o re : pe F1 A FAQ v LS A. lrvines copy, with seve: nusc ipt notes, on note-paper, inserted. | cription des Plantes de l'Amérique, with 108 plates, folio, fine old Paris, 1713, £1 105 DESCRIPTION | DES PLANTES DE BA MERIQUE Fe 0 LI * É . as, à sn ve dis de MER ‘dl suth 7 DESCRIPTION | à RE PLANTES D:E AVEC PEURS MÉCURES ; Pa LR. A HART PEUMIER, Religieux Minime, . % ; 3 DE-LIMPRIMERIE ROYALE. L 1 ÉXAIIr URY (1693), which is corrected in a later state [see ICÀAL The titlepage date is a misprint for M. DC. XCIII. CN. nu | * Garden's other copy] ne Citation with the date 1713 is incorrect; citation should be in the form 1713 (i. e. 1693), There was no later printing, or other edition, PRET FAC EE L_: Botanique eft fans contredit une des parties de l’'Hiftoire naturelle, des plus utiles, & des plus agreables. Cela eft fi connu aujourd'huy , que jenenv'ar- refteray pas à le prouver, ces deux avantages eftant ex- _ pliquez avec beaucoup d’étenduë dans un tres - grand nombre delivres qui traitent de l'Hiftoire des plantes. Je fapporteray feulement icy ce qui a donné lieu à la com- polition de cet ouvrage, & de quelle maniere, Jay tra- vaillé à l’execution du deffein qu'a toûjours eu le Roy d'augmenter les fciences pendant fon Regne. | —* Je dois lapremiere inclination que j'ay euë pour l'étu- de des plantes, aux curieufes demonftrations que le KR. P. Philippe Sergeant, tres-habile Pharmacien, Reli- gieux de noftre Ordre, de la Province de France, & M. François de Onuphriis Medecin Romain , firent dans noftre Couvent Royal de la Trinité du Mont à Rome. Je quittay deflors infenfiblement l'étude des Mathemati- ques, qui avoit jufques à ce temps-là fait ma principale occupation, pour m'appliquer à la Botanique. L’obeïf- fance m'ayant rappellé dans ma Province, j'obtins de mes Superieurs la permiflion de parcourir les coftes de Pro- vence , & les Montagnes des Alpes, pour y decouvrir ce qu'il y a de plus curieux en matiere de plantes : Javois _mefme refolu de faire un nouveau pinax, ou recueil ge-. neral des plantes, avec les figures, & jen avois déja un nombre confiderable de deffinées, lorfqu'herborifant le long des coftes de Marfeille, l’occafon fe prefenta de faire le voyage de l'Amerique. M. Begon, fi connu des fà- väns, qui trouve au milieu de fes grands emplois des mo-. ments à donner à l'Etude des fciences, éftoit pour lors : | | 4 il PR ET AC D | Intendant des Galeres à Marfeille. 11 fouhaitoit pour ÉrA tisfaire aux ordres du Roy, de trouver quelqu'un qui peült faire le voyage de nos Ifles Antilles ( où 1l avoit efté Intendant) pour y faire la recherche de tout ce que la Nature y produit de plus rare & de plus curieux. Il en fit la propofition à M. Surian, fort capable, non {eule- ment dans la connoiffance des plantes, mais auf dans les fecrets de lachymie; &illuy donna en mefme temps commiflion de chercher quelqu'un qui fuft en état de l'ayder dans l’execution de ce deflein. M. Surian m'en fit la propoñition : j'y donnay les mains avec plaifir, & nous entreprifmes quelque temps aprés le voyage par les ordres de Sa Majefté. 5 Nous avons tant de belles & fideles relations des Ifles Antilles, qu'il eft facile de juger que j'y trouvay abon- damment dequoyfatisfaire ma curiofité. J'y ay refté en- viron deux ans,en deuxvoyagesque j'y ay faits, & pen- dant ce temps-là, j'y ay delliné, & décrit prés de fix cens plantes differentes, dont je donne une partie dans ce volume ; & comme je fçavois par ma Propre EXPE- rience,qu'ileft tres-difhcile de bien connoiftre une plan- te par des figures en petit, j'ay voulu les defliner dans leur grandeur naturelle; fi non en tout, au moins en par- : tie. On fera peut-etre furpris que je n'en donne que le fimple trait prefque fansombre, mais j'ay efté bien aife de les graver de maniere, qu'on y puit ajouter le colo-. ris plus facilement , comme nous voyons dans tous les ouvrages de Fuchfus , quifont gravez de mefme a fim- ple trait , & dont la plufpart font enlaminez. J'ay taf- ché de les décrire le plus fuccinétement qu'il m'a efté poffible, fans pourtant rien omettre de ce qui eft ne- ceffaire pour en expliquer toutes les particularitez. Jay voulu aufh, pour la plus grande fatisfation descurieux, les ranger fous des genres connus, & je leur ay donné desnoms Latins convenans à leurs genres. Jay pour: tant efté obligé d'établir un nouveau genre pour quel- PR OEArS A YCUE, ques plantes particulieres, n’en trouvant point de ceuk qui font connus, fous lequel je puffe les ranger & je leur ay donné lenom de Sasrurus, à caufe de leur reflemblan- ce avec la queuë d’un lezard, car œupos fignifie lexard, & oùex fignifie qweuë: j'ay rangé ces dernieres plantes aprés lés Arum & Dracontinm, à Caufe de laconformité de leurs fruits. Enfin j'ay divifé ce volume en trois genres de plantes; le premier en Foygeres, Hemionites, Polypodes, Langues - de-cerf & Capillaires ; le fecond en Arym & Dracontium , & en ce nouvéau genre de S'arurus , & le troifiéme en Periploques, c’eft-à-dire, en plantes, qui montenten grimpant fur les arbres. Jene pretendspoint ofter aux Auteurs qui ont écrit avant moy des plantes de l’Amerique, la gloire qui leur eft deuë. J'avouë que Jay profité de leurs lumieres; mais comme la plufpart n'ont donné lesnoms de ces plantes, que dansle langage vulgaire de ce païs-là, ce qui fait que ceux quine les ont jamais veuës en nature ont beaucoup de peine à diftin- _guer de quel genre ellesfone, je crois que le Le‘teur me {çaura quelque gré deles avoir reduites fous des genres, & fous des efpeces connuës dans la Botanique. I me refte à avertir le public, que s'il tire quelque plaifir de ce travail, il en a l'obligation à feu Monfei- gneur de Seignelay, Miniftre & Secretaire d’Eftat , & à Monfeigneur de Pontchartrain, qui luy a fuccedé. Le premier m'obtint de la liberalité du Roy, de fournir aux frais de mes voyages, & le fecond a eùû la bonté de m’ho- norer aufhi de fà proteétion auprés de Sa Majefté, pour la graveüre, & pour l'impreflion de ce premier volume. ezRn PRE ETAGE. AU: LE ES CI FPEZ DANS ER- VE U ME #\YONzALESs OVIEDO, della naturale & gencrale Hiftoria d'elle Indie, Lib. vit. NARDUS ANTONIUS RECHUS, ex Francifco Hernandes, rerura | medicarum novæ Hifpaniæ, Re | = Caro£us CLUSIUS. Hiftoria plantarum Exoticarum. GuiLLELMUS Pis0o. Hiftoria naturalis Brafiliæ, Lib. 1v. GEorçGius MARCGRAVI us. Hiftoria rerum naturalium Brafiliz, Lib.r. 1x rr1. Le Reverend Pere JEAN BAbristé bu TERTRE de l'Ordre des FF. Prefcheurs. Hiftoire generale des Antilles Tome II. CHRISTOPHORUS AcCOSTA. ex Hift, Lugd. Lib.xvirr, G. BAUHINUS. pinax Theatri Botanici. BREYyNIUS, Centutia prima plantarum exoticarum, PAULUS HERMANUS. paradifi Batavi prodromus, MENTZEL US. Pugillus rariorum plantarum, en DESCRIPTION D EE AETTAR : , <= fi Ë n + 1 R O DES PLANTES DE LAMERIQUE 3 LA re s = Y 4 EE Filix arborefcens, pinnulis dentatis. Fougere-arbre, à pinules dentelées. ETTE plante reflemble par fon port à un pe- | tit palmier : fa tige eft droite & n’eft garnie | de branches qu’au fommet, où elles font dif. pofées en rond de la mefine façon que celles des palmiers. Cette tige a environ huit à dix pieds de hauteur & prés de demi-pied de dia- metre, d'égale groffeur depuis le bas jufques au bout, & couverte d’écailles membraneufes & grifes, au def {ous defquelles on trouve un fonds tané, parfemé de plufeurs _ petits trous aflez profonds difpofez en raifeau , & entremeflé des veftiges des anciennes branches, qui font moins enfoncez. Certe tige étant coupée en travers,on decouvre à la place de la moëlle une chair trés-blanche aflez ferme , d’un gouft doucaftre, pleine d’un {uc blanc & gluanc , & entourée d’un laflis de veines noires, ondées, & dures comme du bois. | Au haut de cette tige, il‘y a environ douze branches éten- duës en rond, qui dans Dar commencement ont environ deux à trois pouces de groffeur,& vont s’amoindriffant jufques au bout: Aer DESCRIPTION elles font longues d'environ dix pieds, liffes, plattes par deffus avec le dos arrondi, & teintes d’un vert quitire (ur le roux. Elles fouftiennent de part & d'autre une trenteine de rameaux oppofez alternativement, & rangez aflez prés les uns des autres, de la grof- feur d’une plume d’oye, & dont les plus longs font environ de deux pieds. | | | Ces derniers rameaux font encore garnis de part &£ d'autre de, plufieurs coftes oppofées entr’elles alrernativement , fort prés les Unes des autres. Ces coftes font liffes, d’un vert affez gay , &cleur longueur eft à peu prés de fept à huit pouces : elles fouftiennent de chaque cofté des feüilles affez femblables à celles de la fougere mafle de Mathiole, longues de fept à huitlignes , larges de deux dans leur naiffance, & qui finiffent par une pointe émouflée : leur bord eftdécoupé par une creneleûre en dent de {cie : leur couleur eft d’un vert agréable, & leur dos eft chargé d'un double rang de boffettes qui fe reduifent en poufliere de couleur châtain fon- cé. Jay obfervé autant que la veuëé m'a peû permettre, qu'a- vant que ces boffettes foient réduites en poufliere , elles font pré- cedées par de trés- petites fleurs grifes compofées d'une feule feüille creufe comme une petite coupe hemifpherique & pleine de quantité detrés-petits filaments gris. | _— Avanc que les jeunes branches de cet arbre s’éendenten long, elles reprefentent aflez la volute d’un chapiteau Ionique, ou la croffe d’un Evêque: elles fonc routes couvertes de petites é- cailles pointuës, roufles & argentées dans leurs bords. 11 y a quantitéde ces plantes dans la Martinique le long du ruiffeau qui paffe par le Fort S. Pierre, & dans les forefts humides le long du chemin de la Cabfterre.J’en ay veu aufli en plufieurs endrotes de Yifle S. Domingue vers un quartier qu'on apelle le maffacre proche le Port-de-paix. | | C'eft la plante que Gonzale Oviedo apelle Æbers del Felce { Arbre de la Fougere ) dans l'Hiftoite des Indes, livreneuviéme, chapitre quatorziéme. Le R.P. du Tertre de l’ordre de S. Domi- nique en parle aufli dans fon traité troifiéme des Antilles , chapi- tre premier , parag. troifiéme. | | Je fis un jour abbattre quantité de ces plantes que je laiflay fe- cher, &c les ayant fait brufler j'en tiray des cendres d'un gouft fort acre & piquant, qui fans doute pourroient fervir à faire du verre, e5rn DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 3 6 403 LOS LPS: Lo: LOS ES : ENPI ES LOS LOS LA LS LAPS LAS ESS LOS Lo LS ES ESS : LOS LES LAES LOT D Ge L'EE 2; Filix arborefcens, latifolia, aculeata. Fougere arbre, efbineufe, > à larges feñilles. S Es racines font cheveluës, noires, difperfées.en gazon, & pouf {ent quelquefois un tronc , & quelquefois des tiges qui for- ment une efpece de buiflon noir, fort épineux & épais comme le corps d'un homme. Ces tiges ont dans leur naïffance prefque trois pouces de gtof- feur, & font noires & fort épineufes : elles vont diminuant juf- ques à la hauteur d'un homme ; & c’eft à certe hauteur qu’elles {e feparent en trois branches: celle du milieu ne fe divife plus, : mais celles des coftez fe divifent un peu plus hauten deux autres qui avec celle du milieu forment une efpece de fourche à cinq branches. | | - Ces branches pouffent dans toute leur longueur des rameaux oppofez alternativement, chargez de feüilles difpofées de mefme maniere, dont les decoupüres reflemblent fort aux feilles de la plante que Gafpard Bauhin apelle. Lonchitis afpera. Ces feüilles ont membraneufes,lifles, vertes-brun,longues d'environ dix pou- ces fur trois de large, leur nerveüre parcourt toute la longueur de la feüille, diftribuant des rameaux à chaque découpûre. Je n’ay peû obferver fi elle a fur le dos la poufliere qu’on re- marque ordinairement fur les plantes de la mefme efpece. Il s’en trouve quantité dans les forefts de la Martinique enallane à la Cabfterre; aprés avoir defcendu le Morne de la Calebaffe. * 6 £a3 E3 03 Led 63 ES Ed ED LOS EE LOL ED LOS ES EN LT ES EX LA 663 ESS LA3 : {003 3 : DGe | LYS $ Filix latifolia, ramofa, cauliculis nigris & fpinofis.… . Grande fougere branchuë, noire > épineufe. : : © … Esracines decelle-:cy font forttoufuës, menuës & noiraftres, 2, d'où il fort quelques fimples tiges fort droites , hautes d’en- viron quatre pieds & épaifles d’un pouce; rondes, mais tant foit peu canelées en devant, noires, luifantes & couvertes d’aiguillons roides , mais un peu plus longs que ceux de la précedente, fort pointus & noirs. Elles jetrent A se ppoléss | À ij 4 DBSC RE P TH ON alternativement, & celles-cy d’autres de mefme maniere , mais plus menuës & plus courtes & qui portent des feuilles de la mef- me facon que la précedente , plus larges pourtant, & dentelées feulement aux extrémitez de leurs découpüres. Elles font aufli un peu plus fermés , & d’un vert un peu chargé: elles ont par deflous une petite nervüre d’où fortent de petites coftes qui fe divifent en trois autres, entre lefquelles il y a deux rangs de pe- tites bofferres poudreules & tanées. | | J'en ay trouvé en plufieurs endroits dans les foreits de l'Tfle S. Domingue. 05 166 ob LS ES LAS EPS LEA ESRI ENS ES PH ES: ET : EPA EP LPS D A 3 €XES EE 13 ES IQ | se Filix latifolia, laciniata, & ad lacinias molliter aculeata. Fongere à larges feiilles decoupées ; garnie d'une pointe tendre aux découpñres. C Ette plante naïft de lamefme façon &c grandeur que la pré- cedente, mais elle n’eft point épineufe : fes feuilles font plus déliées & d’un vert plusagréable. Les dentelûres de {es dé« coupüres font crenelées tout à l'entour mais fort legerement : il y a aufli dans le fonds de chaque découpüre une pointe fort ten- dre de mefme confiftence que la feuille. Je n’ay fceu non plus obferver fa pouffiere, elle croît dans les forefts humides de l'Ifle S. Domingue. RUSSE Filix latifolia, nodofà. Grande Fougere, noñeule. Le À principale racine de cette fougere eft affez épaifle & ra- maffée : élle rampe comme celle de noftre polypode com- mun , mais elle eft compofée d'un double rang de nœuds les uns fur les autres, dont les fuperieurs font creux comme de petites boëtes , à caufe que les tiges qui en eftoient forties font pourries. Ces racines font accompagnées de quantité de fibres éparpillées, minces & cheveluës. | : — Hort au bout de la principale racine quatre ou cinqtiges, qui ont environ quatre pieds de h ile ne "VKon quatre pieds de haut, épaifles de quatre-lignes , un DES PLANTES DE L'AMERIQUE. s peu enflces par en bas. Elles s’arrondiflent enfuite & leur de vant eft canclé d’un feul fillon : leur couleur eft vert-brun, mais elles font parfemées de quelques écailles noiraftres. Ces tiges font fortifiées depuis le milieu jufques au bout d’environ neuf à dix nœuds aflez rumefez, éloignez de deux à trois pouces les uns des autres. Deux feüilles opofées vis-à-vis fortent des coftez de cha: _ quenœud. Elles font membraneufes, femblables aux feuilles de nos langues de cerf : mais un peu plus pointués , d'environ dix pouces de long & d’un pouce & demi de large, ondées tout à l’en- tour, avec une nervûre qui s'étend depuis le commencement juf- ques au bout, & qui donne en travers de petites coftes qui font pa- ralleles , & fort proches les unes des autres. Je n’ay peû obferver la poufliere qu'ont par derriere les autres plantes de mefme nature, J'en ay trouvé plufieurs dans un vallon proche un quartier qu’on apelle le Maflacre vers le Port-de-paix dans l'Ifle S. Domingue. ( VIT Filix paluftris aurea, foliis lingux cervinæ. Fougere de mardfis, dorée, à feiilles de langue de cerf. F2 Lle a quantité de racines fibreufes & rouffaftres, qui jettent une touffe de tiges de neuf à dix pieds de long, prefque auffi grofles que le petit doigt, d’un roux noiraftre, poliés & luifantes, rondes par derriere & creufes par devant. Elles ont de chaque cofté une vintaine de feüilles oppofées alternativement d’efpace en cfpace, longues d'environ un pied & demy, & larges de prés de D À deux pouces:elles ont la figured'unelonguelangueémouflée mais tant {oit peu pointuë au bout de lanerväre : leur pedicule eft fort court, maisil s'étend tout le long de la feuille, & forme une ner- vôre aflez élevée : elles font membraneufes & folides comme du archemin, unies & venées fort menu en façon d’un rets confon- du. Elles font d’un vert agréable, & quelques-unes de celles qui font vers le bout de la tige font couvertes par derriere d’une pouf- fière dorée. ä | Ces feuilles ont un gouft fort afpre quiexprime affez de {alive dans la bouche. On en voit beaucoup dans les lieux mare de la Martinique, fur tout au bord de la riviere du Fort Royal, ou celle que je fis brufler donna des cendres fort falées. J'en ay remarqué aufli quantité danse S, STE au ii 6 46 LADRE S'E RE P EL ON quartier de Leogane, le long de quelques ruifleaux elle éft tout- x fait femblable à celle-cy , fi ce n'eftque les feuilles font un peu plus longues ,moins larges & la poufliere qui eft fur le derriere eft d’une couleur plus foncée. Les Caraïbes la nomment Humama- Lera. we crois que c'eft la fcolopendre dont parle le R.P. du Tertre dans fon traité troifiéme des Antilles Chap. 1. parag:3: DS 43- Lp3 € eat LAS Là ES ES E03 EM LA EAST LAPS ES ESS LS ESS ES ESS F0 ES LS ES ER Joe VFIE Filix latifolia, ad margines pulverulenta. Grande Fougere, à bord poudreux. Elle-cy naift de la mefme façon & dans les mefines lieux ma- refcageux que la Fougere décrite cy-deflus : les tiges ont prelque la mefme grandeur , mais fes feuilles font un peu plus é- troices,plus pointuës,& pofces plus prés vis-à-vis l'une de l'autre, Les tiges fontrondes & un peu plus menuës qu'une plume à ef- crire, d’un vert-pafle tirant fur le brun : les plus longues feüilles ont prefque deux pieds de long & prés d'un pouce &c demy de large, fort pointuës dans leur bout, arrondies vers la tige, fermes comme du parchemin, unies par deflus & vert-pâles : elles font ac- compagnées par deflous & en long d’une nervüre qui diftribuë en travers quantité de petites coftes paralleles & fort proche les unes des autres : elles font garnies tout au cour d’une bordure poudreufe de couleur tané , & efpaifle d'environ une ligne. J'en ay trouvé fouvent L long de quelques ruiffeaux de Leoga- & Domingue. OL ne, & du petit Goive da I 5, Filix latifolia, non ramofa nigris tuberculis pulverulenta. | Grande fougere non branchuë, parfemée de rverruës noires. C Ette plante à quantité de racines menuës comme des che- y veux, longues, branchüës , noires & difperfées çà & la: il en Lort plufieurs tiges hautes d'environ quatre pieds, & de deux atrois lignes de groffeur , rondes par derriere, creufes par devant, poliés, luifantes & noires. Æ L DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 7 Il y a deçà & delà de ces tiges neuf ou dix feüilles difpofées alternativement, d'environ huit pouces de long, & d’un & demy de large , faices prefque comme celles de nos langues de cerf, mais plus courtes & plus pointuës : elles font de la confiftence du vélin, découpées fort legerement tout au-tour par de petites dentelüres rondes : elles ont au-deflous une nervûre noire avec de petites coftes en travers de mefme couleur, qui font pa- ralleles & aflez proche l’une de l'autre, dans l'intervalle defquel- les il y en a quantité d’autres petites qui font courbées , done l’entre-deux eft rempli d’une boflette poudreufe & noiraftre. On trouve cette efpece de fougere danslesbois de la Martini- que en defcendant du Morne dela Calebaffe vers la Cabfterre. X. | Filix latifolia, non ramofa, rotundiüs crenata. Grande Fougere à fimples jets , &> à crenelñres arrondies. EF: jetre dés fa racine, quieft fort roufuë , quelques tiges d'environ trois pieds de haut , affez menuës, rondes, lifles &c de couleur brune, Elles finiflent par une feüille longue d'environ fept à huit pouces, & large prefque de deux. Ourre cettefeüil- le il y en a encore trois ou quatre à chaque cofté de la rige atta- chées alternativement & de E mefme grandeur à peu prés que la premiere : elles font arrondies vers la tige, pointuës en leur ex- trémité, & découpées en leur bord par des dentelûres rondes & affezlarges,liffes & d'un vert-brun par deflus;mais elles ont de pe- cités nervûres prefque paralleles éloignées l’une de l’autre de prés de trois lignes, entre lefauelles il y a deux rangs de petites boffet- tes poudreufes gris-de-fer. J'enay trouvé quelques plantes le long des ruiffeaux de Leoga- ne & du petit Goive dans l'Ifle S. Domingue. OS LT -H 13 6003 € PACE TOEPRR ÉGUIES CS RRRMR XI. Filix nonramofa, fcolopendrioïdes. Fougere fans branches, à feüilles comme la fcolopendre. Lie à des racines fort longues, menuës , noires, enfoncées bien avant dans la terre, & qui enécant arrachées reffem- 8 D: sms CG RE PAT 1 O °N blent àtinefcheveau de fil noir. Il fort de ces racines fept ou huit feüilles d’un pied, & même de deux pieds de long 5 une partie de ces feüilles fe courbe vers laterre , & l'autre fe releve : elles ont ‘environ un pouce & demy de large : elles font étroites en leurs extrémitez,& vont s’agrandiffant vers le milieu:elles font décou- pées prefque de la façon de noftre afplenium ou ceterach ; Mais les découpüres en font plus pointuës , excepté celles qui font les plus proches du pedicule. Ces feüilles fonc liffes par deffus & d’un vert un peu enfoncé,mais pañles par deflous & chargées à chaque d'en- teleûre d’un double rang de petites boffettes , grifaftres & pou- dreufes. - | La grandeur de cetté plante n'eft pas dérerminée,elle change fui- vant le terrain : j'en ay veu plufieurs dont les feuilles n’avoient pas plus de deux pieds de long, & d’autres qui en avoient plus de qua- tre & qui rampoient à terre. J’ayencore obfervé une particularité, qui eft que des feuilles qui rampent à terre il fort du fond des dé- coupüres de perites racines qui produifentune autre plante de mef- me efpece, & quelquefoisune feule feuille. | Elle naift particulierement dans les forefts humides , & le long des ruiffeaux dans l'Ifle S. Domingue;oùje l’ay trouvée en divers quartiers. FR “ANS E #XTE Filix fcandens , latifolia, ferrata. Grande Fougere montante , dentelée. E Lle pouffe pluñieurs tiges qui s’attachent fur les troncs des arbres par quantité de petites racines courtes, menuës & noiraftres de mefme que celles du lierre. Les tiges font plus me- nuës que le petit doigr, aflez folides, fouples , d'un roux foncé ou tané , & couvertes de petites écailles pointuës, membraneules & rouflaftres : elles chargent quelquefois les arbres ou elles grim- pent,& en cachent entierement letronc. Ces mefmes tiges pouf- {ent des branches alternativement d’efpace en efpace , éloignées de trois a quatre pouces les unes des autres : ces branches ont quel- quefois deux pieds de long ; elles font rondes, pliables , unies & d un vert-gris:elles portent des feüiilles par paires jufques au bout : jen ay compté quatorze ou quinze, mais celle qui termine la ti ge eft impairc: elles ont depuis deux jufques à quatre pouces de long . & plus d’un demi pouce de large; leur figure aproche de celle DES:%:P4LANTES :D£ L' AMERIQUE. 9 d'un parallelogramme , bien qu'elles foient pointuës par les deux bouts : leur bord eft agréablement dentelé ; elles fonc membra- neules & fermes comme du vélin , d’un vert foncé pat les deux coftez , unies par deflus & un peu ridées au deflous par quantité de petites coftes qui les traverfent depuis la nervûre jufques au bord. J'en ay trouvé fouvent le long des ruiffeaux dans les Ifles de la Martinique & de S, Domingue, fans avoir peû obferver leur fe. mence. | | one be *XPPIL Fix htifolia, caudata, pinnulis lonchitidis dentatis. Grande Fougere à longue que, à pinnules de lonchitis. S À racine eft compolée de quantité de fibres noires, longues D & fort menuës qui la rendent fort touffuë. Elle poufle en dehors quelques tiges menuës ; longues d'environ deux pieds, unies & de couleurtané, creufes par devant & rondes par derrie- re chacune de ces tiges foûtient trois ou quatre paires de feüilles longues de fepc à huit pouces, larges de deux, terminées par une queïie étroite d’environ'trois pouces de long. Ses découpüres reflemblent aufli à celles du lonchitis affera, dont chacune a environ trois lignes de large. Leur vert eft un peu pañle & leur nervûre eftune cofte qui va d'un bout de la feüille à l'au- tre & diftribuë en paflant des rameaux à chaque découpûre , qui finiffent par quantité de moindres qui s'étendent jufques fur les bords. _ Chaquetigeeft terminée par une feüille femblable. Te n’ay pe obferver leur poufliere : jen ay trouvé quelques plantes le long d'un ruifleau au quartier du Fort Royal de la Martinique. M: de Tournefort qui fait la démonftration des plantes dans le Jardin Royal à Paris, a apporté de Portugal une Fougere {emblable à celle-cy, & dont la poufliere eft attachée au bord des pinnules. | Le + D:æ:$: 0 RCI AT R ON 1O RUE RAR EN INENRNENVE EN BR EUEUE EN HO IE DE ENLAENENURÉNIOR KR NE VS Filix pinnulis lonchitidis obtulis, non dentatis, ad oras pulverulentis. Fougere à pinnules delonchitis, émou[ées, poudrenfes par le bord &° fans dentelüres. Es racines font fort menuës & toutes remplies d’autres plus S petites d'un gris obfcur , longues & éparpillées. Elles jettent cinq ou fix pedicules de prés de deux pieds de haut, d'environ deux lignes d’épaiffeur , rondes par derriere & canelées par de- vant, d'un brun fort pale & blanchaftre. Elles portent huit à neuf paires de feüies à deux pouces de diftance les unes des autres. Il n’y a que les deux plus baffes qui foient branchuës, les autres font fimples ; & les plus longues ont environ neuf pouces de long & deux pouces de large. Elles finiffent en pointe & font découpées prefque jufques à la cofte pardes pinnules larges de trois lignes ; leur pointe eft émouflée & leur bord eft poudreux tout au tour & grifaître. Leur couleur eft d’un vert-pafle; elles font unies & com- me membraneufes. ss ee J'en ay trouvé en plufeurs endroits des Ifles de la Martinique & de S. Domingue. | AG URUR BV AIO EEE RORNINIEIRIROMNUR EUR HAUREOKNEIM AUX FOR IHI0e eV. Filix latifolia, non ramofa, foliis gladiformibus HSE __ ferratis. Grande Fougere fans branches, à feiilles dentelées, © en façon de coñteau. EF Lle pouffe dés fa racine dix ou douze iges d’une ligne d’é- . paifleur prelque quarrées ,unies & d’un vert-brun, longues d'environ quatre pieds , qui depuis leur: milieu ont deçà & delà dix - huit ou vingt feuilles rangées alternativement à la diftance d'un bon pouce. Ces feuilles ont environ demy pied de long & un pouce de large avec une nervûre qui va depuis latige jufques au bout : elles font fort pointuës & faites prefque comme un coû- | La À s leur confiftence eft membraneufe : elles font d’un vert-brun PT SEVaNt,, ayant par derriere quantité de petites coftes depuis la DES PLANTES DE L'AMERIQUE. Ta nervûre jufques prés du bord qui eft tant foit peu dentelé, avec ün double rang de boffetes poudreufes & tanées , de chaque cofté de la nervüre, | Elle naift le long des ruiffeaux dans les forcfts de l’Ifle S, Do: mingué,. | | ts 7 7 2 Ke XVI. Filix non ramofa, latiüs dentata majot, Grande fougere fans branches, à larges dentelÿres. @ Ette plante à neuf ou dix tiges de quatre ou cinq pieds de hauteur qui fortent d’une racine fibreufe & noiraitre : elles font plus menuës qu'une plume ä écrire, brunes, lifles, & prefque quarrées : les feüilles qui viennent par paires au nombre de dix ou douze font attachées deçà & dela de ces tiges d’efpace en efpa- ce d'environ deux pouces de diftance. Elles ont prés de dix pou- ces de long & un pouce de large : elles font de confiftence de par- chemin , mais pourtant aflez fragiles & d’un vert fort pafle : elles {ont pointuës & leur bord eft tout entaillé par des découpûres ai guës, larges & enfoncées prefque jufques au milieu de la feüille, I y a une neryûre depuis la tige qui court tout le long de la fueille jufques au bout, & depuis cette nervûre il y en a d'autres qui vont chacune jufques à la pointe des dentelûres , & d’autres auñffi qui vont de cette mefme nervûre jufques a l'enfoncement des den- telûres. Depuis la deuxiémenervère , il Y à quantité de petites coftes quitraverfent jufques à la troifiéme, & parmices colles il y a un double rang de verruës poudreufes & orifaftres, qui vont de- puis la principale nervûre jufques au bout de chaque découpüre, = | À ET. | | Il s’en trouve en divers endroits de l’'Ifle S. Domingue, où l’on en voit de deux fortes de cetre mefine efpece, à fcavoir la premie- re Cy-devant décrite, &un autre feconde fort femblable en tout. à cette premiere, mais beaucoup plus ptite. 7 L Elles naiflent toutes deux le long des ruiffeaux & dans les fo. refts humides de la mefine Jfle S. Domingue. 12 | DES 'CLR IE TE O° N°: PTIT AT II AT ILL ILUALrL ES Al 6 fs RUTILL Filix non ramofà, longiffimis, anguftis & ad bafim auriculatis foliis, | Fongere fans branches, à feñilles trés-longues, étroites, * oreillées à la bafe. A racine eft toute cheveluë & noirâtre, de laquélle il fort S neufou dix tiges groffes d'environ deux lignes,brunes, unies, rondes par derriere, fillonées par devant & hautes d'environ qua- tre à cinq pieds. Lo 0 AN Ces tiges ont plufieurs feuilles vert-pafles affez prés les unes des autres, & oppolées en façon des dents d'un peigne : elles ont de- mi- pied de long, & font tout au plus larges de trois lignes : elles f- niflent en pointe fort aigue , mais leur commencement s’élargit & reprefente en quelque façon le lobe exterieur de l'oreille. Elles ont une cofte relevée par delfous quien diftribuë plufeurs autres plus perices, qui vont de travers jufques au bord, qui eft tout cou- vert d'une bordure poudreufe, grifatre & un peu relevée. Il s’en trouve quantité le long desruifleaux de l’'Ifle S.Domin- gue vers le Port-de-paix. rar Fe a Filix alteralongiflimis, anguftis, & ad bafñim Re - TOHOND FOIS. Autre Fougere à feüilles trés - longues , étroites … © refeñilluës. É Elle-cy efttrés-femblable à la précedente : elle n’en differe | qu'en ce que fes feüilles font un peu plus étroites ; & au lieu que les autres ont les apendices de la bafe faices comme le lobe de l'oreille , celle-cy les a beaucoup plus longues & plusétroites , en forte qu’elles reffemblent à deux petites Éilles dont l’une revar- de en haut & l’autre en bas. Elle à auf les bords couverts d’un cor- = poudreux comme la precedente & naift dans les mefines en- OICS. DES PLANTES DE LAMERIQUE. 1} AR PRIE ORAN EDR R APR ROOREA RER ane X X. Filx furcata, pinnulis longiüfculis, non dentatis. Fougere fourchuë, à longues pinnules non dentelées. Ette efpece de fougere eft fort rare : je n'en ay jamais Ce trouvé que dans un feul endroit ; fçavoir dans la Martinique vers le Morne de la Calébaïle en defcendant au quartier de la Cabflerre::33151p 8e F Sa racine efttoute fibreufe & noiraftre qui ne jette tout au plus que deux ou trois tiges rouffaftres tirant {ur le noir, rondes , de deux lignes de grofleur, longues d'environ deux pieds & couver- res de quelques écailles fort petites & fort minces, d’un roux un peu moins chargé que celuy de la tige. | Dhs: _ Cestiges fe Éuiéhene cn deux branches longues d'environ un pouce & aflés éloignées l'une de l'autre. Chacune de ces bran- ches fe féparé aufli en deux autres branches environ deux fois plus longues que les premieres : enfin ces dernieres fe fourchent €ncore en deux autres longues d'environ cinq à fix pouces , mais qui ne font pas fi écartées que les premieres. Outre ces deux bran- ches fituées au bout de chaquetige, il y en a encore deux autres re vers le milieu de la tige oppofées l’une à l’autre qui fe divi- . lent auflien d’autres branches de la mefine façon que les fupe. ricures. : Toutes ces branches font garnies de feüilles découpées jufques à la cofte principale : les plus longues découpüres qui fe trouvent vers le milieu, ontenvironun pouce delong, & prés de deux li- gnes de large : leur longueur diminuë à mefure qu'elles apro- chent de l’extremité des branches: leur arrangement peut eftre forc bien comparé à celuy des dents d’un peigne ou des fcüilles de Vif, en Latin Tax. | | Je n’ay peû remarquer leur femence, ni de quelle façon elles la portent, | | MEN ze B iij 14 DESCRIPTION ER EAU E EN ERA RURURUR EN Se HR FOUR EEE EXT Filix ramofa, pinnulis roftratis. Fougere branchuë , à pinnules en br. A racine eft toute cheveluë & noiraftre, qui produit dés le | commencement un amas de plufieurs tiges feches parmy lef- quelles il en fort fept ou huit autres groffes d'environ une ligne, rondes, unies & rouffaftres , hautes de trois à quatre pieds, bran- chuës deçà & delà alrernarigement , & prefque de deux en deux ouces.. | 7. à Les plus longues de ces branches ont quañ un pied de long & portent des feiulles d’un pouce & demy de long, difpofées de mef- me maniere que les branches, & éloignées de l'une a l'autre de prés de neuf lignes ; elles ont bien fix lignes de large, & font décou- pées tout à l’entour par des aiflerons prefque jufques à la nervû- re. Ces aiflerons ont deux lignes de large, ils font pointus comme le bec d’un oifeau & tant foit peu crochus; elles font unies par def- fus & d’un vert clair, mais par deflous elles font d'un vert un peu enfoncé, & raïées par de petites coftes traverfieres. J'en ay trouvé fouvent en divers endroits de l'Ile S.Domingue, LAS et 206 07 06 307 205 30 205 D 205 36 205 30» 206 10» 206 > 406 DG> 20655 0 2055307 Gr 0065 D 206 190 206 IG DO> | XF Filix ramofa, pinnulis longiufculis partim auriculatis, Fongere branchuë à longues pinnules , quelques-unes à oreilon. N prendroit d’abord cette fougere pour la fougere femelle de Mathiole aflez connuë en France ; mais elle eft beaucou p plus branchuë & plus étenduë : fa racine eft toute cheveluë & brune, elle pouffe fept ou huit tiges de prés de deux lignes d'epaif- feur , fort liffes & roux-châtain, qui jettent çà & la de longues branches prefque vis-à-vis les unes des autres, qui en pouflenc d'autres, & celles-cy encore d’autres de même couleur, tirant Pourtant tant foit peu fur le verd. Les plus longues de ces fecon= des branches ont environ un pied de long , & les dernieres font beaucoup plus courtes , s’amoindriffant à mefure qu'elles apro- chent de l'extrémité des fecondes. Ces mêmes dernieres fontter- DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 15 minées par une pinnule, longue & étroite, & ont de part & d’au- tre alternativement & aflez prés , des pinnules aufli fort étroites, dont les plus longues ont un peu plus d’un pouce : leur largeur eft prefque d’une ligne & demie, & leur pointe eft tant foit peu émouflée. Il y a aufli d’autres pinnules aux commencemens des plus longues , mais beaucoup plus courtes & en façon de petits aïflerons : elles ont toutes le bord replié en dedans, comme les feüilles du rofmarin vulgaire, en Latin rofmarinus hortenfis ; le deflus liffe & vert blanchaftre , & le deflous tout raïé de quantité de petites coftes traverferes. | Je n'ay peû obferver leur femence, & je n’en ay trouvé que dans ” deux endroits fçavoir le long du Tapion proche le petit Goive delIflesS. Domingue , & fur le coupeau de l'Ifle de la Tourtuë dans la parroiffe de Mirebalai. 06 20 206 J@ 206 r D0> 206 JG» 06 290 06 DO 0€ SG 262507 206 07 06 Jo» 206 50 206 SO 206 206 40 39 LC DOw MAI ETL, Filix ramofa villofa Major, crenis rotundis dentata, Fougere branchuë > veluë, à denteläres arrondies. @ Ette efpece de fougere devient fort grande, quand elle naift dans des lieux humides le long des ruifeaux. Sesracines font toutes cheveluës comme la plufpart de celles des autres fougeres : elles font grifaftres & pouffent cinq ou fix tiges tanées d'environ quatre pieds de haut, groffes de deux 2 , rondes maïs fillo- nées par devant : elles pouffent aufli de c aque cofté alternatiye- ment & par des efpaces incgaux des branches d'environ un icd & demy de long, qui portent dans leur longueur deca & dela & alcernativement des feüilles d'environ deux pouces & demy de long , qui diminuent infenfiblement jufques au bout, & elles fi. niflent en pointe & font decoupées jufques à la nervûre principas le par des pinnules de trois lignes de large, arrondies par le bout & incifées tout à l’entour par des crenelûres aflez rondes : elles font liffes & d'un beau vert par deffus , mais pañles par deflous & chargées d’un double rang de petites verrués poudreufes & noi- raftres. Toute la plante eft parfemée de quelques poils fort menus,tor- tus & rouflaftres. Je n'en ay ve que dans deux endroits de l'Ifle S. Domingue, fçavoir le long d'un rüiffeau proche le Maffacre vers Le Port-de-paix, & vers le Tapion du petit Goive, 16 DE MUC RE FT ON | | _nc30 labo 265 2638/6160 de L06 Der <065e><06 dorer 85 Der» D -8G DEEE X XIV. Filix villofa minor, pinnulis profundé dentatis. Petite Fougere veluë, à longues denteltres. & Elle-cy eft beaucoup plus petite que la precedente : fa ra- cine eft faite de mefme & naift aufli dans les lieux humi- des : elle n’a pas plus de déux pieds de haut, fes tiges {font fort me- nuës, rondes & noires, couvertes de quantité de petits poils noi- raftres & tortus. Environ à la troifiéme partie des pedicules elles ont deçà & delà des feilles érenduës en façon d’aifles &c oppolées les unes aux autres , diftantes d'environ un pouce & demy. La plus grande a prés de quatre pouces de long , &un pouce & demy de large : la nervûre eft aufli toute veluë comme la tige : elles finiflent toutes en pointe, & font découpées jufques à Ja nervûre, chaque decou- pûre ayantenviron trois lignes de large: leur nervüre-eft petite & leurs bords font découpez par des crenelüres affez profondes & pointuës. Il y a par derriere de chacune de ces crenelüres une petite boffette poudreufe & rouflaftre : elles font unies & d'un vert gay par devant , membraneules mais fort minces. C’eft une plante affez rare: je l'ay trouvée le long du mefme ruifleau comme la precedente. | 204 D0e 206 V0» «06 D» 206 06 206 D» 206 DE» 06 V0 206 V0 206 206 07 206 IG» 20€ 0 IQ 206 0 206 06 IG IE nn V: À Fongere à pinnules creftées. LÉ: Ette plante a plufieurs petites racines fibreules, grifaftres de — deux ou trois pouces de long, & écartées deça &c delà dans la cerre. Il en fort quatre ou cinq tiges fort menuës, rondes , d’un vert fale, & d'environ un pied de haut : elles ont depuis le milieu jufques au bout de part & d'autre des feüilles étenduës alterna- tivement, en forte que le bord de la fuperieure touche celuy de : l'inferieure. La plus longue de ces feüilles a prés de deux pouces de long , &t neuf à dix lignes de large : elles font émouflées 8 dentelées au bout : elles font auffi découpées par des aifleronsjuf- ques à la nervûre : ces aiflerons ont prés de quatre lignes de large, & DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 17 & font dentelées cour à l’entour, excepté vers l'endroit qui regar- de la principale tige, en forte qu'ils reffemblent fort à de petites creftes. | Les feuilles deviennent toûjours plus courtes à mefure qu'el- les aprochent de l'extremité de la tige : elles font d’un vert fon- cé, lifles par devant & chargées par derriere de quelques peti- teséminences poudreufes non pasrondes comme aux autres mais ovales & pointuës par les deux bouts & d’un roux fort tané. Je n’en ay trouvé que dans un endroit de l'Ile S. Dominoue,le long d’un ruiffeau, vers un quartier qu'on apelle le Mouftique, en- viron à dix lieies du Port-de-paix. X X V.B. Fix pulverulenta, pinnulis obtufé dentatis. Fougere poudreufe, à dentelires émoulftes. destiges pourries accompagnées de plufeurs racines fibreu- fes , longues & éparfes çà & la, de couleur brune comme tout le corps de la racine , d’où il fort quatre ou cinq tiges fort me- nuës , rondes, vert-brun,& d'environ un peu plus d’un pied de haut: elles ont de chaque cofté feize ou dix-huit feüilles affez proche & vis-à-vis les unes des autres: celles du milieu ont envi- ron deux pouces de long fur fix ou fept 5e de large , mais cel- les qui regardent l'extrémité & la racine deviennent plus courtes a mefure qu’elles s’en approchent : les unes & les autres font dé- coupées prefque jufques à la nervûre & ces découpüres font fort étroites, émouflées par Le bout, & dentelées tout au tour : chaque feüille a deux découpûres plus longues en fon commencement, qui font comme deux perires feuilles dont l’un regarde en bas & l'autre en haut : elles font liffes d’un vert - gris. Leur deffous eft tout couvert d'une poufliere fort menuë & ranée. | C'eft une fougere fort rare que je n’ay trouvée que dans quel- ques forefts écartées de l’Ifle S. Domingue. mn L E corps de fà racine n’eft compolé que de quelques reftes ne: : s USM SICRE P it DAN XVI. Lonchitis hirfuta, florida. Lonchitis rveluë , C7 feurifante. À racine eft rouffuë & cheveluë, elle pouffe fept ou huit pe- » dicules deliez d'environ un pied de hauteur , fort caflants creufez par devant, arrondis fur le dos, verdaftres & couverts de poils courts & bruns : ils foûtiennent depuis leur milieu dix ou douze feuilles quelquefois opofées vis-à-vis, & d'autrefois alterna- tivement, elles vont toûjours diminuant jufques au bout : les plus bafles ont environ un pouce & demy de long, fur environ demi- pouce de large : elles font crenelées rout à l'entour avec de peti- tes coftes par deflus: leur couleur eft d'un vert-gay, maïiselles font garnies de part & d'autre de poils blanchaftres : pour ce qui eft de leur figure, elles font femblables à celles du lozchitis ordinaire, c'eft à dire qu’elles aprochent d’un demy cœur. Le pedicule fournit à labafe des premieres feüilles deux autres pedicules plus deliez & comme jumeaux, qui s’élevent à la hau- teur de demi -pied: ils font velus, fillonez,& portent chacun une grape pyramidale d'environ deux pouces de Jong » Chargée de plufieurs autres pecites grapes, comme celles à peu prés de lof: munda regalis : Mes font vertes dansle commencement, mais el- les deviennent brunes dans la fuite. Je n'ay jamais trouvé cette plante qu’une fois & dans un feul endroit de la Martinique, {cavoir.en montant le Morne,quand on va de la grande Anfe d’Arler à celle du Diamant, un peu aprés l'habitation de M. l'O range. | 206 EPF EN 13 PT ENT + 20 LEA ES EXC EE AE LR RES CA ES ES A EI CET ES D LH CES LS Dee 2,65 h'SS 6 à Lonchitis glabra,major. | Grande lonchitis, Li]fe. | | N À racine reffemble à du gazon fort touffu, qui poule plu-_ fieurs fibres grifaftres , & plufieurs tiges d'environ deux pieds de long , épaiffes de deux lignes, de couleur vert- brun, liffes, tondes par le dos, & un peu canelées par le devant, garnies de Plufieurs feuilles depuis le tiers en haut, quieft terminé par une DES PLANTES DE L'AMERIÎQUE. 19 fcüille étroite, pointuë de prés de trois pouces de long : elles font polées deçà & delà alternativement & fort prés les unes des au res : leur figure refflemble à une petite faux : les plus longues ont Environ quatre pouces de long, & un pouce de large vers la bafe : elles font fort pointuës & décou pées tout à l’entour par des dente- lüres rondes : Jeur bafe à le cofté fuperieur arrondi, & qui avance Comme une oreillette, mais l'interieur eft taillé obliquement : il V4 # une nervûre principale qui s'étend depuis le comméricement jufques au bout de la feïüille , & qui fournit des filets de part & d'autre : leur deffus eft uni & d’un beau vert, mais le deflous eft pale & tant foit peu ridé par plufieurs petites nervûres ayveé une rangée decà & delà de quelques vermifleaux poudreux, fort é- troits , attachez à la fcüille » longs d’environ fix à fept lignes, de couleur tané obfcur. J'en ay trouvé fouvent dans nos Antilles dans les forefts & le long des ruifleaux. | - Sous PA A Gt GE GE eu ES cs a rat to cape XXVIIL Lonchitis glabra, minor. | Ca Il en fort quelques tiges unies & rondes de couleur tané ob- {cur ; d'environ deux pieds de long , de fa croffeur d'une te: garnics de part & d'autre au deffus d’un demi-pied de la racine : de feüilles fort proches les unes des autres, pofées alternativement &c étenduës en forme d’aiflerons : elles ont la figure d’une petite faux émouffée pat le bout, longues d'environ un Ha & demy, ‘entour, & par- long, &fe divife en de petits filets jufques au bord : outre cela il Y 4 Un rang deça & delà de la neryûre, de petites boffettes rondes, poudreufes & ranées, TR: | me Il s’entrouve dansles mefmes lieux, & elle eft mefme plus fre. quente que la precedente, > ” | ee 52e | - C à 20 Dre 0: RC RT T1 O N PPS CE à JC NE Xe A: Lonchitis auriculata & ferrata. Lonchits dentelée, x oreille. S A racine eft de mefme que celles des precedentes & poule {es tiges de mefme façon, longues d'environ un pied & E my elles ne font pas trop groffes,mais elles font rondes &c paîles, & foûtiennent environ demi-pied par deflus la racine une vin+ taine de feuilles deça & delà fort prés les unes des autres & ran- gées alternativement : elles ontenviron deux pouces & demy de long , & ont prefque la mefme forme que celles de la premiere, mais elles font un peu plus courtes: elles font fort pointuës & font decoupées dans le bord par des crenelüres émouflées fenduës au bout par deux petites dentelüres : leur bafe a une orcillette dans fa partie fuperieure, qui eft coupée en crefte de coq, & leur dos eft arni d'un double rang de petites verruës poudreufes & tanées. J'en ay trouvé en quelques forefts de l'Ifle S.Domingue. PA LOS ES EPS ES END HAS ES EE ET ES EAP LAPS ES EEE LS EPS EAN ESS GA EE A 6 œ NAT D Lonchitis juxta nervum pulverulenta. Lonchitis poudreufe le long de la nervüre. A racine eft fort touffuë & fibreufe : les tiges n’ont pas plus d’un pied & demy de long, fes feuilles commencent prefque au tiers des tiges,aflez proche &c vis-à-vis l’une de l’autre: les deux plus baffes font plus courtes que la troifiéme, qui eft ordinaire- ment la plus longue detoutes, ayant environ prés de trois pouces de long, & demy pouce de large : les autres vont diminuant juf ques au bout de la tige, qui finit par une feüille un peu plus étroi- te & plus pointue : É principale nervûre ou cofte de ces feüilles cft accompagnée deçà & delà d’une bordure fort étroite pou- dreufe & tanée : elles ont la mefme figure que celles de la prece- dente, excepté que la bafe eft de plus large , & comme en forme de cœur: elles font un peu rudes par deffous à caufe de plu- fieurs petites coftes qui vont obliquement depuis la prince | ET jufques au bord qui eft ondé par une fort petite den- L DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 21 J'eh ay trouvé fouvent dans les mefmes endroits. DE EPL ERP LAPI PI EP ENST ESS ERP ES ENS EPS ET EOfOD CONS LS LP LOIS ENS COS ES EMI 603 66 KES Dee X X X. Lonchitis ramofa, limbo pulverulento; Lonchitis branchuë, à bord poudreux. S À racine teflemble à une touffe de cheveux noiraftres, d’où il fort quelques pedicules fort minces d’un vert-pañle , d’en- viron demi-pied de long : chaque pedicule fe termine en trois rameaux , ceux des coftez font plus courts que ceux du milieu : ils font opofez vis-a-vis l’un de l’autre, découpez jufques à la cofte en fcüillages taillez en faux & difpofez alternativement , dont les deux premiers qui font à la naiflance de chaque rameau pendent en bas, & n’en ont aucun opofé de l’autre cofté, La feuille qui fi- nit ces rameaux a prés de trois pouces de long & quatre lignes de large : & la principale de celles qui regardent en bas, qui eft la plus proche du ae 2 pedicule , eft prefque aufli longue & aufli large , les autres diminuënt à mefure qu’elles aprochent du bout, Le rameau du milieu foûrient cinq ou fix feüilles dont les plus bafles qui font tres-longues , font découpées à leur bafe en trois feüillages , deux en bas & un feul relevé en haut, celles qui fui- vent n'ont qu'une orcille pointuë de part & d'autre : les autres n'en ont qu'une feule dans la partie fuperieure qui eft arrondie, Enfin la derniere feuille qui cermine le rameau , eft pointuë dans fon extrémité, & garnie environun pouce par deflus {à bafe de deux oreilles affez es & émouffées : les plus longues de ces fcilles ont prés de quatre pouces de long, & quatre à cinq lignes de large, & celle qui finit le rameau a environ trois à quatre pou: ces, & aufli quatre à cinq lignes de large; celle- cy eft pointuë, mais les autres fontun peu émouflées : leur confiftence eft mem- brancufe, fort lifle & d'un beau vert par devant, mais un peu ri. dées en derriere par quantité de petites coftes qui les traverfent ; elles ont tout à l’entouf une petite bordüre poudreufe de couleur tané, tirant pourtant fur le gris. C ii DESCRIPTION 1 s’en trouve dans les forefts, & le long de que del'Ifle S. Domingue, mais rarement: OT LC CS El got 103 43 O3 LP LENI EPT ENT LPS VQP a lques ruifleaux De 3 Et LUE LS EAP EAP AE FAT EN ES EE XXXH Hemionitis maxima, quinque-folia. Grande bemionite à cinq feñilles. EL Lle poufle dés fa racine qui eft toute cheveluë &cnoire, cinq E à fix tiges d'environ crois pieds de haut, & arofles d'environ deux lignes, rondes, mais un peu canelées au devant & d’un vert fale : chaque tige finit par une feuille d'environ un pied de long : étroiteen fon commencement, pointuë pat le bout, & large d'un demi-pied dans fon milieu. Par deflous celle-cy,il y ena quatre au- tres actachées deux à deux, & vis-à-vis, un peu plus étroites & un peu plus pointuës que la fuperieure: les deux plus bafles ont du cofté interieur de la bafe une petite orcilleronde; elles fontondées à l’entour , mais affez legerement : leur confiftence eft comme du velin fort delié vert-pañle ; elles ontau deflous une nervûre qui va tout le long d'un bout à l’autre, & qui diftribuë quantité de coftes fort delicates obliques & paralleles, qui s'écendent jufques fur le bord où elles fe recourbent un peu : ces coftes fonttraverfées par | d’autres plus fines, ondées & courbées. | .… Quand les feüilles de cette plantecommencent à pouffer, elles reffemblent fort bien à la croffe d’un Evefque, & font couvertes d'une poufliere tres-menuë & fort noire, qui tombe quand elles prennent leur grandeur ordinaire. | Il s’en trouve fouvent dans les forefts fombres & humides. J'en ay trouvé quantité, particulierement le long d’un ruifleau proche le Maffacre vers le Port-de-paix, dans l'Ifle S. Domingue. X AA IE Hemionitis maxima, trifolia. Grande hemionite à trois feüilles. Es racines font aufli toutes cheveluës & noires : il en fort fix | ou fept pedicules fort menus, liffes , noirs & luifants, comme ceux de nos capillaires, de la hauteur d'environ demi-pied. Ils portent ordinairement trois feuilles: celle du milieu où la fupe- DES PLANTES DE£ L'AMERIQUE, à} rieure eft toû jours la plus grande, elle a prés d’un pied de long & demi- pied de large, ayant vers le milieu deux avancemens comme deux oreilles : elle commence par un angle arrondi, & finit en pointe, Les deux autres ne font que comme la moitié de celle-cy: lanervûre qui les traverfe,les Partage en deux parties ine- gales , dont la fuperieure eft beaucoup moindre, elles n’ont aufli qu une oreille dans la partie inferieure, Fe : Ces trois feüilles font membraneufes & fort minces d’un vert un peu chargé, lifles par deflus, mais fouftenuës en deffous par des coftes obliques, & affez diftantes de l'une à l'autre, qui font auffi traverfées par d’autres coftes courbées en dehors : ces feuil- les font aufli remplies par derriere de quantité de verruës qui du commencement font vertes, unies & creules comme un nombril, de la grandeur d’une petite lentille, mais qui deviennent en fuite toutes poudreufes de couleur chaftain poire | fr 2 3 LEY trouvé cette cfpece dans la Martinique le long du chemin de la Cabfterre proche la riviere Falaife ; j'en ay aufli remarqué fouvent de la mefme efpece dans l'Ifle S. Domingue, le long des ruifleaux, mais qui a cinq feüilles, & fes avancemens fort pointüs, & comme en demy croiffant , au lieu que celle-cy les a prefque ronds. 6 bia cases ci ne ct as So XXE Erin Hemionitis aurea, hirfuta. Hemionite dorée L> velui. EF Lie à plufieurs petites racines noires & menuës comme des cheveux qui pouffent neufou dix feuilles : les plus vieil- les fonc immediatement couchées par terre , mais les plus jeunes {ont droites ; elles font prefque toutes de mefine grandeur , mais les pedicules des vicilles font beaucoup plus courts, que ceux des récentes, n'ayant pas plus de deux pouces de long , & ceux-cy environ demi- pied : ces pédicules font menus, ronds & re à 3 les feüilles ont-bien deux pouces & demy d’étenduë, elles font découpées en cin parties aiguës, prefque comme le ricinus commun : leur def ef d’un vert chargé & luifant, mais le def- fous des plus jeunes eft tout couvert d’une nervûre en façon d'un petit raifeau dont les trous font remplis d’une poufliere dorée, ce qu'on ne trouve pas dans les vicilles : toute la planteeft couverte d'un petit poil ras & blanchaftre : On remarque encore que les £ à 24 BÉSIENIPTION M : . plus jeunes pouffent quelquefois au commencement de que- qu’une de leur découpüre , une fort petite feille de mefme . fiftence, & de mefme façon que les autres, mais découpée en tref- fle : les unes & les autres font aufli crenelées à l'entour. J'ay trouvé cette plante fur les rochers des forefts humides de la Martinique , particulierement dans le chemin qui eft entre lAnfe à l’Afne, & la grande Anfe d’Arlet plus prés de celle-cy. NCA E Ÿ, Hemionitis profunde laciniata, ad oras pulverulenta. Hemionite fort découpée , bordée de pouffiere. À racine n’eft formée que de quantité de fibres noires & S menuës comme des cheveux de trois à quatre pouces de long, il en fort fept ou huit pédicules de diverfe grandeur , fort deliez, droits, ronds & noirs, lifles & luifans : les vieux font toûüjours les plus courts , & ont tout au-plus quatre pouces de long , mais les jeunes qui naiflent au milieu des autres, ont environ huit à neuf pouces. —_ Chaque pedicule foûtient une feüille divifée en trois : les plus grandes font découpées jufques au bout du pedicule , & onten- viron quatre à cinq pouces d'étenduë : ces découpüres des cof- tez font encore découpées en deux fort profondement, & font di- vifées en quelque maniere comme celles du polypode ; celle du milieu eft découpée de mefme, mais regulierement, &les unes & les autres finiffent toûjours en pointe : elles font toutes liffes par deflus & teintes d’un fort beau vert , mais elles ont au deffous une bordure tout à l’entour d’une pouflicre fort menuë tané-obfcur, leur nervâre eft fort noire & luifante, & le vert un peu pañle. Les moindres feuilles n’ont point de bordure , leur découpûres font aufli plus grandes & moins profondes : elles font toutes de confiftence de vélin. | | : Je n’ay trouvé cette plante que dans un feul endroit de l’Ifle la Tortuë , vers la vallée en defcendant de l'habitation du fieur la Franchife à la Mer. Quand je la trouvay , fes feüilles étoient toutes recourbées en dedans comme les ferres d’un oifeau de “sf à caufe de la fechereffe, mais elles reprirent bien - toft eur verdure & leur érenduë naturelle, dés que je les eû mifes tremper dans de l’eau. Polypodium DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 25 Si «btp F2 ET LENZ LRS ER EH ES € ED A LAPS LAS ED ED BEA Ep es KRP3 € EI EI SQe AA À Ve Polypodium majus aureum, Grand Polypode dort. S À racine a prés d’un pouce d'épaiffeur, & quelquefois un Pied de long, elle eft ronde, fort noucüle , branchuë , charnuë ; & verdaftre en dedans , mais elle eft couté couverte de tres - petites écailles dorées avec des trous au milieu des nœuds, qui ne font autres que les lieux des tiges paflées, Elle pouffe quelques feüilles d'environ un pied de long , dont le pedicule qui s’allonge en cofte eft prefque aufli long : elles font fenduës deca & delà par fept ou huit découpüres fort profondes, ayant un pouce de large & trois ou quatre de long , un peu écar- tées les unes des autres, & pointuës au bout : on remarque par deflous un double rang de verruës poudreufes , & dorées, tout le long de la nervûre des découpüres. On en trouve quantité dans Ja Martinique fur les troncs des grands arbres : c’eft peut - eftre le fx Indica polypodii facie, la fougere des Indes reffemblant au polypode de Mentzelius. XXXVI | Polypodium radice tenui, & repente. Polypode à racine menu, traçante. » L À racine de ce polypode n’a pas plus d’une ligne d’épaifleur: clle cft ronde & noueüfe, & s'étend bien au long à la facon du chien-dent : elle fe plaift beaucoup ou fur les roches couvertes de mouffe , ou fur les troncs des arbres pourris, elle eft toute cou- verte d’une poufliere noiraître, & jette quantité de petites racines fort menuës à l’endroit de fes nœuds. | Elle pouffe tout le long, des feüilles faites prefque comme cel- les de noftre polypode commun, & de mefime grandeur : ellesfont lifles & d’un beau vert par deflus un peu chargé pourtant, mais toutes couvertes par deflous d’une poufliere comme dorée, fem blable à celle de noftre afPlenium où ceterach, avec un double rang de petites verruës poudreufes & noiraftres. Ho J'en ay trouvé fouvent dans l’Ifle S. Domingue, particuliere- ment vers le Port-de-paix. A 26 HD ESACIR ATP ENTETON KÈXVII Polypodium nigrumi, tenuits fectum. Polypode noir, fort-découpé. A racine eft longue, & groffe comme le doigt, noire par de- hors, & fort cheveluë, avec un double rang de nœuds , qui fonc fort prés les uns des autres, & creux comme de petites écuel. les d'ou fortoientles vieilles feuilles. Elle pouffe trois ou quatre feüilles d'environ deux pieds de long & deux pouces de large, découpées jufques. a,la cofte qui eft ronde, life, & noire : ces découpüres font oppofées alternative ment : elles fe touchent, & font larges ordinairement de trois li- gnes, finiffant par une pointe émouflée: celles qui font aux extré- micez {ont plus courtes que les autres : elles font d’un beau vert, & lifles par deflus, & un peu plus foncées par deflous avec un double rang de petites boflettes poudreufes, rondes & noires. Certe plante aime les lieux frais : on en trouve fouvent dans nos Antilles : quelque temps aprés qu'on l'a cuillie, fes feüilles fe replient toutes en dedans , & fe defarticulent fort-facilement, en forte qu’elles combent toutes laiffant la tige nuë. XXXVIII. Polypodium foliis linguæ cervinæ majus. __ Grand Polypode à feüilles de langue de cerf. C Ette plante s'attache particulierement contre lestroncs des y vieuxarbres dela mefme façon que noftre polypode d'Eu- rope ; & fa racine luy reffemble aulli : c’eft à dire qu’elle eft groffe comme le doigt, & longue de cinq à fix pouces, folide & verte en dedans | mais noueïfe par dehors , noiraftre & accompagnée de “sg de fibres : ces nœuds font un peu élevez & creux, &ne ont que le refte des vieilles tiges pourries. Elle pouffe fix à fept fcüiles longues de deux à trois pieds, pointuës dans leurs extremitez , étroites dans leur naiflance, _ & larges dans leur cours , d'environ un pouce & demy , lif- Rs & d’un beau vert par devant : leur pedicule qui eft fort court , s'allonge en nervüre liffe & luifante, qui diftribué de tous - dans l’entre-deux defquelles il y a une verruë poudreufe & noi. raftre, qui fait avec fes voifines un double rang tout le long des coftes obliques, dont le Veftige paroift de l’autre cofté : ces Éi les font ondées dans leur bord qui paroit aflez bien diftingué par une double nervûre. On trouve frequemment cette plante dans les forefts de nos An. tilles, où on la prenoit ordinairement pour la fcolopendre, ou lan- | gue de cerf , à caufe que fes feüilles en ont la reflemblance. La plante que Breynius dans fa pee centurie , apelle premier polypode des Indes, reffemblant à la Scolopendre , polypodinum Jndicum primum féolopendrie facie, à beaucoup de raport à cel- le-cy, & j eftime que c’eft la mefine. | 206 EI EI F3 EI La co RAS ES PE: ESP: 693 GA D CD AB LAS 68 EE LS 6068 LA De _ _LYxIS _ Lingua cervina longo, lato, ferratoque folio: Langue de cerf à früilles longues , larges , > dentelées. S À racine n’eft proprement qu’une mafle compofée de tiges 2 pourries, & de quantité d’autres petites racines courtes, che- veluës & noires, Il en fort fept ou huit feiilles de Ja mefme façon que celles de noftre langue de cerf vulgaire, mais beaucoup plus grandes : elles ont que quefois deux pieds & demy de hauteur, & trois à quatre pouces de largeur + leur bout eft pointu, & leur commencement étroit : elles ue de mefme confiftence ,; & cou- leur que les noftres : le devant eft uni , mais le dos eft chargé d’u- ne cofte fort élevée, qui en fournit quantité de fort menuës : obliques, paralleles, & fort proches les unes des autres. Leurs bords font découpez par de petites dentelûres un peu arrondiés : au milieu des coftes il y comme de petits vermifleaux poudreux fort adherans, & qui font d’un tané-obfcur. J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique & de S. Dominoue, le long des ruiffeaux & des favines, | PTS 28 Ç D'Æ' STCER I PT HON LE E. foliis acutis, & ad oras fummitatum . pulverulentis. Langue de cerf aiguë , à pointe poudrenfe [ur les bords. S Es racines font prefque comme celles du polypode, mais beaucoup plus menuës, jettant quelques branches & quan- cité de petites fibres noires fi fort condenfées , qu'elles compo fent un efpece de petit gazon : elles pouffent fept à huit feuilles d'environ un pied de long, &c d’un peu plus d'un pouce de lar- e vers le milieu : leur pedicule eft court : elles font étroites par les deux bouts, particulièrement par celuy d'en haut quieft fort pointu & entouré tout le long du bord de derriere d’une pouf. fiere fort menuë & tanée. Elles font épaifles & liffes, n’ayant aucune cofte , mais feule- ment une nervûre noire qui les traverfe tout le long : leur con- fiftence eft prefque comme du gros vélin,.& ont deux ou trois pctites avances, tantoft pointuës, rantoft émouffées, vers le bord du milieu. | RE Venay trouvé quelques plantes dans l'IfleS. Domingue,le long d’un ruiffeau proche le petit Goive, & dans l'Ifle de la T'ortuë. Lingua cervina | (XLE Lingua cervina longiflimis & anguftiflimis folus. ne de cerf tres-longue, > tres-étroite. * A racine n’eft qu'un amas de plufieurs pedicules pourris LD &'de plufeurs petites racines rouffaftres & couvertes de moufle : elle jette quantité de feuilles tres-longues & tres-étroi- ces «elles n’ont pas plus d’une ligne & demi de large fur envi- ron trois pieds de long : elles font folides & epaifles comme du parchemin , unies & d'un vert-gay par devant ,mais toutes tra- verfées de biais en derriere par quantité de petites coftes fort pro ches les unes des autres ; elles ont aufli le bord replié en dedans _ & le bout fort pointu. J'ay trouvé cette plante 2 la fource de la riviere froide vers le . quartier du Port-de-paix, dans l'Ifle S. Domingue. | Ru pt à | DES PLANTES DE. L'AMERIQUE. 19 DC EAP) ET LOI EM EM LOI ES - £903 FPE) GES ED EM LA € Ka EN 63 C3 F3 3 ES 06 EE De XX: Lil: T: Phyllitis fcandens, cauliculis fquammofis. Phillitis montante, à tiges écailles. 2 S attachent en ferpentant fur lestroncs des arbres,de la mefme façon que lestiges du lierre : ces tiges ponfne quantité de bran- ches deçà & delà,doncil y en a derres- ongues & de fort-courtes : elles font toutes couvertes de petites écailles étroites , pointuës , tanées & parfemées de quantité de petits filaments, & elles ont de part & d’autre de temps en temps des feüilles alternatives d’en. viron quatre pouces de long, & fept à huit lignes de large du cofté d’en-bas : elles ont le bord ondé & vont f retrefliflant vers la pointe qui eft un peu émoufée : leur confiftence eft membraneu- fe. Le devant eft liffe d’un beau vert : le dos a une cofte tout au long qui fournit d’autres coftes fort menuës & ondées : entre l'efpace de ces coftes , 1 y a une verruë ronde poudreufe, & gri- faftre. | J'en ay trouvé en plufeurs endroits des Ifles de la Martinique ; & des. Domingue. | E:: pouffe quantité de tiges fort longues & fort menuës qui Adiantum faxofum, foridum:. Capillaire de roche; feurifant. C E capillaire reffemble fort à la deuxiéme efpece de capil- Wu laire de G. Bauhin : il eft Pourtant un peu plus grand : fes feüilles font plus rudes & plus ridées : fes racines font fort min- ces, fibreufes & de gris-ob{cur : elles jettent deux pedicules roue au-plus, mais ordinairement elles n’en portent qu'un feul qui eft menu , poli, rond & quafi de mefme couleur que fa racine : ce pe- dicule à environ un pied & demy de haut, & il jette à peu prés du milieu quelques branches deça & delà rangées alcernative- ment. La plus longue de ces branches a environ cinq pouces de long, les autres font toûjours plus courtes à mefure qu'elles apros chent du bout de la tige, & fe terminent par de perits aiflerons poistus &dentdlez. 2 2.1. EURE JON ES EC o DEFER EPS TON: : Il y a deçà & delà de ces branches des feuilles affez proches, dif. poées aufli alternativement, & qui font plus longues vers la tige & vont en diminuant vers Le bout de la branche, qui finit de mef- me que la principale tige. La plus longue de ces feuilles a envi- ron un pouce & demy de long : elle eft pointue ëc découpée tout à l’entour par des aiflerons dentelez : ces feiiilles font d’un vert- pañle, & tant foit peu ridées par plufeurs petites coftes relevées. Environ un pouce au deffous des principales branches, tirant vers la racine, il fort du pedicule deux autres pedicules dreffez en haut, forrminces & longs d'environ huit à neuf pouces, branchus alrernativement au de la du milieu:la plus longue de ces branches à environ un pouce deiongiles autres diminüient aufli en montant & chacune de ces branches eft chargée de petites grapes com pofées d'une infinité de fort-petits grains ronds de couleur chaftain, de a mefme façon que nous voyons dans noftre o/munda ordinaire. Jay trouvé cette plante en fort peu d'endroits, & celuy où j'en ay le plus rencontré eft le long du Tapion entre le grand & le petit Goive de l'Ifle S. Domingue. , 0 Le} 63 EE 3 LS 103 Ep EMI 03 EDS ET LI LOI LP LI ES p3 ES LHP3 3 EU 3 EI Se | ES Adiantum nigro fimile, albiffimo pulvere confperfum. _ Capillaire femblable au noir , cowvert d'une pouffiere tres -blanche. Q* À racine eft toute cheveluë & noire : elle poufle plufeurs ti- ges aufli fort noires , lifles, luifantes, rondes, & menuës, lon- ues d'environ deux pieds , & qui ont une vintaine de branches deça & dela, firuées quelquefois vis - à - vis lune de l'autre, & d'autrefois alternativement : ces branches vont toûjours dimi. nuant à mefure qu'elles aprochent de l’extremité de la tige : la plus longue a prés de fept à huit pouces : elles ont toutes deça & delà des aiflerons fort proches les uns des autres jufques au bout. qui finit en pointe : ces aiflerons font auf plus grands vers la tige que vers le bout: ils font ficuez alternativement ; le plus and a environ fix à fept lignes de long, & quatre de large : ils font poin- tus & découpez tout à l’entour par des dénteltes pointuës & un peu enfoncées : ils font unis par deffus& d’un vert luifant & chargé; mais par deflous ils font cout couverts d’une poulliere fort menuë & fort blanche. | | … Oncen trouve quantité de cette efpece dans la Martinique;tant « DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE, st dans les bois humides que le long des hayes, Je crois que c’eft le capillaire noir de l'A merique Couvert d’une poufliere tres- An aVenç4 minor Georgii Marcgravii bib. 1.6. 12. PEER RER 3 6 EE 663 60 6 es EM Ia 44 de 3 ERP3 LE} 403 28403 LES 6403 (Bi Dee X LV. | Adiantum nigrum ramofum & bacciferum. Capillaire noir branchy > portant des bayes. À racine eft rouflaftre, grande, fort touffuë & fort chevelué, elle poule fept à huit tiges de quatre à cinq pieds de haut, qui fe divifent vers le milieu alternativement de part & d'autre en de longues branches, qui fe foûdivifent Encore en des rameaux com mea fougere femelle, & ces Tameaux foûtiennent aufli de part & d'autre, à [a diftance de prés d’un pouce, des coftes d'environ un pouce de long , Qui diminuent à mefure qu'elles"aprochent des minuant jufques au bout de [: cofte, où elles finiffent par une pointe fort aiguë : leur contour eft decoupé aflez avant ‘dans le ment de chaque crenelure une petite baye brune de la aee à d'une graine de chou attachée fur la feüille. Toute 14 plante eft Domingue vers le Port-de-paix à la fource dela riviere froide j St OLA RÉ t S Adiantum ramofum, foliis trapezis, dentatis. | Capilaire branchy à feüilles frapexes, dentelées. S À racine eft fibreufe, noire & entortillée : elle pouffe quatre à cinq pedicules noirs > fort menus, rudes & ronds > longs D ESC RE BD ON fe qui pouffent des bran- d'environ deux pieds, quelquefois de trois, ) des D ches alternativement de part & d'autre, à la diftance d environ un pouce, depuis le milieu jufques au bout, qui eft feüillà de mefme que les branches : les plus longues ont prés d un pied “ec les plus bafles font fourchuës : elles font garnies de feüilles fort prés les unes des autres d’une figure aprochante de celle d’un trapeze, c’eft-à-dire à quatre coftez irreguliers, dont ceux qui forment l'angle exterieur font crenelez, avec leur bords repliez en dedans : elles ont comme le capillaire commun, quatre à cinq lignes d’étenduë, vert- brun par deflus, mais un peu plus fillonées en deflous par de petites coftes qui s’écendent par tou- te la feuille. XL VEE Adiantum nigrum, ramofum, pulverulentum, & | falcatum. Capillaire noir, branchu, > poudreux, à feñilles en faucille. + Ette plante naift de la mefme façon & grandeur que la pre- _j cedente ; c’eft à dire que fa racine , fes tiges, fes branches & {es feuilles font fituées de mefme , avec cette difference que {es tiges font couvertes d’une poufliere rouffaftre , qui durcit peu à peu & s’éleve en petites pointes, & qu'il n’y a aucune de fes _ branches fourchuës : fes feuilles font coupées en faucille, cour- tes & arrondies par le bout, dont le tranchant regarde en haut : elles ont environ fix lignes de long , & trois de loiie le tran- chant {e replie en dedans comme dans les autres efpeces : le repli eft couvert d'une petite poufliere grifaftre. | ÉENIEFE Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis, minus. Petit Capilaire noir, à pinnules dentelées de lonchitis. "&. capillaire a le mefme port , la mefme grandeur, & pouffe fes branches & fes feuilles comme les deux precedentes : fes pedicules font liffes , fort noirs & luifants : les deux rameaux in- fericurs en ont encore un petit de chaque cofté : fes feüilles font difpofées de mefme façon, & font de mefme figure que celles de ne - la DES PLANTES DE LAMERIQUE. 33 là precedente:elles ont prefque neuf lignes de long & quatre de large. Leur pointe eft plus aiguë, & leur contour n'eft décou- pé de crenelûres que du cofté qui regarde en haut & vers la poin- te aveccette difference que les premieres crenelûres font plus en- foncées & plus larges, arrondies & repliées en dedans. Leur deflus eft d’un beau vert, maistant foit peu chargé, & leur deffous eft d'un vert-pañle. _ On trouve quantité de ces trois efpeces dans les forefts de S. Domingue. J'en ay pourtant remarqué une efpece dans la Marti- nique femblable en tout à la derniere, excepté qu’elle n’eft pas fi branchuë, & que fes feuilles font beaucoup plus grandes, & un pe plus rudes au toucher. 47 Avença major G. Marcgravii “1: Ce 12: 06 EXP3 EE LP LE LI LS EP LOS LOS EP EXP COND3 LMD LAND LANP3 EST ET Foot LOS EI ER ENT ENT ENT EI DD XIES Adiantum ramofum, radiatum. | | Capillaire branchu , radié. Ette plante pouffe plufieurs racines deçà &c delà dans la ter- re, fort menuës, longues, branchuës & noires, qui aboutif- fent toutes à une petite refte garnie des fibres des pedicules pour- ris : les nouveaux pedicules fonc noirs,deliez & luifancs,d’environ un demi-pied de long : ils foutiennent chacun une feüille ronde {emblable à une roferre d'environ trois à quatre lignes de diamé- tre , découpée en cinq ou fix pieces arrondies , & tant foir peu dentelées. Du centre de certe feuille fortent fix ou fept coftes noi- res & deliées qui reprefentent une efpece d'étoile à rayons'ine- gaux : dont les plus longs ont environ cinq à fix pouces , & les plus courts deux & demy : ces coftes font garnies alternativement de part & d'autre de feüilles difpofées à peu prés comme celles du Polytrich ; mais fi prés que leurs bafes font couchées les unes fur les autres: leur figure approche d’un demi-cœur d'environ cinq lignes de long & trois de large : leur couleur eft d’un vert- gay & luifant, elles ont les bords crefpez & crenelez, mais les cre- nelûres font brunes & renverfées fur le dos. | Je ‘n’en ay trouvé que dans deux endroits de la Martinique, du cofté des Anfes d’Arlet, particulierement dans le chemin qui va de la grande Anfe d’Arlet à l Anfe-à-l'Afne, Le R. Pere du Ter- tre en parle fousle nom de Polytrich dans fon traité 3. des An- tillesch.i.tomez. DOME: 4 ; 34 LH DRSCGRAPITEON a cs a is BAS EE ABLE GES GS ES EPS EE EE GE ER ES A ER Er L. figure à. Adiantum mufcofum, lichenis petræi facie. Capillaire en mou] , fémblable à l'hepatique de roche. Ette plante a des racines fort menuës &c tres- longues, qui trâcent comme celles du chien-dent , & jettent plufieurs fi- bres noires qui s’atrachent contre les rochers humides : elle ref- femble aflez par la difpofition de {es feuilles au Échen ou hepa- thique de Mathiole : elles font couchées comme par écailles, & couvrent prefque tout un rocher fur lequel elles paroiffent com- me colées : elles ont la figure d'un éventail étendu, & font fort de- liées, d’un vert affez beau , & rayées fort legerement par de petits fillons difpofez comme des rayons qui font entrecoupez par d’au- tres fillons quafi circulaires : elles ont prefque un pouce & demy de grandeur : leurs bords font tous dentelez plus ou moins pro- fondément : les dentelüres les moins profondes fe replient en de- dans comme les bordures du capillaire commun. J'en ay trouvé én plufeurs endroits de l'Ifle S. Domingue fur les roches humides le long des ruifleaux. 2 £0b3 EI ES 663 EE LOS ES ES EST LA LOS CAR LOS LA 3 LAS LAPS CON ENS ED ESS LOT EI LES) COPIES DOe L. figure b. Adiantum minus, folis in fummitate retufis. Petit capillaire, à bouts refoulex. | S À racine eft comme celle du polypode, mais beaucoup plus D menuë : elle eft cheveluë noire & tortuë,couverte d’une pouf: fiere roufle , & elle trace de part & d'autre: elle poufle plufieurs pedicules deliez d’un vert fort-pafle d’environ demi-pied de hau- teur,divifez & fousdivifez en plufieurs rameaux plus deliez,char- gez alternativement de feüilles qui approchent aflez de la figure d'un criangle ifofcele renver{é, dont la bafe eft un peu courbe & repliée fur elle-mefme : ce replieft grifaftre & rend la feüille en cet endroit plus efpaiffe qu'ailleurs : quelques-unes de ces feüil- les fonc recoupées , mais la plufpart font entieres,de couleur vert- pale, & ont environ quatre lignes delong & une de large. _ J'en aytrouvéen fort pa d'endroits : le lieu où j’en ay veû le plus,c eft le long d'un ruifleauappelé le Tr0 dr precipice,proche le Mouftique, dans l’Ifle S.Domingue,aux endroits du Port-de-paix, DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 3$ OC ES LAS ES LAS END EDS ENS 40 EAP SELS CAFE ESRS EEE RS RS ee L. figure c. Polytrichum faxatile, dentatum. Polytrich de roche, dentelé. 21 | Ds plante a plufieurs petites racines tortuës, grifaftres, & accompagnées de plufieurs fibres fort-menuës ; elles pouf- fenc quelques pedicules de differente grandeur : ceux qui fortent ou qui font fituez au milieu ont environ demi-pied de long, & ceux qui font à cofté n’ont pas trois pouces : les uns & les autres font fort menus & noiraftres, & ont deçà & delà neuf ou dix pai- res de feüilles oppofées les unes vis-à-vis des autres : ces feüilles font grandes à proportion de leurs pedicules, car celles des plus longs ont prés de neuf à dix lignes de longueur & cinq à fix de largeur » mais celles des petits n’en ont pas plus de trois à qua- tre : les unes & les autres font comme ovales, fionen excepte la bafe qui eft pointuë & étroire : elles font membraneufes , dente- lées vers le bout, fort unies par devant & d’un beau vert, mais un peu plus chargé par derriere : chaque pedicule finit par une feüille découpée en façon de trefle, & les trois ou quatre feüil- les qui font fituées prefque au milieu des grands pedicules , ont par derriere quelques boffettes poudreufes, longues & tanées. Cette plante devient plus grande ou plus petite fuivanc que le lieu où elle naift eft fec ou'humide. J'en ay trouvé en plufieurs endroits fur les rochers de 'Ifle de la Tortuë fituée vis-à-vis du Port-de-paix de l’Ifle S. Domingue. 06 E3 2983 663 EI EI LAS LS LES ELA ENT LT LPS LOS LES LOT EPS LOT LORS ELA LA LOLA LOT LI DS Mufcus fquammofus , erectus. Monffe droite, écaillée. Voyez la planche XXIV. figure à. ss À racine eft fort petite & fort fibreule, de couleur-brun ; elle ne poule qu'une feule tige , ronde, de la groffeurd’une ligne & haute d'environ un pied, dure comme du bois, & d’un vert fort chargé : elle fe tient droite, & eft coute couverte en façon d'écailles par detres-petites feüilles prefque de la forme d’un pe- tit cœur, c’eft à dire pointuës au bout & arrondies à la bafe : elle n'eft branchuë qu'environ trois pouces par deflus la racine , mais E 1] ; 36 Da ErSÉCARSIIP Ts FO IN depuis cet endroit jufques au bout, elle eft comme panachée par plufieurs petites branches miles alternativement : qui font bran- chuës de mefme que latige, & s'amoindriflent coüjours à mefure qu’elles avancent vers le bou de la tige : elles font aufli couver- tes de feüilles de mefme façon, maïs plus petites & plus pro- ches les unes des autres , fe furmontant en façon d’écailles & al- ternativement. Le vert des branches eft un peu plus clair que celuy de la tige, & rend la plante d'un afpeét fort agreable. Mufcus repens , fquammofus. Mouffe rampante , écaillée. Voyez la planche xx 1v. figure b. Ette plante s'étend fort au large à la façon de nos chien- J dents, & poufle quantité de petites tiges tres -menuës &c griles , qui jettent decà & delà plufieurs branches attachées à la verre par de tres-petites racines cheveluës, qui prennent naiflance au commencement des branches principales : ces branches font attachées alternativement à la tige, & font éloignées les unes des autres d'environ deux pouces : chacune eft longue de prés de trois pouces, & jette deux ou trois autres branches auflialter- _ nativement : ces dernieres fe fourchent & fe fousdivifent enco- re en deux, & celles-cy en deux autres beaucoup plus courtes que la principale, la plus longue ayant pas plus de cinq à fix lignes de long : les tiges & les branches principales ont deçà & dela de tres - petites feuilles attachées alternativement, maisun peu plus écartées les unes des autres, au contraire de celles des rameaux qui font beaucoup plus petites, & qui fe touchent pref. que toutes : elles ont environ une ligne de long : leur bout eft pointu & leur bafe prefque ronde Fe font auf attachées im- mediatement aux branches qui font encore toutes couvertes d’autres écailles tres-petites. Re Le J'ay trouvé la premiere de ces plantes le long du ruiffeau du Fort S. Pierre à la Martinique, & la feconde dans les foréfts de D pts “ile ge EL 2: # DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 37 +5 206 D0> 206 307 -06 50» 26 39e 206 00 206 50 206 V0» 204 D 20611 0» 206190 De ag: D6e 20:30 De So LL. figure a & LIL. Colocafa hederacea, fterilis, latifolia. Colocafia montante, flerile, à larges feñilles. Appelle les quatre plantes fuivantes fteriles, à caufe qu'aprés avoir pris beaucoup de peine pour les obferver en diverfes faifons de l’année, & en avoir veu affez bon nombre , je ny ay jamais peû remarquer ni fleurs ni fruits. Ce n’eft pas que je puife affurer qu’elles n’en portent point du tout , puifque Dieu a donné à chaque plante une femence pour pouvoir fe perpetuër; mais fi elles en portent c’eft bien rarement, tour de mefme que la Colocafa d'Egypte, qui a caufé de fi grandes difputes parmi quelques celebres Botaniftes, touchant {à fertilité Je leur ay donné aufli le nom de Colocafa, a caufe que leurs feüilles ont ptefque la mefme confiftence que la Colocafià d'Egypte, qui eft L'Arum M aximum Egiptiacum de Gafpar Bauhin. | Elles font tout- à - fait femblables entr'elles dans leur maniere de croiftre ; & elles s’attachent contre les rochers soucontre les arbres, de la mefine façon que nos lierres : leurs feüilles font pour: tant differentes; leurs racines principales c’eft-à-dire celles qui {ont dans la terre, fonta peu prés de mefme figure & de mefme groffeur que leurs tiges ; car elles font longues, noteufes, blan- chaftres, & pouffent de chaque nœud trois ou quatre autres ra- cines , longues, rondes , blanches, & rendres, qui reflemblent à des vermifleaux affez longs. ; ; Chaque plante ne poufle ordinairement qu'une tige, qui grim- pe tout le long des troncs des arbres : la tige de la premiere efpe- ce eft tout-à-fait ronde, & de la groffeur d’un pouce ; à fubftance interieure eft charnuë, blanche, fucculente,& meflée de quelques fibres : elle eft life, verte,& noüeufe en dehors, à peu prés comme nos rofeaux : les nœuds font éloignés d'environ un pied l’un de l'autre:ils fontcreufez par un petit canal tout aurour,quireprefen- te aflez bien la fcotie d’une bafe de colomneou le canal d’une pou- lie ; outre cela, ils font applatis en écuifon ovale dans les endroits où ils s’atrachent aux arbres ou aux rochers voifins, & cet écuf- fon eft couvert de deux membranes , dont la premiere eft fort mince, de couleur-chaftain, & frifée fur les bords, l’autre eft par deflus eft plus épaiffe & de couleur grifaftre : à cofté de cet écuflon fortent plufieurs petites racines longues FRE un | | | ii 38 D'ers'c nTr ETOCTE ONE pouce & demi, groffes comme de la ficelle ordinaire, & tour- nées toutes d’un mefme cofté, Il fort aufli de chaque nœud & altetnätivement un fort long pedicule rond, gros comme le petit doigt, & de mefme confi- ftence que la tige, qui porte une feüille femblable en figure & en grandeur à celle de la Cobocafia d'Egypte, ces feuilles ont plus d’un pied d’érenduë : elles font prefque ovales, mais un peu poin- tuës par le bout, & taillées profondement en cœur vers le pedi- cule: leur confiftence eft la mefme que celle de la Coloca/ia où de nos efpeces de pied-de-veau , fi ce n'eft qu'elle eft un peu plus fo- lide : elles font fort liffes &c d’un beau vert, ayant par deflous une nervûre aflez large & élevée , qui fournit deçà & delà quelques coftes traverfieres aufli élevées , donc l’entre-deux eft tout filloné par quantité de veines. se | Cette plante eft un violent cauftique ; je voulus la goufter en la décrivant , mais à peine eûs-je mordu un bout de la tige, que ma bouche s’enflamma fi fort, qu’il me fut impoflible de pouvoir parler pendant prés de deux heures, de forte que je fus obligé de tenir la bouche ouverte, & mefine de virer la langue en dehors autant que je pûs. L'oxicrat dont je me fervis abbatit bien cette inflammation , mais je fus pendant plus de dix jours fans pouvoir connoiftre le gouft de ce que je mangeois, à caufe que l'acrimo- nie de ce fuc m’avoit bruflé la langue & le palais : c'eft pour cet- te raifon qu’on la nomme vulgairement Liane bruflante. On en trouve en plufeurs endroits dans les forefts de l'Ile S. Do- minguc. Rte | OS 663 603 EE 3 ED GAS EU LAS LABS ES EE EU EE AD ER EDP EP ES LD ES EE De __ Colocafa hederacea ferilis, & laciniata. Colocafia montante, flerile , C7 détoupée. TN Elle-cy pouffe à chaque nœud de fa tige deux ou trois ra- y cines longues & prefque de la grofleur d’une ligne : les pe- dicules des feüilles font plus longs & plus gros que ceux de la precedente : {es feüilles ont prefque la mefme grandeur, & {ont de mefme confiftence, mais elles font découpées fort profondément tout autour, à peu prés comme celles du P4/ma chrifhi. Leur def fus eft fort life &c d’un beau vert, & le deflous eft foûtenu par une + nervûre qui envoye descoftes affes élevées à chaque bout dés découpüres , & qui fourniflent par toute l'étendué dé la DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 39 feüille quantité de petites veines fort proches les unes des autres. J'en ay trouvé quantité dans l’'Ifle de la Tortuë, le long d'un vallon qu'on nomme La ravine de la rouffiere. 06 E63 EX3 EP3 EPS ED ENST ES LA ES) EAST fao3 LOS EET2 ES LOS FA ES) EE LED LE Le ES 66 ES Dee LI. figure c. & LIV. Colocafa hederacea, fterilis, angufti-folia. Colocafia montante , Jkrile, & à feiilles étroites. Elle-cy a fa tige beaucoup plus menuë & plus noüeufe que les precedentes : fes feülles ont environ un pied de lon- gucur & un demi-pied de largeur vers la bafe : elles ont prefque la figure du fer d’une fléche, excepté que les deux pointes d’en- bas font arrondies avec deux petits replis en dedans: leur nervûre & leurs coftes font de mefme que celles des autres, & les perices Veines qui rendent les entre-deux de ces coftes comme fillonez, vont fe terminer a une ligne ondée qui court tout à l’entour de la feüille comme une double bordure. + J'ay trouvé celle-cy dans le mefme endroit que la precedente. LL. figure d. & LV. | LPS . Colocafa hederacea, fterilis , minor, folio cordato. Petite Colocafia , montante, flerile , > à feüilles en cœur. Fe” a fa tige un peu plus menuë que celle de la premiere efpe- ce,& fes nœuds font auffi plus prés les uns des autres,mais elle eft beaucoup plus branchuë, & rampe fur les arbres de la mefme façon que noftre vigne fauvage :elle a à chaque nœud'un écuffon entouré de racines vermiculaires longues d’un pouce, par lefquel- les elle s'attache contre les troncs des arbres : il y a auffi à chaque nœud une feüille attachée à un pedicule d’un demi-pied de long, & gros de deux lignes , canelé dans fon commencement , mais rond dans la fuite: ces feuilles ont environ quatre pouces d'éren- duë , & fonttailléés en façon d’un cœur, leur confiftence eft un peu plus épaifle que celle des autres : leur nervûre & leurs coftes font grandes & relevées à proportion : elles ne font point fillon- nées, mais fort lifles & d’un beau vert , & l’on voit une petite ta- che ronde & rougeaftre qui répond à l'endroit oùelles reçoivent le pedicule, MR 215 ose tip | A 4 = 40 ch ER 'S CRE PET I ON | Les extremirez de chaque branche font comme envelopées d’une longue feuille étroite & pointué, blanchaftre & membra- neufe,qui venant à s'ouvrir, fe détache de fon infertion, tombe & laiffe efpanoüir une feuille nouvelle ; cette mefme extremité ve- nant à s’alongeren produit une autre de mefme. J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique , particu- lierement le long du ruiffeau qui craverfe le Fort S. Pierre proche le Mont-Noël. LVI. &LVIL. Arum hederaceum, amplis foliis perforatis. Arum montant, à grandes feüilles percées. mede fouverain contre la morfure des beftes venimeufes, aufli on en trouve en plufieurs endroits de la Martinique, qui eft particulierement infectée de viperes fort dangereufes. | Elle s’attache contre les troncs des arbres de la mefme façon que nos lierres : fa tige qui monte en ferpentant a un peu plus d'un pouce de grofleur , & paroift comme écaillée , à caufe des mar- ques des feüilles qui en font tombées ; elle eft un peu ridée: fon fond eft de couleur de cendre, & les marques des feuilles font vertes & picotées de quantité de petits points plus foncez : elle jette de part & d'autre quantité de racines qui s’attachent contre les troncs des arbres, dont la plufpart font fort menuës & cour- tes, & quelques autres fonc fort longues & un peu plus épaif. {es qu'une plume à écrire: elles font rouffes, fort fouples, & fort adherantes aux troncs des arbres. La fubftance interieure de cet- te tive eft fort blanche, charnuë & meflée de fibres. | Elle poufle des feüilles alternativement fort proches les unes des autres fur-tout vers le haut, d'environ un pied & demi de lon- gueur,& de neuf à dix pouces de largeur; elles fonc prefque poin. tuës au bout, & arrondies vers le pedicule, qui a environ un pied de long , & qui eft gros comme le petit doigt , canelé depuis le milieu jufques au bas, mais arrondi dans le refte & un peu tume- fié dans l'endroit où il s’infere dans la feüille. | Ces feüilles fonc liffes & membraneufes, tendres, d’un vert fort agreable;plus clair par deflus que par deflous,qui eft chargé d’une nervüre & de plufieurs coftes obliques & élevées. La maniere dontelles font percées parmi leurscoftes eft fort remarquable.On trouve O Uelques Auteurs ont remarqué que cette plante eft un re DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 4x troûve une grande fente dans lefpace compris entre deux de ces coftes, qui reflémble en quelque façon à une playe ouverte & rebordée en dedans, & toute la feuille a quelque apparence d'un mafque aflez grotefque. Il fort du fein des feüilles fuperieures une efpece d’envelope qui eft une feüille un peu plus épaifle que lesautres, & {embla- ble à celle qui renferme le fruit du pied-de-veau commun en Latin Arum vulgare: elle a plus de demi-pied de long : fa fub- ftance eft mémbraneule, verte par dehors , jaune, luifante, & fort unic en dedans : quandelle s'ouvre, on decouvre un fruit d’une ftruture admirable, fait a peu prés comme un k de bled de Tur- quie , de forme cylindrique , mais arrondi par le bout : il a en- viron cinq pouces de long fur un pouce de diametre: il eft fort tendre, fort poli, de couleur d’or, &: comme buriné par quarreaux à fix pans de la grandeur d’une lentille, difpofez comme les cellu- Jes d’une ruche de mouches à miel : au milieu de chaque quar- reau , il y a une petite boffecte un peu plus longue que large de couleur d'azur , de façon qu'il femble que ce {oit un faphir en- _chafK dans un chaton doré. Je n’ay pas pu voir ce fruit en fa ma- turité, ayant efté obligé de partir avant le temps. J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique, mais plus particulierement le long du ruiffeau du Fort S, Pierre, où je la vis au mois de May, dans l’étar que je viens de la décrire. C’eft le bois des couleuvresdu R. P. du Tertre dans fon hiftoire Naturelle des Antilles, traité 3. chap. 3. parag. 13. c’eft le Clemaris Malabarenfis , fohis vitis, colore dracunculi de G. B. c’eftenfinle lignum colubrinum primum Acoffa, Lugd. hb.18. cap. 140. où il dit qu'on eftimé ce bois un remede fouverain contre la morfure des couleuvres & des viperes; & que les habitans du païs allant à la campagne ont couftume la plufpart de le porter avec eux;per: fuadez à ce qu'ils difent, qu’il chaffe les ferpens par fa feule odeur, & que les couleuvres crevent s'ils les peuvent atteindre avec ce HE | Frs LV IIL 6 LL frere … Arum hederaceum, triphyllum & auritum. Arum montant, en trefle & à oreillons. É - cy naïft de la mêle façon que-la precedente ; c'eft à dire qu'elle s'attache & rampe contre le tronc des ar- ‘. | 42 DAS C RE PET TON bres : fatige a plus d'un pouce d'épaiffeur : elle eft ronde , d’un vert cendré , lifle , & de mefine fubftance que les autres : elle a plufieurs nœuds annulaires fort prés les uns des autres , &c chaque nœud pouffe une racine fort longue d'environ une li- gne d'epaiffeur : elle jette plufieurs branches qui s étendent de tous coftez. A SE | Les feüilles naiffent au bout des branches alternativement, & fort prés les unes des autres : leur pedicule a prefque deux pieds de long : fon commencement eft fort large & embraffe la tige : ileft creux à la façon d'un canal jufques environ le tiers, en fuite il eftroutrond , & il a environ deux lignes d’épaiffeur ; la feüille qu’il foutient eft de la mefme fubftance que celle de nos efpeces de pied-de-veayen Latin Arms -clecft fort lifle, & prefque de la figure d’un fer de pique : elle a environ neuf a dix pouces de long, & prés de demi-pied de large : elle eft accompagnée de chaque cofté d’une feuille encore plus petite, &£ chacune de ces feüilles a une oreillette placée du cofté du pedicule : leur nervüre qui pat- court toute leur longueur fournit deçà & delà quelques veines menuës & obliques qui fe rerminent fur une petite cofte qui court tout à l’entour de la feuille. Leur deflous eff teint d’un fort beau vert, & le deflus eft un peu plus chargé. ee Les fruits naiffent parmi les pedicules de ces feuilles fembla- bles à ceux de nos pieds-de-veau : leur envelope a neuf ou dix pouces de long : elle eft comme étranglée vers leviers de fa hau- teur, liffetant en dedans que dehors, d'un vert tout a fair beau, mais la moitié d’en-bas du dedans eft d’une couleur de feu tres. agreable, & le refte eft vert-pañle, | | Elle enferme comme deux pilons joints enfemble par un col fort étroit de couleur vermeille , cylindriques, & longs de fept à huit pouces fur plus d’un demi pouce d’épaifleur ; celuy d’en-haut cft au double plus long que celuy d’en-bas : il eft tant foit peu en flé par le milieu & émouflé dans fon bout; il eft comme doré & tout buriné par deux lignes fpirales, qui montant l’une à droit & l’autre à gauche, compofent un raifeau dont les quarreaux font comme joints par une efpece de future : ils ont chacun en leur milieu un petit trou fort enfoncé. La partie d'en-bas ef di- vifée en quarreaux hexagones berlongs de couleur vert-gay,dont les extremitez s'emboëtent lune dans l'autre , & il y a dans le fond de chacun une petite demi-boule fort blanche , de forte qu'il femble qu’on ait enfoncé une perle dans une émeraude. = Jen'ay pas pu voir ce fruit en fa maturité : toute la plante jette un {uc blanc comme du lai& &c qui eft fort acre. J'en ay trou- > jé .e DES PLANTES DE LAMERIQUE. 43 -vé en plufieurs forefts de l'Ifle S. Domingue, fur-rout le long des ruiffleaux & dans les lieux humides. "22 LIX. & LI. figure f. 57 Arum hederaceum, foliis biffle@is, rigidis, & fulcatis. “Arum montant, à feñüilles fermes , froncies , € fenduës. $ À tige a environ un pouce & demi d’épaiffeur : elle s'attache fortement contre les troncs des arbres par plufieurs petites racines fort longues ; fon écorce eft de couleur cendré, toute couverte,de poufliere, & eft aufli fort inégale & raboteufe par la chute de fes feuilles. Sa confiftence interieure eft blanche, & beaucoup plus fibreufe que celle des precedentes. …… Elle porte vers le bout fept à huit feüilles appuyées chacune fur un pedicule d'environ un pied & demi de longueur , & épais de quacre lignes, enflé par le bas , rond par le dos &c filloné par de- vant ; elles ont bien deux pieds & demi de longueur & leur plus grande largeur eft de huit pouces : elles font fenduës jufques vers le milieu, & reffemblent à deux feüilles du L/wm convallium;,join- tes enfemble par la partie inferieure. Le pedicule s'allonge en ner- vôre jufques à la divifion,& depuis cette nervûre elles font pliffées jufques à leur extremité de la mefme façon que le palma minorde G. Bauhin , ou comme un éventail : elles font fort roides, fort lui- : fantes , d’un vert clair par deffous & d'un vert chargé par deflus. Il fort parmi les pedicules de ces feuilles quelques fruits qi panchent en-bas,, & qui font attachez chacun à des pedicules de plus d’un demi-pied de longueur, fur trois à quatre lignes d’épaif- {eur articulez en deux ou trois endroits, & garnis en chaque ar- ticulation d’une feuille creufe, longue, étroite & grifaftre : toutes ces feüilles envelopent le fruit dans fa naiflance , de mefme que celles du bled de Turquie. Cefruiteft cylindrique, long d'envi- ron quatre pouces fur un de diametre,émouffé par le bour,& tout couvert, lorfqu'il fort de ces envelopes, de quantité de filaments affez longs & menus comme des cheveux d’untané fort obfcur & entortillez prefque comme ceux d’une perruque : ces cheveux étant tombez, on voitroutce cylindre à découvert : il eft entaillé d'une gravûre admirable, c’eft à dire par des quarreaux difpo- fez en raifeau de trois à quatre lignes de large. Leur fond eft vert, les angles interieurs ont chacun une entaillüre, dentelée, relevée, & qui en occupe tour le fonds. Ily _ iii "SE dans ï 1} DÉRTSE RU PTT ON le champ d’un écuflon, quatre boffertes de couleur brun plus lon. ouces que larges, difpofées en croix de Saint André , avec une perire éminence dans chaque coin femblable à une caruncule: Je n’ay pas pù voir cefruiten fa maturité, non plus que celuy de la precedente. Jay trouvé celle-cy dans les forefts de la Cab- fterre vers la paroifle de fainte Marie. LX. & LI. figure s. ÂArum arborefcens, fagittariæ foliis. Arum arbre, a feñilles de fagittaire. #7 Etre plante naift dans les lieux marefcageux & humides. Sa racine eft prefque aufli groffe que le bras, & longue de deux pieds: elle eft blanchaftre & noüeufe en dehors ; blanche, tendre & douçaftre en dedans : elle ne pouffe ordinairement qu'une tige épaifle d'envison deux pouces, & haute de cinq a fix pieds, aflez ferme, ronde, 8: noüeufe prefque commenos rofeaux : fon écor: ce eft unie & vert-cendré , & foninterieur eft charnu & meflé de filaments : les feüilles font fituées au bout, ou de da tige ou des branches : il y en a ordinairement cinq ou fix d'environ un pied d'érenduë : elles ont prefque la forme d’un fer de fléche ou des feüilles de noftre Sagittaire : elles font liffes & membraneulfes, ayant le deflous d'un vert fort-agreable avec quelques nervûres, & coftes aflez élevées,& le deffus teint d’un vert un peu plus char. gé:leur pedicule a environ un pied de lon g : 1l eft fait en gaine de- puis le bas jufques vers le milieu ,rond dans le refte, & de trois ou quatre lignes d’épaifleur. | Les fruits naiflent parmy ces pédicules , fort peu differents de ceux de nos efpeces d’_4rwm : ils font enfermez de mefine dans ——— d'une feüille étranglée vers le milieu , comme le col d'une calebaffe : elle eft pointuë & épaifle comme du cuir , unie & life , verte en dehors, blanchaftre en dedans, & teinte par tout le fonds d’un rouge ob{cur. / Le fruit qui y eft enfermé reflemble à un pilon d'environ deux pouces de long, épais d’un & demi, jaunaftre & comparti par des figures hexagones, rangées comme les quarreaux des vitres à lo+ fange, d'environ quatre lignes d’érendué, avecune petite fofle au milieu de leur aire. Ce pilon en fupporte un autre un peu plus long, & un peu plus mince, émouflé par le bout, un peu enflé Vers le milieu, ferme, pafle, & rayé en dehors en façor d’un rai- DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 4$ feau confus : celuy-cy fe feche entierement & le premier devient une cfpece de grape compolée de plufieurs bayes de la groffeur de nos pois chiches toutes taillées à pan, de couleur de pourpre, fort tendres & fucculentes, Le fruit & les feuilles échauffent & piquent la langue, quoy- que fa racine foit doucçaftre & d’un affez bon gout : elle eft ordi- nairement rongée par les fouris, & pat les crabres. eArum Brafiliannm arborefcens , folio Jagittaris > paradifi B4- fai, in prodromo. | LXI. & LI fur h. Arum caulefcens, cannæ Indicæ foliis. Arum à tige, & à feñilles de la canne d'Inde. À racine de certe plante eft groffe prefque comme la moi- tié du bras, & d’une longueur indeterminée : le dedans eft fort tendre, blanc &tant foit peu piquant : elle eft orifaftre en dehors, & a plufieurs autres petites racines blanchaftres de plus d’un pied de longueur, de deux ou trois lignes de groffeur , & ac compagnées de quantité de petites fibres. Elle s'éleve en une tige fort droite, de trois à quatre pieds de hauc , d'environ deux pouces d'épais, ronde, verte, unic ,un peu variée par les marques des vieilles feüilles , de da mefme conf- ar que la racine, & pleine d'une humeur blanche comme du ait. | ; : U y a au bout de cette tige fept à fuir filles fort tendres d'en. viron un pied de long fur de pied de large , pointuës au bout, & quañ arrondies vers le pedicule: elles ont d'un vert fort gay, liffes tant deflus que deffous , ayant plufieurs coftes for courbes, mais qui paroiflenr peu, & qui les craverfent obliquement de- >uis la nervûre principale qui eft fort élevée, jufques au bord: Le pedicules ont environ un pied & demi de long : ds font creux & larges du commencement, & arrondis depuis le mi- licu en haut, free Iort parmi de creux de ces pedicules quelques fruits formez du commencement comme un double pilon jaunaftre, d'envi- ron huit à neuf pouces de long, & prés de demi-pouce d'épais, envelopé dans une feüille comme dans un étui membraneux , fort uni , teint par dehors d'unsvert-pafle, mais teinten dedans de couleur de pourpre, qui ouvrant fon extremité fait pe en | ii} 6 PES E RTE PÉTITION dehofs la partie fuperieure de cepilon, laquelle eft toute gravée en raifeau par des figures quadrilateres dont les coftez font fort arrondis, ayant au milieu une petite fofle. La partie inferieure ui eft enfermée dans l'écui, eft toute chargée en devant par un double rang alternatif de petits boutons joints enfemble, & pref- ue de melme groffeur, que la femence de la wercuriale majle. Ils font d’un fort beau rouge, & accompagnez à leur bafe de quel- ques petits vermifleaux blancs & fort tendres. Je n’ay pas pû voirce fruit en fa maturiré: cette plante aime les lieux couverts & les forefts humides. Je l’ay trouvée en plu- fieuts endroits de la Martinique , & de S. Domingue : celle qui vient dans la Martinique eft extrémement cauftique, & celle de S. Domingue n'a prefque point ou fort peu d’acrimonie. Pifon dans fon livre quatriéme des faculrez des fimples ch. 70. nous donne deux plantes fous le nom d’Aringa, où il dit qu'il y en a une qu'on nomme Aninga-iba, laquelle comme je crois eft Ÿ Arum,arbre, à feüilles de fagittaire, décrit au chapitre precedent, quoy qu’elle ait les feuilles arrondies &t femblables à celles.de la Nymphea, car j'ay pris garde en divers endroits que ces feuilles fonctantoft plus & rantolt moins pointuës , CE qui Ne peut Cau- fer une difference fort effenrielle, fi ce n’eft qu'on veïulle dire que celle dont Pifon parle eftun Arwm arbre; 4 feuilles de Nym- phaa. L'autre Aninga eftfans doute la plante que je décris en ce chapitre , comme il eft aifé de voir par la ftruéture de leurs feüillages dans la figure que j'en ay donné, & dans celle que Pifon en donne. Le mefme Pifon parlant des qualitez de l’'Amnga-1ba, . dit qu’elle a une groffe racine bulbeufe, qu'on doit preferer aux feüilles, & au fruit dans l’ufage de la medecine, puifque outre les premieres qualitez froides qu'ell a élle eft encore compolfée de parties tenuës, propres à emporter les obftruétions, & eft em- | ployée en divers ufages par les Portuguais, & par les Sauvages. On fait en fuite des fomentations contre l’inflammation & les obftruétions des reins, & des hypocondres : enfin l'huile qu’on tire de l'Aninga, eft tres-fouveraine contre les maux fufdics, & peut {uppléer à l'huile de Capres. Si on fait des bains de fes racines cuites dans de lurine humai- ne, & qu'on les reïtere quelquefois, ils foulagent extrémement les douleurs, & les maladies articulaires, tant inveterées que re- centes, ezzn DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 47 206 FX EPS LAB Lae3 EXP ED EI EI ED LAD LED FADIA LAS 10} LT C3 EdbD Ed EAP3 63 à EP) £0b3 (3 EI Je L'3PE Arum folis rigidis ,anguftis, & acuminatis. pointuës. G Ette plante à plufieurs racines de differente grofleur, en- tremeflées les unes dans les autres, rouffaftres en dehors , & blanches en dedans : elle poufle plufeurs feüilles dés la racine d'environ un pied & demi de long, & de trois pouces à l’endroit le plus large : elles font pointuës,dreffées en haut, folides, épaifles, unies , teintes d’un beau vert, & comme pliées en dedans; leur pedicule a environ un pouce de long , fur quatre lignes d'épaif- {eur , & plié à la façon d’un coude vers le commencement de la feüille , qui a une nervûre en dos d’afne tour au long, avec quelques perites coftes traverferes , mais qui ne paroiffent quañ as. : I ya parmi ces feuilles quelques pedicules affez longs, ronds, épais d’uné ligne, portant chacun un fruit, qui étant meur, a prés de neuf à dix pouces de long , fur un pouce d’épais,rond & f- niffant peu à peu en pointe émouflée. Il fort d’une feiille mem. braneufe qui luy fervoit d'envelope , & il eft rouc entaillé par deux lignes fpirales , qui fe croifant, forment des quarreaux en raifeau detrois à quatre lignes d'érendué, reints d’un violet pañle, … ayant chacun une baye enchaflée dans {on champ , de la groffeur d'un pois , formée comme un petit cœur de couleur d’Amethifte où violer clair meflé de rouge, molle, unie & luifance, pleine d’un fuc blanc & mucilagineux , qui enferme deux femences noires, & tant foit peu longues. | Le fruic & les feuilles piquent la langue quelque temps aprés qu'on Îles à mafchées. On en voir ordinairement dans les fo. efts humides, fur les troncs des vieux arbres : le fruir eft expri. mé dans la planche, quand il eft en fa maturité & lorfqu’il ne _ fait que de naiftre. | Diese ve Quelques-uns appellent cette plante Perroquet, fur quoy il fauc fçavoir , qu’on voit dans nos Ifles plufeurs differentes efpeces de plantes qui naiffent de la mefme façon que celle-cy, ayant leurs fcüilles difpofées comme celles des aloës vulgaires ; elles naiffent auf immediatement fur les troncs des arbres, & on les nomme generalement perroquets. TONER 48 + DESCRIPTION LXIII, & LI. figure 1. | Dracontium amplis folis, cordatis , radice nodofa rubra. . ss à \ . GrandeSerpentaire,à grandes feñilles en cœur, a racine rouge, C7 noñeufe. Ette plante naïft particulierement fur les troncs des gros arbres, d'où elle femble prendre naiffance à la façon de nos guys , quoy qu’elle ait une racine grofle prefque comme le bras, & de prés d’un pied de long ; maïs comme elle eft ordinairement toute couverte de moufle , 1l femble qu’elle forte immediatement du tronc des arbres : elle eft tortuë & fort noueüle , couverte d’une poufliere rouflaftre : {à fubftance eft prefque comme celle des’racines de nos rofeaux, mais pourtant un peu plus tendre, & comme fpongieufe , de couleur de fang un peu pañle, & d'un me fort aftringent; elle s'attache contre les arbres par plu- ieurs petites racines : & poufle fept ou huit grandes feuilles de prés de deux pieds d’étenduë;faices en façon d’uncœur;liffes,mem- brancufes, & luifantes, d’un vert-chargé par deflus, mais teintes par deflous d’un vert-clair, & fouftenuës par une nervûre, & par quelques ‘coftes aflez élevées : leur pointe panche en bas, & leurs pedicules fonc fort longs, & ont bien prés de trois lignes de grof- feur: ils font roides, unis, ronds, & tant foit peu creufez en devant, Outre les pedicules des feüilles , ilen fort deux où troisautres d'environ deux pieds de long tout à fait ronds, & liffes, qui por- tent chacun un fruit qui panche en-bas, d'un pied de long, & d'un pouce d’épaifleur dans le commencement, & qui fe retref- fit peu à peu jufques au bout, qui eft un peu émouflé. Il eft rond , & fort comme de l'envelope d’une feüille membraneufe, étroite & pointuë : fa fubftance eft tendre, & teinte en dehors d'un violet fort chargé: fa fuperficie eft toute entaillée par une li. gne fpirale, dont les intervales font entrecoupez par d’autres li. gnes qui compofent de petits quarreaux , ou parallelogrammes fi. tuez obliquement,ayant chacun au milieu de leur champ, une pez tite bofe ronde, & bleüe , qui reffemble fort bien àun faphir en- chaflé dans un Améthifte. Je n’ay pourtant pu voir ce fruit en fa maturité entieré. 8 … Plufieurs habitans appellent cette plante de la Schine, à caufe que fa racine eft groffe, noucüfe, & rouge, prefque comme celle de DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE. 49 de la veritable Schine ; mais ils {e trompent , puifque la veritablé Schine eft une plante épincufe, qui ram pe fur les arbres à la façon de nos houblons & couleuvrées , comme je montreray pat la def cription , & par la figure que j'en donneray dans le volume fui- vant, J'ay defliné pourtant la racine de ée dracontium , aprés l’a- voir bien nettoyée de fa moufle, & de fa pouffiere, pour la mieux donner à connoiftre. | | | 9 EN EEE EI A3 ES EXD 402 EI 63 ce3 CAE ES ES LOT LUI ESS ES ES LE) LOS ES CI LUS Dee LXIV.& LXV. Dracntinm bederaceun polyphylum. Grande ferpentaire, montante, à plufeurs feüillés. A tige eft prefque de mefme groffeur, couleur &confiftence D que celles des precedentes, LV11I1. & LIX. Elle D auffi des racines de mefine façon , & s’attache contre le er nc.des arbres: elle produit vers le bout quelques feüilles qui ont fous vent plus decrois pieds d'éendué : leur pedicule a prés de qua- tre pieds de long, & environ quatre lignes d'épaifleur ; il eft plus pros par le bas , & tumefié dans l'endroit où il s’atrache à la feüil e;ileft roide, fort uni, d’un beau vert , & arrondi, excepté par le devant où il et filloné. 2, CL. Le PEE Les feüilles font fenduës par neuf ou dix découpüres, à peu prés comme celles de noftre Avrws Caflus ; où comme celles du Magnoc ; les découpüûres n'arrivent pas pourtant jufques au pedicule : elles font épaifles comme du gros parchemin , toutes lifles, d’un vert fort chargé par deflus, & un peu plus clair par deffous : il y a aufli une nervûre tour le long de cha- que découpûre , fort relevée, & un peu enflée vers le pedicule, qui fournit quelques coftes deça & delà plus menuës & fort cour: bées. 7 | +. LS | Il fort parmi ces feilles quelques fruirs attachez chacun fur un pedicule un peu plus delié & plus court: ces fruits ont plus d'un pied de long, & ils font épais d’un pouce vers le pedicule: : ils panchent en-bas, & ils font envelopez, avant qu'ils paroif- fent, dans une feüille membraneule, pointuë & toure fillonée par quelques veines d’un vert blanchaître : ils font verds au come mencement & tout tracez de gauche à droit, par des Sir s4 rales,qui étantentrecoupées par d'autres lignes,forment es quar- reaux où lofanges d'environ deux lignes d'écenduë; 8 qui ont Chacun au milieu une bôffetre quarrée, un peu _—— , & en- CE DESCRIPTION chaflée dans le lofange , comme la pierre d'un anneau dans fon chaton, cu F1 _ Jene les ay jamais pu voir en leur maturité, quoyque j en aye veu affez bon nombre le long du chemin qui va du Fort $. Pierre à la Cabfterre , mefme vers la paroifle Sainte Marie de la Marti- nique , fur tout dans l'habitation de M. de la Calle. e%< «3 EM) Ed] ED) 63 LA) ED LA Gb £063 EQE3 EM? EOES 103 ES EI EODR LOS EDS LAPS EI ESS 13 1003 ee L XML Saururus hederaceus, cauliculis maculofis major. Grande queüe de lexard, rampante, € tachetée. \ Erte plante & les fuivantes ayant beaucoup de raport par leurs fruits aux precedentes, j'ay cru qu’il eftoit bon d’en parler aprés, & comme on ne fçauroit les raporter à un genre connu , je me fers du nom de S'asrurus, qui exprime la refflem- blanéeque leurs fruits ont avec la queuë d’un lezard ; car oaess veût dire lezard, & oies fignifie queue. | _ Certe efpece rampe & s attache contre les rochers & les ar- bres voifins : fa racine principale & fa tige font fort femblables : leur épaifleur eit d’un demi-pouce : elles font liffes, plus tendres que celles des plantes precedentes, & garnies de nœuds difpofez inégalement ; mais la couleur de la racine eft blanchaître, & cel- le de la tige eft d’un vert un peu pañle, marqueté de taches de couleur de pourpre : les nœuds inferieurs ont Cinq ou fix ra cines fort longues & minces,qui s’attachent contre les rochers ou contreles arbres, mais ceux d'en-haut pouffent chacun une feüil- le; dont la pointe eft tournée en-bas : leur pedicule s'infinuë dans le champ de la feüille ; il a prés d’un pied de long , & environ deux lignes & demi d'épais, il eft aufli fort uni & tout tacheté de quantité de petites marques rouges, comme celles de la tige. Les feüilles ont plus de demi-pied de long , & quatre pouces de large : elles ont prefque la figure d’un fer de lance, quoy que pourtant arrondies, & un peu échancrées en façon d’un cœur vers lé pedicule : leur confiftence-eft fort épaiffe , tendre & fuc- culente de mefme que les feuilles dé noftre grande joubarbe , que G.Bauhin appelle fédum maj vulgare : leur gouft eft fade: elles font lifles, d’un vert-blanchaitre par deffous,avecunenervûre af {ez élevée, qui diftribuë deça & delà quatre ou cinq coftes fort minces, & courbes; mais leur deflus eft d’un vert fort chargé, ayant quelques traces blanches qui répondent à li nervûre, & aux coftes de deflous. | Det RE re US Fes .. DES PLANTES DE L'AMERiQuer, st Elle pouffe un ou deux fruits femblables à la queuë d’un lezard, d'environ un pied de long , & prés de demi-pouce d'épais par en- bas ; ces fruits fonc droits, mais j'ay efté obligé de les peindre cro- chus, à caufe du peu d'efpace du papier : ils Éne folides en dedans, tendres, fucculents & infipides, mais en dehorsils font vert-paf les, & tous raïez par deux fpirales qui s'entrecroifant forment de petits lofanges, ayant chacun une petite éminence ronde, fituée à l'angle d’en-bas, es x Je n'ay pas pô voir ces fruitsen maturité, ni obfervét s’ils ont du commencement une enveloppe,comme celle des efpeces d’_4- rum, où Preds-de-veau. | J'en ay trouvé quelques plantes dans les forefts de S. Domina gue, vers un endroit que les habitans du Port-de-paix apellent le Prectpice du trou , proche le Mouftique. 20 ER ap ERA ES END ES 6 ES ANA ESS LS SOS GAS GED LD ED USE LAS D L'XV I'E | Saururus héderaceus, cauliculis maculofis, minor. Petite queui de lexard ; rampante , &° tacheté. Fe trouvé certe plante dans le mefine endroit que la prece- dente ; elle eft de mefine confiftence & de mefine gouft, mais fes tiges ne font pas plus groffes qu’une plume a écrire, & pouf- fent plufeurs branches par les nœuds, d’où il fort auf une feüil. le, & plufeurs petites racines fibreufes, d'environ deux pouces de long: ces tiges & ces branches rampent à terre, ou s’atrtachent contre les arbres : elles font tout à fait rondes,liffes,d’un beau vert & toutes marquetées de pluficurs petites taches rondes, & rou- -ges comme du carmin. : | Les feüilles font fort unies, vert-pafles & aprochentauffi de la forme d’un fer de pique arrondi vers le pedicule : elles font beau- Coup plus perires que celles de la precedente, mais un peu plus pointuës , ayant environ quatre pouces de long , & deux de Jar. ge : elles fonc attachées immediatement par le bord au pedicule qui eft mince , de prés de trois pouces de long , & auffi tout mar- brécommelatige. Fe 0» Dans l'entre-deux des branches il en fort un pedicule d’envi- ron deux pouces de long, &tacheté de mefme, qui fupporte deux fruits longs d’enviton trois pouces , & épais d’une ligne : ils fonc ronds, & refflemblent à la queuë d’un rat ou d’un petit lezard, de mefme couleur , gouft & confiftenceque ceux de la plante pre- G ij DESCRIPTION | sx fpirales à gauche & cedente, & gravez de mefme par deux lignes à droit, 26 femblable . à la nummulaire. U premier abord vous prendriez cette plante pour lanum- mulaire ordinaire , car elle rampe de mefime façon, & a fes feüilles rondes & prefque de mefme grandeur : c’eft particuliere- DES PLANTES DE L'AMERIQUE, s) ment fur les roches , & fur les troncs des arbres abbatus qu'elle étend fes ciges fort menuës & fort longues, avec quantité de bran- ches difpofées alcernatiyement , & qui s'étendent de tous coftez : elles ont plufeuts feüilles rangées aufli alternativement, de la grandeur a peu prés de l’ongle du pouce, & attachées à des pedi- cules fort courts & fort menus : leur figure eft fort ronde, & on ne {çauroit les mieux comparer qu'a la moitié d’une lentille, car el- les font fort plates par deflus , & convexes par-deflous. Fe. Les bouts des branches & des tiges fe rerminent aufli comme ceux de la precedente, par un petit fruit arrondi comme un petit pilon, ou comme une petite queuë émouflée, d'environ un pouce de og & d'une ligne d'épaifleur, picotée par de petites taches en raileau. _ Toute la plante eft d’un vert blanchaftre, & poufle de chaque nœud quelques racines fort menuës: elle caufe un peu de cha- leur au gout , mais cette chaleur n’eft pas defagreable : j'en ay trouvé en plufieurs endroits vers le Fort-Royal de la Martinique. EL XX; | Saururus humilis, folio carnofo, fubrotundo. … Petite queuë de lexard, à feüilles arrondies, | > charnuës. EF Lle à plufieurs racines menuës & fibreufes , qui pouflent quelques tiges & quirampent ordinairement : elles{ont ron- des , & ont environ deux à trois lignes d’épaifleur ; elles font fort lifles, teintes d’un vert foncé & noueufes, pouffant quel- ques branches & une feuille à chaque nœud : ces feüilles ont le pedicule fort court , & quelques-unes n'en ont prefque point: elles font étroites en leur commencement & arrondies vers le bout , longues d'environ trois pouces, fur un & demi de largeur : leur confiftence eft comme celle de nos pourpiers , mais un peu plus folide ; elles font lies & n'ont qu’une nervûre qui les traver- {e out au long. SD Se DORE Au bout de chaque branche & bien fouvent dans les aiffelles des feuilles , il en fort un fruit appuyé fur un pedicule d'environ un pouce où deux de long: il a auffi la figure de la queuë d’un petit lezard, longue de trois à quatre pouces , &épaifle de prés de deux lignes , de couleur jaunaftre , & gravée par de petits trous difpofez en raifeau. Re. | | G ii 54 Re CL Le 4 AMIE OR 7 Son goufteftun peu amer & accompagné d'un peu de cha- leur : elle naift ordinairement dans les forefts humides fur les troncs pourris , & on l'appelle vulgairement po#rpier de bots. 20 263 Lo3 EP G1 E0P3 ESP3 EFPI-2R ebà 63 PF LAPS LPS € C3 ED LADY LAPD LHP3-HE L0P3 L003 3 663 KI F@» HLXTE Saururus alius humilis, folio carnofo, acuminato. Autre petite queuë de lexard, à feilles pointuës, & si charnuës. Elle-cy eft tout à fait femblable à la precedente en fa gran- C deur & en fa difpofition : fon fruit eft le mefme, mais {es feiilles , qui font prefque de mefme grandeur & confiftence, ont la figure d’un fer de pique pointu par les deux bouts, avec cinq petites nervûres par deflous en long , comme celles de nos plan- tains. Ces feüilles font d’un gouft aigre, & le fruit eft un peu pi- quant : on latrouve dans Fe mefmes endroits que la precedente : & elle peut fervir contre la morfure des ferpents, en appliquant fon fuc far la bleffure,aprés toutefois y avoir fait une fcarification. LX XII. Saururus minor procumbens, botryitis, folio craflo , cordato. Petite queuë de lexard. à feñilles gralles , ©? en cœur. Ette plante a fa racine menuë &fibreufe, fort peu enfoncécen terre, qui pouffe une tige fort courte, épaifle d'environ deux à crois lignes ,ronde ,unie, tendre, blanchaître & un peu purpu- rine , entrecoupée de quelques nœuds, & qui pouffe aufhi quel- ques branches noueüfes de mefme groffeur & confiftence. Il y a ordinairement à chaque nœud, une ou deux feüilles d’un peu plus d’un pouce d'érendué,faites quafi en cœur, de confiften- ce fort tendre , & épaifles comme les feuilles de nos pourpiers, Liffes,d'un vert un peu foncé par deflus,& blanchaftre par deflous, avec une nervûre tout au long, accompagnée de quelques autres à cofté, un peu courbées. _ On voit prefque à chaque nœud un ou deux fruits d’envi- ron deux à crois pouces de long, & d’une ligne d'épaiffeur , fem- DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 5; . blables auffi à la queüie d’une fouris, ou d’un petit lézard, prefque tous couverts de quantité de petits grains ronds , en façon d’une petite grape , qui du commencement font verds ; & en fuite de. viennent noirs. Cette plante rampe, &c n’a prefque qu’un ou deux pieds d’éten: duë : on en trouve quantité au quartier du Fort S. Pierre de la Martinique, où on l'appelle vulgairement l'herbe 4 La coureffe, à caufe , a ce que j'ay entendu dire à quelques habitans , d’une ef pece de couleuvre appellée coureffe, menuë & longue, chamarrée tantoft de noir & de jaune, tantoft de gris & de noir “cette cou- leuvre eft aflez fréquente dans la Martinique, elle eft fans veñin, puifqu'on la peut manier fans danger, & elle ef, à ce qu’on dit; fort ennemie des autres ferpens venimeux qui font dans la mef- me Ifle ; de forte que bien fouvent elle les attaque, & les preffé fi fort en les entortillant, qu’elle les étouffe : & fi elle fe fent morduë par ces ferpents : elle a recours à cetteplantecommeàun contrepoifon , & c’eft pour ce fujet qu’onlanomme lherbe à là courel[e. | | | EX XLEE Saururus arborefcens, foliis amplis, cordatis, non umbilicatis. sh Queuë de lezard arbre, à grandes feüilles en cœur. S À racineaun peu plus d’un pouce d’épaiffeut : elle eft d’uné D matiére ligneufe , blanchaftre, divifée en plufieurs autres ra- cines plus menuës , fort peu enfoncées en terre : elle eft chaude au gouft,& aromatique. | Elle pouffe une tige fort droite, & d'environ un pouce de grof feur, &-de quatre à cinq de longueur , noueüfe à la façon de nos rofeaux, & pleine d’une chair moëlleufe : elle eft d’un vert fon- cé ; ronde depuis le bas jufques au delà de fa moitié ,raboteufé, par plufieurs perités verruës & dechiquetée par des enfonçûrés comme de pecites playes, mais fes nœuds & leurs incerftices fupe- rieurs ; font goderonnez par plufieurs angles ronds , & couverts en long d'un petit poil blanchaftre &cotonné. à Il y a à chaque nœud fuperieur, une feüille fort grande d’en- viron deux piéds-d’étenduë : elle eft taillée en forme de cœur , & eft attachée immediatement au pedicule, pat fon enfoñçü- re ; elle eft d'un vert- pafle’ par deffous avec plufieurs nervü- 56 PME CE & POFI ON + res & coftes élevées , & par deflus d'un vert un peu chargé. , Ses pedicules font un peuenflez par en-bas, canelez en devant, & goderonnez & velus par derriere , mais en fuite ils font ronds, unis, & épais d'environ deux lignes, & longs de prés d’un pied & demi : il fort de leur angle un ou deux autres pedicules fort courts, qui foutiennent chacun quatre à cinq fruits , comme de petites queuës de lezard, avec la pointe émouflée, d'environ trois à quatre pouces de longueur, & d’une ligne & demi d’épaifleur : d’un vert blanchaître , & couverts de petites écailles rangées comme les entaillüres d’une lime: ces fruits font douçaftres du commencement qu'on les mange, en fuite ils laiflent une petite amertume accompagnée de chaleur. J'en ay trouvé fouvent le long desruiffeaux , ou dans les forefts humides de l'Ifle S. Domingue, où on la nomme Cofet - de- Noffre-Dame. C'eft lAguaxima des Brafiliens , & le Malva d'1[60 des Por- tugais de G:.Pifon liv. 4. ch. 72. où il dit que fa racine eft tres- bonne & tres-utile ; qu’elle eft chaude au troifiéme degré, & cfti- mée un contre-poifon , puis qu’étant compolée de parties tenuës, élle ouvre & defobftruë fortement ; qu’il n’y a perfonne qui ne la connoifle à caufe de fes grandes vertus: étant pilée & apliquée en façon d’emplaftre fur la partie malade, elle meurit & nettoyeïtres- bien : le fuc des feüilles eft aufi fort bon pour les bleflures , a caufe de fà froideur : on fe fert de ces mefmes feuilles dans les lavemens, parce qu’elles ont la mefme vertu que celles des mauves. ct ere EE Lace EN LC EP: FD LS CP CR EE L'XX IV. Saururus arborefcens , foliis amplis, rotundis & :, Se … umbilicatis. | | | Oueuë de lezard arbre , à grandes feïilles rondes. | Elle-cy a le mefine afpe@ que la precedente ; elle n’en dif- fere qu’en ce que fes feuilles font rour à fait rondes, fi ce n'eft vers le pedicule où elles fontun peu échancrées : leur nervüre eft compofée de plufieurs coftes un peu courbes, qui font com- metirées du centre à la circonference , & dont les entre-deux font venez par de petites coftes ondées & comme circulaires. Sa racine a bien demi - pied de lon g, & un pouce d’épaiffeur:elle … éffnoiraftre par dehors,blanche & fucculente en dedans, 8 accom- agnéc de quelques autres racines plus menuës & plus longues. ni . | see Sa DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 57 Sa tige eft fort droite, épaifle d’un pouce , & haute d'environ crois à quatre pieds: elle eft toute ronde & noueüfecomme nos ro- feaux, lifle , & verte en dehors , & pleine en dedans d’une chair blanche & ferme : fes feuilles font fituées vers le bout , d'environ deux pieds d’étenduë, fuivant la bonté du terrain où elle naiff : leurs pedicules font fort longs ; ils embraffent la tige par une gaf- ne qui s'étend environ jufqu'à leur moitié , au delà de laquelle ils font ronds, & s’inferent bien avant dans les feüilles : il fort du fond de cette gaine une petite branche, longue d’environ un pouce & demi, & épaifle de deux ou trois lignes : elle fupporte quatre ou cinq fruits faits comme la queüe d’un lézard, longs de trois à quatre pouces, épais de trois lignes , émouffez par le bout, & couverts de quantité de petits grains difpofez en écailles : ils font d’un gouft un peu piquant, & font venir l’eau à la bouche, quand on fes mafche aufli bien que toute la plante. On l'appelle aufli communément Co/et de noffre- Dame, & elle croift dans les mefmes endroits que la precedente. nd] 3 AE EPS AD ED ET AND EUR EEE ER LS ESS ES ES EXP €P3 ENP3 LES EMI ENT LES EP 413 D@e L X:X.V: Saururus botryitis major, arborefcens, foliis ……:plantagineis Grande queñe de lexard, arbre à grapes, do à feñilles de | plantain. . N trouve plufeurs efpeces de cette plante dans nos Ifles, qui ne different que par la grandeur des feuillages , & que l’on peut compter parmi les arbrifleaux ; celle-ci devient arbre & poufle un tronc gros comme la cuifle : fon écorce eft de couleur- cendré, & marbréc par de grandes taches vertes! & blanches: ce tronc poufle quantité de branches de la ee du bras, fort longues, droites, vertes, liffes , moëlleufes , fragiles, & noucüfes, & qui jettent d’autres branches plus menuës & noueüfes de mef- me : il y a à chaque nœud une feüille attachée à un pedicule d'environ un pouce de long , longue de prés de huit pouces, & large de quatre à cinq : fon extremité eft fort pointuë , & fa bafe eft comme arrondie : elle 668 8 par deflus , mais un peu plus clair par deflous, & chargée de fept coftes étenduës en long, de mefme que celles de nos plantains, dont J’entre-deux eft tra- verfé par plufeurs moindres coftes. PRES RÉET - .: Il y a aux mefmes nœuds & vis-à-visde chaque feuille un fruit 58 Das CIR AP THON | ou plütoft une grape d'environ demi-pied de long , & de quatre à cinq lignes d'épaifleur dans le bas : elle fe retreflit jufques au bout , & elle eft chargée de quantité de grains de la grofleur pref- que de ceux de la moutarde, qui font verts dans le commence- ment ,& noirs & mols dans leur maturité, d’un gouft chaud & piquant: c’eft pourquoy quelques-uns l’'appellent poivre long. J'ay trouvé cette efpece vers le cul-de-fac de la Trinité de la Martinique, où il y en a une autre cfpece qu'on trouve quafi par- cout, & qu’on appelle aufli poivre long , pour le mefme fujet, mais ce n’eft qu un atbrifleau : fes feüilles & fes branches font plus pe- tites, noueüles, rondes, lifles , vert-clair, & fort fraifles : fon fruit eft de mefme façon, mais plus petit. | J'en ay remarqué une autre efpece dans l'Ifle S. Domingue,vers Lcogane &le grand Goive,un peu plus grande que celle-cy,dont pourtanc le fruit eft plus court , plus épais &c émouilé, comme on le peur voir dans la planche Lx X VI. Les habitans de nos Îfles {e fervent du fruit de cette plante, & particulierement de la décoction de fa racine dans une maladie , qu'ils appellent le mal d'effomac, qui n’eft proprement qu'une in- temperie froide & humide caufée par le trop grand ufage des fruits, & des boiffons du païs, ou faute de fe couvrir la nuut, fur- | tout le matin, où le froid fe fait fort bien fentir, particulierement aux mois de Decembre, Janvier, & Fevrier, dans les quartiers qu’on appelle la Cabfterre, où le vent de Nord-Eft foufle ordinai- . sement. IIS fonc boüillir cette racine avec du w4/chefer, & ils en donnent à boire au malade à jeun deux grands verres de la déco- étion ; aprés quoy il eft obligé de fe promener & d'agir ; afin d’exciter la fueur , & diffiper par ce moyen, les humeurs craflés, | caufées par cette intemperie froide & humide. 06 6 GS D LA EE ED 6 3 ct Ets ee) 6962 EP LED LD 667 6003 60 ES Ve | LAXVIE | Saururus arborefcens , fruétu adunco. | | Quee de lexard , arbre à fruit crochu. Cs plante à grand raport par fo afpeét & fa ftruëture à nos noifetiers : elle poufle ordinairement dés fa racine dix ou douze tiges fort droites, fort longues, & grofles prefque com- me le bras : elles font fort noueüfes : leur bois eft blanchaftre & fragile, & leur écorce cendrée & toute raboteufe, par quantité. de petites verrüés: ces tiges pouflent alternativement au de là de _ DES PLANTESepE _L'À MERIQUE. 55 leur moitié, des branches quitirent droiten haut , & celles- cyen pouflent encore d’autres plus menuës entre-coupées de nœuds é: loignez d'environ un pouce l’un de l’autre, avec une feüille à cha- que nœud aflez femblable à celles du laurier commun, d'environ huit à neuf pouces de long fur trois de large : ces feüilles font un peu rudes : leur deffous eft d’un vert-pafle , & foutenu par uné nervûre aflez élevée, & par quelques coftes fort courbes & blan- chaftres, traverfées par plufieurs petites veines : le deflus eft d’un vert un peu foncé. a _ Iya vis-à-vis de chaque feüille un fruit crochu de couleur paîle, relevé, & fort femblable à la queue de lezsard , d'environ fix à fept pouces de long, & de trois lignes d’épaiffeur par le bas : ils font tout courbez vers le mefine cofté , & Couverts de petits grains difpofez comme par anneaux fort ferrez. | Les fruits, les feuilles, & l'écorce de cette plañce, ont un gouft acre & chaud, qui pourtant n’eft pas defagreable : j'en ay trou- vé abondamment le long de quelques ruifleaux au quartier du pe- tit Goive, & vers le port-de-paix de l'Ifle S. Domingue. Les trois efpeces dont Jay parlé avant celle-cy dans le chapitre precedent , réffemblent affez à celles que Pifon li. 4. ch. 57: &C 59. nomme Nhandi & jaborandi, premier &fecond: on peut mefme aflurer que ce font les mefmes : il die parlant du Nhandi ( qui eft proprement certe efpece dont nos habitans fe fervent contre le mal d'eftomac, comme j'ay dit cy- deffus } que fes racines & fes feüilles érant fort actes, o peut les garder feches, &c les employer au-lieu The doi cofroboratives pour les bains qu'on prépare pour guerir les maladies froides, Lor{qu’il parle du premier jaborandi , il dit que toute fa vertu confifte dans fa racine , qui eft chaude & féche au troifiéme de gré, étant compofée de parties fubtiles & cauftiques , & pouvant fupléer a bon droit au defaut du piretre : il dit auffi que le fecond faborandi , a les mefmesqualitez, mais non pas fi fortes que cel- les du premier, & que fa vertu eft aufli dans fa racine. Enfin il raporte que les Brafliens, qui en ont découvert la vertu aux Portugais, fonc fi grand cas de leurs racines, qu'ils s’en fervent pour toute forte de maux , & mefme bien fouvent pour contre poifon : car un pugil de fa racine fraifche (qui eft proprement ; ce qu'on peut prendre avec les trois doigts) étant pilé & pris dans de bon vin, chaffe la force du venin par les fueurs & par les urines : qu'enfin étant prife en fternucatoire , elle produit des | effets fort faluraires par fon aigreur mordicante; & étant aulMi prie H ij 6o D'RSO RE PITTI'ON {een mafticatoire , elle attire la pituite dans la bouche, & chaffe le cacharre des yeux. | Le Marcgrave parle aufli du jaborandi dans fon liv.2.ch.8, où il dit que fa racine n’a prefque point d’odeur & de faveur , mais qu'é- tant cant foic peu malchée , elle pique extrémement la langue, & mefme plus que le piretre ; qu’ellerire quantité de pituite de la langue, & qu'ainfi elle delivre la tefte des catharres, & apaife la douleur des dents : il dic aufi que cette mefme racine pilée & in- fufée dans de l’eau, étant enfuice cuite, & prife en breuvage le ma- tin,eft un tres-fouverain remede contre les gonorrhées, & qu'en- fin elle eft bonne contre les venins, concre les fupreflions d'urine, & contre le calcul ou gravier. S Nard Antoine Reche, parle de trois plantes dans {on livre 1 v, ch.37. qu'il nomme 2490 : ce font fans doute les mefmes que cel- les de deflus : il leur donne aufli prefque les melmes qualitez &c effets. 00 63 £A A ES ES ES LE EAGLE ES AE ERP EP ERA GE EE ES ED PXAYIIL. Saururus repens lanceolatus , ad nodos villofus. Queñe de lexard rampante , à feüilles en fer de lance, à noeuds velus. C Ette efpece a plufieurs tiges d’une longueur indéterminée, grofles comme la moitié du petit doig grifaftres en dehors, & pleines en dedans d’une fubftance fort fibreufe : elles font en- trecoupées par quantité de nœuds fort proche les uns des autres, & garnis cout à l'entour de poils dreffez & rangez comme ceux du cil de l'œil : elles rampent a terre, & y fontattachées par plu- fieurs racines blanchaftres , vermiculaires , fort longues , & grof- {es prefque comme de la ficelle, | Ïl y a environ quatre à cinq feüilles vers le bout de chaque ti. ge, de la figure d’un fer de lance , longues d'environ demi-picd, êt larges de deux pouces , d'une fubftance aflez ferme , & épaifle comme du gros velin : elles font polies , luifantes , & d’un vert foncé par deflus, mais d'un vert fort clair par deflous, & piquo- tées par quantité de points rouges comme du fang : elles ont une nervûre principale tour le long, qui diftribuë deça & delà quel- ques coftes aflez minces, paralleles, obliques, & qui fe cerminent auneautre cofte ondee, qui court tout le long, & proche le bord | de la feüille î leur pedicule a quatre ou cinq pouces de long , & il me. DES: PLANTES De L'AMERIQUE. 61 eft tumefé par les deux bouts: il fort du pied de chacun un fruit I6ng d'environ demi- pied, & gros par en-bas de trois lignes , ar. rondi comme la queïe d’un lézard, & tout entaillé comme une de ces limes qu’on nomme queüe de rat: il eft vert du commen cement, & il lort d'une petite envelope à la façon des fruits de nos ces de long. J'ay trouvé cette efpece le long d'un-ruiffeau , proche uñen- droit que les habitans du Port-de-paix de lIfle S. Domingue, appelent le Mouftique. et3e FE EE Bad et et ec C us mese. ESS LIANE $ Es François des Ifles de l'Amerique appellent indifferem. À ment Lrianes toute forte de plantes qui rampent fur les hayes ou fur les arbres.,en les diftinguant POUrtant,ou par leur figure, ou par leur vertu, comme la Zisne 4 ferpent, à caufe qu'elle eft fort cficace contre leur morfure ; la Liane à dent de fête, parce que fes feiilles font découpées comme les dents d’une fie » la Liane bruflante , à caufe qu'elle eft fort cauftique, & ainfi de pluficurs autres. Ils donnent ce nom de Liane à ces fortes de plantes du ver. be lier, parce qu'ils fe fervent de quelques-unes comme de cor- dages, cant pour la conftru&ion de leurs maifons,qu’ils nomment vulgairement Cafes, que pour fortifier les barrieres » & pour plu- ficurs autres ufages. Il y en a pourtant à qui ils donnent plus par. ‘ ticulierement le nom de Liane, qui font celles que les Caraïbes appellent 44 eregouta, les Brañliens Murncuia.les Efpagnols Gra- nadilla, & nos François Fleur de la pal[ron , a caufe qu'on croit y trouver quelques marques de la pañlion du Sauveur » comme les trois clous, les cinq playes, les foiets, & les cordes. On en voit plufieurs efpeces de celle-cy, qui tant par la fraifcheur de leurs feüillages, que par l'agreable odeur de leurs fleurs, & la bonté de leurs fruits, meritent bien qu'on en fafle cas & qu'on les cultive _avécfoin, pour l'ornement des berceaux & cabinets des jardins. H iüij 6i DESCRIPTION LXXIX. Clematitis Indica, polyphylla major, flore clavato, frudtu colocynthidis. Grande fleur de la palfion , à feñilles refenduës , d° à fruit de coloquinte. @ Ette plante poufle plufeurs farments aufli gros durs & noüeux que ceux de la vigne, qui s'étendant bien au long fur lesarbres & furles buiffons , leur fervent d'ornement par l'a- greable verdure de leurs feuilles. 11 n’y a qu'une feüille en chaque nœud , & ces nœuds font diftans d'environ demi-pied les uns des aures : ces feüilles font grandes prefque comme une main éter- duë : elles font liffes & fenduës en fepc découpüres bien avant, & fort prés de leur pedicule , quia environ quatre à cinq pouces de long, avec quelques petits tourrillons de la longueur prefque d’u- ne ligne : ces découpüres font dentelées en façon d'une {cie ; elles font un peu étroites d'en-bas , &un peuélargies vers le bout qui eft pointu; elles ont par deffous une nervüre tout le long , & Moines petites coftes courbes qui les traverfent : la couleur de toute la feüille eft d’un vert fort agreable, un peu plus chargé par deffus que par deflous. | | Ilfort + naiffance de chaque pedicule un tenon comme ceux des vignes, & une fleur attachée à un pedicule de prés de deux pouces de long, & enfermée dans une veflie membraneufe , qui eft un peu plus grande qu'un œuf de poule, & qui s'ouvre en trois feuilles unies & blanchaftres , es en dedans de plu- fieurs petits points, &c foüettées de quelques veines purpurines : lorfque certe veflie eft ouverte, le bouton de la fleur paroift pref-” que auffi gros qu’étoit la veffie ; c’eft un ovale dont la partie mo= yenne & inferieure eft d’une feule piece, mais la fuperieure eft divifée en cinq feuilles jufques au bout :ileft vert-pafle par dehors & marbré de plufieurs taches rouges comme du fang. < Quand cette fleur eft épanoïüie, la moitié d'en-bas reprefente une coupe penragone dans fon bord , blanchaftre en dedans, cha- grinée & toute veluë dans le fonds : chaque poil eft fort court, & foutient une petite tefte rouge : cette coupe eft bordée d’une double frange, dont les filets font épais d’une ligne , cendres & pointus , prefque quarrez & contigus les uns aux autres : ceux du Tang interieur ont environ un pouce & demi de long, & ceux ds. es es, | DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 6; du rang exterieurs n’ont pas tout-à-fait un pouce: ils font blan- chaîtres vers le bout, & rout-à-fait violets juiques versle milieu, mais depuis le milieu en-bas il font de couleur-pafle, ornez de cinq bandes annulaires de couleur-violet : ceux-ci font eflevez droit en haut, mais ceux du rang exterieur font un peu cou- chez, étant de la mefine confiftence & couleur que les premiers ; outre ces filets qui font rangez en rayon, il y a encore tout à l'entour un double rang de feuilles violettes, fcavoir cinq en cha- que rang : les interieures font beaucoup plus étroites que les ex- rerieures , & la longueur des unes & des autres eft d'environ un pouce & demi, avecune petite pointe par le bout en dehors. Il y a outre cela dans le fond & au centre de la coupe dont nous avons parlé, comme une efpece de bafe de figure cylindri que, cpaifle de trois à quatre lignés , entourée d’un petit foffé & de quantité de petits poils fort courts, de couleur rouge-brun : fur cette bafe il y a une petite colomne blanche & ronde, comme fi elle avoit efté travaillée au tour , ayant présde huit à neuf lignes - de hauteur, & une ligne & demie de grofleur : elle fe divife en fon extrémité en cinq petits bras, ayant chacun un fommet fait en fa- çon d'une playe, long de quatre lignes , & large de prés de deux, tout couvert par dehors d’une poufliere dorée fort menuë : au milieu de ces cinq petits bras, il y a un petit bouton ovale , vert &c fort poli, long d'environ cinq lignes, & épais de trois, furmon- té de trois filaments faits en façon d’un clou , ayant deux ou trois lignes de long , & une grofie tefte ovale jaune, & fenduë d’un cofté par une petite fofle. Ce bouton n'eft autre chofe que le commencement du fruit qui devient en fuite de la groffeur d’une orange, prefque rond &c Liffe, comme une pomme de Coloquinte , excepté vérs fon pied où il approche un peu de la figure d’une poire : fon écorce a bien deux lignes d’epaiffeur, elle eft de confiftence affez folide, & blan- che en dedans, mais verdaftre par dehors: le dedans de ce fruit eft plein d’une chair blanche & mucilagineufe, qui enferme quantité de femences un peu plus grofles qu’ un grain de bled, de figure prefque ovale, un peu applaties & pointuës par un bout, noiraftres , un peu dures, luifantes & chagrinées. La fleur de cette plante eft fort agreable par fa ftruéture , & fon odeur. Je n’4y pu goufter fon fruie n’en ayant pu trouver de meur : je n'en ay veû qu'a la Martinique, au quartier de la Cabfterre , vers la paroifle, & le long de la riviere de Sainte Ma- rie, & au quartier de la riviere du Lamentin, vers le Fort Royal. 64 DESCRIPTION LX.X X. | Clematitis Indica, fructu citriformi, foliis oblongis. Fleur de palfion à citrons. Elle-ci croift dela mefine façon que la precedente: c’eft à dire que fes farments s'étendent fort au long deçà & delà par deflus les arbres & fur les hayes : ils font un peu plus ner- veux, plus fouples, & plus difhciles à rompre; ils ne portent auffi qu’une feüille ,une fleur, & un tenon à chaque nœud, qui {ont éloignez inégalement lesuns des autres. Les feüilles font prefque de figure ovale allongée, mais pout- tant un peu pointuës au bout, & un peu échancrées à leur bafe : leur pedicule eft tortu & long d'environ demi-pouce, ayant deux petits boutons proche de la feüille : elles ont prefque quatre pou- ces de long, & prés de deux de large , leur confiftence eft mem- braneufe, folide & life; le deffous eft d’un vert-clair foutenu par quelques coftes traverfieres 8 courbées , & le deffus eft d’un vert un peu chargé elles font comme pliées en dedans, & comme on- dées tout à l'entoufi:r::; 55e eue Les fleurs font attachées à des pedicules d'environ un pouce & demi de long, elles font prefque de la grofleur d'un œuf de pigeonavant que d'eftre épanoütes : elles font envelopées dans crois feuilles vertes membraneufes, creufes en façon d'une cuil- liere , & tant foit peu dentelées. La fleur qui eft enfermée dans ces crois feüilles eft compofée de dix autres feüilles inégales : el- les ont toutes environ un pouce & demi de long, les is gran- des ont bien demi-pouce de large, & les plus étroites trois lignes; clles font difpofées en maniere que la plus étroite eft fituée en- tre deux larges , Qui ont chacune une petite pointe au bout par dehors, en façon d'un petit bec : elles font toutes d'un vert-blan- chaître par dehors, ayant cinq petites nervûres tout au long, d'un vertun peu plus chargé, mais en dedans elles font blanches, & toutes marquetées par quantité de petits points rouges-brun : ces feuilles ont à peu prés la figure d’une langue aflez pointuë , & entourent une frange compolée d'un doublerang de filets rangez comme ceux de la premiere efpece , mais beaucoup plus menus: _ceux du rang interieur ont prés d’un pouce & demide long,8zceux _ de l'exterieur un peu plus de demi. Les uns & les autres font fri- fez vers leurs pointes, & font violets fans meflange jufques au milieu L 2 DES PLANTES DE L'AMERIQUE. és milieu , mais depuis le milieu en-bas, ils font ornez de deux ou crois bandes annulaires & rouges,qui forment comme trois rangs de cercles variez de rouge & de violer : outre les deux rangs Le ces filets, il y en a encore deux autres de petits poils, à l'endroit | où ceux-cy s’uniflent, & qui font fort courts, fort minces, & blanchaîftres. : HA ve Dans le fond & au centre de toute la fleur , il y a une petite - colomne ronde de la groffeur d’une ligne, & de la hauteur d’en- viron trois : elle eft jaunaftre & marbrée de rouge : elle s’éleve par deffus une petite bafe ronde, & fupporteun petit chapiteau ovale, & jaunaftre de la groffeur prefque d’un grain de poivre: ce chapi- ceau eft furmonté par crois filets également diftans l’un de l’au- tre, faits en façon de clous attachez au mefine centre , de cou- leur rouge , & dont la tefte eft ronde & jaunaftre : ce mefine cha- piteau eft entouré par en-bas de cinq petits bras, longs de deux lignes, & larges de demi , un peu fendus par le bout, chacun foû. tenant un petit fommet prefque ovale de prés de quatre lignes de long , & de deux de large, blanchaftre par deflus, & couvert par deflous d’une poufliere jaune. Cette fleur eft d’une odeur fort agreable; & lors qu’elle eft paf- fée, ce petit chapiteau ovale devient un fruit fair comme un ci. cron de la groffeur d’un œuf de poule, relevé de trois angles de. puis la pointe jufques à la bafe, fort peu cflevez, & RE égale- ment efloignez les uns des autres. 1] eft vert dans le commence- ment , mais en fuite il devient jaunaftre, marqueté de quantité de petits points blanchaftres prefque imperceptibles : fon écorce eft de l’épaifleur, & confiftence d’un gros cuir molafle, blanche en dedans, & comme cottonée par dehors, à la façon de nos pa- vies; mais quelquefois elle eft unie & luifante : elle couvre une membrane fort deliée qui enferme quantité de femences fembla- bles à un cœur un peu applati, longues de deux lignes, & larges d'une ; elles font noires & envelopées chacune dans une pellicule païticuliere fort fubtile, attachée à la principale membrane par de perirs filets courts & blancs; elles font aufli couvertes d’une chair blanchañtre & mucilagineufe, qu'on avale avec les femen- ces, & qui eft d'un gouft fort agreable. ter On cultive cette plante dans les jardins pour couvrir les éabi- nets, & à caufe de la bonté de fes fruits qui font meurs vers les mois d'Avril & de May: & qu’on appelle vulgairement pommes de liane : elle refflemble beaucoup au Murucuia guacu,de G.Marc- grave liv. 2. ch. 9. fi elle n’eft pas la mefine, elle eft peut-eftre aufli le Murucuia guacu de G. Pifon, faivant la defcription qu’il a fait de fon fruit, liv. 4. ch. 73. où il loïie extremement les qualitez re 66 DESCRIPTION d'unautre Murucuia à fruitstout-à-faits ronds, & dont les ver- cus, à ce que je croy, ne different gueres de celles du fruit que j'ay décrit cy-deflus ; ayant experimenté en moy-mefme , qu’il eft fort rafraichiffant; c’eft pourquoy j'ay voulu rapporter icy ce _ qu'ilendir. Je me fuis fervi ordinairement de la chair de ce fruit pour foulager les febricitans; elle peut tenir lieu de fyrop cor- dial , à la Le du rob des grofeilles, ou de l'efpine-vinerte : on peut en manger fans apprehender de s'en charger, c'eft la plus rafraifchifflante de routes les efpeces de fleurs de la pañlion , qui ne fait d'autre mal que d’agacer quelquefois les dents; elle defaltere ceux qui {ont fatiguez par les grandes chaleurs, elle donne de lappetit, abbat le grand feu de l’eftomac, & rétablit les efprits, foit qu’on en mange le fruit tout frais, ou qu’on prenne fon fuc en fyrop ouen brevage: les fleurs & l'écorce du fruit confits ont la mefme vertu, & ne cedent en bonté à pas unautre fruit, La feüille de la plante peut eftre appliquée fur les cauteres à la place du lierre ; on l'y employe tous les jours. ER | Clematitis Indica alia polyphylla, flore crifpato. Autre fleur de la palfion, à feïilles refenduis, &* à | fleur frifée. F A maniere de croiftre de cette plante ne differe point de celle des precedentes : fes farments pourtant ne font pas tout à fait ronds , mais anguleux : fes feuilles font decoupées de mefme façon que celles de l’hellebore noir à fleur couleur de rofe de G:B. Helleborus niger flore rofo. G. B. c'eft-2-dire que leur pedi- cule, qui eft long d'environ deux a trois pouces fe divife en trois autres beaucoup plus courts & plus minces : celuy du milieu ne fouftient qu'une feule feüille plus grande que les autres, & ceux des coftez fe fourchent encore. La partie qui regarde la feüille du milieu , fouftient une feüille de mefme figure , mais plus peti- ce : l’aurre divifion fouftient une feüille moindre que la preceden- te, qui cft decoupée jufques à la bafe, mais la portion qui regar- de le pedicule reffemble plûtoft à une oreillette : chaque feuille confiderée en particulier reflemble en quelque façon à celle du laurier, elles font toutes dentelées à l’entour, unies, luifantes, & d’un beau vert un peu chargé par deflus, mais plus clair par deflous , avec pluficurs coftes courbes, La plus grande qui eft DES PLANTES DE L'AMERIQUÊ. 67 celle du milieu a environ quatre pouces de long , & prés de deux de large, mais laplus petite à un peu plus d’un pouce de long, fur demi-pouce de large. | Les fleurs font de mefme conftruction que celles des préceden: tes, mais un peu plus amples. La colomne,les clous, & les bras où font attachées les playes, font blanchaftres , & tous tacherez de points rouges : la cefte des clouseft fenduë en deux, &les playes font couvertes d’une poufliere jaune fort menuë : les filets de la frange {ont ferrez les uns contre les autres, teints d'un rouge fort chargé, & variez de deux ou trois rangs de bandes annulaires & blanches : leur bouts font fort deliez teints d’un beau violet, & tous tortus à.la façon des ferpents , qu’on peint à l'entour de la cefte de Médufe. Des feüilles qui font immediatement fous ces rayons, les cinq interieures font cout à fait bleuës, & les cinq ex+ erieures ont le dedans d’un vert fort pafle, tafcheté de quantité de petits points rouges , & le dehors d’un vert fort clair : les trois feüilles qui envelopent la fleur avant que d'eftre épanoüie font creufes en façon d’une cuilliere, frangées tout au tour, & teintes d'un vert un peu chargé , avec plufeurs coftes par deffus. De toutes les fleurs de la paflion que jaye veuës dans nos Ifles, celle-cy eft la plus remarquable , tant par fon odeur que par fa ftruture & fa grandeur , qui eft de l’étenduë de la paume de la main, comme aufli par la vivacité de fes couleurs. Son fruit eft de la groffeur & figure d’une de nos pommes mediocres ; fon écorce a la mefme confiftence que nos petites courges, dont on fait les tabatiéres ; elle eft unie de la mefine façon, d’un beau vert-clair, & marbrée de petits points encore plus clairs: fa chair & {es femences font de mefme nature que celles des precedentes. Je n'ay pourtant fçu la voir en fa maturité : je n’ay trouvé cette efpece que dans un feul endroit, le long du chemin qui va du petit Goive au lac de Miragoan, dans lfle S. Domingue, fort proche de Miragoan. | Les HE HR EE Gba ds LH LI GS CA EE LXXRTE … Clematitis Indica, latifolia, flore clavato, fuau nos maliformi. Fleur de la paÏfion à larges feñilles , &* à fruit à pomme: Elle-ci n’a rien de particulier fur les precedenites, qu’en la @ forme & grandeur de fes feüilles, qui ont plus de demi-picd de longueur & trois pouces de largeur :elles finiflent en pointe, 63 DESCRE PEF TION & ont leurs bafes arrondies, & tant foit peu taillées en cœur : elles font membraneufes, lifles, & teintes d’un fort beau vert. Les fleurs font enfermées du commencement, dans une bour- fe compofée de crois feüilles deliées comme du velin le plus fin, de couleur rouge-pafle, & venées d’un rouge fort vif: cesfleurs ont la mefme couleur, odeur, grandeur, & conftruétion que les precedentes : les fruits font tout à: fait ronds, & gros comme une pomme moyenne ; leur écorce eft beaucoup plus folide que celles des autres ayant la mefme confiftence, que celle de ces pe- tites courges d’ont on fait les tabatieres, & elles peuvent fervir à.en faits fit ci | Je trouvay cette plante au quaïtier de Leogane vers Marfen- nou dans l'Ifle S. Domingue , au mois de Janvier, où pour lors je n’y peûs remarquer que des fruits fecs; mais ayant pañlé le mois’ d'Avril fuivant du Port-de-paix dans l'Ifle la Tortuë , je la trou- vay en fleur. LXXXIIL Clematitis Indica, flore clavato, fuaverubente, fruëtu hexagono, coccineo, folio bicorni. Fleur de la pallion , à feñilles cornuës. à N trouve deux efpeces de cette plante, l’une qui à festiges triangulaires,comme celle du fouchet, en latin cyperws, ver- daftres & cottonnées ; l’autre, qui eft celle que je vais décrire, les _a fort menuës, rondes & noiraftres. L'une & l'autre portentune fciille , une fleur , & un tenon à chaque nœud de melime gran- deur , & de mefe figure. La couleur des fleurs de celle-cy tire fur le rouge clair , & celle de l’autre eft prefque toute blanche : le fruit de la premiere eftun peu plus long que celuy de la feconde, & il eft allongé en pointe par les deux bouts. ER La fleur cit attachée à un-pedicule fort menu, rougeaftre & long de prés d’un pouce & demy. Le bouton reflemble àun pe- cit cône d'environ neuf à dix lignes de long, enflé par en-bas, blanchaftre & velu, mais tant foit-peu rouge dans fon extremité. Lors que cette. fleur eft épanoüie, elle eft compofée de dix feuil- les étenduës en rond , dont les cinq exterieures font plus grandes _que les interieures,& chacune de celles-cy {ont fituées entre deux 8 andes » Qui ont environ un pouce de long , & prés de quatre 1 gnes de large ; mais les interieures fon beaucoup plusétroites, DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 69 bien qu’elles foient demefme longueur: lesunes & les autres fonc faites quafi en façon d’une langue : les plus grandes font d’un vert blanchaftre par derriere avec trois petites nervûres vertes, & font prefque blanches en dedans ; les plus petites font d’un blanc ti- rant fur le rouge ; on en trouve pourtant plufieurs qui font tour à fait blanches : au deffus de ces feuilles, il y a une frange à double rang de filets fort deliçats, dont les plus longs font partie purpu- rins, & partie blancs, les autres font fort courts; courbez en de- dans, & difpofez far le bord d'un petit baflin, duçentre duquel s'éleve un piftille chargé d'un bouton ovale furmonté par trois petits clous rougeaftres, & qui panchent en-bas: ce petit bouton €ft pofé fur cinq languettes éloignées également les unes des au- tres, ayant chacune un fommet prefque ovale couvert par def fous d’une poufliere jaune: la fleur écant bien épanoüie, n'a pas tout à fait deux pouces de diametre, &c n’a prefque point d’odeur. . Aprés que la fleur eft pañlée , ce petit bouton devient comme un petit citron de figure hexagone & groscommeune denos noix moyennes : fon écorce eft épaiffe & mole comme du cuir , ileft … quelquefois tout à fait rouge par dehors , & de couleur de pour- pre , & quelquefois il eft d’un vert blanchaftre, tirant {ur lepur- purin , & marbré de petits points plus chargez du cofté qui re- garde le foleil : ce fruit eft rempli de quantité de femences ovales, noires & attachées à l'écorce interieure par-.de perirs filers , 8 en- velopées dans de pérites pellicules blanches. — Les feüilles font attachées à despedicules un peu plus gros que: ceux des fleurs, & tout marbrez de points rouges ; elles font or- dinairement grandes comme la paume de la main ; leur confiften- ce eft membraneufe d’un beau vert par deffus & par deflous: il y en a qui font tout à fait unies & polies, mais il y en a aufli quifonc tant foit peu cottonnées : elles font taillées en cœur à l'endroit où elles tiennent au pedicule, & leur bout eft fendu en deux poinces cornuës fort écartées lesunes des autres, entre lefquelles il yaun petit angle en pointe, mais fort court : elles ont au deffous trois nervûres qui s'étendent chacune depuis le pied jufquesaux pointes avec quelques petites coftes craverfieres. - 1lÿ en a beaucoup de cette efpece dans la Martinique ; mais je n’en ay trouvé de celle qui a la tige tringulaire , que dans l'Ifle S. Domingue , au quartier de Leogane vers une terre nommée Marfenou, appartenante à feu M. de Cufli-Tarin, pour lors Gou- verneur de ladite Ifle : fon fruit n’eft pas plus gros que celle de la premiere efpece, comme j'ay déja dit, mais il eft plus long, étant épais dans le milieu , & fort pointu par les deux bouts. | | l ii tRr'FC(s 70 DESCRIPTION LXX XIV. Clematitis Indica, folio hederaceo, major, fruêtu olivæ formi. Grande fleur de la palfion, à feñilles de Lierre. Ay remarqué trois efpeces de celle-cy, fçavoir la grande , la moyenne, & la moindre : elles font routes trois de melme con ütence, tanten leurs farments qu’en leurs feüilles, fleurs, & fruits. La premiere efpece a les feuilles de la mefme grandeur , épaif- feur, & figure que celles de noftre lierre : leur bafe eft prefque demicirculaire , mais la partie du devant eft divifée en trois au- tres parties qui finiflent en pointe, dont celle du milieu eft un peu plus longue & plus large que celle des coftez. Planche LXXXIV. Les feüilles dela moyenne font découpées plus profondement | & celles de la moindre le font encore davantage : fes parties font beaucoup plus étroites, & formententre-elles comme la figure d’un marteau de fellier , renverfé : les unes & les autres fontatra- chées à un pedicule, non pas tout à fait fur le bord, mais un peu par deflous le dos. Les fleurs font compofées d’une feule feuille attachée par fon centre à un pedicule fort mince, un peu plus long d'un pouce, & intercepté d'un petit nœud au milieu : cette feüille eft divifée en cinq lambeaux étroits & pointus, difpofez en étoille, mais non fendus jufques au centre : elle contient dans fon fein une frange à double rang, de filets menus ; les exterieurs font droits, & les in- terieurs font recourbez en dedans : il y a au fond , qui eft tant foit peu enfoncé, une petite colomne comme à la precedente,avec un petit bouton fait en ovale pointuë , ayant fes trois petits clous au bout : ce petit bouton devient en fuite un fruit femblable à une olive, mais tant foit peu plus gros. Ileft de couleur-violet , fon écorce eft fort unie & mince, pleine d’un fuc violet fort agreable : il enferme dans fa capacité plufieurs femences ovales noires & ru- des, attachées dans l'interieur de l'écorce par de petits filets, & envelopées chacun dans une petite pellicule particuliere. Ce fruit eft aigrelet : les oifeaux & les fourmis en font fort. friands : les fleurs n’ont prefque point d’odeur, & font de couleur pafle, mais les extremitez de la frange font rougeaftres. On en trouve quantité le long des Hayes dans nos Ifles. Planche LXXXV. L 2 DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 71 205 eb3 Ed 1463 10) 603 ES63 6363 Es EA3 LA 6063 ED EI C3 ED EADD EI END END LAS 103 EE ESS EX See LE XX VE Clematitis Indica, hirfuta , fœtida. Fleur de la paffion, veluë, € puarnte. Es principaux farments de celle - cy ontenviron un poucé de groffeur , & en produifent quantité d’autres beaucoup moindres, verts, fillonez en long, & couverts d’un poil court & blanchaftre : ils font entrecoupez par quantité de nœuds, à cha- cun defquels il y à deux petites feüilles en façon d’aiflerons fran- gez , qui pouflent de leur fein une feüille, une fleur , & un tenon. Les feüilles font prefque de la grandeur de la paume de la main: elles ont trois pointes, dont celle du milieu eft la plus avantée _ & la plus aioué : elles font taillées en facon d’un cœur , à l’en- droit du pedicule, quia environ un ou deux pouces de longueur: leur confiftence eft forttendre : elles font minces & veluës, d’un vertun peu paile, ayant par deffous trois nervûres qui vont du pedicule à chaque pointe, & qui en diftribüent quelquestautres plus menuës vers le bord: | Les fleurs font aufli attachées à des pedicules d'environ deux pouces de long, velus & blanchaftres : elles font enfermées du commencement dans trois feuilles vertes, découpées d'une ad- mirable façon, compofant comme une boule veluë un peu plus grofle qu'une noix : elles ont dix feüilles, à fcavoir cinq exterieu- res, & cinqinterieures. Les exterieures fonc plus grandes, & ont un peu plus d’un pouce delong, & prés de demi-pouce vert-clair, de large : elles font arrondies aux deux bouts, & leur deffous eft avec trois nervûres un peu plus chargées, dont celle du milieu finit par une petite pointe tendre, & un peu avancée hors le bout de la feüille. Leur deffus eft fort blanc, & elles font diftantes pref- ‘que également les unes des autres , en façon d’un étoile pentago- ne: chaque feüille du rang interieur eft fituée entre deux infe- rieures ; elles font un peu plus étroites, mais elles font auffi plus : blanches de part & d’autre, ayant par deffous une petite nervûre un peu élevée :elles font rangées au tour d’une frange compolée de petits filets d'environ üun pouce de long, & teints d’un rouge tirant fur le violet dans leur commencement, & prefque blancs dans leurs extremitez : chargez quelquefois fur le rouge d’un cer- cle violet un peu plus enfoncé; ils partent tous d’un autre petice frange , dont Les filets fonc beaucoup plus menus , plus courts, &c - on: D'EASiC RE PT I ON | dreffez en façon d'une paliffade, au centre de laquelle il y a une petice colomne qui fupporte un bouton , dont les bras &c les clous font de mefme façon que ceux des autres , mais d’un vert clair. Ce bouton devient en fuite gros comme une noix mediocre, & prefque fait de mefme façon : il eft comme divifé par fix lignes depuis le pedicule jufques à la pointe, il eft verd dans le com- mencement , mais étant meur, il devient de couleur de fafran tirant fur le rouge. Son écorce cftunie, fort mince, & fort fra- gile ; elle enferme au dedans quantité de femences faites prefque comme un grain de bled , mais plus petites, noires, & couvertes d'une pellicule blanche. Les oifeaux, les petits lezards & les four- mis aiment fort ce fruit, c’eft pourquoy il eft fort difficile d'en trouver de meurs, & qui foient entiers. Cette plante eft d’une odeur forte : elle eft comme gluante, 8 fleurit prefque toute l'année : fes fleurs s’épanoüiflent avant le le- ver du foleil, & ne durent prefque qu’un jour : il s’en trouve quantité parmi les hayes dans les Ifles dela Martinique & de S. Domingue ; mais j ay remarqué que les fleurs, les fruits, & les feuilles de celle de S. Domingue, font un peu plus grandes que celles de la Martinique. = Les Caraïbes l’appellent Aferegovia , & c’eft la plante que Marcgrave appelle H cdera Murucuia fpectes, iv. 2. fur la fin du chapitre onziéme. 0 ED LD 603 ES LAPS ES ES BE 6 pate ENS ED LA) 3 HS GO EH END EDS ES EP EE ER Do " LXXXVII. | | Clematitis Indica flore puniceo , folio lunato. Fleur dela Palfion, couleur d'écarlate, à feñilles en croiffant. Es farments font fort menus & ronds; mais elle ne laifle pas de monter fort haur, & de couvrir les hayes, s’y attachant par fes tenons qui font fort deliez. À chaque nœud de ces farments, il y a une feüille faite en façon d’un croiffant, dont les cornes font émouflées, ou comme les aifles étenduës d’un papillon : elles font unies, & d’un vertun peu chargé , ayant par deffous trois petites coftes qui en diftribüent de moindres fur les coftez : elles ont prés d’un pouce de large, & deux pouces d’étenduë d’un bout à l’au- tre, leur pedicule eft fort court, n'ayant tout au plus que trois _ lignes de long, & étant tant foit peu tortu. D II fort des mefines nœuds d’où fortent les feüilles une fleur rou- ge écarlate, qui n'érant pas encore OUVETtE, reffemble àun petit : Lai — cône DES PLANTES DE LAMERIQUE. 73 cône long de prés d’un pouce , enflé & goderonné par en bas, & quand elle eft ouverte , es feüilles font difpofées de la mefme fà- çon que celles des autres décrites cy-deflus : celles du rang infe- rieur font tant foit peu plus grandes que celles du fuperieur : el- les ont un pouce de long , & trois ou quatre lignes de large : elles font faites comme une langue émouflée , & font tant foit peu re- courbées en dehors, avec trois petites coftes en deflous : les feüil- lesincerieures fonc toutes unies , plus courtes & plus étroites: el- les font rangées à l’entour d’un tuyau canelé, fait en façon d’un cône creux & coupé par le haut, d'environ demi-pouce de long. Il fort du fond de ce tuyau une petite colonne fort mince, & un peu plus longue que celle des autres efpeces; cette colonne eft de couleur rougeaftre, divifée par le haut en cinq petits filets recourbez en dehors , ayant chacun une petite tefte pendante 8 mobile , faite en façon d'une playe , & couverte d’une pouflere fort menuë & jaunaftre. Dans le fein de ces cinq petits filets, il y a un bouton vert ovale, & furmonté de trois petits clous fort minces, & rouges , avec la tefte verte; cette fleur n’a point d'o- deur , & fon pedicule a environ un pouce de long. Ce bouton devient en-fuite de la mefine groffeur & figure que nos jujubes (il s’en trouve pourtant qui font cout-a-fait ronds :} fon écorce eft fort unie, mince, & d’un beau violet obfcur; le dedans eft rempli d'une chair fort rendre,qui rend un fuc violer, & contient quantité de femences noires comme chagrinées : quand ce fruit eft meur , le pedicule s’allonge deux fois autant que lors qu'il ne fouitient que la fleur ; fon gouft eftinfpide , c'eft pour- quoy je n’en ay jamais veu de gaftez par les petits animaux comme les fruits des autres efpeces. Cette plante fleurit prefque route l'année , maïs particuliere- ment dans les mois de Mars &d’Avril:il y en a quantité au quar- tier du Port-de-paix, dans l'Ile S. Domingue. Li nc ES e €23 CAB LS HAE GA ES EE COS GPS LA ERA ES EH LG EGP ER ED EX X VITE | . Clematitis Indica, flore minimo pallido. Fleur de la paffion , à petite fleur pale. Es fatments de celle-cy font fort deliez & fort fouples: ils por- | tent à chaque nœud une feüille, unenon, & deux fleurs or- dinairement, & quelque fois trois. _ Ses feuilles font membraneufes, liffes, vert-chargé a deflus, 74 DE SCOR I PTÉRON & garnies par deflous de quelques coftes & nervures : elles font dé differents contours ; les unes ont une maniere d'avancement émouflé deçà & dela ; quelques unes n’en ont que d'un cofté , & les autres n’en ont point du tout: les plus grandes ont environ deux pouces de long, & un pouce & demi de large : elles font prefque de figure ovale, excepté les avancemens qui font én fa- çon d’oreillettes : leur pedicule eft fort court, & chacun eft garni de deux petits courrillons. | Le pedicule des fleurs eft menu , & long d'environ un pouce; les fleurs ont la mefme ftruéture que les precedentes, & ne font pas plus grandes que l'ongle du pouce : leur couleur eft vert-pañle, & elles n’ont aucune odeur. Se | Les fruits font tout à fait ronds, & de la grofleur d’une bale de piftolet:du commencement ils font vert-luifants, mais en fuite ils deviennent violet-foncé, comme la couleur de l’/zdigo, leur écorce eft fort cendre , & ils font remplis d’un fuc de mefme cou- leur, & de plufieurs petites femences, noires & chagrinées & faites en façon d'un cœur applati. | J'en ay trouvé en plufieurs endroits de l'Ifle S. Domingue, où j'en ay remarqué deux autres efpeces affez femblables. La premie- re differe de celle que nous venons de décrire par fes feüilles qui font fort veluës, LXXXVIII, A. & l’autre à les feüilles coupées, pour ainfi dire en fer de lance, longues d'environ deux pouces & demi, fur un & demi de large ; fes fleurs fonc un peu plus gran- des , mais de mefme couleur, & de mefme odeur; fes fruits font femblables à nos jujubes, & ils font de la couleur des fruits de la premiere de ces trois efpeces, & ils renferment des femences à peu prés femblables. LXXX1IxX. ; = Certe derniere efpece eft le Murwcuis miri de Pilon, liv. 4. Chap. 74. où traitant de fes qualirez , il dit qu’elles font fi grandes qu’elles furpaflent mefme celles de la S arfe-pareille, en emportant les obftruétions & provoquant les urines & les fueurs; car coute l'herbe entiere, qui a peu de faveur , eftant legerement pilée, & prife avec du vin où avec de l’eau, fait fortir promptement & fans danger l'arriere-faix, & toutes les fuites des accouchemen: : elle forrific aufli les vifceres ; & Pifon l'ayant appris des Brafiliens de la Riviere de S. François , confeilla aux Hollandois, & aux Por- tugais de la mettre en ufage 5 Ce qu'ils firent avec fuccez. Enfin les feüilles pilées, macerées dans de l’eau boüillante, & ppliquées au fondement, font d’un tres-grand fecours pour les hémorrhoïdes. ET : DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 7$ ab Los PS 4 EH 4 3 3 3 3 Ed) 2h 43 EEE EI ED ED 3 LG LD I Ve X GC. Clematitis Indica, polyanthos odoratiflima. Fleur de la Paffion , à plulieurs fleurs parfumées. Er: pouffe quantité de farments fort menus & branchus, fur les hayes & fur les buiffons, comme toutes celles de fon efpe- ce : ces farments font verts ¢recoupez par des nœuds,prefque de deux en deux pouces. Il y a à chacun un tenon fort delié : & une feüille: les feuilles font attachées alternativement à un pedi- cule fort court & tortu, avec deux petits boutons vis-à-vis l’un de Jautre : elles ont prés de trois pouces de long, & un peu plus d’un pouce de large vers le pedicule où elles {ont arrondies ; en-fuite elles diminiient peu à peu jufques au bout , qui eft aufli un peu arrondi, & qui finit pourtant par un petit bec pointu : elles ont le deffous d’un vert clair un peu cotonné, &fouftenu par quel- ques coftes un peu relevées ; mais leur deflus eft d’un vert fort chargé, & comme gravé par quelques lignes qui répondent aux coftes de defflous. | Ces mefimes farments font fort branchus vers les extremitez , & ils ont à chaque nœud, outre le tenon & la feuille , cinq à fix petites fleurs de la largeur de longle & d’une odeur fort agrea- ble : leur pedicule eft fort court, & elles font compofées de mef- me façon que les precedentes, excepté qu’elles n'ont point de co- lonne ; mais le bouton qui porte les clous, eft aflis immediate- ment fur une petite bafe ronde, rouge & toute couverte de pe- tits poils blancs & fort menus : ce petit bouton eft vert; & les. rayons qui font à l’entour de la bafe qui le fupporte font jaunaftres, fort menus & frifez au commencement, mais le bout en eft un peu plus épais : les trois clous qui font attachez fur le fommet du bouton , font aufli verts & fort menus; & les petits bras qui font au deflous, font un peu larges & blancs,ayant leurs ceftes fort petites & blanchaftres. Le tout eft aflis dans le fonds d’une feule feüille un peu creufe au milieu, & divifée tout à lentour , en cinq petites découpüres pointuës , En façon d’une étoille. Les fleurs érant paflées , ce petit bouton devient un fruit rond, & de la groffeur prefque d’une bale de piftoler: il eftvert du com- mencement, & devient en fuite violet foncé : fon écorce eft fort unie, mince, & enferme plufeurs petites femences comme celles des autres, mais tant foit peu rudes. REC | T1 76 DESCRIPTION Elle fleurit en Decembre, & les fruits font meurs en Fevrier & Mars. Il s’en trouve le long du chemin qui va du Port-de-paix à la grande Orterie, dans l'Ifle S. Domingue. RAR ANSE Clematis pentaphylla, pediculis alatis, fruétu racemofo, tricocco & coccineo. Clematis en quinte-feüille , à queües aiflées. NES tiges rampent {ur les arbres de la mefine façon que les farments de nos vignes de treille: leur bois eft fouple & fa- cile à plier : elles ont dés farments gros comme le bras, qui font triangulaires avec les angles arrondis : leur écorce eft d'un gris fort chargé, & ils jettent quantité d’autres farments plus deliez, noüeux & triangulaires aufli, maiscouverts d'une écorce life, verte & meflée de tant foit peu de rouge; ces farments ont à cha- que nœud , cinq feüilles & un tenon comme celuy des vignes : ces fetilles font attachées au mefme pedicule, qui eft long d'en- _viron quatre pouces, & qui eft articulé prefque au milieu de fa longueur : chacune de ces parties eft aiflée de part &c d'autre, a peu prés comme le bois des fléches, dont fe fervent les Turcs : la partie fuperieure contient trois de ces feuilles à fon extremi- té difpofées en façon de trefle, les deux autres font attachées à l'articulation ou à l'extremité de la partie inferieure, &c font oppo- fées l’une à l’autre. La longueur de ces feuilles eft d'environ qua- tre pouces, fur un pouce & demy de large : elles ont prefque la figure de celles de nos lauriers , avec quelques dentelures fur les bords, affez grandes, & plusou moins pointuës : elles font lifles, & de confftence prefque de velin: leur couleur eft d’un vert fort chargé, & le deflous eft foütenu par une nervüre, & par quel- ques coftes rouges. | Du mefme nœud d’où fortent les feuilles & le tenon, ilen fort quelquefois une branche fort menuë, longue, d'environ demi- pied , & couverte de petites fleurs blanches, femblables en grof- {eur & en figuré à celles de nos vignes, qui produifent en fuite une grape de fruits fort agreables : ces fruits ont prefque la figu- re d’une poire relevée de trois éminences arrondies , qui aboutif- fant à la bafe du fruit, forment une efpece de nombril enfoncé, du milieu duquel s’efleve une petite pointe. Ils ont environ un pouce & demy de long , & prés d'un pouce d’épaiffeur vers leur DES PLANTES DE LAMERIQUE. 7? bafe; ils font fort unis & verts du commencement , mais étant meurs , ils font de couleur d’écarlate : ils s'ouvrent en trois cellus les, dont chacune contient une efpece de féve de la figure d’un petit rein, longue de demi-pouce, & large de trois ou quatre li- gnes, dont la confiftence eft à peu prés comme celle de nos fêves, quandelles font encore vertes : leur gouft eft un peu aftringent, &c leur couleur eft d’un noir de jayet poli, mais elles font moitié couvertes d'une chair doucçaftrefort tendre, & fort blanche, divi. fée comme en deux lobes. L'EST | | Cette plante eft affez frequente dans nos Ifles, particulierement à la Martinique , ou quelques-uns la nomment Liane à dent de fête, c'eftle D cr ci Marcgrave liv. 1. chap. 11. & de Pifon liv.4. chap:88. où il dit que l’eau dans laquelle on à jetté fon fruit pilé , enyvre & tué les poiffons: il rapporte auffi que les feüilles vertes pilées & appliquées mondifient & gucriflenr les playes. EPS ED APS EI 6 ÉS3 LAS EAD EPA EN EUR END 603 EE] ER ES ED ED LED LA) COS EM) LA LABS (63 De Æ EPL Clematis folio angulofo , aceris frutu. Clematis à feiilles anguleufes, &> à fruit d'érable. Se plante jette des farments fort lon s, un peu plus gros qu'une plume a écrire, fouples & difficiles à rompre, qui en pouflent encore d'autres plus deliez, fort longs aufli ; raboteux, & de couleurtané-clair, & entrecoupez par des nœuds enflez, &t aflez éloignez les uns des autres : il y a à chacun de ces nœuds deux feüilles oppofées l'une à l’autre, & fouftenuës par des pe- dicules afez longs : leur contenu eft prefque quarré, & elles font grandes environ comme la paume de la main, & quelquefois davantage, tendres & lifles, avec quelques avances qui ren- dent leur contour anguleux : leur deflus eft vert-chargé, mais le deflous eft vert-clair, & foûrenu par une nervûre, & par quelque coftes aflez élevées. sn | I fort tout joignant les pedicules des feüilles , un autre pedi- cule tant {oit peu plus gros , & d'environ un demi- pied de long, fouftenant dans fon extrémité deux autres pedicules plus courts, dont chacun porte un efpece de bouquet de fix ou fept fleurs jaunes & fans odeur , fouftenués fur des pedicules articulez d'en- viron un pouce de long : elles font compofées de cinq feüilles prefque rondes, grandes environ comme l’ongle du petit doigt, un peu creufes comme les feüilles du Cochlearia “< dentelées ii 738 “OIDESORAP TION ; tout au tour: elles font attachées par un pedicule fort court & fort menu , à une tefte dela grofleur d’un pois, verte &c goderon- née, qui poufle de fon fonds trois à quatre filers fort courts , un peu épais, chargez chacun d’une petite cefte jaune, ronde, & de la groffeur de la vefte d’une épingle. | Ses fruits font de mefme grandeur & figure que ceux de l'éra- ble, ordinaire ; c’eft à dire que leur cefte eftun peu plus groffe qu’un pois chiche, dont l'écorce eft affez dure & enferme dans deux cellules, deux femences prefque de la groffeur de la femen- ce d’orobe, d’un gouft fade : ces ceftes ont quelques éminences en façon de crefte , & font ornées de deux où trois aifles faites de mefme façon que celles des fruits de l’érable, la couleur de ces aifles eft d'un tanéelair, entremeflé de tant loit peu de rouge. Les feüilles des plus jeunes plantes, & mefme les plus jeunes feüilles ont les bords couverts de poils blancs &c fort deliez, qu'el- les quittent en fuite quand elles ont acquis leur grandeur naturel- le. Je l'ay vetie en fleur prefque pendant tout le temps que j'ay refté dans l'Ifle S. Domingue , où on la trouve en plufieurs en- droits. 06 EE 0 EL ES LORS ES ES ELA ENS ES ENG ER EP ES ES A ER EN ee XÉrES Clematis baccifera, glabra & villof, rotundo & umbilicato folio. Clematis à bayes, life &* velui. Ette plante couvre toutes les hayes par fes farments qui font menus, fouples, ronds , unis , &c qui pouflent alcernati- ment à chaque nœud (qui font affez proche les uns des autres} une feüille & rarement deux : ces feiulles font prefque rondes, & quelquefois de la figure d'un cœur émoullé : elles ne font pas attachées a leurs pedicules immediatement par le bord, mais un. peu plus par deflous le dos ; leur grandeur eft indeterminée , il y en a qui font grandes comme la paume de la main, & d'au- tres beaucoup moindres : elles ont quelques nervüres tant foi peu eflevées qui {ortant de l’infertion du pedicule s'étendent deçà & dela par la feüille,enfin elles ont beaucoup de rapport aux _feüilles de V Ariftoloche ronde , tant par leur figure que par leur confiftence. On en trouve de deux efpeces ; l’une eft tour à fair liffe, 8&c c'eft Ja plus frequence; l'autre a {es feüilles cotoneufes & blanchaftres, DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 79 mais elle eft plus rare : on peut y ajoûter une troifiéme efpece que j'ay fouvent remarquée dans l’Ifle S. Domingue, dont les feuilles font attachées immediatement à leurs RE par le bord. 4 Les unes & les autres pouffent de branches fort menuës du mefme endroit d’où fortent les feüilles : elles ont environ demi- pied de long , & font couvettes de feüilles beaucoup plus petites que les premieres qui s’entrecouvrent fouvent les unes les au- tres , & compolent comme la cheûte d’un fefton. Du fond de chacune de ces feüilles il en fort une petite grape de fleurs blan- ches fort menuës, & compofées de quatre petites feuilles poin- tuës : aprés qu'elles font paflées, il y vienc des baÿes rouges COM me du corail, & grofles comme la femence de l’orobe ; onles pren- droit pour des bayes de nos chevre-feuilles, car elles en ont la _ groffeur, la couleur & la confiftence, & elles pendent en-bas en Abe de petites grapes. On appelle cette plante dans nos Antilles, & particulierement dansla Martinique ( Liane à férpent , ) à caule de la grande vertu qu'elle a pour guerir les morfures des ferpents,& par ce que le con- tour de fa feuille reprefente le plan de la tefte de ces animaux. C'eftle Caapeba des Brafilens, l'erva di noftra S'enora , Herbe de Noffre-Dame, Cipo de Cobras, des Portugais, de Marcgrave liv. r. chap. 13. où 1l dit que les feüilles de cette plante font un fingu- lier remede, contre la morfure des beftes venimeufes, tant pour les hommes que pour toute forte d'animaux ; fi on en pile les feuilles & fi on les applique fur la morfure, fans qu'on foit obligé de recourir à d’autres remedes. Sa racine eft excellente fuivant cet auteur, contre le calcul ou la gravelle, & c’eft cette racine qu'un Portugais donnoit avec grand fuccez. Pifon la nomme de mefime dans fon liv. 4. chap, 44. où il rap= porte & enfeigne les ufages qu'il en a fait, & quonen peut faire, Il apprend que cette racine coupée par petits morceaux, & mife à infufer dans une liqueur convenable, luy communique fà vertu, qu'elle ne donne point'de méchant gouft au vin, ni à la biere dans laquelle on la met infufer, & que les malades s’en fervent avec fuccez, au lieu de leur boiffon ordinaire, à caufe qu'elle em- porte les obftruétions des reins, des ureteres & de la veflie, chaf fant fort les matieres graveleufes ; & enfin que les Portugais la preferent à tout autre remede. Il dit encore que cette plante leur cft en grande recommandation , non feulement pour les vertus dont nous venons de parler , mais encore à caufe de fes facultez, qui font fi oppolces aux venins ; & il affure auffi que le fuc qu'on »“ a 80 HASCRIPIELON exprime des feüilles fraifches guerit la morfure des ferpents, & que la racine pilée avec les feuilles & prife dans du vin , détruit la force du poifon qu'on auroit avale. XETY. Clematis quadrifolia, flore digitalis luteo, claviculis aduncis. Clematis à quatre feüilles , à fleur jaune de digitale. Ette plante s'attache fur les rochers , ou fur les troncs des arbres de la mefme maniere que nos lierres : elle poufle des farments fort menus, & de couleur cendré, entrecoupez par des nœuds aflez prés les uns des autres, à chacun defquels il y a deux pedicules fort menus, & longs d'environ un pouce, oppofez les uns aux autres : chaque pédicule porte deux feuilles d'environ un pouce & demy de long, & d'un pouce de large, appuyées chacune fur un autre pedicule beaucoup plus court, & qui n'a qu'environ deux ou trois lignes de long : elles font arrondies par le bas, & pointuës par le haut, membraneufes, unies, d'un vert- gay par deffus, mais un peu plus clair par deffous avec une nervü- re, & quelques petites coftes traverferes, courbées vers le bord. [1 fort un tenon fort court d’entre les pediculesde ces feüilles, qui fe fend en deux ou trois autres, crochus & pointus : & c’eft par ceux-cy , que la plante s'attache contre les troncs desarbres. Je n’ay pu trouver aucune de ces plantes en fleur, ni en fruit dans la Martinique,quelque diligence que j'aye faite : mais étant arrivé à S. Domingue vers le mois de Novembre, j'en vis quelques ar- briffeaux chargez, d'où pendoient quantité de longues gouffes : & au mois de May fuivant , je vis quelques arbres tous couverts de leurs fleurs. + Elles font faites prefque comme les fleurs de nos digitales, mais tant foit peu plus grandes &c plus ouvertes par le bord, qui eft tail- lé en cinq découpüres rondes : elles font jaunes, fans odeur, & {or- tent du fonds d’une petite coupe, dont le bord eft aufli taillé en cinq pointes, & qui eft fouftenuë par un pedicule fort menu d’un peu plus d'un pouce de long, articulé par un petit nœud versle bas, & attaché joignant le pedicule des feuilles. 2 skes goufles qui viennent en-fuite ,ont environ deux pieds de long fur environ demi-pouce de large ; élles font fort applaties,&c finiffenc par un bout fort pointu: elles font de couleur tané étanc Fee meures DES PLANTES Df L'AMÉRIQUE, êt meures, & s'ouvrent dans ce temps-la en trois longues lamés , & font voir deux rangs de femences rondes, prefque comme des lene tilles, ayant à chaque bout une membrane blanche fort delice en façon de deux aiflerons: ces femences font attachées tout le long & des deux coftez de la lame du milieu , & font mifes les unes fur les autres en façon d’écailles. On appelle certe plante Liane an chat, dans la Martinique , à caufe de fes petits tenons crochus & pointus, comme les griffes d’un chat, & on l'appelle Fleur de May,à S. Domingue, à caufe de ce qu’elle fleurit dans le mois de May , où pour-lots elle fre d'ornement aux arbres qu'elle couvre. SERA GRR EG PSE D DE AE AE EPA ES EE LED 603 LI Dee X:CY. | Apocynum majus fcandens, filiqua oblonga , tumida, & glabra. © Grand Apocynum montant, à goulles lies , longues … © enflées. C Ette plante poufle des ceps comme ceux de noftre vigne, ils produifent des farments affez gros & noïeux , dont l'é- corce eft fort épañe, entrefenduë de quantité de rides, & de cou- leur verc-cendré: ils produifent des branches de la groffeur d’une plume a écrire, & qui rampent fur les hayes & {ur les arbres : Leurs nœuds font aflez cfloignez les uns des autres, & pouflent chacun deux feüilles oppofées d'environ demi-pied de long , & de trois pouces de large vers le milieu, pointuës au bout, & dé- _Coupées en façon de cœur vers le pedicule qui eft tortu, & quia # caviron un pouce de long : elles font tendres , unies, & leur cou- - Jeur eft vert- gay , ayant par deflous une nervûre , & des coftes courbées vers le bord. | | Au mefme endroit d’où fortent les feuilles, il y à comme une ombelle de plufieurs fleurs , d’une feule feüille découpée en cinq pointes en façon d’une étoile : elles ont environ demi - pouce de diametre , & font un peu concaves au milieu ; leur couleur eft rouge-brun : elles n’ont aucune odeur, & fortent comme d’une petite LR compofée de cinq feüilles vertes , appuyées fur des pedicules fort courts, qui font tous attachez fur un appuy com- mun, un peu plus gros, mais fort court. be nes LE sl Ces fleurs avortent prefque routes : celles qui reftent produi- fent chacune une gouffe attachée à cet appuy commun: ces goufs 82 rusé EME CM 1 PET ON Es Les reffemblent fort bien à certaines petites calebaffes, dont-les chaffeurs fe fervent pour tenir de la poudre ; elles ont environ demi-pied de long, & deux pouces de grofleur vers le milieu, qui eft l'endroit le plus gros: elles font toutes unies & rondes, ayant pourtant une petite arefte dans leur longueur, par laquelle : elles S’ouvrent étant meûres : leur écorce eft folide comme un cuir en durci ; du commencement elle eft verte, en fuite elle devient gri- {tre : fà fubftance interieure eft une chair fort blanche , & pleine de lai& ,elleenferme un petit corps de pluficurs femences, placées les unes fur les autres comme des écailles ; ce corps eft envelopé d'unemembrane blanche & fort deliée : ces femences font appla- ties comme de petites lames , leur figure eft ovale : elles font lon- gues d'environ cinq à fix lignes fur crois de large, &c finiflent com- me par un petit manche orné d’un panache , qui eft compofé de quantité de perirs filets argentez &c deliez comme de la foye tres- fine, & qui s’épanoüit & fe dilate de la mefme façon que ces pa- _ naches que nous appellons #sgretes : ces femences font de couleur rouffaftre , lors qu'elles font meures ; & pour lors la goufle s'ou- . vrant.elles fe détachentlune de l’autre, fortent hors de la goufle. Cette plante eft pleine d'un fuc blanc comme du laiét , & d'un gouft doucçaftre & adftringent ; d'où vient que quelques-uns la. nomment Liane laiéteufe : il s'en trouve en plufieurs endroits dans nos Ifles , où je les ay veuës en fleur aux mois de Juin & de Juiller , & j'en ay cueilly des goufles meûres en Mars & en Avril. Marcorave parle d'une plante liv.r. ch. 10. qu'ilnomme /bati des Brafliens , qui quoy qu'elle ait fon fruit plein de verruës, ne laiffe pas d’eftre de la mefme efpece. re este TT cu del MR no ami cc MOV D: = Apocynum fcandens, flore ner albo. =. Apocynum montant , à fleur de laurier-rofe , blanche. 7 plante pouffe quantité de farments fur les arbres , & fur les hayes , de la groffeur d'une plume a éctiré , unis , fou- ples , & vert-cendrez : les nœuds font fort efloignez les uns des autres, il ya à chacun deux feüilles oppofées d'environ trois pous _ ces de long, & d'un pouce & demy de large ; elles font prefque ovales, plus étroites pourtantwers le pedicule , & arrondies vers le bout avec une petite pointe : elles fonc lifles , folides , & épaifles comme du velin : leur deffous eft vert-clair ; avec une nerv üre L DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 83 tout au long, qui diftribuë de part & d'autre quelques coftes tra- verficres paralleles , mais courbées vers le bord : le defluseft verc chargé, & leur pedicule aenviron demi-pouce de long : quandon les arrache, elles jettent un fuc fort blanc d’un gouft aditringent, Les fleurs fortent de l'endroit mefme d’où naiffentles feiulles # il y en a quelquefois trois ou quatre enfemble , mais le plus fou- vent il n'y en a qu'unc: leur pedicule a trois ou quatre lignes de long, & foûtientune petite coupe verte, longue de trois ou quatre lignes, fort étroite en-bas, & divifée par le haut en cinq pointes: la fleur qui fort du dedans de certe coupe eft fort blanche, & fans odeur ; elle eft faite de la mefme façon que les fleurs de nos lau- riers-rofes, qu’on appelle enlatin #erior ou rhododendron ; elle eft pourtant un peu plus grande, & le fond interieur de fon tuyau eft jaune-pafle, mais la partie exterieure du mefme tuyau eft rant foit peu rouge : outre cela fes découpüres ontun cofté arrondi, & l'autre taillé en façon d'un bec pointu. | Les fruits de cetre plante font deux goufles qui font la figure de deux petites cornes rondes, & aiguës, droites, longues d’envi- ron demi-pied , & épaifles d’une ligne & demy , attachées rou- tes deux enfemble au mefme pedicule , & prefque paralleles entre elles : elles font fort unies , de couleur verdaftre , pleines de quan cité de petites femences , & d’un petit poil fin, & delié comme de la foye, de couleur chaftain. ns ; | - Cette plante fleurir & porte fes gouffes meures en divers mois de l’année ; elle aime particulierement les marais qui font proche de la mer. J'en ay rencontré fouvent au quartier de Leogane dans l'Ile S.Domingue,& à la Martinique,le long de la Riviere du La- mentin. RE VEL Bryonia racemofa, foliis ficulneis. - _Coluvrée à grapes , à feüilles de figuier. _ A racine de certe plante eft femblable par fa figure à celle _Ade nos groffes raves ; elle eft de mefme confiftence, & blan. che en dedans , grifaftre en dehors, mais elle a dans le centre une nervûre comme ligneufe. 5 à PE Elle pouffe quantité de farments de quatre à cinq lignes de grofleur, anguleux, verds, noteux &c aifez a rompre. Il y a à cha- que nœud une feüille , 8 un tenon, comme celuy de ie vignes: 1} 84 DES CRT Pp T'ON les feuilles font prefque de la mefme grandeur forme & afpreté ue celles de nos figuiers , quoy qu'elles ne foient pas fi épaifles ni fi fragiles : bien fouvent la mefme plante en porte, qui font encore plus découpées que celles des figuiers,& d’autres qui ne le font pas tant : les unes & les autres ont quelques petites dentelüres tout au tour. IL fort des nœuds qui font aux extremitez des farments, des _ branches affez longues & menuéës,qui ont des rameaux alternatifs béaucoup plus courts, plus menus & aflez efloignez les uns des autres : chacun de ces rameaux porte deux fortes de fleurs alter- natives, dont les unes font fteriles, &c les autres fertiles. Les fteri- les font de petites coupes pofées fur un pedicule de deux ou trois lignes de long , &c groffes aufli d'environ trois lignes de diamé- tre, avec un petit pilon en dedans ; leur bord eft entouré de cinq pecites feiilles d'un jaune- pafle un peu pointuës , fenduës au bout, & recourbées en dehors. Les fertiles font beaucoup plus | petites ; elles font firuées fur le commencement du fruit, qui devient en-fuite de la mefme figure 8 groffeur que nos olives : ces fruits font attachez à des pedicules minces , qui fe recour- bañt en haut , font que les fruits regardent aufli le mefme cofté. Leur peau eft fort deliée & unie, verre ducommencement, mais en fuite elle devient rouge comme du corail : il y a dans ces fruits un peu de chair mucilagineufe, d'un fuc blanchañftre & amér, qui enferme deux ou trois femences prefque de la groffeur, & figure de celles de nos melons ; tous ces fruits enfemble com- pofent une efpece de grape, fort agreable à voir, particulierement lors qu'ils font meürs. J'en ay veu en fleurs & en fruits dans les mois de May, & de Juin , en divers endroits de l'Ifle S. Domingue. | 206 653 L003 ED LOS LOI FOP3 ESS LAS ED EAP3 2 EME LOI LD EP EI LOS ESS EI LI 62 £9b3 ES ES EI SO» | LÉVIÉE Bryonia fructu alato, foliis auriculatis. Coluvrée à fruit aillé , à feñilles oreillonées. Ç' A racine eft quelque fois groffe & faire comme l'œuf d'un AD oye ; d'autrefois elle eft longue de quatre à cinq pouces,épaif- {e environ de deux , & arrondie par les deux bouts, en façon d'un petit boudin * elle eft de confiftence de rave, fans aucune nervü- re; fon écorce eft fort mince de couleur-cendré , un peu ridée & _ raboteufe par plufieurs petites boffertes : fa chair eft fort blanche, tendre & d'un gouft de féve: elle ne poufle qu'un farment fort me- DES PLANTES DE. L'A MERIÎQUE, &gf nu, vert ,liffe , noïeux, qui rampe fort au long fur les hayes , & qui eft plus épais dans fon commencement , où il eft auffi accoma pagné de plufieurs petites racines fibreufes & grifaftres, Il y a à chaque nœud deux petits aiguillons fort tendres, du milieu defquels fortune feüille aufli affez cendre, appuyée fur un pedicule de trois lignes de long : ces feüilles font longues d’envi- ron trois pouces ; leur bafc eft élargie par deux avances en façon d’oreillertes, & elle a prés d’un pouce de large, mais le corps dela feüille eft fort étroit & finit en pointe : le deffous eft_blanchaftre, rant foit peu velu, & fouftenu par trois petites nervüres qui en parcourent lalongueur, & le defluseft tout à fait life, & d’un vert fort gay | Dans les endroits d’où fortent les feuilles, ilen fort aufiun petit rameau de trois à quatre pouces de long , chargé de fort petites fleurs compofées d'une coupe grofle comme la refte d’une épin- gle, & furmontée par cinq petites feuilles blanches : ces fleurs {ont fuivies par une grape de fruits,dont la figure approche de cel. le de la moitié du fruit de l’Erable, de fix à fept lignes de long fur crois de large: leur aifle eft fort mince ; & ils font comme afgentez du commencement, en fuite ils deviennent fauves, & ils renfer- ment une femence femblable à une petite lentille , & d’un gouft de legume. | | É __ J'aycrouvé certe plante à l’entour du Port-de-Paix dans l’Ifle S. Domingue. FT Cucumis triphyllus, fruétu variegato. Coucombre à feüilles en trident , à fruit bigarré. . A racine eft aflez femblable à celle d’une rave, épaifle d’un : S pouce, longue de prés d’un pied, fourchuë & terminée par d’autres petites racines qu’elle pouffe : fon écorce eft grifaftre & raboteule , à caufe de plufeurs petites verrües dont elle eft cou- verte, hs oz. Ses farments grimpent fur les faiftes des arbres les plus élevez, _quoy qu’ils n’ayent que deux ou trois lignes de groffeur : ils fonc ronds, fort fouples , vers-cendré, & auffi raboteux que la racinc : _ ils ont à chaque nœud , qui font éloignez d'environ demi-pied les uns des autrés , un tenon long & menu comme celuy des … vignes, & trois feüilles atrachées = né : ces feüil- ee | ii 36 D:8:SA0 RAP TTION les font forttendres, unies, & d’un vert-chargé: celle du milieu eft affez femblable à la feuille du laurier , mais celles des coftez font prefque taillées en demy-cœur : les unes & lesautres ont en- virontrois pouces de long, & un pouce de large. Les fleurs naiffenc trois à quatre enfemble vers les extrémitez des farments , tancoft fur de petites branches, tantoft dans l’en- droit mefime d’où fortent les feuilles : elles font faites de mefme que celles de nos coucombres,mais d’un beau vermillon : les unes {ont fteriles , & les autres fertiles : les ferriles produifent un fruit femblable à un petit coucombre , un peu plus gros que le fruit du coucombre fauvage : il eft cout uni & vert par dehors, mais rayé enlong par quelques bandelettes blanchaftres : fa chair eftrouge & fort douce,de mefme confiftence que celle de nos cou- combres, &fes femences font faites & difpofées de meme. Jay trouvé cette plante au quartier de Leogane dans Ffle S. Domingue, où je la vis en fleur & en fruit , dans le mois de Jan- vier. A ES ES LAPS EE EN EDEN GA ED FA LOT ED EU AD EU EU ED EE ED ES EP Dee Hs | Colocynthis flore albo, fimbriato, fruëtu oblongo. Coloquinthe à fleur blanche , frange. R Ç° Es farmients font fort menus, lifles, verts, anguleux & fou ples :les nœuds font environ à deux pouces de diftance l'un de l’autre, & chacun d'eux a un tenon fort mince & fort long, une feuille, & bien fouventune fleur. _ : . > Les feüilles n’ont pas plus d'un pouce d’étenduë ; elles font taillées a peu prés comme les feüilles de la pomme-de-Merveille, que G. Bauhin appelle Bal/amina rotundifolia repens vel mas: elles font un peu rudes, & attachées à des pedicules d'un pouce de long ; elles ont par deflus quelques petites taches grifaftres, & quantité de petits points quafi imperceptibles. Ses fleurs font fort blanches, de mefme grandeur & forme que celles de nos Calebaffes, en Latin Cucurbita Lagenaria , flore albo, folio molli, de G. Bauhin , avec cette difference pourtant qu’elles font toutes frangées par le bord : il y en a de fteriles aufli bien que de fertiles ,comme dans toutes les plantes de ce genre. . : ; .Le fruit eft de la figure d’une poire allongée , long de quatre à cinq pouces, & gros d'environ un pouce & demy : fon écorce | cft affez minçe, tendre, & unic par dehors , verdaftre &c marquée DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 8 en long par quelques lignes d’un verd un peu plus clair, mais fa chair eft fort blanche & fort amere , enfermanc quantité de fes mences un peu longues, étroites & de couleur minime, J'ay trouvé certe plante dans les bois de l'Ifle S. Domingue en allant du Port-de-paix au Mouftique : je la vis en fleur dans le mois de Decembre, & jen cueillis les fruits dans le mois d'Avril fuivant : ellea grand rapport par fa fleur à la plante que Breinius appelle planta fcandens, hederaceis foliis, zeilanica, dans les obfer- vations des fcavants d'Allemagne,aux années 4. & 5. obfervation 137. quoy que fes feuilles foient un peu plus petires, & n’ayent pas tout à fait la mefme entaillüre. GE ie Lupulus foho trifido, fruêtu tricocco, & hifpido. Houblon à feüilles en trident , € à fruit piquant. ie efpece de houblon rampe & monte fur les hayes & fur les arbres de la mefine façon que le houblon commun, mais {es farments font plus petits ; ils font verts & velus : fes nœuds {ont auffi afez éloignez les uns des autres, & à chacun d'eux il; a une feüille attachée fur un long pedicule : ces feüilles font prel- que dela grandeur de la main ouverte , fenduës en trois décou- püres aflez profondes , & taillées vers le pedicule en forme de cœur : ces découpûres font pointuës, & ont environ deux pou- ces de large, elles font dentelées fort legerement, & leur couleur eft vert-obfcur , mais leur deffous eft velu , & comme ridé par quanuré de petites coftes. | . Du mefme endroit d’où fortent les pedicules desfeiilles , il en fort un autre pedicule (8 quelquefois mefme deux à trois ) fort long & fort menu, qui porte en fon extremité une efpece de bour- fe compofée de deux feüilles faites prefque en cœur d'environ un rouge & demy d'écenduë, & decoupées en trois pointes par le : Lou : elles font veluës & chargées de quelque coftes d’un boutà l'autre,accompagnées aufli a leur bafe de deux autres feüilles peti- tes &étroires: il fort du fond de cette bourfetrois perics pedicules, dont celuy du milieu eftroûjours le plus long : chacun d'eux porte _unfruit de la groffeur d’un pois chiche, fait de la mefme façon que le fruic de l'Helotropium tricoccum , de G. Bauhin , en François | Tournefol; & ce fruit eft entouré de neuf petites feüilles étroi- tes & pointuës, qui y font comme collées par deflus : elles fonc 83 DESCRATPTION auf dentelées tout au tour, & couvertes de quelques petits poils blanchaftres & piquants comme ceux de nos orties ordinaires, qui font fouffrir une demangeaifon fort importune quand on les touche , entrant dans les doigts , d’où on ne les peut tirer que fort difficilement : ces fruits ont auñli à leur bout un petit ftile farmonté d’une petite tefte en façon d'un nombril : ils fonc verts du commencement , en fuite ils deviennent fauves : on trouve dans chaque cellule une femence ronde, & blanche, couverte d'u- ne petice membrane noire & fort deliée. | Je n’ay pas peù obferver les fleurs de certe plante, quoy que je Paye trouvée en plufieurs endroits de la Martinique, au quartier du Fort S.Pierre, particulierement dans le jardin des R.P.] efuites. CESR Convolvulus luteus, polyanthos. Liferon , à plufieurs fleurs Jaunes. S Es farments font fort menus, & ils ont à chaque nœud une Ÿ feuille faire en façon d’un cœur, pointue par le bout, de qua- tre à cinq pouces de long , & de trois à quatre pouces de large; ces feüilles ont le pediçule fort long & orcile , elles font aufli, fort tendres , liffes, d’un vert-foncé, 8& comme ondées à l’entour ,avec une nervûre, & quelques coftes par deflous. | Il fort des mefmes nœuds un autre pedicule fort long, & un peu plus gros que celuy des feüilles , particulierement vers le bout, qui foûrient un bouquet de fleurs femblables à celles de nos liferons ou clochettes , de couleur jaune éclatant , ayant dans leur fond cina petits filets avec leur reftes un peu longues & blanches, & ces filets entortillent un ftile un peu plus long , dont la tefte eft verte & fenduë. | Les capfules font rondes & orofles prefque comme le bout du petit doigt, compolées d'une membrane folide rouge-brun, qui enferme deux ou trois femences de la groffeur d’un pois ordi- naire , couvertes d’un velouté roux & luifant. J'en ay trouvé quantité dans la Martinique, &c dans l’Ifle S. Domingue, où j'ay remarqué qu’elle y venoit plus grande, mais celle qui croift a la Martinique, a les pedicules qui fupportent le bouquet des fleurs ,accompagnez dans leur longueur de deux manieres d'ailes frifées : elle fleuri en Janvier &ten Fevrier. CIIS DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE, 89 225 640} EG) Eolien EQD3 ED LA) ED) Cab Là FO) Ed ESP? ED 63 603 r ER) EI EN ED EU 13 EU EOPI LOI Dee CTI. … Convolvulus coccineus, folio angulofo. Liferon à fleurs d'écarlate, &* à feüilles anguleufes. | + sé Es farments de cette elpece font fort menus, ronds & gris faftres ; fes feuilles font fort tendres, de la figure d’un cœur, avec quelques avances tout au tour ; qui les rendent anguleules ; : elles fonc liffes, d’un fort beau vert, d'environ quatre à Cinq pou- ces d'étenduë, & attachées à des pedicules affez longs. Dans le mefme endroit d’où fortent ces pedicules, il en forc un autre aufli-long & menu, qui fe divife en plufeurs autres beau. coup plus courts, plus menus, & qui portent des fleurs de cou- leur de pourpre fort éclatant: chaque fleur effcomme un tuyau de _ prés d’un pouce & demy de long, & gros environ comme une plu. meaécrire, maisun peu plus menu en fon commencement ve _ tuyaufe dilate enfuice,en façon d’un petit entonnoir de neuf à dix dignes de diamétre, découpé à l'entour fort legerement par cinq entailläres rondes , à chacune defquelles aboutit un rayon poin- tu: du fond de ce tuyau fortent quelques filets fort minces, & blancs colorez legerement de rouge. | Les capfules des femences font rondes & groffes comme des pois chiches : elles s'ouvrent en quatre , & contiennent en,çchaque quartier une femence noiraftre prefque aufli groffe qu’un otobe, J'en ay trouvé en plufeurs endroits de l'IfleS. Domingue, par- . ticulierement vers le Port-de-paix : elle fleurit en Decembre & en Janvier. vit: - Convolvulus marinus catharticus , folio rotundo, | flore purpureo. HE r Liferon marin purgatif, à feüilles rondes | . © à fleurs pourprées. me. } Es racines de cette plante font des farments fort longs qui tracent & occupent une grande étenduë dans les lieux fa- blonneux le long-des coftes ou anfes de mér : ces farments font de Ja groffeur d’un pouce, de confiftence quafi de bois, blancs en de- M pen 90 | DESCRIPTION dans & pleins de laiét, couverts en dehors d’une écorce noire, & toute gerfée : ceux-cy en pouffent d’autres plus menus que le petit doigt, & qui rampent fort loin fur le fable, jettant à leurs nœuds , quelques petites racines fibreufes & blanches : ils por- tent auffi dans toute leur longueur, quantité de feüilles atrac hées à des pedicules affez longs & épais, marquez de deux petites ta- ches rouges vers la feuille. | Ces feuilles font prefque rondes, & comme pliées en dedans, liffes & fort épaiffes , d'environ quatre pouces de grandeur, ayant ar deffous une nervûre en long , & plufieurs coftes paralleles qui È traverfent obliquement , & qui fe courbent vers le bord : elles fonc d’un fort beau vert, tant deflus que deflous , & jettent du laiét quand on les coupe aufli-bien que toute la plante. Les mefimes tiges pouffent aufli des pedicules fort longs, qui portent trois Ou Quatre fleurs , & quelquefois une feule , de mef- me façonque cellesde nos liferons ; mais un es plus grandes, pourprées tant dedans que dehors , ayant prés de trois pouces de _ diamétre & cinq ou fix filets blancs en dedans , dont le plus long {oûrient une petite boule blanche diviféeen quatre quartiers ; 8e les autres ont une pointe blanche un peu longue. = Ses femences font veloutées de noir , aflez femblables a de peti- tes noiferces:il y enatoûjours trois ouquatre dans des bourfes coms polées de trois à quatre feuilles membraneufes de couleur-tané. + Je n'ay jamais veu cette plante que le long des fables de la mer, c'eft pourquoy on l'appelle vulgairement patate de mer , à caufe qu’elle reflemble fort,tant par {on étenduë que par fes fleurs , à la plante qu'on nomme fass , qui n’eft autre qu'une efpece de FREE laracine eft bonne à manger , & fort eommune dans toutes nos Îfles. | Les Caraïbes l’appellent Camou/roulré : c'eft le Convolvulus marinus , [è foldanella : hféron de mer,ou foldanelle, de G.Marc- grave li. 1. chap. 24. c'eft auflile /alfa do praya , des Portugais, de G. Pifon liv. 4. chap. 69. où traitant de fes vertus, il dit que les irments & les feuilles fraifches font d’une chaleur temperée , & ont la vertu de ramollir,8& que pour cela elles font fort utiles pour faire des bains , & qu'elles fervent aufli à fortifier le corps dans les maladies froides : enfin la décoction des farments & des raci- cines feches, prife par la bouche , peut fervirau mefme ufage : les feüilles fraifches appliquées fur les cautéres y apportent du foulà- gement. - ess Jay pourtant appris par des perfonnes experimentées, que fon fuc épailli eftoit fort purgarif :aufli c’eft une veritable efpece de DES PLANTES DE L'AMERIQUE. gt fcamonée , & l’on peut donner ce fuc en mefme dofe que celu de la fcamonée ordinaire ; c’eft-à-dire depuis dix jufques à dou ze & quatorze grains : on peut la corriger à la vapeur du fouffre ,. avec le crême de tartre , où avec les coins ordinaires ; & au de. faut de ce fruit, on peut fe fervir de la chair du fruit de la goya- Le ou le mefler avec quelques amandes , ou quelques femences roides. | bise 3e 0 3 EG € ED ED ED LAPS ENS EAN EU ED ADS EDS ES ER ES ED LOS LOS EPS EN De | C V. … Convolvulus marinus, catharticus, foliis acetofx, flore niveo. Liferon marin purgatif , à feüilles d'oxeille, > = à fleurs blanches. YEtte plante eft de mefme nature, &rampe dela mefme fa- çon & dans les mefmeslieux que la precedente : fes feüilles font de mefine grandeur & figure que celles de l’ozeillecommu- ne : elles font pourtant un peu plus épaifes , plus tendres, & d’un vert plus gay , pliées en dedans , avec une nervüre , & quelques coftes traverfieres. STE C UPS HAE 14 _ Ses fleurs font de mefme que celles de la precedente : mais elles font un peu plus petites, & de blanc de laiét , avec le fond rouge- foncé : fes femences ont auflila mefine figure, & font velourées de noir : quoyque un peu plus petites, enfin toute la plante jette un laiét fort blanc comme la premiere , & fon fuc épailli eft auf purgatif. | Jen'ay jamais veu cette plante que dans un feul endroit, le long de l’Anfe du diamant à la Martinique, du cofté de l’'Eft. Je la trouvay en fleur au mois de Janvier, & j'eûs beaucoup de pei- ne à y appercevoir quelques femences, aprés avoir cherché long- temps. æ É salue. 4. pee Atiftolochia longa, fcandens, foliis, ferri equini effigie. Arifloloche longue, montante, à feïilles en fer-de-theval. | Arpré miere fois que je découvriscette plante, je crus avoir À rencontré la Cortrahierva, dont Nard Anthoine Reche | M ij Ex:ES CRE D P.TET ON parle dans fon 8. liv. ch. 58. à caufe de la reffemblance de fes feüil. les ; mais quelque temps aprés ayant trouvé la plante en fleur , je connus que ceftoit une efpece d’Ariftoloche longue, fur-tout en ayant goufté la racine qui ef fort amere, celle de la Cortrahierva, eftant douce, fuivant le rapport du mefme auteur. Cette racine a plus d’un pied de long , & prés d’un pouce d'é- paifleur : elle eft enfoncée droit dans la terre, & finit par quelques {oufdivifions : fon écorce eft grofle & noire en dehors, & toute découpée en long par de longues fentes ; le dedans eft jaunaftre, & d’un gouft fort amer : les tiges qu’elle pouffe font fort menuës, liffes, rondes, & rampent fort avant fur les hayes : elles font en- trecoupées de plufieurs nœuds, à chacun defquels il y a une feüil- le taillée prefque comme un fer de cheval, dont les deux bouts (ont émouflez: ces feüilles ont un peu plus d’an pouce d'étendué, & leur pedicule a environ un demy pouce de long : elles font lif- fes, membraneules, d'un beau vert par deflus , un peu pales par deflous, & chargées en long de deux ou trois nervûres qui partent d’une petite cofte qui eft un allongement du pedicule. Les fleurs font prefque de la mefme figure que celles de nos ariftoloches, mais beaucoup plus élargies dans leurs ouvertures, ayant auffi la langue pointuë , &c plus étenduë : elles font jaune. afles & venées derouge-brun. Le fruit eft gros comme un œuf de pigeon , ayant une pointe émouflée ai bout d’en-bas: ileft divifé en fix angles arrondis, dont le-dos eft furchargé d’une arefte ronde & cflevée ; il eft aufli divifé en dedans en fix cellules pleines de femences noires, plattes, fort minces,arrondies par un bout & pointuës par lautre, rangées de plat les unes fur les autres. ROSE - J'en ay trouvé en plufeurs endroits de l'Tfle S, Domingue, fur- tout au Port-de-paix, où je l'ay veuë en fleur en Novembre & en Decembre, & en fruit en Février & en Mars. EVE Phafeolus filiquis latis ,hifpidis, & rugofis, fruétu nigro. = Phafeoke à gouffes larges ,veluës, © fromcées. | C Etre plante rampe furles arbres de la mefme façon que nos : Fe phafcoles : fes feuilles font faites de mefme maniere & de mefme grandeur : elles font pourtant un peu plus folides : quand elle a attrapé le haur des arbres, elle pouffe certains filaments trés DES PLANTES DE L'AMERIQUE, CE longs , de la groffeur d'une des plus oroffes cordes de viole, qui pendentenbas,& ont à leur bout un grouppe de fleurs,tantoft jau- nes, tantoft pafles : ces fleurs font compolées d’une coupe verte, un peu plus groffe qu'une noifette , ayant le bord taillé par quel- ques découpüres; elles fonc attachées à un pedicule fort court: il {ort cinq feuilles du fond de cette coupe, dont la plus courte eft _creufe & s'éleve un peu en haut, pouffant comme de fon fein les autres quatre qui font pointuës, d'environ deux pouces de long, & de huit à neuf lignes de large: de ces quatre feuillés il yena deux ar Les coftez qui couvrent prefque les deux autres,de façon qu'el. s-ne montrent que leur extremité : du milieu de ces teüilles il en fort aufli plufieurs filets un peu plus longs que les feüilles , fore menus & fort blancs, ayant chacun une pointe jaune ,excepté le plus long dont la pointe eft blanche. | | La plufpart de ces fleurs avortent,de forte qu’il n’y en aura qu’en- viron deux ou trois qui portent des fruits ou des gouffes d'environ un demi-pied de long, de deux pouces de largeur, & de prés d'un pouce d'épaifleur, un peu enflées aux endroits où font les graines, arrondies vers le pedicule , & pointuës au bout : elles font routes ridées par certains plis aflez eflevez qui les traverfenc, & font cou vertes (excepté le dos qui eft nud & liffe ) de petits poils fort me- aus & fort penetrans,qui donnent bien de l'embarras quand on les manie, carils s’atrachent fi fort aux doigts qu’on a peine à s’en dé. faire : elles font vertes du commencement , & en-fuite elies des viennent noiraftres ou fauves. R Il y a au dedans deux ou trois haricots attachez chacun dans fa cellule par une petite membrane noire & frangée, & qui eft fore adherante au fruit mefme: ce haricot, ou ce fruit eft tout à fait rond, mais comme applati, de prés d’un pouce de diametre, & de . quatre à cinq lignes d’épaifeur ; fon écorce eft dure, quoyqu’'affez mince ; elle eft noire, luifante , & grenée à la façon du chagrin, entourée comme par un anneau tout life ; fa chair eft blanche &c folide, mais d'un gouft fade. | Les Caraïbes mangent ces haricots, & fe fervent du fuc desfeüil- les pour teindre en noir les filets de leurs hamacs (qui fonc des lits d'une piece de toile de cotton qu’on fufpend en l'air par les deux bouts) nos François les appellent grazds pois à grater, à caufe de la grande demengeaifon que caufent leurs petits poils : c’eft le Mucuna des Brajiliens de G.Marcgrave liv.r. ch. 10. c'eft enfinle phaftolus Nicrirarum, phafcole des Négres, de Clufus dans fon liv.3. des plantes exotiques chap. 11. M iij 94 DESCRIPTION 206 a 3 LAS 66 003 0 DEAR EES EU PS EE ER ECO ES ER PE CVIILE Phafeolus amplo flore pelrato , filiquis nigris, & angulofis. Phafrole à grandes fleurs rondes. NS Es feuilles font auf difpofées de trois à crois fur chaque pedi- cule , de mefime que celles des phafcoles ordinaires ;elles font forc tendres ; celle du milieu eft plus grande, & un peu plus ar= rondie que celles des coftez , qui font quafi ovales ; mais les unes & les autres font un peu pointuës. La plus grande a environ qua- tre pouces de longueur fur trois de large : leur pedicule eft fort long & enflé par les deux bouts: du mefine endroit d’où fort ce .… pedicule, il en fort aufli une petite branche fort courte, qui porte en fon extremité quelques fleurs dont la feuille principale eft ron- de, à la façon d’un petit bouclier, mais un peu échancrée par le haut, d'environ deux pouces & demy de diametre; elle eft fort blanche , mais chargée d'un petit écuffon couleur d'azur , avec quelques lignes, qui partant du milieu, vont fe cerminer oblique- ment vers le bord : les deux autres feuilles qui font ficuces dans le fein de celle-cy, compofent une efpece de bourfe ou ventre rouge au commencement, blanc vers le milieu, bleu par le bord, & rayé en long par quelques lignes, | Ses gouffes font fort droites, de demi - pied de long fur cinq li- gnes de large , & un peu plus de crois lignes d’épafleur : elles fi- niffent par une pointe un peu longue &c fort aiguë : ellesont qua- tre areltes dans leur longueur un peu élevées & ondées : deux de {es coftez font tout à fait plats, & les deux autres arrondis par le dos : les cellules du dedans font toutes feparées par une membra- ne fort blanche , & ont chacune une femence un peu plus groffe qu'un pois, de figure prefque cylindrique , un peu enflée vers le milieu , ayant la face de devant applatie , & celle de derriere, ar- rondie : ces femences font de’ couleur tané-obfcur, & les goufles deviennent prefque noires. gs J'ay trouvé cette plante en fleur au mois de Decembre ; pro- che le paffage des trois rivieres,au Port-de-Paix de lIfle S.Domin- gue, & j'en ay cucilly les fruits meûrs aux mois de Février & de FIN, See ÉFÉÉLELETETELLETENTE REDON TETE TEINTE ET NNITIS TES EITITITIT EEE LÉ RS RÉAL LA LÉRÉTITILTER III LEELEI LIT I LER EE I LE PETER RRRRRENIE TITI AIREESS INDEX PLANTARUM:. Drantïum faxofum floridurn. 29. XLiit; À Adiantum nigro fimile, albiffimo pulvete confperfum. 30. XLIV: Adisntum nigrum Camericanum, pulvere candidiffimo afpeïfum, Breynii. 343 Adiantum nigrum, ramofum & bacciferum. UE" NUE Adiantum ramofum, foliis trapezis dentatis, 31 XLVI Adiantum nigrum ramofum , pulverulentum & falcatum, 32. XLVIG Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis minus. lc ACRENIL, Adiantum ramofum radiatum, 33 XLIX, Adiantum mufçofum , lichenis petræi facie, 34. L à Adiantum minus , foliis in fummitace retufis. 34. L. b. Aguixima Brafilienfium, Pifonx. = 56, Aninga-iba. =. :Apocynum majus fcandens, filiqua oblonga, tumida & glabta, Sr. xcv, Apocynum fcandens , flore netii albo. 82. xcvr, Aciftolochia longa, fcandens, foliis ferri équini effigie, 91. CV, Arum hederaceum, amplis foliis perforatis, 40. LVI. LVIH, Atum hederaceum, triphyllum & auritum. D AL IL ©. Lylit Arum hederaceum, foliis biffcétis, rigidis & fülcatis, 43. tr. 1x, Arum arborefcens,fagittariæ foliis. è | 44. LI. g. LX, drum Brafilianum APT es » folio fagittarie, paradifi Batavi, ên prodromo. 45, Arum caulefcens, cannx Indicæ foliis. 45: Li. h. LxY; Arum, foliis rigidis, anguftis & acuminatis. 47: LXIT, Avença m4 1jor Marcgrauis. 33 B Ryonia racemofa, foliis ficulneis 83. xcÿin, }Bryonia fruétu alato, foliis auriculatis. 84. XCVIIrs Buyo, Nardi Antonii Rechi, 6v, rs la ÿ Aapeba Brafilienfium, Marcgravii. | | in PS pet Indica poliphyila major , flore clavato, fruétu colocÿnthidis, 62, LXXIX-. Clemaritis Indica alia, poliphylla, flore crifpato. 27 6 Ext; Cleimatitis Indica, fruétu citriformi, foliis oblongis, 6 ro Clematitis Indica, flore clavato, fuaverubente, folio biconi.. 68. 1xxxnt: Clematitis Indica, folio hederaceo , major, fruêtu olivæ formi, 70. LXXXIV, Clematitis Indica latifolia, ore clavato ; fuétu maliformi, 67. LXXXIT, Clematitis Indica, hirfuta, fœtida. 71. LXXXVL Clematitis Indica, flore puniceo , folio Junato, #2. LXXXVIL, Clemaritis Indica, flore minimo pallido. Per da #73. LXXXVIIT: Elematitis Indica, folio angufto, trifido, fruétu olivæ formi, | 70. LXXXY, Elematritis Indica alia, flore minore pallido. Pre ” 74: LXXXIX, Clematitis Indica, polyanthos odorariflima. | MT Clematis pencaphylla, pediculis alatis, fruétu racemofo, &cc. 76. XCI, INDEX PLANTARUM. Clematis folio angulofo , aceris frudu. Clematis baccifera, glabra & villofa, rotundo & umbilicato folio. Clematis quadrifolia, flore digitatis luceo , claviculis aduncis. Clematis Malabarenfis, folis vits, colore dracunçuli Cafpari Baubhini. Colocafa hederacea , fterilis & laciniata. Colocafia hederacea, fterilis, latifolia. Colocafia hederacea , fterilis, anguftifolia. Colôcafa hederacea , fterilis, minor, folio cordato. 39. LI. d. LY. Colocynthis flore albo, fimbriato, fruétu obionso. De nn Convolvulus aureus polyanthos. 88. cr. . Convolvulus coccineus, folio angulofo, 89. cri. Convolvulus marinus, catharticus, folio rotundo, flore purpureo. 89. c1v. Convolvulus marinus, catharticus, foliis acetofæ, flore niveo. 91, CV. Convoluulus marinus, [eu foldanela Marcgravii. NS LE Cucumis triphyllus, fruêtu variegato. 85. xCIX, Cururu-ape Marcgra vis. : , 77° . D S : Racontium amplis foliis cordatis, radice nodofa rubra. AS. LT. i. LXTIT. Dracontium hederaceum polyphyllum. + 49: LXIV. LXVe F L P Ilix arborefcens, pinnulis dentatis. Filix arborefcens latifolia, aculeata. Filix latifolia ramofa, cauliculis nos D Filix latifolia laciniata, & ad lacinias molliter aculeata, Filix latifolia, nodof2. 5 Filix paluftris aurea, foliis linguæ cervinæ. Filix latifolia, ad margines purverulenta. Filix latifolia non ramofa, nigris tuberculis pulverulenta. Filix latifolia non ramofa, rotundius crenata. Filix non ramofa, fcolopendrioides. . Filix latifolia caudata, pinnulis lonchitidis dentatis, Filix fcandens, latifolia, ferrata. Filix pinnulis lonchitidis, obcufis non dentatis, ad oras pulverulentis, Filix latifolia non ramofa, foliis gladiformibus ferracis. Filix non ramofa, latius dentata , major & minor. Filix non ramofa, longifimis, anguftis, & ad bafim auriculatis foliis Filix altera , longiffimis, anguftis & ad bafim foliofis foliis. Filix furcata, pinnulis longiufculis, non dentatis. Filix ramofa, pinnulis roftratis. | Filix ramofa , pinnulis longiufculis, partim auriculatis, Filix ramofa villofa major, crenis rotundis dentata. Filix villofa minor, pinnulis profunde dentauis. Filix pinnulis criftatis. er | Filix pulverulenta, pinnulis obtufe dentatis, Filix Indica , polypodii facie, Ment%elii. H LA Edera murucuia fpecies, Marcgravii, TZ Hemionitis maxima, quinquefolia. Hemionitis maxima, trifolia. ï Hemionitis aurea , hirfuta. Hemionitis profunde laciniata, ad oras pulverulenta. 38. #77. XCIL. … 78. XCIITL. So. xcIv. 72 1 DYERS, 37: LI. A. LII. 39: LI C. LIV. 1.2. i. 11, ‘3- Ille 3 IVe #4 Ve 4: Vie $- VII. 6. Vril. 10. 12. XVIII. 12, XF 13. XXe 14. XXI. 14. XXII. IS. XXIII, 16. XXIV. 16. XXV. A. 17. XXY. B. 2J 72 22, XXXI 22. XXXI1. 23. XXXIII, 24: XXXIV. abrañdi INDEX PLANTARUM. VE I Jarei Pifonis @ Marcgrawit. L Ignam colubrinum Acofie. Lingua cervina, longo, lato, ferratoque folio: Lingua cervina, foliis acutis & ad oras fummitatuh pulverulentis, Lingua cervina, longiffimis & anguftiffimis foliis, Lonchitis hirfuta florida. Lonchitis glabra major. F Lonchitis glabra minor. Lonchitis auriculata & ferrata, Lonchitis juxta nervum pulverulenta. Lonchitis ramofa, limbo pulverulento. Lupulus folio trifido, fruêtu tricocco & hifpido. . M Alva d'Ifco, Pifonis. | Murucuia guacu, Marcgravii, G* Pifonis. Murucuia miri Pifonis. Mufcus fquammofus ereétus. g Mufcus fquammofus repens. k AVE Pifont. P Haféolus Nigritarum , Clufi. —— … Phafcolus, filiquis latis, hifpidis, & rugofis, fruétu nigto.s P Phafcolus, amplo flore peltato, filiquis nigris &angulofis. : Phyllitis fcandens, cauliculis fquammofis. Fr gr. 27. XXXIX: 26. xL. 28. xLI, 18. XXVr. 18. XXvII. 19. XXVIITe 20. XXIX. 4. 20. xxx. b, 21. XXX, 87. cr sé: 65. 66. 74. 35% 36% 2 : LEA 92. Cvrh, 94. CVIII. CE | XLrt. Planta féandens, hederaters Gli, atilanica, Brepnii. 1 gp, Polypodium majus,aureum. TNA Ca 7.6 F7 25. Xxxv, Polypodium, Dace tenui & repente, \ 2$. XXXVn Polypodium nigrum, tenuius feétum. | 26. XXXVIr, Polypodium, foliis linguæ cervinx majus, | %: 26, XXXVIIf, Polypodium Indicum primum , éolopendris facie, Brepnii, À cmt * 4 Polytrichum faxatile, dentatum. | Hire Polytrichum Terterii, 33 S Q Aururus hederaceus, cauliculis maculofis major, 0. Lxvt, Saururus hederaceus, cauliculis maculofisminor, SI. LxvII. Saururus hederaceus, triphyllus. =" ÿ2. Lxvrrt, Saururus repens, folio orbiculari , nummulariæ facie, 52. LXIX, Saururus tepens lanceolatus, ad nodos villofus. 60. Lxxvrri. Saururus humilis, folio carnofo fubrotundo. ET LR Saururus ahus, humilis, folio carnofo acuminato. 4: LxXI. Saururus minor, procumbens, botryitis folio craflo cordato, JT SA EXT, Saururus arborefcens, foliis amplis cordatis, non umbilicatis, 55: LXXIII, Saururus arborefcens, foliis amplis, rorundis & umbilicatis. + 56. LXxIV, Saururus botryitis major arborefcens , foliis plantagineis, 57: LXXY. Saururus frutefcens, foliis plantagineis, fruétu breviore, > 58. Lxxvt. Saururus arborefcens, fruétu adunco. 2 58. LxxvIr. Seldanella Marcgravis. #35 RS fe vzen N s TABLE DES PLANTES. A Guaxima du Brefil, de Pifon. S6. Alberi del Felce, dé Gonzale Oviedo. 2. Auinga-iba de Pifon. | 46. Apocynum montant, à fleur de laurier rofe, blanche. 82. XCVI. Grand apocynum montant à gouffes liffes, longues & enflées. 8r. xCv. Ariftoloche longue, montante, à fcüilles en fer de cheval. | 91. CVI. Arum arbre, à feüilles de fagitraire. | 44. LI. 9. LX. Arum arbre du Brefil, à feüilles de fagittaire. Paradis d'Hollande, prodr. #5. Arummontant, à grandes feüilles percées. Arum à tige, & à feüilles de la canne d'Inde. ® Arum montant , à feüilles, fermes, froncies & fenduës. Arum montant, en trefle & à oreillons. Arum à feüilles fermes, étroites, & pointuës, B DB Oës des couleuvres, du R. P. du Tertre, Bois des couleuvres, d’Acoffa. Bayo, de Nard Antoine Reche. " (: Aapeba du Brefil, de Marcgrave. > camoulroulré des Caraïbes. Capillaire de roche, fleuriflant. Capillaire femblable au noir, couvert d'une poufliere tres-blanche. Capillaire noir, branchu, portant des bayes. Capillaire branchu , à feüilles trapezes, dentelées. Capillaire noir branchu, poudreux & à feüilles en faucille. Petit Capillaire noir , à pinnules dentelées de lonchitis. Capillaire branchu, radié, Capillaire en moufle, femblable à l’hepatique de roche. Petit Capillaire, à bouts refoulez. | Cipo di Cobras. RACE Clematis en quintefcüille, à queües aiflées Clematis à quatre feüilles ,à fleur jaune de digitale. Clematis à bayes, lifle & velué. Clematis à feüilles anguleufes, & a fruit d'érable. Coucombre à feüilles en trident à fruit bigarré, Collet de Noffre-Dame. : Golocafa montante, fterile, & decoupée. Colocafia montante, fterile, à larges feüilles. . Colocafa montante, fterile, & à feiilles étroites. Petite Colocafia montante, & à feüilles en cœur. Coloquinte à fleur blanche frangée. Couluvrée à grapes, à feüilles defiguier. Couluvrée à fruit aiflé , à feüilles orcillonnées. Herbe à la coureffe. | Cururu-ape de Marcgraue. » ein 40.LVI. LVITL, 45. LI. h. LxI. A1. LI. €. LVIIT- 47: LXIL. dt #1. 60» 79. - #0. 29.%XLIII. 30. XLIVe 31. XLV. 31. XLVI. 32. XLVIT. 32. XLVIIL. 33. XLIX. “CLÉ, 34. L. b. “pp. 76. XCI. 80. xCIv. 78. XCIIL. 77. XCIL, 85. XCIX. S7° 38. vr. b. vrrr. 37. LI. A. LI. 39. LI. C. LIV. 39. L1. d. LV. 86. c: 83. xCVIT. 84. XCVIIT. nt < As 29JT. TA&BÉE DES»: PAL À N T'ES. E E Rva di noffra Jënora. £ | 73° el Rande Fleur de la pañfion , à feüilles refendués , à fruit de coloquinte, 62. LXXIX. Autre fleur de la paffion, à fcüilles refenduës , à fleur frifée. Fleur de la pañlion , à larges feüilles, à fruit à pomme. Fleur de la pañlion , à citrons... | Fleur de la paflion, velué & puante, … Fleur de la pañfion, à fetilles cornués. nt Grande Fleur de la paffion , à feüilles de lierre. Fleur de la paflion à feüilles en trident. Fleur de la paffion, couleur d’écarlate , à fcüilles en croiffant. Fleur de la pañlon à petite fleur pañle. Autre fleur de la pañlion à petite fleur pafle. Fleur de la paffion à plufeurs fleurs parfumées. Fleur de May. Fougere Arbre , à pinnules dentelées. Fougére arbre, épineufe , à larges feüilles. Grande Fougere branchuë, noire & épineufe. \ A LL 66. LXXXI:- 67. LXXXIL 64. LXXX. «71. LXXXVL , 68. LxXXHI. 79. LXXXIV, 70. LXXXV, 72. LXXXVET, 73: LXXXVIHI, 74. LXXXIX: 75: XC. Tr. fe 2 1v-Ife 3: III. 3 IV. Fougere à larges feüilles decoupées, garnie d’une pointe tendre aux decoupüres. 4.v. Grande Fougere,noüeufe. Fougere des marefts, dorée , à feüilles de langue de cerf. Grande Fougere , à bord poudreux. | Grande Fougere non branchuë, parfemée de verruës noires. Grande Fougere à fimples jets ,à crenelüres.arrondies. Foügere fans branches , à fcüillescomme la fcolopendäre. Grande Fougere montante, dentelée. Grande Fougere à e queüe, à pinnules de lonchitis. 4: VI. $: VII. 6, VIII: 6. 1X. Ti xl ve : * 8. XII, FE 95 XIII. ) Mare à Fougere à pinnules de lonchitis , emouflées , poudreufes par le bord ; & fans dente- ° “Jüres. 10, XIV. Grande Fougere fans branches, à feüilles dentelées & en façon de couteau. 10. xv. Grande Fougere fans branches, à larges dencelüres. Pétite Fougere fans branches, à larges dentelüres. II. XVI. 11, XVII, Fougere fans branches , à feüilles tres-longues, étroites & oreillées à la bafe, 12. XVIII. Autre Fougere à fcüilles tres-longues, étroites, & refcuillués. Fougere fourchuë , à longues pinnules, non dentelces. Fougere branchué , à pinnules en bec. Fougere branchuë, à longues ee quelques-unes à orcillon. Fougere branchuë & velué, à dentelüres arrondies. Petite Fougere velué, à longues dentelüres. Fougere à pinnules creftées. Fougere poudreufe, à dentelüres émouflées. Fongere des Indes fémblable au polypode, de Mentzelius. H Amama-ligra des Caraïbes. Grande Hemionite à cinq feüilles. Grande Hemionite à trois feüilles. Hémionite dorée & velué. | Hémionite fort decoupée, bordée de poufliere. Herbe de Noffre-Dame. N i 12. XIX, 13. XX. 14: XXI. 14. XXII. 15. XXII. 16. XXIV. 16. XXV. 4. 17. XX. b. 55. 6. . 22: XXATS 22. XXXII. 23. XXIII. 24 XXIV, 79 TABLE DES PLANTES: Herbe à la coureffe. Houblon à feüilles en trident , & à fruit velu. I Aborandi de Pifon. sg. de Marcgraue. Ÿ Ibati de Marcgrave. Die F Anguc de cerf à früilles longues , larges & dentelées. . À Langue de cerf aiguë, à pointes poudreufes fur le bord, angue de cerf, tres-longuc, & tres-étroite, j Lianes. Liane bruflante. Liane à dent de fie: Liane à férpent. Liane lailfeufe. Liane an Chat. | Liferon à fleur d’écarlate, à f-üilles anguleufes..… Liferon à plufeurs fleurs jaunes. LA Liferon marin purgatif, à f-üilles rondes, & à fleurs pourprées. ‘ Liferon marin purgatif, à f-üilles d’ozcille, à fleur blanche. Lonchicis velué, & fleuriflante. Lonchitis dentelée, & oreillée, | Lonchitis branchuë , à bord poudreux. . . Grande Lonchitis, lle, Fe Petite Lonchitis, life, Lonchitis poudreufe , le long de la nervüre. M é Alva d'IfCo , de Pifon. Meregovia des Caraibes. Moufle droite, écaillée. Moufle rampante, écaillée. Mucuna du Brefil, de Marcgraue. . Marncuis guacu de Pi/0n. Murucuia guacu de Marcgrave. Murucuia miri de Pifon. Nasri de Pifôn. Atates de mer. Perroquet Phafeol à gouffes larges, veluës & froncies. . Phaféol des Negres, de Clufius. Phafcol à grandes fleurs rondes. Phyllitis montante, à tiges écaillées, Grands po à grater. Poivre long. Polypode à racine menuë, & traçante, Grand polypode doré, _SS. 87. CI + fe. #2. 27. XXXIX, AS LL, 28. LXI. a x À 34. Re 44 79. #2. Sr. 89. CIII. 88 Cite So civ. OI. CVe IS. XXVI. 20. XXIX. d. 21. XXXe 18. XXVIL. 19. XXVIII- . F 20; XXIX. b. 90. 47: 92. CVII. 93. 94. CVIII. 29. XLIT. 93 TT 25« XXXVL, 25. XXXV: TABLE DES PLANTES. Polypode noir, fort decoupe. 26. XXXVIL. Grand polypode à feüilles de langue-de-cerf. 26 XXXVII, Polytrich de roche, dentelée, ÿ. L.tc. Polytrich du Tertre. 33. Pommes de Liane. Le. Poñrpier de bois. : | Det alt dy. Q_ Ueüe de lezard, arbre, à grandes feüilles en cœur. 55: LXXIE. pee de lezard, arbre, à grandes feüilles rondes. 5: :$6. Lxx1v: Queüe de lezard, arbre, à fruit crochu. 4-0 8 Erre Queüe delezard, arbre, à grapes, & à feüilles de plantain. $7: LXXV: ueüc de lezard, arbrifleau, à feüilles de plantain, PRE LA … Grande Queüe de lezard, rampante & tachetée. 50. LXVI. Petite Queüe de lezard,rampante & rachetée. $l. LXVIXA ueüe de lezard, rampante , à trois feüilles. | $2+ LXVIIT, Queüe de lezard rampante , à feüilles rondes , femblable à la numulaire. 52, LXIX. Petice Queüe de lezard, à feüilles arrondies, & charnués. 41h LXXD Autre petite Queüe de lezard , à feüilles pointuës, & charnués. fé ART, Pecire queüe de lezard, à feüilles grafles, & en cœur. AH $4. LXXIT. Queüe de lezard rampante, à feiilles en fer de lance, & à nœuds velus. 60. Lxxvaur. … S Alfo do praya des Portugas. a! po Scolopendre du Tertre. : $ 6. Grande penche à grandes feüilles en cœur, à racine rouge& noueüfe. 48. LI, 1. SDÉLEET Le 2e SIENS Sie Far 5 Grande Serpentaire, montante, à plufieurs feüilles. : 49. LXIV. LXV. Schine fauffe. | | 48 | exe N ü TABLE DES Ppetit : fruit bon à donner de Pappetit. 66. Ardeur: pour abbatreles ardeurs delE- ftomac. 66. Arriere faix : pour faire fortir l'arriere faix. 74. Bains propres à forrifier le corps contre les maladies froides. 90. Beftes : contre la morfure des beftes ve- - nimeufes , tant pour les hommes que - pour les beftes. 41: 79+ Bleflures : pour les bleflures. 56. Calcul : contre le calcul ou gravier. 60. Catharre : contre le catharre de la tefte. 60. Cauftique : plante extremement caufti- ue. 25 38. Cendtes propres à faire du fel, pour du verre, à. Cordial : fyrop cordial , pour foulager le febricitants. 66. Dents : contre les douleurs des dents. 60. Defalterer, pour defalterer, & pour don- ner de l'apperit. 66. Douleur: contre les douleurs des dents. éo. contre les douleurs, & maladies articulaires, inveterées,& recentes. 46. Enivrer : pour enivrer les poiflons. 77. Efprits, pour rétablir les efprits. 66. Eftomac : contre le mal d’eftomac. 58. Febricitans : fyrop cordial, pour foulager les febricitants. : 66. Froid : bains propres à fortifier le corps, _ contre les maladies froides. 59.90. Gonorrhées : contre les Gonorrhées. 60. Gravier : contre le gravier, où calcul. 60. ‘ Hemorthoïdes : contre les Hemorrhoi- des, 74. Inflammation:contre l'inflammation des reins, & des hypocondres. 46. Lavements : plante bonne pour leslave- . ments. 56. Maladie : contre les maladies articulai- res. 46. contre les maladies froides.90. Mondifer : & guerir les playes, & les ul- ‘ MATIERES. certes, Had dh 77: Morfure : contre la morfure des viperes, & beftes venimeufes , tant pour les hommes, que pour les beftes. 41. 79. Obftruétion : contre les obftruétions des reins, des hypochondres, des urcteres, & de la vefcie. 46. 79. Panacée : racine panacée, c’eft à dire bonne contre toute forte demaux. 59. Pituite : pour attirer la pituité à la bou- che, | 60. Plante extrémement cauftique. 38. Playe: pour mondifisr, & guerirles pla- yes, & les ulceres. F5 À Poifon : contreles poifons, & venins. 56. 79.80. : Purger : plante bonne à purger. 90. Racine panacée , c'eft à dire bonne, con- tretoute forte de maux. 59. Ramollir : feüilles propres pour ramollir. 90. : Reins : contre les obftruétions des reins. 72: Sel de Fougere, propre à faire du ver- te, | RES 2. Suppreffion : contreles fuppreflions d’u- rine. 60. Sueur : pour provoquer les fueurs. 74. Syrop : fyrop cordial, pour foulager les febricitants. Ne Venin : contre les poifons, & venins, 56. 79. 80. Venimeux: contre la morfure des beftes venimeufes, _ 41.79. Verre : cendres propres à faire du fel, pour le verre. 2e Vefcie : contre les obftruétions de la velcie. 79. Vipcre : contre la morfure des viperes, 41: 79. Vifcere : pour fortifierles vifceres, 74. Ulcere : pout mondifier, & guerir les ul- ceres, & les playes 77% Uretere : contre les obftruétions des ure- tcres. 79. Urine: contre les fuppreflions d'urine, 60. Pour provoquer les vrines. 74. Lists | AePARTIS, DE L'IMPRIMERIE ROYALE. Par les foins de JEAN ANISSON, Directeur = ladite Imprimerie. M ‘DC: XCIIT. “ ; _ _ AD \ Se] il LEE SRE et ARE — SERA NN OR SIN CG Ex : AE CCS TAN - < SX CR OOANT À : CRIE SE ES ? RTS er Eee ES === : FER 5 = : . 1184 Ko] Los VD L 2 2 S £& RS LY] Later = Ÿ = = atar a" : 18 - | 8 (it Q > Ô A S + LS à d 7 RS SG Éd dé " mahueste F " ” PTT . dci de mé dune jé doit à déddes | NES | NÈ \ à ES IN KR s | ÉSTRRERORRENMRENN RRN DS > — r SE re + } GA REP 7 2° A À È Honcct RARE AO AU LÀ UNS à 7 TES ne LES ES CT LL à Le * LS ASE eo ue SUV : US CORSA EUAUATRE it M LS nr RU RAA Da AL N MANÈRE UN D IERÈTE CET pa 7 \ lie NS ù = men * = (L QU (| ù F NC LS = ne KT. fi ; fl £ A à 1! | \ A A { Î ! -Kà US 777 #! L4 ‘ JR / AIN i1\ À À 1 11 11 il / \ 4 RSI A TAUAR ANT FI 1 /| 4 f\ À D AVE AR UIREROAR D { MAR TSX Ÿ à, OR STE RE Œ{ AA * Le À | “l en fn SN \ \ d” LA À 7 \ \ À f TTIT l 1 ’ AA y CM Ê N/A NL LA 1! 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Carolus Plumier Minimus Botanieue Regis delineavit- PE e 4 7 = . cn æ. \ ) dt sut Clematihs indica flore 2 clavato suaverubente, frucm agono,cocaneo, folio bicorn. | Fr. Carolus Plamer Munimus Bobenieu.s Reg delineavit. à Û Ù RTE \ A æ : x FE À REA A à L \ : 4 Pas V3 D \ 5 Ê L Ë } a É : : " mm an à 4 Æ # ; de ” | : \ j : 4 À. x Clematitis Jndica, Folio hederaceo major, fruct olvæ forma. : { À | Pr. Carolus Plunuer Murimus Botanieus Requs delineavit. : 24 LL RS Chmatts indice folie angyflntrsfide fructu olive form. a, h Cle | d. Fr.C.P. m. br. sh : Clematitis Jndica, Flore pumiceo Mn » Folio Laits à : Fr. Carolus Plumier Munmus à 2 nb Regins delineavt: : # (62 TD es : «A0 0 AD ; = A A EE © N Crmariis indica alia flore minore paldo.… PCR où dr d LISE \ Ÿ tt LS € (| \S 171 ÿ'0} es #, A se: Me. * Re XCT G autiis: < ABS 4 7 QT 0 Q "* C7 MED 24 CA) | Z LT ESS ( Y SR = - Fr. Carolus Plumier Minimus Botanieus Regus debneavit &? ° cu racemoso,tricocco et cocaneo | fru olus Plumier Munimus Botanicus Reqius delineavit Fr. Car Clemahs baccifera glabra etanllos a _ rotundo cvmbilicate folio | sl Clematis quadri olia flore higitalis Lee he : 6 Se | aduncis, S nr, longissimis, semine alato . se = + Fr. Carolus Plumier Munimus Botanic. Regius dela, - EX SNS <= 4 * Apocynum maus,s candens, siiquà uit et glabra . “4 Fr. Carolus Plumier Minimus Botanicus Reqius delincavit- dens, flore neriy,albo. ut Pr Here Fr. olur Plumier Minimus Botanicus Reguns CRE 4 Bryoma racemosafolÿs Fr. Carolus Plumier Mimimus Bofancus Requis dehineauit core Carolus Plumuer Mhinimus Botanicus Reguus debineavit. a. À «0 LRQQX s AD AD) VA A > JPY = (5 à DOTE, à rtato Colynhs F Er e alb o,fmb fé _friu blonge k Ts Mt} « LL mn ANOTT RL tj pu pu e RE © NE AAC 0! MARIO NL Ro VA AAA 7e 7. 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