M f% "- -'fcAI^'^-y* . ■?^ .J^ "■^ "1^ > ^ % ^ ^. JT J. ^yif ça:^ ' / zj- - cy^7*i±if-<^ . ^ (/^cti^ « y; 4< AçAyj*— MEMOIRES 5 [/ >, Z A Q U É s"t ION: Quzh étoient les Endroits compris dans VEundut des Contrées qui compojent aujourd'hui les Dix- Sept Provinces des Pays-Bas £? du Pays de Liège qui vouvoient pajjer pour Filles avant le Septième Siècle, QUI ONT REMPORTE LE PRIX ET LÈS ACCESSIT DELA SOCIETE LITTERAIRE DE BRUXELLES EN M. D. CC. LXDL !§^- ^Yi^i^ $» A BRUXELLES, De L' Imprimerie Royale. M. DCC. LXX. ^tM W. #JL T vl XI^Î ■ r V- .1 - ■ i MÉMOIRE Sur la Queftion „ quels étoient les Endroits com- ,5 pris dans l'étendue des Contrées qui compojent 5, aujourd'hui les dix -Jèpt Provinces des Pais- , 5, Bas Êf le Pais de Liège , qui pouv oient pajfer ,, pour Filles avant le Jeptieme Jiecle , qui a remporté le Prix de la Société Littéraire de Bruxel- les en 1769. Par m. J. DES ROCHES. Nos Feritati S' Fidel litare fludium habuimus : £> ubl non îiceret , inopiam profiteri : nec impurls viStimis facrum profanare. Lipflus. ^^1 srrv- srry «.^ij»» <:^^ s^y SfjK' %^j^ (igv sw sjiv sOV "* ■J»'.'!!^ «^ i^î^ ■îîfi^ ■■&•■ fft. .Cfts .-A, .-fts ^As ^^ l'As jfe <^ «■!!&> .idiis <ï */« •» (j, JS pas. 303. pendant que les autres Manufcrits & les Editions de Pto- lomée peuvent aifément contrebalancer l'autorité du Ma- nufcrit Palatin. Un des plus favans Géographes de ce fiécle s'eft déclaré pour Orchies. d Moins hardi que ces Auteurs , ^ D'^nvuu , .~, . , rt • • 1 > -r- n 1 Notice de la Gault je lamerai la queftion indécife , faute de monumens au- pag. 506. thentiques qui pourroient la décider. Terouenne. Il n'y a point de difliculté fur cette Place. Ptolemée en fait la Capitale des 3for/m.( 3) Elle eft nommée dans l'Itinéraire d'Antonin ; & la Table Théodofieime lui donne la marque des grandes villes. ( I ) Ecdefiœ atrebatenfi , cul Domino annuente , Vedaftum Fratrem meum carif- fimum Epifcopum confecravi. Mirœi Cçd. Don. Piar. Cap. i. ( a ) On lit Rigiacum dans les Vetfions Latines , c'eft une faute du Traduûeur. ( 3 ) Moiini , quotujn Civitas Taivanm JJb. i. C 9. Je ne mets point Lens au nombre des villes anciennes. Je croirai aifément que c'eft le village d'Helena , célèbre par la défaite de Clodion qui y fut battu par ^Etius. C'eft ce qui t sîd. yfpoi. in P^^'o^^ par CCS Vcrs de Sidoine Apollinaire, a JMijor. Carm. 5. Hic coeuntes Claudebant angufia vias , arcuque fuhaBum J^icum Heknam, &c Quoiqu'il y ait des manufcrits qui portent Vicum He- denam. Je croirai même que dans ces temps reculés il y a eu un château près de ce village , puifqu'il eft fait men- tion dans la Chronique de Balderic de Len^ Cafirum. Mais qu'avant le feptiéme fiécle ce lieu ait été mis au rang des villes , c'eft ce qu'on ne prouvera par aucun Auteur con- temporain. ARTICLEII. Le Hainaut, le Cambresis et la Province DE Namur. Bavai , Capitale des Nerviens étoit dès le fécond fiécle une ville confîdérable. Elle en porte la marque dans la Géographie de Ptolemée & dans la Table Théodolienne. Huit voies Romaines s'y rèunilToient comme à leur centre. b windtUn . h Les ruines d'un Aqueduc admirable , & de plulieurs Edifi- pag.'-jt '^' '''' ces d'une grandeur prodigieufe font des témoins irrépro- c Bûcher. Beig. chablcs dc fon ancienne fplendeur. c Cette ville fut prife & ruinée par Clodion le Chevelu vers l'an 445 au plus tard , & n'a jamais pu fe rétablir. Fammars. La Notice des Provinces de l'Empire lui don- ne le nom de Fanum Martis , apparemment à caufe d'un Temple confacré au Dieu Mars. àBei.R:.m.pag. Buchcrius afîiire , d qu'on y a trouvé des ruines d'une Forterefîe , & plufîeurs Médailles du temps des Romains. Deux raifons prouvent que c'étoit une ville confidérable : ' la première eft , que félon la Notice de l'Empire , le Préfet des Troupes Nerviennes y faifoit fa réfidcnce. (i) La ( I ) PrcefciSus Lstorum Nerviorum Fano Martis Belgiœ fecund». Rom. j>ag. 50a. 495- C7) féconde, que fous les Rois de France de la première race , elle s'étoit tellement élevée fur les ruines de Bavai , qu'elle donna même fon nom à une grande partie du Hainaut , dont elle étoit alors la Capitale. C'eft ce qui paroît par tous les anciens monumens où fon territoire eft nommé Pagus Fanomartcnfis , longtems avant que le nom de Hai- naut fut en ufage. Cambrai. On ne peut douter que Cambrai n'ait été une ville dès le cinquième fiécle , puifqu'il en eft fait mention dans la Notice de l'Empire fous le nom de Civitas Caméra- cenflum. Tous les Anciens conviennent que Clodion en fit la conquête vers l'an 445. Je ne citerai qu'un paffagc d'Aimoin : a Rex autem Clo~ ^^^•^■Cap &- dio , dit cet Auteur , anguftos Regni fines dilatare cupiens , exploratores â Disbargo trans rhenum dirigit : & ipfe cum exer- citu fuhjlcutus y Cameracum civitatem obfidens expugnavit & cepit Valenciennes. Aucun Ancien n'a parlé de cette ville. Se- lon les Annales du pays elle doit fon origine à l'Empereur Valentinien premier ou fécond ; mais il n'y en à d'autres preuve que la convenance des noms & qu'une tradition populaire. Un favant Auteur moderne cite une lettre de Clovis troifiéme, datée Valentianis in Palatio\noftro ^ h ce bTeg.Staadcr qui prouveroit qu'au feptiéme fiécle les Rois de France l"^!1i^"^' ' ^'^ y avoient un Palais , puifque ce Clovis mourut en 6^^- Dans la Notice de l'Empire il eft fait mention des Placidi Valentiniani & Valentinianenfes felices; mais ces Troupes ont elles tiré leur nom de la ville de Valenciennes, ou de l'Em- pereur Valentinien lui-même? C'eft une queftion dont la îblution me paroit impoffible. Le Pcre Waftelain qui adopte la féconde opinion ne de- voit point condamner Cluvicr pour avoir fuivi la pre- mière, c Si les Gratianenfes & les Honoriani ont eu leur * ^'^S- 4*9' nom des Empereurs Gratien & Honorius ; les Bingenfes, les Lagenfes , les Nemetacenfes , les Lingenfes , les Gémi- niacenfes & trente autres ont tiré le leur des villes & des Provinces qui les fourniiToicnt à l'Empire. (8) Au refte les autres Places de cette Province , ou n'exif- toient point avant le feptiéme fiécle, ou du moins elles ne pouv oient paffer poiu* villes. Le village de Voudra eft vraifemblablement l'ancienne Vodgoriacum , marquée dans l'Itinéraire d'Antonin & dans la Carte de Peutinger fur la voye Romaine de Bavai à Tongres ; mais le moyen de prouver que c'étoit une ville ! Tout ce qu'on rapporte de la ville de Namur avant le feptiéme fiécle eft fabuleux ou incertain. Sigebert fur l'an 689 eft le premier qui en fafle mention. ( i ) On n'eft guère plus inftruit touchant Bouvig- . ne. Quelque antiquité que nos Chroniques donnent à cette place, il eft certain qu'elle n'a point eu le rang de ville avant l'an 11 73. Avant cette époque ce n'étoit qu'un châ- teau dont il eft fait mention dans la vie de Saint Remacle qui vivoit dans le feptiéme fiécle. ARTICLE IIL La Flandre. Tournai. Tous les anciens Itinéraires font mention de cette ville , comme d'une des plus confidérables de la fé- conde Belgique. La Notice lui donne le nom de Civitas Turnacenfium. Le Roi Clodion la prit en 445 , c'cft ce que nous (i) Plu/ieurs ^utturs ont reculi rorigine de Kamm Jufiu'au premier Jîécle de F Ere. Chritiennt. D'nutres encore , peu contens d'âne ft haute antiquité , remontent jufga'nu temps de Salonion. Perjhnne ne trouvera mauvais qu'on traite ces opinions de fabuleujct 6- d'incertaines ., & ce feroit leur faire trop ^honneur que de les réfuter féricufement. Au refte, je ne nie point que Naniur n'ait exifti dis le feptiéme fiécle, y ai déjà dit qi^il en eft fait mention Jitr Fan 689. Ceft dans la Chronique de Sigebert. ^e citerai le paffage de cet Hifturien ; tel qu'on le trouve dans l'Edition de 1513. Inter Pipinum & Giflema- rum Filiuni Warathonis apud Navinucum Caftrum pugna committitur. L'Edition d'Au- bert le Mire , qui eft fans doute la plus correâe , puifqu'elle a été revue fur les meilleurs manufcrits . porte apud NamuCum Caftrum. Bien plus : l'Anonyme de Ravenne , pu- blié par le Doàa Gronovius ai 1696. à compris cette Place dans le dénombrement qu'il fait des villes de ce pays. Sunt civitates , dit-il, id cil Nafaga , Dinantis , Oin , Na- mon , Neonfigo , Trcga. Namon c'cft viftblement la ville de Namur ; & ce paffage eft Sautant plus décifif que V Auteur lui- même vivoit. au feptiéme fiécle Ainfi en traitant de fabukufe la. Haute Antiquité de cette ville , je n'ai voulu dire autre chofe , finon qu'avant cette époque , aucun Auteur n'en avait fait mention,- & je foufcris volontiers au fentiment du Père Marne : Que c'eft donc de la fin du fixiéme fiécle , que nou» pouvons dater avec quelque vraifembl.ance le commencement de la ville de Namur. (9) nous apprend l'Hiftorien Aimoin d'après Saint Grégoire de Tours, a. Clodio. . .. ( dit cet Auteur ) Carhonariam Sylvam «• ^'^ i- C- 5- ingrejfus Tornacum urbem ohtinuit. Les Succeffeurs de ce Prince y ont longtemps fait leur réfidence. Childeric y fut enterré en 482. On a découvert fon tombeau en 1653. Saint Ouen, Auteur du feptiéme fiécle nous alTure que Tournai étoit autrefois une ville Royale , & il l'apelle avec emphafe : Regalem quondam civitatem. b b. j4udoen. ik Cassel. L'Itinéraire d'Antonin & la Carte de Peutinger 2"'^"^^'*' ^- ** font mention de cette ville : le premier, fous le nom de CaJ^ tellum : la féconde , fous celui de Caftellum Menapiorum. Adrien de Valois & plufieurs autres favans du premier ordre chan- gent ce dernier nom en Caftellum Morinorum; le Père Wafte- lain foutient la leçon ordinaire. Je n'entre point dans cette queftion ; il fuffit pour mon fujet , que les mefures Itinérai- res conviennent à Caffcl , & que l'on ne puifle lui difputer le rang de ville, puifqu'elle en porte la marque dans les deux monumens que j'ai rapportés plus haut. ( i ) CouRTRAi. Il eft prouvé que Courtrai étoit une ville dès le cinquième liécle , puifque dans la Notice de l'Empire , il eft parlé d'un corps de Cavalerie , fous le nom d'Equités Cortoriacenfes. On fait que ces troupes ne prenoient jamais le nom d'un château ou d'un fimple village , & qu'elles fe diftinguoient par celui de la Province ou de la ville qui les avoit enrôlées & fournies à l'Empire. Pour fortifier cette preuve, il ne faut que rapporter les paroles d'un Au- teur du feptiéme fiécle , qui a écrit la vie de Saint Eloi fon ' contemporain. Il dit que ce Saint Prélat fut établi Evêque des villes de Bruges , de Gand & de Courtrai : Municipiorum Flandrenfts ., Gandenjîs & Corturiacenfis Cufîos Conftitutus. c Dans . ''• -^_^io^}- '« ce paffage Municipium Corturiacenfe ne peut fignifier que la c. a. '^' ville de Courtrai. Bruges. Le paiïage de Saint Ouen , que je viens de citer, prouve auifi que la ville de Bruges exiftoit au feptiéme ( I ) Il ne faut point confondre ce Caftellum Menapiorum avec une autre vi'Ie de ce nom , Capitale des Menapiens , dont nous parlerons dans l'article de la Gueldre. B (lo) fiécle. Avant cette époque on n'en trouvera rien de cer- tain. Ce que Meyer , Heuterus , Marchant & plufieurs autres ont foutenu , favoir que Bruges étoit la ville des anciens Grudii , eft une lîmple conjeéture , qui n'eft appuyée par aucun témoignage authentique. Il y a eu des Grudii, les Commentaires de Céfar en font foi. Il fe peut même qu'ils aient habité une partie de la Flandre , puifqu'ils étoient fujets ou alliés des Nerviens. Mais y avoit-il une ville chez ee peuple inconnu ? & en quel endroit étoit -elle précifé- ment lituée ? c'eft ce qu'on ignore & ce que peut-être on ignorera à jamais. Gand. Les Hiftoriens de Flandre prétendent que la ville de Gand a été le fiége des Gorduni, dont il eft parlé -dans les Commentaires de Céfar. Ils rapportent que ce héros y fit conllruire un château , & y laiffa une garnifon ; que ce château ayant été ruiné enfuite , les Wandales le rebâti- - rent au cinquième fiécle, & y donnèrent le nom de Wanda, d'où celui de Ganda feroit manifeftement dérivé. Cepen- dant il faut avouer que tout cela eft bien incertain , aucun Auteur n'en ayant parlé dans les fix premiers fiecles. Ce n'eft pas que je prétende nier fon exiftence avant le fep^ tiéme. Les Auteurs qui ont fleuri immédiatement après le fixiéme fîecle en font fouvent mention. Le paflage de Saint Ouen , cité plus haut , prouve incontcftablement que Gand étoit dés lors regardée comme une ville. Un autre Auteur contemporain de celui-ci , parle du Pagus Gan/ien- a. Baudem. în fis ; a. d'où il réfultc qué la ville de Gand étoit dans le feptiéme fîecle la capitale de la contrée à laquelle elle a donné fon nom. Avant cette époque tout n'eft qu'incerti- tude. Outre les villes dont je viens de parler, il y a en Flan- dre plufieurs autres Lieux qui exilloient avant le feptié- tne fiecle , mais qu'on ne pourroit prouver abfolument avoir été des villes. L'Itinéraire d'Antonin fait men- tion de Minariacum, que Monfîeur d'Anvillemet à Efierre. * Notice , pas. __. . , a , . , . , , y-, ^. , 4. 3?. " dit qu'Ambriorix Roi des Eburons , étant parti de l'en- droit où eft Tongres , entra chez les Advatiques , & le lendemain chez les Nerviens. Rien n'eft donc plus vraifem- ( I ) Germania Secunda , prima ab occidentali exordiens cardinc , Agrippinâ & Tungria munica . , . . . Civitaubus amplis & copiofis. ^mm, Marcdl. Lib. 15 C 11. Ci9) blable que le fcntiment de Wendelin , qui place la ville d'Advaticum à Hui , dont la fituation s'accorde parfaite- ment avec la defcription qu'en donnent les Commentaires, de Ccfar. ( i ) Au relie les Annales du pays de Liège font mention de la ville de Hui dès le fécond fiecle a. & rap- ^^,W"^\W' portent que Saint Materne y bâtit une Eglife. Mais com- me il n'y en a d'autre garant qu'Egide , Ecrivain du 13'"® fiecle 6, ce fait ne peut point palTer pour abfolument cer- b chapeavuie tain. Un autre Hiftoricn rapporte des infcriptions & des '""' '" ^''^' ^ ' médailles d'Antonin le Pieux , trouvées dans les fonde- mens d'un ancien Palais au Château de Hui. Il ajoute que cet Empereur , ayant vu la fituation avantageufe de cette ville , conçut le deffcin de l'agrandir & de pourvoir à fa défenfe par une forterefle conftruite fur un rocher c. Ce c ^oann. Pmf. témoignage , s'il étoit bien avéré , fuffiroit feul pour prou- ùumhid'lTci'- ver que Hui étoit une ville dès le fécond fiecle. Egide a '^"^•^'^ ^'""" *• trouvé dans les mémoires de fon Eglife une autre preuve de l'antiquité de cette place d. C'eft que vers l'an 512, ^^J ^/'^'^ C'*"- fous l'Epifcopat de Saint Agricolas , les habitans de Hui 53. ' "^ ' rebâtirent l'Eglife de notre Dame, ainfi que toute la ville, que les Huns avoient ruinée dans le fiecle précédent. Saint Domitien , autre Evoque de Tongres , y fut enterré en 560. e ou dix ans plus tard félon la fupputation de ^ i^''<^- p^s- s7- Bucherius f. r^/^^-T- j Dînant. Aucun Ancien n'ayant parle de cette ville , ann.s^o. je ne puis rapporter que ce qu'on en trouve dans des Ecrits poftérieurs. On prétend qu'elle exiftoit dés le fécond fiecle g qu'elle avoit tiré fon nom de Diane fa Divinité g ^/^« f^ft- Tutélaire , & qu'elle fut convertie au Chriftianifme par pag. ào. " ' les Prédications de Saint Materne & de Saint Memmius. Il efl fait mention de cette ville dans la vie de Saint h jEgîd. yfpud Monulphe & de plufieurs autres Saints du fixiéme fiecle h ^lT-^'^'^°'^ ^' ( I ) En parlant de cette dernière place , il ne fera point hors de propos de dire un mot du pays des ^'uhons y connu dans Tacite fous le nom de C'ivitas yuhonum i. Cet Iliftorien rap- i ^nnal. Ub. 13. porte que cette contrée fut mircrablement ravagcc par un feu fouterrain , qui brûloir les ter- C«/'. 57. ^ res , les raaifons & les villages. L'embrafcment alla gagner la ville de Cologne nouvellement bâtie , lorfqu'on trouva moyen de l'éteindre. Le favant Bucherius croit k qu'il eft qi^eftion , Dijput._HiJt. dans ce pafTage des environs de Hui. Il prétend , fur l'autoritc de Bécan & de Pigkius , ^u'il pj,;/-. r^„ o'"i)aff hur. hic Civitas JJujonum iM ]ic\i de jfa/wiium, . . .- ^^ • f- . g' C 2 (20) A R T I C L E V I Le Duché* de Limbourg. CoRTENBACH. Le pays de Limbourg a fans doute été habité par les Sunici, dont parle Tacite. On ne trouve que deux villes chez ce peuple ; favoir Coriovallum , mar- quée dans la Table Théodofienne & dans l'Itinéraire d'An- tonin fur la route de Tongres à Juliers. Alting a cru que c'eft Keyer ; mais les 1 2 lieues gauloifes de diftance de Ju- liers détruifent cette opinion. Cluvier l'a placée à Fau- quemont , qui convient mieux à la dire6tion de la route ; mais qui n'étant éloignée de Tongres que de 13 lieues gauloifes , ne s'accorde point avec l'Itinéraire qui en met feize. Ainli il faudra s'en tenir au fentiment de Mr. a Notice de la d'Anvillc , qui prouve , le compas à la main a , que le Gauk, rcg. 247- village de Cortenbach eft un refte de l'ancienne Coriovallum. Sentiment d'autant plus vraifemblable , que le nom de cet endroit approche davantage de Cortovallium , qu'on trouve dans la Table Théodofienne , au lieu de Coriovallum marquée dans l'Itinéraire. L'autre ville de cette Province marquée dans l'Itinéraire, & connue par conféquent, long- temps avant le feptiéme liécle , eft Teudurum , dont le nom s'eft confervé dans celui de Tudden , petite ville fur les Confins du Limbourg , faifant a^uellement partie du Du- ché de Juliers. ARTICLE VIL Le Duché' de Luxembourg. Il n'y a point de preuves inconteftables pour démontrer que dans ce pays il y avoit des villes avant le feptiéme fiécle; quoiqu'on y trouve quelques places très -ancien- nes , qui auroient pu paffer pour telles , à caufe de leur célébrité. Voici ce qu'en difent les Auteurs. (21 ) Y VOIX, paroît dans l'Itinéraire d'Antonin fous le nom d'EpoiJJum ; & l'on peut croire que c'étoit une ville con- fidérablc , puifqu'au cinquième fiécle , la Notice de l'Em- pire y place un corps de Troupes , & en fait la réfidence du Général. Vers l'an 587, Saint Wolfilaic y bâtit un Mo- nallcre a. .a ^nnal. Trevlr. Arlon. Eft marquée dans l'Itinéraire; & d'ailleurs les ^'''•^■p^'S' 333- ftatues de Divinités Payennes , les Médailles & les Infcrip- tions qu'on y a trouvées, fuflifent pour démontrer fa hau- te antiquité b. L'opinion commune eft qu'v^r/on étoit ^ Oruths in m- une ville ; mais on ne le fauroit prouver inconteftable- 'l^^"%^ul^ ^sdg, menL Pancs. pag. 32. Pour Thionville , il eft vrai que les Anciens n'en font point mention ; mais û l'on confidére que dés le huitième fiecle cette ville étoit une des plus conliderables de l'Empire François , que Pépin le Bref y tint des affemblées généra- les , que Charlcmagne la regardoit comme la troifiéme ville de la Germanie inférieure c , on conviendra peut-être qu'elle ^ ^^ ^ ^^ ^^^^ a dû cxifter avant le feptiéme fieclc. Les autres places de tinuat. du r^uit' cette Province ne méritent pas qu'on s'y arrête. Èpurnach ^'"''^' & Bidbourg n'étoient que des villages. Quelques Modernes ont prétendu que Luxembourg exiftoit dès le temps des Romains fous le nom cTAugufia Romanorum : opinion in- foutenable & deftituée de toute ombre de preuve. ARTICLE VIII, La Gueldrel NiMEGUE. Smétius le Père a cru que c'étoit VOppidum BatavoTum ; erreur que les mefures Itinéraires réfutent uïr vinciblement. Pour montrer que Nimégue étoit dès le temps des Romains une place confidérable , il ne faut que jettcr les yeux fur l'Itinéraire d'Antonin , où elle porte la marque des villes du premier rang. Les ftatues , les mé- dailles , les urnes fépulchrales & les autres veftiges de fon antiquité font amplement décrits dans les Antiquitatet. Neomagenfes de Smetitts le Fils. (22) , Kessel. C'eft le Caftellum Mcnapiorum des Anciens, Dès le fécond fiécle c'étoit une ville , puifqiron lit dans Pto- lemée : Pofl Mofam Fluvium Menapii , & Civitas corum Cap» tellum. Il eft encore fait mention de cette place dans l'Hif- a ub. 17. toire d'Ammien Marcellin a. JuUanus , dit cet Auteur , circumvallare difpofuit Caftel- lum Oppidum y quoi Mofa Fluvius pr fi l'ancienne viUe de Vlaerdingen étoit fituée dans ^Rh i£c" ' '"" ^^ môme endroit que celle qui porte à préfent ce nom , ou à quelque diftance de là , dans un lieu enféveli fous les eaux de la Mer. Il fuffit d'avoir montré qu'elle exifioit ( I ) Apud antiquam Slavenburg , (]UiE nunc Vlaerdingen eft ^. Matthœi ^^r.a'xà.. Tom. S- pag 310. de l'Edit. in-^to. Skevenburg daer nu Vlaerdingen ftaet Chron. vm CL Gcctc. p.ig. a. C27) avant le feptiéme fiecîe. Je ne fais fi je dois mettre la ville de Witlam ou de Wiltlant au nombre de celles qui étoient connues avant cette époque. Les Hiftoriens cités dans les Notes (i) rapportent que e'étoit une viMe com- merçante , lîtuée à l'embouchure de la Meufe , que les Nor- mans détruifîrent vers l'an 837. Il y a dans l'Ile de Goerée un endroit nommé De Oude Wereld , où l'on a découvert plus d'une fois , à la faveur d'une marée extraordinaire- mcnt baffe , les reftes d'une ville conlidérable a ; des pavés , -i ^«,^^^f » pluiieurs rues , dés fondcmens de maifons & de murailles, dcn van zuyihM. La ville de Witlam auroit-elle été fituée en cet endroit ? ^- j^^^,^^^^ ^ i^_ en ce cas-là, lés Médailles au nom d'Adrien & d'Antonin, fihr van dcn bviu I. Jjccl , p 167. & pluficurs autres Antiquités Romaines qu'on a trouvées! ' Baudanias.' en ce lieu , prouveroient fans doute , que cette ville a exifté ^^^ ^n^^i^s- p- bien longtems avant le feptiéme fiecle. On trouve en cette Province plufieurs autres endroits, dont il eft fait mention dans ici anciens Itinéraires. Celui d'Antonin à confervé le nom de Matih & d'Albiniana. La pofition de cette dernière place convient parfaitement au village d'Alfen , dans lequel on a déterré plufieurs Médail- les & autres monumcns du temps des Romains b ; la prc- b Oudacn Room- miere ctoit fituée entre Alfen & Leydcn. Les Antiquités -Jâg. 18."^*""' trouvées à Valkenburg à Katti>yk , & furtout dans la fameufe Arx Brittanica c , prouvent invinciblement que ces places c md. p. 19. exiftoicnt dés le fécond ficclc. Les viUages dc'roorburg ^ ^"1^%^' ^fn '„.i* ,^ DoKKUM ou Dockinga. Les Hiftoriens Frifons , fur la (foi d'un Occo Scarlenfis & d'autres Ecrivains auffi obf- curs , foutiennent que cette viHc étoit célèbre dès le troifiéme fiecle. C'eft ce qme je n'ofe garantir. Ce qu'il y a de certain , c'eft que Saint Bonifacc y fut mart^^'ifé rers le milieu du huitième fiecle, & que les plus an- ciens Auteurs de fa vie ne font mention de Dokkum^ que comme d'un village. Winfemius rapporte qu'on à trouvé à Sexbirum , village de Frife , une pièce d'or motmoyée , avec cette infcription : Moncta aurea Civitatis JDoccumcnJïs ^ Anno Domini 739 c. Il ne faut pas être bien favant dans la cri- c AdAnn-jjfi, tique , pour convainax; cette pièce de fuppofition. Les chiifres Arabes n'étoient point connus en Europe avant le treizième fiecle ; d'ailleurs ce n'étoit point l'ufage de ce temps-là de mettre fur les monnoies l'année qu'elles avoient été frappées. L'exiftencc de cette ville avant le feptiéme fiecle eft donc fort inccrtaiive , pour ne pas dire abfolument fauiTc. Staveren. Dans les écrits du moyen Age , cette ville eft nommée Stavera , Stauria , Steerhem , &c. Tous ces noms indiquent , félon le Profcffeiu: Altiiig d , la ville des «J ^otic. p. 1. Sturlens , anciens habitans d'une partie de la Frife , men- ^"^' ^'^" tionnés dans l'Hiftoire de Pline e. Tous les Hiftoriens Fri- e ut.^ c. 15. fons conviennent q^-ic Staveren eft fort ancienne , ayant été regardée comme la capitale du pays , longtemps avant le fcptième fiecle. Tout ceci paroît allez vraifemblable , quoiqu'il ne foit pas pofîïble de l'établir invinciblement, faute d'Auteurs contemporains. ( 1 ). (1 ) Plufieurs Chroniques rapportent que Staveren fut bâtie 3C0. r.ns avant la naiflâncs de J. C. par Frifon; chef des Krifons , qui après avoir fcrvi fous Alexandre le Gnnd , fe rïtiia en Frife , & donna à fa nouvelle -ville le nom de fon Idole Stapon. Il fuf&c de rapporter cette fable , pour en faire fcnùr tout le ridicule. (32) ARTICLEXIII. La Groeningue. Amisia. Il paroît par la Géographie de Ptolemée que cette place , dans le îecond fiecle , étoit regardée comme a. Paru i. p. ^. ^j^g yj^g Alting prouvc que c'eft Wefter-Embden a. Ce lieu qui n'eft plus qu'un village , étoit encore au moyen Age une ville aflez confidérable. Mediolanium. Autre ville de cette Province , dont la Géographie de Ptolemée nous a confervé le nom. Alting la place à Midlaren , aux confins de la Groeningue & du b p. i.pag.9^. pays de Drenthe h. Marna. La convenance de ce nom avec celui des Mar-' namanes ou Manarmanes de Ptolemée a fait conjeéburer aux favans que ce lieu étoit autrefois la ville de cette an- cienne Nation. Groningue. Urbs haud dubio Antîquijfima , non modo Fri- fiorum , fed Totius transrhenani Littoris , dit le Profefleur Al- c -Parte 1. p. 72. tiug c ; &c c'cll l'opiuion de pluficurs Modernes. Cependant quand on l'examine de prés , on eft furpris d'y trouver fi peu de fondement. Aucun Auteur des fix premiers fie- cles n'a fait mention de cette ville. On rapporte une Let- tre écrite fur une table de marbre dans l'Eglife de Saint Michel à Rome. Un certain Ilderard de Groningue y efi: nommé parmi les Chevaliers Frifons , qui étoient venus en Italie au fecours de Charlemagne. Mais les plus célè- bres critiques ont révoqué en doute l'authenticité de cette Lettre, bien que Raphaël Volaterran affure que la table de marbre exiftoit encore de fon temps ( i ). On lit dans la vie de Saint Walfride , qui vivoit au com- mencement du neuvième ficelé , que ce Saint Homme fré- quentoit tous les jours l'Eglife d'une ville opulente , nom- 'd Moian. ad 3. méc Groninguc d. Heda rapporte que, dans ce même fiécle, Decembr. Jpc (i) Hmm. Rffutat. ^polog. Schotan. defcnpt. Fnfuz Voyez furcout H. van Rhyn. u4uiiteela:i:ingen op hct Ecrjïe Ded der Oadk. van Frkjlani p. 67. & feq. de l'Edic.in-Svo (33). ' les Normans détruifîrcnt de fond en comble cette ville , alors célèbre par fon commerce a. Mais le favant Bûche- » i"- J^nubr. lius , dans une note fur ce paflagc , foutient que dans ce T^bIÏ/iJus. temps-là , Groningue n'étoit pas même ime ville , & qu'elle n'eut des murailles que plufieurs fiecles plus tard b. Neque , b iHti. p. 33. eo tempore , dit cet Auteur , Emporium Groninga fuit , & ne Oppidum Quidem , utpote poft aliquot dcmum f. i'>' .X" • ^ "ïi tâ^r -^V:;i.\fe. .iSi^ f^ ^ iibi, jAi, xfes /^ .^ .-fe .jfes xtis xfr» .JSh ■■tB'- ■■A^..^^ £:$2.-iJ^- ^1 >^*' S^*;; C.4. Gen;:. C. I6. C ^«v av raiç jRcc. des ■ '^ ^ Jfl/Jl. de «îTO/ubpJowç , etf^Xeç reiç fuyxç cixoif , €v ot rot; atiX|Mo<$ wXjctxovto pJ(»ç /i>««ce. tempore pluvio , tutas fugas habebant , fed per ficcitates facile Tac. Hift. vertebantur. 1 acite dit que Civilis ce fameux chef d'une '"*■ '.'^°' aflbciation de Belges, de Germains & de Gaulois, pour recouvrer leur liberté avia Bdgarum circumibat pour fur- prendre à l'aide d'un pays boifé , fourré , & non encore percé de routes, Claudius Labeon, Général des Romains. Ce fort , où en 357 les Francs s'étoient renfermés , & que quelques Géographes , dont nous examinerons dans la fuite le fentiment , croyent être Keffel dans la Gueldre Prufliennc , ^ft dit par Libanius ?f «p'ov ipwiuoy Caflellum de- l^.Rec.ssi» fertum ou in définis pojîtum. La nature des mœurs des Belges s'oppofoit encore à ce qu'ils s'appliquaflcnt à embellir leurs villes; ils étoient Germains pour la plupart , & toute l'antiquité nous de- (^Notc^me.') peint CCS peuples tout aufli Nomades ( 7 ) que les Tartarésdc nos jours. Les Menapiens, que Céfar nous re- préfente dans fon quatrième Livre comme occupant les JL.4.C.3. deux bords du Rhin, au-deflbus de Cologne. .Ad utram- que ripam fiuminis , agros , <£dificia vicofque habebant ne peu- vent guères être devenus voifms des Eburons & de l'Océan , c'eft-à-dire , habitans du Brabant HoUandois , fans s'être déplacés. Ils en furent encore dans la fuite délogés par les Toxandres , qui occupoient alors la Zeelande , & acculés au-delà de l'Efcaut dans le pays de Waes & la Flandre Hollandoife. Nous voyons des Belges & des Ara- geois dans l'Angleterre , gui prœdte .... caujfa ex Belgio tranfîerant .... 6* ibi remanfirunt atque agros colère cœpe- Ptoiem. runt Pourquoi les Auteurs qui parlent des Belges , après L. 3. c. 3 Céfaj. ^ ne font-ils aucune mention de plufieurs peuples qu'il nomme , tandis qu'eux-mêmes en font connoître , fur lefquels il à gardé un profond lilence : fi ce n'eft , parce que plufieurs en étoiént fortis & qu'ils avoient été remplacés par d'autres ? Les Tongrois fi fameux depuis C 44 ) ' . Céfar, lui ont été inconnus. De -plus ce goût pour l'Agri- culture , & qu'ils allioient , contre l'ufage ordinaire des Barbares , avec l'avidité du pillage , félon le témoignage de Céfar , devoit les éloigner du féjour des villes. Or ce goût étoit tel , que lorfqu'ils furent afTujettis aux Ro- strab. p. mains , ils fournirent & Rome & toute l'Italie de faies & ^N. ^Rlc.des ^^ viandes falées. Claudien dans le quatrième fiecle compte Hiji. de entre les bons effets du Gouvernement de Stilicon , que r(z«cc. j^ Belge pait fes troupeaux en liberté ut jam .... pafcat LSrijifil ^'^ëa pecus. L.i.r.a^^. Apres avoir fait voir , que du temps de Céfar , il y Les Ro- avoit des villes dans quelques-unes des Provinces des Pays- «nT bâtir" Bas ,. tandis qu'il ny en avoit point dans la plupart , nous patto^^t. dirons que les Romains en firent bâtir , oy'^our aifurer leurs conquêtes , ou pour policer les Belges. Le défaut de monumens hiftoriques nous met hors d'état de prouver pofitivement cette aifertion, mais nous en trouvons des liftes , dans les Géographes des temps poftérieurs , ainli que nous le ferons voir , en parlant de chaque Province ^n particulier. Elles font , à la vérité , fi féchcs , que les Auteurs ne nous apprennent point l'origine des lieux dont - ils parlent. Nous pouvons croire que les Romains fe con- duifirent dans ces Provinces , comme ils faifoient à l'égard de leurs autres conquêtes ; or Florus nous apprend en i.4.c.i2. .deux mots , à fon ordinaire, que Drufus, frère de Tibère, fit conftruire des fortereffes fur la Meufe , le Rhin , le We- fer & l'Elbe , pour* la garde des Provinces que les Ro- mains avoient acquifes , furtout fous fon commandement. Drufus in tutdam Provinciarum prœjïdla , atque Cufiodias ubique difpofuit per Mofam flumen , per Albim , per Vifurgim ; nam per Rheni quidem ripant quinquaginta amplius Caftdla Tac. ^n- direxit. Nous voyons en Angleterre , fous le Gouverne- ^i"- ^\ ment jd'Oftorius , des troupes furprifes par les Siliu*es , /^^e-f^gr/c lorfqu'clks étoient occupées a batir des forts. Agncola Trad.jiarM. s'occum tout l'iiivcr d'un projet très-avantageux. „ C'étoit BhtcTk. „ d'accoutmiier les Bretons a la vie tranquille & fociable , „ d'apprivoifer par ramoicc .des plaifiis, cette nation dif- perfée , (45) i, perfée, encore à demi fauvage & par conféquent toujours „ prête de courir aux armes. II ne ceflbit de les exhorter „ à bâtir des temples , des places , des maifons , & les ^m.L. 17. „ faifoit aider par l'état. „ Nous voyons l'Empereur Julien ^' rebâtir fur la Meufe , trois fortereffes que les Barbares étoient venus à bout de détruire , Suhverfa dudum obflina- tione barbarica. Voilà ce que le peu de monumens qui nous relient de ces tems reculés , nous apprend en général fur ce fujet. Nous allons actuellement en recueillir ce qu'ils nous four- nilTent fur chaque Province en particulier. Nous ne fui- vrons en cela d'autre ordre que celui de leur proximité des Romains , qui nous paroît être celui de l'établilfe- ment des villes. Nous aurions voulu pouvoir en afllgner l'époque ; mais nous avons déjà averti que nous ne le pouvions. D E l'A b. t 0 I s.' L'Artois n'a que quatre lieux connus avant le fep« tiéme fiecle, favoir : Nemetocenna .... dans Céfar ou plutôt Hirtius. Tarvanna dans Ptolemée. Minariacum dans Pltineraire d^Antonin. Vicus Helena .... dans Sidoine. Il y a toute apparence que le Nemetacum d'Antonin , & de la Table Peutingerienne , font la même chofc que le Nemetocenna de Céfar. Je crois fuperflu de dire , que l'Itinéraire d'Antonin dit Tarvenna & la Table Tervanna. Je ne fais cette minu- tieufe remarque , que pour avertir , que ce fera la der- nière. Tout le monde fait combien, avant l'invention de l'Imprimerie , l'ortographe devoit être inconftante , elle l'a même été depuis : & peut-être n'y a-t'il que des Corps littéraires capables de la fixer. G C 46") Les Géographes ne conviennent point , que Nemeto ceniia foit i'Arras de nos jours. Si , comme l'afflire M. d'Anville, d'après les diftances données dans les Itinéraires Romains , la première de ces villes étoit précifément à l'endroit où eft aujourd'hui Arras , la qucftion ne fer oit plus douteufe; ce qui fait donc douter, que Nemetocenna ïbit au même endroit où eft aujourd'hui Arras , c'eft que dans la notice des dignités de l'Empire , ouvrage du cin- quième fiecle , ces deux Lieux paroiflent bien diftingués. On peut confulter Cellarius, car je n'ai rien de plus à dire que lui, fmon qu'il pourroit s'être fait , que le nom nou- veau d'Atrebatum, pour defigner la ville d'Arras, eût com- mencé à s'introduire dans ce liecle, car je ne vois plus le nom ancien ulîté depuis. Il n'y à point de doute que Tarvanna ne foit Terouane dont tout le monde connoit le fort. C'étoit une des prin- cipales Villes de ces Pays , puifqu'elle fût le fiége d'un Eveché dés le commencement du fixieme liecle, qui à fub- lifté jufqu'à fa deftruélion. Elle eft delignée dans les an- ciens Géographes , comme la Capitale des Morins. Minariacum eft-il EflairCj Merghem ou Mervilk ? voyez Mr. d'Anville. Vicus Helena lieu célèbre par la défaite de Claudion en 446. On ne convient pas plus de fa fituation. Les uns font pour Hefdin , d'autres pour Lens , & le P. Boucher pour Hoiidain, Village fur la route d'Arras à Terouane. Le Hainau. L'on ne trouve en Hainau avant le feptième fiecle que Baganon .... dans Ptolemée , & Bagacum par tout ailleurs. Fanimi Martis . . . dans la Notice de V Empire. Locus Quartenfis . . ibidem. Pons Scaldis ... il Vodgoriacum . . . .^ dans Pltin. & la Table. Duronum .... V . Hermonaciim. . . . dans la Table feule. (41) Bagacum aujourd'hui Bavai bien déchu de fon ancien liiftre, puifquc félon Ptolcmée, il étoit la Capitale des Ner- viens , & en quelque forte celle de l'Empire Romain dans les Pays-bas , à en juger par les bâtimens qu'on y avoit Suck di fait conftruire , comme un aqueduc de quatre lieues , un ^''^oa^""'" ^^^'^^^^ ï ^^^ bains & des Palais de marbre ; chofcs dont on ne trouve aucuns relies dans les autres Villes de ces con- trc'cs. Selon ime infcription rapportée par le P. Delewarde ■ *■ ^' ^'^' dans fon Hiftoire du Hainau , Bavai doit avoir été bâti avant la fin du règne d'Augufte : on ne peut pas dire ce- pendant, qu'il ait exifté du tems de Céfar : eft-il croyable qu'il n'en eut point parlé, ayant fait plulieurs fois la guer- re aux environs ? le P. Boucher penfe avec fondement , qu'il fut détruit vers le commencement du cinquième fie- cle, par ce qu'il n'en eft point parlé dans la notice de l'Em- pire ni ailleurs , & qu'on n'y a trouvé des Médailles d'Honorius , que de fes premières années. Fanum Martis aujourd'hui Fammars à ime lieue au fud de Valenciennes. Il étoit félon la notice , le lieu de la re- fidence du Commandant des Lêtcs Nerviens , prafe&us Latorum nerviorum fano martis Belgic^e fecunda , & il adon- né fon nom à une grande partie du Hainau, jufqu'au dixième ZJefcw. T- fiecle. Ces Létcs , dont il eft beaucoup parlé dans la noti- ce , étoient vraifemblablement des Corps militaires, &non un peuple particulier, compofé pour la plus grande par- ^i,'"??^" tie , de la nation dont-ils portoient le nom. *°- Locus quartenfis aujoud'hui Quarte fur la Sambre au Sud- Oueft de Maubeuge & prefque à l'oppofite de St Rémi P-61I. malbatu, où le P. Boucher prétend que fe donna la batail- le fanglante entre Céfar & les Nerviens. Pons Scaldis. Efcau-pont fur l'Efcaut entre Valenciennes & Condé. Vodgoriacum. Voudra au Nord-Ouefl: de Binche. Duronum. Eflrun-Cauchie au midi d'Avefnes. Jîcrmonacum. Bermerain à l'Oueft du Qucfiioi. G 2 (48) Le Namurois. Ce pays occupé par les Aduatiques , nation aflez puif- fante pour armer 29 mille hommes , & qui avoit plulieurs Céf. L. a. villes & châteaux , cun&is opidis caftellisgue defertis , ne c- 4- 6- 09- nous offre cependant qu'un feul endroit connu avant le feptiéme fiecle , qui eft Hornenlîs locus . . . dans la Notice de PEmpire. Ce lieu ne peut être que Marchienne au -pont , à rOueft de Charleroi & au confluent de la Hour , ou Heur^ avec la Sambre. Les Romains avoient dans cet endroit, ainli qu'à Quarte , des Gares pour y mettre les Batteaux dont ils fe îervoient fur la Sambre , ainfi que le dit la Notice. Pr Au moins eft -il certain , qu'elle a fervi de place de fureté en 575 à Chil- peric , lorfque fon armée eut ét^ défaite par Sigebert Roi d'Auftrafie. Caftellum Morinorum , autrefois Capitale des Morins , peuple célèbre dans l'antiquité , eft le Caflel de nos jours. Il eft parlé d'une Colonie de Morins dxms Gruter; mais comme c'eft le feul endroit ou j'aie vu cette défignation employée par rapport à ces Pays ,& jamais celles de Munici- pe , de préfecture &c , je n'ai pas cru devoir entrer dans quel. _ ( 5^ ) que détail à ce fujet, qui vient d'ailleurs d'être fupérieu- rement bien traité par Mr. de Beaufort dans fa République Romaine. Viroviacum eft Vervtck. Cortoriacum n'eft pas fous ce nom dans les monumens de ce temps ; mais une Milice Romaine délignée dans la Notice des Dignités de l'Empire , fous celui de Conoria- cenfes eft au moins un préjugé de l'exiftence d'un lieu de ce nom. D'^nvWt. Portas Mpatiad , doit avoir été entre Oftende & Ï'E- clufe. La Notice y met un Commandant de troupes Ner- vienncs , tribunus militum Nerviorum portu apatiaci. Marci étoit félon la Notice , le lieu de garnifon d'un corps de Cavalerie Dalmate , Equités Dalmat^e Marci. On ne convient point du lieu qui y répond. Mais des vefti- ges d'une voye Romaine qui conduifoit de Caflcl à Mar- dick, font penfer que cet endroit étoit remarquable du temps des Romains , & qu'il eft celui dont parle la No- tice. Nous nous fommes impofé de n'admettre dans cet Ouvra- ge , que les lieux dont les Monumens du temps font mention ; nous n'avons pas cru , à l'exemple de beaucoup d'autres , que la fimple reflemblance des noms Modernes avec les Anciens, pût fuffire pour afîlirer leur Identité. Nous ne Bel. Rom. parlerions donc point de Sueveghem , village entre Courtrai F- 4P- & l'Efcaut , fi le P. Boucher n'afîuroit avoir vu & examiné trois cent Médailles d'argent qui y furent trouvées en 1637. Elles étoient des Empereurs depuis Augufte jufqu'à Commode. Ce fait peut faire préfumer que ce lieu étoit la principale demeure de ces Sueves , que Tibère tranl^ porta en deçà du Rhin l'an de Rome 746 , d'autant qu'il eft certain par les preuves qu'en apporte cet habile Jéfui- te , que ces peuples habitoient dans ce Canton. Suétone. Le Brabant. (53) Le Brabant. Ce pays, aujourd'hui l'une des plus belles & des plus floriflantes des dix-fept Provinces des Pays-Bas, étoit pen- dant les fix premiers ficelés de notre Ere , à peu près dans l'état où Ovide repréfente la terre au fortir du Déluge. yam mare & tellus nullum Di/crimem hàbebant ; omnia pontus erant. Met. Lib. i. V. 291. Les rivières & les ruifleaux fans Digues , fans rivages affurés , dévoient faire des marais de tous les bas fonds. Qu'on y joigne les Collines couvertes de bruyères & de brouffailles , & on aura l'habitation des Mcnapiens , qui font ceux qui ont le plus conftamment occupé ce pays , t£ n^'ru. ^^1 que Strabon la décrit , Ultimi funt Menapii , qui. . . . é^ Hifi. de. paludes incolunt & filvas humilis deripeque materia ac fpinofa. Les Romains pendant ce temps n'ont communiqué de l'Angleterre avec l'Allemagne & même avec la Hollande , qu'en paflant fur fa frontière , à Gemblour & Perwez. Ils fembloient éviter & fuir ce terrain où font à préfent de grandes & belles villes , des villages fans nombre , des campagnes riantes , des forêts non plus d'épines mais d'arbres élevés & propres à orner les Palais qui ont rem- placé les cahutes de fcs anciens habitans ; des routes unies & fermes, qui poiu* le venger du mépris de fes anciens maîtres , lui amènent les curieux & les commerçants de toute l'Europe, les uns pour y admirer les fruits prodi- gieux de l'induftrie humaine , & les autres pour en em- porter , fur tout , des ouvrages , que ne faifoient pas les Menapiennes , & dont les femmes du monde entier , fè pa- rent aux jours de leurs fêtes. Ce magnifique , ce fuperbe Brabant de nos jours , n'a eu de lieux connus avant le feptiéme fiecle que : Geminiacum dans P Itinéraire & la Table. Perniciacum ibidem. Pons Mofae dans Tacite & Grégoire de Tourt H (54) P' 10- Geminiacum doit être Gemblou. Le P. Boucher veut fans raifon, que ce foit Gemtines. Ce lieu devoit être de quel- que confidération chez les Romains, puifqu'un corps de troupes, mentionné dans la Notice, en portoit le nom Geminiajènces. Perniciacum. On reconnoit vifiblement dans ce nom Per- wez. Il plait à Mr. d'Anville d'y entrevoir Prmfon ou Brenchon^ parce que les diftances marquées dans les an- ciens ne s'accordent point avec la pofition aéluelle des lieux. J'aimerois mieux faire , comme il fait fouvent , y foupçonner quelque faute de copifte , que de contredire^ une reflemblance fi parfaite du moderne & de l'ancien *- appuyée d'ailleurs par les monumens. Pons Mof£. J'ajoute ce lieu au Brabant , fans être con- Hift.L.^. vaincu qu'il lui appartienne. Tacite fait mention d'im c. 66. pont fur la Meufe , à la faveur duquel , Claudius Labeo arrêta Civilis ; mais fon récit eft trop vague , pour qu'on puiffe en découvrir la fituation , & le Pont de. l'HiftorieB^ Romain , pourroit bien n'être pas celui , que de nos jours-, nous exprimons par les mots Allemands Maes-tricht. S'il conftoit que la dillance de ces deux Ponts, s'il y en a eu , n'a pas été plus grande que celle que Mr. d'AnviUe reconnoit entre Brenchon & Perwez , je n'éleverois pas de doute là-delFus. Or, pour identifier le Pont ancien & le Pont moderne , on a été jufqu'au crime de faux. Et parce que de nos jours on appelle cette ville en Alle- mand Obertricht , en François , le pajfage fupérleur pour le diftinguer d'Ondertricht , ou Utrecht ," pajfage inférieur , on i.ao.aio. à voulu trouver dans un ancien, le mot nouveau. 11 s'eft trouvé qu'Ammien a dit que JuUanus ohtricenfima. opido propinquabat , ou plutôt tricefima. Cette ville étoit prefque vifiblement la même dont il parle peu auparavant , & L. is.c.a. OÙ tout le monde lit tricejim£ ; Colonie Romaine établie fur le Rhin , & appellée ainfi de la trentième légion qui r. Bayie. Y paffoit l'hiver. Gelenius le plus infidèle des Editeurs , à mis dans fon Edition obtricenjî mofa. opido , contre la te- jieiu: de tous les Manufcrits. Or l'on voit , qu'Obtricen/e , <: 5.^ ) peut - être Obertricht latinifé. Ce qui fuppofe aflcz gratui- ç^Nouimc') tement, ( 9 ) que du temps d'Ammicn , on parloit Alle- mand dans ce pays. Cette fraude ne prouveroit pas cepen- dant , que le "Pont de Tacite feroit celiri d'Ammien ; il pouvoit y avoir plus d'un Pont fur la Mcufe. De tout (voteiomc.) cela il fuit , que la fupercherie eft grofllerc & inutile. ( 10 ) On doit donc reconnoître de bonne foi qu'il n'eft point quefUon de Maftricht dans ce paflage d'Ammicn. Le ■premier Auteur qui parle bien clairement de cette ville, eft Grégoire de Tours, qui dit d'Aravatius, Evêque de L. a. Hift. "^^^^^^ » <î^ic ad trajeSten/èm urbem accedens , modlca pulfa- FnticC. 5. tus febre , recejjit à corpore, ahlutusgue àfidelibus , juxta ipfum aggerem publicum eft fepultus ; encore pour être frappé de cette clarté, faut -il être inftruit, que Maftricht fe trouve conftamment nommé dans les Auteurs Latins du moyen L'an 451. Age traje&um , trajeBum fuperius , traje&um ad mofam , & y joindre la tradition qui en fait le Siège de l'Evêché des Tongrois, après la dcftruétion de Tongrcs. . Pays de Liège. Les Eburons , habitans de ce pays , lorfque Céfar en "entreprit la conquête , ont payé cher l'honneur de lui avoir refifté plus qu'aucun autre peuple , puifqu'ils ont été détruits par lui & remplacés par d'autres Germains, dont le nom de Tongrois , donné pendant longtems à cette Contrée , eft enfin refté à une de fes principales vil- les ; car c'eft bien mal à propos qu'on à voulu douter , rnîf'd/' ^"^ ^-^^^^^"^^ ^e C^far » f»^it Tongrcs. Ptolemée le dit Uége par pofitivcment ; l'Itinéraire & la Table le placent dans la Boutiic. pofition qui convient à cette ville. A la vérité on ne voit plus depuis , ce nom primitif, mais c'a été le fort de prefque tous les anciens noms de lieux ; & Divodurum Metz ; Durocortorum Rheims ; Samarobriva Amiens ; Neme- tocenna Arras ; ne font pas plus reftés qu'Atuatuca , &c. H 2 i. XS-C-II- (56) Les lieux connus avant le feptiéme fîecle dans ce pays , iont Atuatuca dans Céfar, Ptolemée, Utinirairt & la Table. Fons Tongrorum . . . dans Pline. Ferefne dans la Table. Atuatuca efl Tongres, comme nous venons de le confirmer. On a vu au commencement de cet Ouvrage , de quel- le importance étoit cette place, même du temps de Céfar. Elle ne la perd point pendant les cinq premiers fiecles de notre Ere. Il en eft fait mention dans tous les monimiens de ces tems , Ptolemée , Vopifque , l'Itinéraire, la Table, les Notices , Ammien , Grégoire de Tours , &c. Elle par- tageoit avec Cologne feule , l'honneur d'être une des Ca- pitales de la féconde Germanie. Secunda Germania , dit Ammien , Agrlppinâ & Tongris munita civitatibus amplis & copiojis. Ce PrivÛége lui eft authentiquement donné dans la Notice des villes de l'Empire. Elle a été le Siège d'un Evêché au moins dés le quatrième fiecle. St. Athanafe ^^^ouc . p. ^^^ g^^ Servais , fon Evêque , au nombre de ceux qui af- fifterent au Concile de Sardique en 347 ; prérogative , dont elle a joui , jufqu'à fa deftruétion en 451 par Attila , qu'elle paiTa à Mattricht pour y être attachée jufqu'en 881 , tems où cette dernière ville ayant elTuyé lé même mal- heur de la part des Normans , elle s'eft enfin fixée à Liège. l'out le monde connoîtl'Hiftoriette, que raconte Vopif- que, de cette cabaretiere Druideffe& Tongroife, qui pré- dit à Diocletien fa future élévation à l'Empire ; plaifante- rie fans doute, poiu: l'engager à ne pas compter fi exac- tement avec elle. . I..31. C. 3. Fons Tongrorum , la defcriptîon que donne Pline de cette fontaine , convient en grande partie aux eaux de Spa. Tungri civitas Gallia fbntem habet injîgnem , pturibus bullis fiillantem , ferruginei faporis 3 quod ipfum, non nifi in fine po~ tûs , intelligitur ; purgat hic corpora , Tenianas fibres difcutit C 57 ) ealculorumque vida. Eadem aqua , igné admoto , turhidafit , ac poftea rubefcit. Les eaux de Spa n'ont pkis la réputation de guérir les fièvres tierces , ni la gravelle. Mais Pline en étoit éloigné de trois cens lieues, quand il en écrivoit ces merveilles , & l'on fait qu'on gagne rarement à être vu de fi prés. Ferefne repond au lieu où eft à préfent Reckem au nord de Maftricht. Je ne place point ici Toxiandria, que la plupart des Au- teurs croyent être Tejfmderlo au nord de Dieft, parce qu'il me paroit que c'a été un pays & non une réfidence quel- L. 4. C. 17. conque. Les Toxandres que Pline nous a fait connoitre le premier , dévoient habiter de fon tems , le pays de Waes , la , Flandre-Hollandoife & la Zeelande ; â Scaldi incolun't extera Toxandri , pluribus nominibus. Es ont dû changer de place , puifque l'Auteur de îa vie de St. Lambert Evéque de Mal^ tricht dit , que Regio Toxandria étoit peu éloignée de cet- Zi.17. C. 8. ^g yHIq. Le témoignage d'Amien qui a fourni le Toxandria, le prouve aufll. Le voici: guibus paratis Julianus, petit pri' mos omnium Francos , eos viddicet quos confuetudo Salios appella- vity aujos oUm in romano Joto, apud Toxiandriam locum, habi- taculajibifigere pralicenter. Il eft certain qiie les Saliens ha- bitoient alors la Campine. Si elle portoit donc le nom de Toxandrie, les Toxandres dévoient avoir quitté la Zclan- de. De plus la fuite du texte d'Anmiien infmue que tout ceci ne devoit pas fe pafler loin de Tongres. Or ce qui m'in- duit à croire que le Toxiandria locus d'Ammien n'eft pas un lieu particulier, Ccft que l'expreflion eft trop générale, & peut s'adapter à im pays , comme à une ville , c'eft qu'enfin une nation puiflante ne peut pas habiter un lieu particulier quelconque. On ne peut être trop en garde con- tre la rcflemblancc des noms anciens & modernes, furtout lorfqu'elle eft dcftituée de preuves fondées fur les monu- mens du tems, & qu'elle choque le bon fens. Avec un tel principe, il n'y a rien qu'on ne confondit, les lieux les lan- gues &c. C'eft pour la môme raifon que je n'admets point le Lagium des PP. Boucher & Waftelain, qui félon eux,fe» C 58 ) roit Luaige ou Louette , félon l'Atlas de Robert, à peu de diftance de Tongrcsau Sud-oueft; mlc Di/paragum del'Ab- bc du Bos , Duisbourg au Siid de Tervuren. Le Limbous-G. On ne connoit dans cette petite Province avant le fep-< tiéme fiecle que Coriovallum. Cluvicr penfe que c'eft Valckenhourg. Mr. d'Anville eft pour Cortenbach. LaGueldre. Aucune Province de Pays-Bas, ne nous fournit autant de lieux connus avant le feptieme fiecle. Elle doit fans doute cette illuftration à l'avantage qu'elle a d'être arrofée de deux grandes Rivières, la Meufe & le Rhin ; Je devrois peut-être dire de quatre, car le Waal & l'YlTel qui for- tent de ce dernier, dans cette Province, font encore très- confidérables. On fait combien les hommes ont toujours été portés à fe fixer fur les eaux ; les plus grandes villes bâties fur les fleuves & fur la mer , atteftent ce fait. Et la dernière guerre entre la France & l'Angleterre ne s'cft-elle pas faite pour la poITeffion del'Ohio, éloigné d'elles de cinq à fix cents lieues ! On connoit donc en Gueldre , avant le feptieme fiecle. Noviomagus dans la Table. Catualium Ibidem. IVIederiacum . . • • dans V Itinéraire. Cafl:ellum Menapiorum. . dans Ptolemée. Blariacum dans la Table. Sablones dans Vlntineraire. Cevelum dans la Table. Batavorum oppidum . . . dans Tacite & Ptolemée. Duodecimum dans la Table. Cî9) Grihnes :::::.. dans Tacite & la Table. Manuaricium dans Pltineratre. Vada dans Tacite. Levae fanum dans la Table. Carvo . •. dans Pltineraire & la Table. Caftra Herculis. . . . dans Ammien & la Table. Arenatium dans .Tacite , r Itinéraire ù la Table. Burginatium vel ) , „ - . , rr- , , ^ ^ . Quadriburgiiim j rltineraire , la Table & Ammien Noviomagus eft Nimegue. Quoique cette ville ne nous foit connue que depuis le quatrième fiecle, elle devoit cependant être alors de quelque importance , puifqu'elle eft diftinguée dans la Table par la figure qui y paroît af- feÂée aux Capitales. Catualium. A ce lieu répond Heel au Sud de Ruremonde & à la gauche de la Meufe. Mederiacum à celui-ci Bruggen au Nord Eft de Rure- monde & à la droite de la Meufe. Ces deux endroits étoient fur deux routes, l'une à la gauche & l'autre à la droite de la Meufe qui conduifoient , la première de Tongres , & la féconde de Coriovallum à Nimegue & delà à Leyden. Caftellum Menapiorum eft Kejfel entre Ruremonde & Venlo. Il n'eft pas abfolument cetain qu' Ammien en parle. ^ j^ ç Le Fort où les Saliens s'étoient retirés & où Julien les af- *. fiégea, n'eft point nommé dans fon Texte. Il y a, dit-on, une Lacune dans tous les Manufcrits , il eft feulement conftant qu'il étoit près de la Meufe. Circumvallare difpo- fuit .... Mofa fluvius pneterlambit. Blariacum eft viliblement Blerick vis-à-vis de Venlo. Sablones eft Int-Sant à coté de Stralen. Cevelum eft Cuick. Batavorum opidum , Batembourg. Vuodecimum, ainfi dit de fon éloignement de Nimegue, eft Dooden-Werd. Grinnes Tiel, (<5o) Manuaridum Maurick. Vada vis-à-vis de Rheenen. Leva, fanum Liven-Dael Vallis LeviC. Nous dirons à l'article de la Zeelande un mot fur les Divinités de nos ancêtres. Carvo vis-à-vis de Wageningen. Caflra Herculis-Malburg. Arcnatium Aert. Burginatium , que j'ai auffi appelle Quadrihurgium. Ce dernier eft d'Ammien , & Mr. d'Anville penfe qu'on doit le confondre avec le premier , parce que la pofition doit être la même. C'eft félon lui le lieu où eft le Fort de Sch&nck. La Zeelande. Dans rille de Walkeren , à l'Eft & à l'Oueft de la pe- tite ville de Domburg , font deux petits lieux près des Dunes , dont le premier fe nomme Oofi-Capel & le fé- cond Weft'Capd. On a trouvé en 1647. des Infcriptions près de ce dernier endroit , en l'honneur de la Deefle Nehalknia. D^où on à conclu que cette Divinité y avoit été invoquée. Le lieu voifin de la Mer & une infcription , 06 merces rite confervatas, font foi que c'étoit pour réuffir dans le commerce. Ce fait , le Leva fanum de la Gueldre , plufieurs Infcriptions dans Gruter , prouvent que nos Ancêtres avoient leurs Dieux locaux , ainlî que les Grecs & les Romains ; & ces Dieux font la plupart des fem- ^M. G. jjjes; auffi Tacite nous apprend- il en mille endroits, que les Germains étoient galants jufqu'à la fuperftition; inej/è quin etiam feminis SanStum aliquid , 6" providum putant. La Hollande. yin dey. c. L'Orateur Eumenius, en parlant de la Hollande , quam 293 .P- 713- obliquis meatihus Vahalis interflult . quamque divortio fui Rhe- da iiift. de nus amplc&itur , aura lans doute ufe du privilège de Ion France. ^^^.^ ^ ^ cxagcré , en difant qu'elle n'eft prefque pas une teiTe , teîTC , pftnt terra non tjl ; puifque les Batavcs & les Cani- nefates y habitoicnt , & qu'ils ont été aflcz puiflants pour donner beaucoup d'inquiétude aux Romains fous la con- duite de Civilis , & pour en être ménagés au point que , G^'c J^ nec tributis contemnuntur , nec puhlicanus atterit. Ils auront dû cependant fubir après , le fort du refte du monde , puifqu'avant le feptiéme fiecle , nous trouvons que les Romains y avoient établi les places fuivantes , fans com- prendre une partie de celles de Gueldre & de la Province d'Utrecht qui faifoient une partie de leur Pays. Lugdunum dans Ptolemée, Ammien^ rinneraire & la Table. Gafpingium . dans la Table. Tablas Ibidem, Flenium Ibidem. Forum Adriani Ibidem. Prœtorium Agrippinae .... Ibidem. Matilo Ibidem. Albiniana Ibidem & dans fltintraire, INigcrpuUus Ibidem. Lauri . - Ibidem. Caftellum Romanum. Lugdunum cft Leyden. Cette ville connue dès le fécond fiecle de notre Ere , eft diftinguée dans la Table comme celle de Nimegue , par cette marque qui défigne les Ca- pitales d'un Canton. L'Intincraire l'appelle Caput Germa- niarumy non qu'elle fut la première ville de toute la Ger- manie, mais feulement de cette partie qui étoit en deçà du Rhin , car il eft dit à Lugduno capite Germaniarum Argen- toratumQ Strasbourg. ) Si cependant par Caput on ne doit pas entendre la première de ce coté de la Germanie; car nous avons déjà remarqué que la Notice n'afllgne que Cologne & Tongres pour Capitales de la féconde Germa- ^m.L.i6. ^^^ j-j^g Barbares s'en emparèrent en 357, & l'auroient brûlée , fi on ne les en avoit chafles , & s'ils n'avoient craint Julien , qui accouroit à fon fecours. (62) Gafpingium eft Afperen. Tabl 9"^ Plutarque attribue aux Gaulois , & que Julien réduit à deux cents, 738. Ce qui alTurément eft encore beaucoup trop , & de tous ces millions d'hommes tués , faits prifonniers & de toutes ces prétendues riehcfles ^ j^ amaOecs par Céfar. Ce n'elt pas ainfî que les Barbares multiplient. Oa Buffon dif. a remarqué qu'il y avoit moins d'hommes naturels dans toute l'Amé- f'^f, J" ]"^' rique Septentrionale, -que dans Paris: & ces riehcfles en métaux , où • nicéi dans , f ., ~ ^ , -, , ... l'efpccc hu- ^es auroient-ils pnfes ? les Gaules n'en contiennent point de mines, f^ne. comme le Pérou. Céfar qui parle de leurs mines de cuivre cerarice fec- '^' ' '■ turœ , auroit-il oublié celles d'or & d'argent? ainfi l'on ne doit pas T. 13. de penfcr bonnement, comme Crevier, que c'ait été par condefcendance , rHift.Kom. qu'il n'en ait exigé que quarante millions de fefterces ( à peuprès ^* *^^" nos plaquettes , ou la pièce de fix fols de France ) de tribut par an. Il auroit dû apprendre de l'Auteur de la guerre d'Alexandrie , que Céfàr n'étoit pas homme à être indulgent fans intérêt. Il avoit renvoyé aux Alexandrins leur Roi ; ces bonnes gens en avoient de la recon- noiflance ; comme fi , dit cet écrivain , il l'avoit fait par bonté , quafi — _ ,^ vero id Cefar bonitate tantum adduSus , ac non pTudentijJîmo conjilio id fecljjlt, C. 24. De plus, comment concevoir que les Gaules ayentété fi riches & fi peuplées ? je vois , dans les Commentaires de Céfar, des bois & des ma- rais partout. Il y en avoit au midi de Paris. Il y en avoit autour de P-l-C-S • Bourges, l'une des plus confidérables villes des Gaules, quod erat maxi- C^ j, mum y munitijjimumçue in finibus Biturrigum , atque agri fertilijpma rt- giont pulchtrumam propè totius Gallia urbem. La conftruétion même C 15. des murailles des villes , compofées en grande partie de bois , larges de _ quarante pieds & hautes de plus de quatre -vingt , prouve la rareté des villes , l'abondance des forêts & la dépopulation d'un pays. Le Diélionnaire de l'Académie Françoife , le meilleur peut-être de tous les Diélionnaires qui ayent jamais été faits , n'eft pas abfolument /"\Tf)TE Ei.deij6i. clair fur la définition qu'il donne du nom ville. Affimblagt^ dit -il, anie.i Ct qu'on ie plujleurs mai/ons difpofées par rues , enfermées ^une clôture commune , ^tpal^yî"k. ?"' ^fi ordinairement de murs Ù de foff'és. Je dis que cette définition n'efi: pas abfolument claire, parce qu'elle confond les villes avec les bourgs , qui font aujjî entourés de murailles , le même , au mot bourg, n eft vrai que l'équivoque eft otée au commencemenc de cette dernière définition , qui commence par appeller un bourg un gros village ; ce qui oblige encore à recourir à la définition de village , qu'on trouve défini par lieu nort-fermé de murailles , compofé de maifins de pay- fans. Voilà donc trois mots qu'on doit confuher, pour favoir ce qu'on doit entendre par ville. Comme un Diélionnaire de langue doit ren- dre compte, furtout de l'ufage f réfcnt , & que nous avons de très gran- K C 70 ) des villes qui ne font plus entourées de murailles , telles que Paris & , Londres , & de gros villages qui le font, j'oterois cet attribut de ma définition > & je dirois qu'une ville eft un ajfcmblagt de maifons , dt, gens , qui ne s''occupent point d'agriculture; & pour l'étendre, j'ajouterois , mais qui vivent , ou de leurs rentes, ou de leurs talens. Ce qui renferme les propriétaires des terres , l'état militaire , le civil , les artiftes & ar- tifans , commerçons & domelliques , en quoi confiftent les habitans des villes. Je ne crois pas que Tacite confonde jamais , comme Céfar , urbs (NOTE Ce que Ce- & opidum ; quoiqu'il donne ce dernier nom , comme je le fais voir, à S'^^^'^. tnundmt^ des villes confidérables. De-k peut - être fera venue la diftinélion que far urbs , des modernes ont voulu y mettre. Je ne citerai que le Di(5lionnaire opidum , (S- uQiverfel , dont on vient de donner à Paris la quinzième Edition , N. sme. & l'Hiftorien du Comté de Namur. Dans le premier on lit que , urbs ^me.&5me. £. opidum fie differunt ; hœc major & anplior ; illud minus , & obfcurius- p. 14. Et dans la préface du fécond , les endroits que Céfar appelle opidum étoicnt des retraites aumilieu des forêts , munies de retranchemens & de /ojfés ou défendues par des bois fourrés. Je laiffe au leéleur à qualifier cette • erreur , qu'il prétend prouver cependant par ce paffage de fes Com- ' mentaires opidum , autem Britanni vacant , cum filvas impeditas , vallo l-S-Cii, aguefojfâ mumerunt , qub , incurfionis hoftium. vitandœ caufâ , convenir c confuerunt. i^. Il ne s'agit là que des Bretons, a**. Céfar , en difant qu'ils appelloient ces retraites, des vilkt , donne à entendre qu'il ne penfoit pas que c'en fulTent. Je n'ai pas cru pouvoir mettre dans le texte de mon Mémoire tou- (NOTE tes les variations de Céfar fur cet objet de Grammaire ; elles feront 4rae,) certainement mieux à leur place dans une note. Alife eft appellée vrbs & opidum. C. 68. L. 7. de B. Gai. Marfeille de même C. 5. L. a. de B. Civ. Utique de même C. 22. L. 2. de B. Civ. Gomphe ville de ThefTûlie de même C. 80. L. 3. de B. Civ. Alexandrie de même C. i. de B. A1.& alibi. C'eft à regret que je me vois contraint par la matière que je traite, (NOTE p. 147. ^2 relever la méprifc d'un Auteur diftingué , qui dans fes remarques gme.) fur la Germanie de Tacite , a dit que le mot civitas ne fignifie pas une ville , mais qu'il défigne un état , un peuple , une totalité de citoyens qui fait un corps politique , ce qu'il adoucit un peu dans les remarques fur la vie d'Agricola , en difant que , jamais , ou prefque jamais , le mot civitas ne fignifie une ville dans les bons jiuteurs Latins ; mais on ne peut contefter à Céfar la qualité de bon Auteur Latin ; or le mot civitas qui fe prend , à la vérité , le plus communément dans fes écries au fécond fens , y eft auffi au premier. Dans le C. 4. du yme. Livre de la guerre des Gaules , ce mot y eft mis cinq fois , quatre dans le fens d'état , & une dans celui de vUk j Fercingetorix .... ezpellituT es C70 cp'.io Gergovià ..... & magnis coaSis copUs , adverfarlos fuoi , à qui- buspaulo antCy erat eje&us ^ txpelUt ex civitate; où l'on voit que civitat eft la môme chofe qu'opidum. Dans Je C. 9. L. i, de la guerre civile, civitas qui y eft deux foi«, ne peut guères s'entendre d'autre chofe que de la ville môme de Ro- me. Dans le aame. cela eft inconteftable. Céfar y dit , que /e non ma- kficii caufâ , ex provinciâ cgrejfum , fed ud fe a contumelUs inimicomm defenderet ; ut tribunos plebis , w r« , ex civitate expulfos , in fuam dig- nitatem rejiitueret , or , les tribuns étoient fortis de la ville même , dans le fens que nous l'entendons. Voyez encore les C. iimc. & 81. du gme. Livre. N'omettez pas le C. 8me. de la guerre d'Efpagne. Ita ah oppugnatlonibus naturâ loci » dijîinentur, ut civitates Hifpanioi non facile ab hoftibus capianiur. Je fais qu'on peut m'objcéler que Céfar n'eft point l'Auteur des Li- vres fur la guerre civile & fur celle d'Efpagne. Pour ce dernier , la chofe eft certaine ; mais Samuel Clarke Auteur de cette fuperbe Edi- tion in-folio des Commentaires de Céfar qui a paru à Londres en 171a, alTure que le langage n'en eft pas moins pur. Ce Livre n'eft à la vérité qu'un Journal , ou même qu'un brouillon. Quant aux Livres ' fur la guerre civile, il me femblc que les raifons qu'on apporte pour les oter à Céfar font bien foibles. La diverfité du ftilc , qui me paroît imagi- naire , & que l'Auteur fe diftingue dans deux endroits du héros, ceux • qui ont donné cette raifon , n'ont pas fait attention , que Céfar le fait dans les Livres fur la guerre des Gaules , qui font inconteftable- ment de lui, puifque Cicéron en parle. Au C. 27. du 4. L. on lit ces mots una cum his legatis ( Britannis ) Comius uitrebas venit , queni Jïipra denionjlraveram. a Cafart in Britanniam prœmijjîim. Céfar n'eft pas le feul qui ait pris Civitas pour ville. Tacite l'a fait de même ; mais pour finir cette difculiion grammaticale , je ne ferai qu'indiquer les endroits. V. L. i. C. 37. L. 3. C. u. des Annales L. i. C. 63. 64. 68. L. 3. C. 42. & I. 4. C. 72. des Hiftoires> où vous verrez Cologne , Rome , Metz , Toul , Avenche , Trêves , appellées Civitates. Les relations de ces pays fe font fort multipliées depuis quelques an- C NOTE Etat des nées, & fous toutes fortes de titres. Il n'eft donc. pas néceflaire de ré- 6me.} màrfauf ^^^^'^ ^^^ ^'^ qu'on trouve fi aifément partout , je n'en excepterai qu'un morceau tiré de la relation des Miffions du Paraguai par Muratori , parce qu'il eft auffi agréable qu'inftruélif ; Buenos - Ayres eft non - feu- , lement la ville la plus peuplée , mais encore la plus belle de toutes , ces Provinces. En effet les autres villes ne font qu'un aflemblage in- , forme de quelques maifons ou cabanes difpofees fans ordre & fans , fimétrie. Figurez- vous quelques villages bâtis les uns près des au- , très , & féparés" par de petits bois qui empêchent d'apperccvoir les , maifons , & vous aurez une idée allez juftc de la plupart des villes K a Suites de la vie Nomade. Crevîer Uift. des Emp. T. 4. P. 106. ( 72 ) Efpagnoles qui font dans ces contrées. Le trait fuivant vous les fera encore mieux connoître. Le P. Provincial faifoit la vifite des diffé- rentes maifons de la Province du Tucuman avec fon compagnon ; ils s'étoient mis en chemin pour Rioja , ville fituée à 100 lieues ou environ de Cordoue. Le chemin qui conduit à cette ville eft auffi, défert que celui de Buenos- Ayres à Cordoue , mais beaucoup plus difficile , parce qu'il eft inégal & pierreux , enforte qu'on eft obligé de le faire fur des mules & d'aller fort doucement. Après 20 jours de marche , le P. compagnon fe trouvoit extrêmement fatigué, it prit un jour les devans , & fe fentant accablé de fommeil , il mit pied à terre fous des arbres qu'il rencontra , fans favoir ni où il étoit ni quand on arriveroit au terme qui fembloit fuir devant lui, & il s'endormit- bientôt à l'ombre. Cependant le P. Provincial arrive , le muletier qui lui fervoit de guide , voit le Père qui dormoit fur l'herbe ; il l'éveille promptement & il lui demande d'un air étonné s'il n'a pas honte de dormir dans une place publique. De quelle place me parlez -vous, répond le Père ? il y a 3 fcmaines que nous marchons dans ce défert , & Dieu fait quand nous arriverons à Rioja. Y a-t'il au monde un lieu 'plus folicaire que celui-ci? vous êtes à Rioja même , reprend le muletier , voici le cœur de la ville , & le Collège des Jéfuites eft; derrière ces arbres : il difoit vrai , le Collège étoit dans un petit bois tout vis -à vis. La furprife du père fut extrême , il eut quelque honte de s'être endormi au milieu d'une ville. C'eft de lui-même que je tiens ce récit, , Il n'y a pas longtcms que le Corrégîdor de cette même ville fe mît en tête d'y paroître en équipage ; il fe fit faire un petit carrofTe , & dès qu'il fut fait , il n'eut rien de plus preiTé que de s'y montrer & de fe promener par toute la ville. Lorfqu'il paiToit par un de ces petits bois qui féparent les différens quartiers , une branche d'arbre entra dans fon carrolTe & lui creva l'œil. Prefque toutes les villes de ces contrées font bâties à peuprès fur le même modèle. , Quant à Buenos- Ayres, quoiqu'on y voie comme par tout ailleurs des maifons répandues fans ordre çà & là , & environnées d'arbres , celles qui font au centre de la ville forment des rues affez droites & aflez propres. Il eft vrai que les plus anciennes de ces maifons ne font que de terre & n'ont qu'un rez de chauffée. Je prouve l'inclination vagabonde des Belges dans mon Mémoire. Je vais peindre le malheur de cette vie d'après Tacite , quand ce ne feroit que pour nous faire fentir le bonheur de la nôtre. Je ne dois pas avertir que ce ne fera qu'une copie. Les Frifons étoient venus en , corps de nation avec leurs femmes & leurs enfans s'établir dans des , terres voifmcs du Rhin , que les Romains laifToient défertcs & refer- , voient pour le befoin de leurs foldats. Il paroît que le feul ufage (NOTE 7 me. ) (73) ^ qu'ils en faifoient , étoit d'y'envoyer paître des troupeaux. Déjà les Fri- , fons y avoient dreffé leurs cabannes , & enfcmencé les terres . .. Lorf- que Dubius Avitus , Conunandant des Romains dans ces pays , leur envoya déclarer qu'il ne pouvoit fouffrir cette ufurpaiion fans la per- miffion de l'Empereur. Les Frifons députèrent à Rome , ne réuffirent point , & furent obligés d'abandonner ce terrain ; i peine les Frifons étoient-ils fortis , que les Anfibarcs , autre peuple Germain , vinrent t remplir leur place. Cette nation étoit par elle-même plus puiflante s que les Frifons , & la commifération lui attiroit encore l'appui de ) plufieurs peuples voiflns , parce que chaffée de fes terres par les Cau- f ques , & n'ayant plus de patrie , il fembloit qu'elle fut autorifée à » s'affurer au moins un lieu d'exil où elle put vivre en fureté. Et » elle avoit pour chef & pour avocat un ancien & fidèle allié des Ro- , mains nommé Boiocalus , qui repréfentoit , que dans la rébellion des f Cherufques , il avoit été mis aux fers par la faélion d'Arminius , qu'il , avoit enfuite porté les armes fous Tibère & fous Germanicus , & qu'à , un fervice de cinquante ans , il ajoutoit une nouvelle preuve de fon f dévouement aux Romains, en foumettant fa nation k leur Empire. , Il infiftoit fur la confidération du peu de fruit que les Romains re- , tiroient des terres conteftées , dont il n'y avoit qu'une très- petite 5 partie où l'on menât paître des troupeaux , pendant que tout le refte , demeuroit abfolument inutile. „ Vous pourriez bien , leur difoit-il, „ préférer à vos beftiaux , des hommes qui manquent de pain. Mais ,} au moins , vos pâturages refervés , pourquoi nous envier ce qui ne „ vous eft d'aucun ufage ? de môme que le Ciel eft poui les Dieux , „ la terre a été donnée aux hommes. Tout ce qui en refte vuide eft un „ bien commun qui appartient à quiconque en à bcfoin. „ Le Ger- , main entroit à ce fujet dans une efpecc d'enthoufiafme , & tournant , les yeux vers le Soleil , invoquant les Aftres , comme s'ils eulFent pu , l'entendre , il leur demandoit fî la vue d'un fol inculte leur étoit , agréable , & il les prioit de couvrir plujôt des flots de la mer un ter- , rain que l'injuftice des hommes rendoit oifif & ftérile. , Avitus peu touché de ces repréfentations fi pathétiques , répondit , durement , „ qu'il falloit fubir la loi du plus puiflant. Que la volonté „ de ces Dieux qu'ils imploroient, étoit que les Romains fuflent les „ fouverains Arbitres de toutes chofes , & qu'ils donnaflent ou ôtaflènt „ à leur gré , fans reconnoître de juges au - deflus d'eux „ telle fut la 9 réponfe qui regardoit les Anfîbares en commun. Mais Avitus promit , à Boiocalus en particulier de lui donner des terres en récompenfe de , fon amitié confiante pour les Romains. Le généreux Barbare rejetta , cette offre avec hauteur, comme le prix d'une trahifon. „ La terre „ peut nous manquer pour vivre dit -il : elle ne peut nous manquer , pour mourir. On en vint aux armes ^ & d'abord les Brudéres , le« ^ 74 ) , Tendtéres & d'autres nations encore plus éloignées s'intéreflerent pour , un peuple malheureux qui ne pouvoit trouver d'afyle. Mais lors qu'A- , vîtus d'une part , & de l'autre Curtilius Mancia qui commandoit l'ar- , mée du Haut Rhin, eurent palTé ce fleuve, fe montrant prêts à rava- , ger les terres des alliés des Anfibares , la crainte du danger propre , étouffa la commifération pour les maux d'autrui. Les Anfibares fe , trouvèrent feuls & réduits à errer chez diflerens peuples , partout 9 fouffrant la difette , partout traités en ennemis , ils furent entiére- , ment exterminés. La jeunefle périt dans les combats , les femmes & , les enfans tombèrent en efclavage. Mr. Crevier cefle de copier fon original fur la fin de ce Tableau. J'imiterai fa prudence , car il fau- droit en manquer pour entreprendre de rendre parfaitement ces der- niers traits. JgUur abfiflmtlbus hls , pari metu extenitls Bruclens , & cœteris çuoque aliéna pericula de/erentlbus , /ola Anfibarlomm gens rétro ai Vfipios & Tubanîes concejjit. Quorum terris exacli , cùm Cattos , dein, Cheiufcos petijjent ^'mort Ion go , hûfpite^ , egeni , hoftes , in alieno quod juventutis erat , cœduntiir. Imbellis cetas in pr.^dam divija efl. L'on me pardonnera de citer un monument du feptiéme fîecle , fi (NOTE Etat de, la l'on fait attention que c'eft uniquement dans la vue d'illuftrer encore ^^^- ) \'ejd"moirc ^^^^^^^Z^ > ^^^ ville déjà très-connue auparavant. Je n'en tirerai rien, non plus que des autres écrits de ce fiecle , qui font en aflez grand nombre , qui puiCfe nuire à ceux qui auront à traiter pour les fieclcs fuivants , le même fujet de l'origine des villes des Dix - Sept Provin- ces , ou plus clairement encore , à affigner le temps où elles commen- cent à être connues. Il n'y a point en Europe de langue vivante qui ait de plus anciens ('î^JOTE Delalangm monuments que l'Allemande. Ulfila Evêque des Goths dans le qua- ome. ) des Pays- triéme fiecle , iraduijît en leur langue l'Ecriture Sainte , dont nous avons qu'au l'ime, encore les Evangiles imprimés , où l'on voit qu'elle étoit alors la langue fiecle. ^gj peuples Germaniques. J'entends dire à des gens de Lettres Allemands , Fleuri Hijl. qu'on la comprend difficilement. De forte qu'elle doit être encore plus y 4P ■îcq différente de l'Allemand de nos jours , que le François de Villehar- * douin ne l'eft du nôtre. Nous avons bien enfuite des preuves de l'exiftcnce de cette langue , mais point de monuments qui nous ref- tent jufqu'au neuvième , qui nous en fournit plufieurs , comme on peut le voir dans Jufi:e Lipfe T. 2. P. 494. Edition de 1637. dans les Annales de Trêves par Browers T. i. P. 26, & dans les Mémoires pour fervir à l'Hiftoire des hommes illufi:res des Pays-Bas par Mr. Pa- quot Hiftoriographe de l'Impératrice - Reine , &c T. 11. P. 446. On ne peut guères douter que TAllemand, appelle anciennement Teuton, n'ait été \t langue de la plupart des Dix -Sept Provinces , lorfque les Ro- mains en firent la conquête , puifque Céfàr nous affure que les habi- tants tiroient leur origine de la Germanie. Je dis la plupart , car on (75) pouvott parler Celte dans celles qui avoifinent h France. Le Celte étoit différent du Teuton , puifqu'Ariovifte étoit cenfé l'avoir appris L. !• C 47. P^"" ^° ^ong féjour en deçà du Ithin & propter lingua gallica Jcientiam , çua multa jam , Ariovifius longinqua conjùetidine , utebatur. Mais comme la Langue Latine a fait évanouir la Langue Celtique , nous ne pou- vons guères déterminer jufqu'où ont été fcs conquêtes fur la Tcutone. Ont elles été auffi loin que les armes de ceux qui la parloient ? cela paroît certain , puifque tous les monuments qui nous reil:ent jufqu'au treizième fiecle font en Latin. Le premier monument Flamand eft de l'an 1 2 29 , G'eft une chartre de Henri Premier Duc de Brabant , & de fon fils aine Henri. Elle contient des privilèges accordés à la ville de Bruxelles. L'original s'en trouve dans le tréfor des privilèges de Bruxel- les. Divaîus en donne une notice dans fon abrégé d'Hiftoirc du Bra- bant page 113. Le fécond monument eft un Placard de 1291. On n'écrivoit pas fans doute en Latin pour n'être pas entendu. De plus tout le pays Walon, c'eft-à-dire, le tiers des Dix- Sept Provinces , eft une preuve parlante de l'Empire de cette langue. D'ailleurs pourquoi le langage des vainqueurs du monde n'auroit-il pas eu dans ces Pro- vinces le même fuccès qu'il avoir eu ailleurs ? Le Celte , l'Efpagnol an- J^. sme. cien , le Carthaginois , excepté quelques lignes dans Plaute , ont dif- Pœnulus. " P^""^- ^^^ Romains n'ont épargné que le Grec , parce qu'ils le refpec- toient. Il eft vrai que les Germains ont paru fouvent dans ces Pays , jufqu'à ce qu'enfin , cinq cents ans après qu'ils l'avoient perdu, ils l'ont recouvré , mais ils ne paroiflcnt point avoir été fort attachés à leur lan- gue , puifqu'ils l'ont certainement échangée contre la Langue Latine M- des G. dominante alors dans toutes les Gaules. Les Trevirois étoicnt origi- ^'prèf. d '^^"cment Germains félon le témoignage de Tacite. Or , Se. Jérôme N.R.T.i. nous apprend qu'ils avoient adopté le Celte. Les Tartares vainqueurs P' sa* de la Chine, ne fe font- ils pas fournis à la Langue Chinoife ? la Lan- JJiJi. des gue des Incas difparoît au Pérou davant l'Efpagnol. Et ce qui achevé Foyages. de me perfuadcr que le Latin a été longtemps la Langue dominante de ces Provinces , c'eft que dans la Géographie du moyen Age , ainfi que dans celle de l'ancien Age , il y a beaucoup plus de lieux qui en portent la marque que d'autres. Je ne crains point qu'on m'objedle, que les racines de ces noms font Tudefques. Quand on en vient là , toutes les Langues fe reflcmblcnt. N'a-t'on pas prétendu prouver que ' le Latin & le Grec venoient du Celte ? On m'aflure que le Doéteur Gotifchcd trouve beaucoup de Pcrfan dans l'Allemand. S'il vouloit fe donner la peine de voyager encore un peu plus loin , il y trouveroit du Mogol , & même du Chinois. Quand je dis d'après les monuments , que la Langue Latine à été dominante dans ces Provinces, au moins jufqu'au igme. fiecle, je n'en prétends pas exclure wut-à-fait le Teuton, Il paroît par quelques ■(70 noms de lieux du moyen Age , & enfin par la naiCTance du Flamand qui en eft une forte de Dialeélc , que fon fort n'a pas été auffi mal- heureux, que celui des autres Langues, indigènes de l'Europe. Ce que je dis ici du régne de la Langue Latine . dans ces Provinces , ne doit point étonner. Arnaut & Fleuri penfoient la même chofe de la France , & Mr. Levêque de laRavaliere le démontre dans fes Révolutions dt la Langue Françoi/e. La fupercherie feroit inutile; car il n'eft rien moins que certain, (NOTE Etymoiogk qu'ObtricmJlmos ou Obtricht vienne du Teuton. Quel droit a-t'on de lomè.) t^cÊlchl '^^*"ge'' Ob qui eft Latin, en 03«r, Teuton? Et Tuckt ne peut-il pas être • cenfé venir du Latin TraJeSum ? Dans tous les Tribunaux on juge- roit pour ce dernier , parce qu'il a des titres plus inconteftablemet an- ciens. Je dis la même chofe d'Utrecht qui vient bien plutôt d'Ultérius TrajeSum que d'Ondertricht. La Langue Latine inftruifoit & gouvernoit le monde , quand l'Allemande ne faifoit encore que bégayer. Donnons nous de garde d'être ingrats envers ceux à qui nous devons tant. Que dirions nous des Amériquains, s'ils prétendoient que nos Langues tirent leur origine des leurs ? W'W :■•:: MÉMOIRE Sur la Queftion : quels étoient les Endroits com- pris dans rétendue des Contrées qui compojent aujourd'hui les dix-Jèpt Provinces des Païs-Bas & le Pays de Liège , qui pouvoient pajjer pour Filles avant le fiptiéme Jlecle , qui a remporté V ACCESSIT de la Société Littéraire de Bruxelles en 1769. Par Mr. D E h E s D I N Intendant de la Maifon de Salm-Kirbourg à Bruxelles. jignofd mqiieunt ( O À Lugdoao , caput Gcrniaiiiarum , Argeacoiaio. Itiocnu; Ancoivâ, C82) qui étoient toutes du Diocèfe de l'Eglife à^Utrecht , feule- ment fondée pendant le feptiéme fiecle , font partie de celles en queftion , l'on n'omettera pas d'en parler. Mais il n'eft point indifférent de faire ici une remarque d'après Ammien Marcellin , c'eft que les Francs , les Ger- mains, & tous ces anciens guerriers, cvitoient foigneu- fement les cités ou les villes clofes , parce qu'ils les envi- fageoient comme des tombeaux environnés de pièges ; ( i ) à quoi fe rapporte le paffage célèbre de Tacite fur leurs mœurs qui dit , qu'une fontaine, un champ, un bois, fixoit leurs demeures toujours féparées les unes des autres par un grand efpace de terrain entouré de foffés : (2) Les Ro- mains au contraire & les Gaulois , qui s'étoient faits à leurs mœurs , préferoient de joindre & de réunir leurs de- meures & de vivre en communauté , ce qui peut donner une idée de la façon que les Provinces en quef- tion étoient habitées avant le fixiéme & le feptiéme ûo clés. Des cent quinze cités qu'il y avoit dans les Gaules , félon la Notice des Provinces dont on a parlé , il n'y en à que neuf qui ont trait aux Provinces Belgiques dont il eft queftion , qui font celles de Trêves & de Meti de la Belgi- que première , dont le Duché de Luxembourg faifoit partie. Les cités de Vermand , Camhray , Tournay , des Morinx ou Terouane , & de Boulogne de la Belgique féconde , com- prenoient toute la Flandre ancienne depuis la Somme juf- qu'à l'Efcaut , le Haynau , & une partie du Bràbant & du Marquifat d"" Anvers. Les cités de Cologne & de Tongres s'étendoient fur les Du- chés de himhourg & de Gueldre , fur le Bràbant & Anvers en partie , & fiu: Malines , le Comté de Namur , & le Pays de Liège. ( I ) Ip& opplda , ut clrcumdata retiis bufta , déclinant. Amm. Marcellin. Lib. 1 6. Pag. 60. (a) Nullas Germanorum populis urbes habitari fatis notum eft; ne pati quidèra intâr fe junûas fedes colunt difcrcti ac diverli, ut font , ut campus , ut nemus placuit ; Vicos locaiit non in noftrum ,morem connexls & cohtrentibus a.dificiis ; fuam quifque Domum fpacio circumdat , fivè adverfus ignis remedium , fivè infcitiâ asdificandi. Tacit. de Morib. Germanor. y Ta] Ltv. ! Cnap. II. Le célèbre Abbé du Bos, le premier qui a fi bien dé- veloppé l'hiftoire de rétabliflement de la Monarchie Fran- çoife, & par conféquent celle des Provinces Belgiques, n'a trouvé aucune trace de fes principales villes d'aujour- d'hui : „ Bruges , Gand , Anvers , Bruxelles , Matines , Lou- ,j vain & beaucoup d'autres ont été conftruites, dit- il , „ fous les fucceffeurs de Clovis & fous ceux de Charlc- „ magne : [a] il pouvoit en hafarder autant de Mons , ■ lap. ... j\;i-^^^^ ^ Limbourg t Luxembourg, & de beaucoup d'autres moins confidérables. „ Quels étoient donc les endroits qui pouvoient paffer pour villes avant le feptiéme liecle ? Avant que de répondre à la queftion , l'on ne peut pas fe difpenfer d'examiner au préalable de qu'elle acception le yicus des Romains & leiu* Caftrum étoient fufceptibles : Le Wic ou Wyck des Celtes & des Saxons , eft fans doute le Ficus des Romains qui , félon qu'il paroît , l'ont em- prunté des Barbares , comme une infinité d'autres noms : • Philippe Cluvier étoit lui-même cmbaraflé de favoir ce que les anciens Germains entendoient par le nom de Vicus: „ tous àpréfent, dit -il, l'appellent Dorfy & félon la 5, variation des Dialeftes Dorp , & le vulgaire l'appelle FUla „ en Latin : ( i ) La cohérence & la connexion des édifices ou demeures , formoit le Ficus des Romains félon Taci- If^DeMo- te ; [6] félon Orofe & l'Evéque Luitprand, cités par Clu- 2c. S!™' ^^^^ » ^^ affemblage de certain nombre de maifons , fans être entoure de murailles , eft le Burgus des Boiu-gignons , ce qui correfpond parfaitement au Ficus des Romains. (2) L'on ne manquera pas de dire ici, que c'eft là préci- fément ce que l'on appelle un village aujourd'hui; mais un Auteur refpeétable , qui a pubUé la Chronique Saxon- ne en cette Langue & en Latin , eft d'une toute autre opinion : il a joint à la fin de cette ancienne Chronique , (i ) Quo vocabulo P"tcum ptifci Germani adpellavermt , equidem vlx dixcrim : nunC omnibus dicitur : dn Dorf , & variantibus dialeûis : ecn Dorp. Vulgus nunc Latlnâ loquentium adpcllat. F"dlam. Ph. Cluvier. Germ. Ant. L. i. C 13. ( a ) Quoniam ipG ( Burgundiones ) Domoium cocgregaùouem , que muro Don clan* ditur, Burgmn vocant. liuitpraad. L. 3. C- 12. C84) dc"s règles pour découvrir les origines des anciens noms Saxons : il dit que toutes les fillabes qui fe terminent en Burrow , Burh , Burg , dérivent du Saxon Burg ou Burig , du Gôt Baurgs , & de l'Iflandois Borg : ( peut-on s'empê- cher d'admirer ici l'analogie qui fe rencontre dans ce nom ufité chez les anciens peuples du Nord , qui ont inondé les Ifles Britanniques , les Gaules , l'Efpagne & l'Italie ? ) & fervent à exprimer une Ville , une Cité , une Forurejje, , un Château , un Bour^ , une Ville municipale , une Ville de, refuge, (i) Cowellus cité par Ducange, dit quelque chofe de plus, il envifage un Bourg comme une ville inférieure aux cités , lorfque par privilège du Prince il devient un corps policé , & exerce une jurifdiétion telle quelle dans fes limites : ( 2 ) il en eft de même pour les bourgs qui c«^?S.*'^' étoicnt munis d'un château. Grégoire de Tours [a] parle du château de Dijon comme d'une cité ou d'un Diocé- fe. Le château de Flenium n'étoit-il pas garni de citoyens? (3) D'après ces principes , quels endroits pouvoient pafler pom* villes avant le feptiéme liecle? Dans le Duché' de Luxembourg. L'Itinéraire d'Antonin en nomme quatre , deux fur la route de Rheims à Trêves, & deux fur celle de Trêves à Cologne, Epoisus Vicus. Ivoix. & Ipfch en Allemand. Cet endroit pouvoir d'autant plus palTer alorspour une ville, qu'on remar- que que félon la Notice des dignités de l'Empire, il y re- fidoit un Préfet de Milice : BrafeStus Latorum aStorum. Epuso Belgiae primée. ( I ) Sillabœ terminales : Burrow. Burh. Burg. &c. deducuntur a Saxonico Burg Bur'ig. Gotico Baurgs. Iflandico Borg. Urbs. Civitas. Arx. Caftrum. Burgûs. Munîcipium. Opiduni. Regul. ad cale. Chronic. Saxon, ab Edmund. Gibson Edit. Oxon. l6pa. (a) Burgum eft Opidum omni Civitate inferius, quod per Chartam Régis fît Corpus politicum , &juiifdiaionem talem qualem infra fuos Limites exercer. Du Cange verbo Burgum. ( 3 ) Olcnnius infenfos ( Frilios ) fugâ prœvenit , receptus Caftello cui nomen Fjuenium , & haud fpernenda illic civium focioruffii^f. Werf inquit Joan. Becan. in fluminibus & mari dicitur id , quod ultra nati- vura ripse littorifve duûum , in aquas ab hominibus tfi projeclum . ne naves vadi brevitate appellerc prohibtantur; aut ut eovis fluminum œerceatur. Kilian. \oce Werf, (4) Rohingus & uxor ejus Babelina donarunt S. Willebrordo tcrtiam parttm Telonii y & Ecdefiam quae eft conftruûa infrà Caftrum Antwerpis fuper fluvium Scalde. Minei Chron. ad Ann. 716. ejufd. Diplom. Tom, i. Pag, 10. (5) Si quis verà de Campo alieno Aratrum anteortavtrit aut jaâaverîe. Malbe^. An- BUNEHBO. DC den. qui faciunt folid. XV. culpabilis judicetur. Leg. Salie. Winde- UN. & Eccard. Tit. 07. § ao. ce dernier prouve qu'en corrigeant la leçon il s'agit de Aut - ou Ent-werfrn , en Flamand Uytwcrpcn , jaâare , dejkcre. relativement à la charuc qui ne peut être jettée du champ d'autrui. Il en eft de môme du Malbeige ou jugement de Bruche du Tit 53. J 4. de» mêmes loix qui porte : Si quis mulieri mamillam capulaverit. Malb. ibidem BaucHB MDCCC den. qui faciunt folid. XLV. culpabilis judicetur. Vredius & d'autres id- duits par Wendelin , ont crû d'y trouver la ville de Bruges , tandis qu'il s'agit da nom ancien de Brufche reclamé par la loi, Brufi en Allemand, & Borfi en Flamand; Peciui. ManûllA , de façon que la loi ftatue , que celui qui aura coupé ou déchiré le fdn d'une femme, fera coupable de 45 fols. Si le Père Waftelain avoit eu connoifr lance des Sava ns commentaires d'Eccard , il n'eut pas pris férieufement Raba pour Ra~ verfiein; Mofedo ^omt Mafdd ; Nare pour Naer ; ni Ottarfim pour Œttrcn: ne pour- xoit-on pas conclure ici , que d'origine la plupart des loix faliques ont ixi conçues jû DiosTUM Diofla. Dieflum. Diejl & Difle en François ; cet- te ville avoit fon diftriét comme celle d'Anvers , Pagus Dieften/îs, elle peut, à jufte titre, être mife au nombre des villes du fixiéme liecle; Wendelin, Chifflet , Henfchenius, Vredius, Bucherius & d'après eux Mantelius prétendent môme, que cette ville eft le Difpargum Caftrum in ternti- no Thoringorum de Grégoire de Tours, Que de variétés fur le Dispargum ! L'Abbé du Bos fe dé- clare pour Duysbourg près de Tervurenen Brabant, Eccard pour Dispurg près de Henneberg aux environs de Smal- calde, & Vander Houve dans fa Chronique Hollandoife, prétend que c'eft Duysbourg entre Wefel & DujDTeldorp. Cet article qui n'eft point épuifé , mérite d'être éclairci. Le ToxiANDRiA-Locus de Marcellin , que l'on prend • communément pour l'endroit de TeJJènderlo dans la Cam- pine, demande aufli beaucoup d'éclairciffemens. D'Anville , Waftelain & d'autres conviennent que le Geminiacum de l'Itinéraire , Geminico-Vicus de la Table , eft Gemmdaus , Gemblacum , & Gemblours , qui eft le chef- lieu du Pagus Darnuenjîs ; l'on trouve auffî une Milice de Gemblours dans la Notice des dignités de l'Empire ( Gémi- niajenfes ) l'on ne doit donc pas omettre de placer cet en- droit au rang des villes du fixiéme fiecle. Il n'en eft point de même à l'égard du Perniciacum de l'Itinéraire, Pernacum félon la Table; beaucoup des Savans le prennent pour Perwei , en Brabant ; mais l'on répète que tous les endroits cités dans ces monumens Romains, n'étoient pas des villes , d'ailleurs Mr. d'Anville ne fait pas fe refoudre à y trouver Perwei \ il fe détermine en fa- veur langue pàteme des Francs ? Parcequ'elles en réclament fouvent quelques mots ; mais dont la plupart font tellement corrompus, qu'on ne les reconnoit plus. Le com- mentaire d'Eccard fur Andechobina réclamé par la Loi 15. du Tit. 41. des mêmes Loix, prouve encore évidemment qu'il s'y agit d'autre chofe que à'^indhoven dans la Cam- pine, comme l'a cru Menfo Alting toujours d'après l'ingénieux fiftême de Wendelin. Alting voce u4iidechobina , & Eccard loc. cit. méritent d'être vus. Ces exemples fuffiront fans doute , pour qu'on ne le trompe plus fur la vraie fignification de ce qu'on appelle les Malbergcs des loix faliques, où il n'eft queftion d'aucun endroit , où le Malberg* auroit été tenu ; mais d'anciens mots tudefques, auxquels les plus efleatiels du text* iatin, ont toujours du rapport. C 93 ) vcur d'un endroit appelle Pnnjhn ou Branchon près de la Mchaigne. Il eft certain que la ville de Mal in es, Mèche- Un , & Majîinat félon le plus ancien Diplôme qui en parle , n'cxiftoit pas dans le fixiéme fiecle ; tout ce que le Curé van Geftel , qui a bien mérité de fa Patrie, en a pu réceuillir, eft qu'Adon Comte vivant en 753, parent du Roi Pépin, en avoit obtenu quelques terres, dan$ l'endroit où l'Efcaut reçoit la Dyle , que les Francs appel- loient Majîinas , ( i ) ce qui eft peu exaét , à moins que l'on ne prenne le Rupel pour la Dyle ; d'où l'on infère que ce Comte tenoit alors la Contrée de Malines fous fa Régence : il en eft de cette Contrée , comme de bien d'autres , qui étoient couvertes de cabanes & de chaumiè- res, les imes réunies & les autres ifolées. ( I ) Terram in Bratuspantii medio , ubi Scalda Tylam excîpit , diftam Fran- cis MaJlinas ^ quod nobis fonat: Maris-Hnoam. Granunaye in fuà Mecklinia, cité pu van GelleL Pag- 4. Dans le Comte' de Haynau et dans LE Cambraisis. Les villes & cités de Bavay, de Cambray & de TouRNAY fe difputent la gloire & la prééminence de la Capitale des Nerviens , ( i ) peuple féroce & vertueux , dit Cefar ; tout dépend de favoir laquelle de ces cités a été le liè- ge de l'Evêque Supérior , ce qu'on ignore abfolument : Vin- chant plus raifonable que les autres dit, qu'il n'eft point né- (feffaire qu'il ait refidé à Bavay, pour avoir été l'Evêque des Nerviens; C 2 ) ils avoient en effet ces cités fous leur Empire. Bavay , Baganum félon Ptolemée , Bagacum félon l'Iti- néraire , Bacacum-Nerviorum, félon la leçon naturelle de la Table , en étoit la Capitale ; ce qu'il y a de particulier & digne d'attention , eft la note ou vérification , que Wen- delin doit avoir vue au bas d'un très-ancien exemplaire de Tite live , par laquelle une ville ou cité du Haynau ( I ) Camllii Tomacum. Bucherii Belg. Roman. alu4- miens à Bologne \ mais ce n'étoient que des ftations, (2) fur lefquellcs d'Anville paroit le plus exaél. L'un & l'autre font d'accord à l'égard de Teucera, Tievre entre Amiens & Arras. Plufieurs Savans fonc de divers fentimens au fujet de lItius ou Jccius-PORTus de Cefar; Jean Jacques Chifflet, qui en a fait un Traité particulier , fe déclare pour Mardic , Marcis in Littore Saxonico félon la Notice ; Malbrancq fuppofe un golfe qui pénétroit jufqu'à Sithiu^ aujourd'hui St. Orner \ Meyer panche pour Calais ; Waftelain pour Balogne, & d'Anville poiur Witfant\ L'on ne dira rien ici de leurs partifans ; mais fi Guillaume de Poitiers appelle Portus- yccius , ce que Guillaume de Jumiege nomme PortusWi- Janti , comme le dit Mr. d'Anville d'après Edmond Gib- fon que l'on a cité, la difpute paroit décidée, & Witfan^' l'emporte comme ville maritime du fixiéme iîecle. Il eft palpable que le Castellum de l'Itinéraire , & le Caflellum Menapiorum de la Table , n'eft point autre que le Château de Caj[Pel des Morins , qui avoit rang de ville dans le même ftecle. ( I ) Nonnanni demum Tomacum Civiratem, & onmia Monaftcria luper Scaldm Buviura Feno & igné devaftant, interfe s'y font néanmoins fixés ; l'endroit de West- Cappelle dans l'Ifle de TValcheren , eft fans doute la pre- mière vUle de cette Contrée , puifque la chapelle qui y a été bâtie, à ce que l'on croit par St. Wilebrorde, à pris la place d'un ancien Temple dédiéà Hercule. (3) Les endroits de Domburg , Westhut , & Oostcappel., ne font pas moins anciens , parce que l'on remarque qu'ils font placés dans les lieux les plus éminens de l'Ifle, où la violence des eaux a. infenfîblement formé des Dunes & un afyle aux habitans: Injularum cditiora fabukca infedêre mEynd primitùs incola. [6] ï.l^c!'"s- ^^ ^^ ^^ ^^ même à l'égard des endroits de l'Ifle de Schouwen, qui font connus fous les noms de Haemstede, [0 Paul Renusse, & MoRMONT ; la: Médaille de Pofthume le Préfet Oro/iib. 7. & le Tyran des Gaules , dont Paul Orofe fait un fi bel élo- ^•aa. /« ge , [c] trouvée à Haemftede^ en efl: une preuve fénfible. (4) (i) Wilibrordus ... ex donc Pipini Principis (èdem Epifcopalem ftatuit in- loeo Vitl- tabuch dicio , qui nunc f-^uUrajeâum dicitur , a nomine geuûs Vultarum & Trajcûo com-^ poruum. Sigeben. Gemblac. ad ann. 697., (a) Dubium ne terra fit an pars maris. Pfin. Quàque jaccet littus dubium, quod terra fietumque- Vindicat altemis viabus. Lucan. Pharfal. Illa Rcgio quam Scaldis obliquis meatibus interluit , penè , nt cum verbi pcriculo loquar, iena non eft , ità pcnicùs aquis imhuta permaduit. Panegyr. Conftant. Cœfar. C3) Eft h-iftenus in eo Lapide , qui in bapcifterii muro infixus cemitur apud fFijt- eappeflanos hœc infaipiio : HiiRcuu Marcusanq. Vred. in addition, ad. Lih. prodrom. a Pag. 67. (4) Ejufdem fane Pofthumi filius.aummus ex orichalco , à me Haemjlcdàt, dtam iRçm ex wderibus aûti > - - jVovlomen.Je. ----- Toriiacenfe. 91. 90. 89. 105- 93- io8- 32. lia* 112* B6' 97- 97- 32. 32- 70. 91. 93- 106. 40. 108. • 93- 28. 58. 32. 64. 65. 112. 49- 97- 98. 46* 46' S- Sa- li a- 98- 9S- 33- ç6. III. 100. 100. 100. lOO. 100. 40- 55- 71- 32. 65. 10. 45. 46. • 83. 91. 9' 50- N. N. 83. 86. 87. 95. Am.. ^amon. JSfamucum Cajîrum. Namur. JS^amurcum. Nafaga. Naflbgne. Naffbnacum, Navalia Opidum, JVavalia Fojfa. Navinucum CaJlrum. JVemetacum. JVemetççenna, 5. JVeomagum. ^eonjîgo. JVigerpullus. Nimegue. 21.59. 61. 102. 103. 105.108. X^ivefium, JVoveJium. Nlviodunum. Npvlomagus. 58. ^9. X02. Noviomen/c Municipium. Noyon. 37- 33- S' 45. 45. 46 49- 49- 64. g6. 5.^. 102. 61. 62. 87. 8. 96. 87. 8. 86. 86. 112. 113. 8. 98. 96, 103, ^ • 106. 109. 24. 89. 40. 108. 100. 42. O. O] ' Bertricht. ObtTicenfe Opidum. Obtricenjîma. Oeteren. Gin. Oldenfeel. Orner ( Saint ) Ondertricht. Orchies. Origiacum. Qrolauno Vieux, Orotaunum. Opfthourg. Ooftcappel. OJlburgum. pilende. Ôcmarfcn. Oudcnarde. Oudc-Wcrcld (de) Oudmarfenheim. ûutdorp. 54 54- SS- 7<5- 14. 76. 89. 91. 8. 88. 33- 97- 76. 98. 98. 84. 49- lOQ- 60. Ill- ico. sa. 34- n. loi. 27. 34- TABLE GENERALE. P. Rome.39. 44.67.71-73. 7î ).8o. 8r. 94. Jr Aris- 69. 70. Roomburg. i-j. Rotterdam. 62. io(5. 107. 107. Pcrnacum. 92. Rué. 97- Perniciacum. Ferwez. Plaifance- 17. 53- 17- 53- 54- 54- 92. 92. 80. Rupenfe Cajlrum. Ruremondc. 86. 59' lio. Ponchcs. 97- S Pons Mo/a. 15- 53- 54- 89. ^ Ablones. Pons Hcaldis. 46. 47- 94- 5^- 59. Pont. 102. Sacilinium. ij. Pont-à-Coline. 97- Salone. 79. Pontes. 97- Samarobriva. 55- 9'5. Port us Mpatiaci. ' 50- 52- 98. Santen. 68. Portas Iccius. 97- Scarphout. 9%. Portas Wifmti. 97- Schenkcns-fchans. 22. 60. 103. Pratoilun ^grippince. 27. 61. 62. 106. Sclavenbourg. 26. Prenfon. Q- 54- 93- Seclin. Sexbirum. II. •31. \J Uadriburgium. Siatutanda. 30. 112. 22. S9' ^îo- 89. 103. * Sigena. 17- Quart enjîs Locus. 46. 47- 94. Sighcm. 17- partes. 47* 94. Sithiu. 97. (Quentin, (faint) R. ()6. Smalcalde. Soiflbns. Spa. 92. 85. 56- .57- jv Aedsiiovk» II. Stavera. Stavcren. 3ï. SI' Ravcnne. 80. Steefter-polder. 106. Raveftcin. 91. Stecgers. 98. Rawyk. 23- Sccerhem. 3T. 112. Reckem. 57- 90. Straclen. 5(). 102. Reimers Wale. 30. Srasbourg. 61. 108. IIO. Remburs Wale. 30. Siuria. 3'- Remich. 49. Sxuriorum oppidum. 31. 112. Remmcrten. 108. " Il Sueveghem. 52. 62. Remcrum. urbSm 5ï- Renullc. . ' III. T Rheims. 80. 81 ;. 84- 94. X AsLiE. Rhencn. 24. 160. 108. 109' 61. 62. 107. Rhynenburg. 62. 106. Taruana. 45- 46. Ricclacum. 49. Taruenna. 96. Ridderspad. II. Terouàne. 82. 96, Riglacuin. 5- , 98. Terruanna. 96. Rigoduium„ lOI* Tcruenna Morlnorum. 96. Rioja. 72. Terouënne, S- Rodenbourg. 100. Tertholen. 112. Rodenburgum, 100. Tervuren. 9». Roche C Château de la i ) 86. Teflenderlo. 57' 92' Romcrs Wale. 30- Tcuccra. 9V 2t. 59- 17- 55- 5^' 57- 58. TJBLE Teudurum. Thionville. Thiel. Tiela. Tievre. Tolbiac. Tongrœ. Tongrcbcrg. Tongres. 17 41- 48.56. 59.61. 62. 82. TongTorum Fons. Tarnaunft Muntdpium. 7ornacim. p. 93. ç6. Totonis Villa. Toul. Tournay. 8.1 1. 41.50.51.80. 82.93. 7oxiandrca-Loc(is. TrajeclerLjis'UTbs. Trajeclum, TraJeSus. Trecht. Trega. Trêves. Tricht. Trlcenjitnce. Trice/ima. 7ricèjîni(B Oppidum. Tronchin. Tuddert. Turnacenjlum Civiîas. Tumacum. Turnhout. * Turnichalt. 51 ■ M- 55' 63. 76. , 50. 71. 82. 9. 50.51. 20. 86. 108. 24. 97. 104. 87. 87. 109. 56. 100. 97- Ui. 71. 96. 92. 14. 110. IIO. 25. 8. 84. 89. 89. 89. 14. 100. 20. 8. 96. 16. 16. E N ER ALE, Vatuca. Vaudret. Vechte. Velleke. Vekfick. Venlo. Vermand. Vérone. Vervick. Vêtira. Vienne. Vierfen. ViToviacttm. ViTovinum. Visfliet. Vlaerdingen. Vleuten. Vlimmeren. U. vJBiORUM ClVlTAS. Vltrajeclum. Utique. Ucrecht. 25. 54. 6$. 76. 82. 108. 88- 25. 70. III. V Ad A. Valencena. Valencicnnes. Vallefchene. Valendanœ. Valckenbourg. 22. 24. ^ç. 60. 108. 109. 95- 7' 47. 95 7- 27. 58. 89. VodgOTiacum. 8. Voorburg. Voudrei. Voufi. Vungus Vicus. w. \V Ageningek. Wanda. Wandc. Warneton. Wefel. WeftCapclIe. Well Hut. Wefter-Embden. Weftcrloo. Wefter Voort. Wyck- te-Deurftede . Wiltabourg. JViltarum Oppidum. Wiltenbourg. Witlam. Witfant. Woerden. 17- 8. 47. 94, 102. 108. TOI. lOI. lOS. 59. 109. 82. 96. 28. 29. II. 52» 97. 24. 08. 80. 90. lo. 50. 52. 98. 98. 112. a6. 62, 107. 63. 105. 106. 16. 46, 47. 94. 102. 27. 62. 107. 8. 47. 50' 50* 24. 6o* 105. 3°- 60- 32- a2. 25. 63. 108. 25- jLj\Jl.flCB.. Zutphen. Z. 109. 10. 99- loi. 92. III. III. 112. 17- 24. 103. 109. 25- m. 27- 97- io6' 104. 24. MÉMOIRE SUR L A QUESTION: Quûs ont été , depuis k commencement du Jeptieme Siècle jujqu'au neuvième Siècle exclujîvement , les Limites des différentes Contrées , Cantons , Pays , Comtés @^ Etats renfermés dans l'étendue qui com- pofi aujourd'hui les Dix-Jèrn-Provinces des Pays- Bas 6f la Principauté de Liège, QUI A REMPORTÉ LE PRIX D £ LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE BRUXELLES EN M.D.CC.LXX. Par Mr. JEAN DES ROCHES. ______ Si quid novifti redtius iftis Candidus imperti , û non , bis utere mecum. Horat. A BRUXELLES, De L' Imprimerie Royale. M. D. C C. L X X I. 'ti^Oi .iAlk '4à^ ?j^^»t^Jiit,^JiX^Jtjt^JLot-^A»tJfcj.jt-ifcj. j«-i^V>t.3>L^>tJi>t-^-fatXAjt.*A. v5?^^^î^vÇ^^^î^^^^^5^^^^?^j^^^j^»f^5^'Çï^^r5fîwf"yîî'î^5^*^^??'^5^î^ fv^ "^^ fw" MÉMOIRE Sur la Queftion propofée par la Société Littéraire de Bruxelles. Quelles ont été ^ depuis le commencement du Septième Siècle jufqu'au neuvième Siècle exclujîvement , les ÎA- mites des différentes Contrées , Cantons j Pays , Comtés & Etats renfermés dans rétendue qui com- pofe aujourd'hui les Dix-Sept Provinces des Pays-Bas & la Principauté de Liège. x!^2ï2§^S U'iL me foit permis de commencer la répon- x^]x xix Çq ^ çgj.j.g Q^eftion par quelques remarques |5J fur la méthode que j'ai cru devoir y fuivre. Q ix, X SSxxxxxS ^''' ^" "^ s'attendra pas fans doute à trou- ver ici une Lifte fcrupuleufe de tous les Villages du hui- tième Siècle. Cette cxa<5titude, néceflaire dans une To- pographie ancienne, feroit déplacée dans un Mémoire où la Société Littéraire n'a demandé que la détermination des Limites : Elle veut connoître l'étendue des Pays , Comtés & Cantons refpeétifs , c'eft fiu: quoi il faut la A 2 ( 4 ) fatisfaire , en marquant tous les endroits qui defignent cette étendue ; mais elle n'a point exigé le détail de tous les autres Lieux, iitués au-dedans des Limites qu'il faut lui démontrer. 2°. Lorfque l'exiftence d'un Pays a été prouvée par des monumens au moins du neuvième liécle, lî ces mo- numens ne fuffifent pas pour déterminer les Limites, j'ai cru qu'il me feroit permis de les chercher dans les écrits du Siècle fuivant , & même un peu plus tard. Ceux qui connoiflent le peu de fecours que fourniffent les monu- mens antérieurs pour plulîeurs de nos Provinces , ne defapprouveront pas cette méthode. 3°. Je diviferai toute l'étendue des Pays-Bas & de la Principauté de Liège en trois grandes Parties , qui feront traitées en autant d'Articles. La première contiendra toutes les Terres occupées par les Frifons, avant & après que ceux-ci fuffent fournis par les Francs : la féconde renfermera les Provinces qui faifoient partie du Royau- me d'Auftralie : la troifieme celles qui dépendoient des Weuftriens. Enfin je traiterai des Iles de la Zélande, qui , féparées du continent , ont pu trouver leur place à la fin de cet Article , bien qu'elles fiffent partie de la Frife dont j'ai parlé au premier. C 5 ) ARTICLE PREMIER. Royaume ou Duché' de Frise. LE Royaume de Frise, au commenccmefit du feptie- me fiecle, comprenoit tout le Nord des Pays-Bas. Les Provinces modernes de Groningue, de Frife, d'Over- iflel, d'Ug-echt, de Hollande, prefque toute la Gueldre & la Zélande faifoient partie de cet Etat Les Frifons, , connus dans les Chroniques du Pays, tantôt fous le nom de Frieien , tantôt fous celui de Nederfajfen , s'étcndoient d'un côté jufqu'à l'embouchure de l'Efcaut & même juf- qu'à Anvers , & de l'autre côté jufqu'à Nimegue , tandis que la Meufe les- féparoit de la Taxandrie. Les deux Villes que j'ai nommées étoient regardées comme les Frontières de l'Empire des Francs. ( a ) Mais les Vic- toires de Pépin d'Hcriflal refferrerent fort les Frifons. ( a ) En voici la preuve pour Anvers. St. Ouen , en faifant mention des Peuples voifrns des Anverfois convertis par St. Eloy ., nomme les Frifons. ( i ) Pour ^i ^DevitaElig. Nimegue , on trouve encore aujourd'hui deux infcriptions fur la Hurtpoon , qui 1. a. c. 3. d(Sfignent cette Place comme la Frontière de l'Empire. C * ) L'ancienne Chronique ( 1') Tegcnw. de Colyn en parle ainfi : (v. 133. ) ftaat van CelderL . . . Z)e Lande , die gelagen p. 800. Tujffèn Maar , Zet ende Nymagen , J Rien en Mafa en Torp uljjen .Al die Gqycn hcten NeerfaJJen. lEx celle de Melis Stoke ( v. 1. ) Ouden Boekcn hocr ic gewagen Dat al 't Lant beneden Nymagen Wilen Nederfajfen hiet : yilfo als die Jiroem verjchiet Vander Mafe ende van den Rine , Dit Schdt was dat wtftende fine. Die Nederfajfen he'aen nu Vrie^en. LTiiftorien Eginhart parle auffi d'un lieu nommé Schaltheim, à l'embouchure de l'Efcaut fur la côte maritime du Pays des Frifons. ( de tranjlat. SS. Pétri & IdarcelL lib. 4. c ip. } ^ ^ ^ Utrecht, fouvent prife & reprife, demeura enfin aux Au- chron^Reeinin flrâficns. Charles - Maîtcl perça jufqu'aux Pays à'Ofierso Catolo Manello , <. ^xr- a i-or^ui/^i- • continuât, de Fred. oc H^ejtergo lui & Chanemagne lubjuguerent entièrement t!^Z^Zn6. les Frifons; & les fucceffeurs de ces deux Princes dif- ^c- poferent de la Frife comme d'un Pays de Conquête. Cependant toutes ces Provinces ne laifferent pas de con- ferver le nom de Frife pendant des fieclcs entiers. On a dlmb^CœUd ^^^ ^^^^ 1^^ Geftes de Charlemagne : Nortmanni Portum , ann. 88a. qui Frijiacâ Linguâ dicitur Taventari , ( Deventer ) ubi S. Lebuinus requiefcit , fuccenderunt. C'eft l'Overifîel. Ad ann. 1075. On lit dans Herm. Contractas : ^pud Trajectum Frijïa urbem. La Province d'Utrecht étoit donc en- core en Frife. Les Annales de St. Bertin fur l'an 837. y placent la Zelande : Nortmanni.... Frifiam irruentes , in Ad ann. 1009. Infula qu£. Walacra dicitur... multos occiderunt. Sigebert y met la Gueldre : Nortmanni Frljîam infeftantes oppidum Tilnis , dans la lifte déjà citée , ( i ) qui fait encore mention de 7>e/7a , de 5. Texla . TexîamoTC , Tycjlamorc , vifiblement le Comtii de Te.xcL ( " ) N.o V. Le Comte' de Kinheim. AU Sud du Pays de Texla étoit le Kinheim, mention- ne dans le Diplôme d'Othon que j'ai cité. Il en eft encore parlé dans Rheginon fur l'an 884. Êodem anno Nortmanni qui in Chinheim è Danemarca vénérant ; & dans le fupplementaux Annales de Pithœus fur l'an 882. : (i )IVa/n bec^L.'^^Sm' comitatus & bénéficia , qu£ Rorich Nordmannus in ICinnim te- ^« BMoth. CœC nuerat. Ce Pays a tiré fon nom de la Rivière Kinhem qui n'exi- fte plus. Kynhcm, dit l'IIiftorien à Leidis, (2) quidam iri^^UiJ^^: fluvius — â quo nominatur Kynneman'a, & quandoque ponitur ^• pro comitatu Kynnemaria. Un Auteur eftimé (' ^ ^ a voulu „ C 3 ) Simon vsn en vam contredire l'exiltcnce de cette rivicre. Outre fon daente en gefteit- lit qu'on découvre encore prés de Fetten (4), il en eft par- vriefland&c^''^" lé dans un Diplôme de Charles le limple de 922 ; & le (4) Aitingp. plus ancien de tous les Hiftoricns Hollandois décide nette- " ^* ^ " ment la queftion (5 ) , en décrivant les bornes du Pays que ( 5 )KiaasKo- ce Prince donna au Comte Théodore : voici fes paroles. l^."4^r&^f^-^''* T JLand dat hy xfll berichtcn Oefiwairt bepaelt na tl Trichten , tôt Suuthardeshage by Jiodeloden-Grave gdage ; daer fin Kaderes Greefschepe gelag als 'r M'a* op de\en dach : tôt 'r iveften by Katiks ende : Zuutwairts Fortrape belende : Ende noirwerts xy '' and . Daer men ti beke Kinheim vant. Le Comté de Kinheim étoit donc féparé par la rivière de ce nom du Comté de Texla, Si le Pays dont il eft queftion dans le Diplôme de Charles le Simple n'eft B 2 ( 12 ). autre chofe que le Kinheim , les limites feront aifément déterminées ; il faudra dire qu'il s'étendoit à l'Orient jufqu'à Bodegrave, à l'occident jufqu'à Catwyk fur l'océan, & au fud jufqu'à Fortrape. Mais où trouver ce dernier? Eft-ce Vûorburg? Eft-ce Fëur? Eft-ce Koor/choten? Eft-ce Voorhout ? chacun de ces Villages pourroit trouver des partifans. Je ne m'engagerai point dans cette contro- verfe , il me paroit impoffible de la décider ; mais je crois qu'on ne fe trompera guère en difant que le Rhin fer- voit de bornes à ce Comté. C I ) Vet. fcript. La Donation de Folkerus de l'an 855 ( i ) fait aufli men- 143! ^' ^' ^'*^' tion du Pa^T^s de Kinheim , & y place le Village d'Obbin- ghem. On trouve encore dans cette donation le Fagus Ilumerki dont on ne comioit pas trop la fituation. $ N.*^ V I. Les Comte's de Masalant et de Flarditinga. C Es deux Comtés doivent avoir compris tout l'efpace 'entre le Rhin , l'Océan , la Meufe & les Rivières de Vlffel & de la Gouwe. La féparation fera une ligne droite entre Maefland-fluys & Vlatrdingm jufqu'au Rhin. Les noms de ces endroits indiquent affez que l'un étoit du Mafalant & l'autre du Flarditinga. Ce n'eft peut- être qu'une conjeélure ; mais que faire autre chofe dans le filence obftiné des anciens monumens ? Ils nous ont confervé le nom de ces contrées ; mais fans en marquer au jufte les limites. J'ai déjà cité le Diplôme d'Othon qui (a) Supra No. f^jt mention du Comté de Mafalant. (2) Il eft parlé de celui de Flarditinga dans la Chronique de Contraëïus fur l'an 1048. On y lit ces paroles : Theodericus de Phlarditinga Mar- chio rebellât Imperatori & fur l'an fuivant : Nonnulli de Par- îibus maritimis milites & principes Theoderico in Fhlar- C 13 ) ditinga injîdias tendunt. Mais les noms de Mafalant & de Phlarditinga étoient-ib en ufage avant le neuvième liécle ? Quelles étoient alors les limites des contrées qu'ils défi- gncnt? Ce font des queftions , auxquelles il n'eft guère poflible de répondre. N.° VII. Le Comte' de Strie n. AU Sud & à l'Eft des Comtés précédens étoit le Pays de Strien , qui s'étendoit depuis les Iles de Putten & de Voorne , jufqu'au Territoire de Brcda & de Berg-op- Zoom ; ainll une partie de ce Comté étoit comprife dans la Taxandrie , comme je le ferai voir ci-après. On fait que le nom de ce Comté s'eft confervé dans celui du Pays de Strien, qui avoifine les Beyerlanden , & que le Canal le Spuy fépare les Iles de Putten & de Voorne. C'efl là fans doute qu'il faut chercher les limites de l'ancienne Strien ; je ne crois pas que ces deux Iles en aient autrefois fait ■ partie , aucun monument ne porte à le croire ; & du moins au dixième lîècle , elles avoient des Seigneurs par- ticuliers, (rt) Mais on ne peut douter que le Pays de Strien n^'ait eu au Sud les limites que je lui donne. La Chartré de la Comteflc Hilfunde de l'an 992. y place Geertruyden- berg, ainfi que Gilfen & Sprundel aux environs de Breda^Ç^ i ) C i ") Mir. Dipi. Baerle & autres lieux. Voici les paroles de cette Chartre: Ègo ^^'^' ^' ^' ^' ^' ( a ) Je ne trouve rien for ces deux Iles avant la . fin du dixième Cède , non plus que fur celles à'Overflack^e & de Goerede. Cependant les antiquités déterrées dans cette dernière, prouvent affez que ces contrées étoient habitées a\ant l'Epo- que dont U s'agit. Du temps de St. Willebrord il y avoit un Pays des Thuringa/îies puifqu'on lit dans le Teftament de ce Saint ( i ) F'illâ qu& vocatur yftmifiadi fuper fluvio ff^iel- ( i ') Mirœus heo in Pa§o Thuriiiga/nes , où félon la correélion du Baron Le Roy : ( a ) Plllà Don. piar. cap. 8. quA vocatur ^rmftadi fuper fluvio ff^itheo in. Pago Thuringafncs. De trèî - favans (a)Not. Mai- Autcurs ( 3 ) ont cru qu'il étoit parlé ici des environs de Dort , & leurs cou- ^^'^'^^ ^ù jcfture» font afica fones ; mais enfin ce ne font que des conjeftures. ^^ ^Rhy n &c! * C T4 ) Hilxpndis Comitijjèt terres de Stryen Ecdeflam conjiruxi in alodio meo deThorne attuli ad di£tam Ecdtfiam omne alo- dium meum quod in terra mea de Stryen gloriofus rex Zuentibol-' dus olim pcrdonaverat. In primis ipfam Eccle/îam de Stryen , gu£ efl confecrata in honore Mari£ F'irginis; Montent littoris C Geertru^/^denberg ; uhi beatijjïma Gertrudis corporaliter con-' verfata efl , & cellam hàbet à B. Amando confecratam ; Kil- lam Gilleyela cum appendiciis , T^illam Baerle , . . » Caftellum Sprundelheim &c. L'on fait qu'au feptiéme fiécle ce Comté de Strien fut le Domaine de fainte Gertrude. Le Diplôme de l'Empe- Ci)Mir. Not. ^"^"i' Othon I. de l'an 966, y place Berg-op-Zoom. (i) Ecdef. cap. c6. Hier éditas S. Gertrudis , fîta in Pago TeJJandria, fuper fiuvig Struona, in V^illa qu£ dicitur Bergom. A ces Témoignages anciens je pourrois ajouter ceux de tous les modernes, & la tradition confiante du Pays; je n'en rapporterai que deux. ( 2 ) Apud Le Dans une Chronique eftimée de Breda ( 2 ) on lit ces chion.'^ag?44^.*'" P'^rolcs : A.o 63 1. is geborcn Geertruyd , de eerfle Vrouwe van den Lande van Stryen , onder het welcke , Breda , Ber- gen , en al dat langhs en van de Marck ende A tôt aen de Scheld , Strene en Maes toe lagh , begrepen was en te verftaen is. Sy heeft onder andere heylige flichtingen tôt Bergen op den Soom ofte Oever ^ dder Jy voor een tyd verbleef, eene CapQl gebomvt , daer nu de groote kerk noch ftaet^ en die door Aman- dus den 10. Bijfchop van Maefîricht en over heel Brabant , doen wyen : C3)ibid.478. L'autre témoignage eft de Mr. le Roy lui-même ( 3 ) c£terum , dit cet auteur judicieux , hujus loci Incolae ante mille & ultra annos Bergarum Dominam agnoverunt San&am Gertrudem , Pepini Principis Filiam manfitque ah antiquo fuper ingreffum fummi Templi , litteris deauratis ex- prejjum: San&a Gertrudis, hujus terra, quondam Domina, /n- terveni pro populo tuo &c. ( 15 ) N.^ VIII. Le Comte' deTeisterbant. A l'Orient d'été du Comté de Strien, fe trouvoit ce- lui de Teijîerbant. L'Hiftorien y. G. à Leidis afllirc ( I ) qu'il contenoit les Pays de Bommel, de Thiel, d'Âr- (0Lii'.4.cap.a kel^ d'Heufâen , di'Altena , de Vianen , de Kuylembourg , de Buren jufqu'à la vieille Meufc. Dans une Donation de Fretcbald de 997 il cft fait mention de Hoekelom & de ^ Driel ^ lituécs dans le Comté de Teiefierbant. ( 2 ) Un (a)ApudHcd. Diplôme d'Othon III, de l'an 998 ( 3 ) y place ^o/nwie/ ^ ^3 fS^p.- j- & ufirkel. Tiel & Amude y font placées par des Diplômes du môme fiecle. Le Faux Marcellin fait mention de Malfcm prope Duerflat in Comitatu TeiflerbanticS , fuper am- nem Linghen. ( 4 ) C'cft Buer-malfim dans le Comté de suitbtrù^ca^'"ii' Buren. Ainfi les limites du Teifterbant font faciles à dé- terminer au fud & à Toueft c'étoit le Comté de Strien^ à l'orient le Badua^ au Nord c'étoit la Leky puifque la famcufe Ville de Dorefîadium , qui eft de l'autre côté de la Rivière, eft conftamment diftinguée du Teifterbant. Je ne rapporterai qu'un paflfage des annales de St. Bcrtin fur l'an 839. Ducatum Frifta , y cfl-ilditau fujet du partage des Etats de l'Empire , ujljue Mofam , Comitatum I lamarland ^ Comitatum Batavorum , Comitatum Teftrabenti- cum, Doreftada. ... & fie per decurfum Mofe ufque in Mare. N. ° I X.- UInterlacus et le Comte' de Dorestadium. AU Nord du Comté de Teifterbant étoient Vlnterla- cus & le Territoire de Doreftad. Il eft fouvent fait mention de ce deraier dans les Diplômes des Empereurs ( i6 ) Charlemagne & Louis ; ( a ) mais il ne paroit pas qu'il ait eu beaucoup d'étendue, c'étoit alTurément un Comté puifqu'on lit dans les Annales de St. Bertin fur l'an 850: Rorich ISJepos Hcrioldi qmm Lotharius, cum com- primera neguiret f in fidem recejpit , eique Doreftadum & alios Comitatus largitur. Le pagus Vlnterlacus que les Chartres nomment tantôt Inter" Zacuj, tantôt Nefterlacus &c. a tiré fon nom de fa fituation entre le Rhin & le Leck , depuis le pomt de réunion à Dorefiad. J'ig- nore JLifqu'où il s'étendoit à l'oueft. Peut-être comprenoit-il tout ce qui étoit du Diocefe d'Utrecht entre ces deux Rivières, & le Comté de Bodelo-Grave dont il eft parlé au neuvième & ç I ) Pag. 107. dixième ficelé , dans Heda , ( i ) dans Van Loon , ( 2 ) & Tom.l%"1a5^^" daus la chronique de Colyn. ( 3 ) Peut-être y faut-U C 3 ) V. 480. rapporter le pays entre le Leck & rljjèl , jufqu'à l'em- bouchure de ces deux Rivières. Outre la ville d'Utrecht, l'endroit le plus ancien de ce canton eft Fethna^ qu'on C4)ApudHe- trouve dans la Donation de Charles Martel de 728.(4) dam p. a8. & p. 31 iû margiae. ( « ) Similiter donanius ad Barilicam S. Martini, Ecclcfiam quoe eft fuper Dorcftad conflruîta , & vocatur Ubkirilca &c. Diplôme de C/iarkmagna , donné la ntuviema année de fon Règne , dans l'k'Jîoîrc d'ihda p. 4a. de l'Edit. de Buchdius. Il en eft encore parlé dans un autre Diplôme du même Empereur , & dans un troilîeme de Louis D-'bonnaiie. Jbid. p. 44. £•45. L N.° X. Le Pagus Flehite. F. Rhin féparoit cet Interlacus du Pagus Flehite, lî fbien déterminé dans un Diplôme de Charlemagne, donné au Palais de Nimegue , la neuvième année de fon (s)lbid.p.4i. Règne. ( 5 ) Il y eft dit que cette contrée s'étendoit le long de l'Eems. Il y eft fait mention de Lijîduna ( Leuf den, } &c d'autres lieux moins connus. ( 6 ) Un aéte de Q b ) F'illam nojîram nuncupanta Dfiduna , in Pago qui vocatur Fkhite , fuper alucum Hemi , cum omni integntdte vcl adjacentiis feu appendiciii fuis , id eft cum terris, manfs, onmia & ex omnibus quantumcunque fF'iggcrus Cornes ibidem per noftrinn Benefidum tenult , etiam & forefîas illas.quarum vocabula funt . Hengeftfchote, i'ornhefe, Mokoroth , J4-' idock , gua. fiaïc de ambabus lartibas Hemi. Hed. p. 41. C 17 ) de 855 , y place Laren , Village qui fubfifte encore. ( c ) Ce Pays étoit donc borne à l'orient par la Felua & le Comté d'Hameland , dont je parlerai bientôt ; au nord par le Flevo-Lacus ou le Zuyderiee ; au fud par le Comté de Doreftad ; à l'oueft par le pays d'Huitingoye , ( rf ) dont il eft fait mention fur l'an 838. ( i ) & par le Nar- (i ) rieda, p. dinc-Lant , dont le nom ne paroit que dans les écrits du si&samno'"- dixième fiecle. (, c ") In Pago cui vocabulum eft Flthcttc , in Villa qu.z vocatur Hlara. Vee. Script. Col. T. I. p. 140. (, d ") C'cft le Gooyland moderne , vqycf u^lting , pane a. pag. 98. N.° XI. Le Comte' de Hameland. LA GuELDRE, qui borne ces contrées à l'orient, n'étoit pas connue encore fous ce nom. Le pays qu'elle renferme étoit divifé en cinq parties ; favoir : le Comté & Hameland, la Felua, la Badua ou Bathua, le pays de Dubla , & le Comté de Sutfene. Il eft fait mention du Comté d'Hameland dans les an- nales de St. Bertin fur l'an 839 fous le nom de Comi' tatus Ilamarland. Un Diplôme du Roi Henri de l'an 1046, ( a ) nous apprend la fituation de ce pays en y plaçant Erbeke , ( Eerdbeke ; ) Lovénen , C Loveénen ; ) Ste- vere , ( Stavorden ; ) Hunne , c Hunnefchans ) & d'autres lieux moins connus. Prefque tous ces endroits, fitués en- tre Harderwyck &: Deventer , montrent clairement que c'eft ( a ) Cum Comltatu in uiimlanie. Jlco , termina ejiifdem Comicalus hic fuhttr de- mtando : de Rathnon ad Hunnc , de Hunne ad fVeggeJiiipelcn , & iiide ad Wefterfle, de JVejlcTfle ad ulgaflaldaburg , de ^gaftatdaburg ad Stevcre per Sylvam , 6- in alla pane /JIa, de Loveucn, ufquc ad Erbeke, de Erbciie ad Suyt/icmpe, & item ex alia parte JJltz ad afiete &<■ Diploma Henrici Régis III- apud Hedani , p. 124. Au rcftc le Continuateur de Mirtzus ( Tora. 4. p. 178. & 179. ) a confondu, le Comté à^' Hameland, C bien déterminé par la Vill; de Deventer & par les autres endroits du Diplôme , avec uémeland fur la côte de la Frifc , dont les Seigneurs dp la Famille de Camniinga étoicnt en poflèffion dès le neuvième Cède. Bevuc trop grof- ficre , pour pouvoir induire ea erreur. l: ( 18 ) là qu'il faut chercher l'ancienne Hameland, bornée par le refte de la Vduwe, VEems^ Viffhl & le Zuyderxte. Ce Comté s'étendoit même fur la rive droite de l'ii/è/, puif- qu'on lit dans un diplôme d'Othon L, de l'an gs^-.Villct ( I ) Ex Leube- JJavindre in Pago liamdand. ( i ) t9 num. 1595. " N. ° XII. La F e l u a. E Comté à^TIameland comprenant ainû une grande 'partie du Quartier de Veluwe , il eft confiant que Tancienne Fdua , n'avoit guère d'étendue. Il en eft fait mention dans les annales de St. Bertin fur l'an 839 , & dans l'Hiftorien Ihda fur l'an 838 (ô) & elle étoit enfer- mée entre le Comté d'Hameland & la Bathua. Il y a un paffage embarraffant dans une Donation de Folkerus de l'an 855 , que j'ai déjà citée. Puthem & Hot^ (a) Vet.fcript. feri j font attribués au Pagus Fdua. On y lit ( 2 ) : Jn col. loin. I. p. 141. PagQ qui didtur Fdua, in vico qui didtur Puthem, & in alio vico qui didtur Hotferi. Ce dernier eft peut-être Oofte- ren , village peu éloigné des bords de l'IiTel , ou Hoog'' fouren prefque au centre de la Vduwe moderne. Puthem eft vifiblement le Baillage de Putten à deux lieues d'Har- derwyck. La difficulté confifte en ce que ce dernier villa- ge, attribué au Pagus Felua, fe trouveroit précifément au Comté d'Hameland , félon le Diplôme cité dans l'Ar- ticle précédent. Je ne fais comment concilier ces deux Aétes. Faut-il diftinguer les temps ? ou bien le Comté d'Hameland n'étoit-il dans fon origine qu'une dépendance du Pagus Fdua ? Dans l'étude de la géographie ancienne , il eft fâcheux de trouver à tous momens des contradic- tions femblables. . ( ô ) Sub ijîo ^Ipkrico Rotgarius Cornes donavit Ecckfie Sutfene. E que je viens de dire des limites de toutes ces con- trées , fait affez voir que le Pays de Sutfene eut dès lors à peu prés la même étendue qu'il a préfcntement. Au commencement du moins du neuvième fiécle ce Pays eut des Comtes dont on peut voir la Généalogie dans ^(a.)Pont. hift. l'Hiftorien Pomanus. [2] Une partie de ce Comté étoit connue fous le nom de Pagus Leomerike, dont le nom s'eft confervé dans un petit canton du Pays de Zutpheiiy nommé de Limerfche. Une donation du Comte Rotgaire de l'an 838, y place Dui&ingen, (la Ville de Deutechem) pag. l?. Ïm.^*^ ^ autres lieux moins connus. [ 3 ] joann.aLcidi5p.83 N.° XVI. Tuente et Sallant. R Emontant au Nord on trouve les Pa3^s de Tuente & de Sallant ; le premier à l'Orient , le fécond à l'Oc- cident. Je n'ai pu trouver les noms de ces Pays dans au- * cun monument antérieur au dixième fiécle. [a]Il cft à la vérité fait mention d'Oldenfale & de quelques autres Villes ou Villages , mais toujours fans dire le nom du Pays dont ils faifoient partie. Les étrangers les défignoient ( 4 ) Bede Al- f'^us Ic nom général de Frife [ 4 ] ; les Auteurs des Pays- fride, & pluficurs Auteurs de vies des ( a ) Il eft parlé de Tuente dans tin Diplôme d'Ansfride de l'an 1006. (*) On faints. y j^(. (.Ç5 paroles : Et in Twente dimidium ccnfus Thdoniarii & MotietA , 6* Fcre/le ^ , prt ' .rledjE .^ jiumelo . 5» quartam partcm fylvA in Fugen/ioute. Bien plus tard encore il eft ( ** ) Ibid. pag. ^i'i'^ mention de Terra SalkndiA. ( ** ) ij6. ( 21 ) bas , les Chartres & les Diplômes anciens avoient coutume de ne donner aux Comtés que le nom de celui qui en étoit Gouverneur. I N.^ XVII. Le Comte' de Drenthe. L n'eft fait mention de ce Comté , non plus que des précédens , que vers le milieu du dixième fiéclc. Dans un Diplôme d'Othon L de l'an 943, [i] on lit ces paro- C i )Apudiie- les : in Pago Foreftenfi, qui eft in Comitatu Everhardi. Ce Comté d'Everard étoit le Comté de Drenthe ^ com- me il paroit par un Diplôme de l'année fuivante, où il eft dit : m Fago Trente vocato , qui efi in Comitatu Ever- hardi. [2] (a)Ibid.p,84. Il faut que les limites de ce Comté aient été plus recu- lées du côté du Nord , car l'Empereur Henri y place même la Ville de Groningue dans un Diplôme de l'an 1040. ([3] Pradium.... in Villa Groninga nuncupata, in Comitatu (3)Ibld.p.i!ii. Trente fitum. Cependant on ne fauroit les étendre d'avan- tage , le refte jufqu'à l'Océan étant occupé par diiférens cantons dont je parlerai au N.° fuivant. N.° XVIII. Les Comtes de Fivelgo , d'Hunsingia 5 &c. LA première de ces contrées étoit à PEft , il en eft fait mention dans Alfride , fous le nom de Fivilga. [4] Des Diplômes rapportés par Alting^ [5] en parlant ( 4 ) De vit» de Mernuy de Midage , & d'Hunesgo, indiquent affez que "(l")?^!^». J*. les limites de l'ancienne Fivilga , étoient les mêmes que ^^' celles du quartier moderne de Fivelingo. J'en dis autant d^Hunesgo^ dont il eft parlé dans les mêmes monumcns. . C 22 ) ^ïtda^e & Mernu , doivent donc avoir occupé le refle de la Province de Groningue moderne, depuis VHunesgo , juÇ-' qu'à la rivière de Laveke, qui la fcpare de la Frife. l'Ef- pace qui relie à l'Eft & au Sud-Eft de Fivelingo , étoit fans doute la contrée de Federitga , dont il eft fait men- C, O, De Vita tion daus Alfride fi 1 [ a."] Menfo Alting croit que c'eft une corruption poiur Redentga , dont il refte encore des veftiges dans le Reiderland que le DuUaert a inondé pour ^ ( a ) Alt. parte j^ plus grande partie. [ 2 ] ( * ) Mir. Op. ( i ) La lifte des Donations de TAbbaie de Fulde ( * ) écrite vers l'an 800 . JPipI. tom. 2'P-S- P^rle auffi du Pays de Federitga, Fctergcwc , Fedcrgcwa , Fedcratgcuic &c. Et y place les lieux fuivans : Nordwaldz , Fnfgana , uiwinge, , &c. A R T I C L E IL Les Provinces qui faisoient partie DU Royaume d'Austrasie. CEt Article comprendra toute l'étendue de Pays , pré' fentement comprife fous les noms de Luxembourg j Limbourg , Principauté de Liège, Brabant, Malines, An- vers, Cambrélis, Hainaut, Namur & cette partie de la Gueldre dont il me refte encore à parler , lailTant à la Neuftrie , la Flandre & l'Artois. On voit bien que je re- connois, avec les BoUandifles & avec le Père Waftelain, l'Efcaut comme la borne de l'Auftralie. Je ne m'arrêterai point à prouver une chofe li claire , comme ce point n'eft guère difputé , je renverrai aux ouvrages de ces Auteurs ( 3 ) BoU. & ceux qui feront curieux de voir le détail de ces Preuves. ïil Henfch.tom.i.fe- ^ ^•'-' br. advitamS.Sige- XT O T berti §• 2. & 3. IN. 1. Waftelin, defcr. de la Gaule Belc. ••• TN »»«•- p. 55. &feî. Le Duché Mo se ll ani que. CE Pays qui comprenoit une grande partie de la Lorraine s'étendoit auffi dans le Luxembourg , le long de la Mofelle , du moins jufqu'au defllis de WaJTerbilUch, ( 23 ) Un Diplôme de Dagobcrt [i] y place MachareC c'cft (ochron.Gott- Grevemachern ) & autres liciix moins connus. Un Diplôme l'%J^^ *• P' <^54' du Roi Pépin de l'an 762 , (2)7 met Meringum près de C « ) iwd. Koningsmachern. Henri IlL dans un Diplôme de 1056 fait mention de BilUche ( 3.; fans doute fVaJPerbillich y in Pago ( 3 ) ibid. Mafelgawi. Thionville , félon Ditmar ( 4 ) eft mis in Pago ( 4 ) Lib- 5- ^ Mufellorum [ a ] ce Duché n'étoit guère étendu à l'Oueft , ^'^' où le Pays de Voivrc lui fervoit de limites. ( a ) Tkionvil/e étoit une Réfldence Royale : voici ce qu'en dit le Pcre Doin Mi- chel Germain ( • ) Nain Pippini Carolîngormn Pannt's anno Rcsni ficundo, Chrifli ,S j ^ ^' 753., Theodone P^Uùt publica fupex Mofella dicitur à Fredegarii cantinuatora. plom.Ùb.4.N.i4Û N.^ IL Le DuGHErDEVoiVRE. D Ans un Diplôme de Charlemagne , [5] ce Pays eft go«w. a. mS nommé Ducatus TVaverinfîs , & porte ailleurs le nom de Pagus Vahrenfis. La partie Méridionale de ce pays n'eft pas de mon fujet ; il fulTlt de dire qu'il confinoit au Du- ché MofcUanique. D'anciens moniunens rapportés par Brouwerus, Valejius, & l'Auteur du Chronicon Gottwicenfc , £6] y placent Jfiich près de Luxembourg; Juveniacum ('5)P'i<î» ( Juvigni , non loin de Montmedy ; ) Epoijfus , ( Ivoii ; } ib ) Chiniacum ( Chiny ; ce qui prouve qu'il comprenoit tout l'oueft du Pays de Luxembourg. ( é ) Autre Réfldence Royale, ^ai Spipam, l. 1. 4. N. 66. 71.& a8. A . C :^8 ) N.° VIII. Le Pays de Masgauw. U Nord du Pays de Liège , ou , li l'on remonte juf- qu'au y.me fiécle, au Nord de l'Ardenne étoit le Pays de Mafgauw fur les deux rives de la Meufe. Il s'é- tendoit jufqu'au Comté de Teifîerbant , & avoit pour limi- tes. La Bathua au Nord , la TaxandrU à l'Oueft , & les Hattuariens à TOrient. L'a<5te de partage de l'an 870 le divife en Mafau fupérieur & inférieur, le point de fépa- ration étoit à Ruremonde. Voici les- principaux endroits de ce pays : (i)Cha«Ger- Marsna i/z Couiitatu Mafaugo ', ( I ) c'eft Merfem fur la natf'pfar. cap'' 37" Ghcule , entre Fauquemont & la Meufe , lieu célèbre par fon ancien Palais. Ce) pi/) Mii.dipi. Traje\:ta in Comitatu Mofdant; ( 2 ) c'eft la Ville de JHeig. cap. la. I. 2. , , _ . , ■' ' ^ Maftriclit. Ce) (3)Dipi.Hen- A FINI S in Pago Mofdant \ (3) C'eft Eupen territoire rici, anno 105510 j t imUniirtr chron. Gotwic; T. "^ L-lUlDOUrg. a, pag. 69a. S U EST R A... m Pago Mofanorum Jupcf fluviolo Suefira ; „.(. 4 ) Dipiom. ( 4 ) c'eft Sufteren , maintenant du Duché de Tulicrs. Pipim Henft. ann. TL t -r» 1 «- x, 1, , n 7i4.apudMir.t.3. iSERG. In -fago Alafo juper fluvium Rura Monàflerium ^*( 5 )^Dipi. Lo- i^od Berg nuncupatur ; ( 5 ^ c'étoit un Monaftere peu di- thar.ann.858.apud ftant de Ruremonde. Mir. don. Belg. llb. -r» t. .r ^ x r, -n . » 2. cap. 12. Blaricge in Fago Mo/ao ', ( 6 ) c'eft Blerik vis-à-vis ( 6 ) Chronic. j^ tt" / Gottwic. tom. 2. de ycnlo. pag. 692. On voit par ce détail , que les deux bords de la Meu- fe, depuis les limites que j'ai déterminées, formoient l'an- cienne Mafgauw , dont le Comté de Maejland moderne, où le nom ancien s'eft confervé, ne faifoit qu'une peti- te partie. J'ai dit que ce Pays étoit borné à l'orient par les Hat' tuariens. Ce peuple n'appartient à mon fujet que pour Cb ^ Fbiei D. Mich. Germain apud Mabill. de Re Dipl. L. 4- No. po. C c ) Ç'étoit eucoxe une Ville Royale, i^oyei le mîma .dutmr No. 144. ( 29 ) autant qu'il occupoit ce Territoire qui comprend main* tenant les environs de Gueldre , de JVagtendonk &c. Voyex, chron. Gottwic. T. 2. p. 552. 11 faut revenir fur nos pas pour trouver aux Pays-bas méridionaux le Comté de homme y dont je vais parler au No. fui-v ant. N.° IX.' Le Comte' de Lomme. CE Comté, à l'Occident à.wCondros, comprenoit pres- que tout le Comté de Namur moderne, tout le Pays d'entre-Sambre & Meufe , & s'étendoit même un peu dans le Brabant. C'eft ce qui paroit par les endroits qu'y pla- cent les anciens monumens, que je vais produire, après avoir averti , que je ne fais ici que copier la differ- tation du Père de Marne , ne pouvant rien ajouter à fon exaélitude. Selon le Plan que je me fuis fait , il ne s'agit que de rapporter les endroits principaux qui peuvent con- ftater les limites de ce Comté. { a ) D'abord il faut remarquer, que le Comitatus Darnuen/is ou Darmienjïsy ( i ) qui s'étendoit depuis la Sambre juP ( i )MabiU. an- qu'en deçà de Gembloiu-s le long de la Rivière d'Or/2az/,'na'BenT.3p.375 ,, V ., • / /- ^ j N ' • ' 1 , 1 &C. compare a Mir. d'où il a tiré fon nom , ( J ) etoit une dépendance noc. Eccief. cap. 13 de celui de Lomme. Ainfi le Pagus Lommenfis étoit borné ^ *^' par le Brabant, VHashanie, le Condros, le Hainaut & di- ( « ) Falejîus , yunckcr & PauUnus ont cru que le Comtd de Los étoit compris d.nns celui de Lomme-, apparemment par la reflemblancc des noms; c'eft une erreur; il appartient à i' Hasbank -, aucun des endroits du Pays de Lps n'a été nommé comme étant fitué au Comté de Lomme. ( ^ ) C'eft le Tentiment du Père de Marne. Je croirois plût/it que ce Comté tiroit ion nom du Village de Darnti près de CharleroL II s'eft confervé à Gembiours une efpece de tradition que St. Guibert étoit natif de ce Village , fon Pcrc étoit fans doute Comte de Darnù. Au refte on ne rifque guère en étendant jufqu'à ce lieu les limites du Pa- gus Darmlenjis : d'anciens monuinens y placent Chafielineau vis à- vis de Chajltkt fur la Sambre. La Chaitre d'Ochon qui porte conftammcnt m Comitatu Darmtnfi favorife beaucoup l'opinion de ceux qui tirent le nom de ce Comté du Village de Darmi, ( 30 ) vers petits pays qu'on y rapportoit. Voici les endroits dont il eft fait mention dans les monumens anciens. Beverna. Venit in Pago Lomacenjî & manjît in villa quit (OAft.D.Da- dicitur Beverna; ( i ) C'eft Biefme, p^'ow appelloit autre- foyeÏÏaUrtaS foîs Bievene & Beverne, du p deMarne à la BitONiUM. In Pago Lomaccnfî in loco qui dicitur Bronium; fuite de fonhiftoire ^.„»,, ° n U , deNamurp. 88. ( 2 ) C'eft Brognc , OU St. Lrerard. piara^p^sl °°"' Calco. Ih Comitatu Laumenfi Villam qu£ dicitur Calco; ( 3 ) . (3) Dipi. Lo- CoRBREiUM. ^pud Corbreium in comitatu Lommen(î\(4^ that.ainvct.fcript. ,^^,. ^ -jj-n. j/-- & monum. T. a. c'cft Corhion a pcu de diftancc de Liney. ^'(^4) Chartres de Florines. Ahhatiam quamdam in Pago Lomacenji fi~ Conrad de 1033 do- tam.. .. Florines conftruxefunt. (5) nat. piar. cod. cap. t^ r- n ■ j r> • T r 46. CuviNiUM. Pro/pero curfu pervenit ad Pagi L,omacenJis r\^^2 ^^''^^r p radium Cuvinium ; (6^ c'eft Couvin à deux lieues de Henri Not. Ecclel. .' v • • Beig. cap. 34. JkTarienbourg. iium'?t.t^Gcrfrdi Hasteria ; z'G&Hajliers , mentionné dans un Diplôme 3- o^ de Charles le fimple de l'an 910. Voyex,, fur cet endroit, la dijjertation du Père de Marne. Landrici Castrum. In loco mincupanté Landricum ( 7 ) Vet. fcript. Caflrum , fuper fluvium Huya , in Comitatu Lomenjî ; ( 7 ) & mon. T. 2. p. 40. .^ V j /^ ■ c eft Landnchamp près de Lnvet. Maginisius Pagus. In Pago Maginifîo in Comitatu ( 8 ) Piœcept. Berengarii ; ( 8 ) le Comté de Manife entre Revin & Givet. êj^T'al^VS.* RuiviNlUM. iiuivmio in Pago Lomenfe ; (9) C'eft Roi Pépin , vide -*<-^^'"- ^,o t r- . n-,. t Ànn. Bened. T. 2. Gemelaus, Lurtili &c. In Lomitatu jcihcet Liomacenji in appen^p. 7^^. ^^^^^ Damucnfi y VUlum videlicet Gemelaus,... in eodem quo- P- 13?- que Pago Villam Bufiols Aflnagia in Comitatu Dar- nuenji medietatem Vill j^f^^ores à nomine praterfluentis Fluvii , Hainou Voca- 731- verunt. Il feroit difficile de prouver que le Nom de Haî' Haut ait été en ufage avant le y.me fiécle. ( 4î > N.^ XV. Le Pagus Fanomartensis 3 ou le Pats deFamars» L'On ne doute point que ce Pays n'ait tiré fon noni du Village de Famars au Sud de Valenciennes, ce lieu ayant été connu dès le temps des Romains. Quoi' qu'il en foit, le Pagus Fanomartenjis , diftingué du Haînaut dés le milieu du feptiéme fiécle , étoit renfermé entre l'Efcaitt , le Gambrefis , la Fagne & le Haînaut. En voici les Preuves. Valenciennes eft placée en Famars par l'Hiftorien Eginard , ( i ) & par un Diplôme du Roi Lothaire de ss^M5.'pe^& l'an 860. ( 2 ) J« Pago nuncupante Fanomartinfe fuper fluvium Marc qid vocatur Scaltus, manfum unum ex fifco noftro Vakntianas. l. a. cap. 9. L'efcaut étoit donc la borne du Pays de Famars & le fé- paroit de l'Oftrevant. ( a ) Sole MES, fur la frontière du Cambrefis, eft placée en Famars, par un Diplôme de Childebert de l'an 705. ( 3 ) i,!^i.l^.%,^^^^ T'ailla noflra Sokmio in Pago Fanomartenjl Le Pays de Famars confinoit donc au Cambrefis. Maroilles, à peu de diftance de Landrecies , eft placée en Famars, dans la donation de St. Huntbert de l'an 667. C 4 ^ Sacrofan&um Monafltrium quod vocatur Maricolas. .. . ^ 4 ) Cod. Don. i ^ ' y ■^ piar. cap. 5. . , , fitum in Pago Fanomartenfi , fuper fluviolum qui vocatur Jlelprc. FiCHAU, près d'Avênes , eft placé en Famars, dans la Vie de St. Etton , où il eft dit , que ce Saint mourut à Fifciaco in Pago Fanomartenfi. En cet endroit le Pays de Famars confinoit à l'Orient à la Fagne , & au Sud à la Forêt de Thierache, où l'on trouve Floyon, dont il eft par- lé dans la Vie de St. Urfmare écrite au huitième fiecle. F 2 ( « ) Valenciennes écoit auflî une RéCdcnce Royale : Dom Michel Germain , tant de fois ciié, en parle en ces termes: (*) Nu minore loco apud francorum Reges fueruiit /#•> lyjjbill de Valentians. . inter quos Cfilodoveus III , anno Rcgni 3., cum f^alencianis , inquit, in redipl. 1. 4.N. 148. Palatio Dojîro .... ad univerforum caufas auéendas .... rcfcdercmus. c < 44 ) N.^ XVI. La F a g n e. E Pays étoit renfermé entre le Pays de Famars , à ■ rOueft ; la Thiérache au Sud ; le Pays de Lomme à l'Eft & l'ancien Haînaut au Nord. Il étoit tout couvert de Forets ; j'ai rapporté , en parlant du Haînaut , plufieurs Terres que le Monaftere de Lobbes y polTédoit en vertu d'une donation ou plutôt d'une Confirmation de Pépin. Ces Terres avoient été données à Saint Landelin , dès ^(ODonat.Beig j'^n 640 , par le Roi Dagobert. On en trouve le Diplôme dans la Chronique de Lobbes & dans les Donations de Miraus. ( I ) J'en rapporte le paffage fuivant : Concedo & dono Landelino Maurofo ex Pr£done converfo , Pradium meum in Fania , Tf'allare diStum , cum Taillis , terris , Sylvis, pratis , aquis , aquarumque decurjîbus fuhnotatis & certis H- mitibus ajjîgnatis l^illam Baviam cum omni Territorio fuo : aquam ipfam incipiens à loco qui vocatur Railhiei , uf- que dum defundit in aquam diEîam Elpram : Sylvam qu, ivii, oper. où il eft dit : Hoc eft. Monafterium noftrum, cujus vocabulum Dipiom. tom. a. eft Ilunulfocurtis , in Pago Kambrincenfe fuper fluvio Scald. ^'' **'" Les autres endroits de cette contrée étoient : C A M E R A c u M ,( Cambrai ) Ville ancienne , connue par les monumens Romains , & célèbre fous les Rois Francs de la première Race. ViNCiACUS , ( Vinci , ) qu'on nomma Crevecœur depuis la Bataille de 717 que les François y perdirent contre Charles-Martel. ( 2 ) ^ , ^ wafteiain, Caldriacum , [Caudri, ] lieu du Martyre de Sainte p^P' «i- MaxeUende en 692. [3] (3)ibid. Carneres , Lis , Venieniias , Muntiniacum , Gualter- curt , Gundreceias. Il eft fait mention de tous ces lieux (;4)Mir. opcn dans un Diplôme de Charles le fimplc, de l'an 909, [4] Dip.t.a.p. 937. comme étant fitué in Pago Cameracenfî. Le premier eft Carnieres, le fécond eft peut-être Neuvelis près du Gâ- teau Cambrefis ; le troifiéme eft une corruption pour Vendelgia. , ( 5 ) c'eft l'emplacement du Câteau Cambre- fis, comme il eft prouvé par la Chronique de Baldric ; (6) le quatrième eft vifiblement Montigny\ le cinquième Camer. pag. aoo. eft JVellincourt; le fixieme m'cft inconnu. C a ) (^ a ) J'attribue ce Diplôme à Charles le Simple Roi de France , & non Empereur ea (5)Ibid.p. 938. in Notis. ( 6 ) Chron, N.^ XVIII. * A La Foret des Ardennes et la Foret Charbonnière. T E ne dirai qu'un mot de ces deux célébtes Forêts, ta féconde n'étoit fans doute qu'une continuation de la première ; ou plutôt ce n'en étoit qu'une partie , à la- quelle on donna ce nom , au moyen âge , à caufe des charbons qu'on y faifoit. Les Ardennes commençoient l'AL^d"^ ^oj^ez dans le Duché Mofellanique, C i ) occupoient tout le Condros^ de 870. ^ ^* *^° qu'elles debordoient au long & au large , & paffoient au Midi du Comté de Lomme , dans la Fagne & dans le Haî- naut oriental. Dans ces deux contrées elles portoient le ( a ) Ad ann. nom de Sylva Carhonaria , car on lit dans Folquin ( 2 ) : ^5'** Hungari Hashaniam flammis & rapinâ agrejji , Carhonaria pe- tiverunt , & intra clauftra Laubienjis Monaflerii , quod inceri' derunt , duos ohtruncarunt. Le Monaftere de Lobbes étoit donc litué dans la Forêt Charbonnière. Et les Annales de (3) Sur l'an 687. Metz ( 3 ) difent, en parlant de Pépin de Landen : Qui Po- pulum inter Carbonariam Sylvam & Mofam Fluvium & ufquc ad Fri/bnum fines vaftis limitihus habit antem ^ juftis legibus gu- lernabat. Ce Prince étoit Duc d'Hasbanie & de Brabant, & la Forêt en queftion doit avoir couvert une partie de cette dernière Province, puifque fon Gouvernement étoit, de ce côté là , renfermé entre la Forêt Charbonnière & la Meufe. Il eft bien vifible que le Bois de Soigne , le can- ton nommé Hageland , les Bois de Meerdael, de Mormal, & de Sirault, & les Ardennes modernes ne font que des reftes de ces vaftes Forêts. 909. Monfieur Foppens en rapporte ainC le Titre: Caro!us Magnus Tmpcrator varia Pto." dia attnbuit didâi Ecdcfuz Cameracenjî anno 909. , ce qu'il confirme dans une note , où il renvoyé à la Généalogie de Chatlemague , c'eft une bévue. Charlemagne mort en 814. , ne pouvoit donner des Diplômes en 909. D y eft d'ailleurs fait mention de Zucntibold qui naquit plus d'un demi-liecle après la mon de Charlemagne. C 47 ) A R T I C L E III. Pays-bas Neustriens. LEs Provinces qui dépendoient de la Neuftrie étoient celles que comprennent aujourd'hui l'Artois & la plus grande partie de la Flandre. J'y ajouterai les Iles de la Zelandc , parce qu'on a cru longtemps que deux de ces Iles ne- faifoient avec la Flandre qu'un même continent. Je commence par la partie méridionale. N.° ï. Le Pagus Adertisus. CE Pays n'eft autre que le Pagus Atrehatenjîs dont au moyen âge on avoit corrompu le nom ancien. ( a ) 11 eft conftamment diftingué du Pagus Ofîrebannus^ du Pagus Tarvanenjis &c. ; Mais le Père Waftelain n'a point eu rai- fon de dire qu'il ne contenoit guère que les Baillages d'Ar- ras, de Bapaume , de Lens & de Bethune. C i ) Les Çi';Wafte!ain . . ^ , . , , , Defcnpuon de la prmcipaux endroits marques par cet Auteur comme étant Gauie Belgique p, du Pagus Adenifus , ïont : Atrebatum, ( Arras ) Mont St. 2*^3- Eloi , Sarcinium ou Siridnium ( Sarcin ) ViEîoriacum , ( Vi- tri fur la Scarpe ) ; Lambne , ( Lambres ( ô ) fur la même Rivière ); Bariacum, ( Boiri-Sainte Riétrude; ) Mareolum ( l'ancien Abbaie de Mareul ); H^nniacum^ ( Hennin-Lie- tard ) ; Lens ; Sandti C Sains proche d'Oifi. ) A tous ces lieux mentionnés dans la defcription du Père Waftelin ( 2 ), ( 2 ) ibid. pag. ( a ) On fait combien les noms propres font maltraités par les Auteurs du moyen Age. Non feulement on trouve ^derti/la pour ^reJbaten/îs ; mais Sagifinus; pour JBajocenfîs ; Carrentinus pour Carnotcnfts ; Lifulnus pour Lcxovicenjîs , & mille autres femblables f^oyei Slrmond. fn notis ad Capitul. Car. Calv. pag. Qp. de l'Edit. in Svo. (é)Si le Père Waftelain met Lambres dans Y^dertifus, ce ne fauroii être que par- ce que ce Pays comprenoit VOftrevant , qui s'étendoit non feulement juf^u'à Lambres ^ mais même juft^u'à Gouj , comme je le ditai en fon lieu. 365. & fequeat. C 48 ) j'ajouterai Berninville & Dinville , dont il eft fait mention C O Dipïom. dans une diplôme dii Roi Thierri de l'an 673 ( i ) : /n j^tre- bato Pago Atheas , Felci ad Portam Eccle/îie , Bernivillam , Daginvillam. J'ajouterai encore trois autres tirés d'un Diplô- (!i)Noùt.Eccier me de Clothaire de l'an 662 ( 2 ) : Monciaco^ IValliaco y "^' ^' B&llivim In Pagô Atrehatenfe. Enfin une lettre du Pape Jean d'environ l'an 686 nous fait connoltre les endroits (3)Mir.^0p. fuivans ( 3 ) : Villis Belrenio^ Mendonivilla , Aquis, in Pago Atrehatenfe Frifcini-Curte, Batfala^ Berleta^ Squa- vidf Ors, Sautfcidet Radonivilla, Dominica-curte , MaraculOy Rodulfi-curte , Unciaco. Plufieurs de ces lieux me font in- connus; Moniaco, c'eft fans doute Monchy, Village à deux lieues au Sud d'Arras, qui a donné fon nom à une Famille illuitre & qui fubfifte. WailUaco & BelUrino ou Belrenio c'eft Wailli & Beaurein au Comté de St. Fol ; ce dernier qui eft fitué à l'extrémité de l'Artois vers l'Occident , prouve aflez que le Pagus Adertifiis avoit de ce côté la même étendue de l'Artois moderne , & que par conféquent , outre les Baillages d'Arras , de Bapaume , de Lens & de Béthune , marqués par le Père Waftelain , il comprenoit encore le Comté de St. Pol & les Baillages d'Aubigni & d'Hesdin. C'eft ce qui eft confirmé par les noms des endroits marqués dans la lettre du Pape Jean : Rodulfi-curte , Radonivilla , Frifcini- curte c'eft Roïlecourt, Radinghem & Freffin, tous au Com- té de St. Pol ; Sautfcidio , c'eft Saulfoi à l'extrémité du Baillage d'Hesdin. N.^ I I. Le Pagus Ostrebannus. JE parle ici de ce Pays , parce qu'il étoit anciennement de l'Artois. On en trouve la preuve dans un diplôme , 4 ; i^ipioni. de Charles le chauve de l'an 877 ( 4 ) : On y lit : In eg. 1 • .cap. 17. ç^^^i^-^ Marcianas ( Marchiennes ) nuncu^ato, videlicct fito in ( 49 ) in Comitatu Atrebattnjî in Pago Oftrehanno fuper Jtuvlum Scar- pum. Ce même diplôme place en Oftrevant : Gouy , Lam- bres & Riulay : In Pago OJîrebanno Villam Gaugiacum — Lambras , Riulagio. Il eft fait mention de Ilafnon^ fur la Scarpe, à pende dillance de St Amand , dans un diplôme de Charles le chauve , dont Adrien de Valois rapporte le paflage fuivant: Cœnohium Hafnon diSîuniyJîtum in Comitatu Atribatenfi in Pago Oftrebanto fuper fluvium Scarpin. f i "1 II paroit aflez par ( i ) Notit. gali. j • , ^n ' • c j 1 pag- 24» in voce tous ces endroits , que l'Ottrevant etoit renferme entre les Hafnonium. deux rivières la Scarpe & l'Efcaut. N.° III. Lb Pagus Tarvennensis. LE refte de l'Artois , à l'exception des rives de la Lys, dont je parlerai après , étoit du Pagus Tarvennenjîs. \c a Do Une donation d'Aldroald, de l'an 654. [ 2] y place Sithiu, piar. c'cft à dire le Monaftere de St. Bertin, Tatingen, Aujfy-aux- bois & plufieurs autres lieux du Diocefe de St. Orner : In Pago Taruanenjif Villam proprietatis mc£ Sithiu fuper fluvium Agnione , cum adjacentiis feu afpicientiis ipfius Vill£. Hac funt : Villa Magnigeloca , Vinciaco , Tatinga , Amreio , Mafto, Fabricinio^ Lonfantavas & Adfundenis^ feu Malros , >tv.m • Alciaco , Lauriadiaca , Franciliaco. Malbrancq [ 3 3 & le t. a. pag. 94. Père Waftelain [ 4 ] y placent Ariacum , ( Aire ) ; Ren- aeVc^.SrSfg; ticuy (Renti); Blangiacum, ( Blangi ); ^/dacMm , ( Auchy pag 388. & 389. fur la Ternois. ) On fait que ce Pays a tiré fon nom de l'ancienne Ville de Térouenne fa Capitale , & il ne faut point fe fatiguer à déterminer fes limites vers l'Occident , puifqu'il s'eft de tout temps étendu jufqu'à la Mer. D ( 50 ) N.^ IV. Le Pagus Mempiscus. Es le temps de Jules-Céfar , les Morins , c'eft à dire les Habitans du Pagus Tarvennenjïs , confinoient aux MénapienSf qui ont donné leur nom au Pagus Mempijcus^ deS/anœ^TS felon un diplôme de Charles le chauve de 847 : ( i ) In pag. 488. Territorio Menapiorum quod nunc Mempifcum appdlant. Ce . Pays étoit d'une grande étendue, puifqu'il comprenoit les quartiers de Bourbourg, de Bergue St. Vinox, de Furnes, une partie de ceux de Bruges & de Gand , les quartiers de Caffel, d'Ipres, de Lille & de Tournai jufqu'à l'Efcaut, qui le féparoit de l'ancien Brabant. Dans l'aéte de parta- ge de l'an 835, il eft diftingué de la Flandre ancienne & du Pagus Medenend , c'eft à dire du Mélantois : ad Baju- (a) Script. Franc, xauam Franderes , Mempifcon , Medenenti. ( 2 } Dans a! pag^ 3V7. °™' un capitulaire de Charles le chauve de l'an 853 , il eft pa- ( 3 ) Sirmond. rcillement diftingué du Pagus Curtricifus [ 3 ] mijfi in . ... m. in-8. ^^ ^ Adertijoy Curtricifo , Flandra. L'étendue que je lui donne eft prouvée tout au long par Henfchenius dans fes Notes ( 4 ) Tom. 1. fur St. Amand. ( 4 ) L'ancien Auteur de la vie de ce Saint Febr. pag. 818.&C. ^^yj-g q^g Toumai étoit alors la capitale des Menapiens. L'ancien nom de Caflel c Caftellum Menapiorum ) prou- ve affez que cette ville étoit lituée au Pagus Mempifcus. (5)0rig.lnd.i Scrieckius parle ainli des Menapiens C5 ) : Contermini fuerunt Sfilî"" *" ^°'' Morinis , adeo ut in archivis Ecclcfia. D. Pétri Caftelli Mo- rinorum anni JDom. I085 idem Oppidum fcriptum fit Cajfel in Pago Menapifco .... Pagum hune, C qui & Menipifcus in antiquis fcnhitur , quibufdam pejus Mempifcus ) extenfum fuijfe Gondunum ufque demonfirant etiam archiva Cœnobiorum Gan^ den/îum , & leges Caroli magni ah Anfegigo Monacho collera teflantibus Meyero & Div£o. ToRHOLTUM, Torhoutf à peu de diftance de Dixmu- de , en étoit aufli félon la vie de St. Anfchaire & de St. C 51 ) Rcmbert. [ i ] Rouffelaer y eft placée par un diplôme c O Bon. & de l'Empereur Louis de l'an 822 : (2) in Pago qui dicitur ^('fjHift.FSSc! Mempifcus , in loco nuncupante Rojlar. Une chartre de Char- ^- s- v^i- 531- les le Chauve, de l'an 877, (3) y met Poperingue. , î^ 3 )Waftei. de- Un Titre ancien y met Truncinium ; (4) c'eft Dron- (4)ÀpudBoii.' ghene près de Gand ; c'eft là que commençoit le Pagus ti^^%V'^^' Ganden/îs. Vervic , Le Viroviacum de l'Itinéraire, étoit fans doute dans le Pays des Ménapiens. Dans une donation de Charles le Chauve, de Tan 864, il eft, fait mention de Helfoca in Pago Mempi/co : [5] on C sO WafieL croit que c'eft Eeke à l'Eft de Caffel. ^*^' "^^ ' Le Père Waftelain [ 6 ] y place Tformhout , entre C « ) ftii Caffel & Berg St. Winoc. Malbrancq cite un diplôme de l'an 805 , dans lequel il eft parlé du Pagus Jferetius , [7] qui comprenoit les deux bords de l'Ifere , jufqu'à (7)Tom. i.p. fon Embouchure. La Chronique à'Iptrius fur l'an 860 y °^' remarque lfer£ Portas , où l'on a bâti enfuite la Ville de Nieuport. Cette contrée faifoit fans doute partie du Pa- gus Mempifcus , puifque dès le temps des Romains , les Ménapiens s'étendoient jufqu'à l'Océan. Le Pagus Torna- cenjïs faifoit encore partie du Pagus Mempifcus , du moins jufqu'à l'Efcaut , puifque Tournai en étoit regardée comme la Capitale , ainfi que je l'ai dit plus haut. La donation de Walgar y de l'an 837 met Cifoin dans le Tournelîs : [ 8 ] Cifonium in Pago Tornacenfi fitum. Et enfuite in jam H ) Notit. Eo didîo Pago Tornacenfi in loco qui dicitur Wernetlinigus (peut- ^" ^^' ^^' être Warcoin.) Un Diplôme de Gifla , de l'an 870, fol C9)Mir. Opera fait mention de Grejjion : in Tornacenfè Veilla nomine GreJJiO' ne. Plufieurs autres Diplômes font mention de Blandain, d'Ejpain , de Waterlos , de Warcoin , d'Ejpierre , d'Helchin , de Dottignies , de Bouvines, d'Hollain , de Brillon &c. [ 10 ] (10)^3^1.?. Ainfi le Pagus Tornaccnfis doit s'être étendu au Sud juf- ^'^ ^ "*"*■ qu'à Efpain -, à l'Oueft jufqu'à la Marque i au Nord jufqu'à Helchin ; à l'Orient jufqu'à l'Efcaut. G 2 L < 52) N.o V. Le Pagus Leticus. Es Rives de la Lys , depuis Aire jufqu'au deflbus d'Armentieres , portoient au moyen âge le nom de Pagus Leticus. Ce Pays s'étendoit affez avant dans les Terres. Voici ce qu'on trouve dans une chartre de Char- (ODipi.Beig. les le Chauve de l'an 877 : ( i ) Jn Pago Letico Villam UD. I. cap. 17. ' ' «r Haignas cum appendice Villa Nantgiaco Jîmiliter & in ipfo Comitatu Letico de Villa Rinenga omnem decimam. Il faut donc étendre ce Comté de- puis Reyningen , au Quartier de Fumes , jufqu'à Haif- nés au Sud de la Baffée. Un autre Diplôme du même (a")Hift.Franc. Empereur , de l'an 867, [2] y place Armentari^ & Sta- gra. ( Armentieres & Eftaire. ) Il eft encore fait mention de Broylus CMervillej dans la vie de St. Maïu^ont, & de la Forêt de Wajlelo , entre Aire & Merville , dans celle de St. Venant. N.° V I. Le Pagus Medenatensis ou le Melanthois. tom. 8. pag, 605. c E Pays étoit à l'Orient du Pagus Leticus ^ il avoit le Pagus Adertifus au Sud , le Pagus Curtricifus au Nord , & la Rivière la Marque à l'Orient ; & cette Ri- vière le féparoit de deux autres Pays , favoir du Pagus Tornacenfis , & du Pays de Pevele , Pagus Pabulenjîs. Il renfermoit au Sud le canton de Carembaut, que je ne connois que par un Diplôme de Thierri L de l'an 673 , ( 3 ) Dipl' Belg. ^ 2 ] qui porte : In Pago Caribant Maxtin cum appendiciis. " *' ^' '^ Il eft fouvent fait mention du Pagus Medenatenjîs dans les écrits du moyen âge. L'Aéle de Divifion de l'an 835 le diftingue nettement des autres grandes contrées de la ( S3 ) Flandre : Franderes Mempifcon , Mtdentnti. L'Auteur de la vie de St. Eloy y met Sadlnium ( Seclin ) : au Sud de Seclin on trouve le Bourg de Neuville dont il eft parlé dans un Diplôme de la Comtefle Gifla, de l'an 870 : ( i) „X,0 Mir.oper. * •' L ^ y Dipl. tom. 3. pag. in Pago MedcnentiJ/è in Villa Nivilla. Le Diplôme de Char- ^89. les le Chauve de l'an 877 (2; y met Ronchin & Tem- (a)DipLBeig. pleuve : Largimur in Pago Medenentin/i Villam Rumcinium ^^' *' "P" ''^" cum appendice Villa Templovio. Si ce Templovium n'eft pas TempUmars , s'il faut abfolument que ce foit Templeuve en Pevcle , dont le nom indique allez qu'il n'étoit point fitué en Mélanthois , il faut néceffairement que tout le Pays de Pevele ait fait partie du Pagus Medenentenjis ; il eft bien certain que le Pays de Pevele s'étendoit jufqu'à la Rivière de la Marque , & que par conféquent Templeuve en Pevcle n'a point pu être fitué dans le Mélanthois pro- prement dit. Il y a un autre Templeuve au Nord-Oueft de Tournai , à une lieue de l'Efcaut ; s'il s'agit de celui-là , les limites du Pagus Tornacenfîs font prefque réduites à rien du côté du Septentrion. Les Auteurs de la Gallia Chrifiiana rapportent un ancien titre qui fait mention de Hingin in Pago Medenentenjï. Des Moniunens poftérieurs font mention de Robacum ( Roubaix ) & de Los. N. ° V I I. Le Pagus Pabulensis , ou le Pays de Pevele. AL'Eft du précèdent & au Sud du Tournéfis étoit le Pagus Pabulenjïs , ainfi nommé à caufc de fes Pâ- turages. Le Diplôme du Roi Thierri L de Tan 673 [3] j^ ( 3^) i^'pi- Bcig. nous fait connoître Mons en Pevele : In Pabula Montes. Plufieurs endroits qui ont encore confervé l'ancien nom, comme Marque en Pevele , Templeuve en Pevele , Capelle en Pevele , nous indiquent aflez l'étendue de ce Pays vers la Marque. Au Nord de Templeuve en Pevele , à une grande lieue de diilance fe trouve Cifoin , que j'ai prouvé plus haut C 54 ) être fitué dans le Pagus Tomacenfis ^ c'eft donc entre ces deux endroits qu'il faut mettre les bornes duPays en queftion. Le Monaftere à'Elnone ( St. Amand ) bâti en 639 , étoit ( I ) Buzeiin. auffi litué en Pevele; [ i ]ce Pays s'étendoit donc jufqu'à la pag°*ioi.^A. wa- Scarpc , & vraifemblablement jufqu'à l'Efcaut. fteiain, p. 403. jj ^^ encore fait mention de Beuvry au Sud-Eft d'Or- lib^i "^ ^^P'-^^'s- chies , dans un Diplôme de Charles le Chauve de 877 : ( 2 } In Pago Pahuknfi Villam Bebrogium. Selon Buzelm, la Capitale de cette contrée étoit Orchies, (3")Annai.pag. yoici cc qu'cn dit cct Autcur fur l'an 819 (3) ceterum ea Tempefîate Orchiaci frequens erat Imperator , ut quadam ah eo confcripta illic Diplomata fidem faciunt Orca tune vocita- hatur , ah rivulo traEta voce , cui nomen Urtic qua Civitas , fècui mare fundata , orbis in extremo margine. . On trouve par • tous les Pays-bas des changemens fem- blables. J'en ai rapporté dans l'Article de la Frife ; en voici un pour le Marquifat d'Anvers. On a des preuves phyfiques que la petite Ncthe a eu autrefois fon cours du côté de Ranft, d'où elle traverfoit les terres du Châ- teau de Zevenbergen , pour fe jettcr dans le Schyn prés d'Anvers. Son lit, quoique comblé, eft aflez connu dans les endroits que je viens de nommer. On y crcufe à quelques pieds de profondeur, pour en tirer un gravier, rtiêlé d'une quantité prodigieufe de Coquilles & d'autres productions marines, qu'on ne trouve que dans la direc- tion que j'ai marquée , '^fur une largeur de i8 ou 20 pieds, rarement au delà. Mais l'Epoque de ce changement jn'eft entièrement inconnue. N. ° X I. Les Isles de la Zelande» D Es favans diftingués ont cru que, jufqu'au dixième fiecle, les Mes de Walcheren & de Zuyd-Beveland «^toient attachées au Pays de Waes & faifoient partie d'un même continent ; que l'Empereur Othon fit creufer un Ca- nal nommé, d'après lui, JFoj(7a OrAornana; que l'Efcaut' oc- cidental n'eft autre chofe que ce Canal, élargi par la fuite (4)Ub.i,pag. des temps. Breskens-Santum, dit Marchant ( 2 ) y?v« Bres- »38 C 59 ) kinam , à Vlîfjtnga Walchr . /~\ tft- t St. Wiiiebrord, l'a- fcrvenit ad quandam Infulam Uceani, fValacram nomine y dit che&r&c!'"'^" Alcuin au Chap. 14. de la Vie de St. WUlebrord. Pour Vredius , il eft fur qu'il fe contredit lui-même ; car un peu (fl)Hift.Com. avant le pafîage que i'ai cité. ( 2 ) après avoir dit que, du pag 34. temps de Charlemagne, Gand etoit un port, il ajoute ces paroles : cum videlicet Wajîam , eamque regionem, qua quatuor Ambachta poftmodum eft appellata , Oceani aqua occuparent. Si le Pays de Waes , li les quatre Amhachtcn étoient en- core enfèv elles fous l'Océan , comment veut-il que l'Ifle de Wakherm ait été attachée à la Flandre ? 11 n'eft guère poflible de fe contredire plus manifeftemeut. Je crois donc pouvoir dire , que les Illes de la Zélande étoient, au fcptiéme & huitième fiécle, environnées de tous côtés par les diffèrens bras de l'Efcaut & par l'Océan , comme elles le font aujourd'hui ; à la referve des chan- gemens introduits par les inondations & par les Terres nouvelles , dont les eaux fe font retirées , changemcns , qui n'ont pu manquer de refferrcr ou d'étendre les limites ret peétives , & dont je vais rendre un compte abrégé. IFakheren, connue dès le temps des Romains, s'éten- doit un peu plus à l'Orient ; car l'ancienne Arnemude avec un terrain de 18000. verges eft fubmergée depuis l'an 1462- (3")Tepenwoord. ( 3 ) vingt-quatrc ans auparavant , le Seigneur de ce Lieu £prg°Sf smai- '''voit ordonné à fes fujets , de placer leur demeure à la legange chron. van nouvcllc Arnemuydeîi qui fubfifte encore. Et pour la partie Zetiai3d,pjtg. 605. qç^ç^^^q^^^\q (jg rifle, quand on confidère les efforts terri- bles des vagues , & combien les Dunes y font diminuées depuis peu de fiécles , on conviendra aifément que l'O- céan y doit avoir gagné du terrain , avant que l'art y vint au fecours de la nature. Zuyd-Beveland s'étendoit à l'Orient jufqu'à l'Efcaut & même au-delà , lorfque l'inondation de 1530 fit périr toute la partie Orientale de l'Ifle. Les Hiftoriens Zélandois con- viennent que cette Iflc fut munie de Digues vers l'an 800 , . , ,„ ( I ) & par confequent qu'elle eut des habitans avant ^i\,^n 800, Tes. l'Epoque qui borne mon fujet. Borfden ctoit alors une 111e £;,'°f^'^^^ féparée du Zuyd-Beveland. legange &c- Noord-Ihvelçnd , aufli ancienne que la précédente , a per- du du côte du Nord trois Villages avec plus de 2000 ver- ges de terrain, depuis l'an 1288. (2) L'Ifle d'OriJpmt eft ^^Ç »>ibiJ. p^fr enfévelie fous les eaux ; il n'en relie que la partie Occi- dentale qu'on a jointe au Noord-Beveland. On croit l'Ifle de TVolfaensdyk toute aufli ancienne ; ce- pendant le' nom ne s'en trouve que fur Tan 1280. (3) (3)ibid.p.34o. L'Ifle de St. Jofeph & VOoft-Beveland font des Iflcs nouvel- les , ainfi que NUuw-Vosmeer & l'Ifle de St. Philippe. Selon la: Chronique de Reigersberge , l'Ifle de Schouwen ^ ^^^^ dtoit habitue dès Tan 758; (4) & même plutôt félon 05. celle d'Eyndius. (5) Selon Smalkgange c'étoit en 838 une j^C5)LAicap. Ifle bien peuplée. (6) Du côté du Sud & de l'Oueft elle ^^^^^V ^*^*^^' a perdu quelques terres ; mais elle a bien regagné au Nord & au Levant. St. jfooft Polder , Sonnemare , Blois & plu- fleurs autres. Polders n'cxiftoient point avant le quinziè- me fléclC. C 7 ) n ^ 7 ) TeRfmr; -r-v . n Vr-.f . \ /v. • « , , 1 "8et van Zceland s Duyveland & Tholen , aufili anciennes que les précédentes, deei. pag. 445. ont gagné beaucoup de Terrain. 11 faut que ces Ifles aient été peu de chofc dans leur origine, puifque la plus gran- de partie confifl:c en terres nouvelles ; ( 8 ) à moins que raS?dt Duyve! ces mêmes terres n'aient fait auparavant partie des Iles land & de Thoien. refpeétives , que la Mer a fubmergécs , & dont elle s'eft retirée enfuite. Je n'ai point parlé dans ce Mémoire , de quelques pe- tits Cantons dont on ne fait guère que le nom. j'en met- trai ici quelques uns ; Il eft fait mention du Pagus Humerki dans une Donation de 855 , que j'ai citée plus d'une fois. ( 9 ) Peut-être n'eft-ce qu'une corruption du Pagus Léo- coiL?.^i.^?g!^l'S merikc dont j'ai parlé à l'Article de Zutphen. J'en dis au- tant du Pagus Hincergoa , mentionné dans l'Hiftorien à LeidiSf ( 10 ) que je regarde comme une corruption de ^ '°^ ^^- ^3- C 62 ) Huitingoa , le Gooyland moderne. On n'eft guère plus in- ftniit fur le Fagus Morla , placé en Flandres par un cÂ\'}7.^'i^^t$'. diplôme de l'an 899; ( i ) ni fur le Pagus Vitaldgonus^ (a ) T. I. p. 143. dont il eft parlé dans Chapeaville; ( 2 ) Ni fur le Fagus (3)ibid.i6o. Hufce nommé dans le même Auteur ( 3 ) X TABLE Des Contrées » Pays & Comtés mentionnés dans ce Mémoire. A A. Dertifus ( Pagus ) ytrdenties ( Comté & Pay: _) ylrd innés Ç font W _) Arducnna ( Pagus ) Arduenna ( fylva ) uirJon C Territoire tP y Auftrachia ( Pagus ') ^hiprafte ( Royaume J' J B. P^'i- 47 24. 40 35. 45 24 6 sa B >Athua ( Comitatus ) Bedenfis ( Pagus ) Bradant Ç Pays Je ) Bracbatenfis ( Pagus ) Bracbatinfis ( Comitatus ) Braivibant ( Pagus ) Bratufpantium ( Pagus ) Brugeron Ç Comté de ) Bruncngerunz ( Comitatus C. Cyldfand (Terre de) Canibréfts Ç Pays de) Cameracenfis ( Pagus ) Carbonaria ( Sylva ) Caribaut ( Pagus ) Charbonnière Ç Forêt ) Condros ( CoiHti de) Conduftrius ( Pagus ) Curtricifus ( Pagus ) D. • X^Armienfis ( Pagus ) Darnoenfis ( Comitatus ^ Darnuenfis ( Comitatus ') Dieftenfis ( Comitatus ) Doreftadium ( Comitatus ) Drenthe ( Comitatus ) Dubla ( Pagus ) Duyviland Ç Jfle de) £. ) E liila C Fâgus ) ï9 24 37 38 38 38 38 33 33 57 45 46 5» 45 nS 35 54 30 3» 30 81 'S SI 6t a5 i? ^igne C P Oftrebannus ( Pagus ") Oftrebantus ( Pagus ) Ottinga ( Pagus ) P. X Abulenfis ( Pagus ) Pevek Ç Pays de ) go 37 61 27 27 30 29 30 30 28 23 28 2S 33 12 52 53 52 50 51 23 31 62 28 28 28 S2 34 ï7 31 47 61 61 6 61 R, _ ^Enenfis ( Pagus ) Rien ( Comitatus ) Rienfis ( Pagus ) S S. Allant Ç Pays de) Schouwen Ç JJle de ) Septem Saltùs ( Pagus ) Sennonagagus ( Pagus ) Senonagus ( Pagus ') Senonenfis ( Pagus ) Senonicus ( Pagus ) Strien Ç Comté de ) Sutfene Ç Pays de) ^~^ T. . Arvennenfis ( Pagus ) Taruanenlis ( Pagus ) Taxaiidria ( Regio ) Taxandrie Ç Pays de ) Teijhrbatit Ç Comté de ) TctTandria ( Pagus ^ Texla (Comté^ de) Thkrache Ç Forêt de) Tbokn ( Jlje de) Tornacenlis Q Pagus ) Trente ( Pàgus ( Tuinte C Pays de ) AT" ^• V Abrenfis ( Pagus ) Veluve C Pays de ) Yitalelgonus ( Pagus ) Voivre ( Duché de ) WAV. Abrenfis ( Ducatus ) Walcheren ( Jfîe de) Wafia ("CbmitatusJ Waverwald C Sylva ^ ■Wirenfis C Pagus _} Wironis (" Pagus J Weftergo C Pagus J Wepergouw C Pcy^ de ) ■Weftracliia f Pagus J Wolfan-ts-Dyck ( Jfe de) ZZ. TLlande C Ifles de ) Zuyd-Buveland ( Jjle de) 6 48 49 ss Si Si 55 35- S^ 35 20 61 S 39 39 39 39 13 20 49 49 35 ^ 34 15 34 9 43 <5i 5» ai ao 33 18 62 as as éo 65 3<î 10 10 8 . 8 8 6 58 do MÉMOIRES SUR LES QUESTIONS Propofées par la Société Littéraire DE BRUXELLES Qui ont remportés les Prix en M. D. ce LXXI. MÉMOIRE SUR LA QUESTION: Quel a été PEtat Civil ê? Eccléfiaftîque des Dix-fept Provinces des Pays - Bas S? de la Principauté dQ ■ Liège ^pendant les cinquième & fixiéfne fiécles. QUI A REMPORTE LE PRIX DELA SOCIETE LITTERAIRE DE BRUXELLES EN M.D.CCLXXL Par Mr. JEAN DES ROCHES. Au&orem nemïnem umim feqiiûr ; fed ut quemgue ver'ijjimitin in quaqite parte orbitror. Plinius. A BRUXELLES, Chez A. D OURS, Imprimeur près de l'Eglife de St. Jean. M. D. C C. L X X 1 1. .-r -r- r k ( 1 f ?" MÉMOIRE Sur la Queflion propofée par la Société Littéraire de Bruxelles en 1770. Quel a été PEtat Civil S? Ecclefiaftïque des XFIL Provinces des Pays-Bas &" de la Principauté de Liège pendant les cinquième ^ fixieme Siècles ? PREMIERE PARTIE Contenant l'Etat Civil. ®, U commencement du cinquième fiecle toutes les ^M Provinces Belgiques étoient ou fujettes ou alliées '^<3 aux Romains. Elles étoicnt alors divifées en trois Provinces confulaires : Savoir , la première & la féconde Belgique , & la féconde Gemianie. ( ^ ) La première Belgique , dont Trêves étoit la Métropole , A C « ) Provinciac Galliarum Confulares Germaniaî fecnndac, Bel- gicœ prim», Bclgica; fecundac. Not. digti. Imp. apud du CbefueT. i. p. 3. comprenoît encore les cités de Mets, de Toiil, & de Ver- dun. ( ^ ) Parmi les Villes des Tréviriens , L'Itinéraire d'An- Beda Viens, tonin marque Bidbourg , Ivoix , Arlon & Eptemach. Le Lux- Epoidus. embourg moderne jufques à la Meufe étoit donc une depen- Aiî-Skis ^^^^ ^^e la première Belgique. Yicus. La féconde avoit douze cités , dont il n'y a que quatre qui foient de mon fujet : Savoir, les cités d'Arras , ( ^ ) de Cam- brai , de Tournai & la cité des Morins , qui efl Terouanne. Rheims étoit la Métropole de cette Province, qui s'étendoit de la Meufe à l'Océan en y comprenant le Tra&us Nervicanus & Armorie anus y c'eft à dire la côte maritime jufqu'à l'embou- chure de l'Efcaut. J'ignore les Bornes précifes de cette Pro- vince au Nord ; mais on ne fe trompera guère en les met- tant vers l'embouchure de la Sambre, puifque les Tongriens compofoient alors la féconde Cité de la féconde Germanie , qui comprenoit tout le relie des Pays-Bas. La féconde Germanie avoit les Cités de Cologne & de Ton- gres. La première étoit la Métropole. ( c ) Cette féconde Gemianie étoit prcfque toute fituée en deçà du Rhin. Car, quoique le cours de ce Fleuve fervit anciennement pour fe- parer la Gaule d'avec la Germanie, des Peuplades Germani- ques avoient dès le temps de Jules-Céfir paffé cette Rivière pour s'établir fur la rive gauche dans les terres de la Gaule. (^) Augufte & Tibère y transférèrent les Sicambres. ( ^ ) Leurs Succelfeurs fuivirent cet exemple , 6c leur hiftoire en fournit ( « ) Provincia Belgica prima. Metropolis civitas Treverorura. Civitas Mediomatricorum , Mettis. Civitas leucorum TuUo. Civitas Verodunen- fium. A^o/. Prov. & Civ. Gallia , iHd. p. 5. ( ^ ) Provincia Belgica fecunda. Metropolis Civitas Remorum .... Civitas Atrabatum. Civitas Camaracenfium. Civitas Turnacenfium. Civi- tas Morinorum. ibiii. ( c ) Provincia Germania fecunda. Metropolis Civitas Agrippinenfium. Civitas Tungrorum. ièU. ( i ( 5 ) des preuves fans nombre. Je parlerai de tous ces Peuples pour autant qu'ils appartiennent ii mon fujet , après avoir dit un mot du Gouvcmcment des Provinces Ibumifes aux Romains. Depuis le changement que le grand Conftantin introduifit dans le Gouvernement de l'Empire , les Gaules , l'Efpagne , la ( <« ) Bretagne étoient gouvernées par le Préfet du Prétoire des Gaules, dont Trêves étoit la réfidence , jufqu'en 418, qu'Honorius transféra la Préfefture à la Ville d'Arles. ( /» ) Cette dignité étoit fi grande qu'Ammien l'appelle le comble des Honneurs & un fécond Empire. ( r ) Et Eunapius , t/ne Roy- auté à laquelle il ne manque que la pourpre. ( ^ ) Elle embral^ foit les Finances , la Juftice & le maniment de toutes les af- fiiires civiles. Il n'y avoit que le commandement des Troupes que Conftantin en détaclw , pour le confier aux Maîtres de la Milice. ( ^ ) Pour chacune des trois Régions qui compofoient le Prétoire des Gaules , il y avoit un Vicaire fous les ordres du Préfet. Celui qui étoit prépofé à la Gaule particulière , avoit le dé- partement de toutes nos Provinces. Cet Officier réfidoit à Trêves , & fon autorité étoit très - grande. ( / ) A a ( <ï ) Quarto ( PRjErr.CTo ) Tranralpinos Celtas 81 Hifpanos cum infula Britannica commifit. 7.oftm. L. 2. ( ^ ) yidi Hontheim Hijior. Dip'.om. Tom. i. p. 15. ( c ) Apicem honorum & fecundum Imperium Amm. L. 21. ( ifi. fuliani ai S. P. Os ^tben. ( lo ) Tout le refte des Pays-bas Septentrionaux ëtoit habité par. les Frifons. Les Peuplades Saxonnes, ainfi que les anciens Bata- ves, \ts Caninefûtes , les Cbauci, ^Iqs Frifiabones^ les Sturiens y les Mar [cites -i qui, au rapport de Pline, occupoient toute l'efpa" ce entre l'embouchure de la Meufe & la Flie , s'étoient incor- porés dans cette Nation & en avoient pris le nom. (^) Toutes les Terres des Frifons dtoient divifées en deux par- ties; favoir la Frife ultérieure ou la grande Frife; & la Frife citérieure ou Mineure. Le bras du Rhin qui fe jettoit ancienne- ment dans l'Océan près de Catwyck, fervoit de féparadon entre ces deux Provinces. Tous les Frifons formoient une efpece de République , ré- unie fous un chef, qui portoit le titre de Roi fans en avoir la puiflànce. Il en étoit de même de chaque Nation des Francs dont j'ai parlé : comme tous étoient Germains , & que tous fai- foient gloire de l'être , je ne féparerai point ce que je dois dire fur la forme de leur Gouvernement refpeclif. Sans s'expofer à des méprifes confidérables , on peut appliquer aux uns ce que l'on trouve convenir aux autres. De tout temps les Francs & les Frifons, ainfi que tous les germains ont été jaloux de leur liberté. Tacite dit expreffe- ment , ( ^ ) que leurs Rois ne font ni abfolus ni fouverains , & que les Chefs y commandent plutôt par leur exemple que par leur autorité. Et après avoir nommé deux de ces Chefs qui commandoient aux Frifons , il ajoute ces paroles : pour autant que les germains fe hïjfent commander, (c) La fouveraine puilîànce réfidoit dans les affemblées générales des Nobles & du Peuple , qu'on tenoit en des temps réglés à la pleine Lune & à la nouvelle , h moins qu'il n'y furvint quelque affaire ( tf ) In Rheno autem ipfo nobiliffima Batavorum infiila & Caninefatum & alia; Frifiorum, Chaucorum, Frifiabonum , Sturiorum , Marfatorum , quse fternuntur inter Hélium ac Flevum Oftia Rheni. Plin. L. 4. Cap. 15. ( ^ ) Nec Regibus infinita aut libéra poteftas; & Duces exemplo potiùs quam imperio, fi prompti, fi confpicui, fi ante aciem agant , admiratio- ne praifunt. Tacit. de Mor. Germ. C. 7. ( c ) Frifii Aucftore Verrito &Malorige, qui nationem eam tegebant., in quantum Germani regnantur. ^mial. JU. 13. C. 54. (") sffîiire importante & imprévue. C'efl: l?l qu'on (^a') élifoit les Rois , les Géiiémux , les Juges & les Centeniers. C'eft-h\ qu'on decidoit toutes les gnindesaffliiresjcarles moindres étoient réglées par les Juges particuliers , c'eft-là qu'on accufoit & puniflbit les criminels. Tout le monde y affiftoit en annes. Les Prêtres , exttêmement refpeftés chez tous les Germains , faifoient faire filence. Le Roi, s'il y en avoit, ou autrement un des principaux Juges propofoit fon avis ; enfuite parloient les autres , félon leur âge , leur valeur , leur NoblefTe ou leur éloquence. S'ils vouloient dcHipprouver l'avis , ils le témoignoient par leur mur- mure; s'ils l'approuvoient, ils fùfoient bruire leurs Javelots. Les Rois qu'on choififfoit parmi les plus nobles , avoient or- dinairement le commmidement des Armées , puifqu'on les voit prefque toujours à la tête des troupes ; mais il y avoit aufïï quel- quefois des Génémux particuliers , (/^) à qui leur extrême va- leur, plutôt que l'autorité de leur charge atdroit quelque efpc- ce de commandement. On élevoit le Roi ou le Général élu, fur un bouclier, (r) que les principaux de la nation portoient fur leurs épaules , à k vue du Peuple , qui témoignoit fon confentcment par les acclamations. L'aflcmblée générale établiflbit auffi 'les Juges dans tous les can- tons paiticuliers. Chacun de ces Juges (^d^ avoit un Confeil de B ( A ) De minoribns rébus Principes confultant, de majoribus omnes: ita tamen ut ea quoque , quorum pênes plebem arbitriura eft , apud Principes pertradtentur. Coeunt, nifi quod fortuitum & fubitum incident, certis diebus, quum aut inclioatur Luna, aut impletur utTurba placuit, confidunt armati. Silentium per Sacerdotes,quibus tum & coercendi jus eft, imperatur. Mox Rex vel Princeps, prout a:tas cuique, prout Nobilitas ,prout I'à decus bellorum, prout facundia eft, audiuntur, au(Sloritatc fuadendi magis, \ quara jubendi poteftate. Si difplicuit fentcntia , fremitu adfpernantur ; fin ' placuit, frameas concutiunt Licet apud concilium accufare quo- que , & difcrimen capitis intcndere Eliguntur in iifdem conciliis & Principes, qui jura per pagos vicofque reddunt. Centeni fingulis ex plè- be comites,conciliumfimul&audoritas,adfunt. Tacit.de mor.Germ.c. ii(S?i2. ( * ) Regcsexnobilitate, Ducesexvirtutc flimunt. Tacit.demor.Germ.ci. ( c ) Impofitufque fcuto , more gentis , & fuftinentium liumeris vibra- tus, Dux deligltur. Tacit. hifl. L. 4. c. 15. ( ^ ) Eliguntur in iifdem conciliis & Principes, qui jura per pagos vi- cofque reddunt. Centeni fingulis ex plcbe Comités , concilium fimul & âjutioritas, adfuut. de mor. Girnu c. la. ceftt perfonnes, qu'on nommoit Centenièrs, & qui l'afllftoîent de leur autorité & de leurs avis. Quoique ce que je viens de dire, regarde proprement les fiecles antérieurs , fi on confidere les Monumens qui nous re- lient du cinquième & fixieme fieçle , on trouvera dans l'état civil de tous ces Peuples peu de différences fenfibles. L'Elec- tion d'un Roi & fon inftallation fur un bouclier fe retrouve dans Stl Grégoire de Tours ( avec Génobaud autre Roi Fi-anc , & que Nannius & Quintinus Maîtres de la Milice des Gaules avoient défaits dans la Forêt C « ) Militet ut noftris detonfa Sicambria fignis. lib. I. in Eutr. f. 380. (i) acies non jam pulfare Rebelles, Sed vinclis punire libet : fub Judice noftro Regia Romanus difquirit crimina carcer. Marcomer, Sunnoque docent : quorum alter Etrufcum Pertulit exilium ; cum fe confideret alter Exulis ultorem , Jacuit mucrone fuorum. C/ami. in quart, hon. conf. (i6) Charbonnière. [^] Aînfi les Provinces Belgiques jouirent d'une profonde paix , qui dura jufqu'en 406. Au rapport de Zofime & d'Orofe , ce fut Stilicon lui-même, qui attira les Barbares, afin de pouvoir, dans ces troubles uni- verfcls, chafTer du Trône l'Empereur Honorius fon Gendre, pour y mettre fon propre Fils Eucher, qui étoit Payen, & qui pour s'attacher les Payens , leur promit de relever le Paganifaie fur les ruines de l'Eglife Chrétienne. [ Z' ] Et effet dès l'année 406 , les Vandales pafTerent le Rhin , trainant h leur fuite des Nations entières. Ils battirent les Francs Germaniques qui oferent s'oppofer à ce torrent, [i^] Il n'yavoit point de légions Romaines fur le Rhin , Stilicon avoit eu foin de les en retirer & de lailfer les Gaules fins défenfe. Les Bar- bares , après avoir détiiiit les villes les plus opulentes de la Germanie, vinrent fondre fur les Provinces Belgiques. [^] Rheims , Amiens , An-as , Terrouanne & Tournai furent la proie des vainqueurs. [^] St. Jérôme qui l'attefte, déplore le mal- ( d! ) Eo temporc Genobaldo, Marcomere & Sunnone Ducibus, Fran- ci in Germaniam (^ fecundam ) proriipere , ac pluribus mortalium limite in- nipto cffifis fertiles maxime pagos depopulati , Agrippinenfi etiam Coloniaî metum incuflere. Quod ubi Treveros perlatum eft , Nannius & Quintinus Militi» Magiftri CoUedto exercitu apud Agrippinam convenere. Sed onufti pra;dia hoftes , Provinciarum opima depopulati, Rhenum tran- fiere, pluribus fuorum in Romano reliftis folo , ad repetendam depopula- tionem paratis : cum quibus congreiTus Romanis accommodus fuit, multis Francorum apud Carbonariam ferro peremptis. Greg. Turon. I. 2. c. 9. ( 6 ) Stilico Cornes fpreto Honorio , Regnumque ejus inhians, Alano- jrum, Suevorum, Wandalorumque gentes donis pecuniifque illedas contra Regnum Honorii excitavit; Eucherium filium fuum Paganum & adverfum chriftianos infidias molientem, cupiens Ca:farem ordinare. Marcell. chron. 'BJomand. de regn. Suce. c. 95. V. & Zof. l. 5. & Orof. l. 1. c. %%. (c) - — -- Excitaî per Stiliconem gentes Alanorum, Suevorum Vandalorum , multa:que cumiis alia:,Francosproterunt, Rhenum tranfeunt, Gallias Invadunt. Orof. l. 1. C 40. C <^ ) Ac primum gens Wandalorum à folo Patrio effiifa eft in Germaniam primam,nomine Barbaram, ditione Romanam; poft cujus primum exitium, arfit regio Belgarum. SaMan. de Gub. Del. l. 7. p. 248. ( e ) Innumerabiles & ferociffima; nationes univerfas Gallias occuparunt. Magontiacum nobilis quondam civitas capta atque fubverfa eft, StinEccle- fia multa hominum millia trucidata. Vangioneslonga obfidione deleti. Rhe- morum urbs prœpotens, Ambiani, Aurebatai, extremique hominum Morini, heureux fort des femmes nobles & des filles conficrdes h Dieu , qui devinrent le Jouet des Barbares. 11 nous rcprc^fente les Evo- ques & les Prêtres pris & tués , les Eglifes renverfées , les chevaux attachés aux Autels, les Reliques déterrées. Le Prê- tre Salvien , témoin oculaire de toutes ces horreurs , afTure qu'il a vu dans les villes les corps moits de l'un «Se de l'autre fexe, nuds, déchirés par les chiens & les Oifeaux, infefter les vivans qui refloient. Les plus anciennes Chroniques du Pays confirment ces ravages. Le Peuple miilheureux n'eut que la trille confolation d'apprendre la moit de Stilicon & de fon. Fils , qui firent tués par ordre d'Honorius en 408. Cependant Conftantin , que les légions Britanniques avoient élu Empereur, paflh en nos Provinces vers l'an 407. ce qui reftoit de Peuples Belgiques , s'étant joint à lui. Il eut bientôt une armée formidable , avec laquelle il livra Bataille aux Van- dales. Il les défit entièrement, & s'il avoit pourfuivi ù. viftoire, il les eut exterminés. Il eft vrai qu'il les chafïïi de la Belgique, & qu'il munit de bonnes troupes tous les pafîliges du Rhin. Mais ayant été obli- gé de les en retirer peu après , pour marcher dans les Gaules contre Sarus , que Stilicon avoit envoyé contre lui , les Vanda- les revinrent fur leurs pas , & fe répandirent de nouveau par toutes les Gaules & jufqu'en Efpagne. [ ^ ] Tornacus &c depopulata funt ciinfta. Hkroti. Ep. \x. ad ^gerruch. V. & Epifl. ad Heliod. Et Salvian. de gtibirn. Dei. L. 6. ( « ) Vandali , Suevis & Alanis permifti . . . Nationes Tranfalpinas va- ftarunt . . . Britannicis etiam exercitibus formidabiles exftiterunt. Quos quidem e6 perpulerunt, ut veriti, ne progrederentur ulterius,ad Tyrannos eligendos fefe converterent , Marcum, inquam, & Gratianum , & fecundùm bos Conftantinum , adverTus qucm acri commiflb praclio, viétoria quidem Romani potiebantur, majore Barbarorum parte jugulatâ : fed quod fugien- tes infequuti non efTent, (omnes enim ad internecionem ufque cxcidiflent) facultatem eis conceflerunt, ut refarcita clade quam acceperant, & colledla Barbarorum multitudine, rurfus hofti pares évadèrent. Itaque . . . Conftan-» tinus ... ne ifti liberum in Galliam aditum habcrent, Rhenum prxfidio muniit Zofm. L. 6. RecolUgentes fefe Vandali, Suevi, Alani .... pra:fidia multa, multaf" que urbes tum Ilifpanorura , tum Gallorum capiunt; & cum his etiam Coû» ftantini Tyranni rr£fe. 62. (19) venger l'outrage qu'il avoît reçu de ce Tyran , qui avoît violé fa femme , appcUa les Francs , & leur livra la ville. Ils la pillè- rent, & la réduifirent en cendres; mais le temps de s'y établir n'étoit pas encore venu. [ ^ ] Caftin , Capitaine Romain , les battit, tua Théodemer leur Roi , & fit rebâtir la ville de Trê- ves. Comme les Francs Ripuaires étoient les plus voifins de cette place, nos plus favans Auteurs modernes, ont eu raifon de croire que c'eft i\ eux qu'il fmt attribuer cet événement. En 416 , la Paix fut rétablie diins toute les Provinces Belgi- ques : c'eft ce qui paroît par l'Itinéraire de Rutilius , comparé avec la préflice éléglaque , qui fe trouve h la tête du livre de la divine Providence , attribué h Profper , qui font placer cette Paix à la dixième année depuis l'inaiption des Vandales. [ ^ ] Ces Bai'bares s'étoicnt retirés des Gaules, les Tyrans s'é- toient cntre-détruits , les Armoriques reconnurent l'Empire Ro- main. Les Francs fe contentèrent peut-être de quelques terres qu'on leur céda dans la féconde Germanie. Cette Paix peut avoir duré jufqu'en 427. Dans cet intervalle , Phai-amond régna fur les différentes fortes de Francs qui compofoient la Nation Sallenne. [c] C'eft encore à cet intervalle qu'on rapporte rinftitudon de la Loi Salique , monument célèbre de la Barba- rie de nos ancêtres. Clodion [^] le Chevelu fuccede à Phara- niond , & recommence la guerre contre les Romains , tandis que les Bourguignons fe jettent fur la première Belgique, que la république Armoricaine fe fouftrait de nouveau à la domina- tion de f Empire , & que des troupes de Pâtres & de Brigands, fous le nom de Bagaudes , portent le fer & le feu dans toutes C ( « ) Caftinus Domefticorum Cornes expeditionem acccpit contra Fran- COS, eofque proterit. Hifl. Franc, epitom. C. S. Franci eledlum à fe Rcgem crinitum fuper fe créant, nomine Theude- merem, filium Richemeris, qui in hoc prsclio ( CaJ^ini fcilicet ) quod fupra jnemini, â Romanis interfedlus eft. ièid. C. 8. ( i ) V. Buch. Belg. Rom. p. 448 .& fiquent. ( c ) Faramundusrcgnat in Francia. Pro/^. cZ'/iow. ///W(/ . ip8. ( ïesGairies. ftf] L'Impératrice Placidie , douée d'un courage inâie , gouvernoit^alors les débris de l'Empire fous le nom de Valentinien III. fon fils. Pour réfifter à tant d'ennemis , elle envoya dans les Gaules , iEtius , fameux Capitaine , qui fiiuva Li première Belgique , vainquit les Saliens & les Ripuaires , les chafla des terres qu'ils avoient occupées fur h rive gauche du Rhin , foumit les Bagaudes & pacifia les Amioriques. [^3 La Paix avec les Francs fe fit la huitième année du règne de Valentinien , c'eft-à-dhe l'an 432 , & dura dix ans. [^] Alors , com- me JEûus étoit occupé ailleui-s, Qodion reprit les armes , en- voya reconnoîti'e la fituation des principales villes de la fécon- de Belgique, pafTa la forêt charbonnière, chafla devant lui les ^C ^y Belgam, Burgundio quera Trux Preflerat &c. Sido/i. in avit. Paneg. f. 234. . . . Quis noftrûm Belgica rura, Littus Aremoricum , Geticas quis moverit iras. Non latet, ibid. f. 547. Gallia ulcerior, Tibatonem Principem rebelliones fecuta, â Romana So- cietate diceffit. A quo tradlo initio, omnia psne Galliarum fervitia in Ba- gaudam confpiravere. Pro/p. chron. apuJ du Che/he t. i. p. 199. Quibus enim aliis rébus Bagaudœ faûi funt,niri iniquitatibus noftris,nifi, împrobitatibus Judicura , nifi eorum profcriptionibus & rapinis qui exaâio- ris publica: nomen in qua;ftûs proprii emolumenta verterunt, & indiftiones tributarias prxdas fuas eCTe fecerunt ? Qui in fimilitudineni immânium beftia- rum, non rexerunt traditos fibi, fed devorarunt : nec fpoliis tantùm homi- num , ut plerique latrones Iblent , fed laceratione etiam & , ut ira dicam , (knguine pafcebantur. Ac fie adlum eft , ut Latrociniis Judicum ftrangulati; homines & necati, inciperent elTe quafi Barbari , quia non permittebant efle quod fuerant : Coaftique funt faltem vitam defendere, quia jam libertateca Videbant penitùs perdidifle. Saîv. L. 6. ( ^ ^ Nam poft Juthungos , & Norica Bella , fubaéto Viftor Vindelico, Belgam, Burgundio quem trux PrelTerat, abfolvit, jundtus tibi ( Avite ) vincitur illic Curfu Herulus , Chunnus Jaculis , Francufque Natatu, Sauromata clypeo , Salius pede , Falce Gelonus. Sidon. in eviti paneg, f. 333. & fequent. - - - fubafto - - - Aremorico. ihid. Capto Tibatone, & ceteris féditionis Principibus partira vinftis, partiia necatis, Bagaudarum commotio conquiefcit. Projp. chron. apiid du Chefne t. j. p. 199- Pars Galliarum propinqua BJieno quam Franci poflidendam occupaverant^ ^tii Comitis armis recepta. ibid. pag. 205. ( c ) Superatis per jEtium in certamine Francis , & la pace fufceptis*- Idatii cbron. ad mn, 8 F'alsnt. apuJdu CbefNs t. i. />. 188. (21) Romains qui ne s attcndoient h rien de fcmblable , prit Cani» brai , Tournai & tout le Pays jufqii'à la Somme. C<2] H étoit occupé i\ jettcr dans cette conaxîe les fondemens d'un nouveau Royaume ; déji\ on célébroit des noces 6c des mariages ; lorf^ que tout à coup on vit paroître iEtius , accompagné de Majo- rien & d'un bon nombre de troupes. 11 furprit les Francs diuis Jes plaines des Ati'ebates , prùs d'im lieu nommé Hekna dans quelques manufcrits & Hedena dans d'autres , & qui ne peut avoir été que Lens ou Houdain. A l'arrivée des Romains , les Fêtes furent changées en une bataille fiinglante. Les Francs fu- rent battus. [ ^ ] iEtius eût pu les poufler ^ l'extrémité ; mais des ennemis plus rédouDibles entamant l'Empire , il crut fa préfence ailleurs plus néceflîiire. Il fit donc la paix avec Clodion ^mème une étroite alli;mcc; puifque nous verrons bien-tôt nos Francs combattrefous fes enfeignes contre le trop célèbre AttilîT, Aucun ancien ne nous a confervé les conditions de cette Paix. L^ Père Daniel prétend que les Francs cédèrent Cambrai, ( a ) Chlogio autem miflis exploratoribus ad urbem Camaracum , per- ludrata omhia ipre fecutus, Romanos proterit, civitatem adprehendit : in tqua' pauciim tempus refidens, iifque Suminam fluvium occupavit. Qfit-' Tunn. L, 2 C. 9 in fins. ' ■ 'y ' -■'* * Tornacenfem urbera obtinuit. Epitom. 1 cap, g^ ( ^ ) - - - Francus quâ Chloio patentes Atrcbatum terras pervaferat. Hîc coeuntes Claudebant angufta vias, arcuque fiibadlum Vicnm Iledenam , fiumenque fimul flib traraite longo Arftus fuppofitis trabibus tranfmiferat agger. Illic te pofito , pugnabat ponte fub ipfo Maprianus Eques. Fors ripa: colle propinquo, Barbaricus refonabat Hymen , fcyticifque choreis, Nubebat Flavo fimilis nova nupta marito Hos ergo, ut perhibent, ftravit. Crepitabat ad i(Sla3 . (iaflis & oppofitis haftarum verbera Tliorax Arcebat fquamis , donec converfa fugatus Hoftis terga dédit , Plauftris ritulare videres Barbarie! vaga fefta Tdri ; conjeélaque pafllm Fercula , captivafque dapes ; cirroque madente Ferre coronatos rcdolentia ferta Lebetas Ilicet increfcit Mavors , Thalamiqiie refringit Plus ardens Bellona Faces. &c. SiJoti. in Major. JPMieg. fiu Carm, $. f. aia. & fej. & tout ce qu'ils avoient pris julqu'à la Somme. Mais on fera bien de ne pas adopter fans examen les preuves qu'il en donne; [ nuac fervaut. ^roco£. de Bdio Get/ior. L. i. l ( »9 ) d'^exaflitudc. Peut-être les a-t-il appelle chrétiens Kcàure d\i penchant de cette Nation auchriltianifme. En effet nous voyons dans l'ancienne vie de Ste. Geneviève , le cas qu'en faifoit Childcric. (^) On connoit le pieux Arbogafte, dont la religion eft tant louée dans les lettres d'Aufpice. ( ^ ) Dans celles de Sidoine, on voit un Abbé Franc dans un Monaftcre bâti par des Francs. ( tr ) Clovis lui-même, longtemps avant fon BajJ^ tome protégea les Chrétiens , époufa ime PrincelTe chrétienne, 6t fouffrit qu'on conférât le Baptême à fes enfans. C ''^ ) Mais ce qui décide la Controverfe, c'eft que Procope rapporte l'u- nion des deux Peuples longtemps avant que de faire mention de la défaite des Thuringiens , qui précéda encore de quatre ou cinq ans le Baptême de Clovis. Il f\uit donc rapporter cette union aux premières années du Règne de ce Prince , & non pas au temps qui fuivit fon Baptême, comme font le Père Da- niel & Mr. le Préfident Hénault. Mais quel Peuple étoit-ce que ces Arboriques ? & en quel endroit les faut-il chercher? j'admire qu'on ait pu s'y mépren- dre après la lumineufe Defcription qu'en a donné Procope. Il nous apprend que c'étoit une Nation des Gaules ; puifqu'il dit qu'elle étoit foumife aux Romains ainfi que le refte des Gaules ( cr/m cetera Gal/ia . . . Roinanîs parehant.') Il nous dit qu'ils confînoient aux Francs ( his finitmi Ârhorichi accoice eratit. ) Les Francs , depuis les conquêtes de Childeric , s'éten- doient depuis le Vahal jufqu'à la Loire ; mais de quel côté ces Francs étoient-ils bornés par les Arboriques ? Ce n'étoit point à l'Orient ; puifque le Rhin y féparoit la Gaule de la Genna- nie, & que les Francs eux-mêmes occupoient les bords de ce Fleuve. Ce n'étoit point au Nord , où fe troiivoient inconteflra- blement les Frifons. C'étoit encore moins au Sud ; puifque les Vifigoths occupoient la rive gauche de la Loire. Ce ne peut donc avoir été qu':\ fOccident , c'efl-à-dire fur la côte maritime des Gaules depuis l'embouchure de la Loire jufqu';\ celle de D 2 ( a ) V. BûUand. t. i. ad %. Januar. ( é ) V. HoKtkèiin Hiji' Diplem, t. i. /. 19. Ce) SidcM. I. 7. B;>ifî. 16. ( . 430. F'. & ^imoin. l. 3. c. 83. ( a ) Hic finis Brunechildis , quac licet infolens effet & periculofa, Ec- clefias tamen honorabat, Ecclefiam Sti. Vincentii Laudunenfis fundavit, multa etiam opéra miranda conftruxit , inter qua; ftratam publicam de Cameraco ad Atrebatum, liinc ad Morinum, & ufque ad mare Vitfantum fecit , qua: Calceria Brunechildis nominatur ufque in hodiernum diera. Joann. Iper. cbron. Sti. Bertini parte 4. apud Martene S Durand thefaur. mv. enecd. t. %. p. 455. ( ^ ) Cliilpericus verô per Rodomagenfem Urbem fugiens cnm uxore Tua ac Filiis Turnacum Civitatem ingrenus,ibi fe reclulit & commujiiviti Ge^a Reg. franc, c. 3a. apud du Chefm t. i. /. 711. (4M feâion de preique toutes les autres Villes , ni par la préfence des ennemis victorieux qui vinrent les aflleger. [_ a "} Sigebert ne fe trouvoit point à fon armée. Il étoit allé k Vitri , entre Arras & Douai , pour y recevoir les hommages de fes nouveaiLX fujets. [^] Chilperic, afliegé dans Tournai, pamt fans reflburce ; lorfque Frédegonde, à qui le crime ne coutoit rien , gagna à force de promefles deux fcélerats , qui •allèrent alïafîîner Sigebert au milieu de fa Cour. [ c ] Les deux afTaflins furent mis en pièces ; mais la mort du vain- queur fit changer dans un moment la face des affaires. Le fiege fut levé. Les fujets de Chilperic rentrèrent dans le devoir. Brunehaut fut à fon tour réduite h la dernière ex- trémité. Chilperic fit enterrer le Corps de fon frère à Lam- bres : ni lui , ni Frédegonde n'avouèrent ce Mche alïhfllnat. Chilperic, pour recompenfer la fidélité des habit.ins de Tour- nai, fit du bien à l'Eglife Cathédrale, àl'Evêque [/5?] Chraf- mare & à tout le Clergé : on peut voir dans Mir^eus le Di- plôme qu'il donna à cette occafion. [ ^ ] C a ") Franci , qui quondam ad Childebertum adfpexerant feniorem , ad Sigibertum Legationem mittunt, ut ad eos veniens , dereliéto Chilperico fuper fe ipfum Regem ftabilirent. Ille verô ha;c audiens , mifit qui fratrem fuum in fuprà memorata civitate obfiderent, ipfe illuc properare delibe- rans. Greg. Turon. l- 4. c. 53 edit. Ruinart. ( i ) Veniente autem illo ( Sigiberto ) ad villam cui nomen efl: Viftoria- cum , coUecSlus eft ad eum omnis exercitus , impofitumque fuper clypeo fibi Regem ftatuunt. ibid. ( c ) Tune Fredegundis memor artium fuarum inebriavit duos pueros Tarwanenfes, djxitque els : "ite ad cuneumSigiberti, Stadrimulate ut eum fu- „pra vos in regem elevare debeatis, eumque interficite. Si evaderitis vivi,ego „ mirificè honorabo vos & fobolem veftram : fi autem corrueritis^ ego pro vobis „eleemofinas multasper loca fandlorumdiftribuam. „ Gefl. Reg. franc, c. 32. Tune duo pueri eum cultris validis , quos vulg6 Scramafaxos vocant, infedis veneno , . . • Utraque ei latera feriunt. . . . Chilpericus autem in ancipiti cafu defixus,in dubium habebat, an evaderet anperiret,doneead eummiflî veniunt de fratris obitu nuntiantes. Tune egreflus â Tornaco eum uxore &fi- liis, eum veftitum apud Lambros vicum fepelivit. Greg. Turon. l. 4. c. 52. ( . 54. à déterminer, d'autant que dans les fiécles poflérîeurs les Evê- ques de Cambrai ont difputé à ceux de Liège la jurifdiftion du canton Oriental , fitué entre la Fagne ôc la Meufe, qui fai- foit partie du Pays de Lomme. Quelque grande que fût l'étendue du Diocèfe de Tongres , celui de Cambrai n'étoit pas moins confidérable. Il comprenoit tout le Pays depuis l'extrémité Méridionale du Cambrcfis , le long de l'Efcaut jufqu'à l'embouchure du Fleuve, & s'éten- doit à l'Orient jufqu'à la Dyle, & au défaut de cette Rivière jufqu'à l'exti'êmité de la Fagne & peut-être jufqu'à la Meufe. Avant l'éreftion des nouveaux Evêchés , les Régîtres de Cambrai ont de tout temps divifé cette vafle étendue en fix Archidiaconés : favoir , le [ ^/ ] Cambrefis , le Brabant , le Hainaut , Valenciennes ou l'ancien Pays de Famars, Bmxelles, Anvers ; il n'y a point de doute que tous ces endroits n'aient fait partie du Diocefe de Cambrai dès les temps de la pre- mière infbitution. Parmi les Evoques qui foufcrivirent le Concile de Cologne en 349 , on ti'ouve Supérior Evêque des Nerviens. On le trouve encore dans le Concile de Sardique tenu deux ans auparavant. l'Evéque de Ciimbrai étoit l'Evoque des Ner- viens , comme celui d'Arras l'étoit des Atrebates , & comme ceux de Tournai & de Terouanne l'étoient des Menapiens & des Morins. C'eft pourquoi les limites de leurs Diocefes fe trouvent être précifément les mêmes que celles de ces anciens Peuples. Or il efl démontré que la Nation des Nerviens occupoit toute l'efpace de terre que je viens de marquer. Toute la différen- ce qu'il y a , c'eft que du temps de la première inftitution , c'eft à dire au quatrième fiecle , Cambrai n'étoit point leur Capitale, ni par conféquent le Siège de l'Evêque. Il ne le devint qu'après la ruine totale de Bavai , [ ^ ] arrivée vrai- femblablement en 407 dans l'irruption des Vandales , puifqu'U n'en eft plus fait mention dans les Monumens poftérieurs. J'ai nommé les Archidiaconés du Diocefe de Cambrai ; j'y ajoû- ( a ) Bûcher. Belg. Rom. p. 253. ( ^ ) V. Ptolom. l. a c. g Ititier. Anton. & tab. Pcuting, ajouterai- p6iir un plus grand (éclaire iflement les Doyennes qui les compofoicnt. Comme clans tous les anciens Diocéfes , éri- gés par Conllantin & par Tes Enftins , la jurifdiétion eccléfîal^ tique avoit. toujours les mômes limites que les Diocéles fécu- liers , & que dans les Monumens du moj-en Age , on ne trouve pas qu'il le Toit jamais fiiit un changement confidérable dans l'étendue de. celui' de Gimbrai , le Dénombrement cîc • ce? Doyennés répandra' un nouveau jour fur la fituation des Nef- viens & fur celle de toute l'ancienne Belgique. • ((?) L'Archidiaconé de Cambrai étoit compofé des Doyen- nés de Cambrai & de Cateau-Cambrefis. Celui d'Artois n'y fut ajouté que dans le temps de la réunion des ueux Evêchés fous .un même l'afteur, c'eft à' dire au commencement du fixicme fiecle. '. L'ArcIiidiaconé de' Brabant en avoit quatre : fiivoir , St. Brice dans la ville même de Tournai fur la rive droite de TEfcaut; ce qui confinne que cette rivière féparoit les Ner- viens d'avec les Ménapicns , qui occupoient la rive gauche ,' où leurEvêque, c'efl-iVdire celui de Tournai, avoit fon Siège. Le fécond- Doyenné de Brabant étoit celui de Chievres dans le Haînaut Septentrional, le troifiéme celui de llalle, le quatriè- me celui de Grammont. Tout cela convient le mieux du monde avec les limites de l'ancien Brabant , qui alloient jufqu'à la Haînc & jufqu'au midi de Tournai , comme l'a prouvé l'Au- teur du Mémoire couronné l'année dernière. L'Archidiaconé du Haînaut comprenoit les Doyennés de Mons , de IVIaubeuge , de Bavai & de Binch : c'eft exactement l'étendue de fancien Haînaut. • Sous r^Vrchidiaconé de Valenciennes étoient les Doj'ennés de Valencienries , d'Hafpres & d'Avônes : c'eft-vVdire tout l'an- cien Pays de Fammars , qui s'étendoit depuis Valenciennes juf- qu'à Fichau. L'Archidiaconé de Bmxelles avoit les Doyennés de Bruxel- les , d'Aloft & de Pamele. Peut-être cet Archidiaconé fut-il féparé du refte du Brabant dans le temps que Bmxcllcs faifoit un Comté particulier. Mais il ne faut pas douter qu'avant cette G ( a ) Bucb. Be/g. Rom. p. 254. V ( 5» ) Epoque , Bruxelles ne fut également du Diocéfe de Cambrai* Il eft dit dans la vie de St. Vindicien, (^) que cet Evêque ^ut la maladie dont il mourut , à Brosselle qui étoit un endroit de fon Diocéfe. Cet Evêque mourut avant la fin du feptiéme iiécle. Je ne trouve point des Doyennés fous l'Archidiaconé d'An- vers : ce qui eft certain, c'eft que dès les premiers temps jufqu'à l'éreftion du nouvel Evéché , la viUe d'Anvers & tout le Pays de Ryen a fait partie du Diocéfe de Cambrai. Les Provinces Belgiques renfermées entre l'Efcaut & l'O- céan , compofoient les trois autres Diocéfes. Celui d'AiTas , longtemps uni à l'Evôché de Cambrai , comme nous le dirons en fon lieu , s'étendoit fur tout le territoire des Atrehates. Les Morins formoient le Diocéfe de Terouanne , & leur Evêque pfenoit indifféremment le titre d'Evêque des Morins ou d'Evêque de Terouanne. Les limites de ces deux cantons étant décrites dans le Mé- moire couronné par la Société Littéraire l'année dernière on y renvoyé le Leéleur, Tout le refte de la' Flandre étoit du Diocéfe de Tournai, comme il paroît par la lifte de fes Doyennés , qui étoient les fuivans. Tournai , Helchin , Lille , Seclin , Courtrai , Aude- narde, (excepté la partie de la ville en deçà de l'Efcaut qui étoit du Diocéfe de Cambrai , ) Gand , le Pays de Waes, Bruges , Ardenburg & Oudenburg. (^) ■ Quoique dans les villes épifcopales la plufpart des Citoyens euflent embralfé le chriflianifme avant le cinquième ficelé , il reftoit néanmoins un grand nombre d'idolâtres, fiir tout au plat pays. Il en étoit de même en Italie & dans le refte de l'Em- pire, & c'eft ce qui les fit nommer Pagani, Payens, c'eft- à-dire Villageois , du mot Pagus , qui fignifie un Village. Dieu fufcitoit de temps en temps des Hommes Apoftoliqucs qui n'épargnèrent ni fatigues ni travaux poiir les attirer à la religion chrétienne. C'eft ce que St. Paulin nous apprend ( « ) Cum xgrotaret ( Vindiciamis ) apud BrofTeUain Diœcefis fuaî Territorium. Baldrlc l. i.c. 28. &au£l. vita F'Mic. a^ud Haraumt. 1 p. %6. ( * ) Bucber. Bslg. Roi». />. 354. î 53 ) ■t!e St. Viélrîcefon contemponiin. (rt) Il l'appelle un de ces Eclairs qui poitenc la lumière aux peuples alfis dans l'ombre de la mort; ime de ces nuées qui répandent fur les déferts une pluie féconde ; un Dofteur 6c un Maître des Nadons. Il nous apprend que les Morins & les Nerviens avoient, à la vérité reçu quelque connoiflance du chriftianifme ; mais que le peu de foin des Pafteurs, ou les ravages des Barbares y ■ayant empêché le progi-ès de l'Evangile, Dieu choifit St. Vic- trice poiu' l'y faire briller avec plus d'éclat, & pour y allumer plus fortement le feu de la charité. Ainfi, ajoûte-t-il, au lieu .que ce Pays n'étoit peu auparavant qu'un défert habité par des voleurs , & couru fans celfe par les Barbai-es , on y vit les Villes , les Bourgades , les Iles & les Forêts remplies d'E- glifes & de INIonaftcrcs, ou des aflemblées faintes & véné- rables , «Se des troupes d'hommes qui vivolent en Anges , 6c célébroient les louanges de Dieu avec une entière paix, -s Il faut ceixîndant que la ferveur de ces premiers cluêtiens ait été peu conflrante pu qu'elle ait été particulière aux Ner- viens & aux Morins. Car un autre Auteur du cinquième fiecle , qui doit avoir mieux connu les Belges , puifqu'il l'étoit lui-mCmc , en a uacé des portraits bien différens. Cet Auteur cfl: Salvien, qui écrivoit peu de temps après la défolation générale de la Belgique & de toutes les Gaules, caufée par les iniiptions fucccffives des Vandales , des Huns, des Goths & des Francs. (Z') Il dit que les péchés des Bel- G 2 ( fl ) ( Sed practerea per Sanftum Viétriciura ) fanftificatum eft nomen Chriftj in remotiffirao Nervici littoris traétu, quem tenui antea fpiritu fides veritatis afflaverat, & in terra Morinorum, fttu orbis extrema, quam fluc- tibus fremena tundit Oceanus. Sedebant gentium populi,via maris arenofa, in regione umbraî mortis : deferta filvarum & littorum barbari & incolila- trones frequentabant : verùm prxdicatione beatifTimi Viftricii à Domino lucem magnam acceperunt : ipfax}ue Urbes , Oppida , Infulx , Ecclefiis & Monafteriis , plèbe numerofis , venerabiliter celebrabantur. Paulin, epi^, a8. /. 248. 6? 249. f> ( é ) Dlxi de urbibus pracclarifiîmis ( fcilicet Belgieis ). Quid reliquat îiî diverfis Galliarum partibus civitates? Numquid non confimilibus habitato- rum fuorum vitiis conciderunt? Salvian. l. 6. Edit. Baluzii .Pofi\intenimnoftra&barbarorumvitiaefleparia;fedinhis tamen vitiis necefle eft pcccata noftra elle graviora . . . Numquid tam criminofa eft Ckunoaim ges etoîent la feule caufe de leur ruine totale ; qu'ils étoîerit plus impudiques que les Huns , plus parjures que les Francs, plus ivrognes que les Alains, plus ravifleurs que les Albaniens. Selon lui , les Séculiers n'étoicnt pas les feuls coupables. ( <^) la corRiption avoit gagné tout le Clergé. l'Eglife étoit fouillée de toute forte de crimes. Le chriftianifme n'étoit plus qu'un nom , qu'un vain flmtôme. L'avarice fur tout étoit le péché dominant des gens d'Eglife, & fouilloit non feulement les Pé- nitens , les veuves dévouées au fervice de l'Eglife , les vierges conficrées au pied des autels , mais encore les Lévites , les Prê- tres, &, ce qui eft le comble de l'horreur, les Evoques mêmes. Toutefois parmi tant des vices, fe trouvoient encore de gran- des vertus. St. Diogene , Grec de nation , Evêquc des Atre- BATES, honora fon fiege par fes vertus & par fon martyre. (^) St. Nicaife , fon Métropolitain , conduifoit fon troupeau avec un zélé apoftolique, & repandit fon fang avec le courage d'un martyr de b primitive Eglife. Ils moururent l'un & l'autre par le fer des Vandales qui étoient Ariens, ou par celui de leurs auxiliaires, qui étoient idolâtres. Ce furent les ravages de ces barbares qui portèrent le coup impudicitia quam noftra ? Numqiiid tam accufabilis Francorum perfidia quam noftra ? aut tam reprehenfibilis ebrietas Alani quam ebrietas chri- ftiani? aut tam damnabilis rapacités Albani quam rapacitas chriftiani? /. 4/. 87. ( a ) Grave & luétuorum eft quod diélurus fum. Ipfa Ecclefia , qua; in omnibus efle débet placatrix De! , quid eft aliud quam exacerbatrix DeiPaut prscter pauciffimos quofdam, qui mala fugiunt, quid eft aliud penè omnis cas- tus chriftianorum quàm fentina vitiorum? Quotum enim quemque invenies rin Ecclefia non aut ebfiofum, aut l:élluonèm,'aut aduiterum, aùt fornicato- . rem , aut raptorem , aut ganeonem , aut latronem , aut liomicidam ? /• 3- /. 57. Unde cum penè nullam Chiriftianorum omnium partem,penè nullum Ec- . clefiarum omnium angulum non plénum omni offenfioné & omni letalium peccatorum labe videamus, quid eft in quo nobis de Chriftiano nomine blandiamur ; iùtd. pag. 62. Et ideôvidensillc qui fcripfit, commune efTe hoc malumCnempèavarîtiam) .propè univerforum, labemque hanc non ad mundiales tantum homines, fed etiam ad pœnitentesatque converfos, ad viduasquoquejamcontinentiam pro- 'feflas, atque ad puelks in facris altaribus confecratas; quôdque, ut ità dixerim, propè inter monftra reputandum , ad Levitas , eti am atque Presbyteros ;& quod his feralius muitôeft etiam ad Epifcopos pervenifle. Epifl. Salviani ad Saloniuiit^ fiveprafat. in 4 Hb. ad Ecclef. Cathol. in Biblioth. Patrum /^. 8 />. 3 81 edit. Lugd. 1677. ■( 55 ) mortel nu chrîflîanirme de nos Provinces. Nous les avons vu, dans la première partie de ce Mémoire , fe répandre par toute la Belgique , fîiccager toutes les villes épifcopales, tuer les Evo- ques & les Prêtres , renverfer les Eglifes & proflmcr les cho« fes facrées. A ces maux fucceda la guerre des Francs idolâ- tres qui ne finit que par les conquêtes de Clovis. On com- prend bien que dans des temps fi malheureux il n'dtoit point quefiiion de prôclicr l'Evangile. Dans les villes prifes d'aflaut, & dans des Pays expofés au pillage , quel moyen de remplacer les Evêques 6c les Prêtres tués ou dilperfés"? Quel moyen d'infi:ruire le peuple pendant tous ces defordres ? quel moyen d'aflembler des Conciles & de maintenir la difcipline de l'E- glile ? Il ne faut donc pas s'étonner. que les Eglifes des Paj-s- bas demeurèrent Hins Parteurs julqu'après le Baptême de Clo- vis , c'efi:-à-dire jufqu'i^i l'an 497. Quoique ce Conquérant fût baptifé ;\ Rheims, & par confé- quent hors des limites des Pays-bas modernes, il ne fera point hors de propos de rapporter ici cet événement , à caufe des grandes fuites qu'il eut à l'égard de l'état eccléfiafl:ique de nos Provinces. Les Francs , quoi que Payens , n'étoient pas fort animés contre le chrifl:ianifme , & dès leurs premières conquêtes dans les Gaules , pluficurs perfonncs puifllmtes le profel^ foient publiquement. Les chrétiens ti'ouverent un Protedeur en Childebert Père de Clovis. Enfin ce dernier , reçut lui - même le Baptême. Ce Prince avoit époufé Clotilde , Nièce de Gondcbaud Roi des Bourguignons. Elle étoit zélée catholique , quoiqu'elevée dans une Famille Arien- ne. Afiez inftiTiite de fa religion, elle entreprit la conver- fion de fon époux, 6c l'enti'etint fouvent fur l'extravagance du Paganifme 6c fur l'excellence de l'évangile. [^] Si elle ne réuffit pas d'abord , du moins elle panint à lui infpirer du mé- pris pour le'clilte de fes Idoles, 6c obtint la permifïlon de fiiré baptifcr les deux premiers cnfans qu'elle mit au monde. Deux ans après , Clovis , h la bataille de Tolbiac , voyant la xicloire prête ;\ l'abandonner , fe reflbuA'int du Dieu de Clotilde , 6c levant les yeux au Ciel , il prononça ces pai^oles : " Seigneur ( vî ) Greg. Turott. l. 2 c. 39. ., (î6) ,, Jefus, que Clotîlde adore comme le Fils du Dieu vivant, 5, s'il eft vrai que tu prêtes une main fecourable à ceux qui ,, t'invoquent , & que tu donnes la viftoire à ceux qui n'efpe- „ rent qu'en toi, écoute mes prières. J'implore ton affiftan- „ ce. Si tu me fais tiiompher de mes ennemis , je croirai en „ toi, ôc je recevrai le Baptême en ton nom. „ [^] Soit que la main de Dieu ait voulu fe manifefter par un mi- racle, Ibit que ce changement fubit ait relevé le courage de ceux qui combattoient autour du Roi, toujours eft-il certain qu'il gagna la bataille , & que les ennemis , après avoir vu leur Chef tué en combattant , fe fournirent tout à coup à la domi- nation de Clovis. De retour de fii conquête, le Vainqueur fongea h l'exécu- tion de fon vœu. Il fe fît infh-uire par St. Vaft, & aiTivé à Rheims , il y reçut le Baptême des mains de St. Rémi , pour qui , depuis longtemps , il avoit une eitime fingiiliere. L'ef- prit des Francs étoit préparé h cet événement. Les chefs les plus accrédités étoient gagnés par Clovis ; le refpeél & l'amour qu'avoient pour lui tous fcs fujets , le fouvenir récent de la viftoire de Tolbiac, que la plufpart regardèrent comme un mi- racle évident, tout ceh fit une telle impreffion fur les efprits que Clovis , voulant haranger fes troupes , il s'éleva une voix générale : " Nous renonçons aux Idoles; nous fommes prêts 5, à fuivre le Dieu immortel que Rémi nous prêche. " [ ^ ] ( a )ReginaverônoncefrabatpracdicareRegi,ut Deumverufflcognofceret, & idola regligeret: Sed nullo modo ad hxc credenda poterat commoveri, donec tandem aliquando bellum contra Alamannos commoveretur : in quo compulûis eft confiteri neceflîtate, qiiôd prius voluntate negaverat. Fadlum eft autem , ut confligente utroqoe exercitu , vehementer csderentur : atque exercitusChlodovechi valde ad internecionem ruere ca;pit. Quod ille videns, elevatis ad cxlum oculis, compuniStus corde, commotus in lachrymis,ait: „ Jefu-Chrifte , quem Chrotechildis pra:dicat elfe filium Dei vivi , qui dare „ auxilium laborantibus , victoriamque in te fperantibus tribuere diceris; tujc „ opis gloriam devotus efflagito: ut fi mihi viûoriam fuper hos hoftes indul- „ feris , & expertus fuero illam virtutem , quam de te populus tuo nomini „ dicatus probafle fe pra;dicat , credam tibi, & in nomine tuo baptizer. . . . Cumque hxc diceret , Alamanni terga vertentes , in fugam labi cacperunt. Cumque Regem fuum cernèrent iuteremtum, Cblodovechi fe ditionibus fubdunt. tbici. c. ^o. ( i ) „ Mortales Deos abjicimus, pie Rex, & Deum, quera Retnigius „ prscdicat immortalem fcqui parati fumus. Greg, Turon. /. a. c. 31. (!I7) Ce flit un fpeftacle grand 6c nouveau , de voir ce Con- quérant marcher aux fonts baptifmaux h la tête de trois mille cathecumcnes des principaux de la Cour & de l'armée , tous habillés de blanc félon l'ufîige de l'ancienne Eglife. [ ijl. Avit. ad CbloJ. Reg. a^aii Sirmond. t. \ . coue. gaU. j>. 153. (■ 58 ) occiipoient tout le mîdi de fes Etats, & qui aVoîent fli péné- trer jufques dans (à famille , puifque St. Grégoire de Tours rapporte la converfion d'une Sœur de ce Prince , qu'ils avoient fu pervertir. ( <« ) Quiint aux Idoldtres dont il efl: parlé dans la lettre d'Avitus , ce ne peuvent être que les nations au Nord & à l'Orient de la Monarchie Françoife. Mais le temps n'étoit pas encore venu de convertir la haute Germanie , la Saxe & la Frife. Il y avoit des befoins plus preflans, les Eglifes Belgiques étoient fans Paftcurs , &i les malheurs du temps y avoient prefque détruit le Chriftianifme. C'eft à le rétablir, que St. Rémi, fous l'au- torité royale , employa tous fes foins ; & il en vint h bout. Clovis rendit généreufement aux Eglifes les biens qu'on leur avoit enlevés , & y ajouta de nouvelles Donations. On le voit par le Concile d'Orléans, & par le teftament de St. Rémi. (Z') Ainfi les Sièges , vacans depuis tant d'années , furent pourvus des dignes Pafteurs que l'Eglife a tous mis au nombre des Saints. Vers l'an 500 , félon la fupputation de Bucherius , ( c ) St. Vafl fut fiit Evoque des Atrebatcs & des Nerviens. Ç d ^ Il établit fon Siège à AiTas , ne l'ayant pu foire à Cambrai , peut-être , h caufe de Ragnacaire payen qui y avoit fa réfiden- ce. Quoiqu'il en foit, St. Vaft remplit en fa perfonne ces deux évéchés, ((?) qui demeurèrent unis jufqu'à l'onzième fiecle. Pen- C ^ ^ Converra eft enim&alia Soror ejus,Lanthechildis nomine,qu8c in hacrefim Arianorum dilapfa fuerat. Greg. Turon. /. 2. c. 31. (^ b ^ I. Concil. ^urel. Can. 5. De oblationibus vel agris quos Dominus nofter Rex Eccleriis fuo munere conferre dignatus eft. V. & tejlam. Remig, apud Miricum cod. don. piar. ci. ( c ) Bucb. Belg. Rom. p. 585". ( . 427. . (6i) c'eft-à-dîre depuis la fin du qimmdme fiécle , reçut auffi inï nouveau Pafteur des Miiins de St. Rdmi. Ce fut St. Agiicolaua (^) à qui cette dignité tomba en paitage:les Auteurs contem- porains ne nous apprennent rien de les aftions. Nous ne le connoiflbns que par l'ouvrage d'Hariger, Auteur du dixième fiéclc,& par les additions d'Egide qui vivoit au treizième. On peut voir dans ces Auteurs , publiés par Chapeaville , les Sucr cellcurs de St. Agricolaus , parmi Icfquels on trouve Domitien qui Ibufcrivit le Concile de Clcrmont , & Faucon, qui eut avec St. Rémi, le demûlé dont j'ai fliit mention. Tels étoient les Evêques qui furent mis h la tête des Eglifes défolées des Provinces Bclgiques. Eux & leurs SuccefTeurs ^ pendant le cours du fixiéme fiécle, s'appliquèrent à détruire le Paganilme , d'abord dans les Villes , & puis dans les Villages les plus voifins de leurs rélidences. Il ne paroît pas qu'ils aient eu le loifir de prêcher l'Evangile dans les cantons les plus reculés de leurs Diocéfes : du moins ils n'y eurent pas des fuccès fort éclatans , puifque la plus grande partie de la Flandre & du Brabant, & toutes les Pro- vinces feptcntrionales , étoient encore enfévelies , au fiécle llii- vant , dans les Ténèbres de la plus groffiere idolâtrie. Ces Progi-ès lents de l'Evangile n'ont rien qui doive nous étonner : Les Apôtres & les hommes Apoftoliques , qui con- vertirent l'Empire Romain , trouvèrent des dilpofitions bien différentes de celles que rencontrèrent dans les Francs , les Evoques du fixiéme fiécle. Les Romains , quoique ti'ès-corrom- pus , étoient néanmoins un Peuple policé ; ils avoient du favoir & de la politeflTe. La magnanimité , la patience , la fenneté fai- foient la bafe de leur caraélere. La grâce de l'Evangile , venant H a ( a ) Tandem beatoRemigio, caclitus ad hoc prœdeftinato .... uteam gentem ad veri Dei cultum converteret . . eo inquam tempore Agricolaus Ecclefix Leod. prœfedit undecimus. Hariger. apud Chapeav. t. \. p. 5a. Eo, inquam, tempore â prscdiéto beato fcilicet Remigio, & Rege Clo- doveo & cscteris Galliarum Epifcopis & Magnatibus celebrata eft prima .Synodus Aurelianis de reftauratione Regni & Ecclefiarum. Ibi omnis Cle- rus . . . dolebat de fubverfione Tungris urbis, nec nomen epifcopale ibi I quifquam fubire prxfumebat , ex quo Servatius inde pulfus recclTerat . . . [ Vir vita: venerabilis Agricolaus agrum Dominicum exculturus eligiturj^ 'confecratur Prxful. &c. -/%/ud du Cbefns 1. 1. f. 10$. & Greg. Tu* R?». /. 3 c. 18. ( ff ) ibid. f«3) Roi Contran, & les crimes de la Reine Brunehaiit. Je ne fini- rois pas , fi je voiilois rapporter les perpétiielles contradidions que l'liifl:oire remai-que dans le caraftere de nos Francs. Miiis, fi des Princes , d'ailleurs fi dévots , étoient fi éloignés de l'ef- prit du chriftianifine , que faut-il penler de leurs fiijets, moins infliruits & plus Barbares encore ? Quelles doivent avoir été les difpofitions de la pluspart des habitans de nos Provinces , plus éloignées de la Cour , & par-h\ moins policées ? Auffi les Auteurs du fiécle fi.iivant n'en parlent que comme d'un repaire de voleurs , où fe commettoient impunément des Brigandages , des meurtres & des crimes qui font frémir la nature. Faut-il s'étonner après cela que l'Evangile y ait Mt peu de progrès pendant tout le cours du fixiéme fiécle , & que nos fiiints Evé- qucs aient eu tant de peine h le faire régner fur ime nation fi Barbare , dont il falloit fiiire des hommes avant que d'en faire des -chrétiens ? Voilà ce que j'ai trouvé de plus certain tou- chant l'état de la religion , dans l'étendue des Pa.ys-bas , pendant les cinquième 6c fméme fiécles. Je me fuis difpenfé de rap- porter les Miracles qu'on attribue h nos premiers Evéques ; & je l'ai fait par trois raifons : la première, que j'écris un mé- moire & non une Légende : La féconde, que je ne pour- rois rapporter la pluspart que fur la foi des Ecrivains , pofiié- rieurs de plufieurs fiécles , que la fiine critique ne me permet pas d'employer dans cet ouvrage : [ rt: ] la troifiéme , que fup- pofé même leur autenticité , ils font d'un caraétere h ne pou- voir répandre aucun jour fur notre ancienne hifioire. Ainfi , il ne me rcfi:e plus qu'à finir ce mémoire par un tableau racourci de tout l'Etat Eccléfiaft:ique. L'Archevêque de Trêves , Métropolitain de la première Belgique , étoit encore Primat ou Archevêque des Gaules. On fait que les Archevêques d'alors, ou les Primats (quoique ce nom ne foit pas de la première antiquité) difTéroient des nôtres. On appclloit ainfi ceux qui occupoient les premiers fiéges de toute une Nadon , & on donnoit le nom de Métropolitain à ( ^ï ) Un grand Pape dans un cas à peu près femblable difoit qu'il va- loit mieux commettre le tout au Seigneur, que d'en parler témérairement. Mdius ejl tamen Deo totum committere , ^uam a/i^uid ti/nerè defiiiire. /nnoccaU III, J. 4. de Mijfae Mtffi. c. 30. f64) Celui qui dtoit à la tête des Evéques d'une Province , ce qui' revient aux Archevêques de nos jours. C'eft ce qu'on peut voir dans St. Ifidore , dans les capitulaires & dans un' grand nombre d'autres monuraens. [Jf maer men kan niet feggen , welIc den plant is , die het uyt- neejhUdeUn. werkfel gedaen heeft. Uyt het aengehaclde zal men dan genoeghfaem zien, hoe moeyelyk het zal zyn aen de voorgeftelde Vraege te voldoen , ik hebbe veele Jacren in het onderfoek der kraghtcn van de Kmyden overgcbraght , ende hebbe my zeer dikwils over de ''''f>'^- '' ^ " wonderbaere etfeden der zelve venvondert , ende zal geene andere aenraeken, als die, welkers kraghten my eene langhe ondervindinge ovcrvloedigh geconvincecrt hebben , als ook die, de welke van de gcloofwecrdighfte Schryvers daer voor bekent gemaekt zyn , altyts indaghtigh zynde de falutaire vermaenin- gen van de twee onfterffelyke Reflaiirateurs van de Medicy- ï\Qx\ , Jhcrbaave Çû^ ende F/in Szvieten Qb^ den eerften feg- gende : niets tnaekt de modtfaekclykjîe onder aile Konjien Q te ive- C i ) Commuât, ^phorif. fui. 1 147. .ten de Meâicymn ) belacbelyker als een lofgegronde overvîoet vcin ' ^enecfmïddekn. Ende den tweeden zynen geliikigen naervolgcr: ■vim'kan geen %roùter voordeel aen de Medkyum doeii ^ als de zelve , door een jlrengh ende voorftghtigh onderfoek , te ontmaeken van allés het ghene men omvaer ofte tzvyfelaghùgh wegens de kragbten der geneefmiddekn vind. di^ Plantgiwaf- Aengaende de uytwerkfels der Vegetahîlia [ 8 ] op andcrc fchifi. Konften, Wetenfclitippen ende Manifaftiiren , zal daer de nut- fte van voor ftellen , ende zoo de opcratie te langh waere , z£d den Lefer tôt de Bron Ader verienden , eude om aile verwer- ringe te ontvkighten hebbe geraetfiieni gevonden ordine alpha- betico voorts te gaen. Ik hebbe my ook aen geene fyfthemadque naemen der fchiy- vers gebonden, maer de gemeyne ende alomme bekende ge- bniykt. Ik hebbe om verfchyde redens de nederduytfche taele den voor-rangh gegeven i .mo om dat het de Moedeitaele van ons Land is , waer in meeft aile Académique Schriften geftelt worden ( c ) 2.do om dat , ill dat dcfe Memorie het geluk heeft van te behaegen, onfe Vaderlanders daer voor andere het gebruj'k van zoiiden hebben. 3.tio ende befonderlyk ora dat myn aengehaelde materien , buytcn het ftiik der Medicy- nen , fouden konnen verftacn worden van die , de welke ge- mynelyk niet als hunne moedertaele bczitten. Ten felven eyn- -de hebbe ik ook de befondcrfte konflwoorden in het neder- ^luyts hier neiTens gevoeght. <[ c ) Zoo ziôt men de koningly kc Ac. des Arts &S , des belles lettres de Parjsy - -, , „ Rouôn , Montpellier aile in het frans , de Ac. van Edenbourg, philos, trans. in het t;A«wc*X. (, Engels,de Maetfchappyen van ITaarlem ende Vliffingen in het nederduyts. &c A B S I N T I U M ji L S E M. It Cniyd is van Ibo grood gebruyk , dat men het fchîer van den bcginne deiv Medicynen tôt heden gebruykt heeft , ende aile Pharmacien , foo oude , middelbaere als jonge, hebben menigvuldige van des Mïs praparata als Âqua , Confer- va , Cerevifia , Qleum , Extra&um , fal ejjent : Sal elix : fyriipaSy effentia ende Viuitm abfynîiac : &c. ende in veele andere com' poftta maekt het een der principaelfte ingredienten. Siet hier feer wytloopig over d^Wx. Neumann. (^) C « ) Des grundlkhen und mit experimeuten wedecmche Vht/mie totn. 2. /. l. D ZjTie craght îs te fyn ecn ieer h\xx.Qr ftîmtikrende tonkum [i] f O "Prikhiends endc daer oni is hct \^n Ico groot voordeel in vci-flapte ingc- ^'^rP"/^"* f""^'^»^' wandcn , ende befonder van de iVIaegh , geneeft vecle obftriic- tien voortskomende van een fibra Laxa , [ 2 ] door f jne Ojfil- Ç a J Pirfvakta iatie herltelt hy de Veerkragt, opent de verltoptheden , inci- ^''•^^* deert het vifcidum^ ( 3 ) dr>ft het onnute uyt het lighacm , cnde C 3^ dooYfnt/t hst door zync bittcrheyd doet hy de fonftie van de galle (^) ende '^"'' Word daerom van de befle Schryvers voor een groot fîomachi- cwn [ 4 ] deobfîruetis^ [ 5 ] hepaticum^ [ 6 ] anticache&icum, [ 7 ] Ca) MaegmidM anîihelmintkum [ 8 ] ende febriftigiim [ 9 ] gehouden , maer C^J ^ev7rm'fjel men moet feer voorlightigh zyn in het gebruyk van defen Çi ^ t^g'^i ti^ bol- heviniemen plant , want zoo hy gege ven wort in Q^ncfibra fîri&a, ''-Cfl^-f'* . , , , (10) ofte daer cenigen araor vtfcerum ( 1 1 ) is , is zyn gebrujk fp j kor: middd niet alleen vrughtcloos , maer kan zelfs fchaedclyck weien. Ç '° ^ gifpanns Het fal Alifitmi ^ tôt een dragma met Citroen ftp ten tyde (i\) p-erhitfmg van de fennentatie gegeven , is my feer dikmaels geliikt de cho- ''"'' ing^yfandm. 1er a morhiisÇ^ 12) aenftonts te generen:(c) het felve heeft my c laj Bort, honderde afgaende koorfen v^an de Lente genefen , naer alvorens het lichaem gefuyvcrt te hebben , maer in de Herft koorfen is het meeft vrugteloos. WQt faî ûbfifitu met aq. menthes is een infallibel tegengift van den Cûjjhva ofte Manioc wortel van Surinaemcn (^ d ') den welken de flaeven aldaer als brood gebruyken. Het Oleum cibptJtii ingegeven , ende het krujt op den buyk der kinderen geleytjaeght niet alleen feer dikmaels de wonnen ^ af , maer gcneelt de harde en dicke biiyken der kinderen. Het aftrekfel van defen plant, in eene Dyfenterique [ 13 ] Çii)Roodenlûop Epidémie van Coppenhaege ^hf^Qh in hct jaer 1655. feer veel goets gedaen, ende in het jaer 1679. in de Deenfche Armée heeft P. Brant zigh zelfs endc honderde anderc van eene Dyfefneria vermimfa , ( 14 ) genefen. ( e ) ir,l^:ï;2 C * ) Boerbaave Chimi :tom. a. fol. 11. Tachmius Tlypp. Chym. 188. Hel' vet. I. fui 335. Ce) Boerhaave fet meer betrouwen in het Sal ^hfintii Taken:i:àQa Ifelven feght Choieras toi/it vomitufque pertinacijp/nos omni alia m:tkodo incura- biles. Chym. tom. 2. p. 58. ( ^..^.j.^ ende .volgens de gctuygenifre van den voomoemden 'Bûrtholîm/s ( ^ ) genelen de Gromlamkrs hun daer mede van het fcorbut. . Defen^ plant , in wey van melk gefoden, is feer dienftigh in ('i'\ Rom. aile hecte en _/)///nV/lî c 3 ) fi<-'ktens. Ù3 ^"Het Sal ejjhitiûle van defen plant is een fcherp fiier fout: in vCele opfighten verfchillende van aile andere fuere fouten, c\..ttvww- ^ . ) j^^^ dillblveert het Eyfer niet alleen in fynen metalUqmn ftaet, (4) Saffraen macr den Crocus MartisQ^') van aile zyn phlogijlum berooft, ^an ^^^^- ^^ wdke hoedanighyd nogh de. aciâa mineralia (5) nogh de aciâà. Smmr. .."^ f ..o feriiiefïïûtioneperààa X 6 ) nog de .andere fuere fippen hebbcn ; iX(>,)Smrendoor: iYam(j^vs hebbe met geen ander fiier een weldoorbetene eyfer- g>]ing<^ Oitut^ . niael plek konncn uytdoen, foo dat de Ur. Neuman en veele anj-lcre gcfatlt hebben, fcggcnde, dat dit Sûl geenfints van den Ci^Wmlîeen. fyj^P^or T^îriûri C"^ ) VjiïÇiilrAx. , ende-wacr het fiken men hier moghte ujtweyden , foude iaethoonen dat het op veele metaq-t -i>.-..W'.-î\ %:\' •v.-'.vû5>\dH •-■. ■' len C a ')Meimires ds Coppeiihagtie 167 i. Hift. dePu-lc. R. D. S. 170&. (, è ) Boerbaave Cht/in. toin. a. /• 7p..> -'• •'•*'^- s ( 9 ) !èn en Verwftoffen geheele andcre efTeden doec , als andere fuere doen. Ik hebbe met dit Sont een Tiri&ura Martis faturatifftma ge- ^^^^^^ Tw<. maekt , van de welke wonderhaere efîëdien gelien hebbe. Men kan dit Sd ejjentiale op de gcwoonelykc manière mae- kcn , macr is altjd bniyn : het foo wit te maeken als men het van biiyten kryglit, hceft veele Chymici tegens het hooft gc- ^5rongen : maer met eene klyne chymiciile handgrcep , kan men het foo fehoon en vnt als het vremd maeken ; waer door men hiét allcenelyk dit , maer mcer anderc Soiiten feer kort en ■fehoon kan bereyden : hier van te fchryven is van defe plaets niet : maer wilt men ecnige cbymicak operatien over defen plant fien, foo kan menlefen hift.\^ Pac. R. de S. i6$Qi Jî^m I72I. &c. ■ ' A L N U S, ^- E L S. DEfen Els , is van geen gcbruyk in de McdicjTien ; maer de Schors van de jonge tacken vvord feerVeel om l^ymvaët iende Cattoen fwert te venven gebmykt , alfoo het een aâftrin- gent is , endc de Galnoten doorgaens te dier zyn om tôt foo een geringe ftoffe te gebruyken : dogh het faegemeel van vers Eyken houdt is veel betcr. In veele landen word defe Schors - ^ ook gebruykt om het Icer te bereyden \_a'] cnde het Hoiit re- '* fifteeit langh in het water en word daerom gebruykt voor wa- terbuyfen en Pompen 6:c. fiet au Hamel: arbres & Arhujîes. ( « ) Defcriptton des Arts & Métiers par Mrs. de Tac, Rot/ aie des S. articla Tameur ^ Hongrotjiur ^ Corroyeur Bc. A G A R I C U S, S W A M. DE Swam , is eenen Fungus ofte Uynvaiïînge van eenen boom : den Agarïcus àlhus is alleen dogh feer ^v}•riigh in't gebmyk in de Medicynen , ende komt voorts van den Larinx.(^^ - -J^-O^' ïbmmige nochtans mcyncn dat het niet alleenelyk de kraghten boom. "" "^ van den Kina kina vermeerdert, maer dat hy het wederkeeren der Koorfen beiet, B . Den Swam âév EyJke boQmen word van de Swert Verwers in plaets van de Galnoten gebrujkt, dogh doet wynigh oft geen •efFeft. Den geprepàreerden Swam ofte Lammadou is by de Chyrurgjns foo feer in't gebmykom het bloet teftelpen, dat er tegenwoordigh fchier niemand is of bedient zigh daer van \a'\ £nde aile moderne Chyrurgyns boecken zyn daer foo zeer van vervult , dat ik het onnoodigh aghte daer voorders over te fchr>'ven : maer is men begeerigh den Mechanifmus ofte de ma- nière te weten , op de welke de bloetftelpinge gefchiet , die lefe d'H.r De Haan \_b~\ ende op eene andere plaetfe alvvaer hy (^i')Koutfweit. feght, dit gewas qqu fpecificum tegens àa fudores colliqimivos Ci) te wefèn. [c] *(^ a ^ It ut/tgtvonden dosf d^TJr. Broflard 1750. ( ^ ) Ratio medendi fol. 257. (c 3 Ibid. fol. 578. tQtn. $.: A L T H /E A , M A L U E\ Efen geheelen plant, foo blaederen, bloemen, fiet, aïs A'ortels zyn in de Mcdicynen van groot gebruyk : aile Qi) F'irfigtinds tielidfs deelen zyn feer EmoUient^ (i ) ontfpannende, pyn-ftil- lende ende docr zyne flymachtigheyd (befonder de wortels) C 3 ) Ommn- feer obvoherende : C 2 ) om fj'ne mucillagineusheyd ( 3 ) en ob- ^'"t ^Si -nrhe d '^^'^^^'■^^^-'^'^ kraght word hy veel gebruykt in verkoutheden , " Borft , Nier en Blaes quaelen , vooitskomende uyt eenige Acri- ( 4 ) Scher-te. monîé'yC j\.^ cok in ilenroodenlrop, fcherpe Diarrheen C^) en- (^S) bui/k-ioop. ^g voorders in allefiektens, daer men ontfpannen ende.obfol- vercn mcet. Du Hamel verhaelt dat de Decoftie van defen worteï meer cfïeft als aile anderé remedien gedaen heeft , in eene generaele Epidémie van geinflameerde Oogen grafferende tôt Orléans, \_a\ Het felve hebbe ik alhier ondervonden anno 1 768 , wanneer al* * hier 00k eene diergel3 ke Epidémie was. Het felve decodium ge- C (î ) . Onttîl- necft 00k de Cloven ende Excoriatien. ( 6 ) iingen. Ik hcbbe feer dikwils , ende altyt met groot fueces , den Un^ guentnm AJthaea met Spir. Sal. cmmon. en Camphora in de z^de? wee ofte Pleuritide gebruykt, ende foo men de lydende partye ( a ) Hift. de Pac. R. dit S. 1747. D dner fterk mede Vr^f t , is de pync gcmeynelyk în korte uren ver* dwgnen , fonder nochtans de andere remedicn te vcronagtlhe- ' men. Van niemand vvordcn er Ichier mo^yne I 7 ] of Emoi- . O ^ P^nflil- iiente [ 8 ] Cataplafmata [ 9 ] of Fomentatien [ lo ] voorgcfchre- ' ( 's > rennal-- ven,orte à-c/ltthceu blacderen olte hct poycr der wortelen dient '^'"'^ . ,: ; daer voor Bafis. Hy is ook het principaclfte ingi-edient in veelô ^ to^stmngitt Syropeti, Sahcfu Plaeficrs ^ Tabletten , Decodien &c. Soo dat deicn plant van leer groot gcbnn k ende utiliteyt in de Medi* cyneii is. ; ■ Met ai'kookfel van jiltbaa wortels word gebmykt , in plaetfe ^TCPi Arahifchen oftc Scnviraelfcben Giim, tôt het luftreren der Stoffen , befonder ibo \^c Gummen wat dier zyn. Dcn auteur van de Pharmacopée moderne zcght, dût uyt defen wortd een Gum kan gemaekt wordcn in ailes gelyk aen de Ara- bifcBe Gum , t'ghene een groot profyt vooi- dit Land Ibude zyn$ alfoo defen plant hier iter overvloèdigh groéjT:. De decoétie van defen wortel word ook gebmykt, by de difr folutie [ n ] van Mercurius, '[12] in fterk "water , om het Ilae- ^/ ^ ^ ^ Onthin- fen en Conynen hair te ftryken; ora het felve beter te doen (12) ^ikftl- walken ofte voUen voor de lloedemaekcrs , waer door de hoe- '"^'^ den veel f>nder en fchooiider thoonen. Dit Geheym heeft de Engeljbhe ^oot gewin bygebroght, maer is nu federt eenige jae* ■■v^Vs^ ren tôt ons ovcrgekomen. ( Z» ) De wortels van Alth^ea. root gemaekt , gebniyken de Franfche om de tanden te fuy veren. Onder ^q'^q elafic behooren den Maha ,[13] Verhafciim [14] (• 1 3 ) Kesken:- aide Confoliâa major ,[15] de welke aile outrent van het felve ^"'^^^- - . uytwerkfel zyn. . : ■ ^ ' .X'^^'^^^'^f-: : ( * ) Defcription des art: & métiers parM.rs de fac. R. des S. Chape/lier. Item ( '5 ) Simerwor- ViHion. de commerce, Didlion. Encklop. &c. " ^^^' A U R A N T I U M, 0 R J N JE B 0 0 31. ALhocwel defen boom nieteygen aen dit Land is, foo noch- tans hebbe geraeden gevonden den felvcn alhier te plaet- fen , foo om dat hy hier ovenloedigh gequeekt word , dat zync jnedicinale kraghten van over vecle peuwéq bekent zyri, iûs befonderlyk om dat defen boom tegenwoordigh aen de Media^ { îi \ ^^« eene grootè nîeuwigheydwilt byfetten. Het gediftiUeert wa=^ Junjl ^'^'^'''^' ter van de bloemen gebruykt men als een ftomachicum , ( i ) " < a ) Hertjier- Caràiûcum ( 2") ende Cepbalicum. ( 3 ) ^"(^ Y Hoofîikr- ■'^^ vrught , om htier aengenaem fuer, is het alderbefte Ânti' hernie mid4el. fcorhuticum , dit is bekent acn de Beivinthebbers der Ooflindi- fche Schepen , de welke ordre geven foo dra defe fiekte onder het Scheepsvolk grafleert , hun aen het Eyland 6'.''* Helena kaep goeâe hope ofte eenigh ander Eyland , waer defe vrughten abundant zyn , te ontfchepen , ende de felve voor haer princif paelfte voetftel te laeten gebruj'ken , ende op korten tyd fiet men meeft altyd het Scheepvolk volkomen gefont ; het felve heeft onlangs getoont den Admirael Anfon^\_a~\ Jaques V Ere- mite \_h'\ en veele andere Zeevaerders. Ik hebbe verfchyde maelen door veel en langdurigh gebruyk yan defe vrugten ende 00k Citroenen het Scorbut radicael ge- * nefen , waer toe te vergeefs aile andere Antifcorbutka gebruykç vvacren , den geleerden De Haan zeght dat wy de Antifcorbutka met geheele handvollen ende de Oranje-Appels tôt thien daeghs behoorden te geven [c] om daer het waer effeft van te fien. C 4 ) Rom. Wat effeét defe fuere fîippen in heete en putride ( 4 ) koors- t'ige ^ ""Sio»- ç^^ ^ befonder in kinderpocxkens en aile Akakfcenîe ( 5 ) hu-. C 6 ) Redeiige- meuren , iiytwerken , is te feer aen aile Ratiomk [6] Medicyns hruykitidi. Jjekent , om hier voorders over te fchryven. Over eenige jaeren is in Holland gQWQcHi fekeren perfoon,figh eenen Perjtaen noemende, den welken zigh vanteerde de Epi- Ci^ FalUnde- ^^Pf^^ ^7] ^*^ konnen genefen, hy kreegh grooten toeloop en genaf- tiikts, er waerelyk veele : eyndelyk de Dochter van fekeren ryken Jode genefen hebbende , wird zoo rykelyk beloont dat hy het gehym ( beflaende alleenelyk in het poeder van Oranje-blûede- ren tôt een a twee dragma daegs te gebniyken) gecommuni- ceert heeft : men heeft dit middel daer naer feer dikwils , maer met Çoo goeden uytval niet , als alfwanneer den Perftaen het ad- miniflreerde , gegeven : ofte hy iets aghter gchouden heeft , ofte de foort van Oranje-blaederen onderfcheyden heeft, ofte (^ a .)' Voyage au tour du monde. C i> j Die getuygt aile zyn fcheeppTOlk door defe vrught vaa het Scor* tut gtnefen te zyn. ; C c ^ JUatio medcndi tom. a. />. i. (13) -de foorte van Epilepfte wacr in dit middcl het eflTedl doet , be- ter gekent hecft , is nogh onbekent. Dit middcl my door ecnen Joodfchen Heere gecommiiniccert fynde, licbbe daer vyf preuven medegedaen, ende hcbbc in vier gecne gcncfinge konnen verrigiitcn , maer wel de Paroxif- pti [ 8 ] wat lighter , ofte zoo menighvuldig niet gehad. Macr den vyfden zjaide ecn man van 26 jacr verfek met de vehe- mcntlte S^tnptomata , [ 9 ] is door dit middel radicael genelcn. het gène te bemerken is , is , dat den leyder foo groote quanti- tyd wormen quyt geworden is , dat het onmogelyk fonde fehy* nen dit te gelooven , alhoewel delen geene teeekens van wor- men ojt gcgeven hadde , foo dat dit geval niet kan aengelien worden als voor cène Epijepfia, vermimja , ( i o) van de welko door andere Antehelniintica. ( u •> verfchyde genefen hebbe , ende nogh dagelycx van een ider daer door genefen worden. Over dit middel , daer naer g^lefen hebbendc , de geleerde Werken van d'Ur. De Haan^^a') hebbe nogh verfcheyde an- dere proeven gedaen , dogh hebbe niet geluekiger als in myne voorgaende geweeft , foo noghtans hebbe defe bladeren altyts •een goet Antifpnfmoâkum C 1 2 ) gevonden. Seker Italiaen my gecommuniceert hebbende , dat in zyn va- derland het onmenfchelyk fchelmiluck van te vergeven feer abundant gcplogen wird , dog dat men gckikighlyk een tegen- gift in twee a dry Oranje- Appels ofte Citroenen daghs tege- brnyken ontdeckt hadde , is my korts daer naer het geval voor- gekomen , dat verfchyde pcrfoonen vergif ( waerfchynelyk een arcenicael ) [ 1 3 ] gebrujkt hadden, eenen van die, onder myne forge zynde, is door het gebruyk Viin abundante Citroenen ge- nefen. Dit communicerende aen eenen van myne Confreers heeft op de felfde manière zynen patient ook behouden , de overige zjai aile geftorven. Een ander voomaem perfoon , door het ge- bruyk viin een vergiftigh onbekent poedcr, in cenc quyncnde ziektc ende daer naer in eene volkomcnc Paralifle (i0 ver- vallen zynde, hebbe iknu onlangs,niet tegenftaende feer hoogh in jacren , docr het gebniyk van Citroenen volkomen herftelt. Dcfe kraght word bevcftigt door A. Bartholïnus van Turin ( 8 ) AenvaUm ( 9 ) Toivalie» (^ lo^Wormval- lende Ziekte. viùdel. C 1 2 ") miJJel te- fxns ds fiutfj)-trek' ingen. (_i^')rattekrujf$ het/d. ( « ) Rmûo nudenJê tom. a /». 22^. & fej. (n) (^ ) feggende , dat het vergif Aquetta genaemt C zynde een Ar^ cenicael t'welk men tôt Roomen onder het Pontificaet van Al* EXANDER VIL fterk gebniykte ) door het gebruyk van Citroc- nen onfchadelj^k gemaekt wird , ende dit vind men felfs in de. oudfte Schryvers beveftight, ( ^ ) ' f -'^ 15 ) TTonm^- In de laefte peft van Weenen , de welke vermineus (; 1 5 ) waSi . *>S' heeft men geen beter Remédie als het fap van Citroenen ge* vonden. ( ^ ) L. Septalius heeft lange jaeren voor een Geheym gehoudert^i het aftrekfel van onrype Oranje appelen in fluxu mutieb. mmo- (^16") overvfoe- dîCO. il6^ i d ^ dip maend jJondm ^ j^^y^^ ^^^ ^eght , het fap van Citroenen wonderheden te "^'^'^ doen in verouderde iilceratien. De vmghtcn en lelfs de blae- ^^^■^^ . deren van Citroenen langh gebruj'kt , genefen het malum hypo- chondrïacum. (/) men maekt uyt de vrughten en bloemen vari Oranje appels ende Citroenen verfchydc prysbaere medica-i menten als aq. ncipha y ol. cort. aur. cit., miva, tin&., conferO. Cxi')maegper- ende veele andere, zynde aile gocàQ/lomachica,C J7 ) tom'ca ^f"^^ C 1 8 ) ende carminativa. ( 1 9 ) .hmdl " Daerenboven worden defc vrughten overvloedigh gebniykt C fp > hirt^sr- voor tafel ciraeden , dranken , liqueuren ende reiikwerken , het "" ^ ' Citi'oen-flip word 00k feer veel gebruykt van de zyde verwers Voor het rood. C g ^ »•;(«) Ephem. nat. cur. an». 6. decem. a. , ( i ) F'irgiliu: georg. 126. ( c ) ColleSfion. acad: tom. 7. pag. 337. ( rf ) Lahyrint. mtd. 478. ' ' ^ g ) Votjage d"* Amérique p. 3. fol. 20 r. (/) ColleSt. academ. tom. 7. pag 303. atrno 1166, C g ^ Macquer Part de la teititure en fnye adopté par Pac. R., D. S. BECABUNGA, B E E K E N B 0 0 M. -■iuv.ivi4.\(f; D Efen plant word generalyk van aile auteurs voor een feer ' groot antifcorbutkttm gehouden , maer word meefl met (^\')mttrklaver.jrifol. aq, ( I ) tmJîurtiumQ 2 y oï Cochlearia ( 3 ) vermengt, r 3 j Teliîad oni de fcherpheyd der felve te corrigeren , gelyk wy boven van de acetofa gefeyt hebben. Men geeft4efe kmyden verich, ofte het fap daer uyt geperfl met iiip ViUi Oranje Appels ofte Citroe- nen otte reynlchen wyn toc 8 a lo oncen s'morgens, olce men doet de bovengemclde krLiycien met verièh hier fermenteren. . De Polder Boeren , waer het Scorbut feerfterk gradeert, leg-, gen den Becabuiiga op hunne fcorbutique ulceratien eiide ge^ nefeii ofte ten miniten pallicren de lelve dner dikmacis mede. Eene fomentatie ofte cataplafma van Becahiiriga is feer voor- âeclig in Cof7di/ûniata,C 4 ) in de Speen ende eyndelyk defen (^^^ensvrat- phuit Word van een ider in aile Huydfiektens geprefcn. ". *'"' Jrajr/y fegt, hem in de Huj'dfiektens der Beeften eene ex- cellente remédie te weien. BELLADONA, SOLANUM FURIBUNDUM, NJCIITSCHÂDE. NIet tcgenflacnde defen Plant van aile Medid en de Bota' uici voor lèer vergiftig gehouden word , ende met hon- derde fiinefte exempels daer van by de Auteurs xq vinden zyn^v (^<^ ) foo nogtans wild men in defe eeuwe , daer men uyt aile vergiftige planten heylfaeme remedien tragt te foeken , den fel- ven als eene fpectfique remédie tegens den Kanker ende Skirrus ( I ■) aenpryfen, (^) daer nogtans defe nieuwighe^^d langh te /^ ^ ' ^ Knotf^i- voren aen Rûyus bekent was. Ende niet tegenftaende den d'Hr.- De Huan (c) defTelfs gebrayk ecnighfints aenpryft, De Hr; O&i figer ( ^ ) verfchyde goede gevallen daer van voorftelt, D'fir. T'Gaîaker (e") den felvcn leer verhcft als ook de Pbi- hf. tranfadt, van defen plant veel gewagh maeken, (/) den Journal de Médiane (^) veelc genefingen voorts brengt , hebbe noyt den felven derven gebriiyken , ôm een extra droe- vigh geval dat ik van een ander gefien hadde. Soc dat ik oor- . C " y S. Pauli bot. quad., Lobel , Sapel. kift. plant. &c. brengen verrchyde exempels by , de dood door defen plant veroorfaekt te zyn. Item het fa» meus exempel van den kruythof tôt Leyden &c. ^ -f • ( i ) Lamberg:n /e&io perfanaii Carcinomatis 1754. Ce) Rat. m:J. p. 3 pag 36. i' ( . 173. . X b ) Du Hamel iraiti des arbrt: 5f aiiu^ei, ' (c_) Linaus /lor. la^. pag. a6i. Ç S ') w^nagti' ende een foort van Moxa bereyden, waer mede zy het felve eflecl als de Chimfen doen. Die meerdere effe<ï]:en van defen wondcrbaeren boom wilt B R I O N I A A L B A , m L D E IVfNGJERT. A Lie die de Botanki ende M^^/^/^afi'?Vrdoorlefen hebben, fullen Kgt gelooven den woitel van defen plant eenalder- voordeeligbfte hulp-middei te z,>ti; ik wil alhier niet aenhaelen dat bj^, volgcns de getuygenifTe van Sydenham^ de finneloosheyA geneeft, nog dat a Villa Nova daer mede de Epilepfk genefea beeft , noghte de wonderbaere kraghten , die Tachenius hem irt C I ^ yigt. -het Ârthriùs ( i ) toefchryft : aile de goede efFeften aen tô haelen, die door defen plant gefchiet zyn, fonde meer als onfc geheele niemorie bevatten : maer ick wil alleenelyk getuygeniiTe geven van de wonderbaere uytwerkfels, dewelkeik felft vrni defen wonderbaeren wortel gefien hebbe. Ik herkenne dan, den wilde Wyngaert wortel het aldergroot- (te refolvens, C2) dat in de medicynen bekent is : ik hebbe hem honderde rey-fen op Cùnîiifîen^ Avicenna^ Foreftus , ende ontalbaere andere, ende fy fullen over de gé- tuygeniflen verftelt ftaen. - Ça^ Flora CamesHca ti6o. fag. iS-j. ' (b ) L. 6. obf. 23. fcj P^g- 4i<î- • ' ry/nr.Av.v/,'. D vwrmen. { ^^ ) CHAMiEDRIS, L A G E ETKZ. It gewas , is in groot gebniykin de Medicynen, koomt m de Corapofîrie ViUi verfcheyde Deco&ien , Poeden^ EleStua- rien , Syropen &c. fyne principaellte knigten z^n te wefen, een C I ) Biner. gix)0t Amarum ^ C.i ) StomacUcum ^ i'^y Tonkmn.y (3) Anti- uiM ^ ■^^'"^^^'" helmïnticum^ (4) Fehrifugum^ (5) Dim-etkum, C6) ende Sudo-^ di^verflerkenJe fificum (?) eiide is daei' voor van meeft aile Schryvers bckent C 4 ; tcgeiis de \\^ hebbe defen pliuit , wel bondert ende mcerdere ryfen , in CsJ Koorfinid- Reumûtîfmo^ c 8 ) en Arthrilide^ ( 9 ) fomty ts alleen , ende fomty ts *^^^ met den Chamccpitis puh. Lumhric. terr. en Giim Gmiac.,vaxi •Dsn ^^ '''' '^' icl<^i' ^ven veel tôt een Dragma , dry a vier mael daegs ingege- C 7 ) Sweetdry- yen , ende moete getuygen de verfclie ReumaHfma meeft aile ^"'c's"') h'^t ^^^^ '^°^^' gc"cfen te hebben : maer foo defe Quaelen verou- C 9 ) viiginde dert zyn, gebruykt men het dikmaels vrugteloos : maer dog foo pnctjiu j^gj^ ^^ Urine copieus ende troebel fict af komen , is men van de genefînge bynae verfekeit. Ik hebbe ook ondervonden, dat foo wanneer defe Qiiaele wat rehel is , ende men eene goede quantitejt Baïfamum Copaïba daer mede vermengt , dat het fchier noyt fonder vriight gegeven word , maer moet lang gor- continueert worden. . ' D'H.r Gauhïus, in de liaarkmfche Maetfchûppy , ( ^ ) brengt een quaed gevolgh van het gebruyk van defen plant by: Ci') maer , niet tegenftaende mjne hoog-agtinge voor dien vennaer- den Profejjor , foo fchynt ray de faeke niet genoegh te confie^ , ren, om foo heylfiiem middel te decrediteren : immers betuyge noyt iets diergelykx geflen te hebben , al-hoe-wel defen plant feer overvloedigh gebruykt hebbe. De Heeren Ilofmann^ Cf) Vefalhis, (d) Soknand, C^) eiide ontelbaere andere , konnen in hiinne Schriften niet genoegh de kraghten van defen plant verhefFen. Den Cbam^phls mr^ entrent altjt de felve efFeften gedaen hebbende , gaen den felven ftilfwygende voor by. ( /» ) ^. 1758. ( ^ ) Tom. 8. ^ e ) Hcfm. l. 1 c. 60. C ^ ) Pag. 629. C « 3 Coiifiilt. pag. 437. ( i^horfmiJJd { ^3 ) C H A M Œ M E L U M V U L G A R E , CH A MILLE. ALhoewcl defen plant voor onkruyd uytgeroejt , eiidc da- gelycx ondcr dcn voetgcrrapt word, foo fyn zjTie dcug- deiï Ibo mcnigvuldig, dat de Medicyns en Chyrurgyns hem da- gclykx fccr abundant gcbmykcn. De Meâicyns gebruyken hom als Ceiï Fehrîfifgrim , ( i ) en îs ibo kragtig, dat ik in vcrfchydc gcvallen intermittente koorfen $;eliad hobbe , die aen den Kim refifteerden , ende andef e , die door AqÇq heylfaeme fchorfe wel weghgenomen wirden, maer felfs ten tyde van \vX gebmyk van den Kina te nigh qiiaemen, ende hebbe de (eh^e alfdan met den chamille gencfen. Immers de langdurige ondcrvindingc heeft my geleert , dat dcn beftefi widdel om het récidiver en ( 2 ) der koorfen te belcttcn is , heft poeder ofte den Extra&um chamameli met den Cortex Peiu- vianus te vermengen , ende kan dit feggen met duyfcnde expe^ Timcntcn bcwj'fen. Die de welke de Anîifpafmodique ( 3 ) Qi^ del ende Ântkeptique (4) (^) kragt van defe bloemen l>ekent ( 4^ dat de m- zyn , fuUen de reden van dit aengehaelde lightelyk konnen op- Joflbn, befonder, foo wanneer zy het Syfîhema van de intermit- tente koorfen van den Grooten Linaeus (r) wd doorgrond liebben. Den Chamille is cen goet Carminatiff dî wind-brekend micK del , ende is -daerom gemeîiielyk den Bûps van aile Canninath- ve Mijîuren en Lci-vemcnten ; zyne Antifpafmodique kragt is (bô ^oot , dat een lîmpel Lavement van Chamille feer dikmaels ■feen hevig Cramp Colic geneeft, ende de opgefpanne winden iiyt mg'ge- bruykt : maer den Heer Stork hQQÏx. defen plant onlangs we- derom op den theater gebraght, onde dcflelfs eminente deiigh- 4^ .tQt'.den hcmel toc vcrhev.cn, niet alleen in Aqtv Skirrus ( I ) ende Cancer , ( 2 ) niacr in ontelbacre andere quaclen i welkc alhicr acn te haelen ik onnoodigh aghte , alfoo bet werx- ken van den Scbryver in de handen van een ider is. Ik geloo- ve niet dattcr- iemand gcvonden word , ofte hçeft oog-gefiiy- gen willen zyn van die hoog-opgegevene ende wonderbacre cu- ren van den Hr. Stork , een ider rheeft den extraùwn Ciciace gebruykt, ende bet is daer mede gegaen , gelyk bet geraeynelyk met aile nieiiwigbeden ^^Qt :&id fuperjîitieufe ofte ligt-gelooven- de hcbben mirakcl gcrocpen , eci* zy den ujtval te reght fagen , ^nde àQ cppritieufehQbhQu bun tegen aile ondervindinge aen- gekant : t'zyn dan alleen de onparty'dige , die , - detî^^aeren luyller aen de Medicyhe konnende bybrengén , over dit ftuk hct belle konnen oordeelen. . Ik hebbe bet cxtradt. Cicuta Icer dikmaels in verfcbeî^dS iîektcns gebruykt', van twee grynen tôt twee âragme.n endè meer daegbs, maenden lang , allengskens opklimmende , in ailes exaâ:elyk agt gevende, op de leflen van den Hr. Stork y maer ik bebbe noyt van den felven eenigh bet alderniinfte quaed gevolg gefien. fn Ik bebbe bem , verfcbyde maelen , in Cancro & Skirro vera gegeven , bebbe noyt eenigc volkomene gcncfinge bekomen , maer fcbynt bet levcn verlenght,,ende de qiiaelc verdragelyk gemaclvt te hcbben. v? -îT- ' :•- ' "-, Scrophuhiife [ 3 ] Gerwillen , foo rond-om den bals, als in bet Mefenterhm ^ [4] bebbe ik daer vcrfebeyde maelen r^'^/V^fZ piedc genefcn, felfs eene Doghter van 18 jaeren, die denilials, kele , maxille^ [ 5 ] mefenterium &c. vol verbarde klieren bad- dc die reets uvce jaeren. duerde, ende welkers oogen foo on- fleken waeren , dat zy verfcbeydc maenden in bet donker badde moeten fitten , ende eyndelyk blind was gewordcn , is daer door genefen, ende niet tcgenftacnde zy ontrent twee ponden txt. Cicutce gebrii}kt heeft , heeft no^•t over dit medicamcnf D . ...... '\ fi ) knolfgifyft kankir C 3 _) verhardi klieren C 4 J Dartn-net (s) kaktbiin (^6} CO ofitjleki»- eenige klagten gedaen. în hertiiekkige Opthalmîen, [<5] vîee- ^"c -l^hoortivlks 1^" ^P é^ çorm^ l7 \i mde fiaphîlomfita , [8] hebbe fes ry- , dienftiger voor Noordfche als Zuj'delyke volkeren is , ten zy men de felve met eenige acida tempert. Defe veraienginge is door Sydenham, Lyfter ^ Eugalenus , Bachjîi'vm, Lind, (welke dry laefte ex profejjb de fcorhuto gefchreven hebben ) altyt ge- obferveert geweeft. • De onderfbhéydinge Van het ftorbût, in caHdum ^frigldtm', Jjeeft aen de auteurs veele difputcn by gebragt ; den Hr. Dû • C " ) Materies medica. ::('^3 Tom. 2. pag. 440. feggendejî hac expérimenta aîiis clarioribus tluch dinîur , liibiHi F'tri clari^imi fententiam awp/edar, verutn me hue ufque amplexus Jumj & Cocbltariam t Nafiartigm» AUeum,caliJa alcaiica antefcorbutiea vocabo. D («7) f/aan fchynt defe twiftingcn te bdlilTen, (c^ kfciérelyk Sewy- fendc, dat ecn en het {"di'dc /corbat door de Cochlearia en fuere ynigten geiiden' ia : des niet tegenftaendc hebbe my altyt aen ' ^^ de fvolgende prcaven gehouden. Soo wanneer de verfche (/f/i ne v;m deii patiei>t;eeiicn r/Zr^/i w/<*;r7e«reuk heeft, gebniykt de iuei'c en koude middelcn , ende Ibo de Urine dien reuk niet heelc, gebniykt de warme; de rede is te évident, bm fondeî oorlàek defe Memorie te vei^ooten. • • ENULA cAmpAN4, HELENIUM, A L A JS T/WG RT.ELï" ' ^y DEn. wortel van defcnphîit , fs- in groot gebnty k in de ivtè!= dicyne^. ÎVJfch gcbftiykt tjein m \\.clc fjroâpènf, Lm&Us ^ romûtrCy re/tneus met cenigc olie en alcali zmloîîk. Oiïï f}ii(^ bit- tcrhej'd en arromatique\\:^'Qi^ word hy veel.aîs een n^aeg ert kpors-brckcnt middd gcbmyk^ :•' ^^/^---J^ -/i:-// rrt:-.. nca '■^ Hyis cen goct borfl-middel om.detaeyé flymbrt,te doorfnj». Hëh,' efidc icfe fx/'a*?077?/?V te bevoordereii, outrent WèrJ^énde^ ats dcn Iris ^ Erifimtrs éndc Sciîla': muer om (jne fcherplieyd pioet mcn de lel.ve voorforgh nemen, gelyk wy vnn'deii''^iî'- fnrthim, gefejt hebben, cnde cbcr oni word défen wbrtel veel inisbniykt in "de vcrkouthedcn ende Peunpneurmime.fpiirîie.Çi^ om}ilhigt^^^°"^ foo hingh de j])uîa orrgekookt z Jn ' ( ^ ) als clan verm^eerdeit ii;^ den hoelTt, ertde yeroorlnekt , bni fyne priclyelingé ', fbmtjt^ ecTTC înflltrriitiarie.' ' ": Hy word vcel in contagieufe en peflilentiede liektens gc^ brliykt',' Ms'eew tegengift , macr meeft met' eenigh fùer vèr- itlaigt : fba dar mcn met rccht ^oiidc mogen uv^feléTi , qfte het de lvja^t,yap de wortel ofte het fuer is , ^fyji van'meyt aile Gelccrde yan dciî azN n van de vier dieven getwylfeli'word. (^) Voorders gebruj'kt nïai defen wortel tege'tis de'Wonîien- •'■ • ^:'^- f' " D 's- ' 'ft ( a ) Huxetm de- fcMèî/s. '^Jl ' (^3 ^,'^?"1 remedk die vier diicvea ten. tjde van de peft Vixi M^ ceiie Atino 1719 gebruyktto ende figh feîfs , en veele'die zy dagr vj tôt hoogen prys verkogten, van de peft prefferveerden. ' *"" p (28) ii'^Schorff. Jshahi?r,(2')tûp/}J/!o hyjîericu ,(^^ ) 00k tegètis de obftra(5Hen. ( 3 ) MoeJer- çj, ^ig een goet toniciim.'.^r\ '^ \ Renou fegtj defen wortel , met azyn gekookt, een infallibile remédie tegens de fchaepe pcfl: ofte rottigheyd der fchaepen te ^yn. Die over de kragten van defen wortel voordere onderrig- tinge begeert, lefe Beek [^ ] ende het difpenfatorium Branden- IfW'genfe. \_ d '\ *■ C c ) Dijfertatio de heîenio. Jctia. ( inâ. G E N I S T A , B R E M. I It heefler Gewas , is In't gebmyk in de Medicynen ende 00k in eenige économique flieken. Het Cip , de uytgeloogde afTche , het zout ende t' gebrand Cî) Waterdry- f^^t, zyn aile feer diuretiq, ( i ) ende worden met groot voor- •^«<'«' deel gebruykt in aile fiektens daer men pif-dryvende middelen noodig aght, als Geelfugt, waterfugî, ledepyn, Rheumatîfmi &c. DcnBrem wordgezaeyt in verfche opgebrokene heyden,geeft goet Gewin , ende verbetert den Grond door fyne afvallende bjaederen. Hy word feer gefogt van de fleenbackers om hunne ïiovens te ftoken , ende de bloembotten ofte Kappers opgeleyt, yercieren de Tafel. Men kan met onfen gemeynen Brem een fchoon locht Geel bp animale en vegetahik StofFen venven , t' ghene nogh veel fchoonder is , foo men den Duytfchen Brem ofte Geniflrol ge- bruykt : den goeden koop van defen plant fonde konnen het aendagt van onfe Lynwaet, Cattoen en andere Venvers me- riteren. ( a,^ . . , , _ (^ <» ) In het jaer 1753 hfeeft men Lynwaet getoont aen de Ac R. d. S. , van Brem geraaekt op de manière gelyk men het tôt Pifa maekt : het felve 16 grof , maer feer fterk. GROSSULARIA, R I B E S. .^, T RO S ofte A E L B E S 1 E N. ,^ , , ' DÉ Vrugten van defen plant , befitten een aengenaem ende homogeen fuer , waer om fy van feer groote nuttigheyd in de Koorfen, ende belbnderlyk in infiammatoïre ende putride -fiektens zyn* In de Kinder poxkcns , hebben my defè vragten , ofte def- lèlfs gclcy, in de laefte épidémie als een waere Panacé gcdient, voldocnendc aen aile de indicatien die mon in die fiektc noodig hccft : cnde geloove, het de grootfte remédie te zyn, die men voor die fickte kan uytpeyfen,foo men die abundantelyk gecft, ende om dit feggen in wat klaerderen dagh te ftellen , verfoc- ke , voor ccne kortc Difgreffie , hct gedult van den Lefer. De Kinder poxkens , moeten verdeylt worden in ôxy fîaeîerf ofte dry verfchillende fiektens. 1 . i.mo Den eerften ftaet is, àQufîatus Cri ficus ofte ftaet van Erupde. (i) in defen ftaet, tragt de voorfigtige natuer figh CO^'^^***- te ontmaeken van de varioleu/e ftofTe , met de felvc nacr de ^*' huyd uyt te voeren : tôt nog toe hceft de konft geencn ande- ren weg konnen uytvinden , om defe verflindende ftoiFe uyt te laeten , als den wegh door de natuer felfs aengewefen. ( ^ ) > rn r ^ 2.do T'is een onwederfprekelyke wet , dat aile vogten, in '- ^^^ Iw^» het menfchen lighaem buytcn Cira/Ian'e geHdt zynde, fcherp worden , de aengelegene dcclcn ftimiileren , ende eene inflani' matie veroorfaeken. De varioleufe materie blyft in de huyd fitten , ende kan langs de pori van de felve niet uj tgejaçgt wor- den ;. diens volgens is genootfaekt in de huyd eene infîammcitie te veroorfaeken, t'ghene dai tweeden ftaet, ofte den Morbus imfiammatorîus i (2) mackt. (.^^ ontp:hndt ' 3.to T' is wederom een wet , dat aile îmflammaîien of refoî- ^" *"' ver en , F 1 1 ruppureren , [ 4 1 ofte tôt verftervinge ovei'gaen : C i^ ^ertiren, men heeft gcen évident Exempcl , dat ojt de Fujltila varmofe [ 5 ] gerefolveert fyn. ( ^ ) Van de verflervinge voor de ftippu- i 5')de pu^ptm ratie vind men 00k geene voorbelden , diens volgens volgt daer ^^'^ poxkens. altyd de fuppuratie op , de welke den derden , ofte flaîus pu- tridus , ( 6 ) genaemt word. Het vervolgh van defe fiekte is maer ( 6 ) Kom [uk- eeiîe fequele van den derden ftaet. De hiftorie van defe truculente fiekte klaer fiende, {àl men te. ( a ) De Franfcbe hebben , door copieufa yiderlaetiegen , door uintimoniale braekmiddelen , de varioleufe ftofle willen uytleyden, maer te vergeefs: /2?c- quet , Helvet. &c. &c. De Engslfche door zagte purgatien, als Zt/denhatiiy Lob., Huxham &c. maer 00k ailes vrugteloos. ( ^ ) De rede fchynt te zyn , dat de varioleufe ftoffe , te weyt buyten het «yadc der vaeten gedouweii zynde , de xelbiutie niet kan gefchiedea. iîgt afmetetIV dat ik hîet fonder rede , defe vrugtai àls een waer Panacé, ofte algenefende middel voorftelle. ^ Haer homogeen fuer ende verkoelende kragt, bevoordert groot telycx de Erupiie in den eerften ftaet. . Het is bekent , dat aile fuere middelen gemejnelyk doen Iweeten , [ f ] fonder het lichaem te verhitten : men kan niet «// ^ ^ ^"^fP^fi- fweeten , fonder relaxatïe ( 7 ) v:m de Huyd , nogte fonder aea- togt naer de felve ; bet. is dan évident , dat dit • fuer in defeii ftaet de eruptie nootfaekelyk moet vervoorderen , ende het fwee- ten , fonder merkelyke hitte in defcn flaet, baert eeii goede Augure^ [^] ende het is feer apparent , dat dbor het fweeten veele variokiife ftôfFen biiyten het lighaem uj tgedreven wordenl VeiTe van my nogtans , van het fweeten , door verhittende Dranken , ofte door verwarmende plaets-middelen , te willen patrocmeren : ik wil allecn de Huyd vennalfen door defe en andere middelen, die, aile hier neder te ftcllen, ons buyten onfe materie foude leyden, ende geloove op die manière deri C 8 ) Sanm nomber der confluente Poxkens ( 8 ) niet alleen te konnen ver- oopendi. tnindeit worden , maer dé zelve veel goetaerdiger te konnen ïnacken. ( /, • . • mus : Cp) foo dan , een waer Amiphlogiflkum [ lo] zynde , Y\o f^MiUL zyn feer voordeclig in den flatus injlammatonus. *^s«n de ontfleUn- . In den Jîaîus putridus , fyn defe vnigten nog voordecliger : ^^' vant aile Rotheyd brengt Alcalefccntis [ ii ] voorts, ende nict rjfl^^^^^^°'^' refifteeit mccr aen de puîrefa&ie als de ^cida , niet kaii de Akalefcmtie beter reliftcrcn als de fuere, ende eyndelyk de huyd /ïfr/^/VtfZ't?/ houdende , beletten fy, dat ten tyde van het droogen , den etter niet geretrofumeert [12] word , ende , gerc- ( 12 ) Ingefigen. trofumeert zynde , comgeren fy den felven. Ik wil hier de Âcida als geen nieuwgheyd voorftellen , ik wete, dat Zydenbam , Morton ^ Lob, Hitxham, Floyer, Blead, Boerhaave, Van Zwieten , De Ilaon, Tijfot, ende ontelbaere. andcrc , aile de Acida in defe fiekte feer aenpryfen : maer ik wil allcen docn fien , wat wonderbaer elTeél fy in de eerfte dae- geu van de fiekte doen. Ik hebbe 00k meei* efiTcj^t van dit als van aile andere Acida gehad , ende mifTchien om dat ik meefl: den Syroop ofte Geley gcbruykt hcbbende , daer vier Oncen van in ideren pot mclk-wcy gcdiffolveert zynde , door het fuyker de Saponeufe [13] kragt van defe vmgten vergroot hebbe. Oî)Siepagiif;e. Hier iiyt moet men niet befluytcn , dat defen raiddel dleen genoeghfacm is , orn die veiflindende fiekte tegen te ftaen : de générale Rcmedien , eiîde 00k die de welke ideren toeval vereyfcht, moeten door voorzigtige Medicyns geadminiftreert worden , want kenne gcene fiekte , die het oog van eenea Do&or mcer noodigh hccft als defe. H E L L E B O R U S NIGER. VUER ûft SrVERTEN NIE SWQRTEL. T' Is de veneratie voor de oudthej^d alleen , die my defen pUint hier neder te ftellen dwingt. Hyppocrates, Gaknus , A^tiiis ende vecle andere, vertellen ons wonderheden van de^^ fen plant : maer te vergeefs worden de opgegevene kragten van de Moderni gefogt, ende daerom gelooven zy, den Hellehortis der oude eenen andcren plant te zyn, aïs diewy nu onderdicn naera kcnnen. (^) wy kcnnen in den felven cen ftniffe en C a ) Miller, kruydkondig woordenboek. Item Nicolai , Materies Medica &c. ( 3* ; brandende purgative kragt , ende befonder op de wateragdge ftoffen: (.b^ maerhy moet met eenige tonique middelen verfelt zyn , anders gelooven wy de ingewanden te veel te verfwac- ken. Die voorders over de kragten van defen plant wilt fien , confultere de Ephimer. N. C.,Cc} Boulduc , (. ^ ) Neumann. , ( e ) ' Den Helleboraftrum maximum Gefneri^ word voor cen on- CO '»W/,,-\ C ^ ')Cht/m. dogmat. exper."à.i& Teer wytloopig over defen wortel medicéiï •'»• à'i» v.e 7 chj/micé handelt, ende aile fyne correEtiva aenweyft. C /) J^JP^S ^^ ^^'^ médical cmflitution of great Brtît. 116a. H O R D E U M , G E R S T. Dit graen is van een aldergi'ootfle nut foo in de Medicy- nen , als in het Economie gebruyk. Het gerfte Meel , is een feer goet macr fwaer voetfel. Met gerftcn Brood word in diere tyden , ofte in fomraige arme Provïncien geëten : dog dient alleen voor Rohujle lieden. Die van Athenen voeyden hunne Gladiateurs met gerft, ende fy wierdcn daerom Hordid- rei genaemt. De Bergfchotten en Orcadiers vullen groote hoo- rensmet gerften-meel, cndeti-ekken daer mede te velt, te jagt, ende op de Reys. Het felve, word ook door ibmmige RuJ^fcbe Natien geplogen : fy temperen het met kout water , ende ge- bruyken het voor aile voetfel. » ,D.e gepelde Gerll is het befonder voetfel, voor het gemeyn en fcheep-vacrende lieden van de Geunieerdc Provintien. • De (33) De Latynen, Grieken ende veele ondere natien,hebben ver- fcheyde voetfels uyt de Gerft geti'ocken. [ ^ ] T'is uyt de Gei-ft , dat men het moût maekt , [ Z' ] uyt het moût het hier , azjii ende Jenever. ^ De Deco&ien, ofte Tyfanett , ^\q men van Gerft maekt, mag men met reght voor de befte in aile heete en rotte koorfeii ftellen : ( r) fy zyn verkoelende , voetfliem, diluent., ( i 3 f i ) Doorfpoe' emolUent , ( 2 ) ohvoherende , ( 3 ) ende altyd verfuerende , ende ^^«'/^ gevolgclyk refiftercnde aen de piitrefa&ie , foo feer in defe fg„j^^ "'^'"^ ' foorte van fiektens te vrccfen. Soo dat zy in defe gevallen ( 3 ) Omwia- wyt den voor-rang der vlees-foppen verdîenen , -welkers ge- ^" *' bruyk , ofte om beter te feggen misbruyk , van veele foo mecfterlyk opgcheldert, ende nog dagclykx tegengefproken Word, ende velc fieken naer het Graf fleept : Martianus betoont klaer, dat onfen noyt volprefen Hypocraîes , noyt in aile hccte fiektens andcr voetfel of Genees - middcl ge^ geven heeft, als Gerften drank met wat honing en azyn, bchalven dat hy fomtyts daer by gevoegt heeft de ader-Iae- tinge ende buyk-fuyveringen , t'gene van meeft aile hyppocra- tici tôt nog toe gevolgt foude worden , waert dat vêle het ge-* fchreeuw van den Apotheker , fieke-dicnders ende omftaenders niet vreefde. Aile het gène wy van den Gerft gefeyt hebben, getuygen de naervolgcnde van het Haver; Latiiuerus , [ ^ J Hofmannus ., [^] Franc us [/] en menigvuldige andere. ;'" ( a ) Gaktius de alhnetitit. Plinius &c. Ç b ') Chaw chymical U&urs, die wytloopig over het Moût, Bier en aile dranken , uyt Moût gemaekt , fchrytt. ( c ) Ht/pûcratcs in acut. Galen : in comment. ( artegal. nogtans word hy by meefl aile fchryvers veronagtfaemt : hy groeyt hier 00k niet als in't wild , maer alfoo defen plant van een aldergrootfte confumptie is , by de blauwe woUe verwers ende andere , om gronden te leggen voor andere kouleuren , foo oor- deele geen ondienft aen onfe Landsgenooten te doen , met hun aen te wackeren tôt de Culture \m\ defen plant, oordeelende het een van de profjtelykfte gewalfen te zyn , ja mifFchien voordeeliger als den Meekrap , die men hier kortelings met foo veel vlyt , moeyte , en onkoften fiet cultiveren , daer defen plant nog foo fwaer land , nog foo veel onkoften en moej^te verfoekt, ende gemeynelyk meerder profyt voorts brengt ; ■want Miller (^) fegt, dat een bunder gemeynelyk f. 900 inte- reft geeft , ende Schrehers., C^) die niet alleenelyk daer Ex profejfo over fchrj'ft , de Culture exaftelyk voorftelt , het be- xeyden van den Pafiel overvloedig, felfs met figuren, bewyft , maekt het produ6î nog veel hooger. T' felve fiet men by jijiruc. Ce") Ik hebbe het faet , uyt Erfurt ontfangen hebbende , gefaeyt : het is in gemeyncn Grond feer gulfigh gewaflen : ik hebbe daer Pajîel van gemaekt , ende hebbe den felve , in aile uytwerkfels, foo goet als dien van Erfurt en Languedoc bevonden. Het gebruyk van den Paflel vind men omftandig befchreven, by d'Hr. Hellot. ( ^ ) Neuenhaan , ( ^3 die een geheel Boek in quarto over de efFec- ( a ) Kmtjdkundigh Woordenboek. C b ') Hifloriche, pht/ficbe^ tind œcommicbe befchrebiing des waidtes^ ^15^ 4^0. ( c ) Mémoires pour Phifloire naturelle du Languedoc pag, 533. ( (/ ) Traité de la Teinture en Laine, " ( # 3 Teutfchen Jmlig. ( 37 ) ten van den Ifatts gefchreven heeft , roemt zîgh , nyt defen plant den Indigo te konnen maeken, die in gcender manière aen den Guatimalo Indigo moet weyken, dog referveert tôt nog toe het Geheyra. JUNIPERUS, JENEFER HE ESTER. DE Jenever Bezien , zyn Carminatif, C i ) fweet en urm dry vende , ende maegfterkende : maer om hunne hitte , ^ O Wind-bra» moet men in acht nemen , hct gène men van den Abftntium gefeyt heeft. De fchrj'vers eygenen defen plant vêle kragten toe, in de Leucophlegmatia , C 2 ) Hydrope^ Ça ') Reumatifmo, [ /> ] Gra- veel, [ r] en aile andere quaelen daer taye flymen te doorfny- r^^ Waurhutft den en uyt te dryven zyn : maer men moet letten den felven niet te veel te gebruyken, ofte hy veroorfaekt d^foetepis. [^d~\ Hy Word van veele den Theriaca der buyten lieden genaemt. Monro fegt , den Juniperus een groot prefervatif tegen de Pocxkens te zjti. [ ^ ] ^ - De Laplanders gebruyken de beziën als cafFé gebrant , en gelooven daer vêle ziektens mede te voorkomen. De peerde mecftcrs gebruyken de clie uyt het bout ge- trocken , als een bezondere remédie tegens het fchurft der beeften , ende word van hun huile de cade genaemt. [ / ] De beziën ende het bout worden gebrand , om de loght in de conîagieufe fiektens te fuyveren. Wy ontfangen jaerlykx met duyfende fikken jenever beziën van den vremdcn voor het ftoken van den Jenever , ende daer om verwondere my grootelykx, dat niemand de culture van defen heefter ter hcrten neemt , daer men hem met duyfende planten van felfs , in de fchraelfte heyden , fiet groeyen , ende ( a ') De Haan rat. tneJ. 10m. 3. pag. 390. ( è ) Mufgrave de art. ( c ) Boerhaave cbim. tôt». 3. pag. I2p. ende ly i: in aile ftjnt fchriften 'nde een foort van Lavendeî- C 8 ) Waenn Olie, is van groot Gebruyk by de Emaillieurs om hunne kou- ^^^^ ^^'* leuren te leggen, ende hy dilTolveert den Gum-lac, Sandaracy Ma/lie, en felfs den Gwn copal, en word daerom van de Ver- nilTere veel gefogt : maer is moyelyk om te bekomen. Onder de clafle van den Lavendeî moeten begrepen worden, Citronella, Laurus ^ Major anna^ Marum, Melijfa, Origanum^ Kofmarinus y Salvia, Thymus, aen dewelke buyten de kragten îien den Lavendeî toegefchreven, geene particulière wete toe te eygenen , ende gaen daerom de felve ftilfwygende voor by; nlleenclyk geloove ik, dat de felve in de fpyfcn met veel mindet Gevaer , als de Oqfterfchc Ar^matica^ C 9 ) komien gebruykt ( p ) Spectryen worden. ( 40 ) LICHEN TERRESTRIS CINERIUS, GROUrV AEKD LEVER-KKUTT. DEfen plant , heeft over eenige jaeren , befonder in Enge- land, feer beroemt geweeft in het genefen der Razer- nye , ende word van fommige daer toe feer aengeprefen , ( « ) alhoewel J. van Eems Qb^ iiet fterk tcgenfprekt. Voor my, hebbe het noyt gebmykt , ende maer tweemael defe truculente fiekte gefien hebbende ( waer in ik het hoogh opgegeven Mé- dicament uyt den Campbora , Mofcus en Cinriaber te vergcefs gegeven hebbe ) wil dit médicament zynen lof, ( is't dat het er eenen weerdigh is ) niet benemen. Anno 1758 , is in het Hertoghdom van Tweehruggen eene or- donnantie gepromulgeeit , waer by bevolen wort jaereljkx eene gcnoeghfaeme quantiteyt van Anagallis te verfliemelcn, welkers poeder , tôt eene Drcigma , men wilt de razemye te genefen, dog ik hebbe dit middel 00k te vergeefs weten gebruyken. ( « ) Starr. Ph'tkf. tranf. 1751. .... Mead. pulv. antilijf. pharm Lond. .... Hugent an efjay of thee ht/drophobie. ( ^ ) Miller krut/tkond woord. L I N U M, V L A S, H Et Vlas , Gaeren , Lynwaet ende ailes dat daer van ge- maekt wort, mag met recht aengefien worden als het importantfte produdl van een Land. Groot nogh klyn kan defe ftoffe miffen , ende men moet dit Gewas houden voor den Grootften fegen van onfe Ooftenrykfche Nederlanden , alfoo het felve aen hondert duyfende menfchen het brood geeft. Ja de Hr. Jujli fegt : ( <7 ) dat een pond Vlas in Bruffelfchen Kant geconverteert voor f. 7000 kan verkoght worden : defen plant, maekt den grootften Tak van onfe Manufaéluren ende Com- mercie, ende niet tegenftaende de jaloufie van fchier geheel Europa , dat tegenwoordig zig met Vlas te cultiveren oefFent, (^)geeft ÙQW Almogenden aen het onfe eene fuperieure qualityt. Het C a} In eene Memorie aengaende het Edi^ van het verkoopen van vlas -faet. Ç If ) EJfatf of Dublin , Mémoires Economiques de Berne &c. &C. . ( 41 ) . ïlet Vlas - faet gceft overvlocdige olle , dewclke gcbruykc wort om te brandcn , fchildercn , vcrniflen te bereyden ende fecp te maeken. In hct Medkinael gebruyk , wort defe olie van fomniige , bovcn amande! olie om haerc Vettigheyd , ende cm en en andcfc memhrarteufe deelen , waer door de inflaninm- ticn , in Dyfenteria , C 3 ) Tenefmo , &c. C 4 ) voortskomcn. ^ C 3 ) Roode» ' Het geftampt ofte gcmaclen Vlas flict , word van de Chirur- ^''°t' >. p^j-Cwren g>ns in pappen als feer vermalfcnde , pynftillcnde , en etter- mackendc gehoiiden , ende om het Kalk-Flericyn tôt ctter té brengen kan mcn nicts bctcr gebruyken. ■ ' Het is aen cen idcr bckcnt , dat hct Vlas faet , dienftigh voor de Culture , fomtyds moct \'cmiciiwt wordcn ; dat hct cci"fl:e jaer fccr fclioon is , is het vyfdc jaer feer flcgt ende ge- takt , daer om gebruykt men gcmcynclyk aile dry of vicr jacren nieuw Riga ûct : maer, alfoo het fclve dikmacls, tôt groot na- deel \'an den Cultivateur, vervalft word, foo dicndc door cen fupe- rieur bcvcl hct vcrkoopcn van Riga Vlas fict te vcrbicden acn îille, de ghcnc hctnict direct iiyt Riga met autentiqiic attefia- îîen trekkcn , gclyk den Hertogh van Brtwfivyk het fclve niot F ^ . C c ) Camus , tnahdie de poitrine. Item journal de Médecine fuillet 1762. ( ji^ier in çi$ :ivv Provintie van Kent in Engeland facyt men daer hecle Velden af, ,/ . «* '■ '^ ■"» wclkcrs product dik\viIs.tot f. 400 poi* blinder beloopt Cr) en- de dacrom behoorde men dele Culture voorts te fetten in onfe andere Provintien, om de cxportatie, die nu eenigflnts 'is , te vergrooten. (a)Hellot. Ç'h ) Macqusr. Ç c ;) Miller. L Y S I MA cht;.â ;>,;,;,•. -, JO 0 ME N KR KXJ),ecl',fl.^S H Et gepocycrt Kruyd van Lyfimacbia flore purpureo , tôt een dragma olte watmcer, s'morgens en favonts iiigcgé» ven , op de manière van den Hr. de Haan ^Ca^gcnccû de Dyar- rhea ende Z);y^/;/f/7V7,befonder van vcrAvakkinge voortskonien- de, ende woixl door dcn ■AQ.wgoivàQldQn Juteiir met verfcheydè exempels beveftigt. In verouderde afgangen hebbc ik hiiem dik- maels met goet luccés gebmykt , als ook in fluoré aibo a laxi- tate. ( I ) (i^viltenvloet C a ) K(ft. med. PJ" 5 fol. 105. • , , ki/j '^. voortskomtiJe van M A T, R I.C A R Ï^A. M^achn^^- MJTER'KRUTD. ONder aile de Antihyjlerique C i ) Kruyden, woi'd dit voor (O^egen: de op- een van de befondei-fte gehouden : hct is daer en boven ^-fT/afJnfvtd een gxoot pelkns y (2) foc voor wenftrua, (3 ^lochia^ (4) CsJ fionden als Placenta, (5 ; Hct word van allelchrvvers ther voor gelioii- ^ ^4 J Kram- ' ~ Juvversng den , en word ook door de dagdykfche ondervindinge genocglàem (^;) naergeBoom F 2 . ... X 44 ) gedemonflreert , dienende by s'eele Matmnen aïs een huys^ Apotheek. ' , Men behoort hier wederom te letteri, dat aile fiimuknndt 'ênde vemarmende middelen , in bloet-ryke , flrafFe en irritabde lichaemen , veel qiiaet konnen doen. Buyten de aéngehaelde kragten , heeft defen plant nog de- uytwerkfels van bittere en wind-brekende middelen ; men ge- bniykt hem in infufîen^ deco&ien, clyfterien ,conferf, pillen &c.. Hy heeft ookpkiets in vele comporta 2i\s aq: hyjî : efent : hyfl :efenî :: utérin :. /yrup : de arthemis. &c. Ejndelyk verjaegt hy , door fynen reuk , de Vlîegen ende (6') dat tegeftt Muggen , en Word van fommige voor een Antehehmntkum C6> 4t wom&t firt/dt. gehouden. M E D I C A^ BOURGONDISCII HOT of LUCERNE. TErwyl wy tegenwoordig tôt dien gelukkigen tydflip geko- men zyn , dat het voorGgtig Gouvernement de manufac- turen , konfteii en wetenlchappen » foo edelmoedige proteftie- geeft , foo refteert er niet , als îill'es aen te wenden om onfe- Manufafturen foo goeden koop te maeken, dat zy met de vrem- ■de in concurrente komen. Ditkan niet als allcngskens, en door de dag-loonen goeden koop te hebben , geelTccluecrt worden. •De dag-loonen konnen niet verminderen , foo lang de nootfae- kelyke eetwaeren dier zyn ,. defe konnen niet goetlen^ koop worden , fonder abundîintie van Wey-landen : want abundan- tie van Wej^-landen raaekt overvJoet van Vee, overvloet van Vee abundantie van meil , abundantie van meft , overvloet van Graenen , ende eyndelyk abundantie van Graenen mïickt- ailes goeden koop^ ende het ghene men te veel heeft , geeft ex- portatie, waer voor men Geld of nootfaekelykheden te riigh krygt. Defen plant , zal niet weynigh daer toe contribueren. De Medicay is een voedfel voor Peerden en hoorn Vee, prefera- bel aen ailes het gène hier bekent is.. Hy verfoekt geen leege vette Gronden, gelyk andere wey-landen, maerkan op hooge en middelbaere Landen groeyen : hy kan dry of vier , en fom- tyts meer maelen, op een jaer gemaeyt, ende dan nog afgewejc ( 45 •) wonJen. Hy kan 1 8 a 20 jacreii Icggen , ende dan is den- rùs nog excellent meft. De groote voordcelen van dit gevvas willende aenhaelen , (bu- de ons te weyt leydcii ende daerom die deffclfs Culture en voordeelen wilt Icfcn , kan nacfien; Miller, (.a) Lwnaeus^ib^ Economifche Nacbrigten. (c) Vele meynen , dat dcfen plant den fdven is van Onobrechis- , Sain-foin , ofte een foort van Haenc-kammen : dog dcfe mifTen-,. al-hoe-wel defe beyde fccr goet voetfel voor Peerden en boom Vee zyn, ende de Culture van don eenen foo nootfîickelykv als den anderen voor defe landen is. Siet la Société (Economique de Berne , 'journal (Economique ^ ende feer veele andere moderne Schryvers over de Agriculture. Ca_) MillerkrufftkomligWoordefiboek^ào^^nn fegt de redetr waerora vremde Natien, die dcfen plant willen aenqueeken foo dikmaels verloren moeyte doen. Cb ) j^landifche botaniche tind pht^ficalicbe Re^fcn, Dcfe zyn doorbeveldos Konings anno 1753 gedacn, ende bevatten aile inftruélicn ende verbete- ringen, de welke die volkercn noodig hebben ende verheft aldaer den ik&"»- dicd in den uytterften Top. CcJ Zwet/ter b and pars 14;. M E N T H A , M U N T. DE Medicyns- , maeken feer groot gebniyk van defeiï pliint. De Phannacien , maeken daer iiyt ylq : ConfervT Oleum Sp i ende Syrupus Mentba. Hy heeft 00k plaets, ûi: verfclieyde Compofîtien. Hy is een groot carminatifç i ) en Macgmiddel , bevoordert OJvhdinhnâ de Digeftie, (lut het bracken, C^) den luk , ofta //ngultus. Eene plaefter van Theriaca , met 18 a 20 Druppels olie van Munt, geneefl miraculeufelyk de Tormina (2) in de dyfenterie. Ik heb- CO krimpingen be daer, in dry verfcheyde Epidemien, wonderlyke effcélcn van gefien : men moct in dat Gcval de verhittcnde kragt vart den Mentha niet vreefen, want is, door de ontfpannendc kmgt van den Opium „ genoegfaem gecorrigeert , iramers hcbbe daer noyt eenig quaed effccî: van gefien. (a) Bofmed.fyp. tom. g./. 447. D <46) In verouderde afgîingen, Verflappinge vaii de maeg, fltfore Ci)mtteftv!oet ûlbo (s) ^ laxitate ^ is de Munt feer dienftig. ( ^ ) l7rfwakB"ge. '""' ^^ Mentha , met chamomU bloemen als thée gedronken , ge- C4 J Masg-py. neeft felfs verouderde Carâialgien , < 4 ) gelyk wy boven van ***• den chamœmelum gelèyt hebben. Vêle Auteurs , gebruyken defen plant tegens de wonnen. Ik hebbe daer noyt efFect van gehad : maer in den kint-hoeft , heeft my de ol : menthce, met den extra& chamamel : veel Goets gedaen. Ç b ) Boirhaavi chim. tom. 3 p. 129. Item L. C. p. 77. M O R U S, M 0 E R B E Z I E N-B 0 0 M. E Vriigt van den zwarten Moerbezien-boom , dient tôt het maeken van Syroop. 2eer verkoelende zynde , word zy in aile inflammatoire fiektens , ende befonder in quaede kee- len, van aile Auteurs gebruykt. ( <« ) Den witten Moerbezien-boom , welkers Vmgt niet gebruykt word, geeft veele grootcre en malfcre blaederen , en is het belle Voetfel der Zy-wormen. Men heeft altj't gelooft, dat defen Boom , om de koude , buyten Italien ende andere hee- te Landen niet groyen konde : dogh onder Carel den negenften, hebben eenige Offieieren, die in Cicilien gedient hadden, de- fen boom in Provence en Dauphiné overgebragt , en hebben eene overvlocdige winninge van zyde gehad. Hendrik den IV. , wil- lende door ào.^^ aenqueekinge fyn Ryk bloej^ende maeken , or- donneerde de felve door geheel zyn Rjk te vermenigvuldigeri : maer van defc wyfe ordonnantie, hebben alleen de zuydelyke Provintien Gebmyk gemackt. Den Grooten Minifter Colhert, heeft defe ordonnantie ver- nieuwt , ende daer toe de noodige Italiaenen geroepen : ook waeren de beginfels heel voordeelig; maer eene te vroege dood van foo grooten INIan , heeft defe wyfe ende voorfigtige fchic- kinge, doen vervallcn : maer tegenwoordigh , is defe Culture^ in Vrankr}k grooter als oyt : want men heeft nu Koninglyke Moerbezien-queekeryen te Saumur, la Flèche, Lude, BriJJac in Anjou, Tour aine, Poitou &c. . Ç a ^ F'an Swieten tom. 3. pag. 634. (■47) De ondervindige heeft ons nu cenige jaeren geleert, dat de- fen boom in onfe Oofîenrykfche Nederlanden niet alleenelyk over- vloedigh groejt , maer de ftniffte Wintcrs uytltaet. Twee verfchej'de Zy-reeders hebben my gefeyt, dat de zyde alhier gewonnen iiytmimtende Qualityt heeft , ende alfoo het Gouvernement dit Etablijfement foo veel het mogelyk is en- cotirageert , foo met de Eyers , aïs witte Moerbezien planten Gratis te dillribuercn , praemien aen die de grootfte quantityt zyde wint uyt te deylen (Sec. Soc ist te hopen , dat eer lang defen beginnenden tak van Commercie in eenen bloeyenden ftact nu komen. My dunkt er maer dry fàeken te manqueren , cm in korte jàeren defe flieke in eenen bloeyenden ftact te fien. I .o Daer zyn gecn Dorpcn ofte hebben cenige Ghémej^nte, plaets ofte inciiHe hoekkcn of ftraeten : defe met witte Moer- bezien-boomen te beplanten, op datniemand Gebrek van blae- deren fonde hebben. 2.do in de Steden eenen perfoon te flellen , den wclken t'zy par Cewigt, t'zy par Getal de boUekens ofte Cocons fonde op- koopen ,- want honderde Kinderen , oude en ledige Menfchen fouden defe Queekerye ter hand trekken , waert laeken daer eenig voordecl van voortskwamp. 3.t'o Een beknopt boexkcn Gratis te diftribueren , waer in de geheele behandeting van den zy-womi, ende de Culture van den witten Moerbezien-boom , befchreven ftact. EHe begeirigis de exafte Culture van den witten Moerbezicn- boom , als ook de regeringe dcr Zy-wormen , te lefcn , con- fukcre du Hamel, (a) Po/m'er, C b ) Nouv : Bigûr : (c^ Journal (Economique ^ id^ Nouv : Œconomiques y Ce} Plucbe 6cc. (/^ (a) Traité des arbres & yîrôujîes C^_) Traité des Meurier* blancs. (c) Tom. lo, Pag. 47 — 150 an 1753. (J) 1757. 1758. 1759. (e) Tom. 3. pag. 23. 1754. (f) SpaStacle de la Nature, ende eytidelyk Mémoire injirutiif fur ki Teft* eicres de Meuriert blancs & les Manuf apures de Fers àfot/e à Poittu. D ( 48 ) MILLEFOLIUM, DUrSENT-BLJD I ,En Auteur van de Natuer thoont hier wederom zyne mildadigheyd, in foo heylfaemen en utilen plant , fchier aen allewegen, weyden en mueren, overvloedig te doen wafTen, Zyne uytmuntende kragten zyn te wefen , een Goet Fulm- CO vond-gsne- fvirium , C i ) een excellent jintifpafmodîcum , ( 2 ) een groot fiiit- refohens ( 3 ) ende tonico adjîringens. C 4 ) krampmmng. ^^ vulnerarium ^ word hy gebruykt y?w/'(j/gefl:ampt, en op C 3 ) vdrterendi ecne wondc geleyt. In bloetfpoiiwingen ça ) ende andere h(£- àfcnfamnuSkm- morragien , ( 5 ) befonder voortskomende a laxitate, ( 6 ) doet \di ntiddd. hy wondere uytwerkfels ; hy word ten dien eynde 00k gebruykt: C 5 ') Bioetpor- j^^ ^^q^ Eûu vulnéraire, ende in verfcheyde Balfems , Salven , ( 5 ) % Ker- en Plaefters. fwackinge. ^^jg mtifpafmodtcum ende refohjcns , doet hy wondere effec- C 7 ) Sbien ^'^'^ '^"' ^'^^''^'0 bypochondriûco , ILemorrhoidihus c 7 J & fluoré albo. ^t)wumvloed ( 8 ) Siet hier de Getuygenifle by Sta}jal : Milkfolium eft certif- fimum & fpedficum cintlfpafmodkum, , in morho hypoclmidriûco & pajjîone hyflerica , ac in doloribus hceinorrhoidalibus eft remedium pinceps. Hct felve getuygt Buchwald. i b ^ In de Blaes en Nier qiiaelen, verheft hem F. Hoffmannus{c^ ende hnelt ccnige cxempcls aen van die , de welke dit Kruyt Inngen tyd als thée gedronken hebbende , daer door van Nier en Blacs pynen volkomen genefen zyn. Is men begeirig ampele bcfchryving van defen plant te lefen confultcert Boeckri Jinofu' ra , (^) Petchio, Ce") Langius. ( /) C a ) ^&. BrefuiiiP 17 18. (b^ p. 178. de F'illers. di hamorrhoidibus &c. ( c ')Mith. Stfjî. tom. 4. pag. 373. Id ') P. 168. ( g 5 Dijfirtaiio de Mil Je folio 17 19. (^ f) Latigius de Milkfulio. Jtem Zornicben colle&anea. N I C O T I A N A, T 0 E B A K. NOyt plant , heeft foo vêle wiflelvalligheden cnderflaen als defen. Amurat den IF. , den grooten Ilertog van Mop cou y den Konink van Perfien &c. \'erbodcn hct Gebruyk van den i (49) deii Toebak , op pcne des doods , ofte den Neus afgefneden te hebben &c. Urbat7us den FUI. ftelde eene excommumcatie tegen die , de welke hem in de Kerke gebruykten : dog Cle^ mens den XL namp defen Ban wcderom weg. Jacohus Stuart Kofiitig van Engeland^ maektc felfs een traétaet tegen delTelfs quaed Gebruyk, cnde onder de volgende Auteur en zynder vele die tegen , en andere die voor defen plant gefchreven hebben. Siet Maganus , Thorius , Everardus , Cohaufen , Falkenborg , Dor- flinus , Maranàa , Laurenherg , de Prade , ende ontelbaere andere. Dog dit is leker, dat alhoewel defen plant in vele Gevallen wonderbaere eiïed:en doct , het misbmyk meer quaet als zyne mediciniile kragten Goet gcdaen hebben. Siet Neuman. ( /? ) I let is ongetwyfelt dat den Toebak een fal volatile caujîicum (7 ) f i J ^«gtig' befit, ende dacrom, in excès gebruykt, is het niet te venvon- ^'^^r^ ("Drat/men •deren dat hy Fertigines , ( 2 ) conmtlften , ( 3 ) apoplexkn , blint- des boofis. heden en lammigiieden voortsbrengt , daer nogtans het matig C 3 J Ai'/'^'"*^' gebruyk , bclbnder voor die het niet gewent zyn , de taye fly- " ' men des hoofts ontbind , iiytlockt , ende daer door vele quae- len geneeft cnde voorkomt. Zacutus , Lufitamts , Riverius cnde de Epbemerides getiiy- gcn, verfchcyde Epileptici, (4) door het flip van defen plant, C 4 ')^allende' ofte door den fyrup. Nicotiance, ofte door lavementen van Toc- •^'*^** bak, genefcn te hebben. Den fyrup. Nicotiance ad mentem quercetam word , van de al- dergrootftc Schry vers , voor eene aldcrbefte remédie in hajlmate humorali ( 5 ) aengeprcfen. a ^^ aenhorflig^ Den rook van den Toebak , met een blaesbalkxken per anum heydvoortskomittdi ingeblaefen, (c) geneeft dikwils de alder-rebelfte Verftoppin- ^''" Ps/f^^"- gen des ondcrbuykx , iliacam paffîonem , [ 6 ] bevoordert dik- C <î ) mifirere, G C a ") fom. 2 p. 3. alwaer hy eene geheele Catalogue van fyne goede en quaede effeélen optelt. C i ) Siet Lanfoni ende de Ephmerides op vele plaetfen. Ce ) Aile de Machinen die men tôt nog toe uytgevonden heeft, om derea Rook op te blaefen, fyn feer fautif, om dat fy alleen fvullant zyn^ maer het Blaesbalkxken , exaSl befchreven en afgebcelt in de Haerlemfche académie tom. % f foullant en afpiratit zynde, is onverbeterlyk. Ik hebbe een doen jnaken en geene fauten daer aen bevonden ,hec geeft viermael foo veelrool^ «Is aile andere , ende hebbe daer groot effeiSt van gefien. (50) maels de reduAie van de alderhertnekkigfte Brcuken , ( ^ ) c\) ''ToikoÇk-^^'-^^ geneeft de colica convulftva,(^'j') pi&onum ( 8 ) [^] ende (9 j wormkoit/k ij£rmimfa. ( 9 ) [ / ] Men moet dogh voorfigtigh zyn in het Gebruyk van den toe- bak : want op wat manière hy gebruykt word , ofte niet , niet is er feer dikmaels voordeeligher in corporihus Iaxis , ende ter con- trarie fchadelyker , in corporihus fîccis & flri&is , om het fal acre. Over eenige jaeren, heeft men , tôt Lier in Brabant, het fout van Toebak als eene onfeylbaere remédie tegen het poda- gra gegeven. Ik hebbe het verfcheyde perfoonen weten gebruy- ken , ende moet bekennen , dat ik in twee , op korten tyd , aile kmbld? ^^''^'^^"' de tofiQ lo) hebbe fien verdwynen, in andere de paroxifmi (i i) C ii'^aenvaikn V€el hebbe lien verminderen, maer door het groot alcali (12) (12) Loog-fout js hunne majfe des bloets i^oo alcalien geworden, dat gehecl het lichaem met ulceratien bedekt wird , foo dat de laetfte quaele bjnae foo quaed als de eerfte was. Het flip van toebak alleen, ofte met vettigheyd vermengt, is Ci%)afvaiginJe cen excellent detergens\_i'^'\ in verouderde ulceratien, geneeft de Dartres i ende verdryft aile onreyne infeéten. Den Toebak met Gai vermengt , op den buyk der Idnderen geleyt, verdryft zeer dikwils de Wormen. Eene once toebak , eene once kina ende een dragma camphor met azyn , en een Mucilage tôt een papkcn gcmaekt , ende dat op den buyk der kinderen geleyt , hebbe daer mede honderde van intermittente koorffen genefen. Het felve word beveftigt in de hifi. de Vacad. R. des S. 1 754. Den toebak op de boomen geftroyt , dood de infeften , ende den rook verjaegt de Muggen , Vliegen &c. Ende eyndelyk de Decoftien van defen plant, geneeft het Schorft der viervoetige Dieren. (^ d") De Haan rat. tned. p. 1 cap. 9 fol. ^g , brengt verfcheyde exem- pels by , van de alderhertneckigfte Hernien op eenen oogenblik daer mede genefen te hebben. Ce') Médical obfervations ami inquerks tom. 2. 1752. C/-) Chaeffer der gebrauch und tiutzen des Tabacb rauchs cl^flers , ende brengt rnenigvuldige ende zeltzaeme exempels by. Item Lanner fegt , daer door aile Wormen ende befonder de Jlfcarldis gedoot te hebben. t5î) P^ONIAMAS, MJNNEKENS P I 0 E N. ALleenelyk uy t refpe& voor deoudheyd, word defên plant alhier te nedcrgeltelt. Homerus , Galenus cnde aile zyne naervolgers hebben ongeloofelyke kragtcn aen defen plant toe- geeygcnt , waer van foo menigvuldige fuperftitleufe naemen , ende b3'geloovige manieren om de woitels te ontgraven [ ^ 3 genoegfaem te kennen gevcn , wat Geloof men aen foodanigû gewaendc kmgten mag geven : immers hebben onfe lactere Schryvers als Sylvius , Hofinannus , Neuman^ Boerhaavius ende ontelbaere andcre defe kragten te vergeefs gefogt. Zoo dat men met regt mag twyfelen, of de oude geenen anderen plant voor onfen P<£onia gehad hebben. Niet tegenflaende hebben aile onfe fedat'we ende anîî-con- vulftve poeders , fpiritus , waters , ende fyroopen defen wortel ofte filet voor B^ifts ; voor my hebbe nog van den wortel , nog Van het fiiet , nog van fyn compofita eënig groot uytwerkfel gefien, alhoewel dikmacls, op de authorityd van andere, gc- bruykt hebbe. ( <ï ) G.o^roy maierUs medica , Neumann tom. i. p. 3. PAPAYER ALBUM, W ITT E H E U L. H Et is van defen plant dat men trekt hetvermaerd me-. dieament Opium y van het welk Sylvius , âe le Boe en veele andere feggcn, dat het onmogeljk is fonder het felvo de medicynen te konnen exerceren , ende aen welkers regt gebruyk men de bequaemheyd van eenen Medicyn kent, want foo heylfiiem fyne kragten by den eenen zyn , zoo verderf- felyk zyn zy by den anderen , ende daerom fegt zeer wel Hec- qtiet : [_ Cl"] Opium in manibus ignorantis-, ejl injlar enps in maiiibus furibuncH. Alhier de kmgten van foo groot middel op te helderen , is onmogelyk ende het papier te klej'n, om alleen de naemen, tyden ende gevallen van fiektens neder te ftcUen , waer in hy noodigh ende gevaerlyk is. G 2 C « ) R-'pxiofts fur Pufage de POpium. ( 5î ) Weâelius^ C ^ ) Hecquet , ( c ) TraïUes , ( <5? ) Toung , ( ^ ) Haller , [/] ^â'. Edimburg. &c. in de handen van een ider zynde , konnen daer over naergefien worden. Den meeflen Opium word in Natolkn berej't , en van de Tur- ken naer aile Geweften van de wereld verfonden , foo dat de confomptie groot is , ende nergens word den pûpaver menigvul- diger gecultiveert als in onfe Provintie van Mechelen , alwaer geheele Velden vol (taen; en niemand denkt cm dit koftbaer médicament alhier te bereyden , daer het feker is , dat wy den Opium dikmaels vervalfl ontfangen. De ondervindinge heeft my geleert , dat den Opium uyt on- fen pûpaver kan bereyt worden , het is waer dat ik twee a àvygry- nen noodig hebbe gehad, om het effedt van een grpi turkfchen te hebben : maer ligtelyk en zeer waerfchynelyk fal onfen Opium meerder met onfen aert over een ftemmen , ende van fommige qiiaetaerdige efFeélen bevryt zyn. Het felve heeft met menig- vuldige proeven beveftigt den Hr. Alfton ( ^ ) in Schotland , j4lleyne'm E.ngehnà.yl^h'lReheque in Switzerland, Qi^Boulduc in Vrankryk , iXï//^r//i- inDuytsland [/O] &c. de wyze van ditmid- del te bereyden, vindmen fchier in aile de aengehaelde Auteur en. Den Heulbol geeft niet alleen den Opium , maer het faet een overvloedige vette en witte olie , dienftig voor Schilders , om aile ligte kouleuren mede te temperen , ende Vemilfen te be- reyden &c. . Het fteken der Bien en Wefpen , word aenftonts genefen doorhet fap van den papaver. Leufter. (/) Den rooden papaver ofte roode Korebloem word veel in borft-quaelen gebruykt. Men gelooft deffelfs bloemen zeer re» folvent, en fudorific te zyn. ( J ) Opiolog'ta i,ta. 1739. Ce) Hecquet ibidem. Cd ) Ufus Opii Calubris & tioxius 4. lom. 4W. 11 S'^. Ce) ^ treatis on opium founded op on praStical obfervations il S 3' Cf_) Comm. Goet. 2. p. 157. (_ g ') EJJais de médecine de la fociiti d'Edimbourg tom. S- C A ) Difpenfaiorii p. 58. C O Medic. Helvet. p. 152. C k) Emmer. plant, bort. Reg, p. %^% (^ l ) Rscueii périodique tom. 4. (53) P I N U S, MJSTBOOM. IK wil alhier ovcr den latynfchen naem , ( waer over de Bo- tanici nict cens zyn ) nict twiften : het is een ider bekent wat een Maft-boom is , ende dat men hier fynen , groven en middelbaeren Maft heeft. De Strobtdi , ofte jonge toppen der Maftboomen , worden tegenwoordig zeer veel , als een antifcorhuticiim ia^ ende anti- rbeumatkum , ( i ) gebruykt : [ ^ ] zy zyn ook zeer waterdry- C i ) iegem bet vende. ( c ) ''^''S'*"'' J'S*- Den Teér van defen boom voortskomende , word in Ung» hajïlic. ende vêle andere plaeflers en falven gebmykt. Uyt den fclven maekt men het Teôr-water, van de Engel* fche foo zeer aengeprefen, ende is van foo grootc kragt, datik getuygen kan , door langdurig gebruyk van het felve,verfchey- de Scorhutici volkomendyk genefen te hebben : maer cm deflelfs onfmakelykheyd word felden genoegfaem gecontinueert. Siet Iiier van menigvuldige exempels ende de manière van het bereyden: [rt?] Maer wilt men het fmaekelyker maeken, foo fonde men in placts van den Teêr de Olie konnen gebruyken. Ziet hier van de befchryvinge by Boerhaave. [ ^ ] Den Téêr is ook eene goede remédie, voor het fchurft der Schaepen, Iti het Œconomteck gebmyk , is defen boom van een alder- grootfle nut. De jonge boomkens , worden gebruykt voor Hop en Boon- flaken. De grootere , voor kcpers , latten &c. De grootfte , voor planken , balken , timmerhout , ende men heeft kortelings ondervonden , dat dit bout beter tcgen de Zee- wormen, om fyne refîmfttyd, refifteert, als het hardfte eyken bout , en word daerom zeer gefogt. ( « ) Gtmlin for. Sibérie, lom. i. f. ii%. ( i ) Moeletibrock C. 13. ( c) -r^âf. Suet. p. 239. 1754. ( veynig of geen Culture noodig heeft , ende op weynige jaeren groot is. . . Het is te verwonderen , dat men in onfe flegte heyden geen ijieer Maft zaeyt , daer men de felve zeer wel fiet groej'en ende dier verkoopen : ende het is nog mcer te verwonderen , dat in^n niet meer Maft en Eyke boomen door rnalkanderen zaeyt, daer men vele exempels fiet , dat men , met defe boomen door rnalkanderen te zaeyen , op 14 a 16 jaeren foo veel geld van den cerften kap heeft , als den grond , arbeyd en laften faemerc. gekoft hebben , ende men alfdan een volkomen fchaerbofch heeft , alfoo den afgekapten Maft niet meer uytfpriiy t. Immers Çf) Du Haniel traité des arVns & arbujJes tom. 2. p. 141. ende volgende alwaer verfcheyde en feer wytloopige manieren voorgeftelt worden , niet al- leen om den Maft te cultmren, maerom uyt den felven den herft, Pek eu Teêr, en Swertfel&c.tebereyden; ailes met plaeten en uytlegginge verreykt. Het fonde hoog noodig zyn het felve hier by te voegen maer de^ be- knoopthsyd van defe Memorie «fulkx niet toelaetende, fende den goetjonfti- Lefer tôt den oorfprong ; waer ailes naeuwkeurig geleert word, ende voor die geen fràns weeten naer het woordenboek van de natuerlyke biftorie.van Bûtnare nu onlangs tôt Dordredit uyt. het frans vertaelt. . . (55) dît îs de gemakkeiykfte ende minftkoflende wyze , om de hey- dcn tôt Culture te brengcn , cndc de voordccligfte voor hctptt- bliek , om de fchacrsheyd ende dierte van het bout te bcletten. Mcn fonde ook dienen veel vremde foorten van Maft hier te cult'iveren , om te fien of men geen voordeeHger foortc fonde konnen winnen , als ^vy tôt nog toe hebben. Men kan hier van een kleyn voorbeeld fien omtrent Braxgaeî , aiwacr recds ver- fcheyde foorten ghezaeyt zyn , ende eenige zcer wel groeyen in het midden van de heyden , fonder veel Culture. Wilt men raeerdere voordeelen van den Maft lien , foo fiet J^lnnaus (^) ////?. de VAc. R. D. S. \_h'] Journal Ecommiq, (/) C^ ) Flor. Lapp. 277. ( ^ ) Anno 1705. Item 17 15. ( i ) Op f^^sr vcel^ plaetfcn alwaer verfcheyde DijJirtatUn over dit bout te viiiden zyn. POLIPODIUM QUERCINUM, E TK E V A E KEN. DEn wortel van defen plant , . word gehouden voor een chohjîruens , ( i ^ ende wel befonder voor de objîru&ien ^ ^ ^ Openendt van de Lever, Milt ende andere Vifcera ahdonnnalia. (2) /I ( i^ r» e»m- Hofmann roemt den Polipodimn zeer , in malo Hypochondriaco den van dm But/k. en fcorhuto ; hy is ook watcr-dry vende , ende piirgarif. Ik hebbe ook van den felven vêle goede efFeftcn , in de huyd-fiektens ende ulceratien der beenen geficn. Eenen mynder Confreers , hceft my eene i/ifupe van Polîpo- âium in wyn als een onfejibaere remédie tegens de intermittente koorfen gecommuniceert ; ik hebbe het dikmaels onderfogt , maer felden het opgeheven effeCt gefien. De oudheyd fchynt groote achtinge voor defen wortel gehad te hebben , alfoo zy hem in Ek6t. Diacathol. Lenitiv. Conf. Hamech , Diaprunum. ende ung. de Artha eene plaetfe vcrleent heeft. ende de Pharm. Brandenh. heeft 16 compo/îtien , daer hy in gebruykt word. De Ooftindifche Schcpen pîagten jaerelycx diiy fende ponden van defen wortel nae China te voeren , foo dat die vemiifte en lang fubliftcrcnde Natie, deflelfs kragten hoog moet agten. .v-t. ^^.". (56; Sommige gebruyken hem tegen den hoeft, en andere borïl .quaelen. D'Hr. Maloyn getuygt , dat in den jaere 1 75 1 . binnen Parys de finneloosheyd ende Melancholie Epidemicé grafieerde , dog dat de felve door den Rad. Polyp. zeer gelukkiglyk genefen wir- den. \_a'\ (a) Hijî. Je PAc. Roy. de S. I^SS- P O P U L U S , P 0 P U L I E R-B 0 0 M. DE Gemma: ofte botten van den Populi er £yn feer Balfamieck , 00k Emollknt ende wondheelende (tf) zy lliitten aile andere bloetftortingai , ( ^ ) ende genefen inwendige ende uy t- wendige ulceratien. C^) - Den img. Populium hebbe ik dikwils de pynen van het Speen fien ftillen. Nu onlangs heeft men alhier eene foorte overgcbragt , onder den naem van Italiaenfchen Populîer, maer is waerfchynelyk den Populus nïgra CaroUniana folio maximo , ofte de fesde foor- te van P. Miller Qd) imraers komt met den fclven, foo door het fchielyk opgroeyen , groot blad , hoekkige tacken , als wel- riekende toppen, feer over-ecn. Den voomoemden Miller raed deffelfs Culture als zeer voordeelig aen, ende alfoo eenige van onfe nieuwe agriculteurs de felve reeds geplant hebben , fal men in het kort het efFeét fien : dog is te vreefen dat gulfig op- fchietende boomen , vlok bout geven. Eenige curieufen hebben met een foort van Cattoen dat aen de zaeden van den Populier hangt verfcheyde proeven geno- men , foo om te fpinnen , papier van te maeken , als tôt ftoffen te bereyden , waer van kan gefien worden. C ^ ) QUER- C o ) Techmeger diff. d« A/ieur. Brach. 1739- C^J Toumefort. (I c ) Mbnti Coimn. Bofwn, tom. a. p.s l. pag. 5i. C ^ ^ Krup-kondig ivûorden-boek. (" 6 ^ Abhandlungiti da Beierkbten Acad. p. 260. ( 57 ) Q U E R C U s , E T K E N-B 0 O M. DEfen Boom word cm zyne fchoonheyd, gi'ooten ouder- dom cnde nuttigheyd den koning der boomcn gciiacmL . ., -Ailes wat van dcfcn Boom voort-komt , is zcer adjînngent, "(i ) endg is.daerom in voorige tyden in hloetflort'wgen ^ dyjen- ÇOfoetrekkinJ§ îerien ende fluoré alho &c' gcbruykt ; maer alfoo men tcgen? woordig oordeelt , dat de adjîringentia in de voornoemde fick? tens groot nadeel konnen dopn , is h et gebmjk der ûdflrin' gentia veel uyt de praélyk vcrbànuen. ,. .,r.o- =. . ' : . Byna aile Gebouwen , Icheepfwerk , watervverk \ 'fluyfcn \ tininierwerk en ichrynwerkeryen worden , om fyne duerlaem- heyd , van dit hoiid gemaekt. De fchors van jonk Eyken bout, is onder ailes het belle om het Leôr te bereyden. ( ^ ) De ielve fehors dient om netten ende tauwen te taenen , om het rotten te beletten. De felve fchors geeft ook aen Anïmale en Veghahile ftofîen een gecl bruyn vaft kouleur , mits men voor vegitaMle ftoffen een mordant gebruykt. De moer van de Huy-vctters is dienflig in broey-kafTen , ( ^ ) ende in de wcgen geftroyt om het Ongedierte uyt de Ho- ven te hoiiden , ende dient dacr naer voor meft. De Eekcls diencn om den boom voorts te brengcn , ende om de Vogcls en Verkens te meften , welkers fpek fy groo- tel>kx verbcteren. -1 De appeltiem , een foort van Galnoten die aen de blaederen hangen , zyn de Galnoten , die ons uyt NatoHen, Syrien &'c. langs Smirna en Âleppo toegefonden worden , fcer gclyk, Sy fyn ook adftringent , ver\\'cn zwait met koperrood , gelyk de Galnoten , ende bevattcn beyde in het midden een infe^ \ al- leenelyk is haere adftringetJte kragt foo groot niet. Een extra£ï gemaekt uyt verfch zaegiel oft kappelingen van H ■ ( vï ) -yirts & métiers adoptés par facad. voyez Tanneur. Item liip. de Pacad. R. des S. de Berlin 1754. alwaer verfcheyde andere Planten aen defe fchors gelubftitueert worden. ( ^ } ADlkr kruiftkondig woordenboek < 58 ) JEyken bout , dat in het water niet uytgeloogt is , kan in veele gevallen, daer men maer gemeyn zwart of bruyn venven wilt, in plaets van Galnoten gebruykt worden. ' Hct is te vervvonderen dat men in defe Provîntien foo wey- nige fooiten van Eyk kent , daer men in de Èotanka tôt in de vecrtigh verfcheyde foorten tclt. d'Hr. Du Hamel fchryft , dat hy er 23 in de open locht in Vrankryk cultiveerf^w^QX vanden witten Virginifchen Eyk feer nuttig fonde zyn , alfoo hy gauwer groeyt, en fchraele Gronden bemint. Vid. Catesby &c. d'Hr. âe Buffbn heeft daer van eene queekery in Bourgogne , en fegt aldaer zeer wel te groeyen. ' Daer zyn noch verfcheyde andere foorten , die met groot Voordeel , foo om hun gevlamt en fchoon bout , als om hunne be- tere fchors alhier fouden konnen gequeekt worden. Siet hier over d'Hr. Jacobi , die den prj'S daer over bchaelt heeft in de Âcad. van Bouràeaux , den journal œconomîque , C ^ ) PHift. de VAcad. R. des 5'. 1 738 ende d'tir. Bt/fon, den welken verfchej^de proeven gedaen heeft over hct Leêr te vetten , met verfcheyde materien van den Eyken-boom voort-komende &c. ( ^ ) ^ a ") Janv. 1758. pour la cultun du Chètis dans le: terres froides ^c. ( è 3 Alwaer men eene wyze fal vinden om niet alleenelyk het hout, tnaer felfs het Spek van den boom veel harder te maeken &c. RHAMNUS CATHARTICUS, R J M S B E Z I E N. DE Beziën van defen arhujî ^ zyn alleen in het Gebmyk: Het Sap van defe rype beziën , t'zy alleen , t'zy tôt Sy- roop gemaekt , is een excellent purgatif ^ ende alhoewel ik het duyfende maelen gebruykt hebbe, ende nog fchier dagelykx r 'J eh dn- g^bmyke , hebbe noyt den grooten dorft van Sydenham , nogte di afgarg, dcn Hypcrcatharjïs C i ) van Garidel ondervonden , en heeft my ultyt, befonder daer waterige vogten moeten geevacueert vfov- den, ten iiyteiilen voldaen. Het fap van defe Vrugt geeft dry verfchej'de koleuren : het onryp , fchoon Geel ; het ryp , met een wej nig aluyn uytgedampt ende in blaefen gedroogt , maekt het flipgroen , feer dienftig voor de verligtcrs : ende als de bezië tôt dat het begint te vrie- fen geftaen heeft, geeft zy fchoon rood, volgens de getu^ge- (59) niffe van Rok Boyk en Tragus^m^QX hcbbe wel de twee eerfte, maer nict het lacfte koleiir fchoon gevondcn : mnér by dit laefte een weynig alcali gcdaen, gccft fchoon blauw, ende is dan dicnllig cm Leêren te verwen. Hec is ook feer waerfch>Ti- lyk dat de blauwc rurkfche leôren daer mcde gevenvt worden , ofte wel met de bezicn van Faccîtiia C2) alfoo fy het fclve ko- ^ 2 ) Krakebe- leur geven , ende met aile ac'ula rood , ende alcoUca wederom ^ïin- blauw worden , tVelk een évident teeken is dat het geenen Irt' àigo is. De bezicn van den Ramt/s minor , onryp geplukt zynde , zyn' feer dicnftig voor de Verligters ende Cattoen Schilders : de fel- ve met wat aliiyn en kopeirood cf vitrlolum ciprin : ( 3 ) gekookc C 3 J Blau-»- is als dan fchoon Gccl koleiir , en eenigfins vaft , het felfs ^"^^'""^ ' afkookfel met kr\t, ofte betcr terra Âliimifiis yWQtmQwgt maekt het ftil de grain of fcheyt Geel. Alfoo defen arhufl felfs in onviiigtbaerc Landen in het wild groey t , behoorde men dcflclfs ctdtiire te bevoorderen , t'welk' veel winft voor de Cultivateurs Ibude fyn. Siet Rob Boyle, dit JJamely inglifch hand tneid, Tragt/s. 6cc. RUBIATINCTORUM, M E E K R A B. M En hecft maer onlangs defen voordceligcn plant in dcfè Provintien beginncn te Cultiveren, ende hy voldoet foq wel aen de ver\^'agtinge , dat wy niet allcen gcnoegfacm voor' onfe cofifumpîie , die hondert duyfende ponden is , hebbet^ ,* liiaer felfs dat men rceds du}fcnde ponden exporteren kan , foQ dat wy in het koit te hopen hebbcn , dat defen plant eenen ^ voornaemen Tak van Conimercie fil fyn. Defen wortel is van gecn groot gebmyk in de Medicyncn , al- hoewel hy van denGelecrden Bberbaave (a) vdor'ccn grobt irt- cidefjs Ci ) en detergem , ( 2 ) om de taeye flymen ende Çraveel C ^^DoorfnvJind iiyt de Nieren en blaes af te jacgen , gerecomnandeert ,word. i.'^^Suyv.nnd. Sommige gebruyken hem in de obftruftien van den onderbiiyk: ( Z» ) de Hollandcrs ge\'cn hem in aile inwendige contiijkn en' quetfmgen : Cofnier Itelt hem voor , als eene gi'oote remédie in H 2 ( a ) H//?, plant, in borto Jj^t/dcnjî. (^ b ') Schlojjer, Livret , Scbuhiui Se. ( 6o ) de Engelfche fiekte. (c) Zyne Verf-deelen zyn £qo fubtyl, dat zy nict alleen de urine y maer felfs de beenderen der levende dieren , die defen plant gebruyken , rood verwen ( ^ ) ende alhoewcl dit laefle van fommige word tegen gefproken, im- mers is het zeker dat defen wortel, fbo op animale als vegitabi' le ftofTen , fchoon en feer vaft rood venvt , maer niet met den felven mordant ofte fouten : want den mordant die fchoon rood op wol verwt, verwt niet op vegitabile materie ende ook ter contrarie den mordant die fchoon rood op vegitabile materie geeft , geeft geen koleur op wol : dog de reden fchynt klaer : de C 2 ) vJug-loog- animale deelen befitten veel alcali volât. (3) ergo den mordant moet ( 4 ^ Suer ^^^ luxurierende Acidum C 4 ) hebben om een compleet muter te maeken , het gène abfoluet verfogt word om een goet krap rood te verwen, ende de vegetabile materie befit een Acidum ^ ergo den (5) Loo • - - S C O R D I U M, W AT E R L 0 0 K, - H Et Scordîum word in de MedicjTien feer veel gebruykt voor een Alexipharmacum ^ ( i ) Aromaticum. C2) ReCol- t^\ J^gfJ^S'f*' vens, ( 3 ; Diaphoreticum ,04) ende Antibehmnttctm. C5) , reuk heëft. hy heeft placts in verfcheydc Compojita als Theriaca, Mîtrida- TsJ vertcrenJe tium , puhis ad vermes , ol. fcorpionum^ Diafcordium qu^q on- vende.'^ ^'^''^^'^'^' telbaere andere : men gebruykt hem in infit/ïen of Deco&ien CsJ^^S^» d» kl de huyd-fiektens , ende befonderlyk in fomentatïen en Cata- piaf mat a refoîventia qw Antigangranofa. Vide Kleiuknegt, (<») die fegt dat hy de Mollen verjaegt ende dood. - I C«^ Traçât ut de Scordio. vorimn. D s C R O P H U L A R I A A Q UAL I C A , rv 4TE R'S P E E N K RUTD. Efen plant , geeft een alderfpeeifiekfte remédie tegen het Speen : ik hebbe haer Honderde maelen foo uytwen-» dig alsinwCTJdigvoor-gefchreven, fooinuytwendigeals inwendi-» ge , foo in bloeyende als geinflammeerde Speen tackcn , en ik kan getuygen , de felve felden te hebbçn fien mcmqiieren , felfs al was àjè^Q. Qimele veroudert : men neemt eenige verfche bla^ deren van defen plant , men infundeert de felve in Olyf-olie , ende van defe olie neemt men dagelykx twee a dry lepels , men legt eenige blaederen tegens het lydende deel , ipaer foo het noodig is inje&eert men eenige olie per Anum. Ende dikmaels is den Lyder op vnqq. dagen genefcn ofte grootelykx verligt^ Men moet letten dat den Lyder openly vig is , ende de olie door ouderdom niet ranfch wor HâVERELSE of SPREEUïVEN-BOOM. D EÎ^Gn JrbuJI isvan geen gebruyk in de MedicjTien , alhoe- wel Doftor Needbam Icgt, datmenvan de vmgten eenfapr trekt, het gcne een zeer gi'oot Hydragogum en anîifcorhuîkiim is. Lidèlius getuygt, met het felve deverftopte maend-fuyveringeft ende het Speen genefen te hebben, ende Carifîus maekt van defen boom een Panacée, maer de reden waerom ik hem alhier plaetfe , is , dat Haralâ: Urlander van defen Arhufi fegt , C <7 ) dat hy op woUe een durabelder, fchoondcr, en zagter zwart verwt, als aile tôt nog toe gebruykte materien, ende alfoo dit I 2 ^a) A^a van de Copp, Ac. van Upfal en Stokholm ilS%. tom. xv.mtn vind defen Artikel in den Reciiiil des Mémoires les plus interejfants de Chgmie conte- tjus dans les a^es d'Upfal Paris a. vol. 1754. alwaer de gehecle metliotle fiist hoe den Sorbus moet gebruykt wordcn ende wat fyne befonderfte effeSen zyn. (68) Gewas hier oveiMoedig groeyt , Ibude het geen klejTi voor- deel voor defe Provintie zyn , den middel aengewefen te heb- ben , om ons van die vremde produBien te konnen pajferen. ' ^ ' Dén Sofbus word nog gebruylct tôt Vyfeh , Katrollen , ende andere Werlctuygen, die tay en hert moeten zyn. Siet du Hamel traité des arbres & arhtiftes. VALERIANA MAJOR, OROOTEFALEKIANE. DEn wortel van den grootcn Valériane is een groot refoU vens , Ci ) aromaticum , C 2 ) diureticum C 3 ) ende waer- ^çi)waferdru' fciiynlyk het grootfte antipafmodicum C4) dat in de Medicynen vend. bekent is, ende word in de Epilepfie, haftmate convulfivo, (5) dei ''^*"^'"'^' pajjione hyfterica, (6) hypochondriaca melancholia (7) ende he- (5) Mp am- micranio C 8 ) met groot voordeel gebruykt. ^°''c'i)moederguael ^^^^^^ Columna fegt , niet alleenelyk verfcheyde Epileptici CiJdroefgeepg- daer mede genefen te hebben, maer felfs van die droevequaele *^-^/o V , /r / A daer door genefen te zyn. Ca) River ius Qh ) noemt hem r«?- f 8 ) loljeti hooft ,. ,.° . .... fmtr. médium divinum antiepileptîcum. ■ Cniger noemt hem een Eiiporiflon contra Epileppam Cr) ende bewyft het met menigvuldige en merkweerdige exempels. Pit- carneus , (d) Seuchmann^ Ce) Mead^ [/] Burgraf^Çg^ Bif- mark i h") ende ontelbaere andere , gctuygen aile het felve. Ik hebbe vyfmael defen wortel in de Epilepfîe gegeven waer van tweemael met goeden iiytval , de andere te vergecfs. Ik hebbe 00k ondervonden , dat de t^vee herftelde wormen hadden^ quyt-geworden , de andere niet. De exempels van Marchant by gebragt , haddèn' ôok aile wormen verlofl. C ? ) de A6ten van Brejlauw \_k~\ feggen 00k aile Epilcpfien daer door niet gene- ( « ) Hijî. de Poe. R. des S. 1705. C ^ ) ^^'^- I- Cap. 7. âf 8. ( c 3 F.ph. nat. C. ^nni 1. decur. 2. obf. 78. - <^ d ) -Blemenî. tmd. p. 121. ( e 3 Epbim. N. C. an. 4. Dec. 3. ^/) De imper. Sol. & Lun. p. 223.. ' C g ) De aère aq. & laco Francof. p. 11g. C h ') Dijfsrt. de Valerian. 1724. ( ; ) Ei^. de Pac. R. des S. i-joS. Q k ") ^s. 111%. tnsnf. Fsb, («9) . (en te worden , foo dat men miflchien foude mogen befluy- ten , dat defen wortel ecn fpecificum is in Epilepfta vermimfa , hifîerica, hypochondriaca , in Epilepfta a folidorum laxitate orta. Welk gedagt door Scopoli, ( /) die eene Epikpjie van dry jae- ren, voort-komende van fchrik, genefen heeft, eenigfins con- firmeert. Tournefort fegt , in haftmate convuljtvo daer feer dikmaels groote efFeften van gefien te hebben. Het felve beveftigen Harrifon cnde meer andere. In ftuypen , krampen en Hemicrania hebbe ik meer effe&en van defen woitel gehad , als van aile andere met fpecietife titels voorfien. Neumann fegt, dat hy de Antiepikptique en Ântihyfteriqm kragt in defen wortel boven aile andere heeft fien uytfchynen , ( w ) ende Lorry fegt dat den Valeriana , in Melancholia ende motio Hypocbondriaco ah Attonia , wonderbaere effeéten doet. C l^ De Haan rat. mej. tom. a. pag. ^a. Cm) Der grundlichen md mit Bxperimentin crwiefen medicinichm Chi/mh tom. a. part. 4. Ç n ) Ds milancholia tom. a. B E S L U Y T. IK hebbe op meeft aile plaetfen de dojis der Medicynen ach- tergelaeten , niet alleenelyk om plaetîe te winnen , maer wel befonderlyk op dat geene particulière daer qiiaed gebmyk van fouden maeken : want de belle remedien in handen van onkun- digen , zyn feer dikmaels gevaerlyk , om dat fy qualyk geadmi- mftreert worden , ende voor die , de welke de grond-wetten der MedicjTien kennen, zal het geen raoeyte zyn , de dofîs te regu- leren. Ik hebbe ook de termynen der Medicynen meefl in de latjTi- fche tiiele gelaeten , op dat ik met defe te vertaelen , my by de Medicyns felfs niet onverftaenbacr foude maeken. Men foude my ook konnen fcggen waerom ik niet handele van den Daucus fativus ende fcabiofa , die tcgenwoortlig foo (70)- groot genigt begfnnen te maeken , den eerfteh in Cancro , endè den tweeden in de huyd-fiektens : de reden is , dat ik geene genoegfaeme ondervindinge hebbe , ende de fourfen waer uyt ik het getrocken hebbe van geen genoegfaeme authoritcyt zyn , om dit aen de Letter-kundige Maetfchappy vooi: te ftellen. Ik hope dan aen defe wj'tloopigfte dog , voor het Menfch- dom, voordeeligfte Queflie voldaen te hebben, met in defe 57 Artikels voorgeftelt te hebben , i.mo De principaelfte médicinale ende chyrurgicale kragten, de welke onfe Nederlandfche gewaflen befitten. 2.<îo Het Œcommiek gebruyk , t'welk men niet alleen in defe maer in afgelegene Provintien van de felve maekt. 3.tio Het aenmoedigen van die gewalTen te cultivèrent dé welke onfe Ooftenrykfche Nederlanden foude konnen tôt nut en voordeel dienen. 4.to De kragten ende uytwerkfels van fommige van onfe Planten wat naerder te onderfoeken , op dat men de uy tland- (che, foo veel het mogdyk is, uytlluyte. E Y N D E. MÉMOIRE Q S U R L J U E S T I O N: Quelles font les Plantes les plus utiles des Pays-Bas^ Ê? quel ej} leur ufage dans la Médecine & dans les Arts ? QUI A REMPORTÉ L'ACCESSIT DELA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE BRUXELLES EN M.D.CCLXXI. Par Mr. DU RONDEAU Médecin &c. Nil temere Credendum , nihilque negbgendum, Hippocrat. Epidem. C. A BRUXELLES, Chez A. D'ours, Imprimeur près FEglife de St.Jeaa M. D. ce LXXII. MÉMOIRE Sur la Queflion propofée par la Société Littéraire de Bruxelles en 1770. Quelles font les Plantes les plus utiles des Pays- Bas , Êf quel ejî leur ufage dans la Médecine 6? dans les Arts ? Omme je préfère le folide au frivole , & que je ! n'afpire pas au tître d'Inventeur , je me fuis borné a élaguer des routes que d'autres ont comraen- cdes à fraiér , perfuadé qu'il ni i\ pas moins de 1 gloire de perfeâjonner que d'inventer. Heureux ! fi je puis être de quelque utilité à ma Patrie. J'ai partagé mon Mémoire en ttois parties. , Je démontre dans la première la poffibilité & môme la faci- lité de cultiver la Rhubai-be au Pays-bas. Cette racine m'a pa- rtie d'autant plus digne d'attention que l'ufage en eft: fort éten- du & qu'elle occafionne une depence confiderable. Je propofe dans la féconde, un moien facile & avantageux, pour Garancer ou teindre en Garance en tout tems & en tout lieu. Ce moien paroit mériter la préférence , parcequ'il met cette précieiife mai'chandife a l'abri, des inconveniens d'ime ( 4 ) déification trop lente ou trop précipitée ; de Ce moifîr & de fe gâter en route ou dans les magafins ; enfin parce qu'étant réduite en très petit volume, le tranfport en fera & plus com- mode & moins coûteux. Enfin la troifieme partie eft deflinée a faire connoître un ingrédient propre i\ Tanner les Cuirs en la moitié du tcms qu'on y met ordinairement. La facilité de fe le procurer à vil prix jointe à l'avantage du tems qu'on gagne , me font efperer qu'on le préférera à l'Ecorce de Chêne , dont le prix 6c la rareté augmentent de jour en jour. PREMIERE PARTIE PojJibîUîê de cultiver facilement la BJmharhe au Pa^s-Bas , avec autant de fucces qu'en Afte. POur éviter la depence qu'occafionne l'importation des dro- gues étrangères , il y a eu , de tout tems , des Médecins qui ont voulu profcrire de l'ufage journalier des remèdes étran- gers, en y fubftituant des remèdes du Païs, P. E, le Rhapon- tic & l'Aûne'noir à la Rhubarbe; mais jufqu'ici perfonne ne fe contente des remèdes du Païs , & chacun continue de faire uflige de la Rhubarbe, dont la réputation fe fondent par une fuite continuelle des fuccès : grâce aux foins de nos ancêtres , qui , au lieu de s'amufcr a eflayer des fubflitutions , ont pris une route plus courte , en cultivant eux mêmes les végétaux étrangers qui pouvoient s'accomoder de notre Climat tels que les Pêches, [ i] les Abricots , [2] les Pnmes de Damas, [3] les Cerifes , [4] les Pommes de terre , [5] le Tabac , [ 6] & une infinité d'autres produftions végétales aufli utiles qu'agréables. Puifque les végétaux étrangers fe font naturalifés chez nous , pourquoi defefperer d'y voir reuflîr la Rhubarbe , dont le cli- mat naturel , & ou cette plante vient fans culture a plus de ( i) Les Pèches vîefwent originairement de Perfe Virg. Georg. 4. ^a ) Les yîMcots if Arménie, Pline hift. nat. livre 13. Cs) D^ '^'''i^ Lemeri Diift. des Drogues. (4) De Cerafonte dans le Pont Pline hift. nat. livre 15. fecSl. 30.(5) iPe r^meri^ue iSeptentriumle. Q6) Du Mexique , du Brejtt, de file de Tabaco: < 5 ^ . raport avec le nôtre que celui de la Pêne, de rArmenîe, de la Natolie , de l'Afrique & de l'Amérique ? Pour foutenir ma propofition il s'agit de démontrer. Que nous poflcdons la véritable Rhubarbe de la Cliine ou de la Tartane. ^^ Que cette plante cultivée chez nous donne une racine auffi forte que celle d'Alie , & qu'elle efl équivalante en vertus. Qu'elle peut croître & fruftifier dans ce Païs comme nos plantes ufuelles. Que cette culture demande peu de foins & de depence y & qu'elle en vaut la peine. „ On a envoyé de Mofcovie en France , une plante nom- „ mée par Mr. du Julîieu , Rlmbarbarum folio ohlongo , crijpo, „ unàulato , flagelUs /parfis. Cette même plante avoit déjà été „ envoyée du même Païs en Angleterre pour être la vraie Rhu- ^ barbe de la Chine , & Mr. Raud la nomme Lapathum bar- ft âance folio ufidulato , glahro. [ i ] • „ La manière dont cette plante fruftifie fait juger que c'efi: ^ une véritable cfpéce de Rhubarbe de la Chine ; car non feu- ,-, lemcnt elle a été envoyée pour telle, mais encore les grai- „ nés de cette plante , femblables à celle de la vraie Rhubarbe ft que Mr. Vandermonde Doéteur en Médecine , avoit en- ,', voyée de la Chine , ne permettent pas d'en douter. Ajou- 5, tez que la figure des racines de ces deux plantes , la cou- „ leur , l'odeur & le goût , fortifient cette opinion. On a élevé „ la plante dans le Jardin du Roi à Paris, où elle reuffit, fleu- y, rit & fupporte les hivers les plus froids. [ 2 ] ' Feu Mr. Gaumont Gentilhomme de cette Ville de Bruxel- les , grand amateur des Plantes étrangères , aïant reçu d'un ami refidant à la Chine , quelques graines de véritable Rhubarbe , les mit en terre au printems , & quelques jours après il eut le ploifir de les voir lever & profiter ^ fouhait; mais , crainte que ces jeunes plants ne s'accomodafll^nt pas de notre climat , il leur donna les mêmes foins, qu'on donne ordinairement aux plantes étraingeres. Les racines aient acquifcs de la force , il en - A 2 ( I ) DiWtonnatrt Emyclop. tom. 14. fol. 25i. ( a } Diaionnaire Enct/chp. tom. i^ fol. 261. ( 6 ) laifTa une expofée en pleine terre aux rigueurs de l'hîver , qui contre fon attente , poufîli au printems fuivant , comme celles qui avoient paiTé l'hiver dans la ferre. Après cet eflai il les planta toutes en pleine terre , où les amateurs ont pu les voir , après fa mort , car il y en avoit plus de vingt plants , dont quel- qu'uns avoient des racines de deux pieds de longueur, & d'un pied de circonférence. Un Curieux, aïant fait préfent à Mr. Gaumont , d'une plante rare , reçut en échange un plant de cette Rhubarbe, qui depuis, fe foutient en pleine terre , comme les plantes les plus commu- nes du Païs , malgré qu'on en ait retranché de tems en tems des racines très-fortes ôc détaché des rejettons enracinés par Icf- quels on a gagné plufieurs jeunes plants. Cette plante eft pareille h celle qu'on voit au Jardin du Roi à Paris. ( I ) Sa racine eft parfaitement femblable à celle de la Chine ou de la Tartarie ; c'eft- -sb •' fi D'abord qu'ils font affez fècs , on empoite avec une lime ou râpe l'écorce & tout ce qui eft noir ou gilté ; & par ce moien , on les rend femblables t\ la Rhubarbe Afiatique. Tril- lerus préfère la Rhubarbe en tranches non perforées , parce- qu'il y a moins de perte de cette façon , qu'elle fe feche mieux 6l plus promptement. ( i ) Mais les tranches doivent pour lors être plus minces que lorfqu'on les perfore. La racine de Rhubarbe grolTit davantage & perd moins par la delîication , fi elle a occupée un terrain plus fec Les Teinturiers Tachettent feche & la font réduire en pou- dre pour en faire ufage : pour la fécher on la place fous des hangards ou dans des Etuves ; elle diminue de fept huitièmes en la failant fécher. ( i ) „ Mr. Dambournay trouvant des grandes difficultés , a faire 5, fécher les racines de Garance en automne , hazarda de les ,-, employer fraîches , il eut foin de les bien laver, piler & dofer „ à proportion de ce qu'elle perd en féchant, c'efi:-à-dire qu'au „ lieu, .d'une livre de poudre de Garance féche,il employa huit „ livres de Garance fraîche & teignit à l'ordinaire. „ L'opération faite, il trouva que le bain étoit encore très char- C I ) Dî&ionna'ire Enct/clop. tom. 1- fol. 479. Mémoires de Mrs, du Hamel & Hellot. „ chatgé, & le coton tellement outré de teinture, qu'il fallut •„ le debouillir deux fois pour le rendre d'ufage. Il continua „ fon expérience en employant fix livres de fniîche pour une 5, de féche , enfuite quatre , oudre d'Ecorcc de Chêne nouvelle, dans quatre pots d'Eau de pluie froide , pendant quinze jours ; ayant foin d'agiter la cru- che pluficurs fois par jour, j'ai cnfiùte fait filtrer la teinture au travers d'un papier gris & évaporer jufqu'i\ adhérence aux afficttes de fayance. Cette Expérience m'a produit deux drag- mcs Ivi grains d'Extrait fec , fort noir , amer & llilé. Pareille opération faite avec une demie livre de fciure de Chêne m'a fourni trois dragmes dix grains d'Extrait fec pareil au précèdent - Par confequcnt une dragme quatre grains de plus que l'Ecorce; Puifque félon le raport des CommifTaircs Anglois , les Cuirs préparés avec la (ciurc ont été declai'és meilleurs , que ceux qu'on prépare avec l'Ecorce , quoiqu'ils n'enflent reftés dans la fofle que deux tiers du tems qu'on employé lorfqu'on fe fert du tan 6c que Iclon les refultats des Expériences faites fur l'E- corce & fur la fciure il fe trouve que la fciure a donné un tiers de plus que l'Ecorce des parties extraélives , je crois pouvoir prononcer que la fciure eft fuperieure d'un tiers au tan ou Ecorce, puifqu'elle contient un tiers d'Extrait de plus. Non content d'avoir découvert la caufe de cette fuperiorité, j'ai voulu voir fi les jeunes br.mchcs de Chêne ne contiendroient . ( 1 ) Pham, di Baume fol. 337. |)as une plus grande quantité des parties extraftives que la fciure ; le vernis gommeux dont ces branches fe couvrent lorf'- qu'on les expofe au Soleil après les avoir ceuillies , m'en fit naitre le foupçon , & l'Expérience a fait voir que ma conjedlu- re étoit bien fondée. Car ayant fourni à la même opération que cy-defllis une de- mie livre de jeunes branches de Chêne féchées & coucaflées j'ai recueilli quatre dragmes dix grains d'Extrait fec comme les precedens. D'où j'infère que , fi les Cuirs préparés avec la fciure ne font refl:és dans la fofl^e que les deux tiers du tems , qu'on les y laifie quand on employé l'Ecorce, il ne faudra confequement les y laiffer que la moitié fi on employé la poudre des bran- ches , puifque les branches foumifllnit le double d'Extrait que l'Ecorce. . Notez que les branches de Chêne, pour être efficaces, doi- vent être coupées en automne après la deffication des feuilles , qu'elles doivent être de la même année , féchées à l'air & non au feu. Il efl: indiffèrent de les prendre fur les taillis , ou fur des ar- bres vieux ou jeunes : je crois , que l'avantage qu'il y a de fe procurer des branches de Chêne à meilleur compte que l'Ecor- ce qui devient plus rare & plus chère de jour en jour h caufe que depuis quelques années on a converti dans les environs de cette Ville un grand nombre des Bois taillis en terre labou- rable , joint à celui de faire autant avec une livre de poudre des branches qu'avec deux d'Ecorce, ou de préparer le Cuir aufll complettement en la moitié du tems qu'il faut ordinai- rement pour le préparer avec l'Ecorce , feront des motifs fuf- fifants , pour engager les Artiftes non prévenus a accorder la préférence à la poudre des branches de Chêne. F I N. ANTWOORD O P D E V R A E G E Welk îs de hejîe ende onkofthaerjîe manière van Flajfe Gae- ren ende andere vegitabile Stoffen fwert te verwen^foo dat de Verw de Stoffe doordringt^ ende dat J'y refijîeert aen den fleet , fonder nogtans grootelykx de qualityt te vermïnderen , gelyk dit feer wel op de animale Stoffen gefchiet. DIE DEN PRYS BEEIAELT HEEFT V A N D E LETTER-KUNDIGE MJETSCHJPPT VAN BRUSSEL A" M.D.CCLXXL Door dTI/ JOANNES BAPTISTA DEBEUNIE,^^ Liccntiaet in de Medicynen. . ^ Patria prodejji optima Firtas. Ai. TOT BRUSSEL, By A NT o NI us D'ours, Boekdrukker by Sint. Jans. M. D. ce LXXII <<^I^H<^Mf^l^ï r V v^v V V V V ¥ ^-^ Y <>■ X X XX X X X *v-*^^ <)'^xVxVx!^x^/^^Jfe*v* '> ;r *fl' ."'.' i". A N T W O O R D O P D E V R A E G E JFe/k is de hejle ende onkoftbaerjîe manière van FIa(fe Gaeren ende andere vegitabile Stoffen fwert te verwen , foo dat de Verw de Stoffe doordringt^ ende dat fy refijîeert aen denfleef^ fonder nogtans grootelykx de quaïityt te ver* minderen , gelyk dit feer wel op de animalç Stoffen gefchiet. INLEYDINGE. E gelegentheyd van onfe Ooflenrj'kfche Neder- landcn is foodaenig gellelt, dat meefl; aile Coop- waeren , van den Vrcmden ons toegebragt , niet konnen dicnen tôt Exportatie ofte Vcrkoopinge aen den Vremdcn , maer alleenelyk tôt eygen fleet ofte Confumptie , dien volgens lioe mcerder men van die Coopwaercn ontfangt, hoe fchaerfer het Numeraïr wort. Hct Gouvernement ^ de hooge nootfaekelykhcyd fiende van deefen fleethandel te betcugelen , hecft dacr om t'fcdert ccni- ge jaeren de loffelyke refolutie genoomen , van de Manufac- tucren van dcfe Pro vintien , foo veel het mogelyk is , te fàvo- rifercn , waer door niet alleen onnoemelyk veel menfchcn het brood winnen, de Popukitie confiderabel vcrmccrdcit , de wer- A 2 ( 4 ) kende handen confiderabel aengroeyen , het Numermr in het Land blyft , maer felfs met den tj'd onfe nieiiwe Manufaftue- rèn ( in conciirrentie met de vremde komcnde ) fuUen als- dan naer buyten gefonden worden. Dit grypt befonderlyk plaets, en Ican met de grootfte ver- wagtinge gefchieden in die Manufaétiieren , waer van de inA- tîere première van ons cygen gewas is , als Fias , Kemp , ôcc. ende'ook van die,daer de matière première aenalle Eurùpiaen- fche plaetfen egael is als Cattoen. Het fyn ook defe materien waer van in defe Memorie moet gehandelt worden , ende noyt is er voordeeliger vraegftuk voor dit Land gedaen als dit, het welk doorde Letter-kundige Maet- fchappy wort voorgeftelt. Dat het fchoon ende foHd verwen feer efientieel aen de Ma- nufli6hiren is , is ontwyffelbaer : ^^•■at doet de fweite fyde ftofFen van Antwerpen door geheel Europa overvloedig verfenden, nls het fchoon ende foliâ fwert ? wat doet naer die Stad foo menigvuldige woUe ftoffen , cm alleen geverft te worden , van het Land van Luyk fenden, als het goed fwert? wat doet het Brugs blauw voor andere ftellen als het fchoon couleur? Soo fiet men de Manchejler fwerte Cattoen ftoffen ende flu- weelen , het Gobelins- rood 6cc. boven aile andere den voorkeus hebben : het is dan het couleur , het gène de voornoemde Manufaélurenj^or///?/;;/' maekt, het is ook het goed fwert op ve- 'gitahile ftoffen dat ons ontbrekt , om de Manchejler Cattoene ftoffen ende fîuweelen foo goed en goeden coop te maeken als în Engeland. Het fal dan aen een Land , daer het weven van aile foorten van ftoffen foo overvloedig geplogen wort, geen kleyn voof- deel fyn, is dat men aen fyne Land-genooten mededeylt eene fWérte verw op vegitahile ftoffen overti-effende ailes, dat ons van den vremden toegefonden wort , het gène wy in het ge- " volgh fuUen traghten te bewyfen. De verf-konft is geheel gefundert op de Ch:jmie : eene ftoffe te verwen , is de felve vereenigen met eene ofte meerdere ftof- fen verfchillende in natuer : de opéi-atien waer door men defe vereeninge maekt fjn aile Chymicale Procejjen^ aile even aimt- ^ 5 ) «Tant voor een Chymtcus , verbaeiende voor "een Phyftctfs , ende dikmaels fecr uticl voor het gcmeyn. Dat dcCc Iconfte geenen mcerdcrcn voortgang genomen heeft, is , dat foo weynigc Chymici daer fig in geocffent hebben , cnde dat dcn nombcr der Chymici foo kleyn is : want niet tegenftaen- de dat dcn gelcerden F. Hoffmann fegt : ia)âe ftudie der Chy- wie is foo univerfeel en ivonderbaer , dat dejfelfs gebruyk ftg tôt het volmaeken van aile konften en ivetenfchappen uytjlryckt : maer hefonder die , de wclke in de Medecynen cenigen voortgang willen àoen , konnen fonder defe konjî niet goets tiytwerkcn. Den onftcrlTclyken '£>oerhaave fegt : zvat is het te heclaegen^ dat foo vcele Medecyns de Chymie foo voorby loopen ende felfs haere inflrurnenten niet kennen , zvat fcbade doet dit aen hunne konfle niet ( Z» ) ende op de felve manière fpreken aile geleer- de Schry vers ; nogtans vint men menigviildige Medecyns , de welke defe konft ( dcn Bafis ende fundament van hunne 'konfte ) veragten , ende fcggen onnoodig te hebben : dog dit gefchict alleen om hunne onwectcndheyd te decken. Siet Boerhaave method. difc. Art. Med. Over de verf-konft wete geene Schrj'vers die daer eenigfints fundamcnteel over gehandelt hebben , als de twee veraiaerde Chymici ende Litmaeten der Coninglyke Académie van Parys , Jlellot Ce) ende Macquer ; ( ^ ) de overige lyn flegte boexkcns die geene leélure waerdig fyn. De voomoemde Schryvers hebben ook niet aïs van venven op animale ftoffen gefchrevcn. Ende niemand heeft tôt nu toe over het venven op vegitahile ftoffen derven fchryvcii (/?) om de groote moejelykhcyd (/) ende alfoo noyt Cbymictts eenige wetten ofte grond-regcis van defe konfte heeft dei-ven geven , foo moet men al taftende door menigvuldige proevcn naer het voorbeld van den geleer- ( rt ) Obfervat. phi/ftc. Cbym. ende Foorreede. ( Z» ) E/emetita C/ii/in. fol. 88. ( c ) V^rt de la Tànture fur Laine. ( v«or ftoffen (to ^ao dea vremdcn komen. (24) fwert weg , om reden boven bewefen , ergo den Grond die purper is komt te voorfchyn : foo defe purpere pleck in de foniie leyt verandert rood in Geel gelyk ik liier boven ge- toont hebbe, ende alfoo geel en blauw groen maekt, gevolglyk heeft het Manchejîer fwert eenen blauwen en rooden dat is- eenen piirperen grond eer het fwert daer op geleyt wort , waer over wy in het vervolg door Experimenten onfe Théorie fiillen bcveftigen. Dat dit feggen op geene lofle gronden fteunt, is feer évident y want meeft aile Auteurs die over de couleuren gefchreven heb- ben, meynen, dat er geen fuyver fwert is, maêr dat het don- ker blauw of donker bruyn of defe te faeraen is. Dit word be- wefen in de Emailleer - konft , want alhoewel men in die Konfl feer fchoon fchynende fwert heeft, word het felve ni et als met hoog blauw, hoog bru^^n of met defe te faemen gemaekt. (^) Ik hebbe ook de voornoemde ftaclen en voorftaelen met alcaline loog gedopt , ende aile myne ftaelen uytgenomen N. 207 waeren in korte uren bruyn roiagtig geworden : het felve gefchiede aen het Rouaens ende Antwerps fwert ; maer onfen Nomber 207 ende het Manchejîer fwert quaemen onverandert uyt de loog : de reden is wederom feer klaer , het alcali ver- andert ongegront fwert in bruyn , kan het blauw niet aendoen , gevolglyk , op blauwen grond bruyn laetende , moet nootfaeke- Ij-k fwert fchynen , alfoo blauw en hoog brujn fwert maeken. Ik hebbe voorders van aile myne preuven nieuwe ftaelen genomen, ende die benevens de voorftaelen in feep gewaffchen, op een plank genaegelt, ende de felve in goed en quaed weder, nagt ende dag , feer gcexponeert aen de Sonne , in de maend Mey laeten bleeken , ende naer 1 8 daegcn waeren er veele , die nog fchoon fwert waeren maer befonderlyk N. 1 1 1 ende 207 foo, dat den gefatureerden aluyn fchynt outrent foo veel te doen refifteren , als den geblauwden gi'ond , ook aile die roode gronden hadden , waeren beter als de andere , ende hebbe daerom de volgcnde couleure gi'ondcn geleyt. 208 Vaft' ( a ) Kunkd. Jîrtde la Vemrte, EngUfcb handmaid, dijfertatm fur les Emaux £?c. den Saffer Manganefia ende het eyfer maeken het fwert in die konft foo ly d^ik gebruykt worden,maer wey nig gebruykt,fyn î)[ blauw,purper,ofte bruyn.' 208 Vafl blaiiwcn grond , door N. 1 1 1 ofte geneuti*alifccr- dcn aliiyn , dan gcfwert als N. 23. 209 Vall blauwen grond, dan door Bra/t/i-hom met wat alca- li y dan door aluyn cnde dan gefwert als N. 23. 210 Vaft blauwen grond door Cochemlle en wat alcali , dan door aluyn, dan gefwert als N. 23. 2 1 1 Vaft blauwen grond door Pro vcntî-hout en wat alcali , dan door aluyn, dan gefwert iils N. 23. 212 Saxons blauwen grond, (^) dan gefwert als N. 23. 2 1 3 Saxofîs blauwen grond , dan door Bra/ili-hout en wat alcali , dan door aluyn, dan gefwert als N. 23. 214 Door gefermenteert Proventi - bout met wat Spaens grocn , dan gefwert als N. 23. 215 Vaft blauwen grond door N. 214, dan door Bra/ili-hout en aluyn, dan gefweit aïs N. 23. 216 Door Brûfi/i-hom wat alcali en wat Spaens groen, is dan hoog purper , dan gefwcit als N. 23. . 217 Door gencutralifeerdcn aluyn N. m dan door Bra/i- li-bout , dan gefwert als N. 23. 2 1 8 I^em als N. 217, dan door Proventi-hout , dan ge- fwert als N. 23. 2 1 9 Idem als N. 217, dan door Provinti-hout en Spaens grocn , is dan reets fwert , cnde dan gefwert als N. 23. 220 Idem als N. 217, dan door Nooten-Sloefters , dan ge- fwert als N. 23. 221 Vaft geblauwt, dan door N. ni, dan door Bra/tli-hout en een wcynig Spaens groen , dan gefwert als N. 23. ' Defe 14 laefte preuven waeren aile extra fchoon Cwen, heb- be de felve foo met de alcali ca , acida , als blceken fecr ge- vexeert benevens de vooi-ftaelen , ende hebbe onder de felve cenige gcvonden , die wyt fuperietir aen aile de voorftaelen waeren , maer befonderlyk den lacften Nomber , die aen ailes cnbefonderaen het waffchen en blceken hct Engels wyt overtrof. R E C J F I T U L yJ T I É. Lt onfen ecrften Paragraphes hebben wy aengetoont de re- den , waerom het foo moeyeh k is ecnige folide Venve op ve- D (4) ïlct Saxons Blauw M'as gemacktuyt Ttuligo ,okum vitmlictiàcCvbolt. (2fi) gitahile floffen te geveii ,. eiide gelyk de wolle. hct gemakelyk- lle der cmimnek deelen is,,lbo.is ook: het Cattoeii het fûcieU fte der vegitahUe om teA^erwen, ènde daerom voegen wy hier by ecn ftael op Cattoen ende een ander op Gaercn. Onfen tweedcn Paragraphvs toont , ende wort in de volgen» de beveftigt , dat het tôt nog toe in Europa onmogelyk is eenig goed fwert, fonder een veghahik adftringens ende het eyfer te venven. Den derden wyfl het fundament aen , waer op het fwert venven gebout is. De vier-en-t\vintig Exper'imenten van den vierden Parag, lec- ren, dat onder aile onfe martiale Difolutien N.23 ofte het eyfer, fout ende afyn de befte is , ende dat de adjifingenîïa betei voor als naer het eyfer gebruykt worden. Dat geene metaelen als eyfer alleen fwert geven , leert ons den vyfdcn Paragraphiis. Den fefden Paragraphiis bewyft , door een-en-tNvintig tenta'^ mina y dat niet een van de halve metaelen opregt fwert geven. Wy toonen in den fevenften Paragraphus , dat, onder de 22 foo genaemde aâftringentia , de Galnooten de cerlle , de Craey appels ende het Eyken facgcmeel de tweede plaetfe verdienen, ende doen klaer fien , dat de Merobolani Citrini ( in eene Me- morie over het fwert venven van den Ahhê Mazias boven de Galnooten geftelt) veel min als de Galnooten, ende iets wey- niger als de Craey-appels ende fagemeel doen, ende toonen aldaer ook klaerlyk dat het fagemeel veel beter als de Elfe fchors is. Den achtften Paragraphus, tragt eenige grond-wetten aen de verf-konft te geven. Eyndelyk den 9 Parag. bewyfl: , dat het Manchefîer fwert op eenen purperen ofte gecomponeerden grond leyd , ende geve aldaer ten dien eynde 125 geprepareerde gronden van ver- fcheyde couleuren, ende iiyt de 14 laefte experimentenh\y\itt dat N. 221 den beften is, waer mede wy ons onderfoek voor defe reyfe fluyten , hier agter byvoegende twee verfcheyde ma- nieren, om fwert op vegitahile ftoffen te verwen, ishetgeen vol- komQU /olid} immers vermeyne niet alleen veel fchoonder ende (27) folider als net Rouncns cndc Amwerps te.fjii, maer, in veele, opfigten , > fi -^. ■«;■ -!*> { - :m M f •' >-