1 HISTOIRE BOTANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE | GENTIANACÉES EMPLOYÉES EN MÉDECINE PAR, D. BRANDZA Docteur en Médecine et Licencié ès Sciences : (des Facultés de Paris), Professeur de Botanique à l'Université de Jassy. PARIS À. PARENT, IMPRIMEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE 31, RUE MONSIEUR-LE-PRINCE, 31, 1809. QK495 w + 0 26 Mo. Bot, Ga ré en 573 1909 1869 A MA FAMILLE ‘Amour, reconnaissance et dévouement. , A M. H. BAILLON PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE MÉDICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, DIRECTEUR DU JABDIN BOTANIQUE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. Comme au Maître aimé et bienveillant qui m'a formé, introduit et guidé dans les idées botaniques de cette nouvelle École française, dont il est le défenseur et le chef. . Son élève respectueux et reconnaissant D. BRANDZA A MON AMI ET COLLÈGUE M. GR. COBOLCESCO DOYEN ET PROFESSEUR DE GÉOLOGIE A L'UNIVERSITÉ DE JASSY, A MES DEUX AMIS M. LE D' L. MARCHAND PROFESSEUR AGRÉGÉ À L'ÉCULE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE, AIDE D'HISTOIRE NATURELLE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS. M. BOURADA DOCTEUR EN MÉDECINE DE LA FACULTÉ DE PARIS, AVANT=PROPOS «Ce n'est point à l'époque où nous sommes parvenu: qu'un médecin peut ordonner un remède sans savoir auquel des trois règnes il doit le rapporter.» (A. DE SAINT-HILAIRE, Morphologie végétale, 24.) L'importance des sciences si injustement qualifiées d'accessoires, commence à se faire sentir de plus en plus : dans le monde médical; c’est pourquoi nous ne redou- tons pas d’avoir fait une œuvre tout à fait inutile pour nos semblables, en étudiant de près un certain nombre de plantes qui jouent un si grand rôle dans l’art de guérir. «IL est des circonstances où le botaniste le plus étran- ger à la médecine peut aussi avoir le bonheur de con- tribuer à la guérison de ses semblables ou à celle des animaux qui nous rendent tant de services. Il sait que les’ végétaux organisés de la même manière pré- sentent en général les mêmes propriétés. Que l’on Prescrive une labiée trop difficile à rencontrer, il en indiquera une autre dont les effets seront également sa- lutaires ; veut-on une antiscorbutique , il peut choisir parmi les Crucifères; demanäe-t-on quelque amère, il présentera une gentiane » (1). (4) A. ne Saixr-Hizatre, Morphologie végétale, 21. : 1869. — Brandz1. 1 — ôÿ — Toutes les plantes dont nous donnons la description, nous les avons étudiées sur nature, grâce à l’obligeance des savants qui dirigent l’herbier du Muséum d'histoire naturelle de Paris. La plupart de nos analyses et de nos observations ont été soumises au contrôle de notre très- cher et très-excellent maître, qui a mis son laboratoire complétement à notre disposition, et auquel nous ne pourrions jamais être assez reconnaissant. Quant aux usages de ces plantes, nous n’avons pu rien faire de mieux que de consulter à ce sujet Le plus d’auteurs qu'il nous à été possible. Mais, comme les ouvrages les plus connus comme classiques en France se trouvent dans * toutes les mains, nous avons négligé de reproduire les faits bien connus et depuis longtemps acquis à la science qu’ils renferment, Nous nous bornerons à y renvoyer le ecteur, toutes les fois qu’il sera nécessaire de le faire, Ces traités sont principalement : l'Histoire des Droques simples, de Guibourt (4° éd., t. Il), les £léments d'His- toire naturelle, de A. Richard (4° éd., t. I) et les articles publiés autrefois par ce dernier, dans le Dictionnaire de médecine en 30 volumes. HISTOIRE BOTANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE GENTIANACÉES EMPLOYÉES EN MÉDECINE > ee RS D + PREMIÈRE PARTIE Histoire botanique. La famille des Gentianacées, fondée en 1789, par À.-L. de Jussieu (1), peut ètre définie comme formée de plantes plus ou moins amères, à suc aqueux et non lai- teux, à feuilles dépourvues de stipules, à fleurs régu- lières et hermaphrodites, à corolle gamopétale, à an- drocée isostémone, à anthères biloculaires, à gynécée composé de deux feuilles carpellaires, à placentas pa- riétaux, chargés d’ovules anatropes, en nombre indé- fini, et à graines dont l'embryon dicotylédoné est enve- loppé d'un albumen. Tous les autres caractères, tirés des organes de la re- (1) Genera plantarum, 141. ET pe production et de ceux de la végétation, sont variables, excepté trois d’entre eux, qui, sans être constants, va- rient cependant fort peu et ont servi à diviser cette fa- . ns Q . mille en deux séries parfaitement naturelles : I. SÉRIE DES GENTIANÉES. — Réceptacle convexe; préfloraison de la corolle tordue; feuilles opposées. Il. SÉRIE DES MÉNYANTHÉES, — Réceptacle concave; préfloraison de la corolle valvaire-indupliquée ; feuilles alternes. Cette famille qui renferme des plantes distribuées sur toute la surface du globe, présente des affinités avec les Asclépiadacées, les Polémoniacées, les Bignoniacées, et d’autres familles; mais c’est surtout avec les Apocyna- cées, comme nous l’a fait remarquer M. Baillon, qu’elles sont étroitement unies, par la tribu des Allamandées. IL. — Série des Gentianées. 1'° TRIBU. — SWERTIÉES. GENRE GENTIANA. Le plus important au point de vue médical des genres de cette tribu est le genre Gentiana, par lequel nous comniencerons. | Ce genre doit son nom, d'après Dioscoride, à Gentius, ancien roi d'Illyrie. Les Gentianes fournissent à la me- «écine un grand nombre d'espèces que nous subdivi- RE + serons d’une manière artificielle, d’après la forme de la corolle, en quatre sous-genres, afin de rendre nos des. criptions plus claires et plus faciles. a. Corolle rotacee. 1. G. lutea L. (1) (Asterias lutea Borkx. — Siwertia lutea VEST). Espèce célèbre dans l’art de guérir, connue sous les noms vulgaires de Gentiane jaune ou Grande gentiane. Ces fleurs sont de celles qu’on appelle régulières et her- maphrodites, c’est-à-dire qu’elles présentent toutes leurs parties égales et symétriquement disposées autour du centre de la fleur, et que les deux sexes sont réunis dans une même fleur. Le réceptacle, ou l’axe floral, est convexe et supporte successivement les enveloppes florales et les organes de la reproduction. Le calice est gamosépale, membraneux et d’une consistance papyracé, divisé supérieurement en deux outrois dents, enveloppant à la manière d’une spathe toutes les parties de la fleur, et se déchirant d’un côté pour les laisser sortir, La corolle est gamopétale, rotacée, persistante, à tube court, et à limbe divisé ordinairement en cinq lobes très profonds, oblong-aigus et étalés; ils sont arrangés avant l’épa- nouissement de la fleur en préfloraison tordue ou ! contournée. (1) Spec., 329.— Roœm. ScauLrT., Syst. vegel.. VE, 135. — Lamx, FI, Fr., III, 651. — Spacu, Suites à Buffon, IX, 14.—DC , Prodr.., IX, 86. — Lino, FL. med., 519. "10 L'androcée est composé decinq étamines qui s’insèren sur la gorge de la corolle etalternent avec ses divisions : chacune d'elles est formée d’un filet et d’une anthère; sagittée, biloculaire et introrse, s’ouvrant à la maturité, pour laisser sortir la poussière fécondante, par deux fentes longitudinales. Le gynécée est composé d’un ovaire supère, oblong, qui à son sommet s’atténue en un style court, à extrémité divisée en deux lobes révo- Jutés et garnis de papilles stigmatiques. L'ovaire est unileculaire, et dans son intérieur, on trouve deux placentas pariétaux sur lesquels s’insèrent des ovules anatropes en très-grand nombre. Le fruit est une capsule oblongue, uniloculaire, s’ouvrant à la matu- rité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines sont arrondies, comprimées et pourvues d'une bordure membraneuse aliforme ; elles contiennent sous leurs téguments un albumen charnu et un embryon à radicule supère. La Gentiane jaune est une plante herbacée, vivace, à racine pivotante, cylindrique, annelée, souvent fourchue, brune en dehors et jaunâtre en dedans. La tige est élan- cée, dressée, simple, haute de trois ou quatre pieds, por- tant des feuilles opposées, quinquénerviées, sossiles et sans stipules. Les feuillesradicales sont ovales-oblongues, plissées suivant leur longueur, rétrécies en un court pétiole, et ressemblant un peu à celles de la Varaire (Veratrum album) ; les feuilles caulinaires sont sessiles, ovales-aiguës, et celles qui sont voisines des fleurs sont sus: ÉE ‘se cordiformes et amplexicaules. Les fleurs, d’un jaune vif,- sont groupées en eymes axiliaires et termi- nules. Cette plante croit dans les pâturages secs des monta- gnes calcaires et granitiques de l’Europe moyenne, Elle s'élève dans les Alpes jusqu’à 1,000 mètres d’al- titude. Son amertume la fait respecter par les bestiaux ; ce qui la rend facile à reconnaitre de très-loin, à cause de son port grandiose et de sa forme de sceptre. b. Corolle companulée. 9. G. purpurea E. (1). (Cœlanthe purpurea BORKH. — Pneumonanthe purpurea ScEMDT). nn. La Gentiane pourprée, que nous prendrons comme type des Gentianes à corolle campanulée, présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle con- vexe. Le calice est gamosépale, ordinairement à cinq dents, membraneux, se fendant longitudinalement et se déjetant de côté. La corolle est gamopétale, campa- nulée, à limbe à cinq ou six parties, disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L'androcée est à cinq étamines qui s'insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions; chacune d'elles est formée d'un filet filiforme et d’une anthère biloculaire et (1) L., Spec., 329.— Roëx., ScuuLr., op. cit., VI, 136.—Laux, M. fr, LL, 652. — Sracu, op. cit , IX. 21 — DC., Prodr.., IX, 116. -— Lixpz., FI. med., 518 der : TC eus déhiscente par deux fentes longitudinales. Les anthères sont connées par leurs bords et forment un manéhon autour du style, de sorte qu’elles deviennent extrorses. Le gynécée est composé d’un ovaire supère, oblong, s’atténuant en un style à extrémité divisée en deux lobes révolutés et garnis de papilles stigmatiques. L'ovaire est uniloculaire, à deux placentas pariétaux sur les- quels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule, s’ouvrant en deux valves pour laisser sortir les graines qui sont ailées et SES comme celles de la Gentiane jaune. La Gentiane pourprée est une plante herbacée, vivace à racine grosse, longue, charnue, horizontale, jaune en dehors, blanche en dedans, d’une amertume intense ; à tige un peu tétragonale, dressée, simple, haute de un à deux pieds, portant des feuilles opposées et sans stipules ; les inférieures, pétiolées, ovales ; les moyen- nes, ovales-lancéolées et sessiles ; les supérieures, lancéolées -aiguës ; toutes sont quinquénerviées, Les fleurs, de couleur pourprée et tâchées de points dis- posés en cercle, sont disposées en cymes axillaires ou terminales. Elle croit dans les Pyrénées et dans les Alpes de la Suisse, de la Norwége, de la Savoie et au Kamtchatka. 3. G. pannonica Scor. (Cœlanthe pannonica Don — Pneuwmonanthe pannorica SCHMIDT). La Gentiane de Hongrie diffère de l'espèce précé- — 5 dente par sa fleur, dont le calice est campanulé, à cinq ou six lobes foliacés, et dont la corolle est également campanulée , mais de couleur jaunâtre et très-tachetée. Elle croit dans les Alpes du Tyrol, de l'Autriche, de la Styrie, de la Bavière et en Transylvanie (1). 4. G. punctata L. (Cælanthe punctata DoN — Dasyste- _phana punctata BorkH. — Pneuwmonanthe punctata SCHMIDT) (2). La Gentiane ponctuée a tous les caractères des deux précédentes, dont elle diffère par la corolle qui est plus campanulée, et surtout par le calice qui est très-court et pourvu de six ou sept lobesinégaux et irréguliers. C’est une plante vivace qui croit dans les Pyrénées et dans les Alpes de l’Europe; on la trouve aussi dans les Carpathes. ; 9. G. campanulata JacQ. (Pnewmonanthe campanulata SCHMIDT) (3). | Cette espèce parait être une variété de la Gentiane ponctuée, dont elle diffère par sa corolle qui est plus grande. (1) Pour cette espèce, voyez : DC., Prodr., IX. 117. — Rœm., ScuuLr., op. cit, VII, 437. — Lamk, FU. fr., HI, 633. — Linz, Fi. med., 518. (2) Voy. L., Spec., 329. — Roœm., ScHuLr., op. cit., VI, 138. — Lawk, FI. fr., Ill, 633. — Spacu, op. cit., IX, 22. — DC., Prodr., IX, 146. — Linoz., FI. med., 519. (3) Voy. DC., Prodr., IX, 117. — Roœm., ScHuLT., op. cit., VI, 139. an M “an 6. G. Burseri LaAmx (Cœlanthe Burseri Don). Cette espèce a tous les caractères de la Gentiane pour- prée, dont elle diffère par la couleur de sa corolle, qui est toujours d’un jaune päle. Elle croit dans les Pyré- nées orientales et centrales. 7. G. biloba DC. (Cæœlanthe biloba Don) (2). D’après De Candolle, ce ne serait qu'une variété de la Gentiane jaune. Elle ressemble complétement à l'espèce précédente, dont elle se distingue par son calice qui se divise toujours en deux lobes égaux pour laisser sortir les autres parties de la fleur. Elle croit dans la monta- gne de Seyne, en Provence, 8. G. Pneumonanthe L. — (G. linariæfolia Lawx — Pneumonanthe vulgaris Scamipr) (3), Vulgairement appelée Gentiane des marais, cette espèce se distingue de toutes les autres par ses fleurs qui sont composées d’un calice à cinq divisions linéaires, d’une corolle campanulée, d’une couleur d’un bleu su- perbe, à cinq divisions principales et à cinqautres, plus petites. Les étamines sont connées par leurs anthères autour du style. Elle à une racine fasciculée et une tige dressée, haute de trois millimètres, qui porte des feuilles (1) Voy. DC., Prodr., IX, 416. — RoœM., ScHuLT., op. cit., IV, 140. (2) Voy. DC., Prodr,, IX, 87, — Lamk, F1. fr, I, 655. — Rœm., Scuurr., op..cit,, VII, 139. sue (3) Voy. L.. Spec., 1299. — DC., Prodr., IX, 41. — Sracu, ep cit., IX, 18, , mn. Len opposées, linéaires, Comme son nom vulgaire l'indique, elle croit dans les endroits humides et marécageux de l’Europe et de la Sibérie. 9. G. septemfida Pair. (Pneumonanthe septemfda SCHMIDT — Erythalia septemfida Borkx. (1). Cette espèce ressemble beaucoup à la Gentiane des marais, dont elle diffère par les divisions du calice qui sont ovales, foliacées et non linéaires, Elle croît dans la Sibérie, 10, G. decumbens L. (Pnewmonanthe adscendens SCHMIDT — Dasystephana adscendens BorkH.) (2). Elle est très-voisine des deux espèces précédentes, dontelle se distingue par son calice qui est membraneux, spathacé, se déchirant et se déjetant de côté pour laisser sortir la corolle, et par sa tige qui est couchée. C’est une plante vivace qui croit dans les parties montagneuses de la Sibérie tempérée. 11. G. Asclepiadea L. (Pneumonanthe Asclepiadea SCHMIDT — Dasystephana Asclepiadea Borkx. (3). Elle diffère de la Gentiane des marais et de toutes les autres par son calice qui est pentagonal et pourvu de (1) Voy. DC., Prodr., IX, 112. — RœM., SCHULT., op. cit., VI, 440. (2) Voy. DC., Prodr., IX, 110. — Rœm., ScnuLr., op. cit. VI, 145. (3) Voy. L., Spec., 229. — Lamx, F1. fr., II, 654. — Rœ., ScHULT,, op. cit, VI, 144, — DC., Prodr.. IX; 4119. — Spac op. cit., IX, 48, es cinq dents, et par ses feuilles qui, au lieu d’être linéai- res, sont larges, ovales-lancéolées, acuminées, quin-- quénerviées, ressemblant beaucoup à celles de l’Asclé- piade. Elle croît dans les pâturages et les bois des Alpes et des montagnes de la Suisse, de l'Autriche, de l’Eu- rope méridionale, ainsi qu’au Caucase. 12. G. Kurroo ROYLE ( Pneumonante Kuwrroo Dox) (). C’est une espèce des Indes Orientales, voisine de notre Gentiane des marais, dont elle se distir gue par les lobes du calice qui sont beaucoup plus longs, et par les an- thères qui sont libres et non connées. 13. G. Saponaria L. (2) Elle à tous les caractères de la Gentiane des marais, dont elle diffère par les divisions de sa corolle qui alter- nent avec des plis très-longs, et par sa tige qui est cou- chée et porte des feuilles opposées, ovales-lancéolées. Elle habite les endroits humides des bois du Canada et de la Caroline. 14. G. linearis FrœL. (Ericala linearis Don — Pneumo- nanthe Michauii Don) (3). Espèce qui croit sur les bords du Mississipi et dans la Virginie; ce n’est qu’une variété du G. Saponaria. (1) Voy. DC., Prodr., IX, 110. — Linz, FI. med., 519. (2) Spec., 330. — DC. Prodr., IX, 19. — Ron. SCHULT., op. cit., VI, 148. e Voy. DC, Prodr., IX, 138, — Rœm., Scxuzr, op. cit., Fe. 146 : —.17 — 15. G. Catesbæi War. (Pneumonanthe Catesbæi SCHMIDT) (1). C'est encore une variété du G. Saponaria, dont elle diffère par sa capsule qui est portée sur un pédicelle long. Elle croit dans les pâturages humides des États- Unis. 16. G. ochroleura FRŒL.(G. Saponaria WaLpsr.—Pneu- monanthe villosa Scamnr) (2). Cette espèce diffère du G. Saponaria, dont elle est très-voisine, par ses anthères qui sont libres et par son Style qui est beaucoup plus long que dans aucune autre espèce. C’est une plante vivace, qui croît dans l’Améri- que boréale, à la Floride et jusqu'au Canada. 17.G. frigida HxnkE(Preumonanthe frigida Scxmmr/(3). C'est une espèce très-voisine de la Gentiane des ma- rais, dont elle diffère par ses anthères qui sont toujours libres et non connées. Elle a la tige couchée, avec des feuilles opposées, et croit dans ‘certaines parties des Alpes et dans les Carpathes. 18. G. algida PaLx. ( Pneumonanthe algida Scawmor — : Dasystephana algida Borkx. ) (4). (1) Voy. DC., Prodr., IX, 113. — RoEM., SCHULT., op. cit., 148. — Linz, FI. med., 517. (2j Voy. DC., Proûr. IX, 113. — Roëm., SoHuLT., op, cit., VI, 449. . (3) Voy. DC., Prodr., IX, 113. — Rünir,, SCHULT., Op, cit., VI, 444. (#) Voy. DC., Prodr., IX, 113. — RoœŒM., SCHULT., 0p, cit, IV, 145. C’est une variété de l'espèce précédente, qui croit sur. les bords du lac Baïkal et dans toute la Sibérie orien- {ale. 49, G. quinqueflora Lx (1). Elle se distingue de toutes les autres espèces par ses anthères qui sont infléchies sur le filet, et par ses grai- : nes qui sont ovoides et à surface lisse, et non ailées. Elle croit dans la Pensylvanie et le Danemark. t 20. G. barbata FRŒL. Diffère de l'espèce précédente par ses fleurs longue- ment pédonculées et constituées sur le type quatre. Elle croit dans la Sibérie. 24. G. cruciata L. (2) (Hippion cruciatwm SCHMIDT — Ericala cruciata Borkx.). Elle diffère de l'espèce précédente par ses fleurs qui sont sessiles et par les divisions du calice qui sont très- pelites. Elle croit dans les pâturages secs et calcaires de l’Europe moyenne et de la Sibérie. 2 macrophylla PaLL. (3) (/ippion macrophyllum SCHMIDT). Espèce voisine de la précédente dont elle diffère par (t) Dict., IN, 643. — DC., Prodr., IX, 99. — Rœ., ScHucr., op. cit., VI, 150. (2) Spoe., 334, — NC. Pryd. , IX, 118. — Lawx, Fl: fr., IE, 653. — Ror., ScuLT., op. cit. VI, 142. (3) Voy. DC., Pyode. IX, 118. — Rœw., Scauzr., op. cit., I, 14. == 10 — le type de la fleur qui est à quatre, ou plus souvent à cinq parties. C’est une plante vivace qui habite la Si- bérie. 23. G. hyssopifolia L. (Cicendia hyssopifolia W. et ARN. — Exacum hyssopifolium W.) (1). Cette espèce diffère de toutes les autres par ses an- thères qui sont infléchies et par son ovaire qui tend à devenir légèrement semi-biloculairé, par suite de l’in- flexion des bords des feuilles carpellaires. C’est une, herbe annuelle, à tige herbacée, tétragonale, portant des feuilles opposées, linéaires-lancéolées, trinerviées. Elle habite différents endroits des Indes orientales. \ c. Corolle infundibuliforme. 24. G. verna L. (2) (ippion vernum Scamor). La Gentiane printanière présente des fleurs régu- lières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le ca- lice est gamosépale, pentagonal, à cinq dents aiguës. La corolle est gamopétale, infundibuliforme, à tube rétréci et très-long, et à limbe étalé, à cinq lobes acu- minés, séparés par de petits appendices biburqués, dressés, qui bouchent l'entrée du tube; ces lobes al- ternent avec les dents du calice, et sont disposés dans le bouton en préfloraison tordue. L'androcée est com posé (1) Voy. DC., prodr., IX, 1. — LiNDLe, FI. med., 520. (2) Spec. 331, — DC., Prodr., IX, 103. — RœM., Scuuur. op. cit., 155. — Lamx, F1, fr., II, 655. — Spacu, op. cit. IX, 41, : x 90 de cinq étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d’elles est for- mée d’un filet court qui supporte une anthère ovale- lancéolée et subulée, introrse, biloculaire et déhiscente par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, oblong et nniloculaire, à deux pla- centas pariétaux, sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Il est surmonté d’un style très-long, à extrémité un peu bilobée et infundibuli- ‘forme, garnie de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule qui s'ouvre à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites, nom- breuses, elliptiques et non aïlées, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une plante vivace, à racine pivotante, stolonifère, qui pousse deux ou trois tiges, couchées à leur base, hautes d’environ 6 centimètres, simples et se terminant toujours par une : une seule fleur, d’un très-beau bleu d’azur. Les feuilles sont opposées, sessiles, ovales-lancéolées et rapprochées en rosette à la base de la tige. La Gentiane printanière croit dans les parties alpines de l'Europe moyenne et australienne, dans les Apennins, les Pyrénées, etc. 25. G. acaulis L. (1). (G. grandiflora Lamk — G. ex- cisa PRESL). Cette espèce diffère de la précédente par la corolle (1) L., Spec., 329. — DC., Prodr., IX, 115. — ROEM., SCHULT., op. cit,, VE, 152, — Laux, FI, fr., III, 655. — Spacu, op. cit, IX, 20. + ps CD ion) qui est de couleur bleue, ponctuée intérieurement et beaucoup plus grande, par les étamines, dont les an- thères sont connées par leurs bords, de sorte qu’elles ont l’air d’être presque extrorses, et par les graines qui sont ailées. Cette plante vivace, qu’on cultive comme plante d'ornement, a une üge de 2 ou 3 centimètres de hauteur, qui sort du milieu d’une rosette de feuille ovales-lancéolées, trinerviées ; elle croit dans l’Europe moyenne, | ù , 26. G. humilis STEVEN {G. aquatica PALL — Ericalæ lumilis Don) (1). Cette petite plante annuelle, qui croit dans les mon- tagnes de la Sibérie orientale, présente une grande affi- nité avec la Gentiare printanière. d. Corolle hypocratérimorphe, à gorge munie d'appendices. 27. G. Amarella L. (2) (G. axillaris ReicaB. — G. lanci folia RariN. — Hippion axillare Scampt). La Gentiane Amarelle offre des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe, généralement pentamère, quelquefois {étramère. Le calice est gamo- sépale, tubuleux, pentagonal, à cinq segments à peu près égaux, dressés et lancéolés-aigus. La corolle est gamopétale, hypocratérimorphe, à gorge munie d’une couronne d'appendices frangés, dressés et de couleur (1) Voy. DC., Prodr., IX, 106. — RœM., SCHULT., op. cit., VI, 163. (2) Spec., 334. — DC., Prodr., IX, 95. — RœŒM., SCHULT., 0p. cèt. VI, 95. — Lino, Fl, med., 517, 1869. — Braudaz. 2 os ne pourpre, et à limbe à cinq divisions profondes, aiguës, alternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’androcée est com- posé de cinq étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d'elles est formée d’un filet et d’une anthère oscillante, bilocu- laire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudi- nales. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, oblong- linéaire, uniloculaire, à,deux placcntas pariétaux chargés d’ovules anatropes ; il s’atténue à son sommet en un style très-court, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule oblongue- linéaire, qui s'ouvre en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, nombreuses, petites et globu- leuses, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une plante annuelle, à racine fibreuse, jaunâtre, à tige carrée, dressée, de 6 à 12 pouces de hauteur, ayant des rameaux opposés et dichotomes, et portant des feuilles opposées, sessiles, ovales-aiguës, sans stipules. Elle croit dans les pâtu- rages secs des terrains calcaires de la plus grande partie de l’Europe boréale et de la Sibérie. 28. G. obtusifolia W, (G. spatulata BARTL. — G. pyra- midalis N. ab E.) (1). Cette plante n’est qu’une variété de l'espèce précé- dente. . (1) DC, Prodr.. IX, 96. = D — 29. G. germanica W. (CG. Amarella Fraæz. ) (1). Elle diffère de la Gentiane Amarelle par sa taille plus considérable, et croît dans Dos pâturages montueux de l’Europe. 30. G. campestris L. (G. pratensis FR&1..) (2). Cette espèce diffère des précédentes par les fleurs qui sont toujours tétramères, et par le calice qui a deux de ses parties d'apparence foliacée et beaucoup plus grandes que les deux autres. Elle habite l'Europe. 31. G. auriculata PaLL. (Hippion auriculatum Scmpr. Evurythalia auriculala Don — Dasystephana auricu- _ lata Borxx.) (3). Cette plante, qui croît dans les endroits marécageux et maritimes de la Sibérie, est très-voisine de la pré- cédtee GENRE PLEUROGYNE. 1. P, rotata Grises. (P. sulcata Don — Swertia rotata L, — S. sulcata RoTTB. — Gentiana rotata FRŒL. — G. sulcata W.) (4). Cette plante possède des fleurs qui sont régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est à (1) Voy. DC., Prodr., 96. — Rom., ScauLr., op. cit., VI, 164. — Lam, F1. fr., II, 653. (2) Vo. DC., Prodr., IX, 97. — Rœm., Scnurr. j OP CH, VI, 653. — Linur., Fi med., M8. (3) Voy. DC., Prodr., IX, 91. (4) Voy. L., Sjec. pl., I, 328. — Rœu., ue. op. cit.; VI, 173. à: Caié, Gent. 309. — DC. Prôdr. ; LE 129, — 2 — cinq branches linéaires -lancéolées, aiguës, à peine unies, dont la base est pourvue d’une rangée de poils glanduleux. La corolle est persistante, gamopétale, ro- tacée, à tube très-court et à limbe à cinq parties très- profondes, ovales-acuminées, alternes avec les seg- ments du calice et disposées dans le bouton en préflo- raison tordue. Chaque partie est munie à sa base de deux faisceaux de franges très-longues, qui semblent cha- cun entourer une petite poche glandulifère. L'androcée est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions; cha- cune d'elles est formée d’un filet long et d’une anthère ovale, infléchie, biloculaire et introrse, ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d’un ovaire | oblong, uniloculaire, qui s’atténue à son sommet en deux lobes garnis de papilles stigmatiques ; dans son intérieur on trouve deux placentas pariétaux, chargés d’un très- grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une cap- sule, accompagnée du calice persistant, uniloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, nombreuses, petites, brunâtres, à surface lisse, plus où moins régulièrement ovoides, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C'est une herbe annuelle, de taille variable, à racine pivo- lante et à tige droite, tétragonale, feuillue, supérieure ment rameuse, portant des feuilles opposées, sessiles, linéaires-lancéolées. Les fleurs sont terminales, por- a 98 tées par de longs pédoncules et disposées en cymes bi- pares. Elle habite l’Europe et l’Asie arctique. GENRE OPHELIA. 1. 0. Chirayta Grises. (Agathotes Chirayta DoN — Gen- tiana Chirayta RoxB. — Swertia Chirayta WALL. — Henricea pharmacearcha Le.) (4). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe, Le calice est persistant, gamosépale , à quatre divisions très-profondes, linéaires-lancéolées, acu- minées. La corolle est persistante, gamopétale, rotacée, à quatre divisions profondes, ovales-lancéolées, acumi- nées, alternes avec les divisions du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. Chacune d'elles est pourvue à sa base de deux poches glandulifères, à bords fimbriés, recouvertes chacune par une squamule garnie de franges. L'androcée est composé de quatre étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et al- ternent avec ses divisions; chacune d'elles est formée d’un filet dilaté à sa base et d’une anthère ovale et ver- satile, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d'un ovaire su- père, oblond, qui s’atténue en un style court, à extré- mite divisée en deux lobes révolutés et garnis de pa- pilles stigmatiques; dans son intérieur on trouve une (4) Voy. Roxe., FI. ind., II, 71. — Grises., Gent., 320, — DC., Prodr., IX, 127. — Sracu, Suites à Buffon, IX, 23. — Lixoe., FI, med., 519. — Gurs., Drog. simpl., éd. 4, II, 504. ms HE js seule loge, à deux placentas pariétaux, chargés d’ovules anatropes en grand nombre. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice persistant, uniloculaire, s’ou- vrant en deux valves par une déhiscence septicide, Les graines, petites et nombreuses, ont leur surface aréolée, réticulée, et contiennent sous leurs téguments un albu- men et un embryon. C’est une herbe vivace, à racine rameuse et à tige cylindrique, dressée, glabre, supé- rieurement ramifiée, haute de 2 à 3 pieds, portant des feuilles opposées, sans stipules, sessiles et amplexi- caules, ovales-lancéolées, acuminées. Les fleurs, pédon- dulées, axillaires ou terminales, sont groupées en cymes ombelliformes. Cette plante, célèbre en thérapeutique, habite les montagnes du Népaul et du Bengale, GENRE SWERTIA, 1,58. perennis L. (L). (Gentiana palustris Al, — G, paniculata LAmx). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est gamosépale, à cinq parties très-profondes, linéaires-lancéolées, étalées et munies à leur base d’une collerette de poils glanduleux, La corolle est gamopétale, rotacée, persistante, À cinq parties très-profondes, lancéolées, alternes avec les divisions du calice et disposées dans le bouton en préfloraison con- (1) Speë.; 328; — DC, Prodr;; IX, 132. — Laux, F1, fr., II, 650; Dict., I, 490; — GÆrTN., Fruct., IL, 160, PET. RE tournée ; chacune de ces parties présente à sa base deux petites poches glandulifères, à bords garnis de franges; la gorge de la corolle est munie de poils glanduleux. L’androcée est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divi- sions ; chacune d'elles est formée d’un filet long, qui porte une anthère subulée, sagittée et infléchie, bilocu- laire, introrse et déhiscente par deux fentes longitudi- nales. Le gynécée est formé d’unovaire supère, fusiforme, qui s’atténue en unstyle très-court, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigmatiques ; il est uniloculaire, à deux placentas pariétaux sur lesquels s’insèrent deux séries d’ovules anatropes, Le fruit est une capsule uni- loculaire, s’ouvrant à la maturité en deux valves, par une déhiscence septicide. Les graines sont nombreuses, comprimées et pourvues d’une bordure circulaire, membraneuse ; elles contiennent sous leurs téguments un albumen charnu et un embryon. C’est une plante vi- vace, racine fibreuse, à tige dressée, tétragonale , haute de trois à cinq décimètres. Les feuilles sont op- posées, sans stipules ; les inférieures sont ovales et pé- tiolées, tandis que les supérieures sont ovales-oblongues et sessiles. Les fleurs sont disposées en cymes. Cette plante croit dans les endroits humides et marécageux des parties montagneuses de l’Europe. 2. S. obtusa LEDEB. N'est qu'une variété de la précédente. GENRE FRASERA. 1. F, Walteri Mrcux (F. carolinensis War.) (4). Cette plante, improprement appelée Colombo d’Amé. : rique, a des fleurs régulières et hermaphrodites, à ré- ceptacle convexe. Le calice est légèrement gamosépale, à quatre divisions lancéolées-aiguës , très-profondes et pourvues à leur base d’une collerette de poils glanduleux peu nombreux; ces parties sont arrangées dans le bouton en préfloraison alternante. La corolle est gamopétale, rotacée, à quatre divisions ovales, très - profondes, pourvues à la base d’üne poche glandulifère, orbiculaire, à pourtour garni de fran- ges; elles alternent avec les divisions du calice et sont disposées dans le bouton en préfloraison tordue, L'androcée est composée de quatre étamines qui s’in- sèrent sur la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d’elles est formée d’un filet subulé, un peu élargi à sa base, et d’une anthère oblongue-ovale, in- fléchie, bilocukire, introrse et déhiscente par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d’un ovaire oblong, atténuéen un style court, à extrémité (1) Wazr., FI. bor.-amerie., 1, 96, — DC., Prodr., IX, 7, 131, — Linpz., FL med., 5920. = 99 = bi'obée et garnie de papilles stigmatiques. 11 est unilo- culaire, à deux placentas pariétaux sur lesquels s’insè- rent deux séries d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule ovale, très-comprimée, uniloculaire, s’ouvrant à la maturité en deux valves, par une déhiscence septi- cide. Les graines, peu nombreuses, elliptiques, compri- mées, sont pourvues d’une bordure membraneuse cir- culaire. C’est une plante bisannuelle, à racine très-amère etàa tige dressée, subtétragonale, haute de trois à cinq _ pieds, portant des feuilles opposées, sessiles, oblongues, elliptiques ; les feuilles radicales sont perfoliées et pé- étiolées. Les fleurs sont pédonculées, axillaires et ispo- sées en cymes. Cette espèce croit dans les en droits maré- cageux, sur les bords des lacs, dans les états moyens de l'union Américaine et à la Caroline. GENRE HALENIA. 1, JL, sibirica Barkn. (Swertia corniculata L. — Tetra- gonanthus elatior STELL. ) (1). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à réce- ptacle convexe. Le calice est gamosépale, à quatre divi- sions profondes, linéaires-lancéolées aiguës. Lacorolleest gamopétale, subcampanulée, persistante, à quatre divi- sions profondes, ovales-oblongues, dont la base se pro- (1) Voy. DC., Prodr., IX, 198.— L., Amæn., IE, 317. — Micax, F1, bor.-americ., J, 97. — Rœm., ScauLr., op. cit, V, 130. Er longe en quatre cornets glanduleux, en forme d’éperon; elles alternent avec les segments du calice et sont dispo- : sées dans le bouton en préfloraison tordue, L’androcée est formé de quatre étamines qui s’iusèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chaque éta- mine est composée d’un filet qui supporte une anthère ovale-lancéolée, infléchie sur le filet, biloculaire, in- trorse et déhiscente par deux fentes longitunales, Le gynécée est formé d’un ovaire oblong, supère, qui s’at- ténue à son sommet en un style très-court, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigmatiques ; il est unilo- culaïire, à deux placentas pariétaux sur lesquels s’insè- rent un grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, oblongue et comprimée, uniloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide, Les graines, nom- breuses, plus ou moins ovoïdes, brunâtres, à surface lisse, contiennent sous leurs téguments un albumen un peu long et un embryon très-petit, C'est une herbe an- nuelle ou bisannuelle, à racine gréle, pivotante, et à tige tétragonale, droite, rameuse, portant des feuilles opposées, sessiles, trinerviées, oblongues-lancéolées, acuminées, Les fleurs sont disposées en cymes bipares. Elle croît dans les endroits humides de la Sibérie et du Kamtchatka, de même que dans les parties marécageuses du Canada, 2° TRIBU. — CHIRONIÉES, GENRE ERYTHRÆA, 1, £, Centaurium Pers, CE. germanioa Link — E, ca- Pitata CHAM. — Gentiana Centawrium L, — Chironia Centauriun SCHMIDT — l'entaurium Fi SCHUM, — Finhoceh nie Centaurium Souuzr.) (1 Conaue sous le nom vulgaire de Petite cet cette plante présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe, Le calice est persistant, gamo- sépale, tubuleux, à cinq lobes très-profonds, aigus, dis- posés dans le bouton en préfloraison quinconciale, La corolle est persistante, gamopétale, infundibuliforme, à tube très-long, à gorge rétrécie et à limbe à cinq par- ties ovales-elliptiques, alternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L'an« drocée est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune de ces étamines est formée d’un filet long et filiforme qui porte une anthère ovale, vacillante, in- trorse et déhiscente par deux fentes longitudinales; après l’anthèse, les anthères s’enroulent en spirale et prennent l'apparence d’un tire-bouchon. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, cylindrique, uniloculaire, ou, (1) Voy. L., Spec., I, 332. — Rom, ScauLr., op. cit., IV, 166. —Linpz., Fl, med., 521, — PAYER, res nat.) 4. pt Prodr.; IX, 58, ET pour être plus exact, semi-biloculaire par suite du re- pliement, dans l’intérieur de la loge, des bords des feuilles carpellaires qui supportent les placentas, sur esquels s’insèrent deux rangées d’ovules anatropes ; il est surmonté d’un style court, garni au sommet de pa- pilles stigmatiques. Le fruit est une capsule linéaire, accompagnée du calice et de la corolle, semi-biloculaire, s' ouvrant à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites, nombreuses, à surface aréolée, réticulée, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. La Petite centaurée est une plañte annuelle, à racine pivotante et rameuse, à tige tétragonale, ramifiée dichotomiquement à la partie su- périeure, et portant des feuilles opposées, sans stipules, sessiles, elliptiques-oblongues, trinerviées et entières. Les fleurs, de couleur rose, sont groupées en cymes bipares. Elle habite les bois ombragés et les collines de toute l’Europe et fleurit aux mois de juillet et d’août. 2. E. ramosissima Pers. (E. intermedia Pari, — E. ina- perta SCHLECHTL— Hippoceniawrea pulchella ScHULT. — Chironia inaperta W.— C. ramosissima Exrx.— C. intermedia MÉR. — Gentiana ramosissima Vis. — G. palustris LAMK) (1). | . C'est une herbe annuelle qui diffère de l'espèce pré- cédente par sa tige qui est très-rameuse et porte des (1) Voy. DC., Prodr., IX, 57. — Rorm., Scauzr., op. cit., IV 169. vie 45 feuilles opposées, elliptiques-oblongues. Elle habite les endroits humides de l'Europe, de l'Arabie et de la Syrie. 3. £. pulchella Fries (E. pyrenaica PERS. — E. emar- ginata KIT. — Æ. nana Hecerscuw. — Gentiana Pulchella Sw.— Chironia pulchella DC. ) (1). C'est une variété de l'Erythræa ramosissima, d'a Le De Candolle. 4. E. linariæfolia Pers. (£. angustifolia WaLL.—£. lit- toralis FR. — Æ. paludosa ScHran, — E, compressa HAGEN. — Gentiana linariæfolia LAMK) (2). Herbe annuelle, qui croit dans les parties humides et maritimes de l’Europe ; elle diffère des espèces précé- dentes par sa tige qui porte des feuilles radicales spatu- lées, tandis queles supérieures sont oblongues-linéaires. 5. E, australis R. BR. (3). Diffère des autres espèces par ses fleurs qui sont dis- posées en cymes dichotomes, spiciformes. C’est une herbe annuelle, qui croit dans les parties humides de la it (2) Voy. DC. » Prodr., IX, 57. _ Rox., ScusT., op. cit., IV, 169. (3) Voy. DC., Prodr., IX, 59. — Rœw., ScnëLT., op. cit, IV, 170, () Voy. DC., Prodr , IX, 60.— Rœæ., Scuucr., op. cit., IV, 168, — S s 6. £. spicata Pers. (Gentiana spicata L. — Chironia spicata W.) (1). | Petite plante qui croit sur les bords de la mer Médi- terranée, et qui nous paraît être la même que l'Ery- thræa austraks, ou tout au moins une variété de cette dernière, 7. £. chilensis Pers. (E. peruviana Lamx — Æ. Cachan- lahuan Rœm. et ScHuLr. —E£. pallida W.— Gentiana Peruviana LAMKk — G. Cachanlahuan Mouin. — Chi- ronia chilensis W.) (2). Plante célèbre du Chili et du Pérou, connue des indi- gènes sous le nom de Cachanlahuan ou Cachalaqua } elle ressemble en tout aux espèces précédentes et n’en diffère que par des caractères tirés de la forme des organes de végétation. GENRE EUSTOMA. 1. £. exaltatum DC. (Gentiana exaltata L.— G. connata s À — Lisianthus eraltatus LAMK — L. glaucifolius JACQ. — Erythræa Plumicri K. — KE. selenifolium Don — Chlora eraltata Grise. — Urananthus glau- : cifolius BENTH.) (3). Vulgairement appelée Petite centaurée: maritime, () Voy. DC., Prodr., IX, 60. — Rœm., Scuuzr., op. cit., IV, 168. | ÿ (2) Voy. DC, Prodr., IX, 57. — Lamx, Dict., IH, 642.— Rœ., SoHuLr., op. cit., IV, 167. = Mozin., Hist. nat. Chil., 194. (3) Voy. Ausc., Hist. dés pl. de la Guyane, 1, 983, — Descourr., FI. méd des Ant., 1, 72, — DC., Prodr., IV, 51, L 1 = ÿ6 == Gentiane à long pédoncule, cette espèce à des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, à cinq segments très- profonds, linéaires-aigus, pourvus sur la face dorsale d’une petite carène. La corolle est également persis- tante, gamopétale, infundibuliforme, à limbe divisé en cinq parties profondes, elliptiques, alternes avec les - divisions du calice et disposées dans le bouton en pré- floraison tordue. L’androcée est composé de cinq éta- mines qui s’insèrent sur la gorge de la, corolle et alter- nent avec ses divisions. Chacune d'elles est formée d’un filet et d’une anthère biloculaire et introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales ; après l’anthèse, celle-ci change de forme. Le gynécée est formé d'un ovaire supère, oblong-ovale, semi-biloculaire par suite du répliement en dedans des bords des feuilles carpellaires, qui portent les cordons placentaires sur lesquels sont attachés, par un funicule très-long, des ovules anatropes en très-grand nombre, Il est surmonté d’un style dis- tinct, à extrémité divisée en deux lamelles ovales, gar- nies de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule oblongue, semi-biloculaire, entourée du calice persis- tant. À la maturité, elle s'ouvre en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines sont très-nombreuses, petites, brunes et globuleuses, à surface aréolée et réti- culée, comme celles de la Petite centaurée ; elles con- tiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une plante dont la racine pivotante gr Mare ressemble à une petite rave, rameuse, ligneuse, sur- montée d’une tige simple ou ramifiée, subtétragonale, portant des ïeuilles opposées, sans stipules, sessiles, linguiformes, trinerviées. Les fleurs sont disposées en cymes terminales, untpares ou bipares. Eile croît sur les bords de la mer, à Ja Martinique, à la Jamaïque et à la Vera-Cruz. GENRE CHIRONIA. 1. C. baccifera L. (1) (Ræslinia baccifera Don — R. te- tragona Maœxcx. Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, à cinq parties profondes, oblongues-ovales. La corolle est persistante, gamopétale, rotacée, à tube court et à limbe divisé en cinq parties très-profondes, ovales, aliernes avec les divisions du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’androcée est com- posé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d’elles est formée d’un filet et d’une anthère biloculaire et in- trorse, s’ouvrant par des fentes longitudinales qui com- mencent chacune par un pore apiculaire et ne descen- dent que jusqu’à une certaine distance. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, ovale, surmonté d’ur long (D Spec., H, 1070. — DC; Prodr., IX, 41. — GaerTx., Fruct., I, 156. 97 un style, à extrémité capitée garnie de papilles stigma- tiques; il est légèrement semi-biloculaire par suite du repliement en dedans des bords des feuilles carpellaires qui portent les placentas,. sur lesquels s’insèrent un grand nômbre d’ovules anatropes. Le fruit est charnu, accompagné du calice et de la corolle; c’est une baie globuleuse, semibiloculaire. Les graines, petites, scro- biculées, à surface aréolée et réticulée, contiennent sous leurs téguments un albumen charnu et un petit embryon central. C’est un arbuste, à tige frutescente, hexagonale, ramifiée dichotomiquement, haute d’un demi-pied à deux pieds, étalée où dressée, portant des feuilles opposées, sans stipules, linéaires-lancéolées. Les fleurs sont disposées en cymes unipares. Cette espèce habite les collines du cap de Bonne-Espérance. - GENRE CALLOPISMA. 1. C. perfoliatum Marr. (Dejanira erubescens et pal- lescens ScuLecari— Callopisma cordifoliwm LHOTsk. — Exacum pallescens SPRENG.) (1). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, campanulé, à quatre parties protondes, oblongues- lancéolées, disposées dans le bouton en préfloraison alternante. La corolle est persistante, gamopétale, su- brotacée, à quatre divisions profondes, alternes avec ()Voy. ManrT., Nov. gen, et spec., HW, 108.—DC., Prodr., IX, 8. 1869, — Brandza. Pre mn, 06 les divisions du calice et disposées dans le bouton en pré- floraison contournée. L’androcée est constitué par quatre étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et al- ternent avec ses divisions ; chacune d'elles est formée d’un filet court et d’une anthère oblongue-lancéolée, dressée, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales qui aboutissent à deux pores apiculaires. Le gynécée est composé d’un ovaire supère, oblong, sur- monté d’un style long et filiforme, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigx.atiques ; il est semibiloculaire, par suite de l’inflexion des bords des feuilles carpellaires pour porter les placentas chargés de nombreux ovules anatropes, Le fruit est une capsule sémibiloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, en nombre indéfini, contiennent sous leurs téguments un embryon et un albumen. C’est une plante herbacée, vivace, à racine pivotante, flexueuse, à tige dressée, simple, légèrement tétragonale, portant des feuilles opposées , perfoliées, sans stipules, ovales- lancéolées ou cordiformes. Les fleurs sont groupées en cymes axillaires et terminales. Elle habite la partie méridionale du Brésil, 2. C. amplezifoliwn Mart. (1) (Dejanira nervosa SCHLECHTL — Éxacum nervosum SPRENG. ) Lesfleurs de cette plante sont organisées comme celles de l'espèce précédente, dont on la distingue par ses (4) Op. cit, II, 109. <# — 39 — feuilles quisontamplexicaules, et par l’inflorescence qui est terminale. Elle habite les mêmes régions du Brésil. GENRE SABBATIA. 1.5. angularis Pursx (Chironi angularis L., (1). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est gamosépale, campanulé et un peu pentagonal, à cinq divisions très-profondes, linéai- res. La corolle est persistante, gamopétale, rotncée, cinq à parties profondes, ovales, alternes avec les divisions du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’androcée est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune de ces étamines est composée d’un filet et d’une anthère oblongue-lancéolée, adnée avec le filet, dressée, biloculaire, introrse et déhiscente par deux fentes lon- gitudinales ; après l’anthèse, l’anthère, de droite qu’elle était, s’incurve et devient révolutée et tordue. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, ovoïde, surmonté d’un style très-long, divisé en deux branches garnies de papilles stigmatiques et enroulées l’une autour de l’autre en forme de tire-bouchon ; dans l’intérieur de l'ovaire, on trouve une seule loge à deux placentas pariétaux sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, (2) Voy. Rœm., Scaur., op. cit , IV, 174, — Micux, F1, bor.- americ,, I, 146. — Lixoz., Fl. med., 522, — DC., Prodr., IX, 50. — 40m uniloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhis- cence septicide. Les graines, en nombre indéfini ettrès- petites, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une plante herbacée, à racine fasci- culée et à tige dressée, tétragonale, ramifiée dichotomi- quement, haute de un à deux pieds; elle porte des feuilles opposées, sessiles et sans stipules, quinquinerviées et cordiformes. Les fleurs sont disposées en cymes ter- minales corymbiformes. Elle croit dans les pâturages humides des Etats-Unis. 2. 5. paniculata Pursx (Chironia paniculata Micx (1). — €. cymosa LAmx) (1). _ Elle se distingue de la précédente par ses feuilles qui sont oblongues-linéaires. 3. $, corymbosa BLow. (Swertia difformis L. — Frasera verticillata WaLr.) (2). Cette plante, de la Caroline du Sud, diffère des deux espèces précédentes par les feuilles ; les radicales sont cordiformes, tandis que les supérieures sont linéaires- lancéolées. 4,5. gracilis PuRSH (Chironia gracilis Micx) (3). Cette plante qui habite les parties humides de la (1) FI, 6or.-americ., E, 446, — Rœx., ScauLr., op. cit., IV, 175. — DC., Prodr., IX,49. (2) Voy. DC., Prodr., IX, 49. (3) Op, cit, E, 146, — DC., Prodr.., IX, 49. Et Caroline et du Canada, se distingue de toutes les espèces précédentes par les divisionsdu calice qui sont beaucoup plus longues, et par l'inflorescence qui est une cyme unipare. . GENRE CHLORA. 1. C. imperfoliata L. riz. (2):C. sessilifolia DESvx). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, campanulé. ordinairement à six, rarement à huit divi- sions linéaires-lancéolées, très-profondes. La corolle est gamopétale, rotacée, à gorge munie d’une bordure circulaire, appliquée comme un manchon autour de l'ovaire, et à limbe divisé en six, ou rarement en huit parties ovales, alternes avec les divisions du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’an- drocée est composé de six, ou rarement de huit étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle, en dehors de la bordure circulaire et alternent avec ses divisions; chacune de ces étamines est formée d’un filet court et d’une anthère linéaire-lancéolée, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. A prèsl’anthèse, les anthères changent de forme en se recourbant. Le gy- nécée est formé d’un ovaire supère, obové, uniloculaire, et à deux placentas pariétaux sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Il est surmonté d’un (2) Suppl., 218. — DC., Prodr., IX, 69, style divisé en deux branches, surmontées, d’une espèce de fer à cheval garni de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de a corolle, obovale et uniloculaire, s'ouvrant à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites et en nombre indéfini, ont leur surface aréolés et réti- culée, comme celles de la Petite-centaurée, et contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une planteherbacée, annuelle, àtige dressée, tétragonale, simple, portant des feuilles opposées, sans stipules, sessiles, ovales-lancéolées, aiguës et subamplexicaules. Les fleurs, de couleur jaune, sont disposées en cyme unipare terminale. Elle habite l’Europe. 2. C. grandiflora Grise. (1). Elle diffère de l’espèce précédente par les fleurs qui sont ordinairement constituées sur le type 9 par le calice qui est formé de sépales presque libres, ct par la corolle dont la gorge est dépourvue de bordure circulaire. Elle habite les côteaux incultes et les bords des ruisseaux de l'Europe. 3. C. perfoliata L. (Gentiana perfoliata Li, — Blackstonia perfoliata Huns.) (2). Connue sous le nom vulgaire de Chlore enfilée, cette plante est tout à fait semblable à la précédente dont elle (4) Voy. DC., Prodr., IX, 69, n. 1, d. (2) Voy. DC., Prodr., IX, 69, n À, a. ile. ÂR us diffère parce qu’elle a ses fleurs constituées toujours sur le type 8. Elle croît sur les collines arides et sèches de l’Europe. 4. C. serotina Kocnx (C. acuminata Kocu) (1). Cette espéce ne diffère que très-peu de la précédente. 3°. TRIBU — EXACÉES. GENRE SEBÆA. 4. S. ovata R. Br. (2) (Exracwm ovatum LABILL. — Gen- | tiana ovata DIETR.) Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, à cinq parties très-profondes, à face dorsale pourvue d’une petite carène aliforme, et disposées dans le bouton en préfloraison quinconciale. La corolle est persistante, gamopétale, infundibuliforme, avec un limbe à cinq divisions, alternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’androcée est com- ‘ posé de cinq étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune de ces étamines est composée d’un filet très - court et d’une anthère lancéolée, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Ces anthères qui, après. l’anthèse, s'enroulent en forme de crosse, sont pourvues (1) Ap. Reichenb. crit., 351. (2) Prodr. F1. Nov.-Holl,, 452.— Lapizze, Nouv.-Holl., 1, 38.-— DC., Prodr., IX, 53, = 4 de trois glandes pédicellées, dont une est apiculaire, tandis que les deux autres pendent comme deux bou- cles d'oreille de l'extrémité inférieure de chaque loge (1). Le gynécée est formé d’un ovaire supère, oblong, sur- monté d’un style court, à extrérnité bilobée, garnie de papilles stigmatiques. Il est semibiloculaire ou presque biloculaire, par suite de l’inflexion des bords des feuilles carpellaires qui portent les placentas sur lesquels s’in- sèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, presque biloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites, en nombre indéfini, ont leur surface aréolée, réticulée, et contien- nent sous leurs téguments un albumen et un embryon. C’est une petite plante herbacée, annuelle, à racine pivotante et à tige tétragonale, portant des feuilles oppo- sées, sans stipules, sessiles et cordiformes. Les fleurs sont blanches, groupées en cyme bipare. Elle habite la Nouvelle-Hollande. 2. 5. albens R. Br. (2) (Eracum albens L.). | Cette espèce, qui habite les collines sableuses du cap de Bonne-Espérance, diffère de la précédente par ses fleurs qui sont tétramères et par ses anthères qui ne présentent que la glande apiculaire, tandis que les deux glandes inférieures manquent. (1) Voy. Procès-verbal de la Soc. Linn. de Par., séance du 9 juin 1869. , . (2) Op. cit., 452. DC. Prodr., IX, #3, — L:, Suppl., 123, 3. S. aurea R. Br. (1) (S. minima JAROSZ. — 5. pentan- dra E. MEy. — Gentiana aurea THuxB. — EÉxracum aureum L.) Celle-ci diffère des deux précédentes par sa fleur qui peut être tétramère ou pentamère, par les anthères qui n’ont que la glande apiculaire, et par le stigmate qui, au lieu d’être bilobé, est capité. Elle a le même pa que le S. albens et habite les mêmes prete GENRE EXACUM. 1, E. pedunculatum L. (2) (E. pedunculare WIGHT — E. carinatum RoxB. — Sebæa carinata"SPRENG.) Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, à quatre parties ovales et très-aiguës, présentant sur la face dorsale une large carène en forme d’aile. La corolle est persistante, gamopétale, rotacée, à limbe divisé en quatre lobes elliptiques-oblongs, alternes avec ceux du calice et disposés dans 12 bouton en préfloraison tor- due. L’androcée est composé de quatre étamines qui s’insèrent sur la gorge de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune de ces étamines est formée d'un filet court, dilaté à sa base et muni en dedans d’une petite expansion, et d’une anthère ovale-lancéolée, biloculaire et introrse, s'ouvrant par de véritables pores situés au (1) Op. cit., 482. — L., Suppl, 193. — DC., Prodr., IX, 52. — Tauxe., Fl. cap., 171. (2) Sper., 1, 463. — Roxs., F1. ind., I, 499. — DC., Prodr., IX, 46. — Srrenc., Syst. I, 426. — 46.— sommet des anthères, Le gynécée est formé d’un ovaire supère, globuleux, semibiloculaire par suite de l’in- flexion des bords des feuilles carpellaires qui portent les placentas sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Il est surmonté d’un style très-long, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigmatiques, Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, semibiloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites et en nom- bre indéfini, contiennent sous leurs téguments un albu- men et un embryon, C’estune plante herbacée, annuelle, à racine fasciculée et à tige tétragonale, portant des feuilles opposées, sans stipules, sessiles, elliptiques-lan- céolées, trinerviées. Les fleurs sont disposées en cymes bipares, Elle croit dans les endroits humides des Indes Orientales. 2. E. zeylanicum Roxs. (1) (Chironia trinervia L. — Lisianthus zeylanicus SPRENG.), Cette plante, qui deviendra probablement le type d’un genre nouveau, diffère de l'E. pedunculatum par ses fleurs qui sont pentamères, par le calice qui est muni à sa base d’une rangée de poils glanduleux et dont les ailes sont beaucoup plus développées, par la corolle dont la gorge est munie d’une collerette d’appendices frangés, et par les anthères qui s'ouvrent par des fentes (A) FU, ind., 1, 398, — L., Suppl, II, 1065. — MOŒM., SCHULT., op. cit., IV, 203. — DC., Prodr., IX, 45, AT pie boutissant à des pores apiculaires. C’est une plante herbacée, à racine fasciculée et à tige tétragonale, por- tant des feuilles opposées, sessiles, oblongues-lancéolées, aiguës, trinerviées. Les fleurs sont disposées en cymes. Elle croit dans l’ile de Ceylan. GENRE SCHULTESIA. 1. S. stenophila Marr. (1) (S. Aubletii DoN — Erythræa jorulensis H. B. K. — Sebæa quianensis SPRENG, — Exacum guianense AuBL. — Ë. cubense PŒPP., — E. purpureum LAMx ). Connue sous les noms vulgaires de Centaurelle de la Guyane et de Gentiane pourprée, elle présente des fleurs régulièrés et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, tubuleux, tétragonal et quadriailé, à quatre divisions très-aiguës, La corolle est persistante, gamopétale, infundibuliforme, à limbe divisé en quatre parties, alternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’an- drocée est composé de quatre étamines qui s’insèrent sur la partie moyenne du tube de la corolie, et alternent avec ses divisions: chacune d'elles est formée d’un filet dilaté à sa base, pourvu de chaque côté d’une petite expansion membraneuse, et d'une anthère oblongue- lancéolée, biloculaire et introrse, déhiscente par deux (1) Nov. gen. et spec., II, 106. — AUBL., Guian., I, 68. — Des- courr., Fl. méd. des Ant., I, 93. — Lau, Dict., II, 647. — DC., Prodr., IX, 67. ae L À és fentes longitunales. Le gynécée est formé d'un ovaire oblong, uniloculaire, mais dont les bords des feuilles carpellaires se replient un peu dans l’intérieurde la loge pour porter les placentas pariétaux sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes ; il est surmonté d'un long style fusiforme, à extrémité divisée en deux lobes lamelliformes, ayant les bords révolutés, garnis de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule oblongue, accompagnée du calice et de la corolle, uni- loculaire, s’ouvrant à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites et en nombre indéfini, ont leur surface aréolée, réticulée, et contiennent sous leurs téguments un albumen et un em- bryon. La Centaurelle de la Guyane est une plante her- bacée, annuelle, à racine fibreuse, à tige un peu tétra- Sonale et dichotome, portant des feuilles opposées, dé- cussées, sans slipules, sessiles, linéaires-lancéolées. Les fleurs, d’un rose pourpre, sont groupées en cymes bi- pares. Elle croît à la Guyane, notamment dans les sava- nes humides et marécageuses de l'Ile de Cayenne, dans les bois humides de la Jamaïque et de Cuba, au Brésil, et même dans l'Afrique tropicale. GENRE APOPHRAGMA. 1.4. tenuilolium Grises. (4) (Eracum tenuifolium AUBL. — E. violaceum Lamk — Schublerie tenuifolia Don — S. tenella BENTH. ) (1) Gent., 163. — Aupz., Guran., IE, 70. — Lamx, Dact., IL, G47. — DC. Prodr,, IX,56. , — 49 — Vulgairement appelée Centaurelle violette , cette plante a des fleurs régulières et hermaphrodites, à ré- ceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, à quatre ou cinq divisions linéaires, très- -profondes, pourvues d’une petite carène sur Le dos et disposées dans le bouton en préfloraison quiconciale. Lacorolle est gamopétale, infundibuliforme, à tube allongé, à limbe étalé et divisé en quatre ou cinq parties, alternes avec celles du calice, disposées dans le bouton en préflorai- son tordue. L'androcée est composé de quatre ou cinq élamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alter- nent avec ses divisions; chacune d'elles est formée d’un filet-très-court, garni à sa base d’une petite expansion et d’une anthère sagittée, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d'un ovaire oblong, semibiloculaire, par suite de l’in- flexion des bords des feuilles carpellaires qui supportent Jes placentas chargés d’ovules anatropes en grand nom- bre. 11 estsurmonté d’un style court, dont l'extrémité est parlagée en deux lames garnies de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice, semi- biloculaire, s’ouvrant à la maturité en deux valves par 1ne déhiscence septicide. Les graines, en nombre indé- fini, contiennent sous leurs téguments un albumen et un embryon. La Centaurelle violette est une plante herba- cée, annuelle, à racine fibreuse et à tige dressée, dicho- tome, portant des feuilles linéaires, opposées-décussées et sans stipules. Les fleurs, de couleur violette, sont dis- à — 50 — posées en cyme bipare. Elle croit dans les savanes hu- mides et marécageuses de l’ile de Cayenne, au Brésil et à la Guyane. : GENRE COUTOUBEA. 1. C. spicata Aug. (1) (C. alba LAMk — Eracum spi- catum VAHL — Picriuwm spicatum ScHREB.) La Coutoubée blanche, appelée Coutoubea par les Ga- libis, présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale et campanulé, à quatre parties lancéolées-acuminées, disposées dans le bouton en préfloraison alternante. La corolle est persistante, gamopétale, hypocratérimorphe, à tube allongé, cylindrique et à limbe divisé en quatre parties acuminées, alternes avec celles du calice et ar- rangées dans le bouton en préfloraison tordue. L'an- drocée est composé de quatre étamines, qui s'insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions. Chacune de ces étamines est formée d’un filet court, di- laté à sa base et présentant en dedans une expansion squamiforme, à concavité interne, ayant la figure d'un pelit capuchon; il supporte une anthère sagittée, bilo- culaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudi- nales. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, oblong et presque biloculaire par suite du repliement, dans l’intérieur de la loge, des bords des feuilles carpellaires (1) Ausc., Guian., L, Le — Lamk, Dict., I, 162, —Lins., FI. med. 523, — 51 — $ qui supportent les placentas chargés d’ovules anatropes, en nombre indéfini. Il est surmonté d’un style filiforme, à extrémité bilamellée, garnie de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, semibiloculaire, s’ouvrant à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, petites et très-nombreuses, contiennent sous leurs tégu- ments un albumen et un embryon. La Coutoubée blanche est une plante herbacée, à racine fasciculée et à tige un peu tétragonale, atteignant 3 pieds de hau- teur environ, et portant des feuilles opposées, sessiles et sans stipules, de forme lancéolée. Les fleurs, de cou- leur blanche, sont groupées en épis à l’extrémité des ra- meaux. Cette plante habite la Guyane, où elle est très- commune, le long des routes et sur les bords des ri- vières. 2. C. densiflora MarT. (1) (C. spicata K. — C. ternifolia CAV. — Exacum spicatum NAuL — E. ternifolium RœM. et SCHULT. Il n’y a presque aucune différence entre cette plante et l'espèce précédente. Elle croit dans l'Amérique mé- ridionale, au Brésil et à la Guyane. 3. C. ramosa AuBL. (1) (Exacum ramosuin VAHL — E, Purpureum LAMK.). (1) Nov. et spec., IE, 111.— H. B. K. Nov. gen. et spec.; IT, 140. —Rœm., Scxuzr., op. cit., III, 459. (2) Guian., I, 74, — Lamx, Dict., II, 162. » nr La Goutte purpurine, comme on l'appelle vulgaire- ment à Cayenne, diffère des deux espèces précédentes par la couleur purpurine de sa corolle, par sa tige qui est très-ramifée et par ses inflorescences qui sont des cymes bipares. Elle croit au Brésil et sur les bords des ruis- seaux, dans les déserts de la Guyane. GENRE SLEVOGTIA, 4. S. occidentalis DC. (Gentiana verticillata L. (2). — Coutoubea verticillata G. DoN — Exacum verticilla- tum W. — Ericoila verticillata Borkx. — Aippion verlicillatum SPRENG.). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle conyexe. Le calice est persistant, gamosépale, à cinq ou rarement à quatre parties profondes, ovales- acuminées et un peu révolutées, disposées dans le bouton en préfloraison imbriquée ou alternante. La corolle est persistante, gamopétale, infundibuliforme, à tube long, et à limbe à cinq, rarement à quatre parties, alternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en pré- floraison tordue. L’androcée est composé de cinq ou, rarement, de quatre étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions; chacune d'elles est formée d’un filet, présentant en dedans de sa base une expansion en forme de capuchon, et d’une anthère à connectif acuminé, sagittée, biloculaire et in- (2) Spec., I, 333. — DC., Prodr., IX, 65.— DescourrT., Fl. méd. des Ant., 1, 76. me Hs ä trorse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gy- nécée est formé d'un ovaire supère, ovale et unilocu- laire, à deux placentas pariétaux, sur lesquels s'insèrent des ovules anatropes en nombre indéfini. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, uniloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhis- cence septicide. Les graines, petites, à surface un peu aréolée, sont en nombre indéfini et contiennent sous leurs téguments un embryon et un albumen. C'est une plante des Indes occidentales, herbacée, vivace, à ra- cine pivotante et à tige tétragonale, très-ramifiée dès sa base, et formant une touffe. Les feuilles sont opposées, sessiles et sans stipules, oblongues-lancéolées, triner- vices. Les fleurs sont disposées en glomérules ou cymes sessiles, bipares, situées dans|l'aisselle des feuilles supé- ricures.La Gentiane verticillée, comme on l'appelle vul- gairement, croit sur les rivages de la mer, aux Antilles. 4° TRIBU. — LISIANTHÉES. GENRE LISIANTHUS,. 1. L. penaulus Mar. (1). 4 Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à récep- tacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, ur- céolé, à cinq divisions acuminées , disposées dans le bouton en préfloraison quinconciale. La corolle est per- sistante, infundibuliforme, à tube rétréci à sa base et à (1) Nov. gen. et spec., M, 04. — DC., Prodr., IX, 73.1 1869, — Brandza. + , LE — limbe à cinq divisions oblongues-acuminées, dres-. sées, älternes avec celles du calice et disposées dans le bouton en préfloraison tordue. L’androcée est com- posé de cinq étamines, de grandeur à peu près égale, qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d’elles est formée d’un filet court et filiforme et d’une anthère sagittée, à connectif acu- winé, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes Jongitudinales et devenant après l’anthèse un peu révo- lutées, Le gynécée est formé d’un ovaire supère, ovale, semibiloculaire, par suite de l’inflexion des bords des feuilles carpellaires, qui se recourbent pour porter les placentas pariélaux sur lesquels s’insèrent des ovules ana- tropes en nombre indéfini. Il est surmonté d’un style filiforme, dont l'extrémité, divisée en deux lamelles oblongues, est garnie de papilles stigmatiques. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice et de la corolle, semibiloculaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines, nombreuses, pe- tites et à surface aréolée, contiennent sous leurs tégu-- ments un albumen et un embryon. C’est une plante herbacée, annuelle, à racine pivotante et à tige tétra- gonale, fistuleuse, dressée, simple, à angles légèrement ailés ; les feuilles sont opposées-décussées, sans stipules, ” sessiles, oblongnes-acuminées. Les fleurs, de couleur _ bleue, au nombre de trois, sont terminales et portées _ par de longs pédoncules pendants et formant une cyme. Cette espèce habite les montagnes subalpine du Brésil. — 55 — 2. L. grandiflorus AugL. (1): : La fleur est organisée exactement comme dans l’es- pèce précédente, avec cette différence que les étamines sont de taille plus inégale, ayant les anthères inflé- chies. C’est une plante annuelle, à racine fasciculée, à tige dressée, tétragonale, haute de 3 pieds, portant des feuilles opposées, ovales-elliptiques. Les fleurs sont dis- posées en cymes bipares terminales. Elle croît dans les endroits humides de l’ile de Cayenne et d’autres parties de la Guyane. | 3. L. amplissimus MART. (2). Cette espèce se distingue des denx précédentes par sa corolle campanulacée, de couleur bleue et très-grande, par les étamines, qui sont de grandeur inégale, et par les divisions de l'extrémité du style, qui sont des lames très-larges, de forme orbiculaire. C’est une plante vi- vace, à racine pivotante et à tige tétragonale, portant des feuilles opposées, sessiles, ovales; les fleurs sont groupées en cyme bipare à l'extrémité de la tige. Elle croit dans les prairies du Brésil. 4. L. cœrulescens AuBL. (3) (L. parvifolius DESVx — Zrlbachia cœrulescens GRISEB.). Cette espèce diffère de toutes les autres parce qu'une de ses étamines devient très-petite, et quelquefois même (4) Guian., I, 206. — DC., Prodr., IX, 76, n. 21. (2) Nov. gen. et spec., II, 96. — DC., Prodr., IX, 72, n° {. (3) Guian., I, 208. — DC. Prodr., IX, 72, 0. 3. -— 56 — elle avorte complétement (Auger). C’est une petite plante herbacée, annuelle, à racine fasciculée et à tige dressée, petite et pourvue de feuilles linéaires. Les fleurs sont terminales, disposées en cyme bipare. Elle croit dans les endroits marécageux de la Guyane et du Brésil. 9. L. purpurascens Aug. (1). La Lisianthe purpurine se distingue des espèces pré- cédentes par ses anthères, qui sont linéaires-ovales et non apiculées. C’est une petite plante annuelle, à racine fasciculée et à tige tétragonale dressée, haute d'environ { pied, portant des feuilles opposées, sessiles, ovales- acuminées ; les fleurs sont groupées en cyme à l’extré- mité de la tige. Elle est commune sur le bord des ruis- seaux et dans les fentes humides des rochers de la Guyane. 6. L. alatus Augz. (2). Cette plante, appelée par les créoles Bois creux, se distingue de l'espèce précédente par sa tige, dont les angles se développent en quatre ailes, qui atteint 3 pieds de houteur et porte des feuilles opposées, sessiles, ovales-acuminées. Les fleurs sont groupées en cyme bipare terminale. Elle croit dans les terres incultes de la Guyane, notamment de l'ile de Cayenne. (4) Guian., 1, 205. — DC., Prodr., IX, 76, n. 23. (2) Guian., I, 204, — DC., Prodr., IX, 76, n. 22. — 57 — GENRE TACHIA. 1. T. guianensis Aug. (1) (Myrmecia Tachia GMEL, — M. scandens W.). Cette plante, appelée Tachi par les Galibis, présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosépale, tubuleux et pentagonal, à cinq dents aiguës, disposées dans le bouton en -préfloraison quinconciale. La corolle est ga- Mmopétale, infundibuliforme, à tube long etcylindrique, et à limbe divisé en cinq parties peu profondes, alternes avec les dents du calice, et arrangées dans le bouton en Préfloraison tordue. L'androcée est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alter- nent avec ses divisions ; chacune d'elles est formée d’un filet long et filiforme, et d’une anthère oblongue, bilo- culaire et introrse, s'ouvrant par deux fentes longitu- dinales. Le gynécée est formé d'un ovaire supère, conique, entouré à sa base d’un disque glanduleux, annulaire, à cinq lobes, et surmonté d'un style fili- forme, à extrémité divisée en deux lamelles élargies, garnies de papilles stigmatiques. Il est semibiloculaire Par suite de l'inflexion des bords des feuilles carpel- laires, pour porter les placentas pariétaux sur lesquels s'insèrent des ovules anatropes en nombre indéfini. Le fruit est une capsule, accompagnée du calice, semibilo- culaire, s’ouvrant en deux valves par une déhiscence (1) Guian., I, 76, — Manr., Nov. gen. et spee., II, 119. ss 9 = septicide. Les graines, en nombre indéfini, globuleuses, petites et à surface aréolée, contiennent sous leurs tégu- ment un albumen et un embryon. Le Tachi de la Guyane est un arbrisseau, à racine pivotante et à tige _grosse par le bas, et diminuant à mesure qu’elle s’élève, tétragonale et plus ou moins fistuleuse, atteignant la hauteur de l’homme; elle se ramifie dès sa base, et ses branches sont disposées en croix. Les feuilles sont op- posées, sans stipules et courtement pétiolées, oblongues, acuminées, entières et glabres. Les fleurs sont solitaires et presque sessiles dans l’aisselle des feuilles. Dans celles des aisselles où il ne pousse aucune fleur, on trouve une larme de résine jaune et transparente. Cette plante habite les bois de la Guyane et du Brésil. LI GENRE VOYRIA. 1. V.rosea Aus. (1). La Voyère incarnate, comme on l’appelle vulgaire- ment, présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle convexe. Le calice est persistant, gamosé- _ pale, campanulé et à cinq dents. La corolle est persis- tante, gamopétale, intundibuliforme, à tube très-long et à limbe à cinq divisions alternes avec les dents du calice, disposée, dans le bouton en préfloraison tor- due. L’androcée est composé de cinq étamines qui s’in- sérent sur la partie supérieure du tube de la corolle, et (1) Guian., I, 209, an 69 alternent avec ses divisions. Chacune d'elles est formée d’une anthère presque sessile, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d’un ovaire supère, oblong, entouré à sa base d’un petit disque et surmonté d’un style très-long et filiforme, dont l’extrémité, garnie de papilles stigma- tiques, est élargie en forme d’ombrelle, pour abriter sous elle les anthères. L’ovaire est semibiloculaire, par suite de l’inflexion des bords des feuilles carpellaires qui supportent les placentas pariétaux, chargés d’ovules anatropes en nombre indéfini. Le fruit est une capsule semibiloculaire , accompagnée du calice et de la co- rolle, s'ouvrant en deux valves par une déhiscence sep- ticide. Les graines, en nombre indéfini, sont tellement petites qu’elles ressemblent à une poussière très-fine. C’est une petite plante, dont on n’aperçoit que les fleurs à la surface de la terre. La tige est souterraine, noueuse et un peu quadrangulaire, portant de petites écailles opposées; elle a pour racine un tubercule charnu, de la grosseur du poing et de forme irrégulière, blanc en dedans et couvert d’une peau roussâtre. Les rameaux qui sortent de terre, d’un pouce de long, sont ordinai- rement au nombre de quatre, portant de petites écailles opposées, et se terminant chacun par une fleur de cou- leur rose, Elle croit dans les forêts de la Guyane, — 60 — 2. V. cœrulea Aug. (1). Elle diffère de l'espèce précédente par les rameaux qui sont plus nombreux, et par les fleurs qui sont de couleur bleue et beaucoup plus grandes; on la trouve dans le même pays. II. — Série des Ményanthées. GENRE MÉNYANTHE. 1. M. trifoliata L. (2). Cette plante, connue vulgairement sous le nom de Ményanthe, Trèfle d’eau, présente des fleurs régulières et hermaphrodites, à réceptacle concave en forme de coupe. Le calice est persistant, gamosépale, campanulé, à cinq divisions ovales, profondes, disposées dans le bou- ton en préfloraison quinconciale. La corolle est gamo- pétale et infundibuliforme, à limbe recouvert de poils glanduleux, divisé en cinq parties lancéolées-aiguës, étalées d’abord, mais devenant révolutées plus tard ; elles alternent avec les segments du calice et sont arran gées dans le bouton en préfloraison valvaire-indupliquée. L’androcée dont l'insertion est périgyne, est composé de cinq étamines qui s’insèrent sur le tube de la corolle etalternent avec ses divisions ; chacune d’elles est formée d’un filet court et d’une anthère oblongue-lancéolée, (4) Guian., I, 911. (2} Spec., I, 208. — RœŒx., Scauzr., IV, 177.—Micux, FL bor.- americ., I, 125, = Lamx, Dict., IV, 92, — DC., Prodr., IX 437. — Lin, F1. med., 523. ages QE: ane biloculaire etintrorse, s’ouvrant à la maturité par deux fentes longitudinales, pour laisser sortir le pollen qui a la forme d’un grain de blé trisulqué. Après l’anthèse, les anthères se recourbent et deviennent révolutées. Le gy- nécée est formé d’un ovaire globuleux, moitié infère, moitié supère, entouré d’un disque glanduleux et poilu, qui semble être un épaississement du bord de la coupe réceptaculaire ; dans son intérieur, on trouve une seule loge qui contient deux placentas pariétaux, chargés d’ovules anatropes, situés sur la partie qui correspond à la nervure médiane des carpelles, et non sur les lignes de suture. Il est surmonté d’un style, à extrémité bilobée, garnie de papilles stigmatiques. Le fruit est une cap- sule uniloculaire, accompagnée du calice, et s’ouvrant à la maturité en deux valves. Les graines, qui sont nom- breuses, petites, ovales et un peu comprimées, à surface lisse et de couleur rougeâtre, contiennent sous leurs té- guments, très-durs et ligneux, un albumen beaucoup plus petit que le contenu de la graine et un embryon. Le Ményanthe ou Trèfle d’eau est une plante vivace, à rhizome horizontal et rampant sous l’eau et dans la boue, articulé et donnant naissance à de nombreuses racines adventives. Les feuilles, alternes et sans stipules, sont engainantes, pétiolées et composées trifoliolées, à folioles ovales-elliptiques, penninerves et obtusément crénelées. Les fleurs sont disposées en grappes très-élé- gantes, portées par un long scape. Cette plante, à la- quelle, on peut le dire avec Lamarck, il ne manque que d’être plus rare pour être plus recherchée, habite les endroits marécageux de l'Europe, de l'Asie centrale et de l'Amérique boréale. GENRE VILLARSIA, 1. V. nymphoides Venr. (Menyanthes nymphoides L. (1). — M. natans LAMk — Limnanthemum nymphoides Link — L. peltatum GMEL. — Waldschmidtia nym- phoïides Wicc. — Schwerykerta nymphoides Gr. ). Les fleurs sont régulières et hermaphrodites, à ré- ceptacle concave. Le calice est persistant, à cinq sépales oblongs-lancéolés, presque libres, disposés dans le bou- ton en préfloraison tordue. La corolle est gamopétale, rotacée, à tube court, dont l’intérieur est garni de poils, et à limbe nu, divisé en cinq lobes profonds, ovales- obus, à bords crénelés, ciliés, alternes avec les divisions du calice et disposés dans le bouton en préfloraison val- vaire-indupliquée. L’androcée est composé de cinq éta- mines qui s’insèrent sur le tube de la corolle et alternent avec ses divisions ; chacune d’elles est formé d’un filet Subulé et d’une anthère sagittée, biloculaire et introrse, s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le gynécée est formé d’un ovaire uniloculaire, entouré d’un disque à cinq lobes charnus, qui alternent avec les étamines : ; il est surmonté d’un style, à extrémité bilamellée et un (1) Spec., 207. — Laux, F1. fr. IL, 648; Dict., IV, 90. — GÆRTN., Fruct., II, 157. — RœŒM., ScauLr., op. cit., IV, 118. — Lino, Fl. med,, 524. — DC., Prodr., IX, 138, = peu chiffonnée ; dans son intérieur 6n trouve deux pla- centas pariétaux, situés sur les sutures des feuilles car- pellaires, et sur lesquels s’insèrent un grand nombre d’ovules anatropes. Le fruit est une capsule, oblongue- comprimée, accompagnée du calice et du disque, s'ouvrant à la maturité en deux valves par une déhiscence septicide. Les graines sont orbiculaires, aplaties et entourées d’une membrane circulaire, dont les bords sont garnis de franges ciliées ; organisation qui donne à ces graines un aspect très-curieux ; elles contiennent sous leurs téguments un albumen charnu, et, à sa base, un embryon qui a une petite radicule à une de ses extrémités, tandis qu’à l’autre il est terminé par les deux cotylédons. C’est une plante vivace, à racine fibreuse et à rhizôme très-long, en forme de corde, flexible, cylindrique, rampant sous l'eau et portant des racines adventives. Les feuilles . qui flottent sur l’eau, sont alternes et sans stipules, engainantes, longuement pétiolées et à limbe cordi- forme, digitinervié, dont la surface inférieure, un peu pourprée, est parsemée de petites saillies punctiformes. Les fleurs, de couleur jaune, sont disposées en ombelles de cymes. Cette espèce croit naturellement en Europe, dans les étangs, les marais, les fossés, au milieu des eaux croupissantes, et sur les bords des larges cours d’eau ; elle se trouve, entre autres, dans la Marne aux environs de Paris, se (ln 2. V. indica VENT. (Limnanthemum indieum Grise. — Menyanthes indica L.) (4). | Cette espèce diffère de la précédente par le calice qui est en préfloraison quinconciale, par la corolle qui [est infundibuliforme, à limbe hérissé de poils rouges, et par le fruit qui est un capsule, s’ouvrant à la maturité d’une façon irrégulière, pour laisser sortirles graines qui sont au nombre de 8 ou 9 seulement, de forme globuleuse et à surface muriquée, C’est une plante vivace, à racines fibreuses, à rhizômie fusiforme, portant des cicatrices de feuilles et des racines adventives. Les feuilles sont al- iernes, à pétiole long et florifère et à limbe cordé-orbi- culaire, à contour ondulé et obtusément crénelé, à sur- face inférieure d’un beau rouge d'Inde. Les inflorescences sont des ombelles de cymes, ‘qui sont portées par des pétioles ; particularité qui est due très-probablement à un soulèvement, Elle croit naturellement dans l'Inde, ” sur la côte de Malabar et aux Antilles, 3. V.cristataSPrRENG. (Limnanthemum cristatum GRISEB. — Menyanthes cristata Roxs.) (2). Cette espèce diffère de la précédente par le fruit qui est une capsule, se déchirant de même irrégulièrement, Mais qui ne contient qu’une ou deux graines, dont la (1) Spec., I, 207.. — RoEM., ScHULT., op. cit., IV, 179, — Lamx, Dict., IV, 90. — Descourr., F1. méd. des 2nt., 1,412 = DC., Prodr., IX, 139. : (2) Voy. Rœ., SCHULT., op, cit. IV, 177, — DC., Prodr., IX, 139. urface est également muriquée, C’est une plante vivace, à racine fibreuse et à rhizôme partant des feuilles al- ternes, flottantes sur l’eau, petiolées et à limbe cordé- orbiculaire, un peu pelté et digitinerve. Les fleurs sont groupées en ombelles de cymes, soulevées par les pétioles qui sont florifères. Elle croît dans l’Inde orien- tale et à Madagascar. 4. V. peltata Rœm. et Scauzr. (Menyanthes peltata THUNB. — Limnanthemum peltatum GRisEs.) (1). Plante vivace du Japon, que nous n’avons pas pu analyser ; elle parait être voisine de la précédente, 5. V. ovata VENT. (Menyanthes ovata L. (2). — M. capen- ss THUNB. — Renealmia capensis Hour. ). Cette espèce diffère des précédentes par le mode de déhiscence de la capsule, qui ne contient qu’une ou deux graines, à surface également muriquée; mais, au lieu de s'ouvrir irrégulièrement , elle se sépare en deux valves qui elles-mêmes sont bifides à leur som- met, C’est une plante vivace, qui rappelle les Swer- ta par son port. La tige porte des feuilles radicales, engainantes, pétiolées, à limbe ovale-elliptique, entier et nervé, Les fleurs sont groupées, à l’extrémité d’une hampe, en cymes terminales, simulant une grappe. Elle habite les endroits marécageux du Cap. (1) Voy. Rœm., Scxuzr., op, cit, IV, 178.—DC., Prodr., IX, 136. (2; Suppl., 133. — Roœu., Scaucr., op, cit., IV, 178.— Laux, Dict., IV, 92. — DC., Prodr., IX, 136. HISTOLOGIE DU MENYANTHES TRIFOLIATA. La structure de cette plante présente beaucoup d’ana- logie avec celle des plantes aquatiques en général ; son étude, cependant, ne manque pas d'intérêt, par suite de plusieurs particularités qu’elle présente. Structure du rhizôme. — Le rhizôme est composé, de dehors en dedans, d’un épiderme, formé de cellules plus ou moins quadrangulaires, ayant un contenu li- quide, dans lequel nagent des corpuscules nucléolaires, constitués par du protopiasma et de la matière verte. Au-dessous de l’'épiderme, on trouve trois couches de cellules, ayant la même forme et le mème contenu ; plus en dedans encore, on voit un parenchyme très-épais et très-lacuneux, formé par des cellules qui constituent un réseau à mailles très-larges; particularité qui donne à ce parenchyme l’aspect d'une dentelle des plus fines. Plus intérieurement encore, on voit un cercle de fais- _ ceaux fibro-vasculaires, formés, de dehors en dedans, de fibres, de vaisseaux rayés, annelés et même scalarifor- mes, et, tout à fait à la partie interne du faisceau, des trachées déroulables. Le centre du rhizôme est occupé par la moelle, constituée elle-même par un parenchyme lacuneux, très-élégant, tout à fait semblable à celui dont nous venons de parler et avec lequel il communique d’ailleurs par l'intermédiaire des rayons médullaires qui s'insinuent entre les faisceaux fibro-vasculaires. _ Structure des racines adventives. — Dans les racines _adventives, on trouve le mème parenchyme lacuneux, constitué par des cellules formant un réseau à mailles très-larges, avec cette différence qu'il est beaucoup plus élégant quand on le regarde au microscope; au centre de ce parenchyme, on trouve un cercle formé de cinq, ou d’un nombre plus considérable de faisceaux fibro- vasculaires. Structure des feuilles. — Le limbe présente à peu près la structure ordinaire des feuilles ; il est pourvu de stomates sur ses deux faces. La gaine et le pétiole rap- pellent jusqu'à un certain point la structure du rhi- zôme ; car, outre les faisceaux fibro-vasculaires, on y retrouve le mème parenchyme lacuneux dont la dispo- sition, vue au microscope, est d’une élégance incompa- rable. Nous avons étudié la structure de cette plante, en vue de rechercher le siége de son principe amer qui, il faut bien le dire, est très-difficile à trouver ; nous Croÿons cependant que ce principe se trouve mèlé avec la ma- tière verte et le protoplasma, que nous avons vu consti- tuer les corpuscules nucléolaires qui nagent dans l’inté- rieur de presque toutes les cellules, en nombre considé- rable. Nous avons essayé d'étudier histologiquement la ra- cine de Gentiane jaune ; mais, comme nous n'avons pu faire germer des graines de cette dernière plante, nos observations n’ont porté que sur des racines déjà âgées, et le résultat auquel nous sommes arrivé n'étant pas très-concluant, nous nous proposons d'étudier ultérieu- rement cette question. nn mme vue ne à me SECONDE PARTIE Usage thérapeutique des Gentianacées. La famille des Gentianacées est aussi naturelle par ses propriétés médicales, qu’elle l’est par ses caractères bota- niques ; et c’est un des meilleurs exemples à apporter à l'appui de la théorie relative à l’analogie qui existe entre les formes extérieures des plantes et leurs propriétés médicales (1). Toutes les plantes de cette famille con- tiennent un principe amer, qu’on a désigné sousle nom de Gentianin, de Ményanthine ou de Centaurine, d’après les plantes dont on l’a retiré. C’est à ce prin- cipe que les Gentianacées doivent la propriété dont elles jouissent : d’être des toniques franchement amers, dé- pourvus d’arome et d’astringence. Cette propriété est tellement générale, que nous ne devons pas nous éton- ner de voir ces plantes employées dans le traitement des mêmes maladies, par les nations les plus diverses. Les Gentianacées fournissent des médicaments toni- ques, des stomachiques, des vermifuges, des antis- Corbutiques même; et c'est encore dans cette famille que nous trouvons les meilleurs fébrifuges indigènes, (1) De CanDozue, Essai sur les propriétés médicales des plantes (thèse, 104). 1869. — Brandas. : 5 — 7) — les succédanés des quinquinas. Nous exposerons donc les usages thérapeutiques , en conservant l’or- dre que nous avons suivi dans la description bota- nique (1). L—Série des Gentianées. Gentiana lutea L. (2). On emploie en médecine la racine de cette plante, qu'on récolte, en général, la deuxième année; on la coupe par morceaux et on la fait ensuite sécher à l’étuve. Une bonne racine de Gentiane jaune doit être spongieuse, brune en de- hors et jaune en dedans, très-amère, ni ridée, ni moisie, et avoir l’odeur du miel ou du pain d'épice, La racine des pharmacies de Paris vient de la . Bourgogne, de l’Auvergne et de la Lorraine. Elle est souvent mêlée avec des racines de Gentiane pourpre, ponctuée, etc., qui croissent à peu près dans les mêmes endroits. On la falsifie quelquefois avec la racine d’Ellé- bore blanc {Veratrum album), qui peut être facilement reconnue à sa saveur, laquelle n’est point franchement amère, mais, au contraire, âcre, nauséeuse et délétère. MM. Henry et Caventou (3), Leconte, Trommsdorf et (1) RoseNTHAL, Synopsis plantarum diaphoricarum, 385-392. (2) Voy. Mérar et Decens, Dict. de Mat. méd., II, 360, — Cazin, PI. méd. indig., 440. — F1. méd., IV, 181. (3) In Journ. de pharm., V,97.— Journ. génér. de méd., LXXIV. — Journ. de pharm., VII, 73. | — d’autres auteurs, qui ont fait l'analyse chimique de cette racine, l'ont trouvée composée : d’un principe amer appelé Gentianin ou Gentianéine (1), d’une huile ver- dâtre fixe, d’un principe odorant fugace, d’un acide or- ganique libre, de sucre incristallisable, «dont la quantité a été dosée par M. Magnes(2), de gomme très-visqueuse, d’une matière -colorante fauve et de ligneux. Le Gentianin, qui parait être le principe essentiel de la plante, se présente, à l'état de pureté, sous la forme d’un corps cristallisable en aigrettes, de couleur jaune, sans odeur, neutre et d’une saveur très-amère, soluble dans l’éther et l’alcool, mais peu soluble dans l'eau froide. Henry et Caventou regardaient le Gentianin comme le principe actif; mais les analyses postérieures de Leconte et Tromsdorff ont démontré que le Gentianin n'est point une matière simple, comme on le croyait jusqu'alors, qu’au contraire, il est composé de deux substances : l’une de couleur jaune et insipide, nommée Gentisine et l’autre, amère, appelée Gentianite. M. Le- conte croit avoir isolé le principe actif, sous la forme d'une matière extractive, incristallisable, très-soluble dans l’eau et l'alcool. De sorte, qu’en somme, on voit que le principe actif de la Gentiane jaune n’est pas en- core bien connu dans son essence et qu’il a besoin d’être cherché et étudié de nouveau. (1) Voy. Mérar et DELens, op. cit., III, 362. (2) Dissertation sur la racine de Gentiane (thèse, 1868). On emploie la racine de la Gentiane jaune à l’inté- rieur: en macération et décoction (10 à 20 gr. pour 1,000 gr. d’eau), en sirop (30 à 100 gr. en potion), sous forme d'extrait (3 à 10 gr. en pilules ou potion), de poudre (50 cehtig. à 1 gr. comme tonique, et 10 à 20 gr. comme fébrifuge), de vin (30 à 100 gr.), enfin sous forme de teinture (2 à 8 gr. en potion ou dans du vin). À l'extérieur, on l'emploie comme topique, sous forme de décoction ou en poudre, et en nature, pour dilater certains orifices, de mème que les pois à cautère. La racine de Gentiane entre dans la composition d’un très-grand nombre de remèdes anciens, tels que l’Eau générale, la Décoction amère, le Diascordium, V'Opiat de Salomon, la Thériaque, le Mithridate, Y Orviétan, le Baume Opodeldoch, Va Teinture de Whytte, ete. La racine de Gentiane est un médicament célèbre, connu de la plus haute antiquité (1). C'est le type des amers purs, dépourvus d’arome et d'astringence, lorsqu’eile est sèche; cer quand elle est fraiche, elle est douée d’une odeur nauséabonde, due à une huile volatile qui la rend narcotique. _ La racine de Gentiane est le meilleur tonique indigène que l'on connaisse; elle ouvre l’appétit, stimule et active les fonctions digestives. C’est ce qui fait qu'on l’emploie avec grand avantage pour combattre l’état chloro- aménique, accompagné de débilité générale. (1) Marquis, Hist. nat. des Gentian., (thèse, 1810) —— 73 a Comme fébrifuge, la racine de Gentiane,maniée d’une manière intelligente, estle meilleur antipériodique après le quinquina; elle réussit surtout contre les fièvres intermittentes, les fièvres quotidiennes du printemps, si l’on a soin de l’associer à quelque astringent, tel que la racine de Bistorte ou l’écorce de Chène en décoction ou en poudre. Comme antiscrofuleux, son usage est très-utile, accompagné surtout d’une bonne hygiène; elle entre dans tous les élixirs antiscrofuleux, tels que l’Élixir amer de Peyrilhe, ete. : La racine de Gentiane a été vantée aussi contre la goutte ; elle fait la base de la Poudre du duc de Portland, fameuse pour combattre cette dernière maladie. Son amertume la fait employer comme vermifuge, avec beaucoup de succès, et dans les hydropisies,le rachitisme, la coxalgie, l’aménorrhée, etc. En un mot, on emploie la racine de Gentiane jaune dans toutes les maladies qui dépendent d’un vice constitutionnel, d’une débilité pro- fonde des organes et surtout de ceux de la digestion. G. purpurea L. — Est usitée en Allemagne, en Norwége, en Ecosse et en Suisse, pays où elle croit, àla place de la Gentiane jaune, qu'elle dépasse en amertume et dont elle présente les propriétés. G. pannonica Scop. — Est employée en Autriche, en Hongrie et en Bavière, exactement dans les mêmes cas que la Gentiane jaune, qu’elle remplace et à la- quelle elle n’est nullement inférieure en amertume. G. punctata L. — Sa racine est vendue dans les pays où elle croît, à la place de la racine de Gentiane Jaune à laquelle elle n’est pas inférieure par ses pro- priétés. G. campanulata JAcQ. — Sa racine est employée par- tout où elle croît en Europe, à la place de la Gentiane jaune. G. Burseri LAMk. — On emploie sa racine dans les mêmes circonstances que celle de la Gentiane jaune, G. biloba DC. — Cette espèce croit dans les mêmes endroits que la Gentiane ponctuée, et on l’emploie comme elle à la place de la Gentiane jaune. G. Preumonanthe L.— Cette plante dont on prescri- vait autrefois la racine, les feuilles et les fleurs contre les affections pulmonaires, est'encore usitée dans le peuple pour combattre les mêmes affections, Les Moscovites se servent de sa décoction dans du lait, contre les crampes. G. septemfida PAL. — Sa racine est très-amère, et on l'emploie en Sibérie dans les mêmes circonstances que la Gentiane jaune. G. Asclepiadea L. — On l’emploie dans les campagnes de l’Allemagne, exactement comme la Gentiane jaune dont elle a les propriétés. G. decumbens L. — Est usité dans le sud de la Si- bérie et jusqu’au Thibet comme stomachique. G. Kurroo RoyLe. Sa racine est employée dans le nord de l'Inde, dans les mêmes cas que la Gentiane jaune. G. Saponaria L. — On la recommande aux États- Unis, dans les mêmes maladies que la Gentiane jaune, dont elle a les propriétés. G. Catesbæi Wair.— La racine est très-amère , et on la considère dans la Caroline, de même que dans toute l'Amérique du Nord, comme le meilleur substitu- tif de la Gentiane jaune ; on l’emploie en outre contre la pneumonie, comme sudorifique et tonique, et contre la dyspepsie. G. ochroleuca Fro1. — Est employé aux États-Unis comme notre Gentiane jaune. G. frigida Hagnke. — Cette plante est très-amère, et on s’en sert en Europe comme de la précédente. G. algida Paz, — Est employé en Sibérie, dans les mèmes circonstances que notre Gentiane jaune. G. quinqueflora Lamx. — Est très-amer, et on la donne aux Etats-Unis, à la place de la Gentiane jaune, = 0 — * G. barbata FRoL. — Cette plante très-amère est employée comme telle dans les familles de la Sibérie. G. cruciata L. — À été vanté dans ces derniers temps comme spécifique de la rage; on la recherche aussi comme vulnéraire. G.macrophylla Parz. — Est employé par les habi- tants des environs du lac Baïkal, contre les exaltations cérébrales, le délire et l’insomnie. G. verna L. — Cette élégante petite plante n'est point amère ; et c’est à cause de cela qu'on l’a encore appelée Gentianula dulcis; jon prescrit sa racine en Ukranie contre l’insomnie. G. acaulis L, C'est l'espèce la plus amère de toutes ; on la préconisait autrefois contre la jaunisse et la co- lique de plomb ; les habitants des montagnes s’en ser- vent contre l’affaiblissement général des forces et dans la convalescence des maladies graves. En Italie, elle est employée comme fébrifuge. G. humilis Srev. — Cette espèce est très-amère et on la regarde comme Stomachique en Sibérie, G. hyssopifolia L. — Toute la plante est amère, ‘On l’'emploie dans l’Inde comme stomachique, en décoction où en poudre ; elle passe aussi pour un léger laxatif. G. Amarella L. — C’est en Angleterre un des substi- tutifs la (rentiane jaune, — 7 — G. obtusifolia W. — À été autrefois employé en Allemagne comme la Gentiane amarelle. G. campestris L. Espèce très-amère et très-estimée en Sibérie, à cause de son amertume agréalle : on la pré- conise aussi contre la rage. G. germanica W. — Usitée en Allemagne, dans les mêmes circonstances que la Gentiane jaune. G, auriculata Parz. — C’est une plante très-amère, préconisée en Sibérie et au Kamtchatka contre le scor- but, comme stomachique et antidiarrhéique; elle con- stitue un article très-important du commerce. G. Tanntami Azara. — C'est une espèce que nous n'avons pu étudier, mais qui cependant passe pour très-célèbre au Pérou, comme succédané de l'écorce .: de Quinquina, Pleurogyne rotata GriseB{(1). — On emploie en Si- bérie la plante tout entière, et les graines en décoction amère et aromatique contre les gastralgies ; à l'extérieur, on s’en sert comme vulnéraire, Ophelia Chirayta GRrises (2). — Connve sous le nom sanscrit de Chirataka, cette plante est très-amère ; elle jouit d’une grande célébrité dans l'Inde orientale, à (4) RoseNTH, op. cit., 388. (2) Linpz., Fl. med., loc. cit. — Guis., op. cit., II, 504. — Sracu, op. cit., IX, 23. — Ménar et DELENS, op. cit, III, 361. — AïnsLIE, Mat, med. ind., IE, 373.—RosENTH., op. cit., 388.—Joui n. de pharm., VII, 283.— Bull, des scienc, méd. de Férussac, XIX, 128, ET titre de remède tonique et de fébrifuge très-estimé parmi les médecins européens qui pratiquent dans ces pays. Les praticiens anglais la substituent avec succès au Quinquina. L'opinion émise par Guibourt, que cette plante serait le Calamus aromaticus des anciens, paraît être sans fondement (LINDLEY). Swertia perennis L. (1). — La plante tout entière est très-amère, et on l’emploie dans certains pays contre les mêmes maladies que la Gentiane jaune. S. obtusa Lens. — Est employé dans le nord de l’Asie comme médicament amer (ROSENTHAL). | Frazera Waltheri Micux. (2). — Ses racines, très- amères, sont employées aux États-Unis comme un to- nique amer pur et puissant, stomachique excellent et fébrifuge. Quand elles sont fraiches, elles sont purga- tives et émétiques. On les mêle quelquefois frauduleu- sement avec le Colombo ; ce qui leur a valu le nom de faux Colombo et de Colombo d'Amérique. | Halenia sibirica Borkx. — Est employé par les populations de la Sibérie comme plante amère stoma- chique (ROSENTHAL). Erythræa Centaurium Vers. (3). — Cette plante élé- (1) RosenTH., op. cit., 388. (2) RosenTu., op. cit., 389. — Journ. de chim. méd. (1826), 338. 388. — Line, Fl. med., 520, (3) Cazin, PI. méd. indig., 243.—Mérar et Devexs, Dict., LU, 296. —Rosexru, op, cit., 389,— Ann. de chim., LIX, 143,— Journ. de pharm., V, 98. gante est connue sous les noms vulgaires d’Herbe à la fièvre, d’Herbe à Chiron, de Fiel de terre. Toutes ses par- ties sont douées d’une amertumg très-prononcée. On n’emploie cependant que les sommités fleuries, que l’on récolte aux mois d’août et de juillet; après quoi on les fait dessécher rapidement en les mettant à l'abri de la . lumière , dans des cornets de papier, afin qu'elles puis- sent conserver leur couleur et leurs propriétés. D’après la remarque de plusieurs auteurs, on a tort de ne pas en employer les racines, car elles seraient beaucoup plus amères que ne sont les sommités fleuries. Mo- retti qui a fait l'analyse chimique de cette plante, l’a trouvée composée d’un acide libre, d’une matière mu- queuse, d’une substance extractive amère et de quel- ques sels. Dulong y a découvert un principe amer cris- tallin, auquel il a donné le nom de Centaurin, et qu’il regarde comme la substance active de la plante. . M. Mébu (1) y a trouvé un autre principe cristallisé, inodore, incolore, sans saveur, se colorant en rouge sous l'influence de la lumière; il le désigne sous le nom J'Erythrocentaurine. On emploie la Petite centaurée à l’intérieur : en infu- sion (10 à 30 gr. pout 1,000 gr. d'eau); à l'état d’eau distillée (30 à 100 gr. en potion): en teinture (5 à {5 gr. en potion); sous forme de vin (60 gr. pour un litre de (1) Étude chim. et phys. sur l'Erythro-centaurine et la Santonine (thèse, 1863). — Du même : Recherch. pour servir à l’hist. chim. et pharm. de la Petite centaurée (thèse, 1862). . vin blant, dose : 100 à 200 gr.); en extrait (1 à 5 gr. en pilules); en poudre {2 à 10 grammes dans du vin). A l'extérieur , on l’emploie en décoction pour faire des lotions, des fomentations ou des lavements. Elle entre dans une foule de préparations anciennes, telles que l'Eau générale, le Baume vulnéraire, V Esprit car manatif de Sylvius, la Thériaque, etc. La Petite cen- taurée est tonique, stomaçhique, fébrifuge et vermi- fuge ; elle jouit de toutes les propriétés de la Gentiane jaune. Comme fébrifuge, c'est un médicament popu- laire dans les campagnes de presque tous les pays; elle réussit surtout dans les fièvres intermittentes quoti- diennes, accompagnées d’un état d’affaiblissement gé- néral de l'organisme. C’est un remède héroïque contre l'état chloro-anémique et ses suites. On l’emploie aussi contre la goutte. À l'extérieur, elle est usitée contre les poux, et en cataplasmes, pour combattre les ulcères ato- niques, scrofuleux et scorbutiques. En Étrurie, cette, plante est connue sous le nom de Biondella, parce que les femmes qui cherchent à plaire se servent de cette plante pour teindre leurs cheveux. E. ramosissima Vers. — E. pulchella VRes — E. ünariæfolia Vers. —E. australis MuElz., et E. spi- cata PERS. — Sont toutes employées dans les pays où elles croissent, exactement dans les mêmes circonstances que notre Petite centaurée, dont elles possèdent les pro- priétés (ROSENTHAL.). | — 61. .— E. chilensis Pers. — Cette plante, originaire du Pérou et du Chili, connue par les Indiens sous le nom de Cachanlaqua ou de Cachen-lahuen, ce qui signifie dans leur langue Herbe à la pleurésie, est une des plan- tes les plus célèbres de ces pays pour ses vertus médici- nales, et tous les voyageurs ont consacré de longs cha- pitres et de nombreux mémoires à cette plante (1). Le Cachanlaqua parait être plus amer que notre Petite centaurée; ce qui du reste, a été confirmé par M. Lebeuf (2) qui a analysé cette plante chimiquement et qui l’a trouvée plusriche en principe amer. On l’em- ploie à l'état de tisane, d’eau distillée, de poudre, d’ex- trait, de teinture, de vin et desirop. Les propriétés stomachiques et fébrifuges de cette plante sont incon- testables ; car tous les auteurs la considèrent comme le meilleur succédané du Quinquina; elle est employée comme vermifuge, comme purgatif et comme résolutif. Dans les pays où elle croit, on en fait un grand usage comme sudorifique, dans le traitement des maladies (1) De Pas, Hist. de l'Acad. des sciences, Amsterd. (1707), 65.— Feuizcée, Voyage au Chili, HA, T41.— FRéziEr, Relation du voyage de la mer du Sud aux côtes du Chili et du Pérou, 1112-1714. — Juan x pe Uucoa, Relac. Hist, del Viaj. a la Americ. merid. 1740, Il, 582. — Pennerry, Hist, d'un voyage aux Îles Malouines, 1170 1,346. —'Mouixa, Sagg. sul. stor. nat. del Chili, 1782. — Ruiz,, Disert. sobre la raiz de la Ratanhia de la Calagualay de la China,etc., 1796. — Lesson, Voyage médical autour du monde, 1849, 15. — Ferd. Leseur, Recherches sur le Canchalagua (Comptes-rendus de l'Académ. des sciences, 43 janv. 1845). — Du même, Mémoire sur le Canchalagua (Union médicale, 29 avril 1854). (2) Leseur (L.), Etude sur le Canchalagua ( thèse, 1868). you inflammatoires, telles que la pleurésie et le rhumatisme. Elle parait être, d’après Ackermann, un médicament très-puissant contre les céphalées violentes et les con- gestions sanguines ; on l’emploie aussi comme emmé- nagogue et pour combattre la jaunisse. En un mot, le fameux Cachanlaqua semble jouir de toutes les pro- priétés de notre Petite centaurée, avec cette différence qu'il est beaucoup plus actif, ce qui suffit pour justi- fier sa célébrité. Ceux qui voudront avoir plus de détails sur cette fameuse plante, liront avec profit la thèse de M. Lebeuf, qui est d’ailleurs une bonne compilation de tous les travaux publiés sur ce sujet. Eustoma exaltata DC. (1). —Est employé dans l’A- mérique du Nord contre les sueurs abondantes. Chironia baccifera L. — Est employé au Cap en tisane, comme antisyphilitique (RosENTHAL). Callopisma perfoliatum Marr. — C. amplexifolium MarT (2). — Leurs racines sont trés-amères et on les prescrit au Brésil dans les mêmes cas que notre Gen- tiane jaune. Sabbatia angularis Pursx (3). — Toute la plante est très-amére, et on l'emploie dans l'Amérique du Nord, (1) Aug, Guian., loc. cit. — Descourr., F!, méd. des Ant., loc. cit. — RosexTx., op. cit., 390. (2) Marr., Nov. gen. et spec., UL, loc. cit. — ROSENTH., op. cit, 390. (3) Linoe. Fi. med., loc. cit. — Rosexru., op. cit., 390. comme tonique amer pur, et pour combattre les fièvres intermittentes et rémittentes. S. paniculata Pursx — S. gracilis Pursa — Sont employés tous les deux au Canada comme fébri- fuges. S. corymbosa BLnw. — Est très-amer et usité dans l'Amérique du Nord, comme tonique , stomachique et fébrifuge. Chlora imperfoliata L. riz. (1). — Est prescrit en Italie et en Espagne comme la Petite centaurée. C. perfoliata L. — Est employé en Autriche aux mêmes usages que la Petite centaurée, dont les proprié- tés sont cependant moins accentuées (ROSENTHAL). C. serotina Kocu, et d’autres espèces, sont employées dans les pays où elles croissent aux mêmes usages que. les espèces précédentes (ROSENTHAL). Sebæa ovata MuELL (2). — S. aurea R. Br.— S. al- bens R. Br. — La première espèce, à la Nouvelle-Hol- lande, et les deux dernières, au Cap, sont recherchées exactement dans les mêmes circonstances que le Petite centaurée chez nous. * Apophragma tenuifolium GmiseB (3). — Vulgaire- (1) RosENxTH., op. cit., 390. (2) RosenTx., op. cit., 391. (3) Voy. Ausc', Guian., loc. cit.— RoSEN TH, 0p. cit. 392 — 654 ment appelée Centaurée violette, est très-amère et on la préconise au Brésil et à la Guyane comme fébrifuge. Schultesia stenophylla Marr (1). — Connue sous le nom vulgaire de Centaurelle de la Guyané, cette plante est très-amère, et on l’emploie à la Guyane comme fébri- fuge, stomachique, enménagogue et anthelmintique. Exacum pedunculatumL. — E. zeylanicum Roxs (2). — La première de ces espèces, dans l'Inde occidentale, et la dernière, à Ceylan, sont employées comme toniques amers et fébrifuges. Coutoubea spicata AUBL. — €. ramosa AuBL. — C. densiflora Marr (3). — Ces trois espèces sont très-amè- res; les deux premières sont prescrites à la Guyane avec beaucoup de succès contre les gastralgies et les constipations , comme anthelmintiques, fébrifuges et emménagogues ; la dernière est usitée au Brésil comme tonique. Slevogtia occidentalis DC. (4). — Est recherché dans les Indes orientales et dans l'Amérique du Sud, dans les mêmes circonstances que la Gentiané jaune chez nous. Lesianthus pendulus Mart. (5) — Les Brésiliens em- (1) Nov. gen. et spec., loc. cit. — AUBL., Guian., loc. cit, RosExTH., op. cit., 3991. — Descourr., FI. nr des Ant., loc. cit. (2) F1. Mu, , doc. cit. — Rosenru. op. cit., 389, 391. (3) Kosenrn, ; 0p. cit., 390. (4) RosenTx., op. cit,, 389. (®) Nov. gen. et né: loc. cit. — RosenTu., op. cit. 391: — Lixpr., Fl. med., loc, cit. loïent en décoction comme fébrifuge la racine de cette )lante, qui est douée d’une amertume excessive. L. grandiflorus AuBz. — L. alatus AuBL. — L. pur- ouraseens AUBL. — L. cœærulescens et L. amplissimus faRT. (1). Les quatre premières espèces, à la Guyane, la dernière, au Brésil, sont recommandées pour leurs acines très-amères, comme stomachiques, fébrifuges et ‘ermifuges. - L. chelonoides L. riz. —Est très-amer et on l’emploie . \ Cayenne et à Surinam comme tonique et comme pur- zatif (ROSENTHAL). Tachia guianensis Aug. (2). — Appelé Tachi par les Gabilis, ce qui veut dire dans leur langage Mid de fourmis, parce que la tige et les branches de la plante sont creuses et servent de retraite aux fourmis; sa ra- _ cine est douée d’une amertume considérable, et on la prescrit au Brésil et à la Guyane, sous les noms de Quassia de Para, de Caferara, etc., en décoction comme : >rophylactique des fièvres intermittentes. II. — Série des Mikyatthéce. Menyanthes trifoliata L. (3). Toutes ses parties sont rès-amères. C’est surtout les feuilles qu’on emploie n médecine, à l’état frais ou desséchées. (1) Rosenrk., op. cit., 391. — MarT., Nov. gen. et spec., loc. cit. (2) RosenTx., op. cit., 391. (3) CaziN, PI. méd. indig., 581. — ROSENTE., 0p. cit., 392 1869. — Brandza. 41 — 86 — Trommsdorff (4) qui a fait l'analyse chimique de cette plante, l'a trouvée composée : d’extractif amer, très-so- luble dans l’eau, considéré comme le principe amer actif de la plante, d’albumine végétale, de résine verte (chlorophyllie), d’une matière particulière, précipitable par le tannin et soluble dans l’eau et l'alcool affaibli ; de gomme brune, de fécule, et enfin d’acide malique et d’acétate de potasse. M. Nativelle a retiré la matière amère à l’état de pureté, sous forme de longues aiguilles blanches; matière à laquelle il a donné le nom de Ményanthin ou de Ményanthine. On administre le Mé- nyanthe à l'intérieur, en décoction (15 et 30 gr. pour 4000 gr. d’eau, par petites tasses), sous forme de vin (50 à 400 gr.), de sirop (30 à 100 gr.), de teinture (2 à 4 gr. en potion), d'extrait alcoolique (1 à 4 gr. en pilules’, et enfin sous forme de poudre (1 à 4 gr. en pi- lules). À l'extérieur, on l’emploie en décoction pour faire des lotions, et les feuilles en cataplasmes. Le Mé- nyanthe entre dans l'Eau générale et le Sirop antiscorbu- tique du Codex. Le Ményanthe est employé comme mé- dicament tonique amer, comme stomachique, comme fébrifuge, comme vermifuge et comme antiscorbutique, surtoutsi on l’associe au cresson ou à d’autres crucifères. A une dose élevée, il fait vomir. On le préconise dans les affections atoniques du tube digestif, la scrofule, le scorbut, la goutte, le rhumatisme chronique, les ma- (1) Bull. de pharm., IV, 94. 7: — ladies cutanées anciennes, les fièvres intermittentes, dans la chloro-anémie ét ses suites, en un mot dans toutes les circonstances qui exigent l’emploi des toniques amers francs. Villarsia nymphiodes VExT. (1). — Toute la plante est amère et possède les mêmes propriétés que la précé- dente ; on l’emploie pour les mêmes usages, comme to- nique amer et fébrifuge. V.indica Venr. (2).— C’est une plante très-amère qui a les propriétés du Trèfle d’eau; on la recherche aux Antilles comme tonique, fébrifuge et an‘iscorbutique, supérieur à tous les autres. Les Chinois honorent cette plante comme un dieu lare. V. cristata SPreNG.— Est employé au Malabar comme fébrifuge, et, à l’extérieur, pour panser les hémor- rhoïdes: on le recommande aussi contre la morsure des serpents (ROSENTHAL). V. peltataRæm. et Scauzr. — Sert au Japon et en Chine aux mêmes usages que notre Trèfle d’eau (ROSEN- THAL.) USAGES ÉCONOMIQUES DES GENTIANACÉES. Ces usages ne sont pes bien nombreux; cependant quelques-unes de ces plantes sont usitées comme ali- (1) RosenTH, op. cit., 392. — Taunserc, Voyage, IV, 76. (2) Descounr., FI. méd. des Ant., I, 112.— VoLLOT, in Mémoires de l’Acad. de Dijon, 1829, 204. — 88 — ments. Ainsi, à la Guyane, on mange les semences du Voyria montana (1) et les tubercules souterrains. du Voyria rosea (2); en les faisant cuire comme nos pommes de terre ; et Aublet qui en a goûté, affirme qu’ils ont à peu près le même goût que ces dernières. Les Lapons, d’après Linné (3), fabriquent une espèce de pain assez grossier avec la fécule que l’on retire du Trèfle d’eau. En Allemagne, on substitue le Ményanthe au Houblon dans la fabrication de la bière, Les Chinois mangent la racine et la tige du Vellarsia indica, et les Japonais en font des confitures et de la salade. Les racines de plusieurs es- pèces de Gentianes, et surtout celles de la Gentiane jaune et de la Gentiane pourprée, grâce à une certaine quantité de sucre incristallisable qu’elles contiennent, servent à la fabrication d’une assez mauvaise eau-de-vie, que les habitants des Alpes et du Tyrol préparent en faisant fermenter, sous l'influence d’une douce chaleur, des racines coupées par morceaux et placées dans des cu- viers remplis d’eau, puis en soumettant le liquide à la distillation. Quelques-unes des plantes de ce groupe ont servi à fabriquer des matières colorantes. On a mis à profit les propriétés antiseptiques des amers fournis par cette famille, pour la conservation des viandes des- tinées à l'alimentation. (1) RosenrTx., 0p. cit., 389. (2) Ausc., Guian., loc. cit, (3) Flora lapponica, 80.