux précédentes conduiraient au même résultat (b). Au reste, je ne dissimu- lerai pas que quelques genres assez impor- tans, ont jusqu’à ce jour échappé à mes recher- ches ; mais ces genres sont composés d’espèces tr bancs ou irès-rares, et qui manquent aux collections que J'ai été à portée d'examiner. Je crois avoir prouvé que, chez les insectes que je nomme Æpiropodes, les organes de la loco- motion aident et quelquefois même remplacent complétement les organes spéciaux de la mandu- cation. Mais la proposition inverse ne peut être établie, et si l'on est conduit par mille exemples à penser que les pattes font souvent l'office de mandibules et de mâchoires, l’on n’en a au- cun qui porte à croire que les mandibules et les mächoires fassent jamais l'office de pattes(e) (10). (a) T'oyez le tableau n° 3. (ë) Les preuves que fournit l'inspection des parties extérieures peuvent être fortifiées par de puissantes et * nombreuses considérations anatomiques , comme nous le verrons en son lieu. (c) C’est une idée que les rapports d'organisation qui | DES INSECTES APIROPODES. 67 Le résultat de ce Mémoire est que les Api- ropodes à deux et à quatre antennes sont les seuls dont la bouche soit pourvue des organes spécialement destinés à la mastication, c’est-à- dire , de mandibules et de mâchoires compara- bles à celles des Hexapodes; que souvent même l’action: de ces organes spéciaux est fortifiée par celle de quelques organes auxiliaires formés aux dépens des pattes antérieures ; enfin, que ces mêmes organes auxiliaires sont les seuls qu’on retrouve chez tous les Apiropodes sans anten- nes; de sorte que la bouche de ces derniers, à quelque degré qu’elle simule celle des insectes Hexapodes, ne possède cependant que de fausses mandibules, de fausses mâchoires et de faux palpes (11), existent entre les diverses parties articulées des insectes pourraient facilement suggérer. LE 68 2° MÉM. THÉORIE DE LA POUCHE NOTES DU SECOND MÉMOIRE. { (1) « Dans un Mémoire présenté à la Classe en octobre » dernier , et qui a mérité son approbation , M. S. » a prouvé que la bouche des insectes proprement dits, » ou de ceux qui ont des ailes, était composée des mêmes » parties élémentaires, mais diversement modifiées sui- » vant les ordres. Ainsi, Messieurs, la trompe en bec » des Punaises, des Cigales, la trompe en spirale des » Papillons, la trompe à deux lèvres des Taons, des » Mouches, etc., offre, sous des formes différentes, les » mandibules, les mâchoires et les deux lèvres des insectes » nommés broyeurs, tels qu’un Hanneton, une Libellule, » une Guëpe, etc. » Ce principe une fois découvert, il était naturel » d'examiner s’il était susceptible d’une application plus » générale; s’il embrassait, par exemple, les autres ani- » maux de la classe des insectes de Linnæus, ceux qui » n’ont point d'ailes, ou les Aptères. Voilà, Messieurs, » quel est l’objet du second mémoire de M. A 1 » L'auteur, sans avoir momentanément égard aux » divisions actuelles , partage les insectes pris dans Pac- » ception générale de Linnæus en deux classes. » La première comprend ceux qui n’ont que six » pattes, n’importe qu’ils soient ailés ou non; ce sont » les Æexapodes. » La seconde est composée de ceux où le nombre de » ces organes locomotiles est plus considérable et semble, » se multiplier à l'infini; de là le nom d’/piropodes, Lu DES INSECTES APIROPODES. (Ye » pattes'sans fin. Cette division de la classe des insectes » de Linnæus est fort analogue à celle qu’on avait in- » ventée dans les premiers âges de l’entomologie. » Les Hexapodes ont une tête distincte, deux an- » tennes, deux yeux à facettes, une bouche composée » de deux lèvres , et d’autant de mandibules et de mâ- » choires. Ils ont en outre six pattes attachées au tronc » et un abdomen. » Dans les Apiropodes, la tête est souvent confondue » avec le tronc, ou du moins avec une de ses parties ; elle » manque même dans plusieurs, ainsi que les antennes. » La bouche présente ici trois modes principaux d’or- » ganisation : 1°. elle est formée exclusivement de parties » comparables à celles de la bouche des Hexapodes; » 2°. dans d’autres, elle a de plus des pièces auxiliaires, » dont le thorax des Hexapodes et par conséquent les » pattes seules offrent les analogues ; 5°. dans le surplus » des Apiropodes, les élémens constitutifs de la bouche » des insectes Hexapodes ont disparu ; de sorte que les » organes de la mastication ne différent pas essentiel- » lement de ceux qui, chez les Apiropodes précédens et » les Hexapodes, sont destinés à la locomotion. » Les Arachnides palpistes de M. de Lamarck, ou les » Acères de M. Latreille, tels que les genres Araignée, -» Scorpion , Faucheur , Mite, etc., sont dans le dernier » cas. Ces animaux n’ont, suivant M. S., que de » fausses mandibules, de fausses mâchoires et de faux » palpes. « Les Apiropodes à deux et quatre antennes sont les » seuls dont la bouche ait de l’analogie avec celle des » Hexapodes, Elle est le plus souvent accompagnée de 7O 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE » pièces auxiliaires qui, par leur forme et leurs usages, » ne peuvent être assimilées qu'aux paties de ceux-ci. » l'elles sont, Messieurs, les conséquences générales, » déduites par notre auteur, des faits et des observations » qu’il rapporte, et dont nous garantissons l’éxactitude : » ayant nous-mêmes vérifié ceux de ces faits qui nous » étaient inconnus. .......» Rapport fait à la première Classe de l’Institut, le 5 juillet 1815, et imprimé dans ses Mémoires, même année; commissaires MM. Cuvier, ; de Lamarck et Latreille, rapporteur. (2) « Suivant M. S. , le corps des Jules est com- » posé d’anneaux alternativement écaïileux et mem- » braneux à chacun desquels est une yäire de pattes. » Les derniers rentrant dans les autres et se confondant » avec eux, on a cru, mais erronément, que chaque » anneau écailleux portait deux paires de pattes. » Nous objecterons à M. S. que dans plusieurs » individus que nous avons étudiés, et dont quelques-uns » très-grands, le milieu inférieur de chaque segment » écailleux nous a paru donner réellement naissance , » les premiers exceptés, à deux paires de pattes; qu’elles » y restent fixées, soit quand on isole ces anneaux, soit » quand on les déchire sur les côtés et avec la mem- » brane annulaire de leur pourtour intérieur. En un » mot, cette partie membraneuse ne semble être qu’un » accessoire de l’anneau écailleux, et ne mérite pas d’être » distinguée comme division segmentaire du Cane” De. Rapport. (5) « M. S. considère la pièce située immédiate » ment au-dessous des mandibules des Scolopendres ] DES INSECTES APIROPODES. FT » comme formée de quatre mâchoires réunies sur un » seul plan : peut-être cependant serait-il possible qu’il » n'y en eût qu’une paire, mais bifide, et à divisions » intérieures très-rapprochées l’une de l’autre ». Rapport. Sans doute l'existence d’une seule paire de mâchoires est possible, mais les lois de l’analogie paraissent écarter cetle supposition. | (x) « La plupart des genres démembrés de celui des » Écrevisses ont à leur bouche cinq ou six paires d’or- » ganes qui, se mouvant latéralement dans un plan » horizontal, doivent passer pour des mâchoires. . .. Ces » mâchoires sont toutes articulées sous le fhorax , en » avant des pieds dont elles semblent continuer la sé- » rie. ...... Dans les écrévisses à longue queue, la » maächoire extérieure est prismatique , forte, et les » divisions de son palpe terminal étant presque aussi » grosses qué son corps, l’ensemble représente plutôt » un pied que tout autre chose, et a souvent été décrit » comme un vrai pied par les anciens naturalistes ». Cuv. Anatom. comp. , tom. 5, pag. 302—504. (3) « Les Mantes de mer {Squilla. Fabr. ) ont leurs » deux premières mächoires extrèmement grêles et allon- » gées, en forme de pied , et terminées par une articu- » lation dilatée, arrondie, et par un crochet mobile. » Elles font réellement l'office de pieds et non de mài- » choires. Cuv. loc, cit., pag. 305. | « Les organes de la bouche des Crustacés, dont nous » venons d'offrir une courte exposition, subissent en » partie , et respectivement , les mêmes changemens que » la forme du corps. Nous avons considéré les parties \ / 72. . 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE : » d'un Brachyure et celles d’un Macroure; mais ces mo- » difications sont bien plus surprenantes, lorsqu'on passe » d’un Crabe à la Squille Mante. Les pièces désignées » par Olivier , sous la dénomination d’antennules ou de _» palpes, se sont ici converties en des sortes de pattes où » de bras... . Les dénominations de bras, appliquées par » Baster, Degeer, à la plus extérieure de ces pièces, ont » donc un assez bon fondement ». Latr., Hist. des Crust. et des Ins., tom. 5, pag. bo, 51. Je supprime des détails où l’auteur compare toutes les pattes on- guiculées de la Squille Mante aux pièces M Lou des autres Crustacés. (6) « On n'avait encore aperçu que les deux petits » yeux lisses des Cyames, et M. S., en découvrant » les yeux ordinaires ou composés, nous montre un » fait dont nous n'avions pas encore d'exemple parmi » les Crustacés, et qui indique un nouveau rapproche- » ment des Cyames avec les Arachnides sans antennes ». Rapport. (7) « Frappé de la ressemblance générale du corps » qu'ont les Nymphons avec les Cyames, M. S. pré- » same que les premiers font le passage des Crustacés » aux Arachnides sans antennes. Le suçoir , en forme de » tube conique et avancé qui termine antérieurement le » corps, pourrait être comparé à une tête de Crustacé » dont on aurait retranché le bout... LA » Othon Fabricius remarque dans sa Faune du Groen- » land que les Pycnogonum, genre très-voisin de celui » des Nymphons, ont plus d’affinités avec les Crustacés DES INSECTES APIROPODES. 79 »qu'avec les Faucheurs où Linnæus les fait entrer. » Mais les Pycnogonum , de même que les Nymphons, » m'ont point de branchies extérieures, du moins sen- » sibles , caractère qui distingue exclusivement les Crus- » tacés des Arachnides branchifères. M. Latreille avait « soupçonné qu'ils pourraient respirer par le moyen » d’un article tubulaire qui termine l’extrémité posté- » rieure du corps; quelques larves d'insectes sont dans » ce cas. Il a donné à M. S. un Pycnogonum pour »en faire l’anatomie. Cet observateur croit y avoir _ » aperçu quelques vaisseaux se rendant aux pattes; mais » il n’a pu découvrir aucune ouverture extérieure cor- » respondante. L’œsophage occupe entièrement la cavité » de la trompe ou du premier segment, qui n’offre au- » cune division, et dont l’extrémité est percée d’un trou » formant une espèce d'étoile à trois branches. Cette » trompe n’a point d’analogie avec le suçoir des Ara- » chnides palpistes, et M. S., d’après ces observations, » est persuadé que c’est une tête (a). | » À ces faits, nous ajouterons, 1°. que les mâles des » Nymphons n’ont point de pattes ovifères; 2°. que dans » le genre Phoxichile, les palpes manquent ; 3°. que dans » celui des Pycnogonum il n’y a ni palpes ni mandibu- » les. Les femelles, dans ces trois genres, ont deux pattes _» de plus, quoique plus petites, et à chacune desquelles » les œufs sont attachés et rassemblés en pelotte. Si on » place ces animaux entre les Crustacés et les Arach- (a) Le mauvais état de l’individu n’a pas permis de tenter d’autres recherches. 7 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE » nides palpistes, on aura une série continue d’Apiro- » podes dont les femelles portent les œufs , caractère _pd habitude exclusivement propre aux Crustacés, aux » Aranéides et aux Pycnogonides. ; # l " » Malgré les rapprochemens ingénieux que présente » M. S., et ceux qu’un de vos Commissaires avait » également faits, il reste encore des doutes sur la place » des Pycnogonides , et nous sommes forcés d’attendre _» que dés observations anatomiques la déterminent ». | Rapp. I n’est pas nécessaire à mon sujet de chercher à fixer la place que la famille des Pycnogonum doit occuper dans un système général. Que ce soient les Arachnides qui suc- cèdent immédiatement aux Crustacés; que ce soient les Myriapodes, peu importe. Ces deux séries d'animaux ont avec les Crustacés une affinité incontestable, et le plus ou le moins est une chose fort difficile à déterminer. Ce qui est aisé à décider, c’est la divergence des affinités en question , divergence telle , que les Crustacés, les Ara- chnides et les Myriapodes (a) ne peuvent être placés na-. turellement sur uñe seule ligne. Il est donc permis de. mettre la dernière série de côté, et d'examiner simple- ment comment s'unissent les deux autres. | La question se réduit à savoir quelle est, dans la classe des Arachnides, là famille la plus voisine 3e. Crustacés. Or c’est un point qui peut certainement se résoudre sans le secours de l’anätomie et par la seule (a) On pourrait considérer les Myriapodes comme des Arachnides pourvus d’une tête et d’un nombre de pattes indéfini, sans aucun abdomen. + ARS 4 $ DES INSECTES APIROPODES, Te inspection des organes extérieurs. Les Crustacés ont une tête, et parmi les Arachnides , les Pycnogonum sont les seuls qui aient aussi nne tête. Les Crustacés n’ont point, à proprement parler , d’abdomen , et les Pycno- gonum se distinguent des autres Arachnides par la lon-. gueur de leur thorax et l’extrème petitesse de leur abdomen. Les Crustacés ont plus de huit pattes, et, abstraction faite des palpes et des mandibules, les Pyc- nogonum sont encore les seules Arachnides qui aient plus de huit pattes. Ils en ont même quatorze, si nous y comprenons les palpes et les mandibules , c’est-à-dire, qu'ils en offrent autant que la plupart des Crustacés en -montrent à leur thorax. Si nous considérons plus par- ticulièrement les mandibules et les palpes, nous jugeons que la famille des Pycnogonum est celle où ces organes différent le moins, soit par leur position, soit par leur usage , des pattes ordinaires. Leur insertion est très- _ éloignée de l’ouverture du pharynx qui se trouve sou- vent hors de leur portée; elle se fait non à la tête on au segment avancé qui sert de têle, mais immédiatement au thorax. Les palpes ne sont attachés à aucune sorte de mächoires. Et que penser de la suppression quelque- fois totale de ces organes? En effet, si les Nymphons ont des palpes et des mandibules., les Phoxichiles n’ont . que des mandibules, et les Pycnogonum proprement - dits w’ont ni mandibules ni palpes. Ces faits curieux ont été observés par M, Latreille. Ils Pont été par moi- mème sur des individus de Ja collection de M. -La- _treille. Cependant les trois genres dont il s’agit recher- chent les mêmes alimens; ils ont des habitudes également carnassières, Ceci prouve, sans réplique , que les parties [| / / 56 2° MÉM. THÉORIÉ DE LA BOUCHE ‘ , ï auxquelles on a donné les noms de palpes et de man-* dibules chez les Nymphons , n’ont aucun emploi néces- saire dans la manducation ; que la bouche a son exis- tence propre et indépendante de celle de ces parties 3 qu’elle est essentiellement composée d’autres organes, et « ce point est tellement décisif, qu’il sufhirait, pour mettre \ en doute si les Pycnogonum rangés jusqu'ici parmi les Arachnides, ne seraient pas placés plus convenablement dans la classe des Crustacés. | L'absence ou la présence des branchies extérieures est un fait sans importance pour la solution de la question, puisque, d’une part, le défaut de branchies extérieures est un caractère commun à toutes les Arachnides, et que, d’un autre côté, l'existence de ces mêmes bran- chies est dissimulée et assez équivoque dans beaucoup de Crustacés. | | Pouvais-je mettre en parallèle un Nymphon et un Cyame ou tout autre Crustacé à quatorze pattes, assi- miler la tête à la tête, la bouche à la bouche , les premiers membres articulés aux premières pattes, les seconds aux secondes , etc. , avec la certitude de ne : comparer les uns aux autres qué des organes analo- gues ? C’est un point que le rapport n’a pas compléte- ment décidé, et que la discussion dans laquelle je viens d'entrer contribuera peut-être à éclaircir. (8) « Nous pouvons appuyer le sentiment de M. S. » par la remarque suivante : la seconde lèvre auxi- » liaire des Scolopendres est armée de deux crochets »au moyen desquels ces Apiropodes saisissent leur » proie, la percent et distillent dans la blessure une DES INSECTES APIROPODES, AA » liqueur venimeuse. Cette lèvre auxiliaire correspond, » pour l’ordre des parties, à la seconde paire de mä- » choires auxiliaires des Crustacés décapodes, ou à la » mème paire numérique des pattes des Crevettes. Nous » avons vu que cette lvré auxiliaire était pareillement » formée des deux organes locomotiles. Or les mandi- » bules ou tenailles des Araignées, des Scorpions, etc. » représentent aussi la seconde paire des mächoires » auxiliaires des Crustacés décapodes, ou les pattes ana- » logues des Crevettes. Le crochet qui les termine dans. » les Aranéides sert aux mêmes usages que ceux de la » seconde lèvre auxiliaire des Scolopendres. Il est égale- » ment percé d'un trou pour l'écoulement du venin. » Ces rapports, que M. S. n’a point donnés, mais qui » dérivent naturellement de ses principes, en prou- » vent la solidité , et nous font voir que les organes vé- » nénifères des Araignées et des Scolopendres, se Corres- » pondent mutuellement, quoique leur situation rela- » tive paraisse au premier coup-d’œil être différente ». Rapport. (9) « Nous ne pensons pas que M. S. veuille rigou- » reusement exclure des Arachnides acères l’existence » d’une tête : elle y est indiquée par la présence des yeux » lisses, et mème , dans les Aranéides, par un espace » triangulaire ou en forme de coin tracé sur la partie » antérieure et dorsale du corselet ; aussi Lister a-t-il » toujours désigné cet espace sous le nom de tête. II » semble que cetle partie privée de la plupart des or- » games extérieurs que nous trouvons dans les Crustacés, 78 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE » a été ici refoulée dans l’intérieur du tronc. L'œsophage. » est descendu plus bas, et par une suite nécessaire, lan » destination des parties environnant le pharynx a été À » changée. Dès-lors l’article servant de base aux palp | » est devenu une mâchoire. Nous observerons aussi que, » dans les Crustacés décapodes, la tête n'est réellement « » pas confondue avec le tronc, mais intimement unie » ou continue avec lui. On voit qu’elle est formée d’un » corps osseux, qui porte les antennes, les yeux et la” » bouche proprement dite. Le thorax s’en détache aisé-. » ment, et on enlève toujours avec lui les quatre dér- » nières mächoires auxiliaires. La tête reste attachée au « » test. Ainsi une Arachnide acère nous représente ces | » mêmes Crustacés privés extérieurement de tête, et. » même les quatre mâchoires auxiliaires adhérentes à » la poitrine ont été modifiées de la manière que nous. l'avons expliquée plus haut ». Rapport. 2 — ù "4 (10) « D’après tous les faits exposés par M. S., aux- à » quels nous avons ajouté plusieurs observations qui » ne sont pas dans son Mémoire, il conclut que les Or-. ganes de la locomotion aident et même remplacent quelquefois les organes spéciaux de la manducation; mais il pense que la proposition inverse ne peut être. soutenue par aucun exemple. Cependant, cela ne: serait pas exactement vrai, si, dans l’exposition desw faits nous passions des animaux plus avancés en or= LA ? LA ? LA ) LA L 4 ) } " ) L 4 ) sr ganisation à ceux qui le sont moins. Ainsi, les Cixrhi-. pèdes de M. de Lamarck, voisins des Crustacés, ont aussi plusieurs paires de mâchoires, avec des palpes ous ) LA } L 4 DES INSECTES APIROPODES. 79 » des cirrhes, mais ces mâchoires ne sont point articulées » comme celles des Crustacés (a). Si nous continuons la _ »série, nous trouverons que, dans les Crustacés déca- * » podes à courte queue, les troisièmes mâchoires auxi- » haires, ou les extérieures, ont moins la forme de » pattes que dans les Crustacés suivans; que ces mâ- » choires, par leur solidité et les dents dont elles sont » mumies, coopèrent plus fortement à la manducation » que les mächoires propres; nous verrions enfin, que les ..» mächoires auxiliaires ne deviennent parfaitement des » organes locomotiles, que vers la fin de l’ordre des » Crustacés décapodes, dans les Squilles. Mais, en sup- » posant que l’auteur de la nature ait commencé, dans » la formation des êtres, par Îles plus simples pour ar- » river graduellement aux plus composés, l’assertion de » M.S. est rigoureusement vraie ». Rapport. À RE PE IT TT ST (a) Vu sous un certain jour, le fait qu’on oppose à mon sen- timent, loin de le contrarier, est entièrement en sa faveur. Les mächoires des Cirrhipèdes représentent très-exactement les mà- choires proprement dites des Crustacés décapodes : elles n’ont absolument rien de commun avec leurs mâchoires auxiliaires. Ce sont les deux premiers pieds des Cirrhipèdes qui seuls pourraient représenter ces mächoires auxiliaires, Voilà un point qu'il me serait facile d'établir dès à présent , et qui le sera plus tard. Je puis d’ailleurs renvoyer le lecteur au Mémoire que M. Cuvier va publier sur ces animaux singu- liers. Au reste c'est un fait très-digne de remarque que, dans un animal privé du mouvement progressif, les pieds soient néanmoins tellement séparés des organes spéciaux de la bouche, qu’il ne puisse y avoir aucun embarras pour les distinguer, 80 9° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE (11) « L’étendue de ce rapport vous fait sentir, Mes- » sieurs, combien nous apprécions le travail qui en est » l’objet. Il faut moins considérer les faits, dont un grand » nombre était connu, que leur application et la manière » dont ils sont coordonnés avec une théorie nouvelle. » Une plus grande masse de faits, l’étude de quelques » genres anomaux, et surtout de ceux qui lient les » familles entre elles, donneront à son auteur le moyen » de la perfectionner et de remplir les vides qu’il a été » forcé d’y laisser. Nous ne croyons pas néanmoins » qu’elle produise dans nos dispositions classiques des » changemens essentiels ; elle pourra seulement contri- » buer à l’amélioration de la méthode naturelle, si on » l'emploie avec sagesse. Depuis Fabricius, dont les » principes ont été s1 utiles aux progrès de l’entomo- » logie, on a recueilli assez de faits sur le système de la » manducation pour établir de bonnes coupes; mais » comme on n'avait pas suivi la formation et les chan- » gemens graduels des organes qui en sont les élémens, » comme on ne les avait point comparés d’une manière » générale, leur corrélation était ignorée. On était pres- » que tenté de croire que la nature avait 1ci établi autant » de systèmes particuliers que nous avions de divisions » générales, M. S., en remontant à l’origine d’un pre- » mier type, en l’étudiant sous tous ses aspects , dans ».les plus petites variétés ou nuances de ses modifications, » a voulu nous faire voir que l’harmonie du plan de la » nature était toujours conservé, et qu'ici, comme » ailleurs, elle n’opère que par gradation. La théorie » de cet observateur nous permettra de réduire à un. » petit nombre de types s’enchaînant mutuellement les hi DES INSECTES APIROPODES. 8t » divers modes d'organisation de la bouche des insectes » considérés dans le sens de Linnæus, d’ expliquer ces » changemens, de déterminer d’une manière plus posi- » tive le nombre et les fonctions des parties qui com- » posent cetie bouche, de simplifier et de régulariser » en quelques points la marche de nos méthodes. » Ces considérations néanmoins, ainsi que bien d’au- » tres semblables, très-belles et fort intéressantes spécu- » lativement, peuvent être dangereuses dans la pratique. » Elles seraient, pour un esprit trop novateur, des armes » funestes ayec HU il porterait atteinte à la no- » ns L et nuirait à la science. Maïs nous sommes » assurés que M. $S. repoussera ces idées subversi- » ves, et qu'il aura la prudence de ne point précipiter » ses conclusions générales. Îl est convaincu comme » nous que, dès qu’un organe a été tellement modifié » que ses fonctions primordiales n'existent plus et ont » fait place à de nouvelles, il faut lui imposer une déno- » mination convenable à ce qu’il est, et non à ce qu'ila » été. Nous lui ferons observer que, quoique les man- » dibules et les mâchoires des Arachnides sans antennes » n'aient point avec les parties homonymes des Apiro- » podes antennistes et des Hexapodes, des rapports de » situation , nous ne croyons pas cependant que l’on » puisse dire fausses mandibules, fausses mâchoires, parce » que ces parties exercent toujours , à peu de chose prés, » les fonctions attribuées aux organes que l’on désigne de » la sorte. Les Arachnides acères et quelques Entomo- » stracés paraissent avoir un plan particulier d’orgamisa- » tion. La terminologie aurait peut-être besoin d’une » révision à cet égard. 6 TX 82 2° MÉM. THŸORIE DE LA BOUCHE » Votre Commission conclut etc. . ..... Ces ébeeré 4 » tions curieuses et intéressantes feront envisager l’ento- » mologie sous une face nouvelle et d’une manière philo- » sophique, » Rapp. TABLEAU DES PARTIES PAIRES, COMMUNÉMENT ARTICULÉES, ET INSÉRÉES SOIT A LA TÊTE, SOIT AU THORAX DES INSECTES, L. EMPLOYÉES OU NON EMPLOYÉES A LA MANDUCATION , COMPARÉES DANS DIVERSES FAMILLES; Âvec une synonymie de ces mêmes parties extraite des ouvrages de MM. Fagricrus, CUvIER et LATREILLE. « x indique simplement le silence des auteurs; silence quelquefois fondé sur l’absence supposée de l’or- gane ; 6 la défectuosité de la description, et l'impossibilité d'en extraire une synonymie certaine. On s’est servi du zéro pour marquer l'absence consta- tée d’un organe quelconque, Les noms placés dans la première colonne de chaque numéro, sous le titre INSECTE , ne désignent point les par- ties d’un être réel, mais celles d’un type abstrait auquel on suppose que tous les genres d’INsECrEs connus pour- raient se rapporter , moyennant certaines additions ou certaines soustractions. De 84. 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE TABLEAU des parties articulées des Insectes , employé à HEXAPODE. INSECTE. Lrnn. SAUTERELLE. mens! Premières autennes (les extérieures ). Antennes | | J Antennes. Antennæ prime. Secondes antennes 2 (les intérieures ). Antennæ secundæ. Mandibules, Mandibules. Mandibules. er S re 4 7 É (a Hd, .:., Fsu. TA" Fage. Wandilole. Id...... Larr. FF PE ERR LATR.. FF APN AE Cuy Id...... Cuv Mâchoires. zres mâchoires. || Premières mâchoires. D pu: VAT | Id...... Fase. 0,270 Fazer 4 | Maxillæ prime. Id...::. Lara. Mâchoires. Larr. FF ROSES Cuv Id:... 1006 DES INSECTES APIROPODES,. non employées à la manducation , comparées dans Mes N° x. ODES. Lare. SCOLOPENDRE. Antennes. Mandibules, 1res mâchoires. — —— | Maxillæe. Fazer. Mächoires, Late. co et DRET AELERN RN Se D an D 9 NE FSU SA PT EN MALACOSTRACÉS. Larr. CRABE. GREVETTE. Antennes extérieures Antennes extérieures. (et inférieures). Antennes intérieures Antennes intérieures. (et supérieures ). Mandibules. Mandibules. 3 *. MECAOE Fazer UT RCRE Fase. HE 53... Larer Id. Larr J* AFF Cu. He Cuy res mâchoires. 1res mâchoires. Mazxillæ quartæ. Faz. OR FAR: Pièces du 2e rang. Lart. Les see INTER. 5es mâchoires. Cuv. LIRE NON Ve …{ En er È Ë L g C , pE LA BOUCHE 84 o° mÉm. THÉORIE rticulees des Insectes , employé, diverses TABLEAU des parties a HEXAPODE: MYRIA. INSECTE. Lann. LES | Premières autennes Antennes, (les extérieures ). Antennes: ZAntennæ primæ. Re Secondes antennes ee (les intérieures ) Antennæ secunde. ne a ————— Mandibules. — Mandibules, Mandibules. Mandibule. Mâchoires. yres mâchoires. Premières mâchoires. g...... FABR ires. LATR: Maxillæ prime. MäAchoires. La DES INSECTES APIROPODES,. DS See FM Se BE ; et non employées à la manducation | comparées dans émilless N°. 1. PODES. Lame. MALACOSTRACÉS. Larr, + $COLOPENDRE. CRABE. CREVETTE. € | à SR Antennes extérieures Antennes. Antennes extérieures. (et inférieures). rc. Antennes intérieures o Antennes intérieures. (et supérieures ). Mandibules, Mandibules. Mandibules. CLÉS Far Id... Far 1Éboepne Far THEsoo0e Larr Id e Larr Id.. LATR Id . Cu IT... Cuy 1FEcoe0e Cuy 15 mâchoires. res mâchoires. Maxille. Far, Mazillæ quartæ. Fas. 0....... FABR | Mächoires. Late. Pièces du 2e rang. Lar. Luce... LATE | Id Cuv bes mâchoires. Cuv. rase: CUT 86 2e MÉM. THÉORIE DE LA. BOUCHE ri HEXAPODE. M Y RE INSECTE. Linx. —" SAUTERELLE. IULE.: | Lèvre inférieure. 2es mâchoires.w Secondes mâchoires. —— d .. FABR \ ROME Larn. Lèvre inférieure. Lan . Maxillæ secundæ. are. || VS Id... Cr Id...) C2 Premières pattes. A tre pàire de pattes. re paire de pattes Pedes secundi. Troisièmes pattes. ace: 3e paire de pattes. 3e paire de pattes Pedes tertii. Quatrièmes pattes. —— 0 4° paire de pattes Pedes quarii. Ë DES PODES. Lare. SCOLOPENDRE. 2es mâchoires. M2; Far. 1re lèvre auxiliaire. Palpi anteriores. FABR. Palpes. Lare. Hd... Cur. 2e lèvre auxiliaire. abium et palpi pos- teriores. FABR. Lèvre inférieure. LATR. D... Cu. re paire de pattes. 2€ paire de pattes. INSECTES APIROPODES. 87 MALACOSTRACÉS. Lars. | CRABE. CREVETTE. 2es mâchoires. 2% mâchoires. Maxillæ tertiæ.FaBr. PA AUTE Farr. Pièces du 3e rang. Lar. À. LUN E STATE 4es mâchoires. Cuv. Se OUT: a ————— res mâchoires auxi- | Lèvre auxiliaire. liaires. nm — ee e—— Maxillæ secundæ. 4../.... FaBr. Fasr. Pièces du 4e rang. He rtio es DATREe Larr. 3es mâchoires. Cuv. Hat La EU 2es mâchoires auxi- - laires. te intermazillares.| paire de pattes. ABB. Pièces du 5° rang. Lave. 2es mâchoires. Cuv. 3es mâchoires auxi- haires. Maxillæ exteriores. Fage, 2e paire de pattes. Pièces du 6€ rang, ou palpes extérieures, |} Lare. zres mâchoires. Cuv. 1re paire de pattes. 3e paire de pattes. 1: FRA 86 2e MÉM. THÉORIC DE LA BOUCHE DES INSECTES APIROPODES. 8 HEXAPODE. ESS INSECTE. Linn: SAUTERELLE. ns ti ‘PODES. Larr. MALACOSTRACÉS. Larr. ee 2e PS ne es sCOLOPENDRE. CRABE. CREVETTE. —————— RE LR Te | Lèvre inférieure. 25 mâchoires, 2e5 mâchoires. 2es mâchoires. 2% mâchoires. Secondes mâchoires. — =—— 5 Id...... Far. 8...... Fasn. 4%... FaBr. Maxillæ tertiæ.Fasn.| 0....... Farr. Maxill d TPS ER Lèvre inférieure, Lun Herniee Larr. Pièces du 3erang.Lar.| %....... Larn. æ securdæ. a EE ces Arai Cuv. ges mâchoires. Cuv. Lee CUT: — | ————— | — ————————— zre lèvre auxiliaire. res mâchoires auxi- | Lèvre auxiliaire. Premières pattes. liaires. 6 _— xre pâire de pattes. xre paire de pattes Palpi anteriores. FaBr. mesne secundæ. 4....... FABr. 3 ABR. 5 Palpes. LaTR. Pièces du 4e rang. Xernussce LATR. Pedes primi. LarTr. Id.... Cuy. 3es mâchoires. Cuv. Nr. CUYe ———————————— — nee | ————————— = —————…—…—…—…—…— S 2e lèvre auxiliaire. 2es mâchoires auxi- Secondes pattes. Jiaires, *|Labium et palpi pos-| Palpi intermaæxillares. 11e paire de pattes. teriores. FABR. Fasr. Lèvre inférieure. Lare.| Pièces du 5€ rang. Lame. Id...... Cuv. 2es mâchoires. CGuv. 7 — 2€ paire de pattes. 2€ paire de pattes, Pedes secundi. 3es mâchoires auxi- Troisièmes pattes. Hiles Maxillæ exteriores. 1re paire de pattes. Fasr. 2e paire de pattes. Pièces du 6° rang, ou palpes extérieures. Larr. res mâchoires. Cuv. = 3e paire de pattes. 3e paire de pattes. Pedes tertis. A ———————— Quatrièmes pattes. \ 9 —— o 4° paire de pattes. 2e paire de pattes. | rre paire de pattes. 3e paire de pattes. Pedes quarii. 88. De MÉM. THÉORIE-DE LA BOUCHE HEXAPODE. INSECTE,. Lex. SAUTERELLE, Cinquièmes pattes. 1 be paire de pattes Pedes quinti. =) Sixièmes pattes. Pedes sexti. Septièmes pattes. — mnt e Pedes septimi. *SAJUEAINS 19 Huitièmes pattes. —— Pedes octavi. 1 Neuvièmes pattes, etc. \ DES INSECTES APIROPODES. 69 DES. Larr. MALACOSTRACÉS. Larr. SCOLOPENDRE. CRABE. CREVETTE 3e paire de pattes. 2e paire de pattes. 4e paire de pattes. 3e paire de pattes. 5e paire de pattes. e 4e paire de pattes. 6e paire de pattes. el —æ An = = RER à 8 a 5e paire de pattes. 7° paire de pattes. nn nn zres pattes caudales tres pattes caudales “1 et et suivantes. suivantes, | ty ” À - 7 un LEE pt “1 2 (l y 10 II 12 13 88 2e MÉM:. THÉORIE-DE LA BOUCHE INSECTE. Lenn. : ——— Cinquièmes pattes. Pedes quinti. Sixièmes pattes. Pedes sexti. Septièmes pattes. Pedes septimi. Huitièmes pattes. Pedes octapi. Neuvièmes pattes, etc. HEXAPODE. PR, sAUTERELLE. SaJUEAINS 39 * DES INSECTES APIROPODES. 89 MALACOSTRACÉS. Larr. a nDES. LATR. CREVETTE. sCOLOPENDRE. —— 2e paire de pattes. 4e paire de pattes. 3e paire de pattes. 3e paire de pattes. 5e paire de pattes. 4 paire de pattes. 6e paire de pattes. ‘SaJ]UPAINS 19 be paire de pattes. 7° paire de pattes. zres pattes caudales 1res pattes caudales et et suivantes. suivantes, 81) A INSECTE, Lin. 2° MEÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE es TABLEAU des parties articulées des Insectes, employ ÿ diverse Î 4 #Ÿ “ MALACOSTRACÉS. Lame. SQUILLE. CYAME. LATR. 4 Premières antennes 4 les extérieures). \ (les e ) Antennes extérieures. Mie (et supérieures ). i eg Antennæ primæ. | AR a Secondes antennes 3 e #» + ) (les intérieures). Antennes intérieures Antennes intérieures. | LAURE j (et inférieures). M | Antennæ secundæ. Mandibules. Mandibules. | Mandibules. ‘PAR Far. 5. 00 Fasn. 0 7 AAA Larr. A NUE Late. : Mandibulæ. Y 1 PROC Cuv. PATRTELE Cuv.. res mâchoires. gres mâchoires. - Premières mâchoires. ch ML Maxillæ. Farr. PAR DE FAR, | x M1 Tire. AURA ET La. Mazxillæ prime. | 4es mâchoires. Cuv. Dsl à 1e CUEE Cu. Antennes extérieuresM DES INSECTES APIROPODES. 1 \ | Lune , »t non employees à la manducation, comparées dans amilles. N° 2. \ ARACHNIDES PALPISTES. Lam. | NYMPHON. PYCNOGONUM. PHALANGIUM. | s SC | " = © 5 mo [a] ” F-ù] el =] [e] = S © S o © Le : a =] 4 = Di Ds © = Lee) Le œ cæ Lei oo 5 FD EE Le Uel È 2 - __ ee Cond œ Luxsl e 2° MEM. 90 THÉORIE DE LA BOUCHE TuAgLzAU des parlies articulées des Insectes, employés MALACOSTRACÉS. Lan "À SQUILLE. CYAME, Lam, | —— | INSECTE, Lrnx. Premières antennes Antennes extérieures (les extérieures). Antennes extérieures. (et supérieures ) Antennæ primæ. Secondes antennes les intérieures). : L 5 ( ) Antennes intérieures. (et inférieures), Antennæ secundæ. ———————_— Mandibules. Mandibules. Mandibules. Tdi FABR: US Fasn 16H00 Larr x Lan Mandibulæ. Ébooace Cuv SA D © ü Cuv res mâchoires. xres mâchoires. Premières mâchoires. Maxillæ. Far. Mazxillæ primæ. Antennes intérieures DES INSECTES APIROPODES. diverse, familles. INS2> \ ARACHNIDES PALPISTES. Lam. | EEE RES SERESTepnnR nm | NXYMPHON. PYCNOGONUM. PHALANGIUM. | “ouQu °( " = @ B En @ “ ss ei S © 3 E Qu £ o [e] “ Le] CA ss = [e] El Loc LS s œ + = @ B Le] Ez S © à 1 æ _ S Eu @ æ CE ep 92 9 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE MALACOSTRACÉS. Larn. INSECTE. Lan. / / SQUILLE. CYAME. LATR. © PR 2es mâchoires. 2es mâchoires. | Secondes mâchoires. Palpi secundi.Fasr. Lis 1e ROUTAEES Do LaATR. LEARN . LATR. | Maxillæ secundæ. , g 3e mâchoires. Cuv. M D c .. Cuv. Mâchoires auxiliaires. Premières pattes. — cm Palpi exteriores. FAB. ‘ | Barbillons.Lar.A. d.Cr.| #°° ABR. | re et 2e mAchoires Cuv. Lèvre nee Lar. Pedes primi. zres pattes. Lar. Cons.g. Palpes Cuv.? ire paire de pattes. 1e paire de pattes. Secondes pattes. 1 fe EN AEREON Far. ne — res Petits bras, ou res | ecundi. Pedes s pattes. Larr. 2es pattes. Lar. Cons. g. Den 2€ pal Troisièmes pattes. paire de pattes. CAE 2e paire de pattes. P P Pedes primi. Farr. À 2e pai Pedes tertii. paire de pattes. Late. EEE Quatrièmes pattes. … paire de pattes. —— 3e paire de pattes, {Id. Late. (res fausses) Pedes quarti. pattes.) D. DES INSECTES APIRGPODES. \ | | SE ARACHNIDES PALPISTE S. Lam. zre paire de pattes, ou NYMPHON. PYCNOGONU M. © *SAITOHORUL 9P 5981189 À … Mandibules Lare. 2e paire de pattes, ou palpes succédanées. mr o À Mazxillæ. FABr. Palpi. Fasr. Mächoires. LaTe. Id... Lare. ADNT AE Cuy. Mâle. Femelle. Méle. Femelle. 3e paire de pat- ire paire de pat- tes, ou pattes tes, ou pattes ovifères. ovifères, o — — [6] —— ——— Fausses pattes. Palpi. Farr. Laze.l ‘ Fausses pattes. LaTe, PHALANGIU M. —— owWQUt 2( Mandibules succéda- mandibules succéda- des nées. ; Rae Er: " Mandibulæ. Fage. Mandibules. Lare. Pire LRU Cuv. * Michoires succédanées.|f I1O II 12 94 2 MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE hui MALACOSTRACÉS. Lare. | INSECTE. Law. SQUILLE. CYAME. Later. Cinquièmes pattes. 4° paire de pattes. | SE À 4e paire de pattes. 77m Id. Late. (265 fausses LU | pattes). | Pedes quinti. 4 F All à Sixièmes pattes. | T 4 5e paire de pattes. 5e paire de pattes. Pedes sexti. “| Septièmes pattes. : (NS —— 6e paire de pattes. 6e paire de pattes. . | Pedes septimi. À | mme Huitièmes pattes. —— 7e paire de pattes, 7° paire de pattes. Pedes octavi. tres pattes caudales | Neuvièmes pattes , etc. o et suivantes. DES INSECTES APIROPODES. 95 ARACHNIDES PALPISTES. Lam. Ê NYMPHON. PYCNOGONUM. PHALANGIUM. l 8e paire de pattes 6 ,|rre paire de pattes &. 4- paire de pattes o , la|2e paire de pattes ©, la 1e des pattes ambula-| 1re des pattes ambula- toires. nr ire paire de pattes ambulatoires. ÿ tre paire de pattes, sui-| 1re paire de pattes. vant FaBe. Fare. fe paire de pattes 3 ,[?" Pare de pattes &. 5e paire de pattes ©, : 2+ paire de pattes. 2° des ambulatoires. 3e paire de pattes ©, 2° des ambulatoires. e paire de pattes 5, 3e paire de pattes à. 6e paire de pattes 9, : > 3+ des ambulatoires, [4° paire de pattes ©, e des ambulatoires, 3e paire de pattes. 6e paire de pattes à, 4e paire de pattes 3. “7: paire de pattes 9 LI e 4e des ambulatoires. |° paire de pattes ©, 4e des ambulatoires, 4e paire de pattes. “ 96 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE diverse. ARACHNIDES - 6 | PA LPISTES. Lam. ENTO! INSECTE. Lin. TIQUE. A RE TTC TUTO k Premières antennes Antennes extérieures (et supérieures). « (les extérieures ). nd o __— 1 | Antennæ Larre. Gen: Anitennæ primæ. Crust. | Secondes antennes, Antennes intérieures (et inférieures). (les intérieures). x TRE Tentacula. . . .. Antennæ secundæ. Filamenta. Lare. I Mandibules. Mandibules. Dre meme O EE, Mandibulæ. , Corpuscula. LaTR. RS RENE AE CET SE QE REP AE TT Em || Premières mâchoires. 1res mâchoires. pts Q mg fi Maxillæ prime. Corpuscula. LATR.« DES INSECTES APIROPODES, £ nen employées à la manducation, comparées dans amilles, N°3. MOSTRACÉS. Mur. CALIGE. _ APUS. Scop. LIiMULE. Antennes extérieurés (et supérieures ). Antennes. © Antennes. Lare. Id... HERMANN. Antennes intérieures (et inférieures ). : o Bras. HERMANN. Mandibules. 1res mâchoires. 165 mâchoires. Mazxillæ interiores. ; Fage. Mazillæ inferæ. Larr. Gen. Crust. Secondes mâchoires sans palpes. Cuv. D... Cor. Palpes. HeRMaNx. * THÉORIE DE LA BOUCHE 96 2° MÉM. DES INSECTES APIROPODES,. 97 Sr ELELELELELELELELELEL LA es des Insectes, employés TagzzAu des parties artieulé + nvn employées & la manducation , comparées dans diverses familles. IN° 3. ES NS ARROMNIDES ENT. PALPISTES. Lan: TIQUE. BRANCHIOPGDp, p sais 2 EE | “ MOSTRACÉS. Mur. | —————— ——————_——_— INSECTE. Lrwn. CALIGE. APUS. SCop. LIMULE. | EEE Antennes extérie : : AE UIes nnes extérieures Premières antennes (et supérieures) Ante fe ' P (et supérieures). érieures ). = (les extér ) o | — Antennes. o —— UE Lare, Gen, Antennes. Lare. Antennæ primæ:- C Id... HERMANN. d tennes Antennes intérieures , Secondes ant 0 (et inférieures), Antennes intérieures D nantes) La. (et inférieures ). ( ve à ; = Tentacula. ..., > ln Filamenta. Lam, Bras. HERMANN. nlennæ SeCu . EE —————— | 2 | >. | Mandibules. Mandibules Mandibules. | andibules. | FRS EE | o Co] c TS | Id....Fasr. ; orpuscula. Û Id Later andibulæ. | .….. . M | Id. ... Cuv. : : 1res mâchoires. Premiè âchoires res mâchoires: 1" mâchoires. $ remières m . , à : l Maxillæ interiores. | : Fagr. | : : o D... Dans Mazxillæ inferæ. CS Cuy Larr. Gen. Crust. : : MP] Secondes mâchoires TIME « alpes. HERMANN. Marille p sans palpes. Cuv. Q8 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE ARACHNIDES PALPISTES. Law. INSECTE. Liwx. TIQUE. | BRANCHIOPODE. L Secondes mâchoires, 2emâchoires. Xe. + LaATR. 1ré paire de pattes. Pedes primé. Mandibules succéda- nées. | J’agina bivalvis. Fas. | Lames supérieures dul suçoir (haustelli).Lar. | [| Secondes pattes. Pedes secundi. Mâchoires succédanées, | ! unies à la lèvre ster-| nale. Troisièmes pattes. 3e paire de pattes. Seta.…. Palpi. Fasr. | Lame inférieure du su-| çcoir.….. Palpes. Lar. Pedes tertii. Quatrièmes pattes. x ‘© * 4e paire de pattes. \ DES INSECTES APIROPODES. 09 PRE A ET STRACÉS. Muzr. CALIGE. APUS, LIMULE. | s : ? 2es mâchoires. s 2e mâchoires unies en- Fe tre elle à la le a . s et à la lèvre Maxillæ exteriores. F. supérieure. — — Palpes auriformes suiv. DD Schæffer. Lar. H. d. Cr. Sirs Cuy , °{x.... Larr. Gen. Cr. “LR He... OU. 1re paire de pattes, ox rames. Labium bifidum laci- o? niis palpigeris. Fas. rre p. de pattes. Lare. 1e paire de feuillets maxilliformes , por- tant 4 palpes. Cuv. Mandibules succéda- 2e paire de pattes. ÈS Id." . «. Larr: Mandibulæ. Far. | Lopale à pat 2° paire de feuillets res- Mandibules. Lare. ne des mâ- Palpes de la lèvre su- |k choires. Cuv. sn périeure. Cuv. 1res mâchoires succéda-|| nées et res pattes am- bulatoires. ; 2e paire de pattes. 3° paire de pattes. |Mazxillæ interiores. Fase. Suppl. 1e p. de pattes. Lare. ire paire de mächoires K' et de palpes. Cuv. 2e, etc. Maxillæ exteriores 3e paire de pattes. 4° paire de pattes. quariæ. FaBr. 2° p. de pattes Larr. |} 2° p. de mâchoires, etc. |# Cu. She haie 7 SEA eZ TES IE EL IEEE EPA EP SEE TEA T2 15e oil | 4 en (TT Cr TuÉORIE DE LA BOUCHE , 98 2° MEN. ARACHNIDES PALPISTES. Law. EE EX INSECTE. Law. TIQUE: BRANCHIOPODZ | | È Ê : Secondes mâchoires. 2*%mâchoires, ee o RTE D'ARRECE 7UE Maxillæ secundeæ.. — — Premières pattes. ire paire de pattes, Pedes primi. ————— Mandibules succéda- nées. V'agina bivalvis. Fa8. Lames supérieures du sucoir (haustelli).Lar. Secondes pattes. == 2e paire de pattes Pedes secundi. ps Mächoires succédanées, | unies à la lèvre ster- Troisièmes pattes. | nale.. 3e paire de pallés. Seta.…. Palpi. Fasr. Lame inférieure du su- | coir.... Palpes. Lar. Pedes tertii. Quatrièmes pattes. ge paire de patté Pedes quarti. DES INSECTES APIROPODES. DSTRACÉS. Mur. | CALIGE. APUS, LIMULE. | Res ee re cm + : : 2es mâchoires. 2|jes mâchoires unies en- Eu tre elles et à la lèvre Maxillæ exteriores. F. supérieure: Palpes auriformes suiv. o Schæffer. Lar. A. d. Cr. x... Larr. Gen. Cr. x... Cuv. | Bec. Rostellum. LATR. Suçoir. Cuy. EE ————…—…—| À —…—…—…—…—…—…—…—….—.….)…"…" …"”"." | 1re paire de pattes, ou rames. Labium bifidum laci- . op TE Fas. 0 xre p. de pattes. Larr. rt paire de feuillets maxilliformes ,. por- tant 4 palpes. Cuy. Mandibules succéda- 2e 1 7 paire de pattes. BP 1'e paire de pattes. Id. Lam: Mandibiles Fasr. 2° paire de feuillets res-| Mindibules. Larr semblant à des mà- Palpes de la lèvre su- choires. Cuv. périeure. Cuy res mâchoires succéda- nées et 1res pattes am- bulatoires. ë 2e paire de pattes. 3° paire de pattes. |MWaxillæ interiores. | Fasr. Suppl. | zre p. de pattes. Larr. 1re paire de mächoires et de palpes. Cuw. | | | | | | 25, etc. d Maxillæ exteriores 3 paire de pattes. 4° paire de pattes. quartæ. FaBr. 2° p. de pattes Larr. |} 2° p. de mâchoires, etc. |} | Cuvy. 100 2° MEM. THÉORIE DE LA BOUCHE Me ARACHNIDES SE ee INSECTE. Lin. 2 nes Cinquièmes pattes. 10 | SA 1re paire de pattes. be paire de pattes | Lie 2e paire de pattes. | à | Septièmes pattes. " ® ’ æ 12 À —— 3e paire de pattes. a 10e S ; Pedes septimi. 5 | | 8 1 Huitièmes pattes. de) : —— 4° paire de pattes. & < ê Pedes octavi. . ë e Neuvièmes pattes et suivantes. RAT AA ER MAIL re %, À if +) j 4 ut ; > à ER LAS 2 cz rz m7 Pr RUES RENE 7e SERPENT TER SN NS as Re PALPISTES. Lam. ni TIQUE. 2 a mens - DES INSECTES APIROPODES. CSC SE )JSTRACÉS. Mur. RES SC) Re RES AR TE TE SR M Ca \ _—. GALIGE. 4 paire de pattes. 5e paire de pattes. 6° paire de pattes. ge 7e paire de pattes (dans quelques genres). APUS, 5e paire de paites *SJJULAINS 0 LIMULE: | ____ het À 3es mâchoires succéda-} nées et 3es pattes am-| bulatoires. Maxillæ exteriores ter-|R tiæ. FaBr. 3e paire de pattes. Lar. ; 3e paire de mâchotires et de palpes. Cu. 4ss, etc. eme Maxillæ exteriores se-|l cundæ. FABr. 4e p. de pattes Larr. 4e p. de mâchoires, etc. 1 L'EUT. pa À AS FER): be paire de pattes.Lar. 5e p. de mâchoires, etc. Cuv. 6es mâchoires succé- danées. Maxillæ exteriores primæ. FaBr. Pièces maxilliformes. Lare. HT. des Cr. x... Later. Gen. Crust: Lèvre inférieure. Cuv. zres pattes caudales et suivantes. Se Re 1 ‘à (l Ti 4 5 i E | 0 | : L ” A LT LE. 9° MÉM. 100 Cinquièmes pattes. Pedes quinti. a Sixièmes pattes. II —— Pedes sexti. SES Septièmes pattes. 12 > Pedes septimi. ot | ce Huitièmes pattes, 13 À = Pedes octayi. fl Neuvièmes pattes 14 À É et suivantes. ni INSECTE. Laon. THÉORIE DE LA BOUCHE = DES INSECTES APIROPODFS, ARACHNIDES PALPISTES. Law. EN STRACES. Mur. TIQUE. BNANCHIOrOD, LIMULE: 3es mâchoires succéda- nées et 365 pattes am-|} bulatoires. Maxillæ exteriores ter- tiæ. Y'ABr. 3e paire de pattes. Lar. 3e paire de mâchoïres et de palpes. Cuv. zre paire de pattes. 5e paire de pattes 4e paire de pattes. 5e paire de pattes 4ss, etc. e paire de pattes. $ ; 2e par P Maxillæ exteriores se- cundæ. Fasr. 4e p. de pattes Larr. 4e p. de mâchoires, etc. Cuv. be paire de pattes. —————————— 3e paire de pattes. 6° paire de pattes. fe paire de pattes.Lar. 5e p. de mâchoires, etc. Cuvy. -sajuearns 32 @ + uw E LE 2 = = æ a ee G6es mâchoires succé- danées. 4e paire de pattes. 7e paire de pattes Maxillæ exteriores primæ. Fasr. Pièces maxilliformes. Lare. H. des Cr. x... Lame. Gen. Crust: Lèvre inférieure. Cuv. (dans quelques genres). zres pattes caudales et suivantes. 102 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE PLANCHES DU SECOND MÉMOIRE. : # Explication générale accordée avee la théorie exposée dans les deux Mémoires précédens. A, Tête. E, Bouche. | a ou 4, Lèvre supérieure. — a’, chaperon. e — è, Langue. — e”, langue ou lèvre sternale. ÿ 1— 1, Mandibules. | ë a ou à, tige. e — ë, dents incisives. z — ÿ, dents molaires. o — , palpe. u — à, support. o ou à, premières Mâchoires. a ou à, tige. e — &, lame extérieure. 4 — {, lame intérieure. | 0 — 6, palpe. u— à, support. u ou ü, secondes Mâchoires. a ou à, tige. e — &, lame extérieure, ‘4 — ti, lame intérieure. 0 — Ô, palpe. u — ü, support. ÿ; Pharynx. æ, Yeux composés, ou agrégés.—æ", Yeux simples. œ , Organes de l’ouïe. DES INSECTES APIROPODES. . 103 }, Antennes extérieures. — 7, les mèmes tronquées. V, Antennes intérieures. Nota. On a supprimé les signes -, Ÿ,u, À, +, posés au-dessus des voyelles, quand l'isolement des parties représentées en rendait l’usage inutile. C, Thorax. D, Abdomen. b, premières Pattes (premières mâchoiïres auxi- liaires des Crabes, etc.). c, secondes Pattes (mandibules des Arachnides). d, troisièmes Pattes (mächoires des Arachnides). f, quatrièmes Pattes ( premières pattes des Crabes). g, cinquièmes Pattes {premières pattes des Ara- chnides). h, sixièmes Pattes, k, septièmes Pattes. 1, huitièmes Pattes. m, neuvièmes Pattes (premières pattes caudales des Crustacés ). | n, dixièmes Pattes. p, onzièmes Pattes. q, douzièmes Pattes. b, hanche (un article, deux en y comprenant le premier article de la cuisse, quand celle-ci en 104 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE a trois.) — b”, expansion laminiforme ou maxil- liforme de la hanche. C, cuisse. — c*, son expansion intérieure lamini- forme. — c’, second article de la cuisse. — c,, division extérieure d’une patte bifide. d, jambe. — d’, second article de la jambe. J, tarse. On a eu soin que chaque organe eût sa lettre parli- culière, afin que l’œil pût facilement le reconnaître sur chaque planche, et le suivre dans toutes ses méta- morphoses, | | Explication particulière, PLANCHE I. 1. Détails du Zulus terrestris. FABR. a. Chaperon vu en dessus; son bord est échancré en cœur et tridenté. 1. Mandibule gauche. 0. Lèvre inférieure composée des premières et se- condes mâchoires, vue en dessous. # est la man- dibule gauche à sa place naturelle, et dont on n’aperçoit que le support. b—c—d. Première, seconde et troisième paires de pattes. La première représente en petit la DE lèvre auxiliaire des Scolopendres, pl. 17, 1 c, 2 C5 les hanches y sont de même rapprochées et soudées, les cuisses d’un seul article, et les tarses pointus sans onglet distinct. La seconde paire a encore les hanches élevées parallèlement et soudées, mais Les cuisses sont de deux articles, et les tarses ongui- DES INSECTES APIROPODES. 10) culés. Ces trois paires, qui vont en augmentant progressivement de grandeur , se modifient en même temps de façon que la troisième ne diffère plus en rien des pattes suivantes. 2. Détails du Zulus.... Glomeris plumbeus. LATR. a”. Chaperon vu en dessus ; son bord est unidenté. 1 Mandibule gauche. o. Lèvre inférieure composée de quatre mächoires unies comme dans l'espèce précédente, mais autre- ment figurées. b—c. Première et seconde paire de pattes. Elles n’ont de rapport avec les deux lèvres auxiliaires des Scolopendres que par leur insertion et la con- formation de leurs hanches; du reste, elles res- semblent aux pattes ordinaires. Observation. Ces deux exemples font voir que les pattes antérieures des Myriapcdes, toujours insérées fort près de la bouche, ont, comme celles des Crustacés, une propension naturelle à se transformer en palpes et lèvres auxiliaires. PLANCHE II. 1. Détails de la Scolopendra.…. Scuiigera aranéoïdes. LATR. a’. Chaperon vu de face. 1. Mandibule droite. 0. Premières mâchoires unies aux secondes, et for- mant avec elles une sorte de lèvre inférieure ana- logue, par sa composition , à celles des Iules, pro- fondément bifide. 106 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE b. Première lèvre auxiliaire. Les articulations de ses palpes sont couronnées de longues épines comme | celles des paltes ambulatoires du même insecte ; le dernier article en est dépourvu, parce qu’il répond au tarse des paltes qui en est aussi dépourvu : exa- miné à une forte loupe, il paraît, de même que ce tarse, formé d’une suite d’anneaux très-serrés et couverts de poils. c. Seconde lèvre auxiliaire. Si on compare cette se conde lèvre à celle de l’espèce suivante, on trou- vera que les hanches dont elle est formée sont mé- diocres et incomplètement réunies; que les deux articles correspondant à la jambe sont, au con- traire, assez grands; que les tarses sont velus et grèles, quoique très-aigus, c’est-à-dire, qu’au total, la forme des pattes ambulatoires y est beaucoup moins déguisée. 2. Détails de la Scolopendra morsitans. Linn. a’, Chaperon vu de face. e. Langue ou rebord du pharynx. 114 1. Mandibule droite. 0. Premières mâchoires unies aux secondes , ou lèvre inférieure composée. La base des secondes mà- choires est très-étroite dans ce genre; mais elle ne l’est pas moins dans l’Zulus terrestris, pl. 1. | b. Première lèvre auxiliaire dans sa position na- _turelle, c’est-à-dire , appliquée contre les mä- choieL On remarquera que la jambe n’a qu’un article; mais, en revanche, le tarse est onguiculé. c. Seconde lèvre auxiliaire, Ses hanches et ses cuisses DES INSECTES APIROPODES. 107 ont chacune un lobe intérieur dentelé ; la jambe est de deux articles très-courts. Cette lèvre est fort grande, et dans sa position naturelle, elle recouvre complètement les autres parties de la bouche. d. Première paire de pattes; la troisième, si l’on com- prend au nombredes pattes les deux lèvres auxiliai- res. Elle est attachée à un segment qui semble être le premier, mais qui est réellement le troisième anneau du corps. Cette paire n’est propre qu’à la marche, et, comme dansles fules, elle ne diffère en rien des pattes suivantes. | J’observerai en passant que les pattes ambula- toires ont ici le premier article fémoral très-court, et que leur tarse a deux articles distincts, outre l’ongle. Le tarse, qui était simple dans les Lules, se divise dans cette famille. PLANCHE III. 1. Détails du Cancer.... Potamon fluviatile. Eg. a. Lèvre supérieure vue en devant. e. Langue bifide. | 1 Mandibule. Son palpe o n’est pas un organe propre aux Crustacés. Il existe dans les Cirrhipèdes, et on en aperçoit quelques traces dans les Myriapodes. 0. Première mächoire, remarquable par sa ressem- blance avec les mâchoires les plus communes des insectes Hexapodes. u. Seconde mâchoire. b. Première mâchoire auxiliaire; c’est celle où la con- formation ordinaire des pattes est le plus modifiée. Les deux lobes inférieurs et maxilliformes D”, c” 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE : de sa division interne doivent être considérés comme la hanche et le premier article de la cuisse, qui sont déplacés et plus ou moins dilatés; les autres articles de la patte, réunis dans le reste de cette division, ne se distinguent presque point. La divi- sion externe c,, ou le flagre , est soudée par la base de sa tige à la division interne. c. Seconde mâchoire auxiliaire. Les deux divisions sont séparées jusqu’à leur base; l’interne, par le nombre et la proportion de ses parlies, se rap- proche beaucoup de la patte ambulatoire repré- sentée fig. 1 g. Néanmoins la jambe et le tarse sont composés d’arlicles courts et aplatis, le ne très-épineux. d. Troisième mâchoire auxiliaire. Celle-ci est remar- quable par l’étendue de la cuisse, dont le premier article a le double du suivant, et surpasse en gran- deur tous les autres réunis; c’est précisément l’in- verse de la conformation que présentent les pattes ordinaires, dont le premier article fémoral est court. Sous ce rapport, la troisième mächoire auxiliaire s’éloignerait plus des pattes que les précédentes; mais elle s’en rapproche par la position de la hanche, et surtout par la forme de la jambe et du tarse, dont les articles sont allongés. Dans les Écrevisses, les troisièmes mâchoires auxiliaires sont aussi menues que les aulres pattes. g. Patte ambulatoire prise immédiatement après les pinces. 2. Seconde patte caudale de l'Écrevisse mâle, donnée comme exemple d’une patte bifide. Me ne M DES INSECTES APIROPODES. 10 PLANCHE IV. 1. Détails du Gammarus.... Cymadusa filosa. Es. a. Lèvre supérieure relevée et vue par-dessous. e. Langue cartilagineuse, bifide. | 1 Mandibule palnigère. o—u. Première et seconde mâchoires, chacune à deux lames , sans palpe. b. Lèvre auxiliaire à quatre lobes inégaux, les exté- . rieurs ou fémoraux très-grands dépassant de beau- coup les intérieurs. Les uns et les autres correspon- dent aux lobes D” c* des premières mâchoires auxi- liaires du Crabe, pl. 1x, fig. 1 b, et proviennent des mêmes articulations. La conformation de cette lèvre lui donne aussi, avec la lèvre auxiliaire pos- térieure des Scolopendres, certains rapports géné- raux qui décèlent une commune origine, et qui n'échapperont point à un oil exercé. Ses palpes ont toutefois une pièce de plus; la hanche, la cuisse, la jambe y possèdent un nombre d’articles égal à celui qu’on leur trouve dans les autres pattes; le tarse y est de même en forme d’ongle. 2, Détails du Gammarus.... Lycesta furina Eg. 1. Tête et premiers anneaux du corps. On y voit, outre les yeux et les antennes, les quatre premières paires de pattes, compris la lèvre auxiliaire, qui a encore été représentée séparément fig. 2 b. Ces deux figures, ainsi que la plupart des précédentes, prouvent que la nature peut varier à Pinfini la 110 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE forme et les fonctions des pattes, sans cesser de les PR "+, 2 composer des mêmes articulations. b. Lèvre auxiliaire à quatre lobes courts, les ex- térieurs plus que les intérieurs ; la forme de pattes est peu dissimulée. | Toutes ces lévres seraient des mâchoires auxi- liaires, si les hanches n'étaient pas réunies. 3. Détails de la Squilla Mantis. FABR. b. Mâchoire auxiliaire. Elle est plus menue que les autres pattes et arquée comme elles ; elle n’a point de flagre, mais elle est pourvue d’un petit appen- dice peltiforme que possèdent aussi les +. paires de pattes suivantes. d. Patte prise immédiatement après les pinces. Elle diffère à peine de la mächoire précédente ; la direc- tion inverse de sa jambe et de son tarse ne provient que d’une légère torsion que le dessin ne pouvait pas exprimer autrement. h. Patte de la cinquième paire, la des pattes bifides. PLANCHE V. 1. Détails du Cyamus ceti. LATR. Pycnogonum ceti. FABr. | | 1. Individu mâle vu en dessus, les pattes du côté gauche supprimées. — La première paire cç est grêle et naturellement pendante sous le thorax, comme on le voit fig. 1 2; la seconde a un article É moins que les trois dernièress les troisième et quatrième paraissent branchiales, comme M. Latreille l’a fort DES INSECTES APIROPODES, 1IT bien observé. D est la queue ou un rudiment d'abdomen. 2. Individu femelle, de grandeur naturelle, vu en dessous. 11 montre ses quatre écailles ovifères, in- sérées à la base de ses quatre pattes branchiales, qui sont donc employées indirectement à porter les œufs. a. Labre relevé et vu en dessous. e. Langue plutôt quadrifide que bifide. 1. Mandibule sans palpe. 0. Première mâchoire prise du côté droit : elle n’a qu'une seule lame. u. Secondes mâchoires réunies sur un support com- mun. On a laissé la première mâchoire gauche à sa place naturelle pour montrer que les quatre mâchoires sont alignées comme dans les Myria- podes ; mais elles ne sont point soudées de même. b. Léèvre auxiliaire sans lobes. 2. Détails du Pycnogonum.….. Nymplon grossipes. FABR. 1. Individu femelle vu en dessus, les quatre longues pattes du côlé gauche réduites aux hanches, et les pattes droites entièrement supprimées. —c,d sont les pattes qui ont reçu les noms de mandibules et de palpes , et qui ne différent en rien d’essentiel des mandibules et palpes des Faucheurs, pl. vr, fig. 1. f est la paire de pieds qui porte les œufs; car il n’ya que deux pattes ovifères dans tous les Pycnogonum, et ces pattes, qui déjà n’existent plus dans les mâles de cette famille, manquent à toutes les autres Arach- I12 2® MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE nides ; elles répondent aux premières pattes ovifères du Cyame. On n’aperçoit point d'orgaues respira- toires extérieurs. Les yeux lisses sont au nombre de quatre. Je dois aussi faire remarquer l’extrème petitesse de l'abdomen. * A. Tête, ou segment antérieur et mobile, vu en des Lei lient encore aux second el troisième segmens dont les pattes sont tronquées. La boucheest pourvue de trois pièces qu’on peut considérer comme les der- niers vestiges du labre et des mâchoires. 3. Tête et premiers anneaux du cor ps du Pycnogo- num balænarum. FABR., individu mâle, vus en dessus. Cette espèce manque de mandibules et de palpes , c’est-à-dire, des deux premières paires de pattes du Nymphon. Elle paraît en même temps privée des anneaux qui les portent , et cette dernière soustraction , réelle ou apparente , in- flue tellement sur la forme du corps, que les yeux lisses, qui dans le Nyÿmphon se trouvent fort éloi- gnés de la tête, en sont ici très- rapprochés. La famille des Pycnogonum est singulièrement remar- quable par la facilité avec laquelle elle perd ou recouvre ses membres antérieurs. Ce phénomène me semble appuyer beaucoup le sentiment où je suis, que la bouche des Nymphons et Pycnogonum n’est que celle des Crustacés, réduite à ses derniers élémens. _ Les pattes du Pycnogonum diffèrent de celles da « Cyame par leurs articles plus développés ou plus allongés ; la hanche en a deux trés-distincts. DES INSECTES APIROPODES. 119 PLANCHE VI à. Thorax du Phalangium copticum. Eg. Individu femelle, vu de face, montrant ses mandibules en pinces cc , et ses deux faux palpes filiformes dd, naturellement fléchis à l’articulation de la cuisse avec la jambe, et terminés par un ongle. On a de plus représenté les hanches des deux premières longues pattes. | | 2. Détails du Phalangium œgyptiacum. Eg. 1. Individu mâle privé de ses huit longues pattes g, Là k, 1, dont on n’a laissé subsister que les hanches, et vu en dessous: c, d désignent ses quatre paties man- ducatoires, ou ses mandibules et ses palpes. 2. Thorax du même privé de ses mandibules, de ses | palpes, et de ses huit longues pattes, dont il ne reste que les hanches. —d, mächoires principales; g, h, secondes et troisièmes mâchoires, où mà- choires surnuméraires, tenant aux hanches des deux premières paires de longues pattes : les hanches des deux dernières ne sont que très-légèrement modifiées. €, lèvre ou langue sternale. 3. Cette même langue sternale vue en dessus et dans sa position naturelle, c'est-à-dire, entre les deux principales mächoires dont elle cache ici les ex- trémités. c. Mandibule succédanée tri-articulée et en pince, Elle est coudée à l'articulation de la cuisse avec la jambe ; le tarse constitue un doigt mobile comme dans les pinces des Crabes. 8 114 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE d. Première mâchoire succédanée portant un palpe de cinq articles, le dernier, ou le tarse, grêle et onguiculé. La lame b* n’est qu’une expansion in- térieure de la hanche qui forme le corps de la «mâchoire. | g. Seconde mâchoire, la première des surnuméraires, détachée du corps avec la hanche, et vue sur sa face supérieure. h. Troisième mâchoire détachée comme la précé- dente et vue de même. 3. Détails du Chelifer.…. Obisium sesamoïdes. Eg. 4. Thorax antérieur vu par-dessous.—c ©, mandibules succédanées très-petites et en pince: d d, palpes, ou bras très-grands, terminés de même en pince. I1 faut en comparer les diverses articulations avec celles d’une patte de Chevrette ou Palémon repré- sentée fig. 4, ge c. Mandibule vue du côté interne; son doigt mobile est pectiné. 2. Mächoires privées de leurs bras, et langue sternale. PLANCHE VII 3. Détails de lÆpus cancriformis. LATR. 4. Individu femelle vu en dessous. La lèvre supérieure a couvre l’extrémité dentelée des mandibules qui s'appuient sur la langue et les mächoires. Les pattes a hanches comprimées, ciliées , maxilliformes , bordent un canal longitudinal 6 dans lequel lApus introduit les animalcules qu’il veut faire par- venir à sa bouche, où ce canal se rend directement. # DES INSECTES APIROPODES. 115 Elles ont, la hanche non comprise , cinq arlicula- . tions terminées par autant d’appendices ou de la- mères. Dans les deux patfes antérieures, les quatre lanières fémorales et tibiales c c’, dd’ sont articu- Jées, sétacées, progressivement plus longues, com- parables, pour la finesse et la multitude des articu- lations, aux filets ou cirrhes flagelliformes de la bou- che des Crustacés. Leur ensemble constitue les rames de l’Apus et des autres Entomostracés, rames que Fabricius a pris mal à propos, tantôt pour des antennes, tantôt pour les palpes d’une lèvre in- férieure. Quant à l’appendice qui répond au tarse, il est fort court dans ces premières pattes; mais dans les dix paires suivantes, il prend la forme d’un doigt mobile, ce qui donne à celles-ci une forte analogie avec les longs pieds du Limule. IL serait donc possible que, par une certaine combi- naison d’additions ou de suppressions facile à ima- giner , ce fut à l’avant dernière de ces dix paires que répondit la dernière paire des longs pieds du Limule. On pourrait appliquer quelque raisonne- ment analogue aux Branchiopodes, et faire ainsi correspondre les pattes ovifères des deux genres Branchiopode et Apus aux premières paltes cau- dales du Limule et des Crustacés. Je n’ai pu suivre ces indications sur mes planches ni dans mon tableau; ce sont des points que le temps seul peut éclaircir. La onzième paire p est celle qui porte les œufs; les suivantes diminuent peu à peu de grandeur, et les - dernières sont presque imperceptibles. Y16 de €. 2° MÉM. THÉORIE DE LA BOUCHE f Langue bifide à laquelle on remarque un canal Labre détaché et vu par- -dessous. cilié qui conduit droit à l’œsophage. Mandibule fortement dentée , sans palpe. Première mâchoire à lame ciliée et dentée. Seconde mâchoire. PLANCHE VIII 1. Détails du Zimulus Polyphemus. LATR. 4 Individu mâle vu en dessous, la partie postérieure supprimée.— €, mandibules succédanées terminées en pince et insérées sur une sorte de labre. d, £, 8, h, k, les dix longues pattes qui sont aussi terminées en pince, et dont les hanches constituent autant de mâchoires au centre desquelles s’ouvrele pharynx y. c,, division extérieure de la dernière longue patte. 1, sorte de lèvre inférieure bifide formée de deux hanches dont les paltes avortent constamment. m, n, première et seconde paires de pattes caudales, ou. premiers feuillets employés à recouvrir Jes bran- chies: Mandibules succédanées semblables en tout aux mandibules des Nÿmphons. On voit par la lettre dont elles sont marquées que je les fais correspondre à ces dernières, et par conséquent à la seconde paire de pattes de l’Apus. On peut croire, en eflet, que les rames de l’Apus ont disparu avec les vraies mandibules et les vraies mâchoires. | Les hanches des fausses mandibules du Limule existent soudées l’une à l’autre; elles forment une DES INSECTES APIROPODES. 117 pièce lancéolée D, la seule qu’on pouvait prendre pour la lèvre supérieure : cette lèvre portait donc les mandibules qu’elle aurait dû recouvrir. Aussi, M. Cuvier, ne pouvant concilier cette singulière disposition avec celle qui est naturelle aux man- dibules proprement dites, a considéré les deux pe- tites pinces du Limule comme des palpes : opinion qui n’est pas plus admissible que la précédente, puisque la lèvre supérieure des crustacés et des insectes ne porle jamais de palpes. d. Première mâchoire, ou patte de la première paire, les mandibules non comprises. La hanche est garmie d’épines; les articulations qui succèdent sont au nombre de cinq, comme celles des bras des Crabes et des Pinces, comme celles des pattes de l’Apus. k. Cinquième mächoire, ou patte de la cinquième paire. Celle-ci a deux divisions ; l’extérieure peut se comparer au f{agrurm des Crabes, quoiqu'’elle ne porte point de filet articulé. La jambe de la division intérieure, au lieu de se prolonger pour former le doigt immobile de la pince, soutient quatre digitations mobiles ; le tarse lui-même est terminé par deux autres petites digilations. 1. Demi-lèvre inférieure, ou patte de la septième paire (compris les mandibules), réduite à la seule hanche. On voit en c un petit tubercule qui est peut-être le rudiment des autres articulations. LR £ ? ; fr Pts lu f À 1 1 , au lieu de Papilk [1 43. : ca V N NE PE Pretre, Plée,' LEPIDOPTERES . _—…— PITT. 1° Meém : : jar N N ù >> = CA Em ) 150 ©: — SN F ù ce ÿ TL SN À LAN) R y Ê (le) e N “A à use | (| AK =.) $ RS NL Ho ( Pretre, Plee., LEPIDOPTERES . + Nan Le HT. PI ss as Mém . QT tn RER nr & }l 11), AND LEPIDOPTERES , + EE te A5 re an a ie HEMIPTERES . DIPTERES . Pretre, Plee , Lretre lee, SCOLOPENDRE . PET. = Plee , [uet , 4 4 CRABE 5° Fait . « Pretre, Pleée Mob: CREVETTE: SQUILLE . J Prêtre, lrudhon , CYAME , NYMPHON. 0. Fait. Meunier, Prudhon , 6° Fait. FAUCHEUR, PINCE . PE VI. s ( ( | \ fa \SUFUS (à PATATE PRET Prêtre, Lrudhon 7° Fait , x \Ù AK NY N 7, Fe W À ANNLENNN (07 Mi à NW NN V K = ÈR — : NS = Ÿ RC — SE ;" x ‘ s L. ANIMAUX SANS VERTÈBRE: “ x o” MÉMOIRES SUR LES | ANIMAUX SANS VERTEBRES; PAR JULES-CÉSAR SAVIGNY; MEMBRE DE L'INSTITUT D'ÉGYPTE ET DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR, DE L'ACADÉMIE DE MARSEILLE , ‘DE’ LA SOCIÉTÉ WERNÉRIENNE D'ÉDIMBOURG. Patientia. SECONDE PARTIE. Description et Classification des Animaux invertébrés, non articulés , connus sous les noms de Mollusques, de Ra- diaires , de Polypes, etc. PREMIER FASCICULE. Mém, 1—3. Recherches anatomiques sur les Ascidies composées et sur les Ascidies simples. — Système de la classe des Ascipres, 24 PLANCHES. A PARIS, Chez DETERvVILLE, Libraire , rue Hautefeuille , n° 8; “ Chez Treurtez et Wünrrz, Libraires, rue de Bout on, n°17; à Londres, 30 Soho- Square ; et à Strasbour À rue des LI —- Serruriers , n° 3, 0 f DS Te DD Ds DL Te LE Te DS ES 1910, + Mar $ Zev. ä PRÉFACE. ” | | Less observations consignées dans les deux parties de ce Recueil ont la même origine; les unes et les autres ont été entreprises dans la vue de donner à l’histoire des \ animaux invertébrés de l'Egypte plus de précision, et d’y ajouter quelques déve- loppemens. | | L’exécution , la gravure des dessins, sont deux points importans pour lesquels j'ai été puissamment secondé. L’insu- sance de mes collections m’eût cependant forcé d'abandonner ces recherches, si plu- sieurs savans français et étrangers n’eussent pris plaisir à y suppléer. Quels secours n’ai-je pas trouvé dans la bienveillance des illustres zoologistes qui, après avoir “été mes maitres, veulent bien être mes amis ! Leurs noms, cités à toutes les pages de ces Mémoires, prouvent l’intérêt qu’ils n’ont cessé d’y prendre, et la juste recon- naissance que je leur dois. é.- CRETE | AA VIS PE VE ad de CR DOS Ce OMR POSE AR ONE RS 07 45) RL" 1 ue hd L'EACRALRERUSS 2 4 æ RE Te ER M ET PIN NERO PRES L * ï v ; ; on ut d, M VD 0e MR RATE M : J'ai le plus vif désir de faire paraitre di. deux à trois cahiers. chaque année. Quel- ques personnes me prOPpSAIEN d’en con- tracter FEAR RE vis-à-vis du public; mais je m’y suis refusé. Des obligations trop impérieuses paralysent les facultés ; LE: elles semblent altérer la volonté même. # Si les bonnes observations sont le fruit de la patience, elles sont aussi celui de la pleine et entière liberté. 7’ezena serviius. $ libertas poma. l PREMIER MÉMOIRE. OBSERVATIONS SUR LES ALCYONS GÉLATINEUX A SIX TENTACULES SIMPLES; Lues à la première Classe de l’Institut, le 6 février 1815. La classe des Polypes est la moins connue peut- être de celles que comprend le règne animal , € cependant aucune n’est étudiée avec plus d’ar- deur. Mais les obstacles qu’elle oppose aux pro- grès de la science sont innombrables. Le Polype, retiré au sein des eaux, souvent au fond des mers, presque toujours infiniment petit, mou, iwritable, contractile, changeant de forme au moindre mouvement, quelquefois libre, mais plus ordinairement engagé, enveloppé dans un corps commun à plusieurs individus; le Polype, jouissant de la vie et de ses facultés, échappe de mille manières à l'œil et au scalpel de l’obser- vateur. Le Polype mort est l’objet d’un examen #: si I MÉMOÏRF. DESCRIPTION plus facile sans doute, mais aussi plus stérile. Ces nombreuses dépouilles qui encombrent nos cabinets, réduites aux parties solides, incoi- plètes, altérées, ne donnent surles êtres auxquels elles sont substituées que desnotions imparfaites : les méthodes qui en résultent, quelque belle ordonnance qu’elles présentent, n'étant point fondées sur des principes absolument certains , réunissent quelquefois dans un même genre les êtres de la nature la plus opposée. Les Alcyons décrits par les zoologistes modernes nous en offrent un singulier exemple. Il y a dans ce genre des espèces qui n’ont ni estomac, ni bouché, ni tentacules, qui ne sont ni des Polypes composés , n1 des Polypes simples, et auxquelles on pourrait, à bon droit, contester jusqu’à la vie animale; il y a des espèces évidem-. ment douées de cette vie, et qui se présentent: sous la forme de vrais Polypes, c’est-à-dire, quine: possèdent que des organes encore peu nombreux, et des facultés assez limitées ; enfin , il y a des es- pèces pourvues de facultés plus étendues, et dont. l’organisation est déja même tellement compli- quée , que, si l’on avait égard au caractère essen- Uel de la classe des Polypes, 1l faudrait les en retirer, et les associer à des animaux d’un ordre plus élet, € Le Polype, dit M. de Lamarck, est un petit » animal à corps allongé, at ti l , n'ayant 1n- “ DES ASCIDIES COMPOSÉES. . 3 » térieurement aucun autre organe spécial qu'un » sac alimentaire pourvu d’une seule ouverture, » et séparé de la peau par du simple tissu cellu- » laire ». Les animaux particuliers des Alcyons que je vais décrire sont tout autrement organisés : ils ont lecorps composé de deux cavités distinctes ; ils ont des viscères thoraciques et des viscères abdominaux ; ils ont pour ces viscères deux ou- vertures séparées ; ils ont un organe spécial pour la génération : la plupart ont même sous la peau des vaisseaux très-apparens, des traces non équi- voques d’un système circulatoire. Parmi les espèces d’Alcyons connues, je pense qu'on peut rapporter à cette famille l_ZZcyonium fieus , décrit et figuré par Ellis (a); lÆZcyonium ascidiordes , découvert par Gærtner, et publié par Pallas (b) ; et généralement tous les Alcyons géla- tineux ou cartilagineux à six tentacules simples, Ces sortesde productions sont vraisemblablement très-nombreuses. J'en ai observé plusieurs sur _ les côtes méridionales de la Méditerranée et dans le golfe de Suez. Ce n’est pas ici le lieu de les faire connaitre. Je me contenterai d’en décrire quatre espèces, qui présentent des différences impor- tantes, et qui peuvent être prises pour les re d'autant de genres distincts. (&) Ex. Corall., pag. 97, pl. xvr. (à) Paz. Spieil, ; fasc. x , pag. 40, tab. 4. 4 1° MÉMOIRE, DESCRIPTION La première espèce (APzrorum lobatum) (a), fixée communément sur les rochers, produit, en se développant, des masses horizontales, souples, peu épaisses, relevées en lobes irréguliers , d’un gris cendré, couvertes à leur surface d’un nombre infini de points saillans. Ces points ou mamelons, examinés à la loupe, paraissent fendus ‘en six rayons égaux. Ce sont autant de petites étoiles qui correspondent aux cellules de l’intérieur du polypier. Le centre de chaque étoile commu-. nique directement à la bouche d’un Polype, et le nombre de ses rayons indique celui des ten- tacules dont cette bouche est couronnée. Pour en apprendre davantage, 1l faut fendre l'Alcyon. On peut alors remarquer que sa sub- stance intérieure est demi-cartilagineuse , et qu’elle contient beaucoup de graviers, parmi lesquels s'étendent, dans le sens de l'épaisseur, les corps charnus des Polypes, qu’on reconnaît aussitôt à leur couleur d’un jaune vif. Ces Po- lypes, moins larges qu’un grain de millet, mais deux fois plus allongés, sont disposés parallèle- ment les uns à côté des autres, et séparés par de minces cloisons. Ils ne tiennent aux parois de leurs cellules que par quelques points,-et s’en laissent aisément détacher. Il est donc facile de les isoler, et de chercher à saisir les détails par- = (&) Planche ur, fig. 4, et planche’xvi k fig. 1. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 5 ticuliers de leur organisation, Je vais tâcher d’en donner une idée. La bouche de cette espèce de Polype est ronde, un peu hexagone , entourée de six tentacules aplatis, courts et pointus : ces petits tentacules sont fixés aux six rayons de l'ouverture de la cellule par une fine membrane, et supportés par un cou cylindrique, rétractile, qui leur permet de s'élever et de s'épanouir à la surface du polypier , ou de s’abaisser et de rentrer dans son intérieur. Ils ne peuvent d’ailleurs se retirer en eux-mêmes comme ceux des Limaces, et moins encore s'incliner et se plonger dans lestomac, faculté que possèdent ces organes chez quelques autres familles. Le cou , la bouche, les tentacules, sont ici les seules parties véritablement rayon-. nantes; les autres affectent plutôt cette apparence symétrique qu’on retrouve constamment chez les animaux d’un ordre supérieur. Au-dessous du cou, le corps du Polype est comprimé par les côtés, et il se divise en deux tronçons ou cavités distinctes, qui peuvent prendre les noms de fhorax et d’abdomen. Le thorax, plus court et plus cylindrique que l'abdomen, est charnu , opaque, marqué de ner- vures longitudinales, sillonné sur les côtés de quatorze à quinze rides transverses, étranglé sensiblement à sa partie moyenne, enfin épaiss: et tronqué à sa base, dont les deux bords des- G 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION cendent obliquement en arrière. Il est aussi un peu bossu près du cou, où l’on remarque un tubercule poreux. À ce tubercule aboutissent | deux vaisseaux bruns, parallèles, qui parcourent le dos (a) sur sa longueur. La région antérieure du thorax, ou la poitrine, est également pourvue d’un tubercule rond, et au-dessous elle laisse : échapper un filet membraneux qui pénètre dans Ja substance du polypier, et se fixe à son écorce. Je nomme ce filet l’appendice anal. C'est sans doute par son moyen que les animaux particu- liers du même Alcyon communiquent les uns avec les autres, et jouissent en quelque sorte d’une existence commune. À la base de cet ap- (a) Ces expressions dos, ventre, et autres semblables, nécessaires à la netteté de la description, ne doivent pas être prises ici dans un sens rigoureux. L'application que j'en ai faite dans ce premier Mémoire a été déterminée par une sorte d'apparence extérieure , et par la position d’une petite production, l’appendice anal , que je considérais commele siége du principalsens de cesanimaux.Je laconserveraidans les Mémoires suivans, parce que les régions que je nomme dos et ventre correspondent à celles que MM. Cuvier et Bosc ont désignées par les mêmes noms dans les Biphores, animaux très-Voisins des Alcyons gélatineux. Mais si nous voulions comparer et les Biphores et les animaux des Al- cyons en question aux Mollusques bivalves, ces régions # seraient obligées d'échanger leurs dénominations : le ventre “et la poitrine deviendraient le dos ; la gauche, la droite, etc. Je prie le lecteur de ne pas perdre cette note de vue. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 7 pendice est une assez grande ouverture qui cor- respond à l’orifice intestinal, que je désignera craprès sous le nom d’anus. C’est dans la cavité du thorax qu'est situé le principal ventricule, qu’on pourrait ainsi nom- mer le ventricule thoracique. Wa paru fait en formede bourse, etdivisétransversalement pardes plis en nombre égal à celui des rides extérieures. Le thorax est revêtu, surtout par-derrière, d’une peau très-colorée, et son opacité dérobe à l’œil les organes qu’il contient. Il n’en est pas de même de l'abdomen, dont la peau, extrêmement fine et transparente, laisse apercevoir tous les viscères intérieurs. On peut d’abord distinguer un petit canalmembraneux, ondulé, qui descend du ventricule thoracique en se dirigeant vers le dos. Je lui donne par allusion le nom d’intestin gréle. Vers le milieu de l’abdomen, cet intestin se dilate en une poche elliptique, un peu com- primée, dont les côtés, séparés du centre par deux profondes incisions, forment deux cellules oblongues , légèerement courbées, et opposées l’une à l’autre. Cet organe est ce que j'appelle le ventricule abdominal. Apres un court trajet, lintestin se dilate de nouveau en une poche glo- buleuse beaucoup plus petite que la première, en une sorte de cœcum. Le reste-de ce canal, qu'on peut considérer comme le gros intestin, descend jusqu’au bas de l'abdomen ; il se recourbe 8 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION / ensuite comme un siphon, et va en remontant jusqu’à la poitrine se terminer à l'anus. À Il paraît que la première digestion s’opère dans le ventricule thoracique, qui contient souvent des animalcules, tandisqu’on n’en aperçoit jamais dans les viscères de l'abdomen. C’est un fait que je ne veux pas laisser ignorer ; car j'avoue que je n'ai aucune lumière certaine sur la nature des fonctions de ces divers organes. On peut cepen- dant supposer que les substances grossières ‘et: essentiellement indigestes sont revomies par le Polype, à peu près comme elles le sont par certains oiseaux de proie nocturnes, et que les molécules les plus déliées et les plus nutritives sont les seules qui passent de la cavité thoracique dans l'intestin grêle. Cet intestin et le ventricule qui le termine ne contiennent ordinairement qu’une matière liquide et peu abondante. Néan- moins le gros intestin est presque toujours rempli, depuis son origine jusqu’à l'anus, d’une matière assez compacte, quelquefois grumeleuse, plus souvent homogène, d’un gris jaunâtre, moulée par petites masses arrondies ou ovoïdes, mais que, malgré leur forme, on prendrait à tort pour des œufs, ou pour des amas d'œufs. J’ignore si elles ont dans l’économie de l’animal quelque usage particulier ; je ne les considère ici dde comme les excrémens. L'organe que je crois destiné à la génération DES ASCIDIES COMPOSÉES. g. est tout différent de ceux-ci : il termine inférieu- rement le corps du Polype. C’est un sac oblong, membraneux, quelquefois vide, mais le plus souvent occupé par vingt-cinq à trente corpus- cules oviformes attachés à deux ou trois cordons ondulés. Ces corpuscules sont sans doute des germes, et le sac, un véritable ovaire. Il ne paraît pas communiquer immédiatement avec l’abdo- men. Les germes inférieurs sont ordinairement les plus gros. Je pense qu’à leur maturité le sac s'ouvre, et les laisse échapper par un petit canal qui monte avec le rectum. On trouve en effet souvent un de ces corpuscules engagé dans ce canal , et faisant saillie au-devant du thorax. Telle est la première espèce. La seconde espèce (PozycLiNUM saturnium) (a), étendue de même sur le sable ou sur les rochers, produit des masses un peu convexes, molles, demi-trans- parentes , violettes, comme 1irisées, semées- d’un nombre prodigieux de mamelons jaunâtres, la plupart groupés autour de quelques grands pores, qui, par leur dilatation et contraction successives , semblent avoir la fonction d’agiter et renouveler l’eau. Après avoir détaché douce- ment l’Alcyon pour l’examiner de plus près, on voit que tous ces grands pores sont autant de centres auxquels aboutissent certains filets mem- (a) Planche x1x, fig. 1. Voyez aussi pl. 1v, fig. 2, et pl. xvur, fig. 1, PozycciNum constellatum. 1 ù LA | | L d RU ” "APR NS 5 an: be re 10 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION : braneux, qui partent des mamelons , et que la transparence générale laisse apercevoir (a). On voit de plus que tous ces mamelons sont découpés en six dents, et qu'ils donnent passage, en s'ou- vrant, à de petites étoiles saillantes et mobiles. Ce sont les bouches des Polypes formées d’une ouverture un peu hexagone, et de six tentacules ovales ou Janceolés, aplatis, semblables aux pétales d’une fleur en rose, tous très-entiers et très-réguliers. Les étoiles rapprochées et groupées autour des pores semblent constituer autant de systèmes particuliers qu’il y a sur PAI- cyon de pores différens. Dans les intervalles qui séparent ces divers systèmes, sont d’autres étoiles plus ou moins isolées. | Au reste, il ne faut pas être surpris de la ten- dance que montrent les animaux particuliers de cette espèce d’Alcyon à se réunir, et à se former en systèmes autour de certains centres. La même disposition est commune à toutes les espèces con- génères de celles-ci. Elle se retrouve même dans des genres étrangers à cette famille, notamment dans les Flustres. Elle est tellement marquéedans les Botrylles, que, malgré les judicieuses observa- tions d’Elhs (b)sur cesanimaux composés, chaque (a) Ces filets ne différent point de l’appendice anal, décrit ci-devant page 6. | (6) Erxas, Act. angl., vol. 49, part. 2, n° 61, p. 49 ir Scholia ad:observationem Schlossert. DES ASCIDIES COMPOSÉES. JI système de Botrylle est considéré par les zoolo- gistes actuels comme un seul Polype, et chaque Polype comme un seul tentacule. Jai eu occa- sion d'examiner récemment une très-belle espèce de ce genre, qui m'a été communiquée par M. Desmarets fils; et je puis assurer que chacun de ces prétendus tentacules est pourvu d’une bouche , d’un intestin , d’un anus, de deux ovaires, en un mot, est un animal très-complet. Ces systèmes si bien ordonnés, et doués de pro- priétés si extraordinaires, ne sont pas mêmc nécessaires à l’existence particulière des indivi- dus. On trouve toujours quelques animalcules isolés et séparés des autres. Mais je reviens aux Alcyons. J’ai dit que lextraction et l'examen des Pa- lypes de la première espèce se faisaient sans dif- ficulté. Il n’en est pas ainsi des Polypes de Ja seconde espèce. On le croira sans peine, si l’on se représente que chaque Polvpe n’est pas contenu dans une seule cellule, mais dans plusieurs ; 1l yen a une pour le thorax, une pour l’abdomen, une pour l'ovaire, et ces trois cellules, qui n’ont pas toujours la même direction , ne communi- quent entre elles que par deux fort petits trous. Il résultede cette disposition singulière, qu’a l’ou- verture du polypier, au lieu d’un seul rang d’animalcules , on croit en voir plusieurs rangs superposés les unis aux autres, et dont laspect 12 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION ) présente beaucoup de confusion. Ajoutez que la consistance molle et extensible de l'enveloppe gélatineuse, qui la fait céder à l’instrument tran- chant sans se diviser ; s'oppose encore à leur ex- traction. : Quand on est parvenu à se procurer un Polype bien entier, on est étonné qu’un animal si diffé- rent en apparence de l’espèce précédente y soit si semblable en effet par le nombre et l’organisa- tion essentielle de toutes ses parties. La bouche, le cou, les tentacules paraissent conformés de même. Le thorax est relativement beaucoup plus grand ; il présente d’ailleurs la même forme cylindrique, le même étranglement vers le milieu, les mêmes tubercules devant et derrière le cou, les mèmes vaisseaux bruns et ondulés sur le dos, le même appendice à la poitrine, et au-dessous la même ouverture , à laquelle aboutit aussi l’anus : l’ou- verture est seulement plus spacieuse. Dans cette espèce, l’anus sort à peu près au milieu du tho- rax; mais il y a d’autres espèces voisines de celles-ci, dans lesquelles lintestin monte plus haut, et s'ouvre plus près du cou. La peau est lâche , et semblable à une tunique per-devant. On voit courir à sa surface et aux bords de son ouverture antérieure quelques nervures, qui descendent des tentacules, et qui s’arrangent avec beaucoup de symétrie. On remarque souvent au- dessus de l'anus une protubérance semblable à un mt DES ASCIDIES COMPOSÉES. 19 petit jabot , mais qui est loin d’être un jabot véri- table, si elle est produite, comme je le pense, par un germe arrêté dans cet endroit, et non par les animalcules que le Polype peut avoir avalés. Cette espèce en prend néanmoins d’assez gros, et J'ai trouvé dans son premier ventricule des Crustacés a quatorze pattes, qui diffèrent par leurs tarses en pinceaux des autres Crustacés connus. En ouvrant ce ventricule, on voit que son en- trée forme un bourrelet saillant, entouré de douze filets cylindriques , et recourbés , dont six plus longs alternent avec les autres. Le même ventri- cule est aussi garni d’un appareil bien propre à le soutenir et à en fortifier les parois. C’est une sorte de réseau transparent, élastique, dont la structure est très-régulière. Il est composé, dans cette espèce, de trente-deux bandelettes, seize de chaque côté ; dans d’autres, de vingt-quatre ou de trente-six, disposées horizontalement à égale distance , et unies les unes aux autres au moyen de traverses plus étroites. Ces bandelettes se joignent par-devant à un filet simple, et par- derrière elles s’attachent à deux autres filets qui s'étendent le long du dos. Je n’ai observé un semblable appareil que dans quelques espèces de cette famille ; mais dans toutes, le thorax offre à extérieur des plis saillans, plus ou moins pro- noncés , et je présume qu'ils sont dus à quelque chose d’analogue. 14 1% MÉMOIRE. DESCRIPTION L’abdomen, des deux tiers au moins plus petit que le thorax, est attaché à sa base antérieure, et. semble n’y tenir que par un fil. On ne peut mieux en cela le comparer qu’au ventre d’un Sphex ou d’une Guêpe. Le pédicule donne pas- sage à l’intestin grêle ; le ventricule abdominal se montre à travers la peau ; il est simplement ovoïde, lisse et charnu. Le gros intestin se recourbe en arrière, et faisant un tour de spi- rale sur lui-même, il monte en suivant le côté gauche de l'abdomen, traverse aussi le pédicule, et se porte au-devant du thorax. Les excrémens sont d’un gris clair, et forment assez souvent une longue chaîne de globules, qui s’étend ment le bas de l'intestin jusqu’à Lars De même que l'abdomen est suspendu au tho- rax, l'ovaire l’est à l'abdomen : il s’y attache à gauche par un petit pédicule, et se prolonge sous la forme d’une massue ovale, terminée par un long filet tubuleux. Les germes qu’il contient sont semblables à ceux de l'espèce précédente, et fixée de même à quelques vaisseaux. | Les Polypiers que nous avons examinés jus- qu'ici sont gélatineux ou cartilagineux. Celui de: l'espèce dont je vais maintenant parler (Dinem- NUM candidum) (a), est plus opaque, et comme: fongueux ou spongieux. Il s'étend sur les tiges (a) Planche 1v, fig. 3, et planche xx, fig. 1. a DES ASCIDIES COMPOSÉES, : 19 des Madrépores, qu’il enveloppe plus ou moins. Les incrustations qu’il y forme sont d’un blanc de lait , tant à l’intérieur qu’à l'extérieur. Leur surface est couverte de mamelons saillans, fendus en six rayons, et disposés à peu près en quin- conce. Les Polypes sont jaunes et très-petits ; 1ls égalent à peine en volume deux graines de pavot : à la vérité, 1ls occupent seulement deux loges. H n’y en a qu'une. seule pour l’abdomen et l'ovaire. La bouche de ces Polypes ressemble à un en- tonnoir : son limbe ou bord supérieur est dé- coupé en six dents très-simples, écartées et pointues. Le thorax est court, arrondi, sillonné transversalement ; le dos très-sgibbeux, et divisé par une gouttière longitudinale. La poitrine est ‘chancrée au-dessous du tubercule, où elle laisse voir l'anus à sa place ordinaire. Elle se prolonge ensuite en un filet auquel tient l’abdomen, qui par conséquent est pédiculé comme dans l’espèce précédente ; mais au lieu d’être des deux tiers plus petit que le thorax, il est une fois plus grand. Sa direction est presque horizontale, et sa forme elliptique ; le ventricule abdominal en occupe la région supérieure et postérieure. Ce ventri- eule est ovoïde et charnu. Le gros intestin, après ètre descendu jusqu’au fond de l'abdomen, se replie en avant, et remonte vers le pédicule, par lequel il passe pour se rendre à l’anus. L’ovaire 16 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION ne pend point; ilest orbiculaire, et appliqué sur le côté gauche de l'abdomen, qu’il dépasse sen- siblement ; 1l contient de très-petits grains. Je nai pu me rendre compte de leur disposition ; je suppose qu’elle diffère peu de celle que jai observée dans l'espèce suivante. Celle-ci (Eucærium hospitiolum) (a), qui est la quatrième et dernière, recouvre aussi les Ma- drépores et d’autres corps marins, sur lesquels elle s'étend en petites plaques qui sont d’un blanc laiteux, mais à leur surface seulement, car leur intérieur est mou et transparent comme une gelée ; il recèle souvent des Crevettes, auxquelles ces Âlcyons servent de refuge. J'ai voulu savoir à quoi tenait la couleur opaque et laiteuse de cette espèce et de la précédente, et après en avoir placé quelques fragmens sous une forte lentille, j y ai découvert une multitude d’atomes lenti- culaires, tout hérissés d’épines, et comme ra- diés. Ces molécules calcaires ne sont pas des corps étrangers à la substance du Polypier, comme on pourrait le croire, et comme le sont en effet les: graviers qu’on rencontre quelquefois ailleurs. Il y a donc une sorte d’analogie entre la troi- sième et la quatrième espèce; mais elles diffèrent sous des rapports très-importans. Les mamelons ovales dont la surface de la quatrième espèce est (a) Planche 1v, fig. 4, et planche xx, fig. s. | Xe DES ASCIDIES COMPOSÉES. AU parsemée ont une ouverture peu ou point appa- rente ; ils ne représentent point des étoiles à six rayons : on aperçoit seulement à travers leur demi-transparence les bouts dé huit à dix filets qui semblent sortir du ventricule thoracique. Les Polypes sont très-rapprochés de la surface de leur enveloppe, et ils n’occupent chacun qu’une seule loge. Leur cou est plus ou moins grêle ; peut-être se déploie-t-l à son limbe en six vérita- bles tentacules, mais je n’ai jamais réussi à les voir s'épanouir. J’y ai fait des efforts, et j'insiste sur ce point, parce que la nécessité d'observer ces organes n’est pas assez généralement reconnue. Les naturalistes en font rarement mention dans l'exposition des caractères, et ils semblent navoir aucune idée fixe sur leur degré d'importance. IL West pas rare de trouver dans un seul genre des espèces à tentacules ailés et à tentacules simples, à tentacules en nombre défini et en nombre indé- fini, disposés sur un seul rang, etdisposés sur plu- sieurs. Cette négligence s’étend sur lesespèceselles- eus N’attribue-t-on pas au Botrylle étoilé des ientacules dont le nombre varie depuis trois jus- qu'a vingt ? On croirait que les parties rayon- nantes des animaux composés ne sont soumises a aucune loi constante : elles le sont cependant comme les parties rayonnantes des plantes, comme les organes symétriques des autres ani- maux. Un système des Polypes fondé sur la seule 2 18 1% MÉMOIRE, DESCRIPTION considération des tentacules ne serait ni moins naturel ni moins solide que les systèmes établis, par exemple, sur la simple inspection des man- dibules et des mâchoires dans les insectes. On peut poser en principe qu'a certaines exceptions près, qu’il serait facile de déterminer, la dispo- sition, la forme, le nombre des tentacules, ne- varient point dans les espèces du même genre, et à plus forte raison dans les individus de la même espèce. Le cou de celle dont il s’agit ici est supporté par un grand thorax, dont la peau délicate et transparente laisse paraître de chaque côté six à sept lignes transversales, unies par des lignes longitudinales plus étroites, et décèle ainsi l’or- ganisation de son ventricule intérieur ; elle offre aussi deux tubercules supérieurs et deux vais- seaux dorsaux. Le premier intestin est fort court ; il aboutit à un ventricule charnu , très -renflé, presque globuleux, qui s'appuie sur le fond un peu prolongé du thorax. Le second intestin des- cend obliquement en arrière ; il éprouve deux , étranglemens successifs dans le fond del’abdomen, se relève ensuite, toujours en arrière, et décri- vrant une anse arrondie, 1l passe à droite sur la base du thorax pour venir se fixer à son bord antérieur et le suivre jusqu’au sommet. Il est rempli, comme à l’ordinaire, d’une pâte assez fine, jaune ou grise, moulée par petites masses ; DÉS ASCIDIES COMPOSÉES. 19 mais ce qu’il a de particulier, c’est qu’il paraît aboutir directement à un pore visible, percé sur un des côtés du mamelon, et qui ne peut en effet répondre qu'a l’anus. Cette disposition suffisamment constatée, et les observations de Gærtner sur les Distomes (a) m'ont conduit à penser qu’il existait, à la surface de tous les Al- cyons à six tentacules, deux pores pour chaque Polype, un destiné à l'entrée des alimens, et l’au- tre destiné sans doute à leur sortie après l’entière digestion. Le noin d’anus que j'ai donné jusqu’à présent à l’orifice supérieur du gros intestin lui suppose une issue au-dehors. Si cette issue existe réellement, je dois convenir que dans la plupart des espèces elle est si petite ou si exactement fer- mée , qu’elle échappe à toutes les tentatives que Von fait pour la découvrir. Il me reste à parler de l’ovaire. Il est orbicu- laire comme dans l’espèce précédente, et appliqué de même contre l’abdomen, mais du côté droit. Il s’en détache facilement. On y distingue presque toujours trois, quatre ou éinq germes disposés en cercle, et attachés à un placenta central. Si j'ai réussi à mettre quelque clarté dans les descriptions que je viens de lire, on a pu remar- quer que les espèces qui en font le sujet ont des (a) Voyez la description du Distomus variolosus ou ÆAlcyonium ascidioïdes ; ci-après, page 38, 20 1 MÉMOIRE. DESCRIPTION. caractères communs qui permettent de les réunir en famille, et des caractères propres qui auto- : risent à les distinguer en autant de genres. Jéta- blis ces derniers de la manière qui suit : 1° Section. Ovaire pendant, inférieur. 1° Genre, APLcipruM. Polype occupant une seule loge ; abdomen ét ovaire sessiles. Je le divise en deux tribus : 1°. Ovaire plus court que le corps. 2°. Ovaire de beaucoup plus long que le COTPS« 2° Genre, Por YcciNuM. Polype occupant trois loges ; abdomen et ovaire pédiculés. 2° Section. Ovaire appliqué, latéral. 5° Genre, DIDEMNUM. Polype occupant deux loges ; abdomen pédiculé, 4° Genre, Euc@rium. Polype occupant une seule loge ; abdomen sessile. L Quant aux caractères communs à ces divers genres, il suffira, je crois, de rappeler ici les 4 principaux. Je les réumirai, sans aucun égard pour leur degré d'importance, sous le titre de ” \ PES ASCIDIES COMPOSEES. af la famille aux espèces de laquelle on pourrait conserver exclusivement le nom d’Alcyons. Les ALCYONS Où ALCYONÉES, ALCYONEÆ. Polypes simplement agrégés, renfermés dans les cellules d’une enveloppe commune, et n'ayant avec la substance gélatineuse où cartilagineuse de cette enveloppe que de faibles adhérences. Six tentacules courts et simples. Tronc divisé en thorax et en ab- domen; chacune de ces’ cavités contenant un ventricule. Intestin abdominal unique, replié sur lui-même, terminé par un orifice distinct. Ovaire compris dans une poche séparée et munie d’un oviductus. Après avoir rendu la famille des Alcyons à des limites naturelles, je devrais, pour consolider le résultat de mes observations à son sujet, examiner par combien de points importans elle diffère des autres familles de Polypes ; mais cet examen exigerait l'emploi de plusieurs élémens que je ne puis encore réunir. Je me contenterai d'observer qu’elle est très-voisine des Botrylles : ce sont, si l’on veut, deux familles d’un même ordre. Elle est, au contraire, éloignée des ÆZcyo- nium exos, À.digitatum, 4. arboreum, et de tous les autres Alcyons arborescens à huit tentacules pinnés. Ceux-ci appartiennent à une famille MAL 2 ROME 1° MÉMOIRE. DESCRIPTION particulière de Polypes composés, que j'établirai dans le Mémoire suivant (a). Elle ne peut de même avoir que de faibles rapports avec les Po- lypes nus, qui, comme les Hydres, sont tout estomac, et n’ont, suivant les zoologistes, ni ovaires ni intestins distincts. Enfin , il me paraît difficile de lui en supposer aucun avec l Æ/cyo- nium bursa , déjà réclamé par les botanistes ; ni avec les Ælcyonium lyncurium et cydonium , dont M. de Lamarck a fait, je crois, son genre Téthie (b), genre qui doit, à mon avis, sortir de la classe des Polypes. Mais on peut, jusqu’à un certain point, la rapprocher des Holothuries, comme on peut rapprocher les Alcyons à huit tentacules des Actinies et des Zoanthes. Je dois faire remarquer à ce sujet que M. de Lamarck, avec celte sagacité profonde qui lui est propre, et qui lui fait souvent prévoir et devancer les résultats de l’observation, a placé depuis peu (c) (@) La fanuille dont il s’agit comprendra les Pennatules, Veretilles, Coraux, Gorgones, et les autres Polypes fixes ‘ou flottans, à huit tentacules communément pectinés. | (2) Ces Téthies diffèrent beaucoup des T'efhya d’Aristote, qui sont précisément les Ascidies dont il est fait mention ci-après. j (c) Dans l’Extrait du Cours de Zoologie du Muséuns d'histoire naturelle, sur les Animaux sans vertèbres. Paris, 1812. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 23 3 les Alcyons en tête des Polÿpes, et dans le voi- sinage des Radiaires. A-til eu raison d’y mettre de même les Téthies et les Éponges ? Je ne le pense pas. L'existence des Polypes, à l'égard des Alcyons, est certaine. Elle est encore douteuse à l'égard des Éponges, quoique d’illustres natu- ralistes aient tenté de l’établir par des raisonne- mens présentés avec beaucoup d’art, mais qui ne sauraient balancer le témoignage des sens. Pourquoi n’admettraiton pas une classe d'êtres privés d'organes pour la digestion et le mouve- ment spontané, et conservant, sous cette appa- rence propre à la plante, quelques signes d’irri- tabilité ? Ces êtres, parmi lesquels prenidraient place les Éponges, les Téthies, et tant de genres qui leur sont analogues, mériteraient, à plus juste titre qu'aucun autre, le nom de Zoophytes. Leur existence dans la nature peut m'être encore que vraisemblable; mais tout me porte à croire que des observations prochaines et décisives viendront la confirmer (a). (a) Le lecteur que ce point intéresse peut consulter , dans l’ouvrage sur l'Egypte , les planches qui représentent les Eponges et les autres productions de même nature. SECOND MÉMOIRE. LAVAL SLILVLLE LISA RAA /S OBSERVATIONS SUR LES ALCYONS À DEUX OSCULES APPARENS ; SUR LES BOTRYLLES ET SUR LES PYROSOMES ; Lues à la première Classe de l’Institut, le 1°° mai 1815 (a). À près avoir exposé mes observations sur les” Alcyons à six tentacules, je me proposais de passer aux Alcyons qui en ont huit ; mais je suis obligé de revenir sur les premiers. La Classe, en me permettant de lui communiquer mon travail, nr’a fait acquérir les moyens de le perfectionner. Les nouveaux faits que je vais lui soumettre sont dus à la bienveillance dont m’honorent ses membres , et aux secours inattendus que quel- ques-uns d’entre eux m'ont généreusement accordés. _ Dans mon premier Mémoire j'ai prouvé que (a) Ce Mémoire a été présenté le 17 avril; mais les travaux de la Classe en ont fait différer la lecture. AV PET 260 » 3° MÉMOIRE. SUITE les Alcyons à six tentacules simples avaient une organisation compliquée, différente de celle que l’on suppose essentielle à tous les Polypes ; que leur bouche communiquait d’abord avec une pre- mière cavité, qui pouvait prendre le nom de sen- tricule thoracique ; qu’un seul intestin partait de cette cavité pour se rendre à une autre, que j'ai nommée ventricule abdominal ; qu’au sortir de ce second ventricule, l'intestin, toujours unique, mais plus gros, se recourbait et remontait vers la surface du Polypier, sous laquelle il se terminait par un orifice distinct ou un anus. J'ai de plus observé que ce gros intestin était communément rempli d’une matière demi-liquide, divisée par petites masses, et ressemblant à des excrémens. Enfin , j'ai remarqué que l'évacuation de ces ex- crémens ne pouvait s'effectuer que par une ou- verture extérieure correspondant à l'anus. Or, cette ouverture, indiquée d’une manière équivo- que sur quelques espèces, demeurait invisible sur toutes les autres. Des organes, si semblables en apparence à un système digestif, auraient-ils eu une autre destination ? La difficulté était fà- cheuse , maïs l'amour de la vérité ne me permet- tait pas de la dissimuler. Îl existait une espèce dont l'examen aurait éclairci mes doutes. Je veux parler de lÆZcyo- rnium ascidioides, que Gæriner avait réuni a quelques Ascidies , et compris dans son genre Di- fe Re à. LL" DES ASCIDIES COMPOSÉES. » 27 stomus , parce qu'il avait observé à la surface de ce corps des cellules proéminentes , pourvues chacune de deux oscules ou petites bouches. En supposant le fait exact, un des deux oscules ne pouvait que servir d’anus; mais deux ouvertures parfaitement semblables , et couronnées égale- ment de six rayons, ne répondaient-elles en effet qu'a un seul animal? ° Cette question est aujourd’hui résolue: J'ai observé, dans la collection de M. Cuvier, deux espèces d’Alcyons gélatineux, qui méritent, aussi bien que le précédent, le surnom d’ascidioides, parce que leurs petits animaux ont, de même que les Ascidies, deux ouvertures tubuleuses ,. semblables pour la forme , quoique leurs rela- tions soient très-diflérentes, puisque l’une con- duit à la bouche, et l’autre à l’anus. L’examen de l’organisation intérieur de ces Alcyons à deux oscules n'a prouvé qu’elle ne différait point de celle des Alcyons précédemment déerits. Il est donc démontré par l’analogie, que les espèces d’Alcyons pourvues de six tentacules simples, quel que soit le nombre des oscules apparens, en ont toujours deux à chacune de leurs cellules. La position et la forme de ces ouvertures, lors- qu’elles sont également visibles, et qu’elles sur- montent des cellules elles-mêmes proéminentes, donnent aux Alcyons gélatineux laspect général des ascidies, Il paraît certain que les rapports de LI , Are? A, 0 ñ 4 ra: 38 9° MÉMOIRE. SUITE ces animaux entre eux ne se bornent pas à cette apparence extérieure, et que leur añalogie s'étend très-loin. M. Cuvier, en examinant avec moi les dessins relatifs à mon premier Mémoire, a cru y voir une organisation rapprochée de celle des Ascidies de sa quatrième division. La comparai- son que nous avons faite aussitôt de ces dessins | et de ceux qu’il avait lui-même exécutés pour Panatomie des Ascidies, a confirmé ce soupçon (a). J'ai donc dirigé mon attention de ce côté; et après avoir comparé de nouveau sur la nature les Ascidies et les divers genres d’Alcyons gélati - neux, scrupuleusement organe par organe, Je me suis convaincu qu'il manquait peu de chose à leur parfaite ressemblance, et que l’analogie se soutenait dans presque tous les points. Ainsi le ventricule thoracique des Alcyons ré- pond au sac ou ventricule branchial des Ascidies. Son entrée est garnie des mêmes filets; sa siruc- ture présente de même des vaisseaux longitudi- naux, se croisant à angles droits avec des vais- seaux transverses, qui tiennent par un bout à une veine, et par lautre vraisemblablement à deux artères pulmonaires : on doit donc penser qu'il sert aussi à larespiration. Ce qu’il y adesingulier, (a) Le 17 février 1815. Ce résultat, que sa parfaite évi- dence rendait intéressant, était connu huit jours après de tous les zoologistes de la capitale. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 29 c’est la quantité d’animalcules dont ce ventricule respiratoire est souvent rempli et gonflé. Un fait non moins remarquable , est la grosseur et la soli- dité que ces vaisseaux , si fins dans les Ascidies, prennent dans quelques Alcyons. On en aura une idée quand on saura que le réseau , presque carti- lagineux , que j'ai trouvé chez certaines espèces, et dont j'ai donné ci-devant une description dé- taillée , n’est autre chose que le tissu vasculaire de leur sac branchial. L'ouverture, couronnée de six tentacules, par laquelle l’eau et les alimens s’'introduisent dans la cavité du thorax, ne peut être comparée qu’à lorifice branchial des Ascidies , lequel est aussi quelquefois marqué de six plis. D’après ce prin- cipe, la véritable bouche du Polype serait, comme dans l’Ascidie, non lorifice qui reçoit les ali- mens du dehors , mais la petite ouverture qui les transmet immédiatement au tubeintestinal.Néan- moins , comme cette ouverture, située au fond du sac branchial (a), n’a point delèvres, on pour- ! (a) La bouche des Ascidies et des animaux que je leur compare est placée vers l'extrémité inférieure de la veine branchiale , à sa droite, et fait face au dos ou aux deux artères. Sa position , relativement à la cavité, est tantôt plus haute, tantôt plus basse : on peut dire qu’elle n’est jamais au-dessus de son milieu, mais qu’elle est très-rarement à son extrême fond, surtout dans les Ascidies ordinaires ; . 30 9e MÉMOIRE. SUITE rait lui appliquer le nom de pharynx, et laisser celui de bouche à l’orifice extérieur, dont les tentacules ou rayons charnus représentent en effet les tentacules des Polypes proprement dits, CONS et les lèvres des Mollusques bivalves. On suppo- serait alors le ventricule branchial formé par une dilatation de la partie du tube alimentaire située entre les lèvres et le pharynx (a). Le premier intestin, que J'ai nommé infestin gréle , doit être considéré comme un œsophage, et le ventricule qui lui succède comme un véri- table estomac. J’observe cependant que ce ven- tricule, lorsqu'il est profondément divisé, diffère beaucoup du renflement qui constitue l’estomac de l’Ascidie. D'ailleurs chez celle-ci lestomac est souvent enveloppé dans un foie volumineux, et les animaux en question n’ont pas de foie bien distinct, ou s’ils en ont un épais, et faisant masse comme celui des Pyrosomes, il est autrement placé. Leur intestin , après être remonté sur lui- même, se termine toujours par un anus libre, exactement comme dans les Ascidies, chez les- * d’où il suit que les artères branchiales , qui aboutissent aussi vers la bouche, sont presque toujours notablement plus longues que les veines. (a) Pour éviter l’équivoque , je substituerai souvent au mot bouche le mot pharynx. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 31 quelles l’extrémité du rectum flotte sous l’orifice destiné à l’évacuation des excrémens (a). La cavité qui contient les intestins, ou l’abdo- men , n'est pas placée de même dans les deux familles. Les Ascidies ont l’abdomen latéral, je veux dire qu’il est entièrement appliqué sur un des côtés du sac branchial, dont il ne dépasse point la base. Les Alcyons gélatineux, au con- iraire, ont l'abdomen inférieur, et souvent même 1l est pédiculé. Le rectum est la seule partie du tube intestinal qui s’appuie sur le thorax. Il y a néanmoins quelques Ascidies, telle que l_Zsci- dia lepadiformis et | 4. clavata, dont l'abdomen se rapproche par sa position de celui des Alcyons. L’ovaire de ces derniers est toujours unique, tantôt appliqué sur le côté de l’abdomen , tantôt pendant au-dessous. Celui de plusieurs Ascidies est double ; il y en a un de chaque côté du corps. Nous trouverons aussi un ovaire double dans les Botrylles et dans les Pyrosomes. Tous ces petits animaux composés sont com= plètement hermaphrodites. Leurs œufs sont des germes susceptibles de se développer sans fécon- dation préalable, du moins apparente. Ne peut- on pas en dire autant des Ascidies, et même de : AMEN " (a) Cet orifice dans Les Ascidies n’a point de filets comme l’autre, mais deux replis en forme de valvules, où un simplé repli circulaire. 492 2® MÉMOIRE. SUITE tous les Mollusques acéphales. En cela, cette classe d’êtres semble se rapprocher des Polypes autant qu’elle s'éloigne des autres Mollusques. J’ai dit qu’on observait aux animaux des Al- cyons gélatineux, deux tubercules, un entre le cou et l’appendice de l’anus, et un autre derrière le cou ; le premier ou l’antérieur , qui se retrouve dans les Ascidies (a) , près de leur ganglion , m'a paru sur les Alcyons avoisiner également un gan- glion logé dans l'épaisseur de la tunique ; ce gan- slion est un peu allongé, et fournit quelques filets qui se dirigent en sens contraire: les uns se portent à l’anus, les autres vont au cou du ven- tricule thoracique. En un mot, ce qu’on aperçoit du système nerveux des Alcyons, des Botryliles et des Pyrosomes, rappelle entièrement celui des Ascidies. Il en est de même du système sanguin , quoiqu’on ne puisse assurer que l'identité soit complète, car le cœur de ces petits animaux est encore à trouver. Du côté du corps opposé à l'anus, entre les deux bords des branchies, on voit dans l’As- (a) Il y paraît composé d’un filet roulé sur lui-même , et décrivant plusieurs spirales. C’est au-dessous de ce tuber- cule que leurs veines branchiales se rapprochent, non pour s'appliquer simplement l’une contre l’autre, mais, à ce qu'il paraît, pour se réunir en un seul tronc. Le tubercule situé à la naissance des artères branchiales, vis-à-vis le précédent, n’est visible que dans quelques espèces. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 33 cidie quatre cordons jaunâtres, droits ou ondu- lés, qui descendent du tubercule postérieur, et vont aboutir à une fossette située tout près du pharynx. Ces cordons occupent le profond sillon qui sépare les deux artères branchiales , et dont les bords se ferment sur eux. Ils sont d’une sub- stance molle ou friable , se détachant sans diffi- culté, et se divisant et subdivisant de même, surtout en travers. Les deux cordons extérieurs paraissent quelquefois composés d’une série non interrompue de lamelles minces et demi-circu- laires ; ils sont plus gros que les intérieurs, et bordés de deux autres filets. Je crois n’être aperçu que ces cordons s1 délicats n'étaient plus apparens dans les individus malades où moins nourris que les autres. Quoi qu'il en soit, ils existent dans tous les Alcyons : c’est à leur pré- sence que sont dus les vaisseaux bruns et 'ondu- lés que nous avons vu parcourir le dos de chaque espèce dans le sens de sa longueur. La peau ou tunique qui enveloppe ces sortes de Polypes, sans adhérer aux parois de leur cel- lule, ne diffère pas de la tunique propre des _Ascidies, laquelle ne tient, comme on sait, à leur manteau cartilagineux que par le pourtour des deux orifices supérieurs. Les bandelettes muscu- laires, nécessaires à sa contraction, constituent les nervures longitudinales que nous y avons re- marquées. 5 5% 2° MÉMOIRE. SUITE - Enfin, le Polypier, c’est-à-dire, le corps car- ülagineux qui contient les Polypes , est leur manteau ; c’est du moins un manteau analogue a celui des Ascidies, et nourri des mêmes vais- seaux. On ne peut trouver deux corps dont la substance , la contexture soient plus semblables. Mais je crois que le véritable manteau des Asci- dies est leur tunique intérieure et musculeuse, et que le sac cartilagineux et extérieur, auquel on donne communément ce nom, est, de même que le Polypier des Alcyons, plus analogue au test des Mollusques bivalves (a). Une ressemblance si soutenue prouve qu’on peut considérer les Polypes des Alcyons à six tentacules comme de petites Ascidies réunies en société, et dont les facultés sont coordonnées . et soumises à de certaines lois. C’est un phéno- mène digne d’attention que cette propension de la nature à raprocher des individus de la même espèce, et à régler tous leurs mouvemens de ma- nière à les faire concourir à une action com- mune. Quand ils sont libres et agiles comme les Guëpes, les Fourmis, les Abeilles, elle les unit par linstinct. Quand ils sont privés de sens actifs et d'organes propres à changer de lieu , elle les enchaîne par des liens plus matériels, dont les” («) M. Cuvier compare aussi le sac extérieur des Asci- dies à la coquille des Bivalves. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 55 elets difiérent de ceux de l'instinct, mais ne sont ni moins certains, ni moins adnurables. Ces associations intimes ne sont donc point la pro- priété exclusive d’une seule classe d'animaux. Il est à croire que les êtres agrégés ou composés, aujourd’hui compris sous la dénomination de Polypes , appartiennent à des familles souvent très éloignées, et qu’ils montreront une diversité d'organisation à laquelle on ne s'attend guère, à mesure que les observations se multiplieront. Les genres que je dois ajouter à ceux que j'ai précédemment établis, parce qu’ils s’en rappro- chent par leur organisation compliquée, sont au nombre de six : deux nouveaux, DrazonA et SIGILLINA ; et quatre déja connus, Dis'roMmaA, SynoicuM (a), BorryLLus et PyrosomA. Le genre que je nomme DrazoNA, a pour type une belle espèce ( DrAzonA violacea) (b) actuel- lement déposée dans la collection de M. Cuvier, et découverte, 1l y a quelques années, dans le portd’Ivica, par M. Delaroche, jeune observateur, que son caractère aimable et ses talens feront long-temps regretter. Il l'avait lui-même désignée comme un genre inédit. C’est un corps orbicu- laire, demi-gélatineux, transparent, blanchätre, (a) Les genres Distoma et Synoïcum ne m'ont été com muniqués que depuis la lecture de ce Mémoire. Jai cru pouvoir les y faire entrer pour éviter un supplément. | (8) Planche 17, fig. 3, et planche xn, fig.r, 56 _2® MÉMOIRE. SUITE qui est fixé par une base épaisse à quelque rocher, et dont les cellules proéminentes, incli- nées en dehors, et disposées sur plusieurs cer- cles concentriques, se colorent d’un violet léger, plus foncé à leur sommet; elles s'élèvent par de- grés du centre à la circonférence, et s’étalent en coupe ou en couronne, Chacune de ces cellules est comprimée, et terminée par deux orifices inégaux , tubuleux, marqués de six plis, qui, lorsqu'ils viennent à s'épanouir, se transforment en six rayons de couleur pourpre. Les animaux que leur couleur cendrée fait distinguer à travers la substance gélatineuse des cellules, n’ont pas moins de deux pouces de long; 1ls sont formés d’un thorax, auquel s’unit, par un pédicule grêle, un abdomen assez court : on voit celui-ci descendre dans la masse, qui sert de base aux portions proéminentes des cellules , et dont la substance, plus compacte, offre beau- coup de ramifications vasculaires. Le thorax est oblong, surmonté de deux tubes pyramidaux, que couronnent six tentacules lancéolés, cannelés en dessous. Le tube le plus élevé correspond au pharynx; on sait qu’ilen est de même chez les Ascidies, où l’orifice le plus saillant conduit à la cavité branchiale (a). Le tube le plus court, qui (a) Cet orifice dans les Ascidies est aussi plus ouvert que l'autre, et souvent couronné de festons plus nombreux. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 07 dans le système général est aussi le moins éloigné du centredes cercles, reçoit extrémité du rectum: Des deux orifices descendent sur la tunique environ vingt bandelettes ou nervures muscu- laires, longitudinales croisées par des nervures transverses plus fines. Le tubercule situé entre les orifices, est gros; les vaisseaux dorsaux sont très-colorés , très-sinués. L’entrée du ven- tricule branchial est garnie de quelques filets déliés , mégaux, les grands et les petits alternant ensemble ; son réseau peu régulier, composé de vaisseaux ondulés, formant des mailles inter-— ceptées par des vaisseaux longitudinaux très- grêles. L’oœsophage descend de la base antérieure du thorax ; 1l s’unit au gros intestin pour pro- duire ce long pédicule auquel est suspendu lab- domen : il est toujours vide; ainsi les alimens ne s’y arrêtent point. L’estomac est médiocre, peu charnu, quoique glanduleux, de même qu’une portion de l’intestin, qui mw’a paru garni un peu au-dessous du pylore de petits tubes ver- dâtres, simples, bifides ou trifides, probablement hépatiques. Cet intestin se recourbe bientôt en devant, et remonte directement vers l'anus ; 1l est rempli d’excrémens d’un gris clair, réduits en filamens au-dessous du pédicule, mais au- dessus moulés en cinq à six petites masses, L’ovaire est une poche placée dans l'abdomen, et entourée par l’anse de l’intestin. Il est attaché 38 2° MÉMOIRE. SUITE a un corps irrégulier, compacte et blanchâtre. Les œufs qu’il contient, et qu’on aperçoit du côté gau- che, sontnombreux, petits et lenticulaires. L’ovi- ductus suit visiblement le pédicule de l'abdomen pour se rendre à l’anus. L'espèce que je donne comme exemple du genre Disroma (D. rubrum) (a), parce qu’elle me paraît absolument congénère du Distomus variolosus de Gærtner (b), diffère beaucoup de la précédente par Paspect général, quoique la conformation , la dis- position même deses petitsanimaux semblent len rapprocher infiniment. Elle offre des masses demi- cartilagineuses, irrégulières, aplaties, d’un rouge vineux, garnies sur les deux faces de cellules un peu proéminentes, que les animaux qu’elles contiennent colorent en jaune. Ces cellules se présentent à l'extérieur sous la forme de mame- Jons ovales, pourvus, à chaque bout, d’un oscule (a) Planche rx, fig. 1, et planche xux, fig. 1. (8) Distomus MR « Crusta coriacea , tenax, crastiiiculs, subtus planx, » supra verructs crebris, variæque magnitudinis consper- » sa, coloris vel dilute rubicundr, vel ex croceo albicantis. : » Verrucæ sex tubercula maximam partem ovalia et » EX Croce0 T'UÔÜTA SUN ; singulum autem duplici perfo- » ratum est orificio minimo coccineo, quod turgidulus » margo ejusdem coloris aique sex Er radiis , » quasi in tot discissus fuerit dentes cingit». GÆRTN.. apud Par. Spicil. Zool,, fasc, x. #! Su. ALT DES ASCIDIES COMPOSÉES. 39 pourpré, fendu en six rayons. Elles sont tantôt irès-pressées , tantôt moins ; ét l’on voit alors qu’elles se disposent par groupes circulaires, plus ou moins complets, mais dont la circonférence est toujours occupée par le gros bout et le grand oscule de chaque mamelon. Les animaux sont grêles, composés d’un petit thorax, auquel un abdomen, un peu plus grand et en massue, tient par un long pédicule, qui se recourbe communément en arrière. Le thorax est cylindrique , oblique à sa base, surmonté d’un cou pyramidal, dont l'ouverture est ronde et découpée en six tentacules courts et obtus. La tunique a, de chaque côté, quelques ner- yures musculaires, longitudinales, fines, et ré- gulièrement espacées. Les vaisseaux du dos sont très-ondulés, et le tubercule postérieur paraît plus gros que l’antérieur. La mollesse et les si- nuosités des parois de la cavité branchiale n’en laissent pas distinguer le tissu. C’est de sa hasé antérieure que descend l’œsophage; il est fort mince, et parvient à un estomac charnu , sim- plement ovoïde. Au-dessous du pylore, l'intestin, d’abord un peu renflé, se dirige bientôt en arrière, en formant uneautre poche oblongue, qui occupe le fond de l’abdomen ; 1l se relève ensuite, monte sur le côté droit de l'estomac, suit le pédicule ou Pœsophage, et va s’ouvrir un peu plus haut, sous un tube cylindrique, dont l'ouverture et les tenta- 46 2° MÉMOIRE. SUITE cules imitent parfaitement ceux de l’orifice thora- cique. L’ovaire est latéral comme dans le genre Diazona , mais il est placé à droite, et au lieu d’être compris dans l’anse intestinale, il la recou- vre entièrement : les œufs sont grands, au nombre de quinze à vingt, et disposés par lignesrégulières. On en voit souvent de plus gros que les autres, qui sont déjà engagés dans la base de l’oviductus. Celui-ci monte avec le rectum, et le dépasse; son bout supérieur est presque toujours occupé par un de ces gros germes, qui fait sailliesur le devant du thorax, au-dessus de Panus. Cette espèce n’a offert un phénomène que j'ai aussi remarqué sur quelques autres, notamment sur les Aplidium, dont les cellules ‘sont pro- fondes. À l’ouverturedu corps gélatineux, on voit, souvent avec surprise, que les petits animaux . qu’il contient sont à plusieurs lignes de distance de la surface extérieure, comme s'ils n’avaient aucune communication au-dehors. La véritable cause de ce phénomène me paraît exister dans la contraction violente et subite de ces animaux plongés dans l’alkool, contraction qui rompt leur adhérence avec les oscules de Penveloppe , et qui les repousse au fond des cellules. Un accident ana- Jogue arrive quelquefois à l_Zscidia intestinalis. Le genre que j'appelle SiGILLINA s'éloigne plus des Ascidies que les précédens. Je n’en con- nais de même qu’une seule espèce (SIGILLINA * * - ñ k | Si DES ASCIDIES COMPOSÉES. A1 US australis) (a); elle a été trouvée sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, à une pro- londeur de vingt brasses. Elle consiste en des cônes allongés , gélatineux, demi-transparens, supportés et fs par des pédicules plus grêles. Il paraît que ces cônes sont souvent rapprochés, et groupés en faisceaux. Leur surface est garnie demamelons ovales, colorés par les petits animaux qu'on aperçoit au travers, et pourvus de deux oscules fendus en six parties. L’oscule inférieur, ou le moins éloigné de la base du cône, répond à la bouche. et est toujours le plus grand des deux. | Le thorax, plus court du double que l’abdo- men qui le termine, a la forme d’un demi-globe, ou d’un globe aplati en dessus, comprimé par les côtés ; il est péux et opaque; sa partie plate, qui est entourée d’un large anneau blanc-laiteux, laisse voir les orifices un peu tubuleux de ka bouche et de l'anus, et les deux tubercules. L'ori- ; 1l est cou- ronné de six tentacules arrondis. L’orifice de fice de la bouche occupe le centre Janus , découpé en six dents obtuses, est sur le bord antérieur ; le plus petit tubércule est entre * les deux orifices, et le plus gros sur le bord pos- térieur. Les cordons colorés et ondulés qui par- tent de celui-ci, décrivent deux demi-cercles (a) Planche 117, fig. 2, et planche xi1v, fig. 1. "4 42 he 2° MÉMOIRE. SUITE saillans avant de gagner l'abdomen. Le ventricule branchial a quatre ou cinq grands vaisseaux cixcu- laires , qui s’unissent par des vaisseaux longitu- dinaux très-déliés. Son entrée est garnie de douze filets tentaculaires, disposés sur deux rangs, et surmontés d’un anneau membraneux; les filets supérieurs sont plus courts que les inférieurs, avec lesquels ils alternent. A l'extérieur, le contour du thorax est marqué de vingt-quatre nervures musculaires, qui descendent de son sommet, et vont en convergeant aboutir au pharynx. Celui-ci, percé au fond du sac bran- chial, est directement opposé à son orifice supé- rieur. L’abdomen n’est pas pédiculé ; 1l est seule- ment rétréci à la base , et un peu en massue. La transparence de la peau permet d'examiner les viscères. On voit que l’œsophage, où premier intestin , descend tout droit, et qu'après avoir parcouru le premier tiers de l’abdomen, 1l se renfle en un gros ventricule qui en occupe le second tiers. Ce ventricule est ovoïide, un peu comprimé, divisé de chaque côté en trois parties par deux sutures longitudinales. On pourrait donc le croire subdivisé en trois loges ; mais cette apparence est trompeuse , et 1l est facile de s’as- surer , en le coupant, qu'il est véritablement uniloculaire. Il est ferme et compacte. Au-dessous de ce ventricule, l’intestin se dilate en une poche conique ; ensuile il se recourbe en arrière, ac d DES ASCIDIES COMPOSÉES. 43 quiert, en remontant, plus de diamètre; et après avoir traversé obliquement le côté droit de l’ab- comen pour suivre le devant du thorax, il se rétrécit de nouveau en arrivant à l'anus. Il ne contient jamais que peu d’excrémens. L'ovaire est un long filet tubuleux, pourvu de deux petits vaisseaux ; il est d'ordinaire roulé en spirale près de son origine, et un peu dilaté à son extrémité inférieure, qui contient les germes, et qui pénètre plus ou moins dans l'axe du cône et dans son pédicule. Le bout supérieur de ce filet, ou Poviductus, s'engage sous la peau du côté gauche de l'abdomen , et suit le rectum. C’est après le genre Sigillina , et dans le voi- sinage des Aplidium, que je placerais volontiers. le Synoïicum (S. turgens) (a), découvert et publié: pour la première fois par le capitaine Phipps dans son voyage au pole boréal , et depuis associé, aussi mal à propos que tant d’autres espèces, au genre des Alcyons, sous le nom d’Æ/cyonium synoïcum. | consiste en un groupe de corps cylindriques, demi-cartilagineux, gris, un peu velus, légèrement cannelés, réunis sur une tige courte êt dichotome. Ces corps sont renflés à leur sommet, au centre duquel on observe une grande étoile en rose, composée de nombreux rayons, et entourée d’un cercle de pelites étoiles à six (a) Planche 11, fig. 3, et planche xv, fig. 1. 4 G*° MÉMOIRE. SUITE = rayons égaux. Celles-ci, dont le nombre varie de cinq à neuf, dont aux bouches des animaux partiou Lio renfermés dans chaque cylindre ; tandis que la grande étoile centrale, analogue à l'hiatus frangé des Polyclinum, est percée d’un nombre de trous égal à celui des anus. Les animaux que contiennent les cellules ow les côtes du cylindre sont rangés circulairement autour d’un axe vertical comme eux. Ils pa- raissent très-allongés ; mais l'ovaire qui les ter- mine fait la moitié de la longueur totale. Le thorax et l’abdomen y sont chacun pour un quart, La tunique qui recouvre le tout est une peau délicate et transparente, rayée de fines nervures. La cavité thoracique est rétrécie aux deux bouts, droite par-devañt, très-renflée par- derrière; son orifice imite une petite fleur tu- buleuse découpée en six rayons, et son cou est sarni d’un double cercle de filets tentaculaires courts et renflés. Le réseau est très-visible et très-régulier ; il se compose des denx côtés de quinze vaisseaux demi-circulaires, placés à des. distances égales, et unis par des vaisseaux lon- : k PA . : 4 : situdinaux plus déliés. La veine à laquelle ils se réunissent par-devant est frangée d’un égal nombre de petits appendices. Les cordons cos. 4 5 lorés. du dos et les deux tubercules se voient comme à l'ordinaire. Le pharynx est percé verticalement au fond À DES ASCIDIES COMPOSÉES. R 45 du thorax ; il est relevé en bourrelet, marqué de douze plis, et entouré par les deux derniers vaisseaux demi-circulaires des branchies. L’oœso- phage, qui descend tout droit, subit un étran- glement avant son insertion à l'estomac. Celui-ci est ovoïide, tronqué aux deux bouts, charnu, garni de glandes vésiculeuses, et marqué sur le côté droit de quelques plis qui s'étendent du cardia au pylore. L’intestin éprouve , à peu de distance de l'estomac, un renflement transverse ; il se dilate ensuite en une poche oblongue, après quoi il se rétrécit extrêmement : c’est le point où 1l se recourbe en se dirigeant en arrière. A peine commence-t-il à monter, qu'il se renfle une troisième fois pour donner un gros rectum qui passe obliquement sur le côté droit de l’esto- mac et de l’œsophage, et va se terminer au-devant du pharynx par un anus bifide. L’orifice auquel correspond cet anus se prolonge en un tube dont le bout est obliquement tronqué et fendu en trois dents, sous lesquelles on distingue sou- vent trois petites pointes, qui font voir que ce second orifice a, comme le premier, une tendance naturelle à se partager en six divisions. Les dents les plus longues font partie du limbe de la cavité centrale ; de sorte que les rayons de la grande étoile que figure cette cavitésont en nombre trois fois égal à celui des animaux, et par conséquent des petites étoiles qui l'entourent, 16 2% MÉMOIRE. SUITE L’ovaire est cylindrique et pendant sous l’ab- domen; il renferme, dans une substance mu- queuse, beaucoup d’œufs ronds et jaunâtres qu’on n’aperçoit bien que du côté droit. L’ovi- ductus paraît comme un gros fil que l’on voit monter avec lintestin. C’est donc une règle constante dans les animaux de cette famille qui n’ont qu'un ovaire, que le canal de cet ovaire s'attache à l’intestin , et s'ouvre au même endroit que le rectum. ; Tous les Alcyons à six tentacules sont dans ce cas ; ils ne possèdent qu’un ovaire. Les deux genres qui vont suivre se distinguent par des caractères opposés. Les Botrylles et les Pyrosomes ont deux ovaires, un de chaque côté du corps; ils ont, de plus, les orifices de la bouche et de anus toujours très-distincts, mais aussi toujours privés de tentacules extérieurs. L'établissement du genre Botrylle est dû au célèbre Gærtner. Schlosser, Ellis, et Gærtner lui- même, ont successivement publié sur ce genredes observations fort curieuses relativement à ses fa- cultés naturelles, mais qui ne nous ont pas dévoilé sa vérilable organisation intérieure. Je vais es- sayer de l’exposer en décrivant une espèce de ce genre que M. Desmarets fils a trouvée sur nos côtes, et qu’il n’a permis de faire connaître(a). (a) Le 16 mars 1815. Je n’aurais pas profité de cette Les ‘ DES ASCIDIES COMPOSÉES. 47 Ce Botrylle(BorryLzLus polycyclus) (a) est en quelque sorte un corps parasite, car ilenveloppe deses expansions, comme d’un manteau, certaines Ascidies et d’autres êtres qui vivent ordinaire- ment fixés au fond de la mer; il les recouvre d’une croûte mince, gélatineuse, demi-transpa- rente, d’un gris cendré clair, à la surface de laquelle on voit saillir des animaux ovoïdes. un 9 ‘ peu claviformes, agréablement tachetés de bleu et de pourpre, et formant difflérens systèmes proéminens contigus les uns aux autres. Ces systèmes sont composés chacun d’un nombre d'individus indéterminé, quelquefois de deux ou trois, quelquefois de quinze à vingt, disposés : sur un seul rang, en ellipse, en ovale, en cercle parfait, autour d’une légère cavité dont le limbe membraneux et dentelé peut s'élever, se pro- longer en tube cylindrique ou conique, et par ses contractions et dilatations successives, agiter et faire tourbillonner l’eau. Le bord extérieur de la croûte gélatineuse offre de petits rameaux permission , si M. Desmarets ne m’eût assuré le même jour qu'il n'avait fait lui-même aucune observation sur l’orga- misation intérieure des Botrylles. Il en a publié depuis avec beaucoup de succès. Voyez le Nouveau Bulletin de la Société philomatique, 1815, et le Journal de Physique, même année. (&) Planche 1v, fig. 5, et planche xxr, fig. 1. Page 48 2% MÉMOIRE. SUITE vasculaires, renflés en cylindre vers le bout, et terminés par un pore. Ces petits tubes, qui par- ticipent de la couleur des animaux, se rencon- trent sur toutes les espèces de Botrylles ; mais ils ne leur sont pas particuliers : la Diazone en offre de tout semblables. Chaque animal est compris dans une cel- lule, dont le bout le plus étroit se prolonge sous la cavité centrale et commune à tous les individus du même système, Les deux ou- vertures de cette cellule sont très- différentes : l'une, placée à la circonférence, est grande, circulaire, à rebord entier ou imperceptible- ment crénelé ; elle conduit à la bouche : l’autre, située dans la cavité du centre, et comprise dans son limbe, est petite, tubuüleüse, rétrécie en pointe (a); elle répond à l'anus, et paraît con- formée pour lancer au loin les excrémens! Le corps proprement dit est un ovoïde comprimé par les côtés et incliné en arrière, dont la grande (a) Les dents qui terminent le limbe répondent aux ouvertures anales. Suivant Gæriner , il en descend dans le Botryllus stellatus des rayons jaunes ou blancs qui se pro- longent jusqu'aux ouvertures branchiales ; 1ls y sont divisés par le petit sillon longitudinal qui sépare les deux oscules. Ces rayons , pendant la vie, brillent de éclat métallique ; mais , après la mort, cet éclat s’évanouit, et fait place à une légère villosité. Voyez Pazz. doc. cit. DES ASCIDIES COMPOSÉES. 49 ouverture occupe le gros bout, et la petite, le milieu de la face supérieure. La tunique qui l'enveloppe est dépourvue de nervures, mu- queuse, et peu transparente : toutefois elle laisse apercevoir le ganglion , les tubercules et les vais- seaux colorés postérieurs à leur place ordinaire. Le ventricule branchial, qu’on peut examiner en ouvrant la tunique, est grand, à mailles très- visibles, formées par des vaisseaux coriaces, cylindriques, d’un violet foncé. Les vaisseaux transverses sont gros, et seulement au nombre de six ou sept de chaque côté; ils sont croisés par des vaisseaux longitudinaux fins et serrés, dont irois sont communément plus gros que les autres. L'entrée de ce ventricule est garnie d’un cercle de huit filets tentaculaires , sétacés et iné- gaux , que l’animal a la faculté de produire au- dehors (a). L’œsophage sort de la partie antérieure et in- (&) Toutes les Ascidies ont de ces filets, dont la direction est de bas en haut, et quise montrent nécessairement quand orifice branchial se dilate. Ce sont les huit filets ten- taculaires du Botrylle que Gærtner a nommés des dents : ostia exteriora sub-octodentata. M. Renier, qui a décrit aussi le Botrylle , et sur le travail duquel je reviendrai, n’a vu que quatre filets. La figure que j'en donne, pl. XXI 3 fig. 1,2, est conforme à celle que MM. Le Sueur et Des- marets en ont publiée. 4 | ; Bo % MÉMOIRE. SUITE férieure du sac branchial:; il est assez court. L’estomac, auquel il aboutit, est situé transver- salement à droite de ce même sac, contre le fond duquel il s'appuie par son bord supérieur, qui m'a paru pourvu d’un petit cœcum. Cet estomac est charnu, ovoïde, marqué de cannelures obli- ques, moins profondes sur cette espèce que-sur quelques autres que je rapporte au même genre. L’intestin , après s'être un peu éloigné du pylore, se recourbe, passe au-dessus de lestomac, et se dirige vers le pharynx, pour se terminer un peu plus haut sous l'ouverture destinée à l’anus. C'est immédiatement au-dessus des intestins, sur les deux côtés du sac branchial, qu’on aperçoit les ovaires, remarquables par leur blancheur; ils sont attachés à la tunique, et composés l’un et l'autre d'œufs ou de germes de diverses grosseurs, agslomérés en une masse tantôt complètement or- biculaire, tantôt incomplète et Ilunulée, suivant l’âge. fparaîtquelesgermes,quisedétachentàlear maturité, glissent dans un canal plus ou moins tortueux, car on les trouve communément dis- persés sous différens points de la tunique. Néan- moins ceux du côté droit suivent assez souvent la direction du rectum. Les ovaires au nombre de deux, et la position un peu latérale de l’ab- domen, donnent aux animaux du Botrylle un air frappant de ressemblance avec certaines As- cidies ; mais ces Ascidies sont précisément celles DES ASCIDIES COMPOSÉES. bi dont le sac branchial a de grands plis longitudi- naux, tandis que les branchies du Botrylle n’ont aucune sorte de plis. Ce qui est particulier à ce genre, c'est que les ovaires sont infiniment plus gros et plus saillans dans les jeunes individus que dans les adultes (a). Ces petits individus ont une tunique mince, très-renflée, blanchâtre ou incolore , ainsi que leurs autres viscères. A quelque âge qu’on les examine, on les trouve toujours intercalés parmi les adultes, ou unis entre eux ; ce qui porte à croire que les animaux du Botrylle ne naissent pas isolés, mais déjà tout assemblés en systèmes. Nous n'avons observé jusqu'ici que des corps fixés et pour ainsi dire immobiles au fond des eaux. Les Pyrosomes sont des corps flottans et libres (b); ils n’en appartiennent pas moins à l’ordre des Alcyons gélatineux et des Botrylles. Nous verrons par la suite le même phénomène se réproduire dans des familles plus naturelles encore. Le genre Pyrosome a été découvert et décrit pour la première fois par MM. Péron et (a) « Proles sparsa, frequens , ad interstitia dactylo- » TU ; neque minus numerosa ad ipsum gelatinosæ » crustæ marginemn ; figura pro œtate variat, primo » sub-globosa , dein ovata, tandem. clavata ». GÆRTN. ap. Paz. loc. cit. - (5) Et qui répandent la nuit une lumière comparable à celle d’une bougie. be 2Ÿ MÉMOIRE. SUITE , | Le Sueur. Ils l'avaient d’abord considéré comme un Polype simple ; mais je sais que, dans un travail plus récent, ils ont réparé cette erreur involontaire (a). Les observations que je donne ici me sont propres; je les ai faites sur une espèce que M. Cuvier a reçue de Nice, d’où elle lui a été envoyée par M. Risso. | Ce Pyrosome (PyrosoMA giganteum) (b) est un grand tube cylindrique, de substance gélatineuse, diaphane, dont un bout est fermé et arrondi, et l’autre tronqué et ouvert, mais rétréci à son entrée par un diaphragme annulaire, qui n’est pas sans analogie avec le cercle membraneux des Botryiles. La superficie de ce tube se compose d’éminences coniques, lisses et polies , de diverses grosseurs, les unes simples et très-courtes, les au- tres plus longues et terminées par une pièce lan- céolée. Chaque éminence est percée au sommet, derrière la base de la pièce lancéolée | quand celle-ci existe, d’un petit trou circulaire, en- touré d’un bord brun et saillant. Ce trou est, suivant moi, l’oscule qui donne entrée à l’eau, et qui conduit au pharynx. La paroi intérieure (a) Ce travail, qui appartient plus particulièrement à M. Le Sueur, a paru avec celui du même auteur et de M. Desmarets, sur les Botrylles. Nouv. Bullet. de la Soc. Pluilomat. et Journal de Physique, 1815. (ë) Planche 1v, fig. 7, et pl. xxtr et xxiu. DES ASCIDIES COMPOSÉES.. 53 du tube offre de légers renflemens hémisphéri- qués, qui correspondent aux éminences coniques de la surface extérieure , et qui sont également percé sau sommet. Ces derniers trous, semblables aux précédens pour la forme comme pour le nombre, sont placés vis-à-vis des anus, et ser- vent à la sortie des excrémens. C’est une nouvelle singularité du Pyrosome d’avoir ainsi les orifices deses cellules diamétrale- ment opposés, et c’est cette exacte opposition qui détermine la forme extraordinaire du corps total. Quant aux fonctions propres à chacun de ces orifices , elle me semble indiquée par la seule position relative. Il est naturel de penser que, dans ce genre comme dans les précédens, c’est Porifice le plus proéminent, qui transmet les ali: mens au pharynx et qui aspire l’eau nécessaire aux branchies. D'ailleurs, cette eau, renouvelée sans cesse à la surface extérieure du tube, ne saurait lêtre aussi rapidement ni aussi complè- tement à la surface intérieure. La disposition des viscères dans chaque animal se trouve conforme à ce premier indice, Pour décrire les animaux du Pyrosome , on peut supposer le cylindre posé verticalement sur sa base; je veux dire sur son bout arrondi et fermé, car l'ouverture de ce corps en est évi- demment le sommet. Chaque animal repré- sente alors un sac elliptique, comprimé par les. 54 | 2° MÉMOIRF. SUITE côtés, dont le grand axe est horizontal, et par conséquent perpendiculaire à celui du cylindre. Ce sac, formé d’uné tunique mince et diaphane, ne s'attache à la cellule qui le contient que par les ouvertures circulaires et opposées de ses deux bouts. L’extrémité tournée vers l’axe du cylin- dre est simplement arrondie; l'extrémité diri- gée vers la circonférence est prolongée en un cou, dont la longueur se proportionne à la sullie que la cellule fait à l'extérieur , et dont l’orifice est garni de festons membraneux. Le bord inférieur du sac laisse voir les mêmes vaisseaux bruns et ondulés que le dos des espèces précédentes, et doit en conséquence lui être assimilé. : La cavité branchiale est très-grande; elle oc- cupe les deux tiers de la tunique les plus rappro- chés de la circonférence du cylindre; son fond tout ouvert communique librement avec l’autre Uers , qui est destiné aux viscères de l’abdomen; ceux-ci sont petits, et situés à droite. L'espace qu’ils laissent libre est ordinairement rempli par les fœtus , qui viennent successivement s’y pla- cer et sy développer, comme nous le verrons plus bas. La conformation du sac branchüal dans les Py- rosomes peut faire croire que l’eau, absorbée | par l’orifice oral, ressort par l’oseule anal. Ce serait un trait de ressemblance avec les Biphores, chez lesquels cette direction de l’eau n’est pas L2 DES ASCIDIES COMPOSÉES. B5, douteuse. Quoi qu’il en soit, le réseau qui ta- pisse la cavité est autrement organisé : il est lâche, et composé de vaisseaux fins, ondulés , d’un blanc opaque, les uns longitudinaux, les autres transversaux, croisant les premiers à angles droits; caractère qui, comme on le voit, ne se dément point , et appartient, jusqu’à présent, à tous les genres de cette famille. Ce réseau n’oc- La cupe pas la cavité toute entière, mais seulement ses deux parois latérales ; de sorte qu’il y a visible- ment dans ce genre deux branchies séparées et opposées , l’une à droite, l’autre à gauche, qui sont mème très-rétrécies , et par conséquent très-écar- tées à leur sommet. Dans les genres précédens, les deux branchies, quoique réellement distinctes, ne sont séparées que par-derrière. Le pharynx est dans le fond de la cavité branchiale, vers langle- supérieur. L’œsophage se courbe brusquement pour s’insérer à une échancrure de l'estomac, qui est situé derrière ce même fond. L’estomac est charnu , lisse, comprimé, de forme ovoïde, ou approchant un peu de celle d’un cœur, L’intes- tin ,très-grêle a sa naissance, se renfle subitement ; un court trajet suffit pour le conduire au bord inférieur de la tunique, où il reçoit l’insertion d’un gros organe analogue au foie : il revient en- suite à l’estomac, derrière lequel il setermine par un anus simple et arrondi. Les excrémens sont homogènes, d’un jaune clair, divisés par 56 | . 2° MÉMOIRE. SUITE petites masses, dont la dernière est souvent déjà engagée dans l’oscule anal, ce qui semble prou- ver que le rectum a la faculté de s’allonger et de s'adapter à cet oscule. : 1e | Je dois remarquer que le foie, ou l’organe que sa position peut faire considérer comme le foie , s'attache à l'intestin par un faisceau de canaux divergens ; qu'il est arrondi, communément opaque, rose, jaune ou brun, étranglé au-des- sus de son insertion, et divisé en huit à douze côtes par des sillons qui convergent de la base au sommet ; 1l est très-mou, et susceptible de se décomposer en vésicules oblongues et pédiculées. J’ajouterai , comme un fait remarquable , que dans beaucoup d’invidus cet organe n’a pas de couleur , et qu’il ressemble à un globule cellu- leux et transparent; 1l varie aussi beaucoup pour le volume : tantôt, et le plus souvent, 1l est de la grosseur de lestomac, tantôt cing à six fois plus gros. Le système nerveux des Pyrosomes ne paraît pas différer essentiellement de celui des animaux précédens. Il y a de même deux tubercules , US de chaque côié du cou branchul. Le tubercule antérieur ou supérieur semble laisser échapper quelques filets nerveux, dont quatre montent sur ce cou, tandis que les autres vont du côté opposé. Le tubercule postérieur, qui est ici l’in- férieur , très-apparent dans certains individus , DES ASCIDIES COMPOSÉES. br? est imperceptible sur le plus grand nombre. Ii en naît quatre espèces de vaisseaux opaques, jaunes ou bruns, qui parcourent le bord infé- rieur de la tunique : ce sont évidemment les quatre cordons du sillon dorsal des Ascidies. Parvenus près du foie, ces quatre petits cordons se réunissent en un seul, qui se dirige vers insertion de ce viscère, et se perd en atteignant l'abdomen. Le long du bord supérieur, vis-à-vis les quatre cordons du sillon dorsal, se voient deux canaux larges, courts, d’un jaune ou d’un brun nébuleux , parallèles, et tellement unis, qu’on les prendrait pour un seul canal replié er siphon, qui, du milieu des branchies, s’éten- drait jusqu'a l’œsophage, où aboutiraient ses deux extrémités. L'intérieur en parait cellu- leux. Cet organe, qui est quelquefois vide et transparent, me semble avoir de Panalogie avec celui que M. Cuvier regarde comme l'ovaire des Biphores, ou du moins comme leur oviduc- tus; peut-être est-il en même temps l’oviductus et l'organe fécondant. Les ovaires sont orbiculaires ou piriformes , opposés symétriquement l’un à lautre, et placés sur les côtés du cou de l’oscule branchial, entre la tunique et le réseau des branchies, qu'ils dé— ‘bordent le plus souvent. Ils communiquent avec deux petits conduits, quelquefois colorés, qui 2° MÉMOIRE. SUITE OX QC embrassent le cou, et descendent jusqu’à anse formée par les deux canaux réunis en siphon. Ces ovaires contiennent une multitude d'œufs arrondis, très-petits, mais très-distincts. Si je ne me fais pas illusion, la manière dont les germes parviennent à leur maturité est très- : curieuse. Îl paraît qu’ils se détachent de l'ovaire très-petits, et successivement ,-un à un, pour | aller se placer entre l'intestin et le fond de la tunique : c’est là qu’ils continuent de croître et de se développer jusqu’à leur expulsion défi- nitive. | En effet, on trouve presque toujours dans cet endroit un germe isolé, qui varie beaucoup pour la grosseur. Encore petit, ce n’est qu'un slobule parfaitement blanc et transparent, au- | quel on distingue une ouverture ronde, en forme | de bouche. Un peu plus gros, ce globule creux montre déja quatre petites taches roussâtres. Plus gros encore, ces quatre taches sont deve- nues une chaîne de quatre petits fœtus bien distincts, quientourentle globuleauxtroisquarts. Enfin, s’il a toute sa grandeur , les quatre-fœtus pourvus de tons leurs organes sont réunis, et forment un anneau complet. Dans cet état, son volume équivaut au tiers de celui de l'individu qui le renferme. C’est, comme on voit, un nouveau Pyrosome déja composé de quatre! animaux, ct qui sera bientôt indépendant du "Le féli DES ASCIDIES COMPOSÉÉS. x 5g grand Pyrosome dans lequel il a pris naissance. Comment s’échappe-t-il? Je l’ignore; si, comme il est probable, 1l sort par la même ouver- ture que les excrémens, il faut que cette ouver- ture soit susceptible de se dilater à un point excessif. Ces observations, réunies à celles que j'ai faites sur le Botrylle, démontrent que les corpuscules contenus dans les ovaires de cesanimaux sont des germes composés , non destinés à l'accroissement des systèmes , mais à leur multiplication. D'un autre côté, si l’on ouvre un Pyrosome, un Al- cyon,, elc., on trouve , entre les individus adultes , des embryons plus ou moins dévelop- pés, et qui ne peuvent provenir que de germes simples , dont l'existence se manifeste successi- vement (a). Ces derniers étaient donc tous con- tenus dans le germe composé et primitif. Ce serait peut-être ici le lieu de discuter les observations de Bohadsch sur certaines Ascidies ; mais le temps ne me permet pas de m’y arrêter. Si les Botrylles , les Pyrosomes, et les autres animaux composés du même ordre proviennent de germes eux-mêmes composés, il ne faut pas s'étonner que la disposition des individus qui se trouvent réunis eh un seul être soit soumise à des lois si constantes. (a) Voyez les planches x1x, xx1 et xxx. LA 6o 2* MÉMOIRE. SUITE 1" Loi. « Les petits animaux qui constituent par leur réunion les êtres composés de Pordre des Alcyons , Pyrosomes, etc. , sont essentielle- ment coordonnés en système, où chaque animal particulier est comme un rayon, ou l’origine d’un rayon, qui aboutit à un centre commun ». Ce centre semble quelquefois remplacé par un axe allongé, et plus ou moins ondulé. De là naît l’irrésularité apparente de plusieurs de ces réu- nions. Ce centre n’est pas toujours unique. Le même corps peut être formé d’un seul système ; il peut l'être de plusieurs. Ainsi, comme il y à des animaux simples et des animaux composés, il y a aussi, parmi ces derniers, des agrégations simples et des agrégations composées. 2° Loi. € Dans tous les corps composés du méme ordre, l’orifice branchial des animaux particu- liers tend toujours à se rapprocher de la circon- Jérence du système , et l'anus, à se rapprocher du centre ». I] résulte de cette loi que, lorsque la position relative des oscules de tout un sys- ième est connue, le centre du système est aussi connu, et réciproquement, si l’on connaît le cen- tre du système, quelque ressemblance qu’aient les deux oscules de chaque animal, on ne peut prendre lun pour l’autre. 3° Loi. Le dos ou le côté du corps qui com- prend les artères branchiales indiquées par les cordons très-colorés qui les séparent, est toujours DES ASCIDIES COMPOSÉES. Gi la partie de l'animal la plus éloignée du centre du système , et la moins élevee. » Après l'exposition de ces lois, j’en fais lappli- cation aux dix genres précédemment décrits, et j'obtiens les résultats suivans : Dans le Polyclinum, le centre du système est un hiatus rond et frangé. Les animaux sont situés verticalement, ou inclinés en dehors, et placés a des distances très-inégales de leur centre com- mun. Ils représentent des rayons de diverses L4 A L4 longueurs , tous posés sur le même plan. L’agré- gation est généralement composée. Dansles Aplidium, Didemnum et Eucœlium, la disposition est très-différente de la précédente. Il n’y a pas d'hratus visible. Les animaux sont placés sur le nième plan , mais à égale distance de leur centre, ou plutôt de leur axe, qui est souvent très-prolongé, plus ou moins sinueux, de sorte qu’au premier coup-d’œil les oscules sem- blent disposés en quinconce, ou semés sans ordre, et comme au hasard. L’agrégation est composée. La Diazone a des animaux inclinés en dehors, . qui décrivent des cercles concentriques, emboî- tés les uns dans les autres, et posés à peu près sur le même plan. L’agrégation est simple. Les cônes pédiculés du genre Sigillina sont aussi des agrégations simples. Le centre du sys- tème est au sommet du cône. Les animaux sont très-inclinés en dchors. Les cercles peu réguliers M Ha 2% MÉMOIRE. SUITE qu’ils décrivent nesont point sur un même plan, mais sur des plans différens’, placés successive- ment les uns au-dessus des autres, disposition qui détermine la forme allongée et conique du corps total. | | Les systèmes du Distome sont essentiellement les mêmes , aux hiatus près, que ceux du Poly- _ clinum. | Les cylindres du Synoïcum sont des systèmes très-simples. Les animaux y sont disposés en cercle sur un seul rang et gur un seul plan. Dans les Botrylles, les systèmes figurent des cercles, des demi-cercles, des ellipses, etc., com- munément formés d’un rang unique d'animaux. Quand il y à plusieurs cercles pour un seul sys- ième ou pour une seule cavité , ils sont successi- vement plus petits et plus élevés, et par consé- quent disposés en pyramide. Enfin , dans les Pyrosomes les cercles sont {rès-nombreux , tous du même diamètre, et posés aplomb les uns sur les autres. Ainsi l'axe du système est celui du cylindre creux, formé par la superposition de tous ces cercles, et vers lequel sont en effet dirigés les anus des animaux particubers. Si les cercles augmentaient graduellement de diamètre, le Pyrosome pren- drait la forme d’un cône creux. Voilà pourquoi il y a dans ce genre des espèces cylindriques et des espèces coniques. La siluation des quatre Ô t “à 1 DR q PE CE, A Le DES ASCIDIES COMPOSÉES. 63 cordons colorés démontre que les animaux ‘sont placés à peu près horizontalement, etique le sommet de leur assemblage doit être rapporté à son ouverture annulaire. | Les mêmes lois, ou des lois analogues , parais- sent pouvoir s'appliquer à d’autres familles, telles que les Flustres , les Cellépores, les Cellu- laires , Sertulaires , etc., et fournir des résultats assez curieux. Je ne puis qu’indiquer 1ci cette théorie. Ce n’est pas le lieu d’en donner les déve- loppemens. | : Les genres , qui sont le sujet de ce second Mé- moire , différent de ceux décrits dans le premier, par leurs deux oscules apparens. On peut, en s’en tenant aux caractères tirés de l’organisation indi- viduelle , les disposer ainsi qu'il suit: 1°. Bouche et anus surmontés de tentacules extérieurs. Un seul ovaire. * Genre1%. DrazonA. 4bdomen pédiculé. Ovaire latéral, entouré par l’intestin. Genre 2. DisromMA. {bdomen pédiculé. Ovaire latéral, dégagé de l'intestin. Genre 3. SIGILLINA. Abdomen sessile. Ovaire dégagé de l'intestin , pédiculé , inférieur. Genre 4. Synoicum. Abdomen sessile. Ovaire sessile, inférieur. , A 44 L 2 GA 2* MÉMOIRE. SUITE 2°, Bouche et anus non surmontés de tenta- scules extérieurs. Deux ovaires. Genre 5. BorryLcrus. Branchies réunies par- devant, sans communication avec l’oscule anal. Genre6. PyrosoMA. Branchies séparées, com- inuniquant avec l’oscule anal. La série la plus naturelle des dix genres dont l’ordre entier se compose, paraît être celle-ci : I. Corps fixé. 1° Division. Les deux ouvertures supérieures et à six rayons réguliers. Genre 1. DrAzoNA. 2. DisToMA. 3. SIGILLINA. 2° Division. Les deux ouvertures supérieures ; VPune à six rayons réguliers ; Pautre irre- gulière ou simple. Genre 4. SYNOÏCUM. 5. APLIBIUM. ——— 6. Por ycLiNuM. 7. DIDEMNUM. En 3° Division. Les deux ouvertures supérieures et simples. | R Genre 8. Eucærium. 9. BOTRYLLUS. ® DES ASCIDIES COMPOSÉES. 65 IT. Corps libre. FAR Division. Les tleux ouvertures aux deux bouts diamétralement opposés. Genre 10. PyrosomA. Voilà donc un nouvel ordre d’animaux com- posés déja formé de quatre divisions et de dix genres bien distincts. Il est à présumer que les recherches ultérieures augmenteront bientôt ce nombre. Quelques Alcyons peu connus, tels que les Ælcyonium stellatum et corniculatum , quel- ques Flustres, semblent se rapprocher de cet ordre. On n’a presque rien encore observé de organisation de ces mêmes Flustres, des Cellu- laires, des Cellépores, et des autres PT que J nbelle agrégés. J'ai fait dessiner et graver, dans l’ouvrage de la Commission d'Égypte, un grand nombre d’espèces appartenant à ces genres, et ces figures seules sufliraient pour prouver que la structure de ces petits animaux est beaucoup plus compliquée qu’on ne lavait cru jusqu’à pré- sent (a). (a) Ils paraissent pourvus d’un anus. Les Brachions ou Rotifères observés par M. Duütrochet, Ann. duw Mus. d'hist. nat., tom. x1x, pag. 355 , et par M. Leclerc, ont certainement un seul intestin et un anus. Ces animal- cules présentent d’abord un grand sac ou pavillon supé- 5 ‘656 2° MÉM. SUITE DES ASCIDIES COMPOSÉES. Ces considérations m’ont engagé à continuer Temploi du nom de Polypes pour désigner les animaux composés qui sont l’objet de ces Mé- moires (a), quelle que soit d’ailleurs leur place naturelle dans le système zoologique. Je don- nera1 donc à ceux dont il a été particulièrement question le nom de Polypes ascidiens. Peut-être faudra-t-1l leur accorder celui de Mollusques ; peut-être conviendra-t-il d'en créer quelque autre. Ces animaux devront suivre le sort des Ascidies. Je ne déciderai rien que je n’aie acquis, par de nouvelles recherches, une connaissance plus approfondie de ces dernières. _ rieur, dont l’orifice reçoit l'organe rotatoire. Au fond de ce sac est sitûée la bouche ou le pharynx , qui communique par un oœæsophage avec l'estomac. L’intestin qui naît de celui-ci monte et va aboutir à un anus antérieur et supé- rieur. Sous l'intestin pend un ovaire. Le corps entier est contenu dans un étui cartilagineux fixé par la base, Cette . organisation , vue dans son ensemble, ne manque pas de rapports avec celle des Alcyons précédemment décrits : elle en aurait de bien sensibles, si, comme le soupçonne M. Cuvier, les organes ciliés des Rotifères servaient à leur respiration. (a) IL s’agit d’un recueil d'observations intitulé : A£6- moires pour servir & la classification des amimaux composés. RAPPORT A la Classe des Sciences de l'Institut, sur deux Mémoires relatifs à divers animaux COMmposes places jusqu'à présent parmi les Alcyons, et à d'autres animaux analogues. « Vous nous avez chargés, M. de Lamarck et moi, » d'examiner un Mémoire de M. Savigny, intitulé : _» Observations sur l’Alcyonium ficus , et sur quelques: » autres espèces d’Alcyons à six tentacules simples; » et le même naturaliste vous ayant présenté depuis un » deuxième Mémoire , intitulé : Observations sur l’ Al- » cyonium ascidioides et les autres. Alcyons à deux » oscules apparens, sur les Botrylles et sur les Pyro- » sommes , Vous nous les avez également renvoyées. Nous » ferons de ces deux Mémoires, traitant d’êtres ana- » logues, l’objet d’un seul rapport. Et comme les obser- » vations de M. S. sont de nature à faire époque dans » l’histoire des animaux composés, nous remonterons » plus haut, et nous réunirons sous un seul point de vue » les observations de ses prédécesseurs, où l’on aurait pu » trouver les premiers indices des idées qu’il expose et » développe avec plus d’étendue, en même temps qu'il » les appuie sur des faits plus détaillés et plus précis. » Tous les naturalistes savent qu’un médecin de Mar- » seille, nommé Peysonel, qui avait voyagé dans Île 68 9° MÉMOIRE. SUITE. » Levant et en Barbarie, fut le premier qui avanta » nettement la nature animale du Corail et des autres » Laithophytes ; mais que son opinion ne commença à » prendre du crédit que lorsque le Genevois: Abraham » Trembley eut découvert la végétation du Polype à » bras, et que Bernard de Jussieu et Ellis eurent fait » voir de véritables Polypes dans un grand nombre de » Lithophytes et de Zoophytes de nos côtes. Depuis lors, » il parut naturel de supposer que tous les animaux » végétans, el portant sui un corps commun plusieurs » têtes, plusieurs parties mobiles indépendamment lune » de l’autre, étaient des Polypiers. Aussi est-ce là Fidte »-que-s’en sont faite à peu près tous les naturalistes, et »-qui est encore exprimée presque sans restriction dans » les meilleurs ouvrages ; et même lorsque Linné donne ».des Néréides pour animaux aux Tubipores, et des » Méduses aux Madrépores, il se trompe, et, pour ce » dernier genre, il cite à faux Ellis et Donati, qui n’ont »rien dit de semblable. Donati dit même tout le con- » traire. ne natur. de ne lab. V11, trad. » franç., pag. _» On a ae à ébue ütre, aux vrais Polypiers cer- » taines espèces d’animaux composés, dont la masse » générale est de substance charnue ou fibreuse, et que » l’on a appelé 4/cyons. Ceux que depuis long-temps » on connaît bien, tels. que l’Æ/cyonium exos et lA41- » cyonium digitaltum , sont en effet certainement des » êtres composés, dont les têtes sont des Polypes; on les » reconnaît aisément dans l’état de vie, et même dans. » les morceaux conservés par l'alcool, à leurs huit bras » ciliés, à leur ouverture simple, et aux autres circon= Le DES. ASCIDIXS COMPOSÉES. 6 » stances de leur orgamisation. Mais on s’est trop hâté f | » de leur adjoindre d’autres êtres composés, qui ont bien. » en gros la même texture charnue dans ieur masse » immobile, mais dont les parties mobiles où, comme » l’on parle communément, les animaux particuliers »ont deux ouvertures chacun, et des tentacules, où » plutôt des rayons plus simples, plus courts et moins » nombreux. | » Il paraît que la première espèce qui ait fait aper-, » cevoir une structure différente de celle qui estordinaire : » aux Polypes, est lÆ/cyonium Schlosser: de Pallas et » de Gmelin, ou ce que nous appelons aujourd’hui Bo- » tryllus d’après Gærtner. On pouvait déjà présumer . » cette différence d’après la description et les figures ua. » peu grossières de Schlosser ( Trans. phil. XLIX);5 » mais les observations délicates de Gærtner, rapportées » par Pallas ( Spicileg. X, 35), achevèrent de démon- » Lrer que chaque étoile de ce prétendu Polypier est, » non pas un seul Polype, mais un assemblage d’autant ». d'animaux qu’il y a de branches. Néanmoins Gærtner » ne fit point connaître l’organisation particulière de: ces. » animaux. a ( » Ce mème Gærtner, qui s'était beaucoup occupé de » zoologie avant de se consacrer entièrement à ce grand » et célébre ouvrage sur les fruits qui l’a immortalisé , » observa une autre prétendue espèce d’Alcyons, l41- »eyonium ascidioides de Pallas et de Gmelin ,. qui » recouvre les tiges de certains fucus comme une croûte, » et dont chaque papille a deux petites ouvertures. Cette- » circonstance ne Ini laissa pas de-doute que ce ne fût » encore là un être différent des autres Polypiers, et it To 2° MÉMOIRE. SUITE » proposa d'en faire un genre sous le nom de Distomus. » C’est aussi à Pallas que l’on doit la publication de cette » idée : mais la description de Gæriner ne présente rien » qui nous indique la structure mtime de son nouveau » genre. » Cependant Ellis, de son côté (Corall., pl. XVII, » fig. b, B C'D), avait remarqué que les tentacules qui » entourent les bouches des animaux dans les Alcyons » nesont pas toujours en même nombre. Il en représenta » une espèce à six rayons, qu'il appela F'igue de mer ; » mais il ne poussa pas la comparaison plus loin. Le » peu d'anatomie qu’il donna fut très-grossier, et cette » production fut enregistrée, comme les autres, parmi » les Alcyons, sous le nom d’Æ4/cyonium ii " » 'Fel se trouvait l’état des connaissances à l’époque » où Gmelin rédigea sa grande compilation. Pendant »les vingt-cinq années suivantes, on s’occupa peu de » examen des Zoophytes. Quelques zoologistes se bor- » nèrent à adopter le genre Botrylle, mais sans prendre » une plus ample connaissance de sa structure intérieure. » L'un de nous fit de l’Æ/cyonium epipetrum un genre .» particulier, qu’il appela 7’eretille. Les autres change- » mens, s'il y en eût, se bornèrent de même à la nomen- » clature. | » Dans ces derniers temps, MM. Péron et Le Sueur » firent connaître un genre nouveau très-remarquable, » qu'ils appelèrent Pyrosome; maïs ils ne le considé- » rèrent d’abord que comme un animal simple. » En un mot, l’on peut dire qu'au commencement de » l’année dépréiéél personne ne se dontait encore qu'il ! » y eût des animaux composés, dont chaque animal DES ASCIDIES COMPOSÉES, ou >particulier jouit d’une organisation plus compliquée- » que celle des Zoophytes ordinaires; par exemple, que- » celle de lÆlcyonium exos , des Pennatules, etc. » C’est depuis celte-époque seulement (a) que M. S. de » son côté, et MM. Desmarets et Le Sueur du:leur , ont » ouvert un. nouveau champ de recherches, en nous » faisant connaître de ces animaux beaucoup plus élevés. » dans l’échelle que ne le sont les Polypes, et que l’on. » pourrait même, à bon. droit, revendiquer pour la. » classe des Mellusques. » M. S. en décrivant, pour le grand ouvrage sur: » l'Égyple, les Zoophytes qu’il avait recueillis dans la. » Méditerranée et dans la mer Rouge, fut frappé de- » cette complication d'organisation dans quelques pro- » ductions en forme de croûte gélatineuse, qu'il consi-- » dégait comme des Alcyons. Il remarqua que les petites. » bouches de ces êtres plus compliqués étaient toutes à » six rayons, et il crut pouvoir attribuer la: compli- » cation qu'il observait à toutes les espèces qui ont ce- » nombre-là, | » En effet, elle se trouve plus ou moins dans les quatre » sorles qu'il a disséquées, et dont il nous a donné la » description dans son premier Mémoire. é » La première sorte qu'il a supposée à peu près la » même que l’Ælcyonium ficus, lui offrit les petits. »animaux presque cylindriques, logés paralièlement: » les uns aux autres, et serrés dans autant de loges prà- » tiquées dans l'épaisseur de la croûte. Chaoun d’eux a. . (a) Les dessins qui accompagnaient mon premier Mémoire ont été exécutés en 1810. 72 .2* MÉMOIRE. SUITE. »une première cavité, que M. S. nomme 1horax;, » dans laquelle donne la bouche, ou plutôt l'ouverture » primitive etextérieure ;'et qui est marquée de vaisseaux » et de fibres musculaires, ou , comme s'exprime M.S., » de nervures longitudinales et transverses. M. S. a cru y » voir un sac ou une tunique intérieure , qu’il a nommée » ventricule thoracique ; il a supposé que la première » digestion s’y fait, attendu qu'il y a vu quelquefois de » petites Chevrettes ou autres animalcules qui avaient » l’air d’y avoir été avalés. Au fond de cette première » cavité est suspendu, par un petit canal, un autre sac » moindre, que M. S. nomme ventricule abdominal; vet qui est en effet l'estomac. Il est profondément di- » visé, et ainsi paraît former deux cellules latérales; mn » très-petit cœcum vient bientôt après; ensuite l'intestin, » après être un peu descendu, se recourbe, et va se » terminer vers le côté de la cavité thoracique, très-près » de l'entrée primitive. Dans l’intérieur du thorax. se » voient, d'un côté, deux vaisseaux bruns parallèles ; » aboutissant à un tubercule voisin de l’entrée; et à » extérieur, ce même thorax émet une petite produc- » tion qui communique dans la substance de enveloppe » générale où tous ces petits animaux sont logés. Enfin, » chacun de ces animaux particuliers est terminé par » un paquet de grains , que M.S. a considéré avec vrai- » semblance comme un ovaire. Q » Une seconde sorte de ces prétendus Alcyons frappa » M. S., parce que les petits animaux sont ‘comme » groupés autour de certains sillons qui aboutissent à de » grands pores, dont la fonction semble être d’agiter » l'eau en l’aspirant et en l’expulsant par leur contac- », r { DES ASCIDIES COMPOSÉES. 55 »iion; disposition qui marquait une analogie évidente »avec les Botrylles...... Ces animaux de la seconde: » sorte offraient en outre ce caractère, que leur thorax, » leur abdomen et leur ovaire étaient séparés par des » étranglemens, et que, l'enveloppe générale se moulant »sur ces inégalités, chaque individu ou animal parti- » culier avait l'air d'y occuper trois cellules. Nous ne » parlerons pas de différences plus minutieuses. » Dans une troisième et dans une quatrième sortes qui » recouvrent des tiges de fucus, lovaire est rapproché » du ventricule abdominal; en sorte que la totalité de » l’animal occupe au plus deux cellules , et dans la der- » nière de ces sortes , l'ouverture où aboutit l’anus est » apparente à l'extérieur. Cette dernière circonstance fit » supposer à M.$. que, dans les trois premières espèces, vil y a aussi pour l’anus quelque orifice extérieur qu’il » n'avait pu découvrir, et qu'en conséquence tous, ces » animaux composés doivent se rapprocher beaucoup » des Distomes de Gærtner, et avoir ensuite, dans les » Botrylles du même naturaliste, leurs analogues les » plus prochains. | » Ce premier Mémoire de M.S., lu le 6 février 1015, » était terminé par un tableau de nomenclature sur » lequel nous reviendrons. ; » À cette époque, l’un de vos commissaires venait » précisément de faire et de vous communiquer des » recherches anatomiques sur les Ascidies. Les figures et » les descriptions de M. S. offrirent une ressemblance si » frappante avec ce qui venait d’être dit et montré sur » les Ascidies, que l’on put juger aussitôt que ces êtres, » pris pour des Alcyons et pour des Polypes, ne pou- 74 9° MÉMOIRE. SUITE » vaient que représenter très en pelit les mêmes combi- » naïsons d'organes qui s’observaient en grand dans les » Ascidies. L’Æscidia clavata Gmel., ou Vorticella » Bolteni de Lin., offre même une disposition tout- » à-fait pareille dans le groupement des viscères. Mais. » comment croire que des êtres aussi compliqués que: » des Ascidies, pussent jouir de cette communication »intime dont les seuls Polypes avaient jusqu'alors. » donné l'exemple ? :» De nouvelles observations, que M. S. a consignées. » dans son second Mémoire, vinrent donner de ce fait » des preuves encore plus palpabies, parce qu’elles por- »térent sur des espèces aussi grandes que plusieurs. » Ascidies, et où tous les organes se distinguent sans. » aucune peine. La prernière surtout, qui avait élé rap- » portée 1l y a quelque temps de la Méditerranée par » M. Delaroche, jeune médecin trop 1ôt enlevé aux » sciences, forme un groupe orbiculaire de quelques. » pouces de diamètre, et a des animaux de plus de deux » pouces de longueur. Cette enveloppe cartilagineuse, » ou plutôt gélatineuse, parfaitement organisée comme: » celle de lAscidie mamelonnée ou de l’Ascidie intes- » Lmale, est libre par l'extrémité où sont les orifices, » qui tous deux sont facilement visibles : on distingue. » même une tunique intérieure musculaire , comme dans » les Ascidies. Le reste de l’enveloppe extérieure ou » gélatineuse est uni, avec ses semblables, en une seule. » masse commune à tous les animaux particuliers, et » qui sert de base à l’être total, tandis que l’ensemble » de ses parties proéminentes, disposées sur plusieurs. » cercles concentriques, représente assez bien une fleur DES ASCIDIES COMPOSÉES. 75 » double, et mieux encore une Actinie ou Anémone de » mer, surtout les extrémités saillantes des animaux » étant toutes d’un beau lilas. » Dans les animaux particuliers de cette espèce, le » paquet abdominal, qui comprend aussi l'ovaire, est » uni au thorax par une partie longue et grèle ; en sorte » qu'il a l'air pédiculé , et que l’on peut dire que l'animal‘ _» occupe comme deux loges dans la masse gélatineuse. » On distingue un foie tapissant en dehors l'estomac, » le même ganglion nerveux que dans l’Ascidie, les » mêmes vaisseaux : seulement M. $S. n’a pu encore » reconnaître le cœur ; mais on sait maintenant, par » les recherches de l’un de nous, qu’il est trés-difficile à » voir dans plusieurs Ascidies, et que quelques-unes » paraissent même êlre entièrement privées de cette » dilatation musculaire, | » Une autre sorte de prétendus Alcyons, rapportée » de la Nouvelle-Hollande par MM. Péron et Le Sueur, » et examinée par M. S., est en forme de longs cônes » gélatineux, portés chacun sur un pédicule cylindrique » et plus mince. La surface de ces branches est creusée » de cayilés ovales, dont chacune répond à un animal » particulier , et a son fond percé par les deux orifices » de cet animal. La cavité thoracique est ici très-courte, » le ventricule abdominal en est fort voisin , et les replis » de l’intestin s’en éloignent peu ; mais l'ovaire est grêle, » et ent au reste de l'animal par un filet qui occupe » presque toute la longueur de la masse commune et de » son pédicule cylindrique. » Telles sont les six sortes d'animaux composés de la » famille des Ascidies qui ont été observés exclusivement Y6 _ 9f MÉMOIRE. SUITE » par M. S$., et dont il a constaté, avec une rare exae- » titude, l’organisation compliquée. Il en existe deux » autres sortes non moins remarquables, dont la struc- 4 » ture a été aussi examinée avec beaucoup de soin par » MM. Le Sueur et Desmarets, et dont M. S. a vérifié » analogie avec les siennes ; de façon que nous réunis- »sons, à leur égard, le triple témoignage de ces natu- » ralistes. | | | » L’uue de ces sortes est le Botryllus stellatus de » Gæriner, ou d’Æ/cyonium Schlosseri de Pallas, déjà » aperçu par Rondelet. Les animaux particuliers en sont » groupés circulairement autour de certains centres » creusés d’une cavité, ou prolongés en un tube com- » mun à tous les individus du mème cercle. Un des » orifices de chaque animal donne dans ce tube, et ré- » pond à l'anus : l’autre est à l'extrémité opposée ou vers: » la circonférence du cercle, et donne dans la cavité » thoracique. Tous deux manquent de tentacules, selon » M. S.: mais l'extérieur en aurait huit, selon MM. Des- _» marets et Le Sueur. L'estomac et l'intestin sont vers » le fond de la cavité thoracique ; les ovaires, au nombre » de deux, sur les côtés; le ganglion, à sa place ordi- » naire. » L'autre espèce est le Pyrosome. Cet être,‘que l’on » pourrait presque appêler merveilleux, tant il réunit » de propriélés étonnantes, a été découvert et décrit pour » la première fois par MM. Péroh et Le Sueur (nn. » du Mus., tom. 17). Il est commun dans l'Océan et À » dans la Méditerranée. La lueur phosphorique qu'il »répand est si vive, qu’elle peut se.comparer à celle ; » d’une bougie. Sa forme générale est: celle d’an long L 4 DES ASCIDIES COMPOSÉES. m7 ?-eylindre creux, de substance gélatineuse, arrondi et » fermé par un bout. et dont la surface extérieure serait » toute hérissée de pointes gélatineuses comme lui, sail- » lantes et inégales. Les observateurs que noùs venons » de citer le décrivirent d’abord comme si c’eût été un » animal simple de la classe des Polypes ; mais il paraît » qu'ils ont reconnu depuis sa composition , et vos com- » mussaires ont entre les mains un Mémoire Iu par » M. Le Sueur à la Société philomatique, où cet artiste » habile et zélé pour la science donne de grands détails » sur la structure des animaux particuliers de la réunion » desquels le Pyrosome est formé. L'un de nous, qui »s’était procuré un Pyrosome à Florence, et qui en » avait reçü d’autres de Nice par les soins de M. Rüisso, » en ayant remis un à M.S., celui-ci en a fait l’anatomie » avec son exactitude ordinaire. | » Chacune des pointes extérieures du Pyrosome fait » partie de l'enveloppe d’un animal particulier. Une des » ouvertures, percée un peu au-dessous du sommet de la » pote, donne dans l’intérieur de la cavité thoracique, » et, par une circonstance propre au Pyrosome, la cavité » thoracique a son fond ouvert ; en sorte que l’eau peut » la traverser et sortir par une ouverture opposée à la » première, et qui est percée à la surface interne du tube » général. IL est possible que cette eau prenne alternati- . » vement les deux directions; ce qui expliquerait com- » ment M. Le Sueur ,ayant rempli d’eau le tube général, » a vu ce liquide s'échapper par les ouvertures extérieures » de toutes les poiutes appartenant aux animaux parti- » culiers. Quoi qu’il en soit, la cavité thoracique a des » parois garnies de vaisseaux treillissés, comme tous les 78 2° MÉMOIRE. SUITE » autres animaux de cette famille; les gros vaisseaux ÿ » sont disposés de même, ainsi que le ganglion nerveux. » Dans le fond de cette cavité le plus voisin de la cavité » commune du tube général, s'ouvre le petit conduit » qui mène à l'estomac. [’intestin est court, et son » extrémité, où l'anus, regarde l’ouverture qui donne » dans l’intérieur du tube général ; ce qui complète » l’analogie avec les Botrylles. | » On pourrait donc dire qu’un Pyrosome est com- » parable à un tube formé par un grand nombre de » cercles de Botrylles empilés les uns sur les autres. » Cela serait surtout vrai du Pyrosome élégant décrit » par M. Le Sueur (Nouv. Bull. des Sciences), où les » animaux particuliers sont disposés très-régulièrement » par anneaux, ou de la manière que les botanistes » nomment verticillée. » Ce qui est le plus remarquable dans les animaux » particuliers du Pyrosome, c’est leur manière de se » propager. On trouve dans le fond de leur cavité abdo- » minale de petits germes où l’on distingue déjà trois ou » quatre petits animalcules réunis en anneau; de sorte » qu'ils paraissent déjà groupés dans le sein de leur » mère, et ne se montrent au Jour que dans cet assem- » blage, qui ne doit sans doute qu’augmenter par la » multiplication des individus. » La Classe a pu remarquer que, dans le compte que » nous venons de lui rendre des intéressans travaux de » M. S., nous avons évité de nous servir de la nomen- » clature de ce naturaliste. | - » En effet, il ne nous semble pas que les animaux » particuliers qu’il a si bien fait connaître doivent porter : DES ASCIDIES COMPOSÉES, 70) »le nom de Polypes, ni leur assemblage le nom de » Polypier. Depuis long-temps, le nom de Polype en » français, celui d’Æydra en latin, sont affectés aux » aimaux de nos eaux douces, dont T'rembley a fait » l'étonnante histoire, et à ceux des animaux des Zo0- » phytes , qui leur sont analogues par l'organisation ; » caractère qui assurément ne convient en aucune façon » à ceux que M.S. vient de décrire. Si l’on veut attribuer » à ces derniers un nom générique qui en donne une » idée juste, on ne peut guère employer que celui d’Æ4s- » cidie. 1] leur convient beaucoup mieux encore qu'aux » animaux des coquilles bivalves auxquels Pallas et Linné » le donnent. , | » M. S. voudrait aussi réserver le nom d’Alcyons et » d’Alcyonées aux êtres composés de ces animaux voisins » des Ascidies; mais il faudrait l’ôter alors à l’Æ/cyonium » digitatum, à V AÆlcyonium exos, qui depuislongtemps » le possèdent, et sont beaucoup plus connus sous ce » nom que les nouvelles espèces dont M. S. vient de » faire l’histoire. Le nom de Distomus, donné à une » espèce analogue par Gæriner, peut fort bien être » conservé ; 1] nous paraît même devoir suffire, comme » nom générique, aux quatre premières espèces que nous » avons indiquées ci-dessus, et dont M.S. voudrait faire » des genres sous les noms d_ Æplidium, de Polychnum, » de Dideninum et d’Eucælium. Les deux espèces plus ÿ grandes qu’il établit aussi en genres, appelant, l’une » Diazona, et l'autre Sigillina , nous paraissent même » à peine devoir être distinguées des Distomes. Tous ces » animaux ont les mêmes parlies essentielles ; et si l’on » devait faire des genres d’après les diverses manières 80 2° MÉMOIRE. SUITE ‘» dont les intestins sont groupés, chaque espèce de »Méllusque prendrait presque un nom générique , ce » qui fatiguerait la mémoire outre mesure. 4 » Quant aux Boirylles et aux ‘Pyrosomes, comme »leurs animaux ont les orifices différemment situés , » comme ils sont disposés dans un ordre particulier et » fixe, on peut leur laisser leur nom générique ; encore »n’a-t-on de motif pour distinguer le Pyrosome du » Botrylle que parce que le premier est libre, -et le » second fixé; car on voit déjà dans le Botryllus con- » slomeratus plusieurs cercles d'animaux empilés, ce » qui conduit manifestement au caractère: du Pyro- » some. ÿ | » Au reste, ces remarques n’ôtent absolument FER ee » mérite du or de M. S., mérite qui consiste à nous » avoir fait connaître un ordre tout nouveau d'animaux » composés, dont les individus particuliers ont une struc- » ture beaucoup plus compliquée que celle des Polypes, » et infiniment voisine de celle des Mollusques; et à nons » lavoir: fait connaître , d’une manière très-exacte, par » des descriptions bien détaillées et de bonnes figures, » ce qui était fort difficile, surtout pour les espèces que … » M. S. a eu d’abord à décrire, et qui étaient extrême » ment petiles. Lu » MM. Le Sueur et Desmarets l'avaient prévenu par » rapport au Pyrosome et au Botrylle (a); mais il à » soin de leur rendre à cet égard la justicé ia leur » est due, | (a) Voyez cependant l’article du Botrylle ci- ire page 4; note A ia DES ASCIDIES COMPOSÉES. | BI » Vos Commissaires ont vérifié, sur les objets mêmes, » une grande partie des observations de M. S.; ils croient » pouvoir en garantir l’exactitude en tout ce qu’elles ont » d’essentiel. Ils pensent que la Classe doit témoigner à » ce naturaliste ia satisfaction qu’elle a éprouvée de son » travail, et l’engager à l’étendre, comme il le promet, » aux autres sortes d'animaux composés, afin de déter- » miner jusqu’à quel point chacun d’eux se rapproche »ou s'éloigne de ceux qu’il a déjà décrits. Aucune » recherche ne peut êlre maintenant d’un plus grand » intérêt pour la connaissance des animaux sans ver- » tèbres ». Fait au palais de l’Institut , le 8 mai 1815. Signé G. CUVIER. DE LAMAR CK. # TROISIÈME MÉMOIRE. LALALLAVÈALELVIVLILILIVLLLLLIR D OBSERVATIONS. SUR LES ASCIDIES PROPREMENT DITES, SUIVIES DE CONSIRPÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA CLASSE DES ASCIDIES. C'esr en examinant des corps dont les attributs extérieurs étaient loin de rappeler ceux des As- cidies ordinaires que nous sommes parvenus à la découverte de l’ordre des Ascidies composées ou sociales (a). L'intérêt de cette découverte exige (a) À proprement parler, ces Ascidies sont plutôt re- trouvées que découvertes. Le genre Distomus , proposé par Gæriner il y a quarante-cinq ans, présentait la réunion déjà effectuée des Ascidies sociales aux Ascidies solitaires. Voici ce que Pallas dit à ce sujet : « Alcyonium ascidioïdes » seu Distomus variolosus Cærtneri nova indicat et per- » ficit affinitatis seriem inter Zoophyta-et T'estacea bival- » via, per Ascidia Basteri seu Priapos,quos Gærtnerus in » genere Distomos vocare amavit, quique sunt quasi Ei- » valvia testis exemta, branchiüsque lamellaceis orbata et » basi rupibus adnata». (Spicil. Zool., fasc. x, pag. 55.) | 84 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION ‘ que nous abandonnions momentanément la classe des Polypes.,, pour nous occuper des êtres plus compliqués qui font l’objet de ce troisième Mé- moire. ; Les Ascidies ont l’organisation variée et l’aspect uniforme. La configuration qui leur est affectée ne permet pas que les différences intérieures se manifestent au-dehors par des signes fort sen- sibles. Aussi les distinctions nécessaires à la par- faite connaissance des espèces sont-elles difficiles à tracer. Il ne me paraît cependant pas impossible de les diviser en plusieurs genres. Je vais essayer d’en établir quatre, et je ne doute pas que par la suite on n’en admette plusieurs autres. Les genres que je propose sont fondés sur les Ces observations sont de 1774. En 1793, M. Renier , natu- raliste de Venise, a fait imprimer, dans les Opuscoli di Milano, tom. X FT, une longue lettre, dont le but prin- cipal est d'établir l’affinité des Botrylles avec les Ascidies. Il est vrai qu'il ne leur suppose d’autres viscères qu'un tube courbé en siphon, et allant d’un orifice à l’autre ; c’est même ainsi qu’il les a représentés : mais il faut se rap- peler qu’à l’époque où cet auteur écrivait, l’organisation intérieure des Ascidies était à peu près inconuue , et qu’au fond tous ces rapprochemens avaient leur principe dans des. analogies purement extérieures. Je suis arrivé à la vérité en suivant une autre voie; et le lecteur a pu remarquer que si l'existence des Ascidies sociales n’est pas encore reconnue dans mon premier Mémoire , du moins y trouve-t-on tous \ les élémens nécessaires pour la démontrer. ie DES ASCIDIES SIMPLES. 65 considérations suivantes : Le test des Ascidies est coriace, ou il est gélatineux ; il est sessile, où il est pédiculé (a). Je range parmi lies Ascidies à test coriace , celles. dont l’enveloppe extérieure est d’une substance sèche, peu ou point transparente, dure à enta- mer, doublée intérieurement d’une peau dense, qui souvent a les reflets de la nacreet:son opacité ; celles qui admettent dans l'épaisseur de leur en- veloppe divers corps marins, et qui s’'incrustent de graviers, de coquillages, de lithophytes, de fucus, etc.; celles dont la surface, sans être ainsi incrustée , est profondément ridée, ou verru- (a) M. Cuvier( Mém. du Mus.d hist. nat., tom. rr) di vise le genre des Ascidies en quatre tribus, dont les caractères sont pris dans la forme et les dimensions du sac branehial. 1°. Sac branchial plissé longitudinalement, descendan®& jusqu'au fond de la tunique propre sans s’y recourber. Æscidia microcosmus , A. papillata. 2°. Sac branchial non plissé, descendant jusqu’au ford de la tunique propre sans s’y recourber. Æscidia phusca.. 3°. Sac branchial descendant jusqu’au fond de la tunique propre , se recourbant ensuite, et remontant jusqu'au mi- Leu du corps. /scidia mamillata, 4. monachus. 4°. Sac branchial ne pénétrant pas jusqu'au fond de la tunique propre. Æscidia intestinalis, A. clavata. Ces divisions sont très-simples , et disposées très-natu- rellement. Je ne m'en suis écarté que pour y ajouter quelques développemens , et donner une sorte de priorité aux caractères extérieurs, ; 86 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION queuse, papilleuse, scabre, épineuse, velue. Les espèces auxquelles Jattribue un test gélatineux se distinguent par des qualités contraires. Leur enveloppe est plus molle, plus tendre et plus facile à couper ; elle a la transparence de la gelée ou du cartilage. Elle est doublée d’une membrane mince et séreuse. Sa surface est unie ou simple- ment bosselée, le plus souvent glabre et polie. Enfin , il est rare qu’elle recoive dans sa sub- stance erbrls corps étrangers. Ces deux divisions présentent encore e les diffé rences suivantes. Les Ascidies à test cortace ont Vorifice branchial ouvert en quatre rayons ; anal de même, ou fendu transversalement. Les Ascidies a test Sante lorsqu’ elles sont pourvues de, rayons,en ontcommunémentdehuitàa neufaleur orifice branchial, et pas moins de six à l’orihice anal (a). af Enfin, comme le nombre des rayons, dans les Ascidies contractées ou privées de vie, estsouvent difficile à déterminer, s’il restait de l’incertitude sur la place d’un individu quelconque, on la ferait cesser par une simple section du sac bran- chial ; car toutes les espèces que je considère comme des Ascidies à test coriace ont leurs (&) La tunique adhère moins fortement aux orifices dans celte seconde division; la membrane veloutée qui double ces orifices a moins d'épaisseur et de solidité. DES ASCIDIES SIMPLES. 07 branchies divisées longitudinalement par des plis profonds, réguliers et permanens (a), et toutes celles que j’admets parmi les Ascidies à test sélatineux ont leurs branchies unies et sans aucun pli. Chacune de ces divisions possède des espèces sessiles et des espèces pédiculées, avec cette dif- férence néanmoins que, dans la première divi- sion, le pédicule naît du sommet du corps, et dans la seconde, de sa base; de sorte que chez les espèces de cette seconde division, le corps est véritablement supporté par le pédicule, tandis que chez celles de la premiére il y est plutôt suspendu. Tels sont les résultats généraux des ohserva- tions que j'ai pu faire sur les Ascidies de ma collection, et sur celles que M. Cuvier a bien voulu me communiquer. Les Ascidies à £est coria- ce et pédiculé composent . le genre BoLTENIA. Les Ascidies à fest co- riace , sessile . . . . . . . le genre CYNTHIA. Les Ascidies à £est géla- | tineux, sessile . . . . . . le genre PHALLUSIA. Les Ascidies à fest géla- | | tineux , pédiculé . . . . . le genre CLAVELINA. (a) Ces plis, suivant la remarque de M. Cuvier, «sont maintenus constans, quelles que soient d’ailleurs les di- 68 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION Genre BoLTENIA. Exemple (a). BortenrA ovifera ( F'orticeila ovifera Linn. ). Le corps est ovoïde, suspendu à un pédicule cylindrique très-grêle et très-long; tous deux couverts d'un poil ras, dur et serré. Les ori- lices extérieurs ou les oscules sont fendus en croix, peu proéminens, placés du même côté, l’un très- près du pédicule, et l’autre vers Vextrémité. opposée. C’est le premier qui ré- pond à la cavité branchiale. Lentrée de cette cavité est garnie d’une rangée de filets tentacu- laires divisés à leur bout. Je ne connais pas les plis des branchies; je sais seulement que les gros vaisseaux forment entre eux des mailles car- rées, et que ces mailles sont interceptées par des vaisseaux longitudinaux très-fins, croisés eux-mêmes par deux vaisseaux transverses de moyenne grandeur. Le pharynx est au fond de la cavité, plus bas que lorifice anal. Il conduit à un estomac simple, et privé de foie, à ce qu’il latations du sac branchial, par des ligamens et des vais- seaux sanguins qui traversent sur leurs bases et enve- loppent ce sac comme autant de cerceaux ». (&) Planches 1 et v. DES ASCIDIES SIMPLES. 89 paraît. L’intestin monte jusqu’au pédicule, mais il n’y pénètre pas, et, redescend aussitôt paral- lèlement à lui-même; 1l se termine par un anus dentelé. Il y a deux ovaires très-inégaux ; le plus petit est du côté des intestins, entre l'estomac et le rectum, et le plus grand du côté opposé. Ils sont tous deux allongés, placés longitudinale- ment , et terminés par de courts oviducius, qui aboutissent, comme on le pense bien, à lorifice anal. Tous ces viscères sont enveloppés dans une tunique dont le sommet se prolonge, s’amincit, et remplit comme une moelle l’intérieur du pé- dicule. Les muscles dont elle est garnie sont détroites bandelettes, les unes longitudinales, se portant aux deux orifices ; les autres circu- laires. Ces bandelettes se croisent à angles droits, et simulent ainsi un réseau branchial; mais le plus léger examen suffit pour dévoiler leur na- ture. L'insertion du pédicule se fait visiblement ici, non au milieu, mais sur le côté du sommet; et c’est ainsi qu'Édwards la représentée. On conçoit alors que le corps doit, par son poids, courber l’extrémité du pédicule, quand celui-ci s'élève verticalement, et se remettre ainsi dans sa position naturelle. Dans une autre espèce que Bol- ten a décrite, et que la distance qui existe entre ses ouvertures me fait rapporter à ce genre, le pédieule naît directèment du sommet, et ne _ parait pas disposé à perdre sa direction verticale. e 00 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION * A ! j 4 4 s { Yelle que cette espèce est représentée, le fond du sac branchial monte au lieu de descendre ; de sorte que l'animal est, à proprement parler, dans une situation renversée. Genre CYNTHIA. Plusieurs espèces de ce genre ne se distinguent du précédent que par le défaut de pédicule. D'autres s’en éloignent encore par la présence d’un foie, d’autres par l’unité de lovaire, d’autres par l'interruption du tissu des bran- chies, etc. Elles doivent donc différer beaucoup entre elles. Le petit nombre de celles que j'ai examinées pourraient former quatre tribus, s1 Von avait égard aux variétés d'organisation que présentent les exemples suivans. Premier exemple (a). CynTHIA Momus , — microcosmus, — paniex, — Gangelion, — claudicans, — pupa. Les oscules, plus ou moins tubuleux, s’épa- nouissent en quatre festons non frangés. L'entrée de la cavité branchiale est pourvue d’un cercle de filets tentaculaires composés, généralement pinnés ou sub-bipinnés. Cette cavité n’a pas Be k ll fa 1 i ES ne (a) Planches 1, 11, v, vi. + DES ASCIDIES SIMPLES. QE moins de douze plis flottans dans son inté- rieur , et quelquefois elle en a dix-huit très- complets , neuf de chaque côté, qui tous suivent parallèlement la courbure de la cavité, et vont aboutir à un petit espace lisse situé au-dessous du pharynx. Les gros vaisseaux longitudinaux sont les plus saillans de tous ; ils forment, avec les gros vaisseaux demi-circulaires, des mailles en carré long, que trois autres vaisseaux moins gros subdivisent en quatre mailles transverses : ces dernières sont interceptées par des vaisseaux longitudinaux extrêmement fins. Le pharynx conduit à un estomac pourvu ‘d’un foie ver- dàtre, grenu, ou feuilleté. Ce foie, qui adhère d’une manière intime à l’estomac, l'enveloppe en tout ou en partie, et y verse la bile par des trous distincts percés au fond de certaines ca- vités. L’intestin est peu glanduleux ; il forme une anse peu élevée, toujours écarlée du rec- tum, qui se termine par un anus découpé ou entier. Îl ÿ a au moins deux ovaires; ils sont attachés à la tunique, et appliqués contre le sac Eranchial , lun du côté des intestins, et l’autre du côté opposé. Ces ovaires sont terminés par de courts oviductus dirigés vers lorifice anal. Telle est l’organisation commune aux sept espèces indiquées ci-dessus, et que diversifient quelques caractères sujets à varier. 1°. Le nombre des plis de la cavité branchiale : on en compte O2 _ 9° MÉMOIRF. DESCRIPTION douze dans la Cynthia Gangelion, quatorze dans les C. microcosmus, pantex, pupa ; seize dans la C. papillata, dix-huit dans la C. Momus x enfin, dix-sept ou même dix- neuf dans la C. claudicans, qui les a toujours en nombre impair. 2°. La position du pharynx ; qui s'éloigne plus ou moins du fond de la cavité, ce qui peut beaucoup changer la proportion relative de ses plis. La C. Homus , où il est le plus élevé, a les plis postérieurs ou voisins des artères branchiales très-longs, et les plis voisins de la veine bran- chiale très-courts. 3°. La conformation de Lesto- mac, dont l’intérieur, ordinairement simple, est garni de plusieurs feuillets saillans dans la C. papillata. 4°. La disposition du foie, que les C. Momus, microcosmus , pantex et Gangelion ont divisé en deux masses, dont une est à gauche ja sac branchial, et comme hors de l'abdomen. °, Le nombre, Ja Fan et la situation des ovaires. Du côté de bone , l'ovaire est ‘toujours unique, mais tantôt compris dans l’anse de Pintestin sans y adhérer, tantôt couché sur l'intestin, et adhérant au rectum. Ce dernier cas est celui des C. papillata, claudicans et pupa. La C. microcosmus'est la seule qui ait deux ovaires du côté gauche, et la C. pa- pillata , la seule qui ait des deux côtés un ovaire recourbé, et terminé par un oviductus à chaque bout. Je ne liens pas compte ici de différences DES ASCIDIES SIMPLES, | Q2 plus minutieuses qu’on trouvera d’ailleurs énumérées ci-après dans le tableau systématique -des espèces. Second exemple (a). CyxTHIA Dione. Cette espèce a les deux orifices extérieurs dé- coupés en quatre lobes ; les filets tentaculaires branchus et comme bipinnés; quatorze plis flot- tans au sac branchial ; l’estomac enveloppé dans un foie canneléet verdâtre ; les ovairesau nombre de deux, un dans l’abdomen et contigu à l’in- : iestin , quoique non compris dans son anse; l’autre du côté opposé. Elle semble donc partager la conformation des précédentes, et devrait en effet leur être réunie, si elle ne présentait deux caractères par lesquels elle se distingue, non- seulement de ses congénères, mais encore dé toutes les Ascidies simples et composées qui me : sont connues. | | Le premier consiste en de pelits filamens qui bordent les festons de ses oscules, et qui la font reconnaître pour l’espèce gravée dans Forskaol (£ab. xxrr11, fig. E), à laquelle on trouve ces singulières franges de filets. Le second , et le plus - (a) Planche var, fig. 1. 7 94 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION important de ces caractères, réside dans la dis- position du tissu branchial, qui n’est pas con- tinu sur les plis, mais interrompu à des dis- tances égales , et de manière à dessiner une suite de festons très-réguliers. Chaque pli en a un second à sa base, qui n’est pas libre comme lui, et dont les points d’attache correspondent aux intervalles qui séparent les festons. La totalité des plis est ainsi de vingt-huit, quatorze de chaque côté; ils sont bordés par un égal nom- bre de grands vaisseaux longitudinaux. Les vaisseaux qui composent le tissu sont excessi- vement fins ; les transverses cependant moins déliés que les autres, moins serrés aussi, et s’ac- commodant très- bien par leur courbure à la circonscription des festons. Ce dernier point est . une légère exception à la loi qui veut que, dans cette famille, les vaisseaux des branchies s’unis- sent en formant des angles droits entre eux. Cette espèce est encore remarquable par la dis- positiondes fibres charnues desa tunique , dont les principaux trousseaux de chaque côté descendent des deux orifices en convergeant, etseterminent brusquement avant de s’atteindre; 1ls sont peu nombreux, courts, et épaissis par le bout. La Cynthia Momus présente une organisation mus- culaire assez analogue; mais dans les autres espèces de ce genre, les muscles circulaires des orifices se répètent concentriquement sur DES ASCIDIES SIMPLES. 95 tout le corps en se croisant. Les muscles lou- gitudinaux de ces mêmes orifices se prolongent aussi, et vont s'épanouir à la base; ils s’unissent avec les autres: et tous se serrent tellement dans les deux tribus suivantes, que la tunique ne présente plus qu’un tissu continu sans distinc- tion de faisceaux. À la vérité, les espèces d’As- cidies dont la tunique intérieure est la plus musculeuse et la plus propre à lancer de longs filets d’eau, appartiennent à ce genre. Troisième exemple (a). CyxTHIA Canopus, — polycarpa, — pomaria. On trouve à ces espèces des orifices à quatre lobes non frangés ; des filets tentaculaires très- simples ; des plis branchiaux au nombre de huit seulement , quatre de chaque côlé, à réseau continu; un estomac feuilleté iniérieurement, dépourvu de foie et de toute autre annexe à l'extérieur; enfin, un ou plusieurs ovaires sur chacun des côtés du corps. L'organisation viscérale semble simplifiée; la cavité branchiale a moins de plis, et en outre des plis moins profonds; plus de filets tentacu- laires divisés ; plus de foie : les glandes, renfer- Lac (a) Planches 11, vi et var. # 96 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION mées dans l'épaisseur des parois intestinales, peuvent y suppléer. L'intérieur de l'intestin est pourvu d’une côte cylindrique qui s'étend du pylore à l'anus, et qui se montre ici pour la première fois. | La conformation du tubealiméentaire varie. La Cynthia Canopus a l'estomac très-grand, cylin- drique, et un très-long rectum. Dans les C. polycarpa et pomaria, Vestomac est très-petit, - elliptique, et l'intestin très-court : il y a, de plus, un petit cœcum en avant du pylore. | Les organes de la génération montrent des différences plus frappantes et plus difficiles à concevoir. Les ovaires de la C. Canopus sont en nombre limité, deux ou quatre au plus; ceux du côté droit contigus au rectum; tous terminés comme à l'ordinaire par des oviductus ou des canaux propres à l’émission des œufs. À en croire les apparences, les ovaires des C. polycarpa et pomaria seraient en nombre pour ainsi dire 1lli- mité, et n’auraient aucun oviductus. En effet, parmi les organes que possèdent ces espèces, les seuls qu’on puisse prendre pour des ovaires sont des corps hémisphériques ou coniques, adhérens à la tunique charnue, au nombre de plus de cinquante , et disposés sur huit rangs, qui cor- respondent à peu près aux huit plis du sac _branchüal. Ils sont formés d’un amas de grains semblables aux œufs de quelques autres espèces, DES ASCIDIES SIMPLES. 97 très-serrés, et dont l’ensemble imite exactement une baie composée soutenue par un calice à cinq divisions. Ces ovaires, vrais ou faux, n’ont entre eux aucune communication visible, et paraissent ne posséder d’oviductus ni communs ni parti- culiers ; ils sont accompagnés à leur base de vé- sicules gélatineuses, transparentes, sub-pédicu- lées : l’état de vacuité leur donne à eux-mêmes cette apparence vésiculeuse. La Cynthia papil- lata, qui appartient à la première tribu, m'a offert aussi plusieurs rangées de vésicules gélati- neuses, ridées, demi-transparentes, qui correspon- dent aux plis des branchies , et sont attachées à la base de leurs principaux ligamens , sur la tunique charnue (a). Ces vésicules, non moins isolées que les corps précédens, ont quelques vaisseaux sanguins , et paraissent organisées. On ne peut néanmoins les confondre avec les véritables ovaires , qui en sont ici très-distincts. Dans la C. microcosmus , les ovaires, dont la nature n’est pas douteuse, se composent de lobes géla- tineux séparés comme les grains d’une grappe ; et après l'émission des œufs, ces lobes flétris deviennent difficiles à distinguer des vésicules ridées de la C. papillata. Je suis même porté à croire que ce sont les ovaires flétris du Micro- cosmus , que M. Cuvier, ne sachant quelle orga- nisation leur attribuer, a pris pour des pro- (a) Voyez planche vi, fig. 4, 2. LR | 8 5° MK : ü | ÉMOIRE. DESCRIPTION visions de substance nutritive, comparables à la graisse des autres animaux (a). , Quelles que soient les fonctions de ces diverses parties, on doit se garder de confondre des corps : si régulièrement organisés et disposés, avec cei-. taines excroissances spongieuses où charnues qui pullulent sans ordre sur les parois de la tu- nique, et jusque sur les intestins et les ovaires de quelques espèces. J’ai trouvé de semblables excroissances à une variété de la Cynthia clau- dicans , dont elles enveloppaient entièrement Pintestin ; j'en ai même trouvé à la C. Canopus, qui fait partie de cette troisième tribu, et je les ai fait dessiner (b). Au reste, toutes ces pro- ductions paraissent étrangères aux espèces de la quatrième tribu, et elles ne se représentent plus dans les genres suivans. = Quatrième exemple (c). CynTHIA mytiligera, — solearis, — cinerea. Les deux orifices sont plus ou moinssillonnés ; ils ne s’épanouissent néanmoins qu’en quatre festons, indiqués par quatre angles intérieurs. . Les filets tentaculaires sont tirès-simples; la (a) Mém. précit., pag. 28. , (8) Voyez planche vu HE EL A0 (c) Planche vin. ( DES ASCIDIES SIMPLES. 99 cavité branchiale pourvue de huit plis, quel- quefois très-superficiels; Île tissu respiratoire essentiellement conformécommedans la première tribu : l'estomac feuilleté au-dedans, sans aucun foie à l'extérieur; l'intestin petit, glanduleux, muni à l’intérieur d’une côte qui s'étend du pylore à l’anus. Tous ces caractères se trouvent déjà réunis dans les espèces de latroisième tribu, dont celles ci ne diffèrent en effet que par l’unité de l'ovaire, et sa situation dans l’anse intestinal qui l’embrasse exactement. C’est une différence de quelque valeur, parce qu’en séparant ces espèces à branchies peu plissées, et les isolant dans leur division, elle les rapproche en même temps de la division suivante, où lovaire est toujours unique et étroitement embrassé par l'intestin. | Dans cette tribu, l'ovaire se présente sous la forme d’une poche membraneuse, qui fournit des points d’attache aux branchies, et qui se fixe elle-même à la tunique et au pourtour de lanse intestinale. Je n’y ai jamais apercu que quelques grains ronds et épars, assez semblables à d’autres grains qui tapissent la tunique et le dehors de l'intestin; mais ces derniers ne sont que de petites glandes généralement très-noires. Cette poche envoie un prolongement qui s’at- tache au rectum, mais si frisé, si irrégulier, si mince, que je n'ose le donner pour un oviductus. 100 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION Les espèces en question sont celles dont les viscères abdominaux tiennent le moins de place. Leur intestin est très-petit et très-maigre; le sac branchial est généralement d’un tissu ferme, fortifié par des ligamens fibreux très-compactes, et attaché à la tunique charnue par des brides ou des expansions prolongées de ces mêmes ligamens (a). On voit qu’en se contractant 1l pourrait se réduire à un petit volume , et laisser entre les côtés de la tunique et lui un assez grand espace, auquel l’orifice de l'anus ménagerait faci- lement quelque communication au-dehors. L'eau pénétrerait-elle ainsi dans cet intervalle, qui est souvent rempli de graviers assez gros, sans qu’il se manifeste aucune lésion au tissu des bran- chies (b)? Des observateurs si dignes de foi (c) ont vu les Ascidies lancer l’eau en deux jets séparés, qu’on ne peut guère douter que ce fluide ne soit quelquelois absorbé et rejeté par l’oscule intestinal. (a) Le sac branchial des Ascidies n’adhère immédiate- ment à la tunique que par ses deux arêtes antérieure et postérieure. | (d) On pourrait s’en assurer en injectant. quelque liquide par l'orifice anal ; essai que l’état des individus que je pos- . sède ne m’a pas permis de tenter. (c) Diquemare, Bruguiere, Müller, Bosc, et plus an- ciennement Rondelet. DES ASCIDIES SIMPLES. 101 Genre PHALLUSIA. On sait déjà que ce genre diffère des précédens par ses branchies non plissées et tendues. À ce premier caractère elles en joignent un second plus difficile à observer : c’est que les mailles de leur tissu sont pourvues à chaque angle de petites bourses ou papilles coniques, qui mar- quent la jonction des vaisseaux longitudinaux aux vaisseaux transverses. Ces mailles sont d’ailleurs interceptées, comme à Pordinaire, par d’autres vaisseaux longitudinaux très - déliés. Quant aux papilles, elles sont analogues aux filets qui bordent la veine branchiale dans beau- coup d’Ascidies, tant simples que composées, et qui indiquent aussi la réunion des vaisseaux transverses à cette veine. Il semble d’ibord que ce genre ne puisse se subdiviser aussi facilement que le précédent : des filets tentaculaires toujours simples ; des branchies toujours tendues, et dont les mailles sont toujours essentiellement les mêmes ; un ovaire toujours unique; jamais de foie à l’es- tomac : cetteannexe ne doit plus reparaïtre, mais une côte intestinale qui s'étend toujours du py- Jore à l'anus. Il y a donc ici un grand fond d'uniformité ; mais ce fond est varié par des comi- binaisons absolument étrangères aux deux pre- 102 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION miers genres, et qui permettent d'établir dans celui-ci trois tribus. naturelles très-distinctes : cest ce que je vais démontrer par autant d'exemples. Premier exemple (a). PHALLusrA sulcata, — nigra, — arabica, — turcica. L’enveloppe de ees quatre espèces est deini- cartilagineuse:, arrosée par des ramifications veineuses et artérielles irès-visibles. Ces pelits vaisseaux proviennent d’un double tronc qui sort de la partie moyenne et postérieure du corps. Le pharynx n'est pas situé précisément au fond du sac branchial, mais plus haut, vers son tiers ou son quart inférieur. Il conduit à un estomac horizontal et simple dans les trois pre- mières espèces, mais vertical et garni de feuillets très-minces dans la Phallusia tureica. L’intestin est peu glanduleux ; il forme une anse plus élevée que dans le genre précédent, et plus inclinée sur le rectum. l'ovaire ne s’est trouvé visible et rempli d'œufs que sur la première espèce, Ph. sulcata : sa masse principale est comprise entre le rectum et l’anse intestinale, dans laquelle (&) Planches 11, 5x et x, DES ASCIDIES SIMPLES. 103 son tube se plonge pour suivre le contour infé- rieur de l'intestin jusqu’à l'anus. Au premier aperçu, la Phallusia turcica semble une espèce anomale dans cette tribu : son tissu branchial ne représente point un ré- seau dont les mailles seraient interceptées par des fils plus fins ; les vaisseaux longitudinaux y sont tous très-fins et très-égaux; mais les principaux d’entre eux n’en sont pas moins distingués des autres par la position des papilles; et 1l est cer- tain que, dans la plupart des espèces, le dia- mètre apparent des vaisseaux est plus ou moins augmenté par les ligamens qui les fortüfent , ligamens qui sont 1c1 d’une transparence par- faite. À y bien regarder, cetie anomalie est donc à peu près nulle; mais 1l s’en trouve une plus. embarrassante dans la disposition des intestins. En effet, c’est une règle générale parmi les Ascidies, que la cavité branchiale occupe le côté gauche, et la cavité abdominale le côté droit du corps(a). La Ph.tureica déroge incontestablement a cette loi : son tube alimentaire est sitné a gauche du sac branchial. Une autre règle est que lin- testin, après s'être éloigné du pylore, se recourbe en devant pour s rapprocher du bord supérieur de l'estomac avant de se porter à l'anus. Dans la (&) IL ne faut pas oublier que la “Éréite des Ascidies répond à la gauche des Bivalves. din. À * 104 9° MÉMOIRE. DESCRIPTION Phallusia turcica ,; Vintestin se courbe au con- traire en arrière, et embrasse l’estomac par- dessous avant de donner le rectum. Cette double singularité, observée sur une seule espèce et sur un seul individu, n'ayant paru suspecte, j'ai voulu rechercher si d’autres espèces ne présente- raient pasquelquefois des dérangemensaralogues, J'en ai, en effet, trouvé un dans la Cynthia Mo- mus , qui est plus extraordinaire encore (a), et qu’il me paraît utile de noter ici. Le tube alimen- taire était de même à gauche ; mais, par uneinter- version presque inexplicable, le pharynx avait quitté la base antérieure du sac branchtal, et s'était placé à son sommet postérieur ; l'intestin descendait jusqu’au fond de la tunique, se repliait en avant, et remontait parallèlement a lui-même pour se terminer vis-à-vis du pharynx ; de sorte que Fanus et le pharynx souvraient également sous Porifice branchial. Quant à l’orifice anal, 1l entrait dans les bran- chies, et leur procurait une seconde issue au- dehors. Cet individu avait des ovaires garnis d'œufs. Il paraissait néanmoins supporter cette organisation monstrueuse avec peine. Ses bran- chies, remplies de Crevettes , attestaient son état de faiblesse ; et ce même état na paru dé- célé dans la Ph. turcica par le grand nombre d’Entomostracés qui en peuplaient l’intérieur. (a) Voyez planche vr, fig. 1. 3. DES ASCIDIES SIMPLES. 105 Une troisième différence, mais assez légère, se remarque sur la tunique, dont les muscles longitudinaux sont courts et terminés brusque- ment dans la Phallusie en question, tandis qu'ils se prolongent et s’épanouissent dans les trois autres. Second exemple (a). PHALLUSIA monachus, — mamillata. Quelque variée que soit l’organisation des divers groupes d’Ascidies que nous avons exa- minés , ils se ressemblent tous par la forme gé- nérale du corps et les proportions relatives de ses parties principales. Ce corps est toujours droit ; la cavité branchiale descend jusqu’au bout de la tunique ; l'intestin n’est point sensi- blement dépassé par le fond de cette cavité, et Jui-même 1l ne la dépasse point. Üne conforma- tion si constante jusqu’ici disparaitra tout à coup; bientôt nous ne trouverons que des Ascidies dont les intestins s’éloignent du sac branchial, et dont l'abdomen abandonne pour ainsi dire le thorax. Mais avant de suivre cette voie qu’elle ne doit plus quitter, la nature semble se détourner brus- quement et faire quelques pas en sens inverse. Les Ascidies de cette tribu n’ont pas seulement (aY Planche x. ed 106 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION y Je sac branchial de Ja longueur de labdomen ; il se prolonge au-delà en se recourbant en arrière, et semble forcer la tunique à se prêter à ee mou- vement; 1l y force en quelque sorte l’abdomen lui-même, car l'estomac est réellement relevé et replié sur lanse de l'intestin. L'enveloppe extérieure a la même consistance demi-cartilagineuse que nous lui avons vue dans la tribu précédente, et montre les mêmes rami- fications vasculaires. Le corps qu’elle contient, parvenu à son fond , se recourbe à droite et en arrière pour remonter vers son milieu ; elle se moule sur ce repli, et, pénétrant dans linter- valle que les deux parties laissent entre elles, elle les maintient dans leùr position respective. Cest au-dessus de ce septum que lenveloppe reçoit du corps son principal vaisseau. La tu- nique a des trousseaux de fibres très-divisés. Le sac branchial a, comme on le pense bien, beau- coup d’étendue ; il est allongé, et se recourbe immédiatement au-dessous du pharynx : mais, comme l’entrée de la courbure est vaste, le pha- rynx ne laisse pas que d’être éloigné de la base de l'enveloppe; circonstance qui permet à les- tomac de se tenir au-dessous dans une ligne absolument verticale. Cet estomac, retourné sur l'intestin, a pris une sitüation inverse de celle qu’il affecte communément, c’est-à-dire, que son bord antérieur et inférieur est devenu supérieur DES ASCIDIES SIMPLES, 107 et postérieur. Quoi qu'il en soit, sa cavité est relevée de gros plis qui convergent, comme à l'ordinaire , du cardia au pylore ; il est très- slanduleux, ainsi que tout l'intestin, dont l’anse est disposée comme dans la première tribu. Je n'ai point trouvé d’ovaire; les petits grains dis- _séminés dans la masse des viscères sont évidem- ment des glandes. M. Cuvier indique cependant le conduit excréteur de la génération; mais, en examinant la figure qu’il en a donnée, je crains qu'il n'ait pris pour tel, l'extrémité de la côte intestinale. Cette côte semble formée d’un paquet de petit tuyaux qui, partant du pylore, vont aboutir à l’anus, et s’y terminer par une sorte de pavillon frisé. Je passe aux Phallusies de la iroisième tribu. Troisième exemple (a). PHALLUSIA intestinalis. C’est maintenant que l’abdomen des Ascidies commence visiblement à descendre et à se sépa- rer du thorax (b). Cette nouvelle et importante (a) Planche x1, fig. 1. (b) En un certain sens, l'abdomen ne descend pas ; il monte , et en voici la preuve. Une Ascidie , dans sa position naturelle, représente un Mollusque bivalve aussi dans sa 108 9 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION ; e CE r È & | 4 A modification semble annoncer que la nature va passer des Ascidies simples aux Ascidies com- posées. On ne peut toutefois la considérer encore que comme le lien organique qui unit ee genre M au suivant. | L’enveloppe de la Phallusie intestinale est gé- latineuse, transparente, cylindrique, et d’une forme qui indique qu’elle se prête à l'allongement des viscères. Elle n’a point de ramifications vas- culaires visibles ; les vaisseaux incolores qu’elle reçoit lui viennent de la partie inférieure du corps. Son épiderme est légèrement velouté; les festons de ses orifices sont séparés par de gros points calleux, caractère dont on pourra tirer meilleur parti dans la suite, si on le trouve exclusivement propre à cette tribu. Les fibres longitudinales de la tunique descendent par ? (# “ position naturelle, et ce dernier un Mollusque gastéro— pode , une Patelle, par exemple, la tête en bas, et dans une situation renversée, [Il résulte de là que les parties qui descendent relativement à l’Ascidie, montent relativement au Gastéropode. Ainsi une Ascidie dont les intestins et l'ovaire se sont prolongés au-dessous du thorax, ne peut plus être comparée qu'à un Gastéropode dont les viscères abdominaux se seraient déroulés en avant de la tête, et qui n'aurait conservé, dans la position habituelle de l’ab- domen , que les branchies et anus. Ceci complète , en quelque sorte , l’inversion des expres— sions que j'ai fait remarquer ci-devant, page 6, note. DES ASCIDIES SIMPLES. 109 faisceaux réguliers qui vont s'épanouir à sa base. La cavité branchiale est très-allongée, et le pharynx presque contigu à son fond, qui est ainsi facilement dépassé par l’abdomen. L’es- tomac, auquel conduit un court œsophage, descend obliquement en arrière; il est pourvu de quelques feuillets en dedans, et en dehors de. glandes assez saillantes : on observe de semblables glandes sur une portion de l'intestin. L’anse de celui-ci est un anneau qui remonte à peine Jus— qu'aux branchies, mais qui est immédiatement suivi d’un long rectum. La masse de l’ovaire est comprise dans l’anneau intestinal ; son fond s'attache à l’œsophage ; son tube monte avec le rectum , et le dépasse. Il est à remarquer que, dans cette espèce, le péritoine commence à prendre plus de consistance , et fournit une voüle membraneuse qui circonscrit et protége en dessus la cavité abdominale. Genre CLAVELINA. ÆExemple (a). CLAVFLINA borealis ( Æscidia clavata Cuy.). Quoique le genre des Phallusies comprenne quelques espèces dont la masse des viscères se (a) Planches 1 et x1, fig. 2, EtTO 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION concentre entre le fond de la tunique et celui du sac branchial , ce dernier, très-allongé, leur sert encore de point d'appui, et l’on peut dire que toutes les Phallusies ont l’abdomen plus ou moins latéral. Il n’en est pas ainsi des Clave- lines : leur sac branchial ou leur thorax est fort petit; leur abdomen est très-allongé et absolu- ment inférieur; le pédicule qui le supporte le fait paraître encore plus long. Au reste, les pro- portions de.ce prolongement, qui n’est rempli que par une production muqueuse delatunique, peuventvarier ; et je pense qu’on doit considérer VAscidia lepadiformis de Müller comme une es- pèce de Claveline dont le pédicule est fort court. L'existence du pédicule établit entre les Cla- velines et les Boltenies une sorte de conformité extérieure qui tend à les faire confondre. Mais si Pon fait attention au point d’où part ce support, on trouvera bientôt que le caractère qui semblait rapprocher les deux genres est précisément celui qui les éloigne, et qui oblige de les placer aux deux bouts de la série des Ascidies simples. Les véritables rapports des Clavelines sont avec les Phallusies. Néanmoins, aux différences "1 Na UE que l’on connaît s'ajoutent des considérations moins importantes peut-être, mais dont la 2 réunion me semble justifier pleinement l’éta- blissement du genre. L’orifice branchial paraît privé de rayons ; il est garni au - dedans de filets DES ASCIDIES SIMPLES. 111 disposés sur deux rangs bien séparés. Le réseau de la cavité n’a point de bourses ou papilles vasculaires ; il se compose de gros vaisseaux transverses unis par des vaisseaux longitudinaux très-fins et très-égaux. L’oœsophage est long et grêle ; il descend tout droit, et aboutit à un estomac perpendiculaire qui a quelques feuillets au-dedans, mais qui n’est pas glanduleux. On ne voit point ici cette côte cylindrique qui, dans les Phallusies, s'étend du pylore au bout du rectum. Toute la portion de l'intestin inférieure à l'estomac est remplie de petites glandes piri- formes, qui ont la couleur jaunätre ou verdâtre des tubes hépatiques ; elles sont contenues dans l'épaisseur des parois intestinales, et ne font aucune saillie. Au sortir du pylore, Pintestin ne se relève pas pour former un anneau plus ou moins vertical ; il descend au contraire perpen- diculairement jusqu’au pédicule, et ne se re- courbe que pour remonter directement vers Janus en passant sur lestomac; exactement comme dans la plupart des Ascidies sociales, avec lesquelles celle-ci a, par les proportions et le groupement de ses viscères, des analogies que: M. Cuvier a très-bien remarquées. La position de l’ovaire dans le repli de Pin- testin, quoique semblable à celle que présente la Phallusie intestinale, ne vient point infirmer les conséquences précédentes, parce que cette 112 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION position est encore à peu près la même dans les genres Diazona et Distoma, qui sont des Asci- dies sociales. On peut prévoir des rapports de la Claveline: avec ces deux derniers genres, qu’en se bor- nant à considérer l’organisation individuelle, 1l. ne se présentera aucune distinction réelle entre les Ascidies simples et les Ascidies composées. Et en effet, plus on les compare entre elles, plus les différences s’évanouissent. Hormis les. distinctions qui caractérisent les genres chacun dans sa division, on peut dire que toutes les autres modifications leur sont communes (à); il y en a même qui, après avoir disparu dans les. unes, se montrent de nouveau dans les autres. Ainsi, les petites bourses papilliformes des bran- chies du genre Phallusia reparaissent dans le genre Diazona ; les ovaires doubles et appliqués . contre les branchies des Cynthies se retrouvent dans les Botrylles ; la position très-relevée de : l'abdomen, si complètement étrangère à la Cla- veline, revient jusqu’à un certain point dans ces mêmes Botrylles et dans les Eucélies : 1l y a même de très-insignifians ou très-minutieux . détails d'organisation dont l'existence se soutient : dans toute la série. Aussi les Botrylles, les Si- (&) Les Abeilles solitaires ne ressemblent pas davanige aux Abeilles sociales, $ ET GA DES ASCIDIES SIMPLES. 113 gillines et les autres Ascidies sociales dont nous connaissons les filets tentaculaires, les ont tou- . jours montré de longueur inégale, les plus petits séparant les plus grands, et alternant avec eux. La même combinaison se retrouve dans les As- cidies simples; et si elle n’y est pas toujours aussi régulière, on voit que cela tient à la mul- tiplicité des filets qui en gène et contrarie plus ou moins le développement. . Mais cette conformité dans les organes que nous avons examinés jusqu'ici, ne serait-elle qu'un masque commun sous lequel existeraient des natures réellement différentes ? Il est d’autres organes, en effet, que les zoologistes regardent comme plus essentiels, et dont l'absence, la pré- sence ou certaines modifications décident, sui- vant eux, du mode d’existence accordé aux divers animaux. Le cœur a été trouvé dans les Ascidies simples : existe-t-1l dans les Ascidies composées ? Je puis répondre à cette question par Vaflirmative; mais, pour arriver à une démons- iration complète, 1l est nécessaire que j’examine la forme sous laquelle les Ascidies ordinaires présentent cet organe. Dans toutes, le cœur est un renflement peu musculeux, oblong ou fusiforme, dont les deux extrémités opposées se prolongent en deux vais- seaux d’un diamètre presque égal au sien : un de ces vaisseaux reçoit, à ce qu’on croit, tout le 8 L1 114 9° MÉMOIRE. DESCRIPTION sang des branchies; il prend le nom de veinè pulmonaire. l’autre , beaucoup plus long, est l'aorte qui distribue le sang aux diverses parties du corps (a). Cet appareil est renfermé dans un “ double fourreau membraneux. | | Dans toutes encore, le cœur est situé fort près de l’estomac. La veine pulmonaire se porte d’abord vers le cardia, tandis que l'aorte se di- « rige en sens contraire. Il y a ensuite des variétés ! qu’il importe de connaitre. La Cynthie papilleuse (b) a le cœur placé horizontalement entre le fond de la tunique et le foie. La veine pulmonaire suit le bord infé- rieur et antérieur de l'estomac jusqu’au cardia, lieu où paraït toujours s'établir la communica- tion de cette veine avec les branchies. L’aorte se recourbe d’abord brusquement, passe sous le cœur, revient sur elle-même, et monte quelque temps parallèlement aux artères branchiales avant de se diviser. La Phallusie cannelée (c), première tribu, (a) « L’Ascidie n’a, comme les Gastéropodes et les » Acéphales, qu'un ventricule gauche ou aortique, et il » n’y a point de ventricule sur la réunion de la veine- » cave et des artères pulmonaires ». Cuv. Mém. précit. PAag. 21. | (8) Planche vr, fig. 4.7, 4 2. . (e) Planche 1x, fig. 2. 7. = S db ” DES ASCIDIES SIMPLES. 115 a le cœur situé plus en avant, mais toujours horizontalement et sous le bord inférieur de l'estomac, que la veine pulmonaire remonte jusqu’à l’œsophage, tandis que l'aorte se porte immédiatement du côté opposé, en suivant les artères branchiales, qu’elle abandonne vers le milieu de leur longueur pour aller distribuer le sang à l'enveloppe. Dans tout ce trajet, elle est accompagnée d’un autre gros vaisseau qui rap- porte ce sang au corps. Dans la Phallusia monachus (a), seconde tribu , le cœur est situé un peu obliquement derrière le pylore. Comme l’estomac est retourné sur l'intestin , et que son bord inférieur est devenu supérieur, la veine pulmonaire se ré- fléchit pour suivre ce même bord jusqu’au car- dia, Quant à l'aorte, elle monte, comme dans l'espèce précédente, parallèlement aux artères branchiales , dont elle ne s'éloigne que pour arroser l'enveloppe et d’autres parties. Le cœur de la Phallusie intestinale (b), troi- sième tribu , diffère des précédens par sa di- rection ; il est situé presque perpendiculairement un peu au-dessus de l’estomac, à gauche, du côté opposé à l'ovaire. La veine pulmonaire contourne l'estomac pour parvenir à l’œsophage. L’aorte (a) Planche x, fig. 2. 4, 2. 8. (2) Planche x1, fig. 1. 2,1. 2. #16 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION s'élève d’abord, et forme, en revenant sur elle- même, une petite anse verticale qui dépasse un peu celle de lintestin; elle continue de des- cendre, mais dans une direction opposée à celle de la veine pulmonaire, et finit par se diviser en deux ou trois branches qui se rendent à Venveloppe et aux autres parties. Le cœur de la Claveline boréale (4) est per- pendiculaire comme le précédent , et situé de même du côté opposé à l'ovaire; mais la chute complète de l’anse intestinale la entraîné un peu au-dessous de lestomac. La veine pulmo- naire s'élève vers le cardia ; l'aorte descend pa- rallèlement à l'intestin, et se divise près de sa courbure. L'ensemble représente un gros vais- seau tout droit. ; Voila les diverses positions que m’a fait voir le cœur des Ascidies proprement dites. Dicque- mare, qui a observé cet organe dans PAscidie intestinale, sans toutefois le reconnaître, dit qu'il s’allonge et se raccourcit alternativement avec beaucoup de vivacité (b). On ne peut donc douter de sa nature et de ses fonctions. C’est, par conséquent, ce même organe qu’il s’agit de retrouver dans les Ascidies sociales. 4: Le genre Diazona en présente un tout sem- (a) Planche x fig. 3. 4 (8) Journal de Physique, an. 1777, pag. 138. 1e Ÿ 2 % À Te x L À DES ASCIDIES SIMPLES. 117 blable (a). Il est, comme dans la Claveline, situé perpendiculairement au-dessous du pylore, du côté opposé à l’ovaire. La veine pulmonaire monte de même à la base de l’œsophage, L’aorte descend vers le fond de la tunique, puis elle se recourbe et s'élève en montant du côté du rec- tum : elle se divise néanmoins avant d’atteindre le pédicule de l'abdomen. Je n’ai examiné le cœur que sur cette Ascidie composée ; la petitesse des autres m'a détourné d’une telle recherche; mais il ne serait pas plus raisonnable de leur contester cet organe que de balancer à accorder à tant de petits Mollusques céphalopodes ou gastéropodes dans lesquels on ne l’a pas observé, et où vraisemblablement on ne le cherchera jamais. Ainsi les Ascidies sociales ont un cœur, un centre de circulation semblable à celui des Asci- dies solitaires. Elles leur ressemblent encore par la place qu’occupe le centre principal des sensa- tions. M. Cavier a fait voir que le gros ganglion des Ascidies ordinaires était placé entre les pro- ductions de la tunique, moins près cependant de Vorifice branchial que de lanal (db). Il est (a) Planche x11, fig. 1.2, 1. 4. (B) « Ce ganglion, dit M. Cuvier, donne des branches » que l’on suit aisément, parmi lesquelles on en distingue, » dans les grandes espèces, deux qui se rendent à l’œso- dé | 6 d'A * 4 j vi L] ” CAN 110, 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION allongé, et donne à chaque bout deux branches qui envoient des rameaux aux viscères, mais dont les divisions principales se mr, très- visiblement aux deux orifices. Pour expliquer cette distribution des filets nerveux, 1l faut se représenter que l’Ascidie, emprisonnée sous une écorce à peu près insen- sible et souvent incrustée de corps étrangers, n’a de communications et de sensations Se à l'extérieur que par les deux orifices. Il paraît | même que celui de l'anus, ordinairement plus! rapproché du ganglion, est le siége d’une sensi- bilité plus vive. Les mouvemens de dilatation et de contraction qu’il laisse apercevoir sont si souvent répétés, que Müller a cru qu’il était employé à prendre la nourriture, et que le su- périeur servait uniquement à rejeter l’eau. Les Ascidies sociales offrent la même orga- nisation et les mêmes phénomènes. Jai parlé ailleurs de leur gros ganglion, et je ne reviendrai ‘pas sur ce sujet. Je me contenterai de remarquer que, quoique l'agrégation des enveloppes parti- culières soit complète et intime, la communauté » phage et l'entourent d’un anneau. L’analogie ne permet » pas de douter que cet anneau ne soit le cerveau. Le » ganglion répond à celui qu’on trouve dans les Bivalves, » entre les branchies ,-et vers l’origine du tube qui amène » l'eau ». Mém. précit., pag. 24. ‘11 DES ASCIDIES SIMPLES. 119 des sensations semble n’exister que par les orifices de l'anus. On les voit tendre constamment à se rapprocher , à se mettre en contact; et quand ils parviennent à s'unir, on les voit se créer un centre nerveux, et produire par leur expansion un nouvel organe, qui est celui de la sensibilité et de la volonté générales (a). Le Botrylle, qui réunit toutes les conditions précédentes, jouit (a) Si l’on irrite un oscule à la circonférence d’un sys- tème de Botrylle , cet oscule se contracte seul ; si on irrite le milieu de la cavité centrale du système, tous Les oscules se contractent à la fois. Conservé dans l’eau filtrée et épuisé par un long jeûne , l’animal élève davantage le limbe dé- licat qui entoure la cavité centrale ; 1l lui donne la forme d'une trompe conique , et cherche, en l’agitant, à exciter un tourbillon plus étendu ou plus rapide. S'il a pris et digéré de la nourriture, 1l retire à lui le Limbe tout entier ; les orifices intérieurs lancent alors les excrémens par petits grains avec tant de vivacité, qu'ils leur font dépasser la cavité centrale d’un seul jet. « Zrritato osculo externo » dactyli, illud unice contrahitur, immotis persisten- » tibus reliquis, sed irritata parte centrali stellæ, omnia » oscula simul clauduntur. In aqua marina jfiltrata » detentum , et longa inedia vexatum animal, sinsulæ » stellæ limbum centralem in conum apice pervium ( seu » infundibulum) e tenerrima et diuphana membrana > formatum erigit, fortioris sine dubio et amplioris vor- » ticrs excilandi gratià ; contra alvum deponens retrahit » limbum illum, ut vix ejus supersit vestigium, atque » {unc ex foramine interno dactylorum granulatæ fcæces 220 3° MÉMOIRE, DESCRIPTION | , au plus haut degré des prérogatives de Panimal composé. L’anatomie était en quelque sorte né- cessaire pour dévoiler sa vraie nature; et l’on peut dire que, sans elle, les animaux dont se forme chaque étoile du Botrylle eussent toujours été considérés comme un seul animal (a). On voit aussi que si un degré trop élevé dans Vorganisation s’oppose à la réunion matérielle de plusieurs individus en un seul être, un degré : moyen pourrait bien lui être favorable, puisque le système nerveux des Ascidies, loin de nuire aux facultés de l'animal composé par elles, lui À en procure d’imminentes qu’on chercherait peut- être vainement dans les classes inférieures. Le propre, l’essence des Ascidies composées réside donc dans la convergence et dans Punion |" plus ou moins directe des orifices de l'anus, union qui établit la réciprocité de certaines impressions » tante vi exploduntur, ut ingenti saltu opposttum foveæ » marginem transiliant». GÆRIN. apud Par Spicil. | é Zool., fasc..x, pag. 38. | % (a) Pallas se faisait une idée singulière de ces étoiles ; 11 M les regardait comme des animaux pourvus de plusieurs 4 iètes, et qui en acquéraient tous les jours de nouvelles, M « Quis entm e Gærtnert observationibus non concludat, i » singularn hujus crustæ Zoophytæ stellam non unum » esse flosculum seu unicum caput, sed Polypum. quasi \ » nulticipilem , et subnascentibus continuo novis capi- ÿ » dibus pullulantem » ? Spicil. Zool., fase. x, pag. 35. | Le DES ASCIDIES SIMPLES. 125: et la société où la vie commune. Voïlà le ca- racière qui résulte de leurs qualités actuelles et positives. Quant à l’origine de ces qualités, il faut la chercher dans la composition même de l'œuf; car il est évident que le dépôt successi£ de plusieurs germes indépendans, quelque ré- gulier et symétrique qu’on le suppose, ne pro- duirait jamais que des groupes analogues à ceux de PAscidie rameuse ou de l’Ascidie lépadiforme, dont les individus s’attachent les uns aux autres | sans que ce rapprochement puisse établir entre eux aucune véritable liaison organique. Nous avons déja prouvé l’existence de ces sermes composés, qui seuls excluent les suppo- sitions qu’on pourrait faire à l’aide de germes simples. Je conviens que le nombre apparent des embryons particuliers est très-borné dans chaque œuf. Celui d’un Pyrosome, qui aura quelques milliers d'individus, n’en offre que quatre ; et je n'oserais assurer que ceux des Bo- trylles et des autres Ascidies sociales en montrent autant de bien distincts (a). Mais ne doit-on pas supposer que l'accroissement antérieur de ces fœtus visibles, est nécessaire à l’apparilion et aux premiers développemens des fœtus invisibles, qui profitent de leur nourriture, et qui, s’alimentant (a) J'ai fait représenter l'œuf du Botrylle planche xxz, Bg. 1. "1 122 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION bientôt eux-mêmes , provoquent à leur tour, Vapparition de nouveaux embryons; de sorte + que Paccroissement de l'être total s'opère suc- | cessivement, mais dans une progression toujours | accélérée, et ne s'arrête qu’au dernier germe contenu dans l’œuf; car lenombre des embryons, quoique varié, n’est jamais infini : un système de Synoicum peut se composer de dix individus, mais non de cinquante; un système de Botrylle de trente individus , et non de cent; et quoique, dans certaines espèces de Pyrosomes, le nombre des individus paraisse s'élever à plusieurs mil- liers, ces grands assemblages ont des limites qu’ils ne dépassent point; circonstance qui con- court à prouver que l'accroissement ne se fait point par une addition indéfinie de nouveaux germes, mais par le développement gradué et successif des seuls germes contenus primitive- ment dans le même œuf. Ce développement s'opère dans l’intérieur mème de l’être, entre les individus plus grands qui le composent, et souvent loin de la surface extérieure (a). On peut l’observer jusqu'à un certain point, et je ne doute pas qu'avec le temps on ne parvienne à en déterminer rigoureusement le mode pour chaque genre. Il suflira 1c1 de re- | marquer que ce mode doit varier en raison de la C2 (a) Voyez planche x1x, fig. 3. 3, et pl. xxnr, fig. 1, 40. DES ASCIDIES SIMPLES. 125 sa forme du système, et qu'il ne peut être exacte- ment le même pour celui du Botrylle, qui ne s'étend qu’en circonférence, et pour celui du Pyrosome , qui croit en circonférence et en hauteur. Cet accroissement en tout sens devient absolument inexplicable par la juxta-position, et achève de l’exclure, du moins pour les corps, qui, comme les Pyrosomes, sont formés d’un seul système. Quant à ceux qui le sont de plusieurs, comme ces divers systèmes n’ont pas de centre commun; on peut supposer que des germes fortuitement rapprochés se sont confondus en un seul corps. Néanmoins, si l’on fait attention que les germes ne grossissent et ne sortent que quelque temps Pan après l'autre, et que, dans les corps en question, l’organisation est continue (a) et uni- forme dans toute la masse, on sera porté à donner a ces agrégations plus compliquées la même or1- gine qu’à celles qui le sont moins, et à croire que , s’il existe des œufs composés, il en existe aussi de surcomposés. | (a) M. Renier observe que, lorsqu'on irrite très-vive- ment le bord de l'enveloppe gélatmeuse d’un Botrylle, le système voisin du point irrité ne se contracte pas seul, mais que tous kes autres auxquels l’impression se commu- nique de proche en proche se contractent de même succes- sivement. 194 3° MÉMOIRE. DESCRIPTION L’Ascidie sociale apporte donc, en naissant’, les propriétés qui la distinguent de lAscidie solitaire; elle les possédait déjà dans l'œuf, et je ne sais s'il peut en être autrement de tout animal véritablement composé. On doit supposer qu’il existe quelque chose d’analogue dans les Biphores, autres sortes d’Ascidies dont les asso- cliations forment de longues chaînes flottantes très-remarquables et très-nombreuses sur cer- taines mers. ET Désirant vériher sur la nature même les rap- ports connus des Biphores avec les Ascidies, je me suis adressé à M. Cuvier, qui m'a permis de disposer des nombreuses espèces de sa collection. Je me suis borné à examiner les Sa/pa octofora et cylindrica, dont la connaissance suffisait à mon objet (a). Ce qui m'a d’abord frappé le plus, ce sont les quatre petits cordons mous et colorés de la cavité branchiale. Leur existence ne n'a pas surpris chez des êtres que M. Cuvier a placés si près des Ascidies (b). Ils y sont également renfermés dans un sillon dorsal, qui aboutit d’un côté à Pou- verture par où entre l’eau, et de l’autre au fond (a) Voyez la planche xxrv. (8) Voyez le Mémoire sur les Salpa, Ænnal. du Mus. d'huist. nat., tom. 1r, pag. 360, et le Mémoire sur les Ascidies, ci-devant cité. a | DES ASCIDIES SIMPLES. 125 des branchies , non loin du pharynx. Leur aspect est le même que dans le Pyrosome, et rien ne porte à croire que leurs autres relations soient changées. Les observations qui suivent sont ré- digées dans cette hypothèse. 1°. Les Biphores ont le corps déprimé. L’ori- fice branchial n’est ni tubuleux n1 rayonné. C’est une fente grande et transverse qui termine le corps par un bout, tandis que l’orifice anal, qui n’est pas moins grand, s’ouvre à l’autre bout, soit qu'il le termine, soit qu'il se fasse jour en dessous. Le premier n’a point de filets ni de membrane festonnée à l’intérieur, mais il est pourvu d’une valvule mince, formée par un repli de la lèvre supérieure ou dorsale; valvule dont l’objet est de forcer l’eau absorbée par cet orifice de s’écouler par Porifice opposé. 2°. La tunique intérieure est garnie de larges bandes musculaires , généralement transverses. Elle est unie de tous côtés à l'enveloppe exté- rieure , qui est mince, gélatineuse , d’une trans- parence parfaite, et qu’elle doit forcer d’obéir à ses mouvemens , mais dont elle paraït plus propre à faire varier le diamètre transversal que la longueur. 3°. Le sac des branchies adhère intimement à Ja tunique, ou plutôt se confond avec elle. Il est entièrement ouvert aux deux bouts. Son entrée, privée, comme je lai dit, de filets, ne se dis- 4 à. À Lu PAT, US 126 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION tingue que par un petit cercle artériel. Son autre issue laisse au-dessus d’elle la cavité abdominale. Le tissu vasculaire ne s'étend pas sur les parois de ce sac; il n’occupe que le bord de deux replis ou feuillets longitudinaux d’inésale longueur. Le principal feuillet est opposé au sillon dorsal, et par conséquent obligé de traverser le diamètre de la cavité du sac d’avant en arrière et de bas en haut, pour arriver au pharynx : il n’est ainsi fixé que. par les extrémités. L'autre feuillet est si petit, que personne, je crois, ne l’a encore remarqué ; 1l s'étend de la base du précédent au sillon du dos. Il peut donc prendre le nom de branchie supérieure ou postérieure , et le plus grand celui de branchie inférieure ou antérieure ; dénominations qui ne pourraient convenir aux organes analogues de l’Ascidie qui tapissent les parois latérales de leur cavité. Quelque dispro- portionnées que soient les branchies des Bi- phores, elles sont symétriques relativement au corps entier dont elles occupent la ligne longi- tudinale moyenne, tandis que les branchies égales de l’Ascidie, symétriques relativement à leur cavité propre, ne le deviennent à l’égard du corps que lorsque l’abdomen descend au-dessous d'elles. EE 4°. La surface respiratoire est principalement composée de vaisseaux transverses. Il n’ÿ.en a qu'un seul rang de chaque côté des feuillets dans DES ASCIDIES SIMPLES. | 127 la Salpa cylindrica ; mais dans la S. octoforail y en a plusieurs rangs, ce qui suppose l'existence de plusieurs vaisseaux longitudinaux, et rapproche ce tissu branchial de celui des Ascidies. 5°. La cavité abdominale, souvent très-cir- conscrite, est située en arrière des branchies, dans la partie supérieure du corps, c’est-à-dire, dans le dos et sur sa ligne moyenne, position déterminée par la seconde ouverture du sac branchial. Les intestins y sont ramassés en peloton. La bouche, percée entre les deux bran- chies, ne diffère en rien de celle des Ascidies : il en est de même de lextrémité du rectum, qui, dans les espèces dont il s’agit particulié- rement , est libre et tournée directement vers l'orifice anal. 6°. Le cœur, logé dans un péricarde mem- braneux, s’observe derrière le fond du sac bran- chial , entre la tunique et l’intestin ; situation analogue à celle qu’il présente dans les Ascidies, et spécialement dans la Phallusia intestinalis. 7°. On n’aperçoit distinctement ni ganglion, ni filets nerveux; mais derrière un petit anneau vasculaire qui marque la naissance de la grande branchie, on voit très-bien le tubercule qui , dans les Ascidies, est contigu au gros ganglion. 11 a l’opacité et la couleur jaunâtre de celui des Pyrosomes. Au résimé, Porganisation des Biphores, la 128 .5* MÉMOIRE. DESCRIPTION - même pour le fond que celle des Ascidies, pos- sède cependant en propre quelques points faciles à remarquer, tels que la direction opposée des ouvertures et la clôture de l’une d’elles par une valvule, l’adhérence de la tunique intérieure au sac extérieur, les deux issues de la cavité respiratoire, l'inégalité des branchies, la réduc- tion du réseau branchiïal, etc. La plus impor- tante de ces particularités ne paraît pas être lop- position des orifices que les Pyrosomes montrent également ; je ne la vois même pas dans la singu-. lière conformation des branchies : je croirais plu- tôt que l’adhérence complète de la tunique mus- culaire, ou de l'organe spécial du mouvement, à la tunique gélatineuse, a déterminé les autres modifications. En effet, l’enveloppe extérieure, obligée de se prêter au jeu des muscles dans l'inspiration et l'expiration de l'eau , devait être mince et délicate(a); etces premières qualités lui en procuraient nécessairement une autre, que (a) Quoique les Ascidies , en général , se renflent quand elles absorbent l’eau , s’affaissent , se rident quand elles la rejettent, les diverses circonstances où l’on trouve ces animaux prouvent que les mouvemens de l'enveloppe extérieure ne sont pas absolument nécessaires à ceux de la tunique charnue. On est obligé de penser que celle-ci peut se contracter seule , sans néanmoins pouvoir décider quelle est la substance qui s’interpose entre elle et l’en- veloppe lorsque cette contraction a lier. TS _<ÿ$ ass ; DES ASCIDIES SIMPLES. : 1 29 ses relations plus intimes avec les viscères ne pouvaient que favoriser : je veux dire une sorte de sensibilité que le test plus compacte ou plus épais des Ascidies ne paraît pas avoir (a). Cette sensibilité du corps à la surface était incompatible avec la privalion totale de la locomotion. Com- ment imaginer des êtres exposés sans cesse aux impressions des agens extérieurs, et dans lim- possibilité absolue d’en éviter aucune”? Les Bi- phores ont donc obtenu les moyens de changer de lieu; et l’on ne peut qu'admirer ceux qu'ils ont reçus d’une organisation si simple, et en apparence si peu propre à les fournir (b). De là sont venues la conformation , la situation des deux orifices, et vraisemblablement celles des branchies, qui, étendues sur les parois de la tunique intérieure, eussent supporté avec peine des contractions trop souvent répétées. Mais ce n’est pas sur les seuls individus , c’est encore (a) Les Ascidies très-gélatineuses , comme l’Æscidia intestinalis , sont plus sensibles à l'extérieur que les autres ; mais elles jouissent de la faculté de faire rentrer et de mettre à couvert les parties proéminentes et déli- cates de leur enveloppe. Au reste, tout ce paragraphe suppose certaines restrictions ; si j'omets d'en noter quel- ques-unes , j'espère que le lecteur y suppléera. (2) On sait qu'ils avancent en absorbant l’eau par l'ouverture branchiale, et la rejetant avec violence par l'ouverture anale. Foyez Forskaol , Bosc, Péron , etc. 9 4 : 150 5° MÉMOIRE. DESCRIPTION sur leurs agrégations que l’adhérence des deux | sortes de tuniques a exercé son inévitable in= fluence. Les tuniques extérieures ne pouvaient plus se toucher par tous les points et confondre leur substance. Cette liaison générale des enve- loppes, s’opposant à leurs mouvemens:particu- liers, eût équivalu pour chacune à la plus grande rigidité, et eût de même arrêté tous les phé- nomènes de l'absorption et de l'expulsion de l’eau (a). Les agrégations des Biphores devaient donc différer beaucoup de celles des Ascidies. Aussi ces Mollusques ne tiennent-ils les uns aux autres que par quelques protubérances gélati- neuses, disposées de manière à ne point gêner les mouvemens des muscles ; leur union n’est même que temporaire. « À un certain âge, dit » M. Péron, ces animaux se séparent; tous les » grands individus sont sohtaires ». Le même voyageur pense que les chaînes de Biphores viennent au jour toutes formées : il paraît, suivant d’autres, qu’elles sont constamment composées d'individus de même âge et de taille égale. Si ce dernier fait est exact, il prouve combien ces associations conservent peu d’ana- (&) Pour admettre le contraire, il faudrait supposer que, dans les Ascidies ‘intimement agrégées , les mouve=. mens individuels d'inspiration ou d'expiration sont par- 1 faitement simultanés et isochrones ; supposition à laque les faits connus ne conduisent pas. DES ASCIDIES SIMPLES, ‘191 logie avec celles des Ascidies, dont les sys- tèmes naissent tout formés, mais continuent de s’accroitre par l’apparition et le dévelop- pement successif de nouveaux animaux, et se composent long-temps d'individus de toute grandeur. Ajoutez que la disposition symétrique des unes et celle des autres ne se ressemblent aucunement. Les Biphores, soit qu’ils s’éten- dent en chaîne, soit qu’ils se rassemblent en cercle, sont toujours placés dos à dos. En gé- néral , les chaînes sont composées de deux rangs d'individus tellement combinés, que chaque Biphore répond à deux autres du rang adossé au sien : ceux de tout un rang ont l’orifice … branchial tourné d’un côté de la chaîne; ceux de l’autre rang l’ont du côté opposé. Cet arran- sement suppose des moyens de communication que nous ne connaissons point, moyens quiexis- tent toutefois, si, comme les observateurs l’assu- rent, les mouvemens individuels sont si bien coordonnés Et chaîne de quelques centaines d'animaux n’en représente réellement qu'un. Quelles que soient, au reste, les connexions de l'enveloppe extérieure avec les parties in- ternes, sa nature, dans les Ascidies et les Bi- phores, reste la même. Elle est toujours souple, humide et distinctement organisée ; et c’est par ces qualités qu’elle continue de faciliter les agré- gations singulières que nous avons cherché à faire î 152 3° MÉM. DESCRIPT. DES ASCIDIES SIMPLES. connaître. C’est en quoi elle diffère beaucoup de l'enveloppe des Conques ou Mollusques bivalves, dont le test pierreux, sans fluides ni vais- seaux apparens, semble exclure toute possibilité d’une pareille liaison organique. Remarquons, de plus, que la nature a donné à ces derniers Mollusques un, organe de la locomotion appro- prié à leur pesanteur, une sorte de pied mus- culeux qui non-seulement manque aux Biphores : et aux Ascidies, mais que leur organisation ne comporte point. Son existence dans les Conques est, au contraire, favorisée par la division du test en deux valves mobiles, par l’ouverture du manteau, et la position symétrique des branchies aux deux côtés du corps, sur lequel il fait aisément saillie. Je ne parlerai pas des autres distinctions qui accompagnent celles-ci, et qui cependant marqueraient encore mieux la distance qui sépareles Bivalves des Ascidies et des Biphores; il me suffit d’avoir exposé les carac- tèresquirapprochent ces derniersanimaux, ceux qui les éloignent, et d’avoir montré que, si leur commune stru ca reet leur commune propension . à former des êtres composés exigent qu'on les réunisse dans une même classe, ils conservent néanmoins encore assez de différent entre eux pour constituer dans cette petite, mais impor- " tante division des inverlébrés , deux ordres … distincts. TABLEAU SYSTÉMATIQUE DES ASCIDIES, TANT SIMPLES QUE COMPOSÉES, MENTIONNÉES DANS LES TROIS MÉMOIRES PRÉCÉDENS, L Offrant les caractères des Ordres, Familles et Genres, la description complète ou supplémentaire des Espèces, leur habitation , leur synonymie, etc. Nota, Ce Tableau ne contient point les genres de l’Ordre des Biphores, ASCIDLÆ THALIDES, dont la publication est remise à une autre époque, fr Ossrrvarion. La classe des ASCIDIES a été instituée par M. de Lamarck, dans son Cours de 1816 , sous le nom de classe des TU NT CIERS, TUN ICATA. | Due * &, « à d ‘4 . ue A | { ANIMAUX INVERTÉBRÉS, NON ARTICULEÉS, MOLLUSQUES HERMAPHRODITES ET ACÉPHALES. CLASSE, LES ASCIDIES. ASCIDIÆ. Test mou , constitué par une enveloppe extérieure distinctement organisée , pourvue de deux ouvertures, l’une branchiale, l’autre anale. Manteau formant une tunique intérieure, pourvue également'de deux ouvertures correspondantes et adhérentes à celles du test. ui Branchies occupant en tout ou en partie — * la surface d’une cavité membraneuse attachée aux parois intérieures -du manteau. | | Bouche dépourvue de feuillets labiaux, /” et placée vers le fond de la cavité res- piratoire entre les deux branchies. ORDRE I ASCIDIES TÉTHYDES. ASCIDIÆ TETHYDES. Tunique (manteau) n’adhérant à l’erzveloppe (au £est) que par les deux orifices. Branchies égales, larges, constituant les deux : parois latérales de la cavité respiratoire. Orrfice branchial garni en dedans d’un an- neau membraneux et denses ou d’un cercle de filets. ORDRE IT. ASCIDIES THALIDES. ASCIDIÆ THALIDES. Tunique adhérant de toutes parts à l’ezve- loppe. Branchies inégales , étroites, consistant en deux feuillets attachés à la paroi anté- « rieure et à la paroi postérieure de la cavité respiratoire. AI Orfice branchial garni à son entrée d’une valvule. à if es LL, * # nt + Fe Let : f ASCIDIES TÉTHYDES. PREMIÈRE FAMILLE LES TÉ THYES. TETHYŸÆ. Corps fixé. Orifices non opposés, ne communiquant pas éntre eux par la cavité des branchies. Cavité branchiale ouverte à la seule extrémité supérieure, dont l’entrée est garnie de filets . tentaculaires. Branchies réunies d’un côté. IL TÉTHYES SIMPLES. 1" Section. Orifices à quatre rayons. 1. BOLTENIA. Corps pédiculé. L / 2. CYNTHIA. Corps sessile. / 7 { / ESS LE è en She] 2° Section. Orifices à plus de quatre rayons, ou sans rayons distincts. 3, PHALLUSIA. Corps sessile. 7/1 2 4. CLAVELINA. Corps pédiculé. / 3 158 SYSTÈME II. TÉTHYES COMPOSÉES. 5° Section. Orifices ayant tous deux six rayons ré- guliers. 5. DrazowA. Corps sessile, orbiculaire; un seul système. // 4 WE 6. DistTomA. Corps sessile, polymorphe ; plu- sieurs systèmes. A / “ 7. SIGILLINA. Corps pédiculé, conique, vertical ; un seul système. J l 1 4° Section. Orifice branchial ayant seul six rayons réguliers. 8. SYNoicuM. Corps pédiculé, cylindrique, ver- tical ; un seul système. /|] ] 3 à g. APLIDIUM. Corps sessile, polymorphe; sys- tèmes sans cavités centrales. ha l V / 10. -POLYCLINUM. Corps sessile , polymorphe ; systèmes avec cavités centrales. ] 1 6 = 11. DIDEMNUM. Corps sessile ; fongüeux , mcrus- tant; systèmes sans cavités centrales. IV æ 5e Section. Orifices dépourvus tous deux de rayons. P 12. Euc@zium. Corps incrustant; systèmes sans cavités centrales. | Va 4 15. BOTRYLLUS. Corps incrustant ; systèmes ourvus de cavités centrales. / Y &. 6 P Vs:6, DES ASCIDIES, 139 SECONDE FAMILLE. LES LUCIES. LUCIÆ. Corps flottant. Orifices diamétralement opposés, et communi- quant ensemble par la cavité des branchies. Le Cavité branchiale ouverte aux deux extrémités ; l'entrée supérieure dépourvue de filets ten- taculaires, mais précédée par un anneau dentelé. Branchies séparées. I. LUCIES SIMPLES. ». + . + oe L ,. + ee 2 e e e. © + « + + © . + ee ee II. LUCIES COMPOSEES. 14. PYRosOMA. Corps en tube, fermé par un bout; un seul système. / V4 ), 140 + SYSTÈME PREMIÈRE FAMILLE. LES TÉTHYES. TETHYÆ. "ET É TEL SIMPLES, Genre I. BOLTENTA. | Corps pédiculé par le sommet, à test coriace. Orifice branchial fendu en ‘ue rayons ;. _ l’intestinal de même. Sac branchial plissé longitudinalement » SUr- . monté d’un cercle de jets tentaculaires com- posés ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de bourses ou de papilles. «+ Æbdomen latéral. Foie nul. Ovaire multiple. ESPÈCES. 1. BOLTENIA ovifera. Bolténie ovifere. * Mém., pag. 88. PL. 1, fig. 1, et pl. PR Le Animal-planta. Enw. Ois., tab. 556. — Vorticella ï ovifera. LINN.Syst. nal., ed. 12, tom. 1, p. 1519, n° 14. — Ascidia an 0 BruG. Encyclop. meth., n°12, pl. 63, fig. 12, 13 Ascidia pedunculata. SHAW,Miscel, Zool., tom. "7 F tab. 239. DES ASCIDIES. . tAL + Corps ovoïde, d’un cendré roux, entièrement garni de poils courts, roides et serrés; pédicule grêle, inséré un peu latéralement. Orifices peu saillans, écartés. (L’orifice branchial est entier dans la figure d'Edwards.) — Longueur totale, 1 pied 1 pouce 6 lignes ; pédicule seul, 11 pouces. Habite l'Océan américain, Edw., et se fixe fortement aux rochers. Communiquée par M. Cuvier. ÆEnveloppésub-pellucide, blanchâtre et nacréeintérieu- rement. Tunique mince, à muscles longitudinaux ét circulaires très-étroits, les premiers se portant d’un orifice à l’autre, et formant, en se croisant avec les seconds, des mailles, carrées. Filets ten- taculaires , quinze à vingt, inégaux , lacimiés. Branchies à mailles lâches et très-visibles, Esto- mac ovoïide , sans feuillets intérieurs apparens. Intestin à anse prolongée jusqu’au pédicule, oblon-® gue, longitudinale, ouverte. Ænus échancré et lan-. gueté. Ovaires, deux, allongés, lobés, ondulés, situés de chaque côté du corps, et dirigés immé- diatement vers l’orifice anal ; l'ovaire droit compris entre les deux branches de l’inteslin; le gauche plus grand du double, et s'étendant parallèlement à la carène dorsale. Œufs arrondis. 2. BOLTENIA fusiformis. Bolténie fusiforme. * Mém., pag. 69. Zoophytorum genus novum. FRID. BOLTEN. ad Car. a Linn. epist. Amstelod, 1571, cum tab. 142 SYSTÈME | col. — Vorticella Bolteni. LrWN. Mantiss. épis all., pag. 552. Ascidia clavata. SHAW, Mise. Zool., vol. F,tab.154. Observée par Bolten et Shaw. Velue comme la pré- cédente , à corps oblong , aminci aux deux bouts. Habite le détroit de Davis au 60° degré, attachée et … peut-êtresuspendue aux rochers. L” Æscidia clavata d’'Othon Fabricius, Faun. Groenland., n° 225, et de Müller, Zoo. dan. Prodrom., n° eos paraît se A SRHEn de cette espèce. Genre IT CyNnTxra. Corps sessile, à test coriace. Orifice branchuial s’ouvrant en quatre rayons ; l’anal de même, ou fendu en travers. ? Sac branchial plissé longitudinalement, sur- monté d’un cercle de filets tentaculaires ordi- nairement composés; mailles du tissu respira- toire dépourvues de papilles. | ‘Abdomen latéral. Foie distinct dans. la plupart des espèces. “14 Ovaire sénéralement multiple. EsPÈces. Ie Tribu. CYNTHIÆ SIMPLICES. Sac branchial marqué de plus de huit plis (de douze à dix-neuf), à réseau non interrompu. Filets tentacu- laires composés: DES ASCIDIES. 143 Foie distinct, enveloppant plus ou moins l'estomac. Point de côte intestinale. Ovaires, plusieurs; un, au moins, de chaque côté du corps. ; | + 3. CYNTHIA Momus. Cynthie Momus. " Mém., pag. 90. PL. 1, fig. 2,°et pl. VE, fig. 1. Corps sphérique, finement verruqueux, blanc, ou orangé, ou couleur de chair. Orifices saillans en tubes cylindriques, marqués de quatre cannelures, et s’ouvrant à leur sommet en quatre rayons d’un rouge vif, — Grandeur, 1 à 2 pouces. Habite le golfe de Suez. Elle s'attache aux Fucus par groupes composés de quatre à cinq individus, qui de cette manière flottent , voyagent.mème à la sur- face de la mer. Son sac branchial contient souvent de petits Crustacés, tels que Pinnothères, Crevet- - tes , etc. , et il n’esl pas rare de le trouver très-altéré. Enveloppe mince, demi-pellucide , blanchôtre au- dedans. Tunique pourvue à sa partie supérieure de faisceaux musculaires séparés et très - distincts, d’ailleurs presque membraneuse, garnie de fibrilles capillaires, courtes, croisées en tous sens , et comme : feutrées. Filets tentaculaires , douze ou environ, ramifiés, sub-bipinnés, très-inégaux, six générale- ment plus grands que les autres, et alternant avec eux (a). T'ubercule antérieur ou voism du ganglion , (a) J'ai déjà fait remarquer, pag. 113, que les files tentacu- “144 SYSTÈME à deux spires involutées. Sac branchial marqué de dix-huit plis, neuf de chaque côté, les plis anté- rieurs fort courts; réseau très-fin et très-délicat, à vaisseaux principaux peu saïllans. 7’eine bran- chiale bordée de petits filets. Œsophage très-court. Estomac très-petit, mince, sans feuillets intérieurs. Foie finement grenu, divisé en trois lobes, dont un séparé des autres par le bord des branchies, et situé sur le côté gauche du corps; le lobe intermédiaire très-petit. Rectum presque horizental, ne s’atta- chant point à l’œsophage, et laissant l’anse intesti- nale ouverte. {nus découpé en plusieurs languettes. Ovaires, deux , oblongs, ondulés , transverses : dirigés directement vers l’orifice de l’abdomen, ter- minés chacun par un cornet membraneux, duquel sort le bout du tube d'émission; l’ovaire droit attaché au rectum et compris dans l’anse intestinale. 2. CYNTHIA microcosmus. Cynthie petit-monde. * Mém., pag. 90, 97. PI. 11, fig. 1, et pl. vi, fig. 2. n LE URSS TT à Microcosmus. REDI, Opusc., tom.5,tab.22, fig. Tethya. RoND. Hist. des Poiss., part. 2, pag. 87. L F 1 Mentula marina informis. PLANC. Conch. min. not., « pag. 109, 4pp., tab:7, fig. À, D,E, F5 et Comm. Bonon, tom. 5, pag. 245, tab. 2, fig. 4-7. laires étaient toujours inégaux , et alternativement He logs et plus < courts : c’est un caractère que je ne répéterai plus. LA LC DES ASCIDIES. 148 Asecidia sulcata, COQUEZ. Bullet. des Sc., avril 2 TE * so 1, f1g. 1. Ascidia microcosmus. CUF. Mém. du Mus. d'hist. nat. , tom.2, pl. 1, fig. 1-6. Corps irrégulier, plus ou moins arrondi, conique où réniforme, ridé profondément et inégalement en travers, glabre, d’un gris jaune ou safrané. Orifices portés sur des mamelons gros et poilus, à ouverture petite, fendue en quatre dents, el rayée à l’intérieur de bleu et de violet. — Longueur, 2 à 6 pouces. _ Habite les côtes de France et de l’ftalie. Surface sou- vent incrustée de Corallines, Sertuiaires, Vers à tuyaux, Coquillages, Fucus et autres corps marins dont l’assemblage présente l'aspect d’un petitmonde, mucrocosmus. Communiquée par M. Cuvier. Ænveloppe épaisse, dure, sans transparence, d’un blanc mat en dedans. Tunique complètement et presque uniformément musculeuse, à faisceaux disuncts. Æilets tentaculaires, vingt-quatre à vingt-huit, aplatis, fourchus , ou rameux, ou sub- pinnés, très-inégaux, surmontés d’un anneau membraneux , légèrement festonné. T'ubercule voisin du ganglion très-grand, à deux spirales involutées. Cavité branchiale garnie de quatorze ” plis, sept de chaque côté. ’eine branchiale bordée de petits filets. @sophage plus long que dans l'espèce précédente. Foie divisé en deux masses composées de plusieurs lobes grenus; la moims 10 146 SYSTÈME grande des deux masses engagée dans le côté gauche | du corps, et comme hors de l'abdomen. Æstomac médiocre , sans feuillets remarquables. Rectum presque horizontal, ne s’appuyant point sur l’oœso- phage, et laissant l’anse intestinale ouverte. nus légèrement dentelé. Ovaires, trois, dont un à droite, profondément lobés, d’une apparence géla- tineuse, quand ils ne contiennent point d'œufs, et pourvus chacun d’un seul orifice ; l'ovaire du côté droit embrassé par lanse de l'intestin, et peu où point courbé; les deux autres rapprochés et paral- lèles près de l’ouverture anale, séparés et courbés “en sens contraire à leur autre extrémité. 5. CYNTHIA pantex. Cynthie alvine. * Mém., pag. 90. PI. vr, fig. 3. Corps irrégulièrement arrondi, glabre, ridé en tout seus, d’un jaune safrané, réticulé par des sillons plus pâles. Orifices écartés, portés sur de gros mamelons, et fendus en croix, à ouverture petite et purpurine. — Grandeur, 1 à 2 pouces. Habite la mer Rouge, fixée aux rochers, aux Madré- A î » < £ 1 0 pores, elc. Enveloppe épaisse, ferme, presque opaque, d’un blanc nacré en dedans. T'unique complètement et presque uniformément musculeuse, à trousseaux de fibres distincts. Filets tentaculaires, vingt- quatre à vingt-huit, allongés, lancéolés, pinnés très-régulièrement, à pinnules alternes, courbées. ! Tubercule voisin du ganglion petit, à deux spi= F DES ASCIDIES. 14% rales révolutées. Cavilé branchiale pourvue de quatorze plis, sept de chaque côté. F’eine bran- chiale bordée de petits filets. Œyphage trés-court. Foie montant presque jusqu’au pharynx; divisé en beaucoup de lobes grenus, dont quelques-uns + sont séparés des autres, et placés sur le côté gauche du corps. Estomac petit et peu plissé. Rectum ne s'appliquant point sur l’œsophage, et laissant l’anse intestinale ouverte. /nus dentelé. Ovaires, deux, en forme de grappes, composés de plusieurs lobes gélatineux, qui sont attachés à un canal d'émission commun ouvert par un seul bout; l’ovaire droit compris dans l’anse de l'intestin; l’ovaire gauche plus grand , recourbé en arc prolongé perpendicu- lairement à sa partie postérieure. 4. CYNTHIA Gangelion. Cynihie Gangélion. * Mém., pag. 90.. Corps oblong, ridé inégalement, glabre, d’un gris jaunâtre ou livide. Orifices peu saillans, tres- écartés, fendus tous deux en croix, à ouverlure petite, purpurine. — Grandeur, 1 : pouce. Habite le golfe de Suez, attachée aux Madrépores, etc. Enveloppe épaisse, nacrée en dedans. Tunique en- tièrement musculeuse, à trousseaux de fibres assez distincts. Filets tentaculaires, vingt-quatre envi- ron , lancéolés , pinnés. T'ubercule voisin du gan- glion à deux spires involutées. Sac branchial marqué de douze plis, six de chaque côté, eine 118 RE AO vu branchiale bordée de filets. Foie grenu , divisé par petits lobes distincts et épars, silués en partie de Pautre côté du corps. Zntestin s’élevant presque à la hauteur du collier des branchies. ÆRectum m’adhérant point à l’œsophage, et laissant l’anse À imtestinale ouverte. Ænus à trois divisions tron- +} quées, non dentées. Ovaire droit semblable à celui de la Cynthia pantex, et compris de mème dans l’anse intestinale : le gauche n’a pu être observé. — Quelques exeroissances éparses sur la tunique et l’intestin. ñ, CYNTHIA papillata. Cyntie papilleuse. * Mém., pag. 90, 92,114. PL vx, fig. 4. Tethyum coriaceum , asperum , coccineum , orga- norum orificiis setis exiguis, minutis. BOHADSCH. de Anim. marin., cap.7, $.2, tab. 10, fig. 1. Ascidia papillosa. LINN. Syst. nat. ed. 12, tom. 1, gen. 207; 1° 14 L Ascidia papillosa. CUr7.Mém. du Mus. d'hist. nat., tom. 2, pl. 2, fig. 1-5. Corps oblong-ovale, ventru à la base, non ride, . roussâtre , uniformément recouvert de tubercules très - petits, durs, serrés, terminés par’ un gros poil. Orifices portés’ sur des mamelons cylindri- ques, très-hispides ; l’orifice branchial ou supérieur divisé en quatre rayons ; l’aza{ fendu lransversa- lement. — Grandeur, 2 : pouces. Habite les côtes de la France , la mer Adriatique. % , DES ASCIDIES. | 149 Ænveloppe mince, ferme, un peu sèche, presque opaque, grise en dedans. T'unique complètement et assez uniformément musculeuse, à faisceaux peu distincts. Filets tentaculaires, vingt-six environ, cerrespondant aux plis inférieurs de lorifice, inié- gaux et alternes de même que ces plis, épaissis à la base, allongés, bipinnés. T'ubercule voisin du ganglion à deux spires involutées. Sac branchial pourvus de seize plis, huit de chaque côté, à vais- seaux longitudinaux très-saillans. 7’eine bran- chiale garnie de filets, ainsi que l'extrémité infé-’ rieure des plis. Æstomac renflé, à parois épaisses, celluleuses , donnant à l’intérieur des lames ou feuillets, dont deux se prolongent au-delà du py- lore. Foie composé de plusieurs lobes grenus, agglomérés en une masse qui est faiblement, divisée en trois autres ; il est éloigné de l’œsophage, et placé obliquement sur la base de l’estomac. Intestin dé- crivant une anse arrondie et fermée par l’adhé- rence de ia base du rectum au pharynx. Rectum s’élevant verticalement. Ænus dentelé, bifide. Ovaires, deux, presque égaux, sinués , grêles , courbés en arc profond, dont chaque bout a son canal d'émission ou son oviductus ; l’ovaire du côté droit recu dans l’anse de l'intestin, ses deux extrémités passant sur cetle anse pour se rapprocher de lorifice anal. Œufs fort petits, plutôt polygones que globuleux. — Des vesicules gélatineuses, demi-transparentes, irrégulières , sessiles ou sub-pédiculées, correspondant aux li- 1 gamens des branchies , et attachées près de leur 190 SYSTÈME . insertion à la tunique, sans communication à avec les ovaires. | F ve 6. CyNTHirA claudicans. Cynthie boiteuse. ‘$ Mém., pag. 90. PL 11, fig. 1. Corps très-irrégulier, plus ou moins arrondi, sillonné et ridé en tous sens, couvert d’un poil ras, fin et serré, d’un roux grisâtre, ou cendré, ou tirant sur le brun. Orifices petits, portés sur des mamelons coniques et peu saillans, tous deux fendus en croix et rougeâlres. — Grandeur, 6 à 12 lignes. Habite les côtes de France ; très-commune sur les Huîtres qu’on apporte à Paris. Elle est souvent in- crustée de grains de sable et de petits coquillages. Enveloppe assez épaisse, opaque, d’un blanc nacré . en dedans. Tunique complètement musculeuse, à | irousseaux de fibres peu distincts. Filets tentaculai- res, quatorze à seize , ovales , semblables à de larges feuilles bipinnées. T'ubercule voisin du ganglion à deux spires involutées. Sac branchial marqué de dix-sept plis, huit à droite ou du côté des in- testins, neuf à gauche : il y a quelquefois neuf plis à droite, et dix à gauche ; mais le nombre n’est Jamais égal des deux côtés. eine branchiale simple et sans filets. Estomac mince. Foie divisé en deux lobes principaux, plutôt lamelleux que, grenus, hérissés de poinis saillans, et contenus l’un et l’autre dans la cavité générale de l'abdomen.» Intestin formant une anse arrondie, et fermée par FIOFIES DES ASCIDIES. no l’adhérence de la base du rectum à l'estomac et à l’œsophage. Ænus simple. Ovaires, deux, presque égaux, légèrement lobés, peu ou point courbés, transverses; l’ovaire droit appuyant son fond sur l’anse intestinale, et le prolongeant quelquefois au-delà. Variété. Filets tentaculaires, quatorze, sub-bipin- nés. Sac branchial garni de dix-sept plis, huit à droite, neuf à gauche; le pli antérieur de chaque côté double supérieurement. Ovaires très-gros, presque orbiculaires. @'ufs sphériques, entourés d’un cercle pellucide. — Des corpuscules plus gros que les œufs, charnus, polygones, enveloppant l'intestin, pullulant aussi parmi les œufs et entre la tunique et les ovaires. — Individu plus grand que les précédens , n’en différant d’ailleurs par aucun autre caractère extérieur. 7. CYNTHIA pupa. Cynthie poupée. * Mém., pag. 90. PI. v, fig. 2. Corps irrégulier, un peu ovoïde, ridé, blanchâtre. Orifices éloignés, petits, peu saillans, fendus tous deux en croix. — Grandeur, 6 lignes. Habite le golfe de Suez. Individu unique, incrusté de fibrilles de Conferves, Enveloppe mince, presque opaque, nacrée en dedans. T'unique complètement musculeuse, à trousseaux de fibres tant longitudinaux que circulaires, séparés 153 * SYSTÈME et parfaitement distincts. Filets tentaculaires , quatorze à seize, grêles, bipinnés, portés par un anneau membraneux. Tubercule voisin du ganglion très-petit, à deux spires involutées. Sac branchial merqué de quatorze plis, sept de. chaque côté, à tissu ferme, f’eine branchiale très-simple. Esto- mac médiocre, feuilleté en dedans. Foie divisé en deux lobes principaux, non séparés, plutôt la- melleux que grenus, se prolongeant un peu au-delà du pylore. Zntestin formant une anse très-étroite , . c’est-à-dire, revenant en s'appuyant sur lui-même, adhérant à l’estomac et à l’œsophage. Recturn vertical, et terminé par un anus très-entier. Ovaires, deux, lobés, transverses, presque égaux ; l'ovaire droit recouvrant de son fond l’anse inles- tinale. Ie Tribu, CyNTHIÆ C@sIRÆ. Sac branchial marqué de plus de huit plis (de quatorze principaux qui en ont un égal nombre de fixés à leur base); réseau interrompu, et dessinant sur le bord flottant des plis principaux une suite de festons. Filets tentaculaires composés... | Foie distinct, enveloppant l'estomac. Point de côtein- # testinale. | Ovaires, plusieurs; un au moins de chaque côté du. corps. : DES ASCIDIES. 153 8. CYNTHIA one, Cynthie Dione. * Mém., pag. 95. PL vis, fig. 1. Ascidia quadridentata. Z'oRsSx. Icon. rer. natur.', tab. 29, fig. E. Gyrps sphérique, uni, blanchâtre, communément sablé à sa surface. Orifices prolongés en tubes cy- lindriques, divergens, s’ouvrant en quatre festons frangés par de petits filets. — Grandeur, 12 à 15 lig. Habite la mer Rouge, fixée sur le sable, etc. Enveloppe sub-gélatineuse, demi-pellucide, blan- châtre intérieurement. T'unique imembraneuse , mince, un peu brune, diaphane , garnie de chaque côté, entre les deux orifices, de deux groupes de faisceaux musculaires assez courts, convergens, et épaissis par le bout. Filets tenta- culaires ramifiés, sub-bipinnés, très-inégaux, neuf à douze grands, autant de petits, quelques-uns presque imperceptibles; leur insertion commune surmontée d’une large membrane circulaire. T'u- bercule voisin du ganglion petit, à deux spires roulées en sens contraire. Sac branchial pourvu de qualorze plis doubies, sept de chaque côté, tous bordés par de larges vaisseaux. f’eine bran- chiale offrant un feuillet très-simple. Œsophage trés-court. Æstomac mince, enveloppé dans le foie , qui présente une seule masse cannelte en travers. Zntestin long, s'étendant beaucoup en 154 SYSTÈME arrière , formant en revenant et s'appuyant sur lui-même une anse très-allongée, très-étroite, recourbée et entièrement fermée. Rectum adhérent à l'estomac et à l’œsophage. Aus bifide. Ovaires, deux , épais, peu sinués ; l'ovaire droit sous-orbi= culaire, non compris dans l’anse intestinale, mais reçu dans sa courbure supérieure ; l'ovaire gauche plus petit, transverse. IITe Tribu, CYNTHIÆ STYELZ. Sac branchial marqué seulement’ de huit plis ( quatre de chaque côté), à réseau continu. Filets tentacu- laires simples. Foie nul ou non distinct. Une côte cylindrique s'étendant du pylore à l'anus. , Ovaires, plusieurs; un au moins de chaque côté du corps. 9. CYNTHIA Canopus. Cynthie Canope. * Mém., pag. 95. PL vin, fig. 1. Corps ovale-oblong, plus ou moins renflé, ridé pro- fondément et irrégulièrement, scabre, d’un gris À livide ou jaunâtre. Orifices portés sur de courts mamelons, rapprochés, plissés,. ouverts tous deux en croix, et teints de violet à l’intérieur. — Gran- ‘1 deur , 18 lignes. Habite le golfe de Suez, fixéesur ie Madrépores, sur le sable ou sur d’auires Ascidies. Trouvée attachée à la Phallusia nigra. DES ASCIDIES. 155 Enveloppe épaisse, presque opaque , d’un blanc nacré en dedans. l'unique complètement et uniformé- ment musculeuse, sans trousseaux distincts. Ori- _ fice branchial très-plissé. Filets tentaculaires , vingt-quatre, renflés à la base, subulés, recourbés, huit plus grands, alternant avec les seize autres. Sac branchial à plis antérieurs longs, à vaisseaux transverses alternativement plus et moins déliés. Veine branchiale simple. Œsophage recourbé près du cardia. Estomac ascendant , très-grand , cylindrique, marqué à l’extérieur d’une vingtaine de slries qui correspondent à un égal nombre de feuillets intérieurs. Zntestin formant une anse courte, descendant ensuite, en s'appliquant sur l’estomac et y adhérant. Rectum très-long, presque vertical, terminé par un anus découpé en plusieurs filets, Oraires au nombre de deux de chaque côté, petits, allongés, sinués, presque égaux. Les ovaires du côté droit supérieurs à l’anse de l'intestin, rap- prochés par leurs orifices, et appuyés contre le rectum ; ceux du côté gauche un peu écartés, parallèles, sub-transverses. Un individu, qui n'avait pas six lignes de long, ne possédait de chaque côté qu’un ovaire, le supé- rieur. Du reste, il ne différait des précédens que par sa forme plus arrondie , et par le peu d'épaisseur de son enveloppe. Tous offraient de petites excroissances spon- gieuses, opaques, polymorphes, simples où four- chues , pullulant sur les deux côtés de la tunique, 4 156 SYSTÈME. aux environs des ovaires, sans s'attacher néanmoins ni à ceux-ci, ni à l’intestin. 10. CYNTHIA pomaria. Cyniluie fruitière. (4 * Mém., pag. 99. PL 11, fig. x, et pl. vi, fig. 2. Corps un peu ovale, ventru , finement et irrégulière- ment ridé, d’un gris-brun livide, sans poils. Orz- Jices petits, un peu écartés, portés sur de courts mamelons, et fendus tous deux en croix. — Gran- deur, 7 à 6 lignes. - Habite les côtes de France; attachée à la Cynthia rnicrocosmus. Communiquée par M. Cuvier. Enveloppe peu épaisse, sub-pellucide, blanchâtre et légèrement nacrée en dedans. Tunique complète- ment et uniformément musculeuse, sans bandelettes distinctes. Filets tentaculaires longs, fins et très- serrés. T'ubercule voisin da ganglion à deux spires involutées. Branchies à tissu lâche. 7’eine bran- chiale simple. Estomac petit, elliptique, ayant à lPextérieur dix à douze cannelures, et à l’intérieur autant de feuillets saillans, pourvu d’un coœcum près du pylore. /ntestin court, ne s’attachant ni à l’estomac, ni à l’œsophage, mais formant, ense repliant, une anse trés-petite et ouverte. Ænus bi- fide et faiblement dentelé. Ovaires paraissant con- sister en huit rangs longitudinaux de corps vésicu- leux sphériques ou coniques, correspondant aux huit plis des branchies, et contenant, dans leur … substance , une multitude de grains, la plupart DES ASCIDIES. | 157 hexagones, dont l’agrégation représente à l’exté- rieur une müre ou baie composée, soutenue par un calice fendu en cinq parties. Ces ovaires ayant presque tous à leur base une autre vésicule gélati- neuse, transparente , sub-pédiculée ; aucun ovi- ductus visible. Un second imdividu, un peu moins grand que le précédent , n’offrait que des vésicules transparentes , sans aucun vestige de grains ou d'œufs. 21. CYNTHIA polycarpa. Cynthie fertile. * Mém., pag. 95. Corps un peu court, irrégulier , sillonné de rides profondes qui se croisent en tous sens, ventru, poilu, d’un jaune ferrugineux. Orifices très- petits, bruns, écartés, et portés sur des mamelons peu saillans; le branchial fendu en croix ; l’anal transverse, — Grandeur , 18 lignes. Habite la mer Rouge. Trouvée sur la Cynthia so- learis. | Enveloppe très-épaisse, ferme, opaque, blanchâtre en dedans. Tunique épaisse, uniformément mus- culeuse , sans faisceaux séparés. Filets tentacu- laires, vingt-quaire environ, épaissis à la base, subulés, moins longs et moins déliés que dans la Cynthia pomaria. Branchies à réseau très- lâche, offrant des vaisseaux transverses plus appa- rens que les gros vaisseaux longitudinaux. Éstomac et zntestin conformés comme dans l'espèce précé- dente, Ovaires de même, du moins à ce qu'il 2e 158 © SYSTÈME paraît ; car je ne les ai vus que flétris, et transformés en vésicules gélatineuses et ridées. IV° "Tribu. CYNTHIÆ PANDOCIZ. Sac branchial marqué seulement de huit plis, à réseau continu. filets tentaculaires simples. Foie nul. Une côte cylindrique s'étendant du pylore à Panus. Ovaire unique, situé du côté de l’abdomen, et compris dans l’anse intestinale. & 12. CYNTHIA myliligera. Cynthie porte-moules. * Mém., pag. 98. PL vinr, fig. 2. Ascidia conchilega. BRUG. ÆEncycl. méth., tom.1, n° 0? Corps irrégulier, sub-elliptique, comprimé, plus ou moins ridé, d’un brun livide. Orifices peu ou point proémineus, l’inférieur assez éloigné du supérieur, tous deux cannelés en rayons, et s’ouvranten quatre festons bleuâtres. — Grandeur, 1 à 3 pouces. Habite la mer Rouge, fixée sur les fonds de sable. Son enveloppe sert d’hôtellerie à quantité de petits co- quillages de la famille des Moules, et de l’espèce nommée par Linné WMytilus discors , qui se logent 4 dans sa substance, et souvent y pénètrent de ma-, nière à ne laisser apercevoir que l'extrémité bäil- lante de leurs valves (a). j j (a) On trouve ce même coquillage, mais en moindre nombre, sur d’autres Ascidies. DES ASCIDIES. 199 Ænveloppe très-épaisse, sub-gélatineuse, blanchâtre et nacrée intérieurement. Tunique très-muscu- leuse, mais d’un tissu uniforme et sans distinction de trousseaux , opaque , fort épaisse, d’un brun gri- satre et brillant ; tous les viscères du même brun que la tunique. Filets tentaculaires longs, grèles, et au nombre de vingt-cinq à trente. T'ubercule voisin du ganglion à spirales multipliées. Sac branchialun peu courbé, à réseau ferme et pourvu de forts ligamens. eine branchiale offrant un feuillet simple. Estomac médiocre, presque cylin- drique, strié à l’extérieur, feuilleté au-dedans, garni d’une large valvule au pylore. /ntestin petit, formant une anse arrondie, un peu ouverte. Rec- tum vertical, s'appuyant à sa base sur l’estomac sans y adhérer, terminé par un anus lunulé, entier ou irrégulièrement dentelé. Ovaire paraissant con- sister en une poche membraneuse fixée dans l’anse intestinale. 15. CyNTuIA Solearis. Cynthie soléaire. * Mém., pag. 90. Corps très-aplati, plus long que large, obtus aux deux bouts, sub-réniforme, ridé longitudmalément, à rides raboteuses, sinueuses, profondes, revètues d’un épiderme brun noirâtre, et semées de quelques gros poils. Orifices non proéminens, marqués de nombreux sillons, mais s’ouvrant tous deux en quatre divisions principales. — Cette espèce, longue de trois pouces et demi, et large de plus de deux 100 | SYSTÈME pouces, n'a pas, après la mort , quatre hôhes d'épaisseur. Habite le golfe de Suez, fixée ordmairement sur le . sable. | | k ÆEnveloppe opaque , ayant la consistance et la tenacité du cuir, d’un brun nacré à l’intérieur. l'unique uniformément musculeuse, opaque, et d’un brun noir , ainsi que le sac branchial et tous les viscères, f qui sont d’ailleurs conformés et disposés comme dans l'espèce précédente. On remarque seulement que les plis des branchies sont moins saillans, leur réseau moins ferme et moins distinct. Le corps, qui ne remplit pas à beaucoup près la cavité de lPenveloppe, a une ligne au plus d'épaisseur. 14, CYNTHIA cinerea. Cynthie cendrée. * Mém., pag. 96. Corps ovale, renflé à la base, régulier et um à sa surface , complètement couvert d’un poil ras et serré, d’un gris cendré. Orifices non saillans, l'inférieur un peu éloigné &u supérieur, tous deux. petits, bruns, cannelés, s’entr’ouvrant en quatre rayons — Grandeur, 1 pouce. Habite le golfe de Suez, fixée sur des coquillages etc. Enveloppe mince , sub-pellucide , blanchâtre inté- rieurement. Tunique d'un gris rougeâtre, uni- formément musculeuse, sans lrousseaux séparés. Filets tentaculaires, seize ou environ, courts, | DES ASCIDIES. | 161 subulés, à peu près égaux, adhérant par leur base à un anneau membraneux , qui est situé immédia- tement au-dessus. T'ubercule voisin du ganglion très-gros, à spirales multipliées. Branchies à réseau ferme et très-distinct. Z’eine branchiale simple. Viscères de l’abdomen exactement disposés comme dans les deux espèces précédentes. L’anus est très- régulièrement crénelé. | Genre III. PHALLUSrA. Corps sessile, à enveloppe gélatineuse ou carti- lagineuse. Orifice branchial s’ouvrant d’ordi- naire en huit à neuf rayons; l’ana/ en six. Sac branchial non plissé, parvenant au fond ou presque au fond de la tunique , surmonté d’un cercle de fr/ets tentaculaires toujours simples ; les mailles du tissu respiratoire pourvues à chaque angle de bourses en forme de papilles, Abdomen plus ou môins latéral. Foie nul. Une côte cylindrique s'étendant du pylore à l'anus. Ovaire unique, situé dans l'abdomen. EsPÈces. 7° Tribu. PHALLUSIÆ PIRENZ. Tunique droite. Sac branchial droit, de la longueur de la tunique, 5 AA 162 SYSTÈME ne dépassant que peu ou point les viscères de l’ab- domen. : | | Estomac non retourné et non appliqué sur l'intestin. 1. PHALLUS1IA sulcata. Phallusie cannelée. * Mém., pag. 102, 114. PI. 1x, fig. 2. Alcyonium phusca. FORSX. Icon. rer. natur., tab. 27, fig. D. E. Ces figures ne représentent point l’Ælcyonium phusca du texte, qui est une Ascidie d’une autre espèce. Cuv. Ascidia phusca. Cur. Mém. du Mus. d'hust. nat. tom. 2, pl. 1, fig. 7-9, et pl. 2, fig. 8. Corps ovale ou ovale-oblong, un peu ventru, uni, lisse, blanchâtre. Orifices saillans en forme de mamelons cylindriques, profondément cannelés , striés en travers, glabres, d’un cendré clair. Ori- ice branchial à huit cannelures et à huit rayons ; l’anal à six. — Grandeur, 1 à 2 pouces. Habite la mer Rouge, où on la trouve attachée aux Madrépores par de nombreux jets sortant de sa base. Enveloppe demi-cartilagineuse, mince, élastique, transparente, à ramifications vasculaires rougeûtres. Tunique membraneuse, à trousseaux musculaires déliés, visibles seulement entre les orifices et sur les deux carènes. Filets tentaculaires fins, nom- breux, la plupart très-longs. T'ubercule voisin du ganglion fort petit. Branchies à mailles subdi- DES ASCIDIES, 165 visées chacune par trois vaisseaux très- déliés, V'eine branchiale simple. Pharynx situé vers le _tiersinférieur dela cavité. £stomac horizontal, ellip- tique, sans feuillets remarquables. Zntestin s'éle- vant assez haut, formant en descendant sur l’es- tomac une anse étroite, verticale, donnant ensuite un rectum ascendant, terminé par un anus lunulé et dentelé. Ovaire contenu enire le rectum et l’anse intestinale, se prolongeant latéralement en un tube qui passe dans cette anse pour s'appliquer contre l'intestin et en suivre le contour extérieur jusqu’à l'anus. Œufs petits, ronds ou polygones, entourés d’un bord transparent. | 2. PHALLUSIA nigra. Phallusie nègre. * Mém., pag. 102. PL 11, fig. 2, et pl. 1x, fig. 2. Corps ovale ou ovale-oblong, peu ventru, comprimé, uni , lisse, glabre, d’un noir foncé et luisant. Ori- fices non proéminens , ou élevés en cônes très-obtus, point sillonnés ; l’orifice branchial s’ouvrant en huit festons très-courts, d’un bleu indigo; l’anal en six. — Grandeur, 2 à 5 pouces. Habite la mer Rouge, solidement fixée par sa base aux rochers, aux coquillages, etc. Ænveloppe épaisse , sub-cartilagineuse, bleu verdâtre dans sa transparence, avec des ramifications vascu- laires brunes. Tunique gris de lin foncé, mince, presque membraneuse du côté droit , complètement musculeuse du côté gauche, les muscles longitudi- 164 SYSTÈME naux descendant obliquement en arrière, et s'épa- nouissant sur les fibrestransverses. Orifice branchial peu profond , et descendant peu dans le cou de la tu- nique, garnie d’une quinzaine de filets tentaculaires sétacés, assez longs , entremèêlés de quelques filets plus courts. T'ubercule voisin du ganglion petit, à une seule spire centrale. Sac branchial pointu à son fond, offrant un réseau mou, fin et serré, à mailles subdivisées par lrois pelits vaisseaux. eine bran- ‘ chiale simple. fniestins disposés comme dans les- pèce précédente, seulement plus gros ; leur anse plus arrondie et plus inclinée en avant, ainsi que le rectum. “nus festonné et crépu. On ne distingue aucun ovaire. Tous les viscères ont une nuance foncée tirant sur le gris de lin. Les individus trés-jeunes, et longs seulement de quelques lignes, ne différent des autres ni par la couleur, ni par l’organisation ; la forme des viscères abdominaux s’y distingue bien ; les mailles du ré- seau branchial ont presque la même grandeur que dans les adultes. | 5. PHALLUS1IA arabica. Phallusie arabe. * Mém., pag. 102. Corps ovale-oblong, obtus aux deux bouts, peu ventru, comprimé, bosselé, finement _velouté, grisâtre, teint de roux vineux , et réliculé par des lignes plus foncées de la même couleur. Orifices non saillans, cachés dans les bosselures ; l’orsfice - DES ASCIDIES. 165 branchial susceptible de s'ouvrir en huit rayons, et l’anal en six. — Grandeur, 10 à 12 lignes. Habite la mer Rouge, fixée par sa base aux Madré- pores, etc. Enveloppe épaisse, gélatineuse, transparente , à ra- mificalions vasculaires brunes. Tunique peu mus- culeuse, et presque entièrement diaphane. Filets tentaculaires très-fins, surmontés à leur base de petits tubercules. Sac branchial ayant un réseau semblable à celui des deux espèces précédentes, mais dont les mailles sont plus larges, et les grands vaisseaux longitudinaux plus fins. eine bran- chuiale simple. Viscères de l’abdomen comme dans la Phallusia nigra, avec une légère nuance gris de lin, On ne trouve de même aucun ovaire. 2 4. PHALLUSIA turcica. Phallusie turque. * Mém., pag. 102. PI. x, fig. 1. Corps ovale, un peu ventru , uni, lisse, d’un blanc laiteux. Orifices peu proéminens , parsemés de petits tubercules supportant chacun un poil; l’orifice branchial s’ouvrant en huit festons rou- . geâtres ; l’anal en six. — Grandeur, 2 pouces. Habite la mer Rouge. Trouvée sur un Madrépore. Enveloppe mince, cartilagineuse , élastique, d’une demi- transparence laiteuse, sans beaucoup de « vaisseaux apparens. l'unique garnie des deux côtés de sa partie supérieure de gros trousseaux de fibres 166 SYSTÈME qui descendent des orifices, et se terminent assez brusquement sans se croiser; d’ailleurs mince et transparente. filets tentaculaires, seize à dix- huit, courts et pointus. Sac branchial à réseau délicat, composé de vaisseaux transverses, larges _ et égaux, et de vaisseaux longitudinaux très-fins, de même tous égaux, les trois vaisseaux qui subdi- visent chaque maille n'étant pas plus fins que les autres. Ÿ’eine branchiale hordée de petits filets. Pharynx situé au-dessous du tiers inférieur des branchies. Œsophage horizontal, recourbé près du cardia. Æstomac montant verticalement, grand , elliptique, cannelé à l’extérieur, et garni au-dedans de feuillets minces et nombreux. Jntestin se re- courbant en arrière, embrassant l’estomac et l’œso- phage, et se relevant ensuite en un rectum dont larus est découpé en plusieurs languettes. L'indi= vidu décrit n’offrait aucun ovaire ; les viscères abdominaux occupaient, non la droite, mais la gauche du corps. » IIIe Tribu. PHALLUSIÆ SIMPLICES. Tunique reltroussée à sa base , et retentie par ce repls à une arête intérieure de l’enveloppe. Sac branchial de la longueur de la tunique, se recour- bant pour pénétrer dans le repli de cette tunique, et dépassant sensiblement les viscères de l’abdomen. ÆEstomac retourné et appliqué sur la masse des inx testins. | 3 | « | d DES ASCIDIES. 167 5, PHALLUSIA monachus. Phallusie recluse, * Mém., pag. 102. PL x, fig. 2. Le Reclus marin. Drco. Jour. de Phys., 1777, Mai, pag. 556, pl. 2, fig. 1-3. Ascidia mentula. MuLzr. Zool. dan., part. x, pag. 6, tab. 8, fig. 1-4. — BRruG. Encycl. méth. , pl. 62, fig. 2-4. Ascidia monachus. Cur. Mém. du Mus. d'hust. nat., tom. 2, pag. 52. Corps oblong ou ovale-oblong, obtus au sommet, non ventru , aplati, bosselé, lisse, d’un brun ver- dâtre. Orifices peu proéminens, légèrement et inégalement sillonnés, très-écartés, rougeûtress l’orifice branchial paraissant s’ouvrir en sept à huit rayons, et l’anal en six. — Grandeur, 2, 5 pouces. Habite l'Océan européen. Communiquée par M. Cu- vier. Enveloppe très-épaisse , sub-cartilagineuse, demi- transparente, traversée par des ramifications vas- culaires noirâtres. T'unique brune, incomplète- ment musculeuse, à trousseaux de fibres grêles, très-subdivisés. Filets tentaculaires sétacés, au nombre de quarante à cinquante, formant un cercle placé un peu plus haut que le collier des branchies. Le tubercule ordinairement voisin du ganglion en est éloigné, et très-petit. Sac bran- chial offrant un réseau mou, fin, dont les mailles sont subdivisées par quatre à cinq vaisseaux, et 168 | SYSTÈME ont des papilles fort suillantes. Ce réseau est d’axs brun noivâtre, ainsi que tous les viscères. 7’eine branchiale simple. Pharynx situé au repli du sac. Estomac renfermé entre la masse des intestins et les branchies, perpendiculaire , ‘atteignant à sa pointe l’extrémité inférieure du corps, large, épais, garni au-dedans de gros plis irréguliers qui se réunissent à l’anneau du pylore. La côte qui naît de cet anneau est très-grosse, se prolonge comme à l'ordinaire surtout l'intestin, et se termine au même point que le rectum. Zntestin s’élevant du pylore verticalement, descendaut ensuite en rampant sur lui même, et se relevant de la même manière sans dépasser le sommet de lanse. Ænus un peu frisé. Toute la masse intestinale est trés- glanduleuse. Aucun ovaire visible. On a trouvé, dans l'intestin de cette espèce, des Tritons, des Caliges et des débris d’autres anintaux mêlés à un sédiment terreux. 6. PHALLUSIA mamillata. Phallusie mamelonnée. Pudendum marinum alterum. RONDEL. Hist. des Poiss., part. 2, pag. 89. ! Ascidia mentula. LINN. sec. CUV. Ascidia mamillata. Cr. Mém. du Mus. d'hist. nat., tom, 2, pag. 30, pl. 5, fig. 1-6. Observée par M. Cuvier. Couleur d’un, jaune clair. — Grandeur, 4 à 6 pouces. Habite l'Océan européen et la Méditerranée. DES ASCIPIES. 1 6) TITI Tribu. PHALLUSIÆ CIONÆ. : Tunique droite. Sac branchial droit, plus court que la tunique, et dépassé par les viscères de l’abdomen. 7. PHALLUS1A intestinalis. Phallusie intestinale. * Mém., pag. 107, 115. PI. XI, fig. 1. Sac animal. Drco. Journ. de Phys., 1777, Févr., pag.157, pl. 1, fig. 1-7.— Ascidia virescens. BRuG. Éncycl. méth., n° 21, pl. 64, fig. 4-6. Tethyum membranaceum , sub-albidum, rugosum , organorum orificus setis destitutiss BOHADSCH, Anim. mar., pag. 132, tab. 10, fig. 4-5. — Às- cidia intestinalis. LINN. Syst. natur., ed. 12, tom. 1, pag. 1087, n° 5. Mentula marina. RED. Opusc.tom.53,tab. 21, fig. 6. Tethyum seu mentula marina penem canmum re- ferens. PLANC. Conch. min. not., pag. 45, tab. 5, fig. 5. À Ascidia corrugata. Mur. Zool. dan., part, B pag. 54, tab. 59, fig. 3-4. Ascidia intestinalis. CUr. Mém. du Mus. d'hist. nat. , tom. 2, pl. 2, fig. 4-7. Corps allongé, cylindrique, un peu comprimé, glabre avec un aspect velouté, blanchätre, teint de vert-brun. Orifices rapprochés, rentrés et non proéminens , ou saillans, tubuleux , cannelés, et - ouverts en plusieurs festons jaunâtres, séparés par un nombre égal de points orangés ; l’orifice bran- 170 SYSTÈME chial à huit divisions, et l’anal à six. — Gran- deur, 2 à 5 pouces. Habite la Méditerranée et l’Océan européen. Vit par 7 groupes sur les rochers, les Coquillages, les Fucus, etc. Enveloppe molle, gélatineuse, tenace, transparente, sans vaisseaux colorés. Tunique mince, pellucide, garnie de quatorze. faisceaux de fibres qui descen- dent des angles de ses deux orifices pour vemir se diviser et s'épanouir à sa base, et qui sont croisés par des fibres transverses très-fines. Filets tentacu- laires , quarante environ, longs et sétacés. T'uber- cule voisin du ganglion grand, à spirales multi- pliées. Sac branchial offrant un réseau mou, à vaisseaux ondulés, les transverses alternativement grands et petits, plus apparens que les longitudi- naux, et formant avec eux des mailles subdivisées par quatre à cinq vaisseaux très-fins. 7’eine bran- chiale frangée par de petits filets. Pharynx situé à la base antérieure des branchies. Œsophage court, perpendiculaire. Æstomac dirigé obliquement en arrière, renflé, glanduleux, avec quelques feuillets intérieurs du côté gauche. Intestin à anse courte, demi-circulaire, glanduieuse, suivie d’un rectum ascendant qui s'ouvre vers ie milieu du sac bran- chial. Ænus crenelé. Ovaire placé à droite, dans Vanse intestinale, et fixé à l’œsophage par un fort ligament qui monte avec le tube; celui-ci s’attachant au rectum , et le dépassant pour se terminer à l'entrée de lorifice anal. Œufs très-petits , ronds , et d’un jaune safrané. | L # # L LR: + ‘ à & DES ASCIDIES. 171 8. PHALLUSIA canina. Phallusie canine. Ascidia canina. WMuLz. Zool. dan. , part. 2, p. 19, tab. 55, fig. 1-6.— Bruc. mi Le méth. , n° 20, pl. 64, fig. 1-3. Observée par Müller. Orifices très-rouges. — Gran- deur de la précédente. Habite les mers de la Norwége, ordinairement atta- chée sur les tiges des Fucus. Genre IV. CLAVELINA. Corps pédiculé par la base, à enveloppe gélati- neuse ou cartilagineuse. Orifice branchial dé- pourvu de rayons; l’anal de même. Sac branchial non plissé, très-court, et n’arri- vant pas au milieu de la tunique, surmonté de filets tentaculaires simples ; les mailles du tissu respiratoire dépourvues de papilles. | Abdomen totalement inférieur. Foie nul ou peu distinct des parois de lintestin. Point de côte s'étendant du pylore à anus. Ovaire unique, compris dans l'abdomen. 172 SYSTÈME ES Espèces. 1. CLAVELINA borealis. Claveliné boréale. # Mém., pag. 109, 116. PI. 1, fig. 5 , et pl. xt, fig. 2. Ascidia clavata. Cur. Mém. du Mus. d’hist. nat., tom. 2, pl. 2, fig. 9-10. Ascidia clavata. P4LL. Spicil. Zool., fase. 10, pl.1, Fig. 16. — Bruce. Encyel. méth., pl. 65, /f1g. 11. ( Variété ?) Corps oblong, sub-cylindrique, un peu renflé en massue, lisse, d’un blanc teint de vert bleuâtre, porté par un mince et long pédicule. Oifices petits, coniques, rapprochés, et situés tous deux au sommet. — Longueur, 5 à 6 pouces ; pédicule seul , 3 pouces. À Habite les mers du Nord. Communiquée par M. Cu- vier. J”Ascidie décrite par Pallas est plus renflée au sommet que la nô!re, et amincie plus insensible- ment vers le pedicule. Sa couleur est un rouge d’écarlate. AE Habite les mers du Kamitschatka. | Enveloppe un peu cartilagineuse, tenace, demi- transparente, sans. vaisseaux visibles. Tunique mince, garnie de rayures longitucinales muscu- laires, d’ailleurs assez transparente, d’un jaune vif à sa partie supérieure, se prolongeant au-dessous x DES ASCIDIES. 175 des intestins, et pénétrant dans le pédicule sous la forme d’une moelle cylindrique et verdâtre. Filets tentaculaires subulés, disposés sur deux rangs, douze pour chacun environ, ceux du rang supérieur plus courts. T'ubercule voisin du ganglion fort petit. Sac branchial égal à la moitié de l'abdomen, le pédicule non compris, cylindrique, terminé obliquement à sa base, composé de vaisseaux transverses au nombre de trente-cinq, larges, tous égaux , unis par des vaisseaux longitudinaux très- fins , également ious égaux. eine branchiale bordée de petits filets. Pharynx contigu au fond du thorax. @'sophage grêle, descendant perpen- diculairement. Æstomac occupant Île milieu de Vabdomen, ovoïde, marqué d’un pli longitudinal, et garni en dedans de quelques feuillets minces qui dépassent le pylore. Zntestin gros, cylindrique, se repliant au pédicule sans y pénétrer, ét remon- tant en prenant à droite de l’estomac et de l’œso- phage pour se terminer un peu au-dessus du pla- rynx; anse intestinale irès-glanduleuse, à glandes piriformes, d’un jaune clair, s’unissant entre elles et communiquant dans l'intestin par de petits pé- dicules : elles font peu de saillie au-dehors. nus crénelé. Ovaire aliougé, compris dans l’anse m- testinale du côté gauche, à l’oppésite du cœur; oviductus moutant avec le rectum, mais dépassant Vanus , et suivant la veine branchiale pour s'ouvrir à son extrémité supérieure. Œufs ronds, d’un jaune foncé , s’interposant à leur sortie de l’ovaire entre Ja tunique et le réseau des branchies. . 4 \ | 174 SYSTÈME 2. CLAVELINA lepadiformis. Claveline lépadiforme. * Mém., pag. 110. Ascidia lepadiformis. Mur. Zool. dan., part. 2, pag. 119, tab. 79, fig. 5. — Bruc. Encycl. méth., n° 19, pl. 6%, fig. 10. Observée par Müller. Il ne faut pas confondre lab- domen de cette Claveline avec son pédicule, qui doit être extrèmement court. Habite les côtes de la Norwége. II TÉTHYES CcOMPOSÉES. Genre V. Di4zoNa. Corps commun sessile, gélatineux, formé d’un système unique orbiculaire. Ænimaux très- proéminens , disposés sur plusieurs cercles concentriques. Orifice branchial fendu en six rayons réguliers et égaux ; l’azal de même. bé: Thorax ou cavité renfermant les branchies en _ cylindre oblong; sac branchial non plissé, surmonté de filets tentaculaires simples (a); mailles du tissu respiratoire pourvues de pa- pilles. cn (a) De même, à ce qu’il paraît, dans tous les genres suivans. DES ASCIDIES. 179 Abdomen inférieur, longuement pédiculé, plus petit que le thorax. Foie peu distinct. Point de côte s'étendant du pylore à l'anus (a). Ovaire unique, sessile, et compris dans l’anse intestinale. Esrèce. 1. DrAzoNA violacea. Diazone violette. * Mém., pag. 55, 61 et 116. PL 11, fig. 5, et pl. xrt. Corps cyathiforme, à base commune cylindrique, blanche, teinte de bleuätre, à sommités particu- lières inclinées vers la circonférence , comprimées, d’un beau violet. Orifices coniques, rapprochés, tous deux à rayons lancéolés et pourpres. — Gran- deur totale, 4 p.; diamètre, 6 p.; longueur des animaux particuliers, 2 pouces. Habite la Méditerranée, sur les côtes de l'Espagne. Communiquée par M. Cuvier. Enveloppe pourvue à sa base d’une multitude de vais- seaux ramifiés, à derniers rameaux violets et renflés en fuseau par le bout. Tunique cendrée, presque membraneuse dans sa partie abdominale, qui se prolonge en un appendice très-court. Filets ten- taculaires , quinze à seize, grêles et sétacés. Réseau branchial à mailles subdivisées chacune par trois à quatre petits vaisseaux. J’eine bran- (z) De même dans les genres suivans. 176 SYSTÈME chiale bordée de filets. ÆÉstomac petit, strié à lextérieur, garni au dedans de feuillets peu saillans, nombreux , oñdulés'; pylore étranglé, et muni, d’une valvule annulaire. Zntestin formant d’abord une cavité non glanduleuse, garni ensuite dans la portion descendante de son anse de glandules con- fuses dirigées en tous sens, et dans la partie ascen- dante de glandes plus distinctes, semblables à de petits tubes aveugles, simples ou divisées, et pédi- culées. Ænus crépu. Ovaire à gauche et à l’op- posite du cœur. Œufs entourés d’un bord trans- parent. Genre VI. Disco dt Corps commun sessile, demi- cartilagineux, polymorphe, composé de plusieurs systèmes généralement circulaires. Animaux disposés surunousurdeuxrangs, à desdistancesinégales de leur centre commun. Orifice branchial s'ouvrant en six rayons réguliers et ésaux ; l’'anal de même. Thorax petit, cylindrique ; mailles du tissu respiratoire pourvues de papilles? Abdomen inférieur, longuement pédiculé, plus grand que le thorax. Foie nul (a). | Ovaire unique, sessile, latéral , occupant tout un côté de l’abdomen. \ (a) De même dans les genres suivans. - DES ASCIDIFS. z A] ÉsPÈcEs. 1, DisTonaA rubrum. Dristome rouge. * Mém., pag. 58, 62. PI. mx, fig. 1, et pl. xtr. Alcyonium rubram, pulposum, conicum plerumque. PLzanNc. Conch. min. not., ed. 2, pag. 115, cap. 28, tab. 10, fig. B, d. Corps élevé en masse comprimée, d’un rouge violet, à sommités particulières peu proéminentes, ovales, jaunâtres, éparses sur les deux faces, et groupées au nombre de trois à douze pour chaque système. Orifices un peu écartés, tous deux à rayons obtus, teints de pourpre. — Grandeur totale, 4 à 5 pouces; épaisseur, + pouce; graudeur individuelle, 2 lignes. Habite les mers d'Europe. Communiqué par M. Leach, directeur du Musée britannique. ? Enveloppe très-colorée, à vaisseaux peu apparens. Tunique d’un jaune vif, ainsi que tous les viscères, prolongée au-dessous de l’abdomen en un appen- dice tubuleux et recourbé. Frleis tentaculaires in- connus. Éstomac comme tronqué aux deux bouts, lisse, et sans feuillets visibles à l’intérieur. Zntestin peu glanduleux. Ovaire situé à droite, et vraisem- blablement du côté opposé à celui du cœur. Œ'ufs, vingt, trente, et même cinquante , orbiculaires, à bord transparent. | 12 198: | SYSTÈME 2. DISTOMA variolosum. Distome variolé. * Mém., pag. 5, 19, 26, et pag. 89, not. a. Distomus variolosus, papillis sparsis, osculis sub- dentatis. GÆRTN. apud Pall. — Alcyonium ascidioïdes. P4LL. Spicil. Zool., fase. 10, p. 40, tab. 4, fig. 7, a, À. — Alcyonium distomum. BRUG. Encycl. méth., n° 0. di Observée par Gærtner. (Voyez la description, ci- devant, pag. 58, note b.) Il paraît que la circon- scriplion de ses systèmes est peu distincte. Habite ‘les côtes de l'Angleterre. « Quoique cette es- » péce soit commune, dit Gærtner, je ne l’ai jamais » trouvée que sur le Fucus palmatus, dont elle » enveloppe quelquefois les tiges en entier ». Genre VII. SiIciLLiINaA. Corps commun pédiculé, gélatineux, formé d’un seul système qui s'élève en un cône solide, vertical, isolé, ou réuni par son pédicule à d’autres cônes semblables. Ænimaux disposés les uns au-dessus des autres en cercles peu réguliers. Orifice branchial s’ouvrant en six rayons égaux ; l’anal de même. Thorax très-court, hémisphérique; mailles du tissu branchial dépourvues de papilles. DES ASCIDIES. 159 Abdomen inférieur, sessile, plus grand que le thorax. | Ovaire unique, pédiculé, fixé au fond de Vab- domen, et prolongé dans l’axe du cône et de son support. EsPÈcE. 1. SIGILLINA australis. Sigilline australe. * Mém., pag. 40, 61. PL. at, fig. 2, et pl. xiv. Corps élevé en cône grèle, souvent incomplet, dia- phane, avec une faible nuance vert jaunâtre , à pé- dicule commun cylindrique, et à sommités parti- culières peu proéminentes, ovales, rousses, cerclées de blanc. Orifices à rayons obtus et ferrugmeux. — Longueur totale, de 4 à 8 pouces; individuelle, l'ovaire non compris, 5 lignes. Habite la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. Rapportée par M. Péron; communiquée par M. Cuvier. ÆEnveloppe très-molle. Tunique membraneuse et demi - transparente dans sa partie abdominale. Filets tentaculaires , douze , renflés à la base, subulés. Sac branchial offrant de chaque côté quatre vaisseaux transverses , grands et saillans, unis par des vaisseaux longitudinaux plus petits, au nombre de quinze à seize. Éstomac peu gian- duleux , relevé à l’intérieur de quelques arêtes sail- Jantes , dont les plus apparentes répondent aux 180 SYSTÈME + "4 » * y » L "4 4 sulures de sa surface extérieure. Ovaire excessi- vement grêle. Œufs lrès-petits et peu distincts. Genre VIII. SN OICUM. Corps commun pédiculé, demi -cartilagineux ,. formé d’un seul système qui s'élève en un cylindre solide, vertical, isolé ou associé par son pédicule à d’autres cylindres semblables. Animaux parallèles, et disposés sur un seul rang circulaire. Orifice branchial fendu en six rayons égaux ; l’anzal, en six rayons très- inégaux, dont les trois plus grands concourent à former le bord extérieur d’une étoile conca- ve, située an centre ou au sommet du système. ! Thorax oblong; mailles du tissu respiratoire dé- pourvues de papilles. Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du thorax. | | Ovaire unique, sessile, attaché exactement sous le fond de l'abdomen, descendant pérpen diculairement. EsPÈcE. 3. SYNOïCUM turgens. Syroique de Phipps. * Mém., pag. 45. Pl ur, fig. 3, et pl. xv. Synoïcum turgens, PHIPPS, Îlin., pag: 199; D sn 41 ÿ DES ASCIDIES. 181 tab. 15, fig. 5. — Alcyonium synoïcum. GHEL. Syst. nal., tom. 1, pag. 5016, n° 25. Corps porté sur un court pédicule qui, communé- ment sert à le grouper avec trois à quatre autres corps semblables, pubescent, d’un gris cendré, renflé au sommet , marqué de cinq à dix canne- lures, et terminé par un pareil nombre de sommités peu convexes, dont les orifices sont d’un brun clair. — Grandeur totale, 12 à 15 lignes; imdi- viduelle, 8 à 9 lignes. | _ Habite sur les côtes du Spitzberg. Communiqué par M. Leach. Enveloppe demi-transparente, avec une faible teinte purpurine. T'unique diaphane, prolongée dans le pédicule. Filets tentaculaires, vingt-cinq à trente, courts et un peu renflés. Sac branchial composé de vaisseaux transverses, égaux entre eux, unis par des vaisseaux longitudmaux plus fins, égale- ment égaux. eine brancluiale bordée de filets subulés et courbés. Œsophage dilaté en forme de coupe. Es/omac sans feuillets ni plis saillans à l’in- térieur, et sans valvule au pylore, dont le contour est cependant bien marqué. Ovaire un peu retréci à son inserlion. Œufs dépourvus de bord trans- parent. ; Genre IX. ApPLiIbtUuM. Corps commun sessile, gélatineux ou cartila- gnmeux, polymorphe, composé de systèmes Es 182 SYSTÈME trésnombreux, peu saillans, annulatres, sub- elliptiques, qui n’ont point de cavité centrale, mais qui ont une circonscription visible. Ani- maux (trois à vingt-cinq) placés sur un seul rang, à des distances égales de leur centre ou de leur axe commun. Orificé branchial divisé en six rayons égaux; l’anal dépourvu de rayons, peu ou point distinct. Thorax cylindrique; mailles du tissu respira- loire pourvues de papilles ? Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du thorax. Ovaire unique, sessile , attaché exactement sous le fond de la cavité abdominale, et pro- longé perpendiculairement. ESPÈCES. Ye Tribu. e . 4 É + : . h ; F r#° Animaux simplement oblongs ; à ovaire plus eourt que le corps. t. APLIDIUM lobatum. Æplide lobe. * Mém., pag. 4. PI. x, fig. 4, et pl. XV, fig. 5. & ji unes . 0 Corps demi-cartilagimeux , étendu en masse hors. zontale, épaisse, d’un gris cendré, relevée de gib- bosités, ou de lobes saillans, inégaux et irrégulière ment arrondis; systèmes excessivement nombreux DES ASCIDI:S, 183 et très-rapprochés. Orifices jaunätres, à rayons simples. — Diamètre total, 4 à 6 pouces; gran- deur individuelle, l'ovaire compris, 1 ligne =. Habite le golfe de Suez, et la Méditerrante sur les côtes de l'Égypte. Enveloppe peu transparente, rempliede petits graviers. Tunique jaune , de même que tous les viscères, garnie sur le thorax d’une vingtaine de nervures musculaires brunes et très-fines, Filets tentacu- laires mconnus. Z'ubercule voisin du ganglion gros et lenticulaire. Sac branchial à réseau peu distinct, à vaisseaux iransverses, ondulés, et au nombre de dix à douze, à ce qu'il paraît. Œsophage rétréci près du cardia. Estomac quelquelois moins long que large, et comme échancré aux deux bouts, divisé par des plis profonds en trois cellules longitudi- nales, ou plutôt en cinq, les latérales étant elles- mêmes subdivisées en deux autres. /{ntestin se recourbant tantôt par-devant, tantôt en arrière, et; dans ce dernier cas, montant à l’orifice anal en passant obliquement sur le côté droit de estomac. Ovaire de la longueur de l'abdomen. 2. APLIDIUM ficus. Aplide figue de mer. * Mém., pag. 5. Alcyonium pulmonis instar lobatum. Ezr. Hist. nat. des Coral., pag. 97, pl 16, fig. b, B,C, D. — Alcyonium pulmonaria. SOLAN D. et ELLIS, J 84 SYSTÈME pag. 195, n° 0. — Alcyonium ficus. LINN. an nat. , dr 12, {0mM. 1, pag. 1295, n° 10. Observé par Ellis. Voisin, à ce que je crois, du précédent. Paraît former des masses arrondies, groupées , d'un vert d'olive foncé et d’une odeur: désagréable. Habite sur les côtes de la Manche, où les pêcheurs, frappés de la ressemblance de ces petits animaux avec les grains jaunâtres d’une figue, lui ont donné, suivant Ellis aie nom de figue de mer. 3. APLIDIUM A Aplide tremblant. PE xve, fig. 2 Corps gélatineux, s'élevant en masse un peu con- vexe, non lobée, molle, demi-transparente, blan- châtre ; systèmes très - serrés. FREE à rayons simples et obtus. — Diamètre total, 1 à 2 pouces; * M taille individuelle, l'ovaire compris, 1 lig., 1 ligne =. Habite le golfe de Suez, attaché aux Madrépores , et aux fucus. Enveloppe lransparente, communément salie par un sable fin. T'horax d'un jaune ferrugimeux, marqué de deux rangs de taches dorsales brunes. Abdomen et ovaire du même jaune que le thorax. Conformation et disposition de tous les viscères: comme dans la première espéce. l y ÿ L 4 DES ASCIDIES. 189 1 Tuibu. Animaux filiformes, à ovaire beaucoup plus long que Î le corps. 4. APEIDIUM effusum. {plide étalé. PI. xvI, fig. 5. Corps sub-gélatineux, étendu en masse très-irrégu- lière, assez épaisse, inégalement renflée ou pro- lougée, lisse, demi-transparente , avec une teinte de brun, à systèmes un peu épars. Orifices très- petits, d’un violet foncé, les rayons paraissant simples. — Diamètre total, 4 à 8 pouces ; taille individuelle , non compris l’ovaire, : de ligne, + ligne. a Habite le golfe de Suez, étendu sur les rochers, et liant souvent ensemble différens corps marins. | Enveloppe ne recevant point de graviers. T'horax et abdomen jaunâtres , ressemblant par la conforma- üon des viscères à ceux des espèces précédentes. Ovaire cylindrique ou conique , droit ou comrbé en différens sens, obtus ou pointu par le bout , plus où moins grêle , souvent une ou deux fois plus iong que le corps. Œufs d’un jaune foncé, disposés sur deux rangs. 5. APLiDIUM gibbulosum. Æplide bosselé. | PLV he r | Corps sub - gélatineux , en masse irréguliérement 186 SYSTÈME arrondie , bosselée à sa surface, d’une transparence mousseuse , avec une légère nuance vert d’eau changeant en jaunâtre, à systèmes un peu groupés. Orifices à peine visibles. — Diamètre total, 2 à 5 pouces. Faille individuelle, non compris l'ovaire, = ligne; avec l'ovaire, x ligne =, 2 lignes, excessi- vement grêle. Habite la Méditerranée, suspendu, à ce qu'il paraît, par groupes à différens corps marins. Commu- niqué par M. Cuvier. Enveloppe transparente, légèrement obscurcie par un sable fin. T'horax blanc, cylindrique; viscères abdominaux jaunâlres. Œsophage long. Estomac en ellipse un peu allongée, trifide (ou quinquefide), comme dans toutes les espèces de ce genre. {ntesturr peu renflé au-dessous du pylore, recourhé ordi- nairement en avant, et rempli d’excrémens divi- sés en sept à huit grains très-noirs. Ovaire cylin- drique , blanchâtre , communément renflé vers ‘Je bout. 6. APLIDIUM caliculatum. .4plide caliculé. PL 1v, fig. 1, et pl. XVaI, fig. 2. Corps demi-cartilagmeux, s’élevant en masse verli- cale, conique, obtuse au sommet, lisse, demi- transparente, de couleur jaunâtre, changeant en vert d’eau ; à systèmes un peu épars. Orifices très- visibles, caliculés, — Hauteur totale , 3 , 6 pouces. : ‘l'aille individuelle, sans l'ovaire, 1 ligne :; avec z a w ” DES ASCIDIES. UE: : : . Jovaire, 5, 4, 5 ligues ; beaucoup moins grêle que dans l'espèce précédente. Habite les, mers d'Europe, fixé par sa base sur diffé- rens corps. Communiqué par M. Cuvier. Enveloppe ne prenant point de graviers. T'horax cy- lindrique, un peu oblique à la base, jaune, ainsi que le reste du corps. Tunique garnie de chaque côté d’une douzaine de nervures musculaires, brunes, extrèmement fines, et de stries transverses. T'uber- cule antérieur saillant et globuleux. Filets tenta- culaires inconnus, de même que dans les précédens. Sac branchial composé de dix-huit à vingt vais- seanx transverses plus ou moins ondulés, et de vaisseaux longitudinaux trés-fins. Sillon dorsal très-sinueux. Estomac occupant communément le milieu de l’abdomen, plus haut ou plus bas, suivant l'état de contraction où se trouve l’animal, et les proportions que prennent ses diverses parles, profondément trifide, presque carré, et comme tronqué aux deux bouts. Zntestin renflé au-des- sous du pylore , se recourbant en arriére, et mon- tant à l’orifice anal en passant sur le côté droit de l'estomac. Rectum tantôt roulé en spirale, tan tôt presque droit , contenant des excrémens d’un gris cendré, dont les masses principales sont for- mées par. l’agglomération de très-petils grains. Ovaire dz grandeur et de figure très-variables, suivi d’un prolongement tubuleux de la tunique. Œufs plus ou moins nombreux, et, comme dans les autres espèces de cette tribu , disposés sur deux files, 185 … SYSTÈME” Genre X. PoLYc£iNUM. . Corps commun sessile, gélatineux ou cartila gineux , polymorphe , composé de sysièmes …: . plus ou moins multipliés, convexes, radiés, M qui ont chacun une cavité centrale et com- q 12 LU . 0 \ munément une circonscriplion apparentes. l Animaux (dix à cent cinquante), placés à des « distances très-inégales de leur centre commun. S G e: ! . ' Orifice branchial à six angles intérieurs, et | a six rayons extérieurs, saïillans et égaux ; ; ’ ! s t V’anal prolongé horizontalement, point dis- | . e 2 ARE s ' és tinct à son issue, ou distinct, mais 1rrégulière- 4 À ment découpé, et concourant à former le bord saillant et frangé de la cavité du système. Thorax cylindrique, grand; maïkles du tissu res- piratoire dépourvues de papilles. Abdomen inférieur, pédiculé, plus petit que le thorax. Ovaire unique, attaché par un pédicule sur le côté de la cavité abdominale, et pendant au- dessous. DES ASCIDIES. 189 EsPices. 3. POLYCLINUM constellatum. Polycline constellée. PL 1v, fig. 2, et pl. XVII, fig. 1. Corps gélatineux, mou, convexe, .hémisphérique, lisse au tact, d’un brun pourpre foncé, à systèmes très-multipliés, mais peu nombreux en individus (de dix à quarante-cinq), parfaitement distincts les uns des autres, et pourvus de cavités centrales bien ouvertes, à frange roussâtre; les sommités parti- culières un peu colorées en jaunâtre par les ami- maux qu’elles renferment. Orifices d’un jaune plus 1 foncé. — Diamètre total, 1 pouce +3; longueur individuelle , l'ovaire compris, 2 lignes. Habite sur les côtes de l’île de France. Très-jolie espèce envoyée par M. Mathieu ; communiquée par M. Cuvier. Organisation des suivans. £nveloppe transparente, teinte de brun. Animaux particuliers tous per- peudiculaires à la voûte supérieure de leur en- veloppe. Tunique jaunâälre , sub - diaphane, prolongée au-dessous de l’ovaire en un tube vas- culiforme. Filets tentaculaires très-visibles, cy- lindriques, blancs, recourbés. Sac branchial ayant des deux côtés quatorze vaisseaux iransverses, égaux, unis par quinze à dix-huit vaisseaux lon- gitudinaux plus fins, également tous égaux. V’eine branchiale bordée de quatorze filets recourbés et 390 SYSTÈME pointus. Abdomen fort petit, à pédicule courtet épais. Estomac ovoide, glanduleux. Zntestin un peu renflé au-dessous du pylore, se repliaut en spirale, et traversant obliquement le côté gauche de l’abdomen pour monter à l’orifice antérieur de la tunique. Cet orifice s’ouvre très-haut ; son bord | supérieur se prolonge horizontalement pour attein- dre le limbe de la cavité commune, et forme ainsi l’appendice anal. Ovaire en massue courte, ovoïde, | insérée sur le côté gauche de l'abdomen. 2, POLYCLINUM saturnium. Polycline saturnienne. * Mém., pag. 9, 61. PI. xIx, fig. 1. Corps sub-cartilagineux , étendu en masse horizon- tale, peu convexe, irrégulière dans son contour, rude au tact, d’un brun teinte de violet, à sys- tèmes peu multipliés, mais très - nombreux en individus (cent et plus), pourvus de cavités bien ouvertes ; les sommités particulières extrémement rapprochées, toutes arrondies et un peu colorées en jaunâtre. Orifices fauves. — Diamètre du corps total, 5 à 5 pouces ; grandeur individuelle, loyaire M compris, 1 ligne <. | Habite le golfe de Suez, fixé sur les rochers ou sur le sable. t. 3 Enveloppe demitransparente , bran noiïrâtre, nuancé de violet. Animaux verticaux, différaut de ceux du précédent par leur taille plus grêle, leur tunique moins transparente, ouverte plus bas, de couleur # à DES ASCIDIES. 1! 9 [ fauve, et leur pédicule abdominal plus fin. Seize vais- seaux transverses à chaque branchie. 3. PoLzycLiINUM cythereum. Polycline cythéréenne. PI. xix, fig. 5. Corps gélatineux , étendu en masse horizontale, peu convexe, irrégulière dans son contour, lisse, d’un violet clair, à systèmes peu multipliés, mais très- nombreux en individus, pourvus de cavités peu ou- verles, d’un violet foncé: les sommités particulières arrondies et rapprochées au centre de chaque sys- tème, plus écartées et elliptiques à leur circonférence, colorées en jaunäâtre, les dernières divisées par un irait plus obscur. Orifices fauves. — Grandeur gé- nérale et individuelle du Pol. saturniurn. Habite le golfe de Suez, sur les rochers. Enveloppe demi-transparente , avec une faible teinte violette. {Animaux particuliers verticaux au centre du système, très-inclinés à la circonférence, d’un fauve léger. T'unique ouverte très-haut. Quinze à seize vaisseaux transverses aux branchies. Dans tout le reste, semblable au précédent. 4. POLYCLINUM isiacum. Polycline isiaque. PI. xIx, fig. 4. Corps sub-cartilagineux , étendu en masse horizon- tale, peu convexe, elliptique, d’un violet clair, à systemes plus ou moins nombreux en individus, 192 SYSÈME : . |, Ç confondus ou peu distincts dans leur CIrCONSCrIp- tion, à cavités centrales fort petites ; les sommités particulières arrondies et groupées au centre .de chaque système, éparses et elliptiques à leur cir- conféreuce, colorées en jaunâtre , les dernières marquées d’un trait brun qui leur donne l’aspect d’un grain de blé ou d’orge. Orifices jaune foncé. — Diamètre total, 5 à 4 pouces; taille individuelle plus petite que dans les PréCÉRER ESS et d’une ligne un quart au plus. Habite le golfe de Suez. Enveloppe demi-transparente, nuancée de violet. Zn- dividus comprimés et situés verlicalement au centre des systèmes, déprimés ét placés presque horizon- talement à leur circonftrence , de couleur fauve. Tunique diaphane, ouverte très haut, à orifice transverse et comme à deux lèvres, la né supé- rieure renflée et voütée. Sac branchial composé de vaisseaux très-larges, qui séparent de petites. mailles carrées, au nombre de quatorze à quinze pour chaque rang longitudmal, et de sept à huit pour chaque rang transverse. 4bdomen conformé comme dans les autres espèces du genre, mais géné- ralement plus volumineux, et quelquefois égalant presqu’en grandeur le sac branchial. 5. PoLYCLINUM hesperium. Polycline hespérienne. PI. x1x, fige 2.0: : Corps cartilagineux, un peu coriace, orbiculaire, = Qi DES ASCIDIES. 19 peu convexe, d’un brun léger teint de violet, à systèmes nombreux en individus, confondus dans leur circonscription , et pourvus d’hiatus fort petits ; les sommités particulières très-serrées et arrondies. Orifices jauuâtres. — Diamètre total, 10 à 12 lignes ; grandeur individuelle, compris l’ovaire, 1 ligne + Habite le golfe de Suez; trouvé sur une pierre. Enveloppe peu transparente. Animaux particuliers - verticaux , jaunûâtres, très-semblables à ceux du Polyclinum constellaturm , dont ils diffèrent prin- cipalement par leur tunique ouverte plus bas, et par leur sac branchial d’un tissu plus serré : Les vaisseaux transverses y sont au nombre de dix-sept à dix-huit pour chaque branchie. 6, POLYCLINUM uranium. Polycline uranienne. PI. xvux, fig. 2. Corps cartilagineux , orbiculaire, convexe, d’un violet foncé , offrant un système unique, très-nombreux en individus , et pourvu d’une cavité centrale fort petite, à laquelle aboutissent plusieurs sillons jau- nâtres venant de la circonférence; les sommités par- ticulières pressées et arrondies. Orifices jaunes, — Diamètre total, 10 à 12 lignes; taille indivi- duelle , l’ovaire compris, 2 ligues :. Habite le golfe de Suez. Enveloppe transparente, teinte de violet ; tous les aris- maux situés perpendiculairement, de couleur fauve. 19 194 . SYSTÈME Tunique opaque, ouverte au tiers supérieur de sa partie thoracique. Sac branchial offrant de chaque côté douze à treize vaisseaux transverses. {bdomert . médiocre, tenant au thorax par un pédicule long et fin. Ovaire en massue très-allongée, Genre XI. DiIDEMNUM. Corps commun sessile , fongueux » COriace , polymorphe, composé de plusieurs systèmes très-pressés, qui n’ont ni cavité centrale ni circonscription apparentes. /nimaux disposés sur un seul rang, autour de leur centre ou de leur axe commun ? Orifice branchial divisé en six rayons égaux; l’anal point distinct. Thorax court, sub-globuleux ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de papilles ? Abdomen inférieur, pédiculé, plus grand que le thorax. = Ovaire unique, sessile, et placé sur le côté de la cavité abdominale. EsPÈèces. 1. DIDEMNUM candidum. Didemne blanc. .* Mém., pag. 14. PL 1v, fig. 5, et pl. xx, fig. 1. Corps étendu en croûte mince, opaque, d’un blanc de lait, plane ou relevée çà et là de queiques DES ASCIDIES. 195 doi Orifices jaunes, à rayonstrès-pointus, — Diamètre total, 1, 2 pouces; taille alle + ligne. | Habite le golfe de Suez, sur lés Madrépores, les coquillages, etc. Enveloppe opaque, toute blanche, Torax d’un jaune safrané, ainsi que les viscères de l’abdomen. Tu- nique membraneuse, marquée de fines nervures musculaires. Filets téentaculaires et réseau du sac branchial inconnus. Estomac presque globuleux, très-simple. Zntestin éprouvant deux étranglemens légers au-dessous de l’estomac, se repliant commu- nément en avant. Ovaire situé du côté gauche, Le filet auquel tient l’abdomen est de la longueur du thorax. 2, DIDEMNUM viscosum. Didemne visqueux. Corps étendu en croûte mince, un peu transparente , visqueuse , d’un blanc terne. Orifices grisälres. — Diamètre du précédent, dont il ne diffère que par la nature de son enveloppe et l’extrème petitesse de ses animalcules, qui n'ont pas un quart de ligne de longueur. Habite le golfe de Suez. Genre XII. EvcæLrium. Corps commun sessile, gélatineux, étendu en croûte , composé de plusieurs systèmes, qui n’ont ni cavité centrale n1 circonscription 190 SYSTÈME apparentes. Animaux disposés sur un seul rang autourde leur centre ou de leur axe commun? Orifice branchial circulaire, dépourvu de rayons ; l’intestinal plus petit et peu distinct. Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dé- pourvues de papilles. Abdomen demi-latéral, sessile et appuyé contre le fond de la cavité des branchies , de la gran- deur du thorax. Ovaire unique, sessile, appliqué sur le côté de Ja cavité abdominale. | EsPÈce. 1. Eucœæzium hospitiolum. ÆEucélie hospitalière. * Mém., pag. 16. PI. 1v, fig. 4, et pl. xx, fig. 2. Corps s'étendant en croûte molle, peu épaisse, d’un gris pâle, pointillé de blanc mat; sommités par- ticulières en forme de mamelons un peu ovales, transparens au centre, et légèrement teints d’incar- nat. Orifices rougeâlres. — Diamètre total, 1 à 1 2 pouces; grandeur individuelle, : ligne. Habite le golfe de Suez; attaché aux Madrépores, etc. Enveloppe transparente, tenace et extensible. 7'o- rax blanc ; abdomen d’un jaune päle. Tunique sans nervures, diaphane. Filets tentaculaires , DES. ASCIDIES. 197 huit à dix. Sac branchial très-délicat, composé de cinq à six vaisseaux transverses, égaux , unis par des vaisseaux longitudinaux un peu plus fins, et de même égaux. Veine branchiale sans filets. ÆEstomac sans cannelures à l’extérieur. Ovaire placé sur le côté droit. Œ'ufs roux, et à l’élat de ma- turité exactement lenticulaires. Genre XIII. Boris Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagi- neux, étendu en croûte, composé de systèmes ronds ou elliptiques, saillans, annulaires, qui ont une cavité centrale et une circonscription distinctes. Ænimaux disposés sur un seul rang ou sur plusieurs rangs réguliers et con- centriques. Orifice branchial dépourvu de rayons, et simplement circulaire ; l’infestinal petit, prolongé en pointe, et engagé dans le Jimbe membraneux et extensible de la cavité du système. Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dé- pourvues de papilles. Abdomen demi-latéral et appuyé contre le fond de la cavité des branchies, plus petit que le thorax. | Ovaires, deux , opposés, appliqués sur les deux côtés du sac branchial. Q5 19 SYSTÈME [: BDorTrvYLLE Sterne. Anünaux disposés sur un seul rang. Fe Tribu. Animaux particuliers cylindriques, à orifices rappro- chés. Limbe de la cavité centrale non apparent après la mort, et probablement très-court. 1. BOTRYLLUS rosaceus. Botrylle rosacé. à Pac He 5. Corps formant une croûte demi-cartila gineuse, mince, sous-orbiculaire, hyaline, fournie de tubes vascu- laires roux, renflés et très-pressés. Systèmes en petit nombre, composés de sept à huit individus, à sommités claviformes, et d’un brun vineux sans taches (a). Orifice branchial roussâtre. — Dia- mètre tolal, 10 à 12 lignes ; grandeur individuelle, + ligne. Habite le golfe de Suez; trouvé sur la Cynéluia Momus. ie Enveloppe un peu dure. Tunique muqueuse, brune, F (a) Ce sont les tuniques intérieures qui, dans ce genre comme dans les précédens, colorent les sommités ou mamelons de la surface extérieure. 4.1: di DES ASCIDIES,. TO9 sans nervures musculaires apparentes. Filets len- taculaires , huit, dont quatre plus courts. Sac branchial offrant de chaque côté dix à douze rangs de petites mailles sab-quadrangulaires. Œsophage court et arqué. Eséomac incliné en arrière, ovoïde, profondément cannelé sur sa longueur, couronné vers le cardia de sept à huit grains oblongs et brillans, qui répondent à ses côtes longitudinales, et entourent l'insertion de l’œsophage. /ntestin se recourbant en dessus, et suivant le bord supérieur: de l’estomac pour se rendre à l’orifice anal. Ovaires orbiculaires, blanchätres, l'ovaire droit contigu à l’anse de l'intestin, et placé un peu plus haut que à l’ovaire gauche. 2. BoTryLLus Leachii. Botrylle de Leach. PL 1v, fig. 6, et pl. xx, fig. 4. Corps formant une croûte gélatineuse, un pen épaisse, hyaline avec une teinte derouge violet, garnie d’une infinité de tubes vasculaires de couleur fauve. Sys- tèmes en grand nombre, très-serrés , composés communément de dix à douze individus, et quelque- fois de vingt-cinq à trente ; à sommités claviformes, variées de fauve et de blanc. Orifice branchial blanc , entouré d’un collier fauve, cerclé de blanc: la ligne radiale, ou passant par les deux orifices, burdée de cette dernière couleur. — Diamètre to- tal, 2 à 3 pouces; grandeur individuelle, À de ligne, Habite les côtes de l'Angleterre ? Communiqué par 209 SYSTEME M. Leach, directeur du Musée britannique, con= tinuateur des Miscellany de Shaw, etc. Conformation du précédent. Enveloppe plus molle. Tunique beaucoup plus pâle. Estomac plus ho- _ rizontal, plus court; les grains qui entourent le cardia plus renflés et d’un blanc brillant. | II Tribu. Animaux particuliers ovoïdes, à orifices éloignés. Limbe de la cavité centrale toujours apparent, dentelé. 5. Borryzius Schlosseri. Botrylle de Schlosser. PL, 085, Uva marina. RoNDEL. Hist. des Poiss., part. 2, pag. 90. | | | Alcyonium carnosum , astericis radis obtusis orna= tum. SCHLOsSsS. Act. angl, vol. 4, part. 2,157, n° 61, pag. 440, tab.14, fig. A-C.— BoRLASE, the natural History of Cornwall, ann. 1758 : pag. 254%, lab. 25, fig. 1,2, 5, 4. — Alcyonium Schlosseri ; À. crustaceum , pulposum , fuscum, flosculis fulvis adnatis, petalis' pertusis. P4LL. Elench. Zoophyt., n° 2086. — Alcyonium Schlos- seri. LiNN. Syst. nat., ed. 12,tom.1, pag. 1264, n° 6. — Alcyonium Schlosseri; À. carnosum, lividum, astericis luleis radiis obtusis ornatum. Soz. et ELL. Natur. Hist, of Zooph., pag. 197. Botryllus stellatuss B. dactylis (fuscis vel ochraceis, maculis rubicundis) aggregalis, slellatis, osculis dor- DES ASCIDITS. 201 salibus dentatis. GÆRT. apud Pall: Spicil. Zool., fase. 10, pag, 57, tab. 4, fes. 1-5. — Botryllus stellatus. BRuG. Encycl. méth., n° 1. Corps formant une croûte gélatineuse, demi-transpa- rente, temte de glauque ou de cendré clair, et garnie de tubes marginaux d’un jaune ferrugineux. Systèmes en grand nombre, composés communé- ment de dix à douze individus, de vingt au plus ; à sommilés claviformes, variées de jaune et de roux. Orifice branchial blanc, entouré d’un cercle de larges taches ferrugineux obscur; ligne radiale bordée de cette mème couleur. — Diamètre total, 2 à 5 pouces; grandeur individuelle, + ligne. Habite l'Océan européen , sur les côtes de France, d'Angleterre , etc. Communiqué par M. Cuvier. Tunique jaunâtre , sans nervures musculaires. Filets tentaculaires comme dans les précédens et les sui- vans, c’est-à-dire huit, dont quatre très-courts alternent avec les autres. Sac branchial entouré à son cou d’un filet roux et sinueux, Branchies presque incolores , composées de six vaisseaux transverses et d'une vingtaine de vaisseaux longi- tudinaux un peu plus grèles , à l'exception de trois qui égalent les vaisseaux transverses en grandeur, Veine branchiale dépourvue de filets. Estomac presque horizontal, cannelé, pourvu près du pylore d'un petit cœcum qui manque aux espèces précé- dentes, mais qui se retrouve dans celles qui suivent. Intestin replié en dessus, et passant sur le bord su- 302 SYSTÈME périeur de l’estomac. Ovaires orbiculaires, blancs : l'ovaire droit situé plus haut que le gauche, et ap- puyé par son bord inférieur sur l’anse de l'intestin. &. BorryzLus polycyclus. Botrylle RAR en * Mém., pag. 47, 84. PL 1V, fig. 5, et pl. xxr. Botryllus stellatus. RENIER, Opuse. scellé. , tom. 16, pag. 206, tab. 1. — Polycyclus. Lam. Mém. du Mus. d'hist. nat., tom. 1, pag. 340. Botryllus stellatus. Ze SvEur et DESM. Nouv. Bullet. des Sciences, Mai 1015, pag. 74, pl. à, Jig.14-193 Journ. dePhys., Juin 1815, fig. 14-109. Corps constituant une croûte gélatineuse, demi- transparente, d’un cendré clair, à tubes margi- naux rougeûtres, terminés de bleu violet. Systèmes en grand nombre, communément formés de huit à douze individus, de vingt au plus; à sommités ovales, bleues, variées de pourpre. Orifices bordés de violet clair; le branchial entouré de huit gros points blanchâtres (ou bleuâtres) et bleu pourpre foncé, mi-partis ; la ligne radiale bordée de ces mêmes couleurs. — Diamètre total, 1 à 4 pouces; grandeur individuelle, + de ligne, 1 ligne. Habite la mer Adriatique, la Manche, sur divers vé- gétaux et animaux marins, entre autres sur la Phallusie intestinale. Communiqué par MM. Cu- vier et Desmarets, Organisation du précédent. Animalcules plus ovoïdes.. ct Cl DES ASCIDIES. | 203 Tunique maculée de pourpre. Sac branchial entouré à son cou d’un filet pourpre et ondulé. Branchies à vaisseaux d’un bleu pourpre, les longitudinaux bien divisés, très-grêles, à l’excep- tion de trois à quatre, qui égalent les vaisseaux itrañsverses en grandeur, et forment avec eux des mailles presque carrées. 7’eine branchiale trés-simple, Cœcum très-obtus, L’estomac, quoique cannelé extérieurement, ne im’a offert aucun pli à l’intérieur. 5. BOTRYLLUS gemmeus. Botrylle doré. Corps formant une croûte gélatineuse , mince , sous- orbiculaire, un peu cendrée, à tubes margmaux jaunâtres. Systèmes isolés, ou en pelit nombre et épars, composés communément de cinq à six in- dividus, de douze au plus; à sommités ovales, d’un gris fauve ou doré. Orifices terminés de blan- châtre ; ligne radiale bordée de cette même couleur. — Diamètre total, 6 à 12 lignes; grandeur indi- viduelle, - de ligne. Habite sur les côtes de la Manche avec le précédent, dont il est très-distinct par la couleur et la grandeur. Communiqué par M.Cuvier. Organisation individuelle du Botryllus polycyclus. - Corps parfaitement ovoïde; les deux orifices très- éloignés. T'unique d’un gris fauve, sans taches. Vaisseaux des branchies incolores. 204 SYSTÈME 6. BoTRYLLUS minutus. Botrylle nain. Corps formant une croûte gélatineuse, très-mince , sous-orbiculaire , d’un cendré obscur. Systèmes isolés ou épars, composés de trois à cinq individus, rarement plus; à sommités ovales, d’un brun de rouille ou fuligineux. Orrfices et ligne radiale blanchâtres. — Diamètre total, 4 à 6 lignes; gran- deur individuelle, + de ligne. Habite avec les deux précédens. Il n’a pas, même adulte, la moitié de la grandeur du dernier. Tunique d’un brun nébuleux. Branchies incolores. Estomac allongé, sub-cylindrique, profondément cannelé, incliné en devant, le pylore étant fort élevé. Ovaires lunulés ou orbiculaires. II BoTRYLLI CONGLOMERATI. Animaux disposés sur plusieurs rangs. 7. BOTRYLLUS conglomeratus. Botrylle congloméré. Botryllus conglomeratus. GÆRTN. apud Pall. Spieil. Zool., fase. 10, pag. 59, tab. 4, fie. 6, a, À. — BruG. Encycl. méth., n° 2. — Alcyonium conglomeratum. GEL. Syst. nat., > 6e 15,10m. 1, pag. 5816, n° 25. | SE Observé par Gærtner. Systèmes un peu cenane, à petits et isolés. Habite les côtes de l'Angleterre. DES -ASCIDIES. 205 SECONDE FAMILLE. LES LUCIES. LUCIÆ. LUÜCIES SOCIALES. Genre XIV. PyzrrosomA. Corps commun gélatineux , creux, moins Cylin- drique que conique, ouvert à sa grosse extré- mité, et formé d’un seul système, dont les sommités toutes saillantes à la surface exté- rieure sont nombreuses, pressées, et inégales. Animaux perpendiculaires à leur axe com- mun , et superposés les uns aux autres par rangs circulaires. Orifices privés de rayons ; le branchial ouvert sous la pointe souvent appendiculée des sommités extérieures , et Vanal dans le tube intérieur. Sac branchial non plissé, précédé d’un anneau membraneux et irrégulier placé immédiate ment à l'entrée de l’orifice supérieur. Abdomen inférieur aux branchies, dont il n’est d’ailleurs séparé par aucun étranglement, beaucoup plus court. Foie distinct, globuleux, attaché à l’anse de l'intestin. Ovaires, deux, opposés, situés vers l’extrémité supérieure de la cavité branchiale. 206 SYSTÈME EsPÈces. I. PYROSOMATA VERTICILLATA. Animaux verticillés, ou disposés par anneaux réguliers, plus saillans de distance en dis- tance. 1. PyrosomaA elegans. Pyrosome élégant. Pyrosoma elegans. LE SUEUR, Nouv. Bullet. des Sciences, Juin 1015, pag. 285, pl. 5, fig. 2; et Mai 1815, pl. 1, fig. 4. Observé par MM. Péron et Le Sueur. Corps dia- phane, conique, long de quinze lignes, offrant sept anneaux plus saillans, le premier et le dernier terminaux. Sommités particulières composant ces anneaux lancéolées à leur bout. Ouverturé du tube grande et sans diaphragme annulaire. Habite la mer de Nice. M. Le Sueur a remarqué que le verticille qui termine le tube à son petit bout est formé par quatre tubercules, c’est-à-dire par quatré animaux. Il pense que cette disposition est prepre à l’espèce dont il s’agit; mais, avec un peu d'attention, on la retrouve sur l'espèce suivante, où ces quatre animaux semblent les représentans des quaire petits fœtus qui se développent spé l'ocnf avant son émission, DES ASCIDIES. 207 II. PYROSOMATA PANICULATA. Animaux non verticillés, formant des cercles LCI ANT " se très-irréguliers, et dont les sommités sont partout inégalement saillantes. 2. PYRosSOMA giganteum. Pyrosome géant. * Mém., pag. 52. PI. 1v, fig. 7, et pl. xx1r et xxnr. Pyrosoma giganteum. LE SUEUR, Nouv. Bullet. des Sc. , Mai 1815, pag. 80, pl. 1, fig. 1-5, 5-13. — Journ. de Phys., Juin 1815, fig. 1-5, 5-13. Corps presque cylindrique, à sommités extérieures très-inégales, hémisphériques ou coniques, les plus - saillantes ayant leur appendice ou papilie terminale lancéolée, sub-carénée, finement dentelée. Ouver- ture du tube communément rétrécie par un dia- phragme annulaire. Orifices bruns. — Longueur tolale des plus grands tubes, 14 pouces; ouverture, le diaphragme compris, 2 pouces; grandeur indivi- duelle, variant de 5 à 5 lignes, suivant que le cou du thorax est plus ou moins prolongé; circonstance qui est mdépendante de l’âge des individus. Les P y rosomes de cette espèce que j’ai examinés m'ont offert les variétés suivantes : à. Corps possédant , tant à l’intérieur qu'à l’exté- rieur , une forte teinte de brun : ceile leinte pa- 208 SYSTÈME raissait tenir son origine d’une matière brurie et déliée qui remplissait encore la caviié des bran- chies. Papilles terminales larges, et la plupart ob- tuses. Diaphragme fort étroit , et laissant l’ouver- ture grande. — Longueur totale, 13 à 14 pouces. b. Corps bleuâtre ou un peu violet, parfaitement diaphane. Papilles assez étroites. Point de dia- phragme annulaire à l'ouverture, qui n’offrait que des individus très-jeunes. =— Longueur to- tale, 6 pouces. c. Corps bleuâtre, parfaitement diaphane. Papilles plus longues et plus pointues que dans les variétés précédentes. Un diaphragmeannulaire ne laissant qu'une entrée fort étroite à l’ouverture, qui était : formée d'animaux presque tous adultes. — Lon- gueur totale, 3, 6, 7 pouces. Habite la Méditerranée et l'Océan, sur les côtes de France. Très-commun dans la mer de Nice, où il est redouté des pêcheurs, dont il embarrasse sou- vent les filets. Communiqué par M. Cuvier. Enveloppe un peu extensible, tenace, offrant géné- forte lentille rend à peine visibles. Orifice bran- ralement peu de vaisseaux, excepté sur le dia- phragme de l’ouverture, Tunique délicate, trans- parente, pourvue au-dessous de l'abdomen de deux muscles transverses, et marquée, en outre, de M nervures musculaires croisées , très-fines, et qu’une chial garni à son entrée d’une membrane flottante, RS, CR à DES ASCIIDIES: | 309 festonnée, qui serait exactement circulaire, si son bord postérieur et inférieur ne se prolongeait en pointe. T'ubercule antérieur ou placé du côté du ganglion ovale, opaque et jaunâtre. Branchies entièrement séparées par-derrière, divisées par- devant presque jusqu’à la base, arrondies ou taillées en pointe à leur sommet; vaisseaux transverses , dix-huit à vingt-cinq, croissant par degrés depuis le premier, à compter du sommet, jusqu’au cin- quième , ou même jusqu’au huitième ; vaisseaux longitudinaux , onze à dix-sept, l’intermédiaire parvenant seul an premier vaisseau transverse, le suivant des deux côtés aboutissant au second, et ainsi de suite, les vaisseaux des plus extérieurs étant les plus courts de tous. Pharynx situé à la base antérieure de la cavité des branchies. @'so- phage conique, d’un rouge vif. Æstomac uni à l'extérieur et sans feuillets au-dedans. Zntéestin court, ponctué de rouge; rectum appuyé sur la face inférieure et postérieure de l’estomac. Foie blanchâtre et peu développé dans les jeunes indi- vidus. Ovaires entiers, ou échancrés à leur ex- trémité qui dépasse un peu le sommet des bran- chies. F 3. PyrosoMA atlanticum, Pyrosome atlantique. Pyrosoma atlanticum, PÉRON et LE SUEUR, An. du Mus., tom. #4, pag. 440. F’oyage aux T'erres austr., tom. 1, pag. #68, pl, 50, fig. 1. Observé par MM. Péron et Le Sueur. Corps conique, 1 {4 ’ 210 | SYSTÈME DES ASCIDIES. long de six à sept pouces, à sommités exlérieures terminées en pointes subulées. | Habite les mers équatoriales, el vient flotter à leur surface par bandes composées d’une innombrable quantité d'individus. On le distingue la nuit de très-loin à la lumière qu'il répand. IL varie instan- tanément de couleur , et on le voit, le ag passer rapidement du rouge vif à l’aurore , à l’orangé, au verdâtre, et en s’éteignant , au bee d'azur. PLANCHES. EXPLICATION GÉNÉRALE ‘B, test ou enveloppe extérietire. >p, orifice branchial ou oral. °b, rayons de l’orifice branchial. 2€, orifice anal. 2c, rayons de l’orifice anal. 10 °N, aire centrale ; cavité centrale commune à tous les individus du mème système. $ ‘n, axe intérieur correspondant à cette aire ou à cette cavité. | ‘p, protubérances servant à la réunion des Bi- phores. | - 3 F «“C, manteau ou tunique musculaire. ‘c’, repli inférieur de la tunique (et du sac bran- chial ). ‘ç, prolongement de la tunique dans la base de l’enveloppe ou dans son pédicule, ‘g, faisceaux musculaires. ‘8, orifice branchial. “b, rayons ou tentacules de l’orifice branchial. £C, orifice anal. “c, rayons ou tentacules de l’orifice anal, 1 Vpn fa NU NAN, At ‘ ML " 212 ‘ASCIDIES. EXPLICATION «d, valvule de Porifice branchial (dans les Bi- phores). \ «f, anneau dentelé de l’orifice branchial (dans les Pyrosomes). ch, cercle membraneux précédant quelquelois les filets tentaculaires. “k, filets tentaculaires. ‘m, valvules de lorifice anal. *D, ganglion nerveux. *d, filets nerveux. “F, cavité thoracique ou branchiale. =pl, branchie droite des Ascidiess branchie supé- rieure des Biphores. -F,, branchie gauche des Ascidies ; branchie infc- rieure des Biphores. “b, vaisseau (et sillon) circonscrivant l'entrée de la cavité branchiale. : Fc, vaisseaux dorsaux de cette cavité, ou ar tères branchiales. “d, vaisseau antérieur de la même cavité, ou veine branchiale. “f, réseau respiratoire. “b, vaisseaux transverses, C) vaisseaux long Qi primaires et secondaires. “d, bourses ou PA Ta, Han servant à fixer les Branch x à la tunique charnue. | | 213 DES PLANCHES. “h, tubercule antérieur ou voisin du ganglion. k, tubercule postérieur, -], sillon dorsal et ses feuillets ou cordons in- térieurs. a -m, cordons latéraux du sillon dorsal. 71, cordons intermédiaires du même sillon. “p, fossette hyÿpopharyngienne. *&, cœur et son péricarde. ic, aorte. ‘d, veine pulmonaire. 1f, gros vaisseaux. “g, ramifications vasculaires (du test ). *H , tube alimentaire. "#, bouche ou pharyÿnx. "b, œsophage. "e, ventricule abdominal ou estomac. "b, plis ou feuillets intérieurs de l'estomac. "ce, cœcum de l’estomac. # ‘d, intestin. ‘d, renflement de l'intestin voisin du pylore. ‘J, anse intestinale, "A, rectum. ’H, atius. "£, excrémens contenus dans l'intestin, . L'ANTL ha” #t LA 4h MR € 214 ASCIDIES.. EXPLICATION "1, côte intestinale s'étendant du pylore à l’anus. | ’m, naissance de cette côte. ’n, sôn pavillon terminal. "p, foie des Ascidies. nr p’, foie des Pyrosomes. "g, glandes diverses. CCEREAONRER “K, ovaire (ou ovaires). ‘r, canaux en siphon des Pyrosomes. "s, oviductus. +’, cordon blanchätre de l’ovaire et de l’oviducius. "s, orifice de l’oviductus. "tv, œufs. “t, œuf ou germe sorti de l'ovaire, et plus ou moins voisin de son degré de maturité. “x, vésicules gélatineuses attachées aux parois m- ternes de la tunique. “z, excroissances diverses. \ QT DES PLANCHES. 21 EXPLICATION PARTICULIÈRE. Observations. Le défaut d’espace a quelquefois obligé de supprimer la partie supérieure ou inférieure des individus dont on donne plusieurs figures. Cette sup- ” pression est trop évidente pour qu’il soit nécessaire d’en avertir chaque fois qu’elle a lieu. Pour que le lecteur ne prenne pas une idée trop exclusive des formes aflectées à chaque espèce, on a représenté quelquefois plusieurs individus de la même; et pour éviter qu’il ne s'exagère des modifications tou- jours fort bornées, on le prévient qu’on a fait choix des individus les plus différens. PLANCHE EF 1. BOLTENIA ovifera. Mérm. par. 86. Syst. gén. T, n° 1. 2, CyNTHIA Momus. Mém. 90. Syst. IT, 7. 5. CLAVELINA borealis. Mém. 109, 116. Syst, IF, 7. PLANCHE II 1. Groupe formé de plusieurs Cynthies. 1,1,1, CYNTHIA microcosmus. Mém. 90 , 97. Syst. I, 2, trois individus. — 2, 2, CYNTHIA claudicans. Mém. 90. Syst. F, 6, deux individus. — 3, #, CYNTHIA pomaria. Mém. 95, Syst. F, 10, deux individus, | Ces sept individus ont long-temps été pris pour un seul, tant ils sont exactement unis et ont de ressemblance entre eux. 216 ASCIDIES, EXPLICATION 2. PHALLUSIA nigra. Mém. pag.102. Syst. LET, 2. 3. DrazoNA violacea. Mem. 38, 61, 116. SysE. TV, 1. PLANCHE JII, 1. DiSTOmA rubrum. Mém. 38, 62. Syst. VE, 1. 2. SIGILLINA australis. Mém #40, 61. Syst. FIL, 1. 5. SYNOÏCUM turgens. /Mém. 43, 62. Syst. VIIL, 1. 4, APLIDIUM lobatum. Mém. 4, 61. Syst. IX, 1. TLANCHE IV. APLIDIUM caliculatum. Syst. IX, 6. POLYCLINUM constellatuin. Syst. X, 1. DIDEMNUM candidum. Mém. 14, 61. Syst. XT, 1. Euvcœezium hospitiolum. Mém. 16, 61. Syst. XIT, 1. BorryzLus polycyclus. Mém. #7, 62.Syst. XITT, 4. BoTRrYLLUS Leachu. Syst. XITIT, 2. PyRosOMA giganteum. Mém. 52, 62. Syst. XIF, 2. SO OO Cr ON D PLANCHE V. | c {ont e Détails de la BOLTENIA ovifera. Mein. 86. Syst. I, 7. 4. Individu retiré de son enveloppe, vu du côté droit. En représentant les viscères de l’abdomen, on a supposé à la tunique un peu plus de transparence qu’elle n’en a réellement. Grandeur naturelle. . -2. Le mème individu retourné, et faisant voir l’ovaire gauche. On a découvert les filets tentaculaires en retranchant une portion de l’orifice branchial, “f. Fragment de réseau branchial : 1°. de grandeur naturelle; 2°. très-grossi. r DES PLANCHÈS. 217 2. CYNTHIA pupa. Mém. pag. go. Syst. IT, 7. — Individu privé de son enveloppe, et dont les muscles de la tunique ont été dessinés avec soin. Grossi, PLANCHE VI. 1. Détails de la CYNTHIA Momus. Mém. 90. Syst. IT, 1. . Individu auquel on a enlevé la moitié de l’enveloppe pour montrer le corps proprement dit. Grandeur naturelle. | 2. Autre individu retiré de son enveloppe et ouvert par une incision parallèle au sillon du dos, les deux moitiés du corps écartées. On a supprimé la bran- chie droite et mis à découvert les viscères de l'abdomen. La branchie gauche laisse apercevoir, à travers son tissu, l'ovaire qui est de ce côté. Les cordons du sillon dorsal, décrits 11° Mém., page 35, sont assez gros pour montrer leur organisation particulière. Grandeur portée au double, 5, Individu d’une conformation monstrueuse, dessiné sans son enveloppe. On a retranché le côté droit de la tunique et tout le sac branchial, pour mettre en évidence la singulière disposition du canal ali- mentaire. Décrit Mém. 111, page 104. 2. Détails de la CYNTHIA microcosmus. Mém. 90. Syst. IT, 2. +-&. Ovaires du côté gauche; l’inférieur très-court. “h. Tubercule antérieur de la cavité branchiale. 3. Ovaire gauche de la CYNTHIA pantex. Mém. 90. Syst. IT, 5. On a ouvert un des lobes et représenté la disposition des œufs à l’intérieur. 210. ASCIDIÏS. EXPLICATION 4. Détails de la CYNTHIA papillata. Mém. pag. 92. Syst. IT, 6: | 1. Individu privé de son enveloppe et d’une moitié de la tunique. Il offre l’ovaire gauche qu’on suppose resté en position , et le sac branchial qu’on repré- sente intact et garni de ses ligamens extérieurs. Grandeur naturelle. 2. Le même individu dont on a supprimé l’ovaire gauche et le sac branchial, et mis l'abdomen à découvert. On y remarque, outre les intestins et l'ovaire droit, les vésicules gélatineuses mentionnées Mém. 1, page 97. Cette figure et la précédente donnent aussi le cœur décrit page 114% PLANCHE VIT. 1. Détails de la CYNTHIA Dione. Mém. 95. Syst. IT, 68. . Individu dépouillé de son enveloppe et présenté du côté droit. Les viscères sont vus à travers la tunique. Grossi. 2. Le même imdividu retourné. 3. Le même retourné de nouveau, auquel on a reiranché la moitié de la tunique et du sac bran- chial pour mettre l’intérieur de ce dernier à dé- couvert. | 4. Le même entièrement privé du sac branchial, et. x offrant à nu les viscères de l’abdomen. “f. Fragment de branchie: 1°. de grandeur naturelle; : 2°, lr'ès-2rossl. # 2. Détailsdela CYNTHIA pomaria. Mém. 95, Syst. IT, 10. 4. Individu sans enveloppe, ouvert, et présentant de DES PLANCHES. | 219 face les deux branchies, à travers le tissu desquelles on aperçoit les intestins, ainsi que les ovaires et les vésicules gélatineuses décrites page 96. Grossi. "H. Canal alimentaire du même. -K. Un ovaire isolé. x. Cet ovaire retourné et vu par-dessous. «+. Grains ou œufs. PLANCHE VIII 1. Détails de la CYNTHIA Canopus. Mém. pag. 95, Syst. IT, 9. 1. Individu privé de son enveloppe, montrant la face interne de la partie droite de sa tunique, à laquelle sont attachés les viscères de l'abdomen, et de petites excroissances qui pullulent entre eux , décrites page 98. Grossi. 2. Le même montrant la ne de la tunique opposée à la précédente, également du côté de sa face in- terne, qui présente deux ovaires et plusieurs petites eXCroIssances. Dans ces deux figures, on a dessiné les seuls contours de la tunique, et supprimé les points d'attache des branchies. 2. Détails de la CYNTHIA mytiligera. Mém. 98. Syst. IT, 12. 4. Individu sans enveloppe, dont la branchie droite est mise à découvert par la suppression de la moitié de la tunique et du sac branchial. Grandeur na- turelle. 2. Le même privé de la seconde moilié de son sac 4 SOA COR NME 2008. ASCIDIES. EXPLICATION branchial, et laissant voir les viscères abdominaux. On a fidèlement copié les divers points d’attache de la branchie supprimée de ce côté. La fossette hypopharyngienne est dessinée de profil. “EL Fragment de branchie trèés-grossi. PLANCHE IX. 1. Détails de la PHALLUSIA nigra. Mém. pag. 102. Syst. TIT, 2. 1. Individu retiré de son enveloppe, et vu du côté gauche. Le sillon dorsal se manifeste à l’exté- rieur de la tunique par une côte saillante. Un peu grandi. 2. Le même individu retourné, et dont l'abdomen se montre à travers la tunique, qui est fort transpa- rente de ce côté. *B. Portion de l’enveloppe du même, offrant de nombreuses ramifications vasculaires. "FH. Canal alimentaire d’un jeune individu. 2. Détails de la PHALLUSIA sulcata. Mém. 102, 114. À Syst. LIT, 1. 1. Individu retiré de son enveloppe, et vu du côté droit. Les viscères paraissent à travers la tunique, dont on a un peu exagéré la transparence. 2. Le même individu retourné. 3. Le même, dont on a mis l’intérieur de la cavité branchiale à découvert en en retranchant la moitié. “£ Fragment de branchie très-grossi. DES PLANCHES. 221 PLANCHE X. 1. Détails de la PHALLUSIA turcica. Mém. pag. 102. Syst. TIT, #. . Individu sans enveloppe, vu du côté gauche. Les viscères se distinguent à travers la tunique , dont on a un peu exagéré la transparence naturelle. Un peu grossi. 2. Le même individu retourné, et montrant l’inté- rieur du sac branchial dont la moitié est retranchée. “f. Fragment de branchie très-grossi. 2, Détails de la PHALLUSIA monachus. Mém. 105, 114. Syst. ITT, 6. 1. Individu sorti de son enveloppe , et présenté du côté droit. Grandeur naturelle. 2. Le même auquel on a retranché la moitié de son repli inférieur, pour faire voir que le dedans de ce repli est occupé par le fond recourbé de la cavité branchiale. 3, Le même retourné, montrant l’intérieur de la cavité branchiale, dont un côté est supprimé. 4, Le même dont les intestins sont mis à nu par la suppression totale du sac branchial, On aperçoit le cœur derrière la pointe du pylore. ô, Le même retourné de nouveau , et disposé comme dans la figure 2, mais ayant l’estomac et la partie de l'intestin qui domine le repli entièrement dé- couverts. On remarquera surtout la position de l'estomac relativement à l'intestin, et celle de la veine pulmonaire par rapport à l'estomac. LL L af L2 7] L L 4 Lai e M Loue | RAR D Li, Di nu) à 4 Fin Las 4 . | 4 222 ASCIDIES. ÆEXPLICATION \ "H. Canal alimentaire du même, isolé, mais dont les parties conservent leur disposition naturelle. On le suppose fendu , et montrant son intérieur. On a représenté les deux moitiésde l’estomac pour donner une idée plus juste des plis de ce viscère et de l’ori- gine de la côte intestinale. # # # # indiquent les diverses coupes de cette côte. “f, F'ragment de réseau branchial irès-grossi, PLANCHE XI. 2. Détails de la PHALLUSIA intestinalis. Mémz. pag. 107, 119, Syst. III, 7. 1. Individu retiré de son enveloppe, et vu avec sa tunique. Grandeur naturelle, 2. Autre individu auquel on a retranché tout un côté de la tunique, pour montrer la surface externe et les ligamens du sac branchial , les intestins , | l'ovaire, etc. L 3. Le même retourné , privé de la moitié de sa tunique et de son sac branchial, montrant l’inté- rieur de celui-ci, les intestins, le cœur, etc. “f Fragment de réseau branchial très-grossi, 2, Détails de la CLAVELINA borealis. Mém. 109, 1164 Syst. IF, 1. Ê 2. Individu retiré de son enveloppe, vu du côté droit. Un peu grandi. | | 2. Le mème retourné et privé de la moitié du sac branchial , dont l'intérieur est à découvert. On a un peu exagéré la transparence de la tunique ; DES PLANCHES, 225 ce qui a permis de bien dessiner l'estomac, l’intestin, l'ovaire, et surtout le cœur. F. Fragment de branchie très-srossi. 3. Corpuscules trouvés parmi les œufs disséminés entre la tunique et le sac branchial, et qui pa- raissent être des fœtus. Très-grossis. PLANCHE XII 1, Détails de la DrazoNA violacea. Mém. pag. 85, 116. Syst. F7, 1. 1. Individu retiré de lenveloppe générale, vu du côté droit. Grandeur naturelle, au trait. 2. Le même très-grossi, ainsi que les détails qui suivent. On a un peu augmenté la transparence naturelle de la tunique à l’endroit du cœur. #. Le même retourné. Les petites masses ovales qui occupent l'intestin dans ces deux figures, et dans celles des planches suivantes, sont les excrémens. 4. Le même dont on a enlevé les œufs, pour montrer la forme du corps auquel l’ovaire est attaché, et sa position relativement au cœur. Trait. °c. Orifice anal dans l’état de contraclion. :8, Orifice branchial dont on a retranché la moitié, pour faire voir l'intérieur. Ses rayons sont natu- rellement dépassés par les filets tentaculaires. “f. Fragment du réseau branchial très-grossi. “d. Portion d’intestin offrant des glandes ou tubes qui paraissent hépatiques. 224 ASCIDIES, EXPLICATION PLANCHE XIII, 1. Détails du DisromMA rubrum. Mém. pay. 36, Syst. PT, 7, 1. Disposition des systèmes à la surface de l'enveloppe. Grossis.- °B. Un seul orifice très-grossi. 2. Coupe verticale, et disposition des animaux dans l’intérieur. 3. Individu retiré de l’enveloppe commune. Gran- deur naturelle. 4. Le même très-grossi, vu du côté droit ou de l'ovaire. Un germe isolé fait saillie en avant de l'anus. | 5. Autre individu vu également du côté de l’ovaire, dont les œufs sont très-inégaux. 6. Le même retourné, montrant l'estomac et le canal intestinal, | 7. Coupe horizontale de l’abdomen du mème. 8. Autre individu différent des précédens par la cour- bure de l'intestin en avant, et la torsion du pédi- cule de l’abdomen. 9. Le même individu retourné, et montrant son ovaire, dont les œufs sont égaux. PLANCHE XIV. 1. Détails de la SIGILLINA australis. Mém. 40. Syst. VIT, 1. 1. Coupe verticale d’un cône ou système incomplet; offrant la disposition des animaux. Grossie. ès = —# SOUDE EE VIT te 1, à MCE + D — pole) - Er Ep DES PLANCHES. 225 2. Individu isolé, de grandeur naturelle. 3. Le même très-grossi, vu du côté droit. 4. Le mème retourné. 5. Orifice branchial, auquel on suppose la transpa- \ rence nécessaire pour laisser paraître les filets ten- taculaires et le cercle membraneux qui les sur- monte. 6. Le mème orifice renversé, et vu par sa base. 7. Canal alimentaire, et portion de la cavité thora- cique montrant son réseau. La forme de l’estomac | est plus elliptique et plus courte que dans l'individu précédent. PLANCHE XV. 1. Détails du SyYNoïcum turgens. Mém. pag. 43. Syst. VIII , 1. 4. Coupe longitudinale d’un système offrant les ani- maux contenus dans les cellules. Grossie. 2. Autre système, vu en dessus. 3. Le même système dont les animaux ont été mis. à découvert par une section transversale du sommet, 4. Individu retiré de sa cellule, grandeur naturelle, 5. Le mème individu très-grossi, vu du côté droit. 6. Le mème retourné. PLANCHE XVI. 1. Détailsdel’Apriprumlobatum. Mém. #. Syst. IX, 1. 1. Système vu à. la surface de l’enveloppe. Très- grossi, | 15 296 : ASCIDIES, EXPLICATION 2. Coupe verticale du même système, moins grossie: 3. Individu isolé, de grandeur naturelle. 4. Le mème très-grossi, vu du côté droit. L’intestin se recourbe en arrière , et monte à l’orifice anal en traversant obliquement l’äbdomen. L’ovaire est plein d'œufs. On aperçoit un œuf plus gros ou un fœtus qui fait saillie au-devant du thorax. 4. Autre individu très-grossi, vu du côté gauche. Son intestin se recourbe en avant, et suit le bord antérieur de l’abdomen pour arriver à l’orifice anal. L’ovaire est dégarni d'œufs. "c. Coupe transversale de l’estomac, faisant voir les cinq cellules intérieures. Ç 2. Détails de l'APLIDIUM tremulum. Syst. IX, 3. 3. Individu isolé, de grandeur naturelle, 2. Le même très-grossi, vu du côté droit. 3. Individu pris entre les plus petits. Grandeur natu- relle. 4, Le mème trés-grossi, vu du côté gauche. On remarque, dans la disposition des viscères, les mêmes différences entre les individus de cette es- pèce qu'entre ceux de l’espèce précédente. ep. L’orifice branchial encore plus grossi. 3. Détails de l’APriprum effusum. Syst. IX, #. 4. Individu isolé, de grandeur naturelle. 4 2. Le même très-grossi, vu du côté droit, ou des œufs. - 3. Autre individu moins grêle que le précédent. M Grandeur naturelle. 1} 4. Le même très-grossi, vu du côté gauche. . tte TRS DES PLANCHES, 227] PLANCHE XVII, 1. Détails de l'Apcrprum gibbulosum, Syst, IX, 5. 1. Fadividu isolé, de grandeur naturelle. 2. Le même irès-grossi. 2. Détails de l’Apcipium caliculatum. Syst. IX, 6. 4. Individu isolé, de grandeur naturelle. 2. Le même très-grossi, vu du côté droit. L’abdomen est contracté , et l’intestin roulé en spirale. 3. Le mème retourné. On a supprimé dans ces deux figures les muscles de la tunique , et fait paraître le réseau des branchies. 4, Individu semblable au précédent, retiré au fond du fourreau membraneux qui doublait sa cellule, Voyez l'observation rapportée page 40. 1 5. Autre individu dont l'abdomen est allongé, le gros intestin presque droit et rempli d’excrémens. On a dessiné la tunique avec ses muscles et sup- primé l'ovaire. 6. Coupe verticale offrant la disposition des animaux particuliers dans l’enveloppe générale. £ est un individu naturellement dirigé en sens contraire des autres, et qui paraît réellement privé de commu- nication au-dehors. Grandeur portée au double. 7. Système vu à la surface de l'enveloppe. Très- gross]. PLANCHE XVIII. . Détails du Por YcLiNUX constellatum. Sys£. X, 7. 1, Deux individus de grandeur naturelle, 228 ASCIDIES.: EXPLICATION 2. Individu vu du côté droit, le réseau branchial paraissant à travers la tunique. Très-grossi. 3. Individu vu du côlé gauche. On a négligé le réseau branchial , pour laisser mieux distinguer les nervures de la tunique. Très-grossi. 4, Région supérieure du thorax, vue perpendiculai- rement en dessus. On remarquera que l’orifice a deux de ses rayons exactement opposés aux deux tubercules. 5. La même coupée en travers et retournée, pour montrer les filets tentaculaires. 6. lusieurs systèmes vus en dessus , grossis. #. Un système isolé trës-grossi, et donnant une idée plus exacte de la disposition des animaux autour de leur cavité commune. °B. Un seul orifice encore plus grossi. 2, Détails du POLYCLINUNM uranium. Syst. X, 6. 1. Individu isolé, de grandeur naturelle. 2. Le mème représenté avec sa tunique. Très-grossi. 3. Autre individu dépouillé de sa tunique, et offrant à nu le réseau branchial décrit 1° Mém., page 15. Très-grossi. PLANCHE XIX. 2. Détails du POLYCLINUM saturnium. Mém. pag: 9» 61. Sy (D, NEA 4. Individu isolé, de grandeur naturelle. 2. Le même dessiné avec sa tunique. Très-grossi. g A CYAN Ex, ce of PL S. D À SIMPELI TETHYES 1} S_.. BOLTENIA Mé = TETHYES SIMPIÈS ET COMPOS MENT. 1-5. , ; ? ê A HORS ; PP ee j Turpin, (out, ; “538 5 CYNTHIA. PHALLU SEA DIXZ ONA. 2 Lretre, out, LA M À 1° Tribu ) .…., APLIDIU A N SIGILLI TETHYES ÉT LUCIES COMPOSEES Mem.1-5. en Me À Ca " Lretre, out, APLIDIUM (2° Tribu )..…..PYRO SOMA. NAN TETHYES SIMPLES ne ar 1 UD KK CYNTHIA (1° Tribu.) BOLTENIA . 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