COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRCS DES SEANCES DE L'ACADl^MIE DES SCIENCES #• PARIS. — IMPRIMERIE DE MALLET-BACHELIER, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES STANCES DE L ACADfiMIE DES SCIENCES C:ONFORMEMENT A UNE DECISION DE L'ACADEMIE Lxv Sate Dit <3 ^uif^ 4835, PAR MM. LES SECRETAIRES PERPBTUELS. TOME QLARANTE-QUATRIEME. JANVIER -Jl IN 1837 M'M^ ^ '-^^ PARIS, MALLET -BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SE.\NCES DE l'aCAD]6M1E DES SCIENCES , Qnai des Augustins, n° 55. 1857 ]Vk). Bot. Garden, 1887. iTAT DE L'ACADfiSIIE DES SCIENCES All 1^"^ JANVIER 1857. SCIENCES BIATHEMATIQUES. Section V\ — GeomMrie. BiOT (c.^) (Jean-Baptiste). PoiNSOT (g.o.^) (Louis). Lam6 ^ (Gabriel). CuASLES ^ (Michel). Bertrand (Joseph-Louis-Fralicois). Hermite (Charles). Section II. — Mecanique. Gauchy ^ (Augiistin-Louis). Le Baron Dupin (G.o.^) (Gharles). PONGELET (g.o.^) (Jeaii -Victor). # PiOBERT (C.^) (Guillaume). MoRiN (c.^) (Arthur-Jules). GOMBES (O.^) ( Charles- Pierre-Matthieu). Section IU. — Astronomie. Mathieu (o.^) (Claude-Louis). LiOUViLLE ^ (Joseph). Laugier ^ (Paul-Auguste-Ernest). Le Verrier (c.^) (Urbain-Jean-Joseph). Faye (o.^) (Herve-Auguste-Etienne-Albans). Delaunay ^ (Charles-Eugene). Section IV. — Geographie et Navigation. DUPERREY (o.^) (Louis-Isidor). Bravais (o.^^) (Auguste). Daussy (c.^) (Pierre). ETAT DE L'ACADIiI.MIE DES SCIENCES. ^ ^ Sectiox V. — Physique cjenerale, Becquerel (04^) (Antoine-Cesar). PouiLLET (o.C^) (Claude-Servais-Mathias). Babinet ^ (Jacques), DuHAMEL ^ (Jean-Marie-Constant). ^Despretz (o.^) (Cesar-Mansuete). Le Baron Cagisiard de Latour ^ (Charles). SCIEiVCES PHYSIQUES Sectiox VI. — Chimie. Le Baron Theivard (g.o.^) (Louis-Jacques). Chevreul (c.^) (Michel-Eugene). Dumas (g.o.^^) (Jean-Baptiste). Pelouze (c.^) (Theophile- Jules). Regnault (o.^t) (Henri-Victor). Balard (o.^) (Antoine-Jerome). Section VII. — Mineralogie. CORDiEH (c.4) (Pierre-Louis- Antoine). Berthier (c.:^) (Pierre). DUFRENOY (c.^) (Pierre-Armand). Senarmont C^ (Henri Hureau de). Section VIII. - Botanique. Brongniart (o.^) (Adolphe-Theodore). Montagne ^ (Jean-Francois-Camille). TuLASiNE ^ (Louis-Rene).' Moquik-Tandon ^ (Horace-Benedict-Alfred). Payer (Jean-Baptiste). Oay ^ (Claude). ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. VII Section IX. — Economie nirnle. BOUSSINGAULT (o.^) (Jean-Baptisle-Joseph-Dieiulonue). Le Comte de GaSPARIN (g.O.^) (Adrien-Etiennc-Piene). Payein (o.^) (Anselme). Rayer {g.^) (Pierre-Francois Olive). Decaisne ^ (Joseph). Peligot ^ (Eugene-Melchior). Section X. — Anatomic et Zoolocjie. DuMERiL (o.^) (Andre-Marie-Constant). Geoffroy-Saiist-Hilaire (o.®) (Isidore). Edwards (o.^) (Henri-Milne). Valenciennes ^ (Achille). Coste ^ (Jean-Jacques-Marie-Cyprien-Victor). Quatrefages ^ (Jean-Louis-Armand de). Section XI. — Medecine et Chirurgie. Serres (c.C^) (Elienne-Eeuaud-Augiistin). xiNDRAL (o.^) (Gabriel). Velpeau (o.^) (Alfred-Armand-Loiiis-Marie). Bernard # (Claude). Gloquet (o.^) (Jules-Germain). Jobert de Lamballe (c.^) (Antoine-Josephl). SECRETAIRES PERPETUELS. JiLiE DE Beaumont (g.^) (Jean-Baptiste-Armand-Louis-Leonce), pour les Sciences Mathematiques. Flourens (c.^) (Marie-Jean-Pierre), pour les Sciences Pliysi(jues. ACADEMICIEIVS LIBRES. Le Baron Seguier (o.^) (Armand-Pierre). BONNARD (c.^) (Augustin-Henri de). Qviale (o.^) (Jean). Largeteau ^ (Charles- Louis). ETAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. BtiSSY (o.^) (Antoine-Alexandre-Brutus). Delessert (o.:^) (Francois-Marie). BiENAYME (o.^) (Ireuee-Jales). Le Marechal Vaillant (g.g.^) (Jeaii-Baptiste-Philibert). Yerneuil ^ (Philippe-Edouard Poulletier de). Le Vice-Amiral Du Petit-Thouars (g.O.^) (Abel Aubert). ASSOCIES ETRANGERS Le Baron Alexandre de Humboldt (g.o.^) a Berlin. Brown (Robert), a Londres. Faraday (c.:^) (Michel), a Londres. Brewster {o.^) (David), a Saint-Andrews, en Ecosse, TiEDEMANN ^ (Frederic), a Francfort-sur-le-Mein. MiTSGHERLiCH, a Berlin. DiRiCHLET (Pierre-Gustave Lejeune), a Gottingue Herschell (Sir John William), a Londres, CORRESPONDANTS. 1808 donne a chaque Section le nombre de Correspondai SCIEIVCES MATHEMATIQUES S^cnoN ^^ — G^ometrie (6). Plana ^, a Turin. Gergonne (o.^),a Montpellier, HerauU. Hamilton (WiUiam-Rowan ), a Dublin. Lebesgue ^, a Bordeaux, Gironde. Steiner, a Berlin. Ostrogradski, a Saint-Petersbourg. ETAT DE L AGADEMIE DES SCIENCES. Section II. — Mecanique (6). ViCAT (c.^), a Grenoble, here. BuRDiis ^, a Clermont-Ferrand, Puy -de-Dome. S^GUIN ^, a Montbard, Cote-dOr. Eytelwein, a Berlin. MOSELEY, a Londres. Fairbairn ^ (William), a Manchester. Section III. — Astronomie (i6). Le General Brisbaine, en Ecosse. Encke, a Berlin. Valz ^, a Marseille, Bouches-du-Rhone . Struve (0.=^), a Pulkowa, |)res Saint-Petersbourg. Airy ^^ (G. Biddell), a Greenwich. Carlini ^, a Milan. Le Capitaine Smyth, a Londres. Petit ^, a Toulouse, Haute-Garomie. Hansen, a Gotha. Santini, a Padoue. Argelander, a Bonn, Prusse Rhenane. Hind, a Londres. Bond (William Cranch), a Cambridge, Etals-Unis. Section IV. — Geographic et Navigation (8). SCORESBY, a Exeter. L'Amiral Beaufort, a Londres. Sir John Franklin, a Londres. Le Prince Anatole Demidoff, a Saint-Petersbourg. Sir James Clark-Ross (c.^), a Londres. D'Abbadie ^ (Antoi'ne), a Urrugne, pres Saint-Jean-de-Luz, Basses-Pf rentes ; et a Paris, rue de Bourgogne, n° 4o. LOTTIN ^ (Victor-Charles), Capitaine de fregate, rue Lafayette, n° 7, a Versailles, Seine-et-Oise. L'Amiral DE Wrangell, a Saint-Petersbourg. R. t857, i" Semastre. (T. XLIV, No 1) ^ tTAT 0E l'aCADEMIE DES SCfENCES. V. — Physique cjenerale (9). Barlow, a Woolwich, De Larive ^ (Auguste), a Geneve. Hansteen, a Christiania. Marianini, a Modene. Forbes, a Edimbourg. Wheatstone ^, a Londres. Plateau, a Gand. Delezenne, a Lille, Norri. SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie {9). Desormes, a Verberie, Oise. Berard ^, a Montpellier, Heraidl, LlEBiG (o.^), a Giessen. Henri Rose, a Berlin. VoHLER (O.^), a GoettingLie. Graham, a Londres. BuNSEN, a Heidelberg. MalaGuti ^, a Rennes, lile'et-Vdaine. Section VII. — Minera logic (8). CONYBEARE, a Llandaff. Gustave Rose, a Berlin. D'Omalius d'Halloy, pres de Ciney, Belrjicjue ; et a Paris, rue Mondovi, n° 6. MURCHISON (Sir Roderick Impey), a Londres, FOURNET ^, a Lyon, Rhone. Hausmann, a Goettingue. Haidinger, a Vienne. ETAT DE LAGADEMIE DES SCIENCES. Section VIII. iique BONPLAND ^, au Paraguay. Martius, a Munich. Treviranus, a Bonn, Prusse Rhenane. MOHL, a Tiibingue. Lestiboudois ^ (Gaspar-Themistocles), . a Lille, Paris, rue de la Michodiere, n*' 7. Blume, a Leyde, Pajs-Bas. De Candolle (Alphonse), a Geneve. Sghimper, a Strasbourg, Bas-Rhin. Sir William Hooker, a Rew, Angleterre, Section IX. — Economie rurale (10). Bracy-Clark, a Londres. Le Baron d'Hombres-Firmas ^, a Alais, Gard. GiRARDiN ^, a Ronen y Seine-Infericwe. ViLMORiN ^, aux Barres, pres Nogent-sur-Vejiiisst KuHLMAiNN ^, a Lille, Nord. J. LiNDLEY, a Londres. Pierre (Isidore), a Caen, Calvados. Section X. — Anatomie et Zoologie (10 Dufour ^, (Leon), a Saint-.Sever, Laiides. QuOY (c.^), a Brest, Finistcre. Richard Owen, a Londres. Agassiz, a Boston, Etats-Unis. he Prince Bonaparte (Charles-Lucien j, a F de Lille, n** 107. J. MuLLER, a Berlin. Eudes-Deslongchamps ^, a Caen, Calvado POUCHET ^, a Rouen, Seine-Inferiewe. TE.MMINCK, a I^yde, Pays-Bas. ETAT DE LACADEMIE DES SCIENCES. Section XI. — Medecine et Chimrgie (8) Maunoir aine, a Geneve. Panizza, a Pavie. Bretonneau ^, a Tours, Indre- el-Loire. Brodie, a I^ondres. Sedillot (o.^), a Strasbourg, Bas-Rhin. Bonnet, a' Lyon, Rhone. Marshall Hall, a Londres. GUYON (o.^), a Alger. Commission pour administrer les proprietes et les fonds particiiiiers de i Academic. Ghevreul, Poncelet, Et les Membres composant le Bureau. Conservateur des Collections de r Academic des Sciences. Becquerel. Cktngements swveniis dans le cours de lannee i856. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LIGADMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 5 JANVIER 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION iOJMINISTRATIVE. L'Acaderaie precede, par la voie du scrutin, a la nomination de deux Membres appeles a faire partie de la Commission cenlrale administrative. MM. PoxcELRT et Chevreul reunissent la majorite absolue des suffrages. Ee renoLivellement annuel du Bureau, qui aurait du se faire dans cette seance, etait deja accompli par suite de la mort du President, M. Binet, sur- venue le 12 mai dernier. Le 2 juin suivant, I'Academie, se conformant a ce qu'elle avait deja fait dans un cas semblable (a Toccasion de la mort de M. de Jiissieu), a decide que le Vice-President en exercice, M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire, exercerait, a partir de ce jour, les fonctions de President, fonc- tions qiii, dans I'ordre regulier,_ne devaient commencer pour lui qu'avec I'annee iSS;; le meme jour elle a elu comme Vice-President, et pour \v meme espace de temps, M. Despretz. Conformement au Reglement, I'Academie, dans la premiere seance de Janvier, doit etre informee par le President de I'annee precedente de I'etat oil se trouve I'impression des Recueils qu'elle publie. M. Geoffroy-Saixt- HiLAiRE donne a cet egard les renseignements suivants : Publications de I'Academie. Volumes parus. " M^moires de rAcademie, tome XXVII, i'^ partie. • Memoires des Savants Strangers, tome XIV. » Volume de Prix, Supplement aux Comptes rendus, tome I*'^ C. R., ,857, I" Semestre. (T. XLIV, No i.) I Folumcs en cours de publication. B Memoiresde IJcademie, tome XXV : il y a qiiatorzc t'eiiillcs en eproiives, (lont huit bonnes a tirer. — Tome XXVI : il y a qiiarante et une (eiiilles lirees et cinq en epreuves. » Memoires des Savants Strangers, tome XV : il y a doiize feuilles tirees, six bonnes a tirer, line en epreuve et ^ente-cinq en copie. » Volume de Prix, Supplement mix Comptes rendus, lome II ; il y a deux feuilles de composees et de la ^opie pour continuer I'impression. Changements arrives parmi les Memhres depuis le i" jarwier i856. Membres elus. » Section de Medecine et de Chirurgie : M. Jobert de 'Lamballe, le 3 1 mars. » Section de Geometric : M. Bertrand, le 28 avril, en reraplacement de M. Sturm. ^ » M. Hermite, le 1 4 juillet, en remplacement de M. Binet. » Section de Botanique : M. Gay, le 19 mai, en remplacement de M. de Mirhel. Membres decedes. « M. BiNET, le I a mai; M. Constant Prevost, le 16 aoiit. Changements arrives panni les Correspondants depuis le i^^* Janvier i856- Correspondants elus. » Section de Geometric : M. Ostrogradski, le 3 mars. - Section de Geo- ffraphieet Navigation :m. I'amiral de Wrangell, le 17 mars. - Section de aitmte : M. Gerhardt, le 11 avril. - Section de Botanique : Sir William Hooker, le 22 decembre. Correspondants decedes. » Section d Economic rurale : M. Girou de Buzareingues, le 27 juillet; M. Jaubert de Passa, le 16 septembre. - Section de Botanique : M Ditnal, le 28 jmllet. - Section de Mineralogie : M Buckland, le 14 aout. - Section de Chimie : M. Gerhardt, le 19 aout. Membres a remplacer. » Section de Miniralogie : M. El.e de Beaumoxt, elu Secretaire perpe^ tuel le 19 decembre i853j M. Constant Prevost, ikeccd^ le i(\ ^aht\m\ • ■ (■^)- Correspondants a remplacer. a Section d'Jstronomie:M.'LmDWiAv, decede le 21 mai i854; M. Neli i>E Breaute, decede le 3 fevrier i855 ; Sm William Herschel, elu Associe etranger le ^3 juillet i855. » Section de Physique genSrale : M. Melloni, decede le 1 1 aout i854. w Section d'Economie nirale : M. Michaux, decede le 23 octobre i855', M. GiROU DE BUZAREINGUES ; M. JaUBERT DE PaSSA. » Section de Chimie : M. Gerhardt. » Section de Min&alogie : M. le D'' Bu<^land. » Section de Botanique : M. Dusal. » MEMOIRES ET COMMUMCATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Ohseivations faites parM. Duhamel an sujet dun theoreme de mecanique. ' « La discussion prolongee qui a eu lieu a TAcademie a roccasion d'un theoreme de M. Sturm, et k laquelle je n'ai pu me dispenser de prendre pari dans la derniere seance, m'a oblige a rappeler uu Memoire que j'avais pre- sente a I'Academie en i832, et insure en r835 dans le tome XV du Journal de VEcole Poly technique. )' Je n'ai pas parle dcs travaux de M. Poncelel sur ce sujet, parce qu'ils se rapportent principalement aux machines, dans lesquelles les liaisons sont telles, qu'il n'y a.t|ii'un seul mouvement geometrique possible ; mais, en sup- posant le systeme decompose en corps simples doues de leurs mouvemenls virtuels effectifs, et considerant les reactions normales comme des forces de pressiori ordinaires et variables pendant la duree du choc, il tient compte du frottement qui y joue malheureusement un si grand role, et ne restreint pas les corps qui se sont choques, a rester unis apres le choc, comme le fait M. Cauchy. Le Memoire de ce dernier est de 1828; les travaux de M. Poncelet datent de 1826, et se rapportent a des conditions differenles de celles ou je me suis place dans mon Memoire de i832. » La reclamation que j'ai du faire portait sur I'extension que M. (aucliy voulait donner aujourd'hui aux conclusions, cependant si claires, de son ancien Memoire, et d'ou serait resultee I'inutilite de ma demonstration. Je crois avoir mis hors de doute le peu de fondement qu'aurait la pretention de notre savant confrere. Cependant son insistance, meme apres la discus- . ( 4 ) sion, et letude qu'il a faite alors de mon Memoire, m'a fait le relire moi- meme avec plus d'attention que je ne I'avais fait depuis sa publication. J'ai reconnu alors que dans I'enonce, un pen etendu, du theoreme que je me proposais de demontrer, se trouve, eri termes brefs, mais tres-explicites, la proposition indiquee par M. Sturm; et sa demonstration est comprise dans celle que je donne du theoreme general, dont elle n'est qu'un cas particu- lier. » Je m'explique parfaitement comment M. Sturm n'en a eu aucune con- naissance, I'impression de mon Memoire n'ayant eu lieu que trois ans apres sa lecture, mais cependant six^ ans avant la communication de notre confrere. » Quant' a moi, la generalisation que j'avais apportee au theoreme de Carnot, etant renfermee dans moins d'une ligne, n'ayant d'ailleurs rien change a la demonstration, et n'etant qu'un simple accessoire, dont je n'avais fait aucune application, elle m'etait entierement sortie de la me- » Lorsque M. Sturm fit connaitre son theoreme, je dois dire qu'il ne me surprit nullement, et qu'il me sembla compris dans ce que je savais; mais je n'eus pas la pensee que je devais le trouver plus ou moins clairement indi- que dans mes travaux sur le meme sujet, et je ne me donnai pas la peine de I'y chercher. » Quant aux applications que M. Sturm en a faites, elles sont tres-interes- santes et lui appartiennent entierement. » Voici maintenant le passage qui se trouve a la page 6 du xV^ volume du Journal de FEcole Poljtechnique, et qui fixe nettement l^s conditions sous lesquelles a lieu mon theoreme : <' Je suppose un systeme de corps assujettis a des liaisons quelconques, r^ et solhcites par des forces acceleratrices. A un instant donne, il s'exerce ^) entre eux des actions egales et contraires deux a deux, qui proviennent )> soit du choc de ces corps, soit d'explosions, soil de liaisons subitemem eia- « blies entre eux, soit de toute autre cause; ces actions cessent au bout dun » temps tres-court, et ont altere de quantites finies les grandeurs et les rli- " rections des vitesses : il s'agit de trouver, s'il est possible, une equation » ou n entrent pas les grandeurs de ces forces instantanees. '> Soient a, 6, c les composantes de la vitesse du corps dont la masse " est m ; A, B, C ce qu'elles sont immediatement apres le changement ; N la " force uistantanee qui aurait produit le meme effet sur ce corps que la » press.on due au corps qui I'a choque ; cette force sera consideree comme ( 5) » nulle pour les points qui ne subissent que les reactions dues a leurs liai- » sons mutuelles. » • » On voit done clairement par le passage que je viens de citer textuel- lement quelle est I'extension que je donnais au theoreme de Carnot. Je consi- derais commelui un systeme quelconque de points, les uns mobiles, lesautres fixes, isoles on contigus, et pouvant constituer des lignes ou des surfaces; entre ces points ou une partie de ces points, il existe des liaisons queU conques exprimees par des equations; et d'ou resultent toujours, comme on sait, des actions et reactions egales et contraires. Dans ce systeme, aussi general que possible, il arrive a un certain instant que quelques-uns des corps qui le composent, soit mobiles, soit fixes, se touchent et excrcent I'lm sur I'autre pendant un temps tres-court des actions egales et contraires que I 'on suppose normales. D'autre part, on suppose qu'au meme instant on etablisse brusquement de nouvelles liaisons entre un nombre quelconque des points du systeme, exprimees par des equations, afin qu'on puisse, comme il est dit,* ne tenir aucun compte des foi^ces qu'elles produisent, quand on applique le principe des vitesses virtuellies et celui de d'Alembert. [1 ne reste alors a introduire que les forces N provenant des chocs, et seu- lement celles qui seront appliquees aux corps mobiles; d'ou Ton voit que I'mtroduction brusque de nouvelles liaisons ne changeait rien a la demons- tration relative au simple theoreme de Carnot, et c'est pour cela que je i'ai faite, comme une generalisation qui se presentait d'elle-meme et qui ne coutait rien; c'est aussi pour cela sans doute quelle etait sortie de ma memoire. » Quoi qu'il en soit, I'introduction brusque de nouvelles liaisons, et la .perte de forte vive qui en resulte, se trouvent dans mon theoreme en meme temps que les chocs entre les corps de tout genre qui le composent. En su\)- primant les premieres conditions, on a le theoreme de Carnot, et en su]>pn- mant les secondes, on a la proposition de M. Sturm. Mais, je h repute, je n'avais en vue que le premier de ces theoremes ; ce n'est qu'incrdemnifiil que j'y ai introduit des conditions qui en ont fait une proposition nouvelh a laquelle je n'attachais pas une importance particuliere. M. Sturm en ,t fait seul d'interessantes applications, et, avec sa loyaute ordinaire, il se .se- rait borne, sans aucun doute, a parler de ces apph( mon ihMUO.rv. H (6) MECANIQUE INDUSTRIELLE. — Memoire SUV un nouveait sysieme de moleur fonctionnant toujours avec la mime vapeur a laquelle on resiitue a cfiaffiie coup de piston la clialeur quelle a perdue en produisant leffet mecanique , par M. Seguin aine. « J'ai eu I'honneur de faire part a I'Academie, le 3 Janvier i855 (i), dii projet que j'avais concu de construire une machine a vapeur sur le nouveau principe que j'ai mis en avant, de considerer le calorique et le mouvement comme des manifestations, sous des formes differentes, des effets d'une seule et meme cause, et de la possibilite que j'entrevoyais d'arriver a ne depen- ser dans les machines que la quantite de chaleur qui representait stricte- ment la force obtenue; j'ai fait depuis lors une longue suite d'experiences, qui ont eu pour resultat de me fixer sur une foule de questions impor- tantes, qu'il m etait indispensable de resoudre, avant de me Uvrer a I'execu- tion de ma machine. • » Le point capital, que j'avais a examiner, etait la determination du temps necessaire pour surchauffer la vapeur saturee et I'amener au degre de tem- perature oil, son volume et sa tension etant doubles, on pouvait user de son ressort pour faire mouvoir la machine. Preoccupe de I'idee que les gaz, que Ton considerait comme les plus mauvais conducteurs de calorique, s'e- chaufferaient avec beaucoup de lenteur, j'avais imagine un appareil pour [)ermettre a la vapeur de rester pendant plusieurs secondes en contact avec les surfaces destinees a lui restituer la chaleur qu'elle perdait en produisant Veffet mecanique; mais il est resulte des nombreuses experiences que nous avons faites, avec mes gendres Montgolfier et mes fils, que I'echauffement de la vapeur avait lieu avec une telle rapidite, que quelques dixiemes de •seconde suffisaient pour I'amener a une temperature voisine de celle des surfaces rouges des generateurs, avec lesquelles elle se trouvait en contact. " Nou» atons pu des lors presser la construction de la machine, dont nous avions ajojirne I'execulion juSqu'a ce que I'experience eut prononce sur ces interessantes questions. Elle a ete mise en activite dans le courant du moi.s de juin de I'annee passee; nous en avons etudie le jeu pendant plusieurs mois, et c'est le resullat des diverses observations et des expe- riences que nous avons faites sur cette machine depuis ce temps, que je vieussoumettre aujourd'hui a 1' Academic. ' * (() Cnmptrs rrridus, tome XL, numero dii 1 3 Janvier r855, page 5. (7) » Cette machine est composee d'un piston creiix en fontc de fer de i™,5o de longueur et de o™,20 de diametre, alese sur toute sa longueur. Une bielle tixee a Textreinite de la tige de ce piston, s'adapte a une manivelle fixee a un arbre de lo centimetres de diametre sur lequel est etabli un volant de 3ooo kilogrammes. » Le geneirateur, dans lequel doit se rechauffer la vapeur, est forme par deux tubes en fer de 3 metres de longueur, de 8 centimetres de diametre interieurement et de i centimetre d'epaisseur; ils sont reunis I'un a I'autre par un coude de meme metal et enveloppes dans un massif en fonte de fer ay ant par tout wne epaisseur de 6 centimetres au moins. » Entre-le generateur et le cylindre se trouve une piece en fonte de fer, percee de deux ouvertures munies de clapets, qui permettent a la vapeur de passer du cylindre dans la partie superieure du generateur, et de la partie inferieuredu generateur dans le cylindre; en sorte que la vapeur accom- plit continuellement un mouvement de rotation qui lui permet d'alier pui- ser, a chaque coup de piston dans le generateur, la chalcur qu'elle a perdue en produisant I'effet mecanique. )> Enfin un condenseur en cuivre, entoure d'un refrigerant rempli d'eau, se trouve place au-dessus de la piece en fonte intermediaire cntre le cylindre et le generateur, et communique avec elle par le moyen d'un tube muni d'un robinet. La machine elle-meme regie le mouvement de ce robinet, qui met en communication le generateur avec le condenseuj pendant le coup negatif, pour enlever I'exces de chaleur qui reste a la vapeur apres qif'elle a produit I'effet mecanique, et la ramener a I'etat de vapeur saturee, et interrompt ensuite cette communication pour permettref a la vapeur de se rechauffer de nouveau dans le generateur et d'accomplir ainsi une suite de dilatations et de contractions successives. » Nous avons cependant reconnu la necessite, poyr entretenir le jeu de la machine d'une maniere reguliere, d'introduire a chaque coup de piston une certaine quantite de vapeur dans le generateur, excedantcelle des pertes qu'elle eprouvait par suite de I'imperfection d'execulion inherente a toutes les machines, et de laisser ensuite echapper cette vapeur, que nous avons evaluee au dixieme environ de la capacite du cylindre, par le condenseur, afin d'en faire sortir I'air qui pouvait s'etre degage pendant rebullition de I'eau, ou des gaz qui avaient pu se former par sa decomposition dans son contact a I'etat de vapeur avec des surfaces metalliques incandescentes. >) Comme nous avions I'intention de chauffer le generateur jusqu'a des temperatures tres-elevees, nous jugeames prudent cle fairc prealablement xp^ri( ( 8 ) force du fer et de la fonte de fer ; peratiires. Un appareil fut dispose a cet effet dans im feu de forge, et lo re- sultat de ces experiences fat qu'entre le rouge cerise et le rouge blanc le fer forge s'etait brise lorsqu'il supportait un poids de 2'''',io par millimetre carre. » Lorsque le fer fut remplace par de la fonte, la fracture eut lieu a une temperature peu diflerente, sous une traction de i^\i6 par millimetre carre. Or, en calculant quelle devait etre la pression de la vapeur dans un tube de 8 centimetres de diametre, et comparant cette pression avec la resistance qu'aurait presentee ce meme tube ayant 6 centimetres d'epai^seur porte a la chaleur rouge cerise, on trouvait qu'il aurait resiste a une pression de aoo atmospheres; et corame nous avions Tintention de ne depasser jamais lo atmospheres, nous nous trouvions dans toutes les limites de securite que nous pouvions desirer. » A ces experiences durent succeder celles qui avaient pour objet de determiner le temps necessaire pour le surchauffement de la vapeur saturee, et la temperature qu'elle pouvait acquerir par son contact avec des sur- faces incandescentes. » Nous commencames d'abbrd par determiner la quantite de vapeur que pouvait fournir une chaudiere pres de laquelle etait etabli le genera- teur, etnous trouvames qu'elle produisaft ^7 litres de vapeur par seconde. Cette vapeur. fut dirigee sans pression dans le ge.nerateur qu'elle traversait libremeut en entrant par la branclje superieure et sortant par la brancbe inferieure, et comme sa capacite etaif de 3o litres, on en conclut que la » Plusieurs tentatives pour apprecier la temperature de la vapeur a son entree et a sa sortie dji generateur, au moyen de thermometres a mercure, ayant echoue, nous dumes nous contenter d'estimer cette teuiperature en plagant de I'etain, du plomb et du zinc sur les tuyaux de decharge de la vapeur et observant le moment de la fusion de ces divers metaux. » Lorsque le generateur etait a I'etat de rouge obscur a la partie inferieure, et que le zinc etait fondu dans les.godets places a la partie superieure, la vapeur, en traversant le generateur et y sejournant deux tiers de seconde, londait le plomb et quelquefois le zinc a sa sortie du generateur; si Ton pro- longeait le tube de sortie de la vapeur de a metres, Tetain etait encore fondu a cette distance, et a lo metres, la temperature etait tombee a lOO de- gres et, par consequent, revenue a I'etat de vapeur saturee. Nous Times (9) ensuite de nombreuses experiences pour nous assurer dii mode le plus avantageux qu'il convenait d'adopter pour enlever a la vapeur la chaleur qui lui restait apres qu'elle avait produit son effet dans le coup positif. Nous avions pense qu'il pouvait convenir d'injecter une petite quantite d'eau dans le condenseur, qui se serait emparee, en s'evaporant, de la cha- leur employee asurchauffer la vapeur; mais toutes nos tentatives a cetegard furent infructueuses. L'echauffement de I'eau, sa conversion en vapeur et le surcliauffement de cette vapeur furent toujours tellement instantanes, que nous dumes renoncer absolument a ce moyen, et revenir a ini mode ana- logue a celui qu'a employe Watt, ou la condensation s'opere dans un reser- voir separe. » Nous etablimes alors un condenseur entoure d'un refrigerant plein d'eau, qui fut mis en communication avec le gencrateur lorsque celui-ci etait plein de vapeur surchauffee, tendue par une pression de 7 atmo- spheres; a I'instant, le manometre indiqua une soustraction de pression de moitie, etle manometre tomba a 3 |^ atmospheres. Ccs experiences, sur les- quelles reposait tout le succes de la machine, furent repetees un grand nombre de fois sous toutes les formes, a toutes les tensions, a toutes les tem- peratures, et nc firent toujours que confirmer les premiers resultats obtenus. L'eau du refrigerant s'echauffait avec rapidite, elle finissait par arriver promptement a I'ebullition, et la transmission de chaleur de la vapeur sur- chauffee a l'eau du refrigerant avait lieu avec une telle rapidite, qu'elle etait soulevee avec violence et projetee par-dessus ses bords chaquo fois que le robinet mettait, pendant ce coup negatif, le generateur en communication avec le condenseur. Lorsqu'on ouvrait et fermait alternativement ce robi- net sans introduire de la nouvelle vapeur, on obtenait, dans le conden- seur, des alternatives de hausse et de baisse allant toujours en diminuant, qui ne paraissaient pas etre dues entierement a la. dispersion de la vapeur par suite des pertes de la machine, et Ton presumait qu'il s'etablissait une sorte d'equilibre entre la tension de la vapeur surchauffee et non saturee dans le generateur d'une part, et de I'autre entre la vapeur saturee conte- nue dans le condenseur : ce qui determinait une lenteur et une paresse dans Facte de la condensation. » L'ensemble de toutes ces experiences a change pour nous en certitude la possibilite que j'avais entrevue, depuis si longtemps, de se servir de la vapeur en Temployant comme intermediaire entre la chaleur et la force; qu'il suffisait, pour cela, de la faire passer, au moyen de dilatations et de condensations successives, par divers etats de tension et de temperature. Et C. R. ,857, I" Semestre. (T. XLIV, N" I.) 2 ( lo) comrae nous avons constate que la vapeur surchauffee abandonnait avec una extreme facilite, a I'eau bouillante du refrigerant, le peu de chaleur qui augmente son ressort et son volume, et qu'il est indispensable, d'ail- leurs, d'introduire a chaque coup de piston une petite quantite de vapeur nouvelle dans le generateur, nous modifions actuellement notre machnie en faisant du refrigerant une veritable chaudiere a vapeur destineea alimen- ter la machine elle-meme, et supprimant la chaudiere employee actuelle- ment acet usage. » Nous ajoutons aussi a cette modification celle d'injecter, comme Watt la fait, une petite quantite d'eau dans le condenseur, lorsqu'il est en com- munication avec le generateur, au commencement du coupnegatil, et dans ces nouvelles conditions elle sortira, nous n'en doutons pas, du caractere de machine d'essai qu'elle a eu jusqu'ici, pour faire un service regulier qui permettra d'apprecier avec certitude I'economie que presentera son emploi sur les autres systemes actuellement en usage dans I'industrie. » MEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE v^GETALE. - Influence de thumiditesur la direction des racines; par M. P. DucHARTRE. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Brongniart, Decaisne, Moquin-Tandon.) « Dans ce travail, je me suis propose de montrer, en me basant sur des experiences precises, que Taction de I'humidite est une de celles qui con- rribuent le plus puissamment a determiner la direction des racines, puisque, SI elle agit dans un sens inverse de celui selon lequel son influence s'exerce habituellement dans la nature, elle devie ces organes de leur marche nor- niale et les oblige a se developper selon une ligne horizontale ou meme de has en haut. Je rapporte comme preuves de cette puissante influence s'exer- (jant sur la radicule des graines en germination les experiences trop peu connues et cependant decisives de Johnson et de Knight, dans lesquelles des graines placees sous une masse de terre humide ou sous une eponge moui eesoutenues en Fair ont dirige leur radicule, soit horizontalement, de telle sorte qu elle s'appliquat contre cette terre ou cette eponge, soit .ueme vert,calement de has en haut, et par consequent dans un sens oppose . celui qu elle smt dans I'etat ordinaire des choses. Je montre ensuite que certames experiences de Duhamel, de Dutrochet, etc., dont les resultats ont ete presentes comme defavorables a I'idee que I'humidite uiflue sur la (II ) direction des racines, ont ete faites de telle maniere, qu'elles n'autorisent aucune conclusion precise ni pour ni contre cette idee. Je rapporte enfin les observations que j'ai faites cette annee sur deux pieds de Reine-Margue- rite, sur un Hortensia et une Veronique frutescente (Veronica lindlejana) dont les pots avaient ete places dans uri appareil hermeliquement ferme. Sous I'influence d'une atmosphere confinee, saturee d'humidite, ces plantes ont, en premier lieu, developpe sur le has de leur tige des racines longues de quelques centimetres, qui se sont etendues dans Fair humide, les unes horizontalement, les autres dans une direction plus ou moins ascendante. En outre, et ce fait me semble encore plus remarquable, de la terre mediocre - ment humide qui remplissait le pot des deux dernieres de ces plantes sont sorties de nombreuses racines qui se sont elevees dans lair sature d'luimi- dite, tantot obliquement, tantot directement de bas en haut. Ces observa- tions, rapprochees de celles de Johnson et de Knight, me semblent achever de prouver que I'humidite exerce sur les racines une influence dont on doit tenir le plus grand compte si Ton veut expliquer la direction qu'elles sui- vent dans le cours de leur developpement. « MEMOIRES PRESENTES. MEDECINE. — Note sur le delire des abo/eurs, varUU de la danse Saint-Guj ; par M. AxcELON. (Extrait. ) (Renvoi a I'examen de M. Andral, deja charge de prendre connaissance des Notes de M. Bosredon et de M. Pize sur la meme affection. ) « Quand on suit avec une attention soutenue les deux epoques les plus orageuses de I'enfance, la premiere et la seconde dentition, on s'apercoit bientot de I'empire qu'elles exercent, I'une et I'autre, sur I'economie animale en general, et sur le systeme nerveux en particu - lier. Sur trois cents enfants de six a quinze mois, chez lesquels revolu- tion dentaire se preparait avec plus ou moins de difficultes, j'ai eu occa- sion d'en compter cent quatre-vingts dont un ou plusieurs membres alter- nativement ou simultanement paralyses, avec douleurs articulaires, eussent pu induire en erreur un observateur inattentif, et lui faire croire, comme a la plupart des parents effrayes, a I'existence d'une luxation, sans cause mecahique. Ce phenomene etrange, qui se manifeste d'une maniere brusque, disparait et se reproduit pour s'evanouir de nouveau, sans que la therapeutique ait besoin ou ait le temps d'intervenir : il semble ( .a) avoir remplace les convulsions de I'enfiince deveniies extremement rares. De ces cent quatre-vingts enfants, j'en retrouve encore soixantc-quinze atteiuts de choree, a I'epoque de la deiixienie dentition, c'est-a-direa I'age desix a onze ans.... » II n'y a pas t)ien loin des paroxysmes suscites par la deuxienie denti- tion aiix phenomenes initiaux de la choree. Celle-ci debute ordinairement d'une maniere lente, insensible et assez vague pour etre toujours me- connue; ses premiers signes pathognomoniques, dans les formes les plus communes, consistent en de legers mouvements du bras, de la jambe, tan- tot a droite, tantot a gauche; puis bientot la totalite des muscles est prise. La choree des aboyeurs, au contraire, commence toujours par des con- vulsions de la face, qui se dissipent la plupart du temps pour ftiire place a des secousses brusques et frequemment repetees du tronc et du dia- phragme. Ce changement se manifeste d'abord par des hoquets fatigants; })eu apres, par un soufflement nasal semblable a celui d'un chicn qiii evente une bete fauve, puis enfin par des eclats de voix soudains et rapides. Du reste, point d'autres troubles apparents au premier apercu. Seulementilest digne de remarque que la sensibilite morale est singulierement pervertie chez les aboyeurs ; ils sont vains, capricieux, irascibles et pen sociables : j'ajouterai, avec Cullen, Bosquillon, Georges et Bouteille, qu'il existe tou- jours un leger « affaiblissement intellectuel et quelquefois meme un pre- » mier degre d'imbecUlite » sur lesquels il ne faut pas se hater de porter un facheux pronostic. » Les recherches anatomo-pathologiquesn'ayantpointrenseigne les pra- ticiens sur la nature de la choree, la therapeutique de cette maladie est res- tee dans le vague, et le traitement en est livre a I'arbitraire. Une infinile de substances pharmaceutiques out ete tour a tour passees en revue, preconi- sees et rejelees dans I'oubli, mais, a mon sens, avec bien pen de discerne- mcnt, car les succes et les revers portes au compte des medications, de- pendaient uniquement de la marche naturelle de la maladie : la choree, en effet, commencant sous I'empire de I excitation dentaire, finit le plus or- dinairement en meme temps que celle-ci, abstraction faite de toute methode curative. Ce sont les cas exceptionnels qui se prolongent, et ceux-la seuls sont la vraie pierre de touche des medications speciales. .» J'ai fait connaitre ailleurs {Jnnales medicales de in Flandre occidentale) les succes que j'ai obtenus de I'administration d'un melange de Noix vomi- que et de Selm des marais pulverises, dans la traitement des choreiques L'observation suivante de delire des aboyeurs montrera les modiBcations (.3) que j'ai cru devoir apporter, dans cette circonstance particuliere , a ma methode therapeutiqiie. » Observation. — Louis Lebour, age de quatorzeans, s'est presente a ma consultation, en juin i854. Get enfant, atteintd'un delire des aboyeurs depuis I'age de sept ans, est, pour ses condisciples du college de Fene- trange, un sujet de terreur par ses cris et son insociabilite; son intelli- gence, suivant la remarque de ses maitres, diminue en raisoii directe des progres de son affection. Voici, d'apres une note qui m'est communi- quee par le pere, et dont les details me sont confirmes par le professeur de I'enfant, quels out ete les antecedents du jeune malade : ) ans, forte etbien constituee. A Tage de sept mois, il eut un ictere; a i> cinq ans, une congestion cerebrale de pen de duree ; depuis, il sup- » porta bien toutes les maladies eruptives de I'enfance. Quant a 1' affection » qu'il a en ce moment, elle a commence a I'age de sept ans, par des » mouvements musculaires de la face. 11 y eut d'abord peu on point de » soubresauts; puis sont venus des hoquets en forme de cris : alors seu- >* lement les soubresauts (secousses du buste) ont ete plus violents. De- » puis trois ans, il y a eu tant de variantes, que je ne puis les definir.... » Pendant les vacances de Paques dernieres, je I'ai fait voir par un medecin » de Metz, qui I'a traite par les bains sales et les purgatifs.... Je crains » qu'il n'y ait chez lui plus d'habitude que de maladie , et ce qui me porte » a formuler ce jugement, c'est que jamais, depuis qu'il est affecte, aucun » de ses tics ne s'est raanifeste pendant son sommeil. » Par ce dernier trait, le pere du malade confirme, sans s'en douter, la symptomatologie de sa choree. » Etat actuel. — Louis Lebour a les cheveux bruns et epais, le teint tres- frais, et jonit de tout I'embonpoint que Ton peut acquerir a quatorze ans ; il est physiquement tres-developpe pour son age. On remarque dans I'expression de ses traits'une sorte d'hebetude sournoise et cruelle, dans sa pose je ne sais quoi de provoquant qui le rend redoutable au premier aspect : c est au reste I'effet qu'il produit sur ses condisciples. Toutes les fonctions, inter- rogees avec soin, se trouvent etre dans un etat d'integrite parfaite ; seule- ment le coeur bat avec violence, sans fournir rien de particulier ni a la percussion, ni a Tanscultation. j> En examinant la colonne vertebrale, on developpe alapression, entre la troisieme et la quatrieme vertebre cervicale, une sensibilite des pi"** \ ( i4 ) vives : il semble meme que cette pression douloureuse provoque les aboie- ments. » Ce que le pere, dans les qaelques phrases citees plus haut, appelle des secousses, ce sont des vibrations du diaphragme, des muscles dii tronc qui ebranlent la tete et le buste, et prodaisent, suivant que les convulsions maintiennent la bouche fermee ou beante, un simple souffle nasal ou un eclat de voix formidable, veritable aboiement. Ce qu'il y a de plus saisis- sant pour les personnes qui voient et entendent Lebour, c'est le calme im- perturbable qui regne sur son visage et dans toute sa personne immedia- tement apres chaque secousse, chaque eclat de voix. V Preoccupe de la sensibilite developpeedans la region cervico-vertebrale, j'en fis I'objet d'une indication particuliere, et je prescrivis des ventouses scarifiees, loco dolenti. L'enfant me revint au bout de quinze jours, sans avoir obtenu d'antre amendement de trois applications de six ventouses h'ltes a quatre ou cinq jours d'intervalle, quun peu de diminution dans la sensibilite intervertebral . Un seton, passe un peu au-dessus du siege de la douleur, diminua au bout d'un mois et demi le nombre et la violence des aboiements; puis I'usage de 60 centigrammes de Noix vomique et de 12 grammes de Selin des marais par jour, concurremment avec le seton, dont Taction bienfaisante s'etait singulierement rallentie, amenerent une cure radicale qui ne s'est point dementie. » Les symptomes de la maladie out suivi une progression decrois- santedans I'ordre ci-dessous : extinction de la sensibilite cervico-vertebrale, diminution dans le nombre et la violence des secousses du tronc, puis des eclats de voix qui se sont termines en soufflements avant de s'eteindre peu a peu. Ce qu*il y a de plus remarquable, c'est que I'intelligence, la sociabi- lite et les sentiments affectueux croissaient en raison de la diminution des symptomes de la maladie. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution rationnelle de [acide fulminique , et une nouvelle serie de corjis derives de I'acide acetique : par M. Leon Dans mon precedent travail sur les fulminates, j'ai deja emis I'opinion ( i5) que I'acide fulminique se scinde en acides isocyanurique et cyanique, quand on essaye de remplacer tout son hydrogene par un metal alcalin. M, Liebig ayant concu d'une maniere differente cette reaction dans son travail, j'ai du de nouveau recourir aux experiences, pour chercher a appuyer ce fait par des preuves nouvelles. -> Je suis ainsi parvenu a constater la presence de I'acide cyanique par les reactifs ordinaires, dans les produits de decomposition de lacide fulmi- iiique, sous Taction des chlorures et iodures alcalins sur les fulminates. » Quant au deuxieme equivalent d'acide cyanique, j'ai pu constater sa presence dans I'acide isocyanurique par la formation facile du cyanate de potassium et de I'uree, en chauffant respectivement les isocyanurates de potassium ou d'ammonium. D'ailleurs la reaction de Gladstone, ou il se produit de I'uree et de I'acide sulfocyanique, quand on traitc un fulminate d'ammonium et de cuivre par I'hydrogene sulfure, et la decomposition du fulminate de mercure par la potasse caustique , avec formation de cyanate de potasse, verifient pleinement cette preexistence des groupes acide cyar nique, dans les fulminates. En meme temps le scindement de I'acide ful- minique en acides isocyanurique et cyanique, est une preuve que I'acide fulminique renferme en effet 2 equivalents d'acide cyanique, comme I'exige ma formule : (CyO=^H)%NC*H2(NO*). » Quant a la derniere supposition, c'est-a-dire la preexistence du groupe mononitro-acetonitryle dans I'acide fulminique, je suis parvenu a la mettre en evidence par Taction d'un melange d'acides sulfurique et azotique siir Tacide isocyanurique. )i En effet, j'obtiens dansce cas, d'un cote les produits de la decomposi- tion de Tacide cyanique, savoir Tacide carbonique et Tammoniaque, et de Tautre, au lieu du corps mononitro-acetonitryle, une substance <|ue les analyses et les reactions ont demontre etre le trinitro-acetonitrvie NC*(NO*)': €y O^ H , NC* H^ (NO* ) + 2 NO« H == C^ O* + NH^ -^H^Q^^ NC/ ' N O^ ]» » L'acide isocyanurique, traite par Thypochlorite de chaux, fournit «li- rectement de la chloropicrine C^ (NO*)Cl», c'est-a-dire un corps nitre. Les isocyanurates absorbent I'hydrogene naissant avec reduction du groupe NO*, car les nouveaux produits formes ne possedent plus la propriete pri- mitive d'explosionner par la chaleur. ( i6) » Outre cela, 1' analyse des isocyanurates, au moyen de la chaiix sodee, ne fournit, sous forme d'ammoniaque, que les deux tiers de I'azote. D'apres tout cela, la formule de I'acide fulminique serait (CyO^H)=*NCMl=^(NO*), derlvant de trois molecules d'ammoniaque, ou plus directement du biuret (Cy02H)^NH^ » On voit bien que Fisomerie des acides fulminique et cyanique n'est que purement accidentelle, car si, au lieu de contenir un seul groupe N0% I'a- cide fulminique en contenait deux, ou meme trois, I'isomerie n'aurait plus lieu. >' L'acide trigenique se forme par Taction de I'acide cyanique sur I'alde- hyde, avec degagement d'acide carbonique : H (C^'O'^NH) eH'NH^ [o= + C=^0=^NH =( 7 0*+ eo^^NH ) (C=^0=NH1 C 0=^ NH. » D'apres la constitution attribuee a I'acide fulminique, je crois pouvoir expliquer sa formation d'une maniere analogue a celle de I'acide trigenique. Ainsi : C*H=»moni (G'0»NH\ ^ M O* + C= 0=» NH = C» O* + H=» 0^^+ (Cv O^ H)=^ NC^ H^ (NO^ AcidenitroJtique. (C^O^NH) A;ide fulminique. II y aurait done, d'un cote formation d'acide nitro-acetique , de I'autre d'acide cyanique et reaction mutuelle entre ces deux corps. » Le reste de I'acide cyanique, se laissant retrouver dans I'acide fulmi- nique, rend cette supposition tres-probable. » D'ailleurs, la formation de I'acide cyanhydrique, dans les produits d'oxydation de Falcool, par I'acide nitrique, est bien constatee, et I'acide cyanique n'est qu'un acide du premier. Cette formation d'acide cyanique pent etre representee par I'equation suivante : C* H« O'* 4- a NO' = 2 Cy O'' H H- 2 H=» 0= , equation qui, comme on le sait, n'est pas nouvelle dans la chimie. » Quant au trinitro-acetonitryle, c'est une substance solide a la tempe- rature ordinaire, fusible a li\",(j, se decoiuposant a uue temperature de 220 degres, avec une forte detonation et production d'une flamme bleue. » L'eau et Talcool decomposent ce corps; Tether anliydre est son seul dissolvant sans decomposition. » , M. Alquie adresse une reclamation de priorite a I'occasion d'un Memoire siir iemploi du seion filiformc aide de la compression dam (e trailement des tu- meurs abcedees et en parliculier des biibons, Memoire lu par M. Bonnefont dans la seance du 8 decembre i856, (Pteiivoi a I'examen des Commissaires nounnes pour le Memoire de M. Bonnefont : MM. J. Clocpiet et Jobert de Lamballe.) M. Ordinaire de la Coloxge soumet an jugemcnt dc rAcadrmie une Note sur les Jppareils fumivores de MM. Roqucs et Danej. (Commissaires, MM. Chevreul, Payen, Pelouze.) M. BouLARD-MoREAu fait connaltre les effets heureux qu il a obtenus en employant centre la maladiede lavigne la cendre du marc de raisifl. Conformement au desir exprime par I'auteur, cette Note sera renvoyee au . pour le prix fonde par M. de Morogues. M. Cazenave, en presentant au concours pour le prix de Medecine ses « Lecons cliniqiies sur les maladies de la peau », y joint, conformement a une des conditions imposees aux concurrents, utie indication de ce qu'il considere comme iieuf dans cet ouvrage. M. GciOT prie PAcademie de vouloir bien renvoyer a Pexamen d'une Commission une Note qu'il a presentee dans la derniere seance de i856, et qui a rapport : i° a la substitution d'un cone creux a la tige en fer plein des paratonnerres ; i*^ au remplacement de la chaine par une on plusieurs larges bandes de cuivre adherentes a la surface de I'edifice; 3^ a un systcint' de paratonnerres destines a proteger toute uneville. —L'auteur adresse, en meme temps que cette demande, et comme piece a consulfer, un article sur les memes questions qu'il a public Pan passe dans le » Courrier de la Louisiane ». ( Renvoi a la Commission des paratonnerres.) Un Memoire imprimedeM. Cuapelle, ayant pour litre : « De I'epideinie C R. 185;. iT S,rn,'slre. (T. XUV, ^'o i) 3 dii cholera qui a regne dans le departement de la Charente pendant Pan- nee i855 », est renvoye, conforniement a la demande de rauteur, a I'exa- men de la Section de Medecine constituee en Commission speciale pour le concours du prix Breant. Un Memoire manuscrit destine au meme concours devrait , d'apres la regie constamment observee par I'Academie relativement aux communica- tions anonymes, etre considere comme non avenu. Cependant, comme il y a quelque lieu de croire que I'omission du nom est seulement Teffet d'un oubli, I'auteur en sera avertipar la mention qui est faite ici de cette piece, facile a reconnaitre en ce que le deuxieme paragraphe est intitule « A pologie de Breant .. CORRESPONDANCE. FAL'X PUBLICS M. LE MiNISTRE DE l'AgrICULTBRE, DU CoMMEECE ET DES TrAV4 mvite rAcademie a ha faire connaitre le juge.nent qui aura ete porte .u, un procede imagine par M. Cheual pour le transport et la conservation des JZ^mT^"^""""" !''?™"' ''''1""'' ' ^'' ^^'""y^« '« Note de M. Che- val, MM. Pelouze, Balard et Peligot, sont invites a faire le plus prompte- ment possible le Rapport demande par M.leMinistre. ^^ "^ >- M. LE Secretaire PERPETUEL signale parmi les pieces imprimees de la Correspondanceplusieurs ouvrages adresses par ripstitution Lithsonienne flT .. ? VT "'""'''""■ '' "P"*'"^ ''"^ ■''I-"* - -^«^d-t ces importantes publications. 'ZZZe7T\ ~ """ tt '"''' '"°''^"^ -ccharatus), kao-lien de la provrnce de Canton; par M. Ix.eb. (Memoire presente par M. Berard.) M'B!!ar'd''H "'"' ''""""'' '''^^ ^^—^ ^ Montpellier, ™'a charge, dit defo—Te"^"" T'"' '' '^'"'^ ' ''PP'^"^'- '« s temperatures tres-eievees et son iualterabiiite a Fair sont excessivemen! jm)- uoncees, comme nous Tavons montre M. Wohler et moi. C/est la meme raison qui fait que la vapeur d'eau I'attaque si pen quand il est pur. Toules ces reactions lui sont communes avec le silicium. » A une temperature peu elevee et sans le concours de I'eau, I'alumine joue encore le role de base faible, si bien que l'aluminium ne reduitaucun protoxyde au-dessous du rouge vif. Le metal allie a du plomb pent se pu- rifier a la moufle et se coupeller comme I'a montre M. Peligot. L'aluminium cui\Veux noircit dans les memes circonstances par suite de I'oxydation dn cuivre. Mais a ime temperature elevee, les roles sont changes : Talumine de- vient un acide et l'aluminium prend avec moins d'energie toutes les pro- pnetes du silicium : ainsi il decompose les oxydes de plomb et de cuivre avec production d'aluminates. Ce fait, que j.'ai ^ouvent observe et qui a ete l>nblie par MM. Tissier freres dans le Compte rendu de la derniere seance, paraissant en opposition avec ce qui etait connu deja sur cette question, I a. cru devoir attirer I'attention de 1' Academic snr le genre de consi- d 2. Cette equation, de meme que la precedente, n ;«(lmpt qu'une seule racine reelle qui est positive et plus grande que 1 . On la trouvera de la meme maniere; seulement, au lieu d'augmentcM' l;i valeur des chiffres de Fechelle superieure, on devra la diminuer dune unire. Kv operant ainsi, si A = 64, on trouve j = 3,695. » a^. A < 2. L'equation admet encore une seule racine positive; niais elle devient plus petite que i . On pouira alors trouver commode de laiiie- iier la racine a etre plus grande que i . Soil par exemple I'equatiou (7) f+jr' = o,r, en rendant ses racines dix fois plus fortes, j'obtiens et il faudra diminiier de dix unites la valeur des nombres de Techelle superieure, c'est-a-dire compter i, 2, 3, a partir de i milieu. Je trouve ainsi y = 0,2795 pour la racine de I'equation (7). » 3**. A < -^- Outre la racine positive dont il vient d'etre question, il j •A maintenant deux racines negatives. Pour les trouver, il faut changer j- en ~ J, et le procede est un peu different. » L' equation de Texemple precedent devient /^(lo — j) = 100, ou log j=^ + log(io — ^) = log 100, » La regie et la reglette conservant les memes positions, je cheminerai de la meme maniere sur la reglette en comptant i, 2, 3, etc. Sur la regie, il faudra maintenant marcher dans le meme sens en partant de 9 et comptant 1,2,3, etc., au lieu de 9, 8, 7, etc. J'observe ainsi deux coincidences : la premiere repond a 4, 1 25, et la deuxieme a 8,670. J'ai done les trois racines de I'equation (7), f= -+-0,2795, jr"= -o,4i25, f'= — 0,8670. « III Recherche des racines imaginaires. — J'ai tres-peu de chose a ajouter a ce sujet. Prenons pour exemple I'equation j^-f- j^ _ ^ Soient f la racine reelle connue, a ± b \/~^ les deux racines imaginaires. La somme des trois racines etant eeale a — i , on a i'agissait de I'equation j' ~ ^2 = a, on aurail 6 = va(3a^2). (.5 ) » Quelque simple que soit I'idee de la transformation des equations (i) et(i) en (3) et (4), je dois dire qu'elle m'a ete suggeree par une transfor- mation analogue qui se trouve dans un Memoire inedit sur la resolution des equations algebriques. )) C'estaTexlremebienveiUancedeM. d'Arbeaumont, ingenieur en chef des Fonts et Chaussees en retraite, qnej'ai du, depuis plusieurs anneesdeja, la communication du Memoire auqiiel je fais allusion. II n'y a d'ailleurs absolument rien de commun entre mon precede grossier et tout mecanique, et la methode d'approximation aussi simple qu'elegante de M. d'Arbeau- mont. Cette methode donne tres-rapidement les racines des equations du troisieme degre avec un nombre de chiffres decimaux exacts qui pent etre aussi grand qu'on le voudra. ). N. B. Chacun trouvera facilement un grand nombre de procedes ana- logues pour la resolution des equations du deuxieme degre. Ces procedes pourront dans certains cas etre substitues avec avantage aux methodes ordi - nairesdecalcul. » M. BuLARD adresse une Note sur Voccultation de Jupiter du a Janvier 1857, accompagnee d'un dessin representant les differentes phases du phenomene. L'observation a ete faite avec I'equatorial de 25 centimetres de I'lnstitut Technomathique. « Le commencement de I'immersion, dit M. Bulard, n'a pu etre observe ici a cause de vapeurs tres-epaisses, les trois dixiemes de Fastre etaient caches par le limbe obscur de la lune lorsque le ciel s'eclaircit presque entierement ; sa forme etait parfaite et les bandes se voyaient tres-distinctement. L'immer- sion a eu lieu par un point du bord de la lune ou aucune irregularite sensible ne s'est presentee, le limbe obscur de la lune etait completement invisible. Jupiter a disparu progressivement, sans ancune deformation appreciable, ni aucune alteration d'intensite de lumiere. Le premier satellite et le second disparurent soudainement sans diminution de lumiere, » L'observation de 1 'emersion fut plus favorable malgre le leger halo dont la lune etait environnee. La sortie du quatrieme satellite et du troisieme fut un avertissement pour observer le premier bord de Jupiter et indiquer exac- tement sur le limbe lunaire le point ou il devait apparaitre. Le disque de Jupiter etait encore ties- net, sans deformation. Le premier et le deuxieme satellite sortirent aussi instantanement et sans aucune diminution d'inten- site de lumiere, et dans les instants qui ont precede et suivi Temersion les images etaient parfaitement tranquilles. » C. R., 1857, i'*- Semeslre. ( T. XUV, N" |.) ^ ( ^6) M. Biilard a execute !e dessin qui accompagne cetle Note. M. PORRO, dans un appendice qu'il y a joint, fait remarquer que « dans cet extrait ci-dessus on s'est contentede presenter les resultats qui avaient un rapport direct a la question qu'on vouiait elucider (la question r^cemment debattue de I'atmo- sphere lunaire), et qu on n'a pas parle de ceux qui y etaient etrangers, tels que les temps exacts des phases du phenomene, la couleur bleuatre de la planete, Fespece de ligne obscure tres-fixe qui semblait separer la surface lunaire de la surface de la planete, etc. » M. Ed. Gand adresse d' Amiens une Note relative au raeme phenomene celeste. Suivant lui, « au moment ou le disque de Jupiter int en contact avec celui de la huie, le bord lunaire, qui jusque-la etait invisible et se confondait avec le ciel, se dessina tout a coup tres-nettement et prit I'aspect de la lu- miere cendree. » II ajoute que la meme observation a ete faite par un de ses amis « qui s'etait comme lui demande si le rapprochement de Jupiter du disque lunaire n'amenerait pas quelque phenomene lumineux. » A 4 heures et demie, I'Academie se forme en comite secret. COMITE SECRET. La Section d'Anatomie et de Zoologie presente la liste suivante de candi- dats pour la chairede Zoologie (Reptiles et Poissons) vacante au Museum d'Histoire naturelle. En i'^ ligne . M. Auguste Dvm^ril. En 2« ligne M. Paul Gervais. Les titres des candidats sont discutes. La double election aura lieu dans la prochaine seance. La seance est levee a 6 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L' Academic a re^u, dans la seance du 5 Janvier 1857, ^^^ ouvrages dont voici les titres : La Giographie botanique et ses progres;par M. Ch. Martins ; br. in-8°. La Respiration lubaire et amphorique dans lapleuresie, et des indications de la thoracenthe;parM. H. Landouzy. Paris, i856; br. in-8°. Traitement des adeniles cervicales chroniques au mofen de Velectricite loca- lis^e; par M. le D' BouLU. Paris, i856; br. in-8^ Memoire sur la constitution mMcale dune contr4e des d^partements de la Mew- the et des Fosges, et sur les neuroses febriles ■ par M. le D"^ LiEGEY ; broch. in-8^ ( =»?) Un cas d'affection typhique pernicieuse vertigineuse chez une jeune fiUe, un cas de la mime maladie chez un chevat dam la meme maison, etc.; par M. Liegey; Ifeuille in-8. Coup de feu a iepaule droite, suivi de teianos febrile on de fievre t^tanique; mort. Reflexion sur ce cas; par le meme ; ~ feuille iii-8^. Coup defeu a I'epaule chez un enfant. Particularites dignes de remarque; par le meme; 2 pages in-8°. Vn cas insidieux, accidents simulant ceux de la hemic etrancjUe; par le meme ; br. in-8^ Nouvelles observations relatives au dilire febrile ; par le meaie ; br. in-8". Note sur la fievre pernicieuse -^ par le meme. Montpellier, i854; br. in-8°. Quelques cas de fievre cholerique , ou de cholera modifie et d' essence p^rio- dique;par\e meme; br. in-8**. Nouveau cas d' h^morragie periodique compliquant une lesion traumatique; (juerisonpnr I'emploi des preparations de quinquina ; par \q meme. Montpel- lier, i856; br, iu-S**. (Toiisces opuscules sont adresses par M. Liegey pour le concours Montyon, Medecine et Chirurgie.) De Idpid^mie de cholera qui a regne dans le d^partement de la Charente, pen- dant Cannee 1 855; par M. le D"' A. Chapelle. ( Adresse au concours Breant.) Deir innesto... De I' inoculation dans la peripneumonie des betes bovines;par M. CORviNi Lorenzo. Milan, i856; in-S*". Teoria. . . Th^orie sur la cause de la gravite confirmee par les phenom^nes phy- siques, geologiques et astronomiques ; par Aon L. TuNON Y QuiROS. Grenade,, i856;in-i2. Medico-chirurgical... Transactions medico-chirurgicales publiees par la So- ciete medicale et chirurgicale de Londres ,'\o\. XXXIX. Londres, i856; in-8". Sv[ivihson\2iU... Contributions Smithsoniennes pour I'avancement des Sciences; vol. VIII. Washington, i856; in>4«. Memoirs... Memoires deC Academic americaine des Arts et Sciences ; lum- velle serie, vol. V. Cambridge et Boston, j855; in-4°. Reports... Rapportssur V exploration j les leves de plans et nivellemcn's executes dans le but de determiner lameilleure direction a donner a un chemin defer joignnnl le Mississipia Coc^an Pacifique, operation executee sous la direction du Mmistere dela Guerre en j 853-54; vol. I. Washington, i855; in-4". Description... Description d'un squelette de Mastodon GlG^Wlh{■s dr I A- meriqucdu }iord;parU. J.-C. Warren. Boston, i855; i vol. in-4^ Proceedings. .. Proces-verbaux de la Soci^le des Sciences naturelles de Boston; t. V, feuilles 12-21 ; in-8°. Proceedings... Proces-verbaux de P Association americaine pour I'avance ( 28 ) ment des Sciences; 7% 8*^ et 9" sessions. Cambridge (Etats-Unis), i855 et 1856] 3 vol. in-8^ Annals... Annates dii Lyceum dhistoire natitrelle de New-York: vol. \'I. n'^5;in.8^ Description... Description d'un nouveiu Mollusque du gres imuje jncs Polls- vilte; par^l. Isaac Lea. Philadelphie, i855; br. in-8". On the. . Sur la possibiliie de constmire un canon de grand calihrv capable de soutenir un usage continu avec de fortes charges,- par M. P. Treadweli-. Cambridge (Etats-Unis), i856; br. in-8'^. Report. .. Rapport sur la geologic de la Calif ornie du nord et du sud, avec t in- dication des ressources minerales et agricoles de ces parties ;par M. J. -B. Trask; br. in-8^ On the... Sur lesmareesdes cotes des Etats-Unis {Jtlantique et Pacifique), le Gulf-Stream et les ondes du tremblement de terre de decenibre i854; P«^ M. A.-D. Bache. New-Haven, i856; br. in-8«. Phenomena... Ph^nomene du monde materiel; par M. D. Vaughan ; n*' i. Cincinnati, i856; in-12. Magnetic... Discussion des observations magnetiques faites sur la ligne fron- tier e,entre les Etats-Unis et leMexique, dans les annees 1 849-1 852, sous les ordres de M. W.-H. Emory, astronome de la Commission des Limites; br. i[i-4''; avec une carte de la ligne frontiers Observations. . . Observations sur r etude de la region aurifere de la Californie Excusez ce petit trait d'egoisme. Maintenant que je vois que le brave Eivingston est determine a revisiter ses bons amis noirs, je n'ai pas manque d'appeler serieusement sur ce projet I'attention de notre Ministre des Af- faires Etrangeres, et je me rejouis de pouvoir vous apprendre que deja le comte de Clarendon est si bien dispose en faveur de notre intrepide et sa- vant voyageur, qua son retour en Afrique i^ accompagne de son epouse) il occupera une fonction officielle et sera soutenu par I'appui de son sou- E. — Sw^ un nouveau baromelre a. balance ; Lettre du P. Secchi a M. ELie de Beaumont. « Rome, 8 Janvier iSS;. rmettez-moi de vous adresser I'article suivant sur une modification ite par moi dans la construction du barometre, en vous priant, si jugez de quelque interet, de la presenter a rAcademic. Je viens ner a M. Pentland une coj)i<* de la photographic de la lune poui p suis engage a completer ce travail, et j'espere qu'il sera bientot : jai fait des nombreuses corrections au dessin original, et lorsqu'il [uplet oil (Ml tirera une auUv matrice. Les photographies directes d<' (32) la luiie, je les obtiens maintenant en trois minutes an plus, et quelque- fois en soixante-quinze secondes. Pour eviter toute ombre de charlatanisme, je repete ici ce que j'ai deja dlt en presentant a TAcademie la premiere co- pie : la tache de Copernicus est photographiee, non de la lune direc- tement, mais d'un dessin plus grand fait a la main sur un reseau microme- trique pour base. » Noiweaii barometre a balance. — Le barometre est un instrument qui, apres les premiers perfectionnements qui suivirent bientot sa decouverte, est reste jusqu'ici presque dans un etat stationnaire. Les ameliorations mo- dernes se reduisent a unc plus grande precision dans la lecture et a Fem- ploi des grands tubes pour eviter les effets de capillarite. Tous les moyens essayes pour rendre I'instrument graphique et a indications mecaniques plus grandes qua I'ordinaire, en conservant toute leur exactitude, ont echoue. De plus, il reste encore un instrument de construction delicate, fragile et facile a se deranger. Si je ne me trompe, je viens de faire des essais qui placeront les physiciens sur une route nouvelle dans la construction de cet appareil , et on pourra faire disparaitre la plupart des inconvenients enumeres ci-devant. )i Le fait qui m'y a conduit est tres-simple. Supposez que nous ayons un barometre a cuvette dont le tube ait un diametre assez grand (par exemple 1 5 millimetres), que la cuvette soit placee sur une table, et que le tube cy- Hndi'ique soit dispose de manierea pouvoiretre eleve en le prenanta la main : on peut se demander quel sera Teftorl necessaire pour soulever ce tube. Le fait etle raisonnement prouvent qu'il faudra exactement faire un effort egal a celui qui est exerce par I'atmosphere sur le mercure de Tinstrument, c'est-a- (iire qu'il faudra soulever le poids du mercure renferme dans ce tube. Voici done une maniere tres-simple de/;e6er reel lenient la pression de I'atmospbere qui consiste a attacher le barometre a un des plateaux d'une balance et a pla- cer des poids dans Tautre; et il est evident que, a tout changement de pres- sion, il faudra faire une correspondante variation dans les poids du second plateau. Il va sans dire que lorsqu'on veut obtenir la valeur de la pression absolue sur T unite de surface, il faudra tenir compte du poids du tube, de la portion de poids que perd la portion immergeedansle mercure, et surtout de la section interieure du tube. Mais la necessite de connaitre le diametre interieur du tube, qui parait au premier abord un inconvenient, est au contraire un avantage immense dans la construction actuelle; car en augmentant la section de ce tube on peut accroitre autant qu'on veut la force qui agit sur I'instrument. Supposons un tube dont la section soit ( 33 ) 10 centimetres carres et que la pression varie de i centimetre de hau- . teur; le poids total a ajouter au second plateau sera de lo centimetres cubes de mercure, c'est-a-dire i35 grammes, taiidis qu'il serait seulement i3s%5 st ie tube avail une section de i centimetre carre. On verra done I'avantage qu'on peuttirer de cela pour la sensibilite de I'instrument. M Cela bien compris, voici la nouvelle construction de I'appareil : elie consiste simplement a attacher le tube barometrique librement au bras d'un levier quelconque, comme une balance, une romaine, ou autre machine a peser •, mais, pour se debarrasser du trouble de peser chaque fois a chaque observation, surtout pour les observations differentielles, on pourra attacher au levier une aiguille plus ou moins longue qui, se mouvant sur une echelle graduee, donnera k I'oeil tres-facilement les variations de pression. J'en ai fait construire un a I'Observatoire dont le tube a j 5 millimetres de diametre ; c'est une espece de balance romaine, au bras court de laquelle est suspendu le tube, et qui est balance de I'autre cote par un contre-poids : une longue lame de verre servait d'abord d'index, mais plus tard j'ai fixe au-dessus du couteau de suspension un miroir dans lequel je regarde I'image d'une echelle graduee placee a distance. La variation d'un dixieme de ligne est accusee par *un mouvement de I'image de six lignes, et on pourrait faire encore davantage. M Voici deux mots sur les avantages que parait promettre la nouvelle con- struction. » i"". Puisque la pression estpesee et nonmesuree parla hauteur de la co- lonne mercurielle, on pourra faire le tube d'une matiere quelconque et sur- tout en fer, qui ne s'amalgame pas : I'instrument ne sera done plus si fra- gile qu'il Fa ete jusqu'ici, et si onveut retenir le verre on pourra employer toute sorte de tubes, pourvu seulement que leur diametre soit constant dans I'espace de Texcursion barometrique. » 2°. Comme en augmentant la section dutube on augmente la force et le poidsj on pourra done employer ce poids comme une force motrice pour mouvoir un crayon attache au bras du levier, et ainsi faire marquer ses va- riations sur un papier en mouvement, sans aucune difficulte, car le frotte- ment resistant peutetre vaincu par I'exces de la force motrice, » 3*^. II est clair que, a I'aide de leviers et engrenages, on pourra, sans inconvenients, sans nuire a la precision necessaire, augmenter I'echelle des observations : un tube meme de barometre ordinaire a 5 millimetres de diametre, attache a un rouage delicat de monlre ordinaire, a produit des effets tres-grands et parfaitement surs. Mais pour les observations exacts - Vusage du miroir sera toujours preferable. (34) » 4^. La nouvelle construction est independante de la forme du menisqiie, delapiiretedamercure, de son poids specifique, de la temperature et de la difference de gravite aux differentes latitudes; car loutes ces quantites out une influence sur le volume du mcrcure el sur la hauteur de la colonne qu'on doit mesurer pour obtenir son poids, et ici le poids est donne immc- diatement. Si on emploie un tube en fer on u'uura pas, autanl <|iuivec le verre, a craindre Fadhesion de ^ai^ et de riuuuidite, et on pourra faire bouillir tres-facilement le mercure sans danger de rupture. » 5**. En faisant le tube en fer, on aura Tavantage de le pouvoir transpor- ter sans danger, et avec des details de construction faciles a imaginer on pourra avoir un instrument tres-sur et meme portatif pour la mesure des hauteurs. » 6°. La difficulte des tubes en verre a empeche jusqu'ici de faire des barometres avec d'autres liquides que du mercure ; on pourra desormais en faire avec I'eau on avec d'autres liquides, et peut-etre Texperience en pourra montrer des a vantages reels. » Le barometre quej'ai fait ainsi construire fonctionne tres-bien, et j ai deja remarque que ses indications avancent toujours en temps sur celles d'un barometre ordinaire, comme il est bien connu qu'il arrive avec les barometres les plus parfaits. En ayant soin d'eviter les frottements dans la construction, on pent obtenir un instrument exact qui, modifie selon les besoins, pourra servir aux voyageurs et aux marins mieux que les baro- metres actuels ou les aneroides qui sont si bizarres et incertains. « GEOGHAPHIE. ~ Sur un prochain voyage de circumnavigation par un vaisseau de la marine imperiale autric hienne ; l.ettre de M. Haidixger a M. Elie de Beaumont. » Je suis heureux de pouvoir vous donner quelques renseignements snr un projet qui est poin^ nous un veritable evenement scientifique, et sur lequel nous fondons les plus grandes esperances. Je vous prie d'en bien vouloir faire part a I'Academie, en cas que ces renseignements soient encore nou- veaux pour ce corps illustre dont je me glorifie d'avoir ete elu Corres- pond ant. » On fait dans ce moment les preparatifs pour une navigation de.Iong cours. Nous suivions deja de toutes nos sympathies notre illustre archiduc Ferdinand-Maximilien lors de son dernier voyage en Allemagne et en France. A peine de retour, c'est kii-raeme qui concut le projet d^equiper une fregate imperiale autrichienne de 44 canons, ie Novara, et d'y attacher une exp^di- (35) tion scientifique. C'est I'archiduc lui-meme qui a persoiinellement engage pour cette expedition M. le docteur Scherzer, le meine qui a dernierement visite les Etats^Unis de I'Amerique centrale, accompagne de M. Maurice Wagner. L' Academic imperiale de Vienne, sur rinvitation de Son Altesse Imperiale, a nomme MM. Frauenfeld et Hochstetter, pour les recherches zoologiques et geologiques ; de la part des Musees d'histoire naturelle, on a joint M. Zelebor, preparateur. Les observations relatives a la navigation, I'as- tronomie, la geographic, la meteorologie, seront faites sous la direction du commandant, M. de Wiillerstorf, capitaine de vaisseau de ligne, marin de beaucoup de merite, aticien professeur d'astronomie an college de marine de Venise. On redigera les observations de limite qui s'y rapportent cont'orm«- ment au systemeadopte parle Gongres deBruxeilos. Trois niedecinsereliiiiir- giensformeront le corps medical. Voicile plan du voyage. La fivgnhMjiiitrera le port de Trieste au commencement du mois de mars j 857 ; (^llc xisilcia les ports de Rio- Janeiro, de Montevideo et Buenos-Ay res, puisdoublera lec.q) de Bonne-Esperance, touchera a I'ile de Gey Ian et visitera les possessions ;ni- glaises, franeaises, neerlandaises, Madras, Singapore, Java, Sumatra. Bor- neo, etc., les ports accessibles de la Gbine, Macao, Hong-kang; elle passera ensuite dans TOceanie, reconnaitra la Nouvelie-Caledonie, la Nonveile- Hollande, la Nouvelle-Zelande, Taiti et autres ilesde Tocean Pacifique; elle cotoiera TAraerique centrale et celle du Sad, et, passant par le d^tioit de Magellan, en doublant le cap Horn, apres une relache a Rio-Janeiro, elle retournera directement a Trieste au printemps de i 859. » Par ce rapide coup d'oed, vous voyez. Monsieur, que le navire toiu liera beaucoup de ports et rencontrera beaucoup de tonctionnaires IVanrais : consuls, residents, charges d'affaires, etc. Je vous serais infiniment oblige s'il vous etait possible de procurer a nos quatre savants, M. Scherzer, M. Frauenfeld, M. Hochstetter et M. Zelebor, pour les personnes que vous jugerez pouvoir leur etre utiles, quelques Lettres d'introduction, tant d«' vous que de ceux de nos lUustres confreres qui voudront bien, a vo!ri' priere, me faire cette faveur. >» J'hesite un pen, mais enfin j'ajoute aussi que ces quatre messirui s sc- j-aient bien flaltes si vous-meme on FAcademie vouliez bien lein (toposer quelques questions a examiner pendant le voyage. Sans doutc no?- ivrz. pour les resoudre, bien des moyens par vos biillantes e\piis. n if v^^ nombreux navires qui sillonnent toutes les mers; mais, je le n{)< !< .est luie faveur que nous demandons. Kous avons, du reste, fait des ( '•H«*ctioiis assez etendues d'instructions donnees a differcntes occasions, en (jikh deji nous sommes bien redevables a la France et bien reconnaissants : mais ( 36 ) I se pourrait que nous nous trouvassions en etat d'ajouler quel- que chose a ce que I'on a deja relativement a ces questions generales clont les progres marquent ceux des sciences naturelles. Je m'estimerais heureux i vouliez bien m'honorer de quelques demandes. » vous « M. Cauchy demande la parole pour lire une Note en reponse auv observations faites par 31. Duhamel dans la precedente seance; mais M. It- President, oblige de commencer le comite secret, invite INI. Cauchy ;-. ajourner la lecture de cette Note a la seance prochaine. » RAPPORTS. CHIMIE ORGANIQUE. — Rapport suT un Memoire de M. Leox Schichkoff. lieutenant d'artillerie de la garde imperiale russe , relatif a la constitution de Vacidefulminique. (Commissaires, MM. Balard, Dumas rapporteur.) a Le mercure fulminant qui sert a fabriquer les amorces iulminantes s'obtient en faisant agir sur I'alcool une dissolution tres-acide de nitrate de mercure. On savait depuis longtemps que ce compose remarquable conte- iiait du mercure, mais on ignorait la nature precise des elements qui s\ trouvaient associes lorsque parut un travail de MM. Gay-Lussac et Liebig, ou, par une analyse elementaire que le temps a confirmee, il fut etabli : 1^ que le mercure fulminant peut etre considere comme un sel ; i° que I'acide que celui-ci renferme peut a son tour etre regarde comme de I'acide cyanique, mais comme un acide cyanique dont deux molecules se seraient reunies en une. » Sans doute, la formation de cet acide cyanique condense etait facile a coHcevoir, puisque G*H«02+ 2AzO^ = C*Az=^0=^-h 6 HO; sans doute encore, en considerant la composition du fulminatede mercure comme etant representee par de I'acide cyanique et de I'oxyde de mercure, il n'^tait pas difficile d'expliquer le pouvoir explosif considerable d'un corps susceptible de se converlir en azote, acide carbonique, oxyde de carbone et vapeur de mercure. I) Quant a la facilite avec laquelle le mercure fulminant detone , on lexphquait en admettant que ce compose etait le produit de I'union d 'ele- ments reunis par de faibles affinites. » Toutefois, il faut convenir que la nature du mercure fulminant laissait encore des doutes a eclaircir. Pourquoi, par exemple, tandis que les (37) cyanates et les cyanurates ne detonent pas, les fulminates, precisement places entre les deux, jouissaient-lls par exception du pouvoir de detoner avec tant de violence ? » Depuis la decouverte du coton-poudre, la pensee que tout ou partie de I'azote du mercure fulminant pourrait bien appartenir a un compose nitreux s'est naturellement presentee al'esprit, et c'est ainsi queM. Gerhardt avait ete conduit a proposer une formule pour representer sa composition qui rapprochait reellement ce corps explosif de la poudre de guerre , du nitrate de methylene et du coton-poudre, c'est-a-dire de ces corps d^to- nants nombreux dont la destruction est due a Taction brusque de I'acide nitrique ou de ses derives sur le charbon. » Les rechercbes du lieutenant Schiclikoff demontreraient : i° que la formule de I'acide fulminique doit etre encore doublee ; 2° qu'a c6te de deux molecules d'acide cyanique qui en font partie en effet, il s'y trouve une molecule d'acetonitryle mononitre. » L'acetonitryle AzC* H* est un corps derive de Taction de Tammoniaque sur Tacide acetique anhydre ' AzH3-+-C^H'0'=:3HO-)- AzC*H'. C'est Thomologue de Tazoture de potassium Az K^ et de Tammoniaque lui- meme AzH^ » Quant a Tacetonitryle mononitre, c'est tout simplement le corps precedent qui, en perdant une molecule d'hydrogene sous Tinfluence de AzO^ et gagnant une molecule de AzO*, se trouve converti v,n AzG*H=^{AzO*). » Or, comme ce dernier compose est isomerique avec Tacide cyanique lui-meme, puisqu'il donne G* Az^ O* H' qui representent deux molecules d acide cyanique hydrate, il est facile de comprendre que Tanalyse elemen- taire seule n'avait pas le pouvoir de resoudre la question que les experiences du lieutenant Schichkoff sembleraient avoir tranchee. » En effet, il s'agissait de savoir, non pas-si Tacide fulminique contient les elements de quatre molecules d'acide cyanique, mais si par un mode d'as- sociation special deux deces molecules constituent dans cet acide complexe une molecule d'acetonitryle mononitre. » Avant d'exposer les faits qui repondent a cette question, TAcad^mie comprendra que nous placions ici deux remarques. >» La premiere a pour but de faire comprendre a quels dangers Tauteur s'est expose pour eclairer ce difficile sujet, puisqu'il lui est arrive souvent de G. R. 1857, 1" Semestre. (T. XLIV, No g.) ^ (38) trailer a la fois 8 a i o kilogrammes de fulminate de mercure pour en etudier les reactions on en extraire les corps derives. Heureusement qu'il a bientot reconnu : i"* que le fulminate de mercure qu'on a fait cristalliser dans I'eau detone moins facilement par la chaleur, parce qu'il ne decrepite plus comme le fulminate ordinaire j 2° que ce fulminate pent tres-exactement etre pese dans I'eau sans danger et avec precision, sa densite 4?4oi^ etant con- nue; aussi s'est-il attache a la determiner avec soin. » La seconde remarque a pour objet d'encourager les chimistes a se contenter moins que jamais des explications provisoires qu'on tire des for- mules equivalentes et a remonter par des reactions convenablement com- binees jusqu'au principe meme des choses, la constitution vraie de la mo- lecule des corps. » Traite par la potasse ou par les chlorures et les iodures alcalins, le fulminate de mercure fournit du cyanate de potasse ; I'existence de I'acide cyanique dans ce sel est done demontree. » Mais, par un premier pas dans cette difficile etude, M. Schichkoff re- connut que I'acide fulminique peut se dedoubler en acide cyanique et en un acide nouveau qu'il appelle isocyanurique et que M. Ltebig a nomme fulminurique. » Les produits etant tels, que leur somme represente quatre molecules d'acide cyanique, car I'acide isocyanurique en represente trois, il y avait deja quelque raison de changer la fo^mule de I'acide fulminique. « Mais, comme I'acide isocyanurique qui renferme 3 equivalents d'azote n'en donneque ot sous forme d'ammoniaque lorsqu'on le decompose par la chaux sodee, il en resulte qu'au moins i equivalent d'azote s'y trouve sous une forme qui n'est pas le cyanogene. » Si Ton ajoute que sous Finfluence de I'hydrogene naissant les isocya- nurates detonants eprouvent un phenomene de reduction qui s'opere avec vivacite et perdent leur pouvoir explosif , il est difficile de meconnaitre I'analogie de cette reaction avec celle qui s'exerce sur les composes nitreux. » De plus, on sait que les composes nitreux de nature organique donnent, sous I'influence du chlore, un compose connu sous le nom de chlqro- picrine C='(AzO*)Cl% dont I'acide hypoazotique fait incontestablement partie, et I'auteur en traitant I'isocyanurate de potasse par le chlorure de chaux en a retire la chloropicrine. » Restait a preciser comment le corps Az O* etait engage soit dans I'acide isocyanurique, soit dans I'acide fulminique, d'ou celui-ci derive. C'est ce que I'auteur a fait d'une maniere vraiment heureuse en soumettant Facide isocyanurique a Faction d'un melange d'acide sulfurique et azotique. (39) » Lr reaction est vive : elle donne de I'acide carbonique et de Tammo- niaqiie avec la partie cyanique de I'acide; elle foiirnit de Tacetonitryle trinitre, corps tout a fait nouveau, avec le reste des elements de i'acide. » Or, que I'acetonilryle trinitre AzC* 3 (AzO*) derive par metalepsie de AzC* H^ (AzO*), c'est ce que personne, a coup sur, ne conlestera. La demonstration de I'existence d'un tel groupe dans I'acide isocyanurique ne pent done plus faire de doute, et par suite elle doit etre admise dans I'acide fiilniinique lui-meme. M Si la formule empirique de I'acide fulminique demeure representee par de I'acide cyanique condense, sa formule rationnelle plus complexe parait done bien representee par 2CyO»H- AzG^H»(AzO*). M Dans son Memoire, I'auteur fait vQir que toutes les proprietes connuesdes fulminates re^oivent par I'application de cette formule une explication phis naturelle et plus simple. 11 montre a la fois dans cette discussion et dans le choix des experiences personnelles par lesquelles il precise chaque reaction une connaissance prolonde de son sujet, ainsi que des lois les plus delicates de la science .et des pratiques les plus sures de I'art d'exp^rimenter. » I^e nouveau travail du lieutenant Schischkoff a ete termine danslelabo- ratoire de M. Bunsen. L'auteur a voulu que I'Academie en eut le premier hommage, et il est venu reclamer d'elle ce jugement sincere qu'elle ne refuse jamais aux oeuvres serieuses. » Le Memoire du lieutenant Schicbkoff renferme, outre la decouverte de nouveaux Corps tres-interessants, une savante analyse ratiomielle de I'acide fulminique propre a mettre en evidence sa formule vraie. Ce travail penible et dangereuxa ete accompli par l'auteur en mettant a profit toutes les ressources de la science qui luisont remarquablementfamiberes. » Votre Commission pense en consequence que son travail est tres-digne de prendre place dans le Recueildes Savants elrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. « M. Chevreul, apres que ces conclusions sont adoptees, demande a I'A- cademie de lui permettre d'ajouter une Note historique sur im travail qu'il presenta a I'Academie, en 1809, sur I'amer de Welter. M, Chevreul ditque c'est precisement parce que le Rapport dont on vient d'entendre la lecture est conforme a sa maniere de voir, qu'il demande I'autorisation d'y joindre une Note historique. » (Elle paraitra dans le prochain num^ro.) (4o) CHiMiE APPLIQUEE A LA PACIFICATION. — Rappoi'tjait a [ AcaiUiuie des Sciences sur im Memoire de M, Mi:GE-MouRii:s , apnU pour litre : Kecherches chi- miques sur le fromeiit, sa farine et sa panification. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Payen, Peligot, Chevreul rapporteur.) a Dans ia seance du 9 de juin i856 (i), M. Mege-Mouries prc'seiita a I'A- cademie des recherches sur la panification en partie tlieoritpies et en |>^rtie pratiques : en partie theoriques, parce que I'auteur signale la veritable cause de la coloration du pain bis, et donne le moyen d'en prevenir I'effet, iors nieme quele son reste dans la pate du pain; en partie pratiques, parce qu'il pro- pose un procede nouveau de panification, et ce precede n*est pas a I'etat de simple projet, puisqu'un college de Paris a fait usage du pain nouveau pen- dant trois mois, et que depuis le mois de juin i856 le personnel de I'Or- phelinat de Saint-Charles du douzieme arrondissement s'en est nouni sans interruption . » Les recherches de M. Mege-Mouries sont a deux tit res differents du ressort de I'Academie des Sciences, par la partie scientifique et par I'impor- lance que TAcademie n'a jamais cesse d'accorder a toutes les choses mate- rielles qui interessent le bien-etre de la societe ; et a cette occasion la Com- mission se plait a rappeler le haut temoignage d'estime que le Parlement de Paris donna a I'Academie. ll s'agissait d une question de pure pratique cependant, a savoir, le rendement du froment en farine et le rendement de la farine en pain. Une difficulte des plus graves s'etant elevee entre les bou- langers de Rochefort et I'administration municipale de cette ville relative- ment a la taxe du pain, le Parlement pensa que la question ne pouvait etre soumise a des juges plus competents que I'Academie: celle-ci nomma une Commission composee de Le Roy, Tdletet Desmarets; le Rapport quelle fit n'occupepas moins de 1 06 pages du volume des Memoires de I'annee 1783, parce qu'il renferme un nombre considerable d'experiences auxquelles la Commission crut devoir se livrer, avant de formuler des condusions. La Com- mission nommeepour examiner le procede deM. Mege-Mouries, qui interesse a un haut degre Teconomie sociale, a pense comme son ainee qu'elle ne devait presenter a I'Academie que des faits precis deduits de I'experience, et avant tout elle lui doit compte de I'esprit qui I'a dirigee pour arriver au but qu'elle s'est propose d'atteindre. ( I ) Comptcs rendus , tome XLII , pat-e 1 1 22 . (4. ) » La Commission, apres avoir siiivi des operations executees clans une petite boulangerie montee par M. Mege-Mouries, jugea qu'elle assumerait une trop grande responsabilite a I'egard de l' Academic, dii public, de 1' Ad- ministration, etmemea I'egard de I'auteur dont I'oeuvre etait soumise a son examen, si elle n'arretait pas, avanttoute chose, un mode de proceder qui nr preterait point a I'erreur. En consequence, elle decida qu'elle demanderait a M. le Prefet de la Seine le moyen de faire des experiences dans la boulan- gerie des Hospices de Paris. M. le Prefet accueillit avec le plus vif empresse- ment la demande de la Commission, et M. Merruau, Secretaire general de la Seine, fut charge de mettre la Commission en rapport avec le Directeur de la boulangerie de Scipion, M. Salone. Nous n'avonseu qu'a nous feliciter de cet arrangement, car jamais travail d'une Commission n'a ete accompli dans des conditions plusfaciles, et nous rappelons que c'est dans la memieric du meme etablissement et dans I'Ecole de Boulangerie existante a cette epoque a Paris, que la Commission de I'Academie des Sciences de lySS fit ses experiences. » II fut convenu avant tout que M. Mege-Mouries s'entendrait avet M. Salone et que M. Salone luidonnerait tout ce dont il aurait besoin pour ses operations ; en outre que la Commission n'interviendrait qu'au moment ou, apres des essais, on pourrait croire que des operations faites en grand seraient propres a donner un resultat definitif quelconque. » Trois operations ont ete faites a Scipion, dirigees parM. Mege-Mou- ries, en presence de M. Salone. » Les poids du ble, de la farine, du son separe de celle-ci, de la pate et du pain cuit ont ete determines avec les balances de Scipion sous les yeux de MM. Mege-Mouries et Salone, et la note de ces poids reconnus par eux a ete remise le jour meme a la Commission avec des echantillons du pain con- fectionne comparativement par le nouveau procede et par I'ancien. » Enfin la Commission a assiste a la derniere experience, et le Rapporteur avail charge un de ses eleves, M. Arnodon, jeune Piemontais plein de zele, d'intelligence et de savoir, de suivre toutes les phases de I'operation; le compte qu'il a rendu de ce qu'il a vu etait parfaitement d'accord avec les chiffres reconnus par MM. Mege-Mouries et Salone. » Telle est la maniere dont les experiences ont ete conduites. » Nous allons exposer les recherches de M. Mege-Mouries qui o!it trait a la science proprement dite: nous parlerons ensuite de I'application de ces recherches a la pratique. I"^*^ Partie. — Des recherches de M. Mege-Mouries an point de vue tfieorUfue. » M. Mege-Mouries preseiita a TAcadeinie il y a trois ans iin travail sur le pain de son, d'apr^s leqiiel il annoncait avoir trouve sous le })ericarpe, dans la partie interne du perisperme da grain, un principe actif on ferment, que depuis il a appele cerealine ; ce principe, quoique appartenant an grain proprement dit, se retrouveenentier on presque en entier dans le son etnon danslafarine ditede premiere marque, qui est employee exclusivement a Paris a la preparation du pain blanc. x\I. Mege-Mouries reconnut a la solutionde la cerealine prepareeavec le son et I'eau, a une temperature inferieure a 5o de- gres,laproprietedeliquefierramidon ala manierede la diastase, et il attribua a la presence de la cerealine dans la pate du pain de son la propriete de don- ner une mie moins consistante que celle du pain blanC, parce que beaucoup d'amidon avait ete modifie en matiere soluble sous Tinfluence de la cerea- line. Cette action de la cerealine semblait alors aux medecins qui prescrivaient dans certaines maladies le pain de son, expliquer comment la digestion en est plus facile que celle du pain blanc. w M. Mege-Mouries, en continuant ses travaux sur le pain de son etle pain blanc, est arrive aux resultats reniarquables que nous allons faire con- naitre. On avait toujours pense avant lui que le pain bis doit sa couleur au son ; et en reflechissant pouvait-on I'attribuer a une autre cause, lorsqu'on voyait tous les jours que le pain bis est fait avec de la farine qui renferme du son,tandis que le pain blanc provient d'une farine qui en est depourvue? Cependant ce raisonnement conduisait a une conclusion erronee, comme le demontrent les deux faits que nous exposerons apres avoir donne une idee de la difference existante entre le procede de panification pratique dans la boulangerie pour faire le pain blanc de Paris et le procede nouveau de M. Mege-Mouries. Procede ordinaire ou ancien de panification pratique a Paris. » Le pain blanc de Paris se fait avec la farine dite de premiere marque, c*est-a-dire celle qui, ne contenant pas de son, se compose de la /eur de fa- rine, de \'A farine du i" gruau blanc et de U farine du a« gruau blanc. Si loo parties de ble ont donne 70 de farine de premiere marque, on dit que Ton opere avec de ia farine blutee a 70. Le reste du ble pent se composer de 10 de gros moyen et petit son, de 20 de gruaux bis renfermant 3 de son fin et 17 de farine blanche. (43) » Voici le precede ; » 1°. A 8 heures du soir on prend un morceau depate compose de 8 kild- grammes de farine et de 4 kilogrammes d'eau 12V00 » On I'abandonne a liii-meme jusqu'a 6 heures du matin, c'est le levain de chef. » 2°. Ajors on y ajoute 8 kilogrammes de farine et 4 kilogrammes d'eau, c'est le/euam (/e pemiere 12"* 000 » 3°. A 2 heures de I'apres-midi on ajoute 16 kilogrammes do farine et 8 kilogrammes d'eau, c'est le Levain de seconde 24^000 » 4°. A 5 heures on fait le levain de tout point en ajoutant 100 kilogrammes de farine et Sa kilogrammes d'eau tenant de 200 a 3oo grammes de levure 1 52'' 200 Total des levains 200'', 200 » 5". A 7 heures on ajoute aux levains 1 32 kilogrammes de farine, 68 kilogrammes d'eau tenant de 3oo a 600 grammes de levure, et 2 kilogrammes de sel marin ; on petrit pour faire la pate 402 » Avec cette quantite de pate on fait cinq ou six fournees en operant de la maniere suivante : » I '"^ Fournee. — Eile se compose de la moitie de la pate precedente que Ton divise pour la mettre en pannetons ou elle leve, apres quoi on met an four, ^e pain de premiere fournee est aigre, legerement bis etjion fendu. « 2« Fournee. — La moitie de la pate restant de la premiere fournee est melee a 1 32 kilogrammes de farine et 68 kilogrammes d'eau environ tenant de 3oo a 600 grammes de levure, et 2 kilogrammes de sel . La deuxieme four- nee ne se compose que dela moitie dela pate. Le pain est plus blanc et meil- leur que celui de la premiere fournee. » 3^ Fournee. — La moitie de la pate restant de la deuxieme fournee est melee a 1 32 kilogrammes de farine et 68 kilogrammes d'eau tenant 3oo gram- mes de levure, et 2 kilogrammes de sel. La troisieme founnee ne se compose que de la moitie de la pate. » 4» Fournee. — Elle se prepare comme la precedente. » 5* Fournee. —Elle se prepare comme les precedentes. Elle donne tons les pains dits de luxe. Procede nouveau de panification de M. Mege-Mouries. . » On suppose que 100 kilogrammes de ble moulu ont donne: 72'', 720 de fleur de farine et de gruaux blancs. 15^,720 de gruaux bis. i5S56odeson. (44) „ i«. A 6 heures du soir on met dans 4o litres d'ean a aa degr^s envi- ron 70 grammes de levure pure, on 700 grammes de Icvure ordinaire du commerce, et 100 grammes de glucose. La temperature du lieu ou Ton abandonne ces matieres doit etre de 11 degies environ. ). a°. Le lendemain matin, a 6 heures, le Jicpiide est sature de gaz acitle carbonique. Nous verrons plus bas Tinfluence de cette solution ♦sur la ce- realine. » On y delaye les 1 5^,720 degruaux bis. La fermentation commence im- mediatement. » V", A 2 heures de Tapres-midi on ajoute 3o litres d'ean, et on passe au tamis de soie ou d'argent pour separer le son moyen et le son fin que contenaient les gruaux bis. » (Ce son exige, pour etre prived'eaufarine use, 3o litres d'eau et un nou- veau passage au tamis. Cette eau contenant 1^,800 de farine sert a etendre le levain de I'operation suivante.) » 4**. I^s 70 litres avec lesquels on a traite les gruaux, apres avoir passe au tamis, donnent 55 litres environ avec lesquels on reduit les ']2}',']^o de farine blanche en pate apres avoir ajoute 700 grammes de sel marin. M La pate est mise dans des pannetons ou elle fermente. n 5**. Elle est mise au four. " On voit que le pain de M. Mege-Mouries est fait en definitive av^ 72'', 720 farine blanche et 12*^,720 prov. des gruaux bis. » M. Mege-Mouries n'a pas toujours employe le glucose. Ainsi, dans le precede qu'il presenta a TAcademie, aux 4o litres d'eau de Seine il ajoutait 26 grammes d'acide tartrique, et aux 3o litres d'eau qu'il mettait apres la fermentation, il en ajoutait 20 autres grammes : il prescrivait d'en ajouter davantage avec une eau plus riche en sous-carbonate de chaux que ne Test I'eau de Seine. Au reste il se guidait sur la couleur du papier, de tournesol qui devait etre sensiblement rougie. L'acide citrique et le vinaigre meme employes de la meme maniere produisaient le meme effet. » Plusieurspersonnesayantexprime a M. Mege-Mouries I'opinion quun acide ajoute au pain pouvait avoir des inconvenients, sinon reels, du moins d'etre I'occasion de preventions contre son procede, il a ete conduit par ce motif k le modifier en supprimant toute addition d'acide. » Nous reviendrons plus tard sur la difference du procede ordinaire et du procede nouveau. » Exposons maintenant les deux faits propres a demontrer que la cou- (45) leur du pain bis n'est pas produite par le son comme on I'avait toujours pense avant M. Mege-Mouries, mais qu'elle est le resultat meme du precede ordinaire au moyen duquel on le prepare. » i^'' Fait. — En operant la panification par le procede de M. Mege- Mouries avec de la farine qui pent retenir de 2 a 5 parties de son que Ton ne separe pas de I'eau oii on a delaye les gruaux en la passant au tamis de soie ou d'argent, on obtient un pain cl'une tres-legere teinte orangeatre fort distincte de la couleur brune du pain bis qu'on aurait obtenu en Iravaillanf la farine des gruaux bis par le procede ordinaire. En regardant a la loupe, ou meme a I'oeil nu, la mie du pain prepare par le nouveau procede, on apercoit que la teinte orangeatre est produite par des pellicules de son dis- seminees dans uire mie blanche. i"" Fait. — La contre-preuve de I'experience precedente est dans le fait suivant, dont le Rapporteur doit la connaissance a I'honorable lieutenant- colonel Fave, officierd'ordonnance del'Empereur. » Un Stranger avait propose aSaMajeste I'acquisition d'un procede au moyen duquel, disait-il, on employait toute la farine pure du froment a la confection du pain blanc. Le procede consistait a separer la pellicule colo- ree du grain, c'est-a-dire le pericarpe, au moyen du depiquage; des lors toute partie coloree se trouvant exclue, il serablait, d'apres I'opinion co'mmune, que le pain devait etre blanc. Or c'est cependant ce qui n'arriva pas dans I'experience qui fut faite a Scipion en presence de MM. Fav6 et Salone. Le pain etait bis, au grand etonnement de ces messieurs et de I'in- venteur lui-meme. » Consequemment, ainsi que M. Mege-Mouries^l'a avance, la couleur du pain bis n'est pas due, comme on I'avait pense avant lui, a la presence du son dans la farine, mais au procede de panification, puisqu'il fait par son procede du pain qui n'est pas bis avec de la farine contenant du son^ et, d'un autre cote, qu'avec de la farine depourvue de son, mais qui est pan i- fiee par I'ancien procede, on pent obtenir du pain bis, ainsi que cela est arrive a Scipion. » II s'agit d'exposer comment M. Mege-Mouries est arrive a cette con- clusion. » II s'est livre avant tout a une etude si exacte de la structure du grain de froment sans recourir au microscope, que ses resultats ont ete pleinement confirmes par une anatomie microscopique de ce grain faite, a la sollicita- tion du Rapporteur, par un jeune botaniste dont lAcademie a eu I'occasion d'apprecier le merite. Nous parlous de M. Trecul, aujourd'hui aux £tats- C. R., 1857, 1" Semeslre. (T. XLIV, N" 2.) 7 ( 4C ) Unis. L'Academie jugera convenable sans doule d'inserer le travail de M. Trecul comme document a la suite de ce Rapport. » Le grain de fromentse compose du pericarpeetdu grain proprementdit. » A. Pericarpe. — Le pericarpe se compose de trois parlies, suivant M. Mege-Mouries et M. TrecuL » J**. La partie externe. — Elle est incolore et ne presenle aucune cellule : c'est Vepicarpe de M. Mege-Mouries et la cuticule de M. Trecul ; » 2°. La parlie mediaue. — Des cellules colorees en jainie la constituent : M. Mege-Mouries V appeWe sarcocarpe ; » 3*^. h3L partie interne. — Comme la precedente, elle est forniee de cel- lules : les deux observateurs I'appellent endocarpe. " B. Grain proprement dit. — II se compose de deux enveloppes : le testa, et la membrane interne; du perisperme ou albumen et de Vembiyon. » MM. Mege-Mouries et Trecul sont parfaitement d'accord sur la compo- sition anatomique du son. » Celui-ci provient de la rupture ou dechirure par froissement ou par pression du pericarpe auquel adherent les deux enveloppes du grain avec les grandes cellules externes du perisperme et quelques cellules placees au- dessous renfermant des globules d'amidon. » Les grandes cellules externes du perisperme ne contiennent pas d'ami- don ; les deux observateurs sont d'accord. Suivant M. Mege-Mouries, elles renferment principalement de la cerealine et de la caseine veg^tale, Le gluten avec I'amidon sont au-dessous. » Nous ajouterons que Tun dfe nous, M. Payen, avail observe des faits analogues a ceux qui I'ont ete par M. Trecul ; ils sont decrits dans le tome IX des Sai>ants elrangers. Nous citerons plusieurs passages des recberches de notre confrere dans les documents ( I ). » Cette exposition de la composition anatomique du grain de froment fera comprendre mieux qu'on ne I'aurait comprise sans elle la maniere dont M. Mege-Mouries envisage la panification au point de vue chimique. » II admet la composition immediate du froment telle qu elle est dounee par les cliimistes, sauf qu'il a ete conduit par ses propres recberches a y re- connaitrel'existence d'un principe qu'il appelle cerealine et qui, comme la caserne vegetale et le gluten, acquiert la qualite d'un ferment par une legere modification due peut-etre au contact de Fair. Ces trois principes sont azotes. » Cerealine. - Elle est soluble dans I'eau et insoluble dans I'alcool. « Elle agit comme ferment sur I'amidon, la dextrine, le glucose, le sucre deranne. ° (47) » Sa solution aqueuse perd son activite par la chaleur a partir de 60 de- gres; et lorsqu on la precipite par I'alcool concentre on par des acides, ineme le carboniqiie. » Un liqiiide forme de 9 parties d'eaii et de i d'alcool la precipite sans la priver de son activite. » La diastase perd la sienne de 90 a 100 degres; sous ce rapport tile differe done de la cerealine. » La cerealine transforme I'empoisd'amidon en dextrine, la dextrine en glucose, et le glucose en acide lactique et rneme en acide butyriqne quand le contact est prolonge. » Lorsque I'amidon est en globules et dans I'eau, Taction de la cerealine ne commence qu'a 5o degres environ. » La cerealine, en reagissant sur I'amidon, ne donnant pas de gaz acide carbonique, serait incapable de faire lever* la pate de farine, si elle agissait seule dans la panification. » Elle donne au lait de son la propriete de s'aigrir et de se colorcr sons I'influence de I'air. » Elle altere profondement le gluten; celui-ci, entre autres produils, donne de I'ammoniaque, une matiere dont la couleur brune rappelle I'ap- parence des matieres qu'on a appelees ulmine^ et un produit azote capable de transformer le sucre en acide lactique. w Cas^ine. — La caseine, comme la cerealine, est azotee, soluble dans lean et insoluble dans I'alcool; elle est precipitable par les acides. w Qnoiqu'elle soit pour ainsi dire sans action sur Tamidon dans les cir- constances ou la cerealine agit, cependant il ne serait pas exact de dire qu'elle est absolument inerte, car avec le temps elle pent le convertir en dextrine, en glucose et en acide lactique. » Gluten. — Le gluten abandonne quelque temps a lui-meme devient un ferment capable de tranformer I'amidon en dextrine, celle-ci en glucose, et celui-ci en alcool et en acide carbonique. » Voici comment M. Mege-Mouries concoit que les choses se passent ' dans la panification par I'ancien procede et par le nouveau. A. Pan'ificnt'wn par I'ancien procede. n (a) Pain bis. — La farine qui donne le pain bis renfermant lous les principes immediats du grain de froment, se trouve par la meme disposee a eprouver le pins grand changement de la part des principes immediaJs faisant fonction deferments. (48) » La cerealine, le plus energique des ferments de la farine de ble, se trou- vant dans la farine propre a f^iire du pain bis en une proportion bien plus forte que dans la farine blanche de premiere qualite depourvue de son, il n'est point etonnant que son action predomine sur celle de la caseine et du (jluten, qui eux-memes font aussi fonction de ferments. » La consequence est la predominance de la fermentation laciique sur la fermentation dextrique, glucosique et alcoolique que la caseine et le gluten tendenl a produire. » Cette predominance est telle, qu'il se produit d'abord plus de dextrine, plus de glucose et plus d'acide lactique proportionnellement a I'alcool, etau gaz acide carbonique cause du lever de la pate, et ensuite aux depens du gluten, de Tammoniaque et une raatiere brune : enfin une portion de gluten passe elle-meme a I'etat de ferment lactique, et pendant la cuisson d y a de I'amidon qui se transforme encofe en dextrine et en glucose. » On voit done comment cette reaction explique la coloration du pain bis et le developpement de Fammoniaque ; on voit en outre comment la di- minution du gluten etson alteration, la predbminaiace de matieres solubles telles que la dextrine et le glucose, expliquent le peu de fermete de la mie du pain bis, sa moUesse, son etatpoisseux et son inaptitude a servir a la confec- tion de la soupe. » On voit encore ce qu'on doit penser de Vopini'on par laquelle on attri- bue au pain bis dune maniere absolue une propriete nutritive superieure a celle du pain blanc. Dans le cas ou, a poids egal, il serait demontre qu'il existe plus de matiere azotee dans la farine qui sert a le preparer que dans la farine blanche, ce ne serait point un motif d'en conclure une superiorite de propriete nutritive en faveur du pain bis, puisque par le fait de la pani- fication les principes azotes sont susceptibles de s'alterer et de donner de I'ammoniaque entre autres produits. » (b) Pain blanc. — La farine blanche avec laquelle on fait le pain de pre- miere qualite ne contient point ou presque pas de cerealine. Celle-ci, comme * nous I'avons dit, ayant ete enlevee en totalite ou presque en.totalite avec les divers sons, la farine blanche se trouve des lors dans une'condition favo- rable a ce que la fermentation alcoolique indispensable au lever de la pate predomine sur la fermentation lactique. » La pate de farine blanche a eprouve, avant d'etre introduite dans le four, trois fermentations : Valcoolique, Vacetique et la lactique. « La premiere doit predominer sur les deux autres. Elle se fait aux de- pens du glucose, qui, s'il n'existait pas dans le grain de froment, s'est deve- (49) loppe plus tard dans la farine ; elle est determinee par du gtuien ferment, lorsqu'on n'a pas ajoute de levure a la pate. Pour que la fermentation al- coolique soit convenablc, il faut que dans le temps ou la pate a ete divisee en pains, il se produise la quantite de gaz acide carbonique susceptible de faire lever la pate, c'est-a-dire de la soulever sans en rompre la couche su- perficielle, qui sera la croiite dans le pain cuit; or cette condition n'est remplie qu'autant que le gluten conserve toute sa tenacity. » M. Mege-Mouries, apres avoir parle de I'inconvenient d'un trop grand developpement de gaz acide carbonique qui souleverait la pate, la romprait, insiste sur Tinconvenient d'un levain trop acide, trop fermente, en un mot dispose a produire la fermentation lactique : inconvenient tcl, qu'cn agissant a Tinstar de la cerealine, il donne avec la pate de farine blanche un pam plus ou moins color6. B. Panification par le precede dc M. Mege-Mouries. » Le procede de M. Mege-Mouries consistant en trois operations princi- pales, 1° la mouture, 2" la preparation de la pate avec la farine blanche et t'eau oil les gruaux his ont ferment^, et 3^ la cuisson de la pate lev6e, est plus simple que ne le sont les procedes anciens au moyen desquels on prepare le pain blanc et le pain bis, comme nous le verrons dans la W partie. i> i<*. Mouture. — Dans ce procede, le blene passe qu'une fois sous la meule; un seul blutage sufEt pour obtenir : 1*^ Isl farine blanche composee de la fleur de farine et des gruaux blancs, 2° les gruaux bis, 3° les sons grossiers et mo J ens. a a^. Preparation dc la pate. ~-r II suffit de soumettre a une fermentation alcoolique des gruaux bis delayes dans quatre fois leur poids d'eau, au sein de laquelle ont fermente prealablement de la levure et du glucose (i), I** pour neutraliser, sinon absolument la cerealine, du moins la plusgrande partie dc son activite lactique; a*' pour separer le son fin ; 3*^ pour fiiire qu'en ajoutant a la farine blanche Teau fermentee des gruaux bis avec son depot, on ait une pate qui represente toute la partie farineuse du grain de froment. w L'avantage de ce procede est non-seulement la separation du son fin, mais la neutraUsation de la cerealine et une production d'une nouvelk» quantite de levure suffisante pour imprimer a toute la pate de froment le degre de fermentation alcoolique le plus convenable pour Ic lever de la pate. (1) Quand on veut siipprimer i'addition de I'acide tartrique ou de tout autre acide orga- Mo. Bot. Garden. ( 5o) » La Icviii e et le glucose ajoutes a I'eau des gruaiix sont la cause de la neutralisation de la cerealine, et la preuve en est qu'en laissant dans la pate de 3 a 5 parties de son, an lieu de pain bis on a un pain dont la mie est incontestablement blanche, comme nous I'avons vu plus haul. » D'un autre cote, si la fermentation donne lieu a vuie neutralisation de la levure ajoulee, il s'en forme une quantite plus grande que celle qui est neutralisee. Des lors cette eau de grnau est eminemment propre a imprimer le mouvement de la fermentation alcoolique a la pate resultant de la totalite de la farine des grains de ble. C'est ce qui explique la legerete du pain de M. Mege-Mouries. » 3°. Enfin la cuisson est en tout la meme que celle qu'on opere par I'an- cien precede. Reflexions sur la theorie de la panification. » Si I'etat actiiel de la science ne permet pas de«e prononcer encore avec certitude sur la nature speciale des ferments, leur nombre, les caracteres precis de leur specification respective, les recherches de M. Mege-Mouries montrent, jusqu*a I'evidence, que la panification repose tout entiere sur une fermentation convenable de la pate de la farine de froment, et que de la conduite de cette fermentation depend la blancheur ou la coloration du pain . » S'il n^?>t pas douteux que la cerealine, la caseine et le gluten, sous une influence encore peu connue, deviennent des ferments, agissant, comme on I'a vu, d'une maniere differente dans une meme circonstance, la plus grande incertitude regne encore sur les proprieteS essentielles de la cerealine; de la caseine et meme du gluten, obtenus dans un etat defini de purete : conse- quemment nous ne voyons pas avec clarte, avec precision, comment la caseine, quoique agissant avec moins d'energie que la cerealine, produit avec Famidon, de la dextrine, du glucose et de I'acide lactique ; comment le gluten, susceptible, sous I'influence de I'air, de devenir ferment alcoolique, ou s'alterant lui-meme sous I'influence de la cerealine, se transforme en ammoniaque, en matiere brune et en une substance donee elle-meme de I'activite du ferment lactique. Enfin on se demande si une matiere azotee, en passant successivement dans differents etats moleculaires, ne serait pas sus- ceptible de produire des effets differents de fermentation, dontchacun ccr- respondrait a un de ces etats. »> Nous elevons ces questions non pour critiquer le travail de M. Mege- Mouries, maispour en montrer, au contraire, le merite et la nouveaute. Car, avant lui, ces questions n auraientpu etre posees, ni aiissi nettement, ni aussi clairement, qii'elles peuvent I'etre aujourd'hui ; au reste, c'est Ic propre des travaiix originaux de multiplier les points de vue, a mesure qu'ils nous font avancer dans le chemin de I'inconnu. IP PARTIE, — Des recherches de M. Mkje-Mouries au point de vue de V application. » Pour apprecier Timportance du travail de M. Mege-Mouries, il faut traiter de la mouture telle qu'elle est aujourd'hui pratiquee et telle que I'exige strictement le nouveau procede. »> Cc qui distingue la mouture que Ton pratique aujourd'hui de la i a la grosse qu'on pratiquait autrefois exclusivement, c'est le passage sous les nieules des gniaux blancs ordinairement au nombre de deux, des gruaux bis ordinairement au nombre de trois, puis des rougeurs fines el mojennes, Sauf la farine separee du premier et du deuxieme gruau blanc, les farines obtenues des gruaux bis sont biges. Enfin les autres produits de la mouture actuelle sont les issues, comprenant le remoulage blanc, le remoulage bis, les recoupeties ou rougeurs, le petit son, le son moyen et le gros son^ c'est-a-dire les produits qui n'entrent pas dans la panification. >> Nous rappelons que te pain blanc de Paris ne se fait qu'avec U farine de premiere marque, comprenant la fleur de farine et la farine du premier et du second gruau blanc. » Voici les resultats de quatre operations de mouture qui ont ete faites sous la direction de M\L Mege-Mouries etSalone. On trouvera dans les do- cuments les poids reels de chaque operation et des produits divers. Ici nous ne nommons que trois produits, la /arine blanche, les gruaux bruts ou bis, et les sons divers, et nous en donnons la proportion ramenee au quintal. » Premiere operation, faite avec un ble nouveau pesant 80 kilogrammes riiectolitre : Deuxieme operation , faite avec un ble vieux de qualite ra oy en ne pesant (50 'jS^^,66o I'hectolitre : Farine blanche 74 ' 3oo Gruaux bruts ou bis. . 12,390 Sons divers i3,3io » Troisieme operation, faite avec un ble vieux de qualite moyenne pesant 78*'",66o I'hectolitre: Farine blanche 73 ,060 Gruaux bruts ou bis.. i4)25o Sons divers 1 3 ,690 Quatrieme operation : Farine blanche 72 , 720 Gruaux bruts ou bis . . 15,720 Sons divers 11 ,56o » La moiiture est bien simplifiee dans le precede de M. Mege-Mouries parce qu'elle se reduit, comme nous I'avons dit, a un seul passage sous les meules et a un seul blutage qui ne donne que trois produits : la fleur de farine avec les gruaux b lanes, les gruaux bruts ou bis et les gros, mojen et petit sons, » Evidemment cette simplicite est favorable a ceux qui donnent du ble a moudre a fagon, puisque, saufun tres-leger dechet qu'il est facile d'ap- precier,la somme des trois produits doit representer le grain, et, d'un autre cote, leurs proportions respectives se controlent mutuellement. § II. — Pani/ications par I'ancien procede et le nouveau executees a Scipion (boulangerie des hospices de la ville de Paris ). » Quatre operations ont ete faites a Scipion ; les trois dernieres Font ete comparativement. Avant d'en exposer les resultats, nous dirons que M. Mege-Mouries a fidelement suivi le procede que nous avons decrit dans la V^ partie du Rapport (page 49)- » Voici les resultats des quatre operations ramenees au quintal de ble moulu. On trouvera dans les documents (II) les poids reels des farinas qui ont ete soumises a la panification ainsi que la maniere dont on a pro- cede pour ramener les nombres au quintal. Les nombres donnes dans les documents sont incontestaMes puisqu'ils sont reconnus par MM- Mege- Mouries et Salone. ,..„«„,o. 1.3 9° JTIO.N. N. 3eo.. ..0. .e... ..o.j .:, '■I 93 l32 .i3 20 £l3 92 i3i 109 Poids du pain cuit froid Differ, depoidsen faveurdu no ....precede. Nota. La lettre A indique Tancie nprocedejla -'-— i » Avant d'examiner la signification de ces chiffres, parlous des difficultes reelles que presente I'appreciation d'experiences dont I'objet est de compa- rer deux procedes de pacification. » Parce qn'il est incontestable que la farine du ble nouveau ne donne point, toutes choses egales d'ailleurs, un pain aussi blanc et aussi ferme que celle d'un ble motns nouveau, il y a necessite, quand on veut comparer deux jjrocedes de panification, a operer avec la farine d'un meme ble; autrement il pourrait y avoir erreur, non-seulement quant a I'age de la farine, mais encore quant a sa nature. On voit done que pour juger le pain prepare par le nouveau procede, il ne faut pas y comparer un pain pris dans le com- merce dont la qualite de la farine n'est pas connue. » Dun autre cote, des experiences faites dans I'intention d'apprecier le rendement de deux procedes exigent une grande habitude de la part du boulanger, quand on ne se livre pas a une longue serie d'experiences com- paratives, par la raison qu'il est fort difficile de conduire une cuisson de ma- niere que I'evajioration de I'eau se fasse egalement pour chaque pain. >' La Commission, en reconnaissant toutes ces difficultes, a lait ce qui dependait d'elle, si ce n'est pour en triompher absolument, du moins pour les attenuer autant que possible. Aiusi elle a fait trois experiences comparatives avec une meme farine, et la derniere de ces experiences Test encore plus que It's deux autres, s'il est permis de parler ainsi, et voici comment. Au lieu de iueler la farine destinee au procede ancien de panification successivement avec du levain dechef, du levain de premiere, du levain de deuxieme et du levain dr tout poinl, pour etablir la feimentation indispensable au lever de la pate, oily a meledela levuredebiere,c'est-a-direle meme ferment qui etait employe tvec la firine [)anifiee parle nouveau procede. Enfin, quoique nous admet- tjons que des experiences comparatives seulement sont concluantes, nous ( 54) avons rapporte la premiere parce que dans des questions^ aussi difficiles a re- soudre par line pratique en grand que le sont celles qui se rattachenta desren- dements de farine en pain, etdans I'impossibilite ou se trouve une Commis- sion de se livrer a toutes les experiences desirables, une experience n'est point a dedaigner, surtout quand elle a donne an resullat conforme a trois autres. » C'est precisement a cause de cet accord entre les quatre operations faites a Scipion, et la petite difference que presentent les chiffres 19, 20 et 1 7 exprimant les differences de rendements en pain cuit obtenu des trois ope- rations comparatives qui nous donnent confiance dans les resultats que nous exposons. L'accord dont nous parlous, apres avoir expose les difficultes des experiences de la nature de celles qui nous ont occupes, temoigne assure- ment en faveur de I'habilete avec laquelle la boulangerie des hospices de Paris est dirigee par M. Salone. » Quoi qu'il en soit, la Commission voulant eviter tout ce qui pourrait donner a penser qu'elle accorde aux resultats obtenus a Scipion une signifi- cation absolue quant aux rendements des deux procedes qu'elle a compares, declare done que les chiffres qui les expriment ne signifient pas que 100 par- ties de ble soumis aux deux procedes donneront constamment les resultats numeriques de Scipion, abstraction faite de la nature et du degre d'humi- dite des farines. Pour prevenir toute erreur a cet egard, la Commission fait observer que dans la supposition la plus favorable au rendement de la farine en pain, a savoir que 3 de farine donnent /, de pain, les 72,72 de farine sou- mis a I'ancien precede dans les operations de Scipion auraient donne 97 de pain blanc, et les 85,44 en auraient donne 114. Consequemment la diffe- rence ainsi calculee est de 1 7 pour des pains qui ont ete prepares respective- ment dans Tintention d'obtenir le pain blanc de Paris. Des proprietes du pain nouoeau comparees a celles du pain ancien. n La premiere comparaison a faire entre les deux pains concerne la pro- portion de I'eau qu'ils sont susceptibles de perdre par leur exposition a I'air : car ne serait-il pas possible, dirait-on, qu'il disparut une quantite notable de matiere nutritive qui se transformerait en matiere evaporable dans le nou- veau procede, et que, par suite de cetle circonstance ou de toute autre, il y eut plus d'eau dans le pain nouveau que dans le pain ancien ? L'experience a repondu a cette question de la maniere suivante : 100 parties d^miedu pain nouveau ont perdu 87,5 d'eau. — — ancien 3^ ^3 I GO parties decrouiede pain nouveau ont perdu 14 2 Cerles les differences sont insignifiantes. ( 55 ) M L'lin de nous (M. Peligot) a vu qu'a la temperature de 120 degres : 100 parties de pain nouveau, mie et croute, ont perdu. ..... 34,9 d'eau. 1 00 parties de pain ancien 34 , i » M. Payen a obtenu a tres-peii pres le meme resultat. » Enfin M. Mege-Mouries a constamment observe que son pain, conime le pain ancien, peidait a une temperature de 25 a 3o degres, *3o parties d'eau poiu' 100 parties. » Parlons des autres proprietesdu pain nouveau. » Si quelques echantillons avaient une teinte tres-legerement jaune, ce serait une erreur de considerer cette coloration comme inherente au pro- duit du nouveau procede; car nous en avons observe un grand nombre qui etaient absolument sans couleur. » Le pain nouveau est plus leger et d'une sapidite un peu plus pronon- cee que celle du pain ancien. La Commission declare a I'unanimite, d'apres I'usage que chacun de ses Membres en a fait, que le gout du nouveau pain est plus agreable que celui du pain ordinaire. Elle declare a la meme unani- niite qu'iln'aen lui aucune cause d'insalubrite. Au reste, la Commission a entre les mains un certificat de M. Hamon, cure de Saint-Sulpice, superieur de rOrphelinatde Saint-Charles (f), et du docteur Blatin, medecin etadmi- nistrateur du meme etablissement, propre a dissiper toutes les incertitudes que Ton pourrait avoir; car ce certificat, que nous imprimons textuellement a la fin du Rapport (IIP document), atteste les excellentes qualites du nou- veau pain, d'apres Tusage quotidien qu'ou en fait depuis six mois dans I'Or- pheUnat compose de 100 enfants de :2 a 9 ans et de i5 soeurs. « Ce pain, )) disent M. le cure Hamon et le docteur Blatin, d'une saveur agreable, est w tres-nourrissant, d'une digestion facile et se conserve bien... ; la sante des w enfants et des soeurs est restee parfaite. )i Resume. » 1°. La coloration du pain bis, etrangere a la presence du son dans la larine, depend d'une fermentation particuliere de la farine, fermentation '[Vie pent determiner la cerealine on une alteration trop profonde d'un le- vam de pate de farine blanche. Deux faits le prouvent: c'est qu'en paraly- sant Taction de la cerealine du son, on fait malgre la presence de ce dernier un pain dont la mie est veritablement blanche; en second lieu, c'est qu'en se servant d'un levainde chef de farine blanche trop avance, on fait du pain plus on moins colore avec de la farine depouillee de son,ainsi que cela est ,1) Situe rue Mechain, n" 10, XII* arrondissoment. ( 56) w 2^. Le procede de moiiture que comporle le oouveau precede, bien plus simple que la mouture ordinaire, ne peul etre que fort avautageux pour celui qui fait moudre a facon et pour le consommateur, puisqu'il suffit au nouveau procede que le ble soit moulu et blute une seule fois. » 3°. La confection de la pate dans le nouveau procede a pareillement bien plus de simplicite que dans I'ancien, puisqu'au lieu d'exiger la prepa- ration d'un levain de chef, d'un levain de piemiere, d'un levain de deuxieme, d'un levain de tout point, operations les plus delicates de I'art du boulanger, celles qui rendent le maitre-boulanger le plus dependant de I'ouvrier, ii suffit de communiquer aux gruaux bis delayes dans Feau un mouvement de fermentation au moyen de la levure, de passer le liquide fermente dans un tamis pour en separer le son fin, et de s'en servir ensuite pour reduire la farine blanche en pate et la faire lever, » 4°' Le resultat du nouveau procede est de tirer de lOo parlies de ble de 86 a 88 de farine propre a faire du pain blanc, au lieu de 70 a 74 qw on en tire par I'ancien procede. Dans les trois operations faites en grand a Scipion, 100 parties d'un meme ble ont rendu 19, 20 et 17 parties de pain en plus que par I'ancien. w Voila pour le pain blanc : mais le nouveau procede a cet avantage sur I'ancien, qu'il permet de faire un pain tres-rapproche du pain blanc par I'aspect, quoiqu'il renferme la proportion de son qui donne au pain prepare par I'ancien procede la couleur bise qu'on lui coniiait. Nul doute que dans les campagnes et partout ou Ton consomme le pain bis, on ne pratique le nouveau procede sans qu'il soit necessaire de passer au tamis I'eau fermen- tee des gruaux bis. » 5°. Nous pensons qu'il suffit dans un Rapport soumis a I'Academie des Sciences d'avoir expose les resuUats comparatifs obtenus dans la bou- langerie des hospices de Paris pour qu'on se fasse une idee des avautages du nouveau procede sur I'ancien relativement au rendement d'une meme quantite de ble en pain blanc. Quant a I'appreciation du rendement, elle repose sur des elements authentiques puises dans le proces- verbal meme des experiences faites pour le reconnaitre, proces-verbal que nous publions dans les documents avec les signatures de MM. Mege-Mouries et Salone. Quant k la salubrite et a la bonte du pain, I'appreciation que nous en fai- sons n'est pas seulement le resultat du jugement de la Commission, mais encore I'expression d'une opinion qui, reposant sur I'usage qu'en ont fait cent quinze individus pendant six mois, emane de M. Hamon, cure de Saint-Sulpice, et de M. le docteur Blatin, comme on pent le voir dans le certificat que nous publions. ( 57) Conclusions. » En se rappelant I'epoque reculee a laquelle remonte la panification clans les Societes himiaines, le petit nombre de modifications que le tempsy aap- portees, on ne pent meconnaitre I'iniportance du travail que nous venous d'examiner : le procede de M. Mege-Mouries, fonde sur des experiences chimiques qui lui sont propres, et conforme d'ailleurs aux decouvertes jes plus recentes de la chimie organique, n'est point comme tant de choses d'appHcation pretendues nouvelles auxquelles, dit-on, il ne manque que la sanction de Texperience; une pratique de pres d'un an le recommande, et il repond heureusement a un besoin des populations des grandes villos qui ne veulent que du pain blanc. • » Nous avons I'honneur de proposer a I'Academie quelle veuille bien donner son approbation au travail de M. Mege-Mouries, et en ordonner I'insertion dans le volume des MSmoires des Savants elrancjeis. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. L'Academie decide que des ampliations de ce Rapport seront adressees a M. leMinistre de I'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, a M. le Ministre de la Guerre, a M. le Ministre de I'lnterieur et a M. le Ministre de la Marine. Les trois documents qui accompagnent ce Rapport paraitront dans un prochain numero. NOMINATIONS L'Academie procede, par la voie du scrulin, a la nomination des deux candidats quelle est appelee a presenter pour la chaire de Zoologie (Rep- tiles et Poissons), vacaute au Museum d'Histoire naturelle par suite de la demission de M. C. Dum^riL Scrulin pour le premier candidal. — Nombre des votants, 495 majorite, 25. M. Auguste Dumeril obtient 44 suffrages. M. PaulGervais 5 Striitin pour le second candidal. — Nombre des votants, 46; majorite, a/j M. Paul Gervais obtient 33 suffrages. M. Hollard lo » II \ a trois billets blancs. Ln consequence de ces resultats, les candidats presentes par I'Academie w M. le Ministre de I'lnstruction publique sont ; En premiere ligne M. Auguste Dumeril. En seconde ligne M. Paul Gervals. ( 58) MEMOIRES LUS. GEOLOGIE. — Sur les emanations volcajiiques (deuxieme Memoire); par M. Ch. Saixte-Claire Deville. (Renvoi a I'examen de la Section de Mineralogie et de Geologic.) « Dans ma premiere communication (i), apres avoir resume les faits principaux qui resultent de mes etudes sur les emanations des volcans ita- liens et les avoir compares a ce que nous savons jusqu'a present sur les produits analo^gues des autres events volcaniques, j'ai fait voir que les pro- prietes physiques et chimiques des fumerolles d'un meme volcan sont liees, d'une part, avecla distance qui separe Torifice que Ton observe et le point initial des emissions, d'autre part, avec I'intervalle qui separe I'instant ou Ton observe et le moment initial de I'eruption. » Get enonce impliquant des variations dans la nature des emanations et C'est un exemple de plus de ce dualisme que presenlent si i'requem- ment les phenonienes naturels et qui tend a maintenir I'equilibre entre les forces qui s'y manifestent. » Sur le cours de la lave, on voit aussi comment, pour les deux premiers ordres d'emanations (halogenes et sulfurees), les seuls que j'y aie observes, leurs transformations, expliquees chimiquement, y localisent des fumerolles dont les caracteres varient avec la distance au foyer de I'eruption et avec le temps qui s'est ecoule depuis son origine. Car ces deux coordon- nees du temps et de I'espace representent, en definitive, les variations de la temperature, sous I'influence desquelles se forment, au moyen des elements primitifs des emanations et des elements accessoires fournis par les roches ou par I'atmosphere, les divers produits que j'ai enumeres pour chaque ordre. Ce ne sont evidemment que des modifications concoraitantes, sous I'influence de causes physiques et chimiques variables, d'un meme melange entraine avec les matieres incandescentes. » De phis grandes difficultes se presentent lorsqu'on passe des fume- rolles de la lave a celles qui, sur le cone volcanique lui-meme, s'echelon- nent suivant une fissure diametrale communiquant avec le foyer interieur. Ici, les variations que Ton observe avec I'espace et avecle temps dependent d'un ordre de causes semblable a celui qui a produit dans I'interieur d'un meme filon le depot successif de materiaux divers. En embrassant les phenomenes dans toute leur generalite^ on reconnaitun hen entre les ema- nations que nous voyons se succeder les unes aux autres dans nos volcans pendant le cours d'une eruption, et celles qui, dans la s^rie des ages du globe, ont predominea chaque epoque. Ainsi, pour fixer les idees, lorsque, au debut d'une eruption^ les orifices de la lave rejettent des gaz cblores et fluores en meme temps qu'il se fixe dans la roche de la chaux phos- phatee et du fer oxydule, n'est-ce pas, dans I'epoque actuelle, I'equivalent des phenomenes d'emanations qui, sous I'influence des memes agents d'en- trainement, le chlore et le fluor, ont enrichi les roches les plus ancienne- ment consolidees de tourmaline^ de chaux phosphatee, d'etain oxyde, ea (6o) Lin mot. de cette pleiade de corps, intimement associes les uns aux aiitres, et dont on a si heureusement caiacterise le role en les appelant la penombre dii granite? » II serait peut-etfe premature de chercher aujourd'hui a penetrer bien avant dans la recherche des lois qui ont imprime, d'une maniere si evidente, un cachet commun tout a la fois et varie a Tensemble de ces manifestations, perpetuellement actives, des forces interieures du globe sur son enveloppe exterieure. Mais je croirais avoir rendu un vrai service aux sciences geolo- giques si j'avais etabli, par des observations et par des experiences faites sur la nature meme en travail, le principe de ces analogies generales, et si j'a- vais, pour ma part, contribue a frayer la voie dans laquelle s'en trouvera un jour I'explication. » Les questions que je traite dans la quatrieme et derniere partie de mon Memoire sont les deux suivantes : » i'^. Comment se repartissent les orifices des emanations sur. un ma^if volcanique? » 2**. Les gisements qu'ils y affectent peuvent-ils se rattacher aux grands accidents stratigraphiques de la contree? » On sail que I'effet dune eruption est de determiner, sur le cone, des fis- sures dont !a direction prolongee passerait toujours sensiblement par le centre du cratere superieur. 11 en resulte que, dans un volcan en eruption, on pent distinguer deux sortes d'appareils : Vappareil adventifou excentrique, qui reside dans la fissure produite par une eruption et dans les orifices qui la jalonnent : et Vappareil normal on central , place au sommet du volcan, c'est-a-dire au centre commun ou viennenl converger toutes les fissures. Le premier appareil ne fonctionne generalement que pendant la duree de I'e- ruption, tandis que le dernier fonctionne d'une maniere variable, mais continue, » Je cherche a definir et a preciser le role de chacune de ces parties, soit dans les periodes de tranquiUite, soit pendant I'eruption, soit enfin au mo- ment oil I'intensite eruptive quitte la fissure pour regagner le foyer normal. Je m'appuie principalement sur les nombreuses observations que j'ai faites dans mes trois voyages aux deux grands volcans de I'ltalie, et que j'avais deja cherche a re.^umer dans ma cinquieme Lettre a j\L Elie de Beaumont. . Dans cette Lettre, ecuite en mai r856, m'appuyant sur ces deductions des faits observes, je n'avais point hesite a annoncer que, suivant toute proba- bilite, i! s'etablirait, avant pen, au sommet du Vesuve, une serie de petites eruptions, et j'eus la satisfaction d'etre moi-meme temoin, au mois d'aout (6. ) suivant, du fait que j'avais prevu et qui se poursuit encore en ce moment (i). » Ces fissures, qui, comme tout le deraontre, jouent un role preponderant dans les phenomenes volcaniques, sont-elles des accidents ephemeres? Des faits nombreux, signales deja en partie dans mes douze liettres, et que je developpe dans mon Memoire, prouvent que quelques-uns au moins de ces plans de fissuration ont entame les massifs volcaniques d'une maniere assez profonde et assez persistante pour que leurs directions se retrou- vent frequemment, ou meme avec une veritable regularite, lors des grandes explosions des forces eruptives. » Ainsi je suis conduit, par le developpement naturel el synthetique de mon sujet, a leconnaitre un lien (qu'on pouvait, d'ailleurs^ soup^onner a priori) entre la repartition des emanations volcaniques et les actions meca- niques puissantes, qui ont, a diverses epoques, brise la croute du globe eA qui ont partout laisse des traces ineffacables. » Je constate que le premier et le plus grand pas qui ait ete fait dans cette voie est du a la remarque de M. Leopold de Buch sur la double tendance des actions eruptives actuelles a s'aligner suivant les chaines volcaniques, ou a se fixer autour des volcans centraux (a). » Je rappeUe enfin que, le premier, j'ai propose de modifier la seconde de ces notions fondamen tales en I'enongant de la maniere suivante : Un vol- can central occupe toujours, sur un alignement volcanique, un point singu- lier, determine par la rencontre de deux ou de plusieurs alignements. J'ai exprime cette pensee, des i843 (3), a la suite du tremblement de terre de la Guadeloupe, ou s'etaient manifestos des secousses ondulatoires, des mouve- ments d'oscillation etdes mouvementsde trepidation. Je I'ai poursuiviedepuis et appliquee a la chaine des Antilles, aux archipels des Canaries et du cap Vert (4), et j'ai meme fait voir que, sur Tile de Teneriffe, chacune des direc- tions qui viennent se couper au pic de Teyde est liee a I'apparition d'une nature particuliere de roches volcaniques. » Cette idee me parait avoir recu, depuis lors, une eclatante confirmation lorsque, guide par un ordre de considerations tout different, M. Elie de (i) Sixieme Lettre. Comptcs rendus, tomeXLIII, page 435. (2) L. de Buch, Description des iles Canaries , page 324 ^^ '* traduction francaise. (3) Observations sur le tremblement de terre eprouve a la Guadeloupe le 8 f eerier i843» pages 3 1 et 42. (4) yoyage geologique aux Jntilles et aux iles de Teneriffe et de Fogo, tome I"j i '* partie, page 99- . XLIV, NO 2.: ( G. ) Beaumont a ete amene a faire choix, pour I'adaptalion a la surface du globe de son reseau pentagonal, d'un triangle tri-rectangle, dans lequel I'Etna occupe un des sommets, de telle sorte que I'nn des cotes aille passer a Te- neriffe et que Vaulre, tombant au N. io« O., lie successivement le volcan sicilien aux iles Eoliennes, au Vesuve, et au Mowna-Roa des iles Sandwich. n Ainsi, repartition geographique des volcans, repartition des effets me- caniquesdes tremblementsde terre, repartition des effets chimiques des ema- nations, tout, dans la stratigraphie volcanique, semble concorder avec les deductions de la stratigraphie generale. Si je ne me trompe, il y a, dans les eludes dont je viens de soumettre a I'Academie les premiers resultats, tout un avenir de travaux, aussi varies dans leurs moyens qu'interessants pour leur objet, et je serais heureux s'il ra'etait permis d'esperer que mes faibles efforts pussent un jour contribuer, pour leur part, a feconder de quelque luaniere celte partie de la science. » MEMOIRES PRESENTES. M leMinistre de l'Ixstructiox PUBLiQUE trausmct un Memoire intitule : «. He la fievre typho'ide choleriforme et du cholera asiatique; traitement curatif efficace dans la grande majorite des cas ». Ce Memoire est destine par I'auteur M. Doin, medecin a Bruyere-le-Chatel (Seine-et-Oise), au con- tours pour le prix du legs Breant. (Renvoi a la Section de Medecine et de Chirurgie conslituee en Commission speciale.) /onrj^GlK. — Essai sur les mclamorpfwses du Trachys pygniipa, insecte de La famille des Buprestides ; par M. Leprieur. M. le Marechal Vaiixaxt, en presentant ce travail, en donne une idee dans les termes suivants : « J'ai re^u de M. Guyon, medecin, principal inspecteur du service de saute en Algerie, un Memoire redige par M. Leprieur, pharmacien aide- major de premiere classe a Bone. Ce Memoire d'histoire naturelle [Enlomo- logic)^ traite deplusieurs points interessants, notamment des metamorphoses du Trachjs pygmma, insecte de la famille des Buprestides dont la larve se Mourrit aux depens du parenchyme des feudles de Malva syivestris, Makni lotttiidifolia, et aussi des feuilles iV Alcana rosea. Je demande pardon a mes savants confreres d'oser leur dire, moi qui ne connais pas les premiers ele- (63) ments de I'Entomologie, que Je travail deM. Leprieur m'a paru presenter desfaits iiouveauxet bien observes. Je desirerais queM. le President voulut bien charger quelqu'un de competent de rendre compte de ce travail, tant dans I'interet de la science meme que pour eclaijer le Ministre sur les titres que M. Leprieur pent avoir acquis a une recompense quelconque pour la maniere utile dont il sait employer le peu de loisir que lui laisse son service en Algerie. » Le Memoire de M. Leprieur est renvoye a Fexamen d'une Commission composee de MM. Dumeril et Milne Edwards. TERATOLOGIE. - Observations sur des cas d' anomalies anatomufues ; parM. Charvet. (Extrait par I'auteur. ) (Commissaires, MM. Serres, Velpeau, de Quatrefages.) « Toute monstruosite importante est susceptible d'entrainer des vices de conformation secondaires ou accessoires, lies les uns inevitablement, les autres accidenteliement a la monstruosite principals. Celte coexistence a ete remarquee depuis longtemps par les teratologistes, mais il est un cas d'ano- nialies coexistantes qui n'a pas ete encore signale et qui pourtant n'est pas rare. » On trouve chez certains individus une anomalie peu importante par elle-meme, mais qui se rencontre avec plusieurs autres anomalies de meme nature affectant le meme systeme d'organes, et placees soit dans une meme region anatomique, soit dans des regions differentes. Je recueiliis il y a une dizainc d'annees, sur un sujet qui servait aux lerons d'anatomie dans notre ecole de medecine de Grenoble, la description d'une curieuse anomalie nrterielle : c'etait une sorle d'artere carotide primitive supplementaire tres- grele, collalerale a la carotide normale, se divisant au meme niveau que celle- ci etfournissant une partie de la distribution de la carotide primitive du cote droit. Mais, outre celte anomalie principale, le sujet en presentait plusieurs -'litres dans les embranchements et les distributions des arteres thy roidienne, Miperieure, cervicale, prolonde et linguale. Deux fbis, depuis lors, nous avon. vu dans ramphitheatre de notre ecole des sujets atteints d'anomalies arlt - nellespeu importantes sans doute, prises chacune isolement, mais si mul- tiphees, qu'il etait difficile d'utiliser ces sujets pour I'etude de ranatomie normale a laquelle lis etaient destines. Chez I'un, les anomalies existaient sur- tout mferieurement a partirdela bifurcation de I'aorte ; chez I'autre, c'eta.t aiix membres superieurs principalement. Quelques irregularites analogues e systeme musculaire s'etant aussi presentees a mon observation, mv (64) mirent dans le cas d'etudier avec plus d'atlention ces faits d'anomalies mul- tiples sur nil meme individu. Un des cas les plus remarquables de ce genre est celui que j'ai observe en 1 848 sur nn sujet bien conforme d'ailleurs, qui presentait une notable quantite d'anomalies musculaires dans les deux membres superieurs. » J'ai decrit dans le Memoire dont je presente ici I'analyse les anomalies les plus importantes vues sur ce seul individu, outre un certain nombre d'autres irregularites musculaires moindres, mais assez nombreuses pour que le membre gauche n'ait pas pu servir a I'etude de la myologie. » Ces reunions d'anomalies de meme nature sur un meme sujet ne doi- ventpas etre rares, puisque pour ce qui me concerne j'en ai deja rencontre plusieurs cas. Le docteur Ed. Richard, dans un Memoire interessant publie en i852 dans les Annales des Sciences naturelles, a rencontre un cas d'anoma- lies musculaires multiples et I'a etudie sous un autre point de vue. » A quelle epoque du developpement foetal et par quelles causes se pro- duisent les anomalies multiples. II est douteux qu'en I'etat present de la science on puisse resoudre ces questions, mais deja nous pouvons dire que ces anomalies portent particuliereraent sur les systemes musculaire et arte- riel et tres-probablement sur le systeme veineux, quoique les observations manquent sur celui-ci ; mais sans doute, et ainsi que I'a fait observer M. Isi- dore Geoffroy-Saint-Hilaire a propos d'autres anomalies vasculaires, cela tient a ce que les veines ne sont pas etudiees dans les amphitheatres avec la meme attention et aussi souvent que les arteres. » Une autre tendance a signaler soit dans ces anomalies multiples, soit plus generalement dans les anomalies musculaires ou vasculaires, c'est la tendance a la symetrie, tendance qui se retrouve d'ailleurs dans d'autres vices de conformation et particulierement dans la polydactylie et autres ano- malies digitales. » CHIMIE. — Supplement a une precedente Note concernant taction des reactifs par In voie seche sur r aluminium; par MM. Tissier freres.(Extrait.) ( Commissaires precede iiment nommes : MM. Dumas, Pelouze, Balard.) « La Note presentee dans la derniere seance par M. H. Sainte-Claire De- ville a I'occasion de celle que nous avions communiquee dans la seance pre- cedente, nous fait un devoir de dire que toutes nos experiences a ce sujet ont ete faites avec de I'aluminium provenant de I'usine de la Glaciere, c'est-a- dire prepare par les soins de MM. Deville, Rousseau et Morin ; que ces (65 ) experiences out ete faites dans des vases appropries et avec des matieres presentant toutes les conditions de purete desirables. M. H. Sainte-Glaire Deville attribue dans sa Note, au silicate de sonde (forme aux depens des creusets de terre dans lesquels s'effectuerait I'operation) Taction du nitre sur raluminium; ceci nous oblige a demander pourquoi Taction, si vio- lente lorsque nous avons opere avec le nitre, est devenue si pen vive lorsque nous avons opere dans du verre qui, en definitive, est du silicate de soude. Quant a Texplication que donne M. Deville de la decomposition de Toxyde de plomb et de Toxyde de cuivre en admettant la formation d'un aluminate, elle devrait pouvoir s'appliquer a Toxyde de zinc qui est decom- pose par le fer et qui ne Test cependant pas par Taluminium. » MM. Malapert et Collinet (i) adressent le Memoire qu'ils avaient an- nonce dans leur Lettre du 1 5 decembre dernier comme piece a Tappui dune reclamation de priorite a Tegard de M. Chrestien pour Temploi d'une poudre merte, et particulierement de la poussiere des grands chemins, comme moyen de prevenir le developpement de la maladie de la vigne. (Renvoi a la Commission nommee pour les diverses communications concernant les maladies des plantes usuelles.) M. Pariset adresse de Bourges un supplement a son « Essai sur les sou- levements terrestres ». /Commissaires precedemment nommes : MM. Elie de Beaumont, Piobert, Le Verrier. ) M. Carre communique une observation qu'il a faite sur des vibrations sonores determinees par le refroidissement dans un disque metailique pose en equilibre sur un support egalement metailique. M. Despretz est invite a prendre connaissance de cette Note et a faire savoir a TAcademie s'il y a lieu de demander a Tauteur de plus amples de- tails sur le dispositif d€ son experience. Sur la demande des Commissaires nommes pour le Memoire de MM. de h i"^ ^/^"''"e^'^en concernant la decouverte en France de gisements de phosphate de chaux, MM. Berthier et Boussingault remplaceront dans la t^ommission M. de Bonnard, decede depuis la presentation du Memoire. ans le Compie rendu < remontant, le nom de M. CoUinet, par suite d'une s i5 decembn , page 119, I peu lisible , {66) CORRESPOiVDANCE. M. LE MixisTRE DE LA GuERRE aclrcssc, poiir la bibliotheque de rinstiUil, un exemplaire de la troisieme edition AqV Aide-Memoire de ioffwier dAi- tdlerie, qui vient d'etre public par les soins du Comile de cette arme. La Societe Lixxeexxe de Loxdres remercie TAcademie pour I'envoi d'uue nouvelle serie des Comptes rendus. L'Observatoire ASTROXOMIQUE d'Altoiia lui adresse egalement des remer- ciments pour un semblable envoi. CHIMIE ORGANlQUE — Action de iacide suljurique monohydrate siir le camphre du Japon; par M. J. Chactard. « Dans des reclierclies anterieures, dont j'ai eu I'honneur de presenter les principaux resultats a I'Academie, j'ai etabli que le campbre pouvait affecter naturellement plusieurs etats isomeriques (camphre du Japon, camphre de matricaire) bien distincts par leiirs proprietes optiques. » Je me suis demande si I'on ne pourrait pas modifier artificiellement le camphre droit ordinaire (camphre du Japon), de maniere a le transformer eii camphre inactif. Une ancienne experience de M. de Lalande donnait a cette question un interet tout particulier. Suivant ce chimiste, le camphre, traite par un grand exces d'acide sulfurique monohydrate et chauffe a i oo de- gres pendant une heure environ, se convertirait, sans degager d'acide sulfu- ri^ux, en une huile volatile qui possederait exactement la meme composition que lui, le meme point d'ebullition, la meme densite, et qui ne differerait du camphre que par sa liquidite et un affaiWissement notable du pouvoir rotatoire. Cette huile, mise en digestion prolongee avec la potasse a une temperature voisine de 200 dcgres, se transformerait en un produit cristallm completement identique au camphre naturel, mais doue d'un pouvoir de rotation sensiblement plus faible que celui de cette derniere substance, quoique plus grand que celui de I'huile d'ou il provient. Ce resultat de- -il d'uiie constitution moleculaire propre au camphre regenere, ou bien ne peut-il pas provenir du melange dun peu d'huile primitive quantite de cai mphre naturel , soit que celui-ci se fut reellement potasse dans I'acte de la distillation, soit qu'il s y maintenant a letat de solution ? Telle est l\ (67) question que je me suis mis en demeure de resoudre, en m'aidant simulta- nement des indications fournies par I'analyse chimique et par I'observation du pouvoir rotatoire. » 25o grammes de camphre du Japon ont ete melanges avec i kilo- gramme d'acide sulfurique ordinaire. La dissolution du camphre, commcn- cee a froid, s'est promptement operee a la temperature de loo degres, et en meme temps le liquide a acquis nne teinte jaune assez foncee. Une partie de la solution fut precipitee par I'eau, apres une, deux, quatre, six, huit heures de traitement au bain-marie. Les premiers precipites n'etaient que du camphre legerement colore, les derniers un melange de camphre et d'une huile noiratre d'autant plus abondante que I'exposition a la chaleur avait ete plus prolongee. Le camphre separe dans chacune de ces operations a ete reconnu identiqueen tout point au camphre primitivement employe. Le pouvoir de rotation de I'huile allait, au contraire, eii diminuant. Dans le courant de I'operation, il s'est constamment degage de I'acide sulfureux. Au boutdedouze atreize heures de traitement, on obtint, commc produit de la precipitation parl'eau, un liquide completement inactil surla lumiere polarisee. » Purifie par plusieurs lavages avec une dissolution de potasse et par une distillation surduchlorure de calcium, I'huile de camphre est lout a fait incolore, d'une odeuf legerement aromatique et entre en ebullition a 9.40 degres. La majeure partie du liquide distille a cette temperature; vers Ja fin, le thermometre monte rapidement. Les derniers produits ont ete re- cueillis a part. » La densite de cette huile est, a -f- 6 degres, egale a 0,974. Soumise a un froid de — 10 degres, ellene s'est pas solidifiee. Traitec par I'acide ni- trique bouillant, elle s'est dissoute avec production de gaz nitreux ; I'eau en a precipite uneresine molle, soluble dans I'alcool, incrislallisable. Il ne s'est produit, dans cette reaction,- ni camphre, ni acide camphorique. L'acide sulfurique fumant la rougit sans former avec elle de combinaison. » L'huile de camphre a ete chauffee pres desix heures avec de la potasse en fusion, A I'abri du contact de I'air. Par le refroidissement, toute la masse s est sohdifiee, et on en a separe une matiere jaune, resinoide, qui, ! a uue distillation menagee, n'a pas donne trace de camphre. « Enfui cette huile, soumise a' I'analyse, m'a donne les resultats vauts : C = 77,33, H = 9,7o, C = 76,86, H = 9,46. (68) » Ces nombres, ainsi que ladensite de vapeur obteniie directement 4»5i7 d'apres le proccde de M. Dumas, s'accordent assez bien avec la formule Q16fJl2Q2 » L'buile qui fait Tobjet principal de cette Note n'est pas le seul corps forme. Outre le depot charbonneiix, souvent considerable, que Ton separe mecaniquement du produit precipite par I'eau, il reste, au fond de la cornue dans laquelle on opere la rectification, une matiere resineuse, et de plus, lorsque les deux tiers environ du liquideont distille, le thermometre monte rapidement. J'ai fait deux analyses du dernier produit de la distillation; voici les chiffres obtenus : C= 78,^5, H = 10,29, G =178,82, H=: 9,88. Ces nombres se rapprochent davantage de ceux fournis par le camphre du Japon, rhydrogene seul s'en eloigne assez sensiblement. » Voulant m'assurer si ce liquide avait une composition stable, je I'ai traitepar Vacide sulfurique monobydrate a la chaleur du bain-marie. Il s'est encore degage un peu d'acide sulfureux. Au bout de deux heures, l'buile a ete, comme a I'ordinaire, separee et purifiee. L'analyse que j'en ai faite m'a donne C= 77,23 et H = 9,76, nombres de la formule » II resulte de ces experiences que la substance etudiee par M. de La- lande n'etait qu'un melange d'huile de camphre et de camphre ordinaire produisant un systeme mixte dont la composition, les proprietes chimiques et le pouvoir rotatoire devaient se rapprocher d'autant plus de celle du camphre, que la quantite de ce dernier corps etait plus considerable. Cette huile est done un corps nouveau bien distinct du camphre et pour lequel je proposerai le nom de camphrene. » METEOROLOGiE. — Couleurs des globes filants observes a. Paris de iSl^i a i853, nvec I indication des trainees^ des fragments ^ etc., diversement coloreSy obser- ves tant en Chine qiien Jngleterre et a Paris; par M. A. Poey. « Apres avoir presente a I'Academie le tableau des couleurs des etoiles et des globes filants observes en Chine et en Angleterre, aujourd'hui j'ai Ihonneur de lui soumettre le catalogue des globes filants colores observes a Paris de i84i a i853 par M. Coulvier-Gravier (i). Get habile observateur a donne avec une tres-grande precision jusqu'a trois et quatre nuances suc- cessives que prenrient les globes filants dans leur parcours a travers I'at- raosphere. Ces teintes suivent presque toutes la loi formulee par M. Ch. Dop- pler(2) sur les variations de couleur d'un point lumineux en mouvement. La plupart des globes filants s'eteignent en hieu en approcbant de I'borizon ou de I'observateur, apres avoir passe par toutes les teintes correspondantes a la partie superieure du spectre. Quelques-uns s'eteignent en roiuje probable- raent en s'eloignant de I'observateur. Outre la loi de M. Doppler, qui pent etre appliquee a la coloration des etoiles et des globes filants, on devrait encore tenir compte de I'etat particulier de I'atmosphere au double point de vue de I'electrochimie et des agents meleorologiques modificateurs. Voici le catalogue des globes filants cojores observes a Paris : Coloration des globes filants. » Janvier. — Bleuatre; bleuatre vers I'borizon, deux cas. » Fevrier. — Bleuatre ; bleuatre vers I'horizon, deux cas; fragments jaunes, rouges, puis jaunes-verdatres; globe et trois fiagments bleuatres vers I'bo- rizon. » Mars. — Jaune-orange, puis vert; bleuatre vers I'liorizon. » Avril. — Bleuatre vers I'horizon ; blanc, jaune-orange, puis bleu-vert. » Mai. — Bleuatre vers I'horizon ; blanc, puis bleuatre vers I'horizon ; jaune clair, puis bleuatre; jaune clair, puis jaune-orange. » Juin. — Un peu bleuatre ; bleuatre; rougeatre vers I'borizon ; jaune; verdatre vers I'horizon . » Juilltt. — Bleuatre vers I'horizon, quatre cas; tres-blanc, puis bleuatre vers I'horizon; jaune, vert, bleu, puis rouge; fragments jaunes-verdalrts, bleuatres, puis rougeatres; fragments jaune clair, puis jaune-rouge. » AoiU. — Rougeatres, deux cas; bleuatre; bleuatre vers I'horizon, six cas; blanchatre, puis bleuatre vers I'horizon; blanchatre, puis bleuatre ; tres-blanc; se brisa en fragments bleuatres pres de I'horizon. » Septembre. — Bleuatre; bleuatres vers I'horizon, quatre cas; rouge cuivre, puis bleuatre vers I'horizon ; jaune-rouge, puis bleuatre ; rougeatre, bleuatre, puis bleu-verdatre, ainsi que les fragments. » Octobre. — Rouge vers I'horizon; bleuatre; bleuatre, rouge, puis ver- (i) Jn,mles de Chimie et de Physiqnc, 3^ serie, tome XL (Janvier i854). (2) Repertoire d'opthiuenwd.rnedv^X. rabbeMoigno. Paris, i85o, 3^ partie, p. ii65-i2e3. iio) datre; jaiuie brillant, puis jaune-rouge; rouge ciiivre, blanc, puis verdatre a rhorizon ; jaune, jaune-bleuatre, puis rougeatre; jaune clair, puis cuivre rouge. » Novembre. — Bleuatres, deux cas; bleualres vers Fhorizon, deuxcas; fragments bleuatres;jaune-orange vers I'borizon; fragments jaunes, rouges, bleus-verdatres ; jaune-blanc, jaune-orange, puis verdatre tres- blanc, s'etant brise en plusieurs fragments, deux seulement passerent du blanc a la cou- leur de fer chauffe au rouge; rougeatre. » Decembre. — Rougeatre vers I'horizon; bleuatres versl'horizon, deux cas ; bleuatre ; jaune cuivre ; jaune, puis bleuatre vers I'horizon ; blanchatre, puis rouge de sang. » Totalite des globes filants colores, soixante-seize cas. Globes avec trainees diversement colorees. » Juillet. — Globe bleuatre vers I'horizon avec trainee rouge fonce ; blanc, puis bleuatre, avec trainee remarquable rouge-blanc ; blanc, rougeatre, puis bleuatre vers I'horizon avec trainee rougeatre. » Aout. — Globe bleuatre vers I'horizon avec trainee verdatre. » Septembre. — Globe blanc tres-brillant avec trainee rougeatre du cote de I'ouest, verdatre au milieu et blanchatre du cote de Test. » Totalite des globes avec trainees diversement colorees, cinq cas. Globes avec trainees uniquement colorees, » Juillet. — Trainee verdatre. » Jout. — Trainees bleuatres, trois cas; trainee verdatre. » Septembre. — Trainee jaune clair, puis rouge fonce. » Octobre. — Trainee tres-blanche, puis a la fin de sa duree d'une blan- cheur moins eclatante. » Novembre. — Trainees rougeatres, puis verdatres, deux cas. » Decembre. — Trainee rougeatre, bleuatre, puis verdatre. » Totalite des globes avec trainees uniquement colorees, dix cas. » Voici maintenant Tordre des diverses teintes que prennent les etoiles et les globes filants dans les circonstances indiquees ci-dessus. Ces meteores correspondent a la periode d'observation faite en Chine et en Angleterre, signalee dans mes deux Notes precedentes. » Changements de couleurs : » En Chine. Avril : couleur de feu, puis blanche. — Decembre : rouge, puis blanche. (7- ) » En Angleterre. Fevrier : verte, rouge, puis violelte ; globe vert, rouge, puis violet. — Avril : rouge, puis bleu, deux cas. — Juillet : orange- rouge brillant, presque blanche, puis rouge tres-brillant. — Aout : rou- geatre, puis bleu brillant. — Septembre : couleur de paille, puis pourpre. — Novembre : orange, puis orange-jaune, orange pale et, apres i5 degres de parcours, bleuatre. » Etoiles accompagnees de trainees colorees de la meme teinte . » En Chine. Novembre : etoile rouge, se divisa en cinq etoiles, dont la premiere trainait une queue rouge. » En Angleterre. Aout : etoile bleue, trainee bleuatre. » Etoiles accompagnees de trainees diversement colorees : » En Chine. Juin : etoile longue de 200 "degres avait la partie anlerieure noire, la queue rouge et le milieu blanc. » En Angleterre. Fevrier : etoile rouge brillant entouree d'une teinte d'arc-en-ciel, avec une trainee bleuatre. — Mars : etoile rouge, trainee bleue. — Avril : etoile entouree d'une riche couleur de pourpre, puis bleue, orangee et jaune-clair; trainee considerable, jaune clair. — Juillet: creme, trainee pourpratre-rouge au centre et bleu-verdatre a la partie pos- terieure; etoile bleue, trainee detincelles rouge pale. — Aout : bleuatre- blanche, trainee rouge. ~ Septembre : orangee, trainee rouge; blanc brillant, trainee rougeatre, bleue, puis rouge eclatant, lan^ant des etin- celles et laissant une marque bleue, visible pendant plusieurs secondes. » Etoiles a trainees uniquement colorees : » En Chine. - Trainees rouge-jaunatre, juin, juillet, aout et novembre, 1 cas chaque; octobre et septembre, i cas. — Jaune, Janvier, i cas. — Jaune-rougeatre, mai et octobre, i cas. - Bleu-blanchatre, aout et oc- tobre, 2 cas; fevrier, avril, mai, novembre et decembre, 1 cas. - Bleu- rougeatre, juin, i cas. - Bleu et jaune, octobre, i cas. » En Angleterre. - Rouge, juillet, i cas. -- Rougeatre, aout, i cas. — Bleue, fevrier, avril et decembre, i cas chaque; aout, a cas. - Bleuatre, novembre, i cas. — De diverses couleurs, fevrier, i cas. —Trainee a etin- celles pales brillantes, juin, i cas. » Cliangements de couleur des etoiles lorsqu'elles se brisent en fragments : » En Chine, I'etoile se divisa en une etoile bleue et deux rouges; au mo- ment ou le globe de feu tomba, une flamme parut, ct une vingtaine de petites etoiles rouges en jaillirent.Ce cas, signaleparM. Abel Remusat, n'est pas indique par M. Biot. - . En Angleterre. Mars : etoile verte, fragments rouges; etoile blanche. ( r^- ) donna des eclairs verdalres cr roui;es eii I'aisaiit explosion. — Avril : bleuatre-rouge, fragments prismaliques ; etoile bleue an moment de faire t^xplosion. ~ Juillet : etoile janne on orange pale, trois fragments ronge sombre. — Octobre : globe brillaiit, se brisa avec plusieurs coiilenrs. n Etoiles (llversement colorees qui saccomparjnent : » En Chine. Hiver et octobre : I'une rouge, I'antre blanche, i cas. — No- vcmbre : I'une jaune, I'autre rouge. » En Angleterre. Juillet : beau globe orange-rouge, suivi dune multi- tude de petits globes bleus, puis pourpres. n Etoiles a reflets diver seinent colorees. » En Chine. Juillet : I'etoile hleue repandit une lueur rougedlre qui eclaira la terre. — Decembre : I'etoile bleu- rougeatre, /6fW., lueur bleuatre. » Eff.lutwers. » En Chine. Octobre : etoile rouge, dont la queue se changea en une vapeur bleu-blanchatre. — Mai : une traine se dispersa lentement et devint un uuage blnnc-verddtre ; une queue se divisa en petites etoiles bleu-blan- M. Marcel de Serkes adresse une nouvelle Note sur V Echinus lividus. Depuis ses premieres communicalions sur ce sujet,il a eu occasion de com- parer entrc eux un grand nonibre de ces Omsins venant les uns de I'Ocean vl les aulres de la Mediterranee, et le resultat de cet examen a ete qu on ne pouvait les distinguer specifiqiiement; les uns comrae les autres presentent d'ailleurs deux varietes principales. M. Marcel de Serres a reconnu de plus que les differences d'habitude ne sont point aussi tranchees qu'il I'avait d'abord suppose, de sorte que VEchiuus Hindus de la Mediterranee n'est pas depourvu de la faculte de se creuser un abri dans les roches, quoiqu n <'n use plus rarement que celui de 1 Ocean. L'autcur pense que les cavites dans lesquclles se logent ces animaux sont creuseespar eux, a I'aide de leur ippareil buccal, et il expose a cettc occasion ses opinions sur les moyens employes par d'autres especes marines perforantes pour attaquer les roches dans lesquelles elles penetrenl. M. I'abbe Bernard, superieur du seminaire du Pole Nord, adresse une Lettre relative aux instructions qui avaient ete demandees pour les mission- iiaires destines a resider dans les regions arctiques. II resulte de cette Let- tie que les instructions demandees seraient pour le present sans utilite et (pie l( s missionnaires devront, pendant les premiers temps de leur residence, ( 1^> ) se bonier a enregistrer les fails qui se presenteroiit a leur observation et a recolter les objets qui leur sembleront curieux. Le travail de la Commission qui avait ete chargee, dans la seance du 9.9 decembre, de preparer des instructions pour les missionnaires, est en consequence ajourne. M. BouTiGNY prie I'Academie de vouloir bien comprendre dans le nom- bre des pieces admises a concourir pour les prix de la fondation Montyon la troisieme edition de ses « Etudes sur les corps a I'etat spberoidal ». Dans cet opuscule, dont il a recemment adresse un exemplaire, il ne presente ])our le concours que la partie experimentale qui traite de son systeme de ydneralems de vapeur, partie comprise entre les pages 107 et i/jO. (Reserve pour la future Commission du prix de Mecanique.) .11. A.-H. Ross adresse de Sunderland une Lettre relative a un uiodele de pouts entierement en fer qui aurait ete presente en 1787 a I'Academie par M. Payne. Il demande si ce modele existe encore et s'il etait accompagne d'un Memoire ou de quelque indication permettant de savoir si les pieces de- vaient etre en fonte ou en fer forge. La collection de modeles de Tancienne Academic a ete dispersee, et celui dont il est ici question, en supposant qu'il y fut reste depose, serait aujourd'hui introuvable. Nulle mention de cette presentation n'est faite dans les Memoires de I'Academie pour I'annee 1787, mais ces Memoires ne signalent que les ma- chines approuvees par elle et les Memoires dont elle avait autorise I'impres- sion dans le Recueil des Savants etrangers. II est vrai cependant que M. Pajne avait soumis au jugement de TAca- demie un modele de pout accompagne d'un Memoire explicatif, et qu'une Commission composee de MM. Bossut, deBorda et Rochon fit dans la seance du 29 aout 1787 un Rapport f^ivorable sur ce projet. II s'agissait d'un pont d'une seule arche de 4oo pieds d'ouverture. Ce pont devait etre, partie en fer battu et partie en fonte; mais dans I'historique qui forme le preambule du Rapport, la Commission, apres avoir mentionne divers ponts de fer qui etaient toujours restes a tetat de projet, s'arrete assez longuement sur un pont qui avait ete execute quelques annees auparavant, le pont de Colebrook-dale jete sur la Saverne. Ce pont, d'une seule arche de 100 picds d'ouverture, avait ete construit vers 1779 (et non 1799, comme on le lit a I'article Cole- brook-dale dans le Dictionnaire geographique de Picquet et Killian.)Ce pont ^'fail entierement en fonte, et les Comraissaires remarquent qu'a I'epoquc (74) OH ils ecrivaient, il semblait n'avoir huUement souffert, ni de la rouille, ni des alternatives de chaud et de froid. II est a lemarquer que dans la meme seance ou fut hi ce Rapport, iin sei- riirier de la rue Saint-Denis, M. Clement, avait presente, pour prendre date, differentes pieces d'assemblage d'nn pont en fer qn'il se proposait d'exe- cuter. Pour terminer ce que nous avons a dire sur le pont de M. Payne, nous reproduironsle dernier paragraphe du Rapport qui est concu dansles termes suivants : » pourra fournir un exemple des applications d'un metal dont on n'a pas » fait jusqu'ici assez d'usage en grand, quoique, dans un grand nombre » d'occasions, il eiit pu etre employe avec le plus grand succes. » A 5 heures, 1' Academic se forme en comite secret. I^a seance est levee a 6 heures. E. D. B. (75) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a re^u, dans la seance du 12 Janvier 1857, les ouvrages dont voici les litres : Lecons cliniques sur les maladies de la peau; par M. Al. Cazenave; i vol. in-fol. avec planches. (Get ouvrage est adresse pour le concours Montyon.) Aide-Memoire a iusage des officiers darlillerie ; 3* edition. Paris-Stras- bourg, i856; I vol. in-8°. Eludes sur les corps a Velat spheroidal, nouvelle branclie de phjsicjue ; par M. M.-P.-H. BouTiGNY(d'Evreux); 3^ edition. Paris, i856; i vok in-8". (Adresse pour le concours Montyon, prix de Mecanique.) Expose des applications de Velectricite;parM. le vicomte Th. DU MONCEL; tome IT. Applications mecaniques de l' electricite ; 1" edition. Paris, i856; in-S^ Rapport sur les travaux de la Faculte de Medecine de Montpellier pendant I' annee scolaire I SS5' I S56-y parM. Ch. Marteins, assesseur. Montpellier, i856;|defeuillein-8«. Studi... Etudes de mecanique etde phjsique corpusculaire; parM. G. GallO: The transactions... Transactions de la Societe" linneenne de Londres; vol. XXII, parliel. Londres, i856; in-4°. Journal... Comptes rendus des seances de la Societe linneenne de Londres. Botanique, vol. I, n"'* 1 a 3; Zoologie, vol. I, n°' i a 3; in-8^. Address... Discours du President de la Societe linneenne de Londres a la seance annuelle du 24 niai 1 856, avec une notice necrologique sur les membres decedesdans le cours de iannee. Londres, i856; br. in-8°. COMPTE RENDU DES SEAINCES DE L'AOADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 19 JANVIER 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COJ^eiUNICATIOIVS . DES aiEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. THEORIE DES NOMBRES. — Recherches nouvelles sur la theorie des nombres; yort/'M. AugustinCauchy. « Trois Memoires que j'ai piesentes a I'Academie, le 2 fevrier 1824, puis le 3 1 mai et le 5 juillet i83o, renferment sur la theorie des nombres, spe- cialement sur les communs diviseurs des polynomes a coefficienls entiers, sur le*s rapports qui existent entre les equations et les equivalences ou con- gruences, sur I'usage que Ton pent faire des nombres figures et des nombres de Bernoulli, soitpour resoudre des equations du second degre en nombres entiers, soit pour determiner le nombre des residus quadratiques, enfin sur la determination des racines primitives des nombres premiers, divers thea- remes qui ontparu dignes d'attention. De ces trois Memoires, paraphes, le premier par M. Fourier, le second par M. Cuvier, le troisiemfi par M. Arago, un seul, le second, a ete publie dans le tome XVII des Memoires de V Aca- demic. Parmi les propositions que renferme le premier Memoire, I'une de- termine un nombre entier que doit toujours diviser le plus grand commun diviseur de deux polynomes a coefficients entiers ; et, dans le cas ou, le coefficient de la plus haute puissance de la variable dans le premier poly- nome etant I'unite, le second polynome est la derivee du premier, cette pro- position assigne an nombre entier que doit diviser tout diviseur entier des deux polynomes, unevaleur egale, au signe pres, au produit des carresdes differences entre les racines de I'equation cjfue Ton forme en egalant le pre- mier polynome a zero. De cette proposition, que j'ai reproduite dans le premier volume des Exercices de Mathematiques , se tirent, comme on pent C R. 1857. 1^"" Se7n<'ii/r. (T. XLIV, Nf>3.) I' (78) le voir dans le premier volume et dans le quatrieme, un grand nombre de consequences qui interessent la theorie des nombres. J'ajoute que de cette meme proposition combinee avec le theoreme de Fermat, suivant lequel tout nombre premier p divise la difference oc^ — ^, on pent immediatement deduire le theoreme general dont voici I'enonce. » Theoreme. Soient » y?, q deux nombres premiers, » 6 une racine primitive de I'equation {.) 6f=u on, ce qui revient au meme, une racine de (9,) i-^Q -i-Q^.\-,,,-^.QP-* = o, et B une fonction entiere de 5, a coefficients entiers, toujours evidemment reductible, en vertu de la formule (2), au degre p — 'i, Soit encore n le nombre des valeurs distinctes que la fonction pent acquerir, quand on remplace la racine primitive B par une autre ; nommons e., 62,..., e„ ces valeurs de 8, et posons (3) f(^-)=('^-eO(-=^-e,)...(^-e„); enfin soit H le produit des carres des differences entre les quantites 0,, Bj, . . . , B„, determine par la formule (4) H=(~i)^^-V^f'(B,)f'(B,),...,r(BJ. Si 7 est superieur a n, premier a H, et diviseur (*) du binome (5) . B^-B, I'equivalence du degre n (^) f(^) = o, (mod. 7) aura n racines inegales et distinctes. » Demonstration. Si Ton pose ^[oc,id) = [x ~ (d) [x - X - n entrainerait la suivante q — i> / ; et, parmi les valeurs successivement attribuees an nombre A, il y en aurait au moins une, qui, en rendant divisible une seule fois par q chacun des facteurs du produit (i i) correspondants aux diverses racines de la formule (6), rendrait ce meme produit divisible I fois seulement par q, tandis qu'en vertu de la formule (8) il devrait etre divisible par q'\ et non pas seulement par q^. » CoroUaire. Du theoreme de Fermat rappele a la page 78, il resulte que le nombre premier q est effectivement un diviseur du binome lorsque, n etant diviseur de p —i, q est racine de I'equivalence (•2) ' ^-^i,(mod.p), dans laquelle on suppose m — ^ ? et lorsque d'ailleurs G est une fouc- tion lineaire des periodes a m termes formees avec les racines primitives de I'equation (1). » MECANlQUE. — Mtmoire sur le choc des corps elastiques, presente a [ Acadernw le 19 fevrier 1827; parM. Augustin Cauchy. Ce Memoire sera public dans le prochain Compte rendu. Repome de M. Augustin Cauchy aux dernieres observations de M. Duhamel. « J'etais absent, Jorsque, dans ravant-derniere seance, un de nos hono- rables confreres a cru devoir revenir sur la discussion soulevee a propos d'un theoreme de M. Sturm. J'ai lu son article, j'ai relu le mien, et je serais etonne qu'ily put trouver aucun motif de m'adresser le moindre reproche. Je me suis contente d'exposer les faits. J'ai observe que, dans le Memoire du 21 juiH^* 1828, se trouvaient quelques expressions qui, n'elant pas assez precises, avaient besoin d'etre interpretees ou meme corrigees. Que, pour faire dis- paraitre toute obscurite, toute equivoque, dans les enonces de mes deux theoremes, et dans les applications que j'en ai faites, il suffise de joindre au mot viiesses le mot projeiees^ qui accompagne constamment le premier dans I'enonce du principe des vitesses virtuelles, ou qu'avec M. Duhamel on ame mieux entendre par vitesses ^gales et paralleles les vitesses de deux points qu^ ( 8i ) coincident, en transportant dans le premier theoreme mle condition enon- cee seiilement dans le second, peu importe. Je n'ai iait nuUe dijjiculte de ? que notre confrere a pu legitimemetit attribuer le sens quil indique aiix deux passages quil a cit^s; mais j'ai ajoute : Notre confrere reconnailra certainement a son tour que le theoreme enonc^ par lui avec precision se deduil, comme les deux miens, de laformuie (3) de la page 1 20 de mon Memoire. D'ail- leurs il n'est pas sans interet de constater Taccord de cette formiile et des notions sur lesquelles elle s'appnie, avec les principes exposes, non-seule- ment par M. Ampere et par moi-meme dans les lemons donnees a I'Ecole Poly technique, mais aussi dans le cours de mecanique appliqnee fait par M. Poncelet a I'Ecole de Metz. Je serais heureiix que notre confrere M. Poncelet m'aidata constater cet accord. » Suivant la formule dont il s'agit, lorsque, dans un sjsteme de points mate- riels, les vitesses varient sensiblement en grandeur et en direction, dans un tres- court intervalle de temps, alors, chaque point ne changeant pas sensiblement de position durant cet intervalle, la variation de la somme des moments virtuels des quantites de mouvement equivaut a une integrale singuliere, relative au temps, et dans laquelle lafonction sous le signe / est la somme des moments virtuels des forces appliquees. » De cette proposition, dont la formule (3) est la traduction analytique, il resulte immediatement que la variation de la somme des moments virtuels des quantites de mouvement sera nulle, si tintegrale singuliere sevanouit. Ce dernier theoreme comprend evidemment ceux qui sont enonces dans mon Memoire de 1828, et le theoreme de M. Duhamel. Quant au theoreme enonce par M. Sturm, je ne puis I'admettre comme generalement vrai. La raison en est simple. Quand on essaye de le demontrer, on est toujours conduit a consi- derer les quantites de mouvement comme des forces instantanees ; et je crois Hvec MM. Ampere et Poncelet que cette notion de forces instantanees doit etre bannie de la mecanique rationnelle. » Replique de M. Duhamel. « Si M. Cauchy etait absent lorsque j'ai fait ma seconde communication, c est que sans doute ses devoirs I'avaient appele ailleurs; car, avant la seance, je I'avais prevenu que je lirais une Note dans laquelle je ferais voir que le theoreme enonce par M. Sturm en i84i se trouvaitdemontre dans le Memoire que j'avais lu a I'Academie en i832, et insere en i836 dans le XXIV* Cahier du Journal de CEcole Poly technique. La se bornait I'objet de ni.J communication, et je n'ai pas recommence la discussion, que je regar- dais comme entierement terminee dans la seance precedente. Mais puisque ( 8a ) M. Caiichy la reprend aujourd'hui, je me vois oblige de luifaire cette courte et derniere reponse : » i"*. Pour que le theoreme demontre par M. Cauchy fut precisement celui que j'ai demontre, il fauclrait admettre que par ces mots vitesses egales el paralleles, il entendait vitesses non egales et non paralleles. » 1^. M. Cauchy dit qu'il suffirait d'ajouter au mot vitesseSy le mot pro- jetees. Or cette addition ne serait pas faite evidemment pour reparer un ou- bli ; mais le nouveau sens qu'elle donnerait a la phrase ne s'accorderait plus avec les raisonnements de I'auteur : car il ne parle que des forces produites entre les molecules deux a deux, et nullement de la force normale aux sur- facemen contact. La projection ne se rapporterait done pas a la direction de cette normale, dont il ne parle pas. » 3". M. Cauchy pense que je reconnaitrai que le theoreme de Carnot, tel que je I'ai demontre, avec I'introduction brusque de liaisons nouvelles, se deduirait de la formide (3) de son Mdmoire. » Sur ce point du moins nous serons completement d'accord ; j'irai meme plus loin que M. Cauchy : cette formule renferme non-seulement mon theo- leme, mais tout ce que Ton fera jamais sur les changements produits par des forces du genre de celles qu'on appelle instantanees. Et, en effet, cette equa- tion (3) n est autre chose que I'expression du principe de d'Alembert appli- que aux forces dites instantanees. Elle ap])artient a d'Alembert et a Lagrange; eJle a ete employee par les geometres avant M. Cauchy. Cependant je dirai que Ton doit savoir gre a notre confrere d'avoir demontre qu'elle pouvait etre consideree, avec une approximation suffisante, comme resultant de la consideration des forces continues, qui sont les seules dont la nature nous offre des exemples. » On voit done dans quel sens on pent dire que la formule (3) renferme les theoremes en question. C'est de la meme maniere que toutes les propo- sitions de la geometric sont renfermees dans les axiomes fondamentaux de cette science. Toute la difficulte est de les y voir; et je crois avoir suffisana- ment etabli que M. Cauchy n'a tire de I'equation (3) qu'une partie de ce .que j'en ai tire, quelques annees plus tard. » Observations gen&ates sur la question relative au choc; par M. Poncelet. « Lors de la discussion qui s'etait elevee, dans I'une des precedentes seances, entre nos savants confreres MM. Bertrand et Cauchy, relative- ment au principe sur les pertes de force vive dans les changements brus- ques de mouvement, j'avais fait remarquer que les theoremes enonces sans demonstration par M. Sturm, dans les Comptes rendus de i84i? (83) comme ceux memes de M. Cauchy, se rapportaient, au fond, a certe meca- iiique abstraite nommee exclusivement, mais improprement peut-etre, me- canique rationnelle, et dans laquelle on introduit certaines hypotlieses qui appartiennent en realite a la mecanique des corps durs, tels que I'enten- daient autrefois d'Alembert, Carnot, et qu'avait plus particuliereaient adop- tees notre illustre confrere, M. Poisson, dans ses lemons a I'Ecole Poly- technique. Je faisais remarquer que Carnot lui-meme etses adeptes n'avaient jamais attribue a I'epithete de corps durs, la signification absolue qu'on lui attache depuis un certain temps; autrement, en effet, des savants geo- metres ou physiciens,,tels que MM. Petit, Navier, etc., n'auraient jamais ose faire une application directe du theoreme sur la perte de force vive, anx chocs on changements brusques de niouvement des liquides, appli- cation dans laquelle, an surplus, Borda avait, comme on sail, precede de longtemps Carnot, sans avoir songe a en faire I'objet d'un enonce general ou special. Enfin, j'exprimais Popinion que I'introduction instan- tanec de nouvelles liaisons dans un systeme de corps en mouvement re- venait, au fond, a supposer qu'au meme instant il s'operait, en he cer- tains de ces corps consideres comme autant de systemes invariables, des reactions mutuelles equivalentes a des chocs veiutables dans lesquels, con- formement encore au principe de d'Alembert, il s'etablissait un equilibre fictif entre les quantites de mouvement finies, gagnees ou perdues par les molecules des differents corps: ce qui, a mon sens comme a celui de beau- coup de personnes, avait besoin d'une justification a priori, distincte de loutes celles qui en avaient etc donnees dans I'origine et a I'epoque, assez recente, ou Ton considerait encore les quantites de mouvement comme des forces veritables, les seules effectives et qu'on nommait,selon les cas^ forces dimpulsion, forces de percussion^ dans les Traites de mecanique, ou Pon eHminait, en quelque sorte, des equations et des demonstrations, le temps, la duree de Paction ainsi que les forces de pression ordinaires on continues, telles que la pesanteur, le poids, souvent representes par de simples vitesscs, de simples accelerations, en snbstitnant meme explicitement I'cffet mediat i la causo directe et efficiente, selon la maniere de d'Alembert. ■> !•• ( lois avoir evite tons ces ecueils dans le chapitre relatif a rinfluence • Its cliangeinents brusques de la vitesse, du cahier lithographie do mes lecous a lEcole de Metz, public en 1826, etsonmis a I'approbation de I'Aca- demie des Sciences, en octobre de la meme annee (i), chapitre ou, en Cette lithographie de iSi pages in-folio, deposec a la bibliotheque de Tlnstitut, a ete 1 objet d'un Rapport approbatif par MM. Arago et Diipin , dans la seance du 27 mai 1827 voir Ic Bullclin des Sciences technologiques de M. Femssac, tome VIII , page 2i4 ^ 224 ) • (84) ayant egard a la duree da choc et aux reactions variables, normales ou tangentielles, des differents corps, j'ai tache de rectifier les idees et les no- tions jusque-la generalement adoptees en mecanique, niais s'accordant mal avec les applications que j'etais appele a en faire a la science particviliere des machines, sans m'ecarter d'ailleurs de la deference et du respect qu'on doit aux travaux scientifiques de nos anciens et illustres maitres. » En emettant ces idees, lors de la discussion entreMM. Cauchy et Ber- tiand relative aux pertes de force vive, j'avais le pressentiment que cette discussion n'en resterait pas la ; cequi m'a ete immediatement confirme par M. Cauchy, et c'est pourquoi je m'abstins de rien faire paraitre aux Comptes rendus de la seance. Maintenant que cette meme discussion a ete reprise mi iluoremc de Lagriinge, en raisoii de rintensile des forces iiiolccuhiUv-,, h ndioii de la distance nmliielle, line noiivelle perle de travail on de force mvc tres-Cf)inparable a cellescjui ont lieu par I'hypothese du clioc normal on direct. •) 11 est evident que, a Tepoque de i8a8 on 18.29, notre illustre confrere n'avait point encore examine d'nne manieie suffisammcnt attentive et approfondie, les conditions physiques du choc des corps solides, ou d'ail- leurs, la chaleur, Telasticite, la cohesion, Telectricite menie, qui n'entrent nullement dans les equations ou fonnnles, jouent un role necessaire jus- qu'ici encore fort mal apprecie et defini, bien que, si ma memoire ne me irompe, M. Cauchy eut, des avant meme cette epoqiie, soumis a nne savante analyse la question relative au choc direct, en quelque sorte lineaire, de deux prismes ou cylindres supposes parfiiitement elastiqiies, afin d'evaluer la perte de force vive qui resulte des vibrations ou ebranlements molecu- laires subsistant a la fifl de la reaction mutuelle des cleux corps, et cela contrairement aux idees' qu'on se formait ordinairement sur le choc des corps elastiques. Cette question d'ailleurs, deja aucienuement attaquee par Lagrange dans le tome P^ des Melanges de tJcademie de Turin, pour une file de molecules rangees en ligne droite et separees par des ressorts plus ou moins elastiques, cette question a ete reprise depuis et traitee a uu autre point devue par M. Poisson, dans la derniere edition de son Traite de Mecanique; publie en i833 (tome II, page 33 1 a 347); Traite ou, pai' parenthese, nilustre auteur s'est.rapproche, en plus d'un point, de la nou- velle maniere d'envisagerles principes et les applications de. la dynamique, qui, depuis un certain temps, etait aussi de venue, a I'Ecole Polytechnique, celle de MM. Ampere, Cauchy, M. Coriolis, auquel on doit une etude it'Hechie et consciencieuse des theories relatives a la science des machines, dans un remarquable ouvrage publie en 1829; theories qui, a leur tour, peuvent etre considerees comme le developperaent de celles anterieures de M.BurdinaTEcole des Mines de Saint-Etienne, de M. Navier a I'Ecole des Fonts et Chaussees, et de moi-meme a I'Ecole d' Application de Metz. » II ne faut done point chercher dans les enonces et les demonstrations de M. Cauchy, sauf la forme plus generate de I'analyse et du raisonnement, autre chose que ce qu'avaient, sans motifs suffisants peut-etre, pretendu y mettre les successeurs de d'Alembert et de Carnot; mais je n'en conclurai pas, pour cela, que les enonces deM. Sturm comportent, au point de vue physique, plus de rigueur ni plus de generaUte, quoiqu'on y substitiie, d'apres la methode bien connue de Lagrange, la condition egalement hypothetique, de liaisons geometriques et instantanees, a la consideration des chocs, selon ( 8? ) - les hypotheses de Carnot et de d'Alembert. Seulement, je pense que, dans les questions de cette nature, les enonces sans leur demonstration explicile peuvent induire a de fausses interpretations et consequences dans les appli- cations, et que, sous ce rapport, on doit infiniment deplorer que nolie ilhistre et regrettable confrere ne nous ait pas laisse au moins luie courle indication d(^s principes ou hypotheses fondamentales d'ou il erait paiM, qui doiveiit appartenir exchisivement a lamecanique analyticpie ou ralion- nelle, etqu'il serait peut-etre facile de retablir en partant de la niauiere, si genera lenient connue, dont il exposait, dans ses lecons, les principale^. doctrines de cette meine mecanique. » J'en viens maiutenant aux demonstration's que M. Duhamel a donnees des fheoremes relatifs aux pertes de force vive dans son Memoire de i8'32, et je f'erai tout de suite remarcpier qu'en s'elevant a la consideration dun s\ sleine on assem])lage de corps solides assujetlis a des liaisons quelconques, il y applique, tout d'abord, le principe de d'Alendjert relatif a Tequilibie des quantites de mouvement finies; principe qui, au fond, doit etrc envi- sage, d'apres les. propres idees de I'auteur, comme I'une des integrales des equations fondamentales du mouvement- De plus, sans les introduire expli- citement dans les equations, il ne p(!rd pas de vue les forces de reaction <^hisliqnes ou non elastiques qui out lieu suivant les normales aux points de contacts communs des corps, et les theoremes qu'il en deduit sur la perle de force vive aprt^ le choc se rapprochent en realite, beaucoup plus des ( onditions physiques de la question que ceux de M. Cauchy, et a fortioji, sans doute, que ceux de M. Sturm, qui, je le repete, appartiennent pro- prement a des considerations iheoriques ou abstraites, et oifrent, par cela meme peut-etre, un pen plus de generalite au point de vue malhematique ou il s'etait exclnsivement place. » A regard des fornniles j)()sees par M. Duhamel et ((ui concernent les nois devoir fau^e observer qu'elles ne different pas, quant au fond, de crlUs 'Innfe. ;. la page , >>. de I'ouvrage de Carnot, intitule: Principrs Jomlo,>u>, hn(x fir I ('qmiibrr vl dn mouvvwenl [{'-AViS, i.So3). " Je lavouei-ai encore, les enonces de M. Duhamel, j)ar c<'la meme Et, si Ton m'objecte maintenant qu il n'y a qu'une seule niecanique, qu'il n'en existe pas deux, a savoir celle des percussions, des reactions entre corps durs et polls, a liaisons constantes ou invariables, etc., et celle des systenies.de points materiels libres ou assujettis a de simples actions niu- tuelles a distance, je r^pondrai que cela est nialheureusement, niais ne de- vrait pas etre si Ion voulait bien distinguer, des I'entree de la niecanique, les hypotheses qui tendent a simplifier le calcul ou I'expose de certaines questions, des qualites physiques et effectives des corps, appartenant a la science des faits.et de Tobservation ; science qui constitue, en quelque sorte, une troisieme inecanique, celle des Kepler, des Galilee, des Newton, des. Bernoulli, des Borda, des Coulomb, desFresnel, des Ampere, etc., etc.; la |)lus iinportante de toutes, uommee pfijsique et expermientale, et qui estau- jourd'hui meme encore a creer ou a parfaire pour une infinite de questions pratiques ou theoriques, mais dont, tout au moins, les hypotheses ci-dessus mentionnees et les doctrines trop restreintes de la niecanique demonstra- tive, ne devraient j)as obscurcir I'intuilion a priori, au risque d'en retarder les veritables solutions. » Entin, si Ton me demandait encore ce que je pense, au fond, du theo- reme de Carnot sur les pertes de force vive ou de travail dans le choc des systemes solides non elastiques apparlenant aux machines, je repondrais, ce que j'ai deja eu occasion de faire remarcpier de|)uis fort longtenips, avec l^eaueoup d'aulres savants ingenieurs ou professeurs, qu'il est, en im-nieme et dans sa generallte, fort peu utile pour lappreclation directe des eilcts de ces machines, ouTon sera loujours oblige de recourir a I'equivalent du prin- npe de d'Alembert ou de quelque autre theoreme plus immediat encore et plusrigoureusement etabli par le raisonnement ou I'experience. » Obscrvaiions cle 31. ^Ioriv. « Sans vouloir prendre part a un debat qui a eu pour origine des recla- mations personnelles, M. Morin desirerait qu'il en sortit pour la science et pour fenseignement une conclusion utile. II resulte des explications qui (90) ont ete donnees de part etd* autre, que personne aujourd'hui ue voudrair enseigner la theorie du choc des corps, en adinettant I'hypothese de forces instantauees susceptibles de communiquer on d'enlever aux corps des vi- tesses fmies dans un temps nul ou infiniment petit. Tout le monde sent en effet que le temps est un element indispensable a I'accomplissement des phenomenes de mecanique, aussi bien qu'a ceux du developpenient des ye- getaux et des animaux. Si depuis longtemps on a rononce a celte maniere. commode, maisinexacte, de presenter la theorie du choc des corps, on ne I'a peut-etre cependantpas fait d'une maniere assez complete ; car, en insistant autant qu'on le voit souvent sur la brie\ ete du temps pendant lequel s'ac- complissent ces phenomenes, on ne fait pas assez sentir que la difficirlte d'apprecier cette duree ne tient qu'a Timperfection de nos moyens d'obser- vation, et Ton pourrait montrer qu^a mesure que ces moyens se perfection- nent, on reconnait de mieux en mieux que les efforts developpt^s dans les reactions mutuelks des corps sui vent les memes lois que les autres pheno- menes de mecanique. II serait meme facile d'en donner des exemples. » La notion des forces de percussion, d'impulsion, qui, pai- cela sen! qu'on les designe par des noms particuliers, semble indiquer qu'il existe des forces dune nature differente des forces ordinaires, les mots de corps durs ou de corps mous, auxquels les geometres actuels n'attribuent certai- nement pas une signification aussi absokie que celle que leur donnaienl certains auteurs, contribuent aussi a jeter du doute dans Tesprit des eleves. G'est quand on doit traiter des questions d'apphcation que Ton s'apercoit corabien est petit le nombre des eleves qui ont des idees nettes a ce sujet, et Ton en pourrait citer de singuliers exemples fournis par des hommes tres-distingues d'ailleurs. » En exposant, aucontraire, ainsique i'a fait tres-explicitementM. Pon- celet dans ses lecons a I'Ecole deMetz, la theorie des chocs par la conside- ration des efforts de reaction developpes par I'inertie et par les forces mo- leculaues, pendant et apres la periode de compression, on a I'avantage de se rapprocher beaucoup plus de la realite des phenomenes naturels, ( ( /est ainsi que les theories du mouvement des pilons,.des marteaux de forge, des balanciers a frapper les mounaies,da pendule baHstique, etc., sout ex- posees a I'Ecole de Metz depuis M. Poiicelet, que des applications noiu- breuses en sont faites paries eleves avec faciiite et les conduisent toujours a des resuUats que I'experience verifie. j> t:>st ccrtc maniere de presenter I'lmportante theorie des effets du clioc que M. Morin desirerait voir introdiiire dans I'enseignement, et la discus- sion qui vientd'avoir lieu a montre que Ton etait assez d'accord sur les bases raeines de la doctrine, pour qu'il soii; permis d'esperer que Ton parviendra aussi a s'enteudre sur la forme qu'il convient d'employer dans Texposition. » MEMOIRES PRESENTES. M. LE MixisTRE DE l'Ixstrlctiox publique transuicl un Memoirc intitide : '1 Distillerie et sucrerie indigenes », dont I'auteur est M, Poulain, receveu!" de la navigation a Abbeville (Soinme). (Iic^nvoi a rexamen d'une Comnussion composee de MM. Pelouzc, Payen, Peligot.) M. i.E MixisTKE transmet egalement un Memoire adresse de Sainte-Rade- gonde (Gers), par M. Darcjel, et ayaut pour titre : « I'EclairiJge aux gaz oxygene et hydrogene par I'eau et la pile de Yolta j). Une Commission, composee de MM. Dumas, Regnault, Payen, est invitee a prendre connaissance de cette Note et a en faire, s'il y a lieu, Tobjet d'un Rapport. M. Elie DE Beaoioxt annonce avoir recu depuis la derniere seance une piece adressee par un des concurrents pour le grand prix de.Mathematiques (question coucernant le dernier theoreme de Fermat), piece destinee a etre substituee a une de celles que Tauteur avait preccdemment envoyees sous la meme devise. Cette piece, qui ne pouvait etre admise au concours a raison de sa date, doit etre mise sous les yeux de la Commission qui aura, dans son Rapport, a examiner s'il convient de maintenir la question au concours. \NATOMiE ET PHYSIOLOGIE COMPAREE. — De I' organisation et de Hembryo- f/enie dii Denialc (Dentalium entalis ), premier Memoire; par M.IaACAze.- DuTuiEKs. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Valenciennes, de Quatrefages.) '< Le Dentale est un de ces etres toujours embarrassants pour les natura- listes, dont cinq formes tres-differentes de celles des types bien definis ont pu le faire rapprocher des animaux meme les plus eloignes. Jadis on le ran- geait a cote des Serpules, parmi les Vers, et il est jusqu'a des tubes form^ par des Insectes aquatiques a I'etat de larves qui ont ete classes avec lui. Au- (9^ jourd hui, sa place dans rembranchement des Moiliisqucs ne pent etre douteuse : il revient a M. Deshayes de I'avoir nettcmeiU indiqiipe: niais il reste encore a assignor sa position dans cet immense groiipe. Cnr ses affinites naturelles ne sont nullement determinees ; elles sont baset's pour la phipart sur des erreurs anatomiqiies. On verra combien il etait necessaire de re- prendre I'etude de I'organisation. " De Blainville, d'apres le travail de M. Desha\es, avait, en.raison de la forme des organes decrits conime des branchies, etabli la division des Cir- rhobranches, et M. Von Siebold a conserve ce nom a nne famille cr^ee aiissi pour le Dentale. Or il a ete public un autre travail sur le meme animal; Tauteur, M. W. Clark, dont le's vues sont admises par MM. Forbes et Han- • ley dans leur Histoire des MoUiisques dAngleterre, declare que ce que M. Des- hayes appelle des branchies, n'cst point I'organe de la respiration, mais un organ© secreteur des mucosites salivaires. Que deviennent alors et la classe et la famille des Cirrhobranches? » Je remarque encore entre le travail de M. Deshayes, qui date de iSaS, et celui de M. Clark, qui est de 1849, d'autres oppositions tres-grandes. meme en ce qui touche les organes les plus importants. Ainsi, tandis que M. Deshayes place le coeur du cote du dos, M. W. Clark decrit un organe tout a fait distinct sur le cote oppose. Ce que le premier appelle foie, le se- cond le nomme branchies. Les orifices naturels divers ne sont pas meme consideres comme occupant la meme posrtion, et les ofganes reproducteurs sont tout differempient indiques-, Je ne parle point de toutes les choses restees inapergues.- Ne trouvanl que ces deux travaux, il m'a semble qu'il y avail a reprendre I'histoire du Dentale; j'en donne dans ce Memoire la pre- miere partie. » De Cappareil digestif. - La bouche est ouverte au sommet d'un mame- lon pedicule; elle est entouree d'une couronne de huit appendices d'inegale grandeur, dont I'apparence rappelle de loin celle de la feuiUe de chene. » Ce mamelon buccal est place du cote du dos, entre le pied et le raan- teau; les nombreux filaments appeles branchies par M. Deshayes I'enve- loppent et le masqiient. » Dans ce mamelon sont creusees deux poches laterales, veritables aba- joues, ouVon rencontre souvent des matieres alimentaires, telles que des Foraminiferes reconnaissables a leurs coquilles. lln'y a pas, comme cela a ete dit, dans leur interieur de pieces cornees servant I la mastication. Leur face naterne est tapissee par une couche de substance de nature glandulaire, qu'on pourrait peut-etre regarder comme produisant un liquide utile dans la digestion. (93) M Le tube qui traverse le pedicule du mameloii merite a peine le iioni d'oesophage ; il fait communiquer la bouche avec une poche oii est loge un appareil corne fort complique et destine a diviser les matieres alimentaires. » La paroi dorsale de cette cavite est tres-voisine des teguments du corps et intimement unie avec eux, condition qui rend son isolement difficile. u La paroi inferieure est occupee par I'appareil triturant, qui se compose de trois parties distinctes : un cartilage, des muscles et les pieces cornees. » Le cartilage a la forme d'un fer a cheval dont les branches dirigees en arriere ont leurs extremites courbees et convergentes Tune vers I'autre. Le sommet de la courbe est retreci, il semble en avant divise sur la ligne mediane. » Sa structure est completement cellulaire; son tissu, legerement blanc- bleuatre, rappelle entierement le tissu cellulaire polyedrique irregulicr des vegetaux. Ces cellules renferment un ou deux petits globules, quelquefois davantage, qui ressemblent a des noyaux. » Il est evidemment la piece de support de I'appareil triturant. » Deux muscles forment la partie active des appareils. L'un est im- pair ; il reunit les deux extremites des branches du fer a cheval. En se contractant, il diminue I'espace compris dans la courbe du cartilage. L'autre est forme de deux moities symetriques que Ton pourrait peiit- etre considerer chacune comme un muscle distinct. 11 nait sur le bord ex- terne du cote dorsal du cartilage, s'etale sur sa face inferieure, se ploie en dedans vers sa courbe ou fer a cheval, se recoquille sur le bord interne du cartilage et vient s'inserer sur la face dorsale de celui-ci, suivant une ligne qui coupe cette face en deux parties, Tune anterieure, l'autre poste- rieure. Ce muscle recoquille, comme une oublie, est done pour ainsi dire enroule sur le cartilage ; son action est assez difficile a bien preciser ; il doit, suivant qu'il prend un point fixe dans Tune ou l'autre de ses inser- tions, faire eprouver urt mouvement de torsion au cartilage du cote de h courbure, c'est-a-dire en dedans ou bien en dehors. » L'insertion des deux extremites sur le cartilage m'a paru ne pouvoir faire de doute, et, comme au perichondre de ce dernier, se trouve uni par ses bords a I'appareil triturant, il s'ensuit que les mouvements communiques a l'un arrivent jusqu'a l'autre. " Ces deux muscles, en fermant en arriere la courbe du fer a cheval ou en la tapissant en avant et sur les cotes, laissent cependant au centre un espace vide ou vient s'engager, comme dans un orifice, la portion retrecie C R., 1857, "" Semeslre. (T. XLIV, No 3.) ''^ (94) de I'appareil triturant, dont la partie elargie s'etale sur I'insertion internf dii muscle contourne. » Les pieces cornees sont groupees siii' le plan general de Torgane que Ion nomme langue dans beaucoup de Gasteropodes. Une serie de pieces impaires medianes forme comme un rachis, de chaque c6te duquel vien- nent se placer symetriquement des lamelles laterales et des dents ; le bord des lamelles est uni au perichondre. Les dents sont libres et forment deux series; elles s'entre-croisent au devant du rachis. » Le rachis semble etre la partie basilaire, la lamelle laterale articulee avec la dent semble etre la piece qui transmet le mouvement, et la dent la partie active. Celle-ci est couverte d^ petits crochets, et son aspect est essen- tiellement variable avec sa position. » L'analogie avecja langue des Oscabrions, des Patches, etc., et de beau, coup d'autres Gasteropodes, est parfaite. Ici done ilyaurait une langue ren- tree, profonde et ne pouvant devenir saillante au dehors. II me parait du reste qu'il y a a faire des recherches comparatives sur ce que Ton est convenu d'appeler la langue des Mollusques. » Une cavite, separee en dessous de la cavite generale du pied par une cloison musculo-membraneuse et en arriere de la partie posterieurc du corps par un veritable diaphragme, renferme I'appareil que je viens de d^- crire et le paquet intestinal. » L'intestin grele forme trois circonvolutions qui semblent nouees entre elles, circonstance qui a fait mecounaitre la vraie disposition du tube digestif. II est place en arriere de I'appareil de trituration, et commu- nique en arriere avec le rectum; celui-ci perce le diaphragme ou cloi- son posterieure, se dirige en has, se renfle en bulbe, et se dilate pour venir s'ouvrir en arriere et tout pres du talus du pied. L'anus me parait etre an bulbe meme; celui-ci, de nature spongieuse, semble avoir un role particulier : je le nomme bulbe anal. Quant au lube dilate, il a une autre fonction que celle du rejet seul des matieres excrementielles. 11 en sera question a propos de la circulation et de la respiration. » Mais entre le paquet intestinal et I'appareil a division mecanique H y a une partie intermediaire, inaper^ue par les auteurs ou definie d'uue maniere inexacle. Apres la cavite ou est log^ I'appareil triturant, le tube digestif se resserre, puis se dilate de nouveau et enfin se retrecit de plus en plus en se rapprochanl du diaphragme qu'il traverse pour se porter dans la partie posterieure du corps; la il se courbe brusquement, forme une anse a courbure anterieure, et devient parallele a lui-meme pour rentrer dans la ( 95 ) cavite precedente, en traversant de nouveau le diaphragme par le meme orifice qui avait servi a la sortie ; alors il se retrecit beaucoup et se conti- nue avec le paquet intestinal. C'est dans cette partie de son trajet que le tube digestif a ete perdu par les anatomistes. De la les erreurs comniises par eux. )^ La portion du tube qui forme *ainsi une anse dans la partie posterieiire du corps, est assez large et d'une teinte jaunatre; elle recoit des conduits en nombre variable de quatre, cinq, six, sept, resultant de I'miion et de I'a- bouchement de nombreux culs-de-sac jaunes-brunatres glandulaires for- mant evidemmentlefoie. » La glande hepatique est formee de culs-de-sac secreteurs ta pisses par un parenchyme dont les elements sont de grandes cellules reniplies de grandes granulations colorees, d'apparence huileuse. Les canaux secre- teurs se placent cote a cote et se disposent en lames symetriques que Ton apercoit a I'exterieur dans I'epaisseur meme des paroisdu tube du manteau ; c'est cette position qui a sans aucun doute conduit IVJ. W. Clark a attribuer le role de branchies a cette glande. » CHIRURGIE. — Memoire sur la ligature par ecrasement et sur un nouvel instrument constricteur destine a son execution; par M. le D"^ Maisonneuve. (Extrait parl'auteur.) ( Gommissaires, MM. Velpeau, Morin, Jobert, de Lamballe.) « Depuis longtemps les chirurgiens savent que la ligature appliquee a la division de nos tissus peut etre employee de deux manieres bien distinctes : ou bien comme agent de section immediate : ligature par ecrasement; ou bien comme agent de section lente : ligature par etranglement. » De ces deux especes de ligatures, parfaitement decrites par Dupuytren, la premiere, ou ligature par ecrasement, avait toujours ete beaucoup moins employee que la seconde. Elle a surtout ete rehabilitee par Mayor, de Lau- sanne, qui en a fait de nombreuses applications et a perfectionn6 les in- struments destines a son execution. Decrite plus recemment sous le nom d'ecrasement lineaire, elle a ete I'objet d'experiences multipliees et parait devoir prendre chaque jour plus d'importance dans la pratique, a incisure que ses moyens d'execution pourront etre perfection nes. C'est pour aidei- a ce resuUat que je viens proposer un nouvel instrument constricteur. » Cet instrument, fabrique par notre eminent mecanicien ( M. Charriere tils), est construit sur le principe du serre-noeud de Graefe, dont il ne dif- fere que par des perfectionnements de detail, consistant surtout dans la (96) forme de I'anneau terminal, qui presente une fente allongee, et dans iine dimension totale.plus considerable. n Son mecanisme, plus simple et plus puissant qu'aucun des instruments constricteurs connus, permet d'operer sans efforts la constriction et I'ecra- sement des tissus les plus resistants avec toute espece de ligatures, tels que cordon de soie ou de chanvre, fils de fer, d'argent ou de laiton, chaines me- talliques de differentes formes, et se prete mieux qu'aucun autre a toutes les exigences de la pratique. j> PHYSIOLOGIE. — Memoire sur taction anesthesique du gaz oxyde de carbone; par M. G. TouRDES. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Cl. Bernard, J. Cloquet.) rt Dans le Memoire que j'ai I'honneur de soumettre au jugement de I'Aca- demie, j'ai eu surtou^ pour but d'etablir la spontaneite de mes recherches en constatant, par les bulletins autographies de mon cours a la Faculte de Medecine, qua la date du i5 fevrier i853 j'avais deja classe Vox/de de car- hone parmi les gaz anesthesiques, avec I'hydrogene protocarbone, I'acide carbonique et I'hydrogene bicarbone. Le i8 decembre dernier, j'ai repete mes experiences en public; le 3i decembre, une premiere application a la therapeutique a ete faite, comme consequence de mes recherches, a une des cliniques de la Faculte de Medecine de Strasbourg. » Le point de depart de mes recherches a ete le fait suivant : essay ant de determiner Taction de differentes proportions d' oxyde de carbone, j'ai con- state qu'un certain nombre d'animaux, plonges dans un etat de mort appa- rente, se remettaient facilement et pouvaient ainsi servir a de nouvelles experiences. » Les experiences sont faites soit dans une cloche sur la cuve pneuma- tique, soit au moyen d'un appareil en caoutchouc, qui permet de prolonger et de suspendre a volonte Faction du gaz. On a experimente sur des lapins et sur des pigeons. » Les deux faits fondamentaux sont I'innocuite du gaz et son action anesthesique, analogues a celles du chloroforme et de I'ether. Un animal peut etre anesthesie plusieurs fois de suite, et il se remet, apreschaque expe- rience, promptement et completement. Cette epreuve peut etre repetee pendant plusieurs jours sur le meme animal sans que sa vie soit compro- mise. Les animaux soumis a Faction de Foxyde de carbone sont plonges dans une anesthesie complete qui peut aller jusqu'a la mort apparente : in* ( 97 ; sensibilite, resolution des membres, ralentissement de la respiration, aucun trait ne manque au tableau; on pent prolonger eel etat en continuant Tac- tion du gaz. » Quand on prolonge Taction du gaz, I'animal succombe. II faut s'arreter des que I'anesthesie est complete. La mort peut etre brusque, avec cris et convulsions; le plus souvent elle est douce. La transition est insensible du sommeil a la raort; la respiration s'arrete, Toxyde de carbone parait tuer en paralysant les mUscles respirateurs. . . . » L'observation a deja constate que I'homme peut supporter sans perir Taction du gaz oxyde de carbone. Dans les hauls fourneaux ou Toxyde de car- bone est employe pour certaines operations metallurgiques, d'apres le pro- cede d'Ebelmen, on a vu des ouvriers frappes d'asphyxie, c'est-a-dired'anes- thesie subite, revcnir promptement a eux. Le 3i decembre i856, comme application de mes recherches a une des cliniques de la Faculty, M. Leon Coze, agrege, employa les douches uterines d'oxyde de carbone sur une femme atteinte de cancer ulcere de la malrice et traitee inutilement par les injections d'acide carbonique. Sept douches d'oxyde de carbone ont ete successivement appliquees. La malade a eprouve quelques verliges, les dou- leurs ont ete calmees, Tinjection n'a pas ete suivie d'hemorragie, comme on Tayait observe par Tacide carboniqu'e. » En constatant Taction anesthesique de Toxyde de carbone, c'est un de- voir de signaler en meme temps les dangers qui resultent de la forme gaz 6C0N0MIE RURALE. — Sur les phosphates fossUes naturels et leur application a la preparation des engrais ; par M. A. Puglere. (Extrait.) (Conunissaires nommes pour le IVIemoire de MM. deMolon et Thurneisen : MM. Cordier, Berthier, Boussingault, de Senarmont.) " La lecture de differents traites agricoles m'ayant appris que des phos phates fossiles etaient avahtageusement employes dans les pays.etrangers, j'ai fait laire qiielques.recherches, et, dans Tarrondissement deVouziers, de- partement des Ardennes, j'ai trouve des gisements analogues a ceux dont j'avais In la description. Ces gites sont a pen pres a la surface du sol ; ils se composent d'une agglomeration de nodules generalement de la grosseiir d'un oeuf de poule, affectant la forme de galets, empates dans la craie et d'un<^ couleur gi-isatre ou verdatre; la quantite de ces nodules est considerahh . (98) les bancs qu'ils forment s'eteiident fort loin, et il y a tout lieu de croire que les departements voisins contiennent aussi de pareils fossiles. » Soumis a I'analyse de plusieurs chimistes, ces nodules ont ete reconnus cQiitenir la moitie a peu pres de leur poids en phosphates, et la moilie en matieres inertes. . » Une de ces analyses a donne : Eau 4,7 Acide carbonique 4^9 Chaiix 32,5 Acide phosphorique . . . . , .... 22,0 Oityde de fer et alumine 16,9 Silice et silicate 18,8 Matieres organiques 0,2 » Deux analyses faites a TEcole des Mines ont donne : NO I. K" 2. (.) Argile et silice 25,66 3o,oo Oxyde de fer. , traces. traces. Chaux 44,54 46,94 Acide phosphorique 12, 12 i4>72 Acide carbonique 7 ,33 7 ,66 Eau et matieres volatiles 10, 33 00,00 99.98 99.32 » Me fondant sur ces analyses, j'ai fait usage de ces phosphates pour la fabrication d'engrais composes, et j'en ai remis des echantillons a divers cultivateurs pour les essayer sur leurs terres; ce n'est qu'a la recolte pro- chaine que les resultats pourront etre reconnus. » Je joins a la presente Note quelques- echantillons de ces nodules. » M . BoNNEFONT adressc une Note en reponse a une reclamation de priorite soulevee par M. Jlqui^, relativement a Vemploi, du s eton Jiliforme dsins le traitement des bubons. « M. Alquie, dit I'auteur de cette Note, declare n'avoir commence qu'au niois de novembre i852 a faire usage du seton filiforme, et je puis prouver que des le mois de mars i85i j'ai eurecours a cette methode a Thopital du t echantillon a ete ana^se apres calcinal (99) Gros-Caillou.... A cette epoque, je me servais d'une aiguille a suture ordi- naire arm^e d'un simple fil comme celle que recommande aujourd'hui M. Alquie... Vers la fin de i852, j'ai trouve qu'il y avait avantage a em- ployer une aiguille plus longue qui permet de porter les deux piqurcs au dela du decoUement de la peau et de passer dans le trajet quatre petits fils au lieu de deux. » (Commissaires precedemment nommes : MM. J. Cloquet, Jobert, de Lamballe.) M. GciLLON adresse pour le prochain concours Montyon (Medecine et Ctiirurgie) une Note « sur la stricturotomie ou uretrotomie. » ( Reserve pour la future Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) CORRESPONDAIVCE. La Socii&T^ LiNN^ENNE DE Lyon, en adressant les tomes I et II de la noii- velle seriede ses Annates, prie TAcademie de vouloir bien lui accorder en echange les Comptes rendu& de ses seances. • (Renvoi a la Commission administrative.) PHOTOGRAPHIE. — RSclamation de priority a ['occasion d'une Note recente de MM. E. Robiquet et J. Duboscq sur le collodion sec; Lettre de M. Tabbe Desprats. « Le procede de collodion sec communique a TAcademie des Sciences par MM. Robiquet et Duboscq dans la seance du ^9 decembre i856, n'etant autre chose que celui que j'ai livre au public, il y a un an, je me vois dans la necessite d'en revendiquer.pour moi la priorite. J'ai detaille longuement ma methode du collodion sec dans deux recueils^periodiques : la Lumiereel la Revue Photographique, je n'entrerai done pas ici dans des details dont chacun a pu prendre connaissance a I'epoque. Je dirai seulemont que ma mrtliodo, semblable, sous beaucoup de rapports, a une foule d'autres deja j)ul)lic(^s, s'en distinguait neanmoins par un nouvel element ajoute a la com- position ilu collodion ; ce nouvel element est la resine ordinaire el commune. \ii i>out dun an, MM. Robiquet et Duboscq viennent a leur tour annoncer 'ju apres avoir essaye plusieurs resuies vegetales qui, disent-ils, leur ont 'l'>ime des resultats tres-satisfaisants (ce quidu reste, d'apresmes experiences donner une couche criblee de trous, nous avons remarque que non-seu- )^ lement ce defaut etait tres-notablement attenue, mais que I'etat molecu- » laire du collodion avait ete tellement modifie, qu'une immersion tres-peu » prolongee dans I'eau distillee le debarrassait tres-facilement de Fexces » d'azotate d' argent. » J'avais dit, en developpant theoriquement ma methode, que, selon moi, la grande difficulte pour operer au collodion sec consistait a faire disparaitre completement I'azotate d' argent libre. w Presque en meme temps, dans une Lettre qui a paru le 5 fevrier dans la Revue Photographique,ie disais, apres avoir decrit ma methode, « qu'enajou- « tant un demi-gramme pour 100 de resine pulverisee, les resultats s'ob- » tiennent tous avec une bien plus grande facilite. » » Ces deux citations textuelles suffiront, je pense, pour prouver a I'Aca- demie qu'il y a un an deja, je croyais avoir la certitude des bons effets de la resine ajoutee au collodion pour operer par la voie seche. J'ose done prier I'Academie de faire inserer ma reclamation dans ses Comptes renduSj afin de constater sur ce point ma priorite, qui ne peut.pas etre douteuse. » A 4 beures et demie, I'Academie se forme en comite secret. La seance est levee a 6 heures. F. COMPTE RENDU DES SfiAiNCES DE L'ACAD^iUIE DES SGIEINOES. SEANCE DU LUNDI 26 JANVIER 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAHNT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADl&MIE. MfScANiQUE. — Sur cjuelques propositions de mecanique rationneUe ; par M. AuGUSTiN Calchy. « J'avais cm que ma reponse aiix dernieres observations de notre hono- lable confrere M. Duhamel terminerait la discussion soulevee a propos d un theoreme de M. Sturm. A la verite, parnii les assertions qui, apresla lecture de cette reponse, ont ete, dans la derniere seance, emises par plu- iiours de nos confreres , se retrouvaient quelques observations critiques relatives non plus a la formule capitale, a laformule (3) de mon Memoiredu ^1 juillet i828,maisseulementaIaformule(4), qui n est qu'un cas particulier de la formule (3), ou plutot al'enonce des conditions sous lesquelles subsiste "'ite formule. Toutefois les reproches qui m'etaient adresses a ce sujet sem- l)i:»ient si legers, que j'aurais pu sans inconvenient m'abstenir d'ins^rer ''•"«, le Cornpte rendu les r^ponses que j'y avais faites; et quant aux opinions ♦ims. s .uj siijet de la nouveaute ou de Fanciennete des doctrines professees })H Ain[)«ie et par moi-meme en mecanique rationnelle, particulierement -1« s do( tniHs que j'avais d^veloppees a I'Ecole Poly technique , a la Faculte < ' ^ Sciences et au College royal de France, dans Tintervalle compris eutre les annees 1 8 1 3 et 1 83o, ces opinions etaient si diverses et si divergentes, elles «|aient expVimees en termes si tranchants, que, pour ne point augmenter C R.,i857, '•' Smestre. (T. XLIV, N« 4 j ^4 ^ZM. ( lo-i ) la vivacite de la discussion , j'ai mieux ainic remottre a d'aiitres temps rexamen de la question historique et ne point intervenir dans le debat. » Mais je viens de lire dans le Compte rendu trois articles ou trois de nos honorables confreres se sont propose de reproduire les observations presen- tees par eux a la derniere seance. Je ne dirai rien de I'article de M. Morin, qneje remercie d'avoir laissedormir en paix la formule (4). Mais, dans les deux autres articles, on a tellement insiste sur les reproches ad.-esses h la formule (4) et a son auteur, qu'il ne m'est plus possible de garder le si- lence. » Du reste, pour ne point abuser de I'attention que vent bien me preter I'Academie, je serai court : apres m'avoir entendu, MM. Duhamel et Pen- celet reconnaltront, je I'espere, que, suivant de belles paroles prononcees dans I'une de nos seances publiques, je recherche non ce qui divise, mais ce qui rapproche; non la quereile, mais I'accord. » Ma reponse a M. Duhamel sera tres-simple. « M. Duhamel regrette que j'aieete absent au moment ou il a lu sa seconde Note. Je I'ai regrette aulant etplus que lui. L'Academie connait le motif de mon absence ; j'etais retenu, pour le service de I'Academie, au sein de la Commission qu'elle avait nommee pour juger le concours relatif au der- nier theoreme de Fermat. » xM. Duhamel croit que j'ai enonce tres-clairement et sans doute pos- sible les conditions sous lesquelles subsiste la formule (4). Je voudrais bien qud en fut ainsi. Dans cette hypothese, je n'aurais pas ete reduit, en reli- sant mon Memoire, avant de connaitre le sien, a me demander quelle avait pu etre ma peusee quand j'enoncais ces conditions. M. Duhamel lui- meme n aurait pas ete reduit a croire que j'avais nomme vitesses egales et paraileles les vitesses de deux points qui coincident. Je reconnais avec M.Duhamelquelorsquedesvitessessontegalesetparallelesenprojection,ce. vitesses elles-memes sont generalement des vitesses non egales et nonparat- teles. Mais si M. Duhamel est si sur d'avoir retrouve, dans les formules (4) et (b), la pensee qui les avait dictees, et qui a pu m'echapper a moi-meme apres tant d annees, je lui demanderai comment j'ai pu deduire les formules (6) de la formule (3), en joignant a cette formule (3) la seule supposition enoncee a la page lao, savoir que les distances entre les molecules restent invaria- bles: Lorsqu'une droite invariable tourne dans I'espace, les vitesses egales sont ^videmment non pas les vitesses des deux extremites de cette droite, mais ces vitesses projetees sur la droite elle-meme. { .03 ) » M. Duhamel repousse toute explication des passages que j'ai rappeles, autre que celle qu'il a donuee : il craiut, dit-il, qu'une autre explication ne paraisse rendre inutile son Memoire de i832. Mais Futilite de ce Memoire ressortde mes remarqucs memes, et uotre confrere me semblecompletement desinteresse dans la question. Je n'ai fait nulle difficult^ de reconnaitre, qu'il me soit permis de le redire pour la troisieme fois, que noire confrere II pii lecjitimemenl aitribuer le sens quit indique aux deux passcujes quit a citis. II etait done utile de recliercher quelles etaient les veritables conditions sous lesquelles subsiste la formule (4) i puisque dans mon Memoire de 1828 les conditions enoncees I'etaient en des termes obscurs et sans precision, et qu'en consequence cet enonce etait on incorrect on incomplet. » Enfin M, Duhamel croit que la formule (3) de mon Memoire de 1828 appartient a d'Aleuibert. J(; demanderai a notre confrere la permission de n'etre pas de cet avis. Le ])rincipe de d'Alembert est enonce par d'Alembert meiue dans les termes suivants : » Deconqmsez les mouvemenls a, b, c,..., imprimes a chaque corps, chacun <-n deux nnlres a, a; b, S; c, x, etc., qui soienl tels, que si Ion neut imprime mix iorps que les mouvemenls a, b, c,..., its eussent pu conserver ces niouve- inents sans se nuire reciproquemenl, et que si on ne leur eiit imprime que les mou- vemenls a, §, X,..., le sjstemefiit demeure en repos ; il est clair que a, b, c,... ^eront les mouvemenls que ces corps prendront en vertu de leur action. » D'autre part, suivant ma formule (3), comme je I'ai dit a la page 81: » Lorsque, dans un sysleme de points maleriels, les vilesses varient sensihle- menl en grandeur el en direction dans un Ires-court intervalle de temps, alors, (Itaque point ne cliancjeant pas sensiblement de position durant cet intervalle, la variation de la somme des moments virtuels des quantites de mouvement equivaul n une integrate sinrjuliere relative au temps, et dans, laquelle la fonction sous le >ujne J est la somme des moments virtuels des forces appliquees. r> Je ne vois pas comment ce theoreme, comment la formule (3) qui en ♦ St la traduction analytique et qui resulte d'une integration effectuee dans 'Mie hypothese claire et precise, peut coincider avec le principe ci-dessns I .ij)pele, avec un principe qu'on enonce sans le demontrer, ou qui suppose I existence de forces qui n'existent pas. Je serai pret a reconnaitre mon er- reur si M. Duhamel prouve cette coincidence, ou bien si, dans une autre partie des ouvrages de d'Alembert, il retrouve, soit la formule (3), soit le theoreme dont elle est la traduction analytique. » Ma rej)ons^ a M. Duhamel renferme deja une giande partie de ma re- ponse a M. Poncelet. Dans la derniere seance, en m'associant a I'illustre f4.. ( 'o4 ) Ampere, deja professeur, si j'ai bonne memoire, avant que je le fusse, c'est-a- dire avant i8i3, et grand adversaire, on le salt, des forces instantanees, \\ disait qu'il etait de notre ecole, etm'attribuait ainsi nn honneur que je n'avais pas reclame. Cette pomme de discorde, jetee au sein de I'Academie, a heii- reusement disparxi dans la redaction. Mais j'aurais desire que notre hono- rable confrere erxt donne moins d' extension a ses observations critiques sin- la derniere partie de mon Memoire de 1828, sur celle a laquelle j'avais de- clare que je n'attachais nulle importance. Cette partie, que j'avais critiquee moi-meme, ne nneritait assurement pas qu'on hii fit I'honneur d'en entre- tenir si longueixient I'Academie : ses seances peuvent etre plus utilement employees. J'aurais anssi desire que notre honorable confrere n'invoquat pas mon temoignage relativement a ses reclamations de priorite que je ne pnis niconfirmer, ni infirmer. Effectivement je ne saurais dire si mon opi- nion en ce point est conforme a la sienne, avant d'avoir consulte les do- cuments que j'sii entre les mains, avant de savoir quels sont les points sur lesquels il reclame V antej'iorite de publication. » M. DuHAMEi. declare persister sur tons les points dans I'opinion qu'il a precedemment soutenue. II repete qu'il ne pent voir dans I'equation (3) de M. Cauchy que I'expression du principe de d'Alembert, telle qu'elle est formidee, par exemple, dans I'edition de 181 1 de la Mecanique dePoisson. Quant a la continuite des actions dans les changements brusques, elle est expressement mentionnee dans les ouvrages de Lagrange et meme de Pois- son. Elle etait admise par tons les geometres; ils ont toujours entendu par forces instantanees des forces tres-grandes qui produisent des effets sen- sibles dans des temps tres-petits. M. Cauchy ne leur a rien appris a cet egard ; et il a pris trop a la lettre I'expression pen exacte qu'ilsemployaient. Reflexions sur la precedente Note de M, Cauchy; par M. Poncelet. » Jepensais que, grace a la deference et aux menagementsdont j'avais use envers notre confrere dans la discussion relative au choc, grace surtout a Tabandon qu'il avait fait de toutes les consequences qu'il s'elait cru en droit detirer de Tequation (3), et, par suite, de toute priorite relative an theoreme de MM. Sturm et Duhamel, j'avais cru, dis-je, que, renon^ant au nouveau principe de dynaraique qu'il avait cherche a etablir a la p. u^ du t. Xll du Bulletin des Sciences Matheniatiques, la discussion n 'avait, du moins du cote de M. Cauchy, ancun motif plausible de se prolonger j mais. ( io5) suivant line habitude que le silence de nos savants confreres a peut-etre trop encouragee, il ne veut pas laisser hux autres le dernier mot, et, a cet effet, il change le terrain de la discussion : ce qui est d au: t plus facheux que, continuee sur le fond scientifique et vraiment important de la ques- tion, elle aurait pu contribuer a eclaircir quelques points encore obscurs de la dynamique des systemes materiels, et, plus specialement, de celle des solides qui eprouvent des changements brusques de vitesse a un instant donne, sans pour cela craindre d'abuser inutilement, comme le pretend notre honorable confrere, des precieux instants de I'Academie. r> Perseverant dans la ligne de reserve que je me suis depuis longtenips imposee, je n'aurais point songe a prendre la parole dans cette circonstance, si ce que j'avais a dire n'etait la suite necessaire de la protestation, deja an- cienne, inscreepar moi, a la p. 332 du volume precedemment cite, contre la pretendue nouveaute du principe de M. Cauchy. Eleve de MM. Ampere, Poisson et Poinsot, a I'Ecole Polytechnique, je ne pouvais, en effet, laisser passer sous silence les assertions de ce geometre, sans renoncer au bene- fice de I'approbation que I'Academie avait accordee a la lithographie des lecons de I'Ecole de Metz, publiee en 1826. Plus particulierement enhardi a le faire d'apres les encouragements de MM. Ampere et Poisson, je n'ai pas craint, moi obscur professeur militaire en province, derevendiquer mes droits de priorite au tribunal d'un public eclaire et competent quoique en de- hors de I'Academie des Sciences, 011 deja plusieurs fois, j'avais rencontre M. Cauchy comme juge et rapporteur assez pen sympathique aux idees et aux doctrines appartenant a cette geometrie generale et pure que, depuis, on a nommee geometrie moderne, geometrie superieure, jusque-la a pen pres etrangere, je puis le dire, aux etudes de M. Cauchy. A une revendication aussi circonspecteque respectueuse, mais au fond tres-positive, de ce que jeconsiderais alors comme un droitau point de vue des theories mecaniques, notre confrere n'a fait qu'une reponse evasive a la p. 375 du t. Xll du Bulletin des Sciences Malliematiques , sous la forme d'un laconique et dedaigneux Posl'Scriptum. Cette inexplicable reticence avait ete precedee de quelques autres tout aussi peumotivees sur dessujets analogues (i)j elle me con vain- quit, j'en fais ici la remarque avec regret, que nous n'etions plus au temps ouHuygens, Euler, Bernoulli, Lagrange, etc., jeterenl les premiers fonde- ments de la mecanique, de la dynamique rationnelle ; temps auquel, bien (•) royez la p. 37,2 du t. XII (1829) du Bulletin ■ ( io6 ) Join de craindre les discussions scientifiqiies, on les recherchait, on les provoqiiait meme, pour en faire jaillir la lumiere. » Aujonrd'hui encore, notre savant confrere evitant toute discussion serieuse, abandonne son incomplete theorie du choc des systemes ma- teriels, du moins comme principe nouveau, essentiel, de dynamique appli- cable aux machines, et il desire nous convaincre que, dans ses ecrits an- terieurs a 1829 et ses lecons a I'Ecole Polytechnique, il avait professe de j)ius claires doctrines sur la dynamique des points materiels, tiree du principe d'Euler depuis attribue a d'Alembert; sur le theoreme de Carnot relatif aux pertes de force vive, etc. J'attendrai pour les examiner avec imparlialite et conscience, qu'il nous en ait fourni des preuves un peu plus positives que celles qui sont arrivees a ma connaissance, tout en faisant remarquer d'ail- leurs, a M. Cauchy, qui semble Tignorer, que mes reclamations de priorite n'ont jamais porte que sur les theories et les applications relatives a la science des machines, dont je doute qu'il se soit jamais occupe d'une maniere suivie et attentive. » Quant a I'appel qu'il avait bien voulu, dans sa precedente Note, faire a mes anciens souvenirs relativement a I'opinion de notre illustre maitre et honore ami, M. Ampere, la crainte d'allonger, de detourner inutileraent I'attention du fond scienlifique de la discussion, de la rendre en quelque sorte personnelle, m'avait determine a la passer sous silence, d'autant plus qu'elle me paraissait, en eile-meme, ne pas repondre entierement an desir et aux intentions de M. Cauchy. Maintenant que son insistance m'en fait un devoir, je dirai que, a I'epoque de 1826, ou j'eus I'insigne avantage d'obte- nir que M. Ampere voulut bien lire et mediter pendant plusieurs jours, la lithographic de mes lecons deposee entre ses mains, M. Cauchy, alors pro- fesseur a I'Ecole Polytechnique, etait, si je ne me trompe, fort peu preoc- cupe de la theorie du choc, des principes relatifs a la conservation ou aux pertes de force vive, et surtout, de leur application a la theorie des ma- chines; seule chose, je le repete a dessein, que j'aie specialement pretendn revendiquer, y compris, peut-etre, la maniere un peu plus nelte d'en en- tendre ou exposer les doctrines fondamentales, et pour laquelle, des cello meme ^poque, j'obtenais I'assentiment de M. Ampere, dont les temoignages approbatifs me sont tout aussi chers et me paraissent tout aussi flatteurs qu'a M. Cauchy lui-meme (i). (1) Les encouragements qui me furent alors et depuis accordes par MM. Ampere, Arago ( I07) » En attendant que ce -geometre nous fasse connaitre son Memoire dii 19 fevrier, lu le 12 mars 1827, sur le choc des corps elastiques, par sa pu- blication dans nos Comptes rendus, je me permettrai de faire observer que J'immense reputation de notre confrere, et, je le dis en toute franchise, 1 eblouissement, la fascination en quelque sorte, que me fait subir ainsi qu'a d'aulres, son merveilleux talent de manier et retourner les formules ou equations de I'analyse algebrique, m'ont fait accorder, dansmes precedentes observations sur le point de doctrine en discussion, quelques concessions pins apparentes dans leur forme explicite que reelles au fond. Mais, comme il ne parait pas que ma pensee et mes intentions aient ete parfaitement sai- siespar M. Gauchy, d'apres sa recente repliqae, j'ajouterai phis expUcite- ment, afin d'eviter toute fausse interpretation de mes paroles, que, au point de vue de la mecanique physique ou des machines, I'usage restreint qu'il fait de I'equation (3) de son Memoire de 1829, me semble, a cer- tains egards, justifier I'opinion que M. Duhamel en a emise dans sa der- niere Note. » Et, en effet, la fonction du second membre de cette equation, sous le signe d'integration, et qui n'exprime au fond, autre chose que la sorame des moments virtuels des impulsions males pendant la duree du choc, ne saurait etre nulle que dans des cas ou ce choc s'opererait d'une maniere analogue a celle ou il I'envisageait en 1827, powr la question des prismes; question toute speciale, qui sera venue en quelque sorte se confondre dans I'esprit de M. Gauchy, avec celle de son Memoire de i8;»9, mais qui n'a au- cun rapport au cas ou il existe des rotations et glissements relatifs obliges dans le systeme, comme cela arrive a I'egard de certaines machines, les marteaux et pilous par exemple. » 1 motif impcrieux de doiiner une suite a la lithographic de 1826 iprimer; mais, je dois le dire^our mon excuse, de hautes in- fluences et le jury de I'ficole d'Appiication de Melz, me firent un devoir de supprimer com- plriement ces lecons pour aborder des questions plus pratiques encore , en quelque sort* techriologiques; et, quoique plus tard, on voulut bien revenir a une autre maniere de pens«i a 1 cgard dc mon cours , je n'eus plus la force ni le courage de me livrer a une reimpression reclamee an dehors (voyez YJvertissewem du 5 avril 1898, place en tcte de la 2' cdilion tk cette lithographic;. PHYSIQUE TERRESTRE. — Reclierches sur les qmntites tie nitr les contmues dam ie sol et dans les eaux; par M. Boussingailt. (Extrait.) « Dans un precedent Meiiioire, j'ai cherche a deniontrer que Ic salpetre agit directement sur le developpement des plantes; j'ai mentionne les ex- periences faites sur I'emploi du nitrate de soude du Perou dans la" grande culture, et j'ai rappele que les nitrates avaientete signales depuis bien long- temps dans les terres arables douees d'un haut degre de fertilite, par Bowles, Proust et Einhoff ; dans les eaux des fleuves^ des rivieres et des sources, dans les eaux meteoriques par Bergmann, Berzelius, et, plus re- cemment, par les remarquables travaux de MM. Bineau, Henri Sainte- Claire-Deville, Brandes, Liebig, Bence Jones et Barral. » Dans les recherches dont je vais avoir I'honneur d'entretenir I'Acade- mie, je me suis propose d'etendre les investigations de mes devanciers, en determinant ce que, a un moment donne, i hectare de lerre arable, i hec- tare de prairie, i hectare de sol forestier, i metre cube d'eau de riviere on d'eau de source contient de nitrates i> Les nitrates out ete doses dans quarante echantillons de terre; niais, avant de presenter le resultat de ces dosages, je dois d'abord faire connaitre la circonstance qui m'a decide a entreprendre ce travail. » J'avais eu 1' occasion de remarquer que les plantes venues dans le pO' tager de I'ancien monastere du Liebfrauenberg renfermaient de tres-no a- bles quantites de nitrates; des betteraves que j'avais cultivees en i854a ^ demande de M. Peligot, en contenaient une telle proportion, qu'il devin a peu pres impossible d'en extraire le sucre. » Chaque annee, en automne, le potager recoit une fumure tres-intei de fumier consomme d'etable. Le sol est leger; c'est un desagregat de g des Vosges et de gres bigarre ; I'eau ne sejourne pas , parce que 1 ameu sement du terrain descend a une assez grande profondeur. » Leg aout i856, apres quatorze jours de secheresse accompag'^^^ fortes chaleurs, on a pris de la terre vegetale dans un carre. Dans i ^ gramme de cette terre sechee au soleil, on a dose I'equivalent de o^^^^J , nitrate de potasse Le litre de terre seche pesant i'',5oo, on a 3io^ , nitrate pour le metre cube. De sorte que, le 9 aout, on pouvait esti io55 kilogrammes le salpetre contenu dans i hectare du potager, en p nant 33 centimetres pour I'epaisseur moyenne de la terre vegetale. .^ » Une telle proportion de nitre dans vm sol tres-abondamment tu ( 109 ) rien de surprenant. En effet, incorporer, dans une terre bien ameublie, de I'engrais d'etable arrive a un etat de decomposition tres-avance; faire in- tervenir, soit des cendres, soit de la marne; labourer pour melanger et pour favoriser I'acces de I'air; etablir des rigoles afin de prevenir la stagna- tion des eaux, c'est fumer un champ, c'est le preparer a porter d'abon- dantes recoltes. Eh bien, pour pen qu'on reflechisse, on reconuaitra que c'est exactement ainsi que Ton precede lorsqu'il s'agit d'etablir une nitriere artificielle. La seule difference consiste en ce que, dans un climat pluvieux, la nitriere doit etre abritee afin de conserver dans la terre des sels aussi so- lubles que les nitrates, et que, pour peu qu'elle fut persistante, la phiio no manquerait pas d'entrainer ou tout au moins de faire priietrcrdans Ic soiis- sol adjacent. Ainsi, du 9 au 29 aout il plut tons Ics jours au r^iehlVaucnbcr^; un avait mesure dans Tudoinetre 53 niillimotres d'eau. Ee 9.9 aout, iiniiie- diateuirnf aprcs qui! ent cesse depleuvoir, on raiiiassa de la tern' dans Ic ii.rme earn'' ou on en avait pris le 9. Aprcs dcssiccafioti, i kilogranunc de cette 'terre a donn6 08^0087 de nitrate; par consecpient, dans i metre cube, I'equivalent de 1 3 grammes de nitrate de jjotasse ou l\Z kilogrammes pour r hectare. La plus grande partie du salpctre avait done disparu de la surface du terrain. » Dansle mois de septembre il a plu (jiiin/e fois et il est tombe 108 mil- limetres d'eau. Le 10 octobre, apns (juatur/e jours de secheresse, le sol du potager, sous I'influence d'un vent sonterni, avait perdu son exces d'hu- midite, il elait devenu assez sec pour etre arrose. De la terre prise au pied kilogrannne, soit 447 grammes par metre cube ou 1490 kilogrammes par hectare, nombre qui se rapproclie, en le depassant, de cehii obtenu par le dosage du 9 aout. Les alternatives de secheresse et d'humidite que le sol avait subies expliquent les enormes variations qu'on a constatees dans les proportions de nitrates; quant a la forte quanlite de ces sels, elle provient, a n'en pas douter, de la prodigalite avec laquelle on fume toujours un pota- ger, veritable type de la culture intense. II convenait done de doser le sal- petre dans des sols qui ne reroivent jamais d'engrais, comme le sol des lorets, ou qui n'en re^^oivent que dans des proportions assez restreintes, comme la terre labouree d'unecullure normale » J'ai essaye sept ecl.antillons du sol forestier. La terre pris.' le -.7 octo- bre dans une font (le pins pn> Ferrette, dans le Tlaut-Hlim. n'a pas lourni d-indicesden.tmu-s. » \jA tent' (1 Hue fortf de pins ctablie sur le sommet d'une montagnedei \osges, et .JHiis imt" siiuatioii telle, qu'elle u est bumectee que par les eaux ( no) pluviales, renfermait, le 4 septembre, Tequivalent de oS%7 de nitrate de potasse par metre cube. » Dii sable pris le 1 5 octobre dans la foret de Fontainebleau contenait, par metre cube, I'equivalent de ^^%i'] de nitrate de potasse. » Dans une terre de bruyere ramassee le i5 aout dans la foret de Hatten, a pen de distance du Rhin, on a dose, par metre cube, I'equivalent de I a grammes de nitrate. o Dans des terres de prairies prises en septembre et en octobre, sur les bords de la Saiier, dans une vallee des Vosges et dans un paturage situe pres de Roedersdorff (Haut-Rhin), I'equivalent en nitrate de potasse a varie, par metre cube de terre, de i a 1 1 grammes. » De dix-neuf echantillons de terres arables de bonne qualite, prises en septembre et en octobre, dans les vallees du Rhin, de la Loire, de la Marne et de la Seine, quatre n'ont pas donne de nitre. Les terres qui en conte- naient le moins provenaient d'un champ de mais de Hoerdl (Bas-Rhin), de la vigne du Liebfrauenberg, d'un champ de betterave des bords de la Saiier; le metre cube de terre n'a pas contenu au dela de oe'',8, i^^aS et is%33 en equivalent de nitrate de potasse. » Les terres les moins pauvres en salpetre avaient ele recueillies dans un champ de ble des environs de Reims et dans un sol arable de la Tou- raine; le metre cube renfermait io^'',4 et i4^*>4 6" equivalent de nitrate de potasse. Une terre de Touraine falunee depuis cinq ans, a offert une richesse exceptionnelle ; dans i metre cube, il y a vait I'equivalent de io8 gram- mes de nitre. M Je n'avais pas attendu ce dernier resultat pour rechercher les nitrates dans les amendements calcaires que Ton donne au sol a si hautes doses. » Le falun, forme comme on sail de debris de coquilles, avait ete incor- pore a la terre dont il vient d'etre question, a raison de 70 metres cubes par hectare. Dans i kilogramme de ce falun, sorti tout recemment de la faluniere, je n'ai pu deceler la moindre trace de nitre. » Une marne tres-blanche, facilement delitable, de la Chaise pres Louzouer (Loiret), examinee immediatement apres son extraction, a con- tenu I'equivalent de 7^% 2 de nitrate de potasse par metre cube. Dans la marne du meme gisement, extraite en i853, et qui depuis cette epoque etait restee en tas aux bords de la marniere, on a dose, pour le meme volume, 19 grammes de nitrate. Une marne tres-argileuse des buttes Chaumont en contenait 25 gramm es. )) La craie, a Meudon, est extraite dans trois exploitations superposees, Le calcaire, pris a I'etage superieur, dans une taille activement attaquee, } ( >■' ) sur un point ou les carriers travaillaient, contenait , par metre cube, I'equivalent de i6 grammes de nitrate. Un fait digne de remarque, c'est qu'on n'a pas trouve de nitre dans les assises inferieures de la masse de craie. Qiiand on sait qnelle est la masse de calcaire que Ton incorpore au sol dans un marnage, on comprend que, malgre leur faible dose, les nitrates doivent etre recherches, puisqu'ils peuvent faire partie de ces sub- stances que les marnes ne renferment qu'en tres-minimes quantit^s , mais qui, cependant, n'en sont pas moins efficaces, commele phosphate de chaux et les carbonates alcalins. » A quelques exceptions pres, on a rencontre le salpeire dans les terres examinees, et generalement en proportions assez faibles. Mais on ne doit pas oublier que les dosages ont ete executes durant un automne pluvieux, et que la pluie tend a enlever, ou tout au moins a deplacer les nitrates. On a reconnu, en effet, que le nitre de i metre cube de la terre d'un polager a varie de 3i6 grammes a i3 grammes, suivant qu'on I'avait dose avant ou apres I'arrivee des jours pluvieux. Ce qu'il faut voir surtout dans les resul- tats obtenus, c'est le fait de la frequence du salpetre dans la terre vegetale, soit qu'elle appartienne au sol forestier situe a une telle hauteur au-dessus des* vallees qu'il ne regoit comme engrais rien autre chose que de la pluie, soit qu'elle fasse partie d'un sol laboure auquel on applique la fumure la plus intense. » L'eau tendant k dissoudre les nitrates, on devait s'attendre a trouver une plus forte proportion de ces sels dans une terre convenablement fumee, tenue a I'abri de la pluie. J'ai effectivement rencontre de tres-notables quantites de salpetre dans le sol des serres chaudes, qui a plus d'une ana- logic avec les nitrieres artificielles. » Dans I kilogramme de terre d'une serre du Jardin des Plantes, j'ai dose I'equivalent de 6 centigrammes de nitrate de potasse : 89 grammes par metre cube; i kilogramme de terre prise dans une autre serre du meme etablisse- ment a donne I'equivalent de 6 decigrammes de nitrate de potasse, soit 804 grammes par metre cube, (i) » Notre savant confrere M. Moquin-Tandon ayant bien voulu m'au- toriser a prendre dans la serre du jardin de botanique de I'Ecole de Medecine les echantillons dont j'avais besoin, j'ai pu doser, dans i kilo- gramme de la terre noire et legere placee a la surface des baches, I'equi- valent o*%i2i de nitrate de potasse, ou i6f grammes pour i metre cube. (i) Ces terres n'avaient pas la meme densite ; je rapporte, dans mon Memoire, le poids du Hire de chacune des terres. ( -.o B Dans 1 kilogramme de terre forte, prise a 3o centimetres tie profon- (lear aii-dessous de la terre legere, on a dose Tequivalent tie o*',[07 de nitrate de potasse : i85 grammes par metre cube. II n'est pent-etre pas inu- tile de faire remarquer ici que c'est precisement dans cette mesne serre de I'Ecole de Medecine que M. de Lnca a execute ses interessanti s experiences sur la nitrification de la potasse par les elements de I'air. » Que les nitrates dontj'ai constate la haute dose dans le sol des serres chaudes aientpour origine Tatmosphere ; ou qu'ils soient formes par suite des modifications qu'eprouvent graduellement les matieres organiqnes du fumier en presence de bases alcalines ou terreuses ; ou bien encore qu'ils resnltent simplement de 1' accumulation successive des nitrates apportes par I'eau employee a I'arrosement; ou, si Ton veut enfin, de ces di verses causes reunies : toujours est-il que leur persistance dans la terre depend essentiellement de cette circonstance, que les eaux pluviales ne peuvent pas les enlever; aussi tout porte a croire, en mettant a part I'influence favo- rable de la temperature et de I'humidite, que c'est dans une serre chaude (pi'un engrais produit le maximum de son effet utile. Qu'a ce sujet il me soit permis de presenter quelques reflexions. * » Dans I'etat actuel de nos connaissances, il est naturel d'attribuer les principes azotes des vegetaux, soit a I'ammoniaque, soit a I'acide nitrique; toute reserve etant faite, sur la question de savoir si I'azote de I'acide ne passe pas a I'etat d'ammoniaque sons I'influence del'organisme vegetal. T.'azote de Talbumine, de la caseine, de la fibrine des plantes a tres-pro- bablement fait partie d'un sel ammoniacal ou d'un nitrate. Feut-etre poiir- rait-on ajouter a ces deux sels une matiere brune qu'on obtient du fumier; mais, meme avec I'adjonction de cette matiere encore si mal connue, il reste etabli que tout element immediatement actif d'un engrais est soluble, et que, par consequent, un sol fume, quand il est expose a des pluies conti- nues, perd une portion plus ou moins forte des agents fertilisants qu'on lui a donnes ; aussi trouve-t-on constamment dans I'eau de drainage, veri- table lessive du terrain, des nitrates et des sels ammoniacaux : et s'il est vrai que le sommet des montagnes, que les plateaux eleves n'ont pas d'autres engrais que les substances minerales derivees des roches qui les constituent et les eaux meteoriques, il ne Test pas moins que, dans les conditions les plus ordinaires de la culture, une terre tres-fortement amendee cede a I'ean pluviale qui la traverse plusde principes fertilisants qu'elle n'en recoit d'elle. En donnant a la terre un fumier a un etat de decomposition peu avance, renfermant, par cela meme, plutot les elements des produits ammoniacaux et des nitrates que ces sels eux-memes, I'inconvenient du a Taction des ( -iS) pluies prolongeesest bien moindre que si Ton donnait iin hunier fait oil deja domineiit les sels solubles. Aussi,parmi les avantages que presente incontes- tablement I'application desengrais liquides, je crois qu'il coiwient de placer en premiere ligne celui de n'apporter aux cultures que des matieres con- venablement modifiees pour etre absorbables, en ne les offrant a la plante qu'au fur et a mesure des besoins : veritable dosage ayant une certaine res- semblance avec les precedes les plus delicats de la physiologie experimentale et qui soustrail I'engrais a Taction dissolvante des eaux pluviaks. » Si les eaux meteoriqucs, auxquelles I'agriculteur ne commande pas, produisent souvont un etfet defavorable sur les cultures, par leur abondance <'t surtout par liiiopportunite de leur intervention, d n'en nest pasainsi des eaux de sources, ties eaux de rivieres amenees par Firrigation, ou de celles (pii entreticnnent par voie d'imbibitiou une vallee dansun etat convenable tl humectation. Ges eaux, quand on les mesure a la terre, lui cedent la tota- litc des substances utiles qu'elles tiennent en dissolution ou en suspension : des sels calcaires et alcalins, de I'acide carbonique, des matieres orga- niques, etc. ; et pour montrer dans quelle large proportion ces substances dissoutes ou entrainees, sont introduites, jerappellerai que, dans une suite d'experiences que j'avais entreprises pourapprecier le volume d'eau neces- saire a ]'irrig;itioij dans notre climat pendant 1 ete, j'ai pu fiiire absorber tres-facilement, |)ar i hectare de terre forte ensemence de Irefle, 97 metres cid)es d'eau toutes les vingt-quatre heures. Ce n'etait, apres tout, qu'un ar- rosement a raison de 9**^7 de liquide par metre carre : c'etait deverser sur le sol une couche d'eau dont I'epaisseur n'atteignait pas o™,or. » Entre les sels utiles a la vegetation que 1' irrigation apporte a la terre, on doit distinguer les nitrates dont les effefsfertilisants n'avaient pas echappe a la sagacite de M. Henri Sainte-Claire Deville, dans le travail classique qu'il a public sur la composition des eaux potables, et dont il a deduit comme consequence : que I'eau des sources et des rivieres est pour les prairies un puissant engrais, par la silice et les alcalis qu'elle amene, par It niatiere organique et les nitrates ou les plantes puisent I'azote indispen- sable a leur organisme(.). Anna Irs dc Chiniie et de Physique, 3" serie, tome XXIII, page 32. Vnii i Ir nsimie dn travail de M. Sainte-Claire Dovillc : - I". I-'impoitaiKc du chiffre de la silice dans les eaux potables {silice que M. Payen ivait deja trouvee en grande quantite dans I'eau du puits de Grenelle) ; « 2". Le role que cet agent, associea la maticre azotce des eaux, joue dans 'a fcrtilisatio.i ( ii4) 9 II n'est pas necessaire d'insister siir I'interet qu'il pouvait y avoir a doser dans les eaux un engrais aiissi actif que le salpetre ; les resultats aux- quels je suis parvenu, en montrant combien la proportion de cet element est variable, justifient d'ailleurs I'opportunite de semblables recherches. . . o Ainsi, c'est a peine si j'ai pu doser les nitrates dans ces enormes araas d'eau que renferment les lacs des montagnes des Vosges. » L'eau du lac de Stern, dans la haute vallee de Massevaux, creusee dans une roche syenitique, ne contenait par litre que I'equivalent de o""8r^oi de nitrate de potasse (i). » L'eau da lac Seven, dans la meme vallee, un peu au-dessous du lac de Stern et d'ou sort la DoUer, a donne par litre I'equivalent de o'"«%07 de nitrate de potasse fa). L'etang de Soultzbach, pres Woerth (Bas-Rhin), forme par le barrage de la petite riviere de la Soultzbach, est entoure de mon- tagnes de gres des Vosges. Dans un Utre, il n'y aurait que o"'%o3 de nitrate (3) » Eaux de sources. — J'ai examine les eaux de quatorze sources, les plus pauvres en nitre ont ete celles du Liebfrauenberg et des mines du Fleckenstein, toutes deux sortent du gres des Vosges. Le litre renfermait I'equivalent de o™^%o3 a o""%i4 de nitrate de potasse. » Les eaux des sources dans lesquelles j'ai trouve le plus de salpetre sent celles de I'Ebersbronn (Bas-Rhin) et de Roppentzwiller (Haut-Rhin); par metre cube, I'equivalent de i4 grammes et de ii grammes de nitrate de potasse. Ces eaux sont utiUsees pour I'irrigation • • » Eaux de riviere. — Des eaux de rivieres analysees, les raoins chargees de salpetre sont celles de la Seltz et de la Saiier tributaires du Rhin : oS',7 a o^%8 par metre cube. » Les rivieres dont les eaux ont presente le plus de nitrate sont la Vesle en Champagne et la Seine. L'eau de la Vesle en tenait 12 grammes par metre cube ; l'eau de la Seine 9 grammes. Ce dernier nombre est dediiit de six determinations faites entre le 29 novembre i856 et le 18 Janvier iSd?. » En 1846, M. H. Sainte-Claire Deville a dose dans l'eau de ce fleuve en 5iU a fait semhlable qu'on doit accorder aux nitrates dans Taction de i ; par consequent, rimporlance de ces elements nitres dans bien des (1) Eaii prise le 22 octobre i856. JMndique toujours les dates parce que, dans les e omme dans les terres, la proportion de nitre n'est pas la meme a toutes les cpoques. (2) Eau prise le 23 octobre i856. (3) Eau prise le 24 aoiit i856. (ii5) nitrate de sonde et de magnesie I'equivalent de 1 8 grammes de nitrate de potasse par metre cube. » A I'etiage la Seine debite a Paris, par seconde, 75 metres cubes; pen- dant les eaux moyennes, aSo metres cubes. En adoptantg grammes pour le nitrate, on trouve que dans les basses eaux, en vingt-quatre heures, le fleuve porte a la mer Tequivalent de 58,ooo kilogrammes de nitrate de po- tasse, et dans les eaux moyennes 194,000 kilogrammes (1). » Si maintenant on considere qu^ le volume des eaux de la Seine est de beaucoup inferieur a celui de la plupart des grands fleuves qui sillon- nent les divers continents, on comprendra combien est immense la masse de salpetre enlevee conlinuellement aux bassins hydrographiques, et avec quelle incessante activite doivent agir a la surface du globe les ph^nomenes qui d^terminent la nitrification n Eaux des piiits. — J'ai trouve plus de nitrates dans les puits fonces dans les villages et dans les exploitations rurales que dans les sources et les rivieres ; mais encore ici les proportions ont ete des plus varia- bles. Par exemple, I'eau des puits de Bechelbronn, qui, a la verite, n'est pas exempte de quelques traces d'huile de petrole, ne renferme que des in- dices de nitrates, tandis que I'eau des puits de Woerth et de Freischwil- ler(Bas-Rhin), 6tablis dans les marnes du lias, en ont 66 et 91 grammes par metre cube Mais c'est dans les puits des grandes vilies que Ton rencontre les plus fortes quantites de nitrates. Ce fait estconnu depuis long- temps, et M. Henri Sainte-Claire Deville a dose dans une eau puisee a Be- san^on I'equivalent de 198 grammes de nitrate de potasse par metre cube. La proportion de nitre que j'ai rencontree dans des eaux provenant de qua- rante puits choisis dans les douze arrondissements de Paris est encore plus elevee. Les dosages on* ete executes par les deux procedes que j'ai toujours employes comparativement, la decoloration de I'indigo et la methode inge- nieuse que Ton doit a M. Pelouze. » Les eaux dans lesquelles il y a eu le moins de nitrates provenaient de puits situes : RueGnerin-Bois5eau,on a dose par metre cube I'equivalent de 2o6«'^ de nitrate de potasse. Rue Sairit-.Martin, „ 223 Rtie Saint-Georj^es, „ 238 » Rue des Pelites-Ecuries, » 258 (i) Le Rhone, a Lyon, debite, par seconde, dans les eaux moyennes, 65o metres cubes. Le Rhin, a Lauterbourg, • > , i 100 .. Le iSaoiit i856, le metre cube d*eau contenait 1 gramme de nitrate. Le fleuve, a cetic epoque, tntralnait, en vingt-quatre heures, 95000 kilogrammes de salpetre. ( 116) » Les eaux qui out cloniie 1 eplu. i (le ni trates avaicnt etc puise( quartiers les plus ancieus. » Dans Teau de puits siUu's Rue des e;uix les moius cliargees de sels. I) Un kil()^' ) donnee exempte de toute erreur personiielle et de toute erreur due a Timper- fection de I'image, puisque si, a une des extremites de I'amplitude parcoume, ces erreurs tendaient par exemple a faire pointer trop a droite, il en serait de ineme a I'autre extremite, et i'arc compris entre ces deux pointes, tons deux fausses de la meme quantite et dans le meme sens, serait tout a fait exempt d'erreur. » Soit A I'amplitude de I'azimut extreme a partir du meridien, aA sera I'amplitude mesuree entre les deux azimuts extremes Est et Guest de i'v- toile circompolaire, et on voit qu'une erreur quelconque sur la mesure de la quantite a A ne produira sur A qu'uue erreur inoitie moindre. » On trouvera facilenient (*) que si a designe la latitude, p la distam t' po- laire de I'etoile, A son amplitude azimutale maximum a partir du meridien, on a sin/; = sin A cosX. M De meme pour un autre azimuth, pris de part et d'autre du meridien (*) Dans le triangle ZPE, qui a pour sommets le zenith Z, le pole P et I'etoile E, ZP c complement de la latitude X ou bien 90° — X; PE est la distance polaire p de I'etoile; i gle PZE est I'azimut de Tetoile. Dans ce triangle on a iPEZ: sin (90°- sin PZE = Pour que I'azimut PZE atteigne son maximum A le triangle PZE soit rectangle en E. Cela donne tout autre azimut a, il faudra etablir une relation tut PZ = 90" — X , et enfin I'azimut PZE =a. Alors- le ti ar la formule dite des cotangentes et qui lie entre eux ; sphorique quelconque, on a cot /, s.n (900 - A ) = cot a sin /. + cos ( ot { '»> ) et a egale distance, on aura par la moitie du temps que I'etoile met a ps^ser de Tazimut -h a a I'azimut — ,, + s pour faire disparaitre la dif- ference 8' qui existe encore entre les deux membres par la proportion e : ^ — ^' : : .r : ^'. Quant au calcul logarithmique des deux membres de I'equation , on fera ce qui est toujours possible. Le premier merabre de I'equation deviendra done De meme pour le second membre ; faisant cot a sin h = tang j el cos A sin),. = tang jr', re membre devient Tout est logarithmique. ( 1^3 ) strument dans des azimiits equidistants -+- a et — a, tels que I'etoile passat de ru"n a I'autre precisement en doiize heures siderales. Notez qiVici, comme potir les azimiits H- A et — A, il n'y a point d'errenr d'axe a craindre, piiisqiie la lunette reste fixee a la meme hauteur pour les deux azimuts. On pent en dire autant de I'erreur personnelle et des erreurs provenant de 1' imperfection optique de I'image. » Le triangle zenith, pole, etoile, etant alors rectangle au pole, donne tout de suite tang /J = tang a cos X. Eliminant/7 entre cette equation et I'equation sin /? = sin A cos X , il vient sin'^X =z cot^ a - cot^ A. La resolution arithmetique de cette derniere equation sera donnee par I'ex- pression » Les deux equations sin /? = sin A cos X et tang ^ = tang « cos X donnent tout de suite la valeur de p par I'expression cosp = » J'examinerai dans un autre article de ce Memoire Tinfluence des di- verses erreurs possibles sur les valeurs de/? et de X, et subsequemment dans quelles conditions doit etre etabli I'instrument azimutal destine a ces obser- vations. Je dirai seulement ici que pour I'observation precise de I'azimut A <"t pour I'observation de Tepoque des passages de I'etoile a un autre azi- Muit a, les determinations peuvent etre ramenees a des mesures microme- (*) sin' ). =r cot' a — cot' A = ( cot « 4- cot A } (cot « — cot A ) ^ (^!!l^_HS2i^\ /cos^ cosA\ sin(A+r/ ■sin(A-^) Uin« sin A /Ulna sin aJ sin' « sin' « { 1^4 ) triqiies executees dans le champ de la lunette a chaque azimiit avec reite- ration de ce& mesures et interpolation definitive. » Voici un exemple pour la latitude de Paris. Alors X = 48'' 5o'. Suppo- sons une etoile ayant pour distance polaire p =: 3o°. On trouve pour I'azimut extreme A = 48° 4©', 7. Pour I'azimut a, tel que I'etoile mette douze heures siderales pour passer de Tazimut + tt a Tazimut — rt, on trouve a =4i°i5',2; et reciproquement de ces donnees A = liS"" /\o\ ^ et a = 41"^ i5' , a on conclut p — 3o° et X = 48*^ 5o' par les formules sin X = ^ — ; — - — ^ et cos p — • sin « sin A ^ tanga » L'etoile met a pen pres dix-sept heures trente minutes siderales pour aller de son azimut extreme descendant vers I'occident a son azimut ex- treme remontant vers I'orient. Une fois les azimuts 4- A et — A determines sur le limhe horizontal de I'instrument, seul cercle divise de I'appareil, on aura les azimuts -h a et —a en se placant interieurement a egale distance de + A et de — A. Je repete qu'au moyen des micrometres de la lunette in- clinee, qui doit avoir une longueur convenable a cause de sa projection sur le plan horizontal, on obtient une reiteration de mesures taut pour les azi- muts que pour le temps » . M. DuHAMEL fait hommage a I'Academie du deuxieme volume de ses « Elements de Calcul infinitesimal. » GEOLOGIE. — Note sur les oolites de Cfialusset (Puj-de-D6me) ; par M. J- FocRNET, Correspondant de I'lnstitut, professeur de la Faculte des Sciences de Lyon. « La station de Chalusset, pres de Pont-Gibaud en Auvergne, ainsi que ses environs, sont remarquables a plus d'un titre. En effet, a 2 kilometres en amont, on voit les filons plombiferes de Pranal traversaut les micaschistes plus ou moins modiQts sous I'influence des granits et des porphyres piniti- fcres. Divers volcans reposent sur ce systeme ancien, et parmi ceux-ci i' faut distinguer celui de Pranal qui, etant place a la moindre altitude, sur un gradin, a mi-hauteur des rampes de la vallee de la Sioule, pent etre range parmi les plus modernes de la contree. M Ce cone ignivome a emis une masse de matiercs en fusion, qui se sont repandues, par Chalusset, jusque pres du village des Combres, en rempl'^' ( >^5) sant toute la partie correspondante de la depression occupee par la riviere. Celle-ci a ensuite corrode ce remblai en decoupant longitudinalement ini de ses bords. Elle a excave, en outre, los roches sous-jacentes de nianiere a se creer un encaissement d'line trentaine de metres plus profond que ne I'etait son ancien lit, dont la position est encore decelee par la couche de blocs roules, de cailloiix entremeles de sables et de bois a peine alteres, c[up divers travaux d'exploitation m'ont permis de reconnaitre dans riiitericm des mines sous la nappe lavique. fl Ce creuse a contribue a mettre en parfaite evidence diveis j)li< ih>- menes, ])ai'mi Icsqiicls on doit surtoiit aflmiror les (''missions de I'acidc carbonique lie an groiijx' volcaiiiqiie ponlgibandois. lanlnl t'n<.'ai;r dans les eaux mineralos d'AnchaJ, de Pecliadoire, de IJarbctol, de ]>iaMal, de Chalussel, ce i^a/ (:()nlnl)iu' a la sedimenlation caicair(^ et orrcusc Pour d'autres configurations du meme ordre, la substance ferrugi- neuse etant moins abondante, la masse centrale est plus particuUerement composee d'un calcaire cristallin concretionne, entremele de legeres teintes ocreuses. Ces noyaux poreux, examines au microscope, se presentent avec Tapparence d'une masse dont les geodes sont herisseesde pointementsplus ou moins obtus, mais parmi lesquels on 'pent parfaitement reconnaitre des sommets metastatiques. D'ailleurs, certaines parties du meme echantillon montrent des espaces purement calcaires a cote desquels il s'en trouve d'autres ou I'ocre est accumulee. Enfin, malgre ces vacuoles internes, la croLite est toujours dure, subcristalline, alternativement blanche ou brii- natre par zones tres -minces, et son epaisseur est constamment tres-faible comparativement au volume total de la masse. '^ En definitive, on peut dire qu'entre les ellipsoides et les cylindroides il nexiste d'autre difference que celle qui a pu etre occasionnee par la fibrille vegetale formant Vdme de ces derniers. Les plus petits echantillons des deux categories sont presque entierement compactes depuis le centre jusqu'a I'exterieur, tandis que les plus gros n'ont de compacte que I'ecorce, qui est tres-mince, le reste etant eminemment poreux. Selon les dimen- sions, il y a une certaine progression entre les deux etats extremes. La quantite d'oxyde de fer est d'ailleurs variable, depuis la rarete qui le reduit au role de simple matiere colorante, a I'abondance qui I'amene a Tetat d'une hematite tres-solide. Enfin, en chaaffant les masses sous la moufle d'un fourneau a coupelle, on peut constater que les zones brunatres n^ contiennent pas de matiere organique, mais de I'oxyde defer manganesien, et plus ou moins impregnees du calcaire qui leur donne leur solidite et leur aspect subcristallin. ( >29) » Que conclure de ces passages insensibles du petit au grand? du petit ou depuis le centre jusqii'a la peripheric tout est compose de couches dures et parfaitement suivies, au grand ou I'interieur, au contraire, est concretionne, caverneux et anticipe sur I'ecorce, qui est pour ainsi dire reduite a I'etat d'une simple pellicule? II me semble que la reponse iia- turelle qu'il faut faire a cette question est que, durant I'accroissement de ces pisoHtes par la suraddition des couches solides, il s'effectue dans leur interieur un travail intestin dont les resultats sont de separer le calcaire d*avec I'ocre, de produire un nouvel arrangement moleculaire, en vertu duquel le calcaire tendant a cristalliser d'une maniere independante de la stratification originaire, s' arrange en forme de granules, de cloisons irre- gulieres, geodiques et de pointements cristallins; et, pour se rendre raison de tons ces changements, il suffit des actions de I'eau et de I'acide carbo- niquc, agents qui ne manquent pas dans les circonstances presentes. Pene- trant dans la pierre et s'en degageant continuellement, ils reprennent en sous-oeuvre les couches deja deposees, et naturellement les plus anciennes, ou les plus centrales, doiyent presenter les plus fortes traces de leur action lente, mais soutenue. En cela, ces phenomenes ont une certaine analogie avec ceux dont il a ete fait mention dans mes apercus relatifs a la consoli- dation des bancs calcaires ( Compto rendus, i853). D'ailleurs, si I'oxyde de fer abonde plus ou moins dans ces concretions, cela n'est que I'affaire d'autres causes au sujet desquelles nous emettrons tout a I'heure quelques aperrus. » Pour Ic moment, notons qu'independamment des colorations bruna- tres ou ocrcuses precedentes, on rencontre dans les tranches de divers echantillons des taches irregulierement distribuees, et dont la nuance verte est assez intense pour faire croire d'abord a la presence du carbonate de cuivre; mais la nature eminemment fugace de ces couleurs sous I'influence de la chaleur suffit pour demontrer qu'elles sont de nature organique. Dans les petites pisolites, cette coloration existe quelquefois jusqu'au centre; d'autres n'en contiennent pas de traces. En general, elle est disse- inmee par taches passant indifferemment d'une couche a I'autre. " Des knntes identiques se montrent encore dans les grosses pisolites ou elles commencent a se manifester ra et la dans la partie concrHir,n...'o en s'elendant irregulierement jusque dans i'epaisseur de la croute, et !<■ j,lns souvent elles sont concentrees sur la courbe du contact reciproquc, ein- ])ietant d une part sur la concretion sans en atteindre le centre, et gagnant I » [H'llicule exterienre sans la traverser. Dailleurs, I'aspect general permet ^ ( "3o ) de voir clairement que cette matiere coloraiite a STil)i les eficts dii mouvo- nieiit iiitestin deja mentionne pour I'ocre ct \v calcaire. Au surplus, I'accu- niulation est plus grande sur un des cutes du sphemide que sur I'autre, de inaniei-e a y tracer une zone discontinue, et qui parait etre niieux en rap- port avec ia direction d'nn courant qu'avec la configuration de Ten- se mble. » La superficie des grosses pisolites presente egalement ces taches vertes, et Toxamen microscopique des emplacements qu'elles affectent amene a decouvrir que ceux-ci sont parsemes de piqures fines, nombreuses, tres- rapprochees et accumulees par groupes, de maniere qu'ils contituent aiitant de flaques ruguenses dispersees au milieu des parties unies. » En combinant cette donnee avec celle de la facile destruction de la matiere par le feu, et avec ce que Ton sait au sujet de la tendance perfo- rante de certains lichens qui finissent par disparaitre dans la profondeur des niches qui se sont creusees autour d'eux, je suis porte a croire que les con- ferves de Chahisset fonctionnent de la meme maniere. Associees en petites tribus, elles constituent des especes de savanes verdoyantes disseminees sur la surface d'un desert aride; elles continuent a s'y developper selon les di verses phases de I'accroissement'de la pierre, ou elles se trouvent finale- ment renfermees. Ne pouvant d'ailleurs pas vegeter, ni meme se fixer sur les parties dont la composition ou dont I'etat d'agregation est incompatible avec leur organisation, obeissant encore a la direction du courant et n'etaiit enfin arretees dans leur croissance que par le roulis qui pent etre considere comnae a pen pres nul a cause de la faiblesse des filets de la fontaine, on se rend parfaitement raison de leur inegale distribution. » On pourrait opposer a cette explication les effets de I'etiolement qm doit decolorer les fibrilles plongees dans les tenebres du centre des pisolites. Cependant, on voudra bien remarquer d'abord qu'il ne s'agit pas ici dune chlorophylle en voie de se former, mais bien d'une chlorophylle deja toute constituee a la lumiere du jour. Ajoutons que I'influence de la lumiere.si palpable sur les vegetaux d'u«,ordre eleve, ne parait nullement efficacesm ceux des classes inferieures. N'oublions pas que M. de Humboldt a signa'^ des algues marines parfaitement vertes qui ont ete ramenees par les sondes d'une profondeur telle, que I'obscurite devait y etre complete. Quel mi"^- ralogiste, faconnant ses echantillons, n'a d'ailleurs pas rencontre dans leui's fissures naturelles quelques enduits confervoides non moins parfoitemen^ colores, bien que les tenebres qui regnent au fond de leurs receptacles soient au moins aussi intenses que celles des grands abimes oceaniques- ( '3. ) » En se reportant actuellement aux curieuses observations de M. Ehren- berg sur Taptitude dont jouissent certains animalcules infusoires des sources minerales a se composer des carapaces, tantot de silice, tantot d'hydroxyde de fer, on arrive a concevoir que les ocres de pisolites de Chalusset ont pu etre agglomerees par quelques etres du genre des Gaellonnclles ferrugineiises ; dans ce cas, leur multiplication plus ou moins grande autour des coufcrvcs on inemc dans les seules eaux de la Font-Froide a dii occasionner les varia- tions signalees precedemment au sujet de I'abondance de i'hydrate ferrique. Lo travail moleculaire a fait le reste. » Voila done un petit globe, avec sa petite population, animee, vege- tante, rivalisant d'energie avec les affinites chimiques qui agissent da»s le calme du sanctuairc interieur pour concretionner, et dans le tumulte ext6- rieur des fdets de I'eau tonibante pour concrefier. II nous introduit dans un champ dont nous saurons encore tirer divers partis, et pourtant ce service nous aura ete rendu par un de ces globules traiU's d'un(; faron si dedai- s((> a ajc, it«"r (jue si les indications precedenles rendent parfai- 1 de I'efa t le plus general des producrions de la Font-Froide, pendant uLsulHsantes pour Fe^cessive concentration du fer atit(«s bri tubules, 's encrou nies. On ne })eut pas suppos<'r que ces gros iioyaux puissent elre de sinqjles residus d'un depart effectue tements calcareo-ocraces. Evidemment, pour ceux-ci 'the l'aii< que les r. ,'loni( ration prealable d'une certaine quantite d'hy- nenient a ce que j'avais vu avant i833. I^s incrus- eactions subsequentes, ont acheve I'oeuvre. » M. d^Omalius d'Halloy, en faisant hommage a I'Academie d'un opuscule II il vient de publier, s'exprime dans les termes suivants : « J'ai rhonneur de presenter a I'Academie une Note sur la classification i^N races humaines. Je me suis principalement attache dans ce petit tra- " ^i I'lre connailre les motifs qui me font pcrsistcr a maiiitcnir les Turcs '>^ nm.Hs dans la race blanche, ainsi que le faisa.l (amer, tandis tpu- ^>U(n,i|.rlrihnoaraphesactuels les rangent dans la race jaune. JV fais iniiaih ,. ciialcinent les motifs qui me portent a evaluer niaintcnanl la popu- "oii <],• la Icrroa i milliard, chiffre plus eleve que ceu\ one j'avais admis •ecfdeinment. » ( i3. ) RAPPORTS. AGBICULTURE. — Rapport sur le Memoire de M. Andre Jean, relatif a [amelioration des races de vers a soie. (Commissaires, MM. Milne Edwards, Combes, Peligot, de Quatrefages, Marechal Vaillant, Dumas rapporteur.) (i) MtlWOIRES PRESENTES. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la deviation de la verticale observee en Ecosse. Lettre de M. Rozet a M. Elie de Beaumont. (Renvoi a Vexamen de la Section de Mineralogie et de Geologie.) « Dans vos recherches sur quelques- unes des revolutions de la surface du globe, publiees en 1829, vous avez, le premier, montre que les anomalies dans la direction de la verticale, observees sur plusieurs points de I'Europe, etaient en rapport avec la presence des roches ignees au milieu de celles de sediment. Apres avoir discute toutes les anomalies que presente la direc- tion du fil a plomb dans le voisinage des Alpes, vous avez dit, page 279 (2): a On ne pent s'empecher d'etre frappe de la circonstance que les devia- » tions sont plus fortes et moins inconstantes sur les versants italiens que » sur ceux qui regardent TAUemagne, la Suisse et la Savoie. C'est aiissi » sur ces versants que viennent au jour les melaphires, les serpentines, » et ce rapprochement semble favorable a I'hypothese qui regarde ces » roches comme les agents du soulevement des chaines dont elles font » partie. » )) C'est I'etude de votre travail qui m'a fait entreprendre celui que j'ai ^ a r Academic en i84i, sur quelques-unes des irregularites que presents la struc- ture du globe terrestre. Un des principaux resultats de mes recherches sur cette importante question, est que la partie exterieure des montagnes st trouve etre insuffisante pour rendre compte des anomalies observees, o^"^ leur voisinage, relativement a la marche du pendule et a la direction d^ ' (1) Ce Rapport sera public dans un prochain Compte rendu. (2) Annales des Sciences natarellcs, 1829 et i83o. ( iSS) verticale, et qu'il doit exister au-dessous une masse de matieres pkis denses qui produit la presque totalite des effets observes. » Cette conclusion a ete completement confirmee en l^cos^e par ie lieu- tenant-colonel James, superintendant de V Ordnance survej. Dans un Memoire lu le ai fevrier i856 devant la Societe royale de Londres, et insere dans les Transactions de cette Societe pour i856, le savant colonel rend compte des observations geodesiqiu s et astronomiques executees autour de la montagne de Jrthurs Seat, pres Edimbourg, qui donnent constamnienf 'une difference de 5 secondes et quelques dixiemes entre les latitudes geo- desique et astronomique. » Pour reconnaitre si cette difference pouvait etre attribuee a ractioii dela partie exterieure de Artliiir's Seat, M. James, apies avoir d('lerriHne le volume et ladensite des roches coinposantes, a calcule, avec or iM. Piorry. (Extrait.) ' 'Commissaires, MM. Clievreul, Andral, Raver, CI. Bernard. « Lne malade de mon service a la Charite, salle Sainte-Anne, n' atten»tedediabete avec production tres-aboudante de sucre. I)u jan\i( r-, cllc ., rendu par jour lo litres d'urine. Ees reins, le loie et org.nrs. a I'exception de la rate legerement hypertrophie'e, etaienl 1^ I a Janvier, on soumet la malade a rabstineiu C. R.. .857, «'' Scmestra. (T. XLIV . >« 4 ) ( "34) desboissoiis et des aliments liquides; on hii donne laS grammes de sucre candi et deux portions de viande. Le i3, I'lirine s^cretee est dans la pro- portion de lo litres et contient 58 pour looo de sucre, comme los jours precedents. Les jours suivants, le meme traitement est continue, et la quantite d'urine secretee n'est plus que de 2 | litres a 3 litres par jour et ne con- tient pas plus de sucre que a \ litres de ce liquide, forme avant le trai- tement. » Au 2 Janvier, la perte de sucre avait ete de pres de 700 grammes en vingt-quatre heures; du 12 au 24 Janvier, et bien que la malade ait prisdu Sucre candi, elle n'a plus ete que de i35 grammes par jour. Le poids du liquide est reste a pen pres a 1060, comme il etait avant le commencement du traitement. » L'idee qui m'a conduit a employer cette medication, tres-diflerente de tons les moyens jusqu'ici employes, est celle-ci : 11 est reconnu aujour- d'hui que la presence du sucre dans I'economie est indispensable a I'entre- tien de la vie. Or, dans I'etat maladif dit diabete sucre, les malades per- dent d'enormes quantites de sucre. Les priver dans ces conditions de sucre et de fecules, c'est leur oter les moyens de reparer les pertes qu'ils font sans cesse d'un principe utile. 11 sembledonc indique d'en rendre par I'alimen- tatiori. Le fait que je viens de rapporter tendrait d'une part a confirmer I'exactitude de cette idee, et de I'autre a demontrer que I'abstinence des boissons est dans le diabete sucre d'une extreme importance. » J'avais deja tire quelque parti de la privation des liquides sur u" malade qui rendait en un jour 3o litres d'urine non sucree, et j'avais ainsi reduit a un litre la proportion de liquide urinaire evacuee dans les vingt-quatre heures. J'etais encore conduit a avoir recours a cette absti- nence des boissons dans le diabete par les resultats si utiles que j'avais obtenus frequerament de ce moyen dans des cas d'urines albumineuses. « Je suis loin de croire que le fait actuellement soumis a 1' Academic juge la question du traitement du diabete; je dis seulement qu'il est convenable de faire des experimentations dirigees dans la voie nouvelle vers laqneU^ ce meme fait conduit. Mon intention est ici de prendre date des premiers resultats obtenus, et je ne manquerai pas de soumettre a I'Academie ceiix qu'ulterieurement j'aurai I'occasion d'observer. » (.35) PALtONTOLOGlE. — Rechetc/ws sur les Mammifei^es Pachydermes du qenre Coryphodon; par M. Ed. Hebert. (Extrait par raiiteur.) (Commissaires precedemment nommes : MM. Dumeril, GeoffroySaint- Hilaire, Elie de Beaumont, Valenciennes.) « En 184G, M. Owen crea le genre Coryphodon, a Toccasion dune der- niere molaire inferieure, analogue a celle du Tapir et par suite a celle du Lop/dodon, mais n'offrant que deux coUines transverses au lieu de tiuis qui' presente cette derniere. Cest a ce genre qu'il faut rapporter, conune la iaii M. Gervais, les pieces figurees et decrites par de Blainville sous le nom de Lophiodon anlltnuoidcum. Seulement M. Gervais ne considere (i) les Cory - l)li<)(lni)s,|,,<- ,,,iuiiie une sous-division du genre Lophiodon. Le Memoire qurj ill I liomu'ur de presenter a I'Academie conhent la description d'un assez grand noinl)re de parties du scpielette du Coryphodon, dont je dois la connaissance, soit aux recherches que j'ai fait faire a Meudon, soil aux col- lections du Museum, et a celles de MM. de Verneuil, de Courval, etc. C'est ainsi que j'ai pu etablir le systeme denlaire en entier par letude de plus de quatre-vingt-dix dents presque toutes completes, au moins pour la cou- ronnc, et d uri nombre assez considerable de fragments. » La fornmle dentaire est molaires ^-^;, canines -, incisives -• + 4 1 3 » Les molaires inferieures ne s'eloignent pas beaucoup de celles des Lo- phiodons et des Tapirs. Elles laissent entre les trois genres des differences a pen pres egales. Les molaires superieures constituent un type distinct de tous lesautres Pachydermes dont, sous ce rapport, le Coryphodon s eloigne plus que les Lophiodons, les Tapirs, les Rhinoceros et les Paleotheriums ne different entre eux. Les canines, separees des incisives par une barre moms longue que dans le Tapir, sont puissantes et caracteristiques; elles ne ressemblent a celles d'aucun animal connu, vivant on fossile. I^s supe- rieures, triangulaires, tres-longues et tres-pointues , a racines droitcs el epaisses; les inferieures, arrondies en dehors, a bords tranchants sur les cotes, plates en dedans. Les incisives sont fortes, regulieres, nilrcs, ;» pouite mousse, la face externe arrondie, I'interne plate, triangulai.e vi {') Zoologie et Paleontologie/rangaises, t. I, p. 53. ( i36) cordifonne. Elles ressemblent singiiliereineiit aiix incisives superieures dJnlliracotlieriitm. » Ces resiiltats confirment completenniit la distinction generique etablie avec line rare sagacite et siir nne seiile dent par M. Owen ; et l)ien loin qa'il puisse y avoir le nioindre doute siir la validite du genre Coryphodon, on pent sans crainte annoncer qne les recherches fntnres feront connaitre de noii- velles formes intermediaires entre le Coryphodon et le Lopliiodon. .) Parmi les debris du squelette qii'il in*a ete possible d'etudier, se trouve un femur eiitier dontla moitie inferieure a dejaete presentee a rAcademie(i). L' autre moitie, recueillie le meme jour a Meudon, etait passee dans la col- lection de M. Lehon, a Bruxelles. La piece entiere appartient aujourd'buia la collection de I'Ecole Normale, grace a la generosite de MM. de Loriere et Lehon. Ce femur, que je decris avec details, presente la singuliere asso- ciation des caracteres les plus tranches des Rhinoceros dans ses parties supe- rieure et moyenne, et de ceux du Daman et des Tapirs dans sa tete inferieure, pour laquelle aussi il serapproche beaucoup de V Anopiotherium, qui appar- tient a la famille des Arliodactyles ou Pachydermes a systeme digital pair. U differe au contraire d'une maniere assez notable des rares fragments aujour- d'hiu connus du femur de Lophiodon. Une piece de la collection de I'Ecole Normale, recueillie a Nanterre, montreen effetun developpement beaucoup plus considerable du petit trochanter que chez le Coryphodon, et par la plus de rapport avec le Daman. » L'humerus ne nous est connu que par des fragments bien incomplets, quisuffisent cependant pour montrer que la piece rapportee avec doute par Guvier et de Blainville a l'humerus du Lopliiodon du Soissonnais, qui n^*^ autre que le Coryphodon, ne saurait lui appartenir. M Une tete superieure de radius est sensiblement dans le type du Lophio* don; il n'y a egalement que deux facettes articulaires, I'une tres-grancle, concave, I'autre petite, plutot convexe et declive en bas. » 11 me reste a etudier d'autres parties du squelette pour lesquelles je dois attendre de nouveaux renseignements. Ce sont queiques phalanges, un me- tacarpien, un os du carpe, des fragments de bassin, etc.; mais, des main^^' nant, ce genre de Pachyderme, si pen connu jusqu'ici, se trouve etabli su« des pieces nombreuses et tout a fait caracteristiques. » J'avais annonce (a), d'apres la comparaison des tragments de femur qu^ (i) Comptes rendus, seance du 4 juin i855, t. XL, p. 1214. (2) Comptes rend us , loc. cit. ( >37 ) j'avais pii examiner, qii'il existe deux especes de Corjphodon : I'une, dont on trouve les debris dans le conglomirat de rargile plastique, I'autre apparte- nant aiix lignites du Soissonnais, assise un pen plus elevee dans la serie des premiers depots tertiaires. Cette prevision se trouve cdnfirmee par la compa- raison de toutes les parties du systeme dentaire. Chacune des dents de Tune des especes presente, avec sa correspondante dans I'autre, des differences constantes que j'ai signalees en detail. » J'ai reconnu que I'espece des lignites du Soissonnais etait la nieme que M . Owen avait en 1 846 nommee Corjphodon eoccenus. Le nom de Corjphodon anlhracoidemn, donne plus tard a cette espece, doit done disparaitre. J'ai donne a celle du conglomerat de I'argile plastique, qui est nouvelle, !<• nom de C. Oweni. J Relativement a la taille de ces animaux, je dois dire que j'ai prestpie toujours trouve le rapport de 3 a4 pour les dimensions correspondaiitesdans les deux especes ; et j'ai pu faire cette comparaisoii sur un grand nombre de Iragmenls appartenant aux diverses parties du squelette. On pourrait en conclur^que les volumes des deux especes elaient a peu pres dans le ia|)- port de I a 2 i. n Le Corjphodon eocienus devait doncetre un animal dune taille consi- derable; car bien certainement le C. Oweni, le plus petit des deux, etait plus gros que le Tapir des Indes. » Le Coryphodon n'a encore ete trouve dans le bassin de Paris que dans les assises tertiaires les plus ancieunes. Jusqu'ici aucun veritable Lophiodon ne I'accompagne. Pour rendre plus claire la distribution des Mammiferes fossiles dans notre terrain tertiaire inferieur, je terminerai cette Note en don- iKint I'enumeration des divers niveaux ou on les a rencontres jusqu'a ce jour. ( '38) TERRAIN TERTIAIRE IMFtRXEUR 1 ASSISES. . FORMATION. MAMMIIthES Ql ON V TKOIVE. Gypse. FluTio-lacustre. iFo„„e.r«s.Ho.,e:-.„.,,„,W,„. Paleolherium, eic. Je n'en donne pas le detail. Calcaire de Saint-Ouen. Lacustre. Anchilopus Desmaresti, Gervais. Ci- te k tort comme provenant du calcaire grossier. n.vio-.arine. Au contact de ces deux assises, congloraerat ossifere non en- core etudie. Pachj-dermes. Sables de Beauchamp. Marine. N.ant. Calcaire grossier superieur. Fluvio-marine. Lophwdon parlsiense, Gervais. 1 Pachrnolophus Prei'osti, gervais. Dichobune suiUum, Gervais. Etautresindetermines. Calcaire grossier moyen et inferieur. Marine. Neant. ConglomeratdumontBernon. Fluviatile. Pachrnolophus Vismai, Pomel.Plu- sieurs especes de Lophiodons non encore decrilesjCarnassiers. Superieurs ou de Cuise-Lamotte. Marine. . .... 1 Lignites. Saumatre. /iLLr^^«rr;BiaT„v; 1 Argile plastique. Neant. 1 Conglomerat de I'argile plastique. —- • Corrphodon O^eni, Heb. Plu- sieursautresPachyd6rmes;«n Carnassier, un Rongeur. Inferieurs ou de Bracheux. Marine. Arctocronprimc^us,^Uir.^- Calcaire et marne a Phjrca gigantea. Lacustre. Neant. SabUs blancs de RiUy-la-Mon a,.e. Neant.^^^ ( 139) GEOLOGiE. — Note sur une ligne stratigraphique observie dans les depavtements du Gard el de CHerauit; par M. Alexandre Vezian. (Extrait. ) (Commissairesprecedemment nomines : MM. Elie de Beaumont, Dufrenoy, de Verneuil.) a Cette ligne part du Mont-Ventoux, se dirige parallelement au Rhone depiiis Avignon jusiqu'a I'einboiichuFe du Gard, marque la direction gene- rale de la protuberance de terrain qui, de ce dernier point jusqu'aux envi- ' rons d'Aigues-Mortes, s'eleve entre la vaste plaine alluviale arrosee par le Rhone et celle que parcourt la petite riviere du Vistre; puis elle coincide avec le littoral entre I'embouchure du Vidourle et celle de I'Herault, en siiivant la plage etroite et sablonneuse qui se place entre la mer et cette suite d'efangs sales dont le plus considerable est I'etang de Thau. Pendant cette derniere partie de son trajet, la ligne dont il est ici question rencontre la inontagnede Cette et la montagne volcanique de Saint-Loup, pres (l'Ai;de, routes les deux remarquables par Icur isolement. A I'ouest de !'( inUoiiilmre de I'Herault, elle penetre dans le golfe de Lyon, et il n'est phis [xjssiblc de suivre sa trace. Si on la proloiige j usque dans le departement de I'Aude, elle passe au sud de Narbonne par la montagne de la Clape, et se dirige (uisuite parallelement a la limitc nord-ouest des alluvions modernes du Roussillon. Un regard pramene sur la carle geologique de France et sur celle de I'arrondissement de Nimes par M. E. Dumas, suffit pour faire ad- mettre I'existence de cette ligne dont Torientation, rapportee a Montpel- lier, est approximativement O. 36"^ S. E. 36° N. « Le systeme auquel elle se rattache me semble inedit, et je propose de le designer sousle nom de systeme du Mont-Venloiix on du littoral du Langue- doc; son autonomie me parait facile a admettre. II y a, en effet, une diffe- rence d'age entre lui et les systemes dont il se rapproche par sa direction. Ces dernierssont ceux de la Cote-d'Or, du Ilundsriick et du Sancerrois, 'iniit Us orientations respectives rappertees a Montpellier, different d'au lll()m^ ) «!eL Ponui sigtiale (Ml Algi-rie [ Comples rendus , 3 novembre i856) un systruH" auqu<'l il rattache des accidents remarquables de la cote d'Europe, dt'})ui^ 1 tinbr)ii- churedel'Ebre jusqu'au fond du golfe de Genes. C'est egalement dans le voisinage de cette zone que passe le grand cercle de comparaison adopte par M, £lie de Beaumont pour le systeme du Sancerrois. Je ne dois pas re- ( i4o) chercher ici la part qui revient, dans loiite cette f lendue, aux systemes dii Sangerrois, du Mont-Yentoux et a celui signale par M. Pomel en Algerie. Mais, comme on ponrrait etre porte a rattacher a ce dernier systeme celui du Mont-Ventoux, je ferai observer que son orientation, qui est a Alger E. 'ii'' S-]' 32" N., devient a Montpellier E. 3i° 9' N. environ, et y offre, par consequent, une difference de 5 degres avec celle du systeme dont il est question dans cette Note. M. Pomel se borne a dire que le systeme qu'il signale est posterieur a la molasse, de sorte qu'd est difficile de le comparer au systeme du Mont-Ventoux, sous le rapport de Tage. Quant a I'age de celui-ci, je dirai qu il me parait avoir surgi entre le depot du diluvium alpin et celui des alluvions modernes. La montagne d'Agde presente a sa base le terrain quaternaire en bancs inclines ; celle de Cette offre des breches osseuses dont le remplissage n'a pu s'effectuer qu'autant que les couches qui les contiennent n'avaient pas encore ete portees, lors de repoquedilu- vienne, au-dessus du niveau de la Mediterranee. En qutre, la protube- rance de terrain qui s'etend d'Aigues-Mortes a I'embovichure du Gardest partout recouverte par le diluvium alpin, tandis qu'a sa base se developpent les alluvions modernes. Enfin une ligne menee du departement de Vaucluse a celui de I'Aude, dans le sens du systeme du Mont-Ventoux, indique dune maniere assez exacte la direction dans laquelle ces alluvions se sont depo- sees. Par consequent, le systeme du Mont-Ventoux, si j'ai bien apprecieson age, serait plus recent que le systeme des Alpes principales et plus ancien que le systeme complexe auquel M. Elie de Beaumont affecte Tepithete oe volcanique trirectangulaire. a M. Ancelet adresse de Vailly-sur-Aisne un Memoire intitule : « ^^ I'emploi des fumigations intrapleurales consecutives a T operation de w thoracen these ». « Grace aux travaux modernes, dit M. Ancelet, la thoracenthese, trop longtemps delaissee, prend chaque jour une place plus large dans la p^' tique et semble appelee a devenir une operation usuelle. Mais il "^ ^" pastoujours d'evacuer le Uquide; iUimporte dans certains cas de modi les surfaces; or les injections liquides, seul moyen qu'on ait propose jusqu' ' ne sont pas toujours applicables, du moins immediatement, et on hesiter presque toujours a y recourir dans le cas de suffocation imminente, c a-dire dans le plus frequent des cas qui conduisent a pratiquer I'operatio • I'injection liquide faite en grande quantite coraprimerait le poumon; en p*^ quantite, elle n'agiraitque sur une etendue tres-limitee et toujours la m^ ( '4i ) de la surface malade. Les gaz sont loin de presenter les memes inconve- nients; par leur force d'expansion, ils doivent se mettre en rapport avec toiite la surface de la cavite dans laquelle ils penetrent ; par leur densite inoindre que celle de I'eau, ils ii'opposent pas a Texpansion du pouinon une resistance insurmontable. Comme, d'ailleurs, les experiences de MM. Trousseau et Leblanc , et I'observation clinique demontrent I'in- nocuite de la prnetration dv I'air dans la cavite pleurale, j'ai pens('' t|u'il en serai t de i apeur a injecter. C est j)onr vc'rifier ces conjectures rionces qui font robjct dc ce Moinoire. On y ina methode operntoirc ct de r;ij)par(Ml dont j( desanimaux sains je n'ai jxi jiisqu'ici constate ^ations iodees et non lem- aclion llu ra()<'(i!i(|ii(' <\\n) Taction de ce corps, sous fot-nir L;;t/<'us(' cK'me que sous forme de soltiiion. » ,C:()nnniss;iiivs, MM. Clieviv.il, Was M SirvKoadresse unomiamation de orioi ilsqii titre de « Monograpliie de la rann<' a siicre de la Cliine dite sorgho a Sucre i>, un numero de la K('\n<> hoiticolc dcs honclies-du-Ulionc, enhn un numero dela France inddstiicjle (\ mai'ilinic (^ 5 inais iH^f)). ^ousextrav ous de cette derniere piece Ic paragraphe suivant dans l(,'fpi('l il est (piestion de inatieres colorantes obtenues de diverses parties d(* la plante antics (jue les glumes; ces matieres, dont nous ne mentionnons (juc quchpics-unes, fai- saient partie des produits presentes par M. Sicard a lExposition universelle. » ... Vecorce de la canne a donne une couleur jaune que I'inventeur a nommee gomme-gutte de sorgho.... La gomme-gutte de sorgho par une autre preparation se transforme en sepia.... IJn bocal confient luie couleur ap- ( i4a ) M. JoULiE presente, pour prendre dalo, une Xotc intitiiUe « Etude sur k sorgho a sucre », Note dans laquelle il est aussi question des substances tinctoriales oljtenues de la plante. (Renvoi a la meme Connnission. M. DE Kericuff adresse de Morlaix un « Meinoire sur quelques phono- menes resultant de I'aberration de la luiniere et sur la inaniere den teiiir compte dans les calculs ». (Commissaires, MM. I>ame, Le Verrier, Bertrand.) M. Chassy soumet au jugement de T Academic un projet de machine a slenographier, c'est-a-dire la figure d'un appareil au moyen duquel Tinven- leur suppose qu'on pourra imprimer avec des caracteres typographiqiies assez rapidement pour suivre la parole en conservanl aux mots leur ortho- graphe. Gette figure, qui n'est point accompagnee d'une description, estreiivoyee a I'examen d'une Commission composee de MM. Dupin, Morin, Seguier. Sur la demande de la Commission chargee de Texamen d'un Mernoire de M. Cheval, concernant un nouveau procede pour la conservation et le transport des boissons, M. Combes est adjoint aux Commissaires precedera- ment nommes. CORRESPONDANCE. M. LE MuilSTRE DE l'AgRICCLTURE, DU CoMMERCE ET DES TrAVAUX PUBLICS remercie I'Academie pour I'envoi qui lui a ete fait de vingt exemplaires des deux Rapports sur les travaux de MM. Rivot et Chatone/, concernant les materiaux employes dans les travaux a la mer. M. le Ministre renvoieen meme temps le Mernoire original de ces deux ingenieurs qui lui avail ete com- munique sur sa demande et a ete depuis imprime. M. LE MixisTRE DE LA Marixe rcmcrcie I'Academie pour I'envoi qui h'^ ^ ete fait de plusieurs exemplaires du Rapport sur le nouveau mode de trans- mission des signaux a bord des navires, imagine par M. Treves, enseign^' «»" vaisseau. Jj\ SociETE PHiLosopHiQiTE DE MANCHESTER rcmcrcic pouf I'envoi des tfo ^ premiers volumes des Comptes rendus qui manquaient a sa collection^ L'lssTiTt^TiON ftoYALE DE LA Graxde-Bhetacxk reiiK'icie |)our 1 envoi de deux nouveaux volumes des Memoires de I'Academie et des MtMiioires des Savants etrangers et du premier volume du S(ipj)lcnn'ul atix CotiijiUs rciuliis. EM'CTRO-CIIIMIK. ~ Addilioii ii luit jn ccnlculc iVolc snr uiic jiilc tlr [ invvniion deM. l^QKT.^PrdscMU'c i>arM. liccqueicl.) » ^\. Doat a preseule, I'annee dernn ic, ;i I' Acad('mi(' ime Note relative a une nouvelle pile a couranl constant, lormeed'un hain de meirun' fecnu- vert d'unecouche de dissolution dioduredc potassium, en eonlacl avtc mi diaphragine en porcelaine (l(''^()urdi«', icmpli de la mcuic dissolulioii salii- ree d*iode, et dans lacpielle ploui,^' uu eondui K ur s, inais le centre de la masse a ete modifie sans coloration. » La gommr aiiisi traitee est insoluble dans I'eau froide et on la separe, au moyen de ce liquide, de celle qui n'a pas ete alteree. Elle se gonfle dans I'eaii froide, beaiicoup moins que la gomme adrngnnte, mais toutautant que la cVasine extraite de la gomme du pays. Lorsqu'au lieu de chauffer do la l>""I.M! . .!.h. MM s>M-om|)orre dans I'eau comme les -ommes des c«Tisi(>rs.drs ' viuoli.-s il scraif for! difficile de Ic distin-uer. ( i46 ^ ,j Trailee par Tacide azolicjue, vWv m'.i (ourni line cristallisation abon- dante d'acide muciqiie, et, coninu- la -onimc adragante et la gomme dii pays, elle a donne naissance, par reljiillilioii dans Teau, a line nouvelle gomme soluble. « Celte gomme est genenileaient consideree comme de Tarabinc; j'avais pense d'abord qu'elle devait plulot etre analogue a la matiere gommeuse que MM. Biot et Persoz ont obtenue en faisant bouillir 8 parties de gomme ara- bique dans 1 7 | parties d'eau cbaude acidulee de 2 parties d'acide sulfurique, matiere qu'ils ont comparee a la dextrine; mais je n'oserais me prononcer encore, car cette gomme regeneree se comporte a 1 5o degres comme Cara- bine elle-meme et reproduit constamment la cerasine artificielle. n On pourrait peut-etre decider la question en examinant comparative- ment le pouvoir, rotatoire de ces substances, mais, faute d'instrument, je n'ai pas encore pu faire cette verification. » Tai extrait ce qui precede de recherches plus etendues qui ont pour but I'etude de Taction de la chaleur sur les substances neutres organiques, parce que cette propriete des gommes m'a paru assez interessante pour etre piibliee avant le reste du travail. » PHYSIOLOGIE. — Memoire sur la mesure des quantites d'air depensees pour In production des sons de la voix. — De lorigine du mouvement vibra- toire dans le larjnx ; par M. Guillet. (Extrait par I'auteur.) ft C'est un fait bien connu que la production des sons de la parole et du cbant est accompagnee de I'emission d'une certaine quantite d'air. Tous les physiologistes en font mention, mais personne, a ma connaissance, ne s est preoccupe d'etudier les variations que pent offrir la depense de I'air pen- dant la phonation, suivant les circonstances relatives a la hauteur, a I'in- tensite et aussi a la nature des sons emis. L' etude de ces mesures, faite a I'aide de I'instrument que j'ai eu I'honneuV de presenter a I'Academie au mois de juillet dernier, fait I'objet dece Memoire. 3'y ai place incidemment les reflexions que m'a suggerees I'etude des donnees nouvelles qu'elles pa- raissent fcjurnir a la theorie de la voix. " Le procede de mesure consiste a faire chanter ou parler dans un pt^"^ masque embrassant a la fois la bouche et le nez dans une cavite qm coi"* munique avec Tatmosphere par un tube de caoutchouc tres-court, qui P<^^'^'' un spirometry I.a sortie de I'air n'est pas genee; I'observateur examine itj mouvement de I'aiguille qui lui fournit des renseignements sur la rapidity ( -47 ) variable du coiirant d'air pendant que Ton parle on que Ton chante ; M J'ai pu etudier ainsi : » 1°. La depense d'air d'un chanteur qui vocalise en donnant aux sons qu'il emet approximativement la meme intensite, et en se tenant dans des limites pen eloignees de sons medium. Dans ce cas, le courant d'air est a pen pres nniforme; pourtant quand le chanteur parcourt une echelle d<' sons ascendants, on observe presque toujours une acceleration notable. » '2'\ La depense d'air necessaire pour remission des notes tres-hautes d'utie voix donnee. Elle crolt manifestement avec I'acuite des sous a parlir dune certaine limite. » 3°. La quantite d'air depensee pour remission dt^s notes ircs-basscs d'une voix donnee. Chez les pcrsonnes qui out (pieique habitude du ciiant, elle d^croit tres-sensiblement a mesure que les sous devieiuieut [)lus i^ravis, a partir d'une certaine limite. » C'est done quand les effets de la contraction des nniscles du larynx, ])lus combiner leur iuflueuce sur la hauteur des sons avec celle de la Vitesse M 4". La variation de la depeuse a^ mement remarquable. Une note du ii depense variant de oV a o',5 et plus, » Ces donnees nouvelles me parai Savart, que la hauteur des sons fourni gran( ' des orifices du It CO vecl 'intensite des sons, qui est extre- nedi um pent etre dounee avec une suiv ant Tintensite. issen t confirmer Lopinion de Felix is pa r I'organe vocal depend a la fois de la pression de lair d uis le poumon otte. Toutefois, je n\v pas cru devoir aqu( >lle Tillustre pby^icien explique et de la tension des ligaments de la gl adopter I'hypothese an moyen de 1; I'origine du mouvement vibratoire dans le Reclame, qui, conime on sait, presente avec I'organe humain une grande analogic de disposition. » L'origine du mouvemeut vibratoire me parait d''voir etre ratlachee aux chocs qui se produisent dans le fluide, lorsque celui-ci passe par un brusque retrecissement. Ces chocs donnent lieu a une perte de forces vives mesuree pour les li.pudes par d'Aubuisson, et (pu est evidente pend;uit la plinuatiou; car seule elle pent reudre cou.pte d<'S rfforl> du cbaut. « Le reclame et les laryrix pourvus de ventricuJes presetiteut deux retre- ciss.MneutsbruNCiui'Slres-rapproches. Kn les laisaut ' I'll courant de liquide produit, eu ]>assant daus uu reclame, un son ( ■48) analogue, a I'intensile pres, a ceiix qu'on enteiid sur le trajet dcs arteres des individus chloro-aiiemiques. Pour expliquer ce fait, on ne peut pas recourir a I'hypothese de Savart, qui s'appuie sur la compressibilite du fluide contenu dans le reclame, compressibilite infiniment moindre que dans le cas de I'air.... w L'articulation des sons de la parole necessite une depense variable. Les voyelles exigent le moins d'air; les sons sifflants, produits par le passage de lair dans un orifice retreci, forme soit par les levres, soil par la langue pla- cee pres du palais, sont ceux qui en demandent le plus. » On peut, a ce point de vue, classer non-seulement les sons, mais les mots et les idiomes eux-memes qui- presenteut de grandes differences rela- tivement a la quantite d'air qu'il faut pour les parler pendant le meme temps. Si les chanteurs preferent la langue italienne a toutes les autres, c'est en partie parce qu'elle ne les force pas a employer pour la prononciatiou I'air dont ils ont besoin pour le chant. » La compensation s'obtient quand on renforce un son sans changer sa hauteur par I'augmentation simultanee de la surface des orifices du larynx et de la pression : double cause d'accroissement de la depense d'air. » Les chanteurs se font remarquer par des capacites pulmonaires excep- tionnelles qui sont d'autant plus considerables, que la voix est plus puis- sante. J'ajouterai que les grandes capacites pulmonaires ne sont nuUement le partage exclusif des personnes de haute taille, comme I'indique la loi de Hutchinson. » OPTIQUE — Note siir une nouvelle disposition de stereoscope a prismes refiin- gents, a angle variable et lentilles mobiles; par M. J. Duboscq. « En 1 85o, j'ai eu I'honneur de soumettre au jugement de 1' Aeademie des Sciences un stereoscope de Brewster, perfectionne et accompagne d'epreuves photographiques destinees a etre observees avec cet appareil ; ce systenie ne permettait de voir que des images tres-restreintes dans leurs dimensions, parce que le prisme et la lentille ne faisant qu'un , et provenant dune len- tille coupee par son centre optique, il etait impossible de donner a ces prismes un angle refringent convenable pour toutes les grandeurs du tableau. Pour observer de grandes photographies, il fallait se servir du stereoscope invente par M. Wheatstone, dans lequel la coincidence des images a Ueu par reflexion sur des miroirs; on pourrait aussi employer un autre systeaie que j'ai propose, et qui est compose dedeux prismes rectangles dont les hv ( »49) potennses sont presqiie paralleles, et permetteiit d'avoir par reflexion la coincidence des images. Ces deux appareils ont I'inconvenient de mettre chaqiie observateur dans la necessite d'imprimer aiix glaces on aux prismes un leger mouvenient qui en change rinclinaison et sanslequcl il n'v aurait pas de coincidence parfaite des images. Le nouveau systeme de stereoscope que i'ai rhonneur de soumettre au jugement de rAcadeniie a I'avantage du stereosrf)[>e a reliaction et pent s'appliquer a toutes les grandeurs d'e- preuves. Ces propiietes resultent de la separation du prisme et de la len- tillo. Si Ion rcpu'cle lui oijjet quelconque a travers un prisme, on le voit d<'M)lace (le sa position du cote du sommet du prisme : plus on eloigne le prisme de l'()l)j('l, plus le deplacement est grand : il en resulte qu'en faisant varicr la ilisfance dii prisme a I'image, on peut faire servir le meme angle refiiniicnt ades epreuves de grandeurs varices; mais, dans ce cas, I'in- lerposition dune l(Milille bi-C()n\e\(' d'nn lo\er donne pour chaque distance <'sl indisjXMihahlc {)()nr ohienir la eoincichMicc des images. » Mon noiivcl appareil oCire encore un pei Icctionnement, il corrige I'exa- geialion dans la sr|)ai-ati()n des divers plans de la persj)ective. Celte exage- r^ition re|)rocli(''(' a jnsle litre aux stereoscopes conslruits jus(pi'a ce jour, resulte de riucurvalion des lignes verticales observees ii travers le prisme : en sej)araut Taction relringenle de Taction lenticulaire, je suis parvenu a corrig(,oo5 d'epaisseur, et formant par leur superposition un thermometre metallique. Ces regies reposent siir quatorze systemes de coussinets, formes chacun de six cylindres qui 1^ maintiennent en ligne droite ; les coussinets sont fixes a un banc de fer eu forme de T. Les regies sont divisees dans toute leur longueur de centimetre en centimetre, et a chacune des deux extremites 6 centimetres sont divises en dixiemes de millimetre. La lecture se fait a I'aide de deux microscopes ( i5i ) micrometriques ayant un mouvement longitudinal qui permet de pointer sur une division determinee de la regie. Chaque microscope est place au centre d'un cercle gradue qui porte deux supports sur lesquels repose son axe horizontal de rotation. Un niveau sert a rendre cet axe horizontal, et a amener, par consequent, I'axe optique dans un plan vertical. Pour mettre les deux microscopes dans uii aligriemenl donne par un signal eloigne, on les remplace, Tun par une mire, I'autre par une lunette. On dirige la lunette, d'abord sur le signal, ct ensuite sur la mire. Alors on amene la mire dans Talignement du sigqal, ou bien, si on le prefere, on mesure sur le cercle gradue Tangle de deviation de la mire et du signal. i> Apres les operations d'une journee, on place dans la terre, sous I'ex- tremite c^e la derniere regie, une pierre dans laquelle est scellee une lame de cuivre. C'est sur cette lame qu'il faut transporter verticalement une division de la regie. Pour cela, on place sur la pierre un petit appareil com- post d'un disque, ayant a son centre une ouverture recouverte par une plaque mobile autour d'une charniere. Sur cette plaque se trouvent deux traits a angle droit, qui ont et6 graves par deux tracelets fixes sur le disque. On amene le point d'intersection de ces deux traits sous la croisee des fils du microscope et on souleve la plaque mobile qui porte les deux traits. Alors, avec les memes tracelets, ou grave sur la lame de cuivre encastree dans la pierre deux traits qui se trouvent precisement au pied de la verticale abaissee de la division de la- regie. C'est a partir de ce point que doivent commencer les operations du lendemaiu. » La lunette et le microscope dout il vient d'etre question sont construiis de maniere a pouvoir observer a differentes distances. Quant a Tinchnaison de la regie sur I'horizon, on pent I'obtenir a lo secondes pres, avec un niveau monte sur un cercle gradue. Une lunette meridienne de o™,6o de distance focale sert a preparer Talignement de la base a mesurer. » Pendant les deux annees qu'a dure la construction de I'instrument, MM. Ibaiiez et Saavedra, qui font partie de la Commission charg^e de piolonger, dans toute I'etendue de la peninsule espagnole, le rcseau trigo- iiometrique qui couvre la France, ra'ont fait I'lionneur de venir dans mes ateliers, et plus d'une fois j'ai ete a meme de profiter de leurs lumieres et de leurs connaissances. lis se sont assures, par un premier examen, de '"♦'xactitude des divisions des regies. » Puis Tambassadeur espagnol ayant demande et oblenu du Gouverne- Hient de lEmpereur I'aulorisation de faire comparer les regies de Tappareil avec la regie n*' i de Borda, deposee a I'Observatoire imperial, M. Le Verriei ( ^^^ ) . chargea ileiix astronomes deTObservatoire, MM. Yvon Villarceaii etCoujon, de faire avec MM. Ibanez et Saavedra toiites les observations relatives a cette comparaison, lesquelles etaient d'autant plus delicates qii'il s'agissaitde com- parer line regie a bouts avec les regies a traits de Tappareil que j'avais con- struit. L'ensemble de ces operations exigea pres de deux niois ; il comprend plus de loo series d'observations dont les resultats seront sans doute sou- mis a I'Academie par les observateurs eux-memes. » Dans toutes ces operations la difference de longueur des regies a ete obtenue au nioyen d'un comparateur compose de deux grands microscopes pourvus de micrometres et fixes sur de forts piliers en pierre de taille;le tout etabli dans uu local attenant a mes ateliers. » MM. Ibanez et Saavedra ontensuite determine la dilatation ^u platiiie et du laiton employes. dans la construction de I'appareil par plus de 4oo se- ries d'observations. Les deux regies, ainsi que le banc qui les supporte, etaient plongees dans un bain d'huile dont on changeait la temperature a chaque nouvelle experience. » Pour cette seconde partie du travail, plusieurs Membres de 1' Academic ont honore de leur presence les operations qui devaient faire connaitreles dilatations des regles^et M. Regnault a bien voulu guider de ses conseils les observateurs et prendre part personnellement a la verification des thermo- metres a mercure dont on a fait usage. Un autre Membre de I'Academie, M. Laugier, ainsi que d'autres observateurs di^ingues, tels^iie MM. Yvon Villarceau, Hossard, Servier et Laussedat, ont fait successivement avecles ottciers espagnols plusieurs series d'observations; et un physicien bien connu de I'Academie, M. Wertheim, a suivi avec un grand interet toute lamarcne de I'operation, en faisant lui-meme diverses experiences sur une regie en fer de 4 metres de longueur, entouree de glace fondante, et qui avait pn- mifivement pour but de constater I'immobilite des microscopes du compa- )' Toutes ces observations venant seulement d'etre terminees, on s occupy' de les soumettre au calcul pour obtenir les resultats definitifs. » PHYSIQUE. — Nouvelles modifications de I'appareil mag neto-electrique a doub^ cournnt de M. Duchenne de Boulogne; parMM. Deleuil et fils MM. Deleuil resuraent dans les termes suivants les modifications qi''" ont fait subir a cet appareil depuis sa premiere presentation ^^ ^* '^^ 1849. « Ces modifications consistent: i*^ en un commutateur qui p^'"^ { '53 ) d'employer siiccessivement et rapidement le courant de premier ordre et le courant de second ordre sans deplacer les conducteurs ; 2° en un meca- nisme qui, au moyen d'un bouton que Ton tourne a droite ou a gauche, donne separement les courants d'ind notion developpee comme dans les appareils ordinaires, ou de I'induction resultant seulement de la rotation du contact en face de I'aimant; S'* enfin, en quelques changements de con- struction qui out permis de diminuer le volume, le poids et le prix de I'appareil. » M. LAi4iM-:i. aiHioncc rintention de soumetlre proc liaiiicnienl au jugement de I'Academie des rccherches sur le regime des eaux des grandes rivieres d'apres des experiences t'aites au moyen d'appaseils deson invention. M. Lai- gnel annonce aussi d'autres resultats qu'il a obtenus relati vcment aux courbes des cliemins de for. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L' Academic a re(;u, dans la seance du 19 Janvier 1857, les ouvrages dont voici les titres : Etudes sur i histologic compar^e du systeme nerveux clicz cfuclquci aninidux inf^rieurs; par M. Ernest Faivre, Paris, [857 5 iii-4*'- Eloge histoiique de Michel-Felix Dunal, prononce dans la sconce de renlree sotennelle des Facultis et de I'Ecole de Pharmacie de Montpellier ; parM. J.-E. Planchon. Montpellier,! 856; br. in -8". Annales de la Society Linnienne de Lyon. Nouvelle serie, tomes I et II. Lyon, 1853 et i855;in-8°. Xouvelles decouvertes en phr^nologie et en electric ite ; par M. Ix)VK Paink. Paris, 1857; br. in-a^. Dei terreni... Des terrains sedimenlaires superieurs des Alpc^ ri'intumn'i, *'L des bryozoaires , antozoaires et spongiaires fossiles cpn sy tunwent; par M. I- A. Gatuli.o. Padoue, i856; in-4". (M. Mdne-Edwards est invite a lairede ctl nuvrage Tobjet d'un Rapport verbal.) ( i54) Altre... Nouvelles observations sur la maladie de la vigne : par M. J.-B. RONCONi, pharmacien a Padoue. Yerone, i853; br. iii-8°. Sopra... Surune maladie pen connue du ble appelee racliitite, qui sest mon- free en i854 a Campocroce, pres Mirano; par le meme. Padoue, i855 ; br. in-8^ Annuario... Annuaire de I'Universite cenlrale pour I'annee scolaire i856- 1857 Madrid, i856; in-i8. • Proceedings... Comptes rendus des seances de la Societe royale des Arts et des sciences de Vile Maurice; 18 septembre i85i , 2$ octobre i855 ; iii-12. Sweeping -ephenierides. . . Tables de positions geocentriques destinees a fad- liter les recherches des astronomes pour la prochaine apparition de la comete de 1 556; parM. Hl]SD;br. in-8^ Untersuchimgen... Recherches sur ihistoire naturelle des hommes et des animaux; par M. J. MoLESCHOTT ; I" vol., 3^ livraison. Francfort, i856: L' Academic a regu, d^ns la seance du 26 Janvier 1857, les ouvrages dont voici les litres : Institut imperial de France. Academic des Sciences. Discours prononce par M.DUFRIENOY auxjundrailles deM. de Bonnard, lejeudi S Janvier 1 857 ; { feuille Elimenis de Calcul infinitesimal; parM. Duhamel ; tome II Paris, i856; in-8°. Cinquieme Note sur la classification des races humaines; parM. d'OmaLTDS d'Halloy; br. in -8**. Catechismed' Agriculture iparU. A. Jourdier. Paris, 1867; in- 12. Memoire sur le typhus observe au Fal-de-Grdce , du mois de Janvier au mois demaiiSS6;parM. le D' Godelier. Paris, i856;br. in-8^ MMrologie russe; ^ feuille in-8°. Monographic de la canne a sucre de la Chine dite sorgho a sucre ; par M. le D-^ Adrien Sicard. Marseille, i856; br. in.8°. ( Adresse avec les n- 8 et 9 de i854 du Journal de la SocietS- horticole de Marseille, et le n*^ 9 de la France industrielleet maritime, i5 mars 1 856, a I'appui dune reclamation depriorile pour les substances tinctoriales obtenues du sorgho.) ( >55) Rapport qeneraldes travaux de ia Societe des Sciences medicates de I'arron- dissement de Gannat pendant I'annde 1 855-1 856, presente dans la seance du 4 /wm 1 856 par M. le D' Trapenard, secretaire d(ila Societe. Gannat, i856; Academic imperialede Reims; Programme des concours ouverts pour rannee I857;|feuillein-8^ Academic rojale des Sciences de Turin. Classe des Sciences plipiquts et ma- thematiqttes. Programme de concours; Yfeuille in-4". Meniorie... Memoires de math^matique et dephjsique de ia Societe ilaliennt des Sciences s^ant a Modene ; t. XXV, IP partie. Modene, i855 ; in-lf. Sulla proprieta... Sur la propri^ti quont tout parliculicremcnt les corps humides d' absorber I Slectricitd des solides isolants elcclrisds -'■ T ^-^ ^-'^ - ■ , ■ ^^^^^^^!i^/^^i^ *^> ^y^^pysc ( .58 ) decouvrait a Oxford ( Augleterre) la planete his, la quarante-deiixieme des planetes telescopiques observees entre Marset Jupiter. Nous proposonsarAcademie de partager le prix d'Astronomie fonde par I^lande entre MM. Chacornac, Goldschmidt et Pogsox. L' Academic adopte les conclusions de la Coiumission. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE GRAND PRIX DE SCIENCES MATHEMATIQUES, V 18S3 ET PROROGE tosqu'en 18S6. (Commissaires, MM. Liouville, Lame, Chasles, Bertrand, Cauchy rapporteur.) « Troicuerj pour un exposant entier quelconque n, les solutions en nombm » entiers et inegaux de requation ac" -i- jr" = z", » ou prouver quelle nen a pas, quand n est '^ i, » La Commission, n'ayant trouve parmi les pieces adressees au Coiicours aucun travail qui lui ait paru digne du prix, a propose a VAcademie del'ac- corder a M. Kummer, pour ses belles Recherches sur les nombres complexes composes de racines de tuniti et de nombres entiers. L'Academie a adopte cette proposition. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE MECANIQUE POUR L'ANNEE i856. FONDATION MONTYON. (Commissaires, MM. Piobert, Combes, Morin, le Baron Charles Dupin, Poncelet rapporteur.) L'examen des pieces adressees au Concours pour I'exercice de i^^^ n'a rien revele aux yeux de la Commission qui \\\\ ait paru digne du p"^ a decerner. ( 1^9) RAPPORT SUR LE GONCOURS POUR LE PRIX DE STATISTIQUE POUR L'ANNEE i856. FONDATION MONTYON. (Commissaires, MM. le Baron Charles Dupin, Mathieu, Comtede Gasparin, Boiissingault, Bienayme rapporteur.) L' Academic avait vu presenter dans ses seances d'excellents travaux des- tines au Concours annuel pour le prix de Statistiqiie fonde par M. de Mon- tyon. Mais il etait facile de presumer d'apres les titres seuls que plusieurs l-pu.. -|n..|,|M.. I:,l,lu,lr ,|,„. n,|,l,.t, votre Coininissiou a ete obligee d'ecarter du Concours des ouvrages d'une utilite veritable, et pour lesquels elle regrettait qu'une classe particuliere de re- compenses n'existat pas. Parmi les nutres pieces, elle a distingue sans peine un volume intitule les <,e n'est pas la pnMuicre lois que la reunion (h^ nMJseii^nements plus ou nioius exacts sur la question si vaste de Talinu ufation d'uue capitale cha- que jour plus peuplee, s'est attire raltention de rAcadeniie. L'un de ses Meinhres les plusillustres, Lavoisier, a puhlir, eu 17^)1, I'extrait d'un grand OUN r a-e sur la llirlwsse tcrritorinle dc la Frame, qu'il avail entrepris des i 784 avec Du Pout de Nemours, qui appartiut plus (ard a I'lustitut. Des faits nombreux relatifs a la consommation de Paris sont condenses dans ce recueil tres-succinct. On le recherche encore aujourd'hui, et s'il n'est pas toujours cite, il a presque toujours ete mis a profit dans les brochures que font naitre les questions qu'il aeffleurees. En 1819 TAcademie, sur le Rapport d'une Commission composee de MM. Fourier et Maurice, donnait sou approbation aun Mrnioirequi a mar- que une seconde epoque en cc (jni totuhe Irs (fdisonmiations nts publics renferment toutes les garantics d'exactitude. Aussi I'auteur, en jugeant par comparaison, dit-il « qu'il n'est pas probable que le recen- M sement de i856 presente une augmentation ». C'est cependant le con- traire qui est arrive et I'accroissement officiel parait exceder 100 000 ames* En reduisant a un million la population qui consommait le pain des bou- langers en 1854, il semble done que M. Husson soit reste au-dessoiis de la verite. De sorte que le quotient du nombre des kilogrammes de pain -).M)mmes, par le nombre des habitants auis. calcule, doil rlre trop ("levr. fait naitre, qu'ils seronl evalues et compares les uns avec les autres, le » raisonnemenl aura peu de chose a faire pour en deduire des principes » positifs et des theories certaines. » Votre Commission accorde pour Tannee i8561e ])rix de Statistique fc.nde par M. de Montyon a HI. Armavd llrssox, (hefde division a la pn Ircture de la Seine, pour les renseignements precieux conteiujs dans son ouvrage intitule les Comomtnations de Paris. i64) PRIX FONDE PAR MADAME LA MARQUISE DE LAPLACE. Une Ordonnance royale ayant autorise I'Academie des Sciences a accepter la donation, qui lui a ete faite par Madame la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation a perpetuite d'un Prix consistant dans la collection complete des ouvrages de Laplace, prix qui devra etre decerne chaque annee an premier eleve sortant de I'Ecole Poly technique, Le President remettra les cinq volumes de la Mecanique celeste, VExposi- tion du Sjsteme du monde, et le Traite des Probabilitds, a M. Martin (Louis- Andre-Emile), sortile premier de I'Ecole Poly technique le igseptembre i856, et entre le premier a I'Ecole imperiale des Mines. SCIENCES PHYSIQUES. l'annee 1836. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES, POUR 18iS6. (Commissaires, MM. Flourens, Serres, Milne Edwards, de Quatrefages, Coste rapporteur.) « Etablir par une etude du developpement de I'embrjon dans deux especes, » prisesj tune dans Cembranchement des FertebreSj et t autre soit dans tembran- » chement des MoUusques, soit dans celui des ArticuUs, des bases pour I'em- » bryologie comparee. » En posant la question de la maniere la plus generale, I'Academie vou- lait engager les naturalistes et les anatomistes a preparer des materiaux qui pussent servir un jour a asseoir I'histoire du developpement des animaux sur des bases solides. Pour exprimer son intention a cet egard, elle avait Jimite les recherches a deux especes seulement, laissant aux observateurs le choix de celles qui leur paraitraient les plus favorables pour leurs inves- tigations. C'est a ce point de vue que la Commission s'est placee quand elle a en a decider s'il y aurait lieu cette annee de decerner le prix propose. ( -65) U n seul travail portanl pour epigraphe : « La pliilosophie dans les sciences 1) d' observation est t ensemble des formules ou des principes qui resultent des » fails (Serres, Organocjenie, ch. 11, p. i5), » a ete adresse a rAcademie. Ce volumineux travail, comprenant un manuscrit de 710 pages etun atlas de 29 planches in-4°, embrasse I'etude du developpement de la Truite com- mune (5a /mo ^no Lin.), du Lezard des souches {Lacerla stirpium Daud.% du Limnee des etangs [Limnodus stagnalis Lam.); c'est-a-dire d'une espece de plus que n'exige le programme. Ces trois monographies offrent, a cote de parties eminentes, des lacunes d'autant plus regrettables qu'elles portent sur quelques-uns des points qu'il etait essentiel d'elucider. L'auteur n'a pas cherche a determiner quelle est la part du male dans I'acte de la generation ; il a omis de s' assurer si les spermatozoides, qui constituent I'element essentiel de la semence, pene- traient dans I'oeuf, et, dans le cas ou ils y penetreraient, par quelle voie et par quel mecanisme ils y seraient introduits ; il n'a fait enfin aucune ob- servation sufiisante pour determiner d'une maniere positive le role de la vesicule germinative: questions fondamentales qui font depuis quelques an- nees I'objet de la preoccupation constante desphysiologistes. Mais a cote de ces lacunes, et a part quelques reserves que la Commission pourrait encore avoir a faire, il y a dans ce travail de longue haleine des faits de detail parfaitement etudies, recueillis en grand nombre, parmi lesquels il sen trouve qui serviront a fixer To pinion des physiologistes sur plusieurs points obscurs ou encore en litige. L'auteur, confirmant ce qui a ete deja signale chezd'autres especes de la classe des poissons osseux, demontre que, chez la Truite commune, les granules moleculaires destines a former le germe, disperses d'abord ou uniformement repartis dans la cavite de la membrane vitelline, changent de place apres la ponte et vont se reunir a Tun des poles de I'ceuf pour y realiser une cicatricule qui, sous I'influence de la fecondation, deviendra, comme celle des oiseaux, le siege du pheno- mene dela segmentation. Il a verifie que, chez le Lezard des souches, cette seg- mentation etait ray onnanteetportaitexclusivement sur la cicatricule, lejaune de I'oeuf n'yprenant aucune part. Lepremieril a clairement demontre que la vesicule ombilicale, chez les poissons osseux, communique avcc Tintestin, tout pres de I'insertion du canal chol^doque, et non point avec I'oesophage, comme un autre observateur I'avait admis. Enfin il a fait une etude de la circulation de cette vesicule ombilicale qui permettra d'etablir une compa- raison avec celle du meme organe chez les vertebres allantoidiens, et de C. R., 1857, 1" Semestre. (T. XUV, No S) ^» (Icferminer ce qu'il peiil \ a\oir dv s(>iul)'able ou dc dissemblable dansce systeme circulatoire. La Commission, prenant en consideration les iaits dont il s'a^it et I'eii- scmbled'un travail qui a exige de si nombreusesel si patieiUes reclierches, accorde le prix a M. Lereboullet, professenr de zoologie et d'anatoniie comparee a la Faculte des Sciences de Strasbourg, auteur du Memoirein- scrit sous le n** i . RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES, PROPOSE EN I8S0 POOR i^^O y ET REMIS A I80G. {Commissaires,MM. Elie de Reaumont, Flourens, Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Milne Edwards, Ad. Rrongniart rapporlenr.) « 1°. Etudier les his de la distribution des corps organises fossiles dans les )) differents terrains sedimentaires, suivant leiir ordre de superposition. » 2^. Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive w ou simullanee. » 3**. Rechercher la nature des rappoits qui existent entre letat actueldu » regne org unique et ses etats anterieurs. » Deux Memoires ont ete envoyes au Concours. L'auteur du Memoire inscrit sous le n° i u'a traite la question que dune maniere tres-sommaire ; il n'a examine que quelques points tres-limites de U question et non Tensemble des faits, comme I'Academie le demandait. Aussi, malgre quelques vues ingenieuses plutot geologiques que paleontologiqu^s qui s'y trouvent emises, la Commission n'a pas pu le prendre en conside- ration. Le Memoire n*' i est, au contraire, un travail considerable, dont Tauteiu a envoye d'abord une redaction en allemand, et plus tard une traduction fran^aise. Celle-ci forme un volume in-4" de pres de 5oo pages avec de nombreu^ tableaux. La question mise au Concours par I'Academie y est traitee dans son en- semble, au moyen d'un grand nombre de faits recueillis dans tous les an teurs qui se sont occupes de paleontologie et dont les travaux peuvent i»- spirer le plus de confiance. Il est facile de reconnaitre que l'auteur possede lui-meme les connai*- ( '67) sauces necessaires pour apporter, dans'ce genre de travail, la critique indis- pensable pour arriver a des resultats generaux exacts. II y a cependant quelques cas particuliers oii Tauteur a peut-etre accorde trop de confiance aux travaux dans lesquels il a puise, soit relativement a la distinction des especes, soit relativement a la classification des genres, et la Commission, en faisant ses reserves sur quelques points, reconnait que dans un travail anssi etendu sur des sujets aussi varies, il etait impossible d'eviter quelques-nnes de ces erreurs sur des points dont plusieurs meme sont encore en lilige. Mais le travail que nous analysons ne se borne pas a cet expose des faits, que de norabreux tableaux resument dime uKinicre ires-claire, I'auteur a cherche les consequences (ju'on pent en lirer relafivenuiil ; menes geolo^Mqiics nous porlcnt a Jcs isclnictltc, sui- Tenseinble (Us ctres qui vivaient a iine meme epofjue ; turelJe a Heidelberg (grand-duche de bade). RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE POUR L'ANNEE i856. FONDATION MONTYON. (Commissains, MM. I loiirens, Rayer, Serres, Milne Edwards, (.1. Ri-rnanl rapporteur.) 11 pent M. pirser,ter denx sortt s de Tails : les uns, vu cpichjuc sorle pn- • - .'q>pnrt(.nt dans la st ien( <■ des notions plus exaclcs, eomhlei.l des Ja- fiappciit surtout par leur nouvcaute, - toire des helminthes qui se developpent dans le ble nielle Comme on le voit,.il ne pouvait y avoir de comparaison a etablir entre les recherches de M. Waller et celles de M. Davaine. Aussi la Commission, appreciant d'une maniere absolue le travail de M. Davaine, et consideran , d'autre part, qu'on ne saurait trop encourager cette direction d* etude* physiologiques qui se portent sur toutes les classes d'animaux, a jug^ '* I'unanimite que le Memoire de M. Davaine meritait aussi un prix. La Commission a encore eu a examiner les recherches de M. Fabre, d . ^' gnon, relatives a I'actiondu venin desCercerissurlesysteme nerveux gauglio'^' naire des insectes. En etudiantles moeurs desCerceris, M. Fabre a reconDU que les larves dont ces Hymenopteres approvisionnent leurs nids sohtfrappe^* d'une sorte de paralysie qui leur permet de continuer a vivre pendant to\ ( >7' ) longtemps, en les privant seiilement de la fliciilte de seiUir el de se mou- voir. Get espece d'etat d'anesthesie serait le resuUat de la piqure d'lin des ganglions thoraciques parraigiiillon dii Cerceris,et M. Fabre est parvenu a de- terminer cet etat a volonte en faisant penetrer un pen d'ammoniaqne dans la substance nerveuse ganglionnaire. Cetexperimentaleur a obtenu des resultats semblables en operant de la meme maniere sur les ganglions thoraciques d'autres insectes, et le procede dont il a fait usage parait susceptible de beau- coup d'applications utiles dans I'etude exp^rimentale des fonctions du sys- teme nerveux chez ces animaux. On doit, en oulre, a ce naliuaiistc la con. naissance de divers faits curieux relatifs a I'instinct des ins( < t(.s, ( i la Com- mission a cm devoir I'encourager a perseverer dans ses • 'cIumcIics de phy- siologie entomologique. Elle accorde, en conse(]uen(< , a M. i'ahrc une La Commission a etc heureuse d'avoir eu celh> aniui' piiiMcurs Mcmoires importantsa recoui})ciisrr ; uiais. cousidrranl rrlind.K' des reel kmiIics dis- pendieuses auxquellcs ks autenis se sotil livies, elle |)r<)p<)se a rAcadernic d'accorder A M. Waij.ku une soinni." i\o aiits, MM. Haver, Dumas, Pelouze, lioussingaull, Combes, >in,'r lm|ueui- ineiir.ldesuic.MKlipseKleseiiipoiso.inrtneiits; i.K.llieMiciisenuiil I ■ iimnbre allunicttes ehunuiues. ( I70 La Commission s'empresse d'aiitant plus d'lionorer la decouverle de M. Schroetter d'un prix, qu au merite de Tapplication elle joint celiii dela science. Car n'est-il pas ciirieiix de voir le phosphore transparent et inco- lore, fusible a 44*^,2, tenii quelque temps en fusion dans une atmosphere d'azote ou d'acide carbonique, a une temperature de 23o a 25o degres, se transformer en pbosphore rouge, dont on separele phosphore transparent qui pent s'y trouver mele, au moyen du sulfure de carbone que celui-ci dissout a Texclusiou du phosphore rouge ? et de voir enfin a une tempera- ture de 260 degres le phosphore rouge, fusible a 25o degres, reprendre I'etat de phosphore incolore et transparent, fusible a 44"*,^ ? La Commission propose de decerner un encouragement de deux miHe francs a M. Chaumoxt, auteur d'une machine propre a separer hsjarresou gros poils des peaux de lapin, des poils courts et fins qni sont exclusivement employes a la fabrication des feutres pour chapeau. iJejarrage fait a la main est fort insalubre, parce que I'ouvrier ou I'ou- vriere qui I'execute est constamment expose a respirer un air charge de pons- siere et de debris de poils. La machine deM. Chaumont fait disparaitre en grande partie cette cause d'insalubrite. MM. Rayer et Combes ont vu deux ejarreuses en action chez M. Rossel, rue duFiguier, n° 4, a Paris. Outre I'avantage dont elles sont au point devue de la salubrite, elles ont celui de I'economie, car chaque machine conduite par unseul ouvrier fait I'ouvrage de huit femmes. Cependant I'usage en es encore peu repandu. Si Vejarreuse ne laissait pas encore quelque chose a desirer, la Comnnssion proposerait de donner un prix a son auteur ; mais, a cause du perfectionne- luent dont elle la juge susceptible, et de Thabilete dont M. Chaumont, qi" est chef d'atelier, a fait preuve, ellene doute pas qu'il n'y apporte lespertec- tionnements desirables; en consequence la Commission se borne a propos un encouragement de deux mille francs a I'auteur de Vejarreuse. Ces conclusions sont adoptees. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LES PRIX DE M^DECINE ET DE CHIRURGIE POUR L'ANNEE i856. FONDATION MONTYON. (Commissaires, MM. Serres, Rayer, Velpeau, Andral, Cl. Bernard, ^oW^ de Lamballe, Dumeril, Flourens, Chevreul, Jules Cloquet rapporteur.; La Commission nommee par I'Academie pour examiner les ouvrages ■ ( 173 ) voyes ail Concoiirs des prix do Medecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, m'ayant fait rhonneur de me choisir pour etre son rapporteur et vous presenter le resultat deses deliberations, je.viensm'acquitterdu devoir qui m'est confie et soumettre a votre approbation les recompenses qu'elle a cru devoir accorder aux auteurs de plusieurs des ouvrages qu'elle a recus. Quafre-vingt-troisouvrages, livres, iiiemoiresimprimes on mamiscrits ont etc exnniinrs par !a f:omiTiissi()ii. Monlyon. Enfin plusitMiis des Mr.noiros cnxoNrs poilaiil \v iiulli«siin(> dv iSlC, la i;..pnxd. leslracluivs. foulrdelaits fhin iniUcfraursA M. Mai.«;ai(;m^, pour sou -rand n les luxatious, ouvr;,-r dans lequci lauleur fait nouvraux, ci n>qu. (.)uo-ru(. pn-sque toutes losr: ressor [iieslit al. pa <■'.„(!.■: aux f, .U.'tlirMh' sou I uc recoil .nMln„Hf|U(>s ^dnix millc frmrs n M. Jius GrKRix, pouravoir s-cufautV in(]f'p(M)dammcn{ de son application a 1 iptiisc.dc floiizc tink. jnnus a 31. Stilijm;, poui- st luinu'-i i,'rnt'n la It'nr ■s recli Wo al H la ,no<.lle I II" ivi-oii PpUlUMT. i.pensc i\v uuliv fnnus a M. Va^^sv. Hi-nult, po vu-uvv. SUP pluMrurs m.dad>,> ,.,utw,i.u».. sur la m77) PRIX PROPOSES 1 lES ANNEM 18S7, 1888, 18«9 ET 1863. SCIENCES MATHEMATIQUES. (Comniissairos, MM. Cauchy, Lanu'", Chasles, Duliariit'l, Liouville rapporteur.) Legendre, clans sa Theorie des notnhrcs [lomc 11, pai^e 76 cle i'edilioii s. .■lie Halt hwn riabl.o, serait a la lo.s Ircs-n'n.anjuable ol tros-irn- . S,nl don.uT unr pn.jrrs.inn anllnnrtn,ur .lurlrnn,/.,. X-C, . A - C, .. unr.nlrO. ), a,..., -}, .>, rom/-,.-. ./. /. nondnrs prrnuers n.j.urs, f.-.s o vn- » lonlrrldisj'osvsdfins im onhv (jurlcantjue ; si fan (tppeUecn ms nn "^lais la (l<''tiif)iisfratioi» dc Lpi;('i)(lrr est ('videmnient insuffisanto, et jus- (piici Ton ii^iiore si <.i' hvMX theorcine a lieu reeilemenl. Pour appelcr sur ce point rattention des Lieoiiictn'S, 1" Academie propose coiiime sujet dii grand pnx de Mathematiques a decert.er en i858 la question suivante : " I'dnhlir riijoiin iis<'nirnl In proposdioii de Legeudrc ci-dessns rnonrrr, dans |.ri\ ,• onsisle ra .1. lint " Miedadie i\< )r de la valeu r de trn ,. unlfr fra > Mm, n!ns(l ..,ns,l, iat < M^uite pnblique. GRAND PRIX DE MATIIEMATIQLES, PROPOSE POUR I8IS», ET BBMIS AU C05C0URS POUR l3iS7. iCoinniissiirts, MM. Liouville, Lame, Binet, Duliamel, Gauchy rapporteur.) Ai.ulrniie avait propose, commesujet de prix, pour i852, et remis au ( >8o) coiicoiirs pour i855, la question du refroidissement d'un ellipsoide qui rayonne dans un milieu donne. Aucune piece n'ayant ete adressee au Secretariat, la Commission propose dc remettre encore une fois la question au concours pour Tannee 1857, et dans les termes suivants : « Trouver Hntegrale de t equation connue du mouvement de la chaleur, pour » le cas dun ellipsoide hoinogene, dont la surface a un pouvoir rayonnant con- » slant, et qui, apres avoir ^te primitivement echauffe d\ine manicre quelcon(jue, » se refroidil dans un milieu dune temperature donnee. o Le prix consistera en une medaille d'or de la valeur de trois millefrana Les Memoires devront etre deposes, /ra/jcs de port, au Secretariat de I'ln- stitut, avant le i*"^ octobre 1857 : ce terme est de ricjueur. Les noms des aii- teurs seront contenus dans des billets cachetes, qui ne seront ouvertsquesi la piece est couronnee. PRIX EXTRAORDLXAIRE DE SIX MILLE FRANCS SUR l' APPLICATION DE LA VAPEUR A LA MARIXE MILITAIRE. PROPOSE POUR 1837. (Commissaires, MM. Combes, Poncelet, Duperrey, Regnault, le Baron Charles Dupin rapporteur.) Le premier prix de six mille francs, fonde pour exciter au progres de la vapeur appliquee a la marine militaire, ayant ete signale par le succes obtenu dans la construction des vaisseaux de ligne a grande vitesse etnius au moyen de I'helice, I'Academie des Sciences a temoigne le desir que '^ Gouvernement fondat un nouveau prix d'egale valeur, pour recompe"^^'^ \\n grand pas qui serait fait dans la meme carriere. Sa Majeste, toujours empressee de favoriser les sciences et leurs appi' cations aux arts, s'est fait un genereux plaisir de satisfaire a ce voeii, e metlre le credit demande a la disposition de I'Academie. I^ navigation par la vapeur ne comptera que Fannee prochaine un aei"' siecle d'existence. II a fallu qu'une partie notable de ce temps s'ecou at avant que les bateaux a vapeur quittassent les rivieres et les fleiives, p ^ s'essayer sur la mer; il a fallu d'autres annees avant que le commerce os'i construire des navires a vapeur qui traversassent I'Atlantique. A son tour est venue la marine militaire, plus difficile en ses condiUont- ( i8i ) plus circonspecte en ses precautions, parce qu'elle a des dangers plus divers et plus redoutables a courir. Arrivee plus tard, mais demandant aux sciences des secours plus pro- fonds et plus methodiques, elle a fait des progres plus rapides, fondes sur des experiences rigoureuses; et nous les avons couronnes. II faut se garder de croire qu'il ne reste plus rien a decouvrir et rien a perfectionner. La depense de combustible a bord des bailments de guerre n'offre jusqu'a ce jour que des economies insignifiantes; une revolution est a produire sous ce point de vue. Get to revolution serait surtout favorable a la France, ou le combustible est plus dispendieux que chez nos emules les plus emi- nents. A la vue des locomotives de terre si puissantes et si pen pesantes, on est frappe du poids enorme des mecanismes a vapeur a bord de nos vaisseaux; l.» nous attendons encore et nous ;i|)pel()ns uii grand changement. La combinaison des forces du vciil et de l;i \;ij)('ui prc-sente des avantages qu'en beaucoup de cas ne pent pas oltrir r(!n|)l<>i srpare de ces forces. 11 doit resulter de cette C()nibiiiaist)ii, applicjucc a Tart inilitaire, des innova- tions aussi varices que |)uissanl('S el d'nne liaulc iinporlance. D'autres parties, (|ue nous n'avons pas la picttntion d'cnuuK rcr, sonl susceptibles des perfWtionncnicnls les [)lus rcniarquabJcs, surlonl <'n ce qui concerne rarchitechnc naval<-. Une guerre glorieusc vicnl de produire des faits nouveaux ; elle a rcscle des besoins de navigation et de combat que Ton soupconnait a peuie : cest aux loisirs de la paix a resoudre les problemes poses par les exigences de la guerre. Nous preparons ainsi les succes d'une guerre future,* si la civilisation «*t I'humanite n'en reculent pas de plus en plus le terme. Au conuiiencement de la lutte actuelle, les vaisseaux \vs mieux munis des plus fortes boucbes a feu ne luttaient qu'avec inegalile centre des forts de granit a triple etage de feux incendiaires. Une idee t'ounne par le chcl de ilJal a flit constniire des haUcries floltantcs a fen rasant, l)ard('svs , francs de port, an Sccn'tanat de rinstitut, lo i"mai i858, lernie dc riywur. Les uoms des autcurs seronl rndmnes dans des l)illets cacliclrs. (pf on n'o.iv rira rpie si la piece est con- PRIX liORDIN, PROPOSt POUB l8iJ6. iConnnissaires, MM. Liouville, Lame, Cauchy, Duhamel, Biot rapporteur. ) " I'ntlirnnomrln a uienurc clant t.nle^l 'ans mic via>..e d ■uuatn,..phcru liunl.r on dlimdee, nfiiee ou tnuu pulle. dans des cnna islance. telle., >, ""ii^r nrtueilement aw Imipenitun ■ jixe. on demaude dc delcmunn Ic. < rr( ti.,ii^ ijit d I'dat njtjdupier a scs li u.iuah ions apparentes. (liui> lc> cnndili ;!' "/'-''-'' -''^- '---/'-■- [' (|iie Ks I'l ix doiit j1 l.eHerhon..er la medecnuMUi la diinn-.e, ou .ju; dunuu.era.eui h's dangers .les Vllm,!"us d^^^^^^ i-'^--s,l.rahl.,.„sorte<,ueh.sauIeu,; so.ent i.l ( >88) Les Ouvrages ou Memoires presentes par les aiiteurs doivent etre envoyes, francs de port, an Secretariat de TlnstitiU, avant le i^"^ avril de chaque annee, terme de rigueur. PRIX CUVIER. La Commission des sonscriptenrs pour la statne de Georges Cuvier ayant offert a I'Academie nne somme resnltant des fonds de la souscription restes libres, avec I'intention qne le prod nit en fut affecte a nn prix qni porterait le nom de Prix Cuvier, et qui serait decerne tons les trois ans a I'oiivrage le . plus remarqnable, soitsnr le regne animal, soit sur la geologic, etleGou- vernement ayant antorise cette fondation par une ordonnance en date du 9 aout 1839, L'Academie arinonce qu'elle decernera, dans la seance publique de i860, un prix (sous le nom de prix Cuvier) a I'ouvrage qui sera juge le plus remar- qnable entre tons ceux qui auront parn depuis le 1" Janvier 1857 jusqu'aii 3 1 decembre 1869, ^^^^ s^"' ^^ regne animal, soit sur la geologic. Ce prix consistera en une medaille d'or de la valenr de qninze cents frana. PRIX ALHUMBERT, POUR LES SCIENCES NATURELLES, PROPOSE EN 18S4 POOR i8S6 ET REMIS A 1839. ( Commissaires, MM. Flourens, Milne Edwards, Serres, de Qiiatrefages. Coste rapporteur.) « Etudier le mode de fecondation des oeufs et la structure des organes de la » generation dans les principaux groupes naturels de la classe des Pol/pes ou » de celle des Acalephes. n Les zoologistes n'ont constate jusqu'ici qu'un petit nombre de faifs isole* relatifs a la reproduction sexuelle chez les animaux inferieurs, el^Academi*' desirerait appeler I'attention des observateurs snr cette partie importaiite de I'histoire anatomique et physiologique des Zoophytes. Elle laisse a"^ concurrents le choix des especes a etudier, mais elle voudrait quecechoix fut fait de maniere a donner des resultats applicables a Fensemble de l'""^ ou de I'autre des grandes classes indiquees ci-dessus, ou a Tune des fa- milies les plus importantes dont elles se composent, savoir : celles des Aca- iephes hydrostatiques, des Medusaires, des Zoanthaires ou des Polyp*'' hydra ires. ( '89) La partie anatomique des travaiix adresses a rAcademie pour ce Con* cours devra etre accompagnee de figures dessinees avec precision. Aucun Memoire ii'a ete adresse a I'Academie; mais la Commission, con- vaincue du grand interet qn'il y a a resoudre ces problemes, rcmet la ques- tion ail ConcoMrs pour I'annec iSog. Le prix consistera en une incdailJe d'or de la valeur de deux mille ciiuj (ents francs . Les Memoires dcvront etre deposes, frnnc.s de porl, an Secretariat de riustitut, avant le i" avril /SSq, terme de r'ujiieur. PillX BORDIN, PROPOSE EN iSSC POUR I8i>7. (Commissaires, MM. Flourens, Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Milne Edwards, Elie de Beaumont rapporteur.) :\vAdvnnv propose potu' le sujCt du jucstion (in melnniorfdiisnw des nnhes. AS auleurs devront iaii'e riiistoiicpie . pnx Bordin, a decerner en icSSy, des essais tenles dejiius la fin du •IrderuHT, pour explirtner par un dep .plus on uio.ns n^nnulc, Teiat clans 1( i;raud noiubre de roches. •(piel se presenteni a Toljservation Is (Ifvront resuuicr les tlu'orics ])liysi plication dcslaitsde ce genre, et laa ;.\eadeinie leur saura <;r('. surtout des . jH.ur verifier et pour elendre la tli ques et chimifpies proposees j)our e connaiire celles qu'ils adoptent. eorie des phenomenes metamor- le j)ri\ consistera en une medadlc d'oi -es Memoires devrout etre deposes, /ra it, avant Ic i" oetobre i 85; : ce terme r de la valeur de Irois mille francs, ncs de port, an Secretariat de I'ln- est de riqueur. PRIX oi iNoi i:nxae fonde par feu m. de M0K(JGU1:S, X UECERMR KN 15i(>5. eu M (le Mnro-ues a legue, |.ar son testament en dafr- dii a5 oc ib3 |. ui.esoinme de dix mille Jmurs, plaeee en rentes sin- I'Elat, po ' lol)|et diui prix a decerner, /o«i les (uuj aiis, allernaUvcmenl ; j "^■'■' " '■ K •■"■-, n}i\si(fn(>s et mathemafjqties, a ro«v/r/> actuel de la science , je pense qu'il y a encore beaucoup de choses a trouver dans la com- » position de I'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore ete decouvert « au sujet de Taction qu'exercent sur Teconomie animale les fluidd^ electriques, magnetiques » ou autres : rien n'a ete decouvert egalement sur les animalcules qui sont repandus en » nombre infini dans I'atmosphere, et qui sont peut-etre la cause ou une des causes de cette » cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, a re- » connaitre I'existence dans I'air d'animalcules aussi petits que ceux que I'on apercoit dans » ceux qui se livrent a cette etude. . Corame il est probable que le prix de cent mille francs, inslitue comme je I'ai expliq««^ » plus haut, ne sera pas decerne de suite, je veux, jusqu'a ce que ce prix soit gagne, que Tm- >. teret dudit capital soit donne par I'lnstitut a la personne qui aura fait avancer la science sor « la question du cholera ou de toute autre maladie epidemique, soit en donnant de meiileares « analyses de I'air, en y demontrant un element morbide , soit en trouvant un precede propr*' i etudifer les animalcules qui jusqu'a ce moment ont echappe a I'oeil du s^' t qui pourraienl bien etre la cause ou une des causes de ces maladies. » ( '9- ) Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : i". Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une medication qui guerisse le cholern asiatique dans timmense » majorite descas; » Ou « Indiquer dune maniere incontestable les causes du cholera asiatique, defacon » quen amenant la suppression de ces causes onfasse cesser I epidemic ; » Ou enfin, « Decouvrir une prophylaxis certaine, et a^tssi evidente que test, par exempk% » celle de la vaccine pour la variole. » 9". Pour obtenir le prix annuel de quatre mille francs, il faudra, par des |)r()c(''(U's rigoureux, avoir demontre dans I'atmosphere Texistence de ma- iMtvs j)()uvaut jouer un role dans la production ou la propagation des m al;idi(.'s epid^^iniques. Dans lecas ou les conditions prec^dentes n'auraient pas ete remplies, le prix annuel de quatre mille francs pourra, aux termes du testament, etre accorde h celuiqui aura trouvele moyen de guerir radicalement les dartres, on qui aura eclaire leur etiologie. SCIENCES MATH^MATIQUES ET SCIENCES PHYSIQUES. LEGS TR^MONT. Feu M. le Baron de Tremont, par son testament en date du 5 mai 1847, ;• legue a I'Academie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs pour aider dans ses travaux tout savant, ingenieur, artiste ou mecanicien, iiKjuel une assistance sera necessaire « pour atteindre un but utile et glo- iHMix pour la France. » In decret en date du 8 septembre i856 a autorise I'-Vcademie a accepter < <'tl(> fondation. Kn consequence, TAcademie annonce que, dans sa seance publique de ' '^j;, uMit a tout - savant, ingrnieur, artiste ou mecanicien » qui, so trou- \"Hit dans Irs tr)n(iiti()ns indi([uces, aura prc'-sentt;, dans le courant de I'an- '>'<'. nnc (I, couvcrte on un perlcctionnemeni paraissant repondre le mieux ( 19^) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES GONCOURS. Les concurrents pour tons les Prix sont prevenus que rAcadeaiie i rendra aucun des ouvrages envoyes aux Concours ; les auteurs auront liberte d eii faire prendre des copies au Secretariat de I'lnstitut. LECTURES M. Elie de Beaumoxt, Secretaire perpetual pour les Sciences inathenia- tiques, a in 1 eloge de 31. Coriolis. M. Ai>. Broxgxiart a hi ie Rapport sur le grand prix des Sciences phy- siques reiatif aux changements des etres organises aux diverses epoqiies geologiques. F. et E. D. B. INSTITUT IMPERIAL DE FRANCE. acade:mie des sciences. FUNERAILLES DE M. DE BONNARD. DISCOURS DE M. DUFRENOY, MEMBRE DE L'ACADfiMIE , PRONONCfi AUX FUNfeRAILLES DE M. DE BONNARD, Le jeudi 8 Janvier i857. Messieurs, 11 y a dix jours a peine, M. de Bonnard assistait a ia seance de lAeademie, quand une maladie, grave des son debut, est venue I'enlever presque subitement a sa famille et a laffec- tion-de ses nombreux amis. Lie avec M. de Bonnard depuis ( 2 ) de longues annees, c'est avec une vive douleur que je viens exprimer, sar sa tombe, les regrets, si profoiids et si genera- lenient partages, des niembres de I'lnstitut et du corps impe- rial des mines. Vons me pardonnerez, Messieurs, si je ne retrace qu'im- parfaitement la vie denotre savant confrere; mais reniotion que j'eprouve et le peu de moments qui m'ont ete donnes pour me recueillir, m'empechent de remplir ce dernier de- voir comme j'aurais desire le faire. Ne a Paris en 1781, M. de Bonnard a ete admis a rEcole Poly technique en 1799 et est entre dans le corps des mines en 1800. Plusieurs missions qu'il a remplies avec distinction en Angleterre et en Allemagne, lui ont fait gravir rapidemeiit les premiers echelons de notre corps; en 1810, lors de la nouvelle organisation du corps des mines, M. de Bonnard etait deja ingenieur en chef, et secretaire du conseil general des mines. A cette epoque, TEnipereur, vivement preoccupe du pen (le prosperite des mines en France, (;omparees a eel les de rAllemagne, rendit la loi de 1810, sous I'empire de laquelle I'industrie minerale a fait de si grands progres. M. de Bon- nard, comnie secretaire et membre du conseil general des mines, prit une part active a ce mouvement industriel; il fonda, avec ses collegues du conseil, la jurisprudence qui re- git actuellement I'exploitation des mines, et malgre les diffi- cultes qui accompagnent toujours I'application d'une loi nouvelle, malgre celles qui naissaient, des nouveaux interets crees par I e regime des concessions, nous pouvons dire avec un certain orgueil, que toutes les decisions du conseil ge- neral des mines furent acceptees avec empressement; les avis (3 ) de ce conseil, rediges par M. de Bonnard pendant plus de trente ans, sont restes des modeles a suivre pour ses siuces- seurs. Les services que je viens de rappeler, apprecies par Tad- ininistratiou superieure, firent nonimer successivenient M. dc Bonnard, inspecteur general des mines, ofiicier de la fAi^ion d'honneuret comniaudeur du meme ordre. Je ne vous ferais connaitre qu'imparfaitement notn* colU - gue, si je ne joignais a cette esquisse rapide de ses tr.i\au> administratifs, queUpies mots sur ses travaux scientirnpus Coninie plusienrs membres du corps des mines, M. dc Pjom nard a suivi la double carriere de Tadministration ct de I; science; il a eu le rare bonheur de les parcourir rniic «■ Tautie avec un,egal succes. Je viens de vous le monlrcr- ins |)ecteur general des mines , nous allons le retrouvt r, dnn: (fuelques instants, membre de TAcademie des Sciences. Lorsquc M. de Bonnard est entre dans le corps de: mines, I'Ecole, creee depuis quelques annees seulement, in possedait pas la grande et juste reputation cpii, plus tard, ; appele a ses Iccons taut d'adeptcs francais ct etrangers T/ecole de Freyberg etait alors I'ecole des mines du «iond< presque entier; M.de Bonnard, qui sentait sa vocation scicri ti(l(juc se reveler, s'empressa de se rendreen Alleniai^Mio pmii suivre les leroiis de Werner, et puisa, pres de ce celel)rc pro tcsseiir, la justcsse d'expression et Texactitudc (robsiTViitidi qui earacteriscnt tons ses travaux. -le ne sainais, .Messieurs, les iudicpier i«i a\('c (r-ic'fjuc de portcsde I'Acadcmie des Sciciicesa M. de Bonnard; il con^isU (4) I (tins line Histoire complete des terrains de la Bourgogne, ou toLites les formations geologiques se trouvent reunies. Les terrains ignes et les terrains neptiiniens y jouent un role egalement important. Leur association voile en partie les caracteres propres a chacun d'eux, et leur etude, souvent difficile quand ils sont isoles, devient tres-complexe quand ils se superposent lesuns sur les autres. Leur separation est (le plus marquee en Bourgogne par Texistence d'un terrain (jarticulier, le terrain d'arkose^ dont M. de Bonnard a, le premier, fait connaitre les proprietes singulieres, qui semblent lui attribuer une double origine neptunienne et ignee. Notre savant confrere a vaincu toutes ces difficultes : sa description de la Bourgogne est, malgre les progres inces- sants de la geologic, encore presque entierement vraie; elle est surtout completenient exacte, et consideree par tous les geologues comme un des ouvrages les plus interessants pour la science; elle est. pour les jeunes ingenieurs qui me font I'honneur de m'ecouter, un modele a suivre, par la clarte de I'exposition, la rigueur mathematique des raisonnements et par I'elegance de la redaction. Coeur excellent et affectueux, M. de Bonnard neut et ne pouvait avoir que des amis ; sa perte, qui jette sa familledans un deuil si profond, est pour ses collegues, et pour moi particulierement, une douleur bien vive; mais sa memoire nous restera toujours chere, et ses travaux seront pour nous tous, un guide precieux qui le rappelleront sans cesseanos PARIS. — TTPOGRAPHIE DE FIRMIN DmOT FRERES FILS ET C« COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEItnE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 FKVRIER 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-UILAIRE. MKMOIKE8 ET COMMUNICATIONS DKS MKMmiES ET DES COllHESPONUAMS DK L ACADt'-Mil-. l,.,rM. !•:. 1>i:mgot. I)rux„-nu- MruH.uv. Ecs ...ux (Irs llcuvrs cl des riMcn -^ .r.iiciMU-nfr.i dissoluf.ur. dvs tri.t ;. r;urnhn<»,,lH-n.|ur. M.ns la..- i.(^l |ms la muI.' (ausr d '.,(.- rlr res j;./. Dans ui. h .v;,,! (pic yM ( n Ihoiuu u. ch- in o a T \r .1 N a rnv.ron (Icux ai.s, jai iiu.iitn' «|.ir si j'a/.olc ct i Oxx-riif. ^ i. s .aiix courai.lfc's [wiun-in vn (li>s(.lnlio.., sc tnuiNciil tunstamu iw.rls exi-rs par ia l(.i dr Dalloii et Henri snr la s(,l.d)ililr -MX, rapports (pii (•tablisscnl dc la unum-iv la pins claiir . 'pu rxiMc l.ahiln'oi.-nu'nt vu pr..p()rtion considcralile dans i'an' tp It d.- r<- r;nix vu Us s.,nnirl!a..t a rchnllitmn. J'a. apprlr iaHcn ( ".)4 ) mois, que Tacide carboniqiie ontre pour moitie environ dans le volmne des gazqui sont dissous dans i'eaude la Seine. J'ai suppose qu'il devait en etre de meme pour Teau des fleuves et des rivieres, ajoutant que, quoiqueces pro- portions soient beaucoup plus fortes que celles qui ont ete indiquees par la plupart des chimistes qui se sont occupes de I'analyse des eaux, ce quitient a la disposition vicieuse de I'appareil qu'ils ont employe, elles different peu de celles qui ont ete doniiees par MM. Thenard et Colin pour I'eau de la Seine, par M. H. Deville pour la meme eau et pour celle de plusieurs aiitres fleuves, et par M. Dupasquier pour I'eau du Rhone. Mais ces resultats n'avaient pas suftisamment attire I'attention, et personne n'avait recherche I'origine de cet acide carbonique. » Cetle origine, j'ai cru pouvoir I'attribuer a Taction dissolvante que I'eau pluviale exerce sur I'air confine dans la terre vegetale. Celle-ci, ren- fermant des matieres organiques qui, par leur combustion lente, produisent de I'acide carbonique, se trouve enveloppee d'une atmosphere qui, d'apres les experiences deMM. Boussingault etLewy, contient jusqu'a aSofoispliis d'acide carbonique que I'air exterieur. Ainsi I'eau pluviale qui tombe sur un sol plus ou moins fertile, s'y charge d'acide carbonique. Celui-ci, a son tour, exerce son action dissolvante sur le carbonate calcaire que cette eau, devenue eau courante, rencontre dans les terrains qu'elle traverse. » Mais I'eau pluviale elle-meme ne renfermerait-elle pas deja I'acide car- bonique qu'on trouve 'dans les eaux dont elle est I'origine? Pour repoodre a cette question, j'ai du determiner la quantite d'acide carbonique qui ^ trouve dans I'eau de la pluie. » Leresultat de cette analyse est tel qu'on pouvait le prevoir. L'eaude la pluie, recue directement au mois de mai de I'annee derniere dans de grands vases de verre places dans un jardin, a ete soumise a I'ebullition dans Fappareil modifie que j'ai indiquedans mon precedent Mem'oire ; elle donof par litre aS centimetres cubes de gaz. Cent volumes de ce gaz contiennent 2,4 d'acide carbonique; le reste est un melange d'oxygeneet d'azote dans les proportions habituelles, soit 3^ d'oxygene et 68 d'azote pour loodu me- lange gazeux. » Cette faible proportion d'acide carbonique est precisement celle qi» doit exister dans I'eau pluviale conformement a la loi de Dalton et Henri. en raison du coefficient de solubilite et des 4 dix-milliemes de ce gaz q"^ contient Fair atmospherique. » En effet, M. Bunsen, qui s'est occupe recemment de la verification « cette loi, a irouve par le calcul que loo parties de I'air de I'eau pluviale F'^ ( -95 ) a la temperature de lo degres doivent contenir 2,46 d'acide carbonique. » Ainsi ce gaz jse trouve en proportion bien plus considerable dans les eaux ordinaires que dans I'eau pluviale. » II etait interessant de rapprocher ces resultats de ceux que peut don- ner I'etude dune eau d'une nature toute differente. Cette consideration ni'a conduit a soumettre a un examen attentif I'eau du puits fore de I'abattoir de Grenelle. M Tout le monde se rappolle les circonstances qui out precede et suivi cette iongue et couteuse entreprise de forage. On sait qu'au mois de fe- vrier 1841, apres sept annees d' efforts continus, la sonde de M. Mulol, ;»rrivee a la profondeur do 548 metres, dans l(^s sables verts, sous les argiles et If vif interet que rAcadeuiie (l< s Sciences j)icnail au succcs de ccllc ciihe- prise n'ont pas ete sans effet sur la continuation dcs li;i\aiix tpii oiU ainciir cet important resultat. » La composition de cetic eau, qui aniNc, coniine on sail, avec une ti'inpeialiur de iS deijres, a ele delerininee des uS4 1 par M. Payen, et ei. 1S48 par MM. Boutron el Henri. Ces analyses out clairemenl etabli que I'eau (le ce j)uils artesieu est de bonne (jualite, (ju'elle est inenie plus pure, moins cbargee de niatieres salines ([iiaucune des eaux . II fallait ilonc j)uiser Teau a sa source meme, c'est-a-dire introduire • Icsllicons vi(l(^s dans le tube central qui I'amene au jour. » Souinisc a IV'i>ullition, cette eau a donne par litre ^3 centimetres cubes "'ayant pas a tenir com[)le cette fois de la proportion de ce del luer giiz, lean en ayant absorbe une quantife considerable d.ms ces di- recus le gaz dans une eprouvette gritduee contenant d«''ja un«^ dissolulion de jH-'tasse. Ce gaz, dont ie volume est de i 4 centinieires cubes a lo (h'^res pour > I'fre d'eau, est de l'. :n/r ;?;//■. 1 /aei.lc' pN rogallique, le phos|)li<>iv, iiv dr- ivhnr p„uU lauinindre traecMJoxN i^me." • C.ecnneux ivsultat etablil uui' diffenuee bien marque<- euhe reau du '••^■! e. ^'••i^ le r..pp.,rt de la nature des ga/. qu'elle contu'nt, cett<- eau resMMuble plus a une eau mincrale qu'a m\{i eau douce. ( 19^ I des substances salines laissees par Tevaporation de lean de ' Grenelle, abstraction faite dii poids minime de ces suhstdnccs, montre que ce rapprochement n'est pas aussi force qii'il parait etre au premier abord.On serait plutot embarrasse pour la place qu'il faudrait assigner a cette eau parmi les differentes especes d'eaux minerales; car, au moment oii elle arrive au jour, elle est a la fois siliceuse, ferrugineuse, alcaline et sulfureuse. On sait qu'en outre, elle est a la temperature de a8 degres. » D'apres mon analyse, le residu salin qu elle laisse en s'evaporant pre- sente la composition suivante : Carbonate de chaux 4° j8 Carbonate de magnesie 1 1 ,5 Carbonate de potasse i4 , 4 Carbonate de protoxyde de fer . . . 2,2 Sulfate de soude 1 1 , 3 Hyposulfite de soude 6,4 Chlorure de sodium 6,4 Un litre d'eau m'a donne o^'.ilin de residu desseche. » Ces riombres ont ete fournis pas le dosage direct et plusieurs fois repete de chacun des elements que contient ce residu, la soude exceptee. L'acide carbonique a ete determine par la perte que donlie le melange salin dans un petit appareil pese dans le'quel gn le met en contact &^'^<^ IJacide chlorhydrique. On a dose la potasse a I'etat de chlorure de platine et de potassium, ce sel etant isole des matieres salines qui I'accompagnent au moyen de la dissolution saturee du meme chlorure double. J'ai fait con- naitre, dans un precedent Memoire, cette methode dont j'ai constate 1 exac- titude par de nouvelles epreuves synthetiques. )' Les resultats qui precedent s'accordent assez, en ce qui concerne sels principaux, avec ceux qui ont ete publics, it y a seize ans, parM- "^} pour qu'on puisse considerer cette eau comme ayant aujourd'hui sensi ment la composition qu'elle avait en i84r. Comme M. Payen et comnie MM. Boutron et Henri, j'ai constate que le residu laisse par cette eau une reaction alcahne tres-prononcee, qu'il doit au carbonate de ipot^s ^ Lean elle-meme, reduite aux deux tiers de son volume, bleuit le papier ^'^ e^ de tournesol. Dans son etat naturel, elle verditle sirop de \iolettet.; ^^ I'eau de la Seine presente le meme caractere, a cause du carbonate d^^ qu'elle tient en dissolution. r^^ » M. Payen a le premier appele I'attention sur la presence de la ^^ ( 199) dans cette eau; il I'a fait avec d'aiitant plus de raison, que la proportion de ce corps est plus considerable aujourd'hui que celle qu'il a indiquee. D'a- pres des dosages repetes uii grand nombre de fois, j'ai retire invariablement 7 parties de silice de loo de residu. » Quoiqu'il soit assez difficile de demontrer I'existence du fer dans I'eau qui a sejourne pendant quelques instants au contact de I'air, la nature fer- rugineuse de cette eau ne pent pas etre mise en doute; elle donne lieu, en effet, a une petite Industrie creee par le gardien du puits qui, ayant un jour oublie dans le reservoir superieur un verre qu'il retrouva le len- deniain enduit d'un depot ocreux, eut I'idee de colorer en jaune, par ce proced^, des vases en cristal ordinaire, qu'il vend aux nombreux visiteurs , dites naturelles. « Voici I'experience qui me fait admettre I'existence de i'hypo!,uiflt(" d* soude. J'ai d4temiin6 a plusieurs reprises, a I'aide de I'azolite de baiUe, la quantite d'acide sulfurique contenue dans I'eau, celle-ci etant pnsr dans (200) sou etat natiirel on reduite a la nioitie de son vohinie. Un litre d'eau donne 2 5 a 27 milligrammes de sulfate de baryte. » D'lin autre cote, en cherchant la quantite d'acide snlfurique contenu dans le residu calcine et traite par Tacide chlorhydrique (pour separerja silice) j'obtiens par litre d eau 45 milligrammes de sulfate de baryte. Un autre dosage dans lequel I'evaporation etait faite en presence de I'acide azo- lique, de maniere a transformer tout le soufre en acide snlfurique, a donne 55 milligrammes de ce sel. Ainsi le residu de cette evaporation, convena- blement traite, renfermeune quantite d'acide snlfurique qui est a peupres double de celle qui preexiste dans I'eau. Il me parait tres-probable que le soufre de cet exces d'acide snlfurique se trouve dans I'eau a I'etat d'hyposiilfite alcalin, comme cela arrive pour toutes les eaux sulfureuses dites degenerees. j> En resume, on pent conclure de I'ensemble de ces experiences que si I'eau du puits fore de Crenelle reste, au point de vue de son emploi dans les menages et dans les usines, nne eau de bonne qualite, a cause de la minime proportion des matieres salines qu'elle renferme, elle presente neanmoins, au point de vuegeologique, en raison de la nature meme de ces matieres etde celle des gaz qu'eUe a dissous, quelques-uns descaracteres d'une eau minerale. » Conformement a I'opinion de M. Walferdin, on attribue roriginede cette eau a I'eau pluviale qui, penetrant dans les sables verts, dans les en- virons de Troves, a une hauteur de 1 25 metres au-dessus du niveau de la mer, ressort par le trou de sonde de I'abattoir de Crenelle. » Si telle est son origine, il est assurement bien interessant de pouvoir suivre la mineralisation de cette eau qui, bien qu'elle prenne naissance dans un terrain dont la limite est le terrain cretace inferieur, offre deja unecer- taine analogic de composition avec les eaux minerales qu'on rencontre dans des terrains plus anciens. » Puisque I'eau pluviale ne contient qu'une tres-petite quantite d'acide carbonique, il est vraisemblable que I'eau du puits de Crenelle, en pene- tra!U dans le sol, en emprunte a I'atmosphere confinee qui environne la tcrr^' vegetale. Il est possible aussi qu'elle traverse des couches de terrain impr^' gnees de ce gaz, sous I'influence duqnd elle dissout du carbonate de chaii^ et du carbonate de magn^sie. C'est probablement aussi a la presence de ^' cide carbonique qu'il faut attribuer I'existence de la silice, qne cetacu*' rend libre, en operant la decomposition des debris feldspathiques que lea"' qui en est chargce, rencontre sur son passage : de la, le carbonate de potass( qui donne a celle-ci une reaction alcaline. Quant a Tazote qui cxiste en div solution dans cette eau, il proviendrait de Tair que I'eau pluviale ren ^^ imif, air dont I'oxygene aurait ete employe soit a oxvder les produits \>y ( 201 ) teux, soit a detruire le sulfure alcalin qui, a un certain moment, a dii se trouver dans cette eau. » All point de vue du forage des puits artesiens, il me sera peut-etre per- inis de tirer de cette etude cette consequence, qu'il n'est pas toujours a de- sirer que I'eau d'un puits fore vienne d'une profondeur trop considerable : loin de trouver dans cette condition une garantie de purele, il pent arriver que la mineralisation de I'eau soit plus avancee quand elle jaillit d'un sol phis profond , Taction dissolvante et decomposante de I'eau et de I'acide I arhonique devant augmenter rapidement a mesure que la temperature du «,.)! et de la couche aquifere devient plus elevee. » M. Vaae m: livxvnosT fait observer, a la suite de cv\W communication, (jue les consiqiitMices curieuses deduites par M. Pclitjoi de son important travail nnalyliciiie doivent faire desirer qu'un travail dii un-nw genre puisse m' Tiik.\ahi> et M. Peijgot expriment le niemc mx-.u. ()hsirvahnn.< dv M. CosTK it In suite de hi ronnnunirution de M. Peligol. .< Lr^iaiix (Ivs puils .iilcMcn.. lual-iv la {)n.f(Hi(l('ur des sources doiit elles emanent, et I'elevation de Icur temperature au moment ou elles siir- gissent, seront rendues propres a tons les usages domestiques par un moyen bien simple, celui de I'aeration : moyen dont I'efficacite se mesure par la res- piration des poissons. J'ai fait I'annee derniere, au Yal-Kicher, sur le domaine de M. Guizot, une experience qui prouve jusqu'a quel point I'influence de cette aeration est prompte. Dans un reservoir ou, a sa sortie de terre, s'a- masse I'eau sans cesse renouvelee d'une petite source, non-seulement les trnitis UP poi.vaient vivre, mais elles v etaienl suljifeiiient aspliyxiees. Pour donn.-r sur-l.-champ a cetlp can les cp.al.tes q,M lie n'a pas, il m'a soif. dCn ♦'l« ^< r une certaiue quantite a 'i metres de haulewr, de la faiic lomber cnsmteen cascade dans ce meme reservoir, imitaiil ainsi Farlifjcr a laide duquel M. Noel, pecheur des Vosges, propose d'em-ctuer !.■ traiiNporl (i<'s poissons a de -^randes distances. Aussil6t que ictte operation comnn'iira. It's tnnf.s . .:n.r,t Inirs allures uatureUes. e! \ Necnreut taut .j Les carres £*, s'*, e"^ des erreurs seront au minimum pour les valeiirs de ar et de^ donnees par les deux equations m (m.T -+-rij — (j)-h m'{m'x H- n' j — 9') + '"" ('""-^^ + '^'J — H")^ ^' /I (mo: + ny - q) + n'{m'x -h n'j - q') -hn"(m"x -+- n" jr - 9") - 0, suivant le procede ordinaire des moindres carres; d'ou X = X, + X, » Enfin, je ferai remarquer que cette maniere de proceder par une serie d'azimuts est tout aussi applicable au cas 011 I'etoile n'atteint pas le zenith et offre une elongation azimutale maximum que pour le cas ou I'etoile d^passe le zenith et coupe deux fois le premier vertical. » M. Flourens fait hommage a I'Academie d'un exemplaire de la secondc edition de son Histoire de la d^couverte de la circulation du sang. « La premiere edition de ce livre, dit M. Flourens, a paru en i854- » En le reimprimant pour la seconde fois, j'en ai revu, avec soin, tout I'ensemble. » J'ai meme ajoute quelques details, auxquels je suis loin toutefois d'atla- cher beaucoup d'importance. Une page d'histoire nest pas un article de bibliographie. Le bibliographe doit tout citer; rhistorien ne doit citer que les noms que marque une idee. ( 2X)7 ) .) Dans le sujet qui in'occupe, il fallait citer, ou plutot il fallait etudier^/ analyser, il fallait comprendre : Galien, qui a prouvt'^ que les arteres con- tiennentdu sang, et non pas de I'air, comme le cruyait Erasistrate; Vesaie, qui a prouve que la cloison du coeur est pleiue et non |)ercee, comme le croyait Galien ; Servet, Colombo, Cesalpin, qui out j)rouve que le sang du eoeur droit passe par le poumon avant de reveuir au coeur gauche, passage qui cotistitue In circulation jmlmonaire ; Cesalpin, qui, le premier, a vu que le sang, dans les veines, revient des parties au cutur, au lieu d'aller du coeur aux parties, retour qui constitue la circulation (j ener ale ;Yiihr\ce d'Acquapen- dente, qui, le premier, a vu les valvules des veines, sans en connaitre Tu- sage; et enlin TIarvev, homnie admirable dans la demonstration des choses apercues par les auties, qui a j)rouve la circulation pulmonaire par la struc- valviiles (les vcmes. qui ;» lejoiut les deux circulations I'uue a I'autre et " Kt riusfoire de la decouvt-rte da cours du stnuj termiuee, il falhiii pas?>e^i a i-histoiri- (le la decouverte du cours du chrlc. /r/r/o ou chyiifhr,, et le second, Pecquet (enfin, au milieu de ces uoms inunorlels, m\ nom francais!), qui a decouvert leur reservoir commun et leur reudez-vous 6nal, non au foie, comme I'avait cru Aselli, mais au coeur. >' Eu 1622, Aselli decouvre les vaisseaux cliylifires; plus d'un demi-siecle auparavaut, Eustachi avait decouvert le canal thoracique : deux beaux faits, niais incomplets, steriles, deux beaux faits perdus; Pecquet les rejoint par "11 troisieme, le reservoir du chjle,e\ nous demontre le cours du chyle, comme Harvey nous avait demontre le cours du sany. » Reste une troisieme decouverte, et tres-grande encore : celle du coujs de la Ijmplte et de ses vaisseaux, due au Suedois Rudbeck, pour les v issei Les restes de vegetaux et d'animaux, si abondants dans plusieurs de ces couches, etablissent egalement qu'a I'epoque ou ces revolutions ont en lieu, la terre etait deja habitee par des etres organises nombreux et varies. » Quel est le uombre et quelle est la nature de ces etres? » Quels changements cette population animale et vegetale a-t-elle eprou- ves pendant cette longue serie de transformations qui ont modifie la surface de la terre ? » Comment ces changements se sont-ils effectues? » Enhn peut-on apprecier les causes qui les ont produits? » Tels sont les principaux problemes que comprend la question mise au concours et qui lui donnent un si grand interet au point de vue de I'his- toire de notre globe. » Pour que leur solution fut possible, il fallait que la zoologie et la -botanique fussent arrivees a un degre de perfection tel, qu'il suffit de I etude de quelques debris de ces etres detruits pour arriver a leur connais- sance exacte, et que la geologic put fixer avec certitude leur age relatif. » 11 fidlait aussi que le nombre des restes fossiles connus f6t assez consi- derable pour que de nouvelles recherches ne pussent pas modifier profon- dement les resultats obtenus. » C'est ce qu'on pent esperer a I'epoque actupHe. En effet, depuis le • ■ I-a question proposee par rAcatlemie etait la suivante : ' >". ^tiulier les lois de la distribution des corps organises fossiles dans les differents ter- r.nns srdimentaires, suivant leur ordre de superposition; • ^". Hiscuter la question de leur apparition et de leur disparilion successive ou simul- . Rerher-t-- u .......^ A^^ rapports qui existent entre I'ctiit actuel du regne organi- coaimeiicement cle ce siecle riiistoire naturellc a fail dans toiites scs bran- dies des progres considerables. » Dans I'espace de cent ans, nos connaissances relatives anx especes animales et vegetales qui liabitent actuellement notre globe se sent telle- inent accrues, que le uombre des especes coiinues s'est plus que decuple. » II y a un siecle seulement, dans le recenseuient general de la nature public pan/Linne,le regne vegetal comprenaila peine 8,000 especes; le regne animal etait loin d'atteindre ce nombre. » On connalt maintenant plus de 100,000 especes de chacun des deux legues organises. « Ces chiffres out plus d'importance qu'on iie pourrait le croire d'abord pour la question qui nous occupe, car ils indiqiient combien sont nom- breux et varies les moyens de comparaisou dont on dispose pour an iver a la connaissauce des etres qui vivaient pendant les periodes geologiques precedentes. » Mais ce n'est pas seulement par Taccroissement du nombre des especes connues que la determination des especes fossiles s'est trouvee facilitee; c'est aussi par la connaissance beaucoup plus approfondie de leur organisation, qui permet d'etablir des comparaisons certaines entre chacune des parties des etres vivants et les debris souvent imparfaits et mutiles conserves a I'etat fossile. " L'extension de nos connaissances a I'egard des etres organises fossiles a ete encore plus rapide. » An commencement de ce siecle, il n y avait pas un millier de fossiles decrits avec quelque exactitude; en i85o, plus de 32,ooo especes pouvaient etre euumerees avec certitude et comparees avec precision, soit entre elles, soit aux etres vivants. » Enlin, la geologic elle-meme est uue science toute moderne. Vers la fin du siecle dernier les coucbes du globe qui renferment des debris orga- niques etaient a peine distinguees les uues des autres, et leur ordre de suc- cession, c'est-a-dire leur age relatif, base de I'histoire chronologique des etres dont elies renferment les depouilles, n'etait nulle part etabli avec pre- cision . » Actuellement, au conlraire, I'ordre de succession des coucbes sedimeii- taires,depuisles plus anciennes jusqu'aux plusmodernes, aetereconnudans ses plus petits details ; ces couches ont ete comparees sur les points les pi"'- eloignes du globe; elles ont ete reunies pour constituer des terrains coi" respondant a autant d'epoques de formation de I'ecorce terrestre : epoilue> qui elles-memes peuveutse grouper en periodes geologiques, dont la duree, impossible a fixer avec exactitude, a du cependarit se prolonger pendant un grand nombre de siecles. » On Ic voit, I'etendne de nos connaissances sur les vegetanx et les ani- maux vivants, le degre de perfection anquel est parvenue la geologic des terrains sedinuuitaires, enfin le nombre considerable des corps organises fossiles decouverts dans ces terrains, tout prepare la solulion des problenies anciens de la terre, et dans qnel ordre leurs diverses races en onl pris suc- cessivenient possession. D Des le xvi*^ siecle, les resles des corps organises lenternu's a I'etat do petrification dans les concbes de la terre avaient attire I'altention dun deshommes les plus remarquables de cette epoque. Bernard Palissy, cV potier artiste et savant, presque etranger anx connaissances deposees dans les livres bien imparfaits de cette epoque, pnisant par cela nieme toute plus d'un siecle les recbercbes des naturalistes. •> S'elevant, en effet, vivement contre I'opinion de la pi u part des savants de cette epoque, qui consideraient les petrifications comme des jeux de la nature et de simples imitations des etres vivants, Bernard Palissy declare positivement que la pierre ne pent prendre la forme d'une coquille, si I'animal lui-meme ne I'a batie. » D'un autre cote, il combat I'idee ennse deja par Cardan, que tons ces coquiUages et autres restes d'annnaux avaient ete transportes par le aeluge ^"r les points de la terre ou on les rencontre : « Je maintiens, dit-il, que - l«-s coquillages, lesquels sont petrifies en plnsiems carrieres, ont ete en- -•ndres sur le lien meme, pendant que les rocbers n'etaient (|ue de I'ean I "fin, poussant plus loni ses recbercbes, recueillant et dessinant les 'H'sdeces petrifications, il ajoute qu'il a trouve plus d'especes de ( f.- " '^^•^idersfondamenlalesch'lapalr, »"tli<|nees dans ces lignes des la fin du : " Cependant les idt-es de Bernard epoque, passerent iiiaperciies et n'eurent aucune influence sur les travaiix ties naturalistes dii siecle siiivant. , » Le xvii^ siecle, en effet, si briliant par les progres de Tesprit liuinain dans les lettres, la philosophie et les mathematiques, ne fiit occupe, au point de viie qui nous interesse , que par de steriles discussions sur Tongine des corps fossiles. Les hypotheses les plus bizarres regnerent pendant long- temps sur la formation directe de ces corps au milieu des roches qui les renferment. Aussi le retour a cette idee, qu'ils etaient les resles d'etres organises, que ceux-ci avaient vecu a la surface de la terre et avai§iit ete detruits et ensevelis dans son sein a la suite d'une submersion generale dii globe, doit-il etre considere comme un nouveau pas vers la verite. » Cette derniere opinion regna pendant une grande par tie dii xviii*' siecle. » Tons les corps organises fossiles contenus dans les diverses couches du globe etaient attribues au deluge universel ; un seul grand cataclysme les avait deposes au fond des eaux avec les elements des roches qui les ren- fennent. » De nombreux ouvrages eurent pour objel de decrire et de figurer ces resles fossiles, consideres alors comme un temoignage irrecusable de cette grande revolution de notre globe. " Scilla, en Italic; Scheuchzer, Volkmann, Gesner, Walch, en Alleina: gne; Woodward et Brander, en Angleterre; Pallas, en Russie; Autoine de Jussieu, Bourguet, Guettard, en France, et bien d'autres, qu'il serait trop long d'enumerer, firent connaitre, avec plus ou moins de precision, ces resles de I'ancienne population de la terre. » Mais, a mesure que ces fossiles etaient mieux connus, que les couches qui les renferment etaient plus etudiees, Timpossibilite de rapporter leur origine a un evenement unique et de pen de duree devenaitde plus en plus evidente, et I'idee du deluge, comme cause d^ tons ces depots, disparaissait j)eu a pen. .. Linne les attribuait deja a un retrait lent et prolonge de la mer, qui avail mis successiveinent a decouvert la surface de nos continents, pheno- mene dont les cotes de la Suede lui offraient encore des traces recentes. » Buffon les considerait comme le produit de deux epoques differentes prolongees pendant des milliers d'annees. » De Luc, tout en cherchant a maintenir I'accord entre les observations geologiques et le recit de la Genese, considere les jours de la creation comme de longues periodes pendant lesquelles, et d'une maniere tout a fait ( 2.3) dislincte du deluge bibliqiie, se sont passes les principaux phenonieiies dont on observe les traces siir le globe, et doiit le deluge ne serait que le dernier. » II y a done, pendant toute la fin du xviii* siecle, une tendance a ;i (lisfinction de grandes epoques de lornialion, caracterisees non-seu- It'incnt par la nature et la })osition des couches qui leur correspondent, inais par les productions marines renfermees dans les unes, par les animaux t(!rrestres contenus dans les autres, amenait la division de I'ecorce terrestre en terrains primitifs, secondaires et tertiaires qu'on apercoit deja dans les Epoques de la nature de Buffon et dans les travaux de Pallas, de de Saussure et de deLuc. » Mais I'etude precise de la succession des couches de I'ecorce terrestre, qui fait de la geologic moderne une veritable histpire chronologique de "olre globe, n'existait pas encore a cette epoque. Les opinions theoriques qui regnaient alors y mettaient obstacle. " L'idee du retrait successif des eaux de la mer qui auraieut d'abord couvert les sommets des plus hautes montagnes et y auraient depose les jlepouiUes deS etres qui I'habitaient, idee qui domine generalement pendant 'a plus grande partie du xviii^ siecle, devenait de plus en plus en contra- 'liction avec les faits observes et supposait les hypotheses les plus diificiles olondi Vs fos itagnes monlra b.entnt qu,. la ■aux de la mer. naquit celte theorie du soulevement des montagnes, qui < ivants confreres ses lois et ses plus admirables developpen (2,4) » Elle lui permit de fixer I'age de leiirs diverses chalnes, d'etablir I'ordre f^hronologique de leiir apparition, et de tracer d'line main sure Torigine des traits principaux de la configuration acluelle de notre globe. r> Cette theorie explique de la maniere la plus claire les changements de I'etat physique de la surface de la terre aux diverses epoques de sa forma- tion, changements qui sont lies d'une maniere si intime a ceux de la nature organisee. Elle presente, en outre, cette simplicite et cette unite qui, dans la nature surtout, sont le caractej^e de la verite. » Les revolutions et les changements de I'etat physique de la terre resultent en effet, d'apres elle, d'une seule cause, la liquefaction primitive du globe et son refroidissement graduel, phenomenes qu'on ne saurait maintenant mettre en doute. « II n'est plus necessaire de recourir a I'elevation generale du niveau des mers, pour expliquer la presence de corps organises fossiles, jusque pres du sommet des plus hautes montagnes. Les roches qui les renferment, formees dans le sein de la mer, ont ete soulevees avec les montagnes dont elles font partie, jusqu'a la hauteur ou nous les voyons; elles peuve'nt ap- parteniraux formations les plus recentes et ne sont pas, comme Buffon le supposai^, les restes des habitants les plus anciens du globe. » Mous avons vu que plusieurs des naturalistes du siecle dernier avaieiit reconnu que tons les etres organises fossiles n'avaient pas vecu sur la terre a la meme epoque, et qu'ils avaient souvent distingue les productions marines des terrains secondaires des etres plus analogues a ceux de I'epoque actuelle, deposes dans les terrains tertiaires et dans les grandes alluvions. » Maisil y avait encore loin de ces indications generales a la connais- sance precise des etres propres a chacun des ages de I'ecorce de la terre. » Les premieres applications positives de la paleontologie a la geologie commencent avec le siecle actuel. » La France et I'Angleterre les voient naitre presque en meme temps. U distinction plus precise des terrains sedimentaires dans ces deux pays devait en effet fixer I'attention des geologues sur les corps organises fossiles qu'i'^ renferment; inais leur point de vue ne fut pas completement identique. » En France, c'est le sol meme du bassin de Paris qui, des le comin^"' cement de ce siecle, devint I'objet des etudes de Cuvier et de mon pere; apres dix ans de recherches, ils demontraient, dans VEssaisur la geographic iiineralogique des environs de Paris (i), que chacune des couches qui consti- ( 2i5 ) tuent nos coteaux renfermeiit des corj)s organises fossiles qui lui soni propres, que ces fossiles se retrouvent dans les memes couches a de grandes distances et peiivent servir a les caracteriser, enfin qu'on doit conclure de Ja nature de ces etres qu'une partie de ces couches ont ete formees dans la nier et d'autres dans les eaux douces qui, alternativement et a plusieurs reprises, ont convert notre sol . » 11 est facile de reconnaitre dans cette etude du bassin parisien des geo- logiies anxquels toutes les branches de I'histoire naturelle etaient familieres et qui savaient en faire une application heureuse et feconde. » Quelqnes annees apres la publication de VEssai de la geologie des environs de Paris, un ingenienr anglais, William Smith, auquel ses travaux avaient donne depuis longtemps occasion de faire ime etude approfondie du sol de I'Angleterre et de reconnaitre Timportance des corps organises fossiles lomme signes distinctifs des formations geologiques, publiait egalement les principaux resnltats de ses observations (i). 11 signalait les especes caracte- risfiques des terrains de sediment de I'Aiieleterre, dont il avait lui-meme (i) La premiere publication de Williatn Smith fut sa Carte geologique de I'Angleterre et dti pays.de Galles, qui parut en iSi5, premier travail de ce genre applique a un grand pays, n qui avait exige de nombreux voyages et des observations repetees. En 1816, il commenca la publication d'un ouvrage intitule : Strata identified by organized fossils, ouvrage accom- p.igne de planches representant les principaux fossiles de chacune des formations distinguees par lui; il n'en a paru que quatre livraisons comprenant dix-huit planches in-4°. Elles em- brassent les formations depuis le crag et le london-clay jusqu'a I'oolithe supc rieure et le fuller's •'««rtli. En 181 -J, sous le litre de : A stratigraphical system of organized fossils, in-4°j il publia ^>ins figures des enumerations plus etendues des corps organises fossiles de ces memes terrains. Les autres ouvrages de William Smith sont des Cartes geologiques locales toutes poste- iieurcs aux publications precedentes. Dans ces deux ouvrages, les seuls dont le sujet se rap- !>'»! te a la question qui nous occupe, Tautcur n'indique nulle part qu'il cut connaissance de ' '"'f^rapliie minrralngiqiie des environs de Paris, publiee cependant en i8i i. f |>hn Phillips, son neveu et son oleve, professeur de geologie a Dublin, qui lui a consacrc "^ 'fice biographique tres-d6taillee [Mi^moirs of fVUliam Smith; London, l^^) et qui '"■ une lisle de ses ouvrages, n'en cite pas d'autres. Il en est de meme du D' Fitton, dans ! .11 tirle sur ce meme savant public dans la Remte d'Edimbourg et reproduit dans le Phila- >(>! i< f.- Royalc oii a d'autres societes savantes n'ait otabli d'une maniere positive les r«su!tats ' ' done lieu (IV-tre surpris que M. Lyell, dans VHistoire de In Gcoloi^ie, qui fait partie - f'nnciprs de Geologic, indique, jusque dans la derniere edition, William Smith corame 'f piiblif en 1790, c'est-a-dire vingt-cinq ans avant la premiere publication que lui attri- ' =*'it ses biographes les plus devoues, un tableau des couches d'Angleterre : « Tabular vie^ ( ^>6 ) contribiie a etablir la distinction et I'ordre de succession ; mais on voit que ces fossiles y sont plutot consideres comme des signalenients propres a faire reconnaitre les couches qui les renferment que comme I'indicaHon de la nature de la creation a chacune de ces epoques de formation. n Ces uouveaux principes fnrent bientot generalement admis; leur appli- cation se propagea rapidement en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italic, aux Etats-Unis; et dans I'espace de pen d'annees, parleconcours des savants de tons les pays, de bonnes descriptions et des figures exactes firent connaitre les vegetaiix et les animaux propres a chacun des terrains que les geologues distinguaient par leur position relative dans I'ecorce du globe. » La paleontologie descriptive fournissait ainsi les materiaux destines a composer les flores et les fauues des epoques contemporaines des diverses formations geologiques. .) Tant que ces catalogues furent tres-restreints , ne comprenant qu'un petit nombre des animaux et des vegetaux contemporains des depots qui en renferment les depouilles, ou bien que ces etres, mal connus dans leur struc- ture essentielle, ne purent etre rapproches avec quelque certitude de ceux qui vivent actuellement, ils ne furent que des sortes de signalement pour chacune de ces epoques, on ne put en tirer aucune consequence vraisem- blable sur la nature du regne animal ou vegetal a une epoque determinee de la formation de la croute du globe; les faits nouveaux seraient venus trop souvent contredire les resultats obtenus precedemment, et les gene- ralisations n'etaient permises que comme de simples apercus, auxquels il fallait etre pret a renoncer a mesure que de nouvelles decouvertes I'exifireraient. nfthc British strata », dans lequel se troiiverait cette application de la paleontologie a la gpologie stratigraphiqne. Tout annonce qu'il y a lu une erreur de dafe, grave cependant pour ce point de I'histoire At la science. William Smith, ne en 1 769, a ete charge de 1 790 a i8oo de surveiller des travaux d'exploitation de mines Jehonille et de canalisation, qui ont diri^e son attention sur la stra- tification des terrains secondaires et sur les fossiles qu'ils renferment ; il parait nieme, par des notes manuscrites et des communicatious verbales, qu'il reconnut deja vers cette epoque X'm- portance des corps organises fossiles comme servant de caractcres a certaines couches- Mais rhistoire des geologues du continent montrerait egalement que leurs idees etaientdi- ri-ecs vers le meme sujet longtemps avant les publications qui ont pu faire connaitre leur* resultats an public. Notre seul but est done d'etablir que les publications de William Smith sonl posferieures de plusieurs annees h. celle de Cuvier et Brongniart sur le bassin de Paris. ( 217 ) » Mais depiiis quelqucs annees les recherches se sont tellement muki- pliees, qii'on pent marcher d'un pas plus assure vers les idees generales. » Dans plusieurs cas on ne s'est pas contente de reunir les restes fossiles que des exploitations faites au point de vue industriel pouvaient offrir au col- lecteur; sur divers points de I'Europe, des savants, pleins de devouement, ont fait exploiter des roches riches en fossiles, dans I'unique but de reunir dune maniere plus complete ces representants d'une ancienne creation. Pour assurer a la science la conservation de ces debris de I'ancienne population de la terre, nous avons meme vu I'Etat acquerir dans un depar- tement de la France un terrain qui recele une immense quantite d'ossements fossiles, et les faire extra ire avec le soin necessaire a la reconstruction de leurs squelettes. » De ces travaux poursuivis avec ardeur dans le monde entier, de la Sibe- ne jiisqu'a la Nouvelle-Hollande, du Canada aux terres Magellaniques, il est rrsiiltr (les progres tout a tait imprevus dans la science des fossiles. ' Des laimes et des flores plus completes, comprenant souvent phi- suuis niillit MS d'especes, nous representent mieux I'ensemble des ctres i)ii;;inis(.s chaque epoque; des ecliantillons plus parfaits ont permis de iniciix ('tii(ii( r I'organisation de ces etres, et d'etablir d'une maniere plus |)ivcise Ictus relations avec ceux qui vivent actuellement. On pent enfin 'i<'(liiire, do leur ensemble, des lois plus certaines sur leur mode de siic- ' 'ssion et sur leurs rapports probables avec I'etat pbysique du globe pen- d int chaque periode de creation. Sans doute cettescience est loin d'etre arrivee a son terme, de nouvelles I'coiivertes viendront Tenricliir, le nombre des especes, de 3o,ooo s'ele- ^''!';i |)eut-etre bieutot a 5o,ooo et plus, quelques debris imparfaitement ""iiius seront completes, et leur classification pourra eprouver quelques modifications; mais cependant la masse de nos connaissances a leur egard <'st deja assez imposante pour que la question posee par I'Acaderaie vint dans un moment opportun : car maintenant sa solution, meme imparfaite • lans quelques points, pent ouvrir des vues nouvelles, donner une direc- 'loii titilt^ aux recherches futures, et poser les jalons d'une histoire plus M'lis. j)(>ur arriver a ces resultats generaux, il fallait d'abord dresser 1'^ ( at;ii()ui,es exacts des vegetaux et des animaux dont les restes sout n n- '■'""'s dans chacune des couches constitutives du globe, s'assurer dr 'xai titude de leur determination et de la nafuro precise du terrain qui les ' K . ,857, '" Semestrr (T. XLlV, N" c ) 29 ( '-'S ) former ainsi les faiines et les flores des epoques correspondant a chaqiie formation geologique. » C'etait ce travail long et difficile qui devail servir de base a tons les raisonnements, a tontes les generalisations que I'auteur pourrait etablir plus tard.'ll devait porter sur plus de 3o,ooo especes d'animaux et de vege- taux, reparties dans vingt-cinq a trente epoques distinctes de formation. Incomplet on inexact, toutes les consequences devenaient fausses ou dou- teuses, et ces consequences formaient la parlie la plus importante d'un travail de ce genre. , » Ces recherches minutieuses, ces catalogues dresses avec soin, ces con- sequences tirees avec prudence et avec toute la rigueur que comporto un sujet de cette nature, la Commission de I'Academie les a trouves dans lo grand ouvrage manuscrit adresse a TAcaderaie, dont I'auteur estM. Broun, professeur d'histoire naturelle a I'universited'Heidelberg, savant bien connu de tons les geologues et de tons les paleontologistes par des etudes prolon- gees sur cette matiere. » ^e n'est pas que sur quelques points on ne puisse differer d'opinion avec le savant auteur du Memoire couronne; tons les faits n'ont pas pu etre verifies par lui, il a du souvent accepter de confiance les travaiix des autres paleontologistes, et les noms les plus celebres servent en general de garanJ a ses determinations. Souvent aussi il existe encore des diver- gences d'opinion entre les naturabstes les pbis distingues sur certaines formes singulieres de ces etres detruits (i) ou sur la position de terrains (i) De ce norabre nous citerons ce qui, dans le travail de M. Bronn, concerne les Stig- i/iarJd, auxquelles il fait jouer un role tres-important, et trop important a nos yeux, en ce (jui concerne la formation de la honille. M. Bronn, adoptant les idees deja anciennes de M. Lindley et de M. Goeppert, consid^re les Stigmaria comme des vegetaux d'une forme loute speciale, dont le mode de developpe- mentserait tout a fait insolite, et qui, s'etendant en grand nombre dans les marecages de cette epoque, auraient contribue plus que tout autre a constituer la houille. Mais de nombreuses observations, qui se ronfirment tons les jours, etablissent que les Stigmaria ne sont pas des ve- getaux complets et d'un genre particulier, mais les racines etendues presque horizontalenient de grands vegetaux arborescents du genre Sigillaria; ces racines peuvent avoir participe a la for- mation des couches de houille , mais leurs tiges volumineuses ont du jouer un role plus impor- tant dans cette production; sans parler des rameaux et des feuilles de tant de plantes diverse* qu'on reconnait quelquefois dans la houille cUe-meme. Nous ajouterons meme que la structure anatomi<|ue des Stigmaria , bien connue aujourd'hui, les rend peu propres a fournir beau- couj) de matiere charbonneuse, car elles n'ont qu'un axe ligneux tres-peu considerable rela- tivemcnt a It ur voUune total , dont la plus grande partie est fornice par du tissu cellulaire. pi'oblematiques, et quelques erreurs qu'on signalerait dans iin travail ge- neral de ce«genre, ne saiiraient etre reprochees avec justice a son aiiteur. M Son merite principal est d'avoir su grouper ces faits de maniere a mon- trer leiir correlation entre eux, et avec les changements de I'etat physique du globe qu'on pouvait d^ja deduire d'autres considerations geologiques. » C'est ce que nous allons chercber a montrer en exposant dans ce Rapport quelques-uns des principaux resultats auxquels les recherches des paleontologistes ont conduit et qui offrent le plus d'importance pour This- toii e du developpement des etres vivants sur notre globe. ' )) Uu des premiers resultats des etudes paleontologiques dans les temps inoderues a ete de constater que chaque formation geologique renferme les d«''j)f)uill('s d'eh-es or diltt rt'iitt's (|in aj)[)ar,iissent successivement sur le globe sont-ils le «f d uije ert'ahon nouvelle ou les descendants modifies et transformes ^'H lennes especes qui ont disparu? '^ M. Broun, dout nous partageons completement la manierr devoir a ( a.o ) cet egard, montre combieii cette derniere maniere d'expliquer la produc- tion d'especes, de genres et sou vent meme de classes entieres d'«nimaux ou de vegetaux completement differents de ceux qui les ont precedes est en contradiction avec tous les faits connus et avec toutes les lois de la nature organisee telle que nous la voyons actuellement. « II ne s'agit pas en effet de ces legeres modifications qui auraient pu transformer une espece en une autre espece voisine, et qui rentreraient presque dans ces mutations que les variations des conditions physiques ou Tinfluence de Fhomme peuvent imprimer a nos races domestiques » Ce sont des formes toutes nouvelles, des types d'organisation comple- tement nouveaux, dont d faudrait trouver I'origine dans des etres entiere- ment differents. » Supposer qu un Oiseau ou qu'un Mammifere tire son origine d'un Poisson ou d'un Reptile, supposer ensuite qu'un petit Mammifere insecti- vore, comme ceux decouverts dans les calcaires jurassiques, est la souche d'ou naitrait plus tard un elephant ou un rhinoceros, constitue une theorie bizarre, pour ne pas dire plus, qu'aucun fait positif ne vient appuyer et qui conduirait enfin a cette consequence, que la philosophic et la religion re- pousseraient aussi bien que la science, que I'homme qui apparait en der- nier, comme pour couronner I'oeuvre de la creation, ne serait que le resultat de la transformation de quelqu'une des races animales qui Font precede. » Ajoutons de plus que I'etude attentive de la succession des etres dans les diverses periodes geologiques n'est nullement favorable a cette hypo- these, qui, pour avoir quelque vraisemblance,devraitnousmontrer les tran- sitions de ces etres successivement modifies el permettre an zoologiste ou au botaniste d'etablir une serie de ces chainons qui eut quelque pro- babilite. »• Au milieu de I'obscurite qui environne de semblables mysteres et que notre esprit cherche en vain a percer, reconnaissons qu'il est moins aitn- cile pour notre intelligence de concevoir que la puissance divine, qui a cree surla terre les premiers etres vivants, ne s'est pas reposeeet qu'elle a contmu* a exercer le meme pouvoir createur aux autres epoques geologiques, en ina- primant a I'ensemble de ces creations successives ces caracteres de grandeur et d'unite que le naturaliste encore plus que les autres hommes est appe ^ a admirer dans toutes ses oeuvres. » L'hypothese que nous venons de combattre avait peut-etre pris o»i^' sance dans un principe vrai, mais dont on a cependant exagere la generali c'est le perfectionnement graduel des etres organises depuis les temps plus recules de la serie geologique jusqu'a I'epoque actuelle. ( aai ) » II est certain que dans le regne animal aiissi bien que dans le regne vegetal , la population de la terre a commence par des etres appartenant aux classes qu'on considere generalement comme les plus imparfaites, et que les plus parfaites au contraire n'ont apparu que dans des temps rela- tivement tres-modernes. » Ainsi les terrains sedimentaires les plus anciens ne contiennent que des restes d'animaux invertebres et de plantes cellulaires qui sont consi- deres comme constituant les embranchements les plus simples de ces deux regnes. Des animaux et des vegetaux plus parfaits leur ont bientot succede; mais les Mammiferes dans le regne animal, les Plantes plianerogames dans le regne vegetal, qui sont admis les uns et les autres comme occupant le rang le plus eleve dans les deux regnes organiques, ne se sont developpes qu'a une epoque beaucoup plus recente au point de vue geologique. » On est done porte a admettre qu'une loi generale de perfectionnement des etres organises a preside aux creations successives qui ont habite notre globe; mais si ceprincipe est vrai en these generale, et quand on considere seulement les grandes divisions des deux regnes organiques, il ne trouve plus une application aussi positive quand on examine en particulier cha- cunedes classes du regne animal ou du regne vegetal, et on se tromperait beaucoup si on considerait I'ensemble des etres qui se sont succede dans les diverses periodes geologiques comme formant une serie reguliere du simple au compose. » En admettant meme cette tendance generale vers le perfectionnement successif des etres pendant la longue serie des temps geologiques, on voit qu'elle est alteree dans sa marche reguliere par un second principe soiivent preponderant, celui de I'appropriation des etres aux conditions d'existence auxquelles ils etaient soumis a chaque epoque. » L'etude de la distribution geographique des etres vivants sur la sur- face actuelle du globe nous montre non-seulement que chaque espece exige une certaine reunion de conditions physiques pour pouvoir exister et se perpetuer, mais que certaines families tout entieres de vegetaux ou d'animaux ne peuvent vivre que dans des situations determinees. » Les palmiers, les bananiers etbien d'autres vegetaux ne peuvent croitre que dans les climats les plus chauds du globe. » I^s grands Pachydermes, elephants, rhinoceros, hippopotames, sont soumis aux memes conditions d'existence. ■ 11 en est de meme pour les etres qui habitent les eaux de la mer non- ( 111 ) seulement les especes et meme soiivent les genres des regions tropicales ne sont pas les memes que ceux des mers polaires, mais certaines families ne vivent qu'an milieu de I'Ocean et loin de tons les rivages, d'autres exigent ail conlraire une mer pen profonde et le voisinage des cotes. » Des influences du meme genre ont dii necessairement agir sur les etres organises de I'ancien monde, et I'etat particulier de la surface terrestre, a chaque epoque geologique, a dii souvent s'opposer a I'existence de cer- tains groupes d'etres et favoriser an contraire le developpement d'autres families. » L'etude de ces diverses conditions physiques et de leur influence sur la nature des animaux et des vegetaux a chaque epoque de la formation de I'ecorcc terrestre, forme line des parties les plus importantes du Me- moire couronne, une de celles a laquelle I'auteur a donne le plus de de- veloppement et qui offre le plus d'idees neuves, » Ainsi il montre qu'a chaque epoque les conditions d'existence aux- quelles les etres vivants etaient soumis dependaient : » i^. De la nature de Tatmosphere, qui a du necessairement etre modi- fiee a diverses epoques par les degagements gazeux resultant des phenomenes plutoniquesou volcaniqueset par I'influence'des etres organises eux-memes; j> 2°. De la temperature propre de la terre, qui aux epoques rapprochees de son etat primitif etait plus elevee et rendait moins sensible aux etres organises les differences dependant des latitudes et de la diversite des sai- sons; » 3°. De Tetendue relative des mers et des terres, ainsi que de la pro- fondeur des premieres et de I'elevation des montagnes, qui changeaient i;i nature du climat d'un meme lieu a chaque epoque geologique; » 4°. Enfin de ce que M. Broim appelle les relations sociales, ou plutot d'association, c'est-a-dire les rapports qui existent d'une maniere neces- saire entre divers etres dontles uns sont dans la dependance des autres. B L'influence de ces conditions diverses sur Fexistence ou sur le deve- loppement plus ou moins grand de certainsetres a chaque epoque geologique. qu'on pouvait presque prevoir a priori^ se trouve confirmee par les fait;* nombreux que fournit la paleontologie actuelle; etsi nous suivons rapide- ment la progression des temps et des revolutions geologiques depuis les epoques les plus reculees auxquelles la vie apparait a la surface de la terre jiisqu a Tepoque actuelle, nous reconnaitrons Faction simultanee de ces diverses causes, sur la nature des etres vivants qui I'onl successiveraent habitee. ( 2»3 ) » Nous ne suivrons pas cependant cette longiie histoire du moiide orga- nise dans toiite la serie des epoques distinctes que la geologic y a reconniies. » II nous suffira de signaler les changements les plus reuiarquables qui se sotit operes dans les trois principales periodes auxquelles on pent rap- porter les nombreiises epoques geologiques : la periode correspondant anx formations sedimentaires iespliis anciennes, la periode secondaire, enfin la » Tons les phenomencs physiques relalifs a la formation de notre globe nous prouvent que dans les premiers temps de la consolidation de son ecorce, elle devait se presenter sous la forme d'un spheroide dont la surface sans inegalites notables avait etc recouverte, des que son refroidissenient I'avait })ermis, d'une couche d'eau d'une epaisseur a pen pres unifornie, au- dessiisde iacpielle ne s'elevait peut-etre alors aucune portioo de terre. » Li nature des etres vivants a cette premiere epoque s'accorde comple- l<"'MUM.Iav('ccesresultats. " loiis ceijx dont les depouilles sont renfermees dans les premieres cou- th cs (le sfdnnent deposecs dans cette mer primitive sont en effet des vege- t.iux etdes animauxmanns. Aucun etre organise terrestre ne nous anuonce I existence de terres s'elevant au-dessus du niveau des mei's. « Les vegetaux peu nombreux, par suite peut-etre de la destruction facile de leurs tissus, font tous partie de la famille des Algues marines, un des i;n)iij)(>s les plus simples du regne vegetal. " f'<'^'»ii»inauxn'appartiennentd'abordqu'auxembranchements les plus dimples du regne animal, etce n est qu'un peu plus tard que des Poissons et des ReptUes vienuent completer cette faune de la premiere periode geolo- » Tous different beaucoup des animaux qui vivent actuellement, mais dependant leur structure et leurs analogies les rattachent pour la plupart a ' <>' lollusques qui vivent loin des cotes au milieu de I'Ocean dans les regions '•■op,cales,ouaux Madrepores qui s'elevant du fond des merspeu profondes ^H'l.nent encore de nos jours former les iles de coraux du grand Ocean. La nature de ces animaux nous annonce aussi que les eaux de cette VLste HKT avaicnt dt-ja une composition analogue a celle des mers actuelles M>'pa temperature elevee participait a celle du globe terrestre lui-meme. ^ " t i^t'ologie physique nous demontre aussi que pendant cette periode sonl'vr'''''^"''^"^ '^'' '"^ ^'''^'^^ "'^ ^^'^^'^ determina des plissements et des ^^'My-Neinents, origine des premieres chaines de montagnes. Ces inegalites ' MiHace terrestre devaient clever au-dessus du niveau des eaux des ( ^24 ) portions de terre qui formerent des iles nombreuses et plus ou moins etendue^. w La paleontologie vieut confirmer ces resultats, car vers le milieu et la fin de cette periode on voit des etendues plus ou moins grandes de la surface du globe se couvrird'une vegetation terrestre abondante et puissante : vege- tation qui se perpetua pendant longtemps au milieu d'alternatives de des- tructions et de creations nouvelles, mais en couservant toujours cependant un caractere remarquable de simplicite et de grandeur qui I'eloigne encore plus peut-etre du regne vegetal actuel que cela n'a lieu dans le regne animal pour les especes de ces temps recules. t> Ces vegetaux appartenant aux groupes les moins parfaits du regne vegetal nous rappellent par I'abondance decertaines families, des Fougeres en particulier, les formes encore predominantes aujourd'hni dans les petites iles du grand Ocean et confirment ainsi le caractere insulaire de la surface terrestre a cette epoque. » Les restesde cette vegetation primitive, accumules pendant unelonguc suite de siecles sur le sol qui lui donnait naissance, sont I'origine de ces couches puissantes et souvent repetees de combustible qui forment nos houilleres; et ce combustible, produit des plus anciennes forets de iiotre globe, conserve depuis des milliers d'annees dans le sein de la terre, est devenu de nos jours un des elements prmcipaux de la richesse et de la puissance des nations. •) Pendant cette premiere periode, I'elevation de la temperature due a la chaleur propre du globe, le pen d'importance des premiers soulevementsde la surface terrestre et 1 'absence 'des grands continents et des hautes mon- tagnes qui en sont la consequence, devaient donner au climat des divers points dela surface de la terre une uniformite remarquable. » C'est ce que confirme en effet I'etude des fossiles ; car, dans cette periode plus que dans toute autre, les etres qui vivaient a une meme epoque sur les points les plus eloignes du globe presentent les memes caracteres, ou n'offrent que de tres-legeres differences; il n'y a pour eux en apparence m latitude ni longitude, et leur similitude nouspermet de constaterdirectement I'uniformite presque absolue du climat de toutes les zones du globe. » Apresles grands depots de I'epoque carbonifere, la population mann<' qui s'etait deja montree sous des formes si varices, la vegetation terrestre si puissante et si singuliere qui avait produit les couches de houille, sembltnl disparaitre completement, du moins sur I'lmmense majorite des points de la surface de la terre, pour etre remplacees par des etres tres-differents. {ii5 ) i> La periode secondaire commence : de nouvelles families se montrent dans le regne animal comme dans le regne vegetal, et la varietedes formes, surtoiit parmi les animaux, semble en rapport avec la variete des conditions physiques que commence a presenter la surface de la terre. » Les soulevements nombreux qui se succedaient devaient rendre cette surface plus inegale, les mers plus profondes, les montagnes plus elevees, et des lies plus etendues offraient deja un sol moins uniforme. « Cliacun de ces phenomenes amenait dans I'etat de la surface terrestre des changements physiques qui entrainaient ia destruction d'une grande par- lie (les etres existants qu'une nouvelle creation venait bientot remplacer. » ("/est pendant cette succession de creations diverges, qui correspond kce (jiron a generaleiiient appele les terrains secondaires, que le regne animal semble se completer dans ses forities principales. » Les grandes classes du regne animal, deja existantes pendant les temps plus ;mcieiis, coinprennent alors des formes plus varices, plus parfaites, qiicUjiielois plus rapprochees de celles du monde actuel, souvent aussi con- stitiiaiit les types les plus singuliers : tels sont ces Reptiles extraordinaires par l< iir slructure et leur mode d'existence, qui forment un des caracteres les plus frappants de cette epoque. » On pent en outre constater des le commencement de cette periode •'existence d'animaux de la classe des Oiseaux, dont il n'y a aucun indice dn ns les terrains plus anciens. Aucune partie de ces animaux ne nous a efe conservee; mais ds out laisse sur le sable des rivages, maintenant traiisforme en gres, des traces de leurs pas qui ne peuvent laisser de doute sur I'existence de races d'Qiseaux gigantesques. » Un pen plus tard quelques rares debris osseux signalent la premiere apparition des Mammiferes, qui consistent seulement en quelques especes d'une tres-petite taille et d'une structure assez anomale pour qu'on ait long- temps conserve des doutes sur leur classification. » Amsi vers la fin de la periode secondaire le regne animal commence a ^e niontrer avec toutes les formes qui caracterisent ses grandes divisions. Le regne vegetal pendant la plus grande partie de cette longue periode '"' ^ omprend encore que les groupes les plus simples par leur organisation; ""'^ <'s families singulieres de I'epoque carbonifere ont entierement disparu, ' t es tormes qui les ont remplacees different beaucoup moins de celles qui 'ahiteiit encore notre globe. J'l'fin dans les derniers temps de cette periode un petit nombre d'es- ( 2a6 ) peces 'appartenant aux divisions les plus elevees du regne vegetal viennent completer i'ensemble des groupes qui le constituent. » Pendant toute cette periode secondaire on peut croire que des condi- tions physiques fort pen differentes les nnes des autres regnaient encore sur la plus grande partie de la surface terrestre et que les differences des climats, si prononceesactuellement, I'etaientbeaucoupmoins alors; caronestfrappe de la similitude des formes et memede ridentitedebeaucoupdesespecesqui vivaient a la meme epoque sur les points les plus eloignes du globe, en Eu- rope, en Asie, en Afrique et aux deux extremites de I'Amerique. » A cette longue periode secondaire, temoin du depot de tant de forma- tions geologiques importantes depuis les gres des Vosges jusqu'a la craie, et du renouvellement souvent repete de la population auimale et vegetale tin globe, succedentdes changements remarquables dans la constitution phy- sique du globe et en meme temps dans la nature des etres qui I'liabitent. » Des soulevements plus considerables ont accru la surface des terres emergees, de grandes iles se sont formees, des chaines de montagnes impor- tantes se sont elevees, des fleuves et de vastes lacs augmentent I'etenduedes eaux douces. » La surface de la terre, ne participant plus autant a la temperature inte- rieure du globe, est soumise d'une maniere plus marquee a I'influence de la chaleur solaire; des courants marins et atmospheriques determines par I'e- tendue des continents modifient la distribution de la temperature; les diffe- rences des climats se prononcent de plus en plus, et plus nous avancons dans cette derniere periode, ou periode tertiaire, plus la terre se rapproche de sonetat actuel. « » Aussi les etres organises s'y montrent avec des formes bien plus ana- logues a celles des etres encore existants que cela n'avait lieu aux epoques precedentes. •> Toutes les classes diverses du regne animal et du regne vegetal ont des representants dans les faunes et dans les flores de cette periode, et leur pro- portion meme differe peu de celle qu'elles nous offrent actuellement. Les etres organises presentaient en outre, suivant les lieux qu'ils habitaient, la meme diversite qu'on observe de nos jours. » Les animaux qui vivaient dans les regions du globe ou sont actuelle- ment l'Europe,l'Asie, I'Amerique ou I'Australie, differaient les uns des autres comme different encore maintenant les animaux decescontrees: rinfl"^"^^ du climat sur les etres organises est done evidente. » Vers la 6n de cette periode, les habitants de ces diverses regions pa- ( ^^7 ) raissentmenie avoir deja reru pour la plupart les oaracteres qui distingiient essentiellement les faunes actuelles de ces menies pays. » L'Europe et I'Asie nous presentent alors les grands Pachydermes, ele- phants, rhinoceros, hippopotames, qui habitent encore a present I'ancien continent. -. Dans TAmerique du Sud nous retrouvons sous des formes gigantesques les analogues des tatous, des fourmiliers, des paresseux, qui y existent ac- tuellement. » Dans I'Australie, beaucoup de Mammiferes fossiles se rapportent a cette division des animaux marsupiaux si raracteristiques' de la population ac- tuelle de cette contree. » Qu'on necroie pascependant que I'ensemble des etres qui existaient a cette epoque s'est perpetue jusqu'a nos jours. t> Des differences tres-remarquables se presentent a cet egard suivant la nature des etres que Ton considere. Elles tiennent peut-etre en meme temps a rinfluence des milieux dans lesquels ces etres vivaient et au degre de |)erlection de leurs organes, qui les rendaient plus ou moins sensibles a de legeres differences dans les conditions physiques qui les environnaient. » Ainsi les animaux marins, et particulierement ceux des classes infe- neures, paraissent en assez forte proportion s'etre perpetues depuis I'epoque tertiaire la plus recente jusque pendant I'epoque actuelle. » Leur organisation moins developpee, leur sensibilite plus obtuse et leur vie dans un milieu moins sujet aux variations que les circonstances exterieures impriment a ratmosphere, peuvent cxpliquer leur resistcince a des influences qui out suffi pour detruire les animaux et les vegetaux des classes superieures, se developpant les uns et les autres au milieu de I'at- mosphere et soumis a toutes ces variations du climat qui limitent encore aujourd'hui la plupart de leurs especes dans des regions assez circonscrites. " En effet, rexamen attentif des restes des Mammiferes qui vivaient pen- dant les temps meme les plus recents de la periode tertiaire, prouve que la plupart de ces animaux differaient d'une maniere tres-notable des habi- tants actuels de notre globe. « En outre, les limites geographiques de ces especes anciennes actuelle- ment detruites n'etaient pas celles de leurs congeneres du temps present. Les th'phants, les rhinoceros, les hippopotames, les tapirs, les girafes, habitants actuels des regions tropicales, etendaient leur domaine jusque sur les hords de la Baltique et dela mer Glaciale. lis nous prouvent que si a cette epoque des climats differents caracterisaient les diverses zones de la surface 3o.. ( .a8) terrestre, ils n'avaient pas encore pris leurs limites actuelles, et que sans doiite line temperature plus elevee regnait alors dans notre zone teniperee. » Enfin, ce qui distingue encore ces derniers temps de la periode ter- tiaire de I'epoque actuelle, c'est I'absence de I'homme. » Tout tend, en effet, a prouver que I'honmie n'exislait pas, meme a I'epoque de ce dernier grand cataclysme qui a convert de vastes etendues du globe de ce terrain de transport qu'on a appele a tort le diluvium, et dans lequel se trouvent les ossements de beaucoup de grands Mammiferes actuellement detruits. » Aucun reste humain, aucun resultat de I'industrie de I'homme ivest mele a ces ossements dans les depots reguliers rejsultant de cette derniere grande revolution du globe. )» Le deluge dont la Bible nous a transmis le recit, celui dont toutes les anciennes traditions des peuples de I'Orient ont conserve le souvenir, serail un evenement posterieur a ceux dont la geologic a pu, jusqu'a ce jour, constater Texistence et fixer I'ordre chronologique d'une maniere certaine; ses traces auraient generalement disparu ou se seraient confondues avec les phenomenes divers qui se produisent a la surface de la terre depiiis la creation de Fhomme. » Ainsi I'homme n'aurait assiste a aucune des grandes revolutions geo- logiques qui ont laisse des traces profondes sur notre globe, et cependant, par son intelligence, il est parvenu a distinguer ces revolutions, a se repre- seuterl'etat du globe aux diverses epoque sa formation, a le repeupler des etres qui I'habitaient : oeuvre immense dont Guvier, il y a moins de cin- quante ans, tracait le plan, en partie realise aujourd'hui, et dont il signalait la grandeur par ces paroles qui terminent son Discours sur les revolutions du globe: (' Qu'il serait beau, dit-il, d'avoir les productions organisees de la nature » dans leur ordre chronologique, comme on a les principales substances r minerales; la science de I'organisation elle-meme y gagnerait; les deve- » loppements de la vie, la succession de ses formes, la determination precise » de celles qui ont paru les premieres, la naissance simultanee de certaines » especes, leur destruction graduelle, nous instruiraient peut-etre plus sm » I'essence de I'organisme que toutes les experiences que nous pouvons » tenter sur les especes vivantes; et I'homme a qui il n'a ete accorde qu'"'^ » instant sur la terre aurait la gloire de refaire I'histoire des milliers de sie- » cles qui ont precede son existence et des milliers d'etres qui n'ont pas <^ » ses contemporains. » ( ^^9 ) 1VOMII\ATIOj\S L'Academie designe, par la voie du scrutin, les Membres de la Commis- sion chargee de decerner le grand prix de Sciences mathematiques pour 1 857, question concernant les equations des phenomenes generaux de I'at- mosphere. MM. Liouville , Lame , Duhamel , Bertrand , Cauchy, obtiennent la majorite des suffrages. MEMOIRES LUS. CRlSTALLOGRAPfllE. — Siir la Veritable nature fie I'kemiedrie et sur ses rapporb avec les proprietes phjsiques des cristaux; par M. Delafosse. (Extrait. (Renvoi a I'examen de la Section de Mineralogie et Geologie.) « L'hemiedrie est un fait qui, depuis quelques annees, est sorti du do- mainede la cristallographie pure, et a su fixer d'unemaniere toute particuliere I'attention des chimistes et des physiciens, a cause de I'influence qu'il exerce sur I'eusemble des proprietes physiques des corps cristallises. II ne consiste pas dans une simple modification accidentelle de la forme exterieure, commele pensait Haiiy; ce n'est pas non plus une maniere d'etre particu- liere de certaines formes cristallines, comme le veulent la plupart descris- tallographes allemands, qui leiir attribuent la faculte de se produire, selon les circonstances, avec toutes leurs faces, ou seulement avec une partie d'entre elles, sous la condition que la reduction ait lieu par moitie et dune maniere symetrique. J'ai fait voir en 1840 que l'hemiedrie est un pheno- mene moleculaire qui ne se manifeste pas seulement a Texterieur du corpt cristallise, mais qui existe dans la structure interne et jusque dans les der- meres particules; j'ai montre qu'il faut remonter jusqu'a la molecule elle- nu'ine pour avoir la raison premiere de ce fait, pour en trouver I'origine et !a ^ writable cause » l.e fjut de l'hemiedrie a ete connu d'Haiiy, qui le regardait conuiie tnit- smi])le derogation a sa loi de symetrie, produite par des causes acciden- telK's. 11 ne lui avait pas accorde toute I'attention dont il est digne, le <''oy;uit beaucoup plus rare qu'il n'est en realite, et cela, parce qu'il prenait <1 ordinaire pour forme primitive une de celles a I'egard desquelles les mo- difications sont toujours holoedriques, ce qui I'empechait d'apercevoir les ^•liMiiiements ou j)retendus defauts de symetrie, que le choix d'une autre ( 23o) forme lui eut infailliblement reveles. Ce phenomene n'a ete etudie dans toiite sa generalite que par les cristaliooraphes allemands, qui, selon leur habitude, Tont envisage a lui point de vue pnrement geonietrique. En _pro- cedant ainsi, ils sont arrives a des consequences que les faits reprouvent. Je signale dans mon Memoire tons les inconvenients de leur tiieorie; je fais voir qu'elle les a portes a confondre ensemble des clioses essentiellement differentes, et qu'il faut maintenir la distinction que j'ai depuis longlemps etablie, iion-seulement entre les systemes cristallises a formes reellement et exclusivement holoedriques et les systemes a formes hemiedriques melees a des formes d'apparence holoedriques, mais encore entre ces derniers syste- mes eux-memes, lorsqu'ils preseutent des formes hemiedriques de modes differents. » D'apres la theorie allemande, le tetraedre regulier et le dodecaedre pentagonal symetrique pourraient se rencontrer ensemble dans la meme espece : je n'ai pas hesite a dire qu'il y avait incompatibilite entre ces deux formes, considerees comme hemiedriques. On pourrait croire que cette as- sertion se trouve aujourd'hui detruite par les observations de M. Ram- melsberg sur les formes cristallines du chlorate de sonde, parmi lesquelles on observe en effet des cristaux qui out I'apparence du tetraedre, et d'autres celle du dodecaedre de la pyrite ; mais celui-ci ne pent etre derive du te- traedre regulier, qui est deja une forme hemiedrique, que par une nouvelle hemiedrie du scalenoedi-e a 24 faces : il doit done oflrir dans sa structure le caractere propre aux formes tetartoedriques. On arriverait a la meme consequence pour le tetraedre, si Ton cherchaifa le deduire du dodecaedre pentagonal. C'est ce que M. Naumann a d'ailleurs parfaitement bien de- montre dans la demiere edition de ses Elements de Cristallograplne. Les deux formes dont il est question doivent douc etre considerees comme tetartoedriques; elles ne sont que des limites ou cas particuliers d'autres formes d'un aspect generalement irregulier, et qui, en prenant accidentel- lement une apparence plus simple, n'en conservent pas moins a I'interieur le structure et la dissymetrie propres aux formes tetartoedriques. C'est done a tort qu'on a consid'ere ces formes comme hemiedriques, erreur de meme genre que celle que Ton commettrait si Ion confondait la differentielle seconde d'une fonction avec sa differentielle premiere; et Ton ne doi pas non phis, attribuer le pouvoir rotatoire dont sont doues les cristaux de chlorate de sonde, a ce que les deux formes pretendues hemiedriques, dont chacuiie en particulier est snperposable a son inverse, engendreraient en se combinant des formes non superposables ; i\ est du a ce que toutes lea (a3i ) formes cristallines de la substance, tant simples que coniposees, offrent dansleur structure le genre de dissymetrie auquel se lie la polarisation cir- culaire. Or, cette dissymetrie, dans les trois premiers systemes cristallins, ne pent etre produite que par une hemiedrie de second ordre ou tetartoedrie. » Les cristaux de chlorate fie soude nous offrent le premier exemple contui de tetartoedrie dans le systetne regulier. Cette tetartoedrie avait ete prevue depiiis longtemps par Mohs, et il en avait parfaitement indique les- caracteres. II est impossible d'y voir un cas de cette tetartoedrie non snper- posable dont parle M. Pasteur {Annales de Chimie , tome XLII, page 423), et dans laquelle il suppose quatre formes conjuguees identiques, dont au- cune n'est superposable a I'une des autres. Les quatre formes produites par la tetartoedrie du solide a 48 faces sont bien identiques, a la maniere des po- lyedres egaux ou des polyedres inverses; mais, parce qu'un polyedre ne pent avoir qu'un seul symetrique, elles sont deux a deux superposables, c'est-a-dire qu'il y a parmi elles deux solides droits et deux gauches. Je fe- rai encore remarquer, a cette occasion, qu'il n'est pas exact de dire que la tetartoedrie soit restee jusqu'a ces dernieres annees a I'etat de conception purement abstraite ; il y a longtemps que les cristallographes ont signale, parmi les mineraux du second systeme, des cas d'hemiedrie double : le trapezoedre trigonal ou plagiedre du quartz en est un exemple. » Chacun des modes differents d'hemiedrie ou de tetartoedrie a pour cause un changement dans la forme et la polarite de la molecule : il en re- sulte une modification dans la symetrie generate, un veritable changement de systeme. Ces idees, emises par moi en 1840, se trouvent confirmees an- jourd'hui par les importantes recherches de MM. Bravais et Pasteur, par les judicieuses observations de M. Leymerie (voir sesrecentes communications ■i I'Academie), et enfin par la tendance que manifestent plusieurs cristal- lographes allemands a tenir compte des conditions physiques des cristaux et des differences de leur constitution interne. Dans la derniere edition de sa Cmiallocfraphie, M, Naumann insiste, comme moi, sur la separation des dif- ierents modes d'hemiedrie dans les substances natiirelles; il etudie Tin. iluence que chacun d'eux exerce sur les autres formes d'apparenco liokx •- tlrique ; il montre que celles-ci sont douees, aussi bien que les premieres, du caractere hemiedrique, qu'elles accusent par des proprietes physHjues spe- ^lales et par la marche particuliere de leurs modifications. » I^<^ caractere hemiedrique ne se montre, suivant moi, dans la fortiie et dans la structure du cristal, que parce qu'il est dans la molecule. Mais ce " t?st pas une raisou pour qu'il preexiste tpujours dans celle-ci a la cristalli- ( .3. ) sation elle-meme et pour qu'on I'y retroiive encore apres la dissolution du cristal. Les physiciens ont ete conduits a admettre que, dans quelques cas, rhemiedrie pouvait etre determinee par I'agregation cristalline. Cette opi- nion n'a rien de contraire au principe que j'ai etabli ; je montre dans men Memoire, par un raisonnement tres-simple, que I'acte de la cristallisation pent produire un pareil resultat. Des molecules holoedriques, en cristalli- .sant_, peuvent se modifier et devenir hemiedriques. » Souvent des proprietes physiques particulieres accompagnent certains modes d'heniiedrie, ceux surtout qui produisent des modifications pro- fondes, ou, comme on dit ordinairement, des dissymetries dans la forme et dans la structure. Sous ce rapport, on doit distinguer dans les cristaux deux modes principaux d'hemiedrie, que j'ai appeles, I'un Vhemiedrie polaire, et lautre Vhemiedrie rotatoire, parce qu'en rapportant leurs effets aux axes des cristaux, on trouve que Tune est caracterisee par une difference de forme qui se manifeste.aux deux poles ou extremites d'un meme axe, tandis que I'autre Test par une dissymetrie laterale, par une disposition de facettes qui ne se reproduit pas de la meme maniere k droite et a gauche autour de I'axe. J'ai fait voir que, dans les mineraux cristalhses, I'hemiedrie polaire t^ngendre ordinairement la pyro-electricite polaire, et cette correlation a ete retrouvee depuis dans les cristaux de plusieurs substances organiques. A I'hemiedrie rotatoire se rattache de meme un autre phenomene physique, cehii de la polarisation rotatoire ou circulaire. J'ai depuis longtemps pose en principe que ces deux phenomenes devaient generalement s'accompagner I'un Tautre, et cela, parce qu'ils ont tous deux une meme cause, savoir une molecule dissymetrique. Mais, en fondant ce principe sur cette raison, en generalisant ainsi le fait observe d'abord dans le quartz par Herschel, je n'avais en vue que lepouvoir rotatoire exerce par les cristaux eux-raemes, t non celui que leurs molecules pourraient exercer sur la lumiere, si elles fiieiit a I'etat libre de dissolution. M. Pasteur a fait voir que ce dernier est uissi en relation avec I'hemiedrie rotatoire, et il a pu le prouver directement par I'observation dans plusieurs substances organiques. » 11 existe deux modes differents d'hemiedrie rotatoire , que je nomme I'un I'hemiedrie rotatoire horizontale, et I'autre I'hemiedrie rotatoire obli- que. Le premier engendre des formes conjuguees superposables, et le se- cond des formes conjuguees non superposables. M. Pasteur a reconnu que te pouvoir rotatoire dans les liquides est toujours he a la seconde espece d'hemiedrie, et il ne pent pas en etre autrement. La condition de Themiedrie non superposable est necessaire d^yis le cas des dissolutions actives ; elle me ( 233 ) parait superfine dans le cas des substances cristallisees a structure simple et homogene, ou les molecules sont ramenees au parailelisme par la cristallisa_ tion et doivent agir toutes dans le meme sens. Si ce pouvoir, que je suppose exister dans les lames d'apatite et de scheelite, taillees perpendicnlairement a Faxe, ne s'y trouvait pas considerablement affaibli par la double refraction <'t par la trop faible epaisseur sous laquelle on les observe, s'il pouvait y de- vcnir efficace, ces lames ofFriraieut la reunion des deux pouvoirs contraires, comme je Tai dit dans mon Memoire de i84o; elles possederaient d'une nianiere perinanente la curieuse propriete que, dans la belle experience de Faraday, Ic verre n'acquiert que passagereraent sous I'influence d'un aimant " A la fin du present Memoire, je resume en un premier tableau toutes les relations qu'ou pent observer dans les cristaux, entre les divers modes d'hemiedrie et les deux proprietes physiques dont il a ete question prece- demnient, savoir : la pyro-electricite polaire etle pouvoir optique, en sup- posant Texistence de ce dernier pouvoir dans les deux cas d'hemiedrie ro- tatoire. Dans un second tableau, j'expose pareillement les rapports qui peuvent exister entre les di verses hemiedries et le pouvoir rotatoire, non- seulement dans les cristaux, mais encore dans les dissolutions. Ce dernier tableau fait ressortir tons les cas de contraste ou de concordance possibles, entre les formes moleculaires et les pouvoirs optiques, dans les deux etats d'un meme corps. J'ai montre en eilet qu'il y avail lieu d'etablir une distinc- tion entre la molecule d'un corps, quand elie est engagee dans le cristal, et la molecule du meme corps consideree a I'etat de liberte. » MEMOIRES PRESEIVTES. PHYSIOLOGIE. — Memoire sur la pression atmospherique dans ses rapports avec I'organisme vivant ; par M. F. Giraud-Teulon. {Extrait par i'au- teur. ) ( Commissaires, MM. Serres, Pouillet, Gl. Bernard.) « L'etat de la science sur cette question, en ce moment, pent etre resume dans les deux principes qui suivent : » 1". Toutes les pressions exercees par I'atmosphere ambiante sur le corps humain se combattent mutuellement et se detruisent d'une maniere parfaite. ** ^°- L' effort exerce par le poids de ratmosphere est du reste contre- C. R., 1807, i" Semeitre. (T. XLIV, No g.) * 3l ( ^34 ) balance par rincompressibilite des liquides dont tons nos organes sont im- bibes, et par la tension des gaz et des vapeiirs dans les cavites et les inter- slices splancbniqnes. La peau se trouve ainsi placee entre deux forces qui luttent en sens contraire , et se font equiUbre. » Ces deux lois donnent-elles, du phenomene qui nous occupe, une idee suffisamment exacte, suffisamment complete? 11 nous a paru que non. Elies nc nous ont pas rendu un compte suffisant de la difference qu'on observe entre le vivant et le cadavre dans la reaction de I'un et de I'autre contre la pression exterieure. Or, a qui attribuer ces differences? Est-ce seulement a celle qui existe dans les temperatures? Mais la temperature du corps humain n est pas assez elevee pour donner aux vapeurs des liquides qu'd renferme liiie tension superieure a 3 ou 4 centimetres de raercure. Est-ce aux gaz (lissoiis (lai)s ces liquides? Mais il resulte des experiences de Magnus que si It'iir qiiantile atteint, pour quelques-uns d' entre eux seulement, des propor- tions cpii sdCfisent a porter la tension des liquides qui les contiennent a un t Inilrc qui egalerait ou surpasserait la pression atmospherique, il faudrait (jiK' Icnr aition et ieiu' reaction, vis-a-vis de ce liqiiide, fussent purement [>liysi([ii(s. Or Magnus a fait voir an contraire que les gaz dissous dansle sang V SOI it re I en us par de tout autres forces que la simple pression. Card nesulfit ni (rdevei- l;i lenqierature, ni d'abaisser la tension exterieure, meme jus- ((ii.i (|ut'l(jues ceiUimetres seulement, pour chasser les gaz dissous dans les li(|ui(l(\s (le rcconoinie : il faut la presence d'autres gazdont le sangestplus avide que drs gaz normaux qu'H renferme. Ou done trouver la force inte- rieure qui fait cquilibre a la pression ambiante? Dans I'etude des lois de la circul.itioii el de la pression dans les grands systemes vasculaires. » Des Idis riablies sur ce point de science par MM. Magendie, Poi- MMi.lhsCL IWnanl, il resulte : •) One l(> s\st) r la mesure de la resistance a I'exhalation offerte par le systeme cu- p = h + r. » La tension des liquides intercellulaires sous-cutanes, et par suite des autres couches successives, est done necessairement un peu superieure a la pression ambiante. M L'experience confirme ces inductions theoriques. Un tube de Weltei- tres-effile, introduit, avec les precautions detaillees dans le Memoire, par de fines ponctions sous la peau d'un lapin, nous a toujours revele, en dedans, une pression de 8 a 1 5 millimetres de mercure superieure a celle du dehors. A la surface pulmonaire oii disparait la resistance, I'exhalation r devient nulle, et on a fait conforme aux principes etablis par M. Poiseuille. L'etat des pressions dans les cavites sereuses a du appelernotre attention. » La necessite ou sont les feuillets sereux opposes de ne point se s^parer, mais seulement de ghsser Tun sur I'autre, pendant le mouvement des vis- ceres, devaitamener pour consequence une legere inferiorite de pression a I'interieur de ces cavites, relativement aux espaces cellulaires les plus voi- sins. » INos experiences, d'accord en cela avec celles de MM. J. Guerin el Konnet, out confirme ces resultats theoriques : la pression mesuree entre les plevres, entre les sereuses rachidiennes et cerebrales dans les cavites ar- liculaires, a ete trouvee inferieure a celle de I'atmosphere pendant les niouvenients d'ampliation des espaces qu'elles circonscrivent. Entre les plevres, elle Test constamment, parce que la pression dans les bronches, qui est celle meme de I'atmosphere, fait equilibre a celle de I'interieur des plevres augmentee du chiffre de la retractilite pulmonaire. » Enfin, la discussion de la fornuile etablie ci-dessus appli([iiee a Thy- pothese dune variation meme considerable, mais graduelle, de la j)ression < xterieure, montre que le systeme organique de Tetre anime n'est jamais en peril par cette variation, et que la circulation doit continuer a s'operer comme avant la variation. Ce qui donne Texplication des faits reconnus par ( a36 ) M. Poiseuille et par M. Tingu, sur la continuation des fonctions vitales, nialgre line augmentation considerable de la pression ambiante. » Accessoirement, et comme application, les lois precedentes peuvent rendre compte des hernies du poumon dans certains cas de plaies pene- trantes de poitrine. » MEDKCI^^E. — Du fanesthesie de la vessie, de son diagnostic et de son traile- menl; par M. R. Philipeaux, de Lyon. (Commissaires, MM. J. Cloquet, Jobert, Civiale.) « L'anesthesie de la vessie, dit I'anteur dans la Lettre d'envoi, n'a ete jnsqu'a ce jour le sujet d'aucun travail : confondue par les auteurs avec la paralysie proprement dite du reservoir urinaire, elle a passe inapcrrue a ceux qui out fait une etude speciale des maladies de la vessie. On nc troiive (Ml effet dans la science qu'une observation ayant pour titre Anesthesie de la vessie. Cette observation, recueillie par M. leD"" Duchenne, de Boulogne, est consignee dans son « Traite sur I'electrisation localisee », p. 761. Le Memoire que j'ai I'honneur de soumettre aujourd'hui au jiigement de I 'Academic est destine a combler cette lacune. » Apres avoir indique les signes de l'anesthesie vesicale, j'insiste surtout sur son veritable symptome pathognomouique, I'absence dela douleur sous I'influence de I'electricite localisee dans la vessie, et je clierche a proiiver ensuite que la methode d' investigation qui a servi a la reconnaitre procure les resultats les plus favorables lorsqu'elle est appliquee au traitement de cotte affection. »> Je saisis en meme temps cette occasion pour vous prier de remercier en mon nom T Academic de I'encouragement qu'elle vient de m'accorder pour mes etudes sur les caustiques. n MECANIQUE APPLIQUEE. — Note sur les vitesSes. de rotation qu' on pent f aire prendre a certaines roues, sans craindre leur rupture sous V effort de la force centrifuge; par M. Mahistre. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) « Considerons, pour fixer les idees, une roue en fonte, avant un nombre quelconque de bras. La resultante des actions centrifuges sur la demi-jante, passera evidemment par le milieu de celle-ci. II en sera de meme de la ( ^37 ) force analogue relative an moyeu. Enfin, pour chaque bras, la force cen- trifuge resnltante passera par I'axe de figure. » En vertu d'un theoreme que nous avons demontre dans les Memoires de la Societe de Lille (annee i855, 2^ serie, t. 11) : « La resnltante des » actions centrifuges sur un corps de forme quelconque, homogene on » heterogene, tournantautour d'un axe fixe on instantane, est la meme en » grandeur que si toute la masse du mobile etait concentree en \m point » quelconque d'une ligne menee par le centre de gravite, parallelement h i> I'axe de rotation. » w D'apres cela, si Ton nomme : R le rayon moyen de la jante, suppose compris entre deux surfaces cylindriques, c son epaisseur, estimee dans le sens liu rayon, H sa largeur paraljele a I'axe de rotatioii, P son poids, r le rayon moyen du moyeu suppose cy^indrique, e' son epaisseur dans le sens du rayon, p' son poids, H' sa largeur parallele a I'axe, X la longueur d'un bras, comprise entre le moyeu et la jante, a la section droite, vs le poids, N le nombre de tours de la roue en une minute, on aura les valeurs ci-apres de la force centrifuge : » Sur la demi-jante, i^i^ + ^RJ' t^t, plus simplement. negligeant le deuxieme terme qui n'aqu'une importance secondaire. ' Sur le moyeu, et au meme degre d'approximation, un bras. ^ 8 opo ^ * Soil 9 Tangle compris entre les axes de deux bras ( (.38) centrifuge totale qui agit suivant un bras, et qui tend a rompre par le milieu, aura pourvaleur 900^ \ ' + p'-+lr.:.- » Soit S la resistance du metal a la rupture, rapportee au metre carre; cette resistance estimee parallelement au bras que Ton considere, sera Pour la jante 2 e HS, Pour le moyeu ae'H'S, Pour le bras compris dans une demi-jante, S^-h ^Sa cos9-l-2S<2 COS29 + 2Sa cos3(p + . . . . » Par consequent, la resistance totale a la rupture aura pour valeur •2eHS4- leU'S-h S^ + 2 S<2cos

^ Or il est evident que la premiere force doit etre moindre que la seconde, si Ton veut que la roue ne puisse ceder a I'effort de la force cen- trifuge ; on devra done avoir, en exprimant le poids en fonction du poids specifique D du metal, N^^|M / 2^H-+-2.>-H-+^(i-l-2cosy)4-a«(cos2" pourra prendre hi fortiori (3) -<^Wf ( »39) Si la roue n'est pas homogene, on attribuera a S la valeur qui convient au metal le moins resistant. » Pour la fonte, S = 2 1 70000 kilogrammes. Ce nombre represente ['effort quon pent faire supporter au metal avec securite (voir le Traite de la resistance des materiaux^ de M. le general Morin, 2^ edition, page 5^) ; si Ton fait en meme temps D = 7210 kilogrammes, on trouve (4) N<^. Les formules (i) et (2 ) s'appliqueront sans difficulte a tous les cas particu- liers. » teoNOMiE RURALE. - Des phosphates min^rauxet d^s phosphates des os au point de vue des engrais ; par M. Moride. (Commissaires, MM. Payen, Boussingault. ) L'auteur s'est propose, comme I'indique le titre de son Memoire, de rechercher si les phosphates mineraux peuvent etre substitues comme engrais aux phosphates des os, et il a ete conduit, par les resultats du. tra- vail auquel il s'est livre dans ce but, a resoudre negativement la question. « Les phosphates mineraux, dit-il, n'ont en effet aucune des proprietes phy- siques et chimiques quirendeiit les phosphates des osfacilementassimilables dans Facte de la vegetation... On a ete induit en erreur qnand on a cru les voir agir avantageusement comme engrais dans'les cas que Ton a cites : lis agissent seulement comme amendements. » M. ViARD, professeur de physique a la Faculte de Montpellier, adresse une Note sur la reduction a ziro des hauteurs baromdtriques. ^ « Ayant eu, dit l'auteur, a corriger de longues series barometriques dont I'lnteret actuel est plutot dans la marche des moyennes mensuelles que dans les hauteurs de chaque jour, j'ai, pour tenir compte de la temperature de Ja colonne mercurielle et de I'echelle, opere la correction sur la moyenne des hauteurs observees d'apres la moyenne des temperatures. La Note que j'ai I'honneur de soumettre au jugement de I'Academie a pour objet de deter- miner les hmites de I'erreur que I'on peut commettre en prenant les valeurs '»nsi obtenues pour la moyenne des hauteurs reduites, et de montrer que cette marche extremement rapide, que les meteorologistes en general con- flamnent, est applicable a presque tous les cas qui peuvent se presiniter. » (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) ( :»4o ) M. Trouessard sourael au jugement de I'Academie une nouvelle disposi- tion qu'il a imagin^e pour le barometre a siphon, disposition qui rend cet instrument plus portatif, et dont I'idee lui a ete suggeree par la lecture d'uu passage de « TAstronomie populaire » d'Arago. M. BouLU presente \st description et la figure d'une pince-brojeur, appa- reil qu'il emploie pour la reduction, au moyen de I'electricite, de certaines tumeurs lymphatiques dans des cas particuliers ou la pince electrique qu'il a precedemment soumise au jugement de I'Academie n'exercerait pas une action suffisante. (Commissaires precedemment nommes : MM. Andral, Velpeau, J. Cloquet.) M. Maslieurat-Lagemard, en adressant au concours pour les prix de Medecine et de Chirurgie un opuscule relatif a la pratique des accouche- nients, y joint, conforniement a une des conditions imposees- aux concur- rents, une indication des points qu'il considere comme neufs dans son travail. (Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) M. H. VixctexT presente pour le concours du prix Breant un opuscule sur le traitement du cholera par le chloroforme. (Renvoi a I'examen de la Section de Medecine constituee en Commission speciale pour ce concours. ) M. Charrel envoie de Voreppe (Isere) un. opuscule intitule : « Gattine des vers a soie » , et prie I'Academie de vouloir bien se prononcer sur la valeur des moyens qu'il propose pour la regeneration des vers. Les usages de I'Academie relativement aux ouvrages imprimes ne per- mettent pas de charger une Commission speciale de I'examen du travail de M. Charrel; mais, en raison de I'importance du sujet, il pourra etre soumis a ia Commission dite des Jrts insalubres qui a frequemment a s'occuper de questions relatives a I'economie rurale. CORRESPONDANCE. M. LE Secretaire perp^tuel depose sur le bureau deux Lettres de M. le MixisTRE DE l'Instruction purlique, parveoucs avant la seance publique du 2 fevrier dernier, et approuvant des propositions faites par I'Academie rela- tivement a cette seance. l'Instructiojt publique transmet un ouvrage adresse de Lima par M. J. Copello, et intitule : « Nuova zoonomia, ovvero dottrina dei rapporti organici. » M. le Ministre de la Guerre annonce que MM. Poncelet et Le Verrier ont ete maintenus Membres du Conseil de Perfectionnement de I'Ecole Polytechnique pour iSSy, au titre de I'Academie des Sciences. L'Academie recoit les remerciments de quelques-uns des auteurs auxquels elle a, dans sa seance publique du i fevrier, decerne des prix ou des recom- penses; savoir : de M. Goldschmidt (prix d' Astronomic pour la decouverte des deux petites planetes Harmonia et Daphn^)-, de M. Husson (prix de Sta- tistique pour son ouvrage intitule : « les Consommations de Paris » ) ; de M. Lereboullet (grand prix de Sciences physiques pour son travail sur le developpement de I'embryon chez la Truite commune, le Lezard des sou ches et la Limnee des marais); de M. Guillon (recompense de 1,000 francs pour son procede de stricturotomie). liA Societe imperiale d'Acclimatation envoie des billets d'admission pour sa seance publique du 10 fevrier courant. La Societe Philomathique adresse un exemplaire de son Bulletin pour i'annee i856. La Societe imperialb des Naturalistes de Moscou adresse un nouveau volume de ses Memoires et plusieurs numeros de son Bulletin. {Voir au Bulletin bibliographique, ) PHYSIQUE. — Reclierclies experimentales sur te diainagnetisme ; par M. Cir. Mattfaco, (Premiere et deiixieme parties.) a Dans la premiere partie de ces reclierclies, j'ai decrit les experiences ([ui condiiisent a la proposition siiivante : la force electromotrice induite u que possible les parties environnantes, et j'ai evite par des sutures bien iaites la possibilite d'une hernie. Voici quels ont etc les resultats de ces trois series d'experiences, resultats parfaitement tranches. » Des quinze lapins ayant subi des lesions si considerables du peritoine et de divers organes, un a survecu plus de trois semaines, un autre a sur- vecu dix-huit jours, trois ont survecu de deux a huit jours, sept de •i[\ a 48 heures, et enfin les trois derniers sont morts, au bout de 17, de 19 et .de 20 heures. — Des dix lapins sur lesquels les reins ont etc extirpes, cinq ont survecu de if[ a 60 heures et un 16 heures seulement. — Des dix lapins depouilles des capsules, pas un n'a survecu aussi longtemps que celui des animaux precedents qui a survecu le moins. Six sont morts entre la sep- tieme et la dixieme heure ; quatre sont morts entre la dixiemc et la qua- torzieme heure apres I'operation. » En moyenne, la duree de la vie a ete : 1° chez les lapins ayant eu le peri- toine, le foie, les reins, etc., leses, d'environ trois jours, soit de 72 heures ;^ 3'* chez les lapins depouilles des reins, d'environ un jour et demi, soit ^5 heures ; S** chez les lapins depouilles des capsules, d'environ 9 heures *'t demie. La difference est done extremement grande, et il est impossible •'pj'«^'s ces faits de ne pas admettre qu'il y ait une cause speciale de mort •'pi'es I'cxtirpation des capsules. » II importe d'ajouter que les lapins depouilles de leurs capsules siure- '1 ues ineurent trop vite pour qu'une peritonite ait le temps de se develop- per an point de causer la mort. De plus, I'ablation des capsules est suivie '»e phenomenes particuliers qui n'existent pas chez les animaux souuus a des lesions du peritoine, du foie, etc. Ces phenomenes paraisseut montrer ( ^48 ) que les capsules surrenales ont line influence tres-grande sur le sang, et que les nerfs de ces petits organes out une influence tres-singuliere sur certains points des centres nerveux.... » L'influence des nerfs des capsules sur les centres nerveux se manifeste clairement dans quelques cas, apres I'ablation ou la simple piqure d'une seule capsule. On voit alors quelquefois les animaux pris de vertige, quel- ques instants avant de mourir, rouler autour de I'axe longitudinal de leur corps comme apres une piqiire de pedoncule cerebelleux moyen, ou, ainsi que je I'ai trouve, du nerf auditif. Ce roulement ne depend pas d'une in- fluence particuliere du sang altere; car, s'il en etait ainsi, il n'y aurait pas une relation constante entre la direction du roulement et le cote ou la cap- sule a ete enlevee ou piquee. Cette relation existe, et elle est toujours telle, que si c'est la capsule droite qui a ete enlevee ou piquee, le roulement com- mencera par le cote gauche, et vice versa. Cette Constance dans la direction du roulement ne pent s'expliquer que par une influence du systeme nerveux capsulaire sur quelque point du centre encephalique. » M. Philipeaux annonce qu'il a pu enlever Ja capsule surrenale droite sans causer la mort. J'avais deja niontre a la Societe de Biologic, en oc- tobre dernier, des animaux qui avaient survecu a I'ablation de cette cap- sule. » Je crois pouvoir conclure des faits observes concernant les capsules, surrenales : i'' que si ces organes ne sont pas essentiels a la vie, ils ont au moins une tres-grande importance ; a^ que leurs fonctions semblent etre au moins aussi importantes que celles des reins, car lorsqu'elles manquent, la mort a lieu en general plus vite qu'apres I'ablation des reins. ») Si ces conclusions sont justes, le fait constate par M. Philipeaux, que la vie peut durer apres I'ablation des deux capsules surrenales, depend pro- bablement de ce que les fonctions des capsules peuvent etre executees par d'autres organes lorsqu'elles manquent. II y a alors pour les fonctions des capsules ce qui a lieu assez souvent pour d'autres glandes, dont les secre- tions s'operent par des organes glandulaires qui en different beaucoup. L'etat de congestion du thymus et de la thyroide, qui s'observe chez les animaux. depouilles des capsules surrenales, semble montrer que ces glandes sanguines remplisseiit d'une maniere supplementaire les fonctions des capsules quand ces petits organes manquent. » 31. 3Iakto\e adresse une description detaillee et accompagnee d'une figure d'un cas teratologiquc qui s'est offert a son observation, une fusion ( *49 ) des deux reins en un corps unique avec absence congeniale des capsules surrenales. Ce cas avait deja ete mentionne dans une Lettre adressee a TAcademie par M. de Martini, a qui M. Martone I'avait communique. {Compte rendu de la seance du i*" decembre i856, t. XLIII, p. loSs.) HIM. RoBiQUET et DrBoscQ adressent une reponse a la reclamation d(» priorite elevee par M. I'abbe Despratz, au sujet de leur couummication sur 1( collodion sec. « M. Despratz, disent-ils, cite a ra|)pui de sa reclamation un article insere par lui dans le journal « la Lumiere », en date du iG Janvier. Pour assurer nos droits a la priorite, il nous suffua de renvoyer a I'article que M. I'abbe Moigno avait consacre a notre decouverte dans le journal « je Cosmos », numero du 26 octobre i855. M. Ed. Gand adresse d'Araiens une Note sur d(>s experiences qu'il al'aites avec un thermometre a maxima en variant Torientation de I'instrument. II lui a semble que le magnelisme terrestre exerrait d^us certains cas, sur I'ln- dex en fer qui glisse dans le tube, une action suffisante pour qu'un observateur puisse etre induit en erreur sur la veritable longueur de la co- lonne mercurielle, celle-ci paraissant plus longue ou plus courte, suivant que I'index serait dirige vers le nieridien magnetique ou vers le point oppose de riiorizon. M. Babinet est invite a prendre connaissance de cette iNote et a faire savoir a I'Academie si elle est de nature a devenir I'objet dun liapport. M. BoLTiGXY prie I'Academie, qui a recemment admis parmi les pieces de concours pour le prix de Mecanique un ouvrage dans lequel il traite d'lui (feneraleur de vapeur de son invention, de vouloir bien renvoyer a la future M. Faa i>i: lUiNo drn.audc et o])ti(Mit r^uUorisatK.Ti istnnnent (luil av;nt sn.nni. an jn-ement de rAcadrmie t »<".-'..''■• ' " ■ pnrt, im noi,vtause.xlantrirapfii,pi ( 250) M. DE Brvas lappelle les differentes communications qu'il a faites a I'Aca- demie relativement a la question du drainage j et annonce 1' intention d'aj outer a ces diverses pieces, deja admises sur sa demande an concours pour le prix Morogues de i858, les resulats de ses observations sur les drai- nages de I'Angleterre. La seance est levee a 5 heures trois quarts. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu, dans la seance du 9 fevrier 1857, les ouvrages dont voici les litres : Histoire de la decouverte de la circulation du sang; par M. P. FlourenS; 2^ edition. Paris, 1857; i vol. grand in-i8. Notice sur les porismes. Observations sur le Memoire de M. Breton de Champ relatif a cette thiorie ; par M. VINCENT. Paris, 1857 ; br. in-8^. (Presente par I'auteur.) Etudes sur les corps a ietat spheroidal, nouvelle branche de physique; par M. M.-P.-H. BOUTIGNY (d'Evreux); '3^ edition. Paris, 1857; i vol. in-8°. (Adressepour le concours Montyon, Arts insalubres.) Dix annees de pratique d' accouchement dans le departement de la Creuse , extraitd'un Memoire presente al'Jcademie imperialede Medecine; parM. G.-E. Maslieurat-Lagemard. Paris, i855; br. in-S*^. (Adressepour le concours Montyon, Medecine et Chirurgie.) Examen des forces productives de I agriculture du departement du iSord corn- parees a celles de la France entiere , au sujet de la premiere exposition nationale des produits de iindustrie agricole, en 1849; parM. Marc Jodot (de Douai). Paris, i85o ; br. in-8°. ( Adresse pour le concours du prix de Statistique.) Rapport a la Societe de Chirurgie sur i elephantiasis du scrotum; parM. 1^ baron H. Larrey. Paris, i856; in-4°. (Presente au nom de I'auteur par M. J. Cloquet.) Recherches critiques et pratiques sur la nature et le traitement de la Jievre tr- phoide; parM. le D"" Lhuillier. Nancy, i856; br. in-8°. (.5i ) Des inondalions en France; par M. E. DE Chamberet ; IP Memoire. Paris, i856; br. in-8°. Notice sur Lestravaux giologiques publies par M.Vtkv.cmkC, de i835a 1847; br. in-8«. Liste bibliographique par ordre de dates des travaiix cjeologiques de M. d'Ar- CHIAC; br. in-8°. FuneraiUes de M. Jean Deval, docteur en medecinea Riom. Disrours prononre parM. J.-J.-Hippolyte Aguilhon. Riom, 1867; br. in-8°. Memoire a C Academic de Medecine sur le traitement du cholera asintiqiie par le ehloroforme ; par M. le D'H. Vincent. Epernay, i856; br. in-8°. Gattine des vers d soie ou Etude des causes dujl^au qui afrappe plus ou moins les educations de i856, et conseils pour regenerer les vers et obtimir de hons re- sidlats; parM. J. Gharrel. Grenoble, i856;br. in•8^ Jnnales de la Societe d' Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du Pay ; t. XIX. LePiiy, i855; i vol. in-8^ Annuairede i Academic royale des Sciences, des Letlres et des Beaux- Arts de Belgique; annee 1857. Briixelles, 1867; in-12. Bulletin de^la Societe des Sciences naturelles et des Arts de Saint-Etienne , com- prenant les comptes rendus de ses travaux depuis safondation, le 21 juin 18/47, jusquau^juillet i856; br. in -8''. Compte rendu des travaux de la Societe imperiale de Medecine, Chirurgie et Pharmaciede Toulouse, depuis le \'^ mai i855 jmquau 12 mai i856. Tou- iouse, 1 856; br. in-8«. Memoires de r Academic imperiale des Sciences, Inscriptions el Belles- Lettns de Toulouse, 4^ serie, t. VI. Toulouse, i856; in-8°. Societe Philomathique de Paris, Extraits des proces-verbaux des stances pen- dant C annee i856. Paris, i856; br. in-8«. Bulletin de la Societe imperiale des Naturalistes de Moscou ; annee i855, n*"*a-4; annee 1 856, n° 1; 4 livraisons in-8°. ^<)ll}u'(u^x Memoires de la Societe imperiale des Naturalistes de Moscou; t. \, torniant le tome XVI de la collection. Moscou, i856; in-4'^. Nuova... Nouvelle zoonomie, ou Doctrine des rapports organiqHes;parM. le D' G. Copello; vol. I. Lima, i856; in-8°. Alcune... Quelques recherches sur les vrilles des Cucurhilacers; parM. (i.-J. BiANCOKi. Bologne, i855; br. in-4«. 33.. ( ^B-i ) Sii la paite... Sur la parlie qui concemc la niedecine dans Ics eludes el les fonclions de rinstilut venitien; discours prononce par le D'" G. Namias, dans la seance pubtique du ?>o niai i856; br. in-8''. Galleria. . . Galerie des liommes illuslres de la Sicile dans le XIX' siecle ; bio- grapliie de Salvalore Fenicia; in-4^. Verzeichniss... Tableau des eloiles observees par Bradley, Piazzi, Lalande et Bessel, calculees el ramenees d. Cannee 1800; par M. le professeur Arge- LANDER, deBonn ; cartes stellaires academiques; zone V, feuille 6. Berlin, i8-56; in-folio. Der befruchtungsprocess... Fecondalion dans le regne vegetal , et ses rap- porls avec la fecondntion dans le regne animal; par M. L. RadlkofeR. Leipsig, i857;br. in-8°. Tiende bijdrage... Dixienie contribution pour sewir a. la connaissanee de la faune ichthyologique de Borneo i par M. P. Bleeker ; br. in-4**. Nieime bijdrage... Nouveaux materiaux pour sewir a la connaissanee de la faune ichthyologique de iile deBali; par le menie; br. 'm-%^. PUBLICATIONS PERIODIQUES RECUES PAR l'aCADEMIE LE MOIS DE JANVIER 1837. Jn7iales de Chimie et de Phpiqiie; par MM. ChevreUL, Dumas, Pelouze, IJoussiiSGAULT, Regnault, DE Senarmont ; avec line Revue des travaux de Chimie et de Physique publies a Utranger, par MM. WURTZ et Yerdet ; 3*' serie, t. XLIX; Janvier 1857; in-8°. Annates de I'Jgriculturefrnncaise, on Recueil encjclopedique d Agriculture; t. VIII, n° 12, et t. IX, 11°^ 1 et 2-, in-8^ Annates de la Propagation de la Foi; n^ 170 ; in-8°. Annates de ta Society d Agriculture , Arts et Commerce du deparlcment de la Cliarente; t. XXXVIII ; n''4; in-8^ Annates des Sciences naturetles , comprenant la Zoologie, la Botanique, t' Ana- tomic et la Pliysiotogie comparee des deux regnes et I'fdstoire des corps organises fossiles; 4« serie, redigee, pour la Zoologie, pa- M. Milne B.dwards; pour la Botanique, par MM. Ad. BrONGNIART et J. Degaisine; tome V; n** 5; in-8°. Annnlcs forestiiires et metallurgiques ; novembre et decembre i856; in-S**. Annates medico-ps/ctiologiques , 3® serie; t. Ill, n° 1 ; in-S'*. Annuaire de laSociete Meteorologique de France; tables usuelles; feiiilles 1-8; tome III, a^partie. Bulletin des seances, feuilles 46-5o; in-8''. Bibliotlieque universelle de Geneve; decembre i856; in-S*". Boletin... Bulletin de i Institut medical de Valence; decembre i856; in-8". Bulletin de [Academic imperiate de Medecine ; t. XXII, n° 5-8 ; in-S". Bulletin de P Academic royale des Sciences, des Letlres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XXIII, n°* 11 et 12 ; in-8°. Bulletin de la Societe de Gcograptiie; octobre, novembre et decemljre 1 85(3 ; Bnilehn de la Sncielc d Encouragement four t Industrie nationale , no- venihi-f ft (l(r.'inl)rf i85G; ln-4^ IhiUrto, dr A, ,S rultc dr Moieeme de P,>Uieis; J' serie, n"' 1^; Poitiers 1 856; ( 254 ) Bulletin de la Sociele francaise de Photographie; decembre i856 et Jan- vier 1857; m-8^ Bulletin de la Societe Geologique de France; 2^ serie ; t. XII, feuilles 74- BuUelin mensuel de la Societe imperiale zoologique d Acclimatation ; no- vembre et decembre i856 ; in-8^. Comptes rendus hebdomadaires des seances de H Academic des Sciences ; \" se- mestre 1867; n°* i-4; in-4*^. Cosmos. Revue encyclopedique hebdomadaire des progres des Sciences et de lews applications aux Arts et a i Industrie; t. IX, 24* et 25* livraisons; t. X, 1" a 4^ livraisons; in-8°. IlnuovoGimento... Journal de Physique et de Cliimie pures et appliquees; novembre et decembre i856; in-8**. Journal d' Agriculture de la Cote-d'Or, public par la Societe d' Agriculture et d' Industrie agricole du departement; septembre et octobre i856; in-8°. Journal d' Agriculture pratique ; t. VI, n° 24? t. VII, ii*'* i et 2 ; iii-S". Journal de Chimie medicale, de Pharmacies de Toxicologic; Janvier 1867; Journal de la Societe imperiale et centrale d Horticulture ; novembre et decembre i856; in-8°. Journal de Math^matiques pures et appliquees, ou Recueil mensuel de MSmoire^ sttr les diverses parties des Mathematiques; public par M. Joseph Liouville; decembre 1 856 et Janvier 1857; in-4*'. Journal de Pharmacie et de Chimie; Janvier 1857 ; in-8". Journal des Connaissances mMicales et pharmaceutiques ; n°* 9-12; in-S". La Correspondance litteraire ; janwier 1857; in-8**- L Agriculteur praticien; n"' 6-8 ; in-8°. La Presse. litteraire. Echo de la Litterature, des Sciences et des Arts; 5* an- nee, n°^ 35 et 36 ; 6^ annee, n«* i et 2 ; in-8*'. La Revue therapeutique du Midi, Gazette medicale de Montpellier; t. X, n« 24, et t. XI, n«' i eta; in-8°. L Art dentaire ; Janvier 1857; in-8'*. LArt medical, journal de Medecine generale et de Medecine pratique; Janvier 1857; in-8^. ( a55 ) Le Moniteur des Cornices et des Cultivateurs; 3^ annee; ii°* 4-6; iii-8°. Le Moniteur scientiftque du chimiste et du manufactur ier ; i^^ el i^ livrai- sons;in.4«. Le Technologiste ; janwier 1857; in-S*^. Magasin pittoresque ; Janvier 1857; in-8°. Memorial... Memorial des Ing^nieurs; XP annee ; janvier-novembre i856; Nachrichten... Nouvelles de rUniversite et de I' Academie des Sciences de Gbtlingue; n° 1 ; in- 8°. Nouvelles Annales de Mathematiques, journal des Candidats aux Ecoles Po- Ijrtechnique et Normale; decembre i856 et Janvier 1867 ; in-S*'. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; vol. XVI; n*' 7; in-8«. Proceedings... Proces-verbaux de L' Academie des Sciences nalurelles de Philadclpfiie; vol. VII, n^" 8-12; vol. VIII, n^' i et 2; in-8°. Proceedings... Proch-verbaux de la' Society philosophique americaine; vol. YI, n^'SSet 54;in-8^ Repertoire de Pharmacie; Janvier 1857; in-8°. Revista... Revue des travaux publics; 4" annee, n** 24 ; 5^ annee n*^' 1- 3;in-4«. Revue de Therapeutique medico-cldrurgicale ; [[*" annee, n" 24; 5^ annee, Revue des spe'cialites et des innovations medicales et chinirgirales ; n" 6; Royal astronomical... SociMe rojale astronomique de Londres; vol. XVII, n- 1 et 3; in-S^. Socicte imp^riale et'centrale d' Agriculture. Bulletin des Stances. Compte rendu mensucl, redige par M. Pa YEN, secretaire perpetuel ; 2* serie, t. Xlf, n" t: in-8°. Gazette des Hopitaux civils et militaires ; n"' 1 - 1 3. Gazelle liebdomadaire de Medecine et de C/iinirgie;\i''' i-5. Gazette mddicale de Paris; ann^e i856, n°» 5i et 52 ; annee 1867 ; n*'* i-5. VAbeille midicale; iS*' annee, n"" 35 et 36; i4*^ annee, n«» i-3. La Lumicre. Revue de la Photographie ; 6« annee, n°* 5o-52 ; f anne* , {i56) ■ LAmi des Sciences; n°' 1-4. La Presse de lajeunesse; n°* 16-20. La Science; n°® 1-9, La Science pour tons; n"* 4~8- Le Moniteur des Hopitaux ; n°^i-i4. Le Musee des Sciences; n*'* 36-39- * Beforme agricote, scienlifique et indasiriellc; n°' 95-97. Revue des Cours publics et des Socieles snvantes de la Fra COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'iCADlMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 10 FEVRIER 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MIE. M. LE Presidext donne des nouvelles satisfaisantes de la sante de M. Poinsot, qu'une indisposition passagere a empeche, depuis la precedente soance, de prendre part aiix travaux de TAcademie. ANAivsK MATiiiiMATiQUE. — Sur Ics compteiirs log arithmiq lies appliques an di'iunnhremml et a la separation des racines des equations transcendantes ; par M. Anirsnx Calchy. .. Dans la theorie des equations algebriqnes a une seule inconnue, c'est- !-clne (Ics e(iuations qu'on obtient en egalant a zero des fonctions entieres .1. eetle inconnue, Tune des questions qui, les premieres, ont justement preotcuiH' les -eonietres, a ete d'enumerer les racines et de les separer les unes (les aiitns. ^uaud on considere seulement les racines reelles, le pro- l)leine con^iste a oncevons d'ailleurs que Ton phercbe les racines de I'equation representer les affixes de points renferines dans i'aiie S; suppo- l>l('s,(ni <(ouhl('s, ou triphs, etc., c'est-a-dire que, la lettre r d('-si- iiH',oii a la troisieme,... puissance de la difference r — c conserve, r r. nut' \ aleur finie distincte de zero. Si Ton nomme m le nombre raLU)t'> dont il s'agil, egales ou inegales, c'est-a-dire la somme de in)ii»l)i. ^ t))tiers correspondants a ces racines et respectivenieni unite [)our une racine simple, a deux pour une racine double, 34.. ( 260 ) a tiois pour luie laciiie triple ^,..., on aura M m~^- la valeur de I etant I = 27:i, et ia variation logarithm ique en tier de I'aire S. qu'indique Ic » Ajoutons que, si ce contc )ur est decomy a lettre A s'etend elements divers, la varia- logarithmique AlZ et le nombre m, exprime par le compteiir locja- se. decomposeront a leur tour en elements correspondants. » D'autre part, si par la notation [m] on designe la clef d'une quantite reelle m, c'est-a-dire une autre quantite qui se reduise a I'unite quand u est positif, a — I quand u est negatif, alors, en etendant les operations qu'in- diquent les deux lettres A et ^ soit au contour entier de I'aire S,soil a une partie seulement de ce contour, on aura ^3) 4!z=A'-^+^+i y(£). .l(X'+r=) + iarc,ang|-i[|]. » Lorsque la variation logarithmique AlZ s'etend au contour entier de i'aire S, la formule (3) se reduit a et par suite le nombre m pent etre determine a I'aide de I'equation Tindice integral s'etendant au contour entier de I'aire S. » Si le contour de I'aire S est un rectangle, ou meme un polygene recti- iigne quelconque, I'indice integral se decomposera en plusieurs autres, qui correspondront aux divers cotes de ce polygone, et les quantites Z, X, i pourront etre exprimees en fonction de longueurs mesurees sur ces memes cotes (26i ) » Concevons a present que, dans le cas ou x et F(a:) sont reels, on de- signe par la difference entre les vaieurs de F(a') correspoiidantes aux valeurs od' et x' de jc, en sorte qu'on ait A y{x)z=.Y{x")-Y[x\ Alors, en reduisant I'aire S a celle d'lin rectangle compris entre les quatre droites representees par les equations X -^ x' ^ X =^ x'\ y = y\ x = r", on tirera de la formule (6) J) Pour que, dans le cas ou Z = i[z), est unefonction reelle de 2, la formule (7) fournisse le nombre m des ra- cines reelles de I'equation (i), ou, ce qui revient an meme, de la suivante : (8) f(^) = o, renfermees entre les limites x\ xf\ il suffit de poser c etant un nombre infiniment petit. Si d'ailleurs les racines dont ii s agit sont toutes inegales, le rapport Y poiirra etre remplace par le rapport clont il diflerera tres-peu pour des valeurs de j voisines de zero, et la for- '^^\:m--}'m) « Concevons, pour fixer les idees, quon veuille deten total des racines reelles de I'equation (8 j. On devra poser ^' = — oo , JC" — cc , dans la formule (9), qui donnera simplement iM si f [x) est une fonction entiere de x. » Si le contour de I'aire S etait compose non plus de droites, iiiais d'arcs de cercle, alors, dans la determination des divers elements du nombre m, on pourrait considerer Z, X, V comme fonctions de longueurs mesurees siir ces arcs de cercle, ou d'angles proportion nels a ces longueurs, ou de lignes Irigonometriques dans lesquelles entreraient ces memes angles. » Si, pour fixer les idees, on reduisait I'aire S a celle d'un cercle qui an- rait pour rayon r, et pour centre le point dont I'affixe est c, alors en posant z=^c-^rp et 5 = tang ^, on pourrait considerer X, Yj Z comme fonctions d^ p ou de 5. Dans cette meme hypothese, siZ est une fonction entiere de degre /z, pour determiner le nombre m des racines de I'equation ( 1 ) qui representent les affixes de points situes dans I'interieur du cercle, il suffira de poser [i-Qifz = r^ wi, F, W etant reels, puis de recourir, si n est impair, a la formule et si n est pair, a la formule { .63) § II. — Applications dex formules etahlies dans le pa rag rap he I". » Si, dans le monvement elliptique d'une plaiiete, on desigiie par lettres -J;, £ I'anomalie excentrique et I'excentricite de I'orbite, on aura (j; — £ sin (|> = 7^, Tdesignant line i'onction lineaire dii temps. L'anomalie excmtritnie done une racine reelle d'une equation de la forme (,) z- £sinz- T=o, £, Tetantdes (|uanlites reelles dont la premiere est inlerieure a Tunit » D'autre part, pour que I'equation (i) acquiere des racines egalt est necessaii-e que rinconiuie z verifie simultauement cette equation ['elimination de £ entre les equations (i) et (2). positifet inferieur a Tunite, toutes les racines t tpiantite entiere. Mais il n'en est plus de meme des equations tes i) et 3). Celies-ci admettent deux sortes de racines, les , les autres imaginaires. D'ailleurs, pour separer ces racines les trcs. pour assigner meme des limites entre lesquelles chaque omprise, il suffira, comme on va le voir, de recourir aux foi- es dans le paragraphe I-. ^ (i'abord de Tequation ( i). Si I'on \ suppose I'^ffix.- : rrd.ntc ( ^64 ) f(jr) — X — ssiujc — T, par consequent i' [X] = T — ECOSJC. Or, en vertu de ces dernieres equations, la seconde des fonctions sera toujours positive, et la premiere se reduira simplement a x— T, pour toute valeur de x propre a verifier la condition (5) sin j: = o, c'est-a-dire toutes les fois que Ton prendra pour jc un des termes de la progression (6) . . .-3;:, _2;r, - n, o, n, ^n, 3rr,..., indefiniment prolongee dans les deux sens. Cela pose, concevons que Ion reduise les limites x', x" a deux termes consecutifs de cette progression, et que Ton pose en consequence a:'=kTc, x"={k-hi)n, k etant une quantite entiere. La formule (9) du § P'^ donnera (7) m = i^A^[x_ T] = [oc"- T]-[oc'-T]', par consequent le nombre m des racines de 1 equation (4) comprises entre les limites dont il s'agit sera egal a i, si T est compris entre ces memes limites, a zero dans le cas contraire. Done C equation (4) offrira, une seule racme reelle; et, si Con nomme kjt le plus grand des multiples de n inferieurs a T, retle racine unique sera comprise entre les limites kn, {k-{-i)T:. » Parlous maintenant des racines imaginaires de I'equation ( 1 ). Ces racines seront de la forme , 7 etant des quantites reelles dont la seconde ne sera pas nuUe, et ( cines seront conjuguees deux a deux: car si Ton pose ( 265 ) X, Fetant reels, on trouvera (8) X = x-r-£'-^^sin^, r = j- s'^^'cosx; et. par suite, si les equations X=o, r=:o sc NtM-ifient pour an systeme donne de valeurs de x et de j, ellcs se veri- ticioiit encore quand j cliangera de signe, ^ demeurant invariable. Done I.I khIkicIh' desracines iuiaginaires del'equation (i) pent etre rednite a l.t tveheiclie tie eelles dans lesquelles j est positif. Cela pose, nonnnons m le nombre de eelles dans lesquelles, j etant positif et compris entre deux limites donnees .X est lui-nieme renferine entre deux autres limites Poui- obtenir le nombre m, il suffira de recourir a la formule (7^ du § F% H dv substituer les valeurs de X, F fournies par les equations ( 8 ). D'ailleurs la secoude de ces equations donnera simplement pour toute valeur de .r propre a verifier la condition Q , cosx = o, cest-a-dire toutes les lois que Ton prendra pour x un des termes de la pi'ogression idefiniment prolongee dans les deux sens; et, dans cette hypo 11a. en supposant j' et j" positifs, y(f)= ^(f) = o. prend pour x', x" deux termee conseculifs de la progres- ,y:,7. ," Semestre. (T. XLIV, N" 7) ^^ ( a66 j I (lo), la formule (7) dii paragraphe I" doiinera siniplement ( ^ -n- Si dans cette dertiiere formule 011 attribue a f line valeur posi petite, on aura sensibleraent par consequent F > o, et j'm-' Done alors, en vertu de la formule (i i), il suffira, pour obtenir m, dc poser J ~.j" dans I'equation (.^0 ■.-fm D'ailleurs, eu egard aux formules(8), I'eqi donne (•3) poiu" qu'une valeur reelle de x puisse verifier la formule (i3), j etant tif, il est necessaire que la valeur positive attribuee a j soit egale ou su- cure a la racine positive unique § de I'equation Ajoutons cpie si, cette condition etant remplie, on pose (i5) a — arc cos ^,^^ _ , deux termes consecutifs de la progression (ro) comprendront entre t deux racinesde I'equation (i3), ou n'en comprendront aucune. Le derii cas aura lieu si or', x" sont de la forme :(3/r-+-i)7r--, x"^{ik (.67) A etant une qiiantite entiere. Si an contraire a:', x" sont de la forme requation admettra deux racines jc^, x^^ comprises entre les limites x' , x\ ot detcnuinees par les formnles oil, ( <' (Jill levieiit au meme, par les formules Alorsai.ssi la lonnule (i y.) donnera oiJ, ce (pii rcvjent au meme, (17) ^^^[^-^] + [^ + ^] les valeurs de A^ H etanl la premiere des equations (i8) donnera A > o. Done la loiiiude (17) rl nera m ~ o s\ y est assez petit pour que A reste iuferieure a la valenr merique de B, et m := i si ^ surpasse la valeur numerique de /?, ee qui a vet.i.nt;, .rnitrenulpfuiinirnl, .-/converge vers la limile 3-. v\ H vers la nul<- ./.-. ~ T. 11 suffi.a MH-MH-, pour que A sur{.asse la valenr unrncrn , ir,... entiere, bomogene et du second degre. les coe fici.-Mis (h's earres /^%p%u-%..., et des prodnits ms mv,..., m',..., da.; la ibnetion J-, elaiit enx-nu-nies des I'onctions entier-es de x a coelfieien reels, et clioisis d(; maniere que les diverses racines de i'tujuation (I) i{j:)=o veridcnt encore requation produite par reliniiiiation do u^ v, iv, ... eiiti 1)„ J = o, D,, J = o, 1),, r = o, . . . . Les maxima d minima de j, considere connne (bncrion de «, e, w,... (^) >' = <), dans la(pielle V sera une fonction entiere de x et de j, du degre n pa raj)p()rf a j; et, pour une valeur re'elle quelconque de la variable :r, Tequr tion •>/, resolue par rapport a j, offrira fi laeincs rcclles, devcloppables en series convei'gentes dont les divers terines seront des font tions rationnelles de:r. Quand on prendra pour^ une racine reelle de l\ quation (t), une racine jr de I'equation (2) s'evanouira; et, eu egaid a rroisicme tbeoreme, lasomme de la serie qui representera le developpemen 4, d'autant (pie les r velles donnees, rapportees dans la Connnissance (h's Tetujis de 1846, mettent de preciser les epoques des determinations chinois(>s que Pingn connaissail qu'en partie. Nous avons prefere parmi elles celles qui, pondant aux stations Innaires les moins etendues, laissent ainsi le moins ( determinations, comme pour le 3i juillet Vu-kouei, (jiii iiayant (pie 4 gres d'etendne de i 1 7" a icti'^.H ne laisse ponr son milieu que o. degres plus dincertitude. Quant a la d(3clinaison, cpii nVst pas doniiee dans ( { 27^ ) On poiirrait peiiser a la rigueur que la division devrait roster indeterininee; niais I'expression an milieu des degrt-s de la division parait autoriser notre interpretation, qui d'ailleurs s'accorderait avec la direction du mouvement, puisque la comete avait ete vue entre le petit Chien et Orion, sous les Ge- meaux. On pourrait pretendre aussi que I'etoile detenninante (^ Orion de la division Tsan, d'apres laquelle se coniptent les degres de cette division, se trouvant au milieu de celle-ci, on aurait du y ajouter la moitie de I'inter- valle de cette division, ce qu'on aurait du faire, si les degres de la division avaient etc donnes ; mais I'interpretation precedente parait bien plus natu- relle, car autrenjcnt la comete, au lieu d'etre au milieu des degres, eut ete aiix coufins de la division. Du reste on pourrait ne pas employer cette de- oliiiaisoii, (|iiid('viendrait superflue pour determiner I'orbile, si celle-ci etait rapportrf a r(''(|iiateur. D'apres ces evaluations, les positions suivantes dela coiiute out etr adoptees pour le calcul de I'orbite : 26.6 judlet, longi- tude 120°, latitude H- 9°; 3o.6 juillet, longitude 1 16° 16', latitude -h >^°25'; 18.6 aout, longitude yS**, latitude ~ 24°; d'apres lesquelles nous avonsob- tenu le passage au perihelie 10.26 juillet i'264; distance peribelie 0.4881, longitude [)erihelie 260'^ Sg'; q, iSi'^So'; inclinaison 23° 3', avec des er- reurs sur lobservation moyenne de + 2^46' en longitude et — o°55' en la- titude. Conime ces erreurs comprennent celles qui peuvent appartenir aux trois observations, elles pourraient etre admises comme suffisantes. Les dii- terences de ces elements avec ceux de la comete de i556 ne sont pas telles, qu'elles puissent empeclier d'admettre I'identite des deux co metes; mais lualheureusement, I'incertitude des donnees et le rapport defavorable des mtervalles de temps de 1 a 5, beaucoup trop faible, ne permetpas de comp- ter sur leurs resultats, et on pourrait trouver plusieurs autres orbites assez ditferentes qui ne comporteraient que des erreurs du meme ordre. Pour le monfrer par le fait, en voici trois nouvelles, et il serait possible d'en obte- nir dautres encore dans de pareilles conditions; les erreurs sur I'observa- Distance au pcriht'Iie Longitude au perihelie Nceud ascendant 0.3,72 239050' 156.38 29.35 + i.3q -2. 5 0.649 277059' ,46.50 ,8.36 4-3.57 +0.40 Observ.nioy.,erreur en Ion-it.. Observ. moy., erreuren latitude. » W residterait don de la diversite de ces elements que si I'identite des cometesde 1264 etde i556 est possible, elle n'est pas du moiiis bien cer- taine. » Quant aux observations dues a la dynastie Mongole, elles ne sauraient evidemment etre rapportees au meme astre; car le 26 jiiillet les denx co- metes n'etaienl pas dans la meme station lunaire, et quoiqn'elles aient tra- verse la meme division Yu-kouei, elles s'y troiivaient a des declinaisons bien differentes. Tandis que la premiere y avail 29 degres de declinai- son, laseconde en aurait eii 47, d'apres sa direction sur a de la grande ( )ur.s('. 11 ne saurait siiffire, pour expliquer une pareille divergence, de dire conune l^ingre [Cometograpliie, tome I, page 409) quit pamit Ires-probnhlc (juc In dynastie rcgnante avait de meiUeiirs astronomes que la dynnsLie Tar- inrc; car la marclie directe de la seconde comete a travers la grande Ourse est trop bien rigoureusement rapportee pour pouvoir admettre que le moindre astronomeet meme tout etranger a I'astronomie puisse contbndre des inouvcments retrogrades ou directs et la grande Ourse du cote dupole, ;ivec le Cancer, les Gemeaux et Orion, dans et au dela de I'ecliptique. Du rcsle la marclie de cette seconde comete vers le nord est confirmee par Pa- chymcre qui, dans le IIP livre de son Histoire de Michel Paleologue , aunonce qu'il parut alors une comete dans les mois d ete vers la partie bo- r.Mie du ciel, et plusbas quelle parut d'occiderit en orient, depuis le prin- tomps jus(pi'a I'automne. En marge du manuscrit, un anonyme avait ajoute : , La tomcte, comme nous Tavons observe de nos propres yeux, avait son >, mouve.nenl de rorient; elle paraissait vers les llyades » ; ce que rai)porte ;,ussi (in-oras en ces termes : « La comete parut pres du signe du Taureau, , nn la v()\ ait la nuit, vers le point du jour, un pen au-dessus de Thorizon. » Les eli'uienls suivants pourront expliquer ces passages qui out si fortement tourmente Pingre par les efforts qu'il a fails pour les rejeter, et dont il dit : a Javoue que les passages de ces deux auteurs m'auraient fort einbar- w rasse. » » Pour calculer I'orbite de cette nouvelle comete, nous avons d'abord drtermin.' Tinterscction de la direction de son mouvement avec le milieu >. I" Semestre (T. XLIV, N" 7.) ^^ ( -74 ) Les epoqiiesdes observations intermediaires tietanl pas donnees, nous les avions d'abord supposees provisoirement dans la proportion de's mouve- ments apparents; mais ensiiite, pour les mieux faire concorder d'apres les elements trouves, nous les avons diminuees d'un jonr, et nous avons eu ainsi pour le milieu de Chang-tai entre i et y, grande Ourse, le 2.5 aout, 111^ IK et 5o« declinaison, et pour le milieu de Wen-tchang, entre B et v grande Ourse, le 17.5 aout, i3i-4o'^ et 58«3o' declinaison, ce qui nous a donne pour les elements : passage au perihelie, i5.5 aout 1264; distance perihelie, i.844; longitude perihelie, 6o«23'; Q, 111036'; inclinaison, 73" 25' mouvement retrograde, et pour erreur le 2 aout, -4- 8'^ ~ 3i' de- chnaison, et le 17 aout, - 2« i4'^ + 2*^24' declinaison. Le passage a I'e- cliptique aurait eu lieu le 3 mai avec 92'* 3o' de longitude, ce qui ne serait pas fort eloigne duTaureau, comme il est mentionne par les chroniques, surtout si Ion considere que ce serait trois mois avant des observations aussi pen sures qui laissent des incertitudes de plusieurs degres. Pour s'en rap- l)rocUer davantage, il suffirait d'augmenter la distance perihelie, et d'anti- cq)er sou passage sans sortir des limites des stations lunaires. " Les observations chinoises de la comete de 975 ne sauraient suffire ^I""!." .*'",f^ ' I'orbite et pourraient etre representees par un nombre in- de6ni d elements differents; car les declinaisons inconnues pouvant etre boreales comme australes, I'inclinaison, les noeuds et la direction du mou- vement restant indeterminees pourraient etre pris a volonte, et on n'aurait que deux ascensions droites pour obtenir les trois autres elements quirestent amsi egalement mdetermines. Mais pour verifier jusqu'a quel point ces ob- servations pourraient se rapporter aux elements de la comlte de i556, nous avons suppose I'inclinaison de cette comete et son noeud reduits a 975; mais e manque des declinaisons ne permettant pas de rapporter les elements a ecliptique, nous avons ete oblige de les reduire a I'equateur, et nous avons omenu ams., relativement au plan de ce cercle en 975 : longitude du pen- Jebe, 3o5^37'; Q. i(>3"34'; mclinaison, 23054- d.tance pLhelie, 0,507. aueUr r"f I. •" " ^" ^""" ^'' hypotheses fort nombreuses aux- L aiVn^'n fr •''''"'"'' T'' """"' ^o^n»iesrestreint aux distances perihe- ! clh T '*"' ''' ^ ^' ''^^' ^^ ^^ ^^'«^^^ ^^ ' ^^^^ en employant obteT "T" """ ^" '^""^^^ ^^^'^ ^^^^-"^ lunaires, et nous avons obtenu ainsi les quatre systemes d'elements suivants - ( ^1^ ) 2.4aoutB^. iBi" 116° 1160 1160 24 . 4 octobre 359" 359° 35o« 35o° Passage au perihelie...'. iS.SsjuiUet lo.Ggjuillet 7.64juillet 12 juiUet. Distance perihelie ... .. 0.5382 o.463o 0.5342 0.4775 Loncitude perihelie 26o°6' 253''24' 25i"2o' 248° 56' Q .63034' i63«34' i63»34' i63»34' Inclinaison 23" 54' 23° 54' ^3° 54' 23" 54' ,> Les longitudes des perihelies offrent avec celles de i556 d'assez grandes differences ; mais elles pourraienl etre affaiblies par les variations qui seraient survenues dansl'lntervalle sur les noeuds et I'inclinaison. L'identite avec la comete de i556 pourrait done encore paraitre possible, mais elle n'est rien nioins que certaine. » L'usage particulicr aux Chinois de rapporter en general le lieu et la marche des comctes aux meridiens seuls, sans mentionner leur distance a I'equateur, augmente la difficulte, et rend meine parfois impossible d'en cal- culer les elements. Pour surmonter en tant que possible un pareil obstacle, nous proposerions de ne pas rapporter leurs orbites a I'ecliptique, mais bien a I'equateur, comme nous venons de le faire pour la comete de 976. Ce serait au reste un probleme curieux, et sans doute assez complique, que de determiner les elements d'une comete, d'apres cinq ascensions droites seu- lement, sans connaitre les declinaisons, sauf I'indetermination qui resterait sur le sens du mouvement direct ou retrograde, selon que les declinaisons inconnues auraient ete australes ou boreales. Ce transfert des orbites au plan de I'equateur presenterait de plus I'avantage d'eviter les reductions continuelles des ascensions droiles et declinaisons en longitudes et latitudes ou reciproquement. Nous avons deja essaye d'executer le calcul direct des orbites de plusieurs cometes d'apres les ascensions droites et declinaisons, sans y trouver plus de longueur que d'apres les donnees ecliptiques; mais il conviendrait, pour continuer a le faire, d'operer pareille transformation sur toutes les autres orbites de comete, ce que pourrait encourager I'espoir *, 7 V' 5()'; latitude australe, — 26°56', et nous avons obtenu les ciemeMls smvants, qui se rapprochent encore plus que les precedents de ceux de la comete de i556 : passage au perihelie, 10.64 juillet; distance perihelie, 0,5019; longitude perihelie, 263'^49'; Q, i5i°36'; inclinai- son, 25" 43; erreur sm^ I'observation mojenne en longitude, + a'* 12'; en latitude, — 3*'35'. « M. LE President annonce que le XUP volume des Comptes rendus est en distrd^ution au Secretariat. RAPPORTS. AGHICULTURE. -- Rapport sur le Mimoire de M. Am>re Jean, relatif a f amelioration des races de vers a soie. (Commissaires, MM. Mdne Edwards, Combes, Peligot, de Quatrefages, Marechal VaiUant, Dumas rapporteur.) « S'd est vrai que la consoramation du coton augmente chaque annee, i\ ne est pas monis que celle du lin prend une place de plus en plus grande < aus les habitudes des pays polices et riches. La meme relation s'observe en le u Jame et la soie; plus les efforts sont grands pour perfectionner, pour var.er, pour embelhr les tissus que la lau.e fournit, plus il semble que a supenonte de la soie se manifeste mieux encore et obtient davantage la taveur du consommateur. (^77) ,. Aussi les efforts tentes, non sans fruit, depiiis le commencement dii siecle pour accroitre en Europe et en Orient la production de la soie ont-ils ete toujours depasses par les besoins croissants de la consommation. L'An- glelerre et I'Amerique ouvrent en effet aux producteurs de soie deux mar- ches dont on est loin encore de coniiaitre I'importance, le prix de la soie s'etant constamment eleve a mesure que leurs demandes augnientaient. » La quantite de soie produite dans le monde ne repond done pas aux besoins reels de la consonunation ; a mesure que les procedes de la fila- ture, du mouluiage, de la teuiture et du tissage se sont perfectionnes, le prix'des etoffes de soie aurait du baisser; mais toutes les economies qui en resultaieut se *sont effacees devant I'augmeutation continue de prix (|uc les cocons eprouvent par suite de leur insulfisaiite production depuis le commencement du siecle. » On peut estimer la valeur totale de la jModuction de la soie dans le monde a la somme annuelle de i milliard au moins. Dans cette somme I'Europe figure pour un peu plus d'un tiers, TAsie pour le resle. Production annuelle dc la soie. France 108,600,000 fr. fitatsd'Italie 281,500,000 Autres pays, et principalement 1 ^^^^^^^^^^ I'Espagne ) Europe en son ensemble 4 14 ,600 ,000 fr. Japon 80,000,000 Pays divers de 1' Asie 54 , 800 , 000 Asie en son ensemble • 600,000 5oo , 000 Lrs troubles (jui agitent la Chine, les maladies qui ont porte le (U'sonlre M-> I. > iiu-i.incnesde la France et meme de I'ltalie, rendeut |)lns difficde ii. ,)!•• 1 riablisst'inetit de cet equilibre desirable entre la demaruh^ v\ U pn»- »Les pays propres a Teducation du ver a soie et oucetr<^ industrie iie s est pas encore developpee, voient done un avenir seduisant ouvert a leurs efforts. L'Algerie, la Grece, I'Espagne, la Turquie, n'ont pas besoin (\o. (.78) chercher d'autres mines d'or, et peuvent avec confiance accepter la defi- nition recente de M. S. Lamb : « La soie, c'est de Tor. » » Si les chiffces parlesquels on a essaye de representer la production de ia soie dans le monde sont vrais, n'en faut-il pas conclure d'ailleurs que la masse de soie disponible pour les mouvements du commerce est bien limi- tee, et que ce n'est pas sans perturbation generale que la recolte pent man- quer en Italic, ou Ton eleve le quart de la soie obtenue dans le monde entier, et meme en France, puisque notre pays prend part pour un dixieme dans cette production? « Or, la production des cocons, qui s'etait elevee en France a plus de 16 millions de kilogrammes en i853, est tombee en i856 a 7 millions et demi, ce qui representerait une diminution dans la valeur de 100 millions de francs a 25 millions, si le prix des cocons fut demeure le meme a ces deux epoques. Mais le mouvement du commerce a ete tellement impuissant a remplacer les 19 millions de kilogrammes de cocons qui constituaient le deficit, que le prix s'en est eleve de 4 francs 5o a 8 francs le kilogramme, de telle sorte que la perte s'est parlagee entre le producteur et le consom- mateur. » C'est dans ces circonstances que 1' Academic nous a charges, MM. le Marechal Vaillant, Milne Edwards, Combes, Peligot, de Quatrefages et moi, d'examiner le travail de M. Andre Jean, et de lui rendre compte des precedes qu'il a proposes pour I'amelioration des races de vers a soie. Les influences desaslreuses qui pesent sur nos magnaneries, les exportations de numeraire considerables qui en sont la consequence, ayant donne a cette question toute I'importance dun int^ret public, votre rapporteur s'est rendu a Lyon pour en conferer avec les personnes les plus eclairees de.ce grand centre commercial, ou se reunissent toutes les informations propres a faire connaitre I'etat present de la production de la soie dans le monde. Nous avons adresse dans le Midi, de meme qu'a Lyon, des questions dont ce Rapport condense et resume les reponses. Mais avant de le soumettre a I'Academie, la Commission remplit un devoir en adressant ici ses remer- ciments a M. le professeur Jourdan : ce savant, dont tons les zoologistes connaissent et apprecient le rare merite, a bien voulu se livrer avec autant de desinteressement que de zele, pour le service de I'Academie, a des re- cherches aussi approfondies quetendues, que votre Commission a mises a profit et dont sa position a Lyon, ses voyages speciaux en Italic et ses lon- gues etudes lui avaient fourni les importants elements. » Les procedes que M. Andre Jean fait connaitre aujourd'hui out ete mis en usage a roccasion d'une education de vers a soie effectuee dans ( ^79 ) sa famille, en i836,et continuee sur la meme race sans interruption depuis vingt ans. Le perfectionnement de la race soumise al'experience a ete prompt, d'apres I'auteur, et s'est soiitenu sans alteration dans des circonstunces pen favorables pourtant. Les deux dernieres educations, celles de i855 et »856, ont ete, en effet, effectuees a Neuilly, pres Paris, par les soins et aux frais de la Societe d'Encouragenient pour I'industrie nationale, qui, il faut le dire, est intervenue au moment ou I'auteur succombait sous le poids des de- penses de cette longue experimentation et qnand la graine pcrfectionnee qu'il possede etait menacee d'une destruction certaine. La Commission chargee de suivre ces deux educations au nom de la Societe a tenioi- gne hautement la satisfaction que le succes de M. Andre Jean lui avait causee. » II est peu probable que lorsqii'il s'agit d'une industrie qui a excite les efforts de tant d'hommes eminents ou instruits, les procrdes enq)loyes parM. Andre Jean n'aient pas ete apercus en detail par d'autres educateurs. Mais leur ensemble, mis en oeuvre avec une grande perseverance pendant vingt ans, constitue une experience physiologique d'un haut interet, et leur resultat, c'est-a-dire une graine longuement eprouvee, nous semble tres- digne, en ce moment, de I'attention du praticien. » Nous n'examinerions pas comment il se fait que depuis vingt ans les procedes de M. Andre Jean n'ont pas occupe vivement I'opinion des edu- cateurs, comment Tauteur n'a pas obtenu les moyens de mettre sa decon- verte a la disposition de I'industrie sericicole, si quelques explications fort sommaires sur ce point n'etaient indispensables. » Mais, nous devons ce temoignage au Ministere de 1' Agriculture, queses efforts pour amener la divulgation des procedes qui nous occupent avaient ete dignes du service promis. Us devaient echouer, toutefois, soit a cause des difficultes survenues entre M. Andre Jean et son associe, soit surtout a raison d'une circonstance qui jetait la plus facheuse obscurite sur tontes les negociations dont cette affai re y futl'objet. Tandisque les procedes soumis aujourd'hui au jugement de I'Academie reposent sur un moyen d'ameliorer toutes les races de vers a sole par I'application de regies que la meilleur*- physiologic pourrait avouer, et constituent une methode generale vraiment scientifique, on presentait alors la race pcrfectionnee elevee par M. Andre Jean , comme le produit d'un croisement imaginaire entre les trois races Sina, Syrie et Novi, c'est-a-dire comme un accident. n En outre, il y a cinq a six ans a peine, les vers a soie n'etaient pas encore frappes de ces maladies qui ravagent les chambrees et qui souvent les detruisent tout entieres. On avait bien parle de la muscardine, mais ( a8o ) c'etait line malaclie localisee, restreinte dans ses dommages, dont la cause d'ailleurs est aujourd'hiii coninie et pour laquelle on a des remedes cer- » Le Midi n'etait done pas tres-empresse d'ameliorer iine situation alors cxcellente. 3lalheureusement, les circonstances sont bien changees aujour- d'hui. Une maladie dont la cause est inconnue, letisie, exerce de tels ravages : i° qu'il a fallu reiioncer pour ainsi dire a Temploi des graines de ver a soie obtenues en France ; i° que depuis deux ans les graines des meil- ieures provenances etrangeres echouent souvent; 3° qu'au moment meme oil nous ecrivons ce Rapport, on constate que la production de la France en cocons a ete reduite I'an dernier au quart de ce qu'elle etait en i853, et que le prix des cocons s'eleve au double du prix nioyen des annees precedentes. » A I'cspece d' indifference que le Midi manifestait pour les procedes de M. Andre Jean a succede en consecjuence un desir extreme de les voir juges, et, en cas d'approbation, de les voir livres a I'exploitation facile des edu- » Nous allons essayer de montrer dans ce Rapport quel est I'etat actuel de lindustrie sericicole en France et comment les etudes de M. Andre Jean pourraient contrUjuer a le rendre meilleur. Notre appreciation de cet etat et de ses causes a ete confirmee a beaucoup d'egards par une communication recenteque M. Guerin-Meneville a soumise a I'Academie. Mais la Commis- sion, tout en tenant compte des jugements portes par les hommes compe- tents, a voulu etablir son opinion sur des bases certaines, et elle a cherche a obtenirparses cpiestions des documents et des chiffres soigneusement re- cueillis. Elle va done etablir d'abord, d'apres les reponses ainsi obtenues, quelle est la quantite de graine de ver a soie que la France 'consomnie, quel est le prix de cette graine, quelles en sont les provenances. Elle mon- trera comment on pent distinguer I'une de I'autre la graine bien ou mal venue, etelle examinerasi la methode employee par M. Andre Jean garantit la fabrication d'une bonne graine. Elle etudiera les changements que la valeur de la graine a eprouves en France depuis le commencement du siecle. Elle tera les memes etudes pour la production des cocons dans notre pays. » Essayant en outre de caracteriser et de classer par ordre'd'effet nuisible les maladies qui atteignent le ver a soie, elle cherchera s'il est possible de remonter a leur cause, s'il apparait quelque moyen de les prevenir ou de les combattre, et si en particulier les procedes employes par M. Andre Jean peuvent etre mis a profit dans ce but. .. La Commission a pense que si en un sujet obscur encore, elle devait ( ^Bi ) an soil! de sa propre responsabilite de resterreserveequaiidils'agissaitdecon- dure, siirtoiit lorsqu'elle se voyait privee des lumieres de deux de oos con- freres que I'etat deleursanteeloignemomentaneiiie!ilderAcademie,MM. de Gasparin etEdwards, dont I'autorite aurait faitloi, elle devaitau pays, nean- nioins, de relever le courage abattu des educateurs du Midi, en leur monSrant (juelles causes son enquete assigne au mal, quels remedes elle conseille er quelles esperances ellejustifie. Surtousces points, elle laissera parlerlesfaifs. » Quelle est la quantite de cjraine de ver a sole consommee en France':' — Le tableau n*" I fait connaitrc la consommation annuelle et moyenne de la graine en France pour huit annees, depuis 1846 jusqu'en i853 iuclu- sivement. 11 fait counaitre aussi le rapport de la graine a la feuille mangee et de la feuille mangee a lasoie obtenue on a la quantite de cocons recoltee. » On y voit que la production de la soie en France se concentre pres- que toul cntiere dans les departements qui constituent le bassin du Rhone, puisque sur 23, 000 kilogrammes de graine eclose ou levee en France, ils en absorbent 22,000. » Comme d'apres ce tableau la production totale en cocons s'eleverait a 24 millions de kilogrammes pour rensemble de la France, chaque gramme (le giaine levee produirait un peu plus de j kilogramme de cocons. de3,gr,.5. reduiies en kilogr. rrrr once de graines zzz T-r nieill'ies. ~ V..... .0... Bas.induRh^ne.) 20 dopartements. 706,784 Corse comprise. ) Rassin \ 8 departements. ) 848,4 ■.4 800 Ss'ooo 3.,5oo 28,000 .3333,850 62, .00 85o 0,083 3,70 3,65 3,20 S8,38o,>3o' 3,i65,3oo . Totaux 736,680 .30.., 795 .4254, o5o| 0,089 3,780 91,8.6,627 C. R., 1857, i'^ Semestr ( 282 ) e, on entend la qi, anrite dc ' vers eclos et an It pii provenir d'ui oeufou un 5>eiil ^ w once de graine dont t et diirant les ji Par les mots graine leDee, a ia premiere mue, c se serait pas perdu i mieres phases de la vie du ver a soie. Dans la pratique, il est loin d'en etre ainsi, car, annee moyenne, en dehors de la maladie qui regne actiiellement, il y a perte d'un tiers ou d'un quart au moins de la graine conservee pour les educations, depuis le moment de sa recolte jusqu'a la premiere mue du ver. >' T/approvisionnement necessaire a la France, pom* avoir un excedant raisonnable outre les 28,02 1 kilogrammes de graine portes au tableau, en exigerait done environ 10,000 kilogranunes de plus, ce qui fait environ 33,000 kilogrammes en tout. » Dans ce meme tableau, la valeur moyenne du kilogramme de cocons est j)()i-(ee a 3'" ,785. Cette valeur, cpii semble exacte, paraitrait Jrop faible, si Ton ne tenait compte du has prix des cocons en 1848. Dans plusieurs loca- lites, ils ne se sont pas vendus 2 francs le kilogramme. .. Duranl les annees iSSa et t853, la valeur moyenne des cocons ayant ete respectivement de 4'"%/i5 a 4'"',5o, soit en moyenne de 4^%475, on trouve porn- la France un produit annuel de cocons de 108,600,000 francs. » f'Ji resume, pour etre certain d'utiliser 100 grammes de graine, il en faut done produirei25oumemei5o. » Cent grammes de graine; utilisee produisenlen moyenne en France un j)eu plus de 100 kilogrammesde cocons, en consommantenviron 2, 5oo kilo- grammes de feu i I les. » Ft comme on utilise en France environ 28,000 kilogrammes de graine, en prodmsant 24 millions de kilogrammes de cocons, la feuillede numercon- sonnnee doit s'elever a SyS.ooo tonnes, soit 600,000 en nombre rond. » Fa valeur moyenne de ces cocons pour la derniere de ces annees represente 100 millions de francs, et celle de la feuille de murier pent etre estime<> annuellement a 54 millions. Comme 100 grammes de graine produisent dans de bonnes conditions » 5o et meme, lorsque tout favorise I'education, 200 kilogrammes de cocons, on voit que la science agricole n'a pas dit son dernier mot et qu elle pent encore travailler utilement a elever la moyenne generale de la production de la soie en France. nt production qui se concenlie dans uue vingtaine de departements sa.?s nLT^'''"'"^' ""'^ ^'*'''"'' ^'"""^'^^^ ^'^ ' '^^ ™^'l^o"^ "^ pourrait disparaitre ( irreparables miseres dans ces contrees longtemps favorisees et que tous l<-s lleaux frappent a la fois. Heureusement que les informations re- cuei (PS par la Commission luiprouvent qu'il ne faut pas accorder trop de ( 283 ) creance aces predictions hasardecs qui aiuioncent comme incurable la mala- ' die qui sevit sur les vers^ conime perdue notre industrie sericicole elle-meme. » La science agricole qui a detruit la pyrale et qui force roidium a re- culer devant elle aura raison des maladies du ver a soie. » A cetix qui disent que le climat de la France s'est derange pour loujours, il fautrepondre que dans ch.icune des annees i8i5, 1817, 181 8, nous n'a- vons produit que 3 millions de kilogranunes de cocons, ce qui ne nous a pas einpeche d'en recolter pres de 27 millions en i853. » A ceiix qui pensent ({ue des causes noiivelles et irremediables de mala- dies soul suiveiuies, il f'aut repondre que lever a soie est cultive de temps immemorial en Chine, depnis 1 3oo ans vn Europe, depuis 5oo ans en France, et f[u'il n'a jamais disparu d'aucune de leurs provinces par le fait des maladies, iniiis loujours par I'incertitude des printemps quand les educateuis a\;n En ett'et, c'esten grande partie avec les graines etrangeres introduites en J Vance en iS55 que s'est efi'ectuee Teducation de i856; et, pour la plupait, dies out donne de mauvais resultats. Les graines venues de laHaute-briance, des parties montueuses de la province de IJergame et de celle de Brescia, des montagnes du Tyrol italien entin, sont les seules qui aient donne une recolte moyenne [i). aanerie experinientale de la Chambre de Coiiunercc- de Lyon, ou Von fait : education de 5 a 6 onces, on a obtenu de 4 onces de graine ( once dr 3o la Haute-Briance (entre Erba elRogeno) i34 kilogrammes de coi-ons, dont hoisis ont ete remis a la Commission des Soies pour faire graines. On a done cocons pour i gramme de graine. Ce resultat pourrait etrc tolerable ;iu striil, niais «"est uu resultat au-dessous du mediocre ')Our vuw ♦■diuatiDn 1854 et 1855. ..,„„„„ ANMiE 18o4 — ,; AMVEE iSaS desqurmites ,,o,„„..die U.ne.u..c..e„„e). 3/,, 450 5,993 44o 65o i8o 7,579,000 1,4,400 9M00 96,000 1,078^40 170,000 ' 88^000 162,500 Coo ' 400 ,40 38o 3oo 3oo 250 8.334,000 75;ooo 42^000 69,400 '400 Marches et Homa ne Deux-SiciU.s Toscane Etatssardes Espajine Turquied'Europe S rie'" ^'^^'^ ^,J^.^^ Totaux ... 44,564 9,5.3,740 30,556 " 9,064,860 feuille dont on pent disposer. NOTA. - Pour i854, les chiffres portes au tableau meritent toute conliaoce. lis sont inoins surs « Les educateurs sont done aujourd'hui dans une grande perplexite au ijetdes contrees auxquelles il convient des'adresser pour avoir de la graine u puisse doniier au iiioins une recoUe mediocre. Les lieux oii les educa- )ns out reussi sont bien rares en France et meme pen communs en Europe. 1 France, Montauban, Je haul Quercy peuvent etre cites ; a I'etranger, Roniagne(i) (Bologne) et les Marches ou, de inemoire d'bomme, on (1) Une grammes d seule maison de Lyon, la mai e graine qui a ete faite sous pri.x de 45o francs le kilogran il y a di.\ ans, de 3 a 4 francs. 1 Cohen Noycr el Cie Bologne 55o kilo- Poideban dei4fran (.8,) n'avait vii ime aussi belle recolte, les environs de Naples, les environs de Messine, le bassin d'Andrinople, les environs de Patras. An conlraire, les cocons ont nial graine dans des contrees privilegiees jusqu'ici, entre antres en Lombardie. » Le voyage recent execnte par M. Bonrher, pharmacien aide-major, dans I'Asie Mineure,dontM. le Marecbal Vaillant nous a communique la relation, permet de considerer I'Asie Minenre comme un pays producteur de bonnes graines, quant a present. II en est de meme de l.'i Syne, d'apres les indica- tions et les educateurs sur ce grave sujet. Par la coi-respoii- dance de ses consuls il pent toujours savoir a tenq)s utile quels sont les pays La oTMu,.- ;i ete pondue ; elle est dans 1 » ./. —11 paraitquelorsqu'il s'agitdclagraineconsidereeenelle-meme, de Ions les procedes le meilleur consiste a prendre sa densite et son poids absolii . Pour une meme nice, la plus lourde et celle dont la pesanteur specifiqiie est la plus grande doivent etre preferees. C'est done avec raison (pie M. Tell Rossignol, medecin au Vigan, preconise cettc metliode d'essai dans un Me- moire qu'il a soumis a 1' Academic. » Quant au poids absoln, pour avoir lo grammes de graine d'un<' meme race, quand il faut, par exemple, i ,'25o oeufs fecondes en bon elat seulement, il n'en faut pas moins de i,35o s'il s'agit d'oeufs mal fecondes, et plus de I ,4oo si Ton prend des oeufs non fecondes. Pour les oeufs fecondes en i)"ii (I at . ( cs valcurs ne varient guere que de i ,240 a i ,260. i> (oiniue ipres 1 ('"closion I'oeuf se rednit au j- de son poids enviion. les (.88) coinme on le pratique en Italic, soil avec de I'eau salee, comnie on le fait dans quelques contrees de la Chine. Dans tons ces cas, les oeiifs qui surnagent doivent etre rejetes. » Cependant, si le niouveinent qui precede I'eclosion etait deja imprime a I'ocuf, il arriverait que, la coque etantfendue et I'air y ayant ])('netre, on pourrait avoir entreles mains des oeufsexcellents qui neanmouis nageraient sur I'eau. Ce cas s'est presente, a la grande surprise d'uii de nos plus soi- gneux educateurs, pour une partie considerable de sa graine, que ce bain tardif n'a pourtant pas empeche de reussir. M B. — S'il s'agit d'une ponte en train, la quantite de graine pondue en vingt-quatre heures par kilogramme de cocons constitue un caractere pra- tique excellent. U donne la mesure ccrtaine du bou etat des ceufs, de la vigueur des f(>mellcs et de la regularite de toutes leurs fonctions. » I u kilogrannne de cocons, par une ponte dont la duree ue depasse pas vingt-quatre heures, donne-t-il pres de loo grammes de graine, elle est ex- cdlente. Elle sera bonne si le kilogramme de cocons, dans les vingt-quatre heures de ponte, en foiuuiit de 60 a 70 grammes; doiUeuse si Ton n'en obtient que 5o grammes; d'autant plus mauvaise enfiu que le produit sera plus inferieur a ce dernier chiffre. » En resume : Graine pondue en vingt-quatre heures, ^ du poids des cocons. Excellente. I" TF ^ TTir De plus en plus mauvaise. » Celui qui fait de la graine pour son compte sail done toujours si celle qu'il obtient est bonne ou mauvaise. Celui qui en achete dans un pays adonne a la production de la graine est averti surement a cet egard par la rumeur publique ; on sait toujours dans une contree si les cocons ont bien ou mal graine, et si on voulait le cacher au commerce, celui-ci verrait bien ce qui! en faut penser d'apres la masse de graine disponible. Mais I'edu- cateur qui achete au detail une graine d'origine inconnue ne pent mettre a profit aucun de ces renseignements. » D'apres les Notes relatives aux diverses educations effectuees par M. Andre Jean, on voit qu'il lui faut de 75 a 80 femelles pour faire une once de graine de 60 grammes; ce qui represente, femelles et males compris, i5o a 160 cocons. Le kilogramme de cocons se composant de 454 cocons, terme moyen pour la race qu'il eleve, on trouve que le produit en graine du kdogramme de cocons varie en moyenne de 85 a 90 grammes. ( 289 ) ,) Les observations propres a M. Andre Jean conBrmcnt done la regie pratique posee plus haut. „ C. — Supposons enfin qu'il soil question d'une education l\ entre- j)rendre, et qu'on. veuille en tirer parti pour la fabrication d'une graine amelioree. C'est ici que se place!* le procede propose par M. Andre Jean. » II a pense qu'une graine nieme mediocre pouvait etre amelioree par des soins convenablement condjines. Deux systemes bien connus se pre- sentaient a son choix : I'uu qui eonsiste a regeiierer la race appauvrie, par » 11 s'est demande : tardissement d'une raci » La premiere condi speciaux m lalcsetdes .'•cessaircs pour eviter tout accoupleinent consanguin eutre icmelles issus de la mcme ponle. .a seconde. ^s robustes , si Ton Irouve uu nioyen assure et pratique de distinguer et les cocons sains des vers clielifs ( t des cocons d'ou il ne ortir que d LvatJt de c< la -raine c les papiilons debiles. »uuneucer reducalion, i'auteur partage en quatre- parties le la race ([uil s'agit d'ameliorer; on les fait eclore separe- et on les el cveisoleu.ent lesunesdesauires. Vols joiir. iriaue. (Jn reux vX b.e aprcs reclosion, au dcnixieuie repas, on procede a un pre- tend, a cet effet, un filet sur les claies occupees par les in etale des ieuHles de murier fralcbes stu' le filet. Les vers n en appetit montent seuls sur le fdet et se repandent sur la 'He ieuille. Tons les vers maliugres resteni sur les claies. La race est- ( 290 ) ia production de la graine destinee a perpetuer la race en i'ainelioi ant. Oi-, on sait que les cocons femelles sent plus lourds que les cocons males. Les chrysalides femelles renferinant deja les oeufs tout formes doivent etre d'autant plus pesautes que leurs ovaires sent plus developpes, leurs oeufs plus nombreux et plus sauis. Les cocons Its plus lourds seront done ceux qui contiendront les femelles les meilleures. » Prenant done au liasard cinq cents cocons et les pesant, on en deduit le poidsmoyen des cocons d'une chambree. On compare ensuite a ce poids moyen tons les cocons individuellement. Ceux qui pesent beaucoup plus que la moyenne renferment les femelles qu'il s'agissait de decouvrir et de mettre a part. n A regard des males, on doit s'y prendre autrement. Une observation trescurieuse a montre a M. Andre Jean que, lors du reveil des vers a soie, au moment des mues, ce sont les males, et les meilleurs males, qui se re- veillent les premiers. » Des lors, si Ton met a part un certain nombre de vers, et qua chaque maladie on laisse raonter sur un fdet garni de feuilles de miirier les premiers vers qui s'eveillent, jusqu'a ce que la moitie de ceux sur lesquels on opere ait* travei^e ce filet, on accumulera les males a chaque operation dans la partie ainsi triee. A la quatrieme mue on aura done comme produit de ce triage le seizieme des vers employes a I'origine. Ce seizieme consiste tout enlier en males, et ce sont les plus vigoureux que Ton puisse obtenir de la race sur laquelle on opere. » En reunissant ces males aux femelles. precedentes, on obtiendra done les oeufs de la plus belle qualite. » M. Andre Jean met aussi en usage un autre precede. J..e poids moyen des cocons etant connu, si ceux qui sont les plus lourds contiennent des fe- melles, ceux qui sont plus legers que la moyenne doivent fournir des males. L'experience confirme cette prevision, mais elle prouve aussi que ce sont des males qui n'ont rien d'exceptionnel. Au contraire, si Ton prend tous les cocons qui out a pen pres le poids moyen, l'experience montre qu'il en sort indifferemmentdesmalesoudesfemelles, et quesi ces femelles n'ont rien d'ex ceptionnel, les males, au contraire, sont les plus vigoureux de la chamljree. » Quelle que soit la methode de triage employee, il ne reste qu'a unu' les femelles et les males les plus parfaits pour obtenir une graine plus elevee, que la race d'ou elle provient. « Le procede employe par M. Andre Jean pour discerner et obtenir les males les plus convenables est d'autant plus digne d'attenlion que la pn- domiiiafico de I'actioa du male dans les caracteres du produit, depuis loiu;- ( 29- ) temps adniise, a ete recemnient confirmee par M. Cornalia, qii'on affirme que si le male est blanc, les cocons seront blaocs, quoiqiie la femelle soit jaune; que si le male est jaune, les cocons seront jaunes, quoique la femelle . soit blanche. M. Cornalia dans son recent ouvrage pose meme comme pre- mier axiome cette predominance du male (i). » Nous trouverions au besoin dans les experiences de M. Andre Jean la preuve que les axiomes recueillis par M". Cornalia peuvent etre ad mis sans examen. Occupe depuis vingt ans de I'etude et du perfectiomie- ment d'une race zebree, M. Andre Jean a vu qu'elle se reproduit avec per- sistance et identite, absolument comme les autres races de Vers a sole, d'accord avec M. Cornalia qui regarde cette race comme fixe et capable de se perpeluer. » Nous ne conseillerions pas d'admettre trop aisement, avec quelques personnes, qu'une femelle fecondee le soit pour elle meme et pour ses pro- duits, et qu'elle puisse pondre des oeufs d'ou sortiront de nouvelles femelles cnpables de pondre sans le concours du male des oeufs toujours feconds. Des observations.bien faites montrent, il est vrai, que le developpement des oeufs rhez le papillon du ver a soie, comme cliez d'aulres insectes, pent s'effec- lu( r parfois sans le concours du male. Mais de ces exceptions a une, pratique ^^cnerale, et surtout a une pratique a recommander, il y a loin encore (i). » Nous avons dit, plus haut, qu'au lieu de faire une seule education, M. Andre Jean en conduit quatre a la fois avec les memes soins, en 'les maintenant toujours isolees. 11 est evident qu'en donnant les males du n*" i aux femelles dn n'' 2 et reciproquemenl, qu'en donnaiit de meme les males du n° 3 aux femelles du n^ 4 et reciproquement, enfin qu'en alternant ces croisements I'annee d'apres, on fait disparailre toutes les chances facheuses que la consanguinite pent developper. » C'est par de tels moyensque M. Andre Jean a obtenu des vers vraiment vante de iM. de Gasparin tcnait dts ccuh qui eclosaienl, quoiqu'ils ne fussent pas 111 pour nos praticiens du Midi : on m'a affirme souvent , qui faisait pondre chaque annee beaucoup d'oeufs, et a ( ^9'->^ ) ' jemcirquables par leur vigueur, I'idcntite de leiirs poids, la regularite de leurs miies, la sinmltaneite de leiirs reveils et de leurmonteo, la beaiUe et la teiiacite de leur soie. j> Doit-on renoncer a tenter des croisenieiits de race a race dans Tespoir d'en creer de nouvelles? Nous ne le pensons pas. » S'il fallait adniettre que non-seulemenl I'influence du male est predo- niinantc, mais qu'a la seconde 'on troisieme generation elle devient absolue, il y aurait pen a esperer des croisements, et il faudrait concentrer toute I'at- tention des sericiculteiu's sur I'amelioration des races par elles-memes, c'est- a-dire sur les precedes de M. Andre Jean ou sur des precedes analogues. « Remarquons cependant que dans un travail de perfectionnement qu'on [)ourra se proposer de poursuivre, le premier pas a faire sera bien de trouver le moyen de discerner dans cliaque race quels sont les males les plus robustes et quelles sont les femelles les mieux preparees a la ponte. » Ces elements etant donnes, des croisements pourront etre tentes entre ces femelles et ces males d'elite avec la certitude d'en obtenir le meilleur resultat et avec la probabilite de creer des races croisees fixes dont I'exis- tence, a notre avis, ne pent pas etre contestee. « Mais, s'il est vrai d'une part qu'une femelle vierge puisse pondre des oeufs feconds, et de I'autre si la couleur des cocons est determinee par !p male, il faut s'attendre a de grandes difficultes dans I'etude des croisements, ces deux tendances paraissant contradictoires et pouvant se balancer. » Aussi, est-il certain par les ancicnnes experiences de Boissier de San- vages, confirmees par celles de M . Andre Jean, que ce n'est pas des la premiere aimee qu'une race s'epure. Lorsqu'on opere sur de la graine provenant de |)arents abandonnes depuis plusieurs generations a tons les genres de pro- miscuite, il faut s'attendre a obtenir d'abord des melanges confusde eocons divefs de couleur et de forme pendant la premiere et la seconde generation. Ce n'est qu'a la quatrieme que la race commence a etre fixee. » M. Andre Jean estime, en effet, qu'en quatre annees toute racepeut etre amelioree doja sorte, de maniere a parvenir a pen pres a son maximum de perfection sous le rapport de la beaute et de la vigueur des vers. Tel est, au moins, le resultat qu'il a obtenu d'abord 'sur la race blanche et plus tard sur une race jaune. C'est encore ce qu'il a reconnu sur une race noire. Pour assurer ensuite a la soie son dernier degre de tenacite ou de blancheur, quand il s'agit de la soie blanche, il faut encore trois ou quatre annees d(^ soins analogues. ' ■' ' ' e amelioree " TI est facile de comprendre que, soit qu'on parte < deja, soitmeme qu'on precede par un travail d'amelic ( ^93 ) communes, le progres peut marcher vite puisqu il s'agit cl'une recolte an- niielle. » En effet, sans pretendre que la pratique puisse Hen realiser de pareil, on fera remarquer neanraoins, comme raesure de rinfluence rapide que la production de la graine centralisee dans des mains intelligentes pourrait exercer, que lOO grammes de graine au bout de quatre ans en donneraient ,5o,ooo kilogrammes, c'est-a-dire la consommation de la France, eta la cin- quieme annee 4 millions de kilogrammes, c'est-a-dire quatre fois la consom- mation du monde entier. » Ce qui paraitra plus digne d'attention aux eleveurs, que cescalculs, toujours un peu vains, c'est que chaque gramme de graine obtenue par des soins minutieux leur assure 80 grammes d'une graine de la plus belle qualite; qu'en consequence ils ne doivent rien negliger pour obtenir chaque annee ces quelques grammes de graine d'ou depend le succes de la recolte suivante, et que si les soins dont on vient de parler sont necessaires, aussi bien que ceux dont il sera question sous le rapport de la uourriture, ils sont plus assu- jettissants que dispendieux. » On peut trouver dans divers ecrits le germe des precedes de M. Andre » Le papillon femelle est plus gros que le papillon male ; en outre, il est gorge d'oeufs au nombre de 4 a 700. Il sera done plus lourd et la difference se manifestera en comparant le poids des cocons d'ou ils doivent sortir. Cette remarque est ancienne . Loiseleur Deslongchamps n'a laisse aucun doute a ce sujet, et il a tres-bien prouve que les cocons les plus lourds four- nissaient des femclles. » M. Robinet, en separant en deux moities par des pesees individuelles une masse de cocons, a vu les femelles dominer dans les cocons les plus lourds, et les males se montrer en plus grand nombre, au contraire,^ans les cocons les plus legers. '» II a constate par des experiences precises que les premiers vers eclos sont plus nombreux en males et les derniers en feinelles. « Le pasteur Fraissinet indique de son cote que les premiers vers qui sortentde la coque et les premiers eveillcs a chacune des quatre nuies sont toujours les plus vigoureux. II les fait monter a part, et c'est, dit-il, sur leur produit, toujours excellent, qu'il choisit les cocons dont il a besoin pour graine. Ceci fait, il «epare les cocons en cordecs males et en cordees femelles, etc. (i). » II est focile de voir que ces remarques avaient besoin d'etre rectifiees, oomplctees et precisees, et que si la methode do M. Andre Je;in est a^enerale ( ^94 ) et exacte, coinme semble le prouver son siicces avec trois races differentes ct line experience publique de deux annees, il est du a cet educateur quelque cliose de plus que d'en avoir applique I'emploi pendant vingt ans au per- feclionnement de la meme race, ce qui serait deja nn merite. » Faul-il admettre cependant, comme on I'a suppose a tort, que les races ainsiamelioreesn'eprouventaucune perte pendant la duree d'une education? Non sans doute ; mais ces pertes ont leurs limites, dont il est facile de se faire une juste idee en discutant les resultats consignes dans le tableau suivant : VARltTES DE \ ERS A SOIE. "'t.;t dans.::c7deL.r,.5c compris Gros jaunes zebros OEufs. 1,262 ,,295 i,3i5 1,320 1,384 ^,404 i,4>3 1,428 i,433 OEufs. 39,437 40,468 4., 093 4i,25o 43,250 43,875 44,i56 44-,625 44,78^ 495 5i5 5o3 590 56o 635 684 7x5 Jaunes (education Chambort). Jaunes d'origine milanaise Jaunes d'llalic (i856) Jaunes d« Bione TOTAUX MOTEHKES ,2,254 382,935 5,278 1,36. 42,548 586 Noia Cos chiffros resultent des pesecs succcssives faites par M. Jourdan pour chacune des races de jl vers indfuocs et cl.v... par lui-me.ne; ils prosentcnt toutc la certitude desirable. ndiquent que i once metriqu ;ufs qui [)ourraient produu' ut auciin ver perdu. Or, e > cocons ; les 4^,548 cocons de » Lesniovennes portees au bas du tableau i de graine conq^rend, en general, 4"i,548 a autant de cocons, soit 4^>548, s'il ii'y av; moyenne, i kilogramme conq^end doinieraient done un poids total de ']i^^\6o']^^, qui serait le produit de I once de graine. On n'a vu tel succes qu'une seule fois peut-etre. Si une once de graine produit de 60 a 65 kilogrammes de cocons, tout educaleur se croira remarquablement heureux, et la perte des vers n'en aura pas moins ete de 10 a 18 pour 100 sur le nombre des oeufs mis en eclosion. ( «95 ) » II lie faudrait ni promettre ni demander I'impossible, et tenir pour excellente toute education oii le uombre des oeufs improductifs par avor- rement ou perte au premier age varierait de yo ^^ i- ^ B Ces observations sont plus particulierement applicables a la graine de soie blanche que M. Andre Jean eleve. On y compte 1,280 oeufs par chaque gramme, soit 40,000 a I'once metrique. Le kilogramme de cocons en con- tient 454. Si tons les vers reussissaient, la production s'eleverait done a 88 kilogrammes de cocons par once de graine, ce qui ne s'est assurement jamais vu. )» Mais, ce n'est pas la graine qu'il importe d'^argner, c'est la feuille. » 11 est done toujours mieux d'en faire eclore plus qu'il n'en faut et de poursuivre seulcment I'educalion des vers tries a la ponte et a la pre- miere mue, sacrifiant tons ceux qui se placent au second rang. Pour ces vers tries, si la race est bonne, la totalite doit reussir. » Nous examinerons tout a I'heure quelle est la part qu'il* importe de faire aux saisons et aux conditions de nourriture ou d'installation qui ont taut contrarie depuis peu la production de la soie en France. Mais, tout en tenant compte de leurs effets nuisibles, on ne saurait meconnaltre.que I'a- melioration de la graine doit etre regivrdee comme une des premieres don- nees du travail a entreprendre pour assurer de nouveau de bonnes recoltes a nos educateurs. Heureusement, ce n'est pas le Gouvernement seul qui peut regarder la production d'une bonne graine comme un essai utile a tenter. Leprixdu kilogramme de graine a subi, en effet, les variations suivantes (i): Prixdukil. De 1800 a 1816 100 francs. Dei8i5ai845 120 Dei846ai853 i36 Dej854ai855 224 En 1 856 480 » La graine de ver a soie consommee en France par an represcnterait done, a u prix actuel, le c hiffre enorme de 16 a 1 7 millions de francs. (i) De 1800 a i8i5, I kilosrarr t payee de 3 francs i "ns de confiance qu'inspirait le vendeur qui ordinairement etait le prcducteur. Souvent payait en nature ; on donnait, a la recolte, i kilogramme de cocons pour i once de bonne >Hi5 a r845, le prix a ete de 3^5o a 4 francs. En 1846, epoque ou Ton a commence 'duire les graines d'ltalic, surtout dans le departeraenfde Vaiiduse et principalement I plaine d'Avignon , ces graines de Lombardie de bonne provenance (Briancej se ven- ("n d.tai! assez rcgulieremcnt 5 francs I'once. 'Nb a i853, le prix moycn a cic, pour les graints dii pays, de 4 Trancs a 4^S5o, ct ( ^96 ) w II y a pen d'indiistries qui promettent plus de benefice que celle qui consisterait a produire a coup sur une graine de bonne qualite. )' En e;ffet, i gramme de graine donne au moins i kilogramme de cocons qui reprodiiisent 80 grammes de graine dans de bonnes conditions. Quell^ est I'industrie agricole qui, en qnelques semaines de soins, donne une re- colte egale a 80 fois la semence? qui, avec une mise de fonds de 100 francs pour la graine et de 1000 francs pour les frais d' education, puisse esperer obtenir un produit susceptible de se vendre en tout temps avec un benefice considerable, et en ce moment meme aux prix de 4 on 5, 000 francs? » Certaines parties de li France sont tres-heureusement placees pour h production de la graine; la Corse et surtout I'Algerie offrent des localites nombixHises qui ne laissent rien a desirer et que le climat favorise. On serait lieureiix de voir I'Algerie tourner de ce cote ses vues et ses efforts. Le prin- teuips y est tellement propice a I'education des vers a soie, que des magna- neries pour -gnune placees sur la pente des montagnes y trouveraient des chances de succes considerables. Elles familiariseraient bientot la popula- tion avec les procedes de la sericiculture et prepareraient a la colonic un nouvel et grand element de prosperite. n On pent done esperer qu'il aura ^uffi de mettre le mal bien en evidence pour amener la decouverte du remede. i> Causes diverses auxquelles on atlribue ialteration des vers a soie. — Mais tout le monde n' ad met pas que la graine soit hereditairement mauvaise. Quelques personnes dans le Midi attribuent la debilite des jeunes vers ma- lades d'etisie ou I'avortement des oeufs, a un commencement d'incubation qui se serait effectue par une elevation de temperature intempestive dans des hivers trop doux. Elles ne regarderont done pas comme efficace un remede qui se bornerait a assurer une pouteexcellente. Sans accorder a cette opinion plus d'importance qu'il ne faut, on ne pent s'empecher de lui faire sa part lorsqu'on-a constate qu'il se produit quelque chose d'analogue a ce qui caracterise felisie des vers a soie, sjir les oeufs de poule dont I'incuba- > la plus grande rjuantite eten i855, il y a fluctuation de prix les prix, pour les bonnes graines, c ics; et pour la prochaine recolte les j. »nfiance qu'elles inspireront. II y a de ( ^97 ) tion a ete plusieurs fois commencee et plusieurs fois interrompue. Le sys- teme nerveux et le systeme sanguin se developpent mal. Les poulets vien- nent rarement a bien, et quand ils parviennent a percer la coquille, ils demeurent chetifs et a peine viables. Votre rapporteur a eu I'occasion trop freqiieiite de le constater dans des experiences qui ont porte sur plusieurs milliers d'oeufs. . » Mais quand I'oeuf de poule a eprouve ce commencement d incubation, le microscope en decouvreaisementleseffets.Ildoitenetredememederoeuf du ver a soie. On espere done que les observateurs places au milieu des poi)ulations qui s'occupent de la production de la soie, ne negligeront pas dc verifier Fetat des ceufs qui vont etrc soumis cette annee a rinciibation reguliere, et qu'en particulier MM. les Professeurs d'histoire naturelle des Facultes placees dans le Midi ne manqueront pas cette occasion de ren- dre un service important a la contree qu'ils habitent, » Si ces mouvements irreguliers d'incubation s'etaient en eFfet manifes- tes dans le cours de Thiver pour s'arreter ensuite, il est evident que les vers provenant de tels ceufs ne pourraient pas donner de bien bons re- sultats. Mais alors ne faudrait-il pas en conclure que les Chinois ont raison d'administrer un bain froid a leur graine a I'approche du printemps dans le but evident de maintenir le germe au repos jusqu'a I'epoque ou il leur con- vient de proceder a I'incubation reguliere (i)? » Sans contester cette facbeuse influence que des hivers trop doux ont pu exercer, nous sommesportes a croireneanmoinsque le mal vientde plus loin. » Une partie doit certainement en etre attribuee a i'imprevoyance des eleveurs du Midi qui depuis trop longtemps gardent pour graine les cocons defectueux, consacrant tons les beaux cocons a la filature, lis out sinon tue, da moins rendu bien malade le ver aux cocons d'or. lis trouvent peut-etre leur excuse dans les preceptes bien imprudents de Boissier de Sauvages et de Fraissinet qui admettent qu'on pent employer les pires cocons a pro- duire la graine, sans qu'il en resulte aucun dommage {i). » Ajoutons, pour donner a notre remarque toute sa valeur, que I'etat la- cheux de la graine pent demeurer longtemps inapercu, qu'il doit etre souvent conteste par les uns malgre I'evidence qui frappe les auti es. En effet, dans les Cevennes, le magnanier emploie souvent plus de graine qu il n'en a recu du (i) Le bain s'adniinistre au commencement de fevrier dans un baquet rempli d'eau fraiche. On veille a ce que I'eau ne gele pas. Vel-s midi , si le temps est favorable, on retire la graine de Teau et on la suspend au soleil pour la faire secher. Yosan-fi-roh, page 55. (2) Boissier DE Salvages, tome II, page i66. Fraissinet, Guide du Magnanier, page 7 r. ( ^9^ piupiietaire. II eti mele quelques oiices en cachet te, et a ses Irais, avec celle qui etait destinee a I'edacation. II rattrape ses avances sur sa part de re- colfe, et il garde ainsi son renom d'habile magnanier. Mais comment sa- voir alors quelle est Ja vraie quantite de graine consommee pour le prodiiit obtenu en cocons (i ) ? » II faiit aussi compter pour beaucoup, dans iios desastres, I'emploi exclusif de ia feuille provenant de jeunes miiriers, tons greffes, frequeni- ment tailles et cultives dans des terres humides et riches. » Entin, il faut aussi, comme nous I'avons dit, faire la part du remplace- inent des mngnaneries domestiques par !es grandes magnaneries industrielles. » Pour s'en convaincre, il suffit presque d'etndier la marche des mala- dies, les effets divers des feuiUes de murier bien ou mal choisies, enfin !e mouvement meme de la production de la soie en France. » Maladies. ~ A quelle epoque remonte I'invasion des maladies actuelles? Quelle aeteleur marche? Absolumentparlant,elles existent depuislongtemps, mais elles n'ont pris que dans ces dernieres annees le caractere envahissant (|ui les a bientot generalisees dans toutes les magnaneries. En France, c'est dans le departement de Vancluse en i845 qu' elles ont commence a pren- dre des proportions inquietantes. L'Herault et les parties basses du Gard et de la Drome ont ete affectees a leur tour en 1 8.46 et 1847. ^^^^ meilleures cultures de I'Ardeche et de I'lsere en souffraient df^a en 1849. Les mon- tagnes de I'Ardeche elles-memes etaient envahies en i85o. I.es plus belles magnaneries des Cevennes, celles de Valraugue enfin, etaient attaquees en • 8,^ 1 . Depuis cette epoque, I'envahissement a ete general. >' liepetosis que si la production de nos soies a ete tres-considerable en 1 853, cela tient a I'emploi exclusif de la graine etrangere et a la precaution prise par les eleveurs de mettre en eclosion un exces considerable de graine, 3«. La carhonine. — Sorte de lienterie. C'est le canal digestif qui est af- fecte le premier. « 4"'- ^-^' niusc'ivdine. — On sait qu'eJle est due au developpement d'un hotrUis qui s'attacjue au systeme graisseux. » S**. L.CS coum. — La maladie a son sieae dans I'appareil producteur delasoie. » Telles sont, parmi les maladies des vers a sole, celles qui nuisent a ime education d'une maniere notable. Mais si tie toules la plus nuisible a tou- jours ete I'etisie, depuis trois ou quatre ans elle fait, on peut le dire, le desespoir des educateurs. » La grasserie porte sans doute une atteinte plus ou moins grande aux educations, mais avec des soins intelligents on peut eviter ses ravages. II en est de meme du typhus noir qui pourtant est moins facile a maitriser, lie qu'il est au mauvais etat de la saison. « Ce n'est qu'au quatrieme rang qu'on a place la muscardine. Elle n'a jamais compromis en France, d'une maniere serieuse, la recolte des cocons : elle peut miner certains educateurs, mais elle n'exerce pas a proprement parler une action generale. On pent la comparer a la grele qui detruit la recolte dun vignoble et qui en mine le proprietaire, mais qui n'influe pas pour jMi, elant menace ou atr(Mnt de la muscardine, n'a pas su s'en preserver ou tii guerir par des soins hygieniques tres-simples ? Le lavage des murs et •^^' I'outillage au sulfate de cuivre a toiijours reussi. L'enfumage des locaux quelques jours avant le commencement de i'education et leuraerage atten- tit ensuite, couseilles et pratiques par M. de Beauregard, paraissent avoir eii le meme succes et causent encore moins d'embarras et de depense. (I; Lii i^attinc (its Italiens, de gattino, petit chat. fa; Mono^mfm dvl Bombke del gelso , paye 352. ( 3oo ) » Malheureusemeiit, il n'en est pas ainsi de I'etisie : elle semble se trans- mettre par voie d'heredite. Les reproducteurs atteints de la maladie don- iient line graine de mauvaise qualite, qui compromet la recolte a venir. Mais les conditions memos dans lesqiielles cette graine estproduite, permet- tent de pre voir le mal et de s en mettre a Fabri. Les cocons mis a grainer, dont les vers ont ete plus on moins affectes de la maladie, donnent, en effet, par une ponte de vingt-quatre heures, un poids de graine au-dessous du cinquantieme de leur propre poids; le plus souvent il est meme au-des- sous du centieme. Produite dans de telles conditions, la graine doit etre condamnec ; 1 'employer par une fausse economic, c'est vouloir perdre a coup sur toute sa recolte. » La carbonine, ou le typhus noir, parait aiissi se transmettre par here- dite, du moins on le dit; mais s'il reste des doutes au sujet de I'etisie, il en i-este bien davantage encore pour le typhus noir. >> On voit, d'apres ces details, que la plupart des maladies du vcr a soie iront rien d'hereditaire. Si Fetisie semble faire exception, il est du moins larde par la marche de la ponte d'etre averti que les oeufs peuvent y etre predisposes. On peut done esperer une bonne recolte par I'emploi d'une graine bien choisie, a la condition toutefois de donner aux vers tons les soins qu'ils reclament, de les alimenter d'une feuille de bonne nature et d'etre favorise par la saison. « Commc il est difficile de mettre en doute que le developpement de I'etisie ait coincide: i« avec la transformation des petites educations do- mestiques en grandes educations industrielles; i^ avec I'emploi des magna- neries fermees et chauffees, propres a des educations rapides, substituees aux chaumieres mal closes, ou les educations etaient bien plus lentes; S'' avec 1 extension du murier dans les plaines d'alluvion et I'emploi general de la grcffe, deux circonstances qui en modifient beaucoup la feuille, nous ci'oyons que, mettre de cote ces trois grands traits de I'histoire actuelle de la sericiculture pour n'envisager que la production de la graine, serait induire leducateur en une grave et dangereuse erreur. » En consequence , sans aborder ici des details que les ouvrages speciaux renfermcnt et que I'excellent manuel de M. Robinet resume si clairemeut, nous appellerons I'attenlion sur des conditions qui paraissent etroitement lie(^s, soit avec I'invasion de la mahidie, soit avec les moyens tie la combattre. « Soms indispemabtes poitr une bonne education. - Indiques dans I'ordre de leur importance, ils consistent : i° dans le'volume d'air ou le cube de I'espace au milieu duquel les vers sont eleves ; 2« dans la surface de claies qui (3oi ) leur estconsacree, surtout au cinquieme age, lorsqu'ils se rapprochent dii moment de la montee; 3° dans le nombre de delitements durantles cinq ages da ver ; 4° dans le nombre de repas pour chaque jour, suivant I'age du ver. » Sur tous ces points il fallait interroger la pratique. M. Jourdan a done bien vouhi nous communiquer le releve des plans cotes, claies comprises, de cent trente-quatre des principals magnaneries qui existent dans I'lsere, Ja Drome, I'Ardeche, Vaucluse, le Gard, I'Herault, les Bouches-du-Rhone et les Basses-Alpes; les resultats des educations faites dans chacuue de ces magnaneries durant liuit ou dix ans, compares avcc les conditions bonnes ou mauvaises que presentaient ces magnaneries elles-memes , conduisent aux regies suivantes que nous livrons a I'appreciation des educateurs. » On distinguera deux especes d'educations : les educations induslrielles , qui peuvent se faire sur une echelle de lo a 20 onces dans une meme ma- gnanerie, et les educations de vers pour graine, de vers reproducteiu's, educations en quelque sorte experimentales, qui doivent se restreindre pour nn meme local k l\ o\\ S onces. Formule pour une education industrielle bien soignee, sur une assez large echelle de 3l2 rt 625 grammes de graine, soil de 10 a 20 onces metriques. » Un gramme de graine demande a'^'^jSo d'espace ; i'°'',25 de claies; 1 5 delitements, et des repas de chaque jour ainsi repartis : au premier age, 3 delitements et 8 repas par jour; au deuxieme age, a delitements et 7 re- pas; au troisieme age, 2 delitements et 5 repas par jour; au quatrieme age, 3 delitements et 4 repas ; au cinquieme age, 4 delitements et 4 repas ; durant la montee, i delitementau moins. La consommation est de 28 kilogrammes de feuiUes de nature moyenne. Le produit en cocons doit etre de i'''',6oo. » Ainsi, pour chaque once metrique de graine, soit 3iS'',2 5f elevee in- (Uistriellement, mais avec soin et dans de tres-bonnes conditions, il fau- dra : 80 metres cubes d'espace, 4o metres carres de claies; i5 delitements au moins; le nombre de repas quotidien designe; 876 kilogrammes de teuilles. Le produit en cocons sera pour cette once de graine de 5o kilo- grammes, soit pour 10 onces 5oo kilogrammes. » Les remarques de M. Robinet et celles de M. Andre Jean permettent, comme on I'a vu, de separer a I'eclosion, ou a la premiere nine, les vers males des vers femelles; pourquoi, des lors, n'essayerait-on pas d'accroltre le rendement d'une education industrielle pour soie, en elevant exclusi- vement les males? La nourriture elaboree par les femelles, pour la pro duction des oeufs, est perdue, on le comprend, quand les cocons sont des- tines a la filature. (3o. ) For mult' pour unc education dc rcproductcurs dc vers dont Ics cocons choisis doivcnt etrc ini<; » Un gramme de graine clemande 3 merres cubes d'espace; ['"'ijSo de claies; i\ delitements an moins et des repas ainsi repartis : au premier age, 4 delitements et 8 repas par jour; au deuxieme age, 3 delitements et 7 repas; au troisieme age, 5 delitements et 5 repas; au quatriemeage, 4 delitements et 5 repas; au cinquieme age, 5 delitements et 5 repas; durant la montee, 2 delitements; 3^ kilogrammes de feuilles premiere qualite. Le produit en cocons de ce gramme de graine ainsi eleve doit etre de 2 kilogrammes. )> Ainsi, |)Our chaque once metrique de graine, elevee pour avoir des versreproducteurs, dont les cocons seront mis a cjvainer, il faudra 95 meties cubes d'espace; 5o metres carres de claies; 21 delitements au moins; le nombre de repas designe; 1000 kilogrammes de feuilles de premiere qua- lite; le produit en cocons pour cette once devra etre de^64 kilogrammes. Des lors, pour 4 ou 5 onces, on aura 240 ou 3oo kilogrammes de cocons. » Ou pent s<; demander si les maladies du ver a sole ne peuvent pas etre engendrees par Talteration que les chrysalides eprouvent et par les germes d'int'ection qu'elles repandent autour des grandes filatures. De meme, on peut se demander si les papillons males apres I'accouplement et les papil- lons femelles apres la ponte, ne laissent pas en mourant des cadavres dont I'alteratiou doit faire redouter les memes inconvenients. Nous n'hesitons pas a consedler d'eloigner des pays a filatures les magnaneries pour graine et de prevenir la corruplion de leurs papillons en les noyant dans quelque liquide autiseptique. variant de 24 degres un air constammen gaine de chem.nee. i que le savent tons les educateurs, une temperature (premier age des vers) a 21 degres(montee a labruyere); t renouvele, comme si les vers etaient places dans une sont deux conditions necessaircs. 11 importe, enfin, de ne pas laisser les v< Pour eel a, la magna miere plus petite po. ers plus de dix a douze jours dans les memes locaux. nerie doit disposer au moins de trois pieces : une pre- ir leclosion, le premier et le deuxieme age ; une seconde plus grande pour U cipale plus etendue montee on peut mel vers pendant donze ' troisieme et le quatrieme age; et enfin la piece prin- pour le dernier age et la montee. Au moment de la tr(^ en bruyeres les deux premieres pieces restees sans a quinze jours au moins, nettoyees a fond et aerees. » A cote de ces i •enseignements empruntes a la>rance, la description du procede d'educa meditation des pro.i !ion employe dans I'Asie Muieure se recommande a la ucteurs de graine. ( 3o3 ) « L'industrie de la soie est loin d'occuper en Asie Mineure une place aussi importante que le sol, le climat le permettent. C'est siirtout siir les cotes qu'elle est entreprise sur une echelle un pen large. Les soies de Smyrne et de Brousse n'ont pas une valeur de premier ordre sur nos marches d'Europe, mais elles y sont accueillies avec assez de faveur. Le murier cultive encore generalement est lespece sauvage a petitesfeuilles; c'est un fait rare qu'une plantation un pen considerable de muriers greffes avec des varietes aux larges feuilles. Aux environs de Brousse, le murier sauvage est en tres-graud nombre ; mais les essais tentes dans ces dernieres annees promettent aux muriers a larges feuilles d'etre seuls prochainement en possession du sol. Dans d'autres localites, a Gheiwe, a Hally-Han,.nous n'avons pas rencontre un seul murier a larges feuilles. Dans ces localites et dans leur circonscription, I'education commence quiuze jours plus tot qu'a Brousse. An 20 juiu, les vers fdaient leurs co- cous a Gheiwe. Le defaut de bras et peut-etre aussi !e plan general d'edu- cation font qu'on prefere tondre le murier pour avoir les feuilles. On ne cueille point celles-ci, comme dans le midi de la France, une a une; les rameaux entiers sont coupes et apportes dans les lieux ou sont places les vers..Ceux-ci, aussitot eclos, sont etendus sur le sol d'une grande cham- ■ bre. On jette dans une portion du sol, en forme de carre vide a son mi- . lieu, les branches chargees de feuilles sur lesquelles montent les vers. . Quand ils ont mange toutes les feuilles des premiers rameaux, on leur . en jette de nouveaux, sans oter les tiges depouillees, et ainsi de suite. . Une fois que les vers ont acquis un certaui devcloppement, qu'iis sont > trop nombreux pour tenir dans la premiere piece, les magnaniers pren- ' nent des paquets de ces rameaux amouceles, sur lesquels se trouvent les ' vers, et ils les repartissent dans des chambres voisines, en leur donuant, comme precedemment, leur nourriture adherente aux tiges du murier. » La forme d'un carre vide au milieu, et autour duquel il est facile de > circuler, presente un immense avantage au point de vue de la proprete " et de riiygiene. Le magnanier pent nettoyer de tons cotes le sol de l.i "> chambre. Voici comment U s'y prend : deux fois par jour il soulevt^ les • tiges entrelacees et les secoue legerement; les excrements, les vers morts ' tombent sur le sol, et d'un coup de balai il les rejette tout autour pour " les enlever ensuite. Les chambres sont a peine eclairees, v;isl(^s et bieu " aerees. En suivant celte marche, les eleveurs nont jatnnis de maladic. » Que nos cultivateurs meditent sur ce fait. A Gheiwe, ou me tit voir un 1) essai d'education a la maniere europeenne; mais il paraissail de beau- » coup moius avantageux aux yen\ thrs exj)orim(Nitateurs, qui etaient ( e>. ( 3o4) w Armeniens bien an courant de la question : ils se promettaient de iie point » recommencer en 1857 (1). » » On trouve dans la relation d'une education tres-favorable, suivie a Rodez sur des vers dont on n'avait pas fait couver la graine, qu'on eleva sans feu et qui furent nourris avec des fenilles de murier sauvage produites par de tres-jeunes arbres, les conclusions suivantes : « Au cinquieme age, la feuille fut fournie anx vers tenant aux jeunes » rameaux de six a dix-huit ponces de longueur. La feuille etait devoree w avec avidite jusqu'au petiole. Comme on placait les nouvelles baguettes » sur les anciennes, au neuvieme jour la litiere avait de six a sept pouces » d'epaisseur. Elle formait une sorte de grillage par le croisement des ra- » meaux, qui donnait a ces insectes la facilite de circnler dans son interieur » et de manger la feuille sans la salir, attendu que leurs excrements tom- w baient toujours dans le fond. Jamais je n'ai vu vers plus gais, ni plus vifs ; » ils semblaient prendre du plaisir a parcourir ces nombreux comparti- « ments, et I'occasion de se donner cet exercice leur faisait croire, sans » doute, qn'ils vivaient sur les arbres, suivant la destination que leur a » donnee la nature (2). » » Des vers ainsi suspendus dans un treillis de branchages sont soumis a une ventilation individuelle, dont ne peuvent jamais jouir ceux qui vivent entasses sur des couches de fenilles entre lesquelles I'air ne joue jamais bien. » Qualites de la feuille. — Mais les qualites de la feuille donnee aux vers a soie, comme au reste on le voit assez dans les deux exemples precedents, ont une influence si grande sur les educations, que cette condition domine peut-etre les autres. Ces qualites sont constantes on accidentelles. Les qualites constantes proviennent de la variete de muriers que Ton cultive et de la nature du terrain employe pour cette culture ; les autres, de la marche des saisons. » S'agit-il de la nature du murier; I'influence en est considerable. Le murier le plus convenable est le murier blanc . II serait plus sur meme de 1' em- ployer a Fetat de sauvageon, les vers en seraient plus robustes, et il fau- drait un poids de fenilles supposees nettes, moins considerable d'un tiers on d'un quart ; mais une education faite avec la feuille de murier non grefff est frop couteuse, snrtout s'il s'agit d obtenir des cocons destines a la (i) BooRLiER, royagc inedit dans I'Jsic Mincure. A Brousse, plusieurs maisons francaises se sont occupces de la recolte des oeufs ou graines de vers a soie. La seule inaison Mes- nard, de Vaucluse, en a obtenu 25o oques {Zii^^^,5oq) environ. (2) Ama^s Carrfx, Troite de I'education des vers it soie, par Bonafous, nace 33q. ( 3o5) filature. Pour rester dans le domaine du possible, et pour sauvegarder a la Ibis la bonne sante, la vigueur des vers et les interets pecuniaires du magnanier, voici ce qu'on pourrait conseiller : » Pour une education dont les cocons seraient destines a la filature, on pourrait elever les vers avec de la feuille de murier noii greffe jusqu'a la troisieme miie; on donneiait de la feuille de murier greffe durant le qua- trieme et le cinquieme age jusqu'a la montee. >. Pour une education dont les cocons seraient destines a laire de la graine, le niieux serait d'elever les vers jusqu'a u bout avec de la feuille simple; mais s'il y avait impossibilite de s'en procurer, il faudrait tout au moins ne leur donner de la feuille de murier greffe qu'au cinquieme age. » Le tableau suivant prouve suffisamment que ces conditions n'ont rien d'exagere pour la pratique ordinaire des educations. « En supposant la vie du ver a soie de 34 J0"t's, chaque once de graine Duree. Feuilles corisommees. Premier elat 5 jours. 5 k 5 kilogrammes. Deuxieme etat 4 '^^ ^^ 6 4o a 5o Cinquieme etat 12 700 a 780 34 877 a looo » II suffirait done, en partant de ces diverses donnees, qui sont plutot au- (lessus qu'au -dessousde la realite, d'avoir a sa disposition, pour une educa- tion de filature, 7 pour 100 de la feuille en sauvageon et, pour une educa- tion de graine, 12. pour 100, » Quiconque y reflechira comprendra que la feuille de sauvageon est pour le ver a soie aiix premiers ages , ce qu'est le lait pour les jeunes mam- iniferes, c'est-a-dire un aliment naturel, indispensable, qu'on neremplace pas sans qu'ils en souffrent, quoique plus tard ils puissent en digerer d'autres. » Si I'on voulait appuyer par des aulorites le sentiment que les esprits se- rieux reproduisent aiijourd'hui a ce sujet, on n'aurait que I'embarras du choix. Deux citations suffiront : " Les feuilles du murier blanc sont preferables a celles du murier noir, >' celles des muriers sauvages a celles de murier greffe, celles des muriers a " feuille de rose, qu'on appelle muriers d'ltalie, a celles de toute autre es- « pece, celles des muriers adultes a celles des muriers jeunes et vieux(i). » (i) PiTARo, la Science de la Seti/ere, page 257. C. R., .837, '"' Semesire. (T. XLIV, No 7.a 4° ( 3oG ) « Toutes les varietes dc muncr blanc sei iiourriture dii ver a soic; mais on a trop rietes a feuilles minces et petites, nominees qu'on a mise a la culture, a la taille, a la re> a recourir a celles dont les feuilles sont 2v; iresque char' » nues, qui conviennent beaucoup moins a la n( » secre(i). » » Bien entendu que tout en admettant que la feuille de murier sauvageon possede, a poids egal et dans les memes conditions de purete, un pouvoir nutritif superieur a celui de la feuillc du murier greffe, c'est pourtant au point de vue liygienique surtout que son emploi est recoumiande ici. Pour iesautres points de vue on consultera avcc fruit I'excellcnte discussion con- signee par M. de Gasparin dans son Tmite d AgricuUure (o). » S'agil-il de la nature du terrain, son influence snr la feuille n'est pas moins reelle. Un terrain d'alluvion , en plaine, riche en humus, humide et fu-me souvent, produit en grande quantite une feuille large et epaisse. C'est la moins favorable a la sante des vers ; ils en devorent beaucoup et sont moins bien nourris. Elle diminue leur vigueur naturelle. A la montee, au lieu de produire des cocons resserres sur eux-memes, durs, a parois epaisses, ds produisent des cocons renfles, mous, a parois minces et formes de fda- ments pen adherents. Olivier de Serres disait deja : « Ponr la quantite de fueille, est a souhaittej- les arbres estre plantes en » bon londs, mais non pour la qualite ; pour ce que jamais ne sort la fueille » tant fructneuse de gras, que de maigre terrou^ (ayant cela de commun avec » les vins, dont les plusexquis s'accroissent en terre legere), attendu que ce « terrou-la rapporte la fueille grossiere et fade, et cestui-ci, delicate et sa- .> voureuse. Aussi de la nourriture de ceste derniere fueille le bestail com- » munement fo.ct bonne fin ; ce qui avient tres-rarement de I'autre, encores » esl-ce par rencontre dc bonne saison (3). » r> iJn terrain flicilement permeable a I'eau, a sous-sol de gravier ou de roche un pen incline, dans une region accidentee, orientee au levant et au midi, est le medleur terrain pour la production dune bonne feuille : une moindre quantite de feuille obtenue dans ces conditions nourrit mieux les vers, et les cocons en sont bien preferes. (i) Serixge, Description, culturr rt tnilln ,i^. y ^ P"^" > "iiiure ct taillc des mimcrs, page iqS. (2) Traite d' Agriculture , tome IV , page io5. (3) Thf'dtre d\lgricullure. La Cueillete dc In Sn^c jia-c , i5 ierves deux fois i)Our des educations industrielles bien chacune dans leur genre et qui donnent le un de la depense en feuille. en kilogr. en kilogr. a.;;;:ruit. Feuilles de murier greffe d'un terrain d'alluvion en plaine, fume et riche en humus, aux portes d' Avignon. . Feuilles de murier greffe d'un terrain see, incline au midi , sous-sol ro- cheux,- au-dessus de Valraugue. . . . i.5o 590 39 Mediocre. Excellent. » Ainsi, dans la secoude education, consomniation d'une quantite de feuilles presque moitie moindre, produit en cocons plus considerable et d'une qualite bien superieure. „ II ne faut done jamais fane d'education pour graine avec de la feu.lle provenantde muriei^ greffes el plantes dans un sol d'alluvion en plame, fume et charge d'lumu.s. Dans la plauie si riche du Comtat, entre Chateau- neufet Avignon, on a ete oblige depuis longtemps de renoncer a faire grai- ner- a la deuxieme generation, les vers etaient gros, etaient minces, mais d'un gros volume, conmie bout^soufles. La plupi vers perissaient a la montee, soit de la grasserie, soit de la carbonine. » La difference entre la ieuille de murier sauvageon et ce"- -'- • greffe est si grande meme, qu'on ne pent croire quelle soit ui aux quantites diverses d'eau qu'elles rcnferment. II serait don sant de soumettre de nouveau a une analyse chimique compl* de murier sau^ageon et de murier greffe, ou meme de comparer de la sor les feuilles recoltees en plaine, celles qu'on recolte sur les collmes, enfi les feuilles de murier jeune moins estimees et celles des miiners adultes q sont bien preferables. et leurs cocons juement du< : des feuille; La chimie est peut-< :iculture. Entre I'etat sain des feuilles et la ni niellat, qui les alfecte parfois, ne peutil pas echappent a une observation grossiere, mai 1 abonda a rendre un service serieux a la aladie, coniuie sous le noiu V avoir des intermediaires s que r analyse signalerait/ une matiere sucree, elles rendent 40.. ( 3o8 ) les vers malades et on evite de les en nounir; inais ii'est-il pas evident que la proportion decette matiere, avant d'etre appreciable par rexsiidation,au- rait pu angmenter assez pour etre decidenient niiisible lorsqu'elle aurait agi sur les organes du ver pendant toute la duree de sa vie?Ce serait iin empoi- sonnement chronique qui remplacerait un empoison nement aigu. Voila toute la difference. N'oublions done pas ce vieil axiome de I'un de nos meilleurs a u tears : « Le murier est moins sujet que les autres arbres a etre miele; et bien w en prend a nos vers a soie pour qui la feuille mielee est un poison subit >» et mortel (i) » ; et niefions-nous des alterations latentes que les feuilles pourraient eprouver et qui pourraient bien agir dans le meme sens que ce miellat visible k tons les yeux. ') Partout oil se plait la vigne, le murier reussit, disait Olivier de Series. Bien n'est plus exact ; aussi ne doit-on pas s'etonner de voir que si, a mesurc que la vigne a quitte les coreaux pour descendre en plaine, les vins ont perdu de leurs qualites, les muriers n'ont pas ete plus heureux dans cette migration. Pourquoi voudrait-on que le ver a soie fut insensible dans son instinct a la nature de la feuille, quand nous-memes nous arrivons si bien a distinguer cntro eiix les cms des vins? Les pratiques da drainage large- inent appliquees aux vignobles qui se trouvent dans des terrains bas et hu- mides, out eu pour effet d'en ameliorer les conditions, on n'en pent dourer; elles meritent, en consequence, toute I'attention des eleveurs en ce qui concerne I'amenagement des mureraies. » Jntemperies. — Ajoutons, pour I'aire la part des saisons, que si le mois de mai etla premiere quinzainede jam sont trop pluvieuxet qu'ils comptent plusieurs jours brumeux, la feuille reste jaunatre, eliolee, paiivre en matiere verte et en sue laiteux; les vers quelle nourrit se trainent peniblement jusqu'a la montee. Veut-on les faire grainer, on retire des cocons le tren- tieme de leur poids en oeufs, d'une bien mauvaise qlialite consequemment. " On ne pent mettre en doute que les proprietes facheuses de la feuille produite dans les conditions meteorologiques defavorables des trois der- nieres annees n'aient contribue pour une large part aux progres de I'etisie et aux desastres de i856. » On peut done non-seulement esperer, mais croire que si I'annee pro- chaine nous avons une saison piopice, la recolte sera plus abondante qu'elle ne I 'a ete cette annee; que si plusieurs saisons favorables se succedent et BoissiFR HE Sadvages, Ohsf I mid, page i ( 3o9 ) qu'on ait pris le soin d'elever les prodiicteurs dans de bonnes conditions ^ les maladies iront en diminuant d'intensite, sans disparaitre toutefois, car elles ont toujours accompagne les grands rasseiiiblements de vers, les grandes edn » Marclie de la production de la soie en France. — Mais il est iin autre poi de \ ue sous lequel la question qui nous occupe merite certainement d'et envisagee. Quelle a ete la marche de la production de la soie eii Franc Quelle est I'importance actuelle de la production de la soie dans notre pa\ Quel est lo dommage a redouter pour le Midi de Tabaissement ou de perte de cette industrie? Comment surtout cette production s'est-elle w re que le lis appre s maladies se sont manifestees? C'est ce que le tablea idre. » On y voit que la production des cocons en France, representee par G,5oo,ooo kilogrammes avant 1789, tombe a 3,5oo,ooo pendant la pe- riode revokitionnaire; qu'elle remonte a 4,200,000 sous le Consulat, a 5,200,000 sous I'Empire, et qu'a partir de cette epoque elle eprouve uu accroissement constant et regtdier. » Vers i83o, elle est de i i millions; vers i84o, elle s'eleve a pres de 1 5 millions; de 1846 a i853, elle depasse 24 millions. Enfin en i853 meme elle atteint son chiffre maximum, c'est-a-dire 26 millions de kilogrammes. » Or, bie!) loin de s'abaisser, le prix du cocon, qui etait en moyenne de .>/',5o avaut la revolution, s'est eleve pen a peu depuis le commencement du siecle et n'etait pas au-dessous de 5 francs dans ces dernieres annees. II se trouve meme aujourd'hui, mais, esperous-le, par une exception momen- tanee, porte au prix extreme de 8 francs. » C'est que la recolte de 1 856 est relombee a 7,5oo,ooo kilogrammes, c'est-a-dire a ce qu'elle etait il y a quarante ans, « L'etude attentive de ce tableau compare avec les precedents est faite pour ranimer la confiance des educateurs; elle semble indiquer que le ma I qui les a frappes n'a pas pris sa source dans le derangement des saisons, quoiqu'il en ait ete aggrave, mais plutot dans cet ensemble de faits qui se produisent lorsqu'une industrie de ce genre passe de I'elat domestique a I'etat industriel. A mesure que les educations domestiques restreiutes, les seules favorables a la production de la graine, ont ete remplacees par les grandes chambrees industrielles, on voit en effet la maladic; sevir d'abord en France, puis dans les pays etrangers, ou sous I'influence des prix h:ui\s la production s'est ai^ssi exageree a son tour. ( 3ia) >) Ainsi, taiU que \j France n'a produit que i8 millions de kilogrammes de cocons, sa production' est deraeuree reguliere et les maladies n'ont pas pris le caractere general; arrivee a ^4 millions vers 1847, ellcs ont com- mence leurs ravages et la graine francaise est devenue de plus en plus sus- pecte. En i853, on renonce a Temploi de Ja graine francaise, et la pro- duction seleve au chiffre exception nel de 16 millions. En i854, le produit baisse a 21 millions; la graine venue d'Espagne, etant malade a son tour, cause le deficit. En i855, reduction nouvelle a 19 millions, ce qui coincide avec Vapparition de la maladie en Italic, d'ou Ja graine nous etait venue. Eufni, en i856, desastre complet, recolte reduite a 7 millions et demi sous la double influence d'une saison deplorable et d'une graine universellement malade. » On serait done jKjrte a conclure encore de cet examen, par lequel soul si clairement confirmees les consequences auxquelles on etait conduit deja, que c'est bicu la graine qui est la cause la plus serieuse du mauvais rllet conslate dans ces dernieres annees, et qu'elle s'est alteree non-seule- uicnt sous eel cnsentble d'influences qui modifient toujours pen a peu la saute des auimaux reunis en trop grand nombre dans un meme lieu, mais aussi par les changements que la nature de la feuille a eprouves, suite de lexteiision de la culture du murier dans les plaines humides. » Que des lors on pourrait remedier peut-etre aux dangers de la situation actuelle en insistant sur la necessite de separer les educations pour sole et les educations pour graine. r> En effet, les annees i853 et i854 elles-memes prouvent qu'avec de la bonne graine iios eleveurs produisent beaucoup de soie, de meme que tout ce <[ui s'observe depuis dix ans demontre assez qu'ils ne savent plus produirc (le boiuie graine. » II y a done lieu de distinguer desormais ces deux industries et d'entou- j-er la production de la graine d\me foule de precautions nouvelles pour en assurer desormais, s'il se pent, la parfaite qualite. » Pour j)rouvei- que le mal ne provient pas uniquement des printemps pluvieux ou nieuie dt>sliivers trop doux de ces dernieres annees, il suffirait deciler des paroles que Tun de nous, M. Edwards, prononrait deja devant la Societe d'Agricubure, il y a sept ans; les circonstances leur ont donne nn caractere malbeureusement trop propbetique : « L'bistoire naturelle et economique des vers a soie abonde en faits qui n prouvent la puissance de rinfluence des generateurs sur leurs descen- ;) dants; mais beaucoup de sericicidt*^urs ne tiennent aucun compte des ( 3i. ) « resultats ainsi acquis a la science. lis attachent pea d'importaiice a Fori- >) gine des oeufs dont leurs vers a soie doivent eclore, et se croient sagement » economes qiiand ils achetent de la graiiie au plus Ixis prix. B Les producleurs de graine out done interet a se servir de cocons dont » le prix serait inferieur a celui des cocons ordinaires; aussi les voit-oii un- » liser de la sorte tons les individus cbetifs et de mauvaise qualite dont la » soie ne se vendrait qu'a des conditions desavantageuses. C'cst le rebut de » chaqae generation qui, dans beaucoiip de ces operations, est employe a » propager la race. On comprend combien les causes de faiblesse heredi- » taire accumulecs de la sorte doivent influer a la longue sur la constitn- » lion de ces aniniaux delicats. Dans quelques grandes magnanerieson pro- » cede autrement; mais les oenfs ainsi obtenus content beauconp plus que » la graine de pacotille et se vendent 4 on 5 francs I'once et menie lo ou » 20 francs au lieu de a^^So. » I.a concurrence elrangere ponrra devenir redontable a nospetits seri- H ciculteurs s ils persistent a placer leur indiistrie dans des conditions de- » plorables par le fait de la mauvaise qualite des macbines vivantes qu'ils » mettent en oeuvre. J) II faudrait, ponr porter reniede a cet etat de cboses : 1" convaincre les » petits educateurs de I'influence que la qualite de la graine exerce sur la » valeur du produit; 2° abaisser le prix de la graine de premier clioix ; » 3*^ fournir aux acbeteurs un titre propre a motiver leur confiance dans la » valeur reelle des oeufs mis en vente. » Nous pensotis que c'est a I'industrie privee a se procurer la graine dont » elle a besoin, mais il nous paraitrait utile de favoriser et de provoquer » memc la bonne fabrication de cette denree, et sa vente a bas prix au » moyen d\in systeme de primes accordees par I'Etat (i). » » Sur tous ces points, la Commission actuelle ne pouvait emettre qu'un avis conforme a celui de notre eminent confrere. Mais elle a eu de plus a tenir compte des imprudences commises par les agriculteurs dans la culture du murier, et des effets facheux determines par les eleveurs dans ces educa- tions trop rapides que la mode a trop vantees. (i) Edvtards, Rapport a la Societe (U Agricullure. ( 3iO Tableau de la Production de Cocons en France depuis 1760 j QUA.VTITE de la produc- evaluee en kilogram. en francs. De '"go 1,780""': 6 600 000^ '''■^'^°''^'^"' ' ' (soit2f5o<:lekil. ■— 'T."JZT\^^r^7Z.".^°St Periode de 8 ans. de2f8oca2f2oc ( uer.ai.yon.- (Annee de ,787 tres-maiivaise par suite De>78. a,788 G, 200, 000 soit3flekil. 18,600,000? de la gelee des muriers, statistique de Periode de 12 ans De 1789 a. 800 3,500,000 . 2f 80C ».«».«H"=r:vs",trsu"'^i™or DeX.Lso, .''."'. 4,250,000 ,M„„,„„„j"«™,-r—i"- «.»»'• -"i- Periode de 5 ans. Istatistique du comte Chaptal ; 1 1,000 me- Dei8o8ai8i2 5,, 47, 809 3 40 . 7 , 502 , 550 tiers a Lyon ; mauvaise production en Periode de 8 ans. /Documents officiels de production en des- De,8i3ai820 5,200,000 4 ,0 - .^™.- si'r^T;r;r-ri ™ss Periode de 10 ans. Dei83. a,83o ,0,800,000 ( en ,8,7 et ,8,8. 44 ,o8o,ooop;^s;;t tnS:Ttu7"^ S"". Que les procedes mis en usage par M. Andre Jean en particiilier sont tres-digncs d'altention, et que le travail de cet habile sericiculteur me- rite I'approhation de I'Academie; » 9*". Qu'il serait a desirer qu'une partie de la graine dont il pent dis- poser flit inise a profit des cette annee en France par les soins de la Chambre de Commerce on de la Societe d'Agricultnre de Lyon, et en Algerie par les soins des personnes les plus competentes de la colonic; .' TO''. Enfin, qu'il sernit a desirer de plus que le systeme employe par M. Andre Jean ])our assurer le perfectionnement des races de vers a sole Cut souinis, dans le Midi, sons la surveillance de I'Administration de TAgri- rulture, a des epreuves prolongees, varices et sur une grande echelle, seul nioyen de fixer I'opinion snr son emploi par un jugement certain. )) La Connniss'ion reprenant dans ces conclusions les points qui con- ccrnenl plus s|)('(i.denient la mission que I'Academie lui avait confiee, a riionneur de Ini proposer de decider que le Memoire de M. Andre Jean sci-a adniis a laii'e partie du llccueil des Savants elrancfers. »> Sur la j)roposilion de M. Tiiesard, I'Academie decide en outre que des ampliations tie ce Rapport seront adressees a M. le Ministre de I'AgricuI- ture, du Commerce et desTravanx publics, et a M. le Ministre des Affaires Etrangeres. ENTOMOLOGIE. — Rapport sw im Memoire manuscrit ay ant pour titre : Essai sur les metamorphoses du Trachjs pycjmma, insecte de la famille des lUiprestides ; par M. Lkprieur. (Commissaires, MM. Milne Edwards, Dumeril rapporteur.} cc Notre honorable confrere M. le Marechd Vaillant a presente a I'Aca- demie, an nom de M. Leprieur, pharmacien en chef de I'hopital militaire de Bone, en Algerie, un ^h'Muoire fort interessant sur les metamorphoses, les moeurset la structure iWm insecte coleoptere (le Trachyde pvgmee) qui a ete range dans la famille des Buprestides ou Sternoxes, dont 'la plupart ' On connait depuis lougtemps des larves ou des insectes qui , sous leur premiere forme, vivent ainsi dans Finterieur des feuilles ou dans la dupli- cature meiribraneuse qui en recouvre la substance pulpeuse intermediaire. (3n en observe souvent sur les feuilles les plus lisses et les plus moUes, comme celles des lilas, des chevrefeuilles et d'un grand nombre de Synauthe- rees, raeme sur celles d'un tissu plus solide, telles que les feuilles du houx er de certains chenes. Comme ces larves sont generalement tres-moUes, inco- lores, recouvertes d'une peau rase, delicate et transparente; que la pluparl n'ont que de tres-petites pattes, et qu' elles semblent avoir ete privees de ces membres, qui, en effet, leur auraient ete inutiles, d'apres leur genre de vie, on leur a, le plus souvent, donne le nom de vers mineurs de feuilles. C'est meuie le titresouslequel les a fait contiaitre le patient et habile observateur, Reaumur, dans ses admirables recherches, en ieur consacrant specialement le Memoire qu'il a place en tete de son troisieme volume. " Ce celebre observateur des insectes, qui en a si bien fait connaitre les moeurs, a presente dans ce travail special des considerations remplies d'interet sur les vues prevoyantes de la nature, qui a mis isolement ces larves a I'abri des vicissitudes d'une atmosphere parfois trop seche ou trop Immide, en les faisant vivre et se developper sous des toils protecteurs qu'elles secreusent elles-memes, eten se fabriquant des habitations cachees sous des apparences trompeuses. En effet, ces etres faibles, herbivores, n'ont aucun moyen de defense ; leur mollesse succulente etait propre d'ailleurs a exciter I'appetence des oiseaux insectivores et d'un grand nombre d'in- sectes creophages quis'en nourrissent eux-memes ou qui ne s'en empareiit que comme de victimes delicates, inoffensives, destinees aux besoins du developpement de leur progeniture. > On trouve dans les nombreuses recherches de Reaumur I'histoire des moeurs et des metamorphoses de beaucoup de ces larves, ou de clie- nilles tres-differentes entre elles par leurs modes de developpement et de transformation; car les unes produisent desLepidopteres, comme desTei- gnes, des Pyrales, des Allucites ; d'autres des Dipteres, tels que des Ceci- domyes, desTephrites, desOscines. On y voit aussi que quelques-unes de ces galeries sont creusees par les larves de plusieurs Coleopteres de la famille des Charancons. Nous y avons retrouve la figure tres-mforme, i\ est vrai, ( ^'"6 ) miiieur particulier qui vil: dans lepaissenr cles feuilles ( : etrc question dans ce Rapport. Mallieureusemeut a 1' epoqu observations, 11 y a plus d'un siecle, les formes des insectes etaient pen con- nues ; on ne donnait pas de noins de genres on d'especes a ces petits aniniaux. On confondait tons les Coleopteres sous la denomination de Scarabee ; les Dipteres, ou tons les insectes a deux ailes et meme a quatre ailes lisses et inembraneuses, etaient des Mouches; lesLepidopteres, desPapillonsde jour on de unit, etc. 11 est facheux que ce savant naturaliste, si precis, si minu- tieux dans scs investigations, et d'ailleurs si exact par les soins qu'il mettait l\ ses reclierches siu' les moeurs, n'ait pas laisse aux entomologistes assez de delails siii- hi conCormation des insectes parvenus a leur dernier, etat pour ite des especes qu figur 1>< res elablis aujourd'hui dislrdiues sous des noi i en grand nombrc ins dont la reform e re desiree. )uvent exprime par le s entomologistes, t non-seulcmerit les uuxmu's, mais I'insecte qui fait le sujet du Memoire qut nous sommes charges d'examiner et dont les details nous apprennent cepen dant plusieurs fails nouveaux. INous avons retrouve dans le travail cite dt Reaumur la figure gravee, Jious ne pouvons pas dire cxacte, parce qu'elle esl trop iiilonne, mais des particularites interessantes qui avaient jusqu'ici pchappe auv recherclies de Geoffroy, de Linne, d'OJivier, de Fabricius, df 1 .alrcille, cpii out fait cependant des descriptions de ces memes insectes sou^ prcsenleiit \vu\s larves. (Vetait un devoir pour nous de rappeler ces faits i\ TAcarlemie, en avouant (pVil etait difficile de reconnaitre cet insecte. Non< ; ^>rs h. nn-.ep,. 11 est d'une ch,sse d.fferenle de celle du Sca- bonilh,n-b!a aphih deux anteinies a filets gr; (3-7) « phes tres-plates, comme Test le Scarabee; mais ces nymphes n'y etaient » pas renfer-mees dans des coques. Oiioique j'aie eu beaucoup de ces nym- » phes, je n'ai pu avoir aucun des vers niineiirs dont elles viennent. Le « temps de trouver ces irisectes sous leiir premiere forme etait apparem- » ment passe lorsque je les cherchai (Reaumur, tome III, page 33). » Et plus loin, donnant I'explication de la figure planclie 2, n« 18, page 37, I'auteur ajoute : « Cette figure est celle du Scarabee a corps un peu aplati dans lequel B se rransforme le ver mineur des feuilles de mauve. » » M. Leprieur, apres avoir rappele dans son Memoire plusieurs obser- vations deja faites par les auteurs qu'il cite, sur les larves de quelques iiisectes coleopteres qui vivent dans I'interieur des tiges, sous les ecorces ou dans le tissu ligneux, fait une mention particuliere de celles qui se developpent sur les plantes de la famille des Malvacees. II aurait pu citer aussi les larves de quelques Charancons qui se nourrissent dans I'epaisseur des feuilles de ve- getaux de diverses families. L'auteur raconte comment, apres avoir remar- que sur des touffes de mauve plusieurs feuilles portant des taches vesicu- leuses, grossierement arrondies sur leur contour, d'une teinte jaune con- trastant avec la couleur verte de la feuille, i\ cherchaa en connaitre la cause, et il supposa qu'elles avaient ete la demeure de quelque insecte. L'annee suivante, il fut assez heureux pour constater dans ces petites cavites la pre- sence d'une larvedeBuprestidequi, dans I'espace de deux ou troissemaines, parcourut toutes les phases de son developperaent. G'etaifc pour lui un fait extraordinaire et inconnu; il I'etudia dans tons ses details, lis sont curieux a connaitre, mais trop circonstancies pour que nous puissions les rejiro- duire ici. » L'auteur du Memoire decrit et figure les larves de ce Trachyde, qui ont urie forme toute particuliere, ainsi que celle de la nymphe, qui se trans- forme sans s'envelopper dans une coque. II compare cette larve a celles des autres Buprestides qui sont deja connues, pour indiquer, meme par des figures, les particularites qui les distinguent. Il examine rinterieur de la vesicule epidermique 011 il retrouve les debris des depouilles, celles des ma- tieres digerees qui ont servi a Faccroissement de la larve, et la preuve que d'autres larves parasites, celle d'un Cynips ])ar exemple, en avait fait sa pature et s'y etait substituee. » Nous pensons que le Memoire de M. Leprieur confirme et develop|)e beaucoup mieux la premiere observation de Reaumur sur les larves des Trachydes, qui ont toutes tres-probablement la meme maniere de vivre^ que ses recherchesetablissent un f;ut positif sur ce point trop peu coni>u de rhistoire de ces iusectes; que rexactitnde de ses recherchcs meritc I'appro- bation de rAcademie, qui les a rerues avec interet, et que la publication en est tres-desirable. >. Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. EINTOMOLOGIE. — Suv nmtiuci el sur les mcews des Sfjlwcjiens ; par M.Fabre. M. DuMERiL, I'un des Commissaires, remet la Note suivaute : « Nous avions hi avec le plus grand interet le manuscrit d'un long Menioite de M. Fabre sur les instincts et les metamorphoses des Cerceris , especes d'Hyiiienopteres de la famille des Spheges, pour J'examen duquel I Academic avait designe des Commissaires dans sa seance du a^ decembre derniej . J'avai^ prepare un Rapport, mais une autre Commission s'en est char<;ee, elle Ta approuve eta fail decerner a Tauteur une recom}>ense de I ooo trance, de sorle que nous avons remis le Memoire, qui est aujonrd'hai NOiMINATIONS L Academie designe, par la voie du scrutin, la Commission qui aura a <'xamnier les pieces adressees au concours pour le prix de Statistique MM. liienayme, Dupm, Mathieu, Boussmgault et M. le Marechal Vaillant reunissqu(' foujuiirs etendu a un grand nombre de phenomenes ( ^19) analoo^ues, et a jete ime himiere nouvelle siir les theories generales do la chimie. » Lcs recherches que j'ai riionneiir de soumettre aujourd'hui a I'Aca- demie sont relatives aux etats divers dii soiifre liljre et a la relation qui existe entre ces etats et la nature des combinaisons sulfureuses doiit ils peuvent deriver : ce dernier point est Fobjet essentie! de mon travail. » Je rappellerai d'abord les faits connus relativement aux etats du soutre : ce corps, en effet, malgre sa nature simple et son identite cliimique> se presente sous des apparences tres-diverses , suivanl les conditions de sa preparation et les influences auxquelles il a ete soumis. Tantot il s'offre a nous sous forme de cristaux octaedriques derives du prisme rhomboidal droit, tantot sous forme de prismes rhomboiidaux obliques (i). Parfois il affecte I'etat de soufre mou, plus ou moins liquicle et elastique, souvent emulsionnable dans I'eau, quelquefois colore d'une teinte rougeatre ; enfin on pent I'obtenir soit sous une forme utriculaire (2), soit com me une matiere amorphe et insoluble dans le sulfure de carbone (3). Ces divers etats peu- vent etre produits sous I'influence d'une haute temperature suivie d'un relroidissement plus ou moins brusque; le soufre, degage par les reactifs deses combinaisons, pent affecter cette meme diversite de proprietes (4). » Parmi ces etats si dissemblables et dont la variete est presque infinie , existe-t-il certains etats fonclamentaux, certains etats stables auxquels tons les autres doivent etre ramenes? Ces etats, s'ils existent, presentent-ils quelque relation constante avec la nature des combinaisons dont on pent degager le soufre? C'est ce que j'ai cherche a determiner par I'experience. " 1. Etat du soufre. — Entre tons les etats du soufre, j'ai ete conduit a distinguer deux etats essentiels, limites stables auxquelles tons les autres peuvent etre reduits, a savoir, le soufre octaedrique ou soufre electronega- tif, jouant le role d'element comburant, et le soufre electropositif, jouant le role d'element combustible, amorphe en general et insoluble dans lesdissol- vants proprement dits. L'etude de ces deux elats simplifie celle des com- binaisons sulfureuses et les reduit a une opposition fondamentale : s'ils n'existent pas seuls, du moins tons les autres dont le detail varie presque a Tinfmi sont des etats intermediaires et transitoires ; ils peuvent etre rame- nes a ces deux etats principaux d'une maniere non douteuse. (i) Mitscherlich. {2) Brame. (3) La decouverte de cet etat du soufre est due a M. Ch. Sainte-Claire Deville. (4) FordosetGelis;Selmi. ( 3.0 ; En effet, an soufre octaedrique se rattachent deux etats moius stables ; oufre prisiiiaH([U(' ct le soufre inou des polysulfures, tous deux transfor- bles sponraiieiueiit eii soufre octaedrique sous la seulc influence du ips. Cc's trois vanetessont solubles dans Ic sulfure de carbone. Lc soulre elcctropositil' i)eut etre oblenu en mettant a nu le soufre de cf.mbiriaisoi.s oKy-cnccs, clilorurces, bromurees. Lc soufre du ctilorure iubromure lormr Telal innile le phis stable. 11 est amorphe et uisoluble IS les diss<)lv;,iils propifiiieut dits (eau, alcool , ether, sulfure de car- = Au sonde ('!<•( troposit if se rattachent trois autres vanetes moins stables: ). [(i) Ic s()iiii<' luou des hyposuUites, soluble dans le sulfure de carbone, IS dcvciiaii" |>eu a pen insoluble par \v seul fait de I'evaporatidn du dis- pendant quH stabl<. ik l(iu,.s nnn action de com itaet ci\ so .> La conl cnv de ce: irc c idhvposulfite (actioi 1 des alcalis onn •n e] ne un melange des d( )nisant la fleur de sc LH.x especes soufre. »ufre four a H^bo ne. 1 ej]i dc 1 de la chalcnr. Get: la faire bouilli ulfure te dern de carbone iiere variete • de I'alcool le so former presqu hd3le dans le si e enti€ idfnre >rement par de carbone. tes I les c )ent etre comprise en ■irconstances de leur ,tre le jaune production uish lis (>l eres etrauijeres des autres par .erature de loo \ lenrs snlfures la facdite plus on W soluble et cris- > degres qu'au con- ,, I'hvdrogene sul- lorpl .les nianihenta frr ifn-, liode, et )id en -■;;>-;-;;; des >ni transforme fusions on a d( r dissoutes dar es ent ^ssubli imations rei- im sulfur porassc a Ja tempc rdinaire. L( soufre prismatique paralt etre da diaires de cette transformation. » En resume , toutes les formes du soufre se reduisent a deux etats essentiels : le soufre electropositif, amorplie et insoluble; et le soufre elec- tronegatif ou soufre octa^drique : des deux etats , ce dernier constitue Ic : les etats du soufre independam- )rend naissance ; il resle a definir les combinaisons dont le soufre plu, s stable. mei Les resultats precec It des circoiistances ( lents represen Jans iesquellefe la relation que c OS etat s presentent a peut etre extrait. » 11. Le prem ier poll ut a eclaircir, star iteentre le so ufre et les composes < I exist( d'une relation con- j) Or, d'une part, I'etat du soufre degage d'une combinaison est indepen- dantdel'agent employe pour le degager,pourvu que cetagentiie soit nialca- lin, ni oxydant et que son action s'exerce rapidement et sans notable dega- gementde chaleur; d'autre part, I'etat du soufre degage d'une combinai- son est independant de letat du soufre avec lequel on a pu la former. J'ai combine successivement a la temperature ordinaire du soufre appartenant aux diverses varietes avec les corps suivants : potasse, sulfures alcalins, acidesulfurique anhydre, sulfite de sonde, bisulfite de potasse, brome, iode : le soufre degage de toutes ces combinaisons presente un etat constant et in- dependant de son etat initial. » HI. Ces faits etablis, on peut cliercher a rattacher les etats du soufre a la nature de ses combinaisons. Yoici dans quelles conditions j'ai prepare le soufre et sous quelle forme il s'est presente. » i'*. Soufre produit par Taction de la pile. » Si I'on decompose par la pile ime solution aqueuse d'hydrogene sulfure, le soufre depose an pole positif est enlierement soluble dans le sulfure de carbone et cristallisable. » L'electrolyse de I'acide sulfureux en solution aqueuse et celle de I'acide sulfurique monohydrate fournissent an pole negatif un soufre amorpbe et insoluble dans le sulfure de carbone. >> 2^. Soufre produit par la deconqjosition d'un conqxjse sulfure. » Le soufre forme dans la deconqiosition spontanee du poly sulfure d'hy- drogene (prepare avec un polysulfure alcalin jmr) et du poly sulfure de cal- cium, est entierement soluble dans le sulfure de carbone, et cristallisable en octaedres. 11 en est de meme du soufre forme dans la decomposition par ( 320 les acides des polysulfures purs de sodium et d'animoniiim. Dans tons ces composes, le soufre joue le role d'element comburant, electronegatif. » Au contraire, on obtient du soufre amorphe et insoluble, en decompo- sant par I'eaii ou par I'acide chlorhydrique I'hyposulfite de soude, le trithio- nate de potasse, le tetrathionate de soude, i'acide pentathionique, le chlo- rure de soufre, le chlorosulfure de carbone, le bromure de soufre, Tiodure de soufre. Dans tous ces composes, le soufre joue le role d'element com- bustible, elecfroposirif. n 3". Soufre j)rc)(l(ut [)ar la n'^action reciproqiie de I'hydrogene sulfinv » Ce sonde est semblal)le a celui de la decomposition des composes thio- ni(pi(>s vX nvoye a Texamen de la Section de Mineralogie et de Geologic.) « Les observations dont j'ai I'honneur de presenter les principaux resul- tats a TAcademie, tendent d'une part a confirmer ce fait, desormais acquis a la science, que des corps geometriquement semblables, et d'une compo- sition chiniique presqu(^ identique, peuvent avoir des caracteres optiques bnvfrini^enls ()|)p()ses; d'autre part, a montrer que la determination precise (le ces caracteres pent fournir a la mineralogie un element precieux pour assurer la reunion ou la separation de certaines especes, lorsque Tetude cris- tallographiqueet chunique laisse cette reunion ou cette separation incertaine. » Avant d'aller plus loin, je dois dire que I'espece mineralogique, telle que je la comprends, ne doit etre composee que des individus dont tous les caracteres chimiques, cristallographiques et optiques sont semblables. Par suite, le nombrf^ des especes naturelles est tres-limite, etil ne saurait en etre autrement, puisque la nature ne s'astreinl pas aux precautions que nous avons I'habitude de prendre dans nos laboratoires, et que les mineraux sont sounns, pentlant leur formation, a une foule d'influences que nous sommes loni de connaitre encore. Ces influences doivent certainement pr- duire des cristallisations en toutes proportions de composes isomorpbe ( 3a3 ) generalemeijt simples, que nous nepouvons presque jamais demeler les uns des aiitres, et que la synthese seule pent reproduire dans leur etat de purete et d'isolement. » II resulte de la que, lorsqu'on veut classer les mineraux, on ne pent guere les ranger que par groupes, ou par families, dans lesquels I'isomor- phisme joue le principal role. C'est ainsi que nous avons le groupe des gre- nats, celui des pyroxenes, celui des amphiboles, celui des micas, celui des topazes,celuidesapophyIlites,celuidespennines,celuidesclinochlores,etc. » Les differences que presentent entre eux les divers membres d'une meme famille, peuvent etre de plusieurs genres ; ainsi, tandis que dans le diopside et Vaugite, c'est surtout la composition chimique qui eprouve les plus grandes variations, toutes les especes du groupe mica offrent a la fois des compositions etdes proprietes optiques birefringentesdissemblables, et pour les apophjUites, c'est seulement le caractere optique qui jusqu'ici ne s'est pas montre constant. Des recherches ulterieures rattacheront sans doute cette inconstance a des differences correspondantes dans la constitu- tion chimique. » Parmi les particularites que d'illustres physiciens ont signalees dans les proprietes optiques des apophjUites, I'une des plus remarquables est sans contredit celle qui a ete decouverte par Sir John Herschel, et qui consiste en ce que Taxe cristallographique de ce mineral coincide tantot avec I'axe de plus petite, tantot avec I'axe de plus grande elasticite optique. Cette transformation des proprietes optiques ne s'effectue pas sans que la consti- tution iutime de la substance, ne soit profondement modifiee ; en effet, les cristaux positifs d'apophjllite, en tete desquels on doit placer ceux d'Utoe, nommes leucocjclite par Herschel, montrent dans un faisceau conique de lumiere blanche polarisee, un fond blanc coupe par une croix et par trois ou quatre anneaux, d'un noir presque parfait. Les cristaux n^gatifs font voir,au contraire, une croix grisatre traversant un champ violet, dans lequel aucun anneau n'est visible, a cause de leur trop grande dilatation. Les cris- taux positifs ont done un pouvoir birefringent suffisant pour polariser tons les rayons dont se compose la lumiere blanche, tandis que dans les cristaux negatifs, lous les rayons, autres que les rayons violets, traversent la sub- stance sans y eprouver de double refraction, et viennent s'eteindre dans I'analyseur. » On avait nie I'existence des cristaux negatifs d'apophyllite annoncee par Herschel ; mais M. Soleil pere apossede autrefois un certain nombre de lames d'une localite inconnue qui offraient ce caractere d'une maniere tres- nette, et je I'ai retrouve dans de petits cristaux homogenes, qui tapissenJ ( 32^1 ) <;n grande quanlile iin calcaire compacte de Cziclowa, en Bannat. Eiitre lev deux tcrmes extremes, la /ewror/rc/iVe positive, et les cristanx du Raiinat ne- gatifs, il existe line foule d'intermediaires qu'il serait trop long d'enumerer ici et doiit les proprietes birefringentes, plus on moins difficiles a coristater, paraissent resiilter d'une coinbinaison de corps geometriqnement et chimi- fjiHMiient seniblahles, mais optiquemeiit differents; seiilement, nous ne con- naissoiis jusf[u'ici, a I'elat isole, que Telement positif^ tandis que I'element I M. Dainoura puhlie rerennuent des analyses comparatives deVeudp,- lilc du C.roc.daud et de VcuLolilc de Norwege, d'ou il resulte que si la coiupDsitioii de ces deux minerauv n'est pas absolumeut identique, on y i(Muonli-e ponrlant !es memes eh'nienfs priucipaux, presque dans les memos p:np„rtioi.s; Icur senle dillerencv consist*^ en ce que Ymkolite contient de j>c!iies(iuan!iles d'oxydc de cerium et de lar.lhane, qui manquent comple- KMuont dans YeudydUk:. La lorme cristalline de VeukolUe appartient, d'a- pn'>s mes obseivations, au systeme rliomboedrique, comme celle de Ven-' (lyoHic: ces deux substances sembleraieut done devoii- etre reunies en nne scule es[)cce; mais, tandis que rc;/ar nne croix noire que le foible pou- phiqne coincide avec I'axe de phis petite elasticite. Enfni, nn certain nombre d'echanlillons qui resulteut sans doute de la combinaison de ces deux types opposes, ne paraissetit ex«M'cer ancune influence sur la lumiere po- » \pres avoir montre, par les trois exeaq>les qui precedent, que des corps chimi(piement et gcomefriquement semblables, penvent avoir des ( 3-.5 ) » La leuchtenhercjHe et la cldorite tie Mauleon out des compositions tres-voisines de celle de la pennine ; leiir forme para'it etre un prisme hexa- gonal regulier, et leur axe unique de double relVaction est positif ; elles doivont done etre rangees parmi \es pewiines positives. B Toutes les matieres vertes en lames on en cristaux du systeme rhom- boidal oblique designees autrefois sous le nom de chlorite hexacjonale et se trouvant a Achmalowsk en Siberie, a Ala en Piemont, a Pfitsch en Tyrol, a Traverselle et a Taberg, possedent deux axes plus on moins ecartes, dont la bissectrice coincide avec I'axe de plus petite elasticite; toutes ces matieres, dont les compositions sont d'ailleurs tres-voisines, doivent done etre reu- nies an clinochlore de Massacbusets qn'on peut regarder comme le type du genre, .> D'autres lames vertes empilees en boules contournees et connues sous le nom de ripidolUe, contiennent uue quantite de fer beaucoup plus conside- rable que les clinochlores; leur pouvoir birefringent est tres-faible : quel- ques-unes paraissent aussi posseder deux axes optiques ecartes et uiie iigne moyenne positive; on peut done en composer un troisieme groupe. » J'ai joint a mon Memoire un tableau resumant toutes les observations que j'ai faites ou qui ont ete publiees jusqu'ici sur les proprietes optiques birefringentes des corps cristallises naturels ou artificiels; en consultant ce tableau, on verra que ces observations facilitent singulierement la distinc- tion des mineraux de la famille des zeolithes, par exemple ; qu'elles m'ont permis de montrer que Vautuniteoii phosphate jaune d'uraue cristallise en prisme rhomboidal droit, et, par consequent, n'est pas isomorphe avec la chalcolite, et qu'elles sont utiles dans une foule de cas analogues*, mais je dois m'arreter ici, I'espace me manquant pour developper les diverses con- siderations que peuvent suggerer les faits contenus dans le resume dont je viens de parler. » MEMOIKES PRESENTES. GKOLOGIE. — Recherches sur les roches iynees, sur les phenomenes de leur emission et sur leur classification; par M. J. Durocher. (Renvoi a I'examen de la Section de Mhieralogie et de Geologie.) '< Le silicium semble jouer dans le regne mineral un role analogue > celui que remplit le carbone dans le regne organique : en se comportaut comme acirle pnlybasique, la silice s'unit avec les oxydes dans des oi-opoirions ( 3^6 ) tres-variees, et donne ainsi naissance a une foule de combinaisons. La plu- part des especes minerales qui en resultent et principalement celles qui entrent dans la composition des roches cristallines, proviennent d'associa- tions entre des elements qui sont toujours a peu pres les memes, et dont les proportions totales, dans la masse qui les renferme, ne varient qu'entre des limites restreintes. En recherchant les mineraux silicates dont I'agre- gation constitue les roches, on ne s'est pas demande si chaque association qui forme une roclie distincte, au point de vue mineralogique, correspond a une composition speciale du magma qui Fa engendree. II m'a semble que c'etait la un des cotes les plus importants de I'etude des roches, et les re- cherches que j'ai entreprises a ce sujet m'ont conduit a des resultats remar- quablcs par la simplicite qu'ils introduisent dans Thistoire des formations ignees, et qui, d'ailleurs, en meme temps qu'ils s'appuient sur des donnees experimentales; me paraissent s'accorder parfaitement avec les observations <;«'<)l()gi(jii«-s. 11 y a tout un ensemble de consequences qui derivent logi- (|ii(iH(iil (1( ft lie proposition dont je vais tout a I'heure donner la demons- shaiioii, ;i s,)voirqn(' « toutes les roches ignees, les plus modernes comme .) les phis ancieunes, ont ete produites simplement par deux magmas qui )) coexistent au-dessous de la croute solide du globe et y occupent chacun » ime position determinee. » » Ces deux magmas n'onteprouve que de faibles changements de composi- tion depuis les epoques geologiques les plus reculees; et, d'ailleurs, ils dif- ferent essentiellement I'un de I'autre par des caracteres fort nets : ainsi le premier contient plus de silice que I'autre dans la proportion approxima- fiv«^ de 7 a 5; il renferme a peu pres la meme quantite d'alumine, mais il t Diilient une fois et demie a deux fois plus d'alcahs, et plutot de la potasse qu<' de la sonde, tandis que c'est I'inverse dans I'autre magma. Ce qui sur- tout caracterise le premier, c'est sa pauvrete en bases terreuses et en oxyde de fer : il en renferme generalement de six a huit fois moins que I'autre magma. En voici les compositions extremes, sauf des cas exceptionnels, et les compositions moyennes ainsi que les densites des roches provenant de lenr solidification. , ( 327 ) ALCAL.S. coMPosmoss ^ZZ. SILICE. — ■ ^ra'e. 31. H° OBSERVATIONS. Magma siHceux pamre en bases :..;..xyde defer. Limilesgenerales. Moyennesapproxi. 2,50 a 2,75 60 a 78 4/i a 58 3 a 12 0,5 a 4 Jen'ai pas indique dans ce tableau les principes volatils kfluorircWorreTc^; ils se des proportions faibles et va- riables par suite de leur vo- lubilite et d'autres circon- — 1- 2,80 a 3,3o 3,00 sryrsS 'T « D.nsla composition decesdeux magmas, j'ai indiqud coUectivement les proportions de chaux etde magnesia: on sa.t .," cos Lses isomorphes se ressemblent par leurs proprietes generales, et combien sont analogues les combinaisons mine- i .te du'Lme bain que les roches riches en chaux et en oxyde de fer, mais de portions de ce bain ou la -Snes.ee a. ..ndante. D'ailleurs ^'^^^ll'l'^i;:^^^^^ p^^f ;rrdfptrt7e"'ll'l'x"e ; II s'e" llTs^formHes ^IsLs 00^ 1 i .'r dUeYscrpTntitTs' qui'lrrstirguInTe'toutes les autres 'roches par leur pauvrete en alumine, mais qui ne forment le plus 1 i :;v.ni que des veines ou masses peu considerables. » En reunissant les resultats que j'ai obtenus par des analyses chimiques et mecaniques avec ceux des analyses relatees dans divers ouvrages, je suis arrive a constater que les roches ignees a texture crislalline et presque loutes les masses compactes ou vitreuses, formees par voie de fusion et en- visagees a tort comme des mineraux, derivent de I'un ou de I'autre de ces magmas. Au premier se rapportent les roches granitiques, les eurites ou porphyres feldspathiques et quartziferes, les trachytes, phonolythes, perli- tes, obsidiennes, ponces et laves a feldspath vitreux. Au deuxieme magma se rattachent les diorites, ophites, melaphyres^euphotides,hyperites,trapps, basaltes et laves pyroxeniques. Je ferai d'abord observer que, si Ton prend diverses varietes d'uu meme type de roches, du granite par exemple, on trouve entre les compositions elementaires de deux echantillons souvent plus de difference qu'entre la composition chimique d'un granite et d'une roche tout a fait dissemblable, en apparence, d'un trachyte ou d'une ponce. C'est ce que prouve avec la plus grande evidence le tableau suivant, qui donne en meme temps une idee des variations que peuvent offrir des pro- duits derivant d'un meme magma; j'ai range dans ce tableau les roches ■;:r"""" omposiHon e len.ent „r.. r egar 1 a lei ....pecexn-. duml^ZtLoux. LipLi ZTocZ) ^=:" = §1 iD.rJ^b"*) =; M. "z:" M (B^tS'. si^ §■ Ii:,:: :'::: : 75,4 75,2 O:. ... 0,0 68,. 6,4 68,0 65,5 18,8 9,^ 64,4 4,3 3,/; ., 4!::::'::''^''^ cf; ... . Dai.s ir (Irlcndnc, (.1 diffrrciuvs (1; neral, aux ci tioiis (run or ofil pmduit JV'tal (IH.isic allia-fs (live. quo \v I>ain p ). irailloiu duilS d'u.K' I talc, Ics trad porphyivs ai appeler d<';s / iiHlpcises;ils tantota(viM- (ahlcan ( i-dcssiis, aiiqiicl j'aurais \m donner beaucoiip plus voil (pi(>. pom- Ics roches derivant d'un meme magma, les ns les caraclorcs iniiieralogiques tienuenl moins a la composi- ng qua dcs conditions de prcssion, de temperature et, en ge- 'coustances de leur retVoidissement , c'est-a-dire a des condi- M plus ■imitif s, la z • para iaires ,piul>o scmhU dn d. n,t Irs )({rait .nrdf iiternu sse.it 1 •liesei ^utre 1 UM>. cp.t^ (luu onire mrerne. i.es magmas qui ■es sent comparables a des bams contenant a etaux. et (pii en se tlgeant se partagcnt en des circonsfances de leur solidification, lors meme a meme composition. contact des deux magmas doiLemettre des pio- >rovenir les SNcnites' les protogynes riches en pyrnxs petmgraphiques (.t geologiques ( 3^9) » Le magma siiperieur, qui est riche en silice, pauvre en bases terreiises et en oxyde de fer, possede la moindre densite; et, pour la pesanteur spe- eifique, il y a entre les roches provenant des deux magmas, des differences d'une fois' et demie a deux fois plus grandes que celles entre I'huile et lean; de la resulte la permanence de la separation de ces magmas. La croute solide du globe repose done sur une zone fluide eomposee de deux couches distinctes: la superieure, qui est la plus refractaire, est seuiement demi-liquide on pateuse, par suite de la predominance de la silice qui se caracterise par saviscosite ; la seconde couche, qui contient beaucoup moins de silice et qui se rapproche davantage d'un bisilicate, est beaucoup plus fluide et plus dense; en outre, elle parait etrefort riche en oxyde de fer, sur- toutdaus certaines parties. C'est de la que sont emanees ces grandes masses defer oxydule qui out fait eruption a la maniere des roches ignees, et qui, en Italie,\lanslesmontsOurals, comme en Scandinavie, sont liees a des rochers amphiboliques ou pyroxeniques. » (/est dans la couche superieure que doivent se coucentrer de prefe- rence les corps les plus legers ou les plus volatils, comme les metaux al- calins, le fluor, le bore, etc., et c'est en effet dans les roches granitiques provenant de cette couche que se trouvent habituellement les mineraux fluosilicates ou borosilicates, comme le mica, la topaze, la tourmaline, etc. D'ailleurs, si Ton etudie les changements qui se sont produits dans la com- position de cette couche, a mesure qu'elle vieillissait, et qu'elle diminuait d'epaisseur, Texamen des produits qui en derivent montre cju'il y a, de meme que dans la couche inferieure, amoindrissement dans la proportion (le silice, carles trachytes sont moins riches en silice que les granites; en outre, il y a accroissement sensible dans la proportion de sonde, par rap- port a la potasse, augmentation de bases terreuses et d'oxyde de fer; ce qui semble indiquer, de la part des elements des deux couches, une certaine tendance a se melanger ensemble, et c'est le resultat naturel des eruptions prolongees et, par suite, de I'epuisement progressif de la couche superieure qui, en certains endroits, ne doit plus former qu'une simple pellicule ou meme des flaques au-dessus de la nappe riche en chaux et en fer. Nean- moins il y a une cause particuliere qui contribue puissamment a donner aux produits modernes une physionomie speciale, et aussi a elargir les li- mites entre lesquelles varie leur composition elementaire, surtout pour les corps susceptibles de former des composes volatils; c'est I'intervention des gaz el des vapeurs qui s'y manifeste d'une nianiere beaucoup plus pronou- cee que dans les produits anciens. C'est cette influeivce ( C. R. 1857, «" Semestre. (T. XL1\ , No 43 ( 33o ) qiiemment aiix roches geologiqiieinenr modernes la rexUire amygdaliue qui les rend quelquefois scoriacees ou ponceiises; elle modifie egalenient la forme des orifices d'emission qui prennent la structure de crateres places au sommet de montagnes coniques. » Dans la seconde partie de ce travail, je montrerai que les consequences resultant de ces recherches, basees, comnie on vient de le voir, sur I'etude de la composition des roches, sont tout a fait d'accord avec les observations geologiques ', qu'en outre elles introduisent une grande simplicite dans rexpUcation des phenomenes relatifs a remission des roches ignees, auisi que dans la classification de ces roches. « M. Hermite aflresse, de Marbache (Meurthe), une Note « sur la gravi- Itt.ou universelle ... CeUc^ Note, (laus hupielle I auli'ur propose une explication du mode d'ac- tK.n de la -ravitation au uioyen des vibrations du fluide ethere, est ren- xoyee a I'exauien .I'une Commission eoinposee de M. Liouville, Babmet et M. LoisET adresse la suite d un travail dout la premiere partie avait ete presentee dans la seance du 22 decembre i856, sous le titre de : « Apercu d<' la production actuelle de ['agriculture du departement du Nord ». (Renvoi a I'examen des Gommissaires deja nommes : MM. Boussingaull, Pay en, Rayer.) M. GouEzELcnvoie, a I'occasion dune Note receute du P. Secclu sur le Itiu-ometre a balance, une indication de differents Memoires qu'il a pre- senfes soil a ladmuiistration, soit a des cor[)s savants, et dans lesquels, si leiu- date n'etail pas constatee. on pourrait suj)poser qui! a imite, pour divers ap[)areils de son invention, le dispositif employe pour le nouveau l>aromi .ire par le . Note est renvovee a : Texamen dune Commission MM. 11 abinet ct 1) espretz. \I 1 LlVlKI.LK ;i( hrsse, de 1 >eyi-ehorad«^ L;uul( 's\ une Not conco.i irspourle. pnx du hys Bn'mt. Cettt ^ Xote, qui futsuitea 1 un precedei It Mem oiredu mem ( 33i } j'avait ete la premiere commiiiucatioii, a rexameii de la Section de Mede> cine, constituee en Commission speciale. M. Pons envoie une addition a une Note qu'il avail presentee snr I'aero- niiiitique. (Renvoi a la Comtnission des Aerostats.) CORRESPONDANCE. M. LE MiMSTRE DE LA GuEKKE adressc, pour la bibliotheque de I'lnstilut, vintrt-deux cartes geographiques de I'Algerie publiees par son departement. M. JoMARD communique une Lettre qui lui a ete adressee du Caire sur les premieres operations de I'expedition envoyee a la recherche des sources du Nil sous la direction de M. d'Escayrac de Lauture. Une floftille de deux bateaux a vapeur, cinq grandes barques pontees et trois embarcations moins grandes, commandee par M. Twiford, officier de la marine anglaise, est remontee au dela de la troisieme cataracte ou elle devra stationner jusqu'a I'epoque de I'annee ou le Nil Blanc devient na- vigable. M. Vrolik, secretaire de I'Academie Royale d'Amsterdam, adresse, au nom de cette Societe savante, de nouveaux volumes de ses publications. [Foir au Bulletin bibliographique.) M. PoGSON remercie !' Academic qui, dans sa seance publique du i fevrier, lui a decerne une des medailles de la fondation Lalande pour la decouverte de la planete Isis. M. Legendre, qui, dans la meme seance, a obtenu une recompense pour ses figures anatomiques representant les rapports vrais des organes deter- mines au moyen de coupes faites sur des corps congeles, adresse egalement ses remerciments a I'Academie. PHYSIQUE. — Recherches experimentales sur le diamngnetisme ; par M. Ch. IMatteucci. (Troisieme partie. ) lerniere partie de ces recherches, je me suis oc- cupe dun sujet si souvent conteste parmi les physiciens, c'est-a-dire de la poiarite dianiagnetique. On sait que Faraday et M. Verdet out prouve que ' ertains eff'ets obtenus avec le bismuth dans un appareil d'inductionetqu'on ( 33^ ) attrihues a la polarite diama^iietiqiie etaient reellement diis aux con- s induils. Grneralement, clans ce genre (Vexpericnces, on met en pre- e (les poles de meme nom on de nom contraire, ce qni snffit pour alte- d'nne maniere qni ne pent etre delerminee, I'intensite et la distribntion forces magnetiqnes resnltantes. En employant, comme on I'a fait ponr orps diaina'^netiqnes, nn cylindre de bismnth snspendn a nu fil de sole, I'a pas evite les elTets dns anx conrants indnits. J'ai done snbstitne electro-aluiants de sniqiles bobines, et comme j'etais oblige d'employei- coni-ants ties-forts (pii chanffaient le fil ponr pen qn'on tint le circnit le, il fallait eviter cet inconvenient, ce que j'ai pn faire facilement en "loppanl mes spirales avec de la glace contenuc dans des recipients d'nne lie convenable- An lien d'nn cylindre de bismnth, j'ai employe nn cy- ire (orine (I'nn melange de pondre de bismnth et de resine fondne, cy- Ire ([lie je snspendais a nn fil d'argent tres-fin. J'ai commence par repeter L- nnc spirale a double fd les experiences que M. Riech a faites avec des anis (lacier et (pie MM. Kd. i5ec(pierel etTvndall ont varices et tHendnes ■s, parcournes en S(mis contraire [)ar le meme conrant, est nnlle snr le until, comme elle Test ponr tons les (^ffets connns, induction, pouvoir iloire ma"iieti(Hie, etc. En faisant agir tantcjt nne spirale senle, tantot les IX spirales ensemble, la r('-pnlsion diamagnetiqne a ete trouvee qnatre fois surande dans le second cas (pie dans le premier. Cesdenxfaitscondnisent essairement a la cons(''([iience que le bismnth, en prolairedncyli ndre form(3 de poudre de bismnth e ( 333 ) de resine, j'ui siispeiidii ce cvlindre en presence de deux spirales differein- ment disposees. Dans iin cas, ce cylindre, fixe verticalement a rextremite d'liii long levier de bois, pouvait tourner suivant mi arc qii'on poiivait re- iiardercoiume la ligne qui coupait a moitie Tangle fait par les axes des deux s|)irales mises a cote I'une de I'autre. Chacinie des spirales agissant separt^- inent ou simultanement avec des poles de nom contraire, le cylindre s'eloi- gnait de Tangle, tandis que si les poles etaient de meme nom, il s'en appro- t bait comnie s'il etait attire par les spirales. Pour expliquer ce mouvement, on n'a pas besoin de recourir a un etat polaire quelconque, mais il suffit de se rappeler que lescourants vont en sens contraire dans les parties rappro- chees des spirales lorsque les p(Mes sont de meme nom. Dans une autre dis- position, le cylindre diamagnetique etant egalement dispose, j'avais une spirale verticale dont le pole superieur etait au-dessous et tres-rapproche de Textremite inferieure du cylindre. En meme temps, une autre spirale, qui etait de forme conique pour pouvoir la rapproclier da vantage du cylindre, ('fait portee successivement en face des differeuts points de celui-ci. En ope- rant avec des forces convcnables, quel que fut le point du cylindre sur lequel agissait la spirale horizontale, le cylindre s'approcbait toujours de celle-ci lorsque les poles voisius etaient de meme nom, et il s'en eloignait si les poles etaient de nom contraire. Ce resultat s'explique egalement par la repulsion moindre qu'eprouve le corps diamagnetique du cote oil sont les deux spirales » .Tai aussi, conune Tont faitavant moi MM. Poggendorff, Weber, Plu- cker, et tout dernierement M. Tyndall, fixe le cylindre diamagnetique horizontalement dans Taxe d'une spirale, tandis qu'une autre spirale, egalement horizontale, agit normalement sur une des extremites du cylindre. Ici encore le cyluidre qui, par Taction de la spirale qui Tenveloppe, tend a se mettre parallelement aux spires, se tourne et se fixe dans Tangle des deux spirales lorsqu'elles agisscnt ensemble avec des poles de meme nom. Cette experience, qui nc reussit de la maniere decrite qu'en employant pour la spu^alequi enveloppe le cylindre, un courant beaucoup plus fort que celui de Tautre spirale, s'explique comme les deux autres experiences j)rece- dentes. En effet, je noterai qu'on obtient le meme mouvement du cylindre emploie une spirale plus courte que la spirale qui envelo{)pe le cyHndre, place(5 parallelement a cote de celle-ci, Une quatrieme et derniere disposi- tion que j'ai beaucoup etudiee, consistait a avoir le cvlindre diamagnetique fixe horizontalement et normalement au bras d'un long levier. Ce cylindre ( 334 ) est entoure d'une spirale, et pent se mouvoir a pen pres suivant son axe; en meme temps, j'ai uiie autre spirale, egalement horizontale, dont I'axe est dans le prolongement de la premiere. Le cvlindre diamagnetique est dispose de maniere, qu'en faisant agir la spirale qui I'enveloppe, il sorte de celle-ci pour se rapprocher de I'autre spirale. Si les deux spirales sont tres- lapprochees entre clles. et j>i le courant de la spirale externe est beaucoup pins faible que celui de I'autre spirale, on voit le cylindre sortir davaiitage lorsque les deux spirales agissent en meme temps et que leurs poles rappro- clies sont de meme uom, tandis qu'il rentre et retrocede dans son mouve- mtMit si les poles rapprocbes sont de nom contraire. Dans ce second cas, les (len\ spuales tres-rapprochees agissent comme une spirale unique et contiiute, el le eyiindre diamagnetique, qui fuit toujours le milieu d'une er cela nidei (lissoluhon < ■r lor: • aloi sque leurs actions sont a pen pres de la i-s les repulsions produites par les deux > agi^ ,s( lit sepai-ement, et ensuite lorsqu elles )uve que la repulsion est dans le second d.itVn ence d-s repulsions des deux spirales, ter o du j)()!e. Comme on pouvait le prevoir, obtieut av(«c des cylindres formes d'une u des melanges de cire et de colcothar, tique a pen pres ega! a celui d'un autre corps eylii idre magnetique jjarait attire dans I'inte- ante, loiMjUf les poles des deui^ spirales sont foree .nl d< beaucoup pin. grande que celle qui le • uom contraire. I! rrsulfe de cette discus- v{ m inulieuse, des experiences tentees siir la ..,,, ,.x|,l,,|,,,.r ,,.,,s les moMvemonts .l-u,. ::!n!';:.:'a:;;:;,::::,;;.:":;;,;:;;:;o,n;.^n:^; ( 335 ) comme il Test pour les corps magnetiqiies, d'une action reciproque entre les elements, qui donne lieu aux resultantes polaires; et que, pour pen que les dimensions du corps diamagnetique soient grandes, les etats qui y sont induits par des centres differents de force magnetique, s'y superposent en quelque sorte sans se troubler. » Qu'il me soit permis, avant de finir, d'ajouter quelques mots sur des vues hypothetiques qui s'emparent de plus en plus de mou esprit, a me- sure que je medite davanlage sur ce sujet. Depuis que j'ai prouve que les phenomenes du maguetisme par rotation peuvent se developper dans des melanges isolants formes de particules metalliques excessivement divi- sees, separees entre elles par une matiere isolante, on pent admettre, presque comme un residtat immediat de I'experience, I'existence de I'in- duction electrique moleculaire, qui precede et donne lieu aux courants induits dans les corps conducteurs. Les courants induits moleculaires, comme les courants developpes dans les corps conducteurs, au commence- ment de Taction qui les developpe, sont diriges de maniere a produire la repulsion qui caracterise le diamagnetisme. Remarquons que cette hypo- these est en accord avec le fait trouve, que le pouvoir diamagnetique d'un metal augmente avec son etat de division, et cela d autant plus, que ce metal est bon conducteur. On pent supposer que, suivant la structure et la nature des corps, les courants induits moleculaires qui tendent a obeir a la loi d'Ampere, tendent aussi a s'orienter avec leurs elements ponderables sur lesquels ces courants sont developpes; les corps deviendraient magne- tiques lorsque cette orientation aurait lieu, et resteraient diamagnetiques dans le cas contraire. 11 y a bien des objections a cette idee, et la plus grave, c'est que les courants induits ne durent qu'un instant tres-court et pen- dant la variation de la force induisante; mais nous ne savons pas si tel est lecas des courants moleculaires qu'on pourraitconsiderer comme de simples orientations. D'ailleurs, et pour nous appuyer sur quelque fait, je rappel- lerai ici que la force developpee'par Taimant tournant et qui augmente pour certains metaux bons conducteurs et tres-peu diamagnetiques, tels que le cuivre et I'argent, proportionnellement a la vitesse de la rotation, augmente beaucoup plus lentement et parait tendre vers une limite, lorsqu'on open- sur le bismuHi. » PHYSIQUE. — Baromelrographe constmit sur le prmcipe du baromelre a balance. Lettre du P. Secchi a M. EUe de Beaumont. ' ,. DaiJS ma Lettre precedente sur le barometre a balance, je vous parlais d'un barometmgrapbe q.i'il serait possible tie construire sur le uouveau priucipe que je vous annourais. Maintenant j'ai le plaisir de vous dire que cet uistrumeut fonctioune deja tres-bieu, nialgre sa coustniclion improvisee en trois jours. E.i voicl la description: „ Au bras court et liori/ontal d'uu fort levier est altaclie !e tube baro- 60 milliuu'^tres de diauietre et 1 5o iiulliinelres de longueur. Ce tube a ete reuinli a la uianicrc oidinaire des baionu'Ires. et le uiercure reste suspendii ., hdiauteur rouvenabh> dans son interieur. de sorte que les variations de pression al.nospl.rriciue se lout toujours dans la part.e large : ce tube plonge tube. Le levier, de L.utre cole i\n point d'appui, (>st prolonge dans une ani;L' de iS defies ;i lliori/on. Cette ([iieu(> porte uu j)oids qui pent glisser. pour r.bteinr pins lacil.Mneut r»-qnilibre. L'axe de suspension est prolonge lical, qui marque sur une eclielle divisee les mouvements de I'instrument. Ln millimetre de variation est accuse sur Techelle par un mouvement de 1 |>ouces. A une distanc<' de I'axe de 3o centimetres, cet index recoit une articulation avec un des cotes du parallelogramme de Watt, forme par une tion de Vindex a\<'C la bride, est place le crayon qui, sur un cadre de papier blanc mu par une borloge, manpie les oscUlations du systeme et trace la courbc baromefrique diurne. Le lid)e einploxp est asse/. petit, et cependant |(^ re-istre se tait avec une surpreuautc exactitude : avec un tube plus grand on pourra obtenir .les elT-ts encore pb,s puissants, et Ton pourra faire des barometrograpbes qu., au heu dun crayon, piussent mouvoir un bunn avec torce suffisante pour eutamer le vernis des grav.-urs etendu sur une plaque de cuivre substituee au papier, de man.ere a pouvoir multiplier les copies iude{jniment, avec une econouue bien plus grande tpi'on ne iait avec la photograpbie. » Cependant, pour vemr a bout tie cette construction si simple, on a du (337) s,„monterune difficnl.e qui, a„ pminer .l.onl, p.raissaM en compromcttre le resultat : cetle dil'liculte se |.resente natniollement en employant (les tubes elargis ou coniqnes qni, suspendus a nne balance articulee de de,.x cotes, ne penvent reellement etre equilibres, et donnent lien a nn probleme curieux de mecaniquc, de sor.e qn'il a falln renoncer anx balances, et employer le levier rigide decrit ci-dessiis. » L-A difficulte i)'a pas lieu avec des tubes cylindnques. En effet, dans la balance ou dans la romaine, I'equilibre suppose I'egalite des moments par rapport a I'axe, egalite qui subsiste toujours malgre I'inclinaison des bras, carl'equation pr ^ p' r' subsiste toujours. Mais si le tube est conique et elargi, I'inclinaison d'un bras detruirait I'equilibre s'll subsistait, car si la balance s'incline du cote du tube, la colonne de mercure, sans changer de hauteur change de volume, et consequemment de poids p' , de sorte qu'on aura pr < p' r' . Pour retablir I'equilibre, il faudra done augmenter ou p ou r : or cetle augmentation se fait immediatement avec le levier rigide, ctu' le meme monvement qui incline le tube, souleve le centre de gravite de la queue, et le veritable bras de levier r devient plus grand en s'eloignant un pen de la verticale qui passe par le point de suspension . » Cette difficult^ vaincue, I'appareil est devenu tres-simple et assez ecdnomiqne, et peut etre construit par des ouvriers tres-ordinaires, et si I'on emploie pour tube une bouteille cylindrique en fer an long col, il n'y aura pas de danger de rupture. On pourra encore le construire d'une autre maniere, c'est-a-dire en fixant le tube et balancant la cuvette, ce qui aura quelque avantage. En multipliant les appareils automatiques, les observa- tions meteorologiques pourront se faire en plusieurs places, et la methode graphique sera d'un avantage immense dans les discussions savantes. » /*. 5. — Le lo de ce mois j'ai pris de nouveau la lune en photogra- phic, pour resoudre le probleme si la lumiere de la pleine lune etait plus forte au centre qu'aux bords. Le collodion etait tres-sensible, et j'ai ob- tenu une epreuve tres-forte en treize secondes, et une autre assez forte encore en six secondes seulement; mais on n'apas pu constater dans les images la plus petite difference d'intensite du centre aux bords, excepte les taches plus sombres, comme on doit bien s'y attendre. On a eu soin de faire une grande attention au moment ou, avec les reactifs, I'image se developpait, mais on n'a pas remarque de difference appreciable. 11 parait done que le resultat theorique donne par Lambert dans sa Photometrie ne s'accorde pas avec les fails , car, selon lui , I'intensite dans le centre devrait etre plus forte. (Voyez Lambert, Photomelrie , part. VI , chap. L) » r „ .c. :.. c„_ r-r v,,v .-o ^ ^ 44 STIJO^OMIE. — Siir unemethode expedilive pour oblenir la valeur de l\ mnlieejcentnqite. LettredeM. A. de Gasparis a M. Elie de Beaumon tie Kepler. A la senle inspection, on obtii : problenK ^AV (les simples parties proportu linute, et par le calciil de la cor- des viiiot-trois cadres don '""I ., , ' ■1 • !■ M , ' I 0,705 1 8 630 \ 9,98473 - 0,4:5:,,.. ..:o3::8^B 27 0,7,849 0,73.79 0,745.0 0,75842 64 I, 00032 o,o36oo 0,0698, 84 3. 26 o,4.v.v -'7 0,49320 48 27 68 28 o,,3,74 32 •26 0,/,6S,,; ..,07^00 ->!) ■n 0,00877 49 27 o'^Bsly 69 28 o,.6o23 0,i«-.,: ,>..o47. 3o 27 o,5.4o3 So 27 0,79866 28 0,18727 34 o,,3555 27 0,53900 5i 27 0..6468 3. 37 0,55372 5 a 27 o| 82582 72 28 0-23755 36 0..9257 33 27 0,56820 53 0,83954 73 28 37 .....848 34 27 0,58248 54 27 0,8.5536 74 28 0^28349 38 /'•'f-'i:'!-|^ o.5,)(ir,8 55 27 0,8673. 75 28 o,3o5o7 39 > 27 0,88,39 0,89562 76 28 0,34584 40 4« z 27 0,92456 0,93930 79 80 28 28 0,365.7 0^40200 42 43 44 ■id 0, 65858 158 jlaG jo.,,.- ii' ^27 0,95423 0,96937 82 :« 0,4,96, 0,43673 45 ",6344o, ,99486. OPTIQUE. ( 3^9 ) : 26", 35794, Oil aura £== 7i«.j2i36. L'er ^z resulte + 0,00^72. Done enfiii s = 71 Note sur iin telescope en verre aryente; par M. Leon Foucaul « J'ai ete appcle dans ces derniers temps par le Directeor de I'Observa- . toire imperial aetudier les diverses questions relatives a la construction et an perfectionneuient des inslrunients d'optique en usage dans la pratique de I'Astronomie Au premier rang figure la lunette dout la portee s'etend k mesure qu'on lui donne de plus grandes dimensions et qu'on apporte plus de precision dans la fabrication des verres. » Apres avoir pris connaissance des methodes d'approximation par les- quelles nos premiers artistes arrivent a construire une bonne lunette, il ma semble qu'on gagnerait bien du temps sur la duree des essaissi, au lieu d'eprouver les objectifs en les dirigeant sur une mire eloignee, on prenait image sur quelque objet tres-petit place au foyer d'un collimateur. La'diffi- culte, il est vrai, se trouvait ainsi reculee plutot que resolue, car, en pareille circonstance, le role assigne au collimateur suppose implicitement qu'd pos- sede toutes les qualitesd'un objectifparfait. Onne pouvait done, sans tourner dans un cercle vicieux, recourir a un autre objectif pour en faire un collima- teur; c'estpourquoi j'ai songe a employer lemiroirde telescope, don ton estime aisement le degre de perfection en placant pres du centre de courbure un objet delie et en etudiant au nncroscope Timage qui se forme tout aupres de I'objet. Mais bientot j'ai du renoncer a me procurer un miroir de metal qui resiste a ce genre d'epreuve et, revenant a I'emploi du verre, j'en ai obtenu, par reflexion partielle sur une surface spherique concave, des images assez nettes pouu supporter le microscope. Bien qu'on fut encore gene par de- fa«t de lumiere, le collimateur d'essai etait realise, et plus tard, comme il est dit dans cette Note, le collimateur est devenu a son tour un nouveau te- lescope. » La lunette astronomique, comparee au telescope de meme dimension, a toujours eu I'avautage de donner plus de lumiere : le faisceau des rayons qui tombent sur robjeclif de verre le traverse en majeure partie ft contri- l)ue presque en entier a la formation del'image au foyer; tandis que, sur le miroir de metal, une partie seulement de la lumiere est reflecbie en un laisceau convergent qui eprouve encore une perte pour elre ramene, par line seconde reflexion, vers I'observateur. Cependant, comme le telescope 44.- {Ho) est esseiitiellement exempt d'aberration de ivfraiigibililo, comme la purete de ses images ne depend que de la perfection d'une seule surface, comme, a egalite de longueur focale, i\ comporte un plus grand diametre que la lunette et qu'd rachete auisi en parlie les pertes que la lumiere subit aux reflexions, quelquesobservateurs, surtout en Angleterre, out continue a lui donner la preference sur la huiette pour I'exploration des objets celestes. II est certain qu a lep^Kpie actuelle et malgre tons les perfectionnements ap- nortes a la fabrication des grands verres, le plus puissant instrument qn'on ait encore dirige sur le cud est un telescope a miroir en metal: le telescope de lord Uoss.. a G p.eds anglais de diametre et 55 pieds de distance focale. els'ihreraitbeauco.ippluspesanl. „ Mellant auisi en parallele les deux sorles d'mslruments, et discutant ta-e a conslruire un telescope en verre, si, le miroir une fois taille et poii, on pouvan liii communuiuer Teclat metallique, afin d'en obtenir des images aussi luuiineuses (pie celles des lunettes. Cette conception, qui an premier abord me semblait puremcnt fictive, n'a pas tarde a se realiser o Qiiand le %vrre a ete taille par un opticien habile et poli a fond, il est tres-propre a se recouvrir, [)ar le procede de Drayton, d'une pellicule d'ar- gent mince et uuiforme. Cette couche metallique qui, en sortant du bain on elle s'esi formee, parait terne et sombre, s'eclaircit aisement par le frot- tement d'une peau douce legerement teintee de rouge d'Angleterre, et elle accjuiert en p<>u d'instants un tres-vif eclat. Par cette operation, la surface du verre se nouve luetallisee et devient energiquement reflechissante sans que les epreuvesles plus delicales puissent deceler la moindre alteration de forme. ). Pour me procun'i' uu dispe de toute aberration de retrangibilite. » ciiiMiK MiiNiiUALi';. — I)i( hoic , (le SOU (inaljsc el de ses proprietes pliy.mfucs ; par M F. WoHLEH, (:ones|)()udaut de I'Academie, etU. II. Saixte- iA.URi: I)Kvn,Li:. « IS'ous avoiis domic, dans \\\w N'oie presentee a I'Academie dans sa seance du H drcembie i85G, un nouveau mode de preparation qui permet d'obte- bore adaniMUtoide ou dianiaut du jjore. Dei)uis cette epoque, nous avons j>i(''prne uu i;iau(i !iond)i'e d'rcliantdlous de bore cristallise, et nous avons cxannne ses pr()()rietes pli\siques avec le jilus grand soin, en analysant les sid)slances suf Icsipiclles uoiis avons opere chaque fois. C'est le resultat de Mr»s ( xpci'ieuccs (pu fail le sujet de cette communication. „ Le bote, coninic onus lavons annonce, se presente avec des couleurs tris-difli renli's, depuis le rouge grenat fonce au point de produire I'opacite, nuMuc sous uue liiible epaisseur, jusqu'au jaune de miel presque incolore. Nous avons a!ial\se la matiere sous ses difierents etats, et nous avons trouve posseder la meme forme cristalline, du moins a en juger j)ar qu(^lques angles obtenue en cnslaux si nets et si refjeclussants, que les angles ont pu etre detcrmmes awe pret isiou : la forme crisfalluie du bore est le nrisme droit a ( 343 ) marque a M. Sella (i). Voici les angles que nous avons trouves (angles des iiormales) : MO SUr 221 3l°29' Si^SS' 33f sur m 19° 36' 19027' Les faces adjacentes de I'octaedre 1 1 1 . 77° 5o' 77° 5o' Les faces alternatives 53'' 53° 2' Les faces des deux prismes adjacentes ^^«s«»-^oo 45" Les faces alternatives 90" , » La couieur du cristal mesure etait le grenat fonce, cependant trans- w La densite du l)ore est de 2,68, e'est-a-dire un peu superieure a celle 'lu silicium. On reiuarquera que la densite du silicium est egale a la den- site de la silice; que la densite du bore est notablemeut superieure a la densite de I'acide borique; enfin, que la densite du diamant est tres-grande par rapport a la densite de I'acide carbonique liquide. En faisant ici un rapprochement que des experiences ulterieures pourront legitimer, nous ferons remarquer qu'avant le silicium se trouve Taluminium, dont la densite est a peine les deux tiers de la densite du corindon. » La durete du bore varie beaucoup d'un echantillon a I'autre, tout en restant bien superieure a la durete du corindon. Sous ce rapport, 11 faut distinguer les trois varietes de cristaux que nous avons deja sio^nalees. ') L Le bore est en lames d'un eclat metallique an uioins e^^al a I'eclat du diamant; il parait noir et opaque, transparent neanmoins dans les por- tions les moins epaisses du cristal. Ce bore est tres-clivable, ce qui rend les cristaux assez fragiles; mais sa dui^ete est considerable : il raye nettement (0 Pendant qu, enonsfaisronsnosmesur •es, M. de Senarmont a recu de M. Sella, I'habile professeur de Tur in, une Lettre dont nous donnons \ '< M. Govi, qu i va a Florence comme professeur de physique, avail avec lui du bore de ■' MM. Wohler el ; Deville. J'ai mcsur6 troi s petits cr istaux dont les plus grandes dimensions " busecarree...^ ^ et 1 de millimetre. Je t . Cela est fort curieux ; c rouve que ces cristaux apparticnnent au prisma a ;ar il n'y a que I'etain qui ne soit pas cubique on ■ ihoinboedrique parmi les metaux dont on conna lit la cristallisation. Mais f jui est plus 3morphe avec I'cfain. En effot, ie trouv«« •> remarquable, c' est que le bore est complc ^tementis< • dans les angles, de M. Miller, en changea nt un peu sa notation, que les cristaux d'etain se ■ coniposenl, de 1 neme qu'ici, des formes ( 100), (, ,0), (221), et que 1 .0 sur 221 = 3,°2G^. • Seulement la fa ce la plus developpee des cristaux ( retain manque ici, et son symbole serait ( 344 ) le diamant. Nous avons riionneur de presenter a FAcademie iiu diatnant a faces natiirelles, d'luie durete extreme, et que la poudre de diamant lui- meme n'attaque qu'avec lenteur. Ce diamant a ete use par le bore, sur les aretes de I'octaedre, qui pi^eseutait d'abord une rainure et deux bords saillants ; on pourra remarquer que ces bords saillants ont disparu, et que, dans pUisieurs endroits, la rainure elle-meme est completement effacee. l/habde artiste M. QuiUot, graveur sur pierres, qui a bien voulu faire exe- cuter ces essais dans ses ateliers et les suivre avec attention, nous a dit que le bore, tout en usant le diamaid, a<^issait avec plus de lenteur que le dia- mant bii-memt', el enfiu, ([u'au l)out d'un certain temps, I'outil qui porte la poudre de boie s einpafail, ce qui (\st un uulice d'une dnrete moindre que dans \r diamant. Cette varietr dv bore se produit toutes les fois qn'on [)eiidant p(ni de l<'mps, <>u ([uc Toperation se fait a basse temperature. Ces condirions ne nous s(Mul)icnt pourtaul pas encore determinees d'unemaniere » L'analyse du bore est une operation deUcate qui nous a offert quelques difticultes. \ oici le [)r()cede cpii a ete adopte : le bore pese et introduit dans une nacelle de platine etait brule dans un long tube de verre de Boheme cbaulfea Tendroit on se trouvait la nacelle, c'est-a-dire tout pres du point degage du cbloriu-e de bore fuinaut que Ton perd, et il reste du charbon que Ton pese et qu'on brule dans I'oxygene en recueillant I'acide carbo- nique ; souvent le carbono reste avec la forme des cristaux de bore, tels qu'on les a mis dans la nacelle. 11 se forme toujours dans cette operation une faible quantite d'un sublime blanc, legerement jacmatre, qui s'echauffe au contact de I'eau et s'y dissoiif a pen pres completement, surlout au bout de quelque temps. On y trouve du cbloruie de soufre provcnant de Taction du chlore sur le caoutchouc vulcar.ise, de I'acide borique dont I'oxygene a ete fourni par le courant de chlore qui en amene toujours soit a cause de I'air de I'appared, soit qu'il provienne de laclion de lacide chlorhydrique sur le manganese ou de rhiunidite du gaz, qu'il est tres-difficile de desse- cher au moyen des appareils generalement employes. Sous cette influence, ( 345 ) il se forme iitie substance volatile, solide el decomposable par I can en acides chlorliydriqne et boriqiie, dont on obtientdes quantiles considerables pen- dant la preparation du cldorure de Ijorc : nous nous proposons iVvn exa- » I! pent arriveraussi que ce sublime cojitienne de ralumininm. Pour le de fluorhydrate de fluorure de sodium (et mieux du fluorhydrate d'ammo- niaque) et de I'acide sulfurique en exces. On pousse I'evaporation jusqu'au point oil I'acide sulfurique entreen vapeur. On repiend alors parl'eau. 1 .a dissolution filtree laisse line petite quantite de matiere sal)leuse ])rovenant de la silice, soit du fluorure de sodium, soit meme du bore qui pent con- tenir du silicium : traitee par rammoniaque et porteea rebullition, elle ne nous a j)as donne d'aluinine pour ies echaiitillons de la variete de bore donf nous nous occiipons en ce moment. Quaud ii existe de Talumine dans ceHe liqueur, on la dose par Ies procedes counus. « II. Le bore se presente aussi sous forme de cristaiix d'une limpidite el d\me transparence parfaites. lis sont groupes sous formes de prismes longs et echancres, de maniere a figurer ies dents d'une scie. Quelquefois on en obtient de tres-petits qui sont reellement prismatiques et a huit faces ier- minees sans doute par Ies octaedres dont nous avons donne la forme plus haut. Lenr eclat adamantin est extreme ; mais la durele est un pen moindre que dans la premiere variete. Enfin Taction prolongee des acides et surtout de I'eau regale ne parait pas tout a fait nulla sur leur surface. On obtient ces cristaux toutes Ies fois qu'on maintient un exces d'aluminium et I'acide borique au contact dans un creuset de charbon a une haute temperature et pendant longtemps. Il faut au moins cinq heures de cliauffe a la cbaleur de la fusion du nickel. B^en peu de creusets resistent a cette epreuve. » La composition de ce bore est tres-variabie. Voici une analyse qui donne une idee des proportions moyennes des substances qui y entrent. I/analyse porte sur un ecbantillon tres-beau forme de cristaux choisis ; "^1 1 on parvient a produire des cristaux un peu gros substance, a coup sur elle pourra etre employee en " III. La plus dure de toutes Ies varietes de bore ( 346 ) blement que la premiere, s'obtient en epuisant a plusieurs reprises Tac- tion de I'acide borique en grand exces siir raliiminitim et a une tempera- ture telle, que tout I'acide borique soit volatilise tres-rapidement. C'est ainsi que pour obtenir un ou deux grammes de cette matiere, il faut Yolatiliseren vases clos, dans les appareils de charbon que nous avons deja decrits, vingt ou trente grammes d'acide borique, en chauffant chaque fois pendant deux ou trois heures. II reste alors dans le creuset une masse caverneuse, rouge chocolat clair, tout a fait semblable a cette variete de diamant qu'on appelle le howr, herissee de cristaux de bore d'un tres-grand eclat et dont il faut enlever encore le fer ou les metaux etrangers et un peu d'aluminium par la sonde et I'acide chlorhydrique. Malheureusement le bore ne pent etre ainsi separe de I'alumine qui I'mipregne et dont on reconnait facilement la pre- sence. C'est pourquoi nous n'en pouvons donner ici I'analyse, quoique cette matiere nous paraisse evidemment la plus pure des trois varietes(i). » Cette masse de bore parait au microscope composee entierement de pt^tits cristaux ; a Toeil nu, on en apercoit aussi de tres-nets et tres-distincts, (pioique excessiveinciit petits, et ecbappant a la mesure. La durete de cette uiatierc ost telle, que, d'apres M. Guillot, elle ne le cede pas au diamant, et, apres sou emploi, on la retrouve avec le meme degre de finesse qu'avant, ce qui est, il parait, un caractere de la bonne poudre de diamant. Elle s'ecrase egalement avec une difficulte extreme, presentant, sous ce rapport, les analogies les plus grandes avec cette variete de diamant que les lapidaires appellent le bowr. » Nous devons, avant de finir, insister sur la maniere dont il faut inter- preter les analyses dont les resultats sont consignes plus haut. " l)'al)ord \v carbone qu'on y rencontre doit etre evidemment considere coniine (iant a I'etat de diamant. Car, d'apres toutes.nos analyses, plus la (piantitc de charhou y est forte, plus la transparence parait augmenter : et Ton sail (|iie quelqucs milliemes de carbone noir et peut-etre moins encore suHisetit })oui- colonT d'uno teiutc tres-loncee les verres dans lesquels ou ne pent [)as supposer le charbon combine avec la matiere qu'il colore. On est de plus oblige d'admettre que le carbone a cristallise avec le bore dont il ue possede pas la forme. Cette hypothese n'a rien de contraire aux faits que ( I ) On remarquera que I'a n presence du c peat donner de hlore et du charbon que Toxyde de carbone et d contient le u chlorure in grand soin a separer, avant toutes noi >our echapper a cette caus . analyses, c d'erreur ( 347) I'oD observe dans quelques cas oij Ton voit uiie matiere dont la proportion est dominante, imposer sa forme a des substances avec lesquelles elle a une certaine analogie de proprietes chimiques. La presence de I'alumine dans les amphiboles en est un exemple. D'ailleurs ricn ne dit que le diamant, comme un grand nombre de corps dans la nature, n'est pas lui- meme dimorphe et susceptible, dans des circonstances encore inconnues, de prendre la forme du bore. Le soufre selenie qu'on pent obtenir artifi- ciellement avec des dissolutions de selenium et de soufre dans le sulfure de carbone, en est une preuve. Le soufre entratne alars, en operant avec cer- triines precautions, des quanlites necessairement tres-petites de selenium, a cause de la faible solubilite de celui-ci : mais la presence de selenium, qui pourtant n'a aucun rapport de forme avec le soufre, pent etre demontree tres-facilement par I'analyse qualitative dans le soufre selenie, dont les angles qui out ete mesures sont identiques a ceux que M. Mitscherlich a assignes au soufre octaedrique. » D'ailleurs, les conditions de I'isomorphie des corps simples et de leur entraiiiement mutuel par la cristallisation ont besoin d'etre etudiees experi- mentalement sur le petit nombre de ces corps qui sont assez rapproches dans les classifications de la science, pour que leurs combinaisons n'obeis- sent pas a la loi cies equivalents, c'est-a-dire pour que leur contact ne donne lieu qu'a une dissolution. Dans ce cas, le carbone, le bore et le sili- cium (i), qui sont si rapproches, pourraient se dissoudre mutuellement sans se combiner, et coexister dans le bore cristallise sans que la forme de celui- ci soit changee. Le contraire a lieu lorsque I'argent, qui est si voisin du plomb, est dissous dans le plomb. On sait (et la methode de separation des deux metaux par cristallisation est fondee sur ce fait) que le plomb cristal- lise sans entrainer des quantites notables d'argent. lis se separent comme un sel anhydre dune dissolution aqueuse a I'etat de saturation. » Ces observations s'appliquent a I'aluminium, dont la presence dans le bore en quantites tres-variables (depuis o jusqu'a i3 pour loo) n'indique jamais une combinaison : car la formule Al , Br^ exigerait deja pres de 20 pour loo d'aluminium. Cefait nouveau pourra servir, nous I'esperons, dans la determination des conditions d'isomorphie des corps simples; mais il pent donner un certain appui a I'opinion que I'un de nous a enoncee deja, et d'apres laquelle I'aluminium devrait etre place dans la serie du carbone (,i) Nous disons le siliciuni, quoiqu'il ne soit pas nientionne clans les analyses de bore qui { 348 ) eulu bore an meine titre et an meme rang que I'antinioine dans Ja serie de I'azore et du phosphore. C'est la line application de la niethode parallelique (pii a deja rendu bien des services dans les sciences natiu'eiles. » MiNKiiALOGiK. — Obseivalions snr le set r/eiiiDie ; par M. Margiteritte. « On salt que lorsqu'on fondle sel, il cristallise par le refroidissenient sous ditferentes formes, notamnient en cubes; ces cristanx sent plus ou inoins contiis, oj)aques et toujours colores, quand on emploie du sel com- le soinnci a nn relroidissetnent lent; il se Ibrrne ainsi des cristaux d'un voluuH' qn<-i(pie!ois considerable et d'une transparence parfaite. » A I abii de 1 an-, on pent (oudre sans le decolorer le sel gemme tel ([u ot) le rencontre a 1 etat nalurcl, c'esl-a-dire presentant diverses teintes grises, rou-cs ou brnnes : niais si la calcination se fait an contact de I'air, dans! : le refroidit lent, ir sel se decolore cotnpletenient, les niatieres terreuses se deposent ■in loud rill rnMKPl Ip /-I.Io.m,,.. ,1.. .,...,v., ' • i' . -Ill luiiu (III tuusti, le tiuoimt (le in.ignesiiun se decompose spontane- nient, et an contact de 1 atmospliere humide les substances colorantes se detruisent sous i action oxydante de Tair, et toutes les impurefes sont eli- minees par la cristallisation c[ui a lieu dans la masse; il se forme de cette manie.v deux coucbes tres-dislincfes, qu'd est facile de separer. lication dii sel gemme brut, et aussi du sel de mer ordinaire. .. r.a fusion du sel operee a I'abri ou an contact de I'air expliquerait, juscpra un certain point, c.mment le sel qu'on trouve an sein de la terre est parent. nsparcMice, les propr.etes ptiys.ques clilorure de magnesu ladecn-pifation^commeonrobse i so!t de formation ignee : U sei lit, s'llyavaiteuivelU'mentfusi- ' ^ pas ete decompose. Quant ( 349 ) aiissi bien que dans celui qui a cristallise par voie hiimide, il ne peul servir (le caractere pour confirmer I'hypolliese de la formation ignee. « Quoi qu'il en soit, sans pretendre decider cette question d^origine, le seul fait que je constate, c'est la production analogue, sinon identique, du sel gemme nature]. » PHYSIQUE. - Note snr les images instcmtmiees eleclriqnes et hydwthermiques ; parM. MoRREX. (Extrait.) « Pour obtenir de belles, de magnifiques empreintes electriques par le procede que j'ai fait connaitre en i845, voici la methode la phis sure; elle reussit egalement bien pour les epreuves de petites dimensions comme celles qui accompagentcette Lettre et pour les planches gravees d'une dunension considerable. » On prend une lame de verre d'environ i millimetre d'epaisseur et d'une dimension beaucoup plus considerable que celle de la medaille ou de I'em- preinte qne Ton vent reproduire. On colle snr I'un des cotes une armature metallique, une feuille d'etain par exemple, de maniere qu'il reste tout autour de la lame de verre plusieurs centimetres qui ne soient pas converts. On desseche le cote libre, mais sans I'electriser. On place cette plaque snr une table; I'armature metallique qui est en dessous communique avec le sol. Sur le verre, on depose d'abord une petite feuille de papier dont nn des coles a ete reconvert d'une couche de dextrine : le premier doit etre sec et mauvais conductenr de I'electricite. Sur le papier, on place la piece de monnaie, la medaille ou la planche qu'on desire reproduire; mais preala- blement on a eu soin de la recouvrir, en la frottant avec le doigt, d'une couche legere d'un corps conductenr de I'electricite reduit en poudre fine et adherant a la piece dans toutes les parties crenses; la plombagine con- vient tres-bien. On frotte avec le doigt propre les asperites qui sont ainsi nettoyees et mises a nu. Puis, avant de poser la medaille sur le papier, on la retourne en la frappant legerement pour faire tomber la plombagine non adherente. La medaille, deposee doucement sur le papier, n'a plus besom <|ue de I'approche d'une bouleille de Leyde chargee; le contact n'est pas necessaire, et I'empreinte est formee avec une grande neltete et une graudi- viguem\ f/expulsion du corps conductenr a ete si vive, que si Ton prend de la soie au lieu de papier, I'image qui a- traverse la soie est visible sur les deux cotes. Pour la fixer solidement, il suffit d'approcher la feuille de l>''^pier dun vase contenant de I'eau en vapenr, la dextrine devient humide ^^ la plombagine ainsi fixee y adhere. ( 35o ) » Si avant ie fixage on place I'une au-dessus de 1 'autre plusieuis em- preintes separees par des feuilles de papier blaiic, si on met celles-ci sur la lame de verre apres avoir depose sur elles une lame legere de metal et si enfin on approche le bouton de la bouteille de Leyde, les empreintes re- dressees se trouvent reportees sur les feuilles blanches. » Une particularite curieuse, c'est que les epreuves sont beaucoup moins belles, si on prend la precaution de frotter, de nettoyer avec soin la me- daille au moyen d'une poudre telle que le tripoli, la ponce, le blanc d'Es- pagne, etc. D'abord il est evident que le lustre qu'on produit ainsi rend plus difficile I'adlierence de la plombagine a la piece; ensuite on enleve presfpic completenient ainsi la substance particuliere, je crois organique, dont j'ai i)arle en i845 et qui tapisse tons les corps exposes a I'air. Celle-ci, dans rexpeiieiice precedente, est en partie projetee sur le papier avec la plombagine el prodiut cette singuliere circonstance, que les premieres epreuvGs prodiiites avec une medaille sont toujours les plus belles et qu'en- suite leur iieltete va en daninuant. Or, d'apres ce fait, il est probable que dat)s l(>s ex|)( riences de M. Grove I'empreinte que produit la tension elec- triquc lorscpi'on place sur le verre une feuille de papier portant des carac- teres, tient a ce (|ue cette substance particuliere, inegalement repartie sur les corps suivant les modifications de leur surface, est projetee sur le verre, ou les vapeurs de 1 iialeine humide la font apparaitre avec nettete. » Les euqueuites hydrothermiques dont j'ai parle en i845, epreuves qui se produisent de la meme maniere, mais en employant de Thuniidite au lieu de plombagine, et la chaleur comme force repulsive au lieu d'electricite (il suffit prealablement d'echauffer la medaille), prouvent, par la nettete de I'image qui apparait lorsque la vapeur la frappe, que le rayonnement de la chaleur, semblable au rayonnement electrique, se fait normalement aux moindres asperites de la surface des corps qui se mettent en equilibre. » CHIMIE. - Note sur les anomalies que presente C aluminium, au point de vue de la pliilosopliie cliimique; par M. Charles Tissier. « Rapport enlre la dcnsitc et Valleralniue. - Jusqu'ici les metaux ies moins oxydables se sont trouvrs parmi les plus lourds, tels sont le mercure, I'argent, I'or, le platine; cependant laluminium, dont la densite n 'est que de 2,56, est le moins alterable de tons les metaux usuels, apres I'argent, For et le platine. .) Rapport enlre le poids atomique et ralterabiliti. - En general, les ( 35i ) metaiix sont d'aiitant plus alterables, que leur atome est moins eleve; cependantTatome de I'aluminium, si peu oxydable, nc pese que i/|, c'est- a-dire que c'est celui de tous les metaux usuels dont I'atome est le moins eleve. II est la moitie de celui du fer, qui pese iS. » Rapport entre la densite et les proprietes physiques des metaux. — On iie connaitjusqu'ici aucun corps d\ine densite aussi faible, qui jouisse, comme raluminium, de la durete, de la malleabilite, de la tenacite, de la conducti- bilite, de la sonorite qui caracterisent ce qu'on appelle un metal. » Valuminium et la classification de M. Thenard. — L'aluminium ne decompose pas I'eau (i), d'apres M. H. Sainte-Claire Deville; il devrait done etre range au moins dans la quatrieme section, suivant la classi- fication de M. Thenard, et pourtant son oxyde (I'alumine) est irreductible par I'hydrogene et le carbone, et meme par le sodium ou le potassium. » L'aluminium ne decompose pas I'eau et il decompose Tacide car- bonique, I'acide silicique, absolument comme le feraient le potassium ou le sodium. » Quel rang faut-il assigner a I'aluminium ? — Ce metal vient se ranger non loin de Targent par son action sur I'eau et sur I'oxygene, pres des metaux alcalins par son action sur I'acide silicique, I'acide boricpie et I'acide carbonique, et pres du fer par son action sur les oxydes metalli- ques ( 2 ) ; il decompose, en effet, tous les oxydes que decompose le fer, excepte I'oxyde de zinc. D'apres cette derniere particularite, l'aluminium aurait moins d'affinite pour I'oxygene que le fer, et viendrait se ranger k cote de ce metal, mais apres lui. » Si Ton considere quelle place devrait occuper raluminium dans i'ordre electrochimique, on trouve qu'il precipite tous les metaux de leurs chlorures, jusqu'au plomb et au cadmium inclusivement (3), et qu'il vient se placer, par consequent, entre le cadmium et le fer. » En resume, d'ici a ce que la chimie ait fait plus de progres, il ne faut pas songer a assigner a Taluminium une place exacte dans les classifica- tions. Comme I'a dit cependant M. H. Sainte-Claire Deville (4), c est (i) Nous admettons qu'il absorbe I'oxygene de I'air a une temperature tres-elevee. (a) Fair le travail que nous avons adresse a rAcademie, dans sa seance du 29 decem- re 1 856, sous ce titre : Action des reactifs de la voie seche sur raluminium. (3) Cette observation resulte d'experiences qui nous sont personnelles. L'aluminium est sans action sur les chlorures de fer, de zinc et de manganese. ( 4 ) Annates de Chimie ct de Physique , t. XLIII , Z^ serie. (35.) certaiiiement a cote du fer qu'il sera le moiiis deplace. On salt, en effet^ qua line haute temperature le fer decompose aussi I'acide silicique, Facide borique et I'acide carboniqiie, et si raluminium ii'a ])as sur I'oxygene et sur I'eau la meme action que le fer, c'est que, comme le fait encore obser- ver M. Deville (i), on ne connait pas d'oxyde d'aluminium de la formule RH)', oxvde (|ue le fer tend toujours a produire a une baute temperature. .) Eufni, si Ton a egard aux proprietes electrochimiques, c'esr encore dans le voisina^e du fer que Faluminium viendra se placer. >• N')us lei-minerons en faisant re.ssortir ce (ju'il y a de remarquable dans les propi-ieles d<; ce curieux metal, et cr. qui le distingue tout de suite de tons partaorul pas i .i'ciain, le cuiv alhagesplusou plusde lo [)Out de cefte propor soil profondem *-,himil;. — u l)os,uir du clihm nahse.par de Taeu Jree d'azotate d'argt s:ces(2 ou 3 milligra argent, je le lave avt iut employe, et j'ai, ^ , ^ ar consecpient le cidore lui-meme. Ce dosage, je Teffectue par ma me- lode, an moyen fie 1 Kxiiire d'amidon, ce qui .me permet d'apprccier p\ci > (r.rucn! tinpioxc a j-^ de nnlhgramme pres. Cette maniere de doser .. , seance du 5 Janvier 1857. 'action des oxacides el des composes sulfures, lacpielle il supporte T H'faux malleables; car alliage, propr le fer, le zinc •lele que ne :, le plomb, , lor et le platuie peuv ent former ei itre eux des leables, tandis que Tab iminium ne \ )eut souffr.r 'tal etra tiger et ne pent [ue la ductilite du metal entrer Ini-me [ avec lequel ( hne an dela 3n I'allie en Iv dosaqe du rhlort , du hrome et de liode; par M. F. PiSAN-,. A pres avoir acidifie legerement le chlorure a :oti(pie pur, j'y verse, uiu^ quantite connue d' ■sen plus), puis jefiltre in, je dose dans la lique an moyen d'nne liqueur argent employe en leger 1 pour separer le chlorure ur filtree I'excedinit d'ar- difference, celui qui s\ est combine -. m chlore et ( 353 ) le chlore doiine des resultats tres-exacts sans qu'il soil necessaire de re- courir a aiicuiie pesee. » Dosage du brome. — On ojoere exactement de la meme maniere. w Dosage de tiode. — Pour doser I'iode on pent agir de la meme maniere que pour le chlore et le brome, mais il est plus simple d'employer le moyen suivant : » On ajoute a la liqueur contenant Tiodure a analyser, quelques gouttes d'iodure d'amidon soluble en quantite suffisante pour lui donner une teinte bleue sensible; puis on y verse goutte a goutte une solution titree d'argent jusqu'a ce que I'iodure d'amidon soit decolore : ce qui n'a lieu qu'apres la precipitation complete de tout I'iode contenu dans I'iodure alcalin. A cet instant on lit le nombre des divisions employees et Ton calcul^ la quantite correspondante d'iode. On pent meme pour plus d'exactitude retrancher de I'argent employe celui qui a servi a decolorer I'iodure d'amidon, quan- tite qu'on peut connaitre d'avance en mettant pour colorer la liqueur a analyser ~ centimetre cube d'une dissolution normale d'iodure d'amidon. » Dosage du clihre et du brome. — On precipite ces deux corps par un l<'ger exces d'azotate d'argent en quantite connue, on filtre pour separer le precipite de chlorure et bromure d'argent, on le lave, puis on le pese avec grand soin. Dans la liqueur filtree on dose, par I'iodure d'amidon, I'exces d'argent employe, et Ton a par difference a -p^- de milligramme pres I'ar- gent qui s'est combine au chlore et an brome. Connaissant le poids du chlorure et du bromure d'argent ainsi que la quantite d'argent qu'ils con- tiennent, on calcule les poids du chlore et du brome contenus dans le melange. » Dosage du brome et de tiode. — Meme methode. » Dosage du chlore et de fiode. — Dans ce cas on peut encore operer comme precedemment ; mais je prefere agir de la maniere suivante, qui dispense de toute pesee : On ajoute au melange du chlorure et de I'iodure quelques gouttes d'iodure d'amidon soluble et Ton dose I'iode comme precedemment , c'est-a-dire qu'on cesse de verser de la dissolution titree d'argent au moment oii I'iodure d'amidon se decolore. La quantite d'ai- gent ajoutee correspond justement a I'iode contenu dans le melange; car I iodure d'amidon se decolore avant la precipitation du chlore. Pour doser ce dernier on continue a verser de la dissolution titree d'argent jusqu'a ce qu'd y en ait un leger exces. Apres avoir fdtre, on dose I'exces d'argent employe afin de connaitre par difference celui qui s'est combine au chlore, C. R., i857, i«^ Semeitre. (T. XUV, N" 7.) 4^ ( 354 ) et Ton calcuie alors la quantite de chlore qui lui correspond. Ce dosage se fait tres-vite, en meme temps qu'il est d'line grande exactitude. » Dosage du chlore, da brome el de fiode. — Je fais deux parts de la liqueur : dans I'une, je verse une quantite connue d'argenten leger exces; apres avoir filtre et lave, je pese les chlorures, bromures et iodures d'ar- gent, et, dans la liqueur filtrec, je dose par I'iodure d'amidon I'excedant tlaigeut. J'ai done ])ar difference I'argent combine aux trois metalloides. » Dans Taiilre portion de la liqueur j'elimine I'iode en le precipitant par dii nitrate de j)alla(lium, filtrant, puis me debarrassant dans la liqueur tiitn'M' du j)alla(liiiJii lui-memc. II ne resle done plus dans cette liqueur que l<' biorne el le cliloic, ([ue je dose comme je Fai indique plus haut. Seule- incnt, dans tc dciiuer cas, il est inutile de prendre le poids des chlorures <'l Uroinuics d argent, vu que connaissant I'iode par la difference entre le poids (ic r;u-g<>nl conihine d'ahord an chlore, au brome et a I'iode, et eusuiicau ( hlorc el au luonie, ou connait aussi le poids de I'iodure d'ar- des remarqucs sur 1' usage etendu que font les ' cedemment ji dressee r.a Lettr Ml M. Tbui 1S(«'C rif a tort Helm iclis d ns le Compte rendu d nice du 29 decembt e 856 est ren voyee a I'e. amen de M. Regna |a diarg 'dt prendre cc nnai .sauce d e la pr emier ^ communication. MM R n MiivEu e! M KRCKl Eix ann jucen Fnitc ntion de son iiettre p ( 355 ) chainement au jugement de rAcademie un nouveau barometre, a la con- struction duquel ils travailleiit depuis plusieurs mois et dont ils indiquent le principe en termes generaux et seulement pour prendre date. COMITE SECRET. La Section de Mineralogie et de Geologic propose, par I'organe de son doyen M. Cordier, de declarer qu'il y a lieu de pourvoir a la plus ancienne des deux vacances actuellement existantes dans son sein. L' Academic est consultee par la voie du scrutin sur cette question. Le nombre des votants etant 45, 11 y a 43 oui. En consequence, la section de Mineralogie est i laine seance une bste de candidats. La seance est levee a 5 heures et demie. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L' Academic a regu, dans la seance du i6 fevrier 1857, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus liebdomadaires des seances de I'Academie des Sciences; v*"^ se- mestre i856; t. LXII; m-[f. Le J ardin fruitier du Museum , on Iconogruphie de toutes les especes el varie- tes d' arbres fruitier s cultivees dans cet etablissement, etc.; par M. J. Decaisne ; 1" livraison ; in-4'*. Carte generate et cartes particulieres de iAlg^rie, publi^es par le Depot de la Guerre (adressees par S. E. M^"" le Ministre de la Guerre); ensemble aS feuilles. Les tners anciennes et leur's rivages dans le bassin de Paris, ou Classification des terrains par les oscillations du sol; par M. Ed. Hebert. Paris, 1837; br. in-8'\ Recherches sur la faune des premiers sediments tertiaires pariiiens. Manirni- jeres paclijdernies du genre Corjpliodon. Caracteres de cc (/enrc el des especes qu d renfer me ; par \e meme. Paris, 1857; br. in-8». Influence de Vliumidite sur la direction des racines ; parM. \'. Dlchauthi;; i feuille in-8°. (356) Des principaux agents anti-op hthalmiques, de leur difference d' action et de lenrs applications therapeutiques ; parM. Alph. ROUAULT ; br. in-8^. Essai theorique etc Unique sur I'emploi de la belladone dans les maladies des yeux; these pour le doctoral en medecine; par le meme. Paris, i856-, br. ii>8«. (Ces deux opuscules sont adresses pour ie concours Montyon, Medecine ef Chirurgie.) Etudes sur la revaccination ; porU. le D' P.-D. Lalagade; br. in-8°. (Des- tine au concours pour les prix de Medecine et de Chirurgie.) Essai sur les animaux domestiqucs des ordies infdrieurs, etc. ■ par M. le D' I .-L. Phipson. Bruxelles-Paris, 1867; br. in-8''. lUn&trnliones plnnlarumorientaiium; par MM. le comte Jaubert et Ed . SPACH; V>' livravson; m-lf . Mi'inoircs de la Societe d'Jgriculture, des Sciences, Arts el Belles-Lettres du .lrp,n((,iu'idde CAube; 1^ semestre i856; in-8^. Lycidas^ crloqa et nmsa' invocatio, carmina quorum auctori Johanni van Leeu- MUH, c ricfi Zeqivaarl ccrtaminis poetici prcemium secundum e legato Jacobi llcniiii Uoenffi, adpulicalum est in concessu publico Academice regice Scientia- nna, dirXlllmaji anni MDCCCLVI. Amstelodami, i856; br. in-S*'. Catalogue... Catalogue des eloiles observees pres de I'^cliptique a Markree, pendant les ann^es i854 et i856; parU. E.-J. COOPER; t. IV. Dublin, i856; ui-8'\ Yerhandelingen... Memoires de tJcademie royale des Sciences d' Amster- dam; partielll. Amsterdam, i856; in-4°. Verslagen... Travaux et communications de I' Acaddmie rojale des Sciences '/'./nisfert/am; section btteraire; partie 1, fascicules i a3; partie II, fasci- Verslagen... Travaux el communications de l' Academic royale des Sciences U Amsterdam; section des Sciences physiques ; partie III, fascicule 3; par- tie IV, foscicules I a 3; partie V, fascicule r; in-8*^. Over... De laficondaiion intra-uterine, et remarques a i occasion d'un nou- veau casde lithopcedium ; par MM. Van Geuns et J.-M. Schrant. Amsterdam, 1 855; in-4«. Darstellung... Tableau de la structure giologique delavalleedu Rhin, a Inllt: par M. P. Merian ; br. in-8°. COMPTE RENDU DES STANCES m L'ACADME DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 FEVRIER 1857, PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAIINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUmCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. ASTRONOMIE. - Note siir la densite et la masse des cometes , oil il est elahli que la substance cometaire peut etre assimilee, tout au plus, a un imlleu lionl la densite serait plusieurs millions de milliards de fois rnoindre ipie relle de I air ordinaire; par M. Babixet. « Tous les astronomes sont d'accord que la masse er Ja densite des cometes sont tres-petites, et que leiu' attraction ne peut produire aucun effet sensible sur le mouvement des corps planetaires. Nous allons voir qu'on peut deduire des fails observes, combines avec les lois de Toptique, la conclusion, que le choc direct d'un de ces corps ne pourrait pas fau^e penetrer, meme dans notre atmosphere, la matiere infiuiment pen dense dont ils sont composes. ^ C'est un fait bien constate, que les elodes de dixieme, de onziem(> grandeur, et meme au-dessous, ont etc vues au travers de la partie cen- U-i\\e des cometes sans deperdilion sensible de leur eclat. Parmi les observateurs qui ont frequenunent constate ce fait optique, se trouvent les noms de Herschel, de Piazzi, de Bessei, de Struve. Dans la plupart des cas, dit M. Hind, U n'y eutpas la pkis petite duuinution perceptible dans leclat de C n, iS^7, ,er S,w.'scr-. (T. \LIV, MS. 4? ( 358 ) j etoile. Quant aux phases pretendiies des noyaux cometaires, la directioit (le la ligne des comes etait incompatible avec I'hypothese de I'illumination dun noyau opaque, et les dessins modernes des apparences 'cometaires expliquent facilement I'erreur de ceux qui ont admis des noyaux opaques. Je prendrai pour exemple la comete bien connue de Encke, qui est quelque- fois visible a I'oeil nu, et presente generalement une masse arrondie. r<:n 1828, elleformait un globe regulier d'environ Sooooo kilometres de diametre, sans noyau distinct, et M. Struve vit au travers de sa partie centrale une etoilt^ cle onzieme i^raiideur, sans noter de diminution d'eclat. Dans une observation dc. M. Valz, ce bit, au contraire, une etoile de septienie grandeur (jui effaca presque enlierement I'eclat d'nne brillante ), Puisque riuterposifion d'nne comete eclairee par le soleil n'af'faiblit |);is sensiblemcnt Teclal de I'etoil*^ deviiut laquelle elle forme un rideau hnnineux, il s'ensuit cpie I'eclat de la comete n'cst pas le soixantieme de rclni de Trtoile, car aulrement I'inlerposition d'nne lumiere egale a un soixantieme de celle de I'etoile eut ete s(>nsible. On peut done admettre, tout an plus, ([ue la comete egalait en eclat le soixantieme de la lumiere de r«'>l()ile. Ainsi, dans celte liyi)otlies(% en rendant la comete soixante fois plus lumineuse, eile auniil eu un eclat egal a celle de I'etoile, et si on I'eut riMulue soivanle fois soixante ibis plus lumineuse qu'elle n'etait, c'est-a-dire (pie Tetoile, et, a son tour, elle cut fait disparaltre I'etoile par la supe- .) f.a conclusion de ceci est done qu'il aurait fallu illuminer la substance fometaire au dela de trois mille six cents fois plus qu'elle n'etait alors illu- minee par le soleil pour qu'elle put faire disparaitre une etoile de onzieme grandeur. » On peut admettre que le clair de lune ftiit disparaitre toutes les etoiles au-dessous de la quatrieme grandeur; ainsi I'atmosphere iftuminee par la pleine lune acquiert assez d'eclat pour rendre invisibles les etoiles de cin- quieme grandeur tl au-d(\ssoiis. » II y a, entre la cinquicme grandeur et la onzieme, six ordres de gran- deur, et, d'apres le fractionnement qui regie ces divers ordres, on peut admettre qu'une etoile ([ui est dun seul degre de grandeur au-dessus dune autre etoile, est deux fois et demie plus lumineuse que cette derniere. On peut voir, dans les publications de I'observatoire d'Oxford, une bonne '.ompilation de I'excellent astronome M. Johnson sur ce sujet, et, tout ( 3% ; recemmeiit, il a parii un travail de M. Pogson sur les evaluations des grandeurs. On tire de la que I'etoile de cinquieme grandeur est environ deux cent cinquante fois plus brillante que I'etoile de onzieme gran- deur. Ainsi rillumination de ratmosphere par la lune est bien plus in- tense que rillumination de la substance cometalre par le soleil lui'meme, puisqu'il faudrait rendre la comete trois mille six cents fois plus lumi- neuse pour qu'elle put eteindre une etoile de onzieme grandeur, tandis que 1 eclat de I'atmosphere eclairee seulement par la lune suffit pour rendre invisibles des etoiles qui sont deux cent cinquante fois plus bril- lantes. » La disproportion devient encore plus frappante quand on fait attention que, d'apres les mesures de Wollaston, auxquelles Sir John Herschel dit qu'il ne voil point d'objection a faire, rillumination de la pleine lune est un pen moindre que la huit-cent-millieme partie de I'illumination du plei,, .sol,.il. » Pour completer les donnees de notre calcul definitif, nous rappelle- rons que, d'apres la densite de I'air dans les couches inferieures de I'atmo- sphere et son poids total indique par la colonne barometrique, toute la couche aerienne qui constitue I'atmosphere est equivalente a une couche d'environ 8 kilometres d'epaisseur, et ayant pour densite celle de Fair a la surface de la terre. M Nous avons deja trouve qu'il faudrait rendre la comete 3 600 fois plus lumineuse pour qu'elle eteignit I'eclat d'une etoile de onzieme grandeur. Pour rendre invisible une etoile de cinquieme grandeur, il faudrait la rendre 3 600 X 25o fois plus brillante qu'elle ne Test. En d'autres termes, il suffirait que I'atmosphere fut 3 600 x aSo fois moins compacte qu'elle ne Test pour etre equivalente a la comete. » Comme 3 600 x 25o font goo 000, il suffirait de la neuf-cent-millieme partie de I'atmosphere pour faire le meme effet d'illumination que la co- mete; mais comme celle-ci est en plein soleil tandis que I'atmosphere est eclairee seulement par la lune quand elle eteint les etoiles de cinquieme grandeur, cette circonstance donne encore a I'atmosphere un avantage dans le rapport de 800000 a i; ce qui, dans des circonstances pareilles, donne a I'atmosphere une superiorite egale a 900000 x 800000 ou bien 720 mil- » Ge n'est pas tout, I'epaisseurde la substance cometaireetantde Soooooki- •metres, tandis que celle de I'atmosphere n'est que de 8 kilometres, il faut 47- ( 36o ) ipport ci-dessus dans ia proportion de 5oog ante-cinq millions de milliards, ci : ;, en densite, a une qn.intite aussi elevee que celle de Fatmosphere dinii- e par renormc diviseur quarante-cinq millions de milliards. Le choc le snhstance si pen compacte serait tout a fait nul, et il ii'en pourrait (''tret- aucune parccUe meme dans les parties les pliis dilatees de notre ex- ile atinosphcrc. 1) aj)ivs dcs experiences qui me sont propres, les gaz I(mU lenr proprlete elastique hien avant d'etre rediiits a mie aussi f'aible site. Je ne erois pas qu'un ijjaz a la prcssion ordinaire puisse remplir en lite un \ase cpii aurail ioooo fois le volume primitif dii gaz. La sub- lee des eoinetes esl done line espece de mafiere tres-divisee, a grains II resulte de ce qui precede, que la masse aussi bien que la densite lie comete soul infinimen! petites, ct sans hypothese aiicune on pent dire ime lame d'air ordiiiain^ de i millimetre d'epaisseur, transportee dans la on d'line coiiiefe ef eelaiive par l(> soleil, serait beaucoup plus brillante apres la densite moyenne donnee par Baily, pent MS sa densite ordinaire. \ ce tarit, une comete grosse comme la terre au- nt pour poids seiileiiien! jo ooo kilogrammes; cela foit trente tonnes de ANALYSE MATHEMATiQUK. — Sur les fouctions quadratiqiies et Iwmogenes de plusieurs variables; par M. Augustin Cauchy. § I. — Proprietes generates des fonctions quadratiques et homo^enes. « Lorsqu'une fonction homogene de plusieurs variables est eu meme temps quadratique, c'est-a-dire du second degre, elle jouit de proprietes diverses d'autant plus dignes d'etre remarquees, qu'on peut en deduire une methode generale pour la resolution des equations algebriques. Ces pro- prietes constituent les theoremes que nous allons enoncer. » i^'Theoreme. Soit Soient encore A, B,..., H, les demi-derivees de cette fonction relatives a ces menies variables. Si Ton multipiie chacune de ces demi-derivees par la variable correspondante, la somme des produits obtenus sera la fonction elle-meme, en sorte qu'on Hy?-h' )> Demonstration. Si le theoreme est vrai quand on prend pour jr certaines fonctions quadratiques et homogenes des variable 11 contuiuera evidemment de subsister quand osi prendia pour j une fonc- Hou lineaire de u,i^,w.... Dailleurs le theoreme enonce est evidemment exact, quand la fonction jser(kluit au cane a^ d'une seule variable, ou au double produit 2a§ de deux variables; attendu qu'on a dans le pre- dans le second cas A = S, B = a, ^tque, par suite, la formule (2) se reduit, dans 1 identique dans le second cas, a I'equation identique Done 1(> tlieoreine ^nonce sera <.^{M)eralenieiit vrai. » Ce theornne, deja comm, constitue pour les fonctions qiiadratiques ce ([u'on noniuie (c Uicorcinc ili^s Jonctions homofjencs. La demonstration tres- sun|)l(' (jiK" nous veiions den donner offre cet avantage qu'elle s'appliqiie 0.'' 'riu'-oniur. I.f's nH'incs clioses etant |)osees que dans le theoreme i'^', ;,lri,.>c<)nvsp..ndanles des deiin-(lenv«'-es A. I!,.. , H. e. jii multiplie les v.deurs des v.uiables dans I'un des systemes donnes par /alt'urs des dtMui -derive«>s correspondantes dans I'autre systeme, la me d(>s prnduits obtenus ne cliangera pas de valeur quand on echan- I)('iii()ii.-ii'!h' ^ , MiPOfeim^ est <'\ idcunment exact quand la }i,,i) r se r< (Uiit a a' on a 'iryfi , atteiidu (pie ia formule (3) se reduit dans le second ca.. W ( 363 i » 3^ Theorerne. Les memes choses etant posees que dans le theoreme i*=% si Ton multipiie par le carre de chaque variable la differentielle du rapport qu'oii obtient quand on divise par cette meme variable la demi-derivee correspondante, la somme des prodiiits ainsi formes s'evanouira; en sorte qu'on aura (4) aM^ + g=^d^ + ...4--/3=d^-+-eM®r=:o. )) Demonstration. Le troisieme theoreme est evidemment exact quand la fonction j se reduit a a^ on a 2aS, attendu que la formule (4) se reduit, dans le premier cas, a I'equation identique Dotic ce theoreme sera geiieralemeut §. II. — Sur I'equation qui determine les maxin. et homogene dc plusieurs variables dom » Soient, comme dans le § P", une fonction quadratique et homogene de n variables A,B,...,H,e les demi-derivees de cette fonction relatives a ces uiemes \anabies. Si, tonction etant reelle, c'est-a-dire a coefficients reels, ou assujettir les ' nablesa, o,..., ^, 5 a la condition (3) ( 364 ) ou, ce qui revient au meme, par les equations (4) aj — k — o, gj — B=o,..., Yij — \l=zo^ Qj~-Q = < Ges dernieres equations etant lineaires et homogenes par rapport au riables (5] r=o, 11 1. D'aiilenrs, pour oijte tion (inalr, il sulllra dc equations ( (les valeiiis de a, o,..., /], ^ prf>pres a verifier les suivantes; par consequent il sidtira (l(> prendre (7) ?J-11 = 0,..., y-j_l|=:.o, ^r-e = 0. Or on salislera aux equations (7) en prenant pour a, b,..., yj, B des fonc- tions enfieres de j- defeiiuinees par les fonnnles (8) a = \ai1l g==|gQ|,..., >2=-|yjii|, 5 = ISQ], jomtes a I'equation (9) i^ = i^J -■B)...(y?j - H) {Bj - e), et, en eonsiderant, dans les seconds nieinbres des formules ^8), a, €,..., yj,^ conune des dels anastiophmm-s assujetties a la condition a, §,..., ic, 5 etant des clefs anastrophiques assujetties a la condition D'autre part, ei (i3) 1 vertude la premiere des fonnules (8), on'aiir « = |(gj-B)...(y,j-H)(^j-e)i, poiirvu qu'apn par suite, dans membre de la assujetties a la < ^s avoir pose a = o, dans la fonction F(a, g,. les demi-derivees B,..., H, 6, on considere, da formule (i3), §,..., >7, ^. comme des clefs an condition Cela pose, la fonction a de j, determinee par la premiere des for- iimles (8)^ sera evidemment ce que devient JTlorsqu'on reduit la fonction F (a, §,..., 77, ^) a F (o, g,..., yj, B) en posant a = o. M Observons encore que, dans la fonction Y determinee par I'equa - fion fi3), le terme qui renfermera la plus haute puissance de jr sera evi- demment j'\ Done I'equation (5), resolue par rapport a j, offrira n racines. J'ajoute que la fonction J^, determinee par I'equation (12), jouira de plu- sieurs proprietes remarquables, desquelles se deduira aisement la nature des racines de I'equation (5). G'est ce que je vais faire voir. » Remarquons d'abord que les equations (6) et (7) peuventetre rempla- cees par la seule formule (,4) ^=^-±Z = ? = ,.. = E = ?. Cela pose, soient deux valeurs distinctes successivement attribuees a^; et, pour designer les valeurs correspondantes des quantites representees par les lettres a, g,..., 5, yj, A, B,..., H, 0, Y, »'l determinees par les equations (6) et.(8), placons au bas de ces lettres un accent simple ou double. La formule (i4) donnera, pour jrz=z jr^, ■'^,^,n. (i5) J, :^ h±Il = ^ puise n posant, pour abreger, (i6) .==«a,+ SA-^ U7) 5 = A,a,,-+-B,g,,+ C. R., 1857, I" Semestrc, (T, XLIV, N« i {obb) oil tireia tie la lV>niiule (i5j (.8) r, = ^^^-- Mais s rie change pas de valeur quand on ^change cndc ciix j;, j , ( vertu du second rheoreme du § P% on pourra en dire aulant do S. On ('9) J„= 7^^' et, par suite, ii, dans een<' dorniere lonniile, on pose j-„ = j, = j; ') 2 1)^ 1 ^ale n d \ > l.,nl dcternimrt^ par I'tWpialion )n prut, an uMe. drdiino direeten.enl 1 e(p.at.on ;',) ,ie I . (o.n.ule ;. ', I.' l..p!el!e on t.iv , 1) -^ -^ 1), I -_^ J), ?^ .z . . . ^ ly 'I ^ 1)^ ';, ( 36, ) tpe par F sera pareillemeiit reclle; et si i'equation (5) admet des racine^ imaginaires, ces racines seront conjiiguees deux a deux. D'ailleiirs, si I'oii iiomme J,' I. df'iix racines conjiiguees de I'equation (5), les valeurs ^,. ^. de r correspondantes a ces deux racines s'evanouiront. On aura done r --= Y = o, et, comine la diMer<"nc(; J. - I. s conjuguees, on poui ^*'ia positif, a moins que ses deux facteurs ne s'evanouissent simultane !n*'nt, et lequation ( 26) ne pourra subsister a moins que Ton n'ait en meiiK liic toiitcs les racines de requation (5) seront certaineineni r alemcnt inegales, et e meme valeur de j fonction F(a, §,..., yj,^) .duira Feliniination de j ■ abord quelle servira uniquement a determiner un des coefficients renfermes dans F(a, €,..., yj, 9) quandon connaitra tons les aulres. Mais il n'en est pas ainsi. Effectivement, lorsqu'une meme valeur de j verifiera les formules (5) et (^9), I'equation (^S) donnera (3!) a--h§'H-. .. + yj2-l- 6'^ = o, et entrainera necessairement avec elle les conditions (28). Il y a plus : ces conditions devront encore etre verifiees lorsque, dans les formules (8), on supposera la fonction Q. determinee, non plus par I'equation (9), mais par I'une de celles qu'on en deduit a Faide d'echanges operes entre les clefs a, o,..., 5, yj. En consequence, on pent enoncer la proposition suivante : » 1" Tfworeme. Pour qu'une racine j de I'equation (5) soit une racine double ou multiple, il est necessaire que cette racine verifie chacune des equations (28), les valeurs de a, §, . . . , V;, 5 etant determinees par les for- mules (8) jointes ou a I'equation (9), ou a I'une de celles qu'on en deduit ITS variables, a toutes ses racines reelles. .. . Les n racines r/"elles de ['equation (5) 1 serontger ne pourront cesser d'etre inegales que dam verifiera simultanemeht cette equation et s; s le cas oil a derivee (29) D,r=o Dans c<> cas particulier, les coefficients que 1 devront satisfaire a I'equation de condilior entre les formules ( 5 ) et ( 29 ). Soit •enferme la 1 que prod (3o) K = o cette equation de condition. On pourrait < ::roire an ] ( 369) quand on echange entre elles les clefs a, €,..., yj, B. Par suite, pour qu'uue racine reelle de I'equation (5) soit double ou multiple, il est necessaire qu'elle soit commune a cette equation et a toutes celles qu'on en deduit, qu^nd on remplace la fonction F (a, g, . . . , yj, ^) par une des fonctions F(o, g,...,y5, 0), F(a, o,.,,,yj,^i,..., F(a, €,..., o, 0), F(a, g,..., y,, o). M Observons encore qu'en vertu de la formule (^S) la derivee du rap- port -, prise par rapport a a, sera toujours positive quand elle ne sera pas nullc. Done, pour des valeurs croissantes de j, ce rapport croitra sans cesse, lant qu'il conservera une valeur finie; et, quand il changera de signe avec Y en passant par zero, la valeur de a devra etre positive si Y passe du ue- gatif au positif, elle devra etre negative si Y passe du positif au negatif. Si (3.) Jo/.,..., J«-n J«, Ics racines de I'equation (5) rangees par ordre de grandeur, de maniere qu'elles formeut une suite croissante, et si Ton fait croitre j par degres insensibles depiiis une limite inferieure a j\ jusqu'a une limite superieure a j„, Fne changera de signe qu'au moment ou F acquerra une valeur re- presentee par I'un des deux termes de la suite (3a), et a deux termes conse- cutifs de cette suite correspondi'ont deux chang^ments de signe de la fonc- tion Y en sens opposes, par consequent deux valeurs de a, dont Tune sera positive, I'autre negative. Done, si Ton nomme (33) «„«„...,«„_„«„ les valeurs de a correspondantes aux racines Jo J-2,..., J«-,,J« de I'equation (5), deux termes consecutifs de la suite (33) seront toujours deux quantites affectees de signes|contraires. En consequence, deux termes consecutifs de la suite (32) comprendront toujours entre eux Tune des n ~ I racines de I'equation (34) a = o, et reciproquement deux racines consecutives de I'equation (34) compren- dront toujours entre elles un terme de la suite (32). D'ailleurs, comme o»i I'a remarque, a, dans I'equation (34), sera ce que devient Florsque dans la. fonction F(a, g, . . ., vj, 5) on pose a = o. On pent done enoncer la pro- position suivante : ( 370 ) .^ 3" Theoreme. Soit j = F (a, g,..., vj , $) une fonction quadratique reelle et hoiiiogene do n variables a, §,..., yj, S clout les carres donnent poiii" somnie i'miite. Soit encore (5. r=o I'equation en j> du degre* n, qui determine les maxima et minima de cette les n racnu's reelles d(! cette equation. Enfm soient les /z — I racines de I'equation analogue a laquelle on parvient lorsque, dans la lonction 1-' (a, €,..., yj, ^), on reduit a zero Tune des variables; i-X supposons les racines de chaque equation rangees par ordre de grandeur, de Mianiere a former une suite croissante. Chacune des racines de I'equation (5) " Le troisieme tlieorem(>, duquel on pourrait deduire le deuxieme, etait deja enonce dans le Menioire sur I'equation a I'aide de laquelle on deter- innie les uiegaiites secidaires du mouvement des planetes (t^oiVle IV" vo- liun<' s;ns enfrepns dans ce but, malgre notamment le bateau muni de regards iniques qu'oii a vii descendre au fond de la Seine a Paris ; il s'agit done wi de recommencer serieusementcette etude d'une extreme inipoi(ance connuc on va voir, et a laquelle on ne saurait trop convier les savants d'abord et les constnicteurs marilimes, puis le Gouvernement et tout le commerce en general. » On concoit qu'un navire de toutes parts ferme et sans mature, mum dun gouvernad, d'une machine a vapenr on autre moteur a helice plus economique encore, pourra tres-bien dans I'occasion s'enfoncer sous I'eau, y cheminer avec des directions et des vitesses connues qu'accuseront des boussoles interieures, des lochs ou moulinets convenablement disposes a cet effet hors du navire et qu'on observera a travers un regard en verre on doiit les axes tournants entreronl a frottement doux dans le batiment immerge. )i Toutes les fois.cjue les trop grandes chaleurs ou les trop grands froids. toutes lesfois surtout qne les vents contraires, que les tempetes, trombes et autres obstacles regncront a la surface de la mer, toutes les fois eniin qn'eii temps de guerre des vaisseaux ennemis ou des pirates de force superieurc se presenteront, notre navire submersible fermera aussitot les ouvertures pratiquees a son pont ou tillac, puis il enfoncera sous I'eau 'en echappant ainsi au danger qui le menace. » Mais le peril une fois eloigne, rien n'empechera ce navire de revem? sur I'eau, et cela au moyen d'un certain volume d'air dont il se sera pourvu a son depart et qu'il dilatera pour diminuer la pesanteur specifique de tout I'appareil ainsi submerge. » Ce volume d'air en reserve, comme on voit, sera pour le navire sub- mersible ce qu'est la vessie pleine de gaz avec laquelle les poissons montent et descendent a volonte sous I'eau. » Loge dans un cylindre en tole, par exemple, au-dessous de I'axe central et vertical dn navire, il faudra evidemment que cet air soit dilate ou refoulc par un piston analogue a celui environne d'un cuir flexible ou toile imper- meable, employe dans la pompe dite des pretres. » De plus, ii faudra que la machine a vapeur puisse a volonte, et dans lU' temps tres-court, faire avancer et reculer le piston, et cela, par exemple, au moyen dun arbre vertical en fer traversant le fond du navire dans une boiu- a etoupes, et qui porterait : i° a I'interieur un rayon ou bras de levier pour recevoir Taction de cette machine; ^"^ a I'exterieur un autre rayon ou bras horizontal transmeltant cette action a la tige horizontale et immergee du piston. » Dans ce cas, un gros manometre (un siphon vertical dont la longue ( 37' ) branche s'elevera dans le navire, tandis que la petite branche coiiveiiable- inentetoupee en traversera la paroi pour communiquer avec la mer), non- seulement indiquerait la profondeur a laquelle on se trouverait, mais encore pourrait (a I'aide d'un petit piston diminuant par son poids la hauteur de la grande coloiuie liquide qu'il surmonterait) accrocher ou decrocher la bielle arliculee, partant du balancier a vapeur ou autre intermediaire, a I'aide duquel le moteur du navire, seul et sans I'intervention de personne, poussera en avant ou retirera en arriere le pi'ston destine a la compression ou a la dilatation du volume cylindrique d'air suivant que I'exigeront et le frop grand al)aissenieiit dn precedent manometre ou sa trop grande eleva- >• ()ccu[3ons-Moiis inaiiitenant du courant d'air pur qui devra sans cesse III ninyen do sourflerics etre introduit ou aspire du dehors dans le navire iininergo, adn do [)ourvoir : i"a la respiration de I'eqiiipage ; a" a Talinien- t;i(ion du toy(MMl(' la inaclime a vajieur (en attendant que I'air chaud que nous eonliniioMs a eliidicr persoiinellement ou que tout autre moteur |)iiisse remplacer (■<'[!<> Nanciu- avec une consommation beaucoup moindre » On sail ([irii laiil i5 a 20 metres cub<\s d'air pour bruler i kilogranune de houille ou de coke dans les machines a vapeur. » Supposant une machine de la force de 5o chevaux, par exemple, con- done 0,06 X 20 = i*°*',2 d'air pendant ce temps. » Supposons cent hommes d'equipage a chacun desqnels il faudra 0. metres cubes d'air an plus par heure, soit 0,0006 par seconde, le volume d'air necessaire au navire en marche sons I'eau sera done egal a i"*', 26 par seconde; ce qui exigera un premier tuyau ou cheminee d'aspiration poui- I'air pur de o^'^jS an plus et une deuxieme cheminee d'expulsion dune section un pen plus grande, o^^jSS par exemple. » Supposons, en cas de tempete ou en face de I'ennemi, le tillac de notre navire meme enfonce de 6 metres au-dessous de I'eau, il nous faudra done deux tuyaux verticanx longs de 7 metres environ de o™'',3 et o'^'^'jSS de section, soit de o™,6 et o™,65 de diametre. » Pour que ces tuyaux a leur sortie ne re^oivent pas I'eau des vagnes en temps d'orage, il faudra que leurs parties superieures soient construites non en tole, mais en forte toile impermeable et flexible soutenue interieu- rement contre la pression exterieure de lean par des cercles en fer. >. Ces parties en toile d'uue longueur excedante etant conronnees supe- (373 ) rieurement par des arcs juxtaposes en verre non poll et de meme couleur que la mer ; de plus, ces parties etant tirees de bas en bant par des flotteui s ou boules creuses d'un verre analogue, on voit qu'elles suivront les oscilla- tions de la mer, qu'elles s'abaisseront et seleveront sans jamais etre recou- vertes par les vagues, et cela, tantot en s'allongeant, tantot an contraire en se raccourcissant, an moyen des plis borizontaux et circulaires qu'elles effectueront a la maniere du cuir flexible composant un soufflet cylin- driqiie renferme entre deux disques de bois ou de tole. )) Au reste, ces deux tuyaux en tole, et termines par de la toile, pourront facilement par des verges de fer inclinees, fixees a la prone du navire et ail- leurs, etre solidement maintenus dans leur verticalite. « Enfin, pour terminer, nous observerons que par la cheminee d'aspira- tion de o™,G de diametre, il sera toujours facile de hisser un prisme ou miroir tournant, incline de 45 degres pour reflecbir en bas les vaisseanx ennemis naviguant a I'horizon. » II y a plus : on pourra toujours avec une petite echelle en corde faire monter pour un instant par le meme tuyau un jeune marin qui avec une lunette signalerait tons les dangers ou obstacles s'opposant a I'borizon a la navigation en plein air. Suivant I'avis donne par ce marin inteUigent, I'equi- page changerait sur-le-champ de direction pour ne pas rencontrer Tennemi, et meme dans des cas tres-rares, comme dans celui du passage d'unenom- breuse flotte, il se deciderait a faire rentrer de dehors en dedans les parties superieures et flexibles de ses deux tuyaux d'air, pour nouer ensuite ces parties, afin d'empecber I'entree de I'eau et en interrompant alors bien entendu la combustion sous la chaudiere de la machine a vapeur, et, en se contentant de faire marcher un pen le navire a bras d'homme si c'est ne- cessaire, et dans tons les cas en se bornant a respirer le seul air emmaga- sine dans ce meme navire. » Ce dernier air devait suffire, en general, jusqu'a I'arrivee de la nuit dans les cas tres-rares dont il s'agit, on voit maintenant combien la naviga- tion sous-marine va tendre a diminuer les guerres maritimes ou a prevenir les batailles navales. » Supposons, en effet, des navires submersibles naviguant en plein air, il dependra evidemment d'eux de se derober aux canons des vaisseaux a voiles et autres, puisqu'ils apercevront, en general, a une lieue ou deux de distance leurs puissants ennemis, avant d'en etre vus eux-memes et qu'ils auront ainsi tout le temps de plonger et d'eviter le danger (leurs machines a vapeur dans ce cas continuant a fonctionner). C. ?.., i857, I" Scmestre. (T. XLIV, Ro 8.) 49 (374) jT Si par des circonstaiices presque impossibles, a la sortie de la nuit on d'un epais brouillard, par example, un navire submersible se trouvait tout a coup vis-a-vis une flotte qu'il n'aurait ui vue ni entendue, eh bien, dans ce cas tout a fait extraordinaire, il aurait encore I'espoir de se sauver : 1° en plongeant d'abord et en se detournant avec sa machine s'il croit n'avoir pas ete apercu ; i'' en plongeant et en cacbant tout de suite les sommets de ses deux tuyaux d'air, si contre toute probabilite I'ennemi se trouvait avoir signale les extremites exterieures en verre de ces deux cheminees. 1) Cette immersion operee a la plus grande profondeur possible, il ma- noeuvrerait plus ou moins a bras d'homme jusqu'a la tombee de la nuit avant de faire deboucher de nouveau au dehors ses deux tuyaux ou che- minees a courant d'air, et, par suite, avant de recourir a sa machine a vapeur pour s'eloigner autant que possible de la route suivie par les vaisseaux en- » T.e lendemain, a la pointe du jour, il se trouvera sans doute eloigne de <[ii('l(iues lieues des voiles ennemies; mais si, contre toute probabilite, il n'en <''ta!t [)as ainsi, il recommenceraitses manoeuvres dela veille d'abord en fuyant a foute vapeur sous I'eau tant qu'il sera hors de la portee des projectiles lan- ces coMlre lui, puis au besoin en- faisant rentrer sous la mer les deux sonunets de ses cheminees, si malheureusement elles viennent a etre » Encore une fois, dans une guerre maritime la nation la plus faible, c'est- a-dire I'opprimee, n'emploierait plus que des navires submersibles pour ses transports et autres besoins, et si son puissant ennemi songeait a venir bombarder et incendier ses ports, dans ce cas ses batiments immerges jKirtant de terre s'approcheraient inapercus des vaisseaux assaillants, y atta- cheraient des brulots avec des meches allumees, pour revenir ensuite en toute hate a lenr point de depart sans qu'il fut possible ni de les pour- suivre, ni surtout de les atteindre, puisque dans leur retour precipite non- seulement ils se serviraient de leur machine a vapeur (dont les deux chemi- nees fermees a I'arrivee seraient rouvertes apres le brulot attache), mais encore seraient tires a terre par des fils ou verges de fer articulees d'une lon- gueur suffisante (avec flotteurs immerges) dont ils auraientemporteaveceux une des extremites, tandis que I'autre serait restlee entre les mains des defen- se urs du port ass lege. » Mais, dira-t-on, I'ennemi prevoyant un pareil danger entourera ses grands vaisseaux ^ une certaine distance de grilles en fer ou autres cloisons, il se procurera de son cote des navires submersibles pour s'approcher du (375) portattaque, pour operer des debarqiiements, etc.; les moyeiis d'attaque, en im mot, vont croitre avec ceiix de la defense. » A cela nous repondrons que les faibles cloisons ci-dessus, si elles etaient reellement pralicables, seraient facilement brisees ou detruites par le choc du navire submersible arrivant a grande vitesse avecune prone convenable- ment armee de tranchants ou instruments de fer; ce navire, apres cette trouee faite, irait done au meme instant attacher son brulot sans qu'on eut le temps de I'ecarter sous I'eau avec des barres de fer ou autres moyens. » Nous repondrons enfin que I'ennemi dans cette conjoncture se trou- vant loge non sur terre, mais sur des batiments flottants, on lui fera done plus de mal qu'il ne pourra en rendre ; chose mille foisheureuse dans cette lutte, tout est en faveur du faible opprime contre son oppresseur. » Bref, il suffira pour I'attaque de se retirer derriere ses remparts et ter- liissenients, en ne reservant quune entree etroite dans lebassin de son port, (Mjt! ce (jd'on pourra d'ailleurs, au moyen de chaines, interdire a la navigation sous-marine de I'ennemi. »> Revenant aux details de la navigation sous-marine, il va sans dire qu'on s eclair(!ra dans les immersions, et qu'au moyen de pompes on se deb^rras- M'la des eaux infiltrantes et de tous les liquides provenant du service de la iisine, de celui des cabines, etc. » On pourra aussi jeterdes ancres dont les chaines seront enroulees au- lour d'arbres traversant, a frottement doux, les parois laterales du navire » En cas de tempele,- un navire immerge ne sera plus expose a perir puis- qu'il cessera alors d'etre pousse par I'ouragan, et que s'il venait meme pres des cotes echouer sur des rochers ou des bas-fonds, ce serait sans danger ou sans choc violent (le navire etant alors en equilibre et mii avec une petite Vitesse, pouvant monter et descendre sous I'eau avec un tres-petit effort, et oela sans crainte de rester engrave ou fixe par son poids au sol comme il arrive aux batiments actuels). » Sans doute, ni la vapeur, ni aucun autre moteur ne pourra etre aussi " t onomique que le vent, mais mieux vaut marcher avec un certain exce- i ) Ce nest pas tout : le navire submersible, avant ainsi im volume moindrc que les vaisseaux actuels, presentera done pour la meme charge transporlee moins de resistance dans I'eau ou eprouvera moins de frottement dans sa marche, bien que son tillac se trouvera reconvert de liquide. » D'ailleurs il sera peut-etre possible de construire des coques propres a la fois et a la navigation sous-marine et a celle en plein air, suivant qu'on » Quant aux emersions et immersions de ce navire, el les seront promptes el faciles. En lui donnant la forme d'un vaisseau actuel surmonte d'un tillac plus ou moins plat et horizontal, on voit que pour elever ce pont submerge a I metre au-dessus d'une mer calme, on n'aura besoin que d'un effort egal au poids dudit tillac et des quatre faces laterales sur la hauteur de i metre seulement : or i metre cube d'air ordinaire, par exemple, etant ddate sous le centre de gravite du navire dans le reservoir en tole dont on a parle, de maniere a occuper un volume triple, il en resulterait done un effort d'as- cension egal a 2,000 kilogrammes ou au poids de 2 metres cubes d'eau, et le travail moteur depense dansce but ne serait que 1 5 a 20,000 kilogrammes par metre, soit d'un cheval pendant quatre minutes. « Vingt metres carres de plateaux de chene epais de o", i , pourraient done ( 377 ) (leja sortir de la mer par cet effort ascensioniiel de 2,000 kilogrammes qu'oti emprunteraitsans inconvenient, comme on voit, a la machine a vapeur pen- dant une minute seulement si Ton se trouve presse. » Inutile d'observer ici que dans les cas sinon tout a fait impossibles, mais au moins extremernent rares ou pendant quelques heures le naviresera prive d'air frais venant du dehors, qii'il sera oblige de laver la fumee sor- tant du foyer de la machine pour la rendre moins visible au dehors en ein- ployant du charbon de bois au lieu de coke dans ce moment; inutile de dire que dans ce cas on pourra faire sortir a la surface de I'eau : 1^ une bonne hniette coudee qui, avec un miroir place a la rencontre du tuyau horizontal et de celui vertical, reflechirait en bas ce qui so passerait a I'horizon ; » 1^. Quelques petits luyaux en verre ou toile coloree comme la mer, destines a aspirer furtivemcnt un pen d'air exterieur. » Enfin, sans nous etendre davantage et renvoyant a nos habiles con- structeurs les autres details relatifs a la navigation sous-marine, nous termi- nerons en rappelant de nouveau la grande imj)ortance de cette innovation maritime qui peut-etre desormais va nous garantir Timmense bienfait de la liberte des mers. » En effet, que beaucoup de navires submersibles se trouvent construits, essayes et dresses a leiu's manoeuvres diverses, lorsque la liberte des mers sera menacee, il nc sera done plus possible aux dominateurs des mers ni de les decouvrir, ni de les rencontrer, ni de les detruire a la surface des eaux, » Bref, les guerres maritimes, comme on a dit, vont devenir plus ou moins impossililes avec la navigation sous-marine, et c'est la un service dim prix infini,qui, se joignant aux precedents, ne pent manquer d'altirer vivement I'attention eclairee, patriotique etphilanthropiqued'un Gouvernement aussi puissant que celui charge dans ce moment des destineesde la France. » D'ailleurs, se refuser dans ce cas a des experiences prealables pour constater tout a fait la possibilite de la construction et de la manoeuvre des navires submersibles, ne serait-ce pas oublier que notre grande colouie d'Al- ger pourrait un jour (la paix n'etant jamais assuree au milieu des erreurs et des passions incurables des horames) se trouver interceptee avec sa metro- pole, comme le fut I'Egypte en 1798, apres sa conquete par le plus illustre general de Tepoque ? » Ne serait-ce pas oublier encore que si (ce qu'a Dieu ne plaise! ) une nou- velle guerre, pourlemalheur de tons, eclatait entre I'Angleterre et la France, cette derniere, ahn de retrouver sa superiorite naturelle, en profilant de ses braves et nombreuses troupes de terre, serait done obligee d'operer une { 378 ) descentesLir le sol ennemi, non plus cette f'ois avec les bateaux plats de triste memoire, mais bien avec des navires immerges que nulle flotte ou croisiere ne pourrait desormais arreter ni dans Taller, ni dans le retoiir. » M. MoxTAGNE fait hommage a FAcademie d'un Memoire qu'il vient de faire j>araitre surle genre Boschia, nouveau genre de la famille des Hepa- tiques, decouvert au Bresil par M. JVeddei. MEMOIRES PRESENTES. €HIMIE. — Rechercfies sur le sou/re; par M. Berthelot. (Deuxieme partie.) (Commissaires precedemment noinmes : MM. Thenard, Chevreul, de Senarmont.) « 4*^. Soufre produit dans des conditions oxydantes. » Si Ton enflainme I'hydrogene sulfure ou le sulfiire de carbone de t.K on a produire une combustion incomplete, on obtient du soufre amor- phc vl insoluble. Un compose sulfure quelconque susceptible de fournir soiiire s'unissent aux metaux et aux autres substances; je citerai particu- li< remciurobservation suivante:le soufre electropositif se dissout facilement et rapidenient dans le bisulfite de potasse, tandis que le soufre octaedrique on electronegatif ne s'y dissout qu'avec une extreme lenteur et en propor- tion tres-fliible. Or Ic compose qui tend a se former est du trithionate de potasse, lequel correspond a u soufre electropositif. » Ions ces faits convergent vers une meme conclusion generale, a savoir qiK" les etats du soufre libre sont lies an role qu'il joue dans ses combinai- sons : tons ces etats, je le repete, peuvent etre ramenes a deux varietes londanientalescorrespondantes au double role du soufre : si le soufre rem- plit le role d'element electronegatif ou comburant, analogue au chlore, a I'oxygene, il se manifeste sous forme de soufre cristallise, octaedrique, so- , lable dans le sulfure de carbone. Au contraire, s'il joue le role d'element Ces observations fournissent done un nouvel exemple des relations qui t'xistent cntro les phenomenes chimiques et les phenomenes electriques : 'lies etablissent I'existence des etats permanents multiples que pent prendre nil corps sinij)le sous I'influence des foi'ces electriques agissant au moment "i« Die (HI ((' corps simple est mis en liberte. La formation de I'ozono foxy- i^'ne electronegatif?), presque tous les faits attribues a letat naissanl, plusieurs des phenomenes produits par action de contact sont dns sans doiite a une cause analogue. Quo) qu'il en soit, le soufre manifeste un type plus complet et mieux caracterise de ce genre de phenomenes. (38o) « L'analogie qui existe entre les etats permanents (Jii soufre developpes ])ar raction de la chaleur, et ceiix qii'il prend en se forinaiit sous Tin- fluence de I'electricite, n'est pas moius remarquable; par la s'etablit entre ces deiipc ordres de phenomenes uu lien nouveau d'autant plus important qu'il se retroiive dans I'etude d'une autre substance simple, le selenium, et peul-etre meme dans celle du phosphore, comme je vais essayer de le » IV. Les caracteres qui rapprochent le soufre du selenium sent bien connus : ces deux corps simples forment des composes tres-analogues et souvent isomorphes. On sait que ces ressemblances se retrouvent meme dans les modifications que le selenium eprouve sous I'influence de la chaleur etdansl'existencedeplusieursvarietesde selenium. On distingue entre autres des varietes crisfallisables, d'autres amorphes,-des varietes solubles, d'autres insolubles, dans le sulfiire de carbone ( Hittorf, Mitscherlich, Regnault). On salt egalement que le selenium degage de ses combinaisons ne presente pas toujours les memes proprietes : le selenium obtenu des seleniures alca- liiis par exemple, est cristallisable, tandis que le selenium reduit de I'acide selenieux est amorphe et vitreux. Sans entrer dans le detail de ces etats divers encore pen connus, je me suis borne a decomposer par la pile I'acide selenhyclrique et I'acide selenieux, de facon a obtenir le selenium tour a tour au pole positif et au pole negatif. » Or le selenium degage au pole positif durant I'electrolyse de I'acide se- lenhydrique est soluble dans le sulfure de carbone en totalite on sensible- ment. Au contraire, le selenium, degage au pole negatif durant I'electrolyse de I'acide selenieux, est en grande partie insoluble dans le sulfure de car- bone, et la portion dissoute tout d'abord devient presque entierement inso- luble par le seul fait de I'evaporation, a peu pres comme le soufre des hy- posulfites. » Ces faits sont tout a fait semblables a ceux qui ont ete observes durant I'electrolyse des acides du soufre; ils etablissent de meme I'existence de deux varietes de selenium : I'une electronegative, I'autre electropo- sitive. » Les etats divers que le phosphore prend sous I'influence de la chaleur, savoir : le phosphore rouge (Schrotter), amorphe, insoluble dans le sulfure de carbone, et le phosphore blanc, cristallisable, soluble dans le sulfure de carbone, sont egalement analogues aux etats que le soufre prend sous cette meme influence. Malheureusement, en raison de circonstances accessoires, on ne pent guere degager par electrolyse le phosphore des combinaisons ou ( 38i ) il joue un role antagoniste; mais on doit remarquer que le phosphore rouge pent etre forme sous I'influence de I'iode, du brome et du chlore, qu'il prend egalement naissance soil dans la reaction de I'hydrogene phosphore sur le chlorure de phosphore, soit dans la combustion incomplete du phosphore et de I'hvdrogene phosphore. Or ces conditions sont toutes pareilles a certaines decelles dans lesquelles prend naissance lesoufre amorpheelectropositif. Ob- servous encore que la chaleur de combustion du phosphore rouge et celle du soufre amorphe sont respectivement moindres que celle du phosphore blanc et du soufre octaedrique (Favre). » Par ces divers caracteres, on est conduit a assimiler ces deux substances et a regarder, avec quelque probabilite, le phosphore rouge, amorphe, in- soluble, comme I'analogue du soufre electropositif, amorphe et insoluble; I't le phospliore blanc, soluble, cristallisable, comme I'analogue du soufre ) Comptes. rend us , t ome XLIV , note de la I paw 3iq. (3)V«iciunc ■X trait de laAW/rcsu V nies travaux, imprimee et distribuee en t lecembr ei85b: « En resumant 1 'ensembli 3 de ces tra ivaux sur d( JS phenomenes si delicats et si intimement ii.s ' it la constitiitif )n niolocL oitquedcs quatrevarietesqu'ondoitreo onnaitre ; dans If • soufre, savoir; ; soufre m claedrique, ■•^oa/repris. matiquc, soufre mnu et soufre insoluble, i\cu^ » soulement son t stabics ; ; le .s,mfrc nctaedrique et le soufre insoluble, amorphe et p ulveru- - lent, et que ce dernier , caracterise a Ja fois ] par ses proprietes physiques . ,i par s es pro- '. piirtes d.iniiq ues, avast absoluraen techappea ux recherches des chimistes a^ travaii^ - ^'"'^^ '^^ ^•'^'"' deprosonlerl'anah. .e(pageo.9 ( 383 ) meme dans le sulfure de carboiie a froid ( i ) , soil par la seule influence d'mie temperature de loo degres, soit enfin par la voie de la fusion et de la subli- mation. J'ai meme prouve qu'en dissolvant, dans ralcool ou dans la ben- zine, le soufre prepare en epuisant le soufre mou ou en fleur par ie sulfure Me carlwne, on pouvait obleiiir, successivement ou concurremment, de la ineme dissolution les deux formes incompatiblesdecette substance duuorphe etque cette transformation moleculaire a lieu, par consequent, dans la dis- solution elle-meme. '« J'ajouterai, en terminant, que ces citations n'ont nuUement pour oli- jet de diminuer le merite du travaU de M. Berthelot, que je considere coinme un des pas les ]ilus decisifs qui aient ete faits vers I'cxplication de ces cu- rieux phenomenes moleculaires. G'esl, an contraire, parce que telle est nia conviction, que je suis heureux de montrer que je suis entre le premu^r, el (iHj)uis ])jes de douze ans, dans la meme voie. » riiY.siOLOGU-: VKGt:Tz\LE. — ObsenuiUons sLir laaioisieincnl de cerlmns ovaues e/ lent conversion en fruit, sans devdopi>emaH <(e (jrauies embryonndes ; par 31. Cii. iValdin. (Commissaires, MM. Brongniart, Decaisne, Moquin-Tandou.) (r 11 est un fV.it de physiologic vegetalc auqucl les botanistes ne semblent pas avoir donneassezd'attention, c'est celui de I'accroissement des ovaires -t de leur chaiigement en fruit sans qu'il s'y forme pour cela des graines >oac)ut (le la meme annee fi854\ une troi«ieme fleur femelle se- queshve el vierov UxX feconder par le pollen du melon. L'ovaire resta stati(Hnjaire une liuitaine de jouis, j)uis s'accrut et se transforma en un fnut de moitie i^rosseur, Je le cueillis mur le 8 octobre, et en le deta- chant de son pedoncnie il lanra avec tres-peu d'energie la pulpe qn il contenait et, avec die, une graine unique qui paraissait bien conformee. Cette graine fut semee le i8 avril de I'annee suivante, dans les meilleures I penserqi I'ellen'* [)onit embryonnee. » Le 3i aout et le i septembre i854, deux autres fleurs d'Ecbaliunt, parfaitement s^queslrees et certainement vierges, furent fecondees par \e pollen du Bvyonin cretica. [.es deux ovaires grossirent et donnerent des fruits (385) a tres-peu pres du volume normal. Le 8 octobre ils etaieiitassez murs pour etre cueillis. En les detachant de leurs pedoncules, ce que je fis avec precau- tion, ilslancerent leur contenu avec une certaine energie. L'un d'eux con- tenait ii graines, I'autre en contenait 12, toutes egalement bien conf'oi- mees, a en juger par I'exterieur. Cinq de ces graines lurent ouvertes, mais eiles etaient reduites aux enveloppes et ne conlenaient pas le moindre ves- tige d'embryon. Neanmoins, les 18 qui restaient furent semees I'annee sin- vante siir conclie chaude, aucune ue leva; d'ou je conclus qu'elles etaienl dej)oiirvnes d'embryon. ef dans des conditions (|ni ne devaient laisser aiicnn doute sur lesresnitats deja ol)l('nns. I 11 pied iVJu hnliiim fut planle tout expres dansun enclos se- pare du Mnscnni par la rne Cuvier et tres-loin de celui qu'on cultivait a I'Kcole de liotaniqiie. (.e pied futsonmis, ])endant environ deux mois, a une castration perpetuelie : ii elait attentivement snrveille et tons les boutonsde f]<'urs males furent enleves anssilot leur apparition. Pendant cet intervalle, i()i fleurs {einelles, qui s'ouvrirent et ne furent ])oint fecondees, perirent dans Icshuil jours qui suivirent leur floraison. » Pendant que ces phenomenes s'accomplissaient, deux fleurs femelies lurent li-condees, le 28 aout, par le pollen du Bijonia alha. Les deux ovaires nouerent et pmduisirent des fruits qui n'atteignirent pas tout a fait a la moi- tie du volume des fruits fecondes normalement. lis furent recoltes murs le 5 octobre ; l'un d'enx contenait deux graines, I'autre n'en contenait qu'une, mais toutes trois etaient fort belles. Une de ces graines qui fut ouverte etait veritablement embryonnee ; une autre etait vide ; la troisieme fut semee en avril 1 856, mais elle ne germa point, probablement parce qu'elle etait de- pourvue d'embryon. » Le 3 septembre 18 55, la meme operation fut repetee sur trois autres fleurs de cet Eclmliimi. Les trois ovaires nouerent sons Tinfluence du pollen du Bryonia alLs; les ?.() autres contenaient des vestiges d'embryon, comme celles dn pKMUHM- Iruit. Les i3 graines qui restaient furent egalement reservees pour \i' snnis, (pii fut fait sur couche chaude le 23 avril i856. Des 18 graines s.'imtvs, une seule gcrma, mais la jeune plante, bien certainement hybride, fuJ SI faible, qu'elhi perit avant de sortir de terre et sans avoir pu se debar- rasserdesesenveloppes. H \u mois d'aout i 856, deux fleurs femelles de Cucurbita pepo, de la variele nvijrm. s('questrees, des avant la floraison, sous des sachets de gaze qui en cloniiiaient les insectes, furent fecondees, I'une par le pollen du potiron ('. ninxiin(i]u I'autre par celui de la Melonee [C. moscliata). Les deux )v;nres grossnent (M donncreiit des fruits tout semblables pour le volume, il iorine et la consistaiue, a vnw (jui resultaient d'une fecondation normale. r,i»; (ruits o!n etc ouverts en Janvier 1837: ni dans I'un ni dans I'autre il M .^xisfait une seule grame embtyonnee. .. l-.niin. 'iaiiN cHe meme annee i8jG, trois fleurs femelles de Cucinni^ (387) abrssinicus y seqiiestrees par le fait meme de I'absence de toiUes fleurs males sur la plante au moment ou les experiences furent faites, et certainement vierges, farcnt fecondees, dii i4 au 19 aout, la premiere par ie pollen dn Citndlus vukjaris, la seconde par celui da melon, la troisieme par celui du Cilridlns cotocjntliis. Les trois ovaires donnerent des fruits de grosseur nor- ma!e, ce qui me faisait esperer une nombreuse provision d'hybrides pour I'annee suivante. Recoltes miirs dans les premiers jours de novembre, i!s tiu-ent ouverts le 16 Janvier de cette annee; mais, a mon grand desappoin- tement, toures lenrs graines se trouverent vides ; pas une seule ne contenair la moindre trace d'embryon. » Dans tons les cas quo je viens de citer, il n'est guere possible d'at- tribuer la grossification des ovaires a une autre cause qu'a Faction des pollens dt'^poses sur les stigmates des fleurs femelles, car ccs dernieres al>an(loiuiees a elles-memes sans fecondation, auraient tres-probablemcnt |)(''!i, comme j'ai pu m'en assurer souvent, et particulieroment dans le cas dv VKr'xdiuni. Mais ces pollens, appartenant presque tonjours a des especes fori eloignees de celles qui faisaient le siijet des experiences, n'ont exerc*'^ aucune ou presque aucune action sur les ovules, tantot restes sans aucun accroissement, tantot n'ayant guere developpe que les membranes qui les constituaient au moment de la (loraison. 11 est done permis de conjec- turer que le pollen n'agit pas seulcment sur les ovules, et qu'il est des cas on son action porte sur I'ovaire lui-meme et sur le fruit. Je ne livre toute- fois cette conclusion qu'avec reserve, invitant les botanistes pbysiologistes a rep6ter ces experiences, et me promettant moi-memc de les continuer. « MKCAMQUE. — Memoite sur la poii&see des terres avec ou sans surcharge; parM. DESAIVr-GuiLHExM. (Commissaires, MM. Dupin, Poncelet, Morin.) « Dans un travail important sur la stabilitcdes revetements, public au n'' 1 3 tlu Memorial du Genii' ^ M. Poncelet a fait connaitre des formules gra- phiques, d'une elegance tres-remarquable, pour determiner la poussee exer- cee contre une paroi plane parun remblai sans surcharge on avec une sur- charge constante uniformement repartie par rapport a un plan horizontal, (es formulessont applicables a un remblai prismatique quelcou(pie a aretes horizoiitales paralleles a la paroi, mais a la condition que Ion connaisse d avanceou que Ton ait determine par un tatonnement prealable, la face du ( 388 ) pai' consequent au cas ou le profil du remblai est une courbe donnee. Per- sonne n'a ajoute, a ce qua dit M. Poncelet, rien qui en vaille la peine (i), *> Nous nous proposons, dans le Memoire que nous avons I'honneur de soumettre a rAcademic, de determiner directeinent le plan de rupture, et la pouss^e d'un remblai dont Ic profil est un polygone ou une courbe quel- conque et qui est soumis a des pressions verticales, variables dans son profil, suivant une loi quelconque. Cette solution sera, comme on voit, beaucoup plus generate sous tons les rapporrs que celle de M. Poncelet. » MhicANiQUE APPLIQUEE. — Defctiils des soupapes de sdrete et de-s manomelres a air libre du modcle ic plus generalement adopte; moyen d'j remedier ; par M. J. CocHAUx, de Bruges. ( Commissaires, MM. Regnault, Morin, Seguier.) « Mes rapports avec de nombreux industries faisant usage de machines a vapeur m'ont fourni, dit I'auteur, I'occasion de constater qu'en general les soupapes de surete se soulevent avant le temps voulu et que Tissue de la vapeur a lieu presque toujours avant que le manometre a air libre dont on fait usage de preference, et avec raison, indique la pression maxima autorisee. J'ai cherche les causes de ces pretendues anomalies et les moyens d'eviter ces fuites de vapeur par les soupapes, qui causent aux industriels un si notable prejudice. Ces moyens sont exposes dans le Memoire que j'ai I'honneur de soumettre aujourd'hui a I'Academie. v PHYSIOLOGIE. — Accommodation artiftcielle ou mecanicpie de CcbU a toules les distances; par M. Stoltz. (Extrait.) (Commissaires, MM. Pouillet, Milne Edwards, Cl. Bernard.) " L'Academie, dans sa seance du i5 decembre dernier, a recu de M. Bre- ton, de Champ, une communication surl'adaplation dela vue aux differentes distances obtenue par une compression mecanique exercee sur le globe ocu- laire. Ces experiences ont la plus grande analogic avec des experiences que nous avions faites nous-meme des i855 et communiquees a diverses per- sonnes; elles nous ont paru d'ailleurs moins completes que les notres que, (i) Le Memoire de M. Poncelet a pan oiissee des terres onr repete en d'autres ( (389) pour cette raison, nons soiihaitons faire comiaitre a I'Academie par im court resume. » Premiere experience. — On dispose le petit appareil aussi simple qu'exact decrit par MuUer pour constater ie phenomene de raccommodation et qui consiste en deux epirigles implantees a quelque distance, comme 20 centi- metres, Tune de I'autre sur une feuille de papier ou de carton et de maniere que leurs extremites soient alignees. Apres avoir constate que I'oeil ne pent ies voir toutes deux distinctement en meme- temps, on procede a I'acconi- modation que je nomme artificielle^ de la maniere suivante : On vise I'epingle la plus rapprochee, qui apparait nette, tandis quel'autre est nebuleuse. Mors, renversant un peu la tete en arriere, la paupiere superieure abaissee sur le globe de I'oeil jusqu'a recouvrir environ la moitie de la cornee, on pose un doigt sur le rebord orbitaire au niveau de la commissure externe, sans tou- cher le globe oculaire, et on tire tres-legerement en dehors hi paupiere supe- rieure de maniere a la tendre comme un voile qui comprime et aplatit mode- rement la cornee. Cette simple manoeuvre, qui n'a rien de penible pour I'oeil, quandelleestfaiteavecunpeud'habitude,ameneunsinguiierchangementdani raccommodation : Ja premiere epingle, qu on voyait distinctement, devient nebuleuse et la secoude devient distincte. I/accommodation s'est transportee, artificiellement et malgre la volonte, de la premiere epingle a la seconde. » Ce qu'il y a surtout de surprenant dans cette experience, c'est que le doigt est entierement le maitre de Faccommodation. Quelque effort iiite- rieur qu'on fasse pour ramener la vue distincte a la premiere epingle, on ne pent y parvenir, taut que le doigt reste en place; des qu'il cesse de tirer la paupiere, de comprimer I'oeil et d'aplatir la cornee, sur-le-champ et sans transition I'accommodation se retrouve a la premiere epingle oii Ies efforts de la volonte tendaient a la maintenir. » Deuxieme experience. — C'est I'inverse de la precedente. L'oeil vise et apercoit distinctement la seconde epingle, c'est-a-dire la plus eloignee. Pla- cez alors un doi^t a Tangle externe, un autre a I'angle interne de I'oeil, et comprimez transversalement et tres-moderement le globe oculaire de ma- mere a augmenter un peu la convexite de la cornee. Vous changez par cette manoeuvre, qui n'estguereplus difficile que la precedente, I'accommodation, et vous ramenez la vue distincte a la premiere epingle ou la plus rapprochee, tandis que I'autre devient nebuleuse. Ici, comme dans I'autre experience, vousserez surpris de ne pouvoir, a volonte et par un effort intrrieur meme energique, ramener la vue nette a I'epingle la plus eloignee. Les doigts res- tent incontestablement les maitres de I'accommodation.... C. R. 1857, 1" Semeslre. (T.\l.IV, ^o (j. 5l (390) » A cote de ces experiences, il est utile de placer certains faits qui out avec elles une intime relation. G'est ainsi qu'il ne faut voir dans le clignement d'yeux bien connu des myopes qu'un moyen d'aplatir un peu la cornee et d'accommoder la vue aux objets eloignes. » Les myopes savent aussi qu'une secretion de larmes un peu abondante, au moment ou le liquide parcourt la rigole formee par la cornee et le bord de la paupiere inferieure, produit un allongement extraordinaire de la vue, ce qui ne peut s'expliquer que par un redressement de courbure que le li- quide produit sur la cornee, » De ces experiences et de ces faits il nous semble logique de conclure : » i^. Qu'un changement physique dans la disposition de Foeil est la cause de I'accommodation ; » 2". Que ce changement est la cause unique et indispensable de Taccom- inodation ; » 3°. Le changement survenu dans la disposition physique de I'oeil nous j)arait porter presque exclusivement sur la courbure de la cornee. » 11 resterait a rechercher sous rinfluence de quelle force s'accomplit le changement de courbure de la cornee. Nous pensons, avec plusieurs physio- logistes, qu'il est du a Taction des muscles oculaires, et, chez certains oi- seaux, a Taction du muscle de Crampton. Ces muscles peuvent augmenter evidemment la convexite de la cornee. Quant a son redressemeut, il tient a Telasticite naturelle des parties, et surtout, selon nous, a Taction de lapres- sion atmospherique qui agit en sens inverse de Taction musculaire. » MEDECllSE. —Memoiresur f ulcere contagieux de Mozambique (ulcere pianiforme); par M. Ph. -A. Vinson, de Tile de la Reunion. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Rayer, J. Cloquet.) « Le pian etant une affection qui ne se developpe que dans les contrees africaines, echappe par cela meme, dit Tauteur, a Tobservation des mede- cins europeens ; aussi voyons-nous dans des ouvrages d'ailleurs estimables confondre sous ce noni plusieurs maladies bien reellement diflerentes. Une de celles auxquelles on a improprement attribue ce nom de pian m'a paru meriter d'etre mieux connue, et je me suis propose de la decrire dans le Memoire que j'ai Thonneur de soumettre au jugement de TAcademie. » Cette maladie, qui ne se voyait plus dans notre ile depuis la suppres- sion de la traite des noirs, est reparue depuis peu, en meme temps que les hommes de la cote africaine amenes comme travailleurs libres. Elle est ca- (Sgi ) racterisee par un ulcere de grandeur variable, mais dispose a s etepdre et a acquerir des dimensions considerables, toujours situe aux membres infe- rieurs, eminemment contagieux, a bords releves et legerement fongueux, a centre deprime ou plat, et secretant une matiere serosanieuse, fetide, abon- dante, qui penetre en quelques heures les bandages les mieux faits. '» Je donne dans mon Memoire des observations que j'ai recueillies re- cemment dans deux circoristances ou j'ai pu conslater ses caracteres et sa nature contagieuse : dans un cas, il s'agissait d'ulceres communiques par une fenime de Madagascar a des naturels de I'lnde { pays ou cette affection n'est pas connue) ; dans I'autre circonstance, I'affection a ete observee sur quatorze noirs venus de Mozambique a File de la Reunion. » Le traitement indique pour le pian et la syphilis est aussi celui qui reussit le mieux pour I'ulcere contagieux de Mozambique : a I'exterieur, les cauterisations repetees a I'aide d'un agent energique (nitrate acide de mer- cure), liqueur de Plenck, etc.; a Finterieur, la liqueur de Van-Swieten ; enfin le pansement avec I'onguent egyptial. Get onguent a de plus I'avanta- tage d'ecarter les mouches, insectes que je regarde comme un des moyens de propagation de la maladie quand, apres avoir demeure plus ou moins longtemps sur un ulcere contagieux, ils se transportent immediatement sur luie ecorchure ou ulcere simple. » ■ Note sur une affection specials aux mecaniciens et aux chauffeurs attaches aux chemins de fer ; par M . H. de Martinet. (Extrait par Fauteur,) (Commissaires, MM. Serres, Rayer, Seguier. ) « L' exposition sans abri, sur les locomotives, expose les mecaniciens : » 1^. Aun inconvenient professionnel, dont on pent se rendre compte en passant la tete hors des wagons, c'est-a-dire a une trombe d'air froid qui paralyse la respiration, congestionne la face ; » 2°. A une maladie profession nelle developpee par Finspiration des gaz oxyde de carbone, acide carbonique qui s'echappent du foyer. » Le systeme nerveux est lese, les sujets maigrissent, la faculte generatnce seteint, le corps est agite de soubresauts, de convulsions; Fintelligence laiblit. Des affusions froides sur le rachis me paraissent etre, sous le rap- port medical et hygienique, le moyen principal a employer. Comme pro- I'hylaxie, je voudrais demander aux administrations de reduire le tra- vail des ouvriers en doublant leur nombre; d'adapter aux machines une galerie protectrice dans le genre de celle qui existe a la machine Crampton, (39^) soit mieux line galerie vitree on un treillage metalliqiie. Non-seiilemen s'agit de la sante de plusieiirs milliers d'oiivriers, mais anssi de la des voyageiirs; car la fatigue produite par un long travail et I'exposition a I'air froid paralysent les forces des coiiducteurs, ne leur laissent pas assez de presence d' esprit pour la condiiite de leur machine. » M. Leriche adresse un Memoire sur r^mploi du seton filiforme pour ouvrir les tumeurs, et demande que ce nouveau travail soit soumis a I'exa- men de la Commission deja saisie de sa premiere communication et de celle de M, Bonnafoml sur le meme snjet. (Renvoi a la Commission deja nommee.) M. Valat envoie une suite a son Memoire sur les logements insalubres et siu' les moyens a prendre pour en diminiier progressivement le nombre jusqu'a complete suppression. (Commission precedemment nommee.) M. BocLu presente la description et la figure d'un nouvel appareil qu'il a unagint' pour appliquer aux besoins de la medecine I'excitation electrique. (Commission precedemment nommee.) M. IJCREAU, qui avait precedemment adresse an concoiirs pour les prix de Medecine et de Chirurgie un travail sur « la famille des Loganiacees et sur les plantes qu'elle fournit a la medecine », envoie aujourd'hui, Ifonfor- menient a une des conditions imposees aux concurrents, une indication de c e qu'il considere comme neuf dans son travail. M. i>E Kericuff envoie de Morlaix des « Reflexions sur la refraction de la lumiere, ses lois, ses effets et leur application aux sciences, particulierement a I'astronomie )3 . (Commissaires, MM. Babinet, Pouillet, Despretz.) M. BouNicEAu envoie mi resume de ses communications successives sur la sangsue officinale. (Renvoi a la Commission precedemment nommee.) I/Academie recoit et renvoie a I'examen de la Section de Medecine consti- tuee en Commission speciale pour le prix du legs Breant, un Memoire de (393) M. J. Lacoste sur le cholera, mi opuscule imprime de M. I'abbe Piolaxti, piece a Tappiii de deux autres precedeniment envoyees par lui, et des documents presentes par M. Brunet a I'appui de ses precedentes commu- nications sur les effets d'un remede qu'il emploie dans le traitement des dartres. CORRESPONDANCE. M. Owen adresse ses remerciments a 1' Academic, qui, dans la seance publique du i fevrier courant, lui a decerne \e prix Citvier. « L'Academie, dit M. Owen, en honorant de cette distinction mes efforts pour I'avancement' de I'anatomie comparee et de la zoologie m'a accorde la recompense la plus flatteuse a laquelle je pusse aspirer. Quels suffrages, en effet, pouvaicnt valoir a mes yeux ceux de ce corps illustre dont les travaux out fourni a la double science de la zootomie et la zoologie les fon- dements les plus solides, lui ont fait faire les progres les plus rapides et les mieux assures. II ne fallait rien moins qu'une aussi large base, une activite aussi constante et aussi bien dirigee pour asseoir d'une maniere permanente une science nouvelle, qui est la gloire de la France et de son celebre Institut. » Le nom attache au prix dont j'ai ete honore en double le prix pour moi, puisque c'est le nom du grand homme qui est le creafeur de la paleontologie. Ce prix rappelle vivement a mon esprit I'epoque heureuse de ma vie ou, au Jardin de Plantes, j'etudiais les principes de I'osteologie comparee et ou j'apprenais dans les galeries du Museum, sous les yeux et souvent guide par la Yoix de Cuvier, a en faire Fapplication a la paleon- tologie. Je dois aux lecons directes de ce grand homme, a celles que j'ai puisees dans la meditation de ses immortels ecrits, une grande part des succes que j'ai obtenus depuis. Je suis done -tenu envers la France a une double dette de recom^iiissance pour la recompense qu'elle m'accorde aujourd'hui et pour I'acquisition des connaissances qui m'ont valu cet honneur. n M. Simpson, qui, dans la meme seance publique du 2 fevrier, a reru un des prix de la fondation Montyon pour avoir introduit I'anesthesie par le chloroforme dans la pratique chirurgicale ; M. Fabhe, qui a obtenu un des prix de Physiologic experimehtale pour ses recherches sur divers points de la physiologic des insectes; et M. Filhol, qui a obtenu une recom- pense pour ses travaux sur les eaux minerales des Pyrenees, adressent egalement leurs remerciments a I'Academie. ( 394 ) CHIMIE MiNERALE. — Du magnesium, de sa preparation et de sa volatilisation; MM. H. Saixte-Claire Deville et Caron. « Les proprietes chimiques et physiques du magnesium offrent a Fetude nn tres-grand interet relatif a la place que ce metal inter mediaire doit oc- cuper dans la classification actuelle, telle quelle a ete donneepar M. Thenard. « Les proprietes chimiques du magnesium ont ete determinees avec une perfection extreme par M. Bussy, auquel on doit la decouverte de ce mietal, et toutes les experiences que nous avons faites sur des masses de metal qu'il aurait ete impossible de se procurer a I'epoque ou M. Bussy a fait son tra- vail, onl confirme les resultats qu'il a introduits dans la science. II en est de meme de ce qu'a public a cet egard M. Bunsen qui a eu a sa disposition des quantites relativement considerables de magnesium. » II existe pourtant une des proprietes physiques de ce metal qui n'a pas encore ete constateeet sur laquellenous appelons I'attention de I'Academie ; c'est un fait nouveau qui rapproche le zinc et le magnesium deja si voisins, etleur donne une propriete commune de plus. Le magnesium est volatil comme le zinc et a peu pres a la meme temperature. Nous en avons distille facilement une trentaine de grammes dans les appareils en charbon dont la description a ete deja donnee par Tun de nous. Quand le magnesium est pur, il ne laisse pas de residu, et le metal sublime est blanc, entoure dune petite quantite d'oxyde. Quand il est impur, il laisse dans la nacelle de char- bon une certaine quantite dematiere noire tres-legere ettres-complexe, sur la nature de laquelle nous reviendrons, et alors le magnesium distille est re- couvert de petiles aiguilles incolores et transparentes qui se detruisent as- sez rapidement en se transformant en ammoniaque et magnesie : ce qui in- dique pour le magnesium I'existence probable d'un azoture analogue a ces corps remarquables que M. Wohler et M. H.Rose ont deja decouverts pour un certain nombre de corps simples. » Le magnesium fond a une temperature bien voisine de la temperature de fusion du zinc. Un peu plus haut ils'enflamme en produisant une flamme eclatante au milieu de laquelle on distingue de temps en temps des aigrettes bleu-indigo, surtout quand on lance sur le bain metallique en fusion le jet d'oxygene d'un chalumeau a gaz tonnants. La combustion du magne- sium s'accompagne de tons les phenomenes observes pour le zinc et qui de- notent un metal volatil, dont I'oxyde est fixe et infusible : flamme eclatante, depot de pompholix magnesien et combustion rapide. » Nous avons trouvela densitedu magnesium egale a 1,73. Nousetudious ( 395 ) t avec detail sa malleabilite, sa ductilite et les proprietes phy- siques qui en dependent. Enfin nous donnerons le chiffre de sa conductibi- lite electrique, determination interessante a cause de I'excessive legerete du metal. Le magnesium se lime tres-bien et se brunit a merveille. II se con- serve assezbien a I'air, quand il est pur et que sa surface est polie, compa- rable encore, sous ce rapport, au zinc, qui resiste peut-etre un peu plus que lui. >^ Pour preparer le magnesium nous employons un procede utilise deja pour I'aluminium, mais qu'il faut modifier un peu lorsqu'on I'applique au magnesium, metal plus leger que la scorie dans laquelle 11 se produit. » On prepare le chlorure de magnesium avecun soin extreme par le pro- cede habiluel: on en prend6oo grammes qu'on meleavec loo grammes de sel marin fondu ( ou mieux du melange de sel et chlorure de potassium de M. Wohler) et loo grammes de fluorure de calcium pur, le tout pulverise prealablement. On ajoute loo grammes de sodium en morceaux qu'on me- lange intimement avec la poudre de chlorure, et on jette le tout, au moyen d'une petite main en tole, dans un creuset de terre bien rouge qu'on ferme avec son couvercle. Au bout de quelque temps la reaction se manifeste. Quand tout bruit a cesse, on decouvre le creuset, on agite avec unetige de f'erjusqu'a ce que le melange de toutesles parties fondues soit homogene et que la partie superieure du bain soit bien decouverte ; on voit alors mani- testement les globules de magnesium se montrer : on laisse le creuset refroi- dir hors du feu, et, quand la masse saHneest prete a se figer, on agite encore et on rassemble avec la tige de fer toutes les petites masses metal liques eparses, de maniere a n'en former qu'une seule, et on coule le tout sur une pelle ou une lame de fer. Encassant la scorie, on trouve les globules de ma- gnesium, qu'on enleve. On pent refondre la scorie une et meme deux fois : Oil retirera encore un peu de magnesium chaque fois; 600 grammes dechlo- rure de magnesium reagissantsur 100 grammes de sodium nous ont donne 43 grammes de magnesium. » Le magnesium brut est introduitdans une nacelle de charbon enfermee elle-meme dans un tube de charbon et chauffee au rouge vif presque blanc, pendant qu'un courant d'hydrogene lent traverse I'appareil. Le tube etant tortement mcline danslefourneau, toutle magnesium se condense en avant de la nacelle, et on le recueiUe facilement quand le tube est froid. » On le fond ensuite dans un melange de chlorure de magnesium, de sel marin et de fluorure de calcium. En augmentant un peu la proportion de celui-ci qu'on ajoute graduellement au bain en fusion, on rend la scorie ( 396 ) moins fusible que le magnesium, de sorte qu'on peut couler le magnesium au moment ou la scorie vient de se prendre en masse. ,) Quand on distille du magnesium et que le courant d'hvdrogene est ra- pide, un peu de poussierc metallique tenue estemportee assez loin et reste en suspension dans I'hydrogene qui sort des appareils. Si on met le feu au ^az, on a une des plus belles flammes qu'on puisse produire. C'est une char- mante experience de cours. » Des experiences sont entreprises depuis longtemps au laboratoire de I'Ecole Normale, })our arriver a operer la reduction des alcalis terreux par le cbarbon. Lesresultats en serontbientot soumis au jugement de l' Academic. » vmstOLOGiE. — J blation successive des capsules surrenales, de la rate et des corps ihrroides sur des animaux qui survivent a [operation; Lettre de M. Phili- « J'ai eu riionneur de presenter a I'Academie des Sciences, le lo no- vembre dernier, une Note prouvant que les animaux peuvent vivre sans cap- sules surrenales, et le 20 decembre une autre Note indiquant la cause pre- sumee de la mort de trois animaux sur lesquels j'avais pratique I'extirpation de ces organcs. Aujourd'hui je viens annoncer a I'Academie que j'ai pu, sur les memes animaux (rals) enlever non-seulement les capsules surrenales, mais encore la rate et les corps thyroides sur deux jeunes rals albinos {Mus rattus), ages de 1 mois. Parle procede operatoire que j'ai indique dans ma premiere Note, j'ai enleve les capsules surrenales, la droite d'abord; puis, dix jours apres, la gauche. Ces animaux etant au bout d'un mois parfaite- ment retablis, je leur ai extirpe la rate en faisant a la region laterale gauche de I'abdomen une petite ouverture dont j'ai reuni ensuite les bords par un point de suture. La guerison complete ne se fit pas attendre longtemps, et je pus alors enlever sur ces memes animaux les corps thyroides en pratiquant une section longitudinale sur la region anterieure du cou, au niveau de la trachee-artere. En ce moment, ces animaux, ages de 3 mois, sont tout a tait bien portants, quoique prives des capsules surrenales depuis soixante- sept jours, de la rate depuis vingt-six jours, et des corps thyroides depuis sept jours. » Je saisis cette occasion pour annoncer a I'Academie que je poss^ecle manitenant un rat male vivant depuis quatre mois sans capsules surre- nales et un ral femelle depuis quarante-trois jours, sans aucune modifica- tion apparente dans leurs fonctions. La femelle, apres I'operation, a ete mise avec un male et a produit une portee de huit petits qu'elle a eleves. ( 397 ) » M. Brown-Sequard, dans trois communications faites a I'Academie des Sciences ]e i5 aout, le 8 septembre i856 et le 9 fevrier 1857, a cherchea pronver : » i*^. Que les aniraaux ne peuvent point vivre prives de deux capsules surrenales. » J'ai demontre le contraire, car plnsieurs animaux ont survecu a I'ex- tirpation des deux capsules surrenales et ne presentent aucun trouble fonc- tionnel. J'ai enleve ces organes sur neuf rats et aujourd'hui quatre d'entre eux sont dans un etat de sante aussi parfait que possible. » :?°. Que I'extirpation des capsules surrenales determine des vertiges el des convulsions. « J'ai opere des chieiis, des chats, des lapins, des cochons d'Inde ct des rats, et je n'ai vu des convulsions survenir que sur un chat : la douleur ma paru un phenomene tout a fait exceptionneL » 3°. Que les fonctions de ces petits organes semblent etre au moins aussi importantes que celles des reins, car, lorsqu'elles manquent, la mort a lieu en general plus vite qu'apres I'ablation des reins. » Mcs experiences renversent completement cette assertion : des ani- maux ont vecu et vivent sans capsules surrenales, tandis que la mort est le resultat inevitable de I'ablation des reins. » 4°. En6n, que si la vie dure apres I'ablation des capsules surrenales, cela doit dependre probablement de ce que leurs fonctions peuvent etre executees par d'autres organes, comme par exemple les corps thyroides ou le thymus. » Cette supposition tombe encore, au moins en partie, devant I'expe- nence. J'enleve les capsules surrenales sur deux rats ; les fonctions de ces (Hganes vont-elles etre executees par les corps thyroides? j'extirpe ces corps; la sante des animaux n'en parait pas ressentir aucune atteinte. Est-ce la rate qui suppleera les capsules surrenales? mais je I'ai enlevee vingt jours avant d'extirper les capsules. Est-ce enfin le thymus.? mais c'est la un I une existence transitoir ; pent, par consequ( •emplir des fonctions permanenles, telles que doivent etre les foncti< * ipsuies surrenales. Ce n'est done ni par la rate, ni par les corps thyroideh, I'ar^ le thymus que les fonctions des capsules surrenales sont executees ■ s I'ablation de ces derniers organes. " le crois done pouvoir plus que jamais maintenir mes premieres con- ! tsions. J Hjouterai a ces conclusions que les animaux peuvent vivre prives ( 398 ) a ia ibis des capsules siirrenales, dp la rate et des corps tliyroides, que, par consequent, aucun de ces organes n'est esscntiel a la vie, et qu'enfni ils nc sont pas charges de se snppleer reciproqnenient. » 31. llloREL deniaiide et obtienf rautorisatioii de re[)ieiidre un Memoire rpi'il avait precedemnieiit preseiite et qui n'a pas ele roljjet d'liii Kapport. ^e Memoire, que Tauteur se propose de sournettre de nouvean au jugemeut |p i'Academie apres I'avoir complete, a pour titre : « Kssais aeronauticptes ' hydronautiques bases sur I'etude des organes de la locomotion des oisianx et des poissons » . 31. DucHAHTRE deuiaude Tautorisation de reprendre des figures jointes a deux Meuioires qu'il avail successivement presentes. u Quoique ces deux Memoites, dit M. Duchartre, aient ete I'objet d'un Rapport, j'ose es[)erer tjuc r Academic, suivant en cela de nombreux precedents, voudra bien m'autoriser a relirer ces figures dont je n'ai pas garde de double, et sans les(jue!les il me serait impossible de songer a publier des recherches d'or- t\-^nte {Jatropha-manifiot^h., Maniliot utilis- sima, Euphorhidcees, groupe des Ricinees), cultivee dans toute I'Amenque nieridionale, dans I'lnde coninie dans nos possessions des Antilles et de la nier deslndes. Cette plante, tres-productive, donne desiacines tuberculeuses feculentes, d'nn voliuiie souvent considerable. » Elle coniprend, d'apres M. Bou&singault, deux varietes entre lesquelles uii i)ot;)niste bnbjl(>, M Goudot, n'a pu etablir de caracteres distinctifs de nature a en Faice deux especes. Ces varietes sont designees dans I'Amerique nieridionale sous les nonis" de Viicd didce ou douce et Yuca brava ou ine- chante; celie-ci doit son noui a sa propriete veneneuse : on a reconnu depuis longteuips que le principe actif dans ce cas devait etre volatil ou tres-alte- rable par la cbaleur; car les animaux qui consomment les tubercules a IV'tatcru en eprouvent de tres-graves accidents, son sue fait perir les mou- ciies qui viennent I'aspirer uti instant : mais il suffit que la pulpe de Manioc ait ete soumise a la cuisson ou a une legere torrefaction partielle pour que les bommes ainsi que les animaux puissent la consommer impunemeut : c'est meme une des plus precieuses, des plus feculentes et des plus abon- dantes ressources alimentau-es de ces contrees cbaudes. » La preparation des aliments qu'on en tire est tres-simple : les tuber- cules, grossierement divises a I'aide d'une rape formee de cailloux en frag- ments encbasses dans un morceau de bois, laissent ecouler une partie de leur sue; la pulpe egouttee d.ms un liitre d'ecorce, cbautfee dans des vases en terre jusqu'a legere torrefaction de la surface en contact avec les parois, coustitue la cassave, aliment qui remplace le pain ou represente la base priii- cipale de la nourriture des natiu'eis du pays. n La petite quanfite de ferule cpii se depose dans le sue est ordinaire- nient agglomeree so!is forme de granulations en la cbauffant tout bumide siu' des plaques (i 1. Cette methode. employee sans doute en vue de cbasser ( 4o3 ) Iroduit en Europe par la voie tin commerce, que chacuu connait sous le nom de tapioca et que Ton prepare egalcment aujourd'hui avec les autres lecules amylacees indigenes on exoiiques, exemptes d'odeur et de saveur desagreables (i). » "Voici les observations que j'ai faites en examinant les echantillons qui me sont parvenus. » Les racines tuberculeuses de Manioc plusou moins developpees, pyri- formes ou allongees, a I'etat frais ou immergees dans I'eau pendant six heures atin d'humecter la superficie un peu dessechee, se depouillent aise- ment de leur partie corticale. » Celle-ci, brune exlerieurenient, blanchatre a i'interieur, ne laisse pas directement dissoudre de matiere coloree dans Teau; cependant eile con- tienfune substance colorable en brun sous I'influence de I'air et de Tam- moniaque. Traitee successivement par I'acide chlorhydriqueetendu, puis par un legerexcesd'ammoniaque, elle communique an liquide une teinte bruiie, graduellement plus foncee; en chassant i'exces d'ammoniaque par un cou- rant d'air chaud, puis saturant le surplus avec I'acide sulfurique concentre, on fait apparaitre I'acide pectique gelatiniforme. Toutefois, le tissu ne se desagrege pas, d'ou Ton pent conclure que les cellules sont reliees plus for- tement que par des pectates, et, sans doute, presque exclusivement par les adherences entre la cellulose dont les reactifs speciaux accusent la presence. Le tissu cellulaire de cette portion corticale renferme de la fecule en faible proportion et en granules tres-petits. L'epiderme brun qui le recouvre con- tient, sec, 0,812 d'azote, representant 5,278 de matiere azotee; il renferme en outre de la substance grasse et de la silice. » Quant a la masse tuberculeuse blanchatre sous-jacente a laquelle res- tent adherents les faisceaux vasculaires, elle differe tres-notablement et a plusieurs egards de son enveloppe corticale. » En effet, les grains de fecule amylacee s'y montrent plus volumineiix et heaucoup plus ahondants. Un grand nombre, globuliformes, presenlent, a partir de I'opercule, improprement appele hikj des fentes divergentes ou etoilees. L'action successive de Tacide chlorhydrique etendu, de Eeau et de I'ammoniaque, en presence de I'air, rij developpe pas de matiere brune; en agitant dans un flacon les tranches minces perpendiculaires a I'axe, ainsi traitees, une dislocation se manifeste entre les cellules qui se separeut en scries i) Ce qui caiucterise le tapioca, ce n'est done pas line fecule >peciale, c'est raj,'glomera- dans le sens des rayojs. Ccs Kn voyant la [)roportion considerable de fecule amylacee que les ibercules de Manioc renferment, on doit croire que I'extraction directe e ce principe iramediat, a I'aide des appareils perfectionnes en France our exlraire la fecule des poinmes de terre, permettrait d'utiliser ceux de es tubercules qui excedent la consommation sous forme de cassave et de » La fecule, bien lavee et sechee, ne conserverait sans doute aucun prin cipe veneneux, et serait applicable aux divers usages des fecules indigene et exotiques. ). La preparation de I'aicoo!, au moyen de la saccharification par la dias tiise (3) ou par Tacide sulfiu'ique, pourrait etre plus avantageuse encore, di nioins en ce qu'(41e donnerait lieu d'extraire par les agents de saccliarifica fion I'amidon renferme dans les celhiles non dechirees de la pulpe; celle i apres son traitement par la diastase (de Forge germee) pourrait servii animaux, car en passant dans Fappareil distillatoin T ) Les tr= tnches 1 jlanchutres i de Mil inioc dec ortique, exf .ediees i ipres dessicca tion, nant encore 0,128 d'eau, ont donne o,4o6 d'azote 6qu livalent a 0,4579 de la sii .nee comple teinent seche. (:i) Ces sul bstances grasses son It soil ibles dan: s Talcool an hydre. dies offrent une (•( >tancc graiss eusc du< 2 u rinterposition d'unepar ■tie blanche cristallis ;ee, tandis cp lie I'au )rtion demeu re fluid c et jaunatn e a 1,1 L tempera turede.gc iegres; insipides an c ontact l.ingne,elle s dovek >ppent une a icrete notable a la gorge. 3) Ensui^ ?ant ce procede on ; I obte nu dans \ m olainbic d'cssa; d e Gay-Liissac 9,8 iV "' P"r pour 100 do tuhercule n^ nrmal eUe se rroriverait soiimise a h le principe veneiieux. » Quant a I'alcool obteiiu, ( 4o6 ) I temperature lors meme qi ; de I'll I'ebullition qi retiendrait une li chasserarf proportion notable d'acide cyanhydiique appareils rectificateius qui eli comme les produits moins vol , on I'epi] atils que 1 ale ait 1 ool. sans diffic.dte ; It les produits k I'aide des plus volatils » Des faits qui precedent on pent a » i«. Que les tubercules du Manioc s 'ont lure nombre des pli LIS riches en tecule amylacee; » 2°. Que la partie corticale renferme en moindres proportions et de plus petits granules amylaces ; qu'elJe contient un principe colorable en brun qui ne se retrouve pas dans la masse tuberculeuse blanchatre; » 3". Que la variete veneueuse a I'etat cru contient de I'acide cyanhy- (irique, poison violent, niais facile a eliminer en raison de sa grande vola- » 4"- Qu'elle renferme en outre une substance grasse (en partie cristalii- sable et en partie fluide) donee d'une acrete persistante a la gorge; » 5°. Que lextraction directe de la fecule ou sa transformation en glu- cose et en alcool offrent les inoyens de tirer parti des tubercules qui exce- tlent la consommation lia})ituelle du pays, sous la forme de cassave et de tapioca; » 6" Que I'interet de ces applications en certaines con trees pourrair s accrottre si Ton employait les pulpes convenablement traitees ( ou debar- rassees du principe toxique) a la nourrituve des animaux ; » 7". Qu'enfin plusieurs des faits consignes dans cette Note viennent a I'appui des lois generales deduites de mes observations precedentes sur la composition et les developpements des vegetaux (i). » ANALYSE MATHEMATIQUE. — Tlieorie nouvelk des residus; par M. AcGUSTiN Cauchy. § I. — Considerations generales. « Gest dans le premier volume des Exerckes de Mathematiques, public en 1826, que j'ai, pour la premiere fois, expose les principes du calcul des residus, qui, comme je I'ai fait voir et comme Tout aussi montre divers auteiirs, entre autres MM. Blanchet et Tortolini, s'applique avec succes. (i) Voyez les tomes VIII et IX des Samnts Etrnngers et les tomes XX et XXII des Mt- ( 407 ) iion-seiilemenl a la decomposition des fonctions rationnelles et a la deter- mination des integrales definies, mais encore a I'lntegration des equations differentielles ou aux derivees partielles, el a la solution d'un grand nombre de problemes, specialement de ceux que presente la physique mathema- tiqiie. Toutefois la definition que J'avais d'abord donnee du reiidu partiei on integral d'une fonction laissait quelque chose a desirer. A la verite, cette definition etait analogue a celle que Lagrange a donnee de la fonc lion derivee; et de meme que, suivant Lagrange, la deriuee (Wme fonction j de X est le coefficient de la premiere puissance d'un accroissement £ attri- bue a la variable x^ dans le deveioppement de I'accroissement correspon- dant de 7 suivant les spuissances ascendantes de £, j'appelais resida pailitl de la fonction j, relatif a une valeur pour laquelle cette fonction devenau inhnie, le coefficient de £"' dans le deveioppement de la variation de j- sui- » iMais les detinitious precedentes de la derivee d'une fonction et de son residu partiel relatif a une valeur donnee de la variable s'appuient sur la consideration des developpements en series; et, coinme je I'ai remarque dans Wltudyse algebvique, il convient d'eviter I'emploi des series dont la conver- gence n'est pas assuree. On y p;nvient dans le calcitt inJinUesimal, en substi- tnant a la definition de Lagrange la notion claire et precise du rapport difffircntiel de deux quantites variables, et en desigiiant sous ce nom la limite vers laquelle converge le rapport entre les variations infiniment pe- tites et correspondantes de ces deux quantites. »' II etait a desirer qu'on put aussi appuyer le calcul des residus sur une notion claire, precise et facile a saisir, qui fut independante de la conside- ration des series. Apres y avoir inurement reflechi, j'ai reconnu que les principesetablis, d'une part dans mon Memoire de 18^5 snr les integrales prises entre des limites imaqinaires et dans le Memoire lithographic du 27 no- vembre i83i, d'autre part dans les Memoires que j'ai publics sur les fonc- tions monodromes et monogenes, permettraieut d'atteindre ce but. C'est ce que je vais expliquer en pen de mots. " Supposons qu'un point mobile dont Taffixe est z, se ineuve dans I'ui- le dernier cas, en decrivant ce contour, il louine autour de faire S dans 1. sens indique par la rotation d'une affixe dont I'argument croit avec It- t^uq)s. Soit d'ailleurs Z une fonction de laffixe z, qui reste nionodroniechus toute I'etendue de I'aire, et conserve une valeur finie en chaque })Ouit du contour. Enfiu, le cot>tour etant partage en elements Ires-petits, multiplions ( 4o8 ) ia variation que z subit qiiaiid on passe de I'ori^ine d'un element a son (^xtremite par une valeur de Z correspondante a un point de cet element. La somme des produits ainsi formes aura pour limite une certaine inte- grale (S). Or cette integrale, qui dependra en general non-seulement de la lonction Z, mais aussi de la forme attribuee au contour de I'aire S, de- viendra, du moins entre certaines limites, independante de ce contour, si Ja fonction Z, supposee deja monodrome dans toute I'etendue de I'aire S, est de plus monogme en chaque point de cette aire. En effet, dans cette li\ potliese, I'integrale (S) ne changera pas de valeur, si, le contour venaiit A se modifier par degres insensibles et a changer de forme, la fonction Z leste non-seulement monodrome et monogene, mais encore finie en chacun Si Taire S esl comprise entre deux circonferences de cercle > )ur centre commun le pole, I'equation (i) donnera ^Sd{Iz) = 1(z) ( 4i3 ) (4) SD{Fv)-SD{Un)= I (Z). » Comme on le voit, les equations fondamentales (j) et (3) se dediiisent immediatement des definitions claires et precises que nous avons adoptees. Ajoutons que pour tirer de ces equations les proprietes diverses des fonc- tious iiionodromes et monogenes, explicites ou implicites, leur decomposi- tion en fractions rationnelles, leur transformation en produits composes d'un nombre fini ou infini de facteurs, et leurs developpements en series periodiques ou non periodiques, specialement les theoremes de Taylor, de Lagrange et de Paoli, avec les conditions sous lesquelles ces theoremes sub- sistent, il suffit de s'cippuyer sur le principe general enonce dans le § V\ savoir, que le residu integral relatif a une aire limitee par un contour unique, ou comprise entre deux contours, equivaut a la somme des residus partiels relatifs aux diverses parties de cette aire decomposee en ele- ments, et a la somme des residus partiels relatifs aux points singuliers que renfermel'airedontils'agif. Ces points singuliers seront de deux especes distinctes, si la fonction Z se presente sous la forme d'un rapport, en sorte qu'on ait f (z) , F (z) etaut deux fonctions qui demeurent monodromes et monogenes dans tonte I'etendue de I'aire AS. Alors, en effet, on verifiera I'equation (6) i = o. soit en posant F(^): en posaii (7) ou de I'equation (8 ). Alors ; ■ aux racines de I'equation (7) c "ommerons le residu integral de Z relatif aux racines de I'une ou I'autre latits aux racines de I'equation (7) ou de I'equation (8) sera ce que (4i2) (lifl^rence eiitre les deux valeurs de I'integrale conespondantes a En consequence, on pourra dire que m et p soiit les deux liniitcs de z da la variation A (S) , ce que nous indiquerons en ecriva?it ces deux limites a sera le residu integral de Z relalif a I'aire AS, et si Ton nomme extraction I'o- peration par laquelle on extrait de la fonction Z le residu integral relatif a une aire donnee, si d'ailleurs on indique cette operation a I'aide de la lettre caracteristique ^', en ecrivant cette lettre devant la fonction Z renfermee entre deux crochets trapezoidaux et en placant au-dessous et au-dessus de la lettre c les deux limites de z, on aura L izi nij)rise entre deux circonferenc U' pole, I'equation (i) donnera AGi9(Z2)=:Z(Z), (4.3) ineiiie, Sd{F^)-Sd{Uu)= I (Z) » Gomine on le voit, les equations Ion da men tales (i) et (3) se dediiiseut immediatementdes definitions claires et precises que nous avons adoptees. Ajoutons que pour tirer de ces equations les proprietes diverses des fonc- tious nionodromes et monogenes, explicites ou implicites, leur decomposi- tion en fractions rationnelles, leur transformation en produits composes d'un nombre fini ou infini de factenrs, et leurs developpements en series [)eriodiques ou non periodiques, specialement les theoremes de Taylor, de r.agrange et de Paoli, avec les conditions sous lesquelles ces theoremes sub- sistent, il suffit de s'appuyer sur le principe general enonce dans le § I", savoir, que le residu integral relatif a une aire limitee par un contour unique, ou comprise entre deux contours, equivaut a la somme des residus partiels relatifs aux diverses parties de cette aire decomposee en ele- ments, et a la somme des residus partiels relatifs aux points singuliers que renferme I'aire dont i\ s'agit. Ces points singuliers seront de deux especes distinctes, si la fonction Z se piesente sous la forme d'un rapport, en sorte qu'on ait '^' ^ = ^1' f (z), F (z) etant deux fonctions qui demeurent monodromes et monogenes dans tonte I'etendue de I'aire AS. Mors, en effet, on verifiera I'equation ^( par suite faffixe d'un point singulier pourra etre racine ou de I'equa- Jio» (7) ou de I'equation (8). Alors aussi la somme des residus partiels re- latifs aux racines de I'equation (7) ou de I'equation (8) sera ce que nous "ommerons le residu integral de Z relatif aux racines de I'une ou I'autre pquation, e( ce que nous designerons a I'aide de la notation "^ [F{z)V "^' ^ F(zl ' fes crochets trapezoidaux etant appliques ou au denominaleur ou an nierateur du rapport — - . suivant que les racines considerees verifie sid(''n)ns specialement le cas ou, F(2) etant reduit a une fonct ut JaKixe dun pou.t renferine dans I'aire AS. Aiors le facteur Z < *^=:i;G^!.)^ I, .-u egani a la lonmik. 9) et a Itqiiatioii lol ilu j f(„.) = GJll9^>dHc,lfJ^ + ': 4.5 ) [eanr entre elles les deux lettres z et w, les affixes des points singii qui offrent des modules compris entre les rayons des deux ( teurs, le residu integral compose de residus partiels correspondants a ces racines, sera ti„e somnie de termes de la forme le module de r pouvant etre suppose aussi petit que Ton voudra. Cela pose, equation (i3) aura la vertu de transformer une fonction monodrorne et monogene quelconque {{z) de la variable z en une somme de moyennes isotropiques dans chacune desquelles la fonction sous le si^ne / sera pro- portionnelle a un rapport de Tune des trois formes le module de z etant compris entre les modules de u et de p, et le module cie C pouvant etre suppose infiniment petit. Or les derivees de'ces trois lap- ports differenties une ou piusieurs fois par rapport a r, etant aiissi bien que ^;es rapports eux-memes des fonctions rationnelies, par consequent des ronctions moiiodromes et raonogenes de z, on deduit immediahnienr tiv la ^ormule (i3) la proposition suivante ; Theortme. Les derivees des divers ordres de fonctions monodromes et 'I'onogenes d'une variable sont encore des fonctions monodromes et mo- nogenes. » Au reste, les formulas (i) et (i3) etant pareiUes a celles que xmuS (4«6) avoiis deja obtcnues dans de precedents Memoires, specialement aux for- ninles(i5) et (ao) dii Memoire sur I'application dii calcul des residus a plusieurs questions iaiportantes d'analyse [voirle tome XXXII des Comptes rendus, page 207), il est clair que la nouvelle theorie appuyee sur des bases dont la solidite est mauifeste, reprodnira les resultats deja trouves par moi- meine ou par d'autres auteurs, par exemple, les theoremes enonces a la paj^e 2 1-2 et a la page 704 du tome XXXII deja cite. " ANALYSE maTIIKMAHQUK. — Adddion Oil Memoivc sur les fonctions quadni' lujiu'sd hoiiiofjcncs, jxir M. Augvsti-V Cauchy. . On a i-u icniartp.er la n.cilite ;.vec laquelle, des formules (3) et(4) du tlHoreiiK- \.->., ^^ din\t le pieuiiei' <-si ooiuui depuis longtemps, et dout h^ ua-galUcs sendnircs du mouveuu'nl drs jdmiclrs. Ajoutons que la denuere par- tie du secoud llieoHMue est u.ic consequence unmediate du troisieme. f'u (-ftel, (\v\\\ ruinesri, ?.> <1<* rec[uation V — o, qui comprennent entreeiles uue lacine »' de i'eipiation a= o, ne ponrront evidemment devenir egale.s >,ans couuidci-avec ) '. II y a plus: la ibrmulc (3i), de laquelle se.tirele se- cond thcoiviiie, pourraitetre deduite de la formule (26) par un raisonnc- iiH'iU analogue a c«^lui qui serl a demonfrerle premier theoreme (page 368 , et pour y parvenir, il suf'lirait de considerer les valeurs des variables a, 6, • • •■ yi,0, correspondantesau cas exceptionncl ou deux racines j,, J2 sontegales, commeles liiuites de valeurs que ces variables acquierent quand la difference » Te reuianpierai encore cpie la foinHilo i^.)}, avec le second tbcorenie idirssant un ex( n natl.e.natup.csel Ihdirtn; i^ddunjr RAPPORTS MIEGANIQUE ; NAVIGATION. — RappoH sut^ les Memoires relatifs au canal maritime deSuez, presentes a tJcad^mie parM. Ferdinand de Lesseps. Comuiissaires, MM Cordier, Elie de Beaumont, Diifrenoy, Amiral Dii Petit-Thouars, Baron Charles Dupin rapporteur. ) ). Vous avez fait choix d'une Commission composee de MM. Cordier, Elie do Beaumont, Dufreuoy, amiral Du Petit-Thouars et moi, pour exa- miner les Memoires et les etudes presentes par M. Ferdinand de Lesseps, sur le projet d'un canal maritime a travers I'isthme de Suez. » Les travaux dont nous allons vous rendre compte interessent au meme degre les nations de I'Orient et celles de I'Occident; ils sont relatifs a la plus grande entreprise qu'on ait encore proposee pour ajouter aux voies natu- relles de commiinication maritime. II s'agit de restituer a la Mediterranee la route que le commerce avait suivie des ia plus haute antiquite; route qu'il a perdue, depuis bientot quatre siecles, par la decouverte du cap de Bonne- Esperance. » Le concours des sciences et des arts pent seul rendre praticable une revolution de cet ordre dans la navigation moderne. Pour la produire, il ne faudra pas moins que les progres qui caracterisent notre epoque, dans I'execution des travaux hydrauliques les plus importants, dans les con- structions navales et dans I'art de naviguer soit a la voile, soit a la vapeur. » Les peuples de i'antiquite ne consideraient pas avec autant de gran- deur qu'on I'a fait de nos jours les communications commerciales acreer par la voie que nous venons d'indiquer. " lis bornaient leur ambition a joindre par un canal la mer Rouge avec le Nil : ce qui suffisait pour assurer les communications entre I'Egvpte et I'Arabie. » Cette (Teuvre fut commencee par le Pharaon Nechos, fils de Psauimi- tichus. » S'd taut en croire Herodote, sous le seul regne de Nechos, cette entre- prise aurait coute la vie a 120,000 ouvriers. Malgre la grandeur dun tel sacrifice, le Pharaon n'acheva pas le canal de Suez. Ce prince ayant voulu consulter un oracle, il en recut la reponse qu'accomplir un pareJl ouvrage, C R. ,857. .er S.W.O-., (T. XLIV, NOO.) . ^5 (4i8) c'etait travailler pour les barbares. Les Egyptiens, et les Grecs a leur exem- ple, appelaient barbares tons les peuples qui ne parlaient pas leur langue. » L'oracle diit etre satisfait qu'on n'execiitat point le canal, par respect pour sa prevoyance ; mais il dut etre afflige que les barbares, e'est-a-dire les conquerants, arrivassent precisement par la direction que devait sui- vre le canal. » Vingt-quatre siecles plus tard, a Constantinople, precisemenl aussi pout le meme motif, un oracle de nos jouf^s fait ajourner le canal maritime dont nous enlretenons 1' Academic. » Darius, le fils du Conquerant, voulut reprendre le projet du Pharaon Nechos; il enfut detourne parde pretendus savants. Ceux-ciluipersuaderent que la mer Rouge etait d'un niveau tres-superieur a celui de la Mediter- ranee; et qu'elle aurait, a ce que rapporte Diodore de Sicile , inonde la basse Egyi)te si Ton eut ouvert a ses eauxunevoie qui communiquat avec le Nil inferieur. » l.es ProU'rnees, inspires par les idees d'Alexandre le Grand, ont acheve ce que les I'.gyptiens et les Perses avaient les uns commence, les autres con- » Enfin, apres la conquete des Romains, Adrien a perfectionne I'oeuvre (les Grecs pour communiquer entre la mer Rouge et la branche la plus orient ale du Nil. » Omar, le compagnon de Mahomet, ayant conquis la vallee du Nil, son lieutenant Amrou lui presenta I'idee d'un canal direct de Suez a Peluze. Ce canal, en joignant les deux mers, devait etre pour la patrie de Maiiomet le principe d'une prosperite nouvelle; mais un conquerant ignare, qui brulait la bibliotheque d'Alexandrie comme inutile ou dangereuse, cet espiit borne n'etait pas fait pour comprendre une si grande idee. Au lieu de voir, dans une pareille entreprise, le moyen de conduire plus vite les Arabes a la con- quete de rOccident, Omar eut peur que cette voie ne conduisit trop aise- ment en Orient les flottes europeennes. » Plus tard, un autre musulman, El-Mansour, fit obstruer le canal de Suez an Nil, pour empecher qu'on transportat les bles de I'Egypte a la Mecque, a Medinc, qu'il se proposait d'affamer. » Ainsi fut abandonnee, pour n'etre jamais retablie, la voie navigable entre la mer Rouge, le NO et la Mediterranee. » Cependant, lorsqua la fin du siecle dernier un autre Alexandre eut a son tour conquis I'Egypte, son soin le plus empresse iut d'aller a la recher- che des vestiges du canal termine par les Ptolemees, vestiges qu'il decouvrit (4i9) le premier. II chargea IMngenieur Le Pere d'etudier la topograplie des con- trees qui separent la mer Rouge et le Nil, den executer le nivellement et de preparer le projet d'un canal complet. " D'autres deslinees rappelerent a Paris le conquerant de TEgypte, et les Francais perdirent I'idee de canaliser dans cette contree. En definitive, les conceptions de Le Pere n'eurent d'autre realite que leur publication dans le grand ouvrage, monument immortel d'une conquete passagere. » On serait injuste en se montrant trop severe a I'egard de I'ingenieur Le Pere, pour I'erreur qu'il a commise dans un nivellement qu'ildut accomplir au milieu des circonstances les plus difficiles, avec des moyens insuffisants, et sans controle praticable d'une double operation . II eut I'infortune de trou- ver a la mer Rouge une elevation beaucoup trop grande au-dessus de la Me- diterranee. » Mais ses etudes sur la grande vallee qui, du nord au midi, marque I'antique connexion de la mer Rouge a la Mediterranee, et sur le vallon transversal qui reunit a celle-ci la vallee meme du Nil, de telles etudes n'en etaient pas moins precieuses. Elles mettaient en relief la pensee de retablir une canalisation depuis longtemps disparue : Le Pere en proposait I'exten- sion jusqu'au port d'Alexandrie. » Ces conceptions se trouvent consignees dans le grand ouvrage sur le- quel la posterite ne pourra jamais fermer les yeux. En moins d'un demi- siecle elles ont porte les plus heureux fruits. Le celebre Mehemet-Ali, le destructeur des Mameluks, etant devenu maitre de I'Egypte, il s'inspira de nos traditions. C'est d'apres elles qu'il creusa le canal de Mahmoudieh, qui conduit d'Alexandrie au Caire : ce canal retablitentre ceportet les lieux ou fiitMemphis une communication aquatique impraticable depuis dessiecles. » Tandis que Mehemet-Ali fondait sa fortune en Egypte, les Anglais dou- blaient la leur en Orient. Lorsqu'ils eurent acquis cent millions de sujets dans les bassinsdu Gauge el de I'lndus, ils furent les premiers a sentir le besoin d'etablir, entre leur metropole et I'lnde, luie comnnuiication moins detournee, moins lente et moins perilleuse, que la voie du grand Ocean par le cap de Bonne-Esperance. » Des etudes approfondies les convainquirent a tel point des avantages q«e presente la direction de Suez, qu'ils ne voulurent attendre I'execution d'aucun ouvrage d'art entre la Mediterranee et la mer Rouge. lis etablirent deux navigations accelerees par la vapeur ; la premiere, depuis I'Angleterre jusqu'au port d'Alexandrie; la seconde, depuis Suez jusqu'a Bombay, a Cal- cutta, a Syngapore, a la Chine. Pour completer chaque voyage, les depe- (4^o) ches, les voyageiirs et les tresors furent transportes siir des chameanx, ces navires du desert, entre Alexandria et le Caire, eiitre le Caire et Suez. « A partir de ce moment, tons les efforts des Anglais tendirent a creer un moyen de communication moins imparfait et moins lent que celni des betes de somme, pour franchir I'isfhme de Suez. » Des i83o, entre Manchester et Liverpool, le genie britannique avait produit une revolution complete dans la construction et la circulation des routes, par rapplication de la vapeur a la traction des voitures. II fallut ce- pendantpres de vingt annees avantqu'on entreprit un cbemin de fer dirige d'Alexandrie vers le Caire, en attendant le chemin complementaire qui doit le prolonger jusqu'a la mer Rouge. n Lorsque cette voie sera terminee, on aura resolu I'un des problemes desir,d)les pour communiquer entre ('Europe et I'lnde. En apparence, on aura vvduit le pajconrs an minimum de la duree. Cent jours de navigation par le cap de l)onne-Esj)erance auront ete reraplaces par vingt a vingt-cinq jours, y coni()ris la traversee par terre de I'isthme de Suez. » Cependant, au moyen de , on n aura conqui iiai )idite qu'aux depens de I'economie. On ira quatre fois plus vite ; mais avec une de- pense double, au moins, de celle qu'exige aujourd'hui la navigation qui fait le tour de I'Alrique avec le seul secours du vent. M Cette aggravation de la depense, un pen trop souvent secondaire aux yeux des gouvernements, est tres-grave aux yeux du commerce. Elle a suffi pour que la phis grande partie des transports maritimes continual de s'ef- fectuer par la route la plus longue. ■> Aujourd'hui le chifhe qui represent© le tonnage total des batiments expedu^s de la (irande-Bretagne vers I'Orient, se subdivise ainsi qu'il suit : i33,o53 perfectionnt (4ai ) ports a la vapeur, par terre et par mer, laissent encore la com])lete superio- rite commerciale a la voie oceanique, preleree depuis quatre siecles. » En presence de cette superiorite" persistante , la pensee se reportait d'elle-meme siir rouverture d'mie voie directement navigable, a travers Tisthme de Suez. B Des 1 841 , M. Linant, ingenienr du vice-roi d'Egypte, s'unissait aM. An- derson, le directeur actnel de la Compagnie orientale peninsidaire des navires a vapeur. Leur but etait de creerune association assez puissante pour percer I'isthme par un grand canal maritime; ils ne reussirent pas a la constituer. » Cinq ans plus tard, une societe nouvelle reprenait les plans de M. Linant, qui s'etait prononce pour un canal des deux mers. Cette societe fit € un travail preliminaire de la plus haute importance; c'etait nivellement de I'isthme, entre Suez et Peluze. Un excellent observateur, M. Bourdaloue, fut charge de cette operation. » Sous sa direction furent executes deux nivellements diriges en sens con- traires, I'un de Suez a Tineh pres Peluze, I'autre de Tineh a Suez, pour ve- rifier I'un par I'autre. On combinait dans ces deux operations un person- nel aussi nombreux qu'experimente, muni d'instruments tres-exacts. >' Apres cette epoque, on a fait encore d'autres nivellements directs et trois nivellements indirects; ils concordent entre eux et confirment les re- sultats inattendus donnes par M. Bourdaloue. » Par I'ensemble de ces moyens, il est aujourd'hui constate que la hau- teur moyenne des eaux de la mer Rouge surpasse seulement de 68 centi- metres la hauteur moyenne de la Mediterranee. Un canal sans ecluses, bos- phore veritable entre les deux mers, ne presentera done pas, comme celui de Constantinople, un courant qui toujours marchera dans le meme sens. Suivant les vents et les marees, la mer Rouge pourra s'elever de maniere a porter a plus de deux metres la difference de niveau des deux mers; en d'autres moments cette difference pourra se reduire a zero, et quelquefois devenir negative. » Ues promoteurs de la seconde association n'ont pas plus persevere que teux de la premiere dans leur projet d'une canalisation ; leurs vues se sont IKjrtees de preference vers le chemin de fer que nous avons mentionne. • Trois ingenieurs d'un rare merite s'etaient unis a la seconde associa- tion pour I'etude des travaux : un Anglais, M. Stephenson, ie celebre con- structeur de chemins en fer; un Autrichien, M. Negrelli ; un Francais, M. Paulin Talabot. II est resulte de leur concours une conception tres- remarquable de ce dernier ingenieur. » Le projet de M. P. Talabot etait d'ouvrir un canal a tres-grande section, ( 4^2 ) avec line profondeur d'eau de 8 metres, qui permettrait le parcours des plus puissants navires de commerce. » Une premiere partie reproduisait a peu pres le trace des Ptolem.ees, ameliore sous le regiie d'Adrien ; elle devait conduire de Suez au Caire et de- boucher dans le Nil, au-dessus du barrage de Saidieh. On aurait traverse le fleuve librement, ou par un pont-canal; on aurait ouvert une seconde sec- tion aboutissant a la Mediterranee dans le port-vieux d'Alexandrie. Ce pro- jet, le triumvirat auquel il avait du sa naissance, n'a pas essaye de le faire adopter. » Teletait I'etat des choses lorsqu'en i854 M. Ferdinand de Lesseps a saisi la pensee d'un grand canal maritime, et I'a poursuivie avec une tout autre perseverance que ses divers predecesseurs. » Il fallait eviter des jalousies internationales qui souvent paralysent les projets les plus utiles au genre humain. Le nouveau promoteur d'une pen- see qui depuis vingt-cinq siecles s'elabore et s'avance avec tant d'obstacles, M. de Lesseps s'est fait accorder, par le vice-roi d'Egypte, I'autorisation de constituer une association qui ne s'appuierait sur I'amour-propre, sur I'in- telligence et les moyens financiers d'aucune puissance en particulier; qui ferait appel au meme interet chez toutes les nations, et se constituerait sous le titre de Compagnie universelle du canal maritime de Suez. » M. de Lesseps s'est propose de mettre a profit les lumieres emanees de tons les projets anterieurs. « Deux ingenieurs du vice-roi d'Egypte^ MM. Linant et Mongel, beys, avaient deja dresse des plans et des calculs. Ces premieres etudes ont ete ]>rises pour point de depart^ mais sans preference preconcue. Les innova- tions, les ameliorations ont ete soUicitees et recues, de quelque contree qu'elles provinssent. L'auvre finale, devenue moins personnelle, n en est devenue que plus facile a I'acceptation universelle. » Lorsque le programme raisoune de M. de Lesseps fut mis au jour, un vit assentiment se manifesta chez les peuples les plus eclaires, les plus cal- ciilateurs et les moins aventureux. En meme temps, des objections nom- breuses et graves furent presentees; elles furent soutenues avec beaucoup d' assurance et disons aussi de talent. D Afin d'arriver a resoudre les ditBcultes, a repondre s'il se pouvait aux objections, a profiler des critiques et des avis salutaires, a formuler une so- lution definitive, M. F. de Lesseps eut Theureuse pensee d'obtenir la for- mation d'une Commission d'ingenieurs civils et maritimes, d'bydrographes et d'officiers de marine ; ils furent demandes aux gouvernements des pays les plus interesses dans la question du canal projete. » Par ce moyen, ramour-propred aiicuiipenplenedevaitetrefroisse, puis- qu'aucun peiiple iiepourrait regarder commo sa propriete la conception defi- nitive : paralyser les vanites Internationales, c'est avoir fait le plus grand pas vers iin concoiirs universe!. » Voici comment les nations ont ete representees dans la Commission intevnationale : w Pour I'Egypte, MM. Linant et Mongel , beys, les ingenieurs en chef du » Pour la HoUande, qui possede encore des iles de grande importance en Orient, M. Conrad, ingenieur en chei des travaux hydrauliques dii JVater- Siaatj a la Haye. Gest M. Conrad que la Commission internationale a con- stamment choisi pour la presider. » Pour I'Aulriche, Theritiere des interets de Venise et de I'Adriatiqne, M. de Negrelli, inspecteur general des chemins de fer de I'Autriche. M. de Negrelli s'est rendu I'auteur d'efudes de projets fort remarquables. » Pour les Etats sardes qui comprennent Genes, la seconde puissance na- vale de la Mediterranee avant la decouverte du cap de Bonne-Esjierance, M. Paleocapa, Ministre des travaux publics, a Turin. » Pour I'Espagne, qui conserve dans les mers d'Asie les iles importantes des Philippines, M. Gipriano Segundo, directeur general des travaux pu- blics, a Madrid. » Pour TAngleterre, la puissance maritine entre toutes la plus interessee au percement de I'isthme de Suez, MM. Rendel et Mac-Clean, ingenieurs des ports; M. Charles Manby, secretaire de laSociete des Ingenieurs civils; enfin M. Harris, capitaine de la marine britannique, recommande par soixante-dix vojages sur la ligne de la mer Rouge et de I'Inde, sans qu'il ait fait naufrage une seule fois, sur cette mer Ery three qu'on a representee comme perilleuse au plus haut degre. » Pour la France, M. Renaud, inspecteur general desPonts et Chaussees; M. Lieussou, ingenieur du corps imperial des Hydrographes ; M. Jaures, capitaine de vaisseau ; et M. le contre-amiral Rigault de Genouilly, apres son retour de I'expedition de Crimee. « Telle a done ete la grande Commission chargee d'approfondir toutes les questions, et de resondre les objections que peut soulever la communication entre la Mediterranee et la mer Rouge. » La Commission ainsi constitute a divise ses operations en deux parties: la premiere qui devait s'accomplir en Egypte, au moyen d'une sous-com- mission, laquelle verrait tout de ses yeux; la seconde partie des operations consislait a discuter en conseil general toutes les solutions, pour parvenir ( 4^4) uixdernieres conclusions : c est a Paris que s'est accompli ce travail definitif. .. La Commission avait a choisirentre differents systemeset differents pro- )ets. Elle a commence par apprecier I'importance capitale d'un canal mari- time suffisant pour recevoir les batiments du plus grand tonnage qui soient maintenant employes par le commerce. » Ellc a fait un examen approfondi du projet qui satisfait a cette pre- miere condition, publieparM.PaulinTalabot, celui dont nous avonsdonne I'idee. La Comnussion rend hommage an talent qu'a deploye I'babile inge- nieur qui s'est fair en France une reputation justement meritee, par la con- » Lc premier inconvenic nt du projet concuparM. Talabot est d'exiger une caiialisiiliosi en lignc brisee, ayant pres de cent lieues d'etendiie, pour mnv Alexaulrif. le Cnjre et Sue/.; tandis qu'on pent communiquer entre les deux mers par une li^ne directe de trente-sept lieues. Des difficultes tres- I'randes sc r<>iK'()[itr<>nt a I i trav(Msee du Xd, soit qu'on oblige les navires a tranclilr lib:enuMii le Ileuve , soit qu'on les fasse passer sur un large pont- cmal asse/. r\vvr \^ la base du Delta, jnsqu'au port d" Alexandria. >) Les Cotnmiss.iirf.^ oni fn )U\e que ce s\ steme enfrainerait ,pourmenager lescanauxdaUmentat.onet de decharge,' une nudtitude de travaux acces- soiresqm, par leur quatitile etparladifficnlted'execution, seraient I'equi- valent desgigantesques trava ux de M. Talabot. En outre ce i systeme delrui- rait, delamanierelaplusrad H'.i- r..l..,....].i.. systemebydr •aulique sur le- quel repose la pro.per.te.! { 4a5 ) » La Commission preseiite encore d'autres graves objections qui I'em- pechent aussi d'admettre ce second projet. Projet de M. Linant-Bey. » Reste enfin le trace direct d'line mer a I'autre, trace dont les etudes tres-completes ont ete preparees par M. Linant-Bey, I'ingenieur en chef du vice-roi d'Egypte. » 11 faut avant tout porter notre attention sur Fetendue et la configura- tion du territoire, dans lapartie la plus etroite de Tisthme qu'il s'agit d'ouvrir. » Suez et Tineh, I'ancienne Peluze, presque situees sur le meme meri- dien, sont les deux points extremes, et presentent pour latitudes, Suez 31° 3' 3-}" Tineh 29 58 Sy Difference 1° 5' o" » La distance entre les paralleles passant par les lieux extremes est egale a 117 kilometres (29 lieues et |). » Dans cet intervalle le sol se presente avec la configuration la plus fa- vorable, celle d'une longue vallee tres-peu sinueuse. » En suivant Tespece de thalweg on ligne des plus bas fonds, indiquee par la nature, on ne trouve qu'un tres-petit nombre de points ou le sol s'eleve a plus de 2 metres au-dessus du niveau de la Mediterranee ; dans un seul point, et sur une assez courte etendue, I'elevation est de 1 5 metres. Ainsi tout se reunit pour que la coupure des terrains eleves n'exige pas de tres- grands deblais. » Voici le trace du canal international: Si Ton part de Suez, on suit d'a- bord le vallon qui contient les parties les plus basses ou le thalweg du ter- ritoire egyptien , d'ou les eaux deversent naturellement dans la mer Rouge. On avance, du sud au nord, dans une etendue d'environ 28 kilo- metres; ensuite on parcourt un arc de cercle de grand rayon, pour pene- trer dans un vaste bassin autrefois rempli par la mer Rouge. Ce bassin tres- allonge presente plusieurs depressions consecutives qu'on appelle les lacs fimers, parce que leurs eaux sontsalees; le canal traversera les lacs amers dans leur plus grande longueur. On voit encore les vestiges de trois monu- ments qu'avaient eriges lesanciensPerseslorsqu'ilsavaient conquis le pays, et repris les travaux de canalisation commences par le Pharaon Nechos. Le premier monument est aupres de Suez. Le second est a I'endroit ous'elevail <^- R-, 185;, I'-r Semeslrc. (T, XLIV, No 9.} 56 ( 4^6 ) I'ancienne Cambysis : la station de Cambyse est situee versle centre du tour- nant circulaire qui precedera les lacs amers. Le troisieme, au dela des lacs amers, est connu sous le nom du Serapeum. Ce dernier s'eleve en deck du lac Timsali, qui deviendra le port inteheur de la canalisation nouvelle, a 80 ki- lometres de Suez . » Au dela du lac Timsah , le canal se dirige en ligne droite vers le nord, en inclinant tres-legereraent a I'ouest. L'on traverse le lit del'ancien canal de Nechos. 11 faudra percer un terrain culminant qui, pourplus grande elevation du sol entre les deux mers, offre une hauteur de 1 5 metres seulement et dans une assez courte etendue. Ce seuil franchi, Ton descend vers les bas- fonds qui comnmniquent sans solution decontinuiteJusquesaulacMenzaleh. » Nulle part a I'orient de ce trace, du cote de I'Asie, Ton ne trouve de terres cultivees dont les filtrations du canal pourraient compromettre la fertilite. Les eaux actuellement existantes dans la vallee que Ton parcourt sont toutes en libre communication avec le lac Menzaleh, qui lui meme communique a la Mediterranee ; elles se trouvent au niveau qu'auront les eaux du canal propose. » II importait de reconnaitre si la nature des terrains ne presenterait pas des difficultes exlraordinaires d'excavation pour former le lit d'un tres- grand canal maritime. » A cet effet on a perce dix-neuf puits d'epreuve qu'on a creuses jusqu'a plus de neuf metres au-dessous du niveau des eaux de la voie projetee. On a cote soigneusement la succession et Vepaisseur des couches, ainsique leiir nature. Le Memoire plein d'interet, ou sont decrits tons les sondages et la geologic des couches, est I'oeuvre de M. Renaud, inspecteur general des ponts et chaussees de France. » Excepte dans une partie d'assez pen de longueur, aupres de Suez, contenant du gros sable agglutine qui presente presque une consistance de roche,on a trouve, non pas des couches depierres, mais des veines de sable pur ou melange d'argile; c'est d'autres fois de I'argile pure, et par oc- casion quelques couches de sulfate de chaux. " Dans le travail soumis a I'lnstitut se trouvent les constatations et le^ descriptions de toute cette etude geologique, etude en elle-meme pleine d'interet. » Entre Suez et les lacs amers, le sous-sol a presente surtout des couches d'argile, plus ou moins melangees de sable. On s'est assure que I'entreprise des deblais ne presentera pas de difficultes considerables. » L'examen des superficies etait un autre objet important. Le trace qi*» (4^7) les sillonne estaiix confins du desert arabique ; ne doit-on pas craindreque les vents ii'apportent des tourbillons iiicessaiits de siible, et que ce sable, depose dans le lit du canal, n'occasionne des encombrements excessifs? 11 faiidrait dans ce cas des travaux dispendieux pour un curage sans fin. Mais la depense n'en serait pas le seul inconvenient ; les machines qu'on emploierait generaient la circulation. » Heureusement , I'experience repond a celte objection. Le canal des Pharaons , bien qu'il ne fiit qu'a petite section , apres tant de siecles d'a- bandon, n'a pas cesse d'etre visible. Dans quelques parties, les deux chaus- sees qui I'encaissaient montrent encore a nu leur relief de 5 a 6 metres. Les depots du sable transporte par les vents n'ont ete par consequent que tres- peu sensibles dans cette partie de I'isthme. » Les lacs amers sont de simples depressions dont la profondeur ge- nerale est moindre que ne le sera celle du canal ; ces lacs n'ont pas ete combles paries sables que les vents charrient en venant du desert arabique; leur fond, au contraire, est exhausse par un limon du Nil. » Dans la partie la plus deprimee, un premier forage a presente des ag- glutinations de coquilles. Elles forment une couche d'environ 20 centi- metres d'epaisseur ; le reste est compose de sulfate de chaux et de sel ma- rin. Un autre forage n'a donne que du sel marin, sur une epaisseur qu'on evalue de 7 a 8 metres. » Ainsi, dans la partie que les sables du desert auraient pu combler le plus aisement, on cherche en vain les effets de leur accumulation. » \ i'egard du lac de Timsah, qu'on trouve au centre de I'isthme, il n'est aujourd'hiii rempli d'eau qu'a I'epoque des plus grandes crues du Nil ; tout demontre qu'il doit avoir ete, dans une antiquite reculee, en com- munication avec la mer Rouge. » £n effet, les sondages de ce lac ont donne des couches de coquillages dont les simUaires sont particuliers a cette mer. Un limon, tributdu Nil, re- couvre cette couche de coquillages. » Si quelque jour le souverain de I'Egypte veut reprendre I'oeuvre des stands princes qui furent les bienfaiteurs de cette contree, et s'il veut s<' '■4)procher du trace que suivait le canal antique, c'est a partir du lac 1 imsah qu'il devra se diriger sur le Caire, par la vallee qui s'avance de '•orient a I'occident et qui conduit au bord du Nil. II conviendra qualors '>n remonte jusqu'aupres du Caire, au barrage de Saidieh. » Dans le dernier tiers de la ligne directe que nous suivons et qui finit ;» la Mediterranee, ie sable est assez ferme sous les pas. 11 nest, disent les ^-ommissaires, nullement mobile sur la ligne du canal : partout il permet 56.. ( 4-^8 ) la vegetation du desert, et les buissons ont une epaisseur suffisante pour qu'il soit impossible aiix chameaux de les traverser. » Ne pourrait-on pas, des deux cotes du canal, planter en arbres verts ce terrain sableux qu'on doit, ce nous semble, comparer a celui de notre de- partement des Landes ? Ce serait pour I'Egypte un immense bienfait ; on ferait disparaitre d'eternelles secheresses, et par la des terres nouvelles seraient rendues cultivabJes. » Nous avons vu constater la faible difference de niveau qu'offrent la mer Rouge et la Mediterranee. II en resulte qu'alternativement, suivant le vent et les marees, les eaux a partir de Suez penetreront dans le canal ou reflueront en sens contraire, avec des vitesses variables. Le calcul de ces vitesses etait un sujet fort important. M. Lieussou, savant hydrographe de la marine francaise, a fait ce travail au moyen de formules donnees par feu notre confrere de Prony. II en a conclu la n^cessite d'empierrer les digues du canal entre Suez et les lacs amers ; il a demontre Tinutilite d'un tel moyen entre ces lacs et la Mediterranee, La Commission internationale a fait droit aux conclusions de ces recherches ; en consequence, les devis sont calcules dans le systeme de I'empierrement des chaussees du canal, entre Suez et les lacs amers. » Apres avoir reconnu non-seulement la possibilite, mais I'avantage d'un canal direct a grande section, sans point de partage et sans ecluses, dans une longueur de 1 47 kilometres, il faut en etudier les issues dans la mer Rouge et la Mediterranee. Issue du canal dans la mer Rouge, » La rade de Suez est situee dans la partie la plus septentrionale de la mer Rouge ; elle est protegee du cote de I'Afrique par la vaste montagne de I'Attaka, et du cote de I'Asie par des simples monticules. » La rade a la forme dune demi-ellipse dont le plus grand diamelre compte 12 kilometres et le plus petit 8 kilometres. » Pou r passer de la rade dans le port de Suez, on construira deux jetees paralleles a 4oo metres de distance I'une de I'autre : 1°. Jetee du sud-est . 2,000 metres, N. 3o° E. 2". Jetee du nord-ouest . 1,800 metres, S. So" 0. » Lorsqu'on arrivera de la mer Rouge a Suez, on entrera dans une rade dont les fonds varient de 5 a 1 3 metres, et dont la superficie est assez vaste pour permettre le mouillage simultane de 5oo navires. ( 4'^9 ) » A partir des jetees qui dii cote de la mer Rouge termineront le canal, on a crease dans la rade un avant-chenal , large de 5oo metres, et dont la profondeur, portee jusqu'a 9 metres, se continuera naturellement et s'ac- croitra jusqu'au milieu de la rade. La, comme nous I'avons dit, la profon- deur naturelle n'est pas moindre de 1 3 metres. » Quand nous partirons du centre de la rade pour parcourir le canal, nous penetrerons entreles deux jetees dans une longueur de 2 kilometres. Nous deboucherons dans I'arriere-port; nous aurons a notre gauche la plage oil la ville de Suez est erigee du cote de I'Egypte, au pied dumont Attaka. » Un large quai, qu'on bornera d'abord a 800 metres de longueur, sera construit devant la ville pour les embarquements et les debarquements du port interieur de Suez. » Au nord de ce port ou bassin , commence le canal proprement dit ou Ton naviguera sans elre arrele par aucune ectuse, depuis la mer Rouge jus- qu'a la Mediterranec, C'est ainsi qu'on navigue aujourd'hui, nous I'avons deja dit, par le Bosphore, de la mer Noire a la mer de Marmara et de celie-ci a la Mediterranee. » Aux abords de la Mediterranee, la nature n'a point fait les memes frais qu'a I'extremite de la mer Rouge. » La ligne la plus directe, celle que suit le canal, traverse dans sa longueur, du sud au nord, le lac Menzaleh; elle vient aboutir a des dunes qui s'elevent sur une plage sans abris. La plage, du cote de Test, forme un arc peu prononce : c'est le golfe de Peluze. » A Peluze, autrefois, debouchait dans la mer la plus orientale des bran- ches du Nil; cette branche n'existe plus. On ignoiait jusqu'aux lieux ou fut Peluze, lorsqu'en 1799 notre illustre confrere, G. Monge, en decouvrit la position et les vestiges. » C'est a 28 kilometres de Peluze, du cote de I'occident, que la Commis- sion intcrnationale afixe de preference le debouche du canal dans la Me- diterranee. Ence point, la cote presente le sommet d'un angle tres-obtus, sommet qui termine le golfe Peluziaque. La, le chenal aura I'avantage de trouver une pente plus rapide du sol sous-marin ; ce qui diminuera la lon- gueur des jetees a construire, et les chances de depot des alluvions. " Au point ainsi determine pour le debouche du canal, on construira le port de Said; Said est le nom du Vice-Roi, de ce prince eclaire sous les aus- pices duquel doit s'accomplir la grande entreprise. » La cote en avantdu lac Menzaleh presente un rebord, un lido, dont la (43o) largeur varie de lOo a i5o metres, avec un relief qui n'a pas en general plus de i^^jSo au-dessus de la basse iiier. » Considerons le golfe de Peluze. Dii cote de I'orient, jusqu'au mont Casius, regue une chaine de dunes sur lesquelles on tronve quelques vege- taux : dunes qui, des lors, peuvent etre considerees comme a I'elat fixe. » Autour de Peluze il existe un fond vaseux, partie dessechee du lac Menzaleh. Ensuite a I'occident jusqu'a Damiette, dans une etendue de 5o kdometres, Ton voit la portion du lac ou coulent tour a tour, en sens contraires : \° les eaux qui provienneut du Nil; 2° les eaux de la mer que poussent les vents et les marees, et qui penetrent par les bouches appelees Bogahz : ces eaux deferlent quelquefois par-dessus le lido. » Un fait extreinement remarquable, c'est que la partie du littoral en avant de Peluze n'a pas varie depuis dix-neuf siecles. Entre la mer et les mines de cette ville la distance est encore egale a la mesure assignee par le geographe Strabon. » On peut considerer comme immuable le cordon dn littoral qui s'etend de Peluze jusqu'a Damiette. » Sur la rade de Peluze, les vents dont il importe de se garantirsont les vents d'ouest et de nord-ouest, qui parcourent la Mediterranee dans sa plus grande longueur; ce sont eux qui, sur la cote d'Egypte, soufflent avec le plus de violence. En consequence de cette observation , des deux jetees a la mer qui formeront I'entree du port de Said, la jetee de I'ouest, qui sera le vrai bjise-lame^ s'avancera le plus loin dans la mer. C'est elle qui protegera cette entree. » lei la maree monte et descend de 22 centimetres au maximum; elle monte et descend en valeur moyenne de 18 centimetres dans les syzygies, et de 9 seulement dans les quadratures. « Au point fixe pour ouvrir le port de Said, il suffit de s'avancer a 2,3oo metres de la cote et Ton arrive a 8 metres de profondeur d'eau; cette pente reste la meme sur le littoral, du cote de I'ouest, dans une eten- due de 20 kilometres. » C'est la qu'on doit le moins craindre les atterrissements, puisqu'en cette partie la mer tendrait plutot a produire des erosions que des depots d'alluvions. » On a pretendu que, dans ia baie de Peluze, des atterrissements mena- ceront tons les travaux qu'on peut entreprendre a la mer. w Un premier fait est remarquable : sur le rivage de cette baie il n'y a pa** trace d'une vase ou d'un limon, tel que le fleuve en charrie. Les alluvions qui sorlent du Nil par les differents boghaz, ces alluvions melangees de beau- {43. ) coup de vase et d'un pen de sable fin, sont agitees et comme tamisees dans la rner. Des que le raouvement de translation se rallentit, le sable, plus pesant, se precipite ; ensuite la vase fmit par etre entrainee loin de la rive, et dispersee dans les profondeurs de la mer, » Nous ne pouvons que renvoyer aux observations remarquables ainsi qu'aux deductions, aussi fines que judicieuses, presentees par la Commis- sion internationale, pages iii a 4 "6; deductions dont le terme est cette conclusion ; •> Ainsi tombe pour nous la seule objection elevee contre le trace direct. Faire deboucher le canal a travers la plage immuable du golfe de Peluze n'est pas du tout une impossibilite. C'est une oeuvre plus facile que celle du port de Malamocco, cree pour Venise dans des conditions plus defavo- rables, et pour un objet moins important. » A I'ouest de la baie de Peluze, la cote pent etre consideree comme une rade foraine. Par d'anciens capitaines marchands du port de Marseille, on a su qu'autrefois les batiments caboteurs a voile, qui naviguaient sur les cotes d'Egypte et de Syrie, chercbaient souvent un abri naturel dans cette partie du littoral. » Les abords du port de Said n'auront par consequent rien de redou- table pour les navires. » Son entree se trouvera parfaitement libre comme celle du port de Suez. Afin d'en rendre I'acces plus facile, deux jetees paralleles seront etablies a /joo metres de distance I'une de Tautre; celle de Toccident s'avancera clans la mer jusqu'a '3,5oo metres; celle de I'orient n'aura de longueur que 2,5oo metres, et ne sera poussee qu'a I'endroit ou la mer a 8 | metres de profondeur. » L'extremite du musoir de la premiere digue sera legerement inflechie, de maniere que la tangente aux musoirs des deux digues soit precisement dirigee du S.-S.-O. au N.-N.-E. » On obtiendra de la sorte une rade couverte dont la superficie sera de 4o hectares , ou les navires pourront entrer par tous les temps. Entre les jetees, on se procure un avant-port ayant de superficie 72 hectares; on passera de cet avant-port dans le bassin carre de Said, large de 800 metres. Ea contenance de ce bassin sera de 64 hectares. » On aura soin de ne revetir de maconnerie qu'un seui cote du bassin parallele a I'axe du canal , afin d'en accroitre la capacite si les besoins d un commerce toujours croissant le rendaient indispensable. » Tel est I'ensemble des travaux necessaires a I'execution d'un canal (43^) des deux mers pour naviguer sans ecluses avec des iiavires du plus fort ton- nage ayant jusqu'a 3,ooo tonneaux, entre la Mediterranee et la mer Rouge. Defenses presurnees. » L' execution du canal, de son entree dans les deux mers et des trois ports, un d'interieur et deux ports maritimes, cette execution, d'apres les devis detailles faits par les ingenieurs du vice-roi, conformement aux prix du pays , puis controles par la Commission internationale, cette execution coutera 162 millions y compris 14,570,241 francs pour depenses impre- vues et pour accidents inevitables. Cette somme, il conviendra de I'aug- menter du montant des interets pendant la duree des constructions. « Les travaux de la Commission internationale n'ont pas ete seulement ceux d'un controle exerce par des hommes d'une experience consommee. Des perfectionnements considerables sont resultes de I'examen des lieux et des projets, auquel ont procede ces personnes designees par leur merite. Le canal est devenu de la sorte on pent dire une oeuvre commune, telle que I'etait la composition meme de la Commission internationale. On a trouve par la le moyen de ne blesser la susceptibilite d'aucun peuple en parti- culier; motif assez faible aux yeux de la raison abstraite, mais d'lm poids considerable dans les affaires humaines. Examen des concurrences entre les diverses votes artificielles pour commumquer entrc V Europe et I'Asie orientale : 1°, Chemin de fer egyptien. B En Egypte meme, le canal maritime trouvera pour premiere concur- rence le chemin de fer deja presque termine d'Alexandrie au Caire, et que Ion continue avec activite jusqu'a Suez. » Sur ce chemin, les transports des voyageurs et des produits precieux pourront avoir une tres-grande vitesse, par exeraple 60 kilometres par heure ; tandis que les navires sur le canal maritime, s'ils transportent des produits communs, ne parcourront guere que 8 a 10 kilometres par heure. « A la rigueur, et pour plus grande vitesse, les marchandises pourront etre transportees en 6 heures par le chemin de fer d'Alexandrie a Suez ; et le parcours des marchandises communes, sur le canal maritime, pourra demander 20 heures; supposons 3o et si I'on veut 35 pour la plus petite vitesse. Voila le plus grand retard. » Mais pour etre economique, le transport des marchandises sur le che- ( 433 ) 6 heures. quelques lieures , siir un parcoiirs total de 20,000 kilomelres, eiitre I'iiide ot I'Angleterre on la France. .» L'avantage caracteristiqne d'liii canal maritioie, c'est qu'entre Texpe- diteur ct la pcrsonne a laqiielle est adressee la cargaison, iiii seul et meme navH-e prend la marchandise an depart et la delivre a I'arrivee, sans anels, » Mais, avec nn clieinin dt? fer entre denx mers, tel qne celni de I'E^yple, il est loin dVn etre ainsi. Siipposons par exemple qn'un navn^e de mille ton- neanx, charge dans nn port d'Enrope, entre dans le port d'Alexandrie. II fandra d'abord qn'oii debarqne, avec ordre, avec soin, un million de kilo- ^lanuiies de niarcliandises; ensnite qu'orn les charge snr un long tram de wagons, il en fandra plus de cent. » En arrivant a Suez, il fandra reprendre le million de kdogrammes ei le charger, snivant i'occnrrence, sur un ou plusieurs navires supposes pre- sents et prets a parti r. » On pent concevoir tont ce qu'il fandra de temps pour accomplir cette multiplicile d'operations. Mais il y a bien d'autres inconvenients que le temps consonmae. Si les objets a transporter sont fragiles, s'ils craignent d'etre taches, dechires, mouilles, etc., Ton nndtiplie le peril d'endommager les produits par ces debarquements et ces embarquements snccessifs. Nous I'eprouvons pour les meiibles que nous faisons vovager sur des chemins de fer, et meme pour des objets charges et decharges sous nos yeux. » Ell i85i, lorsqu'il a fallu transporter a Londres des statues, des bas- '■eliefs et les beaux produits de la manufacture de Sevres, malgre beaucou[) nun de fer dn Nord, et d\in embarquement nitermediaire a Dnnkerque, ^:ette complication a suffi pourproduire des accidents deplorables et bnser It's objets dart les plus precieux. « 11 est uu autre mconvenient, et capital. Quand les marchandises sont "ansportees sans changer de maius, le capitaine du navire repon oyageurs prefereront tons la voie du canal, qui les laissera dans les memes logeraents a bord, sans deranger leurs effets. A Fegard des masses d'or et d'argent, an lieu de les debarquer et de les rembarquer, puis de les exposer a travers FEgypte pour gagner deux heures, on preferera pareillenieut les iaisser dans la soute et sous la clef du capilaine d'un seul et meme navire. ). Le chemin de fer entre Alexandrie, le Caire et Suez, ne servira done au passage de mer en mer ni pour les transports a petite vitesse des marchan- dises communes, ni pour les transports acceleres des tresors et des produits precieux envoyes d'une mer a Fautre, ni pour la traversee des voyageurs. La voie ferree sera simplement une voie locale de FEgypte, pour la circu- lation interieure et pour les envois particuliers de la vallee du Nil aux deux ^'>. Chemin defer syrien. » Les explications que nous venous de presenter serviront a faire appi'*^" cier la comparaison qu'on pent faire entre le canal de Suez et le nouveau chemin de fer qu'on a dessein de construire a travers FAsie Mineure, po"'' aller de la Mediterranee aux mers de FInde. ( 433 ) » Un cheniin de fer partira de I'ancienne Seleucie sur le rivage syrien, pour circiiler enlrc le Liban et rAnti-Liban ; puis doboucher a Byr, sur la rive droite de I'Eiiphrate. C'est un premier parcours de plus de soixante lieues. ,. On reiidra peniblemeiit I'Euphrate navigable, pour la descente et la reniontc, depuis ce chemin jusqu'au fond du golfe Pcrsique. ». Cette voie pourra permettre de transporter avec rapidite des vo\ ageurs, des corps de troupe, et meme au besoin des munitions de guerre, des bouches a feu, etc. Elle servira pour la circulation interieure d'un pa\s autrefois opulent, industrieux; mais qui Test moins aujourd'hui, surtoiit la Mesopotamie. J) Lorsqu'il s'agira de transporter d'une mer a I'autre les marcbandises communes ou non, tellesquc lesoffre le commerce, les operations seront plus compliqiu'cs que pour le cbemin defer egyptien. « Considerons le navire de mille tonneaux qu'on a pris pour terme decom- paraisoii, parti par exemple d'Angleterre. II faudra d'abord a la cotedeSyrie debarquer un million de kilogrammes; puis les cbarger wagon par wagon sur le chemin de fer; les decharger au bord dc I'Euplirate et les embar- quer sur de legers navires a vapeur, tels que pourra le permettre I'Euphrate, encore bien loin de son embouchure. Si Ton prend Bussoracomme terme de la navigation fluviale, on devra transporter les marcbandises d'un bateau de riviere dans un navire approprie pour la haute mer, appareiller de nou- veau pour frarrchir le golfe Persique et debouclier dans I'Ocean oriental. » Ici nous trouvons un embarquement, xm debarquement de plus que sur la voie d'Egypte; nous avons besoin de trois navires au lieu de deux, sans compter le train des wagons sur un chemin de fer. 11 y aura quatre mains par lesquelles devra passer chaque produit, fragile ou non, susceptible ou non d'etre avarie par I'exposition au grand air, par I'eau, etc. » 11 parait que Ton voudrait substituer, a I'Euphrate dont on s'effraye, un chemin de fer lateral. Alors le transport par terre serait si long, qu'il faudrail payer plus cher cette partie du voyage, que pour allcr de TEurope dans rinde, en doublant le cap de Bonne-Esperance. L'avantage serail possible pour cTes combinaisons militaires; au point de vue commercial, le probleme serait d'un resultat onereux. " La Grande-Bretagne a consulte les commercants de Bombay, le prin- <"ipal port et le marche central pour le nord-ouest des grandes Indes. Elle •t voidu connaitre leur jugement sur la preference meritee entre les deux voies ; i« du golfe Persique, de I'Euphrate et d'un chemin de fer; a" de la mer Rouge avec un canal maritime. Bombay, sans hesiter, s'est prononce pour la voie de I'Egvpte et du canal maritime. 57.. ( 436 ) ' Ce nest pas iin motif pour qu'oii s'abstienne d'execiiter la voie cle coininuniciition coinposee dii chemin de fer syrieii, prolonge par la navi- ^alion de lEuphrate. Cette ligiie a son inipoitaiice caracteristique. '■■ EWe rendra des services locanx dans les pays de I'Asie Miiieure er de la Mesopotaniie. y Nous avons deja defini sa vraie nature; c'est une voie militaire, e'est une route strategique. » Elle sera pour I'Euplirate ce qu'etait autrefois le renipart de Trajan dans lebassin du Danube, et la muraille de la Cliine, au midi de la Siberie; ces lignes servaient pour tenir en respect du cote du nord les Scythes, les Huns, les Tartares, etc., etc. •) II est heureux qu'on ait obtenu du desinteressement de la Porte, en faveur dun allie tout-puissant, quelle garantisse un revenu sur son tresor, aux capitalistes qui feront les fonds de cette voie asiatique ; et quelle ga- rantisse un revenu superieur au taux moyen qu'on obtient pour les capi- taux places sur les chemins de fer d'Angleterre. C'est un plaisir conside- rable .pie la Turquie procure a la Grande-Bretagne, exempte de rien garantir et qui n'aura qu'a recueillir. Concurrence du canal maritime avec la navigation par le tour de I'Afrique. » En definitive, pour le transport de cette immense quantitede marchan- dises, echangees maintenant entre I'Europeet les grandes Indes, la voie [lar i'Egyple ne pent plus redouter qu'une concurrence uon pas au nord, mais au midi : c'est la navigation continue par le cap de Bonne-Esperance. » Ici se presente une question qui, depuis bientot quatre siecles, inline snr le commerce du monde. Qu'il nous soit permis d'en offrir un tres-bret historique, propre a rectifier des opinions erronees sur ce sujet de si haute importance. » Jusqu'aux derniers jours du xV^ siecle, le couunei'ce ne coruiaissait pas la route de TEurope a llnde en faisant le tour de FAfrique. » On passait au uord par Constantinople ou par I'Asie I^Iuieure, par la .Mesopotamie et le golfe Persiqne; au midi par TEgypte et la mer Rouge. (Comment ces diverses directions out elles ete tout a coup abandonnees? » Jean 11, roi de Portugal, aspirait vivement a decouvrirla voie la pl'i^ avantageuse pour communiquer avec les grandes Indes. » 11 avait la pensee d'ouvrir des relations commerciales avec le souver.un de I'Asie qu'on appelait le pretre Jehan. A cet effet il eavoie deux agents, Cavillan et Paiva, qui visitent d'abord Alexandrie et le Caire. lis se ivii- ( 437 ) la voie de rancicn caual, obstrue depuis longtemps. lis parcourpcit cette mer et visiteiit Aden, centre alors d'lin commerce opulent. La, les vova- geiirs se separent; Pa'iva passe en Ethiopie et meurt victime dii climat; Ca- villan s'embarque pour Calicut, a cette epoque le plus grand marche de rindostan. En cet endroit il apprend que les epices les plus precieuses pro- venaient d'iles plus reculees vers I'orient. Calicut les recevait comine entre- [)6t avant qu'ellesparvinssent aux ports d'Arabie et de Mesopotamie, oii los Veniliens les achetaient pour les revendre a I'Europe. Le hardi voyageur reprend la mer, double Tentree de la mer Rouge et parvient jusqu'a Soiala. Dans ce port on I'informe que le littoral de I'Afrique meridionale p( u! t^tre cotoye beaucoup plus loin vers I'occident. 11 revient au Caire et se \)ve- pare a partir pour la capitale des Etats du pretre Jehan : c'etait en 1487. 11 mande au roi Jean II que, si les naviresqui naviguent en longeant les cotes de Guinee cotoient constamment I'Afrique, ils arriveront a Sofala ; et qu'en partant de ce point ils pourront gagner Calicut, le grand marche des Indes orien tales. » Avant que cet avis arrival en Portugal, Barthelemy Diaz, longeant avec perseverance les cotes d'Afrique, avait decouvert et depasse le promontoire extreme qu'il appelait le cap des Tempetes, en souvenir des rudes mers qu'il avait aftrontees. C'est le cap que Jean II nomma le cap de Bonne-Esperanct, parce que ce point extreme lui donnait la juste esperance, en le doublant, d'arriver aux grandes Indes. Diaz etait de retour a Lisbon ne en dc- cembre 1487. » En ce moment le Genois Christophe Colomb, poursuivi par le desir universelde trouver une voie de mer qui conduisit aux grandes Indes, vou- lait y parvenir par I'occident. 11 ne concut pas du premier coup qu'il trou- verait a mi-chemin d'antres Indes, avant d'arriver aux seides qui tussent connues et cherchees. " Cinq ans apres la decouverte du cap de Bonne-Esperancc, Christophe Colomb decouvrait les Indes occidentales, qui rempeclierent par Ic fait de decouvrir une ."oute conduisant aux Indes onentales. dans la direction de ' Cinq autres annees plus tard, en [497, Vasco de (^arna doid)!e le cap de Honne-Esperance, cotoie L Airique, aborde a Melmde, et la se procure xm allait resondre I'importante question dela meilleure voie commei ciale entre i'occident et I'Orient. " Le princij)al objet du conunerce avec TOrient etait racqiiisitioji et le { 438 ) transport des epices. Nous avoiis deja dit que la nature les prodiiisait dans les iles Moluques et qu'elles etaient ensuite apportees sur le grand marche de Calicut. Les Portugais, pour simplifier la question, prennent a la fois ce meilleur portde I'lnde et les Moluques; ils seront les seuls a transporter les precieux prodiiits et par la seule route dont ils soient maitres, par le cap dc Bonne-Esperance. >) Alors les Venitiens proposent aux Portugais de leur acheter, a prix fixe, toutes les epices rapportees de rOrient, la consommation du Portugal pre- levee :M!s sont refuses. » Voila done le plus riche commerce de rAsie,confisque de vive force et detourne de la voie qu'il suivait depuis I'antiquite, par le golfe Persique ou par la mer Rouge; puis par caravanes, jusqu'a la Mediterranee. >^ Uii autie evenement se produisait pour oter aux navigatenrs occiden- !aux tout desirde commercer avec I'Oricnt par la ?»Iediterranee. » Dans la meme annee 1492 oil Colomb partait pour les Indes, Isabelle et Ferdinand conqueraient sur les Maures le royaume de Grenade. Bientot apres, les musulmans qui ne voulaient pas se faire Chretiens etaient expul- ses d'Espagne. Les exiles qui peuplerent la cote occidentaie d'Afrique, voulant satisfaire leur vengeance, se firent corsaires sur les cotes bar- baresques. Pendant trois siecles, ils ne cesserent pas d'mfester la Mediter- ranee, jusqu'a la conquete de TAigerie par les Francais. » Durant ces trois siecles les arts niaritimes ont fait les progres les plus remarquables; les freles batiments avec lesquels les Portugais risquaieiit leurs premiers voyages, ont ete graduellement remplaces par des navires d'une capacite plus grande, de formes mieux calculees, d'une vitesse com- binee avec plus d'art. On est arrive de la sorte a ces modernes et magnifiques cli})[)eurs, qui reunissentla rapidite de la marche a I'economie des transports. « Lorsque Tapphcation de la vapeur a la navigation eut ete tres-perfec- tioimee, on essaya, par la voie du cap de Bonne-Esperance, de mettre la vapeur en concurrence avec la voile. » Le nouveau moyen fut trouve trop dispendieux ; une riche Compagnie qui I'entreprit bit rninee, et la voile continua de suivre seule cette voie. » Mais il n\Mi fut pas ainsi lorsqu'on appliqua la vapeur au trajet par mer d'une route beaucoup plus courte, et mieux pourvue de points interme- diaires ou Ton put former ^es depots de combustible. » On etablit deux lignes de navires a vapeur afin de communiquer : I'une de TAngleterre avec Alexandrie, Tautre de Suez avec les grandes Indes. On tiansporta les voyageurs, les lettreset les metaux precieux, ados de chameau, outre Alexandrie et Suez. (439) n obtint des communications de 3o jour iiois qu'exigeut Ics parcours ordmaires par le cap de Bonn Esperance. « Mais on n'obtenait d'aussi rapides traversees que par I'emploi de navirei- pourvus d'nnc tres-grande force motrice, laqnelie exigeaitune enorme con- sommationde combustible. » La depense est snrtout excessive dans la mer Rouge et dans I'Oceai occidental. On en jugera par les prix snivants rapportes dans les papicrs dt Parlement britannique,au sujet des communications avec I'lnde par la vapeur >. Dans I'annee i85i la houille propre a la navigatiou coutait : « 1". Entre Plymoutb et Alexandrie, 11 francs 5o centimes; » 2*". Entre Sncz et Aden, 67 francs ; » 3". Entre Aden et I'lnde, 37 francs 5o centimes a 45 francs. )' De Icis j)ri\ rendent impossible I'emploi de la vapeur pour le transpor d(> rre ail publie 1 inaires par I'Egypte, entn jns en donner une demor resultats commerciaux dc es etats officiels. D I'lnde et I'occident de I'Europe. istration frappante; clle nous est ■ la dernicM-e annee dont I'Angle- » En 1854, k 1 tonnage total 's navires a vapeur, allani I de 26,170 tonneaux. : d'Aiigleterre en Egypte, offnnit » Dans la meme aunee, la Grande Bretagne expedie par le cap de Bonne- Esperance i ,686 navires a voiles dont la capacite totale est de 97 1 ,879 ton- neaux. » Par consequent, dans I'etat actuel des choses, a chaque tonueau de transport a la vapeur entre I'Angleterre et I'Egypte, correspondent 39 ton- neanx de transport a la voile par le cap de Bonne-Esperance. » Concluous qu'aujourd'hui dans I'absence d'un canal maritime, tel que celni de Suez, le transport economique, le vrai transport commercial des produits ordiuairesoude valeur infericure, appartient a cette derniere route exploitee en tirant parti de la seule action du vent. » Mais, a dater du jour ou Ton aura perce I'isthme deSuez, voyons quelle sera la longueur comparative des routes navigables par ce canal et par le cap de Bonne-Esperance? » Un savant hydrograplie de la marine imperiale, M. Gressier, a dressc le tableau comparatif des distances entre les principaux ports de ri.urope et rile de Ceylan : i'* par le cap de Bonne-Esperance; 2° par Snez, en prenant pour unite le mille marin de 60 au degre : i,852 metres. Voici ce tableau. 44o .S....C.S.. ._s... Par.Cp. Par Sue? Saint-Petersbouri,' StockholnK ...^ Hambourg i5,66o i5,33o i4,65o .4,450 H,34o 8,63o 8,^,90 7,610 7,4=^0 7,3oo 7*090 6,. 90 5,5oo 5,490 5,440 5,220 4,700 5,080 45 p. .00. 46 .. 48 . 49 ■' 49 " 50 " 54 ^ 6. 62 " 63 . 65 - 70 ■ 68 >' Londres Le Havre .3,5oo .4,330 .4,500 .4,690 .5,480 i5,63o ,5,960 Bajceione Genes Trieste et Venise ' Constantinople Odessa « A. la vne des eiiornies economies dans la longueur dii parcours, il nest is un marin de la Mediterranee, Catalan, Fran^ais, Genois, Grec ou Veni- en, qui n'cntieprenne liardimcnt, avecun batiment a voiles, bien construit bien gree, de luttereu passant par la mei^ Rouge, contre la navigation si Hournee par le cap de Bonne-Esperance. » I.es Grecs avant tons les autres, eux qui naviguent avec tant d'audacc de succes entre toules les iles de lear Archipel, les Grecs seront les pre- lers a braver les dangers de la nier Rouge : dangers avec lesquel^ ds se- •nt bieiitor fanuliarises. Les autres nianusde la Mediterranee ne resteront la Force movenne de; nde. La capa i-{)etii tres-grand uoinbre varie entre 3oo et 400. » Concluons d'abord qu'avec les dimensions adoptees j)our le ranal i\c Suez, les plus grands navires a voiles pourront, au lieu do laire le tour de I'Afrique, passer avec leur pleui charge.ueut par la voi.^ de ce canal. rapidite, mais avec plus d'economie M.est un calcul qu'il ne nou^ ..pp"'- fient pas d'entreprendre, et dont les resultats peuvent vaner etili < ■' - I HI [Jill (US iKnitc minti a vapntr . !)(|)niW|U(l(|.HS M.MMS, ((SniMNSDlU (l( lohjC, M) ) .,n,|)« ,1„„. MM, m n n( ( 'ioni p],i..< iii s f„,s lu.iis .ivons UMidii co.uple a 1 \( kK mi( Oi.coiistmil.iriMonilMi ( oiisulc . d)l(> (h l)Htiinents a voiU s iiiimi. ii (ns(Mlu(O.Ml)i.stiblo DmshsjMi- < o.ns c,u, m M,nt |> ,s lus-c UmhIus, .s i,mv u ^ou^dcM c. cnmln.st.bU , la < o.nh.n usoP no,.Hl< . St pM fM M , uu m. pon, h .MnspoUcl.sol,j.N(luplusl>.spMx tiix navigitionb des iiiers tropic, I,,. .. ,„„s ,,^„U. u,x,UK,.„s l,„MmnK .l,.,.K,„„„,. mus a . I,.„,.l„v..„. ,l.s„,^,„.m,^Uso„l.,^,.|„,„^,e„...M.n.l.. ,l.vo,l, I IL. M rnl.l ,l)l( conihiTi n^on |>i, sonK i i do ti. s-s, imis u ml >'ii - c|„ „„i . ■in . MiNuiKi -xn \i ( uiil nnnliMi. cavplicn, .m( d. s n.xn.'s .iiiM,, --'"'" n.jH.on,! sxs„„„.|,,„.„s l,n,l„,|,M' '"-IMkI. ^"N-"-' -"I'- '""..,1 ,|,.„.M,n, ..v,o„,',o ,n„k,l,>,n.n,> -"",, ,,„. ,. , , , , „„o \„l„„,l ...MON u. ,lct,n,.„m,vd,.... iiio\ enne ties traversees par le lour de r^ ) I'Atrui M- courte, n'emploieroiit qu'un mois et demi, font an pli ,.'s de leurs traversees de moindre vitesse. » Cotnnie les navires passant par le canal ii lariliiuelei -ontd plus de voyages, leur capital rnppori tera da^ /anlage; ei t com moins de daiigeis a courir, ils payei ront de moindres assur; chargemciits et les navires. ConsUlemtinns sur Ics ........ )) Indiquons un fait reniarquable. La Coinpagnie peninsulaire-orientale a rendu, pour I'annee i855, coniple de sesdepenses et deses benefices. Eile avait porte dans ses reserves ime somme calculee d'apres les dangers pre- sumes de la voie par la Med iter ranee et la mer Rouge. INon-seulement les previsions n'ont pas ete depassees, mais I'absence de sinistres et de naufra- ges a produit un accroissement de reserve equivalente a pres de 3 pour lOo sur les capitaux de la Compagnie. Un resultat de ce genre est plus deraoii- stratif que les considerations les plus ingenieuses sur I'etendue plus on moins formidable des perils presumes de telle on telle mer, imparfaitement explores » Le resultat officiellement constate, t[ue nous venons de reproduire, acquiert une plus haute importance par la nature meme des produits a transporter entre I'Orient et rOccideut. » C'est precisement pour les voyages d'Orient que les economies sur les assurances auront le plus d'importance ; parce que les marchandises vemies (les Indes orientales out plus de valeur relative que celles du reste de la » D'apres les evaluations les plus recentes donnees par le gouvernemeiil jjritannique, voici la valeur comparee des produits importes dans b noyaume-Tni, coiiq)arativement aux navires employes a les transporter. Pn Hluits cm'oyes dans le^ f Trois-Royai. ....(.854). Capacite des navires ^rM^^^on Del 664,85: en.ployos au 579,7 •Orient. i,35o francs. 21 tonneaux. 3, 149,986,475 f»'i»«' 8,728; 9.26 tonneau Prixnioyendesiooo de niarcliandiscs kilogrammes transportees. .,.48(rancs. 433 fran » Par conseque tonneau de march; rOrient, compares nt, a dangei- egal andise est presqu( ; aux produits du ' f'-ipi^ qna reste de 1 nd il s'agit des produit '.niivers. Tel est I'avan (443) jtit on Jouira lorsqu'on substituera la voie de Suez a la route actuelle pa cap de Bonue-Esperance. » Avec ses huit metres de profondeur d'eau, le canal egyptien liviera paj .:'' aux plus grands navires de commerce^ par exemple a ceux de 3,ooo line faible proportion de force, etnpruntee a la va peur, produit ses pins -rands avantages. « Avec des machines a detente, a\ ant pen de volum e et d'encombremenl, mais capables d'agir an besoin sons des pressions d e 4 et 5 atmospheres. on dispose d'une force qu'ou pent fairc varier pou r repondre a tons le^ besoins de la navigation la pbis inegale et la plus di' verse, depuisleeaW ])!at jnscpi'au vent contraire le plus impetuenx. '" Dans un travail approuve par I'Academie, sm- i ui llapport redige par i nn de uous, iM. le commandant Bourgois a l^iit voii :^ Je progres de la navi- iL;alion nuxte a vapeiu', et les succes de cette navigati< ■)u dans les transports La statistique des constructions navales de la Grande-Bretagne })ubli( ie Ministere du Commerce, Board of Trade, nous fouriiit la mesure m iiatique de ce progres. Nous choisissons la derniere annee, i854, pour laquelle le gouvern f ait public ses tables officielles : Ta/ina^e total de hi marine marchandt hrita unique en i854- 132,687 t 64,255 La simple vue de ce tableau nous revele un fait important. Poii placer les pertes annuelles de toute nature, et concourir au developpe It de la flotte conunerrante, la Grande-Bretagne ajoute dans une anne Telle est la rapidite merveiUeuse avec laquelle la vapeur prend sa plar« s la marine commerrante britannique. Ces progres trouveront Tune de leurs plus belles et |)lus puissantes lieations dans la navigation nouvelle qui s'ouvrira par Tisthme de Suez, canalisation de cet isthme offrira, nous lavons demontre, le premier d'Europf^ en Orient. » Le concours se presente a nos ycux tel que celui qii'a presente la lutte entre les sciences de TEurope et le soleil des tropiques, ponr la production du Sucre, Les progres et les decouvertes out avance conslauiment depuis un demi-siecle en faveur d'une production toute factice en nos climats tem- peres. ll y ^i dix ans, la chimie rendait deja les conditions egales entre les deux genres de production; aujourd'hui la science a pousse plus loin sa victoire. Aussi le legislateur est-il oblige de prendre des mesures de protection pour que le sucre produit, si nous pouvons parler ainsi, a force de soleil, n'ait pas trop de desavantage contre le sucre produit a force de science et uialgre Texiguiite de la cbaleur dans nos provinces du Nord, » De meme il y a dix ans, la lulte de la vapeur et de la voile, par les deux routes qui vont se disputerla preference, cette lutte n'aurait pas encore ete decisive. » Actuellenient nous pensons quelle doit assurer la victoire aux moyens oil la chaleur s'ajoute au vent pour donner I'avantage a la plus courte ligne de parcours,celle du canal maritime entre la mer de I'lnde et laMediterranee. » Dans six ans, epoque a laquelle on pent esperer que ce canal et scs trois ports seront complets, Tart aura fait denouveaux progres; ces progres sont certains lorsqu'on etudie I'esprit et la grandeur des tentatives deja cou- ronnees de succes. Accra' sscments du commerce entre I'Angleterre et r Orient, depi ,ls rorigine du siecle. )> Nous terminerons par im dernier apercu notre Ra pport. » Pour la principale puissance commerrante, celle qui possede aujour- d'huidansl'Inde cent soixanle et onze millions de sujc ^ts ou de tribataires, des nombres offJciels et precis nous font connaitre le developpement du commerce et de la navigation avec TOrienr, depuis U ' commencement du siecle. .) Dans Tannee 1800, le connnerce de I'Anglelerre avec I'Asie orienti.lt' etaitrepresentecommeilsuit: ( Produits envoyos de I'Orient. i 23,556,025 francs. 70,875.015 « '^^'^iprodnitsenvoyes en Orient » Corabien, a cette epoque, les arts de I'Enrope etaiei nt encore impuissants a payer les riches produits du climat et des intlustries d'Orientl >> Voyezmaintenant,en 18)/,, quels magnifiques cli; iugements a produits (445 ) sui" ce commerce le progres des sciences eiiropeeniies aj)pliqii('e mifactures ; les produits fournis par I'Occident deciiplent en c qiiatre :ms!... ^ ( Produits envoyes de I'Orient 664,85 i,35o I ' ^ \ Produits envoyes en Orient 656,946,525 Voila done an total, en'nn demi-siecle, le conmierce d'Orient phose. » Les iniporlahons et les exportalions reunies s'elevejit a i ,32 irancs. Snr cette sonime de produits, il sidfirait que les revenu effectivetnent trans|)ortes par nn senl penple maritime. » Si le coiiuncree d'Orient continue de s'accroitre. jxridant di • 844 607,805,000 francs i , • «854 1,321,797,875 « I P'"^**''"fs ^^'"'"M^l>s. 1864. . , . . 2,915,843,000 « produit calcule. » En 1864 onpourrait ouvrir I'exploitation dn canal maritime de Snez, si, des I'annee 1 858, Ton commcncait les travaux de construction. Pom- obtenir en commen^^ant la perception desirable an sncces de Tentreprise, il suffirait que Ton prelevat moins de tui pour cent, snr la valeiir des prodniJs transposes. « Dans ce calcnl on ne tient pas compte du riche commerce, qui s'accroit aiissi chaque annee, entre I'Orient et la France, les villes Hanseatiques, la HolJande, I'Espagne, I'ltalie, la Grece, etc. Consequences anticipees du canal marit'um; dt: Suez. » En definitive, le grand canal d« TEiiypte sera la seule route maritime lH)urcommnniquer, sans detour inunense et sans solution de contunntc, *"ntre I'Emope, IWlVique septentrionale et le monde oriental. II ouvriia la ^oie la j)lus economicpie entre 3oo millions d'Occidentaux qui possedent la science, rindustrie, I'opnlence, et 600 millions d'Orientanx auxqueis la "atnn^ et I'art ont donne : en Anstralie, la laine et I'or ; en Arabic, les "omatcs ; en Oceanic, les e|Mces ; en Cbine, le the, la porcelaine ; dans Tlncle, (446) liication directe avcc une voie navigable a laquelle voiit se rattacher d'abord fous ies grands travaux publics en cours d'execution snr notre bemisphere, mis tons ceiix cpie Ton prepare a la seule annonce dii nouveau trait d'union :|ae Ton veut tirer sur la carte des deux mondes. )' L'Academie nous permettra de lui soumettre la pure enumeration des -apports qui s'etablissent entre le progres actuel des nations les plus actives •f I'entreprise projetee. C'est un tableau plein d'enseignements. » Dans i'llindostan, TAngleterre perce des chaines. de montagnes pour )uvrir des chemins de fer, depuis I'Ocean jusqu'anx plaines imnienses oil la culture du coton ])eut aisernent etre decuplee. 11 s'agit de suppleer an [U'oduir insuffisant des Etats-Unis. Ce colon d'Orient, que Ton transporte inaintenant par la voie si longue du cap de Bonne-Esperance, et que Ton Vajiprete a niultipiier par centaines de millions de kilogrammes, aussitot que s'ouvruM le canal egyptien, Ton pourra I'apporter a Manchester plus vite, a fie meilleurs termes et plus en etat desoutenir la lutte avec les concurrents si fiers et parfois si menarants de TxAmerique septentrionale. » Manchester a cette puissance qu'elle dicte a I'Angleterre ses convic- tions commerciales ; ville avant tout pratique et logique, elle n'admet pas les oJ)stacles (lui s'appuient autre part que sur ses interets et sa raison. •' Les gouverneurs de I'lnde britannicpie achevent le long canal de la liinina, qui double la navigation du Gauge et cjui la fait remonter au pied des pentes de rHymalaia. On etend j usque-la le parcours fructueux de b navigation qui deviendra la plus directe entre ja Grande-Bretagne etquatre- \ uigts millions de ses sujets, concentres avec leurs richesses dans le bassin gangetique. i> Quand I'Auslralie triple en dix ans sa population, et quadruple er. quatrt^' ans son commerce avec TEurope (i), elle appelle avec d'autant phis de puissance une voi<^ moins longue que les six mille lieues de route dc- tourneo qui Teloignent de I'ancien monde. En i856, elle a passe contrat pour transporr<>r par I'Egypte ses voyageurs, sa correspondance et son or. en attendant ([iw ses produits communs suivent cette voie devenue complf- » Des consequences du meme ordre attendent les grands travaux qui s iccoinplisscnt en Europe. » Eorsque TAutriche prolonge le reseau ferre de la Lombardie jusqu '^ ! ) Vaienrs dos produits britanniques exportes en Auslralie : V 447 ) A^enise, et le rt'seau de I'Alloniagne depiiis le Weser, i'EiLe et le Danube jiisqira Trieste, rAiitriche oiivre par cela meme a rAllemagne, aux pro- vinces cisal pines, la voie qui conduit par I'Adriatique aux tresors de TOrient. » A la simple idee d'un canal de Suez appelant les navires de la ISIediter- rauee et les detournant du cap de Bonne- Esperance, I'ltalie voit renverser !e problenie dont la solution directe fit sa mine il y a quatre siecles; aussi- fot la Peninsule reveillee, invoquant le progres des acts modernes, cIkmcIm" « JjC simple Conseil municipal qui remplace a Venise la glorieuse K<'j)u- l)li(pie dont Ic Doge epousait la mer, et I'epousait en souverain, ce Coused Levant par la voie d'lLgypte, et d'exj^lorer les moy<^ns nouveaux d'en lepro- duire la grandeur. L'lnstilut scientifkjue de TEtat venitien propose un prix a e<^lui (jui inontrera le mieux quelles seront les consequences probables du canal niniilime de Suez; et quel ensemble de voies terriloriales de commu- nicalion pourra uple qui n'est envieux d'aucnn aiitre et voudrait etre utile a tons. G'est en meme temps la nation qui donne 1' impulsion vers tons les buts generenx, au lieu de la recevoir. .) Vous I'avez vu des le commencement de notre Rapport, le promoteur de Tentr^prise, si bien seconde par un Membre eminent de Tlnstitut; les in- genieurs des pouts et chaussees auxquels appartiennent les plans et les devis du canal et des nouveaux ports; le controleur de I'etude geologique et des forages; le geographe, auteur du beau nivellement, qui fait disparaltre une erreur enorme accreditee depuis vingt-quatre siecles; Ihydrographe, auteur de I'etude des rades, des tuarees et du regime des eaux dans le Bosphore projete : tons ces createursdu canal appartiennent au meme pays. Sans run oter a I'lioimeur des collaborateurs etrangers, sans rien oter aux jugcs la part contributive est si recommandable, nous nous contenteronsde an'*'- MM. Lerdmand de Lesseps et Uarthelemy Saint-Hilaire, MM. Linant-Bey et Mongel-Bey,MM.Renaud, Bourdaloue et Lieussou sont tons des enfaut> de la France; et leurs travaux sont digues d'elle. (!) M. Conrad (449) » Nous resumons d'un seiil mot uotre jugement siir I'oeuvre conside- rable soumise a notre examen, oeiivre expliquee dans les Memoires de M. Ferdinand de Lesseps et dans les calculs, les plans, les devis, les rap- ports a I'appui : la conception et les moyens ^execution du canal maritime de Suez sont les dignes apprets d'une entreprise utile a I 'ensemble du genre humain. » Par ces simples mots nous croyons exprimer, dans sa plus grande eten- due, le jugement favorable de toute TAcademie. » Nous vous proposons de declarer que les Memoires presenles par M. Ferdinand de Lesseps, tant en son nom qu'en celui de ses collabora- teurs, sont dignes de votre approbation. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. CHIMIE APPLiQu^E A LA PANIFICATION. — Documents annexes au Rapport in dans la siance du 1 1 Janvier 1 867 sur le procMe de panification de M. Mege- MouRii:s. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Payen, Peligot, Chevreul rapporteur.) DOCUMENT A. [structure et composition du fruit du hie. « Le troisiemeMemoire de M. Payen sur les developpementsdes vegetaux insere dans le tome IX des Savants etrangers en 1846, portant pour titre CELLULOSE, contient, pages 12 et i3, la demonstration experimentalede la nature du tissu renfermant, dans des cellules, le gluten (forme de quatre substances azotee, glutineuse, caseeuse, albumineuse) et I'amidon, tandis qu'on avait a tort suppose (Raspail) que, dans le perispermedu ble, le glu- ten formait le tissu cellulaire. » Page i3, 2^ alinea, on trouve la description d'une fig. 12, pi. i'^^(i)- C'est la vue sous le microscope d'une coupe perpendiculaire ^ I'axe du ble. » On y voit la pellioule peripherique bb'b" injectee de matiere azotee, launissant par I'iode, resistant a I'acide sulfurique; la cellulose rt, consti- tuantles epaisses parois de I'episperme et formees de cellules que Tacide sulfurique disloque en les faisantapparaitre colorees en bleu indigo en pre- sence de Tiode et formees de couches concentriques ; une autre pellicule c, (0 Cette planche, gravee et coloriee en 1837, ^"^ intercalee par crreur dans le tome VIII c un pen d'alcalis et principalement de la sonde. Exposons maintenaiil t «' qui concerne remission des roches ignees : il est d'abord evident que la [)i( iniere pellicule qui s'est figee a la surface du glob^ terrestre n'a pu etre iormee que par la couche superieure, la plus legere et la moins fusible : de la est resulte le granite primitif. Ensuite, si Ton examine les formations des |)remiers ages, savoir les terrains schisteux, azoiques et paleozoiques, ainsi (jue les terrains secondaires inferieurs, on voit que les roches pyrogenes qui, jx-ndant ces anciennes periodes, out surgi a la surface du globe, et qui en ont convert nne portion considerable, etaient presque exclusivement des roches teldspathiques et siliceuses, derivant de la couche fluide superieure : c etaient des granites, des eurites ou porphyres feldspathiques et quartziferes, avec l<'urs derivations. En effet, un simple coup d'oed jete sur les cartes geolo- giques des diverses parties de I'Europe montre que, jusque vers la periode lurassique, les roches amphibolico-pyroxeniques, provenant du magma ba- sique, forment rarement plus de la centieme partie de I'espace occupe par its roches siliceuses : elles ne constituent done que de simples accidents par ' aj)j)ort a celles-ci. De plus, il est un fait tres-general, que j'ai constate dans 'oiiti's les regions cristallines que j'ai visitees dans le nord de I'Europe, dans I's \ osiics, les Alpes, les Pyrenees et I'ouest de la France, c'est que Teniis. >:"ii (les roches basi([ues a eteconstamraentprecedee par I'eruption de roches ! iiiijiKs (Ml eiiriti([ues, a travers lesquelles on les voit former des filons, [u- i.)i> (It > .iiuis. Ces eruptions posterieures appartiennent, pour ainsi ? premiere partie, page SaS du present \ { 46o) dire, a des phenomeiies secondaires et conseciitifs : il est meme remarquable de voir les roches amphiboliques concentrees, pour la plus grande partie, dans la zone occupee par les roches granitiques on snr les bords de cette zone. Voyons si ces fails lie s'accordent pas avec les consequences de mes recherches : c'est au momenf. on a la suite de dislocations produites en quel- qiies points de la croute terrestre, que surgissent les matieres en fusion. Poiissee de bas en haut par la compression qu'elle eprouve de la part des masses susjaceutes, ou bien soulevee par la puissance expansive des fluides elastiques, la partie superieure de la zone fluide s'eleve le long des fentes, et il en resulte de grandes eruptions qui amenent au jour le magma siliceux. Mais cette ejection ne peut avoir lieu sans changer les conditions d'equilibre du magma basique, situe au-dessous : une certaine portion sera generale- ment entrainee, a la suite du magma siliceux, dans les anfractuositcs de la croute terrestre, ou elle pourra conserver, en partie, sa chaleur et sa flui- dite, pendant le refroidissement des grandes masses feldspathiques qui se sont accumulees autour des fentes ou orifices d'eruption, en formant des chaines de montagnes a contour arrondi. Mais, en se solidifiant, le granite se divisa par des fentes, et diverses causes de dislocation y firent naitre, de meme que dans les terrains stratifies adjacents, des crevasses a travers les- quelles s'injecterent les portions encore liquides du magma basique deplace lors de feruption du granite : ainsi par^issent s'etre formes les dykes et masses plus ou moins considerables de roches amphiboliques que Ton voit sillonnerles formations granitiques etles terrains environnants. D'ailleurs, des parties internes du magma siliceux, non entierement figees, donnerent Heu a des effets analogues, et produisirent ces filons et stockwerks de granite ou de pegmatite, que Ton remarque dans la plupart des regions granitiques, et qui se distinguent de la masse encaissante par certains caracteres de com- position ou de texture. La meme serie de phenomenes a pn se reproduire dans des periodes differentes, quelquefois dans le meme pays, comme je lai observe dans le nord de I'Europe, Neanmoins, on voit comment une'con- tree ou a eu lieu une grande eruption est devenue le siege d'eruptions secon- daires et consecutives. ainsi que nous le montrent encore aujourd'hui, niais sur une echelle differente, les phenomenes volcaniques. Longtemps apres remission des produits rocheux, s'est continue le degagement de gaz et de vapeurs, d'ou sont resultes des filons quartzeux et metalliferes, et il fa«t rattacher a la meme cause les emanations de sources thermo-minerales, que Ton peut envisager comme la derniere manifestation des phenomenes ignes. (46i ) » Quoi qii'il en soit, il est incontestable que les roches basiqiies qui ont apparu pendant les premieres periodes geologiques ne forment que de simples accidents, par rapport a rimmense developpement des masses feld- spathiques et siliceuses; c'est dans la seconde nioitie de la periode secon- daire que des changements bien marques se produisirent dans la nature des roches qui surgissaienta travers la croute terrestre : alors la couche siq^erieure de la nappe fluide avait, en general, beaucoup diminue depaisseur soit par suite des eruptions, soit par la solidification resultant du rayonnement de chaleur vers I'espace. Des lors la matiere de la couche inferieure, riclie en bases terreuses et en oxyde de fer, a commence a produire de grandes eru|)tions : s'elevant directement et en grandes masses, de la zone liqiiide centrale, elle possedait une chaleur et une fluidite plus grandes qu'aux epoques anterieures, ou elle ne formait que des eruptions secondaires et consecutives. Aussi elle ne s'est pas bornee a produire des veines ou des amas en forme de champignons, mais elle s'est epanchee sur le fond des mers ou a la surface des continents, en formant de vastes nappes de trapp et de basalte. » D'ailleurs, il est remarquable de voir que, k des epoques modernes, comme aux epoques anciennes, dans les points ou la couche siliceuse etait assez epaisse pour donner lieu a des emissions considerables, ses eruptions ont procede eel les du magma basique : ainsi, en Auvergne et sur les bords du Rhin, pendant la periode tertiaire, la sortie des basaltes a succede a de puissantes eruptions de roches trachytiques. De meme, avant la creation de riiomme, une etendue considerable du sol de I'ltalie a ete couverte de produits trachytiques; il y a eu aussi des coulees de laves amphigeniques derivant du meme bain : mais actuellement les eruptions du Vesuve et de I'Etna amenent au jour des produits de la couche inferieure, ferrocalcifere , car ces produits sont a base de pyroxene. Toutefois il n'en est pas ainsi sur toute la surface du globe, puisque les volcans de I'lslande et ceux des Andes emettent, en general, des produits trachytiques, mais plus pauvres en silice, plus riches en bases terreuses et en oxyde de fer que les trachytes anciens; ce qui doit etre en effet, car la couche siliceuse d'ou emanent ces produits doit aujourd'hui etre presque completement epuisee, et doit tendre a se fondre dans la couche basique, par suite du mouvenient des fluides elastiques. » On voit, en resume, qu'au lieu de tout cet cnchevetrement de roches ignees, si diverses, que Ton voit representees sur les tableaux ou de savants (460 geologues out voulu figiirer la structure de Tinterieur de la terre, il ii'y a qua concevoir, aii-dessous de lecorce du globe, une zone fluide presen- tant deuK couches distinctes, d'ou ont eraane successivement toutes les roches qui sont venues s'epancher a la surface, et qui ont rcvetu des formes diverses, suivant les conditions dans lesquelles a eu lieu leurrefroidissement, et aussi en rapport avec Taction inegale des gaz et des vapeurs, action qui s'est manifestee d'une maniere plus prononcee dans les produits de plus en plus modernes. D'ailleurs, j'aurais pu confirmer les resultats de ce travail en citant les transitions qui ont lieu entre les diverses roches d'un meme magma : ainsi les passages des granites aux porphyres quartziferes, aux eurites et petrosilex, et leurs passages aux roches trach} tiques, comrae en Italic ; ou bien les passages des roches amphiboliques aux roches pyroxe- niques (i). Mais je me suis deja occupe de plusieurs de ces faits dans des travaux precedents. B Si toutes les roches ignees derivent de deux magmas, dont chacun a donne lieu a des emissions, depuis qu'il s'est forme une premiere croute soUde a la surface de la terre, il est clair que le classement de ces roches ne doit point avoir lieu suivant une echelle unique, mais bien suivant deux grandes series paralleles, dont chacune correspond a Tun des magmas : de plus, il doity avoir une serie intermediaire pour les roches hybrides. On est ainsi conduit logiquement a la classification qui est presentee par le tableau suivant, et qui me parait concilier les trois sortes d'analogies chi- mique, mineralogique et geologique. ( i) On a remarque depuis longtemps une diminution de la richesse en silice dans les roches de plus en plus modernes; mais, ainsi exprlmee, cette loi etait irop generale et presentait d'assez grandes difficultes d'interprelation, car des roches relativeraent modernes, comrae les produits trachytiques, sont bien plus riches en silice que des trapps, melaphyres, etc., pro- venant d'eruptionsanterieures. Mais la loi d'appauvrissement en silice acquiert une certaine rigueur, si Ton se borne a comparer ensemble les produils d'une meme couche, acide ou basique : ainsi les trachytes sont moins riches en silice que les granites; de meme, les basaltes amphiboliques, qui forment les premieres emanations de la couche basique. (463) ■ SERIE. SERIE INTERjrtDIAIRE III I W^;T.pcbph^riqi,escttrap,e Va, olah ou onpholule com Mclaph7,cstlspilites :r -p. ^ ''7mfx''''u mc am t' '''' " ( ^''^^ "' ' ^1 'l'^'' PHYSIQUE. — Memo ire sur la vitesse du son dans les solides , les liquides et les fluides elastiques, el sur la correlation des proprietes physiques des corps (premiere partie); par M. A. Masson. (Commissaires, MM. Duhamel, Despretz, Cagniard-Latour. ) « Les geometres out resume dans une seule formule, qui exprime la Vitesse du son, les principales proprietes physiques des corps. Si les lois qu'ils ont trouvees ne sont pas toujours confirmees par I'experience, on pent les considerer comme une premiere approximation qu'il faut perfec- tionner par une etude plus approfondie et une connaissance plus parfaite des phenomenes. » J'^i commence I'etude des proprietes physiques des corps par la vitesse du son, qui est une fonclion de plusieurs autres proprietes qui devront y satisfaire si les lois mathematiques sont exactes, ou qui devront modifier ces lois dans ce qu'elles ont d'inexact. » J'ai determine la vitesse du son dans les solides en faisant vibrer longi- tudinalement des fils tres-fins et tres-longs ; je diminuais les diametres jus- qu'a ce que le son restat invariable. Mes fils n'avaient que quelques dixiemes de millimetre de diametre, au moins deux et an plus six sur i",5o de longueur. Je les placais horizontalement au-dessus d'une poutre en chene, et je fixais leurs extremites entre deux fortes machoires en fonte. » Les fils etaient tres-homogenes et les harmoniques suivaient exacte- ment la loi de I^ernoulli. La hauteur des sons etait donnee par un sono- metre dont la corde en laiton etait tres-fine et tres-homogene. >» Les formules suivantes donnent la vitesse du son en fonction des autres elements physiques : E 2A 2p^^ a Vitesse du son; g intensite de la pesanteur; E coefficient d'elasticite; A equivalent mecanique de la chaleur que je prends egal a 4ao kilogramme- tres; A coefficient de dilatation lineaire ; p equivalent chimique ; c = chaleur specifique et k = pc = 38 a 42. » Excepte pour le zinc, les differences entre les valeurs de A calculees et observees ne sont pas tres-grandes et doivent etre attribuees a des causes dont on pent apprecier I'influence; en general, les ph^^nomenes marchent parfaitement avec la loi. /- 465 ) Vitesse du son dans Ics gnz ct les vapours saturees oti non saiurccs, pour drs prcssions et des temperatures quelconques. » Gette partie de inos recherches a ete commencee depiiis plusieiirs annees avec des appareils que j'ai constamment perfectionnes et rendus assez simples et assez commodes pour qii'un chimiste on iin physicien puissent prendre une vitesse du son aussi facilement qu'une densite de gaz ou de Tapeurs. L'impossibilite d'apporter dans mes experiences un temps assez long et surtout assez continu avait toujours suspendu mes travaux, jasqu'au moment ou j'ai trouve dans M. Merit, professeur an college RoUin, un coUaborateur aussi zele qu'instruit, avec lequel j'ai pu les reprendre et les conduire a bonne fin. Des deux moyens que j'emploie pour prendre la Vitesse du son dans les gaz et les vapeurs, je decrirai le plus simple : » L'appareil se compose d'un ballon de verre ayant '^5 a 3o litres de ca- pacite. Son col tres-court est mastique dans une virole de laiton qui porte trois tubes, deux horizontaux et opposes, et un vertical ou place dans I'axe du ballon. Ce dernier porte a sa partie inferieure un tuyau d'orgue place au centre du ballon, et son extremite situee en dehors reroit un soufflet metalli- que mis en mouvement par une tige de cuivre fixee normalement sur le fond mobile. L'un des tubes horizontaux peut, au moyen d'un robinet a trois bran- ches, servir a faire le vide dans l'appareil et a le remplir de gaz; a I'autre tube metallique, muni aussi d'un robmet de surete, est adaple un tube de verre recourbe, qui plonge dans une cuve a mercure. Au moyen de cette disposition, on pent mesurer la pression du gaz ou le recueillir pour I'ana- lyser. Pour les gaz, l'appareil, excepte le soufflet, est plonge dans une cuve pleine d'eau, et pour les vapeurs, tout l'appareil, y compris le soufflet, est place dans une grande etuve en zinc ou il est chauffe par de la vapeur d'eau bouillante. Pour operer sous de basses pression s, le soufflet est en- toure d'une boite ou Ton etablit une contre-pression. Cette boite et la tige du soufflet sout alors reunies par un tube de caoutchouc, dont I'elasticite laisse a cette tige un jeu convenable. » Dans un nouvel appareU que je n'ai pas encore experimente, j'ai, pour eviter les contre-pressions, place le soufflet dans le col du ballon. » L'appareil etant rempH de gaz ou de vapeurs, on produit le son tres- pur et aussi souvent qu'on le veut en faisant fonctionner le soufflet; leshar- moniques sortent facilement, et il est necessaire den prendreplusieurs pour bien s'assurer du son fondamental. ( 46G ^^. foiU connaitre par les vitesses du son les rapports Aj et k des chaleiirs sped fiquesd'un gaz et de Fair ; puis, cos memes chaleurs specifiquos a volnm constant c\ et les chaleurs specificiues a pression constante c,. » La formule ^2 Oxyde de carbone 339, 76 Hydrogene bicarbone ... 3i8,73 Fhiorure de silicium 167 ,4o Vapeur d'alcool 23o,59 Vapeur d'ether ^ 79 ' ^° Vapeui- diether chlorhydrique i99'^" Hi-OIVOMIE RURALE. — De I'action des cendres lessivees dans les defricliementi ; par M. A. BoBiERHE. (Deuxieme partie.) (Commissairesprecedemmentiiommes : MM. BoussiiigauU, Payen.) « Dans un premier travail adresse a I'Academie et insere dans les Complcs rendus, tome XLIII, page 47^, j'ai formule une explication raisonnee des phenomenes comparatifs que presentent, dans les terrains a reaction acide, les cendres non lessivees et les cfiarrees proprement dites. J'ai demontre que. pour faciliter la dissolution et la prompte assimilation des phosphates con- fies au sol sous forme d'engrais, il fallait se garder de neutraliser I'acidile de ce sol soit par la chaux, soit par la marne, et a fortiori par la polasst des cendres brutes. Aux experiences effectuees sur une grande echelle que J ai citees a I'appui de cette opinion, jepuis aujourd'hui ajouter celle qui a ete relatee a la derniere session de I'Association Bretonne. 11 parait en re- sulter que, dans le Fuiistere, partout ou le sablon calcaire a ete largemenl ^iiuplove, [\ a eu pour effel de diminuer la production du sarrasin. Ce fair (468) est en (larinonie avec les explications developpees clans num precedent Me- » J'ai cherche a corroborer dans le laboratoire et par voie synthetique les idees developpees dans mon premier travail. Pour cela, j'ai soiimis a Taction energiquement dissolvante de I'acide carbonique des cendres brutes et des cendres lessivees. Cles substances, placees dans des nouets de mous- seline, etaient altemativement introduites dans la partie superieure dun appareil gazogene de Briet comportant la decomposition de ii grammes de bicarbonate de sonde. Elles etaient baign^es par de I'eau distillee, et sou- mises pendant quarante-huit heures a Taction de i'eau de Seltz produite. La dissolution, rapidenient filtree, etait evaporee aux neuf dixiemes, acidulee pai- I'acide azotique, et additionnee d'ammoniaque qui precipitait le phos- phate de chaux. Elle etait ensuite traitee par le carbonate d'ammoniaque, qui pcrmettait d'obtenir la chaux du carbonate dissous dans I'appareil. Entin, Tevaporation a sec du residu filtre et son traitertient par I'acide sul- furique, permettait d'apprecier la quantite de potasse passee a Tetat de bi- carbonate et enlevee a i'engrais. » La quantite de cendre ou de charree employee s'eleyait a 20 grammes. Voici la moyejHie de cinq experiences faites sur chaque engrais : Cendres brutes. Phosphate de chaux dissous o,o32 Carbonate de chaux ... 0,270 Potasse ( reelle) 0,765 1,067 Phosphate de chaux dissous. ....... 0,042 Carbonate de chaux 0,280 0,322 »> Les dix opeiations, resumees par ces chitiVes, demontrent evidemment que, dans les cendres lessivees, le phosphate de chaux est plus apte a Tas- similation que dans la cendre brute. Constatons egalement que le phos- phate de chaux dissous est au carbonate de la "meme base :: 11,80 : 100 |)our les cendres brnt<>s, et : : i5 ; 100 pour les cendres lessivees ou char- ont conduit a me demander si la methode d'expe- adoptee pour I'exanien de la solubilite des phos- (469) phates terreiix cles charrees iie pourrait pas etre appliquee d'une mauiert generaie a la determination pralique du coefficient de solubiiite des phos p hates que i iferment les noirs d'os, les nodules coprolithiques ingrais anai( Le tableau ci-annexe resume mes experiences. — > I'acide nique. .™- IZZs. de chaux de du phosphate Phosphate de chaux gelatineux iNoir d'os en grains Moir de clarification ^eures 48 48 48 48 48 + 5% -4- 6,o 4- 6,5 + 5,o o,46o o,o4o 0,045 0,043 0,^75 0,175 0,9.80 0,460 o,3i5 0,220 0,322 :: 14,54 : loo "25,60 : .00 ::i5 : 100 ::,o:,oo , Nodules coprolithiques Les memes elonnes dans I'eau froide » 11 resulte de ces chiffres : M I*". Que la puissance dissolvante de I'acide carbonique est beauco plus apte a favoriser la dissemination des carbonates que celle des ph> culaire Que les phospl ire tres-propre a la dissolution par I'acide carbonique du sol ; ' S'^. Que les nodules coprolithiques, sans avoir la solubiiite du noir d'os,' ne sont pas cependant absolument insolubles dans I'eau chargee d'acide carbonique ; 4°. Que les faits mentionnes dans moi Taction des cendres non lessivees dans des conhrmes par Texperience de laboratoire; » 5". Qu'il y a un grand interet a recher...... ...,. ^ tifiquc pour la determination des coefficients de solubiiite des phosph livres sous forme d'engrais, cette methode permettant de faire entrer et gn<' de comj)te des appreciations analytiques I'element ' ' > texture moleculaire. .. J.isqu'a ce jour, lemploi de I'acide carbonique con Memoire, au sujet d a reaction acide, son bonne methode sciei es phospha! 2 entrer eti I iportant de ( 470 ) paru offri r de grands avantagf .hosphate. i; toutefois, s on actic appreciation de la solu carbonates a des incon ainatomip: vegetale. — De t'analomie des PJiimmtliacees consideree dans ses rapports avec la classificatian de ces plantes; par Ad. Chatin. (Extrait (Commissaires, MM. Brongniart, Moquin-Taiidon, Payer.) <• On ne saurait plus mettre en doiite aiijourd'hui que 1' anatomic ne puisse et ne doive generaiement intervenir en Botanique, comme depuis longtemps elle le fait en Zoologie, pour fixer la place des ordres, des fa- milies, des genres, souvent meme des especes de plantes dans la methode naturelle, et completer leur diagnose. Les etudes que je viens de terminer sur les Rhinanthacees, famille importante dont le parasitisme n'etait pas soupconne avant les observations pleines d'interet et si inattendues de M. Decaisne {Comples rendus des seances de I'Jcademie des Sciences, 12 juil- li't 1847), apportent en faveur de cette opinion une somme de faits nou- veaux qui me paraissent devoir fixer I'atlention des naturalistes qui s'inte- ressent aux moyens de perfectionnement de la methode naturelle, et plus specialement celle des personnes qui s'occupent de Botanique descriptive. V Comme caracteres anatomiques essentiels de Vordre des Rhinantha- cees, je signalerai dans la tige les vaisseaux jamais tons reunis en paquets, ie manque de systeme fibrocortical, ou tout au moins de prosenchyme cor- tical exterieur au tissu fibreux proprement dit ; dans le rhizome, I'existence meme de I'organe, constante et toujours anatomiquement determinable, 1 absence de vraies trachees et les vaisseaux jamais rapproches en groupes; dans les feuilles, les cellules epidermiques toujours chromuliferes, quoique mimics de nombreux stomates, les vaisseaux generaiement ni prismatiques, ni presses entre eux. » Le caractere anatomique naturel est complete par le manque habituel de rayons medullaires au rhizome, et de corps fibrocortical a la tige, par la non-confusion dans celle-ci de Tetui medullaire avec la couche ligneuse proprement dite, par les feuilles a cellules epidermiques presque toujours repliees en zigzag et a parencliyme homogene vers les deux faces, par la |)rescnce, enfin, de glandes capitees i-4'Cellulees, rarement 8-cellulees, rommn dans beaucorq) de vraies Scrophulacees. ■^ Les Rhinanthacees ont des aff]nit<'s tres-grandes avec des plantes non parasites, et n'appartenant pas a la uieme famille. Cepcndant aux caiacferen morphologiques qui les distiiiguent des Scrophulacees et qui avaient paiu a Fillustre Laurent de Jussieu suffisants pour les separer, il faut ajouter le parasifisme, I'absence constante de rayons medullaires dans les tiges er celle de paquets fibrocorticaux. » Les families de vegelaux parasites avec lesquelles les Rhinanthacees out le plus d'aualogies, tant anatomiqties que morphologiques, sent les Epirhi- zanthacees, les Orobanchees et les Monotropees. B Voisincs des Orobanciiees par leur rhizome a larges commimications medullaires, par leur epiderme a cellules subhexagonales con tenant des gouttelettes oleo-resineuses, par leurs feuilles squamiformes a parenchyme tres-homogene et a vaisseaux presses en im paquet dans I'axe des nervures, les Epirhizanthacees se rapprochent infiniment des Rhinanthacees par I'a- gencement reciproque des vaisseaux et des fibres dans la tige et le rhi- » Aux differences morphologiques, deja considerables, qui eloignent les Rhinanthacees des Orobanchees s'ajoutent des faits anatomiques qui tirent une grande valeur de leur constance et de leur generalite ; tels sont le rhizome habituellement prive de rayons medullaires et a vaisseaux jamais groupes, la tige a systeme vasculaire epars et a etui medullaire distinct, les feuilles a stomates nombreux, a matiere verte, a parenchyme parfois heterogene et a vaisseaux distincts les uus des autres. » Les Orobanchees out avec les Rhinanthacees des affinites morpholo- giques nombreuses qu'on chercherait inutilement entre elles et les Mono- tropees, mais c'est cependant avec celles-ci, comme dies plus complete- ment parasites que les Rhinanthacees, qu'elles offrent le plus de rapports anatomiques, tant il est vrai que la structure des etres organises est dans des rapports necessaires avec leur genre de vie. » Les genres des Rhinanthacees ont chacun leurs caracteres anatomiques comme leurs caracteres fioraux. Le Castilleja a, comme YObolatia, I'etui medullaire pen ou point distinct ; mais sa tige est pourvue d'un cercle fibro- cortical et souvent de fibres-cellules feculiferes. Le Schalbea dilfere du Castilleja par ses vaisseaux disposes dans la tige en lignes rayonnantes, et parsescellulesepidermiques irregulierement repliees. Les Bartsia mauqueut de systeme fibrocortical et ont Vetui medullaire distinct. JJOdonlitcs et \ Euphrasia, morphologiquement pen distincts, se confondent par I'anato- mic. Le C/mbaria est bien caracterise par ses vaisseaux souvent rapproches u-regulierement par 2-3 dans le rhizome, et places tons en lignes rayon- (47^) Mantes dans la tige, par sa couche fibrocorticale et par jies fibres epaisses et ponctiiees qui entrent dans les faisceaux des feuiJles. Le Rhpic/io- cotjs, separe en ces derniers temps da Rhinanthus par les niorphologistes, est un genre qne I'anatomie accepte en considerant que les trachees de Fetiii lie sont pas ordonnees sur les iignes des vaisseaux ponctiies-rayes de la conche ligneuse, et que dans les feuilles les vaisseaux sont isolesles uns des autres, en meme temps que le parenchynie est homogene dans toiite son e|>aisseur. Le Pedicularis, genre nombreux dont les especes offrent d'assez grandes differences floi-ales, ne presente pas plus d'uniformite anatomique que morphologique. On pent toutefoisen regarder comme caracteres gene- raux : datis les suroirs, le notable developpement du cone perforant et I'existencede replis fibroid es de renforcement ; dans la tige, leiui medul- laire toujours distinct, les utriculesde la moelleponctuees; dans les feuilles, les fibres ponctuees et epaisses, I'epiderme et le parenchyme souvent hete- rogenes. Le Melampynim a le cone perforant dessucoirs bien organise, mais il manque de replis de renforcement, a I'etui medullaire sensiblement in- distinct de la couche ligneuse concentrique, et a, par une exception an caractere de I'ordre constatee cependant aussi dans h Rhinanthus , les vais- seaux deces feuilles groupes comme dans les Orobanchees, parmi lesquelles d repond exactement au Phdipcea. Enfin le Tozzia, morphologiquement tres-voisin du Metampyrum, se distingue bien de-celui-ci par ses feuilles a vaisseaux ni masses, ni prismatiques et a parenchyme homogene, ainsi que I'epiderme vers les deux faces du limbe. » L'anatomie, qui nest pas favorable au dedoublement du genre Barlsin en Eufragia et Trixago , separe, au contraire, fort nettement des especes que la morphologic seule a quelque peine a distingifer. IJ Odontites Jaubertiana, jusqu'a ces derniers temps confondu meme aux portes de Paris avec VO. rubra, differe bien de celui-ci par la structure de ses feuilles et par celle de I'etui medullaire. Ainsi encore les Euphrasia paludosa et E. speciosa de R. Brown, que le savant Benthara se montre dispose a reunir comme simples varietes, devront rester separes : cette derniere espece s'eloignant beaucoup de I'autre par la forme, rare meme dans I'ordre, des cellules epider- raiques. » Je m'arrete a ces exeraples, voulant seulement montrer ici que les bo- tanistes pourront utilement recourir a l'anatomie, meme pour la determina- tion de la valeur des especes critiques. » ( 473 ) ECONOMIE RURALE. — Note sur le ble Drouitlard, varidte defroment provenanl dun tombeau dEqjpte; par M. F.-E, Gl'erix-Mexeville. (Commissaires, MM. Boussiiigault, Decaisne, Montagne.) Des experiences reiberees, et faites dans des conditions tres-diverses, confirment tous les faits enonces dans mon Memoire. » ( 477 ) M. LoisEAU presente une Note sur le precede qu'il emploie pour intro- duire dans les voies aeriennes des instruments destines soit a les cauteriser, soit a en extraire les corps etrangers on les fausses membranes dans les cas de croup. L'auteur a eu depuis trois jours I'occasion de faire pour un de ces derniers cas I'application de son procede sur un enfant qui est encore (Commissaires, MM. Velpeau, Cloquet, Jobert de Lamballe.) M. Gomez de Souza, professeur a la Faculte de Mathematiques de Rio- Janeiro, soumet au jugement de I'Academie un travail portant pour titre : « Memoire sur la determination des lonctions inconnues qui rentrent sous le signe d'integration definie. » Ce travail tres-etendu, et qui est accorapagne d'un extrait lui-meme trop long pour trouver place dans le Compte rendu, est renvoye a Texamen de la Commission deja designee pour d'autres communications du meme auteur, Commission qui se compose de MM. Liouville, Lame et Bienayme. M. l'abbe Raillard presente un Memoire intitule : « Conjectures sur la constitution des cometes », Memoire dans lequel, rappelant des opinions precedemment emises par lui sur les rapports qu'on pent supposer exister entre les cometes, les etoiles filantes et meme les aurores boreales, il repro- duit divers passages d'un opuscule public en i85o. (Renvoi a I'examen d'une Commission composee de MM. Babinet et Le Verrier. ) M. Thomas Longueville, on adressant un exemplaire de ses « Recher- ches siu' le cholera asiatique observe en Amerique et en Europe » , demaude que cet opuscule soit joint aux precedentes comunurlcations qu'il a faites sur le meme sujet, et qui ont ete admises au concours pour le prix du legs (Renvoi a Texamen de la Section de Medecine et de Chirurgie constituee en Commission speciale.) MM. BcTT et Martin soumettent au jugement de I'Academie la tigure, accompagnee de legendes explicatives, d'une machine a vapeur de leur invention. (Commissaires, MM. Combes, Seguier.) ( 478 ) ; Secretaire perpetuel donne connaissance d'une Lettre qui lui f^te adressee de Florence par M. L. PeUiFabn et qui a rapport ; vaux du pere de I'auteur, Jean Fabroni, directeur du Musee de physique et d'histoire iiaturelle de Florence, I'un des Commissaires etrangers de la Com mission des poids et mesures, devenu Correspondant de I'lnstitut et direc- teur des ponts et chaussees pour les quatorze departements au dela des Alpes. De ses nombreux travaux qui se rapportent a des questions tres- diverses, plusieurs, bien que datant du siecle dernier ou des premieres annees de celui-ci, semblent pouvoir etre justement rappeles a I'occasion de progres tout recents de la chimie organique. La Lettre de M. L. Fabroni est en consequence renvoyee a I'examen d'une Commission composee de MM. Dumas et Peligot. La Societe Royale des Sciences d'Upsal adresse le premier fascicule du tome II de ses JVova Acta (voir au Bulletin bibliographique), et prie I'Academie de vouloir bien la comprendre dans le nombre des corps sa- vants auxquels elle fait don de ses publications. Cette Lettre est renvoyee a la Commission administrative pour la partie de la demande qui concerne les Comptes rendus hebdomadaires : quant aux autres publications, elles ont ete depuis longtemps accordees a la Societe des Sciences d'Upsal, qui devra seulement les faire retirer au Secretariat de I'lnstitut par un fonde de pouvoirs. M. Tardy de Montravel prie I'Academie de vouloir bien le considerer comme candidat pour la place de Membre adjoint au Bureau des Longitudes, par suite de la nomination de M. Daussy a une place de Membre titulaire. M. Tardy de Montravel joint a cette demande un expose de ses litres et tuivoie un exemplaire de ses travaux hydrographiques sur les cotes du Bresil et des Guyanes et sur I'Amazone. La Lettre et les pieces qui I'accompagnent seront soumises a la Commis- sion competente des que I'Academie aura ete appelee par M. le Ministre de rinstruction publique a presenter ses candidats pour la place vacante. <;kologie. — Considera lions sur les depots houdlers du littoral meridional de la mer Noire; par M. P. de Tciiihatchef. (Extrait. ) I'Asie Mineure une collection de fossiles prove- du depot bouiller d'Eregli. Je me suis empresse de faire hommage ( 479 ) ail Museum d'Histoire uaturelle de cette collection qui m'avait ete adressee par M. Berclay, un des ingenieurs anglais etablis dans la contree, et je de- mande a TAcademie la permission de luisoumetlre quelques remarques que j'ai faites a cette occasion, en attendant que jepuisse lui presenter les resultats d'observations que je me propose de faire tres-prochainement sur les lieux. Voici la liste des especes vegetales determinees par M. Brongniart : » A. FOUGERES. I. Splienopteris. Petite espece qui ne paraltpas decrite, quoiqu'elle soit assez abondante dans le terrain houiller d'Eschwciler. — B. I.YCOPODIACEES. 2. Lepidodendron caudaium, Sternb. 3. Un Lepidodendron voisin du Lepidod. elegam. — C. Sigillariees. 4. Sigillaria Candollei , Ad, Brongniart, Hist. veg. fossil., pi. CL, fig. 4^ ne parait pas tout a fait identique. — 5. Sigillaria Schlotheitnii, Ad. Brongniart, Hist. veg. fossil,, pi. CTJI, fig. 4- Varieteun peu diffeiente des echantillons types. — 6. Sj- ringodendron pachyderma, Ad. Brongniart. Identique avec les echantillons (les liouilleres de France. — 7. Stigmaria ficoides , Ad. Brongniart. — 8, Le- pidophlogos ' Echantillons imparfaits qui paraissent des ecorces de vieilles tiges, irregulieres, appartenant a ce genre. — 9. Calamites Suckoivii, Ad. Brongniart. — 10. Calamites dubius, Ad. Brongniart, Hist. veg. foss.? ou peut-etre une variete de I'espece precedente. — 11. Sphenoplijllum? La determination specifique de cette plante, dont la collection contient plu- sieursbons echantillons, exige encore quelques etudes comparees; elle parait du reste identique avec des echantillons de I'Europe occidentale. » E'ensemble de ces fossiles prouve suffisamment I'identite des depots houillers de I'Europe occidentale avec ceux d'Eregli, et, de plus, ils ont fourni a M. Brongniart I'observation tres-interessante que les plantes fossiles d'Eregli paraissent avoir plus d'analogie avec les especes de ce cote du Bhin qu'avec celles de la Russie meridionale, bien que la distance qui separe les depots houillers de I'Asie Mineure de ceux de la Bussie meridionale soit infiniment inoius considerable que celle qui s'interposeentre les premiers et les depots houillers de I'Europe occidentale. » La localife d'Eregli n'estpas la seule de la coteseplentrionalede i'A.sit' Mineure oil I'existence des depots de houille ait ete constatee; des exploi- tations ont eu lieu sur plusieurs points de cette partie du littoral comprise entreEreghetSamsun; maisjusqu'a present la geologic n'en a retire presquc aucun profit. Toutefois on ne doit passer sous silence un Memoire publie dans le tome IV du Journal de la Soci^te geologique de Berlin {dimee 1802, I^cahier, page 96), par M. Schlehan, sur la constitution geologiquc de la portion littorale comprise entre la ville d'Amassera ou Amasry et le village ( 48o ) Tyla-Asy. Ce travail offre d'autant plus d'interet, qu'il se rapporte a line region limitrophe de celle d'Eregli, et que par consequent il constate la con- tinuation a Test de cette ville du terrain carbonifere, dont rexislence a Eregli meme est mise hors de doute par les fossiles que j'ai signales plus haut. Le pays explore par 1 ingenieur allemand comprend une bande entiere d'environ 7 kdometres de longueur (du sud-oiiest au nord-est) sur 3 kilo- metres environ de largeur (du nord an sud). D'apres la description et la carte geologique jointe a son travail, les depots de houille se Irouvent dis- posees par bandes ou lambeaux plus et moins ramifies et franges, et le plus souvent allonges du nord et nord-ouest au sud et sud-est en partant de la cote. Des terrains paleozoiques ainsi que secondaires separent les di- verses bandes houilleres et, selon leurs ages respectifs, tantot plongent sous ces dernieres, tantot les recouvrent; au reste, sur plusieurs points la houille est a ciel decouvert. M. Schlehan divise les terrains paleozoiques (allant de has en haut) en deux grandes sections, savoir : terrain de transition (iieber- gangsgebirge ) et formation carbonifere (kohlenformation). La premiere sectioti (la plus ancienne) est composee de calcaire de transition (ueber- gangskalk) et de I'etage superieur du terrain de transition ( jiingere schich- ten des iiebergangs gebirge). Voici les fossiles recueillis dans le calcaire de transition : Strophomena aniiquata et acideata, Harmodiles radians. L'etage superieur du terrain de transition a fourni les especes suivantes : espece voisine des Harmodites radians, Schizosloma catellus, Ordioceratites serraius, Cjrthoceras voisin de C. depressum, Gpoceratites voisin de G. gracilis, Stro- phomena aculeata, S. lepis, rugosa et antiquata, Terehratula plicatella, reticula- ris etprisca, Trigonotreta speciosa et lestiidinaria, Pterinea levis, Otarion diffrac- tum. En examinant la valeur geologique de tons ces fossiles, on voit qu'ils ne s\iccordent point avec I'ordre chronologique des terrains admis par M Schlehan. En efiet, parnii les trois especes que renferme le terrain signale par Fauteur comme le plus ancien, Tune {Strophomena aculeata) est une espece exclusivement permienne et les deux autres particulierement carboniferes, bien que V Harmodites radians ait ete quelquefois troiive ega- lement dans les terrains carboniferes devoniens et meme siluriens. Quant a l'etage superieur du terrain de transition que M. Schlehan signale comme immediatement infrajiose aux depots houillers, les fossiles qu'il y indique renferment un melange d'especes siluriennes, devoniennes, carboniferes et permiennes que I'etat actiiel de nos connaissances paleontologiqiies ne permet pas d'admettre comme habitants contemporains de la meme forma- tion Quant a la formation carbonifere telle que I'entend M. Schlehan ( 48i ) a fournies s'accordent parfaitement dans leiir caractere geologique avec celles qui m'ont ete envoyees d'Eregli. Voici, parmi les especes que citf M. Schlehan, celles qui ne figurent point dans ma collection, mais quicom- pletent avantageusement cette derniere. A. Fougerks. Splienopleris cJajans, Neuropleris (jiqanlea et lemiijolia, Cyclopleris orbicularis^ Trichamoniles cle- qans. B. Lycopodiackes. Lcjndodendron uculeatum , aloeohtum, obovalwn, hexarjonum. G SiGiLLAHUtES. Syniujotleiidron alveolatwn et sulcatum, Sufdli- na oculafa, S. alveolala, sulcaln et he.xayuna, Splienoplirlluin rnajus et emaviji- nahim , Calamiles undulatus, Jntiularia fertilis, Asttrophylltlis ligidn. » Si nous comparons les donnees que nous avons reunies sur les depots carboniferes de la cote septentrionale de I'Asie Mineure, avec les traits qui caracterisent la physionomie geologique de rensemblede la Peninsule, nous " r. Les terrains paleozoiques de la zone liltorale dn nord de I'Asie Mineure of'iVent, sous le rapport stratigraphique, une grande concordance avec les terrains analogues developpes sui- d'autres points de I'Asie Minepae ou je les ai vus occuper des espaces imnienses. Or, taut dans les terrains carboniferes et devoniens de I'Anti-Taurus que dans les terrains devoniens de ia Cilicie et du Bosphore de Thrace, les couches plongent generalement savoir celui a I'est, que M. Schlehan signale dans le domaine de son cal- evidemnient les systcmes devonien et carbonifere. » 2*". Malgre cette concordance stratigraphique entre les terrains ariciens de I'Asie Mineure, ceux de la cote septentrionale paraissent differer consi- derablement de leurs congeneres du reste de la Peninsule sous le rapport paleontologique. En efFet, lorsqu'on compare les fossiles signales par M. Schlehan dans les depots devoniens et carboniferes de la region limi- trophe d'Eregli avec les nonibreux fossiles que j'avais recueillis dans les diverses localites de I'Asie Mineure oii ces memes terrains presentent le plus de developpement, on ne tarde pas a se convaincre que parmi mes fossiles aucune espece, et meme, a Texception du genre Terebratule, aucun genre ne se retrouve dans les terrains du meme age de la cote septentrionale.... » Onvoitainsi se reproduire dans la faune paleozoique de I'Asie Mi- neure le phenomene que j'ai deja eu I'occasion de signaler j^usieurs fois blement trancliee dans hi repartition desrestes organiques animaux. ( 48-i ) » 3". Comme en Asie Miiieure la hoiiille iie sett presentee jiisqu'aiijour- tl'hui que siiperposee aux terrains plus anciens (calcaire de montagne devo-^ nien et silurien) et que partout ou elle ne perce pas directement a travers du sol, elle a pour toit des depots permiens ou jurassiques, on pourrait sup- poser que les localites ou cesderniers depots existent, seraient celles qui of- friraient Tespoir de I'atteindre avec le moins de difficulte. Sous ce rapport, la region centraleder\sieMinenre etnouunement la Galatie (ou j'ai decoii- vertplusieurs lambeaux jurassiques) ainsi que la bande littorale du nord presenteraient done a priori le plus de chances de succes. Par contre, I'Anti-Taurus et en general la partie la plus considerable de I'Asie Mineure orientale paraissent avoir ete souleves anterieurement aux depots de la houille proprenient dite. De uieme, partout ou I'emersion du continent auatolique actuel a eulieu a uneepoqiic comparativement recente, ainsi que c'est le cas pour une grande partie de la peninsule, les depots de houille (si reellement ils s'y trouvent) pourraient bien etre ensevelis a de gran- des profondeurs puisquelles seraient recouvertes par d'immenses masses de depots cretaces et tertiaires, qui k leur tour ne figureraient peut-etre que comme toit de depots secondaires plus anciens. N Je termmerai cette Note en faisant remarquer que parrai les etudes tres-importantes dont pourraient devenir I'objet les terrains paleozoiques de la cote septentrionale de I'Asie Mineure, il en est une qui en rehausserait suiguherement I'iiiteret scientifique, savoir, celle des relations geologiques eutre les deux cotes opposees de la mer Noire ; cette etude comparee fourni- rait peut-etre quelques revelations sur I'etat ou se trouvait cette partie de notre ecorce terrestre, anterieurement a I'ouverturedu grand bassin duPont- Iv.ixin qui est venu s'interposer enfie la Russie meridionale et la Penmsule auatolique. » CHIM.K onGAmqm. - IVouvelle sene de bases arUficielles oxjidu un liquide sirupeux avec un leger depot de chlorure sur les parois de la cornue ; ce liquide differe de I'ether cyanique par toutes ses proprietes. \insi il est presque uiodore, il n'est pas volatil sans decomposition ; la plu- part des acides le dissolvent en formant des combinaisons cristallisables 63.. ( m ) jiarlhiiornent dofinies; la potassc conceiitrrc le deconqxjse a t;linncl avec (iegagement d'aiiimoniaque, sans production d'etliyliaqiie ; il a .spidement iin caractere comniiin avec Tether cvanique, c'est son insoluhiiite dans I'eau; cette propriete perniet de le debarrasser par le lavage dcs traces de chlorure de sodium qii'il retient ; on le desseche ensiiite lacilement, en I'exposaut pendant vingt-quatre heiires dans le vide sec au-dessiis de Ta- cide snlfuriqne. » Le produit ainsi prepare et purifie a ete soumis a I'analyse : la fornuile la plus simple correspondanl a la composition centesimale tronvee experi- inentalement, est cellfe de I'alcool cyane, isomere et non identiqne avec I'ether cyaniqvie C IV Az O^ = C ( ^ ^ O^ = C IP O, Cy O. -1 I.a formation de ce nouveau corps, que je propose de designer sous le noui de cyanclhol'me, est aisee a comprendre; elle a lieu d'apres Te- quation C'(^:)0^ + CyCl = miCI + C-(;j^)0' = C«I.^A.0^ M La cyanetholine appartient, avec les corps analogues fournis par les divers alcools, a une nouvelle serie parallele a celle du glycocoUe, de I'alu- x:nnv, de la leucine, etc. Ces deux series sont tres-rapprochees; les pro- prieles chimiques de leurs termes respectifs correspondants sont sembla- l)les ; connaissant les unes, on peut presque a coup stir deviner les autres. » La cyanetholine est un liquide legerement colore et d'une apparence htiileuse; sa densite a i5 degres est de 1,1271 ; ^^^® ^ i^"e saveur un pen rmere, suivie d'une acrele,persistante fort desagreable; son odeur est ft«ible, •le rappelle celle de I'huile douce de vin ; quand on la soumet dans une r)! sine a I'action de la chaleur, elle se decompose en une liquide incolore viifilil et en un residu noir charbonneux. » La cyanetholine est insoluble dans Iciu ; elle se mele en toutes4>ro- |i(>rJi(>ns a I'alcool et a I'ether; la polasse concentree la decompose a chaud; elle se dissout dans I'acide chlorhydrique, avec lequel elle forme un chlor- hydrale ciistallin, susceptible de s'nnir au bichlorure de platine en donnant lieu a un sel double de coulenr jaime. Le sullate s'obtient sous forme de petits cristaux prismatiques par I'evaporation spontanee de la dissolution (le la base dans I'acide snifurique. .) L'azotate forme un sel double awe fazotate d'argent ; o\\ obtientcent ( 485; combJnaisoii eti cristaiix assez volumineux en melangeant ime dissolution etendue d'azotate d'argent avec une dissolution egalemeut etendue de la cyanetholine dans un leger exces d'acide azotique. » L'acide azoteux, produit en faisant arriver le bioxyde d'azote dans la dissolution azotiqu6 de la cyanetholine, transforme cette substance en une matiere acide solide et cristallisable ; la reaction a lieu comme pour I'aUi- inine avec une effervescence due au degagement d'azote. L'acide produit n'a pas encore ete analyse faute d'une quantite suffisante de matiere. 11 sera curieux de voir si ce n'est pas un corps isomere de l'acide acrylique, ou plutot un homologue dc l'acide maleique ou funiarique. Si ces vucs sc realisent, on pent esperer de reproduire artificiellement ce dernier acide eu partant de I'alcool methylique et passant successivemeni par le niethoi sode et la cyanethnliiic. » ruYSiQUK DU GLORE. — Correspoiidauce entre les varialions da rnacjuetisiiu Itrreslre et les taclies solan es ; Lettre deM. R. Wolf, de Zurich. « J'ai eu precedenunent Thonneur d'envoyer a I'Acadeniie des Sciences le deuxiemenumero de nies Milllieilungen iiber die soimen/lecketi , chms lequei je m'attachais a faire ressortir de mes observations des taches du soleil, dans les annees 1849 ^ i855, la preuvc qu'il y a dans ces phenomenes curieux une periode en rapport avec I'annee terrestre, dont les deux minima cor- respondent aux deux epoques 011 la terre passe par le plan contenant I'axc du soleil et une parallele a I'axe de la terre, les deux maxima aux deux epoques ou la terre s'eloigne le plus de ce plan. » Depuis ce temps-la, j'ai trouve qu'il y a une periode analogue dans les variations du ma^netisme terrestre. En combinant les variations en decli- naison observees sur I'hemisphere boreal avec celles de I'hemisphere aus- tral, pour eliminer I'influence de la declinaison du soleil, j'ai trouve une periode annuelle pour ces variations, dans laquelle les deux minima et le^ deux maxuna se presentent encore plus claires que dans les taches solaires, et de nieme encore ])lus rapproches des epoques ci-dessus mentionnecs. » .le crois que cette nouvelle correspondance entre les taches solaires et le magnetisme terrestre, que j'avais deja soupconnee en i853 [voir les Mil- ilwilum/en der .\nlurforsclienden Gesellschafl in Bern mis dem jrdn^e i853), suf- hra pour eouvaincre les derniers sceptiques qu'il y a une correspondance reelle entre ces deux phenomenes. » J'espere avoir prochainemeut I'homieur de presenter a I'Academic le troisieme numero de mes Minhcilumjen , qui contiendra le detail de cette ( 486 ) ANALYSE MATHEMATlQUE. — Note sur requalioii dont depend t'anomalie excentrique, dans la tlieorie du moiwement elliptique des planeles ; par M. J. -A. Serret. i , I'equation ( i) acquiert des racines reelles, elle perd exactement le menie nombre de racines imaginaires. MKDiiCiNK. — De tin/hccnce des maladies cerehrales sur fa prodaclion da diabidc Sucre; par M. E. Leudet. « Les recherches physiologiques de M. Gl. Bernard ont inontre rinfluencc de la lesion d'un point limite de I'appareil central de I'innervation sur la production de la glucosurie ; on a clierche a determiner si une lesion patho- logique spontaiiee pouvait devenir cause de cette maladie que nous nom- mons diabele sucre. »' Les auteurs, depuis Franck jusqu'a M. Goolden, avaient emis une opinion ■iflirmative; on avait vu successivement rapporler I'origine de cette affection a des maladies nerveuses, des nevroses, et enfin a des lesions ma- terielles du systeme iiei'veux . J'ai eu I'occasiou de suivre dans quatre cas la fdiation des accidents depuis la lesion cerebrale jusqu a la glucosurie. Ces faits peuvent etre ainsi resumes. » Observation I. — Fern me de 3'i ans atteinte, dans le cours d'une gros- sesse, au sixieme mois de la gestation, d'une perte de la vue de Foeil gauche sans aucun piienomene paral\ tiqne dans les membres. La perte de la vue per- siste et coincide avec des maux de tete, des vomissements. Sejit mois et demi aprts cet accident, symptomes comateux debutant brusquement et se dissipant graduellement au bout d'un jour. On constate alors une paralysie des troisieme et cinquieme paires cranieuues gauches avec un peu de ra- mollissement de la cornee du meme cote; anestbesie faciale cutanee a g;H»- ( 49' ) che, des muqueuses uasaies et de la moitie gauche de la langiie. Soif vive et signes generaux dii diabete ; on constate la presence du sucre dans 1' urine .au raoyen de la potasse et de la liqueur de Barreswill. Traitement par I'io- durede potassium a Finterieur; sous I'influence de ce traitement, diminu- tion de la paralysie de la premiere paire, disparition du diabete. Aggrava- tion de la keratite, fonte de i'oeij, k paralysie de la sensibilite de la l^ce dis- parait. Rechute au bout de cinq mois, nouveaux accidents comaleux, sans apparition du diabete, Ces accidents s'ameliorentde nouveau sous I'influence de I'iodure de potassium a I'interieur; aucun nouveau phenomenc de para- lysie des nerfs craniens; un pen de keratite a droite, ceilant rapidement a nn traitement local. (Rouen, Hotcl-Dieu.) » Observation 11. — Femme de 53 ans atteinte brusquement d'une hemi- plegie droite de cause cerebrale, attaques epileptiformesse repetant pendani pen de temps ; retour incompletdes mouvements dans le cote droit du corps ; deux ansapres ces pbenomenes apoplectiques, debut des accidents du dia- tique. (Hopital de la Gharite, service de M Rayer, i853.) n Observation III. — Femme de 8o ans atteinte brusquement d'une lie- niiplegie a gauche; au bout de dix-huit mois, exageration de la soil; pre- sence du Sucre dans I'urine, constatee par la potasse caustique et la liqueur . de Barreswill. Gangrene liumide du pietl droit. Mort. (Rouen.) » Observation IF. — Femme agee de 89 ans atteinte, ausixieme moisde la gestation, d'accidents de paraplegic avec convulsions. Disparition graduelle des accidents, persistance d'etourdissenients ; six ans apres, hemorragies multiples, puis accidents dyspeptiques et enfin diabete sucre. Variole inter- currente. Mort. (Hopital de la Gharite, service de M. Rayer, i852.) » Ges observations demontrent plusieurs faits interessants : dans toules il y a une continuite manifeste entre la manifestation des accidet>ts du sys- teme nerveux et ceux de la glucosurie; on pent done avec vraisemblance chercher a etablir un rapport de cause a elfet entre ces deux ordres de ph<''- nomenes. L'examen des cadavres des malades qui out succombe n'ayant psi eire fait, la nature de la lesion cerebrale est demeuree inconnne, mais i existc.'uce de paralysies des nerfs craniens pienant leur origine dans le voi- •>inage c\u bulbe et de la protuberance permet de croijc a une lesion mntc- iielle occupant une place voisine de ces renflements nerveux. Le debut, la marche de la glucosurie developpee consecutivement a ces lesions du .sys- teme nerveux ne presente rien de particulier. Une seule fois (observation 1), la glucosurie fut inomentanee et coincida avec une exacerbation passag<'!e ( 492 ) des accidents cerebraux. Cette derniere observation indiqiie egalement k disparition possible et definitive de la glucosurie. « Les observations de MM. Goolden, Skolasky, etc. , rapprochees des pre- cedentes, etablissent que, dans un certain nombre de cas an inoins, la glu- cosurie est precedee et occasionnee par une alteration materielle de I'appa- reil central de I'iunervation. Je ne pretends pas, bien entendu, rapporter tou- jours le diabete a cette seule cause, mais je pense qu'e^le doit entrer en ligne de compte dans Tetiologie du diabete sucre. » MEDECIISE. — ResuUats obtenus, a Vhopitcd des Enfanls trouves et orphelins, par iemploi de I'amjlme comme agent anestliesiqiie ; par M, Giraldes. .< Apres les essais tentes, dans un deshopitaux de Londres, par M. John Snow, sous le controle des chirurgiens de I'etablissement, je me suis trouve suffisamment autorise pour essaver ce nouvel agent dans les cas ou il etait pour essayei necessaire de produire Tanesthesie. Depuis le 24 Janvier, je m'en suis servi en place de chloroforine, chez vingt-cinq enfants de divers ages; et de ce que j'ai observe, je crois pouvoir deduire les consequences suivantes : » 1°. L'amylene est respire plus facilement, avec plus de tranquillite, inoins d'effort que le chloroforine. — 2". L'anesthesie s'obtient tres-rapide- ment. — 3°. Le sommeil anesthesique est plus calme, plus naturel, sans stertor, — 4°- Les malades anesthesies reviennent vite a I'etat normal. — 5". L'inhalalion amylenique ne provoque pas de nausees, de vomissements on des congestions vers la tete. — 6°. Les malades ne soulfrent pas; apres l'anesthesie, ils reprennent leur gaiete. Si I'experience nlterieure ne vient pas contredire ce qui a deja ete observe, l'amylene jjourra remplacer avee beaucoup d'avantage le chloroforme. » MEDECINE. — Note siir iempiui tlierapeutkiue du yaz oxjde de carbone ; parM. Coze. (Extrait par I'auteur.) « Cinq observations recueilUes dans la clinique interne supplemeutaire dontje suis charge, montrent les effets anesthesiques locaux obtenus par I'application de ce gaz. » 1**. Une femnie atteinte dun cancer uterin avance et aceompagne de douleurs pelviennes intolerables. — Douches vaginales. — 5 litres de gaz pur. — Cessation des douleurs. — Meme application avec le nieme succes, une vingtaine de fois pendant un mois. » 2". Femme atteinte de coxalojie droite. — Douleurs tres-vives du ( 493 ) genoii. — Application locale du gaz au moyen d'un nianchon garni dim tube servant a donner issue a I'air et k introduire le medicament. — Dispa- rition de la douleur apres one application de six heiires. » 3**. Une fdle atteinte de rhumatisme articulaire. — On poursuit la douleur ail genou droit, quelques jours apres auconde gauche. — Guerison rapide. « 4" et S". Chez deux femmes hysteriques, amelioration tres-rapide a la suite de douches vaginales de gaz oxyde de carbone. » M. Schwa ttFEYER, auteur d'ime Note snr un precede destine a preserver le ble de Tattaque des charanrons, prie I'Acadenjie de hii faire connaitre le jugement qui auni ete porte sur sa communication. L'autcur a dii elre deja informe que sa Note, inscrite par suite dune signature pen lisible sous le non de Schwadefeyer , a ete dans la seance du 7 mai i855 I'objet d'un Rapport pen favorable. (Comptes rendus, tome XL, page 1049.) M. OzAXA3i, en presentant pour le concours du prix Montyon (Medecine et Chirurgie) un ouvrage en deux parties « sur la forme grave de I'ictere essentiel», y joint, conformement a I'une des conditions imposees aux con- currents, une indication en double copie de ce qu'il considere comme neuf dans son travail. (Renvoi a la Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) M. RouAULT adresse, egalement en double copie, Tanalyse de deux ou- vrages deja presentes pour ce meme concours, et relatifs I'un et I'autre aux principaux medicaments employes dans le traitement des maladies des (Renvoi a la meme Commission.) M. BouLU prie I'Academie de vouloir bien co a recemment adresse une description, ainsi qu ites I'annee precedente et egalement relatives icite a la therapeutique. n) prendre parmi les pieces X appareils electriques , doiit e d'autres communications aux applications de I'elct - (Commission des prix de Medecnn- e , de Clururgie., M. Laigsel adresse uue Lettre relative aux c ourbes a petits rayons des ( 494 ) ciiemins dc fer et a diverses inventions relatives an nieme mode de trans- port qn'il regrette de ne pas voir adoptees, bien qu'il les ait depnis long- temps rendnes pnbliques. M. Hervy envoie, de Lunoges, la description d'nn appareil de son inven- tion pour !a direction des aerostats. A 4 lienres, rAcadeniie se forme en comite secret. T.'Academie a rern, dans la seance du 2'^ fevrier 1 .^57, les 'onvrai>es dont voici les titres : IFmjons mantini'^s. Remorqut-Billol , ou nouveau sjsleme cLi devdoppe'iuml d'insfrnclion puhlifpic; par M. F. Selim ; 2" edition. Tnrin, 1857; i vol. in-12. Pila. . . Pile a triple contact; par le menie; | fenille in-8". (Extrait :' plan de Home et de ses environs; 3*^ Bracciano. (Ces trois carles sont adres- ^( 'S parS. E. M. le Marechal Ministre de la Guerre.) Jushiictions pour naviguer sur In cote septentrionale du Bresil etdans lejleuve 'Irs .linnzones; pnrM. L. Tardy de Mo?vTRA\el, capitaine de corvette com- mandant le brick la Boulonnaisej chsLY^e en 1842 et i843 de la reconnais- sance hydrographique de ces parages, pour faire suite au Pilote du Bresil. Paris, i857;'^br. in-8^ • les coles drs Guynnes ; pnr le meme. Instructions nautiques Paris, i85i;br. in-8'\ ^pour new nguersurl {Ces deux instructio ns soi It a ccompagr nombro de dix-sept.) Mcnume^surlcrequL nfrurr ' f''> icr crnlrifi les maclnnes de /rolfrp ar M. >I Coquillesfossiles now pnr M. J.-B. NouLET. 1 ulh's a 11 !- • b!- ni Recherchessurlesfor mcs d, • lu '■trrr ,'ssenl tiel; parM. Charles Ozanam ; Ij .r. in-8". ( 496 ) Reclierckes sur le cholera asiatique observe en Amerique et en Europe; par M. P. -F. -Thomas LOKGUEViLLE. Paris, 1857; in-8*'. ( Adresse pour le con- cours du prix Breant. ) Nova Acta Reg ice Societalis Scienliariim Upsaliensis; seriei tertia? vol. II, fasciculus prior. MDCCCLYI. Upsalise, i856; in-4'\ Dissertation... Dissertation contenant un apercu general des progres des Sciences mathematiques et phjsiques depuis i^'jS jusquci i85o; parM. J.-D. Forbes. Edimbourg, [856; in-4°. (Faisant partie de la 8® edition del'En- cyclopedie britannique.) PUBLICATIONS PERlODlQtES RECUES PAR L^ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE FEVRIER I8S7. Annales de Chimie et de Phpique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault, DE Senarmont; avec une Revue des travaux de Chimie et de Physique publics a Cetranger, par MM. WuRTZ et Verdet; y serie, t. XLIX; fevrier 1857; in-8°. Annales del' Agriculture frrmcaise, ou Recueil encjclopedique d Agriculture; t. IX, n«3;in-8^ Annales de la Sociele d'Hjdrotogie medicale de Paris. Camples rendus des seances; t. Ill, i''*-5*' livraisons; in-8°. Annuairede laSociete Meteorologique de France; tome IV, 11^ partie. Bulle- tin des seances, feuilles 1 et 2; in-8°. Astronoraische... Nouvelles astronomiques ; n""^ io33-io56; in-^''. Bib liotheque universe lie de Geneve; jauvier 1857; in-8'*. Bulletin de t Academic royale de Medecine de Belgique ; t. XVI, n°* 2 et 3; in-8«. Bulletin de V Academic royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XXIV, n^^^i ; in-8^ Bulletin de la Societe de Geographic; Janvier 1 857 ; in-8°. Bulletin de la Societe d Encouragement pour I' Industrie n«f/ortfl/e; Janvier 1 857 J in-4*'- (497 ) Bulletin de la Societe medicale des Hopitaiix de Paris; ?>" serie; n° 4; in-8°. Bulletin de la Societe francaise de Photocjraphie; fevrier 1857; in-8°. Bulletin mensuel de la Societe imperiale zoologique d Acclimatalion ; janviei- ,857;in-8°. Bulletin de la Societe Philomathique de Bordeaux; 2® serie, n° 2; in-8'*. Comptes rendus hehdonmdaires des seances de CJcademie des Sciences ; \" se- mestre 1867; n*"^ 5-8; in-4''- Cosmos. Revue encyclopedique liebdomadaire des procjres des Sciences et de /ears applications aux Arts et a l' Industrie; t. X, 5^-8® livraisons; in-8°. Journal d' Agriculture pratique ; I. YII, n°' 3 et 4 ; iii-8*'. Journal de Chimie medicale, de Pharmacie, de Toxicologic; fevrier 1857; Journal de Pharmacie et de Chimie; fevrier i 857 ; in-8°. Journal des Connaissances medicales et phannaceatiques; n°* i3-i5 ; 111-8". La Correspondance litt^raire ; ievrier iS5- ; in-8°. L'Agriculteur praticien; n"' 9 et 10; in-8°- La Revue therapeutique du Midi, Gazette medicale de Montpellier ; t. XI, LArt medical, journal de Mktecine genirale ct de Medecine pratique; fevrier 1867 ; in-8°. Le Moniteur des Cornices et des Cultivateurs ; 3^ annee; n°' 7 et 8; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 3^ et 4* livrai- Le Technologiste ; fevrier 1 867 ; in-8*'. Magasin pittoresque ; fevrier 1857; in-8**. Monatsbericht... Comptes rendus des seances de VAcademie rojale des Sciences de Prusse, novembre et decembre i856 ; in-8". Nachrichten.. . Nouvelles de I University et de i Academic des Sciences de Gottingue; n''^ 2 et 3 ; in-8^. Proceedings... Proch-verbaux de la Society zoologique deLondres; n°' 3io- 3i9;in-8^ Proceedings... Proces-verbaux de I'lustitut national de fP^ashington; nou- velle s^rie, t. I , n*" i c t 2 ; in-8**. C. R.. i857, I" Semestre. (T. XLU . Jio Q.) 65 (498) Repertoire de Phar made ; fevrier 1857; i"-^"- Revue de Therapeutique medico- c liirurgicale ; S^ annee, n°' 3 et 4; Gazette des Hopitaux civils et militaires ; n°' 1 5-26. Gazette hebdomadaire de Medecine et de Chinirgie; n°* 6, 7 et 9. Gazelle medicate de Paris; 11°' 6-9. VAbeille medicale; n*^* 4 ^t 6. La Liimiere. Revue de la Photographic ; n°* 5-9. L Ami des Sciences; n°* 5-8. La Presse de (ajeunesse; n*'* 21-24. La Science ; 11°' 13-17. La Science pour tous; n"" 9-12. Le Moniteur des Hopitaux; n°» i5-26. Le Musee des Sciences; n°* 4o-43. ERRATA. (Seance dii 9 fevrier 1857.) Page 237, ligne 9 en remontant, au lieu de -, lisez -i-. Page 238, oter m au denominaleur de la fornmle 1}, ft (Seance dii 16 fevrier 1807 Page 272, ligne 1'% ati lieu de division, lisez declinaison. Page 275, ligne i""", derniere colonne, au lieu de ^ 16°, lis> Page 275, ligne 4, au lieu de 0.4775, //.ves 0.4737. Page 275, ligne 5, au lieu de 248" 56', Use-. 248° i6'. ( 499 ) 1 i ii!iliiJ3i!!Jii,i!!!j!!ii!ii 6 6 t a ^ o 6 -a^ ^ 67 ^-^^ '^ oi 6 ^ ^ ^-i^ 6'^ 'i -^ 6 ^ 6 ^^^^^^^-A-^'y.^^^A^6^^^-y.^^.j.6 66-^66^^.i6-^ ■ u 1 1 1 i i iijji lliiinit:;. IJJJIltJIIlilliJjJIIJJiiii i 1 I = ^^Jo f»;3^^^JJ^^^i^^5J5?JII^p.J s 1 ^ -r !-!-555:-53i:-i^:-ri :-J5ii;-:-r.i?r:-?r- ; s Hvo»o-tx«..| %-^^'^%^-^^ s-s'^g s.s.^as;s§.as,-5as^a'?.5.g,-i^5-^ 1 11 iiifPf^f^?tii^^^^^^ff----n?^- 1 H g i-i — ■!•§. §■:- 1 i ;. i-; :- ^•^ s a s.^"?, s^ s. i-ss •& ^% %.¥S ?-~ i III till ^... .....;...... p.------ i i .,™.t,„ a-s.?.-?! ^5 if-j =^=.=rsi£--s,%^g.s--3.s^s,8,t,i«>-? = 5 3 s H I- * ■? '-- =- -■ :- " '- -} ' ■ ■:— -'^ -"- ■"- "- °=- °- ■"- -T ■=- ". - « -. ">: - -T -. 1 i in.-.,,™ SJ- - ? S3 f,i ^.4'3-S. ": ^^ i n iili ^f-^f.f^.f:IJ^^::r----^^:?5 i 1 J ! r H in^^--:-:"--.-:^I:n?S1:!- s 1 — 1 - r i il iUfl- H = "I H ir- _ - 1 1 11 ""1 '^-■ 3 ! 1 i n 1=11 1 ^??^- ;r^-' '- ^-^T^T^' .rl H u)Jl7.;-^lKi^^?;;i4- = . 1 1 -^"----..~«c.s::^.-.3.,-»?j.- COMPTE RENDU DES SfiANCES DE L'ACADEIHIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 MARS 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COaiMUMCATIOiXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. ASTRONOMIE. — Sur la comete de d Arrest. Lettre de M. \a a M. Elie de Beaumont. )) Dans le cas oii les temps defavorables eussentcontrarie les observations de la nouvelle comete, decouverte par M. d'Arrest, je vous prie de presenter a I'Academie mon observation de ce matin, 2 mars, 16'' 56', T. M.; iH 32-^'^ 56' 5o"; D. 28*^37' 10". Je viens d'en deduire les elements suivants d'apres un intervalle de huit jonrs, qui pourront permettre de la retrouver aise- Passage au periheiie 21 .o83 mars T. M. a Marseille. Distance » o .75742 Longitude ....... 77°. g'.So" Q 3i4.i5.2o Inclin • 88 .3o .5o Moiivenient direct. » En comparant la comete avec I'etode de f gr. 4^883 dii Catalogue de Lalande, j'ai reconnu quecetteetoile s'etaitfortdeplacee depiiisLalande. Elle fnt observee alors en trois ans de difference, et deja son mouvement aurait ete sensible. Si un aussi faible intervalle permettait de s'y confier, ce mouvement aurait ete de - 2".4 en IK et de -f- 1 '.8 en U, mais je le trouve- tais de moins de moitie. « C R. .83;, ." St'im'sirr. (T. XLIV, IV° 10) * ^^ tjm-^ ( 5o. ) RAPPORTS. EGONOMlE RURALE. — Rapporl sur une communication de M. Moride, relative aiix phosphates de chaux. {Commissaires, MM. Boussingault, Payen rapporteur.) « L' Academic nous a charges, M. Boussingault et moi, d'examiner une Note de M. Moride contenant des observations et les resultats de plusieurs experiences sur les phosphates de chaux employes cotnme engrais, et par- ticulierement sur ceux de ces composes dits mineraux dont on trouve des masses plus ou moins considerables enfouies dans le sol. » Ce n'est pas la prem.iere fois que cetle importante question appelle les investigations de la science : un grand travail, en voie de publication, de notre illustre Secretaire perpetuel, M. Elie de Beaumont, fixe en ce moment meme I'attention publique sur ce point. » 11 y aurait effectivement un immense interet pour I'agriculture a obte- nirdu phosphate de chaux assimilable par les plantes au meme degre que le phosphate des os broyes, acidifies, carbonises incompletement ou meles avec les substances organiques azotees, tel qu'il se presente au sortir des raffineries de sucre. » Dans ces conditions, le phosphate de chaux, en vertu de son interposi- tion au milieu du tissu organique, se presente sous un etat de division extreme facilement attaquable par les acides. » En Angleterre on augmente encore sa division et sa dissolubilite en traitant les os par I'acide sulfurique, qui forme du sulfate et du biphos- phate de chaux, qui attaque meme le tissu organique, en sorte que les fragments osseux deviennent mous et friables. » En presence du carbonate calcaire des terrains ou de celui que Ton ajoute aux os desagreges ainsi, I'exces d'acide se trouve sature, la matiere organique azotee devient spontanement alterable, et les produits ammo- niacaux de sa decomposition concourent eux-memes a la nutrition des plan les. » Des effets analogues ont lieu lorsqu'on empioie les os carbonises en poudre meles avec le sang, qui a effectue la clarification des sirops; il s '} ajoute des reactions, egalement favorables, dependantes de la porosite de ce charbon animal capable de condenser les gaz ambiants et de les ceder gra- duellement ensuite aux organes absorbanls des vegetaux. » II n'en saurait etre entierement de meme des phosphates mineraux ( 5o3) doiies d'uiie tres-forte cohesion, les moyens mecaniqiies dont on a pii dis- poser jusqu'a ce jour sont insiiffisants pour les mettre dansun etat de divi- sion comparable a celui du phosphate des os. » Aussi les importations des phosphates mineraux de I'Estramadure dans la Grande-Bretagne n'ont-ils pas prodiiit chez Jes agriculteurs tons les resul- tats favorables qu'on en attendait. L'un de nous eut, en i85o, I'occasion de constater ce fait pendant une mission dont il etait charge par le Ministre de I'Agriculture et du Commerce, M. Dumas, relative aux ameliorations agricolesintroduitesen Angleterre, en Ecosse et en Irlande(i); il no parait pas que depuis on soit parvenu a obtenir, dans la Grande-Bretagne, d'aussi bons effets des phosphates mineraux que des os on des noirs residiis des raffineries. » De son cote, M. Moride, qui avec M. Bobierre a rendu d'incontestables services a I'agriculture en analysant les engrais deposes dans les chantiers du Gouvernement et devoilant diverses fraudes sur les engrais commerciaux, M. Moride a constate, par des experiences directed, I'insolubihte de phisieurs phosphates muieraux dans les acides faiblesen I'etat ou ils sont aujourd'hui offerts aux agriculteurs (2), er il a cru de son devoir d'avertir ces derniers, ( I ) Voyez les Rapports sur le drainage, le rouissj trale d'Agriculture, en i85o. (?) Afin de se rendre compte de !a solubilite do ces divers phosphates pulverises, M. Mo- durant dix minutes a + 65 degres. Le iicpiide tilire, precipite par Tammoniaque, etc., I'acide phosphorique recherche dans les precipites calcines en ajoutant quelques gouttes d'acide azo- tique, reprenant par Teau distillee a laquelle il ajoutait de I'azotate d'argent. Voici les resul- Phosphate pur en pond re calcinee (ext. des os), . . . ^ 99»20 Os en poudre calcines a Llanc 95., Charhon d'os i)ropre an raffinage 75, 10 Noir fin residu des raffineries 65, 4o Opatite de Logrozan ( Estramadure) 94 ? ^5 IVodules des Ardennes . 66 iSodules des Ardennes calcines i^■?. ( 5o4 ) (ie Jeur indiqiier lesmoyens de reconnaitre les phosphates muieraux melan- ges soit avec des matieres organiques, soil avec le phosphate des os ou le noir des raffineries ; il signale dans ce but notainment I'emploi de I'acide acetique bouillantqui attaqiie et dissoiit ces derniers, tandis qu'il laisse les aiitres intacts, et rincineration qui donne, avec le phosphate des os ou les bons noirs des raffineries, des cendres blanches, tandis que les phosphates mineraux produisent des cendres rouges ou brunes. » On reudrait a I'agriculture un service bien plus grand encore si Ton trouvait le nioyen de diviser economiquemenl les phosphates mineraux an point oil ils deviendraient facilement assimilables par les plantes. »* M. Moride croit que Ton y parviendrait en dissolvant ces phosphates naturels par des acides mineraux puissants afin de les separer du sable, puis en precipitant la solution par des liquides ammoniacaux et magne- siens, y ajoutant enfin des matieres animales ou fermentescibles. » Ce procede, probablement efficace, serait trop dispendieux sans doute, a moins qu'on ne parvint a I'executer dans des localites ou Ton pourrait y appliquer des vapeurs perdues d'acide chlorhydrique, et y ajoutcr ensuite, soit des eaux meres magnesiennes et des eaux ammoniacales condensees dans les refrigerants du gaz de la houille, soit de I'hydrate de chaux; et tout nous porte a esperer que Ton pourra parvenir a reunir des condi- tions economiques de ce genre qui permettront d'utiliser les phosphates naturels. » Quoi qu'il en advienne, M. Moride aura fait une chose utile, en ce mo- ment ou I'on fondait peut-etre, sur la preparation incomplete des phos- phates mineraux, de trop grandes esperances, en appelant I'attention des agriculteurs sur des faits qui leur elaient pen connus. rt Nous avons en consequence I'honneur de vous proposer d'adresser a ce jeune savant les remerciments de I'Academie, en I'engageant a pour- suivre ses utiles recherches. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. echantillons suivants avalent cede 34, 26 et 28 milliemes d'oxyde de fer et d'alumine. M. Moride a constate en outre que les phosphates des os sont solubles dans I'eau de Seltz, le sucrate de chaux et dans les tourbes animalisees en voie de fermentation , tandis que les phosphates naturels qu'il a examines, y sont insolubles. ( 5o5 ) ECONOMIE RURALE. — Rappott sur line Note de M. Bobierre, intitulee : I'action des cendres lessivees dans les defricheinents [IP Partie (i)]. (Commissaires, MM. Boussingault, Payeii rapporteur.) It Dans la derniere seance, au moment ou nous etions prets a lire le Rapport que Ton vient d'enlendre, nne Lettre de M. Bobierre, traitant en partie le meme sujet, parvpnait a I'Academie; elle etait renvoyee a noire examen. ). M. Bobierre, apres avoir cite plusieurs faits a I'appui de I'opinion qii'il avait precedemment emise sur la solubilite plus grande et Teffet plus prononce dcs phosphates contenus dans les cendres lessivees repandues sur les terrains dont la reaction est acide et sans addition d'alcali ou de chaux, a dirige quelques essais sur la solubilite des phosphates de chaux sous dif- tercnts etats dans I'eau chargee d'acide carbonique. II a vu qu'eu operant sur du phosphate excessivement divise par vole de solution et de precipita- tion a Tetat gelatiniforme, la totalite de ce sel etait dissoute, comnie I'un de nous (M. Boussingault) le fait dans son Cours public depuis plusieurs annees, tandis que (sur 20 grammes) le charbon d'os en grains laissait dis- soudre o^%3i5 ou environ r5 milliemes, la charree (cendres lessivees) 1 5 milliemes egalement, le noir de la clarification des sucres 1 i milliemes, les nodules coprolithiques i r milliemes aussi, employes soit dans leur etat normal, soit apres avoir ete etonnes dans I'eau froide. Entre le phosphate et le carbonate de chaux simultanement dissous relativement a ces divers echantillons, on a remarque les rapports suivants : pour le noir en grains f4,54 pour 1000, la charree i5, le noir de clarification ^5,6, les noduirs coprolithiques sous les deux etats 10 pour 1000. M. Bobierre en conclut que dans la charree les phosphates ont un etat moleculaire tres-propre a la dissolurion ; que les nodules coprolithiques, sans avoir la solubilite des char- l)ons d'os, ne sont pas absolument insolubles dans I'eau chargee d'acide carbonique. Toutefois, I'auteur ne dit pas qu'il ait constate d'auires ca- racteres du phosphate de chaux dissous apres la precipitation par I'aui- » On voit encore ici que I'etat particulier d'agr^gation des part icu les exerce une uitluence notable sur la solubilite des phosphates. On trouve- rait sans doute des differences a cet egard entre les phosphates mineraux (i) f^oir la l^ Partie, p. 473, t. XLIII des Comptes rendus. ( 5o6) de plusieurs origines : la legere solubilite de I'lin deux dans I'eaii chargee d'acide carboniqiie (Bobierre) et I'insolubilite complete de plusieurs autres dans I'acide acetique (Moride) sembleraient I'indiquer ; il serait utile de comparer avec soin Taction de plusieurs dissolvants sur les phosphates des pruicipaux gisements en tenant compte de leur composition et de la diffi- culte plus ou moins grande du broyage. Cela ne dispenserait pas d'ailleurs d'essayer comparativement leurs effets sur la vegetation. Ce serait la I'objet dun travail de longue haleine et d'un puissant interet. M. Bobierre nous semble, de son c6te, en mesure de I'entreprendre ; nous avons, en conse- quence, I'honneur de proposer a I'Academie de le remercier de ses commu- nications et de I'engager a poursuivre ses interessantes recherches. » Les conckisions de ce Rapport sont adoptees. " M. Elie de Beaumont, a I'occasion de ce Rapport, donne quelques ren- seignements sur les procedes par lesquels on cherche a donner aux phos- phates naturels les proprietes qui en permettraient I'emploi en agriculture dans tons les terrains qui h'en renferment pas une proportion suffisante. » Dans I'usine etabhe, pour cet objet, a la Villette, par MM. de Molon et Thurneisen, on recoit des cargaisons considerables de nodules de phosphate de chaux, apportes par la navigation interieure de differents points des departements des Ardennes et de la Meuse. Ces nodules, apres avoir ete sou- mis a un debourbage, sont chauffes dans des fours a reverbere, puis eton- nes par immersion dans I'eau, et enfin reduits en poudre sous des meules. On a reconnu depuis peu qu on pent moudre les nodules presque aussi fa- cilement dans leur etat naturel qu' apres la calcination. On a egalemeiit constate que les phosphates pulverises, de I'une ou de I'autre maniere, sont facilement attaques a froid par I'acide hydrochlorique qui dissout la presque totalile du phosphate en laissant un residu sablonneux. Enfin, depuis quelque temps, on a commence a produire des phosphates de chaux a I'etat de division chimique et solubles meme dans les acides faibles, en pre- cipitant par la chaux les phosphates dissous dans I'acide hydrochlorique. Cette operation, pratiquee deja assez en grand, parait appelee a donner pro- chainement des produits susceptibles d'etre livres au commerce. Le prix ha- bituel du noir animal employe dans I'agriculture met I'acide phosphoriquf a environ 5o centimes le kilogramme. Ce dernier prix est assez eleve pour permettre, dans la production en grand, des operations chimiques d'une certaine importance. Le fer forge, dont la fabrication est si compliquee, en fournit un exemple. Le fer faconue en rails pour les chemins de fer se vend (-5o7) sur les usines de France, environ 3oo francs la tonne on 3o centimes le kilogramme, et snr les usines d'Angleterre environ 2ao francs la tonne on 2-2 centimes le kilogramme. Dans I'un et I'aulre pays il est quelquefois tombe beauconp plus has. » MEMOIRES PRESENTES. TOXIGOLOGIE. — Notice sur les proprietes ph/siotogo-toxkohgicjues dn rnmrc; par M. E. P^.LiKAN. (Commissaires, MM. Pelouze, CI. Bernard, Buss\ .) « Ayant recu dans le courant de I'automne dernier de MM. Claude lier- nard et Lecomte, par I'entremise de mes collegnes a I'Academie de Mede- cine deSaint-Petersbourg, MM. les professenrs Brands et Zablotzki, qnelqnes grannnes de curare, je me suis empresse d'entreprendre une serie dVxpe- riences concernant Taction de ce poison sur differents animaux, parti- culierement sur des Mammiferes, et j'ai I'honneur de presenter a I'atten- tion bienveillante de I'Academie les principaux resultats de ces experiences. » 1. Le curare introduit dans le tissu sous-cutane on injecte dans les veines exerce une action doiit tous les phenomenes caracteristiques out etf decrits de la maniere la plus satisfaisante par M. CI. Bernard. J'ai remarque seulement, en irritant les nerfs moteurs d'mi animal empoisonne par le curare, que les contractions des muscles correspondants ne cessent pas toujours immediatement apres la mort, quoique, dans la majorite des cas. la loi posee par M. Bernard se confirme. » 2. La section du nerf sciatique, avant lempoisonnement de I'animal par le curare, n'empecbe pas apres la mort la cessation de I'irritabilite du nerl opere, tandis que dans lempoisonnement j)ar la strychnine cette irrita- bilite se remarque encore longtemps apres qu'elle a comi)letement dispani dans le nerf d'un autre membre reste intact. M 5. La section de la partie cervicale du nerf sympathique d'un cute (chez un lapin) avant I'empoisonnement par le curare, modifie consider a- blement le phenomene caracteristique qui se manireste vers la fin de lac •- Hon, c'est-a-dire la dilatation de la pupille avec i'extension en dehors du globe de I'oeil; et quoique ce phenomene arrive identiqiiement sin- les deux yeux, il est pourtant moins developpe du cote opere, et meme, quelque temps apres la mort, on voit la difference entre les diametres des deux jui- pdles. J'ai remarque la meme chose sous Taction de la strychnine : la pu- i 5o8 ) pille dii cote non lese se dilate pendant le letaiios heaucoup plus conside- rableiiient que la pupille du cote opere, « 4. La solution aqueusedu curare, introduitedans I'estomac au moyen d'une sonde elastique, agit comme poison, quoique plus lentement et d'une maniere moihs energique, ce qui confirme les anciennes experiences de Fontana, Brocklesby, Emmer et les recherclies plus recentes de MM. Cogs- well, Vulpian et Rolliker. La dose de 3 decigrammes a fait perir consecuti- vement trois lapins ; un quatrieme supporta cette dose et se retablit. La dose de 62 milligrammes ne manifesta aucune action veneneuse. Mais Taction moins energique du curare introduit dans I'estomac n'est pas une propriete particuliere et caracteristique de ce poison et ne pent pas etre expliquee, comme on a tente de le faire, par la supposition que le curare contierit une certaine quantite du venin des serpents venimeux ; car la particularite sus-mentionnee est geuerale a presque tous les poisons narcotiques qui oni la propriete d'etre facileraent absorbes. Par exemple, Taction de Textraitde la noix vomique est plus prompte et energique, s'il est introduit dans le tissu sous-cutane, que dans le cas de son introduction dans I'estomac. w o. La curarine a ete preparee par mon collegue M. Trapp, d'apres le procede de M. Boussingault, avec la difference que Textrait aqueux i\ fourni a M. Trapp plus d'alcaloide que Textrait spiritueux. Je tiens pour certain que la curarine possede toutes les proprietes actives du curare. Get alcaloide, introduit sous le peau d'un lapin, a la dose de 5 centigrammes, a occasionne la mort de Tanimal avec tous les phenomenes caracteristiques de Tempoisonnement par le curare. » 6. Apres que le curare a ete absorbe a une dose suffisante pour pro- duire la mort, il ne peut pas etre question d'antidote. La strychnine pent provoquer les phenomenes qui lui sont caracteristiques seulement dans )<■ cas oil la dose du curare a ete insuffisante, et reciproquement. La solution du curare precipitee par le tannin (tannate de curarine) petd son action deletere a une dose ordinaire ; mais le curare en poudre, introduit dans Tinterieur d'une plaie avec de la poudre de tannin, conserve son action toxique. L'iode dissous dans Tiodure de potassium ne detruit pas Taction du curare, quand meme les deux solutions, apres un melange prealable, out ete evapores et le residu introduit dans le tissu sous-cutane. « 7. La presence du curare peut etre facilement decouverte par les reac- tions de la curarine. Ges reactions sont a peupres les memesquepourlastry chnine, mais elles sont encore plus constantes que pour ce dernier alcaloide. L'acide sulfurique avec le chromate de potasse ou avec le ferrocyanure de ( 5o9) potassium, ou avec le peroxyde de plomb puce, donne des colorations rouges tres-belles. L'essai galvanique est aussi tres-sensible et donne, comme avec la strychnine, la coloration rouge de la solution acide de la curarine a la lame de platine de I'anode. » MEDECIWE. — Note sur I'analogie qui peut exister dans certaines maladies neweuses entre la voix Immaine et le son vocal deplusieurs especes d'animaux; par M. MoNGiN. (Extrait.) {Renvoi a I'examen de M. Aiidral, deja charge de prendre connaissance des communications de M. Bosredon et de M. Pize sur le meme sujet.) L'auteur commence par rappeler brievement certains fails consignes dans les annales de la science : les belements observes au xvi® siecle par Wierus chez plusieurs religieuses du convent de Sainte-Brigitte, les aboiements de plus de qiiarante femmes d'un village voisin de Dax, mentionnes par Delancre pour I'annee i6i3; ceux de deux filles de Landes pres Bayeux en I'annee 1782 (epoque ou sevissait a Paris I'epidemie convulsionnaire de Saint-Medard ) ; quelque chose de semblable constate a la meme epoque par Th. Willis sur cinq demoiselles de la meme famille a Blackthorn, comte d'Oxford (c'etait plulot le hurlement d'un chien qu'un veritable aboiement) ; enfin des cas de miaulement chez des filles cloitrees, rapportes par Raulin et Hecquet. S'appuyant sur cet historique, M. Mongin fait remarquer que, pour presque tous les cas cites, on a la certitude que les nevroses de la voix coexistaient avec des attaques d'hysterie , dont elles semblent n'avoir ete qu'un symp- tome. « Le mode de contraction spasmodique de la glotte qui modifie ainsi la voix, poursuitM. Mongin, peut-il exister sans convulsions generales, comme cela parait avoir eu lieu pour le cas observe par M. Bosredon? Je ne me hasarderai pas a le nier; mais ce que je puis affirmer, c'est que le cri qui precede les grandes attaques d'epilepsie subit des modifications nombreuses dont quelques-unes imitent la voix de plusieurs especes d'animaux et j'en Dourrais pour ma part citer deux exemples remarquables. Dans un de ces cas, chez un jeune garcon de dix-sept ans, qui faisait entendre une sorte tie gloussement, et dont I'affection remontait a plus de quatre annees, cha- cune des attaques epileptiques (il y en avait au moins deux parsemaine) avait ete pendant longtemps precedee d'un cri tres-aigu; mais en sep tembre i855, ce cri changea tout a fait de caractere : de percant, il devint sourd, guttural, tres-analogue enfin a celui du cas observe par M. Bosre- C. R. 1857, 1" Semeslre. (T. XLIV, N^ iO) 67 (5io) don. Un autre point de ressemblance entre ce fait et celtii dont je parle, c'est la disparition du phenomene morbide sous I'influence du meme agent medicamenteux, le valerianate ^atropine Je me servis comme M, Bosredon du valerianate prepare d'-apres la formule du D"^ Michea. Sous ['influence de ce medicament donne sous forme de granule, d'abord a la dose de | mil- ligramme par jour, et porte dans I'espace de deux mois a i milligrammes, non-seulement le gloussement cessa completement, mais les attaques epi- leptiques, qui n'etaient plus precedees d'aucune espece de cri, furent con- siderablement modifiees. De nocturnes qu'elles etaient, elles devinrent diurnes, et diminuerent notablement en force et en frequence. Quant aux simples vertiges qui avaient lieu dans I'intervalle des grandes attaques, ils ont persiste, et sont peut-etre meme aujourd'hui un pen plus frequents. » Si Ion devait, poursuit I'auteur, admettre avec M. Marshall-Hall, que dans I'epilepsie le spasme attaque de preference les muscles du cou et du larynx, que le traclielismeetle larjnyisme jouentun tres-grand role dans la pathologic de cette affection ; s'il etait vrai qu'ils en produisent tous les symptomes, tels que laperte de connaissance, le delire, etc., de sorte qu'on parviendrait a faire avorter I'acces en faisant avorter le laryngisme; et si, d'une autre part, de nouveaux faits venaient confirmer la realite de Vin- fiience elective du valerianate d'atropine, il me semble qu'on aurait obtemi un progres considerable dans le traitement de cette terrible maladie. » ECONOMIE RURALE. — 5ur i amelioration des graines de vers a soie par I'educaiion a I'air libredans le departement de l'Herault;parM, Ch. Martins. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Milne Edwards, de Quatrefages.) «... Convaineu qu'il n'est point d'etre vivant dont la sante soit liee a une temperature constante, j'entreprisavec mon ami M. Francois Sabatier, pro- prietaire de la Tour-de-Farges, pres Lunel-Vieil, Texperience suivante: Un jeune murier pouvant donner to kilogrammes de feuilles fut enveloppt' d'une toile a larges mailles appelee cousiniere. On y placa, le i4mai i854» quatre-vingts vers a soie de race sicilienne, nes dans la magnanerie de la Tour et sortant de la troisieme mue. Ces vers etaient lents, maladroits et ne savaient pas ramper d'une feuille a I'autre pour trouver leur nourriture. Quand ils tombaient sur la cousiniere, ils etaient incapables de gagner de nouveau les branches feuillees, et ceux qu'on ne repla^a pas dans les bran- ches moururent de faim; cependant ils donnerent encore quarante-huit cocons tres-beaux, plus durs, quoique plus petits et moins pesants d'un cm- (5.1) quieme que ceux de la magnanerie. Ces vers avaient siipporte, sans qu'un seul d'entre eux en fut incommode, des temperatures comprises entre 6°,8 et a9°,2, essuye le vent, la grele, la pluie et plusieurs orages d'une violence extreme. Les quarante-huit papillons qui sortirent de ces cocons etaient dune vigueur inaccoutumee et donnerent une forte belle graine. » Le i8 mai de la meme annee, nous avions aussi place sur deux branches distinctes de notre murier, deux tres-petites feuilles de murier couvcrtes de vers a soie de race milanaise, dite de Briance, eclos depuis trois a quatre jours dans la magnanerie de M. Nourrigat, a Lunel. Un vent violent accompagne de pluie fit tomber les deux petites feuilles de murier sur la toile ou on trouva les petits vers morts de faim; mais beureusement un certain nombre avaient deja gagne les feuilles de I'arbre ; beaucoup moins maladroits que ceux qui etaient restes d?ins la magnanerie jusqu'a leur troisieme mue, ils se suffisaient a eux-memes, montaient le long des branches, rampaient d'une feuille a I'autre et donnerent cent dix tres-beaux cocons dont quatre-vingt- cinq etaient au sommet de I'arbre, tandis que les precedents avaient fait leurs cocons dans la cousiniere sur laquelle ils se laissaient choir. Les quatre-vingt-cinq cocons etaient de meme poids que ceux de la magnanerie oil ils etaient nes, mais phis petits, plus durs et plus serres. Les papillons qu'ils produisirent volaient si bien, qu'il fallut fermer les fenetres de la chambre de ponte pour les empecher de s'echapper ; or on sait que les pa- pillons des magnaneries se soutiennent a peine avec leurs ailes sur la toile ou les femelles sont fixees. w L'annee suivante, en i855, M. Sabaticr seul fit une nouvelle cklucation en plein air avec des graines provenant de la premiere ; les vers etaient d'une fermete, d'une vigueur et d'une adresse extraordinaires, puisqiie tous les cocons furent files au haut des branches et les papillons qui en sortirent etaient plus alertes encore que ceux de I'education precedente. L'experience en est restee la, M. Sabatienpetant parti pour I'ltalie et moi- meme n'ayant pas les facilites necessaires pour la continuer. Telle qu'elle est, elle me semble cependant contenir un enseignement. N'est-il pas evi- dent que Tencombrement, le manque d'aeration, lair confine et vicie, nvw temperature trop constante sont des conditions antihygieniques qu'on ren- contre dans presque toutes les grandes magnaneries ou les educahons sont SI souvent malheureuses, tandis qn'(;lles reussissent dans une grange, une bergerie construite en pierres seches, un escalier, un hangard, partout enfin ou les vers ne sont pas entasses? N'est-il pas conforme a toutes les lois de rhygiene que ces causes d'affaiblissement agissant depuis des centaines 67.. (5.a) d'annees ont abatardi les races que le grand air avec toutes ses vicissitudes ameliore de nouveau? Quelle est la race d'hommes qui resisterait pendant cinq generations seulement aux causes d'affaiblissement auxquelles les vers a soie sont soumis depuis des siecles? Tons les medecins savent que I'agglo- meration dans un espace trop limite est pour I'espece humaine la cause la plus constante de deterioration et d'epidemies. Apres I'incendie de Ham- bourg, en 1842, on constata une amelioration notable de la sante des ha- bitants peu aises, qui> chasses de leurs rues etroites, vivaient en plein air sous des abris improvises. Chaque educateur des parties chaudes du midi de la France a done a sa disposition les moyens de fortifier sa propre race; en la replacant dans les conditions naturelles ou le ver a soie se trouve dans son pays natal, il pent ainsi renouveler sa graine lui-meme. Les experiences de M. Sabatier montrent que les prejuges contre les dangers des intempe- ries atmospheriques sont imaginaires et que non-seulement les vers les sup- portent, mais qu'ils se fortifient sous leur influence. Je serais heureux que la grande publicite des Comptes rendus fit tomber cet article sous les yeux de quelque sericiculteur dispose a reprendre, a varier et a completer les experiences que le depart de mon collaborateur m'a empeche de con- tinuer. « ORGAJNOGENIE V^GETALE. — Recherches experimentales ; par M. F. Hetet. (Commissaires, MM. Brongniart, Moquin-Tandon, Payer.) L'auteur, en terminant son Memoire, resume dans les propositions sui- vantes les resultats des experiences qui font I'objet de son travail : « Dans les vegetaux, toute formation commence par une cellule, dont la multiplication et les transformations constituent la masse cellulo-vas- culaire des parties vegetales. Les utricules donnent naissance aux vaisseaux 1 1 aiix fibres,, par de simples ifodifications de forme. La rapidite avec laquelle les utricules se forment et se transforment en vaisseaux et en fibres est prodigieuse. » L'accroissement en diametre dans les plantes dicotyledonees arbo- rescentes se fait dans cette partie connue des botanistes sous le nom dt zone vegetative ou generalrice (i)par une production utriculaire incessante, fant que Tarbre est en seve, etqui bientot s'organise en partie en fibres et en vaisseaux. Cette production se faitsur place, partout a la fois, sous I'ecorce ( 5i3 ) de I'arbre, aiix depens de la seve descendante qui lubrifie I'aubier et lo liber. » Aiissitot qii'une production celluleuse ou cellulo-vasculaire a eu lieu dans la zone generatrice, une division s'opere dans ce tissu de nouvelle formation; la couche exterieure purement celluleuse peut se separer, em- portant a sa partie interne quelques fibres (jeune liber), tandis que le Veste fibro-vasculaire, mele de groupes d utricules, demeure adherent a la tige (jeune aubier). » Dans la decortication annulaire, aucun tissu fibreux ne d< s(( nd de la levre superieure : tons les organes elementaires qui doivent constihiei I'aubier et lecorce se forment sur place par la transformation des iilriculcs, qui apparaissent d'abord comme des gouttelettes spberiques perlaiit a Ja surface de la plaie, ou comme une mince couche de crenie mousseuse. Ces utricules se multipliant a I'infini et tres-promptement forment une nouvelle enveloppe qui n'est interrompue que dans les points ou Ic jeune tissu anterieurement forme a ete blesse par I'instrument qui a servi a la decortication. » Quand on opere sur un arbre a latex colore, et ou la section annulaire d ecorce a necessairement interrompu la continuite des vaisseaux laticiferes, on voit ces memes vaisseaux se former sur place par la transformation di'i tissu cellulaire, » Tout tissu nouvellement forme et qui est destine a vivre a I'air et a la lumiere, s'accompagne d'une ecorce, laquelle est principalement un organe protecteur. La cuticule, cette membrane continue, cetto sorte d'e- pithelumi qui recouvre tons les tissus, est formee par les C(>llules superfi- cielles accolees et aplaties, formant un tissu separable du reste, par suite de la cessation de vitalite et de dessechement. » La seve descendante peut seule determiner la formation de nouveaux tissus; la route qu'elle suit est la zone generatrice, dans les dicotyles arbo- rescents. Lorsqu'on arrete completement la marche de la seve descendante par la destruction de la zone generatrice dans une certaine eteudue. on voit au point d'arret se former des tissus qui s'accroissent dans tr)us les sens et lorment ce que I'on a nomme lui hounrlet. {.e meme f.it se prod.iit, s. ;n. linies du morne d' Arica, etait surtoul dappe- lersurces objets ratlcntion Jusqu'a ce moment la nature et I'origine de ces productions tres-artis- tement ouvrees, en les rapprochant des yeux artificiels des plus antiques statues et enveloppes de momies egyptiennes, ne me semblent encore per- mettre d'autres hypotheses que celles emises dans la Note que j'ai eu I'hon- neur de communiquer a I'Academie, le i3 octobre i856, inseree dans le Compte rendu de cette seance. » M. Pelouze depose une Note de M. Tissier dans laquelle ce chimiste demontre que la fonte est transformee d'abord en acier, puis en fer mallea- ble par le carbonate de sonde. Cette reaction explique pourquoi les cornues en fer dans lesquelles on fabrique le sodium ne se carburent jamais, bien qu'elles soient exposees au rouge a Faclion d'un melange qui contient beaucoup de charbon. ZOOLOGlE. — Nouvelles observations sur les caracteres osteologiques chez les oiseaiix de lafamille des Psittacides ; parM. Emile Blaxchard. (Extrait.) 'f Dans un precedent Memoire, je me suis attache a determiner rigou- reusement les caracteres osteologiques des differents types de la famille des Psittacides. Depuis, mes observations ayant porte sur un beaucoup plus grand nombre d'especes, j'ai pu non-seulement reconnaitre la generalite des caracteres que j'avais indiques, mais encore entrer dans un ordre de considerations d'une autre natin-e. » II n'est guere, dans le regne animal, de groupes qui n'off'rent des oxemples de degra(iations. Sous ce rapport, la famille des Psittacides, for- mee d'elements tres-homogenes, n'est pas des plus remarquables; nean- moins, en avancant dans I'eUide de I'organisation de ces oiseaux, j'ai ^^p frappe de certains foils jusqu'ici demeures completement inaporcus. K» (5i9) comparant, dans chacun des groupes on series d'especes de la famille des Perroqiiets, les analogies qu'offrent entre eiix leurs divers representants, je suis arrive, je crois, a reconnaitre de la facon la plus precise les termes coi-- respondants de chacune de ces series. I.a justesse de I'idee concne pai- M. Isidore Geoffroy-Sainl-Hil aire de distribuer les animaiix par series pa- ralleles, revolt ici un caractere d'evidence tout particiilier. Nous vovons cbez les Psittacides les especes de chaque groupe, de chaque grand genre, repeter les memos modifications, offrir les memes degradations. » La division des Rakatoes oti PlyTlolophircc est composee d'especes d'lin parallele auciui autre type, mais la division des Calyptorhynciues el des iMicroglosses, liec a la j)recedente par d'etroites Jiffinites, represente exacte- ment dans I'lnde et I'Australic les grands Perroqiiels americains, c'est-a- dire les Aras. C'-cs correspondances deviennent surtout nianifestes entre les groupes, la tete affecte des formes anguleuses chez les especes de grande tailie, qui sont en meme temps les mieux organisees : la les regions ihi crane sont en general bien apparentes. Chez les especes qjii se degradent, les contours de la tete tetident a s'arrondir et les legions du crane a deve- nir plus confuses. A ce point de vue, les vrais VeiTO(\iwt<, {Psitta( us) de i'ancien continent doivent etre nus en regard des Perroquets amazones de rAmerique(CA/7 60ffi). Les especes de I'Afriqiie dont on a forme un genre particiilier {Pcvoceplialus), (p.i out une taille mferieure et le crane plus constituaut le genre Pionus de Wagler el dii Prince Cliarles Bonaparte. La marche reguliere suivie par la nature dans ces degradations se fait remar- quer au plus liaut degre chez les especes les plus petites, lesmoins parfaites. C'est ainsi que dans les Agapornis [J. pidlavia, Lin.) de TAfriqiie et de lAsie, et dans les Psittacules (Ai«ac«/« passenna, Lin.; de I'Amerique, le <.rane devient plus globuleux, et que les clavicLiles disparaissent pareille- » L'absence de clavicides avait ete observee seulement chez certains Perroquets de I'Auslralie [Plaijccn us : j'ai constate (pie dans toules les se- ries d'especes, c>st-a-dire dans tons les groupes de la famille des Psifta- *ence. Un parallele semblable s'etablU de h facon la plus naturelle entiv ( 5l20 ) les especes a queue longue : les Perruches-Vasas [Coracopsis) de TAfrique correspondent dans leur serie aux petites especes d'Aras qui sont aujour- d'hui les genres Sittace et Psiltacara desOrnithologistcs ; les vraies Perruches [Palceornis, Vig., et Belocerus, MiilL) sont en accord parfait sous le rapport de leur developpement et par toutes leurs analogies avec les especes ameri- caines que Buffon distinguait sous le noni de Perriclies [Conurus). » Mais ce n'est pas seulement entre les represeutants des groupes impor- tants, des tribuSj comme on les appelle d'ordinaire, que j'ai trouve cette conformite de modifications et de degradations, c'est egalement entre les represeutants des plus petits groupes, des grands genres naturels. On recon- nait, par exemple, deux types parmi les Perroquets du nouveau monde : ceux dont la queue est longue, ceux chez lesquels elle est courte et carree. Ce sont la deux series qui repetent les memes modifications. Parmi les especes a courte queue, aucune ne correspond aux grands Aras; mais les Amazones {Chrjsotis) represented exactement les petits Aras [genres Sittace, Wagl., Psiltacara, Spix, etc.); les petits Amazones (genre Pionus, etc.) doivent, a n'en guere douter, etre mis en parallele avec les Perriches [Conurus). Chez des especes a courte queue (genre Pionopsitta, Bonap.) et chez des especes a longue queue {P/rrfmra, Bonap.), j'ai observe une degradation semblable : I'arcade orbitaire reste cartilagineuse dans une petite portion de son eten- due. Cette imperfection est plus prononcee dans les Psittacules. Ici, comme je I'ai dit, les clavicules manquent, et j'ai tout lieu de supposer que cette degradation se rencontrera egalement dans les plus petites especes a longue queue (genres Psitlovius et P/n/ja, Bonap.) « La meme comparaison doit s'etablir entre les Psittacides de I'ancien monde et de I'Australie (les Rakatoes ou Pljctolopfiince , Calyptorhynchus ei Microgtossus, mis a part). Ces oiseaux se rattachent a cinq types differents, chez lesquels on suit les modifications dans la forme du crane que j'ai mentionnees : I'amincissement progressif des clavicules, leur disparition complete. C'est ainsi que les Perruches-Vasas [Coracopsis] se placent d'une maniere naturelle en regard des grands Perroquets africains (PsiVtocws), que les Perruches [Palceornis et Belpcerus) nous fournissent le terme correspon- dant aux petits Perroquets de VAirique (Pa;ocephakis). Je manque encore d'observations pour etablir si, dans le groupe des Perruches [Palceomi- ihincE, Bonap.), il existe des represeutants degrades au meme point que les petites especes a courte queue de I'ancien continent [Jgapomis). »> La division des Loris, a laquelle je rattache le genre Nestor, offre encore un pareil ensemble de modifications. Chez les plus petits (genre Coriphihis. (5.. ) Wagl.), la tete, tout en conservant les caracteres du groiipe, !? la region occipitale. Geux-ci me paraissent correspondre de la i plus parfaite aux Jgapornis; comme avec ces derniers, ils correspondent aux Psittacules de la serie des Perroquets americains. Ils manqiient certai- nement aussi de claviciiles, fait dont je n'ai pn m'assurer encore, mais que j'ai constate dans un autre genre de la division des Loris [Lathamus disco- lor, Shaw.). Les EclectinceAw Prince Charles Bonaparte forment une serie analogue : les uns (genre Eclectus et Psittacodis, Wagl.), sous le rapport de la forme de leur tete et du developpement de leurs clavicules, se plac, fait remarquer que la connaissance plus complete des (5a3 ) conditions physiologiques dans lesquelles une maladie place Torganisation doit etre consideree comme iin pas vers la decouverte d'une methode ra- tionnelle de traitement. (Renvoi a Texamen de la Section de Medecine et de Chirurgie constituee en Commission speciale.) M. Ayre, qui a deja soumis a la meme Commission son opuscule sur I'em- ploi du calomel dans le ti aitemeiit du cholera, annonce I'envoi de nouveaux exemplaires pour chacun des Membres de I'Academie. M. Dechenuavser adresse une Note imprimee en allemand sur divers per- fectionnements relatifs a la locomotion sur les cliemins de fer. M. Morin est invite a prendre connaissance de cet ouvrage et k en faire, s'il y a lieu, I'objetd'un Rapport verbal. COMITE SECRET. Listes de candidats presentes pour la place la plus anciennement vacante dans !a Section de Mineralogie et de Geologie. Pour la Geologie : Pour la Mineralogie i". M. d'Archiac; 2". Ex ceqiio, et par ordre alpha betique, MM. Daubre, Deville d'Orbigxy et Durocher; 3«. M. ROZET. Les titres de ces candidats sont discutes. L'election aura lieu dans la prochaine seance. La seance est levee a 6 heures trois quarts. . MM. Del A FOSSE et Paste cequo) ; . M. Descloizeaux. iyemoire .mr I'insuffi^anre ties vahnile.s aorliquo. fl yonsiilt't ^ur les maladies du <mv\ lait remarquer que c'est sans doute par inadvertance que M. Vaiz a indi- que la comete comme directe. Elle est retrograde, et cela contraireineiit 1 la comete de 3oo ans, que Ton attend d'ici a i860, et qui est djrecle. " M. Goldschmidt a remarque que les elements de la comete de celle tie 1799. ^'oici les elements approches de la comete de M. d'Arrest cakules C. p.., .83;, !•■• Scmestre (1. XLIV, N" li.) C9 ( 5^6 ) par 3T. Pape : T= 1857, mars i4,o888, temps moyen de Berlin; r, = i97°o',4; i =87«6%2; log ty = 9,82686, (^ = 0,6696); Sens du mouvement : retrograde. Voici maintenant les elements de la deuxieme comete de 1799 : Q = 326«49'; q =0,6258; Sens du mouvement : retrograde. ASTROiNOMlE. — Sur le diametrc apparent de la planele Venus el sur de noti' velles presomptions contre Inexactitude de la parallaxe du Soleil deduites des derniers passages de 1761 et de 1769; par M. Babinet. « Dans le cahier du mois d'avril i856 des publications de la Societe Astronomique d'Angleterre, on trouve un Memoire de M. Main sur la me- sure du diametre des plaoetes. Le diametre apparent de Venus y est indi- que de i7",55 pour la distance moyenne du Soleil a la Terre, et, en tenant compte de I'empietement qui a toujours lieu dans le micrometre a double image, ce diametre est porte a i8",o5. » En admettant avec M. Encke la parallaxe du Soleil de 8%57m6, le diametre apparent de la Terre a la meme distance serait 1 7", -4, car ce diametre est le double de la parallaxe en question. » Venus serait done sensiblement plus grosse que la Terre, et sa densite. qui deja forme une anomalie dans le systeme solaire, serait encore reduif'" considerablement : ce qui est peu admissible. » II resterait la ressource d'augmenter la masse de la planete, mas.'-t' idinise aujourd'hui comme etant a la masse de la Terre dans le rapport de 355 a /\oi. Mais, d'apres M. LeVerrier, ni les perturbations de Mercure d iie la Tetre, ni la diminution de Cohliquiie de I'eclipiique ne permettent c«tte fledi pi an etc ( 5^7 ) augmentation de masse : I'erreur iie pent done porter que sur le dianietre de la Terre, estime comparativement trop petit d'apres une parallaxe du Soleil trop faible, » Les densites de deux corps spheriques etant en raison directe des masses et en raison inverse des volumes ou du cube des diametres, la den- site de Venus comparee a celle de la Terre sera n et ^/ etant la masse et le diametre de la Terre, et wJ et r/' la masse et le liametre de Venus. Le rapport /«; _ 355 m -402* « La densite de la Terre etant i, on a 0,243 pour celle de Jupiter et Si4o pour celle de Saturne. Comme ces trois planetes ont des satellites t que leurs masses sont bien connues, ainsi que leurs volumes, on en par uiter[)oIation que, si a represente la distance moyenne d'une ' au Soleil, sa densite comparee a celle de la Terre sera^ 1,2754 — 0,2937^ + o,oi83i a% la distance moyenue de la Terre au Soleil etant i , celle de Jupiter 5,2o3 et celle de Saturne 9,539. La distance de V^nus a la Terre etan* fort petite, puisque sa distance au Soleil est 0,723, la formule d'interpolation ne pent pas etre sensiblement en erreur pour cette planete, et Ton en tire pour la densite de Venus, en y faisant a — 0,723, 1,0726. On aura done ^ 355 d^ ^ '^7-^ = 4^ Z3- Ceci nous indique deja que d^ etant plus grand que d'^ ou d plus grand que d\ la double parallaxe du Soled surpasse le diametre apparent de Venus. " I^e rapport du cube de ces deux quantites etant ..07.6 x||. on en tire, en prenaut les racines cubiques de part et d'autr^, ^ = 1,067, Tel serait le diametre apparent de la Terre a la distance moyenne du Soleil. l^ parallaxe dii Soleil serait done 9",63, quantite bien phis grande que 8", $7, liree par M. Encke de la combinai- son de toutes les observations des passages de Venus sur le Soleil. 1) Je rappellerai que I.acaUle obtenait par l' observation de Mars en op- position 10", 9.5 pour l.i parallaxe du Soleil et 10", 4 par I'observation de Venus en conjonction inferieure, mais non ecliptique. Toutes les determi- nations autres que celles qui ont ete deduites du passage de . 769 soiU superieures a S",^)'], et meme le passage de i'"^6i donna environ 9'. » Connne les deux prochains passages de 1874 et de 1882 se feront dans des conditions defavorables, et qu'il n'y aura point de passage dans le siecle prochain, il faudrait attendre les premieres annees du XXl^ siecle pour coii- iiaitre un element si important du systeme du monde, si Ton n'admettait pas qu'il y cut des moyens tout aussi precis d'arriver a connaitre cet ele- ment fondamental. Les oppositions de Mars me semblent remplir avec avantage toutes les conditions desirables. On doit done attendre avec im- patience les resultats de I'expedition des Etats-Unis sous la direction de M. Gdliss. « GALCUL INTEGRAL. — Memoue sur [integration dun sjstenie ({'equations differentielles ; par M. Augustix Cauchy. « Aujourd'hui absorbe par les preoccupations douloureuses qui le re- tiennent pres du lit d'un frere bien-aime, tres-gravement malade, I'auteur reproduira plus tard les resultats auxquels il est parvenu. » ASTRONOMIE. — Seconde iivraison de tJtlas Ecliptique de M. Cliacoruac, publie par tOhsei^atoire Imperial de Paris. (Communication de M. ht « La Carte n'^ 16 contient deux etoiles variables dignes d'interet. » L'une, S du Cancer, fut reconnue par M. Hind, en fevrier 1848; eUt varie de la 7^-8^ grandeur a la io«-i i« tons les 9,484 jours. La parti' cularite la plus remarquable de cette etoile est qu'elle n'emploie en- viron que la dixieme partie de sa periode pour effectuer ses variations ( 5,9 ) de lumiere, et qu'elle conserve, durant les neuf autres dixiemes, son eclat maximum. J) Ainsi, dans le court inlervalle de lo a 12 heures elle descend de la 7*^-8^ a la 10*^-11^ grandeur et reprend aussi rapidement son eclat pri- mitif, pour briller ensuite huit jours et quelques heures d'une lumiere uni- forme. Cette singularite, qu'on expliquerait assez bien par la supposition que cette etoile subit alors une eclipse pnrtielle, rend assez difficile de suivre regulierement la duree de son alteration lumineuse, a cause du rapport de ccrte duree avec celle de nos nuits. Mais il sei'ait curieux de savoir si cette varialion n'est pas souniise, comme celle d'AlgoI, a certaines anomalies. » M. Argelander s'est parliculierement occupe de cette etoile, ainsi que M. Hind. De son cote, M. Chacornac I'a suivie depuis le 22 decembre i85a. » L'autre variable est une etoile de 8^ grandeur, situee non loin de la premiere et de l'autre cote de la nebuleuse Proisepe. En voici I'histoire : » Du 19 decembre i852 an 17 mars i853, cette etoile resta complete- txcut invisd3le on au-dessous de la 12^ grandeur. Depuis cette date jusqu'au I I avril suivant, n'ayant pas verifie cette partie du ciel, M. Chacornac tut etonne de trouver ce jour-la une etoile nouvelle qui brillait d'un eclat de if grandeur a cote de trcs-petites etoiles qu'il avait indiqiiees sur sa carte. Assure ({u'elie n'etait aniinet- d'aucun mouvement propre, il nedoutapasque ce ne hit une etoile varial)le encore inconnueet il suivit ses phases : le 1 5 avril elle avait augniented'eclat, elle apparaissait comme une etoile un peu moins brillanfequelaS*' grandeur. Le 1 i m;iisuivantelleetaitdescendueala 1 1'' gran- deur et entrait dans le crepuscule. Le 27 novembre 1 853, elle etait invisible. Le 5, le 21 et le 24 decembre suivant, on ne parvenait pas a en retrouver la moindre trace. Le 6 Janvier i854, elle etait de 1 1^ a 12^ grandeur; le 20 du ineme mois ellebrillait comme une etoile de 9^ grandeur; le 3o elle atteignit son maximum d'eclat, qui est un peu au-dessous de la 8^ grandeur. Le 1 1 fevrier elle ne brillait plus que comme une etoile de 9*^ grandeur; le f\ mars elle • tait descendue a la 9^ ^, le 22 a la 10^ \, enfin le 19 avril elle etait au-des- sous des grandeurs perceptibles avec inie lunette de 9 ponces d'ouverture. Le 28 decembre i854, elle etait de nouveau revenue a son maximum, el le 6 mars de I'annee suivante elle etait redescendue graduellement a la i4^ grandeur. Depuis lors, quelques soins que M. Chacornac ait mis a la re- chercher, du i3 novembre i855 an 17 fevrier 1857, elle na pas repani. Voici sa position sur ses Cartes : ^ = 8'*27™27% D = -h 19^ 24' 2". " Cette etoile, ainsi que beaucoup d'autres dont les periodes ne sont point regulieres, nous montre que cette branche de Tastronomie pratique meritc (53o) une grande attention si I'on veut plus tarcl asseoir, sur la nature cles etoiles variables, des considerations de quelque valeur. » C'esten comparant cette meme Carte (n« 26) au ciel que M. Chacor- nac a decouvert, le 12 Janvier i856, laplanete Leda. » La Carte portant le n° 27 contient une de ces etoiles rouges isolees, remarquables pour I'intensile de leur couleur foncee; elle est de 6^ gran- deur et Hiscrite sous le n° 17,676 dans le Catalogue Lalande : voici, sur cette carte, sa position : J^ = 8*'47™6% D = + 17^47' 5". » C'est a cote de cette etoile rouge, a trois ou quatre minutes d'arc, que brillait une etoile de 9^ grandeur qui, apres s'etre montree du 23 de- cembre 1862 au 4 mars i853 avec un eclat uniforme, disparut dansl'in- tervalle pendant lequel cette portion du ciel resta en conjonction avec le Soleil, et ne reparut plus. n Outre les phenomenes precedents, cette secondelivraison, ainsi que la premiere, renferme le lieu de plusieurs etoiles disparues, dont les positions sont indiquees, soit dans le Catalogue Lalande, soit dans celui de Bessel. soit meme sur les cartes de Berlin. Nous ferons remarquer qu'il n'est guere possible que ces dernieres disparitions puissent etre attribuees a des erreurs d' observations ou de reductions : les cartes de Berlin ayant du etre compa- rees plusieurs fois au ciel avant d'etre terminees, des erreurs portant sur la presence d'etoiles de 8^ a 9^ grandeur n'auraient pu passer inapercues. M. Chacornac en fera connaitre la liste a la fin de la presente publication. » La Carte n*^ 26 comprend la region du ciel ou M. Chacornac avait de- termine pour la premiere fois, le 9 septembre 1802, la position de la planete Massalia. A cette epoque, cette planete se trouvait faire partie des premieres etoiles qui furent enregistrees comme jalons sur une carte qu'il construisait. M. Chacornac n' operant une premiere revision de son travail que lorsque, plus avance, il eut acheve de completer la partie primitivement entreprise de cette carte, ce ne futque le 20 du meme mois, en inspectant la position et le nombre des etoiles determinees le 9 dans cette region du ciel, et en s'appretant a la completer par I'addition des petites etoiles, qu'il s'aper^ut, pour la premiere fois, qu'une etoile nouvelle de 9* grandeur etait venue se placer au milieu dun groupe d'etoiles du meme eclat, tandis qu'a quelque distance de la, une etoile de 9^ grandeur aussi manquait a un autre groupe. Apres cette derniere remarque, qui fut une consequence de la premiere, il ne fallut pas longtemps a I'observateur pour reconnaitre que I'etoile nou- velle etait une planete dont le mouvement apparent indiquait qu'elle avait occupe le 9 septembre une position voisine de celle de I'etoile disparue. On salt que plus tard, lorsque les elements de cette planete furent deter- mines, cette position calculee rigoureusement se trouva etre precisement la meme que celle de I'etoile disparue. On trouvera sur la Carte n° i* cette position indiquee par un signe particulier. » A propos de la publication de cette Carte, M. Chacornac a cru devoir saisir cette occasion de retracer en peu de mots I'histoire de cette decou- verte, non dans le but de soulever quel que question de priorite, mais pour donner une explication naturelle des retards qui peuvent se rencontrer dans I'annonce d'une observation de ce genre. » POIDS ET MESURES. — Pwjet dune nouvelle forme de poids, la meme pour tons les poids, depuis celui de cinquante kilogrammes jusqu'd celui dun gramme; par AIM. DELAMORid^iliRE et Siguier. cf Les poids qui servent aux transactions commerciales sont de formes diverses. Anciennement chaque province, chaque localite meme, avait, pour etablir la pesanteur des objets achetes ou vendus, des masses de metal, parfois de pierre, de formes toutes speciales. Ainsi, en France, les poids des provinces du Nord ne ressemblaient pas a ceux des provinces du Midi. Lorsqu'il fut decide que les poids auraient pour base le systeme metrique, I'Administration prit le soin d'indiquer la forme qu'il serait pre- ferable d'adopter. Plus tard et a la suite des travaux d'une Commission ayant pour but de mettre partout en France en vigueur d'une facon abso- lue le nouveau systeme de poids en remplacement des anciens, I'Admi- nistration prescrivit les seules formes hors desquelles il ne serait plus desormais possible de faconner les poids. Une tres-longue discussion avait eu lieu au sein de la Commission sur les avantagcs que presen- terait I'unite de forme des poids gros et petits. Avant qu'il fut decide que I'Administration tolererait parmi les poids deja existants les poids oblongs pour les masses de 5o a 10 kilogrammes, Irs poids hexagouaux pour celles depuis 10 kilogrammes jusqu'au | hectogramme en fontede i'ei\ parallelement a cette serie et depuis 20 kilogrammes jusqu'au graimne, I'Administration autorisa les poids en cuivre cylindriques surmoult's dun bouton arrondi : I'Administration admit en outre les poids dits a . 1 38, 1 39, t4o. Palceomis bilorquntus, Ruhl. [bicollaris, Vieill.), t>t /;or6onica, Bp., sont le meme Oiseau de Bourbon et de Maurice. Il faiit done cherclier un autre nom pour la race du Senegal : celui de docilis, Vieill-. lui convient peut-etre. » 142. Palceomis cjanocephalus, ex L., a pour synonymes Ps. bengalensh. Gm., et Ps. erjthrocephalus. Lesson (non pas celui de Gmelin) qui se rap- portent meme a des individus adultes. ( 539 ) ■ V 1 44- Ps- viridico I lis, Cdssin, est synoiiyme de i45. Palceomis calthrapa, Layard, on gironieri, Verr. — Ps. viridimjstax, Blyth, est au contraire iin BelocerCUS a placer entre i46 malaccensis et modestus dont il parait etre " 147. P. borneiis, Wagl., et P. melanorfi)^nclms,WR^\.^ sont pliitot des races que des synonymes de B. pondicerianus ; et il sera bien de les designer par a et h. n 1 52. P.flavicans, Cassiii, est une bonne espece de Prionitimis , la se- » 256. Dans les Vasas ou Garacopsis, Wagler (nom si mal applique par M, Gray), d'apres les observations suivies surle vivant par M. deSouaucc, le bee varie de couleur avec les saisons. i> 297 bis. Tl faudra peut-etre ajouter comme huitieiiie espece d'Eos le Ps. cardinalis, Tlombr. et Jacq., figure dans leur voyage de circumnavigation d'apres un exemplaire vivant chez I'Amiral Dumonld'Urville, mais il ne faut surtout pas confondre ce cardinalis (Eos unicolor? Gr . ex ^ec/i5<., Levaill., f. 125) avec le Psiltacus cardinalis de Boddart, qui est un ECLECTUS. » CHIMIE APPLIQUEE. — Etiides theoricfues et pratiques sur les impressions, les appretsetlapeinture; parM. Fr^d. Kuhlmann. (Extrait.) « J'ai I'honneur de presenter a I'Academie la suite de mes recherches coucernant la fixation des couleurs et des apprets. Apres avoir des 1841 indique I'utile intervention des silicates solubles pour durcir les pierres et assurer une plus grande duree a nos constructions, j'ai en i855 appeie I'attention de I'Academie sur I'application de ces memes agents a I'appretage et a la peinture. » Plus recemment, j'ai envisage la question de la fixation des couleurs au point de vue exclusif de la teinture. Aujourd'hui je vais montrer en suivant la direction imprimeca mes dernieres recherches, qu'il n'est pas sans utilite d'etablir quelques points de contact entre les operations chi- miques dont se compose la teinture proprement dite et les operations jus- (pi'ici presqueexclusivement mecaniques et artistiques de la peinture etdc I'appretage. L'Academie appreciera si j'ai trop presume de Tutilite (le I in- tervention des reactions chimiques dans des procedes consacres par un usage seculaire et auxquels cette longue pratique n'a apporte aucune mo- dification serieuse. » Apres avoir constate par des experiences nombreuses I'influence • ( 54o ) qu'exercent les matieres animales et en pai ticulier Talbumine et le caseum siir la fixation des couleurs en teinture, j'ai voiilu, pour completer mes de- monstrations sur ce point, repeter mes essais en remplacant ces derniers corps par la gelatine. Ne pouvant dans ce cas coaguler la matiere animale sur les etoffes par la chaleur, avec ou sans le secours d'un peu d'acide, j'eus recours a une reaction bienconnue, celle du tannin, quitransforme la gelatine en vine matiere elastique, insoluble dans I'eau, en un veritable cuir artificiel. » Par ce stratageme chimique, j'obtins le double resultat de perraettre, a la faveur de la matiere animale, une absorption plus facile des matieres colorantes, et de fixer simultanementsur les etoffes une grande quantitede tannin. L' action cbimique de ce tannin sur certains sels metalliques, qu'ils entrent dans la composition des mordants ou qu'ils servent de bain de teinture, pent s'exercer d'une maniere tres-utile dans beaucoup de cir- constances, » Ainsi les couleurs garancees peuvent etre, par ce moyen , obtenues plus nourries et plus vives, etles sels de fer, formant bain de teinture et agissant a I'etat de dissolution plus ou moins concentree sur le tannate de gelatine, permettent d'obtenir immediatement toutes les nuances depuis le gris clair jusqu'au noir le plus intense. I. — Impression sur etoffes. » Impression aii tannate de gelatine. — J'ai applique la combinaison de gelatine et de tannin, en remplacement de I'albumine, pour fixer par voie d'impression les couleurs minerales et les laques sur les tissus. J'imprime les couleurs broyees avec la dissolution gelatineuse, et, apres dessiccation, je passe les etoffes imprimees dans un bain tiede de tannin. Si le prix du tannin pur n'etait pas un obstacle a I'utilisation de cette matiere, des impres- sions irreprochables seraient obtenues par mon procede ; les fonds ne preii- draient pas une teinte legerement rousse que donne une decoction de noix de galle ou des autres matieres tannantes habituelles, et aucune operation de blanchiment de fond ne serait necessaire. En combinant les operations d'impression d'apres les indications qui precedent avec les operations de la teinture en noir, on arrive a des impressions en couleurs variees sur fond gris. » Fixation des couleurs par I'amidon et la harjte ou la chaux. — Je ii^ ^^ suis pas borne, pour la fixation des couleurs minerales et des laques, a 1 lO' tervention du tannate de gelatine, je me suis adresse aussi a d'aulres reac- ( 54. ) lions. La baryte et la chaux decomposent avec ime nettete remarquable Tempois liquide de fecide on d'amidon par la formation d'une combinaison insoluble; j'ai voulu mettre a profit cette reaction pour fixer les couleurs sur etoffes. A cet eflet, j'ai imprime les couleurs broyees avec de I'empois de fecule recemment prepare et encore tiede, puis, apres dessiccation, je passe les etoffes imprimees dans un leger lait de cliaux ou mieux dans de I'eau de baryte. » Le resultat de la fixation des couleurs par ce procede est alteint sans fjresenter I'inconvenient de la coloration des fonds, mais les couleurs sont moins solidement fixees que par le tannate de gelatine. » Impression cm silicate de sonde. — Au nombre de mes applications di- verses des silicates solubles, j'ai deja signale I'emploi de ces sels dans I'im- pression sur etoffes. Apres que I'impression des couleurs brgyees avec une dissolution siliceuse concentree a 35 ou 4o degres a eu lieu, il convient de laisser les etoffes exposees pendant quelques Jours a I'air, pour c()nq)leler <>nsuite la decomposition du silicate et la fixation de la conleur au moy«Mi dun bain faible de sel ammoniac. >♦ Enfin, j'ai experimente encore et avec succes une metbode mixte, qui consiste a imprimer les couleurs del;i\ees dans le liquide siliceux, dans lequel on a fait dissoudre a cliaud de la fecule et du savon, et a fixer les couleurs par la chaux ou la baryt*-. IV. — Peinture en detrernpe. § I. — Matleres aggiutinantcs. » En transportant dans la peinture en detrernpe les procedes decrits pre- cedemment pour la fixation des couleurs minerales sur etoffes et sur papier, j'ai transforme cette peinture en une veritable operation cliimique. " Peinture au tannate de gelatine. — Mes couleurs sonl ;tppliqne<'s pai les procedes ordinaires, c'est-a-dire au moyen d'une dissolution g/l.tfi- ueuse; elles peuvent etre poncees et, apres que ce.', travaiixsont iu-hvws. It^s peintures sont fixees au moven d une drcocliou i\v noix de i:;.ile on dr loute autre dissolution tannaute. La i-elafine est ;niisi nndue itlsol.ible. <•! ideins an L'utiellc de vient d'appliquer plusieurs ( r),ai,(s de ce,. dissolnlions de plu C. R., 1857, 1" Semen,,;. (T. X(.l\. N JJ ' deiises. Si Ton fait usage de noix de galle, la decoction appliquee en pre- mier lieu ne doit contenir les principes solubles que de 6 a 8 parties de noix de galle pour loo parties d'eau ; des dissolutions concentrees au- raient une action trop energique sur les peintures et donneraient des ine- galites de nuances. » Apres la fixation des peintures par des dissolutions faibles, on pent appliquer, sans inconvenient, des dissolutions plus concentrees, et en termi- nant le travail avec une decoction de noix de galle obtenue avec une partie en poids de cette matiere tannante sur cinq parties d'eau, on donne au5f peintures a la colle un vernis comparable aux vernis a I'essence, qui d'ail- leurspeuvent s'appliquer sans inconvenient sur les couleurs ainsi fixees. )) Peinture a tamidon. — La question de T^conomie ayant ete mon point de mire principal , j'ai voulu substituer, dans la peinture en detrempe, a la gelatine dqiit Vusage est immemorial, la colle d'amidon ou de fecule (i); le prix de la fecule est de plus de moitie moins eleve que celui de la colle forte, et cette derniere absorbe, pour constituer un liquide convenable pour la peinture, a peine la moitie de la quantite d'eau qui entre dans un einpois de fecule egalement consistant (2). II s'agit done, dans ce cas, d'une econo- niie de 76 pour 100 a realiser dans le prix de la matiere agglutinante. » Fixation par la chaux ou la baryte. — En procedant d 'apres les bases posees pour la fixation des impressions, j'ai obtenu dans la peinture en de- trempe a I'amidon les resultats les plus satisfaisants. La colle d'amidon ou de fecule employee tiede se lie admirablement bien avec les couleurs de toute nature, et leur application se fait avec la plus grande facilite; seule- ment la dissolution amylacee se prete un pen moins bien que la dissolution gelatineuse aux peintures a traits tres-fins, mais elle suffit aux exigences de la generalite des decors d'apparlements. Apres I'application de deux et an plus de trois couches de ces couleurs, leur fixation est assuree par un badi- geonnage avec un lait de chaux tres-clair ou avec de I'eau de baryte. » De meme que pour I'impression sur papier, apres dessiccation, I'exesde (i) L'albumioe, le cas6um et toutes les aiitres malieres organiques coagulables par la chaux ou la baryte penvent egalement etre siibstituecs a la gelatine , mais il n'en est pas dont I'eni- ploi presente plus d'economie que I'ainidon. LVmploi du lait deja tente n'esl pas entre clans la pratique habituelle de la peinture. 2) Pour des colles appropnees a la peinture, la gelatine n'admet gucre qu une au- 1 poids d'eau, tandis que la fecule demande a etre delayee dans 20 a 24 P»'"' { 543 ) chaux ou de baryte non combine se detache avec une brosse, et la partie de ces bases fixee par I'amidon est si intimement combinee, qu'elle ne ternit })as les couleurs appliquees. » Pemluresiliceiise. — En signalant dans mes precedentes publications la possibilite de remplacer I'hiiile, les essences et la colle par des dissolutions siljceuses, j'ai du mentionner certains inconvenients que Ton rencontre dans ce nouveau genre de peinture. Au premier rang se trouve la necessite de laisser les couleurs siliceuses se raffermir graduellement pour eviter I'ecail- lement, puisviennent les mouvements que subit le boispar une dessiccation plus complete, enfin I'existence dans certains bois de la resine (|ui repousse j> Le premier de ces inconvenients, lorsque la peinture doit etre appli- quee sur pierre, existe d'autant moins que la pierre est plus poreuse. D'ail- leurs dans toutes les applications directes de couleurs siliceuses, sur pierre ou platrage, il ne faut pastrop prodigner les silicates, pour eviter le depla- cement ulterieur des coideurs sous forme d'ecailles ; il convient que tou- jours le fond reste absorbant et ne soit pas completement sature de la pate siliceuse. Des dissolutions a i8ou aotlegres de I'areometre de Baume appli- quees a plusieurs couches donnent generalement de bons resultats. Ces degres demandent a etre plus eleves dans la peinture sur verre, la plus diffi- cde de toutes et pour laquelle il est surtout important de ne laisser se raf- fermir les couleurs que tres-lentement, en evitant Taction tie I'air chaud et sec, afin que la contraction des molecules siliceuses puisse s'effectuer gra- duellement sous I'influence de I'acide carbonique de Fair. En usantdecette precaution, ce genre de peinture reussit tres-bien, et il est appele a rendre de grands services a la decoration des vitraux d'eglise et de certaines par- ties de nos edifices en general. » Peinture en detrempe fixee par les silicates. — Conduit par les faits pre- cedemment signales dans ce travail a etudier les conditions de la fixation des co\deurs en detrempe, j'ai du experimenter aussi Taction des silicates. Les premiers resultats de Tapplication des dissolutions siliceuses sur les couleurs a la colle ou a Tamidon out ete decourageants comme pour le tannni; chaque coup de pinceau formait une tache. En perscverant dans ces essais, je pus bientot me convaincre qu'en appliqnant ces dissolutions a un degre de concentration qui nedepasse pas 5a 6 degres de larconietre de Baume, on conserve aux couleurs leur unilormite d'intensite, et que deux applications successives de ces dissolutions fixent ces couleurs d'une -stable et perinettent leur lavage a Teau. 71.. ( 544 ) » Procede mixte et vernissage, — J'ajoiiterai qii'un precede de pein- ture oil rititervention des silicates solubles m'a paru ties-efficace, consiste a ajouter a de Tempois d'amidon k peu pres son volmne de dissolution siliceuse a 35 ou 4o degres, et a employer le melange pour de- layer les couleurs a appliquer. Le silicate de sonde rend I'empois d'ami- don ou de fecule plus liquide et permct ainsi nne application plus uniforme des couleurs. >> Le meme melange de liquide amylace et siliceux peut etre d'un grand secours pour recouvrir toutes les peintures en detrempe d'un vernis Ires-solide et tres-eclatant, vernis qui peut etre utilise dans une infinite d'autres circonstances, » La fixation et le vernissage siliceux des couleurs dans la peinture en detrempe ouvrent un vaste champ a la decoration de nos monuments et de nos habitations. Des travaux importants executes a Lille sous mes yeux onl deja fixe I'attention d'un grand nombre d'artistes de haute distinction. blanches et couleurs. » Pour mes peintures siliceuses, il est necessaire d'exclure I'emploi de routes les couleurs alterees par la reaction alcaline des silicates ; il est ne- cessaire aussi d'exclure les coideurs minerales trop facilement decomposees par ces sels. Ainsi la ceruse, le chromate de plomb, le vert de Scheele, le vert de Schweinfurt, le bleu de Prusse et une infinite d'autres couleurs, notamment les laques, ne peuvent faire partie de la palette siliceuse, palette qui d'ailleurs est encore assez complete pour permettre les peintures les plus varices. La base blanche qui couvre le mieux dans ce genre de peinture est le blanc de zinc. » Lorsqu'il s'agit des peintures en detrempe fixees au moyen d'une disso- lution de silicate alcalin ou de peintures mixtes au moyen d'un melange d'empois de fecule et de dissolution siliceuse ou meme lorsque la peui- ture est faite au moyen de Famidon fixe par la chaux ou la baryte, i convient encore d'ecarter les couleurs akerables par les alcalis ; mais i n'en est plus de meme dans I'application de ma methode de fixation pai* le tannate de gelatine, qui admet I'emploi des couleurs de toute nature . il n'y a d'exception a faire que pour certains sels metalliques, solubles oi liydiates. >^ J'appelle toute I'attention des architectes et des peintres sur 'a remar- quable reaction de la chaux et de la baryte sur I'empois d'amidon. Cette reaction permetde rendre susceptibles de lavage meme a chaud des peintures ( 545 ) f^xtremement economiques, ou la craie, le kaolin, I'albatre g\ pseiix, ]e^ ocres, etc., sont appliques apres avoirete broyes avec nnempoislegeremeiit chaiiffe et contenant environ ^V^^^son poidsdefecule. T.a fixite dc cescoii- leurs est encore remarquable lorsqii'elles sont detrempees au moyen d'nn melange d'empois d'amidon et de dissolution dc silicate de sonde, sansqu'il soit necessaire de faire intervenir la chaux ou labaryte. )) Pldlre. — J'ai applique avec beaucoup de succes le i)lari(' cuit a la peinture ; ce platre, surtout lorsqu'il provient de gypse cristallise, donue des couleurs fort belles, soit que son application ait lieu au inoy(^n (rune dissolution de gelatine, ce qui constitue un veritable stuc, soitcprdle ait lieu au moyen de I'empois d'amidon fixe par la chaux ou la bar\l(\ D.ius I'un comnie dans I'autre cas, la peinture ou le vernissage siliceux peuvent avoir lieu par-dessus cette base blanche sans qu'il se produise de recaille- ment conune cela est a craindre lorsque Ton recouvre les orucments or- dinaires de platre moule d'un enduit siliceux. >. Sulfate artificiel de barjte. — De toutes mes applications a la peinture en deticnipe, celle qui me parait la plus importante c'est la substitution du sulfate artificiel de baryte a la ceruse, au blanc de zinc, et aufres bases l)lautli('s. J'ai considere Fapplication du blanc de baryte comnie susceptible rofondes, selon la force des animaux, j*ai pu pendant dix jours consecutifs nourrir des ponies avec de la pate de farine de seigle a laquelle (m ajoutait un quart de son poids de sulfate arti- ficiel de baryte, ^ans que ces poules se soient trouvees incommodees par lv regime. Uu petit chien du poids de 2 | kilogrammes a recu deux jours de suite dans ses aliments et en un seul repas 12 grammes de sulfate artificiel de baryte sec, sans (pi'il ait manifeste le moindre malaise. » La plupart des applications dont j'ai successivement entretenu I'Acade- mie ne sont plus a I'etat de simple experimentation, comme le temoignent les nombreux specimens que j'ai I'honneur de placer sous ses yeux. M. l)e- nuelle s'est assure du succes des peintnres siliceuses dans la decoration de nos monuments religieux; pour le decor des appartements, elles out ete ap|)liquees sur divers points par MM. Wicar el Brebar, peintres a Lille (i;; pour la peinture des vilraux, line experience deja longue est acquise a M. Gaudclet. II en sera de ces peintures et de celles qui font I'objet de ce travail comme du durcissement des pierres calcaires, anjourd'hui appliqiu sur une grande echelle dans des travaux militaires par les ordres de notrt confrere I'illustre Marechal Vaillant, et dans les travaux de raccordcment du Louvre aux Tuileries , par M. Lefuel, architecte de I'Empereur : lu- sage s'en repandra lentement peut-etre, mais surement et sans mecompte, ])arce que toutes ces applications sont venues se placer au grand jour sous le patronage de la science qui applaudit au progres partout oii il s'accom- })lit, et lui %qent en aide alors meme qn'il ne revet que la forme d'un simple ])erfect>onnement induslriel. " .I'ajouterai en tcrminant que les encouragements les plus sympathupies m out ('te donnes pour la poursuite de ces reclierches, par les liommes les ])lus competents, MM. le comte de Nieuwerkerke, Henri Lemaire, Violet- Leduc, Flandrin, Mottez; par un grand a})preciateur, dont les peintures a [i) M. Lefuel, apres avoir pris i'opinion de xMM. Ledaire, Vaucher, Boquet, Grrnier, Doisy , sur la mise en pratique des proredt s nouveaux dans une conference a laquelle j'ai assiste , a charge M. Leclaire d'en faire rapplicalion dans une partie des nouveaux bailments du Louvre. Ces essais ne pouvaient etre confies a des mains plus habiles. (548 ) fresqiie font la princi[)ale richesse du nouveau musee de Berlin, le celebre Giiillaume de Raiilbach, qui veut bien m'honorer de son amitie; enfin par iin venerable geologiie dont la science deplore la perte recente, le professeur Fuchs, de Miinicb, qui, il y a bientot uii deniisiecle, avait deja prcssentiet meme signale ssns etre compris les services que les silicates solubles pou- vaient rendre aux beaux-arts, et dont je me plais a proclamer ici la grande ])erspicacite. w Sur la deinande de plusieurs Membres et avec I'assentiment de I'auteur, qui, en sa qualite de Gorrespondant, a du etre consulte sur ce point, le Me- moire de M. Kuhlmaun est renvoye a Texamen de la Section de Chimie. RAPPORTS. « M. le Ministre de 1' Agriculture, du Commerce et des Travaux publics a demande que TAcademie lui fit connaitre son avis sur les questions trai- tees dans une Note qui lui a ete presentee par M. Cheval, sur des precedes brevetes pour la conservation et le transport des boissons. M La Note de M. Cheval a ete renvoyee a une Commission composee de MM. Pelouze, Balard, Peligot et Combes. w M. Combes lit le Rapport de la Commission. Elle est d'avis que la Note de M. Cheval n'a rien de scientifique ; que, les procedes decrits ne preseii- tant pas d'appHcation nouvelle de la science, et leur efficacite n'etant pas demontree par des experiences methodiques et decisives, I'Academie n'a pas a emettre d'opinion sur leur valeur. Elle propose de transmettre a M- le Ministre une copie de son Rapport, qui ne serait pas imprime dans les Comptes rendus, et dont mention serait faite simplement an proces-verbal de la seance. « GEOLOGIE. — Rapport sur plusieurs Memoires de M. Delesse, ay ant pour objet des rec/ierches mineralogiques et cliimiques sur les roches cristallines et en particulier sur le yranite. (Commissaires, MM. Elie de Beaumont, de Senarmont, Dufrenoy rapporteur [i].) « L'elude des terrains cristallises a ete pendant longtemps I'objet special des recherches des mineralogistes et des geologues; niais depuis les beaux il) Lu par M. Elie de Beaumont en Tabsenee de M. Dufrenoy qu'une indisposition pass^- gere tient eloigne de I'Acaderaie. ( 549 ) travaux de M. Cnvier et de M. Brongniart sur ie bassin des environs de Paris, la geologie a change en partie de direction. Les fossiles qui existent dans les terrains neptiiniens fournissent iin moyen facile de les classer; les lois qui regissent leur repartition dans ces terrains, leur comparaison avec lesanimaux de I'epoque actuelle, offrent en outre un si puissant interet, que la plupart des geologues se livrent de preference, depuis une trentaine d'an- nees, aux recherches paleontologiques. L'etude des terrains cristallises est done restee stationnaire ; elle est dans ce moment moins avancee que cell<' des terrains neptuniens. « Nos connaissances sur la nature des rochcs cristallines datent en grande partie du Memoire que M.Cordiera presente a I'Academieen i8.5, etqu il a public dans le LXXXIIP volume du Journal de Physique, sur /'analyse mecanique des roches; bien que des classifications nouvcUes aient 6te pro- })osees depuis cette epoque, peu de travaux ont ete faits sur leur composi- tion. Ce qu'on vient de dire sur la mineralogie des roches ne s'applique pas a leur mode de formation ; les phenomenes qui les ont produites, les epo- ques successives auxquelles elles sont apparues, ont ete I'objet des recher- ches de M. Elie de Beaumont, ainsi que de celiesque nous avons consignees dans le texte descriptif de la Carte geologique. On connait maintenantd'une maniere certaine les ages differents de beaucoup de granites, de porphyres et d'autres roches cristaHines. Neanmoins, nous ne craignonspas d'affirmer que cette partie de la geologic a moins progresse que celle des terrains mo- dernes, et c'est une direction utile pour la science que porter tous ses efforts sur les terrains cristallises. Ce qui peut-etre a amene cet etat de choses, c'est que leur etude est beaucoup plus difficile, et qu'elle exige de la part de'ceux qui s'y livrent une instruction plus variee et plus profonde. Eu effet, des observations isolees, entreprises meme sur un seul point, la rencontre de quclques fossiles, suffisent souvent pour determiner I'age d'un terrain stra- tifie, ou du moins on se contente de cette indication. L'etude des terrains cristallises exige des recherches nombreuses et delicates, on n'y voit phis les couches successives qui guident I'observateur; les caracteres qui per- mettent d'etablir des differences entre ces terrains et d'apprecier I'epoque de leur arrivee au jour doivent etre controles par des observations nom- breuses; souvent meme il est necessaire deles completer par des recherches imiques qui font connaitre la nature des mineraux : pour plusieurs d'entre eux, en effet, notamment pour ceux que Ton reunit sous le nom de cjroupe feldspathique, les caracteres exterieurs sont frequemment insuffisants pour les caracteriser; leur couleur, leur eclat, leur durete et jusqu'a leurs formes ( 55o ) cristallines sont extremement rapproches, leur composition seule est diffe- rente; il faut done avoir recours a I'analyse chiinique si on veut donner des bases certaines aux travaux sur les roches cristallines. Apres la separa- tion faite par M. Levy et M. G. Rose de I'ancien feldspath en trois especes, sous les noms d'Ortfiose, d'Jlbiteet de Labrador^ on avait cru I'orthose en- tierement etranger aux roches volcaniques, et Ton avait suppose, au con- traire, que le labrador etait presque exclusif a ces roches; mais cette loi, qu'on s'etait trop hate d'etablir, n'a pas ete verifiee par Texperience, et I'etude chimique de ces roches a montre qu'il existait beaucoup de tra- chytes a base d'orthose. a Les recherches de M. Delesse, dont nous rendons dans ce moment compte a I'Academie, ont pour objet cette partie difficile de la geologie; il les a consacrees specialement au groupe des montagnes des Vosges, I'un des plus curieux par la diversite et la nature particuliere des porphyres qui y existent. M. Delesse les a etudies dans leur ordre d'emission, afui de jeter quelque jour sur leur anciennete relative et sur leur relation avec les ter- rains stratifies, releves et modifies par leur approche. II a fait voir par la determination exacte des roches porphyriques que si la plupart sont le re- sultat direct de remission et constituent par consequent des porphyres proprement dits, quelques-unes sont devenues porphyriques par Taction meme de roches ignees ; il nous a appris que les granites qui forment I'axe de la chaine des Vosges, bien qu'ayant des caracteres extremement ,varies, peuvent se grouper en deux categories distinctes par leur composition comme par les phenomenes qui ont preside a leur emission ; » 1°. Le granite des ballons, caracterise par la presence d'une seule espece de u)ica, remarquable par sa couleur foncee, le plus ordinairement noir, quelquefois brun tombac, ou brun-noiratre ; » tP. Le granite des Vosges^ qui contient deux especes distinctes de mica : I'un fonce, assez analogue a celui qui caracterise le granite des ballons; le second, d'un blanc d' argent ou d'un gris clair violace. » Ce melange de deux micas de couleur differente imprirae un cachet particulier au granite des Vosges. De telle sorte que ces deux roches de meme nature affectent cependant des differences qui frappent imniediate- ment I'observateur et ne permettent pas de les confondre. » Le granite des ballons a une structure granitoideprononcee; les elements s'y repartissent d'une maniere a peu pres homogene, soit par le nombre, soit par les dimensions; le granite des Vosges est associe tantot a la lepti- nite, tantot au gneiss, et bien que ces trois roches aient des caracteres mi- neralogiques distincts lorsqu'on les considere isolement, elles ne dineren ( 55, ) cependant que par la disposition de certains mineraux ou par des modifica- tions dans leur structure : de telle sorte qu'elles presentent des passages in- sensibles de I'une a I'autre; elles forment par leur ensemble une formation complexe, que Ton pent opposer a la formation assez simple du granite des ballons. a La maniere d'etre de ces deux granites, leur epoquede formation, pre- sentent des differences analogues a celles de leur structure ; M. Delesse nous apprend que le granite des ballons constitue de grands massifs sous forme de domes qui dominent toute la contree et qui ne sont reconverts par au- cune roche stratifiee. » Les montagnes formees par le granite des Vosges sont plus petites; elles entourent les ballons qui semblent avoir surgi d'une seule piece au milieu du massif granitique ancien; les ballons sont en effet d'une formation plus moderne ; le granite des ballons a penetre violemment dans le granite des Vosges; il y a forme des filons plus ou moins etendus; dans quelques lo- calites, notamment sur la route de Tendon a Tholy, il I'a meme reconvert. Ajoutons pour caracteriser ces deux epoques granitiques, que les monta- gnes des Vosges sont reconvert es par des roches stratifiees qui ont ete tra- versees par le granite des ballons en meme temps que cette roche avait penetre dans le granite des Vosges. » La difference de phenomenes que nous venons d'indiquer corres- pond a des differences dans la composition des granites memes, ainsi que dans les nombreux mineraux qui leur servent de cortege : c'est leur etude qui constitue les recherches longues et consciencieuses de M. Delesse ; elles ont exige plus de quatre-vingts analyses extremement complexes. La plupart. de ces mineraux contiennent en effet la potasse, la sonde unies a la silice, I'alumine, la chaux et la magnesie ; dans plusieurs, I'oxyde de fer et I'oxyde de manganese sont rennis a I'oxyde de titane, c'est-a-dire que les analyses de M. Delesse portent sur les corps ayant le plus d'analogie entre eux et par consequent les plus difficiles a separer. Ajoutons que les mineraux disse- mines dans les granites n'y tapissent pas les cavites et ne sont pas isoles, comme cela a lieu pour les mineraux des filons; ils sont au conlraire em- pates dans la masse meme de la roche, de telle sorte que la separation mecanique en est difficile, ce qui ajoute une difficulte materielle aux diffi- cultes de I'analyse : On pent meme dire que pour etre sur des resultats qu'il obtient, le chimiste qui s'occupe de ces questions deHcates doit verifier ses analyses en les recommen^ant sur des parties differentes, de maniere a ap- precier le melange de roches dont les mineraux peuvent etre impregnes. ( 55. ) » L'habilete de M. Delesse dans les analyses cliimiques nous donne toute garantie qu'il a sii se mettre en garde contre ces melanges; qu'il a apporte tout le soin possible a la separation des mineraux et de leur gangue; mais c'est certainement la un des grands ecueils des recherches sur la composi- tion des roches cristallisees. » Dans un Rapport, on ne pent signaler que les traits generaux des tra- vaux soumis a Tappreciation de l' Academic, en faire ressortir I'esprit, les difficultes et les progres qu'ils out fait faire a la science; nous avons montre les circonstances dans lesqnelles les recherches de M. Delesse avaient ete entreprises et les difficultes qu'il avait a vaincre; quant au progres qu'elJes ont fait faire, il est facile a signaler : il nous a appris que I'ensemble des montagnes des Vosges etait le resultat de deux phenomenes disliucts par I'age comme par la nature des produits, qui, bien que designes par le nom general de graniles, ont cependant des caracteres differents; il nous a egale- ment montre que le caractere des mineraux propres a la formation des bal- lons et des montagnes des Vosges est different. Nous terminerons I'examen de^ Memoires de M. Delesse par des details tres-sommaires sur ces mino- ra ux. » I/orthose est le mineral qui entre pour la plus grande partie dans la composition du granite des ballons; il se presente en cristaux tantot blancs, tantot d'un rose fauve; il y est accompagne d'une autre espece de feldspath qui appartient au sixieme systeme. Mais c'est surtout la presence de la hornblende qui caracterise ce granite en le transformant en syenite. Ix fer oxydule, le fer oligiste, le fer titane, le zircon, le sphene et la chlorite, qui dans les autres pays montagneux existent dans les granites aniphi- boliques, sont repandus avec quelque abondance dans le granite des » L'orlhose est egalement le feldspath qui domine dans le granite que M. Delesse a designe specialement sous le nom de granite des Fosges; ses caracteies generaux sont differents de celui qui constitue le granite des ballons : il est blanc, rarement rose; son eclat est nacre, et ses cristaux, qui atteignent frequennnent plusieurs centimetres de long, sont nettement ac- cuses, de sorte que ce granite passe a la structure porphyroide. Nous avous deja hidique que la presence de deux micas distincts par la composition et par la couleur lui communiquent un aspect particulier. Les mineraux ac- cidentels y sont egalement differents; les grenats y sont tres-abondants; leurs cristaux, rouges on rouges-brnnatres, sont Iransparents; dissemin^ dans toutes les varietes de granites de I'epoqne ancienne, ils sont surtout ( 553) extremement nombreux dans les varietes qui passeiit au leptiiiite oil qui affectent une structure schisteuse. » La cordierite, mineral generalement rare, est frequente^dans le granite des Vosges; elle est tantot en cristaux, tantot en nodules irreguliors, bien que cristallins: ceux-ci, quelquefois decomposes a leur surface, montrent un passage a la pinite, qui, d'apres les observations de divers mineralogistes, confirmees par celles de M. Delesse, doit etre consideree comme de la cor- dierite alteree. Cette observation interessante donne la clef des opinions diverses emises sur la pinite ; les differences qu'on y signale tiendraient a I'etat de decomposition plus ou moins avancee de la cordieritc. » La chlorite, le graphite cristallise, la fibrolite, sont des niiner.iux propres au granite des Vosges. » Les recherches de M. Delesse, quoique portant specialement sur J« chaine des Vosges, ont une application directe aux autres groupes de mon- tagnes anciennes, qui en augmente I'interet ; les auteurs de la Carte geolo- gique de la France ont en effet signale dans le centre de la France et dans la Bretagne deux classes de granites qui ont de I'analogie avec la division faitc dans les Vosges. M. Delesse lui-meme a montre qu'une division analogue existe en Normandie, et des voyages qu'il a faits sur la rive droite du Rhin I'ont conduit a y reconnaitre egalement deux epoques differentes d'epan- chements granitiques; elles sont caracterisees comme dans les Vosges par la presence d'un mica noir ou d'un vert tres-fonce, I'autre par la coexistence de deux micas essentiellement differents par tons Icurs caracteres. » Les details qui precedent etablissent que M. Delesse a eclaire plusieurs des questions qui se rattachent a la structure des Vosges ; ses recherches chimiques sur les roches, en montrant les rapports qui existent entre lenr composition, les phenomenes qui les ont produites el les epoques de leur ^panchement, offrent un grand interet pour la geologic. Vos Commissaires sont d'avis que ce genre de travaux doit etrc encourage par i'Academie; ils vous proposent de remercier I'auteur de ses communications et d'anto- nser I'impression dans le Recucil des Savants du Memoire de M. Delesse in- titule : Recherches sur le granite. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. (554) NOMINATIOIVS. L'Academie procede, par la voie du scrutin, a la nomination d'lmMembre qui remplira dans la Section de Mineralogie et de Geologie la place la plus anciennement vacante. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant 67, M. Delafosse obtient. . . 35 suffrages, M. Pasteur 16 » M. Daubree 6 » M. Delafosse, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est proclame elu. Sa nomination sera soumise a I'approbation de I'Empereur. MEMOIRES PRESENTES. L'Academie recoit un Memoire destine au concours pour le grand prix de Sciences raathematiques de 1857, question concernant les equations de I'equilibre d'un corps solide, elastique, homogene, et dont les dimensions sontfinies. Ce Memoire, qui portepour epigraphe : Notam fac mihiviam in qua ambulem, a ete inscrit sous le n° i . (Reserve pour la future Commission du grand prix de Sciences mathematiques. ) M. Dumas presente deux pieces qui lui ont ete adressees a I'occasion du Rapport fait a I'Academie dans sa seance du 26 Janvier, sur un Memoire de M. Andre Jean J relatif a Tamelioration des races des vers a soie. L'une de ces pieces, transmise par M. le Ministre de la Guerre, est un Rapport du Direcieur de la pepiniere centrale de tAlcjerie sur les resultats des operations de filature de la soie pendant I'annee i856, et la situation de la sericiculture durant la meme periode; I'autre est une Note de M. Coste, de Joyeuse, intitulee : « Essai sur la degenerescence de la graine des vers a soie » . Ea Commission qui a fait le Rapport sur le Memoire de M. Andre Jean est invitee a prendre connaissance de ces deux pieces ainsi que d'une Note de M. Ch. Martins, inseree par extrait dans le Compte rendu de la seance precedente, et pour laquelle une Commission distincle avait ete nommee. ( 555 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur le regime clu lac de Gene\ « T°. Jaugeages en amont de Geneve. — Dans la Note sur ce siijet, pre- sentee a I'Academie en i844 (28 octobre), je me proposals de prouver par iin jaugeage du Rh6ne fait a Saint-Manrice le 17 mai i8/|3, et par les jau- geages des affluents dn lac, que les sources de fond etaient d'un produit tres-considerable. Dans ce but, je devais, pour etre a I'abri de reproche, apprecier au plus hautles affluents du littoral de Saint-Maurice a Geneve. Aujourd'hui, comme on va le voir, I'abondance des eaux donnees par le fond est tout a fait incontestable ; la question change done, et il s'agit de tirer de mes operations de 1 843 des consequences aussi exactes que pos- sible. Or, j'ai deduit de la vitesse i'",5o a la surface obtenue le 17 mai, la Vitesse moyenne, en faisant une reduction deo™,i5 seulement ; je dois ici la faire de o™,2o, ce que donne o = i™,20, et le produit a Saint-Maurice, le 17 mai, se trouve de io3 metres et non de 107. En deduisant de ce jau- geage ceux en hautes et basses eaux, sans exagerer rien, on trouve le pro-, duit en hautes eaux egal a 2 54 metres et celui des bases eaux de 54. Ajou- tant au premier 3o metres pour les affluents de Saint-Maurice a Geneve, en hautes eaux, et 24 metres seulement pour les temps d'hiver, on a pour I'ensemble des affluents du littoral, en hautes eaux 284 metres, et en basses eaux 78. B En resume, voici les chiffres que j'obtiens : A Saint-Maurice j Le 17 mai 1844. » 2*^. Jaugeages a Geneve. — Dans mon ouvrage sur le Rhone et le lac de Geneve, j'ai compare le jaugeage de M. le general Dufour et celui de M. Goux, actuellement ingenieur en chef a Lyon, en les rapportant a une meme hauteur du limnimetre du Grand-Quai, et j'ai trouve qu'ils presen- taient une difference de 45 metres (voir la page 84 de mon ouvrage). Mais, en verifiant le calcul, j'ai rectifie une erreur qu'il contenait ; et par la sub- stitution du chiffre 20 pouces 6 lignes au chiffre errone 19 pouces 9 lignes, { 556 ) la difference ii'estplus que de io™,34. C'est-a-dire que ces deux jaugeages se confirment reciproquement, et il s'ensuit que le produit SqS metres que j'ai obtenu pour les plus liautes eaux (page 87) merite une grande con- fiance. Quant au produit en tres-basses eaux calcule au ineme endroit de mon ouvrage, j'aidit qu'il devait etre trop fort, et c'est ce que confirme une operation de M. E. Vallee, mon fils, ingenieur des ponts et chaussees, qui m'est adjoint pour les etudes du barrage du lac. Il a fait le 26 decem- bre 1 856, par un temps tres-propice, un jaugeage du Rhone en aval de Geneve et en amont de I'Arve ; la section a ete trouvee de 98^,29 ; la vitesse a la surface de i™,i i, et le debit, apres une reduction de o'°,i9, de SB^jSy. Le limnimetre, fort variable au moment ou Ton operait, bien que le Rhone flit stable en amont de I'Arve, marquait moyennement 19 pouces 8 lignes. II Y aurait une petite reduction a faire |pour avoir le produit correspondant aux plus basses eaux du lac (6 lignes au Grand-Quai), et je crois, d'apres cela, que Ton pent evaluer le produit minimum du fleuve, pour I'etat de choses qui existait il y a une vingtaine d'annees, a un chiffre tres-voisin du jaugeage de 72 metres, cite page 88 de mon ouvrage. J'ai aussi calcule pour le 16 mai i843 le produit duUhone a Geneve et je I'ai trouvede346 metres. » II suit de ce qui precede que les jaugeages donnent, au debouche du Tres-hautes eaux ; le limnimetre a 1 20 pouces 5g5 metres. 26juil]et i84i; » h 82 pouces 6 lignes. 482 25 septembre 1840 ; » a 62 pouces 424 16 mai 1843 ; . a 87 pouces 346 26 decembre i856; » a 19 pouces 8 lignes. 88 Tres-basses eaux; » a 19 pouces 85 Operation d'une date ancienne ^2 » 3". Jfjluents defond. — Mon fils a remarque qu'en evaluant les produits- de fond, je n'avais pas tenu compte d'un element tres-important, savoir: I'accumulation de I'eau dans le lac, lorsqu'il est en crue, et il a calcule cette accumulation en se servant des hauteurs limnimetriques observees dans les vingt annees dernieres pour les hauteurs de 62 pouces et de 82 pouces 6 li- gnes. La premiere de ces hauteurs lui a fourni les plus gros chiffres, elle est en consequence celle des deux qui se trouve la plusrapprochee de I'epoque inoyenne de la plus grande ascension du niveau du lac. L'ensemble des sources de fond et des affluents, pour la hauteur 62 pouces, donne alors, y compris ce qui s'ecoule a Geneve, un produit par seconde de 1 176 metres. II en vient des affluents du littoral 346 metres; done, par la fonte des (557) neiges, les affluents du fond en donnent par seconde 83o metres. A Geneve, le debit en liiver est au minimum d'environ 80 metres, et ensemble les affluents du littoral donnant 78 metres, la difference n'est que de 1 metres. Or cette difference, comme chiffre, est tout a fait insignifiante , puis- qu'on est loin de juger des choses a a metres pres; mais elle est tres-si- gnificative en ce sens, qu'en hiver les neiges ne fondant pas, les sources de fond du lac ne donnent rien ou ne donnent que de tres faibles quantites d'eau. De la il faut conclure sans doute, i*' que ce sont les glaciers qui prin- cipalement fournissent les eaux si abondantes qui elevent le niveau du lac en ete ; a° que le Leman, dans son etat actuel, et aux epoques ou il monte le plus rapidement, soustrait au debit du Rhone inferieur un volume d'eau d'environ 1 176 — 424 = 752 metres par seconde. >• 4''. LadUres ei Seiches. — Un affluent du fond du lac entraineavec s^s eaux, comme une riviere, des pierres, des cailloux, du sable, etil depose ces matieres a son embouchure. Si cette embouchure s'encombre par les de- pots envoyes des affluents voisins, I'eau s'eleve dans I'affluent obstrue, et quand elle a acquis une hauteur de pression d'un assez grand nombre d at- mospheres pour desencombrer I'embouchure, I'eau par Torifice debouche s'echappe avec une vitesse considerable ; elle roule des pierres et des graviers, elle d^place et eutraine les filets jetes dans les grandes profondeurs pour prendre le fera et les lotes ; elle tue les poissons engages dans les filets ; elle derange la route que suivent les embarcations : c'est une ladiere, phe- nomene bien connu despecheurs et des ba tellers. Cette ladiere, cedeborde- ment d'eau, produit a la surface du lac une intumescence qui se transmel jusqu'a Geneve par des cercles ondulatoires; ces cercles sont reflechis par les rives et produisent d'autres cercles d'ondulation ; ces divers cercles se coupent deux a deux, trois a trois, etc., et les points de double, triple, etc., intersection presentent des hauteurs d'intumescence et de depression d'au- tant plus fortes que leur nombre est plus grand au point de leur intersec- tion. De plus, en approchantde Geneve, les rives formant un entonnoir, les arcs d'ondulation se raccourcissent de plus en plus, les arcs reflechis diffe- rent peu des arcs qui se reflechissent, les points d'intersection des divers ordres se rapprochent et, en arrivant a Geneve, Tintumescence est conside- rable, de meme qu'ensuite la depression qui survient presente beaucoup de hauteur. Ce phenomene, suite inevitable de la de&obstruction instanta- nee d'un affluent, est ce qu'on appelle un^ seiche {voir moa ouvrage, § 7, et les Comptes rendus, seance du 19 mai i85i). C. R. i8d7, 1" Semestre. (T. XUV, N" H.) 73 (558) » Peut-etre aussi les caiiaux qui desceiident des glaciers et qui, tout a coup, peuvent s'agrandir par un ecroulement de glacons ou de rochers produisent-ils de grandes seiches. Ce sont celles des 2 et 3 octobre i84i (voir le Compte rendu de la seance du 18 octobre i84i) qui me suggerent cette idee. La premiere s'est anuoucee a 7'' 3o™ du soir, et a 4 heures du matin la seconde a commence. Leurs amplitudes totales, pour les premieres ondes, out depasse 10 pieds 10 pouces, et ces deux seiches out ete accom- pagnees d'orages et de fortes pluies. Or, en octobre, les glaciers sont des obstacles a claire-voie que traversent les eaux. Ne semble-t-il pas, d'apres cela, que la premiere seiche a ete causee par un eboulement de materiaux, et que ces materiaux manquant d'un equilibre stable ont ete de nouveau deplaces pour produire la seconde? Quant aux petites seiches, on en ob- serve plusieurs par heure dans les jours d'automne de temperature douce oil des craquements nombreux se font entendre dans les glaciers. » 5°. Ecoutement des eaux du lac. — Les formules du mouvement perma- nent de Teau dans un canal conduisent au produit de ce canal par seconde en fonction d'un terme -, dans lequel w represente une section verticale plane du lit et ;^ le peri metre mouille de cette section. Ces formules peu- vent-elles s'appliquer au lac de Geneve qui a 3oo metres de profondeur a I'endroit du Valais oii debouche le Rhone? Pour examiner cette question, supposons que ce fleuve soit le seul affluent du lac : les 54 a 264 metres d'eau qui, de I'hiver a I'ete, arrivent par seconde dans cette profondeur, y perdront probablement la faible puissance due a leur vitesse, sans qu'ils atteignent jamais le fond, et il n'y aura d'une rive a I'autre du Leman ni sections « d'eau mobile sur ses parois, ni perimetres mouilles 1. Cependant I'ecoulement s'operant a Geneve, il s'operera aussi tout le long du lac : or il doit etre soumis au principe de la moindre action ; et de meme que s e- galise dans une grande baignoire ou dans un bassin le produit d'un petit orifice de fond sans troubler le repos des parties de la masse eloignees du filet vertical qui repond a I'orifice et qui cause les ondes , de meme encore que se repartit le produit d'une ladiere sur la surface du lac par I'efifet des ondes causees par cette ladiere, de meme, sans doute, s'opererait I'ecoule- ment du Rhone considere comme affluent unique. Il me semble, d'apres cela : i" que chaque affluent des rives ou du fond produit ses ondulations; 2« que I'ensemble des ondulations regularise la surface; 3" que les ondes en poussant les eaux fournissent au debit de Geneve. Entre autres fails qui semblent appuyer cette explication, il y en a un facile a verifier, c'est que (559) varie sans cesse, repondant ainsi aux saillies sions des oiides plus ou moins allongees qui se succedent. » (Renvoi a la Commission chargee de I'examen des diverses ( relatives aux inondations, Commission qui se compose deMM. Ponceler, Elie de Beaumont, de Gasparin et de M. le Marechal Vaillant.) M. Cabot adresse une Note faisant suite au Memoire qu'il avait prece- demment presente sous le titre de Phjsiologie des sensations de I'oreille. (Renvoi a I'examen de la Commission mixte nommee pour le premier Me- moire, Commission qui se compose de trois Membres de I'Academie des Sciences, MM. Babinet, Duhamel et Despretz, et de deux Membres de I'Academie des Beaux-Arts, MM. Reber et Clapisson.) M. DE Kericuff envoie de Morlaix une addition a sa Note sur la refraction de la iiimiere. (Commissaires precedemment nommes: MM. Babinet, Pouillet, Despretz.) M. Landois soumet au jugement de I'Academie un Memoire ayant pour titre : Application de toxjgene a la purification des Indies comestibles et des huiles destinies a teclairage. (Commissaires, MM. Chevreul, Payen.) CORRESPONDAIVCE. M. LE MiNisTRE DE l'IxstructiOxX publique transmct la deraande faite par M. le Ministre de Portugal en France d'obtenir communication du Rapport qui serait fait sur les procedes de blanchissage de M. de Faraigne, soumis au jugement de I'Academie dans la seance du 20 decembre i856. On fera savoir a M. le Ministre que ce procede n'a point ete communi- que a I'Academie, qui n'a pas eu d'ailleurs de seance le 20 decembre i856, et qui de plus n'a recu aucune Note concernant le blanchissage depuis le 3i mars i856. M. LE MiMSTRE DE l' AGRICULTURE, DC CoMMERCE ET DES TrAVAUX PUBLICS demande a faire faire aux frais de son Administration un tirage a part des pieces publiees par I'Academie, concernant le precede de pamficntion de M. Mege-Mouries. ^.e meme Ministre adresse pour la Bibliothequc de I'lnstitut deux nou- veaux volumes des Brevets d'invention. 73.. (56o) 31. LE MiNisTRE DEs Affaires etuangeres transmet, pour faire suite a sa communication du i3 novembre i856, un exemplaire d'un avis public par le Senat de Lubeck relativement aux flotteurs jetes du yacht la Reine-Hor- tenscj dans I'expedition au nord du Prince Napoleon . PHYSIQUE DU GLOBE. — Volcan sous-marin exislant presde I'equateuret versle 20* ou 22* degrede longitude occidentale; Lettre de M. le Mimstre de la Marine. « J'ai I'honneur de vous communiquer les passages suivants, extraits des Rapports de mer des capitaines au long cours Adolphe Cousin, inscrit a Nantes n° 364, et Alexandre-Hippoljte Mathieu, inscrit au meme quartier n*^ 307, commandant I'un le navire Regina-Coeli, I'autre le Godavery. r> Regina-Coeli. — « J'ai a signaler un evenement bien remarquable, et )) que j'appellerai un tremblement de terre, sans savoir si cette appellation " lui convient reellement. » Le 3o decembre i856, a 4 heures du matin, nous entendimes un petit B bruit sourd, assez semblable a celui d'un orage lointain. Ce bruit cessa » et reprit. A 4*»i5™, nous eprouvames subitement de fortes secousses, le » navire se mit a trembler violemment pendant environ deux minutes, la » barre du gouvernail jouait dans les mains du timonnier sans qu'on put » la retenir, les jambes flageollaient, on distinguait a peine le son de la » voix : ces secousses etaient accompagnees d'un bruit assez fort, semblable » a celui que produisent plusieurs feuilles de metal frappees I'une contre » I'autre. » II faisait dans ce moment un temps superbe, petite brise du sud, la mer » etait plate, le navire filait quatre noeuds avec les bonnettes des deux » bords; I'obscurite n'a pas permis de voir si I'eau de la mer eprouvait ») des bouillonnements ; un seau d'eau, puise le long dubord, nous a fait « reconnaitre qu'elle n'avait pas change de temperature. » Nous nous trouvions alors par o" 10' latitude sud et 2i°35' longitude » Nous eprouvames encore quelques petites secousses jusqu'a 8 heures » du matin, accompagnees du meme bruit sourd, mais de plus en plus^ » eloigne : le bruit cessa tout a fait vers 4 heures du soir. » Le navire avait fait un sillage constant de 3 a 4 mil les a I'heure. » » Godavery. — « J'ai eu, sous la ligne, un tremblement de terre par ( 56. ) » 10 degres oiiest, qui dura environ dix minutes; la mer belle, jolie brise, » toutes voiles dehors, le navire fut fortement secoue, sans avoir aucune u espece d'avarie. » Ce tremblement de terre a eu lieu le 3o decembre i856, a 4 henresdu a L'observation de ce phenomene, eprouve dans les memes parages, a la meme heure et dans les memes circonstances atmospheriques, m'a paru devoir etre portee a la connaissance de 1' Academic des Sciences. » M. LE Secretaire perpetcel fait remarquer que ces deux documents sont tres-analogues a ceux qui ont deja ete reunis et presentes a I'Academie par M. Daussy, et qui ont fait conclure a ce savant hydrogra^he qu'il existe dans I'ocean Atlantique, vers 0*^20' de latitude sud et 11 degres de longi- tude ouest, un foyer volcanique qui quelquefois lance au-dessus de la mer des cendres et de la fumee, et qui souvent produit des mouvements sem- blables a ceux occasionnes paries tremblements de terre (i). CHIMIE. — Experiences sur la formation artificietle des hydrocarbonates terreux ou mdtalliques; par M. A. Damocr. « Les carbonates metalliques et terreux ont ete deja obtenus artificielle- ment, a I'etat cristallin, par divers procedes. Ainsi lorsqu'on place en vase clos expose a une temperature elevee un sel soluble et un carbonate alca- lin, il se produit une double decomposition qui donne lieu a la formation d'un carbonate insoluble et cristallise. On pent aussi precipiter un sel so- luble par un bicarbonate alcalin dans une eau sursaturee d'acide carbo- nique. Ce melange, place dans un appareil convenable qui ne laisse dega- ger I'acide carbonique qu avec lenteur, sous I'influence d'une temperature plus ou moins elevee, donne naissance a des carbonates cristallins an- hydres. On sait que ces procedes, qui ont jet6 une nouvelle luraiere sur la theorie des filons et de certains gites metalliferes, sont dus aux ingenieuses experiences de M. de Senarmont » On a employe encore une autre methode, qui consiste a verser la solu- tion d'un sel acide dans une autre solution satur^e d'un bicarbonate alcalin. Par suite de la reaction qui se produit a froid, I'acide carbonique se trou- (i) Daussy, Notes inserees aux Comptcs renduSy t. VI, p. 5i: I t. XV, p. 446 (seance du 29 aout 1842). (560 vant en exces dans la liqueur exerce une action dissoivante sur les carbo- nates, et par son evaporation lente, sous la simple pression cle I'atmo- sphere, il laisse deposer et cristalliser les matieres dissoutes. On obtient de cette maniere des hydrocarbonates tantot simples, tantot doubles. Ainsi, lorsqu'on verse du nitrate acide de cuivre dans du bicarbonate de soude, il se forme un hydrocarbonate de cuivre et de soude. Cette derniere methode est due a M. Henri Devilie, et lui a permis d'obtenir un grand nombre de carbonates bien cristallises. » J'ai entrepris une serie d'experiences ayant pour objet d'etudier I'actiou directe de I'acide carbonique sur les bases terreuses et sur les oxydes me- talliques, en evitant les doubles decomposilions et les melanges de matieres etrangeres. L'^ppareil que j'emploie a cet effet est des plus simples : il con- siste en un flacon de cristal a double compartiment, le meme dont on fait usage pour fabriquer I'eau de Seltz artificielle. On delaye dans I'eau distillee Toxyde ou le carbonate recemment prepare et encore humide qu'on veut soumettre a Taction de I'acide carbonique ; on introduit la liqueur dans le compartiment destine a recevoir et a absorber le gaz qui se degage par la reaction de I'acide tartrique sur le bicarbonate de soude place dans I'autre compartiment, et Ton ferme I'appareil. » Apres plusieurs jours de digestion, on decante la liqueur saturee da- cide carbonique qui retient en dissolution unecertaine proportion de Foxyde avec lequel elle se trouvait en contact, et on I'abandonne a I'evaporation spontanee, soit a I'air libre, soit dans des flacons mal bouches. Les hydro- carbonates se deposent alors, niais tres-lentement, soit a I'etat de flocons pulverulents, soit a I'etat de cristaux plus ou moins nets, ayant quelquefois plusieurs millimetres de diametre. C'est ainsi que j'ai reussi a produire un hydrocarbonate de magnesie en cristaux volumineux et d'unehmpiditepar- faite, en faisant digerer dans de I'eau chargee d'acide carbonique un me- lange de carbonates de chaux et de magnesie obtenu en precipitant par le carbonate d'ammoniaque une liqueur neutre contenant de la dolomie dis- soute dans I'acide nitrique. L'eau saturee d'acide carbonique a dissous du carbonate de chaux et une proportion plus grande de carbonate de magne- sie. Exposee a Fair, elle a laisse deposer, des les premiers jours, de petites aiguilles de carbonate de chaux; puis *par Fevaporation spontanee a Fair libre, la liqueur etant reduite, apres un intervalle d'environ deux mois, au sixiemede son volume primitif, a donnedes cristaux d'hydrocarbonate de magnesie. Ces cristaux, comme je Fai dit ci-dessus, ont plusieurs milUoietres de diametre; ils derivent d'un prisme rhomboidal oblique presentant les (563) memes incidences qu'on observe siir rhydrocarbonale de magnesie, MgO, CO=-h4Aq, decrit par M.Marignac dans son Memoire intitule : « Recherches sur lafbnne cristalline de quelqiies composes chimiques ». Exposes a une faible chaleur, ces cristaux perdent une partie de leur eau et deviennent opaques. Par un essai quaJitatif, j'ai constate qu'ils ne renferment pas de chaux, et qu'ils sont essentiellement formes d'acide carbonique, de magnesie et d'eau. » J'ai reconnu, en faisant usage du meme appareil, que I'eau, chargee d'acide carbonique, dissolvait de notables proportions d'oxydes ferreux, zincique, plombique, argentique et cuivrique ; ce dernier communique a la liqueur une belle teinte bleu de ciel. Ces dissolutions sont depuis plusieurs mois abandonnees a I'evaporation spontanee; quelques-unes laissent depo- ser des carbonates k I'etat de pellicules ou de flocons amorphes, d'autres presentent deja quelques cristaux microscopiques. On con9oit du reste que le temps soitun element indispensable a la reussite de ces sortes d'expe- riences, dont j'ai cru pouvoir presenter, des ce moment, les premiers resul- tats, et que je me propose de continuer. » CHIMIE MINERALE. — Sur la formation du sou/re insoluble sous t influence de la chaleur; par M. Berthelot. « Les phenomenes singuliers que presente le soufre soumis a Taction de la chaleur, I'accroissement graduel de sa viscosite et de sa coloration, a me- sure que sa temperature s'eleve, enfin sa transformation en soufre mou et en soufre insoluble sous I'influence d'un refroidissement brusque, ont ete I'objet des experiences d'un grand nombre de savants. Je rappellerai plus loin quelques-uns de leurs resultats. » Sans revenir sur ces diverses observations, je me suis propose d'etudier quelle influence exerce la temperature sur la formation du soufre insoluble, jusqu'a quel point les phenomenes que presente le soufre chauffe sont lies a la production de cet etat particulier du soufre, enfin s'il est possible de la rapprocher de celle du soufre insoluble forme par voie humide. Cette le- cherche m'a semble d'autant phis utile que le soufre insoluble se distingui du soufre mou par sa permanence a la temperature ordinaire et par des re- lations toutes differentes avec le soufre octaedrique, au point de ^ quantites de chaleur qu'il peut degager. « Le soufre fondu a i3o ou a i4o degres, puis brusquement refroidi, de- meure entiereroent soluble et cristallisable dans le sulfure de carbone. ( 564) » Le soufre fondii a i55 degres, etc., renferme iine trace de soufre inso- luble. B Le soufre fondu a i63 degres, etc., renferme une tres-petite quantite de soufre insoluble. » Le soufre fondu a 170 degres, etc., renferme une grande quantite de soufre insoluble. La dissolution sulfocarbonique, evaporee, abandonne du soufre cristallisable et quelques traces de soufre devenu insoluble (i). » Le soufre fondu a t85, a 2o5, a 217, a 23o, a aSo degres, etc., ren- ferme du soufre insoluble en quantite considerable. La proportion du soufre insoluble forme a 170, a i85, a ao5, a 23o degres a ete trouvee a peu pres la meme, dans des conditions aussi semblables que possible. » Je n'a pas cru devoir pousser plus loin ces experiences ; en effet, le sou- fre fondu a 3oo et a 36o degres, d'apres MM. Ch. Deville, Schrotter et Mag- nus, fournit une grande quantite de soufre insoluble, ce qui etablit la conti- nuite de sa formation jusqu'a ces temperatures elevees. » Des experiences precedentes il parait r^sulter que la formation du sou- fre insoluble commence vers i55 degres; mais alors elle est extremement faible. Vers 1 70 degres, cette formation est au contraire tres-considerable et demeure telle aux temperatures plus elevees. C'est done surtout vers 170 de- gres que le soufre prend cet etat particulier qui correspond au soufre in- soluble. » Or c'est precisement vers la meme temperature que le soufre fondu ac- quiert une viscosite et une coloration notables, d'apres les observations de Bellam,deM. Dumas, deFuchsetdeM.Ch. Deville.G'estencoreverslameme temperature que commence la formation du soufre mou, dont M. Dumas a montre la correlation avec I'epaississement et la coloration du soufre. Entre i5o a 200 degres, d'apres les experiences de M. Despretz, le coefficient de dilatation du soufre eprouve une diminution considerable et passe par un minimum tres-remarquable. Enfin, les experiences deM.Ch. Devillesur la Vitesse du rechauffement et sur la vitesse du refroidissement du soufre fondu indiquent egalement vers cette temperature un point singulier. » Cet accord de tant d'experienc^s, faitesa des points de vue divers et a (i) L'existence d'une variete de soufre mou soluble dans le sulfure d* carbone, mais de- venant insoluble durant les evaporations, a ete decouverte par M. Magnus dans I'etude du soufre mou oblenu par la chaleur. {Annales de Physique et de Chimie, 3= serie, tome XLVII, page 194.} Le soufre mou des hyposulfites presente des caracteres analogues, mais plus tran- { 565 ) desepoqueseloignees, est tres-digne de remarque. Il moiitre que la viscosite croissante du soufre, la marche de sa dilatation, celle de son rechaiiffement et de son refroidissement, enfin la formation du soufre mou et celle du soufre insoluble sont des phenomenes correlatifs : ils se produisentsimultanement et an voisinage des memes limites de temperature. » On est des lors conduit a penser que les etats permanents que pre- sente le soufre a la temperature ordinaire ne sont pas accidentels el dus a des causes purement physiques, je veux dire au refroidissement brusque et a une conservation anormale de chaleur latente. Cette hypothese, assez vraisemblable taut que Ton a connu seulement le soufre mou, lui dcmeure applicable; mais elle ne saurait expiiquer ni la formation du soufre insolu- ble, etat plus stable et permanent, ni les circonstances relatives au role de C(^ soufre dans les combinaisons. Quand cette substance se produit sous I'in- fluence de la clialeur, son origine parait liee a I'etat meme que prend le sou- fre au voisinage de 170 degres et au-dessus; vers cette temperature, le sou- fre change de nature : jusque-la, il possedait I'etat moleculaire correspondant au soufre cristallisable, jouantle z^ole d'element comburant; mais sous I'in- fluencede la chaleur, les conditions de sastabilite se modifient, et il tend a se nianifester avec certaines proprietes qui coiTespondent au soufre insoluble, jouantle role d'element combustible. Reciproquement, le soufre refroidi lentement au-dessous de 170 degres repasse a I'etat de soufre fluide corres- pondant au soufre cristaUisable, mais sans y revenir instantanement. Aussi , s'il est refroidi brusquement, il traverse Id periode dc liquidite, devenue trop courte, sans changer enlierement de nature, et une portion du soufre solidifie conserve un etat moleculaire plus ou moins analogue a celui que lamatiere possedait vers 170 degres. C'est le soufre amorphe et insoluble, dont I'existence est precedee par celle d'un soufre mou correspondant. » Ces considerations representent assez fidelement I'ensemble des pheno- menes que le soufre manifeste sous I'influence de la chaleur; elles con- duisent a lesattribuera une transformation chimique proprement dite. Pour etablir cette opinion sur une base plus solide, il faudrait prouver que la t<>- talite du soufre se trouve, en effet, a i 70 degres et au-dessus, dans un etat cor- respondant au soufre insoluble. Or, dans les conditions ordinaires, le soufre refroidi brusquement renferme tout au plus 3o a 4o centiemes de soufre in- soluble. Un resultat aussi partiel a ete explique plus haut par cette conside- ration que le soufre repasse necessairement par la periode de liquidite infe- rieure a 170 degres, durant laquelle il tend a reprendre I'etat correspondant au soufre cristallise. Mais on pent prevenir beaucoup plus completemeiit C.R.,,85,,,e.S™,r,.;T.XUV,N0„., 74 ( ^^66 ) cette transformation en etudiant de tres-pres les conditions dans lesquelles elle s'opere. En effet, la proportion du soiifre insoluble varieextremement, dans line meme operation, suivant la duree du refroidissement, laquelle depend dii rapport entre la masse du soufre et sa surface, de son etat de com- bustion au moment ouon le coule, de la conductibilite calorifique du liquide danslequel on le verse, de la temperature a laquelle ce liquide pent entrer en ebullition, etc., etc. » Ainsi, par exemple, le soufre reduit par filaments tres-minces ouen gra- nules tres-petits au moment ou on le coule dans Teau, est beaucoup plus riche en soufre insoluble que le soufre coule sans precautions speciales ; il peutrenfermerjusqu'a 6i centiemes de soufre insoluble. •) Si on verse le soufre fondu dans Tether, le refroidissement est rendu tres-rapide par la vaporisation de ce liquide et par le pen d'elevatio/i de son point d'ebullition ; de plus, les vapeurs d'ether brusquement formees re- duisent le soufre en pellicules tres-minces. Dans ces conditions on obtient jusqu'a 71 centiemes de soufre insoluble. .; On pent aller beaucoup plus loin encore, en s'appuyant sur des consi- derations tres-delicates empruntees a la stabilite du soufre insoluble forme par la chaleur, et aux relations qui existent entre cette substance et les corps aptes a le modifier au contact, par affinite predisposante, ou, plus generale- ment, en vertu de leurs proprietes electronegatives. » Dans la transformation du soufre fondu en soufre insoluble s'observent deux phases successives : d'abord le soufre brusquement refroidi demeure mou, transparent, elastique ; a ce moment, s'il a ete reduit en filaments ou en granules tres-minces, il est presque entierement insoluble dans le sulfure de carbone. Mais peu a pen, surtout au contact d'un dissolvant, le soufre blanchit et cristallise, et devient en grande partie soluble dans le sul- fure de carbone. » J'ai pense qu'il serait possible de s'opposer a cette seconde pe- riode la transformation, de facon a obtenir a I'etat soUde presque tout le soufre insoluble primitivement forme : il suffit en effet d'augmen- ter sa stabilite par le contact de certains corps electronegatifs. Voici *» Le soufre insoluble prepare par le refroidissement du soufre fondu constitue la moins stable de toutes les varietes. L'alcool bouillant la dissout conformement a I'observation de M. Ch. Deville [Annates de Physique et de Chimie, 3^ serie, tome XLVIII, page io3). Il suffit meme, comme je I'ai si- gnale, de la faire bouillir pendant quelques minutes avec une petite quan- ( 567 ) tite d'alcool absolu pour transformer par action de contact la portion non dissoute en soufre soluble dans le sulfure de carbone et crista! Usable. Par cette action de I'alcool et par diverses autres, le soufre insoluble obtenu par la chaleur se distingue de I'etat le plus stable que puisse prendre le soufre combustible, a sayoir celui du soufre extrait du chlorure et du bromure de soufre. Mais toutes les varietes de soufre insoluble peuvent etre ramenees a cet etat limite au contact de certains corps electronegatifs. On pent meme, sans atteindre ce terme extreme, augmenter la stabilite du soufre insoluble obtenu par la cbaleur et lui communiquer des proprietes analogues a celles du soufre insoluble extrait de la fleur de soufre, variete moins stable que (•elle du chlorure, mais cependant susceptible de resister a Taction de I'al- cool (i). II suffit de maintenir le soufre insoluble obtenu par la chaleur en contact pendant plusieurs jours avec les acides mineraux puissants et parti - oulierement avec I'acide sulfureux et I'acide nitrique fumant. M C'est en m'appuyant sur ces proprietes que j'ai pu arriver a obtenir le maximum df^*soufre insoluble. Le soufre coule dans I'eau en granules tres- fins, puis conserve sous une couche d'acide nitrique fumant ou d'acide sulfureux, a fourni jusqu'a ^5 centiemes de sou poids (acide nitrique), et uieme jusqu'a 86 centiemes facide sulfureux) de soufre definitivement insoluble. » Les faits qui precedent confirment la relation que je cherche a etablir entre la formation du soufre insoluble par voie humide et la formation du soufre insoluble analogue produit sous I'influence de la chaleur, lis prou- vent d'ailleurs que si le soufre brusquement refroidi ne pent se changer completement en soufre insoluble en raison des circonstances memes du refroidissemeut, on pent du moins obtenir la plus grande partie du soufre sous forme insoluble en operant dans des conditions convenables. » CHlMiE ORGANIQUE. — Recherches sur les acides amides des acides inonobn- siques; par M. Auguste Caholrs. '< Les acides amides derives des acides benzoique, toluique, anisique,erc.. parla reduction des acides nitrobenzo'ique, nitrololuique, mtrauisiqiic, oic. soitaumoyen du sulfhydrate d'ammouiaque, soita Taid* de racetatc de prot- ( 56S) niique, anisamique, etc., se comporlent, ainsi qu'on en pourra juger par Jes faits qui vont suivre, comme de veritables alcaloicles et viennent se pla- cer a cole du glycocoUe, de I'alaiiine et de la leucine. » L'etudede i'acidebenz^imique, recemment faite parM. Gerland, ayant demontre que cette substance jouissait de la propriete de former des combi- naisons crislallisables avec les acides azotique et sulfurique, je me suis de- inande s'il ne serait pas susceptible de produire de semblables combinaisons avec les divers acides a la maniere du glycocolle, et si les autres acides ami- des, analogues par leur formation et leur composition, ne se comporte- raient pas dc la meme maniere. » Je me suis assure que Tacide benzamique forme en effet des combinai- sons definies avec les acides phosphorique, oxalique, bromhydriqae, chlor- hydrique, etc. J'ai obtenu de pareilles combinaisons entre ces divers acides niineraux et les acides toluamique, cuminamique, anisamique qui cristalli- sent avec la plus grande facilite. » Les cblorhydrates formes par ces differents acides amides preseutent une composition analogue a celle des cblorhydrates des alcalofdes; elle est exj)rimee par les formules C'*Pr AzO% CI H chlorbydrate d'acide benzamique. C'^Hs AzO% CI H chlorbydrate d'acide toluamique. C^*^Ii*^AzO\ CI H chlorbydrate d'acide cuminamique. C'''H''AzO% Cl H chlorbydrate d'acide anisamique. » Ces differents cblorhydrates se combinent avec le bichlorure de platine et forment des produits tres-nettement cristallises dont la composition est lepresentee par les formules C'*H^AzO%ClH,PtCF chloroplatinate d'acide benzamique. C'«H''AzO%ClH,PtCP chloroplatinate d'acide toluamique. C'^H*^ AzO%ClH,PtCP chloroplatinate d'acide cuminamique. C H*^ AzO% CIH, Ft CP chloroplatinate d'acide anisamique. » Les deux premiers cristalUsent en aiguilles fines d'un jaune dor, le troisieme affecte la forme d'aiguilles orangees, le quatrieme enfm cristal- lise en prismes d'un rouge brunatre, qui quelquefois acquierent un assez grand volume. » Ces composes s'obtiennent de la maniere la plus facile en traitaut Fa- cide amide par un leger exces d'acide chlorhydrique concentre, ajoutant assez d'alcool pour redissoudre entierement le chlorbydrate a la temperature ( 5C9 ) de rebullition, puis versant un exces de bichlorure de platirie; ^ar I'evapa* ration le sel double se separe entierement sous forme de cristaux. « Une experience du meme genre faite avec du chlorhydrate de glyco^ colle m'a donne des resultats semblables. On obtient un chloroplatinate sous la forme de prisraes brillants, du plus bel orange, renfermant 35 pour joo de platine, et dont la composition, exprimee par la formule C*tt=^AzO\ GlH,PtCP, correspond parfaitemeut a celle des composes precedents. « A ces caracteres qui rapprochent ces differentes combinaisons de la la- ron la plus manifeste, nous joindrons Tobservation suivante : c'est que l( in s sulfates possedent une saveur sucree caracteristique. » De meme que le glycocolle, qui presente de nombreux isoiiieres, 1 a- cide benzamique nous offre deux cas d'isomerie parfaitemeut tranches : 1 a- cidc anthranilique et la salicylamide. » L'acide benzamique nous presentant, a I'egard de la salicylamide, les memes relations que celles qu'on observe entre le glycocolle et la glycol- amide,entre I'alanine et la lactamide, on peut se demander a quoi ti^nnent les differences qui se font remarquer entre des corps qui possedent tout a la fois la meme composition centesimale et le m€me equivalent chimique. » Or l'acide salicylique en se transformant en salicylamide perd O^, qu'il echange contre AzH, tandis que l'acide benzoique, en se transformant en itcide benzamique, gagne AzH sans rien perdre de I'oxygene qui entre dans sa molecule. On comprend des lors que la position relative des atomcs doive etre tres-differente dans ces deux composes, ce qui rend suffisammcnt compte de la difference de proprietes qu'ils presentent. » La glycolamide se produisant, a la maniere de la salicylamide, par la reduction de l'acide glycolique au moyen de rauunoniaque, ne pourrait- on esperer obtenir le glycocolle par un procede semblable a celui qui four- nit l'acide benzamique, c'est-a-dire en reduisant l'acide acetique mononiti*- par l'acide sulfhydrique. Les deux reactions doivent etre entierement pa- ralleles : C'*H'' (AzO*)0* H- 6SH = 6S + 4HO -f- C'*H' AzO*, Acide benzoique mononilre. Acjde benzamiquf. C* H» (AzO*)0* 4- 6SH = 6S + 4H0 -hC'lP Az 0*. Acide acelique mononilre. Glycocolle. » Le cblorure de benzorle engentlre en reagissant sur \e glycocolle zin-' ( 570 ) cique, d'apres les curieuses observations de M. Dessaignes, I'acide qu'on ren- contre dans r urine des animaux herbivores et qui depuis longtemps est connu sous le nom d'acide liippurique. Je me suis assure que les chlorures de cumyle et d'anisyle fournissent des produits analogues par leur reaction sur le glycocoUe argentique. On obtient ainsi des acides nettement cristal- lises susceptibles de former des sels cristallisables et se dedoublant a la ma- niere de I'acide hippurique sous I'influence simultanee des acides et de la chaleur en glycocoUe et en acide cuminique ou anisique. La composition de ces produits est representee par les formules : C^^H'^AzO" acide cuminurique. Q20||H j^zQS QQJfjg anisurique. » n restait a demontrer que les chlorures des memes radicaux en reagis- sant sur un benzamate, un cuminamate, un anisamate, fourniraient des re- sultats analogues. » C'est ce que I'experience a pleinement confirme. » En effet, si Ton fait agir le chlorure de benzoile sur le benzamate d'ar- gent, le melange s'echauffe fortemenl par suite de la decomposition recipro- que qui s'opere entre ces deux substances; on obtient ainsi du chlorure d'argent, ainsi qu'un nouvel acide qu'on pent isoler en reprenant le residu par de I'alcool concentre qui transforme en ether benzoique I'exces de chlo- rure de benzoile employe. La liqueur resultant de la filtration est evapo- ree, puis traitee par de I'ammoniaquecaustique qui dissout I'acide sans tou- cher a Tether benzoique. La dissolution etant enfin traitee par un exces d'acide chlorhydrique laisse deposer I'acide qu'on purifie par des lavages et des cristallisations dans I'alcool. » II resulte des faits qui font i'objet de ce travail qu'entre le glycocoUe, I'alanine, la leucine et les acides amides formes par les acides monoba- siques, il existe des liens de parente tres-etroits, quelle que soit d'ailieurs la constitution rationnelle de ces composes, ce qu'il serait impossible de pre- juger dans I'etat actuel des choses. » Nous avons de part et d'autre des corps limites qui, a la raaniere de i'hydrate de phenyle, se combinent indifferemment avec les acides et les bases, et qui peuvent meme s'unir aux sels. » II est probable qu'on pourra donner naissance a ces composes par des precedes tres-divers. II serait ciirieux, entre autres modes, de rechercher si le nouvel isomere de Tether cyanique, recemment decouvert par M. Cloez au moyen de Taction reciproque du chlorure de cyanogene et de I'alcool (57.) sode, ne pourrait pas se transformer en alanine par simple fixation d'eaii; par suite, de reproduire avec ses homologues le glycocolle, la leucine, etc. Le mode de production de la cyanetholine et de I'alanine presente, on ne saurait le nier, les analogies les plus manifestes. « En effet, on a C* H* O^ •+- C" AzH H- 2HO = C« H^ Az 0\ Aldehyde. ^^Th^iU^. C^H^NaO=^-f-C=»AzCl = C«H*AzO=. Alcool sode. Cyaneih^H^ » Si Ton parvenait a fixer seulement sur la molecule d'aldehyde la mole- cule d'acide cyauhydrique sans I'intervention de I'eau, tout porte a croire qu'on donnerait en effet naissance a la cyanetholine; la relation qui lie ces deux substances etant entierement comparable a celle qu on observe entre une amide et son nitrite, entre un alcool et le carbure d'hydrogene qui lui correspond. » MKTEOROLOGIE. - Observations sur la grele et son mode de production; parM. A. Barthelemy. (Extrait.) Nous ne reproduirons de cette Note que ce qui concerne des grelons d'une forme particuliere, observes par I'auteur le 18 juin i85o. « Vers 4'' So"" du soir, le ciel etant couvert de nuages orageux assez epais, il tomba dans le jardin de ia maison que j'habitais alors une grande quantite de grelons qui avaient la forme de cristaux tres-reguliers. Ce- taient des pyramides a six faces terminees par un tronc de pyramide ega- lement a six faces. La petite base de ce tronc de pyramide etait tres- nette et forraait un hexagone parfaitement plan. lis devaient a leur basse temperature ( — 3 degres environ ) d'avoir pu atteindre le sol sans se fon- dre. La pyramide superieure etait transparente, le tronc de pyramide etait opaque, et je ne trouvai pas dans la partie transparente des bandes opa- ques que Ton a signalees quelquefois dans des observations analogues. » Rien n'indiquait que ces cristaux eussent appartenu a un grelon sphe- '•ique qui se serait brise en arrivant dans des regions plus chaudes; enfiu quelques-uns de ces cristaux avaient plus de i centimetre de hauteur, et ce ne fut que quelques instants apres que je vis tomber des grelons sphe- nques dans lesquels je constatai la disposition rayonnee signalee par {570 M. Delcros. . . . Les grelons a structure interieure rayonnee pourraient bien, ce me semble, piovenir de I'accollement de semblables cristaux plus ou moinsincomplets. » Je ferai remarquer, en terminant, que la formation de ces beaux cristaux d'eau congelee temoigne une fois de plus des moyens inconnus et puissants dont la nature dispose pour la creation de ces mineraux cristalli- ses que nous n'imitons que si imparfaitement dans nos laboratoires- « HCOJNOMiE RURALE. — Appare'd pouv le transport des poissons vivants; par M. IVoEt. (Note de M. Coste.) » M. Noel, pecheur des Vosges, me charge de presenter a I'Academie un Memoire relatif a un appareil de son invention, appareil destine au transport des poissons. Quoique ce travail ait recu, I'annee derniere, une grande publicite, a la suite d'une experience faite sous les yeux de M. le Ministre de TAgriculture et du Commerce, I'auteur souhaite cependant que j'en rende compte a I'Academie, parce que j'ai constate le resuitatde cette experience. Je me prele volontiers a son desir. Voici sur quel principe cet appareil est fonde. » Tout le monde sait que, lorsque I'eau n'est point aeree, les poissons y meurent promptement : aussi les paysans de la Suisse qui veulent conserver leurs truites vivantes jusqu'au moment de la vente, ont-ils coutume, quand ils les apportent sur les marches, de faire tomber I'eau d'une c.ertaine hau- teur dans les baquets etroits ou ces poissons sontrassembles en grand nom- bre, afin que cette eau, en s'aerant dans sa chute, se charge de Velement vi- vifiant. C'est ce qu'on voit tout les jours a Bale, ou la truile est I'objet dun grand commerce. » Guide parson experience personnelle, et voulant tirer parti de ce fait, M. Noel a imagine un appareil dans lequel I'aeration s'opere par un meca- iiismebien simple, etqui permet, sous un petit vohime d'eau, de conserver pendant plusieurs jours, un tres-grand nombre de poissons, et de les trans- porter vivants aux plus grandes distances sans renouveler le liquide. » Dans ses premiers essais, il a fait usage d'une caisse divisee, a I'aide d'une claie mobile, en deux compartiments, dont I'un, inferieur, renfermaii les poissons, et dont I'autre, superieur, portait un jeu de godets mis en mouvement par une roue hydraulique. Ces godets puisaient I'eau dans la caisse en tournant, la precipitaient ensuite, a chaque tour de roue, apres I'avoir elevee a une certaine hauteur, et cette eau, ainsi brassee par ce mt^' ( 573 ) relombait dans iin etat d'aeration suffisant pour ie but qu'il se » Mais cet appareil, dont I'experience lui avait completement demontre Tefficacite, etait a demeurejil fallut, pour le reiidre portatif , lui faiiv subir une legere modification. C'est alors que Noel, aide des conseils de M. Boulangier, substitua une manivelle a sa roue hydraulique et fixa les godets a une chaine sans fin. Ainsi modifie, son appareil fonctionne avec un plein succes, et je ne doute pas, apres ce que j'ai vu, qu'il ne devienne a ]a fois un utile instrument pour le transport des poissons a une grande distance, et un moyen de conserver ces poissons vivants sur les marches. Je suis heureux de rcncontrer cette occasion de rendre ce temoignage a son auteur. » « A I'occasion d'un article imprime de la Correspondance, un Rapport de M. le colonel Didion, ou se trouve un calcul du taux des pensions de la Societe de Secours mutuels de Metz pour la periode de i855 a iSSg, M. BiEWAYME appelle I'attention de I'Academie sur deux faits qui ressortent de ce Rapport curieux. Le premier, c'est que I'experience de trente annees, duree de la Societe de Metz, montre que lamortalite s'est rapprochee beau- coup de la Table deDeparcieux ; le seconpd, qui doit servir de lecon a toutes les Societes de Secours mutuels, c'est la difficulte qu'eprouve la Societe de Metz a se defendrede I'illasion produite par raccumulation de ses capitaux qui semblenl disponibles en quelque sorte, et nesont pourtant que le gage des pensions dues a ses membres, gage qui ne saurait elre entame sans M. Klmmer remercie I'Academie, qui lui a decerne un des grands prix de vSciences mathematiques de i856, pour ses « Recherches sur les nombres complexes- composes de racines de I'unite et de nombres entiers ». M. Elie de Beaumont communique vme Lettre de M. Hochstetter^ un des Membres de la Commission scientifique qui prendront part au voyage de circumnavigation de la fregate imperiale autrichienne Novarra (i). M. Hochstetfer exprime le regret de n'avoir pu, a raison de I'epoque tres-prochaine du depart du navire, s'arreter k Paris, ainsi qu'il I'eut desire, (i) Foir dans un des precedents numeros des Comptes rcndus hcbdomadaires, t. XLIV, o'' 2, p. 34, la LeUre dans laquelle M. Haidinger expose le plan de cetle expedition faite par ordre de Tempereur d'Autriche. C. R., 185-, .««• Semesue. (T, XLIV, >« H., 7^ et s'entretenir avec les Membres de rAcadeniie dii plan du voyage; il prie, en consequence, M. le Secretaire perpetuel de vouloir lui faire connaitre les points speciaux que les savants francais croiraient devoir recommander a I'attention des Membres de la Commission scientifique. M. Gautier, instituteur primaire a Feings, canton de Mortagne (Orne), transmet la description et la figure dun parhelie observe en ce lieu le I a mars a 7'',3o du matin : « On voyaitbien distinctement trois soleils sur une meme ligne horizontale. Les deux images laterales avaient leur centre place sur la circonference, on peut-etre un peu en dehors, d'un cercle qui entourait la figure du milieu. Ces deux images projetaient des rayons hori- zontalement en dehors du cercle et verticalement en bas. I^a partie du ciel situee au-dessusde la ligne passant par les trois centres etait bleue, au- dessous elle etait chargee de brouillards. » Un second phenomene extraordinaire, observe le meme jour, etait un bruit semblable a celui que fait le vent dans les portes. Il a commence vers 5 hcures et a dure environ une demi-heure. II n'y avait pas, pendant tout ce temps, le moindre souffle de vent. Ce matin, plusieurs des enfants qui frequeutent mon ecole m'ont demande si j'avais entendu ce bruit, que leurs parents leur ont designe sous le nom de chasse du roi Arllmr. » M. Kaiser, professeur a I'Universite de Munich, annonce I'envoi d'un exemplaire de la collection des oeuvres de feu M. de Fuchs, professeur a la meme Universite. Le Musee BRiTANNiQUE rcmercic 1' Academic pour I'envoi de trois nouveaux volumes de ses publications. {Memoires, tome XXVII, part. I; Savants etran- (jers, tome XIV ; Supplement aux Comptes rendus.) La Soci^.te philosophique de Maxchester remercie I'Academie pour I'en- voi des memes publications, et exprime le desir d'obtenir quelques volumes anterieurement pnblies qui ne lui sont pas parvenus et rendent incom- plete sa collection. M. Colloxgues prie I'Academie de vouloir bieii admettre au concours pour les prix de la fondation Montyon le Memoire sur la dynamoscopie qu'd a lu dans la seance du 29 septembre i856. (Commission des prix de Medecine et de Chirurgie. ) M3I. CoiGNET freres adressent des specimens d'allumettes et de briquets ( 575 ) chimiqiies d'un systeme noiiveau qui diminue les dangers d'incendie el previent la possibilite d'empoisonnements iortuits on volontaires. M. Delfrayssie aniionce I'eHvoi prochain dun Memoire concernaiil I'iii- fluence des phenomenes meteorologiques sur I'apparition des maladies epi- demiques et en particulier du cholera. A cette occasion, il mentionne I'ob- servation qu'il a eu occasion de faire pendant un orage sur un homme atteint de tetanos. Ghaque coup de tonnerre elait precede d'une forte con- traction niusculaire qui durait de deux a trois secondes et apparaissait avant que Feclair eut ete apercu. Le malade avait fini par remarquer cette coin- cidence et annoncer d'avance chaque nouvelle detonation. M. Galy presente nne ISote sur diverses preparations iodees qu'il com- pose pour I'usage de la medecine et qui permettent, suivant lui, d'admi- nistrer, sans inconvenients pour les voies digestives, ce medicament aux doses exigees pour les differents cas. M. Jacquemaut exprime le desir de soumettre an jugement de TAcademie des perfectionnements qu'il croit avoir apportes a diverses operations agro- nomiques et qu'il indique d'une maniere generate. M. Bonssingault est invite a prendre connaissance de cette Lettre eta faire savoir a I'Academie s il y a lieu de demander a Tauteiu- de plus amples reu- seignements. La seance est levee k 6 licnres. K- O- B. BLIJ.ETIX P.lBLIOCin APHIQU: . L'Acadeaiie a reeu, dans la seance du i6 mars 18^7, les ouvrages donl Description des machines et proredes consiqnes dans lc< hrcvets d invention , de petfectionnement et d' importation dont la duree est expiree, el dans ceux doni la declieance a ete prononcee ; publiee par ordre de MAq Ministre de 1' Agricul- ture, du Commerce et des Travaux publics; t. LXXXVI. Paris, i85(3; Description des machines et proredes pour lesquels des hreuels d' invention ont ele pris sous le regime de la hi du j judlet i844; puldiee par hs ordr--^ dcM. ir Ministre de I'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics; t. XXI ^ . Paris, i856;in-4^ ( 576 ) Rapport presented M. le Ministrede i Agriculture , du Commerce el des Tra- vaux publics, par VAcadimie impMale de Medecine, sur les vaccinations pra- tiquees en France pendant V ann^e i854- Paris, 1857; br. in-8°. Annates de l' Observatoire imperial de Paris. Atlas ecUptique /Mr M. Chacor- NAC; cartes 11°" i, !**, 22, 26, 27 et 6r. (Offertes an 110m de I'auteur par M. Le Verrier.) Societe de Prevoyance et de Secours mutuels de Metz. Calcul du taux des pen- sions pour la periode de 1 855 a 1859; par M. I. DiDiON. Metz, 1 855 ; br. in-4*'. (Offert au nom de I'auteur par M. Bienayme. ) La maladie de la vigne expliquie par la theorie de Rozier et de Bosc sur la taille et i ebourgeonnement ; parM. Le Roy-Mabille. Paris, 1857; br. in-8^ Bulletin du Cornice agricole de I'arrondissement d'Alais [Gard], t. I a IV; in-8^ (Offert au nom de la Societe par M. Dumas.) Bulletin de la Society Linn^enne de Normandie ; P*" volume. Caen, i856; in-8^ Journal de Beaune des i^fevrieret 7 mars 1 857, contenant le Rapport sur le grand prix des Sciences physiques pour Vannee 1 856, lu dans la seance du 1 fe- vrieriSSj. Copia... Carle iopographique de r Uruguay levee par ordre du Gouvernemenf de cetEtat, par le colonel du gdnie L-M. Reyes, en i854; i feuille grand atlas. (Offert au nom de I'auteur par M. Vavasseur.) Observatorio,.. Publications mensuelles de I'observatoire meteorologique de I'Ecole Polytechnique de Lisbonne (decembre i856). On the... Sur les effets bathoscopiques de la vision binoculaire et sur les principes du stereoscope ; parM. G. Maynard; br. in-8*'. Gesammelte... Recueil des icrits de Jean-Nep.-V. FuCHS, public par le Co- mite central d' administration de I' Association Polytechnique pour le royaume de Baviere. Munich, i856; i voh in-4*^. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEIIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 23 MARS 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND ANTS DE L'ACAD^MIE. Deces et obseques de M. Dufrenoy; communication dc M. le President de t Academic. « J'ai a remplir un bien douloureux devoir, celui d'annoncer a I'Aca- demie le malheur, aussi cruel qu'inattendu, qui vient de la frapper dans la personne de M. Dufrenoy, Membre de la Section de Mineralogie et de Geo- logic. M. Dufrenoy etait, il y a quinze jours, au milieu de nous, en appa- rence plein de force et de sante, et, dans la derniere seance encore, il pre- nait part a nos travaux, par I'envoi du savant Rapport que nous a lu en son nom M. Elie de Beaumont. Ce Rapport devait etre la derniere oeuvre de M. Dufrenoy. Une maladie, qui semblait d'abord plus douloureuse qu'in- quietante, a pris, apres quelques jours, un caractere d'extreme gravite, et iiotre confrere a ete enleve, vendredi soir, a rAcademie,.dont il faisait partie depuis dix-sept ans, et a laquelle il semblait devoir appartenir longtemps encore. Il etait age seulement de soixante-quatre ans. >. Les derniers devoirs ont ete rendus hier a M. Dufrenoy. lUusieurs de nos confreres, MM. Flourens, Elie de Beaumont, Valenciennes et de Senarmont, se sont rendus les interpretes de tons les regrets de I'Academie, des autres corps qui ont ete frappes avec elie, et du monde savant. » (578) PHYSIOLOGIE. — Sur le mecanisme plijsiologique de la formation dii suae dans lefoie; par M. Cl. Bernard. (Suite.) « Dans la seance dii 2 \ septembre 1 855, j'ai eu I'honneur de lire a I'Aca- demie un premier travail sur le mecanisme phpiologique de la formation dti Sucre dans le foie. Dans cette communication, je signalais des resultats qui me semblaient incompatibles avec les diverses theories chimiques emises jusqu'alors pour expliquer cette singuliere production de matiere sncree dans un organisme animal. Ces experiences m'avaient fait envisager le mecanisme de la fonction glycogenique du foie sous un point de vue nou- veau, et elles m'avaient conduit a penser, contrairement aux opinions pre- cedemment rappelees, que le sucre ne se forme pas d'emblee dans le tissu hepatique par le dedoublcment direct de tel ou tel element du sang, mais qu'il s'y trouve constamment precede par la creation d'une matiere speciale capable de lui donner ensuite naissance par une sorte de fermentation se- condaire. J'ajoutais en terminant que pour faire faire de nouveaux progres a la question glycogenique, il fallait absolument parvenir a isoler cette matiere hepatique preexistante au sucre, afin d'etudier ses caracteres et de determiner son role physiologico-chimique. » Toutes les vues que j'ai emises dans mon premier travail ont ete plei- nement verifiees par I'experience, et ma communication d'aujourd'hui a pour objet d'annoncer I'existence positive et I'isolement de la matiere gly- cogene qui preexiste au sucre, a laquelle il deviendra tres-facile, comme on va le voir, d'assigner son role dans le mecanisme physiologique de la for- mation du sucre dans le foie. w 11 etait evident d'apres les faits contenus dans mon precedent Memoire que la matiere glycogene creee par le foie a I'etat physiologique pendant la vi(i, est susceptible de se changer en sucre, uniquement a I'aide d'un ferment et independamment de I'influence vitale. L'experience du foie lave qui se charge de nouveau de matiere sucree en etait la preuve. » Toute la difficulte consistait done a separer la matiere en question du tissu du foie et a I'isoler du ferment qui I'accompagne. Je ne rapporterai pas tons les tatonnements par lesquels j'ai successivement passe pour parvenir a ce resultat, parce que la connaissance de ces hesitations devient inutile et meme desagreable k I'esprit des qtie la question a ete eclairee et simplifiee. Je dirai seulement qu'eu voyant la cnisson arreter la formation d'une non- velle quantite de sucre dans le foie lave, j'etais demeur^ pendant tres-long- ( 579 ) temps dans cette croyance faiisse que la matiere glycogene devait etre une substance albuminoide, alterable par la chaleur, tandis que ce n'etait en realite que le ferment seul qui se trouvait detrnit par la coction ; c'est ce dont je me siiis assure ulterieurement en faisant fermenter du foie lave cuit, a I'aide du ferment emprunte a du tissu hepatique frais. » Des lors il me fut prouve que la matiere glycogene hepatique avail la faciilte de se dissoudre dans i'eau bouillante et qu'elle pouvait etre ainsi separee de son ferment, qui restait coagule avec les autres matieres albumi- noides du foie ; le procede d'extraction se trouva ainsi tout trace (i). » On pourrait sans aucun doute imaginer pour extraire la matiere gly- cogene du foie une foule de moyens qui offriraient des avantages varies. Jc me bornerai a indiquer le procede auquel je me suis arrete. » On prend le foie encore chaud et saignant chez I'animal bien nourri et bien portant, aussitot apres qu'il a ete sacrifie. On peut employer le foie d'un animal quelconque, soumis aux alimentations les plus diverses. Mais pour simplifier la question sur ce point, je dirai qu'il ne s'agit ici que d'ex- periences faites avec des foies de chiens nourris exclusivement avec de la viande. On divise le tissu du foie en lanieres tres-minces qu'on jette aussitot dans de I'eau maintenue constamment bouillante, afin que le tissu de I'or- gane soit subitement coagule et que la matiere glycogene qui se trouve en contact avec son ferment n'ait pas le temps de se changer en sucre, sous I'influence d'une temperature qui s'eleverait trop lentement. On broie en- suite les morceaux de foie coagule dans un mortier, puis on laisse cette espece de bouillie hepatique cuire pendant environ trois quarts d'heure ou une heure, dans une quantite d'eau suffisante seulement pour baigner le tissu, afin d'obtenir de cette facon dans la decoction concentree une plus grande quantite de la matiere susceptible de se changer en sucre. On ex- prime ensuite dans un linge ou sous une presse le tissu du foie cuit et on jette sur un filtre le liquide de decoction qui passe avec une teinte opaline. Celiquide est aussitot additionne de 4 ou 5 fois son volume d'alcool a 38 ou 4o degres, et on voit se former sous son influence un precipite abondant floconneux, d'un blanc jaunatre ou laiteux, qui est constitue par la matiere glycogene elle-meme, retenant encore du sucre, de la bile et d'autres pro- (i ) On pourrait peut-etre interpreter les choses autrement en admettant que la matiere j,'Iy- cogene extraite par I'eau bouillante ou meme froide ne serait pas la matiere primitive elle- meme, mais resulterait deja de sa transformation. Cette interpretation, qui me parait moins probable, ne modifierait d'ailleurs en rien la significalion generale de mes experiences au point de vue physiologique. ( 58o ) diiits azotes indetennines. Tout le precipite, reciicilli siir iin filtre, est alors lave pliisieurs fois a I'alcool, de maniere a le depouiller le plus possible du sucre et des materiaux biliaires solubles. A cet etat, ce precipite desseche revet I'apparence d'une substance grisatre, qiielquefois comme gommeuse, a la- quelle on pourrait donner le nom de matiere gljcorj me brute. Elle possede la propriete de se redissoudre dans I'eau, a laquelle elle communique toiijours une teinte fortement opaline et d'ou elle est entierement precipitable par I'alcool (i) concentre. » Pour purifier cette matiere glycogene et la debarrasser des matieres azotees, ainsi que des moindres traces de glycose qu'elle aurait pu encore retenir, on la fait bouillir dans une dissolution de potasse caustique tres- concentree pendant un quart d'heure ou une demi-heure, operation qui ne I'altere pas, et n'en change pas les proprietes fondamentales, puis on filtre en ajoutant un pen d'eau, et toute la dissolution est precipitee de nouveau par I'addition de 4 ou 5 fois son volume d'alcool a 38 ou /jo degres. Agitant alors a vec une baguette de verre, la matiere precipitee se divise, ayant d'abord une grande tendance a adherer aux vases. Par des lavages repetes avec de grandes quantites d'alcool, on enleve autant que possible la potasse, la ma- tiere glycogene se presente alors sous forme d'une substance comme grenue, presque pulverulente. Toutefois cette matiere ainsi preparee retient tou- jours avec elle une certaine quantite de carbonate de potasse, qu'on ne pent pas enlever par les simples lavages a I'alcool ; 11 faut pour cela redis- soudre la matiere dans I'eau, saturer le carbonate de potasse par I'acide acetique et traiter de nouveau par Palcool qui precipite la matiere et la separe de I'acetate de potasse qui reste soluble dans la liqueur. La matiere glycogene perd alors sa forme grenue pour revetir I'aspect d'une substance blanche tres-finementtomenleuse lorsqu'elle est en suspension dans I'alcool, pulverulente et comme farineuse quand elle est dessechee. >) Ainsi preparee, cette matiere hepatique glycogene possede un ensemble de caracteres qui la rendent tout a fait analogue a de I'amidon hydrate ayant deja subi un commencement d'alteration. C'est une matiere neutre, sans odeur, sans saveur, donnant sur la langue la sensation de I'amidon. (i) La dissolution aqueuse de cette matiere glycogene brute et avant d 'avoir etc traitce ir la potasse, se colore par I'iode, ne reduit pas les sels de cuivre dissous dans la potasse, ? fermente pas avec la levure de biere. Cependant, abandonnee pendant longteitips a elle- eme, cette substance m'a paru dans quelcjues cas pouvoir se changer pa rtiellentient en sucre, est sans doufc quand elle reste melee encore a des matieres etrangeres. ( 58i ) Elle se dissoLit, on peut-etre plus exactement, se met en suspension dans I'eau a laquelle elle communique une teinte fortement opaline. L'examen microscopique n'y montre rien de caracteristique. L'iode y developpe une coloration qui pent varier en intensite, depuis le bleu violet fonce jusqu'au rouge marron clair ; rarement la coloration est nettement bleue. Quand on chauffe jusqu'au rouge avec de la chaux sodee, cette matiere he- patique ne degage pas d'ammoniaque, ce qui indique qu'elle ne renferme pas d'azote(i). (La matiere glycogene brute traitee de la meme maniere degage tres-ncttement des vapeurs ammoniacales. ) Elle ne reduit pas les sels de cuivre dissous dans la potasse, ne subit pas la fermentation alcoo- lique sous I'influence de la levure de biere, est entierement insoluble dans I'alcool fort et precipitable de sa solution aqueuse par le sous-acetate de plomb, le charbon animal, etc. » Mais la propriete de la matiere liepatique qui nous interesse le plus est celle qui est relative a son changement en sucre. C'est la que les analogies physiologiques de cette substance avec I'amidon hydrate se montrent dans tout leur jour. On voit, en effet, que toules les influences, sans en excepter une, qui transforment I'amidon vegetal en dextrine et en glyrose, peuvent egalement changer la matiere glycogene du foie en sucre en passant par un intermediaire analogue a celui de la dextrine. C'est ainsi que I'ebullition pro- longee avec les acides mineraux etendus d'eau, Taction de la diastase vege- tale et celle de tons les ferments animaux analogues, tels que le sue on le tissu pancreatique, la sahve, le sang, etc., transforment tres-facilement la matiere glycogene en sucre. Au moment oii cette transformation graduelle s'opere, la dissolution de la matiere glycogene, d'opaline qu'elle etait devient peu a pen transparente et perd en meme temps la factdte d'etre coloree par l'iode. Mais bientot apres et seulement quand le changement definitif en sucre a (i) Lorsqu'on broie le tissu du foie frais et qu'on coagule a froid la pulpe liepatique par un quantite suffisante d'alcool a 38 ou ^o degres, on procipiJe la matiere glycogene avec soi ferment. Apres avoir, par des lavages a I'alcool repetes, enleve le sucre et fait secher la ma tiere qui se reduit a une sorte de poudre de tissu du Ibie si on la replace dans I'eau froide on obtient une dissolution opaline qui contient la ujatiere -lycogene liepatique et son ferment Ce qui le prouve, c'est que cette dissolution abandonnee a elle-meme se cliargi- de sucre ires ferment qu'on separe du sucre et qu'on obtient alors isole. Mais quand on ajoute de I'alcool la dissolution avant que le sucre apparaisse, on precipite la matiere glycogene avtc son fer ment. Quand on fait bouillir la matiere ainsi obtenue avec de la potasse caustiqiie, il y a ui degageraent evident d'ammoniaque qui provient de la destruction de la matiere azotee du ftr ment melange a la matiere glycogene. ( 582 ) ete effectue, la dissolution acquiertles proprietesde reduire les sels de ciiivre dissous dans la potasse, de fermenter sous I'influence de la levure de biere en donnant de Talcoolet de I'acide carbonique. J'ajouterai que Taction des ferments diastasiques opere cette transformation en sucre en quelques minutes quand on a le soin de maintenir les liquides a nne temperature voisine de celle du corps entre 35 et 45 degres. La dissolution aqueuse de la matiere glycogene hepatique nese change pas spontanement en sucre; elle nes'al- tere que tres-difficileraent quand elle est abandonnee a elle-meme et resiste en partie a la putrefaction du tissu du foie cuit. » La torrefaction, Taction limitee des ferments et des acides mineraux ehangent la matiere glycogene en un corps qui offre des caracteres tout a fait semblables a ceux de la dextrine. » Cette substance est insoluble dans Talcool concentre, se dissout dans Teau en donnant une dissolution transparente, elle ne se colore plus sensi- blement par Tiode, ne reduit pas les sels de cuivre dissous dans la potasse, ne fermente pas avec la levure de biere et devie a droite le plan de polari- sation. » Sur une dissolution aqueuse tres-peu chargee de cette matiere exa- minee a Tappareil de M. Biot, au College de France, dans un tube de 320 mil- limetres, on a constate un pouvoir rotatoire tres-bien caracterise vers la droite, avec des developpements de teintes tres-marques autour du mini- mum d'intensite de Timage extraordinaire. » D'apres toutes les experiences qui ont ete precedemment rapportees, il restedonc parfaitement etabli que le foie des chiens nourrisexclusivement avec de la viande possede la propriete speciale et exclusive a tout autre or- gane du corps de creer une matiere glycogene tout a fait analogue a Tamidon vegetal et pouvant comme lui se changer ulterieurement en sucre, en pas- sant par un etat intermediaire a celui de la dextrine. )) Sans aucun doute, Tetude de la matiere glycogene du foie ne devra pas se borner la. II faudra connaitre exactement sa composition elementaireetsa constitution ; savoir si cette matiere se change totalementen sucre et si, dans cette transformation, il n'y a pas d'autres produits qui prennent naissance, et soumettre en un mot a une etude plus approfondie le parallelisme si apparent qu'offre la transformation en sucre de cette matiere glycogene du foie avec la transformation en sucre de Tamidon vegetal. Les soins de cette etude appartiennent aux chimistes. Il me suffit, quant a present, d'avoir prouve Texistence de cette substance speciale qui precede toujours I'appari- tion du sucre dans le foie pour avoir etabli un fait qui est susceptible d'e- clairer puissamment le mecanisme physiologique de la formation du sucre ( 583) dans les animaux et de fournir en meme temps des conclusions qui inte- ressent an plus haut degre h physiologie generale. i) Relativement a la formation physiologique du sucre chez les animaux, elle doit etre necessairement envisagee, ainsi que je le disais, non comme un phenomene de dedoublement chimique direct des elements sanguinsan moment du passage du sang dans le foie, mais comme une fonction consti- tuee par la succession et I'enchainement de deux actes essentiellement dis- » Le premier acte entierement vital, ainsi appele parce que son accom- plissement n'a pas lieu en dehors de I'influence de la vie, consiste dans la creation de la matiere glycogene dans le tissu hepatique vivant. » Le second acte, entierement chimique et pouvant s'accompHr en de- hors de I'influence vitale, consiste dans la transformation de la matiere gly- cogene en Sucre a I'aide d'un ferment. » Pour que le sucre apparaisse dans le foie, il faut done la reunion de ces deux ordres de conditions. II faut que la matiere glycogene puisse etre creee par I'activite vitale dc I'organe; il faut ensuite que cette matiere soit ame- nee an contact du ferment qui doit la transformer en sucre, » La matiere glycogene se forme comme tons les produits de creation organique par suite des phenomenes de circulation lente qui accompagnent les actes de nutrition. Quant a decider si, parmi les nombreux vaisseaux sanguins dont est pourvu le foie il en est qui sontplus specialement charges de cette circulation nutritive, tandis que d'autres seraient plus specialement en rapport avec les phenomenes de transformation chimique de la matiere glycogene, c'estune question physiologique que nousn'avons pas a aborder ici pour le moment. Il nous suffira d'indiquer d'une maniere generale com- ment le contact entre la matiere glycogene et son ferment peut s'operer chez I'animal vivant. » J'avais d'abord pense que le ferment etait special au foie, comme la ma- tiere glycogene elle-meme; j'etais meme parvenu a I'obtenira I'etat d'isole- ment. Mais, voyant ensuite que le liquide sanguin possede la propriete de transformer cette matiere glycogene en sucre avec une tres-grande energie, il devint impossible de songer a une localisation du ferment, celui qu'on peut extraire du foie venant tres-probablement du sang lui-meme. De sorte que si en dehors de I'organismenous avonsplusieurs ferments pour operer la transformation de la matiere glycogene en sucre, chez Tanimal vivant il sutfit den admettre un reprtsente par le sang, qui du rcste possede aussi la pro- priete de changer rapidement I'amidon vegetal hvtlrale en dextrii.e et en Sucre. Sans entrer dans le mecanisme intime de ce contact et dans I'explica- ( 584 ) tion des causes physiologiques qui eii font varier I'intensite, ce qui nous entrainerait dans des descriptions d'anatomie microscopique et de pheno- menes de circulation capillairesqui trouverontailleurs leur developpement, nous nous bornerons a dire que I'observation des phenomenes physiolo- giques apprend que dans le foie, parallelement a cette circulation lente et nutritive, il faut encore en considerer une autre, intermittente, variable et dont la suractivite coincide avec I'apparition dune plus grande quantite de Sucre dansle tissu de I'organe. 3. Chez les animaux en digestion , la circulation dans la veine porte est surexcitee, et alors la transformation de la substance glycogene est beaucoup plus active, quoique la formation de cette matiere ne paraisse pas correspon- dre a ce moment-la. Cette suractivite circulatoire peutaussi etre reveilleeen dehors de la digestion ; et alors le meme phenomene de transformation de la matiere et de I'apparition du sucre a egalement heu. Chez les animaux hiber- nants ou engourdis, comme les grenouilles par exemple, le ralentissement de la circulation qui est lie a I'abaissement de la temperature amene une di- minution et quelquefois une disparition a peu pres complete du sucre dans le foie. Mais la matiere glycogene y est toujours, ainsi qu'on le prouve en I'extrayant. II suffit alors de mettre les grenouilles engourdies a la chaleur pour activer leur circulation et voir bientot le sucre apparaitre dans leur foie. En placant de nouveau les animaux dans une basse temperature, on voit le Sucre diminuer ou disparaitre pour se montrer de nouveau quand on remet les grenouilles dans un milieu ou la temperature est plus elevee. J a- joute qu'on peut reproduire plusieurs fois ces singulieres alternatives d'ap- parition et de disparition du sucre sans que I'animal prenne aucun aliment et en agissant seulement sur les phenomenes de la circulation par Tinterme- diaire de la temperature. )) Chez les anmiaux a sang chaud, on peut agu' aussi au moyen du sys- teme nerveux sur les phenomenes de la circulation abdominale et secondai- rement ensuite sur la transformation de la matiere glycogene dans le foie. J'ai montre que quand on coupe ou qu'on blesse la moelle epiuiere dans la region du cou, au-dessous de I'origme des nerfs phreniques, on diniinue con- siderablement Taclivite de la circulation hepatique, au point qu'apresquatre ou cinq heures, il n y a plus de traces de sucre dans le foie de Tanimal, dont le tissu reste cependant encore charge de matiere glycogene. 11 est a remar- quer qu a la suite de cette operation, la temperature des organes abdominaux s abaisse beaucoup en meme temps qu'il y a d'autres troubles sur lesquels je n'ai pas a m'arreter ici. ). J'ai prouve egalement qu'en blessant Taxe cerebi-o-spinal dans la region ( 585 ) diiquatrieme venU'icule, on produit des phenonienes exactement opposes; la circulation abdominale est tres-acceleree et consequemmeiit le renouvel- lement du contact de la matiere glycogene a\ec son ferment considerable- ment etendu. Aiissi la transformation de la matiere glycogene devient-elle si active et la quantite de sucre emport^e par le sang si considerable, que I'animal, comme on le sait, devient diabetique dans ce cas, c'est-a-dire que I'exces de sucre verse dans le sang par le foie surexcile passe dans ses urines. » Dans les deux cas precites, le systeme nerveux agit evidemment sur la manifestation purement chimique d'un phenomene physiologique. Mais quand on analyse son mode d'action, on reconnait que ses effets n'ont etc que mecaniques et out porte primitivement sur les organes moteurs de la circulation capillaire, qui ont eu poureffet tantot d'amoindrir oud'empecher, tantot d'etendre ou d'augmenter le contact de deux substances capables par leurs proprietes de reagir I'une sur I'autre; elles donnent ainsi naissance a un phenomene chimique que le systeme nerveux regie indireclement, mais sur lequel il n'a pas d'action directe et primitive. Cette vue n'est pas spe- ciale pour le foie, et je prouverai plus tard que les influences chii systeme nerveux en generi sont le plus ordinairement de cet ordre purement mecanique. .. Quant aux conclusions que nous pouvons actuellement deduire, au point de vue de la physiologic generale, du mecanisme que nous avons indi- que pour la formation du sucre dans le foie, il est impossible de ne pas etre frappe de la similitude qui existe sous ce rapport entre la fonction glycoge- nique du foie et la production du sucre dans certains actesde I'organisme vegetal. Dans une graine, par exemple, qui produit du sucre pendant la ger- mination, nous avons a considerer egalement deux series de phenomenes bien distincts : Tun primitif, entierement vital, est constitue par la forma- tion de I'amidon sous I'influence de la vie du vegetal ; I'autre consecutif, entierement chimique, pouvant se passer en dehors de I'influence vitale du vegetal, est la transformation de I'amidon en dextrine et en sucre par 1 ac- tion de la diastase. Lorsqu'un foie separe de I'animal vivant continue encore un certain temps a produire du sucre, il est de toute evidence que le pheno- mene vital de creation ou de secretion de la matiere glycogene a cesse ; mais le phenomene chimique continue a se produire si les conditions d'humidite ^^t la chaleur necessaire a son accomplissement se trouvent reahsees. De ineme, dans la graine separee de la plante, le phenomene vital de la secre- tion de I'amidon a cesse avec la vie vegetale ; mais, sous I'influence descondi- ( 586) tiotis physico-chimiques fjivorables, sa transformation en dextrine et sucre, ii I'aide de la diastase, pent s'operer. Enfin il est facile de voir par cos obser- vations paralleles que la formation du sncre dans le foie des animaux passe par trois series de transformations snccessives tout a fait analogues a celle de la formation de I'amidon, de la dextrine et dn sucre dans la graine des vegetaux. » En resume, d'apres tons les faits contenus dans ce travail , nous pou- vons conclure que ia question de la formation du sucre dans les animaux a realise un progres important par suite de I'isolement de la matieie glycogene qui preexiste constammeiU an sucre dans le tissu du foie. » Mais il reste encore a determiner la forme organique de cette matiere glycogene, ainsi que les conditions anatomiques et physiologiques exactes de sa formation dans ses rapports avec les phenomenes de developpement et les divers etats physiologiques du foie. Des experiences que j'ai deja (Utreprises a ce sujet me permettent d'esperer qu'il sera possible d'allerplus avant dans la question glycogeniqne et de localiser la formation de la matiere glycogene dans des elements speciaux de I'organe hepatique. » MK'n':oiiOLOGiE. — Jnaljse des documents recueillis sur les tremblements de teire ressenlis en Alijeric dn 'ii aoiiiaui^ octobre i85G; parM. H. de Sexarmoxt. ff Ohjct. de ce travail. — Une partie de I'Algerie a eprouve du 21 aout au I 5 octobre i856 des secousses de tremblement de terre violentes et multi- pliees dont les efl'ets out ete desastreux sur quelques points du territoire. » Notre confrere M. le Marechal Vaillant, Ministre de la Guerre, a fait recueillir sur ces phenomenes une suite de documents dont il a bien voulu me confier le depouillement; cette Note en offre le resume (i), et je nie suis rigoureusement borne au role tout passif de rapporteur, n Ces documents sont completement d'accord sur I'ensemble sans I'etre (1) Les Ra[)ports officiels dont on va fuire I'analyse sont au nombre de douze, savoir : N° I . — Du Sous-Prefet de Bone, en date du 7 decembre i856. N" 2. — Du General commandant la subdivision de Bone (M. Pcrigot), en date du I 3 novenibre i856. N" 3. — De ringenieur en chef des Mines residant a Constantine (M. Maevua), en date du 27 Janvier 1867. N" 4- — De ringenieur ordinaire des Fonts etChaussees residant a Philippeville ( M. Gilet, Condncteur faisant fonction), en date du 22 septembre i856. >'o 5. _ r)e ringenieur en chef des Ponts et Chaussees residant a Constantine (M. tl»^ [.annoy) , en date du 2 octobre i856. ( ^^87 ) aulant dans les details. Quelques contradiclions sont inevilables dans line enquete de ce genre ouverte apres coup sur des faits qui n'ont pu etre I'ob- jet d'aucune constatation immediate. Des souvenirs recueiilis tardivement a des sources tres-diverses ne sauraient etre absolument comparables. II f)u]t remarquer, de phis, que les temoignages n'embrassent pas tons la nieine j)eriode du pbenomene. .> Tdbkau des commotions principcdes. — Quoi qu'il en soit, on pent, a I'aide de ces Rapports, dresser le tab ant de lo'oo"' Soir. 11.45 Matin. 3.3o Soir. ,.oo Matin. 3 septembre . 1 3 septembre .5o Soir. .5o Soir. .45 Matin. .45 Soir. Soir. .i5 Soir. 'oo Soir. Z Soir. Matin. .5o Matin. .00 Soir. 'S" 6. — Du Sous K° 7. — Du Con a novembre i856. ?.i aout . .. . 2 1 aout 22 aout 12 septembre. 1 3 septembre. 21 aout 1 septembre. 2 septembre. 1 4 octobre... 22 aout 22 aout 9- 35'" Soir. Soir. 11.40 Matin. II. 3o Soir. .0.00 Matin. N" 8. N° 8. - Jusqu'a 1 2 septembre se- es les troisou quatre heures. - Jusqu'au 17 septembre Ebranlements continuels septembre. 940"^ Soir. 11.36 Matin. X..49 Matin. 2.5o Soir. N" 8. — Du Sous-Lieute I bureau arabe de Djidjelli ( M. Belcourt) , I Setif. Extrait du journ N° 10. — Un article de M. Dumas , Conseiiler Colonisation y en date du 3i aout i856. N" II. — Rapport du General commandant la subdivision de Batna (M. Desvaux) noverabre i856. — De I'Arairal commandant superieur de 1 (M. deChabannes),en(i ( 589) h m lO.OO Soir. Midi. 4.00 Soir. ,) Centre dSranlement. - L'ebranlemeiit souterrain semble avoir r autour d'un centre d'action place probablement sous la mer a qiielque dis^ tance de Djidjelli. » Preuves. — C'est en effet dans la region de Djidjelli, Collo, Philippe- ville que les secousses se sont manifestees plus violentes, plus nombreuses et plus persistantes. » L'ebranlement ressenti au large et sur tout le littoral s'affaiblit d'ail- leurs visiblement vers I'est jusqu'a La Calle, vers I'ouest jusqu'a Alger et plus encore au sud vers Setif, Batna, Milah, Constantine et Guelma, a me- sure qu'on s'avance dans I'interieur, n° 8. » Nombre des secousses. — Ainsi les deux commotions violentes du 11 et du 22 aout sont presque les seules dont le retentissement arrive jusqu'a Alger, a Setif, a Batna, a La Calle; les autres y sont douteuses ou tout a fait inapercues. Deja, au contraire, a Bone et a Bougie, on compte, du 21 au 25 aout, environ cinq secousses; mais a Philippeville, a Collo, a Djidjelli, on ne peut plus en preciser le nombre, et, du 21 aout au i3 septembre et meme au 1 5 octobre, doiize a quinze commotions plus marquees se dis- ringuent a peine au milieu des ebranlements a pen pres continus qui s« manifestent chaque jour pendant plusieurs semaines. » Comparaison des demstres preduils. - L'intensite decrolt tout aussi manifestement a mesure qu'on s'eloigne du meme centre. . Apres les secousses du 21 et du 22 aout, Djidjelli, Collo, Philippe- ville offrent des monceaux de mines, n°* 4, (3, 7, 8. Dans la banlieue de Philippeville, les constructions les plus stal)les, les culees d'un pont par ( Sgo ) exeinple, sont ebranlees et les materiaiix en sont brises, n** 4- A. Djidjelli, la tourGenoise s'ecroule malgre la solidite de sa maconnerie qui se detache en blocs eiiormes, n** 8. A Bougie, les desastres sont deja moindres quoi- que un feu de port y soit presque renverse, n° 4; mais aSetif, n° i o, a Batna, n'* I r, a Constantine, a Guelma, a Bone, n*'* i, 2, les degats se bornent a quelques maisons degradees ou lezardees. Les cloches meme ne se mettent en branle qu'a Guelma, n*"* 1, 2. Vers Alger et a La Calle, les degradations sont absolument nulles, n''^ i, 2, 3. n Accidents da sol. — Les accidents du sol circonscrivent a leur tour nelteraent le phenomene. » Dans la banlieue de Philippeville, principalement vers I'ouest, des roches qui bordent les routes se fendent et s'eboulent, n°* 4, 6. Des cre- vasses de I metre a i™,5o de largeur sur 5 a 6 metres de longueur s'ou- vient et vomissent parfois des eaux, souvent meme des eaux chaudes char- gees de sable ou de vase exhalant une odeur sulfureuse, n*' 4- Quelques sources anciennes disparaissent, un plus grand nombre se forment et per- sistent an moins pendant quelques semaines. Les rivieres se gonflent subi- tement, et au bout d'un mois n'ont pas encore repris leur regime normal, n- 4, 5, 6, 7. « Autour de Djidjelli des gerbes d'eau et des eruptions d'une vase su!- fiireuse forment dans les dunes et dans la plaine, de Chekfa au Beni-lder, de petits crateres boueux. Des vapeurs enflammees s'echappent, dit-on, pen- dant un moment, de plusieurs crevasses dans les montagnes que longe rOued-Missia, n** 8. Le sol se fissure en divers lieux, notamment a la grotte dite des Pigeons pres du rivage. Deux failles elroites, paralleles a la cote, s'ouvrent dans la ville et persistent avec une denivellation de 10 a i5 cen- timetres, n° 8. » Aux environs de Bougie, on ne signale plus dans le sol qu'un petit nombre de fentes aussitot relermees, n° 9. Dans la banliene de Setif, on remarque a peine un trouble momentane de quelques sources et de courtes perturbations dans leur regime, n° 10. Enfin, dans le cercle de Bone, il "p se produit aucun effet appreciable de ce genre. n Ph^nomenes en mer. — Au large, 'a i5 milles environ N. 7** L. . septembre, le debit des sources qui alimentent la villa s'est eleve de 18 a 3o litres par minute, n" 5. A Constantine, il a passe de 68 a 72 litres, n'* 5. , Richesse minerale de I'Algeri ( 593) Un ruisseau completement a sec, I'Oued - Akkar, debitait encore 3o a 4o litres aii 2 octobre, n*' 5. » A Stora la source des citernes fournissait, le 20 aout, i litre par mi- nute; le 0.1 aoiit elle en donnait 16 et en debitait encore 1 1 le 17 sep- tembre, n"* 12. « Le 22 aout le Saf-Saf croit en quelques secondes de i5 a 20 ceiUi- melres, n" 4, et sur certains points Tirruption des eaux chaudes est si subite, que des laveuses ont a peine le temps de fuir et laissent entrainer une parti(> de leur linge, n*"' 6, 7. » A aSoo metres au sud de Philippeville, sur la propriete Poupart, une gerbe d'eau jaillit brusquement a I'^^So au-dessus de I'orifice d'un puils, n- 4, 6. « Tons ces phenomones, bien qu'accidentels et momentanes, sont evi- demment lies a la constitution normale des courants d'eau souterrains dans toute la province de Constantine. Un grand nombre de sources (Enclur-el- Hammam, Ilammam-Meskoutin, Constantine, Ain-Ras-el-Hammam, etc.,) offrent de lous cotes un ecoulement naturel a d'enormes quantites d'eaux thermales, dont I'abondance meme n'est peut-etre pas sans quelque rapport avec I'espece de predisposition aux tremblements de terre, qui paraissent pour ainsi cndemiques dans ces contrees. )) Emnnaliom rjazeuses. —Des emanations gazeuses ont sur quelques points evidemment accompagnc les dislocations du sol. Sans meme parler ici de I'odeur sulfureuse, de la projection en gerbe des sources accidentelles et temporaires chargees probablement, comme beaucoup de sources ther- males permanentes, d'hydrogene sulfure et d'acide carbonique, n°' 3, 4, 6 ; la longue ebullition de la mer a Djidjelli, n« 8, suppose necessairement un degagement de gaz, et les feux follets des montagnes de I'Oued-Missia, en admettant leur realite, ne pourraient guere s'expHquer que par Tinflamma- tion momentanee de I'acide sulfhydrique, de I'liydrogene carbone, ou (les vapeurs de petrole, n° 8. ,. Influence absolument mdle- de la constiiation rjeologicjue du sol. - L\'- nergie des commotions s'est d'ailleurs montree tout a fait independante de la constitution geologique du sol. Les roches crislallisees du littoral n'oni .'•te ni plus ni moms ebranlees que les terrains stratifies des massils moti- laL^ieux de I'interieur. Divers observateurs, n^' 3, 8, font meme la reinanpic Mpsse que les constructions elevees sur les couches de transition, sur les ^ tprtiaires, ou meme sur les alhivions, ont ete indistincteu^ent atteintes '\i rDargnees. ( 594) » Oil n'a remarque nulle part sur le littoral que le rivage ait change de niveau d'une quantite appreciable, n° 3. » Jnciens tremblements de terre en Jlcjerie. - On trouve mentionnes dans les anciennes annales d'Algerie d'assez nombreux tremblements de terre (i). Plusieurs meme se sont fait sentir au large, comme celui de i856 (2). Mais on manque sur ce passe de tout renseignement precis. Je ne chercherai done pas a etablir entre ces phenomenes des rapports tres-conjecturaux et tou- jours contestables. Je m'abstiendrai, par la meme raison, de tout rappro- chement entre la direction supposee des secousses et la situation des centres volcaniques qui ont a diverses reprises revel e leur existence au sein meme de la Mediterranee. » M. Flourens fait hommage a I'Academie d'un exemplaire du second volume du recueil de ses Eloges hisioriques . a Le premier volume de ce Recueil, dit M. Flourens, contient les eloges de Cuvier, Blumenbach, Geoffroy-Saint-Hilaire, Blainville, Leopold de Buch ; et je les ai fait preceder d'un coup d'oeil rapide sur I'histoire de notre an- cienne Academic et de Fontenelle. » Celui-ci reunit les eloges de Laurent de Jussieu, Desfontaines, Labil- lardiere, De Candolle, Du Petit-Thouars, Benjamin Delessert; etje les fais preceder d'une introduction sur le principal et le plus difficile instrument des sciences naturelles, sur la methode. » Ainsi placees a la suite de ces tableaux generaux de la science, les vies privees des savants prennent, ce me semble, plus d'interet. » Nul homme n'a tout fait : quelque grand qu'il paraisse, il a toujours ete devance par quelque autre; et, s'il a ete veritablement grand, il est tou- jours suivi. Et si, apres que quelques-uns de ces hommes se sont succede, on examine I'etat des choses, on est etonne du chemin parcouru, du nombre des verites acquises, de la lumiere nouvelle repandue sur un siecle. C est par la succession de ces hommes que se mesure la marche de I'esprit hmnain. » J'ai conserve a ces recits le litre d'eloges : il est consacre, pour notre Academie, par deux siecles; et pourtant Fontenelle s'en plaignait deja : Ces eloges, dit-il, ne sont que des vies. I ) Fair Perey, Note sur les tremblements de terre du nord de I'Afrique ( Academie de.^ Sciences et Arts de Dijon , annees i845-i8i6, plige 299 ). 7 Perky, ibid., page 3oo. —Shaw, Voyage dans plusieurs provinces cle hi Kaln "' » Notices, eloges, vies, qu'importe? sile personnage s'y montre, si tout ce qu'il a fait ( j'entends tout ce qu'il a fait de superieur et d'original ) s'y trouve ; si ceux qui Tout vu le reconnaissent, si ceux qui ne Tout pas vu sont frap- pes d'une physionomie qui leur reste; si les verites nouvelles dont il a en- richi la science deviennent inseparables de sa memoire. » Car tel est le but. » Un savant ne travailie que pour decouvrir : invenit el perficit est la devise de notre Academie ; et ce n'est que par I'union, par la jonction indis- soluble de ses decouvertes et de son nom, que sa seule, sa vraie recom- pense, la seule digne des grands labeurs, la duree meme et reternelle indi- vidualite de ce nom, lui est assuree. *> Cherchant a mettre dans ces vohunes le plus d'bomogeneite possible, je n'ai rassemble dans celui-ci que des botanistes : ce qui me reste d'eloges a publier en formera, d'ici a peu de temps, un troisieme. » CALCUL JNTisGRAL. — M. AuGusTiN Cauchy prescutc a r Academie l;i suite de ses recberches sur I'integration d'un systeme d'equations differen- MEDECINE. — Methode de traitement de tapnee {ou asphjxie) ; par M. Marshall Hall. L'auteur, en terminant sa Note, formule dans les termes suivants les regies de traitement de cctte sorte d' affection : « i**. Traiter le malade a I'instant, au lieu meme, au grand air, excepte dans les saisons trop severes ; » 2*^. Poser le malade sur la face, afm de debarrasser Tentree des voies aei'iennes ; » 3". Instituer la pronation avec compression de la poitrine, et I'enleve- ment de cette compression avec rotation, alternativement, quinze ou seize fois par minute ; » 4** Comprimer et irotter les membres par un mouvement porte vers le coeur » ZOOLOGIE. — Tableau des yenres de PerroQUETS disposes en series paraUeles,- par S. A, Monseigneur le Prince Bonaparte. « L'auteur s'est decide a donner des a present, comme complement de ses observations sur I'Ordre des Perroquets, le Tableau methodique qui suit : 78.. ( %^ CONSPECTUS GENERIM AVIUM ORDO I . 5. Anodorhynchinee. Uiodorhynchus, Sp. PAM. 4. ARAIDiE. Primolius, Bp. ol. Chrysotis,S Psittacara, Vig. o1. OEnochrous iMaracana!0.de,mm,.) 35. Derotypus, B. Co^uaE^. Evopsitta, Bp. 34. Pionus, Wa (Co«u;«i.'Gray.) Aratinga, S;,tx. 55. Graydidasci Cyanolyseus, 2?;,. Rhynchopsitta, Bp. 36. Caica, Less. Nandayus, B^. 37. Gypopsitta, Enicognathus, G.. Subf. 7. Psittaculin 58. Pyrilia, Bp, 59. Pionopsitta, B^ 40. Triclada, Wag 41. Urochroma, C; {Pjrrrhulopsisjl 42. Psittacula, i?, . 49. Psittinus, oO. Cyclopsit FSilTACORUM. PSITTACI ( Preiiexsores) . 69. Lorius, Br. 70. Eob, Wagl. 71. ChalcopsiUa, Bp. 75. Coriphilus, Wagl. Subf. 14. Hi 74. Nymphici 77 Aprosn 78 Purpur ciccphalus,B 79 Barrahandius, Bp. {Polytn /.,Wac;l.necE 80 81 Plalyce raphus, Bp. FAM. 9. STRIGOPIUJE. '.18. Stri^opins- PATHOLOGIE. — Sur cles lesions produites par la foudre a bord du brick la Felicite, de Saint-Malo, capitaine Durand, le i6 d^cembre i856. (Note de M. GuYox, transmise par M. le Minisire de la Guerre. ) « La FelicitS ven3iit de faire, a Bone, mi chargement de foins pour Alger; elle etait partie, pour sa destination, le i6 decembre, a i heure de I'apres- midi ; ies vents soufflaient de Test et le temps etait beau. I.e navire poursui- vait sa niarche sous toutes voiles, lorsque, vers Ies 7 heures et quelques minutes, labrise faiblit, puis cessetouta fait, en meme temps quese forment, dans le nord-ouest, des nuages qui s'epaississent de plus en plus et s'a- vancent menacants. » Le navire se trouvait alors par le travers du cap de Garde, a environ douze milles et au nord de ce cap; une profonde obscurite I'enveloppait, et on n'y distinguait rien. » Des Tapparence du mauvais temps, le capitaine s'etait porte a la barre du gouvernail; il faisait carguer toutes Ies voiles, et cette manoeuvre s'exe- cutait lorsque le navire est assailli par une averse de grelons gros comme des noix, et qui, du pont ou ils tombaient, bondissaient dans la mer, en pro- duisant, par leur choc, un fracas tout particulier. Il en etait ainsi, lorsque le capitaine est tout ebloui par un eclair ou, pour mieux dire, par une gerbe de feu, au bruit semblable a la decharge d'une piece de quatre-vingts : la foudre a vait fait explosion, et le navire paraissait tout enflamme, comme si des feuilles de papier y brulaient, dispersees, et sur le pont, et dans Ies vergues, et dans le pourtour du navire. Une tres-forte odeur sulfureuse, semblable a celle du soufre qui brule, se faisait sentir en meme temps. » La foudre etait tombee sur la pomme (extremite) du mat de petit perroquet, mat qu'elle avaitfendu en plusieurs eclats danstoute sa longueur, jusqu'au mat de misaine sur lequel elle avait creuse un sillon ayant environ 3 metres de longueur, de 8 a 10 centimetres de largeur et de 5 a 6 de pro- fondeur. Ce sillon s'arretait a un entourage en cordes par-dessus lequel la foudre paraitrait avoir saute, pour se porter sur une vis fermant un cerceau autour du mat; sa trace y etait indiquee par la desoxydation complete de la vis, de tres-oxydee qu'elle etait avant. La seperdait toute trace de la foudre on n'en voyait absolument rien au-dessous, ni sur le mat lui-meme, ni sur la chaine en fer qui I'enroulait plusieurs fois, a sa jonction avec le pont. Les avaries des deux mats precites, le mat de perroquet et le mat de misame, avaient eu lieudu cote d'e I'arriere du navire ; elles semblaient avoir ete faites comme par une hache, aucun point des deux mats n'offrant la moindre trace de feu. ( 599 ) I, La foudre, dans le trajet qii'elle avail parcourii, de la poninie du mat jusqu'au pont, avait frappe six hommes sur hiiit dont se composait I'equi- page, savoir : i° Roiibaud, matelot, qui etait sur le mat de petit perroquet pour serrer la voile de ce meme nom ; i° le second du navire, Saheja, le no- vice Chenel, les matelots Basset et Chiozza, qui tons quatre etaient aii pied du mat de misaine, operant, de concert avec Roubaud, la manoeuvre or- donnee par le capitaine; 3° Joseph, mousse, qui etait, seul, sur I'arriere du navire. Les deux hommes respectes par la foudre etaient le capitaine, M. Du- rand, et le mousse Alphonse, qui etait dans la cuisine au moment do Vv\- plosion. » Nous indiquerons, successivement, la nature des blessures des six pre- miers; mais, avant d'aller plus loin, disons tout de suite que le capitaine, qui etait a la barre du gouvernail, crut, pendant quelques instants, que tout son equipage etait mort ; car, outre que personne n'avait repondu a I'appel qu'il en avait fait apresrexplosion,il voyait Roubaud renverse sur lui meme dans la hune, et les cinq autres etendus, sans mouvement, sur le pont, au pied du mat de misaine. » Roubaud etait atteintd'unebrMure,audeuxiemedegre, quis'etendait de la partie superieure etanterieure de la cuisse droite, sur la region inguinale correspondante. De plus, au milieu de la brulure de la cuisse, se voyaient places, I'un au-dessous de I'autre, trois points, chacun du diametre d'une piece de cinq francs, ou le derme avait ete detruit dans une grande partie de son epaisseur, destruction representee par trois surfaces deprimees et gn- satres, qui etaient des cscarres. La region inguinale et la cuisse tout en- tiere etaient, en outre, noircies comme \ I mgui ' trouvaient au moment de I'explosion fortement appuyees contre le mat, ce qui explique leur parlafoudre. Lamarchedecelle-ci, pour passerdu matchez Rouba d'ailleurs indiquee par une dechirure faite au pantalon du blesse, ; en rapport avec les escarres dont nous avonsparle. » Les escarres de la cuisse se detacherent insensiblei nbeaux lorsqi hord ( Phnre, dans la raded'Alger. » Roubaud quitfa son navire, pour rentier en France, le lu jainui cette meme date, les plaies provenant de la chute des (>scarres supi)urai encore, en meme temps que la partie inferieure du membre etait toujo tiimefiee et douloureuse. .. Le novice Chenel presentait, dans le pourtour interieui- et posterw ( 6oo ) de Tarticulation scapulo-humerale, cote gauche, une escarre semblable a celle qu'aurait produite I'application energique d'uu fer chauffe a blanc; elle pouvait avoir de 6 a 7 centimetres de longueur, sur une largeur de 1 centimetres et plus. Une hemorragie abondante avait eu lieu apres I'ac- cident, toute la chemise du novice en etait imbibee. Chenel presentait encore une forte tumefaction de Tarticulation tibio-tarsienne, aussi du cote gauche, et il avait, en outre, non-seulement les parties blessees, mais encore toutes les autrcs parties du corps, noircies comme par du charbon. » A la date du 12 Janvier, la partie anterieure de la plaie de I'aisselle n'offrait plus qu'une cicatrice lineaire, tandis que la partie posterieure etait encore profondement ouverte. Les bords de la plaie etaient surmontes par des crofites recouvrant de gros boutonscharnus. Son aspect demontraitdu reste que non-seulement le derme, mais encore une epaisse couche de tissu cellulaire, avaient ete compris dans I'escarre. » Le bas des jambes etait tumefie et sensible a la pression, et les malleoles externes offraient des traces d'une brulure legere. » Chenel, dans le moment de I'explosion, avait la main gauche elevee au-dessus de sa tete, tenant une manoeuvre, et la foudre semblerait etre ar- rivee a I'articulation quelle frappa, par la manche de la chemise. Cette manche, en effet, n'etait percee nulle part. En revanche, le corps memede la chemise etait tout lacere et en lambeaux, derriere et sur le cote gauche de hi poitrine. De plus, de ce meme cote de la poitrine, et vers sa partie moyemiG, la veste de Chenel offrait une dechirure dans laquelle le pouce passait aisement, et qu'on pouvait considerer comme le point de sortie de la foudre. » Salveja, second du navire, avait ete frappe dans la bouche, dont toute la muqueuse, y compris celle de la langue, se detacha par lambeaux les jours suivants. Les dents se trouvaient noircies comme par du charbon ; elles avaient ete fortemenl ebranlees, et elles vacillaient encore a notre visite de Salveja, le 12 Janvier. » La commotion cerebrale avait ete vive, mais la perte de connaissanco avait peu dure, car Salveja avait pu balbutier quelques mots a I'appel qiu- le capitaine avait fait de son equipage. Toutefois, a partir de ce moment, Salveja accusa des maux de tete qui, tres-violents d'abord, s'affaiblirent in- sensiblcment, mais dont il souffrait encore lorsque nous Tinterrogeanies sin- son accident, le jour de notre visite. » Lo matelot Basset avait ete atteint a Farticulation del'avant-bras avec la inain, cote droit, laquelle articulation etait tumefiee dans tout son pourtour, (6oi ) avec noirceur des teguments. Cette tumefaction se dissipa insensiblement, dans I'espace d'une quinzaine de jours, et a notre visite dublesse, le 12 Jan- vier, il n'accusait plus qu'un peu de sensibilite a la pression des parties qui en avaient ete le siege. » Le matelot Joseph avait ete frappe a I'avant-bras droit, qui etait tume- fie depuis le coude jusqu'a I'extremite des doigts. Tout le membre tumefie presentait, en meme temps, une noirceur semblable a celle offerte par les precedents blesses. La tumefaction parcourut les memes phases que cellos observees chez le matelot Basset. >) Le mousse Francois Michel avait tout le bas des jambes, ct surtout le jiourtour de I'articulation tibio-tarsienne, tumefie et rouge, mais sans que cette lesion s'accompagnat, comme chez les precedents, d'une noirceur ex- terieure. 11 resta de dix a quinze minutes sans comiaissance, apres avoir |)rofere un cri de terreur. » Ce mousse etait sur le pont lors de I'explosion, mais loin des autres, sur I'arriere du navire, et ne tenant aucnn cordage. Il avait ete frappe au bas des jambes. Or le second du navire, Salveja, disait qu'au moment de fexplosion il etait passe devant lui, avec la rapidite de I'eclair, de I'arriere du navire sur I'avant, ou il tomba. En admettant le dire de Salveja, fau- drait-il voir, dans la translation rapide du mousse, un effet de la foudre? Quoi qu'il en soit, des eflets analogues ont deja ete signales dans I'histoire du mysterieux fleau. Tons les six blesses, apres I'explosion, reslerent plus ou moins longtemps sans connaissance; celui qui y resta le pluslongtemps fut Chenel, qui ne reprit ses sens que quarante-huit lieures apres; tous, revenus aeux-memes, avaient une durete de I'ome qui persista les jours suivants; elle etait encore assez forte chez Roubaud le 10 Janvier, jour de son depart pour la France. » Le capitaine, aussitot apres I'evenement, s'etait hate de se diriger sur le fort Genois, refuge le plus voisin du point ou il etait. Or, pendant tout ce trajet, qui fut de pres de trois jours, le navire n'etant arrive au fort Genois que dans la matinee du 19 decembre, pendant tout ce trajet, Roubaud et abondanunent tous deux. Ajoutonsquelesmatieresdu vomissement,d'aljoi(l tres-hlmiches, exhalaient une forte odeur sulfureuse. « TS^ous avons visile la Felicile le 12 Janvier. A cette date, R()ul)au(l a\ail i\I. de Courtois, ainsi que les autres blesses, a bord du vapeur le Pltare, sur lequel M. de Courtois etait embarque. (602) « Roubaiid ot Clieiiel avaient ete, le troisieme jour de leiir hlcssure, le r9decembre, viis par MM. les niedecins do I'liopital militaire de Bone, ou \cA\v capitaiue les avail fait transporter des son arrivee an fort Genois. I'objet de cette communication par quelques remarqiies sur la foiidre elle- meme dans ses rapports avec le navire. » La foiidre, selon le capitaine, tombait perpendiculaircment dans la nier lorsqiie, ariivee a la hauteur de la pomme du mat de petit perroquet, elle se detourna liorizontalement pour s'y porter, attiree, sansdoute, par uii petit cercle en fil de fer servant a tenir ouvert un cylindre en tissu de laine, qui n'etait autre que la girouette du navire (i). Cette girouette etait fixee, par une ficelle, a un cone en bois dur qui emboitait I'extremite du mat et en for- mait ainsi la pomme ou le point culminant. » Nous avons deja dit que le mat de misaine ne presentait aucune trace de la foudre aii-dessous d'une vis qu'elle avait completemcnt desoxydee, et qu'une ciiaine qui enroulait le pied du mat plusieurs fois, a sa jonction avec le pont, n'eu presentait aucune trace non plus. Ajoutons que le cone en bois dur, qui formait la pomme du mat, avait ete respecte aussi, et qu'il en etait de meme da foin dont le pont du navire etait convert. Co foin paraitrait avoir ete preserve par I'abri que lui formaient, d'une part une forte toile goudronnee, et de I'autre des voiles hors de service. » RAPPORTS. M. Rabinet fait un Rapport verbal favorable sur un globe terrcstre peiiit a I'huile par M. Constant Desjardins et offrant en particulier le relief du ter- rain avec une grande fidelite. ^lEMOIRES LUS. oriOGRAPniK. — Memoire sur la decouverte du fleiwe des Ainaiones ; par M. Tardy DE MoNTRAVEL. (Extrait par I'auteur.) (Gommissaires, MM. Duperrey, Daussy, du Petit-Thouars. ) « L'histoire de la decouverte du fleuve des Amazones conduit, par la discussion de la route de Vincent Pinzon qui a decouvert cette portion de TAmerique, a etablir, sur letude hydrographique de la cote septentrionale (i) Le cercle de Gl de fer avait pour biU d'y donner acces a I'air, (Go3) fhi Bresil, que la riviere de Vincent Pinzon n'est autre que celle des Ama- zones. Celle-ci, en effet, est la seule des rivieres qui, depuis le cap Saint- Roque jusqu'a I'Orenoque, se jettentdans FAtlantique, preseiitant les quatre trails caracteristiques qui distinguent Tembouchure de la riviere de Yincent Pinzon, a savoir: i° le voisinage de I'equateur, i^*' projection des eaux donees a grancle distance dans la mer, 3"* un gronpe d'iles, 4"* '"^ pheno- iTiene de marees capable de mettre les plus grands navires en peril. » Apres avoir deduit celte consequence, le Memoire toid a demontier que le cap Consolation sur lequel le navigateur portugais a atterri, it 25 Janvier, est le cap Giirupi, qui seul pent etre apercu a grande distanc par 1 6 brasses (26^,4) de fond, et non le cap Saint-Auguslin, auisi que i( pretendent les auteurs espagnols, ni le cap de Nord. » Le Memoire, aj^res avoir resume en quelques mots la decouverte (In rours de FAmazone par Orellana, depuis la riviere de Coca jiisqua la nier, j)asse a la question des limites a assigner a I'embouchure du fleuve, qu'il fixe ii la pointe Tijoca dans Test, et au cap de Nord dans I'ouest, consideiant la riviere du Para comme etant la branche orientale du fleuve. » Le bassin de I'Amazone, encadre vers le sud et 1 ouest par la chaine des Andes et la chaine centrale du Bresil, et vers le nord par les montagnes de Tucumaque, d'Uayari et de Pacarainio, est traverse de Touest a Test parlr tleuve, et du sud au nord, comme du nord au sud, par une innombrahie quantite de rivieres plus ou moins importantes qui apportent au fleuve l a eu diminution sensible des quantites de silice et de polasse, tandis (pi'd y a eu augmentation notable pour la sonde et la cliaux. La proportion de sonde a continue de s'accroitre plus tard, car les produits volcaniques actnels (Ml renferment encore plus que ceux de la periode tertiaire. T.a teneur en IcM' paraitrait avoir un pen diminue plutot qu'augmente; maisjc ierai obser- ver que les amas de fer oxydule sont lies aux roches am})h!boUques : et e'est a cette circonstance que parait se rattacher la richesse en fer des dio- rites, tandis qu'une cause particuliere tend a appauvrir une partie des pro- ducts volcaniques actuels, c'est I'influence du chlore qui entraine du fer a I'etat de vapeur. » Cej)endant on reconnait une similitude remarquable dans les cliange- ments de nature eprouves j)ar les deux couches acide et basique : dans Tune et I'antre il y a eu diminution tres-prononcee de la silice et de la pota^se. propc sonde ;uigmenl is les deux couches restaieiit neanmoins (Usnncu's; ei u-s roduils trachytiques, qui representent les parties profondes de la nappe sihceuse, different beaucoup moins par i'ensemble de leurs elements des granites, meme les plus anciens, que des diorites on de tout autre produit de la couchebasique. Quant aux roches hybrides qui emancnit de la zone de contact des deux couches, on voit dans mon tableau que, par leur compo- sition chimique, comme par leurs caracteres mineralogiques, ellesforment une sortedc trait d'union enlre les deux systemes, bien qu'elles semblent se rapprocher un pen plus des roches siliceuses. « La diminution de la silice et de la potasse dans les roches modernes du groupe acide et du groupe basique me parait tenu' a ct> que ces elements s'etaient concentres vers la partie superieure de la zone fhiide, a raison de leur moindre densile; au contraire, la proportion de chaux devaii aller en croissant dans la profondeur. Mais c'est a une cause particuliere que me pa- rait tenir Laugmentation si considerable de la sonde dans les produits des deux couches, augmentation qui se continue jusqu'a 1 epoque actuelle, et qui n'est point en rapport avec les changements dans les pro})()rlu)n', (l( s autres elements : il me semble difficile d'en rendre compte san^ :»dnuni«- I'intervention des caux de la mer dans la formation des roches igiuns, au moins pendant les dernieres periodes geologiques. Amsi, de meme ([uc M. Abisch, je snis conduit par mes reclierches sur les roches a d(>s conse- ( 6o8 ) quences ayant un point de commun avec Texplication que M. H. Davy avait deduite de ses etudes sur les phenomenes volcaniques ; mais il ne me parait pas necessaire de supposer inoxydes les metaux alcalins et terreux contenus dans la zone incandescente que recouvre I'ecorce terrestre. L'in- tervention des eaux marines dans les effets volcaniques me parait basee sur trois grands ordres de faits : » 1**. L'action des fliiides elastiques, bien plus marquee aujourd'hui qu'autrefois, sur les phenomenes et les roches d' eruption ; » a^. La nature de ces fluides elastiques, parmi lesquels abondent la va- peur d'eau, I'acide chlorhydrique et les cblorures; » 3«. L'augmentation considerable de la sonde dans les roches igneesde plus en plus modernes, qu'elles derivent de la couche siliceuse ou de la couche basique : j'ajouterai que cette substitution de la soude a la potasse est accompagnee du remplacement du fluor par le chlore. » Je pourrais aussi rappeler que beaucoup de produits volcaniques ren- ferment, non-seulement de la matiere organique, mais encore, d'apres les observations de M.Ehrenberg, des debris reconnaissables d'etres organises; ce qui accuse evidemment le concours d'elements exterieurs dans la forma- tion de ces produits, tandis qu'il n'y a rien de semblable dans les roches granitiques anciennes qui constituent des masses purement endogeties. Je sais qu'il y a certaines difficultes inherentes a I'hypothese d'une intervention des eaux de la mer dans les actions volcaniques, mais ces difficultes ne sont pas insolubles, et il faut necessairement tenir compte de I'ensemble des faits que je viens de signaler comme tendant vers la meme conclusion. On sait d'ailleurs que les silicates sodiferes se decomposent plus facileraent que les silicates a base de potasse ; aussi, dans les eaux minerales comme dans les eaux de la mer, la soude est I'alcali dominant. Elle semble ainsi desti- nee a un mouvement circulatoire continuel : enlevee aux roches en decom- position par les eaux d'infiltration, elle est ramenee par des crevasses pro- fondes vers les foyers souterrains, d'ou elle sort de nouveau, en partie sous forme de vapeur, en partie incorporee dans les laves. PRINCIPAUX TYPES Bensit^s Silice -|»»^ i 6;oi '. s',°\ ■'■' ,;oi ".8 .:5i '■■ Oxydes I'M-' 3:5! ■-» , 1 ''-"" i^;-M^ 1 ;'|,5.3 ^"*- i';5oK«i« f, |66.5 3,01 5 4,»| i,5 S;ll ■■4 ,U '.• ',^13,0 S I '■'"""'" 1- N^' M h^ il i»>s s'.oi «'» ■ I'ol '.« 3:si '.^ ,-ol».5 \]l\ ^'' ;it 3.. 1 Por.W ,.„*.,„.„...j = >|,_33 "s i''.° 1/^ M,5 ^■^i 4.9 ■;^M.» ."ol-.S ,"oi ».- \',o\ '•' ^ — I2;I^K^' ?4 l""« 5; !«8.8 5;.| ''" i'o! -'.7 ,3:51 ^.' r i H <;™«.„ ...,.,., t^.^'Ue, ^l h-' 15 i"'" l:°\ ■'- ;:?l =.« •a '. I'ol '-' ?:«l 3' ,;5l ■.» HI— i^;>^ tl i65,o ]l i'5.0 l;Si V ?;Si '.= I'ol ''° LI 3.5 ::h- i^ol ''° J M|*:^::---:l-^!.. ^^ ,V.5 ;i i.=.^ 4;ol ».» 6;ol 3'' 5;°{ 3,0 ?;?t '.= .0:0! 8' 3!oi ■'" i . U-'^^»'^"- i':£h,7c fo '59,0 .5 ,,. „ 0,61,^5 S'oj '■'•^ ?'°i '•■' 5,0/ g^^ ■|,,o 1 1 1 j 'd"emL'/errl'cllc'fl",'.\ ' h^» ' ' (''«-./---''./-.™....i-?°|,,3o 5J l«».° 70 ("i^.o :° 1.4.0 -;;■; 3,S| 35 5i- 5'.^ 'S«'» 3I0I ''O 2*51 '■" j .1 l*^-"'- ir>.95 55 1^''^ io l"5-» r!;" 9;oi «.^ .4,'SI !>■= ?:;,"'° s'ol ''° r s i 5 '--'"- f';^tK- •: ^'■""- ll;?^K96 1 "»'-" Il;?^l",96 1? !=..« \l |'4>» 3:oi -5 1,0) °'^ ill'.- 5.»i 6,6 5;o| 4,» 'l.»J5o „■„'"'■■ 11: lf(— " i^;S!'.- fe i4.. :i... ::.| :! ■ 3:.|.|i>.^^:.H.::-l S==SH=3=H=H^ '■"-—■■■= 1 (6io) AlKCANlQUE. — Mcmoire sur les liniites des vitesses quon pent imprimer mix trains des chemins de jer, sans avoir a craindre la rapture des rails; par M. Mahistre. (Extrait par raiiteur.) (Commissaires, MM. Morin, Combes, Seguier.) rt Des experiences faitcs a Portsmouth, sur la flexion des barrcs de fonte faisant partie d'un chemin de fer sur lequel on faisait rouler un chariot (*), out demontre que la flexion des barres etait presque doublee par I'effetde la Vitesse de la charge: il est vrai que celle-ci etait considerable par rapport aiix dimensions des pieces employees. Mais je ne sache pas qu'on ait cher- clie les relations qui lient ensemble le poids de la charge, la vitesse et la flexion des barres, quand cette flexion ne doit pas depasser les limites de I'elasticite. Determiner les relations, en deduire la limite de vitesse relative a une charge donnee pesant sur les rails, en conclure la charge maxima des essieux d'une machine destinee a marcher avec une vitesse donnee, tel est le hut que je me suis propose dans ce travail. ■ 1. On sait que les rails des chemins de fer ont generalement pour profil un double T dont les nervures sont arrondies. Ces rails sont portes ordinai- rement par des coussinets en Tonte, assujettis sur des traverses de hois; ces coussinets presentent une echancrure dans laquelle entre tres-exactement i'unedes nervures inferieures du T, tandis que, du cote oppose, un cone loge dans la cavite du rail, et engage a coups de marteau, complete la fixa- tion de celui-ci. Il resulte de cette disposition que la portion de rail situee dans le coussinet pent etre regardee, avec une approximation suffisante, comme ne pouvant flechir pendant le passage des trains. Des lors, chaque segment compris entre deux coussinets consecutifs pent etre suppose nxe- ment encastre, et isole du reste de la voie. Cela pose, nommons : 4 P le poids de la partie de la locomotive qui pese sur les deux roues les plus chargees; 2F la force centrifuge relative au poids 4P, et qui se developpe par I'effet de la flexion des rails; r le rayon de courbure de la courbe decrite par le centre de gravite de la charge 4 P ; h la distance verticale de ce centre de gravite au plan de la voie. ■iences sont rapportees et discutees d le general Morin, 2*^ edition, page l (6.. ) y sa Vitesse en une seconde ; 2 G la portion de rail comprise entre deux coussinets conseciitifs ; E le coefficient d'elasticite de la matiere des rails; / ki flexion de la portee i C, an moment ou la roue la plus chargee de la machine pese sur le milieu, » D'apres les formules connuessur la flexion desmateriaux, et la maniert d'evaluer la force centrifuge sur un corps de forme quelconque, homogent ou heterogene (voir notre Theoriede la force centrifuge, « Memoires de h Societe de Lille », annee i855, 2^ serie, tome II), on a d'abord, en negli- geant le poids du rail iC suppose parvenu a son etat dequilibre per- manent, quand la roue arrive au milieu, i(^ '-F)ir + h): La quantise i qui entre dans la premiere de ces equations est le moment d'inertie de la section transversale du rail, pris par rapport a rhorizontale menee par le milieu de la hauteur dans le plan de la section; et ce moment d'inertie a pour valeur, en negligeant la partie courbe des nervures, (2) i=±(,ab'-^a'b"), a et b designent la largeur et la hauteur du rail, a' et b' la largeur horizon- tale d'une nervure, et la distance verticale entre les faces inferieures des » Soit aussi S I'effort d'extension que la matiere des rails pent supporter avec securite et rapporte au metre carre, on aura (3) 2Si = C^(P-v^F| ( voir I'ouvrage cite plus haut, page 234)- » Cherchons maintenant la flexion du rail quand la roue arrive au milieu. Si Ton nomme w la vitesse angulaire a un instant donne, et que r+k soit le rayon de courbure au point du rail que touche la roue a cet instant, la Vitesse V sera car la charge 4 P tourne autour d'un axe instantane, mene par le centre de courbure, parallelement a I'essieu, Mais on pent regarder le roulement comme se faisant dans la courbe enveloppe du rail deforme successivement [612 ) par la pression de la roue ; done r + h est aussi le rayon de courbure dans cette coiirbe. D'un autre cote, les vitesses V et w restent sensiblement con- sfantes pendant le parcours du rail 2 C; par consequent on a aussi " = constanle, ce qui demontre que I'enveloppe du neglige le carre de la flexion, on aur; Kn combinant ensemble la premiere des equations (i) avec les deux rela- tions qui precedent, on trouve sans peine, pour la flexion que le rail pent supporter avec securite, Les equations (i), (4), (5) serviront a determine!' les quatre inconnues / V, F, /. En les resolvant, on trouve successivement (6) (7) ^-\/s{M-^{^l'-'^^ (S) r=.^T, Si la Vitesse des trains est donnee, on en conclura sans peine la limite su- perieure P du quart de la charge maxima par essieu de la locomotive, (*] Quand la charge aj;it au repos sur le milieu de la portee 2 C, on ; / (r 4- // ) — - C (voir I'ouvrage deja cite, page 36 j (6.3 ) Si, dans cette formule, on fait V = o, il vi (— f)' P etant le quart de la charge maxima par essieii; en multipliant cette valeur par 12, on aura la limite superieure du poids de la locomotive. De sorte que I'equation (lo) fera connaitre la limite des charges, par essieu, de toutes les machines destinees a marcher a la vitesse V sur une ligne de fer donnee, et I'equation (i i) la limite analogue pour toutes les machines de la meme ligne. » ASTRONOMIE. — Memoire sur la libration reelle de la lime; par M. G. Lespiault. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Poinsot, Bertrand.) « Le mouvement de la lune autour de son centre de gravite offre deux particularites remarquables. » I*'. Ce satellite presente toujours la meme face a la terre, d'ou il suit qu'il tourne autour d'un axe a peu pres perpendiculaire a I'ecliptique, dans le temps rigoureusement egal a la duree moyenne de sa revolution siderale. » 2°. Si Ton mene, par le centre de la lune, trois plans, savoir : le plan de son equateur, un plan parallele a I'ecUptique, et le plan de I'orbite lunaire, et que I'on fasse abstraction des inegalites periodiques, ces trois plans ont constamment une intersection commune, ( la ligne des equinoxes lunaires est douee d'un mouvement de precession rigoureu- sement egal au moyen mouvement retrograde de la ligne des noeuds de I'orbite. » La theorie analytique de ces lois astronomiques a ete donnee par La- grange dans les « Memoires de I'Academie de Berlin » pour 1780; mais son travail ne fait peut-etre pas ressortir d'une maniere tres-precise les causes geometriques et mecaniques des phenomenes observes. » J'ai cherche a appliquer a la solution de ce probleme les methodes a I'aide desquelles M. Poinsot a determine, d'une fagon si simple et si com- plete, le mouvement de rotation d'un corps solide autour d'un point fixe, €t dont il a deja deduit la theorie de la precession des equinoxes. (6i4) ,) Je considere le centre de la lime comme immobile, et je suppose que cet astre ait la forme d'un ellipsoide a trois axes inegaux, dont le plus petit soil I'axe de rotation, tandis que le plus grand est sensiblement dirige vers la terre. » L' attraction terrestre sur le satellite se decompose en trois couples respectivement perpendiculaires a ses axes principaux d'inerlie. n Le couple perpendiculaire a I'axe de rotation modifie la vitesse angu- laire autour de cet axe, de maniere a la rendre parfaitement egale a la vitesse angulaire moyenne de revolution, en adraettant qu'il n'y ait, dans le prin- cipe, qu'une petite difference entre les deux mouvements. Ce couple produit done a lui seul la lihralion reelle. .. Les deux autres couples produisent, par leur action combinee, la cdin- tidence des noeuds. » Pour le faire voir, je pars d'un instant ou cette coincidence est etablie ; je decompose les rotations produites par les deux couples autour de leurs axes en deux autres rotations dirigees respectivement suivant la ligne des equinoxes et une perpendiculaire a cette ligne dans le plan de I'equateur. » La premiere de ces rotations tend a deplacer le plan des axes de Te- quateur et de Vecliptique sans clianger leur angle; la seconde tend a modi- fier la grandeur de cet angle, mais son effet moyen, dont 1' expression se compose de termes periodiques, est nul dans la duree d'un mois lunaire sideral. » Pour que le deplacement du plan des axes determine un mouvement de la ligne des equinoxes lunaires, exactement egal a celui de la hgne des noeuds, il faut et il sulfit que le rapport ^ du plus grand au plus petit mo- ment d'inertie de notre satellite soit donne par I'equation (0 A ^ 3tang(s-h£')' en designant par s et £' les angles de I'ecliptique avec I'equateur etl'orbite lunaire, par / le rapport du temps de la revolution siderale de I'astre au temps de la revolution des noeuds. C'est la formule que Laplace a deduite d'une metbode purement analytique. « Si le rapport ^^ etait different de celui que donne cette formule, ou si, par toute autre raison, les deux lignes venaient a s'ecarter, leur ecart ne serait jamais que momentane; I'attraction terrestre les ramenerait 1 une vers I'autre, en meme temps quelle modifierait Tangle de Tequateur et ( 6.5) 1 ecliptique, jusqu'a ce que cet angle eut atteint une grandeur pour laquc les deux intersections reviendraient a coincidence et prendraient le mei mouvement moyen, de telle sorte que le phenomene est, en quelque fare independant de la valeur de ^-^- La seule chose qui en depende I'angle moyen de I'equateur et de I'ecliptique. Comme d'ailleurs la i\ mule (i) determine le rapport en fonclion de cet angle, il s cnsuit qu prenant pour s le nombre i° 28' 45" donne par Tobservation, la valeiir ._ =z 0,000594 ' a laquelle on est conduit, ne pent guere s'ecarter de la realite. >< M^CANIQUE HUMAINE. — Sur la marcfw : discussion de la tlieorie d MM. Weber (i); parM, Giraud-Teulon, D. M. P, ancien eleve d- I'Ecole Poly technique. (Extrait par Tauteui'.) s, MM. Serres, Poncelet, J. Cloquet.) « II y a une quinzaine d'annees, parut en France un ouvrage dii a deux savants allemands, MM. E. et G. Weber, offiant, avec un grand nombre de faits experimentaux, une theorie de la marche entierement neuve et qui n'a pas du peu surprendre les physiologistes. Dans cette theorie, les priu- cipes de la physiologic semblent absolument mis de cote, et la locomotion subordonnee aux seules lois de la physique mathematique. On en pent juger par les citations suivantes': » Dans la marche douee d'une certaine rapidite, le tronc se trouve porte » par les jambes, un peu comme une baguette que Ton porte sur le bout » du doigt ; il s'etablit alors entre la gravite, la propulsion en haut et en » avant et la resistance du milieu, un certain etat d'equilibre qui a pour » effet utile la translation du centre de gravite du sujet sur une ligne hori- » zontale. » » Aux yeux de MM. Weber il semble, en effet, que la force d'impulsion qui, dans la marche, pousse le corps en avant, soil une puissance indepen- dantede la volonte et de la conscience du sujet, et appelle necessairement un regulateur sans I'intervention duquel la progression deviendrait uniior- mement acceleree et echapperait bientot a toute regie, a toute mesure. (> (i) Mccaniqne des organes de la locomotion chrzl'homme ( Encyclopec^e anatoinique). ( 6i6 ) point de vue ressort a chaque page de I'ouvrage ; avons-nous besom de longs developpements pour montrer combien il est, en realite, pen en rapporl avec les faits? » Le moiivement de la marche, disent MM, Weber, est iiniforme dans un plan horizontal. Et ces physiologistes, au moment ou ils ecrivent ces lignes, viennent d'etablir eux-meraes le fait d'observation qui detruit absolument ce point de depart de leur theorie. « Pendant la marche sur un sol horizon- » tal, le tronc est transporte presque en ligne droite. II oscille cependant sui- » vant la verticale, sur une hauteur de Sa millimetres environ entre sou » point le plus eleve et son point le plus bas. Cette oscillation est constante, » quelle que soit la vitesse. » n Si MM. Weber n'ont pas senti a priori que des impulsions intermit- teutes, periodiques, conime celles imprimees par chaque jambe au moment de son extension, ne pouvaient hitter sans des alternatives de succeset de defaites periodiques aussi contre une cause perpetuellemeut en action corame est la pesanteur, comment du moins n'ont-ilspas ete frappes par le fait experi- mental des oscillations constatees dans cette derniere proposition ! S'ily a des oscillations verticales, il est clair que le mouvement n'est pas uniforme et dans un plan horizontal. La ligne decrite par le centre de gravite n'est done pas droite; elle n'est pas meme continue. C'est une courbe offrant, a cha- que pas, un point de rebroussement comme on en observerait dans la re- presentation d'une serie de branches de cycloides posees a la 'suite les unes des autres. » (Nous donnons, dans notre Memoire, I'explication detaillee du meca- nisme de ces oscillations et de leur cause prochaine.) » Sur cette donnee inadmissible de Tuniformite du mouvement, MM. Weber ont pretendu fonder une theorie de la marche exclusivement mathematique et dans laquelle les elements physiologiques ne jouent pour ainsi dire aucun role. « Les organes du corps humain qui servent a la marche et a la course sem- « blent, disent MM. Weber, devoir offrir quelque chose d'analogue (au « mouvement du pendule) qui rende possible la continuation uniforme du » mouvement, alors meme que le marcheur ou le coureur ne dirige pas » continuellement son action vers ce but. « » Prenant I'equation generale du mouvement d'un systeme de points donnee par Poisson, MM. Weber y font les simplifications qui resultent de leur hypothqpe de I'uniformite du mouvement et d'une proposition experi- mentale, inexacte dans sa formule mathematique et dont voici. I'enonce : (6,7) cr La jambe oscillante est perpendiculaire au sol au moment meme ou la » posterieiire le qiiitte. » » Proposition qui n'est vraie qu'appliqiiee a la situation, non de la ca- vite cotyloide, mais du centre de gravite. » Nous ne suivrons pas MM. Weber dans leurs longs calculs, nous nous bornons a noter que leur point de depart ne pent etre adopte; seconde- ment, qu'en I'admettant on est conduit par eux a des resultats uumeriques qu'on ne pent davantage accepter. » Leur point de depart, disons-nous, ne pent etre adopte. II suffit, en effet, de jeter les yeux sur le mecanisme de la locomotion dans la marche pour concevoir qu'avec des oscillations verticales eprouvees, a chaque pas, par le centre de gravite du corps, et demontrant I'intermiltence d'action de la puissance, le mouvemcnt produit ne pent appartenir qu'a la classe de mou- vements periodiquement uniformes : circonstance fort differente de celle sur laquelle s'appuient MM. Weber. Dans ces sortes de machines, I'egalite du travail moteur et du travail resistant a bien lieu pendant chaque periode du mouvement; mais elle n'a lieu que pour les periodes prises dans leur en- semble, et non en chaque instant de lap^riode, commele supposentMM. Weber. w Quant aux resultats des applications numeriques des formules trou- vees par ces physiologistes, en voici un saillant, et remarque, paraitrait-il, par eux-memes : « Dans le triangle rectangle forme, suivant eux, pendant » la marche, par le sol et les deux membres, I'hypoteuuse est la moitie en- » viron du cote vertical. » Cette discordance geometrique se trouverait, ii est vrai, corrigee, si Ton admettait certaines explications pen claires de ces savants; mais pour les accepter il faudrait egalement admettre qu'une expression de la forme (-f- d"^) put figurer dans leur formule finale a titre de quantite negative. >) Dans leurs bases comme dans leurs consequences, ces theories cho- quentdonc tout autant les principes mathematiques qu'elles devaient sem- bier surprenantes aux physiologistes, A. ce double titre nous les citons de- vant le tribunal de I'Academie ; la place importante qu'elles ont prises dans I'enseignement de la physiologie leur doit faire accorder cet honneur; car on ne pouvait que gagner a sen tenir aux opinions classiques qui exposent et commentent le phenomene de la marche. » CHiMiE. — Note sur les iodures metalUques; par M. Doat (premiere et seconde partie). (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.) ' PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE. — Deuximw Nole sitr I accommodation fie I' ceil; par M. FoLTz. (Commissaires, MM. Pouillet, Milne Edwards, CI. Bernard.) -. Dans un premier Memoire presente a I'Academie, dans la seance dii 23 fevrier dernier j'ai cherche a demontrer rinfluence considerable qu'un changement de courbure de la cornee, opere par des pressions mecaniqiies convenables, exerce sur raccommodation ; j'espere aujonrd'hui demontrer la proposition correlativement inverse, qn'une cornee invariable dans sa courbure priverait presque entierenient I'oeil de cette precieuse faculte. » Je sais qu'un travail semblable a deja ete entrepris par Th. Young, et (ju'il est arrive a un resultat completement negatif. Mais je crois pouvoir affirmer, en me fondant sur les experiences qu'on va lire, experiences qu'il est tres-facile de repeter, que Young s'est trorape ; j'indiquerai plus loin la cause de son erreur. « I/appareil dont je me sers pour operer sur I'oeil pent etre compare a une oeillere taillee dans un morceau de cire. Une plaque de cirede 5 centi- metres de cote, de i centimetre d'epaisseur, est percee a son centre dun trou d'environ 2 centimetres de largeur. D'un cote, les bords du trou soiit agrandis et la plaque est faconnee par de la cire rapportee de maniere a s'a- dapterexactement au pourtour de I'orbite. De I'autre, on enchasse un verre courbe semblable a un verre de montre ou plutot a la cornee. Le verre le plusconvenable dont j'aie pu disposer jusqu'a present appartient aune sphere de 19 millimetres de rayon. Get appareil, rempU d'eau froide ou legerement tiede, est applique sur I'oeil. On comprend que la cornee se trouvant des lors situee entre deux liqnides de meme indice de refraction, I'eau et I'humeur aqueuse, sa courbure est annulee et remplacee par celle de la cornee de verre necessairement invariable qui termine I'appareil. » Experience. — L'appareil a deux epingles de Muller, d'une sensibilite si delicate pour les moindres degres de I'accommodation, me sert d'in- strument de comparaison. Les epingles sont disposees a 20 centimetres Tune de I'autre. L'oeil nu, place a i5 centimetres de la premiere epin- gle, constate tres-ficilement le phenomene de raccommodation, qui h eu dune maniere tres-marquee. [| repete la meme experience avec oedlere vide et observe que le phenomene est tout aussi apparent. Mors, rme de I'oeillere remplie d'eau, il procede de nouveau a I'experience; regarde les epingles et cherche, en les visant alternativement, a y de- ouvrir les changements d'aspect qui indiquent raccommodation. Mais (6.9) raccommodation n'a plus lieu, les epingles conservent le ineme degre de nettete respective, quelle que soit celle que Ton regarde. J'ai repete un tres-grand nombre de fois cette experience, et toujoiirs j'ai obrenu le meme resultat. » L'experience a ete variee de plusieiu\s manieres. A la distance de 1 5 cen- timetres, ou je place mon oeil arme de rinstrument, c'est la seconde epingle que je vois le mieux, parce qu'il y a un pen de presbytie. Je fais de vains ef- forts pour distinguer aussi bien la premiere. Mais, si je me recule, c'est la premiere que je vois le plus uettement, I'accommodatioii, c'est-a-dire la vi- sion distincte, ne pouvant plus se faire que parun deplacement de I'individu. De sorte que si la cornee etait invariable, comme le verre de Tinstriiment, nous ne pourrions accommoder notre ceil qu'en nous approchant ou nous eloignant des objets. » Une autre variation de l'experience a consiste dans I'ecartement plus considerable des mires. Je vise et j'apercois assez nettement une epingle placee a i5 centimetres de I'oeil arme de Foeillere; puis je vise un objet eloigne de 4 metres et plus. L'epingle devient alors un pen confuse et I'ob- jet eloigne plus net. II y a reellement dans cette experience une leger degre d'accommodation. Mais si on veut bien apprecier a quel faible degre cette accommodation existe, il faut repeter la meme experience avec I'oeil nu, ou res-considerable. On J"g« ■ extremes de I'accommodation, la courbure de la cornee ne sufifit plus, et qu'il vient s'y ajouter un autre element, qui est sans doute un changement dans la longueur de I'axe du globe oculaire. » Enfin il est un genre de variations dans l'experience qui donne une idee complete du role important que joue la cornee dans la vision, et qui permet d'en mieux apprecier I'utilite et les usages. C'est d'armer I'instru- ment de verres de formes differentes. Avec un verre plat, I'oeil ne distingue guere que la lumiere de I'obscurite, tant les objets sont confus. Un verre dune faible courbure, comme de 45 millimetres de rayon, rend I'oeil pres- byte, grossit les objets et les laisse deja voir, bien qu'ils soient encore tres- confus. Un verre plus courbe, comme de 22 millimetres de rayon, permet de les voir assez nettement, Avec un verre courbe de 19 millimetres, ils sont encore plus nets. Un verre de i4 millimetres de rayon, c'est-a-dire d'une courbure double de celle de la cornee, donnerait peut-etre le plus de net- tete aux objets pour I'appareil que nous avons precedemment decrit. Un verre de 7 millimetres de rayon rend I'oeil myope et grossit les objets. Ainsi la nettete de la vision varie avec la courbe du verre, et Ton comprend qu'il ( 6.0 ) en est de meme, bien que dans des limites differentes, pour la cornea. n A I'aide de ces experiences que j'ai repetees un tres-grand nombre de fois, il me sera facile de combattre celles d'Young et d'expliquer les resiiltats opposes qu'il a obtenus. Young avait imagine un instrument fonde sur les memes principes que le notre, mais d'une construction et d'une application bien differentes. C etait une espece d'anneau de verre dans lequel il emboitait I'oeil et le soumettait necessairement a de certaines pressions. Or Young ignorait I'influence considerable que les pressions exercent sur Taccommodation de I'oeil , influence demontree dans raa precedente Note. II est done facile de comprendre comment il a con- clu qu'avec son appareil I'accommodation est encore possible. Avec le mien, au contraire, on ne prend de point d'appui que sur le pourtour de I'orbite; I'oeil et les paupieres restent entierement libres de tons leurs mou- vements au milieu du liquide oii ils sont plonges. ) Une autre cause d'erreur pour Young vient sans doute de I'imperfec- tion de ses moyens de comparaison. J' ignore de quelle maniere il constatait le phenomene de I'accommodation ; mais sa maniere d'operer n'avait cer- tainement pas la sensibilite et la precision du petit appareil aux deux epin- gles dont j'ai fait usage. Si^ commeil est probable, YoUng observait alterna- tivement deux objets tres-eloignes I'un de I'autre, il n'est pas etonnant qu'il ait pu observer un certain degre d' accommodation, comme nous Tavons observe nous-meme. Conclusions. » i^. L'experimentation demontre qu'une cornee invariable rendrait nuUe ou presque nuUe I'accommodation ; » 2^. Dans les grands mouvements d'accommodation, Taction de la cornee est completee par un changement probable dans la longueur de I'axe du globe oculaire. » M. Babinet presente au nom de M. Pull des faiences imitant celles de Bernard Palissy, et dignes d'attirer I'attention par la finesse et la durete de la terre employee, comme par la perfection des figures d'animaux qui les de- corent. Toutes les parties qui sont en relief superieurement sont creuses en dessous, ce qui donne une grande legerete a ces produits d'ailleurs remar- quablement solides. (Renvoye a I'examen de MM. Babinet et Regnault.) M. DE RivERo adresse de Bruxelles un Memoire sur les momies peru- (6.1 ) viennes et sur les caracteres qui les distinguent des momies de I'ancien monde. II resulte, tant du temoignage des ecrivains contemporains de la conquete que de I'examen meme des corps momifies, que la conservation des parties molles est I'effet d'un dessechement du en grande partie k la nature du sol ou etaient creusees les sepultures, et non de preparations particulieres. (Commissaires, MM. Boussingault, Payen, Gay, Du Petit-Thouars.) M. MouGEOT soumet au jugement de TAcademie unelSote sur les cepha- Icematomes des femmes. a Cette affection, dit I'auteur, consiste dans une fluctuation apparaissant spontanement au cuir chevelu des femmes sur les regions p^rietales et occi- pitales qu'elle occupe parfois presque entierement, s'accompagnant de plus ou moins de sensibilite locale et de cephalalgie, pouvant durer de un a deux septenaires et se terminant par une resolution spontanee. Dans presque tons les cas I'apparition de ces tumeurs coincidait avec I'epoque de la menstruation. » (Commissaires, MM. J. Cloquet, Jobert.) M. Lebel presente une Note iutitulee : « De I'emploi de la poudre de scordium composee (base de I'electuaire diascordium) pour moderer les flux hemorroidaux trop abondants. (Renvoi a I'examen de M. Jobert.) M. Beau, en presentant pour le concours des prix Montyon (Medecine et Chirurgie) un « Traite de I'Auscultation », y joint, conformement a une des conditions imposees aux concurrents, une indication des choses neuves que renferme son ouvrage. M. LiEGEY adresse de Rambervillers (Vosges) une indication de ce qu'il considere comme neuf dans divers Memoires qu'il a present^s au concours pour les prix de la fondation Montyon, et y joint une analyse de ses princi- pales recherches sur des questions relatives a I'art de guerir. (Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) M. H. Miller prie I'Academie de joindre aux divers travaux qu'il a deja envoyes pour le meme concours deux nouveaux opuscules concernant la physiologic et la pathologic des yeux, et il en donne une courte analyse dans la Lettre qui accompagne cet envoi. (62.) CORRESPOIVDAiVCE. 31. LE MiNisTRE DE l'Interieur reiiiercip I'Academie pour I'envoi d'lin certain nombre d'exemplaires dii Rapport sur les precedes de panification de M. Mege-Mouries . « J'ai fait deposer, dit M. le Ministre, ce document a la bibliotheque, et je Tai fait distribuer aux differents services de mon Ad- ministration, qui pourront avoir a le consulter utilement. » M. LE Ministre de la Marine adresse des remerciments pour uu semblable envoi, et annonce avoir donne des ordres pour que ce document soit etu- die avec le plus grand soin dans les diverses manutentions de la marine. M. LE Ministre des Affaires etraxgeres remercie pour Tenvoi de plu- sieurs exemplaires du Rapport fait a I'Academie sur le Memoire de M. Andre Jean, relatif a I'amelioration des races de vers a soie. M. LE Ministre de la Guerre adresse pour la bibliotheque de I'lnstitut un exemplaire du tome XVIIl de la 'i serie du « Recueii des Memoires de Medecine, de Ghirurgie et de Pharraacie militaires » . M. Turcot, ambassadeur de France a Madrid, transmet au nom de Fan- teur, M. Marion j Fillodas, un ouvrage ecrit en espagnol et ayant pour titre : « Resolution theorique du probleme du mouvement perpetuel w. M.^Schrotter, qui a obtenuau concours de i856 un prix pour sa decou- verte de I'etat isomerique du phosphore rouge, adresse ses remerciments a I'Academie. ASTRONOMIE. — Lettre de M. Bruhns, relative a la decoiwerte dune nouveUe comele. (Communique par M. Le Verrier.) « J'ai rhonneur de vous annoncer que j'ai decouvert pres ^ de la Baleine luie nouvelle comete telescopique, qui a ete observee par M. D. Foerster et par moi. I.e mouvement pat T. M. de Berlin. „_ ^^ 8''28-3o%6 3o"49'54",3 7.40.43,2 31.39.53,2 « Cette comete presente une condensation de la matiere lumineuse an centre de la nebulosite, mais n'a pas de queue. » ( 6a3 ) GEOLOGIE. — Note sur une nouvelle roche, de Jormalion recente, sur le littoral de la Flandre occidentale; parM. T.-L. Phipsox. « L'oscillatioii du sol observee par Belpaire sur la cote de Flandre, sou- levement lent analogue a celui que Ton a remarque en Scandinavie, vn [talie, etc., la marche progressive des dunes vers I'interieur, I'existence dime euorine couche d'argile grise qui s'etend depuis I'Escaut jusqu'a Calais, qui s'est formee probablement depuis les temps historiques, mais dont on ne connait pas bien I'origine, ces faits et bien d'autres encore rendent I etude de la geologie sur la cote de Flandre extremement interessante. Un tait qui me parait egalement done d'interet est I'existence, sur ce littoral, d'un liij marhi dont il est question ici pour la premiere fois. » Le sol du littoral de la Flandre presente trois couches bien distmctes qui appartiennent a la section des terrains modernes de M. d'Omalius d'Hal- loy . En allant de bant en bas, on trouve successivement : i " le sable de la placft et des dimes; 2« une couche d'argile appelee ordinairement argile grise d'Os- tende, et qui a souvent une assez grande epaisseur (de i a 2 metres); 3" une couche de tourbe qui repose sur le prolongement du sable de la Campiue. T.es couches d'argile et de tourbe se prolongent sous les dunes, et penetrent a une certaine distance dans la mer. « Or, la roche nouvelle dont il s'agit est un tuf adcaire qui s'est forme, selon toute apparence, a une petite distance de la cote, sur I'extremite sub- mergee de la couche de tourbe. La mer rejette souvent des fragments de cette roche qui pesent plusieurs kilogrammes, et des morceaux de tourbe qui en sont plus on moins completement enveloppes. De gros blocs de ce tuf rejete par la mer renferment des fragments de tourbe incrustes dans leur masse; et, bien plus encore, on voit dans cette roche des coquilles qui sont identiques avec celles que Ton trouve a I'etat fossile dans I'argile grise, coquilles dont les especes vivent de nos jours dans la mer adjacente. Sous ce rapport, la coquille la plus caracteristique et la plus facile a reconnaitre est le Cardium edule que Ton voit dans la mer, sur la plage, dans I'argile gnse et dans le tuf qui nous occupe. » Ce tuf marin est de couleur grise ougris-jaunatre, il est souvent assez lourd et tenace, d'autres fois plus leger et friable. Il renferme toujours plus ou moins d'argile, de sable, quelquefois un pen de mica, et des detritus de tourbe. 11 se dissout dans les acides avec effervescence et en laissant ces substances insolubles sous forme de residu. Quelques fragments preseutent ( 6-i4 ) plusieurs couches de faible epaisseiir, et superposees de maniere a faire voir qu'elles se sont deposees successivement. Cette structure est assez generale dans les tufs calcaires, elle n'est pas schisteuse, mais strato-compacte. Les deux echantillons que j'ai Fhonneur de mettre sous les yeux de rAcademie ont ete ramasses sur la cote d'Ostende; ils faisaient partie de deux blocs assez volumineux. Le premier est celui de la variete friable, il renferme des co- quilles du Cardium edide et des fragments de tourbe ; le second est la variete la pluslourde, il presente une structure strato-compacte, renferme des de- bris de tourbe et quelques paillettes de mica. » En soumettant I'argile grise a un examen attentif, j'ai reconnu qu'elle presente, du moins sur la plage, tons les caracteres d'une marne argileuse, faisant effervescence avec les acides, et renfermantplus ou moins de carbo- nate de chaux. II se pent, par consequent, que les eaux de la mer qui bai- gnent cette argile se chargent plus ou moins completement de ce carbonate de chaux, qu'elles deposent ensuite par I'evaporation et I'agitation sous forme de tuf. Mais il est plus probable que ce tuf calcaire moderne doit son origine non a la destruction de I'argile grise, mais a Taction des eaux de la Manche sur le terrain cretace qui se trouve a nu dans certains endroits de ce detroit, et que ces eaux n'ont pas seulement depose du tuf, mais encore qu'elles ont transforme pen a pen I'argile sur la cole en une veritable marne. » Le tuf d'eau douce est, comme on sait, extremement commun dans I'in- terieur des continents, ou il prend naissance dans tons les pays ou les eaux naturelles suintent au travers ou coulent a la surface de terrains calcaires. » Le tufmcirin, au contraire, a ete envisage, peut-etre a tort, comme etant plus rare. II a ete observe par M. Moreau de Jonnes aux Antilles, ou les negres Font baptise du nom de maconne-bon-Dieu ; il a ete rendu celebre par la decouverte au port de Moule, a la Guadeloupe, des ossements humains qui y etaient incrustes. M. de Saussure, dans sou Voyncje dans les Jlpes, parle d'une roche analogue qui se forme de nos jours au bord de la mer, sur le phare de Messine; il en est de meme d'une roche qui, d'apres M. de Boblaye, se forme encore de nos jours sur les cotes de la Moree. H parait qu'il existe quelque chose de semblable dans la baie des Chiens ma- rins, en Australie ; et. dans ces derniers temps, on a decouvert des depots de tuf marin sur differents points de la cote d'Angleterre. Enfin, on sanra maintenant qu'il en existe aussi sur la cote de la Flandre beige. » PHYSIQUE. — Reclierclies experimcntales stir le diaviacjnelisme. Supplement a la communicalion faite a tJcademie dans la seance .du 9 fevrier iSS-j; par M. Cii. Matteucci. cf Dans iiies premieres experiences, j'avais du me borner a proiiver que lepouvoirdiamagnetique de I'argent pur augmente avecle degre de division de ce metal. Voici les resultats que j'ai obtenus sur d'autres corps et qui conduisent a une concUision rigoureuse et generale. Je rappeilerai que la repulsion diamagnetiquc est mesuree par la torsion, le corps diamagnc- tique etant contenu dans une petite boule de verre tres-mince, suspendue a I'extremite d'un long levier de bois dont je lis la position avec unelunetle. Dans la position d'equilibre, la boule est logee dans Tangle des deux arma- tures coniques d'un grand electro-aimant, dont la force est exactemeul mesuree par la deviation d'un barreau aimante. Dans le plus grand nombre des experiences, le centre de la boule etait maintenu par la repulsion a 0:7. I millimetre's de I'axe des armatures. Voici, aussi brievement que pos- sible, Ics resultats : » i". Le soufre, I'acide stearique, le carbonate de cbaux, la colophane, possedent un pouvoir diamagnetique qui est independant de I'etat de divi- sion de ces corps. La boule de verre etant remplie de soufre en fragments ou en poudre tres-fine, ou avec le soufre fondu dans la boule meme, ce qui a fait varier le poids de la matiere diamagnetique de i^% 38o a a8%44o jus- qu'k 4^% 1 65, la repulsion a eterigoureusement proportionnelle a ces poids, et, par consequent, le pouvoir diamagnetique du soufre est reste constant. Cette conclusion est la meme pour la colophane, pour I'acide stearique, pour le carbonate de chaux. » Ce resultat se verifie aussi pour des melanges de liquides differents ou des matieres nommees reduites en poudre et bien melees ensemble. « 2°. L'or, I'argent, le cuivre possedent un pouvoir diamagnetique qui augmente notablement avec I'etat de division de ces metaux. Pour le bis- muth, cette augmentation est nulle ou tres-petite ; il faut remarquer que je n'ai pu obtenir le bismuth divise autrement que par des moyens mcca- niques. Le pouvoir diamagnetique du bismuth en gros fragments serail a celui du bismuth en poudre fine : : 1 : 1,026. Quant a la poudre la plii^ fine possible, j'ai trouve souvent qu'iln'y avait pas de difference av<-c le bis- muth en gros fragments, et plus souvent que la poudre fine etait moms repoussee, quoique d'une fraction de degre. J'ai beaucoup varie les expe- C. p., 1857, 1-^' i>cmeslr0. (T. XLIV, Ro 12.) ^2 ( 626 ) riences sur le bismuth en poiidre de differentes grosseurs pour etre bien certain de I'exactitude de ma methode et de lous mes resiiltats. » J'ai deja publie mes recherches sur I'argent, dont le pouvoir diama- gnetique devient, par le degre de division, 1,12 et i,55 de i qu'il est a I'e- tat de grosse poudrc cristalline. Grace aux soins de M. Bertagnini, j'ai pii obtenir du cuivre tres-divise et pur, en reduisant avec I'hydrogene de loxydule de cuivre qui avaitetecompletement purifie auparavant. Ce raeme cuivre a ete fondu sur la chaux caustique avec la flamme du gaz oxy-hydro- ^ene, pour obtenir des petits globules de cuivre fondu, qui ont ete ensnite laves avec I'acide chlorhydrique et chauffes dans I'hydrogene. Le cuivre divise absorbe facilement, comme c'est connu, I'oxygene de I'air, ce qui fait que, malgre beaucoup de soins, le meme cuivre au meme etat de divi- sion ne donne pas le meme pouvoir diamagnetique. J'ai deja decrit (1) une experience qu'on pent facilement repeter dans un Cours pour mettre en evidence le pouvoir magnetique de I'oxygene. Je ne crois pas sans interet de rapporter ici les nombres que j'ai obtenus de nouveau : 2^% igo de cuivre divise sont repousses par une force de 20 | degres de torsion; cette quantite de cuivre chauffe et change en oxyde est attiree par ime force de 3ii degres. Get oxyde, reduit avec I'hydrogene, donne encore du cuivre diamagnetique, et ainsi de suite. En partant de ces nombres, et en appe- lant — J le pouvoir diamagnetique de I'eau, on aurait pour I'oxygene, a poids egal, un pouvoir magnelique exprimea pen pres par + i5. Ce nombre de I'oxygene est beaucoup moindre que celui que M. Edmond Becquerel a alogies fondees pouvoirs magnetiques et diamagnetiqu corps composes, que les pouvoirs des elements diminuent par I'etat de coud^inaison. On comprend par la comment le pouvoir diamagneti- que du cuivre divise doit varier suivant qu'il est plus ou moins bien re- duit, ou plus ou moins oxyde. En appelant i le pouvoir diamagnetique du cuivre fondu, j'ai trouve 1,6 pour le pouvoir diamagnetique le plus petit du cuivre divise, et 2,90 pour le plus grand. » L'experienceavec For est aussi nette et instructive que celles que j'ai de- crites. Ge metal a ete obtenu en reduisant le chlorure d'or avec I'acide oxa- lique. La poudre d'or a ete plus ou moins comprimee dans un mortier d'a- gateetessayee dans ces diflerents etats. En appelant i le pouvoir diama- gnetique de I'or a I'etat de la plus grande compression, e'est-a-dire reduil (1) Cours special sur I'inditction, etc., VP lecon, p. 21 5, (6.7) en petites lames, ce pouvoir etait, suivant les degres differents de division, 1,36, .,4., 1,73. » 3**. J'ai deja annonce dans ma precedente communication qu im me- lange de poudre d'argent et d'huile dc terebenthine possedait un pouvoir diamagnetique qui etait exactement celui de la somme des pouvoirs des deux masses melees. J'ai verifie ce resuUat sur des melanges de soidVe, de colophane, de carbonate de cbaux, de cuivre et de bismuth en poudre avec I'huile de terebenthine, I'huile d'olive et la benzine. n Ces memes poudres egalement melees avec de lean, ou avec 1 eau sa- lee, ou avec de I'eau legeremcnt acidulee par quelques gouttes d'acide sui- furique et nitrique, forment des melanges dont le pouvoir diamagnetique «;st constammentun peu plus grand, a peu pres de -^, que la somme des pou- voirs calcules. >) La conclusion de ces experiences est done aussi generale et rigoureuse qu'on peut le desirer : « Le pouvoir diamagnetique des corps isolants, so- « lides ou liquides, nevarie pas avec I'etat de division de ces corps; le poii- >, voir diamagnetique des metaux ou des liquides conducteurs augmente » notablement avec le degre de la division de ces corps, et cela proportion- » nellemenl ace degre et a leur pouvoir conducteur. « » II est a peine necessaire de rappeler ici la grande difference de conduc- tibilite qui existe entre un metal a I'etat de division et ce meme metal plus ou moinscomprime ou fondu. ll suffit de remplir un tube de verre d'une des poudres metalliques sur lesquellesj'aiopere, et d'interposer une couche de quelques centimetres de cette poudre dansle circuit d'une pile et d un galvanometre. Lorsque la poudre n'est pas tassee, la deviation est nulle ou tres-petite; ce n'est que la poudre de bismuth, obtenue mecaniquement et qui est toujours beaucoup moins fine que les poudres des autres metaux, qui a une conductibilite independante de la finesse et de la compression. Au contraire, avec la poudre d'or, d'argent ou de cuivre, on voit la devia- tion augmenter tres-rapidement a mesure qu'on la comprime davantage. » Ce nest done plus a la suite d'une liypothese, mais sur des fa its bien etablis, qu'on peut admettre que « le pouvoir diamagnetique d'l --^ » augmente a mesure que sa structure le rei "V. oc ^v» .^ conducteur [lant de pas abuser de I'indulgence de lAcademie, nouveau un certain developpenient de I'interpretation du diamagneiisme qui me parait toujours plus londe(. a la suite de ces resultats. Je remarque- raiseulement que la repulsion plus grande du bismuth, lorsque I'axemagne- (6.8 ) tiqueest parallele an plan dn clivage principal, serait, suivant cette explica- tion du diamagnetisme, nne consequence necessaire de la grande difference de condnctibilite que le bismuth possede suivant les clivages, on perpen- diculairement aux clivages. « PHYSIQUE. — Quatrieme Note siir [ electricity des tourmalines; action hycjro- metrique; lois de la section et de la longueur; par M. J.-M. Gaugaix. « J'ai signale dans une precedente Note (voir les Comptes rendus, tome XLIII, page \ xii) Taction que la tourmaline exerce sur I'humidite de Tair ; on pent a I'aide de moyens tres-simples modifier I'energie de cette action, de telle sorte qn'un cristal donne de tourmaline pent se conduire tantot comme un corps conducteur et tantot comme un isolant parfait, sans quo la temperature varie et sans quHl y ait rien de change dans 1 etat hy- gjometrique de I'air ambiant. Si Ton prend un cristal de tourmaline qui ait ete rendu isolant (nous verrons tout a I'heure par quel moyen), et qii'on niette ses deux poles en communication, I'un avec le sol et I'autre avec I'e- lectroscope a feuiiles d'or, cette communication n'empechera pas I'elec- troscope de recevoir et de conserver les charges qu'on pourra lui trans- mettre ; mais si, apres avoir constate au moyen de ce fait que I'echantillon de tourmaline sur lequel on opere est depourvu de conductibihte, on le porte pendant quelques minutes a une temperature de 4 a 5oo degres et qu'on le laisse refroidir, on trouve apres le refroidissementqu'il n'esl plus possible de charger I'electroscope, a moins que Fair qui enveloppe la tourmaline ne soit corapletement depouille d'humidite. La tourmaline parait etre devenue un bon conducteur, parce qu'elle est devenue tres-fortement hygro metrique; l)our la rendre de nouveau isolante, il suffit de la laver avec de I'eau pure ou de I'eau ordinaire et de la faire secher enstiite a une douce chaleur. » Les faits que je viens d'exposer s'expliquent de la maniere la plus sim- ple, en admettant que la tourmaline est alteree a une haute temperature, et que, par suite de cette alteration, une nouvelle substance eminemmeut hygrometrique vient envelopper sa surface. On comprend tres-bien a ce point de vue pourquoi le lavage ramene la tourmaline a I'etat isolant ; Teaa dissout et enleve la couclie hygrometrique qui revet la surface : mais cette <'xplication, toute vraisemblable qu'elle est, ne doit jusqu'a present etre consideree que comme une hypoihese propre a lier les faits, parce qu'il n'a !)as ete constate que le lavage, qui modifie d'une maniere si notable I'actior) hygrometrique de la tourmaline, lui enleve reellement quelque chose. ( ^^29 ) « Les proprietes hygrometriqnes que je viens de faire connaitre n'appar- tiennent pas excliisivement a la tourmaline; on les retrouve dans le verre ordinaire, et probablement on les retrouverait dans d'autres substances » La connaissance de ces proprietes est tres-importante pour I'etude de Telectricite des tourmalines, parce qu'elle fournit le moyen d'operer sur des pierres qui soient completement isolantes a la temperature ordinaire ; il suffit pour cela, comme nous I'avons vu, de laver les echantillons dont on veut se servir, de les faire secher a une douce chalein^ et d'avoir « experiences que J execute, de se tenir au-dessous de temperature qui ferait reparaitre la couche hygrometrique. Malheu- reusement, je ne connaissais pas I'utilite de ces precautions, lorsque j'ai commence a etudier les tourmalines, et je me suis servi dans mes premieres recherches de crislaux qui n'isolaient que tres-imparfaitement a la tempe- rature ordinaire; cette circonstance ayant du modifier les resultats obtenus dans plusieurs experiences, j'ai cru indispensable de reprendre ces expe- riences en me mettant en garde cette fois contre Taction hygrometrique: jc suis arrive ainsi a constater plusieurs relations qui m'avaient echappe d'abord. n I*'. Lorsqu'on associe un certain nombre de tourmalines de maniere a former ce qu'on pent appeler une batterie de quantite, on reconnait aise- ment que le nombre de charges fournies a I'electroscope par cette batterie va en augmentant avec le nombre des elements qui la composent; mais on n'apercoit pas la loi de I'accroissement tant qu'on opere sur des tourma- lines qui possedent une certaine conductibdite. Cette loi devient, au con- traire, tres-facile a saisir quand on emploie des pierres qui isolent parfaite- inent et que d'aUleurs on prend les precautions necessaires pour eviter toute deperdition ; on trouve alors qu'une batterie qui eprouve une va- riation determinee de temperature, developpe une quantite d'electricile precisement egale a la somme des quantites que produirait isolement clia- cun des elements soumis a la meme variation de temperature. » 2°. Lorsqu'on superpose des prismes de tourmaline de meme section en ayant soin de luettre toujours en contact les poles de noms conlraires, on obticnt une sorte de pile qui ne donne jamais une quantite d'electricito fort differente de cellequi serait fournie par Tun des prismes superposes; cepen- dant, quandles tourmalines employees nesont pasparfaitement isolantes, on pent constater que la quantite d'^lectricite correspondant a une variation donnee de temperature augmente, du moins entre certaineslimites, avec la ( 63o ) hauteur de la pile : mais raccroissernent observe tient iiniquement a ce que la deperdition dirniniie a mesiire qii'on augmente le nombre des prismes. Quand on se place dans des conditions telles, que la deperdition soil tou- jours nulle ou toujours la meme, on trouve que pour une variation donnee de temperature la quantite d'electricite produite par une pile est indepen- dante du nombre des tourmalines superposees. » 3°. Les deux lois qui precedent permettent de prevoir quelles rela- tions doivent exister entre les dimensions d'une tourmaline et la quantite d'electricite qu'elle pent produire dans des conditions determinees d'echauf- fement ou de refroidissement. En effet, un prisme de section /z pouvant etre considere comme le resultat de la juxtaposition de n prismes de section r, il resulte de la loi etablie pour les batteries de quantite, que la tourmaline de section n doit fournir n fois la quantite d'electricite qui serait produite par une tourmaline de section i ; en d'autres termes, la quantite d'electricite produite par un prisme doit etre proportionnelle a sa section. Cette conse- quence a ete verifiee sur huit prismes de meme hauteur et de sections diffe- rentes, qui avaient ete tailles dans un meme echantillon de tourmaline; la longueur commune des prismes etait de 3o millimetres : les autres dimen- sions etaient pour le premier prisme, 4 et 9,2 millimetres; pour le deuxieme, 16,5 et 8,2 millimetres ; pour le troisieme, i6,5 et i5,6 railUmetres. Soumis a la meme variation de temperature, ces prismes ont fourni a I'electroscope, le premier, 10, 5; le deuxieme, 39,3; le troisieme, 70,7 charges: ces nom- bres, comme on pent le voir, sont a fort pen pres dans le rapport des sections. » 4°- La quantite d'electricite fournie par une pile de tourmalines su- perposees etant independante du nombre des elements associes, il est natii- rel de penser que la quantite d'electricite fournie par un prisme de station determinee est independante de sa longueur. Cette loi a ete verifiee sur trois prismes de meme section, dont les hauteurs respectives etaient, 12, 16 et lillimetres ; i prisme dans une meme aiguille de tourmaline. » CHIMIE. — Preparation et proprietes du manganese; par M. C BrunxeR- ( Extrait. ) Apres avoir indique comment il obtient du peroxyde de manganese natit le sulfate sensibleraent pur et comment il transforme celui-ci en fluorure, I'auteur poursuit en ces termes : « La reduction du metal s'effectue absolument comme celle de raluminiuin. (63i ) .) On remplit un creuset de terre (creuset de Hesse) a moitie de couches alternantes de fluorure etde sodium en plaques minces de i a 2 millimetres, en prenant pour 2 parties )ids de fluorure i partie de sodii tasse le melange soigneusement par un pilon afin de laisser le moins possible d'interstices, on le couvre d'une couchc de chlorure de sodium anhydre d'apeu pres la moitie en hauteur du melange, et enfin on couvre le tout dune couche de fluorure de calcium (spath fluor) en morceaux de l;V grosseur d un pois. Cetle derniere substance sert a empecher le nulani^* fl'etre projete hors du creuset par I'effet toujours un pen violent de l;i » Le creuset auisi charge et uuuii de son couvercle est place dans un fourneau communiquant a un soufflet de forge on un ventilateur. On com- mence par chauffer doucement. Longtemps avant I'incandescencedu creuset la reduction a lieu. Elle est indiquee par un sifflement dans I'interieur de la masse et une flamme jaune s'elevantdu creuset. Ce point passe, on active le leu et on le porte au rouge blanc. Un quart d'heure en tout suffira. On laisse refroidir I'appareil en bouchant toutes les ouvertures du fourneau. Pour retirer le produit, on casse le creuset et on trouve le metal reduiten forme d'un seul culot au fond. On n'obtient .pas, il est vrai, la quantite de metal indiquee par la theorie. L'analyse du fluorure a doiine pour sa composition la formule MnFl, d'apres cela (je prends les chiffres de Regnault ), 1 00 par- ties de sodium devraient decomposer 2o3,5 parties de fluorure pour former 1 83,5 parties de fluorure de sodium et fournir 120 parties de manganese. On doit se contenter d'un pen plus de la moitie. 11 arrive quelquefois que le metal ne se trouve pas parfaitement fondu. Dans ce cas on le concasse dans un mortier d'acier en petits fragments et on le soumet a une seconde fusion en le couvrant de chlorure de sodium ou de potassium mele de ^ de nitre. C'est par le meme procede qu'on reunit plusieurs petites masses en une seule. L'experience a appris qu'il ne faut pas se servir de l)orax conwue fondant, le metal en etant altere tres-sensiblement. « Le manganese ainsi prepare possede des proprietes essentiellemcnt dil- ferentes de celles qu'on attribue communement a ce metal. Sa couleur < st cellede cerlaines fontes de fer ; il est cassant et ne resisle aiiciinement a I ac- tion du marteau ou d'autres forces mecaniques ; il est fort dur, non alt.t- quablea une lime d'acier, rayantau contraire I'acier le mieux trempe. 11 est susceptible du poli le plus parfait. Il ne s'altere point a I'air meme hninide a la temperature ordinaire. J'ai conserve des echantillons polis pendant deux mois dans rafmosphcre du laboratoire chargee parfois d'humidite et (63a) de vapeurs differentes sans que le poll eut souffert. Chauffe sur une feuille de platine, il prend a peu pres les niemes couleiirs de I'acierpoiir passer en- suite au brun en se couvrant d'une couche d'oxyde. » Le poids specifique a varie dans differents echantillons entre 7,1^8 et 7,206. » II n'est pas attire par I'aimant, meme a I'etat de poudre, et n'exerce aucune influence sur I'aiguille magnetique. Les acides I'attaquent vivement. Dans I'acide sulfurique concentre il ne donne a froid qu'un tres-faible de- gagement de gaz qui ne parait etre que de I'hydrogene provenant de Teau contenue dans I'acide. Chauffe avec le meme acide, il produit de I'acide sul- fureux et se dissout. L'acide sulfurique etendu le dissout facilement a la temperature ordinaire. » L'acide nitrique le dissout rapidement. II en est de meme de I'acide hydrochlorique, meme etendu de beaucoup d'eau, ainsi que de l'acide ace- tique. » Il nest pas douteiix que le manganese ainsi prepare trouvera des appli- cations dans I'industrie. La grande durete de ce metal le rend propre a des usages mecaniques. Un fragment de ce metal a angle aigu pent remplacer avec avantage le diamant pour couper le verre et meme pour travailler I'a- cier et autres metaux. Les graveurs pourront en tirer parti. Le poli dont il est susceptible parait le rendre applicable a des instruments d'optique, commedes miroirs de telescope. Quoiqu'il ne puisse etre forge, il pourra etre coule dans des moules tout aussi facilement que la fonte de fer. Enfin des alliages de ce metal pourraient facilement presenter des proprietes utiles. J'appelle I'attention des fabricants d'acier a ce sujet. En effet, on sait que tons les aciers contiennent de petites quantites de manganese. On Hvait meme cru pendant quelque temps indispensable d'ajouter des ma- tieres contenant ce metal a la poudre de cementation dans la fabrication de lacier. La precieuse variete d'acier connue sous le nom de Wootz doif- elle peut-etre sa propriete a une pareille addition? Ce n'est que la pratique de I'industrie qui decidera de ces questions. » A I'occasion de I'analyse domiee par M. Dumas de la Note precedents, M. deSexarmoxt annonce que M. Fremy lui a fait part de quelques faits pre- sentant de I'anaiogie avec ceux de M. Brunner, et demande a I'Academie la permission d'en inserer une courte indication redigee par I'auteur lui-meme. Note sur le chrome crislallise et sur ses alliages,- par M. E. Fremy. « Le but de raes recherches etait d'examiner comparativement le fer, le ( 633 ) manganese et le chrome, qui forment, comme on le sait, une veritable fa- mille chimique et de determiner les influences qui peuvent, suivant le mode de preparation, faire varier les proprietes de ces metaux et celles de leurs alliages. » J'ai reconnu d'abord que Ton obtenait le manganese et le chrome dans un etat de purete absolue, en employant la methode de M. Woehler, c'est- a-dire en soumettant les chlorures anhydres de ces metaux a la vapeur de sodium. » La decomposition se fait dans un tube de porcelaine que Ton chaufle au rouge, et la vapeur de sodium entrainee par un courant d'hydrogene vient reagir sur les chlorures metalliques qui sont places dans de petites nacelles. C'est ce procede qui a ete employe avec tant de succes par MM. Bussy, Peligot, Deville, etc., pour preparer des metaux purs (i). Sous I'influence du chlorure alcalin qui prend naissance dans la reac- tion et peut-etre aussi par Taction du courant de gaz, les metaux reduits affectent des formes cristallines regulieres. » Le chrome, qui a particulierement attire mon attention, se presente en cristaux qui sont d'un grand eclat lorsqu'ils ont ete debarrasses, par des lavages, du chlorure alcalin avec lequel ils se trouvent melanges : M. de Senarmont a bien voulu examiner la forme du chrome obtenu par cette methode et a reconnu que les cristaux appartiennent au systeme cubique. » Les cristaux de chrome sont tres-durs et presentent la propriete cu- rieuse de resister a Taction des acides les plus energiques et meme a celle de Teau regale. M II est remarquable de voir le chrome, qui ressemble sous tous les rap- ports au manganese et au fer, se comporter comme le rhodium et Tiridium lorsqu'on le met en presence des acides concentres. » Ces faits, rapproches de ceux que M. Deville a constates recemment dans ses recherches sur Taluminium, demontrent que bien des elements nous manquent encore pour etablir une classification naturelle des metaux. » II m'a paru interessant d'etudier les alhages que le chrome peut con- tracter avec d'autres metaux; j'ai reconnu que ces composes presentent souvent la durete du chrome et resistent comme lui a Taction des acides concentres. J'ai obtenu Talliage de chrome et de fer, soit en reduisant par (i) Avant d'entreprendre ce travail, je savais que M. Deville avail deja obtenu du chrome fondu presentant une grande durete. (634 ) le charbon le chromate de fer, soit en chauffant an feu de forge dii fer et de I'oxyde de chrome pur. » Get alliage cristallise qnelquefois en longues aiguilles; il resseinble a la fonte et raye les corps les plus dnrs, nieme I'acier trempe. » En examinant les conditions qui conviennent le mieux a la preparation des alliages de chrome, j'ai reconnu que le sesquioxyde vert de chrome pouvait entrer facilement en fusion au feu de forge et se transformer en une masse cristalline noire, qui presente tons les caracteres du sesquioxyde de chrome cristallise, obtenu par M. Woehler, en decomposant I'acide chloro- chromique par la chaleur. » Get oxyde fondu pent etre obtenu en masse assez considerable ; il raye facilement le quartz et I'acier trempe ; il pourrait, ainsi que les alliages de chrome, recevoir quelques applications dans I'industrie. » ciiiMiE APPLIQUEE. — Nouvetie mettiode pour rechercher iiode et le bit presence de iiode dans I'eau de Vichy; par MM. Ossian Henri fi E. Humbert. (Extrait.) « La question de I'existence de I'iode dans les eaux de Vichv a souleve dans ces dernieres annees une controverse qui n'est pas encore defini vement jugee. D'un cote, plusieurs chimistes (i) soutiennent que I'iode rencontre constamment dans cette eau minerale, tandis que d'autres se r; lient a une opinion tout opposee. Persuades que cette divergence tient uni- quement a I'insuffisance des reactions mises en jeu dans les recherches de cette nature, nous venons, dans le but d'elucider d'une maniere definitive ce point controverse, proposer une nouvelle methode analytique qui nous a permis de demontrer dans Yeau de Vichy I'existence de Tiode, de maniere a ne laisser subsister aucun doute. » Notre procede presente une grande analogic avec celui que nous avoiis dernierement conseille de suivre pour deceler, dans un cas d'empoisonne- ment, des traces d'acidecyanhydrique; quoiqu'il soit applicable daiistoutes les circonstances possibles, nous supposerons que nous agissons sur une eau minerale : » E'eau minerale (ou le residu de son evaporation plus ou moins concen- (i) M. O. Henry pere, qui le premier admit I'iode k Vichy {i843-i844), puis MM. Cheval- lier, Gobley, Lefort, Poirier. (635) tre) est traitee par I'azotate acide d'argent. Le precipite qui prend i doit contenir a I'etat de sels d'argent le chlore, Je brome et I'iode renfer- mes dans cette eau. Il est lave et soigneusement desseche. En cet etat on le melange d'une maniere intime avec nne petite quantite de cyanure d'ar- gent, puis on I'introduit dans un tube a I'une des extremites duquel on le fixe entre deux petits tampons de ouate ou d'amiante. II ne reste plus qu'a faire passer lentement sur le melange un courant de chlore bien sec, tandis qu'on chauffe l<^gerement le point correspondant du tube. L'iode, le brome et le cyanogene sont deplaces, se combinent et viennentse condenser dans les parties plus froides sous forme d'un anneau blanc et cristallin d'iodtire et bromure de cyanogene. Le tube est enfin ferme a ses rleux extremites el peutservir au besoin de piece de conviction. » L'iodure et le bromure de cyanogene possedent des proprietes piiy- siques et chimiques qui ue permettent pas de les confondre avec d'autres composes : l'iodure se sublime a 45 degres et le bromure a i5 degres. Cette difference dans leur point de volatilisation permet de les separer mecanique- ment, en plongeant le tube qui les renferme dans de I'eau a 3o degres; le bromure seul gagne les parties superieures, qu'on a pris le soin de refroidir convenablement. « Nous n'insisterons pas sur les caracteres chimiques de ces combinai- sons; qu'il nous suffise de dire qu'il est facile d'en determiner nettement la nature en obtenant avec elles les principales reactions qui caracterisent l'iode et le brome. On devra prendre, pour preparer le chlore necessaire a la reaction, des substances pures qui surtout ne contieridront ui de l'iode ni du brome; malgre cette precaution, on devra meme faire fonctionner pendant quelque temps I'appareil a blanc. A cet effet, on n'introduira que du cyanure d'argent pur dansle tube condensateur; s'il ne se sublime aucune trace d'iodure ou bromure de cyanogene, on procedera a I'operation veritable. >> Nous ferons remarquer, en lerminant cette Note, qu'en suivant la me thode experimentale que nous proposons, on ne fait entrerdans I'eau mine rale aucune matiere qu'on puisse plus tard accuser de renfermer l'iode oi le brome decouverts pendant I'experience. » ( 636 ) M. BocHET presente lui premier Memoire sur Viniensite du frottement de ijlissement des roues de wagons enrajees par faction des f reins sur les raUs des chemins defer. M. Jules Poree a public quelques experiences d'oii il a conclu que la resistance du frottement des roues de wagons enrayees snr les rails n'etait point independante de la vitesse, ni proportionnelle a la pression, ainsi qu'on I'admet generalement sur I'autorite des experiences de Coulomb etde M. Morin. M. Bochet di scute les experiences de M. Poree. II etablit qii'elles pa- raissent meftre en evidence la variation du frottement avec la yitesse, mais que les resultats obtenus peuvent etre expliques san& qu'il soit necessaire de supposer que le coefficient du frottement, c'est-a-dire le rapport du frot- tement a la pression, cesse d'etre constant. Il donne une formule qui expri- merait le coefficient du frottement en fonction de la vitesse et qui satisfait tres-approximativement a toutes les experiences de M. Poree, qui sont, au reste, en assez petit nombre. M. Bochet se propose de continuer ces experiences dans des circon- stances variees. M . Babinet presente de la part de M. Marchal^ de Luneville, la figure d'un des appareils qui, en Chine, accompagnent toujours les fleches aigues qui couronnent les tours nombreuses de ce pays, ou chaque ville a la sienne. Suivant M. Marchal, les chaines qui enveloppent la fleche et qui, partant de son pied, vont rejoindre les angles saillants de la tour, sont de vrais con- ducteurs du fluide electrique dont I'experience pent avoir fait reconnaitre I'efficacite a un peuple bien plus observateur que theoricien. M. Marchal a remarque que dans la construction des tours chinoises il n'entre point de substances metalliques, pas plus que dans leurs maisons et dans leurs palais. L appareil des chaines offre done une sorte d'enveloppe conductrice qui preserve la tour de I'introduction de I'electricite. Ces tours d ailleurs n'ont jamais ete frappees par la foudre. La fameuse tour de porcelaine de Nankin a quinze siecles d'existence. M. Marchal rapproche la construction chinoise de la methode italienne de consolider les fleches par des haubans metalliques qui vont se fixer aux angles du batiment. II ajoute que la fleche de I'appareil chinois se termine en flamme doree et par suite conductrice. ( 637 ) M. Ferrero demaude et obtient raiitorisation de reprendre diverses Notes qu'il a precedeminent adressees, concernant deux etoiles changeantes c? et 7 dii Corbeau, Notes sur lesqiielles il n'a pas ele fait de Rapport. L'Universite de Liege adresse le prospectus d'une souscription pour I'execution d'un portrait en pied de feu M. J. Dumont, professeur de geo- logie et doyen de la Faculte. L'Academie de gli Agiati, de Roveretto, adresse le prospectus dune souscription destinee a payer les frais d'un monument a la memoirc de feu M. Rosmini Serbati. M. BoMPARD adresse d'Aix une Lettre relative a un medicament qu'il dit employer avec succes centre les dartres, mais qu'il ne fait point connaitre. II prie I'Academie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candi- dats pour le prix annuel du legs Breant. De semblables demandes sont frequemment et tres-inutilement adressees a I'Academie, qui ne pent admettre d'avance un concurrent sans savoir ( ii quoi consiste son invention. M. Charles Lyon exprime le desir d'obtenir le jugement de I'Academie sur une Note lithographiee dont il adresse un exemplaire, et qui a pour titre : « Des couleurs simples de la lumiere naturelle considerees comme des modes derives des trois couleurs simples primitives. » Cette demande ne peut etre prise en consideration, d'apres une decision deja ancienne de I'Academie concernant les ouvrages rendus publics par la voie de I'impression, soit au moyen de la typographic, soit au moyen de la lithographie. La seance est levee a 5 heures et demie. F* BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu, dans la seance du 23 mars ib57, les oiivrages dont voici les litres : Eloges historiques lusdans les seances publiques de VAcad^mie des Sciences; parM. P. FLOURE^fS ; i^ serie. Paris, 1857 ; i, vol. in-ia. Recueil de Meinoires de medecine , de chirurgie et de pharmacie militaireSy redige, sous la surveillance du Conseil de Sante, par MM. BouDiN et RiBOULET, public par ordre du Ministre de la Guerre; 2^ serie, t. XVIII. Paris, i856; in.8°. Traite experimental et clinique d' auscultation appliquee a I' etude des maladies dupoumonet du coeur; par M. le D"" J.-H.-S. Beau. Paris, i856; i vol. in-8°. ( Adresse au concours Montyon, Medecine et Chirurgie. ) De ratrophie partielle ou unilaterale du cervelet, de la moelle allongee etde la moelle epiniere consecutive aux destructions avec atrophic d\in des hemi- spheres du cerveau; par M. T.~E. Turner; i856; in-4^. (Adresse an meme concours et accompagne dune analyse en double exemplaire. ) Discours prononc^ par M. le comte E. DE Rets sur la tombe de M. le baron d' Hombres-Firmas , le 7 marsiS^'j ; br. in-8**. Sur le quinquina rouge; parM. GuiBOURT ; br. in-S*". Note sur la gomme de Sonora, le sue de Varennea et la resine de Panal; par M. Leon Soueeiran ; j de feuille in-8°. Note sur I'hjraceum; par le meme ; \ feuille in-8''. Des gommes du Senegal; par le meme •, | feuille in-8^. Une course aux iles d'Houat etd'Hoedic (Morbihan); par le meme; | feuille in -8-. Du Sucre de Jayre ou de Palmier-, par le meme ; \ feuille in-8°. Note sur la matiere sucree de quelques Algues; par le meme | feuille in-8**. Reforme de la geometrie ; par M. Charles Bailly ; i ^^ livraison . Prelimnaires philosophiques. Paris, 1857; f feuille in-8^ Suir opera... Sur Touvrage de M. Flourens intitule: « De la longevite hu- maine et de la quanlite de la vie sur le globe; » par M. le professeur G. POKZI- Rome, 1857; ^^- i"-8". (Article extrait des Annales des Sciences mathema- tiques et phjsiques de Rome, novembre i856.) Dissertatio inauguralisde parthenogenesi plnntarum,... auct. Arnold. Jacob. Bergsma. Ulrecht, 1857 ; br. in-8*'. Resolucion... Resolution theorique ducclebre probleme du mouvemeid per- petuel;par'M. F. Marron Y Villodas. Madrid, 1857; i vol. in-8''. ( 639 ) Beitra^e. . . Essai pour servir a I'histoire des ayptogamas vascidaiim ; IP e;parM.W. HOFMEISTEP.. Leipsig, 1 856 ; in-8". Elektrische... Rechtrches electriques, i" Memoire, sui la mesurede i icite atmosplierique ; parM. W.-G. Hankel. Leipsig, i856; in-8*'. Anatomische.. . Suite des essais ophlhalmologiques; pavM. H. MULER ; i i-S**. (Envoyees pour le concoursMontyon, MedecineetChirnrgie.) ERRJTUM. (Seance du 9 mars 1 85;.) Page 5o3, ligne i3 : « De son cote [M. Moride, qui avec M. ] tables services a ragriculture en analysant les engrais deposes dans 1 nement et devoilant diverses fraudes sur les engrais commerciaux], Supprimez tout ce qui est compris entre crochets. II resulte, en effet, d'une Lettre de ] bierie que M. Moride ne lui etait point adjoint pour Tanalyse des engrais existantsd chantiers du Gouvernement, (64o) . ! 1: 1 1 f 1 I 1 P i' ^ J s=-s 5. s,:?. £. ^ s s ^ ^«:; ^ :.J^ ::. = - s - cc^ .. o,^ « . . Ml n J -« ^o -H.ti.i -L-- I-C-^^ ■'^:" t-: -^i -^-ot "■'^-^:S L^i^:?^!! irii ii -■^..--S. ?^ g^] ^--^L^.S S ^f.^S S S '-S. f. =S. ■■& 2, -S. 2- ^ ^ '-5, ^ •^, i § ^, — -i n . 1 t-it^^^i>-^^^Zhh^^^t'Qi:C-C^^.-h.i:.^^^t^^ UN l^ %-j ^] ?u £2^..^^: ^ ^=§ ^.=e. ^if ^ s^'-i ^2 ^G ^ ?i:£-^ 2Pg ^% n J im li. ^ g-cJ-i-^^^-^^,^ 2:^-^2^^ ^-2-^g-^ ?-S-S-T, .„„„.„ ■ 1 ! ^il.i' iiiiu.£.n"««r...«Hi:.«. ill! 1^ -^ g-T-^i ?iS-^i.i£S ^-^/^^^--i ^ £ i.^- - S %-^^ ^' ?=€-,^f.- % ^i hi £ -f. ^1 f j; if; % "€. €. ■-§: -: % -f , >. 2- ^ g: g ?: r. 1 ;§ c^ ^ g?: ilf % 2. ^ 'f. § — ' * nu. ~CvL:^l■^•bi:Li:^£^t"^i:i^c;^.i^:?;■^■^i£ t -^ ^ ^ - Ijl-i s. "^ 2 f,.i; ?/t ^- S, ^. £- -^ S '■§, 3 ^ S '& % % --5 -f-.'^%%'i. .S.^% '^, ^ f- i ' ■-"'^"'^"" ...i/..^V....^^5.^^^...!il...... 1 i~|T iii?;5i?^i.:^>;5,r = r;.r4'^"-"^r- =' MJ- niiniiffriiniiiirnuinfin . 1" n::}::M!::ij:tN Nil. 1 f'HHnpMMlMiHlNnuNM: _L i i COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 50 MARS 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUI\ICATIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. LE MiNiSTRE DE l'Instruction PUBLiQUE traiismet line arHjDliatioM dun decret en date dii a 5 mars qui confirme la nomination de M. Delafosse a la place vacante dans la Section de Mineralogie par suite de Telection de M. Elie de Beaumont a la place de Secretaire perpetiiel. II est donne lecture de ce decret. Sur I'invitation de M. le President, M. Delafosse vient |>rendr<^ place parmi ses confreres. M. Duperrey annoSce a I'Academie, d'apres une nouvelle donne^ par le journal anglais [JtJwnceum, la perte qu'elle vient de faire d'un ses Correspon- dantspour la Section de Geographic et Navigation, M. Scoresbj, decede a Torquay, le 21 mars 1857. ill. ee President rappelle a cette occasion les nombreuses vacances qui existent parmi les Correspondants, et engage les Sections qui out des nomi- nations a faire a presenter prochainement leurs listes de candidats. M. Payer fait hommage a I'Academie des dernieres livraisons de son Traite d'Onfanocjenie romparee de lajltur. « C'esten i844, dit-il, que je me suis mis a Toeuvre, et, depuis cette epoque, Torganogenie de la fleur a ete I'objet principal, je dirai presqiie C, R., i857, 1" Semeslre. (T. XLIV, N" 13.) ^^ (64») unique, de mes etudes. Ni Tetat de ma saute longtemps compromise, ni les devoirs d'une tout autre nature qui m'ont ete momentanement im- poses, ne m'en ont detourne. A Paris, comme a Brest, comme a Madere, quatre heures out ete consacrees chaque matin a ces observations micro- scopiques. » J'ai rencontre dans le cours de ces travaux bien des difficultes de routes sortes, soit pour trouver sur la plante les etats successifs de develop- pement que je recherchais, soit pour porter le scalpel dans ces fleurs ru- dimentaires, parfois si petites, sans blesser les parties qui les constituent, soit enfin pour voir nettement ce que j'avais sous les yeux de maniere a n'etre trompe par aucune des illusions d'optique qui accompagneut fre- quemment des observations si delicates. Et ces difficultes etaient d'autant plus serieuses et penibles, qu'elles se renouvelaient avec chaque plante et exigeaient ainsi chaque jour de nouveaux procedes et de nouveaux efforts. » Mais j'ai ete amplement recompense de ma perseverance. Des affmites a peine entrevues ou meme simplement soupconnees ont ete raises au grand jour; d'autres, completement inconnues, ont ete decouvertes. La symetrie des organes de la fleur, ainsi que leur veritable nature, est sortie du do- maine des conjectures pour reposer sur des observations directes, et les lois qui president h leur evolution ont ete reconnues et classees, sinon dans leurs causes, du moins dans leurs effets. » Ce travail a ete entrepris et continue jusqu'a la fin sans aucune idee preconcue : les faits etaient journellement notes et representes tels qii'ils etaient vus. Ce n'est que quand toutes mes observations ont ete faites, que je les ai rapprochees, comparees, afin d'en tirer quelques consequences ge- nerales; et j'ai tout lieu de penser que ma maniere dtconsiderer les corolles gamopetales, les etamines hjpogjnes et perigynes , les ovaires infereSj les stjles et les placentas, sera adoptee par tous ceux qui voudront laisser de cote les theories plus ou moins ingenieuses qui ont ete emises sur ces organes et examiner sans esprit de parti toutes les observations que j'ai faites. » Comme c'est au Museum d'Histoire naturelle que m'ont ete fournis, avec une liberalite a laquelle je me plais a rendre justice, la plupart des nombreux echantillons dont j'ai eu besoin dans cette longue serie d'etudes, j'ai suivi ici, en general, la classification qui y est adoptee, sans vouloir en Hen prejuger de sa valeur absolue. Et si je m'en suis departi quelquefois, ce n'est point pour contester tel ou tel rapprochement qu'on y remarque, mais uniquement parce que mes observations sur quelques groupes de plan^es n'ayant pu etre terminees en temps utile pour arriver a leur place (643) dans cette classification, ont dii etre rejetees plus loin, afin de ne point interrompre la publication de cet ouvrage et d'avoir le temps de les completer. n Ce n'est que dans une sorte de Genera Planianim illustre, entrepris il y a pres de dix ans, et qui, je I'espere, pourra etre public avant peu d'an- nees, quejemontrerai, par des applications nombreuses, toute Vimportance des etudes organogeniques pour determiner les veritables affinites des plantes entre elles, et fixer enfin sur des bases solides et durables cette clas- sification naturellejusqu'a present si mobile et si changeante, que chaque auteur la construit a sa guise, sans protiver d'une maniere peremptoire que son oeuvre est meilleure que celle de ses devanciers. Car il faut enfin I'a- vouer, par suite des decouvertes modernes, la classification de Jussieu croule de toutes parts; elle ne sera bientot plus guere qu'vme de ces grandes mines qui, d'espace en espace, indiquent la marche de la science et nous facilitent les mojens de la suivre dans son vaste domaine. » o M. FiouRENs, a la suite de cette communication, a pris la parole pour manifester son etonnement de la maniere dont venait d'etre qualifie le travail de Laurent de Jussieu. 11 s'est attache a prouver qu'il y avait dans ce travail deux parties bien distinctes, I'une, savoir la Methode proprement dite, reposant sur des principes qui lui paraissent devoir rester eternels ; I'autre, la Classification, de sa nature essentiellement variable selon le nombre des especes connues, et dans laquelle Laurent de Jussieu lui-meme declare avoir introduit quelques divisions artificielles pour la commodite de I'etude. M. Flourens s'est applique ensuite a demeler, a degager le caractere propre des travaux de Linne de celui des travaux de Jussieu, deux hommes superieurs, qui ont excelle tous deux, mais par des cotes tres-differenls, et qu'il importe de ne pas confondre. » M. Payer repond : « Je n'ai jamais meconnu I'importance scientifique de A.-L. de Jussieu, les progres remarquables qu'il a fait faire a la classification naturelle des plantes et I'influence immense qu'il a exerceesur les travaux des botanistes de son epoque ; les expressions memes dont je me suis servi me semblent le prouver surabondamment, car il n'y a que les grands monu- ments qui laissent des grandes mines. » Mais aussi j'ai toujours cru que, malgre les pretentions des disciples de Jussieu, la classification presentee dans le Genera Plantarum neseraitpas im- 84.. ( 644) morlelle, qii'elle aiirait le sort de toute chose ici-bas, et qu'a I'exemple de celles de Tournefort et de Liniie, elle passerait un jour dans le domaine pur de rhistoire. J'ajoute aujourd'hui que ce jour approche. » En effet, des trois points fondamentaux de la classification de Jussieu, quel est celui qui subsiste encore, je ne dis pas dans son integrite, mais memo dans la plupart de ses parties? » Est-ce cette clef qui est placee en tete de I'ouvrage ? Personne ici n'osera le dire, car elle est si vicieuse, qu'on ne sen est jamais servi. » Est-ce la c/a5s?/49 fort pen dai principe, tres-vivcment coiiteste cepeiKlaiit il y a encore tort j] Jorsque certains natujalistes en foisaient des applications nouveiies. » L'idee des termes corresjwndants developpee priiicipalement par M. Isi- dore Geoffrey a pris definitivement place dans la science.... Maisc(>s progres tres-reels avec les conseqncnces qu'ds ont entralnees et les modifications qu'ils ont force de faire aux classifications de nos devanciers sont-ils en opposition avec la methode natnrelle, telle que la comprenait son illustre fondateur? Je ne le pense pas. » Reflexions de M. Bko.vgmart a rorcasiru, dn jurjemeni porlc sur la Mclhode iiahn-elh el it clmsificaiiuii de Jiissieii. « M. Payer, en disant que la Methode natnrclle etablie par Antoine-Laii- i^nt deJnssieu, dans le Genera Planlarum, etait actuellement line rinne qui s'ecroule de toutes parts et dont il ne restera bientot rien, me parait avon- expiiine une erreur grave et ciui ne saurait elre accepteo par les antres bota- » II y a dans la Methods naturelle telle qii'elle a ete exposee dans scs principes generaux et appliqiiee an regne vegetal par Antoine-Laiiient ilc Jiissieu, des points de vue tres-differents, que je demande la permission d'exarainer siiccessivement ; « i«. L'association des vegetaux en groiipes naturels appeles ordres on families; . 3°. La classification de ces families nalurelles en nne serie lineaire. » La formation des ordres naturels par de Jussien est encore aujourd Lni un modele qui dirige les botanistes dans fetude du regne vegetal au point de vue des affinifes qui lient ses diverses formes. » Sans doute beaucoup de ces ordres ont snbi depiiis soixante-dix ans des modifications importantes dans leur etendue et dans leurs limites, le nombre en a ete plus que double, mais le nonibre des especes du regne vegetal que nous connaissons est plus que sextuple depuis la publication du Genera Plantarnm. Beaucoup de points dc I'organisation des vegelaux^a ])Pine effleures alors on tout a fait negliaes ont v\c pris depuis lors en consi- eouis le conimciicement d« mie et en organograpbie vrgelales, faites depuis le -cle, n'aient pas apporte plus de modifications dans la constitution < oui)es naturels admis i)ir lauteur du Genera. Cest la qu on reconnail ( 66o ) sagacite du savant qui les avait etablis et la bonte des principes qui le diri- geaient. » Ainsi les families naturelles nouvelleinent creees reposent en general on sur des plantes completement inconnues a I'epoqne de la publication du Genera Plantarum, ou sur des plantes a peine connuesalors et dont la clas- sification etait consideree comme douteuse, ou enfin ces nouvelles families ne sont que des divisions des families anciennes, souvent deja signalees par de Jussieu lui-meme et dont les membres ainsi disjoints sont encore le plus ordinairement restes rapproches. 11 n'y a la que perfectionnement et applica- tion des memes principes qui avaient dirige I'auteur du Genera Plantarum. » Citera-t-on maintenant quelques groupes en petit nombre qui ont subi une disjonction plus complete et dont les elements sont maintenant eloigiies les uns des autres, quelques autres qui, places a de grandes distances par de Jussieu, ont du etre rapproches par suite de nouvelles etudes et par la decouverte des intermediaires qui les unissentPCe sont des cas rares qui montrent seulement que la Methode naturelle, quoique dirigee toujourspar les memes principes et souvent meme par une application plus, exacte de ces principes, se modifie avec les progres de la science et n'est pas sou- mise aux regies arbitraires des systemes artificiels. .» Ainsi je crois qu'on pent dire que quant a la formation des families naturelles, partie la plus importante a mes yeux de I'oeuvre des de Jussieu, les principes qui dirigent les botanistes modernes sont les memes qui diri- geaient Antoine-Laurent de Jussieu, ily a quatre-vingls ans, quand il prepa- rait son admirable ouvrage. » Ces principes, si bien exposes par lui et par ceux qui se sont fait hon- neur d'etre ses disciples et de marcher dans sa voie, n'ont certainenient pas la precision des principes mathematiques et ne peuvent pas se reduire en formules i n variables ; les etres organises offrent une constitution si com- plexe, qu'ils ne se soumettent pas aux regies arbitraires que nous voudrions leur imposer. » Si I'affinite des etres organises doit etre determinee par I'ensemble des rapports de structure qu'ils presentent, ces rapports, comme on I'a souvent dit, doivent etre peses et non pas comptes ; mais on doit ajouler que quelle que soit la valeur de certains caracteres generalement preponderants et do- minateurs, ils doivent quelquefois ceder a une somme de caracteres d'une moindre valSir, et que, par consequent, on ne pent pas etablir pour la va- leur des caracteres une echelle absolue qui ne presente ou ne puisse pre- senter des exceptions. ( 65. ) » Ces principes sont ceux qu'a suivis A.-L. de Jussieu lorsqii'il a place im grand nombre de genres a fleurs apetales dans des families a corolles polypetales, des genres a fleurs polypetales dans la famille des Rosages a corolle generalement monopetale, et des genres a fleurs monopetales dans sa famille des Joubarbes, appartenant a la classe des Polypetales. » Ce sont ces memes principes qu'ont admis les savants qui, apres lui, ont fait faire les plus grands progres a la methode naturelle, de Candolle et R. Brown ; ce sont ceux qui dirigent tons les botanistes modernes qui ne font qu'appliquer ces principes a des etres plus nombreux et mieux connus dans tous les points de leur organisation. » Mais en outre, suivant M. Payer, la serie de ces families, la classifica- tion generale admise par de Jussieu aurait ete profondement modifiee dans ces derniers temps, et meme completement abandonnee. » Certainement, si Ton considerait tous les essais divers de classifi- cations naturelles qui ont ete tentes depuis trente a quarante ans, on pourrait croire que les principes qui ont dirige A.-L. de Jussieu, dans la partie systematique de son Genera, ont ete completement abandonnes, » Mais si Ton examine les plus importants de ces ouvrages, ceux qui sont le resultat d'etudes approfondies , on verra qu'ils s'eloignent beaucoup moins qu'on ne pourrait le ctoire d'abord du Genera de J 789. » La classification generale des families dans les ouvrages importants de de Candolle, d'Endlicher, de M. Lindley est fondee, comme celle de de Jus- sieu, sur la consideration des cotyledons, de la corolle polypetale, mo- nopetale ou manquant completement, et du mode d'insertion des etamines. Les noms sont quelquefois et meme leplus souvent changes, m^is les choses restent les memes. Que les Monocotyledones recoivent les noms d'Endo- genes ou d\4mpliibrya, et les Dicotyledones ceux d'Exogenes ou d'Jcram- phibrj-a, qu'on donne le nom de Gamopetales aux Monopetales, et celui de Dialypetales aux Polypetales, etc. ; c'est toujours la methode de de Jussieu, quoique traduite dans une langue nouvelle. » Le mode d'insertion des etamines contribue aussi a definir les classes. de de Candolle et regie le plus souvent la serie des families adoptee par Endlicher; enfin, M. Lindley, dont le systeme de classification s'est sou- vent modifie depuis vingt ans, revient, dans ses derniers ouvrages, aux pre- mieres idees de Bernard de Jussieu, c'est-a-dire qu'il fait predominer le mode d'insertion des etamines sur tous les autres caracteres dans la classification qu'il adopte pour les Dicotyledones. » Si dans ses details la serie des families offre souvent de nombreusesdif- ( 65. ) ierences, cela ne proiivt^ qii'iioe chose, c'est qirainsi (pic ions les naturalisl tible avecla methode naturelle; les rapports nuiltiples ties groupes natun entreeux peaveiit etr^; consideres a des points de vuc ties-divers et donn lieu a des series tres-dift'erentes, sans que cela porte atleiiUe aux princip L methode naturelle. Mais ( appe ( des ouvrages des botanistes qui out cherche a modifier la serie lineaire des families et les denominations on letendue des classes qui les renferment, c'est que tons ont employe comme caracteres predominants d'une maniere explicile ou implicite ceux que de Jussien emplo\ ait lui-meme, la constitu- tion de I'embryon, celle de la corolle et le mode d'insertion des etamines. » Ainsi je crois pouvoir dire, pour conclure, que les principes qui ont di- rii^e Ant.-Laur. de Jussiea dans le Genera Plantamm de 1789, soit pour la lorniation de ses ordres naturels, soit meme pour etablir leur classification generale, sont encore ceux qui dominent dans la science. n Si enfin on cherchait a remonter aux premiers essais de la Methode na- tiirelle pour le regne vegetal, dont Thistoire a deja ete tracee si souvont, la jjarl a faire a Linne, dont person ne plus que moi n'admire le vaste geiiie, se bornerait a des essais, a des fragments qui prouvent seulemcntson desird'ar- rivera un but dont il appreciait toute I'importance, mais qu'il reconnaissait ne pouvoir atteindre. II y aurait une part plus grandc a attribuer a Adanson, dont on ne saiu-ait oublier les efforts vers ce but, mais qui n'avait pas su cependant trouver les principes qui devaient le diriger, principes evidem- mentpressentis par Bernard deJussieuet appliques avec un admirable talent par son neveu. » HiSTOiriE NATURELLE. - Sur la classification zoologique ^/u System a Natura^,, ct snr les droits de Linne an litre dun des autenrs de la Methode naturelle; />arM. Is. Geoffrov-Saint-Hilaire. « Je suis oblige de prolonger quelques instants encore celte discus- sion; car mon silence, apres.ce qui vient d'etre dit par plusieurs de nos savants confreres, pourrait sembler I'abandon d'opinions historiques que j'ai emises a une epoque deja eloignee, etque j'ai plusieurs fois developpees depnis. Le Prince Ch. Bonaparte arevendique pourlainne I'honneur d'avoir donne a notre science la Methode naturelle, et accompli ainsi un des plus grands progres dont s'honore le xvni« siecle. L'opinion du Prince Ch. Bo- naparte est aussi la mienne, dans certaiues limites toutefois, et, conime )>' ( 653 ) vais essayer de le dire, sans qne la justice qui doit etreici rendue a Linne^ et qu'on liii avait si longtemps refusee, doive en rien faire dechoir les deux Jussieu dii rang ou les ont eleves, d'un accord jusqu'a ce jour una- nimc, lenrs contemporains et leurs successeurs. » Notre honorable confrere M. de Candolle vient de dire que, dans les sciences, on n'a jamais dit le dernier mot. On pourrait aj outer qu'il est presque aussi difficile de remonter an premier mot que d'arriver au der- nier. On trouver ce premier mot dans I'histoire de la Methode naturclle? Assurement, ni dans le xviii^ siecle; car les Jussieu, Adanson, Linne, Fleister, avaient pour devancier Magnol, dont tout a I'heurc M. Moquin- randon a si justement rappeie le nom ; ni dans le xvn^ siecle ; car Magnol, a son tour, avait ete precede par Cesalpin et par d'autres encore; et Ton pour^ lait remonter bien plus iiaut encore. Mais Cesalpin, Magnol, Tleister ne sont ([ue des precurseurs des Jussieu : est-ce assez de donner ce titre a Limie? » Peut-etre, en bolanique; question que je ne discnterai pas ici: mais non, assurement, en zoologie. Ici Linne a plus qu'entrevu la Methode na- tiirelle : il Va introduitedans la science. Nous venons d'entendre un de nos savants confreres de la Section de Botanique affirmer que la classification de Jussieu n'est plus qu'une grande mine : j'ose affirmer qu'il ne s'elevera pas, parmi les zoologistes, une seule voix pour qualifier ainsi la classifi- cation zoologique de Linne; pour la releguer dans le passe de la science, comme une date, comme un souvenir, si glorieux qu'il soit. Plus ancienne, et d'un grand nombre d'annees, que la classification botanique des Jussieu, la classification zoologique de Linne est encore debout; elle I est, du moins, et ellele sera toujours dans ses lignes principales. Cuvier lui-meme ne I'a pas remplacee, mais seulement completee et rectifiee; a notre tour, nous essayons de la perfectionner, de la reformer. Or, reformer, c'esl encore » Pour qu'il en soit ainsi, il faut, manifestement, que la classification de Linne repose, au moins en grande partie, sur les principes qui sont anjour- d'hui admis par tons les naturalistes : ceux de la Methode naturelle. » Linne, sans doute, n'a pas ete completement maitre de ces principes, comme le fut, un pen plus tard, Antoine-I^aurent de Jussieu. S'il les eut possedes comme Ini, i\ les cut, comme lui, nettement ex[)oses, discutes, formules, demontres, et c'est ce qu'il n'a jamais fait. Mais il faut bien qu'il les ait concus, entrevus, devines si Ton vent; qu'il les ait aperrus; car il les a appliques, et deja, le plussouvent, d'une main tres-ferme et tres-sure. » Entre foutes les preuves par lesquellesje pourrais justifier cette assert ( 654 ) tion, je me bornerai, pour ne pas abuser des moments de TAcademie, a en citerune, assez significative peut-etre pour mettre en evidence, a elle seule I'identite fondamentale des principes an moins entrevus par Linne, et de ceux qui ont cours aujourd'hui dans la science. » La plupart des auteurs font dater I'application de la Methode naturelle a la zoologie, d'un Meraoire public, en 1795, par Cuvier et monpere (i); le premier de cette serie de recherches communes, par lesquelles ils pre- ludaient, tout jeunes encore, a des travaux plus tard si opposes et si diver- sement utiles a la science. Dans ce premier Memoire, si souvent cite, Cuvier et mon pere commencent par discuter, selon leurs propres expres- sions, les principes qui doivent servir de base a la classification des animaux, et ils en font I'application a la division des Mammiferes, en partant de ces principes, et nullement de la classification de Linne; car ils la suppo- saient fondee, comme on I'a fait si longtemps encore apres eux, sur de tout autres principes; sur ceux, beaucoup plus simples, mais infiniment moins feconds, qui president aux classifications dites artificietles (2). » Tous les zoologistes connaissent cette premiere classification naturelle de Cuvier etde mon pere,.dans laquelle les Mammiferes etaient di vises d'a- bord en trois embranchements (mot dont Cuvier a fait depuis un autre et plus heureux emploi), etsubdivises ensuite en quatorze ordres. » La classification de Cuvier et de mon pere a subi, depuis, trois rema- niements successifs dont Cuvier a ete I'auteur; car mon pere, bientot en- gage dans une autre direction, avait laissea Cuvier le soin de perfectionner leur oeuvre commune. Des 1798, Cuvier lui avait fait subir de profondes modifications ; il la reformait de nouveau en 1 800 ; et plus tard, en 1 81 7, il la reprenait, pour la troisieme fois, et donnait dans le Recjne animal ce qu'on pent appeler la classification definitive de Cuvier. Le resultat defi- nitif de ces divers remaniements est tres-digne d'attention. A chacun d'eux, la classification naturelle de Cuvier avait pris quelques ressemblances de plus avec la classification pretendue artificielle de Linne; chaque pas vers le pro- gres avait ete un retour vers le Systema Naturce : et au moment ou Cuvier s'arretait, satisfait enfin de son oeuvre, qu'avait-il fait? Il avait reconstriiit, partie par partie, celle de Linne. Memes divisions principales, fondees sur (i) Dans le Magasin encyclnpedique , i^« annee, tome II, page 164. (2) Les deux auteurs n'empruntent a Linne qu'nn sen! principe, et encore lui repro- cbent-ils de s'en etre quelquefois ecarte dans la pratique : c'est que les genres doivent four- nir les caracteres , et non les caracteres determiner les L'enres. (655) les memes caracteres ; sous d'autres noms seulement, et ajoutons-le, dans un ordre plus conforme aux rapports naturels, et surtout mieux delimites (i). » Cette concordance si digne d'attention ne fut alors remarquee ni de personne, ni de Cuvier lui-meme; et I'ayant apercue en 1826, je m'empres- sai de la signaler a Tillustre auteur du Regime animal. II en fut vivemenl irappe ; et comment ne I'eiit-t-il pas etePCe n'est pas un esprit comme le sien qii; eut pu voir nne simple rencontre, un fait de hasard, dans une concor- dance aussi complete. Les exemples de telles concordances abondent d'ail- leurs dans le Regne animal, moins remarquables seulement; car, je nesaurais trop insisler sur ce point, Cuvier, loin d'avoir eu ici I'interition de rectifier la classification de Linne, croyait, aux arrangements artificiels du Sjstema Natures, en avoir substitue d'autres radicalement differents, puisqu'ils resul- taient, dans la pensee de leur auteur, des principes, nouveaux pour la zoolo- gie, de la IVlethode nalurelle. Cuvier avait voulu, partant de Jussieu, s'avancer non pas seulement au dela de Linne, mais dans une tout autre direction : et il se trouvait qu'il etait precisement venu rejoindre pas a pas le natura- liste suedois, temoignant ainsi, de la maniere la plus significative, et d'au- tant qu'il le faisait a son insu, de I'identile fondamentale de ses principes avec ceux de son predecesseur. On ne s'entend pas aussi bien sur les con- sequences, quand on est opposition sur les principes; on ne se rejoint pas, quand on n'est pas dans la meme route. CLASSIFICATION DE LINiNE. CLASSIFICATION DE CUVIER. I. Primates. II. Qoadrumanes. IL Bruta. V. tuE^TKS. III. Feb*. III. Carkassiers. IV. Glires IV. Rongeurs. V. Pecora. VII. RCMINASTS. VI. Bellu*. VI Pachtuermes. VII. Cete. VIII. Cetaces. Je laisse ici de cote roidre des Bimanes que Cuvier ravaux. Cet ordre est fonde sur des considerations d'u n rien aux principes de la Methode naturelle, comme (lie genernle des Regncs organir/ues, tome II). \'avait point admis dans se! ordre special, et qui ne se ibli (His ( 65(3 ) w Les travaiix de Linne doivent done occuper line place importanto, beaiicoiip plus iniportante que celle qu'on leur a si longtemps assignee, dans I'etablissement de la vraie methode en Histoire natnrelle; en zoologie, c\n moins, Linne en est, en partie, I'anteur. De ce que sa classification bora- nique si ingenieuse, si elegante, si facile, et par suite si connue, n'est au fondqu'une classification arlificielle, on a conclu que tel etait aussi le ca- racterede sa classification zoologique. C/est une erreur a laquelle il etait peut-etre difficile d'echapper quand Tune et I'autre paraissaient dans le meme livre, exposees dans le meme langage, revetues des memes formes ; mais, pour avoir ele presque inevitable, elle n'en est pas moins grave, et il est temps qu'elle disparaisse enfin de la science. » En resume, Linne avait apercu, assez nettement deja pour en faire d'iieureuses applications, les principes de la Methode naturelle. Maisil les avait sculement apergus et partieilement appliques, et il reste aux Jussieu I'incontestable bonneur deles avoir el ucides, formules, demontres; en un mot, de les avoir mis dans le domaine commun des naturalistes. Et c'est pourquoi ces expressions Methode naturelle et Methode des Jussieu sont de- venues synonymes, et pouiront toujours efre employees commc telles, sans qii'on manque a la justice, meme envers Linne (i). « ASTiiONOMll'. — Lctire de M. Valz a t occasion d\nie Note surUuomete de d'Jrrest inseree dam le Compte rendu de la seance du i6 mars: ElemetUs delacometedeM.Bmlms. « Je viens de voir avec quelque surprise dans le dernier Compte rendu la ])retendue rectification des elements de la comete de M. d'Arrest, que j'avais presentes a I'Academie, car le mouvement est bien reellement direct. Les elements de M. Pape etaient sans doute suffisants, comme premiere approximation, ainsi qu'il le dit bii-meme; mais ils n'etaient etablis que sur un intervalle de cinq jours, et sa derniere observation n'etait pas rigoureuse, mais due seulement, a cause des mauvais temps, a une simple estimation, en amenant la comete au milieu du micrometre circnlaire; ce qui ne peut donner assez (fexactitude, tandis que ma derniere observation avait la I; Pour le dcveloppemeni de ces viies, et pour leur justification sur divers poinls, je iverrai a mes fssais de Zoologie generate, i84o, et au premier volume de nion Hisioirr '(rdic gem-rale des Regncs organifjues ; tome I (Introduction; Histoire des sciences nalu^ (657 ) rigueur convenable, et que mon intervalle de temps etait presque double. D'ailleurs, au lieu d'une simple presomption proveiiant d'une idee precon- cue, il etait bien facile d'obtenir une preuve effective ; car il suffisait de calculer mon observation d'apres les elements de M. Pape, et Ton aurait trouve line difference de 20 minutes qui eut decide la question. l)u reste, du jour de mon observation a celui de la seance academique, il s'etait ecoule quatorze jours, et dans un pareil intervalle il devait etie facile d'ob- tenir plusieurs autres observations qui eussent ete encore plus concluantes. Ainsi le 1 1 mars I'erreur des elements de M. Pape eut ete trouvee de 3« 18'. Au reste, les derniers elements, calcules sur un intervalle de dix-sept jours, confirment au mieux le mouvement direct, la distance et la position du perihelie. Sans doule I'analogie avec la deuxieme comete de 1799 a pu porter a preferer le mouvement retrograde ; mais on aurait pu remarquer qu'il suffisait d'une augmentation de a a 3 degres sur finclinaison pour changer la direction du mouvement, et quoique la longitude du perihelie change alors de 1 15 degres environ, sa position dans I'espace ne varie reel- lement que de 3 a 4 degres. Ainsi I'identite presurnee non-seulement avec la deuxieme comete de 1799, mais encore avec celle de 1699, conservera tout autant de probabilite; seulement il faudrait pouvoir reconnaitre la possibilite des fortes perturbations qui ont du avoir lieu ; car si Ton ne pent obtenir une certitude suffisante, ou meme une simple probabilite, il faudra se contenter de la seule possibilite. Or, d'apres les elements de 1799, Ja lerre se serait trouvee a proximite du noeud descendant, lorsque la comete y parvenait aussi aupres de I'orbite terrestre. Ala verite cette proximite ne serait pas suffisante; mais on doit remarquer que les elements n'etant eta- blis que sur un intervalle de 1 1 jours, ne peuvent avoir une grande exacti- tude, et qu'il suffirait d'y faire d'assez legers changements pour amener une tres-grande proximite. Ainsi, en augmentant la longitude du perihelie de I degre, sa distance de o, 1 1 , et diminuant le ^ de 1 7 degres, la distance de la corriete a la terre n'eut guere ete que de 0,004. Pour la comete de 1699, dont les elements ne sont donnesqu'a pen {)n's d'apres un inteivajie; de dix jours, il suffirait d'augmenter la longitude du periliplic de 3 diirtcs, eelle du ^ de S degres, et dimitiuer la distance perilu'-lic <\r o.n ',0 pour 27^78'; Mars, T.M. 92^8'; ?3,84"22';i ( 658 ) NOMINATIONS. M. BioT ayant demande, par line Lettre communiquee dans la prece- dente seance, a etre, en raison de son age, remplace dans deux Commis- sions des Prix dont il avail ete uomme Membre (grand prix de Sciences mathematiques, question concernant la theorie mathematique des pheno- menes capillaires, et prix de la fondation Bordin), I'Academie procede, par la voie du scrutin, a la nomination pour la premiere de ces deux Commis- sions. M. Liouville reunib'Ia majorite des suffrages. MEMOIRES XUS PHYSIQUE. — Memoire sur un nouveau baromelre; par M. Davout. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) u Le barometre que j'ai I'honneur de soumettre a 1' Academie des Sciences est fonde sur le principe suivant : » Concevons un tube de verre cylindrique, dans une position verticale, contenant une petite colonne de raercure, et dont les extremiles peiivent a volonte s'onvrir et se fermer hermetiquement. Soit S I'extremite superieure et I I'extremite inferieure ; la colonne de mercure est en contact avec S qui est ferme. I est d'abord ouvert, puis referme ; on ouvre S, le mercure s a- baisse d'uue petite quantite. Lorsqu'il a repris sa position d'equilibre, on referme S, on ouvre I : nouvel abaissement du mercure. Je nomme operation I'ouverture successive des extremites superieure et inferieure. L'abaissement du mercure, a la fin de la premiere operation, est fonction de la pression atmospherique; mais cet abaissement est trop petit pour que Ton puisse en conclure avec assez d'exactitude la pression de I'air exterieur. Pour parer a cet inconvenient, on repete la meme operation jusqu'a ce que le mercure arrive aussi pres que possible de I'extremite 1 ; l'abaissement total du mer- cure pourra alors se mesurer avec assez d'exactitude pour pouvoir conclure de ces variations, ainsi que de cellesdu nombre d' operations failes, les va- riations de la pression atmospherique. » Telle est I'idee fondamentale du barometre que j'appelle barometre repe- titeur. » II se compose essentiellement d'un tube de verre gradue et muni a ses deux extremites de soupapes tenues fermees par un ressort, et qui peuvent s'ouvrir an moyen d'un levier coude. Mais pour I'usage de I'instrument il (659 ) y a quelqiies conditions essenlielles a remplir, et c'est a remplir ces condi- tions qu'est destinee la construction que je donne d'ane maniere detaillee dans mon Memoire. Ainsi le caoutchouc formant les soupapes ne porte pas immediatemeut sur le grand tube de verre, car il pourrait y rester adhc- rentes quelques gouttelettes de mercure qui rendraient les observations inexactes. Ce caoutchouc porte sur des petits tubes tout a fait capillaires, a pointe effilee plongeant de i a 2 millimetres dans le tube; ce qui a, en outre, I'avantage de faire descendre doucement et sans secoussesle mercure, lorsqu'il prend ses positions successives d'equilibre. La construction de linstrument permet de remplacer soi-meme et facilement le tube, s'il venait a se briserjelle permet anssi de le nettoyer et secher facilement, si cel.i etait necessaire ; car pour eviter le changement de courbure des menisques terminant la colonne de mercure, le tube doit etre parfaitement sec. Nous decrivons, en outre, un petit instrument de construction facile, au moyen duquel le mercure s'introduit dans 3e tube en quantile toujours con- stante. » Je vais indiquer les formules donnant la pression atmospherique. Soient / la longueur de la colonne de mercure, a celle du tube de verre, L la pression atmospherique en parties du metre. w Soit h la distance de la surface superieure du mercure a I'extremite S du tube, apres qu'ona fait /operations. Nous supposerons qu'avantde coni- mencer les operations, on a Soient h=nl, {a-l) = ml, k = ql, h^= qj. Faisons la (z * + 1)'*'^'^ operation, et supposons que q devienne qf=q -i- Aq; nous avons I'equation aux differences finies dont I'integration donne 7=""'[{'-r-']+v»(.-^r- II s'agira de deduire de cette equation n en fonction de^ et de i;qo etant tres-petit, en le negligeant d'abord, I'application de la formule de Lagrang*- ( 660 lequation i-[(-; nne, en faisant ine approximation suffisante, „ ^ n + 'L±i. _ (' + 0(^' + _^_ (^•+l)(2/ + l)(5.' + 3) _ nest que la valeur approchee de n. En faisant » La question est ainsi resolue ; mais il est plus simple d'employer la formuie •[(-ir-] t calculer des Tables qui donneront tout de suite n^ en fonction de i et de ^; c'est ce que nous avons fait en calculant la Table relative a i = 4, = 5,. . . , jusqu'a i = II, ce qui est suffisant pour tons les cas possibles. » Comme la formuie '--[(-ir-] n est pas exacte, nous avons cherche la correction qu'il y aurait a faire a fx pour qu'en entrant dans nos Tables, on tombe sur la valeur exacte de k, et nous avons trouve Le coefficient [Lq s'obtient par une observation faite simultanement avec le barometre r^petiteur et le barometre ordinifire. Nous avons calcule une petite Table donnant cette correction A/jl. » L'exactitude du barometre repetiteur est a celle du barometre ordinaire (66. ) dans Je rapport de 7 a n; en prenant a = o°',45o, / = o'°,o70 ; cette exac- titude est, au niveau de la mer, a peu pres comme |^ est a i : c'est-a-dire qu'a I millimetre de variation du barometre ordinaire repond a peu pres J millimetre de celle du barometre repetiteur. Mais cette exactitude croit a mesure que Ton s'eleve, parce qu'alors n diminue, et a une elevation de 2000 a 3ooo metres, les deux exactitudes sont a peu presegales » Dans une nombreuse serie d'observations faites avec les deux baro- metres, rarement le desaccord s'esteleve a i millimetre; le plus souvent il s'est borne a quelques dixiemes de millimetre, en plus ou en moins. » On pent, jusqu'a un certain point, verifier les observations en les tai- sant avec deux valeurs consecutives de /, ce qui doit donner a peu pres une meme valeur pour n. » Je ne dois j)as omettre de iaire remarquer que mes formules supposent le tube parfaitementcylindrique, ce qui aura lieu tres-rarenient ; mais, d a- pres leur construction, les tubes affectent la forme legerement conique. Pour remedier a cet inconvenient, je demontre qu'a une approximation bien suffisante, il suffit de faire les observations deux fois, en tenant en I'aii- successivement chaque extremite du tube et prenant la moyenne des va- leurs de MEMOIRES PRESE]\TES. ECONOMIE RUE ALE. — Note sur un ble provenanl de grains annonces comme ayant ete trouves avec une momie eijyplienne ; par M. J. Gossix. (Com- munique par M. Jomard. ) (Renvoi a I'examen des Commissaires nomraes pour une Note de M.Guerin- Meneville sur un fait analogue : MM. Boussingault, Decaisne, Mon- tague.) •^ En lisant dans les Comptes rendus des seances de iAcademw une INole de M. Guerin-Meneville sur un ble progage par M. Drouillard, je me suis demande si ce ble n'aurait pas la meme origine qu'une variete que mon frere et moi nous nous efforcons de multiplier. Soit qu'il y ait ou non pa- rente entreces bles, ce qa'il vous sera facile de verifier, voici I'historique exact de celui dont je me suis occupe, et auquel j'ai donne le nom de bU (66a) )> A raulomiie de i85o, M. Tondii, de Metz, aiicien representanl, actiiel- lement jiige de paix a Attichy (Oise), eiivoya a M. le baron de TocqueN^lle sept grains de froment, comme proAenant d'lin ble qii'un pasteur protes- tant anrait trouve en Suisse dans une momie egyptienne. Ces grains etaient tenement racornis, qu'ils avaient a peine forme de ble. M. E. de Tocque- villo me les remit. J'en donnai moi-meme un a M. I'abbe Dupont a Com- piegne, et, le 25 decembre i85i , je semai en pots les six antres dont un seal ne germa pas. Je tins mes cinq pieds dans une chambre chaude jus- qu'a ce qu'ils fussent arrives au degre de croissance des bles d'automne semes en temps ordinaire, puis je les repiquai dans mon jardm. » Pour la largeur du fenillage, la grosseur du chanme et la vigueur de la vegetation, ils etonnerent tout le monde et I'emporterent sur les varietes que je connaissais. Chacun produisit vingt a vingt-cinq epis de la forme de ceux de la variete anglaise hickling. Quelques-uns de ces epis contenaient plus de cent grains, un tiers plus de quatre-vingls, la plupart des autres plus de cinquante. Le grain etait large, plat, faiblement nourri; la plante avaitete atteinte de rouille. » Je conservai pour mes semis ulterieurs les grains choisis des epis qui en portaient plus de quatre-vingts. Ce que je semai a I'automne de i85i produisit un froment n on moins remarquable que celui de I'annee prece- dente. Le grain, par suite de rouille, etait encore maigre, quoique sensi- blement plus nourri, L'annee suivante, resultats meilleurs en ce sens que la plante nefut pas rouillee et que le grain fut parfaitement plein : il pesait 80 kilogrammes I'hectolitre. Un echantillon en fut expose au concours re- gional agricole de Beauvais en i854. » Egalement remarquable, la recolte de 1 854 fut partagee avec M. Charles Gossin, mon frere, qui continue de faire valoir la Tour-Audry (Ardennes), que nous avons cultivee ensemble pendant longues annees, et j'ensemencai de mon cote en paquets 3o ares de ce ble, pres Compiegne. Par suite de mon depart de cette ville, qui eut lieu qiielque temps apres, mon champ ne fut pas sarcle a temps; il s'emplit de mauvaises herbes et produisit peu^ Maisheureusement celui des Ardennes prospera, et mon frere put en loo couvrir de semence choisieala main un demi-hectare. Je ne sais pas encore quel a ete le produit; mais j'ai vu la cereale sur pied. Bien loin d' avoir dege- nere, elle etait plus vigoureuse que jamais et portait sur un sol de quahte ordinaire des episde la plus grande beaute, dont un certain nombre conte- » Mon frere a seme a I'automne de i856 une quantite tres-n< semence triee a la main. Son champ actuel est de i hectare. lotable de ( 663 ) » J^e pied que j'ai donne des le principe a M. I'abbe Dupont s'est niui- tiplie chez lui cultivateur de Margny, pres Compiegne, et beaiicoup d'autres personnes, emerveillees de la vigueur de cette variete, I'ont egalemeiit cul- tivee, car j'en ai donne a tous ceux qui m'eu ont demande; mats je ne con- nais personne qui ait pris la precaution d'empecher la degenercscence par le choix scrupuleux des grains. » Dans les jardins d'experiencede I'lnstilut normal agricole de Beauvais, cette meme variete n'a ete egalee en vigueur que par les fortes varietes rlti Triticwn turgidum, Une dcrniere particularite remarquable, c'est qu'a cause de la solidite de ses tiges le ble pharaon a ete partout uu des premiers attaques par les moiueaux. » J'adresse, pour qu'on puisse les comparer au ble de M. Drouillard : » i^. Des grains choisis sur epis de deuxieme ordre, c'est-a-dire coiito cant quatre-vingts grains au plus, recolte de iSSa; » a". Quelques epis de cette meme recolte, mais de troisieme ordre seu- lement, c'est-a-dire des moindres; tous les autres sont egrenes ; " 3". Des grains de la recolte de i856; » 4°- U" epi de cette meme recolte de i856. » GHIMIE APPLiQUEE. — Emploi du sulfate de plomb pour remplacer la cermt dans la fabrication des dentelles; — Emploi du meme set pour rendre les tissus difficilement inflammables; — Emploi, dans le meme but, d'un nouvel agent chimique; par M. H. Masson. (Ex trait.) (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Payen.) « L'industrie dentelliere fait usage de la ceruse soit pour remettre a neuf les dentelles souillees, soit pourfaire disparaitre les traces des doigts et dis- simulerainsi le raccordement des dessins (specialement dans I'espece de dentelle appelee applications de Bruxelle^). Dans cette derniere operation surtout, les ouvrieres, quand elles ont termine une application, doivent saupoudrer leur travail avec du carbonate de plomb dont elles respirent chaque fois une certaine quantite. Cette pratique se repete pour elles a chaque instant, et leur sante est tres-promptement alteree. Cela est 5>i bien connu,que les fabricants trouvent difficilement des ouvrieres, malgre la forte remuneration donnee a ce genre de travail. II faut evidemment renoncer a I'emploi du carbonate de plomb ; mais pour cela il faut trouver une sub- stance propre a le remplacer. Or le sulfate de plomb, ainsi que je m'en suis (664) assure, reniplit admnablement toures les conditions voiilues. Son action sur leconoinie animale n'est que tres-faiblc. Ce qui le prouve surabondam- ment, c'est I'eraploi des sulfates de potasse, de sonde ou de magnesie comme contre-poison dans les empoisonnements par les sels de plomb ; enfin, pour prevenu' les maladies saturnines, on conseille aux ouvriers qui fabriquent la ceruse de se laver les mains et de se rincer la bouche avec de I'eau lege- rement acidulee par I'acide sulfurique. » Wohler a indique, il y a deja plusieurs annees, la solubilite du sulfate de plomb dans une dissolution de tartrate ueutre d'ammoniaque ; et, en ef- fet, I'experience m'a demontre que le tartrate neutre d'ammoniaque peut dissoudre une tres-grande quantite de sulfate de plomb si la temperature du liquide est a loo degres. Un tissu trempe dans cette dissolution chaude de sulfate de plomb devient tres-difficilement inflammable ; si on I'expose pendant un certain temps a une temperature assez elevee, la matiere orgfw- nique brule completement en donnant une fumee d'une odeur piquante et ne laisse qu'une cendre pen volumineuse. Toutefois ce resultat ne me satis- faisant pas completement, j'ai pense que le chlorure de calcium, dont j'avais entierement montreles precieux effets pour eteindreles incendies,devait aussi me fournir les moyens de mettre les tissus et les bois a I'abri du feu. La propriete qu'il a de devenir deliquescent a lair etant ce qui empeche surtout de I'employer comme substance preservatrice, j'ai cherche a lui enlever S3 faculte hygroscopique D La marche a suivre pour obtenir ce resultat etait toute tracee. En effet, I'observation prouve que les sels doubles sont generalement moins solubles que celui de leurs sels constituants qui lest le plus; souvent meme ils sont moins solubles que celui qui Test le moins. C'est pourquoi,quand on mele des dissolutions concentrees de deux sels qui peuvent s'unir, il en resulte presque toujours un precipite cristallin de sel double. J'avais decouvert le principe; il me restait encore a chercher son application au chlorure de calcium. Apres plusieurs essais infructueux, j'ai obtenu un resultat tres- satisfaisant. » Si Ton dissout parties egales en poids d' acetate de chaux et de chlorure de calcium, et si on laisse la dissolution s'evaporer lentement, les deux sels s'unissfent entre eux et torment une combinaison hydratee qui cri stall ise eu beaux cristaux. Ces cristaux renferment dix equivalents d'eau et peuvent done etre representes par la formule suivante : CaCl + CaO,C*H^O^H- loHO; ( 6G^ ) lis ne snbissent aucmie alteralion ni a I'air sec, iii a I'air charge d'liumifjite. Si Ton chauffe ces cristaux a plus de loo degres, ils perdent leiir eaii de cristallisation, mais sans se deliter; a I'etat anhydre, ils ne siibissoni ancunc alteration de la part del'air et nesont en aucune facon hygroscopiqiics. ^> Ayant obtenu cette combinaison, je cms le probleme resolu ; mais a 1 application, je fus arrete par une difficulte imprevue. L'eau que natmclle- inent j'essayai d'abord comnie dissolvant decomposait en partio le sel ior- nie. L'alcool, que j'essayai etisuite, et cpii du reste eut ete un dissolvant ibrt » Mon attention alors se porta sur ranmioniaque,.el j'obtms un lesullai parfait. L'ainmoniaciue dissout parlaiKMuent les cristaux de Ca CI 4 CaO, C^H'O^-f- foIIOa la tenqwature de I'ebullition. » Pour rendre unr eloffe mcomlntslih/e il suffit de la lrenq)er dans celfe li- queur et de la secher; non-seulement elle resislera parfaiteinent a I'aclion fornie-t-ildu sucre daiisle tube digestif des animaux nouiTis exclusiveiu(;nt a la viande a ? est renvoye, conformeuient au voeu exprime par I'autour, an concours pour le prix de Physiologie experimentale. M. Falconi envoie, com me pieces a I'appui d'lui Memoire qu'il se pro- pose de presenter au coucours pour le prix dit des Jrts insalubres, differents documents relatifs a I'effet obtenu d'une preparation de son invention pour la conservation temporaire des cadavres. ( Voir au Bulletin bibliographique pour d'autres pieces impriniees, destinees egalement au concours pour des prix de la foudation Montyon et adressees soit seules, soit accompagnees d'une indication des points consideres par les auteurs com me neufs.) CORRESPOIVD ANCE . M. LE MlXISTRE DE l' AGRICULTURE, DU Co3LMERCE ET DES TrAVAUX PUBLICS adresse des billets pour la seance de distribution des prix qui terminera, le mercrcdi 8 avril, le concours d'animaux de boucherie a Poissy. M. LE Charge d'affaires de Phusse transmet une Lettre de M. Slrald, medecin a Berlin, contenant I'indication de ce qu'il considere comme neuf dans un ouvrage qu'il parait destiner au concours pour les prix de Mede- cine et de Chirurgie. Get ouvrage, qui n'est pas parvenu a I'Academie, est probablement contenu dans une caisse dont M. le Charge d'Aifaires de Prusse annonce en meme temps I'envoi et qui u'a point ete recue au Secre- ASTRONOMIE. — La comete decouverte par M. Bnihris \e i8 mars a< observee a I'Observatoire imperial les 26 et 27 mars; par M. Yv Villa rceau. « Les positions qui ont ete obtenues sont les suivantes : . 857. Mars. T.M.deParis. Ascens. droite. Declinais 27, 7-46- 6,, 2H35« 4Syo + !^l^\ +1-53' 8-5+^-*^^^-^^ ; '^ » Position moyeiine de I'etoile de comparaison en 1857,0 ; Mars.26, y^=:5oZ^'3/^LaLCat. 5V = a^ssm^js^^a NPD = 73' 3'4i%o5 8' grand^ 27 4935 id. 2.32.33,70 71.1.10,3 8i(*). » M. Yvon ViJlarceau a dediiit de ces observations et des observations .des 18, 19, 10 mars faites a Berlin, les elements paraboliques suivants : Passage au perihclie. . . 1857 , Mars 3o, i23 T. M. de Paris. Distance perihclie o ,6980 log = 9 ,8439 Longitude du nceud ascendant 9o''46',6 | Compteesderequinoxcmoyen Longitude du perihclie i o5 . 9, i \ du 1" janvier 18^7. Inclinaison 34. i5,5 » II parait bicn , d'apres ces elements, que c'est le retour d'nne comefe decouvertc en 1846 par M. Brorsen. » 31. CiALDi adresse de Rome deux opuscules en langue italieune et ayant pour litre : I'un, Memoire sur le mouvement des ondes de la mer et sur ses couranls; Fautre, Note sur le port de Pesaro. a Cinq questions principales, dit I'auteur dans un extrait redige en francais par lui-meme, ont ete Iraitees dans ce Memoire : i** le transport des masses, altribue au mouvement des vagues, en pleine mer, en cas de vent violent; 2^ Tabsence de mouvement evaluable de transport, dans les ondes, lorsque la velocite du vent ne depasse pas 7 ou 8 metres par seconde ; 3'' le transport de masses dans les ondes, lorsque celles-ci n'ont plus le libre developpement dans leurs parties inferieures, meme par un vent modere; 4^* savoir a combien de metres de profondeur secommunique Taction du mouvement des ondes ; 5° la superiorite des ondes sur les courants littoranx et de maree pour le transport des materiaux obstructifs. M Vouloir admettre le transport de masses dans le mouvement ondnla- toire n'est pas conforrae aux principes liydrostatiques generalement recon- nus. Ainsi, mes propositions comprises dans la i'"*', la 3* et la 5* question ne peuvent s'expliquer avec la theorie de la mecanique des fliiides; niais cette theorie a ete, comme il est notoire, dementie plusienrs fois par I'ex- perience, et jamais plus completement que pour le mouvement ondulatoiro (*) La position de I'etoile du 27 mars resulle de la combinaison de la position donnee dans le Lai. Cat.j et de.celle de Tetoile 4952-53 du meme Recueil , a laquelle Ja premiere a ( 670 ) de la mer. Le tableau des hypotheses ou des theories que j'ai developpees dans V Introduction me semble dementir la verite de cette assertion. » Cependant, je suis convaincu que cette iheorie est basee sm- la verite. Pourtant, lorsque des causes extraordiiiaires ne viennent point alterer les elements etablis par cette theorie dans le phenomene, celui-ci agit selon la loi de la theorie meme coordonnee. Voila pourquoi, dans la a^ question, ie n'admets point dans les ondes un mouvement notable de transport, et je combats ainsi I'opinion contraire de MM. de Tessan. Stevenson, Paoli et de Galigny, et je cite un grand nombre de faits pour demontrer leur er- reur(§i5). » Mais lorsqu'une cause, comme celle d'un vent tres-violent et continu, vient alterer, dans le mouvement ondulatoire, le systeme preetabii, je me trouve d 'accord avec ces messieurs. Je vais meme plus loin qu'eux. Que dans les conditions sus-exprimees le vent puisse reellement imprimer aux vagues un mouvement de transport de masses a la surface des eaux, cela est pour moi hor§ de doute, et mes conclusions sont deduites (ainsi que cela est exige par la raatiere traitee) non d'experiences faites dans le silence du cabinet, mais des faits qui ont lieu dans I'immensite des mers. J'ai recueilli un tres-grand nombre de ces faits dans mon 12^ paragraphe. La raison me dit ensuite qu'une masse liquide en equilibre, investie d\m cote par une force intermittente ou continue, doit concevoir un mouvement de transla- tion intermittente ou continue du cote oppose. Et si eel argument et toute la longue serie des faits recueillis a ce sujet n'etaient pas suffisants auxyeux de quelqu'un pour le convaincre de I'influence importante qu'une force don- nee de vent a sur la masse liquide, je lui demanderais qu'il voulut bien me donner des explications satisfaisantes sur ces entrainements extraordinaires auxquels sont assujettis les navires dans les parages ou le courant est pres- que nul ou bien connu (§ i3). Ces faits existent; on sent la necessite de les exphquer, afin de les prevenir; mais jusqu'a ce jour, que je sache, per- sonne ne s'en est assez occupe. » D'apres les materiaux que j'ai reunis dans le i^^ paragraphe, j'ai pu sans peme rediger le i3%et I'exemple du vaisseau le Wincliester et celui de la fregate la Fenus, exemples contenus dans ce paragraphe, sont pour moi une explication assez claire de la cause recherchee de ces transports extraor- maires que j'ai indiques. Le nombre des exemples pourrait etfe fortaug- mente; mais, dans un Memoire qui ne porte que le simple titre d'Jpercu (Cenni), j'ai cru que ce que je viens dire a ce sujet, dans les 12-^ et i3«para- graphes, etait suffisant. De maniere que, si cette proposition, qui comprend (67. ) la i'^ question, s'ecarte un peu de la loi theorique dii mouvement ondula- toire, vii les causes puissantes qui, en certains cas, agissent pour I'alterer, je crois que, pour ces cas exceptionnels, on peut, au moins, Tadmeltre parmi celles qui sont suffisamment probables et, a ce titre, meriter d'etre prises en consideration. » Je passe main tenant a la proposition formant le sujet de la 3« question. Le 19'' paragraphe commence a trailer du phenomene qui doit arriver lorsque I'onde lieurte par sa base au fond de la mer. Le 10" paragraphe decritce phenomene et le 21*' en demontre I'existence par une serie de faits tres-conclnants. L'hypothese que, dans I'onde soulevee par le vent, il puisse arriver pres du rivage ce qui arrive a I'onde maree (§21, pag. 26 et 27), me parait avoir en sa faveur tant d'analogie et de probabilite, que je suis oblige d'admettre I'une des deux consequences suivantes : ou qne cette hypo- these est I'expression de ce qui se passe reellement dans la nature, ou que la realite, quelle qu'elle soit, doit se trouver snr une parallele assez pres d'elle, pour faireadmettrequelquemaniere d'expression commune a tontes les deux. » II resulte de ce que je viens de dire, que si ma proposition ne pouvait avoir d'autre explication, elle pourrait pourtant ne pas etre prise en consi- deration, sans qu'on eiit, je dirai avec I'autorite de sir G.-F.-W. Herschel, une idee fort restreinte du merite et de I'importance de l'hypothese; mais, en suivant I'histoire des faits que j'ai developpes de la page 27 a la page 3o, je crois que l'hypothese que je viens de presenter devient une certitude. Je conclus toutefois qu'il ne serait pas inutile de rassembler un plus grand nombre de documents, et cela pour obtenir que ma conviction (page 3o) fut partagee par tout le monde. » Dans ce qui reste du 21^ paragraphe, savoir de la 3o«' a presque toute la 33« page, je prepare les elements qui devront me servir a soutenir la pro- position qui forme la 5^ question. Mais, avant de I'aborder, je m'arrete pour demontrer le volume et la rapidite des ondes, la profondeur a laquelle leur action se communique et quelle est leur puissance. Les bords des ties et des continents ont une physionomie qui est imprimeepar la masse li- quide en mouvement. Quelques auteurs eclaires pretendent que le couranf littoral ou de maree en soit I'artisan: moi, au coiitraire, je crois que c'est plutot I'ouvrage des vagues. Les paragraphes 22, 23 et 24, relatant une Ion- gue serie de faits analogues, font connaitre la grandeur des ondes, leur pied vigoureux, prouvent leur immense puissance, meme a une telle pro* fondeur non encore admise dans les ecoles; ce qui me parait ne devoir plus etre revoque en doute que tels sont les principaux instruments dont la na- ture se sert pour creuser et remplir les rivages maritimes. rG7. ) y Par cette premiere serie de faits si iniporlants, j'entreprends de traiter la doctrine de Montanari, c'est-a-dire je passe a la deuxieiue partie de mon Memoire. Cette doctrine consideree en soi n'est rien moins que solide, et une petite partie des faits que j'ai recueillis suffirait a en demontrer la faussete; mais elle est etayee par un tres-fort appui moral, c'est-a-dire qu'elle est soutenue par des hommes les plus illustres dans la science des eaux, qui, si elle ne m'epouvante pas, m'impose cependant le devoir d'une grande cir- conspection. C'est pourquoi je tache de m'insinuer par degres dans le deve- loppement de cette question dans les paragraphes 2 5 a 35 et, a mesure que j'avance, je recueille des faits nouveaux contre les defenseurs de cette doctrine, de maniere que, au 35^ paragraphe, il me semble de I'avoir com- pletemeut aneantie sous le poids de ces memes faits et sous I'empire de la raison, et je vois s'elever sur ses mines la nouvelle loi des ensablements, dont les fondements furent deja jetes par Castelli, Boscovich et par de Fazio, mais qui jusqu'a present furent tenus converts par la theorie predominante de Montanari. Je trouve cette proposition, qu on me permette de le dire, digne de prendre place parmi les axiomes. « La theorie nouvelle que je viens d'exposer, et que j'ai soutenue par tant de preuves, m'inspirait, je I'avoue, une grande confiance sur son exac- titude, lorsque j'eus connaissance des excellentes « Considerations sur i'a- vancementdes rivages et sur I'ensablement des ports de I'Adriatique appli- quees a I'etablissement dun port dans la rade de Peluze, » publiees par I'illustre professeur Paieocapa. « II est facile de reconnaitre que ces considerations, en contredisant les deux propositions principales qui servent de base a la presque totalite de I'e- difice que j'ai construit, me placaient dans la necessite de renoncer a I'auto- iite de tons les faits rapportes dans mon Memoire, ou de le faire suivre d'un ajjpendice qui, base sur les memes faits et sur d'autres, omis par brievete, jM'ouvat I'exactitude de ma conviction. Apres avoir bien reflechi, je me suis attache au second parti, et il me semble qu'un examen plus approfondi de la question eut donne plus de relief a tout ce que j'avais expose precedem- ment. C'est ce qui m'a engage a appliquer aussi ma theorie au port de Peluze, ou j'ai le bonheur de me troiiver d'accord avec le professeur Paieocapa. « Mon Memoire sur le port-canal de Pesaro developpe le projet que j'ai j)ropose et qui a ete approuve par notre Conseil des Arts, afin de donner a cette ville un nouveau port. » La necessite de donner le phis de fond possible a I'embouchure dun port-canal et dans les bancs de sable qui I'environnent a fait adopter la pra- (673) tique de munir celte embouchure de fortes palissades, ou de moles, pratique actuellement encore en pleine vigueur en Italic et partout ailleurs. Cepen- dant, ce systeme a des defauts, dont deux tres-grands : I'un de trop res- serrer la section de rembouchure et I'autre de produire et de favoriser plus rapidement le prolongementdu rivage, d'ou resulte leprolongement notable de la ligne, moyennant les protractions repetees des moles. » Le desir deloigner, autant que possible, dans ce systeme, les princi- pales parties defectueuses que je viens d'enoncer m'a suggere I'expedient de detacher cette partie du mole, dont la protraction est ordinairement la plus allongee du cote des vents regnants et dominants, pour une distance d'envi- ron i5o metres, et de garnir de rochers les bords du rivage par ou vienneut ces vents, expedient que j'ai propose aussi pour le nouveau port de Peluze, et que je crois preferable a tout autre pour quelque port-canal que ce soit. » M. Reuschle, en adressant de Stuttgart un Memoire conccrnant la Theoric des Nombres, y joint nne Lettre dont nous extrayons le passage suivant : « Les Tables de la Theorie des Nombres, qui sont contenues dans ce Me- moire, sont le fruit de calculs numeriques de plusieurs annees. Elles sont precedees d'une correspondance avec feu C.-G.-J. Jacobi, et donnenl pour tons les nombres premiers jusqu'a i5,ooo la plus petite puissance du nombre lo, qui, diminuee de I'unite, sera divisible par le nombre premier, et de merae la plus petite puissance du nombre 2 pour tons les nombres premiers jusqu'a 5, 000; entin une racine primitive pour tons les nombres premiers jusqu'a 5, 000. » CHIMIE MfNERALE. — De qiielques metfiodes generates de preparation pour les corps simples; par M. H. Saixte-Claire Deville. « La Note de M. Brunner sur la preparation du manganese, publiee dans le Compte rendu de la seance precedente, me determine k presenter quelques reflexions sur les divers modes de preparation des corps simples et le choix des methodes quil convient d'appliquer dans chaque cas et en particulier » J'ai public dans les Annates de Ptijsique et de Chimie (tome XLVI, page T99, 3^ serie) quelques details sur les proprietes chimiques et physiques d'un certain nombre de metaux, en particulier le manganese et le clirome. Mon opinion est encore que le precede le plus sur pour les obtenir a (M ) i etat de purete consiste a les preparer au moyen d'un melange d'oxyde et decharbon dans lequel I'oxyde domine. Mais il y a une precaution indis- pensable pour reussir, c'est de les fondre dans un vase de chaux et de ma- gnesie, et je prefere la chaux a cause de son activite alcaline. Un vased'ar gile, creuset de terre ou de porcelaine, est toujours, aussibien queleborax, reduit partiellement par les metaux de ce genre et, chose curieuse, par !e platine lui-meme. Le silicium qui se produit ainsi augraente considerable- nient la fusibilite du metal et lui donne de I'aigreur. Les experiences de M. Boussingault I'ont bien prouve pour le platine. Un vase de charbon est naturellement exclu, quand on veut eviter la formation d'une fonte rne- tallique. Au contraire, dans un creuset de chaux, I'oxyde de chrome ou de manganese mis en exces est absorbe par la chaux pour former un man- ganite ou chromite de chaux qui fond tres-difficilemeut, mais qui enleve au culot metallique toute substance etrangere, en particulier le silicium et le charbon. Le manganese et le chrome surtout, dont une extreme du- rete parait etre une propriete distinctive, presentent alors ce caractere a un tres-haut point, et j'ai fait voir dans le Memoire precedemraent cite combien il devenait remarquableen pareil cas. Mais, il faut le reconnaitre, la fusibihte de ces metaux diminue sensiblement, de facon que, d'apres mou estimation, le chrome pur est moins fusible que le platine. » Si Ton prepare par ce procede le cobalt et le nickel, on leur trouve des proprietes essentiellement differentes de celles qui leur avaient ete assignees jusqu'ici. Le cobalt est un metal des plus ductiles et certainement le plus tenace qu'on connaisse, puisqu'un fil de cobalt supporte un poids presque double de celui qui determinerait la rupture d'un fd de fer de meme section. Le nickel presente, a un degre seulement un peu moindre, ces precieuses qualites ; et je ne serais pas etonne qu'on les mit a profit bientot dans I'in- dustrie, surtout a cause du bas prix ou se trouve actueilement le nickel pur des Anglais ( I ). « La methode employee par M. Brunner pour la preparation du manga- nese au moyen du sodium ne met pas a I'abri de toute crainte relative a la presence du charbon dans ce metal. D'abord le sodium obtenu au moyen du carbonate de sonde contient toujours du charbon : il n'y a que le procede de M. Gay-Lussac et Thenard qui le donne absolument pur. De plus, le (i) Ledocteur Perey m'a moiitre du nickel tres de 6 francs la livre nnglaise et qu'il a fondii en i Museum de Geologic pratique a Londres. (6,5) t poreux, imbibe d'huile de naphte con- teniie qiielquefois dans de petites amjx)ules interieures oii elle est maintenue, quoi qu'on fasse, a cause de la faible difference de densite des deux ma- tieres, et ce naphte laisse toujours un residu charbonneux lorsqu'on chauffe Je sodium. La preparation d'un metal volatil, comme le magnesium, le de- montre bien : car apres sa distillation on trouve toujours un fort residu. Entin, Tomploi de vases siliceux, comme les creusets de Hesse dont se sert M. Brunner, en presence du sodium qui les attaque violemmcnt au rouge sombre, en presence des fluorures surtout, et lorsqu'on prolonge I'operation lusqu'ala fusion d'un metal aussi refractaire que le manganese, y introduit necessairement du silicinm. On sait que par ce procede, M. Wghler a reussi ifaire prendre jusqu'a 80 pour 100 de silicium a I'aluminium au bout d'un quart d'heure de fonte au contact des fluorures. >' On s'expliquera peut-etre ainsi les differences considerables qui exis- tent entre les points de fusion du manganese de M. Brunner qui est liquide a la meme temperature que la fonte blanche et du manganese dont j'ai de- crit les proprietes, lequel est plus refractaire que le fer, comme on I'a tou- jours admisjusqu'ici. D'un autre cote, le manganese fondu dans des vases . Pour les sesquichlorures de zirconium, d'aluminium ou de chrome, il est ! fie r Academic, tome, XL , page io34- (676) toujours bon de faire reagir le sodium sur le chlorure double que ces ma- fieres peuvent former avec le sel marin. Le chlorure double de chrome et de sodium s'obtient facilement par la simple fusion des deux. substances quile constituent, en tenant seulement le sel marin en exces et choisissant surtout le chlorure de chrome tres-pur qu'il faut preparer soi-meme avec le plus i^rand soin. La reaction sur le sodium doit s'effectuer dans un creusetde terre enduit d'alumine par les procedes que j'ai donnes. On le chauffe an rouge avant d'y verser le melange des chlorures et du sodium. Pour les me- taux fusibles, on se trouve tres-bien d'ajouter sur le tout un pen de chlorure double de potassium et de sodium, comme I'a indique M. Wohler. Tel est !e mode d'operer qui convient dans presque tons les cas et que nous appli- quons en ce moment M. Damour et moi aux metaux du cerium. Je I'aurais certainement essaye pour la production du chrome et du manganese, si je n'avais ete prevenu dans cette voie par les deux habiles chimistes qui ont [)ublie dans les Comptes rendus de la derniere seance les resultats si curieux (le leurs experiences. » Le sodium attaque la porcelaine au rouge sombre avec une telle ener- gie, que Ton doit toujours craindre d'introduire du silicium dans les metaux i[ue Ton prepare par cette voie. Cette observation que nous avonsfaite sou- vent M. Wohler et moi, explique peut-etre une difference notable entre les proprietes chimiques du chrome que j'ai decrites dans mou Memoire et celles que lui assigne M. Fremy. Je trouve que le chrome fondu dans la chaux en presence du chromite de chaux, et legerement broye pour detruire la couche protectrice d'oxyde, est tres-facilement soluble dans I'acide chlor- hydrique, meme a froid, en donnant une solution bleue de protochlorure de chrome deM. Pehgot. M. Bunsen fait la meme observation sur le chrome qu'il obtient par la pile. Par centre, les cristaux de chrome de M. Fremy, uiattaquables meme par I'eau regale, presentent une propriete chimique qui pent constituer un cas nouveau et tres-important de dimorphic pour les corps simples. J'ai trouve, comme M. Fremy, que I'acide sulfurique dikie et I'acide nitrique n'avaient aucune action sur le chrome. » Ces questions sont tres-delicates et la preparation des metaux purs pre- sente souvent des difficultes et des accidents bien imprevus qui tiennent presque toujours a la nature des vases. »» J'ai^ bien des fois ete arrete par des obstacles de ce genre dans les re- cherches que je poursuis sur ce sujet depuis plusieurs annees. Files m'ont appris a me defier de tout resultat que je n'aurais point verifie et controle en diversifiant et repetant les epreuves, et tel est le motif qui m'a empeche (677) de faire connaitre jusqu'ici les resultats que j'ai deja obtenus sur un grand nombre de metaux. » Si j'entretiens aiijourd'hui rAcademie des methodes geuerales que j'applique depuis longtemps a ces recherches, ce n'est pas pour elever la moindre reclamation a I'occasion du Memoire de AL Brunner, on de la Note de M. Fremy, c'est uniquement pour qu'il soit bien etabli que nies recherches embrassent deja en reaUte uu tres-grand nombre de metaux divers, et pour me reserver le droit de poursuivre le travail de raon cote avec les moyens qui me sont propres. » Je profite aussi de cette circonstance pour recommander aux indus- tries qui travailient les matieres metalhques , I'emploi des creusets d<- chaux que Ton peut se procurer si facilement et a si bas prix, et qui operent la plupart du temps I'affinage des metaux qu'on y fond. Je citerai, comnie exemple, le platine et les metaux du platine que M. Debray et moi nous traitons par voie seche dans de petits fours construits en chaux et qui en sortent a un ^tat tout different de celui sous lequel ils se presentent ordi- nairement, et cela lout simplement parce qu'ils se depouillent de Tosmium el surlout du siHcium qui s'y rencontre toujours et qu'on separe, a I'etat de silicate de chaux fondu, en petites perles transparentes qui courent sur le bain metallique et finissent par etre absorbees par la chaux. » CHIMIE. — Sur quelques procedes d' analyse appticahles aux recherches minerre; par M. J. NicKLES. « Le procede usite pour reconnaitre la presence du fluor dans une com- binaisou exempte de silice consiste a degager le fluor a I'etat d'acide fluor - hydrique et a le faire reagir sur une lame de verre ; I'experience se fait dans un vase en plomb ou en platine. Ce procede est classique, et en efi<*t il n \ en a pas qui le vaille lorsqu'on a affaire a une c( rtauie quantite de fluortnt » Lorsque la substance a examiner ne contient que des traces de fiiu.) speces minernles. Pourquoi ne pas reunir ces cspt-ces'.^ Pourquoi, dans cc as, ne pas changer les noms debeaucoiip de min^raux, en leur en donnant i'autres plus clairs que ceux de malacon, euclase, etc.':* 11 serait plus con- ( 684 ) venable dc iiommer le malacon, zircon allotropiqiie; Teuclase, emeraude allotropique; I'axinite, tourmaline allotropique; le leiicite, orthoclase allo- rropique; I'analcyme, albite allotropique; la vesuviane, grenat allotropique; le clinochlore, chlorite allotropique ; le marcassite, pyrite de fer allotro- pique; I'arragonite, spath calcaire allotropique, etc., etc. « Quelques-uns de ces mineraux presentent des differences dans la quan- tite d'eau qu'ils contiennent; mais I'eau ne joue pas toujours un role im- portant dans la composition du mineral, se trouve dans I'etat hygrosco- pique, et pent etre separee par I'elevation de la temperature. Nous donne- rons done le nom d' allotropides an groupe de mineraux dans lesquels entre un des elements dans I'etat allotropique. Dans la serie des mineraux non independants nous pouvons placer encore : i'' les zeolithes, c'est-a-dire des mi- neraux qui n'ont pas de composition chimique constante et presentent toutes sortes de varietes des silicates on sels de I'acide silicique; i"" les scories na- turelles approchant beaucoup des zeolithes et ne presentant pas de consti- tution constante, et enfm toutes les substances amorphes qui se distinguent des premiers ayant la faculte dc prendre la forme cristalliife. » Nous rapportons ici Tobsidienne, lcmarecanite,la spherolithe et autres. Knfm nous devons distinguer encore les mineraux secondaires ou transi- toires pseudolitlies, comme, par exemple, pliisieurs mineraux magnesiques d'un aspect adipeux, plusieurs sels, etc. Les derniers mineraux se distin- guent souvent par la conservation de la forme cristalline des mineraux qui leur ont donne naissance : done ce ne sont pas de vrais cristaux. N'em- brouillons pas la science, ne donnons plus aux mineraux des uoms etrangers, ne distinguons pas les mineraux d'apres quelques caracteres insignifiants, comme, par exemple, la difference que les oryctologistes font entre le mel- lilite et le humboldtilite, entre le boulangerite et Tembrytite. Ne compo- sons plus de formules dans le genre des suivantes : SAlsO^SiO^ + aCaOSiOa-f-NaOSiO^ 4-8HO, (CaO^SiO, + Fe,O^SiO,) + (CaOTiO? + GaOSiO,)? » Soyons un pen moins lestes a former de nouvelles especes minerales, plus circonspects dans nos analyses, et dans quelques annees I'oryctologie sortira radieuse des tenebres qui I'entourent actuellement. Nous ne voulons pas memc mentionner les immenses applications de cette science et les ser- vices qu'elle a deja rend'ns a rhumanite. « (685) CHIMIE APPLIQUEE. — Reclierclie du phosphate de chaiix dans (cs ccxjmlk- fossiles de quelques calcaires du departement de Saone-et-Loire ; par M. Ch. Mene. « En etudiaiit la nature etla composition de certains calcaires des envi- rons d'Autun, j'ai en I'occasion d'analyser les coqnillages fossiles (jiii se trouvent inseres en grand nombre dans ces amas. J'avais a reclicrclier prin- cipalement la quantite de phosphate contenue dans ces coqnillages, (^t a trouver par consequent leur valeur pour I'agriculture. Je m'empresse de faire part des analyses que j'ai faites a ce sujet, et des consequences ([u<^ j'ai pu deduire de leurs resultats. Mes recherches ont ete faites (i) sur : » 1°. Le calcaire de Perreiiil, silue mix environs de Couches. — C'est un cal- caire a gryphees, compacte et grisatre, forme de couches pen epaisses se- parees entre elles par de faibles lits de marne feuilletee. A I'analyse, j'ai o])tenn : r les gryphpc Acitle carbonique 0,878 Magnesie o ,oo5 Chanx 0,495 Oxyde de fer o , 006 Eau. o,o3o Silice o , 057 Alumine o,025 Perte 0,004 Dans I'une et I'autre matiere, il ni'a ete impossible de constater la rnonidre trace d'acide phosphorique; j'ai trouve seuiement un pen d'acide sulfu- rique (a I'etat de sulfate). » 2". Calcaire des environs de Saint^Maurice ^ pres CharoUes. — Ce calcaire contient en abondance les coquilles de I'ostrea; il forme, comme le prece- dent echantillon, une masse grisatre, unie et compacte. J'ai fait et mis en regard du calcaire et de la coquille fossile I'analyse des ecailWs d'lunrres Iralches, afin que Ton puisse comparer et apprecierla quantite deprincipi- perdus ou echanges, (i) Ces analyses ont ele repetees un grand nombre de fois; la composition des calcairt-s 'tant variable et tres-importante a connaitre pour le service des hauls fourneaux auquel j* Calcaireseul. Ostre.i fossilc Silice o,o5o o,o3o Ahunine. . o,o35 0,016 Acide carbonique... o,4o" 0,428 Chaux o,4q5 o,5o4 Magnesie 0,008 0,008 Acide sulftirique 0,006 0,010 Oxyde de fer o,oo4 0,000 Acide phosjjhorique 0,00a 0,000 Matieies animales 0,000 0,000 )) La presence de I'acidc sulfiirique (al'etat de sulfare; ( quand on saura qii'il se troiive des depots de gypse dans les calcaires. » 3°. Calcaire de Penj-les-Forges , mix environs de Geugnon. — Get echaii- tillon est gris-jaunatre; il contient en coqnilles fossiles le genre Gryphee et ie genre Pecten. Soumis a I'analyse, j'ai obtenii : Calcaireseul. Gryphees. Pecteii Silice . . 0,060 0,089 0,022 \ Acide carbonique o,385 o,520 0,420 I Magnesie o,oo3 o,oo3| „l Oxyde de fer 0,012 o,oo5J ' 1 Com nieprecedemment , H Chaux 0,480 o,4o6 0,532 f matieresonf ctcdessechees. Acide sulfurique 0,0 lo o,oo5 0,0061 Perte . 0,006 0,006 o,oo4 1 I ,000 1 ,000 1 ,000 I >' 4^'. Calcaire des environs de Nolaf. — CeJ amas est jaunatre et tres- ferruginenx; il contient des Ammonites et des Terebratules : les analyses ont donne : CalcAire scul Ammonites. Terebratules Silice 0,082 o,o65 0,042 Acide carbonique. . . o,355 o.368 0,4°^- Chau.\ o,4oo 0,459 0,4% Oxyde de fer 0.118 o ,068 0,062 Acide sulfurique. .. . 0,009 o,o;}8 o,ooa Perle 0,006 o,oo5 0,002 (687) » La presence d'une si grande quantite d'oxvde de fer est due a des ca caires ferrugineux, qui se troiivent dans le voisinage de ces amas. » 5**. Calcaires venant de Mazenaj, aux environs de Couches el Nolay. - Ce calcaire est tres-ferrugiiieux ; il est employe corame miiieiai de fer, contient des Ammonites. Soumis a I'analyse, j'aieu Calcaire seul. Aminonits. Silice o,i32 o»099 Acide carbonique o,i3o 0,202 Oxyde defer o,4o3 o,325 Magnesie o,oo5 0,008 Acide sulfuriqiie o,oo3 0,008 Acide phosphorique 0,000 o,oo3 Perte o , oo4 o , 004 D'apres ces analyses, il semble se passer un fait assez curieux, c est que le phosphate de chaux a disparu ou tend a disparaitre completement par le temps. Mais comment et pourquoi se produit ce phenomene? En se rappe- lant que le phosphate de chaux est soluble dans une dissolution de gaz acide carbonique, il sera facile, je crois, de se rendre compte de sa dispa- rition. Enfouies au milieu des calcaires et des argiles, ces coquilles, a la longue, ont du subir les modifications suivantes : i«la matiere organique qui lui elait unie, sous I'influence de Fhumidite, s'est decomposee; de 1 a- cide carbonique s'est produit, et a dissous certaines quantites de phosphate qui a ete eritraine avec I'eau sous les couches inferieures ; .>,° I'eau des pluies chargee de I'acide carbonique de I'atmosphere, en filtrant a travers ces cal- caires, a dissous pen a pen d'autres parties de phosphate et I'a porte au loin; 3" Taction des corps etrangers comme le soufre des sulfures, I'acide -nitrique des pluies d'orage, etc., en se combinant au calcaire, ont mis en liberte certaines portions de gaz carbonique qui s'est ajoute a celui des eaux plu- viales, et a enleve les derniers restes du phosphate ; 4" <^"fi" ^^^ ^^^^ solubles comme les sulfates de chaux, de magnesie, de fer, puis les argiles peu a pen se sont glisses et infiltres dans les pores ouverts de ces coquillages, et les out penetres de matieres etrangeres que Ton retrouve, et que Ton appre- cie facilement en comparant les analyses des coquilles fossiles avec celles des coquilles modernes. ( 688 ) » Si I'on admet la theorie de ces faits, on s'expliquera aisernent encore les nodules de phosphate de chaux que Ton trouve en certains endroits; car si I'acide carbonique tenant en dissolution le phosphate vient tout a coup a etre mis en liberie par une cause quelconque, le phosphate de chaux reste a nu se depose et s'agglomere au moment et a la place ou son dis- solvant I'abandonne. » En resume de mes analyses, on peut voir que Fagriculture, contraire- ment a ce qu'on aurait pu croire, ne retire aucun profit en pliosphaie des coquillages fossiles, et que si Ton a obtenu quelques bons resultats jusqu'a ce jour, ils n'ont ete dus qu'a Taction seule des calcaires agissant dans ce cas comme amendement. » En terminant ce travail, j'ai trouve dans le VP volume du Traite de Cfiimie de MM. Pelouze ei Fremy des resultats obtenus par MM. Marcel de Serres et Figuier. Leurs analyses aboutissent aux memes conclusions ([ue les miennes, a savoir, qu'on trouve une quantite moindre et meme luille de phosphate dans les coquilles fossiles, si on les compare aux coquilles AHITHMETIQUE. — Nole sur la parlition des nomhres; par M. P. Volpicelli. 'f M. Volpicelli etudie, dans cette Note, les proprietes d'une serie de nombres entiers consecutifs, disposes de maniere a ce que leur ensemble presente la forme d'un rectangle. II donne des formules simples pour exprimer les sommes des tcrmes de chaque ligne horizontal e ou verticale. M. Volpicelli deduit de son analyse un grand nombre de manieres de de- composer un nombre donne en la somme de plusieurs autres; ainsi, par exemple, les formules generales appliquees au nombre 264, donnent pour ce nombre 35 decompositions en huit parties differentes, satisfaisant a la loi choisie par I'auteur. M. Volpicelli fait observer, d'ailleurs, que le meme nombre est susceptible de huit autres decompositions non comprises dans la meme loi, et qui, ecrites sur huit lignes paralleles, presentent dans la dis- position des nombres consecutifs qui y figurent de i a 64. u»e des solu- tions connues du probleme de la courbe rentrante du cavalier au jeu dechecs. w M CoLOMBE prie FAcademie de vouloir bien le comprendre parmi les concurrents pour le prix du legs Tremont, a raison de I'appareil de son in- vention designe sous le nom de Bala) ease mecanique, appareil qui exige encore des perfectionnements et doit entrainer, par suite, Finventeur dans (689) des depenses qui lui paraissent etre de I'ordre de celles auxquelles feu M. de Tremont a voulu venir en aide par sa fondation. La demande de M. Colombe et les pieces qu'il produit a I'appui seioiit reservees pour etre soumises a la future Commission des prix Tremont. La seance est levee a 5 heures un quart. E. D. li. J^' Academic a recu, dans la seance du 3o mars 18.57, ^^"^ oiivraiit'st voici les titres : Traits d'organofjenie vegetate compared ; parM. J. Payeh; i5*^ ft if)' liv Expos^des applications de i dectricite ; par M. le viconite Th. DU Mom; t. IIL Applications m^caniques, physiques el phjsiolmjiques; 1" edition. Va 1857; in-8**. (Offert au nom de I'auteur par M. Becquerel. ' Coun th^oiique et pratique de telegraphic electrique ; parM. \-.-\\. ISiwi Paris, 1857; r vol. in- 1 2. Ouvrages adresses au concours pour les prix de Medecine et de Chinirgu Eludes sur les maladies incidentes des alienes; par M. A.-M. TilORK. Parij 1857; I vol. in-8'*. (Accompagne dune analyse.) Traiti du suicide considere dans ses rapports avec la pliilosophie , la th^ologit la medecine et la jurispnidence: par M. Louis BehthaM). P.iris, 1857; J vol in-8". Trade de Geographic el de Statislique rnedicales el des nudddu.^ ciidenugiK - par M. J.-Ch.-M. R0UDI>. Paris, 1857; 2 vol. m-8^ Mnnwl d Awilomie p(dholo(jiquc , generdic (A tgipltguet, couteihitit In ^t m/. ( 690 ) Etudes chimiques, physiolocjiques et cliniques sur Vemploi therapeutique da chlorate de potasse, specirilement dans les affections diplitlieriques; parM. E. ISAM- BERT. Paris, r856; br. in-8°. (Accompagne a une analyse en double exem- plaire.) Nouvelles recliercfies experimentales sur les mouvemenls et les bruits anormaux da cceur envisages au point de viie de la phpiologie medicale; par MM. A. Chau- vEAUet le D' J. Faivre. Paris, i856; br. in-8°. Toxicoloqie. Du sel mar in et de h saumure ; par M. Arm. GoUBAUX. Paris. i856;br. in-8«. Deueloppement et structure du systeme glandulaire; parM. le D' E.-Q. Le- GENDRE. Paris, i856; br. in-8°. Memoire sur V anatomic et la phpiologie de la glande th/roide etudiee chez iliomme et les animaux vertebres; par le meme. Paris, i856-, br. iii-4°- Nouveau procMe de conservation du virus vaccin; parM. leD"" P.-D. Lala- GADE, br. in-8^. — Etudes sur la revaccination ; par le meme; br. in-8^ (Avec line analyse des deux Memoires.) Etudes sur les veines du cou et de la tete; parU. J.-E. B'OUCH^. Paris, i854; Memoire sur les kysles de la region poplitee ; parle meme. i856; Leltresur les nioeurs et les habitudes des tortues d'eau douce etdes tortues ter- restresde iJtgerie, adressee par M. le D' Alain LabouysSE a M. Fournet;br. De tincombustibilite. Emploi du chlorure de mlcium pour eteindreles incen- dies;parM. Henri Masson. Bruxelles, i855; | feuille in-S*". Jnnales scientifques, litteraires et industrielles de iAuvergne, publiees par I Academic des Sciences, Belles- Leltres et Arts de Clermont-Ferrand, sous '« direction de M. H. Lecoq; t. XXIX, i856 ; i vol. in-8«. Annunire des cinq departements de I'ancienne Normandie, public par r Asso- ciation nor mande ; 23^annee, 1857; 1 vol. in-S*". Precis annlytique des travaux de V Academic imperiale des Sciences, Bew^' Lettres et Arts de Rouen, pendant Vannee 1 855-1 856. Rouen, i856; 1 ^0' ( 691 ) Cej^ni... Essaisitr le mouvement des ondes de la mer et siir les corna^ rins;parM. A. CiALDl. Rome, i856; br. in-8". Sill porlo-canale... Sur le port-canal de Pesaro ; pat ]v iiieitu ]856; br. in-8^ Biographical... Memoire bio(/rapln(pic sur h'nnuoi^-.lndic Mtrhat M. E. DURAND; br. in-4«. (Extraitdes Transnclicws dv la Sonde pUih,s( ..mm«me,vol.XI.) N t'ue . . . Noiwelles Tables de la theorie des nombres ; pa, .M . K i r s( 1 1 1 1 garl, i856;br. in-/,^ ERRATUM, ( Seance dii i?> ii Page 6o4 , doHzieme ligne en remontant , an i . COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADME DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 6 AVRIL 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MIE. M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire annonce, comme Membre de la Commis- sion chargee de rediger des Instructions pour I'Expedition aux sources du Nil, que rajournement indefiui de cette expedition n'empechera pas I'A- cademie , comme on pouvait le craindre , de recevoir des reponses a la plu- part des questions qu'elles a posees. M. de Lesseps, auquel les Instructions de I'Academie avaient ete adressees, par les soins de notre savant confrere M. Jomard, a pris des mesures pour que ces Instructions fussent comniu- niquees, a Khartoum, aux Europeens en residence en cette ville, aux voya- geurs qui la traversent, et a ceux des indigenes qui peuvent donner des renseignements utiles. Tous les documents recueillis dans cette sorte d'en- quete permanente, instituee par M. de Lesseps, seront successivement adresses a I'Academie. Elle recevra meme tres-prochaineraent un premier travail, en reponse a la plupart des questions posees par M. Cloquet dans la partie medicale et chirurgicale des Instructions. CHiMlE AGRICOLE. — Recherches analpiques sur le The de foin , et sur quel- ques'unes des alterations que pent eproiwer dans sa composition le foin de prairie naturelle, lorsquil est traits soit par feau chaude, soil par teaiijroide (premiere partie); /^arM. Isidore Pierre. « On a souvent parle, dans beaucoup d'ouvrages recents qui traitent de I'elevage du betail, d une preparation qu'on a designee sous le nom de ihc ( 694 ) defoin et qii'on doiine aux jeunes eleves d'espece bovine pour les accoutu- mer plus facilement a passer de la nourriture an kit a Valimentation au foin. Le nom impose par I'lisage a cette boisson incUque suffisamment qu'elle se prepare a la maiiiere dii the ordinaire; mais il n'est pas a ma connaissanco qu'aucim travail ait ete public sur cette matiere, soit pour constater la na- ture et les proportions des substances que le foin cede a I'eau dans cette pre- paration, soit pour comparer entre elles la valeur alimentaire du foin norjnal et cellequ'il conserve apres son traitement par I'eau. » La Note que j'ai I'honneur de presenter aujourd'hui a rAcademie a pour objetde resumer la premiere partie d'un travail que j'ai entrepris sur cette interessante question . » M. Legoux, Membre de la Societe d' Agriculture de Caen, eleveur intel- ligent et distingue du departement de I'Orne, a bien voulu mettre a ma dis- [)Osition, pour ces recherches, quelques bottes d'un foin d'excellente qua- iite parfaitement recolte sur des prairies hautes et saines, et qu'ilemployait souvent pour faire du ihe a ses jeunes veaux d'eleve; M. Berjot, fabricant de produits chimiques et pharmaceutiques a Caen, a eu I'obligeance de traiter i6 a 17 kilogrammes de ce foin dans I'ingenieux appareil avec lequel il pre- pare aujourd'hui, pour la pharmacie europeenne, des extraits d'une perfec- tion qu'on a bien rarement atteinte ailleurs et qu'on n'a encore surpassee nulle part. Pkemiere opebatiow. — Traitement da foin par ijtfdsion, a chaud. « On a fait infuser, a deux reprises, pendant six heures chaque fois, S^'S^ao de foin pris a Tetat normal, dans de I'eau distillee maintenue, pen- dant tout ce temps, a une temperature comprise entre 80 et 90 degres centi- grades, et Ton a presse le foin apres chaque infusion. B En evaporant dans le vide leseaux provenant de ce double traitement, on en a obtenu i3io grammes dCextrait sec entierement soluble dans I'eau , soit 1 5,94 pour 100 du poids du foin .brut. Si nous ajoulons que chaque kilogramme du foin traite ne contenait reellement que 801 grammes de nw tiere seche, le rendement effectif en extrait sec s'elevait a 19,9, autremeiif dire a ao pour 100. » Le foin qui provenait de ce traitement avait encore une bonne couleui ; sec, il exhalait encore une odeur agreable et eut certainement pu passer sur un raarche pour du foin ordinaire de bonne qualite. » Avant le traitement, il contenait, a I'etat norma), i3s%9 d' azote par ki- logramme, et i7^%4al'etat sec. (6,j5) » Apres le Iraitement, il contenait i4^%6 d 'azote par kilogramme a I'etat sec, et ris%7 a I'etat marchand (dosant 20 pour 100 d'eau). » Le traitemcnt auquel avail ete soumis le foin lui avait done fail perdre 2®"^, 8 d'azote par kilogramme, c'est-a-dire 16, i pour 100 de ce qu'il en con- tenait primitivement; mais il est evident que cette perte n'est qii'une parlie de celle qu'il a subie, puisqu'il en a eprouve, en outre, une de 9,0 pour loo sur son poids. Le cumul de ces deux pertes eleve a 33 pour 100 la diminu- tion qua reellement subie le foin normal dans sa richesse primitive en azote, quise trouveainsi reduite aux deux tiers decequ'elle etait avantle irailenient. » L'extrait sec ainsi obtenu, de couleur chocolat clair, ct d une odour assez agreable, contenait 18 grammes d'azote par kilogramme, c est-a-dii( un peu plus que le foin lui-meme. Get extrait est extremement avide d can <'t deliquescent; il serait difficilement maniable, s'il n'etait conserve dans des flacons munis de I'ingenieux systeme de bouchage de M. Berjot. Df.uxikmf. OPtRATiON. — - Tmitement du foin par nivvxceMZ^T afroid. » On a mis dans un grand appareil a deplacement 845o grammes du meme foin, qu'on a laisses infuser dans de I'eau distillee pendant douze heures, a une temperature comprise entre 20 et aS degres centigrades ; on a fait ecouler I'eau et presse le foin, puis on a repete plusieurs fois de suite le meme traitement, jusqu'a ce que I'eau sortit de I'appareil limpide et in- colore. » Par I'evaporation dans le vide, ces eaux de lavage reunies ont domie i4oo grammes d'extrait sec, soit 16,57 pour 100 du poids du foin pris a I'etat normal, ou 20,7 pour 100 du poids du meme fourrage suppose com- pletement desseche. Apres cette operation, le foin etait devenu bcaucoup plus blanc que celui qui avait subi I'influencede I'eau chaude, et je ne sau- rais mieux le comparer qu'a celui qui, se trouvant sur le dessus dune meuh non couvertc, a subi assez longtemps I'influence des pluies, sans avoir ce- pendant eprouve d'autre avarie apparente que ce lavage souvent repetr cd pleinair. • » Sa teneur en azote se trouvait reduite a i3«%9 par kilogranuue, a I rtal ^<'c, soit I iS'",! a I'etat marcband (dosant 20 pour 100 d'eau). " Sous I'influence de ce traitement a I'eau iroide, le foin avait done perdu d abord 3s',5 d'azote par kilogranuue, soit 20 pour 100, sans lenir compte de la perte de poids qu'il avait subie; le cumul de ces dvu\ peites porte a 36,5 pour 100 la diminution de la proportion d'azote j)rimi(ivement conti- nue dans le fourraee. (694) defoin et qu'on doune aiix jeuiies eleves d'espece bovine pour les accoutu- mer plus facilement a passer de la nourriture au lait a ralimentation au foin. Le nom impose par I'usage a cette boisson indique suffisamment qu'elle se prepare a la maniere du the ordinaire ; mais il n'est pas a ma connaissanco qn'aucun travail ait ete public sur cette matiere, soit pour constater la na- ture et les proportions des substances que le foin cede a I'eau dans cette pre- paration, soit pour comparer entre elles la valeur alimentaire du foin nomnal et celle qu'il conserve apres son traitement par I'eau. » La Note que j'ai I'honneur de presenter aujourd'hui a I'Academie a pour objetde resumer la premiere partie d'un travail que j'ai entrepris sur cette interessante question. » M. Legoux, Membre de la Societe d' Agriculture de Caen, eleveur intel- ligent et distingue du departement de I'Orne, a bien voulu mettre a ma dis- position, pour ces recherches, quelques bottes d'un foin d'excellente qua- lite parfaitement recolte sur des prairies hautes et saines, et qu'il employait souvent pour faire du the a ses jeunes veaux d'eleve; M. Berjot, fabricantde produits chimiques et pharmaceutiques a Caen, a eu I'obligeance de traiter i6 a 17 kilogrammes de ce foin dans I'ingenieux appareil avec lequel il pre- pare aujourd'hui, pour la pharmacie europeenne, des extraits d'une perfec- tion qu'on a bien rarement atteinte ailleurs et qu'on n'a encore surpassee nulle part. Premiere operation. — Traitement da foin par ihfosion, a chaud. » On a fait infuser, a deux reprises, pendant six heures chaque fois, 8'"»,22o de foin pris a I'etat normal, dans de I'eau distillee maintenue, pen- dant tout ce temps, a une temperature comprise entre 80 et 90 degres centi- grades, et I'on a presse le foin apres chaque infusion. » En evaporant dans le vide leseaux provenant de ce double traitement, on en a obtenu i3io grammes d'extrait sec entierement soluble dans I'eau, soit 1 5,94 pour 100 du poids du foin .brut. Si nous ajoutons que chaqut^ kilogramme du foin traite ne contenait reellement que 801 grammes de ma- tiere seche, le rendement effectif en extrait sec s'elevait a 19,9, autremeiit dire a 20 pour 100. » Le foin qui provenait de ce traitement avait encore une bonne couleur: sec, il exhalait encore une odeur agreable et eiit certainement pu passer sur I marche pour du foin ordinaire de bo i qua Avant le traitement, il contenait, a I'etat normal, i3^S9 d'azote par amme, et \f%[^-A I'etat sec. ( 695 ) B Apres le traitement, il coHtenait i4^%6 d'azole par kilogramme a I'et sec, et riS',7 al'etat marchand (dosant 20 pour 100 d'eau). » Le traitement auqiiel avait ete soumis le foin lui avail done fait perdi a^^S d'azote par kilogramme, c'est-a-dire 16, i pour 100 de ce qu'ilen coi tenait primitivement ; mais il est evident que cette perte n'est qu'une part de celle qu'il a subie, puisqu'il en a eprouve, en outre, une de 0.0 pour ic sur son poids. Le cumul de ces deux pertes eleve a 33 pour 100 la diinini tion qua reellement subie le foin normal dans sa richesse primitive en a/ot( qui se trouve ainsi rediiite aux deux tiers de ce qu'elle etait avanl le iraiUiuen » L'extrait sec ainsi obtenu, de couleur chocolat clair, et d'uneodeii assez agreable, contenait 18 grammes d'azote par kilogramme, c'esl-a-dii un peu plus que le foin lui-meme. Get extra it est extremement avide d »a «'t deliquescent; i\ serait difficilement maniable, s'il n'etait conservt" dai des flacons munis do I'ingenieux systeme de bouchage de M. Berjot. Deuxieme oPEaATiox. — Traitement du/oi/i par nivi^xczviE^T afroid. " On a mis dans un grand appareil a deplacement 845o grammes fl meaie foin, qu'on a laisses infuser dans de I'eau distillee pendant douz heures, a une temperature comprise entre 20 et 25 degres cenligrades ; o a fait ecouler lean et presse le foin, puis on a repete plusieurs fois de suil I'eau sortit de I'appareil limpide et in le meme colore. traitemei Qt, jusqu'a ce cp » Par I'evapora tion dans le vid ux de lavage reunies ont donne 1400 grammes d'extrait sec, soit 16,57 P^^^^ '*^° ^^^ poids du foin pris a 1 etat normal, ou 20,7 pour 100 du poids du meme fourrage suppose com- pletement desseche. Apres cette operation, le foin etait devenu beaucoup plus blanc que celui qui avait subi I'influence de I'eau chaude, et je ne sau- rais mieux le comparer qu'a celui qui, se trouvant surledessusd'unemeule non couverte, a subi assez longtemps I'influence des pluies, sans avoir ce- pcndant eprouve dautre avarie apparente (pie ce lavage souvent v('\)cU- en |.l.,nai,-. • » Sa tcneur en a/ole se Irouvail reduite a i3^%9 par kilogramme, a 1 el.il >' Sous rinfluence de ce traitement a Teau froide, le foin avail done perdu d abord 36^5 d'azote par kilogranune, soil 20 pour 100, sans len.r coiuptc de la perte de poids qu'il avait subie; le cumul de ces dtnx |)eites porte a 36,5 pour 100 la diminution de la proportion dazote pmnitivemenl conte- nue dans le fourrage. (696) » Cette perte enonne pent nous donner une idee dii genre d'avarie que je foin pent eprouver sous la senle influence des pluies, et sans prendre au- cun inauvais gout, ni contracter aucune mauvaise odeur. » L'extrait sec fourni par celte operation resseniblait beaucoiip a celiii de I'operation precedente, et sa teneur en azote s'elevait a i7^S3 par kilo- gramme, nombre pen different de celui qu'on avait obtenn avec l'extrait prepare par infusion a chaud. » Apres avoir determine la richesse en azote de ces diverses substances, j'ai cherche quelles modifications le foin pouvait avoir subies dans sa con- stitution, sous I'influence de ces divers traitements. Je ne m'occuperai au- jourd'hui que de ce qui concerne les principes mineraux les plus impor- tants : silice, acide phospborique, chaux, magnesie, soude et polasse. » Pour ne pas abuser trop longtemps de i'indulgente attention de TAca- demie, je resumerai dans un tableau de comparaison les resultats obteniis par I'analyse des cendres du foin normal et du foin traite par I'eau froide ou par I'eau chaude, en rapportant ces resultats a i kilogramme de matiere seche incineree. „;;!.. traite r chaud. trait^Tfrou, 19,406 4,440 ,.,637 • .,8.4 ,5.956 12,527 20, 363 2,756 35:,55 23,. 55 ,,329 8 f.8, Silice Acide phosphorique .. Chaux . ?:!!! 0,386 i 3,q3i 1 1,^53 0900 i.3q5 1 Sonde Potasse ! ■ __J » On voit facileraent a la premiere inspection de ces nombres, que la perte a surtout porte sur la potasse et la soude, un peu moins sur 1 acicle phosphorique, un peu moins encore sur la chaux et la magnesie. » Le foin pent perdre ainsi environ les neuf dixiemes de la potasse. presque autant de soude, de la moitie aux trois quarts de son acide phos- phorique, du tiers au quart de sa chaux. L'augmentation apparente de la proportion d'acide silicique ne veut pas dire que le foin n'a pas perdu, sous I'influence de I'eau, une certaine quantite de cette substance, car nou^ ( ^97 ) aurons tout a I'heure la preiive du contraire par la presence de la si dans les cendres de I'extrait ; celte augmentation apparente, combinee m la diminution reelle de poids du foin, se change en une perte comprise ei 5 et I 2 centiemes de la silice du foin normal primitif. » La comparaison des cendres des extraits avec celles du fourrage prm va nous montrer dans ceux-la, a I'etat completement soluble dans Vv ces principes mineraux (Mileves au foin par les traitements qu'on lui a subii n Lesi idtats kilo- noZ. pvepaivachaud. Cendres 69% M ,9,406 4,440 i.,637 ^99^40^ 18,118 . i3,563 24,557 .4^438 9,180 i6,?.6i 37,^99 Chaux » C/est-a-dire cjue I'extrait de foin pent coutenir, a I'etat de combinaisons solubles, depuis 9 jusqu'a 18 milliemes de son poids de sdice, de 1^,5 a 16 milliemes d'acide phosphorique a letat de phosphate, el de u5 a 36 grammes de chaux par kilogramme d'extrait. » Ge qu'on est convenu d'appeler the de foin parait done constituer une boisson eminemment rationnelle qui, independamment des principes aro- matiques, toniques et stimulants, offre aux jeunes aniinaux, sous une forme qui leur plait, une alimentation riche en principes azotes, et contenant, en outre, en proportion assez considerable, les principes neccssaires au <\v\r- loppement de leurs os. » Une autre consequence qiu me parait encore resulJer tic te ha\.iil. c'est que sous I'influence des pluies, et lors mtineqiril iie cr>nlracterail ,tii cull mauvaisgout par une fermentation quelcouqiie, lefoiii doit perdre uut • pro[)ortion considerable des pnncipcs organiques et inineraux qui lui srwit necessaires, pour constituer un bon aliment. Nous venous de voir que I eau froide peut lui enlever p/us du tiers des matieres azoleesqu'il renferme. » Dans une tres-prochaine communication, j'aurai I'honneur de lairc part a TAcadeiiiie du resultat de rexaiiien des principes constitutifs orga- niqiies du the de foin, et des resultats analogues obtenus par le traitement du trefle, de la luzerne et du sainfoin. « Comme la composition botanique du foin employe peut offrir de I'iii- teret, mon collegue M. Chauvin a bien voulu se charger de I'etablir, et je ne manquerai pas de la donner dans la seconde partie de mon iravail. » ANTHROPOLOGlE.. — Memoire sur les immic/rations anciennes des peupies, entre autres sur celles des nombreitses tribus de la peninside Jrabique; par M. DcREAUDE LA Malle, dc I'Academie des Inscriptions etBelles-Lettres. (Extrait.) «... Ibn Abbas nous dit que, lorsque les quatre-vingts individns de la famille de Noe sortirent de I'arche, ils vinrent s'efablir dans un lieueloigne de Babel ou Babvlone de lo marches et 12 parasanges. De la ils s'accrurent et s'etendirent en un vaste empire. Enfin, sous le regne de Nemrod, fils de Canaan, ils abjurerent le culte du vrai Dieu. Un miracle les dispersa dans des parties de la terre distantes Tune de I'autre. Leuriangue primitive se brisa en 72 dialectes; unetribu nommee Ben-Nuh, les fih de Noe (les filsdeSem), ou Amalikah, de leur ancetre Amlak, petit-fils de Sem, fils de Noe, fut inspi- ree par la connaissance de la langue arabe , se fixa a Medine et fut la pre- miere a cultiver la terre et a planter le dattier. Avec le temps, ce peuple s'etendit sur toute la contree enclavee entre la mer Rouge et I'ocean Indien. » On a fait de cette peninsula une des pepinieres du genre huraain. On doit pourtant rappeler que le theatre de toute premiere civilisation a ete une fer- tile vallee avec un tleuve navigable, comme le Sind, I'Egypte et la Mesopo- (amie. L' existence d'un pareil Heu en Arabic altererait beaucoup les pages de son histoire, elle serait devenue un centre et non une source de civilisation- Dans I'etat ou elle est, sa grande population, toujours serree, meme dans les deserts, a, depuis les premiers ages, ete poussee, par la secheresse, la famuie ou le desir de conquete, a emigrer vers de plus fertiles regions. L'histou't' mentionne deux grands courants qui ont pris leur source dans les deserts de la grande peninsule. Le premier, au nord-est, a travers la Perse, le Mekran. . le Belouchistan, le Sind, les montagnes des Afghans, jusqu'a Samarcande. Bokara et le Thibet. L' autre a coule vers le nord-ouest, passe a travers I'Egypte et la Barbaric, dans VEtrurie, I'Espagne, les iles de la Mediterranee et le sud de la France. « Quant a ce qui est de I'Elrurie, on peut se demander si cette petite ( 699 ) immigration commerciale des Pheniciens, des Tyriens, des Carthaginois, tous peuples semitiques depuis Moise et Mahomet, n'aurait pas laisse une trace d'abord dans les noipbreux Felis et autres carnassiers, presqiie incoii- nus a ritalie, representes sur les miroirs et les vases etrusques? Ensuite, dans I'aspiration, le H, si rude, si contraire a Teuphonie de la langiie ita- lienne, dont cet echantillon vulgaire : / cnvalli sono attaccati, m'a si souvent blesse roreille. Enfin, la trace la plus indelebile existe pour moi et sera reconnue, j'esperc, par les anthropologistes, dans le type semitiqiie dont ie Toscan de pure race, surtout celui des campagnes, porte les traits si frappants. » NOMINATIONS L'Academie elit, par la voie du scrutin, un Mcmbre pour remplacer M. Biot, d'apres le demande qu'il en a faite, dans la Commission du pri\ r.ordin. obtient la raajorite des suffrages. MEMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Quelques considerations sur le traitement des blessures a iarmev de Crimee; par M. Baudens. (Extrait par Tauleur.) (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe.) a Dans la campagne de Crimee, la gravite des blessures n'avait pas seule- uient pour cause les boulets et la mitraille; elle tenait aussi au perfection-, neraent des nouvelles armes de precision et a la substitution des balles co- tiiques aux balles rondes. Les balles coniques, animees d'une plus grandc Vitesse, entrent en droite ligne, et produisent des eclats d'os plus nombreux <'t plus etendus. La resistance les deforme sans presque les faire devier; ''lies s'allongent, s'aplatissent ou se separent meme en plusieurs morceaux plus souvent que les balles rondes. L'ouverture de sortie des balles coniques <'st presque toujours diametralement opposee a Fouverture d'entree. 11 ftr- rive souvent au contraire que le passage d'une balle rondc ne soit pas direct. " Le precepte de porter le bistouri sur les ouvertures dentrt*' ft de soriK que les balles laissent apres leur passage pour operer le debridement preva- lait encore en i83o, quand j'accompagnai I'armee en Algeric. Les maitres les plus autorises le recoumiandaient, afin d'empecher Tetranglement et de ( 700 ) prevenir les accidents qu'il entraine. Des les premiers combats livres a Sidi- Ferruck et a Staouli, je constatai avec etonnement qii'un grand nombre de plaies qui n'avaient pas ete, faute de temps, agrandies par I'instrument traii- chant, se giierissaient sans mesaventure, plus vite meme que les plaies debri- dees. En Crimee, je remarquai avec satisfaction que le debridement des plaies ne eomptait pas un seul delenseur. Quoiqu'il trouve encore des par- tisans dans les luttes academiques, il a ete repousse comme une doctrine « inutile et barbare ». C'etaient les termes dont je m'etais servi dans un ouvrage public en i836. Quand la plaie est simple, elle guerit d'elle-meme, et lorsqu'elle recele des corps etrangers qui la compliquent, le debridement est encore impuissant par lui-meme. Pourarreter la marche des accidents, i\ faut enlever les corps etrangers dont la presence agit comme une » Souvent une balle restee dans les chairs resiste aux efforts pour I'ex- traire ; alors il est inutile d'agrandir I'incision de la peau : il faut chercher la cause qui la retient. J'ai reconnu que I'obstacle est du a la presence d'une lamelle celluleuse, mince et transparente, dont les projectiles se coiffent,par leur action d^refoulement a la fin deleur course. 11 suffit d'ouvrir ce petit sac, et le plomb en sort aisement. » Les plaies par armes a feu, etant essentiellement contuses, determinent une forte reaction inflammatoire qui reclame souvent une medication ener- gique. En ce cas le froid, la glace que j'ai fait entrer dans le traitement des lesions traumatiques, est a mon avis le meilleur agent therapeutique. J'ai, dans de precedentes communications, fait connaitre le moyen de I'appli- quer et les resultats qu'on en obtient. » Avant la guerre de Crimee, c'etait un principe generalement accepte, qu'une fracture dii femur, determinee par un coup de feu, necessite I'ain- putation. II y a Hen de penser que, grace a mes nouveaux appareils a frac- tures, dont j'ai deja entretenu I'Academie des Sciences, on pent en appeler de cette sentence trop absolue. Ces appareils ont I'avantage de conserver an membresa conformation normale sans le comprimer, de maintenir la frac- ture dans rimmobibte la plus parfaite par la permanence de I'extension, de lacontre-extension et de la coaptation, operees a I'aide des liens elastiques qui remplacent parfaitement Taction contractile des doigts. En Crimee, a Constantinople, dans les grands services de nos plus habiles medecins, lieaucoup de fractures du femur, determinees par des projectiles, ont ete sauvees par I'emploi de ces appareils. On avait d'abord soin d'extraire les esquiUes detachees, dont la presence dans les chairs aurait entretenu une (jo, ) suppuration interminable et souvent mortelle. Apres cette extraction, on donnait a la plaieune position decli\e pour faciliter I'ecoulement du pus, et on laissait la nature agir librement, sans contrainte. » T.es amputations de la cuisse sont d'autant plus graves, qu'elles se rap- prochent davantage du tronc. Jusqu'a present la desarticulation coxo- femorale n'a reussi qu'a la condition d'etre pratiquee quelque temps apres la blessure recue. Cette remarque est fort importante, car il s'ensuit qu'on peut, qu'on doit meme, a mon avis, tenter d'abord la conservation du membre. L'extremite superieure du femur etant presque uniquement for- mee d'un tissu spongieux, la balle trouve moins de resistance et fait moins de degats. On peut done appliquer la un appareil a fracrure; si Ton echoue, il est toujours temps de recourir a I'amputation, puisque dans ce cas, con- trairement au precepte general , I'amputation consecutive est preferable a I'amputalion immediate. » Pour les membres superieurs, on peut eviter tres-souvent I'amputation et les conserver, non-seulement par les ablations d'esquilles, mais encore par les resections, procede operatoire qui donne les plus admirables resul- tats. Ces resections, je les avais souvent pratiquees sur les champs de ba- taille, ou conseillees ou expUquees dans des livres, ou dans I'enseignement oral. C'est avec une vive satisfaction que j'ai vu les chirurgiens de Crimee, devenus sobres d'amputations, faire des resections toutes les fois qu'ils pou- vaient, au lieu d'emporter le bras en entier. Le vrai triomphe de h resection, c'est quand on la pratique sur la tete de I'humerus. Un officier superieur, M. Berthier, qui a subi cette operation d'apres mon procede operatoire, est aujourd'hui colonel du 86^ regiment, et se sert fort bien de son bras opere. Un sergent-major, M, Plombin, a qui j'ai fait, il y a vingt-trois ans, la meme operation en Algerie, est actuellement colonel du i"^ regiment. Les resections ont I'avantage non-seulement de sauver le membre, mais d'etre suivies de guerisons plus certaines. II faut conserver le plus scrupuleuse- ment possible le perioste ; M. Flourens a demontre que cette membrane qui secrete le tissu osseux le regenere si elle est reslee en place. » On ne peut pratiquer aussi souvent les resections sur les memljres inferieurs, surtout en temps de guerre, ou les blesses sont exposes a des ti-ansports longs et penibles. Organe de support, le membi-e inferieur a plus besoin de solidite que le bras. » ( 102 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Siir la fermentation alcooUqiie ; par M. Berthelot. (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Balard.) (f On a reuni dans un groupe commun et designe sous le nom generique de meres tons les corps susceptibles d'eprouver la fermentation alcoolique. Le Sucre de canne est le type de ce groupe dont il constitue le terme le plus anciennement connu; aupres de lui sont venus se classer le sucre de raisin ou glucose, le sucre de canne interverti par les acides, le sucre de la it qui ne devient fermentescible qu'apres avoir subi cette meme action des acides. enfin, tout recemment, le melitose. » Tons ces corps, soumis a Faction de la leviire de biere, sont aptes a produire de I'alcool et de I'acide carbonique ; dans d'autres conditions, ils fermentent avec generation d'acide lactique et d'acide butyrique. Toussont neutres et representes dans leur composition par du carbone et de I'eau; tous enfin jouissent de certaines proprietes generales, telles que celle de s'unir aux bases energiques, de se detruire avec une grande facilite sous I'in- fluence de la chaleur et sous I'influence des reactifs. » Dans le cours de mes recherches sur la synthese des corps gras neutres, j'ai ete conduit a rapprocher des sucres proprenient dits un grand nombre d'autres substances qu'en eloignait jusqu'ici I'absence de fermentation au contact de la levure. La glycerine, la mannite, la dulcine, etc., etlessucres eux-memes jouissent en effet de proprietes communes d'une extreme impor- tance : ces corps s'unissent aux acides et forment des combinaisons neutres analogues aux corps gras par tous leurs caracteres : ce sont de veritables alcools polyatomiques. Neutres comma les sucres veritables, douees d'un gout, d'une solubilite semblables, la glycerine, la mannite, etc., s'unissent de meme que les sucres avec les bases puissantes et sont transformees d'une nianiere analogue par les agents chimiques; elles ont d'ailleurs a pen pres la meme composition centesimale que les sucres proprement dits et se repre- sentent par des formules .du meme ordre, dont le carbone est un multiple de 6. Seulement, tandisque les sucres renferment I'bydrogene et I'oxygene dans les proportions convenables pour former de Feau, la glycerine, la mannite, etc., contiennentun exces d'hydrogene, difference qui correspond a une plus grande stabilite. » Ces analogies m'ont conduit a chercher s'il ne serait pas possible de faire eprouver a la glycerine, a la mannite, etc., les memes pbenomenes de fermentation que manifestent les sucres proprement dits, et principaleraent de provoquer dans tous ces corps la fermentation alcoolique. (7o3) )) J'ai en effet reussi a faire fermenter directement la glycerine, la man- nite, ladulcine, la sorbine, avec production d'alcool et d'acide carbonique. Seulement cette fermentation s'accompagne en general d'un degagcment d'hydrogene, ce qui est une consequence de la composition des corps fer- mentescibles. J'ai egalement provoque la fermentation lactique (i) et la fer- mentation butyrique de plusieurs de ces memes substances. » Si le resultat de ces experiences est analogue a la fermentation alcoo- lique des sucres, les conditions en sont assez differentes, soit au point do vue du temps fort long qu'elles exigent, soit au point de vue des agents em- ployes pour les produire (carbonate de chaux et caseine). D'ailleurs, dans ces conditions, la formation de I'alcool n'est jamais precedee par la transfor- mation prealable de la mannite, de la glycerine, etc., en sucre proprement dit. En poursiiivant ces observations, j'ai ete conduit a chercher si ces memes conditions, tres-distinctes de I'emploi de la levure, pourraient pro- voquer egalement la fermentation alcoolique des sucres proprement dits, celle du sucre de lait, celle enfin de diverses substances transformables en Sucre sous I'influence des acides, telles que la gomme et I'amidon. Dans ces circonstances, la fermentation alcoolique des trois derniers corps n'est pas precedee par leur metamorphose en sucre proprement dit. Cette fermenta- tion paralt done directe, aussi bien que celle dela mannite et de la glycerine. » En exposant les resultats de ces observations, j'en discuterai les condi- tions multiples, et je chercherai, autant que possible, a analyser le role des diverses substances dont la presence est indispensable a Taccomplissement des phenomenes. Ces experiences reclament le concours d'une temperature inferieure a 5o degres; elles exigent pour s'accomplir plusieurs semaines ou meme plusieurs mois; elles ne donnent pas seulement naissance ii de I'al- cool, mais aussi a plusieurs autres substances formees simultanenient. 11 est d'ailleurs necessaire de faire intervenir I'eau, milieu commun de toute fermen- tation, le carbonate de chaux et une matiere azotee de nature animale ou analo- gue. Sans carbonate de chaux, la mannite, la glycerine, etc., ne peuvent, d.n is les circonstances ordinaires, donner lieu a la formation alcoolique. Si ! on opereavec les sucres proprement dits, la presence du carbonate de eliau\ n'est plus indispensable ; toutefois, ellc exerce encore une influence niai(ju«c sur les phenomenes, et augmente la proportion de Talcooi forme. Dans ( .- experiences, le carbonate de chaux parait aiiir en maintenant la iKpicui neutre par la saturation des acides ptcxhntset en dirigeant dans un sens de- (i) Voir Fremy, Comptes rcndiis , tome IX, page iG6. ( 7o4 ) fermine la decomposition da corps azote qui provoque la fermentation ; j'ai pu d'ailleurs, en operant avec le glucose, remplacer le carbonate de chaiix par un grand nombre d'autres corps propres a remplir la meme fonction neutralisante, tels que les carbonates terreux, divers carbonates et oxydes metalliques, tels enfin que des metaux memes, le fer et le zinc. La plupart de ces essais ont ete reproduits en meme temps d'une maniere comparative avec la levure de biere. » L'etude du corps necessaire pour provoquer ces metamorphoses, cellc du ferment, a particulierement fixe mon attention. Ce ferment etait, en ge- neral, forme par de la caseine; mais toute matiere azotee denature ana- logue est apte a exercer la meme influence. Les experiences tres-variees que j'ai faites sur ce point confirment d'ailleurs et etcndent les recherches deja anciennes de M. Colin (i) sur le role de ces corps dans la fermentation al- coolique du siicre. Aucune substance azotee, en dehors de la categoric pre- cedente, n'a provoque les memes phenomenes. » L'influence des matieres azotees tient a leur composition et non a leiir forme; car on opere les memes changemcnts avec les substances les plus diverses, et notamment avec la gelatine, compose artificiel denue de toute structure proprement dite. Le developpement d'etres organises pa.rticuliers n'est d'ailleurs nullement necessaire; on pent I'eviter en operant a rabridii contact de I'air : la fermentation n'en estni entravee, ni meme ralentie. Des lors, dans ces experiences, la cause de la fermentation parait resider dans la nature chimique des corps propres a jouer le role de ferments, et dans les changements successifs qu'eprouve leur composition. Ces changements sent encore peu connus; mais ilsont attestes par un phenomene caracteristiquc et que ne presente pas Taction de la levure de biere sur le sucre. En meme temps que la mannite se detruit, la matiere azotee se decompose sans poiir- rir, et perd, sous forme gazeuse, presque tout I'azote qui entre dans sa con- stitution. Ainsile corps sucre et le corps azote se decomposent en meme temps, en exercant I'un sur I'autre une influence reciproque. » Quelle est la nature intime de ce double phenomene et sa relation avec les actions de contact (2) auxquelles ressemble tant celle de la levure de biere sur le suci-e, c'est ce que nous ignorons encore presque complete- (i) Thenard, Traite de Chimie , tome V, paye 63 (i 836). — Colin, Annales dr PA" f de Chimie ; 7.- serie , tome XXVIII , page 1 28 , ct tome XXX , page 4^. Thenard, loco i Mitscherlich , Annales de Chit. ( 7o5 ) ment. Seulement on est conduit a penser que Taction des matieres azotees et celle de la levure de biere elle-meme dependent, non de leur structure organisee, mais de leur nature chimique, de meme que Taction de I'einul- sine sur Tamygdaline, de la diastase sur Tamidon, du sue pancreatique sur ies corps gras neutres; de meme que Taction de la glycerine sur Tacide oxalique, de Tacide sulfurique et des corps electronegatifs sur le sucie dv canne (inversion), sur Talcool (etherification) et sur Tessence de terc-ben- thine (modification isomerique). L'action de la diastase, de Tetiuilsine, du sue pancreatique a pu etre eclaircie jusqu'a un certain point, parce que et>s substances agissent a Tetat de dissolution; la levure ne se prete pas a ce genre de controle. Mais Tefficacite analogue, quoique moins prononcee, (jue possedent Ies matieres azotees d'origine animale, meme en Tabsence de toute structure organique speciale et de toutc formation d'etres vivanls, t(>nd a assimiler la fermentation alcooliquc aux diverses fermentations pro- voquees par Temulsine, par la diastase et par le sue pancreatique. » Je vais exposer successivement Ies experiences que j'ai faites avec la mannite, la dulcine, la glycerine, la sorbinc, le sucre de canne, le glu- cose, le sucre de lait, la gomme, Tamidon, enfin avec Ies diverses matiert^s » D'apres Tensemble des faits que je viens d'exposer, la glycerine, la mannite, la dulcine, la sorbine, le sucre de lait, le sucre de canne et le glucose appartiennent a une meme categoric generate de composes orga- niques, caracterises non-seulement par une composition, par des quali- tes physiques et par des. fonctions chimiques analogues, mais aussi par la proprietesingulierede se decomposer spontanenient sous T influence des ferments azotes, en donnant naissance a Talcool et aux acides lactique, acetique, butyrique. Cette aptitude a fermenter, tout a fait prononcee dans le glucose, deja moins evidente dans le sucre de canne, moins encore dans le Sucre de lait et dans la sorbine, devient de plus en plus difficile a inettrc en jeu dans Ies matieres qui renferment un exces d'liydrogene, U'lles l)roprement dits. i' Si Ton considere que ces corps analogues se Iroiiveut en .ilioiidaute. libresou combines, dans Ies tissus des veg^taux, qu'ils se ratlaclieut diree- tement aux principes insolubles qui en forment la trame, ( nfin que la j>lu- ( lo6 ) part des phenomenes de la physiologie botanique semblent roiiler siir leiirs transformations, il sera facile de comprendre quel interet s'attache a I'e- tude de leiirs reactions. Les metamorphoses qu'ils eprouvent par voie de fermentation offrent un interet tout particulier, en raison de la ressemblance qui existe entre ces phenomenes si differents des affinites ordinaires, et les phenomenes vitaux proprement dits. Etudier les fermentations, les diriger a volonte vers I'accomplissement de transformations chimiques definies, c'est mettre en ceu\ re des mecanismes analogues a ceux qui president aux metamorphoses de la matiere dans les etres vivants. » MEMOIRES PRESENTES. L' Academic a recu divers Memoires adresses pour des concours, et par- venus depuis la derniere seance, mais avant le i" mai, jour de la cloture; ce sont : 1°. Pour le concours du prix de Sciences mathematiques, question con- cernant I'equilibre d'un corps solide elastique, un Memoire qui a ete inscrit sous le n° a ; ^°. Pour le concours Montyon, prix de Medecine et de Chirurgie : De M. Se»imola, de Naples, les conclusions d'un travail sur rinfluence du sol et des eaux potables dans I'etiologie du goitre ; De M. F. Hatin : « Application du forceps avA; introduction d'une seule main » (avec indication des parties considerees par I'auteur comme neuves); De M. LoisEAu : « Precede simple et facile pour penetrer dans les voies De M. Debeney : « Methode rationnelle de traitement pour la cure radi- cale et definitive des retrecissements de I'uretre » ; De MM. BouRGuiGNON etDELAFOND, un Traite d'entomologie et de patho- logie de la gale des principaux animaux domestiques (ce travail avait ete presente dans la seance du 3o mars, et c'egt par suite dun malentendu qu il n'a pas ete mentionne dans le Compte rendu imprime de cette seance); 3°. Pour le concours du prix de Physiologic experimentale : De M. Ore, Vindication des parties qu'il considere comme neuves dans (707) un travail concernant I'influence de 1' obliteration de la veine porte sur la secretion de la bile et sur la fonction glycogenique du foie ; 4*^. Une piece destinee an concours pour le prLx du legs Breant. Un Memoire de M. Jacquez, sur les causes et le traitement preservatif du cholera epidemique, est renvoye a I'examen de la Section de Medecine et de Chirurgie constituee en Commission speciale. HI. Tabdy de Montravel adresse une Annexe a son Memoire sur la decou- verte des bouches de I'Amazone. (Commissaires precedemment nommes : MM. Duperrey, Daussy, Du Petit- Thouars.) ZOOLOGIE. — Notice sur la classification rnidti-seriale des Carnivores, specialc- meiit des Felid^s^ et sur les etudes de zoologie (jenerale (jui s'j ratlaclienl ; parM. N. Severtzon, de Woroneje, provinces russes sur le Don. (Com- munique par M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire.) (Commissaires, MM. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Valenciennes, de Quatrefogcs.) « En etudiant la distribution geographique des animaux, on n'estpas longtemps sans remarquer qu'il y a des series locales de formes, genres et especes, qui se reproduisent dans la classification multi-seriale, telle qu'on I'a maintenant adoptee d'apres les principes enonces par M. Is. Geoffroy- Saint-IIilaire ; en d'autres termes, des series de formes correspondantes. Ainsi les Primates de I'ancien et du nouveau continent ; la serie des Didelphes, comparee a celle des Monodelphes; parmi les Oiseaux, les genres Vautour et Neophron d'une part, Sarcoramphe et Catharte de I'autre ; pour les Rep- tiles, les Boas et les Pythons, etc. Dans tons ces cas, nous vovons souventle meme resuUat, quant a la classification, obtenu j)ar deux voics diffi'iTfitf s : en etudiant uniquement I'organisation, ou uiiiquement la (Ijstrii)iitioii i,'ro- graphique de quelques genres, families, ou memes ordres d'aniniaux. C est evidemtnent une consequence dela loi zoologiqne la plus manifesfe, la plus il vit. Mais en meme temps nous voyons que chaque animal pent, dans ccr- tames limites, vivre dans des conditions exterieurcs diffen-iitcs, et s y ac- climater ; par consequent, et c'est ce que Tobservation confirme, ces coin- cidences de classification organique pour ainsi dire, et de classification geo- graphique ne sont pas toujours aussi frappantes que dans les exemples plus ( 7oS) haiit cites; et meme, on pent dire plus, ces exemples sont des exceptions. » II est impossible que de pareilles coincidences soient accidentelles. Elles doivent elre necessairement I'expression la plus simple, la plus com- plete d'une loi generale. II doit y avoir toujours, pour tons les animaux, des rapports determines entre les affinites ou differences d'organisation, et la distribution geographique ; tellement que la zoologie geographique doit devenir, pour la zoologie systemalique, nn moyeii de controle applicable a tous les cas, pour verifier si la classification s'accorde ou non avec la » Tel est le but que je poursuis actuellementdans mes etudes. La methode a suivre etait indiquee par cette classification parallelique dont la nature, je viens de le rappeler, nous offre tant d'indices. Prenons par exemple les Mammiferes, que j'ai plus specialement etudies sous ce rapport. » 11 est inutile d'insister comment d'abord on avait trouve piusienrs se- ries d'ordre; comment on trouva ensuite la classification parallelique des Primates; comment on reconnut ensuite que les Insectivores et les Rongeurs formaient aussi deux series paralleles, c'est-a-dire deux series de formes cor- respondantes; ce qui motiva la separation des Insectivores en ordre distinct, au lieu d'en faire comme Cuvier un simple sous-ordre des Carnassiers. Ces derniers furent done rayes du systeme et remplaces par les deux ordres par- faitement naturels des JnseclivoreSj disco-placentaires, a incisives variables, a canines tres-petites, a clavicules completes, et des Carnivores^ zono-placen- taires, a incisives uniformes, a canines tres-grandes, a clavicules riidimen- taires.— Ce sont les Carnivores que j'ai plus specialement etudies, dans les recherches dont j'ai I'honneur de pre.senter ici un expose tres-sommaire, pour etablir la concordance de leur distribution geographique avec leur classifica- tion naturelle, et la distribution geographique des Mammiferes des autres » Ici encore M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire me donnait un point de depart, en etablissant le parallelisme des deux families des Mustelides et des Viverri- des qui, au point de vue zoologique, comme au point de vue geographique, se remplacent, par consequent, s'excluent mutuellement, sauf quelques le- gers empietements mutuels sur les confins de leurs aires de dispersion. » Mais, pour arriver a ce resultat, il fallait demembrer les Mustelides, dont une seule tribu, celle des Musteliens (Martes, Putois, Belettes, Vison, Glouton), correspond ainsi pour ses caracteres aux Viverrides, et les exclut ijeographiquement (sauf la zone fort etroite ou les limites polaires des / '- verra rencontrent les Umites tropicales des Mustela, ce qui ne constitue ( 7^9 ) pas meme une exception a la regie); cette tribii fut elevee an rang de la- mille dans Fouvrage encore inedit (i) dont j 'expose ici le sujet. La famille des Viverrides a ete conservee telle qii'elle est caracterisee dans I'ouvrage de M. Wagner, avec tons les genres qu'il y inscrit. » A ces deux families, les plus inferieures de I'ordre, quant a la taille et la force, viennent se rattacher toutes les autres; seulement ces families ne forment plus des series paralleles, mais des series convergentes et diver- gentes, par rapport aux quatre families types de I'ordre, qu'on pent dispo- ser (toujours d'apres M. Is Geoffroy-Saint-Hilaire) comme qnatre points car- dinaux : Ursides. Mustelides. Viverrides. Felides. Restent en dehors, d'apres les classifications les plus generalement admises, les Canides et les Hyenides; en outre, d'apres M. Geoffroy-Saint-Hilaire, les Polides, dont I'espece unique aurait, par ses caracteres , la valeur d 'un sous- ordre. Je I'admets comme simple famille, et je demembre de plus les Lrsides et les Mustelides. A ces derniers se rattachent ; » 1°. l^s Mephitides {Meles ,Mxdaus, Helictis, Mephitis), famille distincte selon moi, classee tantot avec les Ours, tantot avec les Mustelides; parmi les Subursi, petits Ours, par M. de Blainville, jadis meme partages entre les Ours (Blaireau)et les Viverra (Moufette). Caracterisee par la foriiiule den- taire des Mustek : tuberculeuses -; mais ces tuberculeuses, [)Our leur grand volume et leur couronne plate, sont des tuberculeuses d'Ours et non de Marte, la carnassiere meme est presque tuberculeuse ; et puis ce sont des animaux plantigrades et fouisseurs, avec des craiies nullement mustelins. Cette famille forme la transition des Mustelides aux Ursides. - a^'. Les Ratelides (Mellivores, Wagn.), animaux plantigrades, a for- mule dentaire a peu pres des Chats /tuberculeuses ^); mais les carnassieres a lobes mousses, peu coupants. Deux genres : les Ratels, fouisseurs, se rat- tachent aux Blaireaux de I'ancien continent; les Galictis, assez semblables aux Martes pour I'apparence, grimpeurs, de I'Amerique du Sud. La famille precedente se rattache directement aux Martes par les genres Mephitis e« (i) Recherches sur la classification naturelle ct ses rapports avec la distribution geogra- phique des Carnivores, specialement des Felides. ( 7>o ) niiabdugale ^Mustelide). Celle-ci est collaterale aux Musrelides, se plarant entre les Blaireaux et les Chats. " S**. Les Liitrides forineiit lui passage des Maries aiix Phoques, par les genres Lutra, Jonyx, Pleruza, Enhydris fonnant une serie continue. La distinction des molaires en fausses molaires, carnassiere et tuberciiieuses (7) '^^^^^^^ ^^ P^"s 6" pliis dans cette serie; tontes les molaires sont a tii- Lercules saillants, mais arrondis, mamelonnes, non triturants, comme chez les Ours et les Blaireaux, ni coupants, couime chez les Chats, mais ecrasant la nourriture et en cassant les parties dures (nourriture composee depois- sons, crustaces, coquillages). Le crane, les yeux, les oreilles, les narines, les pieds (toujours palnies), la forme deprimee du corps, les rapprochent de plus en plus des Phoques, dans I'ordre indique des genres. Reraarqiions qu'a I'exemple de plnsieurs zoologues allemands et anglais, en dernier lieu do M. Giebel, je separe les Phoques des Carnivores, et les range avec les Morses dans un ordre a part, les Pinnipedes, ordre formant transition des Carni- vores terrestres aux Cetaces herbivores. » Ces trois families, que je detache des Mustelides, forment trois series convergentes vers ceux-ci, et divergentes entre elles. » Quant aux Ursides, j'adopte d'abord la famille des Polides, separee des Onrs par M. Is. Geoffroy Sain t-Hil aire, et je crois qu'il est superflu de de- nmntrer apres hii la necessite de cette separation. Cette famille, composee dune seuleespece, ne se rattache pas aux Ours, mais se place naturellement cntrele V.ev\Xu\oi\^ { J rcticlis, Temm. ; Iciides, Valenc), etles Quadrumanes. " Apres cela, restent encore cinq genres assez disparates, sauf pour le nombre des molaires, la presence du coecum et la marche plantigrade. Qnatre de ces genres peuvent etre reunis en une famille, qu'on peut nom- mer Subiirsides (d'apres les Subursi de M. de Biainville, dont ces animaux faisaient partie) on Procjonides (d'apres les genres les plus nombreux). Cette famille se divise en deux tribus, formant deux series geographiques : les Procyoniens, americains [Procjon et Nasua), et les lctidiens(/c^«V/es et Aih- nis), indiens. La premiere tribu a huit especes, la seconde deux ; toutes deux forment deux series paralleles, reliant les vrais Ursides aux Viverrides, avec I'habitus de ces derniers, dont ils ne different que par la presence du coecum et les tubercules plus mousses de leurs molaires (variables chez les Viverrides). Quant au nombre des molaires, il est le meme chez les Ours, les Ivmkajan, les Procyonides et les Viverrides : tuberculeuses -• » Les Ursides se trouvent ainsi reduits aux grandes especes formant !«' ( 7" ) genre Ursus, qii'oii pent diviser en trois genres, aydnt blanc ( TImlantos, Gray), I'Oiirs brim d'Europe ( Unus [Helarctos). Ces trois genres, bien caracterises, soiit en divisions geographiques, le premier pour les glaces polaii pour les zones teraperees et torrides. Chaque genre, conn tinetits, y est represente par des especes differentes, saiil fait le tour du pole. Cette distribution geograpbiqiie, ti cependant bien differente, on le voit, de celle des Proc yoi bien plus la difference des deux conlinents. ,od.n( par le gein-e Nrclereittcs/W'mm.; les Paradoxures se rattachent aux Icti- diens, au genre Iciides; les genres Galidicti^, Galidia, CyiKxjfde for-ment une serie correspondante et parallele a celle des Mustelides, telle que nous avons restreint cette famille; les genres Rliyzcena et Crossairhus enfin soiit des representants des Coatis dans I'ancien continent. ). Dans les deux Ameriques, P unique representant des Yiveindes est la Bassaris aslula, du Mexique, animal se rapprocbant des Genettes. Mais en revanche, des animauxd'Amerique, d'autres families, se rapprochent du type des series geographic pi ies. LesCani, Pycalr t><'<^ ^^ Jz'uv, m,„ieUsiis et etic t les li nutes . ;|e cette Note, rrsu.no.. IS la signihca ?jevie nsder appeln-.SMiOUSUDUsa rretousalad famill es. no lisxoyoiis: ( v^ ) Que chacune a son mode particulier de distribution geographique ; a'*. Les Viverrides et les Mustelides, series paralleles, s'excluent completement, si on considere leur distribution geographic » 3^ Les Ursides et lesFelides, extremes de I'ordre quant a leur carnivo- rite, se trouvent presque partout ensemble, et sont egalement cosmopolites fsauf I'Australie ou il n'y a pas de carnivores monodelphes) ; les Caiiides, les Lutrides, sont aussi cosmopolites ; les autres families out une distribu- tion geographique plus restreinte, et, en apparence, plus irreguliere, mais en apparence seulement. Ne formant pas de series paralleles, elles n'ont pas de rapports necessaires entre elles, si on les prend deux a deux ; mais cha- cune se fractionne en series paralleles, regulierement distribuees sur le globe. Mais, si nous nous en tenons aux families genres, i ne trouvons encore que des a peu pres. Nous voyons biei] ports entre la classification naturelle et la distribution geographique des animaux : mais il y a non-seulement des families, il y a des genres cosmopo- lites, qui ne peuvent se ranger en une serie geographique : ainsi le genre Mustela. Pour resoudre cette difficulte, voyons si les especes de ces genres peuvent se ranger en une serie lineaire quelconque. » J'ai soumis beaucoup de genres a cette etude; le resultat a toujoursete negatif. Ces genres etaient formes des membres correspondants de plusieurs series lineaires, dont chacune se continuait a travers plusieurs genres voi- sins ; pour donner une idee de cette classification des especes et de ses rap- ports avec leur distribution geographique, j'ai etudie et decrit plus specia- lement la famille des Felides, qui, au premier abord, parait a la foisla plus rebelle a la classification multi-seriale (si on la prend en bloc et qu'on essaye d'en faire une des series lineaires de I'ordre des Carnivores) et utie des plus irregulierement distribuees. Je trouvai que cette famille se coui- posait de plusieurs series d'especes, dont chacune comprenait des especes de plusieurs genres naturels; seulement, en admettant les especes telles que je les trouvais determinees dans les ouvrages zoologiques, je ne pou- vais accorder leur classification avec leur distribution geographique. Cela m'amena a verifier la determination des especes, en comparant un tres grand nombre d'individus de chacune, dans les differentes menageries et collections de I'Europe. » L auteur donne ensuite la division geographique des especes de Felide.^ par regions, et leur division zoologique par genres et par especes. Les genre> qui doivent etre admis, sont, suivant lui, au nombre de cinq : Tigris, Is- ( 7'3 ) ■ Geoff, -S.-H.; Panthera (division nouvelle); CjnailuruSj Wagl. [Guepardus, DuvERN.): une espece seulement; Ljnclius, Gray, etFelis (les Chats). Dans une autre partie de cette Notice, et dans I'ouvrage etendu dont elle est le resume, I'auteur traite aussi des Ursides, soit vivants, soit fossiles, et particulierement des diverses especes ou races qui se rattachent a VLrsus arctos. II se sert de cet exemple pour expliquer et justifier ses vues ^cne- rales siir ce qu'il appelle \e fractionnement de I'espece. » ANATOMIE COMPAREE VEGETALE. — De I'anatomie des Monotropees dans ses rapports avec la classification de ces veg^taux; parM. Chatix. (Extrait par (Commissaires, MM. Brongniart, Moquin-Tandon, Payer.) « Bien que les Monotropees ne soient qu'un ordre peu important quant au nombre des especes, leur anatomie offre un interet reel, tant au point de vue de I'anatomie generale, de I'organographie etde la physiologic, qua celui de la methode naturelle. Mais, afin de bien marquer I'une des direc- tions qu'il importe le plus d'impriraer a I'anatomie comparee des vegetaux, je negligerai, aujourd'hui encore, tout ce qui ne se rapporte pas a la clas- sification. Grace a I'extreme obligeance d'un savant botaniste americain (M. Asa Gray), qui a mis avec empressement a ma disposition des ma- teriaux pour Tetude du Schweinitzia et du Sarcodes, curieux genres de la Caroline et de la Californie dont les exemplaires manquaient encore aux collections de I'Europe, j'ai pu examiner la totalite des genres et ues es- peces de I'ordre. » Les caracteres anatomiques des Monotropees peuvent etre indiques comme il suit. La base rhizomateuse de la tige a des faisceaux separes par de larges communications medullaires qu'occupe parfois un tissu prosen- chymateux; ses vaisseaux, toujours reunis par paquefs et presses entre eux, peuvent ccmprendre quelques trachees, d'ailleurs peu deroulables. La fige proprement dite est encore habituellement pourviie de coinniiiiiiraHnns medullaires, a presque toujours de vraies trachees grouj>ees ,t\ec le rfM< des vaisseaux, et manque, comme le rhizome, de systeme fii)ro-((n tual Les Cuscutacees, qui ne sont pas sans avoir quelqiies points de coi lact avec les Monotropees par la coloration generale de la |)lante, par lei fi^e a})hylle ou simplement squammifere, par leur corolie ordinairement g inojx'tale, reguliere, hypogyne et marcescente, par leurs placetitas axiles par leur embryon indivis (?), touchent parallelement a ces plantes par manque decorps fibro-cortical, par les vaisseaux groupesen paquets et par manque de stomates. Mais I'existence habituelle de trachees vraies et ( communications medullaires dans la tige des Monotropees, le parasitisn complet et non hypoge des Cuscutacees et divers aiitres caracteres anat( miques s'ajoutent a d'imporlants caracteres floranx j^our teiur ces dei groupes a une assez grande distance Tun de I'autn . » Les Monotropees forment-elles un ordre disfiiict de celui d<'s Pyr lacees'^C'est I'opinion de Nutlall, de De Candollc it Dnin, .le .1. L.ndle de Don, de M. Ad. Brongniart ; ce n\=st pus celle (rLndlichrr v[ iYuu ass grand nombre de botanistes modernes. Le docteur J. forrey pense qu reste quelque chose a decouvrir pour justifier pleiuement la separatio Or, ce quelque chose est-il apporte par I'anatoinie Me r;iflirtner;iis < considerant que les Pyrolacees out an rhizome des ra\OMs ui(''(liill;tii etroits qui manquent a la tige, des vaisseaux isoles les uii> d( -^ .niti( > no,, ,,risma.i,iues. b,.a„c„„|, .I. tnu h.^s l,,,-,, cl,-.ro„l:,l,l,.s. ,los .,o,„., ■K„„b,v„x W „,.,li„ai,..„„.„t „„ s,.ul ,K„,„H lil„.o-v,,s,ul.,n. .„x 1,m„1I,. f. npliflti, c osl flcr,iieic espece f7>6) dune couche ligiieuse, qui tient il est vrai de celle des Ppola^ les rayons medullaires et les vaisseaux (pour le plus grand nombre du moins) groupes par paquets des plantes de son ordre. « Les genres des Monotropees ne se distinguent pas moins les uns des autres par leur anatomieque par leurs caracteres exterieurs. Je viensdedire que le Pterospora a la structure interne de son ordre, malgre sa corolleen grelot comme celle de beaucoup d'Erica^ et son inflorescence franchement indefinie , fort semblable a celle de plusieurs P^rola; ses caracteres essentials sont dans la nature des vaisseaux fibroides de son rhizome et dans le cercle ligneux presque complet de sa tige. Le Monotropaj tres-voisin de XHypo- pitys, ajoute a sa diagnose par la nature interne et I'agencement special des tissus du rhizome, de la tige et des feuilles-ecailles. Analogue a YHypopitjs par son inflorescence, par d'importants details floraux et memepar I'odeur qu'il exhale, le Schweinitzia differe anatomiquement par le manque de vraies trachees, Enfin le Sarcodes, curieux genre forme par M. J. Torrey sur une belle plante decouverte par le colonel Fremont dans les bois des gigantes- ques Sequoia de la Californie, et qui tient a la fois du Pterospora par son inflorescence, de VHypopitrs et surtout du Schweinitzia par sa fleur, est re- marquable entre toutes les Monotropees par la structure de sa tige, qui, tout en conservant les caracteres essentiels de la famille, rappelle les Cya- thea et d'autres Fougeres par la disposition singuliere qu'affectent les ele- ments fibro-vasculaires de sa tige. .» Ici encore I'histoire des especes elles-memes est eclairee par Tanalo- mie. Ainsi celle- ci n'avoue pas le Monotropa Morisoniana, admis depuis Michaux par la plupart des auteurs comme distinct du M. uniflora, dont il ne serait, suivant J. Torrey, qu'une forme a fleur redressee, tandis qu' elle met hors de toute contestation VHypopilys lanuginosa^ dans lequel des bota- nistes avaient cru remarquer une simple variete de VH. muUiflora. » CRISTALLOGRAPHIE. — Production de saphirs blancs en cristaux limpides isoies, aufeu de forge dans des creusets ordinaires ; par HI. A. Gaudin. ( Extrait par I'auteur. ) ( Gommissaires, MM. Becquerel, de Senarmont, Delafosse.) « II y a plus de vingt ans deja, j'ai obtenu des rubis artificiels en fondant, au chalumeau oxy-hydrogene, I'alun ammoniacal avec addition de 5 milhe- mes de chromate potassique jaune. Ces rubis etaient identiques aux rubis ( VI) natiirels sous le rapport de la composition chiniique, de la durete et de la couleiir; mais ils manquaient de limpidite, en raison d'une cristallisation partielle que je n'ai encore pu eviter pour les gros globules. » A cette epoque, j'obtins aussi une geode decorindon en cristaux discer- nables a I'oeil nu el donnant le clivage sextuple particulier a ce mineral ; ellf avait ete produite en fondant, avec un chalumeau en platine, dans un creuseten noir de fnmee, un fragment d'alun potassique. Le chalumeau qui surplombait le creuset avait fondu pendant I'operatiou, si bion fjuc plusieurs globules de platine se trouvaienl implantes daus les cristaux de la geode; avant le refroidissement, le globule etait limpide, mais, en cristallisant, il etait devenu creux et legerement laitcux. » 5oo grammes du meme aluu, que j'avais remis a Brongniart pour les calciner dans le four a porcelaine de Sevres, s'etaient transformes, au grand etormement de ce celebre mineralogiste, en une masse pesante a particules brillantes, qui elait un veritable corindon compacte arrificiel. » Quand, dix ans plus tard, Ebelmen fit emploi de I'acide borique, il n'lgnorait pas le role qu'avait joue la potasse dans la formation du corin- don de Brongniart, son predecesseur ; mais la serie de cristaux significatifs, qu il sul faire par ce moyen, a constitue un travail hors ligne que j'ai ad- mire autant que personne : si bien que je n'ai eleve aucuue reclamation quand, dans I'historique de ses recherches, j'ai reconnu que les miennes avaient ete completement omises, et si j'en parle aujourd'hui, c'est pour monlrer que mes resultats nouveaux ont encore un ( » En effet, je voulais obtenir non des concretions, comme Ebelmen, en evaporant comp/efemenf le dissolvant, mais bien des cristaux isolesen evapo- rant partiellement le dissolvant ou en provoquant un refroidissement lent, propre a accroitre des cristaux suspendus dans un liquide pateux. r> C'est a la realisation de ces deux conditions qu'est du sans doute le premier succes que j'ai I'honneur de soumettre au jugement de 1 A- cademie. " Pour produire des cristaux limpides d'alumiue, j'introduis dans ini creuset ordinaire, brasque avec du noir de fumee, parties egales d'alun et de sulfate potassique, |)realablement calcines et reduits en poudre, et je soumets le creuset pendant uii quart d'hcure a un violent feu de forg*'. En cassant le creuset, on troiive dans le creux de la brasque une coiicretif)!! heriss<<' de points brillants, coni})osr(' y Les cristaux sont d'autant plus gros que Ton agit sur de plus grandes masses, et, par consequent, avec une duree de calcination plus longue ; ceux que j'ai obtenus avec mon petit fourneau a vent atteignent i millimetre de cote avec une epaisseur de | de millimetre. » Leur durete est excessive, car M. Gindreaux, notre habile pierriste, m'a assure qu'il les trouvait plus durs qjie les rubis naturels qui lui servent pour ses trous a pivots propres pour I'horlogerie. II a employe vingt minu- tes a en percer un avec un foret d'un dixieme de millimetre de diametre qui executait i oo tours par seconde ; par consequent il a fallu 1 20,000 tours du foret pour traverser le saphir. » La limpidite de ces cristaux est extreme; avec un microscope d'Ober- haeuser et Hartnack de 3oo diametres les bases de rhomboedres montrent des triangles equilateraux formes par des lignes dune purete exquise. et dans un de ces triangles on voit quelquefois 3oo pierres de couleur en tables hexagonales, qui sont separees de la base meme par uue marge tres- pure. » D'apres mes recherches, c'est le sulfure de potassium qui devient un dissolvant de I'alumine, car on obtient les memes cristaux en placant dans la brasque de I'alumine calcinee avec du sulfure de potassium. En conse- quence, les sulfures, les chlorures, les fluorures, les cyanureset, en un mot, les composes binaires, resistant considerablement a la decomposition et a la volatilisation, pourront nous fournir les moyens d'obtenir une foule de cristaux insolubles. II se pent meme qu'on arrive, avec les feux alimentes par I'oxygene, a trouver un dissolvant du carbone capable de donner le dia- mant parfait. Et cela est si vrai, qu'en voulant produire de la silice par ces moyens, j'ai obtenu deja un verre enfume exempt d'alumine et de bore qui raye le rubis. » J'ai obtenu ce corps singulier en placant dans ma brasque du silicate tic potasse avec du sulfure de potassium, a (7-9) PHYSIOLOGIE. — De I' hjpertrophie normale du cceur pendant la grosscsse, et dc son importance patliogeniqiie; par M.. Larcher. (Extrait par I'aiiteur.) (Commissaires, MM. Flourens, Andral, J. Cloqiiet.) « Mon travail se divise en deux parties : la premiere expose la constatation dii fait anatomique, I'hypertrophie normale du ventricule gauche du coeur pendant la gestation et apres la parturition, en meme temps quelle en fait connaitre les consequences physiologiques. )• Le coeur est normalement liypertrophie dans I'espece humaine pen- dant la gestation. » L'epaisseur des parois du ventricule aortique est augmentee d'un quai r au moins, d'un tiers au plus; le ventricule droit et les oreillcttes conserveiit fernie, et se colore d'un rouge plus vif. '^ Aiusi formide, le fait anatomique s'appuie sur plusieurs cenlaincs dobservations, et la resultante physiologique se traduit a I'auscultafion \mv le bruit de souiflet, constamment percu dans cette circonstance, a la region precordiale. n J'appelle I'attention des savants sur i'importante loi des coincidences entre I'hypertrophie du ventricule aortique et celle de I'uterus, sur la pru- faite harmonic qui existe pendant la grossesse entre I'etat plefhorique ou polyemique d'une part, d'une autre I'hypertrophie normale et temporaire du coeur, et enfin la force fonnatrice [nisus Joi'mativus) propre a la fenuiie dans ces memes conditions. On |)eut reniarquer, a cette occasion, que le ventricule gauche hypertrophic api)orte a la fois son contingent d'energie et dans I'organisme createur (la mere) et dans I'organisme cree (le foetus). » Apres avoir constate dans la premiere partie de mon Memoire le fait anatomique, et en avoir fait ressortir les consequences physiologiques, je m'attache, dans la seconde partie, a en demontrer I'importance pathoge- nique. Je vois, dans I'hypertrophie normale du coeur pendant la gestation, une predisposition necessaire aux diverses lesions du centre circulatoiK . alors que, dans certaines conditions, les grossesses sont tro{) niullipli«< s, trop rapprochees. J'attrihue ('galenient a I'etat hypertrophiqiic du ca;iii 1. caractere de persislance de la bronchite chez les femmes enceintes. Je r.ip- porte a la meme cause la gravite et le danger, plus considerables, de la pneumonie pendant la gestation, et, comme consequence, laptitude plus prononcee a I'avortement ou a raccoucheraent premature. C'est egale- ment, selon moi, le coeur normalement hvpertrophie qui provoque oufavo- 94" ( 7>o ) I'ise, dans les menies circonstances, I'epistaxis, rheiiioptysie, la metror- ragie, I'heraorragie cerebrale. » C'est en ponssant le sang arteriel vers le produit de la conception, que le ventricule gauche tient dans une sorte d'arret la tuberculisation pulmo- naire, et cela au profit du nouvel etre cree. C'est, au contraire, au profit de I'oeuvre de destruction qu'agit le coeiir, encore hypertrophic apres I'ae- couchement, alors qu'il vient aggraver les phlegmasies intercurrentes. » ? fonction pen connue du pancreas, la digestion des r M. L. CoRvisART (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Pelouze, Rayer, Bernard.) « Purkinje et Pappenheim ont affirme (iSSg) avoir retire du pancreas un liquide doue, comme le sue gastrique, de la propriete de dissoudre les ahments azotes : jusqu'a present on n'avait point demontre qu'il operat une transformation digestive. » Lesuc pancreatique, en digerant les aliments albuminoides, opere en eux une transformation identique ou analogue a celle que I'estoraac produit. Mais le liquide du pancreas n'agit que sur la partie de I'aliment qui a echappe a la digestion gastrique. La partie de I'aliment transformee par le sue de I'estomac est un produit definitif sur lequel le pancreas n'a plus d'action. » Lorsque les deux liquides digestifs sont separes, ilsexercent leur fonc- tion dans sa plenitude, et doublent ainsi le produit de la digestion. S'ils se rencontrent a I'etat pur, les deux digestions cessent des'exercer; loin que le produit digere soit double, il se reduit a rien. Les deux ferments (pepsme- pancreatine) s'entre-detruisent. Dans I'etat normal, la nature previent ce conflit par trois moyens : i« le pylore, qui separe les deux ferments-, 2^' la digestion gastrique meme, pendant laquelle la pepsine se detruit ; 3Mabile, qui aneantit au passage I'activite de cette derniere. C'est ce conflit qui m'a empeche sans doute de reussir, quand j'ai essaye de la pancreatine contre les troubles de la deuxieme digestion, comme j'administre la pepsine contrt ceux de la premiere. Pendant une periode digestive, il se forme a peu pies autant de pepsine que de pancreatine : si le sue gastrique parait plus abon- dant, c'est qu'il est plus aqueux; si le sue pancreatique parait plus fort, c est qu'il est moins dilue. La bile ne piecipite pas le produit qui a ete digen" par I'estomac, de sorte que la digestion en soit detruite ou a refaire; au con- traire, c'est I'acide de cette derniere quiprecipite la bile elle-meme. En eflet, le precipite ne se forme point ou se detruit dans un milieu alcalinise, 1^ fut-il meme par la bile. » ( 7'^i ) PHYSIOLOGIE COMPAREE. — Dii cerveau des Djtisques, considere dans ses rapports avec la locomotion; par M. E. Faivre. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Milne Edwards.) « Lorsque M. Flourens a pose, par ses memorables decouvertes, les b;i- ses de la physiologie du systeme nerveux, il a ouvert le premier une \oie feconde, non-seulemerit par les resultats tout nouveaiix qu'il a ()l)lemis chez les animaux superieurs, mais aussi par la direction (pi'il a imprinu'e en indiquant d'avance comment on doit etendre les niemes rccherclies jus- qu'aux etres les plus degrades. Inspire par des travaux qui ont ete mu source de lumieres pour tant d'observateurs, nous nous sommes propose d'appliquer les principes qu'ils renferment a divers types d'animaux inver- tebres, en prenant les insectes pour point de depart. De la une suite des- sais dont nous presentons aujourd'hui les premiers resultats. Nous n'igno- rons pas qu'avant nous Treviranus, Burmeister, Duges, Rengger, Dujardni et surtout M. Jersin ont deja cntrepris des recherclies physiologiqucs sur le cerveau des insectes. Mais on pent dire de ces habiles et mgenieux expe- rimentateurs qu'ils n'ont voulu qu'effleurer un sujet qui reste tout entier a approfondir. » Au point de vue de ses fonctions, le cerveau pent etre envisage de deux sensibiliteet de mouvement pour les nerfs qui en partent, soil comme un cen- tre preponderant regissant tons les mouvenients locomoteurs et percevant toutes les sensations. Nous etudierons sculement, dans ce Memoire, le c er- veau des Dy tisques dans ses rapports avec les niouvements generaux. Nous avons repete sur un tres-grand nombre de Dytisques, males et femelles, les experiences suivantes : ablation totale ou partielle du ganglion sus-oeso- phagien; section des pedoncules ; ablation totale ou partielle du ganglion sous-oesophagien . » 1°. Experiences pratiquees sur le cerveau superieur ou (jan(jlion sui-' phagien. —Si ou enleve a un Dytisque, male ou femclle, la totaJife dii -hh- glion sus-oesophagien, I'animal reste, pendant quelques instants, inHuoluh: sans donner les signes d'une bien grande douleur. Bientot il rnardu- ( n s* dirigeant toujours en avanl, mais il le fait beaucoup plus difficdenu iit (ju ,i I'etat normal; il nage plus facilement qu'il ne marche. Entratnc toujoiiis dans la merae direction, il vient heurtersans cesse le meine point du vase on il se trouve. En general, il survit a peine vingt-quatre beurcs a lablation totale du ganglion sus-oesophagien Ainsi, I'ablation de cette partie du cer- (7") veaii n'arrete point la natation ni la locomotion snr le sol, bien quelle affaiblisse tres-notablement la puissance locomotrice. 11 y a plus, si les sections ont ete faites d'une maniere egale, I'animal se dirige toujours en avant. » Voyons maintenant quels sont les resultats de Tablation totale d'un des lobes cerebraux. » Lorsqu'un de ces lobes a ete enleve chez un Dytisque, la marche est affaiblie; maisla natation continue a se faire avec une grande celerite. Soit qu'il marche, soit qu'il nage, I'insecte se dirige toujours, dans les premiers moments, du cote oppose a la lesion, c'est-a-dire du cote du lobe qui est reste intact. On le voit decrire, dans le meme sens, des circonferences sans fin, et revenir dans la meme direction, quelque effort qu'on fasse pour Ten detourner. Prive d'un de ses lobes, le Dytisque a done perdu par cela meme la faculte de se diriger du cote de ce lobe; d'oii Ton peut conclure que chaque lobe preside a la direction du meme cote. » i''. Ablation tolale oupartielle du gamjlion sous-cesophagien. — Si on enlevr entierement le ganglion sous-oesophagien, on obtient des resultats constants et d'une tres-grande nettete. Les Dytisques sont dans une impossibilite com- plete de nager et de marcher. Cette impossibilite ne tient pas a la paralysie du mouvement de I'une ou de I'autre patte, car chaque membre se meat spontanement et se retire si on le pince. On voit meme les pattes ambula- toires s'agiter, comme pour faire avancer I'insecte, et les pattes natatoires frapper I'eau comme pour le faire nager. Cependant I'insecte se deplace d'une maniere accidentelle, il ne marche pas, il ne nage pas. » La puissance qui excite les mouvements et celle qui les coordonne a cesse avec I'ablation du ganglion sous-oesophagien. L'lnsecte s'eleve sur ses pattes, il met en avant une patte natatoire avec une patte ambulatoire, ou meme les pattes natatoires d'un seal cote; et ce desaccord ne produit aucuu resultat. » Toutes nos observations peuvent se ramener aux resultats definitifs qi" suivent : » Les ganglions, sus ou sous-oesophagiens, et les pedoncules qui les lient, representent le cerveau du Dytisque et exercent sur la locomotion une influence incontestable. » La partie superieure du cerveau, placee au-dessus de I'oesophage, est le siege de la volition et de la direction des mouvements. " La partie inferieure, ou sous-oesophagienne, est le siege de la cause ex- citatrjce et de la puissance coordinatrice. » (7^3) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches chimiqiies sw /e cjc/flmen ( premiere parlie : cjclamijie) ', par M. S. de Luc: a. ( Commissaires, MM. Pelouze, Balard, CI. Bernard.) u La racine du cyclamen (i) est un tubercule qui so preseiite sous I;i forme d'un pain orbiculaire aplati, d'une couleur Ijriine au deliois ci i)lanche en dedans, garni de radicules noiratres. La plaiile esl culiivcr en France pour ses belles flours purpurines ; mais son tubercule conlicnt une matiere sucrecfermentescible, de ramidoii, de la gomme et des sub- stances acres, irritantes et toxiques. Lejus extrait de ce tubercule est acidt et possede une saveur extremement acre et styptiquc. Toules ccs propriclcs ont motive les reclierclies chimiques qui foul I'objoLde la pivseute commu- iiicatioii a I'Academie. Cctte premiere partic coinpreud rexlracti(;n de la matiere toxique contenue dans le tubercule du cyclamen, la cyclnnunc, vt I'etude de ses principales proprietes. » On a opere snr 4 kilogrammes de tubercules de Cjclamen Europieimi apres les avoir laves exterieurement a Teau dislillee, et l(>s avoir coupes eu- suite en petits morceaux, on les a introduits dans un grand flacon avec 4 litres d'alcool rectifie. On a abandonne le tout pendant quarante-cinq jours dans un endroit a I'abri de la lumiere, et apres ce temps on a retirr I'alcool par decantation. Les memes tubercules ont ete ensuile ecrases dans un mortier et introduits dans le meme flacon avec 3 litres d'alcool, et au bout d'un mois on a retire I'alcool par expression. Le marc conservait (;n- core une legere saveur acre, on Fa reduit en pate et on a introduit celle-ci dans lememe flacon avec i litres d'alcool. Apres vingt jours de contact, on a retire I'alcool par expression. On a reuni I'alcool de ces trois traitements, et apres I'avoir filtre on en a condense la plus grande quantite par distillation au bain-marie. Le residu obtenu ainsi, d'un aspect gelatineux, a eteevapon- a sec, a I'abri de la lumiere, dans une capsule de porcelaine au bain-marie, « r epuise ensuite a froid par I'alcool rectifie. (i) Ce tubercule contienten inoyennc 8o pour loo d'eau, ct laisse par viron un deini pourioo de cendres. Ccs dernieres, suivant I'analyse faite comiennent de la polasse, de la soude, de la chaux, de la magnosic, de la de I'acide sulfurique, de Pacide phosphoriquc et de I'oxyde de fer, el pas u ganese on d'alumine. ( 7»4 ) » Les solutions alcooliques de ces Iraitenicnts, reunies et filtrees, ont ete placees dans une capsule, et abandonnees a IVvaporation spontanee pen- dant quarante jours au fond des caves du laboratoire de chimie du College de France. Apres ce teiiips, il s'est depose au fond de la capsule une ma- tiere blanchatre, amorphe, sous la forme de petites agglomerations. On a recueilli cette matiere avec soin, on I'a lavee plusieurs fois avec de ralcool froid, et ensuite on I'a dissoute avec de Talcool bouillant, Cette solution alcoolique depose par le i-efroidissement la matiere dissoute toujours sous la meme forme de petites agglomerations amorphes : c'est la matiere active contenue dans le tubercule de cyclamen, la cyclamine, que Ton desseche a I'abri de la lumiere, dans le vide et en presence de I'acide sulfurique con- centre. Voici maintenant les proprietes de cette nouvelle matiere. " La cyclamine est une substance amorphe et blanche, sans odeur, opa- que, friable et legere, neutre aux reactifs; exposee au contact de Fair hu- mide, elle augmente de volume et absorbe une grande quantite d'eau. Mise au contact de I'eau a froid, elle acquiert une certaine transparence et prend I'aspect d'une gelee tres-adhesive et visqueuse; par I'evapora- tion spontanee de sa solution alcoolique faite a froid, ou par le refroidis- sement de sa solution alcoolique faite a chaud, elle se depose sous la forme de petites agglomerations amorph.es et blanches, qui brunissent par Faction directe de la lumiere; a froid, elle se dissout facilement dans I'eau, et cette solution produit une mousse abondante par I'agitation comme I'eau de savon, et a en outre la propriete singuliere de se coaguler, comme Falbumine, a la temperature de 60 a 75 degres. Par le refroidissement, et apres deux ou trois jours de repos, la partie coagulee se redissout dans I'eau mere, et pent se coaguler de nouveau par la chaleur; elle ne con- tient pas d' azote, et se dissout en grande proportion dans Falcool, a Faide d'une legere elevation de temperature; elle ne contient non plus ni phos- phore ni soufre, et, chauffee sur une lame de platine, laisse un charbon volumineux qui brule completement sans residu; sa solution aqueuse n'est pas coloree par I'iode, meme apres qu'on Fa fait coaguler par la chaleur. ne reduit pas le tartrate cupropotassique et ne fermente pas par la levure de biere. » Sa solution aqueuse absorbe facilement la vapeur du brome et se coa- gule sails se colorer lorsque le brome n'est pas en exces; le chlore agit o^ la meme maniere. Par Faction de la synaptase, a Faide d'une legere chaleur (3o a 35 degres) au bain-marie, elle se dedouble en produisaut du glucose qui reduit le tartrate cupropotassique, et qui fermente avec productiou ( 7^5 ) d'acide carbonique et d'alcool; I'acide acetiqiie la dissout a froid el ne la coaglile pas par la chaleur; I'acide chlorhydrique la dissout a froid nussi et la coagule vers 80 degres avec production de glucose; I'acide sulfiiri([U(' concentre produit avec la cyclamine une coloration jaune qui devient eii- suite d'nn rouge violet persistant : cette coloration disparait pnr Taddition d'un exces d'eau, et, en meuie temps, il se produit un precipitt- blanc ; le bichlorure de mercure est sans action a froid stir la solution ;i(|n('usc dc la cyclamine, tandis que I'acide galliqtie la coagule ; I'acide azoli{[iie Tal- taque meme a froid et donne naissance a des composes acides (jui sc ( 0111- binent aux alcalis, cependant le menie acide azotique agii diUcn iinnciil sur la cyclamine selon son etat de concentration, mais son action dcvicut energique par la chaleur. Par Taction de la potasse fondue, la cyclamine degage de I'hydrogene et donne naissance a uu acidc parficnlier pen soluble dansl'eau; la saveur de la cyclamine se manifesto au ])out de quehpies instants avec une acretetoute particidiere, quiaffecte specialement la gorge; la cyclamine se dissout a chaud sans decomposition dans la glycerine, dans Talcool absolu, dans I'esprit-de-bois et dans les alcalis; les alcools la dis- solvent aussi a froid, mais en petite quantite; I'ether, le sulfure de carbone, le chloroforme, Tessence de terebenthine, les huiles essentielles ne la dis- solvent pas. L'analyse elementaire de la cyclamine donne les nombres sui- vants : I. 11 Carbone 54,55 54,54 Hydrogene 9,11 9,12 » L' action du jus des tubercules de cyclamen et cellc de la cyclamine sur I'economie animale sont dignes d'etre signalees; en effet, le jus de ces tubercules introduit dans I'estomac d'un lapin a la dose de 10 grammes et meme de 10 grammes ne donne pas la mort a Tanimal, et il n'est pas inu- tile de faire remarquer ici que les pores mangent sans inconvenient les tti- bercules de cyclamen. Au contraire, le meme jus agit comme toxique sur les petits poissons tenus librement dans une grande quantite d'eau (i centi- metre cube de jus dans 2^3 litres d'eau). » M. Bernard a bien voulu faire quelques essais aver le jus exiiait di deux tubercules que j'avais mis a sa disposition, en rinje( tan! dans 1* poumon et dans le tissu cellulaire pour voir si la matiere active offre (piel- que analogic avec le curare, tl a employe le jus qui avait ete ex|)rime depuis trois jours et il a fait les experiences suKantes : 1° il en a injecte 2 grammes C. R., 1857, I" Semestrc. (T. XLIV, K" 14 } 9^ dans ie jabot d'nn -los verdicr. ,|ui .nou.nl axrr iino orand(^ lapidite; i^ i\ en avait injecte 4 gra.nnios dans la fraclire dun iapin, qui est mort en dix minutes avec convulsions; :3" i giamiiu' du lu|u.de uUroduit sous la peaii d'un verdier a produit la uiort au bout de vingt minutes avec convulsions; li^ une grenouilie qui a recu sous la peau i grammes de la dissolution est morte au bout d'une demi-heure : Ic c«ur ne battait plus, les nerfs et les muscles etaient tres-peu excitables, les intestins etaient considerablement meteorises et distendiis par des gaz. » Toutes ces experiences montrent que la matiere active contenue dans le tubercule du cyclamen agit sur I'economie aniniale a pen pres comme le curare, mais d'une maniere moins energique que ce dernier. La solution aqueuse de cyclamine agit d'une maniere analogue. « L'action toxique de la cyclamine et du jus de cyclamen est presque neutralisee par le brome. Voici quelques experiences qui out ete faites dans ie laboratoire de M. Bernard pour apprecier si le brome agissait sur la cy- clamine de maniere a annuler ses effets sur I'economie animale, comme il le fait pour le poison du curare, i*' On a introduit sous la peau d'une gre- nouilie 1 centimetre cube d'une solution aqueuse de cyclamine, et elle mourut au bout de cinq minutes ; a** une seconde grenouilie, par le meme traitement, mais en operant avec la solution de cyclamine saturee de va- peurs de brome, est morte apres trois heures et demie ; 3" on a introduit sous la peau d'une autre grenouilie i centimetres cubes de jus de cyclamen, et elle est morte avec convulsions au bout de vingt minutes; If la meme quantite de jus sature de vapeurs de brome a produit la mort d'une gre- nouilie apres quatre heures. » I.a cyclamine, par sa propriete de se coagider par la chaleur, ressemble a I'albumine; par la maniere de se deposer de ses solutions alcooliques se rapproche de la mannite ; par le caractere de mousser par I'agitation de sa solution aqueuse, parait analogue a la saponine ; par sa solubilite dans i'eau apres coagulation, on pourrait la confondre avec quelques sels organiques de chaux ; par son action sur I'economie animale, elle se comporte comme le curare, et par ses dedoublements elle presente les caracteres de la sali- cine et de la populine. » La solution aqueuse de cyclamine observee avec les appareils de M. Biot presente un faible pouvoir rotatoire a gauche. '> Je dirai en terminant que j'ai ete beancoup aide, dans toutes les expe- riences, par mon ami M. Ubaldini. » VSIQUE. — Memoire stir t elude optique des par M. J. LissAJOus. (Extrait par 1' precedemment nominee : MM. Ponillel, Babiii .. I.e Memoire que j'ai 1 1 plete les recherclies que propre a I'elude optique des membranes et, par suite, des ondes sonorcs qui se propagent dans Tair. » Je donne egalement dans ce Memoire une methode nouvelle pour determiner optiquemeiit, non pas seulement les rapports numeriques des i; Enfin j'ai deja un moyen de prolonger indefjnmient, a I'aide de lin- terrupteur a mercure de M. Leon Foucault, ct par Faction periodique des electro-aimants, le mouvement dun corps solide vibrant, d'un diapason par exemple, de maniere a obtenir un son soutenu donl on puisse deter- miner la hauteur avec une i^rande precision. « M. SoREL, a I'occasion dune recente communi^cation de M. Kuiduiann, re clame la priorite d'application du tannin a la peinture en detrempe, comm( moyen de rendre la colle insoluble. II cite a I'appui de cette reclamatior des passages d'un brevet pris en juin iiS53 sous le noni de son associi M. Lhuillier. (BiMivoi a I'exHmen do la Section de Clii.nic, cp.i doit, s.n- 1;. donuH.df- d. i'Academie, faire un Rapjmrt sur ie M«'inoMT de M. Kufiini.iiMi. M. UouiARD :idrcsse une reclamation a Toccasion dun Mr.ncnv in j.ai M Sdlu'.r&,m<>\,x seance du :.3 mars. " En citant un prenuer Memoire sur le traitemeut de la couperoM presentea I'Academieen decembre r85r,M. Sellier, dit le reclamant,a evitt ( 7^8 ) de dire que ce Memoire nous etait conimun. En donnant une indication complete il n'eiit ete que juste et n'eut fait d'ailleurs que suivre I'exeniple que je lui avais donne en associant son nom an mien dans une publication faite en juin 1826 011 je donnais un historique des reclierches deja faites sur I'emploi en therapeutique de I'iodure de chlorure mercureux. Qu'il me soit permis d'ajouter que cinq ans avant notre travail commun j'avais presente a I'Academie (seance du 20 avrd 1846) des reclierches sur I'efficacite du nouveau medicament dans le traitement de diverses affections scrofu- leuses < (Renvoi a I'examen des Commissaires precedemment nommes : MM. Andral et J. Cloquet.) M. Chassy jeune presente un Memoire sur la navigation aerienne. (Commission des Aerostats. ) CORRESPOI\ DANCE . M. LE MiNISTRE DE l'AgRICCLTUHE, DU CoMMERCE ET DES TrAVACX PUBLICS remercie I'Academie qui lui a adresse plusieurs exemplaires du Rapport sur le procede de panification de M. Mecje-Mouries. « II reste, dit M. leMinistre, a apprecier ce procede au point de viie pra- tique : mon departement va s'occuper tres-prochainement de ce point im- portant, etje vous remercie d'avoirbienvoulu,pour faciliter cette etude aux Membres de la Commission qui en sera chargee, autoriser un tirage supple- mentaire du Rapport lu par M. Chevreul. » M. LE Secretaire perpetuel signaleparmi les pieces dela Correspondance un Tableau pour le calcul rapide des interets. L'auteur, M. Brandon, avait exprime le desir que ce tableau put devenir I'objet dun Rapport. L'Academie, d'apres ses usages relativement aux im- primes, n'a pu acceder a cette demande. ASTROiNOMiE. - Observalions de la deuxieme comete de 1867, et Note sur cette comete; par M. Yvon Villarceau. (Presentees par M. Le Verrier.) c< Depuis le 27 mars, il n'a ete possible d'observer qu'une seule fois la comete decouverte par M, Bruhns le 1 8 du meme mois. Voici la position ( 7^9 ) obtenue par M. Yvon Villarceau : i857.Avril. T.M.deParis. Ascens. droite. Decliuaison. comp. 2, 8'>io-37%7: 2»'57-3o%5i + ^^4^\ + ^o 55' 45",8 + ^^2^^; 5. » L'etoile de comparaison est une etoile de 8^ a 9® grandeur, inscrite dans dans le Lai. Cat. of Stais sous le n" 6777. La position adoptee n'est pas celle qui resulte de Tobservation de Lalande : cette etoile ayant ete com- pareo a l'etoile 52 du Belier, on a pris dans le Catalogue de TAssociation Britannique la position de cette derniere et Ton en a deduit : Position moyenne de 5']']'^ Lai. Cat. en 1857,0 : 3''o™27%i9, -+- 24° 49' ' 3", 1 . (II est sans doute inutile d'ajouter que Ton a eu egard aux effets de la re- fraction . ) *■ » L'identite de la comete deM. Bruhns avec celle decouverte par M. Bror- sen en 1846 a ete entrevue des que Ton a pu se procurer de premieres ap- proximations de I'orbitc de la nouvelle comete. Les resultats obtenus par M. Bruhns lui-meme out fourni a M. Pape I'occasion d'en faire la remarque : ceux que j'ai eu I'honneur de communiquer a I'Academie dans sa derniere seance m'ont conduit a la meme conclusion. ». M. Pape, dans une Note en date du 1" avril et inseree dans le n° 1076 desJstr. Nachrichten. est parvenu a mettre en parfaite evidence l'identite des deux cometes. Sans rechercher a corriger tons les elements de la comete de M. Brorsen, il en a deduit cependant des elements qui representent tres- convenablement les observations de la comete de M. Bruhns, faites a cinq epoques differentes, du 18 au 3i mars dernier; en sorte qu'il est vraiment inutile de chercher a determiner les elements de la comete en se basant sur les nouvelles observations seulement. Les elements approximatifs donnes par M. Pape suffiront sans doute a representer les observations qui se feront jusqu'a la fin de I'apparition de la comete, avec assez d'exactitude pour que Ton ne doive les corriger que lorsqu'on disposera de I'ensemble des obser- vations. Voici, du reste, ces elements : Passage au perihelie. . . 1857 ' ^^^^ 29, i943i T. M. de Paris. Longitude du perihelie nS^Sa' i5",6 ) tq. moyen Longitude du nceud ascendant loi .59.30,8 ) <1" i'' Janvier 1857. Inclinaison 29.42.46 ,7 Angle (sin = excentricite) 53.2i . o ,0 Derai grand axe log = o,4^o45 Distance perib, lie 0,6195 log = 9,7920585 ( 73o ) » Oil salt que la comete de M. Brorsen n'a pas ete revue en i85i, annee ou les calculs de M. le D"' Galen avaient fixe le retour au perihejie pour le lo iiovembre. Cependant cet astronome avait calcule une ephemeride s'e- tendant du lo septembre i85i au lo Janvier iSSa. Le maximum d' eclat dela comete devait avoir lieu, suivaut lephemeride, entre le 20 et le 3o octobre; et la comete se serait trouvee assez distante angulairement du Soleil, pour qu'on eiit du la voir, si elle avait occupe dans le ciel une place voisine de celle que lui assignait I'ephemeride. La non-reapparition de la comete n'a pas ce- pendant empeche M. le D' Galen de poursuivre le calcul de ses perturba- tions jusqu'a I'epoque du retour au jierihelie en iSS-y, retour qui devait avoir lieu le 25,77 J*^^^"- » En comparant cette date a celle trouvee par M. Pape, on voit que les ele- ments primitifs ont produit une erreur de pres de trois mois apres deux re- volutions : I'erreur, en i85i, a du etre d'environ raoitie moindre; en sorte que c'est vers le 27 septembre que le passage au perihelie aura eu lieu cette annee-la ; et Ton reconnait aisement que la comete devait etre obser- vable pendant le mois de septembre avant le lever du Soleil. » Une erreur d'un mois et demi dans I'epoque du retour dune comete qui n'a encore ete observee que durant une premiere apparition n'a rien qui doive surprendre; il est seulement regrettable que Ton n 'ait pas fait de recherches en i85i, dans d'autres regions que celles indiquees par I'ephe- meride. Ceux qui ont eu I'occasion de s'occuper de la correction des orbites ont dil remarquer qu une seule apparition est loin de suffire a la determination de tous les elements, quelle que soit la methode que Ion emploie pour resoudre les equations de condition. Ce n'est que par une dlusion de chiffres que Ton est conduit a des resultats determines. » Si, au lieu de s'arreter a de tels resultats, on avait eu egard a I'indeler- nduit a calculer pour 1 une ephemeride unique, mais plusieurs ephemerides qui, reunies, auraient presente, pour chaque jour, la courbe ou meme la surface qui devaient con- tenir le lieu de la comete. De cette maniere, la reannarition de i85i aurait reapparition ( certainement ete observee, et les circonstances du retour actuel auraient ete predites avec precision. » MT^CANIQUE CELESTE. — Note sur mi passage de la Mecanique celeste, relatifa latheorie des refractions astronomiques ; par M. J.-A. Serret. K Lorsque la distance zenithale apparente d'un astre ne surpasse pas une certaine limite qu'on peut evaluer a 72 degres environ, la grandeur de la (73i ) refraction astronomique est independante de la constitution de J'atmo- sphere, et on pent la determiner avec precision au moyen des seules indi- cations du thermometre et du barometre dans le lieu de I'observateui-. Poui- etablir ce resultat important, I'illustre auteur de la Mecanique celeste deve- loppe en serie la differentielle de la refraction, il integre les termes les plus considerables, et il demontre ensuite que le plus grand des termes negliges ne pent exercer aucune influence appreciable sur la refraction, lant (pie l;j distance zenithale apparente reste inferieure a la limite doni nous .wims parJe. On pent etablir ce dernier point au moyen d'un raisonnciiicut ins- simple qui me semble preferable, sous le rapport de la rigucnr, a ( (Im doui Laplace a fait usage, et que je me propose d'indiquer dans cettc [\oie. » Conservant toutes les notations de la Mecanique celeste, nous dcsii^ni'- rons par la distance zenithale apparente d'un astre, Q la refraction astronomique relative a cette distance zenithale, a le rayon de la terre supposee spherique, r le rayon d'une surface spherique concentrique a la terre et comprise entre les limites de I'atmosphere, s la difference i » p la densite de la couche atmosplierique coniprjse entn* les spheies qui out pour rayons r et /' + dr, g la gravite a I'interieur de cette couche, p la pression de I'air a la liauteur de cette meme couclic, (p)> ig)^ [P) les valeurs de p, g, p relatives a la couche qui est en con- tact avec la terre, / la hauteur d'une colonne dair de densite [p), et qui, annnec de la pesanteur (g), ferait equilibre a la pression (/?), a un coefficient constant qui depend des indications du baroinetn- -'" >i Ion de\elopi)e en series r)rdonne(»s sin%ai erses des deu\ huteiii-. (jiii colnp<)^«Mlt !'• ( 73> ) s, puis que Ton integre ensuite le resultat dans Tetendue de I'enveloppe atmospherique, c'est-a-dire depuis p — (p) jusqu'a js = o, on aura (0 ; tang 1 + - ^jm- le produit sp etant nul a la surface de la terre et a la limite de I'atmo- sphere, rinlegration par parties donne J ip) J (p) ' les integrales s'etendant a toute 1' atmosphere, et Ton demontre aisement que Ton a (^) Cela pose, Laplace fait remarquer que, parmi les termes negliges dans I'ex- pression de ddy le plus considerable est flf^'-i- en sorte que, relativement aux distances zenithales pour lesquelles son in- tegrale est negligeable, il est permis de faire usage de la formule (i). En designant par ^S I'integrale du terme dont il s'agit, nous aurons |atang^e p et la question que nous avons a resoudre consiste dans la recherche d'une limite superieure de la quantite ^9. D'abord I'integration par parties nous et comme le produ j s^dp = s^ p — 2 j p sds, j' p est nul aux limites, on a on a ensmte {P)={g){p)l. ■{g)apa (733) et par consequent I'integration par parlies donne ensiiile j sdp = sp - Jpds, et conime le produit sp est nul aux liniites, on a .^5 = 3«^,ang^e/.^rf., P (p) Or le rapport de la pression de I'air a la deiisite est constant avec la tempe- rature, et il croit en meme temps que celle-ci; il est d'ailleurs etabli |)a! I'experience que la temperature des couches de I'atmosphere decroit quand leur hauteur augmente ; done la quantite e qui est egale a i pour la couclie atmospherique en contact avec la lerre, est inferieure a i pour toutcs les couches superieures. On a par consequent <^Q< 3a ^ tangle r,-^^^, ou, a cause de I'equalion (2), c?5 < 3 a ~ tang= ; c'est le resultat que nous nous etions propose d'etablir. » PHYSIQUE APPLIQUEE. — Avmitoijes obtenus par les fojers sans prodiidion dr fwnee, compares a des foyers ordinaires fonctionnant dans des amdduni^ idenliijues, Lettre de M. Dlmery a M. Flourens, directeur du Museum d'Histoire naturelle. « Vous avez bien voulu confier a une Commission lexperimentation de (734 const anee dai .s laquelle uoi IS n'av ons j: >as encoi •e eu \\ occasion de nous })lacer. Les re sultats obtenus sont ; beaux ()Our q lie nous ayons le . C'est un devoir desir de les vo ir porter a la ( connai> usance de YAi :ademie 01: iHi e satisfac •lion pour moi de ne aisser igi norer ai iicuu des progres la its ^ dans une voie qu'elle a s i sponi anein ent bone )ree de son precieux suf- Irage , et je sei .us beureux q, I'elle ^i ipprit par vou s, xAIons ieur le Directeur, que les result; its comparatifs q'», J usqu' a present, avec une combustion active avaient toujours varie < sntre 2 et .3 pour 100 d't economic, ont pu depai .ser 3i pc )ur loo avec une combustii „ A cette Lett re est joint un tableau des resultats obfeuu s dans cinq eta- blissf ?ments, ti 'ois avec comb lustion Vive et deux avec combustion lente, tableau dont les nombres montrent ; « 1". Que la quantite de charljon consomme par decimetre carre de surface de grille pent, dans ces nouveaux appareds, varier dans le rap- l)ort de I a 8 sajis produire de fumee et sans que les avantages obtenus s'abaissent de plus de 3 a 2,2 ; » 2". Que les avantages que Ton obtient s'eleveut a mesure que Ton abaisse la quantite consommee par decimetre carre de surl^ice de grille, dans r unite de temps, ou, en d'autres termes, pendant qu'avec une cou- sommation de i'',J78 grammes par decimetre carre de surface de grille, dans Tunite de temps, les avantages obtenus ont ete de 22 pour 100; on a pu en abaissant la consommation a 382 grammes par decimetre carre, obtenu^ au dela de 3o pour 100 d'economie'sur \e,forens ordinaires travail- lant dans les memes conditions. » ! Extra .7// I'm j)ar par M. Gallcis. « Dans un Memoire presente a la Societe des Sciences de G«ttingue, e«» tevrier 1848, MxAI. Woehler et Frerichs avaient anuouce en termes tres-suc- Lincts que I'uree introduite dans les voies digestives se retrouvait ititacte :lans I'urine. Mais d'autres observateurs non nioius distingues ayant e.nis ;nie opinion differente, j'ai voulu, a I'aide d'experiences sur les^animaux, ^ssaver de Jeter quelque jour sur la question. - Pour retrouver plus facilement dans Furine I'uree introduite -l^-^ h'^hiMrdruKs Kclierdios . It (on.mn (loser l( plus ( xk U nu ill | ossihU , a I .im. .(1( ktn tr .Mosdnioif l<>ln meiue temps obhirue I'orificc (hi coiuliiit aeriferc traverse par la Vi^ne de (ractiire. Sous u.flrclue (>n avanl, VnuVicv lu'au (luart loii'Mtudin;.! (1( .MreiMitr iufmeure, Tos lossile redexient pins rohuste, et son bord exteriK- esl moins cou.pnuie. L'extreinilr mticul;.irr cubito-radialc a sa face inlr- :u-,nv, oHcVc.xlni.inn, dai.s uu plan a pru prrs hon/onlal, t. cs-dd-.tc' d'ai- n.reen .Na.U, a^ec unc depression uiedi.ne qiu rejo.nr, da,., la nieine d.- rrnionle ol)li dans i'os de notre Diseau lussilc, dontr.uledeplovre drvail restcr ph.s conc;.^(' cpu' cellc drs -rands voiliers .le repo(|Uc actuelle. L.i Uwr arlicuiairc .nlerieure nude Jlcxmn presenle o.i rile figure une sorie de pouiie irre-uiie.e et a bords tres-int-aux. LV- nun'(MK:e nilenie est asscz bien dans le i)lan de relic de TAlbatros; il n'eii est i)as de men.e de reminenee evterne bi'iuieoup pb.s tone le^e verticalen.enf en ( 74o ) line large cassure, parait avoir ete plus developpee que dans I'Albatros. Dii cole externe, I'epicondyle projette, chez tous les Longipennes vivants, une apophyse en crochet diversement inflechi. Dans TAlbatros, ce crochet tres-comprime se dirige en avant. L'epicondyle de riiuiiierus fossile estega- lement releve d'une forte tuberosite; mais le tissu osseux est, sur ce point, tellement injecle de matiere incrustante, qu'on n'y ap rroit aucune trace ' cassure d c puisse indii avec certitude I onginaire i apophys rochet propre aux seuls Longipennes, parmi les Palmipede: » En resume, les grands traits d'analogie que presente rhumerus de cet Oiseau fossile, conduiraient a le ranger parmi les Longipennes ou grands voi- liers pelagiens : presomption qui s'accorde du reste avec le gisement de sa depouille osseuse dans une formation marine. Neanmoins, les differences de details signalees dans cet os ne permettent pas de rattacher definitivement rOiseau auquel il a appartenu, a Tune des families de cette section de Pal- mipedes. Mais on peut le considerer, des a present, comme constituaiit un genre distinct, pour lequel, en me conformant a I'usage etabli, je propose- rai le nom de Pelagornis mioccenus, rappelant a la fois les habitudes presu- mables de ce grand Oiseau, et la periode geologique pendant laquelle il a Dimensions de I' ...o.,s. ALBATROS. Longueur de rhumerus {prise dans I'os fossile sur les irois 0,060 o,o5o 0,039 o,o32 o?4io Largeur transversale de I'extremite superieure (deforraee dans le fossile) ' o,o5o Plus grand diametre de la coupe transversale de J'os dans 0,019 Plus petit diametre de la coupe transversale de I'os dans la region movenne o,oi3 Largeur transverse de I'extreraite inferieure au-dessous de I'apophvse epicondylienne. . . o,o3i Diam. transverse de la face articulaire infer, ou d^extension. Diametre anteroposterieur de la meme face articulaire. . . . 0,027 0,018 M. Geoffroy Saixt-Hilaire, apres avoir presente cette Note, met sons ( lk^ ) les yeiix de rAcademie rhumerus de Pelagomis, decouvert par M. I'abbe Dupuy, et rappelle a cette occasion les services deja rendus a la Paleonto- logie et a la Zoologie par le savant professeur du seminaire d'Auch. PHYSIOLOGIE COMPAR^E. — Observations relatives a la generation des Aracltnicks; par M. Emile Blanch ard. t' Depuis les experiences de Bonnet siir les Pucerons, les n:\Unalistes se sont souvent preoccupes de la faculte attribuee aux feinelles de certains ani- maux articules d'engendrer sans le secours d'aucon male. Ainsi, Ton a as- sure que des Araneides isolees, tenues en captivite, venaient frequemment a pondre des oeufs feconds, et que ces pontes pouvaient se succedcr duraiit plusieurs annees. D'apres cette observation, il a paru naturel de croire qu'ici les males n'etaient pas toujours d'une utilite indispensable pour perpetuer I'espece. A cet egard, un resultat de mes recherches sur I'anatomie et la phy- siologie de ces animaux me parait de nature a elre expose. » II est tres-vrai que des Araneides, placees isolement dans des boites, donnent des oeufs qui ne tardent pas a eclore, et cela apres une captivite de trois ou quatre annees. Des Mygales maconnes, envoyees de Montpellier a Paris et contenues chacune dans une boite a part, m'ont f'ourni plusieurs fois des jeunes en grand nombre. Une Segestrie {Segestria perfida, Walck.), que je conserve vivante depuis plus de trois ans, a produit I'avant-derniere annee; elle a produit de nouveau I'annee derniere, et il y a a peine un mois des centaines de jeunes vivaient encore. Un autre type de I'ordre des Ara- neides, une Filistale bicolore, qui compte aussi trois ans d'existence dans mon laboratoire, a construit son nid il y a quelques mois, et elle a donne naissance, bientot apres, a une quantite considerable de jeunes individus qui actuellement sont encore pleins de vie. » Certes, de tels faits semblent au premier abord permettre de penser qu'il y a chez les Araneides production par des femelles vierges, que la te- condation par les males n'est pas necessaire, au moiris dans toules les cir- constances. Mais, pour arriver a connaitre la verite, il est souvent bien utde de ne pas s'en tenir a un seul ordre d'observations. L'exainen des organes genitaux des Araneides donne, en effet, I'explication la plus compkle de ces productions par des femelles tenues en captivite durant {)lusieurs annees. >■ Parmi les Araneides, il faut distuiguer entre celles dont la vie ne dnre C. R.. i857, I" Semestre. (T. XLIV, N" £4.) 97 ( 74- ) pas plus d'une saison, et celles, au contraire, dont Texistence se prolonge beaiicoup au dela de ce terme. Chez les premieres, iine seule ponte a lieu; chez les aiitres, les pontes se succedent d'aiinee en annee sans le concoiirs des males : seulement ce que raontre I'observation attentive et I'expei ience, c'est que le concours du male est necessaire au moins une fois, » Les Mygales, les Clothos, les Filistates, les Segestries, etc., appartienneut toutes a la categoric des especes dont la vie est d'ordinaire de plusieurs an- nees; chez toutes, a part quelques modifications secondaires, I'appareil fe- melle est constitue par deux vastes tubes, tantot reunis par leur extremite, tantot isoles et termines en coecum, auxquels sont appendues les leges ova- riques. Au moment de la copulation, ces tubes recoivent en abondance la liqueur seminale, ce sont de veritables reservoirs spermatiques ; les oeufs, sur le point d'etre expulses, se trouvent impregnes pendant leiu' passage. Le liquide fecondateur n'etant pas epuise par une seule ponte et se conser- vant avec toutes ses qualites dans ses reservoirs, comme je m'en suis assure a diverses reprises par I'examen microscopique, de nouvelles pontes peuvent avoir lieu a des intervalles plus ou moins eloignes, sans qu'il y ait besoin de nouvelles copulations. ^> L'etude de la disposition des organes genitaux, la constatation de la presence des spermatozoides dans les vastes conduits ovariques, prouvent jusqu'a la derniere evidence que les Araneides femelles ne sont aptes a don- ner des produits feconds que si elles se sont accouplees. Mais ce genre de preuve n'est pas le seul sur lequel j'ai porte mon attention. Tenant en cap- tivite des Araneides de diverses especes, notamment des Mygales maconnes et des Filistates qui n'avaient pas acquis tout leur developpement, j'ai reussi en.maintes circonstances a les nourrir jnsqu'au terme de leur croissance; ces individus, pris jeunes, n'avaient certainement jamais recu I'approche dn male, les pontes que Ton en obtint demeurerent toujours steriles. > La question ainsi etudiee sous toutes ses faces, aucune incertitude ne me parait pouvoir subsister. De I'ensemble de mes recherches, je dois ne- cessairement conclure que les Araneides femelles ne sauraient, en aucun cas, perpetuer leur espece sans avoir eu I'approche du male, mais qu'iui seul accouplement suffit pour plusieurs pontes s'effectuant a des intervalles eloignes, par suite de la disposition organique, qui permet a la liqueur se- minale d'etre tenue en reserve dans les conduits ovariques. » (743) .NATOMIE. — Etude des osteoplasles au mojen de taction particuliert par la glycerine sur les elements anatomiques des os frais; par « On sait que la structure intime de la substance qui forme ies fissus compactes et spongieux des os est caracterisee par une maliere honioiitiie, organique et calcaire, creusee de petites cavites, de la periplierie dc^squclles partent des canalicules ramifies, tres-minces, anastomoses avie^c les conduits seinblables des cavites voisines. » Autrefois appelees corpusades osseia ou calcaires, ces petites excava- tions, de forme caracteristique, ont ete reconnues comme reellement creuses, sur les os sees, et depourvues de lapaussiere calcaire qu'on croyait y avoir vue. La demonstration de ces fails est due a MM. Serres et Doyere [Comptes rendiis, tome XIV, page 296). » A cette epoque, MM. Serres et Doyere se poserent cette question : « Que contiennent pendant la vie ces cavites et le reseau des canaux qui les « fait communiquer entre elles ? » Et ils ajouterent : sous les yeux de I'observateur. Il voit alors les cavites et leurs minces cf)ii- duits anastomotiques passer de I'etat transparent, qu'ils offrent quand ils sont pleins de liquide, a I'etat opaque propre aux tres-petites bulles d'air placees sous le microscope. Difficiles a etudier sur les os frais, avant cette action de la glycerine, les osteoplastes et leurs canalicules tieviennent aus- sitot faciles a poursuivre jusque dans leurs moindres details. » Ge degagement de gaz, dont toutes les phases peuvent etre observees 97- ( 744 ) dans I'intervalle de quelqiies minutes et venai)t dessiner immediatement iin ensemble de dispositions anatomiqiies auparavant presque impeiceptibles, est im des phenonienes des plus curieiix qui puisse s'offrir a I'anato- niiste. » II reste assez souvent qiielques osteoplastes dans lesquels la glycerine n'arrivant pas, par suite des circonstances indeterminees, le gaz ne se degage pas. Celte particularite, loin d'etre nuisible a I'etude, met en relief les dif- ferences qui separent les osteoplastes, pleins de liquides et incompletement visibles, de ceux qui se sont remplis de gaz, et peuvent etre etudies jusqiie dans les moindres details de forme, de volume et d'anastomoses a I'aide de leurs canalicules. » Le degagement de gaz semble dii a ce que, lorsqu^on mele de la glyce- rine, nieme en petite quantite, a de I'eau ou a un liquide organique tenant un gaz en dissolution, on voit aussitot se degager des buUes de ce dernier, parce que la glycerine ayant plus d'affinite pour I'eau s'en empare. » Lors done que la glycerine, par imbibition de la substance osseuse et en penetrant par les canalicules ouverts a la surface de I'os, vient se meler au contenu des osteoplastes d'ou partent ces conduits delies, elle deplace les gaz en dissolution par le mecanisme qui vient d'etre indique. Ces der- niei-s, mis en liberie, chassent a leur tour le liquide lui-meme qui les dissol- vait. lis remplissent ainsi I'osteoplaste et ses canalicules, et I'oeil suit facile- ment les phases de I'expulsion du liquide par le gaz. » Plus tard, dans I'espace de vingt-quatre a soixaute-dix heures, lorsque la glycerine est ajoutee en grande quantite, elle penetre lentement par les canalicules superficiels jusque dans les osteoplastes, au sein desquels elle avait produit precedemment le degagement gazeux. Elle vient ainsi remplir a son tour ces cavites, en remplacant le gaz dont elle avait suscite Tappari- tion. II en resulte qu'apres avoir suivi le developpement du gaz et la reple- tion des osteoplastes devenant ainsi opaques, I'anatomiste voit la glycerine restituer de nouveau a chacun de ceux-ci sa transparence primitive et les rendre de nouveau difficiles a etudier, comme avant Taction de la glycerine meme. « Ce passage alternatif des osteoplastes et de leurs canaux anastomo- tiques de I'etat pale a I'etat opaque, du au gaz dont on voit le degagement, puis a I'etat transparent de nouveau, cause par un seul agent neutre, la g y- cerine, dont on suit la progression dans ces canaux microscopiques, est un fait des plus instructifs pour le physiologiste. » En resume, sous I'influence de la glycerine, de ce degagement dans es ( 745 ) osteoplastes d'un gaz dont on voit les buUes s'etendre dans leurscanalicules anastomotiques , qn'elles rendent opaques en chassant devant elles iin liquide transparent, il resulte manifestement que ce nest pas un corps sf»- lide ou demi-solide qui remplit les cavites caracterisliques des os » Ce dernier fait ne resulte pas moins evidemment de la repletion conse- cutive de ces canaux microscopiques par le liquide raeme qui avait cause le degagement gazeux, lorsqu'il est ajoute en ([uantite surabondaute. » PATHOLOGIE. — Nouvelle observation de peau bronzec sorts allemtion des capsules surr^nales ; par M. Puech. a Camille Poey, age de 54ans, natifdu Puy (Haute-Loire), entrea I'Ho- tel-Dieu a la fin decerabre i856, avait eu, il y a plus de trente ans, un chancre dont il avait ete traite fort incompletement, car quand nous I'avons vu, il presentait des croutes d'ecthynia et une exostose a Tangle superieur de I'occipital (i). » Malgre une vie dure et laborieuse, il s'etait assezbien porte, lorsque, il y a un an et demi, il remarqua que sa peaubrunissait etprenait une teuite sale de plus en plusprononcee. 11 n'y attacha aucune importance et ne re- clama aucun soin; toutefois il se sentit moins fort, moins actif que par It- passe ; des vomituritions, des nausees, des alternatives de constipation et de diarrhee accusaient la souffrancc des voies digestives. Tel etait son etat au moisd'aout dernier, lorsqu'il contracta la dyssenterie ; guerie, apres un mois elle recidiva a la suite d'un ecart de regime. Depuis cette derniere atteinte, sa sante resta toujours chancelante et ses digestions difficiles; bientot il accusa, outre des selles fetides et noiratres, une douleur sourde dans la fosse iliaque droite, douleur qui s'exasperait a la pression. Des vo- missements survenant, il succombe, le i*"" Janvier 1857, a nne peritonite determinee par une perforation de I'intestin. » L'auteur donne ici I'autopsie complete du sujet; son eleiidue up jxr- mettant pas de la reproduire en entier, nous en extrayons seulem<>nf les indications nouvelles. a Aspect exterieur: les cheveux sont noirs, la face est brunie; mais la poi- ( 746) trine, labdomen, la partie anterieure et interne des cuisses sont revetues d'une teinte sepia generale. Cette teinte, plus ou moins foncee suivant les points, n'a pas de limites arrelees ; elle s'efface gradiiellement sur les cotes du tronc pour disparailre completement au dos. Sur les membres superieurs la teinte est plus marquee sur le plan posterieur que sur I'anterieur. Sur le devant de la poitrine existent des croutes d'ecthyma ; lorsqu'on la detache ou trouve .Ri-dessous une peau blanche qui contraste avec les parties voisines. Un mor- ceau de peau, conserve dans I'alcool, n'a, apres trois mois, rien perdu de sa coloration. » Lefoie^ de volume moyen, o£fre des collections multiples, variant du volume d'une cerise a celui d'une noix ; les unes sont franchement puru- lentes au centre, les autres sont jaune-paille et ramollies; les unes et les autres, nettement limitees, tranchent vivement avec le tissu sain des parties voisines. La vesicule contient une bile safranee; elle est petite et adhere au colon. Le pancreas est blanchatre et mollasse. » La rate, a coque grisatre, est fixee en dehors par des tractus fibreux; pires de son hile un ganglion arrondi la rappelle par son aspect et sa struc- » Les capsules surrenales, mmutieusement examinees, n'offrent pas la moindre alteration . « : 747 ' COMITE SECRET. La Section d'Astronomie presente, par I'organe de son doyen M. Mathieu, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondanf, vacante par suite du deces de M. Lindenau : Au premier rang.. M. Peters, a Altona. Au deuxi^me rang. M. Adams, a Cambridge. Ju troisieme rang. Le PiiRE Secchi, a Rome. / MM. Challis, k Cambridge. Cooper, a Markree en Irlande. Galle, a Berlin. Gasparis, a Naples. Graham, a Markree. Hencre, a Driessen en Prusse. Johnson, a Oxford. Lamoxt, a Munich. All quatri&me rang I ex aequo par ordre ( alphabetique. ,iverp< Maclear, au cap de Boti Plant AMOUR, a Geneve. RoRiNSON, a Armagh. Rcmker, a Hambourg. STRUVE(Orro),aPoulkov La Section d'Astronomie a arrete cette liste d egard tout a la fois au merite personnel des qu'ils habitent, dans la vue de repartir !es Correspoii plus favorable aux interets de la science. Les titres de ces candidats sont discutes; I'electi prochaine seance. est I 5 heui voici les titres : Institut imperial de France. Jcademie des Sciei funernilles de M. Dufrdnoy, le dimnnche 12 mars Le Jardin fruitier du Museum; par M. J. Decai ( 748 ) Oiivrages adresses au concoiirs pour les prix de Medecineet de Chiriirgie : Recherches sur le traitement des maladies des organes urinaires consideries spe- cialement cliez les hommes dgis, et sur celui des retrecissements de iuretre, sui- vies d'un essai sur la gravelle et la pierre , principalement sur la lithotritie, rex- traction des fragments et sur Belle des autres corps elrangers ; par M. L.-Aiig. Mercier. Paris, i856; i vol. in-8". De la constipation habituelle, de ses veritables causes et des moyens les plus siirsde la gu^rir; par M.MomTzSTRAaL. Berlin, i856; i vol. in-12. Conclusions statistiques contre les detract eurs de la vaccine, precedees d'un essai sur la methode statistique appliquee a l' etude de I'homme; par M. le D' Bertillon. Paris, t856; i vol. in-12. Rdtrecissements de Curelhre. Coarctotome sur conducteur ; par M. le D' Marquez; br. in- 8°. (Avec iine analyse.) Ln phjrsiologie reunie a la phjsique, ou Theorie phpiologico-physique ; par M. Jean Gu^rineau. Poitiers, 1857; 2 ^'o^- i"-8°- Resume des maladies observees dans la division de clinique medicate dc I'hopi- talde Zurich pendant /'anneex853; par M. le professeur Lebert ; broch. tJeber... De iictere typhoide ;par]e merae. Berlin, i854; br. in-8«. Die cholera. .. Le cholera en Suisse et tel quil a ete observe a ihopital canto- nal de Zurich ; par \e meme. Francfort, i856; br. in-8°. Ueberdie... De la malddie du champignon chez les mouches, suivi d'ob- setuations sur d'autres maladies des insectes dues a d'autres parasites vegetaux; parle meme; br. in-8°. Ueber Entziindung. . . De ^inflammation du sinus de la dure-mere , et sur les abces du cerveau; parle meme; br. in-8'*. Bericht... Rapport sur la division de mMecine clinique de I'hdpitat cantonal de Zurich, pour rannee i853; parle meme; br. in-18. Jahresbericht... Rapport annuel de la division de medecine clinique du nou- velhopital; parle meme; br. in-8^. Beobachtungen... Observations sur la maladie qui regne habituellement Mian sur la chenille, la chrjsalide et le papillon du Bomhyx de la soie; par MM. Frey et Lebert ; br. in-8^ ( 749) Recfierches sw l' organisation et les mceurs du Termite liicifuge ; par M. Ch. Lksp^S; br. in-8°. ( Adresse au concours pour le prix de Pliysiologic expt'- ri men tale.) Instructions pour naviguer sur la cote septentrionale du Bresil ct dans le fleiive des Amazones ; parM.Tk^Wi DE MONTRAVEL. Paris, 1857; br. in-8"; itccom- pagne de trois cartes. Resume des observations recueillies en i856 dans le hnssin de la Sonne pur As soins de la Commission li/drometrique de Lyon; br. in-8''. Essai sur la m^taphjsique des forces inh&entes a I'e et introduction d une nouvelle th^orie atomo-djn SCHYANOFF; I" Memoirc. Kiew, 1857; in-4*'. Note sur les lois de mortalitc etdc sun>ivnncc aux diffcrenls (hjvs dr la vie Ini- maine, sur la vie mojenne et la vie prolxdtic dans l. Rapport au nom d'une Commission speciale sur un nouveau mode de cultiver la vigne tente a Villenauxe par M. Goitil-Jacob ; par M. I'abbe CORNKT, membre residant de la Societe acadeinicpie de 1 Aube. Troyes, 1857; br. SociStelibre d' Emulation du Commerce el de l' Industrie de la Sciiit-lnjrrnurr. Rapport sur iexposition univenelle de i855, suivi de bi lisle dr.^ cApoMinh dc bi Seine- Inf ^r ieuj e , avec Vindication des objets exposes et des reconipenscs actor- dees; par MM. J. GiRARDiN, CORDiERetE. BuREL. Roueii, i856; I vol. in-8". — Rapport de la Commission des M^daillessur l' Exposition deparlementale team ': > progns , Irs Srirnrcs rl d, 5 el G ; , iii-8". sons; i..-8'\ ■:ie, dr Tn.vicohu^ ,ir; inars 1867 d'Horl uullnrc;^ aiivier et fevnei yow'vllrs Jnuairs dr Malhr Ijtechnique et Normale; fevrit (75.) Pharmaceutical... Journal pimrmnceutique de Londres; vol. XVI, n*^* 8 et Proceedings... Pwces-verbaux de la Societe royale de Londres ; vol. VIll, n°*23et24;in-8^ Proceedings... Pwces-verbaux de la Societe rojale de Geographic de Londres,' Janvier 1857; in-S*". Proceedings. . . Proch-verbaux de la Society Zoologique de Londres; n*" 3^0- 32i;in-8«. Repertoire de Phar made ; mars 1857; in-8^. Revista... Revue des travaux publics; n°* 4-6; in-4*'. Revue de Therapeutique medico- cliirurgicale; 5^ annee, n"" 5 et 6; in-S**. Revue des specialites et des innovations m^dicales et chinirgicales ; n° 7; Royal astronomical... Societe rojale Astronomique de Londres; vol. XVII, Societe imperiale etcentrale d'Jgriculture. Bulletin des Seances. Compte rendu mensuel, redigi par M. Payen, secretaire perpetuel; 2" serie, t. XII, n° a; in-8°. The Quarterly. . . Journal de la Society Chimique de Londres; n« 36 ; in-S^ Gazette des Hopitaux civils et militaires ; n°» 27-38. Gazette hebdomadaire de Medecine et de Chirurgie; n°' io-i3- Gazette medicale de Paris ; n°« i o- 1 3 . LAbeille midicale; n°" 7-9. La Lumiere. Revue de la Photographic; n^' 10-1 3. L'Jmi des Sciences; n°* 9-1 3. La Presse de lajeunesse illustree; n°' [-6. La Science; n**' 18-26. La Science pour tons; n°' i3-i6. L'Echo medical de Paris; n°^ 1 et 2. Le Moniteur des Hopitaux; n°« 27-39. Le Mus^e des Sciences; n°» 44-47. R^forme agricole, scientifique et indmtrielle; n° 98. Revue des Cours publics et des Societes savantes de la Frrnice et de (Etranger; ERRATUM. de Severtzon, lisez Sevehtzow. COMPTE RENDU DES SfiAlSCES DE L'ACAD^HE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 AVRIL 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUmCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND ANTS DE L'ACAD^MIE. 31. LiouviLLE communique la Note ci-apres, concernant un point de la theorie des nombres : THEORIE DES NOMBllES. — Note de M. J. LlOL'VILLE. « Dans le tome XXXIl des Comptes rendus (page 918, seance du 3o juiii i85i), notre regrettable confrere J. Binet a donne I'extrait d'un Memoire siir r application de la theorie des suites a la serie des nombres premiers a un nombre compose. Le but principal est de trouver les sommes des puissances semblables de ces nombres. Le cas ou I'exposant de la puissance se re- duit a zero etait deja connu : il ne s'agit alors que de compter com- bien, dans la suite i, 2, 3,..., m, il y a de nombres premiers a W2. Binet y ajoute le cas des puissances entieres et positives. Ses formules sont presentees sans demonstration ; mais j'ai reconnu qu*on peut aisement les etablir par differents moyens, qui s'etendent meme au cas d'une puis- sance quelconque. » On trouve aussi quelques formules curieuses que Binet ne parait pas avoir cherchees. Ainsi, en designant generalement par 9, (m) la somnie des puissances s des nombres premiers a m contenus dans la suite i , 2, 3,..., m, par d un quelconque des diviseurs de m, et par 0* le facteur cor- C. R. ,857, 1" Semestre. (T. XLIV, N" IS.) 99 ( 7^4 ; respondant qui clonne d.&= /«, on a Le signe ^ s'etend a tous les diviseurs ^'de m, i et in compris; I'exposant 5 est qiielconque, et Ton fait, pour abreger, « Soit comme exemple m = 6. On a alors d= I, 2, 3,6 et 0^ = 6, 3, 2, I : il faut done que la quantite 6>,(i)-h 3^^,(2) + 2^,(3)+ i>,{6) or c'est ce qu'on verifie sans peine, en observant que 9,(i) = i% 9,(2)== .^ ^^^3)=:i^H-2% 9,(6) = i^+5- le theoreme a done lieu pour cet exemple. » Ge theoreme n'est, du reste, qu'une generalisation de eelui que Gauss a donne pour le cas de ^ = o, et il pent se demontrer par les memes prin- cipes. » GHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle matiere lichenotde d\in beau rouge, qui forme des taclies Idas sur la peintwe a Hiude ; par MM. Montagne et Barreswil. « Nous avons I'honneur, M. Barreswil et moi, de deposer sur le bureau de I'Academie un echantillon de peinture a I'huile sur laquelle se sent pro- duites des taehes violettes. Ges taches, tres-communes sur les inurs et les pierres reeouverts d'une eouche de peinture, sont dues a la presence d'une matiere coloree, naturellement rouge, que les alealis font tourner au violet tendre ou Was et qui est soluble dans I'alcool, les essences et les huiles Ses proprietes, que nous nous reservons de faire incessamment connaitre, la rapprochent de celles que fournissent les lichens. Aussi croyons-nous pou- voir attribuer ces taches au developpemenl d'une espece, inobservee sans ( 7^5) doute jusqu'ici, du genre Lepraria, genre fort ambigu et le plus infiine de toute la famille. Nous designons I'espece sous le nom de Lepraria lantliiiia, tire de sa couleur apparente. » Nous aurons I'honneur de communiquer ulterieurement a I'Academie ce que nos recherches nous mettront dans le cas de decouvrir touchant I'o- rigine et les caracteres chimiques de ce curieux produit. » Le tube n° i renferme les taches en nature, telles qu'ou Irs (.l)Mr\.' cominunement sur les murs revetus d'une couche de peuiture a I hiiiU'; » Le n^ 2, la matiere coloree dissoute dans de la benzine ; n Ije n° 3, la meme matiere dissoute dans de I'huile. » Communication de M. Moxtaoxk. « J'ai I'honneur d'offrir k I'Academie, au uoin de moii t ollaboiateui M. Van den Bosch et au mien, un exemplaire d'uu travail qui porte pour titrc: \Acmi^KS JAVANlGi. Ce sont I'enumeratiou et la description de tons l(>s lichens trouves jusqu'a ce jour dans lile de Java et adresses a diverses epoquesaux musecsdeLeyde et d'Amsterdani, laplupart par M. Junghuhn, quelques-uns par M. Zollinger et d'autres collecteurs. „ Notre travail lait partie d'un ouvrage plus considerable (p.. se pt.bl.e en ce momen. a Leyde sous la direction de M. de Vriese et qui comprenjlra, sous le titre de Plantoi JunghuliniancB, toutes les plantes recueilhes dans cette lie, si celebre par ses richesses vegetales. >> La modeste famille que nous avons entrepris d'etudier et de iaire con- naitre aux bolanistes se compose, pour cette tie seulement, de deux cent vingt-cinq especes reparties dans quarante-quatre genres, et dont une soixan- tanie environ sont nouvelles et decntes ici pour la premiere fois. 3'en avais deja, il est vrai, donne une sinq^le diagnose dans mon S/lloye genenim sfn'rierwiKjue CvYpUujmnarnm, ainsi que j'ai eu I'honneur d'eu uistrinre Aca- „ raionter.u encore arc faible hominaiie relui de ma HrpUmw Cnilmu M. VVeddell, aide-n ( 7^6) NOMEVATIOIVS. L'Academie procede, par la voie dii scrutin, a la nomination d'ui respondant pour la Section d'Astronomie. An premier tour de scrutin, le nombre des vot£^nts etant 49, M. Peters obtient 4^ suffrages. M. Adams 2 » M. Peters, ayant reuni la majorite des suffrages, est declare elu. L'Academie procede ensuite, egalement par la voie du scrutin, a la nation de deux Commissions des prix. Les resultats sont les suivants : Commission du grand prix de Mathematiques de iSS'j. Question concernant I'^quilibre interieur d'un corps solide elastique ho mogene de dimensions finies. Commissaires, MM. Liouville, Cauchy, Lame, Bertrand, Duhamel. Commission du prix dit des Arts insalubres. Commissaires, MM. Boussingault, Dumas, Combes, Chevreul, Pelouze. HYDRAULIQUE. — Note sur un principe important et nouveau d'hjdraulique; par M. Dausse. (Extrait par I'auteur.) Commissaires precedemment nommes : MM. Poncelet, Elie de Beaumont, de Gasparin, M. le Marechal Vaillant.) « En considerant un liquide homogene mis en mouvement par la pesan- teur dans un cnnal a parois fermes, on a peine a calculer les pheno- menes : qu'est-ce done quand les parois sont erosibles, tantot plus, tantot moins, et viennent fournir au courant des materiaux divers qu'il entraine ou depose, suivant sa force toujours changeante? « Tel est pourtantle cas des cours d'eau naturels; mais heureusenient qu'a leur egard, comme a tant d'autres, I'observation a pris les devants sur la science du calcul, et procure beaucoup de notions essentielles. » Toutefois il en est une, recemment acquise, je crois, et d'une haute ( 757 ) importance, qu'il me semble a propos de signaler en ce moment ou, sous le coup de trop memorables desastres et sous une impulsion puissante , on s'occupe plus serieusement que jamais de nos rivieres. » Vers I'extremite d'une promenade de Grenoble, dite de la Porte de France, a la suite d'une partie convexe de la berge droite de I'lsere, .1 existait un banc de gravier qui se reformait a chaque crue, quelque volume de ce gravier qu'on prit sans cesse pour I'entretien de la route voisine. Ce fait constant s'est repete tres-longtemps et jusqu'a une epoque recente ou, la ville ayantelargi sa promenade, en autorisant le versement sur ce point des decombres et deblais tires de son sein, on a vu le banc de gravier dont il s'agitfaire place a de nouvelles allees, et, au fur et a mesure du progns de ce haut rembiai, la riviere entamer et reculer sa berge gauche juste au- tant qu'on avancait la berge opposee (i). » Get exemple prouve a lui seul plusieurs choses ; » I". Que le regime de I'Isere est etabli, c'est-a-dire qu'elle a domic a son lit la forme stable ou d'equilibre ; » 2°. Qu'elle debite les graviers comme les eaux qui lui vienueiit d'a- mont, et ne depose ces graviers que la ou sa section normale a ete accru< fortuitement ; » 3°. Que, quand on reduit cette section d'un cote, la riviere la complete de I'autre, allant toujours, a partir du moment ou son regime a ete trouble, jusqu'a ce qu'elle parvienne a le reformer comme il lui reste possible de le fa ire. » Je continue, procedant encore par exemples. » Une pluie d'orage s'abat sur une montagne ; elle ruisselle k la surtace, se reunit dans les plis de cette surface, et la ou le sol n'estpas inaffouillable, soit de sa nature, soit grace a I'armure dont la vegetation a pu le vetir, elle le ravine, I'entraine piece a piece, et la corrosion ne s'arrete que quand la resistance du fond devient egale ou superieure a la force erosive ; et alors la crue passe sans creuser ni deposer, le regime est etabli, le lit a acquis la pente, le developpement, les formes limites ou d'equilibre. » C'enestassez pour pouvoir dire a coupsur qu'il y a pour les conrs oprietaire de la rive gauche. (758) rents des Hautes-Aipes de M. Surell, publication due a I'ancien Ministre M . Dufaure, a mis cette importante verite a la portee de tous. Ce beau tra- vail, que I'Academie connait bien puisqu'elle I'a couronne, va me servir ici tout naturellement de point de depart, et me dispense d'un plus ample preambule. » On se rappelle que M. Surell distingue trois parties dans les torrents des Hautes-Alpes qu'il a si bien decrits : le bassin de reception, le canal d'ecoulement ou couloir etle cone de dejection. » Lorsque le torrent est a bout d'oeuvre, lorsqu'il est parvenu au regime stable, a la pente limite ou d'equilibre, cette pente decroit, suivant M. Surell, du sommet des montagnes au fond de la vallee principale : elle presente une courbe continue et concave vers le ciel. Consequemment la pente du canal d'ecoulement se trouve plus forte alors que ceile du cone de dejec- tion qui lui succede. C'est ainsi que le torrent de Sainte-Marthe, pour lequel la separation des deux parties dont il s'agit est au pont du raeme nom {PL II, fig. 6 de I'ouvrage cite), presente en amont les pentes de o'",o8o et o'^^oSa par metre, et en aval celles de 0^,074 et o",o69. La coupe [PL I, fig. 1) d'un autre torrent que M. Surell appelle flu deuxieme genre, figure le meme fait. II est vrai que, dans ce second dessin, les pentes du couloir et du cone de dejection ne sont pas cotees comme dans le pre- mier; mais I'auteur disant expressement que la coupe en question donne une courbe continue et convexe vers le centre de la terre, cela prouve pe- remptoirement I'exactitude de la figure et de I'enonce du fait que je releve. » M. Surell remarque ailleurs (page 3) que la vallee de la Durance, c'est- a-dire de la principale riviere du departement des Hautes-Alpes, « s'elargit » et se resserre successivement, de facon a former comme un chapelet de » bassins successifs, separes par des etranglements. Ces bassins sont allonges » dans le sens de la riviere; leur fond est tres-plat, et se detache nettement ). du pied des montagnes environnantes : il parait en quelque sorte nivele ». par les eaux. Suivant une opinion generalernent accreditee, ces sortes de » cirques elliptiques sont les bassins, aujourd'hui combles, d'anciens amas » d'eau, emprisonnes a la maniere des lacs. 11 est probable qu'a nne epoque » reculee la riviere etait remplacee par une succession de pareils lacs, eche- - lonnes a differents etages, et communiquant entre eux par des cataractej* " ou par des rapides; alors les eaux s'ecoulaient, en tombant de bief en biet " Peu a pen lesfonds ont ete exhausses; les rocs qui separaient les bassins :> ont ete creuses, et les eaux ont fini par couler dans un lit uni, et sur des « pentes continues.... On pent compter, sur la Durance, les formes tres- ( 759) .. visibles de cinq de ces lacs anciens, repandus depuis le col dn Moiit- » Genevre, ou est sa source, jusqu'a la limite du departement. » » De cette citation, il senible resulter que le profil de la Durance, hii aussi, est continu et convexe vers le centre de la terre. Or, la stcondc alle- gation n'est vraie qu'en moyenne et en gros, mais point en detail. .It ni ex- plique. n La pente de la Durance, comme de toute riviere parvenue an Ks^iine stable, est moindre dans les parties resserrees, naturellcnuMil on arliiu lello- ment, que sur ces vastes plages ou bassins intermediaires fjni paraiss( nl si plats. Du moins en cst-il ainsi lorsque le fond, dans ces |•(>sser^e^lenl^, est forme des memes alluvions qui emplissent les bassins. I. a preuve (mi est (pie I'Arve, par cxemple, dont on doit un nivellcment tres-siir a de Ires-habiles et tresrsavants ingenieurs, MM. Marsano et Imj)eiat(»ii, a o"',()()r8 de j)enle par metre le long de I'endiguement de Bonneville, vs(\n ell<'s s etalent librement, il en appert que la perte dVcpnUhre doil ne( e^^all•eIIH"^t etre moindre dans le premier cas que dans le second. » Cette tres-judicieuse remarque, dans laquclle ijit ee (jue j app( 11* en commencant un principe important et nouveau, appartient, je ( lois, ;, d e- minents ingenieurs sardes, et a recu et reroit d'eux cliaque joui- de hclles et heureuses applications. Je suis porte a croire que I'ouvrage de M. Surell les y a conduits; mais je ne sache pas cependant qu'on I'eut formulee et, en lout cas, mise a profit avant enx. T.a Mmplicite de IVxplication que je v,ens d'en donner n'einj)e(lie pas (}u «'lle iie puisse eire nouvelle, lest msts plus simples et les plus feeondes n<- venant pas touiouts. tarif s eu .nit, es j>remieres en toute seienci-. Dans cellc niruje dont il s ai,Mt ici, niiodiu ( 76o ) d'emporter que les materiaux moindres au milieu desquels gisaient les blocs en question. De la consequemment, dans certains passages, de veritables barrages occasionnant des rapides; tout comme sur d'autres points, c'est le fond rocheux lui-meme qui en forme encore et de non moins resistants jus- qu'a ce jour que les premiers. On concoit done que la remarque qui nous occupe ait longtemps echappe aux plus habiles observ ateurs, et qu'il ne faille pas I'exprimer trop absolument. » Mais il reste vrai, tout considere, quelesbassins, au lieu d'etre aussi plats, aussi niveles qu'ils le paraissent, sont de veritables cones de dejection, dont la pente augmente de la base au sommet, et, pres de la surtout, est tres- notablement plus forte que celle des resserrements qui precedent, toutes les fois que le fond y est aussi affouillable que le long des cones. Consequem- ment alors le profil de la riviere presente toujours, a chaque sommet de cone, une saillie prononcee, et, en somme, une suite de ces saillies, sepa- rees par des courbes concaves, qui se terminent par leurs tangentes quand les resserrements se prolongent, " Et s'il en est autrement dans la coupe de M. Surell [PL I, Jig. 2), c'est que la le fond du couloir n'est pas forme d'alluvion comme le cone qui suit, mais de roches calcaires dont les parties exigent, pour etre deta- chees, que le torrent ait plus de vitesse et, par consequent, plus de pente qu'il ne lui en faut pour creuser le sol des cones, forme d'elements deja desunis. » Bref, on ne pent considerer avec attention le profil longitudinal d'au- cune de nos grandes rivieres sans y voir le fait en question, lequel meme est peut-etre le fait le plus general que presentent ces sortes de profils, encore bien qu'il soit resle si longtemps inapercu ou incompris : toujours les par- ties ou ces rivieres sont resserrees, et a proportion qu'elles le sont davan- tage, offrent de plus faibles pentes que les parties ou elles se dilatent, ou elles divaguent; et plus le champ de ces divagations s'elargit, plus la pente augmente, jusqu'a une certaine limite. » On peut voir, dans I'ouvrage intitule du Rhone et du lac de Geneve, par M. Vallee, page 19, que la pente moyenne du Rhone, de Tembouchure de I'Ain au village de Thil, partie generalement resserree contre le coteau d'Anton et de Jonage, est de o'°,645 par kilometre ; et de Thil a Lyon, dans la vaste plaine dite de Mirihel, ou le fleuve s'etend dans ses crues jusqu'a 3,000 metres de largeur, de o°»,932. Or, voici toute I'explication de I'auteur a ce sujet : « Si les crues, dit-il ( page 22), etaient frequentes et longues, » elles emporteraient tous les depots laisses dans la decroissance de la ( 76i ) » crue precedente; mais c'est ce qui i)'arrive pas apparemment a Mi- » ribel, car si Ion dessine le profil du fleuve, au moyen des cotes dii » tableau precedent, on verra que ce profil presente en ce lieu une saillie » tres-sensible. * » L'ouvrage dont il s'agit est recent, il ne dale que de i843. » Au reste, il suffit de jeter les yeux sur la formule du moiiv(Mnt'iit permanent des eaux courantes pour sc rendre compte du liul vn qiies- du rapport de Taire de 1 a section (1.1 son expression, et que plus le ressc lui-meme. Puis, la vile sse ;M(-nieii{, riaux du fond qui resist Uueut dal).,.- acru; ils sont done vi unoilrs, il V depot au dela, et cela ji .s(praeequ( la Vitesse a sa valeur pi •eiuicrc. Mai pentedont d s'a^;.! s o. )ere pir,porti t«'sse, iiials au carre de la Vitesse, a uoniene tjue j'ai en vut .Jepasseaquelques, ;,,),)lKat.ons< le meilleur moNendefi xer canq>U.U . Je suppose qu'on Lyon, entre le point oi 11 commence decettevdle,iebacde' ['ete-d'Or,aa euieiit les idees sur Tobjel de eette Note, (pi on redresse le Hhone au-dessus de I Graiui-( amp, et le vdlage de Thil, c'est- entre le pied des digues, de sioS in< tres. distant e des culees du pont Morand; enfin je suppose que d'un bout a lautre le tond soit forme de la meme al- luvion. » On jette le Rhone tout entier dans ce nouveau canal, cense fait en un , = ,.-, y/„+^.^. iemeslre. (T. XLIV, ^o lU.) ( 76- ) » A la premiere criie, lo coiirant resserre acqniert consid(ral)lement plus saient; il creuse done son lit retreci, et il le creiise, avec lo temps, jusqu'a la pente d'equilibre qui convient a la nouvelle et plus grnnde vitesse de ses crues, pente qui se reduira, quand le creiisempnt sera acheve, a pen pres a celle de la traversee de Lyon, et je suppose a o'«,7oo par kilometre. On aura alors, en remontant du bac de Tete-d'Or vers Thil, un creusement de 0*^,932 — o'",7oo = o'",232 au boutdu premier kilometre, et, an bout du treizieme, a Thil, de o-^^Sa X i3 = 3-,oi6, lequel evidemment entraine- rait la mine des digues et la necessite de les refaire sur la plus grande partie de leur longueur. » Les exeraples de creusements et d'evenements de ce genre ne man- quent pas. Bien des digues toujours affouillees par cette cause, sans que I'on s'en rendit compte, ont mis dans le cas de renouveler tant de fois leiirs enrochements, qu'elles reviennent a des prix incroyables. N'est-ce pas aussi au fond pour cette meme cause que plusieurs praticiens des plus avises ne veulent entendre a aucun redressement de riviere ? II font, suivant eux, conserver, respecter le developpement dc leur cours comme chose sacree. Ilsontraison, mais pourquoi ?... Et s'ils le savaient mieux, n'oseraient-ils pas s'affranchir de ce respect quand il y a d'assez grands motifs? >> Je reviens au Pdione. ^ Pour eviter tout creusement a Thil, il faudrait par divers contours al- longer le lit endigue dans le rapport de 700 a gSs, c'est-a-dire de 4,^09 metres, afin que la pente d'equilibre ne changeat pas. » Mais, en reaUte, U ne convient de faire ni une operation ni I'aotre. Ce qu'd faut, c'est rendigueraenl par digues orthogonales, systemebeaucoup moins cher, dans les larges plames, que celui des digues continues, qui ne -" • pas dans le principe le champ des inondations, qui procure I ui- meme le colmatag occasionne bien un certain creusement, plus parallele au profd initial du sol que plonge » Ce systeme d'endiguement, trop pen connu adleurs, est suivi en Pie- mont, depuis un certain nombre d'annees, avec un succes incontestable, et c'est pourquoi j'en parle avec detail dans une Note jointe a cetecrir. - 11 ne resulterait de son emploi, du Grand-Camp a Thil, aucun surcroU notable dans les crues a Lyon, surtout dans les premiers temps. Lorsque le colmatage des cases serait acheve, on en viendrait pen a pen a TeDdigue- ment continu d'un lit mineur, a droite eta gauche duquel on reserverait de larges golenes limitees par des levees longitudinales en terre, inferieures aux grandes crues, conformement aux indications de la Note qu^ }'^^ ^^^ ( 763) I'honneur de lire a 1' Academic le 3o juin dernier. En coniparar.t de tels profils, avec le profil entre digues insid^mersibles de hi tiaversec de Lvon, on trouve qu'une crue de 4'",25 dans cettc viile poiirrait elre rediule a a 4 metres. La digue de la rive gauelie cesse an-dcssous dii I'ort de la Vilriolcnc, ^on ou existe un rssserreiiient de 700 a 800 metres delongiKMU-. La pentcei-dessus au confluent de la Saone, un creusement de ()"\'j^. O crcuscmctit s'aceroi- tradans le Bbone jusqu au bout de la digue de la Vitriolerie, et se couti- nuera ensuite parallelement a la pente actuelle dans tout le reste de la traversee de la ville. « Ce sera done un abaissement dn iond, el un aijaissc.uei.t des erues, puisse etre. Toutefois on ne pourrait Tapplifpur a beaucoup plus forte » J'ai suppose dans ee qui pnkrde la pcjile (['(''(luilibrc plus laible dans le Rhone au-dessous qu'au-dessus de la Siioiu-: ce n'< si pas sans uiorif, moindre que la somme des sections de ces eouis d eau se[)ares, ii sensuit que la vilesse eroit |)ar le seul fait de la confluence. v\ consrqucnuneiit que » i;iscrc p.rseute dans la plaine de Tuilins, au-dessous de Grenoble, des smuosilescouiparablesa celles qui precedent la traversee dc cetle vill.'. et dont la cause est pareill(>. Je ciois explicpier les tuies et les autres dans cetteNote. Dii pout de Saint-(;ervaiS a la fin de ieiitligiieineut achiel, aii- dessousdup.outdeSaint-QuentU),ilya,suivanllefilder.Mn. ikHom ,nrh.>: en redressant, il n'y aurait plus que <),6oo metres. < e _< (1) N'ayant pas les nivellements detail les du Rhone, j'en suis 1. Ji ( 764 ) trois coupures, dont la plus longiie, celle de I'lle ou pliitot de la presqii'ile Barbier, s'execute en ce monu'tit : des trois, c'est la plus eloignee de Saint- Gervais! Or, il faut se garder d'v Jeter I'lsere avant d'avoir ouvert les deux autres. Proceder autrement serait uue grave imprudence. On pent, ou bien mettre d'abord la riviere dans la coupiue la plus rapprochee de Sauit- Gervais, ou bien du meme coup dans les deux plus rapprochees ; ou bien enfin dans les trois a la fois : parce qu'il faut que le produit de I'erosion puisse toujours etre emporte dans la gorge, et que cela aurait lieu dans les trois cas. On ne saurait contester cepeudant que le niieux ne soit de com- mencer par Vimmission de la riviere dans la premiere coupure, qui se trouve etre la plus courte. J'ajoute qu'il faut aussi, selon moi, remplacer le pont suspendu de Saint-Gervais, qui n'a que 90 metres d'ouverture, par un autre qui ne retrecisse pas I'entree de la gorge comme le fait celui-ci (1). ,. L'accroissement de vitesse qui resultera d'un accourcissement de 4,000 metres sur 1 3,6oo et de la contraction des grandes eaux, occasionnera, a la hauteur de Saint-Quentin, au bout des digues actuelles, un creusement considerable, lequel aura pour effet de miner graduellement et aussi ener- giquement que possible rencombrement que le Drac a produit dans le lit de risere : encombrement effrayant et croissant, qui eleve les crues de 3 et 4 metres au-dessus des plaines adjaceutes et qui a amene, coinme on sait, de desastreuses ruptures a la fin demai. En reduisant cette partiesiencoin- bree du lit de I'lsere, qui a i^o metres de largeur, et en formant une golene del'excedant; et en consolidant, en meme temps, par des barrages et des plantations, les terrains qui fournissent le plus de materiaux au Drac — ^<^- conde operation indispensable independamment de la premiere - on di- (i) Le pont suspendu de Saint-Quentin, io,3oo metres en amont de celui de S'*^"'''^^'^'^|^'j a i5o metres d'ouverture ; et le pont suspendu de Veurey, io,5go metres en amont de Saint-Quentin, 200 metres d'ouverture. , La crue de la fin de mai est montee au-dessus des basses eaux : au pont de Veurey, ^^ 3-", 84; au pont de Saint-Quentin , de 3^,90— la riviere debordant aupres de I'un et^^^^ I'autre - ; et au pont de Saint-Gervais, de6'", gS en aval, et de notablementplus de 7 me r^ en amont, du cote de la plaine de Tullins, sur laquelle il y avait, en approchant de Sam Gervais, 2 et 3 metres d'eau. 1 e est A Grenoble, ou la largeur de I'lsere est reduite a 80 metres sous les ponts, la cru montee a 3"*, 80. Le Drac, au pont suspendu voisin de Grenoble, et dont Pouverture est de i25 me r ^ ^^^ viron, s'est eleve sur les basses eaux a 4™, 40. Sa pente etant triple de celle ^^ ^^^^^'^^^^^ voit que c'est lui qui a fourni le plus grand volume d'eau. II en tirait une trts-grande p de la Roraanche, qui a rompu plusieurs de ses ponts. (765) minuera les dangers toujoiirs plus imminents et plus graves que o d'immenses cultures, les plus precieuses du departement de I'lsere ville de Grenoble elle-meme, et I'on eloigneraautantquepossiblelc ni ou il pourra devenir necessaire de jeter la partie iuforieurc du Drac sere a la suite dans un lit nouveau, contigu au lit enconihrc » II s'agit done la d'un grand et double essai, force, peut-ondue, < plus haute importance. Ou ne pent le faire avec trop de sagesse et de si Grenoble etles vallees d'alenlour sont dans une situation si ahtruian je ne sache pas qu'on puisse en trouver ailleurs de comparable. II n permisd'oublier les desaslres passes etd'en altendre de iiouwaiix p( ser au reinede. Sans s'endornur uue tois de plus, sans desemparcr d'abord se fixer sur ce renu'de. De Regeinortes, de bourcet, du tementet surement indique : le moment est verm d'arreter enbu ( complir cette oeuvre importante, vainemenl [)ioposee jus y. Toutes les fois qu'on rcsscne un cours dean tlans nnr j.!.. a creusementprogressif de laval a ramoni le long du rcs.seiremenl, susceptibles de descendre partout a la profondeur coii\('nal)l< . operc toujours la reduction desa trop grande pente en depioyant la i (766) action : si le sol sur lequel il coul<' lui offre moins de resistance dessous que dessiis, cequi est frequent, il optre la reduction de sa pente en allongeant son lit par des sinuosites sans le creiistM- beaucoup; dans le cas contraire, upposa, nlent pas sans cesse. sant profondement son lit sans I'allonger. L'abaissement des mers, I'e tion des continents ont fait faire cela aux cours d'eau tres en grand et diversement. Siiriuie moindreeclielle, I'liommepent, quelquefois iitilen procurer les memes effets. » - Recnerches sur la minette; par M. Delesse. (Extrait par raatein\) (Commissaires, MM. Cordier, Elie de Beaumont, de Senarmont.) » La minette est une roche bien connue des mineurs et des geologiies, qui a surtout ete etudiee dans les Vosges. Le mica y est toujours tres-aboii- dantj et il dissimuleen quelque sorte sa veritable composition ; mais je suis parvenu a la determiner en etudiant sur le terrain toutes les varietes decette roche. » Elle est formee d'orthose et de mica ; ces mineraux sont dissemines dans une pate feldspathiqiie, qui le plus souvent contient aussi de rhorn- blende. L'orthose est generalement en petites lamelles pen visibles, et il pent meme disparaitre completement; cependant il se montre quelquefois en cristaux, et alors la minette passe au porphyre. Le mica est le mineral le plus caracteristique et le plus constant de la minette : il est brun-noiratrc et plusrarement verdatre; il a deux axes de double refraction tres-rappro- ches; il s'attaque par les acides. Sa composition est la suivante : Silice 4i^20 2r,4o4 Alumine ,2,37 5,778 j Sesqaioxydede manganese.. 1,67 o,5o5 8,1 32 Sesquioxyde de fer 6,o3 1,849 ^ Protoxyde de fer 3,48 0,792 \ Chaux 1,63 0,458 1 Magnesie i(j,o3 7,366 ( ,^ Potasse *^,g4 ,,346 } 10,410 Sonde ,08 n. 39.-7 \ Somme 98,81 Je le nommerai mica ferromagnesien, parce qu'il a pour bases ( 767 ) cipales les oxydes de fer et dc magnesie. 11 renferme cependnnt de raliimine et des alcalis; independaiiiment de la potasse, 011 y tronvc d'ailleurs de la sonde et meme mi pen de litliine. 11 est en 011 ire asM z riclu" » Si I'on admet, comme on Ta dejalait ponr d'anlres iniiu'iaiix, (piiMic petite partie de la silice remplaee de ralumine on des owdes a j alonies d'oxygene, ce mica se laissera repivsenter par la fonnule siinplc 3RO,SiO' + lVO\SiO'. melsherg. Qnand on Ic compare a dantres mica, qni conslil.ienl !e. rochcs, pite) dn ralcaire saccharoide el le mica ferrenx^de la prolooi„e. Dans'' Ic premier de ces micas, la base dominanle e.sl en I-lJet la magnrsie; dans I;, . L'l.ornhlende de la mnuMIe est Nert-grisalre r,n vert lonce. iJlr est t;«''neralement a nn etat d'alteralion avancee. Son eclat est gras et elle est 10 ponr lood'ean. « Les mineranx accessoires de la minelte soni le cpiarlz, !<• f.-ldspall. dn nient on y trouve du Fer oligiste. rompiet.-mtMil : c'est nn des cara celic d<' 1 ortliOM". O.i.n.l ;. ia nnn^-tlc eih-mciM', bun ({(iVii." s«>,r riche en nnca. c'csl nn<- rociie i'.MMKu'llcn.rnt lcld.p;.tl.i«p.<'. Connnr \r porpl.xre, die est a base d orlbose, vt la pota>se rsl .sr.n alc.li .lonnn.tnl. KlIerr.ii.TnH'lonlciois pl.is ai)lile; iiiais ccllc dcrnicrv est loruuV par uii J.-l, spatl. .!(( sivicmcsNslcMic associc, co.nn.c dans I., nm.cllc, a dn mica W-vu Miagiicsi(MKiAlal-rc pliisi('nis prnpricirs C(,rnnHiM<>s, Ics (l('iix hkIh-s M.i.t doi l.icn s, cl riles onl pour l.a.e dcs jcldspall.s diircrciils. Kile <'xislc dans Irs \ ..so<>>. d;,ns ]v pialca.i ccniral, dans 1,-s ( .sn.ncs, ,l.n Ic drpMitenicnt dc la Manclic ctdat.s I'ilc par MM. Ch. Sainte-Cl villi: III vii.i.i: v\ 1 I'l.iv Li bi.an, Lxl.ait . Lc travail dont nous v>nnicll<,ns la I'Acadcnncsc compose drs el.-n.enis sui%a. . .". .\f-( » Nous citerons, en dernier lieu, un tail tie variation dans la nature des emanations dim meme event volcanique, qui, on 1(> comprendra aisement, ne pouvait etre constate par des experiences iaites sonnnaireiuent snr les lieux. C'est a la grande solfatare de Pouzzoles. I.e gaz qui en est expulse, en meme temps que la vapeur d'eau, sous une forte pression et avec un bruit considerable, et qui depose du chlorhydrate d'ammoniaque et du sulfure d'arsenic, a ete recueilli a deux epoques differentes, le lo juin et le 3o juil- let i856; et, a cbaque fois, on a recueilli deux ecbantillons. Or, en jetant les yeux sur le tableau ci-dessous, on pourra s'assurer que non-seulement ce gaz n'avait pas la meme composition aux deux epoques, mais qu'il a varie considerablement, le meme jour, d'un moment a I'autre : TT^ ,.„, NO r. N"!!. Acide sulfureux =4,7 60,8 si? .8.4 75,9 6,S 0,7 9.,5 r,,4 74,2 100,0 ,00,0 r) ,00,0 100,0 -—---'■ ' ;:Zj »' On voic que I'acide sulfureux et Tacide carbonique se substituent I'un a I'autre et que ces deux gaz semblent meme s'exclure mutuellement. « Ce resultat offrira quelque interet si on le rapproche de ce que I'nn de nous a constate (1), a une tres-faible distance de la, a la petite solfatare, oil des variations du meme genre s'observent, non plus entre I'acide sulfureux (i) Dixieme lettreaM. filie de Beaumont, Comptes rendus, tome XLIII, page 747- ( 773 ) v.t i'acide carbonique, mais entre ce dernier gaz et I'hydrogene sulfiire, c'est-a-dire dans des emanations correspondant a une intensile volcaniqiie moindre. « Nous n'avons point neglige de recneillir er d'andyser, coiunie terme de comparaison, I'air atmospherique des lienx ciiconvoisins. ISoiis nous sommes assures que I'air, au sommet du Yesuve v\ j)res des fumerolles, pre- sente les proportions normales d'oxygent^ ct d'a/>ote (i) <>t ne cotitienl point de gaz etranger. » II etait interessant de faire la menie reclierclie sur I'air des l)ords du lac d'Agnano, d'on se degagent, comme on sait, des quantites notables d'a- cide carbonique. M. Lewy a, en effet, constate, dans I'air recueilli a la Nou- velle-Grenade, dans certaines circonstances, des proportions d'acide car- bonique tres-superieures a celles qu'on trouve habituellement dans I'afnio- sphere. Trois analyses de I'air, recueilli le 3o juillet, pres du lac d'Agnano, ont indique aussi des proportions de ce gaz sensiblement superieures a celles que prescnte I'air normal, tandis que I'oxygene et I'azote conservaient leur rapport. » GEOMETRIE. — AUmoire sur la construction geometrique des racines cubiques ; par M. H. Montucci. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Cauchy, Chasles, Bertrand.) « Lorsqu'une courbe ne presente que des proprietes g^ometriques plus ou moins cnrieuses sans aucun autre caractere particulier, il est permis de la passer sous silence. Mais lorsqu'elle remplit un but special, lorsque, theo- riquementou pratiquement, elle comble une lacune, lorsque enfin sa place lui est assignee d'avance dans la geometric, je crois que c'est la une raison suffisante pour la soumettre au public. » La courbe dont il est question ici se trouve dans ce cas. » Mon travail se compose d'une partie elementaire et d'une partie ana- lytique. Dans la premiere, je demontre les th^oremes suivanls : » Soit le rectangle AEFD. Du sommet de Tangle F, j'abaisse sur Ja diago- nale ED = r/ la perpendiculaire I G = h. Du point G, pied de la pcrpendi- culaire, je tire GC = ^ parallele au cote EF= m, et GB = c parallele au ygene en centieraes n'a varie qu'entre 20,8 et i 5 possibles tl 'observations dans nos experiences. f 774) cote FD= n. J'aurai alors, en appelanty, g les segments de la diagonale, » En me fondant sur ces theoremes, je passe a examiner jusqu'a quel point la geometric elementaire permet d'approcher de la construction d uiie racine cubique, et j'arrive aux resultats suivants : » II existe une infinite de parallelipipedes dont on pent construire la ra- cine cubique par la regie et le compas ; » Un parallelipipede etant donne, on a le moyen de verifier par la regie et le compas s'il se prete ou non a cette construction. » Dans la seconde partie, je generalise ces resultats en cherchant la courbe renfermant la solution complete du probleme : » Trouver le cote du cube equivalent a un parallelipipede quelconque. » J'arrive a I'equation de cette courbe a I'aide des deux premiers theo- remes fondamentaux. Cette equation est de la forme et du quatrieme degre; 9 [x) est I'ordonnee d'une parabole, j[x) celle d'un cercle ayant pour diametre le parametre de la premiere. La courbe ainsi obtenue jouit de plusieurs proprietes geometriques tres-curieuses, dont quelques-unes se verifient aussi dans d'autres courbes de la merae lamiile Je ne m'arreterai pas a les detailler ici ; je dirai seulement qu'elles m ont determine a donner a la courbe dont je m'occupe plus particulierement le nom de cubairice. y> En continuant mes recherches, je suis arrive a des resultats assez cu- rieux, que Ton pent resumer ainsi : » 1°. Lorsque, dans les courbes representees par I'equation I'une des courbes composantes est une courbe close rentrant en meme, et que I'autre, si elle a des branches infinies, n'a pas cepen dant d'asymptote parallele aux ordonnees, I'equation donne une s courbe close, dont toutes les parties correspondantes ont des propn communes. » 2«. Lorsque au contraire les deux courbes composawte sont d es asymp ( 775 ) totes paralleles aux ordonnees ou au moins cles branches infinies, elles pen- vent a la verite faire naitre des branches infinies d'une senle et nienie courbe, obeissant chacnne aux memes lois ; rnaisil en resiiltera le pins son- vent des branches de courbes differentes et indepcndantos en I re elles, n'ayant en commun que les proprietes generales que Ton pent dednin' de I'equation , j=y(x)±:/(a-). » Je donne dans mon Memoire plusieurs exemples de ces deux cas; je demontre aussi le theorenie snivant : » Etant donnees deux courbes, Tniie representee par I'equation combiner ensemble de maniere qu'elles soient represen jlIEMOIliES PUESENTES i.iQUE transmet un Memoire de M. AL Richard, ayantpour tifrc : « Denionstratioi du Postulatum d'Euclide w. Ce Memoire est renvoye a I'exanien (Tune Commission composee de MM. Liouviile, Chasles, Bertrand. l/AcademierecoituneNote intitnlee : « Demonstration du dernier theo- renie de Fermat » . L'auteur adresse cette Note dims la s.ipiH)siti()n erronre que la (pjestion qu'il avait deja traitee dans div<'rscs puirs r^^r)yees avec la mciiit' cpigrn- phe an concours pour I'annee i85G est encor<' un iles sujfts de prix pouc Tannee 1857. l-e Memoire est renvoyc a Toxamen d'une Commission composes de GEOLOGIE. — Recherclies siir tes rocfies iqmes ^quatrieme partie); par M. J. DuROCHEK. ( Renvoi a rexamen de la Section cle Mineralogie et de Geologie.) « La troisieme partie de inon travail a ete coiisacree a Fexposition des changements qui se sont produils, a partir de I'eppque primitive, dans l;t composition chimique des deux couches fliiides formant le siege des irrup- tions ignees : je vais maintenant comparer les compositions des produits divers qui derivent d'une meme couche, et je vais expiiquer les differences qu'ils presentent dans leur composition chimique et leurs caracteres mint- ralogiques. J'ai recherche les rapports atomiques existant entre la silice et les bases dans les magmas dont la soUdification a produit les roches pyro- genes : ils sont representes dans le tableau ci-apres pour les roches (hi groupe siliceux. On voit que dans toutes, a I'exception des laves trachytiques et des phonolithes, le rapport entre les quantites d'oxygene de la silice et des bases alcalines et terreuses est superieur a 3, c'est-a-dire qu'il y a plus de silice qu'il n'en faudrait pour former des trisilicates. Ce rapport atomique serait generalement encore au-dessus de 3, si Ton supposait que Toxyde de fer fit entierement partie de la combinaison silicatee, ce qui u ;i pas ordinairement lieu(i). II faut remarquer, d'ailleurs, que les micas qui font partie integrante des roches du groupe siliceux sont bien loin de reii- fermer 3 atomes de sihce pour i de base. Aussi, lorsque, en se solidifiant, !e magma s'est resolu en une masse entierement cristalline, la silice, qui s'y trouvait generalement en exces, est devenue libre sous forme de quartz. » Considerons maintenant les proportions des differentes bases : dans le granite le rapport entre I'oxygene de I'alumine d'une part, et celui des bases alcahnes et alcalinoterreuses d autre part, est en moyenne de 3,57 a i : on voit qu'il y a un pen plus d'alumine qu'il n'en faudrait pour quelle prit on totalite la forme d'un mineral feldspathique, vu que dans touscesmi- neraux le rapport caracteristique de R^O^ a RO est de 3 a i ; I'excedant fi) En general, le fer contenu dans les roches ignees n'est pas integralement combir." avec de la silice; il y en a ordinairement une certaine partie a un etat different , sous formo de fer oligiste, ou oxydule, ou .itane, carbonate, sulfure, etc. Aussi, dans men tableau a deux axes, contiennent deux fois phis craluinine : ce sunt ces deruieis qui ont cristallise de pieiereuce, lorscprd y avait abondance d'alumine, el que le fer se trouvait en luaJiMU'e partie a I'etat de peroxyde : de la soni resultes les granites a mica blanc argentin. Mais il s'esl j)iodiiil des micas quantite de magnesie et de protoxyde de fer. Tout a I'lieure je vais ('xpli([ue produit analyse renfermait en effet 3 equivalents d'aeide acetique el i ecimvaleiil de ^iw < - rine. o«%647 de cette triacetine artihcielle out ete saponifies par I em (1< baryte. La liqueur, debarrassee de Texces de baryle par un coiirant d u id( carbonique et par TebuUition, a ete precipitee par Tacide suliuriqiie. On a oblenuo8%974 de sulfate de baryte. Cette quantite de sel barytuiue corres- pond a a, 8, soil 3 equivalents d'aeide acetique. ( 78^ ) » Pour obtenir la glycerine artificielle, on a saponiBe la triacetine par lean de baryte et Ton a evapore a siccite la liqueur debarrassee de I'exces de baryte. Le residu a ete repris par I'alcool absolu,auquel on a ajoute une petite quantite d'etber. La liqueur alcoolique et etheree, evaporee au bain- marie, a laisse de la glycerine qui ete distillee dans le vide. Vers 200 degres, il a passe un liquide tres-epais, parfaitenient incolore, d'une saveur sucree franche, soluble en toutes proportions dans I'eau et dans I'alcool, insoluble dans letber. Ce liquide a donne a I'analyse : C38,5, H 8,6. La forraule C" H« O' exige C Sg, i , H 8,6. «.Pour verifier par une autre reaction son identite avec la glycerine, on I'a traite par I'iodure de phospbore PhP; une reaction tres-vive s'est manif'estee, etl'on a obtenu du propylene iode. « Je developperai plus tard les consequences tbeoriques que Ton peuf rattacher aux faits que je viens d'exposer. Pour le moment, je me bornerai a etablir que le tribromure C^ H^ Br% fusible a 16 degres et bouillant 3217 degres, n'est pas identique a la tribromhydrine. D'apres les experiences de M. Berthelot, ce dernier compose est un liquide incolore, legerement fu- mant a I'air et passant a la distillation vers 1 80 degres. Si neanmoins le tri- bromure solide donne un compose glycerique en reagissant sur I'acetate d'argent, il faut attribuer sans doute ce fait a un cbangement moleculaire quise passe au moment merae de la reaction. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la preexistence de I'acide valerianique dans la racine fraiche de valeriane ; par M. Pierlot. (Commissaires, MM. Pelouze, Balard.) L'auteur resume dans les termes suivants les resultats de ses recherches : L'acide valerianique preexiste dans la racine fraiche de valeriane dont il constitue un des principes immediats. II s'v trouve dans I'eau de vegeta- tion, degage de toute combinaisoii saluie. On peut I'extraire directement sans Tintermediaire d'aucun agent chimique. LaVacine fraiche en contient plus que la racine dessechee. » >I. Dede annonce etre parvenu a isoler et a obtenir a I'etat cristalUn le prmcipe aromatique des eaux-de-vie des Deux-Gharentes, principe qu'il de- signe sous le nom de vinitine, et dont un echantillon accompagne la I^ttre. (Renvoi a I'examen de MM. Payen et Peligot, qui jugeront s'il y a hen ^^ demander a l'auteur une Note sur son procede d'extraction.) ( 783 ) M. Neveu presente uiie Note sur une application qii'il croit poiivoir fai dii principe de la presse hydraulique. M. Seguier est invite a prendre connaissance de cette Note el a tin e ^ voir a 1' Academic si elle est de nature a devenir I'objet d'lin Rappot l CORRESPONDANCE. M. GuiGNiAUT, President de la Societe de Geogra[)liir, admsse vUs hillt pour rasscmblee generale de la Societe, qui aura lieu Ic 17 de ee inois. >I. Liorviij.K picsentc de la part de M. Ernest Lamaiie, professeur rUiuversilc de (land, et bien connu de I'Academie par des travaux ani ,-i.M..'c .... o,.i.<.M.]<> iiitihilA ■ « DiMnnnstration du Postiildttiin d'fiiiclide M. Frisiaj^i, astronome de I'observatoire de Mdan, adresse les six dernn volumes des Ephemerides de cet observatoire, et annonce coinme proch; renvoi de quelques autres volumes qui lui oTit ete sigualcs conune m^ quant a la collection de I'lnstitut. CHIMIE MEDICALE. — Presence da fltior d'lns /<^s eniiv tnuiendes dr i'lniitlnai de Vichy et de Conlrexcuillc ; i>,tr M J. NirKLKs. « On s'explique peu I'efticacite de cerlaiiies eaux uunerales. (juand on considere au point de vue de leui- composition cbuiiique. LCau uuncralt- Plombieres est dans ce cas; les substances qu'on y a rencoi»tiees )u.squ'a jour, n'offrent rien de j)articulier sous le rapport de leurs pro|)riel<'s the » On pent eaut; un enfant de peelieui- a la laille » II. Eclairs scms Kmnerrc. - L'observatjon frequente d'eclairs sans lon- iierre sur la cote de la Flandre m'a conduit, vers la fin de Tannee i854, a en donner nne explication. Les observations que j'ai faites depuis, ainsi que celles dont mon ami M Wilhem Eeckhout, de liruxelles, a bien voulu me faire part, confirment I'opinion que j'ai emise a cette epoque. Arago par- tagea les eclairs, d'apres la maniered'evolution de leur lumiere et la duree de cette lumiere, en trois classes : les eclairs globulaires, les eclairs en zile agir pour la produel.ou (les d<-nx ches inferieures de ratniosplu-rc). Ma.s laudis qne Ir sernn pent s'ol.MMvcr Nord. . ^junlnms ,l,fjnndicllcsonlmnrh,llr, unfermant un >,nmhrr n.ntu' mnuulrr didr.vnurilr. ('hi- _^ ±-'Lll dt- dp: dt - d.,- \ dq_ d\\ dp. _ d\\ \~dt~-'dp: dt~d<,: dans lcs(pi(>lles If rst luie fouelinn function S rxpiii. ,;'■(• .In . Trouver C equation aux differentielles partielles , a taquelle satisfait um fonctionSdes variables t, 7,, q^,..., q„, telle, que la connaissance d'une solu- tion renfermant n constantes arbitraires a,, a^,..., a„, donne les 2 n inteqrales quations (i), idevant avoir les valeurs i, 2,..., «; b,, b^,..., b„ representant n muvelles constantes arbitraires. « Soil ime solution de I'equatioH cfaerchee. Je vais d'al>ord exprimer que les equa- d — *^*^"^ d^i"= 6,sontdes integrale&dusysteme(i), c'est-a-dire que-^' = o ; ce qui donne (3) ^^H--f^^'^_i:S_^^ . , ^-S d^n_^ dOi dt dOi dq, dt dOi dq, dt^"-'^ dOi dq„ It ~ Mais.cette equation devant avoir lieu en ayant egard aux equations (i), on doit remplacer '^^par - ^; on a de plus, en vertu des relations (2), d — ^^'^ __ _dqk ___ d^ dOi dq^ doi ~ dUi ' L'equation (3) deviendra, a I'aide de ces substitutions, (4) ^=1M^ ■ ^^. , dJAdp^ deti dp, doi dp, dai'"'^ dp^ da I ' apres avoir pose (5) ^__S' dt -^■ « Or si I'on suppose la fonction H exprimee a ['aide des variables t, q^ q^^-^yqn seulement, c'est-a-dire si I'on y suppose les quantites pi remplacees par leurs valeurs ^, le second membre de lequation (4) representera la derivee par rapport a a, de la fonction H ainsi exprimee, carles constantes ( «r, ii'y entreront que par la substitut 7% ) iondesg.J le designe p ar(ll)l; de la fonction H apres la substitiiti( Dii indiquee ; IS alors (6) ^=^5 cette relation (6) aura lieu pour les valeurs i, t/,..., n de / » Je vais exprimer maintenant que les equations *— — p^ d — equations differentielles (i), c'est-a-dire que ~^' = ^=z'^, nera ( 7 ) .^!i_ _^ ^'S dq^ _^ d^^ dq. d'S dr/, dqidt ' dgidq^ dt ' dqidq, de ^ ' " ^ dqidq,, dt I egard aux relations dt dpk dqidi i ['equation (7) prendra la forme (8) d^ .mcip, dndj^ ^ ^ dq, dp.dq,^ dp,dq,^••■ -^wX ./(H) d^dp d^dp, dq, dp^dqr dp^dq,-^" d^dp, dpndq, 1 equation ( 8 ) nous conduit done a la relati on (9) f=^^ qui doit avoir lieu pour les valeurs r, 2,..., « de / w Les equations (6) et (9) nous inontrent que Jes denvees fbnctions S' et (H) par rapport aux variables y, el aux cons egales; elles ont done la naeme composition relativenieut a ce ne different que par une fonction de la variable /. » Done la fonction S, definie au commenccmnil de ce paimjuijji I' Equation aux differentielles jxirtielles (.0) 'i5 = (H)-^^(0; (790) (H) est la fon.ttoN tjiii cnlrc dan^ U's eqiialiom (i), et dans LkiucIIc on a rem- place les (juoililt's p, pur -^^ : zo [t] >sl unefonclion arbitraire dc In variable t. stantes arbitrairesrt, , a^,..., a„\ la [n + T/^'"'' constante, qui se troiive com- binee avec S par voie (.radtlitioii, puisque S n'entre dans requalion prece- dente que parses derivees partielles, est inutile dans la question actuelle. « On pourra supprimer la fonction arbitraire 7s(t)', ou bien, si -^ est independante des variables <],, (]2^--i ^n^ on pourra disposer de zs de nia- iiiere a faire disparaitre les termes en t contenus dans (H); alors, en posant S = g' + 2, 2 ne renfermant plus la variable /, on reduira la question a la determina- tion de la fonction 1 avec [n ~ ]) constantes arbitraires. TI. » Trouver t equation aux differentielles partielles a laquelle mtisfait me fonc- tion Y des variables U, ^,, q^y-y qm i^He, que la connaissance dune solu- tion renfermant {n — i) constantes arbitraires «<, aj,..., fit„_<, donne les in integrales des equations (i), en posant / rfV _ /v _ civ dV bf, b^,..., b„_,, X etant n nouvelles constantes arbitraires. » Soit V = F(H, ^„^„...,^„, «„«„...,«,_,) une solution de I'equation cherchee. Je vais d'abord exprimer que lesequa- *^^"^^ "="*'■ ^^"* ^^s integrales des equations (i), c'est-a-dire que flf = o ; on arrivera aux relations (,.) m = ,^ i devaiit prendre les valcurs i, a,..., (n _ j ); (H) representant la valeui ( 790 fie la fonction H lorsqii'on y a remplace t par — ^, ef los pi par — • » On troiivera de meme, en exprimant quo les — verifient les eqiia- d — / (levant avoir les valeurs i, ^,..., «. » Les relations (,4) et (i5) montrenl qne les derivres partielles de (H) variationde II; done (i-i) (H) = une fonction do H = © (11). Mais -, + ^ = X doit etre une integrale, c'esl-a-diir (pn- -_ -i^ Z = o, Or si, dans le premier membre de Tequation (i4), ^— par leurs valeurs en fonction de H el des consta ideniito en H; on aura done identiquement d'ou ©(H) = IT + constantc. » Donr la fonrtion \ , dcfinic mi iomuunrnmul dn § II, doit v<:ri/,r> h- (jualion nux diffcn-idielles pmiullcs \\\) est Infomtinn (jui cnire dans A- rqualions di[ftnnln llr^ ■. . dnns la^utlle u a vaufdnce t par - ^ el les /,, par - ; la ^et ^^ayant meme indice. Ainsi « Si la fonction S est exprimee a Caide des variables q^^ q^,-.., 9*, /?*+,, Pk+2-> • • ■■) Pn-) 6' si les integrales du systeme (i ) soul donnees par les equations , dS dS dS dS dS la fonction S devra verifier Inequation (.5) ^==(H) + ^(0, (H) designant la fonction H dans laquelle on a remplace /),, ps,-.-, Ph P'' '^S d^ dS ^ dS dS ^'^'•••';??/^'^*-'-'^''^«^-^^-' -d^: n Ce theoreme permet de simplifier I'equation (i5) lorsque plusieiirs va- riables manquent dans la fonction H. » M. Oechelhauser adresse de Siegen une nouvelle Lettre relative a ses re- cherches sur les chemins de fer [voir le Conipte rendu de la seance du 9 mars dernier ou le nom de I'auteur se trouve ecrit par erreur Dechenhauser). A 4 heures trois quarts, 1' Academic se forme en comite secret. COMITE SECKET. La Section de Mineralogie propose de declarer qn la place vacaiitc pai' suite dii deces de M. Conslam i; Academic est consul tec par la voie du scrutin Le nonibre des volants etant 46, Et .' 1 nou. En consequencf , la section de Miurralo^ie (>st iiiviKm- a pn'sentrr dan la prorha.ne seanc V une listr i\r candidals. La Section d'Asl rononncprrsenle, par ](,rI .M vr.i.ti la liste suivante (]( candidals p(,nr la place de CornvsporHia.il, xac.nte pa suite du deces de M. Nell de Iheanle : Au premier ranij.. M Adams, a Can.bridi;e. Av deuxieine nmij. Le PiRK Skcchi, a Hon.e. MM. Challis, a Cambndge. Cooper, a Markree en Irlande. Galle, a Berlin. Gasparis, a Naples. Graham, a Markree. Hexcke, a Driessen en Prusse. All troisieme raruj Johnson, k Oxford. ex aequo p/rorr/re alphah^tique. Lamont, a Munich. Lassell, a Liverpool. Maclear, au cap de Bo.nie-Esperance. Planta.mour, a Geneve. Robinson, a Armagh. Rumker, a Hambonrg. Les titres de ex STRi-VE(Orro),a Ponlkova, p,vr,Sa.nl-lVt«Tsbourg s cand.dats sont discntrs; rrlcct.on aura lu-u dans 1 M. Bertrand, au i L' Academic ; ( 794 ) (■ Matluinahqm's de .SSy, lit le Rapport Ic (jmnd PriA de Mathcinalujues pour iSSy. MM. Liowville, Lame, Diihamel, Cauchy, Bertraiid rapporteur.) propose, en i843, pour sujet du prix de Mathe tiques, la question suivante * Etablir les equations des moiwements gen&aux de [atmosphere terrestre, en ajrant egard a la rotation de la terre, a /'action calorifique du soleil et aux forces attractives du soleil et de la lane. » La question remise au conconrs pour i854, puis pour iSSy, n'a ete traitee dans cette periode de quatorze aunees que par un seul concurrent, auquel une Commission precedente n'a pas cru pouvoir accorder de recom- pense. Quant a la Commission actuelle, aucun travail n'ayant ete soumis a son jugement, elle a du se borner a examinci- s'il convient de remettre une quatrieme fois la question au concours. » Malgre I'intcret incontestable du probleme, son excessive difficulte laissepeu d'espoird'en voir donner une solution satisfaisante, et nous de- manderons en consequence a I'Academie d'v substituer, pour i860, une question de tout autre nature. »' Plusieurs geometres out eftidie le nombre de valeui^ que peut prendre line fonction bien determiuee de plusieurs variables lorsqu'on y peruiule ces variables de toutes les manieres possibles. II existe sur ce sujet des theo- remes remarquables qui suffisent aux applications de cette theorie a la demonstration de I'impossibilit^ de la resolution par radicaux d'une equa- tion de degre superieur a quatre, mais la question gen^rale qu'il faudrait resoudre serait la suivante : " Quels peuvent etre les nombres de valeurs des fonctions bien defmies qui contiennent un nombre donne de letlres, et comment peul-on former les Jonc- tionspour lesquelles il existe un nombre donne de valeurs? " Tel est le probleme dont nous vous demandons de proposer la soiu- non comme sujet de grand prix de Mathematiques en i860. ( 795 ; » Sans exigerdes concurrents une solution complete qui sei hien difficile, I'Academie pourrait accorder le prix a lauteur qui ferait faire un progres notable a cette theorie. » Le prix consistera en une m^daille d'or de la valour de 3,n Les Memoires destines au concours devront etre remis ;ui avantle i^juillet i860. Instilut imperial de France. Discours prononces dam la seance puhlKjuc Unu par lAcad^mie Francaise pour la reception de M. Ic romte de Fallon x It- >f) uuu .857;in-4°. Septieme Centurie de plantes cellulaires nouvelles, tanf i}tn!a<;n<0 r././o./,.. ,/.. (),sruu.dluanpr offer,., n, ,856, ...r ornUholo.f.Us p.. uue Bo.XAPAim:; br. n>-8". (Presciile au nomrle e par M. Montagne. j ■ plusicurs points el^entaires de qeonielne, de dy- ( 796) namiijue et d' analyse tninscendanle; par M. Ernest Lamarle. Bruxelles-Pa- ris, 1 857 5 1>^'- i"-4°- Demonstration du Poslidatwn dEuclide; par le nieme. IJruxelles-Paris, 1857; br. in-8^ Ces deux ouvrages out ete olterts au noin de rauleur par M. Liouville. De iorigine des diverses varietesou espcces d' ai b res fruitier s et autresvegelaux (jeneralement cultives pour les besoins de tliomme; par M. Alexis Jordan. Pa ris, i853;br. in-8«. Memoire sur V JEgilops triticoides el sur les questions d'bjbridite et de varidb\ lite specifique qui se rattachent a Vhistoire de cette plante; par le nieme. Paris i856;br.in-8°. Nouveau Memoire sur la question relative aux jEgilops triticoides et speltcEJoi- mis; par\e meme. Paris, f857; br. in-8°. Theses de mecanique et d' astronomic presentees a la Faculte des Sciences de Paris pourohtenir le grade de docteur es sciences; par M. J.-N. HatoN DE LA GOUPILLIERE. Paris, 1857; br. iii-4'*. Effemeridi... Ephemerides astronomiques de Milan, pour les annies i85i- 1857. Milan, i85o-i856; 7 livraisons in-S*'. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEfflE DES SCIENCES. SEAINCE DU LUNDI 20 AVKIL 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE LACAD^MIE. ANALYSE MATH£maTI<^L;K. — Srtli- sur HH jHniU dc la l/tiion, f/o i(i„n(io InwwLCs; par M. J. Ln»iviLLi;. « Soitpuii nombre premier impair et requatioii binome de tlegre p debarrassee de la raciiie reellc i cf t( I/equation __ — ^_ , dont je tire en passant ce resultat curicux ZY'- \Z':=:^o{x) ou Y' et Z' marquent les derivees de Y et Z, fournit en effet par I'integration une valeur de U tres-remarquable qui mene au but indique. » Donnons d'abord la valeur du polynome ' Maintenant, puisque U est un simple polynome, il est clair qu'on I'obtiendra en developpant le second membre snivant les puissances des- cendantes de x, sans s'inquieter des termes affectes d'un exposant negatif qui doivent disparaitre d'eux-memes. Ceci rappelle le beau Memoire sur leliraination que Lagrange a donne dans le Recueil de I'Academie de Ber- lin. Je n'ai pas a insister ici sur les simplifications de detail dont le calcul est susceptible, ni sur les formes diverses qu'on peut lui fa'ire prendre. On pourra evidemment reduire la suite infinie X a ceux de ses termes qui out de Finfluence sur la valeur de U, ou plutdt sur les termes de I qu t)" vent former. On pourra aussi remplacer ^X par ( 8o. ) 1 bieii encore par en ne prenant, comme pour X, qu'un nombre limite de tennes dans ia sent qui sert d'exposant. Si done on demande le terme de U, qui est multiplit I'aura qu a developper des exponentielles de la forme s ne surpassant pas ^, et a chercher dans leur produit le terme qui repond a I'exposant — p, de x. « Notre fonction 9 {x) a une liaison intime avec celle-ci : qui entre dans la belle formule de Gauss /(«'")= (^) v'^. ou =0, suivaiit que I'entier m est ou non premier a p. J'ai fait allusion plus haut a cette formule : elle montre que U est aussi le plus grand commun diviseijr des deux polynomes X et f{x) -f- \l~^- » PHYSIOLOG[E EXPERIMENT ALE. — Nole sur Id serisUnlite cU-. I« (luir-mcf. dii- ligaments et du periosle ; par M. Viuvrkss. ■^ Dans la seance du 29 septembre dernier, j'ai presente a T Ac;ies appliques au systeme des equations qui representenr l*'s mouvements simultanes de plusieurs astres, on conclut que les valeurs '^•"^ inconnues comprises dans ces equations seront generalement deve- C. R., ,857, 1" Semestre. (T. XUV, W" 16.) »o6 ( 8o6 ) loppables en series ordonnees siiivant les puissances entieres et positives de ^, dans le voisinage de toute valeiir finie de t k laqiielle correspon- dront des valeurs finies des inconnues, a moiiis que cette valeur ne fasse evanouir Tune des variables qui representent les distances mutuelles des astres donnes. » Toutefois les developpements des inconnues en series ordonnees siii- vant les puissances entieres et positives du temps offrent rinconvenient tres-grave d'exiger, dans le cas meme ou ils sont convcrgents, des calculs tres-penibles, vu que la convergence est tres-lente quand le temps a unc grande valeur. Pour ce motif, il convient de substituer au temps d'autres variables qui permettent d'obtenir a toutes les epoques, el surtout pour de grandes valeurs de t, des developpements dont la convergence soit assez rapide pour que les calculs puissent s'effectuer sans un immense labeur. On y parvient, dans le mouvement elliptique, en considerant les inconnues qui determinent I'orbite decrite par une planete autour du Soleil, ou par uu satellite autour de la planete qu'il accompagne, commc fonctions d'une variable que nous appellerons la clef de I'orbite, et qui n'est autre chose que Texponentielle trigonometrique dont I'argument est I'anomalie moyenne. Com me on peut aisement le demontrer, les di verses inconnues, dans !<' mouvement elliptique, sont des fonctions monodromes et monogenes de la variable qui represente la clef de I'orbite, dans le voisinage de toute valeur de cette variable qui a pour module I'unite. » Dans le cas ou Ton considere, non plus une planete tournant autour du Soleil, ou un satellite tournant autour d'une planete, mais plusieurs planetes circulant autour du Soleil, et un ou plusieurs satellites tournant autour de chaque planete, la premiere approximation donne encore pour cbaque orbite une ellipse a laquelle correspond une clef speciale. On pent d'ailleurs supposer que, dans chaque equation differentielle, la fonction perturbatrice est multipliee par un coefficient que nous appellerons le re- gulaleur, et qui passe de la valeur zero a la valeur i quand on i)asso du mouvement elliptique au mouvement trouble. » Gela dit, supposons toutes les inconnues developpees sujvant les puis- sances ascendantes du regulateur. Les premiers ternies des developpements, c'est-a-dire ceux que fournit la premiere approximation et qui repondenl aux mouvements elliptiques, seront des fonctions monodromes et mono- genes des clefs des diverses orbites decrites par les diverses planetes autom du Soleil et par les divers satellites autour de leurs planetes. Ces prenuei > lermes seront done developpables suivant les puissances entieres posiliv«'S, ( 8o7 ) milles oil negatives des diverses clefs. Je me suis demande si les termes sui- vants n'etaient pas snsccptibles, sous certaines conditions, de developpe- ments du meme genre; et pour eclaircir cette question, j'ai soumis a I'ana- lyse le probleme qui consiste a determiner les mouvements simultanes du Sok'il, d'une planete et d'un satellite de cette planete circulant dans un memo plan, de telle sorte que les orbites decrites par la planete aiitour du Soleil, et par le satellite autour de la planete, soient a pen pres circulaires. I.ii supposant ma presomption fondee, je devais obtenir, pour les seconds l< lines des developpements des inconnues, des fonctions nionodromes et liionogenes' des clefs des deux orbites. Or c'est ce qui est effectiveuient ar- rive. D'ailleurs la methode qui m'a conduit a ce n'sultat [)eut s'appliquer a la determination des divers termes des developpements des incoiniiies, aussi i)ieii qu'a la determination des seconds termes. II \ a done lieu de eroire (|ue les grands problemes de I'astronomie ponrront etre tiailes avee siieces par cette nouvelle methode, qui d'ailleurs pent etic ulilement applitpiee a I integration d'un grand nombre de systemes d'equations dilferentielles, et > Ces Memoires, ecrits en presence des faits, au sein de la contree la plus ( 8i. ) vivcment interessee au succes des operations de la serici culture, confirment (le tons points les resultats que votre Commission avait mis sous vos yeux. lis y ajoutent toutefois une consideration qui nous avait echappe. » Les Cevennes avaient jusqu'ici le privilege de produire les plus belles soies, et la race qui s'y etait conservee contribuaitpour sa part a cet heureux resultat. N'est-il pas tres-importaut des lors que cette race n'en disparaisse pas? Ne faut-il pas eviter que les Cevennes en soient reduitcs a se fournir ail hasard de graines elrangeres qui ne pourront acquerir qu'au prix d'une longue amelioration les qiialites si distinguees de la race qui s'est lentement creeedans ces montagncs? » Ces considerations vienncnt a I'appui du voeu emis par la Commission ui siijet de I'ouverlure d'un coiicours de sericiculture et de I'etablissement • le primes en faveur des producteurs speciaux de graines indigenes, comme au^si poui' les importateurs des uiedleures graines de provenance etrangere. Ions les interets engages dans la question s'y sont rallies d'ailleurs avec recieiise chenille sericifere, paralysent les efforts des sericiculteiirs, et leur 'ont eprouver des pertes considerables. Cette calamite ne borne passes at- leintes au cultivateur producteur du cocon,elle s'appesantit aussi surtoutes (8.2) les industries qui en derivent et qui en dependent. Les pepii elevent les muriers, les filateurs de soie grege, les mouliniers, les tisseurs, les imprimeurs sursoie, les teinturiers, les producteurs de substances colo- rantes, le commerce qui est comme le trait d'union de toutes ces industries entre elles, sont ensemble gravement atteints. » Une immense population d'ouvriers, dans les campagnes et dans les villes, dont les bras etaient employes dans les manipulations diverses de cette colossale production, voient I'aliment a leur travail diminuercha- que jour, et leurs moyens d'existence subir une perturbation facheiise. » On se fera une idee de la gravite du danger qu'il s'agit de conjurer si i'onconsidere que I'industrie de la soie et tout ce qui s'y rattache donnent lieu a un mouvement de numeraire de i milliard environ. » II a ete distribue au debut de la saison sericicole a la Pepiniere centrale d' Alger : 5397 grammes de graine faite dans I'etablissement, 2736 » de graines achetees dans le Piemont, 233 » . de graine venant de Lunel (Herault), Total. . . . 8386 grammes. » Les receptions de cocons a la filature ont produit 2233''" SSo^' de co- cons apportes par quatre-vingts educateurs, habitant dix-neuf communes, pour lesquels il a ete paye une somme de 10260^'' 67*^. » En voici le classement : 1733,980 de cocons i" classe a 5 francs 8669,65 326,970 de cocons 2« classe a 4 francs 1 807 ,88 55 , 23o de cocons 3« classe a 3 francs i65 ,69 1 1 7 ,45o de cocons 4« classe ( Chiquer) a i franc ... 1 1 7 »45 2233, 58o 10260,67 » Une petite education d'essai, faite a la Pepiniere centrale, a produit 25''»6oog', ci aS^^eoo^^ » La pepiniere d'Orleansville a egalement verse a la fila- ture 68 kilogrammes de cocons 00 '^ Ensemble ^^ » Ces deux lots ont ete estimes de i""^ classe, ce qui, a 5 francs le 1 0- gramme, represente une valeur de 468 francs. ^.^^ ^^, « Les 237''" 1 008' de cocons destines a la reproduction ont donne 9 '007^^ de graine sur toile, tare des toiles defalquee, sauf deduction du poids ( 8.3 ) mucilage de ces graines apres !e lavage. Les frais de main-d'oeuvre pour la recolte de cette graine se sont eleves a ia7^'"5o*^ En ajoutant la valeur des cocons ii85 5o c'est une avance totale de. . iSiS'^oo'" ou de4'^^35*' par 3o grammes de graine en son etat actuel. En admettant un dechet de 20 pour 100 au lavage, Tonce de graine reviendrait en defi- nitive a D^*" 47*^ les 3o grammes. On admet generalement qu'd ne faut que 5oo grammes de bons cocons pour rendre 3o grammes d'oeufs de vers a soie. Dans I'operation de i856, il a fallu 987 grammes de cocons pour oli- tenir 3o grammes de graine. Cela dent a ce que, dans les cocons provcuant des graines recues du Piemont, il s'est trouve beaucoup de femelles infV- condes. Get inconvenient a ete beaucoup moindre dans les cocons prove- nant des graines recoltees dans le pays. » Le chiffre de la production croissant jusqu'en i853, ou le nombre des educateurs s'etait eleve a 335, a decru sensiblement et il est meme tombe, itu 1 856, a 80 educateurs seulement. » On a avance que les educations de vers a soie avaient diminue parce que les insucces avaient decourage les educateurs, qui ne trouvaient plus une remuneration suffisante. » Get argument ne resiste pas devant les faits. En i854, ou commence la diminution dans le nombre des educations, la moyenne du rendement par once a ete tres-satisfaisante, et plus elevee qu'elle n'avait ete jusqu'alors. En i855, leprintemps a ete d^sastreux et a influe considerablement sur h reussite. La feuille du murier, trop aqueuse par suite de I'abondance des pluies, a donneune recrudescence a Taffeclion de la grasserie, qui jusqu'a- lors etait deja la maladie dominante des vers a soie en Algerie. » En i856, I'introduction dans les educations de la graine d'ltalie sur une graude echelle n'a fait qu'augmenter le mal par I'intervention d'un autre genre d'affection morbide qui n'existait pas encore ici. » J'ai fait faire une petite education comparative des graines intro- duites au printemps dernier, avec celles obtenues dans Tetablissement Inl- rneine. •> La graine acbetee a M. Nourrigat de Lunel par M. le pr/'fet d'Oraii, qui en uvait eiivoye une parlie a Alger, a eu une eclosion parfaite. A chaipie ^ge et pendant toute la duree de I'educalion, les vers sv soul li<'S-bien ( oni- portes; les mues se sonl faites dans les conditions normales, el il n'\ a eu aucun signe de maladie jusqu'au moment de la monteo, ou quclques vers. (8,4) en petite quantile, ont ete atteiiits de la grasserie. Les cocons etaient d'ex- cellente quantile ct les papillons parfaitenient constitues. a La graine provenant des pontes preparees dans I'etablissement; mise en meine temps a rincubation, a ete plus dure a eclore, il a falki trois jours de plus que pour la precedente et augmenter la temperature de quatre de- gres ; apres quoi trois levees abondantes et regulieres de jeunes vers ont epuise la graine. Les mues se sont parfaitenient operees : aucune maladie ne s'est montree parmi les vers, qui ont toujours ete vigoureux et ont mange d'un grand appetit. Au dernier age, quelques vers out ete atteints de la grasserie. Les cocons obtenus etaient tres-beaux, et les papillons qui en sont sortis etaient tres-vigoureux et d'une conformation parfaite. » La graine du Piemont, divisee en trois varietes par gros, moyens et petits cocons, a donne dans ces trois lots des resultats absolument iden- tiques, mais bien differents de ceux qui precedent. » L'eclosion s'est operee tres-facilement, Les levees etaient assez abon- dantes ; cependant il est reste dans cbaque lot un fond de graines qui n a pu eclore. » A chaqiie age, il y avait des petits vers, ou luisettes, et a chaque mue une grande quantite qui n'a pu changer de peau; au dernier age, il n'en restait presque plus. Les quelques cotons qui sont venus avaient une belle forme et bonne apparence; mais les papillons qui en sont sortis etaient en ma- jeure partie malades ; ils avaient les ades recoquillees et comme roussies; on voyait des taches noires sur differents points de leur corps. » Ces educations ont ete faites avec tons les soins requis, dans les memes locaux, avec la meme feuille, enfin dans des conditions tout a fait sem- blables. » Dans le meme temps, M. Haring, directeur de la Pepiniere da goiiver- nement a Rone, suivait avec beaucoup de soins, chez quelques colons, es resultats comparatifs obtenus avec de la graine venue de la Pepiniere cen- trale et celle recue d'ltalie. Je donne ici un extrait de la Note qu il ni a remise : i". Incubalion. « A. Graine dllalie, - L'eclosion de cette graine, placee dans les menie^ « conditions que celle d' Alger, a ete terminee en six jours. Tons les o^u s » ont eclos, » B. Graine d' Alger. — L'incubation a dure dix jours, et apres le cin- B quieme quelques avant-coureurs, remarques dans toutes les education^, J3 ont ete elimines. ( Bi5) » 11 resulte que la graine d'ltalie, placee dans les meme: celle d'Alger, a eclos plus promptement. 2°. Premier age. » Pendant cet age i ien de rcraarqnable a signaler. La i < cation des vers d'ltalie, ainsi que de ceux d'Alger, ne 3". Deuxlrme ' meurent sur la litiere; d'autres ont la jaunisse, et enfin beaucoup nc " peuvent se debarrasser de leur peau. « B. Vers d'Alger. - Aucun symptonie de uial.idie ne s'est encore dt- » dare; les vers continuent a grossir plus que ceux d'ltalie et a mangei- » avec plus d'avidite. r- ^foa,r"dr.>.r.. '> A. Versdlt' le i5 le siroco occasioiui(> des roulles, et tons les vers qu. y ech^i^pent » n'ont plus de force. La majeure partie nunurnt dans la hru'. ♦•■(■. • B. Vers d'Alger. - lis monlent a la bruyere a la mrme epoque que « ceux d'ltalie. Leur niontee est plus lapide ; il en resle cependant quel d action dont on dispose. - Presque generalement on entreprend des ednca- tions de vers a sole beaucoup plus importantes que ne comporte la quan- tite de feuilles dont on dispose, I'etendue des locaux, le nombre de bras er le mobilier special. » 4°- Enfindes prejugesnuisiblcs qui sont crtracines chez beaucoup d^duca- teurs. — lis pensent que Fair pur est contraire aux vers a soie, et ils les closent autant qu'ils peuvent dans les locaux deja trop etroits ou ils sont » M. Colin, qui s'occupe depuis plusieurs aunees de reducalion des m ii soie avec autant d'intelligence que de succes, s'estbien trouvc de rempl (le la feuille lobee ou de celie du niurier sanvagc des Arabes. ') Devant les circonstances qui nous entourent, il y a interet ^(Mieral a ( nsiblr vvll tlu carbonate de chaux. Se forme-t-il un sel double d'aluruir.c v sont ' "npressionnes tout aussi profondement que ceux du nagelflnhe, ainsi qn'on 'e constate dans le gres des Yosges. Les poudingues quartzeux dii ten;. in carbonifere des Asturies et du trias de I'Espagne presentent, d'apns M. (b^ ^erneuil, ce fait parfaitement caracterise. Tout recemment M. cK Declien ^ signale dans la Prusse rhenane, dans les galets quartzeux de Comniem qui appartiennent aussi au trias, et dans le poudingue carboniff re d'Kscb- ^eiler. Des galets de roches crisfallines, de granite, de gneiss, etc., offrenf ( »^i ) nienie aussi quelquefois les niemes caracteres, mais beaucoup moins pro- nonces. Ainsi les galets impressionnes , loin d'etre des accidents locaux comme on I'avait d'abord cru, se rencontrcnt abondamment dans des pays et dans des terrains tres-differents. x Le fait qui nous occupe ne pent etre vu sans frapper vivement I'atten- tion; aussi a-t-il donne lieu a beaucoup d'interpretations, notamment de la part de MM. Lortet, Blum, Studer, Paillette, Favre et Roechlin-Schlumber- ger. Il serait trop long de faire ici I'historique de ces hypotheses; je dirai seulement qu'elles conduisent presque toutes a admettre qu'il y a eu ne- cessairement une tres-brte pression exercee par les galets les uns siir les autres, en meine temps qu'un rajnollissement, et peut-etre aussi un certain mouvement qui aurait favorise I'usure. La chaleur, I'eau ou divers agenls chimiques auraient ete les causes du ramollissemeut. » II est facile de voir qu'aucune de ces explications nest satisfaisante. D'abord on connait des agents capables de dissoudre ou de fondre, raaiJ. non de ramollir sans les deformer des calcaires, du quartz et des quartzites. D'aillenrs une pression s'exercant sur un corps mou aurait forme un bour- relet en saillie autour de I'empreinte creuse. Or les galets ont generalement conserve la configuration que leur a donnee I'usure, sans qu'il soit possible d'y decouvrir auciine deformation. D'un autre cote, la coincidence parfaite des substances penetrantes et penetrees, quelle que soit leur forme, montre que cet effet n'a pu resulter d'une sorte de rodage, qui aurait forcement produit des surfaces de revolution. » J'ai done cru qu'il fallait chercher presque exclusivement dans les ac- tions chimiques la cause du phenomene, et j'ai cherche a realiser cette idee par r experience. » J'ai plonge deux spheres calcaires dans de I'eau faiblenient acidulee, en exercant en meme temps une pression de jo kilogrammes sur leur point do contact. El les avaient ete enchassees de maniere a rester fixes souh cette pression. Or, an lieu d'obtenir un resultat semblable au fait naturel, •c'est precisement Vinverse que j'ai obtenu. Les deux spheres presentaient en effet chacune une saillie tres-prononcee, qui correspondait a leur pomt i e contact primitif que Terosion avait respecte. » II a done ftdlu faire agir le dissolvant d'une tout autre maniere. ^^^ *'^'|' d'immerger les spheres dans le liquide, j'ai fait arriver celui-ci en tres-faib e (piantite, par suintement et par voie capillaire. Quelques boules calcaires suffisent pour faire rexperience de la maniere la plus concluante. On les f)laccdans un entonnoir qui laisse continuellement ecouler le liquide; te ( 8^5 ) dernier degoutte continuellement siir les spheres par uiie meche de coton tres-fine fonctionnant comme iin siphon. Au moment oii nne eoiittelette arrive, elle se porte immediatement aux points de contact par Feffet de la capillarite, et c'est la seulement que le Jiquide attaqiie sensiblement les spheres. Si elles sont d'inegale dimension et qu'elles soient formees de va- rietes de calcaire legerement differentes, I'line des deux se dissout de ure- terence a la voisine. Quand cette experience s'est suffisamment prolon^ec les spheres presentent les memes accidents que les galets impressionnes; cllo peuetrent reellement I'une dans I'autre. » L'experience reussit mieux encore, si les globes, au lieu dVtre lihics M)iit partiellement cimentes entre eux, comme ils le sont dans les poudm- Uiics, de maniere a ne pas presser Tune sur I'autre, autrement Trrosion ne ■>(■ fait pas regulierement vers le point de contact. » Une action semblable pent etre produite sur des splirres d 'a<'^at(> inr dv I ae.de hydrofluorique. "^ )• Par une particularite dont on ne voit pas bien la raison, niais qui est t (jniorme a ce que Ton observe dans la nature, le phis grand rayon de conr- l)iire determine generalement la concavite. » En resume, le phenomene de la penetration des galets les uns par les antres s'explique de la maniere la plus simple par Taction lente et capillaire (1 iin liquide erosif, sans qu'il y ait eu ni pression ni ramoUissement , c'est-a- tlire aucune des deux circonstances que Ton regardait comme ayant neces- sairement produit cette penetration. II y a pins : tonte pression energique modiherait, comme je I'ai dit, le phenomene dans ses details. Si les galets a impressions sont fiequemment ccrases, on doit bien plutot attribuer cette eirconstance aux porte-a-laux et aux tassements qui ont du suivre les disso- lutions dont nous venons de parler. » Sans m'etendre ici sur la nature et I'origine des dissolvants qui onl ■'^'N je me bornerai a remarquer qu'on Irouve partout dans ces pondinuiies 'ff's preuves de dissolution; dans les poudingues calcaires, on rericontre ''•■quemment de la chaux carbonatee cristallisee; dans les pondingucs sili- "■'I'i, des cristaux de quartz. Les galets de ces derniers poudingues pivscu- '7"f^- U <'st done difhcile de se rehiser a admettre que les agents <\n\ ont MEMOIRES PRESEXTES PHYSIOLOGIE. — Recherc/ics siir le developpement des tissus fibrUlaires; par M. L. Maxdl. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Serres, Fiourens, de Quatrefages.) u INous comprenons sous le nom des tissus fibrillaires tons les elements qui, a ieur etat parfait de developpement, se coniposent de fibres ; teis sonf par exemple le tissu d'union ou connectif (tissu cellulaire), les tissus se- reux, elastique, fibreux, nerveux, muscuiaire. Suivant la phipart des au- teurs, conformenient aux vues emises par Schwann^ les fibres doivent Ieur origine a des cellules qui s'allongent, puis se divisent, d'abord en fibres plates, puis en fibrilles. Mais des Taiinee i843 nous nous sommes prononce dans notre Anatomie generate contre cette maniere de voir, et nous avons attn- bue le developpement des fibres a la scission du blasteme solidifie. Des rechercbes faites depuis cette epoque tanc sur I'embryon que sur radulte. dans la regeneration et dans les produits pathologiques, nous ont conduit aux resultats suivants : « La substance fondamentale qui donne naissance aux fibres est une masse d'abord homogene, amorphe, molle, diffluente, puis gelatineuse, plus tard solide, resistante. Des les premiers moments de son existence, on y decouvre des corpuscules grands de o™,oo3 a o^'jOoS, dont les transtor- mations ulterieures seront decrites tout a I'heure. Au fiir et a mesure que se consolide la substance fondamentale, on y voit apparaitre des rente;., ces fissures sont d'abord rares, courtes et tres-eloignees les unes des autres, a la distance de i ou meme de 2 centiemes de millimetre. Peu a peu eiles deviennent plus nombreuses, plus longues et plus rapprochees. ba portion comprise entre deux fentes constitue une fibre. Les fibres sont par conse- quent d'abord courtes et larges, plus tard longues et etroites. L es p ce procede de scission successive qu'une fibre large se resout en un taisce de fibres tres-deliees qui restent pendant quelque temps encore accolees ts unes aux autres, mais qui finissent pars'eparpiller. « La position des corpuscules primitifs, les noyaux des auteurs, dam^ ^ blasteme lorsqu'il commence a se solidifier, est presque toujours a ter- nante : aussi voit-on des rangees de corpuscules alignees dans le sens on- gitudinal des fibres qui vont se developper dans le blasteme. La scission s'opere toujours dans les intervalles entre les rangees, jamais a travers corpuscules. ( 8^7 ) » La substance fondamentale qui, par scission, se transforme en fibres, ii'atteint pas toujours dans toiite son etendue le meme degre de consis- tance. Celle qui entoure les corpuscules ne subit ia scission qu'en dernier lieu. Aussi, en placant sous le microscope du tissu celltilaire en voic de developpement, on aperroit des corpuscules isoles auxquels adhere uiiv portion de substance amorphe (foudamentale). Ces formations ton fes acci- dentelles, quoique tres-frequentes et assez constantes dans certains degres de developpement, ont ete prises pour des cellules (cellules on globules iibro- plastiques ou fusiformes) a tort suivant nous, pour les raisous suivantes : |a- niais, par aucun moyen chimique ou mecanique, on ne saurait docouvi ir ci demontrer la presence d'uue mend)rane cellulaire. C'est la sans doiitc Tarmi- mentle plus puissant et sans replique que Ton puisseavancercoii[rer<'xisten(c Hes cellules. Des que Ton est bien penetre de la verite de ce fait, on s'expli(|u(' taciJLMnent des j^articularites que presentent ces formations et (pie Ton a ni- terj)retees de diverses manieres. Ainsi, les contours de ces elemerUs, qu< nousappellerons des corfjuscides composes, ne^oiii jamais reguliers, bien nets, l)ien limites. Le corpuscule( noyau )ti'a pas deposition fixe, detcriniuee; il s< trouve tantot au centre, tantot sur un des cotes, tantot a un des bouts dn petit Hot de la substance fondamentale ; il est tantot unique, tantot multijde. <^et Hot lui-meme se termine brusquement ou en pointe ; ou bien il lui adhere une ou plusieurs fibres. Le tissu conjonctif areolaire ou gelati- neux de K.oelliker, ou tissu muqueux de Virchord, se compose delements analogues. » Lorsque la substance fondamentale a durci, les corpuscules s'eclau- eissent, s'allongent et presentent ensuite un petit point obscur qui plus tard devient transparent. Les corpuscules ont alors une forme ovale. Puis, le corpuscule continue a s'allonger et finit par devenir pointu aux deux ex- tremites. I^ nucleole est remplace par plusieurs petits points noirs, ranges en series qui pen a peu se confondent au milieu d'autres granuh's analo- gues formes dans le corpuscule allonge. Celui-ci perd alors sa trarispareui < ft fmit par devenir tout a fait obscur. En meme temps chaciui des d( iix '>outs s'est considerablement allonge, des ramifications ont poussc sur hs "''«'s, et le tout represcnte une fibre courte (de (piehjues (•t'liiicrncs de ""Hmit'tre), noire (lorsque Ton examine la preparation dans hs corKhiions ordinaires sous I'eau), un peu ondulec et s'anastoniosant avs cot pus- t^ules allonges voisins, surtout avec ceux qui sont sitius au-dessus rf an- ^essous dans la meme ligne. » Les fibres de noyaux ne sont, suivant notre opinion, que le resultaf de (8a8) la fusion de pliisieurs corpuscules (noyaux) allonges et devenus creux. Les renflements que presentent ces fibres, de place en place, indiquent la posi- tion priiiiilive des noyaux. » Si Ton a bien presents a I'esprit les divert degres de developperaent que nous venous de decrire, on peut les retrouverfacilementdans les tissusfibril- laires a I'age adulte, en ce sens que chaque tissu presente un degre de deve- loppeuient determine, auquel il persiste pendant un temps plus ou nioins long ou jndefiniment. Ainsi les tendons et les ligaments, la substance fon- damentale des fibro-cartilages, les membranes fibreuses et sereuses, le derme de la peau et des muqueuses, le tissu cellulaire souscutane et interstitiel, se composent en general de fibres parvenues a leur developpement complet; les noyaux forment ce que Ton appelle fibres de noyaux. B Les diverses membranes vasculaires (arteres, veines, vaisseaux lym- phatiques) puisentleurs signes differenticls uniquement dans les divers de- dres de developpement qu'elles ont atteints. Dans les plus externes, les fi- bres sont completement developpees; dans les internes, on trouve les corpuscules places dans une substance fondamentale homogene qui n'a pas encore tabi la scission. Tous les degres intermediaires se trouvent dans les tuniques moyennes, surtout dans les arteres. Nous croyons inutile d'en- trericidans des details plus circonstancies, parce que la simple comparai- son de la structure de ces diverses membranes avec les degres divers de developpement decrits, fera comprendre la justesse de notre opinion. Les diverses varietes du tissu elastique, signalees par les auteurs, ne sont que des degres divers de developpement de ce tissu. Ces cavites interstitielles sont dues a la resorption des corpuscules (noyaux). » M. MiRLEAu d'Iliers soumct au jugement de I'Academie une !Note sur le pralinage des cereales, execute au moyen d'un appareil qui sert egalement pour le chaulage. Le grain, renferme dans un cylindre de bois qui tourne constammentsur lui-meme, estarrose d'lm liquide agglutinatif; il est ensuite reconvert, toujours dans le meme appareil, d'un engrais sec qu'on y mtro- duit a I'etat pulverulent. « Le liquide agglutinatif est, dit I'auteur, compose de dechets de corne dissous au moyen de la potasse caustique, agent dont I'effet dissolvent est ensuite arrete par Faddition d'acide chlorhydrique en quantite conve- nable. Ce compose, qui constitue deja par lui-meme un engrais puissan , et qui a le grand avantage de n'etre pas fermentescible, presente des qualite* adhesives suffisantes pour fixer aux semences I'engrais sec, et pas assez ( 8^9 ) prononcees pour que plusieiirs grains se collent entre eux, ce qui serait un enorme inconvenient. » (Commissaires, MM. Payen, Moquin-Tandon, Seguier.) M. Thellier-Verrier adresse de Lille un Memoire intitule : Decouverte dan nouveau procede de peinture : peirificalion des hois par tes pierres dures ,\ les terres catcinees. « Dans ce genre de peinture, dit I'auteur, je me sers, commeM. Rulii- mann, de silicate de potasse liquide pour remplacer I'huile de lin; je rein- place la ceruse par le silex calcine ; le bois reconvert de cette peinture devi(>nt corapletement ininflammable. » Ce Memoire, avec divers echantillons qui y etaient joints, et un Supple- ment adresse peu de jours apres, sont renvoyes a I'examen de la Section de Chimiedeja chargee de faire un Rapport sur les communications de M. Ruhl- mann, relatives a I'emploi des silicates dans la peinture et dans la teinture. M. GouEZEL soumet au jugement de I'Academie une Note sur un ap] reil destine a mesurer et a enregistrer la puissance d'l " oil liquide. A cette Note sont jointes deux additions a de precede munications, du meme auteur, sur des appateib enregistreurs, communica- tions mentionnees dans les Comptes rendus des seances du i8 aoiit i856 et d" i6fevrier iSSy. .Renvoi a I'examen des Commissaires precedemment designes : MM. Babinet, Desprelz.) M. Delaporte soumet au jugement de I'Academie la description d'un nouveau /our d dtres mobiles superposes. Au moyen de la disposition qu'il indique et dont il serait difficile de donner une idee sans le secours de la figure jointe au Memoire, I'auteur suppose qu'on obtiendra une e notable de combustible et qu'on rendra les manoeuvres plus faciles < temps qu'on assurera une cuisson plus egale. M. Seguier est invite a prendre connaissance de cette Note et a faire <,?. a I'Academie si elleest de nature a devenir I'objet d'un Rapport. n de SOI e economi< M. Sellier repond a une reclamation adressee a I'uix:a!,iuij ue son i eau Memoire sur le traitement de la couperose, par M. Rochard qui e son collaborateur dans un precedent travail sur le meme sujet. ' Semestre. (T. XLIV (83o) « Le medicament quej'emploie aujourd'hui, dit M. Sellier, sansetre chi- miquement different de celui dont je faisais usage autrefois, en estbien dis- tinct quant a la forme, et son action therapeutique est a la fois plus puissante et plus reguliere. » (Commissaires precedemment nommes : MM. Andral, J. Cloquet.) M. PoGGioLi adresse, pour le concours du legs Breant, des observations de trois cas de cholera- morbus traites avec siicces par Nlectricite vilrie. (Renvoi a I'examen de la Section de Medecine constituee en Commission speciale. ) M. Dalmas envoie de Marseille une Note sur la substitution de I'acido carbonique a la vapeur d'eau comme puissance motrice. M. Seguier, deja charge de I'examen d'une Note de M. A. Neveu sur le meme sujet, est invite a prendre connaissance de la communication de M. Dalmas, et a faire savoir a I'Academie si elle est de nature a devenir I'ob- jet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. M. LE MiMSTRE DE l'AgBICCLTURE, DU COMMEBCE ET DES TrAVAUX PUBLICS remercie I'Academie pour I'envoi de plusieurs exemplaires du Rapport sur le Memoire de M, Andre Jean, concernant I'amelioration des races de vers asoie. « J'ai lu avec un grand interet, dit M. le Ministre, Texpose des methodes d'editcation de M. Andre Jean, et des resultats obtenus par lui. Afin de con- tribuer a constater de plus en plus, par de nouvelles experiences, le degre d'utibte du systeme de ce zele sericiculteur, je viens de lui accorder une su vention pour une education a faire cette annee. Je ne doute pas que ce nouvel essai ne facilite la solution de cette question, sur laquelle Tmteressan Rapport de M. Dumas a deja jete une si vive lumiere. » M. LE Charge d'Aefaires de Portugal envoie, an nom de M. PegadoM^'^ teurdel'observatoiremeteorologique de Lisbonne, un exemplaire du tome des travaux de cet observatoire (voir au Bulletin bibliographique). M. Valenciennes presente, au nom de I'auteur M. Hornbeck, uue car e a (83i ) de Tile danoise de Saint-Thomas, et depose une Note dans laqiielle I'aiiteur a indique les operations au moyen desquelles il a obtenu les cotes hypso- metriqiies qui y sont tracees. GEOLOGIE. — Sur les plienomenes eruptifs de la Sardaigne; Lettre de M, Bornemann a M. Eiie de Beaumont. « Cagliari, le t'j avrll 1857. » En me rappelant le bienveillant interet avec leqiiel vous avez accueilli les communications de mon ami M. Cli. Sainte-Glaire Deville sur les ema- nations volcaniques de I'ltalie inferieure, ou j'avais eu le bonheui de voyager et d'observer aveclui, j'ose vous adresser quelques observations sur des phenomenes pareils que je viens d'observer dans la partie sud-oLiesi de rUe de Sardaigne. II me semb'e que ces observations, ra})prochees des siennes, pourraient avoir quelque interet et en former comme un comple- ment embrassant tout le royaume des Deux-Siciles. » Comme vous le savez, j'avais pris la resolution de faire un voyage dans la Sardaigne et de poursuivre des etudes geologiques dans cette ile, qui a ete jusqu a nos jours la partie la moins connue de I'ltalie. Ce n'est en effet que tout recemment qu'a ete termine I'excellent ouvrage de M . le general Albert della Marmora sur la geologic de la Sardaigne, et qu'on a la possibilite de se faire une id^e des terrains et des gisements aussi varies que compliques de ce pays. » On n'a sur les emanations gazeuses et aqueuses observables dans Tile de Sardaigne, ouelles formentles derniers restes actifs des phenomenes vol- caniques, que des donnees tres-incompletes et insuffisantes relativement a •a nature chimique et physique de ces phenomenes. J'ai done cru pouvoir 'emplir utilement quelques lacunes dans cette statistique en visitant Jes differents endroits de la Sardaigne ou il y a des sources thermales et mine- rales, soit avec, soit sans Emanations gazeuses sortant de I'eau, et en faisant des experiences sur la nature des gaz et des eaux. " Les appareils dont je me sers pour mes experiences chimiques sont, '-n somme, les memes que ceux dont nous nous sommes scrvis M. DeviiU etmoi en Italic pour faire les analyses des gaz sur les lieux memes d«' l< m sortie; seulement, a cause du mauvais f'^h^i fU-^ rnnh'^ La methode de M. Dirichlet ra'a donne ies moyens de trailer uiie autre question, savoir la recherche des conditions de convergence des series dont le terme general est «Y„. )) C'est une serie de ce genre qui entre dans I'expression de la pesanteur a la surface d'un spheroide, Ies coefficients Y„ etant tels, que rt ( I -1- a 2 Y„] exprime le rayon vecteur de la surface du spheroide. » J'avais annonce un premier resultat de mes recherches dans ma these pour le doctorat que j'ai soutenue en juillet i85o; mais I'annee suivante, apres avoir soumis a une recherche plus attentive la condition en vertu de laquelle la somme de la serie (dont j'avais trouve I'expression sous forme d'integrale definie) ne devient pas infinie, j'ai trouve des conditions de con- vergence moins restrictives de la generalite de la fonction /(S,^) dont ies termes Y„ dependent. Avant que j'eusse tennine mes recherches a ce sujet. j'ai ete devance par un Memoire de M. Dirichlet presente par lui le 28 no- vembre i85o a TAcademie de Berlin et ayant pour principal objet le caicul de la limite vers laquelle converge la somme des m premiers termes de la serie 2 nY„ lorsque m converge vers I'infini. Mais je n'eus connaissance de c< Memoire que longtemps apres que j'eus termine la redaction d'un Memoire detaiUe de mes recherches, redaction dont M. Bertrand a bien voulu pren- dre connaissance 11 y a deja plusieurs annees. » L'expression que j'ai obtenue pour la limite vers laquelle converge la somme des m premiers termes de la serie lorsque m devient infini, es 1 ei tique avec celle du Memoire de M. Dirichlet ; mais dans le caicul que j'ai fait pour obtenir cette limite, j'ai tente d'eviter deux integrations par partie e , par cela meme, certaines restrictions apportees a la generahte de la fonc- tion /(^, 9 ) dont Ies Y„ dependent. » D'apres le Memoire de M. Dirichlet, il faut soumettre la fo"^*'^" /(5, 9) a la condition qu'une certaine integrale qui depend des derivees^ e f(d,(p) ne devienne pas infinie. Je crois avoir, dans mon travai , r 1 rftinn en vertu (*^ eviter cette restriction. D un autre cote, en traitant la conauiou c ^ laquelle la limite de la somme de la serie reste finie, je suis parvenu ^^^^^^ mer Ies conditions de convergence de la serie proposee par des con auxquelleslesquantitesy(5,9),|, JL. elles-memes doivent satisfaire. conditions qui, interpretees geometriquement, expriment que ( 837 ) dontle rayon vecteur est represeiite par la fonction/, admel sidere un plan tangent determine et unique, n CHIMIE ORGANIQUE. — Siir un derive nouveau da tackle par M. F. PisAxi. « L'acide anisique etantun acide monobasiqiie ayant son cl amide, devait avoir aiissi son acide anhydre correspondant ;i que l'acide benzoique. C'cst cet acide anhydre que j'ai prepan » Je I'ai obtenu en traitant, d'apres le precede deM. (ieilii de sonde par I'oxychlorure de pliosphore : ) + ph cr o = ^_" o^ + 3 : Lanisate de sonde doil etre prealableineni desseche, puis on le reduit en poudre et on le chauffe dans un ballon avec la quantite d'oxycldorure de phosphore exigee par la theorie. Lorsque la reaction est teriiiinee, on le- prend par de I'eau froide et Ton fillre. Ajjres avoir lave l'acide anliydrt; (jui resle sur le fdtre, on Texprime entre des doubles de papier buvaitl, puis on le fait cristalliser dans de I'ether. » L'acide anisique anhydre cristallise en pelites aiguilles soyeuses, qui sont groupees autour d'un centre conunun. U est insoluble dans i'eau, et fond dansce liquide a la teuqoeratiue d<' Tebullition. L'alcool et I'ether \v dissolvent facilement, surtout a chaud ; il est plus soluble dans uii melange Hes deux. II est insoluble dans la potasse et rammoniaque, et ce n'est qu'a chaud queces alcalis le transforment en acide orduiaire. Une longue ebulli- tion avec I'eau opere la meme transformation. Il fond vers 99 degres et dis- tiile a une temperature plus elevee. Il a donne a I'analyse : ( 838 ) dcdouble par la chaloiir en ammoniaque v\ acide auisiqiio ordinaire, ayaiit la meme forme cristalline et les memes proprieles; seulement son point de fusion est de qiielqiies degres plus eleve. \ oici du reste I'analyse de cet acide : Experience. TlK^orio. c'Z'iry^^'X^ 63,. 5 j eiro' 1 ^ H= 5,28 5,40 5,26 I H ) M. Lakcher prie I'Academie de vouloir bien comprendre dans le nonibre des pieces admises a concourir pour les prix de Medecine et de Chirurgje, son Memoire sur tlifperlrofliic normale du cceur pendant la grossesse. (Renvoi a la Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) M. Faivhe adresse une semblable demande pour son Memoire sur le cerveau des dpisques considere dans ses rapports avec la locomotion. (Renvoi, conformement a la demande de I'auteur, a la Commission du pnx de Pbysiologie experimentale.) LaSociete Geolocique de Loxdres adresse un nouveau volume de ses Transactions et remercie I'Academie pour I'envoi de plusieurs de ses pu- blications. M. deParavey presente quelques remarques relatives a une Note I'ecem ment lue par M. Dureau de la Malle, sur les anciennes immigrations c . peuples, et plus specialement de la race arabe. M. de Paravey insiste sur I'interet qu'd y aur. ^ .„ . • . p il donnr bien conna tre les » cette race qui a joue i tid role da plusieurs indications qui lui paraissent prouver que Ton jetterait De t de lumiere sur la question si Ton extrayait des livres cbinois ou, po« V^^ ler comme lui, des livres asiatiques conserves en Cbme, les r qui s'y trouvent a cet egard. M. de Paravey, dans une Lettre jointe a cette Note, demai tion de reprendrc une Note qui a ete renvoyee a I'examen de . surlaquelle iln'apas encore ete fait de Rapport. Otte autorisation lui est accordee. ( 839 ) COMITE SECRET. La Section de Mineralogie et de Geologie presente, par I'organe de s doyen M. Cordier, la liste suivante de candidats pour la place vacante \ suite du deces de M. Constant Prevost. En premiere ligne M. d'Archiac. iMM. Daubree. Deville (Cii. Sainte-Claire). D'Orbigw (Alcide). DUROCHER. En troisicnie ligne 'M. Rozet. Les titres de ces candidats sont discutes. L'election aura lieu dans la prochaine seance. BULLETIN L'Academie a rcgu, dans la seance du 20 avril 1857, les ouvrages dont voici les titres : Larl de decouvrir les sources; par M. I'abbe Paramelle. Paris, 1 85G; i vol. in-8«. ^Commission du prix dit des Arts insalubres.) Cause de la rage et moyen d'en prevenir rinimanite; par MM. les D" F.-J. Bachelet et C. Froussart. Valenciennes, [857; in-8^. Precis liistorigue sur la panification ancienne et moderne ; par M. A. Renzi. Paris, 1857; br. in-8«. Recherches sur les substances anesthesiques. Voxyde de carbone. —L amy late ; parM. G. TouRDES. Strasbourg, 1857 ; br. in-8". Police sur la vie et les travaux de Jules Haime; parM. r)'AH<:ni AC ; hrocli in-8^ Notice biocpaphique sur M. Mercier de Boissy ; par W nwnw. l)t . m-H". Etudes pratiques sur iart de desseclter; parM. le marqnis('li. DE liRYAS, n*partie. Paris, 1857; in- 12. Observations sur lafanaison des plantes et sur les causes qui la delerminent ; }>arM. P. Duchartre; br. in-8°' { 84o ) Jnic Mil Ir /'itr el le reiu gras pli/siologiqiie ; j)(ir M. Gluge; { de feuille i(..8". Apercu i>iif la renovation el la muc dans t.' organisation liumaine; parM. J. Macriewicz. Paris, 1867 ; br. in-8°. Memoire sur le cholera epidemiqiie el sur le trailement des predispositions a cetle maladie ; par le meme. Paris, iSS;; br. in-8°. (Adresse au concours pour le prix dii legs Breant.) Lettresurle traitement du cholera; par M. le D' Ayre; br. in-8°. (Adresse Societe imperiale et centrale d' Horticulture. Exposition des produits et objets d'art el d'industrie horticoles du 20 mai au 5 juin 1857. Paris, iSSy; broch. Annunire de i Inslitut des Provinces et des Congres scientifiques; t. IX ; aiinee .857; 111-12. Bulletin de la Societe industrielle d' Angers et du departement de Mame-et- Loire; 27*^ annee, 7* de la IP serie. i856. Angers, i856; in-8°. Trabalhos. . . Travaux de Vobservaloire meteorologique de i infant don Linz, a I'Ecole Pofytechnique de Lisbonne; 2« annee (]855-i856). Lisbonne, 1857; in-fobo. Notas. . . Notes explicatives pour V execution, sur un plan uniforme, des obser- vations et deductions meteorologiques; par M. Pegado, directeur de I'observa- toire de I'infant don Luiz a I'Ecole Polytechnique de Lisbonne. Lisbonne, » 856; broch. in-8". Transactions... Transactions de la Societe Geologique de Londres; 2' serie, vol. VII, partie IV. Londres, i856; in-4^ Saint-Thomas... Carte de Hie danoise de Saint-Thomas (Antilles); pr>r M.H.-B. HoR^BECK(accompagneed'unegravureau simple trait de la meme Carte avec cotes isometriques maniiscrites). Die eruption... Eruption du Vesuve en mai i^Sb'^parM. Jubus Schmidt. Vienne, i856; in-8°; avec atlas in-folio. Neue... Nouvelles determinations hypsometriques faites au Vesuve, nux Champs- P hlegreens ; par le meme. Vienne, 1 856 ; br.in-4°- COMPTE RENDU DES SEANCES m L'ACADilttlE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADl^JIIE. ASTRONOMIE. — Experiences siir la sensibilite de I ceil dans les pointes astronomiques ; par M. Laugier. (Extrait.) « Dans la phipart des recherches d'astroiiomie, ou I'oii disciite des ob- servations, on est naturellement amene a se demander (|Helle est la plus petite valeur angulaire que Ton puisse inesurer, avec une lunette dun gros- sissement donne. » II est difficile de repondre a cette question d'une manierc absolue, car !<' mode de pointe, la nature de Fobjet, la bonte de la lunette, la tranquil- lite de I'image, la sensibilite de I'oeil, etc., influent sur I'exactitude d'une observation, et I'erreur entiere se compose de la somme de toutes les er- >eurs partielles. II m'a semble qu'on pouvait determiner directement h partie de I'erreur qui provient de I'observateur lui-meme, en faisaut a I'o'il iHi des experiences sur les differents genres de pointe employe : ces experiences qu I'honneur de « niquer a 1' Academic. >■ On admet generalement qu'un disque dont on s'eloigne, cesse d'etre visible a I'oeil nu, des qu'il sous-tend un angle de i minute; et qu'un objet tlont la dimension longitudinale est considerable relativement a la dimen- sion transversale, se voit encore netlement, quaud celle-ci sous-tend un C. R. i857, i*r Semestre. (T. XLIV, No 17.3 I I ' i 842 ) angle beaucoup au-dessous de i minute. Ce genre de visibilite est different de celiii qu'on doit etudier dans les pointes astronomiques, car ces pointes se font tOLijours a la distance de la vision distincte, et Ton ne peut rieu conclure, pour I'exactitude des observations astronomiques, d'experiences qui ont ete faites sur la limite de la vision confuse. » L'appareil dont je me suis servi pour etudier la sensibilite de I'oeil a la distance de la vision distincte, consiste dans une regie de cuivre divi- see en millimetres, portant a une extremite un curseur destine a recevoir une mire, et a I'aulre extremite une plaque de cuivre percee d'un petit trou par lequel on vise a la mire au travers d'un prisme birefringent. » J'ai place sur le curseur mobile differentes mires, dont je vais donner la description, et qui representent assez exactement la plupart des pointes en usage en astronomie. » Premier pointe. — On place une etoile au milieu de I'intervalle de deux fils paralleles. » Pour realiser ce mode de pointe, j'ai pratique un trou d'aiguille dans une plaque de cuivre noircie, et j'ai trace une droite a i'°'°,i5 du trou. Vue a travers le prisme birefringent, cette ligne offre I'apparence de deux fils paralleles. En faisant glisser le curseur le long de la regie, on amene le trou d'aiguille au milieu de I'intervalle qui separe I'image ordinaire de la ligne, de son image extraordinaire : la distance de la mire au prisme se lit sur la regie divisee. Par un grand nombre d' observations, j'ai trouve cette distance de i47°^°»,7'2 avec ± i™°*,328 pour Perreur moyenne d'un seul pointe. L' angle de deviation du prisme etant de 53' 38", cette variation de I™™, 328 dans la distance correspond a un deplacement angulaire del image extraordinaire de la ligne qui a pour expression i°"°,328 tan g 53' 38" q„ ^, Ainsi, quand on croit avoir place a I'oeil nu un point brillant au milieu I'intervalle de deux fils paralleles, I'erreur moyenne calculee, d'apres es regies ordinaires, au moyeii d'un grand nombre de mesures, est de 29 se- condes. Mais ce nombre n'exprime pas la limite de visibilite. Le curseu etant place a la distance de i47""°,72, si on le fait mouvoir de i"°,8 a ference entre les deux intervalles commencera a devenir sensible. Le trou se trouve alors a 89" du point milieu. » Second pointe. — On place une etoile sous un fil. « N'ayant pu reussir a representer convenablement ce mode de P^*"^^ j'ai cherche a m'en rapprocher le plus possible : pour cela, j'ai pratiq" ( 843 ) dans une plaque de cuivre noircie iin trou parfaitement rond de 2™'", 74, et j'ai trace k une petite distance une ligne droite. En faisant varier la posi- tion du curseur, on amene I'image extraordinaire de la ligne au centre du trou ; de sorle que la mire offre ainsi I'aspect d'un disque planetaire bis- secte par un fil. Ge mode de pointe est un peu plus exact que le precedent. J'ai trouve que Terreur moyenne etait de iS" : mais I'oeil commence a voir une difference entre les segments, lorsque I'image du fil est a 2a secondes du centre. » Troisieme pointe. — On amene un fil tangentiellement au discpie d'laic » On pent obtenir ce pointe, en tracant une ligne droite a une distance convenable du trou circulaire pratique dans la plaque de cuivre. On dctci- minc ;d()rs par rol)servation la distance de la mire au prisme, pour huinclh- I'iinagc^ extraordinaire du fil parait en contact avec le disque. « L'erreur moyenne de ce genre de pointe est 16" : et le fil ccsse de pa- raitre en contact, des qu'il est eloigne du bord du trou d'line qnantite qui sous-tend un angle de 24 secondes. » Quatrieme pointe. — On amene un fil au milieu de I'intervalle de deux autres fils, qui sont paralleles a sa direction. » On rencontre ce genre de pointe dans I'obscrvation du nadir, ou encore, lorsqu'on vise la division d'un cercle astrononiique, a j'aidc d'un microscope, dans lequel les deux fils en croix sont remplaces par deux fils paralleles aux divisions du limbe. Pour realiser ce pointe, il suffit de tracer surla plaque de cuivre deux droites paralleles qui, doublees par le j)risme, presentent exactement I'aspect des deux fils dun reticule, vus dans une lunette a cote de leurs images reflechies par un bain de mercure. En faisant varier la distance de la plaque au prisme, on pent amener limage ordinaire ^e la premiere ligne au milieu de I'intervalle compris entre les images oidi- "inire et extraordinaire de la seconde ; de la meme maniere (pie dans lOb- ^ervation du nadir on pent placer I'une des images des fils refJeclns an niilini do lintervalle des fils reels. i J'ai trouve 36" pour I'erreur mo\ enne a I'oeil nu, et je me suis assure, par des mesures directes, que cette quantite etait reellement la limite de visibilile dans ce genre de pointe. « Independamment des experiences qui precedent, j'en ai fait d'autres qui ont pour objet I'etude des pointes qu'on rencontre quand on obseme le diametre d'une planete avec la lunette de Rochon. J'ai employe quatre mires differentes. -' La premiere consisteen une petite sphere de cuivre noircie,supportee par une aiguille. A la distance de i75"''^,5i, les deux images de la sphere donnees par le prisme paraissaient exactement en contact ; I'erreur nioyenne d'un pointe a I'oeil nu a ete trouvee de g secondes, et Ton commenrait a distinguer I'empietement des images des qu'il sous-teudait un angle de 1 8 secondes. » La seconde mire est celle qui a ete employee dans I'etude du second pointe. La plaque de cuivre, percee d'un trou rond, a du etre portee a la distance de i75'"",84 du prisme pour que les deux images parussent se toucher exactement. L'erreur moyenne d'une observation est de 8 se- condes environ, et Ton distingue, comme dans I'experience precedcnte, I'empietement ou la separation des images quand ils sous-tendent un angle de 1 8 secondes. L'etendue de I'image sur la retine est, dans ce cas, au- dessous de o™™,oo2. » La troisieme mire est une tige cylindrique noircie de 2"'°',75 de dia- metre. Placee a i75™'°,98 du prisme birefringent, cette mire presente I'ap- parence de deux cylindres en contact. L'erreur moyenne d'une observation est de II secondes. L'empietement ou la separation des images deviennenf sensibles a I'oeil des qu'ils sous-tendent un angle de ^5 a 3o secondes. » Enfm la quatrieme mire a ete obtenue en decoupant dans une plaqi"' un rectangle de 2">'",7o de largeur sur 3^ millimetres de hauteur. Observee a travers le prisme birefringent, cette mire, projetee sur un fond eclaire, presente I'aspect de deux cylindres brillants. J'ai trouve : >> i73""",02 pour la distance de la plaque qui correspond au contact es images, 9 secondes pour I'erreur moyenne d'une observation, et 2 5 se- condes pour I'angle que paraissent sous-tendre retnpietement ou la sepa- (845) ration des images lorsqu'ils commencent a devenir sensibles a I'oei] nu. ;) Quand on a obteiiu de cette maniere I'erreur d'une observation iaite a I'oeil nu, il est facile d'eu concliire I'erreur de pointe que I'on peiii commettre avec une lunette sans defaiit dont le grossissement est dounc. Sijpposons, par exemple, qu'on ait trouve que 4o secondes soiciil I'et - reiir nioyenne a I'oeil nu : avec un grossissement de loo I'ois, FerrtMii sera toujours de /jo secondes; seulement I'objet qui sous-tend cet anj^le de 4o secondes a ete grossi loo fois : il sous-tend done reellemeul nn ant;ic do o",4o, c'est-a-dire qu'on obtient I'erreur pour une lunette d'un ^lossis- siMiient determine en divisant par ce grossissement Terieur conunis*; a I (nl « Avec un grossissement d<» I o fois (lunette des sextants). 4" environ. .' Avec un grossissement de 4o fois (lunette des instni- nunts .!<> geodesic) ," « )i Avec les grossissements employes dans Ics observations isironomiques, grossissement de I oo fois o'/jo .' )i A looofois o ,o/| » » Mais il importe de remarquer que ces limites ne seronl pas alteuites en gt'Mieral : d'abord a cause des defauts mherents aux lunettes, defauls cpu tuiimentent avec les forts grossissements, et ensuite parce que les images locales sont loin d'avoir la tranquillite parfaite des mires employees dans mes 'xpcriences. En outre, il serait necessaire, dans certaines observations astro- noiniques, et en particulier dans Tobservation des diametres des planetes, d'avoir egard a I'intensite des images. » Avec un appareil analogue a celui dont j'ai donne la description, un astronome pourra, dans chaque cas particulier, determiner I'erreur moyenne de son pointe a Fajil nu, etseparer ainsi, autant que possible, I'erreur qni liii est propre dans les observations astronomiques de celles qni j^roviennent de la lunette et des circonstances plus ou moins favorables ou il s'esl tjouve* » Je rapporte ici plusieurs comparaisons que j';ii laifcs cntre les ci rrur.s » Hessel a observe, au moyen de son beliometre, la distance d um vioiU do Q'' a io« grandeur au point milieu des deux composantes de la Gi'' du Cygne; il a repete i6 fois robservation de chaque nuit, et il trouve o',i3 ( 846 ) pour erreur moyenne du resultat moyen. On en dediiit, par la forraule ordinaire o',i3v76=:o%5a pour I'erreur moyenne d'un pointe unique. Je ne sais pas avec quel gros- sissement les observations out ete faites, mais il est bien certain qu'il nedoit pas etre inferiexir a 200. » En admettant que I'errcnr moyenne du pointe soil ici de 36 secoiides, comme je I'ai trouvee plus haut, I'erreur moyenne d'une seule observation faite avec un grossissement suppose de 200 aurait du etre de o\\S par le seul fait de I'erreur de pointe, tandis qu'elle est reellement de o",52. La partie de. I'erreur imputable aux autres causes serait ici predominaiite. M M. Peters, dans son beau Memoire sur les parallaxes, fixe a o",3o I'erreur moyenne d'une distance zenithale absolue, mesuree a I'aide du cercle vertical d'Ertel, dont la lunette grossit 21 5 fois. Le pointe adopte* par M. Peters est celui d'une etoile bissectee par un til. J'ai trouve prece- demment i5" pour erreur moyenne du pointe dans ce genre d'observa- tion. L'erreur moyenne, avec une lunette grossissant 2 1 5 fois, serait par consequent de 0^,07. Mais il faut remarquer que I'erreur moyenne o",3o donnee par M. Peters doit contenir, outre I'erreur du pointe proprement dit, les erreurs de lectures, les erreurs qui proviennent de rinstrument et des defauts de la lunette. » Enfin, M. Otto Struve, dans son Memoire sur les dimensions de I'an- neau de Saturne, donne les mesures des divers anneaux, avec les erreurs pro- bables. II trouve environ o",o3 pour I'erreur probable d'un de ses resultats moyens, ou o",o4 pour I'erreur moyenne. Cette erreur doit etre multipliee par la racine carree du nombre des observations, qui n'est pas donne dans le Memoire, si Ton veut avoir I'erreur relative a un seul pointe. Les gros- sissements employes par M. Otto Struve ont ete alternativement <\e li\'2 et de 708 fois. Lepointeen usage dans ces observations doit etre analogue a celui d'un til mis en contact avec un disque, pour lequel nous avons trouve une erreur moyenne de 16" par des observations faites a I'oeil nii- On aurait, d'apres cela, pour erreurs moyennes : o",o4 avec le grossis- sement de 412 fois, et o",02 avec le grossissement de 708. Ces nonibres sont encore au-dessous de I'erreur trouvee par M. Otto Struve; car e nombre o",o4 conclu des erreurs probables qu'il rapporte dans son i e- moire est relatif a un resultat moyen, et, comme je I'ai fait remarquer plus haut, il doit etre multiplie par la racine carree du nombre de mesures effect uees. (847 ) » Remarquons en passant que, si, dans les observations de cette na- ture, on employait la serie des prismes birefringents du micrometre de M, Arago, il seniblerait qu'on dut atteindre une exactitude plus grande encore qu'avec un micrometre a fils, puisque, d'apres mes observations, Terreur moyenne du contact de deux images ne serait que de 9 secondes, tandis que I'erreur moyenne du contact d'un disque planetaire avec un fil serait de 16 secondes. « II resulte des comparaisons precedentes, qu'en tenant compte des grossissenients employes, les erreurs tenant a I'imperfection du pointe sonl l)(';iiic()iip moindres que les erreurs des observations astronomiques, et que, jiai i()iis((|ii(Mil, ces dernieres sont notablement augmentees par les causes ([III sonl pour ainsi dire en dehors de I'observateur. » Dans un grand nombre de questions qui se presentent frequemment, siirtout en Astronomie, on se propose de determiner un element dont la grandeur n'est pas directement mesurable. Son influence sur les observa- tions varie tantot avec le temps, comme dans la nutation, I'aberration et la parallaxe, tantot avec la hauteur de I'astre qu'on observe. L'element cher- che entre alors dans les equations du probleme, multiplie par des coeffi- cients variables, qui representent son influence, et, dans ce cas, la valeur tin'e des equations de condition depend du mode de distribution des er- reurs d'observation. Dans la pratique on ne connait pas les veritables er- reurs, de sorte que I'influence du mode de distribution ne pent etre ap- preciee exactement ; mais d m'a semble qu'd ne serait pas sans iililitr de niontrer, par un exemple numerique dans lequel les erreurs d'ubsci valiou !>ernient suj)posees connues, jusqu'a quel point cette influence pent alterci la valeur d'un element egalement suppose connu. » Je suppose qu'on ait observe, dans le courant d'une annee, 60 fois la (leclinaison d'une etoile dont la parallaxe est de o",35, et que I'erreur moyenne d'une observation soit de o",3o. » Pour avoir 60 erreurs conchies d'observations reellemcut faites, j« coiisidcre 60 observations effectuees a I'oeil nu dont I'erreur nio\eiHic est '••• '>(i" : pour {{uc les Go erreurs correspoudantes, caiculees a la inamcrc '"^liiiairc, (lonneiit une errenr moyenne de o",3o; je les divise j)ar u.o. '•'1'1'orl (U's erreurs moyctiues 36" et o",3o, ce qui revieiit a siipj)oser (pie i«'^ pomles out etc effectues, non plus a I'oeil nu, mais avec uiu- limelle grossissant 1 20 fois. » Cela pose, je forme trois systemes d'equations de condition : dan^ le pn - Quer systeme, les erreurs d'observation se succedent dans I'ordi e qu'elles out ( 848 ) dans laserie despointes a I'oeil nii. Dans les deux autres systemes, I'ordre de ces erreurs a ete interverti. Ainsi telle erreur qui, dans le premier svs- teme, avail ete supposee commise an moment du maximum de parallaxe en declinaison, correspond, dans les autres systemes, a I'epoque du minimum ou a une tout autre epoque. » La resolution des equations de condition, siiivant la methode des moin- dres carres, donne, pour le premier systeme : parallaxe o'\i'j au lieu de o",35, difference — o",o8, avec I'erreur moyenne o",o4i. Pour le est lie a t par une equation de la roim (3) (j; -£sin(|^r= r, T etant une fonction lineaire de t, qu'on nomme Vanomahe tno}t!f^^^ sorte qu'on a ( 853 ) '^ designant une constante qui represente la vitesse angulaire moyenne. Cela pose, pour determiner les coordonnees de la planete dans le mouvement elliptique, et meme pour les exprimer en termes finis, il suffira de substituer a la variable independante t rexponentielle trigonometrique qui a pour argument I'anomalie moyenne ^, en posant (5) ?-^'^S et d'inlroduire dans les equations du mouvement un nouvean regulateur yj considere comme multiplicateur de I'cxcentricite £. En designant par 6 la lettre caracteristique relative a ce nouveau regnlateur, et nommant u unt ilconque, on aura (6) y = e°u = (?"u -h c?u -4- -^H- ■j-^+"-» et cclte derniere formulc, appliquee a la determination des coordonnees, donnera simplement (7) u = c?^u + c?u, h etant alors une quantite constante. » J'ajouterai que la formule (6) fournit ledeveloppement en serie simple dechacun des termes compris dans le second membre de la formule (i), quand on considere le regulateur ri comme multiplicateur, non-seule- meut de I'excentricite £ de I'orbite de I'astre dont on cherche les coordon- nees, mais encore des excentricites £,, Sa,..., des autres orbites. Alors, en nommant te que devient 6 quand on passe de la premiere orbite aux autres, et en prenant pour variables independantes ij/, d^,, 4^21 ••, je deduis les varia- tions des coordonnees d'equalions a coefficients constants, du second et dii L paraissent dignes de rcmarquc Dans 1 tide, je donnerai ces equations, et je recbercherai si I on dt'vclopper leiirs integrales en series de termes proportionnel: h. k, /,..., elant des quantites entieres, el ?, c., ?2,... le^ exponenlielles tri- gonometriques qui ont pour arguments les anomalies excenlricpies. Si, d aik (854) s sera la clef de iorbite de la planete dont la distance moyenne au soleil est representee par a, et si Ton nomme^,, s^,...^ les clefs des autres orbites, le prodiiit (7) pourra etre toujours developpe suivant les puissances ascen- dantes et descendantes des clefs » Enfin, apres avoir discute la question relative au developpement des coordonnees des divers astres en series ordonnees suivant les puissances ascepdantes et descendantes des clefs des diverses orbites, je rechercherai les conditions de convergence des series obtenues, lesquelles seront aussi evidemment les conditions de stabilite du systeme planetaire. » RAPPORTS. M. Thenard, au nom de la Commission qui avail ete chargee de rexamen des recherches de M. Berthelot sur le soufre, fait, de vive voix, un Rapport favorable sur ce travail. La Commission en eut propose rimpression clans le Reciieil des Savants etrangers s'il n'eut pas deja paru, en presque tolalite, dans les Comptes rendus des seances ou I'auteur en a presente successive- ment les diverses parties. NOMEVATIONS L' Academic procede, par la voie du scrutin, a la nomination d'un nou- veau Membre qui remplira, dans la Section de Mineralogie et Geologic. place vacante par suite du deces de M. Constant Prevost. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant 60, M. d'Archiac obtient 25 suffrages. M. Ch. Sainte-Claire Deville. . . 'io M, Daubree i3 M. d'Orbigny i M. Rozet I Aucun des candidats n'ayant reuni la majorite absolue des sii lag I'Academie procede a un second tour de scrutin. ( 855 ) Le nombre des volants etant 69, M. d'Archiac obtient 3i suffrages. M. Gh. Sainte-Claire Deville. . . 21 M. Daubree 6 M. d'Archiac, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est proclauie elu, Sa nomination sera soumise a I'approbation de I'Empereur. L' Academic procede ensuitc, egalement par la voie du scrutin, a la iioQiination de la Commission chargee de presenter une liste de Candida Is pour la place d'Academicien libre vacante par suite du deces de M. de Bon- Cette Commission doit se composer de sept Membres, savoir : du Presi- dent de I'Academie, de deux Membres pris dans les Sections des Sciences mathematiques, de deux pris dans les Sections des Sciences nature] les. v\ (li ciciix Academiciens libres. i>UBLU S transmet un Memoire de M. Ferdier, medecin inspecteur des Eaux de Cau- vallat (Card), Memoire ayant pour titre : « Quelques mots sur le parasi- tisHie, la suette et le cholera » . Ce Memoire est renvoye a I'examen d'une Commission cf)mpostH- d* MM. Serres, Mihie Edwards et Andral. M. MoRET adresse de Fribourg im travail inanuscrit ayant pour Jitrc « Principes mathematiques concernant les premiers elements inaleii.ls. '^'•irs aftributs et la constitution cliiuiique des corps composes ». ^1"^!. Dumas, Regnault et de Senarmonl soi.t invites a jireiidrt eoiinai^- |^c<> (le ce travail et a en faire rubjel dun Rapport a rAcadeniie. GEOLOGIE. — Essai sur tcs contrees natiirelles de la France; par M. A. Passv. (Extrait par I'auteiir.) (Renvoi a rexamen de la Commission chargee de presenter mie lisle de candidats pour la place vacante d'Academicien libre.) « Dans toutes les parties dii monde, on remarque des territoires qui se distinguent des territoires limitrophes par une physionomie particuliere oii contrastaiite. » Ces espaces ont des caracteres physicpies qui leur sont propres. in nom signi6catif leur est attribue. » Ces caracteres sont : le relief du terrain, la constitution geologique, la vegetation, le regime des eaux et les conditions atmospheriques. » Mais ces territoires occupant, soit une vaste etendue, soit des froiilieres etroites, il a ete necessaire, pour les decrire, de les classer. B Je les distingue en regions, en contrees et en cantons naturels. La denomination de regions naturelles appartient de droit a ces graiides sur- faces mentionnees par lesgeographeset les voyageurs.Telles sont les steppes, les llanos, les pampas, les savanes, les deserts sableux et pierreux, les kar- roos sales du cap de Bonne-Esperance, enfin les systemes de montagues. Je conserve aux divisions d'une moindre grandeur le nom deja generalement adopte de contrees. » Enfin, je designe sous le nom de cantons naturels de petits tern tones, souvent enclaves dans les regions ou les contrees, mais qui s'en distinguent par une appellation locale, fondee sur la presence d'un terrain particulier. Cette circonstance leur constitue une economic agricole appropnee a leur structure. » Apres avoir pose cette simple nomenclature, qui ne s'eloigne pas c » ce qui est accepte generalement, je I'ai appliquee aux regions, aux contiees. et aux cantons naturels que j'ai retrouves en France, et je suis con ui » tenir compte des analogues qui penetrent dans les frontieres que l;i P^* "' tique a faites a notre pays en lui tracant des bornes artificielles. » Ces divisions physiques de la France ne figurent plus dans les gto^ phies modernes. Elles apparaissent souvent dans les anciens traites de ce science; on les rencontre dans nos chroniques, et la mention de leurs non)> dans ces temps recules nous prouve que c'etait la designation reelle du p^}^^ Ce nom souvent est anterieur meme a I'epoque ou la puissance romaine . divise notre terriloire suivant les convenances administratives. (857 ) » Dans le moyen age ces antiques denominations etaient generalement usitees, car elles exprimaient une idee plus positive que les appellations ecclesiastiques feodales ou judiciaires, sujettes a des changements succes- « Elles repondaient mieux aux habitudes des populations; par ce motif, elles se sont conservees an moins dans les provinces a travcrs toutes les vicissitudes du pouvoir. » Le travail que j'ai entrepris, et dont je ne puis donner ici (pie le pl;iM, oonsiste done a retrouver au-dessous des denominations oideiclles les dciin- minations antiques et constanfcs des divers niembres de iiotii- teniloiic • ;i |m.,ncr qu,. ces no,„s nc son( pas dus au liasard et au capnce, (p.e cc nr sont pas des sobriquets, pour ainsi dire, qui leur auraient eh' inni-c'^s, nuis que ces parties de la France out rer.u-s ^\v uos an- cetres et qu'elles i ^ .,..,.,,. rationnelles. >' C'estun sous-sol geographique qu'il s'agit de inetlrc au jour. » Caracteres physiques generaux. — La constitution geologique du sol su- perficiel est le caractere principal des pays naturels; mais le sous-sol exerce sur la couche exterieure une influence considerable. 11 faut done tenii compte de ces deux elements. « La vegetation est I'expression de la nature du sol, des influences atmo- spheriques et de I'allitude. L'agriculture varie dans chacun de ses territoires, suivant qu'ils pen vent etre semes en cereales, conserves en forets ou destines aux paturages. La hauteur relative, le regime des eaux et la latitude con- stituent un climat special qui admet ou repousse de certaines productions animales ou vegetales, favorisent ou arretent leur developpement. » De ces conditions derivent des consequences remarquables. L'atmo- '^phere, plus ou moins modifiee par la chaleur ou I'humidite, exerce une influence favorable ou facheuse sur la race humaine, aussi fortement que sur les races d'animaux domestiques. » Pour les races d'animaux, nous trouvons entre elles des dilfereuces que la contree naturelle ou elle domiue pent servir a ex[)liquer. '*' j'.'ys on elle hab.tr drs fonn.-s, un \n'ulJ^Lv2>ZiZJu\un\!y^^^^ ^P^'ciale, qui sont les consequeiuvs .Y^m Iv^n^^^^viAnuJ^ influences constantes du sol, drs paiuta-cs et de ratnio>pliciv. » La race humaine est profondcnicnt uiodifiee ellrtijciuc dans sa consti- C. R., i85t. i*^' Semestre. C T XI IV \'o ir ^ I l3 ( 858 ) tiitio!) par des causes semblables. Les types primitifs s'alterent ou s'ame- liorent, suivant le climat et les habitudes qu'il commande. » J'ajouterai que les habitations des hommes, constriiiles avec les mate- riaux que founiit le sol, differentes de structure, sont agglomerees ou dis- persees, suivant le systeme agricole qui a prevalii, et qui n'est jamais que I'expression de la nature du terrain sur lequel elles sont assises. » De ces donnees, il resulte aussi des consequences morales. Les relations sociales, comme les moeurs, varient en raison des rapports que commandent les travaux de la culture, le climat pai ticulier, les moyens de communica- tion qu'offre chaque region. Et quels que soient les efforts de la civilisation et de la politique vers I'uniformite, la nature du sol fait obstacle. » Mais si I'on observe des contrastes subits en passant d'un sol geolo- gique a un autre, d'un pays granitique a un sol calcaire, on trouve aussi que des contrees formees par un meme terrain geologique offrent les memes traits a des distances considerables. » Aussi, pour ne citer que quelques exeraples, je dirai que les Landes, la Brenne, la Sologne, la Bresse, la Dombes, le Forez ont des traits de res- semblance evidents. Les bocages vendeens et normands sont de la meme nature geologique et agricole. Les plaines calcaires prennent paiiout le nom de Champagne ou campagne, et portent des cereales. Les Gatines ont un meme aspect desole et appellentdes defrichements. )> M. Gotta a public un ouvrage en 1 853 sur le sol de I'Allemagne, sa constitution geologique et son influence sur I'homme. Ge travail a conduit M. Gotta a diviser I'Allemagne en quarante-deux regions ideales qiu son^t indiquees par la formation des bassins et des montagnes. Il nous a seni qu'il aurait atteint son but plus exactement en faisant la reconnaissance de. veritables contrees naturelles de I'Allemagne. Gette vaste portion ^^^\^^^^^^|'^ nent europeen est constituee comme notre pays par des cuTonscrip physiques qui ont echappe aux divisions pohtiques. . j. » J'ai voulu, au contraire, dans la Garte que j'ai dressee, suivre le^sj^^^" cations les plus vraies et marquer, autant que possible, les limites de c a de ces contrees distinctes. . j^g « C'est en combinant les indications donnees par les cartes ^'^"^^^ j^ cartes geologiques et les documents anciens et nouveaux, que j ai limites. , . ^^i,.|, « Ainsi, avec les grandes regions deja reconnues, j'ai rencontre ^ ^^'.^^^ tables contrees naturelles, definies, limitees et assez exactement dans les voyageurs. ( 859 ) » Ainsi rinde pent etre divisee en contrees naturelles, et'dans I'interieur de TAfrique meme on reconnait certain nornbre de pays naturals. » C'est, je pense, la geographic veritable, celle qui s'applique a tons les siecles. Les nations disparaissent ou perdent leur nom, le sol avec sa confi- guration, son climat, ses productions, reste comine un monument du Becherches sur les roclies ujnecs (cinquienie j)arlie); par M. J. DiTRoniER. de Mill alo- " Dans ma precedente cointuunication [Comptcs 1 3 avril) j'ai expose les rapports qui lient cntre elles Ic^ gonpe siliceux, et j'ai expose les causes qui out prodiiif composition chimiquc et de caracteres mineralogifpies. ferrocalcifere. J>('s i-tpports atoniiqiies (!(' Icuis ('Icmoi dans le tableau ci-dcssous : ' ""■•SriE"^" \ \ I ( i p j f 4 1 It r. i 1 .,S3 ,,, „. 0,98 - „. 'W ■2,24 „.,. ... ,.0 ...', .„ ',9^' - ',9' 1,39 MlijiiiLU^ .-, ,.., .,»; ,.„ „«, 1,60 - ■■» s, le diorif<> est I;, seule 0,1 Ir raj IS de -A a 1. D'adienrs, si I'ou Iicnt comple de Toxydr de lei-, (p ^ eirineuts ossfuliels de ramphiholc iH)nd)lendr, du p% rux.iM- uii; ^oit (pie, dans les rocbes basicpies. I'oxNgene de la sdiee .st ^ "'>t cojiipiis eutrc 1 | et i | pour i dans la totalite des babes; ( 86o ) rapport est pres de deux fois moindre que dans les roches da groupe sili- ceux, et Ton voit combien est grande la difference qui separe les produits eruptifs des deux couches fluides quand on les compare sons le rapport des proportions atomiques de leurs elements. » Cependant, comme le mineral ferrocalcifere associe a 1 'element feldspa- thiqne dans les roches basiques est ordinairement un bisilicate (pyroxene, hypersthene, diallage), ou la reunion de 3 atomes de bisilicate et i atome de trisilicate (amphibole), il est clair qu'il ne reste pas assez de silice pour que les bases entrant dans la composition des feldspaths s y trouvent a I'etat de trisilicate : de la resulte la rarete de I'orthose ou de I'albite dans les roches basiques ; c'est seulement dans les varietes de diorites, riches en silice et se rapprochant de la syenite, que Ton pent rencontrer ces trisili- cates, et encore c'est plutot de Toligoclase qui s'y trouve. Si meme dans les diorites il a pu se former des especes feldspathiques aussi riches en silice que I'ohgoclase, malgre la faible proportion atomique de la silice dans le magma, cela tient, dans beaucoup de cas, a ce qu'il s'est produit en ineine temps, comme par une sorte de hquation, du mica ferromagnesifere, dn grenat et souvent aussi de I'epidote, mineraux qui sont tons des protosili- cates, et qui ont du laisser disponible une certaine quantite de silice : il y en a meme eu parfois assez pour qu'elle s'isolat sous forme de quartz (i), bien que la proportion atomique de la silice et des bases fut beaucoup au- dessous du rapport de 3 a i . D'ailleurs les diorites ne contiennent pas tons de I'oligoclase ; on y trouve souvent aussi, comme I'a observe M. Dt - (i) II serait errone de croire que !a teneur en silice de tons les mineraux contenus dans une roche ignee depende absolument de I'abondance de la silice dans le magma: amsi dans le granite, a cote du quartz et de trisilicates, comme I'orthose, on trouve du mica ferroma- gnesifere, qui est un protosilicate..L'isoIement de la silice sous forme de quartz n'exigeail pas qu'il y en eut assez pour araener toutes les bases a I'etat de trisilicates : il nefautpasperdrete vuequela silice est un acide polybasique et peu puissant; aussi des influences diverses. physiques et chimiques, ont amene la formation simultanee de composes tres-inegaleraent s^- liceux. Dans les roches pyrogcnes, ce sont seulement les feldspaths a bases exclusiveraent a ca- lines qui se trouvent a I'etat de trisilicates; mais il n'en est point ainsi pour les feldspatb calciferes (labrador et anorthite) : il n'y a comme partie integrante des roches ignees aucun mineral qui consiste en trisilicate a bases de chaux, ou de magnesie, ou d'oxyde de fer. I de tendance a se produire. D'ailleurs dans des masses pyrogenes, comme les diorites de la Scandinavie, dans le granite meme, on voit quelquej du fer oxydule etdu quartz qui, au lieu de s'unir, sont restes isoles, bien qu'etant en contac ^ c'est que le fer oxydule est un oxyde salin, et aupres du protoxyde le sexquioxyde de er. •cue le role acide a un degre assez marque pour contre-balancer rafTinile de la silice. ( 86. ) lesse, de Tandesine on feldspath des Andes, qni estun bisilicate, et parfois meme du labrador. u Neanmoins dans le groupe basique les roches amphiboliqnes paraissent e^tre les seules qni renferinent des especes feldspathiques un pen riches an silice, comme roligoclase : les antres roches, qui ont pour element ferro- calcifere dn pyroxene, on de I'hypersthene, ou du diallage, contiennent comme feldspaths des composes ou I'alumine est toujours a I'etat de proto- silicate, et on les bases a i atome d'oxygene sont a I'etat tantot de trisili- cate (labrador), tantot de bisilicate (feldspath vosgien de M. Delesse), tantot ile protosi]icate(anorthite et saussurite). Quelquef'oisrelementfeldspathiquc sc trouve remplace, en partie ou en totalite, par des silicates alumino- ilcalilVrt s qui ont des compositions atomiques analogues a celles des feld- spatlis, inais des formes cristallines tres-differentes. Ainsi raugile est qiicl- iliu'lois associe a de la Icucite qui of'fre la formule atomique de i'aiidrsiiu . ou a de la nepheline qui represente I'anorthite, ou a des mineraux /toji- tliiqucs (jui, suivant la remarque de M. Ch. Deville, peuvent etre envisages t omnie des feldspaths hydrates. " Si nous considerons les rapports atomiques entre I'alumine, les bases ilcalincs ct alcalino-terreuses, nous voyons que dans les roches basiques ce liipport varie generalement de i | a i. Or, comme dans tons les feldspaths il \oitque la formation de I'element feldspathiqne a absorbe avec foutc ou piesque toute rahunine, du tiers a la moitie des autres bases ; les alcalis v >oiit entres inlegralement, ainsi qu'une portion de la chaiix ct de la magnc- ^H' : la partie restante de ces dernieresbasesa servi a composer le jjisilicate f'lrocalcifere et magnesifere. Aux autres caracteres que j'ai neja signalts "HnitK? appartenant aux roches du groupe basique, vient s'en joindre im n'Hiveau consistant en ce que la proportion atomique de I'alumine, relati- v'MiuMit aux autres bases, y est ordinairement deux fois moindre (jiic flans '♦"s roches du groupe acide ; et par suite les mineraux qui acconij)agnt m l'^'!*''incnt feldspathiqne (amphibole, pyroxene, diallage, etc.;, tic coiiticn- i>» pf)iiit en general d'alumine comme priiicipe essentiel. Neaunioiris dans ■ l<'u\ fois moins alumineux que Ic nuca blanc, et d'nilleurs il s \ tst nu- aux depens des elements feldspathi(}ues. Jajoule <|nc, l.s .l.v.rxs -^ (tant entrees dans les combinaisons ([ui ont produit les iiuMciaiix i^l>athicjues, amphiboliques et pyroxeni([ues, il est resle haliiluellcnieut " 'xcesd'oxydede fer, qui s'est isole sous forme d'ox\d<' salin .ler oxy- (86.) diile), quelquefois avec du fer titane : aussi ces rocFies attirent presque tou- joiirs Taiguille aimanlee. » Cependaiit il s'est prodiiit dans la formation des roches basiques des pheiiomenes de liquation analogues a ceux que j'ai signales en m'oc- cupant des roches siliceuses : en effet, les melaphyres sont des masses tres-riches en alumine, qui en contiennent generalement de i8 a 25 pour lOO, landis que dans les autres roches basiques il y en a rare- mentplus de i6 pour loo. Mais si d'un cote se trouvent les melaphyres si fortement alumineux, de I'autre il y a des roches pyroxeniques relativement pauvres en alumine, comme les basaltes, certaines dolerites et roches dial- lagiques : il y a meme des roches basiques ou il nentre qu'une mininft quantite d'alumine, comme les serpentines (i) et les masses de nature py- roxenique, telles que le Lherzolite. Mais il n'y a aucune difficulte a admettre que des phenomenes de liquation aient partage la masse fluide basique en deux alliages, dont I'un fortement alumineux aura forme les melaphyres, tandis que I'autre aura engendre des masses renfermant une plus ou moins grande quantite de silicates ferrocalciferes et magnesiferes. D'ailleiirs, eiise solidifiant, certaines roches basiques, comme le basalte, ont retenu df 1 eau qui a donne naissance a des combinaisons hydrosilicatees, de la famille des zeolithes, et remplacant en partiel'element feldspathique (labrador). Ceshy- drosilicates y sont accompagnes non-seulement d'augite et de fer oxydule, mais souvent aussi de peridot (protosilicate ferromagnesifere). Dans mon tableau de la composition des roches basiques, j'ai faitentrer des laves que j'ai noraraees leuctio-augitiques sodiferes, et Ton pent citer comme telles les laves actuelles duVesuve. Sous le rapport de la composition chimique, elles ne different des laves doleritiques ou a bases de labrador et de py- roxene, que par I'abondance de la sonde et une moindre proportion a oxu < de fer. » Il y a encore un mineral que Ion ne considere pas, en general, comme faisant partie essentielle des roches ignees, mais qui s'y trouve souven grande abondance et avec une certaine regularite : c'est le grenat, qui a p formule (A, F) S+ (C, M, f, m) S. Par sa pauvrete relative en silice, ^'' La compositioo que j'ai assignee a la serpentine dans mon tableau geneia jnte la moyenne de quinze analyses : elle conduit a envisager les magmas se p ^^^ ; formes en general par la reunion de 2 atomes S'lm bisilicate de magnesie ^ •ate de magnesie ( i MS' -4- M Aq' ), La composition du talc pent etre representee par le analogue (5 MS' + M Aq^}. ( 863 ) richesse en bases alcalino-terreuses et en oxyde de fer, le grenat doit etre moins abondant an sein des roches siliceuses qne dans des roches hy brides, comme la syenite, on dans certaines roches basiques; il y a, en effet, des roches amphibiques ou le grenat est si abondant, (jiie des ideologues out cm devoir les considerer comine formant une espece particuiiere qu'ils out nonnnee eclogite. Mais, de meine qne la leuciti^ de (crlaiiies laves on la nepheline de certaines dolorites, c'est anx depens de leleinent leldspa- thiqiie qn'a pris naissance le grenat; car, en se foruianl, il a ai)sorl)e une 'eienuMits de » Le present travail a done fait ressortii- les relalions physi(pi(>s, cliiun- qiies et geogeniqnes qui lient entre elles les loches j)\rogen<'s si vari/fs (lans leur aspect; la clarte avec hujuelle se sout devojlees ees relations nu- I'oii d'apres laquelle toutes les roches ignees derivent de deux couches ^ituees au-dessous de la croute terrcstre, et dont Tune est caracterisee par la Mcliesse en silice, tandis que Tautre, plus pauvre en silice et en alcalis. A^ATOMIE COMPARKE. — Organisation et physiolocjie du Dentate (Dentalium entalis); par M. Th. de Lacaze Duthiers. (2*^ Memoire. Extrait par rauteur.) (Commissaires precedemment iiommes : MM. Milne Edwards, Valenciennes^ de Quatrefages. ) « J'ai rhonneur de presenter a I'Academie un second Memoire sur I'ana- tomie et la physiologic du Dentale; il comprend une description detaillee du manteau, du pied, du corps, pris dans son ensemble, de la structure, de la coquille et enfin de tout I'appareil de I'innervation. Dans cet extrait suc- cinct, je n'indique que les principaux faits relatifs au systeme nerveux. » Trois paires de glanglions, toutes eloignees les unes des autres, consti- tuent le systeme nerveux de la vie animale. L'une est placee dans la cavite du pied, I'autre au-dessus de la bouche, la troisieme un peu en avant et sur les cotes de I'anus. >) Les glanglions de la premiere paire, ou ganglions pedieux, sent pyri- formes et rapproches ; ils fournissent les nerfs du pied, et un filet impair au diaphragme qui separe la cavite viscerale de la cavite du pied. » Les glanglions de la paire sus-oesophagienne sont developpes, et rap- proches pres leur bord ; ils presentent en arriere chacun un renflement secondaire, qui ne pent etre considere comme un ganglion iiouveau : d eux naissent des nerfs importants qui se rendent, les uns, au nombrede cinq, a toute la partie anterieure du tube du manteau, les autres a la bouche, entin les derniers, au nombre de deux, tres-gros, se dislribuent dans le reph qui sert de base aux filaments tentaculaires qui environnent la base du mame- lon buccal. » Les ganglions de la troisieme paire sont petits, triangulaires, eloignes I'un de I'autre, et places un peu en avant et de chaque cote de rorifice qui termine le tube digestif. Ils ne donnent naissance qu'a un long nert qui, apres s'etre glisse entre les elements du foie, passe sur le cote du dos po se rendre a I'extremite posterieure du corps, au pavilion, par ou entre servant a la respiration. Ces ganglions me paraissent, par leur position ^ les nerfs qui en naissent, tout a fait les analogues des glanglions branc uiux des MoUusques acephales kmellibranches. » Des connectifs et des commissures joignent entre eux ces petits ce ^^^^ nerveux. Les cordons qui lient les glanglions pedieux aux ganglions si^^ buccaux enferment la premiere portion du tube digestif dans un co ler ( 865) sont profondement places; ceiix qui joigneiit ces ganglions cerebroides ou sus-oesophagiens, aiix ganglions posterieurs, sont dans le pli d'union du manteaii et de la base du pied : ils forment un nouveau cercle ou collier qui embrasse toute la base du pied et Tensemble de I'appareil digestif. L'anus reste toujours en arriere et en dehors de lui. » Les ganglions etant en general rapproches, il n'y a qu'une seule com- missure bien evidente, c'est celle qui unit transversalemerit les deux gan- glions posterieurs en passant en avant de I'orifice posterieur de la digestion. » Cette disposition du systeme nerveux rappelle tout a fait ce que Ton observe dans les Acephales lamellibranches ; on voit, en effet, deux colliers appendus aux gariglions cerebroides ou sus-oesophagiens, I'un anterieur, qui se termine aux ganglions pedieux, I'autre posterieur, qui se complete avec les ganglions jjosh'-rieurs et leurs conmiissures. La bouche est enfeiinee dans Jc Dont.ile, coiuuio dans les Acephales. » Les organes de la scnsibilite speciale sont des ololitlies et des tentacules. » Les ololillies, formes de deux petites ampoules transparentes, contenanl un grand nombre de petits corpuscules calcaires (solubles avec effervescence dans I'acide azotique), agites constamment par les mouvements des cils vibratiles des parois, sont accoles aux ganglions pedieux en arriere d'eux. C'est aussi dans ce point que se rencontrent les otolithes des Acephales ef de beaucoup de Gasteropodes.On sait que V. Siebold considere ces organes comme des organes tres-rudimentaires destines a faire percevoir les vibra- tions des corps, et, par consequent, comme les analogues des oreilles hes- rudimentaires des animaux superieurs. » Les filaments tentaculaires, fort nombreux, places au voisinage de la bouche et formant deux bouquets touffus, me paraissent etre des organes du toucher et peut-etre de prehension, comme ceux que Ton trouve sur la tete de quelques Annelides, les Terebelles par exemplo. Le rejili cutane qui les porte recoit, on I'a vu, un nerf tres-vohniiincux qui se distribue dans sou interieur et lui fournit de nombreuses et volumiucuscs branches; il ii csl U'S oflii ( 866 ) fapissee de cils vibratiles, part un canal qui penetre dans le filament, raais que je n'ai pu suivre bien loin. Des Dentales places dans des petites cuvettes deverre faisaient sortir leurs tentacules et allaient les fixer aux parois. Ces raisons me portent done a penser que ces nombreux filaments sont des or- ganes du touclier. On trouvera du reste dans nion Memoire des details mi- nutieux sur leur structure et leur developpement : je ne puis ici indiquer que ies faits principaux. » Je n'ai point trouve d'organes de la vision. » Le systeine nen>eiix, stomilo-cjastrique ou grand sjmpnlldque, existe cliez le Dentale. 11 nait des nerfs buccaux fournis par le meme ganglion sus-oeso- phagien par deux racines, I'une droite, I'autre gauche. Ces deux branches d'origine se portent en arriere vers la masse musculo-cartilagineuse linguale, se renflent en deux petits ganglions qu'unit une commissure transversale, puis continuent leur marche en remontant vers le dos, se renflent encore en deux nouveaux petits ganglions, unis eux aussi par une commissure transversale, et se perdent dans les parois du tube digestif: il m'a ete impos- sible de les suivre plus loin. L'appareil lingual se trouve de la sorte enferme dans un reseau que forment les commissures, les branches d'origine et les rameaux nes des ganglions secondaires. La premiere commissure fournit vers le milieu de la largeur un rameau impair qui penetre dans l'appareil lingual par la face inferieure. » Le systeme nerveux du Dentale est done beaucoup plus complet qu on Tie I'avait pense. Sa connaissance nous servira beaucoup dans I'etude des rapports naturels de cet animal, et Ton comprendra que deja la division des Cirrhibranches, creee par de Blainville, d'apres 1' interpretation que M. Deshayes avail donnee des filaments tentaculaires, soit bien compro- mise, si ces filaments, au lieu d'etre des branchies, sont des orgaues du tact, on comprendra aussi qu'il nous soit difficile d'admettre completement 1 o- pinion de M. W. Clark, qui considere ces filaments comme des glandes sa i- vaires. » PHYSIOLOGIE. ~ Recherches sur le developpement de la cellule ammae, par M. Louis Mandl. (Extrait. ) (Commissaires precedemment nommes : MM. Serres, Flourens, de Quatrefages.) « Dans les cellules animales on a signale divers modes de (l<^ve- ( 867 ) loppcment et de multiplication que nous allons examiner successive- ment. >» A. Le parenchyme glandulaire se developpe soit par formation libre , soit par formation endogene des cellules. Suivant nous, le premier mode d<' developpement est le plus repandu dans le systeme glandulaire; suivani d'autres (Remak) , il n'y aurait que multiplication endogene ou par scission ; suivant d'autres cnfin (Roelliker), la formation libre est limitee anx gan- glions lympathiques, aux glandes \asculaires, a Tovaire, etc. Lrs prvmieics traces de la formation libre des cellules sont de petits corps arrondis, homo- genes ou fuu-ment grannies, ayant 0,00:. a (),oo5 de millimetre de di.m.cliv. Ces corpusculcs p.imilifs [noymn ) sont places an loiul des culs-de-sac glan- lies s'agrandisscnt pen a pen et prrsei: eloulede granules etun grain plusg. nine p; il(!S j)i'imitiis, les noyaux des eel Inles li i'nne masse pins on moins grai Kle de se solidifle; alors seulement une membrane vient entourer cet element avant I'apparition de ren\elopj)e, n'etail qu'un corpuscide compose, I' logui" des formations que nous avons rencontrces dans le develop[)ei des tissusHbrillaires. Cette membrane d'envdoppe, qui ne forme pas I'e festesde I'apparition tardixe dans To-uf de cpielques animanx, amsi t|ue demontre les recberches de M. Coste {vojez b). INIais le plus souveii trouve dans les glandes des cellules tres-petites, aupres de noyaux libi de cellules developpees, dans lesquelles la membrane entoure etroitei le noyau, de sorte que la quantite de la substance fondamentale renfei ( 868 ) vitelline) s'amasse aulour de lui comme centre d'attraction, pour constituer un corpuscule compose, et que plus tard enfin se developpe la membrane (vitelline). C'est la le procede fondamental, que la cellule-mere persiste ou qu'elle se dissolve, que la substance fondamentale se groupeautourdu noyau anssitot apres sa formation ou que la multiplication des noyaux precede le developpement des corpuscules secondaires, que la membrane se de- veloppe tot ou tard. Dans la formation endogene, comme dans la forma- tion libre, les cellules se developpent done toujours d'apres la meme loi fondamentale. » C. La multiplication des cellules dans les cartilages estune generation endogene par scission. On observe tout d'abord un partage du noyau en deux parties, puis les deux noyaux s'ecartent I'un de I'autre, enveloppes chacun de la moitie du contenu. Celui-ci est depourvu d'une membrane particuliere, de meme que les segments de vitellns. Ce ne sont done pas des utricules jirimordiaux. La membrane externe ne se forme que plus tard, lorsque s'arrete la scission, la segmentation. Le mode de formation que nous venous d'indiquer se repete ordinairement dans les cartilages avec une grande regularite et successivement un grand nombre de fois. » ECONOMIE RURALE. — Note sur les educations de graine quit conviendrail dc /aire aujourdliui pour attenuer les desastreux effets de fepizootie des vers a soie ; par M. F.-E. GuERm-MEXEviLLE. (Extrait par Tauteur.) (Renvoi a I'examen de la Commission nommee pour diverses communica- tions relatives aux maladies des vers a soie. Commission qui se compose de MM. Dumas, Milne Edwards, Combes, Peligot, de Quatrefages et de M. leMarechalVaillant.) « A la fin de la Note que j'ai eu I'honneur de lire le 29 decembre 1836, j'ai insiste sur la distinction que I'on doit faire entre les educations de produitet les educations de graine; j'ai compare celles-ci aux cultures spe- cials de vegetaux faites par les agriculteurs qui plantent leurs porte- graines isolement et dans des conditions particulieres.... Quelles que soie^^ au point de vue de la theorie, les causes de I'epidemie, la g''^"^^^ P''^^^!!!^ a reconnu que certaines localites jouissaient du privilege d'obtenir enco^ des educations de vers a soie exemptes de la maladie regnante et que, generalement, les graines produites par les papillons provenaut ( 869 ) educations doiinaient de bons resultats la premiere fois, meme da contrees ou I'epidemie sevit le plus fortement. On sait encore que fait de la graine avec les cocons provenant de ces educations rt pour la premiere fois dans les localites oil regne Tepidemie, cclte est atteinte I'annee suivante et ne donnc en general qu'uu produir » D'autre part, il est generalement reconnu, sanf (luehpus exec dont la raison n'a pas ete etudiec, quo les educations lailes d;ms le; liresoii la maladic de la vigne et des muriers n'a p;is (Muorc puru «ii I' ni All.Miiagne, en Suisse, etc., n'ont encore moMtn- aiuinu^ trace d( » 11 tvsulte done de ces observations, ([\w des nlucniions sjurnil esM'ufsi des bom (870) seraient recues par liii coinme porle-graines, quand il se serait assure person- nellement qu'elles auraient ete faites suivant ses instructions. Les cocons, qu'il ferait choisir avec grand soin, seraient ensuite convertis en graine sous sa surveillance; enfin la provenance de ces graines serait certifiee par sa signature, elles seraient envoyees a Paris pour y etre soignees con- venablement, et expediees dans des boites cachetees, et avant la fin de mars au plus tard, aux agriculteurs qui en auraient fait la demande a I'avance. » M. Meinadier (A. Oilive) adresse de Nimes un Memoire intitule : « Noii- velles observations sur le theoreme de Fermat ». (Renvoi a I'examen des Commissaires nommes pour une communication rec€nte sur le meme sujet : MM. Cauchy, Liouville, Bertrand. ) CORRESPONDANCE M. Peters, nonime dans la seance du i3 de ce mois a une place de Cor- respondant pour la Section d'Astrononiie, adresse a I'Academie sesremer- ciments. 31. Adams, nomme dans la seance suivante a une place de Correspondant pour la meme Section, remercie egalement rAcademie. M. Begin prie I'Academie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place d'Academicien libre, vacante par suite du de- ces de M. de Bonnard. M. Begin adresse a I'appui de cette demande une Notice impniiHe s-m ses travaux. (Renvoi a la Commission iiommee dans cette seance.) M. Fabre prie F Academic de vouloir bien le considerer conune can » a pour une place de Correspondant (Section d'Economie rurale), ^^^"\"'^^^ Tappui de sa demande divers opuscules qu'il a publics sur des question^ ^» chant a I'Agriculture. (Renvoi a la Section d'Economie rurale.) ( 871 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Couraiits marius ; Leltre de S. A. I. le Prim:e Napoleon a M. Elie de Beaumont, annoncant tarrivage siir un point des cotes de I'Mnnde d'un des flotleurs jetes a la mer durant Vexpedilion du yacht la Reine-Hortense. « Vous savez que pendant mon voyage dans les mers duNord, en i()silion d. ASTRONOMIK. — Observatoire imperial de Pc Brorsen, reirouvee par M. Bruhns le i8 rii Gnmbey; par M. Yvox Villarceau. ((]o Observations de la comete de 1857, faites a i equatorial de lunique par M. Le Venter. \ 3.26. 3,35 + (9,656) A ^ 33.35.'iq', 3..6. 3,10-^(9,656) ^ H- 33. 35. .7, 4. 5.48,11 -4-(9,7'4) A + 43.42.54, 4. 5.52,62 -+- (9,708) A +43.43.52, 4.11.53,67 -4- (9,693) A +45.0.5., 4.11.56,09+ (9,685) 4.17.47,20 -H (9,730 A +46. I.. 12, 4.30.49,88 + (9,755) A + 48.37.41, Positions moyennes des etoiles de comparaison / 8oi5Lal.Cat , 79uLal. Cat i323B.A.C =^dPersee. ASTRONOMIE. ~ Decouverte de la 43^ petite planetejaite d I' observatoire d ' Oxford; par M . Pogson . « Ainsi qu'il resulte dune Lettre adressee a M. Le Verrier par M. Johii son, directeur de I'observatoire d'Oxford, la 43^ petite plaiiete a ete troine< par M. Pogson dans la nuit du i5 avril et dans la position suivaiite On a pu faire a I'Observatoire de Paris les observations 1 rantes de cet astre : (873) GEOLOGIE. — Note sur la Carte geologiqiie du deparlement de I' Ewe; par M. A. Passy. « Le departement de I'Eiire a pour base le massif du terrain ere race. T.es terrains inferieurs du systeme jurassique n'apparaissent qu'aii presde Cormeilles, aux limites du Calvados, et correspondent aiix terrain; du meine etage qui se relevent dans le pays de Bray (Scine-lnferieun .'t Oise). » La craie inferieiire ou chloritee se niontre sur les Lords dv la Svuu vcrsQuillehdeuf et dans la vallee de la Risle, a partir de la rivien; llnhou ville, lln relevement a lieu un pen au-dessous de Vernon. >. Sur cette inasse fondanientale on reconuait les limites du caieaire ,i;fos sier aux bords de I'Eure et de I'Eptc. L'argile plastiqne borde ce terrain c s (tend en depots aux environs. )) Les terrains lacustres entrent dans le departement el constituent ui plateau entre I'Eure et la Seine. Au centre, les meulieres sout exploitees Houlbec-Cocherel. Sur le terrain lacustre s'etend un diluvium dans lequf les silex de la craie sont remplaces par des fragments de meulieres. " Sur la craie, le diluvium avec silex et argile sableuse offre d'euornit> blocs de silex de la craie, qui semblent n'avoir ete ni transporl«^s, ni uses lis donnent I'idee dune couche superieurede la craie dont la std)stauce ( al c.iue aurait ete remplacee par des sables et des argiles adventifs. " Sur le diluvium il existe des depots d'une argile plastique dans laqiioll rencontrent des gres, des poudingues et des^lebris de meulieres. Ce tei Mt) contient aussi des depots de mineral de fer, abondants dans le j)a\ 1 Ouche, entre I'lton et la Risle, et au dela. > Le diluvium est surmonte par Talluvium ancien, epais de plusiem metres et qui forme les grandes plaines a cereales du departement. ' La vallee de la Seine est un terrain d'alluvion moderne. » M. Passy prie I'Academie de vouloir bien le comprendre d.ms le tioinbr descandidats pour la place d'Academicien libre vacant** par suite La vallee de la Seine est un terrain d'alluvion moderne. » M. Passy prie LAcademie de vouloir bien le comi)rendre dans le nombre d»'s candidats pour la place d'Academicien libre vacante par suite du deces de M. de Bonnard. (Renvoi a la Commission nommee au commencement de < etle seance. ) C. R., i857, I" Semestre. (T. XLIV, No |7.) * '^ (874) PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur une secousse dc tremhlement de terre ressentie aux environs de Montbelinrd; par M. le D*" Mcstox, Medecin a Beaucourt (Haut-Rhin), transmise par M. Contejenn. « Une secousse de tremblement de terre a ete ressentie le i4 fe- vrier 1867, a 4^45" du matin dans les localites de la Fechotte, Dam- pierre, Fesches-les-Prez , Allanjoie, Mezire, Morvillards, Grandvillards, Fesches-VEglise , Baderel et Saint-Dizier, ce qui constitue un cercle de 20 kilometres de pourtour a pen pres. Nos informations nous permettent d'assurer d'une maniere certaine que la secousse a ete percue dans toutes ces localites; nous n'avons pu oblenir aucun renseignement pour les autres villages qui avoisinent ceux cites ci-dessus; nous pouvons certifier egale- ment que le centre d'intensite a eu lieu a la Fechotte et a Dampierre, ainsi qua Fesches-les-Prez ; la secousse a ete s'affaiblissant dans les autres vil- lages, et, enfin, n'a pas ete sen tie du tout dans les villages qui touchenr ceux ci-dessus cites; ainsi, a Beaucourt, Dasle, etc., on n'a rien entendu, ni rien senti. » La secousse a paru suivre une direction de I'ouest a Test, qui est celle a peu pres de la vallee de la Fechotte et de celle de Grandvillards. Je me suis assure de cette direction en faisant placer les principaux tenioins oculaires de Tevenement dans la position ou ils etaient au moment de la se- cousse, et, la boussole en main, je leur ai fait repeter les mouvements imprimes a leurs corps par le tremblement de terre. » La duree du tremblement de terre a ete de cinq secondes d'apres I im- pression la plus generale ; to^utefois, comme personne n'a examine samontre, c'est une donnee hypothetique, « Le phenomene a debute, suivant le dire de la majorite des temoins, par un bruit semblable a un coup de canon prolonge, accompagne d'un coup de vent, en meme temps qu'un roulement de voiture souterrain, toutes les maisons tremblaient et les hommes etaient violemment secoues. )> Voici les declarations de quelques temoins : a la Fechotte, usine de MM, Japy, nous avons interroge les domestiques de M. Japy et les om de I'usine : » i**. Hortense Jobin, femme de chambre chez M. Japy; ^'^*^ ^" dans une chambre a un etage superieur ; a 4*' 45" elle est revedlee pai i ^ bruit effrayant, comme si, dit-elle, toutes les bouteilles de la cave, les vi ^^ s etaient bnsees; le fourneau remuait: au dehors un bruit de canon t (875) d'orage; elle a ete remuee, secouee dans la longueur de son lit place, d'apres la hoiissole, de I'ouest a Test. i*". Clemence Laude, cuisiniere chez M. Japy, couchant dans la meme chambre qu'Hortense Jobin, confirme sa deposition. 3*". Herard, jardinier, couchant dans un autre corps de bati- ment, depose qu'il a ete violemment secoue dans son lit et qu'il a entendu en meme temps un bruit trois fois plus fort que celui du pi Ion a vapeur de la fabrique et en meme temps lui bruit semblable a un orage viol(Mit dans la vallee. » Ouvriers de r 4"45'"du malui nut del' usine. — ndii un I". Dormoy, Jacques-TIenii, drelan coup de canon prolonge, pu.s U^s out tremble; .la ete sec-< )ue de . gauche a droite, etcomme il tenai casserole dans ses mains, 1* .s.ufqt.^ ellerenfermaitaeterenverse. 2". Bd Georges; 3^ Croi ssantjeu usieurs femmes de Tetamerie, temoi qu'a/4V,5«'uncr accompagnes d'u )np de c. n grand remue-n un bruit de tempete s«; sonf fait ctU lenage dans la lal)ri(pie, tout tomb; » Danipierre, Fesclies-les-Prez et Allanjoie. — Les cultivateurs de ces vil- lages out tHe reveilles subitement a 4''45" par un bruit extraordinaire: ils onr cru d'abord que tout le betail se precipitait hors des etables en brisant |)ortes et fenetres, mais la violente secousse cpi'ils ont eux-memes ressentie leur a fait penser que c'etait un tremblement de terre. n Dans les autres villages nos renseignements sent conformes a ceux donnes plus haut, mais les sensations sont beaucoup moins fortement accu- sees par les habitants, ce qui nous fait penser que la secousse y a ete moins forte. » Le ciel n'a presente aucun phenomene extraordinaire pendant le trem- blement de terre. " Aucun edifice n'a etc lezarde, aucune cheminee n'est tombee. » Depuis quelques annees notre contree a eprouve plusieurs semblables; celle de i855 a ete la plus forte. » Trembiemenls de terre ressentis a Montbiliard dans le xvn' si Dans un article intitule: du Climat de Montbeliard au xvii'' sire 5), M. Custvjkxs rapporf.-, d'i.prrs h '{"^•iTS, la liste suivante des trVmblements de lerre am ont eu I.e. beliard dans le xvii'' siecle. Ces phenomenes sont an nombre de neuf, e{ sont indiques : en 1601, le i5 septembre, a a beures dii matin; en 161 4, le 5 octobre, a la meme heiire; en i6ai, le 3o niai, entre 3 et 4 heures dn soir; en i63o, le 5 juin, a 10 beures du matin; en i65o, le 21 sep- tembre, a 4 beures moins un quart du matin; en i653, le 24 Janvier, a 1 1 heures du soir; en 1672, le 12 decembre, a I'^So'" du soir; en 1682, le 2 mai, a 1 heure moiiis un quart du matin; enfin en i685, le 26 fevrier, a une beure qui n'est pas connue. OPTIQUE MINERALOGIQUE. — Note sur V existence de la polarisation cimdmn dans le cinabre; par M. Descloizeaux. « On sait que le quartz est le seul mineral dans lequel on ait decouvei t jusqn'ici le pouvoir rotatoire, et en meme temps la relation qui paraitexis- ter entre ce pouvoir et certaines facettes hemiedriques. » On sait aussi que cette propriete remarquable ne peut etre constattr dans les substances cristallisees, que si elles sont monorefringentes , ou Inn- fringentes a un seal axe, et seulement dans la direction de ces axes ou s an- nule toute influence de la double refraction. » On n'a pas pu, jusqu'a present, la manifester dans les cristaux a deux axes ou aucune ligne de symetrie ne jouit des niemes proprietes optiques, de sorte que dans ces cristaux la double refraction masque peut-etre le pou- voir rotatoire dont I'energie est incomparablement plus faible. » 11 etait done interessant, sous tous les rapports, d'ajouter aux fails deja connus de uouveaux resultats bien constates. Ceux que j'ai I'honneurce presenter a I'Academie m'ont ete tout recemment reveles parun corps dont les caracteres cristallographiques, parfaitement determines, ne semi) aient })romettre rien de particulier dans les proprietes optiques. M. Schabnsa cu effet publie en 1 85 f , dans les Memoirts de tJcademie des Sciences de \ lenno, une monographic complete du cinabre. Ce travail contient la ^^=^'^^'^1^^^^^^^^^^^^ d'une nombreuse serie de formes nouvelles qui toutes peuvcnt se par des lois assez simples d' un rhomboedre aigu de 7 1 ^ 4?' ; seulement comin|' le cinabre se laisse tres-facilement cliver, suivant les six faces d un pnMi^^^ hexagonal, et comme I'ensemble de ses modifications se compose sur ^^ de faces dirhomboedriques, on peut admettre pour sa forme P^""^*^^j^^^. prisme hexagonal regulier. Du reste, aucune des faces decrites par i -^^ ^ bus ne se rapproche des facettes hemiedriques nomniees faces p «/ dans le quartz. ( 877 ) ,, Desirant m'assurer si, comme I'avait aiinonce M. Brewster, le ciiiabn etait bieii iin cristal negaiif, j'en ai fait tailler des lames tres-minces perjjen diculaires a I'axe, et j'ai cherche a y reconiiaitre ] refraction paries precedes liabituels; mais jc me siiis promplemeiit ijue ces procedes etaieut completement insuffisants pour reinplir ie 1 jc ine proposais. C'esl qu'en effet ies aiineaux produits dans line 1; ciiKihre par la liimiere polarisee convergente out tons Ies caracteres ( (111 on observe dans nn (piarlz moyennement epais. La croix noire lutre pas dans la plage centrale, et cette plage se contracte, avec Ics a (lui rentourent, on elle se dilate, snivant qii'on fait tourner I'nnalv i^inuhc a droile, on de droite a gauche. Si Ton interpose une lame ( .1',,,, c.nart d'ond<-, de petites taccttes jdacees sur des crisi 1 confns, peuvent tres-bien avoir echapi^e a nn obsei' m. Qi.oi qu'il en soit, il mv paiait nccessaiie d'entrej t dans le quartz. 11 est done tres-diificile de mesur (878) tion que ces lames impriment au plan de polarisation ; cependant j'ai trouve tine deviation \ d'a pen pres 54 a 60 degres dans une petite plaque tres- pure, d'environ o™'",20 d'epaisseur; en adniettant, d'apres les observations de M. Biot, que i millimetre de quartz devieles rayons rouges de 18 degres, on trouve que le pouvoir rotatoire du cinabre est approximativement i5 a 17 fois celui du quartz. » Quoique je ne desespere pas d'y parvenir, je n'ai pas encore pu me procurer un prisme suffisamment transparent pour mesurer les deux indices de refraction du cinabre. Tout ce qu'on pent dire des a present, c'estque ces indices doivent etre considerables ; car les anneaux qu'on voit dans des lames d'une epaisseur de 0,2 a 0,4 de millimetre, sont tres-nombreiix et tres-serres. Aussitol que j'aurai obtenu des resultats plus precis, je m'em- presserai de les communiquer a I'Academie. » GEOLOGIE. — Sur les couches traversees dans le forage du puits artesien de Passj; Lettre de M. Meugy a M. Elie de Beaumont. « Je vous demande la permission de vous rendre compte des resultats des observations que j'ai faites le 8 avril au puits artesien de Passy. Acelte date, les travaux de creusement etaient suspendus par suite d'un etran- glement des cylindres en tole dont la parol est garnie jusqu'au terrain de craie, lequel s'oppose au passage du trepan. » Ne connaissant la serie des couches cretacees du sondage de Grenelle que par la coupe qu'en a donnee M. Mulot, il etait interessant pour moi de constater sur place la nature et I'epaisseur de ces couches, dans ie but d'en faire la comparaison avec celles qui sont connues dans les departe- ments du nord de la France. » Le forage qui s'execute sur un diametre de i'",!© est parvenu aujour- d'hui a une profondeur de 5 a 8™, 04. » Voici la coupe que Texamen des echantillons recueillis m a perniis d'etabUr ; (879: 2. Sables 25,43 6,;; caires a la base 58, 70 33,; a-j 6. Marnes friables d { pr^sVoi 7. Alternances d : 10. Mamecriseavecpaii, in. Marne grise avec pyrite ( 88o ) » Ainsi le puits de Passy a depasse le tourtia nervien et penetre de 1^,66 dansle gres argileux observe en plusieurs points da departement de TAisne par M. d'Archiac et faisant suite a la gaize de Youziers. ,) 11 resnlte de la coupe precedente, que I'epaissenr de la craie blanche senonienne est de 3o3'^\48, et celle des marnes nerviennes de i64",20 a Passy. » D'apres le profil du puits de Grenelle, publie par M. Mulot, j'avais suppose que la craie blanche proprement dite s'etendait jusqu'a la pro- fondeur de 445 metres (sur les caracteres du terrain de craie dans les de- partements du Nord, de VAisne et des Ardennes. Bidleiin de la Sociele Geologique, i' serie, tome XII, page 54). Mais les faits constates a Passy montrent que cette roche finit beaucoup plus haut, et qu'il convient de fixer la limite entre la craie blanche et les marnes vers 3oo metres sur la coupe du forage de Grenelle, qui aurait ainsi traverse 55 metres de terrain tertiaire, 240 metres de craie blanche et 2o5 metres de marnes crayeuses, y compris le tourtia. La craie blanche aurait, d'apres cela, beaucoup plus de developpement a Passy qu'a Grenelle, contrairement a ce qui aurait lieu pour les marnes. Quoi qu'il en soit, comme cette Hgne de demarcation est assez difficile a determiner, puisque dans beaucoup de localites, notani- ment a Chateau-Porcien, a Bourcq (Ardennes), on passe d'une roche^a r autre d'une maniere pour ainsi dire insensible; il est plus interessant e comparer les forages de Grenelle et de Passy quant a I'epaisseur totale^^es deux systemes marneux et crayeux, qui sont limites a leur base par un assise bien connue sous le nom de tourtia. Ces deux systemes ont k^^ '" " tres d'epaisseur a Grenelle et 467^,68 a Passy. Si I'on observe mainten ^^ que, d'apres les cotes de Passy (53-,49) et de Grenelle (3i "^^^'^'^^'j^^j^^^t fice du premier puits est superieur de 2 2°^, 49 a c^lui du ^^^"^' ^" ^^JgHe, ajoutant cette difference a I'epaisseur du terrain crayeux de 467'°,49, c'est-a-dire le meme chiffre, a 0^,19 pres, qu L Passy. II y comme on le voit, une concordance parfaite, puisque le tourtia se trom meme niveau sur les deux points. j P v avec w II en est tout autrement lorsqu'on compare le forage de a .^^^^^^^ celui de Rethel, dont I'orifice est a la cote de 83 metres, et *^" ^^^^^^ ^^ niveau de cette meme couche est finit a 1 40 metres de profondeur. On voit facilement que r ces deux points, de..;,..j^^j^^ resulte une inclinaison de !a'"°»,Q3 par metre seulement pour le metres qui separent les deux localites. ^^j.^, la ;> En rapportant les profondeurs au niveau de la mer pns ?« (88i ) base du tourtia se trouve a 4i4 metres a Grenelle, a 414,19 a Fassv, et ^ 37 metres a Rethel. » Si la concordance jiisqu'a present remarquee entre les couches dc (iie- nelle et de Passy se continue, on peut prevoir, a tres-peii pres, qnelle ser; la profondeur a laquelle le forage entrepjis renconlrera la nHi)pe jaillis- sante. Cette nappe se trouvant a Grenelle a 47 metres au-dessous du touiti.i doit exister a Passy a pen pres a la meme profondeur au-dessous de t('lf< nieme couche qui nous sert de repere, et, par consequeiil, vers ^^f^ muIk^ .hi sol. piiatt's qui existent quelquefois a la base des systemes senonien ( Anuappc^ lU'thel) et nervien (Monthuis, cap la Heve), n'ont poiul ele renconlres ; METKOIJOLOGIE. — RemaKjues a [occasion Pliipson sur les eclairs en lames sans to. lonnerre, et sur les pluies sans nuayes ; po " Selon M. Phipson, les eclairs en zigz; fluides electriques entre deux nuages pki I bien ( I nuage du le bruit du tonnerre, tandis que lorsque Tecoulemen entre deux nuages qui se trouvent a proximite Pun de 1 tonnerre n'a pas lieu. Si cette theorie etait vraie, d s^ eclairs en zigzag et les eclairs en lames ne pourraient pas tanement; or I'experience prouve le contraire. J'ai moi-n vent cette remarque, et dans mon Memoire sur les eel; J ;'ien lames qui formaient pour ainsi dire un fond liuni 'J'ssinaicnt majestueusement les zigzags des eclairs. J'ajc ^'"vaiit, signale dans mon Memoire sur les eclairs sans to ' "^t tout aussi inconciliable avec la theorie deM. Phipson ' qui a etudie la constitution intime des nuages orageu: " s.on aerienne quU fit, le 3 juin i852, a Portsmouth " d'Amerique), dit avoir vu des eclairs ( slieet of lightnnu/ " laient silencieusement entre la couche superieure et li C. R., ,85:, I" Semestrc. [J. XLIV, ^o 17.) (882) ges. » La distance entre la couche siiperieurc et I'inferieure des nuages, dans le cas des eclairs silencieux dont : question ici, n'etait pas nioins de deux mille pieds, mesuree a I'oeil. D'un autre cote, plusieurs observateurs qui se sont trouves places dans des nuages pendant des orages, ont parfai- tement vu des eclairs en zigzag onduler d'une extremiteal'autre sans etre toujonrs accompagnes dutonnerre. » M. Phipson a donne dans la meme Note quelques observations des pliiies sans nuages^ et il en presente une theorie qui ne me semble pas plus admissible que celle dont je viens de m'occuper. »> J'ai parle moi-meme de ces meteores dans mon Memoire sur les eclairs sans tonnerre, page 366, et j'en rends compte en admettant avec Peltier (devance d'ailleurs en ce point par Seneque, Quest, nat, liv. I, chap. II), I'existence de nuages ou de masses de vapeurs transparentes, dont la dissemi- nation ne trouble pas la purete de I'air, et qui peuvent se grouper, for- mer des masses distinctes et separees, en un mot de veritables nuages in- visibles. Ces nuages peuvent etre, comme les nuages opaques, charges d'electricite et peuvent reproduire les memes phenomenes que ces derniers, seulement, en general, avec une intensite beaucoup moindre et sur une echelle beaucoup plus petite. L'hypothese de Peltier me semble d'autant plus admissible, qu'elle est fondee sur des experiences directes qu'il fit avec des cerfs-volants sur des masses de vapeurs et des eclaircies transpa- rentes, ayant obtenu des signes electriques differcnts pour chacun de ces deux etats de transparence. C'est a I'aide de ces nuages transparents que j'ai purendre compte d'eclairs sans tonnerre, en un ciel parfaitement serein et directement produits dans I'espace du ciel ou on les apercoit. II en est de meme pour tons les autres phenomenes signales plus haut, tels que I'arc- en-ciel observe a Geneve par M. Wartmann, le 12 fevrier i836; le halo que M. La Hire observa, en mai 1689, q"i ^'^''^ trois heures, et qui parnt meme ou le ciel semblait fort serein ; la trombe sans nuage fut observee par M. Baussard, lieutenant de fregate, etant au nord de Hie de Cuba, le 12 juillet 1 782 ; enfin neuf autres trombes sans nuages mentionnees par Peltier. » M. DiDioN demande I'autorisation de reprendre un Memoire qu'd a pre- sente, le 22 mai i856, sur la resistance de I'air au mouvemeiit des pro- jectiles. Ce Memoire n'ayant pas encore ete I'objet d'un Rapport de la partj^^ la Commission qui attendait le resultat d'experiences sur ce sujet non encoi terminees, I'auteur est autorise a le reprendre. ( 883 ) M. Richard adresse une Lettre relative a sa demonstration du postulatii mentionnee dans le Compte tendude la seance du i3 avril courant. (Renvoi a I'examen des Commissaires deja nommes : MM. Liouvillt Chasles, Bertrand.) M. Abate prie I'Academie de vouloir bien f'aire examiner par uiu> Coi mission un Memoire qu'il vient de publier snr un nouveau sysUnie dv i ( strnctions des maisons destinees aux classes moyennes v{ au\ das; lA'MtMiioire tie M. Abate, qui ne peut,d'apres une decision deja aiicu- de I'Academie relative aux ouvrages imprimes, devenir I'objet d'un i\ port special, sera compris dans le nombre des pieces soumises a I'examer la Commission chargee de decerner le prix dit des Arts insalubres. La seance est levee a 5 heures trois quarts. I- D. \\. BULLETIN BIBLIOGBAPHIQUE. Etudes sur la geographic botanique de I' Europe el en particulier sur la vegeta tion du plateau central de la France; par M. Henri LecoQ ; t. VI. Paris, 1857 in-8«. Sur la necessite dune double reforrne de I architecture domesticpie en framr specialement a la construction des maisons pour les classes moyennes el ouvrihc^ et a la reedification des maisons detruites par les recentes immdalions . jui M. Felix Abate. Saint-Germain-en-Laye, i856; br. in-4'' Facultedes Sciences. Cours de geologic. M. Hehertrhnrge dtKoius. I<,<. d'ouverturc {i5 mars 1 SSy ). La geologic. — son objeL — son iilUitt ^/rntKih samethode ;hr. in-S'*. Honneurs funebres rendus a. M. Andre-Huhcrt Ihunoul, rccleur dc I I nn'it site de Liege, professeur de mineralogic et de geologic . dcn'dr A 28 jc.vt h 1 i H .- f^iege, 1857; ^^- i"-8''- Recherches chimiques el medico- leg ales sur iondi: < janlniliojiK ti ' rompos^s employes dans les arts ; par MM. Ossian Henhv fils et L. HrMBKrn { 884 ) suivies dii Rapport fait a i Academic de Mtdecine dans sn seance du lofevritr 1857; /Mr MM. WuRTZ et Boutron rapporteur. Paris, 1857; br. in-8°. De la cure radicate de la tumeur et de lafistule du sac lacrjmal; pr M. leD' Alexandre Magne; 2^ edition. Paris, 1857; br. in-8°; accompagnee du Compte rendu des travaux de la Societe medicate du Z*"" airondissement de Pa- ns ; parM. le D"" Mouzard; | feuille in-B'^. (Adresse pour ie concours Montyon, Medecine et Chirurgie.) De la thyroidite [goitre aigu) et du goitre enflamme (goitre chronique enflam- me); par M. L.-J. Bauchet. Paris, 1857; br. in-8^ (Adresse an meme concours. ) Memoire sur la culture du colza apptiquee aux departements du Midi; par M. J. -A. Fabre. Bordeaux, 1842; br. in-S". De Vetat actuel de la culture du tabac dans le departement de Lot -et- Garonne et de la prompte necessite de remedier a ses souff ranees; par le meme. Pans, 1842; br. in-8°. De V organisation de V enseignenient agricole en France; par le meme. Paris, i857;br.in-8°. De la necessite d'introduire une reforme generate dans lafabricalion des inslrii- ments d' agriculture en France; par le meme ; br. in-8°. Ges quatre opuscules sont adresses, avec quelques feuilles detachees de Recueils periodiques, a il'appui d'une demande faite par M. Fabre a e re considere comme candidat pour une place de Correspondant dans la tion d'^conomie rurale. Notice sur les litres, les services et les travaux scientijiques du D^ L.-J Begin Paris, 1857; br. in-/i°. Carte g^ologique du departement de I'Eure, dressee par M. Antoine Passy, ancieii prefet du departement , publiee en ^feuilles par la Societe d Jricu- ture, Sciences, Arts et Belles-Leltres de t'Eure, avec le concours du Conseil Gene- ral, (Presentee au nom de I'auteur par M. Cordier.) Additionnal... Observations additionnelles sur une nouveUe especevivane^ d'Hippopotame de t'Afrique occidentate {Hippopotamus liberiensis) ; /^« M. S.-G. Morton. Philadelphie, 1849; ^^' i"-^"- Materialen... Materiaux pour servir a I'histoire mineratogique de Ui par M. Rokscharow ; livraisons 22-27 ; texte in-S'' et atlas in-4'*- Jahresbericht... Annuaire de la Societe de Physique de Francfort-sur-le- pour I'annee 1 855-1 856; br. in-8°. COMPTE RENDU DES SfiANCES DE L'ACADMIE DES SCIENCES. SEANCE DU T.UNDI i MAI 18o7, PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COHOIUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MIE. par M 15ABiM.;r. la masse ot ladensite probables des conu'lcs. A|)ros Ics eslinu-s dc sn- Join Herschel, de Bessel, de M. Stnive, dc i'aniiial Smyth <>t mumik' d' Araj^o, I contraste des intensites m'a fourni, pour IcquivaltMit almos])hi'-rHpu' d iii] comete, uii nombre si petit, qu'il rediiit pres(pi(; a rieii la deiisitc ct I masse de ces astres qui ne sont mem(? ])as gazeux, ainsi (juc Ic j)r()nver les mesures precises de M. Striive et de F.essel qui n'oiit pu recoiiiiailr » On pense bieu que rabsorptioti ilc la liiinii'ic au iravi^rs dcs milipii xccptioni.cllc dc (M'sainasmol, UKpicl n,i .„Tiv<' c^t tcllcincnt.' ^ . 4U ( 88G ) cumetes ii'anaiblissail pas soiisihlement la hnmviv dcs plus petiles etoilpt. irlatii's a la quatrieinc comet(* de iSaS, dilc (jniiule (omele du Taiiremt (catalogue (le Himl), dccouverfo par Poih, \ MarstMlhs ie i5 jiiillet. Elle passa ail perilielie le lo decombre, et an moineiit ou elle ne poiivait pas f'licore etre deveniie creiise, savoir le ij aout, Pons reconnut qii'iun; Moile de ciiiquiemc grandeur qui etait viie a»i fravers du centre n'avait subi aiicune diminution sensible dans son eelat. » On pent en conclure que I'etoile n'avait pas perdu r.ne demi-grandeiir, tj'est-a-dire un cinquieme de sa iumiere (en aduiettanl avec MM. Johnson et Pogson qu'une etoile diniinue d'nne grandeur quand sa iumiere est re- duite aux |decequ'elleetaitprimitivenient. L'etoileconscM vaitdoncaumoiiis les i de son eclat priinitif. » On sait d'ailleurs que ia Iumiere des astres, dans son trajet memc per- pendicidaire an travers de {'atmosphere, penl an deladu quart de son inten- site, el n'est au phis que ies ^ de ce quelle efait a son entree^ dans Irs couches siiperieures de I'air. En prenant 8 kilometres pour i'epaisseur dc la couche atmospherique reduite a la densite qu'a ce lluide a la surtace dc .. '1 •,• 1, 1, •-,,.. £ Je son iiitensite primi- tive, deux trajets pareils'la reduiraient aux ^ de | on ^^, etenfin nn irajet ;.u travers d'un espace mille fois phis grand reduirait Tinfensile au nombre J eleve a la milheme puissance. Or c'est precisement la le trajet que f^nsait, au i5 aoiit 18^5, la Iumiere de retoile au travers de la comete dont h- noyau avail plus de 8,ooo liilometres de diametre. Ce nombre ^ ? ^it^ milheme puissance, est une fraction ayant Tunite pour uumeratein e } denominateur un nombre de 5 chiffres suivis de 120 zeros. » Pour assimiler la comete a de I'a'ir atmospherique dilate, i! '*^ ' done prendre de Fair tellement pen compacte, que sa densite, niu i par le nombre immense ci-dessus, fiit seuleuient egale a la U'*^ ' 5 Soit xcette densite hypothetique, on aurait (I)' ominateur un noiiibre superieur a I'linite suivie de laS zeros. » LorsqueM. Herschel, dans son dernier ouvrage sur I'asfrononiii^ avail •Olive a pen pres aiitant d'incredules que de lecteurs. Cependanl son eva- « Mais couinieiit les cometes sotit-elles visibles? J'examinerai cetle qurs- uynnuju dalmninc W dc juroxydc de fcr, rcamnn d:,ns Ir sol d^ Kurlovli rn i 8^/,. - laiudysv niunndc de I'diudjse onjanHfue iiniiirdiuW. — J{esuiue d'expchirjiees siilenilions sur Iv sotifre an point de viie de ta eoniposdion drs(ori>s ^>u>.nil.s. Coimnanirnlkm Jmle a i Aeademie par M. Chfvrkiii. a t'oeeaslon du Mt- moire de M. Paul Thenard sut lefumiei. Le Memoire que le fils de mon liouor;,i>!c co'iivvvv cl ami M. Theuard a lu le 20 d'avril a de telles relations avcc d'aiiciens Jravaux etceux auxquels je me livre depuis longnes annees, qui] ma sue^gAre quclques observations que je crois devoir presenter a TAcadrmi^' ; loin (i'rtre nne ivclamatiou pour ces recherches et de I'interet donr files sos-.t a mes \i'iix, precisemeut a cause de l,i grande difflculte du sujt t (M (hs bnnici's fp!(> les etudes qui s'y rattachenr repandront tot ou la:«! m r !, schikc pttrc cl la ^cien. <• ^ppliquee. Une coiubinaison avec raluniiup < ' ^\i'^ MenuHres\lu Museum de I'auurc . On,- comijinais-.n fut troiiv.v d.: M. llucklaudaNairdrcnte commr (. ( 888 ) Eiitre aiitres prodiiits, j'obtins un sel soluble dans I'eaii, cristallisable, compose de sulfate de potasse el de sulfate d'ammoniaque, encore inconnu dans la nature. II avait ete anterieurement produit artificiellement par M. Linck. L'eau froide en I'enlevant au sol de Ruyloch laissa indissoute la com- hinaison d'alumine et de peroxyde defer dont je resuniai les proprietes en ces terrnes : '< Residu indissous dans I'alcool. — II etait forme de silice, d'alumine, de ') magnesie, de peroxyde de fer et d'une trace d'oxyde de manganese, de p principe colorant jaune del'extrait alcoolique'et d'une matiere organique » azotee. Qiiandon traitait le residu par la potasse, il se degageait une pe- .' tite quantite d'ammoniaque qui etait vraisemblablement de nouvelle for- » mation, et l'eau de potasse se colorait en rouge orange en dissolvant le » principe colorant et la matiere organique azotee probablement alteree. )' J'ai tout lieu de croire que ces deux substances formaient une sorte de » laquea.\ec I'alumine et le peroxyde de fer. Le residu, chauffe avec le con- " tact de I'air, s'embrasait comme un pyrophore, et la cendre qu'il « laissait etait beaucoup raoins coloree quelui. A la distillation, ildonnait » une eau legerement acide, de I'huile, de I'acide hydrosulfurique sans sul- » fite d'ammoniaque, du carbonate d'ammoniaque, un produit ayant lo- V deur de I'acide hydrocyauique, mais avec lequel on n'a pu prodiure de « bleu de Prusse, enfin un residu noir volumineux. » J'ai dit plus haut que la matiere organique coloree azotee etait proba- blement sulfuree, parce qu'en effet j'avais obtenu un produit azote etsulfure en distillant la laque. Mais alors je ne me prononcai pas absolument sur I'etat du soufre, je me bornai a dire : « Le sol de Ruyloch contient done du » soufre qui est dans un autre etat que celui de I'acide sulfiirique. Est-il a » I etat d'hyposulfite, ou bien d'acide hyposulfurique combine a un matiere .) organique, ou bien encore uni a une matiere organique sans etre^a 1 etat » acide? C'est ce que je ne puis decider. » Si je commence cetle Note par rappeler une combinaison d'une matiere organique avec ralumme et peroxyde de fer, c'est qu'on verra tout a I'heure I'importance du soiiire coi sidere comme element de principes d'origine organique qui so du corps des animaux. excretes resume umc ica luuiifs que j'ai eu de repousser comme especes nia ^ matieres brunes ou noires dont quelques-unes ont ete appeiee 'ilniique. ( 889 ) Dims les deux demiers Memoires sur les substances astringentes arti- ficielles que je presentai en 1809 a I'Academie, je decrivis plusieurs com- poses bruns ou noirs, insolubles on pen solubles dans Teau, doues de Ta- cidite et de la propriele d'etre dissous par les eaux alcalines et dr se eolorer en brun. Je considerai ces composes bruns ou noirs eoniiue resultant d<' I'union de I'acide azotique ou de I'acide sulfurique avcc des carl)ures d h\- (Irogene. Cette diversite de composition m'empecha done de les eoulnmlrc en une seule espece definic. De 1820 a 1824, je montrai que le ligueux, le soufre, Piimidon, ek ., el.iiuires avee de la potasse saus le eoulacl de I'an^ donueni lieu a un de-a- Ue.nent de -a/, lu dro^M-nc, et (pie la sclulion aqueuse ol.tcuue dn Ii^mum.x e comrne de Vulmme. polass(> en exces s.xis rinlluenee luits br.nis resnllanf de ers eonih uu nom uni(jne en les a|)pelant, t matiere premiere de tant d'industries diverses, j'efais loin alf)rs de |)ense >l ohloio; V /./^,/./. hnm i;.^r.oni<'nt aK >l.n, <-ntuMvmonl solui>lo dans U..n. nr !.^ri!h,-.nroI'u|." |'Ms!"M!'n!>nnr!!!^iyn"p,.<^ don. lo pron.u-. o,a. hoanoonp pins brnn c,no lo troiHon.o; , on ooncius ,p.r la nu„n. ,nnr . (ompouMi (Ic jtlnjcurs prim if)Cs iiiuiwdnih. M inns los hois pnuln.ls (pn otaiont aoidos, ot fori traitai snca-MNrn.onl I n»sond>lo par Totljor, I'alcool absoln. I alccol a Go do-n's ol i'oan. /., ,naU,,c nn/anupn hnnw a ulr rUnI U'.'Hnnrnt fnnnrr Jr plusu.n . pnn- .:ni<', donnaioni nn pnuluj In ^-,/. , h ,, la d.shllat.on. tandis cpio la inalioro ^ .'ublo dans ralcr)(>l a (Jo de-r.'s H sin tout la n.alion- cpu > olail n,s'>lubl.' l/oxtrait otbnv. abandonno a bn-nicrno dr nianino (pi il no pordit (pi< loro diino savonr Irancliomrnf ao.do el soluble dans IVlb<'r, laK onl < I i'rau. Co ', orps uw parait chv nn pruu-.|u- innn< Unis a h Acide azotosulfure brun ) Maliere acide azotosulfuree insoluble dans I'eau. Carbonate de potasse cristallisable. . Sulfate de patasse. Silicate de potasse. 24". Phosphate de chaiix. 26°. Carbonate de chaux. 27°. Oxyde de fer 28°. Oxyde de manganese. 29°. Oxyde de cuivre. Si la stearerine, Telaierine, I'acide stearerique, Tacide cide volatil x, I'acide cristallisable incolore, I'acide incristal jaiine, I'acide azotosulfure brun, telsque je les ai obtemis, et cipes immediats a I'etat de purete, s'il ii'existait pas de sonde qu'il ne me resterait plus tpi'a t'tudior les j)ropriett's et la t ( mentairede ceux de cesprincipes qui sont nou\<'aux. Malhciii travail n'est point aussi avance; il se pent (pi'il y ail ciuor* d'autres corps que ceux que je vicns de uoiunier, et li est uiip stater Tabsence ou la presence de la sonde. Quoi qu'il en soit, plusieurs tails iniportanls soul desoni C. R., 1857, 1" ^menre. (T. XLIV, IS^ 18.) (894) r''. L'analogie de beaucoiipde principes iintnediats excretes par la peaiiet Jes polls avec des principes immediats excreU's par les reins ; 2°. Voxaiate de cfiaux qui se trouve dans le siiint alcalin du mouton et dans le suint acide de I'alpaca ; 3°. La presence dans le suint du mouton du silicate de potasse: car j'ai reconnn la presence de ce sel dans la partie soluble du suint d'un mouton habille, sans employer de vaisseaux de verre dans I'analyse; 4''- L' excretion par la peau et les poils du mouton d'une quantite no- table de soufre. C'est un fait important pour la physiologie. J'ai reconnu dans la matiere qui exsude de la peau de I'homme a I'etat de sueur une ma- tiere sulfuree, sinon identique, au moins analogue a celle du suint. On saisira facilement la cause de la longueur des travaux dont le suint est I'objet, quand j'aurai explique les deux sens que j'attache, et qu'on doit toujours attacher, au mot comp/exile de composition chimique, si on veut distinguerle precis du vague, le defini de I'indefini. Premier sens. — complexite de composition definie. Cette expression ne doit etre appliquee quaux especes chimiques, c'est- a-dire a des matieres definies par leur composition elementaire et leurs proprietes. a. Elle est usitee, en general, pour designer toute espece formee de plusieurs elements ; b. En particulier, pour designer des especes complexes qu'oii reduit en plusieurs principes immediats, comme un sel qu'on reduit en iin acide et en une base. En ce cas, Fexpression composition comptexe pent etre opposee a celle de composition simple qu'on applique a la composition des principes immediats, L'expression composition complexe pent etre attribuee a des composes qui, dans certaines circonstances, sous I'inttuence de certains reactifs, se resolvent en des composes qu'on pent ne pas regarder comme des principes immediats de la matiere d'ou ces composes proviennent. En ce sens, on se sert frequemment du mot se dedoubler, Deuxieme sens. — complexity de composition iNDEFisni. S' applique a une matiere resultant de I'union ou du melange en i>ropo<' tions indefinies de differents corps. 3 telle matiere, a mon sens, ne doit jamais recevoir un (895) aussi est-ce une regie que j'ai constammeut observee in iie doniiaul tl noms specifques qu'a des corps d'une composition exactemcnt defiiiie. Voila rexplication de la lenteur de mes travaux sur le suint, dont Ten semble ne fera pas inoins d'un volume. On y verra I'exemple joint an pre cepte, et j'y distinguerai toujours la conjecture et menie I'intluction dn fa controle par I'experience. C'est conformement a ces vues que jc irsumerai la lelation dii trava de M. Paul Thenard sur le Inmier avec nics rcclierclies. a. J'ai commencv \yAV ra|)peler rrxisteiue (rune hujuc naluivlU: en ii ..slaiil,(lrs i8u/,,sMr la naliuv (oinpl<'xc de la inati<"i-e oroaniment de plusienrs principes immediats, unis en propor indelinies, on doit attendre de nouvelles experiences avant de lui d< un mm, spcafriur. (896) C'est qii'apres avoir separe : 1° par la coagulation du jus de pastel filtre et expose a la temperature de 44 ^ ^4 degres, une matiere azotee- 2° par la concentration du jus congule et fihre du citrate de chaux et du sulfate de chaux; 3" par I'alcool, uiic matiere iudissoute par ce liquide, j'obtins, en traitant par I'eau cette matiere que Talcool n'avait pas dis- soute, un liquide brun acide dont rammoniaque precipita du phosphate am- moniaco-magnesien , et, chose remarqiiable, c'est quMl restait en solution avec une matiere organique azotee et un principe colorant jaune de tacide phosphoriqiie, de la chaux et de foxyde defer. t)e la, j'ai conclu : i^ que si des feuilles de pastel etaient enfouies comme recolte verte pour servir d'engrais, les principes du phosphate de chaux pourraieut s'introduire dans la plante, lors meme que ces feuilles auraient eprouve la fermentation ammoniacale, ou que le sue des feuilles, sans fermentation, eiit ete neutralise par de I'ammoniaque ayant une ori- gine quelconque ; 2° la probabilite que certains fumiers ou engrais soient dans un etat analogue a celui du liquide brun du sue de pastel neutralise par I'ammoniaque, et que des lors les principes immediats du phosphate de chaux penetrent dans les plantes en dissolution dans des liquides neutres et meme alcalins. Une pensee qui m'a soutenu dans les longs travaux dont le suint a ete pour moi I'objet, est la convictiou du service que I'analyse organique imme- diate rendra tot ou tard a I'agriculture quand elle sera apphquee, comme je le concois, a I'examen des engrais : certes elle conduira a des conse- quences qu'on est loin de soupconner generalement. Dans I'examen des engrais I'attention du chimiste devra se porter a la fois sur la separation des principes immediats, sur Taction que quelques-uns recoivent de la part de I'oxygene atmospherique, et sur I'influence que peuvent exercer les matieres terreuses du sol, non-seulement pour se com- biner avec ces principes, mais, independamment de I'affinite, pour en augmenter la stabilite ou en accelerer la decomposition par suite ces actions dites de presence. ASTRONOMIE MATHEMATIQUE. — Sur iemptoi des regulateurs en astronornie, par M. AuGUSTix Cauchy. « J'ai indique dans la seance precedeute les avantages que presente I'emploi des regulateurs dans I'analyse mathematique. J'ajouterai que 1 on peut supposer developpes suivant les puissances ascendantes d'un regn- (897) lateiir donne, non-seulement les variables, mais encore les paranietres que renferment des equations donnees, finies, ou differentielles, ou meme aiix deriveespartielles. Cettederniere remarquepermet,dansun grand nombrede questions, et particulierement en astronomie, de rendre monodromes et mo- nogenes les variations des divers ordres d'inconnues developpees en st'ries suivant les puissances ascendantes d'un meme regulateur. Aiiisi sc irouvc resolue la question soulevee dans mon dernier Memoire, icIalivcmeDl a la possibilite de developper lescoordonnees qui determineiil les orhitcs des planetes tournant autour du soleil, ou des satellifos tournanl aiitoiir des planetes, suivant les puissances asccndaiiUs et (It^scciulaiilcs des < xponcii- tielles trigonometriques qui out pour arguments les anomalies exc et 10 d«'ui»s a!i-d*v,j,f>us fl<- zero), M. le capitaine Loclie a pu constater rtxisfencc. dan's ctrfc j>artic du ( 898 ) Sahara, de 21 especes de Mammiferes, dont plusieurs iiouvelles, 88 d'Oi- seaiix, dont plusieurs sinon nouvelles, du moins non encore signalees comine sahariennes, i5 de Reptiles, 16 d'Insectes et 5 de Mollusques. M. Lochea aussi recueilli quelques vegetaux. » Tous les objets rapportes du Sahara par M. Loche seront places a Texpositiou permaiiente d'Alger, apres avoir ete soiimis a I'examen de rAcademie. (Renvoye a une Commission composee de MM. Dumeril, Geoffroy-Saint- Hilaire et Valenciennes.) A Toccasion de cette presentation, M. le Prince Charles Bonaparte an- nonce I'intention de communiquer dans une prochaine seance une Lettre que lui a adressee M. le capitaine f.oche sur son exploration zoologique du Sahara algerien. CHIMIE APPLIQUEE. — Anciljse de la tniffe comestible {Tuber cibarimn, Bull.', par M. J. Lefort. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires precedemment nommes, MM. Payen, Decaisne, Peligot., « Presque toutes les truffes que Ton trouve dans le commerce a Pans viennent du Perigord, du Dauphine et du Var, et appartiennent a la yariete noire. Les premieres que I'on recolte sont blanches ou grisatres a I'mterieur; mais lorsqu'elles approcbent de la maturite, c'est-a-dire dans les premiers jours de decembre, leur parencbyme prend une teinte brune foncee. Celles qui restent en terre redeviennent blanches, puis se decomposent. Les expe- riences que nous avons faites ont porte sur le tubercule a ces diiieren s de maturite, et apres avoir ete depouille soigneusement de la terre qm I'enveloppe. Nous lui avons trouve la composition suivante : Eaii. Chlore. Principe odorant. Potasse. Alburaine vegetale. * Sonde. Mannite. Chaux. Matiere grasse fixe. Magnesie. Principe colorant brun. Oxyde de fer. Cellulose. Silice. Acide citrique. Acide sulfurique. Acide malique. Acide phosphorique. (899) » I. La quantite d'eau que contient line truffe tres-mure et tres-saine est de 70 pour 100. La truffe blanche en renferme 'ji^iS. « TL Le parfum de la truffe possede une diffusibilite tres-grande; il ne parait pas appartenir a la categorie des huiles essentielles. » in. La truffe reduite en pate et delayee dans I'eau froide, dunne une liqueur trouble, jaunatre, fortement aromatique, qui, passee a travcrs um jini^e fin, puis ciiauffec jusqu'a I'ebullition, precipite une |)etit<' (ralbumine vegetale. . IV. iNous avous dit ailleurs qu'ii suffisait de conccutrcr dii sue- dr d.an.piguous pour obtcMur de la nianiute crisfallisee ; la Inillr conli.nl eoaUMiieuf de la niannifc, mais en cond)iuaison avec le ])inialale de cliaux. Kile se n>nrontr«' anssi bieu dans la truffe blanche qne dans la truffe nonvi inais I;, pre.nirre cs : vache o-",3 a o""",/p ; ba-uf o'"'",/i5 a o«"",G ; taureau o"'"',4 a o""",5. Des differences marquees existent entre les eavites tenni- nales du lobe superieur et celles de I'inferieur. Ainsi, cliez un lionirue a-e rornme chez I'enfant, les deriueres pres de i nuiliinetre. Des iihres elasli(pies 'Utourent les eavites tenniuales et soutienueut les parois ulrieulaues. Ceiles- se composent d'une membrane pariaitement tianspannte et pourvue de 'puscules. La vesicule n'est autre chose que la er)Uj)e fransversale de cefte compri tvites terminales s'abouchent avee les bronches d'apres le ation qui existe entre les vesicules seeretoiies el le eoiidu ^ bronehes, et, (I'autre part. ICtudc comparative du poui , n.„ss.„l |,lu. h,nl, I,., H,„M.||,.sn,viU-.s. ,.„.., „Mnu„„|, ( 90'^ ) rintermecliaiio dv ( (\s (UMiiicres .wcc la bronche. Ce type est conserve, quel que soit le noiiibiv tics cavitcs dcveloppees successivement jusqu'a la nais- sance. Dans la grenouille, les cavites terniinaU^s, qui sout parietales, com- UHuiiquent directement avec la ca\ ite ceiitrale. Dans les Oiseaux, on voit, uienie a cle t'aibles grossissenieiits, la cavite centrale de la bronche commu- nique element avec les cavites ct vesicules laterales, liquent avec d'autres cavites. Ces etudes comparatives permettront de saisir ce meme type de communication des cavites terminales et des bronches chez les Mammiferes, apres la naissance, surtout dans les jeunes animaux. « Pour I etude des vaisseaux capillaires comme pour celle de la termiuai- son des bronches, nous croyons indispensables les preparations transpa- lentes, analogues a celles que fournit I'examen du poumon frais de lagre- noiiille. Ici Ton voit une couche unique de capillaires formant des mailles dont chacune renferme un de ces corpuscules propres a la parol utriculain' que nous avons signales precedemment. Apres des essais nombreux, nous sommes parvenu a obtenir des preparations transparentes, qui, exannnees a un grossissement de 5oo fois, presentent les vaisseaux injectes et les cor- puscules propres de la parol utriculaire, loges dans les mailles du leseau capillaire. Ce resultat, entierement different de tout ce qui a ete tente jus- qu'a present en fait d'iujections, a ete obtenu a I'aide d'un melange de satig et de chlorure de sodium pousse dans I'artere ; les bronches sont ensuite m- jectees avec une solution de gelatine renfermantegalement une faiblequan de chlorure de sodium. La lamelle du tissu desseche est rainollie dans nne goutte d'eau acidulee par I'acide chlorhydrique. Le diametre des capillaires varie de o--,oo5 a o--,oi5; la grandeur des mailles et des c«^F^^^^|^^ pa rait augmenter avec I'age et offre des differences suivant les especes. ANATOMIE. - Recherches anatomiques et phpiohgiques sur les ^^j^^^^, erectiles. Note complementaire sur les appareils mnsculaires et erec glandes seminales dans les deux sexes; par M. Ch. Rouget. (Commission du prix de Physiologic experimentale.) « Dans le Memoire que j'ai presente a I'Academie, en ^^^"V^^ ^j.^^- Memoire ou se trouvent resumees mes recherches sur les app ^ ^^^^^.^ tiles, j'annoncais I'existence d'un systeme de muscles non e ; chez le ' tine a accomplir : chez la femelle, I'acte de la poiuc, ^^ ^^ ^^ d'excretion du produit de la glande seminale. Une partie ( 9o3 ) teme de muscles a en outre pour fonction de determiner Ferection des appareils vasculaires, connus sous le nom de plexus pampiniformes , veri- tables appareils erectiles annexes aux glandes seminales dans les deux sexes, et dont I'usage est sans doute d'activer, au moment de i'orgasmc venerien, la secretion des deux glandes. » Lesdessins joints a cette Note representent en partiesciu'niaticpieinent iv systeme de muscles parfaitement analogues dans les deux sexes. L( hui lie cette Note est surtout d'indiquer que I'enveloppe des deux i^hnidcs contiiuiation immrdiah' des systemes musculaires mdiqucC plus liaut, rl soDt consljfuees esseMtK-llcn.enl par des faisceaux de fibres lisses, a noyau. confondu avec le tissu cellulaire so«s le nom de lissu rclJu/alir ronUaruic. et que j'ai decrit sous le nom de fniscenu miisdilairc tldrloidc dans moii albugin<'<'s du testic ulc et de I'ovaire et des cloisons (jui enferment les ele- luenls (!<- crs i^^l.nidcs, devoile ie mecanisme de I'expulsion de rami' liors de I ovaire, de I'expulsion des elements de la semence hors des conduits etroils niille fois contournes et depourvus de tunique musculaire propre. Les vais- scaux qui fournissent le produit de la secretion de la glande traversant, comme cela est tres-evident chez le cheval, pendant un trajet assez long 1 epaisseur de I'enveloppe musculaire, la contraction des faisceaux de celle- ci doit avoir egalement unc influence marquee sur la circulation ititerieurc muscles annexes aux plexus pampiniformes, c'est-a-dire a retenir une plus grande quantite de sang dans le systeme vasculaire de la glande, a deter- miner un etat de tension extreme des vaisseaux, par la compression exer- cee sur les veines qui sortent de I'organe. » KMBRYOGENIE. — Sur line tumeur considerable composee auteur en terminant ce Memoire, que son et<'iuJue ne p< nm t pa^ de ' eproduire integralement et qui est pen susceptible d'analyse, presente dans ies termes suivants les conclusions qui lui semblent devoir se deduire du fait observe par lui. « 1°. La fecondation dans les vesicules de I'ovaire non rompues est ( 9^4 ) possible meme a travers les quatre membranes qui recouvrent le gernie. » ^^. Ja\ gi ossesse iiUra-ovarique pent done se prodnire. » 3'\ C.ette fecondation pent s'elt'ectuer chez la meine fenime pliisieurs I'ois et meme dix I'ois a des epoques ditl'i rentes ; la siiperfetation de cetle » 4**. L'eclosion de rovide on la ponte nVst pas necessairement liee a l;i menstruation. B 5°. Les kystes developpes dans I'ovaire, dans ses environs on dans les organes eloignes du bassin et qui renferment des eheveux ou des dents, sont des produits de conception. » PATIIOLOGIE. — Recfierclies sur les paraljsies spnptomatiqiies de la compression intracrdnienne et sur leur sigfiificalion ; par M. E. Ancelet. (Commissaires, MM. Serres, Velpeau, J. Cloquet.) L'auteur resume dans les termes suivants les resnltats auxquels Font conduit les recherches exposees dans ce Memoire : « Les differentes varietes de paralysie symptomatique des affections cere- brales sont, dans rimniense majorite des cas, le resultat de la compression, et non de rinflammatioii ou des dechirures du cerveau qui peuvent la com- pliquer. « Elles sont dues, non a la compression de la substance cerebrale elle- meme, mais a la compression mediate ou immediate des parties nervenses peripheriques. » Cette explication, basee sur les faits, rend compte des ph^"^'"''J|^^^' jusqu'ici inexpliques : de I'absence de paralysie dans certains cas cle c pression notable du cerveau; des differences de nombre et de groupeincn de ces paralysies; des faits exceptionnels de non-entre-croisemen paralysie et de la lesion qui la determine. . |,, )) C'est surtout au point de viie de leurs rapports avec les parties t ^^^ base du cerveau plutot qu'au point de vue de leur siege que coinprimantes inlracranieunes devront, a I'avenir, etre etudiees. » Une paralysie isolee , en faisant connailre I'organe conipn i ^^^ prend rien sur le point comprime de son trajet. Multiples, e es p^^ ^^^^^ tent de mieux preciser le siege de la compression. Mais meme <■ ^^^^^ n'indique si la compression est immediate, et, dans ce cas, a qi teiu'setrouve Tagent comprimant. ble^ ''» w En degageant des lesions du cerveau ce qui a trait aiix ( 9o5 ) la motilife, de la scnsibilite et des sens, ces recherclies laissent iii champ plus libre et pormettront peut-etre de mieiix apprecier dans I'avenir les ra[)- ports qui peuvent exister entre les alterations des facultes inteJlectuelles el le siege des differentes af'lections du cerveau, si quelcpie chose pent tire fait dans ce sens. » M. UociiAiu) p.vsente des reiuanp.es sur la reponse tpi'a (mW M. Srilin i, la reclamation (pi'll avail adivssee a Toccasion du Mcmoiiv sur le t.aiteniciU rvpouse, s.iivant'hii, laissc la ([ucstiou dans Tclat ou elh-clail. MM. Hochard . ' Srllicr < III dans la seance sI.o.i. « H ne s'a-it pas (railleurs (lune senie espece i\r " maladie : nous crovous devou- rappeler a TAcadeuu.' (pie Inu de nous .. (M. Rochard), dans un Me.noire qu'il a adresse en 184O, a rappoite de » remarquables observations d(> izuerison d'affections scrohueuses el dar- •> trenses obtenues de I'emploi .hi meUK^ medicament. ). ■^Commissaires i^recedemmeut uommes ; MM. Andral, .1. Cloquel. >I. DiMAS Calixte . nresente des consideratKMis sur la nature et lori-ifH^ <>)numssaires, MM. brou^iua.t. Mnnta-iH', liilaMie.) M.IV i>|.:Mi:is.;ii adresse .1" Sniohnsk uu Memoire infilule : « [r U'Ut du cholera as.atKp.e... ( 9«6 ) M Lamy soumet an jugement de TAcaclemie un Memoire sur i.ii nouveau pyrometre et sur un nouveau thermomeire, appareils construits sur le priii- cipe du manometre et du barometre de M. Bourdon. (Commissaires, MM. PouiUei,Despretz. ) M. Preclaire adresse de Charmes (Vosges) un Memoire concernant la Geometric descriptive. (Commissaires, MM. Lame, Chasles, Poncelet.) M. MoYSAN envoie une Note sur un mofen demployer comme force mo- trice les gaz produits par la deflagration de la poudre, en les faisant agirdans un recepteur convenable. (Commissaires, MM. Piobert, Morin, M. le Marechal Vaillant.) M. li. Gallardo Bastant adresse, de Barcelone, une Note sur un moteur deson invention, dans lequel la vapeur d'eau serait remplacee par le ga/ hydrogdne. M. Seguier est invite a prendre connaissance de cette Note, et a fane sa- voir a I'Academie si elle est de nature a devenir I'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. la houssole obse diffirentsnavires; PHYSIQUE DU GLOBE. - Variations anomales de la houssole observees 2 avril 1 857 '^^"^ ^^^ environs de [He dOuessant sur deux aijpi<^>^-> '• Lettre de M. le Ministre de la Marine a M. le Secretaire perpdml < I'Jcademie. « J'ai I'honneur de vous communiquer les passages ^"^^.^"*^' ^^^j^i, des Rapports de mer des capitaines au long cours Berton (Pierre- ci^^^^^ inscrit a Bordeaux n- 262, et Boutfol (Pierre-Henri-Justin), inscn a^^^'^ ^^ n° 49, commandant le premier le navire la Surprise, le second Je n Don-Quichotte. , ; ^^jest « La Surprise. -"Le 2 avril 1857, etant a 60 lieues de la ^^"^^^^^^^^^ 20 degres sud d'Ouessant, au commencement du fond marque sur ^^^^^^^^ le temps etait beau, le barometre a variable et montant, les ven s^^^^ ^^^ nord-ouest, la mer seulement un peu houleuse ; les compas u ^ ^^^_^^^ riaient d'un bord sur I'autre de 45 degres et plus. Ces variations { 9^7 ) tellenient fortes et repetees, qu'il devenait tres-difficile de gouverner en route. Le lendemain, etant a 3o milles dans le nord d'Ouessant, le meme fait existait, et a diminue a mesiire que nous avancions et que la nier deve- » Je ne sais aucune raison qui ait pu causer ce deraugtMneut dans nos boussoles, rien u'ayant ete change a bord. . Le Dou-QmchoUc. ~ \.v rcste d!> nia traversee u'a rien olfert dc rr- niarquable jusque par ^if ^^ latitude nord et 7" 3o' loui^ntude ourst, on Hant le 1 avril a 4 l»<''u-es du soir, r.avi-uant sous toutes vcnl.'s, lllai.l fi iKiMids, beau t.-rnps, belle uier, uti peu liouleuse, le baromrlir au-d.-sMis Mit de I relevement a fait plusieurs fois le tour, niar<| le sud etait tourne vers le nord; vers 9. Ihmi GKOLOCIK. — Sur la fiossihililc dc rcnnwUcr plmienis nappvs d'aiii jailli^- sanfc, sous la nme , u diffcrenies profondenrs , dans Ir has.sin dr Pans;,,,,, .11 Wai.fkrdix. « On sait que les travaux exrcutrs a I\issy. par Tingeuieur M. Kind, out pour but d'atteindre la nappe d'ean (pii jailHt a (;renelle de la })i()fon(l«'ui ^iiisi a une hautcnu' sulFisantr poui- abnieuter le bois de Boulogne. ' JCxaniiue dans le Meuioire dout je presenle un extrait a rAcadetnie, ies chances ([uOu aurait de rcucontrer d'autres nappes d'eau jaillissanre^ ]"^M ( 9o« ) serait memc celle qwe Ton tire aujourdlmi dii jaillissement de Crenelle. » Ell effet, dans les sondages qu il a praliciurs a Elbeuf, Mulot a trouve que la craie et ses marnesont i34 nietrcs il(> puissance, taiidis que les argiles inferieures n'ont giiere que 7 ni'-trcs, <'t qur ces dernieres fournissent trois nappes jaillissantes. A Tours, Icpaisseur de la craie ct de ses raarnes n'est que de 100 metres, et les sables et argdes int'erieurs, qui ont egaleinent 100 metres d'epaisseiu% donuent hull nappes artesiennes. » A Crenelle, au contraire, la craie blanche et marneuse depasse 45o metres, et les sables et argiles, qui recouvrentimmediatement la nappe jaillissante, en ont 47. On voit done que Paris occupe le centre d'un bassin, oil la craie a une tres-grande puissance, et c[u'elle est, au moius, de trois a quatre fois plus considerable qu a Elbeuf et qu'a Tours. » Si Ton admet, comme cela se confirme deja, que les sables et argiles inferieurs ont acquis, sous le sol parisien, un developpement proportionnel a celui de la craie, on voit que ce n'est plus, comme a Elbeuf et a Tours, a la profondeur de 7 metres, puisqu elle a ete deja depassee de beaucoup, ni meme a celle de 100 metres seulement, qu'il faut s'attendre a trouver de nouvelles nappes d'eau, mais a celle de 25o a 35o metres. Ce nombre, ajoute aux 548 metres traverses a Crenelle, porterait done a 700 ou 800 metres l;i profondeur d'oii jailliraientleseaux qui correspondent aux dernieres nappes d 'Elbeuf et de Tours. ). D'un autre cote, si Ton considere que la couche aquifere atteuite a Cre- nelle n'est que la premiere des nappes de Tours et d'Elboeuf, ou elle est la moins abondante, il y a lieu d'esperer aussi que les autres nappes produi- ndement plus considerable qu'a Elbeuf et a Tours. M. Mulot a resulte de .1 dela de deja specialement insiste sur ce point fondamental. » Mais une autre consideration a plus d'importance encore; I'ensemble de mes observations, dont les plus recentes, faites 800 metres de profondeur, seront prochainement soumises a I'Acadeniie^ que I'eau qui jadlirait de celte derniere profondeur n'aurait pas moins 37 degres centigrades. Elle arriverait done a la surface du sol avec une e ^ perature egale a celle du corps humain, et offrirait, pour les besoms ville de Pans et surtout pour la classe pauvre, des applications economique^ d'une utilite incontestable. ^^.^j » Plusieurs experiences thermometriques essayees a Passy, 4 ^^^ a atteint differentes profondenrs, ne m'ont point encore permis d o J'^^^ des resultats assez precis pour etre communiques a I'Academie. ^" ^'^^^^j facilement que le systeme do percussion si habilement execute par . • ' ' ( 9^9 ) et que le choc repete d'un trepan de 1800 kilogrammes battant, an lend du trou de sonde, vingt-deux coups par minute, donnent lieu a un accrois- sement de temperature considerable; ce ne sera que pendant i'operahoii du tubage, qui va etre commenc^e prochainemenl, que jeponnai procrdcr a des experiences qui soient a I'abri de cette cause d'erreur, v\ de tcllcs dont on u'a ])as toujours tenu comptc dans les observations de rein|)( raturt' ;» de gran des profondeurs. w Dans une l.cttre accompagtiant ce Memoire, M.Walferimn prie I'Acade- inie de vouloir bieii le c()nij)r de OPTIQUK MIN^RALOGIQUK. — Comfdcnwnl a hi Xolc sur /exislcnci- de In pohi- dvs nislaux dr sulfnir dr strplnnur; par M. I>i:s(:mh/.i:aix. <' De nnuv(>ll('s ..!,S( rvations ni<- pcnncHenl aujouidlnn fic cornplrler la nsahon c.rculaire dans le cuialHV. Ja. cpn n.avauMit n.anu lai.T des r. ( 9'<^ ) taux positifs on attractifs , et non aux crislaux repulsifs^ comme M. Brewster i'avait annonce par erreur; mais ce qui etablit cette determination d'une maniere incontestable, c'est la valeur relative des deux indices ordinaire et extraordinaire. En operant sur deux prismes bien transparents, dont I'arete etait parallele a I'axe principal, et dont les angles etaient egaux a 1 5*^5' pour Tun et a i8° 5o' pour I'autre, j'ai obtenu des nombres qui ne differaient que dans la troisieme decimale et dont la inoyenne est 2,854 pour Tindice ordi- naire, et 3,20 1 pour I'indice extraordinaire. Je ne crois pas qu'on connaisse encore d'autre substance qui possede des indices aussi considerables. » Quant a la coniparaison du pouvoir rotatoire du cinabre avec celuidii quartz, je n'ai pas encore pu y apporter toute la precision desirable, faute de plaques un .pen grandes et suffisamment perpendiculaires a Taxe. Je crois seulenient qu'on doit etre tres-pres de la verite en estimant a i5 millimetres I'epaisseur de quartz necessaire pour compenser i millimetre de cinabre. » Dans ma derniere Note, j'avais dit qu'il n'y avait espoir de rencontrer la polarisation circulaire que dans les cristRux monorefringeiits on birtfringents it un axe, parce qu'en effet on n'a jamais pu jusqu'ici constater cette propriete dans aucun des cristaux a deux axes qui la possedent lorsqu'ils sont en dis- solution : or on sait que la plupart des substances actives cristallisent soit dans le systeme du prisme rhomboidal droit, soit dans le systeme du prisme rhomboidal oblique. J'ai pourtant ete assez heureux pour rencontrer tout recemraent un corps dont les cristaux, appartenant au prisme droit a base carree, offrent la polarisation circulaire en meme temps que leur dissolution a un pouvoir rotatoire tres-sensible, ainsi que M. Bouchardat I'a constate 1 y a environ quatorze ans ; ce corps est un sulfate de strjchnme regar e comme anhydre parM. Rammelsberg. D'apres de beaux echantdlons exis- tant depuis longtemps dans le laboratoire du College de France, et qui m'ont ete remis par M. Berthelot, le sulfate de strychnine se presente que - quefois en octaedres carres plus ou moins profondement trouques par une base perpendiculaire a I'axe et generalement aplatis suivant cette ase. L'octaedre le plus ordinaire, dont les faces sont legerement striees ori- zonlalement, et que je designerai par b^, offre les incidences suivantes : * pb^z= 1 02** 3', ^2 ^2 = 1 55*^54' arete laterale, b^ b'^ = 92° 3o' arete culminante. « On conclut de la premiere incidence, qui a pu etre prise assez (9" ) ment, qu'un cote de la base est a la hauteur du prisme primitif, commc les nombres 1000:2342,^6. Un octaedre plus surbaisse dont les faces for- nient une bordure tres-etroite sur les aretes d' intersection de la base p et de I'octaedre h^ donne : pb^ =z 125^26', ^U^=*i 56^37'. >) Enfin,M. Ramiiu'lsL>erg, qui decrit ces cristaux couuue appai IcuanI au sulfate anhydre, a la paj^c 38o du P' volume de son llnwihurh dn krista(lo(inif)lii>i III II Cliiiiur, iudique, au lieu de mon octafdr<> A ', uiu- Iron- cature encore plus smbaissrc, dont le synibole serait />' et c[iii Icrait avcc l,i base un angle de i58"ir. Les octacdres de stiHale de stnchmne sc laisscul tres-facilemenl cliver en lames miiucs par.iilelcnienl ;i leui" l)as<' : ils ue m'ont offert jusqu'ici aiieiuK^ esjxee ch' faeellcs hriniedn(|iies. des anncaux serres et uonibreux, lia\<.'rses pai- uiiecroix der fles t«'int<'s bl^- observations que j'ai tentees jusqu'ici ne m'ont pas toujours fourni (t) Ne doutant pas que M. Faivre n'ait parfaitement observe les faits qu'il ""^ *^^' pas encore repete ses experiences. [s venons ae ne different (9^5) sultals identiqiies lorsque je passais d'une famille a une autre, et je ne doute pas qu'iine physiologic comparee, qui s'appliquerait a I'ensemble des aui- maux articules, ne fut d'un tres-haut interet. Aussi ne puis-je que faire des voeux pour que de nouveaux observateurs se livrent avec nous a ces re- cherches. » La Note et Topuscule qui I'accompagne sont renvoyes a roxamen de la Commission chargee de jugcr ivs pieces admises au concoiirs pour Ic j)i ix de Physiologic experimentale, Commission deja saisic du Mtinoir*' 6) iiieiit du meme point de la rive qui faisait face au soleil. Un troupeau de Flamants, Echassiers fort commiins dans cette province, defila sur la rive siid-est a 6 kilometres de distance. Ces volatiles, a mesure qu'ils qiiit- taient le sol pour marcher sur la surface du lac, prenaient des dimen- sions telles, qu'ils resserablaient a s'y meprendre a des cavaliers arabes defilant en ordre. L'illusion fut un instant si complete, que le general en chef Bugeaud depecha un spahis en eclaireur. Ce cavalier traversa le lac- en lignedroite ; mais, arrive au point ou les ondulations commencaient a se produire, les jambes du cheval prirent insensiblement de telles dimensions en hauteur, que cheval et cavalier semblaient etre supportes par un animal fantastique ayant plusieurs metres de hauteur et se jouant au milieu des flofs qui semblaient le submerger. Tout le monde coutemplait ce phenomene curieux, lorsqu'un epais nuage, interceptant les rayons du soleil, fit dispa- 1 aitre ces effets d'optique et retablit la realite de tous les objets. » L'armee continua sa marche sur Tiemcen et sur la Tafna; mais en revenant de ce dernier point pour rentrer a Oran, je recus 1' ordre desuivre le mouvement du i^' de ligne, qui allait camper, jusqu'a la ratificalion du traite conclu avec Abd-el-Rader, a Ain-Ambria, situe a peu de distance du lac sale de Drehan. Le 8 juin, mon ambulance plantait ses tentesa cote de ce lac sur lequel, pendant un campement de dix a douze jours, j'ai pu ob- server de nouveaux effets de mirage. n Ainsi tous les matins la surface du lac etait recouverte d'une couche legerement nebuleuse qui avait i metre de hauteur et assez transparente pour laisser distinguer les objets a une grande distance. Jusqu'a 7 a 8 heures du matin on pouvait parcourir le lac en tous sens sans rien re- marquer de particulier; mais a cette heure, si I'on regardait du cote du soleil, on voyait les ondulations commencer toujours a i kilometre distance, et a mesure que le soleil montait, I'eau semblait aussi se rap- procher du cote du levant, tandis que du cote du couchant la surface lac ne presentait rien de particulier. >, Quand le soleil arrivait au meridien et que ses rayons t^^^^^j^"* !"" ' pendiculaii , , _ , st aqueuses envahissaient tous les cotes du lac et resserablaient aux ^'^^".^.^^ la maree montante menacant de submerger I'observateur place au niu^^^^ Des que le soleil s'eloignait du meridien, les effets du mirage ^^'P^''^^^'^^^^^^ du cote du levant pour se rapprocher tres-faiblement du cote du co Souvent meme ils manquaient completement de ce cote. ^^ » Parfois il se produisait un autre effet, qui devint bientot un suj (9-7) recreation pour les militaires. Si, pendant que le soleil etait a Test, le vent soufflait du cote oppose, on projetait sur le Jac un petit corps leger sus- ceptible d'etre entraiiie par le vent ; il etait curieux de le voir grossir a mesure qu'il sY-loignait, et, des que le veut lui avait fait atteindre les ondu- lations, il affectait tout a coup la forme d'uue petite nacelle dout I'jigitation 18 juiri, par urn- tcuiprrature dc -^.G dcgn I h. (Iinlenr, nnns lanranu-s a 8M0"' du . )n l.^s ondulatious se produ.saie.il, eli(«s oflr .iclccniicnx cruuc llolhllc eu drsordrc. Kesriac ■ Mais .j.h'llc .jnc ful la varicK'; des (■ll<'ts p.oduits par vv niira-.'. jr u'ai lais ..l,s(TV(' |«>s .,l))cls ivfircius et paiailic doubles cr.nniK' Moii^e, de .■l)ic nieiuoire, TavaiL renianpie- sur les sables el la plauie du Ml, en vpte. Une chose digne de reinarque, c'est que pendant (K^ux jours (pie le Jtigradesa lombre et a 4 j (l(<:tvs an soleil, a aucun instant de la jour- ? les effets de niirag(; uc purciit etrc n-uiarques. » PHYSIQUE. — Sur fmiliKlion t^huiroshiluiiie. Ouatrirnie Lettre de M. P. VoLPicKiJ.i ijiiiM. r. lUu/wnilt. T.a modification csseuticlle •edcntcs Leltres, voir lome XL, pajje 2^^, &<-ance ( liance du 8 octobre »855; tome XLIIl, page 71 ( <,)'8 ) par d'aiitres. Oi\ comme il me semble que cette modification, au lieu de renverser les principes bieii demoiUres de I'electrostatique, est pliitot une rectification raisonnable de leiir emploi pour bien rendre compte du phe- nomene indiqut", j'ai rhotimui- do vous communiquer dans cette quatrierae Lettre quelques reflexions et experiences que j'ai faites tendantes a prouver la verite de la nouvelle tlieorie, qui peut-etre n'a pas encore ete evidem- nient demontrec. » Les reflexions tendant a faire admettre que I'induction electrostatique doit etre regardee non pas comme elle i'a ete depuis Canton (1753) jusqu'a uos jours, mais comme la concue Melloni. sont les suivantes : » I*'. La plupart des physiciens admettent I'existence d'electricite cora- pletement dissimulee dans le disque induit du condensateiir; par conse- quent on doit aussi I'admettre dans le conducteur isole et induit employe communement dans I'experience pour demontrer le phenomene de I'in- duction. » 1". La ligne neutre, selon les auteurs les plus modernes, n'est pas au milieu de I'induit; mais elle est de situation variable et toujonrs fort pres de I'induisante : ainsi M. Morh I'a trouvee distante seulement de i cen- timetre de I'extremite de I'induit la plus voisine de I'induisant. C'est deja la une induction pour croire que cette ligne neutre est illusoire. " 3°. Si I'on admet que Telectricite induite possede une tension, on est conduit a la consequence evidemment absurde, que dans un meme conduc- teur isole coexisteraient l^s deux electricites contraires, toutes deux douees de tension Tune pour I'autre, sans se pouvoir neutraliser entre elles. « 4^ En mettant en communication avec le sol une extremite quel- conque de I'niduit, toujours I'electricite bbre est celle qui fuit, et jamais ce n'est I'induite. Ce phenomene, d'abord observe par Beccaria(i770|_nj* jamais ete explique d'uue raaniere satisfaisante par I'ancienne tandis que par la nouvelle il Test facilement et avec evidence. ^^ " S*'. II est aise de demontrer geometriquement que, malgre 1 in^ uc w^^» I'electricite libre doit se distribuer suivant une certaine 1 ducteur induit; desorteque si I'induite possedait une tension, aejd ^^^^^^^ de I'induisante seraient nuls, parce qu'il devrait necessairenient en re^bi^^ la neutralisation des deux electricites contraires sur le '^^''^^ '^'^ \^^,,. ^> 6«. L'induite ne se dissipe ni ne s'affaiblii point en la ^^'''^''^^'^^ niquer avec le sol, done elle n'a pas de tension pendant ^'^"^"^^^^"l • ,^j,,.s » Mais laissons le raisonnement abslrait et la defense ^^^^ ''^^.^^^^.u (9'9) que possible, quelques aiitres experiences qui conduiroiit a la meme con- ). Prcmu're experience. — Si Ton approche de rextreiiiite de I'induit, la j)lus proclie de I'induisante, une pointe metailique bieu isolee et coinniu- ni(pi;uit a\ec i'electroscope, et bien defendue de rinduiMioii piiiuipale \y.\r uu reran aietallicjue non isole, cet electroscope indiciucra imk- tension anssi sur cette cxtrennh'. qn'on cirectue rn.dnction. (lu'on soustraie ensuiK' rindnil a I inllucncc, n (pM.n Fapproche d^n. rlrclroscopi", on a,n-a ton|onrs dcs nuliccs la bont<'illc. M(„nd)ineri,nil.HH>nt A^vv .a-lle-la el i-n vainqnanl la repulsion de rmd.n- same. Kn outre, .'U appro( lianl ef .-n eloi-nant alterii;>.liNe,nent la mam de larniature exteneure de la meme lM>iile.lle, on vena o.ciller la iemlle dV,r arrierede I'electricite dV//yam/o// le Ion- i\u cvlmdre metallupie, sans ^\w I'indmte pnisse neulraliser snr cehn-ei une dose, bien cpie mimine, de lautre nous cr.ncluonsqu<> pendani rindueHon : ," Imdinte i.'a de tension .pie ndnctil.ihte n'est pas pnvee deliet. n>eme sons le.upne d.- r,n.l.M hon ■'iMiJMve: ■^" (pie releeln.it.- libr.- .l.nl s.- troiiver -lisd lini.r. m.-ii,.- sni lVxtnMnite.lelmdn,tlapl...pn.el.e.ler.n.lni.anle. « rn>,.u.n. rrprnru,.. - \ Textremde dn .. In.die me.ailupie is.de e, ( 9»« ) indiiit la plus proche de rinduisante, on place le l)oiU d'lin fil conducteur tres- mince, etabli perpendiculairementa I'axeda cylindre, quelefilsoitsuffi- samment long, bien isole, ot qiie Taiitre bout soit Joint a un electroscope. Le premier bout du fil ncdoit pas ("tic t'loii^iuMle plus d'un demi-millimetre de la surface de I'induit, et doit vlvv \w a un fil de soie par lequelil puisse, quand on voudra, etre mis en contact avec I'induit sans communiquer an sol. On produit I'induction sur le cylindre, et par consequent aussi sur lefil metallique, en maintenant I'un et I'autre isoles; puis, ayant etabli d'abord I'isolement de tons les deux, on met aussitot le bout du fil metallique en contact avec le cylindre, moyennant le fil de soie, on n'obtiendra de Tekc- troscope aucun signe d'electricite; d'ou il faut conclure que Telectricite induite n'a pas de tension. » On repete cette experience, mais pendant I'induction sur le cylindre et sur le fil conducteur on ne tient que celui-ci en communicaUon avec le sol. Puis, ayant prodnit d'abord I'isolement, on fait ensuite le contact entre le bout du fil et le cylindre : a I'instant, 1 'electroscope donnera uii indice d'electricite libre bomologue a I'induisante. Done I'electricite libre se trouve aussi sur I'extremite de I'induit la plus proche de I'indiiisante. En dernier lieu, ayant mis successivement le bout du fil conducteur en contact, de la maniere qui a ete exposee, avec les divers points de I'induit isole, on obtiendra toujours de I'electroscope des signes d'electricite bomologue a rinduisante, moindres a I'extremite la plus proche decelle-ci et plus grands a I'autre. Done, pendant I'induction, la ligne neiitre, voulue par I'ancienne theorie et nice par Melloni, n'existe point sur I'induit; ainsi il n'y a pas mh I'induit deux tensions electriques contraires entre elles, mais uneseule. « Qiialrieme experience. - Dans un tube metallique AB, suffisainment long, on etablit un fil metallique ab isole des parois interienres du tube; I'extremile A de celui^ci est terminee en forme conique, et avec une oi - verture circulaire qui n'ait pas plus de 3 on 4 millimetres de diametie, I'extremite a du fil interieur est terminee par un globule fait d 'une feiu e d'or froissee et il doit etre suffisamment defendu de I'induction prii ^ pale. En outre, la partie conique du tube AB pourra y glisser ^" ^^^^^^^^^ en arriere, afin que I'extremite a puisse etre eloignee autant qui ^ de I'ouverture circulaire du tube. L'autre extremite b du fil uk iqn ^^ se joindre a un electroscope, et sera defendue de I'induction »"^y^""^" ||,, ecran metallique non isole, avec lequel communiquera aussi le tube. Ki ^^ fasse en sorte que Touverture circulaire du tube AB soit aussi pres qu p ^ sible de I'extremite de I'induit la plus proche de I'induisante. Les c o (9»> ) ainsi disposees, on devra d'abord s'assiirer que le fil ah ne subit auci induction sensible de la part de I'indiiisante, ce qu'on verifiera qii.ii ayant enleve I'induit et produit Tindnction, on n'aura de relectroscr ancnn indice de tension. Apresquoi, ayant remis a sa place I'induit, et le maintenanten communication avec le soljd'electroscope ne donnera cun indice. Done I'electricite induite n'a pas de tension. » I.'cxperience repelee, mais en tenant Tinduit isole, i't'leolrosfopt' (l( (•oniniuni(|ner Tinduit avec le sol, I'electroscopc tonibcrn (l;iiis rctal r,.|,|,l„|M,-. I'mircoh,, u„ -l;i tine c\< c- tricitc hf>nio]ognc a I'influente. En outre, j'appli«piai i'l'lrctroinctrc a paii- irtles snr la meme extremite, puis, touchant avec le nxMnc })laJi < <-; paillettes, 7ion (Ufenduesde [influence ^ releclrosrop(Mlonna la nirmc tti.iiu- lestation. Enfin, ayant porte ce plan-la sur loiitc la suifar«' de iHidnif comprise entre ses extremites, il y ent toiijoiirs niaiiilestatiotj d"<'l<-ctnrir«'' homologue a I'induisante. Done relccrricitc iiidiiite est sans fciisiou, I det - tricite libre est distribuee sur tout rindiiil di plusgrand<' qnaiifit*- d.uis xprruMKVs b,Pu eounncs. Innc ,,iss<)ns < l,rlilr hnlh. KMrail (li.nc I ,,-lli<" de M CiivMorv ills.) « Ma prolrssion de pOcheur ni'a n..s ;. portre de l;.ii(>, relativcn a la pisciculture, quelques remaiques (p.r ,C uai meoir tn..ivr,-s sii^.i. iiulle part, et que je crois utile de (aiie coimailrc » Tout le monde a pu renianpier coniuie inoi fjue^ a Tepocpie dn pniKipalniKMit sue Ifs lra\rres du meunier [Leucisnis ,in/iith!tii>] <*t du i l)t'aii ijUirhui. Jhivntiili. ,; uiais ce que tout le monde iTa |)as ntiiai(|u(' \n meme une telle avidite pour ceftc |>roie, (jue. si I on jcrie une pierrc au lieu d'unc bande de ces vcrous, on les rcarto uu lustanf, inais sans Icur I .N unit (Irvorrsclans i('s tra\ en-.. Oil Cf.niptvnd, d apivs (Via. (onu.UM.t, I] pins poissou.ioux. Kn eftet, .-u ,>isr,cu'ltu.v co.n.np e-u agriculture, Ja | nn.Mv (ondif.ou pour as^un-r uuc alK>udaute ncolle, cVst dr ^xvau\u ^nuvurr: a- <(ui serait lacile a l,.in- .ci avec ,,,. iilet h-er et a n.aHles I ( 9>4 ) PISCICULTURE. — Question de ineracje de lean. M. iVoEL, iiivcuteui- d'un appareil pour le transport des poissons vivants, appareil que, sur sa cleinaiide, M. Cosle avait fait connaitre a I'Acaclemie dans la seance du i6 mars dernier, adresse une reclamation relative a la part d'invention qui lui a ete faite par le savant Academicien. Le reclamant ci'oit avoir fait plus que « d'imaginer un appareil sur un fait connu. » « J'ai I'honneur, ajoute-t-il, d'adresser a rAcademie la copie legalisee d'une attestation que in'ont donnee les pecheurs et marchands de poissons de Bale, attestation de laquelle il resulte que le seul moyen qu'ils ont em- ploye jusqu'a ce jour pour conserver vivant le poisson apporte sur les mar- ches a ete de verser I'eau fraiche puisee aux fontaines sur leur poisson (i). Tout leur moyen est de renouveler I'eau. Sans doute que cette nouvelle eau en traversant I'air au moment ou elle est versee prend de cet air necessairea la vie du poisson. Mais jamais les pecheurs de Bale, ni d'ailleurs, n'ont cm ni su que c'etait I'air que prenait I'eau quand on la versait sur le poisson qui entretenait sa vie. Je reclame comme m'appartenant la decouverte en pre- cipe que I'aeration de I'eau est necessaire a la vie du poisson, personne ne I'avait remarque av5nt moi. » Remarques de M. Coste sur cette reclamation. « Dans une Note pleine de hienveillance(2), ou j'ai demie un appareil imagine par M. Noel, pour le transport du poisson, j ai dit que I'auteur avait mis a profit un fait bien connu, celui de la necessite de I'aeration de I'eau, aeration sans laquelle I'asphyxie a lieu. • - trouve que je n'ai pas assez rendu justice a son invention, et il rec a comme lui appartenant la decouverte, en principe, que t aeration de eau es^ necessaire a la vie du poisson, ce que personne naurait remarque av (i) Le certificat est concu dans les termes suivants : « Les soussi^^nes au » cheurs du grand-duche de Badens et meme de la foret Noire, ainsi ceux des » Suisse, etc., sont obliges, pour transporter leui-s poissons vivants, de chai '. temps en temps suivant qu'ils ont besoin, et en arrivant sur le marche a Bas! » tent dans des cuveaux , ou ils jettent I'eau de la Fontaine pour les raffraichir '• ver vivants jusqu'a ce qu'ils sont vendus, et restent sur le marche. » ( 9" ) » I.es physiciens, les chimistes, les physiologistes s'etoniiemnt d'ui pareille pretention, car le fait est dcpuis longtemps vulgaire dans la scionc et je me bornerai, en reponse a cette reclamation sans fondenient, a ra| s>x,-.rnne ains. en paHanl d'nne expe.icMuv de Carrabn, . n,ssou nr ,.n,va,l vunr dans tmu ,nn>rr .In runin .. ur lannosrhnr, .^nnnUn, .fnr rr In/nnle ronlrnnU dr I'n.n.jrnr .l.s.ons. pos.e;.latrmpn,U,nvde.,t',7f>.Lnu\ i\r se./e i.emvs, il nut uu pel.t poisson dans h juvnl IV;.i. (runcconchc d'hnde. Le pr.isson se dehal ineai. moment dc rmnnr.sion. y\vaMl reprlr la mrn.e r, h nus dans .les expenencrs (racousti.pie me srn.hlr. dU M. \ euel, axoir ans qm, aNa, l-.r.vc.tion de la photot^raplne, avaienl et- exrrnfes sous la dinrtion d'h, iniesphx^iciens. n'en n->tent pas Uiouis p.vr.eux. ear pmnant r.re nudt, j)lu-s a peu de Irais, grace an u.,uv..| art, et servir de points de depart pr.u de nouvelles recherches, ils contrihuerau-nl auisi a la f(MS aux prngres de 1 (9»6) I propagation. Un celebre pi avail fait faire, je crois, un i !iix d'apprendre qii'ils oiil rk jre (ie ces dessins; I autre savant que M. de Humboldt, qii'il prenait pleine sante, inter I quel que repoi IS de Savart. MM. Bachelet et Frois : Cause de la rage et nioyei demandent que leu ■n preserver Thuman •sondoyeniUMiTHiKi. •espondant,deveniie\a- coticonrs pour le prix de la foiidation j (Renvoi a la future Commissi( COMITE SECRET. La Section d'Astronomie presente, par Torgane d« la liste suivante de candidats pour la place de Cor cante par suite de I'election comme Associe etranger de sir John Herscnei: Jti premier rang. . Le Pere Secchi, a Rome. MM. Challis, a Cambridge. Cooper, a Markree en Irlande. Galle, a Berlin. Gasparis, a Naples. Hescke, a Driessen en Prusse. Jii deuxieme rang, Johxsox, a Oxford, ex a^quo, pari Lamoxt, a Munich. ordrealphabelicfue. Lassell, a Liverpool. Maclear, au cap de Bonne-Esperance. Plantamour, a Geneve. Robinson, a Armagh. RuMKER, a Hambourg. Struve (Otto), a Poulkova, pres Saint-Petersboiug- Les litres de ces candidats sont discutes; I'election aura lien dans la pro* haine seance. d'Economie rurale presente par I'orgaii , de M. Borssi>«A ( 9''7 ) la lisle siiivante de candidiits pf)ur !a place de Corrcspondaiit vacanto p;i suite du deces de M. Mklianx. All premier rang. . . M. Chevandieb, a Cirey (Meurlliey. Ail (leuxihne rang, ( MM. De Bi:ffeue.\t, a Yesoul. ex ;rqiio, et par I Marrier i>e Bois d'Hyver, a Mf)rlai4tie. ARAnE, a Nancy. ' La Section .-, cru devoir ne presenter dans la circonslaiue aclncile .[ue .. eandidals. La seance esl levee a i\ I.e.nTS. I-'. furlwrrhrs sn, Irs cau.e. chmuguc. sc> hrdron igur.pm rnnnir mrr, el sin Ir. nunm. d'nppurir, Imr >r»slanrv a r.lfr nr ,on; parM. L.-.L ViCAT. Pa.is, 18J7: hr. mi- i Trade dei>pcrn(n,n .nu.-rnUuui. J)>,roms prononrt a l' Acad, rnah. de Mvdma. . Irs 7 ei x\ ami iH^;: /- '/ M. liot^viLi:. V.ms Phr.adiunr rr,irlalr. Ih I nrr/fae d> . . y.r, , w /, h,,laui.iw rl dr / ,//> ■ './-../-/w„ lr\,lnhr;p<,rM. \, M A f.l;l; \N. ;in. : Im . in-8". U ,/. rn'..r,rn; , puldu^ prn ! ' A .A .1/ Aljrrd (.AlMli;. >nr d, r, iMndu.fin ( 9^«) Projet de construction de docks maritimcs a Bordeaux; par M. W. Stewart Bordeaux, i853 ; br. in-4°. Machine pour travnUler ct polir nvcc une extreme prerision les verves d' op- liqur iH>ur tclr.n^prs dc tnutr qrandeur, iurentrr f>ar [e nieme. Paris, i855; Lr. Mcntonr nii.<(}inie sui les pants suspeiulus el ohserunlions comparatives entrele feren harre et lefilde fer appliques a la construction decesponts, avecuneNotur sur rpielques ponts de ianlupiite ; par le interne. Paris, i856; in-4''. Menioire sur la construction el r exploitation des canaux des landes de Gas- cogne [projet de i855), avec divers documents a lappui; par le meme. Paris, .855; br. in-4^ Memoire a iappui dune demande en concession des canaux des landes df Gascogne; par I e meme. Paris, i855; br. in-4°. ! Ces cinq opuscules son t destines an concoursMontyon, Artsinsaliibres. Titres et travaux de M. Jl. JUpue. Montpellier, i853 ; br. in-4*'. Observationes phjcologicce in floram batavam; audore W.-F.-R. SuriN(^a(! : (ion tabulis IF. Leovardiae, 1857 ; in-8°. Memoires de la Societe d' Agriculture , Commerce, Sciences et Arts du departc- nientdela Mame,- annee academique i855-i856. Chalons, iSSy, ir.-8^ Sugli... Note sur les fragmentations que pent subir un nombre donne; pm M. L. VOLPiCELLi. Rome, 1857; ^^- in-4°- The journal. .. Journal de la Societe Geographique de Londres; I XXX\ Londres, i856; in-8°. Memoir..; Memoire sur le genre fossile Basilosaurus, avec une indication ( <- echantillons provenant des sables verts de la formation eocene de la Carolmt^ 1 u Sudipar M. R.-W. Gibbes. Philadelphie, 1847 ; br. in-4". (9-9) Annates de Cliimie el de Pliysique; par MM. Chevueul, Dumas, Piii.ouzi:. ROUSSINGAULT, Regnault, DE SenarMONT; (wec line Revue des tKwuux di Cliiniic et de Physique puhlies a I'etranger, par MM. Wurtz et V r.iU)KT ; S'^ serie, t. XLIX; avril iSSy; in-8^ .1nnalvsdel\h,rirniUir.fr.n,nnsr, ou luunril enryrlopcduiur d .f,jnrullm , . t. I\, n-ficf 7; m-H". rfnnaUs de la Socictc d' llrdndoiju- nu'ulica/e de Paris. Comptts icndus ,1,^ seances; t. Ill, 8* et <)'" livraisons; in-8". Annates foreslicns it nulalhnynptcs ,■ mars 18^7; in-8". Bihliotliefpie iiniversrilr de C.rnnu- ; iii;irs 1857; in-8". BoletiQ... Bulletin dc ilmiihUmadnd, I, J^,d,n,, , i,,.,is 1867; '^■^" Bulletin de H Academie imperialc de Mcdi.uu. 1. \\ll, n"^ 12-1/1; in-8". Bulletin de I' Academic royale des Siuncvs, des Lcdrvs t-J des Bvmix-Arl.s d* liehjifiur;t. XXIV, n«3;in-8^ Bidklin de la Societe de^Giographie ; mars 1857; in-8". Bulletin de la Societe d Encouragement poar I' Industrie nationale; mars 1857; in-r Bulletin de la Societe Geologique de Fnuur, 1 \IV, tcmlles 1-7; in-8". Bulletin de la Societe francaise de Photographies avril 1867; in-8°. Bulletin de. la Society protectrice des Animaux ; Janvier et fevrier iSSy; Comptes rendus hebdomadaires des seances de t Academic il(:, Scicinc.s , 1 '' s»- mestre 1857; n*»» 14-17; in-4^. Cosmos. Revue encyclopedique hehdomadaire des pnx/ro di^ Smiu <> >i rU leurs applications aux Arts eta ilndustrie; t. X, i ^'-ib'' livraisons: iij-iti li n nuovoCimento... Journal de Physique et de Chimie pures et appUquees, Janvier i857;in-8«. (93o) Journal d* Agriculture pratique } t. VII, n"* 7 el 8 ; in-8°. Journal de tJnie; avril 1857; in-8^. Journal dv la Socit'te imperiale et cei^trale d Horticullure ; mars 1857; 111-8°. Journal dc Pfiannanc el de Cliimie ^a^ril 1867; m-8«. Journal des Connaissances niedicales et pharmaceuliques ; n'** 19-21 ; in-8". Journal des Felerinaires du Midi; mars 1857; in-8°. H Iv' k^mctl; toiTpiicyj /uiAt(7aa; ... Labeille medieale d'Jtlimes; octobre 1 856; Janvier 1857; in-8". La Correspondance litteraire; avril 1867; in-8°. L AgricuUeur praiicien ; n''* i3 et i4; in-8°. La Revue tlierapeutique du Midi, Gazette medieale de MontjieUier; I. XI, „»7et8;in-8». L Art dentaire ; mars et avril 1857; in-8''. LArt medical, journal de Medecine generale el de Medeciue praU((ue, avril 1857; in-8^ Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs ,■ 3^ annee; n*'* 1 1 et 12; in-< • Le Moniteur scientificfue du cliimiste et du manufacturier ; 7^ iivraisoii , Le Technologisle ; 'd\n\ iSS'j; in-S"*. L'lhileetiAgreable; avril 1857; in-8*'. Magasin pitloresque ; avril 1867; in-8°. Monatsbericht... Comptes rendus des seances de lAcadeniie ioj^k^^' Sciences de Prusse ; fevrier 1857 ; in-8''. Nachrichten... Nouvelles de iUniversile et de I A cademie des Sciences < Gottingue; n° 7 ; in-S". Pharmaceutical... Journal plmrmaceulique de Londres; vol. XM," Repertoire de Pharmacie; avril 1807 ; in-8". Revista... Revue des travaux publics; n"' 7 et 8 ; in-4"- Revue de Tlierapeutique medico-chirurgicale ; 5^ annee, n''7; i»' Royal astronomical... Societe rojale Astrononiique de Londres; ^^ ■ - . "'^'"^-^^- ol Xll, The Quarterly... Journal de la Societe Gcologique de Londres; po- part. 4, et vol. XIII, part, i ; in-8^ (93- ) Gazette des Hopitaux civils et militaires ; n°' Sg-Si. Gazette hebdomadaire de Medecine et de Cfunirgie ; xY"^ i4- Gazette medicale de Paris; n°' 14-17- UAbeille mSdicale; n°* 10-12. La Lumiere. Revue de la Photographie ; n*" i4-i7- L Ami iles Sciences; n"' i4"i7- Lr Mnn,lru,d,.s I/<>iHlm,x ; W'/^o-'ii. Lc Mnser dcs Snrurcs; n-^ /iS-r>2. Itcjovtnc aijricolc, scicnlifiiiuc et induslriellc; mars 1857. (93o) . VII, ir 7et8; in.8«. n-8^. I ctmlmle dHorticiUlwe ; mars ,857; in-S" ntr: avi-il 1867; in-8°. Jnunal ./< / .lournnhi l>l,.irm,uirrnlr('l,u Journal dvs rdrnnahc. du Midi; mars 1867; ii>8°. H iv AQ'diat?^ icLTpr/.'/} uiXi^rtjet', ... Laheille medicale d'JtIienes; octobre i856; Janvier 1857; in-8^ Ln Cotrespondance litleraire; avril i85-; in-8''. LAgricukeur praticien; n*^" i3 et i/j; in-8°. La iJeuue therapeutique du Midi, Gazette medicale de Monlpdlier; t. XI, L Art dentaire ; mars et avril 1807; in-8". LArl medical, journal de Medecine qenerale el de Medecine prati(jue, avril 1857; in-8^ Le Moniteur des Cornices et des Cultivateurs ; 3*^ annee; 11"* n et 12; in-8''. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufactmitr ; f livraison; 1.1-4^ Le Technoloyiste ; avril 1 857 ; in-8^. VlJtileetiAgreable; avril 1857; in-8^ Magasin pittoresque ; avril 1 867 ; in-8**. Monatsbericht... Comptes rendus des seances de i Academic ro/ale des Sciences de Prusse ; fevrier 1857 ' i"-8*^. Nachrichten... Noiwelles de iVniversile et de I'Academie des Scimces ,U Gotlingue; n"" 7 ; iii-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceulique de londres; vol. XM, n" '^ Repertoire de Pharmacie; avril 1807; i"-^""- Revista... Revue des travaux publics; n''^ 7 et 8 ; in-4''. Revue de Therapeutique medicO'cliinirgicale ; 5^ annee, n*" 7; i"'*^ " Royal astronomical... Societe rojale Astronomique de Londres; vo . . \ The Quarterly... Journal de la Societe Gcologique de Londres, po- part. 4, et vol. XIII, part, i ; in-8^ (93i ) Gazctle des HopUaux civih et miiitaires ; n°» 39- 5 r . Gazette hebdomadaire de Medecine et de Chirurgie; n«« i4-,r7. Gazette medicale de Paris; n"' 14-17. UAbeille mMicale; n"" 10-12. La Lumiere. Revue de la Photograpliie; 11°" 14-17. LAmi des Sciences ; n°» 14-17. /.rt5^^/ewe/n'» 37-35. I' MonUnu ds Ilopilauxni-W^o^^'i LrMu.crdesSnn^rcs;n0^^8.5.. liclornu- a.n nli/Niur et indastricUi' ; mars 18^7. ( 93> ) ,,»,...,-!!. i-..:-r.--- = = . =...,,„..,, rn- 1 f r;--.-: ■: : / -;: O n """"^^ _.:..;: lira !! ^ 1 - ;--f ^ i i£^ s^^'S -„..,,.] ? ! ; ^ ..vHeitill if i ! t;;Hu-iiu* Mm ;^ i i ..._-._ . . _ : -- : ;^Ji^^^ -i-L:.]^ ?g= i U-<-liniW:i^UHtliLll lln \l ' r^ ' ^- ^: ^i^^y^ ^.i-r'.ir^rd.?.^.^~ ^^^^^^-i^^-i^^ ■""" ^ 1 n ' ■ ::-KiMiLS»U' 1 ! ^S;rSriM-^Zr^ri-K.riJ^51rHy H M ! T- - :; J ; z : zz J ir ^ r = >^z Mc ilMiil- -^M^^ ^1^^- .,.,..,,,,..,. ...T-S^^^^i'S^ ....o«.J 1 ' i Z " '^ "^-Htfinz^zHSJIIIISf Jllu i ! i^;'^ = - = • -V 7 :^ - = r ^r -r = izH-s'i^ jil^r ^^s^ - , . . ; f alga's ^5 il. r-r-rX 1 zrzzz^ ^ . :.-lSzIiiii4f M-h 1 i - _ — _ _, . : .-J.-.- -: v + : 1 1 1 1 ! M 1 i ! 1 nuuvrmmmmm i iiii i GOMPTE RENDU DES SfiANCES DE L'AGADMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 11 MAI 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MIE. M. LE MiMSTKE I)F lIxstructiox itb LIQU K tran smct nne a nplialio 1 d' di'vrvl ("U (late (In ■> r lai. pn CO ifirnie la n oniitu tion de M J.frrlu ir a place vacanlc dans !; .S<-c urn <1. Mi.ic- ,|f,<. V el ( <; (;.oK oi( , pars. it<' deccs (le M. Comhml Pm ost. llcstdonnelectun de ^e deci et. Sur I'invitation de M. e President, M. d'Arc HA. Vie '^ „e..dre pla parmi ses confreres. CHIMIE APPLIQUEE. — yo e sia u njragn uml de hoi sanliqu. /7/C ?'PH^// de haul en has a la surface de sa cassure avec le fragment detache. » Ce fragment porte les traces dune preparation bitumineuse, sorte de « preparation qu'ou retrouve sur beaucoup de pierres dispersees parmi les » ruines de Carthage. On salt, du reste, par Pline, que les Garthaginois, a » linstar des Babyloniens, enduisaient leurs pierres d'un produit bitiimi- » neux, pierres qui, a raison de leur nature, n'eussent pu sans cette pre- » paration resister longtemps a Taction des agents exterieurs. » Le celebre aqueduc qui, du Zowan, portait de I'eau a Carthage, est » construit ici en pierres, la en pise, selon que la localite qu'il traversait » avait on non de la pierre propre a sa construction. Or, dans les construc- » tions en pise, on rencontre des morceaux de bois d'une parfaite conserva- » tion. J'en possede aussi des echantillons egalement pris par nioi suV les » lieux, mais dans ce moment ils ne me tombent pas sous la main, et je 1<' » regrette d'autant plus, qu'ils eussent ete un accompagnement naturel des V fragments de pieu du quai de Carthage. Du reste, cette conservation du » bois dans le pise de I'aqueduc de Carthage a deja ete signalee par sir Gran- « ville Temple, dans la relation de son interessant voyage a Tunis: « Des » poutres enchassees dans les couches de pise, dit ce voyageur, se sout >, bien conservees; le bois en est encore sain ; mais il serait difficile de dire « si elles ont fait partie de I'echafaudage ou si elles out ete employees pour » consoliderl'edifice. n {Excursion to Tunis.) » Sur la demande de M. le Marechal Vaillant, j'ai soumis attentif ce fragment de pieu. M. Decaisne a bien voulu determmer du bois auquel il a appartenu. , » Au premier aspect, ce bois ne differe pas du bois ordinaire, dont |^ presente la couleur et la texture; cependant son existence, mem forme de pieu, remonte peut-etre aphis de vingt-six siecles : oij c effet, que Carthage a ete fondee vers I'an 860 avanl I'ere chretienne. .^^^^^ « Conformement a 1' observation de M. le docteur Guyon, ce ^^^^^^^ de bois offre une assez grande solidite dans le sens de ses fibres; mai que celies-ci sont detachees, elles se divisent et s'eiiiiett«nt facilemen p une legere pression entre les doigts. . ^^^^ « Ce bois brule difficilement et sans produire deflamnie; il laisse un ex amen nature (!)35 ) )rme quantite de cendres. II contient, en effet, 60 a 70 pour 100 do sul ices minerales. . En contact avee Tacide cldorhydnque etcndu d'eau, il doin.c lien ^ viv<> e(forv(^sccnce, car il renferme une tres-grande quantite de carix e de chaux. Par ce lrait(>ment, il perd environ les deux tiers de son poid . La presence des snl)stances innierales se reconnait deja a la pesante. ee Ijois, (pn eNt .ensd.l, .nenl phis or.,nde (pie celle du Im.s ..nlu. am ItMil.u.t p.u- lelher el par I'aleool, la I.ersi c doin p; •e 1.01s < nle M. ,revap<. )([.■(■ enco, ledocleiu ree n a doi •equehpieve^ .ne.pinnep< -. I nedissolutio.. depotasseconc d une n.arnere tre^-imparlaite : la ii, hr.ui. Lexainen fail a\ec le nncros .p.eur 1 ,c<»p<- \ el ehan :)on.llan de ua<;., s le est a pt - da.llenr ■mecoloreen s d( sa honn quHle d appart.entaetelacien.en 1 delen USM hi ninee p, ianiille Ix: ;.r M. Dee aisne, qui in .lu-.e,. spree <1. pr ) n dans la construction dii temple de Salomon. Mais meme avant ce dernier, » I'eniploi dn bois de Coniferes (cedres, pins on sapins) etait vulgairechez » les Egyptiens, comme on teinoignent les objets de bois sculpte qu'on voit » dans notre Musee e^^ptitMi. J'ai eu occasion d'examiner une charmante " statuette de la belle epoque de Tart egyptien et que j'ai reconnue pour etre u faite d'un autre bois que celui du cypres. Diverses sortes de joujoux egyp- » tiens en bois de meme nature existent au Musee dont je viens de parler, ce " qui prouve que plusieurs milliers d'aimees avant Jesus-Christ on fabri- ) quait, toiit comme aujourd'hui, des joujoux de Nuremberg. C'estlecas " de dire avec Salomon que je citais tout a I'heure : Nihil sub sole novum! » » L'analyse elementaire de ce fragment de bois, depouille presque coin- pletement au moyen de I'acide cblorhydrique des substances minerales qui I'accompagnent, montre que sa conservation, au point de vue de sa nature chimique, est plus apparente que reelle; ce bois, desseche a 120 degres, presente en effet, deduction faite des cendres, la composition suivante : Carbone 60, o 58, 6 Hydrogene 5, 9 5, 8 Oxygene 33, 5 35, o Azote 0,6 0,6 » On sait que le bois desseche ne renferme pas au dela de 5o pour 100 de carbone. Quant a la cellidose, elle en contient 4^ a 44 po""^ '^^' ^* ^' drogene et I'oxygene y existent dans les rapports qui constituent I eau. >) T^s 8 a 10 pour 100 de carbone en exces que renferme ce bois con- duisent a admettre que, sous I'influence prolongee de I'eau, il s'est trans- forme partiellement en cette variete de lignites qu'on designe sous le nom de lignites imparfaits, lesquels contiennent, d'apres les analyses deM. gnault, 57 a 66 pour 100 de carbone et 5,5 a 5,8 d'hydrogene. » En resume, la composition de ce fragment de bois antique est repie sentee par les nombres suivants : Eau 9>^ Carbonate de chaux Carbonate de magnesie .... Sulfate de chaux Alumine et oxyde de fer. . . . Silice Matiere organique (lignite) , . . (937 ) » Je n'ai pas troiive dans ce produit la rnoindre trace des sels de potasse qu'on trouve habituellement dans les cendres des bois. » La nature meme et I'abondance des matieres minerales que renferme ce bois temoignent de son origine tres-ancienne et de son s6jour prolon^^ dans I'eau de la mer. II est remarquable de voir cette eau, qui contient, comme on sait, des carbonates terreux dissous a la favciir de Tacide carho- nique, incruster les fibres du bois d'lme niaiiiere si profoiide, (jiu- c(liii-( i st> trouve presquemetani<)ri)li()sr en niie soitede caJcairc. II rst surtoiil intcri's- sant de pouvoir suivre raltrralHui drja coiisidriahle (luc l«^ Icitips d rcaudc tion cinin srj(,.,rpro un travail s, CcJtc altc (Ik l)...s.auc >n d<' is ord O'llr, la tourl.e iiiairc. l/al pic jai CO Iteration avait )onr loo de carl ijone de mon nse(pient, ,., r-ei ■> M. \v (l<,rt( parle e des (.a.lhao inoe ilajouKM.i I (MKC .real'i.iter rt.p.eprcscl V -.a Note e„ v>. iniettanl a u. a iorn,an.u.^le pn.duils T^.U. nam!v ^"'l'! ' y.Zn-^ !! "" tc , I., ckanx .Ian. h. n...s p,.n, s..ul.. nM.dn. (oM.p.c (I,. c..r,,un- .. le ca.honat.. de ch.u.v .Icpos.^ ,, n.es,.n' ,p,r Ic. l,.carlM.n.,t,.. ,.,..i„auK ■.iaienllnicfions n.o.lerurs out be;iu- (938 ) coup a souffrir de Taction destructive de cetle eau, la constatation des fails qui se rattaclient a la couscTvation on a ralteration des matmaiix qu'em- ployaient Ics .liicit'iis iie pent iiiitiujucr cle j)resc!ittT un grand interet. » klJ-XTnocniM]!:. — Mtiiioiif .sur la artions lenles produUes sous tes influences combintes de la chdltur tl de la pressioii; par M. Becquerel. (Extrait.) « M. Becquerel s'occupe depuis longtemps des actions lentesproduites a la surface ou dans les couches superficielles du globe, a la temperature et a la pression ordinaires de Tatmosphere. Ces actions ont une origine chi- mique, electrique ou mecanique : mais la cause chimique est celle qui inter- vient avec le plus d'efficacite. Les exemples suivants donneront une idee de I'influence de chacune de ces trois causes. » Lorsqu'une lame de fer reste exposee a I'air humide, elle ne tarde pas a s'oxyder ca et la dans les points ou il y a heterogeneite, ou bien ou il existe des corps etrangers. » Ces points constituent autant de couples vollaiques qui activent Tac- tion chimique initiale. Dans la reaction electrochimique qui a lieu, leau est decomposee, I'hydrogene qui se porte sur I'oxyde se combine avec a- zote de I'air ou de la matiere organique adherente, et forme de rammo- niaque ou du carbonate d'ammoniaque, que Ton retrouve orduiairement dans la rouille. L'effet est bien plus manifeste encore quand on applique sur la lame de fer un morceau de charbon ou tout autre corps bon con teur, moins oxydable que le fer. Le cuivre, le plomb, I'argent en contact avec certaines dissolutions, produisent des effets analogues. » Les roches a base de feldspath, ou qui contiennent un alcah, q^m elles sont bris^es et que leurs fragments emportes par les eaux roulent am les torrents, se decomposent par le frottement mutuel de lcur!» paj ^^ M. Becquerel a mis en evidence cette decomposition, il y a une vhIj, ^^^ d'annees, en broyant dans un mortier d'agate, en presence de *^^"'^^^ basalte, du feldspath, etc. : la pate humide qui se forme ne tarde pa^^^ donner la reaction alcaline. On facilite quelquefois la decomposition^^^^^^ corpssoumisa la porphyrisation, en les melant avec ^'^"^^^^ ^^'^j^^ ^j^. les elements peuvent reagir par voie de double decomposition sur ments des premiers. - En triturant, par exemple, ensemble dans les P'^^P^''*'^"^ ^j^^-gj en egales, du nitrate de plomb et de I'iodure de potassium, on o i ^^^^ quelques instant's de I'iodure de plomb et du nitrate de potasse. n opt (939) avec du sulfate de soude et du carbonate de chaux^ il se pi odiiil ega line double decomposition. )i M. Daubree, dans unc recente communication a I'Academie, a a de nquvelles preuves a Tappui des observations qui precedenl; il comme il suit : U introduit dans un tonneau, auquel il imprinie un ii nient rapide de rotation, de I'eau avec des morceaux de felds})atli quartz ; au bout d'un certain temps, il se depose un limon provenaJi trituration des parties, et I'eau devient alcaline. Le feldspath a do t,lorsquilsout.-..m. ,.sporphyrcs,l.s]>asal!.. udiuena-s n>ini>n,ccs on verse au-dessus du suHure de earbonc ou de I'etlier, p.as on f laniiH- le tube que Ion place dan> une etuvc cbaullee de loo a .5 On introduit quelquetois dans le tube un autre tube contenant liquide volatil dont les elements doivent reagir sur le corps sol dissolution; enfin, quand il s'agit d'effets electrocliimiques, on p le tube les appareils destines ales produire. A I'aide de ces diflerer d'experimentation, M. Becquerel a obtenu les produits suivanis » i". l/arragonite en prismes recta ui; chaque sommet et dont les angles sont in » a°. T.e protoxyde de cuivre <'n jobs ( .. y\ L('ssuHnres deceuxde la uattne; nque; . 5«. Le cuivre c petits mamelons ; ( 94o ) » 6*^. Des lodiires, des bromiires, cyanures metalliques insolubles et cris- tallises, etc. « II resiilfe dos recherclies do M. Recquorel que, sous les influences com- biuees de \.t cluxUniv o\ de l.i picssion. les actions lentes re^oivent unanou- velle activitc v[ pi.vluiseiit des <'tTcts (|ui interessent les sciences pliysico- chiiniques et la geologic. » CHI>[IE AGmcoLE.—Recfierches sw I influence que I'azote assimilable desengrais exerce sur la production de la matiere veg^ale; par M. Boussingault. (Extrait.) « I. Dans un Memoire lu a 1" Academic dans la seance du 19 no- vembre i855, j'ai fait voir combien les nitrates favorisent la vegeta- tion. Dans les memes conditions meteoriques, dans des sols de ineme nature, les helianlhus mis au regime du nitrate de potasse ont pris un developpement considerable; ils ont elabore 6 decigrammes d'albiimme en produisanr 108 fois autant de matiere vegetale que la graine en contenait. En I'absence du nitre, au contraire, quand les principes azotes assimila- bles de ratmosphere sont intervenus seulsj la croissance de laplanteaete des plus restreintes; en trois mois de culture, il y a eu a peine 3 centi- grammes d'albumine formee, et les helianthus sees n'ont pese qne trois a quatre fois autant que la semence. » Les experiences faites sur le cresson alenois ont conduit a des resu - tats analogues, et peut-etre plus certains, par la raison que, dans les ser- rations comparatives, les plants avaient eu I'un et I'autre a leur disposition, dans les cendres de fumier ajoutees, bien au dela de ce qu'ils P0"';^|^"' absorber de substances minerales. Mais en avait-il ete ainsi pour es ^ thus? On doit se demander, par exemple, si, en raison de la rapi ^ I'accroissement, celui qui avait eu du nitrate a reellement ^^^^^^^^^^^^ J^ le sol assez de phosphate de chaux; et en admettant ( on serait encore en droit de soutenir que le developpement ( le rhelianthus eleve sans nitrate eiit ete plus prononce, que le carbone, que I'azote, que^^^^ elements de I'eau eussent ete assuiiiles en plus fortes proportions si ^a p^ ^ eut trouve dans le sol autant de potasse que le salpetre en avai rhelianthus que I'on cultivait parallelement. ,. ^^, » C'est pour dissiper ces scrupules que j'ai entrepris de "*^"^^,^j^jgpt cherches. Je tenais d'ailleurs a voir se reproduire certains faits ^'^'^^^^jj^,, reveles inopinement dans raes travaux anterieurs ; je veux par e' (94- ) si decisive des malieres azotc-es assimilables sur la formation des orgaiies el des principes iinmediats des vegetaux, action tellement pronoiicee, que le poids de I'organisme eiabore par une plaiite donne en quelque sorle lii mesure de I'engrais azote dont elle a dispose. Cela est si vrai, (jii'iuir ^rainc assez tenue pour que 1 aibumine nc s'v Irouve (ju'en proportion j)onr aiiisi I'apparition des reuillcs pnniordiales, et qui conserve celte Iomik oni- hryoiniaire p«Muiant drs rnois entiers, alffnd;nit IVngrais ni(lispensal>l<> pour iCaiuuhinui umtn'l/ai ss(.n, clc, pnuliiiscnl, s l.vir., drlicatcs, not .KM.t nduh. d;n.SM.. dnmM.s..ns,p:,,nn..n..nto.^.n,s.<, que ■ par !. nnm dc /.Am/r /m./., pa.ro quMl. .vpivsenN- U- v.- . av.H 1. n.OH,s possible dematH-re; on y r.U.nn., a tn-s-j azote de la gran,^, et, tout elietd' qud est. H flenr.t, porte .(p.el d ne laudrait qu'une terre lertde pour regenerer la pla Le^,•^l„■nen(;.■^do ( 94^ ) avaient ete calciuees apres avoir ete lavees a Teau dislillee. On a dispose trois experiences A, B, C. V Dans Texperience A, on n'a rien iiitroduit dans le sol. » Dans roxperience B, on a iiKorp-iv an nu'lange d'argile cuite et de sable : dii phosphate do ch.mK iMsi.pic . do la cendre vegetale, du ni- trate de potasse. » Dans lexperience C, le sol a rerii du phosphate de chaiix, de la cendre vegetale, et une qiiantite de bicarbonate de potasse renfermant precisement Taicali contenu dans le nitrate employe dans I'experience B. » Le phosplmte de chaiix a ete extrait des os calcines, en faisant usage, a cause de la presence de la magnesie, d'agents aussi purs que possible; mal- gre cette precaution, le phosphate, precipite par la potasse, n'a pas ete exempt d'azote, i^'M^ du sel basique en contenant os%ooo22 a I'etat de phosphate ammoniaco-magnesien. Le phosphate a toujours ete introduit dans le sol a I etat gelatineux, tel qu'on le recueillait sur le filtre apres le lavage. » Le bicarbonate de potasse i\ ete prepare avec du carbonate d'une grande purete. » Les cendres vegetales provenaient de la combustion du tbin de prairie, eiles etaient tres-riches en sdice, blanches, sans traces de cyanures. » Les plantes se sont developpees en plein air, a i metre au-dessus cUi , pres d'une vigne plantee j uide foret. ^ .> L'eau d'arrosage, exempte d'ammoniaque, renfermait environ le quart de son volume de gaz acide carbon ique. 600 grammes. Les pots a fleurs pesaient en nioyenne ° Le sable quartzeux Matieres terreuses intervenant dans chaque experience 202 « EXPERIENCE A. Vegetation dans un sol ne contenant rien ««"y|'J^' ^||' de largile cuite et du sable. - Deux graines cY heliantlius, pesant , j^ ete plantees le 5 juillet. ' » 20 aoiit. Les premieres feuUles normales sont fletries. Longueur. Largeur. Deuxiemes feuilles normales. . 25 miUim. •« mdlim. ^^^^ ^^^^ ^.^^^ Troisieraes feuilles normales . . i5 millim. Smimni. ). Hauteur des plants, 1 1 centimetres; diametre des tiges, 2 f 943) 20 septembre. Les deuxiemes feuilles normales sont fletries. Quatriemes feuilles normales.. . 7 niillim. 3 millim. d'u j> Indices d'un boutoii floral; hauteur des tiges, 1 1 et i3 1 » 3o septembre. L'aspect des plants n'a pas chang^ depiiis ton est epanoui en une petite fleur jaune dont la corollc 1 3 millimetres de diametre. Cette fleur en miniature est envi sieurs feuilles naissantes {fig. i). » On avait obtenu une plante limite. Dans le sol 0,0020 o,oo54 Dans les graines o,oo3i Azote acquis en trois mois de vegetation, a Pair libre. o,oo23 » Evalualion du carbone fixe pemtanl la vegelalion. — La matiere pendant la vegetation a pesr o^^sBk D'.ijnvs des analyses execute plantes venues dans les memes eruditions, ellc icnferrnait ;ni dci^ siccation ou elle avait ete aineiice, o./jf' de eaihoiie, soil o«', 1 i4 Ct qui ne saurait avoir d;uihv ori-iiic (|tie liuide eathohHjtir. 1 ( 94^ ) ivaieiU c[c calciiiees apres avoir ete lavees a I'eau distillee. On a dispose irois experiences A, li, C. -> Dans i'experience A, on n'a rien introdiiit dans le sol. « Dans I'experience !>, on a incoipore an melange d'argile cuite et de sable ! du phosphate de chaux basicpie , de la cendre vegetale, da ni- trate de potasse. » Dans I'experience C, le sol a recu du phosphate de chaux, de la cendre vegetale, et une quantite de bicarbonate de potasse reufermant precisement I'alcali contenu dans le nitrate employe dans I'experience B. » Le pliosplinte de chaux a ete extrait des os calcines, en faisant usage, a cause de la presence de la magnesie, d'agents anssi purs que possible; mal- gre cette precaution, le phosphate, precipite par la potasse, n'a pas ete exempt d'azote, 25'",445 du sel basique en contenant 0^^,00022 a I'etat de phosphate ammoniaco-magnesien. Le phosphate a toujours ete introduit dans le sol a I'etat gelatineux, tel qu'on le recueillait sur le filtre apres le lavage. •J Le bicarbonate de potasse a ete prepare avec du carbonate d'une grandc purete. » Les cendres vegelales provenaient de la combustion du foin de prairie, eilesetaient tres-riches en silice, blanches, sans traces decyaniires. •> Les plantes se sont developpees en plein air, a i metre au-dessus dii gazon, pres d'une vigne plantee sur la limite d'une grande foret. » Lean d'arrosage, exempte d'ammoniaque, renfermait environ le quart de son volume de gaz acide carbonique. Les pots a fleurs pesaient en moyenne 600 grammes. La brique concassee 4^0 Le sable quartzeux '026 Matieres terreuses intervenant dans chaque experience 2026 « EXPERIE>-CE A. Vegetation dans un sol ne contenant rien autre chose (\ne^^ de targik cuite et du sable. - Deux graines cV helianthus, pesant oS^l07' o" ete planlees le ajuillet. » 20 aoiit. Les premieres feuilles normales sont fletries. Longueur. Largeur. Deuxiemes feuilles normales . . 25 millim. lomillim. Troisiemes feuilles normales. . i5 millim. 3 millim. d'un vert pa i> Hauteur des plants, 1 1 centimetres; diametre des tiges, a n^* (943 ) » 20 septembre. Les deuxiemes feuilles normales sont fletries. Longueur. Largeur. Troisieraes feuilles normales. . . 18 millim. 5 millini. Quatriemes feuilles normales.. . 7 millim. 3 millim. il'un \trl \M)k. » Indices d'linbouton floral; hauteur des tiges, i 1 et i^ ceuliinrlres. )) 3o septembre. L'aspect des plants n'a pas cliaugt' dcjmis \v X). Lc lnni u est epanoui en une petite fleur jaunc dotil la corollc u'a pas plus d millimetres de diamefre. Cetle Wvur v\\ miiiiaturo est euviiouurr dc plu hos plants (iessccl.es ont pese 0,392 Les ^raincs ilosvclu-s ..nt pes.- o.iQ? rmarqur (pie Irs plants ont v\v asse/ forts (us(pr. vth- ep.np.r, \vs lenill<-s Irs plus ancir.^nes se snnt (Ml apparaissail de nouvdlcs, et la vi-ueur de la Dans le sol Dans les graines Azote acquis en trois mois tie vi'getatiun Evalwitkm du carbonefLxepemhml la ^rVy. ilant la vegetation a pese o«^^.8'i. D'apres poids et en nature, comme dans rexperiencc [)i'ec<''deininent decrite. On y a fait entrer : Phosphate de chaux n>,o \ Azote assimilable. 0,1969 Nitrate de potasse ajoutc. successivement. . ,4, contenant ^ ^^^^^^^ ^ g- ^^ » Le 5 juillet, on a planle dans le so!, convenablement humecte, deux graines d'helianthns pesant o^^ioy. » 20 aoiit, Les premieres feuilles normales soiU fletries. Longueur. Large.ir. Deuxiemes feuilles normales 90 niillim. 60 millim. Troisiemes feuilles normales 95 » 70 » Quatriemes feuilles normales gS » 70 » d'un beau vert. Cinquiemes feuilles normales assez developpees. « Hauteur des plants, id et 3o centimetres; diametre des tiges, 8 milli- metres. » 10 septembre. Hauteur des plants, ',9 et 59 centimetres-, diametre des tiges, 9 mdlimelres. » 20 septembre. Hauteur des plants, 64 et 74 centimetres; diametre des tiges, I centimetre. » 3o septembre. Hauteur des plants, 64 et 74 centimetres; diametre des tiges, I centimetre. L'helianthus le pins grand porte une belle fleui' jaune dont la corolle a 9 centimetres de diametre. Depuis le 20 aoiit, les feiuHe^^ n'ont pas sensibleraent change d'aspect. Les plus grandes presenteiit i^ne surface a peu pres egale a celle d'un Helianthus venu en terre j' (fig. 2). » Les plants desseches ont pese : Tiges s'eSS Feuilles et fleurs 7 »o28 Racines 5,535 Les graines pesaient o» '07 Matiere organique developpee. . . 21,111 )> Des analyses faites sur 3 grammes de matiere ont indiqueqn de plantes seches devaient contenir : ( 945 ) Les deux yraines contenaient o ,oo3i Azote acquis en trois niois de vegelalion o, 16G6 i^i", ^ de nilrate de potasse ajoute au sol oontenait : azote. . . o, 1969 Difference o,o3o3 iii(|ii(> .los rac-i.ios, aclioi. drja consfatoe par M. Schl.x-ssin- (H el .jiiCx- j)lM[,HMil les (ails iVvcmniciil exposrs par M. IVloii/c. n.s.V <-onrona.rMl 8^', 4^/, do. carbono drnvant .Wi.lomnuMi! ,lr ^oes^fir cl'acHh-rarbonKpHN soil ,5'",G37. La vri^rtat.oM aynni dn.v (p.atrr-vM.i^l- six |(.„rs, les lu'liaiithus, sous la double inflnc.ice du salprtie ct d.i pbos- pbatc dcchaux, otif pris loutes les vin-t-cpiatre hcu.cs, et ei. nioyemie, le .. lAPKIUKNCi; C. rryclohou drs l,c/mulhus ,0,1. I'ln/hirnn' ,lu i,liO,j>l,nn.e le ..^n,v.;\nl.sZZJ'^^^^ t-ainait neeessauvment eelle ^ De meme que dans I'experience A, les plants sont restesassez ^j^"'^"^^'^^ jusqii'a I'age de deux mois; apres, les feuilles se sont fletries versi la tige, et la force de la vegetation a decru rapidement. ( 947 ) L'analyse a dose dans les plantes seches et dans les debris reste Azote acquis en trois mois de vegetalion, a I'air libre ... o Virhnncftxr pendant la vegitalion. — La matiere organise (;tiil o,4o pour la teneur en carbone, on a o8%i564 \ iibnslil)l(' pris a o^^SyS on 289 centimetres cubes de i earboni([u mile dans 1 latiraincetanl'.. chihor,,.. .■n''>.i''lH'ures. "■^'' Exper. A. — Le sol n'ayant 3,6 ,98,3 4,6 o'o.85 0,391 182,00 3,42 o;..4 8,414 o,i56 oTooc^i : o,.6lK>spl,ate,cemlre, nitrate de potasse Exper. C. - Le sol avant recu: phosphate, cend re, bicarbonate de potasse. . ( e petits fragments de briques impregnes d'une dissolution de carboiiate c e potasse ( i) ; venaient apres deux tubes pleins de pierre ponce alcaline; pui^ enfin deux autres tubes contenant de la craie humectee avec Ui dissolution de carbonate de potasse. L'appareil etait a I'abri de la pluie, dans une )oite ou Ton avail pratique une prise d'air, a 8 decimetres aii-dessus du iiazon, pres d'une vigne. . , ,^ » L'aspn-ateur a fonctionne presque sans interruption jour et »'"'^ '^^jj^^^ le 7 juiUet jusqu'au 7 octobre i856. Les matieres *;'\^"*'''"'/^' f '"'^^'' J^^^^^^ ont ete entretenues dans un etat constant d'humidite. L experienc ^^^^_^ ^ nee, on a constate une quantite tres-appreciable de nitrate datis i\ ^^^ ^^^^ tube; d y avail encore une trace de ce sel dans le second *"^^;^^'^j.|'^j',, 1, tout dans les tubes suivants, du moins on ne parvint pas a en ^|^''"|^^^^^ ^, ^^, reaction, bien que d'un cote la teinture d'indigo et de 1 autre a i ^.^^^ ^ , fussent capables d'accuser siu ement un vingtieme de milhgr-"^"^^^' nitrique. leposecdepuislongtempsu nn magasin ; on les avait laves a I'eau distiUee avant de les calciner, afin d'enl^-J ;;.^^,^ ^^ qu'ils auraieat pu contenir et que la calcinaUon, en [^^'''''l ,,, nltreux trc toujours completement , ou plutot transforme en nitrites ou au ^j.^,i,e de tartre- pi rsistants. Le carbonate de potasse avait ete prepare en incinoran Ton s'etait assure qu'il ne renfermait pas la plus legere trace ( e ni ( a/ia ) I uraspiK pai\eiiaitdiiecteniont chns le piomiei tube/, on < Mm iit (les fMjmpiits (k l)riqius imbilKs d uiip solution d( ciiboi)«t( dt \)o~ riss( h u »N„s ,)i. ,„-( ,uc(ss..H d( l( line ,> .^m , i ., ,xns .1, 1, !"" •'lt..M(|u< ,M,u. Htc.M hx.juu. ..n.non.u.K u q.a ,< Mnis . IS( (It SI .!( potiss, . I>" I.1'""^^<'K .|.M » On a trouve des iiulices d'.icido nitrique dans le sol des experiences n*' 1 et n*' [^. Dans le sol de I'experience n° 4i »! y -'^'^it un pen moins de oS'',o3 de nitrate de sonde, et dans aucnne des plantes mises an regime de ce sel, I'azote acquis par I'organisnie n'a excede celui que le nitrate avait in- troduit. " Ce que cette seconde serie des recherches a de frappant, c'est de mon- trer non-seulement combien une substance azotee, introdiiite dans le sol, contribue a I'accroissement du vegetal, mais encore combien la matiere or- ganique elaboree par la ptante augmente par Tintervention de la plus mi- nime quantite d'azote assimilable. )> On pent se convaincre, en consultant les nombres exprimant la quan- tite de carbone fixee par les helianthus, que la decomposition du gaz acide carbonique a ete d'autant plus prononcee, que la p.lante avait eu a sa disposition plus de nitrate de sonde, on, si I'on veut, plus d'engrais azote. zz^^ ESP£JUE>CES. dans les graines AZOTE t:,TRODUIT formee en 5o jours dans la matiere decomposer pesanto?r,,, par le nitrate. de vegetation. organique. a/Jh.enmoy >-'' I. oUoSS 0,0000 0,397 oTiSg 10,6 N"2. o,oo33 o,oo33 0,720 0,288 N°3. o,oo33 0,0066 .,,30 0,452 '7'^ IN" 4. o,oo33 0,0264 3,280 I,3l2 40,5 « 11 resulte de Tensemble de ces recherches ; i^ que Ic phosphate i^ chaux, les sels alcalins et terreux indispensablesa la constitution des plall^^^ n'exercentneanmoins une action sur la vegetation qu'autanl qu'iJ^ ^ont uni^ a des matieres capables de fournir de I'azote assimilable ; ^^^.^^^^ » 2°. Que les matieres azotees assimilables que I'atmosplK're con 1 ( 95i ) interviennent en trop minime proportion pour determiner, en Tabsence d'un engrais azote, une abondante et rapide production vegetale; » 3". Que le salpetre associe au phosphate de chaux et an silicate de potasse agit comme un engrais complet, puisque des helianthus \eiuis sous I'influence de ce melange etaient, sous le rapport de la vigueui- et des di- mensions, eon.parables a ceux ciue Ton a n-coltes sur une plate-bandr d. ja.-du. {ort.-Hient lun.ee. » .rajouterai, en termuianl, (|.mI est ])ieM romaiqual.lr de nou- un." planic pareoinir loules les pl:a^rs de la vio v,-rtalc, ^vrmer v\ nun ir, c-u uu mol all. -n. (lie sou (level. .ppcuient normal .piand scs racines cmissenl dans dn sable eal« n,e cnuleuaul. a la place de s, et, comme delenteurs de Pa/.ole assimilable, des ni- trates et de rammoniaqne. .. ANALYSE MATflKMAUQLi:. ~ .\ o/c hii: pni'M. La.MK. 1^. u ",\rl li'l'o'i!,!, .'..'.'"Vii'i'!' Mq.us ,1,. |„<.,„„.,T ..s|„.o- .on. .l,-.n„i,.s. g.-..„m..,, renferment. » De ces enseignements le plus utile et le plus fecond est celui qui a poui' objet d'expliqiier ce qu'etaient les animaux perdus et enfouis dans les en- traillesdela terre, par ce que sont les animaux encore presents sur sa sui- face. Jamais le precepte de la logique de passer du connu a I'inconnu ne !"• ( 955 ) plus justement et plus savamment applique que par Cuvier dans la deter- mination methodique des fossiles. Jamais peut-etre resul tat plus inattendu ne jaillit dune pensee humaine; car elle crea du meme coup une science Mouvelle, et elle repandit en meme temps des flots de lumiere sur la geoloi^ie, que Ton pent definir la science des antiquites de la nature. Or ces resultafs sontentierement dus aux progres de Tanatomie comparee. » On n'a pas assez remarqu.e, en effet, que le caractere de la science des ossements fossiles est essentiellement anatomique, de sorte quelle ne pou- vait se produire que lorsque la science mere, qui devait lui douner nais- sancc, Fanatomie comparee, se serait elle-meme detacliee et assise s\ir une base fixe et positive. C'est ce qui arriva. « Apresbien des hesitations inseparables d'un sujet si difficile, les osse- ments fossiles furent reconnus, enfin, pour ce qu'ils sont, les depoinlJes solides d'animaux anciens. lis devinrent des lors une branche nouvelle d os- leologie ajoutee a I'osteologie des animaux vivants, dont deja se preoccu- paient les anatomistes : des lors aussi on leur appliqua les procedcs de description usites en anatomic generale, dans celle de rhomme en particn- lier,qui,par le degre de perfection auquelelle etaitparvenue, dominait toutc I'anatomie des animaux. Les faits se multiplierent, plusieurs groupcs d'osse- tnents fossiles etonnerent par leur masse et leur singularite, et tons exci- terent vivement I'attention des geologues par I'examen de I'ordre des couches du globe dans lesquelles ils etaient deposes. » Mais, on etait loin de soupconner que de I'inspection de quelques os ou de quelques fragments de squelette, on pent former un jugement prob;d)l< 'iur les animaux auxquels ils avaicnt appartenu. La science etait muette et 'lepourviie de base certaine pour pouvoir aborder cet interessant probleme. » C'est a ce point de vue qu'il faut se placer pour juger I'oeuvre admi- 'able de Cuvier et apprecier la portee des principesanatomiquesqui lui out 'lonne naissance. » Cesprincipes sont, pour I'anatomie conjparee, la correlation des formes. ' ^ pour la zoologie, la subordination des ( » Chez I'homme et chez les animaux, les formes organiques se Mi!n '^»nent les unes aux autres pour concourir a une action deternunee. I '^inie donnee en necessite une seconde, la seconde une troisienie, la tr -^leme une quatrieme, et ainsi s'enchaine, de proche en proche, toule la se 'f's organismes d'oii resulte I'animal. Ainsi consideree, Tanalomie compa ■icircha aussitot vers deux grands resultats : d'une part, elle rapporta a (956) formes de i'homme les variations de forme des animaux, et d'autre part, elle siibordonna les lines aux aiitres, les formes des animaux eux-memes, en determinant leurs rapports reciproques. Le squelette servit de point d'appui a ce nouvel edifice. w Remarqnez bien que par ce procede tout anatomique la forme ne fai- sait que traduire la structure, elle etait le signe exterieur ou le relief de I'organisation interieure. On poiivait des lors conclure avec certitude de I'une a I'autre, de la connaissance de I'organisation d'un animal, ou de ses caracteres interieurs, on pouvait deduire sa disposition ou ses caracteres exterieurs, puisque ces derniers etaient sous la dependance immediate des premiers. Cuvier exprima le balancement de ces deux ordres de signes des animaux sous le nom de subordination des caracteres, et il demontra avec cette precision qui n'appartient qu'a Tauatomie que les caracteres interieurs etaient dominateurs et les caracteres exterieurs domines. Partant de cefait, notre ilhistre anatomiste apprit au moude savant que I'anatomie comparee et la connaissance de la structure interieure des animaux etaient les bases reelles des classifications naturelles du regne animal : et aussitot, joignant I'exemple au precepte, il montra qu'avec ces donnees on pouvait faire des classifications zoologiques, selon que les especes d'animaus: que Ton rap- prochait avaient des rapports entre elles par leurs particularites les plus essentielles, alors meme qu'on n'eut pas fait prealablement les etudes ana- tomiques de chacune d'elles. De plus, empruntant a Geoffroy-Saint-Hilaire le principe des analogies, il trouva que des animaux tres-differents en appa- rence avaient au fond une structure analogue, de sorte que- de la connais- sance de quelques-uns d'entre eux on pouvait deduire avec certitude les rapports generaux d'une multitude d'autres. Comme on le voit, c'etait le diaguof?tic zoologique eleve a sa plus haute puissance et appuye sur le prin- cipe anatomique de la correlation des formes adaptees au but a rerapUr ou a la fonction. « Les fails, disait Bacon, ne sont que la verification des principes, et Tart » d'inventer dans les sciences, se reduit a celui de les extraire de I'expe- »» rience et de I'observation. G'est, en un mot, I'art d'observer en grand. I nv » fois reconnus, donnez a ces principes, ajoutait le meme philosophy, It' « temps de se developper, et vous verrez une armee de faits qui se range- » rout d'eux-memes en ordre de sjsteme, et formeront cette philosopliit xpcrimentale qui doit assurer I'empire de la philosophic rationnelle. ^> Bacon semblait prophetiser par ces paroles Thistoire de ces animaux ^a« s. Qu'est-ce, en effet, que la paleontologie, sinon une armee de faits • ( 957 ) perdus et eiifouis dans les couches diverses dont se compose notre globe? Qui ne sait que les ossements fossiles etaient connus avant Georges Cuvier? Qui ne sait qu ils etaient precieusement conserves et commentes de diverses manieres dans les recueils academiques? Qui ne connait a leur sujet les opi- nions etranges de Fallope et de Stenon, opinions nees de i'absence de prin- cipes qui pussent diriger les observateurs dans leurs etudes? Cuvier paralt vt leur applique le principe de la correlation des formes, deja eprouve \y.\r 1.*- iiatomie comparee, et aussitot ces ossements sortent pour ainsi dire de leiii sepulture, rallient a la voix de ce principe leurs fragments disperses, et eciic resurrection inattendue ne se borne pas aux squelettes, les animaux perdus nous apparaissent eii entierjavec les caracteres de leur ordre et de leur la- mille. C'est une sorte d'image de la creation ; c'est I'exemple de la puis- sance d'une idee ou d'un principe general, meme dans les sciences qui de- j)endent de I'observation. « Nous rappelons ces donnees, un peu negligees dans ces derniers temps, 1 I'occasion d'une collection nombreuse d'ossements fossiles rapportes de I'Amerique du Sud par M. Seguin, et dont la determination nous occupe, 111 Museum, depuis trois mois (i). Precieuse par le nombre de pieces quelle renferme, cette collection se distingue surtout par les squelettes complets ou les parties d'ensemble de squelette dont elle se compose. Elle repond, en parlie, a un besoin qui se fait vivement sentir en anatomic comparee. Il est temps, en effet, de remplacer les debris d'ossements fossiles que nous possedons par des squelettes plus ou moins complets, si nous voulons etablir la filiation de la forme des animanx perdus avec celle des animaux qui ont survecu a leur destruction. » C'est dans I'ordre des Edentes que viennent se ranger les animaux fos- siles les plus remarquables de TAmerique du Sud. Au Megatherium et au ^Megalonix les plus anciennement connus, M. Richard Owen a ajoute, dans ces derniers temps, le Scelidotherium et le Mylodon, deux genres a ppar te- nant a la famille des Megatheroides, et, plus recemment encore, le genre Glyptodon. » Le Megatherium a ete si bien decrit par Cuvier, d'apres le sfjueltiic conserve dans le musee de Madrid, qu'il n'y a rien a ajoufer. Nous n* (i) Je suis seconde, dans ce travail difficile de determinarion , par M. Morlicu , chei <1 Section des ossements fossiles de mon laboratoire. Depuis la mort de M. Lanrillaid, M. > •Jieu est celui qui, empiriquenient, connait le mieiix les ossements fossiles, talent qu ^f-^iuis, par une pratique de trente-cinq ans, sous MM. Cuvier, Blainville et Duvernoy. ( 958 ) • ferons a cesujet qu'iiiie observation : c'est qii'en moiitant ce squelette, on a depJace le femur; on a mis en avant sa face posterieure et en arriere sa face anterieiire, de sorte que !a poulie de la rotule est intervertie et regarde le derriere de Tanimal. Cette inversion est si frappante dans les dessins qui en ont ete dounes, qu'elle n'a pu echapper aux observateurs que parce qu'on n'a pas chercbe a se rendre cornpte de I'insertion des muscles destines a mouvoir cette cuisse monstrueuse. Les pieces recneillies par M. Segiiin, ainsi que les parties du squelette de cet animal montees au Miiseiiin, demontrent avec la derniere evidence cette inversion du femur dans la piece de Madrid. •> Les genres Mylodon et Scelidotlierium «)nt representes dans cette collection, le pr<;mier par un squelette entier dent la taille est plus grande que celui que possede le Museum ; le second par des tetes et des rnembres dont I'etat de conservation ne laisse rien a desirer : cet etat de conservation permettra de completer la diagnose de cet animal fossile donnee par M. Richard Owen. Ainsi, comme M. Bravard en a deja fait la reraarque, I'arcade zygomatique est ouverte comme chez les Bradypes. II y a chez 1«^ Scelidotherium deux vertebres dorsales de plus que chez le Megatliere et le Mylodon ; I'humerus est perfore au-dessus du condyle interne pour le passage de I'artere ou du nerf cubital, comme cela existe chez leMegalonix. Les restes que nous possedons de ce dernier fossile paraissent si conformes a ceux du Scelidotherium, que M. Bravard pense que ce dernier genre est un double emploi du premier ou du Megalonix, opinion qui porterait a croire que M. Lund avait raisoiid'attribuer a ce dernier les animaux fossiles du Bresil qu'd avait dedies a MM. Cuvier et Budland. Quoi qu'il en soit, cette assertion de M. Bravard merite d'etre examinee, et la collection que nous avons sous les yeux nous en fournira les moyens. » La piece la plus remarquable de la collection de M. Seguin est un squelette entier de Glyptodon. On sait que des fragments de carapaces osseuses trouvees avec des ossements de Megatherium, avaient fait supposer que les uns et les autres appartenaient au meme animal. On sait aussi que ce fut d'apres les observations de MM. Glist, R. Owen, Laurillard et Pintland, que ce getne en a ete separe par M. R. Owen qui, d'apres le fes- tonnement si regulier que presentent les dents, lui a doune le nom de Gljplodon. Ce caractere generique si tranche se conserve avec une precision remarquable dans toutes les especes deduites, comme on le sait aussi, de la structure de la carapace. M. Seguin a rapporte des carapaces de diverse* es|)eces sigualees par M. liravard, et, de plus, il en possede une a carapace ( 9^9 ) lisse [Glyplodon planus) qui complete I'ensemble des configurations de ce bouclier osseux . B Apres le festonnement des dents du Glyptodon, le caiactere le plus re- raarquable de ce genre consiste dans la disposition des arcades alveolaires et la courbe rentrante qu'elles forment, par opposition a la courbe exterieure formee par I'os jugal et la tuberosite maxillaire au niaxillaire superieur, et par la branche montante du niaxillaire inferieur. En se penetrant, ces deux courbes glissent I'une sur I'autre : Tune, I'alveolaire, se dirige en arriere et en dedans vers la bouche; I'autre, destinee a I'insertion des puissances luusculaires, se porte en avant et en dehors. II resulte de cette double dis- position, congideree particulierement a la machoire inferieiire, que la ligne alveolaire forme une courbe a part dans la courbe generale que presente le herd superieur de ce maxillaire. » Independamment de I'influence qu'exerce ce mouvement de I'arcade alveolaire sur I'aspect et la composition de la face, il a un but plus impor- tant, relatif a I'acte de la mastication. Le Glyptodon a huit dents molaires enhaut et en bas a chaque maxillaire. L'inferieure decrit une courbe con- vexe qui s'adapte parfaitement dans la concavite precedente. Les deux ar- cades se joignent ainsi exactement pour broyer les corps solides places entre elles; elles se rencontrent directement et se heurtent en sens oppose, a la nianiere d'un marteau quifrapperaitsur uneenclume : Tenclume representee par le maxillaire superieur, le marteau par le maxillaire inferieur. » Lorsque la machoire inferieure s'eleve et vient f rapper I'autre, c'est au niveau de la tuberosite maxillaire de cette derniere que le choc est le plus fort et que le mouvement est transmis. C'est aussi au niveau de cette tube- rosite que la puissance du maxillaire inferieur est la plus prononcee. D'ou il resulte que, plus le corps a broyer est solide, plus Tare dentaire rentre en dedans pour elargir la tuberosite maxillaire; plus aussi les dents sont pla- cees verticalemeut relativement a cette tuberosite. De tons les animaux vi- ^ants et fossiles, le Glyptodon est celui qui est le mieux constitue sous ce rapport. » Dans la composition du maxillaire superieur des Mammiferes, tout se rapporte a la solidite; dans celle du maxillaire inferieur, tout se rapporte a Ja motihte. La motilite du maxillaire inferieur a particulierement lieu de ham en bas pour ouvrir et fermer la bouche. Chez le Glyptodon, tout est dispose pour favoriser ce mouvement d'elevation et d'abaissement de la machoire inferieure, et lui imprimer une force superieure a celle que nous connaissons chez les animaux du meme ordre. D'une part, la disposition de * 126. ( 9^o ) h cavite glenoide dii temporal, qui recoit le condyle du maxillaire inferieur, est arrangee de maniere a ne permettre que ce mouvement d'elevation et d'abaissement. D'autre part, les surfaces d'insertion des muscles qui doivent le produireoffrent une etendue proportionnee a la puissance qu'ils doivent avoir pour heurter avec force les corps places entre les dents ; et de la, chez notre animal, le developpement de I'apophyse coronoide pour Tinsertion du muscle temporal ; Tetendue et la rugosite de sa base servant d'attache en bas an masseter, et de la letendue de I'arcade zygmatique, la force de I'os jugal pour les insertions de ces muscles en haut, afin d'egaliser la puissance a la resistance; de la, enfin, I'etendue de la fosse coronoide pour servir d'atta- che aux muscles buccinateurs. » A cette occasion, nous ferons remarquer une fois de plus la concor- dance necessaire qui existe entre ces diverses parties ; car, ainsi que Ton vient de le voir, tout se subordonne chez le Glyptodon a la force de la mas- tication et a la resistance, par consequent, que devaient offrir les substances dont il s'alimentait. " Aux particularites si bien exposees par M. Owen sur la disposition des vertebres, soudees entre elles de maniere a former par leurs apophyses epi- neuses une crete osseuse continue, destinee a supporter le fardeau de la carapace, nous ajouterons la gouttiere profonde que presente leur corps. Les masses laterales des vertebres s'etant elevees pour former la crete epi- neuse, le corps a du se creuser pour constituer, en grande partie, le canal vertebral, et former les trous de conjugaison qui livrent passage aux vais- seaux et aux nerfs qui se portent sur la moelle epiniere. La formation de ces trous est en tout conforme a celle que nous avons exposee, il y a si long- temps, dans les lois de I'osteogenie. » 11 en est de meme de la formation des cavites articulaires, parmi les- quelles nous ne citerons que la cavite sigmoide du cubitus dont la cavite est enorme chez ce jeune Glyptodon. Pour former cette cavite, I'olecrane constitue une piece distincte dont la rainure de jonction avec le corps du cubitus traverse le milieu de cette cavite, de la meme maniere que nous I'avons montre chez I'homme et nos animaux doinestiques. Meckel crut que cette piece olecranienne etait I'analogue de la rotule, mais cet anatomiste distingue se meprit. J'avais designe sous le nom de rotule brachial une epi- physe sus-olecranienne embrassee parle tendon du muscle triceps brachial, rotule bi^chiale que mon illustre ami Isidore Geoffroy-Samt-Hilaire a si bien decrite chez beaucoup de Cheiropteres. * » Chez notre Glyptodon, cette rotule brachiale est constituee par M"e ( 96' ) epiphyse d'un volume considerable, superposee suv I'olecrane. Parmi ies Mammiferes, je ne connais que le Macaque Rhesus chez lequel elle se con- serve aiissi longtemps distincte que cliez cet animal fossile. » De la nombreuse collection de M. Seguin, nous signalerons, en pre- mier lieu, un squelette de Tatou fossile, on squelette complet de Mylodon, d'une dimension plus grande que celui dont le Museum possede Ies debris. Nous signaleroHs, en second lieu, inie piece qui nous a beaucoup surpris par sa singularite; c'est une extremite anterieure de maxillaire qui offre dix dents en forme d'incisives, et qu'au premier apercu on pourrait rapporter au cheval, animal dont la collection de M. Seguin offre des dents de deux especes VEquus curvidens (Owen) et VEquus principalis (Lind.). «' En troisieme lieu, nous signalerons a Tattention des zoologistes le Felt^ Smdodon dont la tete seule, que possede le Museum, a ete acquise par I'A- cademie des Sciences pour la somme de 4,ooo francs. La collection de M. Seguin renferme des os, des membres et des pieds de ce Felis, qui suf- fironc peut-etre pour determiner si cet animal etait plantigrade ou digiti- grade, determination qui, si elle se justifie, representerait dans le genre Felis un plantigrade qui rappellerait I'Amphicyon (du genre Canis). » II n'est pas necessaire de faire ressortir I'importance de ce fait pour Ies classifications paralleliques. » Nous ne ferons qu'indiquer Ies Pachydermes et Ies Reptiles pour nous aneter un instant sur la famille des Rongeurs. Cette famille, si nombreuse, ■si peu connue, et dont I'etude si difBcUe a ete negligee jusqu'a ce jour en paleoHtologie, est tres-bien representee dans la collection de M. Seguin; deja nous avons reconnu qu'on pent en distinguer cinq genres, dont trois sent representes par des individus de grandeurs differentes. Parmi ces genres, quelques-uns nous rappellent Ies formes des especes trouvees en Auvergne par MM. de Layer et de Parieu, fait remarquable par le rappro- chement des deux faunes fossiles d'Amerique et d'Europe. » Enfin, nous terminerons le court apercu de cette importante collection par un coup d'oeil jete sur un squelette d'un genre nouveau, que nous pro- posonsde nommer Mesotherium (designe provisoirement parM, Bravard sous ie nom de Typotherium). Cet animal paradoxal, de la taille d'un petit cheval, a heaucoup d'analogie avec Ies Rongeurs; Ies dents sont prismatiques et non '•adiculees comme dans Ies Rongeurs et Ies Edentes! Par la bifurcation de ses phalanges ongueales, ainsi que par le nombre de ses doigts, i\ indique des rap- ports avec le Pangolin. Le premier de ces caracteres I'unit egalement au Ma- <^rotherium de notre celebre paleontologiste M. Lartet, Macrothe^ium qui, ( 960 comme on le sait, appartient a I'ordre des Edentes. De plus, I'omoplate offre, comme dans certains Rongeurs, une apophyse recurrente pen saillante, mais dontl'arete spinale forme un crochet qui descend au-dessous del'articulation scapulo-humerale, ainsi que cela a lieu dans le scapulum du Castor. L'hu- merus du Mesotherium ressemble beaucoup a celui de ce dernier animal bien qu il soit moins massif et qu'il offre le trou sur-condylien au-dessus de son condyle interne. » Mais si, par ces analogies, le Mesotherium se rapproche des Edentes et des Rongeurs, il s'eloigne de ces deux ordres par Tensemble de ses ca- racteres generaux qui, a certains egards, le rapprochent des Pachydermes. Dans Tetude qui nous occupe encore de ce singulier animal, sur lequel nous nous proposons de communiquer une Note speciale a TAcademie, nous no trouvons a le comparer qu'au Toxodon de M. R. Owen. » Le nom de Mesotherium, que nous lui donnons, indique le trait d'unioti de ce nouveau genre avec ceux dont nous venons de le rapprocher. » MECANIQUE ANALYTIQUE. —Siir I'usage des poljnomes Uneaires en ({/namique ; par M. OSTROGRADSKI. « Dans la theorie du mouvement d'un systeme de corps ou de points materiels, on a toujours suppose que la nature du systeme etait definie par des equations; a peine si I'on a fait mention du cas oii la definition con- duirait aux inegaUtes. Je ne connais que Fourier et Gauss qui aient cite, et seulement cite, ce dernier cas. Nous nous en sommes specialement occupe dans un Memoire sur le deplacement instantane et dans celui sur la per- cussion (*); cependant il y reste encore une proposition a etablir, laciuie que nous tacherons de remplir dans cette Note. » 1. Concevons nn systeme quelconque de corps ou de points mate- riels ; supposons qu'il soit defmi par la condition que certaines qujintites L, L<, U2,..., dependantes de sa position et du temps t, ne peuvent qu'aug- menter ou demeurer invariables pendant que le systeme se deplace. On ne peut rien dire de plus sur la nature ni meme sur le nombre des quantites I , quand on veut que la question conserve toute sa generalite. Dependant de la position du systeme et du temps, les quantites dont il s'agit varieront necessairement avec cette position et avec le temps, mais des obstacles ex- terieurs empechent au systeme tout deplacement ou changement de position (* ) Memoires de I 'Jcademie de Petersbourg , (963) pour lequel leurs variations seraient negatives. II n'y a de possibles que lesdeplacemenls qui font croitre tons les U on qui ne les font pas du tout varier, ce qui etab!ira entre ces depJacements des relations exprimees par des inegalites dont aucunen'excIural'equation.Pourabreger, nous nepren- drons en consideration qu'une seuie des fonctions U, U,, Ua,--, par exein- ple ]a premiere; ce que nous en dirons s'appliquera aux autres. » Au boutd'un temps quelconqiie t^ attribuons au systeme uu deplate- fnent ideal, par lequel ces differents points parcourraient les espaces Ae, As', As",.-, infiniment petits et du reste absolument arbitraires tant en grandeurs qu'en directions; la quantite U dependant de la position du sys- teme variera necessairement par ce deplacement et deviendra IJ -+- AV-^. . . . L'increment AU +,.. sera arbitraire comme les variations Ae, et ne pent etrelimite qu'en restreignant ces variations. Ainsi, si Ton ne donne aux As que les valeurs qui se rapportent aux deplacements possibles, c'est-a-dire perniis par les obstacles, la quantite U ne pouvant alors qu'augmenter ou denieurer invariable, nous aurons AUh-... >o, ou bien, en rejetant les infiniment petits des ordres superieurs, AU > o. L'inegalile precedente n'exclut point I'equation, car la quantite L pent aiissi conserver sa valeur pour les deplacements possibles. '> Restituons aux deplacements As, As', As",..., les valeurs et les direc- tions absolument arbitraires, puis decomposons ces deplacements en ceux que le systeme recoit en effet pendant I'instant dt, et en d'autres que nous (lesignerons respectivement par (?s, c^s', oV,.... En representant par p, i>', *'",•..., les vitesses des differents points du systeme a la fin du temps ^, et ne retenant que les infiniment petits du premier ordre, les deplacements effec- tifs seront vdt, v'dt, v"dt,.... Designons par ^U le premier terme du chan- gement que U eprouvera par suite de ces deplacements, d\} sera la difte- •entielle de U relative au temps, designons aussi par (?U le premier teriru- de la variation que U subira par les deplacements J^s, oV, (?s",. •, "«"^ •*"' AU = rt'UH-c?U. <^>oinme les mouvements effectifs pr/^, vidt, v"dt,..., sont visiblement pos- ^'^jJes, la differentielle d\3 sera I'une des valeurs de o^U qui se rapportent ' o, en y comprenant I'egalite. Les termes renfermes dans les etc. de deux int- galites precedentes different entre eux. II resulte des conditions ^U4-... o, que la differentielle ^U ne peut etre ni positive ni negative. Ainsi ^U = o, (965) ef par suite Ajoutons cependant que I'inegalite JU-4- ... < o •'xprime non-seulement la presence de la liaison U = miniinum, mais en- «ore que cette liaison gene le mouvement du systeme; or elle pent ne pas \v gener, en sorte que la condition U — minimum ay ant lieu, il peut y avoir •Ml meme temps dU -h... >o on ^U> o, Hiais dans ce cas la liaison ne s'opposant pas au deplacement du systJinr, on pouna ne pas la prendre en consideration, et agir comme si elle n'avait pas lieu. Nous aurons de meme r/U^ = o, f/U2 = o,..., nsi les deplacements ^e, (?£', «?£",..., que les liaisons permettenl d'ajou deplacement efFectif, rempliront les conditions ^U>o, (I^U, >o, d^U2>o,. *'eux qui ny satisferont pas nesauraient avoir lieu a cause des liaisons. » Ghaque point du systeme est sollicite par une force motrice et par celies d'inertie ; leurs resultantes, appelees forces perdues, doivent se de- truue mutuellement, c'est-a-dire ne doivent pas modifier le moins du monde le mouvement que le systeme possede, et par lequel ses differeuts points parcourent les espaces vdt, v' dt, u' dt.... Or, pour que ces espaces ne soient pas modifies, il est necessaire et il suffit que les forces perdues uechercheut ■* produire que les mouvements impossibles ou defendus par les liaisons: Ri'aucun deplacement possible au systeme ne puisse etre l\\\ a tcs [orcts perdues. Or on sait que les deplacements impossibles aux forees soiit (ous cenx qui fournissent pour leur moment une valeur negative ou /oo: hum '^ nioraent des forces perdues doit etre negatif ou zero poiu- tons i<'s depl i- *'''^ents (?e, dt\ (?e'',..., qui satisfont aux inegalites «^U>o, c?U, >o, (?U2>o,.... '^'-^ignons par (?V le moment dont il s'agit pour les deplacements £?h, dz\ ^'^ V ., absolument arbitraires; la variation e^V doit etre negative ou zero (966) toutes les fois qii'on aura attribue aux qiiantites arbitraires (Je, (3's', (?£',.,., des valeurs particulieres qui satisfont aux inegalites le cas d'egalite n'etant pas exclus. Une semblable condition doit lier la variation &Y aux variations (?U, t?U,, cJ^Ua,.-? ^t il s'agit de decouvrir la maniere dont la premiere depend des autres. On y parviendra par une consideration empruntee a I'algebre elementaire, comme nous allons le montrer. » 2. Designons par p^ un polynome lineaire a n variables independantes a:^, jc^^ ^^is,..., jc„, et considerons in polynomes Pu Pi-> Pz^'-'i Pm- Supposons d'abord m-=n. On sait par les elements que si le determinant D, forme de n^ coefficients «, ne se reduit pas a zero, les polynomes p seront susceptibles de recevoir les valeurs absolument arbi- traires, car on satisfera toujours aux equations qui en resulteront entre les variables x. Ainsi D ayant une valeur differente de zero, on pourra considerer les polynomes p comme n variables arbitraires et tout a fait in- dependantes entre elles. Mais si le determinant D s'evanouissait, on demon- tre dans les elements qu'il y aurait alors entre les polynomes dont il s'agit une ou plusieurs relations lineaires, c'est-a-dire de la forme \Vk +^^Pi+\Pz + ...XnPn—O, dans laquelle les coefficients X ne dependent pas des x. » 11 resulte evidemment de ce qu on vient de rappeler que si, d'apres la nature des polynomes /?, on ne pent pas les considerer comme les varia- bles independantes, le determinant forme de leurs coefficients a se reduira a zero ; et, par suite, il y aura necessairement une relation lineaire entre ces polynomes. , » Supposons que le nombre des variables .r, designe par n, soit plus grand que celui des polynomes p^ designe par m; on jugera alors de la depen- dance nuituelle ou de I'independance des polynomes dont il s'agit par les determinants partiels qu'on formera en prenant m^ des coefficients a, snr leur totalite «^, et de maniere que chaque determinant partiel soit forme des coefficients appartenant aux memes m variables x, dans tons les |)0- lynomes p. Si parmi les determinants partiels dont nous parlous et dont le nombre s'eleve a "'^"~ 0(" — 2). ..(« — /»+ i)^ .j ^^ ^^^ ■ ^^^ gQJent ( 9^7 ) pas zero, les polynomes ;? seront absolumeiit independants entre eiix; mais si tous ces determinants partiels devenaient zero, il y aurait entre les p une ou plusieurs relations lineaires. Cette proposition appartient egalement a I'algebre eleraentaire, et Ton y demontre aussi que I'egalite a zero den — m+i determinants partiels, prissurlenombre total ^-^ — "i.2.3.'..ffl ^ ' entraine celle de tous les autresel, par suite, la dependance nuituelle ontre les/7. .) Done, comme dans le cas m = n, dans celui de m < «, nous devons conclureque si on reconnait, par quelques proprietes desp, que ces pol\- nomes ne peuvent etre traites comme les variables independantes, tous les n{n - i) {n^2^). . .{ji - m -hi) ^^^^^^^^^^^^ partiels qui s'y rapportent s'eva- nouiront, et il y aura entre les p une relation lineaire, c'est-a-dire de la X, /?, H- Xa /72 + X3 /?., -h . . . + Kiprn = o » Nous disons une relation, car le cas de plusieurs relations est renferme dans le precedent, les coefficients X pouvant n'etre pas completement de- termines. » Au surplus, si les polyndmes p doivent, par leur nature, avoir une re a- tion, celle-ci ne peut etre que lineaire, car il est facile de s'assurer que toute autre en aurait etabli une entre les variables independantes x, consequenct inadmissible. « Enan, il est visible que, dans le cas de m < «, il V aura toujours dcs relations lineaires entre les polynomes p. " 5. Nous n'avons maintenant qu'a rapprocher les consequences de a- nalyse algebrique tout a I'heure rappelees a la theorie generale du mouve- ment. Les variables independantes x et les polynomes lineaires p sont, dans cette theorie, les deplacements ^e et les variations ^Y, ^U, (J'U,, ^^U^..-- Attribuons aux ^s. des valeurs qui rendent positifs ou zeros les polynome.^ ^U, «^U„ ^U^,..., ces memes '^ ^ '"'' ' casde I'independance, on pourrait donner a tous ces polynomes des \ a ears quelconques, on pourrait les faire positifs tout a la fois, c'cst-a-dire poui memes valeurs des c?£. Le polynome (^V dependant de (?t, c?Ij,, o'La,.-, (968) il s'eiisuit «ine relation lineaire quels que soient les (?s tant en grandeur qu'en direction. Ajoutons que les coefficients X doivent etre tons negatifs. Admettez qu'il y en ait qui soient po- sitifs; comme les ^V sont arbitraires, on pourra leur attribuer des vahnirs positives et rendre en meme temps la partie positive de Texpression plus grande que la partie negative, ce qui donnerait (J^V>o; en sorte que toutes les variations seraient positives a la fois, consequence contraire a la nature de la question. Faisons passer d'un meme c6te tous les termes de la derniere equation, nous aurons pour le mouvement d'un systeme quelconque I'equation o = c?V -hX^U + X,c^U, H- Xa^U^ + . . . , ou les deplacements &e sont absolument arbitraires en grandeurs et en direc- tions, et les facteurs X sont tous positifs. Mais si parmi les t?U il y en avait qui n'eussent d'autres valeurs que zero pour les deplacements possibles, les si- gnes des facteurs correspondants X pourraient etre negatifs aussi bien ({ue positifs, comme il est facile de le voir. )> i. I^ procede qui nous a conduit a I'equation generale de la dynami- que pent servir dans d'autres recherches, et, par exemple, dans la theorie des maxima et minima relatifs, dans la determination des conditions d'iii- tegrabilite des formules differentielles, etc. Pour en dire un mot, designons par jcetf une variable independante et une fonction de cette variable, et supposons qu'on demande de toutes les relations entre jc et /, pour les- quelles I'integrale / vcfjc conserve une meme valeur, celle qui rend maximum mu- autre integrale C udx , n et v efant fonctioiis drs .r. J et des derivees '--^ ^' ' ■ Donnons aux variables JC et j les incrciiunt- ox px &jr uifiniment petits et du reste tout a fait arbitraires, les mteiird'^ J^ wfoc et J^ lulx, en ne retenant que les infiniment petits du premier (969) ordre, varieront de c? / vdx et & j udx. Or, pour que linregrnle / vdx lie varie pas quand les variables X eX y changent en x + oV « t / + dy, il font que les increments ^x et ^ y satisfassent a la condiiioii ^ j vdx = o; etdes que cette relation subsiste, sans aucune autre limitation de c?x el oy, nous devons avoir S' j udx = o, ;i cause du maximum. Ainsi, en n'astreignant les increments ^x et c? j qua satisfaire a la condition ^ j vdx = o , Ih variation ^ j udx doit disparaitre en meme temps, et cela non a < aus« (les valeurs particuliercs des &x et c? j, mais par la nature du polymnm li- iieaire c? / udx; done ce polynome depend de ^ j vdx; ef, par suih . ^ f' udx=W j' vdx, quels que soient les increments infiniment petits ^x et c?/. » Supposons encore qu'on demande les conditions d'integralite de la for- mule differentielle Xdx+Ydj-^Zdz-^ ... « un nombre quelconque des variables x, jr, z,..., en supposiuit comme independantes entre elles, X etant une fonction de ces variables. » NOMEVATIONS L'Academie procede, par la voie du scrutin, a la nomination d un Cor- respondant pour la Section d' Astronomic, en remplacement de sir John Herschel^ nomme Associe etranger. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant de 45, Le P. Secchi obtient. . . 4^ suffrages. M. Cooper 2 M. Plantamour i Le P. Secchi, ayant obtenu la majorile des suffrages, est declare elu. L'Academie procede ensuite a I'election dun Correspondant dans la Sec- tion d'Economie rurale en remplacement de feu M. Micliaux. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant de 4^, M. Che vandier obtient. . . 43 suffrages. M. de Bois d'Hyver 2 »> M. de Bufferent . M. Chevandier, ayant obtenu la majorite des suffrages, est declare eui. ( 97' ) MEMOIKES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelles recherches sur la temperature de la terre a de grandes profondeurs (premiere partie) ; par M. Walferdix. (Renvoi a la Commission chargee de presenter une liste Formule : (Ca, Na) 4- K\ + 3Si -+- 9H. » Lafaujassite exposee a Fair sec pendant im mois a perdu i5 pour 100 "le son eau. » Placee ensuite a Fair libre pendant vingt-quatre benres, elle a repns, • quelques milliemes pres, la totalite de cette eau. » Chauffee entre + 5o et -H 55 degres pendant uiie lieurcrll. .1 p(rre, cette perte s'est trouvee reduite a i pour 100, apres \\\\ intervalle de ( 978 ) quatre jours. La constitution moleculaire du mineral parait etre alors siiffi- samment modifiee pour qu'il ne reprenne plus la totalite de son eau. » A 4- loo degres, la faujassite perd 20, 4o pour 100 de son poids. >' Chauffee au rouge, elle perd 27 pour 100. Chabasic d'Islande. )) Formule : Ca 4- Al + 3 Si + 6 H . » La chabasie perd, dans I'air sec, 7,20 pour 100 de son poids, quelle reprend rapidement a I'air libre. » Elle commence a perdre de I'eau lorsqu'on I'expose a la temperature de -+- 100 degres. On pent la chauffer jusqu'a + 3oo degres et lui enlever 19 pour 100 sur 22 pour lood'eau qu'elle contient sans lui faire perdre la propriete de reprendre a I'air la totalite de cette eau. A cet etat, elle est encore attaquable, a chaud, par I'acide chlorhydrique. Hydrolite [Gmelinite) de Vile de Chjpre. » Formule: 3 (Ca, Na) + 3 Al 4- 8Si 4- 18H. » L'hydrolite placee dans I'air sec perd 6 pour 100 d'eau qu'elle re- prend ensuite avec rapidite lorsqu'on I'expose a I'air libre. » Elle commence a perdre de I'eau lorsqu'on I'expose a une temperature de 4- 40 degres. » Chauffee a 4- 100 degres, elle perd environ i3 pour 100 d'eaii> quelle reprend rapidement a I'air libre. » Chauffee a 4- 23o degres, elle perd 20 pour 100 d'eau : cette perte se trouve reduite a 9 pour 100, chiffre auquel elle parait se maintenir indefini- ment, apres plusieurs semaines d'exposition a I'air libre. » Chauffee au rouge vif, elle perd 2 1 ,5o pour 100 d'eau, et ses proprietes hygroscopiques ont alors completement disparu. Jnalcime de Vile de Chjprc. » Formule: 3Na-h 3*Al 4- 8814- 6H. » L'analcime ne perd pas d'eau lorsqu'on la place dans I'air sec : elle n'en absorbe pas non plus dans I'air humide. » Une temperature de 4- 200 degres ne lui fait perdre qu'une tres-minime partie de son poids. » A 4- 3 10 degres, elle perd 7 pour 100 d'eau, qu'elle ne reprend pa* lorsqu'on I'expose a lair libre. ( 979 ) » L'absence de proprietes hygroscopiques dans cette zeolite pent s ex- pliqiier par la faible proportion d'eau qu'elle renferme et qui lui est iinie sans doute par une forte affinite. Levyne d'Islande. » Formule : Ca + Al + 281 -f- 5H. » La levyne perd, dans Tair sec, 6,^0 pour 100 d'eau, quelle reprend rapidement a I'air libre. Elle absorbe dans I'air sature d'humidite dc no- tables proportions d'eau, qu'elle perd ensuite spoutanement lorstjuon lex- pose a I'air libre. » Elle commence a perdre de I'eau quand on I'expose a une tempi ratine iin pen inferieure 3-4-70 degres; on peutla chauffer jusqu'a 4- 9.23 dei^ivs et lui enlever 12 a i3 pour 100 d'eau sans lui faire perdre sa proprietc li\- groscopique. » Chauffe au rouge blanc, ce mineral perd en tout 21 pour lood eau et fond en un verre bulbeux. » Les resultats que je viens d'exposer montrent que : » I^ Les mineraux de la famille des zeolites, a I'exception dune seule espece (I'analcime), ont la propriete de perdre des quantites conside- rables et quelquefois la totalite de leur eau de combinaison, soit lorsqu'on les place dans une atmosphere completement dessechee, soit lorsqu'on les expose a des degres de temperature compris entre + 4o degres centigradcs et le rouge naissant; » 2°. Apres avoir subi celte deshydratation partielle, les zeolites peuvent reprendre, par la simple exposition a I'air libre, la totalite de I'eau qu elles avaient perdue ; » 3". La temperature a laquelle I'eau se degage varie et ne doit pas de- passer certaines limites, selon chaque espece, pour que la propriete hygro- scopique du mineral se maintienne sans alteration ; » 4*^. La facilite avec laquelle la deshydratation s'effectue est iiabitueile- nient en raison directe du nombre d'equivalents d'eau contenus d;ins le mineral. » Ces resultats me paraissent aussi confirmer I'opinion que les /.eohl. >. ^^ien qu'elles se trouvent communement engagees dans les soulfluies. !es cavites ou les filons de certaines roches considerees comme ttaut d onguie volcanique ou plutonique, ontete formees par voie de dissolution iqueiise, «t lion par voie de fusion ignee a la 1 » Coiiime complement de ce travail, je me propose de rechercher si deshydratation des mineraux pent s'effectuer dans des proportions c( stantes et qui correspondent a des degres de temperature determines. » 3IEMOIRES PRESENTES. CHIMIE AGRICOE. — Note siir la matiere riche du Jumier de feme ; par M. P. Thexard. (Commissaires, MM. Boussingault, Payen, Peligot.) « Dans mon dernier Memoire, j'ai annonce que certains elements de la terre, tels que Talumine, I'oxyde de fer et le carbonate de chaux, fixaieiit, en se combinant avec elle, la matiere riche du fumier fermente, pour fornifM des laques qui, en se decomposant a la longue, fournissaient aux plaiitts uiie partie importante des elements utiles a leur vegetation. " J'ajoutais que j'avais isole cette matiere, que son equivalent chimique etait tres-ebve, qu'elle etait susceptible d'un assez grand nombre de dedoti- blements. « J'ai dit, de plus, que j'avais retrouve cette matiere non-seulement daii> les terres fumees de longue main, mais meme dans celles qui ne I'ttaient jamais; qu'ainsi elle semblait se produire spontanement dans le sol, et que c'etait la lenteur ou la rapidite de sa reproduction, qui differenciait la qualite des terres, que c'etait elle, enfin, qui etait le principal et puissant mobile de ces terrains precieux, ou Ton emprunte toujours sans jamais rien leiu- rendre. » Aujourd'hui, plutot pour prendre date que pour exposer un trav.iil complet, je me propose de decrire le procede a I'aide duquel j'extrais crxw matiere et quelques-unes de ses principales proprietes. » Quand on lessive du fumier fermente, on obtient la dissolution bru; que tout le monde connait. Or, en majeure partie, cette matiere brunt < - une combinaison d'ammoniaque avec un acide azote particulier; si doin r apres avoir filtre la dissolution, on la traite par un acide puissant, tel qnf I'acide chlorhydjique, on isole I'acide organique, et, comme il est d ail- leurs insoluble dans Teau, il se precipile immediatement. Dans cet etat n est gelatineux et occupe un grand volume; il serait done d'un lavage dil- iicile, si par I'ebullition il ne se coagulait et ne prenait une certaine con- » Cependaiit, apres line premiere precipitation, il est encore tres-impur. Si done on vent I'obtenir pur, il faut jiisqu'a dix fois le redissoudre dans rammoniaque, le precipiter par un acide, le laver rapidement a Teaii bouil- lante, et enfin le dessecher rapidement sous la machine pneuniatique. „ Dans cette serie d'operations, on remarque que les eaux df dccaiilation ou de. lavage, qui sont d'abord colorees, se decolorent succcssivcnuMir. qn'a la fin elles n'ont plus la moindre teinte, et que I'acide (jui primitivc- nient ne contenait que 3,5 pour loo d'azote, et laissait a la comhiistion plii- sieurs centiemes de cendrcs, renferme a la fin 5,5 pour ion iVi\/.o\v. c! in- (lonne plus que i a i milliemes de cendres. » Les resultats sont d'ailleurs les memes, que Ton opere avec dc la po- tasse etendue en remplacement de I'ammoniaque : ce qui ne peniuM pas de [)enser que le gain d'azote provient d'un emprunl fait a l'annuoiiia(pi<' par suite d'un mauvais lavage. » Mais deja Ton pent conclure qu'il y a dans le fumier .m moiiis deux acides : I'un soluble dans I'eau et pen ou point azote; I'autre insoluble et tres-azote. G'est sur ce dernier qu'ont plus particulierement porte jusqu'ici rnes investigations, et quoiqu'il possede une grande partie des proprietes de I'acide proteique, d'ailleurs assez mal connu, qu'on me permette pour le moment, et pour faciliter le discours, de I'appeler acide fumique. r> L'acide fumique, lorsqu'il est sec et en morceaux, ressemble, a s'y trom- per, a dubeau charbon de terre : comme lui il est amorphe, noir eta cassure brillante, il en a la densile et la durete ; de plus, si on le calcine dans un nioufle, ildonneen briilant une abondante flammetres-eclairante, et laisse un residu charbonneux, comparable a du coke : il faut vraiment qu'il con- tienne del'azoteen quantite relativement considerable et qu'il soitun acide, pour qu'on puisse le distinguer. « II est d'ailleurs tout a fait insoluble dans I'eau ; Terlier et I'alcool en dissolvent k peine quelques traces : sauf la potasse, la soudoetTammoniaque, toutes les autres bases forment avec lui des sels insolubles, qui affectent sa couleur. » A I'analyse il m'a donne : charbon 60, 5; hydrogene 5,i ; azote 5,5; '>xygene et soufre par difference 29. » Ce qui,enadmettantrazote pour i , donne en equivalents C'^H'^AzO". Mais je ne puis garantir Texactitude de cette formule ; il in aurait fallu analyser un sel, et jusqu'ici j'ai toujours trouve des quantites de bases C. R. 1857, 1" Semcslre. ( T. XLIV, N^ 19.) ' ^^ ( 98-^ ) telJemenl variables et en surcharge, qu'il ne m'est pas encore permis de con- clure avec certitude. Cela tient sans doute a la difficulte et a la longueur des lavages, pendant lesquels I'acides'altere au contact de I'air etdel'humidite. .. Le fumate d'ammoniaque neatre forme directement des laques avecl'a- lumine et Toxyde de fer, ce qui Concorde avec ce que j'ai annonce sur la fixation des fumiers. » A froid, le carbonate de chaux n'a aucune action sur lui; mais a la longue,en laissant evaporer ou bien en faisant bouillir la dissolution, le fu- mate d'ammoniaque se decompose en fumate de chaux, qui reste, et en car- bonate d'ammoniaque, qui se volatilise, et la liqueur se decolore. « Le bicarbonate de chaux, meme en presence d'un grand exces d'acide carbonique, precipite instantanement le fumate d'ammoniaque el il y a im echange des bases et des acides. II en est necessairement de meme de tous les sels de chaux solubles. )) Quant aux sels neutres d'alumine, si le fumate d'ammoniaque est avec exces de base, ils ne precipitentpas d'abord ; mais il suffit de quelques gouttes de sel marin pour determiner instantanement la precipitation. » II en est de meme d'une dissolution acide de phosphate d'alumine : quand on voit ce corps, si insoluble en presence des alcalis» resteren disso- lution dans le fumate basique d'ammoniaque, n'y at-il pas lieu d'en tirer quelque induction pour expliquer le passage de I'acide phosphorique dans la vegetation? » Enfin Taction de I'eau et de I'air reunis, surtout en presence de I'ar- gile, qui par elle-meme ne reagit pas, altere rapidement le fumate neutre d'ammoniaque; il devient promptement tres-acide au papier, il nait a la surface de la hqueur des champignons, et si on cherche ensuite a en ex- traire I'acide fnmique, on s'apercoit bien vite qu'il s'est forme un acide so- luble et colore qui n'existait pas auparavant. » Serait-ce I'acide de ces terres non tourbeuses et ou poussent cependaiit desjoncs, des laiches et autres plantes aquatiq ties? Nous avonstrouve dans ce genre de terrains de fortes proportions d'un acide du meme genre!. « Telles sunt en resume les principales proprietes de I'acide fnmique; cependant il est encore d'autres modifications qui semblent en deriver, mais comme elles sont mokis bien indiquees que les precedentes, je prefere les passer sous silence; toutefois il est facile de voir que la separation de tons ces corps amorphes, qui se condensent et se retiennent les uns les autres, comme le charbon condense et retient une multitude de matieres, offreles plus grandes difficultes. Aussi, pour suivre plus facilement ces transforina- ( 983 ) tions, j'ai peiise a etudier les combinaisoiis que I'acide fumiqiiepouvait for- mer par voie de substitution, soit avec le chlore, soil avec I'acide hypo- azotique. » J'ai espere qu'en marchant ainsi dans plusieurs voies paralleles, ceque je ne ponrrais pas saisir dans I'une, je le verrais dans Tautre, el que j'ol)- tiendrais ainsi des donnees propres a elucider le point dc pliysi()l()<;ie ;)^i'i- coie, qui domine toute la question. Void ce que j'ai pu reconnaltie. w Si on traite par le chlore de I'acide fumique recemment jnet ipile ct en suspension dansl'eau, de brun tres-fonce, il devient jaune-orange. i.a nou- velle matiere, lavee et sechee, est de I'acide funjiqi*e trichlore. C'est en aua- lysant cette substance et en en dosant le chlore, que j'ai recoiniu du souhe dans I'acide fumique. Est-ce une impurete? est-ce un corps special et nou- veau, que je n'ai pu degagerPce soufre fait-il partie constituante de I'acide fumique lui-meme? Toutes ces hypotheses sont possibles; car, d'une part, I'analyse directe du soufre n'en a revele que des traces, et d'une autre part, comme a la distillation I'acide fumique trichlore doune une essence tout it fait analogue par I'odeur et la saveur a I'essence d'ail, que I'analyse a ete faite dans des conditions oil cette essence pouvait se volatiliser, il n'y aurait rien d'etonnant que le soufre eut ainsi echappe. C'est done un point a eclaircir. Gependant, a une chaleur de lOo degres, I'acide fumique laisse degager de I'acide chlorhydrique, et si, au lieu de le chauffer a sec, on le fait bouillir dans de I'eau, il reste en dissolution dans cette eau une matiere noire et acide par elle-meme et non par I'acide chlorhydrique qu'elle con- tient, qui y est tres-soluhle, tandis qu au fond de la capsule on trouve une matiere tres-insoluble, d'un brun chocolat assez clair, qui, vue au micro- scope, est amorphe, mais grenue comme du sable tres-fin. » Cette matiere, qui contient 3, r pour loo d'azote et 12 pour 100 de chlore au lieu de i3 que renfermait I'acide trichlore qui lui avait donne naissance, n'a pas accuse trace de soufre. Elle se dissout d'ailkurs dans les alcahs, ou elle eprouve encore un dedoublement, car, quand on vent la re- generer, on obtient deux corps essentiellement differenls d'aspect et doni I'un d'ailleurs est tres-soluble. Quant a I'acide nitrique, les reactions qu'il minimum se decomposera en m H- i equations de la forme » En mettant pour Y son expression (i) et en appliquant les the remes : lorsque n' differe de n los equations (2) se resolvent par le fait meme de I'integration en (3) A, = ^^i^XT ^^"^'^' » Cela pose, on sait qu'.une fonction de x quelconque j =.Jx smm a la restriction de ne varier que par degres infiniment petits de j: = - a X = 4- I est representee dans toutes ses valeurs entre ces limites d parlaserie y'^AnX^, dans laquelle les valeurs de A„ sont de precisement pir I'expression (3). Nous pouvons done enoncer la pro- prietc suivante : que la somme des m + i premiers termes du developpe- ment de j en une serie dont le terme general est A„X„ est parmi toutes les fonctions Y rationnelles et entieres de x de degre m celle qui satisfait a la condition de rendre un minimum la valeur moyenne de I'erreur 7 - \ prise depuis :r= — i jusqu'a ^ = + i. 1 > 1 » Cette propriete se retrouve dans les m + i premiers termes ce 2°. Chez le plus grand nombre des animaux, ces niouveuu'Uts, loin d'etre bornes a la region qui a recu I'excitation, peuvent se pr()j);ig('r el se propagent certainement si Texcitation est intense dans toutes les parties du corps. Ainsi, en excitant les branches perforantes des nerfs iutercostaux, on fait contracter non-seulement le pannicule charnu, mais encore les muse les (le I epine, du cou, des quatre membres, le diaphragme; tout le corps hondit en un mot, mais generalement les contractions sont plus fortes du cote ex- cite. D'ou Ton voit que les excitations, en arrivant sur la moelle, s'irradieiU vers les deux extremites de I'organe, et se reflechissent sur toutes les raciues motrices, de maniere a produire des mouvements generaux qu'on pourrait parfaitement confondre avec les mouvements volontaires qui s'observent dans certaines conditions sur des animaux d'experience. » 3**. Les mouvements reflexes ii'ont qu'uue duree instantanee et ne se repetent point spontanement, caractere tres-fidele qui ne permet pas de les confondre avec les contractions volontaires, car celles-ci peuvent se pro- longer quelques instants et se repeter coup sur coup. » 4". Un autre caractere propre aux phenomenes reflexes est indique par I'experience suivante. Avant toute mutilation, c'est-a-dire quand il est parfaitement apte a sentir, un animal peut supporter des excitations, meme energiques, sans executer le plus leger mouvemcut, sans nianifester le iiioindre signe de douleur. Apres la section de la nioelie, I'excitation la plus insignifiante, surtout quand elle porte sur les pattes de derriere, lait "aitre a tout coup des mouvements tres-etendus. Cette apparente hyper- excitabilite, malgre sa singularite, peut s'expliquer fort simplement. D^ns le premier cas, I'excitation, en se transformant en sensation, est absorbee <'ans I'activite propre des hemispheres, et ne peut plus etre reflecliie auto- '"^tiquement sur les nerfs moteurs: aussi I'anima! ne reagissant pouit coiitiv ^lle en essayant de s'y soustraire ce qu'il reste libre de faire on de ne }) i> lairesuivant sa volonte), on ne voit apparaitre aucuu mouvenient. Dans le second, I'excitation, ne pouvant arriver jusqu'a lencephale, se relleclut tor- ^ment sur uu nombre plus ou moins considerable de muscles rpn entrer*? '»nsi en contraction d'une maniere fatalement necessane. " Apres cette premiere etude, j'ai cherche la part prise pai les dive»-!. cordons de la moelle a I'exercice des phenomenes reflexes, toiijours en ex- perimentant sur des animaux dont I'axe encephalo-medullaire etait coupe au niveau de rarticulation atloido-occipitale, et je me suis assure : i« que rexcitation des cordons posterieurs produit des effets tout a fait analogues a ceux qui sont determines par I'excitation des nerfs centripetes ou de leurs extremites peripheriques ; i"* que les autres parties de la moelle sont, an contraire, depourvues de toute excitabilite, les animaux restant tout a fait immobiles pendant la piqure des cordons antero-lateraux et de la substance grise (i); 3^^ que cette derniere substance represente la voie par laquelle les excitations s'irradient dans toute la longueur de la moelle avant leur re- flexion, I'irradiation n'ayant plus lieu apres I'interruption de la continuite de la substance grise, tandis qu elle est encore possible apres la section de tons les faisceaux blancs de I'axe medullaire. » Ayant ainsi constate tons ces faits preliminaires relatifs a la physiologie de la moelle consideree isolee de I'encephale, je pus aborderen toute con- fiance I'etude des rapports fonctionnels que cette tige entretient avec le cer- veau, particulierement en ce qui regarde les phenomenes de sensibilite. Voici les conclusions que j'ai tirees de cette nouvelle serie d'experiences : >i 1°. Dans les animaux mammiferes, la section des cordons posterieurs n'empeche pas la conduction des impressions sensitives. Mais il y a des raisons pour penser qu'il n'en serait pas absolument de meme chez rhomme, ou les cordons posterieurs constituent, surtout dans la region cervicale, la masse principale de I'axe medullaire, tandis que chez les animaux ces cor- dons &ont fort petits relativement au volume des autres faisceaux. » 2°. Cette transmission n'est pas non plus empechee par la destruction de la substance grise dans un point limite de la moelle. » 3". On doit done reconnaitre qu'elle s'effectue par les cordons antero- lateranx. Mais par quelle partie de ces faisceaux? Je le dirai plus tard. » 4*^. TjCs impressions sensitives, pour gagner I'encephale, suiveiit, dans la moelle, le cote par lequel elles sont arrivees. Aussi la section d'une moi- tie laterale de I'axe medullaire, loin d'augmenter la sensibilite dans le cote correspondant du corps', la fait entierement disparaitre. Mais I'exageration apparente de I'excitabilite reflexe, qui se manifeste alors constamnient, et souvent avec des proportions extraordinaires, pent etre prise pour de 1 hy- (0 PeiU-eire faudrait-il rechercher si ce resultat negatif ne tient pas au pen d'inlensite iiee avec une fine aiguille, pour peresthesie, confusion qui devient encore bien plus facile a commettre quand il se manifeste des symptomes de sensibility recurrente, provoques par les contractions involontaires que I'excitation du cote paralyse fait naitre dans les muscles du cote non paralyse. » 5°. Toutes les blessures legeres de la moelle, surtout quand elles n'in- teressent pas les cordons lateraux, deter ininent de I'hy peresthesie reelle, non-seulement au dela du point lese, mais souvent aussi en de^a; I'ouver- ture seule du canal rachidien suffit pour amener ce resultat, qui s'explique naturellement par I'etat d'irritation des fibres chargees de conduirc les im- pressions sensitives. » 6**. Les cordons posterieursnesemblent pas sensibles. Pour determiner de la douleur en piquant la substance propre de la moelle, il faut que I'ex- citation porte sur les cordons lateraux, k proximity de la ligne d'emergencc des racines sensitives. Quand on pique dans I'intervalle des deux sillons collateraux posterieurs, on ne provoque que des mouvements reflexes, et parfois aussi des phenomenes de sensibilite recurrente, sur la nature des- quels il est parfaitement possible de se meprendre, parce qu'on pent les considerer comme des signes de douleur causee directement par Texcitation. M 7°. En tenant cornpte de ce dernier fait et de ceux qui precedent, on arrive a conclure que les faisceaux posterieurs et la substance grise con- stituent, dans la moelle, un systeme independant prepose a I'exercice des phenomenes reflexes : les cordons posterieurs, comme prolongements des fibres centripetes chargees d'apporter a la substance grise les excitations qui doivent etre reflechies ; la substance grise, comme foyer d'irradiation de ces memes excitations. » On pent voir, d'apres ces experiences, que si M. Brown-Sequard est dans le vrai en niant, chez les animaux, la participation des cordons poste- rieurs de la moelle a la transmission des impressions sensitives, il ne Test plus quand il attribue ce role a la substance grise centrale; qu'il a eu tort d'admettre que cette conduction se fait par effet croise; qu'il a confondu, dans le cas de section d'une moitie laterale de la moelle, I'abolition com- plete de la sensibilite avec I'exageration de cette propri^te; enfin qu'il s'est ineme mepris sur la portee des phenomenes d'hy peresthesie provoques par la section des cordons posterieurs. » ( 990 ) ANATOMIE PATFJOLOGIQUE. -— Recfierches sur la degenerescence cjraisseuse; par M. le D" L. Maxdl. (Extrait par I'auteur.) (Coiiimissaires, MM. Serres, Flom-ens, de Quatrefages.) , « Nous entenclons sous le nom de degenerescence graisseuse I'apparitioii de gouttelettes de graisse dans ies elements qui, a leur etat normal, en sont prives. L'examen des faits nombreux que fournissent Ies experiences des auteurs (J. Guerin, Wagner, etc.) et Ies notres nousadonne ce resnltat que la degenerescence ne s'opere que dans Ies tissus soustraits a Tinfluence de la nutrition. La degenerescence graisseuse pent s'operer dans Ies fibres et dans Ies cellules. « Parmi Ies fibres, nous connaissons des exemples dans la fibre muscii- laire et dans Ies nerfs. Pour Ies muscles, outre l'examen de quelques cas d'atrophie nmsculaire progressive termines par la transformation graisseuse, j'ai fait I'experience suivante, avec le concours obligeant deM. le professeur Goubaux, d'Alfort. IJne portion,* longue de 2 a 3 centimetres, fut extirpee le ID mai i853 sur le recurrent gauche d'un cbien. Le i5 fevrier i854, pH'' consequent neuf mois apres I'operation, j'ai trouve, a Pautopsie de ranmial tue, tons Ies muscles intrinseques du larynx, du cote gauche, atrophies, pales, et presentant Ies premiers degres de la degenerescence graisseuse. . Toutes Ies fois que j'ai opere la section d'un uerf, j'ai trouve la porlion peripherique, qui ne se trouve plus en rApport avec Ies centres iierveux, subissant dans ses fibres la degenerescence graisseuse. On voit le contenu de la fibre- de\enir trouble, se* separer en grumeaux, puis se transformer en gouttelettes de graisse transparente et manquer entierement, par places, dans la gaine de la fibre elementaire, comme la fibre musculaire dispar;-' dansle sarcoleme. Des resultats identiques furent obtenus, lorsq peripherique d'un nerf fut expose a nne lesion mecanique ou a J d'un agent chimique (potasse). » La degenerescence graisseuse des vaisseaux capillaires est caiacteiise par I'accumulation de molecules graisseuses entre Ies fibres des parois. » Dans Ies cellules norniales ou pathologiques, la degenerescence grais- seuse est un pheuomene frequent. On voit apparailre des molecules grais- seuses, qui pen a pen s'accumulent et finissent par cacher entierement le noyau. Puis celui-ci disparait, puis la membrane cellulaire elle-menie; jes molecules graisseuses restent pendant quelque temps encore accolees Ies unes aux autres; enfin elles se desagregent. Cette composition est tres-e^i' bout nfluencp (99' ) dente dans les cellules epitheliales des miiqueiises, des reins (maladie.de Bright), dans les cellules cartilagineuses pendant le travail de I'ossification, et surtout dans certaines formations, connues d'abord sous le nom de corpuscuies inflammatoires , puis sous celui Aq corps oii corpusculcs (jrwiuteu.i ou rellules (jranuleuses . On trouve aussi des exemples frequents de desj;ene- rescence graisseuse dans les cellules du cancer, dans celles du pus et surtoijt dans la matiere tuberculeuse. » ANATOMlE. — Recherches sur le deoeloppement des elements neri'eux; par M. le D' L. Mandl. (Exlrait par I'auteur.) Commissaires, MM. Serres, Flourens, de Quatrefages.) " i. Les fd^res nerveuses se developpent d'apres le type des Jissus fibril- laires; lef corpuscuies (cellules) gangiionnaires d'apres celui des cellules. ' 11. Les corpuscuies des ganglions (grand symphatique) sonr pales che/ riiomme dans la jeunesse ; ils deviennent d'une couleur foncee dans la vioillesse, par le depot de granules d'une matiere colorante rouge-brunatre. » in. La portion centrale du systeme nerveux se compose d'elements qui sont embryonnaires, compares a ceux des parties peripheriqu£s. » IV. En effet, la substance grise du cerveau renferme, dans une sub- stance fondamentale amorphe, des corpuscuies qui presentent tons les ca- racteres des noyaux'des corpuscuies gangliotmaires. On en trouve de toutes les dimensions, depuis o"°^,oo5 jusqu'a o"'",oio et meme o""°,oi5. Les plus petits sont depourvus de nucleoles ; les grands en possedeut nu ou deux . Parmi ces derniers, on en trouve qui sont entoures d'une por-tion de sub- stance fondamentale, amorphe, consolidee : cependant, privrs d'une mem- brane d'enveloppe, ils ne constituent pas des cellules ganghonnaires pdj- Jaites, mais bien des elements analogues en voie de developpcment. » V. Ainsi done la substance grise du cerveau et de la nioelle (jMUien^ nous represente, dans sa majeure partie, des elements embryounanes, qut- nous reconnaissons tels, si nous les comparous a ceux de la portion gi jsr peripherique du systeme nerveux, c'est-a-dire aux ganglions. Nous dison^ la majeure partie seulement, car d existe des endroits ou les corpuscuies ganglion naires sont de veritables cellules pourvues de prolongements. Mais, partout ailleurs, les elements persistent pendant toute la vie a un degrc ; I'odein- fetuh d'exposition a I'air et quelques pelletages, les grains n'en conservenl nUis aucune trace. " Les produits de la mouture et de la panitication n'offrent i ien cpn {)er- iiiette de saisir que le ble a ete soumis a un Iraitenient. •> Enfin les animaux mangent I'orge, meme sortant du silo ou il a vtt traite, et encore fetide; ils la mangent de maniere a I'aire croire que Lodeur If la saveur qu'elle conserve sont loin de les repousser; rien n'a pennis de croire qu'Us en eprouvent ancun effet physiologique. D'ailleurs, sur ce d< r- nier point, relatif aux inquietudes que Ton pourrait concevoir pour la saute des hommes et des animaux, j'ai %it beaucoup d'experiences qui m out conduit a reconnaitre que le sulfure de carbone ne possede pas d' utiou physiologique survivant a son influence anesthesique. J'ai pu operer sui moi-meme, apres avoir experimente suffisanmient sur des annnaux. L( sulfare de carbone est un anesthesique energique, mais sans aueyn effei '<>>^ique consecutif. » Mou Memoire se termuie par i'expose tres-defaille dun fait <|ui ,t '•-ippe la Commission d'Alger d'une maniere toute particuliere. Des l)ies fraites par le sulfure de carbone et par le chloroforme ayant etc retniis en couches, n'ont plus nionfre aucune tendance a s'echauffer, tandis (pK i« menie grain non traite n'a pas cesse de s'echauffer ave( unt; euergie i.ll, , ' ' les couches s'elevaient jusqu^i 4o degres et au-dessus, malgre des pei-- i,'es repetes jusqu'a deux fois par jour. Mais avant que d allribuer un i aussi digne d'attention a I'influence des anesthesiques, et malgre les Jtivement a Taction de ces su})stauces er (996) d'atitres sur les ferments, il me parait prudent d'attendre que d'autres ex- periences prononcent. Les miennes ne me semblent pas encore suffisanles. » M. LE Contre-Amiral Mathieu, directeur general du Depot des Cartes et Plans de la Marine, adresse, pour la Bibliotheque de llnstitut, un Rapport contenant une serie complete d'observations meteorologiques recueillies en 1 856 par le capitaine Robinson, commandant un bateau-phare a I'entree du Yang-Tse-Kiang. GEOLOGIE ET MiNERALOGiE. — Extraits de deux Lettres en date du i5 avril, adressees de Montreal a MM. Dufrenoy et Elie de Beaumont; par M. Sterry Hux\t. « IS OS travaux geologiques marchent a grands pas depuis notre relour de France, et notre etat-major a ete considerablement augmente. Sir William Logan s'est occupe specialement a suivre les details de la stratification des teVrains laurentiens ; et, malgre des difficultes tres-grandes causees par sa condition tourmentee etl'etat inculte du terrain, il a eu beaucoup de succes. » Pour ma part, je me suis livre a I'etude des roches melamorphiques, et surtout a la question de I'origine des serpentines, des talcs, des euphotides et des amphibolites. Je crois meme etre arrive a une explication tres-satis- faisante, en constatant I'existence, dans les terrains non metamorphises, des depots dedolomie, de fer carbonate et de carbonate de magnesie, et en faisant voir qu'a une temperature peu elevee, une dissolution faible d'un carbonate ou d'un silicate alcalin quelconque fait entrer en combinaison la silice (meme a I'etat de quartz) avec^a chaux, la magnesie et le protoxyde de fer des carbonates de ces bases, tout en expulsant I'acide carbonique. Cette maniere d'expliquer le metamorpbisme des roches sedimentaires est appuyee par un grand nombre de faits et d'experiences remarquables, que j'espere avoir I'honneur de vons exposer plus tard. J'ai deja envoye aM. de Senarmont une Notice de quelques-uns de mes resultats, en le priant d en faire part a I'Academie. » J'ai remarque un par^lelisme tres-curieux entre les roches metamor- phiques du terrain silurien et cellesdu terrain laurentien. Chaque formation, dolomie, steatite, chlorite, serpentine, euphotide, diallage, fer oxydule et grenat, se trouve repetee dans les deux series, mais avec des differences qui servent a jeter un grand jour sur I'origine de ces formations, et font voir a quel point les memes circonstances se sont reproduites dans des epoqnes tres-eloignees Tune de I'aulre. ( 997 ) )) J'ai aiissi fait ane serie d'analyses des differentes pliotiolites on irapfjs blancs, comme on les a nommes ici. Ces roches forment des filons qui coii- pent a la fois les schistes siliiriens et les dolerites et melaphyres de I'ile dc Montreal, et elles offrent des caracteres tres-varies. Les unes se composent d un feldspath blanc et compacte comme de la porcelaine, tout le fer et le manganese qu'elles contiennent etant a I'etat de sulfure, et ces sulfnres me- talliques avec qnelques centiemes de carbonate de chaiix, probablement epigeniqiie, sont les seules matieres etrangeres avec le feldspath, qui d'ailleiirs ne contient qu'une trace de chaiix, mais 12 pour 100 d'alcalis(la potasse predominant 1 et environ 60 pour 100 de silice ; on le dirait un orlhite melange d'un silicate d'alumine (kaolin). >> Une autre de ces roches se compose d'un orthite lamelleux renter- niant de beaux cristaux d'orthite blanc ; elle contient du fer a I'etat d'oxvde, ainsi que la troisieme variete, qui donne une gelee avec les acides, etconsiste de 55 a 60 pour 100 d'un feldspath semblable a celui de la pre- miere variete, melange intimement avec une zeolite, qui n'est autre chosr que la natrolite. La potasse et la soude se trouvent dans la roche en quan- tites a peu pres egales, mais la potasse forme le feldspath, et la soude l;i zeolite. » Je crois que cette derniere phonolite a ete injectee a I'etat de fusion aqueuse, et par I'analogie qu'offrent son gisement et ses effets sur les roches sedimentaires avec nos phonolites feldspathiques, je suis porte a croire qu<' ces dernieres out ete formees de la meme maniere, et ne doivent leur caractere anhydre qu'a des differences de composition qui ont eu pour pffet la formation de feldspath au lieu de zeolite. En un mot, je veux dire que je crois a I'injection a I'etat de fusion aqueuse de toutes les phonolites dont je viens de parler. » GEOLOGiE. — Recherches experimentales sur le striatje des roches du an ph^nom^ne erratique, et sur les decompositions chimiques produites dans Irs fictions mecaniques ,• par M. Daubree. - Hvs-bornes : ih ne peuvenl done muter les plienonienes geologiques 'I" '11 les rappelant a I'echelle de nos nioyens d'experience. Quoique lex- perimentation tienne jusqu'a present Ires-peu de place dans les lecherehes de la geologic, on pent neanmoins aborder ainsi beaucoup de questions, «• Semesm (998) siiioii pour les resoudre completernent, du inoins pour les eclairer et en- preparer la solution. » Je me suis propose ce but dans la phipart de mes travaux geologiques; apres avoir, en effet, cherche dans I'etude des fliits generaux tous les moyeiis d'arriver a quelques idees preconcucs snr les causes des phenomenes, je me suis applique a soumettre plus tard ces vues speciilatives an controle de I'experience. » Dans des recherches depuis longtemps entreprises, j'ai cherche a imi- ter artificiellement les surfaces polies et striees qui sont une consequence du phenomene erratique; j'examine les materiaux qui resultent de I'opera- tion mecanique qui a produit le phenomene et les alterations chimiques qui en sont la consequence. j> On sait que des etendues considerables de la surface du globe, telles que la Scandinavie et I'Amerique boreale, doivent les derniers traits de leur modele a des frottements energiques dont les traces sont demeurees gravees en caracteres ineffacables a la surface du sol. Des sillons et des stries cou- vrent toutes les roches qui out ete assez dures pour les recevoir et assez resistantes pour les conserver; ils presentent souvent uu parallelisme re- marqualjle sur de grandes surfaces. La configuration des proemineuces de toute dimension et la dispersion des blocs erratiques sont d'ailleurs en relation evidente avec la cause qui a trace les sillons. » Quoique I'epoque du phenomene erratique soit bien recente, et malgre des observations nombreuses depuis Saussure, Pallas et Leopold de Buch, son origine n'est pas encore eclaircie. Des courants boueux charges de pierres, des glaciers ou des masses de glace animes^ d'un mouvement rapide, tels sont les agents raoteurs auxquels les geologues ont attribue le transport des materiaux solides qui ont laboure les roches et les ont couvertes de traits de burin. » Pour imiter autant que possible les conditions de la nature, j'ai tait hotter du sable, des galets et des fragments anguleux de roche sur une autre roche. Ces materiaux etaient presses par des blocs de bois ou de glace (eau congelee), et pouvaient marcher a des vitesses et sous des pressioDS varices. Les appareils divers dont je me suis servi pour varier et controlei les resultats seront decrits dans mon Memoire. La masse a hotter etait gi"!- nitique, comme les roches les plus dures; les fragments frotteurs efaicn quartzeux ou feldspathiques. J) Je suis ainsi arrive a reproduire, jusque dans leurs moindrcs particu . rites, les surfaces cannelees et striees par le phenomene erratique. H » *^^ ( 999 ) d'ailleiirs pas besoin pour cela de recoiirir a des pressions ni a des vitesses considerables. » Ces deux elements, c'est-a-dirc la pression exercee sur les galets frot- teurs et la vitesse a imprimer a ces galets, pour qu'ils commencent a buriner des stries distiuctes, varient en sens inverse Fun de I'autre. Je I'ai reconnu en faisant varier les vitesses dans le rapport de i a i oooooo. Ainsi, par example, quand la vitesse est inferieure a i millimetre par seconde, la pression exercee sur le galet doit etre au moins de loo kilogrammes, tatidis qn'avec une vitesse de 4o millimetres, c'est-a-dire 4oo fois plus grande, le meme galet n'a plus besoin pour strier que d'une pression de 5 kilo- grammes. » Non-seulement des materiaux de meme durete mordent ainsi parfaite- nient I'un sur I'autre, mais une roche relativement molle pent strier une roche dure si elle est animee d'une vitesse suffisante. Du calcaire lithogra- phique, doue d'une vitesse de 4o centimetres par seconde, et presse seule- nient a raison de 35 kilogrammes par millimetre carre, strie tres-nettement le granite. » Si les galets, au lieu d'etre presses au moyen d'un corps solide, sont soiimis, sans intermediaire, a la pression d'une masse pateusejcommel'argile hnmide, I'effet est tout different de celui que nous venons de signaler. Au premier instant de contact, le galet pent encore entamer un commencement de strie, mais n'etant plus forcement maintenu contre I'obstacle a vaincre, il est, immediatement apres, refoule a distance dans I'interieur de la masse pateuse oii il reste noye et inactif. Je ne pretends nullement que dans des conditions autres que celles qui ont ete realisees ici, on ne produise pas de stries; je ne voudrais pas aller au dela des resultats de I'observation. » A chaque instant de leur mouvement, les fragments frotteurs subissent ^ux-memes des changements. On les voit s'user avec rapidite et souvent ^ecraser sur les angles, de telle sorte que, si I'appareil leur permet de toiirner sur eux-memes, d'anguleux qu'ils etaient d'abord, ils s'arrondis- ^*'nt bientot. II suffit souvent d'un parcours de quelques dizaines de metres pour qu'ils se transforment en veritables galets. » Par suite de cette modification incessante de forme, rentaille que le f»'agment de roche sculpte sur la plaque change elle-meme conlinuellcinenl ''e caractere. Avant d'etre emousse, le galet trace une strie, tandis qu'a])n's ^etre aplati ou s'etre faiblemeut deplace, il creuse un sillon. » Independamment du striage des roches, j'ai obtenu, dans ces experien- ces, les produits de leur desagregation mutuelie; ces produits sont des ga- lets, du sable et du limon. Ces materiaux ont des caracteres speciaux. Ceiix qui se troiivent dans 1 ecorce terrestre ou qui se forment chaque jour se presentent quelquefois avec les memes caracteres, mais se presentent sou- vent aussi avec des caracteres differents qui attestent une autre origine. Ces premieres observations m'ont done amene a entreprendre des recher- ches sur les causes generates de la formation des galets, des sables et du li- mon dans le sein des eaux comme sous les glaciers. » Les resultats auxquels je suis arrive sont nombreux, mais n'embrassent pas encore le phenomene dans touteson etendue ; il serait done premature de les faire connaitre des a present. Je dirai seulement que le linioTi im- palpable qui se forme presque toutes les fois qu'une roche s'arrondit en galet ne possede plus la composition des materiaux qui ont servi a le pro- duire. A la suite de cette simple trituration, a la temperature ordinaire, et sans I'intervention d'autre agent, Teau decompose les feldspaths et divers silicates en leur enlevant des elements solubles et en sefixant dans la com- position des residus. On arrive ainsi a former, par une voie mecanique, des materiaux de composition variable, qui appartiennent a cette classe nom- breuse que nous appelons les argiles. » CHIMIE. - Note sur le sulfide carhoneux ou sous-sulfure de carboneCS; par M. Ernest Baudrimont. (Presentee par M. Bussy,) « On sait qu'il existe un sulfure de carbone CS=^ correspondant a I'acide carbonique CO% mais on ne connaissait pas encore le sous-sulfure de car- bone CS, correspondant a I'oxyde de carbone CO. J'ai I'honneur d'annoncer aujourd'hui a I'Academie des Sciences la decouverte de ce compose, que j'etudie depuis plusieurs mois » Je me bornerai, pour prendre date, a indiquer brievement la jjrepa- ration, les proprietes et I'analyse de ce nouveau corps, me reservant de donner ulterieurement un travail complet sur ce sujet. ^) On obtient le sous-sulfure de carbone : » 1°. En decomposant la vapeur du sulfure de carbone ordinaire CS' par de I'eponge de platine ou par de la pierre ponce chauffees an rouge ; dans ces circonstances, CS^' se dedouble en un abondant depot de soufre qui obstrue bientot les conduits, et en un corps gazeux qui est le sous-sulfure CS: cette reaction, des plus nettes, explique suf6samment la formation du sulfide carboneux; » •i*'. On I'obtient egalement dans la preparation habituelle du sulbin- liquide CS^ et simultanement avec ce dernier: ( 100. ) » 3°. Par la decomposition des vapeurs de CS^ au rouge a I'aide du noir de fumee pur, du charbon de bois, et surtout du noir animal en fragments; .. If. Par la decomposition au rouge des vapeurs de CS^ par Thydrogene ; » 5°. Par la calcination du sulfured'antimoine avec un excesde charbon ; » 6°. Par la reaction au rouge de I'oxyde de carbone sur Thydrogene sulfure, CO-f-HS = HO + CS; » 7°. Par la reaction de I'acide sulfureux sur Thydrogene bicarbone an rouge ; » 8*^. Par celle de I'hydrogene bicarbone sur le clilorure do souire an rouge ; » 9*^. II s'en produit pendant la decomposition du sulfocyanogene a 1 aid(! de la chaleur, etc. » Le premier procede donne ce gaz assez pur; les aiitres methodes Jc donnent melange a de Thydrogene sulfure et a du gaz oxyde de carbone. On le purifie en lui faisant traverser rapidement des solutions d'acelate de plomb, de protochlorure de cuivre dissous dans ClH, puis, le dessechant, on le recueille sur le mercure. » II est gazeux, incolore, d'une odeur qui rappelle celle du sulfure de carbone ordinaire, mais non desagreable et fortement etheree. Respire en trop grande quantite, il parail etre puissamment anesthesique. II brule avec line belle flamme bleue en produisant de I'acide carbonique, de I'acide sul- fureux et un peu de soufre. Sa densite est un pen plus forte que celle de I'acide carbonique. II resiste au froid d'lui melange refrigerant de glace et de sel. L'eau en dissout a peu pres son volume, mais elle le decompose assez promptement en hydrogene sulfure et en oxyde de carbone, HO + CS = CO + HS. H nest guere plus soluble dans I'alcool ou Tether. Le protochlonire de tuivre dissous ne Tabsorbepas. L'acetate de plomb dissous n'est pas noirci P'i»' lui immediatement, mais apres plusieurs heures de contact la liqueur "oircit, et apres plusieurs jours le sel est transforme comj>letement en oxyde •'*' carbone et en sulfure de plomb. En contact avec les solutions ;tkaliiies •1^' potasse, sonde, etc., sa decomposition est rapide. Avec de Iran de ^ haux, par exemple, \\ reagit en donnant du sulfure de cakiuni «'f nti vo- '«me d'oxyde de carbone egal a celui du gaz employe. Cetle reaction re- '"arquable etablit nettement sa composition, Ca0 4-CS==CaS + CO. ( [002 ) II ne se produit pas de carbonate de chaux. A la temperature rouge, il est decompose faiblement : i° par I'eponge de platine; aP par la vapeur d'eau en HS et en CO; 3° plus facilement par I'hydrogene en HS et en un hydro- gene carbone; 4° entierement par le cuivre en charbon graphitoide et en sulfure de cuivre; 5^ enfm expose au soleil avec son volume de chlore, il y a reaction, condensation partielle et formation de produits que j'etudie en ce moment. n Analyse par I'oxygene dans I'eudiometre, il donne des volumes egaux decide carbonique et d'acide sulfureux, d'ou Ton deduit CS pour sa com- position. Du reste, cette composition est nettement etablie par Taction qu'exerce sur Ini I'eau de chaux qui, je le repete, produit du gaz CO, du sulfure de calcium et pas de carbonate de chaux. On y arrive encore a la meme conchision par la determination des quantites de carbone et de sul- fure de cuivre'qu'il fournit lorsqu'on le fait agir sur ce metal. » Je borne la Texpose de mes recherches, me proposant d'offrir bientot a I'Academie I'etude complete de ce corps interessant, dont je tenais a con- stater aujourd'hui I'existence. » Plusieurs chimistes ont tenle la decouverte de ce produit, et s'il a echappe jusqu'ici a leurs recherches, c'est sans doute en raison de sa reac- tion sur I'eau et sur les solutions alcahnes qui le transforment en oxyde de carbone et en sulfure d'hydrogene. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de la mannite et de la gly^cerine en un sKcre proprement dit ; par M. Berthelot. (Presente par M. Balard.) it Les analogies qui existent entre la fermentation alcoolique de la man- nite et de la glycerine et la fermentation alcoolique des sucres proprement dirs, font naitre tout d'abord I'opinion que ces deux fermentations ponr- raient bien n'etre pas reellement distuictes : si la mannite et la glycerine fournissent de I'alcool, c'est qu'elles ont peut-etre passe au prealable par I'etat de sucre. » Pour examiner cette ^question, j'ai entrepris des experiences tres-va- riees ; leurs resultats ont ete differents suivant les circonstances. Dans les conditions normales de la fermentation alcoolique de la mannite et de la iilycerine, je veux dire sous les influences simultanees du carbonate de t:inu\ v\ do la cast'ine, la transformation de la glycerine et de la mannite en ;?l(oo!. soit a /jo di'gres, soit meme a lo degres, s'opere d'une maniere di- » cii , sins qua aiicun moment de I'experience on pnisse saisir le moindre ( ioo3 ) indice de I'existence temporaire d'un sucre proprement dit. Mais la marche reguliere de ces experiences est subordonnee a la presence du carbonate de chaiix; s'il est supprime, tantot et en general, la fermentation ne se de- veloppe pas : la mannite et la glycerine demeurent inalterees ; tantot, et seulement dans des circonstances particulieres, on pent observer la forma- tion d'un Sucre proprement dit. Je vais exposer le resume de ces diverses observations. » La mannite et la glycerine dissoutes dans Teau out ete abandonnees a la temperature ordinaire au contact de tous les tissus et substances azotees de nature animale on analogues que j'ai pu me procurer. Dans plusieurs cas il s'est produit un sucre proprement dit, susceptible de reduire le rartrato cijpropotassique, etd'eprouver immediatement sous I'influence de la levure de biere la fermentation alcoolique. Les conditions de cette formation de sucre sont, les unes susceptibles d'etre definies avec quelque rigueur, ies autres exceptionnelles. » Ainsi j'ai observe cette formation avec I'aibumine, la caseine(i), la b- brine, la gelatine, les tissus cutane, renal, pancreatique, etc., mais toujours accidenteliement et sans reussir a fixer les conditions du phenome-ne. » Un seul tissu, celuidu testicule, a provoque dune maniere a pen pies regubere la transformation de la mannile et de la glycerine en sucre [)ropre- ment dit. Voici dans quelles circonstances. On prend des testicules d'bomme on d'animaux (coq, chien, cheval), on les coupe en petits morceaux et on les abandonne dans une solution formee de dix parties d'eau et d'une partie de mannite ou de glycerine; le poids du tissu animal (suppose sec) doit lepresenter -^ environ du poids de la mannite et de la glycerine. On opere (i) Voici quelques causes d'erreur contre lesquelles il est bon de se tenir en garde dans ces experiences : i" L'albumine et la caseine contiennent de petites quantites de sucre dontjl est necessaire de les debarrasser. t" La mannite du commerce, meme la plus belle, doit etre egalement purifiee, car elle conticnt i a 2 centiemes de sucre, Ce sucre vient de la manne, laquelle en renferme 10 a 1 5 centiemes. Presque tous les anal ystes ont signale la presence d'un Sucre dans la manne; je I'ai verifiee sur tous les echantillons que j'ai pu me procurer, et notanimentsur des produits aussi frais que possible et d'origine certaine, que M. Je baron Anca a bien voulu faire venir de Palerme a mon intention. La proportion de ce sucre preexistant dans la manne n'augmente pas sous I'influence du temps ou du sejour dans un lieu obscuret bumide. Independamment du sucre et de la mannite, la manne renferme prcs de moitie de son poids de substances a peu pres inconnues ; aussi I'emploi de la manne dans ces expe- riences ne saurait-il conduire a aucune conclusion. 3° La glycerine dite punfiri renferme un corps susceptible de reduire le tartrate de cuivre. Il est necess; soi-meme la glycerine brute. ( ioo4 ) dans luj flacoii ouvert, sous rinfliience de la lumiere diffuse et a une tem- perature qui doit rester comprise entre lo et 20 degres. Le tissu demeure en general sans se putrefier; s'il pourrit, I'experience est manquee. La for- mation des moisissures et particulierement dii Penicillium glaucum^ est ega- lement nuisible, quoique a un moindre degre. On essaye de temps en temps la liqueur ; au bout d'un intervalle qui varie entre trois mois et une seule semaine, on constate d'ordinaire 1 'apparition d'une substance apte a reduire le tartrate cupropotassique et a fermenter immediatement au contact de la levure de biere. A ce moment, on separe par decantation les fragments testiculaires et on les soumet a des lavages reiteres jusqu'a elimination tolale de la mannite ou de la glycerine ; dans cet etat, ils ont acquis la propriete de transformer ces deux substances en sucre veritable. Pour atteindre ce but, on reproduit avec les tissus prepares I'experience que je viens de de- crire; elle reussit en general et fournit presque toujours une certaine proportion de sucre. 11 suffit meme d'impregner le tissu avec une solution de mannite ou de glycerine pour observer au bout de quelques semaines une formation de sucre tres-abondante. » Quelques experiences realisees avec la dulcine ont donne lieu a des re- sultats semblables. .) Le sucre ainsi forme est analogue au glucose par la plupart de ses pro- prietes; il n'a pu etre obtenu sous forme cristallisee ; il est tres-soluble dans I'eau, dans Talcool aqucux et dans la glycerine, dont on ne pent guere le separer. G'est un corps assez hygrometrique, tres- alterable durant I'evapo- ration de ses dissolutions, susceptible de brunir sous I'influence des alcalis et de reduire le tartrate cupropotassique ; I'acetate de plomb ammoniacal ne le precipite pas en proportion sensible. x\u contact de la levure de biere, il fermente immediatement avec production d'alcool et d'acide carbonique. Il etait fort important de verifier si ce sucre possede le pouvoir rotatoire ; malheureusement, la facilite avec laquelle il se colore et s'altere durant la concentration de ses dissolutions m'a empeche d'etablir ce point avec une certitude complete. Une seule fois j'ai reussi a observer une deviation de la teinte de passage egale h — 5°, 5, sur une longueur de 200 millimetres, avec une liqueur renfermant environ un vingtieme de sucre; ce sucre serait done levogyre et distinct ilu iilucose et de la plupart des autres sucres par le sens dc son pouvoir rolatoire. J'espere etablir completement ce caractere essen- tiel par des observations ultrrieures. » Quelle est Voriguie de cette substance et quelle influence le tissu testi- culaire exerce-t-il sur sa formation.^ ( ,oo5 ) » Entre les nombreuses experiences que j'ai f;utes pour eclairer ce pointy je citerai Tune des plus decisives. » Le i8 decembre i856, on a pese si grainiiies de testicules frais de coq (representant a I'etat sec 0,280), 5 grammes de mannite et 5o grammes d'eau; on a introduit le tout dans im flacon communiquant avec I'atmo- sphere a travers 1111 tube rempli de coton carde ; le flacon a ete aban- donuedansun laboratoire mediocrement chauffe. Le i^avril 1857 on a mis fin a I'experience. La liqueur renfermait o^^sSo de sucrc propre- ineiit dit. Les fragments de testicule avaient conserve leur forme et leur aspect microscopique ; un examen tres-attentif y fit decouvrir quelques traces presque inappreciables de vegetaux. Laves et seches, la portion insoluble de ces fragments pesait o^%i3o. lis avaient done perdu oS%o5o. Cette perte est d'ailleurs plus apparente que reelle; car les testicules frais reuferment une certaine proportion de substances salines et autres solubles dans I'eau; de plus, une portion du tissu se desagrege et devient egalement soluble sans se changer en sucre ; tons ces produits sont eva- lues comme perte, bien qu'on les retrouve a i'etat soluble et en partie coagulable durant I'evaporation des liqueurs. Si Ton tient compte de ces diverses circonstances et de la proportion du sucre forme dans Tex- perience qui precede et dans diverses autres, sans parler des analogies de composition et de constitution qui existent entre les sucres, la mannite etla glycerine, on sera conduit a regarder le sucre produit dans les experiences precedentes comme resultant surtout, ou peut-etre meme exclusivement, de la transformation de la mannite et de la glycerine. J'ai pu d'ailleurs confirmer cette conclusion par d'autres experiences dans lesquelles le tissu testiculaire a produit, sans diminuer notablement, jusqu'a sept fois consecu- tives la transformation de la mannite en sucre. » Ces phenomenes tendent a assimiler I'influence du tissu testiculaire iiux actions de contact proprement dites que Ton a observees en chimie minerale; cette interpretation est confirmee par la permanence de la s{ruc- tuie microscopique du tissu testiculaire dans le cours des experiences. Mais ce sont la des probabilites plutot qu'une demonstration. En effet, les tissus animaux ne jouissent pas de cette invariabilite absolue de composition qui caracterise souvent les composes mineraux agissant par contact. En meme temps que le tissu agit, il s altere d'une rnaniere continue; il se decompose !us se putrefier, comme I'attestent les analyses suivantes. ... » Ainsi, Ton lie pent decider avec toute rigueur si le tissu opere par ction de contact en raison de sa structure organique ou de sa constitution C. R., .857, 1" Semestre. (T. XLIV, N« 19.) ' ^2 chimique, ou bien si le fait meme de sa decomposition exerce quelque in- fluence. Enfin, le contact de I'air, sans leqiiel ces experiences n'ont pii reussir, introduit line complication nouvelle : car il permet le developpe- ment d'etres microscopiques animaux et siirtout vegetaiix; ce developpe- ment n'a jamais pii etre evitecompletement, mais il semble plusnuisible que favorable a la formation du sucre. Dans les experiences les plus heureuses, la formation des etres organises etait la plus faible possible ; ainsi, dans celle dont j'ai cite plus haut les resultats numeriques, leur presence nc s'est ma- nifestee que par un examen tres-minutieux. » Ces details, que j'ai cherche a rendre aussi fideles que possible, mon- trent combien sont complexes les phenomenes de fermentation, combien ils renferment d'elements inconnns ou obscurs ; cependant les chimistes peu- vent mettre en jeu les forces qui les provoquent, les faire agir sur des corps definis et les diriger vers I'accomplissement de metamorphoses determi- nees. Cost a pen pres de la meme maniere qu'ils font agir les affinites ordi- nains dont la nature intime ne leur est guere mieux connue. L'emploi des ferments ne s'en distingue que par la preexistence d'une forme, d'une con- stitution particuliere, extremement mobile et produite en dehors de notre intervention, sous I'influence de la vie. ') Quoi qu'il en soit, les experiences que je viens d'exposer se distinguent par leur caractere synthetique des fermentations connues jusqu'a ce jour. An lieu de changer le sucre, la mannite, la glycerine en alcool , acide lac- tique, acide butyrique, composes plus simples et plus difficiles a decompo- ser, elles conduisent k transformer la mannite et la glycerine, corps assez stables, prives du pouvoir rotatoire et qui touchent a ceux que nous savons produire, en une substance donee d'une stabilite moindre et d'un ordre de complication pius eleve, je veux dire en un sucre veritable, analogue aux sucresquise forment sous I'influence de la vie, an sein des tissus des vege- taux et des animaux. » M. Pelli-Fabkroxi ecrit pour remercier I'Academie d'avoir bien voulu accueillir un Memoire (l<^ feu M. Fahbroni, son pere, et pour la prier de hater le Rapport de la Commission chargee d'examiner ce travail. (Renvoi a la Commission precedemment nommee, qui se compose de MM. Dumas et Peligot.) M. Bigot adresse un Rapport fait par lui, au nom d'une Conunission, a la Societe imperiale d'Acclimatation, sur les moyens d'obtenir de la graine saine de ver a soie ; et il fait connaitreque le Conseil d'Administration du ( 1007 ) Cheptel a charg^M. Guerin-Meneyille, en mettant a sa disposition les fonds necessaires, de prendre les mesures propres a realiser le voeu de la Com- mission . A 5 heures et demie, I'Academie se forme en Comite secret. COMITE SECRET. La Section de Physique presente, par I'organe de son doyen M. Becquerel, la lisle suivante de candidats pour la place de Gorrespondant vacante par suite du deces de M. Melloni. Ju premier rang. . . M. Neumann, a Roenigsberg. l^ MM. Dove, a Berlin. Grove, a Londres. j4u deuxieme rang HexNry, a Philadelphie. Jacobi, a Saint-Petersbourg. Magnus, a Berlin. P^^ \ Matteucci, a Pise. ordrealphabetique. I Plucker, a Bonn. . I Riess, a Berlin. Stockes, a Cambridge. [^ Weber, a Goettingue. Les titres de ces candidats sont presentes par M. Despretz. Ces titres sont discutes. L'election aura lieu dans la prochaine La seance est levee a 6 heures trois quarts. E. bulletin BIBLIOGRAPHIQUE. L' Academic a recu, dans la seance du ii mai 1867, les ouvrages dont voici les titres : Institut imperial de France. Seance publique annuelle de. I'Academie des Sciences morales et politiques du samedi 1 mai 1857, presid^e par M. Beranoer [de la Drome). Paris, 1857 ; in-4«. Insliua imperial de France. JcadSmie Francaise. Discours de M. VlTET, di- recteur de I'Academie, prononce auxfunerailles de M. Alfred de Mussel, le lundi 4 mai 1857; \ feuille in-4''. Leconssur les fonctions inverses des transcendantes et les surfaces isothermes; />arM, G. J^AUt. Paris, f857; i vol. in.8°. Le Jardin fruitier du Museum; par M. J. Degaiske ; 5^ livraison ; in-40. Fragments sur divers sujets de geographie; par M. Jomard. Paris, 1857 ; br. in-8°. (Offert a I'Academie par M. Jomard.) Applications des silicates alcalins solubles au durcissement des pierres poreuses, a lapeinture, a l' impression, etc. ; suivies d' etudes th^oiiques et pratiques sur la teinture, Vimpression, les apprets et la peinture ; par M.Fred. Ruhlmann. Pa- ns, i857;br.in-8". Traite d' Analyse chimicpic a I'aide de liqueurs titrees , parM. Frederic MOHR; Iradnitde Vallemand,parM, C. FoRTHOMME; Faris-lNancy, iSSy; i vol. in-8°. (Offert par M.Pelouze.) Guide des malades aux eaux de Bagnols (Lozere), suivi de reclierches sur les proprietes physiques , chimiques et medicales de ces eaux ; par M. le D"" J. DuFRESSE DE Chassaigne. Angouleiiie ; i vol. in- 12. (Adresse pour le con- cours Montyon, Medecine et Chirurgie.) Analomie comparee des vigetaux ; par M. G.-A. Chatin ; 7^ livraisoii Calcul du inom'cnuiut des amies rectilignes et des oiides circulaires formees a la surface de reiu. — Reclierches experimenlales sur les variations de la vitesse pendant la marclie: — Note sm le travail djnamiquc des contractions muscu- laires; par M. Ch. GiRAULT. Caou, 1867 ; br. in-S'*. Melhode nouvelle, simple, prompte et eminemment generale de resolution des equations complexes de degres quelconques; par M. L.-A. Desnos. Paris- Chalons, 1857; br. in-S"*. Saggio... Essai sur ialgebre des quantites imaginaires; par M. BELi.Avnis. Venise, 1862; br. in-4^ Sul calcolo... Calcul approximatif des integrates dun ordre superieur ; par le meme. Venise, i856; br. in-4«. Sulle iinita... Des unites des differcntes (juantites phjsuiues, de l' importance el de r usage de lew theoiie ; par le nieme. Venise, i856 ; br. in-8". Sposizione... Exposition de la mediode des equipollences ; par le menie. Mo- dene, i854;br. in-4^ Sopra. . . Dim algorilhme propose pour exprimer les alignements et sur I ordre on la classe dun lieu geometrique ; jhw le meme; br. in-8''. Sulla... De la classification des courses de troisieme classe ; par le meme; Tassa... Taxi ratumnel de pre TOFFOU. Padou 2 sur les senwr la e, .857; cluens et premiers ela ; br. in-8^ nents hygieniqi t de llijdroph COMPTE RENDU DES SEANCES m L'AGADBMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 18 MAI 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET C030IUISIICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MIE. PHYSIQUE. — Note siir cette question : Y a-t-il itn avarUage cjuelconque a intro- rluire, pour les decompositions chimiques, un appareil d' induction a iin fil dans le circuit d'une pile voltaique? par M. C. Despretz. " On salt que dans «iie pile a un ou a deux liquides, dans laquelle le zinc aiiialgame n'est que peu ou point altaque par Tacide sulfurique etendu, tant que le courant n'est pas etabli, la perte de zinc en poids correspond a I'ox} - gene de I'eau decomposee dans le voltametre. Ce resultat, mis hors de toute contestation, meme pour la pile a acide nitrique de Grove ou de Runsen, montre que la pile est la plus parfaite des machines, quand on mesure la I'orce de cet instrument par la decomposition de I'eau; car dans ce cas le travail utile est egal an travail moteur, a un centieme et quelquefois a un denx-centieme pres. Nous supposons la pile entierement isolee et le zinc amalgame non sensiblement attaque par I'acide sulfurique etendu (voyez Comptes rendus, t. XXXIII, p. i85, et t. XXXVIII, p. 897). " Une experience de M. de la Rive nous a appris qu'une pile qui ne decom- pose I'eau que tres-faiblement, acquiert la propriete de la decomposer d uii<; maniere marquee, si Ton introduit dans le circuit un appareil d induction. M. de la Rive a donne le nom de condensatenr voltaique a I'appareil dindiic- tion a un fil qu'il a employe pour ses experiences. Il a meme pense qu'oji pourrait utiliser cet appareil dans I'mdustrie [An hives de CEleclricite, t. 111,. C. P,., iS.')-. i" Zcnicstrc. (T. XLIV, N" 20) ' ^^ ( lOIO ) V On a pretendu recemment que dans line disposition analogue a celle de I'experience de M. de la Rive, il y a une economic reelle dans la con- sommation du zinc. Nous sommes convaincu depuis longtemps, par nos propres recllerches, qu'une pareille opinion ne pent etre fondee sur des experiences exactes. Si la quantite de zinc consomme etait au-dessous de la quantite correspondante a I'oxygene de I'eau decomposee dans le volta- metre, la reunion d'une pile et d'un appareil d'induction formerait une machine plus que parfaile. I'effet utile y depasserait le travail moteur : ce serait un resultat hien singuJier. » 11 s'agit done de savoir si avec I'appareil d'induction, dans le circuit d'une pile a deux liquides de Daniel, de Grove ou de Bunsen, le poids du zinc dissous est egal, inferieur ou superieur a ce qu'il serait, pour la decom- position d'une meme quantite d'eau, sans un appareil d'induction. » La senle maniere de resoudre cette question, comme beaucoup d'autres questions relatives a la pile, est de peser le zinc amalgame avant et apres I'experience, et de comparer la perte du metal an poids de I'oxygene et de I'hydrogene de I'ean decomposee dans le voltametre. C'est la methode que « Nous avons, pour iaire la comparaison dont il vient d'etre question, dispose 8 elements de Bunsen en deux series de 4 elements en quantite. Cette disposition equivaut a a elements en tension, de dimensions quadruples. Les elements simples etaient entierement pareils a* ceux dont nous ntms sommesservi dans les diverses recherclies que nous avons faites depuis 1H49 sur le galvanismc et doiit nous avons presente les principaux resultats a i'Academie. » Nous avons mis dans le circuit un petit appareil d'induction a un seul fil, construit par M. lUilimkorlT. Nous avons attendu qu'il y eiit 4 litre de gaz degage (oxygene et hydrogene) dans le voltametre. La perte de zinc en j)oids a etc de 1^^578. i.v [lombrc est la moyenne de cinq experiences, pen difierentes enhe (lies. I.a durcv. moyenne a ete d'une heure et denx minutes. » Le poids li^', j-jS (l(> zinc correspond a une. quantite d'eau representee par un volume rgal a o'",8i ]i d'oxygene vl (I'hydrogene sees, a zero ei a » L experience n .i donne ([ue o''*,5oo de gaz oxygene et hydrogene hu- d acide sultuiujue roneenlre, a la temperature 1 5", 97 et a la pression o"%7435(eetle |)ie^si<)n est corrigee de la temperature). Le volume o''S5oo, iMiuene a zero, a letat sec el a la pression o"',76, se reduit a o"*,453i. Ainsi i'appareil dinduction occasionne une perte de o''», 8i3 — o"S453 = o''S36 ( tor. ) ou les I du travail interieur, ou les | dii travail exterieur reel oblenu, en d'autres termes, pres de la moitie du zinc n'est pas representee par I'eau decomposee dans le volfametre. Si Ton ne donnait de valem- qu'au temps et si Ton considerait le zinc et les acides uses dans la pile comme des matieres negligeables, il y aurait un avantage dans remploi de I'appareil d'indnction. Car la meme pile, niontee de la meme maniere, avec le meme circuit, mais sans le jeu de I'appareil d'indnction, ne produit un demi-litre de gaz humide que dans un temps a peu pres double. 11 est nean- moins peu probable que les appareils d'indnction, qui recoivent chaque jour de nouvelles et importantes applications, soient choisis par I'industrie pour activer les piles dans les decompositions chimiques. » Pouvait-on prevoir a priori la grande perte de zinc que nous avons conslatee ? Nous le pensons. ll ne faudrait pas toutefois attribuer cette perte au renversement du courant. Le sens du courant reste le meme. Si Ton couvre chaque fil du voltametre d'un tube gradue, le volume de I'un des gaz est double du volume de I'autre gaz : le premier est de I'hydrogene, le se- cond est de I'oxygene. Si Ton. fait passer le courant a travers une dissolu- tion de sulfate de cuivre, Tun des electrodes se couvre d'une couche de cuivre rouge; I'autre reste nu, avec la couleur du platine. » C'est a la derivation d'une partie du courant par le conducteur du marteau, qu'on doit attribuer la majeure partie de la perte. » Quand I'experience commence, le courant se divise en deux parties tres-inegales : I'une passe par le conducteur du marteau, et I'autre traverse le voltametre. Cette derniere partie est tres-faible comparativement a la pre- miere, et tellement faible, quelle est a peu pres incapable de decomposer Teau. II suffit, pour s'en assurer, d'enlever de la bobine le cylindre en fer et de faire marcher I'experience, comme on la fait marcher, quand le cylindre est dans la bobine, on n'apercoit pas de bulles de gaz dans le voltametre. La presque totalite du courant passe par le conducteur du marteau, resultat qu'on con^oit bien, par cette consideration, que la resistance du conducteur du marteau, forme de deux lames de cuivre de quelques centimetres de longueur, est extremement petite par rapport a la resistance du voltametre. « Si Ton enleve le marteau, le courant passe en entier dans le voltametre, et la decomposition a lieu; seulement le courant qui traverse alors la pile a nioins d'intensite que lorsque le conducteur du marteau est ferme. « Nous bornons la cette Note; nous n'avons voulu que decider la ques- tion relative au zinc consomme. Nous reviendrons sur ce sujet dans une autre circonstance. » i33.. CffiRURGlE. — Note sur I' organisation du service des calculeux dans les hdjntaux de Paris; par M. Civiale. a Me rappelant toiijoiirs, avec une profonde reconnaissance, que I'art de broyer la pierre dans la vessie a ete, depiiis son origine jusqii'a son entier developpement, accueilli, soutenu, encourage par la haute autorite de rAcademie des Sciences, je m'empresse de porter a sa connaissance luie me- sure administrative qui aura, je I'espere, une heureuse influence sur les des- tinees de cet art nouveau. » En 1829, a la sollicitation de MM. Arago et Thenard et sur la propo- sition de M. le due de Doudeauville , I'administration des hopitaux de Paris decida qu'une salle de I'hopital Necker me serait confiee pour le traitement des calculeux indigents par les precedes de la lithotritie. Ce ser- vice existe toujours, mais il est insuffisaut, I'organisation en est imparfaite, et, par suite, le but qu'on s'est propose en le creant n'a pas ete complete- ment atteint. » Penetre des besoins autaut que de I'iniportance de ce service, j'ai de- mande a plusieurs reprises qu'il fut etendu et retabli sur des bases plus so- lides. Mais, par suite de difficultes d'organisation qui s'opposent a ce que le service des hopitaux soit subdivise en specialites, comme aussi par les exigen- ces de certaines dispositions d'ordre que les reglements generaux prescri- vaient, I'administration superieure s'est trouvee dans I'impossibilite d'effec- tuerles ameliorations que je sollicitais. J'ai meme acquis la certitude que mon service des calculeux serait supprime apres moi, » J'ai considere comme un devoir de fiure individuellement tons les ef- forts et les sacrihces personnels qui seraient necessaires pour aider I'admi- nistration de I'assistance publique a conserver une institutiou qui avait deja ete si utile ; pour obtenir d'elle qu'elle lui donnat un caractere de perpetuite qui assurat a la science de la lithotritie en France, ou elle est nee, un eta- blissement permanent dans lequel les indigents attaques de la pierre ou de toute autre maladie affectant les organes genito-urinaires continueront d'etre admis et traites par les precedes que j'ai fait connaitre. En sorte que la puissent se former des chirurgiens qui, rompus a la pratique de ces pro- cedes, utiliseront habilement cette branche de Part et Paccroitront en y appliquant toutes les ressources dont la chirurgie dispose aujourd'hui. » Mes voeux ont ete accomplis : un acte regulier de donation perpetuelle, que j'ai faite a I'administration de I'assistance publique et qui a ete accept (I0.3) tee par elle, a leve les difficultes financieres en assuiaiit un traitement de 1 5oo francs aux chirurgiens qui me siiccederont dans les fonctions que je remplis gratuitement depuis pres de trente annees. Le reste du projet n'a eprouve qu'accueil et bienveillance. » Presente d'abord au conseil de surveillance des hopitaux, puis au con- seil municipal, ce projet a ete debattu et adopte dans ces deux assemblees. Soumis ensuite au Ministere de i'lnterieur et au Conseil d'Etat, il a recu leur approbation. Eufm il a obtenu la sanction supreme de I'Empereur. » Les indigents et la science peuvent desormais le considerer comme un biens acquis. » Ainsi se trouve definitivemeut assuree uue institution due a I'initiative de I'Academie des Sciences et qui, au triple point de vue de I'interet des malades indigents, de la propagation pratique de la lithotritie et de I'instruc- tion des jeunes chirurgiens dans cette branche de I'art, pourra rendre de notables services a la science et a I'humanite. » NOMINATIONS. L'Acadernie procede, par la voie du scrutin, a la nomination dun Cor- respondant pour la Section de Physique, en remplacement de M. Mtlloni. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant de lig, ' M. Matteucci obtient 3o suffrages. M. Neumann i5 M. Magnus ^ M. Rupfer i M. Matteucci, ayant obtenu la majorite des suffrages, est declare elu. MEMOIRES PRESENTES. M. LE MmisTKE DE l'Lnstruction publique transmct une Lettre de M. Lacoste, relative a un remede contre le cholera et destinee au concours pour le prix Bryant. CHIMIE AGRICOLE. - Nole sur WW substance dite Guano phosphatique ; par M. Adolphe Bobierre. (Gommissaires, MM. Elie de Beaumont, Boussingault, Payen.) • J'ai I'honneur d'adresser a I'Academie un echantiUon d'un gisement digue de la serieuse attention des observateurs et qui sous le nom de Guano phosphatique a ete analyse a men laboratoire sur la deniande d'une maison aniericaine. La vitrification parlielle de cette matiere, dont la surface re- presente une veritable porcelaiue, la texture de sa masse, enfin la nature de la roche schisteuse sur laquelle repose le gisement, peuvent donner lieu a des hypotheses curieuses au sujet des phases qu'a subies sa formation. » Les six analyses de la substance dite Guano pkosphaiique des Caraibes et qui ont ete faites successivement a New-York, a Boston, a Philadelphie, a Hull, au Havre, a Paris par M. Pay en, et enfin a Nantes par moi-meme, prouvent que des differences remarquables caracterisent les echantillons preleves. Un meme chargement m'a donne des chiffres tres-dissembla- bles, selon que j'operais sur les fragments vitrifies on sur la poussiere du fond du navire. Voici toutefois la composition moyenne de six echan^ » roo parties de la matiere sechee a to5 degres contiennent : Matiere organique azotee 7 ?6o Residu siliceux insoluble 2 ,00 Sulfate de chaux 8,32 Phosphates de chaux et de magnesie. . 70,00 Sels alcahns 1,88 Carbonate de chaux i Carbonate de magnesie f ' • )) L' azote de la matiere seche s'eleve a 43 dix-milliemes, ce qui pour la substance organique elle-meme correspond a une richesse de 5 { centiemes >) L'un des echantillons, celui analyse au Conservatoire, n'a fourni que 23 centiemes de phosphate de chaux, tandis que le chiffre de la silice s'ele- vait a 3 1 pour 100; mais Vazote et la matiere organique etaient a pen de chose pres dans les proportions determinees par les autres essais ana- lytiques effectues anterieurement en Amerique, a Hull, puis a Nantes. Un morceau de roche schisteuse avail probablement cause, par sa pre- sence dans la masse examinee, la diminution considerable de I'acide phosphorique. » L'examen de cet echantillon, les indices des actions en ergiques subies par sa matiere constitutive, la diminution considerable de la substance or- ganique sous ces memes actions, enfin les rapports plus ou moins intimes ( roi5 ) de ce gisement avec des guanos, dont les principes azotes auraient ete eli- mines, ouvrent le champ, je le repete, a des hypotheses qui peuvent avoir de I'inreret. » A Toccasion de cette communication, M. £lie de Beaumont annonce a I'Academie que M. de Molon hii a remis, depuis quelque temps, des echantil- lons d'une sorte de guano tres-riche en phosphate de chaux provenant de YIle-aux-Moines dans les Petites-Antilles. Ces echantillons ont beaucoup de rapport, par leur aspect, avec ceux dont M. Bobierre a fait connaitre les analyses, et ils auraient deja ete presentes a I'Academie si leur examen, commence depuis quelque temps dans le laboratoire de la Faculte des sciences de Rennes par M. Malaguti, avait pu etre termine. ( Renvoi a la meme Commission . ) ANATOMIE. — Recherches siir la transformation des cartilages en as, par M. le D*" L. Mandl. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Serres, Flourens, de Quatrefages.) « Les travaux importants de M. Flourens, qui depuis longtemps ont fixe I'attention des physiologistes sur I'ossification et surtout sur I'accrois- sement des os, m'ont engage, dans la serie de mes recherches sur le deve- loppement des tissus, d'etudierla transformation des cartilages en os. Voici les principaux resultats de ces recherches : » Les cellules du cartilage, presdu point ossifie, s'accroissent et se mul- tiplient par generation endogene, de sorte que chacune d'elles produit un amas de cellules. Celles-ci, les cellules filles, se trouvent done renfermees dans les cellules meres, dont les sections transversales representent des espaces arrondis contenant trois ou quatre cellules. Dans les sections lon- gitudinales, au contraire, on apercoit toute la longueur de la cellule mere, et a son interieur les cellules filles forment trois ou quatre colonnettes. Ce sont ces cellules meres qui deviennent les canalicules osseux, par suite des transformations jftiivantes : au fur et a mesure que dans I'examen du c.irrilage en train des'ossifier, on se rapproche davantage du point qui subit certe metamorphose, on voit les cellules filles renfermees dans la cellule mere perdre leur position reguliere, precedemment mentionnee, et s'alterer }>Hr la degenerescence graisseuse. Le nucleole devient plus grand et cache en partie le noyau; de nombreuses gouttelettes de graisse se developpent dans la cellule, en dehors du noyau; enfin la cellule entiere sedissout et se trans- forme en gouttelettes de graisse, et constitue ainsi la principale source de ( ioi6 } ia moelle des os, dans laquelle nous verrons tout a I'heure se developper de nouveaux elements. » En meme temps que s'accomplit cette degenerescence graisseuse des cellules filles, le depot de phosphate de chaux s'opere dans la parol de la cellule mere et a son pourtour. La constitution definitive des caniculesosseux s'opere par la reunion des cellules meres du cartilage. A I'endroit ou se touchent deux cellules meres, pendant leur accroissement, la paroi inter- mediaire est resorbee, de sorte que plusieurs cellules meres, se reunissanl par leurs bouts ou lateralement, constituent un reseau de canicules osseux, dun aspect et d'une coordination variables suivant les especes. La moelle des os d'embryons et de jeunes : cellules cartili graisseuse, lules (adipeuses) embryonnaires et des lamelles de forme inde pourvues d'un nombre variable de noyaux, dont chacun possede uu, le plus souveut deux nucleoles. Ces lamelles osteoplastes se developpeut a la paroi iuterne du canalicule osseux; les noyaux deviennent creux et pousseiU des ramifications, comme les noyaux (corpuscules primitifs) dans les tissus fibrillaires, lorsqu'ils s'accroissent pour constituer les fibres dites de iwraiix. Us n'apparaisseut qu'a une cerlaine distance au-dessous de I'extreme limite de I'nssificatiou, ce qui prouve que leur existence est 'independante et de rapparitioii du phosphate de chaux et de la transformation des cellules car- tilagiueuses. Les lamelles peuvent subir la scission en fibrilles, dont la pre- sence produit I'aspect des lignes rayonnantes dans le canalicule entierement developpe. » Tl resulte des observations que nous venons de rapporter que, dans I'ossificatiou, les cellules cartilagineuses disparaissent entierement, et que les corpuscules osseux se developpent independamment de ces dernieres. In tissu a cellules se detruit j)our faire place a un tissu fibrillaire; il n y u done iiiw succession, mais nullemeut transformation. Les fibres se dele- ter [)our la dedfictirm des priucipes histogenesicjues generaux. » AN ATOM 11-: PATUOLOGIQUE. — Rcc/iercfies histogm^siques sur les tuinear^ malif/iKS; par M. le D' L. Mandl. ( Extrait par I'auteur.) > Quatrelag ( 10^7 ) quatrieme espece, celle de cancers de la retine. 2° Les elements des tumeui's malignes se developpent comme ceux des tissus normaux. 3° Lorsqu'une tumeur maligne se developpe dans un tissu, cette production pathologique ne doit pas son origine a une transformation de cellules ou de fibres deja formees, mais bien au developpement de nouveaux elements. La diathese cancereuse frappe le blasteme. Ainsi, les cancers a fibres se composent de fibres incompletement developpees et ne sauraient par consequent etre une modification de fibres deja completement developpees. II en est de meme pour les cellules du squirre et de Fencephaloide. 4° Mais ces nouveaux elements ne peuvent pas toujours etre distingues des elements voisins : aussi I'application du microscope pour le diagnostic des tumeurs doit-elle se faire avec une grande reserve. 5° II s'ensuit egalement qu'il est impossible d'etablir Thomeomorphisme et rheteromorphisme comme base de la classi- fication des tumeurs. 6° Les cellules dites cancereuses ne conservent pas toujours et partout les caracteres que les auteurs leur ont attribues. Des cancers du foie, du systeme osseux, de la retine sont souvent composes d'elements qui different essentiellement du type pretendu caracteristique des cellules cancereuses. 7*^ II existe des elements normaux qui presentent des caracteres analogues a ceux des cellules dites cancereuses; tels sont. par exemple, I'epitbelium de la vessie, du bassinet, des bronches (surtout dans la bronchite des enfants). On pent constater cette analogic en exa- minant les elements, soit isoles, soit dans leur ensemble par groupes. En effet, ni la dimension et le volume relatif du noyau, ni la grandeur des nucleoles, ni la presence des elements dits cellules meres, ni la quantite de noyaux fibres, ni la multiplicite de la forme et du degre de developpe- ment de la cellule, nesont des caracteres constants, fixes, ou, dans tousles cas, suffisamment differentiels. 8° On pent affirmer, avec M. Velpeau, que la cellule dite cancereuse manque dans certaines tumeurs qui sont pourtant cancereuses, et que d' autre part la cellule dite cancereuse existe dans cer- taines tumeurs non cancereuses, ainsi que je I'ai constate par exemple dans un polype du larynx chez un enfant, (f L'etude microscopique ex- plique la faciUte des rechutes dans le squirre et Fencephaloide, c'est-a- dire dans les cancers a cellules, a cause de la facilite de reproduction des cellules. » CHIMIE. — Recherches sur faction comparative de la chaux et du carbonate de chaux sur les dissolutions metalliques; par HI. Ch. Tissier. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.) C R., 1857, I" Semestre. (T. X.UV, N° 20.) * ^^ PHYSIQUE. — Memoire sur iin noiivel appareil electrique destine a la tetegraphie; par M. Delafollye. (Commissaires, MM. Pouillet, Moriii.) ANALYSE MATHEMATIQUE. — Demonstration de I'impossibilite de fournir en nomhres enliers et inegaux la solution de i equation ^"H-j"-4-z" lorsqut I'exposant n est exprime par un nombre impair > i ; par M. Ollive Meinadier. (Commissaires, MM. Cauchy, Liouville, Bertrand.) MtCANiQUE. — Note sur la direction des aerostats; par M. Hervy. (Renvoi a la Commission dite des Aerostats.) \i\ATOMlE PATHOLOGIQUE. — Observations relatives aux transformations des tumeurs cystiques; par M. Tigri. (Renvoi a la Commission des prix de Medecine et de Chirurgie.) L'auteiir d'un Memoire adresse pour le concours an prix Bordin, question relative a la mesure de la temperature de I'air, envoie une redaction nou- velle de son travail. M. RocARD adresse pour le concours du prix de Statistique lui Memoire relatif a I'institution des caisses de service de la boulangerie. 31. Stewart, qui avait deja fait parvenir a I'Academie plusienrs pieces re- latives a la canalisation et a la mise en culture des landes de Gascogne, et destinees an concours Montyon pour les Arts insalubres, envoie quelques pieces nouvelles pour le meme concours. MECANIQUE. — Emploi de Hiydrog^ne pour remplacer la vapeur d'eau : par M. Ch. Blondeau. M. Combes est prie d'examiner ce travail. CORRESPONDAIVCE. HYDROLOGIE. — Extrait dune Lettre de M. Guyon relative aux eaiix ther- males de la regence de Tunis. (Commimiquee par M. le Ministre de In Guerre.) u Dans le nombre des sujets scientifiques qui out appele mon attention pendant mon court sejour dans la regence de Tunis, en decembre dernier, sent les eaux thermales de cette contree, surlesquelles je prepare un travail general. » Les eaux thermales les plus importantes de la regence de Tunis, au point de vue de leur temperature et de leur composition, et les seules qui soient frequentees par les Europeens, sont celles d' Hammam-Zif ei de Gour- hes, dans le voisinage de Tunis. La temperature des eaux d'Hammam-Zif est de 39 a 4o degres centigrades, et celle des eaux de Gourbes de 49 a 5o degres, meme thermometre. » J'ai rapporte, des unes et des autres, la quantjte necessaire pour une analyse complete. Ce travail est deja fait; il est du au pharmacien en chef de I'hopital de Bone, M. Leprieur. J'ai I'honneur d'adresser ci-joint le travail de M. Leprieur, travail dont I'importance ressort de lui-meme. » CHIMIE. — Essai anal/tique des eaux thermales dHammam-Z if et d'Hammani- Gourbes dans la regence de Tunis; parM. Leprievk. ECONOMIE RURALE. — Maladie des vers a soie. (Extrait d'une Lettre de M. Adkiex Angliviel adressee a M. de Quatrejages.) « L'enumeration des caracteres de la maladie des vers a soie que contient le second Rapport de M. Dumas m'a paru exacte : le tableau qu'en a dresse le D"^ Coste, I'espece de signalement qu'il en donne est tres-fidete, mais il n'est pas complet. » Ainsi, M. Costea oublie de noter la mauvaise odeur qu'exhalent les vers I'ipissiers; ce qui les distingue des raccourcis ordinaires que produit Texces flu froid ou I'exces deJa chaleur a la montee. » II a encore omis deux signes que j'ai cru personnellement r ^t qui n'ont pas seulement beaucoup d'importance en eux-memes, m ^ore a cause du moment ou ils peuvent etre constates. En effet, d; cas, pour la graine qui s'attache sur linge (graine d'ltalie), I'un de ces 1-^4. ( ,0.0 ) perniet de se procurer en temps opportun de nouvelles graines ; dans I'autre, quiconque s'est poiirvu d'une reserve, est a temps de la faire utilement dormer. » Ces signes soiit : w 1°. Sur les linges oil Ton n'a pose que les papillons nes le memejour, on remarque, quand la graine est mauvaise, des traineesdie graines indiquant que les papillons eprouvant sans doute du malaise ont pousse en marchant, an lieu de s'etablir sur uij point et d'y amoncelerla. graine autour d'eux. » 2°. Lorsqu'on fait colore en couche tres-mince on remarque, apres I'e- closion : i** qu'une quantite plus grande d'oeufs restent a eclore (ce quiavait ete deja remarque); 2^ de plus en relevant le tulle place sur la graine pour la levee des vers, presque pas de graine ne s'y attache; au contraire, quand la graine est bonne, peu reste a eclore et presque tons les oeufs sont souleves avec le tulle auquel ils sont adherents comme ils le sont entre eux par les fils de soie que les vers ont produits des leur naissance. Ces remarques pourraient donner lieu a quelques questions en vue d'en verifier I'exactitude. » D'apres M. le D'^Coste, la ponte de la graine infectee serait precedee de certains symptomes : ces symptomes peuvent ne pas se montrer, ainsi que I'etablit le/«jY capital que j'ai deja signale, lequel s'estproduit ici, sous mes yeux, et s'est trouve confirme par plusieurs autres semblables remarques par d'autres educateurs; a savoir qu apres un produit maximum en cocons et en graine, rien de particulier, de nouveau ou de facheux n'ayant ete ob- serve durant I'education ou la ponte, la beaute des papillons ayant meme attire notre attention, I'infection s'est produite avec ses caracteres les plus tranches des le debut de I'education. (Je n'avais pas encore fait les deux remarques qui precedent. ) » On pent considerer comme etabli que I'annee derniere I'influeuce mor- bide s'est exercee avec plus d'intensite : j'avais constate qu'un premier grai- nage donnait des resultats assez satisfaisants; le second seul etait mauvaisj cette annee le premier ne vaut pas mieux qu'anterieurement le second » . . . . Le consul de Suede a Marseille me transmet la Note suivante ve- nant d'Andrinople et que je transcris htteralement. « II y a des educateurs ». ici qui ont la triste experience de voir leurs vers, juste au moment del'as- « cension, se raccourcir, changer de couleur, de vert-gris qu'ils sont deve- » nir rouges, vomir une enorme partie de leur soie sur la litiere et mourir en » exhalant une mauvaise odeur, parce que dans la litiere ils ont ete places » les uns sur les autres. Heureusement cette maladie n'existe presque point » dans nos contrees. » ( I02I ) » On m'avait ecrit precedemment de Salonique que I'annee derniere a I'e- closion on avait remarque beaucoup de graine morle. » N'y aurait-il pas la les indices d'une invasion prochaine de la maladie dansle Levant ou on I'altend, m'ecrivait-on de Constantinople, par la raison que roidium leur etant venu de I'Occident, les habitants supposent qu'il en sera de meine pour I'infection des graines? » Observations de M. de Quatrefages. « La conjecture formee par mon honorable correspondant ne me semble que trop bien fondee. Il est bien a craindre que les vers d'Andrinople qui vomissent une partie de leur sole et meurent en exhalant line mauvaise odeur^ ne soient ces vers tapissiers dont I'apparilion annonce I'explosion prochaine du fleau. Cette grande quantite de graine morte, signalee a Salonique, me semble avoir une signification tout aussi grave. L'Orient serait done envahi a son tour, et sur plusieurs points a la fois. Heureusement on pent esperer que la, comme en Italic, la maladie epargnera des districts entiers, et que nos eleveurs trouveront toujours a se procurer de la bonne graine, a la condition pour eux de prendre les precautions necessaires. » Dans cette derniere contree, en effet, tandis que le Piemont et la Lombardie sont si rudement atteints, les regions montagneuses du centre paraissent avoir complete ment echappe jusqu'a ce jour. D'apres les rensei- gnements qui me sont venus de differents cotes, les graines recueillies I'annee derniere aux environs de Bologne ont tres-bien reussiet promettent de fort bons resultats. Quelques-uns des principaux eleveurs de Vallerau- gue, apres avoir constate le fait, se sont associes pour aller faire grainer sur place et sous leurs yeux, bien resolus a ne rapporter de graine qu'autant qu'elle presentera toutes les garanties desirables. Si cet exemple trouvait un nombre suffisant d'imitateurs, la crise actuelle perdrait considerablement de sa gravite. La France ne serait plus exposee a recevoir ces graines de mauvaise qualite, ou viciees par des fraudes deplorables, que la speculation introduit aujourd'hui sur nos marches. » La Note de M. Angliviel renferme, ce me semble, quelques enseigne- ments dignes de fixer I'attention. » A Andrinople, I'entassement des vers sur la litiere est signale comme la cause determinante de la maladie qui ne se montre encore que chez quelques eleveurs. Ce fait confirme les vues de la Commission, si bien exposees dans le Rapport de M. Dumas, - et que je partage entierement - , ( 102. ) reiativement a I'lnfluence que certaines conditions exteneures out pu avoir sur ie premier developpement de I'etisie. » D'autre part, le fait d'une graine tres-mauvaise produite par des papiUons reraarquablement beaux fournis par une recolte qui avait reussi d'une maniere exceptionnelle, vient a I'appui de I'opinion personnelle que j'ai exprimee des le premier jour, qui me parait de plus en plus vraie, et que I'on pent formuler en ces termes : independamment de la degene- resoence dont le Rapport fait par M. Dumas a signale au moins les princi- pales causes, la maladie actuelle des vers a soie depend en partie d'une uifluence speciale encore indeterminee et presentant les caracteres epide- miques. La marche progressivement envahissante de cette maladie, son apparition successive dans lescontrees ou les races et les modes d'elevages sont les plus dilferents, la maniere dont elle epargne certaines localites au milieu des pays infectes, me semblent confirmer chaque jour davantage cette maniere de voir, u M. Chevanimer. nomme dans la seance du 1 1 mai a une place de Corres- pondant dans la Section d'Economie rurale, adresse a I'Academie ses re- PHYSiQUE. - Note sur la capiUarile; par M. G. Wertheim. T La theorie de la capiUarite repose sur cette bypothese : que le volume de hquide, qui est eleve au-dessus du niveau, est proportionfiel au contour de la section de la paroi solide, quelle que soit du reste la courbure de ce contour. Cette hypotliese enoncee par Laplace, et qui coincide avec I'hy- potbese de \nuii-, sert de point de depart d'ou Ton descend au develop- pement de tons les cas particuliers et d'ou I'on s' eleve d'un autre c6te a I'etude des forces moleculaires. Elle ne saurait done etre verifiee avec trop de soin; malheureusement rinlegraJion de I'equation differentielle fondamentale n'ayant pu etre effectuee que dans certains cas particuliers, la verification experimentale est restee renfermee entre des limites tres-res- treintes. » Pour faire cette verification d'tine maniere plus generale, voici com- ment j'ai operc : j'ai commence par observer la courbe asymptotique, ge- neratrice de la surface du menisque souleve par un plan ; ayant mesure, pour des abscisses tres-rapprochees les unes des autres, les valeurs corres- pondantes des ordonnees au-dessus du niveau, on a ensuite construit cette ( I023 ) courbe par points et Ton a determine experimentalement I'aire et la posi- tion du centre de gravite de la surface comprise entre cette courbe et les deiix axes. On a fait ces memes determinations pour les menisques souleves par un grand nombre de cylindres convexes de differents diametres, et Ton a calcule, au moyen dn theoreme de Guldin, les volumes des solides engen- dres par la revolution de ces surfaces autour des axes de leurs cylindres. On areleve de la meme maniere la surface capillaire du liquide compris entre deux plans paralleles et places a differentes distances (aa) ; soient h la hau- teur au-dessus du niveau du point le plus bas de cette courbe, b I'aire de la section du demi-menisque et / la largeur d'un plan : 2/ {ha -h b) sera le vo- Jnme du liquide souleve. » Les quotients de tons les volumes que nous venons de trouver pour im meme liquide et a la meme temperature, divises par les contours correspou- dants des corps solides, doivent etre egaux entre eux si I'hypothese est exacte et doivent fournir indistinctement la constante capillaire — sin (p{ou Ion designe par 9 le complement de Tangle que 1 'element extreme de la courbe faitavec laparoi). n Ge precede ne s'applique pas aux surfaces cylindriques concaves; on ne peut y observer que Televation h du point le plus bas de la surface; c'est ce que j'ai fait pour un grand nombre de tubes d'un diametre ou tres-petit ou tres-grand : dans ces deux cas limites, la constante se deduit de la seule valeur de li a I'aide des formules connues de Poisson. » Enfin, pour ne pas etre completement depourvu de donnees sur les tubes d'une largeur moyenne, j'en ai fait tirer plusieurs en zinc, et, apres avoir enduit de cire leurs surfaces interieures, j'en ai plonge une extremite dans une capsule pleine de cire fondue et maintenue a une temperature un peu superieure a celle de fusion ; I'ascension a lieu, et, apres le refroidisse- ment, la colonne interieure et le menisque conservent a tres-peu pres, Tune sa hauteur et I'autre sa surface primitives, de telle sorte qu'apres avoir dis- sous la parol dans de I'acide sulfurique etendu, il reste un cylindre de cire termine en haut par cette surface et en bas par un plan dont on a prea- lablement determine la position par rapport au niveau; on mesure eiisuite h eton determine la valeur de ^ sur vme section verticale passant ])ar I'axe. Le tableau suivant contient les movennes de tons les residtats quo j'ai ohtenus. — -zr HUILE :::. ALCOOL. ::z. Diam interieur Tubes etroits Deo^Tsar^S 7,537 6,182 3,720 3,507 3,072 2,618 2,I04 3,362 Tubes moyens 5,246 ;; " " 3, .46 5,5.0 " " 3, .58 " Tubes larges 6,244 Dei2a3o < 5,8 > 5,6 SMS 5,187 <5,.>3,7 3,264 3,7 3 '366 3," 3,457 3,470 3,169 9,740 3,254 2,6,3 7,930 5,196 3^340 3',623 5.344 3,952 /r 3,178 2,649 3.940 3,345 3,833 2,542 Deux plans paralleles... 2,640 5',l42 3,432 3,899 3,088 2,5o5 5,088 3 ',597 3,927 3,807 ;; 3;;85 2,692 2,703 o',394 . '€1 3,776 3,82, ;; hZ 2^32 34.25 5.071 2,9.5 3,397 n 3,021 14,92 4,8.9 4,727 2% 2! 778 2,926 2,976 2,764 10,09 4,500 2,450 -,794 3.477 2,799 2,296 Cylindresconvexes 4,86 3,953 2 '353 2,753 2,691 2,555 ';'J' 2;!85 ii648 3',o'57 2 '262 2',45i 3,089 .'732 2 ',470 1,948 2,017 2,075 .,642 o',676 0,332 1,988 1,464 1.674 1,564 1,2.8 '.790 2,289 1,398 0.774 '' » Des norabres contenus dans ce tableau on peut fcirer les conchisions 7> i«. Deux plans paralleles soulevent un volume constant quelle que soit leur distance, et lors meme que cette distance est infiniment grande . » En ce qui concerne Teau, la courbe que j'ai trouvee pour un seul plan s'accorde tres-bien avec celle qui a ete observee par M. Hagen ; de meme les valeurs de h entre deux plans different pen de celles que Simon (de Metz) a trouvees, seulement ce dernier physicien a eu le tort de vouloir appliquer pour tputes les distances une loi que les geometres n'ont jamais enoncee que comme etant approximativement vraie pour de tres-petites distances. » 2^. La constante calculee d'apres les experiences faites avec des luLes etroits est pour certains liqiiides egale, et pour d'aut res de beaucoup supe- rieure a la constante determinee au raoyen de deux plans ; c'est accidentel- lement que pour I'eau le rapport entre ces deux valeurs est sensiblement egal a ^, ainsi que I'a fait remarquer Simon : ce rapport est de pres de 2 pour le chlorure et de i pour nos autres liquides. » 3*^. Les tubes larges donnent une valeur qui est comprise entre les deux precedentes valeurs, lorsque celles-ci different entre elles, et qui leur est egale lorsqu elles coincident; c'est cequi a lieu pour I'alcool, et c'est pour- quoi la seule experience de verification qui soit citee par Laplace et par Poisson a donue un resultat qui s'accorde parfaitement avec la formule; il n en eut pas ete de meme si Gay-Lussac, pour cette experience, s'etait servi d'eau aulieud^alcool ;on comprendegalement pourquoi M. Frankenheim (i) a trouve I'experience en disaccord avec la formule, lors meme qu'il se ser- vait de tubes d'un diametre interieur de i4 millimetres. > 4°- A mesure que les rayons des cjlindres convexes diminuent a partir du plan ou ce rayon est infiniment grand, le volume souleve continue a dimi- nuer pour les deux premiers liquides; pour les autres, cette diminution commence a une certaine limite de courbure, et augmente graduellement et, a ce qu'il parait, indefiniment. Parmi les liquides que j'ai experimentes, 1 ether est celui qui presente le volume le plus constant; malheureuse- ment les resultats qui le concernent sont moins certains que les autres, malgre les precautions que j'ai prises pour en diminuer I'evaporation pen- dant I'experience. Et, dans tons les cas, ce n'est pas a I'absence de la visco- site qu'il faudrait attribuer cette Constance, des experiences comparatives iaites avec I'eau pure et I'eau gommee m'ayant fait voir que la viscosite, tout en retardant 1 'instant ou I'equilibre s'etablit, n'a cependant aucune influence sensible sur cet etat definitif. » Pour expliquer ces faits, on pourrait etre tente d'admettre que Tangle de contingence varie avec la courbure de la paroi; mais on peut demon- trer qu'il n'en est pas ainsi. En effet, considerons seulement les menisques d'eau et de chlorure de fer souleves par un plan, pour lesquels on aurait deja 9 < 90°, I'aire de la section serait ^nn. dePogg., t. LXXII, p. 191 C. R., 1857, I" Semestre. (T. XLIV ( I09.6 ) tandis que I'experience clonne constamment vTA > H. Je (lemontre egalement que pour © = 90°, on a les coordonuees dii centre de gravire x, = |H, j, =: ^H-^H=o,I9525H; a mesiire que (p diminue, le centre de gravite s'eloigne de I'axe des ordon- nees, tandis qu'il en est en realite plus rapproche qu'il ne le serail d'apres cette formule. » 11 faudra done recourir a une autre hypothese et tenir coni[)te, je crois, de I'epaisseur variable de la couche ou gaine liquide qui adhere au corps solide; cette hypothese in a ete suggeree par une serie d'experiences que j'ai faites sur le soulevement de la dissolution de chlorurc de fer entre deux plujues de fer paralleles que j'ai fixees aux poles d'un electro-aimaut de liuhmlsorl'f; les extremites inferieures de ces plaques plongent dans la dis- solution, et Ton connait deja les valeurs de h et b pour les differentes dis- tances 2 a. Maintenant on fait passer dans I'appareil un courant dont ou augmente graduellement et dont on mesure I'intensite, et Ton voit ce liquide magnetique s'elever entre les deux plans souvent jusqu'au double et au triple de sa h;iuteur primitive et la surface prendre la courbure qui convient a cette nouvelle hauteur; mais pour chaque intensite d'aimanlation, le vo- liune souleve reste sensiblement constant quelle que soit la distance des deux plans, et en un mot les choses se passent comme si la constante ca- pillaire avait ete doublee ou triplee. Nous savons pourtant par les expe- riences de MM. Brunner et Mousson que I'attraction du liquide sur lui- meme n'est pas changee par I'aimantation de celui-ci, et d'un autre cote. Texiguitc des changements de forme que le liquide eprouve lorsque les surfaces polaires n'y plongent pas, et ce fait que I'augmcntation du volume souleve est independante de la distance des plans, prouvent qu'il ne s'agit pas d'un effet de I'attraction magnetique exercee a distance. Je |)ense done que ces faits ne peuvent etre expliques que par I'augmentation d'cpaisseui de la couche adherente, augmentation que Ton peut constater directe- ( '027 ) » On comprend du resle que tout changement de temperature poiivant faire varier cette epaisseur, I'influencc de la temperature peut etre tres-dif- ferente de celle que la theorie a prevue en ne tenant compte que de la dila- tation du liquide. » ANATOMIE COMPAREE. - Dc la direclion des axes du col ct des condyles da femur et de /.' humerus dam les Mammiferes, les Oiseaux el les Reptiles; par M. Ch. Marti.vs. (Lettrea/l/. Flourens.) '> Dans une Nole qne vous avez bien vonlu inserer an Comple rendu de la seance du 9 fe\ rier de cette annee, je disais que I'humerus est un os torrlu de 180 degres sur son axe chez I'liomme, les Qnadrumanes, les Qiiadni- pedes et les Cetaces; de 90 degres seulement dans !es Cheiropteres, les Oi- seaux et les Reptiles qui rampent reellement. L'etude d'un grand nombre de squelettes m'a conduit a cjuelques consequences geometriques et djna- iniques de cette torsion que je soumets an jugement de I'Academie. » Chez I'hojume et les Singes anthropomorphes, tels que I'Oraug, !<• Chimpanze, le Gorille et les Gibbons, les axes des cols du femur et de I'hu- merus sont paralleles et diriges tons deux vers la colonne vertebrale, savoir, de dehors en dedans et de basen haut. Tous deux, ainsi que les axes du corps des OS, sont dans un meme plan sensiblement vertical et perpendiculaire au plan vertebro-sternal ou de symetrie bilaterale. Cette direction des axes est la condition mecanique des mouvements de circumduction du bras et de la cuisse autour de leur cavite articulaire. Aussi, apres avoir vu les mouve- ments au nioyen desquels deux A'is que j'ai observes, I'un au Museum de Paris, I'autre au Jardin Zoologique d'Amsterdam, s'elevent en s'accrochant aux branches d'un arbre, suis-je porte a penser que chez cet animal le col de riiumerus est dispose comme celui des Singes anthropomorphes. Dans ce groupe d'aiiimaux et dans I'homme, I'axe de la trochlee humeraleest egale- ment parallele au plau comprenant Taxe du col et celui du corps de I'os; aussi, lorsque I'animal est debout sur ses pieds, on peut dire physiquemeiit (non pas mathematiquement)que les axes du col de I'humerus, du corps dc cet OS, de la trochlee et ceux du col du femur, de I'axe de cet os et de s( s condyles sont sensiblement dans un seul et meme plan vertical perpeiuli- culaire au plan de symetrie bilaterale. » Dans les Mammiferes terrestres et aquatiques, I'axe du col du femiu- estdirige comme chez I'homme, et le plan comprenant I'axe de I'os et celui du col femoral est egalement perpendiculaire au i)lan de s\ nietrie biia- ( I028 ) terale, 11 n'eii est pas de meme dii membre anterieur : I'axe du col de I'hu- meriisest dirige d'avanl en arriere et de has en haut; cet axe et celiii du corps de riiuiiierus soiit dans un meme plan parallele an plan vertebro-ster- nal. 11 en resnlte que le plan compreuaiit I'axe de I'os et celui du col est perpendiculaire a I'axe de la tmcblee, tandis que chez rhomme ces deux axes etaieut dans le meme plan. Si nous prenoiis pour point de comparaison la direction de I'axe du col du femur, qui est la meme dans tons les ani- maux, nous pouvons admettre que dans I'homme et les Singes superieurs ia tete de rhumerus ne participe pas a la torsion du corps de cet os; dans lesQuadnq:>edes, au contraire, I'extremite inferieure de I'humerusa accom- pli une revolution de 180 degres, et la superieure, au lieu de rester fixe comme cliez Ihounne, est elle-meme tordue de 90 degres ou d'un angle droit ; ce qui le prouve, c'est le deplacement relatif des tuberosites qui bordent la gouttierebicipitale. La tuberosite, externe chez Thomme, devient anterieiue dans les Quadrupedes et I'interne devient posterieure ; ce qui suppose une torsion de 90 degres : on le voit de la maniere la plus claire sur les squelettes bien articules des grands Carnassiers. La consequence de ces dispositions, c'est que dans les Quadrupedes le membre anterieur sc meut dans un plan et n'execute plus que tres-imparfaitement les mouve- ments de circumduction qui caracterisent I'homme et les Singes anthropo- >^ Dans lesCheiropterefi, les Oiseaux et les Reptiles, les axes des cols du femur et de I'humerus sont diriges de dehors en dedans comme chez I'liomme, c'est-a-dire que I'axe du corps de I'os et celui du col sont dans un meme plan perpendicidaire au plan de symetrie bilaterale. Mais le corps de I'hume- rus n'etant tordu que de 90 degres, la trochlee est tournee en dehois. Dans ces animaux, le plan comprenant I'axe de I'os et celui du col est done per- pendiculaire a I'axe de la trochlee humerale. Aussi la flexion de I'avant-bras sur le bras se fait-elle en dehors dans un plan perpendiculaire au plan ver- tebro-sternal. C'est une des conditions osteologiques du vol et de la repta- » Si Ton compare la direction de I'axe des condyles du femur a celle de laxe de la trochlee humerale, on trouve que ces axes sont paralleles enlre eux dans les Cheiropleres et les Reptiles (i), perpendiculaires dans les Oi- (i) Presqne tons les squeictles de Reptiles, meme ceux oCi Ton a conserve les ligaments natiirels, sont montps comme ceux des Quadrupedes : le genou fleclii en avant, le coudc ( »029 ) seaux. En effet, une Chaiive-Souris et un Reptile flechissent leiii- genou, non pas en avant, niais en dehors, de facon que la flexion de I'avant-bras et celle de la jambe se font dans un meme plan perpendiculaire au plan de syiiietrie. Il n'en est pas de meme chez les Oiseaux : I'axe des condyles du femur est perpendiculaire au plan vertebro-sternal ; I'axe de Tepitrocldee lui est parallele : d'ou la flexion de la jambe en aniero et de I'aile vn » En resume, i'inspection seule de I'epaule et de I'liumerus d'uii animal pourra desormais decider les points les plus importants de son mode de locomotion et servir a marquer sa place dans I'embranchement des verte- bres. Si la trochlee humerale est parallele au plan comprenant laxe de los et celui du col, ou, en d'autres termes, si ces trois axes sont sensiblement dans le meme plan, le bras pent executer des mouvements de circumduction el I'animal appartenir au groupe anthropomorphe; mais si la trochlee est/x;- pendiculaire au plan commun de I'axe du col et du corps de I'os, et en meme temps a celui de I'omoplate, I'animal est un MauHuifete terrestie ou aqua- tique. Si, enfin, I'axe de la trochlee perpendiculaire au plan commun de I'axe du col et du corps de Eos est, au contraire, sensiblement parallele a celui de lomoplale, I'animalvole ou i-ampe : c'est un Cheiroptere, un Oiseau ou un Reptile. »> La nature, comme on le voit, a procede geometriquement chaque fois qu'elle a fait varier le plan dans lequel se meuvent les raembres des ani- nKiux. Ces changements, lies a ceux des axes de rotation, sont toujours d'uii ou de deux angles droits seulement. Toutelois si, a la rotation fixe de 180 degres produite par la torsion de I'humerus, nous ajoutons les 1 80 de- gres que le pouce decrit dans les mouvements de pronation de I'avant-bras, nous trouvons que, dans la transformation organique du membre poste- rieur en membre anterieur dans les Quadrupedes, I'apophyse styloide du radius a decrit une circonference tout entiere. Voila pourquoi, I'avant-bras etant en pronation, la main se trouve replacee dans la meme position qu( le pied. » planche sur laquelle ii est fixe et gagner de la liii donne celle d'un Mammifere terrestre. L'hi celui d'un Oiseau : I'axe du col dirigcen dedans Le femur sera parallele a I'humerus, Ic genoii c tion, c'est-a-dire le fait que I'abdomen traine sur le sol, est une consequence d ; niai s on fausse I'alh ire du Rep tile ; jsd'u n Reptile d oite tre articule con haut oude , la trochlee se flechiror It en I dehors. L deh ( io3o ) TERATOLOGIE. — Note sur uTi mulet fissipede aiix pieds anterieurs; par MM. TV. JoLY et A. Lavocat. « Les fails de poljdactjlie cliez le genre Cheval sont assez rares et surtout assez importants au point de vue de I'anatomie pliilosophiqiie , pour meri- ter d'etre signales a Tattention des savants. Un des plus curieux que nous puissions citer, c'est sans contredit celui que vient de nous offrir un mulet age d'un an , appartenant au proprietaire d'une menagerie ambulante qui, ces jours derniers, se trouvait a Toulouse. )) En effet, I'animal dont il s'agit etait fissipede (a plusieurs doigts sepa- res) aux pieds anterieurs, particularite dont nous avons eu I'occasion d'ob- server deja un autre exemple consigne par nous dans les Memoires de I'Aai- demie imperiale des Sciences^ Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse (tome III, 4^ serie, page 364 ; ^ 853). Mais chez la mule que nous avons decrite, les denx doigts [anniilaire et mediiis) qui, ordinairement reunis, constituent, selon nous, le grand doigtdes Equides, etaient parfaitement separes I'un de I'autre au pied gauche et simplement rapproches au pied droit. Ici, au con- traire, ces doigts sont parfaitement distincts aux deux pieds anterieurs, et lenrs sabots ne ressemblent pas mal a des cornes frontales plus ou moins recourbecs. » Quant aux autres doigts de notre monstre actuel, le pouce etait repre- seiUe, comme a Tordinaire, par la c//ato«^«e^ qui, nous cro\ ons I'avoir prouve, a reellement cette signification. L'index etait reste rudimentaire •, enfiii. Tauriculaire apparaissait au dehors sous la forme d'une corne recourbee en faucille. Chez notre mule de i853, ce dernier doigt etait reste a I'etat de rudiment, tandis que l'index etait bien plus developpe (i). ') Nous n'avons pas cru devoir laisser passer inapercu ce nouvel exemple de polrdaciylie chez le genre Equus, d'autant plus qu'il confirme de la ma- niere la plus eclatante les vues que nous avons emises, il y aura bientot cinq ans, au sujet du svsteme digital des mammiferes si improprement appcles Monodarlrles{i). » (i; II n'est pas rare que la chirurgie veterinaire ait a amputer I'lm ou I'autre de ces doiiztb supplementaiies, c'est-a-dire l'index et le petit doigt, plus developpes que de coutume. (2) Foir nos « Etudes d'anatoniie pliilosophique sur la main et le pied de Thomme et sin les extremites des Mammiferes ramenees au type pentadactyle » , et nos « Etudes anatoniiqn''^ el tei atologiques sur une mule fissipede aux pieds anterieurs » . Comptes rendus , 1 852 ct 1 853 , • f Meni'iin-.s dc V Academic des Sciences de Toulouse, menic anmJe, in cxtcnsn. ASTRONOMIE. — Decouverle dune nouvelle etoile dans le qundrilatere de la nelmleuse d Orion; par M. Poruo. M. d'Escayrac Lauture ecrit a I'Academie pour faire connaitre les causes qui out fait echouer I'expedition aux sources du Nil dont le com- mandenient lui avait ele coufie. M. Gallo sollicite le jugement de FAcademie sur un ouvrage italien in- titule : Introduction a la mecaniqae et a la philosopliie de la nature. M. Babinet est prie de vouloir bien examiner cet ouvrage er en rendre compte a rAcadeinie. M. Ed. Robin demande et obtient I'autorisation de reprendre plusieurs Memoires qu'il avait sournis au jugement de TAcademie, mais qui n'ont pas ete I'objet d'un Rapport. A 4 heures, I'Academie se forme en Comite secret. COMITE SECRET. An nom de la Commission chargee de presenter une liste de candidats pour la place d'Academicien libre, vacante par suite du deces de M. de Bonnard, M. Seguier presente la liste suivante : Ju premier rang. . . . M. ( MM, Antoixe Pa Baudens. Au deuxieme rang | et par 1 Begin. Damour. Marie. ordre aiphabetique. Vallee. Walferdin M. Seguier developpe les titres des candidats. Ces titres sont discutes. L'election aura lieu dans la prochaine seance. La Section d'Elconomie rurale presente par I'organe de M. Bolssingault ( .o32 ) la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant, vacante par suite du deces de M. Girou de Buzareingues. MM. Jules Reiset, a EcorchebcKuf (Seine-Inferieiire), RiEFEL, a Grandjouan. M. Peligot presente les titres des candidats. L'eiection aura lieu dans la seance prochaine. La seance est levee a 6 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu, dans la seance du i8 mai iSSy, les ouvrages dont voici les titres : Recherches sur le lait ; par MM. les D" N. JOLY et FiLHOL. Bruxelles, i856; br.ni-4°- Traite de gymnastujue raisonnee, au point de viie orthopedique, hygimique et medical, etc.; par M. Ch. Heiser. Paris, i854; in-8*'; accompagne d\in supplement imprime et de Notices maniiscrites. (Adresse au concours Mon- tyon, Medecine etChirurgie. ) Sur Vintensite magnetique des aimants au-dessus de loo degres; par M. Louis DuFOUR. Geneve, 1857; br. in-8°. Rapportfaitai Academic imperialede Medecine, par M. lebaronH. Larrey, sur une observation d'amputation scapulo-humerale avec resection partielle de la clavicule, de t acromion et de rapophyse coracoide, pour une mutilation compUquee de Vepaule, par M. A. Michalski. Paris, 1857; br, in-8°. Note sur le mode de reproduction des tmffes; par M. J.-H. Fabre ; br. in-8^ Memoire sur un nouvel appareiUlectrique ; par M. DE LafOLLYE, inspecteur des lignes telegrapbiques a Bordeaux ; lithographie, in-4^. Memoires de la Societe d' Emulation du departement du Doubs; 1^ serie, t. VIII; 1 856. Besancon, 1857; in-8*'. Riglement de la Societe d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe. Le Mans, i856; br. in-8^ Introduzione. . . Introduction a la mecanique et a la philosophic de la nature; parM. G. Gallo ; vol. I, fascicules 6a 8. Turin. 1867; in -8°. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 MAI 1857, PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. IMEMOmES ET COaMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAWTS DE L'ACADEMIE. En I'absence de M. Isidore Goeffroy-Saint-Hiiaire, appele a presider la deputation qni assiste aux funerailles de M. Jugustin Cauchj, M. Poncelet oiivre la seance a 3 heures et demie. « M. Poncelet annonce la perte donloureuse, inopinee et irreparable >. pour la science, que vient de faire I'Academie dans la personne de I'un » des plus illustres geometres de notre epoque, et dont le merveilleux ta- » lent d'analyse s'est tour a tour exerce avec succes, sur les questions les ,) plus varices des mathematiques pures et des mathematiques appliquees ). a la Mecanique, a la Physique et a 1' Astronomic. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la quantite d'c artificielle; par i\i. Boussisgault. « Je nomme rosee artificielle Veau .que depose I'air plus ou moins sature de vapeur quand i\ est en contact avec une surface qu'on a suffisamment refroidie, bien que, en realite, je ne fasse aucune distinction entre cette rosee et celle qui mouille les plantes durant une nuit chaude, calme et sereme, c'est-a-dire lorsque Tetat de I'atmosphere favorise le rayonnement calori- fique des objets places sur le sol. La rosee est peut-etre le seul meteore aqueux que Thomme puisse produire a volonte; son origine est toujours la meme : la vapeur contenue d.ns I'air ; son apparition est toujours deter- unnee par la meme cause : un abaissenient de temperature eprouve par les corps sur lesquels elle se condense. „ En passant de I'etat de vapeur a I'etat liquide, I'eau entralne njessai- C. R., 1 857, >*'' Semestre. (T. XLIV, N" 21.) ^ : ( io34 ) rement Jes substances volatiles et solubles disseminees dans I'atmosphere. C'est ainsi que Ton constate dans les eaux meteoriques, et particulierement dans la rosee, une notable proportion d'ammoniaque. » En 1 853, j'ai trouve que de la rosee recueillie au Liebfrauenberg con- tenait par litre : — 9 au lo septembre. . 6,2 — 21 au 22 septembre. — 24 au 25 septembre. — 27 au 28 septembre. » Quoique la rosee apparaisse tres-frequemment, comme I'indique I'hu- midite dont Therbe est presque toujours couverte un peu avant le lever du soled, les cas ou il est possible de sen procurer en assez grande quantite pour pouvoir I'examiner sont assez rares. D'ailleurs les circonstances ou la vapeur dissoute dans I'atmosphere penetre et se condense dans un sol desseche, sans que cependant la rosee se manifeste sous la forme de gout- telettes, sont fort communes, et il y a lieu de presumer que, dans le cours d'une annee, la terre recoit par le seul effet de ses proprietes hygroscopiques une quantite d'eau considerable, ayant, tout porte a le croire, la constitution de la rosee. II y a plus : certaines matieres poreuses possedent la faculte d'absorber des volumes considerables d'air atmospherique, et, avec cet air, I'eau de rosee, resultant de la precipitation de la vapeur qui I'accompagne. Ainsi Ton doit admettre que toutes les fois qu'il y a penetration et conden- sation de la vapeur aqueuse dans un corps poreux, il y a apport d'une dose d'ammoniaque, car, dans le fait, il y a depot de rosee. C'est par cette absorption d'air, accompagnee d'un depot d'eau ayant existe en vapeur dans I'atmosphere, qu'il est possible 'd'expliquer I'apparition de I'ammo- niaque dans des substances poreuses exposees a I'air apres avoir ete calci- nees a une forte chaleur rouge, comme cela resulte d'experiences fort deli- cates que j'ai executees a I'occasion de recherches sur la vegetation (i). Ainsi j'ai trouve que i kilogramme de matiere pulverisee et exposee a I'air, pen- dant deux a trois jours, apres la calcination, a pris ; Labrique, Le sable Le phosphate de chaux i) Recherches sur la vegetation. ^/?nfl/f^rf6' Chimieetde Physique, t. XLIII,p. 149, 3^ { ,o35 ) » J'ai leconnu, de plus, que, lorsque ces matieres etaient humectees avec de I'eau bien pure immediatement apres la calcination, lorsqu'on detruisait en quelque sorte leur porosite, elles n'acqueraient pas sensiblement d'am- moniaque par une exposition a I'air prolongee pendant deux a trois jours. » Toutefois il restait encore a demontrer que I'eau condensee provenant de I'atmosphere contenait de I'ammoniaque. C'est ce qui m'a porte a re- chercher cet alcali dans la rosee artificielle que je me suis procuree par le procede suivant : » J'ai charge de glace un vase cylindrique en verre de 77 centimetres de hauteur etde 60 centimetres de circonference ; comme la hauteur de I'eau a o degre ne depassait pas 66 centimetres, la surface refrigerante etait de 3960 centimetres carres. Le vase reposait sur un entonnoir cannele, tres- evase, aboutissant a un flacon. » L'appareil a ete place dans une salle ouvrant sur une terrasse du Con- servatoire imperial des Arts et Metiers ou on I'a laisse expose, en renouve- lant la glace, du 20 mai au matin au 21 mai au matin. La temperature de la salle s'est maintenue entre ^4 et 26 degres. On a obtenu un demi-litre de rosee artificielle; c'etait de I'eau extremement limpide, sur laquelle surna- geaient deux particules imponderables de suie. Cetteeau n'etaitpas iroublee par les sels de baryte. Le nitrate d'argent y occasionnait un leger louche. Le sous-acetate de plomb y formait un precipite tres-prononce indiquant la presence de I'acide carbonique. Elle n'avait ni odeur, ni saveur particu- » Traitee avec toutes les precautions convenables dans l'appareil dont je ^me sers pour etudier les eaux pluviales, j'en ai retire une quantite d'am- moniaque repondanta io-»^S8 pour un litre, proportion tres-forte si on la compare a celle qu'afournie la rosee recueillie au Liebfrauenberg, loin de toute habitation. Une recherche speciale faite sur le residu de la distillation a indique la presence non douteuse de I'acide nitrique. « L'eau a pris, par la concentration au centieme de son volume initial, cette teinte jaune d'ambre caracteristique des eaux meteoriques. » J'ai souvent emis cette opinion, que I'examen des meteores aqueux conduira a la connaissance de certains principes que Tatmosphere ne ren- ferme qu'en proportions excessivement faibles, quoique leur action sur les . etres organises soit evidente et quelquefois funeste. » Dans un travail execute en 1 853, j'ai montre que la pluie, surtout quand elle commence, entralne des substances qu'on tenterait en vain de doser par I'analvse directe. La rosee, mieux encore que la pluie, condense et con- ' io36 ) centre ces substances ; et comme on pent piovoquer sa formation partout et dans toutes Ies.conditionsmeteorologiqi.es, ellefacilitera, sans aucun doute, 1 etude des matieres si diverses dc le receptacle et le vehi( PHYSIQUE DU GLOBE.- Observations faites pour determiner la hauteur dii nur- cure dans le barometre , au niveau de la mer, dans la proximite de I'e- quateur, et Vamplitude des variations diurnes barometriques a differentes elevations dans les Cordilleres; parM. Boussingault. Comprenant, en outre, les observations executees a la Guayra, Caracas. Pamplona etSanta-Fede Bogota, par MM. Rivero et Boussingault j A Cartagena , par le general /. Jcosta ; A Santa-Marta, par iVf. Leivy ; A Payta, par le capitaine Duperrey ; Dans la metairie d'Antisana, a I'altitude de 4,ioo metres, par M. Carlos Aguirre. Note de M. Biot. « Le tome V de mon Traite elementaire d' Astronomic etant sur le point de paraitre, je desire que I'Academie veuille bien me permettre de lui en presenter un court apercu. » J'avais depuis longtemps prepare le plus grand nombre des mate- naux dont ce volume se compose. Mais j'aurais manque de forces pour les mettre en oeuvre, si je n'avais pas ete soutenu dans cette tache par I'as^ sistance continue, habile, et bienveillante, de mon petit-fils d'adoption, M. Lefort. II me I'a rendue possible en prenant si.r lui toute la portion du travail qui m'aurait ete la plus penible : la verification des calcnls nume- riques, le trace des figures, la revision des epreuves, souvent meme le per- fectionnement des details que j'avais trop incompletement exposes. Je ne saurais assez reconnaitre combien je suis redevable a son affectneux de- vouement, et ce que je viens de dire n'exprime qu'unefaible partie du ser- vice qu'il m'a rendu. » Ce volume contient les lois des mouvements planetaires deduites des observations qui out servi a les etablir. Sans doute, si I'on voulait prendre rastronomie dans I'etat de perfection ou elle est aujourd'hui parvenue, avec la disposition des instruments precis qu'elle possede, des formules mathe- • matiques dont elle est pourvue ; avec les connaissances maintenant ac- quises sur la forme reelle des orbites que les planetes decrivent, sur la variabdite des vitesses qu'elles y acquierent, et sur la nature de Taction physique par laquelle tous leurs mouvements sont regis, on pourrait tirer ( >o37 ) immediatement les lois de ces mouvements des observations niodernes, sans ancun detour, les obtenir ainsi, du premier coup, definitives et en deduire un code general d'astrononiie planetaire, dont les praticiens n'au- raient plus qu'a suivre et appliquer les" preceptes. Mais des ouvrages de ce genre ne peuvent s'adresser qu'a des lecteurs deja nourris de fortes etudes, qui voudraient embrasser les connaissances astronomiques dans toute leur etendue et toute leur sublimite. Bornant ici mon ambition et mes efforts a composer un livre elcmentaire, je me suis present une autre marche plus immediatement dirigee au but d'instruction preparatoire que je me propo- sals d'atteindre. J'ai voulu resumer, avec une precision fidele, les travaux des inventeurs; et montrer clairement la marche des idees, la succession d'efforts par lesquels on est progressivement arrive, de I'appreciation empi- rique des mouvements planetaires, a leur intelligence theorique, telle que nous I'avons aujourd'hui. Ces etudes retrospectives, pen suivies depuis qu'elles ont cesse d'etre pratiquement necessaires, n'ont pas seulement pour utilite de faire connaitre a la jeunesse studieuse ce que la science mo- derne doit aux grands observateurs qui I'ont preparee. En les montrant ainsi a ses yeux dans I'exercice de leur genie, luttant avec une infatigable patience centre rimperfection des instruments et des methodes de calcul, on lui apprend comment une sagacite habile et perseverante pent distinguer, saisirles lois abstraites des phenomenes a travers le chaos de donnees impar- faites ; et en meme temps qu'on lui communique la connaissance de ces lois, on I'instruit dans I'art de les decouvrir. Par exemple, tout I'edifice de I'astro- nomie planetaire a ete primitivement fonde sur les periodes numeriques par lesquelles Hipparque avait exprime, pour les cinq planetes principales, les rapports des durees moyennes de leurs revolutions synodiques, a la duree moyenne de I'annee, soit tropique, soit siderale, qu'il avait adoptee. Ptole- mee nous a transmis ces periodes qu'il emploie comme autant de faits. Elles sont d'une exactitude surprenante. On n'avait guere mieux au temps de Kepler; et aujourd'hui meme, on ne trouve que tres-peu de chose a y changer. Elles comprennent des nombres entiers de revolutions syno- diques tels qu'apres leur accomplissement, la planete et le soleil en appa- rence ou la terre en realite, se trouvent avoir decrit des nombres entiers on presque entiers de revolutions completes dans leurs orbites propres. Pto- lemee nous dit qu'Hipparque s'etait specialement prescrit cette condition de concordance en les composant. Elle est en effet indispensable pour que les durees des revolutions synodiques qu'on en deduit aient des valeurs reellement moyennes ; les inegalites periodiques du mouvement propre des deux astres compares, ayant parconru toutes leurs phases, et repris finale- ( io38 ) ment les memes valeurs. Quel trait de sagacite n'est-ce pas de s'etre mis ainsi en garde contre les effets possibles de ces inegalites, dont I'existence seule poiivait etre alors tout au plus soupconnee ! Ptolemee ajoute qu'Hip- parque a exprime ses periodes par les moindres multiples entiers, qui puis- sent accorder d'aussi pres les durees moyenues des revolutions synodiques avec la duree de I'annee. Mais il ne nous fournit aucun renseignement sur le procede de calcul qui a du etre employe pour leur assurer ce caractere, et il ne dit pas memedequelles donnees elles sont deduites. Quant ace dernier point, on peut suppleer a son silence. Hipparque a du avoir a sa disposition des levers de planetes observes a la vue simple, probablement pendant beau- coup de siecles, par les Chaldeens de Babyloiie ; car il a employe des don- nees tirees de cette source ancienn'e, dans I'etablissement de ses periodes luni- solaires. Il a puy joindre les observations plus rares qu'il auraitfaiteslui-meme sur les planetes superieures dans leurs oppositions au Soleil, et sur les infe- rieures dans leurs plus grandes elongations de cet astre. Comment est-il parvenu a extraire de tels documents des periodes moyennes si etonnam- ment precises ? C est la, sansdoute, une question de methode scientifique, autant que d'histoire, qui merite bien d'etre eclaircie. A cet effet, il faut d'abord se rendre compte de I'usage que Ton pouvait faire des levers et des elongations des planetes, pour evaluer les durees apparentes de leurs revo- lutions. Cette connaissance preliminaire etant acquise, si Ton suppose que Ton a dans les mains une collection d'observations pareilles, nombreuses et longtemps continuees, un mode de discussion critique tres-simple, et tout a fait conforme a I'esprit ainsi qu'aux precedes de I'arithmetique grecque, conduit, pas a pas, a en extraire des periodes de plus en plus exactes, qui se trouvent etre finalement celles memes d'Hipparque, quand on les arrete, comme lui, aux limites probables d'enTur que Ton ne pouvait pas esperer d'eviter alors. Pour surcroit d'interet, ce mode de discussion qui attenue progressivement, et surement, les erreurs individuelles des donnees em- ployees, se trouve etre equivalent, dans sa marche et dans ses consequences, a notre methode actuelle des fractions continues, si ce n'est que celle-ci ex- prime par des formules ecrites, la serie des raisonnements. Meme, quand on arrive ainsi a deux periodes consecutives, dont Tune semblerait ne pas devoir attemier suffisamment les erreurs, tandis que I'autre serait trop longue pour etre pratiqiiement etablie ou employee, on peut en composer une intermediaire plus acceptable, qui est justement celle qu'Hipparque choisit dans de tels cas. L'identite du procede implique done, pour les mul- tiples auxquels il arrive, le caractere de minima qu'U leur attribuait. J'ai consacre quelques pages a I'etude de ces periodes celebres, qui ont fourni { 'o39 ) le premier document theorique sur leqiiel toiite FAstronomie planetaire a ete etablie. Conduire ainsi le lecteur a decoiivrir par lui-meme le principe de leur formation, et la precision assiiree des resultats qui s'en deduisent, m'a paru plus satisfaisant et plus utile que de lui faire accepter directement ]es resultats analogues tires des observations modernes, en lui laissant ignorer les efforts d'invention et de travail par lesquels on les a primitive- ment obtenus. » J'ai continue de diriger le lecteur par cette meme voie d'invention et de decouvertes progressives, dans toutes les autres parties de I'Astronomie planetaire : lui exposant d'abord les methodes d'observation ou de calcul au moyen desquelles on constate les caracteres generaux des orbites que les planetes decrivent; leur constitution sensiblement plane; la position de leurs nceuds et leurs inclinaisons sur Fecliptique ; puis les formes de ces or- bites, les lois des mouvements interieurs suivant lesquels les planetes y cir- culent ; et les rapports qu'ont entre eux ces mouvements dans les differentes orbites, a mesure qu'elles sontplus distantes du Soleil. Tons ces problemes ont ete completement apergus et abordes pour la premiere fois par Kepler. Toutes les methodes qui les resolvent, ont ete successivement inventees et appliquees par lui dans son admirable ouvrage intitule : De Stella Martis. C'est la que je les prends; et en les presentant d'apres lui, avec ses nombres, dans I'ordre de necessite logique qui les lui amene, je suis pas a pas la marche de son genie, et je montre le rare assemblage de qualites qui le dis- tinguent : la justesse de son coup d'oeil pour decouvrir la voie droite qui raene a la verite, a travers les prejuges secvdaires de la science antique; son invariable Constance a la debarrasser des obstacles qui I'encombrent; les hardiesses de divination qui le conduisent; les tentatives heureuses ou mal- heureuses qui tour a tour Tapprochent du but ou Ten eloignent, sans jamais le decourager, ni lasser sa patience, jusqu'a ce qu enfin il arrive au succes definitif qui a couronne ses immenses travaux. Quoi de plus attachant, de plus profitable pour de jeunes esprits, que Finstruction puisee a une pareille ecole, ou ils trouvent Foccasion inappreciable d'apprendre toutes les me- thodes, toutes les decouvertes fondamentales de I'Astronomie planetaire, par Fexemple et les lecons memes de celui qui Fa creee. » Les lois phenomenales decouvertes par Kepler dans les mouve- nients des planetes ne sont qu'approximatives. On ne peut apprecier leur juste valeur, et en saisir Fensemble, qu'apres les avoir vues concen- trees par Newton dans une loi unique, celle de Fattraction. Je ne pouvais pas me dispenser de les montrer reunies par ce lien commun ; et toutefois le caractere elementaire de mon ouvrage ne me permettait pas de faire ( io4o ) penetrer ceiix auxqiiels il est destine dans tons les details mathematiques de cette deduction admirable. lis les trouveront plus tard completement exposes dans le traite de la Mecanique celeste de Laplace, oii la theorie de Tattraction est developpee et poussee jusqu'aux dernieres consequences qui nous soient jusqu'a present accessibles. Les traites modernes de meca- nique offrent, de la meme theorie, des analyses abregees qui forment une introduction suffisante a I'etude de cette grande oeuvre. Je me suis done borne a speciBer et a presenter par ordre, la nature ainsi que la succession des raisonnements dont Newton s'est servi pour extraire des enonces de Kepler les consequences mecaniques qu'ils renferment. Le soin que j'ai mis a reproduire ainsi la marche de ses propres idees, immediatement a la suite, et pour ainsi dire en presence des resui tats d'observation auxquels il les appliquait, pourra, je crois, offrir encore un preliminaire qui ne sera pas inutile pour 1' intelligence des ouvrages superieurs que je viens de men- tion ner. » II en pourra resulter un autre a vantage. Au commencement du Livre des Principes^ Newton a etabli les veritables lois du mouvement, dans leur acception la plus generale. Seulement il en a presenle les applications sous des formes en quelques points differentes de celles que nous leur donnons aujourd'hui. Ces differences sont peu sensibles dans la conception et la mesure des mouvements rectilignes , soit uniformes, soit continument varies, suivant des lois quelconqiies; mais elles le sont tres-essentiellement dans la maniere de mesurer les mouvements curvilignes et de les representer theoriquemenl. Il est indispensable de bien comprendre I'idee qu'il sen forme, pour rattacher exactement aux m6thodes modernes les resultats qu'il a obtenus et les considerations sur lesquelles il se foude pour les obtenir; sans quoi on s'exposerait a de graves iiieprises que d'Alembert a judicieu- sernent signalees, mais qui n'ont pas ete toujours 6vitees par des hommes pourtant fort habiles. En outre, dans ces premiers chapitres de la philoso- phic naturelle, Newton envisage les effets calculables des mouvements sous des acceplions moins abstraites, je seriiis tente de dire plus vraies, que celles qu'on admet comninneinent aujourd'hui; et par la il echappe, c!an.> leur application, a des difficultes metaphysiques dont on a souvent peine a se demeler, quoiqn'elles ne portent nullement sur les choses memes, mais sur les mots par lesquels on les exprime. Ce point de vue, plus rapproche des realites que celui ou conduisent les abstractions suggerees par I'analyse mathematique pure, pourra n'etre pas inutilement offert a de jeunes esprits. »> Le reste de ce volume ne contient que des expositions de fails particu- liers dont j'ai du resserrer les details dans les hmites qu'un livre elemen- ( io4« ) taire comporte. Je me suis attache seiilement a en donner une notion asse/ precise pour inspirer le desir d'en prendre la connaissance plus complete, dans les ouvrages, ou les Memoires, qui leur sont specialement consacres. » En resume, je n'ai voulu presenter ici que des elements d' initial ion aux etudes savantes d'Astronomie. Si quelques jeunes gens studieux trou- vent que je leur ai fourni d'utiles secours pour les aborder, j'aurai atteint le but que je me suis propose, et toute mon ambition sera satisinite. Je n'ai travaille que pour eux. Quant aux maitres de la science, si quelqn'un (i'entre eux daignait parcourir ce volume, il n'y trouverait sans doute rien qui ne liii fut depuis longtemps connu; mais j'essayerai de desarmer sa severite en lui rappelant ces deux vers d'Ovide : Causa, scdutilitas officiumque ,fait. CONSTRUCTIOINS HYDRAULlQUES. — NoLe sur la theorie des cimenls : par M. le Marechal Vaillax\t. .< M. le President a bien voulu me communiquer une Note qni lui a ete adressee par M. Vicat, Correspondant de I'lnstitnt, et dans laquelle sont discutees, critiquees et condamnees, trois propositions enoncees par MM. Rivot et Chatoney dans leur Memoire sur les mnUriaux employes dans les constructions a la mer, Memoire dont j'ai ete charge de })resenter I'ana- lyse a i' Academic, et dont elle a ordoune I'insertion au Recueil des travaux des Savants elrangers. n MM. Rivot et Chatoney out avance que les ciments purs, surtout les ciments a prise lente, doivent autant que possible etre employes en coulis, et qu'ils acquierent ainsi plus de compacite que lorsqu'ils sont gaches a la » M. Vicat nie celte superiorite du gachage avec exces d'eau, et i\ op- pose a I'asserlion de MM. Rivot et Chatoney des experiences comparatives qu'il a faites lui-meme, dont il donne I'analyse et les resultats, et qui 1 out amene a conclure que les ciments, a prise lente ou rapide, gaches ay«c exces d'eau et employes en coulis, out moins de densite, d homogeneile et de durete que les memes ciments gaches ferme. » Dans une autre partie de leur Memoire, en parlant des pouzzolanes artificielles, MM. Rivot et Chatoney ont exprime I'avis que les argdes, <-uites ou non cuites, ne peuvent pas, en general, se comporter comiiie bonnes pouzzolanes, parce que I'action exercee sur elles par la chaux en C. R. ,857, J" Semeslre. (T. XLIV, No 21.} '7 ( I042 ) presence de Teau est lente et partielle, et doit, par suite, donner lien a des monvemeiits nioleculaires, causes de desagregation pour le mortier. Au co.itraire, lis ont avance que le silex pulverise doit etre considere comme une bonne pouzzolane, pourvu que le mortier soit soumis a une longue digestion prealable. » M. Vicat s'eleve contre cette opinion; les experiences qu'il a faites Font conduit a une affirmation diametralement contraire : selon lui, les ar- gilos pures, et meme certaines argiles ocreuses, sont, apres une legere cuisson, d'excellentes pouzzolanes, tandis que, parmi les composes hydrau- liques connus, il n'en est pas un seul qui ne donne des resuitals incompa- ra])]ement meilleurs que les silex porpliy rises. » Enfin M. Vicat reproche a MM. Rivot et Chatoney d'avoir comniis une erreur en attrihuant aux Romaius la pratique habituellc d'luic longue di- gestion preparatoire a I'emploi du mortier. Ce procede, que MM. Rivot et Chatoney recommandent, etait inconnu a Rome, d'apres M, Vicat. II at- iirme d'ailleurs que les Romains foisaient mal les consi ructions bvdrau- liques, et il en conclut que ce n'est pas faire Teloge de I'efficacite des di- gestions prealables, que de soutenir qu'ils en faisaient usage. » Telles sont, en resume, les conlradictions opposees par M. Vicat a MM. Rivot et Chatoney. Les deux premieres ont de la gravite, et I'autorite (\u contradicteury ajotite sans doute un grand poids. » Au35i nous joignons-nous a M. Vicat pour demander I'insertion de sa iNote dans les Comples remlus de vos seances. II nous paralt bon (pie les points en litige soient mis au grand jour. Si MM. Rivot et Chatoney ont erreurs, rectification doit en etre faile. S'ils ont dit vrai, les /es ne leur manqueront pas. Et, quoi qu'il en puisse etre, Tart des r!•^•(.^lO^•s IIVDRAULIQUKS. - Ex) En lisant cette doctrine nouvelle sur le gachage des ciments, nous nous sommes demande comment il se pourrait que I'augmentation de vo- lume, qui est la consequence forcee de I'emploi d'un grand exces d'eau, non-seulement pour les ciments en general, mais aussi pour le platre et i'argile dans les arts du platrier, du potier et du briquelier, comment d se pourrait, disions-nous, que cette augmentation concourut a donner plus de densite a ces matieres, parvenues au terme de leur durcissement ? Des mil- hers de faits vnlgaires anciens et journaiiers repondent de la maniere la plus expressement negative, et cependant, en presence de la position sc.en- tifique des honorables ingenieurs que nous combattons, c est pour nous um devoir d'examiner s il n'y anrait pas dans tout ceci qnelque malentendn, I quelque , de ces meprises faciles auxquelles chaqu teur pent une fois ou I'autre se laisser prendre. « Nous nous sommes done decide a recommencer de nouvelles expe- riences en operant d'abord sur divers ciments a prise rapide, et ensuite snr des ciments a prise lente; pour cela, nous nous sommes procure des tub. s de verre d'e^^al diametre i 4 a 5 centimetres) fermes par un bout avec de ( ro44 ) simples bouchons de liege, et nous avons introdiiit dans chacun d'eux des ciments de Grenoble, de Paris, de Vassy et de la Valentine, gaches dune part avec 5o parties d'eaii pour loo de ciment (cas du maximum de con- sistance), d'autre part avec 120 parties pour la meme quantite de ciment (cas d'une bouillie beaucoup plus claire que les coulis ordinaires). Or les tubes etant tons d'un egal diametre, les volumes des ciments contenus deviaient etre proportionnels aux hauteurs qu'ils y occupaient. Resultats ohtenus pour les ciments a pi » En prenant les precautions d' usage pour eviter les soufflures, en ni- ■odnisant les ciments gaches ferme dans les tubes, et en y agitant, d'autre art, avec une petite baguette jusqu'a commencement d'epaississement, les ouillies fluides contenues, nous sommes arrive a former pour celles-qi des alonnes doubles en hauteur de celles des ciments gaches ferme. » En comparant ensuite a egal vohune les duretes, les poids et les capa- tes d'imbibilion acquises apres deux mois (1) par les ciments degages de !urs tubes brises avec precaution, nous sommes arrive aux resultats loyens suivants exprimes en rapports dont un des termes est I'unite : Pour les ciments gaches t ,376 Capaci » Ces chiffres n'ont pas besoin de commentaires; il est aise de voir qu'entre ces limites de 5o et de 120 parties d'eau en poids pour 100 de cnnents semblables a ceux que Ton designe sous le nom de ciments a prise rapide dans les constructions, les volumes, les duretes, les poids et les per- meabilites mesurees par les capacites d'imbibition, passeraient par tous les degres compris entre I'unite et les nombres correspondants de la seconde ligne. » MM. Rivot et Chatoney ayant atlribue a la facilite qu'ont les particules Les ciments ont paSso un mois sous I'e lemes tubes ; quelques-uns ties coulis < t sur I'eaii ils y surnageaient pendant dei il a fond. II a fallu employer des tubes e Lutions pour en sortir entiers les cimen I dans leurs tubes, puis un mois a I'air degages lient si legers apres dessiccation , qu'en les ou trois secondes, apres quoi I'imbibition les verre tres-minee et les casser avec de grandes coulis, encore n'a-t-on pas toujours reussi. ( io45 ) des ciments de se moiivoir et de s^agencer a leur aise dans une quautite d'eaii en exces, qui est rejetee ensuite, la texture plus compacte que dans cette hypothese ils pretent aux ciments purs ainsi traites, nous avons dii les suivre sur ce terrain et diriger nos experiences dans ce sens, en laissant les coulis fluides se precipiter au fond des tubes, au lieu de les agir<'r jus- qu'a epaississement. Il en est, en effet, resulte quune quantite d'eau notal>l. a surnage, et que les volumes des coulis precipites n'ont pas atteint, coinme precedemment, le double de celui des ciments gaches ferme. Mais ces vo> lumes ne sont pas descendus non plus jusqu a I'egalite; les rapports rron- ves out varie de i a i,36 et 1,46, et toute I'liomogeneite en fait de durett et de densite a disparu du sein de leur masse. Les resultats, dans les t ircon- stances specifiees ci-dessus, ont ete trouves comme il suit : I dessus du oyllndrc. ->. 1 I" cas de ciment de la Valentine gache a bonne consistance. . ^ ^^^^^^^^ ,, ,, I dessus » ^f* 1^ cas, le meme pvecipite spontaneraent d'un coulis fluide j ^^^^^^^^ „ 5 ( dessus » 33 3^ cas, ciment de Grenoble gache a bonne consistance j dessous « 33 4«= cas, le meroe precipite spontanement d'un coulis fluide.. . j ^^^^^^^^ „ p » L'affirmation de MM. Rivot et Chatoney sur I'effet utUe dim grand exces d'eau dans le gachage des ciments est done, pour ceux dont la pnse est dite rapide, directement contraire k ce qui a lieu, de quelque maniere que I'on s'y prenne, et cela a.ec des hearts en durete tellement prononces, qu'd ne peut rester la moindre incertitude. « Deja M. I'inspecteur general Reibell avait fait cette remarque a Cher- bourgen i85^, surl'ancien ciment de Boulogne ; d s'en plaignaitvivement, et nous ecrivait, le a8 mars et le i4 avril de la meme annee que ce cnnent employe pur en coulis entre les pierres de ses blocs, n'y durc.ssa.t pas ; d nous en adressait en meme temps une caisse pour I'essayer contradictonv- rnent, et voici les resultats que nous obtinmes apres quatre-vingt-dix 101ns d'immersion, savoir : Pour .00 parties de ciment gdche i forte consistance avec 5o parties d Pour la meme quantite gachee avec 67 parties d'eau Pour la meme quantite gachee avec 80 parties d'eau • • • ■ 6,45 3,75 ( io46 ) All dela de cette derniere quaiUite d'eau, la tenacite etait trop faible pour etre bien appreciee, Ces resiiltats furent trouves d'accord avec ceux dt- Cherbourg. ResuUats ohlenus sur les cimenls a prise lente. » Avaiit d'aborder ces ciments, remarqiions que, si ]'on operait sur uu sal)lc ordinaire inerte, a grains egaux en grosseur et en poids, il serait pni- failcment indifferent, pour le vohime, la densite et le poids de la masse de- trempee, qu'on hii donnat du premier coup toute I'eau neccssaire pour romplir les vides, on qu'on la lui laissat prendre, soiten I'agitant, soit en la precipitant a trayers une quanlite de liquide plus ou moins abondante. li suffirait de secouer un pen les vases qui contiendraient le tout pour qu en so tijssant les grains de sable se rangeassent dans le meme ordre, en occu- pant le meme espace, apres avoir rejete I'eau que leurs intervailes ne pour- raieut contenir ; il y aurait d'ailleurs liomogeneite dans tons les points de la H Mais toutes ces choscs etant supposees resler les memes pour les vo- lumes (i), il n'y aurait plus d'homogeneite si le sable se composait de grains rie toute grosseur, jusqu'a la tenuite des poussieres. On comprend alors que, si Ton agitait la masse dans un exces d'eau, les grains les plus lourds gagne- raieut le fond, tandis qu'au contraire ils resteraient entremeles avec les plus Ifgers si Ton reglait la quantite d'eau de maniere a empecher toute precipi- tistion. » Eb bien, ce qui se passerait dans ce dernier cas est I'image approchee de ce qui a lieu dans les premiers instants quand, au lieu de sable, on em- ploie un ciment a prise lente (deux a trois heures), tel que le fournit le com- merce. Nous allons en donner un exemple : » Nous avons soumis un cimeut de Portland, de ce genre, aux memes epreuves que les ciments ordinaires; ce ciment, gache a bonne ( de mortier, s'est moule dans sou tube en laissant surnager une tri d'eau da peine i millimetre d'epaisseur. Mais avec la meme quanti cuutMit et un grand exces d'eau, et apres deux minutes d'agitation dai second tube, los parties les moins fuies et les plus lourdes se sont precij les premieres en laissant les autres suspendues par ordre de finesse legerete; la precipitation de celles-ci s'est ensuite achevee pen a pen, er (i 11 ponrrait arriver aiissi que les volumes ne fussent plus egaux , les vides entre 1* ( 'o/i7 ) saiit line notable quantite d'eau surnageante. On a projete ensuite par par- ties, dans iin troisieme tube aiix deux tiers rempli d'eau, la meme quantite (Je ciinent, en le laissant se precipiter naturellement a travers la colonne liqiiide sans la moindre agitation. Les tmis tubes ainsi charges ont ete abandonnes a eux-metnes pendant trois a quatre jours, apres lesquels les liauteurs des colonnes de cinieut contenues ont ete trouvees comme il i3%5o .,o( Pour le ciment agU6 avoc excos d'eau 1 8 ,66 i , 3: Pour le ciment precipite a travers I'eau i6 ,8o i ,■?.: » Les voliunes different pen, comme on le voit, de ceux que i trouves dans les cas analogues pour les ciments a prise rapide. » Les tnbes ayant ete brises apres i des ciments contenus mesurees immtkli cas de yachaye a bo ds d'immersion, et les dure It par le foret, oi iatroiive(i pour le dessus du ( :yliudre . . pour la base pour le dessus pour la base pour le dessus pour la base » 3- cas de pr6cipitalion du ciuient a travers IV » Les permeabilites ont suivi I'ordre des volumes, et dans aucun des deux derniers cas la durete maxima ne s'est elevee a la durete uniforme du ciment gacbe ferine. Ces resullats etaient faciles a prevoir, cbacun pent les Veprodiiire sans avoir iin laboratoire a sa disposition, et arriver sinon idcn- tiquement aux memes chiflres, du moins a des rapports marchant dans le meme sens. » Nous sommes a comprendre comment des faits aussi saillanls ont pu •'chappera la sagacile des savanls auteurs que nous combatlons, au point de leur faire croire que livrees a elles-memes dans un milieu liquide, des parties de ciments purs quelconques se rapproclient mieiix que lorsqu'on les y oblige par une bonne manipulation ordinaire. » En vain objecterait-on que si nous eussions employe des ciments a i)ar- l.cules exactement egales en poids et en grosseur, les choses se seraient passees autrement ; cela est plus que douteux, attendu que dans ce cas ( io48 ) meiiie Jes couches inferieures des precipites sont toujours plus ou moins coniprimees par le poids des couches superieures : mais cet etat hypothe- tique des ciments n'existe pas et iie peut pas elre realise dans le commerce ; il f'aut accepter les materiaux coinme ils sont necessairement, et non comme i!s devraient etre pour satisfaire a des conceptions theoriques. » On appreciera toute I'importance pour les travaux a la mer du role que joue la quantite d'eau employee au gachage des ciments, quand on saura que tel d'entre euxqui, par uhe manipulation a forte consistance, a pulutter pendant dix mois contre Faction saline, y a succombe en dix jours gache en couhs. Une masse de ciment a densite inegale serait done atta- quee d'abord par les parties les plus legeres, les plus perraeables, bien avant que les enduits conservateurs dont la mer dispose eussent pu les couvrir. Pouzzolanes naturelles « On ne peut, disent MM. Rivot et Chatoney (pages 38 et 89), conside- » rer comme utile de faire I'analyse complete des pouzzolanes reconnues .) bonnes par la pratique, que dans le but de preparer pour I'avenir des » documents precieux, au moment ou la science sera parvenue a resoudre » les questions qui maintenant sont fort obscures 11 en resvdte pour » Ife moment actuel que I'emploi des raortiers pouzzolaniques est le seul » moyen de I'eclairer sur leur veritable valeur. » y> Nous souscrivons d'autant plus rolontiers a cette derniere conclusion, quelle a toujours ete notre regie depuis quarante ans, et que c'est en lob- servant que nous sommes arrive en 1846, relativement a la pouzzolane* d'ltalie comparee a toutes les varietes de pouzzolanes naturelles, k des con- clusions directement contraires, comme on va levoir, a celles de MM. Rivot et Chatoney. Pouzzolanes artiftcieUes . « Ceux de MM. les ingenieurs qui ont bien voulu lire nos etudes de 1846 sur les pouzzolanes artilicielles comparees a Ja pouzzolane d'ltalie, se seront facilement convaincus qu'il n'etait guere possible, pratiquement au moins, de soumettre les unes et les autres a des experiences plus minutieuses, sui- vies avec plus de Constance dans toutes les periodes de solidification par lesquelles passent leurs combinaisons avec la chaux grasse, pour arriver par la a reconnaitre la grande snperiorite des pouzzolanes produites par la le- gere torrefaction des argiles pures sur toutes les autres, y compris la pouz- zolane de Rome, ce qui n'a pas empeche MM. Rivot et Chatoney, apres ( io49 ) avoir avec raison repousse les combinaisons de chaux grasses et d'argiles crues que nous n'avons jamais preconisees, de s'exprimer comme il suit (pages 4o et 4i): n Les argiles pures employees apres cuisson comme pouzzolanes sont » dans des conditions analogues a celles des argiles cnies, et par conse- » quent ne peuvent laisser esperer de bons j esultats que dans des cas Ires- » rares, et sous la condition expresse de precautions toutes speciales. » Les argiles ferrugineuses et calcaires soumises a une cuisson prolongee p lie peuvent pas etre considerees comme des pouzzolanes, puisqn'elles 1) renferment des combinaisons de la chaux avec la siliceet avec I'alumine, » en meme temps que de I'argile sur laquelle la chaux pourra agir encore » par voie humide, etc. . . . » Par toutes cesraisons, les argiles crues ou nutres (c'est-a-dire cuites) ne » peuvent pas en general se comporter comme bonnes pouzzolanes, et nous » ne pensons pas devoir nous arreter a indiquer des methodes d'ana- » lyse. »> » La proscription des pouzzolanes artificielles est done aussi explicite » que possible, et par des motifs tres-singuliers, car il importe peu a la pra- tique que la science ne puisse expliquer les phenomenes auxquels ces pouz- zolanes donnent lieu, si d'ailleurs, melangees avec la chaux, elles font bonne prise sous I'eau et y persistent. Mais nous ne sommes pas au bout des con- tradictions, comme on va le voir. Voici ce qu'on lit pages 170, 171 et i3o du Memoire en question : « Le silex pulverise doit etre regarde comme une bonne pouzzolane » Nous avons parle au debut de cette deuxieme partie du Memoire de nos » essais de mortiers de chaux grasse avec silex, qui ont fait prise sous I'eau » en fluit jours et y ont acquis une grande durete. » » Nous prions de bien remarquer ce rapprochement : « Les pouzzolanes artificielles ne pouvant pas en general se comporter comme bonnes pouz- zolanes, et le silex pulverise devant etre regarde comme une bonne pouzzolane. » Cette double affirmation meritaitun severe examen, et nous n'avons pas hesite a oublier nos resultats de 1846 pour etudier de nouveau, parallelement, les pouzzolanes de silex et les deux types des pouzzolanes artificielles reconnuesdans notre dernier travail comme resistant a I'eau de mer sous la condition expliquee (i). (i) Memoire couroane par la Societe d' Encouragement, pages 35 et 39. C. R., ,857, •*' Semestre. (T. XLIV, No 21.) . * ^^ ( io5o ) » Ces deux poiizzolanes etaient composees comme il suit ( silice . 68,00 ) Pouzzolane | , • 3 5 > 100 d'argilepurej^j;";; ; ' " " " ' ^'^'J [ silice 6f " Pouzzolane \ alumina 2: rl'argile ocreuse j peroxyde de fer ... i( M Les silex porphyrises, ou reduits par pulverisation et levigatiou an der- nier degre de finesse possibfe par lesmoyens mecaniques, provenaient : i'* du silex pyroraaque ou pierre a fusil; a° du silex agate a nuances rougeatres. .. Chacune de ces substances a ele bien exactement melangee avec i5 pour 100 de son poids de chaux grasse pesee vive et reduite en pate par I'extinction ordinaire, de maniere a donner au melange une bonne consis- tance ; puis les melanges introduits dans des verres a boire et immediate- ment immerges ont conduit aux resultats consignesdansle tableau ci-apres. Ces experieiues, pour les pourzolancs artificielles et le*r duiee, la temperature du laboratoire a varie de.5a20decrescenligrades. par l'a"smlle DURETES mesureesapresquatre mois d'immersion, par lenombrede tours d'un 6 miiliraetres dans la Melange de chaux grasse et de pouzzolane d'argile 3 jours i 1 jours Du 24* au 30^ jour N'a pas pris Du3o'=au33«jour N'a pas pris N'a pas pris 40 tours 04 tours 3 tours Melange de chaux grasse et d'argile ocreuse grasse dans les proportions indiquees Melange avec le memo siles a I'etat de sablon Melange de silex agate porphyrise et de chaux p-asse. Melange avec le nienie silex a I'etat de sablon Melange de quartz hyalin porphyrise et de chaux I) Lerole completement inerte du quartz hyalin etait prevu, ce n'est que comme complement d'essais sur les materiaux exclusivement composes de silice a I'etat cristallin, que nous I'avons admis dansce tableau. » Nous etions telleraent loin de nous attendre a ces resultats presque ne- ( .o5i ) galifs, doiines par les silex, qii'en les constatant notre premiere peiisee a etc que le silex noir clu Havre, qualifie de bonne pouzzolane par MM. Rivol et Chatoney, devait posseder des proprietes exceptionnelles. Nous nous sommesempressed'en deinander a I'ingenieiir en chef de cett^ residence, qui a bien voulu nous en adresser une quantite suffisante ; ce silex noir, plus difficile a porphyriser que les precedents, a ete traite et essaye de la meme maniere; son melange avec i5 pour loo de chaux grasse, immerge en eau douce le i5 mars iSSy, n'a pu porter I'aiguille qui indique la prise que le i'^^ mai suivant, c est-a-dire apres cinquante-cinq jours! Le meme silex por- phyrise, chauffe au rouge dans un creuset et projete incandescent dans de Teau, a acquis un peu plus d'energie. Sa combinaison avec la chaux grasse a fait prise en vingt-six jours. .) Deroute par cette nouvelle deconvenue, nous nous sommes demande si c'etait bien avec la chaux grasse qu'ont ete faites les experiences du Havre. Nous n'avons pu en douter, car la qualification de cjrasse qui lui est donnee (page 171, ligne i"^^) est precisee par le mot meme ecrit en italiques. Nous n'admettons pas que des ingenieurs du mmte deMM.Rivot et Chatoney aient pu se tromper sur la qualite de la chaux qui leur a ete fournie, et nous temoignons seulement notre etonnement qu'ils aient pu affirmer de visit la grande durete acquise par leurs essais, tandis qu'ici des mortiers a silex plus aclifs que celui du Havre sont encore si faibles apres huit mois, qu'il suffit de I'ongle pour les entamer, et cela quand le fer seul pent attaquer les combinaisons analogues ou les pduzzolanes artificielles remplacent le silex. Nous ignorons quels progres en durete Taction du temps pourra produire sur ces mortiers a silex, mais nous maintenonsnos observations quant a la periode de huit mois, en faisant observer que parmi les composes hydrauliques connus i\ n'en est aucun qui, apres celapsde temps, ne doniie des resultats incomparablement meilleurs. .. Pour rentrer dans le vrai, il faut done renverser I'affirmation du Me- moire et dire que les argiles pures, et par exception quelques argiles ocreuses legerement cuites, sont d'excellentes poiizzolanes,tres-capables de fournir avec le concours de la chaux grasse des combinaisons resistant a Taction saline, tandis que les silex porphyrises sont, en tant que qua.ihes de pouzzolanes, des materiaux auxquels aucun ingenieur n'oserait, apres essai, confier le succes de la moins importante des constructions ludrauli- ques, meme en eau douce (i ). ^^ sommes pas c I degre de finesse des silex bioyts, k ( .o5. ) » De telles dissidences nous ont paru trop graves pour les laisser sous notre propre responsabilite, nous avons done appele quelques homines speciaux de notre cite a les verifier: MM. Gueymard et Lory, le premier ingenieur en chef des Mines en retraite, ancien doyen de la Faculte des Sciences, le second, geologue distingue, professeur a la meme Faculte, ont bien voulu accepter cette mission, et ont pu se convaincre de rexactimde de nos experiences et de leurs resultats. V Nous ne pouvions terminer ces observations sans faire remarquer Tin- vraisemblance d'un autre ordre d'affirraalions presentees par MM. Rivot et Chatoney, a I'appui des nouveaux procedes de fabrication des mor- tiers qu'ils deduisent de leurs theories : ces auteurs nffirmenl avec la plus grande assurance, bien que Vitruve n'en ait pas dit nn seul mot, que les Romains devaient connaitre ces procedes, c'est-a-dire les digestions prea- tables ( I ), et que c'est a leur emploi quest due la parfaite conservation a la mer de leurs mortiers a pouzzolanes « tandis que, faute des memes pre- » cautions, des mortiers analogues recemment employes sur la Mediterra- » nee ont mal reussi. » (Page 169.) » Comment MM. Rivot et Chatoney ont-ils pu ignorer que tons les tra- vaux hydrauliques affectes par les Romains a leurs constructions a la mer, tels que moles, etc., ne se sont maintenus sous les empereurs qua I'aide de reparations frequentes, et qu'a la decadence, faute de cet entretien, leur mine s'en est suivie a tel point, qu'a peine aujourd'hui en reconnait-on quelques vestiges dissemines sous I'eau, soit dans le golfe de Naples, soit le long de ^ cote qui s'etend de Gaete a Civita-Vecchia ? et quant a I'accu- sation d'inspcces, portee conlre les travaux mOdernes executes sur la Me- diterranee, nous savons quelle a etrangement surpris, pour ne rien dire de plus, M. I'inspecteur general du service maritime Noel, qui se propose de relever prochainement cette erreur; la defense sera en trop bonnes mains pour que nous nous permetlions d'intervenir. » Remarquons, en finissant, que c'est sur un passage ou Belidor attribue aux Romains « de ne vouloir employer la chaux pour leurs edifices qua- ( .o53 ) » pres deux ou trois ans d'extinction » que MM. Rivot et Chatoney se foii- dent pour conclure, par induction probablement, que les anciens connais- saientet praliquaient le systeme des digestions (i). II est vraiment facheux qu'on essaye sur de pareilles preuves de ressusciter cette vieille fable du secret des Romains, dont nous avons fait justice en 1819 et 1828, et a la- quelle Arago a porte un si rude coup en i845 {2). Mais puisqii'on vent a toute force la faire revivre, nous allons I'enterrer irrevocablement avec le secours de Frontin, dans son remarquable travail sur les aqueducs de la ville de Rome. Nous lui empruntons ce qui suit (3) : « Ce fut I'an 44 1 de la fondation de Rome que le premier aqueduc y » amena I'eau Appia; jusqu'alors les Romains s'etaient contentes, pour » leur usage, des eaux du Tibre, des puits, ou des sources. » Un second aqueduc amenait a Rome I'eau de I'Anio, Tan 481, et eu » 608, cet aqueduc et le precedent etaient deja menaces de ruiiie par leur >) \einste [vetiistate quassati). II s'etait ecoule pour le premier 167 ans de- » puis sa construction et 127 ans pour le second. » Cette meme annee 608, Teau Marcia arrive a Rome, et en 719, apres "III ans, son aqueduc et les deux precedents tombaient en ruine 1 pent •» dilapsos). Agrippa les fit restaurer. » » Ainsi, de ces trois aqueducs, auciui ne put atteindre un siecle et demi dans un etat d'integrite suffisant. » II faut savoir maintenant toute Timportance que les habitants de Rome attachaient a I'arrivee de ces eaux, et tons les efforts des consuls et des empereurs pour les en pourvoir plus abondamment, en en triplant plus tard le volume, pour comprendre qu'on devait apporter a la construction des aqueducs toute la science pratique de I'epoque, et I on vient de voir a quoielleaboutissait. (i) On lit dans la note 49, page 217, des Co mm en tai res sur Fitruve (traduction de Mau- fras, edit. Panckouke), « que Vitruve, Pline et Palladius, I'auteur du Compendium, n'ont » rien dit du temps qu'on doit laisser ecouler entre le moment de rextinclion de la chaux et » celui de son emploi; raais pour les ouvrages maconnes a chaux et briques pilees , I'auteur » du Compendium recommande de I'employer immediatement apres son extmction, que s il ■' s'agit d'enduits(stucs) elledoitetreeteintelongtempsavant I'emploi. » C'estaussi ^^ H"*" ■ Vitruve en en donnant la raison pour ce cas seulement. Or longtemps ne peut I que vingt a trente jours a 1 deux ou trois ans selon Belidor. (2) rojez son Rapport a la Charabre des Deputes de i845, Rapport insere dans Va nuaire du Bureau des Longitudes de 1846. (3) Des Aqueducs dc la ville de Rome; par Frontin (Sextus Julius praetor urbanus), t duction de Bailly, edit. Panckouke, pages 37 1 , 873, 379, 4^7 et 469- ( io54 } » Cette science pratique , Frontin la revele tout entiere « en insistant « sur I'execution des reglenients en vigueur, lesquels prescrivaient sans » autre indication de ne batir en maconnerie qu'a partir des calendes » d'avril jusqu'en novembre, en s'abstenant pendant les ardeurs de I'ete! » Chez nous il n'y a pas d'interruption, mais en bonne pratique on arrose de temps en temps les magonneries pendant les grandes chaleurs : c'est toute la difference; et si apres ces citations MM, Rivot et Chatoney continuent a pretendre que les Romains employaient les digestions, on devra forcement en conclure que ce precede etait mauvais, car les vieux remparts, les vieilles murailles de nos chateaux du moyen age ont vecu bien plus longtemps que les aqueducs romains, et quand il a f^dlu les detruire pour faire place a d'autres constructions, on a du employer la poudre, et cependant les ma- cons de cette epoque ne connaissaient pas les digestions. •< On doit comprendre, en y reflechissant un pen, qu'un procede aussi vulgaire que Test la fabrication du raortier pouvait d'autant plus diffici- lement s'oublier, qu'on n'a jamais cesse de batir en Italic, meme dans les temps de barbaric et d'invasion; car fallait-il bien se loger de nouveau apres les devastations. La tradition pratique des procedes ne pouvait done se perdre, elle se transmettait de macon a macon, a moins de suppo- ser Textermination entiere par les barbares des ouvriers de cette profession, ce qui est hors do toute vraisemblance. » G^OLOGIE. — Sur les oolites de la Balme (here)-, par M. J. Fournet. « Lyon possede dans ses environs, a la Balme, pres de Cremieux, une cavcrne, que ses belles dimensions, ses stalactites varices, et son lac sur lequel on se promene en nacelle, ont fait classer parmi les sept meweilles du Drtupliine. Elle est posee sous le plateau de la foret de Serveirin, au pied d'une falaise de I'etage oolitique, premiere ligne jurassique qui s'etend des bords du Rhone a Lagnieu jusqu'au dela de Cremieux, suivant la direction du nord-nord-est au sud-sud-ouest. Le seul aspect de ce long rempart ebreche, dechiquete en facon de tours, de bastions, dont un rapide talus d'eboulement, convert de taillis, facilite a peine I'escalade, annonce deja quelque grand phenomene; et, en effet, ces premieres impressions s'ef- facent bientot a la viie de Timposante entree du reduit souterrain. » Plusieurs causes ont concouru pour la production de cette vaste con- cavite. Les unes sont chimiques, et les autres sont d'un ordre purement mecanique. V A ce dernier point de vue, on remarquera d'abord que I'abrupte de la ( io55 ) Balme est le resnltat (I'line immense faille qui abaisse Tetage corallien au point de laisser a peine surgir son dos au-dessiis de la plaine, contre le pied de la muraille oolitiqne et vers I'entree du village. Elle a ete indiquee a diverses reprises, depuis 1 838, a mes auditeurs ; M. ThioUiere en a constate I'extension, d'une part vers le chateau de Ruffieux, et d'un autre cote a Test de la Brosse; enfin c'est avec une vive satisfaction quelj'ai appris la confirmation de mon ancienne decouverte, par suite des recentes explora- tions de mon savant coUegue M. Lory, professeur a la Faculte des Sciences de Grenoble. » Sans nul doute, une pareille solution de continuite, accompagnee de diverses crevasses laterales, doit faciliter I'ecoulement des eaux pluviales qui, apres s'etre infiltrees dans la terre vegetale, passent de la surface du plateau dans des fissures inferieures, et aboutissent finalement aux espaces plus considerables de la cassure apres avoir mine les roches encaissantes. Le lac actuel est I'expression la plus prononcee de ce regime hydrogra- phique souterrain. Mais en examinant les alentours de la grotte, on trou- vera encore dans son revetement rocheux de nombreuses tubulures obstruees par des sables quartzeux, quelquefois accompagnes de cailloux et meme d'ossements d'oiseaux, de sorte que Ton arrive egalement a admet- tre, pour le creuse de I'excavation, I'intervention des puissantes actions diluviennes dont les traces sont d'ailleurs si manifestes dans toute la con- tree. Elle est precisement placee sur le trajet des grands flots, qui, venant principalement de la vallee alpine du Valais, durent, d'apres la juste re- marque de M. Elie de Beaumont, deboucher dans les plaines lyonnaises par 1 echancrure montagneuse, au fond de laquelle sont places I'Huis, Mores- tel, Yillebois, Lagnieu et la Balme. » En travaillant a dilater les voies, les ecoulements extemporanes ou con- tiuus ont laisse des traces de leurs passages en emoussant les angles des murs de leurs canaux, en pratiquant des cannelures le long de leurs sur- faces. Mais en cela les stries burinees sur les parois du lac actuel, coni-^ binees avec celles du Labyrinthe , ancien chenal situe a une dizaine de metres plus haut, demontrentqu'independamment des crues et des etiages annuels, les niveaux des courants principaux ont aussi eprouve, a de plus longs in- tervalles, des abaissements considerables. Jadis etnblis dans les calcaires superieurs et solides de la caverne, ils se pratiquerent finalement des boyaux avec des chambres dans les niarnes supraliassiques sous-jacentes, et celles-ci etant d'ailleurs tres-delayables, se pretefenl a la form;ition d'ex- ( io56 ) cavations trop larges pour resister centre les effets de la pesanteur, Des tassements survinrent, et se propageant de la profondeiir j usque dans le coeur du massif oolitique, ils amenerent en grande partie I'etat actuel de la caverne. Les enormes blocs, ainsi que les decombres amonceles sur le sol, les voussoirs saillants et anguleux du corridor pentif des Capucins, de meme que caix du grandiose vestibule, sont a Tegard des eboulements au- tant de temoins tout aussi irrecusables que peuvent I'etre, en faveur des erosions, les sillons fluviometriques laisses en d'autres points. » Toutefois, a I'egard de ces rayures, il ne faut pas perdre de vue une preparation qui facilite singulierement les traces effectues par les eaux en mouvement. Elle est determinee par des imbibitions aqueuses qui, ramol- lissant constamment les superficies sur une certaine epaisseur, les predis- posent a subir Taction de I'eau courante, et des ce moment nous entrons dans le domaine des phenomenes chimiques, qui se recommandent encore davantage a I'attention du geologue. » D'abord les dissolutions s'effectuent sous I'influence lente, mais soute- nue, de I'infiltration d'une eau qui s'est chargee d'acide carbonique, prin- cipalement pendant son passage au tracers de la terre vegetale. 11 en resulte que les surfaces internes, profondement atteintes sur de larges etendues, laissent saillir hors d'une croute moUe, argilo-ferrugineuse, veritable residu de I'attaque du calcaire, divers fossiles silicifies, et notamment des Polypiers du genre Astree, de maniere que ceux-ci semblent en quelque sorte se de- velopper au milieu de ces tenebres, comme s'ils vivaient encore au sein des mers. Et puisque Toccasion s'en presente, il faut faire remarquer que le calme parfait avec lequel d'insipides huraectations effectuent leurs corro- sions, pour ainsi dire sous nos yeux, suffit pour porter une grave atteiute aux tbeories trop generales selon lesquelles les cavernes sont les resultats de Taction tumultueuse d'anciens torrents d'eaux minerales acidules, qu au- raient agrandies des fissures au point de les amener enfin a Tetat de galeries et de salles larges et profondes. On vient de faire, a cet egard, la part des courants d'eau douce, ainsi que des tassements, et Ton voit actuellement que Toeuvre se complete par la simple intervention de Tatmosphere souter- raine agissant sur les surfaces, de concert avec Thumidile ordinaire de ces receptacles. » Les memes eaux d'infiltration, avant de se trouver rassemblees au point de constituer une masse considerable, se reunissent au prealable, de maniere a tomber goutte a goutte du haut des voutes profondes; plus loin elles for- ( io57 ) ment de minces filets et parfois des nappes plus larges, qui durant leur ecoulement engendrent les pains de sucre, les autels, les capucuis, les ogives^ les draperieSj les tapis /ranges^ les bassins des fontaines, les benitiers, el, en un mot, les mille facons capricieuses que I'imagination se plait a y distin- guer. Cependant ces fantaisies de la nature ont leur raison d'etre, et loul en nous reservant d'insister a I'avenir sur les causes de leur diversite, nous ferons cependant remarquer en passant que Ton pent les partager en trois groupes, savoir : les stalactites suspendues aux plafonds; les stalagmites gibbeuses s'elevant au-dessus du sol et dont les capucins sontles plus pitto- resques expressions; enfin les bassins ou benitiers, qui, par leur concavite, sont en opposition avec les saillies precedentes, et dont la formation est due a de legers obstacles autour desquels les eaux se creent successivement a elles-memes des parois qui les emprisonnent. Ce sont les phenomenes particuliers a ces creux qui, des a present, doivent arreter nos regards. » lis sont, pour la plupart, remplis en tout ou en partie d'une eau dont la temperature est a pen pres invariable. Du moins, diverses mesures de celle du lac souterrain, dont les conditions d'exposition thermique sonJ analogues, m'ont donne aux epoques suivantes les degres inscrits a cote, 3 juillet 1842 n°,9 I juillet 1855 ii%7 8 fevrier 1857 ...... i i°,o » Ce meme liquide, apres avoir traverse la terre vegetale et apres son sejour sur les parois, ainsi qu'on I'a explique, doit naturellement etre sature de carbonate calcaire. Il orne done Tinterieur de ses receptacles de char- manls givres mousseux groupes en choux-fleurs cristallins, et quandle trop- plein deborde en forme de paisibles suintements, les memes houppes den- dritiques tapissent toute la surface exterieure du vase. Mais des Tinstantou se ipanifeste la moindre agitation, du moment ou une cascade a lieu, quel- que minime qu'elle soit, tout s'egalise, et les reflets brillants disparaissent devant une mate et blanche uniformite. » II arrive encore que, sous I'influence du calme et du contact de I'air, I'eau tend, avant toute action ulterieure, a perdre superficiellement so!i acide carbonique, qui se trouve remplace a mesure par les autres gaz atmo- spheriques. Dans ce cas, la sui-saturation de la surface determine I'abandon d'une certaine quantite de molecules calcaires, sur le pourtour desquelles C. R., ,85;, !««• Semeitre. (T. XLIV, Kogl.) iSq ( io38 ) il s'en fixe siiccessivement d'autres, de faron qu'il se forme des croutes cristallines de I'epaisseur d'une lame de couteau; celles-ci, malgreleur den- sile, siirnagent a I'instar de la glace sur iin reservoir. Ailleurs les molecules pierreuses, mises en liberie, se fixent de preference centre les parties deja solidifiees des bords. En retrecissant continiiellement le cercle, jusqii'a ce qu'enfin son centre soit a son tour comble, elles arrivent a constituer une couverture stable. De pareilles merveilles avaient deja ete remarquees an- ; par Henckel sur lesflaques, sur les puisards de quelques mines de Freiberg en Saxe, et notamment dans celle de FAscension de Jesus-Christ. II les designa sous le nom d' incrustatiojis nageantes. M. Gil- let-Laumont cite egalement une source des Caves-de-la-Savonniere, placee a 12 kilometres au sud-ouest de Tours, et dont la surfiice se couvre d'une pellicule du meme genre, comme Feau de cliaux placee an contact de Fair. Mais la feconde nature lyonnaise nous dispense d'aller aussi loin- car, inde- pendamment des plaques flottantes de la Balme, les memes effets se pro- duisent dans la galerie qui amene Fune des sources du Jardin des Plantes a lafontaine Jacquart, sur la place Satlionay. Henckel expliquait la suspension de ces pierres en disant que leur plan pese de toutes parts egalement. On pent ajouter maintenant a cette premiere donnce les bulles gazeuses qui, echappees des eaux, se fixent sous les croutes, oii elles concourent avec la cause precedente pour faciliter la flottaison ; ce resultat se complete d'ail- leurs par les effets de la cohesion des liquides ainsi que de la capillarite. Une aiguille d'acier, Inie lamelle de galene placees delicatement sur Feau sur- nagent, malgre leur exces de pesanteur specifique. » Les eaux de nos bassins de la Balme ne sont pas partout d'une limpidite parfaite. En effectuanlleurs dissolutions pendant leurs Irajets, elles charrient aussi avec elles, nou-seulement des sels solubles, niais encore les argiles, les hydroxydes de fer, les matieres organiques ou autres menus residus des operations, etnaturellement ces parties doiveut se reunirplus ou moinsabon- damment dans la concavite des benitiers. Ceu\-ci se trouvent par con'se- tres-effervescente, en produisant les grosses bulles qui caracteris<'ut la pre- sence d'une matiere visqueuse de nature organique. En effet, tile ne tarde pas a se reunir en flocons bruns, jaunatres, insolubles dans Facide muria- tiqiie et dans Falcool. Le lavage suffit, d'ailleurs, pour separer davec les argiles un sablon conqiose de fuis globules rugueux et de petits debris pris- matoides ou irreguliers, parmi lesquels on remarque quelques granules quart/eux. Etant quelquefois hyalins, ces derniers ofFrent les indices de vn- ( io59 ) diments crislallins ; inais le plus souveiit leur forme est indeterminee, ou bien ils affectent celle de petits tubercules maiiielonnes, opaques, et qui sont sans doute du meirie ordre que les petrifications siliceuses dejk signa- lees dans le calcaire oolitique. Quant au sal)le hyalin, sa presence ne doit en aucune facon surprendre, puisqiie tout le fond du lac en est convert, puisqu'il abonde sur diverses autres parties du sol soulerrain, et qu'il reni- plit meme de certaines tubulures disposees au travers des roches voisines, ainsi qu'on I'a explique des le debut. » On vient de rnentionner de fins globules dissemines au milieu de I'ar- gile des benitiers. Malgre leur apparence modeste, ces nouvelles configu- rations ne devaient pas passer inapercues pour moi, car on connait main- tenant assez le mobile qui me porte a les rechercher. Je dirai done, sans plus tarder, que toutes ces concretions n'ont pas I'exiguite des precedentes. 1! en existe en quantite, de plus voliimineuses, dont les dimensions varient de Tune a I'autre, depuis celle des oolites miliaires jusqu'a celle d'une ])isolite de la grosseur d'une noisette ou meme d'une petite noix. Souvent on en voit deux ou plusieurs qui sont soudees ensemble plus ou moins profondement par leurs bords; quelques-unes, etant recouvertes de sphe- roides plus exigus, possedent des surfaces tuberculeuses. Ces productions complexes seront expliquees plus tard; en ce moment arretons-nous sur les dragees simples. » Elles ne sont pas precisenient spheriques ou ellipsoidales, mais plutot lenticulaires; et en cela les petites ne different d'ordinaire des grosses que par une forme rapprocliee de la sphere. Dans les types normaiix on voit que, des deux calottes qui limitent les lentilles, Tune estunie, fautre etant au contraire surniontee de petits mamelons confusement groupes, rudes et imitant la structure de choux-fleurs, dont les corymbes seraient herisses de pointements. D'ailleurs, la surface unie se montre encore sur de tres- exigus globules, mais elle y est ordinairement reduite a letat d'un petit point central, par suite de I'anticipation de la partie cristalline; enfin il arrive que la cristallisation a tout envahi, le dessus et le dessous des grandes et des menues dragees. Elles offrent ainsi une foule d'etats intermediaires entre I'uni, qui caracterise les ludas calcaires, les rognons de fer carbonate lithoide, et I'asperite propre aux tubercules de I'azurite ou des pyrites. » Ces cristallisations devaient etre examinees, et apres queiques etudes qui n'aboutirent a aucun resultat notable, j'ai prie M. Brian d'essayer de les completer avec ses instruments. Faisant usage d'un microscope capable de produire un grossissement de cent fois le diametre, il opera, pour plus ( io6o ) de siirete, tour a tour a la lumiere diffuse, au soleil, puis a la clarte d'une lanipe d'Argant, et il ne parvint, comme moi, a reconnaitre autre chose que des facettes, les unes irregulieres, les autres triangulaires. Celles-ci pre- sentent tout au plus une certaine ressemblance avec les faces de Vequiaxe qui termine la variete dodecaedre de Haiiy, variete que Ton observe si sou- vent dans les depots cristallins formes par les eaux incrustantes ; mais I'exi- guite des parties est telle, qu'il est impossible de verifier s'il existe trois facettes egales au sommet, quoique leur disposition semble I'annoncer. » Au premier aspect la cassure de la plupartdeces pisolites presente une sorte de gros noyau forme d'une matiere terreuse d'un blanc sale. Cepen- dant une inspection plus attentive permet de voir qu'il est vacuolaire, quel- quefois subdivise par des cloisons irregulieres composees de calcaire cris- tallin et pur; d'ailleurs des rudiments de couches concentriques, d'un calcaire egalement blanc, clivable, se dessinent encore au milieu de cet en- semble; enfin, au microscope, ces parties, meme les plus terreuses,se pre- sentent avec toutes les apparencesd'un corps cristallin, dont I'agglomeration parfaite aurait ete geneepar I'interposition de pulvicules argileux. Au surplus ce noyau, qui constitue environ les deux tiers ou trois quarts de la masse totale, est enveloppe de deux ou trois couches concentriques et minces de carbonate calcaire pur, cUvable, d'une texture ordinairementserree; cepen- dant elles sont egalement separees les unes des autres par des pellicules de » II arrive aussi que le centre se trouvant compose d'une agregation de granules cristallins, ne possede point I'aspect terreux susmentionne, et dans ce cas quelques-unes des couches de I'enveloppe ont pareillement passe a I'etat poreux et terreux. Toutefois celles de I'exterieur demeurent toujours plus compactes et plus dures que les autres qui constituent ce que Ton jiourrait en quelque sorte appeler la moelle de ces pierres. )' Enfin, tout bien considere, la partie poreuse interne semble grossir avec ces pisolites par suite de mouvements intestins dont le resultat est d'effec- tuer a I'interieur un remaniement de la partie calcaire, un deplacement de I'argilea mesure que I'exterieur se revet de nouvelles incrustations. En cela, les phenomenes ne different en rien de ceux qui ont ete signales a I'occasion des dragees de Clialusset. » Pour trouver ces globules, il faut les chercher dans les cavites eche- lonnees, a la surface d'un glacis stalagmitique passant d'une penteforlea une faible inclinaison autour du pied des capucins. Ces depressions sont d'ailleurs etendues de la longueur de la main, et ordinairement pen concaves ( io6i ) dans les plages presque horizontales de la nappe incrustante. Elles sont au contraire petites et profondes relativement a leurs rayons sur les parties tres- pentives. M La on recLieillera les pisolites par centaines et de tons les calibres, au milieu des creux les plus larges, tandis qu'elles sont generalement isolees dans les petits benitiers dont elles peuvent occuper a elles seules presque tout le diametre. Mais en faisantces collections on remarquera que la calotte unie est toujours tournee vers le ciel, la convexite rugueuse etant par consequent placee en dessous^ s'enfoncant plus ou moins dans I'argile, et de plus on verra que la ligne de separation des faces respectives est etablie a fleur du li- quide, dont le calme est d'ailleurs parfait. En effet, s'il etait anime d'un mouvement un tant soit peu prononce, il eiitrainerait les argiles. Avec une agitation plus grande, il projetterait les concretions hors de leurs exigus re- ceptacles, ou bien en les faisant tourbillonner sur eux-memes, ilferait dispa- raitre la configuration lenticulaire del'ensemble et I'inegal concretionnement des deux parties superieure et inferieure. » Nonobstant ces conditions si fort en desacord avec les idees en circula- tion, la formation de ces pisolites s'explique tres-facilement. En effet, inde- pendamment descristaux qui se groupent en choux-fleurs contre les parois, ou qui se reunissent en incrustations nageantes, des eaux saturees au pomt indique doivent encore donner naissance a des cristallisations isolees, veri- tables embryons qui, jouant le role de centres d'attraction pour d'autres particules, grossiront avec le temps au point d'arriver a I'etat de pisolites plus ou moins volumineuses, libres, spheriques, et revetues de pointcments dans tous les sens, comme c'est le cas pour celles qui sont completement noyees dans largile. Dans les positions superficielles et a fleur d'eau, I'ac- croissement principal doit naturellement s'effectuer du cote immerge. C'est la que les tuberosites cristallines se developpent : le reste, faute d'une alimen- tation suffisante, demeure oblitere ou uni. » II est superflu d'ajouter que I'argile du liqyide dans lequel se dt•^e- loppent ordinairement ces dragees doit entrer dans leur composition, sur- tout dans les moments et dans les positions ou les stillations troublent la masse un peu plus que de coutume. De la les interpositions terreuses dont il a ete fait mention parmi les details mineralogiques au siijet de la struc- ture de ces pisolites. D'un autre cote, cette matiere inerte tend a s'opposer a I'agregation des globules avec les parois, et plus ordinairement encore a leur soudure reciproque. Elles sont done presque toujours independantes les unes des autres. Cependant, en s'agrandissant pnneipalement suivant ( .06. ) leur plus grand diametre, celles qui sont placees dans des conditions conve- nables doivcnt, avec le temps, se trouver rattachees ensemble, de maniere a prod aire les cas d'agglomeration complexe mentionnee precedemment. Quelqiies-unes se fixent de meme siir le fond ou contre les parois de lenrs receptacles, et alors, perdant leur individualite, elles sont saisies par la cris- tallisation generate qui, en ve.^u de ses remaniements internes et de ses evolutions subseqnentes, peut les mettre en harmonie complete avec leurs nouvelles alliances. Je le suppose du moins, car la cassure bacillaire, con- cretionnee, d'une croute de benitier m'a montre certains indices de texture spheroidale que je crois pouvoir ra])porter a des pisolites empatees, dont ils seraient les derniers vestiges. » Toutefois, ces reunions et ces diffusions ne peuvent s'effectuer qu'avec une extreme lenteur, surtout dans les cas de submersion complete, parce qu'en effet le degagement de I'acide carbonique des parties profondes est tres-retarde. Aussi voil-on quelques petites capsules aux parois givrees, ren- fermant une pisolite scintillante, couchee comme I'oeuf solitaire dans son nid, et qui, malgre la purete du liquide, malgre I'absence de toute trace appreciable d'argile, n'en est pas moins parfaitement libre, ne paraissaut en aucune maniere soudee a son support. C'est que les centres d'attraction etant differents, il n'y a aucune raison pour que des cristaux, dont les axes sont diverseraent orientes, s'emboitent les uns dans les autres aussitot qu'ils so trouveront en contact. Il peuvent alors se gener mutuellement dans leur croissance, se deformer plus ou moins pendant un certain temps, et ce ne sera qu'a grand renfort de matiere incrustante que I'adhesion ou la confu- sion deviendra complete. n II ne me reste plus qu'a rappeler la disposition des pisolites d'Arbant, pres de Nantua, et qui, d'apres les details de M. Guettard, relates parmi les considerations historiques, paraissent se trouver dans des conditions iden- tiques a celles de la Balme, puisque les unes comme les autres occupent liu- lerieur de quelques concavites stalagmitiques. Mais combien est grande la difference entre nos manieres d'envisager les formations respectives! La cost un simple moulage qui serait, dit-on, la cause de la structure orbiculaire. Ici c'est I'attraction d'un ou de plusieurs centres qui, etant le moteur pre- mier du phenomene, ne subit qu'accessoirement I'influence des parois et du niveau de I'eau. Etant du reste facile de comprendre que les cavites des sta- lagmites ouvertes par le haut ne ])euvent pas produire des formes spberi- ques, il me reste a souhaiter qu'une heureuse occasion mette quelque autre '^l)«>Mvateur a meme d'etudier le nouveau gite d'Arbant. En cela, je sujs ( ioG3 ) mu par I'intime persuasion que I'emploi fie son temps sera largement in- fJemnise par de nouvelles decouvertes. « En resume, les pisolites produites sous I'infiueuce d'un certain repos peuvent etre composees comma les autres de couches concentriques, niais leurs surfaces ue sont plus lisses. A la Balme, ou la stagnation est a pen pres complete et ou I'argile ne domine pas assez pour mettre obstacle a la cris- taliisation, I'exterieur estentierement cristallin, tout au moins tres-rugneux, et en cela I'etat general pent etre mis en parallele avec celui de mcs an- ciennes pisolites de Ghalusset qui, enchevetrees au milieu du plexus vegetal, s'y trouvaient reduites a I'impossibilite de tournoyer. » Enfin, on remarquera que les pisolites de la Balme, developpees au mi- lieu d'un luuon tres-humide, coulant, etablisseut une transition naturelle a relies qui se concreficnt au milieu d'argiles plus epaisses, en sorte qu'etaut amsi amene par degres a comprendre I'inutilite du ballottement, on im craindra plus d'abandonner, pour les bancs oolitiques, une theorie contre laquelle taut d'autres faits opposent le dementi le plus formel. » ZOOLOGIE. ~ Note sur [expedition du capitaine Loche dans le Sahara aigericn en 1 856; par S. A. Monseigneur le Prince Bonaparte. « Je me rejouis de ce que M. le Marechal Vaillant a cm devoir demander a ['Academic une Commission pour I'examen des belles collections que M. le capitaine Loche a recueillies pendant sa derniere expedition dans le Sahara algerien, entre Lagbouat et Ouarglat, et qu'il avait eu I'intention de me soumettre. Quoique taite en hiver et apres une grande secheresse, cette expedition a ete tres-fructueuse. La recolte abondante qu'elle a faite four- nii-a a nos savants zoologistes une nouvelle occasion de montrer lour pro- fonde connaissance des especes, surtout en ce qui concerne les Oiseaux de I'Algerie. , ^ ^ ,. Esperons seulement qu'il n'en sera pas de ce Rapport comma de tant d'autres que le public et les auteurs attendent encore, ou que mema ils n'at- tendent plus. Il serait permis de le craindre, car la zoologie n'est pas toujours heureuse dans cette enceinte. Cette reflexion m'est partjculierement suggeree par I'lnsertion dans nos Com/?fe. re»r/i/5 del'extrait d'un Memoire mammalo- gique qui a pour auteur un naturaliste russe dont, au resle, on estropie jus- qu'au nom. Ce Memoire, oil I'on trouve d'excellentes choses, en contienl aussi contre lesquellesje n'ai pu m'empecher de protester, en prem ler heu parce qu il s'est produit sous les auspices denotre President, et ensuiteparce que Vauteuv altribue a la Russie des decouvertes et des vues qui appartiennent a la France^ ( io64 ) exageratioii de coiirtoisie fort a la mode en ce moment, mais qui n'a de prix que si elle vient de nous. J'ajoute que M. Severtzow est loin d'operer avec jus- tice entre les auteurs fran^ais la repartition des decouvertes dont il veut bieu nous laisser I'honneur. Ainsi, avec la meilleure volonte du monde, il m'eat ete impossible de reconnaitre dans la pretendue famille des Polides.de M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, une coupe basee sur le Kinhajou Lacep. [Poloos, Guv. et Geoffr. — Caudivolviiius , Dum.), qui forme pour moi depuis i83i la famille des Gercoleptides. Est-il d'ailleurs un naturaliste comprenanr bien la theorie des series qui consente a mettre ce fameux Kinkajou a la place que lui assigne notre auteur? Quant a moi, apres avoir caracte- rise la Famille et la Sous-famille, je le taxais d'anomal; et le considerais comme reliant les Primates frugivores aux Insectivores. N'est-ce pas ega- lement chose curieuse que de voir Tautorite de I'excellent compilateur M. Giebel cite pour I'Ordre des Phoques d'apres plusieurs zoologues alle- mands et anglais! de preference aux veritables fondateurs de cet Ordre et a ceux qui, I'admettant deja il y a quelque trenle ans, sous ce meme nom de Pinnipedia, hesitaient meme alors a en parler comme d'une chose nou- velle? » Nous pourrions faire remonter tout aussi haul Tidee de la divergence et de la convergence des series et de leur inegalite d'elevation, idee que nous nous rappelons meme avoir essaye de peindre aux yeux en comparant la forme de ces series a celle de leventail et de I'orgue : I'eventail, a cause de la convergence des pieces qui le composent; I'orgue, en raison de I'inegalite de longueur de ses tuyaux. N'y a-t-il pas de meule bien longtemps que le nom de Subursus, et par consequent de Subursidis, et non-seulement le nom, mais la chose, ont ete bannis de la science, si tant est qu'on ne puisse les dire mort-nes? Enfin, car nous ne pretendons pas epuiser toutes les ques- tions alaquelle ce Memoire pourrait donner lieu, nous nous bornerons, pour en finir, a demander en quoi le genre Panthera differe du genre Leopardus ? » La Gommission developpera sans doute d'autres remarques critiques que par discretion nous nous abstenons de produire. La tache lui sera d'autant plus facile, qu'elle connalt en entier le Memoire dont nous n'avons pu lire qu'un extrait dans les Comptes rendus. » Malgre ma maladie et meme a cause d'elle, malgre toute votre confiance dans la Commission nommee par M. le President et a la tete de laquelle il se trouve, je ne crois pas cependant devoir tarder plus longtemps a exposer les principaux fails acquis a la science par le capitaine Loche. ( io65 ) » D'ailleurs, le Miuistre eclaire diiquel il depend, est en etat, qiioiqiie n'appartenant, dans I'Academie, a aucune Section speciale, de juger pai^ lui-meme : il n'attendra pas le voeu du corps savant qni s'honore de le compter parmi ses Membres les pins assidns et les plus econtes, pour ac- corder les encouragements que nous reclamons prompts et efficaces. J'ose dire meme que si la mise hors cadre si necessaire a la poursuite des travaux du capitaine Loche, que nous demandons avec instance, n'est pas encore formellement accordee, d'antres mesurespkis urgentes et plus necessaires ont deja ete prises, et, malgre sa repugnance proverbiale pour les renier- ciments, nous osons lui en adresser ici de publics au nom de la science. » Nonobstant les entraves sans nombrequ'il a du vaincre, n'ayant guere a sa disposition que ses nuits, qu'il passait a I'affut, le capitaine Loche est neanmoins parvenu a recueillir, dans la partie du desert ainsi traversee a la hate, 21 especes de Mammiferes, 88 d'Oiseaux, i 5 de Reptiles, i6 d'Insecfes et 5 de Mollusques. » 1. L'animal le plus important de la collection est certainement un Felis, fort rare, au dire des Arabes, dont le pelage reflete les couleurs du de- sert, et qui, espece ou race nouvelle, nierite certainement d'etre distingue. Aussi notre voyageur, dont la reconnaissance egale ie savoir, desire-t-il qu'il soit designe dans les registres de la nature sous le nom de Felis margueiihe. On ne sera pas etonne qu'apres avoir dedie un autre carnassier {Zorilla vaillantii)2i Son Excellence M. le Ministre de la Guerre, notre soldat zoolo- gue dedie celui-ci a M. le chef d'escadron de spahis Marguerite qui com- mandait la colonne et qui, |)endant I'expedition, I'a aide de tout son pou- voir dans ses recherches. » 2. Un joli petit Renard, que nous avons deja vu plusieurs fois prove- nantdes memes parages, singulier parmi les Renards meridionaux parce qu'il n'a pas le ventre noir, mais blanc comme chez le renard commun du centre de I'Europe. Quoique M. Loche ne puisse admettre son identite avec le notre, il a fait acte de prudence en ne proposant pas pour lui de nom par- ticuher, » 3. Trois Dipus font partie de cet envoi. L'un provient d'Jin-el-Bel et lui semble le Dipus gerboa de Desmarest ; les deux autres, assez semblables paries formes, quoique tres-differents par la taille, vivent en bonne nitelli- gence, mais chacun dans leur trou, sans jamais se meler, dans I'oasis de Mzab a Gardaia; le plus grand lui parait etve\e Dipus mauritajiicus de Lere- boulet {(eyrptius,W Signer) ; quant au plus petit, ce pourrait tres-bien etre une t^spece distincte d'une vivacite remarquable, meme dans ce genre si agile. C. p.., ,857, i-^^ Semestre. (T. XLIV, ^o2 l.^ ' 4o ( io66 ) » i. Cinq Gerbillus, dont le plus grand est eviderament Gerbillusskawii, Lereboulet, aiiqnel le capitaine Loche rapporte la planche VI de I'expedi- tion de I'Algerie, Gerbillus sawi, Levaillant junior; mais quant aux quatre autres, le capitaine Loche ne les connaissant pas, et n'ayant pu moi-meme les examiner, nous devrons attendre Foracle de la docte Commission pour savoir a quoi nous en tenir. » Parmi les Oiseaux, deux especes de vrais Faucons, deja bien connues pour habiter cette region de I'Afriqiie, font partie de cette collection. » La depouille de la vieille femelle de la grande espece, quoiqu'en assez mauvais etat, est precieuse en ce que I'oiseau appartenait au chef des Ouled- Nails et que souillee dans une chasse par une Outarde qui se debattait sous ses serres, elle fut deshonoree d'apres la maniere de voir des Arabes, et mourut bien tot suivant la prediction du caid et malgre I'incredulite des Europeens. Le jeune male de cette meme espece, qui sert aux Arabes pour la fauconnerie, a ete tue a I'etat sauvage. Le capitaine Loche n'en a pas bien identifie I'espece, et j'en veux laisser I'honneur a la Commission, ainsi que pour I'autre Faucon de moindre taille. » 5. Le charmant Passerien qui porte le n° 4 est mon Corospiza simplex, tres-repandu dans le centre et dans I'orient de I'Afrique, mais qui n'avait pas encore ete rencontre dans cette localite saharienne, ou il parait fre- quenter les grands palmiers. C'est la Fringilla simplex de Lichteinstein et de Lesson, qu'il ne faut pas confondre avec Pyrcjita simplex^ Swainson, veri- table Moineau. 6. Cinq Saxicoliens, tons plus ou moins* connus, seront facilement identifies par la Commission. » 7. Parmi les quinze especes d' Jlaudiens rencontrees dans le Sahara, il en est de tellement sauvages, qu'il est presque impossible de les approcher, et que ce n'est qu'au hasard de quelques coups de fusil hors de portee qu'on a pu s'en procurer I'unique depouille. » Parmi les trois Annomanes, si bien denommes, malgre sa privation de livres, par le capitaine Loche, ma cinnamomea (cordofanica, Strickl.) ne se trouve pas, mais hien V isabellina de Temminck, Isideserti de Lichteinstein; et Velegans de Brehm. » Ma jolie petite Annomanes regulus fait aussi partie de I'envoi. Parfaite- ment semblable a Velegans, elle s'en distingue par sa taille plus petite, par les taches noires de ses rectrices beaucoup raoins circonscrites et plus allongees, mais surtout par son bee beaucoup plus court etplus rond. » Le Cochevis ou Galerida est bien mon isabellina : mais le plus gros des Jlaudiens est un Megaloplionus, plus ou moins semblable a ceux de I'Afrique ( 1067 ) du Slid, probablement identique avec Voccidentalis que Hartlaub vient d'eta- blir dans son incomparable petit livre S/stem der Omithologie West- Africa s, livre que je devore avec delices en ce moment, et qui n'a d'autre defaut peut-etre que de se rendre quelquefois trop facilement a ropinion de per- sonnes qui ont tres-souvent raison , mais qui ne Tent pas toujours. » 8. La Certhilauda n'est pas la duponti^ qui est presque un mythe, mais bien I'espece commune, C. desertorum. « 9. Deux belles especes de Ganga (I'une desquelles representee par Ic male et la femelle) serout facilement identifiees par la Commission ; ainsi que les onze Reptiles trouves en fouillant le sable ou le fioid les avail forces a » Le douzieme Reptile, iriis dans un flacon a part, et sur lequel M. Loche appelle specialement I'attention des naturalistes, provient des environs de Djelfa. Les Arabes, qui le nomment 5orAeiA ou Poissondes sables,\e mangent et le preferent au poisson. » Je ne puis ici que joindre en terminant I'expression de mon desir a celle de M. le capittiine Loche de voir la liste complete des especes qu'il a rencontrees dans le Sahara, publiee dans nos Comptts rendus, pour I'utilite des personnes voulant explorer le sud de I'Algerie. » G^OLOGIE. — Exlrait dune Lettre de M. Alexandre de Humboldt a M. Elie de Beaumont. « Berlin, le lomai iSSj » Desirant toujours etre exact dans les grandes epoques du deve- loppement de la science, j'ose vous demander un bienveillant renseigne- raent. Je ne trouve le mot bien vague de trachyte, heureusement devenu universel, parce qu'il doit embrasser non-seulement (comme a tortle vou- lait notre ami Leopold de Buch) la sanidine (glasiger feldspath), mais aussi le labrador de I'Etna et I'oligoclase du pic de«Teneriffe et du Chimborazo, que dans la seconde edition du Traile de Mineralogie de Haiiy, de 1822, vol. IV, p. 579, avec une tres-insignifiaute indication. La premiere edition (1801) ne renferme pas le mot de trachyte, mais il parait dans des ouvrages anterieurs a I'annee 1822. M. de Buch s'en sert, comme Tobserve M. Ewald, dans son Memoire sur les crateres de soulevement et les iles basaltiques im- prime en 1816! La denomination s'etait-elle repandue oralement par des lecons au Jardin des Plantes? En quelle annee croyez-vous que le nom de trachyte ait ete imprime pour la premiere foisPRamond se servait du motde domile que M. de Buch avait invente en 1 802, comme le prouve le deuxieme 1 40.. ( io68 ) volume de ses BeobachUuKjen auf Reisen ,vo\. II, p. ^43, imprime eu 1806, niais public seiileinent en 1 809. Le mot de domite etait deja abandonne par M. de Buch, en i8i3, dans son Meinoire academique siir les trapp-por- phyresdont il m'attribne la premiere generalisation comme roche particu- liere indicatrice du feu volcanique. » En 1 835- 1837 une epidemie alhitique a regne en geologie. Comme il y a uTi calcaire du Jura, nom que j'ai eu le tort d'introduire (comme le prouve ia preface du Tableau des formaiions de Karsten), on a cru qu'il serait l)ien commode aussi de supposer que tons les volcans des Cordd- leres avaient la meme composition. Le cholera albitique a produit le mythe de Tandesite, et Tandesite a enfante I'andesine, tres-rapprochee de rdigoclase, ou une nouvelle espece du grouse feldspathique sur lequel M. Abich a jete une si vive lumiere. C'est sous I'influence de cet etat epi- demiqueque notre grand maitre, un pen positif etaristocratiquequelquefois dans ses idees, a du ecrire ce que vous lisez p. 4B4-489 dans la traduction Irancaise des lies Canaries, et surtout dans Pogcjendorf, t. XXXVll, p. 180. 11 n y a pas trace d'albite dans le Cbimborazo, le Cotopaxi, I'Antisana, le volcan de Toluca, le Popocatepetl... On peut nommer des formations tra- cliytiques d'apres la composition d'une seule moutagne. 11 serait sans dan- ger de dire formation de Toluca, d'Egine, de I'Argaeus en Asie Mineure (composition d'oligoclase et d'amphibole) ; formation de Stromboli on de I'Etna, d'apres vos propres decouvertes (composition de pyroxene et de labrador); on peut dire sans danger formation des Campi Phlegrei, ou dlschia, ou d'une partie du mont Dore (composition de sanidine et d'am- phibole, depourvue d'oligoclase) ; trachyte du Siebengebirge de Bonn (com- position de sanidine, d'un peu d'oligoclase et d'amphibole) : mais il serait tres-dangereux, en parlant du melange mineralogique des roches volca- niques, de se servir des mots : volcans des Andes, volcans du Mexique, volcans de Guatemala. Danslaserie des volcans mexicains qui traverse de I'ouest a I'est une cordillere dirigee du sud-est an nord-ouest, les volcans qui alternent ont la meme composition. » a. Oligoclase et pyroxene ; aussi formation de Pasto et de Cumba portee par I'excellent Boussingault. ( >o69 ) » b. Oligoclase et amphibole; aussi le Giuiung-Parang de Java, la sier de San-Francisco, les Rocky-Mountains, d'apres les echantillons rapporf par M. Marcou dans I'expedition de Whipple et feu le domite do M. ( Buch, qui renferment de I'oligoclase et non du glasiger feldspath (s;in dine); I'oligoclase reconnu pour la premiere fois par M. Charles Devil dans les Canaries.... » Apres cette communication, M. Delessert prend la ])arole di-.fis I termes suivants : « La lecture de la Lettre de notre illustre confrere M. de Humboldt n\ fait eprouver une vive satisfaction : je suis persuade qu'elle a ete partaii par tous les.Membres de I'Academie presents a cette seance. Depiiis tpu que temps nous n'avions pas recu de communications directes de \\u\ excellent confrere ; quelques circonstances de sa sante nous avaient fait to cevoir des inquietudes qui, grace a Dieu, ont ete entierement dissjpc< Nous sommes tous heureux de voir, par la Lettre dont M. le Secretaire [u petuel nous a donne connaissance, que la vigueur de I'esprit, que lafle tion pour les sciences sont toujours, chez M. de Humboldt, ce qu ell etaientil y a bien des annees, quand I'Academie avait lebonheur de le po seder dans son sein et qu'il prenait part a ses travaux. » L' Academic s'est associee aux sentiments exprimes par M. Delessert. EGONOMIE RUR.\LE. — Nouvelle maladie des feuilles de miiner : par M. DE QUATREFAGES. « J'ai recu il y a quatre jours de M. Adrien Angliviel (de Valleraugue) I; Note ci-joiute : « Est-ce un autre fleau qui fait invasion? Hier, on a ete generalemen » frappe du grand nombre de feuilles de murier dont le sol etait plus oi » moins jonche; en y regardant de pres, on a reconnu que toutes (e^ » feudles avaient souffert dans le petiole a la meme distance sensiblerneiit (l< » la naissance du limbe : on dirait une piqure qui aurait eu lieu en dessoi.s » et dont Faction corrosive aurait rapidement detruit circulaireinent It » tissu vegetal de la feuille. Nous avons aussitot fait la remarque qu uik » quahte de feuille, celle-la meme qui est le plus a I'abri de la tnche, eta it » moins attaquee. En voici trois specimens. Les sauvageonssont aussi att;i- » ques a peu pres comme les greffes qui le sont le moins. » « Les feuilles que m'adressait mon correspondant, au nombre de cinq ou six seulement, etaient renfermees dans la Lettref meme et deja quflque ( 1070 ) pen fletries. Je me suis hate de les examiner, et void ce que j « On distingue parfaitement la piqure dont parle M. Angliviel. Elle est pJacee sur le cote inferieur du petiole et, dans une des feuilles, moins alte- ree que les autres, elle correspondait evidemraent a une sorte de cavite existant dans le lissu cellulaire. Ceiui-ci etait altere; un grand nombre de cellules etaient rompues et des filaments confervoides commencaient a se de- velopper au milieu de cette masse de tissus en partie desorganises. )> De la piqure partait, sur la meme feuille, une sorte de sillon circulaire ([ui embrassait le petiole entier. Ce sillon etait de couleur brunatre, et le tissu cellulaire correspondant etait affaisse comme par une dessiccation deja avancee. Dans une autre ffeuille, ce sillon, beaucoup plus profond, semblait etre le resultat d'une veritable ligature. Ces alterations m'ont'paru porter surtout, peut-etre uniquement, sur le tissu cellulaire. Les vaisseaux eux- memes paraissaient etre en bon etat. Ainsi, dans une des feuilles dont le petiole s'etait en partie rompu precisement sur le sillon, on distinguait des trachees a demi-deroulees unissant les deux levres de la plaie. Je regrette d'ailleurs que le temps m'ait manque pour soumettre ces echantillons a quelqu'un de mes confreres plus experts que moi en anatomie botamque. .) Sur trois des feuilles que j'ai recues le petiole paraissait etre parfaite- ment intact en avant et en arriere de la tache et du sillon circulaire. » En examinant avec soin la surface des feuilles, je n'ai pas tarde a de- couvrir quelques acariens d'une petitesse extreme (j de millimetre environ). Ces arachnides etaient blancs, ou mieux a demi transparents. Au reste, ils paraissaient etre eclos depuis pen. Ils ne presentaient pas les caracteres de I'age adulte et je n'ai pu par consequent les determiner. Leur nombre etait d'ailleurs fort petit. Mais il me parait probable qu'il avait diJ etre plus con- siderable. Ceux que j'ai rencontres etaient constamment errants,avaient I'air inquiets et, sans doute, la plupart ne pouvant plus trouver de nourriture sur ces feuilles a demi-dessechees, les avaient abandonnees. » Ces observations sont necessairement fort incompletes. Cependant elles me semblent pouvoir presenter quelque interet si on les rapproche des faits publics par le Salul public de Lyon. D'apres ce journal, on aurait trouve sur des feuilles de muriers, en divers points de I'ltalie et du Piemont, des m- sectes {acariens?) tres-petits, qui, se d^veloppant sur le petiole, envahiraient la feuille entiere et pondraient des oeufs microscopiques. Ces insectes (aca- riens?) se seraient montres ou jaunes ou rougeatres selon les localites. On commencait a les regarder comme la cause de la raaladie qui exerce en ce moment ses ravages sur tant de contrees sericicoles. Un des observateurs { I07I ) qui a fait ces remarques assure avoir gueri des vers deja malades en les t posant quelques instants a Taction de Tacide sulfurenx produit par la co bustion de quelques allumettes et en les noiirrissant de feuilles j elles-memes a des fumigations analogues. V Les acariens que j'ai trouves sur les feuilles de Valleraugue sont-ils les insectes observes en Piemont ? Sont-ils sortis du petiole et en particulier de la pjcjfMre qui semble determiner la chute des feuilles? Leur multiplicalioii peut-elle causer un tort reel a une recolte deja si cruellement irajjpee ' Ccltr multiplication peut-elle etre arretee par des fumigations suliunniscs:^ II in a paru qu'il pouvait etre utile de poser ces questions et de les signaler aux oh- servateurs qui, habitant les lieux ou se montre le phenomene, sont seuls places dans les conditions necessaires pour les resoudre. » Toutefois, du rapprochement de ces faits on pent tirer une conclusion. La chute des feuilles de murier determinee par la piqure se montre cette annee pour la premiere fois a Valleraugue, et cette localite, comme tout le: Midi, est depuis trop longtemps atteinte par 1 etisie. Il est done evident qu'il n'existe aucune relation entre la maladie deja ancienne dans le pays et le phenomene nouveau qui vient de se reveler. Si done le dernier se rattache au developpement des acariens, ceux-ci ne pourront etre consideres comnie ayant joue un role quelconque dans le developpement de I'etisie. » « SERICICULTURE. — M. DuMAS fait connaitre a I'Academie les observa- tions qu'il vient de recueillir a Alais, ou il s'etait rendu pour apprecier par lui-meme I'exacte situation des magnaneries, seul moyen de comple- ter le travail que la Commission lui avait confie. » Son attention etait naturellement portee sur I'etat des muriers, sur celui de la feuille, sur la comparaison des divers procedes d'educalion entre eux, sur les resultats obtenus dans les educations de plaine et de montagne, enfin sur les differences remarquees dans les effets produits par les graines de di verses provenances. » II a reconnu que tout ce qui a ete dit au sujet (rune mnladic qui at- fecterait les muriers ou leurs feuilles manque de fondement. Sans doutc on trouve ca et la quelques muriers malades ; mais leur maladie est uidividuelU et locale; elle ressemble a celle dont la belterave fut frappee, il y a quelques annees, dans les environs de Valenciennes. Les feuilles se crispent et pien- nent des marbrures; les branches, etant coupees, montrent autour de la moelle des vaisseaux colores en brun ; les racines sont alterees. Celle affec- tion tient a I'humidite du sol, qui amene la pourriture des racines dont les -( I072 ,1 branches et des feuilles ; cet air contribiie k colorer les vaisseaux qu'ii parcourt, en meme temps que la seve coloree par la matiere briine des ra- cines pourries y prend la plus grande part. » 11 y a toujours eu des niuriers malades comme ceux que Ton observe aujourd'hui; I'affection qu'ils presentent est attribuee, par les cultivateurs, au mercure que renconlreraient les racines, prejuge assez etrauge. Seulement, le uombre des individus atreints est un peu augmente, les annees pluvieuses que nous avons traversees ayant exagere les effets de I'humidite naturelle du sol. Partoul ou cette maladie se manifeste, il suffit de drainer pour s'en debarrasser. » Quant a la feuille du miirier, elle presente dans tout le Midi la plus splendide vegetation. Elle a donne des resultats merveilleux partout ou elle a ete favorisee par les circonstances, c'est-a-dire par I'emploi d'une bonne graine. Ce n'est done ni le murier ni la feuille qu'il faut accuser du mal present. » Faut-il I'attribuer a quelque epidemic ? Pas davantage. Dans la meme localite, on trouve a cote des educations les plus miserables des succes tels qu'on les citerait dans les annees les phis favorisees. Bien mieux, on trouve a chaque pas des educateurs qui out perdu tous les vers d'une provenance et sanve tous ceux d'une autre, bien qu'ils fussent eleves dans la meme chambree, soumis aux memes soins et nourris de la meme feuille. ^> On en revient done necessairement a croire que c'est la graine qui est malade. En efiet, prises en general, les graines de France, d'Espagne, du Piemont, de la Lombardie ont echoue. Beaucoup de graines venues d'Orient out mal marche, mais on soupconne, non sans raison, que ces graines y avaient ete apportees de pays infectes pour y etre vendues comme graines d'Orient. )) Les graines d'Andrinople, celles des environs de Jesi dans les Etats Pontificaux, les graines du Liban ont obtenu/ au contraire, des succes re- ma rquables. » Lorsqu'on a pu remonter jusqu'a Torigine precise de la graine, M. Dumas a toujours constate qu'elle avait ete obteuue dans une education faite en montagne, c'est-a-dire dans un air pur, renouvele facilement et que les vers avaient ete par consequent nourris avec la feuille caracteristique des mfiriers des localites elevees. » Un fait demontre combien cette influence est grande. Sur la petite mon- tagne de Saint-Germain, pres d'Alais, un eleveur intelligent nommeEtienne a fait il y a quatre ans une education avec de la graine d'ltalie, et son succes avant ete complet, il se servit I'annee suivante de la graine qui en provenait. ( I073 ) Taiidis que toutes les educations de la plaine etaient en souffrance, il reussit encore ; aussi produisit-il assez de gralne Fan dernier pour en fournir nom- bre d'eleveurs. Son succes et celui des educateurs qui out employe les graines qu'il a distribuees sont tels, qu'en ce moment meme tout le pays en est frappe. L'experience s'accomplit, en effet, sur pres de 3 kilogrammes de graines repandues entre quarante et une educations distinctes. Jusqa'ici toiites sont dans le meilleur etat. M. Dumas en a visite huit a dix, et, mal- gre les diversites de site, de soins et de feuilles, il n'a pu saisir la moindre difference dans la marche de ces educations. » Etienne a done prouve, et il faut esperer que d'autres auront eu le meme bonheur que. lui, qu'en choisissant, comme le conscille I'Acadeniie, les chambrees de montagne pour faire grainer, on a des chances de succes presque assurees. M. Dumas a retenu i onces de la graine d'Etienne pour I'offrir a la pepiniere centrale d'Alger, ou il faut esperer qu'elle maintiendra sa superiorite. » Du reste, ce qui prouve combien est preponderante I 'influence de la graine, c'est que des chambrees de 80 onces, comme celle de M. Dubois, c'est-a-dire des plus considerables, offrent un spectacle de prosperity inouie, tandis que des chambrees de 2 a 3 onces sont aneanties en tres- grand nombre. Cette annee," ou tout etait favorable, Hen n'a done pu combattre I'influence de la mauvaise graine, tandis qu'a son tour la graine bien preparee n'a ete contrariee par aucune des conditions si diverses qui se realisent dans les educations des Cevennes. y Tout annonce que la recolte, dans son ensemble, sera mediocre en- core, quoique bien superieure a celle de I'an dernier. Le prix de la feuille, pen eleve, indique assez que les educations manquees sont nombreuses, malgre I'immense consommation de graine effectuee ceUe annee, ou chacun a voulu essayer un pen de toutes les provenances. » Mais trois circonstances importantes caracterisent rexperience (jui s'accomplit dans le Midi. » Ces trois circonstances sont les suivautes : i" rinflueute inc()ntcsr.il)ie de la bonne graine, quelle que soit sa provenance, et 1 jmpo.-sibilifc de remplacer cette condition par aucune autre; -i"" la certitude que des frames bien preparees peuvent ton jours produire des chambrees admual)les de reussite; 3^ la certitude non moins consolante que nos belles races des Ce- vennes peuvent se reconstituer en faisant grainer desormais exclusivemeut dans la montagne d'ou elles etaient descendues. » M. Dumas a recueilli de I'air dans differentes magnanenes, surtout pour reef ercher s'il ne contient pas de I'oxyde de carbone. En effet, les C. R,, i857, i^' Semeslre. (T. XLIV, «» 21.) ( '074 ) niagnaneries des Cevennes sont chauffees avec des foyers sans cheminee^ veritables brasiers, ou avec des foyers dont la cbeminee est disposee de facon a fonctionner seulemeiit an moment ou Ton allume le feu. Depuis quelque temps on prend le parti, pour economiser le combustible, de fer- mer au platre les joints des tuiles laisses libres autrefois. Il u'est done pas sans interet d'examiner si I'oxyde de carbone existe en notable quantite dans I'air des chambrees, comme porte a le croire la disposition des foyers. On sait a quel point le trouble porte dans les conditions de I'appareil re- producteur est considerable par le sejour habiluel des aniniaux dans \m air charge d'un anesthesique tel que I'oxyde de carbone. M. Dumas fera connaitre plus tard les resultats des analyses auxquelles il se livre. » En resume, cette annee les educateurs ont essaye de toutes les graines, de tous les procedes ; ils ont ete favorises par un printemps admirable et par une feuille irreprochable ; leurs succes et leurs revers semblent des a present lies etroitement a la provenance de la graine, et a elle seule, sans qu'aucune autre cause y influe sensiblement. On peut done dire, si une enquete bien condnite rassemble tous les faits, que Teducation actuelle est capable de fournir des donnees certaines pour decider quelles sont les meilleures races de vers a soie, quels sont les lieux de provenance de la meilleure graine, quelles sont enfin les conditions les plus favorables ponr assurer le succes de nos chambrees de vers a soie. M On peut afhrmer que des I'annee procbaine, si les saisons ne viennenl point contrarier I'education qui sera faite alors, 1' experience actuelle met le Midi dans le cas de reprendre le cours de son ancienne prosperite. » L'Academic aura remarque du reste, ajonte M. Dumas, que toutes ces donnees recueillies de la boiiche meme des Menibres du comice d'Alais et des praticien« les plus experimentes, confirment tous les principes exposes par la Conuuission dans les divers Rapix)rts qu'elle a eu I'honneur de sou- mettre a son approbation. » ASTRONOMlE. — I>ow/es exprimh par M. Le Verkier a [occasion de tannonce de la decouvcrte dime nouvelle etoilc dans le trapeze if Orion. « Il a ete presente Inudi dernier uue Note relative a une nouvelle etoile qui anrait ete decouverte dans le trapeze d'Orion au moyen d'une grande lunette de o^,52. » Comme Membre de la Section d' Astronomic, il est de mon devoir de declarer : » Que les liommes competenls qui, a ma connaissance, ont desire vol' et examiner cette lunette n'ont pu y parvenir; * ( I075 ) « Et qii'en consequence les usages scieiUifiques ne permettent point, jusqu'a nouvel ordre, d'accorder aucun credit ni a T instrument, ni a la decouverte a laquelle 11 aurait conduit. » A. I'occasion de la Note lue par M. Le furrier, et au noni de la Cloinniis- sion nommee le 3 novembre i856,M. de Sexarmoxt doiuie les explications suivantes : « Du 3 novembre i856 au i6 mai iSSy, la Commission chargee de prendre connaissance du Memoire et des instruments presentes a V Acade- mic par M. Porro n'a pu s'occuper de cet examen. » Le 20 mai 1807, M. Porro, repondant a une prennerc commiujicalioii (le la Commission a ce sujet, a fait connaitre qu'il s'empresserail de la pi( - venir de I'epoque ou elle pourrait visiter sou instrument. L'objeclii sera sous peu de jours soumis a I'examen de la Commission. » ASTRONOMIE. — Letlre sur quelques observalions Jaites sur la fdtuwlc Venus au moment de sa conjonction ; par M. Secchi. {( J'ai I'honneur de comnmniquer a I'Academie le resultat de qnel(iues observations faites sur la planete Venus a I'epoque de sa conjonction mferieure, et qui me paraissentde quelque importance pour sa constitution physique et touchent a quelques points dont on a deja parle dernierement dans les Comptes rendus (seance du 16 mars iSSy). » Cette conjonction inferieure a eu lieu le gcourant, et j'ai pris tons les soins possibles pour verifier quelques-uns des pbenomenes que Ton dit avoir apercus dans des circonstances pareilles. Je chercbai d'abord si Je pouvais voir tout entier le disque de la planete, raais cela ne m'a pas ele possible; cependant j'ai surement aper^u le prolongement du croissant de la phase notablement au dela de la demi-circonference, et j'ai meme reiiss. a obtenir dans les meilleurs moments une suite de mesures tres-bien d ac- cord entre elles du diametre de la planete et de la largeur de la phase vi- sible. La largeur du croissant n'excedait pas qnatre dixiemes de secon( e, et, chose singuliere, dans une portion un peu au dela du mdieu, il prescn- tait une diminution soudaine de largeur qui etail due sans doute a la pi .- sence d'une tache. Les resultats des mesures sont les suivants : Temps moyen de Rome. 8 mai 22^' 18™ (compte astronomiqiu ;. Diametre de Une legere reduction de ces < ( ^076 ) tion est de 19° 3o' de chaque cote aii dela de la demi-circonference. Si Ton admet que cette diffusion luraineuse soit faite par I'atmosphere de Venus et soit pour cela analogue a celle de nos crepuscules, on voit que ce phe- nomene sur Venus doit etre plus fort que sur la Terre, car nous ne pouvons distinguer cette lumiere qu'en partie, c'est-a-dire ou elle est plus forte, a cause de la vive illumination de I'air terrestre dans une si grande proximite duSoleil. » Mais une chose bien plus interessante etait de fau^e la comparaison du diametre de Venus inesure en cette circonstancc et reduit a la distance unite, avec des autres mesures prises dans des circonstances diverses, pour decouvrir, s'il etait possible, la source des tres-grandes divergences entre les differentes determinations de cette valeur, dont il resulterait que Venus serait meme plus grande que la Terre. De la mesure precedente, on con- clut pour le demi-diametre de Venus a la distance unite la valeur 8% 206. Une autre mesure faite le 9 fevrier de cette annee avec un excellent etat d'atmosphere a 4 heures, t. m., pendant que le Soleil etait sur I'horizon, donna le resultat S",i5^. (Tons ces nombres sont conclus d'au moins six mesures doubles, comme aussi les suivants, et avec des grossissements de 600 fois au moins. ) .) Mais le 8 fevrier I'ayant mesure par un ciel aussi tres-favorable, pen apres le coucher du Soleil, j'ai trouve 8', 623 « Le 22 decembre 1 856, au Soleil couchant, j'ai eu . . . . . . 8'',6oo » La moyenne des mesures de jour est done 8",232 et celle des mesures de nuit 8%6io » La difference tres-forte ©",378 ne laisse aucun doute sur la realite de la divergence entre les deux resul- tats, et Ton ne saurait hesiter sur sa veritable source, c'est-a-dire une diffu- sion apparente du diametre par 1' irradiation. On a un fait frappant de cet effet dans la planete Mars. En la regardant avec un grossissement inferieur a 3oo fois avec notre grand equatorial, ses deux calottes blanches paraissent deux segments proeminents de plus de o",i5 sur le reste du contour du disque. En poussant le grossissement a 700 fois, la protuberance disparait, mais rien n'assure que le diametre apparent ne soit encore dilate. » Un autre fait plus facile a constater et qui pourrait servir a mesurer I'effet de cette irradiation dans les differents instruments est la comparaison entre le contour du disque lunaire illumine de lumiere cendree, et I'autre eclaire par le soleil. Les montagnes a cette limite paraissent d'une hauteur enorme que les observations de pleine Lune ne justifient pas : et cependani le iimbe cendre n'est pas lui-nieme exempt d'irradiation avec un grossisse- ( »o77 ) ment de 220 fois dans notre lunette, car j'ai vn des tres-petites etoiles empieter et se projeter sur le disqne avant de s'occnlter. Revenant a Venus, je crois que les mesures de jour, et surtout dans la derniere circonstance de phase minimum, sont preferables a toutes les autres ; si la force de I'instrument permet de bien voir Tare illumine, et si I'air est assez favorable, car alors on pent mesurer la distance des deux cornes tres-deliees comme on mesure les etoiles doubles, et consequemment toute source d'irregularite propre au micrometre a fil dans la mesure des diametres planetaires est eliminee. On peut done conclure que certainement Venus est plus petite que la Terrc, car le diametre de celle-ci serait 8", 669 a !a meme distance. Comme dans le jour de la conjonction la direction de la phase change considerablenient de place en tres-peu de temps, je m'etais propose de prendre plusieurs fois les mesures pour decouvrir, s'il est sensible, I'aplatissement de Venus, mais I'etat de I'atmosphere I'empecha. » Puisqu'il reste un peu d'espace, permettez-moi de vous dire un mot sur une tache assez singuliere et interessante que j'ai observee sur le Soleil le 6 mai, a ii'^So™ du matin, et dont je vous envoie une esquisse de dessin : elle etait conformee parfaitement comme un veritable tourbillon, et une langue de flamme en forme de spirale se prolongeait dans I'interieur du noyau : cet interieur n'etait pas noir, mais voile d'une espece de cirrus demi-lumineux et entoure lui-meme en spirale, et on distinguait parfaite- ment bien deux trous tres-noirs des deux cotes de la langue spirale. Deux heures apres, cette langue avait disparu, et les deux trous reduits a un seul plus large! Le diametre du noyau etait if ,5 environ et toute la tache avec sa penombre plus que 74". ^^^ ^ide de ce gouffre etait done plus grand que la Terre. Je dois rappeler ici que cette forme n'est pas nouvelle : M. Dawes en observa une semblable en rSSa, le 17 Janvier (voir Month. Naut. astr. Soc, volume XII, page 169), et y decouvrit une rotation remar- quable. La tache actuelle dans la rotation solaire precedente etait composee de deux assez voisines, et apres, elle s'est divisee de nouveau en deux ; rien de plus facile que sa curieuse apparence soit le resultat de deux tourbil- •lons qui se sont rencontres. Par cette observation, j'ai aussi mis hors de toute controverse, qu'outre la partie plus brillante, existent sur le Soleil des especes de nuages moins lumineux, qui n'avaient ete indiques jusqu'ici que par M. Dav^^es, mais il parait aussi que I'apparition de ces nuages n'est pas constante aux environs des noyaux. » M.. Dumas demande que M. Peligot soit adjoint a la Commission charg^ d'examiner les questions relatives a la conservation des bles. ECOiNOMiE RURALE. — Questions siir tetisie. (Coinmissaires, MM. le Marechal Vaillant, Dumas, Milne Edwards, Combes, I^eligot, de Quatrefages rapporteur.) » A la suite du second Rapport lu a l' Academic par M. Dumas, la Com- mission des vers a soie fut chargee de rediger pour M. le Ministre de I'Agrj- culture et du Commerce nn ensemble de questions poiivant servir de base a une enquete detaillee sur la maladie qui frappe en ce moment, d uiic facon si desastreuse, presque toutes les contrees sericicoles. C'est ce tra- vail que la Commission a I'honneur de presenter aujourd'hui a I'Academie. Quelques mots suffiront pour faire comprendre dans quel esprit il a ete concu. « Les questions qui nous ont paru devoir etre posees sont au nombre de 1 56, et partagees en deux series. )) La premiere serie comprend les questions generales, au nombre de /^i et reparties en deux paragraphes. » II nous ad'abord paru utile derappelerl'atten don publique sur lesepoques passees qui peuvent, au point de vue dont il s'agit, presenter des analogies avec I'epoque actuelle. A diverses reprises I'industrie sericicolea traverse de tres-penibles temps d'epreuve. Au xvii^ siecle, en particulier, les maladies sevirent sur les vers a soie de telle sorte, qu'on se mit a arracber lesmuriers. Un edit rigoureux de I'intendant Basville parvint seul a arreter cette devas- tation. II est evident que les eleveurs de nos jours doivent trduver dans les recberches bistoriques provoquees par votre Commission des consolations et des enseignements. Cette etude leur donnera sans doute la certitude que le fleau qui les frappe en ce moment n'aura qu'une duree passagere ; elle leur enseignera comment se sont formees ces excellentes races de vers qui assu- rent aux soies francaises, et en particulier aux soies cevennoles, une supe- riorite incontestee; elles leur apprendra, par consequent, comment ih pourraient, au besoin, reparer les pertes qui soulevent en ce moment de trop justes inquietudes. » L'historique de la maladie actuelle dans ce qu'il a de general merite d'etre tres-serieusement etudie. Quand nous saurons d'une maniere cer- taine a quelle epoque I'etisie s'est montree pour la premiere fois, et quelle JocaliteTa vue naitre; quand nous serous completement instruits des" con- ( 1^79 ) ditions que presente cette localite sous le rapport du ciimat, du sol, du mode de culture, des methodes d'educatiou et de graiiiage; quand uous saurons comment se sont comportes les muriers, la feuille, les -vers, les pa- pillons et la graine dans les annees qui ont precede une invasion caracte- risee; quand nous aurons suivi le fleau dans sa marche et reconnu com- ment la France, I'Espagne, I'ltalie ont ete successivement envahies : nous serons bien pres de pouvoir determiner la nature et les causes de Taffection, et peut-etre nous sera-t-il alors donne de decouvrir le remede. » Des recherches portant sur I'ensemble des regions atteintes par I'elisie sont evidemment necessaires pour saisir ce que le phenomene off're de plus general, et pour eclairer quelques-unes des questions qui se rattachent a son histoire. Toutefois I'etude desfaits qui se sont passes ou qui se passout journellement dans des limites plus restreintes doit fournir des renseigne- ments plus precis. Cette etude, pour ainsi dire monographique, permet seule de descendre a tons les details; or, pour resoudre un problcme de me- (lecine pratique, et I'enquete actuelle n'a en realite pas d'autre but, la con- uaissance des moindres details est presque toujours indispensable. Yoila j)ourquoi nous avons fait une part tres-large aux questions qui doivent etre traitees au point de vue de chaque localite en particulier. Celles-ci sont au uombre de 1 15 et reparties dans sept paragraphes. » Le premier est relatif a I'invasion de la maladie dans une localite de- terminee. Nous demaudons un compte minutieux des particularites que presentent la localite elle-meme et les magnaneries les premieres atteintes; nous voulons qu'on nous disc quelles etaient les races de vers elevees dans ces magnaneries, comment ils etaient traites, d'ou provenaient les graines, quelles etaient habituellement les qualites du produit; nous recherchons quelles races de muriers fournissaient la feuille, quelles etaient les qualites de cette feuille; nous nous informons de I'age des arbres, du mode de culture, de la nature du sol, etc. » Le second paragraphe traite de la propagation de retisie. lei nous ap- pelons specialement I'attention sur les localites ou les contrees qui, enlou- rees de tous cotes par la maladie, sont neanmoins restees plus ou moins longtemps a I'abri du fleau. C'est la, en effet, un resultat bien remarqu;»ble et consolant a constater. Quelques eleveurs en ont habilement lire jiarti. Ainsi un educateur du Vigau est parvenu a elever jusqu'a cette annee de tres-belles chambrees, composees uniquenient de vers appartenant a ces l>e|jes races cevennoles qui semblent pretes a disparaitre, en allant de ha- lueau en hameau rechercher ces petites localites que Tetisie n'avait pas e»>- ( io8o ) vahies. Nous demandons que I'on etudie avec le plus grand soin ces localites privilegiees. Nous demandons une etude semblable pour les contrees plus etendues qui, comme le Bolonais en Italie et le pays Castrais en France, ont, jusqu a ce jour, echappe aux desastres dont souffrent les contrees voi- « Dans le troisieme paragraphe, consacre a I'histoire du developpement local de I'etisie, nous appelons d'une maniere speciale I'attention des ele- veurs sur les syraptomes qui, apparaissant au milieu des chambrees de la plus belle apparence, revelent la presence du mal encore a I'etat latent. Grace a MM. le D" Coste (de Joyeuse) et Adrien Angleviel (de Yalleraugue), nous avonspu dresser le tableau de ces symptomes precurseurs, bien impor- tants a connaitre, puisqu'ils avertissent I'educateur de ne pas compter pour la recolte prochaine sur la graine de ses cocons, quelque magnifiques qu'ils puissent etre. Nous demandons qu'on verifie I'exactitude de ce tableau, et qu'on le complete s'il y a lieu. » Dans ce meme paragraphe nous insistons sur I'importance que pre- sente la comparaison attentive des races sous le rapport de leur plus ou moins de resistance a I'invasion de la maladie. Nous indiquons, comme de- vant etre surtout etudiees a ce point de vue, la race obtenue et maintenue par les procedes de M. Andre Jean et celle que donneraient les educations en plein air semblables a celles qiii ont si bien reussi a M. le professeur Martins. » Nous avons reserve un paragraphe special, le quatrieme, a I'examen de la graine provenant de vers malades. On comprend, en effet, de quel im- mense interet il serait pour Feducateur de pouvoir la distinguer de celle qu'ont pondue des papillons en pleine sante, soit au moment de I'achat, soit au moins a I'epoque de reclosion. MM. Tell Rossignol (du Vigan) et Adrien Angleviel (de Valleraugue) ont indique quelques caracleres propres a mettre sur la voie de cette distinction. La Commission voudrait qu'on en verifiat I'exactitude et qu'on en ajoutat d'autres s'il est possible. Dans ce but, elle demande une comparaison minutieuse entre des graines bien certainement malades et les graines de races et de provenances varices placees dans diverses conditions qu'elle indique. » A la question des graines provenant de vers atteintsd'etisiese rattache in- timement celle de la conservation ou de la perte de nos belles races francaises. Y aurait-il moyen de leur faire traverser la periode desastreuse actuelle, quitte a les multiplier de nouveau quand le fleau aurait disparu.'' » Voici, a ce sujet, un fait important qui nous est signal e par M. Angli- ( io3< ) \iel. La petite ville de Yalleraugue et son terriloire elevent depiiis pres d'lin siecle une race de vers a sole dont les cocons blancs sont jiistement renom- mes pour leiir beaute et leiir bonte exceptionnelles. Dans le but de conserver €ette race, plusieurs educateurs persevererentd'abord a fairegrainerlesrares cocons qui echappaient a la maladie et cpi'on avail non plus a peser mah a compter. Une annee (notre correspondant ne dit pas laquelle, ce qui est a regretter)lareussitefut complete. On en futaussi surprisque joyeiix. On cnif avoir atteint le but. On assimila les oenfs obtenus de cette recoltc bonne qui snccedait a plusieurs recoltesmauvaises, a desindividusrtrrt/7fc»/^(/>rf//('}w>VoA et abrites contreson retour, Mais I'annee suivante Tinfection reparut aussi forte que jamais. Depuis cette epoque I'experience parait avoir ete abandonnee. Ne s'est-on pas trop bate? Apres avoir eu le tort de chanter trop tot victoin- n'a-t-on pas eu celui de se decourager trop aisement? » Le sixieme paragraphe est relatif a I'etat actuel et a I'avenir de I'inclus- trie sericicole dans ses rapports avec I'etisie. Les questions qu'il renferme sont destinees a faire bien connaitre quelle est pour chaque localite I'in- fluence reelle exercee par Fetisie. La Commission demande, entre autres, jusqu'a quel point les graines etrangeres ont supplee au grainage local ; quelles localites ont fourni ces graines; quel marchandles a vendues. Cette derniere question sera loin de paraitre inutile a quiconque aura entendu parler des fraudes scandaleuses qui se sont glissees dans un commerce qui, plus qu'aucun autre peut-elre, exige une complete bonne foi. Votre Com- mission appelle en outre d'une maniere toute speciale Tattention sur les ra- ces etrangeres qui pourraient remplacer nos races superieures dans le cas oucelles-ci viendraient a disparaitre; sur les methodes qu'il faudrait appli- quer a I'elevage pour reproduire ou remplacer ces races.... » Enfin, un septieme et dernier paragraphe comprend 12 questions speciales a I'Algerie et a la Corse. La Commission voudrait qu'on etudiat soigneusement les condidons particuiiercs qui ont jusqu'a present preserve ces deux contrees des atteintes de I'etisie; elle demande si on nepourrait pas profiler de cette immunife pour conserver dans ces contrees les races dont ladisparition serait uneperte reelle pour la France ; enfin, elle appelle sur ce-, deux contrees toute I'attention des graineurs serieux, et leur demande \y.\v quel moyen le Gouvernement francais pourrait favoriser le developpement d'une Industrie d'ou depend peut-elre I'avenir prbchain de notre produc- tion sericicole. » Tel est, Messieurs, I'ensemble des idees et des faits qu'il nous a paru utile de signaler a I'attention publique. Dans la redaction du questionnaire C. R., .857, «" Semestre. (T. XLIV, No 2^.) l4a lui-meme votre Commission s'est avant tout preoccnpee de la clarte. Pom circonscrire les questions et les rendre plus precises, elle n'a pas craint de les mulUpIier. Par la, elle a voulu iudiquer nettement deux choses : premie- rement, qu'elle s'adresse non-seulement aux savants, aux homines instruits, mais encore et surtout peut-etre aux hommes de pure pratique qui peuveni fournir tant de renseignements precieux; en second lieu, que toute obser- vation bien faite, tout fait bien avere, auront a ses yeux une valeur reelle, quand meme ilslui seraient adresses isolement. La Commission espere que les populations inleressees repondront a I'initiative prise par I'Academie, et que partout chacun s'empressera d'apporter son temoignage a Tenquefe dont vous aurez provoque I'ojiverture. QUESTIONNAIRE. QUESTIONS GEINERALES. § l*'^ — Maladies du xvn« et du xviii* siecle. » 1. Quelles sont les maladies qui ont frappe les vers a soie dans le cou- rant du xvn« et du xviii« siecle au point de provoquer I'arrachement des muriers? >' 2. Ces maladies etaient-elles semblables on analogues a I'etisie? » 5. Ces maladies ont-elles eu en France le caractere de generalite que presente I'etisie ? « 4. Se sont-elles repandues a I'etranger comme I'etisie? » 5. Quelles ont ete les contrees et les localites atteintes ou epar-net s par ces maladies? ^ » 6. Quelles ont ete les localites les premieres atteintes? » 7. Quelle a ete la duree de ces maladies? « 8. Quelle a ete la marche de letu^ developpement, de leur decroissance et de leur fin ? » 9. Retrouve-t-on ces maladies a I'etat sporadique parmi les affections dont les vers a soie souffrent en temps ordinaire? » 10. Les races devers a soie existant en France avant I'invasion de ces maladies avaient-elles entierement disparu par suite de leur action? » 11. D'ou sont venues les graines qui ont servi a reconstituer nos races francaises et en particulier nos races superieures des Cevennes? » 12. Quels moyens ont ete employes pour faire acquerir a ces der- nieres les qualites qui les distinguent ? ( io83 ) § II. — Historique c/eneml de la maladie actuelle. » 15. Depuis les grandes maladies dii xvii*' et du xviii*' siecle, la pro- duction dela soie consideree dans son ensemble a-t-elle ou non snbi quel- qiie dommage serieux anterienrcment a rapparition de la maladie actuelle. « 14. Est-ce a I'etisie senle que doivent etre attribues les ravages dont souffre I'industrie sericicole? » 15. A quelle epoque precise et sur quel point, ou sur quels points, s'est d'abord montree I'etisie ? » 16. Quelle a ete la marcbe de cetle affection en France, en Espagne, en Italic, etc.? w 17. A quelle epoque et dans quel ordre de dates les graines de di- verses provenances se sont-elles montrees impropres a produire de bonnes educations? " 18. Quelles ont ete les conditions climatologiques generales pendant les annees qui ont precede I'apparition de I'etisie? ont-elles presente quel- que chose d'anormal sous le rapport du froid ou de la chaleur, de Thumi- dite ou de la secheresse, des gelees tardives, des orages, etc. ? " 19, Jusqu'a quel point ont ete portees ces anomalies? (Donner ici des chiffres et des details precis. ) » 20. Ces anomalies climatologiques se sont-elles etendues a toutes les contrees ou sevit aujourd'hui I'etisie? » 21. Pendant les annees qui ont precede I'apparition de I'etisie, les muriers etaient-ils sains ou malades? » 22. Dans ce dernier cas, eii quoi consistait la maladie? « 25, En particulier a-t-on remarque que le coulage de la seve fut plus Irequent qu'a I'ordinaire? » 24. Dans ces memes annees, la feuille possedait-elle toutes ses qualites normales, ou bien avait-elle ete frappee de maladie? " 25. Dans ce dernier cas, en quoi consistait la maladie? " 26. En particulier avait-on observe que la feuille fiit plus niolle el plus prompte a se fletrir que d'ordinaire? » 27. Avait-on reconnu sur elle des signes de miellacje ou constate I'existence de cryptogames ou d'insectes qu'on n'y trouve pas ordinaire- ment? " 28. Les plantations de muriers s'etaient-elles operees sur une echelle exceptionnellement large peu de temps avant I'invasion de I'etisie? i42.. ( io84 ) » 29. Dans quelles contrees les plantations nouvelles avaient-elles ete le plus nombreuses? » 50. Quelle est la nature du sol oil se sont faites principalement les nouvelles plantations ? » 51. Dans Tespoir d'avoir une plus graiide quantite de feuilles avait-on modifie sur un grand nombre de points I'ancienne culture des muriers? i> 52. En particulier la quantite de fumier ou engrais donnee aux mu- riers avait-elle augmente generalement? » 55. T.a nature des fumiers ou engrais employes dans cette culture avait-elle change depuis quelques annees? » 54. L' invasion de I'etisie, avec ses caracteres actuels, a-t-ells ete pre- cedee de quelques symptomes particuliers, apparaissant a la fois ou succes- sivement chez les vers dans des contrees etendues ou des localites res- treintes? 1) 55. Quels sont ces symptomes ? » 56. Se sont-ils montres a Veclosion, pendant Velevage, ou a la itiontec? » 57. Les papillons ont-ils presente quelque chose de particulier sous le rapport de la couleur, de la taille, de i'activite, de la fecondife, etc.? » 58. Les cocons ont-ils presente quelque chose de special quant a la quantite ou a la qualite? » 59. Pendant les annees qui out precede I'apparition de IVtisie, la graine provenant des anciennes races et recoltee avec tons les soins conve- nables a-t-elle presente quelque chose de special ? » iO. En particulier etait-elle distribuee sur les linges comme d'ordi- naire ? » 41. Dans ces menies annees, T usage des graines du commerce, n'ot- trant aucune garantie et provenant trop souvent de papillons sort is de co- cons de rebut, etait-il devenu general ou au moins tres-trequent:> QUESTIONS § P^ — Invasion de la maladie. » 42. A quelle epoque precise I'etisie s'est-elle montree dans une lo* te determiuee? » i5. Quelles sont les conditions propres de cette localite (expositi( ature du sol, vents dominants, secheresse ou hunfidite, chaleur old, etc.)? ( 1085 ) » 44. Les cocons de cette localite elaient-ils remarquables en temps oi - (linaire par quelqiies qualites bonnes on mauvaises? » io. L'etisie existait-elle auparavant dans quelque autre localite voisin(> oil eloign ee? » 46. Les magnaneries de cette localite ont-elles ete atteintes en menu- temps, ou bien la maladie a-t-elle sevi d'abord dans une senle on qnelqnes- unes d'entre elles exclusivement ? » 47. Dans le premier et dans le troisieme cas, toutes les magnaneries atteintes ont-elles ete frappees a pen pres egalement, ou bien y a-t-il eu sons ce rapport de grandes differences enlre elles? » 48. Quelles conditions presc^ntaient les magnalieries les premicns atteinles sous le rapport de Torientatioii, de I'exposilion aux vents domi- nants, de la distribution interieure, de I'eclairage, de la secheresse ou de I'humidite, etc.? )) 49. CeS magnaneries etaient-elles du nombre de celles qu'on a apj)e- lees magnaneries modeles ou perfectionnees ? n tiO. Quelle etait leur contenance? » 51. Le mode d'elevage employe dans ces magnaneries presentait-il quelque chose de special. » 52. En particulier par quel moyen s'operait I'aer^age? » 55. La temperature y etait-elle ou non rigoureusement maintenue au meme dcgre? » 54. Quels etaient les moyens de chauffage? ^> 55. Quelle etait la quantite cube d'air correspondant a un metre carre de tables ? » 56. Par quel procede et combien de fois s'operait le delitement? ^» 57. Quelles races de vers y etaient elevees? « 58. Toutes ces races ont-elles ced^ a la maladie avec la mem6 facilite » « 59. D'ou provenait la graine qui a donne naissance aux Vers les pre- miers frappes d'etisie? » 60. Cette graine avait-elle ete fournie par le commerce ou bien pro- venait-elle d'educations domestiques? « 61. Avait-elle ete recueiUie dans de bonnes conditions et avec tous les soins convenables? , , .^ >> 62. Avait-elle ete conservee avec toutes les precautions necessaires. » 65 Avait-elle ou non subi un commencement d'incubation avant le tempsvoiilu,parsuited'unetemperaturehyemaleexceptionnellement douce? - Cette graine avait-elle ete lavee et quel liquide avait ete employe pour le lavasre ? ( io86 ) » 6i. L'incubation proprement dite avait-elle ete contrariee ou favorisee par quelque circonstance speciale? n 65. Quelles ont ete les races de muriers employees dans I'elevage des vers les premiers atteints par I'etisie ? » 66. Ces muriers etaient-ils jeunes on vieux, greffes ou non greffes? » 67. Quelles sont les qualites de leur feuille ? )) 68. Combien faut-il habituellement de feuilles de ces muriers pour elever les vers provenant d'une once metrique de graine (3i^%25) et quel est le rendement moyen en cocons? » 69. La feuille de tres-jeunes muriers greffes est-elle entree pour une proportion considerable dans Talimentation des vers? » 70. A-t-on trouve et trouve-t-on encore sur la feuille de ces muriers soit des cryptogames, soit de petits insectes {Jcariens? ) jaunes ou rouges, ndant des ceufs visibles seulen au microscope/ » 71. Quelle est la nature du sol ou sont plantes les muriers qui ont servi a I'alimentation des premiers vers atteints d'etisie. » 72. Ce sol est-il fort ou leger, gras ou maigre, sec ou humide, etc? w 75. Avait-il ete defriche depuis pen pour servir a des plantations nou- velles? B 74. Avait-il ete fume exceptionnellement depuis quelques anuees. » 75. Quelle espece de fumier ou d'engrais employait-on dans la cul- ture de ce sol? » 76. Comment la maladie s'est-elle developpee dans les magnaneries les premieres atteintes? » 77. L'etisie s'est-elle montree des son debut avec tous le caracteres qu'on lui connait aujourd'hui? » 78. Toutes les chambres ont-elles ete f rappees au meme degre dans une meme magnanerie, ou bien ont-elles presente d'abord des differences notables et ces differences ont-elles dure? » 79. Que presentaient de particulier, aux divers points de vue indiques plus haul, les chambres qui ont ete plus ou moins epargn^es et celles oii l'etisie a sevi avec le phis d'intensite. § 11. — Propagation de la maladie. » 80. Comment l'etisie s'est-elle propagee apres sa premiere apparition dans une localite determinee ? ') 81. Les points les premiers frappes ont-ils ou non paru jouer le role de foyers d' infection? [Ne citer ici que des jails ires-precis.) ( »o87 ) » 82. Que presentaient de particulier, sous les differeuts liipports indi- ques ci-dessus, les points successivement eiivahis ? » 85. Que presentaient de particulier les points les derniers atleiiits' >' Si. Y a-t-il eu, au milieu d'une contree envahie par la maladie. des local ites plus ou moins circonscrites epargnees par le fleau? » 85. Quelle etait I'etendue de ces localites? »j 86. Que presentent de particulier, sous tons les rapports, ces loca- lites privilegiees ? » 87. En particulier, quelle est leur constitution geologique? » 88. Quelles sent la nature et les qualites generales du sol? M 89. Quels sont les vents qui y dominent? » 90. Ces localites sont-elles situees en plaine ou dans une region moii- tagneuse ? » 91. Dans ce dernier cas, sont-elles placees dans une vallee ou sur les hauteurs? » 92. Quelle est leur elevation au-dessus du niveau de la nier ^ » 95. Les localites d'abord epargnees ont-elles resiste jusqu'a ce jour a I'invasion de I'etisie? » 94. Independamment des localites plus ou moins restreintes dont il vient d'etre question, y a-t-il, soil en France, soit a I'etranger, des contrees d'une certaine etendue ayant echappe a la maladie, tandis que celle-ci sevit tout an tour d'elles? B 95. Quelles sont les limites de ces contrees? » 96. Que presentent-elles de particulier sous les difierents points de vue deja indiques ? w 97 Quelles sont les races de vers a soie elevees dans ces contrees ;^ » 98. La culture du murier y est-elle ancienne ou recente? w 99. Cette culture offre-t-elle quelque chose de particulier, principa- lemeiit sous le rapport de la greffe, de la fumure et de I'elagage des arbres » 100. Cette culture y est-elle tres-developpee, ou bien n'entre-t-elle que comme accessoire dans la production locale ? » 101. Dans les contrees epargnees par I'etisie, les muriers recoivent-ils des soins egaux a ceux qu'oii leur donne dans les pays dont la soie est Ir principal ou presque I'unique revenu ? » 102. En particulier, les arbres sont-ils reunis en plantations ccmimcU- rables ou seulement plantes en bordure autour des champs? » 105. Ces arbres recoivent-ils des fumagesspeciaux, ou bien sen reinet- on pour leur bienvenue a la culture generale du sol? ( io88 ) » 104. I.'etisie s'est-elle montree sur quelques points circonscrits et iso- les ail milieu des contrees d'ailleurs generalement epargnees? » 105. Que presenlent de particulier ces points frappes isolement? § III. — Developpement local de I'etisie. » 106. L'apparition de I'etisie bien caracterisee dans une localite cir- conscrite et jusque-la epargnee a-t-elle lieu brusquement, ou bien cette ap- parition est-elle constamment annoncee un ou deux ans a I'avance par les phenomenes precurseurs qu'ont fait connaitre M. le D' Coste (de Joyeuse) ( r) etM. Adrien Angliviel (de A'alleraugiie) (2), savoir : » I**. Apparition de vers errants et sans appetit (D"^ Coste), M •2'\ Alteration des fonctions digestives accusees principalement ])ar la structure filiforme des excrements (D'' Coste); » 3°. Coloration rougeatre (D*" Coste); » 4*'- Apparition des vers tapissiers (D*" Coste) qui meurent en repandant une odeur desagreable, cequi les distingue des raccourcis ordinaires (M. J- Angliviel) ; » 5*^. Trouble dans les fonctions reproductrices accuse par le pen d'ar- deur des papillons par la courte duree de I'accouplement, par le gorgement de la poche copulatrice que remplit un liquide rougeatre, par la faible quantite de la graine et la non-fecondation d'un grand nombre d'oeufs (ly Coste). « 107. Ce tableau des phenomenes precurseurs du developpement en- tier de I'etisie est-il exact ? Est-il complet? » 108. L'etisie apres avoir atteint les races indigenes dans une localite determinee, a-t-elle epargne certaines races etrangeres provenant de localites non infectees? M 109. En cas d'affirmative, quelles sont ces races et ces localites ? » 110. Quelle est la marche de I'etisie chez les vers provenant de graines saines importees et chez leurs descendants ? » 111 . Les phenomenes precurseurs et ceux qui annoncent que la ma- iadie a atteint son entier developpement, sont-ils identiques chez les races etrangeres avec ceux qu'on a constates chez nos races indigenes? (i) Second Rapport fait par M. Dumas au nom de la Commission des vers ;i soie. Compter rendus des seances de I' Academic des Sciences , 20 avril 1857. (2 ) Note comiiauniquee a I'Acadeaiie des Sciences dans la seance du 18 mai iSS^ , Ccm/Jtrs ( 1089 ) » 112. Gombien degenerations une tres-bonne graine provenant d'l contree non infectee donne-t-elle dans une localite oii regne I'f^tisie, av; qii'il soit necessaire de la renouveler ? » 115. La graine deM. Andre Jean en particulier presente-t-elle sous rapport des avantages marques ? » 114. L'application des precedes de M. Andre Jean rnet-elle la r. rtectionnee par cet educateur a I'abri ' qne les ; races traitees comme d'ordinaire sont atteintes par I'etisie^ » 115. Les precedes deM. Andre Jean appliques a des races autres <|ue la sienne, rendent-ils ces races plus resistantes a I'invasion de Tetisie ^ » 116. Les races retrempees en quelque sorte par une education en plein air comme en a fait M. Martins (i), resistent-elles mieux a linvasioti de I'etisie que les memes races dont I'elevage n'a rien presente de parti- » 117. Y a-t-il ou non avantage au meme point de vue a nourrir les vers en leur donnant au lieu de feuilles isolees des rameaux entiers charges de leurs feuilles ? § l\ . — De la graine provenant de vers malades. » 118. Quelle est la valeur reelle des caracteres indiques comme propi es a faire reconnaitre la graine viciee, savoir : « i«. Une densite trop faible (M. Tell Rossignol) (2); )> 1'^. La disposition en trainees et non en tas sur les linges ou s'est ope- ree la ponte (M. A. Angliviel); » y. La desagregation trop facile, la non-adherence au tulle employe pour I'eclosion d'une couche d'oeufs tres-mince (M. A. AufjUviei); » 4°. L' absence de petits fds de soie tres-fins files par les vers apres; leur eclosion (M. J. Jnyliviel); » 5°. La non-eclosion d'une partie notable de la graine. » 119. Quelles sont sous ces divers rapports les particularites que pre- sentent : » i'^. Les graines que Ton sait d'avance provenir d'une chambree ravagce par I'etisie; (i) Note communiquee a I'Academie des Sciences, second Rapport de M. Dumas, Conipct I2) Premier Rapport fait a TAcademie des Sciences au nono de la Commission des vers soie par M. Dumas, Bulletin de la Societe d' Encouragement. . C. R,, ,857, I" Semestre. (T. XLIV, No21.} '4^ ( i09« ) » 2". Les graines saines employees soit dans line localite ou regne I'eti- sie, soit dans une localite encore a Tabri de la maladie ; » 3*^. Les graines foiirnies par pliisieurs generations successives de vers elevesdans une localite infectee, mais provenantprimitivement d'une graine saine ; w 4^*- 1-es graines de la race Andre Jean entreteinies par les procedes de cet educatenr; » 5*". La graine obtenae a la suite d'une education en plein air, et celle que fournissent les generations successives provenant de la premiere ; » 6^. La graine obtenue en elevant a part et specialement en vue du grainage, mais dans une localite atteinte par la maladie, des vers provenant d'une contree parfaitement saine. « 120. La graine provenant d'une chambree tres-fortement atteinte par I'etisie est-elle toujours et necessairement malade, quelque soin qu'on ait apporte dans le choix des cocons destines a fournir des papillons, ou bien peut-elle donner parfois des vers bien portants ? « 121. Dans ce dernier cas, serait-il possible de conserver les races su- perieures propres aux contrees atteintes par I'etisie, en faisant grainer cha- fjue annee un certain nombre de cocons et en elevant les vers qui en pro- viendraient, au risque de perdre presque toute la recolte a chaque elevage? » 122. L'application des procedes de M. Andre Jean, I'elevage en plein air de M. Martins, la nourriture par rameaux entiers offriraient-ils quel- que avantage pour atteindre le but que nous indiquons? § V. — Moyens de combatlre la maladie. » 125. Lorsque I'etisie regne dans une localite, peut-on annuler ou amoindrir ses effets par une alimentation speciale ? n 124. L'emploi de la feuille de muriers non greffes et fortement parche- minee parait-elle dimimier I'energie du mal ? » 125. L'emploi de feuilles saupoudrees de diverses substances a-t-il ete ou non tente? » 126. Dans le premier cas, quel a ete le resultat obtenu ? » 127. Les fumigations avec le soufre en combustion [Salut public de Lyon) ou avec d'autres substances appliquees soit a la feuille, soit aux vers eux-memes, ont-elles ete mises en usage? » 128. Quel a ete le resultat de ces diverses pratiques ? ( J09I ) § VI. — De Vetat acluel et de I'avenirde I' indnslrie sericicole dans ses rapports avec ietisie. u 129. Quelle a ete, quplle est encore aujourd'hiii rinfliuMice de Tetisie sur la production de la sole dans les diverses localit;'^s des contrees seri- cicoles ? ( Trailer cette question en sattacimnt a ime localite delenninee et bien cir- conscrite.) » 150. La production a-t-elle diminue, et dans quelle proportion ? .) 151. L'importation des graines provenant de contrees non infectees a- t-elle remplace completetnent le grainage local ? » 152. Quelles sont les contrees qui ont fourni les graines etrangeres? [Preciser autant que possible la localite.) » 155. Quel est le nom des marcliands qui out fourni la graine? » 154. Par quels intermediaires cette graine etait-elle passee avant d'ar- river dans les mains du marcliand ? » 155. Le marchand avait-il lui-memefaitgrainer? » 156. La graine etrangere provenant de contrees non infectees subit- elle I'influence de la maladie des la premier 159! Quelles sont les races etrangeres qui reusissent le mieux dans les diverses localites de nos contrees sericicoles ? » 140. Quelles sont celles de ces races qui se rapprochent le plus de nos races indigenes remarquables par leur qualite superieure? » 141. Quelles modifications auraient-elles a subir pour egaler les races superieures que I'etisie tend a faire disparaitre du sol de la France? .. 142. Quels procedes devra-t-on employer pour reproduire nos bonnes races ou pour les remplacer par des races equivalentes ? » 145. La methode de M. Andre Jean, I'elevage en plein air {Martins), les educations specialement destinees an grainage [premier Rapport dr In Commission), ont ils ete experimentes a ce point de vue? » 141. Quel a ete le resultat de ces experiences? § VIL — Questions speciales a. I'Jlg^Tie it < la Corse. 145. L'Algerie et la Corse cojitinuent-elles a etre epargnees par 1 f 146. A quelles circonstances tenant an climat, au sol, a la cultuf 143 nniriers, au mode d elevage des vers on de production de la graine, pent on attribuer cetleimmunite (i)? » 147. Cette immunite va-t-elle jusqu'a faire disparaitre I'etisie ai d'un certain nombre de generations chez les descendants de vers prin ment infectes? ; 148. S'il en etait ainsi, n'y aurait-il pas la iin moyen sur de iios races siiperieures en ce moment menacees d'nne destruction complete ^ « 149. Quelles sont les diverses races de vers a!geriens et corses? >> 150. Quels sont les caracteres de ces races? » iol. Quelles sont celles de ces races qui pourraient etre utilement employees a reproduire nos races superieures? » 152. Ou en est I'industrie du grainage en Algerie et en Corse? » 155. Ces deux contrees exporlent-elles des graines ou en recoiv(nit- elles de I'etranger? » 154. Quelles sont en Algerie et en Corse les localites les plus propres au developpement du grainage? » 155. Y aurait-il avantage a ce que I'Algerie et la Corse se livrassent specialement a la production fte la graine ? » 156. Par quels moyens le gouvernement pourrait-il favoriser le deve- loppement de cette industrie en Corse et en Algerie ? » NOMINATIONS. L' Academic procede, par la voie da scrutin, a la nomination d un Acad^micien libre qui remplira la place laissee vacante par le deces de M. de Bonnard. Le nombre de votants est de 62; majorite 3-2. Au premier tour de scrutin, M. Passy obtient. . . i\ suffrages. M. Begin. 18 M. Walferdin i3 M. Baudens 5 M. Damour 3 M. Mary 2 I ) Voir pour les delaiU que comporterait cette question les chapitres precedents. ( '093 Au deuxieme tour de scnitin, M. Passy obtient. . . 3i suffrages. M. Begin. ...... 22 M. Walferdin .... 8 M. Raudens 1 Au scrutin de ballottage, M. Passy obtient. . . S6 suffrages. M. Begin 26 M. Passy, ayant obtenu la majorite des suffrages, est declaic rlu. Son election sera soumise a I'approbation de I'Empereur. L'Academie procede, egalement par la voie du scrutin, a la noium^irioi dun Correspondant dans la Section d'Economie rurale, pour KHjpIn ts place laissee vacante par le deces de M. Girou de Buzareimjues. T.e nombre des votants etant de 5o, M. Reiset obtient. . . 47 suffrages. M, Lannot 2 Un billet l^lanc. M. Reiset, ayant obtenu la majorite absolue des suffrages , est declare elu. MEMOIRES PRESEIVTES NAVIGATION. — Meiiioire sur La methode la plus simple el la meilteure pour construire les navires; par M. Pagel. {Gbmmissaires, MM. Dupin, Duperrey, Du Petit-Thouars. ) MEDECINE. — M^moiresur la theorie du croup et des affections diphterilupu s , par M. BiLLAR». (Commission du prix de Medecine. ) M^DECINE. — Memoire sur la degen&escence plc^rsiquCf intellectuelle et i dans I'espece humaine; par if. Morel. (Renvoi a la Commission du prix Monty on.) ( I094 ) MEDECINE. — Histoire de la constitution medicale pendant tannee i856 dans I'arrondissement de Fillefranche {Haute-Garonne}', parM. Martin-Duclaux, medecin des epidemies de rarrondissement de Villefranche. (Commissioii du prix de Medecine et de Chirurgie. ) ARITHMETIQUE. — Memoire sur diverses methodes destinees a simplifier les calculs; parM. Legcet. (Commissaires, MM. Mathieu,Dupin, Bienayme. ] PHARMACIE. — M. Hogg adresse un Memoire sur la fabrication de I'huile de foie de moriie destinee aux usages de la medecine. (Commissaires, MM. Rayer, Valenciennes, Bussy. i La condition essentielle pour la production de I'huile naturelle et douee de ses proprietes therapeutiques est, suivant I'auteur, que le poisson dont on I'extrait soit encore dans un etat de parfaite conservation : I'huile pre- sente alors des caracteres physiques qui permettent de la reconnaitre im- mediatement, et une saveur beaucoup moins desagreable que I'huile brune generalement repandue dans le commerce. M. Hogg joint a son Memoire le dessin de I'appareil employe a Terre- Neuve pour la preparation des huiles. • CORUESPOIVDANCE M. deRotschild , consul general d'Autriche, adresse, au nom de I'Acade- mieimperiale de Vienne, les Memoires publics par elle. (Sciences mathemati- ques et naturelles, tome XX et XXI. ) M. Secchi, recemment nom me a une place de Correspondant pour la Section d' Astronomic, adresse ses remerciments a F Academic. BOTANlQUE. — De la circulation de taij dans les tubes aeriferes des plantes aquatiques; par M. Henri Lecoq. « Lorsque Ton regarde attentivement une piante acpiatique submergee dans toute la force de sa vegetation, et dans une eau parfaitement trauspa- rejite, on reraarque bientdt des series de petites bulles de gaz qui traver- sent le liquide avec rapidite et viennent se repandre dans Tatmosphere. Le degagement des bulles n'est cependant pas toujours sensible, mais il a lieu ( logS ) iieanmoins, et le gaz produit par I'exlialation insensible se reiinit bientot en bulles plus volumineuses qui adherent aux feuilles et aux tiges, et qui plus tard s'en detachent et gagnent la surface. » Entre autres especes, on peul remarquer ce degagemenf de gaz tout spontane sur le Myriophjllum spicatwn et sur le Potamogeton crispum. C'est sur cette derniere plante que je fis mes premieres observations. Le 3 mai, a midi, pendant que le soleil eclairait I'eau d'un bassin ou j'avais laisse croitre un pied volumineux de Potamogeton , je vis tres-distinctenient uii degagement de gaz assez rapide qui partait de I'aisselle d'une feuille. Pres de la et sur d'autres branches du meme individu, d'autres degagemeiits s( manifestaient sur les feuilles, et principalement sur celles qui avait nl «'lf rongees par de petits animaux aquatiques, pour lesquels cette plante «Mait toute une foret submergee. Chaque fois que la blessure des feuilles at- teignait la nervure mediane, le degagement etait plus considerable. » II me Vint dans I'idee de dechirer quelques feuilles jusqu a la nervure du mibeu, et, aussitot I'operation faite, le gaz se degageait tres-visiblement et continuait ainsi pendant longtemps, et meme pendant toute la journee, car s'il cessait vers 7 heures du soir, il recoramencait le lendemain vers 6 heures du matin, et ainsi de suite pendant plusieurs jours » Je pensai alors a piquer avec une aiguille, soit la nervure mediane de la feuille, soit les parties de la tige qui separaient deux feuilles. Dans I'un et I'autre cas, le degagement a lieu et continue longtemps. Le gaz sort des grands tubes, visibles a I'oeil nu, qui existent dans la tige du Potamogeton , et qui continuent de s'etendre ainsi dans les feuilles. ,. En pratiquant plusieurs piqures sur des entre-noeuds distincts et su- perposes, en coupant des feuilles egalement rapprochees, j'attenuais ou j'arretais tout a fait le degagement qui avait lieu au-dessus, exactement comme dans un appareil ou les gaz sont obliges de traverser plusieurs flacons pour arriver dans I'atmosphere, le degagement s'arrete an second s'il existe une fuite dans le premier, au troisieme si le second presente nn.- issue, et ainsi de suite. .. II etait facile devoir que Ton pouvait asemeut recueilhr, et en pen de temps, une assez grande quantite de gaz. Je coupai avec des c.sea.ix six branches d^ Potamogeton , et je les forcai d'entrer trois par trois dans deux eprouvettes suspendues. Le degagement sarreta vers 6 heures dii soir. La journee avait ete belle, le soleU avait brille,et j'avais recueilH a pen pres 60 centimetres cubes de gaz en six heures, 01 10 centimetres cubes par branche; le lendemain le gaz reparut, malgre «n temps ties-sombre et nn ( 1096 ) ciei tres-coiivert. La pluie tomba bientot par torrents, et mes six branches de Polamorjeton me donnerent nn nombre de bulles s. considerable que vers I , heures du matin je suspendis ['operation et retirai mes eprouvmes. » II y avait done ici une veritable circulation d'air dans les grands tubes de la plante, circulation dirigee de la racine vers le sommet des rameaux, presque nulle pres de la racine et d'autant plus abondante que les branches etaient monies d'un plus grand nombre de feuilles. " Le lendemain 5 mai, je repetai mon experience sur un pied de Mrno- phfUum spicatum, qui croissait dans un bassin voisin alimente par la meme eau. Ell six heures, et sur une seule tige coupee, par I'extremite de laquelle le gaz sortait comme par un tube, j'ai pu recueiUir a pen pres 60 centimetres cubes de du matin Le degagement sur cette plante commencait plus tard vers Sag heur L que tres-a meme minuit. n M. Rousset jeune, chimiste tres-distingue, voulut bifii, a ma prit analyser avec le plus grand soin le gaz que j'avais recueiUi, et ceux . etaient contenus dans I'eau qui servait de milieu de vegetation a cesplani Voici les resullats obtenus ; )> L'eau dans laquelle vegete le Potamogeton renferme par litre ^5 cei metres cubes de gaz. « L'eau dans laquelle croit le AfynophrUum contient par litre 28 cei metres cubes. Oxygene .. 32,25 Oxygene 32,25 A^«t^ 67,75 » Ces gaz degages des plantes et recueiUis sur l'eau contenaient nean- moms de petites quantites d'acide carbonique qui seront ulterieurement determinees et qui paf;^is6enc insignifiantes. ( 1097 ) » r^a seule conclusion que Ton puisse tirer rle ces premieres experiences, c'est que le parenchyme des feuilles des plantes submergees separe de lean I'air qui s'y trouve en dissolution et le laisse ensuite degager par les ncrvurcs de ces rnemes feuilles, en quantite considerable; c'est que le dcuagfinciit n'a pas lieu aux memes heures pour toutes les plantes, qu'il [larail nc pas dependre exclusivement de Taction solaire, et que, selon les espcccs, la com- position de cet air varie, puisque des plantes situees dans les mcuies t ondi- tions, plongees dans une eau contenant sensiblement la meme quanlile d'air oxygene et de composition identique, ont laisse degager des ga/, dont I'un (celui du Polamogeton) renferme moins d'oxygene que le gaz de lean; {'autre (celui du Myriophyllum) plus d'oxygene que celui de I'eau. >» Les relations qui peuvent exister entre la temperature et le degagenient des gaz, la proportion de I'acide carbonique, la composition de I'eau, la presence ou I'absence de la lumiere, et surtout la diversite des plantes aqua- tiques et submergees, donnent lieu en ce moment a de nouvelles experiences que j'aurai I'honneur de soumettrea I'Academie. » ANALYE MATH^MATJQUE. — Note sur les eneurs que conlient une des Tables de logarithmes de Calletj par M. F. Lefokt. « La preparation d'un travail sur les logarithmes, qui m'occupe en ce moment, m'a conduit a reconnaitre des erreurs nombreuses et assez graves dans une des Tables de logarithmes de Callet. Cette collection , en general tres-correcte, etant de beaucoup la plus repandue, du moins en France, il m'a paru utile de signaler aux calculateurs les dangers auxquels une trop grande confiance pourrait occasionnellement les exposer. » Dans son Precis eletnentaire, qui fait suite a I'Avertissement, pages loi et suivantes, Callet indique la maniere d'appliquer les Tables I, II et III de logarithmes vulgaires a 20 decimales, pour obtenir le logarithme d'un uombre, etle nombre d'un logarithme, depuis douze jusqu'a vingt figures. La premiere condition que les Tables doivent remplir pour conduire sure- ment a ce but, c'est d'etre exactes elles-memes dans les vingt %ures qu'elles presentent. Or la Table II ne satisfait pas a cette condition. » 1°. La presque lotalite des differences est en erreur d'une ou d<' plu- sieurs unites sur le dernier chiffre decimal ; » 2«. A partir de ion 43, les erreurs portent egalement sur les loga- rithmes, et atteignent jusqu'aux trois derniers caiffres decimaux; C. W., j857, i" Sc.-nestre. (T. XLIV, IS© 21.) *4^t ( ^ogS ) » 3"". Enfin, tons les logarithmes, depuis 101173 jusqii'a la fin de la Table, sont en erreur d'nne unite, en moins, sur le douzieme chiffre de- cimal. » II est extraordinaire que cette derniere faute de calcul, dont on recou- nait I'origine et la nature en verifiant la difference premiere des logarithmes des nonibres loi 1 72 et loi 173, et des six logarithmes suivants, ait echappe au constructeur de la Table. Un soin des plus vulgaires, pour effectuer avec securite les interpolations longues et penibles qu'exige la construction d'une Table aussi developpee, consiste a etablir de distance en distance des points de repere et de controle : les points extremes, par exemple, ne saurai«^)! etre calcules avec trop de precaution. II paraissait done naturel de verifier log 101 179 au moyen de logioiiSo, qui peut etre obtenu, tres-exacte- nient et sans beaucoup de peine, a I'aide de la Table des logarithmes nnlureb ou liyperboliques de Wolfram. Cette Table, qui s'etend, pour les nombres premiers, depuis i jusqu'a 10009, n'est qu'incompletement repro- duite par Callet, mais on la lit entiere dans le Recueil de Schulze (Berlin, 1 778, in-8**), et dans le Thesaurus logarithmorum completus de Vega (I.eipsig, 1794, in-folio). >> On trouve ainsi loghyp. 2 = 0.69314 71805 59945 30941 72321 loghyp. 5059 = 8.52892 4ri42 91936 09361 08071 et loghyp. loi 18 = 9.22207 12948 5i88i 4o3o2 80392 » D'ailleurs, le module des Tables M = 0,43429 44819 o325i 82765 11289 done M loghyp. 101 18 = 4 00509 46750 72548 55-60 12460 et logvulg. 101180 = 5. oo5o9 46750 72.548 55760 12460 » D'un autre cote, la Table II de Callet donne log 10 1 179 = 5.00509 03827 5460*7 80554 Difference pour i + 42923 16940 751 65 log lor 180 = 5.00509 46750 7[i]548 557[i9] » Ainsi, il y a erreur_,d'une unite en moins sur la la* decimale, el les deux dernieres decimales sent tout a fait incorrectes. » C'est precisement en ^alculant logioiiSo pour prolonger la Table jusqu'a ( 01 200, que j'ai reconnu J'erreur capitale d'une unite sur le ( >o99 ) 12^ chiffre decimal, et que j'ai ete conduit a verifier en totalite la Table II. » Les Tables I, II et III de Callet sont copiees, pour les logarithmes vulgaires, sur les Tables de Gardiner (Londres, 1742, in-4«): seulement la Table II a ete conduite par Callet de 101 iSg a loi 179, et la Tal)le III de 00 189 a 001 79. Les verifications auxquelles je ine suis livre me doniuMil lieu de penser que Callet a calcule directement les logaritliuies par luw formule dont il recommanderusage dans son introduction aux Tables (ju'il a publiees, et que les differences successives out ele deduiles des loi^a- ritlimes ainsi calcules. La formule dont je veux parler, esl la suivante : log (« + 5) = 51og (« + 4) - iolog(« + 3) -f- .olog(« -h 2) - 51og(« -^1) + log// » La serie qui forme le coefficient du module, donnant an plus des unites du a5^ ordre decimal, a ete avec raison negligee, et Callet s'esl uni- quement servi de la relation qui unit six logaritbnies coiisecutifs. Mais, pour obtenir de cette maniere, dans les limites qu'il s'etait fixees, des resultats completement exacts avec vingt figiu-es, i) eut ete necessaire qu'il eonnut avec vingt-deux figures au moins les logarithmes de iO!i35 a 101 139. Or Callet parait s'etre contente des logarithmes que lui fournis- sait la Table de Gardiner. On a ainsi I'explication de I'erreur qifi vicie les deux derniers cliiffres decimaux. Quant a I'erreur d'une unite sur le 12^^ chiffre decimal dans les logarithmes des nombres dcpuis loi 17^ jus- qu'a 101179, elle est evidemment la consequence d'une faute de calcul dans une addition ou dans une soustraction, au passage du logarithnie de 101172 au logarithme de 101173. » Quoique les logarithmes de Gardiner soient exacts dans les vingt chiffres decimaux qu'il rapporte, les dernieres figures des differences sont quelquefois incorrectes. On doit en conclure que les differences out ete deduites des logarithmes tels qu'ils sont inscrits dans les Tables. En (^Ifct, si ces differences avaient ete directement calculees, I'auteur se serai t gaidt" de les alterer, devant les employer plus tard a des interpolations dont toute la garantie repose sur leur exactitude. » II me parait raisonnable de retablir la Table II avec des elements en- tierement corrects, dans letendne d'approximation qu'elle suj)pose, et je me suis entendu a ce sujet avec MM. Didot. Je me borne a signaler ici les corrections qui doivent etre apportees aui logarithmes calcules par Callet. NOMBRES. .oc.™.coaa.o.. C0..C.0.. 101.43 i624[o] J 144 o3oi[3] 4 145 t46 32o5[6] , 873i[3] 7 4 148 I22[30] 29 .49 4976[4] i5o 49-[6^] 58 i5i g46[52] 48 .52 6986[6] .53 5882[9] 1 .54 454[64] 55 1 55 ,36[93] 82 .56 474[34] 2. .57 3o[6o3] 589 .58 47[..4] ^^99 .59 8o8[78] 63 160 16. i5[8o4.j 357(98] I2 .62 247[64] 48 .63 66[6o3] 587 .64 45[2.4] .98 .65 444[93] 79 166 483[34] 16, .68 4o6[28] o5a[64] »7 55 .69 26.2[8] 2 .70 .7. 172 87.o[4] 7207m 649[i7] 5 173 6[2]o46 495[o9] 3 17 174 3[3]539 097[24] 4 36 175 6[2]6o4 294[33] 3 49 .76 [491-4- 925[o5] 5o 27 .77 9[3J455 828[o7] 4 33 9[5]243 842[o3] 6 34 ^ '79 5[4j6o7 8o5[54] 5 90 ( '>o' ) CHlMiE MINER ALE. — Des metaux du ptatine et de leur traitement par la voie seche; par MM. H. Sainte-Claire Deville etH. Debray. ( Extrait par les auteurs. ) « Nous avons entrepris d'appliquer au traitement du mineral de platme, pour en extraire les metaux utiles et pour en faire I'essai docimastique, des methodes nouvelles fondees sur I'emploi exclusif des reactifs de la voie seche et des temperatures elevees qui sont necessaires pour amener a I'etatde fusion des matieres aussi refractaires. Avant de doinier en detail les precedes, il est utile de faire connailre les proprietes que ces metaux nous offrent dans les circonstances physiques et chimiques au milieu des- quelles nous les avons places. Tousles corps simples du minerai de piatine ont une physionomie commune, et parnii eux on en rencontre cependant qui possedent des analogies intimes avec les corps les plus dissemblables de la chimie, depuis Tosmium, qui est un metalloide, jusqu'au rhodium, qui est un metal plus noble que Tor. Leur caractere commun est dans la ten- dance marquee a revenir a Tetat metallique sous les plus faibles influences, dans la dissociation facile des elements de leurs combinaisons. « Platine. — C'est apres le palladium le metal le plus fusible du groupe. Une fois qu'il a etefondu, il se volatilise sensiblement et presente au moment de la solidification le phenomene du rochage que Ton n'avait observe jus- qu'ici que pour I'argent. Il y a done probablement formation d'un oxyde de platine a une temperature tres-elevee, combinaison qui se detruit iors- que le metal se refroidit. Cette theorie du rochage est justihee par une expe- rience que nous avons faite rn portant I'argent a une temperature bien superieure a celle qui est necessaire a sa vaporisation. L'argent s'oxyde, fume comme un bain de plomb, et en condensant brusquement ces vapeurs, on voit qu'elles sont constituees par de I'oxyde d'argent jauue qui forme un enduit un pen plus clair que Tenduit du plomb. Pour que cette ex- perience soit concluante, il faut que Targent soit parfaitemeut pur. Proust avait deja remarque que I'argent s'oxydait au chalumeau. M Pour faire rocher du platine, il faut maintenir en fusion dans de la chaux pendant longtemps une masse de 5oo a 600 grammes de metal au moins et decouvrir brusquement le bain metallique. Quand on le husse re- froidir lentement, le platine ne roche pas. » La fusion du platine dans la chaux I'affi'ie avec une perlcctiou <'x- treme, et donne tm metal aussi doux que le cuivre pur, ce qui a ete con- (MO.) State a Ja Monuaie de Paris. Le metal est plus blanc que le pl^tine ordi- uaire, et il est propre alors a la fabrication du plaque, parce qu'il a perdu toute porosite. Cependant il a encore la propriete de condenser les gaz a la surface et de produire les phenomenes de la lampe sans flamme : sa densite est de 2r,i5. » Palladium. ~ On peut aussi faire rocher le palladium, et cela avec plus de facilite encore que le platine. Seulement I'oxygene ne se degageant qu'au moment ou la couche superieure du metal est solidifiee, le lingot qui a roche est caverneux, quoique sa surface soit parfaitement reguliere. Le palladium, tres-voisin de Targent, est peut-etre plus oxydable que lui ; car sa surface est toujours ternie par une legere couche d'oxyde. Il se volatilise a une tres-haute temperature en produisant des fumees verdatres qui .se condensent en une poussiere de couleur de bistre, melange de metal et de son oxyde. Comme I'argent, il se dissout dans I'acide hydriodique avec de- gagement d'hydrogene ; comme le platine, et en general les metaux de platine (sauf peut-etre le ruthenium que nous n'avons pu etudier sous ce r.ipport), Ic palladium peut produire les phenomenes de la lampe sans flamme en employant certaines precautions qui sont iridiquees dans notre V Osmium. — Gette substance est infusible sous la pression ordinaire, comme I'arsenic auquel elle ressemble tant. Mais, a une temperature tres- t^levee, elle se volatilise rapidement sans s'oxyder et sans laisser de residu siolleestpure. » La temperature a laquelle I'osmium disparait n'est pas moins elevee que celle a laquelle le platine lui-meme emet des vapeurs. On sait que Ta- cide osmique entre en ebullition vers loodegres. Cette curieuse propriete nous a permis d'en determiner la densite de vapeur. » L'experience que nous avons tentee deux fois, a des temperatures de 946 ct 286 degres, bien superieures comme on le voit a celle du point d'e- bullition de la matiere et notablement differentes entre elles, nous a donne deux nombres identiques a tres-peu pres, 8,89 et 8,87. On en deduit que I'equivalent de I'acide osmique correspond a 2 volumes de vapeur. Ces nombres indiquent, en outre, qu'il y a probablement a faire subir a I'equi- valent de I'osmium une legere correction qui le rendrait egal a I'equivalent du platine. Dans cette operation, la quantite d'osmium reduit est insensible, et on peut compter sur I'exactitude du chiffre que Ton obtient en employant le procede de M. Dumas. Une particularite remarquable s'observe au mo- ment ou Ton ouvre le ballon sur le mercure. Au contact de I'acide osmique, ( M03) le inercure prend la propriete de mouiller le verre, et le ballon se troiive etame avec line singuliere perfection par rosmium rednitpar ie mercure on par un amalgame. B L'acide osmique qui a servi a nos experiences etait tres-pur; il avail ete prepare par le procede de Berzelius, c'est-a-dire par le grillage de ros- mium dans un courant d'oxygene, operation qui fournit facilement des qiian- tites considerables d'un acide irreprochable. » Rhodium. — Le rhodium fond moins facilement que le plahne, si l)ieii quele meme feu, qui permet d'amener a I'etat liquide 3oo grammes de pl;i - tine, ne fond dans le meme temps que 4o a 5o grammes de rhodium. iNous n'avons observe aucun indice de volatilite dans ce metal, mais il sV>\y(l< tres-superficiellement comme le palladium et roche do la meme manu it que lui. La surface du lingot est souvent bleuatre. Quand le rhodium a ck convenablement affine et debarrasse du silicium et de I'osmium par le gril- lage au contact de la chaux sur laquelle on le fond, il a des proprietes phy- siques tres-remarquables. Moins blanc et moins eclatant que I'argent, il est aussi ductile et aussi malleable, d'apres les observations de M. Chapuis. « M. Chapuis, fabricant de platine bien connu de I'Academie, nous a montre un alliage de platine .et de rhodium a 3o pour roo de ce metal fa- brique dans I'usine de MM. Desmoutis et Chapuis, et que nous avons fondu bien plus facilement que le rhodium. Get alliage, apres fusion et affinage, se travaille parfaitement et fournit des vases de chimie qui possedent la pre- cieuse propriete d'etre inattaquables par I'eau regale, et peuvent par cela meme rendre de grands services a I'analyse chimique. » Iridium. — L'iridium est le plus refractaire de tons les metaux du pla- tine; on fond a peine lo grammes d'iridium pendant le temps necessaire pour rendre parfaitement liquide loo a i5o grammes de platine. Apres fusion et affinage, l'iridium est encore cassant, quoiqu'on puisse I'aplatir un pen sous.le marteau. Il ne donne aucun signe de volatilite. Enfin, il a la propriete de condenser les gaz a sa surface et de pouvoir servir a I'expe- 1 ience de la lampe sans flamme. » Ruthenium. — Nous ne dirons rien de nos experiences sur ce metal (|ur nous n'avons pu encore nous procurer a un degre de purete sulfisant. il semble pourtant que, sous I'influence de ces temperatures si clevoes cl an contact de la chaux, le ruthenium disparaisse en produisant une scone cris- talline et laissant un culot tres-pesant dont la densite est au moins 17, tres- refractaire, et qui parait contenir beaucoup d'iridium. >i Nous ne terminerons pas sans remercier MM. Desmoutis etChapuisde la ( .io4 ) generosite avec laquelle ils ont mis a notre disposition line grande quantite de platine tres-pur et de metaux encore si rares qu'ils ont prepares avec un grand soin. » Dans line procbaine communication, nous exposerons les methodes par voie seche au moyen desquelies nous avons traite le platine, I'osmium, I'iri- dium, pour en extraire les metaux, soit a Tetat de purete, soit a I'etat d'al- liage. INoQs pouvons, en effet, preparer un alliage contenant, en outre du platine, le rhodium et I'iridium de la nnne, et presentant, apres fusion, une ductilite et une malleabilite parfaites en meme temps qu'une extreme rigidite. Cette derniere propriete, bien precieuse en certains cas, caracterise le pla- tine de Janetty, prepare au moyen de I'arsenic par un procede aujourd'hui abandonne. » CHIMIE — Recherches et observations pratiques sur le papier ozonometrique (troisieme Memoire); par M. le D^ Berigny (de Versailles). (Extrait par I'auteur.) <« I^es observations ozonometriques auxquelles je me livre depuis deux ans a Versailles, celles que j'ai faites a I'Hopital militaire et a la caserne de Saint-Cloud avec I'autorisation de M. le Marechal Vaillant, m'ont conduit aux recherches et observations critiques qui vont suivre concernant divers papiers ozonometriques. M Ces observations ont ete faites avec la collaboration de M. Richard (de Sedan), de sorte que les resultals consignes dans ce Memoire ont ete veri- fies, controles par nous deux dans le plus grand nombre des cas. » J'ai experimente im assez grand nombre de papiers reactifs de I'ozone prepares par des chimistes et des observateurs, et il m'a fallu les eHminer presque tons, tant leur zero s'eloignait de celui du papier Schoenbein, pour concentrer mon attention sur cehii de M. Lerebours, papier mis en vente sousle nom de papier Schoenbein, celui du D"" Moffat et celui de M. Jame (de Sedan). » J'ai compare chacun de ces papiers a celui de M. Schoenbein, puis ceiix de M. Jame et de M. Schoenbein a eux-memes. « Les observations ont ete faites a 6 heures du matin et a 6 heures du soir. « J'appelle papier n** i le premier papier que j'ai recu il y a deux ans. » Nature du papier Schoenbein : epais, tres-granuleux, mat, rugueux au toucher. ( .io5 ) » Nature tlu papier Lerebours : moins epais, plus blanc, non granuleu et mat. » Avril 1 856 (i 2 observations). SCHOENBEIN N" I. LeREBOURS. Matin. ^oir. Maiin. Soir. 57,0 49,5 36,5 38, o Difference moyenne : en faveur du Schcenbein, pour le matin 1,71; pour le soir cgS. » Nature du papier Moffat : espece de barton mince raye dans sa textur et bleu comme le papier a lettre anglais. » Janvier rSSy (^4 observations). ScHOENBElN W" I. MoFFAT. Matin. Soir. i\l,.tin, Soir. ,,6,5 ii4,8 i38,o 85,7 Difference moyenne : en faveur du Schoenbein, 2,43 pour le soir. en faveur du Moffat i , 79 pour le matin. » Nature du papier Jame (de Sedan) : mince, a petits grams, doux a toucher (papier Berzelius encolle du reactif ). « Juin i856 (5a observations). Matin. • Soir. Malin. Soir. 235,6 22,, 2 239,4 2,4,3 Difference moyenne en faveur du Schoenbein 0,27 pour le soir. en faveur du Jame o , 1 5 pour le matin . » Pendant cinq jours, ies observations de cette serie ont ete faites avec du papier Jame avarie. Je dois la laisser telle quelle est, d'abord pour I'exactitude, ensuite parce qu'elle pent expliquer la disproportion qui existe entre le matin et le soir, disproportion qui ne se rencontre plus dans Ies observations suivantes. » Juin 1 856. Observations tri-horaires. Schoenbein n" 1 . Jame (27 obs.) 206,2 212,' (28 obs.) 197,5 204, (28 obs.) 191,4 '99' (24 obs.) i63,2 167, (20 obs.) i33,o i37, , i"5em««/-e. (T. XLIV, N°21.) (i.o6) » Mai 1 856. Observations horaires (5^ observations). ScHOENBEIN n° I. JaME. 262,3 369,4 Difference moyenne en faveur dn Janie : 2,06. Fevrier iSSy. .Tame i856 (22 observations.) Janie 1857. •^Jaiin- Soir. Matin. Soir. 96,8 654 'oo,. ,0,0 Differ, nioy. en faveur dn papier 1857 : o,3i pour le matin, o,43 pour le soir. " Avril 1 857 . Menie nature du papier Schoenbein n« i his tire de la nieme boite. Schoenbein n" 1 (12 obs.). Schoenbein n" i his. ^^^^i"- Soir. Matin. Soir. 57,0 54,0 55,7 52,0 Differ, nioy. en faveur du papier n" i : 0,22 pour le matin, o,33 pour le soir. » Mai 1 856. Nature du papier Schoenbein n" 2. Meme nature que du n'^ f (recu a un an de distance). Schoenbein n" i (28 obs.). Schoenb*ein n° 2. 'Watin. Soil'. Matin. Soir. 271.5 • 249,3 270, -3 252,6 Difference moyenne en faveur du Schoenbein n** i : o,43 pour le matin, en faveur du Schoenbein n° 2 : 0,12 pour le soir « Decembre i856. Nature du Schoenbein n° 3, moins epais, non granu- leux, Hsse (recu a un an de distance du n« 2). Schoenbein n° i (6 obs.). Schoenbein n« 3. Matin. Soir. Matin. Soir. 292,8 264,0 263,1 2,3,1 Differ, moy. en faveur du Schcenbeio n" i : 0,96 pour le matin, j,64 pour le soir. « D'oii il resuhe : ' » |^ Que les papiers Lerebours et Moffat doivent elre eHmines, parce qti'ils presentent des resultats beaucoup plus incertains que le papier Schanibein ; « 2°. Que les papiers Schcenbein ne donnent pas des resultats identiques : B 3°. Qu*les differences qui existent entre les papiers Schoenbein n" 1 et 3 sont dues soit, probablement, a la preparation chimique on a un modus/a- ( II07 ) pastoujoursl dii papier qui a recu cette preparation ; » /»"*. Que le papier Jame est celiii de tons qui otfre les diffeicuct^s li" plus regulieres, differences qui, des lors, permettent d'effectiief des coi rections les moins variables. U font attribuer cette superiorite du papiei Jame al'uniformite constante de la nuance, qui rend sa comparaisori a le- chelle chromatique beaucoup plus facile que celle du papier Scluxrdjciu quiestpresque toujours fortementveine. Enfin, on pent s'assurerpai lasem horaire que ce papier est beaucoup plus sensible que le papier Scli(rnhciii ce qui permet de faire des observations plus rapprocliees et pat' consrtiiicii plus exemptesd'erreur. " Causes d'erreurs duprocede ozonometrique donne par M. ScluridnM!! >» I*". La premiere reside dans I'aspect du papier au moment on 1 on v; le comparer a I'echelle chromatique. Ainsi rozonomt-tre de M. Sclirenbeii est presque toujours fortement veine, ce qui n'a lieu (ju'a cause de la mau vaise nature du papier; alors I'etat hygrometrique de I'aii", ouTeaii. lorsqu'i a ete immerge , determine les veines dont il vient d'etre question, l.ii iHel le papier s'imbibe si.inegalement, qu'il conserve une plus ou moms i^Mand 4iuantite d'iodure d'amidon en beaucoup d'endroits. Ce plienomene se pass meme pendant que les papiers sonten experience. Lorsqu a un etat liygro metrique de Fair se joint un vent plus ou moins fort, il survieut une evapo ration qui prodnit des nuances d'autant plus inegales que le pai)iej- es moins homogene. Il arrive de ces nuances qu'un observateur compare ; I'echelle chromatique la veine la plus foncee, un autre la plusclaue, et qu ui troisiemeetablit une moyenne entre les deux. Que Ton juge deja par Ik d I'analogie des resultats ! Le papier Jame ne presente pas cette difficulte. » 2". La seconde cause d'erreurs reside dans I'appreciation ngoureust^ exacte, des nuances meme uniformes comparees aux differents degres d. I'echelle. II tient a la predisposition visuelle de I'observateur. Je ne cram pas d'avancer que le meme observateur pent se tromper de uu , d(in et meme trois degres suivant que son physique et son moral sont plus < - rioritereellesurlescerclesenbronze. Pour construireun cercle en l,.on/r. <.u commence par executer son moule en sable durci, puis on ve.se a mavc de fonte en fusion, qui se repand dans toute Fetendue du moule. Le rcfioi- dissement s'y fait successivement, en commencant par les parties ..iperfi- r « .R... ,erc,^,r,...fT. XLIV, N0 22.) ^^ ( iii4 } cielles, et la contraction du rayon du ccrcle est telle, qu'en passant de la temperature de fusion a la temperature ambiante, il devient plus petit que son moule d'environ i centimetre par metre : la circonference se solidifie la premiere, et ne pent deja plus fournir de matiere aux rayons, lorsque ceux-ci commencent a se solidifier. II resulte de ce refroidissement suc- cessif des differentes parties du cercle, un defaut d'homogeneite, une ten- sion molecidaire considerable, qui souvent determine la rupture de quel- ques rayons pendant la dnree du refroidissement, ou meme plus tard, lorsque le cercle a ete retire de son moule. M. Brunner m'a rapporte un exemple reraarquable de ces effets : ayant place sur chantier un cercle en bronze de 80 centimetres de diametre, qui paraissait avoir ete tres-bien fondu, il fut etonne de voir un rayon se separer bruyamment de la cir- conference par suite d'un choc qu'd avait recn; on scia alors successive- ment plusieurs rayons du cercle, et chaque fois, avant que le trait de scie eut separe les deux parties, elles se detachaient d'elles-memes, en faisant entendre un bruit semblable a une detonation. La distance entre les deux troncons etait plus grande que I'epaisseur de la scie de 3 millimetres en- viron. Quoique les accidents de ce genre ne s'observent pas frequemment, il n'en est pas moins vrai que dans tous les cercles en bronze, cette tension moleculaire existe plus ou moins; aussi, quand on a commence a tourner un cercle en bronze a une certaine temperature, et qu'on reprend le travail a une temperature differente, trouve-t-on generalement qu'il a gauchi; et, pour continuer I'operation, il faut attendre que la temperature soit rede- A'enue a peu pres la meme, et que le cercle ait repris la forme circulaire qu'il avait d'abord. » Par suite de ce defaut d'homogeneite la resistance a la gravite ne sera pas la meme pour toutes les parties semblables du cercle, et deux dia- metres quelconques amenes successivement dans I'horizon n'y subiront pas les memes deformations; les effets de dilatation seront analogues, et la forme du cercle variera a chaque hauteur differente. Ces inconvenients ne doivent pas exister au meme degre dans les cercles en laiton, comme celui que Gambey a construit pour I'Observatoire de Paris, parce que la matiere dont les differentes parties sont formees est bien plus homogene, et leur superiorite sur les cercles en bronze serait complete, si leur con- struction ne se compliquait pas d'un grand nombre de pieces ajustees. L'elat de tension ou se trouvent les differentes parties d'un cercle de- termine Bans doute dans les observations ces anomalies que les astro- nomes constatent souvent, et qui produisent, en partie du moins, ( ">5) ies differences qu'on remafque jentre les declinaisoiis absoliies obleniies dans les divers observafoires. G'est en combinant entre elles iin grand nombre de determinations independantes les unes des autres qu'on pent esperer d'eliminer autanl que possible I'influence des erreurs instrn- mentales et d'obtenir des declinaisons exactes. En ce qui concerne le cercle mural de Gambey, il ne parait pas que les defauts inherents -a son mode de construction aient produit des erreurs notables dans mes observations, et je pense que les declinaisons que j'en ai tirees sont assez precises pour ttre utilement employees dans des recherches delicates. » Chacune de mes series d'observations est comprise entre deux determi- nations du nadir : avant de transformer en distance zenithale instnintcnialc I.) moyenne des; lectures aux six microscopes, il faut lui appliquer trois cor- rections. La premiere est la correction pour les tours : elle a pour objet de convertir en secondes d'arc les tours et parties du micrometre moyen. J'ai trouve qu'a la temperature de 3o degres k correction pour cinq tours de vis est de — 2", 75 : son erreur moyenne est alors de o',i2; mais la cor- rection n'a jamais atteint cette valeur extreme dans mes series d'obser- vations. » La seconde correction est celle de la reduction an rneridien : elle s'ap- plique toutes les fois que I'etoiie a ete observee avant ou apres son passage " Enfin la troisieme correction provient de ce que les fils des bauteurs sont inclines de six a sept minutes sur la direction du mouvement diurne. Sa plus grande valeur a lieu lorsque I'etoiie est an bord du cbamp de la lunette; elle est alors de 0^,79 et son erreur moyenne de o",o6. « Erreur personnelle. — Le reticule de la lunette du cercle porte deux fil«i de platine paralleles enire eux : c'est au milieu de Vintervalle de ces fils que je placais I'etoiie observee. Ce genre de pointe a des avantages, mais il donne lieu, pour certains observateurs, a une erreur constante qu on ;i[)- pelle erreur personnelle. On determine cette erreur : 1° en observant une meme etoile zenithale, les pieds tournes d'abord vers le sud et ensuilc vers le nord : les lectures correspondantes a ces deux observations sont affectees en sens contraire par I'erreur personnelle; 2" on peut encore la determine! en observant successivement nne meme etoile circompolaire, sous le fil su- perieur, sous le fil inferieur, et au milieu de I'intervalle des fils. La denn- somme dfes lectures relatives aux deux premieres observations devrait etre egale a la lecture qui correspond a la derniere ; la difference fait connaitre I'errenr. J'ai trouve, pour mon erreur personnelle, 4- o',o7 par la premiere 146.. ( i.i6 ) _ tiiethode, et — o",r8 par la deuxieme : il resulte de I'ensemble des obser- vations que sa valeur est sensiblement nulle. » Etreurs provenant dun defaiit de rectification dans la position dii ctrcle. — Les petites erreiirs qui proviennent d'une rectificatiou imparfaite, sont variables de leur nature, et rentrent dans la classe des erreurs accideii- telles; je me suis assure que dans les cas les plus defavorables, la somme des corrections qui en resultent est encore au-dessous de o",07. » Influence de la pesanleur. — La lunette du cercle mural de Gambey etant fixee au cercle par son centre et ses extremites, on comprcnd diffi- cilement Texistence d'une flexion proportionnelle a la distance au zenith; series d'observations que j'ai faites de I'etoile polaire a son passage supe- rieiir, reflechie dans un bain de mercure, montrent qu'effectivement il n'y a pas lieu de s'en preoccuper. En designant par 2 et ( les distances zeni- thales directes et reflechies, on trouve, par I'ensemble de mes observations du passage superieur, le seul pour lequel j'ai fait des observations par re- flexion : z= 3g"4i' 2",42 rh o", 09 err. moy. Poids 583 (;= i4o..8.58,oi ±0,15 394 2 H- ^ =180 o. o ,43 ±0,17 235 En prenant simplement les moyennes sans avoir egard aux poids, j'ai ob- tenu : z-}-^ = i8o°+o", o[\. Si le cercle mural pouvait se retourner, et si I'accord entre les observations directes et reflechies subsistait encore apres le retournement, on en conclurait que I'influence de la pesanteur sur la moyenne des lectures aux six microscopes est nulle; tout ce qu'on pent conclure des nombres precedents, c'est qu'elle est peu sensible. » La moyenne des lectures aux six microscopes ayant recu les trois cor- rections dont on vient de parler, j'en ai conclu la distance zenithale, au moyen de la collimation au zenith, determinee par Tobservation du nadir. Pour transformer ces distances zenithales apparentes en distances zenithales moyennes, je leur ai applique les corrections ordinaires. » Par des raisons qu'il serait trop long d'enumerer ici, je n'ai corrige ni la constante de refraction, ni son coefficient thermometrique, et pour obtenir les refractions, j'ai fait usage des Tables du Bureau des Longitudes, calculees par M. Caillet sur les formules de la Mecanique celeste. » Pour I'aberration, j'ai adopte le coefficient 2o",/j63 que M. W. Struve {( considere comme le vrai resultat qui doit etre tire des observations qu'il a (I1I7) » faites a I'observatoire de Poulkova dans le premier vertical, o {Recueil de Memoires des Astronomes de Poulkova, tome F', preface, page xi. ) » J'ai choisi, pour le coefficient de la nutation, le nombre 9", 2236 de- termine par M. Peters. » Enfin, pour la precession, j'ai pris la constante de Bessel, adoptee en Angleterre et en Allemagne. » Avec ces constantes, j'ai calcule pour chacune de mes series d'obser- vations les valeurs des coefficients A, B, G, D, et, par suite, la reduction au I ^"^ Janvier i852. ), Colatittide du cercle mural. — Elle a ete determinee au moyen des dis- tances zenilhales d'etoiles circompolaires, observees a leurs passages su- perieur et inferieur. Le nombre des etoiles qui ont concouru a cette de- termination s'eleve a 106, et celui des observations a 983. Les 106 valeurs de la colatitude deduites de chaque etoile consideree separement ne soiit pas d'egale precision, puisque les etoiles culminent a differentes hauteurs, et qu'elles n'ont pas ete observees le meme nombre de fois. Avant de com- biner ensemble ces 106 valeurs, il est done necessaire d'assigner un poids a chacune d'elles : si n et «' designent, pour une certaine etoile, les nom- bres d'observations aux passages superieur et inferieur, et si E represente I'erreur moyenne d'une determination, le poids de la colatitude fournie par cette etoile sera ^ , • ^ ■ w L'erreur moyenne E est egale a la racine carree de la somme des carres des erreurs moyennes relatives aux deux passages. » Pour calculer ces dernieres, il faut avoir I'erreur moyenne e correspon- dante a une distance zenithale z : on admet, generalement, que I'erreur moyenne croit du zenith a I'horizon, en raison des irregularites de la refrac- tion; elle pent etre, par consequent, representee par I'expression » J'ai determine les constantes p et q k I'aide des erreurs moyennes calculees directement, d'apres les regies ordinaires, pour un certain nombre d'etoiles dont les distances zenithales meridiennes sont comprises entre o«3o' et 81 degres. La resolution des equations de condition m'a donne : // = o%3627±o,o28, ^^ = o",o343±:o,oo46. Substituant ces valeurs dans la formule, on en deduit : Pour 2= o,s = o",6o, pour 2 = 70°.^ =0"' 79. Pour z = 45°, 3 = o", 63, pour z = Si%^= i", 29. ( iii8 ) » On obtient, comme on sail, les erreurs probables, en multipliant les eneurs moyennes par 0,6745 ; les nombres calcules d'apres la formule precedente s'accordent avec les erreurs moyennes d' observations qui n'ont pas concourn a la determination des constantes p et q. Elle donne par exemple, a la hauteur de I'etoile polaire, s == o",63. Les observations faites par reflexion, qui doivent etre un peu moins exactes que les autres, donnent £ = o",68. .) Les poids relatifs awx valeurs de la colatitude, calcules comme je viens de I'expliquer, sont rapportes a la meme unite ; en combinanl ces valeurs par la methode des moindres carres, j'ai trouve : Colatitude du cercle mural de Gambey 4i g 48,66 Erreur moyenne du resultat. . . , , ± o o5 Poids du resultat qq^ Erreur moyenne de I'unite de poids ±1 ^602 » Si Ion divise I'erreur moyenne de i'unite de poids par la racine carree du poids d'une determination, on obtient I'erreur moyenne de cette deter- mination. Supposons, par exemple, qu'on ait trouve une des 106 colati- tudes, par une etoile situee a i5 degres du pole, et observee quatre fois a chaque passage : le poids de cette colatitude sera 9,87 et son erreur moyenne o",5i. Bien que cette erreur d'une demi-seconde concorde assez avec ce que I'experience nous apprend sur I'exactitude des observations astronomiques, je suis porte a croire, par des motifs que j 'expose dans mon Memoire, que la colatitude rapportee plus haut n'est pas aussi precise que I'indique son erreur moyenne o",o5; neanmoins je la considere comme tres-approchee, car elle s'accorde parfaitement avec la colatitude obtenue par une voie tpute differente: c'est ce qui resulte de la discussion suivante. )) Apres avoir determine, comme je le dirai dans un prochain Memoire, les declinaisons normales des diverses etoiles, a I'aide des positions rap- portees dans les principaux catalogues, j'ai cherche la colatitude en combinant n^es distances zenithales avec ces declinaisons normales; j'ai trouve ainsi : Par les etoiles qui passent au nord du zenith 4i°9'48^72 Paries etoiles qui passent au sud du zenith 4, q 48,68 • "i L'accord de ces nombres avec la colatitude 4i° 9' 48",66 que j'ai deduite des etoiles circompolaires observees aux deux passages, me parait un temoi- gnage puissant en faveur de son exactitude ; d prouve, en outre, que cette colatitude convient reellement a rensemble de mes distances zenithales observees, soit au nord, soit au sud. » La face meridionale de I'Observatoire etant d'environ 3 metres plus au sud que le centre du cercle mural de Gambey, on aura pour la latitude- de la face meridionale de I'Observatoire 48» 5o' n",2. » Distances polaires des 4toilesjondamentales. — Gonnaissant pour cliacpie etoile la distance zenithale moyenne ramenee au i*^" Janvier iSf)?., on ob- tiendra, pour la meme epoque, la distance polaire moyenne, en ajouliirii la colatitude 4i« 9' 48",66 a la distance zenithale moyenne. » Pour les etoiles circompolaires qui, a leurs passages inferieurs, out des hauteurs comprises entre 6 et 10 degres, j'ai juge plus exact de conclure les distances polaires des passages superieurs seulement; pour les autres circompolaires, les deux distances zenithales out ete combinees en ayant egard, pour chaque passage, au nombr(> des observations et a leur erreur moyenne. ,> Les distances polaires amsi calculees pour cent quarante etoiles tonda- mentales sont inscrites dans le tableau suivant qui renferme en definitive les conclusions de tout mon travail. Dans une prochaine communication, je donnerai la comp^'aison que j'ai faite de mes resultats avec ceux qui out ete obtenus par divers astronomes, depuis Bradley en 1755, jusqu'en i852. ( ...o) I petite Ourse. . . Polaire (5iHev.)Cephe. ' petite Ourse.. petite Ourse . ■ Cephee ^ petite Ourse.. /3 Cephee 55Girafe f Dragon 35 Hev.) CasSio < Dragon c grande Ourse. i Cephee ? grande Ourse, /3 grande Ourse s grande Ourse. aCassiopee ) grande Ourse f Dragon , grande Ourse / Andromede.. grande Ourse. xCocher "Cygne '. 3.18,70 . 5.5i,23 .35.56,00 . 8.59,55 .46.53,18 . 8.41,48 2.31.38,37 ..49.3.,03 4-^6.30,90 7.39. 5^7 8..9.3o,,8 9.56.47,49 0. 3.3,,49 61'cygne /3 Andromede , /3Lyre Pollux. . . /5'Cygne.. ? Ecrevisse.. ,u Gemeaux . , J Gemeaux . Aldebaran... .44 59, f .39.57,55 ,55. 3,c . 2.41,92 j .51.30,69 ! .47.34,42 .36. 3;i5 .36.25,55 78.. 4. 38,1- 79-/l/1.37,5 ,.55 59, f •57.33,9 84.23.58,5 Z00l.0i Nous sommes arrives en effet a demontrer que la composition chimique des couches corticales d'un cristallin n'est pas la meme que celle du noyau, etqu'en considerant les cristallins dans la serie des animaux, il existe toujours des differences considerables entre la constitution chimique des cristallins des Poissons ou des Mollusques et celJe des cristalJins appiu- tenant aux animaux qui vivent dans I'air. )' Nous allons faire connailre les faits qui etablissent cos di verses pro- » Crislallins desvertebres aeriens. — Une observation siipcrficiclle teiidrait a taire considerer les cristallins desvertebres aeriens comuie tornies e'xclusi- vement d'albumine. Lorsque en effet on les traite tout eutiers j)ai- I'eau, ils se coagulent par I'ebullition ; et quand on soumet un cristallin a I'actioii de la chaleur, il perd sa transparence etsecoagule coinnie le l)lanc ddciil. La glace prodnit le meme effet; mais en le laissant expose a une lempera- jperi end 1 parence. » Les etudes que nous avions faites precede avaient demontre que Ton comprend souveut sous le noni d'albumii des corps qui peuvent etre isomeriques, mais qui possedent certainemei des caracteres chimiques tres-differents; nous avons trouve en effet, dai les oeufs, des albumines qui ne se coagulent pas par I'ebullition, et q menie n'eprouvent qu'une coagulation incomplete par Taction de I'acic azotique; nous avons done ete portes a rechercher si un cristallin de vert bre aerien ne contiendrait pas deux albumines differentes. » Tons les anatomistes admettent que le cristallin presente dans son cei tre une substance plus dense que celle qui se trouve dans les couches co ticales et qui constitue le noyau du cristallin : cette augmentation de densi de la circonference au centre a meme ete demontree par iMM. brewster Gordon; mais on n'a jamais etabli, a notre connaissance, des difference chimiques entre les couches d'un meme cristallin. >. Pour constater ce fait important, nous avons soumis des cristallins < Mammiferes, tels que ceux de boeuf, de mouton, de cheval, a une dessicc; tion lente : notre but etait d'effectuer plus facilement la separation d( couches corticales et du noyau, et d'operer ensuite dans nos experienct sur des quantites egales de matiere solide, pour eviter toute erreur prov^ nant de dissolutions albumineuses inegalement concentrees. .) Sous I'influence de la dessiccation, les cristallins que nous avoi examines se sont comportes presque tons de la meme maniere ; les coi ches corticales se sont exfohees tres-facilement, tandis que le centre conserve une certaine compacite. » En examinant alors comparativement les deux parties du cristallii nous avons constate les differences suivantes. i47-- ( ..^4) w Les couches cortic;iles se dissolvent en gi'andc partie dans I'eau, et la liqueur ainsi obtenue ne se trouble pas par I'ebuUition ; la coagulation se manifeste au contraire instantanement lorsque Ton ajoute, dans la liqueur bouillante,des sels neutres, tels que le chlorure de sodium, les sulfates alca- lins on bien des acides. » Gette albumine non coagulable nous parait identique avec celle que nous avons precedemment rencontree dans quelques oeufs; comme elle par lit jouer un role important dans I'economie animale, nous croyons qu'il est utile de la distinguer de Talbumine coagulable, et nous la designerons desormais sous la denomination de metalbiimine. » Nous savons que les substances albumineuses presentent entre elles de grandes analogies, que leur purification est difficile, et que Ton peut les considerer comme derivant toutes d'un meme principe dont les proprietes fondamentales se trouveraient modifiees par la presence de quelques ma- tieres etrangeres ; raais toutes les fois qu un corps albumineux possedera d'une maniere constante des proprietes que Ton ne constate pas dans I'al- bumine de I'oeuf de poule ou dans le serum du sang des Mammiferes, nous pensons que Ton doit donner a ce corps un nom particulier. » I^a metalbumine presente du reste une gr^nde analogic avec I'albumine ordinaire ; elle est precipitee par les reactifs qui coagulent I'albumine. « Nous avons dit que sa dissolution ne se troublait pas par Tebullition ; niais lorsqu'on la concentre a une basse temperature, qu'on la reduit en quelque sorte a I'etat de sirop, et qu elle ressemble alors au corps gommeux qui constitue le cristallin, elle peut se coaguler par I'ebullition : c'est cette coagulation que Ton constate dans un cristallin qui est soumis a Tac- tion de I'eau bouillante, parce que dans ce cas la metalbumine se trouve dans I'etat de concentration qui permet la coagulation par la chaleur. » La metalbumine est soluble dans I'acide chlorhydrique concentre, niais ne produit pas en agissant sur I'oxygene atmospherique la coloration bleue qui caracterise Talbumine ordinaire. Cette substance, soumise a la calcination, laisse une quantite de cendres qui ne depasse pas [ centiemc et dans laquelle on ne trouve pas de chlorure alcalin. » La metalbumine ne s'eloigne pas par sa composition elenieutaire des substances albumineuses ordinaires, comme le demontre I'analvsi^ suivantc faite sur la metalbumine retiree d'un cristallin de boeuf : Carbone 52,8 Hydrogene 7,3 Oxvgene c»3,Q (n.S) » Nous venons de faire connaitre la matiere qui constitue les couciies corticales du cristallin des vertebres aeriens ; nous allons decrire celle qui se trouve dans le noyau. » La substance albumineuse du noyau est soluble dans I'eau, coagulabie par la chaleur, et se comporte dans toutes ses reactions chimiques com me I'albumine de I'oeuf ; elle laisse par I'incineration plus de cendres que la metalbumine; on trouve dans ces cendres une qnantite tres-notablc de chiorure de sodium. .. L'albumine du cristallin se dissout dans I'acide chlorhydrique concen- tre, comme la metalbumine, et ne produit pas de coloration bleue par le contact de I'air. » L'albuniinene se trouve pas toujours, au centre descristallius, pure ( i separee de la metalbumine; ainsi, chez I'homme, nous I'avons rencontrre dans les couches corticales melee a la metalbumine ;lorsqu'alors la liqueur (pii tient en dissolution ces deux substances albumineuses estsoumise a Tebul- lition, elle devient simplement opaline et se prend en gelee par une concen- tration convenable. » L'autruche nous a fourni un second exemple de ce melange de la me- talbumine avec l'albumine du noyau. » Les proportions des substances albumineuses contenues dans les cris- tallins varient avec I'espece des animaux et paraissent toujours augmenter avec I' age. ,) L'albumine du cristallin peut etre considerec comme ayant la nieme composition que I'albumipe de I'oeuf; I'analyse de cette substance nous a donne en effet les resultats suivants : Carbone 5i ,89 Hydrogene 6,05 Azote i5,46 Oxygene 26, 94 » Tout le monde sail que l'albumine soumise a Taction de I alco.a7) w Dans quelques cristallins, celui de la loutre par exeinple, on voir en- core ies faibJes lineaments de trisection de la lentille siiivant la direction des fibres du cristallin, fait etabli par Ies belles observations de M. Brcnvster. .. Chez d'autres animaux, le noyau du cristallin, qui, dans Teaii boutl- lante, deviendraitblanc et opaque comine le blanc d'anif, prend, sons Tin- fluence prolongee de Talcool, une couleur arnbree plus ou moms 1oik('<- <'t conserve toute sa transparence. Dans ce cas, Ies couches corticalcs loiriK ts principalement de metalbumine, qui sont devenues au contrairc opaques par I'action de I'alcool, se detachent nettement du noyau, coiiuuc \ \ndi- quent Ies pieces originales et Ies figures que nous presentons a TAcadeinie, et perniettent de faire sur leiu' epaisseur relative plnsieurs ol)servations interessantes. » On voit d'abord que Ies couches corticales ne sont pas egalein< nl epaisses sur Ies deux menisques de la lentille, et que chez des animaux qui out entre eux de grands rapports, comme le cheval et lane, on trouve souvent dans la structure de leur cristallin des differences tres- notables. » Les coupes de ces cristallins, representees par Ies Juj. j/, et i5, et qui out ete faites suivantl'axe de la vision, prouvent que les differences qui existent dans les courbures anteneures et posterieures tiennent principale- ment a I'epaisseur des couches corticales qui, chez I'ane, est a pen pres egale sur les deux courbures, et qui, chez le cheval, est beaucoup plus grande sur la face anterieure du cristallin que sur la face posterieure. » En multipliant nos observations sur des cristallins appartenant a des animaux de meme espece, nous avons reconnu que les differences que nous venons de signaler sont reellement specifiques et qu'elles ne dependent pas de causes accidentelles qui se seraient presentees au moment de Taction de Falcool sur les parties albumineuses du cristallin. » Le cristallin qui nous a offert la constitution la plus singuliere est ce- lui de I'elephant, qui est represente par la fig. i3; il est remarquable par la forte courbure de sa partie posterieure et I'aplatissement de sa face an- terieure; nousn'avous rencontre cette disposition du cristallin dans autuii autre Mammifere : Ies couches opaques formees de metalbumine se trouv .nt accumul^es sur le devant du cristallin et ne forment a la partie postern u»f qu'une simple membrane. r les cristallins, a mis a noire disposition, avec une bonne grace parfaj ( '1^8 ) » Nous devons dire ici que cette observation n'a ete faile que sur un seul cristallin de Telephanl indien; il serait done interessant de rechercher si cette disposition du cristallin se trouve chez tons les individus de la menie *espece. « Cette disposition est d'ailleurs tres-probablement en rapport avec la vi- sion de I'elephant et la petitesse de son ceil. » II est resulte de nos etudes nombreuses sur les cristallins des Mam- miferes que la segmentation du cristallin varie avec les especes. Nous Tavons trouvee a la face anterieure, comme dans rhomme, en trois parties, chez les quadrumanes, chez plusieurs carnassiers du genre jPefo, ainsi que dans le chien. Le cristallin du cheval est segmente en quatre parties ; il en est de meme de la loutre, de la fouine, du phoque, du castor, de la gazelle, du daim, du bouc; la segmentation revient a trois chez le boeuf, tandis qu'elle s'eleve a cinq chez le chamois et meme a huit chez le kanguroo geant; nous avons constate trois divisions peu apparentes dans le cristallin d'un hibou. M Examinant des cristallins qui avaient ete conserves dans Talcool avec leurs capsules, nous avons constate que cette membrane est toujours peu epaisse; cependant un cristallin de vautour commun nous a presente une capsule consistante et tres-epaisse, nous I'avons representee fig. 36. » En comparant entre elles les dimensions des differents cristallins , nous avons reconnu que chez les Mammiferes le plus gros cristallin est celui du dromadaire {fig. i6). Son diametre est de o™,02i.et celui du nucleus est de o"',oi7. Le cristallin du lion est reraarquable aussi par sa grosseur; son diametre est de o™,oi8 : les deux menisques de ce cristallin presentent la meme convexite. » Les cristallins des Oiseaux, coagules par I'alcool, n'ont pas le meme aspect que ceux des Mammiferes : les couches concentriques qui entourent le nucleus se distinguent par les differences que Ton observe dans leurs co- lorations. » Fibres du cristallin. — L'existence d'une substance fibreuse dans le cris- tallin ne pent etre mise en doute; elle a ete constatee par plusieurs anato- mistes distingues qui se sont occupes de cette question, principalement par MM. Samuel Bigelon et Ch. Robin ; M. Sappey, dans son Jnatomie descriptive, en a fait une etude particuliere. C'est evidemment cette matiere qui re*ient, sous la forme lenticulaire, la Hqueur albumineuse dont nous venons de faire connaitre la composition. ). M. Rolliker a etabli que les fibres da cristallin sont des tubes creux aui contiennent la liqueur albumineuse. ( 'ta9) » Cette substance fibreuse est insoluble dans I'eau; elle est Iranspareulc et devient opaque lorsqu'on la soumet a Taction de ce liquide : elle reste transparente quand elle se trouve en rapport avec une liqueur forteiiu nt albumineuse, comme celle qui existe dans le cristallin : Topacite que prend tres-rapidement le cristallin lorsqu'on le conserve a I'air humide est due en partie a Taction de I'humidite atmospherique sur la matiere fibreuse. » Nous avons reconnu que les fibres du cristallin ne sout pas iotniees pai de lafibrine,car elles n'exercent aucune action sur Teau oxygeuee : dies pos- sedent une propriete caracteristique qui a ete signalee par M. Kollikcf; cllcs sont insolubles dans les acides ordiuaires, mais se dissolvent nipidcnunt dans I'acide acetique meme tres-faible : cette action ne pent pas ttre coui- paree au gonflement qu'eprouve la fibrine lorsqu'on la soumet a riulluence de I'acide acetique. « Quoique Tanalyse nous ail demontre que les fibres du cristallin pre- sentent la composition des substances albumineuses, nous pensons que cette matiere ne doit pas etre confondue avec elles. w La proportion de substance fibreuse varie avec la consistance des dii- ferents cristallins ; ainsi, le cristallin de I'hornme, qui est le plus mou de tons les cristallins, ne contieut que des quantites imponderables d# substance fibreuse; celui clu boeuf, qui est assez dur, en contient une proportion plus forte; et cette quantile augmente encore dans le cristallin des Mammiferes aquatiques dont nous allons parler. « Cristallin des Mammifires aquatiques. - II nous a paru tres-interessant derechercher si les cristallins des Mammiferes aquatiques presenteraient la constitution de ceux qui appartieunent aux Mammiferes aeriens ou s'lls au- raientla composition des cristallins des Poissons. ,> Nos observations ont ete faites sur des cristallins de phoques et de cetaces. » II est resulte de nos experiences faites sur des yeux d'un phoque qui venait de mourir, que ces cristallins sont identiques, quant a leur com- position chimique, avec ceux des Mammiferes aeriens, qu'ds conliennent par consequent de la metalbumine dans lenrs couches corticales, de I albu- mine dans leur noyau : seulement le centre de ces cristallins est remarquable par sa solidite; la liqueur albumineuse qui s'y trouve est en que qui^ soite pateuse et elle est retenue par un tres-grand nombre de tibres . aussi, lors- qu'on traite par I'eau ce noyau, on obtient une dissolution d albumme, mai. qui se prend en masse par le depot abondant dfe la substance fibreuse qui s'hydrale immediatement et devient opaque. C. n., 185,. X- ,,„...... rT.XUV,Ao 22.) '^ ( i.3o) » Cos fibres se dissolvent, du reste, dans i'acide acetique comme les pre- cedentes, mais avec plus de lenteur. )» On voit done que les caracteres generiques qui separent les Mammi- feres des Poissons se retrouvent meme dans le cristallin des Mammiferes amphibies : seulement, dans les Mammiferes qui ont besoin de vivre dans I'air et dans I'eau, le noyau est presque solide, et tout en presentant la con- stitution chimique d'un cristallin de Mammifere, il se rapproche un pen dt celuides Poissons, qui est solide, comrae nous le demontrerons plus loin. » Cristallin des Poissons. — Le cristallin des Poissons s'eloigne entiere- ment, par sa composition chimique, des cristallins appartenant aux autres vertebres : tandis que ces derniers sont formes, comme nous I'avonsetabli. par des liqueurs albumineuses differemraent concentrees et maintenues a I'etat de lentille par une substance fibreuse, le cristallin des Poissons est caracterise par I'existence d'un noyau solide forme par vme matiere inso- luble dans I'eau, a laquelle nous avons donne le nom de phaconine, tire de ipatTco; (lentille). » Les couches corticales du cristallin des Poissons sont formees d'albu- mine qui se coagule sous I'influence de la chaleur, comme I'albumine de I'oeuf ; la pjipconine est an centre et forme des couches concentriques qui peuvent se reduire facilement en filaments. » La phaconine est insoluble danS I'eau, I'alcool et Tether; sa transpa- rence est complete et n'est pas detruite par Faction prolongee de lean bouillante. » Lorsqu'on detache les membranes filamenteuses de phaconine qui for- raent le noyau du cristallin d'un Poisson frais, avant la cuisson, et qu'on les met en rapport avec de I'eau froide, on les voit devenir opaques et se gonfler rapidement. M La phaconine est presque insoluble dans les acides ordinaires et ne se transforme pas en gelatine sous leur influence ; elle se dissout lentement dans I'acide acetique; les alcalis operent sa dissolution, mais avec difficulte : on voit que cette substance presente une certaine analogic avec celle qui forme les fibres du cristallin des IMammiferes. » La phaconine nous a presente la composition suivante : Carbone 52 , 1 1 Hydrogerve 7 ,69 Azote 16,53 Oxygene, . . .* 23,67 { "3, ) » On peut (lone considerer la phaconine comme et.\nt isonierique avec les aiitres substances albumineuses qui constiluent le cristallin des Mani- iniferes. » Les ichthyologistes se rappellenl la singuliere disposition dt- Fa il dc VAnableps tetrophlhalmus qui a fait le sujet d'un Menioire iort intercssant iraprime dans le Recueil de I'ancienne Academie des Sciences, et du au tr.c vail de M. le comte de Lacepede. Nous n'avons ])as pu conslalcr les diffe- rences qui existent peut-etre entre les deux sef;nient> cristallins de r En constatant une identite absolue entre les cristallins des Poisson^ ct ceux des Mollusques aquatiques, nous etablissons un fait physiologicjue tns- cuneux, c'est que la composition dn cristallin depend du milieu dans Icqud I'animal doit voir. » La disposition particuliere de loeil des Cephalopodes a fxxf dcptns iongtemps I'attention des physiologistes ; on sait que dans c<;l ory 1°. Que ces deux substances distinctes anatoniiquement, et consti- tuant deux parties differentes du cristallin d'un Mammifere, doivent etre distinguees par un nom special : nous proposons pour la portion centiidr le nom d'EKDOPHACiNE et pour les couches externes cclui d'EXOiMiAciM;; » 3°. Que les cristallins des Oiseaux, des Reptiles et des Ikilraciciis dil- ferent peu de celui des Mammiferes; » 4**- Que le cristallin des Poissons est forme egalenient de deux j);ir!ies distinctes : » L'une corticale, oii I'exopbacine est composee de metalbumine, vi 1 autre ou le noyau est forme par une substance aibuminoide solide H insoluble dans I'eau et que nous nommons phaconine ; » 5°. Que les fibres des cristallins des Mammiferes reunies par lalbumiiK ou par la metalbumine, pour former Teiidophacine ou I'exopbacine du cristallin, ontbeaucoup d'analogie avec la phaconine des Poissons. » Alteration morbide des cristallins. — Les etudes que nous a\ons faites surlescristalUns de differents animaux, nouspermettaient de dctenuiner les alterations que ces lentilles organiques eprouvent lorsqu'a i;i siii!<> d ihk maladie, comme la cataracte, elles perdent leur transparence. n Nos recherches onl ete faites principalement sur leciistalliu du cliev;il, qui est, comme ou le sait, affecte souvent de cette nialadie. » Nous avons reconnu que dans ce cas le cristallin a epiouve une modi- fication qui rappelle jusqu'a un certain point celle que Ton constate dans un cristallin expose a Taction del'alcool ou a celle de Teau bouillante. » L'albumine et la metalbumine, qui constituent le cristallin sain dim cheval, sont devenues, par Teffet de la maladie, insolubles dans Teaii e! out forme des membranes legerement opaques que Ton pent se|)arer lacileni.n! lesunes des autres. » Cette modification n'est pas due, comme on Ta dit, a du pliosj>liate d( chaux, qui aurait modifie les proprietes de l'albumine; mais en souineltanJ ces membranes a Tanalyse nous avons reconnu qu'elles ne laisseiii pas j^lus de cendres que Talbumine ordinaire. » En terminant ce Memoire nous tenons a dire que c est une question ( ii34 ) adressee a run de nous par M. Boiissingault qui nous a conduits a faire uii travail d'ensemble sur les cristallins. » Le savant illustre que nous venous de citer desirait connaitre la nature de globules ronds et transparents qui avaient ete trouves dans les lavages d'or de la mine d'Antikoia : comparant ces globules a la matiere dure que nous avonsdecrite dans ce Memoire sous le nom de phaconine, il etait evi- dent que les globules qui nous avaient ete soumis par M. Boussingault etaient l<\s noyaux de cristallins de Poissons. » ANALYSE MATHEMATIQUE. — Sur cerla'ms paradoxes reels on suppoie's, principoiemenl duns le calcul integral; par I^ord Broughahi. '< l/examen des paradoxes, dont lexistence a ete frequemnient suppo- se(\ est d'une grande importance, })arce que si la supposition a ete sans fondement, la doctrine est deiivree de la charge d'inconsequence; et si les diificultcs ne recoivent point de solution satislaisante, nous pouvons nous assurer que Ton est arrive a quelque verite nouvelle, ou a quelque limi- tation importante des propositions generalement admises. On trouvera })ourtant que ce chapitre (qui pourra etre appele Geometria paradoxos], examine a fond, contient moins d'articles que Ton n'aurait d'abord sonp- < onne. II y a pen de geometres, si ce n'est Euler, qui aient plus contribue de suggestions dans ce genre que Tillustre d'Alembert, et Ton se propose dVn eonsiderer quelques-unes, une surtout qui parait avoir beaucoup engage son attention, vu quapres Tavoir discutee dans un Memoire assez connu :JIr,nom's de Berlin, 1747!, il y revient dans ses Opuscules (vol. IV, Me- inour Will). Cepcndantc'estune chose incontestable qu'il ne traite pas le suiet av(cson exactitude accoutumee, paraissantplus desireux de decouvrir des paradoxes que de les expliquer ou de les resoudre. Plus dime fois, en considerant une certaine courbe, il dit : « Voila le calcul en defaut. » Ce que nous trouverons tout a I'heure netre pouit dans une des matieres mentionnees. et dont, dans Vautre, sa solution ne satisfait aucunement, si meme elle nest pas manitestementerronee. La courbe pourtant dont il parle merite bien detre [>leinement examinee, et, dans ses rapports de dyna- mique, elle parait offrir })lus d'un paradoxe qui avaitechappe a ce grand geometre, parce qui! ne lavait pas consideree mecamquement. )> L'equation generate de la courbe est ( . .35 ) , comme le prend d'Alembert, II preud commeil'origine A; AP = x, PN =/, AC = i nous donne ainsi I'arc egaie / n/^^M^:^ .=: jfix[l - ^)-^ = - ^ (I _ ocf - ^ (la constante etant = -) i mais il suppose que rintegrale est AN=:?(i-CP^), et conclutque parce que lorsque CP =: o, I'arc AK == -, ainsi CP etant n( gatif et (- CP)^ = + CP^ ARR' devrait etre egal a AN, ce qu. evidemiiie, ue pent pas etre; car ARR'> AN, et ainSi, dit-il, « Le calcul est en defaut. » » Mais tout vientde ce ({ixe Ton a pris ('equation de C, et que potntan on a pris A pour I'origine des x. Si nous prenous A comme I'origine (i(>s .- par consequent en supposant avec d'AIembert que CP'=: CP. Mais quand meme nous pre- nons C pour I'origine et faisons CP positif et CP' negatif, si CP = a: et PM = J, nous trouvons RR'+ AR, « Cela parait clair et manifeste, si nous prenons I'origine qui es coup plus commode que I'autre pour I'investigation des propriete courbe. L' equation etant ^<^ et prenez les valeurs positives de x entre A et E, les negatives entre A et B Le paradoxe suppose est que AP etant egal a AP', on tiouve I'arc EM egal a Tare EM', parce que (— AP)='= + ap^ rir v^., ^.^ i i' & \i H V ) -hAf , ^r, vojonsquel est laic lorsque A est 1 engine; alors par consequent I'arc ega ( ii37) et vu que Tare = o, lorsque x = o, C = o et - a" x^ represente Tare. Au point E, ou lorsque x = a^ Tare = -a; au point P', mettant AF=2 et AP = -^, on a Tare. et MA egal aussi a j^rt, a cause de I'egalite de -(if •■ -cf EM'a = ^a = Bma, et enfin EaB=:^.EWa. Ainsi nous avons EWaM = ^a -^'d^: tandis que EM' a n'est que -a. Par consequent, EM'flM > EWa, comme 11 doit I'etre, et le paradoxe cesse. Ainsi il parait manifeste que M'« = M« = -, m'a = Ma=L EWa = BMa=^, EaB=:3, Em'flM = ^, le defaut du calcul n'existe pas. M Si pourtant on pretend encore que la branche BM ou que la section entiere BMa est negative malgre I'incontestable egalite de l+x'j et f — or^y, alors nous avons un argument de la meme espece que celui que soutient d'Alembert comme preuve d'un autre paradoxe allegue dans le VHP volume des Opuscules (Mem. LI). Il trouve difficile a comprendre comment prenant A par I'origine des x au cercle AMCB, diametre AC = a, la valeur radicale de AM etant = ±: ^ax, la negative sera AB lorsque AM est la positive, et non pas AM' dans le sens directement con- C. R., 1857, i" Semcstre. (T. XLIV, No 22) '^9 ( .,38) traire a AM, et apres avoir demontre que AP, il conclut que — sjax est AM aussi bien que + \laa:. Mais il parait ve- ritablement que tout ce raisoniiement est fonde sur erreur, et que bien qu'il ne peut pas exister un AM' parce qu'il n'y a point de cercle au dela de A, plus qu'il ne peut y avoir de AP ; toutefois, que AM represente ~ y/^- autant que + \Jax^ et que regarder AB comme — \jax est une erreur. Effectivement AB est trouve, comme i'est AM, par v/AP» -h PB=^ ou v.^ =* -^j^^ sjaoc, et quoique, lorsque Ton prend le diametre pour I'axe AB = AM (d'ou vient I'erreur), si toute autre ligne est prise pour )'axe, AM et AB sont parfaite- ment inegaux, comme aM < aB si aPG est I'axe. Cependant si le paradoxe existait du tout, il s'appliquerait autant au cas de rtM =rh s/MP^ + AM = ±sja Sa valeur negative ne serait pas, selon d'Alembert, dans la direction nh, tout directement opposee a «M, mais dans la direction a^. » On peut faire remarquer en passant que cette discussion suggere une propriete de la parabole conique dans son rapport avec le cercle et fait von- que cette propriete n'appartient qu'a une branche de la courbe AM = sjax et PM' = AM, si M' est dans la parabole dont le parametre egale AG = «. Et ce rapport des deux courbes continue jusqu'a ce que x (de la parabole) = «, cest- a-dire jusqu a C o\\ jr = a — CC Ici done nous avons la valeur negative de AM' et de PM' ; PP = PM', et ils sont directement opposes. Mais AM' er AP, comme AM et Am, ne sont pas directement opposes; chacun deux doit etre trouve par un procede separe, et I'un n'est pas le negatif de I'autre, rh sjax -\~ x^ est la valeur de lous les deux. On voit aussi dans cette pro- priete de la parabole son rapport avec Thyperbole, comme de la para- bole avec le cercle, a cette difference pres que ce rapport s'etend par tout le cours des deux courbes, au lieu que le rapport de la parabole avec le cercle est borne a la portion dont I'abscisse n'excede pas le parametre. On doit de plus faire observer que meme a I'epoque bien anterieure de I'En- cyclopedie (1754), d'Alembert avait eu des opinions particulieres sur les ( ■>39) quantites negatives {voir I'article Courbes), et sa controverse avec Eiiler sur les logarithmes des quantites negatives est assez connue. » Maintenant on pent faire remarquer que quand meme nous pourrions conceder I'existence du paradoxe que d'Alembert suppose sur la courbe la solution qu'il donne n'est aucunement admissible. L'un des defauts du cal- cul, dit-il, pent etre explique par la supposition que la branche CB [hj^] est situee au dela de B, comme BD, par quoi, dit-il, il y aurait continuation de la branche aB, comme s'il croyait qu'il n'y eut aucune continuation en BG. Mais contre cette supposition s'elevent deux objections decisives. Premierement, le- quation donne aux/ entre A et B des valeurs egales et opposees des deux cotes du x\B, au point B,j = o, et au dela de B, comme par B^, portion de I'axe qui repond a BD, f ne pent pas exister, ou que x = > a, et que ie radical devient \J— \. Mais secondement, il n'y a pas possibilite qu'une courbe alge- brique comme Test celle-ci s'arrete tout court, ce que, par cette supposi- tion, elle devrait faire au point D, tandis que la difficulte qui principalement fait recourir a I'hypothese, la discontinuation supposee de la branche aB au point B n'est reellement, excepte que la courbe a un point de re- broussement (ou une cuspide) au point B. Si le celebre geometre eut examine la courbe entiere (*) au lieu de se borner a une de ses portions, il aurait trouve quelle est uneligne «ECB, a quatre cuspides, et rentrante en elle-meme; et il aurait certainement abandonne sa theorie et aussi sa supposition au paradoxe et du defaut du calcul. Mais c'est certain aussi qu'il aurait trouve d'autres paradoxes qvie Ton doit infiniment regretter qu'il n'ait pas examines, et dont la solution ou I'explication parait assez difficile, pour ne pas dire impossible, lis ont rapport avec les recherches de dynamique plutot qu'avec Tanalyse pure, et nous nous proposons de les considerer d'abord et de finir avec quelques autres matieres touchant la courbe, independantes de celles renfermees dans la discussion de dyna- mique. » ( * ) Nul doute qu'il donne la figure de la courbe entiere dans la planche ; m du tout que' des deux branches E«, «B, et sa notion que la courbe s'arrete t avait la meme application a la branche Ea qui devait etre censee s'arreter point a; et il ne propose pas que cette branche Ea soit continuee de 1 autre cot Ainsi il parait certain qu'il n'avait pas forme les deux branches EC , BC , et il ; figure fut tracee apres qu'il eut fini sa description. ROTANIQUE APPLIQUEE. — Nole sur les deux especes de Nerprun qui fournissent le Vert de Chine; par M. J. Decaisne. « Je me serais dispense d'entretenir I'Academie des deux arbrisseaiix qui font I'objet de cette Note si je n'avais su que les productions vegetales en- core nouvelles, mais qui s'annoncent comme devant fournir a I'industrie et aux arts des materiaux utiles, out le privilege de I'interesser. C'est a ce titre que ces deux plantes se recommandent en outre a I'agriculture. Je prie done I'Academie de me permettre de lui communiquer quelques details a leur sujet et surtout de les decrire botaniquement, afin de faire cesser dorenavant toute incertitude sur leurs caracteres specifiques et sur les de- nominations qui serviront a les designer. » Ces deux plantes sont les Nerpruns dent les Chinois tirent leur indigo Lo-kao, substance que le commerce europeen connait sous le nom de Ferl de Clime et sur laquelle un de nos plus celebres manufacturiers, M. D. Roech- lin, a le premier appele I'attention des industriels. » Grace aux nombreux documents qui m'ont ete communiques par (liverses personnes, et en particulier par M. Natalis Rondot, que \v pui>Iic industriel reconnait comme I'un des hommes les plus competents e» uiatiere de denrees chinoises, j'ai pu etablir, je crois, dune maniere satisfaisante la diversite des deux especes et les decrire assez nettemenr pour qu'il soit facile aux botanistes de ne plus les confondre, soit entre elles, soit avec les autres especes. Toutes deux sont cultivees en Europe; 1 line a Lyon, I'autre a Gaud chez I'un des plus celebres horticulteurs ( u tontuHMit, M. Van Houtte, qui a bion voulu m'en envoyer quelques lanieanx. Quant aux ecliantillons dosseclies et recoJtes en Chine qui ni on! pnucipalenieut servi a fain^ mes determinations, ils m'ont ete reu).s, les uns par M. de Moutiguy en i854, les autres par M. N. Rondot, (pu les teiKut lui-meme d'un missionuaire jesuite, le P. Helot. Plus re- cemment, j'ai eu sous les yeux les fruits murs de Fune des deux especes. -bien et les desi gnent, .e uom cie ra-tn-lo-za, 1 auhv sous celui de Ilom-hi-lo-za, quoiqu'elles ap- })artiennent toutes deux a la set lion tres-honiogene des vrais Rlwmnus, telle que la etablie M. Brongniart. Klles deviendront pour moi les R. c/doro- phon. et RutUis, Je ferai observer en passant cp.e la premiere parait assez voisme de 1 espece d'Europe decrite par Waldstem sous le nom de R tincto- «'?/> ot qu e!le .le s en eloigne sensiblement que par la forme de son calyce; ( "41 ) la seconde, au contraire, rappelle, par la grandeur de son feuiliage, le R. Iifbridiis de nos jardins. Une remarque qui s'applique a toutes deux, et peut-etre a plusieurs autres especes du genre, c'est que generalement les extremites de leurs rameaux sont epineuses ou molles suivant les localiles, et que, par consequent, les caracteres tires de la presence ou de I'absence des epines n'ont qu'une faible valeur pour la determination des especes. )) Je pourrais faire mention ici des plantes en assez grand nombre et de genres tout differents qui ont ete successivement envoyees de Chine comme etant celles dont on extrait le vert, mais je crois plus utile de supprimer cos details afin de couper court a la confusion regnant encore dans beaucoup d'esprits au sujet de I'origine du Lo-kao. n Je passe aux descriptions botaniques de nos deux especes. I. RuAMNUS CHLOROPHORUS. (Pa-6i-/(9-2a Sinensium.) )) Rh. dioicus; ramulis cylindraceis, cinereis, apice spinescentibus et pube brevi inspersis; foliis 3-5 centim. longis, 2-3 latis, alternis oppositisve breviter petiolatis, ovatis, acuminatis, basi cuneatis, denticulatis, subtus puberulis, supra glabris, nervis in pagina superiore impressis, in inferiore prominulis; stipulis lineari-setaceis membranaceis ; floribus mascubs binis V. quaternis; calycis tubo infundibuliformi, laciniis lanceolato-attenuatis, reflexis, vix puberulis; petaHs obovatis, membranaceis, stamina longitudine suba^quantibus; ovarii abortivi stylis binis obtusis; baccis...; nucnlis obovoideo-rotundatis cylindraceisve, dimidio inferiore sulcatis, nitidis. 11. Rhamnus utilis. (^om-6i-/o-za Sinensium.) » Rh. dioicus; ramulis cylindraceis, spinescentibus vel inermibus; foliis 8-IO centim. longis, 3-4 latis, oppositis alternisve, elliptico-oblongis, apice obtusis aut acuminatis, basi parum attenuatis, margine denticulatis et cilio- latis, subtus puberulis, penninerviis, nervis pagina superiore impressis, ui- feriore prominulis; baccis magnitudine pisi majoris; nuculis obovoidcis, compressis, longitrorsum sulcatis, opacis. » M. MoNTAGxXE presente au nom du Prince Charles Bonaparte un ouvrai^e intitule : Observations sur diverses especes c/'Emberiziens, et repartition en genres de cette Sous-Famille de Passereaiix chanteurs conirostres. M. Babinet fait hommage a I'Academie du IIP volume de ses Etude.s et Lectures sur les sciences d' observation et leurs applications pratiques, que ( "42 ) M. Mallet-Bacheiier vient de publier. II signale les diverses parties dont se compose ce volume, et notamment le chapitre tres-etendu qui traite du diamant et des pierres precieuses ; I'Astronomie et la Meteorologie occupent aussi leur place habituelle dans cette publication. M. Matteucci, nomme recemment Correspondant dans la Section de Physique, adresse ses remerciments a I'Academie. HI. Reiset, nomme recemment a une place de Correspondant dans la Section d'Economie rurale, adresse ses remerciments a I'Academie. NOMINATIONS. L' Academic procede a la nomination dune Commission chargee de de- cerner le prix d' Astronomic. MM. Mathieu, Liouville, Delaunay, Laugier, Le Verrier sont elus Membres de cette Commission. METEOROLOGIE. — /i'.ramen de quelques problemes de meteorologie. Explication nouvelle et complete de I'arc-en-ciel; par HI. F. Raillard. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) « J'ai rhonneur de soumettre au jugement de I'Academie le commence- ment d'un travail dans lequel j'examine et je discute divers problemes de meteorologie. L'objet principal du Memoire que je presente aujourd'hui est uue explication nouvelle et complete de Tarc-en-ciel ; c'est celle que j'ai an- noncee dans ma Note du lo novembre dernier sur la suspension des nuages »^t la vapeur v('sicnlaire. J'accomplis la promesse que j'ai faite alors de prou- ver, par des t;«Ic(iiS <'t des faifs decisifs, que la diminution du diamctre des gouttes d'eau fail de^eiierer Tarc-en-ciel colore en arc-en-ciel blanc, et finit par le t'aire disparaitre lout a lait. « Je fais voir que les rayons efficaces de Descartes n'entrent jamais pour rien dans la formation de I'arc-en-ciel, mais qu'il est toujours et unique- nient produit par des interferences. J'applique a ce phenomene le principe des interferences, non pas seulement comme le D' Young I'a fait dans son ( ii43) explication des arcs surnumeraires, mais cl'a|3res ies vues beaucoup plus exactes et plus completes de M. Airy; car la theorie imparfaite de Young conserve a Tare principal un rayon constant, tandis qu'il doit etre varia- ble d'apres celle de M, Airy, ce qui s'accorde parfaitement avec Ies faits observes. » J'ai joint a mon Memoire une Table qui represente, d'apres ces deux theories, Ies variations qu'eprouvent Ies franges d'interference de I'arc-en- ciel pour differents diametres des gouttes, depuis i millimetres jusqua deux centiemes de millimetre, et pour deux couleurs extremes du spectre solaire, le rouge voisin de la raie C et le violet voisin de la raie H. Les courbes simplement ponctuees de cette Table donnent les deviations des maxima et minima rouges et violets de divers ordres pour un diametre donne des gouttes, les abscisses de ces courbes representant les deviations des dif- ferents points de chaque frange, et les ordonnees les intensites approxima- tives de ces points dans la theorie de Young. Les courbes dont le trait est plein et colore representent la marche reelle du phenomene; elles ne don- nent que les variations des deux premieres franges tant rouges que violettes, les resultats numeriques des calculs de M. Airy ne m'ayant pas fourni le moyen d'en figurer un plus grand nombre. Mais ces deux premieres franges sont de beaucoup les plus importantes, et sont plus que suffisantes pour fixer la vraie theorie de I'arc-en-ciel, et de toutes les variations qu'il eprouve dans sa largeur, son rayon, la nuance de ses couleurs; celle des arcs sur- numeraires, de I'arc-en-ciel blanc, des couronnes opposees au soleilqui ne sont pas autre chose que des arcs surnumeraires, ainsi que je le demon t re, et enfin pour expliquer I'absence de i'arc-en-ciel colore dans les brouillards et les nuages sans pluie. Les intensites relatives des divers points de ces deux franges ne sont pas indiquees d'une maniere arbitraire par les ordon- nees des courbes qui les representent; je les ai determinees aussi fidele- ment que je I'ai pu, en me servant des dessins et des nombres publics par M. Airy dans son savant Memoire sur I'intensite de la lumiere dans le voi- sinage d'une caustique. » Les colonnes de nombres que renferme ma Table permettent de passer avec facilite d'un systeme a Tautre au moyen de la formule que je dcuine dans mon Memoire, et des nombres proportionnels tires du Memoire de M. Airy. On pent multiplier les courbes a volonte, en choisissant d'autres valeursde diametre que celles que j'ai donneesj j'en ai trace un nombre suffisant pour les besoins de ma these. » A I'appui des considerations purement theoriques que je developpe ( i'44) ionguement, je rapporte d'abord les experiences de M. Miller sur des filets d'eau de trois diametres differents, puis les observations directes de M. Galle sur I'arc-en-ciel, ensuite mes propres experiences sur des filets cylindriques tres-fins d'un liquide visqueux, enfin mes observations sur les arcs colores qui se montrent dans I'haleine refroidie et sur I'irisation du petit nuage forme au-dessus de I'eau chaude. Tous ces faits justifient pleinement et dans tons ses details la theorie que j'ai exposee, et font voir clairement combien etait illusoire la theorie des rayons efficaces de Descartes; les derniers faits surtout sont une preuve directe de la faussete de I'hypothese de I'etat vesi- culaire qu'ayait rendue necessaire celle de ces rayons efficaces. lis nous apprennent quelle est la veritable constitution des nuages et des brouillards dont la temperature est superieure a zero centigrade, et c'est le seul prin- cipc des interferences applique convenablement qui m'a permis de I'etablir dime maniere certaine. » A la suite de mon Memoire, j'appelle I'attention des physiciens sur certains faits singuliers et non encore expliques des interferences produites par les lames minces. Je tire de ces faits un argument tres-concluant contre I'explication qu'on avait donnee de la suspension des nuages par Thypo- these des vapeurs vesiculaires. » Pour cette raison, dis-je en terminant, et pour toutes les autres que j'ai deduites contre I'hypothese vraiment singulierede I'etat vesiculaire, et contre celle des rayons efficaces d'ou elle etait issue et qui I'avait rendue neces- saire, j'ose esperer que ces deux hypotheses seront desormais bannies de I'enseignement des sciences qu'elles entravaient, qu'on ne les invoquera plus pour expliquer soit la suspension des nuages, soit les couleurs de I'arc-en- ciel, soit I'absence de I'arc-en-ciel dans les nuages et les brouillards, mais qu'on s'en tiendra aux explications degagees de toute supposition gratuite que j'ai donnees de ces phenomeiics. » DYNAMIQUE. -- Memoire sur le mouvement relatif dun corps so tide par rapport a un sjsleme invariable; parM. H. Resal. (Commissaires, MM. Liouville, -Lame, Bertrand.) « En cherchant a simplifier la formation des equations du mouvement apparent d'un corps solide, j'ai reconnu que les equations peuvent se de- duire immediatement des formules connues relatives au mouvement absolu, en s'appuyant sur chiix theoremes de cinematique, qui, je crois, n'ont pas ( ii45 ) encore ete enoiices : et c'est le resulta que J ai I de soiimettre a TAcademie. » Ces deux theorenies peuveiit s'enoncer ainsi : )> 1. V acceleration nncjuUiire apparente d'un solide da: latif par rapport a un milieu mobile [s] se compose : i" de I' acceleration angu- laire absolue ; 2° de I acceleration ancjulaire d'entrainement prise en sens con- traire ; 3^ ([une acceleration angulaire egale et de sens contraire « la vitesse de rotation d entrainement de fexlremite de la droile menie par un point de (axe mstantane d entrainement , qui represente la rotation absobie on relative du corps. y> Nous donnerons, pour abreger, le nom d' acceleration angubiire compo- see-A cette derniere acceleration. » 11. Si Ion considere la rotation d entrainement et la rotation relative ou absolue du corps comrne la resultante de plusieurs autres, I acceleration antjulairt composee est la resultante de celles auxquelles on est conduit en considcrant sue- cessivement chacune des composantes de la rotation denlrainement auec cliague composante de la rotation absolue ou relative du corps. » En perseverant dans cette voie toute geoinetnque, je suis parvenu a simplifier iiotablement la solution des problemes reiatifs au mouvement des solides a la surface de la terre, et c'est par la que j'ai termine mon travail. » ANALYSE MATHEMATiQUE. — Memoire sur la sommation des derivees et des integrales dune fonction quelconque et sur une metliode generale pour la reduction des series; par M. J.-i\. Hatox de i.a Goupilueri:. (Commissaires, MM. Liouville, Eertrand, Hermite.) « Designant par j une fonction quelconque de x, je cherche la somnie (') ^ = -^ + + 5??+---+s^- La methode a suivre est tres-simple, car on a identiquement II suffit d'integrer I'equation et d'en determiner les constantes. « Si Ton prend I'equation sans second membre, elle ramene a I — a" = o, C. R., 1857, I" Semestre. (T. XLIV, N^ 22.; ' ^^ (ii46) dont les racines soiit N* en posant (3) N = e " . L'integrale generale de I'equation sans second membre est done (4) . z= 2 {C,e^'-). » Appliquons la methode de la variation des constantes arbitraires. Il vient d'abord n — i conditions en etendant f de o a « — 2 : puis des equations derivees simplifiees dont la derniere est ce qui donne, en la subslituant avec (4) dans (2), » Pour eliminer les inconnues '-—-y si dans I'expressioii (7) ^ on fait varier / de i a 7^ et / de o a /z — i, on aura le carre du systeme (5). Les seconds membres etant nnis, les inconnues sont proportibnnelles aux determinants partiels P^^. Le coefficient de proportionnalite s'obtient d'apres Tequation (6), ce qui donne (8) '^--r^^-^ Or P, est line somnie de produits qui contlennent ri - 1 facteurs de la ( ii47 ) forme (7), ou i varie Ae ok 11 — 1 seulement, et; de i a «, saiif la valeur j = k. Mais dans les differentiations I'exponentielle se conserve avec des coefficients. Faisant abstraction de ceux-ci, on a, dans tous les termes dePyt, saiif le facteur de rang A; d'ou (Q^ etant independant de x) Si Ton substitue dans I'equation (8), il vient simplement (9) C, = R,-— -^^ fJe-'^'^Ydx, » 11 est clair que Qa est le determinant partiel du cane N'^ qui se deduit du carre (7) en suppriifiant Texponentielle pour ne conserver que le coef- ficient de differentiation. Son determinant total D peut s'ecrire X (N«-^ - N«'^ ) (N«-^ - N«-^ ) . (N"-^ ~ N"-^ ). Cette forme, en general symbolique, est ici reelle. Si Ton developpe saus reductions, Q;^ sera le coefficient de (W~^f ou de t^ dans D = D'. t(t - N'*) (^ - N' ) («- N^)... (f - N«-^) = D'.^f^^ Nous avons done Q;,= D'N*. Par suite, D' disparait de I'equation (9), Q. etQ, sont remplaces par N'^ et N'; la somme du denominateur se reduit a n, et en reportant dans I'equation (4), on a enfin I'integrale generate (U' I'equation (2) : (.0) z =f (K,eN*') -i2;(N'«^"X/-'"^'^^)- •> n ne reste plus qu'a determiner les constanles arbitraires K,. Je le lais a I'aide de calculs analogues que je supprime ici. II vient eiifin oil la constaiite explicite Zf,(jc^) represente la quantite lumierique » Si I'oii considere la serie illimitee supposee convergente, la soiimie s'ob- tiendra en remplar.ant Y par j dans I'equation (i i) et poussant I'expres- sion (12) a Tinfini. Un artifice tres-simple me permet de sommer de mem(^ la serie des integrales. » Je me trouve ensiiite conduit a cette question : Connaissant la serie en dediure la serie plus generale (^[x) — ^o-^ anX"-^a^nOc"""-^ ■■', qui sera ordmairement convergente avec f. On a pour cela la formule car cette somme donne une serie de termes, tels que '-a,x^,^(^^'). Si / n'esl pas midtiple de /i, N'^ fournit toutes les racmes de Tequation hi- nome, et comme celle-ci n'a pas de second terme, la somme s'anniile. Si / est de la forme /Vi, on a (N^y = i, la somme se reduit a n et le termc a aj„x''\ I'lin de ceiix de (^{x). » Prenons pour exemple fix) = e^; nous sommerons ainsi la serie « Je donne ensnite des formides plus generates, ou je prends les termes (le / de « en ^^ a partir de Tun quelconque et avec leius signes, ou en les changeant de deux en deux. Enfin j'etends cette methode ; series qui precedent non plus suivant les puissances «,^S i fouction de la forme $ etant une fonctiou arbitraire telle que celles qui servent a couipteter les integrales des equations aux differences finies. » CHIMIE. — Recherclies sur iacide pyrocjallique ; par M, Anton Rosi\<; (de Christiania). Premier Memoire, presente par M. Dumas. (Gommissaires, MM. Dumas, Pelouze, RegnauU.) « L'acide pyrogaliique a I'etat de purete parfaite n'exerce aucime r*i>c- tion sur le papier de tournesol •, mais I'acide du commerce a le plus souvent une reaction acide, due a la presence de corps etrangers. U ne pent pas etre sublime sans alteration, quelles que soi^nt les precautions employees: unepartie se decompose en produisant de I'acide metagallique. Cette cu- constance m'a empeche de prendre la densite de vapeur de cette substance; on sait que I'acide pyrogaliique sec ne s'altere pas sous I'influence de Ihu-, qu'au contraire sa solution subit une alteration assez rapide en prenant une coloration de plus en plus foncee et en deposant a la fm uue matiere brune et amorphe. Cette decomposition ne doit pas etre confondue avec celle que I'acide pyrogaliique subit sous I'influence des alcalis; car, quoique je n'aie pas encore examine le produit, j'ai pu me convaincre que cette alteration avait lieu dans I'air lave par de I'acide sulfurique. II y a un fait a remar- quer : c'est que quelques gouttes d'acide clilorhydrique suffisent pour empecher toute coloration des solutions pyrogalliques. .) Vacide clilorhydrique etendu d'eau et celui qui est concentre ne rea- gissent sur I'acide pyrogaliique ni a froid, ni a la temperature de rebullition. » Lorsqu'on verse de I'acide sulfurique monohydrate sur I'acide pyro- galiique sec, les cristaux se colorent en jaune et se dissolvent pen a peu: si Ton chauffe la solution, elle se colore en noir; avec Vacide sulfunqucjunumi. I'acide pyrogaliique donne une solution noire. Ce n'est pas simplemenl u\\ phenomene de solution, car l^ liquide etendu^'eau, neutralise i>ar le carbo- nate de barvte et Eltre, donne une liqueur jaune qui contient de I .c.de sulfurique, ^t de la baryte; mais comme il se forme en me me temps des produits de decomposition, le sulfopjrogallale n'a pas encore ete obtenu dans un etat convenable pour I'analyse. ( ii5o) « Vacide nitriqiie Juinant reagit vivemeiit sur I'acidc pyrogallique; le me- Jange s'echauffe et se colore en hi un, avec degagement de vapeurs rutilantes ; pen a peu la couleur devient moiiis foncee, et par evaporation il se forme' des cristaux d'acide oxalique. Je m'occupe de I'etude des produits interme- diaires. » Le gaz chlore reagit energiquement sur I'acide pyrogallique sec en pro- duisant une coloration noire et degageant de I'acide chlorhydrique, Plusieurs essais que j'ai entrepris me conduisent a conclure qu'il se forme une serie de produits chlores que je n'ai pas encore reussi a separer ; le maximum de chlore que j'aie pu introduire jusqu'ici a ete environ 27 pour 100. » L'iode sec ne reagit pas, dans les circonstances ordinaires, sur I'acide pyrogallique; mais a 200 degres, dans un tube scelle a la lampe et place dans un bain d'huile, il paratt I'attaquer. « Lorsqu'on verse du brome anhydre sur I'acide pyrogallique sec, il se manifeste une reaction assez vive avec degagement de gaz acide bromhy- drique ; si Ton chasse I'exces de brome, il reste une masse lourde, jaunatre, qui, chauffee sur une lame de platine, s'allume, brule avec une flamme bordee de vert et laisse une grande quantite de charbon. C =:= 20,022 19,772 20,00 H- 0,860 0,845 0,80 66,100 l3,2 •respond » Ce produit brome est presque insoluble dans Teau froide; mais si on le fait bouillir avec de I'eau, il se dissout en partie, et le reste se decompose. Il est soluble dans I'alcool et i'ether. La solution est brune et possede une reaction acide assez prononcee. La solution alcoolique donne par I'evaporation spontanee de grands'et magnifiques cristaux <\\m l)run clair, qui paraissent etre des prismes rhomboid^ux obliques; ces cris- taux contiennent 2 equivalents d'eau. Les acides chlorhydrique et sulfu- riqne ne paraissent pas reagir sur ce produit brome; mais I'acide nitrique (,.5,) concentre exerce une action vive et fait degager des vapeurs riitilantes. Avec de rammoniaque, une solution dii produit brome prend une colora- tion rouge tres-intense, qui, sousl'influence de I'air, devient brune. La po- tasse et la sonde produisent une reaction analogue, » Par le sulfate de protoxyde de fer la solution du produit brome prend une coloration bleue tres-riche, que Ton ne peut comparer qu'au bleu de Saxe ou a Toxyde ^e cuivre ammoniacal. La sensibilite de ce reactif est si grande, que cette substance pourrait remplacer le ferrocyanure de potas- sium pour constater la presence du protoxyde de fer. La liqueur bleue peut rester pendant tres-longtemps au contact de I'air sans eprouver d'al- teration, mais a la fin sa couleur devient noire, et il se depose une masse visqueuse qui contient des lames cristallines insolubles dans I'eaufroide, mais solubles dans I'alcool. » Si Ton fait reagir a Tabri de I'air, par exemple dans un courant d'hy- drogene, le gaz ammoniac sec sur I'acide pyrogallique sec, il ne se ma- nifeste pas de reaction. Quand I'exces de gaz ammoniac a ete chasse par de I'hydrogene, il en reste une quantite qui peut aller jusqu'a i pour loo ; mais ce gaz se degage peu a peu dans le vide, et il reste de I'acide inal- tere. » Si Ton ajoute un exces d'ammoniaque a une solution d'acide pyrogal- lique, il se produit, comrae on le salt, sous I'influence de I'air, une colora- tion brune, extremement foncee; apres evaporation spontanee, il reste une substance noire etamorphe, d'une apparence resineuse. Ce produit possede les qualites suivantes: » II degage de I'ammoniaque lorsqu'il est chauffe avec dela chaux eteinte, et aussi, quoique difficilement, avec une solution de potasse •, il se dissout dans I'eau et i'alcool en produisant une liqueur d'une coloration brune si intense et si pure, que Ton pourrait I'employer comme la sepia. La solution est neutre avec le papier de tournesol, et elle donne des precipites avec un .grand nombre de sels metalliques, etc., tels que I'acetate de plomb, le sul- fate de cuivre, chlorure de manganese, sulf^ite de fer, bichromate de po- tasse, eau de chaux. Le precipite plombique au moins est un compose azote. » Un grand nombre d'essais et d'analyses m'ont fait voir que cc produit est d'une composition variable, c'est pourquoi je n'ose encore la formuler ; mais ce qui est hors de doute, c'est que la reaction principale consiste dans une oxydation avec fixation d'azote et en meme temps, il me semble, avec elimination d'hydrogene. ( .152 ) .) PJiJsieurs essais d'etherification avec I'acide pyrogallique m'oiU donne ties resoltats negatifs; contrairement a ce qu'oii a dit, Tacide pyrogallique jie degage pas d'acide carboniqiie des carbonates de chaux, d'animoniaque, etc., (>t lion plus des bicarbonates; mais, sous I'influence de fair, une solu- tion d'acide pyrogallique melangee avec un carbonate alcalin se colore leu- teuient en brun. " I/acide pyrogallique lie reduit pas seulement les metau?^ nobles de Jeurs solutions, niais encore le cuivre dans la liqueur saccliarimetrique de Fromniberz a I'egard de laquelle il se comporte comnie le glucose ; il se conibnie avec diff'erents oxydes metalliques dont I'affinite puissante pour i r,xygviie de Fair rend la preparation tres-difficde. II s'unit aussi avec cer- t;unes substances organiques, comme la gelatine et la casenie. ). Ijm melange d acide pyrogallique et d'acide stearique souniis pendant hvf;t(-si\ Ijcures a une temperature de 200 degres, dans un tube scelle a la sepanM- I'exces d'acide stearique. ). Quoique beaucoup de ces essais ne soient jusqu'ici que prealables, je <"rois deja pouvoir en drduire comme conclusion generale que I'acide pyro- gallique n'est pns un acide veritable; de tons les corps connus, c'est de i oirnie dont il se rapproche le plus. II partage son alterabilite rapide sous ! influence de lair et des bases. Comme elle, il absorbe le gaz ammoniac M'c, maisleperd ensuitc dans le vide; ainsi quelle, il donne avec lammo- niaque liumide, sous I'influence de lair, un compose azote neutre, etc '> Cette comparaison pent etre poursuivie jusque dans son mode de gene- ration, car ■nxjnHnic » Mais, en meine temps, i acide pyrogallique presente des caracteres analogues a ceux de quelques acides pyrogeues, surtout a ceux de I'acide pyromeconique, et il ne serait pas impossible de reunir ces corps dans un •orseltiqu.. Coin. le ■;alli.jue. Acide pyroi-all.qii.. convenable de remplacer le mc ou simplement ^jalline. Dans azote pynxjalleine ou (jalleine. )\ ncide pyrogallique ce cas on pourrail par analogic avec (1,53) nieme groiipe. Ainsi on a C,H,0, = c,o .■+c 5H, t03, fieconiq -c,o. ', + c, .H, |Oe, C„H,0,,: que. -i-C, 2H. lO^o- '^■•^^^«"' AcidT "^ Z^ue =:C,0, » Ces quatre acides pyrogeiies, dont le mode de production est analogue 1 cekii de I'acide pyrogallique, presentent plusieurs proprietes qui soni communes a ce dernier, et entre aiitres celle de colorer en rouge les sels fer- riques. » Je termine en remerciantM. Dumas de son bienveillant appni pendanl ces recherches entreprises et continuees sous ses yeux au laboratoire 'de Iri Faculte des Sciences de Paris. » ASTRONOMIE. — OBSERVATOIRE IMPERIAL DE PARIS. — Sur le procliain relour de la Comete decouverte par M. D' Arrest en i85t; pa?^ M. Yvox ViLLARCEAU. « J'ai €u rhonneur de presenter a TAcademie, dans la seance du 6 de- cembre iSSa, le resultat de mes recherches sur la comete deD'Arrest. Pour atteindre un haut degre d'exactitude, j'avais determine, aux instruments me- ridiens de TObservatoire, la position de la plupart des etoiles auxqnelles la comete avait ete comparee pendant la duree de son apparition, et j'avais eu egard aux perturbations produites par les planetes Mercure, Venus, h Terre, Mars, Jupiter et Saturne, dans le calcul des elements. Malgre ces pre- cautions et bien que la comete eut ete observee pendant pres de cent jours, il n'a pas ete possible de reduire suffisamment I'indetermination plus ou nioins prononcee des elements et, en particulier, celle du moyen mou\ementr les elements auxquels je me suis arrete ont ete presentes sous la forme d'une C. R., ,857, '"■■ Semestre. (T. XLIV, N^ 22.) ^^J ( ii54) partie numerique connue et d'un terme affecte d'uiie iiideterminee o'N qui est la partie inconniie du moyen moiivement diurne. J'ai pu seulement indiquer des limites probables de cette inconnue, limites que j'ai prises egales a ±S". Posterieurement a mon travail, uii astronome de I'observa- toire de Leyde, M. Oudemans, loin de restreindre ces limites, a cru pouvoir, au contraire, les ^tendre a ± lo". Suivant que Ton attribue a (?N telle valeur comprise entre ses limites, il en resulte un systeme d'elements et une posi- tion de la comete dans le ciel, a un moment donne : concevons que Ton fasse varier (J'N d'une maniere contituie, on obtiendra une suite des positions pos- sibles de la comete a ce meme instant; ces positions fixeront la ligne sur laquelle doit se troiiver la comete et permettront de la rechercher faci- lement. 11 uVst pas tiecessaire de calcider, pour chaque jour, I'ensemble de ces positions; trois sunt suffisantes. Dans le but de faciliter les recherches, j'ai calcule trois epiiemerides de la comete, en attril)uant a I'indeterminee cJ*N les trois valeurs -I- 5", o" et — 5". » A ces valeurs correspondent les epoques suivantes du passage au peri- helie : 1857, novembre 7 ,687 ; novembre 28,742 ; decembre 19,797, temps moyen de Paris. » Ce sont ces epiiemerides que j'ai I'lionueur de presenter aujourd'hui a I'Academie. » En jetanl un coup d'oeil sur les nombres suivants, on voit qu'en pro- cedant par zones, il suflira, le 9 juillet, de balayer ie ciel sur une etendue de 21 minutes en dcclinaison et de 0*^35"' en ascension droite; vers la bn c\ de 1 *..()•" en ascension droite; a la tin de decembre, ces limites seraient respectivement T' 27' et i'" 45" : au dela, rete.ulue de la zone augmeiue en dans le sens des ascensions droites : nos epiiemerides permettent de le tair<' aisement. Calculees au u^ ies Eleme ats(D), inseres aux Co/T.;.^ s rendus, to me XXXV, page 830 ; par M.Yvon ViUarcel - r.M. HVP0TK..^N=^5 HVPOTH.4 53.15 -h 6.46 34.16 + 6.59 18.4c 4- 7.16 6 i3.3- - 6.1 49-4 - 4.2^ •-'9.4! — 2.59 53.57 35. + 6.5o 15.55 5,. 4 - 4-43 i(i 54-4' -+- 6.0J 35.46 -i- 6.40 20. If -H6.59 8 .8.15 - 6.5 - 3-25 17 55.27 36.33 ■+- 6.3o 21. 6 9 20.37 - 7.1 56. 0- 5.1 XkX - :i.:i<, 18 56.. 4 -h 6. I 37.22 21.55 -h6.4o 10 23. - 7.2 58. 9- 5.2 3- . 3f _ 3.52 ! ,g 57. 4 -h 5.5o -f- 6. 9 22.4. 25.26 - 7-4 i5. 0.2 ) - 5.4 39. 2( - 4. 6 57.55 -+-5.38 39^ 4 + 5.59 4- 6.22 12 27.53 2.3 2 - 5.5 !\i.:h 58.48 -i-5.26 39.57 + 5.48 24.29 4- 6.12 i3 30.23 — 8.2 4.4 43,;3( - 4-33 Ti 59,42 + 5.,4 40.52 -^ 5.37 4- 6. 3 '4 32.54 - 8.38 - 6.2 45.3; - 4.47 14. 0,39 + 5. , 41.49 -f-5.26 26 .'^8 4-5.53 i5 35.27 - 6./,/ 47.37 - 5. 24 + 4-49 4^.46 -+- 5.i5 27.15 4-5.43 .6 38. 2 - 9-i3 J 1. 3 49.42 - 5., 4 lb 2.38 43.46 28. ,3 ,7 40.39 -9-3. .3.5 - '-j'.ib 51.49 16 3.40 -t-4.24 44-47 -f-4-53 29.12 4- 5.23 18 43.19 - 9-48 16. 1 - 7.30 53.57 - 5.42 27 4-45 -^4i> 45.50 -f- 4-42 30.12 -^ 5.12 19 46. .8.4 - 7.4^ 56. 7 - 5.55 28 5.5J -^3.58 46.54 -+-4-30 3i.i4 + 5. 2 20 48.43 -10.23 58.17 ~ 6. 9 ^9 C.58 4-3.45 48. -^ 4-19 4-4-52 21 51.28 -10.41 23.3 - 8.1- i5. 0.29 - 6.23 8. 8 H-3.3. 49. 7 -4-4- 6 33.22 4- 4-4' 22 .54.15 -10.58 26. - 8. 32 2.43 - 6.37 3i 9.19 -H 3.18 5o.i6 -4-3.54 34.28 23 57. 4 —11-16 28.3 - 8.48 4.58 - 6.5. Aout , ;o.32 -^-3. 4 51.26 -^3.42 35.35 4- 4.20 24 59.56 -11.34 3.. 3 - 9- 3 7.14 — 7.-5 2 "•47 -+-2.51 52.37 + 3.30 36.44 -1-4-9 16 2.49 -11.51 33.36 - 9.1S 9-32 - 7.t9 3 i3. 3 4- 2.37 53.50 + 3.18 37.53 4- 3.58 26 5-44 -12. 9 36.1 - 9-34 n.5, 4 14.21 -h 2.23 55. 5 + 3. 7 39. 4 -^3.47 27 8.4, -12.26 38.48 - 9-49 ■ 4... - 7-4^5 5 15.4. -^ 2. 9 56.21 -h 3. 5 40.17 4- 3.36 28 11.41 -12.43 4..2- 1G.33 - 8. 6 17. 3 4- 1.54 57.38 + 2.52 4. .30 -^3.25 29 .4.43 — 13. 1 44- - -10.20 .8.57 18.26 -h 1.40 -t- 3.40 42.45 4-3.14 17.46 46-49 -10.36 8 i9-5« i4- 0.18 44. 1 4-3. 3 Oct. I -i3.35 49.3' -.0.5. 23.48 — 8.42 9 2, .18 -h I. 11 ,.39 -+-2.4 45.18 -+- 2.5l 2 23:59 -i3.52 -11. 6 26.16 - 8. .56 22.46 -^0.56 -+- i.5i 46.37 4-2.40 3 27- 9 -14. 9 55. 5 -11.22 28.^5 — 9.10 24.16 ^ 0.42 4.^7 -+- 1.38 47-57 + 2.28 4 30.21 -14.26 57.54 -11.37 3.. .6 - 9.2.3 12 25.48 -i- 1.25 4- 2.16 33.36 -14.43 ,6. 0.4/ -IJ 52 33.48 - 9.37 i3 27.32 ■+- 0.12 7.21 4- I. 12 50:40 -h 2. 5 6 36., 52 -14.59 3.37 3rK2> - .,.5. 28.57 - 0. 4 8.5o -+- 0.59 52. 4 ^ 1.53 40., i5 30.35 -+- 0.46 53.29 8 43.31 -.5.32 9.27 -.2. ,37 -10.19 16 32.14 - 0.34 n'53 -H0.32 54.55 4- i.ij 9 16.54 -.5.49 -.2.52 '7 3354 - o.5o i3.26 56.22 4- 1.17 10 .5.25 -.3. 7 1'' "'■' '9 35.37 37.21 - .' 0? i5. I + 0. 5 59^20 ^I'.l ;: .53.. /,6 r!r'v 'n'Z ~'^% ~!!:,'!; '? h- 7 40.55 : ]-^ 18. i5 - 0.23 .4. 0.5. 2.24 Z o;S '] 22 42.44 - 2" 9 31.36 - o.5o 4- 0..5 24 44-35 - 2.25 25'1 5.32 7. 8 -010 ''1 25 48.23 - 2.58 26.46 - K33 8.45 - 0.22 18 18.5;' -iH. s 26 50..9 - 3.14 - ■ 47 10.24 -0.35 >9 22. 4> -18.22 43. 4« - i5.i6 J2. 4 52., 8 - 3 3o -0.48 -18. 36 47- 6 -,5.3o 28 54.17 - 3.47 32-11 - ! i5 ,3.44 31 3o.i6 -i8.5o -.5.44 17. 58; 29 - 4. 4 34. 2 _ 2'3o - 1..4 22 34. 7 -'9- 4 53.49 ~i5.57 20.. 58 58:^3 - 4-20 35.54 - 2.44 17.10 23 57.. .3 — i6.n 23.. >, 3, 5. 0..8 - 4.37 37.48 - 2-59 18.55 ~'"" 24 U\ .-,9.30 7. 0..5., « ' ~~^' ~~ asaaasa issssass " _ . , mo^en d(^ Eltmonts CD), ( >i57) » Aux positions qui precedent, il convietit de joindre les distances a la Terre et au Soleil, ainsi que leclat relatif de la comete represente par I'unite divisee par le produit des carres de ces distances. HYPOTim SE. HYPO! HESE n -0. HYPOTHESE oN = -5",o. rr" ^tt^ r:AVV TT" ^^'^ 77^ TT ^j;— rr^ J8S7. Juillet 9 0,1669 0,2699 0,1 338 0,2422 o,3o85 0,0792 0,3028 0,3438 o,o5o9 19 1734 25o6 ^4'9 2502 2908 3n5 3276 0527 09 1785 2307 ,5.9 2566 2723 0875 3i86 3,07 Aout 8 .8r7 3I03 .644 2613 253 1 0936 3240 393. 0583 18 .83i 1894 1799 2641 2333 1012 3276 2747 0624 28 i684 1987 3293 Septembre , 1800 ,478 2640 1920 1225 2358 0741 .762 26.4 2,54 0822 27 1713 1096 2743 2573 I 502 i53i 3237 ,945 0919 Octobre 7 1660 0937 l302 1719 ,735 io36 •7 1612 3276 2465 1117 1922 3129 .527 1172 1577 0728 3460 2408 0955 2126 3o63 j326 Novembre 6 1566 0693 3533 2358 0825 2309 ^995 ii38 .490 i6 ,589 3468 2323 0736 2444 293. 0973 26 1653 0778 3265 23l2 0696 25o3 0839 1806 Decembre ^6 1912 0891 ro4o 2950 2568 2329 0708 0771 2469 234. 2840 2825 0746 0700 Zl 26 2104 2.68 2471 0879 2838 0707 ,954 18S8. # Janvier 5 o,i4io 0,1788 0,2596 0,1025 o,i888 0,2882 0,0764 0,1866 ,5 '3076 ,6,4 ,452 ,199 '1621 2957 j-,- 25 2839 2937 I39I 1 363 3o63 1010 1532 » Les nombres qui representeut I'eclat de la comete recevront uiie signi- fication plus precise, si nous ajoutons que le 3o juin i85i, trois jours apres la decouverle, I'eclat de la comete etait represente par i,432, tandis que le 4 octobre, epoque de la derniere observation faite a Cambridge, par une declinaison australe de pres de 5 degres, I'eclat s'etait reduit a 0,612. » La comparaison de ces nombres avec ceux du tableau precedent et avec I'ephemeride, ne permet guere d'esperer que le relour de la comete de D'Ar- rest puisse etre observe en Europe ou dans I'Amerique septentrionale. En effet, le maximum d'eclat aura lieu dans les deux derniers mois de I'annee, par des declinaisons australes comprises entre i4 et ^3 degres environ; et,. dans I'hypothese la plus favorable, ce maximum atteindra a peine les 0,6 de celui qui avail lieu lors de la cessation des observations de la comete ( n58) w Mais nous ne doutons pas que les astronomes de I'hemisphere austral, favorises par un beau ciel, ne puissent, avec les lunettes dont ils disposent, la retrouver et I'observer pendant quelques semaines. » U serait regrettable que le retour de la comete de D' Arrest fut inob- serve, comme I'a ete celui de la comete de Brorsen en i85i. » MEDECINE. —Note sur quelques effets des vicissitudes de la pression atmospherique; par M. POZNANSKI. (Commissaires, MM. Serres, Babinet, Andral.) » i". Pendant les epidemies choleriques, plusieurs individus, tout 'en jouissant d'une bonne sante, sont atteintsd'un ralentissement depoulstres- notable, comme quarante-cinq et meme quarante-deux pulsations par mi- » 2". Ge ralentissement n'est accompagne, pour la plupart du temps, d'aucun symptome ou indice morbide. » "6°. A mesure du ralentissement de la circulation, le sang devient noir et visqueux, et au contraire il reste normal pendant I'epidemie chez les individus qui ne sont pas atteintsdu ralentissement en question. " 4''- I^^'s cas du cholera ne se produisent que parmi les individus atteints prealablement du ralentissement de la circulation. » 5°. Le ralentissement du pouls, qui devance souvent de*plusieurs se- maines les symptomes choleriques, pent etre considere comme signe patho- gnomonique de Timminence du cholera. » 6°. T.es individus chez qui se manifestait le signe de I'imminence ont toujours (vite Tacces du cholera, s'ils ont accelere la circulation du sang « 7". I.c ndcnfisscinent du pouls, couune aussi la predisposition et les icces choleiifjues, onf en griietal ete proportionnes au defaut d'energie de la cu'culation vl a Texces de pression almospherique. o 8°. Ce ralentiss<'nienf ne se produit plus chez les bien portants quand I'epidemie a defmirivenient cesse, » En Angleterre on a deja fait fail des tentatives ()our determiner les indi- vidus qui sont sous rinuuHiencp ilu cholera et mqderer auisi les ravages epi- demiques; mais on s'est horn*' jusqu'ici a IVxamen exclusif des organes de la digestion, qui dans la priiodc de 1' imminence n'offrent que des signes tres-equivoques. » Or le signe pathognomonique de I'imminence du cholera est dans la (ii59) lenteur du pouls, et Thygiene pnblique , en determinant pendant I'epide- mie les individus predisposes et en accelerant la circulation chez eux, pour- rait preserver des populations entieres du ravage epidemique. » PHYSIOLOGIE. — Memoire sur la formation physiologique du suae dans Cdconomie animale; par M. Sanson. ( Commissaires , MM. Pelouze, Rayer, Cl. Bernard. ) « M. Sanson croil avoir decouvert I'existence de la matiere glycogens dans les tissus de la rate, du poumon et des reins chez une vache; il la ren- contre egalement dans le sang veineux, dans le sa% arteriel et dans le sang de la veine porte recueilli apres ligature prealable du tronc de ce vaisseau a son entree dans le foie. » PHYSIOLOGIE. — Memoire sur diverses questions de phjsiolocfie ; par M. BcssAGET. ( Commissaire, M. Milne Edwards.) CORRESPONDANCE. ^1 . LE MiNisTRE DE l'Instruction publique transHict un Memoire reiatif aux moyens de prevenir la maladie de la vigne, par M. Anarieux, de Saint- Crepin-de-Sulignac (Dordogne). (Renvoye a la Commission chargee d'examiner les pieces adressees sur la maladie de la vigne.) M. JoMARD prie 1' Academic de renvoyer a I'examen d'une Commission un Memoire de M. de Lesseps, reiatif aux observations qu'il a faites pendant son voyage a Khartoum. » Ce Memoire, ainsi que les produits rapporles par I'auteur, est renvoye a la Commission chargee de rediger les Instructions relatives a I'expedition vers les sources du Nil. M. H. Hoffmann, professeur de botanique a TUniversite de Giessen, fait hommage a 1' Academic de ses Elements de Climatologie V6getaie, ouvrage qui contient, dit-il , la relation d'un tres-grand nombre d'experiences instituees dans le but de constater quels sont les effets varies des pheno- menes meteorologiques et climatologiques sur le developpement et les ( n6o) fonctions vitales des vegetaiix. La temperature de I'air au soleil et a I'ombre, celle de la terre a diyerses profondeurs, Taction de 1 uisolati<5n, celle des pluies et de rhumidite repandue dans I'atmospherej en un mot toutes les circonstances physiques qui peuvent exercer quelque influence sur la vegetation, ont ete pour lui I'objet d'observations journalieres ; et il pense avoir constate qu'entre toutes ces causes d'influence, la pluie et I'insolation sont les plus puissantes. L'air humide serait surtout profi- table aux vegetaux en laissant la vapeur d'eau qu'il contient se condenser a la surface de leurs diverses parties. Si la continuite d'une temperature mediocre suffit en genq|^l a I'accroissement des tiges et des feuilles, le de- veloppement des fleurs et des fruits requiert imperieusement un certain degre de chaleur plus eleve, fut-il seulement de courte duree. Le nombre des fruits que produit une plante semble proportionnel aux alternatives plus ou moins freqnentes quelle a subies de jours clairs et de jours pluvieux ; mais ce serait surtout dans les maxima et les minima de temperature, beaucoup plus que dans la temperature raoyenne a I'ombre qu'il faudrait cher- cher I'explication des phenomenes de la vegetation dans un temps et un lieu donnes. Quant a la vegetation comparee d'une meme plante au soleil et a I'ombre, M. Hoffmann a obtenu a Giessen les memes resultats que M. de Gandolle avait deja observes a Geneve, et il a vu que pour le cresson ale- nois, par exemple, la plante au soleil fait relativement un gain quotidieri de 3°, 4 Reaumur. M. £1douarp Robin reclame la priorite pour la decouverte du pouvoir toxique et conservateur de I'huile de houille et de la benzine. La Lettre de M. Robin est accompagnee de I'extrait d'un Memoire pre- sente en 1 85o a I'Academie des Sciences. ( Renvoye a la Commission chargee d'examiner le Memoire de M. Doyere sur le meme sujet. ) BOTANlQUE. — Premiere Note siir ietendue de iaire moyenne d'expansion g^ographique des especes vegetates vers le 45^ degre de latitude nord ; par M. Hexri Lecoq. « Si Ton pouvait tracer sur une raappemonde la courbe fermee qui limite I'expansion geographique de chaque espece, on arriverait, en comparant la forme et Tetendue de ces espaces circonscrits, a des donnees tres-interes- santes sur les aires d'expansion et sur les centres de creation. ( Iltil ) ). Ce travail, je I'ai entrepris sur une fraction seulement du regne vegetal, siir les plantes du plateau central de la France, situe, en moyenne, a dis- tance egale du pole et de I'equateur. Des recherches, patiemment conti- nuees, m'ont permis de reconnaitre I'aire d'environ dix-huit cents especes qui constituent la Flore de cette petite partie de I'Europe. i) Je me suis contente de supposer des aires carrees ou recta ngulaires limitees aux quatre points cardinaux par les extremes des ecarts. J'ai mesure la longueur des deux axes dans le sens des longitudes et des latitudes, et j'ai obtenu la surface en multipliant I'ecart en latitude par I'ecart en lon- gitude. « Le degre terrestre carre m'a paru I'unite la plus convenable poui exprimer la valeur des aires ; il a, il est vrai, I'inconvenient de presenter des surfaces reellement tres-differentes a mesure que Ton approche des poles; mais sous les latitudes ou la difference est effectivement considerable, les anes d'expansion sont generaiement tres-etendues et tres-uniformes, de telle sorte que Ton pent negliger la disproportion de surface sans nuire aux resultats. . La surface entiere de la terre offre done une etendue de 64,8oo degres, et I'aire d'expansion de chaque espece ne pent etre qu'une fraction plus ou moins grande de ce total. » Pour arriver k des resultats moyens, nous avons pris la moyenne d ex- pansion de chaque feuille, puis celle de chacune des grandes classes, et enfin la moyenne de I'ensemble des Dicotyledones et la moyenne de I'en- semble des Monocotyledones. .. Nous avons trouve que I'aire moyenne des dix-huit cents especes phane- rogames qui composent la Flore du plateau central, etait de 3,62"^ degres ou d'environ -^ de la surface terrestre. >> L'aire moyenne des Dicotyledones seules est de 3,294 degres ou ^ de la surface terrestre. o L'aire moyenne des Monocotyledones est de 3,952 degres ou onv.- '^''l L'ecart moyen de I'aire d'expansion dans le sens des latitudes, c'est-a- dire du sud au nord ou du nord au sud, est de ^4 i ^^f %' ^^^f;".,^*;;" I'ecart entre les extremes de longitude, de Test a I'ouest c de 120 degres, en sorte que la surface moyenne de ,800 < 4.U vegetent sous\e 45^ degre de latitude est a pen pres cinq fois plus con- sideruble dans un sens que dans un autre. Pour les Dicotyledones, ces deux . XLIV, ( ii6^ ) ecarts sont ^4 degres pour la latitude et io8 poxw la longitude. Pour les Monocotyledones, ces deux ecarts sont i5 degres pour la latitude et i33 de- gres pour la longitude. j> La tendance des Monocotyledones a s'etendre en longitude est done plus grande que celle des Dicotyledones dans le rapport de i33 a io8 ou environ de 5 a 4- » Si maintenant nous examinons les limites moyennes de ces plantes vers les quatre points cardinaux, nous reconnaitrons que la moyenne d' expan- sion vers le sud est de 34 { degres et la moyenne d' expansion vers le nord de f)9 ~ degres, c'est-a-dire lo i degres au sud du 45^ et i4 i degres au uord. Ainsi, extension plus grande vers le pole. » Les differences entre les Dicotyledones et les Monocotyledones sont pen importantes, car I'arret raoyen des Dicotyledones est a 34 degres au sud et a 59 au nord, tandis que I'arret des Monocotyledones a lieu a 35 degres au sud et a 60 au nord, difference de i degre en moins vers le sud, de i de- gre en plus vers le nord pour cette partie de la phanerogamic. » On concoit que les. ecarts dans le sens des longitudes aient moins d'im- portance. La moyenne de I'ecart a I'ouest est au 36* degre, la moyenne de I'ecart a Test est au 83^ » Ici les differences sont beaucoup plus considerables entre les deux grandes divisions des phanerogames, car les limites moyennes des Dicoty- ledones sont entre le 27'' degre O. et le 77^ E., tandis que les limites des Monocotyledones, bien plus etendues, sont entre le 45'' degre O. et le 89*^ degre £. ECONOMIE HUUALE. — Note siir la conservation des grains au moyen de la chaux vive; par M. J. Persoz. « J'ai riionn<'ur de presenter a 1' Academic qjielques observations sur la conservation des grains, qui, je I'espere, ne manqueront pas d'interet a ses yeux. Dans une Note dont voici I'abrege, apres avoir rappele un mode de conservation des bles qui a valu a son auteur, M. Petitot, officier du genie, une medaille d'or au dernier concours regional de I'Est, et signale les cir- constances qui m'ont conduit a m'occuper aussi de cette question, je fais ressortir les opinions contradictoires qui ont ete emises touchant I'efficacite des procedes d'ensilage dans nos climats, contradictionsqu'il faut attribuer a ce que Ton n'a pas suffisamment defini le sens du mot bl^ sec. Je fais voir, en effet, que la proportion d'eau pent varier de 8,5 a i8,5 pour 100. (n63) » On voit, d'apres ces resultats(i), qu'il peut exister eutre des bles re- putes sees des differences qui ne s'elevent pas a moins de lo pour loo. Ces differences se traduisent par des proprietes qui nous permettent de classer les bles en deux categories : i° ceux qui renferment plus de 9 pour 100 d'eau; '2^ ceux qui renferment 9 pour 100 d'eau et au-dessous. « Les bles de ces deiix categories etant introduits dans des flacons bou- ches a Temeri, et ceux-ci soumis par certains points a Taction rayonnante des corps environnants, il se passe un phenomene que nous ne saurions mieux comparer qua une sorte de transpiratiok. Sur les parois directe- ment opposees a Taction calorifique, on voit de Teau venir se condenser sous forme de gouttelettes, de maniere a rendre adherents, en certains points, les grains de bles qu'elles ont mouilies. » La source calorifique etant constante et continuant d'agir dans la meme direction, on pent a volonte en laisSant le flacon en place, ou en fai- sant varier sa position, donner au phenomene toute son amplitude sur un point, ou le faire disparaitre et reparaitre successivement sur les diverses parties du vase. » Les bles de la premiere categoric Irampirent a de basses temperatures, etd'autant plus facilement qu'ils retiennent plus d'eau. On comprend des lors qu'ils ne puissent se conserver intacts qu'a des temperatures pen ele- vees et sous des actions calorifiques egales, la moindre difference de tem- perature ayant pour resultat inevitable de transporter et d'accumuler une partie de Teau sur un point, ou elle finit par determiner des phenomencs d'alteration qui se propagent dans toute la masse. C'est ainsi que nous avons vu du ble qui etait renferme dans des flacons bouches a Temeri et qui contenait seulement i5 pour 100 d'eau, s'alterer en quelqiies semaines. » Quant aux bles de la seconde categoric, leur transpiration ne se ma- nifesfe jamais a des temperatures basses; il faut Taction des rayons solaires, et alors, au lieu de gouttelettes d'eau, c'est une legere buee qui apparait a la paroi interieure du vase ; mais le ble ne contracte jamais d'adherence. (i) Ces experiences de dessiccation nous ont fourni Toccasion de constater uu fait que nous croyons devoir signaler a I'Academie. Jusqu'a la limite d'environ 7 pour 100 d'eau, k- bit- soumis a Texperience se contracte en abandonnant de I'eau, et, comme on devait s'y at- tendre, aiigmente de pesanteur specifiqne. Mais, a partir de ce tern^e, il pei'^son eau sans changer de volume, etpar consequent sa densite va sans cesse en diminuant. On pent done rencontrer deux bles d'une faible pesanteur specifique qui sera due, chez I'un, a un exec* d'humidite , et chez I'autre , a un exces de secheresse. ( ii6Zi ) w La consequence a tirer de ces experiences, an point de vue de ia con- servation des grains, est tres-simple : c'est de prevenir cette espece de trans- piration et au besoin d'en combattre les effets au moyen d'nn agent ener- gique, facile a se procurer, abordable pom- tous par son bas prix et susceptible d'etre utilise en agriculture apres avoir servi a la conservation du grain. C'est a la cliaux que nous avons eii recours coinme reunissant tous ces avantages (i). » II nous suffira de dire ; » I*'. Que moyennant I'intervention de la chaux, nous sommes parvenu a conserver du ble intact dans des circonstances tellement favorables a son alteration, que le nieme ble pouvait a peine se conserver un mois renfernie dans des flacons bouches a Temeri, et qu'au contraire, apres environ vingt- nenf mois, ce ble, conserve a la chaux, n'avait perdu aucune de ses qualites et possedait encore toutes ses proprietes germinatives ; » a*'. Que du ble qu'on avail fait germer, ayant ete melange avec de la chaux, la germination n'a pas tarde a s'arreter, que cependant passe au crible et ventile, il ne manifestait aucun gout qui put le faire remarquer; » 3". Qu'enfin du ble en etat de decomposition ayant ete pareillement traite par la chaux vive, la fermentation a bientot cesse, et que ce ble, crible, ventile, lave et seche, pouvait, jusqu a un certain point, se confondre avec un ble ordinaire, quoiqu'il eut perdu environ aS pour lOO de son poids par la fermentation. » Pour terminer, disons que des passages au crible et au ventilateur de- barrasseront toujours le ble de la chaux dont il est impregne. Le seul inconvenient qu'offre un ble ainsi conserve, c'est d'etre extremement dur et sec, et par consequent de se pulveriser sous les meules au hen de saplatir; or comme cet aplatissement est necessaire pour la facile separation dw son d'avec les farines, on remediera focilement a cet inconvenient, en faisant gonfler prealablement le grain par I'addition d'une certaine quantite d eau avant de le soumettre a Taction des meules. » i) Comme je rendais dernierement M. Vilmorin temoin Mais il est juste d'avouer que le systeme plus ou moins modifie de M. Heurteloup est a peu pres le seul qui soit employe actuellement. Cost lui qui a le plus concouru a populariser le broiement de la pierre, qui a mis cette operation a la portee de tous les chirurgiens, qui en a fait une operation usuelle, une operation qui s'effectue dans les divers hopitaux, a I'instar des autres operations de la chirurgie, sans qu'il soit besoin pour cela de salles, de lits ou de praticiens speciaux. » On con^oit des lors que M. Civiale ait profite comme les autres de semblables perfectionnements et qu'il se serve aujourd'bui sans scrupule des instruments de son confrere, puisqu'ils sont depuis longtemps tombes dans le domaine public. » Remarques de M. Civiale. « Je n'emploie dans mes operations ni les instruments, ni les procedes proposes par M. Heurteloup; il n'y avait done pas lieu de les mentionner dans la communication que j'ai faite a I'Academie. Quant a mes premiers instruments, je n'y ai pas renoVice; je les applique aux cas dans lesquels ils sont indiques. » M. RocART, auteur d'un Memoire sur les caissse de boulamjerie presente au concours pour le prix de Statistique, ayant apprrs que son Memoirc envoye trop tard a I'Academie n'a pu etre admis au concours, renonce a concourir pour le prix de I'annee prochaine, et demande la nomination d'une Commission qui examinera son travail. (Renvoye a MM. Dupin, Boussingault, Delessert.) MM.Blancout, Mallen et O^ annoncent a I'Academie que I'un de leurs associes, M, Gilbert Blancout, croit avoir decouvert un procede pour la dvs- { I .68 ) solution et Ja reduction en farine de toute espece de grains, graines oleagi- neuses et tubercules. La Lettre de MM. Blancoul et C'^ ne contenant pas la description du procede qu'ils emploient, 1' Academic, d'apres ses usages, ne pent pas nommer de Commission pour examiner leur travail. M. Bercheumann presente une Nouvelle methode pour la preparation de r acetate de peroxyde de fer. (Commissaire, M. Bussy.) M. BoNAFous Rousseau adresse un Memoire intitule : Raison physioio- 22.) ' ^^ ( II70) rison; par M. H. Jeanneret. Londres, 1857; br. in-S"*. (Adresse an con- cours Breant.) Sitzungsberichte. . . Comptes rendus des seances de V Academie imperiale des Sciences de Vienne. Classe des sciences mathematiques el naturelles; t. XX, cahier 2 et 3; t. XXI, cahiers i et 2; in-S"*. Register... Tables pour les tomes XI a XX des Comptes rendus de la meme classe; br. in-8°. Tageblatt... Journal quotidien de la trente-deuxieme reunion des naturalisles et des medecins allemnnds , temie a Vienne en i856; n°* i a 8; in-4*^. L' Academie a recii, dans la seance du i^*" juin 1857, les ouvrages donr void les titres : Institut imperial de France. Academie des Inscriptions et Belles-Lettres. Dis- cours prononces aux funeral lies de M. DUREAU DE LA Malle, le 10 mai iSSj; in.4«. Institut imperial de France. Jcad^mie des Beaux- Arts. Discours de M. F. Halevy, secretaire perpetuel, prononce aux funerailles de M. Simart, Ic 29 mai 1857; |- feiiille m-lf. Seconde Notice sur la tlieorie des potisnies, replique a M. Breton de Champ; parM. A.-J.-H. YiNCENT ; i feuille in-8''. Obsewations surdiverses especes d'EmbMziens et repartition en genres de cettt soas-famille de Passereaux chanteurs conirostres; par S. A. le Prince Charle;- BONAPARTE; br. in-8'\ Anatomic microscopique; par M. Louis MaiNDL; t. II. Histogenese; i5^'-5to' li\rai.soiis in-Folio. Dictionnairc franca is illuslre et Emjclopedic universelle, dirige par M. B. DupiiNEY DE YOHEPIERIIE ; I. P", i'"*' a 37* livraisons in-4^. L' Catccliisnie de roj>cratcnr pholograplie. Tniite complet de photoip aplne sut vollodion . etc. : par M. A . Befloi; : in-H*'. Etudes sur les aheilles el sur lems iiroduits ; par^]. I..-A. BuzAIRlES. I.iinonx, 1857; in-8". Etudes sur Celectricite appliqiu'c an diagnostic et au traitement des paralysies; par M. leD^R. Phiupeaux. Paris-TAon, 1867; i'^-S". ( i'7i ) Excursion au Rio-Salado et dans te Chaco. Confederation argentine; par M. Amedee Jacques, Paris, 1857 ; m-8°. Notice sur la pile a triple contact et surson usage dans la telegraphic Mectrique, r electro-metallurgie ; etc. ; | de feuille in-8^. Calcul decidouzinal; par M. le baron Silvio Ferrari. Turin, 1857; in-4°. Sulla elettrostatica... De induction electrostatique ; If communication; parM. F. Volpicelli. Rome, 1857; br. in-Zi"*- Sulla quadratura... De la quadrature d'une surface parallele a vne surface de quatrieme ordre connue sous le nom de surface d'elasticite ; par M . B. TORTO- LiNi. Rome, 1 856; br. in-8°. Astronomical... Observations aslronomiques, magnitiques et meteorologiqms faites a l' observatoire rojal de Greenwich en 1 855, publiees sous la direction de deM.. G.-B. Airy. Londres, i857;in-4°. Witterung... Temperature et vegetation , ou Principes de climatologie bota- nique^par M. H. Hoffmann. Leipsig, 1807; i vol. in-8". Annalen... Jnmdesde I'observatoire imperial deVienne, publiees par M. Ch. DE LiTTROW; 3« serie, t. VI, annee i856. Vienne, 1857 ; in-8°. Uebersicht. . . Resume des observations met eoro log iques faites a I'observatoire de Vienne pendant les annees i85i « 1 855; par M. Adolphe-J. Pick; auto- graphic. Opposition... Opposition de la planete Calliope pour i annee 1857; par M. Maurice Alle; ^feuille in-8^ (Extrait du Bulletin de V Academic de Vienne, ) Achtste bijdrage... Huitieme document pour servir a la connaissance de la fauna ichthyologiqued'Amboine; par m. P. Bleeker. Batavia, 1857; in-4^ PUBLICATIONS PERIODIQUES RECUES PAR l'aCADEMIE PENDANT LE MOIS DE MAI 48S7. Annates tie Chimie et de Plipique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSIISGAULT, Regnault, DE Senarmoint; avec line Revue des travaux de Chimie et de Physique publies a tetranger, par MM. WuRTZ et Verdet ; 3^serie, t. XLIX; mai 1857; in-8". Annates de t' Agriculture francaise , ou Recueit encyctopedique dAgrlcullure ; t. IX, ii«*8 et9;in-8^ Annates de ta Propagation de ta Foi ; mai 1857 ; in-S"*. Annates de ta Sociele d'Hjdrotogie medicate de Paris. Complcs rendus des seances; t.Ul, io®-i2*' livraisons; in-8". Annates forestieres et metatturgigues ; avril 1857; in-8°. Annates medico -psy cholog igues , 3** serie; t. Ill, n** 2; avril 1857; iii-S''. \nnali... Annates des Sciences mathematiques et pfiy^siques, avril-decil)/iot/iegue miiversette deGeneue; avril 1857; in-8«. Boletin... Bulletin de i InstituL medic at de Valence ; avrii 1867; 'n-^"- Bulletin de [Academic imperiale de Medecine ; t. XXII, n** i5; in-8^ Bulletin de I' Academic royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XXIV, ti« 4 ; in-8«. Bulletin de la Sociele d Enconrngcnient pour I' Industrie nationate , ax ril f857; in-4^ Bulletin de la Sociele Geolofjiquc de Frame: t. \ll, teuilles 8r-8 5; t. XIII, Fenilics 3i-36;in-8<\ Bulletin de ta Sociele francaisc de Pliotograplne; mai 1867; iii-8**. Bulletin dc ta Socittr fdiHi)m(ih(iuc de Bordeaux ; 2^ serio, i^Mrimestre 18^7 ; ^Bnllelm de la Soli>in,r des A nimaux ; m>74) mensuel, redicje par M. Payen, secretaire perpetuel ; i^ serie, t. XII, ii° 3; in-8^ The journal... Journal de la Societe rojale de Dublin; n^* 4 et 5 ; Janvier etavril 1857; i"'^''- The Quarterly... Journal de la Societe Chimique de Londres; vol. X, n°37;in-8«. Gazette des Hopitaux civils et mililaires ; n°^ 52-63. Gazette hebdomadaire de Medecine et de Chinirgie; n^** 18-22. Gazette medicale de Paris; n°* 18-22. Gazette medicale d ' Orient ; m ai 1857. LAbeiUe medicale; n°« i3-i5. La Lumiere. Revue de la Photographic; n°* 18-22. L Ami des Sciences ; vi^^ i^'i'i. La Science; n**' 36*-44- La Science pour tous; n°® 22-25. Le Moniteur des Hopitaux; n*** 53-65. Le Mus^e des Sciences; n°* 1-4. Keforme agricole, scientifique et industrielle ; avril 1857. ERRATA, (Seance du i5 mai 1857.) Page 1093, ligne 16, au lieu de M. Lannot, lisez '. (1.75) ; 'MAMkMMi g ' mmMimuimm '^ i ■ihNMiiU:^^^^i-iia ;n;a. II < fll :i i ;|i; J : ji ^ \mi :nlLK 1 1 ^^?,i,,.,,f,?., = r,,,ij^.- = :M,^ 1* IJJllJallllalaJllJJJ.IMJ3iJUl3 •1 5 III 1 i s ij ; : .„o.»,L„.. 1 -J ' J -a s V. s % -r r- ; ^: s :-> ■■§, -f- r- -;, J. s s r- ,s ,: sua ,? f- s -T- % 1 ^ i|H ! j,jj-.j:;^:n.?'j:r£,J5;}^iap?i5:;;::?t^5^ lii f as ? s s as 3 S 3 -i S J5 i-^: :« ?- i« .? -s -r r. 5 s Aj;^ ? ^:-^ o n ?i^5 3.?s;55i:a-;c5.ss.sa'fi^'Aivi'a5=s^'a^^g^-s 3 ^ i- &s 'S.-f.%%s^s s:o i-s -a-r^s » s a- s .?;>.?i .P»i~s .s -va - r. il ilJI S 2- S 1- ',:: 'S -1 ? Vr " - - J '- u> ■? r? 1 ;' -; -: ,-: .- -1 i .^ > «r J. J •^■ V\'i< it; ?S'F.r.%r?^s i.'SiS7.T'^-r-2^^ L-^ ?;:--■; aj^ 1 ' = «S^^.?5^s:^^^.^^:^^.s:^.-,^..-,..--^,;^,^---^ 1 % i (— i 5' s" ; % 1 i'r jit i!H np°5i"^:^J5.JpJi^f^"i.5'5>;5ffV^^ 1 ■:! .^ (.■ ^' TO-Sf-S 2 -? S,S? ,^ § .^ .:-r -= S = P.%% S =■ H ■-- I i ?.-:?.= -, V i f;s^3 = f^5^'^-aft'^S^fi'^'r.^^a^-^^^^'h:'r.'f---S i ^l 3 i HvcPOM^rnE =f^?-.Sd,SS-SS£ ..? -S S- S S f- S -= Tu r: .- .5 = ..- :-- :=;:-- "- ■- '- '^ 1 S 1 isH ^^^»:i?£^3^^^j;r^;7|:js:is^r.£,:.,;.^ 1 i j 5 irlH ■: 2 1 ;:•;?. E .= *.?:■* "S S ,n r- .:- -r ^- T-- 3 S -" ? i i \ \ " i" -; -: i 1 \ S -.; 7- a .s f. a " V, -s -^ ^i .? a -X .'^ s -r. r- -.x :^ ?- -- ■- V- .^ - ?. :; i ^ = niHJi iri::^i^imir.-\^ii^^-i^i^-^^i,i--'--. i \ := 1 1- ^j|.^jJ-|lJ>:;/;j:£ij^rj;^^i,;i/^o ; i^L i "- 1 5 = = : ; -j " " ' ' ^^''' ? '"'^^' :": ''':':- -. : " '---;—-— J ■: . ._J_M |-:::.^=.-«=3.:..:..:.-:--^--H - . COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'AGADEMIE DES SCliVCGS. STANCE DU LUNDI 8 JUIN 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. LE MiNisTRE DE l'Instruction publique traiismet ampliation d'un decret imperial, en date du 3 juin 1857, qui confirme la nomination de M. Pass/ [Antoine) a la place d'Academicien libre qui etait devenue vacante par suite du deces de M. de Bonnard. Sur I'invitation de M. le President, M. Passy prend place parmi ses confreres. ANALYSE MATHEMATIQUE. — Sur certains paradoxes reels ou supposes, principalement dans le calcul integral; par Lord Brougham. « Supposons maintenant qu'un corps ou une particule fasse une revo- lution dans cette courbe comme orbite, le centre de la courbe etant ce4ui de la force centripete. Cette force etant proportionnelle a -p r('' = rayon vecteur; P=: perpendiculaire sur la tangente; R= rayon de courbure), on trouve par des calculs faciles P = a3 xa (^3 x^p r. n .ei:„ .er c.»,..,r,. r T XI.IV. No 23 . 1 ^^^ ( II78) et R = 3 . a^x^ [J — J)^ = 3 P, par consequent, la force /est proportionnelle a telle est I'expression de la force en fonction de la distance. » Gette force est repulsive par toute Vorbite, car P et R etant des cotes opposes de I'axe doivent avoir des signes differents, et ainsi I'expression ^p, ^ doit etre toujours negative. Mais voici un resultat de Fequation. La force devient infinie lorsque a: = o, c'est-a-dire au point a de I'orbite, et aussi lorsque x = a, c'est-a-dire au point B de I'orbite, et elle est infinie aux deux autr^s points E et C. a Si Ton fait le cuspide (point double) C le centre de force au lieu de A, on trouve I'expression de la force (mettant a — i), comme !(..^[,._(,_^)f)T et ici commc dans I'autre cas, la valeur de la force est infinie pour les deux valeurs de x, x ^= \ et j? = o, et qui est assez remarquable; elle devient infinie au point B dans la portion de I'orbite GB ou la force est attractive aussi bien que dans la position «B ou elle est repulsive, ou dans toutes les quatre branches lorsque A, au lieu de G, est le centre de force. Meme resul- tat si Ton prend comme centre de force les points E et B. Ainsi il est ma- nifeste que dans tons les cas la valeur de la force devient infinie lorsque le mobile arrive a Fun des points de rebroussement » Avant de discuter ce resultat, il serabon de faire observer que la meme chose arrive dans le cas des autres orbites, et que toutes les difficultes que Ton eprouve dans la courbe dont nous sommes occupes se rencoutreiiJ ( »»79 (Jans ces autres trajectoires. Par exemple dans la leii dont la sous-tangente est ^(iZlf!), P^ — ^-^ , et R^(^-4^3.-f par consequent, /est infini s©it que x = o, soil que a; = i/|. Mais I'ana- logie avec notre courbe parait plus complete si Ton prend le centre de force a I'une des extremites de I'axe ; car alors le mobile tournant dans I'or- bite passe par le milieu de I'axe, d'un cote a I'autre de cet axe, et a ce point la force est infinie. Meme chose dans la ligne que Newton appelle Parabola nodaia {Enumeratio Lin. tertii ordinis, IV, i3). 11 n'en donne pa* I'equation, mais on pent la deduire de I'equation generale; elle est jr^x{a-x)\ Ai nous donne pour la sous-tangente 2X(«-^) 2.-3. ' pour la perpendiculaire (4«x-5.')(«- -^Y [(2a-3.r)^ + 4(« -4 1 l.„r-n -t( 2«-3.r)' + 4(«- x)f 2.r r etant egal k x yja -h i - - X, nous avons f= 2(«4-l-.)? La lemniscate a, comme on sait, la figure d'un huit de chiflre. La paraboki nodata se compose d'un ovale et deux branches infinies, sans asymptotes. » II y a deux difficultes qui principalement se presentent dans cette dis- t la transition du corps mobile de I'une dcs branches i54.. cussion. T^ premiere i (..8o) de notre courbe a J 'autre, une discontinuite complete existant a ce que Ton a sou vent pretendu. La seconde difficulte est la valeur iiifinie de I'expres- sion pour la force a certains points de I'orbite. Sur la premiere de ces diffi- cultes, et en partie sur la seconde aussi, la consideration de la parabola nodata et des courbes de cette forme parait repandre de la lumiere. Car si Ton prend pour centre de force un point de I'axe hors de I'ovale, la force repulsive fera passer le mobile de a par B, m jusqu'au point A ou cette force devient attractive; et en changeant de position de I'un des cotes de I'axe a I'autre, le corps passe par A, ou la force devient infinie. Or on pent supposer que la ligne AB, I'axe de I'ovale, decroit indetiniment jusqu'a ce qu'elle s'evanouit ; et alors, comme I'a remarque Newton lui- meme, I'ovale devient une cuspide (point de rebroussement). Ainsi cela pourra arriver dans le cas de chaciuie des quatre cuspides de notre courbe. Toutes ont pu etre des ovalesdont les axes s'etaient evanouis ; mais a I'instant d'evanouissementde I'axe, et lorsque I'ovale futpresque eteint el reduitaux dimensions les plus petites, pour ne pas dire infinitesimales, le corps avail ete pousse par la force d'abord repulsive, puis a I'extremite de I'axe de I'ovale attractive, et la valeur infinie de la force avail existe au point A reuni au point B apres, I'extinction de cette force ay ant ete infinie a tous ces deux points avant I'extinction de I'ovale. » Sur la seconde difficulte, il y a un exemple plus familier dans le cas du cercle, lorsqu'il est i'orbite d'un mobile, et que le centre de force est dans la circonference ; car alors cette force devient infinie : I'expression etait - au lieu de - au passage du corps par le centre. Or r=: o; mais a I'autre extremite du diametre elle ne Test pas comme elle est dans la para- bola nodata. » Un ami tres-savant dans la geometric avail pense que I'explication de I'infini au passage du corps de I'un a I'autre cote de I'axe se trouve dans ce que la force fiiiie ne peut aucunement le faire passer d'une branche de la courbe, et qu'il doit s'eloigner a I'infini, plutot que de prendre I'autre branche; mais I'exemple de la lemniscate parait repousser cette notion, aussi bien que celui de la parabola nodata, et meme du cercle ; car dans tous ces cas, le corps continue son mouvement sans aucune interruption en passant par le point ou la force devient infinie. » L'analogie des forces qui agissent en raison inverse de la distance vient nous frapper dans cette discussion. On peut pourtant remarquer que lorsque la translation agit avec une force infinie et que la distance n'existe plus, il ( ii8i ) est question da centre du globe, on toute la masse est supposee reunie, et aussi il y a toujours le rayon du globe entre le corps qui gravite et le centre de force. Que devrait-on dire de la force magnetique, soit que la force est, comme I'a supposee Newton, I'inverse cube de la distance, soit I'inverse carre comme Ton pense aujonrd'hui?Dans I'un ou I'autre cas au point de contact la force devient infinie, et pourtant les phenomenes ne nous de- clarent aucune force infinie. Meme remarque pent se faire sur toute force ou influence quelconque venant d'un centre et propagee a la circonference, de force ou d'influence. Peut-etre faut-il admettre la theorie de Bosco- wich, qui suppose une force repulsive plus pres des corps, et croissant en raison inverse de la distance, et ainsi contre-balan9ant ou remplac^ant la force d'attraction ; et les speculations sur l'impossibilite»d'un contact com- plet ont du rapport avec la proposition de I'infini en tout que Ton poiirrait deduire cette impossibilite, de la non-existence dans la nature dune force distrayante (divellante). » Mais il y a une plus grande difficulte que celle que nous avons consi- deree dans I'expression de I'infini. Les cas que nous venons de considerer ont rapport avec des points de Torbite, la ou elle passe d'un cote de I'axe a I'autre et que la tangente devient nulle ou infinie. Mais que dire d'une valeur infinie aux autres points, comme dans la lemniscate au point ou X = i/| fl, et dans la parabola nodata, k x = ^a? Cependant ce n'est pas a ces valeurs de x que les courbes sont le plus eloign^es de I'axe et que leurs tangentes sont infinies; au contraire, c'est \kou x=~a dans la lemniscate, ou au milieu de I'axe de I'ovale, et la ou x = |fl dans la parabola nodata. Si I'on n'etait pas assure que le procede pour obtenir la valeur de la force centrale est de toute exactitude par la conformite de ses resultats aux lois les plus connues de dynamique, particulierement a la raison inverse de la distance des foyers des sections coniques, on serait tente de soupconner quelque paralogisme en observant le resultat des memes pro- cedeJdans le cas que I'on vient de traiter. Pourtant, au lieu de dire para- doxe avec I'illustre geometre dont nous avons ose taiil parler, il vaut mieux de soupconner quelque erreur dans I'application des procedes du calcul, quelque confusion telle que I'on pent remarquer dans ses raisonne- ments, confusion, c'est-a-dire des valeurs algebriques et geometriques, a ce qui regarde le signe negatif, et ainsi cela sera non pas le calcul en defout, mais ceux qui I'appliquent. ( ii8a ) » Les proprietes generales et geometriqiies de la courbe qui nous a oc- ciipe d'uii autre point de vue, sontassez curieuses pour meriter une discus- sion plus suivie. f) i. Ge qui nous frappe d'abord, c'est I'exception que parait ajouter cette courbe aux autres exceptions an celebre lemma (XXVIII) de Newton, portant qu'aucun ovale n'est susceptible ni de quadrature ni de rectifica- tion. D'Alemberta note sa rectification, qui ne peut pas etre douteuse, vuque vV + ^-^' = ^' dont I'integrale est et vu que x = o. Tare = o ; ainsi C = o. Mais la quadrature aussi est pos- sible; car 1 (si nous mettons x = z^) 3-lf6v-:---'+(^f-^^+f,{/^+\/(.-ff]+c-, et C = o si Ton prend I'aire depuis Aa; et I'aire entiere AaB, x etant = «, est^n.a^ » On dira peut-etre que lorsque Newton a enonce I'inipossibilite, il s'est servi de I'expression fujura ovalis, et qu'il a pu vouloir se borner aux courbes d'une courbure continue, comme le cercle et I'ellipse. Pour- tant r opinion universelle porte qu'il avait regard a toute courbe rentranten elle-meme, et cette opinion est appuyee par la consideration qu'en donnant les cas d'exception a sa proposition, il se borne aux cas des courbes qui ont un arc infini avec leur ovale. Mais aussi il est certain que la demons- tration de sa proposition s'applique aux courbes telles que celle qui nous occupe a present. Car on peut prendre le centre pour le pivot sur lequel touvne la regie qui est supposee. Encore on n'a jamais pretendu que la (ii83) Jemniscate fut exclue de la proposition, toute carrable quelle soit, quoiqiie lion rectifiable. » 2. La courbe est une epicyclo'ide engendree par le rouleinent d'un cercle dont le diametre est un quart du diametre du cercle < rayon de ce cercle = a, I'equation de la courbe etant Je rayon du cercle roulant est -y « 5. Si Ton decrit une ellipse svu^ I'axe de la courbe J3 4- x'i=a^, et que la somme des axes de I'ellipse = a, elle toucbera la courbe. >) 4. La courbe a quelque ressemblance avec la developpee de I'ellipse ; mais elle ne Test pas; car I'equation de cette developpee differe de notre equation. Elle est les axes de I'ellipse etant i et a. Mon savant ami M. Routh a examine la question, n'ayant doute que notre equation ne soit celle de quelque deve- loppee, et il trouve que dans un cas j^+ J a;^=^ J est la developpee d'une ellipse, notamment de celle dont I'equation est Lorsque fl > i on < i, la courbe est la developpee de quelque ellipse. Mais dans les cas qu'elle ne le soit pas, elle est frequemment la developpee d'un ovale de quelque espece differente de Vellipse. Lorsque a = i, le pro- cede manque completement, et I'on ne pent avoir aucune developpee. Dans plusieurs livres elementaires, on remarque la developpee de I'ellipse repre- sentee sous la forme de notre courbe; mais elle est completement diffe- rente dans le fond. , i / ' » 5. La perpendiculaire a la tangente du centre de la courbe (a etant = i) est x^l-xi)^ et le rayon de courbure 3 . x'^ [i - x'^r . Ainsi R=z3P. - « 0. Si la tangente est prolongee jusqu'a ce qu elle rencontre les axes perpendiculaires de la courbe, cette tangente ainsi prolongee est toujours egale a I'axe, c'est-a-dire k a. « 7. De cette propriete de la tangente prolongee constante, resultent des ( ii84) consequences assez remarquables. Entre autres on pent noter celle-ci : Si un point est pousse sur une ligne donnee entre deux perpendiculaires, avec une Vitesse uniforme, tandis que cette ligne est poussee sur I'unedes deux perpen- diculaires avec une vitesse inversement proportionnelle ala distance de son ex- tremite, de Textremite de la perpendiculaire,le point mouvant dtoit la courbe j3 -f- x^-h a^f les axes etanl chacun = a. Soit EN la ligne, M le point, AB un des axes. Si le mouvement de M sur EN est uniforme et que N est pousse avec la velocite ~, M decrit la courbe. Encore prenez D pour le centre instantane de rotation de EN ; la perpendiculaire DM, de D sur EN, coupe EN en M, qui est dans la courbe; le mouvement de rotation de la ligne etait combine avec le mouvement en ligne directe du point (*). Si le point M reste sans mouvement sur EN, tandis que EN est poussee sur AB et AG, M decrit une ellipse, qui devient un cercle si M est au milieu de EN. » 8. La propriete de la tangente prolongee constante mene naturelle- ment a la comparaison de notre courbe avec une autre que j'avais decrite ilyasoixante ans dans les Phil, Trans. (1798, part. II),.comme ayant une tangente constante, et par consequent la sous-tangente a etant la longueur de la tangente. L equation differentielle , dy /-i ^ (*) Cette proposition s'est presentee a raon illustre confrere M. Chasles, qui a eu la bonte (4i85) ASTRONOMIE. — Determination des distances poiaires et des mouvements prop res normaux de i4o etoiles fondamentales pour le \^\janvier 1862. — Compa- raison de ces distances poiaires normales avec les distances poiaires ohservees au cercle mural de Gambej; par M. Laugier. (Extrait.) « Afin d'apprecier I'exactitude des distances poiaires des 1 4o etoiles fon- damentales que j'ai observees avec le cercle mural de Gambey (Comptes rendus, t. XLIV, p. 1 1 r3), j'ai determine, pour chaque etoile, la distance polaire et le mouvement. propre qui resultent de I'ensemble des positions rapportees dans les Catalogues les plus estimes. Chaque Catalogue a fourni pour cette recherche une equation de condition entre le mouvement propre et la cor- rection qu'il faut appliquer a I'une des distances poiaires employees. » Les noms des onze Catalogues que j'ai consultes sont inscritsen tete des colonnes du tableau ci-apres. Les distances poiaires de M. Airy pour i85u ont ete calculees au moyen des Catalogues publics dans le recueil des obser- vations de Greenwich pour lesannees j85i, 1862, i853. Dans cette discus- sion, je n'ai pas fait usage du Catalogue de Piazzi, mais j'ai compare les positions qu'il fournit aux distances poiaires normales. Sauf quelques ex- ceptions, j'en ai use de meme a I'egard de mes observations. » Comme les i4o etoiles qui font I'objet de cette discussion ne se trouvent pas ordinairement dans tons les Catalogues a la fois, les distances poiaires normales des diverses etoiles n'ont pas, en general, la meme precision. J'ai trouve qu'en moyenne une distance polaire normale fournie par les onze Catalogues avait une erreur moyenne dc o",25; mais dans certauis cas, lorsque le nombre des Catalogues consultes est mouidre, I'erreur moyenne d'une position normale pent s'elever a o",45. ,. Les distances poiaires pour le i ^-^ Janvier 1 852 et les mouvements propres normaux obtenus de cette maniere sont rapportes dans les troisieme et cm- quieme colonnes du tableau ; les treize colonnes suivantes contiennent les differences entre la distance polaire normale et les distances poiaires des di- vers Catalogues; differences qui ont ete determinees comme il suit : Difference = dist. pol. normale — dist. pol. du Catalogue. » La racine carree de la moyenne des carres des differences, calculee pour chaque Catalogue, est ce que j'appelle Yecartmoren du Catalogue^ Les ecarts moyens des divers Catalogues sont rapportes a la derniere ligne du tableau, page 1192. C.R.,.85^, ."Sc'me./r..(T.XLlV, No2o) NOM DE LETOILE. 5 1 Hev.)Cephee. ' petite Ourse ; petite Ourse. . . 3 petite Ourse. . . . '•petite Ourse.... I Dragon .5 Girafe f Dragon (35 Hev. ) Cassiope . grande Ourse. . . ^^^P'''^^ Dragon 1 Girafe ; Cephee /3 grande Ourse. . . X Cassiopee I. .8.46,47 •i. 44. 43, 66 3.24. 6,39 ^-4.54.55,99 + • ,35o9 ^7.27. 4,36 ^, ),24'4 28. 2.05,49 -I ,o8o3 28. 8.59,0, -f- ,3,G9 29.4G.53,.5 - 37.35.14,08 -+- 2,8698 37.39. 4.89 -4-i5,526i 38.39.30,53 -f- 0,5979 39.56.47,^3 40 3.32,34 -.8,3768 —19,2383 -t- 2,58o6 - 1,7552 -h 5,0794 ( 11 87) .. 1820. 1822. Pond. Strnre. .30. 1830. 1833. 1840. ..0. 184S. 1852. 18.^2. Laugier. 4 >4 ^ -0,42 -o,o4 -0,09 -o,i4 -Ko,4o -0,24 -0,46 -0,89 ~o,o5 -0,73 +0,08 -0,29 -+-0,06 -0,8. -0,44 -0,75 -0,48 -o,aG -0,67 -0,48 H-o,43 -0,89 -0,39 -o,5o +0,06 -o,38 -0^39 -0,0. +0,96 -0,34 +0,36 4-0,86 -0,05 -+-0,23 +o,3o +0,49 +0,48 +o,4:> +o,o3 -0^44 +0,25 +0,44 + .,3o +0,23 -t-,'4 -+-0,49 -.,63 -0,94 +o%7 -0,65 +0,08 +0,09 +0^38 +0,48 -0,54 +0,04 +0,36 -0,39 -0,59 +0.03 -o,o3 -0^35 +0,43 -0^38 +0,23 +0,09 ...... ^^ +o,4i -o,.7 +0,05 -o,3o +0,28 +0,37 -0,37 -0,24 -0,17 -o,.4 +0,56 oioo -0,48 ™- -^-^— "TsT" ( ii88) Cygne..., i' Cygne.. /5 Lyre ■ Hercule. . ? Cygne... 67.14.33,41 67.44.59,77 68.39.58,28 69.55. 3,37 70.51.30,96 73.47-33,75 74.36. 3,73 74.36.35,36 ,4o35 ,2737 +0,0 .2782 -o,q ),596. -0,0 ,7849 -0,2 ..7. -3,2 .,3377 -4-0,0 ,8795 -ho,c 7,2807 H-0,0 5,6430 -^0,0 4,5855 +o,c 3,7458 H-0, 3,1771 -+-o,c 3,0544 +0, ,4454 -o,c ,2484 -o,c .,3176 +o,c d,64q5 -4-0,0 ,2902 -J-0, 5,2984 -ho,c ,5961 H-o,c 7,4i83 +0, ,2248 +0, 6,1372 +0,0 ),5o5i -4-0, ,86,0 -HO, ,mo -1-0,1 ^,9647 ^-',9 ,883, -ho,3 ,88r6 -^-0, 5,9893 -1-0, .3994 3,.532 -1-0,0 ,.5,98 -0,0 NOM DE L'ETOILE. a Pegase. . vFegase.. ? Aigle. . . . Regulus... « Ophiuch £ Vierge.. p Lion.... ; Pegase.. /3 Ecreviss( .- Pegase.. ft petit Chi e Poissons £ Hydre.. a Serpent. n Orion.. S Hydre . . -/ Orion.. y3 Aigle... Procyon (* . Poissons ft Ophiucl J Aigle.. '/ Baleine. ft Vierge. y Poissons ? Vierge. 75:354,. 75.38. 2,i 78.14.38,69 79-44.38,00 79-56. 0,34 79-56.23,39 81.24.59,68 8..3I. 7,95 82 37.30,42 15,6903 ■ 5,0728 ■17,3890 1830. 1830. 1833. 1840. 184.^x 18o2. 18o2, ( 119^ ) NOM DE L'ETOILE. I Aigle . Verseau f Ophiuchus. . . . > Baleine « Hydro Rigel /3 Balance Coupe Sirius(*) .-. f Ca'pricorne... S grand Chien . . X Lievre .?' Scorpion u Sagittairc... '. grand Chien. ; Sagittaire . . . Fomalhaut 98. /,9. 59,73 98.56.54,58 .00. 23. ,4,04 102.59.59,08 103.55. 58, 5i 103.58- 4', 58 I. 5 55,76 !. 46. 26,02 15,5723 i5,38o3 • 4,56oi 05.25.24,84 +15,2099 05.41.27,10 +.9,9604 06.30.59,47 + 3, 3640 06.47-46,99 -16,3706 07.53.10,01 + .,4149 07.55.55,08 - 2,9465 108. 9.35,03 -20,05.7 .08.47.59,4. -19,8054 -+-2,78 +3,55 ( ri93 ) 1825. 1830. 1830. 1833. 1840. 1840. 1845, C. R., ,857, »" Semestre. (T. XLIV, No 23.> ( II94) M. Plana fait hommage a rAcadeniie d'lin ouvrage intitule : Reclierches hisloriques sur la premiere explication de lequalion seculaire du mojen mouve- ment de la lune. Le rapprochement des remarqnes de M. Plana lui parait propre a demontrer que la decouverte dii premier iermed^ I'eqiiation secu- laire de la lune est due aux efforts reunis de Lagrange et de Laplace. Le Memoire historique de M. Plana est suivi de plnsieurs Notes dont Tune est iiititulee : Errata pour le second volume f/e /« Mecanique analytique r/e Lagrange, edition de iS\5, et les autres sont relatives a la methode exposee dans ce volume pour la determination de I'orbite des cometes. Mademoiselle Sturm fait hommage a I'Academie du premier volume d'lui ouvrage intitule : Cours danalyse de tEcole Poljtechnique, par M. Sturm, Get ouvrage posthume du celebre geometre que I'Academie a recemment perdu, est public, d'apres le voeu de I'auteur, par M. E. Prouhet. Le P. Secchi adresse des ex'emplaires dc plusieurs dc ses Menioires, relatifs a divers points d'astronomie et de physique. ZOOLOGJE. — Rapport sur un Memoire de M. HoiA.XRn , relatif a ifuefamille de Poissons nomuies les Ostracides, (Coiiimissaires, MM. Valenciennes; Milne Edwards, Dumeril rapporteur.) « Nous avons ete charges, MM. Valenciennes, Milne Edwards et moi, d'examiner ce travail et d'en rendre compte a I'Academie. » On sait que les Ostracions, vulgairement nommes Coffres ou Coffrets^ sont des Poissons d'une forme bizarre en apparence, dont la peau osseuse et solide offre des pans reguliers et protege les parties molles interieures comme le font la carapace des Tortues parmi les Reptiles, et la cuirasse ar- ticulee chez les Tatous de la classe des Mammiferes ; mais dans ces derniers les bandes osseuses sont formees par les ecussons calcaires et symetriques, et ceux-ci sont unis entre eux seulement par leurs bords, de sorte qu'il n'y a de fixes que ceux qui recouvrent la tete ou quelques-unes des parties de leur tronc. » Les Coffres sont des Poissons qui n'ont ete observes jusqu'ici que dans les pays chauds. Belon, qui avait eu occasion de voir en Egypte I'enveloppe soHde et incomplete de quelques individus exposes dans les marches pour €tre vendus aux amateurs de ciiriosites, est un des premiers naturalistes qui ait donne la figure de cet etui osseux. II le designe comme le squelette d'un poisson du Nil, sous le nom d'Holoslee, pour indiquer sa solidite et sa con- sistance tout osseuse; mais Gesner ayant reconnu que Strabon en avait deja parle sous le nom d'Ostracion, leur a restitue cette denomination. Elle a ete adoptee depuis par tous les ichthyologistes, qui I'ont appliquee aux nom- breuses especes d'un genre dans lequel on en reunit aiijourd'hui nnc vingtaine, dont les formes sont bien determinees et caracterisees. » M. Hollard a decrit ces especes : voila pourquoi il a donnt' a son li, ciseles et tuberculeux a leur surfjice pour se confondre, en appnrciu e. ( n se penetrant reciproquement par leurs bords, de nianicre a constitncr mi test on une boite osseuse dans laquelle la tete et le tronr sont rrunis en uik- seule masse inflexible, de sorte que ces Poissons n out de parties mobik^s que les nageoires paires laterales qui maintiennent J cquilibre dans la sta- tion, etde plus les nageoires impaires, principalement celle de la queue, qui ( "96) est la seiile region du corps qui puisse servir a opererleur translation active dans la faculte qu'ils ont de nager. » M. Hollard a etadie I'organisation et le developpement des plaques qui, par leur intime soudure, constituent ainsi I'enveloppe osseuse des Ostracions. II a employe divers procedes pour ses recherches anatomiques ; mais c'est surtout en usant mecaniquement quelques-uns de ces ecussons par le frot- tement, dans tons les sens et a des hauteurs et des profondeurs differentes, qu'il a pu examiner an microscope ces sortes de coupes artificielles et puis decrire et figurer ces preparations delicates. 11 a commence par observer la surface exterieure du corps entier de quelques-uns de ces Poissons qui avaient ete deposes dans les liqueurs conservatrices a leur sortie de I'eau et avant leur complete dessiccation. 11 y a reconnu la presence d'une sorte de couche epitheliale muqueuse, etalee sur un pigment ou matiere colorante variee, qui semble exsuder de la surface de chacune des plaques solides, rugueuseset tuberculeuses, dont la nature chiraique se rapproche de la den- tine, matiere osseuse analysee par M. Fremy. » Apres avoir isole quelques-unes de ces plaques oii de ces ecussons ossenx, choisis soit parmi les plus grands qui etaient tres-solides, soit sur quelques-uns provenant d'individus moins developpes, M. Hollard, en les divisant dans tons les sens, a pu en examiner la texture intime. Ce sont ces recherches interessantes dont les resultats sont decrits et figures dans son Memoire. I/auteur y fait connaltre completement la structure de ces plaques dont la conjonction presente une sorte d'anomalie par ces teguments si dif- ferents de ceux de ia plupart des Poissons. D'autres genres, il est vrai, et nous devons le faire remarquer, offrent quelque analogic dans leur couver- ture protectrice : tels sont quelques Orthragorisques , les Balistes et les Syn- gnathes, et meme plusieurs Ostichthes, savoir, les Peristedions, le& Hypo- stomes, etc.; mais pour ceux-ci ce n'estqu'une fausse apparence qu'il est facile de demon trer. » Ne pouvant entrerici dans des details descriptifs, nous presenterous a TAcademie une analyse tres-succincle de ces observations : ainsi la couche la plus exterieure de chacun des ecussons osseux est pellucide; elle res- semble a un vernis transparent dont la tenuite est grande, principalement sur les points rugueux saillants etsur les tubercules dont la surface est plus ou moins regulierement parsemee. » r.a couche inferieure, examinee a la loupe, offre de petits canalicules qui se voient entre des lignes saillantes. C'est comme une sorte de stratifica- tion qui presente des sillons diversement ecartes entre eux, suivant les es- (^^97) peces qu'on examine; mais ces lignes enfoncees sont paralleles, toujours dans une direction reguliere, perpendiculaire a chacun des pans dcs poK - gones ou des compartiments plus ou moins nombreiix dans lesqnels ces sil- lons sont encadres, » Une couche intermediaire semble formee de cellules ou de vacuoles osseusesallongees, sinueusesouondulees, que i'auteur a representees sur lem longueur ou dans leur integrite, puis coupees en travers et doui les ouvt r- tures paraissent alors comme etoilees et inegalement espacees. Les vaisseaux nourriciers internes et exterieurs ontete egalement observes et representcs dans les plus fines ramifications, Enfin, ces recherches ontete portees a leurs deruieres li mites. » Nous pensons que l' Academic doit engager I'auteur a publier son tra- travail, qui donne des notions importantes sur un point de la science dont I'etude peut jeter un grand jour sur les restes fossiles d'un grand nombre dr Poissons qui nous sont encore inconnus. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. KTHNOLOGIE. — Rapport sur un Mmioire de M. Edouard de Rivebo, veiakf aux momies du Perou. (Commrssaires, MM. Boussingault, Payen, lAmiral Du Petit-TlioiiHrs, Gay rapporteur.) « Dans le mois d'octobre de 1 856, notre savant confrere M. Payen hit a I'Academie une Note sur la forme et la composition de quelques yeux trouves sur des momies peruviennes. Gette Note, imprimee dans l«s Comptes rendus avec une interessante addition de notre honorable confivn M. I'Amiral Du Petit-Thouars, engageait les savants a lever quelques floutes sur I'origine et I'histoire de ces yeux, et c'est sans doute a cet apj)el i\in M. de Rivero, consul general du Peroua Bruxelles, a redige le Meinonr (ju jI a adresse a I'Academie. » Dans ce Memoire M. de Rivero ne s'est pas borne a parler de ces \ cux. dont il n'a pas eu I'occasion de constater I'existence, il a voulu donner aussi de meillertrs renseignements sur la nature des momies americaines et sur la maniere dont elles se trouvent dans les tombeaux. Le grand et bel ouvrage qu'il a public avec le savant zoologiste Tscbudi sur les antiquitt^s peru- viennes donne a ses opinions un degre de confiance qu'assuremeiU i'Aca^ demie partagera avec nous. ( "98) » Ces sortes d'aiitiqiiites, quelque abondantes qu'elles soieiit, sont en- core tres-imparfaitement conniies, et le petit nombre d'autenrs qui en out parle ne I'ont fait qu'accidentellement, d'une maniere vague et sans une portee veritablement scientifique. Aussi I'ethnologie peruvienne propre- ment dite ne repose-t-elle encore que sur les recits des premiers historiens de la conquete, auteurs sans doute de bonne foi, maistrop ignorants, troj) passionnes et trop superstitieux pour avoir ete de bons et judicieux observa- teurs. Ce n'est pas lorsqu un grand peuple s'efface et se transforme, tanl dans ses habitudes que dans ses idees religieuses, qu'un voyageur, sans e'-tudes preliminaires et de plus absorbe par une infinite d'autres travaux, pent facilement et surement demeler le caractere de ce peuple, si interesse, du reste, a deguiser dans ce moment sa pensee en I'honneur de ses croyances et de sa nationalite. Et cependant on pourrait encore aujourd'hui porter un serieux controle sur les publications souvent contradictoires de tons ces historiens. Le Cusco et ses environs, Limatambo, Choquiquirao, Huahualla, Holla ytaytanibo et une infinite d'autres localites et villes, aujourd'hui en- tiereraentabandonnees, offrent encore un tres-grand nombre de monuments simples ou figures qui n'attendent que le talent d'un historien ou d'un ar> cheologue pour confirmer ou refuter toutes ces notions ethnologiques que le savant Prescott vient de resumer avec tant d'erudition dans son History of the conquest of Pern. De plus, ces nombreux tombeaux, places dans des catacombes naturelles, comme les momies des Guanches, ou reunis dans des endroits qui simulent jusqu'a un certain point les necropoles de I'E- gypte, renferment a pen pres tons les objets jadis employes dans le bieu- etre de ces peuples; des bijoux en tons genres, des idoles en terre ou en metaux, des instruments, des ustcnsiles de menage, des poteries et vases a figures grotesques et a formes multiples^ rappelant un peu ceux de I'an- cienne iJruiie; enfin un grand nombre d'ornements sacres ou profanes qui, comme mobihcr de leurs habitations, peuvent donner une idee assez satis- faisante de leurvie privee ou domestique, et des progres qu'ds avaient faits dans les arts et dans rindustrie. Lorsqu'on pense au mouvement litteraire imprime depuis quelque temps aux sciences historiques et aux progres con- siderables que I'etude des antiquites egyptiennes, industrielles ou monu- raentales, a fait faire a Thistoirc civile et politique de cette nation en epu- rant ou corrigeant les nombreuses erreurs des anciens Grecs, on estetonne que de pareilles recherclies n'aient pas encore ete enlreprises a I'egard de <^elles duPerou. Nous sommes convaincus que ce n'est que par de telles pfii>!«s, aux({nelles h» tratlition, encore vivante dans quelques families des ( i»99 ) Incas, peut preter, mais avec quelque reserve, son utile secoiirs, que I'ori pourra connaitre a fond le genie et la nature de cette civilisation a peu pres eteinte, et les phases diverses qu'elle a du parcourir pour arriver au point ou elle etait lorsque les Espagnols firent la conquete da pays. « M. de Rivero seinble avoir pris, il y a deja longtemps, I'initiative de ce genre d'etude, et c'est dans I'ouvrage precite qu'il a renferme toutes les observations que sa belle position I'avait mis a ineme de faire d;nis son pi-opre pays. Persuade, comme de raison, que, pour tout ouvrag(^ descriplit, la description la plus minutieuse n'approchait pas, a beaiicoup pres, du merite d'une bonne figure, il a illustre son ouvrage d'un tres-grand nonibre (le planches representant la plupart des objels trouvcs dans les anciens monuments et dans les tombeaux. Le Memoire qu'il a adresse a FAcademic, et dont nous allons avoir I'honneur de lui rendre comple, n'est en quelque sorte qu'une confirmation de ce qui a ete deja dit dans cette importante publication. » On sait depuis longtemps que les momies ne sont pas toules le produit d'une preparation artificielle, et que souvent la nature particnlierc d'un terrain et surtout un climat tres-sec et tres-chaud suffisent pour donner le nieme resultat. A cet egard, les exemples sont nombreux et authentiques, non-seulement en Egypte, en Nubie, mais encore dans des pays nioins fa- vorises et meme en France, et notamment a Bordeaux, comme le prouvent celles que Ton conserve dans un caveau sous la tour de I'eglise Saint- Michel. M. de Rivero, apres un examen consciencieux d'une infinite de momies peruviennes, attribue le meme pouvoir au climat du Perou, et ne trouve meme que de tres-rares exceptions en faveur de celles dues a I'in- dustrie humaine. » Ces exceptions, suivaut le meme savant, etaient reservees a la grande famille des Incas, qui, comme fds du Soleil, etaient honores presque a I'egal de I'Etre supreme. Cela explique le soin extreme que Ton mettait a con- server leurs corps, que des hommes speciaux, appeles Cnmatas, etaient charges d'embaumer. On ignore absoluitient les moyens qu'ils employaient pour arriver a leur but ; on sait seulement que le coeur et les visceres etaient conserves dans des vases que Ton portait dans un temple situe a quatre a. cinq lieues de la ville, tandis que le corps, place sur une espece de trone, etait depose dans le temple du Soleil au Cusco et vis-a-vis I'effigie de cet astre. Cette ceremonie toujours auguste etait malheurcusement suivie de quelques sacrifices humains. Mais hatons-nous de dire que ces sacrifices n'avaient rien de la barbaric de ceux du Mexique, car les victimes etaient volontaires et sortaient generalement de la maison de I'luca. On y vovait pliisieiirs de ses femnies, quelqiies-uns de ses plus fideles serviieurs et meme quelquefois de simples particiiliers qui se vouaient aiiisi a la mort dans la seule esperance d'accompagner le dieu defiint dans ie monde de leteriiite. » Lepeiiple ne restait pas indifferent a ces ceremonies de douleur. Pen- dant un mois entier, il temoignait par des pleurs continuels la part vive qii'il prenait a ce malheiireux evenement. rappelant an milieu de leurs cris et de leurs lamentations les belles actions de leur divin monarque. Garcilaso de la Vega, le principal historien des premiers temps de la conquete et a qui M. de Rivero a emprunte une partie de ces details, ainsi qu'a Cieza de Leon, autre conteQiporain de la destruction de ce grand empire, rapporte que ces sortes de ceremonies avaient ega lenient lieu dans toute I'etendue du Perou et que tons les ans, et pendant une epoque plus ou moins prolongee, elies se renouvelaient avec la meme pompe. Ce meme Garcilaso dit aussi avoir vu cinq de ces mornies entre les mains du juge du Cusco Ondegardo, et il les trouva si bien conservees, qu'elles lui parurent presque vivantes. Elles ^taient assises a la maniere de celles des autres Indiens, avant les mains croisees sur la poitrine, les yeux baisses et le corps couvert de leurs habillemenls ordinaires. Le seul insigne deleur souverainete etait le llcmtu, espece de ruban en laine rouge, accompagne de quelques noeuds pendants et couronnant le haul de la tete pourvue encore de tons ses cheveux. Ces momies envoyees a Lima devinrent un objet de veneration pour les Indiens et de respect pour tons les Espagnols empresses d'aller les visiter. Elles etaient teliement legeres, qu'un seul homme pouvait en porter plusieurs. » Ces momies, et quelques-unes des rois de Quito, etaient les seules, suivant M. de Rivero, qui fussent embaumees, et encore ajoute-t-il une rec- triction dans cette expression d'embaumement, commenousle verrons bien- tot. Par contre,les momies naturelles, c'est-a-dire celles qui proviennent des corps dess^hes seulement par Tinfluencedu climat, sont tres-nombreuses, et leur maniere d'etre varie beancoup suivant les localites et probablement aussi suivant le rang qu'occupait ledefunt dans la societe. « Dans les mon- » tagnes, dit M. de Rivero, elles se trouventdansdestombeauxen forme de » four fermes par des dalles de i metre a i ^ metre de hauteur, ou bien n en forme de pyramide que Ton a prise quelquefois, par erreur, pour des » monuments eleves en Ihonneur des victoires de Yupanqui. Ces tombeaux » etaient destines aux principales families du pays, tandis que les corps du » peuple etaient ranges en ligne droite ou en demi-cercle, d^ns les creux, ( I20I ) » les grottes ou les anfractuosites des rochers, comme on le voit encore » aujoiird'hui dans les departements de Junin, Ayacucho, etc. On les w enterrait aussi dans des fosses autour desquelles, a la maniere des Indiens » du Nord, on elevait des monceaux de pierres. Nous avons Irouve, » ajoute-t-il, dans les fentes etroites des rochers, des momies qui y etaient « tellement serrees et nous avions une si grande difficulte a les en retirer, » que Ton ne pent comprendre comment les cadavres a I'etat frais avaient » pu y entrer. Toutes celles qui etaient placees a I'abri des agents atmos- » pheriques etaient a peu pres intactes, tandis que les autres ne se trouvaient » plus qu'a I'etat de squelette. Enfin chez les Chinchas et chez les autres » nations de la cote, les cadavres, probablement ceux de la basse classe, » places a la surface du sol, n'etaient reconverts que d'une legere couche » de sable, sans que la moindre elevation de terrain indiquat leur existence ; » ils y etaient reunis en si grande quantite, qu'aujourd'hui encore on les » rencontre par milliers. » » L'idee d'une vie eternelleetsansdoutepurementcorporelle engageait ces peuplesa placer dans les tombeaux eta cote des cadavres deux ou plusieurs vases renfermant des vivres et une certaine boisson pourpouvoir, suivant leur croyance, arriver jusqu'au bout de leur voyage. Dans I'Araucanie I'un de nous a vu ces ceremonies se renouveler dans presque tons leurs details a la mort des caciques. C'etait encore la Ghicha qui servait d'expedient pour se donner la gaiete obligee, et en cas de la non-maturite des fruits, pour la preparation de cette boisson, on etait oblige d'attendre I'epoque favorable, ce qui retarde Tenterrement, quelquefois de sept a huit mois. C'est alorsseu- lement qu'une ceremonie, semblable presque a celle pratiquee en Thonneur des Incas, avait lieu en substituant toutefois aux victimes humaines des vic- times animales que Ton choisit toujours parmi les animaux a livree noire. Ensuite le cadavre est porte dans Veslavun ou cimetiere et enterre de maniere a avoir la figure souvent tournee du cote de I'occident, parce que c'est de I'autre cote de la mer que le corps est cense devoir aller habiter. Cette croyance serait-elle un reflet de celle des anciens habitants d'Arica qui en- terraient egalement les corps des defunts dans cette direction, comme I'un denous a eu I'occasion d'en entrelenir 1' Academic, bien que dans les envi- rons du Callao cette meme personne n'ait plus rencontre une telle regularite.* Au reste, l'idee d'une vie eternelle leur etait commune avec tons les autres habitants de I'Amerique, ainsi que chez presque tousles peuples de I'ancien monde, et surtout en Egypte et dans les Indes ou, a peu de difference pres, C. R., i857, i^*- Semesirc. (T. XLIV, N^ 25.) J ^7 ( .,oa ) ies rnemes usages etaient pratiques. Comrae les habitants de cetle dernieie contree, les Peruviens nioderues possedeut un espece de Betel ou feuille masticatoirequ'ils emploient comnie aliment fortifiaiit, meleaquelquespar- celles de chaux et dont une habitude, longtemps prolougee, en a rendu I'u- sage actuel de toute necessite. Cette feuille d'un petit arbuste connu sous le nom de Coca [Erylkroxylon Coca^ Lam.), etait egalement employee par les anciens Peruviens: aussi la trouve-t-on en quantite dans les tombeaux, tan- tot seule, tantot melee avec un peu de sei, et souvent accompagnee de pots de Chicha et dune espece ou variete de mais tres-rare aujourd'hui et decrite sous le nom de Zea rosirata par M. Bonnafous. A I'epoque des anniversaires des morts ou a I'occasion d'une grande fete, on renouvelait ces provisions et surtout la boisson, et a cet effet on avait pratique clans le mur un condnit qui allait aboutir a ces pots, ce qui evitait I'ennui d'une demolition. M. de Rivero a eu occasion de visiter un grand nombre de ces tombeaux, et sur plus de ciuquante momies qu'il a pu y etiidier, il a vu qu elles etaient tou- jours cousues dans deux draps formes : I'interieur, d'un tissu de coton assez fin et d'un blanc tirant, peut-etre par suite des temps, sur le jaune rougeatre, et I'exlerieur d'un tissu de laine rouge ou de toute autre couleur. Ces deux draps etaient fortement serres par une large ceinture de coton qui entourait le corps de haut en bas et servait, en meme temps, a retenir deux roseaux, un de chaque cote, et quelquefois un troisieme dispose le long du dos. Le cadavre, ainsi prepare, etait euveloppe de deux autres couvertures en natte, I'une faite avec du jonc, et I'autre, la plus interieure et a maille beaucoup plus large, etait fabriquee avec la filasse de la Cabuya, espece d' Agave du pays. Dans le hautPerou, aujourd'hui la Bolivie, ces dernieres enveloppes, faites.avec la Totora (T^pha ou Pliragmites), etaient d'un tissu beaucoup plus serre, d'une forme a peu pres conique et percees vers le haut d'une large ouverture qui laissait voir tout le devant de la figure; mais dans celles du Perou la tete se trouvait a peu pres libre et seulement euveloppee de deux ou trois bandeaux, I'un a tissu fin et raye de differenres couleurs, et I'autre, le plus interieur, a tissu beaucoup plus epais et fabrique quel- quefois avec une espece de jonc et plus souvent avec un coton de couleur jaunatre. Dans quelques autres localites, et notamment dans la vallee de Jauja, le cuir d'une vigogne servait d'enveloppe a ces momies, ce qui leur donnait une certaine ressemblance avec celles des Guanches des iles Cana- ries. » Le corps, une fois debarrasse de toutes ses enveloppes, se presente accroupi, la tete reposant sur les genoux et les bras replies le long du corps. ( ,.o3 ) Dans la plnpart le cou est orne d'une canupe en pierre, terre ou metal, ou bien d'une corde qui en fait trois ou qu'atre fois le tour. Quoique les Peru- viens ne connaissent pasl'usage des monnaies, leur bouche contient, assez generalement, une petite plaque mince etarrondied'or, d'argent ou decuivre, repres^ntant en quelqvie sorte la monnaie que, dans les nienies circon- stances, les anciens Egyptiens et Grecs placaient dans la bouche de leu is parents. Toutes ces moniies etaient tres-bien conservees, encore pourvues de tons leurs cheveux, mais ne signalant que des chairs dessechees avec les traits du visage tout a fait effaces, ce qui etait bien different de celles des Incas, qui, au rapport des anciens auteurs, avaient conserve toute leur phy- » Apres toutes ces notions d'uo interet reel pour I'etude de I'ethnologie peruvienne, M. de Rivero passe a la question d'embaumement, et, a cet egard, il avoue avec toute sincerite n'avoir jamais decouvert une seule momie avec cette flexibilite que leur reconnaissent, du moins dans celles des Incas, Garcilaso de la Vega, le P. Acosta et quelques autres auteurs. II convient bien qu'en raison de la haute position de ces monarques, et sur- tout de leur lignage avoue avec I'Etre supreme, ils devaient avoir de tout temps attire I'attention des hommes habiles dans cette profession, et les exciter a de continuelies recherches; mais n'ayant jamais rien observe d'ex- traordinaire dans !a conservation de toutes les momies qu'il a eues en sou pouvoir, sa raison se refuse a une telle perfection. Bien plus, il va jusqu a nier dans cette operation I'emploi de tout preservatif , tel que plantes, bi- tumes, resines, etant a peu pres convaincu que les Camntas arrivaient a leur but en se contentant de placer pendant plusieurs jours le corps a Taction alternative du soleil et de la gelee. C'est en effet I'opinion que nous avons entendu aussi emettre par des personnes intelligentes du Cusco, et c'est aussi Toperation que Ton fait encore subir aujourd'hui a la viande et aux pojumes de terre, appelees alors cliufio, pour pouvoir etre conservees man- geables dans ces humides et brulantes vallees, les seules favoral)les a la cul- ture de la coca. » Ce serait la, suivant M. de Rivero, le systeme (i'embaumement des anciens In^as, systeme si hautement et si legerement prone j)ar les premiers historiens. Quant aux autres momies repandues en si grand noud>re sui la cote et meme dans les montagnes, M. de Rivero attribue exclusiv< nienl I'etat de leur conservation a I'influence de I'air tres-sec et fres-chaud du Perou; et, a cet egard, il donne les preuves les plus concluantes : « Nous » avons dit-il. examine des centaines de ces momies prises aussi bien dans ■57.. ( i2o4 ) u les eiidroits froids des montagnes, que dans les endroits chauds de ia » cote, mais jamais il ne nous a ete donne de trouver des indices de pre- 13 servatifs. II est vrai que nous avons trouve dans presque tous les cranes » une masse rougeatre ou noiratre, entiere ou pulverisee; mais ['analyse » chimique et microscopique qu'en fit notre ami M. Julien Vogel, celebre » chimiste et professeur de clinique a I'Universite de Giessen, a demontre » que cette masse n'etait qu'un compose de graisse cerebrale et de globules B de sang desseches, et qu'aucune substance etrangere a ces corps n'y » avait ete introduite. Bien plus, ajoute-t-il, vers I'annee i84i, nous trou- » vames, dans un de ces tombeaux, la momie d'une femme enceinte par- » faitement conservee, et qui cependant possedait encore dans le ventre un » foetus age environ de sept mois. Ge meme cas s'est egalement presente » pres de Tarma, mais cette fois-ci la mere mourut probablement en cou- » ches, car I'enfant etait arrive a terme, et avait une partie de la tete deja en » dehors. » » Cependant, dans une sage reserve, M. de Rivero avoue avoir observe trois momies d'enfant trouvees dans les huacas des environs de Lima et de Trujillo, et ayant quelques rameaux et feuilles d'un arbre inconnu, qu'une large ceinture retenait sur le corps, et meme pres du poignel d'un qua- trieme il a retire, entre la chair et les os, une faible quantite de coton co- lore et sale, qui semblait y avoir ete place comme objet preservatif . Mais, a part ces faits a peu pres insignifiants, il n'a jamais rencontre la moindre trace de bitume, resine, ou tout autre corps employe d'ordinaire dans I'embaumement, et, par contre, il y a retrouve tous les organes qui, par leur grande tendance a la decomposition, sont toujours les premiers que Ton s'empresse d'enlever. C'est une observation qui a ete egalement faite et dans des endroits tres-differents, par I'un de nous, a I'epoque d'une sta- tion dans les mers du Sud. Malgre le grand uombre de tombeaux et de momies qui furent alors visiles, jamais le moindre indice d'une substance quelconque ne s'est presente, et cepepdant toutes ces momies etaient dans un etat parfait de conservation. Une d'elles, destinee pour le Musee de I'Ecole de Medecine de Paris, etait tellement dure, que les chairs parais- saient converties en pierre poreuse, rude au toucher et friable, et la tete d'une autre conservait encore la cervelle dans toutes ses formes, au point qu'on aurait pu s'en servir pour une lecon d'anatomie. Malheureusement lors de la traversee, celle destinee a I'Ecole de Medecine eprouva I'influence de la temperature chaude et humid e du bord, et arriva en France un peu deterioree. D'apres tous ces faits, la plupart observes par quelques-uns de ( i.o5 ) nous, la Commission est convaincue, comme M. de Rivero, que les momies peruviennes ne sont pas le resultat d'une conservation artificielle, mais bien celui d'une conservation naturelle provenant de la nature du terrain et surtout du climat ou ces corps ont ete deposes. » Et en effet, les observateurs qui ont visite cette zone sans pluie qui s'etend sur toute la cote du Perou, depuis Payta jusqu'au desert d'Atacauia et meme jusqu'au Chili, ont ete a meme d'apprecier la facilite avec laquelle les animaux morts se dessechent et passent a I'etat de momie sous I'in- fluence de cet air sec etbrulant. L'un denous a eu I'occasion d'en rencon- trer bien souvent dans ces grands deserts de sable qui separentles villes de I'interieur de la cote, et si dans certains endroits du Perou les Cordilleres sont trop pluvieuses pour favoriser une telle dessiccation, il n'en est pas de meme de celles du sud, qui, en general, participent de la grande aridite de la cote. Dans celles du nord du Chili, ce phenomene s'y observe egale- ment avec une forte activite, d'abord a cause de la grande rarete des pluies, et ensuite a cause de cette secheresse extreme que des ouragans continuels tendent si bien a favoriser. Dans nos observations psychrometriques nous avons souvent vu, au sommet de ces hautes montagnes, le thermomt'tre descendre a 7 degres au-dessous de zero avant d'obtenir le point de rosee lorsqu'a Fair libre ce thermometre marquait i4 et 16 degres. Dans les plaines cette secheresse de I'air n'est pas moins notable etelle a donne lieu, dans tout le nord du Chih, c'est-a-dire depuis Copiapo jusqu'au fleuve Maule, a cette riche industrie de viande seche, connue dans le pays sous le nom de charqui. Ce mode de preparation, fonde en quelque sorte sur celui des momies naturelles, consiste a couper la viande par tranches larges et minces et de I'etendre ensuite a Fair apres I'avoir saupoudree d'une tres- petite quantite de sel. Au bout de quelques jours cetle viande se trouve par- faitement dessechee et, remise alors en gros ballots, elle se conserve des annees entieressans eprouver la moindre alteration. Cette industrie est une des principales richesses du pays, et, tons les etes, chaque fermier fait luer des milhers de boeufs et vaches pour la preparation de ce charqui que Ton consomme dans le pays apres en avoir exporte des quantites consi- derables. » Ainsi, d' apres tout ce que nous venous de dire, on voit combien Topi- nion de M. de Rivero sur la nature des momies peruviennes est vraie et fondee, opinion qui du reste avait deja ae emise par d'autres person nes, mais plutotpar conjecture que par suite d'un profond examen. Mais si la Commission est de I'avis de ce savant, elle ne Test pas tout a fait sur la non- iio6 ) nr quelques-un es de ces momies, car des qu'ijs soieiJt, ne peiivent detruire uii n'a jamais ei I I'occasion d'en rencoii- a run de noiu i, M. FAmiral ])u Petit- existence de certains yeux places faits negatifs, qiielqiie nombreii; faitpositif. Parce que M. de Rive trer, ce qui est egalement arrive Thouars, ceia ne veut pas dire cependant qu'ils n'existent pas, puisque M. Payen en possede qui viennent reelleinent de ces contrees, et que notre savant confrere M. Valenciennes a reconnii appartenir a des yeux dun grand Gephalopode. Deja M. de Rivero avait presume que ce pouvaient etre des yeux de poissons qui seraient restes dans les vases ou Ton deposait les vivres, maissans jamais avoir fait partie des orbites des momies; les seuls objets qu'il a quelquefois trouves sur cette partie de la figure, c'etait un leger tissu d'or et d'argent, teint de differentes couleurs, de maniere a imiter, mais grossierement, des yeux humains. Ce fait est d'autant plus cu- neux, que les plus anciennes momies egyptiennes ne presentent aucun objet uitroduit directement dans les orbites et ne signalent des figures d'yeux que sur les toiles qui enveloppent la tete, sur les cercueils concentriques en bois, ou bien sur des statues en terre cuite ou en marbre; et dans ce der- nier cas les yeux sont en pierre, en marbre ou en cristal de roche, et in- crustes dans ces statues apres avoir recu une bordure en bronze. ) Independamment de toutes ces notices, M. de Rivero donne encore quelques details sur des coutumes que, probablement a tort, il croit appar- tenir aux premiers Peruviens et qui se sont conservees jusqu'a nos jours. Se bornant seulement dans son Memoire a tout ce qui a rapport a la derniere periode de notre existence, il parle de ces repas qui ont lieu dans la maison du defunt le jour de son enterrement et de toutes les ceremonies de gaiete qui se renouvellent pendant quelque temps pour feter I'anniversaire. Plu- sieurs fois I'un de nous a assiste a ces sortes de fetes, et notamment pour la Loussaint, epoque ou dans certaines provinces le bas peuple se reunit dans le cimetiere pour boire et manger sur la tombe de ses parents et amis. A.U Cusco, et dans la petite eglise de la Recoleta, situee a une faible dis- tance de la ville, nous avons egalement vu une foule de Peruviens, tou- jours de la classe moyenne, porter un certain nombre d'os de leurs parents, et apres une ceremonie religieuse les jeter avec une tres-vive agitation dans une grande fosse que Ton venait de creuser pour les recevoir. Cette fosse une fois comblee d'os et de terre, tout le monde, reuni par petits groupes, se livrait a des repas extremement gais, auxquels prenaient part des personnes de tout rang, de toute condition, et meme le gouverneur de la ville qui, comme simple particulier, assistait a la societe a laquelle j'avais eu Thon- ( I207 ) neiir d'etre invite. Toutes ces ceremonies avaicnt lieu, il est vrai, dans le pays avant I'entree des Espagnols, comme du reste elles avaient ete egale- ment pratiquees dans la Grece, en Egypte, et meme dans I'Europe moderne, comme de nos jours certaines contrees, et surtout I'Espagne, en offrent de nombreux exemples. Des lors ne pourrait-on pas supposer I'influence de I'ancien monde sur I'espritperuvien, influence qui aurait eii pour resultatde modifier et denaturer chez eux cette coutume ? Car on r rque dans I'enfance de toute civilisation, tout tend a exagerer le genre iniitatij comme nous avons ete si souvent a meme de Tobserver. Quant a ces bals et festins que, pendant plusieurs jours, on celebre en I'honneur et en pre- sence d'un jeune enfant nouvellement mort, cela assurement est emjirunte au catholicisme, qui, comme on sait, entonne, dans cette circonstance, des chants d'allegresse au lieu de ces chants kigubres qu'il reserve a I'Jiomnie qui a perdu son innocence, et les Espagnols, en introdnisant'cette coulrinie dans I'Amerique, Tentourerent de ce sentiment d'exaltation qn'ils mettent dans toutes les celebrations des ceremonies rehgieuses. Nous avoi]s eu tres- souvent I'occasion d'assister a ces fetes ou velorios tant en Espagne que dans les differentes contrees de FAraerique espagnole, et partout I'idee que cette angelique creature va proteger ses parents dans Tautre monde, pousse ces gens a des fetes tres-animees qui meme quelquefois atteignent les iimites de I'orgie. II arrive assez souvent que des voisins viennent louer ces en- fants a leurs parents pour leur renouveler ces memes fetes, auxquelles prennent part les amis de la maison et aussi les passants connus ou ui- connus. Car comme la boisson, les chants et les danses font tons les frais de ces ceremonies, il s'ensuitque les assistants sont toujours en grand n ombre. M Un autre fait rapporte par M. de Rivero, d'apres quelques auteurs, est celui qui accuse Gonzale Pizarre d'avoir profane la saintete du tombeau de I'inca Viracocha et d'avoir jete au vent les cendres de son corps con- sume sur un biicher. Pour montrer toute I'erreur de ces auteurs, quoiqnc presque contemporains de I'epoque, qu'il nous soit pernus de citer ici le raisonnement d'un homme nullement suspect a cet egard, du docfciir Sahuaraura dii Cusco, descendant des anciens Incas et prenant nierne re titre dans tons ses actes publics ou prives. Dans les nombrenses conversa- tions que ce digne chanoine a cues avec Win de nous, il lui a ete facile de le convaincre que le corps du plus grand des Incas du Perou devait avoir et6 place dans le temple duSoleil au Cusco, ou se trouvaient'du reste tons ceux ( I208 ) de sa famille, et non a Jajahuana ou nous n'avons pas vu le moindre vestige de temple, et la tradition n'en fait pas mention ; d'ailleurs, Garcilaso de la Vega, ajoutait-il, dit avoir vu ce cadavre entre les mains de son ami Andegardo dans I'annee i56o, tandis que Gonzale Pizarre fut decapite en 1 548 par ordre du president La Gasca. Nous avons cru devoir signaler cette inexac- titude, apres I'avoir verifiee dans les anciens auteurs, parce qu'elle tient de tres-pres a la raoralite d'une conquete dont on a un pen trop exagere I'inhu- » Mais raalgre ces petits desaccords, qui encore ne portent que sur des questions tres-secondaires et a peu pres etrangeres au but du Memoire, la Commission trouve que M. de Rivero a rendu un vrai service a la science en fondant ses travaux sur des recherches directes. L'ethnologie est une science si neuve, si peu etudiee et pourtant si utile pour connaitre I'origine et la filiation des peuples, que TAcademie ne pent trop sefeliciterdevoir en- trerdans ce genre d'etude les personnes qui, comme M. de Rivero, possedent des connaissances solides et qui, par leurs belles positions, peuvent si bien iui venir en aide. Car, nous aimons a le repeter, il est temps d'etudier sous un point de vue comparatif ces gigantesques monuments, encore debout pour attester I'etat de la civilisation de ces anciens peuples, et les nombreux objets d'art ou d'industrie qu'on y rencontre. Les premiers historiens etaient domines par un si grand esprit de religion et d'intolerance, qu'il ne serait pasetonuant que dans leur zele ces hommes extraordinaires aient mal ap- precie et mal interprete les faits que le hasard plus qu'un travail d'investiga- tion jetait sur leur passage. En dirigeant aujourd'hui les recherches sur les vieux debris de cette societe, on peut esperer de mieux connaitre ces anciens peuples, maintenant si impregnes de 1' element espagnol, et reconnaltre peut-etre meme une civilisation anterieure a celle des Incas, comme cela semble ressortir de quelques faits plus ou moins bien connus et d'une cita- tion de M. de Rivero sur les momies de Caxacarpa et Huaratama, an- ciennement adorees dans la ville de Huahualla. Aussi la Commission a I'honneur de proposer a I'Academie de remercier M, de Rivero pour la communication de son Memoire et de I'engager a continuer ce genre de recherches qui peuvent jeter un si grand jour sur I'histoire des nations americaines. « ^ i«s conclusions de ce Rapport sont adoptees. ( 1209 ) .^OMINATIOIXS L'Academie procede k I'election d'un Correspondant dans la Section d Botanique pour remplir la place vacante par suite de deces de M. Dunal. Au premier tour de scrutin, lenonibre des votants etant 46, M. Thuretobtient. . .... 23 suffrages. M. Lecoq 12 M. Planchon i Aucun candidat n'ayant obtenu la majorite absolue, on pioccde a ni socond tour de scrutin. M. Thuret obtient aS suffrages. M. Lecoq 17 M. Thuret est, en consequence, declare elu. MEMOIRES PRESEIVTES PHYSIQUE, — Note sur les proprieles optiques des corps magnetiques ; par M. Verdet. (Commissaires, MM. Biot, Babinet, de Senarmonr. « Dans une Note que j'ai eu I'honneur de presenter a lAcadeiine, il y a quelque temps, j'ai fait connaitre des experiences d'ou il resnlte que les sels de fer, sous i'influence du magnetisme, exercent sur la lumiere polarisee une action contraire a celle de i'eau, du verre, du sulfure de carbone et des autres substances transparentes. Depuis cette epoque, j'ai soumis a une etude speciale les composes des autres metaux magnetiques, et j'en ai trouve un certain nombre qui agissent sur la lumiere a la maniere dps composes du fer. » Je rappellerai que j'ai designe sous le nom de pouvoir rolatoire rruupic- tique la propriete de faire tourner le plan de polarisation de la hnniere que le magnetisme developpe temporairement dans les substances tianspii- rentes. J'ai appele direct le pouvoir rotatoire magnetique de la generalife des substances transparentes, et inverse celui des sels de fer. Je remplacerai dans ce qui va suivre ces expressions par celle de positif et de negatif] qui C R., i857, I" Semeslre (T. XLIV, No 23-) « 58 ^ ( .210 ) out I'avantage de rappeler le sens de la rotation. En effet, I'eau, le sulfure de carbone, le verre et les autres substances transparentes dont j'appelie le pouvoir rotatoire positif, font tourner le plan de polarisation de la lumiere dans le sens ou I'electricite positive parconrt le fil conducteur de I'electro- aimant; les sels de fer font tourner le plan de polarisation dans le sens du mouvement de I'electricite negative. » Les metaux que j'ai regardes comme incontestablement magnetiques. et dont j'ai etudie les composes transparents, sont le fer, le nickel, le co- balt, le manganese, le chrome, le titane et le cerium. Tons ces metaux sont attirables parleselectro-aiiiiants et forment des composes doues de la meme propriete. II est d'autres metaux, tels que le platine et ses analogues, qui paraissent magnetiques, mais dont tons les composes sont diamagnetiques ; le caractere magnetique de ces metaux n'est done pas absolument certain, et j'ai renvoye a un travail special I'etude optique de leurs composes (i). j» Fer. — Les sels de protoxyde de fer sont doues d'un pouvoir rotatoire magnetique negatif qui est rendu manifeste par la faiblesse de Taction que les dissolutions aqueuses de ces sels exercent sur la lumiere polarisee. Cette action est toujours plus faible que ne le serait celle de la proportion d'eau contenue dans la dissolution, mais elle est de meme sens, et je n'ai rencon- tre aucun sel de protoxyde de fer dont le pouvoir rotatoire negatif fut assez grand pour faire disparaitre entierement le pouvoir rotatoire positif de Teau. G'est pourquoi, afin de ne conserver aucun doute sur la realite du pheno- mene, j'ai prepare des dissolutions de sulfate de protoxyde de fer a divers degres de concentration, et j'ai reconnu que les valeurs numeriques des ro- tations observees s'accordaient entierement avec I'hypothese qui consiste a regarder ces dissolutions comme des melanges en proportions variables de deux corps, I'eau et le sulfate, doues de pouvoirs rotatoires contraires (2i. i) Sur la distinction des metaux magnetiques et des metaux diamagnetiques, vovex ia 21* serie des Recherches experimcntales sur I'electricite'Ae M. Faraday. 2) Les experiences relatives a ces dissolutions inegalement concentrees ont presente une particnlarite remarquable. En les considerant comme formees d'eau et de sulfate anhvdrt , j'ai pu representer numeriqnement les phenomenes observes, en attribuant a I'eau et au sulfate anhydre des actions contraires et proportionnelles a la densite que ces deux corps pos- sedent dans la dissolution. Cela m'a ete au contraire impossible quand j'ai suppose que les dissolutions contenaient de I'eau et du sulfate de fer cristallise a 7 atomes d'eau. II me semble resulter de la, avec quelque probabilife, que le sel dissous n'est pas le sulfate cristallise, mais I pourrait appliquer le meme genre d'experiences a la tions analogues de chimie. ( <^" ) » Le pouvoir rotatoire magnetique negatif des seis de peroxyde de fer est beaucoup phis considerable que celiii des sels de protoxyde. Ainsi une so- lution aqueuse de perchlorure de fer, qui contient 4o pour loo de sel, exerce sur la lumiere polarisee une action contraire a celle de I'eau et six a sept fois plus grande, a pen pres egale, par consequent, a celle du verre pesant de Faraday. Les dissolutions etherees et alcooliques donnent les memes resultats (i). Mais le dissolvant qui m'a paru le plus convenable est I'esprit-de-bois, qui peut se charger d'une quantite considerable de sel de fer, en restant beaucoup plus transparent que I'eau, I'ether on I'alcool charges d'une meme proportion de sel. Ainsi, en dissolvant 55 parties de perchlorure de fer dans 45 parties d'esprit-de-bois, on obtient un liquide qui, par sa transparence, se prete a des observations precises, et dont Tac- tion sur la lumiere polarisee est presque double de celle du verre pesant, mais de sens contraire. Te me suis servi de ce liquide pour rechercher si le pouvoir rotatoire magnetique negatif des sels de fer variait suivant les memes lois que celui des substances transparentes ordinaires. A cet effet, j'ai compare la rotation produite par une epaisseur d'un centimetre de la dissolution a la rotation contraire produite par une epaisseur egale de sul- fure de carbone, etj'ai fait varier la grandeur de cette rotation en faisant varier soit I'intensite de I'electro-aimant, soit la grandeur et la forme de ses armatures, soit leur distance a la substance transparente. Le rapport des deux rotations a toujours eu la meme valeur ; j'en ai conclu que la rotation negative produite par les sels de fer varie suivant les memes lois que la rotation positive produite par la generalite des substances transparentes. » J'ai soumis a une etude speciale les deux cyanures de fer et de potas- sium. On salt en effet, par les experiences de M. Pliicker et de M. Faraday, que le cyanure jaune est diamagnetique et le cyanure rouge faiblement magnetique. J'ai reconnu que le pouvoir rotatoire du cyanure jaune est positif et mediocrement considerable, tandis que celui du cyanure rouge est negatif et tres-grand. i5 parties de cyanure rouge dissoutes dans 85 par- ties d'eau donnent un liquide dont le pouvoir rotatoire est negatif et deux fois plus grand que celui de I'eau, en valeur absolue. i dissolution etheree que j'ai rendu pour la premiere fois Lien i negatif des sels de fer. Une erreur d'analyse m'ayant fait considerer lissolution aqueuse qui en etait fort eloignee, j'avais (.a. a) » Nickel.— Tons les sels de nickel, comme je I'ai ; raiere communication, ont un pouvoir rotatoire positif, de facon que leurs dissolutions exercent sur la lumiere polarisee une action plus grande que celle de I'eau qu'elles contiennent. Ce pouvoir rotatoire positif est assez marque et comparable a celui des sels de zinc ou d'etain. » Cohnlt. — Le pouvoir rotatoire magnetique des sels de cobalt est posi- tif, mais plus faible que celui des sels de nickel, et assez difficile a mani- fesler, parce qu'on ne pent dissoudre dans I'eau nn sel de cobalt en pro- portion un pen considerable sans diminuer beaucoup la transparence du liquide. » Manganese. — J'ai etndie seulement les sels de protoxyde de manga- nese, et j'ai reconnu qu'ils possedent tons un pouvoir rotatoire magnetique positif, comparable a celui des sels de cobalt; les sels de sexquioxyde ont un trop grand pouvoir colorant pour se preter aux experiences. » Rien n'est d'ailleurs plus facile a constater que le magnetisme des trois metaux precedents et de leurs sels. » Chrome. — Les sels de protoxyde de chrome sont difficiles a preparer; ceux de sexquioxyde ont un si grand pouvoir colorant, qu'on n'en pent dis- soudre quelques centiemes dans i'eau sans detruire toute transparence ; mais I'acide chroniique et les chromates sepretent assez commodement aux experiences. J'ai examine le chromate neutre et le bichromate de potasse : le chromate neutre a un pouvoir rotatoire negatif assez faible, mais impos- sible a meconnaitre ; le pouvoir rotatoire da bichromate est egalement ne- gatif et plus fort que celui du chromate neutre; enfin I'acide chromique a un pouvoir rotatoire negatif comparable a celui des sels de protoxyde de ler. On sait d'ailleurs que I'acide chromique et le bichromate de potasse sont magnetiques, tandis que le chromate neutre est diamagnetique. Eu rapprochant cette circonstance des observations relatives au ferrocyanure jaune de potassium, on sera porte a conclure que le pouvoir rotatoire posi- tif de ce ferrocyanure n'est pas dii a ce qu'il est diamagnetique, mais a ce que les propri^tes physiques du fer sont aussi completement dissimulees dans ce compose que les proprietes chimiques (i ). (i) En ctiuliant les proprietes optiques des dissolutions fortement colorees que donnent les sels de peroxyde de fer, les sels de nickel, de cobalt, de chrome et les chromates, il est essential de lenir compte de rinfluence que la coloration exerce sur la position de la teinte de passage. On commettrait dc graves erreurs si I'on negligeait de faire la correction qui en resulte. ( ,2i3) » Titane. — Je n'ai examine que le bichlorure de titane. Ce compose, qui est, comme on sait, liquide a la temperature ordinaire, a un pouvoir rota- toire magnetique negatif, un peu superieur en valeur absolue an pouvou' rotatoire magnetique de I'eau. Je n'ai pu d'ailleurs reconnaitre avec certi- tude s'il est magnetique ou diamagnetique, mais il m'a ete facile de consta- ter le magnetisme du titane metallique sur un echantdlon d'une purete ab- solue qui m'a ete remis par M. Deville. » Dans les traites de chimie on considere en general le titane coniuK voisin de I'etain, et en particulier le bichlorure de titane comme lanalogue du bichlorure d'etain. II est remarquable assurement que sous rinfhience du magnetisme ces deux corps exercentdes actions contraires sur la Ininicic polarisee. » Cerium. — J'ai examine une dissolution concentree de sulfate rie ce- rium etune dissolution de chlorure du meme metal, qui m'ont paru routes les deux posseder un pouvoir rotatoire magnetique un ])eu moindre que celui de I'eau. 11 est done probable que le pouvoir rotatoire magtietifpie des selsde cerium est negatif. D'ailleurs, le magnetisme des sels de cenuia est aussi evident que celui des sels de chrome ou de manganese. C Cst c( que j'ai constate sur quelques echantillons prepares avec le plus grand soin par M. Deville etqu'il a bien voulu mettre a ma disposition. I) En resume, par les proprietes qu'ils communiquent a leurs composes transparents, les metaux magnetiques se divisent en deux classes, dont 1 une contientle fer, le chrome, le titane et probablement le cerium, I'autie con- tient le nickel, le cobalt et le manganese. II est digne de remarque qu<' les metaux les plus fortem.ent magnetiques, le fer et le nickel, soient le type de ces deux classes et que les metaux les moins magnetiques etablissent en quelque sorte la transition. » PHYSIOLOGIE. — Experiences qui prouvent quit ne se forme pas de sutie ,qnr^ la mort dans le joie des animaux ; parM. L. Figuier. (Extrail., (Commissaires, MM. Milne Edwards, Pelouze,Cl. Bernard. « M, Cl. Bernard a avance que le foie a la propriete de secreter du sudt apres la mort de ranimal. Pour etablir ce fait, il prend le foie d'un chiet), peu d'intants apres I'avoir sacrifie,fixe le tronc de la veine porte sur un tube de gutta-percha, et ajuste I'autre extremite de ce tube au robinet d une fou- taine; puis il le soumet, pendant quarante minutes, a Taction du t ouranf (I2l4) d'eau(i). II assure que le foie debarrasse par ce moyen du giycose qu'il ren- ferme, et abandonne ensuite a lui-meme pendant vingt-quatre heures, se charge d'une abondante quantite desucre, en vertu de ce que I'on pourrait appeler une secretion postlmme. » Cette experience n'est pas decisive en ce qu'un simple lavage par uii courant d'eau traversant le foie pendant quarante minutes, est un moyen tout a fait insuffisant de debarrasser le foie de tout le giycose qu'il renferme. Je me suis assure par divers essais rapportes dans mon Memoire, qu'il faut des precautions particulieres pour enlever par Taction de I'eau tout le sucre t^mprisonne dans les cellules hepatiques. » Mais si Ton execute ce lavage d'une maniere rigoureuse, on reconnait que le tissu du foie, quand il a ete parfaitement debarrasse de tons ses pro- duits solubles, ne jouit en aucune facon de la propriete de former du sucre ipres la mort. Voici comment j'ai procede pour mettre ce fait en evi- dence. » J'ai pris un foie de mouton peu apres la mort de I'animal, et je I'ai ha- cheavec soin. Le tissu ainsi divise a ete passe atraversun tamis de crin serre. Ce qui traversait le tamis constituait une veritable pulpe, dans laquelle le tissu hepatique se trouvait reduit a un grand etat de division. J'ai lave cette pulpe dans I'eau froide, par decantation, un grand nombre de fois. Apres ce lavage, il reste une masse presque incolore et tout a fait exempte de giycose. On I'a alors abandonnee a elle-meme pendant vingt-quatre heures, pour re- oonnaitre s'il s'y formerait du sucre. Or, I'eau dans laquelle on a fait bouillir, au bout de ce temps, toute cette masse fibreuse, ne renfermait pas la plus iegere trace de giycose. Ainsi la substance du foie bien debarrassee du sucre par un lavage rigoureux, ne se recharge pas au bout d'un certain temps dune nouvelle quantite de sucre. » Mais pour decider positivement si le foie secrete du sucre apres la mort de I'animal, il fallait determiner par I'analyse chimique la quantite de sucre existant dans un foie lave, et au bout de vingl-quatre heures, repeter ce do- sage, afin de reconnaitre si, apres cet intervalle, la quantite de sucre avait augmente. Cette determination comparative a ete faite de la maniere sui- vante : » Un foie de mouton, pris peu de temps apres la mort de I'animal, a ete soumis pendant ime heiire et demie a Taction d'un courant d'eau entrant par la veine porte et sortant par la veine cave inferieure. (i) Comptes rendus de V Academic des Sciences , 2^ semestre, i855, page 465. ( i^i5 ) » Apres ce lavage, le foie, qui pesait 900 grammes, a ete partage parties du meme poids, soil 45o grammes chacmie. « L'une de ces moities a ete hachee soigneusement et soiimise a in lion dansl'eau bouillante; le liquide provenant de cette decoction gerement concentre, precipite par le sous-acetate de plomb, etl'exc de plomb enleve par le carbonate de soude. La liqueur filtree a oi par le reactif cupro-potassique qui, sous I'influence de rebullition, un precipite volumineux jaune-rougeatre de sous-oxyde de cui » Ce precipite de sous-oxyde de cuivre etant recueilli sur uu tiltre, lave el longtemps calcine dans un creuset de platine au contact de I'air, pour le transformer en bioxyde de cuivre, a laisse un residu de cet oxyde pcsaul og%r23. >> Au bout de vingt-quatre heures, la secondemoitie de ce foie, (pu avail ete abandonneea elle-meme, a ete soumise aux memes operations que la f.re- miere. On I'a traitee par I'eau, precipitee par le sous-acetate de plomb, <'U- suite par le carbonate de soude, et enfin mise en contact, a TebuUition, avei le reactif cupro-potassique. Le precipite jaune-rougeatre de sous-oxyde (U cuivre, recueilli sur un filtre et calcine au contact de I'air pour le transformei en bioxyde noir, a laisse un residu de cet oxyde pesant oS'^,102. » II resulte de cette experience que, malgre un lavage par un courant d'eau, prolonge une heure etdemie, le foie contenait une notable quantite de glycose, et qu'en outre cette quantity na pas augment^ dans cet orgam abandonne a lui-mcme pendant vingt-quati^e heures. ,) Je suis arrive au meme resultat dans deux autres experiences dans les- quelles j'ai determine le poids des matieres solubles existant dans chaque moitie d'un meme foie avant et apres vingt-quatre beures. Cette quantite, au lieu d'augmenter, a subi une legere diminution. )) J'ai avance plus haut que la cause de I'erreur qui suppose que le sucre se reforrae dans le foie apres la mort, tient a I'insuffisance du moyen qui a ett employe pour operer le lavage de cet organe. Un courant d'eau eiitret.Mui pendant quarante minutes seuleraent a travers les ramifications de la m-uh- porte est un moyen insuffisant pour debarrasser le foie de toiiles scs mt- tieres solubles, surtout quand on opere avec un foie extremement (li.u-e de Sucre, comme I'est toujours celui d'un carnivore. J'ai pense qu en op. rant sur un foie moms charge de sucre, et en prolongeant convenablemeut le temps du lavage, on pourrait parvenir a le debarrasser completcment d( toute matiere sucree, et que Ton pourait ensuite sans alterer, sans diviser ( I2l6 ) I'orguDe, en un mot sans toucher a son integrite anatomique, reconoaitre s'il se reforme spontanement dii sucre dans son tissu bien lave. A.yant re- connii que le cheval est un des animaux dont le foie est le moins sucre, j'ai profite de cette condition pour {'aire une derniere experience qui a confirnie les precedentes. » A I'Ecole veterinaire d'Alfort, j ai pris le foie d'un cheval qui venait d'etre abattu et je I'ai soumis, pendant deux heures et demie, a un fort cou- rant d'eau. Je m'etais assure, avant cette operation, que le foie experimente contenait du sucre. Apres ce lavage, le foie s'est trouve debarrasse de tout son glycose, car un morceau de cet organedu poids de 200 grammes n'en cedait aucune trace a Teau bouillante. » Ayant ete abandonne a lui-meme pendant ving-quatre heures, ce foie n'a laisse apparaitre aux reactifs aucune trace de sucre. » L'experience qui vient d'etre decrite a ete repetee identiquement sur les foies de deux autres chevaux, et a donne des resultats tout semblables ' Existence du sucre dans le foie examine au moment ou I'animal venait d'etre abattu; absence de sucre apres un lavage de deux heures et demie par un courant d'eau; et absence complete du sucre vingt heures apres ce la- vage. J' Dans un nouveau Memoire sur la glycogenic hepatique, j'aurai I'hon- neur de communiquer prochainement a I'Academie le resultat de quelques experiences sur la matiere gljcocjene qui existerait dans le foie, d'apres M. Gl. Bernard, et qui, selon moi, n'est autre chose que le produit de la decomposition, par la potasse, de V albuminose , produit organique dont j'ai signale I'existence dans le foie, et qui se trouve etudie et decrit dans le pre- mier Memoire que j'ai publie sur ce sujet en Janvier i855. Je montrerai que cette matiere giycogene se forme avec la plupart des siibstances albuminoides, et qu'on pent I'obtenir en operant avec Talbumine de I'oeuf precipitee par I'alcool, redissoute dans lean et traitee par la potasse caustique bouillante. Je in'efforcerai aussi de faire ressortir la difference chimique qui existe entre le sucre contenu dans le foie et celui que I'on trouve dans la veine porte et dans la circulation generale chez les animaux soumis au regime exclusif de GHIMIE. — Memoire sur la reduction de certaines dissolutions sdUncs jicn I' aluminium; par M. Henri Massox. (Commissaires, MM. Dumas, Pcloiize.) M. Henri Masson pense, commeM. Henri Deville, que raluininidm (1 secondes. Le mouvement est retrograde et la declinaison australe diminue d'e i'55" par jour. » Note sur les combinaisons du soufre i « Dans I'un des derniers numeros des Comptes jendus, page 1000, M. Ernest Baudrimont a presente a I' Academic une Note contenant des details fort interessants sur la formation et les proprietes du sulfure carbo- nique CS. » Les dernieres lignes de la Note de M. Baudrimont sont concuesen ces termes : « Plusieurs chimistes out tente la decouverte de ce produit, et s'il a » echappe jusqu'ici a leurs recherches, c'est saiis doute en raison de sa » reaction sur I'eau et les dissolutions alcalines qui le transforment en j» oxyde de carbone et en sulfure d'hydrogene. w » Qu'il me soit permis de reproduire ici le passage suivant, qu'on lit dans mon Introduction d l' Etude de la Chimie moleculaire, page 117, ^67 (Stras- bourg, i837-i838) : « Le soufre et le carbone se combinent directement et donnent naissance » a deux composes. L'lin, bien defini, est connu depuis longtemps; c'cst » le sulfide caibonique; I'autre n'a point encore ete suffisamment etudie, » mais il parait correspondre a I'oxyde carbonique. Les personnes qui out » ete dans le cas de preparer du sulfide carbonique en certaine quantite, » savent que le succes de cette operation depend du soin que Ton met a » faire passer brnsquement, et en grande quantite, de la vapeur du soufre » au travers d'un tube contenant le charbon chauffe au rouge. » Si la vapeur de soufre se produit et arrive lentement, il ue se forme pas » de sulfide carbonique, mais un produit gazeux, lequel briile au (M)ntact » de I'air, en se transformant en acides carbonique et sulfureux. L'exis- » tence dece compose, qui semble devoir correspondre a ioxjde cnrhoni^juc, M est digne d'interet, en ce qu'il etablit mieux encore I'analogie qui cxiste » entre le soufre et I'oxygene. o » Ce passage prouve clairement que j'avais etabli en iSS; les circoii- stances ou se forme le sulfiire carbonique, et Ton pent voir, page 864 du meme ouvrage, a propos du mercaptan, que j'avais aussi determine son role dans certains composes organiques. » BOTANIQUE. — Seconde Note sur [eiendue de [aire mojenne d expansion geographique des especes veg^tales vers le 45* degre de latitude nord ; par M. Henri Lecoq. « Dans une Note que j'ai eu I'honneur d'adresser a I'Academie, j'ai de- termine directement I'aire moyenne d' expansion geographique des especes vegetales du plateau central de la France, moyenne calculee sur 1,800 especes, et evaluee a 3,623 degres ou un dix-huitiem<' de la surface ter- restre. » Cette aire d' expansion decroit en etendue a mesure que, du 45*^ degre, on avance vers le sud; elle augmente, au contraire, pour les families doni les especes sont plus septentrionales. » Voici les noms des families (representees par plus dime t'specr doiit Taire d'expansion depasse la moyenne : n Parmi les Thalamiflores : Nympheacees, 4,45o ; Violariees, 4,636 ; Dio- seracees, 8,562; Alsinacees, 4,257; Oxalidees, 7,8ri. » Parmi les Caliciflores : Onagrariees, 5, 802; Haloragees, 6,706; Callitri- chinees, 7,845; Ceratophyllees, 5,73o; Portulacees, 1 2,865; Ambrosiacees, 5,181; Ericacees, 6,081. '59.. ( 1220 ) » Parmi les Corolliflores : Antirrhinees, 3,748; Rhinanthacees, 3,8io; Solanees, 3,958; Primulacees, 4,009; Plantaginees, 5,786. » Parmi les Monochlamydecs : Chenopodees, 4>857 ; Polygonees, 6,407 ; Coniferes, 5,392. » Parmi les Monocotyledones : Alsiiiacees, 4i723; Juncaginees, 8,960; Poramees, 6,718; Lemnacees, 6,798; Typhacees, €,i43; Juncacees, 5,162; Cyperacees, 5,093 ; Equisetacees , 7,084; Lycopodiacees , 8,539; Foii- geres, 5,179. » li est facile de voir que ces families, contenant des plantes a aire moyeiine tres-vaste, sont en grande partie composees tl'especes aquatiqiies ou des terrains hiiraides, et d'especes polaires qui occupeut toute la zone froide de Themisphere nord. S'il y a quelques exceptions, telles que les Solanees, cela est dii au petit nombre d'especes qui ontdonne la moyenne, et a ce que ces especes, presque cosmopolites, ont individuellement une aire » Si, au contraire, nous recherchons les families dont I'aire moyenne est tres-restreinte, et au-dessous de 1000 degres carres, nous trouvous : » Paruii les Thalamiflores : Cistinees , 5 1 5 ; Aceracees , 868 ; Ruta- cees, 921. » Parmi les Caliciflores : Rhamnees, 972; Terebinthacees, 711. » Parmi les Corolliflores : Jasminees, 638; Orobanchees, 834; Plumba- ginees, 447. » Parmi les Monochlamydees ; Aristolochiees, 793. » Parmi les Monocotyledones : Aroidees, 589; Amaryllidees, 720. » Ces families a aire moyenne tres-petite sont formees en grande partie d'especes meridionales, qui trouvent sur leur plateau central leur limite vers lenord. » L'aiic d'expansion des especes vegetales est done d'autant plus grande, que Ton s'approche davantage des regions polaires; d'autant plus petite, que Ton s'avance plus pres de la zone torride : faits qui concordent par- faitement avec le nombie bien plus considerable d'especes dans les regions chaudes de la terre, et le nombre bien plus grand des individus dans les regions froides. » Quanta I'etendue de I'aire des 1,800 especes phanerogames qui con- stituent la Flore du plateau central de la France, elle varie entre un point circonscrit dans 2 a 3 degres carres, et le chiffre enorme de 25,5oo degres carres, qui ne represente pas tout a fait la moitie de la surface ter- restre. ( I.2t ) » Voici la lisle des especes de notre circonscription dont I'aire d'expa sioD atteint on depasse 20,000 degres ; Capsella bursa pastoris. Callitricho vernalis. Veronica anagallis. Veronica serpyllifolia. Limosella aquatica. Samolus Valerandi. Plantago major. Chenopodium album. Polygonum amphibium. Poa annua. » Treize especes seulement, sur 1,800, out une aire d'expansion qui oc- ciipe a peu pres le tiers 011 la moitie de la surface de la terre. M Nous avons voulii connaitre aussi si I'aire moyenne des families (tou- jours ail 45^ degre et sur le plateau central de la France) est en rapport avec le nombre des especes qu'elles contiennent. Nous avons range, dans le tableau suivant, les principales families d'apres leur ordre numerique d'importance dans la flore, et nous avons ajoute une colonne qui indique I'aire moyenne des especes de chacune d'elles. Families de plnntes de \tral contenant au 3o especes ,493 5,093 ..,4i6 4,^57 '>994 1,647 3,370 6,407 ( 1222 ) » IJ n'existe, comme on le voit, aucun rapport entre le nombre des especes d'une famille et leur puissance expansive. Ce tableau vient une fois de plus confiniier rinfluence du climat sur Taire d'expansion, puisque les Legwninemes, les Ombelliferes, les Silenacees et les Liliacees, families meridio- nales, occupent une surface bien moins etendue que les Cjperacees, les Alsinacees, les Poljgonees, les Amentacees et les Fougeres, families septen- trionales. » CHIMIE. — Remarque sur la recherche toxicologique de tarsenic; par M. le D' Blondlot (de Nancy). « Les recherches dont i! s'agit ont pour but de demontrer que, dans la destruction des matieres organiques, d'apres le procede de MM. Danger et Flandin, independamment de la quantite plus ou moins grande de sulfure d'arsenic qui a pu prendre naissance par I'effet de I'acide sulfhydrique en- gendre dans la putrefaction, la carbonisation par I'acide sulfurique en pro- duit constamment a elle seule des proportions considerables qui echappent a I'analyse. Voici, du reste, une des experiences bien simples sur lesquelles repose cette assertion : » Je pris 25o grammes de poumon de boeuf a I'etat frais, et, apres les avoir grossierement decoupes, j'y ajoutai loo grammes d'acide sulfurique concentre, puis, quand la matiere se fut liquefiee, j'y versai une solution filtree de i centigrammes d'acide arsenieux. Le reste de I'operation s'etant effectue d'apres le procede connu, j'obtins un charbon sec et friable que j'epuisai avec de I'eau bouillante. Apres m'etre assure que les dernieres eaux de lavage recueillies separement ne fournissaient aucune trace d'anneau ar- senical dans I'appareil de Marsh, je lavai de nouveau le charbon avec de I'eau ammoniacale ; or, cette seconde solution ayant ete evaporee a siccite, le residu fut traite a chaud par I'acide azotique concentre ajoute par petites portions a la fois, puis le residu desseche, ayant ete repris par I'eau bouil- lante, a ete introduit dans un appareil de Marsh, ou il n*a pas tarde a pro- duire un anneau epais et etendu. » Au surplus, la transformation de I'arsenic en sulfure, dans I'experience dont il s'agit, s'explique facilement en admettant qu'en vertu de I'affinite dusoufre pour un metalloide, les acides arsenieux et sulfurique, qui, pris isolement, ne seraient pas reduits a leurs radicaux dans les conditions de temperature ou Ton opere, eprouvent, quand ils sont tons deux en presence du charbon, la decomposition exprimee par la formule suivante : As O' -I- 3 (SO^) 4- C"^ = As S' -4- 6C02. ( 1223 ) ' En definitive, il resulte de ce qui precede qii'il ne suffira plus desor- inais de trailer, dans les recherches toxicologiques, le charbon sidfurique par I'eau bouillante, mais qu'il faudra ensuite lui enlever, par des lavages a rammoniaqiie, le sulfure d'arsenic qui s'est forme en proportion conside- rable, convertir ce sulfure en acide arsenique par I'acide azotique comme il a ete dit plus haut, de maniere a obtenir une seconde solution qui sera ajoutee a la premiere pour constituer la liqueur suspecte destinee a etre in- troduite dans I'appareil de Marsh. » M. DuMERY, dont les appareils de chauffage sont employes aux serr( s du Museum, de maniere a ne consommer que 6^,36 de charbon par deci- metre carre de surface de grille et par heure, annonce qu'il a applique les memes appareils a une locomotive qui fait actuellement'le service des voya- geurs entre Paris et Meaux, et consomme 5 kdogrammes de houiile par decimetre carre et par heure. De ces experiences qui correspondent a pen pres aux deux extremes de I'echelle des consommations, il resulte que la quantite de houiile briilee pent varier dans le rapport de V a i5 sans qu il yai t production de fumee. ANATOMIE. — Nouvelle demonstration de la coalescence du metacarpien on milatarsien du pouce avec la premiere phalange de ce mime doigt ; par MM. JoLY et Lavocat. « Dans nos etudes d'anatomie philosophique sur la main et le pied de riiommeet sur les extremites des Mammiferes, ramenes au type pentadactyle, nous avons etabli en principe que, pour les phalanges de chaque doigt, le nombre trois est le type general chez les Mammiferes. Nous avons ausst cherchea prouver que I'exception presentee par le pouce n'estqu'apparente. )) A I'appui de notre opinion, nous avons fait remarquerque la piece dite metacarpien ou metatarsien du pouce se developpe par deux points d'ossifi- cation, Tun pour le corps et Tautre pour I'extremite superieure : disposition, comme I'a dit M. Cruveilhier, qui est opposee a celle qui s'observe dans les autres metacarpiens ou metatarsiens, et analogue a celle qui s'observe dans les phalanges. » Nous aurionspu, d'apres cette donnee osteogenique, ne voir dans la piece en question que le representant de la premiere phalange; nous avons adopte une autre conclusion : pour nous, le point d'ossification principal ( 1224 ) coiistitue la premiere phalange, et le noyau superieur est lequivalent dii veritable melacarjnen ou metatarsien du police. » Si quelques doiites ont pu s'elever au sujet de cette double determina- tion, ils seront entierement dissipes par le fait decisif que nous avons I'hon- neur de transmettre a I'Academie. » Nous venons de rencontrer la confirmation evidente de notre maniero de voir, en examinant les extremites posterieures d'un chien adulte, ayaiit le pouce completement developpe. Aux deux pieds de cet animal, entre les deux pieces tarsiennes, propres au pouce, et les deux dernieres phalanges de ce meme doigt, on voit deux pieces distinctes, conoides, contigues parleui sommet et longues chacune d'environ i centimetres; la base elargie del'os superieur s'articule, comme d'ordinaire, avec le pemptotarse ou troisiemt^ cuneiforme, et celle de I'os inferieur avec la deuxieme phalange. j> En consequence, et d'apres le principe des connexions, ces deux ele- ments du pouce representent bien le metatnrsien et la premiere phalange . ordinairement soudes en une seule piece, ici developpes separement. » Ce fait deii|iontre done, d'une maniere incontestable, que la piece osseuse, generalement appelee metacarpien ou metatarsien du pouce chez Thomme et les autres Mammiferes, est reellement constituee par le meta- carpien ou metatarsien et aussi par la premiere phalange. » M. DE Paravey adresse une Lettre dans laquelle il revendique la priorite pour plusieurs idees emises par M. Biot et relatives a I'histoire de I'astro- nom ie egyptienue M. GuERiXEAC AuBRY, qui a recemment adresse a I'Academie et a plu- sieurs de ses Membres un ouvrage intitule : Plijsiologie reunie a la Phy- sique, indique les divers prix auxquels cet ouvrage lui parait susceptible de concourir. ( Renvoi a la Commission du prix de Physiologie experimentale.) M. Brochard adresse une Note sur la molecule elementaire. M. Piat fait connaitre les formules de divers remedes contre le cho- lera (Renvoi a la Commission du prix Breant.) M. SicART presente a I'Academie un echantillon de tresse faite avec la paille de Sorgho a laquelle il a joint quelques echantillons de pailles colorees naturellement et de nuances tres-diverses. M. ScHROEDER pric TAcademie de voiiloir bieii hater le Rapport de la Commission chargee d'examiner plusieurs Notes qu'il a presentees sur les causes des soulevements terrestres. (Renvoi a la Commision nommee.) M. Laurent de Saint-Martin adresse a TAcad^mie un papier himigatoirt^ antiseptique qu'il emploie pour neutrahser les miasmes dans les amphi- theatres d'anatomie ou les salles de malades. (Renvoi a M. Bussy.) M. le D" GuiLLON adresse une reclamation de priorite relative aux prece- des de stricturotomie, qu'il croit avoir introduits le premier dans la pratique chirurgicale et qui, suivant lui, ne different pas du procede des incisions intra-uretrales employe et preconise aujourd'hui par M. Civiale. (Renvoye a M. Civiale, ainsi que la Note adressee dans la precedente seance par M. Heurteloup.) L'Academie se forme en Comite secret. La seance est levee a 6 hemes. F- RULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L^ Academic a recu dans la seance du 8 juin i857 les ouvrages dont voici les titres : Mimoires de I'InstUut imperial de France. Academic des Inscriptions et Belles- Lettres; t. XXI, V^ partie. Paris, iSS; ; in-4°. Institut imperial de France. Discours prononces aux funerailles de M. Angus- tin Cauchj, le lundi 26 mai 1867 ; in-4«. C R.. .857, 1^' Semestre. (T. XLIV,^' 25 ) ' ^^ ( 1116 ) Etudes et lectures sur les sciences d' observation et leurs applications pratiques ; parM. Babinet; t. III. Paris, i857;in-i2. Le Jardin fruitier du Museum; par M. J. Degaisne; 6^ livraison in-4*'. Les Applications nouvelles de la science a I'industrie et aux arts en i855 ; par M. Louis Figuier; 2® edition, Paris, 1857; in-i a. Considerations geognostiques sur les Echinodermes des Pjrenees et des contree^ annexes de cette chains demontagnes; par M. A. Leymerie; br. in-8°. Encore quelques mots sur la maladie de la vigne , son developpement, son trai- tement; par M. C.-J, Thibault ; br. in-8''. Esquisse historique de Gutenberg; par M. J. -P. Gama. Paris, 1867; Atti... Jctes de i Institut imperial el royal venitien des Sciences, Lettres et Arts; t. II, 3« serie, livraisons i a 4. Venise, i856-i857; in-8''. Glorias. . . Gloire et grandeur de la Galice; par MM. CoNTO et Lopez de la Vega; I'-^ivraison. Pontevedra, 1857; in-8". Bericht... Rapport sur le percement de listhme de Suez, fait a la Societe imperiale de Geographic de Fienne; par M. F. FOETTERLE. Vienne, 1857; br. in-8°. Leber. . . De la nature eldu traitement du croup ; par M . Hermann Itzigsohn . Francfort, 1857; br. in-8°. ERRATA. (Seance du i" juin 1857.) ieu de on pent separer, lisez on n'a pas pu jusqu'i ( 12^7 ) i 1 imMmAMM ii > < 1 1 i 1 liiiifiiini U?;l:lt;i::::M:? flJlJiiiiJIilJIlii t i ) i ■J 1 f s ^1 'S.S^oS^^^a^S^aS S.^'^a^'^^SS f^S'^^'^g ?,-?:?. '^ s -Nit 9 5 i if o5 §.§,§«'a^'P>a£-^JsSi-^s.^jr.s.?^s.?-?^^§-s^fi5 % l«f ^^:^?t^^7:jf^:?^^:^sf5l5^s:^:?5:?^^^:^ ? \\i i^ o^ S; S^ "? ::s 2 ^^ .2 ^^ r ^_^ r '^ -^^ "2 o ^'f := ^-r 2 !.; ? r : ^ : f. r_ -^ 1 1-* .„...„„ .5^ ?5 r. ^ 5 i T. r. r, X £ '^ -2 r. i X r- - ^ - :: i- r ^z ,: r^~-z : ill! lfff?fff ^z'^^^^"^^->^'^f^i5^-i5i:c 5 N o>:"2/-.-„-„^.€" \\-.<- ^ ": -.-„-:-. ^.^f "-: ^--i-.-.-.^i-i if ..„...„ i;?iri-r-.f^5S-!-r.^r-.ji^^ - -- ^-/-j-.u-i r = /- 1 '. - ^ -- 5 ill! 5 H gS^Jl;^^;::: 1 A '} »,..„.„„. iT^^o J.^ ^ ^; 5i:j: . - : 5 till ?5ff^f^rf f:f ^'^^ ^ ^ 1 7 1, iS?:i^: J 5 i 1 2 1 ,..,..,.. ,-^-.\ - .-.- ;- Nii. 1 } ' 1 ! 1 ^ 1 = \ : ; i i i a ' 1 ^^ -£.- riiL^.rpr -^.. 1 6' (1.25) » Nous venons de faire connaitre la matiere qui constitue les couches corticales du cristallin des vertebres aeriens; nous allons decrire celle qui se trouve dans le noyau. » La substance albumineuse du noyau est soluble dans I'eau, coagulable par la chaleur, et se comporle dans toutes ses reactions chimiques comme I'albumine de I'oeuf ; elle laisse par I'incineration plus de cendres que la metalbumine; on trouve dans ces cendres une quantite tres-notable de chlorure de sodium. » L'albumine du cristallin se dissout dans I'acide chlorhydrique concen- tre, comme la metalbumine, et ne produit pas de coloration bleue par le contact de Fair. » L'albumine ne se trouve pas toujours, au centre des cristallins, pure et separee de la metalbumine; ainsi, chez Thomme, nous I'avons rentontree dans les couches corticales melee a la metalbumine ; lorsqu'alors la liqueur qui tient en dissolution ces deux substances albumineuses est soumise k Tebui- lition, elle devient simplement opaline et se prend en gelee par une concen- tration convenable. » L'autruche nous a fourni un second exemple de ce melange de la me- talbumine avec l'albumine du noyau. » Les proportions des substances albumineuses contenues dans les cris- tallins varient avec I'espece des animaux et paraissent toujours augmenter avec I'age. i^ L'albumine du cristallin peut etre consideree comme ayant la meme composition que l'albumine de I'oeuf; I'analyse de cette substance nous a, donne en effet les resultats suivants : Carbone 51 1 , 89 Hydrogene 6,75 Azote i5,4^^ Oxygene 26,94 » Tout le monde sait que l'albumine soumise a Taction de 1 alcool se coagule et devient opaque : un oeuf conserve pendant un certain temps dans Talcool se durcit comme par Taction de la chaleur et son albumen perd entie^rement sa transparence; Topacite de la masse albumineuse nest })as due a Tetat de dilution de la liqueur, car nous avons reconnu que Talbumine de Toeuf, concentree dans le vide et amenee a Tetat de sirop, se transforme encore en une masse blanche et opaque quand on la traite par Talcool. n On pourrait croire qu'un cristallin conserve dans de Talcool se com- porterait comme un oeufetdeviendrait entierement opaque; il n'enestrien : ( .126 ) ralcool agit tres-differeminent sur les deux parties albumineuses qui con- stituent les couches corlicales et le noyau du cristallin. » Les couches corlicales, qui sont formees ordinairement, comme nous I'avons dit, de metalbumine, deviennent entierement opaques sous I'in- fluence de I'alcool, tandis que le noyau prend souvent I'aspect et la denii- Iransparence de la corne lorsqu'on le souniet a Taction de ce liquide. » Ce fait interessant, qui vient confirmer les differences chimiques que nous avons etablies precedemmeut entre Ja composition des couches corti- cales et celle du noyau du cristallin, presente une importance veritable au point de vue de la zoologie et de la physiologie comparee. » En considerant en effet les cristallins de differents animaux, que nous meltons sous les yeux de I'Academie, qui sont conserves depuis plus de trente ans dans I'alcool et qui proviennent des collections du Museum faites en general par Cuvier, on reconnaitra immediatement que I'alcool, agissant differemment sur les couches corlicales et sur le noyau, permet d'apprecier les positions relatives des deux parties qui constituent iin cris- talhn et fournit ainsi un caractere specifique tres-precieux (i). » Nous ferons ressortir ici les differences que I'emploi de I'alcool permet de coustater dans la structure des crislallins appartenant aux principaux vertebres aeriens. » I.'alcool, modifiant d'une maniere differente I'albumine et la metalbu- mine, permet toujours de distinguer dans uu cristallin conserve dans I'al- cool les couches corlicales d'avec le noyau, mais dans quelques cas la sepa- ration ne s'annonce pas d'une maniere tres-nette ; 1^ noyau reste opaque et n'est separe de la matiere corticate que par des couches de substance grise. Nous pensons que, dans ce cas, I'albumine et la metalbumine sont presque intimement melangees; ces resultats out ete constates principalement sur les cristallins suivanls, qui appartiennent a des Mammiferes, des Oiseaux et des Reptiles : M-^goiiSn>ua,nuus,Linn.),j;g. r, Loutre {Mustcln Lutra , Linn. )^fi^. 4, Aigle(i'>//ro fulvus, Linn.) fig. 24, Orfraie ( Falco ossifragus , Linn. ) , fig, 35 , ' Grand due de Virginie {Strix virginiana, Gm. ), fig. 26 ^ Chat-huant {Strij; nliico, Linn.) , fig. 27 , Caret ( TaUido inibricatu, Linn.), fig. 37 , Tortue franche, grande fortue de mer ( CheUmia mnrmorata, Dum. ), fig. 38. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEfflE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 JUIN 1857. PRESIDENCE DE M. DESPRETZ. 3IEM0IRES ET COHEIIUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAWTS DE L'AGADlfeMlE. M. BioT fait hommage a I'Academie du tome V de son Traite elemen- taire d'Astronomie phjsique, dont il lui a presente I'extrait dans une des dernieres seances. CHIMIE. — Sur la composilion de la substance des jeux dJrica; fxa- M. Payen. « Lorsque je presentai, en f 856, les echantillons importes par le capi- taine Trebuchet, a qui ils avaient ete donnes, au Perou, comme des \ eiix extraits des momies du morne d'Arica , ces objets etaient alors inconnus en France, ils n'appartenaient pas a I'especehumaine, et j'avais emis a leur egard une hypothese qui ne pouvait mesatisfaireentierement. J'appflais, en consequence, sur ce point des investigations nouvelles. « Je dois aujourd'hui m'applaudir de cette communication qui nous a valu les interessantes observations et les travaux importants de M. Rivero, de nos savants confreres M. I'Amiral Du Petit-Thouarset M. Gay, enfin la determination qu'en ont faite MM. Valenciennes et Fremy. De mon cote, n'ayant pu trouver avant le i" juin dernier aucune occasion de les compa- rer avec des produits naturels du meme genre, je poursuivais, sur le pen aui me restait de ces echantillons, des recherches en vue d'en mieux carac- .?. ■U ( i23a) (eriser la composition chimiqiie. J'avais obtenii quelques resultats positifs en ce sens, lorsque j'appris que M. Valenciennes etait parvenu a reconnaitre ridentite entre ces objets etle cristallin depouille de ses couches corticales des yeux d'un Mollusque cephalopode. » Lelundi i8 mai je deposai entre les mains de MM. les Secretaires per- petuelsun paquet cacbete contenant les principaux resultats de mes essais. Si je desire aujourd'hui avoir Thonneur de les communiquer a 1' Academic, c'est surtout afin qu'on voie que je ne suis pas reste inactif en presence des doutes que j'avais souleves et afin aussi d' avoir I'occasion de dire que la de- terminalion el les experiences faitespar notre savant confrereavec M. Fremy me semblent avoir resohi la question d'origine, en enrichissant la science de faits nouveaux et inattendus. » Les notions que je demande la permission d'y ajouter ne seront peut- etre pas inutiles, soil pour concourir a completer cette etude, soit pour mon- (rer dans la matiere desnoyaux de cristallins venus d'Arica des proprietes speciales qui pourraient dependre d'une preparation ou eire les attributs d'une variete distincte. » J'etais arrive en i856 {Comptes rendus . i^ semestre, page 708) au meme chiffre que celui recemment obtenu par MM. Valenciennes et Fremy, quant au dosage del'azote (16,21 ou 16,373 pour 100, deduction faite des cendres; leur analyse a donne 16, 53), et cependant cette matiere m'a offert plusieurs proprietes differentes de celles assignees par ces savants a la phaconine. » Reaction de tacide sulfurique. — En effet, la substance divisee a la lime, mise en contact avec six fois environ son volume d'acide sulfurique con- centre ordinaire (c'est-a-dire non concentre au maximum), se gonfle imme- diatement;ses particules s'agglutinent en une masse transparente, jaunatre, de consistance gelatineuse, qui tres-gi^aduellement se resout en un liquide devenu sirupeux, au boutde quarante-huit heures, persistant plus d'un mois dans le meme etat : on peut alors I'etendre d'eau sans qu'elle se precipite. II serait interessant de rechercher s'il y aurait, dans ce cas, en elevant la tem- perature jusqu'a I'ebullition, de la glycose formee; car la substance venue d'Arica offre avec les tissus gelatinigenes d'autres analogies notables. » Reaction de lacide chlorhjdrique.— I.a substance egalement divisee, de- kyee avec quatre ou cinq fois son volume d'acide chlorhydrique ordinaire, acquiert en quelques instants une nuance violette et se dissout pen a peu; la solution est complete au bout de quelques heures, le liquide translucide et tres-fluide perd tres-Ientement sa coloration violette, qui est remplacee apres plusieurs jours par une nuance orangee legerement brune. ( '^S. ) » Reaction de I'acide acetique. — L'acide acetique pur cristallisable n'eii a dissous qu'une faible quantite. Etendii a 8 degres, il en dissout de fortes proportions; la solution reste diaphane et incolore. » Jetton de l'acide tanique. — Soumise pendant douze heures a Taction d'une solution d'acide tanique chauffee de 90 a loo degres, la substance non divisee, hydratee prealablement, se combine par degres avec le ta- nin : elle acquiert d'abord plus de consistance, puis une propriete adhesive notable, et une portion devient soluble si le tanin n'est en excrs. » Jction de teau. — L'action de I'eau bouillante prolont^ec i)en(l;uil deiix ou trois heures assouplit la matiereet facilite la dislocation des six on sept capsules concentriques qui se separent, superficicllenient rccouvertes d une pellicule transparente ; I'eau retient en solution une substance ori^iinKiue offrant des caracteres semblables a ceux de la gelatine alterec (1). » Afm de determiner les proportions de la partie soluble, on a rechiit en poudre a la lime la moitie environ de I'un des corps globuli formes; la sub- stance divisee, pesant seche 6^5 milligrammes, ceda 55 milligrammes ou 8,8 pour 100 de son poids a I'eau bouillante et perdit en meme temps son odeur forte et desagreable. Le residu de I'evaporation, partiellement soluble a I'eau froide, offrif d'ailleurs les proprietes de la gelatine un pen alteree; il s'en trouvait trop peu pour que Ton en fit I'analyse elementaire. Un second traitement par I'eau bouillante durant quatre heures fit encore dissoudre 49 milligrammes : en totalite 16, 5 pour 100. » Ainsi done, la partie centrale d'un cristaUin, consistante et formee de couches concentriques, rapportee d'Arica, renferme an moins deux suIj- stances organiques (2), dont I'une est dissoluble par I'eau bouillante et pre- sente alors plusieurs des proprietes qui caracterisent la gelatine. L'ensemble manifeste, sous I'influence de plusieurs reactifs, des phenomenes differents de ceux qui ont ete altribues aux parties semblables d'autres cristallins analyses a I'etat normal. » La Note suivante indique, en outre, les reactions que j'ai observees sur la substance cornee, la matiere venue d'Arica et Talbumine coagulee. ) Le tanin y produit un precipite g 1 ammoniacale, reparait et vient er ; par un leger exces d'acide. (2) Bien que ces objets aient pu subir quelque alteration par suite dc moins prolonge au morne d'Arica, il me semble qu'ils etaient encore ;! pour qu'on doive retrouver des proprietes semblables dans des cristallins c recemment desseches. Note ddposee le ] 1857 dans line enveloppe cachetee. « All moment ou la determination que M. Valenciennes en a faite, leve les doutes sur I'etat naturel des objets rapportes du Perou et presentes comme provenant des yeux de certaines momies d'Arica, il ne sera peut- etre pas inutile, au point de vue des proprietes chimiques, de faire con- naitre les resultats de quelques essais entrepris sur la petite quantite des fragments restes a ma disposition. » Ces essais out ete effectues simultanement avec les memes reactifs, et comparativement sur la substance cornee, sur la matiere en question et sur I'albumine du blanc d'oeuf dessechee apres coagulation a 100 degres cen- tesimaux. Le tableau ci-dessous indique les resultats de ces experiences. ^^" f'"«'*i« \ ^ ' ^.^^ \ Effets semblables. Gonfle et rend opaqu Eau bouillante JAssouplit, laisse translu-) i Laisse opaque , fait perdre I /Donne une nuance violette, A u, V. ^ • i Colore en brun,desagrege *I»^ '^'^P^''^" ^ ™e«Hcolore en violet intense qui Ac. chlorhydrxque.j ^^ ^.^^^^^ ^ S ^^^ ^^ ^.^^^^^^.^^ M ^^^^.^^^^ .^j-.^.g. J,. . I vient complete en quel-^ Eau apres ac. chlorf ^^^^ ^l^Pf «' P^^-^j lH liZpile et incolore. j ^^«"**^^ "^"^^ ^^^^^"^ ^"^^ ( incolore. ) ^ \ vant le vol. d'eau ajoute. Ani^o «„Hn,.i«„« ^ ^.^ln.o ^r. 1 ( Gonfle et dissout lentementiColore en brun orange sans jetiquedansponneunprecipitegluti-; . (Donne un precipite tt dissout la plus grander / . iquide surnTgTant e^^ triTq^rLuimpTr '^ ^''''P'''' ^' ^' iinpide. ) f reste trouble. » De ces resultats on pent conclure qu'il existe des analogies, mais auss des differences telles entre les Irois substances, qu'elles doivent probable ment etre considerees comme distinctes; que peul-etre les deux derniere offrent des etats particuliers ou isomeriques de I'albumin ( 1233 ) CONSTRUCTIONS HYDRAULIQUES. — Note explicative pour faire suite a ('article insere dans le Compte rendu de la seance du 25 mai dernier de CAcademie des Sciences ; par M. Vicat. osees a routes les intemperies et incapables dans cette situation d'acquerir la durcte qu'elles ont contractee dans d'autres circonstances moins defavorables. » Je desire vivement, pour en finir, que mes autres assertions soient veri- fiees par MM. les ingenieurs en residence a Paris; le laboratoire de I'Ecole des Fonts et Chaussees serait bien certainement mis a leur disposition pour cela, s'ils le desiraient. » GEOLOGIE. — Jpercus sommaires relatifs aux filons de la Sierra de Carthacjme et a leurs alterations superficielles ^ comprenant la formation de talunite ; par M. J. FouRNET. « J'ai fait connaitre dans les Comptes rendus {i%^^) quelques-unes des bases de ma theorie des filons. Depuis cette epoque, j'ai etudie ies mines de la Sierra de Carthagene, et les faits que j'ai pu y decouvrir etant de nature a presenter quelque interet, sous divers points de vue, je crois devoir re- sumer ici ce qu'ils otfrent d'essentiel. » A. La Sierra en question est une longue ride riveraine de la Mediter> ranee, subordonnee a la Sierra-Nevada, et orientee comme elle parallclcmeiu au systeme pyreneen , c'est-a-dire a pen pres est-ouest. » On peut la considerer comme etant diviseeen deux parties par la prr»- fondeentaille de la rade de Carthagene. La premiere va se raccorder a I'ouest avec les contre-forts de la Sierra-Nevada, et nous n avons a nous occuperque de la partie qui avoisine Almazarron. La seconde se termine ( 1^34 ) en mer, etant dominee par le Santi-Espiritu, cime culminante a partir de la- quelle la ligne de faite s'abaisse assez rapidement vers Test, jusqu'au cap Palos ; tandis qu'elle se soiitient plus regulierement vers I'oiiest, ou elle est interceptee brnsqiiement par la rade. Diverses vallees, les unes longitu- dinales, les autres transversales, designees sous les noms de Llano, deBa- ranco^ de Rambla, suivant leurs dimensions, decoupent encore profonde- ment cet ensemble. » B. Les roches sedimentaires appartiennent au systeme silurien, et presentent de bas en haut les successions suivantes : » i". Schistes argileux ardoisiers, generalement fronces, rides, accompa- gnes de quelques grauwackes fines, et de quelques couches verdatres chlo- riteuses : les gneiss ne se montrent que plus loin, a I'ouest; » 2°. Systeme complexe, parfois bigarre, compose de calcaires cristallins en volumineuses amandes feuilletees, de gres, de conglomerats et de schistes argileux dans lesquels s'interstratifient des amas gypseux dont la position estde nature a jeter du jour sur les formations analogues, mais encore mal determinees, des Pyrenees et de I'Algerie ; » 3°. Epaisse nappe d'un calcaire noir, generalement cristallin, etforte- ment fissure, recouvrant les groupes precedents aux deux extremites de la partie du Santi-Espiritu, et que Ton remarque egalement dans celle d'Al- mazarron ; » 4°. Enfin la molasse enveloppe la base de la Sierra du cote de la plaine de Carthagene, et penetre meme dans la partie riveraine de la vallee d'Al- mazarron, d'oii elle se prolonge sur le littoral voisin. » C. Les roches eruptives appartiennent au groupe volcanique et se com- posent de trachytes et de basaltes. » 1°. Les trachytes, que je crois devoir assimiler a quelques roches de la Toscane, affectent une complication remarquable. Habituellement tres-gra- nitoides, micaces et quartziferes, ils ne sont pas pour cela prives des etats cristallins atrophies, propres aux diverses roches cristallines eruptives ; mais ils n'aboutissent pas a la compacite phonolitique , non plus qu'a la rudesse du domite. Le mica brun, souvent hexagone, y abonde; le feldspath est blanc, translucide, et il paralt etre tres-alterable. Le quartz, parfois hyalin, tend a devenir calcedonieux ; certaines parties en sont privees, tandis qu'ailleurs il est passablement abondant. On y decouvre ca et la du grenat translucide d'un beau rouge, de I'amphibole et surtout de la cordierite. Celle-ci est parfois hyaline et bleue ; souvent aussi elle s'opacifie en prenant i'asnect de la pinite. Enfin le tout est noye dans une pate plus ou moins ( ,a35 ) rare etde couleiir grisatre on blaiichie, terne et rude. Cesroches sont d'ail- leurs les memes que celles da cap de Gate ei de la Sierra de Gador. 9 2°. Le basalle passe souvent a I'etat scoriace ties laves. Quand il est depourvu de bulles, on peut y rencontrer I'etat porphyroide macule de petits cristaux blancs, qui lui valent en Auvergne le nom assez expressif, quoique tres-impropre, de melapkyre demi-deuil. On y voit alors I'olivine, qui ne se montre pas dans les parties compactes. Dans ce dernier ras, les rarescavites sont en outre tapissees de niineraux /('olititjues nacivs, on d'uti blanc mat, mal crystallises, et avec cux vieiHieiit des globuhs ealrairi^s. » Les mamelons basaltiques ne montrent que de rares et inccilains ves- tiges de crateres. lis forment, avec les masses trachytiques, une tile de bulles alignees le long du pied septentrional de la chaine du Santi-Espiritu. En outre ces emissions, et surtout celles des trachytes, out fortement boule- verse les terrains siluriens de la cliaine d'Almazarrou ; on dtkouvre nieine quelques indices de leur action sur les molasses. » D. Les filons metalliferes se sont epanchrs a|)res les trachyles, puis- qu'ils les traversent a Almazarron, ainsi qu'au Moule- Rajado, voisin d'Alhumbres, a Test de Carthagene. Je suis d'ailleurs porte a croire qu'ils les ont suivis d assez pres, de maniere a constituer des emissions intercalees entre les periodes trachytique et basaltique, » Leurs allures sont varices du nord-ouest an nord, au nord-est et a Test, avec des inclinaisons nulles ou dans divers sens. Cependant les directions permanentes paraissent etre orientees nord-sud et est-ouest , et partant de cette indication, il me semble que Ton peut les rapporter iudifFeretnmeiit aux soulevements pyreneens dont les effets ont pu se traduire a la fois par des ruptures paralleles et perpendiculaires. On pent du moins concevoir qu'une bande longitudinale de terrain qui tend a affecter la forme d'une voiJte, dont la corde representerait Taxe de soulevemeut, doit tendre a se diviser en voussoirs, dont les joints seront naturellement • Les geodes sont d'ailleurs assez rares. Elles ne sont pas des bullosites; elles sont petites, irregulieres comme des gercures, et habituellement la dolomie ferreuse y est concentree par voie de segregation. Quelquefois encore une grande crevasse de retrait s'est comblee de quartz hyalin, dont les geodes sont herissees de pyramides, enduites indifferemment dans tous les sens d'une pellicule pyriteuse que recouvre a son tour le carbonate complexe. Ces arrangements indiquent assez nettement le progres des eli- quations, le quartz visqueux n'ayant du arriver qu'apres la pyrite. » Si d'ailleurs je me reporte a mes observations failes en i845, au Monte- Baldo, ou j'ai vu le basal te et non I'euphotide, comme on i'a dit a M. De- lesse, renfermer la terre de Verone sous la forme de veines, de n(xuds irre- gulierement disperses et associes precisement a\ec des jaspes jaunes ou rouges, avec des silex bruns du genre des precedents, je suis amene a con- clure de ces analogies, de ces retmions les plus iiitimes, qu'a Carthagene el au Monte-Baldo tout a ete confondu ensemble. Enfin, partanl de I;, com- position tres-ferrugineuse de ce silicate quelconque, soit baldogcen, soil spilitique, je me trouve porte a le considerer comme elant plus voism des basaltes que des trachytes. D'ailleurs il traverse ceux-ci; doiic il est plus >• L'enorme puissance de certains filons accumules autour du Santi- ( ..38 ) Espiritu, et dont le silicate forme la masse essentiello, urameiic a le cousi- derer comme etant la roche mere des sidfures. Ceiix-ci scraient associes avec liii de la meme maniere qii'ils sont associes ailleiirs a des graiiils, a des porphyres, a des serpentines, taiitot par line diffusion intinie, tantot par juxtaposition immediate a I'etat de filon de contact, tantot enfin par suite de relations de position, qui m'ont determine a comparer I'ensemble des phenomenes filoniens a ceux des fourneaux, ou les scories, les mattes et le metal tendent a se separer plus ou moins completement pour s'echapper ca et la dans un moment donne. » Partant done de cette hypothese, je suppose qu'il en a ete de meme autour de Carthagene, et que les filons incomplets, c'est-a-dire ceux qui ne conliennent point de silicate, n'en sont pas moins des derives d'une cause unique. En d'autres termes, ils seraient des injections dans lesquelles la matiere pierreuse est restee en arriere, par suite de la viscosile, qui ne lui permettait pas de s'elancer aussi loin ou de penetrer par des joints aussi etroits que les sulfures, generalement doues d'une liquidite presque par- faitc. De la les filons pen puissants eloignes du centre d'action, et dont le silicate est exclu, tels que Pablo y Virginia, la Havenera, la Bibayna, etc. D'ailleurs quelques-uns de ceux-ci sont tellement remplis de debris scliis- teux, uniquement relies par de minces fdets pyriteux ou plombeux, qu'il faut necessairement admettre unc grande fluidite de la part des matieres pour que la penetration ait pu s'effectuer. » Des considerations analogues conduisent a expliquer Taccumulation des sulfures, dans les branches etroites qui emanent des filons a silicates. Eiles permettent surtout de concevoir une imbibition laterale des roches encaissantes qu'indiquent plusieurs details. Elles sont, en effet, plus ou moins ])oreuses ou exfoliables, de facon que, la capillarite aidant, ccs sul- fures onl pu les melailiscr profondement de meme que ie sont les gres ou les brasques de certains fourneaux, de meme que le sont les schistes de Sain- Belet de Chessy, de meme que le sont enfin les roches cinabriferes d'Al- maden, s'il m'est permis d'en juger d'apres les indications obligeantes de M. Casiano de Prado. » Enfin j'al parle de segregations effectuees dans les fissures de retrait de quelques gites. Eh bien, rien n'empeche de sup])oser les effets du meme ordre, ou bien encore des effets de cristallisation en vertu desquels les sulfures se scraient concentres dans les terminaisons des gites principaux. D'ailleurs j'ai deja eu plus d'une occasion de faire ressortir des separations* de ce genre effectuees dans quelques filons du Lyonnais, etc C ..39 ) » F. Pour completer les donnees relatives a la constitution des filons ( Carthagene, il s'agit de passer aux details rolatifs a leur alteration, et, e ceci, nous aurons a faire deux parts essentielles, savoir d'abord celle tit gltes inclus dans les schistes, et ensiiite celle des gltes inclus dans l( trachytes. » Les sulfures, meme massifs, sont oxydables par les agents a!mosj)lH' riques; a plus forte raison en sera-t-il de meme pour les parties divisees c embranchements, en culots isoles et surtout en forme d'iuibibitions c;i[)il iaires ou de metallisations des parois. De ces reactions, il est resulle, uon seulementde gros chateaux de Jer plus ou moins plombiferes, mais snrloii des brands lateraux d'une puissance a dtifier les plus beaux ([tie j'aie \n observer dans aucun pays. Ceux-ci se composent de terres nu'ialli(|U('s kaolins a tons les degres depuis la concrtition solide jusqu'a la j)oudi impalpable, bigarres de toutes les nuances que les mineranx peiiveu acquerir sous le soleil, bleuis, verdis, empourprt's, rougis, ]>isHes, jautiis noircis ou completement blanchis. Dans ces masses, la couclie superficietli est pauvre conformement a Tetat general des affleurements (pii sunt a pei pres steriles et comme epuises par le contact trop immt^diat dc; ratmo sphere. 11 faut descendre a quelques metres plus bas pour trouver le parties productives contenant des carbonates et des sulfates de |>lond entremeles d'oxydes de fer hydrates ou anhydres, dhydrosilicales d'alu mine, de quelques ambigues calamines, de veinules cuivreuses, de macii lations manganesiennes, de squelettes siliceux, et la se trouveni, eutii autres, des cristallisations d'aragonite, de sulfato-tricarbonate de [)lomb, e des prismes soyeux de ceruse native dignes de figurer parnii les plus belle: pieces de nos musees. Enfin, du milieu de ces immenses brands, et parloi: confondus avec eux, surgissent, de distance en distance, les tetes bruru^ des culots oxydes, les dickes hematitiques des filons propremeut dits. Ai. surplus les vitriols, moteurs intermediaires, mais energiques, ont attaqne. non-seulement les schistes, mais encore le silicate qui disparait dans la confusion generale. Et les mineurs de toutes les epoques, (:.u•Jlt^glnoi^. Romains, Sarrasins, Espagnols, ont fait et font encore aux df'prns de 54o ) meiit que ces effets atmospheriqiies n'ont pas penetre plus has que 3o a 40 metres. Du moins a I'est-nord-est du grand amas d'hematite de la Perdida appartenant au district de Cuccones de Massa-Miguel , ainsi qu'a I'Emilia et a la Bilbayua sur le revers nord-ouest de la Sierra^ on trouve le silicate inaltere vers cette limite. I) G. Je termine ces details en rappelant que mon coUegue M. Coquand a vu des dickes de spilite verdatre dans les gres et dans les argiles de I'etage tertiaire moyen de la province de Constantine. 11 leur attribue I'arrivee des sulfures de plomb, de cuivre, d'antimoine, accompagnes de barytine, for- mant des filons irreguliers dans le Chegaga, chez les Haractas et a I'Oued- en-Nil. Le Maroc lui a d'ailleurs offert des relations analogues, et de mon cote je sais amene a regarder les filons de Carthagene comme se rattachant au memo ensemble; car de cette position il n'y a pas loin a la Sierra de Gador ou les trachytes ainsi que les filons sont pour auisi dire places en vue des cotes de I'Afrique. II faut done admettre, dans toute cette partie des contrees mediterraneennes, un systeme tout recent de gites metalliferes que je crois devoir prolonger vers la frontiere tunisienne et I'ile de Sardaigne, de meme que M. Coquand I'etend vers la Toscane. » Du moment ou Ton adraettra ces correlations, on concevra la necessite d'apporter une serieuse attention dans I'examen des roches dites spilitiques de ces contrees ; car, a en juger d'apres I'Espagne, elles renferment les veri- tables bases des exploitations, les veines purement sulfuriferes etant tres- souvent pauvres ou improductives. Tel est peut-etre le cas pour les gites explores par M. Coquand dans les molasses de Constantine; mais non loin de la, pres de Tifech, mon coUegue a vu des roches spilitiques tellement caracferisees par leur teinte ocreuse, qu'elles sont prises pour du fer par les Arabes. Ne seraient-elles pas des filons dans le genre espagnol? Apres tout, je pretends d'autant moins qu'il faille absolument negliger les autres filons, que la masse de celui du Ref-oum-Theboul pres de la Calle m'est parfaife- ment connue. II traverse les mollasses, il est depourvu de silicate, et Ton n'a pas encore decouvert les spilites dans le voisinage. » HIEMOmES LUS. ASTRONOMlE. -- Moyens de comtaler si ie soleil est fixe ou sit se nieut dans tespace; par M. J.-H. Artur. (Commissaires precedemment nommes.) « Dans ce Memoire, qui fait suite a ma lecture du 8 decembre dernier, j'examine les actions produites siir le pendule en repos par la rotation de la terre, par sa translation autoiirdu soleil, et par le inoiivenient que ce der- nier pent avoir dans I'espace; i^aux poles de la terre, i" a son eqnatein-, 3« a la latitude /. M J'ajoute que les niouvements observes du pendule s'accorderont avec les causes que j'ai indiquees dans mon travail lu le 8 d^cembre dernier, si le soled est immobile ; dans le cas contraire, il faudra en conclure qu'il s<' meut dans I'espace avec son cortege de planetes, satellites, etc. » Enfinj'indiquedes dispositions simples et pen couteuses que Ton jx-ut employer pour construire et disposer un pendule destine a obseiver i(>s grandeurs et les directions des mouveraents qu'il prend de lui-nieme. » BOTANIQUE. — Fails pour servir a I'histoire generate de la fecondalion chez les vegetaux; par M. Ch. Fermond. (Commissaires, MM. Brongniart, Moquin-Tandon, Payen.j « Sous ce titre nous comprenons un long travail, que nous diviserons en plusieurs parties, et dont nous ne donnerons aujourd'hui que la pre- miere, intitulee : i« D« role que les pirianthes jouent dans tacte de lafecon- dation. » Nous cherchons a demontrer ici que les perianthes ne sont pas seu- lement destines a proteger le developpement des organes sexuels, UKtis qu'ils servent bien souvent a favoriser la fecondation en recevant le pollen et le portant sur le stigmate. » En i84o, deja(0 nous avons iait voir que cetait a I'aide des sepale.s chez les monocotyledones, ou de la coroUe chez les dicotyledones, que Ton pouvait expliquer la fecondation de certaines fleurs difficile a comprendre autrement. Depuis cette epoque, nous avons reconnu que ce role apparte- nait au perianthe d'un plus grand nond^re de vegetaux que ceux que nous indiquions alors. C'est pourquoi nous avons pense qu'il etait utile d \ rwc- nir avec plus de details. » a. Chez plusieurs Iridees (iris, Sisjrincfiium, Morea) la fecondatmn iw s'opere qu'au moment ou la fleur se fletrit. Ici les antheres etant ca Hones ne peuvent pendant leur decheance diriger le pollen sur les stigmates. Dans ce cas, trois des sepales, qui, chez un certain nombre d'lris, sont garnis il) Journal de Pharmacie, decemhre i%o. ( 1^4^ ) d'line rangee de polls collecteurs, sechargent de pollen et par un mouvement que nous avons nomme inconvoluUire ou mouvement d'inconvolution, les se- pales se redressent, puis se courbent et se roulent vers le centre de la fleur; de sorte que, quand celle-ci est fanee, chaque sepale, roule en dedans, emmaillotte exactement I'etamine et le stigmate. On comprend qu'alors la fecondation puisse parfaitement s'operer. Ce mouvement d'inconvolution se retrouve aussi dans la corolle de quelques Pharbitis, chez lesquels les eta- mines etant plus courtes que le style, il semble que la fecondation y soit impossible. Enfin on observe encore ce mouvement chez les Mirabltis, mais il y est generalement moins necessaire et ne doit etre considere que conime unc precaution de plus employee par la nature pour assurer la fecon- dation. » 6. Dans quelques especes chez lesquelles la fecondation semble im- possible, soit a cause de la trop grande longueur du style relativement a celle des etamines [Hemerocallis), soit a cause de la dehiscence extrorse des loges de I'anthere [Iris, Gladiolus, Ticjridia, etc.)^ le perianthe en se fle- trissant favorise la fecondation en appliquant les unes contre les autres ses divisions plus ou moins chargees de pollen par un effet de la pesanteur ou par le jeu des cellules fibreuses. J) c, Chez quelques Malvacees la corolle est utile, dans bien des cas, pour assurer la fecondation. En effet, soit qu'elle se referme chaque soir, soit qu elle se ferme en se fletrissant lorsque, par Telasticite des cellules fibreuses de I'anthere, elle s' est chargee de pollen, elle vient envelopper les stigmates, toujours plus eleves que les antheres, et operer la fecondation dans le cas oil elle aurait echappe a I'un des procedes que nous examinerons plus tard [HihiscHS syriaciiSy trionum, vesicarius; Pavonia cimeifolia, Althcea rosea ^ ficifolin ; Lnvalem tiimeslriSj olbia ; Jbelmoschus paliistriSj moscheutos, milita- n<,e,r.) V d. Quelquefois la corolle favorise la fecondation par un procede assez curieux a observer. Si Ton considere une fleur de Pensee, le Viola tricolor par exemple, on voit que le pistil, plus long que les etamines, porte le stig- mate assez loin pour que la fecondation soit impossible. Si alors on exa- mine les antheres on les trouve toutes vides. Comment pent se fairela fecon- dation? Encore an moyen de la corolle : en effet, si Ton oiivre un bouton, on trpuve toujours le stigmate bien au-dessus des etamines; mais alors les etamines se trouvent placees dans le tube forme par le rapprochement de la })ase des petales, tandis que le stigmate est bien au dehors de ce tube. Assez lonp^t^mps avant que la fleur sepanouisse, les antheres s'ouvrent, et le ( 1243 ) pollen arrive au contact de la gorge de la corolle dont trois petales s( iroiivent a cet endroit, munis de polls collecteurs destines a retenir ce pol- len. Mais bientot, pour s'epanouir, la corolle s'accroit,le tube s'allonge, et en s'allongeant, il glisse le long du style et va porter sur le stigui;ite le pol- len qui s'y etait attache. Cette croissance continue quelque tcinps encore : voila pourquoi, dans la fleur epanouie, tons ces organes sont a pen pres caches dans le tube de la corolle. On observe parfois qnelqnt^ chose d'ana- logae dans inemerocale blanche [Funkia ovata). » e. On salt que chez les Ganq)anulace(>s la fecondalion se (ail sou vent avant I'anthese. Cependant, si Ton examine certaines csjh'ccs de ('> g. Enfm, dans les Papilionacees, hi corolle est souvent indispensable a la fecondation; mais ici nous avonsreconnn qu'une partie seuiement, la carene, est utile a raccomplissenient de cette fonction. ;< On peut dire d'une maniere generale que le style est plus long que les etamines, et que la carene le plus souvent fermee enveloppe completement les organes sexuels des Papilionacees. ). Si Ton examine avec soin un jeune bouton de fleur d'Ononis nntrix , un bouton sur le point de s'ouvrir et une fleur epanouie, on reconnait qu'apres i'antliese, ou meme au moment de Taulbese, les loges de I'anthere sont ouvertes et ne contiennent plus de pollen. On reconnait encore que ^ dans le bouton sur le point de s'ouvrir, les antberes sont en pleine dehis- cence; mais comme le style est tres-long relativement aux etamines, on est teiUe de croire que la fecondation peut difficiiemeut se faire. Toutefois on peut voir aussi que tout le pollen est retenu dans la carene fermee, et qu'il doit aiTiver jusqu'au stigmate par des mouvements divers determines, soit par les \ent>, la pluie, ou les animaux; soit par I'elasticite des cellules fi- breuses, ou bien parce qu'en sortant de Tanthere avec abondance, il se dilate au point de remplir la cavite close de la carene. Des observations plus ou moins analogues peuvent etre faites sur un grand nombre d'auties Papilionacees (Ononis spinosa, altissima, antiquorum; Genista canariensis, siberica; Astragalus narbonensis , etc.). »> Mais de toutes les observations sur le role de la carene la plus cu- rieuse sans contredit est celle que nous avons faite sur les Phaseoles. On sait que dans les especes de ce genre I'androcee et le gynecee sont enveloppes par une carene tordue en helice et fermee de toutes parts, excepte a son sommet, ou se trouve une petite ouverture qui donne passage a la partie stigmatique du style. Il en resulte que le stigmate est plutot exterieur quand au contraire les antheres sont completement enfermees dans la carene, et que la fecondation est au moins difficile dans I'etat ordinaire des choses. Mais on peut remarquer que si Ton tire I'etendard de la fleur en sens contraire des deux ailes, immediatement ou voit saillir le style, qui sort en se tordant de plusieurs millimetres. On comprend des lors que, par de grands vents ou par le contact de corps durs, ces deux parties de la corolle fetendard el ( 1.45 ) ailes) puissent s'ecarter et faire saillir suffisamment le style pour que toute la partie stigmatique soitala merci de rinfliicnce poUenique etrangere. De plus ici le style est toujours plus long que les etamines, et cette difference existe dans le bouton meme bien avantque les etamines aieiit emis aucune trace de pollen. Mais de meme que les vents, en eloignant les ailes de I'r- tendard, font saillir I'extremit^ du style, de meme aussi les memes agents, en les rapprochant de I'etendard, font rentrer le style qui accomplit sous I'influence de ces actions contraires un mouvement de va-et-vient favorable a la fecondation. En effet, quand les ailes sont rapprochees de I'etendard, le style est rentre autant que possible; les poils collecteurs qui garnissent la partie superieure du style se chargent de pollen, et quand Its aiUs et I'e- tendard viennent a s'eloigner, le style est repousse au dehors, entrainant avec lui une certaine quantite de pollen jusque vers I'extremite ouverte de la carene. On concoit aisement que ces mouvements allcnialils de ren- tree et de sortie, repetes assez souvent, arrivent a porter le pollen jiis- qu'a I'ouverture ou se trouve le stigmate, et qu'alors la fecondation puissc se faire. » Mais si ce mouvement devient necessaire pour que la meme fleur puisse, dans I'acte de la fecondation, se suffire a elle-meme, ce meme mou- vement porte aussi a I'exterieur une certaine quantite de pollen sur laquelle les vents out prise, et qui, de cette fa, Glcdiohi approchement des divisions encoie AUhcea , etc.); 4°. Par accroissement du perianthe (Viola, 1 iG3 ( 1^6 ) » 5*'. Par renversement de la fleur apres remission du pollen [Campanula macrantha , eriocarpa , latifolia , etc.); I de la corolle entiere ( Caionyction speciosum , Jde- K 6*^. Par occlusion \ nophora Gmelini , vulgaris);- \ d'une partie seulement de la corolle {Papilionacees.) » CHIMIE ORGAKIQUE. — Substitutions inverses; par M. Berthelot. (Premiere partie.) {Gommissaires precedemment nommes.) « Les chimistes ont appris a remplacer I'hydrogene par le chlore, parle brome ou par I'iode dans les substances organiques; mais ils ne peuvent encore resoudre que dans un petit nombre de cas particuliers le probleme inverse qui consiste a regenerer le compose primitif au moyen du compose transforme. » Quatre procedes ont ete employes dans ce but. » 1. M. Melsens a change I'acide chloracetique, C* H CI' 0\ en acide acetique, C* H* 0% et le perchlorure de carbone, C" C[\ en gaz des marais, C^H^ par Taction simultaneede I'eau et de Tamalgame de potassium; mais une transformation analogue n'a pas reussi vis-a-vis des derives chlores de I'ether chlorhydrique. L'emploi de I'amalgame de potassium ne parait con- venable que vis-a-vis des corps chlores d'une decomposition assez facile; dans les autres cas, son action s'exerce sur I'eau d'uii » 2. M. Rolbe a egalement remplace par I'hydrogene le chlore de I'acide chloracetique; il operait au moyen de la pile, lezinc etant employe comme electrode. Par le meme procede, il a opere une substitution semblable dans iHie seji-ie fort curieuse d'acides particuliers qui derivent de Taction du chlore sur le sulfure de carbone. Observons que la pile ne pent agir que sur des composes solubles dans Teau ou dans un liquide coriducteur. » 5. Les ethers iodhydriques, C* H=* I, G'' H' I, G^PI, attaques parle zmc ou par le sodium a une haute temperature, perdent leur iode sans substitution et fournissent les carbures designes sous le nom d'ethyle, C? H% de methyle, C^W, d'aliyle, G' H% etc. Si Ton opere avec le zinc, en pre- sence de Teau, il se forme des carbures particuliers dans lesquels Tiode de Tether iodhydrique se trouve remplace par de I'hydrogene : hydrure d'e- ^ thvle, C* W ; gaz des marais, G^ H' ; propylene, C° H^ ; c'est Texeraple le ( 1-47 ) plus eteiidu de substitution inverse que Ton connaisse; il est du aux tra- vaux de M. Frankland. » 4. Dans les recherches sur le propylene iode que j'ai realisees en commun avec M. de Luca, j'ai remplace I'iode par I'hydrogene, a I'aide d'un precede particulier qui est devenu le germe du present travail. » Ce proeede consiste a faire reagir sur le propylene iode, C® H^ I, le mercure et I'acide chlorhydrique employes simultanement; d'oii resiilte, ineme a froid, la formation du propylene, C H% de I'iodure de meiciin^ r\ du chlorure de mercure, tons corps dont aucun ne prendrait naissaiuc ;t froid sous I'influence des agents ci-dessus employes deux k deux; mais ils sont produits par le concours simultane de plusieurs aftiniles s ap|)ii\aiii les unes sur les autres, a peu pres comme les chlorures de silicuuu d de bore se produisent dans la reaction simultanee du chlore, du cbarbon L Hplrogene libre. - L'hydrogene libre s'lmit au chlore rures de carbone vers la temperature du rouge naissant; en rnciri carbure d'hydrogene correspondant au chlorure de carboi.e mi rience se trouve regenere. Une portion sensible^ est delrmte sf.us de la chaleur, mais une portion resist(> et pent etir nMuci le. ne s'applique qu aux substances tres -stables, mais p.n a nn nn aux composes dans lesquels tout I'hydrogene a pu vm- rempi, chlore, phenomene qui atteste une grande stabdite, et dans <■ c; mitif, et dans le chlorure de carbone qui en denve. » Dans ces conditions, le protochlorure de carbone, ( . 1.1 , <- ■ le concours de de ( »248 ) chlonire de carbone, C* C[\ foiimissent une proportion considerable de gaz olefiant, C* H* : C/CPh- 8H==:C^H*4-4HC1, 0*01"+ ioH = e*H*4-6HCl. " Le perchlorure de carbone, C^ Cl% a produit dii gaz des marais, C- H% etdu gaz olefiant. Le gaz des marais resulte d'une substitution inverse : eCl*+8H=:C=^H^-l-4HCl. " Quant au gaz olefiant, il parait tirer son origine de la decomposition bien connue en vertu de laquelle le perchlorure de carbone, chauffe au rouge, se separe en chlore et protochlorure : i C^ Gl* = C* CI* + 4Ci. » Le chlorure de carbone, C^^^CP (naphtaline perchloree), a reproduit au rouge vif de la naphtafine, G^"H* : C=»«CP+ i6CI = C2«H«+ 8HC1. » Le chlorure de Julin, (C^Cl)x, a reproduit, en grande quantite, un corps cristallise presentant les caracteres de la naphtaline; aucun carbure gazeux ne s'est forme simultanement en proportion sensible. Par cette pro^ priete, aussi bien que par son odeur et par sa fixite relative, k chlorure de Julin me parait devoir etre eloigne de la serie du gaz olefiant, a laquelle on I'a reuni jusqu'a present, et rapproche de celle de la naphtafine. C'est pro- bablement un chlorure de naphtaline perchloree : C^« CI"' = C^^*' Cl' -f- CP ; resultat fort curieux, si on le rapproche de I'origine du chlorure de Julin. Ce corps en effet, done d'une grande stabilite, parait etre I'un des produits ultimes de la decomposition des chlorures de carbone, a peu pres comme la naphtaline est I'un des produits ultimes de la decomposition des hv- drures de carbone. Ceci s'accorde avec les idees de substitution qui impii- quent uije certaine analogic de groupement entre ces deux series de com- poses. » Le chlorure de Julin, le perchlorure, le sesquichlorure et le protochlo- rure de carbone employes dans les experiences qui precedent, avaient ete prepares par le procede de M. Kolbe, au moyen du chlore et du sulfure de carbone. Ces resultats fournissent done un nouveau moyen pour pro- duire le gaz olefiant, le gaz des marais et la naphtaline au moyen des corps simples qui les constituent. » IL Hydrogene naissant. — J'exposerai d'abord les faits relatifs aux bromures d'ethylene, de propylene, etc., puis je passerai a divers autres ( 1^49 ) composes : ce sont les premiers corps qui m'ont conduit aux etudes dont j'expose ici les resultats. Voici comment : » Ayant isole sous forme de bromures les carbures d'hydrogene alcoo- liques, recueillis au sein des melanges gazeux les plus complexes, j hi fait des essais tres-varies pour regenerer chacun des carbures engages dans la combinaison bromuree, afin d'en confirmer I'existence en I'etudiant separement. La description succincte de ces essais pourra jeter (pjei(|iie jour sur la nature des actions que Ton doit employer vis-a-vis drs inaticK s organiques. » J'ai d'abord tente I'emploi des metaux isoles, tels que le sodium. \v fer, le zinc, le cuivre, le mercure. Mais ces corps, chauffes ii loo, a uoo. a 3oo degres avec le bromure d'ethyiene, C* H* Br% ne regenereul pas U gaz olefiant, G*H*, en proportion notable : tout au plus forment-ils d* I'ethylene monobrome, C^ H^Br. » Des lors j'ai du recourir a I'hydrogene naissant. Le zinc, chauffe a\ «c del'eauet du bromure d'etliylene a 3oo degres, regenere du gaz olefiant : mais la substitution est d'ordinaire incomplete, et, de plus, ce gaz est mele avec une tres-grande quantite d'hydrogene libre, ce qui rend dange- reuse I'ouYerture des tubes dans lesquels on a realise I'experience. L'hv - drogene libre resulte de la decomposition de I'eau par le zinc, decomposi- tion produite en meme temps que la reaction que Ton veut obtenir, et ui- dependamment de cette reaction meme. Cette independance des deux reac- tions est une circonstance defavorable; elle s'oppose le plus souvent a une substitution complete, la decomposition de I'eau se trouvant ternunee avant la decomposition du cbmpose brome. Aussi me suis-je adresse de prefe- rence aux metaux qui ne decomposent pas I'eau par eux-memes, mais qui m'ont semble propres a la decomposer par affinite complexe avec le con- cours simultane du bromure d'ethyiene. » Le mercure, I'etain, le plomb, le cuivre, en pi I'acide chlorhydrique, ont ete essayes tour a tour : le cuivre, en I'eau pure, adonne les meilleurs resultats. En eff(!t, lebromu.t pota: presi d'ethyiene, chauffe a 276 degres avec de I'eau et du cuivre, perd son et tournit du gaz olefiant melange avec une certaine proportion d gene et avec de petites quantites d'oxyde de carbone et d liydru thyle (i); mais cette reaction est extremement lente, < lie ne devien {,) Voir, dans le journal flnstitut du 22 avril 1857, ma Note sur I'annlysc ties ( .^5o ) plete qu'au bout de trente ou quarante heures de conract des matieres it 275 degres. J'ai cherche a la rendre plus rapide en tirant parti de I'insta- bilite bien conuue de I'iodiire d'ethylene. J'ai peuse que si Ton se placait dans des conditions telles, que ce compose tendit a se former, on realiserait plus aisement la regeneration du gaz olefiant. A cet objet, j'ai fait reagir simultanement a. 276 degres le bromure d'ethylene, le cuivre, I'eau et I'iodure de potassium : I'affinite toute speciale de I'iode pour le cuivre de- vait concourir au resultat. » Dans ces conditions , la reaction est complete au bout de douze a quinze heures. Elle donne naissance a du gaz olefiant, melange avec un pen d'hydrure d'ethyle et le plus souvent avec de I'hydrogene, de I'oxyde de carbone et meme de I'acide carbonique. » Apres avoir realise ces experiences, j'essayai quel resultat produirail la suppression du cuivre. Je fis reagir a 275 degres un melange de bromure d'ethylene, d'eau et d'iodure de potassium, et je reconnus que le bromure d'ethylene etait encore decompose, avec mise en hberte d'une portion de I'iode de I'iodure de potassium : settlement, le gaz produit consistait prin- cipalement en hydrure d'ethyle, C*H% melange avec une proportion va- riable de gaz olefiant, d'acide carbonique, et souvent d'hydrogene et d'oxyde de carbone. Ainsi, sous I'influence de I'eau et de I'iodure de po- tassium , le brome du bromure d'ethylene se trouve remplace par de Vhydrogene, resultat singulier, mais qui semble du a des causes analogues a celles qui agissent dans les reactions precedentes. » CHIMIE. — De r influence de Chjdrogene naissant sitr t amalgamation ^ yyarM, L. Cailletet. (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas,} « Dans le Memoire que j'ai I'honneur de presenter a I'Academie, je me suis propose d'examiner les conditions qui determinent I'amalgamation des metaux, tels que le fer, le platine, I'aluminium qui resistent ordinairement a Taction du mercure. » Je crois, en effet, avoir demontre que Ton pent obtenir, par plusieurs precedes, un depot de mercure sur les metaux que j'ai indiques et que cette ■ amalgamation semble liee a une propriete particuliere de I'hydrogene a I'etat naissant. ( 125l ) M Dans les experiences qui font Tobjet de mon Memoire et dont je ne puis donner ici que le resume, je me suis servi de Tamalgame ammoniacal decouvert par Seebeck, et dont I'etude a ete completee par les remarquables travaux de MM. Gay-Lussac et Thenard. » En agitant I'amalgame ammoniacal avec une lame de ier on dun des metaux que j'ai designes, le compose ammoniacal se detruit en degageant de I'hydrogene et de I'ammoniaque, la lame se recoiivre de mercure. L';»- malgame de sodium produit le meme plienomene, seuleinent ractioii (!«■ I'eau est necessaire. En recouvrant I'amalgame bien sec d'une couche tl'liinU de naphle, le depot n'a plus lieu, une gontte d'eau sutfit pour prodiinr I'adherence du mercure. Le degagement d'hydrogene qui a lieu dans 1< s experiences precedentes m'a engage a rechercliers'iln y auraitpaspn'cipiU.- tion de mercure sur les metaux que j'ai mentionnes dans tons les cas on I'hydrogene prend naissance. En plongeant dans un vasecontenant du nici- cure et de I'eau acidulee, les deux electrodes en platine d'une pile pouvant decomposer I'eau, de facon que la lame positive soit dans I'eau acidulee et la lame negative au contact du mercure, on voit, des qu'apparaissent les buUes d'hydrogene sur cette lame, le mercure s'y fixer conunc dans l( . experiences precedentes. » L'aluminium amalgame deconq: rique on azotique pur avec une grande energie, il y a degagement d'hydrogene et il se dissout un sel d'alumine; dans lean pure il se degage encore de I'hy- rtrr».ypnp P^ raliimine reste en suspension. Je n'ai pas cssaye d'amalgamei' le drogene et Talumine reste en suspension. nganese. le nickel, le cobalt, mais j'ai consta nickel et le cobalt arsenical, le fer oligiste et le fer sulfure pouvaient etrr mouilles par le mercure. La temperature semble etre sans influence sur ie depot mercuriel. L'experience demontre qu'en presence de lacide suH1j>- drique, du chlore, de I'hydrogene phosphore naissant I'amalgamation u a plus lieu. » En recherchant les causes des experiences qui precedent, on xei ra cpie I'electricite qui y est en jeu ne saurait les expliquer, puisiju'en deconiposant par la pile un sel a base de cuivre, de plomb on d'argent, en prese.Hv du mercure, on obtient, si le courant est de force moyenne, de 1 oxx-me .m pole positif et du metal revivifie au pole negatif sans dcgagcmont (! i\( r(»- eene. Dans mon hypothese de Taction efficace de 1 hydroiicue naissan sui I'amalgamation, je ne devais pas obtcnir de drpot inercunel dans cetre ex- perience : c'est en effet ce que le resultat a prouve, et le cnivrc, le |)loinb oa I'.argent se deposent sur la lame sans quelle soit ainaigamee. Si I'on repete- ( 1.52 ) 1 experience precedente en se servant d'un sel de merciire on voit encore Toxygene se degager au pole positif et le mercure se deposer siir la lame negative. Si lecourant est tel, qu'il n'y ait pas degagement d'hydrogene, le mercure revivifie se depose en globules brillants, mais n'adherant pas a la lame negative. En faisant intervenir I'hydrogene naissant on determine a I'instant I'amalgamation : a cet effet on se sert de la lame ainsi tapissee de globules mercuriels commepole negatif d'un voltametre, on en decompose I'eau ; on voit, au moment ou I'hydrogene parait, que les globules changent de forme, s'etalent, et la lame est fortement amalgamee. » Si dans un voltametre ou on decompose de I'eau acidulee avec Tacide azotique on verse quelques goutles d'azotate de mercure, de maniere a ol> tenir en meme temps sur la lame negative du mercure et des bulles d'hy- drogene, on remarque non sans etonnement que le mercure n'est plus sous forme de globules, mais qu'il a amalgame I'electrode negatif. » En resumant les experiences que je viens d'exposer, il me semble qu'on pent conclure que I'electricite seule est insufQsante pour determiner I'amal- gamation desmetaux quiresistent ordinairementa Taction du mercure, tan- dis que tous les faits que j'ai presentes tendent au contraire a prouver que cette amalgamation a besoin de la presence de I'hydrogene a I'etat naissaot et qu'elle ne pourrait avoir lieu en presence d'un autre gaz. Des experiences ulterieures montreront probablement quel est le mode d'action jusqu'ici inconnu de I'hydrogene naissant sur I'amalgamation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherclies sur de nouveaux derives du salic/te et sur quelques iodures des radicaux organiques; par M. Augusts Gahouks. (Commissaires, MM. Dumas, Peligot, Bussy.) « Lorsqu'on traite I'huile d'amandes ameres en vases clos par du chlo- rure d'acetyle, il se forme, suivant les experiences recentes de M. Berta- gnini, de I'acide cinnamique en vertu de la reaction suivante : CUH^0=' + G^H'C10'^ = C1H + C'«H«0% Huile d'amandes Chlorure d'acetyle. Acide cinnamique. ce qui Concorde parfaitement avec le mode de decomposition que cet acide eprouve de la part des alcalis hydrates C'»H«0*+ 2(KO, HO) = C^*H^O% KO + C*H^O% RO + tjH. ( 1.53) » L'analyse et la synthese concourent done a demonlrer que I'acide cin- iiamique est un acide conjugue renfermantles elements de I'acide benzoique et de I'acide acetique, et susceptible de les reproduire avec le coiicours de I'eau. » L' acide coumarique presentant a I'egard de I'hydrure de salicyle des relations analogues a celles qu'on observe entre I'acide cinnamique el I'huile d'amandes ameres, j'avais espere pouvoir, par une reMCtion loiile semblable, produire ce corps en proportion considerable, ;«iiii de l<' sou- mettre a une etude approfondie. Mes previsions se sont nuilhciirtMisciuciif trouvees completemenl en defaut. .> L'hydrure de salicyle est vivement attaqye par le clilorure d';u«ivl. sous I'influence de la chaleur ; de I'acide clilorhydrique se degagc en ahoii- dance, et Ton obtient une magnifique substance cristallisee : niais c(H( -ci, contrairement k ce que j'avais suppose, jouit d'une neutralite parlaile. Non- seulement, en effet, elle ne se dissout pas dans une dissolution aflaiblie d'ammoniaque ou de potasse; mais ni I'hydrate de potasse solide, ni la ba- ryle anliydre ne I'attaquent sous I'influence de la chaleur. II en est de meme d'une dissolution alcoolique de potasse bouillante. » Insoluble dans I'eau, ce compose se dissout en tres-faible proportion dansl'alcool froid; bouillant, ce liquide le dissout en quantites beaucoup plus considerables, et I'abandonne presque entierement sous la forme de belles aiguilles par le refroidissement. Le chlore, le brome et I'acide nitnque fumant reagissent avec energie sur cette substance en donnant naissance a des derives par substitution qui cristallisent tres-nettement. » L' analyse de ce compose m'a fourni les resultats suivants : ,. I. o^%3o2 de matiere m'ont donneos^,i3i d'eau et os%73o d'acide carbonique. * » » II. oS%295 du meme produit ont donne 0^% 1 3o d'eau et oS',71 1 d a- cide carbonique. » Resultats qui, traduits en centiemes, condnisent aux iiombns sui- vants : Carbone 65,^1 65,72 Hydrogene /i,8i 4,^9 Oxygene » " ce qui s'accorde avec la formule C. B., i857, I- Scmestre. (T. XLIV, No M) '^^ O^ . . . . 48 29,37 164 100,00 )) Ce corps, qui presente, comme on voit, line composition identique a celle de Facide coiimarique, ne possede aucnne de ses proprieles; c'est un de ces cas d'isomerie si nombreiix que nous offre I'etude des niatieres orga- niques. Je le designerai sous le nom d'ncetosnlicjle. » Dans les memes circonstances , I'acide benzoique se transforme sous I'influence da chlorure d'^cetyle en un autre isomere, i'acide acetoben- zoique, qui se dedouble a son tour en acide acetique et benzoique hydrates avec le concours de I'eau. » L'acetosalicyle est un corps d'une stabilite remarquable : le distil le-t-on, en effet, au rouge sombre sur de la baryte anhydre, il n'eprouve aucune alteration, ainsi que I'attestent et les proprietes du corps distille et sa com- position. » En effet, o^'^,327 de matiere ont fourni, par leur combinaison avec I'acide de cuivre, 0^% r42 d*eau et oS%792 d'acide carbonique, resultats qui, traduits en centiemes, donnent : Carbone 66, o5 Hydrogene 4^82 et s'accordenl parfaitement avec ceux que fournit l'acetosalicyle. ). J'avais deja demontre dans un Memoire public, il y a quelques annees, sur lescombinaisons benzoiques et saiicyliques, que le chlorure debenzoile produit par sa reaction sur I'hydrure de salicyle ua compose semblable au precedent, tres-nettement cristallise, dont on observe la formation dans la distillation seche du benzoate de cuivre, et qu'on counait sous le nom de parasaltcfle. 1. Les chlorures de cumyle, d'anisyle et de succuiyle se comportent d'une maniere analogue, et torment des composes comparables aux precedents, que je designerai sous les noms de cumosalicyte , d'anisosalicjle et de succino- salicjie. Ces composes sont completement neutres et parfaitement semblables a racetosahcyle. » Les chlorures des radicaux organiques, en reagissant sur Thydrure de saUcyle, donnent des composes entierement neutres comparables aux ethers composes. La neutralite de ces produits parait un fait assez bizarre, et dont ( .a55 ) on ne saurait donner d' explication rationnelle lorsqu'on voit I'huile d'a- mandes ameres, substance completement neutre, engendrer dans les memes conditions des composes acides. » Les composes obtenus par Taction reciproque de Thydrure de salicyle et des chlorures organiques correspondent, comme on le voit, a ces curieiix produitsdontM. Gerhardt a signale la formation dans Faction reci|)ioqu<' de ces chlorures et des salicylates de methyle et d'ethyle. » L'element salicylique et le produit complementaire aci^lvlc, htn/oilc, cumyle ne paraissent pas s'etre simplement juxtaposes, comuie ccla arrive dans la formation des acides acetobenzoique et cnmobenzoique, mais bieii s'etre tellement fondus et penetres d'une maniere si profondement iulime, que I'individualite de chacun d'eux a completement disparu dans les pm- duitsqui resultentde Taction reciproque des substances mises en piii( <>; contrairement a ce qu'on observe avec les ethers, les corps gras, les ainidcs et beaucoup d'autres composes qui sont susceptibles de reproduire, par fixation d'eau, les corps qui, par leur action mutuelle, ont concourn a leur formation. Le chlorurede cyanogene reagit sur le salicylure de potassium, en engendrant le cyanure de salicyle, corps doue de proprietes basicjues tres-faibles, qui presente Tisomerie la plus complete avec Tisatine, ma is doui il differe entierement par les proprietes. » Je terminerai cetteNote en signalant Texistence d'iodures de radicaux du groupe acetique analogues aux chlorures el aux bromures que lormonf ces radicaux. Ces composes prennent naissance dans la distillation de I m- dure de phosphore avec Tacetate, le butyrate ou le vaU'-ratt} i\v p(>ta^,s^• soigneusement desseches ; on obtieut ainsi des liquides brunatres, hmiant a Tair, qu'une recti6cation nouvelle et Tagitation avec du mercure deco- lorent presque entierement. » Le premier de ces produits, Tiodure d'acetyle, bout entre i o4 eli od de- gres; il est tres-dense, tombe au fond de Teau dans laquelle il sed« com- pose endonnant des acides acetique et chlorhydrique; il attaque vivdiiciii Talcool en produisant de Tether acetique. « L'iodure de butynle bout entre 146 et i48 degres; celui de vale, s \v .< 168 degres. Ce sont des liquides denses que Talcool et Tean decompoHnl .1 la maniere des produits precedents. » La composition de ces diverses substances est expninee par lestoiimi es : C*H'IO' iodure d'acetyle, Q8||7 JQ2 iodure de butynle, C'^^HnO^ iodure de valeryle. u !64- ( ,a56) CHTMIE. — Dosage de la morphine dans topiuni; par M. Fordos. (Commissaires, MM. Pelouze, Balard.) « Le dosage de la morphine dans I'opium offre un tres-grand interet an point de vue medical. C'est a la presence de cet alcaloide organique, done d'unc action tres-energique sur I'economie animate, que I'opiam doit, si- non toutes les proprietes, du moins celles que le medecin reclierche dans rappUcation qii'il en fait. Or les opiums que nous fournit le commerce out une composition tres-variable ; la quantite de morphine peut varier de o a 1 4 pour loo, et meme au dela pour Topium indigene. On com- l)rend des lors quelle incertitude presenterait I'emploi de cette substance, si Ton ne determinait par I'analyse sa richesse en morphine, avant de Ja fairc entrer dans des preparations medicales. Un assez grand nombre de precedes d'analyse ont deja ete publics ; mais tous presentent des diffi- cultes pratiques qui ne permettent pas toujours d'arriver a un dosage satis- faisant. Aussi la question vient-elle d'etre mise au concours par I'Academie de Medecine de Belgique. « Le precede de dosage de la morphine que je vais exposer me parait d'une execution plus facile, et il fournit un resultat plus exact. » On laisse macerer dans 60 grammes d'eau i5 grammes d'opium cou- pes en tranches minces et ayant soin d'agiter de temps en temps. Apres vingt-quatre heures on verse le produit de la maceration dans un raortier pour diviser exactement I'opium a I'aide du pilon. On verse alors le tout sur un petit filtre, et, lorsque le liquide est ecoule, on lave le filtre avec 1 5 grammes d'eau, qui ontservi a laver le mortier et le flacon dans kquel s'est faite la maceration. On recommence le meme lavage une deuxieme et troisieme fois avec 10 grammes d'eau chaque. L'opium est alors suffisam- ment epuise. ') On prend un tiers de la liqueur pour determiner la quantite d'ammo- niaque necessaire a la precipitation de la morphine. On ajoute I'ammo- niaque goutte a goutte a I'aide d'une burette graduee, et Ton s'arrete au moment ou la liqueur presente une legere odeur ammoniacalcf on note la quantite d'ammoniaque absorbee. » On opere le dosage de la morphine sur les deux autres tiers de la liqueur qui representent 10 grammes d'opium. On ajoute a ces liqueurs leur volume d'alcool a 85 degres, et une quantite d'ammoniaque double de ( '^S, ) celle exigee dans le premier essai. (II est necessaire d'ajouter iin leger excts d'ammoniaque pour obtenir la separation complete de la morphine.) On agite la liqueur et on I'abandonne a elle-meme dans un flacon bien bouche. II se depose bientot des cristaux, les uns en aiguilles fines, pen colores, c'est la narcotine; les autres en prismcs, plus volumineux et un pen phis colores, c'est la morphine. Apres deux ou trois jours on agite le flacon, et on laisse de nouveau en repos quelques heures, pour donner ii la moi - phine le temps de se precipiter conipletement. On recueillc alors les cris- taux sur un petit filtre, et on les lave avec i5 ou ^o centimetres culxs d'alcool tres-faible a /\0 degres centigrades; ce lavage entrainc les p;i(i\ meres et en meme temps debarrasse les cristaux de la matiere colni-niic L<' Iinil' • de la morphine avec le chloroforme est une operation tres-smiplr i\\\\ s( j. o < completement toute la narcotine. » TPXIiGRAPHIE ELECTRIQUE. — Snv In construction fles rahli'> lrlci/i,ij)fn(j,i> - sous-marins; par M. A. Balestrim. (Commissaires, MM. Becquen'l, Morin Ke-uiull. « Du moment ou la telegraphic electrique a etc scrienseineiit ,q>plu|ii«*' sin- les continents, la necessite de creer de semblables communications h ( ..58 ) travers les mers s'est fait sentir, et c'est aujoiird'hiii la grande preoccupa- tion des gouvernements et des peuples. » Penetre de I'importance de la question, je I'ai etudiee d'une maniere toiite speciale. » Mes recherches ont en un double objet : " i^ Me rendre nn compte exact de tontes les difficultes a surmonter pour etablir avec succes et stabilite les circuits electriques sous-marins; » 2*^. Trouver les meilleurs mojens pratiques deresoudre ces difficultes. « Mes etudes et I'experience m'ont appris que pour arriver a un tel but, il fallait obtenir : >' Un cable qui abrite parfaitement les fils electriques et les isole d une maniere complete et durable ; » Un cable aussi leger et aussi flexible que possible, sans que sa solidite et sa puissance de resistance en soient compromises ; » Un cable construit de fa^on a eviter tout effet de detorsion, toute formation de noeuds, et par consequent toute chance de rupture; » Un procede qui permette de sectionner les circuits sous-marins, d'en reunir les diverses sections avec surete, promptitude et solidite, d'etablir des ramifications, de simplifier ainsi I'execution des lignes les plus compli- quees, et les reparations du cable en cas d'accident on de deterioration; » Enfin tontes les conditions d'economie qui sont la premiere raison du succes d'une grande entreprise. » Or le residtat de mes recherches est le systeme de telegraphic elec- trique sous-marine que je presente. Pour en donner une description suc- cincte autant que possible, en commengant par le cable, voici les details de construction : » 1°. Sur un petit noyau central de corde s'enroule en spirale un fil de cuivre nu destine a la decharge des courants d'induction dont nous parle- rons plus loin ; « 2°. Sur ce noyau sont disposes egalement en helices ou spirales, mais en sens contraire de la premiere, les fils de cuivre telegraphiques re- converts chacun de deux couches de gutta-percha et en nombre variant de a a 6 fils suivant Timportance de la ligne; " 3°. Autour de ces fils ainsi reunis se place une enveloppe que j'appel- lerai enveloppe de security : elle est fournie de huit petites cordes ou torons de chanvre disposes en spirales comme les fils eux-memes, mais en sens con- traire, Ces cordes sont rendues impermeables par une composition elas- tique, grasse et isolante, dans la composition de laquelle entre le caout- { >^59 ) « Tel est, en le recoiivrant d'mie enveloppe formee d'une petite corde de chanvre naturel et de la toile impermeable eiiroulee exterieurement, Je cable que je propose comme celui que reclament les grandes profondeurs, et par lequel les continents les plus eloignes peuvent etre reunis. » Avant de passer aux armatures de fer que necessitent Tapproche des cotes et les petites profondeurs, je passerai rapidement en revue les < ondi- tions essenlielles auxquelles satisfait le cable ainsi construit. » I. Dans la transmission des depeches a de tres-grandes dishmrt-s. \v courant electrique determine dans I'enveloppe de gutta-perclia et en sens inverse du sien propre un courant electrique dit coiurml (rindnrtion qui, entre autres inconvenients, reiarde considerablement le couraiU din< i c\ diminue ainsi le nombre des de[)eches qu'il serait possible de tran^mciinv » Get effet de retard est annule par le fil de cuivn^ nu du iKuaii du cable qui decharge, a niesure qu'elle se forme, TehM'tricife d'in(iu(tif)ri. » 11. La disposition en spirale des fils conducteurs pennet au cai>ie d'obeir a certaines flexions et a certains allongements sans que les fils con- ducteurs eux-memes soient soumis a aucuu effort de traction, ce rpii soustrait ainsi ces derniers a toute chance de rupture. » III. Lesspirales diverses qui composent le cable etant dirigees en i^ens contraire I'une de I'autre, aucun effet de detorsion, et par consequent aussi de formation de noeuds ne pent avoir lieu. » IV. La flexibilite du cable permet de I'enrouler autour des bobines d'un diametre relativement tres-petit, et cette qunlite, Jointe a son j)oids qui est tres-faible lorsque le cable est dans I'eau, permet d'en regler la des- cente aux plus grandes profondeurs avec toute la faciiite desirable. » V. Son prix, qu'une construction par moyens mecaniques et sur une grande echelle permet de reduire a un chiffre relativement tres-peu consi- derable, presente I'assurance suffisante de 1 amortissement en temps utjle du capital engage dans les lignes. » Pour les parties des trajets telegraphiques les plus voisH)es des ous v\ des points d'amarrage, ainsi que pour les eaux dont la iaible protoud.ur permeltrait a I'agitation des ondes d'arriver jusqu'au cable, et pour din- ner une satisfaction aux opinions qui voudraient armer le cable, tuiiue en profondes eaux, d'une garniture metallique , j'ai appliqur autour (\u cable ci-dessus une premiere armure en fer, que I'appellerai annitn rh resistance, et composee dfe 4 a 8 tils de fer de a a 2 I nuliiinrfrcs d«- d/.<- metre enroules sur I'enveloppe de chanvre impermeabl<\ vu spii;des. rju. croisent celles de cette derniere. ( ii6o ) » Enfin cette ariniire de resistance est couverte elle-tneme d'uiie enve- Joj3pe exterieure en fil de fer galvanise de i a 2 millimetres de diametre, qui relient entre eux tons les elements dii cable avec une grande energie; et, constituant avec les fils de fer nus de I'armure de resistance un element galvaniqiie, determinent I'agglomeration sur le cable immerge des ma- tieres calcaires et salines contenues dans les eaux et finissent ainsi par le recouvrir d'un etui mineral. » Sur les fonds rocailleux cette derniere enveloppe pent etre formee par des fils d'acier, et pour former I'element galvanique on interpose entre eux er I'armure de resistance des feuilles de zinc. » Ce cable, ainsi revetu de fer, presente pour les grandes profondeurs des inconvenients inherents a la nature meme des metaux qui , sous une cortaine longueur, cassent sous leur propre poids. » Pour obvier a cet inconvenient,. dans leslimites possibles, j'ai imagine de munirle cable de distance en distance de parachutes et de flotteurs qui en allegent le poids et en moderent la descente. )) 11 est evident que lorsqu'il s'agit de franchir de grandes distances, la possibilite de fractionner les circuits sous-marins et de rendre par la ['opera- tion de la pose plus rapide, n'est pas seulement une chose utile, mais est ])ien reellement une condition indispensable. « Des appareils, des boites de raccord en fonte, que je designerai sous le 110m de stations sous-marines, remplissent ce but. » Dans ces stations placees aux endroits intermediaires des grandes lignes, sur les points les plus eleves du fond de la raer, les diverses sections du cable viendraient se reunir et s'ajouter. » Elles servent egalement de point de depart et de jonction pour les lignes principales et de ramification pour les petites lignes secondaires qui pen vent ainsi etre etablies avec un cable fort economique a un seul fil. » En outre, comme elles peuvent etre aisement ramenees a la surface de I'eau, au moyen d'une armure speciale dont elle^ sont pourvues, elles faci- litent la recherche et la decouverte de la partie du cable endommagee, quand il y a dommage, et I'execution des reparations necessaires. » Enfin, tout pres des cotes, le cable passe dans des chapelets d'amarrage adaptes aux diverses circonstances, qui le preservent autant que possible des accidents qui le menacentdans cette position. » Tel est en abrege tres-succinct le systeme que je propose avec la con- st lence d' avoir murement approfondi cette importante question. ' Mes etudes ont encore porte tant sur les appareils de pose du cable, ( ia6i ) ■ ^ que sur les plus importantes lignes telegraphiques sous-marines a coustruire; maisla brievete necessaire a un Memoire preliminaire m'impose I'obligation de me limiter au peu de details qui precedent, qui, cependant, seront suf- fisants pourdonner uneidee assez exacte de rensemhle de inon systenie. « Outre un systeme de telegraphe sous-marin, M. IJalcslrini prt'stiite inic sonde electrique qui, par I'interruption d'un courant, el au inotneiit on elle touche le fond de la mer, fait resonner un timhic placr sni Ic na\ i/v, et avertit ainsi robservMteur, qui pent lire immedialenient la jiKtlondcdt en metres sur un indicatcur regie par le cylindre sur leqncl passe la CORRESPONDAIVCE CONSTRUGTIOINS HYDRAULIQUES. — Re/JOnsc f'l .M . Vical ; l>(irM. K. lilVOT. « J'ai eu I'hoimeur de soumettre I'annee deininc au |iigetnl vwawv revenu a la critique de notre Memoire, dans une Note ajontee a son r|, ci dans une seconde Note adressee a M. le President de rAcademic ms.K e dans les Comptes rendus de la seance dn 25 inai iHi-j. I>e>> attaijiies tie M. Vicat sont telles, qu'il ne m\^sl pas perniis de gai(i<'r plus loiii:t«-m|.s le silence, et je dois chercher a demontrer cornI)ien pen ses rec larnahons sont fondees. ,) M. Vicat nous accuse d'abord d'avon^enns an siijel des n»atenau\ em- C. :•,. i857, i«f Stmestre. (T. XLIV. ^^ 24.) ^^^ { '^^o ) » Etifin cette arrmire de resistance est couverte elle-meme d'uiie enve- loppe exterieiire en fil de fer galvanise de i a 2 millimetres de diametre, qui relient entre eux tous les elements du cable avec une grande energie; ct, constituant avec les fils de fer nus de Farmure de resistance un element galvanique, determinent Tagglomeration sur le cable immerge des ma- tiercs calcaires et salines contenues dans les eaux et finissent ainsi par le recouvrir d'nn etui mineral. » Sur les fonds rocailleux cette derniere enveloppe peut etre formee par (les fils d'acier, et pour former I'element galvanique on interpose entre eux et I'armure de resistance des fenilles de zinc. » Ce cable, ainsi revetu de fer, presente pour les grandes profondeurs des inconvenients inherents a la nature meme des metaux qui , sous une certaine longueur, cassent sous leur propre poids. » Pour obvier a cet inconvenient,. dans les limites possibles, j'ai imagine de munir le cable de distance en distance de parachutes et de flotteurs qui en allegent le poids et en moderent la descente. » II est evident que lorsqu'il s'agit de franchir de grandes distances, la possibdite de fractionner les circuits sous-marins et de rendre par la I'opera- tion de la pose plus rapide, n'est pas seulement une chose utile, mais est l)ien reellement une condition indispensable. )) Des appareils, des boites de raccord en fonte, que je designerai sous le nom de stations sous-marines, remplissent ce but. " Dans ces stations placees aux endroits intermediaires des grandes lignes, sur les points les plus eleves du fond de la mer, les diverses sections du cable viendraient se reunir et s'ajouter. >' EUes servent egalement de point de depart et de jonction pour les lignes principales et de ramification pour les petites lignes secondaires qui pen vent ainsi etre etabiies avec un cable fort economique a un seul fd. » En outre, comme elles peuvent etre aisement ramenees a la surface de i'eau, au moyen d'une armure speciale dont elle^ sont pourvues, elles faci- htent la recherche et la decouverte de la partie du cable endommagee, quand il y a dommage, et I'execution des reparations necessaires. » Enfin, tout pres des cotes, le cable passe dans des chapelets d'amarrage Hflaptes aux diverses circonstances, qui le preservent autant que possible des * idents qui le menacent dans cette position. Tel est en abrege tres-succinct le systeme que je propose avec la con- nce d' avoir murement approfondi cette importante question. " Mes etudes ont encore porte tant sur les appareils de pose du cable, ( r.6i ) que sur les plus importantes lignes telegraphiques sous-mariues a coustmire; maislabrievete necessaire a uu Memoire preliminaire m'impose I'obligation de me limiter au peu de details qui precedent, qui, cependaiit, seroiit suf- fisants pour donner une idee assez exacte de leusemble de mou systeme. » Outre un systeme de telegraphe sous-marin, M. Lalestriui prescnfe une sonde elcctrique qui, par I'interruption dun couraul, v\ au nioineur on elle fouchele fond de la nier, fait resonner un tniibic placr snr le navirt'. et avertitainsi i'observateur, qui pent lire immediaiemeiU la pioloudtMn' en metres sur un indicateur regie par le cylindre sur lequol passe la CORRESPONDANCE CONSTRUCTIONS HYDHAULIQUES. — Rejmnse ii M. V^iea! ; pur II. E. Rivot. '« J'ai eu I'boiuieur de soiunettre I'annee derniei<' au (iig<'Mi<>ut de I'Aca- demieun Memoire sur les materiaux employes dans les toustructious a !a mer, travail que j'ai fait en collaboration avec M. Clialonty, iu^rniriu' en chef des Fonts et Chaussees. Notre Memoire a ete juge digue (iCln- ms( t( dans le Recueil des Savants etrangcrs^ sur la proposition de M. le Maivdial Vaillant, rapporteur de la Commission designee pour rexamiucj'. M Avant de connaitre notre travail, et sur la seule lecture des iiaj)porls de M. le Marechal Vaillant, M. Vicat a fait aupres de I'Academie deux re- clamations (Com;>fes rendus de I'Jcademie, tome XLII, page 1200, 23 juin i856; tome XLIII, page 1027, i^decembre 1 856), auxquelles nous n'a- vons pas cru devoir repondre pour deux raisons : notre travail n'etant pas encore public, M. Vicat ne pouvait en avoir qu'une connaissance incom- plete, et par suite ses reclamations se trouvaient sans portee ; en outre M. Vicat avait temoigne dans sa correspondance avec M. Chalouey le desir qu'd ne fut pas donne suite a la discussion. Plus tard, M. Vu at csl ciicoiv revenu a la critique de notre Memoire, dans une Note ajoufce ,t sou <\vniiri travail, couronne par la Societe d'Encourageuu>iit, et public rn iS";, v\ dans une seconde Note adressee a M. le Prc'-sideut de r.\ead('inic, m^K ♦ dans les Comptes rendus de la seance (\u 25 mai 18 ^7. L«'s altaijuts dr M. Vicat sont telles, (pVil ne nrest pas permis de ganh-r pins loii,ut»-Mips le silence, et je dois cherclu-r a d('Mnr)ntrer combien pen ses rcclaniatioiis sont fondees. ,) M. Vicat nous accuse d'abord davoir emis au sujet dvs maU'iiaux rm- C- ':., >S57, i'^ Semesire. (T. XLIV. IN" 24.) '^■* ( ,26. ) ployes dans les constructions a la mer une simple theorie qui ne s'appuie sur aucun fondement serieux. II discute eusuite (dans la Note du 26 niai) trois points speciaux de notre travail. 1. Je n'ai que peu de mots a repondre a la premiere objection. T.apartie de notre Menioire que nous avons nommee la partie theorique, n'est pas une simple tlieorie inventee (\Rns mon laboratoire, c'est le resume et I'expli- cation de tons les faits que nous avons observes pendant un grand nombre d'annees, des renseignements que nous avons pris dans differents ports de mer, des resultats favorables et defavorables obtenus par M. Chatoney dans route sa carriere d'ingenieur attache au service maritime, des experiences nombreiises, varices a I'infini, que nous avons faites au Havre, des analyses des materiaux les plus divers. II n'est pas inutile de rappeler ici que nos ex- periences communes out ete commencees en 1849, ^^ *¥^^ "o^re travail a ete presente a I'Academie seulement en i856. » M. Vicat a ecrit (1) que pour avoir la verite au sujet des considerations presentees par MM.Rivot et Cbatoney, il faudrait prendre juste le contraire de ce qu'ils disent : il a public que certaines de nos propositions sont le renversement complet de ce que lui M. Vicat a professe depuis trente ans. A tout cela je me borne a repondre : Dans le Memoire que j'ai fait avec M. Cbatoney, nous avons eu le plus grand soin de ne pas attaquer M. Vicat : I'utilite de notre travail etait rendue evidente par les exemples malheureu- sement trop nombreux de decomposition dans les mortiers employes a la mer, depuis que les principes enonces par M. Vicat sont suivis par les in- genieurs des ponts et chaussees. Les cas de decomposition sont devenus tellement frequents, que Tadministration superieure s'en est emue; nous pourrions meme ajouter que M. Vicat a ete Tun des premiers a sonner I'a- larme. Dans cet etat de choses, la question des constructions a la mer est encore a I'etude ; elle appartient a tons les ingenieurs charges de travaux hydrauliques, a toutes les personnes que leur instruction rend propres a Taborder : elle ne saurail etre la propriete exclusive de M. Vicat. Toutle monde apprecie le merite de ses travaux, M. Chatoney et moi plus que per- sonne ; nous le verrons avec bonheur entrer dans la voie d'une serieuse discussion ; mais nous ne pouvons admettre que M. Vicat rende seivicea la science et aux ingenieurs quand il se borne a dire : Les propositions de MM.Rivot et Chatoney sont le renversement de ce que j'ai professe, done ce sont des theories sans fondement. (i) Dans une Lettre envoyee dernierement aux Annates des Ponts et Chaussees, ( 1263 ) » Je vais maintenant examiner les trois points specialement atlaques j)ar M. Vicat dans la Note dii ^5 mai. » Premier point. — M. Vicat condamne I'emploi d'nn exces d'eau dans le gachage des ciments en general, et considere comme inexactes nos ass( r- tioDS relatives a I'emploi du ciment de Portland en coulis. » Precisons d'abord ce que nous avons avance dans notre Menioiic de i856. Nous avons annonce que, dans des conditions [)articuiitM( s et par nne methode speciale de mise en oeuvre designee par nous eiiiiifm en coulis, le ciment de Portland pur, gache avec un exces d'eau, nons avait donne des ciments plus compactes et plus durs que ceux produils pu le meme ciment gache en consistance ordinaire. Nous avons cite des expe- riences faites sur nne grande echeile, et I'emploi du coulis de Port hud pour la reparation de I'ecluse de la Floride, au Havre. Nous avons deeni (page 164 de notre Memoire) la maniere dont nous avons opere, el J. s precautions speciales dont la necessite nous a etedemontree par la praficpie. Nous avons en soin d'indiquer que cette methode n'etail applicable (pie dans les cas ou les ciments a prise lente ne devaient pas etre melanges a\<'t du sable. « A cette partie de notre travail, M. Vicat oppose des millicrs dv Jai/s vulgaires; comme il n'en cite pas un seul, et que nous-meme n'en connais- sons aucun qui puisse se rapporter a notre emploi des ciments, nous devons attendre que I'objection soit emise avec plus de nettete. w M. Vicat presente ensuite plusieurs series d'experiences qu'il vient de faire dans le but de prouver que nos assertions sent inexactes. II nous aurait paru rationnel que, pour nous combaltre, M. Vicat se fut place sur notn- terrain, qu'il eut foit ses experiences dans les conditions que nous avons indiquees comme les plus convenables pour I'emploi du ciment de Porrland en coulis. Loin de la, M. Vicat parait ignorer completement ce (pie nous avons dit a ce sujel; il dispose ses experiences dans des tubes de 4 a 5 c < 11- timetres de diametre, dans des circonstances telles, que la prise c()n\eual.l de ses ciments, gaches en bouillie, etaitbien evidemment impossible. Aius/. dans la premiere serie d'experiences, il a soin d'agiter avec uwo J,a-ne(te les ciments gaches en bouillie, et, pour qu il n y ail pas de s h;ii;ni( melanges de silex et de chaux grasse, immeri^es imuicdialei fait prise en huit jours, avaient acquis une grande durete, iiur decomposes au bout de neuf a quinze mois. » En partant de ces experiences, en considerant ([iie les r<'-; saires a la prise sont beaucoupplus simples avec le silex cpi'av nous avons ete conduits a enoncer que \v silex |)oin-iMit rti pouzzolane, sous la condition que le melange, silex et chaux g mis, avant rimmersion, a une longue digestion. » Nous avons precise que nous n'avions a citer a cet egard rience prolongee pendant un temps suffisamment long. » Je ne pense pas qu'il soit possible de voir dans ces faits I tions que nous reproche M. Vicat; ces contradictions n'ex M. Vicat pourra s'en convaincre en lisant notrc Mrmoirc ;iv<'( tention. » Les experiences recentes de notre savant contradicleur langesde i5 parties de chaux grasse et 100 parties de silex, im diatement, sont la repetition, dans des conditions plus dela tropfaible proportion de chaux, une tres-petite quantite de celles que nous avons annonce ne pas nous avon- doiinc de b' je ne vois pas dans quel but serieux M. Vicat les a hnhs. t n vent servir a mieux faire connaitre les actions de la chaux sui I sence de i'eau. » TrOISIEME point: — Je lis dans la ^oW de M. Vuat . cc Ces auteurs, MiM. Hivot et Chatonev , afjinmnl ,nu-< la phi » ranee, bien que Vitruve n'en ait pas dit un :.eul mot, cpie » devaient connaitre ces procedes, c'est-a-dire les digestions j) » M. Vicat pretend ensuite que les Romains consfruisaicnl leurs travaux a la mer sont detruifs depuis longtctups, qn ai ( 1266 ) aqueducs n'a pu atteindre un siecle et demi sans reparations, etc. Je n'ai pas dii tout I'intention de defendre les constructions romaines centre les attaques de M. Vicat : je ne peux cependant m'empecher de souhaiter que toutes les constructions hydrauliques faites en France d'apres les principes professes par M. Vicat, puissent se trouver, dans quelques annees, en aussi bon etat que les aqueducs et les travaux remains connus de tout le monde, et notam- ment les conduites d'eaux minerales qu'on vient de decouvrir a Plombieres. » Pour prouver, si cela etait necessaire, que les Remains connaissaient les digestions, je citerais un passage dePline( ^js^oire jiatiirelle de Pline^ edi- tion Panckouke, i833, tome XX, page 23o) : « Ruinarum urbis ea maxime » causa quod furto calcis sine ferrumine suo coementa componuntur. » Intrita quoque quo vetustior, eo melior. In antiquarum a?dium legibus » invenitur, ne recentiore Irima uteretur redemplor. » C'est-a-dire qu'il existait anciennementa Rome des lois pour obliger les entrepreneurs a u'em- ployer que des pates ou mortiers {inlrita) ayant au moins trois ans. » M. Vicat ne pent ignorer ce passage de Pline puisqu'il en a cite la premiere phrase dans un de ses ouvrages public en 1828 [Resume des con- naissances positives actuelles sur les qualites des mortiers et des ciments cal- caires, par M. Vicat, page 69). » Je pourrais presenter bien d'autres citations latines, mais cette discus- sion ne pouvant etre utile, je crois inopportun de la pousser plus loin. » Apres avoir repondu aussi brievement que possible aux observations de M. Vicat, je dois soumettre a I'Academie une remarque qui me parait avoir une certaine gravite. » Aux questions importantes que nous avons etudiees dans notre Memoire de 1 856, M. Vicat ne fait qu'un reproche tres-vague ; il nous accuse d'avoir emis une theorie sans fondement. » Il me semblerait cependant qu'une discussion serieuse serait principa- lement utile : sur la composition de I'hydrosilicate de chaux signalee par nous dans un certain nombre de mortiers immerges depuis plusieurs annees; sur I'explication que nous avons donnee des reactions si complexes qui ont lieu avant, pendant et apres linimersion des materiaux hydrauliques divers employes dans les constructions; sur les precaution^ necessaires pour leur mise en oeuvre; sur les experiences prealables dont nous avons indique la necessite pour le choix des chaux hydrauliques, des ciments, des mortiers a pouzzolanes, dans les mers differentes et dans les diverses situations pour ini meme port; sur les causes de protection et de decomposition a la mer, sur celles qui existent certainement aussi en eau douce, etc., etc. ( 1^67 ) fl Je m'etonne qu'un savant aiissi distingue que M. Vicat ait laisse de ces questions capitales pour s'attacher a trois points d'une importance rela- tivement bien moindre : I'emploi du coulis de Pordand qui n'est applica- ble qu'a un tres-petit nombre de cas particuliers; I'activite pouzzolaniquc du silex, que nous avons simplement signalee, en indiquant les experiences qui restent a faire pour constater son efficacite; et enfln I'usage des diges- tions prealables an temps des Romains. » MECANIQUE APPLIQUEE. — Mcmoire sur le travail de la vapeur dans les (rliinhrs des machines, en tenant comple de tons les espaces lihtcs du s}sl()nv disliihu- teur ; par M. Maiiistre. yi Dans un Memoirc presente a I'Academie en i855, et dont un extrair tut insere dans les Coniptes rendiis du qo aout de la meme annee, j'ai donix les principales formules de la theorie des maciiines a vapeur, en teuaril compte de la vapeur que chaque coup de piston laisse dans les espaces li- bres des cylindres. Je viens aujourd'hui completer ce premier travail, en ayant egard a I'influence de tons les autres espaces libres du systemc distri- buteur. » Pour I'intelligence de ce qui va suivre, je rappellerai qu'un volume d'eau Sa loo degres (Sexprime des metres cubes) fournit qu'un volume S' vapeur au maximum de densite, lequel est donne par la formulc -7P- (0 S-- P etant la pression de la vapeur en kilogrammes par metre carr ficienfs « et 7 ayant pour valeurs : Jusqu'a 2 atmospheres environ. Au-dessus de 1 atmospheres. . n — 0,00004227, q = 0,0000000629; 71 = 0,0001421, q = 0,0000000471, n Maintenant, et pour les machines de Wolf, je nomme I et /, les courses des pistons du petit et du grand cylindre ; - la hauteur du petit piston a un instant quelconque, compte Textremite du cylindre par ou arrive la vapeur; a eta, les sections droites des deux cylindres; c et Ci les libertes des deux cylindres ; ( ia68 ) B ie volume de la boite a vapeur du petit cyliiidre, en y comprenant la capacite du conduit que Ie mecanisme de la detente ouvre et ferine alternativement, ce volume etant diminue du volume ex- B, Ie volume de la boite a vapeur du graud cylindre, en y compre- nant la capacite du tuyau de communication des deux boites : 5 et Bt les moyennes des volumes des conduits qui font communiquer chaque cyUndre avec la boite a vapeur correspondante; P la pression dans Ie cylindre avant la detente ; 7s la pression dans Ie condeuseur, et plus generalement derriere Ie piston du grand cylindre; ;) la pression pendant la detente dans les deux cylindres; r: la pression a la limite d'expansion dans les deux cylindres; k' la pression a la limite d'expansion dans Ie petit cylindre, du cote par oil arrive la vapeur; » Toutes ces pressions exprimant des kilogrammes, et etant rappoi tees AM metre carre. « Cela pose, on remarquera qu'apres chaque coup de piston il resle : » {". De la vapeur a la pres>ion zs dans I'espace libre r/i c, du grand cy lindie, ainsi que dans Ie tuyau S, ; » i"*. De la vapeur a la pression tt dans la boite B,, ainsi que dans Ie tuyau B ; » 3''. De la vapeur a la pression n' dans la boite B. » Alors la vapeur admise dans Ie systeme distributeur par 1' orifice de la detente prendra des volumes qui auront pour valeurs : » A la fin de I'admission, ,a(V-^c)-nc- 4-^F » Pendant la detente dans les deux cylindres, !S" = a[l-\- ic — z) -i- at c^ ^ ^ [z — c) — ac ■+■ ~ n-i-qp ' * n-^qp'^ *~ * On a egalement « + 7P n^qp d'oii Ton tire 14.' /'=l(i-p)-^ { >269 ) En substituant dans cette equation les valeurs precedentes de S' et de S', on trouve Relativement au petit cylindre, on a pareillement ^ ^ ^ az-hB + e q » En faisant dans ces deux formuies z = / + c, on obtient les pressions aux deux limites d'expansion, savoir » On trouve ensuite, par des integrations faciles, que le travail total, relatif a une course des pistons, a pour valeur ,' r I' f B4-9\i a{l + c) + B-hB~{ L -+-l°ga,c. + a(Z + c) + f. J - ^, ^- +.)(/.- ., log —-i-^^-^^^J dans laquelle nous avons fait, pour abreger, Par consequent, si I'on nomme V la vitesse moyenne du petit piston ne minute, le travail relatif a cet intervalle de temps sera exprime par (J. R., i857, I" Semestre, (T. XLIVjNo 24.) *^" ( »27o ) (ro) » Pareillenient, en multipliant par y le second membre de I'equation (2), et remplacant ensuite S' par sa valeur n + qV (S etant acUiellement le volume d'eau depense en une minute), on aura la vaporisation mecanique de la machine, savoir I ' [«c + o,(/, + cO-f-0-hO.][«(/ + c) + B-hO] » Maintenant, si dans I'equation {7) on fait n=zs^et qu'on resolve Tequation resultante par rapport a /', on aura la course d'admission pour laquelle toute la force motrice disponible de la vapeur se sera epuisee par son action mecanique dansles cylindres; on obtient de la sorte » En fin les charges des pistons du petit et du grand cylindre seront donnees par les formules » Pour les machines a un seul cylindre, on trouve des formules beau- €oup plus' simples. Ainsi Je travail et la vaporisation par minute out ] valeurs (.5) T,„=.vq:.e-.P) [^.. {^:^:^^H^m^ i6) Sz » On voit combien la consideration des esp theorie des machines a vapeur. Mallieureusemei negliger tous ces espaces dans la pratique. » Dans ce qui precede, nous n'avons pas encoi^ variable que la tige de chaque piston occupe dans Pour y avoir egard, il suffira de remplacer partoi a et a, etant les sections droites des tlges des pistons du [)etit et du pA\) cylindre. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planele ; par M. GoLDScumm 1) J'ai I'honneur de communiquer a I'Academie les positions de la /|/|' j)!. nete que j'ai pu obtenir depuis plusieurs jours : g ^' loMS-" i5''7-8%2 .,'>53'46" 9.53 15.5.56 II. 51.54 9.54 15.5.22 ,1.51.26 9-54 ,5.4.50 ,i.5i. 9.52 ,5.4.i8,9^ 1 1.50.52 9.54 15.3.49.24 ro.45 ,,.5o.4r » J'ai ecrit a M. Alexandre de Humboldt, planete, et j'attends la reponse. v ( '-7- ) ZOOLOGIE. —Des breches osseuses de la monlcujne de Pedemar, dans les environs de Saint- Hippol/te [Gard] ; par M. Marcel de Serres. (Extrait. ) « La decouverte des breches osseuses de Pedemar est due a M. Entse, sergent-major dans le 99^ regiment de ligne, qui en fit part a un capitaine du meme regiment, M. Victor; renseignements sur lesquels nous croyons devoir appeler I'attpntion de 1 'Academic. » Ces breches sont situees au sud et a i kilometre de Saint-Hippolyte, sur le sommet de la montagne de Pedemar, dont la forme rappelle celle d un cone tronque ; sa hauteur est de 344 metres, etant elevee au-dessus de sa base de i5o metres environ. Cette montagne estterminee a son sommet par un plateau de 600 metres de circonference. » Les breches osseuses qui reposent sur le sol de ce plateau forment a I'exterieur un petit massif de 3 metres de longueur, sur i™,5o de largeur. Composees par un ciment rougealre d'une assez grande durete, elles enve- loppent quelques fragments de calcaire secondaire et de nombreux debris osseux. » Ces ossements, disperses et sans aucun rapport de position avec celui qu'ils occupaient dans le squelette, sont pour la plupart brises et en eclats peu considerables. lis ne paraissent pas avoir ete roules ni ronges, et ne sont pas accompagnes d'aucun coprolithe ni d'aucune coquille. Quoique ces ossements ne soient pas petrifies, ils offrent neanmoins une solidite plus grande que les os frais, par suite probablement de la perte de leur sub- stance animale. Quoi qu'il en soit, ils happent faiblement a la langue. » Outre la partie exterieure et superficielle de ces breches, il en existe egalement dans une fissure verticale assez large pour permettre a un homme d'y penetrer jusqu'a la moitie de sa profondeur, qui est en totalite de 4 metres. Si des fouilles sont pratiquees dans cette fente, ainsi que M. le capitaine Victor en a le projet, il ne serait pas impossible que Ton arrival a la decouverte d'une cavite ossifere plus ou moins spacieuse. Si ce fait se verifiait, ce serait un second exemple de la reunion de fentes verticales et longitudinales, ou de breches osseuses et de cavernes a ossements sur ce meme point. Ce qu'il y a de certain, c'est que les breches de Pedemar ont les plus grandes analogies avec celles de la metairie de Bourgade, pres de Montpellier, ou nous avons observe ime pareille reunion. » Quant aux ossements, ils sont peu determinables; cependant des dents ont permis de reconnaitre I'espece de rhinoceros que nous avons decrite ( 1^73 ) dans nos recherches sur les cavernes de Lunel-Yieil, sous le nom de mi- nutus. M. Paul Gervais y a observe egalement quelques debris de chevaux, el nous des ossements de Ruminants de la dimension de nos moutons ou bouquetins. Nous avons vu notamment un tibia auquel les surfaces arti- culaires manquaient, et qui, par I'ensemble de ses caracteres, devait avoir appartenu a un Mammifere de I'ordre des Ruminants, sans que Ton puisse assigner le genre dont il dependait. La position des breches de Pedemar leur donne un interet tout particulier. Certaines d'entre elles sont disseini- nees sur le sol, sans etre logees dans des fentes verticales, comme !a pin- part de celles que nous connaissons. On les voit enfin sur un platc.m plus eleve que les collines qui I'environnent.jusqu'a i kilometre environ In presence de ces faits, on se demande comment un courant a pu reium ct s debris osseux, apres les avoir brises et fractures dans tons les sens? On [uul d'autant moins le supposer, que les couches neocomiennes qui composent la montagne de Pedemar ont a peu pres conserve leur paralJelisme et leur horizontalite. II n'en est pas ainsi dans ies collines environnantes, dont les couches offrent, au contraire, une inclinaison plus ou moins grande. C « si ce que nous expliquerons, nous I'esperons du moins, dans une sec oiule Note. » » ELECTROCHIMIE. - Siir la formation de lean par des electrodes en platine ; par 31. Bertix. .1 L'electricite pent comme la chaleur donner au platine lamine la pro- priete de produire la combinaison de Vhydrogene avec I'oxygene, soit len- tement, soit avec explosion. Quand des lames en platine ont transmis dans lean acidulee le courant d'au moins 4o elements, si elles sont recouvertes d'une cloche pour recueill.r le melange d'oxygene et d'hydrogene, ce melange detone spontanement. des que la cloche est a pen pres pleine de gaz. „ Si le courant est moins energique, I'explosion du melange li a |.i.is lieu, mais sa recomposition lente maintient le volume des gaz constHur. malgre la decomposition incessante qui a lieu par la part.e uilerienn .1.^ electrodes. Ip r< m lu „ Quand on remplace I'eau acidulee par de 1 eau ordinaiie, le d'une pile de 5o elements est impuissant pour produire la detonation r .. melange; mais la decomposition lente devient tres-energique, et •>";^^>'/^ ' liquide osciller dans la cloche par suite de I'equ.libre instable qu. ser.DU ( ^^74 ) eiitre la decomposition des gazqui a lieu a la parlie infeiieure des electrodes, et la recomposition qui s'opere dans la partie superieure. » Ces phenomenes s'observent avec des lames de platine supportees infe- rieurement par des fils de platine auxquels elles sont soudees, soit que la surface du platine soit nue, soit qu'elle soit platinee. » ANALYSE MATFlEMATlQUE. — Note sur line formule d analyse ^ par M. Frexet. « Le 1^'' juin dernier, M. Haton de la Goupilliere a presente a I'Acade- mie un Memoire qui contient plusieurs formules relatives a la sommation des series. En demontrant Tune d'elles dans les Comptes rendus, rauteiu- annonce qu'elle est renfermee dans une autre plus generale dont il indique seulement I'enonce. Cette derniere formule et d'autres analogues peuvent s'obtenir aisement au moyen de la proposition suivante, qui me parait feconde, et dont la demonstration est, pour ainsi dire, intuitive : » La serie convergente ayant pour somme 9 (a:), celle de la nouvelle serie A^«cos [ah 4- a) ^Bx'cos{bh + a) 4- Cx' cos{ch-^ a) -4-... sera representee par (On designe ici par i le symbole V^ .) » J'ai communique cette proposition et plusieurs des consequences qui en resultent a I'Academie des Sciences, Lettres et Arts de Lyon, dans la seance du 11 juillet de I'annee derniere. Le travail qui la contient se trouve imprime dans le dernier volume des Memoires scientifiques de cette Com- pagnie. j> Pour en tirer la formule enoncee par I'auteur du Memoire, remarquons d'abord que les sommes ^ cos^ ^, ^ sin/jL^, sont nulles toutes les fois que le nombre entier p. n'est pas divisible par «, et que la premiere se reduit a n dans le cas contraire. De la resulte que la somme S cos p. ^^^'~''" ( 1^75 ) est aussi nulle dans la premiere supposition, et se rediiit dans la seconde a ncos ^> c'e^-a-dire a H- w ou a — n, selon que fx est un multiple pair ou impair de n. p Cela pose, soit ip (^) la somme de la serie en appliquant la proposition (A), il vient cip xP cos(/3^.+a)+ ap+, xP^' cos (/?+ i ^+a) + . . . = '^ "'" ' J — '^—^ — ^ et si Ton suppose a egal k — pk, ( B ) flp xP-¥- Up+t xP^* cos k -h ap+. xP^"" cos a 7^ 4- . . . = '^ — ^-^^^^ — ^ — lJ^!^f— . Remplacons maintenant dans cette equation la letti c h snc( rssivcnieiit par et ajoutons membre a membre les resultats obtenus; Ic tcrme x^"^ '' renfernu' le facteur 2cos/jt.^,et sera, par suite, egal a ii ou a zero, selon que le nombre p, sera ou ne sera pas divisible par n. On a done la formulc c'est le resultat qu'il s'agissait d'obtenir. ■ 1 ^ » Si la lettre h cut ete remplacee successivement dans r >/// vsr> des navires; par M. Laignel. (Renvoye k MM. Combes, Duperrey, Du Petit-Thouars.) « J'ai I'honneur de presenter a I'Academie un instrument simple, nul- lement dispendieux et tres-exact, lequel sert, suivant I'occasion, de loch en avant du navire et permet de mesurer les differentes vitesses taut des courants a diverses profondeurs durant plus de trente minutes an lieu de trente secondes, tantot de sonde a des profondeurs considerables. Je desire une Commission nouvelle etspeciale. 11 s'agiten outre de nouveaux proce- des et moyens d'amelioration dans les chemins de fer. » « astronomie. — M. PoRRo communique a I'Academie une Lettre du P. Secchi relative a I'etoile aper^ue par lui dans le trapeze d'Orion. Il resulte de cette Lettre : » 1°. Que le R. P. Secchi a pu observer le 10 fevrier dernier avec son magnifique equatorial la petite etoile decouverte par M. Porro a Paris aNec son refracteur de 5a centimetres; » i"". Que I'etoile marquee H, dans la figure jointe a la Note du 1 -2 avi il dernier, est variable ; » 3°. Qu'il en est probablement de meme des etoiles de De Vico et Dumonchel marquees D,, Dj; ,67.. ( laSo ) » 4°- Que I'etoile Dj de De Vico n'est probablement pas autre chose que le compagnon de I'etoile H reconnue double par J. South; » 5°. Que le refracteur de 5q. centimetres, encore a 1 etat d ebauche, avait deja a Paris autant de puissance de penetration qu'en peut deployer, par un des plus beaux moments, sous le beau ciel d'ltalie, le magnifique equatorial de Merz existant a Rome. » Traduction de la Leltre du R. P. Secchi a M. Porro a la date dii 6 juim 85']. « J'ai vu que vous avez annonce a la seance du i8 mai la decouverte d'une petite etoile dans le centre du quadrilatere d'Orion, et que cette de- couverte a fait naitre quelque defiance. » Vous avez eu tort d'attendre pour I'annoncer une epoque ou il est im- possible de la verifier; mais heureusement je me trouve en mesure de con- firmer votre assertion. Voici comment: » Un de mes amis m'a prie d'examiner si Rigel n'aurait pas par hasard un troisieme compagnon ; la mauvaise saison rendait, il est vrai, cet exa- men difficile ; mais le lo fevrier de cette annee j'ai pu m'assurer que pres de Rigel il n'y a rien de nouveau. n Je passais ensuite par curiosity al'examen du trapeze (le ciel etait tres- beau); j'avais observe, ce soir-la, des objets tres-difficiles a voir, tels que 2749.520 atlas des Pleiades qui est simple, s 840.849.910, sur lesquelles j'ai pu prendre des mesures avec le grossissement de 760. Or, de ces re- cherches dans le trapeze, je trouve note ce qui suit : » Ciel tres-beau, la sixieme etoile du trapeze ne se voit pas quoique le » ciel soit tres-beau.... Pourquoi?... Mais il me semble voir une petite « etoile au centre du trapeze. » » Suit la mesure de Rigel, puis « vue tres-bonne, disque net, ciel su- » perbe. » » Je n'ai pas fait la figure du trapeze avec la petite etoile, parce que j'etais presse de mesurer quelques autres etoiles tres-difficiles, mais I'ob- servation est veritable et certaine. « Ce soir-la et quelques autres fois depuis, les portions les plus denses de la nebuleuse m'ont paru scintiller et presque se resoudre, et j'en ai fait la figure quelques jours apres; mais le phenomene de la sixieme etoile, c'est-a-dire celle que vous avez indiquee par H, est interessant; j'ai quelque- tois vu cette etoile assez bien pour pouvoir en prendre des mesures; d'autres fois, au contraire, je ne I'ai pas vue du tout (notez bien que je peux, avec le champ eclaire, mesuier celle de Struve (la cinquieme)]; il y a done ici variabilite. » De celles de De Yico, je n'ai jamais pii m'en bien assurer, qiioique je les aie cherchees. » A cause des alternatives que ces etoiles presentent, je n'avais pas pris la peine d'en enregistrer les observations, etj'attendais une confirmation, que je n'ai pas cherchee depuis a cause du mauvais temps ( t jku oubli. » Je ne veux pas omettre de vous faire observer cepeiulaiil (jue (piand on n'a pas a sa disposition les instruments pour pouvoir observer ii tmti in- stant, il est Ires-difficile de verifier ce qu'ils permettent rct'llenuMit de von: les circonstances qui influent sur la decouvcrte des petits objcls soul si nombreuses, qu'il n'est pas etonnant qu'on les voie si rarement. n Je n'estime pas a plus de vingt ou trente heures par an de temps vimi- ment magnifique pour faire des observations de premiere difficulle; il est tres-difficile que celui qui va visiter un instrument ou un observatoire arrive juste dans un de ces instants si rares. » Avant d'achever cette Lettre, ayant feuillete le Journal des Observations, j'ai trouve a la date du 7 mars cette note : « Le compagnon de fetoile D (figure de Struve, dans les Mensurx micro- » metricce) se voyait tres-bien au commencement, si bien que, quoique ne ,, mesouvenantpas de sa position, je I'ai reconnue aussitot ; mais pen .ipres » elle a disparu et il ne fut plus possible de la voir avec le grossissement de » 1000; fair s'etait, il est vrai, un pen trouble, mais je ne crois pas que .» tout I'effet puisse etre attribue a cette cause. » La £ est certainement de 9' ou io% parce qu'elle supporte la pleine » lumiere du champ, meme avec le ciel un peu nebuleux. »> » Mais imaginez, Monsieur, quelle fut ma surprise lorsque, en comparani votre figure donneedans le Cosmos avec celle de Struve, j'ai pu me convainciv que le compagnon de la D est precisement une des deux qui dans le Cosnm.s sont attribuees a De Vico qui, certainement, ne pent pas etre celle d Hei - schel. » Je conserve le souvenir non douteux que la petite etoile que j ai vue !< 2 marset qu'd me semble avoir reconnue d'autresfois ne })euf pas non plus etre confondue avec celle d'Herschel. )) Voiladoncun beau champ pour eprouver votre puissant msttument. Si mon attestation pent vous etre utile, ne manquez pas de vous en prevaloir : mais si vous vouliez en faire part a I'lnstitut, veuillez presenter a M. Klie de Beaumont cet autographe, afin qu'il puisse s'assurer par lui-meme de I'au- rhenticite. ( l2Sl ) » Demaiii, il y a seance de TAcademie des Nuovi Lincei. Mon Journal y sera presente, non pas pour mettre en question une priorite qui ne m'appar- tient pas, mais bien pour montrer qu'il ne nous est point difficile, a vous et a moi, de voir dans ce mysterieux trapeze ce que d'autres n'y voient ordi- M. RoBiNET presente un projet de pompe foulante a jet conlinu, donr I'emploi pent, suivant lui, etre fort utile dans plusieurs circonstances, et particulierement dans le mecanisme des lampes dites Carcel. (Renvoye a M. Seguier.) AEROSTATS. — Notc sur la navigation aerienne ; par M. Finck. M. Finck propose pour diriger les aerostats I'emploi d'un gaz qui se degagerait rapidement par Torifice pratique a la base d'un cylindre hori- zontal lie au ballon. M. Grunn demande si les Meraoires destines au concours pour les prix que decerne 1' Academic, peuvent etre ecrits en latin. II lui sera repondu affirmalivement. Les Curateurs de l'€niveriste de Leyde adressent a 1' Academic un exemplaire des Annates des Universites neerlandaises, pour I'annee i85a-i853. A 5 heures un quart, I'Academie se forme en Gomite secret. COMITE SECRET. M. CordieR; au nom de la Section de Mineralogie et de Geologic, expose que la Section est unanimement d'avis qu'il n'y a pas lieu, quant a present, de nommer a la place qui est vacante dans son sein par suite du deces de M. Dufrinoj. L' Academic procede au scrutin, et, a la majorite de 24 voix contre 12, adopte I'avis de la Section. En consequence, et conformement aux prescriptions du reglement de I'Academie, I'election est remise a six mois. La seance est levee a 5 heures trois quarts. E. D. B. ( ..83 ) BULLETIN L'Academie a recu dans la seance du i5 juin 1857 ies ouvrages dont voici Ies litres : Comptes rendus hebdomadaires des stances de i Academie des Sciences; t. XLUT, 2« semestre ; i856 ; in-4«. Memoires pr^sent^s par divers savants a I'Jcademie des Inscriptions et Belles- Lettres de I'lnstitut imperial de France, i" serie; sujets divers d' erudition; t. V, I" partie. Paris, 1857; in-4°. Institut imperial de France. Academie francaise. Disrours dc M. liun, chancelier de I'Academie, prononcd aux fun^railles de M. lirijaul, It- hnuii Sjuin 1857 ; I feuille in-4^. Traile elementaire d' Astronomic physique ; par y[ . J.-li. Hioi ; 'V cdiiion, t. V. Paris, 1867 ; avec un adas de i3 planches. Recherches historiques sur la premiere explication de Veiiwiliou sikiildircdu moyen mouvement de la Lune, d'apres le principe de la gravitation universclle ; parM. Jean Plana. Turin, 1857; in-4''. Discours prononc^ par M. leMaire de Sceaux aux funerailles de M. le baron Cauch/, le ^5 mai 1857; in -4**. Cours de Min&alogie [histoire naturelle); par M. A. Leymerie; I^ partie. Paris-Toulouse, 1867; in-8°. (Offert au nom de I'auteur par M. Delafosse.) Manuel deGiologie dUmentaire, ou Changements anciens de la Terre et de ses habitants, tels quits sont represent^s par Ies monuments g6ologiques; par sir Charles Lyell, traduit de Camjlais sur la ^>^ edition, avec le conseideim ul rl U concoursde I'auteur; par m. Hugard; 5" edition. Paris, 1 856-1 867; 2 vol. Uarbre de la science; parM. Eugene HuzAR. Pans, 1867 ; in-8". Esquisse geographique des invasions du cholera en Europe, du role qu a joue la Suisse en particulier et theorie de la propagation du cholera ; par M. le D' MarcD'ESPlNE. Geneve, 1857; br. in-8". ERRATA. (Seance du 8 juin 1857.) Page 1217, ligne i3, Note de M. Paul Thenard, sur un nppareil h doscr k -^az mflam- table des mines de houille , au lieu de (Commissaires, MM. Boussingault, Payen, Ray< r , sez (Commissaires, MM. Chevreul, Combes, de Senarmont). Page 1223, apres I'article de M. Dumerv, ajoutei (Commissaires, MM. Becquerel, Combes, ^•^■<^^'gg ^^ ^^SSSg^-5^:3^S g^S- ^:1S5^; °?\-i^?:s|'p-S'H^lsl^s:^li -mMitmuimtmiiti^t-i- nil s s ff ?^ ?u g:a g ^ g .^ c> » g. „.. _ „ „^^ „ „ „_^-„ „^, ^, .„„„! i ?lll!!lllll|^?'?":^?s????:5^^ss?3fsss it i -^^i^iMlllliiiMilllf 1 -= -: tsit^^tt ■: Tiii 1 s g>3 s^-aa^i ?? -g ii s g-i-,; -J » .^o sss'i.^s^s .,„J mmiuis mmLstttii:^t^n Mi fp|S|.«.«Pr^| |?:'i:l?pMi|^ol|^^^^i|^S;| COMPTE RENDU DES SfiANCES DE I'ACADEMIE DES SCIEIVCES. SEANCE DU LUNDI 22 JUIN 18:^7. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. A Touverture de la seance, M. le President annoMce l;i perle floiiln reuse que vient de faire I'Academie dans la personiic de M. Thknakd. donne lecture de la Lettre suivante par laquelle le flls du vc ik rahl< \( ;i' micien lui fait part de ce triste evenement : a Monsieur le President, » La science et vous-merne sont frappes d iid (ou|) ;ilfre!ix. ^t^ m* » d'avoir le malheur de perdre raon illustr<- it wiu-vr \n-ve. » Par respect pour I'Academie, je crois dv mon dcvoit dr vnu^ » donrier la nouvelle! » xMM. Andral et Velpeau donneront les d* tail-- ,) Votretres-huinbleef *'l.»•ls^,tnt srfMtnn. )> Paris, le 22 juin 1857. » Apres avoir donne lecture de cette Lettre, M. ih V\ihsnn-\i\ >< iv.udi TR ,8-,-. ," Seme.tr,' :T XLIV, No2o.) '''"^ ( 1286 ) I'interprete des sentiments que lui avaient deja exprimes un grand nombre de ses confreres et qui sont partages par toute I'Academie, declare la seance levee. Discours de M. Is. Geoffroy- Saint -Hilaire, President de I'Academie, prononce auxfunerailles de M. le Baron Thenard, le mardi i3 juin 1857. « L' Academic des Sciences n'a jamais ete frappee de coups plus cruels et plus repetes; chacnne de nos Sections est atteinte a son tour dans ses plus hautes sommites, et chaque mois a, pour nous, son jour de deuil. La tombe vient de se refermer sur les restes d'un de nos plus eminents geologues, d'un de nos plus illustres geometres ; et deja elle se rouvre pour le doyen venere de notre Section de Chimie. » Dans I'ordre de la nature, ce nouveau malheur pouvait etre prevu; et cependant lequel d'entre nous s'est trouve prepare a I'apprendre? Qui ne s'est retire hier, le coeur plein de la plus vive comme de la plus doulou- reuse emotion, de cette Academie ou venait d'eclater cette funesle nouvelle : Thenard n'est plus! 11 est de ces hommes privilegies pour qui les annees sembient ne compter que par les services qu'ils ont rendus, par les litres qu'ils ont acquis a la reconnaissance publiqne : la vieillesse n'est pas pour eux I'affaiblissement, mais la majeste de I'age. Tel a ete, jusqu'au dernier jour, notre iiiustre confrere, et tel il semblait devoir etre longtemps encore. Dans sa ferme vieillesse, il etait reste jeune d'esprit et de coeur; et je ne sais meme si i'age n'avait pas donne une ardeur nouvelle a cet amour de la science et a ce desir du bien public qui ont ete les deux nobles passions de la vie de M. Thenard. C'est ce qui imprime a cette solennite et a notre dou- leiu^ au moment de ces funebres adieux, le double caractere de la recon- naissance pour le passe et du regret pour le present et I'avenir. M, Thenard n'etait pas seulement une des illustrations de I'Academie; il en avait tou- jours ete, et nous pouvions esperer, malgre son grand age, qu'il en reste- rait plusieurs annees encore une des plus vives lumieres; et sa voix ne nous manquera pas moins dans nos deliberations, que son nom sur notre hste ou il brillait a un des premiers rangs depuis pres d'un demi-siecle. » Le monde entier connait les services rendus a la chimie par I'eleve de Vauquelin et I'ami de Gay-Lussac. 11 a recule les limites de sa science de [)redilection; il I'a appliquee a I'industrie; il i'a enseignee avec un succes qui a pu et pourra etre egale, qui ne sera jamais surpasse; tous ceux que ( 1287 ) les jeunes chimistes actuels s'honorent d'a/oir eii pour maitres, s'honorent a leur tour du litre d'eleves de Thenard, et tous I'ont toujours entoure de leur affection la plus respectueuse et la plus devouee. INul maitre n'a phis que M. Thenard aime ses eleves et n'en a ete plus aime : il y a\ait quelque chose de paternel dans son affection, j'allais dire dans sa tendresso pour eux; qu'on ne s'etonne pas s'il y avait quelque chose de filial i\:u)s Iciii reconnaissance. » M, Thenard n'a pas bien merite de la chimic s(miI<', niais de tonics les sciences. Administrateur du College de France vl de l.i I acullc dvs Sciences, Membre et ensuite Vice-presidenI, pendanr iin i^r.u\(\ iioinhic d'annees, du Conseil superieur de I'Instrucrion pid3li(pie, il a conlniiwr plus que personne, depuis Cuvier, au developpement de nos jiriudpalrs institutions scientifiques. Jamais administrateur nc sc monha plus conslarn- ment, plus fermement anime du seiUime?it du d<>v<)ii-, phis ami s, il u'v a\;iil pourlui que la justice et le bien public, au noin descpiels il s;tv;ui an besoin s'armer de severite. Mais la justice (|u'il aimait a reiidre. vv<\ celle qui recompense. Il se plaisait a aller chcrcher le merite modeste: a lui dire, comme dans I'Evangile : « Vous n'etes pas a votre place, morite/. plus haut. » Et plus d'un savant qui s'ignorait lui-meme n'a appris le me- rite de ses services, qu'en les voyant recompenses quand il ne les croyait pas meme conims. » Tel a ete M. Thenard pour la science, pour les elablissemenls scienti- fiques, pour les savants ! Et c'est pourquoi il est bieii |)Pu dentre nous (s il en est), dans le coeur desquels la reconnaissance j)arliculieie ne s'allie au sentiment qu'inspire une telle vie a tout ami de la science < t de la i^Kjire nationale. » 11 semblait que les dernieres annees de M. Thenard dnsscni s e( milei tranquilles, au sein d'une famille qu'il aimait tendrement. Mais les pain.es de la science ne preservent pas de la foudre. Nul ne devait eire pins < i nel- lement afflige dans sa vieillesse. En peu d'annees, M. Tljenaid \it se [.nsci plusieurs de ses liens les plus chers : la compagne de sa vie, sondainenient enlevee en quelqnes heures; un des dignes heritiers de son iljnstn- nom ; nn neveu qui lui etait cher presque a I'egal dun his: ions frapixs ].re^(|lle an meme instant! » Est-ce dans ses propres douleurs que M. Thenard a |aiis< 1;. iicneiense ( 1288 ) resolufion de consoler, d'adoucir celles d'autrui par la belle creation qui a ete son oeuvre supreme, et qui n'honorera pas seulement, mais fera aimer et benir sa memoire? Apres avoir tant fait pour les savants de notre temps, notre illustre confrere a voulu etre le soutien et le bienfaiteur de leurs suc- cesseurs futurs. La Socidte de secours des Amis des Sciences a, depuisun an, constamment occupe I'esprit et le coeur de M. Tlienard ; elle a en sa derniere pensee; et comme s'il eut eu, quoique encore en parfaitc santc, le pressen- fiment de sa fin prochaine, il m'adressait, il y a pen de jours, de pressantes roconimandations, on ces termes si touchants, cl malheureusement, helasl Iroj) proplK'"li([uc-s : .' Les nu'illeurcs associatioiis ii'oiil de succes durable qu'autant qu'on » les soulient sans ccssc. IVToi, je u'ai plus (jue quelques annees a vivre tout >, faul (ju'ni.c NnloMlc |.tnssanl(>s('0)iHlc ..H's raiblesoflorts! . ,. Ai-|<> Ix'soiii (le (lire ({.le ces par(»!cs ne seront jamais oubliees ? Elles son! saci'('"('s |k)im' moi coriimo le Icstaiiiei)! d iiii nioiiranl. Mais I'oeuvre de M. Tlienard n'a hesoiii (raucim secours (''tiani;(M- : sa g(''n(''rosite et ses sages previsions en out nssurc le siicees et la dinve; et ceux aiixquels il a fait rhonnenr i\v. (leman(l(>i- leur' concours, n'onl plus devaiit <^ux qu'une tache facile aufant (pielle lenr sera douce. » Qiiand on (|nitle ainsi la vie, Messieurs, on laisse sur cette terre de longs et pi-olonds regrets; mais qu'ils soient temperes du moins par la pcns('M' (pjil est (Xmi d'liommes tlont la carriere ait ete plus remplie quecelle de M. Tlienard. A combien de nous sera-t-il donne de cultiver la science et de pratiquer le bien j)eii{lant un si grand nombre d'annees? Et de combien d'bommes peut-on (lir«% an moment ou la terre va recevoir leur depouille mortelle : !> 11 laisst (\vs (le( -Hixertes durables, et des bienfaits qui le seront aussi ! » I DIsioiirs (Ic M. Pelouze, Membre de rAcadeniie, nu nom de In Section de Cliimie. « Lf (ioven dvs chiniisles, i'un des derniei's representants de cette graude generation d' homines de science dont la renommee commenca avec ce siecie, vient d'etre enleve a sa famille et a ses amis. La nouvelle de cette mort tatalc a fait eclater, de tons cotes, la pins vive doulenr : c'est que M. Thenard n'etait pas senlement un chimiste eminent dont la perte afflige les amis des sciences; il etait Fhomme an coenr chand et droit, a Tame bienfaisante, Tami, le protectenr, I'appui des jennes gens sans fortune qui, fiepuis un demi-siecle, ont parcourn la carriere scientifique. 11 les a tons appeles a Ini, les a tons encourages, soutenus de ses conseils. Sa bonte sans boi-nes les snivait partout ; elle s'etendait a leurs veuves et a leurs orphelins. » r.e |)renuer hommage rendu par notre President a la memoire de notre venerable confrere a emu tous les coeurs : chacun sentait qu'une douleur aussi profonde et aussi unanime avait besoin de se recueillir, et que personne n'aurait le courage de parler devant TAcademie, quand la voix de I'un de ses veterans les plus illustres et les plus chers venait de s'eteindre. » Le premier travail de M. Thenard remonte a I'annee 1800. Il avait pour objet I'etude des combinaisons de I'antimoine avec Toxygene et le soufre. Guyton de Morveau, charge d'en rendre compte a I'lnstitut, declara que les Commissaires avaient reconnu dans les recherches de M. Thenard, alors age seulement de vingt-trois ans, un chimiste exerce aux manipulatiom les plus ddicates, en possession de tous les mojens davancer la science, et qu'il demit ctre encourage a suivre une carriere dans laquelle il debutait avec tant d'avaniage. » M. Thenard etait le fils d'un simple cnltivateur. Si ce premier encoura- gement lui a ete donne dans un moment d epreuve, il a du singulierement raffermir son courage et Taider a traverser les premieres difficultes d'une vie qu'il devait bientot illustrer. r> M. Thenard ne tarda pas a realiser la position que les juges de son premier travail lui avaient predite. Il publia successivement, de 1 800 a 1 832, une foule de travaux reraarquables sur les points les plus divers de la chimie. » Comme Professeur et Membre de I'Universite, il rendit d'immenses services a I'enseignement de la chimie. Six editions successives de son ( 1290 ) Traite etementaire de Chimie theorique et pratique, Iradiiites dans routes les langues, ont propage la chimie et popularise le nom de Thenard dans tous les pays ou les sciences ont penetre. On pent affirmer que personne n'a con- tribue, autant que M. Thenard, a repandre par ses livres, ses cours et sur tout ses nombreux eleves, le gout de la chimie et cehii des experiences. » Ce n'est pas le moment d'exposer, comme ils meriteraient de I'etre, ies travaux de M. i lienard. Jc (If)is me borner a rappeler les principaux. .) Dans Tordre des applications industricUes, on lui doit un nouveau })roc6de po\u' fabritpier la ceruse, (ju'il publia en commun avec M. Roard, <1(^ (JuUy, a lepoque ou le prcKrd/' iiollaudais etait mal connu et non en- roll' execuU' vw I'raucc; iiiie ((Milcnr bleue qui porte son nom, et surtout uiu' uK'tiind*' simple v\ cnunemment pratique pour purifier les huiles et les .. Cc dciiiier piocede n'a pas ccsse, dopuis plus d'lui tiers de siecle, » Pen (le tc M. Gay-Lussac, une serie ciilicv (le :v( hci-clit's (pii 011! rendu a jamais inseparables les noms de ces deux illustres chimistes. La description de leuis experiences remplit deux volumes et remonte a I annee i.Si i. n \ peine les mctaux alcaiuis venaient-ds d'etre decouverts par Davy, an moveu d<.' la pile, (jue (ia\-Lussac et llifnaid niontraient qu'on pent K's nirparer beaucoup [)lus lacilcment j)ar des [)rocedes chimiques, en (l.v()[ii[)osaiit la potasse par !e Fei'. Lcurs leclierches sur leboreetle chlore, sur Its acub's lluorln dricpie et flnoboru[ue turcnt bientot suivies d'une des dccouverlis (pii ont eu le plus d'inlluence sur les progres de la chimie, celle dun mmnu'ux proLfdc poui' deternuner les proportions des elements des » Mais le pl!isi;raiul titce de s^lon-e de M. Ihenard consiste dans la de- eouverl<' de lean (.wi^euee. .1. tette substanee siuiiuliere, devenue le type drogene possedaU (!»> p!(»j)i ( i^9» ) J) M. Thonard a conserve jusqu'a sa derniere heure son gout passionue pour les sciences. II suivait avec une exactitude scrupuleuse les seances de I'Acadeniie, et prenait une part active a ses travaux. Ses amis savent bien que les positions les plus elevees avaient moins de prix pour lui que le titre d'Academicien. » Dans les dernieres annees de cette existence si bien remplie, il a public des recherches interessantes sur les eaux du Mont-Dore, et entre- pris avec son fils, M. Paul Thenard, un travail sur les decompositions par contact, dont il a lu recemment la premiere partie devant I'Aca- demie. » Enfin, notre venerable confrere se remettait encore, il y a quelques mois et pour la derniere fois, a I'oeuvre. Il fondait une institution de bien- faisance, la Sociele de secours des Amis des Sciences. » La reponse sympathique faite de tons cotes a I'appel de ce pieux bienfaiteur a apporte une noble distraction a de profondes douleurs. La mort I'avait frappe dans ses affections les plus cheres; une consolation pourtant lui etait reservee : il s'est eteint avec la douce pensee que sa bienfaisance soulagerait pendant longtemps encore bien des miseres. » Outre les discours precedents, prononces au nom de I'Academie, d'autres I'ont ete : au nom du Conseil imperial de I'lnstruction publique, par M, Dumas; au nom de I'ancien Conseil, par M. Giraud, de TAcademie des Sciences morales et politiques; et au nom de la Faculte des Sciences, par M. Bnlard. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'AGAD^JHie DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 29 JUIN 1857. PRESIDENCE DE M. IS. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. MEMOIRES ET COMMLNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAD^MiE. M. BioT, en qiialite de President de Tlnstitut pour I'annee 1857, invit(> TAcademie des Sciences a lui faire connaitre en temps opporlun le nom dc ceux de ses Membres qui seraient disposes a faire une lecture dans la seance trimestrielle des cinq Academies du mercredi i^^ juillet. OPTIQUE. — Remarqiies a t occasion dune nouvelle reclamation en Jauii,, dun objectif de 62 centimetres adressee a [Academic dans la derniere seann . Note de M. Le Verrier. « L'Academie sait qu'un grand nombre d'articles ont ete public . cdii^ metres, Dans ces articles, les savants charges de la science offia(lU- ( (-' ainsi qu'on s'exprime) sont accuses de meconnaitre les hautes qualites duciii objectif et de sacrifier ainsi la preeminence scientifique de la France. » Je declare, en ce qui concerne I'Observatoire : » i"*. Qu'aucune offre ne nous ayant ete faite, nous avons une preiuK-ri fois exprime notre desir de voir I'instrument, et qu'il nous a ete repondu, par I'auteur meme des articles les pluselogieux : Que [objectif n eta it point encore ^igne d'etre presente (sic) ; C. R,. i857, .« Semesire. (T. XLIV, ISo 26.) '% r^J^ (,.94) » 2^. Que le iiieme systeme d'annonces et de reclames o'en ay ant pas nioins continue, nous avons une seconde fois voulu prendre counaissance de rinstrumenl, et qwe les objections de toute nature du constructeur nous en ont empeche. w En revanche, et en faveur de la puissance de robjectif, on argumenle d'une etoile qu'on aurait aperrue dans le trapeze d'Orion ; raais on public en meme temps qu'on aurait egalemeut vu cetle etoile au moyen d'une lunette de iL\ centimetres: d'ou il suit que, meme en admettant le dire du constructeur, on ne pent inferer de la rien autre chose, sinon que ia lunette de 5.^ centimetres ne vaut pas plus qu'une lunette beaucoup plus })etite : condition manifVstement insuftisanle. rt La qu(>stion de savoir s'il existe vcritablement nn objcclif de 5^ centi- metres, ayant uuc haute puissance en raj)port avec sa dimension, reste done entiere. » Or I'Acadcmie a cliLU'gc uiie Commissiou de I'eclairer a cet egard. )' Dcpuis quiiize jours I'ctat du ciel a ete fort beau. » Je desirerais ct)nuaiti'e d(^ mes honorables confreres, Membres de la ('onunission, s'il leur a etc possible d'utiliser cette serie de beaux jours pour I'etude de I'objectif de Ss centimetres; s'il leur a ete donne de le tourner vers le ciel et de commencer du moins a se former une opinion sur la valeur de rinstrument. » M. DE Sexarmoxt, Membre de la Commission, donne en ces termes les explications reclamees par M. Le Ferrier : a La communication de M. Porro (seance- du 3 novembre i856) a deux parties tres-distinctes, soumises egalement a Texamen de la Commission : » La preunere est relative a iin objectif achromatique de o™,52 de dia- metre, la seconde a des mayens mecaniques applicables au travail des surfaces sphcriques. »> La Commission a n^trouve chez M. Porro robj'rfif tel qu'elle I'avait vu sur le b(u'eau de rVcaileuiie. Le flint et le crown sont reunis dans un meme cerch^ de bronze; ce systeme de leutilles etait dispose dans I'atelier pour certaiues verifications indneetes des courbures et de rachromatisme, Miais sans moyens immt'diats de le laire fonctionner comme objectiL Pour le retMhlirsur le corps de la hmette, il aurait fallu un travail que )a Com- niissioji n'a pas encore demande a M. Porro par la raison suivante : " M. Porro, tout en attril)uant deja a son objeclifdes qualites exception- jM'lles, s'est einpj-esse de sii^naler a la Commission de legeres imperfection* ( 1:^95 ) . [ies, et qu'il est, dit-il, certain de faire tres-prochainemeiU disparaitre. Ce travail de reparation ou de perfectionnement est meme deja » Dans ces conditions, la Commission n'a pas cru devoir se livrer a des experiences dt labomtoirej dont il est toujoiirs impossible d'estimer la por- tee. Elle pense que Ies qualites d'un objectif n'Ont pas d'autre mesure que ses effets telesoopiques, elles se constatent en le tournant vers le ciel ; mais avant de sonmettre Toeiivre d'un artiste a cette epreuve, la seule decisive, il taut qu'il avoue cette oeuvre sans reserve : jusque-la il aurait le droit de recuser im jugenienl premature, et la Commission n'a, en fait encore, rien ajuger, car des ameliorations promises ne sont pas des ameliorations rea- lisees, des qualites actuelles pourraient disparaitre dans un travail ulte- rieuj'. » En ce qui touche I'objectif, \ii Commission ne pent done encore qu'at- tendre et s'abstenir : quant aux moyens mecaniques applicable^ an travail des surfaces spheriques, ils sont en ce momenta I'essai. " La Commission a pris des mesures pour faire travailler sous sa surveil- lance, par M. Porro, un disque de grand diametre. Si I'artiste parvient, comme il le promet, a executer, surement et du premier coup, ou meme avec des tatonnements limites et capables d'approcher du but, methodi- quement et sans jamais i^etrograder, nnc surface spherique parjaiie dun long rayon determine a Vavance, il aura fait faire un grand pas a la solution pratique du probleme de Vachromatisme. » L'experience aura bientot prononce; et Ies resultats, quels qu'ils soient, seront mis sous Ies yeux de I'Academie. » ff M. Le Verrier remercie M. de Senarmonl d'avou- bien voulu donner ces explications. » Ainsi done le constructeur reconnait lui-meme que son oeuvre n'est point acceptable quant a present, et des lors il y a lieu d'esperer qu'on re- noncera enfin a un systeme de reclames pompeuses, intempestives et de na- ture a compromettre meme une bonne cause. » MM. Ies constructeurssuivent une voie dommageable pour eux et pour la science, lorsqu'au lieu de travailler a leurs oeuvres avec calmc et con- science, ils ont recours a une publicite indiscrete et sans dignite, pour pro- nerdes travauxnon aclieves. Notre devoir est de nous opposer a ce qu'on »ous importe de I'etranger de tels procedes, tout en restant prets a recon- "aUre le merite des oeuvres serieuses qui viendraient a se produire. » .69.. SiiPJClCULTUUE. — Note sur tetat de la recotle de vers a sole hidie; par M. de Quatrefages. « Uiie Lettre de M. Adrien Angliviel que j'ai recue hicr le pays Castrais commence a etre atteint par la maladie qui ravage nos con- trees sericicoles. Je devaisme hater de faire conn ai ire ce fait, ayant signale ii y a peude jours cette partie de la France comme un point on I'on pour- rait trouver de la bonne graine. D'apres la meme Lettre, les environs de « Kn Ttalie, la Uoniagne el laToscane presentent toujoiu^s cette immu- nite n>mar(pial)l(M|ue la Commission a deja signalee. L' Academic accueillera, i'csixMc, avrc iiiteret les details suivants empruntes a une Lettre de M. Leon Nadal, un (U's eleveurs de Valleraugue, qui ont pris le parti d'aller faire giainci' sur plae<', et qui, grace aux soins qua bien voulu se donner notre honorable ( onfrere M. le Marechal Vaillant, ont trouve dansleur entreprise " Nous voici enfin sur notre champ de bataille. Nous avons parcouru les » (>n viions de Bologne ; nous avons visite quelques chambrees auxquelles on .. cionn(? le bois et avons pu nous convaincre que les vers etaient sains et sans w aiicun signe de maladie. La recolte sera excellente. Le prix de la feuille est .) monte jns([u'a :>^» francs le (|uinlal. Il en est de meme en Toscane. Ces deux » pays seront privilegies. k i pres(iue toutes les educations ne sont que d'une )) once el au-dessous. La maniere d'elever les vers est bien differente de la » noUe et nous avons remarque un ensemble de fails qui seraient de nature a » indiquei- la cause de la non-invasion de la maladie regnante ; mais il me fau- » drait entrer dansde Irop longs details. L'essentiel,c'est qu'a notreaviscette I) contreese trouvc dausdes conditions excellenles pourproduirede la bonne ). graine. Pour ce ([lu est des cocons, il y ena de bien beaux etde bien laids, )) siulout en blanc. .le conipreiids pourquoi la graine de ton ex-four nisseur >i avail produitdes cocons si divers de forme et de lissu; il avail melange le n beau et le laid. Voulaiit nous lui lenira la belle quolite, nous ne pouvons i^ indi(piei-, menie api)roxnnalive!nenl, la quantite de graine qu'il nous sera •urt el que les indications qu'il renferme )ur juslifier quelques-unes des conclu- ete on sont encore controversees. En e du consei! que ]e donnais aux inte- ( 1^97 ) resses en les engageant a iie pas s'en remettre aiix marchands de professiou^ mais a aller eiix-memes faire leur graine dans les lieux epargnes par la ?7ialadie. » GEOLOGIE. -- Jpercus sommaires retatifs a la formation de talunite; par M. J. FouRXET (i). « Les filons qui traversent les trachytes d'Almazarron et d'Alhum- bres sont accompagnes lateralement d'alunites qui out ete et qui sont encore I'objet d'exploitations tres-etendues ayarit pour but, non-seulement la fabrication de I'alun, mais encore celle d'une ocre rouge fort estimee. Ces productions devaient fixer mon attention d'autant plus vivement, que, depuis quelques annees, on remarque chez divers geologues une propension marquee a considerer particulierement Talunite comme etant le resultat de Taction des vapeurs sulfureuses sur les roches silicatees potassiferes, II est permis de croire qu'ilsontraison quand il s'agit des phenomenes de Lipari, de Volcano, de Pouzzoles, de la Tolfa, du Moiit-Dore et de quelques points de la Toscane ou Tinfluence des fumerolles parait evidente. » Cependant d'autres observateurs ne sont pas egalement affirmatifs dans leurs enonces a cet egard; quelques-uns poussent la prudence jusqu'a declarer que ce produit provient d'une operation complexe et encore impar- ' faitement etudiee. C'est qu'en effet ils ont cru devoir tenir comple de la presence des parties ferrugineuses intercalees parmi les roches aluniferes, et d'ailleurs ils connaissaient certains schistes riches en pyrites et aptes a la fabrication de Talun. « Eh bien, la pyritisation des parois sous Tinfluence des filons riches en pyrites va nous mettre a meme de lever toutes les difficultes. Et d'abord tout naturellement Tintensite de Tlmbibition pyriteuse des trachytes encais- sants a du dependre de leur porosite qui, d'apres les details anterieurs, est elle-meme passablement variable. En outre, les embranchements ainsi que les culots filoniens s'y sont distribues irregulierement, de fa^on que toutes leurs parties n'etant pas egalement chargees de sulfare de fer, il en est Jesulte quelques inegalites dans les transformations dont il va etre ques- tion . (i) Cette Note fait suite a celle qui a ete communiquee a 1' Academic dans la seance du i5 juin, et inseree dans le Compte Tc?idu, page i233 du present volume. Elle a dv\ etre ren- voyee a nne seance ulterieure, parce que, jointe a la precedente, elle depassait Vetcnduf- ( i^9» ) » Faibles ou mils sur certains points, elles sont completes plus loin. Ajoutons d'ailleurs que la pyrite du pays est generalement elflorescente. Un tas extrait d'un puits place au nord de los Perules exhalait au moment de mon passage une odeur sulfureuse tres-forte, et les sulfates formes par ce grillage naturel en couvraient la surface de lenrs incrustations blanches. j> Des ce moment done, tout se reduit a rappeler la propension du sul- fate de fer a passer a I'etat de sulfate acide ou neutre de protoxyde et d'un sons-sulfate de peroxyde insoluble, dont on peut jusqu'a im certain point fiiire abstraction. Quant a la partie soluble, sa fluidite lui permettant de se dislribucr (rune iiiMriierc intime et profonde dans les pores de la roche, elle ('^t(Mid ])ar cell \uvn\v \v champ deja prepare par la pyritisation. D'ailleurs, re;igissant vn sa ijuaiilr d'acide sur les elements feldspathiques du trachyte, elle s'empare de leur alumine et autres bases, parmi lesquelles la potasse joue le principal role. II se forme done un sulfate alumino-potassique, clans lequel la silice reste disseminee de meme que I'oxyde de hr, qui se precipite dans la masse en la colorant. Parmi les autres bases, la chaux en parliculier possede la propriete de donner naissance a un sulfate pen so- luble; aussi ce nouveau produft presente frequemment ses cristaliisations dans les concamerations de I'hematite ainsi que du quartz. » C.cs reactions, fort simples en principe, exigeaient cependant une veri- tication exp.erinu lUale, en ce sens qu'il fallait demontrer la possibilite de Taction de I'acide sidfurique sur les feldspaths quelconques de ces trachytes. H m'a suffi pour cela de deposer de leurs fragments dans cet acide etendu de son voUune d'eau, et en deux ou frois semaines la tumefaction s'est ma- nifestec, etant accompagnee d'une gercure des masses qui tombent ensnite en fragments et fnnssent par se trouver completement attaquees, .Si done il suffit d'lui temps aussi court pour effectuer cette vitriolisation d'apres la nielhode de bayen, la nature n'adii etre en aucune facon genee ponr operer dans le sens indi([ut'", et je pcnse que ma theorie, parfaitement en harraonie avec I'etat des ])arties respectivfs, peut dispenser de recourir aux vapeurs, non-seulenu>nt dans le cas present, mais encore pour tons ceux dans les- (piels on rencontrera des conditions analogues. D'ailleurs tons les details antrricurs ayaiit du {aire comprendre que les vapeurs ne sont intervenues en aucune facon dans la formation de ces gites, on voit en dcfuiitive que meme les filons les plus cininemment volcaniques n'ont rien de commun avec los explosions et les dcgagements de gaz qui caracterisent au contrairo les crateres, les sulfatares et les sources acidules.» ( '299 ) M. DE Verneuil, au nom de M. Collomb et au sien, presente la Note sui- vaiite : « En i855 j'ai fait avec M. Collomb un voyage geologiqiie dans I'ancien royaume de Murcie et sur les frontieres de TAndaloiisie. Lesmontagnes qui separent ces provinces etant pen connues et pen frequentees, nous avons cru devoir emporter deux barometres, afin de relever leur altitude d'une maniere approximative. Nous en avons dresse un tableau semblable a ccux que nous avons deja publics a la suite de nos precedents voyages et nous y avons joint une courte description geologique. w Les instruments dont nous nous sommes servis, construits d'apres le systeme Fortin, out ete compares au depart et au retour a ceux des Obser- vatoires de Paris et de iMadrid. Les notations barometriques correspon- dantes aux notres, sur lesquelles les altitudes ont ete calculees, sont celles d'Oran qui nous ont ete communiquees par MM. Aucour et Renou, inge- nieurs des mines, et celles de Madrid, faites dans deux etablissements, c*est-a-dire a I'Observatoire sous la direction de M. Rico y Sinobas, ehk I'EcoIe des Mines sous celle de M. Casiano de Prado. » Nous avons adopte provisoirement pour la hauteur de Madrid au-des- sus de la mer le chiffre de 65o metres, moyenne d'un assez gr^nd nombre d'observations recentes. Ce chiffre est de i5 metres plus eleve que celui du Tableau orographique de la province de Madrid, public par M. Subercase et que nous avions admis dans un de nos precedents Memoires {Comptes ren- diis, tome XL, page 726). •> G'est certainement entre ces deux limites que viendra se placer le chiffre exprimant la veritable altitude de Madrid, quand elle sera rigoureu- sement determinee. » lies principales montagnes que nous avons mesurees sont : Le Chisnar de Bonete ( route de Madrid a Alinansa) i io3 Le Miigron d'Almansa 1210 Le Carche (a Test de Jumilla) i38o La Sierra de Santa-Ana ( pres de Jumilla ) g^8 La Sierra de la Pila (au nord de Murcie) 1 28? La Sierra d'Espuna (pres d'Alhama ) i583 Le Gigante ( dans la Sierra Culebrina entre Lorca et Velez Rubio ) . . 1 499 La Sierra Maria (pres de Velez Rubio, Andalousie) 2089 La ville d'Oria (Andalousie) io65 ( i3oo ) Le CeiTo de los Azulares (au-dessustrOria). iSSg Le Jabalcol (pres de Baza, Andalousie) i5oo La Sierra Sagra ( pres de Huescar, Andalousie) 2402 Le Col del Hornillo 1672 Le village del Hornillo i3i5 Le Calar del Mnndo ( entre Yeste et Riopar ) 1657 Lc Cerro d'Almenara (an nord dela fabrique de Riopar ou de San- Juan de Alcaraz) 179^ Lc Yelnio de Segiira 1H06 La viile de Segura 1 1 1 2 L<> platca.i dr la Manclif rritiv Mhaladejo ct Montiol) ioi3 \nt!v M.'.noiir (l.-v;.nt l,i(Mil6t |Mraitre(lansloy.W/emw/'' la Socdr |)()iM mitieralogique que sous celui des formes orogra- ,)lnqnesq..ellesn.V.NM,t. .. La plus uiciidiniiale suit la Mediterranee, et comprend une zone plus •Moins rapproclice (In rivage. C'est la region metallifere par excellence ; 1 . tnalgfc de nouihreuscs exj)loitations qui remontent jusqu'aux Romains, . isues niotUagnes, eoiiiine celles de Carthageiie, d'Almagrera et de Ga- il.-!, (oininssent eueoie au conunerce des quantites considerables d'argeut v\ dv j)l()inl). in." tsr (omposee de sehistes argileux et talqueux, de pliyl- iades saffiUTs. .lc si (iist\'st la ic'uinii (pie nous ap{)el<)ns iinldiitorpltiffue. Nous n'avous pu V d('( ouviiraiu nns lossiles, et nous doutons qu'il en ait encore ete Irouve i . > l.aKhMuerueut le plus oriental des roelies metamorplnques est silne dti district metallifere do Murcie, M. Rar iiclfpies restes organiques assez problei ' Les roches plutoniques n'y jouent qu'un role tres-secondaire, et ne s'y montrent que sous forme de dykes ou de masses dioritiques tres-circon- scrites. Quant a Tage de la chaine metamorphique, nous y reyiendrons tout a i'heure. » Si maintenant nous nous transportons au nord-ouest, a I'autre extre- mite de la province de Murcie, la ou elle confine a la province de la Manche, nous verrons affleurer pres d'Alcaraz les premiers rudiments de cette chaine qui, sous le nom de Sierra MorenOj s'etend a I'ouest-sud-ouest, passe un pen au nord de la Carolina, de Cordoue et de Seville, et, apres s'etre elargie pour embrasser une partie de I'Estramadure, va se terminer au cap Saint-Vincent, en Portugal. Gette chaine est entierement composee de depots paleozoiqnes, et si Ton en juge par les decouvertes de notre ami M. C. de Prado, les fossiles les plus caracteristiques s'y rencontrent dans leur ordre accoutume (i). Les roches dominantes sont les quartzites et les schistes argileux passant tantot a Tardoise et tantot au psammite. Les pre- miers, plus inalterables que les seconds, forment des cretes allongees qui dominent le pays. Ca et la percent des porphyres et des granites occupant quelquefois une assez grande surface. On sait aujourd'hui que les schistes et les quartzites de la Sierra Morena appartiennent au systeme silurien inferieur ; que lesuperieur est a peine represente dans ces montagnes par quelques cou- ches d'ampeUtesavec Graptolites et Cardiola, et qu' enfin les systeraes devonien etcarbonifere, dont la partie inferieure est seule developpee, n'y forment que des ilots tres-espaces. Ces systemes se distinguent par leur composition nii- Bulletin de la Societe geologique de Fran C. R., ,857, i^"" Semestre. (T. XLIV, N^ 26.) ( l302 ) ueralogiqiie comme par leurs fossiles. Ainsi, le systeme devonien contient peu de schistes et beaucoup de gres, plus tendres que ceux du systeme silu- rien. Le calcaire, qui manque presque entierement dans ce dernier, com- mence a se montrer pendant la periode devonienne, mais ne prend un grand developpement que dans la periode carbonifere; c'est la seulement qu'il concourt a donner au sol des caracteres particuliers. En effet, dans les riches bassins ciuboniferes d'Espiel et de Belmez, le calcaire a Producliis forme une serie de pics assez eleves au pied desquels viennent s'etendre les gres et les conglomerats ou Ton exploite la houille. » Le terrain paleozoi(|ue, (|ui constitue toute la Sierra Morena, offre done un developpeinenl lr(s-iii<''i;;il de scs (rois formations inferieures, la forma- tion siluricmic rlaiil pi<"(l()niiiiant<' et occupant seule une surface cinq ou six fois plus t()iisi(l(''ral)lc <|ue l(>s deux aiitres reunies. » A sou ("xlirinitc oriciilalc, prcs d'Alcara/, la Sierra Morena n'est com- posre (pie de (piaitzites el de schistes siluricns inferieurs avec Cal/menc Tnsl r/miilorniite (h; cette constitution petrographique est un caractere con- slant depuis Alcaraz jusqu'au cap Saint-Vincent. » Cc qui distingue, au contraire, la chaine metamorphique, c'est, dune part, labondance des calcaires et des dolomies qui manquent precisement dans la Sierra Morena, ol dc I'aulre, I'absence de ces masses granitiques (|ui \ ;u'conij>agnenr toujonrs l(\s i-()ch<'S silurieiuies. Lorsque deux systemes (!•• roches piac<'\s pirs Inn de laufre sont aussi differents, est-il rafioiuiel (ie les considern- comme conteniporains, surtout quand Us conservent leurs tar.u teres differentiels sur une grande etendue de pays? » Si Ion couq)are, au contraire, la composition mineralogique de la cliain< metamorphique avec celle du trias, sur le revers septentrional du ( .3o5 ) massif calcaire, entre le rio Mundo et le rio Guadarmena, eiitre Veas et Chiclana, ou pres d'Alcaraz, on reconnait alors entre elles la plus grande analogic. Dans ces localites. le trias se compose de gres et de marnes rouges d'une enorme epaisseur, accompagnes de calcaires tres-puissants, c'est-a- dire d'un ensemble de roches qui, soumises aux causes qui ont produit le metamorphisme en grand, ont pu facilement se transformer en schistes sa- tines, en schistes siliceux, en quartzites et en calcaires magnesiens ou sac- charoides (i). » En outre, dans I'une et I'autre region, les memes roches d' eruption ont perce les depots stratifies. Les diorites, si souvent en dykes au milieu du trias, ne peuvent etre distingues de ceux qui penetrent les roches metamor- phiques, et, comme ces derniers, ils sont quelquefois accompagnes de cuivre. » Si Ton admet la supposition, peut-etre hardie et un pen prematuree, que les roches de la chaine metamorphique, ou du moins une partie, ne sont autres que celles du trias dans un grand etat d'alteration, on sera frappe, en jetant les yeux sur notre carte geologique, de la symetrie qu'of- frirait alors la distribution geographique des terrains dans cette partie de I'Espagne. « En effet, le massif situe entre la Sagra et la ville de Segura, qui com- prend principalement la haute vallee de la riviere Segura, lepresenterait le centre d'un bassin geologique oules depots nummulitiques seraientflanques, au nord comme au sud, par la craie, les couches jurassiques, et enfin paries gres, les marnes et les calcaires du trias d'Alcaraz, qui trouveraient leurs equivalents dans les quartzites, les schistes et les calcaires de la region meta- morphique, ou du moins dans une partie de ces puissants depots. » M. PoiNsoT fait hommage a 1' Academic d'un ecrit sur la precession des equinoxes qu'il vient de publier et qui forme les Additions a la Connaissance des Temps pour I'annee i858. M. J. Cloquet fait hommage a I'Academie d'une oeuvre iconographique, une suite de Vues des catacombes de Paris, dessinees et gravees par son pere, et dediees k M. Hericart de Thury, ing^nieur en chef des mines et directeur general des carrieres du departement de la Seine. (i) Les calcaires metamorphiqiies sont souvent bleuatres, et rappellent les rnarbres bleus tui>quins de I'ltalie, qui, comme I'ont prouve les geologues toscans, font partie d'une formd- tion triasique alteree. ( i3o6 ) NOMINATIONS L'Academie precede, par la voie du scrutin, a la nomination d'une Com- mission de heuf Membres qui sera chargee de I'examen des pieces admises au concours pour les prix de Medecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. MM. Andral, Velpeau, Serres, J. Cloquet,.Gl. Bernard, Jobert, Rayer, Flourens et Dumeril obtiennent la majorite des suffrages. MEMOIRES LUS CHIMIE ORGANIQUE. — Memoire sur la constitution et sur la vraie formule de I'acide oxaliijue; par M. Ad. Wurtz. (Extrait. ) (Commissaires, MM. Dumas, Regnault, Balard.) « L acide oxalique est un des acides organiques les plus anciennement connus et les plus importants. II apparait dans un tres-grand nombre de reactions comme le produit ultime de la transformation et de I'oxydation des matieres organiques les plus complexes et les plus varices. Get acide, tant etudie et si connu dans ses proprietes, possede en apparence une con- stitution tellement simple, que les chimistes Font d'abord considere comme un degre d'oxydation du carbone, intermediaire entre I'oxyde de carbone et I'acide carbonique. Cette opinion longtemps soutenue, et que partagent encore quelques savants, a fait place dans ces derniers temps a une autre theorie, qui consiste a envisager I'acide oxalique comme un vrai acide or- ganique, comme un acide bibasique renfermant 4 equivalents de carbone, ■2 equivalents d'hydrogene et 8 equivalents d'oxygene. » Fondee principalement sur la faculte que possede cet acide de former des sels acides et des sels doubles a la maniere de I'acide tartrique, la nou- velle theorie manquait encore d'un appui solide, d'une vraie preuve expe- rimentale. D'ailleurs, si la molecule de I'acide oxalique est veritablement aussi compliquee que I'indique la formule on eprouve quelque embarrasa le classer. Quel est son mode de formation, quel est le corps dont il derive, quelle est la place qu'il doit occuper dans une classification methodique des substances organiques? Ces questions n'ont jamais ele abordees. Dans les reactions ou nous voyons se former I'acide oxalique, il se montre comme un produit fortuit de I'oxydation des matieres organiques complexes, sans que nous puissions saisir le lien qui rattache le corps primitif a son derive. Lorsque I'acide acetique se forme ( .3o7 ) aiix depens des elements de I'alcool, nous suivons pas a pas cette transfor- mation. Nous Savons aujourd'hui que le radical de I'alcool se modifie par substitution pour former le radical de I'acide acetique; sauf cette modifica- tion, rien ne cbange dans I'arrangement dela molecule. En general, si tout est simple et precis en ce qui concerne le mode de formation et la constitution des acides monobasiques, tout est inconnu ou obscur, dans les points cor- respondants, pour les acides bibasiques. » J'espere que les faits dont je vais avoir I'honneur d'entretenir 1' Acade- mic jetteront quelque jour sur ces questions theoriques. Je crois qu'ils sont de nature a eclairer le mode de derivation de I'acide oxalique, a marquer sa place dans la serie, et a fixer sa constitution et sa vraie formule. !> L'acide oxalique derive du glycol, compose que j'ai decouvert I'annee derniere, en ajoutant par voie synthetique de I'hydrogene et de I'oxygene aux elements du gaz olefiant. Je I'ai envisage comme un alcool diatomique, parce que, formant des ethers avec les acides, chaque atome de glycol se combine a i atomes d'un acide. En s'oxydant, le glycol se transforme en acide oxalique, comme Talcool se transforme en acide acetique. « Voici les moyens que j'ai employes pour realiser cette oxydation. » 1°. Lorsqu'on metquelques gouttes de glycol en contact avec dif noir de platine, on observe a I'instant meme une reaction des plus vives ; le noir de platine devient incandescent, le glycol disparait et il se degage de I'acide carbonique en abondance. Ce degagement d'acide carbonique se prodnit encore si I'on melange avec du noir de platine du glycol etendu de plusieurs fois son volume d'eau. Le melange s'echauffe, et si on Vepuise par Teau lorsque la reaction est terminee, on n'obtient par I'evaporation de la solu- tion qu'une trace d'un acide fixe, formant avec la chaux un sel soluble et reduisant les sels d' argent. » Ces caracteres sont ceux de I'acide glycolique. » L' oxydation que subit le glycol dans ces circonstances etant trop vive, j'ai du recourir a d'autres moyens. » i"". Environ lo grammes de glycol ont ete dissous dans 4 volumes d'a- cide nitrique faible marquant 36 degres an pese-acide, et la solution a ete abandonnee pendant quelques jours a la temperature ordinaire. Evaporee dans le vide au-dessus d'une assiette renfermant des fragments de chaux, elle a laisse un residu sirupeux et fortement acide. Ce residu a ete delaye dans I'eau et neutralise par la craie. La solution filtree, ayant ete melangee et concentree, a ete precipitee par I'alcool et a laisse deposer un abondant precipite qui a ete redissous dans I'eau bouillante. La liqueur s'est prise en masse par le refroidissement, en laissant deposer ( i3o8 ) un sel.de chaux cristallise en houppes et en mamelons formes par des aiguilles tres-fines entrelacees les unes dans les autres. Ce sel de chaux a ete purifie par une nouvelle cristallisation. A 120 degres, il perd 22 pour 100 d'eau. » Le sel sec renferme Experiences. Theorie. Carbone 24,87 26,00 O.. . 20,26 Hydrogene 3,52 3,4© H^. . . 3,i5 Oxygene » » O^ . . » Chaux 28,93 » CaO. . 29,47 » La formule CMI^CaOS qui exprime la composition de ce sel, est celle du glycolate de chaux. L'a- cide qu'il renferme, C* H* O*, a ete signale d'abord par MM. Strecker et Socoloff comme un produit d'oxydation du glycocolle ou sucre de gelatine. II est identique ou isomerique avec Facide que M. Cloez a retire des eaux meres du fulminate de mercure, ei qu'il a nomme homolactique, L'acide G* H* O' est en effet I'homologue de l'acide lactique G" H^ O^ II est possible qu'il affecte deux modifications comme Facide lactique lui-meme. Le sel de chauK que j'ai analyse et qui ressemble beaucoup au lactate de chaux, me paraiten effet differer. par sa faible solubilite dans Feau, du glycolate de chaux ordinaire. » Quoi qu'il en soit, il se boursoufle beaucoup lorsqu'on le calcine, et Facide qu'il renferme reduit facilement les sels d'argent, comme on Fa ob- serve pour Facide glycolique ordinaire. » Lorsqu'on en precipite exactement la chaux par Facide oxalique et qu'on evapore la solution filtree d'abord au bain-marie et puis dans le vide, on obtient Facide glycolique cristallise (i). » La liqueur alcoohque, d'oii le glycolate de chaux s'etait depose, ne renfermait aucune substance analogue a Faldehyde et capable de former une combinaison cristaliisable avec le bisulfite de soude. » 3**. Trois grammes de glycol ont ete soumis pendant quelques minutes i Febullition avec 4 volumes d'acide nitrique faible. Une reaction tres-vive s'est manifeslee, d'abondantesvapeurs rouges se sont degagees, et la liqueur abandonnee a elle-meme du jour au lendemain s est prise en une masse de cristaux. Ces cristaux etaient de Facide oxalique. » 4**. Avec Facide nitrique monohydrate, Foxydation du glycol est en- i) L'acide que M. Dessaignes a obtenu en hydratant la glycollide, et qui est identique ou isomerique avec l'acide homolactique, cristallise egalement. ( '3o9 ) core plus vive. 11 se tleg.tgc dans cette circonstance de I'acide carboniquCj et la liqueur i etient en dissolution de I'acide oxalique et tneme une certaine quantite d'acide glycolique. » II resulte de ces experiences que les produits de I'oxydation reguliere et successive du glycol sont deux acides, I'acide glycolique et I'acide oxa- lique. L'acide carbonique qui apparait quelquefois dans ces reactions resulte de I'oxydation de I'acide oxalique lui^meme. Les formules suivantes expriment les relations qui existent entre le glycol et ses produits d'oxyda- tion : C O ' ) Ces relations sont les niemes que celles qui existent entre I'alcool et I'acide acetique : C'HM C'H'O^I jj j u , H ) " ■ Alcool. Acifle aceUque. }i On voit que dans les deux cas les produits d'oxydalion se forment par la substitution de Toxygene a une certaine quantite d'hydrogene du radical ajcoolique. Le radical du glycol est le gaz olefiant. L'oxygene s'introduit paj- substitution dans ce radical; lorsque cette substitution est complete, il se forme de I'acide oxalique. Si I'alcool monoatomique exige, pour se trans- Ibrmer en acide acetique, 4 equivalents d'oxygene, le glycol diatomique doit en exiger 8 pour eprouver une transformation correspondante : C^ IP O^^ + 0» = 4 HO + C IP o^ Glycol. « Acide oxalique. A cet egard, on pent dire que I'acide oxalique. qui resulte precisement de cette oxydation, est I'acide acetique du glycol. L'acide glycolique est uu produit intermediaire resultat d'une oxydation moins avancee. » Quoi qu'il en soit, ces experiences fournissent une preuve certaine de ee fait : que l'acide oxalique renferme 4 equivalents de car])one; car deri vant du glycol, il provient en definitive par synthese du gaz olefiant qui renferme 4 equivalents de carbone. » II est permis de penser que les laits que je viens d'exposer ne resteront pas isoles. Il existe, en effet, d'autres acides organiques qui appartiennent a la nieme serie que l'acide oxalique, qui renferment comme lui 8 equiva- C. R. ,8-)7; i"^ Scfncstre. (T. XLIV, I«,o 20.) *7' ( i3io ) lents d'oxygene, et qui coiitiennent le carbone et I'hydrogene combines dans les memes proportions. Ce sont les acides succinique, adipique, lipiquc, suberique et sebacique. De meme que I'acide oxalique derive du glycol, ces acides, plus eleves dans la serie et qui se trouvaient isoles jusqu'a present, serattachent a des glycols superieursdont j'ai demontre I'existence. I.eur place dans le cadre des innombrables combinaisons organiques est marquee desormais, Les formules suivantes expriment les rapports qui existent entre les glycols et les acides qui resultent de leur oxydation : Melhylglycot. Acido carbon ique. C''II''0% C'TPO% MLDEGINE. — Sur I' lis age da percldorure de fir dans les maladies i par M. Deleau. (Gommissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert.) L auttnii-, on terminant son Memoirc, resume dans les termessuivants le> »idtats de scs rccherches sur Taction therapeutiquc de cet agent : « J'ai utilise les proj)rietes hemostatiques du percldorure de fer sur le? tuorragies en general, d'apres les experiences de M. le D' Pravaz, ce qu a conduit insensiblement de Themorragic uterine a la leucorrhee, en te aux blennorrhagies, aux chancres, aux ulcerations de vagin, et au> octions scrofuleuses. Apres avoir experimente le perchlorure de fer, pen- nt deux annees,dans mou infirnierie de la Roquette, composee de quatn ■ igls lits et recevant des nialades atteints de toutes sortes de maladies, je is en conclure : » I*". Que le perchlorure de fer est sans aucun danger dans sou usag<- ;i iterieur, et dans son application externe; » 7r. Que le perchlorure de fer est Themostatique le plus puissant connu : (.3,.) » 3^. Que le perchlorure de fer est un modificateur des tissus vivaiits, uiais surtout modificateur therapeulique des membranes muquenses dans les blennorrhagies, les leucorrhees, lescatarrhes bronchiques, etc.; » 4°. Que le perchlorure de fer est antisyphilitique, puisqu'il a la pro- priete de guerir les chancres veneriens, les ulcerations du vagin et de la matrice, sans avoir a redouter les dangers qui se manifestent par I'usage (lu nitrate d'argent, de I'iode, da mercure et deleurs composes; .> 5"". Que le perchlorure de fer est un medicament d'une grande puis- sance medicatrice dans les affections scrofuleuses. » >AViGATlON. — Memoire sur les moyens de preserver les navires des desaslres causes par les abordages ; parM. L. Aubert. (Commissaires, MM. Dupin, Poncelet, Du Petit-Thouars.) MEMOIRES PRESEIVTES. M. LE MiNisTRE DE l'Lvstructiox publique trausmct une Note adressee par M. Andrieux, et faisant suite a sa communication du 3o mai dernier, con- cernant la maladie de la vigne. Cette Note est renvoyee, comme I'avait ete la premiere, a I'examen de la Commission chargee de prendre connaissance des diverses communications relatives aux maladies des plantes usuelles. M. de Quatrefages presente une Note de M'^* Foulhoux sur I'education des vers a soie, et sur certaines precautions a I'aide desquelles cette dame annonce avoir obtenu, de graines de qualite mediocre, une recolte satisfai- sante de soie. (Renvoi a la Commission nommee pour les diverses communications rela- tives a la sericiculture, et particulierement aux maladies des vers a soie.) ANALYSE ALGEBRIQUE. — Determination de la fonction s/metrique 2/^^) ' quon ohtient en divisant les puissances semblables des racines d'une equation f{x) = o, par les valeurs correspondantes de la derivee J' (x); par M. Jules Vieille. (Extrait.) {Commissaires, MM. Liouville, Lame, Bertrand.) « 1 . Soit donnee une fonction entiere de x J[x) = or" -h A, o^"-' -h Kx''-^ + ... + A„_,x -h A„ ; (,3..) et designons par a, ^, ..., /, les ii racines, supposecs ine^ales^ de requation /W = o. » II s'agit de dererminer, en fonction des coefficients A,, Aa, ..., A„, la somme gP bi' If ^ aP }JOur toute valeur entiere positive on negative de I'exposant p. » Lcs valeurs que piend cette fonction symetriquc des racines, lorsqne p varie de o a « ~ i, ont ete remarquees depuis longtemps. Je rappelle di- vers procedes par lesquels on pent les obtenir. Ces valeurs sont toutes nuUes, a Texception de la derniere qui est I'unite; en sorte qu'on a Je passe ensuite aux formules nouvelles cpii font I'objet de ce travail. 2. Je considere la fonction jf-.t {h > o). T^a partie entiere de lient est de la forme —-- = jc"" + B, x^-* + B2 x^'-^ + . .. + B/,_^ ^- + Ba 4- y— , jp {x) etant un polynoine entier en jr, du degre « — i . » Si Ton decompose la fraction j~r en fractions simples, il est aise de voir qu'on trouvera substituant cette valeur dans I'egalite precedonte, puis faisant x~ o, il Ainsi la fonction ^ y'"r~] " ^''''*^ autre que le tetme indepejidant de x dans la partie entiere du quotient jj~^' » De meme 2 7^^ ^^^^ ^^^^^ ^^^ terme independant de x dans la partie ( ,3i3) etitiere du quotient ^.v^. Mais ceterme est precisementB;i_,, coefficient de^^ daiisle quotient precedent, en sorte qu'il n'estpasbesoin d'uncalcul nouveau pour I'obtenir. Pareillement, ^ fn~\ ^'^^ ^gale a B;i_2, et ainsi de suite. » D'autre part, il suffit d'effectuer la division de x""^^ par/^(x), pour reconnaltre qu'on a la relation B/, + A^ Ba_« + A2B/,_2 + ... + A^_, B, H- Aa = o. Done en substituant pour By^, B/,_^, ... leurs valeurs, il vient Cette relation fait dependre 2 V(^ ^^^ ^ sommes qui repondent aux puis- sances inferieures des racines. » En partant de ^^jp^= ^ ^^^^ domie successivement pour h=i, 2/'^) = ""^'' A?.-f-2A^x42 » 5. Remarque. La formule etablie plus haul met en evidence la filiation des relations (i) avec la relation (2). Si Ton vient a donner a h des valeurs negatives comprises eutre — i et — (/z - 1), la partie entiere du quotient ^— s'evanouit, et par suite la fonction y - "^ ~' doit etre nulle pour toutes ces valeurs de h. Si Ton fait h=.o, la partie entiere du quotient reparait, et elle est egale a i , Alors 2*jrr^ ^^- vient y 4—= ^' P<^^^ ^ow^id autre valeur positive de h, la formule (2) ( i3i4 ) apprend que ^ 7^7^ ^^t exprimable enfonctiofi ratiomielle et entiere d^s h premiers coefficients de I'equation f [x) =z o. » 4. II reste a determiner la fonction symetrique ^ >,^-- pour toute valeur entiere et negative de I'exposant p, ') Cette seconde partie du probleme se ramene a la premiere par le chan- gement de x en — » On pose f (-) = k'^fiS) = "" -^ X -"-' + • ■ • + ^- + AT La formule (2) appliquee aux racines -^ y ^ de Tequatiou 9 (x) = o donne Mais, do I'egalile o'W = i-[«a;"-/(;)-^"-V' (,;)]' on tire et, par consequent, on a . Cette relation fera connaitre ^ ^^^, ^ an moyen des k sommes qui pre- ^<'dent. D'ailleurs, la premiere^ ., est connue, puisque Ion a ( r3i5 ) partant de cette valeur, la relation (3) donne siiccessivement pour -^' 2-^>)- AT" » 5. Je termine cette etude de la fonction symetrique 2?^)' *^'" ^^^^" blissant une relation remarquable qui existe entre elle et les somnies des puissances semblables des racines de I'equationy ( j:) = o. » Cette relation est S,, Sa,..., designent comme a Fordinaire les sommes des puissances du pre- mier, du second... degre des racines. Enfin, il existe une formide analogue, applicable aux puissances negatives des racines Les relations (4) et (5) fournissent un nouveau moyen de calculer la fonc- tion 2 rT~\ P<^i"' toiite valeur entiere, positive ou negative, de /;>, etc. j> PHYSIQUE. — Suite dune premiere serie d experiences sur les effets de I influence electrique, consideres dans leurs rapports avec ceux de I' induction ; par M. J.-M. SEGuiJf. (Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Despretz.) « Dans luie premiere Note, resuniee tres-brievement dans les Comptes rendus {2^ decembre i855), j'ai decrit des effets produits certainement par I'influence electrique oi-dinaire, et imitant les effets de I'induction dynami- que. En rappelant aujourd'hui ces pbenomenes au point de vue do nies nouvelles experiences, j'abregerai d'autant I'analyse de celles-ci, qui sont le complement des premieres. » 1. Je me sers de deux tubes de verre ayant environ i metre de lon- gueur et 6 millimetres de diametre inlerieur, remplis de mercure et recon- ( .3,6) verts par une feuille d'etain jusqu'a qiielqiies centimetres des extremites. Une tige de fer, mastiquee a chaque bout, prolonge au dehors la colonne do mercure. J'appellerai ac une des colonnes, et AG I'enveloppe d'etain correspondante ; bd et BD le mercure et I'etain de I'autre tube. Les tubes etant recourbes aux extremites, ort met en regard a etb, c et d, » Je suppose que Ton fasse entrer, par c et d, dans les deux colonnes de mercure, qui restent separees eu ab, les electricites d'une machine de Nairne, la positive dans ca et la negative dans bd. II y a influence sur les enveloppes d'etain, repulsion de I'electricite positive dans CA et de la nega- tive dans BD. Si les deux enveloppes sont jointes d'un cote, ces electri- cites repoussees vont a la rencontre I'une de I'autre, et se neutralisent. Done, pendant que les colonnes de mercure interieures se chargent, un courant se produit dans le conducteur exterieur forme par les feuilles » D'un autre cote, il y a dans ce meme temps attraction et dissimulation de lelectricite negative dans CA et de la positive dans BD. Supprimons la communication de la machine avec c et d, et joignons par une tige de metal les deux colonnes de mercure : elles se dechargent Tune sur I'autre. Les <'l<'ctricites dissimulees dans les feuilles d'etain deviennent libres et se re- joignent a leur tour. Done, au moment de la decharge des colonnes de nurcuie ii y a un uouvcau courant produit dans le conducteur exterieur, et ce courant a un sens contraire a celui du premier. » Ces deux courants, surtout le second, donnent lieu a des effets com- pa rabies a ceux des courants induits (etincelles, decompositions chimi- qiK's. <>tc.). Je n'ai bien reussi a me rendre compte de leur sens et de lein- oni^me ipiapres avoir etudie, a I'aide de I'electrometre condensateur. les ci.us slalKpiv^s ([lie les electricites affectent dans les condiicteurs exterieurs » 2. Dans mes nouvelies exi>enences, i'ai substitue a la macliine de e de 3o, 4o, 5o c s dans les colonne ?s de merci eloppes d'etain, ; m moyen . les deux fils etaient ( '317) » Ainsi, d'une part, je vois des courants de meme allure que lescourants induits, qui sont engendres par les electricites d'une machine ordinaire, et qui resulteiit de changements nettement appreciables dans I'etat statique de ces elccrricites. D'autre part, je constate dans des conditions tres-simples les memes changements d'etat statique dans les Electricites produites par une pile; et il est clair qu'ils se manifesteraient par les signes ordinaires des courants, si Ton appliquait ici le procede dont s'est servi M. Guillemin [Comptes rendus, tome XXIX) pour obtenir des effets dynamiques le long cViui conducteur non continu, ou on lancait, par intermittences, les elec- tricites rassemblees aux poles d'une pile isolee. » 4. Au fond, les experiences precedentes reviennent a celle-ci, qui est elementaire. Je prends deux condensateurs, et je mets leurs plateaux supe- rieurs en communication avec les poles de la pile isolee ; des plateaux infe- rieurs je fais partir deux fils qui aboutissent aux disques de I'electrometre. Ceux-ci recoivent les electricites chassees des plateaux inferieurs. Si ces plateaux etaient unis par un fil continu, il y aurait un courant que Ton pourrait dire inverse de celui qui parcourt les fils de la pile. Apres ce pre- mier courant, on en ferait passer un second qui serait direct en soulevant par exemple les plateaux snperieurs des deux condensateurs. » II se pourrait que ces deux courants et I'etat de tension dissimulee qui les separe fussent la manifestation la plus simple des mouvements electri- ques moleculaires et de la polarisation, ou elat electrotonique, que M. de la Rive fait intervenir pour rendre compte de I'induction {Traite d Electriciti, tome 1). Et on rappellerait ici a propos les effets de tension observes par plusieurs physiciens le longd'un circuit ferme ou circule un courant. Mais la seule conclusion cjue je veuille consigner dans cet extrait, c'estque mes experiences, en montrant la similitude des phenomenes produits dans mes conducteurs par I'electricite des machines et par I'electricite des piles, soit a I'etat de tension, soit a I'etat de courant, me mettent a I'aise pour conti- luier des recherches sur le sens et I'origine des courants qui se produiront dans des conducteurs analogues, mais fermes, agissant par influence les uus sur les autres ; et j'ai lieu d'esperer que ces courants pourront etre de- termines par la comparaison des etats d'equilibre qui les precedent et qui leur succedent. » (i3i8) ANATOMFE ET PHYSIOLOGIE cOMPAREES. — Histoire de t organisation et de I'embrjogenie du />en/a/e(Dentalium entalis) ; parM.. H. Lacaze-Duthiers. (3® Memoire. Extrait par I'auteur.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Valenciennes, de Ouatrefages.) « Les organes de la circulation et de la respiration du Dentaie sont fort incomplets. » Le coeur manque, et la distinction des veines et des arteres est impos- sible. » De grandes, cavites communiquant toutes entre elles, occupent le pied, la face inferieure du corps, le tour de I'anus et de I'appareil lingual, enfin le dos du pedonculc ou mamelon, au sommet duquel s'ouvre la bouche; elles se remplissent de sang et forment des sinus auxquels je conserve le iiom des parties qu'elles occupent. » Le manteau seul presente deux vaisscaux bien distincts : I'un, inferieur, suit la ligne mediane de toute la partie posterienre et adherente ; I'autre est dorsale ou superieure, et s'etend de la base de la bouche au bord anterieur du tube libre. Le premier se bifurque en avant et envdie une branche de chaque c6te dans le sinus perianal; le second part du sinus suscesophagien et se termine au bord libre anterieur du manteau en se divisant en quatre rameaux circulaires qui suivent le bourrelet et la lamelle festonnee de ce bord. Des reseaux vasculaires sont creases dans toute I'etendue du manteau et naissent sur les cotes de ces deux vaisseaux. » Le sinus pedieux, tres-vaste, communique avec le sinus perianal, et celui-ci avec \v sinus abdominal. Le sang passe de cet ensemble de cavites inferieures aux parties dorsales du corps par I'orifice que laissent entre eux les deux lobes du foie en arriere du point ou cette glande s'ouvre dans le tube digestif; un canal etroit le conduit, en traversant le diaphragme poste- rieur, dans le sinus ))crilinijunl. Cclui-ci est tout a fait distinct du sinus pe- dieux, quoiqu'il en soit tres-voisiu : un diaphragme inferieur Ten separe. 11 est en rapport avec le rt'seau vasculaire qui couvre la surface du mamelon buccal et communique parson intormediaire avec le sinus susoesophagien, d'ou partent le vaisseau pallial nioyen dorsal anterieur precedemment indi- que, les vaisseaux des replis tentaculiferes et un tres-petit rameau, qui va se Jeter dans le sinus perianal. » Les parois du pied sont spon^ieuses, et le tissu musculaire qui les com- pose se gonfle et le distend quand le grand sinus qui occupe tout Torgane ( i3.9) est rempli de sang. Les espaces interlobulaires et interlobaires des glandes genitales et des autres organes sont egalement remplis par le liquide nour- ricier. Ces espaces ne sont autre chose que des lacunes laissees entre les fibrilles musculaires ou les acini des glandes, et la circulation du Dentale se trouve etre completement lacunaire. II y aurait ici, s'il en etait besoin, une preuve de la verite des observations de M. le professeur Milne Edwards sur la circulation des MoUusques. )» Les grands sinus, en se contractant et se dilatant, deplacent les liquides et jouent, jusqu'a un certain point, le role d'organe d'impulsion, de coeur. Ces deplacements ont souvent pour but le changement de forme des par- ties : ainsi, quand le pied recoit du sang en grande quantite, il se dilate et devient turgide; au contraire, quand il se contracte, il diminue de volume en chassant le liquide qu'il contient dans les sinus voisins qui fonctionnent alors comme des reservoirs. » La direction des courants sanguins n'est pas fixe et determinee; aussi est-il impossible de pouvoir distinguer des veines et des arteres ; il serait mieux de dire des parties veineuses et arterielles, pour un systeme aussi imparfait. » Les organes de la circulation du Dentale presentent, en outre, une particularite tres-importante. Sur les parois du sinus perianal, a cote des gan^^lions nerveux et des ouvertures du corps de Bojanus, on voit deux orifices qui mettent le sinus sanguin en communication directe avec I'exte- w On trouvera dans mon travail les preuves et la demonstration de cette particularite singuliere; je me contente de dire, dans ce court resume, que ces orifices sont parfaitement distincts, qu'ils sont munis de deux petits mus- cles en forme d'eventail destines a les entr'ouvrir,*et qu'il n'est pas douteux que I'animal ne puisse rejeter au dehors une portion de son sang quand cela devient necessaire. n L'appareil aquifere decrit par Delle Chiaje dans les MoUusques n'existe pas, comme I'a demontre M. le professeur Milne Edwards ; mais les orifices particuUers des organes de la circulation pourraient bien remplir un role analogue a celui du pretendu appareil aquifere, en permettant a I'animal, quand il se contracte, de rejeter une partie du liquide qui rend ses organes tur<^ides. Il est impossible d' avoir pris entre ses mains des Acephales et de n'avoir pas ete frappe de la quantite considerable de liquide qui s'ecoule pendant les contractions des animaux. Dans ces MoUusques n'y aurait-il pas une disposition analogue a ceile du Dentale ? C'est ce que des recherches ( i32o ) ulterieures pourront decider. Deja M. Langer, de Pesth, a communique a r Academic des Sciences de Vienne des faits qui montreraient que, dans I'Anodonte, I'appareil de la circulation s'ouvre dans le pericarde. Or on sait que cette cavite communique avec Texterieur par I'intermediaire dii sac de Bojanus, ainsi que je I'ai prouve pour un certain nombre d'especer. eloignees. » J'avais eu moi-meme I'idee de chercher ces orifices, car sur I'huitre, df chaque cote du coeur, j'avais vu sourdre dans le pericarde un liquide qu. paraissait sortir par des orifices speciaux. Des circonstances m'ont empecht' jusqu'a ce jour de m'occuper de ces recherches; j'espere maintenant pou- voir les continuer et en communiquer bientot les resultats a I'Academie, » Les orgnnes de la respiration nc sont pas pkis complets que ceux de la circulation, et I'etat rudimentaire de ceux-ci doit meme faire pressentir cette autre imperfection. » II n'est pas possible d'admetrre comme organes exclusifs de cette fonc- tion, soit les tentacules voisins de la bouche, ainsi que le veut M. Deshayes, soit les lobes du foie, comme I'a dit M. W. Clark. La peau, les teguments et les parois des sinus doivent certainement concourir a I'accomplissement de la respiration, car la division du travail physiologique n'est pas poussee plus loin chez le Dentale. Cependant il est un rudiment de branchie qu'on trouve dans I'epaisseur du tube du manteau, entre les deux branches de bifurcalinn du vaisseau pallial moyen inferieur, dans le point ou le tissu, riche en vaisseaux facilement injectables, presente une structure cellulaire tres-evidente et des plis transversalem'ent diriges, couverts de rangees de ( ils vd)ratiles. Cette partie rappelle I'apparence generale des organes de la Inspiration aquatique, ert pent etre a bon droit consideree comme une branclii<" rudimenlaire. )> Le biilbe anal, et la dilatation (jui precede son orifice, jouent aussi no role dans la respiration. Son orifice s'ouvre et fait penetrer I'eau dans son intenenr {)ar un mouvement de deglutition et d'inspiration ; dans un second iuouxenient de contraction, I'eau est rejetee, et le sang qui remplit le sinus nana!, (ji:i I)aii,nie de loute part le bulbe, doit etre influence par le voi- n. t^c dune eau frt'tpieininent et regulierement renouvelee. On sait qu'ii >i (ies iinmaux aquatiques cjiu, pour les besoins de la respiration, intrc- dmsenf ainsi I'eau dans Vextremitv dilatee de leur rectum. Je ne serais pas eloigne de eroire aussi, mais les preuves sont moins certaines, que Teau pent penetrer dans I'appared de la circulation en ^e fillrant pour auisi dire ail rraveis de la narlie slandulaire du bulbe, et remnlacer le liauide reiete par les orifices particuliers indiques plus haut. Ces mouvements peuvent jusqu'a iin certain point conti'ibiier au deplacement du sang, dans le voi- sinage du bulbe; mais lenr action est tres-bornee et ils ne sont evidemment pas, comme I'a cru M. W. Clark, les pulsations du coeur. » Peut-etre est-il possible de trouver dans le sinus perianal une sorte de rudiment de coeur ou de ventricule, dont les fonctions circonscrites ne necessitent pas une organisation aussi complete et aussi complexe que dans lesautres Mollusques plus parfaits; et, dans ce cas, on voit une analogic avec ce qui se rencontre chez les Mollusques acephales lamellibranches, ou le coeur est traverse, par le rectum. Les trabecules musculaires qui sus- pendent le bulbe anal aux parois du sinus paraissent devoir confirmer cette inaniere de voir, car ils rappellent les fibres musculaires que Ton trouve dans les cavites cardiaques. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la matieve gijcogme) par M. E. Pelouze. (Extrait par Tauteur.) (Renvoi a la Commission precedemment nommee pour cette question, Commission dans laquelle M. Miine Edwards remplacera M. Bernard qui a demande a n'en plus faire partie.) « J'ai recherche si la matiere glycogene, sous Tinfluence de Tacide azo- tique fumant, se transformait erj xyloidine comme I'amidon. A cet effet, j'ai pris i gramme de cette substance prealablement purifiee par la po- tasse et dessechee a loo degres, et je I'ai melange a de I'acide nitrique con- centre : au bout de quelques instants, la dissolution etait complete, et, en traitant immediatement par I'eau, elle laissait precipiter de la xyloidine. J'ai recueilli et lave sur un filtre fa xyloidine, et, apres I'a voir dessechee, elle me donnait un poids de i,3oo qui represente sensiblement la quantite de xyloidine qu'on obtient avec I'amidon vegetal. » Comme cette derniere, la xyloidine que je venais d'obtemr etait tres- combustible, detonait avec flamme quand on la chauffait a une tempera- ture de 180 degres. a Lorsqu'on attend quelque temps avant de precipiter par I'eau la xyloi- dine obtenue par le melange d'acide nitrique fumant et de matiere glyco- gene, on s'apercoit que la xyloidine diminue de quantite et finit meme par disparaitre completement au bout de quelques jours. » Si, au lieu d'operer avec de I'acide nitrique fumant, on traite la ma- tiere hepatique par I'acide azotique etendu, et si on porte le melange a ( i32a ) rebullition, on transforme la matiere hepatique glycogene en acide oxa- liqiie facile a reconnaitre a tons ses caracteres chimiques. H L'analyse de la matiere glycogene purifiee par la potasse et dessechee a I'etuve m'a donne les nombres suivants : Carbone 89,8 Hydrogene 6, 1 Oxygene 54 , i ( orrespondant a la formule » La composition de I'amidon vegetal, place dans les memes conditions^ c'est-a-dire qui a ete traite par la potasse et desseche ensuite a 100 degres, correspond a la formule » M. A. Sanson, chef des travaux chimiques a I'Ecole veterinaire de Toulouse, a recherche si la matiere glycogene existe dans d'autres organes que le foie et pretend I'y avoir trouvee. Comme lui, j'avais eu I'idee de ces recherches, mais les resultats que j'obtenais etaient tout autres et j'etais, par consequent, loin de partager sa maniere de voir. J'etais d'autant plus prudent, que je sentais toute I'importance des conclusions qu'on pouvait luer d'une pareille decouverte. » En traitant, par exemple, les poumons d'u.< veau par les precedes de- crits parM. CI. Bernard pour la preparation do la matiere hepatique glyco- gene, j'obtenais une substance qui, au premier abord, presentait ies carac- teres exterieurs de la matiere glycogene, formant, comme elle, un precipite blanchatre, tloconneux; mais I'analogie s'arrelait la, et si je voulais trans- former cette nouvelle maniere en gluccfse, en la placaut dans les conditions oiJ s'opere celt*' traustormafion pour la matiere hepatique glycogene, mes efff)rts etaient vains. Ce precipite, quon obtient du poumon, nest done pas identicpie a telui ipi on obtient du foie. Je ne puis donner encore, dune maniere certaine, la composition de i [)le. Ce nV>sl pas du bstance, et .pprocher 1 je me borne- )eaucoup de us dautres tissus, dans .uvee dans le )ta>se, se tr ansforme en ( i3.3 ) xyloidine sons rinfluence de I'acide nitrique fumant, et en acide oxalique sous rinfluence de Tacide nitrique etendu. » 2°. Elle a pour composition C*^H*^0"* et doit etre rangee dans le groupe glucique. Comme la plupart des substances de ce groupe, elle con- tient I'hydrogene et I'oxygene dans les proportions de I'eau. » 3**. La substance que M. A. Sanson retire des differents tissus de I'or- ganisme n'est pas la meme que la matiere glycogene dont elle differe par la propriete essentielle de cette derniere matiere de se transformer en glucose avant d'avoir ete purifiee par la potasse. » CHIMIE PHYSIOLOGIE. — Note sur la formation phjsiologique du sucre dans I'economie animale ; par M. A. Sanson. (Extrait par I'auteur. ) (Renvoi a la Commission deja nommee, Commission dans laquelle M. Milne Edwards remplacera M. CI. Bernard qui a demande a n'en plus faire partie.) « J'ai etabli, par mes precedentes experiences dont j'ai eu I'honneur de conmiuniquer les resultats a I'Academie, qu'il existe dans le sang de la circulation generale, dans celui de la circulation abdominale, dans le tissu des principaux organes de I'economie, et notamment dans le foie, la rate, les reins, le poumon et les muscles, une matiere tout a fait analogue a la dextrine, c'est-a-dire pouvant se transformer en glycose sous I'influence de la diastase. » J'ai cru pouvoir conclure de ce fait, constate chez de grands herbi- vores, que la formation du glycose dans leur economic est soumise aux memes lois qui regissent la formation des autres elements de la niUrition, c'est-a-dire qu'elle resulte de Taction direcle des agents digestifs sur les principes alimentaires ; en d'autres- termes et plus explicitemeut, que la ptyaline fait passer d'abord les principes amyloides a I'etat de dextrine, puis a celui de glycose. Ce fait, connu depuis longtemps, n'etait point conteste, seulement je crois avoir ete le premier a montrer qu'une grande partie de ces memes principes est absorbee par le systeme veineux abdominal a I'etat de dextrine, laquelle va ensuite accomplir sa metamorphose complete dans la trame des tissus, ou elle est portee par la circulation. » J'ai etabli, en outre, que les animaux nourris de viande recoivent, avec leur alimentation, la dextrine toute formee qui existe dans la viande des herbivores dont ils se nourrissent. J'expHque aujourd'hui comment, en partant de cette donnee experimentale, tons les faits, en apparence contra- ( i324 ) dictoires, peuveiit recevoir une interpretation pbysiologiqiie, et iiotairunent comment il se fait qu aucun experimentateur ii'a pu encore obtenir directe- ment la fermentation alcoolique du sang, de la circulation geherale. Dans les circonslances oii ce sang a ete examine, il ne pent pas encore contenir dn Sucre fermentescible, et ilme semblait flicile a priori de realiser les conditions de sa production. » S'il est vrai, en effet, corame je crois I'avoir prouve, que le sucre se forme dans I'economie par ia seule reaction chimique des elements conte- nus dans le sang les uns sur les autres, et specialement de la diastase sur la dextrine, il doit s'en developper dans ce meme sang extrait des vaisseaux, apres uu temps suffisant. C'est ce que demontrera, j'espere, peremptoire- ment I'experience suivante, que chacun pent repeter. » J'extrais de la carotide d'un cheval d'experience 'environ 5oo grammes de sang arteriel, que je defibrine immediatement par le battage; puis j abandonne a lui-meme pendant quarante-huit heuresce liquide defibrine. A I'expiration des quarante-huit heures, je le traite par I'alcool, suivant le procede connu. Le residu de I'evaporation de I'alcool, repris par I'eau distillee, reduit abondamment la liqueur de Barreswill et fermente d'une facon tres-energique par la leviire de biere. » Ces faits, dans le detail circonstancie desquels j'entre dans la Note que j'ai riionneur de communiquer a I'Acad^mie, ont ete constates, ainsi que If^s precedents, comme tout ce qui se produit en ce genre, dans les ecoles itrinaires, c'est-a-dire publiquement. » II en resulte done, de la maniere la plus nette : , " I**. Que, dans le sang qui a ete abandonne a lui-meme pendant qua- ■ rante-huit heures dans un vase inerte, il existe un sucre fermentescible qui ne s y trouvait pas au moment ou il a ete extrait du vaisseau; " 2^. Que, puisqu'il n'est pas possible d'y admettre une influence vitale qui I'aurait secrete, il faut bien reconnaitre qu'il n'a pu s'y developper que par les moyens qui lui donnent naissance dans I'economie vegetale, c'est-a- dire Taction de la diastase sur la dextrine ; » 3^. Que I'experience qui le demontre vient a I'appui des faits annonces dans mon precedent Memoire, concernant la presence, dans le sang et tous les tissus, dune matiere glycogene analogue a la dextrine; » 4*"- Que ces faits prouvent, ainsi que je I'ai deja etabli, que la dextrine ( 132, ) moyen que j'ai indique pour preparer la matiere glycogene du foie; et M. Sanson, qui a employe mon precede, a constate ce passage de la dextrine dans le sang et dans les tissus des aniinaux. » Mais la formation constante de la matiere glycogene dans le foie est completement independante de cette provenance exterieure de la dextrine vegetale, ainsi que de celle du sucre emanant de la meme source : I'absorp- tion de la dextrine se rencontre encore comme un cas exceplionnel et tout a fait accidentel de I'alimentation. C'est ce qu'on pent prouver de la ma- niere la plus facile par I'experience suivante : Si Ton nourrit un lapin avec del'avoine ou du ble pendant deux ou trois jours, et qu'apres ce temps on le sacrifie, on constate la presence de la dextrine vegetale dans son sang et dans ses tissus, tandis qu'on ne la trouve pas chez un meme animal Jionrri avec des carottes. II suffira meme de cesser I'alimentation du prenner iapin a\ec I'avoine pour faire cesser la presence de la dextrine dans son sang et (Jans ses tissus. Mais, dans toutes ces circonstances, rien n'est modifie dans la formation ptiysiologique de la matiere glycogene qui persiste toujours dans le foie dans toutes les alimentations, quelque variees qu'elles soient. 11 est sans doute interessant de savoir que certains aliments vegetaux pen- vent fournir de la dextrine a I'organisme animal. J'ai constate le fait pour lavoine et le ble chez des lapins et des pigeons. Comme M. Sanson, nous avons constate, M. H. Bouley et moi, a I'ecole iraperiale d'Alfort, la presence de la dextrine dans les organes de chevaux nourris d'a- voine ou d'autres grains; et M. II. Bouley recherche en ce moment avec M. Clement, jeune chimiste attache a la meme ecole, quelles sont les autres substances alimentaires qui sont dans le meme cas de fournir de la dextrine a I'organisme. Si maintenant, dans la cban- de certains ani- maux herbivores, on pent constjiter la presence de la dextrine vegetale, on ne saurait en tirer aucune consequence relativement a la formation du sucre dans le foie des carnivores, parce que, comme le montrent les experiences rapportees precedemment, cette formation est ime fonction physiologique constante, tandis que la presence de la dextrine dans I'aliment est tout a fail accidentelle. Je ne I'ai pas trouvee, en effel, dans trois echantillons de viande de boeuf et de niouton que j'ai fait prendre chez le boucher, bien (jue cette dextrine, quand elle existe, se conserve tres-longtemps dans les tissus mus- culaires apres la mort, et je montrerai plus tard que ce serait la un caractere qui ferait distinguer, si\ en etait besoin, la dextrine vegetale de la matiere glycogene dufoie. Cette derniereesttellementalterable, qu'elle ne pent pasexis- ter dans le sang sans etre immediatement changee en sucre, de sorte qu'elle ( iSsS ) lie pent jamais sortir du foie que sous cet etat, Je ne doute pas non plus que cette lenfeur de la transformation de la dextrine vegetale dans le sang ou dans les tissus musculaires ne soit la cause de la diffusion si considerable du Sucre qu'on a signalee chez les chevaux, etc., et qu'on a expliquee de dif- ferentes manieres. » II. — Une autre circonstance sur laquelle j*ai fortement insiste dans mon Memoire de i853, c'est que la formation du sucre dans le foie a lieu par suite de I'accomplissement d'une fonction physiologique, ce qui fait que cette formation de matiere glycogene animale pent se modifier ou s'eva- nouir sous I'influence d'une foule de causes morbides. Ce sont ces influences qui donnent la raison de Fabsence ordinaire du sucre dans le foie des ca- davres humains morts dans les hopitaux, et c'est pour cela que, lorsque j'ai voulu demontrer la fonction glycogenique du foie chez I'homme, j'ai ete oblige d'avoir recours aux cadavres de supplicies. Tout ce que j'ai dil a cette epoque pour le sucre s'applique exactement a la formation de I'amidon animal. Cette formation de la matiere glycogene dans le foie diminue ou s'eteint aussitot que les phenomenes de la nutrition organique sont troubles chez rhorame ou chez les animaux par des etals de souffrance ou de mala- die, et particulierement par letat febrile. Chez les chiens malades on ne trouve ni sucre, ni matiere glycogene dans le tissu hepatique. Mais comme dans ces cas les chiens lefusent en general de manger, on pouvait objecter que I'absence du sucre ou de la matiere glycogene lenait a I'absence d'ali- mentation. II n'en est rien, et Ton peut prouver par des exemples pris sur d'autres animaux que le foie dans I'organisme malade cesse de preparer I'amidon animal, lors meme que I'appareil digestif continue de fonctionner et d'appoiter dans le sang des prlncipes alimentaires sucres ou amy laces. »' M. le professeur Bouley a bien voulu me preter son concours pour faire a I'ecole veterinaire imperiale d'Alfort des experiences sur des chevaux qui offrent a ce point de vue le plus haut interet, parce que ces animaux conti- nuent dans certaines circonstances a manger et a digerer lors meme qu'ils sont atteinls de maladie. Je dirai d'abord qu'ayant examine un certain nombre de foies pris chez des chevaux en pleine digestion, je fus tres-surpris de n'y reucontrer aucune trace de matiere glycogene, quoique quelques-uns de ces foies continssent du sucre qui provenait evidemment de I'alimenta- fion. C'est alors que je vis que le criterium, le refus d'aliments qui, chez les chiens, est le signe de la maladie, n'existe pas toujours chez le cheval. En ehet, ces chevaux examines, quoique en digestion, etaient malades, ou avaient subi avant la mort de longues et douloureuses operations. Dans cet ( '3^9 ) etat physiologique, leur foie ne fonctionnait pas plus an point de la matiere glycogene que s'ils eussent ete completement soumis a I'abstinence. » C'est alors que M. Bouley chercha, pour faire des experiences compa- ratives, a avoir des chevaux vigoureux et bien portants, ce qui est assez rare a I'ecole d'Alfort, comme on doit le penser. Deux experiences ontete faites avec lesucces le plus complet. Je me bornerai a en citer une seule, a la- quelle assislait M. le professeur Schmidt, de Dorpat, et dont j'aimontre les resultats a la Societe de Biologie. Des deux chevaux qui furent mis en ex- perience, I'un etait vigoureux et bien portant; une j)aralysied'origine trau- matique et ancienne d'un membre anterieur avait determine le sacrifice de I'animal. L'autre cheval, egalement vigoureux, avait depuis trois jours une inflammation de I'articulation dn pied, par suite d'une lesion trauniatique. Les deux animaux furent nourris avec du foin et de Tavoine, et tons deux mangerent bien, quoique le cheval atteint d'arthrite eiit la fievre (il avait cent a cent dix pulsations, tandis que le cheval sain en avait quaranle a qua- rante-cinq). Trois ou quatre heures apres le repas, les deux chevaux furent sacrifies. » En ouvrant aussitot le canal intestinal, il offrait, chez les deux ani- maux, les apparences de la plus parfaite digestion ; les vaisseaux chyliferes etaient remplis chez les deux chevaux par un liquide blanchatre, et chez Tun comme chez I'autre les urines etaient alcalines. Les foies enleves aussi- tot furent ensuite examines comparativement. Le foie du cheval non ma- lade donnait une decoction opaline tres-riche en matiere glycogene, tandis que le foie du cheval atteint d'arthrite aigue donnait une decoction limpide qui ne contenait pas la moindre trace de matiere glycogene. Cependant les chairs de ces animaux renfermaient de la dextrine et du sucre provenant de I'alimentation. Toutes ces experiences prouvent done de la maniere la plus claire I'independance de la fonction glycogenique et de I'alimentation. Nous avons vu, en effet, chez le carnivore sain que la formation de ramidon animal dans le foie existe avec une alimentation completement depourvue de matiere saccharroide^ et qu'ici elle cesse d'exister chez I'animal herbi- vore malade, malgre I'alimentation saccharroide la plus riclie. J ajouterai encore qu'independamment de I'etat febrile, toutes les causes epuisantes, les souffrances prolongees peuvent aussi troubler ou arreter la fonction gly- cogenique; de sorte que lorsque Ton voudra chercher la matiere glycogene dans le foie des animaux, il faut absoluuient choisii des ammaux vigoureux et bien portants, chez lesquels la fonction physiologique dont il s'ai^it n'aura pas ete eteinte monientanement ou definitivement. ( .33o ) » Til. — Enfin je crois, en lerminant, necessaire d'indiquer en deux mots un moyen tres-simple et tres-direct de demontrer et d'obtenir I'amidon ani- mal ou matiere glycogene du foie. )> Ce moyen consiste dans Femploi de I'acide acetique cristalJisable en exces qui precipite et isole instantanement la matiere glycogene du foie. 11 n'est pas necessaire de faire intervenir aucnn autre agent. On pent operer sur le tissu meme du foie frais, et I'acide acetique cristallisable separe me- caniquement la matiere amylacee hepatique. Je reviendrai plus tard dans une autre communication sur I'action de ce reactif, quand je parlerai du siege qu'occupe la matiere glycogene dans les elements anatomiques du foie; pour aujourd'hui, je veux seulement etablir qu'on peut se servu> de I'acide acetique cristallisable pour extraire presque pure la matiere hepa- tique d'une decoction filtree a froid du foie, et constater aussidirectement que possible si cette decoction contient ou non de la matiere glycogene. En efl'et, si Ton prend une decoction filtree du foie sain contenant dela matiere glycogene et qu'on y verse de I'acide acetique cristallisable en exces, il se fait aussitofc im precipite blanchatre qui est de la matiere glycogene presque pure, parcequelesmatieresalbuminoideshepatiques qui raccouipngnaieut so nt restees solubles dans I'acide acetique. Dans la decoction hepatique du foie malade ciepourvue de matiere glycogene I'acide acetique cristallisable en exces ne donne ordinairement Hen a aucun precipite appreciable. » L'acide acetique cristallisable a done sur I'alcool cet avantage, qu il separe la matiere glycogene a la fois des matieres albuminoides et du sucre ■ qui restent solubles dans le vehicule, de sorte que tout le precipite est forme par la matiere glycogene. Ceci peut se prouver par I'experience suivante, qui est tres-uiteressante : Si Ton prend deux portions egales d'une meme decoction de foie riche en matiere glycogene et qu'on en traite une par I'acide acetique cristallisable, on a aussitot un precipite abondant de ma- tiere glycogene; si Ton ajoute a I'autre portion un pen de salive, pom transformer la matiere en sucre, on verra bientot la decoction devenir trans- parente, et alors si Ton ajoute de I'acide acetique, on n'aura plus aucun pre- cipite : ce qui prouve que tout ce qui s'est depose dans la premiere portion de la decoction par I'acide acetique est de la matiere hepatique susceptible de se changer en sucre. Les decoctions des autres organes ne precipitent pas non plus onHnairement par I'acide acetique cristallisable en exces. » On pourra done avec I'acide acetique, employe ainsi qu'il vient d'etre dit plus haut, facilement et rapidement reconnaitre si la matiere glycogen* existe ou non dans le foie ou dans les differents tissus de I'organisme. ( i33. ) » En resume, les remarques que je viens d'avoir I'honneur de presenter a lAcadeinie out pour objet de raontrer que, dans les recherches physiolo- giques, ou les elements des phenomenes sout si multiples, il est de la phis haute importance de s'appuyer toujours sur les cas les plus simples pour arriver ensuite a I'analyse des cas les plus complexes. Dans la question actuelle, le cas le plus simple est la formation de I'amidon animal on ma- tiere glycogene dans lefoie, a rexclusion de tous les autres organes du cor\>s chez un chien nourri exclusivement de viande. ^. Gette seule experience suffit done pour demontrer d(^ la maintic la plus irrefutable la formation de I'amidon animal dans le foie. Chez les aui- maux qui peuvent introduire de la dextrine dans I'organisme par I'aliuicn- tation, on demontre egalement la persistance de cette fonction physiologupie du foie en enlevant les aliments qui fournissent cette dextrine vegetah. >. Enfin, il ne faut jamais oublier que, pour constater les phenomenes de la fonction physiologique qui nous occupe, il est absolument indispensable d'operer sur des animaux vigourenx et tres-bien portants. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur turine des femrnes en lactation, par M. Leconte. (Commissaires nommes pour une communication precedente de M. Blot r MM. Dumas, Rayer, Cl. Bernard.) « Desirant etudier les proprietes du sucre dont M. Blot veiiait de s.gna- ler la presence dans Turine des femmes en lactation, je m'arretai ;.pres plusieurs tentatives an procede d'extraction suivant : Quatre litres d'uniie de femme en lactation reduisant tres-abondamment le Uquide cup'ropo- tassique furent additionnes d'un exces d'acelate neutre de plomb et jetes sur un filtre; une portion de la liqueur limpide debarrassee de I'exces de plomb reduisait encore le liquide bleu; toute la liqueur limpide hit alors additionnee d'un exces d'ammoniaque ; la nouvelle liqueur hmpide tie reduisait plus le Hquide cupropotassique, le precipile renfermait done la matiere reductrice. Si c'etait du sucre, il suffisait done de le delayer dans I'eau et de separer le plomb par I'hydrogene sulfure pour obtenir cv sucn en dissolution ; la liqueur, privee de I'exces d'acide sulfhydrique par 1 el.nl- htion, ne reduisait pas le liquide bleu : done elle ne contenait pas de sucre. » Craignant que le sucre n'eut ete detruit par I'ammomaque employe< , j'operai de la maniere suivante : Quatre htres d'urine de femme en lacta- tion, reduisant energiquement la liqueur cupropotassique et rougissant for- ( i332 ) tement le papier de tournesol, furent acidules par Tacide acetique et furent evapores au bain-marie jusqu'au cinquieme de leur volume et additionnes d'alcool a 38 degres qui forma un precipite assez abondant qui fut recueillt sur un filtre; la liqueur alcoolique, privee de son alcool par la distilla- tion, ne me donna avec le liquide bleu qu'une reduction insignifiante beaucoup plus faible que celle de I'urine; les substances minerales preci- pitees par I'alcool donnaient une reduction abondante qu'une analyse attentive me demontra etre due a Vacide urique. » Dans d'autres analyses immediates ou je separai les differents composes renfermes dans Turine, j'arrivai de meme a conclure que dans les urines nombreuses de femmes en lactation que j'ai examinees I'acide urique etait le seul corps reducteur. Du reste, les experiences que j'ai faites et qui ne peuvent trouver place dans cette Note se resument dans les conclusions suivantes : » I*'. Qu'il n'existait pas de sucre dans les urines de femmes en lactation que j'ai examinees ; » 2'\ Qu'il m'a ete impossible d'obleuir une fermentation alcoolique reguliere avec les urines que j'ai examinees et de la levure de bonne qualite ; » 3°. Que toutes les urines peuvent reduire les liquides bleus un pen anciensj les causes de cette reduction peuvent etre multiples : I'acide urique m'a paru etre la plus energique, puisque ce corps reduit les liquides bleus recemment prepares ; » 4°. Que les urines de femmes en lactation m'ont preseiite moins d'uree et plus d'acide urique que les* urines normales, ce qui facilite la reduction du liquide bleu; » 5°. La quantite d'eau et de matieres solides dans les urines de femmes en lactation est a peu pres la meme que dans I'urine normale. » PATHOLOGIE. — Memoire sur les causes de la cataracte lenliculaire ; par M. Castoram. (Extrait par I'auteur,) (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet.) rt La cause de toutes les cataractes lenticulaires est, suivant nous, I im- bibition mediate du cristallin par I'humeur aqueuse, dont la reproduction iente constitue une condition favorable au developpement de ce travail [)atbologique. Mais Ihumeur vitree ramollie, et les secretions anormales de la coque oculaire pouvant aussi, en penetrant dansle corps meme du cnstal- ( 1333 ) lin, produire des cataractes lenliculaires, cette consideration nous a con- duit a faire des experiences non-seulement sur I'humeur aqueuse, mais encore sur le corps vitre. » Avec une aiguille droite a cataracte nous avons ouvert la cornee sur des lapins et d'autres aniniaux, et constamment nous sommes parvenu a vider la chambre anterieure de son humeur aqueuse. A peine evacuee, rhuiiieur aqueuse ne tarde pas a se reproduire. Quand on opere sur des animaux jeunes et vigoureux, le renouvellement du liquide se fait en cinq ou six mi- nutes; quand, au contraire, il s'agit d'animaux debiles et ages, il faut une ou deux minutes de plus. II s'est presente a notre esprit une objection : iw pourrait-il pas se faire que la chambre anterieure se remplit .aussi rapide- ment a cause du vide? Alors moyennant une seringue armee d'uuc aiguillt canulee, nous avons colore I'humeur aqueuse que nous avons vue dispa- raitre en quelques minutes et faire place a un liquide parfaitement linipide et normal. Nous avons remarque que le temps de la reproduction variaif selon la densite du liquide injecte. Apres quoi nous avons conclu que I'hu- meur aqueuse se renouvelle sans cesse. Alors nous avons cherche a determi- ner sous I'influence de quelle cause se produit ce renouvellement non inler- rompu de I'humeur aqueuse : nous avons pratique la section des neris ciliaires dans Tarriere-cavite de I'orbite, soit a leur sortie du ganghon ophthal- mique, ce qui a ete fait sur des chevreaux, soit autour du nerf optique, ou conjointemeDt a ce nerf, ce qui a ete execute sur des lapins, et nous avoris pu nous assurer que par cette section nous avions tari la source de Ihumem aqueuse, car, apres I'avoir evacuee, elle ne s'est plus reproduite. » L'humeur vitree ne se renouvelle pas, car lorsqu elle est evacuee, elle est remplacee par Thumeur aqueuse qui passe entre la circonference du cristallin et les proces ciliaires de la choroide, ou bien qui traverse les mem- branes tres-fines quelle rencontre sur son passage. D'abord nous avons ex- trait une grande partie de I'humeur vitree, et nous avons vu que I ceil a repns sa forme habituelle et sa resistance normale apres vingt-quativ lieuies. ( .<■- pendant I'oed ne mettait guere que deux ou trois heures au hcu de vii.-l- quatre pour se remplir, lorsque I'ouverture pratiquee a la sclerotique etait si petite, quelle ne laissait pas d'issue au liquide. Apres cela, nous avous cx- tralt de I'ceil le corps vitre presque en entier au moyen de la scrujgue ai fjm'<" de I'aiguille canulee; puis avec le meme instrument nous avons injectt' 26) .74 ( i334 ) dans la coque oculaire, nous avons pratique une petite sclerotique pour examiner ce qui s'ecpulait par cet orifice. Une fois que I'humeur aqueuse a penetre dans la coque oculaire, elle ne se renouvelle pas aussi vite, car ayant injecte des liquides colores dans cette cavite, nous les avons retrouves au bout de trois ou quatre jours et meme quelquefois davantage. » Apres avoir etudie I'humeur aqueuse et I'humeur vitree sous le rapport de leur renouvellement, il ne nous restait phis qua reproduire des cata- ractes de to utes pieces. Nous avons supprime la secretion de I'humeur aqueuse sur des lapins ou d'autres animaux, et nous les avons sacrifies au bout d'un, deux ou trois jours. Dans ces divers cas, nous trouvions que le cris- tallin avait acquis un volume assez grand, en meme temps qu'il etait devenu blanc et opaque; enfin on pouvait remarquer une couche de liquide entre le cristaUin etla capsule; en outre le corps vitre etait ramolli, pendant que la chambre anterieure etait plus ou moins vide. Pour etre bien certain que la cataracte etait le prbduit de la penetration dans le cristallin d'un liquide venu de dehors, nous avons injecte, tantot dans la chambre anterieure, tan- tot dans la coque oculaire, differentes substances colorantes, comme aussi de I'eau distillee, de I'eau commune, de I'humeur aqueuse et de Vhumeur vitree, prises sur d'autres lapins, et nous avons obtenu des cataractes de toute couleur : rouge, jaune, couleur marron, bleue, verte, violette, noire et blanche. Nous avons aussi obtenu des cataractes en pratiquant des m- jections dans la coque oculaire, sans section prealable de nerfs cihaires, attendu que dans cette cavite il n'existe pas le courant continu de liquide que nous avons signaie au sujet de I'humeur aqueuse. w Pour expliquer ces phenomenes, on doit invoquer I'imbibition et nou I'endosmose et I'exosmose, attendu que I'humeur de xMorgagni n'existe pas. Nous avons ouvert la capsule des cristallins de lapins, de moutons, de pores, de boeufs, de chevreaux, de veaux et de vaches, immediatement apres la mort de ces animaux, et jamais il ne nous a ete donne de voir sortir la moindre quantite d'humeur. Mais si Ton examine les cristallins de ces memes animaux vingt-quatre heures apres la mort, on trouve une certaine quantite de liquide entre la capsule et le cristallin ; apres trois ou quati e jours, cette quantite est encore plus considerable. Il va sans dire que ce liquide est le resultat de 1' imbibition du cristallin, soit par I'humeur aqueuse, soit par I'humeur vitree, soit par Tun et I'autre en meme temps, comme cela resulte de nos nombreuses experiences. » L'opacite du cristallin doit etre altribuee a un derangement molecu- ( i335 ) laire. Si Ton plonge des cristallius de moutons ou d'autres animaux dans de I'eau distillee, de Teau commune, de I'humeur aqueuse ou de Thumeur vitree rendue liquide, ils deviennent blancs et opaques, et cet etat augmentc a mesure que le liquide s'insinue entre chaque molecule et peuetre pro- fondement, L'opacite et la couleur blanche du cristallin doivent aussi etre attribuees au rapprochement de molecules dont il est constitue. II est facile de verifier ces faits en exposant au grand air des cristallins de moutons, etc. Des que I'eau qui entre dans la composition de I'albumine s'est evaporee, l'opacite commence et continue avec I'evaporation . II va sans dire que sur le vivant il ne peut pas etre question d'opacite du cristallin par Ic rapprochement de molecules, vu que la vaporisation n'exisle pns pour le cristallin entre I'humeur vitree et I'humeur aqueuse. Du reste, tous les chi- rurgiens savent que lorsque dans I'operation de la cataracte on ouvre In capsule du cristallin, il s'ecoule aussitot une certaine quantite de liquide. » Chez Thomme, le renouvellement de I'humeur aqueuse se fait aussi d'une maniere continue. On le voit manifestement lorsqu'on pratique la paracentese de la chambre anterieure, ou que Ton opere la cataracte par Ja dechirure de la capsule, ou par la ponction lineaire. Chez les vieillards, ce renouvellement est lent. La chambre anterieure chez eux a un diametre antero-posterieur plus petit, au point que I'operation de la cataracte par ex- traction devient quelquefois impossible. Cette diminution est due a la saillie que fait I'iris en se portant d'arriere en avant, et cette tendance de I'iris provient de la faiblesse du courant dans la chambre anterieure. Par rapport a I'humeur vitree, lorsqu'elle est evacuee eile est remplacee par I'humeur aqueuse, comme cela resulte de plusieurs faits patliologiques. M L'age avance a une grande influence sur le developpement de la cata- racte, surtout lorsqu'il s'unit a la misere. Pour se rendre raison de ce que nous venons de dire, il suffit de porter son attention sur le nombre des operes dans les hopitaux, dans les cliniques particulieres et en ville. I^ cataracte chez les enfants et les jeunes gens existe, mais elle est toujours congenitale, et on doit la considerer comme une aberration de la nature. Dans tous les cas, ne serait-il pas permis de I'attribuer au defaut de la for- mation de la capsule ? » Considerees au point de vue de la densite, les cataractes molles oc- cupent le premier rang a cause de ieur frequence. Les couches les phrs superficielles du cristallin etant douees d une densite moindre, elles se ra- mollissent les premieres, attend u que I'imbibition a moins de resistance a ^aincre. Au contraire, la partie centrale du cristallin, qui offre naturelh - 174- ( i336 ) menl chez les vieillards line grande densite, cede moins souvent aux efforts de I'imbibition. La cataracte dure est rare et Topacite n'existe que dans la partie centrale. Pour expliquer cette cataracte, nous avons suppose que le noyau du cristallin, a cause de sa densite, retient quelques molecules tres- fines d'un sel quelconque ou de toute autre substance. En effet, nous avons plonge un cristallin dans une solution d'iodure de potassium, et I'opacite centrale n'a pas tarde a se manifester. Le meme resultat a ete obtenu par le sulfocyanure de potassium et cyanure de potassium. Les cataractes puru- lente et noire sont aussi I'effet d'un travail d'imbibition. Nous avons obtenu la premiere en irritant la coque oculaire, et I'autre en injectant le gallate de fer. La nature cependant pent disposer d'autres principes. La cataracte osseuse se produit a la suite de I'inflammation de membranes de I'oeil. En vertu du travail pathologique, des principes nouveaux prennent naissance et penetrent ensuite dans le cristallin. La cataracte liquide se declare a la suite d'une imbibition rapide, car elle se produit en peu de temps. Nous en avons observe quelques exemples sur les lapiiis. La choroide donne quel- quefois lieu a une cataracte ordinairement blanche et volumineuse. Cette variete ne se remarque que dans le cas ou I'oeil offre une grande durete, de maniere que I'humeur aqueuse ne se renouvelle qu'avec beaucoup de peine. Ajoutons a tout cela les secretions anormales qui.se font dans la coque oculaire et le ramollissement du corps vitre. Par rapport an defaut de nutrition du cristallin, comme cause de la cata- racte, je dirai seulement que lorsque le cristallin se deplace et tombe dans la chambre anterieure, il devrait devenir opaque. Or des praticiens distingues ont vu le cristallin sejourner dans la chambre anterieure pendant plusieurs mois, et meme un et deux ans, sans perdre sa transparence. Ce resultat vient preter un nouvel appui aux idees que nous avons soutenues. » Pour le traitement de la cataracte, il est evident qu'on doit recourir a I'operation. La methode que nous preferons pour les vieillards est sans contredit Textraction. Ce qui fixe notre choix, ce sont ks deux circonstances suivantes : la lenteur du courant de I'humeur aqueuse et la forte consis- tance du noyau du cristallin. Chez les enfants et les jeunes gens, il faut, au contraire, avoir recours au broiement du cristallin ou a la dechirure de la capsule, parce que le courant de I'humeur aqueuse est plus rapide, et que le noyau et surtout la substance corticale sont doues d'une densite beau- coup moindre. » ( '337 ) MEDECINE. — Sur line noiwelte maniere de /aire usage du piessimetre. (Ex trait d'uneNote de M. Piorry.) (Gommissaires, MM. Serres, Andral, Velpeau.) " II y a qiiinze jours, demontrant aiix eleves de la Cliiiique la ma- niere de tenir le plessimeti^, je rappelai que peu de medecins saveut s'eu servir, et que quelques-uns meme I'appliquent en sens inverse, de fa^ou a ce que la partie creuse de la plaque d'ivoire est dirigee vers la peau, tandis que la surface plane opposee est en rapport avec le doigt qui percute. Cher- chant a joindre Texemple au precepte, je percutais de cette maniere ; quel ne fut pas mon etonnement alors que je pus appr^cier a travers une couche d'air de i centimetre, non-seulement les diverses nuances de son en rap})ort avec la densite et la circonscription des organes, mais encore les sensations tactiles variees, qui sont des resultats si importants dans le plessimetrisme! La meme exactitude, lememe positivisme de limitation des organes se ren- contraient, soit que Ton tint I'instrument applique par sa surface plane, soit qu'il fut place sur ses auricules. » GHIRURGIE. — Memoire sur la cauterisatian circutaire; par M. A. Legrand. ( Extrait par I'auteur. ) (Gommissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet.) '( Gette methode, qui consiste a serrer dans un lien (non dans uu fil simple, mais dans un lien de chanvre, de lin ou de coton impregne dime solution caustique)la base de tumeurs pediculees, n'a aucun des incoove- nients de la ligature, inconvenients si bien signales par M. le professeur Jobert, de Lamballe, et en parait avoir tous les avantages. L'idee mere en remonte a un de mes premiers maitres, Membre de cette Academic, a I'il- lustre Boyer; et c'est sur un savant botaniste, que 1' Academic a eu aussi dans son sein, que j'ai eu I'honneur d'en faire la premiere application. » J'ai relate, dans le travail que j'ai Thonneur de soumettre au juge- ment de TAcademie, six observations heureuses de cauterisation circulaire, etqui nem'ont pas mis dans I'obligation, pas plus que d'autres fails recueilhs depuis, de signaler aucun accident attribuable a cette methode, dont j'ai cependant fait I'application a un vieillard age de 73 ans, qui portait une loupe volumineuse sur I'occipital (Obs. IV). Le procede m'a paru aussi, dans la generalite des cas, peu douloureux, et surtout n'excitant qu'une douleur momentanee; tandis que tout le monde sait que la ligature simple ( i338 ) excite de tres-vives douleurs, et des doiileurs qui persistent plusieurs heures de suite. « J'ai fait remonter a Boyer la pensee premiere de la cauterisation cir- culaire, et cependant ce mode de cauterisation a une origine bien plus an- cienne, car on Temploie de temps immemorial en Chine pour y faire des eunuquesj ce procede, qui est applicable meme. aux hommes faits, parait etre, au dire de I'auteur a qui j'emprunte ces details, peu douloureux et d'une innocuite constante. » MEDECINE. — De la teigne faveuse et de son traitement par I'emploi topique de I'huile denaphte; par M. Chapelle. (Extrait par I'auteur.) « .... Pour combattre cette hideuse maladie, j'ai cherche depuis long- temps des moyens a la fois plus rapides, plus certains que ceux qu'on emploie d'ordinaire, et qui fussent exempts de ces douleurs violentes que fait naitre la cauterisation ou I'arrachement des cheveux. L'huile de naphte appliquee sur les surfaces pustuleuses prealablement ouvertes et debarrassees du liquide cremeux qu'elles contiennenl, est I'agent abortif le plus efficace que 1' observation et I'experience m'aient fait reconnaitre. Voici comment je procede : « D'abord je fais couper ras tons les cheveux qui avoisinent la zone morbide et appliquer ensuite a leur surface des calaplasmes de farine de graine ^le Un pour faire tomber les croutes faveuses. Une fois la peau debar- rassee de ces productions crouteuses , je fais enduire la surface denudee d'une legere couche d'huile de naphte que recouvre ensuite une compresse de flanelle. Un serre-tete en taffetas gomme, destine a envelopper toute la surface du cuir chevelu, complete le pansement. » Deux fois par jour, le matin et le soir, je prescris I'application de l'huile de naphte. A chaque pansement, il importe de nettoyer la surface malade avec de I'eau de savon, afin de mieux enduire la peau de la sub- stance huileuse. Mais le point important de I'operation est celui-ci : il faut examiner chaque fois et avec le plus grand soin la surface du cuir chevelu pour voir si cette partie de la peau ne porte pas quelques petites pustules faveuses dont la disparition est toujours indispensable a la curation de la maladie. Si I'oeil decouvre quelques-uns de ces points blancs, il faut alors, non pas enlever la pustule comme par la methode epilatoire, mais seule- ment la perforer avec la pointe d'une epingle ordinaire et enlever ensuife la matiere puriforme qu'elle contient. Cela fait, on etend sur la peau une couche nouvelle d'huile de naphte. De la sorte on arrive a eteindre promp- fi339) tement la poussee .pustuleuse a mesure qu'elle se produit. L'evolution des pustules faveuses est, comme je I'ai bien constate, successive au lieu d'etre simultanee. Aussi importe-t-il de maintenir les cheveux coupes ras au- tour de la partie malade, afin de mieux observer le developpement des pustules et les detruire a leur origine. L'huile de naphte exerce ici uue action abortive specifique. Elle limite en effet au point affecte sa puissance inodificative, sans exercer au dela une influence destructive, comme le produisent les substances corrosives. Aussitot qu'on a fait cesser, par I'application directe de cette huile, la poussee pustuleuse, les cheveux reprennent leur developpement normal. Cette peau, qui auparavant ne presentait qu'une croute epaisse a odeur fetide, a aspect sale, se recouvre rapidement de cheveux aussi epais, aussi consistants qu'avant Tappantion de la maladie. » II est plusieurs personnes dont le cuir chevelu est profondement altere ou dont la sensibilite particuliere est tres-developpee, qui ne peuvent sup- porter, sans de grandes souffrances, le contact de l'huile de naphte pure. Dans ce cas, pour mitiger Taction trop vive de cette substance, je fais nieler a. l'huile de naphte une huile done Taction se rapproche de la precedenie, mais dont Teffet irritant est moins prononce. L'huile de cade est celle qui ra'a paru devoir etre preferee. Je prescris le melange de ces deux huiles dans une proportion indiquee par la sensibilite du malade. » Ge Memoire, destine au concours pour le prix annuel du legs Breant, est renvoye a Texamen de la Section de Medecine, constituee en Commission speciale. L' Academic renvoie a Texamen de la meme Commission un Memout sm /e traitement du choUra-morbus adresse, de Mystic-River dans le ContKc- ticut (Amerique du Nord), par M. Brexxa. Un Memoire adresse de Londres, par M. Janxeret, et intitule : Gneris(,t( prompte et facile du cholera asiatique par la methode Jannerel. Une Note de M. Prosper Meller jeune, intitulee : Preservation et (jueri- son du cholera. L'auteur y propose des moyens prophylactiques ou cuia- tifs, bases sur les fails signales recemment par M. Poznanshi, concernaul I'etat de la pression atmospherique dans les cas d'epidemie. U' Academic renvoie a des Commissions speciales les Memoires et Notes adresses par les auteurs dont les noms suivent : ( '340 ) — HI. CoLLARDEAu. — Noticc suv Ic jaucjeoge des tonneaux au moyen du stereometrej dit jauge uniforme. (Commissaires, MM. Mathieu, Duhamel, Lame.) * — M. EiSEXMEXGER. — Note sur un baromdtre et manometre a cuvette close elastique, (Commissaires, MM. Pouillet, Babinety Despretz.) — 31. EcKMAN-LocROART. — Description et figure dun appareil pour la fabrication du pain par precedes mecaniques. (Commissaires, MM. Dupin, Dumas, Boussingault, Delessert.) — M. Moisox, — Theorie de taction du pldtre repandu sur les prairies artificielles. (Commissaires, MM. Decaisne, Peligot.) — M Marassich. — Sy Sterne des force applicable a [extraction des corps qui se trouvent plonges dans teau, et appareils propres a cet usage. (Presente par M. J. Cloquet.) (Commissaires, MM. Morin, Gooibes, Seguier.) — M. Jobard. — Sur la cause dutonnerre. (Commissaires, MM. Pouillet, Babiiiet.) Un Memoire de M. Gagxage, intitule : « Observations sur les inondations et sur les moyens de les prevenir, sur I'assolement des terres incultes et sur la fabrication economique des engrais », est renvoye a I'examen de la Commission cliargee de decerner le prix de la fondation Mo rogues. M. PozNANSKi presente un sfigmometre dans la construction duquel il a apporte diverses modifications, dont les principales ont pour objet d'aug- menter la sensibilite de I'instrument, et d'obvier aux effets de Taction ca- pillaire du tube. (Renvoi a Texamen des Commissaires designes pour une precedente com- munication du meme auteur : MM. Serres, Andral, Babinet.) M. H. Mason adresse des produits mentionnes dans ses deux precedentes communications du 3o mars et du 8 juin. (Renvoi k Texamen des Commissaires deja tiommes : MM. Dumas, Pelouze.) ( i34i ) M. RoMAGNEsi, qui avail presente en decembre i856 un ouviage siir XHisLoire et la Statislique du Loiret, adresse aujourd'hiii, comme comple- ment de cet envoi, les resultats dii recensement de la population de i856, resultats qui n'etaient pas connus a I'epoque de la presentation de son (Renvoi a la Commission du prix de Statistique de 1857, ^^^i'^ ^^^^^^^ Persee (i) - 7330-3. Lai. Cat. (c) = 7208 Lai. Cat {d) - Anonyme 4^ 9" 9" 3.5i.i3,3, 3.47.34,17 4. 0.36,68 47". 52.36: 46.56.47, 47. 6. 6, 46.16.48, » /v. B. La position de I'etoile (d') resulte de comparaisons avec une eloile de 8^ grandeur inscrite au Lai. Cat. sous le n° 7674. Ces comparai- sons ont ete effectuees dans des conditions qui ne permettent pas de repondre absolument de la position relative des etoiles; mais on reprendra ces determinations sans attendre la possibilite d observer I'etoile {d) au meridien. » D'apresles elements qui viennent d'etre rapportes, voici quelle serait la suite des positions de la comete pendant le mois de juilUt, et Teclat sivec lequel elle devrait se montrer : 4.53. -f-48 6 -4- 49-40 7.54. I ^ 44-47 -4- 33.55 9.'3M3 -4- 23.10 9.48.59 + 12.42 9-53.44 H- 5.40 » Les nombres qui representent I'eclat de la comete en donneront une idee plus complete si nous ajoutons que le 24 juin Teclat etait represente par 1 ,401. lis montrent d'ailleurs que la visibilite de Fastre ira en croissant rapidement jusque vers le milieu de juillet ou elle atteindra son maxi- mum : alors la comete sera environ six fois plus brillante que le 24 juin ; elle diminuera ensuite d'eclat avec rapidite et devrait cependant etre encore visible pendant les premiers jours d'aoiit, si le voisinage du Soleil ne s'v opposait. 11 est presumable que pendant quelques jours, la comete sera assez brillante pour etre aisement apercue au moyen d'une simple lunettr de spectacle. » Quant a sa route dans le ciel, les positions ci-dessus permettront de la suivre aisement : ainsi, du i" au 2 juillet, la comete passera a 2'> i au nord de la Chevre. Apres avoir traverse la partie boreale de la constellation du Cocher, elle traversera celle duLynx, pour entrer le 16 dans la constellation 175.. ( 1344 ) du Lion. Le 20, elle se trouvera dans I'interieur dii triangle forme par les etoiles s, x et X du Lion. Le a6, on la verra pres de I'etoile v du Lion dansle voisinage de Regulus, et, le 28, pres de I'etoile ti du Lion au dela de laquelle 11 sera sans doute difficile de la suivre. » CHIMIE. — Note sur de nouvelles combinaisons du silicium ; par M. Wcehler et Buff. (Extrait d'une Lettre de M. Woehler a M. Pelouze.) « En continuant les recherches sur les nouvelles combinaisons du sili- cium que M. Dumas a bien voulu communiquer a 1' Academic, nous avons Irouve, M. Buffet moi, que le gaz spontanement inflammable a I'air qui se degage au pole positif lorsqu'on fait passer un courant electrique a tra- vers une dissolution de chlorure de sodium, en employ ant comme elec- trodes de raluminium silicifere et du siliciure d'hydrogene, ce gaz s'en- flamme au contact de I'air et brule avec une flamme blanche eclatante, en produisant une fumee blanche de silice. Si Ton interpose dans la flamnif une capsule de porcelaine, on obtient sur celle-ci des taches brunes de si- licium amorphe. En le faisant passer a travers un tube de verre incandes- cent, il y a depot d'un miroir brun de sihcium amorphe. II s'enflammo egalement lorsqu'on le mele avec du chlore gazeux. Jusqu'ici, nous ne poii- vons expliqner la formation de ce corps, formation paradoxale en ce qu'ellc alien au pole positif, tandis qu'il y a degagement d'hydrogene aupole ne- gatif. Nous ne sommes pas encore parvenus non plus a etablir sa compo- sition quantitative, parce qu'il est toujours mele avec de quantites variables d'hydrogene libre. II semble cependant, d'apres nos essais, contenir un vo- lume egal d'hydrogene. » Nous avons trouve, d'ailleurs, que le silicinre d'hydrogene se forme aussi quand on dissout dans I'acide chlorhydrique de Taluminium renfer- mant comme d'ordinaire du silicium seulement ; dans ce cas, il est toujours melange avec im tel exces d'hydrogene libre, qu'il ne s'enflamme pas a I'air. » Les essais que nous avons entrepris pour determiner la composition du nouvel oxyde et du nouveau chlorure n'ont pas encore donne de resul- tatssatisfinsants. La plupart des nombres obtenus s'accordent, il est vrai, avec les formules Si^ O* et Si^ Cl^; mais une telle composition ne nous pa- rait pas probable, et nous ne sommes pas surs de n'avoir eu jusqu ici affaire qu'a des melanges. » II est toutefois certain que I'oxyde blanc obtenu par la decomposition du chlorure avec I'eau est un hydrate qui ne perd pas son eau a 3oo degres. ( .345 ) Chaiiffe jusqu'aii rouge, il prend feu et degage de I'hydrogene qui s'en- flamme. Lorsqu'on fait passer le nouveau chlorure a travers un tube incan- descent, il est decompose en chlorure SiCl% et en un miroir brun de sili- cium amorphe. » Nous avons depuis prepare le bromure et I'iodure correspondants. On les obtient en chauffant jiisqu'au rouge sombre du silicium dans un courant de gaz bromhydriqne ou ipdbydrique. Le bromure est un liquide fumant, tres-volatil; Tiodure est un corps solide, rouge fonce, tres-fusible et volatil, qui, sous I'influence de I'air humide, degage de I'acide iodhydrique et s( change en oxydeblanc. » CHIMIE. — Recherches relatives a iaction du clilore sur Cakooi; par M. Ad. Lieben. « J'ai I'honneur de presenter a I'Academie les resultats des recherches que j'ai entreprises sur r/iuile chloralcoolique, produit de Taction du chlore sur I'alcool aqueux. » On a fait passer un courant de chlore a travers de I'alcool a 80 cen- tiemes, en ayant soin d'empecher une elevation de temperature. Le liquide acide ayant ete agite avec une solution moyennement concentree de chlorure de calcium, il s'en est separe de Thuile chloralcoolique, qui a ete deshydratee sur du chlorure de calcium et soumise a la distillation fractionnee. On a obtenu ainsi, comnie produit principal, un liquide bouil- lant entre 170 et i85 degres. Purifie par de nouvelles distillations, ce liquide s'est presente sous la forme d'une huUe insoluble dans I'eau, douee d'une odeur agreable et aromatique, d'une densite de i,i383 a i4 degres, inatt.i- quable par une solution de potasse caustique, brulant avec une flamme eclairante, luUgineuse et bordee de vert. Sa composition est representee par la formule C'^H'^CPO*. Gette formule a ete verifiee par la densite de vapeur, qui a ete trouvee egaL^ a 6,45. La densite theorique correspondant a 4 volumes de vapeur serait de 6,46. La formule C'^H*=^Cl^O* attribuee a ce corps chlore et les circonstances de sa production permettent del'envisager comme AeV acelal bichlore j ^^,^,y j ^*- ( .346 ) » Les portions de I'hiiile choralcoolique bouillant au-dessous de 1 70 de- gres ayant ete reunies et traitees a chaiid par iine solution de potasse cans- tique, il s'en est separe nne huile qui, purifiee par la distillation fraction- nee, a montre les proprietes suivantes : odeur etheree agreable, densite' de 1,0195, densite de vapeur =5,38, point d'ebuUition situe entre i5o et 160 degres. La composition de cette hnile chloree est exprimee par la formiile C^=^H'«C10% qui represente de Vacetal monochlore j , 1^^ | 0\ { {^'a.'r 1 » II resulte de ce qui precede que les derives clilores de I'acetal sont les elements principaux de I'huile chloralcoolique. J'ai voulu m'assurer si en modifiant les conditions 011 ces corps prennent naissance on obtiendrait encore des produits analogues. Il m'a paru utile en particulier de faire varier le degre de concentration de I'alcool soumis a Taction du cblore. » En ce qui concerne Taction du cblore sur un alcool tres-concentre, j'ai ete assez heureux pour pouvoir profiter de quelques recherches que M. Dumas avait faites sar le meme sujet il y a dix-huit ans, et dont il a bien voulu me coramuniquer les resultats. M. Dumas a obtenu dans ces circon- stances un corps dont Tanalyse s'accorde exactement avec la formule qui represente de Vacetal trichlore X.", O*. » Lorsqu'on fait reagir le cblore sur de T alcool tres-etendu dont on eleve la temperature, il passe a la distillation de Taldehyde, de Tether formique, de Tether acetique, de Tacetal et de Tacetal monochlore. On sait que M. Stas a deja constate la presence de Tacetal parmi les produits de Taction du cblore sur Talcool. Quant au residu acide, il renferme, independamment de Tacide cblorhydrique, une petite quantite d'un acide non volatil qui me parait etre de Tacide glycolique. En resume, si Ton fait reagir du cblore sur Talcool, on obtient, independamment de Taldehyde, de Tacetal et des acetals de plus en plus riches en cblore, a mesure qu'augmente le degre de concentration de Talcool. La formation de ces produits chlores, et finalement celle du chloral, suit une certaine progression, qui est repre- (^347) sentee par les equations suivantes : C^ H« O^ + a CI = 2 H Gl -+- C* H* O^ aldehyde, C* H* 0» 4- 2C* H« O'' = 2 HO -^a^ H'* O* acetal, C'^H'*0^-f- 2 01 = HCI 4-C^=»H'^C10* acetal monochlore, C^»H'»aO* 4- aCl = HCl + a^U'^a^O' acetal bichlore, C''WC\^0*-h2C\ = HCl -h G'^H"CPO^ acetal trichlore, C'2H'*GPO*4-2HCl=: aH0.4-^G*H'^ClH-G*HCl'0^ chloral. » II est bon de faire remarquer en terminant qu'il existe entre I'acetal trichlore et le chloral la meme relation qu'entre I'acetal et I'aldehyde. » Les recherches precedentes ont ete executees au laboratoire de M. Wurtz. » PHYSIQUE — Sur le calcul des demites de vapeur; par M. Herm^iiviv Kopp. « Lorsqu'on rapporte le poids atomique d'une substance a Toxygene =: 8 et la densite de vapeur a Fair atmospherique ~ i, on trouve, en sup- posant que ces donnees soient rigoureusement exactes, que le quotient du poids atomique par la densite est egal a xm des nombres suivants : a8,88, i4,44, 7,^2. M Le nombre 28,88 correspond a une condensation en 4 volumes. » 1 4/i4 » 2 volumes. » 7,23 » I volume. » Ces nombres representent ce qu'on peut appeler des cfuotients normaux. » Lorsque la densite de vapeur d'une substance a ete determinee ap- proximativement, le quotient du poids atomique, par cette densite, est un nombre tres-voisin de I'un des quotients normaux. Cette operation indique immediatement le niode de condensation de la vapeur. Reciproquement, il est toujours facile de calculer la densite de vapeur theorique d'une sub- stance en divisant son poids atomique par Fun ou I'autre des quQtients normaux. Ainsi pour I'immense majorite, sinon pour la totalite, des com- poses organiques, on trouve la densite de vapeur theorique en divisant h poids atomique par le nombre 28,88. « Quelques exemples vont montrer Texactitude et les avantages de ce mode de calcul. » Lorsqu'on divise le poids atomique de I'ether acetique, C* H" O* = 8H. par la densite de v,ipeur que I'experience a donnee pour cette substance ( .346 ) » Les portions de rhuile choralcoolique bouillantau-dessous de 170 de- gres ayant ete reunies et traitees a chaud par une solution de potasse caus- tique, il s'en est separe une huile qui, purifiee par la distillation fraction- nee, a montre les proprietes suivantes : odeur etheree agreable, densite* de 1,0195, densite de vapeur =5,38, point d'ebullition situe entre 1 5o et 160 degres. La composition de cette huile chloree est exprimee par la formule C/=^H'«C10% qui represente de Vacetal monochlore O H* CI » » 11 resulte de ce qui precede que les derives chlores de I'acetal sont les elements principaux de I'huile chloralcoolique. J'ai voulu m'assurer si en modifiant les conditions 011 ces corps prennent naissance on obtiendrait encore des produits analogues. II m'a paru utile en particuUer de iaire varier le degre de concentration de I'alcool soumis a Taction du chlore. » En ce qui concerne Taction du chlore sur un alcool tres-concentre, j'ai ete assez heureux pour pouvoir profiter de quelques recherches que M. Dumas avail faites sur le meme sujet il y a dix-huit ans, et dont il a bien voulu me communiquer les resultats. M. Dumas a obtenu dans ces circon- stances un corps dont Tanalyse s'accorde exactement avec la formule qui represente de Vacelal Irichlore j ^^^^Z \ O*. » Lorsqu'on fait reagir le chlore sur de Talcool tres-etendu dont on eleve la temperature, il passe a la distillation de Taldehyde, de Tether formique, de Tether acetique, de Tacetal et de Tacetal monochlore. On sait que M. Stas a deja constate la presence de Tacetal parmi les produits de Taction du chlore sur Talcool. Quant au residu acide, il renferme, independamment de Tacide chlorhydrique, une petite quantite d'un acide non volatil qui me parait etre de Tacide glycolique. En resume, si Ton fait reagir du chlore sur Talcool, on obtient, independamment de Taldehyde, de Tacetal et des acetals de plus en plus riclies en chlore, a mesure qu'augmenle le degre de concentration Av Talcool. La formation de ces produits chlores, et finalement celle du chloral, suit une certaine progression, qui est repre- ('347) sentee par les equations suivantes ; C* H« 0=* -H 2 Gl = 2 H Gl -+- G* H^ O* aldehyde, C* H* 0» + a G* H« O' = 2 HO + G'^ H^* O* acetal, C*aH'*0*-+- aGl = HCl +• C<*H''ClO* acetal monochlore, G^*H'»G10* + iC\ =z HCl 4- G*»H**C1'0* acetal bichlore, Cn H<2 Q3 O* 4- 2 Gl = HGl -h C'^W GP O* acetal trichlore, G'2H«'GP0*4-2HG1= aH0.-+-2G*H^Cl4-C*HGP0» chloral. » II est bon de faire remarquer en terminant qu'il existe entre I'acetal trichlore et le chloral la meme relation qu'entre I'acetal et I'aldehyde. » Les recherches precedentes ont ete executees au laboratoire de M. Wurtz. « PHYSIQUE — Stir le calcul des densites de vapeur; parM. Hermann Kopp. « Lorsqu'on rapporte le poids atomique d'une substance a I'oxygene = 8 et la densile de vapeur a I'air atmospherique == i, on trouve, en sup« posant que ces donnees soient rigoureusement exactes, que le quotient du poids atomique par la deiisite est egal a un des nombres suivants : 28,88, 14,44, 7»2a. » Le nombre 28,88 correspond a une condensation en 4 volumes. » 1 4,44 » 2 volumes, » 7,22 » I volume. » Ges nombres representent ce qu'on peut appeler des cfuotients nonnaux. » Lorsque la densite de vapeur d'une substance a ete determinee ap- proximativement, le quotient du poids atomique, par cette densite, est un nombre tres-voisin de I'un des quotients normaux. Cette operation indique immediatement le niode de condensation de la vapeur. Reciproquement, ii est toujours facile de calculer la densite de vapeur theorique d'une sub- stance en divisant son poids atomique par I'un ou I'autre des quQtients normaux. Ainsi pour I'immense majorite, sinon pour la totalite, des com- poses organiques, on trouve la densite de vapeUr theorique en divisant le poids atomique par le nombre 28,88. » Quelques exeraples vont montrer i'exactitude et les avantages de ce mode de calcul. )> Lorsqu'on divise le poids atomique de I'ether acetique, G* W O* = ^^^ par la densite de vnpeur que I'experience a donnee pour cette substance ( i348 ) := 3,1 12, le quotient ^ est egal a 28,2, chiffre tres-voisin de 28,88. Ce resuitat indique une condensation en 4 volumes. La densile de vapeur theorique de Tether acetique est done -o j>o = 2,047. » Lorsqu'on divise le poids atomique du clilorure delhyle =:64,5 par la densite de vapeur de cette substance, 2,22, le quotient est egal a 29,0. (]e resultat indique une condensation en 4 volumes. La densite de vapeur theorique du chlorure d'ethyle est done ^J^ = 2,233. » Lorsqu'on divise le poids atomique du chlorure de titane = 96 par la densite de vapeur de cette substance =6,8, on obtient pour quo- tient 14,12. Ce nombre indique une condensation en 2 volumes. La densite de vapeur theorique du chlorure de titane est done » Cette maniere de calculer les densites de vapeur olhe plusieurs avan- tages : elle n'exige en aucune maniere la connaissance des densites de va- peur des elements qui composent une substance. » La formule d'une combinaison n'est prise en consideration qu'autaut quelle sert a fixer et a calculer son equivalent. Cet equivalent etant connu, pen importe la nature et le nombre des elements que renferme la combi- naison. La densite de vapeur pourra etre calculee independamment de ces donnees. » On remarque en effet pour un tres-grand nombre de substances que la densite de vapeur depend seulemenl du poids de Vequivalent. Ainsi I'alcool capir)HjU(', C^^H'* 0% le propionate d'ethyle, C^^H'^'O*, etl'acide acetique anhydre, C* 11" 0% qui, avec des formules bien differentes, ont le meme equivalent 102, ont aussi la meme densite de vapeur, 3,332. L'acide carbo- nique et le protoxyde d'azote ont le meme equivalent, 22, et la meme den- site, 1,524. L'acide formique, C^ H* 0% et I'alcool, C*H*0^, ont le meme equivalent, 4^, et la meme densite de vapeur, 1,592. Le phenol, C" H" O*. et le bisulfure de methyle, C* 11 "S*, qui ont une composition si differente. ont le meme equivalent, 9/1. et h\ meme densite de vapeur, 3,255. » En general, les densites de vapeur de substances qui ont le meme equi- valent sont egales ou se trouvent entre elles dans des rapports tres- » II parak done ratiotinel de ne considerer que lequivalent dans le cal- cul des d<'n^!tes tie vaptnir. u ( '% ) CHI MI E ORGANIQUE. — Substitutions inverses; par M. Berthelot. (Deiixieme partie.) « 1. D'apres les f'aits que j'ai exposes precedemment, le bromure d'e- thylene, C^ H*Br^, chaiiffe a 275 degres avec du cuivre, de I'eaii et de I'io- diire de potassium, regenere principalement le gaz olefiant, C*H*, qui I'a forme; chauffe avec de I'eau et de I'iodure de potassium, il produit sur- tout de I'hydrure d'ethyle, C^H°, compose dans lequel le brome du bro- mure d'ethylene est remplace par de I'hydrogene : par la on reussit, en de- finitive, a ajouter de I'hydrogene au gaz olefiant. Toutes ces reactions sont d'autant plus nettes, que Ton opere plus lentement et a une temperature plus voisine de i']5 degres. » Le bromure de propylene, C*^ H*' Br^, presente des reactions analogues. En effet, chauffe a 27 5 degres avec du cuivre, de I'eau et de I'iodure de potassium, il regenere principalement le propylene, C^H*^, qui lui a donne naissance; chauffe avec de I'eau et de I'iodure de potassium, il produit sur- tout de I'hydrure de propyle, C^H% compose dans lequel le brome du bromure de propylene est remplace par de I'hydrogene. « Le bromure debutylene, C'H^Br^, et le bromure d'amylene,C**'H•«B^^ chauffes a 275 degres avec du cuivre, de I'eau et de I'iodure de potassium, ont egalement reproduit le butylene, C*H% et I'amylene, C^^'H^'*, qui leur avaieut donne naissance. Ainsi, par les procedes que je viens d'exposer, on pent isoler les carbures alcooliques, ethylene, propylene, butylene, amy- lene, contenus dans un melange gazeux, les separer les uns des autres sous forme de bromures, puis les regenerer dans I'etat gazeux qu'ils possedaient d'abord. » 2. J'ai cherche a etendrel'apphcation des memes raethodes a d'autres composes, tels que la liqueur des Hollandais, le chloroforme, le bromo- forme, i'iodoforme, le perchlorure de carboue, le bromure de propylene brome et la trichlorhydrine. « La liqueur des Hollandais, ou chlorure d'ethylene, CnrCl% est beau- coup plus difficile a decomposer completement que le bromure d'ethylene. Cependant si on la chauffe a 276 degres, soit avec du cuivre, de I'eau et de I'iodure de potassium, soit avec de I'eau et de I'iodure de potassium, on regenere une certaine quantite de gaz olefiant, C'H*; mais ce gaz est melange d'ethylene monochlore, C^H^Cl. r V ,«r._ .er ».«™.c/r^ rr. XLIV. IN^26/. '7^ ( i35o ) » Le chloroforme, C" HCl^ le bromol'ornie, C=^ HBr% I'iodoionne, C=H1% decomposes soit par le zinc seul, soit par le cuivre, I'eau et riodure de potassium, soit par I'eau et I'iodure de potassium seulemeut, produisent un melange de gazdes marais, C^ H% d'hydrogene, et, dans les deux der^ niers cas, d'oxyde de carbone et d'acide carbonique. En meme temps prend naissance, en petite quantite, un compose gazeux ou tres-volatil, absorbable I)ar le brome, mais dont la nature et I'origine n'ont pu etre determinck-s avec certitude. » Le perchlorure de carbone, C^Cl% chauffe avec de I'iodure de potas- sium, du cuivre et de I'eau, a produit un melange de gaz des marais, C^H% d'oxyde de carbone, d'liydrogene et d'acide carbonique. » I.e bromure de propylene brome, C" H^ Br% chauffe avec de I'iodure de potassium, du cuivre et de I'eau, a regenere un melange de propylene, C H% d'hydrure de propyle, C'H% et d'acide carbonique. On voit que les 3 equi- valents de brome que renferme ce compose, peuvent etre remplaces par 3 equivalents d'hydrogene. » Enfjn la trichlorhydrine, C^ WC\\ Tun des ethers chlorhydriques de ia glycerine, corps isomere avec le chlorure de propylene chlore, chauffee avec de I'iodure de potassium, du cuivre et de I'eau, a produit du propy- lene, C^IF, de I'hydi'ure de propyle, C^H*, de I'hydrogene et de I'acide carbonique. On peut ainsi, par une nouvelle voie, passer de la glycerine, ^11*0% aux carbures d'hydrogene qui lui correspondent, et notamment enlever tout Toxygene qu'elle renferme ; il suffit d'eliminer tout cet oxy- gene sous forme d'eau, en remplacant cette eau par de I'acide chlorhy- drique : C«H»0« - 6HO + 3HC1 = G«H^a% |)uis on substitue I'hydrogene au chlore. On exerce ainsi, en definitive, une action reductrice tres-remarquable par la simplicite de son mecanisme, ( i35r ) gaz olefiant pciiL fixer les elements do Teau et devenir la source de I'alcool : C* H*-{-2 HO = C* H** O^ Le propylene, C/ H% pent eprouver la meme trans- formation et se changer en alcool propylique, C^ H* O^. J'ai ete conduit dans ces derniers temps a generaliser cette reaction et a Tetendre aux divers carbures correspondants aux alcools; mais j'ai du recourir a des procedes nouveaux et distincts de ceux que j'avais d'abord employes : a I'acide sul- furique mis en jeu dans les premieres experiences, j'ai substitue les hydra- cides. En effet, la transformation du gaz olefiant en alcool, celle du propy- lene en alcool propylique, sont les seules qui aient completement reussi par I'intermediaire de I'acide sulfurique ; mais cet acide ne pent etre employe vis-a-vis des carbures d'hydrogene d'un equivalent eleve : il agit sur ces corps avec trop d'energie, er tantot les carbonise, tantot les modifie isome- riquement. Le caprylene, par exempti, 0^^^% melange avec I'acide sulfu- rique concentre, donne d'abord naissance a un liquide homogene, non sans un vif degagement de chaleur : mais bientot le carbure modifie se separe et surnage, tandis que I'acide ne retient en dissolution que des traces de matiere organique. Ces phenomenes rappellent la reaction de I'acide sulfurique sur I'essence de terebenthine. » J'ai pense que la transformation des carbures en ethers et en alcools pourrait etre effectuee d'une maniere plus generale par I'intermediaire des hydracides. » 2. Deja j'avais observe que le propylene chauffe a loo degres pen- dant soixante-dix heures avec une solution aqueuse d'acide chlorhydrique s'absorbe entierement et donne naissance a I'ether propylchlorhydiique. Ce corps est forme par le propylene et le gaz chlorhydrique unis a volumes egaux C'W -hHCl = C«H^Cl. La combinaison s'opere deja a la temperature ordinaire, mais beaucoup plus lentement : elle n'est pas acceleree par une agitation prolongee. » J'ai egalement combine, dans les memes conditions, les acidesbromhy- drique et iodhydrique avec le propylene, et j'ai obtenu les ethers prop} 1- bromhydrique et propyliodhydrique. » Ces experiences s'executent en chauffant a lOO degres dans des ballons scelles a la lampe le carbure gazeux avec une solution aqueuse des hydra- cides, snturee afroid, et employee en grand exces. On purifie les ether, for- mes en les distillant, apres les avoir agites avec une solution aqueuse d« potasse. ■76.. ( .35. ) » 5. Les resultats precedents peuvent etre generalises. En effet, Taim - Jene, C^H**^, s'unit aux acides chlorhydrique et bromhydrique dans les memes conditions, quoique plus lentement et d'une manieie moins com- plete, d'oii resultent les ethers amylchlorhydrique, C^^'H'^Cl, et amyl- bromhydrique, C^'^H" Br : C'^^H^^ + HCl = G^°H^*C1, G'"H'" + HBr=:C"*H'*Br. » 4. Le caprylene, C'^H*% se prete anx memes reactions; mais la com- binaison demeure incomplete meme au bout de cent heures de contact a loo degres; on purifie par distillation les ethers formes. On obtientainsi les ethers caprylchlorhydrique, CJ^P ' Cl, et caprylbromhydrique, C'^ H^' Br : C^^H^« + HBr*= C*'*H^'Br. Si 1 on m(;t en contact a la temperature ordinaire du caprylene et du gaz chlorhydrique, le carbure en absorbe immediatement sept a huit fois son volume; puis I'absorption contipue en se ralentissant graduellement, et sans etre activee d'une maniere notable par une agitation tres-prolongee. Aubout de deux heiu^es, elle etait egale a lo volumes; apres cinq jours, a 12 volumes; apres onze jours, a i3 volumes; apres dix-sept jours, a i4 volumes; apres vingt-trois jours, a i5 volumes, etc. » .>. L'ethalene, C" H^^, se comporte d'une maniere analogue, soit a la temperature ordinaire, soit a loo degres. A cette derniere temperature, au bout de cent heures de reaction, pres de la moitie du carbure se trouve combinee a I'acide bromhydrique (ou a I'acide chlorhydrique) sous forme de compost neutre. Les ethers formes n'ont pu etre separes de I'exces de carbure, parce que la chaleur necessaire pour les distiller determine leur decomposition. » 6. Enfin le gaz olefiaiit iui-meme, C* H\ chauffe a loo degres pen- dant cent heures, avec une solution aqueuse d'acide bromhydrique saturee a froid, est completement absorbe; il se forme un liquide neutre semblable ouidentique a Tether bromhydrique. L'acide chlorhydrique dans les memes conditions n a lourni (jue des traces d'un compose chlore done de la neu- tralite. » Ainsi les divers carbures d'hydrogene correspondants aux akools el formes d'equivalents egaux de carbone et d'hydrogene peuvent s'unii dir «■( - tement et a volumes egaux avec les hydracides et constituer des ether- chlorhydrique et bromhydrique, tl'ou resulte un nouveau rapprochement entre les ethers et les sels ammoniacaux. ( .353 ) » Oil sail d'ailleurs que les ethers bromhydriques, decomposes par les sels d'argent, fournisseiit les ethers composes, et, par suite, les alcools. Par les inethodes que je viens d'exposer, on peut done, en general, transformer les carbures d'hydrogene dans les ethers el dans les alcools qui leur correspondent. » GtliMiE. — Note sur la formation de ianenite ctammoniaque: par M. V. DE LuYNES. « Pour obtenir I'acide arsenieux a I'etat de purete, Berzelius (i) indique le procede suivant : L'acide du commerce est agite pendant plusieurs heures a une temperature de 70 a 80 degres avec de I'ammoniaque dans un vase ferme. La Hqueur est abandonnee au repos pendant quelques instants; puis on decante la partie limpide et chaude dans un autre flacon. Par le refroidisseinent, il se depose, suivant Berzelius, des cristaux octaedriques d'acide arsenieux ne renferraant pas d'ammoniaque. » En repetant cette preparation, j'ai bien obtenu par le refroidisseinent de la liqueur un depot abondant de cristaux ; mais comme ils ne presen- taient nullement les proprietes de l'acide arsenieux, je les ai examines atten- tivement et voici ce que j'ai trouve. Ces cristaux ayant ete iaisses en con- tact avec I'eaii mere dans un vase ouvert, se sont dissous pen a peu, et out fini par disparaitre completement. L'ammoniaque se degagea lentement a I'air. Au bout de quelque temps , la liqueur n'avait plus la moindre odeur ammoniacale, quoique possedant une reaction fortement alcaline. Entin apres un temps assez long, il se forma un second depot de cristaux moins transparents que les premiers ayant la forme d'octaedres. C'etait de l'acide arsenieux pur ne renfermant pas d'ammoniaque. J'ai recommence lexpe- rience en mettant a part les cristaux qui s'etai^nt formes en premier lieu. Ces cristaux se presentaient sous la forme d'aiguilles prjsmatiques bien de- termin^es. Je n'ai pu apercevoir aucun octaedre. Ces cristaux avaient une forte odeur ammoniacale. Apres les avoir Iaisses egoutter quelques instants sur de la porcelaine degourdie, je les ai rapidement desseches entre du papier et soumis a I'analyse. Ils renfermaient en centiemes ; Eau 8,67 Ammoniaque i3,4o Acide arsenieux . 77,9^ ( i354 ) /arsenite d ammoniaqu [iferme i3,6 » Ces cristaux sont done de I'arsenite d'ammoniaque et non de I'acide arsenieux, commele ditBerzelius. L'arsenite d'ammoniaque, d'apresM. Pas- teur qui I'a obteiui le premier, se decompose rapidement a Fair. C'est pour- quoi, malgre les precautions que j'ai indiquees, on trouve toujours un exces d'eau et uno perte en ammoniaqvie, comme on le voit par les nombrcs cites ci-dessus. » Les premiers cristaux qui se deposent etant de l'arsenite d'ammo- niaque, il est facile d'expliquer leur dissolution dans I'eau mere. En effet, M. Pasteur a reconnu que l'arsenite d'ammoniaque etait beaucoup plus so- luble dans Teau pure que dans I'ammoniaque. On comprend done quo I'eau perdant son gaz au contact de Pair, la solubilite du sel augmente et qu'il puisse ainsi entrer en complete dissolution; puis I'ammoniaque se de- gageant tout a fait, il ne reste plus qu'une dissolution d'arsenite d'ammo- niaque qui se decompose lentement a Pair en donnant lieu a un depot d'acide arsenieux octaedrique. » On voit par ce qui precede que le resultat fmal de la preparation in- diquee par Rerzelius est bien de I'acide arsenieux octaedrique ; mais le de- j)6t de ce compose est precede de la crislallisation et de la dissolution suc- cessives de l'arsenite d'ammoniaque qui n'apparalt que comme produit mtermediaire et dout j'ai cru interessant de signaler la formation. » CIIIMIE. — Note sur quelques proprietes de I'acide arsenieux; pOJ^ M. V. DE LUYXES. « Lorsque I'on chauffe un melange d'acide arsenieux et de chlorbydrate «1 ammoniaque, le gaz ammoniac est mis en liberie; c'est le contraire de ce qui a lieu quand on fait agir un acide sur un chlorure. » Pour faire cette experience, on introduit le melange des deux sub- siaiicis pulverisees dans un ballon muni d'un tube abducteur et 1 on ele^e 1.1 ttuiperaliire. 11 se produit un degagement abondant de gaz ammoniac ' Les graines du brindonier out Fapparence et la grosseur des haricots ordinaires; elles sont tres-convexes et de couleur rouge-brun ; leur saveur est presque nulle; elles ont une seule tunique mince, tres-adherente a I'a- mando. Chaque graine pese en moyeniie 06% 2^5; elles renferment 1,72 pour 100 d'azote et 2,58 pour 100 privees de matiere grasse. •) A I'etat de secheresse ou les graines arrivent, elles ne cedent rien a la pression; niais si, apres les avoir broyees, on les soumet a Taction de la va- \uH\v d'eau, elles se ramollisseut et rendent |)ar I'expression une matiere iirassc qui se lige comme le suif par le refroidissement. L'emploi des dissol- vuiiis iii(li{|U(' (|U(' h's graines dessechees contiennent >'5o pour loode matiere wrasse. I a' (omtrau rpuise par I'ether est brun-rougeatre et cede a I'eau alcoo- liscc ou aicaliiie une matiere colorante d'un tres-beau rouge, qui serait cer- tainemenl iitiiisec avec avantage dans la teinture. Cette matiere colorante est soluble dans I'rau, dans I'alcool ; insoluble dans Tether et les acides. Nous y reviendrons plus tard. La matiere grasse a Tetat brut est presque blanche <'t fond vers 40 degres; elle se soHdifie a nne plus basse temperature. Elle (St insoluble dans Talcool froid et tres-peu soluble dans Talcool bouillant. Elle se saponifie tres-bien par la chaux et la litharge, et laisse en dissolution de la glycerine, reconnaissable a tons ses caracteres. La potasse et surtout la soude la saponifient facilement et fournissent un savon d'excellente qua- hte. Le savon decompose donne des acides gras tres-bien cristallises ; Tun de ces acides est liquide et parait etre de Tacide oleique; Tautre est solide « t constitue 5o pour 100 du poids total. » L'acide solide obtenu par pression et purifie par des cristallisations t(>rsbourg, adresse un exemplaire du Compte rendu des travaux de ce\ . M. Vattemare, en transmettant, au nom de M. Ch. Mason, commissaire du Bureau des patentes des Etats-Unis d'Amerique, un exemplaire de son Rapporr annuel presente au congres le 3i Janvier i856, appelle I'attention siH- les rcnseii^Mienients nombreux que fournit cette publication relativement a 1 ctal acluelde l" agriculture et de I'industrie manufacturiere en Amerique. M. DouRY prie TAcademie de vouloir bien completer la Commission a Tcxamen de laquelle a ete renvoyee une Note presentee par lui en oc- tobre I 855, sur un systeme de numeration universelle. M. Picilraml nniplacera dans cette Commission feu M. Binet. ^\. RocARD prie TAcademie de vouloir bien hater le travail dela Commis- sion chargee de I'examen de son travail sur les caisses de service de la boulangerie. Kn raison de I'absence de Tun des Meinbres de la Commi.ssion, absence ( '359 ) qui semble devoir se prolonger, iin noiiveau Membre, M. Dumas, est adjoint a ceux qui avaient et^ primilivemeht designes. M. Petitot annonce que de nouvelles experiences faites par des juges competents confirment Tefficacite du systeme de conservation des grains dont il est Tinventeur; les bles soumis a son systeme d'ensilage en iSSa, bles dont la bonne qualite avait ete constatee en i855, la possedent encore ■Ml meme degre en 1857. M. Petitot transmet les proces-verbaux qui constatent ces resultats. Ges pieces et I'opuscule qu'il avait presenteen i855 sent renvoyes a la Commission chargee de decerner Ic prix de la fonda- tion Morogues. La seance est levee a 5 beures et demie. F. ( i36o ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Acadeiiiie a recu dans la seance du i5 juin i857 les ouvrages doiit voici les litres : Nouvelle circulaire du Conseil de sanle du canton de Geneve, adressee a MM. les medecins praticiens et verificateurs des deces, en vue de rendre plus exncte el plus uniforme I'enquete sur les causes immediates de la mort ; par le memo; autographic, in-4**. Tableau general des deces du canton de Geneve pour les annees i854 ^^ i855, classes d'apres la nomenclature des causes de mort adoptees au Congres interna- tional deStalistique de Paris, propose comme specimen aux divers Etats qui out ete representes au Congres; par le meme. Quelques considerations sur lafievre typlioide, a M. le IT Putegnat de Lune- vdle;par M. le D^ Lhuillier; | feuille in-8°. Memoires de la Society d' Agriculture , des Sciences, Arts et Belles-Letlres du departement de iAube; t. XXI de la collection, 9/ serie, t. Vllf, i^' semestre 1857; in-8". F Dijon: 'I'srvw, t. \ , anuee i85G. Dijon-Pans, 1857; in-8". /'rrr/s fniiihlKjue dr> titr.iur de I' .lendeniie imperiale des Sciences, Belles- I,eu,r> e! .Iris de linuen . peu.h^nl I nnnrr i855-l856. Roiien, l856: I vol, ^ '/( I .lendiiuie inqmude des Sciences, Belles-Lettrh et Arts 1 y tri!m'>trt' iSTtf); u livraisons in-S*^. ^I'lnoins de I' Aeadenne rovide des Sciences de Turin; 2* serie, ( r363 ) Notizie. . . Notice sur les Mammiferes vivants de la mer Jdriatique et en par- ticuliersur Ic Pfiyseter; par M. D. Nardo. Venise, i854 ; br. in-S". Riposta,.. Beponse catecjorique du D'" Nabdo aux assertions du IT Olivier, sur la structure du cceur des Reptiles. Venise, 1867; ^^' i"-8^- Se sempre... Du fer dans les ciments liydraulicpies ; par le meme. Venise, i854;br. in-8^ Sul potere... De la propriete agregative dufer; par ]e meme. Venise, i855;br. in-4«, Sopra il potere... De la propriete de certaines huiles essenlielles; par le meme. Venise, i855; br. in-8*^. Sopra un semplice... Dune maniere facile de lire sans lunettes; par l«: meme. Venise, i855; br. in-8°. Studj... Etudes philosopfiiques et lexicograplnques ; par le meme. Venise. i856;br. in-8^ Compendio... Compendium de physiologie speciale; par M. J. Pjgnatahf ; , fascicules 1 a 3. Naples, i856; in-8°. (A ces formules est joint un numero d'uu journal medical de Naples, /* Morgagni, contenant une analyse du Memoire de M. Pignatari, sur I'origiue du Sucre de lait. Ce numero et les trois fascicules de la physiologie speciale seront soumisa la Commissiou chargee de decerner le prix de Physiologie experimentaie.) Resumen... Resume des ohsei^ations mefeorologiques pour i854, fitites a robservatoire de Madrid sous la direction de don Manuel Rico Y Sinobas. Ma- drid, 1857; br. in-4^- Report... Rapports de la Commission des Patentes pour j855; Machines, vol. I etil; Agriculture ,im vol. Washington, i855 et i856; in-S*'. Memoirs... Memoires de la Commission pour lever la carte geologique di. ilnde; vol. I, partie I. Calcutta^ i856; in-8". Der Nystagmus... Le nystagmus et sa guerison; monograplde parMAe \Y L. BoEiiM. Berlin, i856; i vol. in-8°. Mittheilungen... Memoires de In Societe imperiale et royalede Geographie de Vienne; i'^ annee, V^ partie; publics par M. Franz Foetterle. Viennc, i857;in-8«. OEchelhauser. . . Quelques ameliorations apportees aux cfiemins defer ct am locomotives. Siegen, 1857; | feuille in-4". COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADfiMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABfiTIQUES TABLE DES MATIERES DU TOME XI.IV. vent. Voir Particle Acidejulmii cet aclde; Note de ^\.Pisani.. decetacidejNotedeM.W/inr de Tacide fulminique : Nouvelle serie d'acides derives de Tacide acetiquej Me- moxTeA^m.Chichhoff.. i — Eapport sur ce travail ; Rapporteur M. Du- tention de presenter une Note historique sur un travail concernant I'amer do Wal- ter, coram unique par lui 3i I'Academie en 1809 . ; AciDE oxAtiQCE. — Memoire sur la constitu- tion et sur la vraie formule de Tacide oxa- AciDE PTROGALUQUE. — Rechercbes sur cet acidei Pa^ M. Anton-Rosfng i li AciDE TARTRiQUE. — Sur uue nouvelle pro- priete de cet acidej Note de M. Landry. . n cet acide dans la racinc frakhe de vale- AciD*s AuiDtB. — Rechercbes sur les acides amides des acides monoba«iques ; par H.Cahours 5i AconsTiQtE. — Memoire sur la vitesse du boo dans le« liqoides, les solides et les fluides ^lastiques, et sur la correlation des pro- C. R . , 185: , i« Semestre, (T. XLIV.) prietes physiques des corps; par M. A. Masson AcotSTiQUE. — Image photographique d'une figure de Chladni (vibrations sonores); Lettre de M. Yogel A^RosAUTiQUE. — Note de M. Pons , addition k un precedent Memoire — Notes sur la direction des aerostats j par M.//^;vr ._. 494 ct ' M. Chassy — INole sur la direction dos a»'rostats; par ls\.Flnck ' Ai.CALOiDEs. — Sur une nouvelle s^rie debases artificielles oiygenees; Notede M. Cloez. bop.es) et AicooLiQiis (Liqueurs). Voir Particle Alcooh. Alcools. — Action da chlore sur Talcool; Note de M. Ad. Liehcn r — Memoire sur la fermentation alcooliquc; par M. Berihelot -^ Combinaison directc des bydracides avec — Description de deux instruments a^poom^- triqucs ; Note de M. DMmot I _ M. »t'Jc anuonco ctre parvenu a oblcnir i I'elat crisUllin le principe aromatiquc des eaui-de-vie des Deux-Charentos Alloiettes et Briqcets CHiMiQCEs.— Leltrcde ( i366 ) iiMicM. — Dei proprietet chimiques d Sainte-Clatre Deville Not6 adressee, i Toecasioa d( parMM.rm.>rWre«:acti. I que pr^st - Sur les anoma cbimique; Note de M. Ch. Tissiei ie Carthngfene. a^ panic. ) . Voir au mot Mercure. - Sur 1« qaantite d'ammoniaqu moire de M. Boussingault. . ■ thesique; Note de M. Ciraldes AifALTSR HATHEMATiQct. — Rtpport sur le concours relatif au theoreme d« Fermat ; Rapporteur U. Cauchr 1 58 et — Sur les compt«urs logarithmiques appli- ques audenombreiDent ct h la separaliou ; d'uD prochain Memoira s anastrophiques ; par h - Theorienouvelledesresid - Methode I systftroe d'equations dif mit^ d^irraiionnaUtds auxquellea Be r^. »nt les racines d'^qtutions k coef. /icie ..,nr..nj°-'i"\^..-. des po- lynd roes linoairesendynamique; Notede «^u' stropradsAi certains paradoxes reels ou principalemcnt dans le calc firal » Memoirede lord Brougham. ,.34 et tiondes equations du troisi ere ;Note d«^ .E.Bour Surune methode ex peditive pouro nfermant un noi le terme general est n t'ois le coeflTicient de Laplace Y„ ; Memoire de M. G. Plaar. de Legendre ou des c multiples de la variab . Sur la sommationdesc ination des fonclions incon- ( '367) d«M.a.ii-/Mu ~ D« U direciioo de* mm du col et de* a >UM. - Etud« d#« «wuttp]Mle« aa mojto 4e Tae- lion es«rc«« par la glycerine snr les ele- menu aoalomiquw dea ot frtit ; ^ote de U.Rohm . — Bcchercbmtar la Bittire dtt ^r)el!*s Ob ijG uiufornje; Kole de )ricationdup3iD;Id^ .n-Locroart i ^h^ itpographie ima- - TablosdeCallct; M. i?e9, 49^ 523, 5:5, 638, 689, 747> 795, Sig, 86j 927, 1007, io32, 1111,1169, 1225, rJ.83 e Campbres. — Action de Tacide suU'urique mo- nohydrate sur le camphre du Japon; Note de M- Chatitard. Caxacx. — Rapport sur les Memoires relatifs SDiDATURES. — Lettres de MM. Baudens, Begin, Passyy Walferdin, concernant leur candidature pour la place d'Academicieja Eonnard 5l6, 870, 873 et M. Fahre pric I'Academie de vouloir faien place de Correspondant ( Section d'Eco- ale). bre adjoint au Bureau des Longitudes, . . Capillarite. — Note de M. Wenheim: 1 Carbores. — Corabinaison directe des car- bures alcooliques et des bydracides; Kote de M. i?ertfee/or i Cartes celestes. - M. Le Ferr/er prescnte la deuxieme livraison de TAtlas ecliptique de M. Chacornac, publie par I'Observa- M. Dumery: 73^ et 1 Chabx. — Rechercbcs sur Paction comparative de la chaux et du carbonate de cbaus sur les dissolutions metalliques; par M. Ch. Ussier I SMiJis BE FER. — Sur les limites des vitesses qu'on peut imprimer aux trains des che- . Lettie de M. Laignel, r ■ Sur divers perfectionnc lur Temploi du seton filiforme . Reponse de M. Bonnaj "operation de la I ire des instrurat lesj Note de M.J ( i370 ) dtos les hdpitaux de Paris ; Note de M. Ci- e priorite pour la - Observations de la comile p^riodiqua de Brorsen faitcs a I'Observaloire imperial 8t; Notede M. Yuan Villarceau. n53 paraboliqucs de la comele de- «i23juirn857parM. Dien,cal- faites Ics a4> ^^ ^ Villarceau et Lep^ M. LeVerrier). Note de M. Babhu ( '37. ) Commissions modifiees.— WM. Bsnhicr et Boui- Commision nomraee pour uii Memoire SUP les phosphates fossiles de MM. de MoloD el Thnrneisem, en remplacement defeu M.de Bonnard - M. Comhes est adjoint a la Commissiori M. Biot est remplacc, sur sa demande,dans la Commission dn grand pr'ix de Sciences M. Dioc est rcmplace par M. dcScnamwnr f.y leonsur leyacht'/a'/J<'.mr-/i,>;7.„,,...\.. M. Peligot est adjoint a la Co.nn.ission - Lc Prince Napol.^on unuonro c,.run de. tives a la conservation dcs bles ,077 do cclte cx|.i'dili,.ii virnid'elrc rccueilJi fiurun point da liaoralderislande ... de preparer une liste do candidats pour la Cr.!STAu,oGUAnm-. — Sur Ja vrriiahle nai.i.e place d^Academicien libre, vaoai^te par 6uite du deces de M. dt Bonnard: Com- proprictos physicpies dos crislaui; Me- missaires, MM. LiouviMe et Ponillet moire de M . Ddnfosu- (Sciences mathemaliques), Cherrenl el - Emploi dc3 propriLtcs opliques bi.drin- Ijentes pour la disiimiiun cl la classifKa et M. le Marechal Vaillant ( Acad<5miciens libre8),M.Geoffroy-.Saint-Hilaire,presi- deM. DrsclL.^auxT^.\.l\.'.. /."'.'*'."' La Commission presente la liste suivante de candidats : i" M. A. Passy ; 2° ex itquQ. et par ordre alphabetique: MM. Baudens, Begin, Damour, Marie, Vallee, Walferdfn jo3l - Le president du Co- I'Acadcmie troi« [ ass.igcs gratu its(aller et relour) sur les laqnebols du Havre a New- York CoPiL.- Proccde ,.our a di'ssolJlioi) 'd^^'copal dans ralcool : vern r CO pro- cede; Note de M. Fernandez.... CotLEnRs..-«Descoul dcla'lJ" '^^ modes derives des rois*^coideurs simples primitives; Memo! •e de M. Ch. I^on .. (J3 COL'HANTSMAnrNS.-M. e Ministre d< Gaudin ,. . CuRABB. — Sur les proprietcs phyiiologico toxiques du curare; Note de M. Pelikan. . DEofes de Membres et de Correspondants de I'A- seance du 23 mai iSS;, la perte qu'a faite TAcademie dans la personne de M. Dufrenor, decede le 20 du mcme mois. 577 — • M. Poncelei annonce , seance du a5 mas 1857, une aulre perte que vicnt de fairs 'auchr, decede le 23 du mfirae r 1034 i ju'n nouvelle perte qu'elle vient d« faire dans h personne de M. Thenard, decide ce jour mfime. — Discours prononces a ses fune- railles, par M. Geoffroy-Saint-Hilaire, et par M. Peloaze u85, 1286 et 1287 estannonct:parM. Duf - L'Acadt.mie api.r<'nd, ' moi8,de'M. dUoml,. i Correspondanis pour l. > Deceets IMERiaox conjirmant la nomm — De M. Dela/osse, a la place vacant' ( i37^ ) Page*. - De M. De M. d'Archiac, a la pla< :rodes en platine; Note d — M. Coste presente quelques remarques s'obtient /' qii'il a pourvu h Taeration de I'eau — Remarques de M. Coste a ce sujct. . , / — Nouveau precede defiltrage des eaux cra- dustriels; Memoire de M. Nadauh de Tiode dans les eaux minerales; Note de MM. Ossian Henry fils ot E. Humbert. ... 634 Eicx THERMALEs. — SuT les causL thcrmales de ia RpgoncodeTunis^Lettre deM. Guyon. 10I9 jjencedoT mis; Me noire deM Lrprieur. 1 Ea« SO.TERBA >-FS — <,ur la possibilite do renconlrer plusieur nappes d' au jaillis- Jidifrereniesprofon. s le bassin dc Paris de M. Wa Jerdin.. Voiraus siV.riiceEau.pot ahles. tctAtP-ACE. - M. le Mi nistre de I'l nstrnction pubUquot n Memoire deM. Da/ - get, ay ant re : .. L\.ci eaz oxyger eethyd ogene par Van el la pile de Vo EcOtE POttTKC NIQCK. - M. le Mh sire de la G^wrrc an e MM. Pan cclft I't Le Yerricr t etc m Conseil d 2 perfect de I'Ecole Poljtechn r ,85; au ti cadomie < es Scien — Etudes sur le sorgho a su U.JouUe — Sur le ble drouiUard , va de M. Guerin-Meneville. — Note de M. /. Gossin sur de grains annoncesc iegyplienne....... ploi des anesthesiques pour ion des insectes qui devorent ! des proprietes conservatrices de Thuile do casion dn Memoire de M. Doyere, par M. Ed. Robin ' . Sur la conservation du grain au moyen de la cliaux Vive ; Note de M. Persoz 1 ■ Lettre de M. Petitot concernanl son sys- . Sur la demande de M. Dumas. M. Pellgot est adjoint a la Commission cbargeed'exa- Procede ( la fecnle de M.deCalliai ( '^73 ) E«:oN05iiE RUHALE.— Rccherclies sur rinfloence que I'azote assimilable des engrais exerce sur la production de la raati^re veyotale; Mcraoiro de M. Boussingault — Fixation des parties riches du fumier sur — Coinnuinication de M. Chevreiil a Tocca- sion dii Memoire de M. P. Thenard IS'otede M. P. Thenard....: .' — SiH' Je pralinage des cerealesi Note de M. Mirleau d'lliers. : . — T'hoorie de I'aclion du platre repandu sur — D« Taction des cendres lessivees dans les dcfrichements; Memoire de M. Bohicrre; tie de ce Memoire; Rapporteur M. Payen. 5o5 et — Rapport sur une communication de M. Moride , relative aux phosphates de chnux ; Rapporteur M. Payen. — M. i^lle de Beaumont donne, a cette occa- sion, des renseignements sur les proce- des par lesquelson cherchea donner aux permettenl Femploi en a[;ricultnre — Sur les Inondations et les' moyens de les prevenir: assolement des terres inculles; production economique d'engrais; Me- moire de M. Gagnage. , l rontre la maladie de la vigne; Note de M. Boulnid'Moreau — Sur Temploi deja propose d'une poudr« loppemeril de la maladie de la vigne; Leure dc MM. Malapert et Collinnt — Note sur une methode de traitement pour la maladie de la vigne; par'M. Louis [Michel) premiere fois, Anarieux) sav la maladie de la vigne (transmis par M. le Ministre de rinstruotion publique) irSget i — cf Sur la raison physiologique de Toi- dium H;Note de M. Bonnafous-Rousseau. i ~ Lettre de M. de Bryas, concernant ses pre- ccdentes communications sur le drai- — M. Coste fait connaitre, d'apres une Note de M. Noel, un appareil pour le traus- B M. Noel, relative a Taerage EcoNOMiE RDRALE. — Destruction des oeufs de poissons par d'autres poissons de petite taille; Note de M. Chamois. f] — Recherches analytiques sur le the de foin froide ; Note de M. Is. Pierre 6 — Lettre de M. Jacquemart, concernant des EcRiTURE.— Leltre de M. Augier, concernant son systeme d'ecriturc universelle ii Electrjcite. — Sur les actions lentes pro- M Beequerel '. c — Note de M. Bespretz sur cette question : Y a-t-il un avantage quelconque a intro- duire, pour les decompositions chimiques, ua appareil d'induction a un fil datis le — Experiences sur les cffels de rinfluenco clectrique, consideresdans leurs rapporu avec ceux de rinduction; Memoire de M. J.-M. Seguin i^ — Recherches sur le diamagnetismej Notes de M. Matteucci a4a, 33i, et C trieme Memoire de M. Gaugain ,. ., 6 — Sur rinduction electrostalique; Lettre do M. Volpicelli S en platine; Note de .M. Beiim rj galvaniq. pour -NouveUe, . :i ' !ec- M- Diichenne de Boulogne ; Note de MM. Deleuil •• i — Sur une nouvelle disposition donnee i un couplegalvaniqueemploye pour des mou- lages galvanoplasliques J Note dell. Gufir- — Nouvel appareil poorappliquer I'e.witaliO!! electrique aux besoins dd la medecine; — Sur Papplicalion du galvanismc a Forlho pedie; Note de M- Massard i i a la telegraphie; Memoire de M, Dcla- JoUre ■•••• '0 Erectiles (Appaeeils ( "374 ) Errata. — Page 388, ligne 33, au lieu de Fa.enc.'.s. - M. Rabinet proscnie, au nom de M. Vull. des faiences imitant celles do Ir r- '• • 'i .n,lnlafonteenfe^duc- > uixthautetemp^ralure HMle; Note de M. C/i. act-tale de peroxyde e iofi Note de M. Berchelmann I orure de Ter, »on usage en tbdnpeu- ; ^ote do M. Deh-^,u .. lieu de AsARiEix, Uset A.ndriecx. Voir, en outre, les errata aux pages ^gS, 639, ^'9^3 7'J2> ^"^i "7i> '^^^^ ^^ "^^• .DOR. — Recherche du fluor : actio acides sur lo verre; Note de M. Nic ■ Presence du fluor dans les eaux inin de Plombifres, Vichy ot Conlrexc ( '375 ) (rEOLOCiE. — Nouvelle roche de formation bleme de gcometrie (transmis par M. le^"^' rccentesur le littoral de la Flandre occi- CLvc^^arJf-t'nTrnmiontuficid^ dentale; INote de M. r;.,>.,on 623 - Recherches sur la Minelte; Memoire do la glycerine; Note de M. wllzT . .! . ^. ,8 M. Delesse 766 - Transformation de la manniie cl de la gly- cerine en un sucre proprement dit; No'te - Sur la composition chimique des gaz re- jetespar les CTenls volcaniques de i'ltalie de M. Berlhclot ,^0 meridionalej Memoire de ^m.Ch.Saintc. 769 nisme physiologiquc de la formation du Sucre dans le fuie; Memoire de M. (7. - Sur les pheiiomines volcaniques deJa Sar- daigne; Lettre delVl. BornemannkU. Elic Bernard :,-j< de Beaumont ' - Experiences demontrant la cause de la pe- netration mutuelle des galets calcaires viande » ? par M Cham'eau ' RiS vers terrains^ Memoire de M. Daubrec. m - Analyse d'un Memoire de m'.' 0,V suMoi. - Recherches experimentales sur le striage effels de I'oblitoration de la viine porw des roches dA au phenomene erratique et consideresrdalivemcnl h Ja fonction ;;Iv- sur les decompositions chimiques pro- - Memoire sur la formation du sucro dans '" m - Note deM:;;p;;;' ;;.;■;; "carte c^do: ~ Experiences sur la non-lormation du* sucra eique du departement de I'Eure 873 - Sur les couches iraversees dans le forage M.Figuier r.,3 du puits artesien de Passy: Note de - Sur la matiere glyco^n.e; Note .le M. E 2^.Meusr - Etudes sur les roches mctamorphiques ; .- Delxllmc "rs'ote do ' M." A.' Sanson sur la' ' ' Lettres de AI. Sierrj-Hum a M. EUe de ynfi formation physiologique du sucre dans - M. CL Bernard fail connaftre, a Poccasion M. Pariz^t sur les soulevements ter- 65 ~ ^'^de'ntt fm'"^"'^ ^''" glycog.-nedufoio . ?- 225 ~ Recherches de M. Leconie sur I'urir.;' .les femmes en lactation : la pn's.mcc du ^ Br^ches osseuses'de la m'ontagne i^ Ped^: mar; Note de M. Marc A de Serres 1272 demenlie par les rosuUals de c.;s rcclier- GEOMETn.E. - Memoire sur la construction ches .33. geometrique des racines cubiques; par M.Mouiucci 7:3 solubles vn gomroe* insolubles; Note de - M. Liouville presente,au nom de Pauteur M. Gelis 'I4 M. E. Lamarle, un opuscule intitule : Grayitatios t-MVERSELiE. - Explication du « Demonstration du postulatum d'Eu- clide »... :S3 moded'action de lag.avitation au moyen des vibrations du fluide elhere ; Memoire de M. //cT^m.-, do Marbache :;;. - Demonstration* dupost'ulatum'd'Euciide; par M. Richard ( iransmis par M. 1. Mi- GCANO. - Examen d^une sub.tancc designee nistre de Plnstruction publique). 7.5 et 883 sous le nom de tfuano phusphatique; Note - Notede M. Precla^re, concernant la geo- de M. Bobierre 'O'^ metr.e descriptive 906 - Remarqu.3 .le M. Eli,^ de Beaumoni k loc- ( 13,6 ) •er irniiqunnla cette occasion les livres eiffiienienissur lesmigrationsdesArabes. ote sur I'usage que font les Chinois de damalion de priorite soiilevce par M. de •oaomie egyptienne j XE. ^ Iiistrnmfint destine a mesurer la in vciitcnr M. Caltias, permcttrfi d'appre- s. ~ MemoiredeM. Lflncfoa ayantpour ire : (f Application de J'osyyene a la urification des huiles « iorfi(';Not.MleM. IH'g i lilo de liouille et benzine employees :jnnne moyen d'ecarter les inseclcs nui- tc adrcisee par M. Ed. Robin a Pocca- on d'unc communication de M. Doyere. j ciDES, — Combinaison direcle des hy- lacides avcfi les carbures alcooliques; luie doM. licrthelot i M.Dausse» '. . . . Hydrocarbonates. — Experiences sur la for- mation artificielle des hydrocarbonates terrenx ou metalliqucs; M^moire de Hygiene publique. — Sur lesmoyens propres k salubres; Memoire de M. Valat. 3i)Q et — Lettre de M. Abate, concernant son Me- — Canalisation etniise en cult la Gascogne, qu( — Papier fumigatoire employe pour noutra- liser les miasmes dans les amphitheatres sentation de M. Laurenl de Saint-Martin. — Communication relative a un produil des- davres ; par M. Falconi Htdroscopiqdes (Proprieties). — Recherches sur les proprietes hydro«copiques des ont ele employes pour le tfaYailler,donne pose de iaire la Commission i Note de M. Galy sur di verses preparations iodecs, destinees au\ usages mcdicaur... KouvoUe meibode pour reconnaltre la pre- sence du brome el de Piodo dan» les e*ux minerales ; Nolo de MM. Otsian Benry nXi^XE. Humbert { ,377 noms suivent: MM. Chapelle. Vincent, Lavicllc , /. Ucosle, olanti, Brunei, Thomas. LonffuC' tnicre fois Frayste Gouges), Fn:nch, Ayrc, Boripard. Jacquet. Voggioll. de McUch , Lacoste, Arinck, Piai, Bienna, Jannerel, Prosper Meller ly, ,3, 6a, 2^0, 33o, 393, 477, 521, 523, 63;, , 83o, demoleur, fooctionnant toujours avec la radme Tapeur, a laquelle on restilue h oliaque coup de piston la chaleur qu'elle a perdue en produisani J'effel roecaniqne ; Memoire de M. Sf^in alne 6 et 4!( — Sur le moyen de reraedier a certains de- fauls des soupapes de euretci et des ma- nometres 4 air iibre; Koto de M. Co- '^^""^ ;.... 38S — Memoire sur le tratail de la vapeuj- daus Jes cylip.dres ; par M. Mahislra laG' — Fifjnre d'une machine arapeur de I'inven- tion de MM. Butt et Martin 47- Mic."«EsnjM. — Memoire de MM. H. Sainle- Claire Beville et Caron sur le raagnesiuni; sa preparation etstvolatilisaliop 3g\ MiCtfgTiSME TERRESTRE. — M. le Ministre de Tariaiioa anomale de la boussole, con. statee le 2 avril 1857 dans les environs de nie d'Ouessant , go6 ^ Leltre de M. /?. Wolf. , . .\_ ' '.'.'; ^IT!.' 48! rcstre sur Tindexen ferd'un ihermomclra MiNc'to™! str\r rt.a^l"tiorEt le ■ ""^'^ prietes du manganese; Kole de M. C, Brunner. .,.,., 63o — Methodes generales de preparation pour lea corps simples, et en parliculier pour le chrome et le manganese j Note de M. H. Seinle-CIaire DeviUe /. 6j3 ~ Emploi du phosphate de sesqiiioxyde dfl manganese pour diverses recherches d'a- nalyse quantitative; Note de U. Bar- ^ '"^'i ".. 677 *wA!noc — Memoire sur la composition et les Produits dii manioc; par M. Pare« ^Ol MaRche (Teeorie de la).- Memoire de M. Gi- raud-Teulorr ,.. 6,5 pent fairs prendre a cerlaines roues .ana crainte de rupture sous I'efforl de la force centrifuge; Note de M. Mahistre - Memoire sur la poussee des terres avec ou principede la presse hydraulique'; Note Mecas.qve ASALYTiQi-E.- Note de M. Duhamel, concernant nne reclamation de priorild a regard deM.Cauchy... - MyonsodeM. Cauchr - Observations generales relatives au choc ; remarques de M. Poncelet , presentees dans le cours de cette discussion - Sur quelques propositions de mecanique rationnelle; Memoire de M. Cauchy e.n reponse a la deuxieme Note de M. Du- - M. Duhamel declare persister dnns Topi^ nion quMl a precodemment .oulenue .. . . — Reflexions prc;=oni. cf,, a Toccasion de la nouTellelSoU.duM..Ca«cby,parM.P.«- - SurVuelques'-un'es des formes les plus simples que puissent prese.Uer Jes int.^- Crales differentielles du mouvcment d'un point materiel; Memoire deM./.Bcr- corprsoHde ; par M. Raul ' De rinfluence des maladies cerebrales sur la production du diabeie sucre; Notede M. E. Leudet ( >378 ) agent aneslliesiqufij Note d« M. Girald. - Note siir Temploi therapeutique tlu gai acide de carbona; par M. L. Coee J - De rinfluence des phfcomdnM met^rolo- demiqueB, ct en particulier dii cholera- morbus ; Lcttre de M. Del/n^sse Mdlhode dc traitement d • lannee ou as- phyxie; Note dc M. Marshal Hall guos ; Memoire de M. Thore - Sur Pusajje clu perclorure de fer dans les maladirs ; Momoire do M. Deleau i - Sur la famille des Loganiacees et sur les plantes qn^elle fournit h la medecine; Memoire de M. Bureau couperose ; par M. Sellier ■ Reclamation adrcssee a I'occasion de cette ■ Reponse de M. Sellier a cette reclama- . Replique de M. Rochard ■ M. Bouiignr reclame, a cette occasion, la decouverle de la preparation de Tiodure de chlorure mercureux employe dans le iraitemeut de la couperose et autres affec- ■ Emploi de la poudre de scordium pour mo- ld. L^ieZ '.,' Memoire de M. Strahl sur la nature et le trailement de la constipation habituelle (transmis par M. le Charge d'AiTaires de - Memoire ayant poor tilre : « Qnelques molssi.r leparasiiisme, la suette et le M. leMinislre de rAcricnlture, du Com- merce et des Travaux publics ; - Sur la iheorie du croup; Memoire do M.Billard i - Constitution medicale de i856 dans I'ar- rondissement de Villefranche ; Memoire de M. Martin. Duclaux j - Sur quelques effets des Ticissitudes de la ment du pouls comme sigoe prccurseur desattaquescholeriquesj NotedeM.Po*- - Sur une nouvelle maniere de faire usage du plessim^tre ; Note de M. Piorrr i - De la leigne faveuse et de son traileminl par Temploi topique de Ihaile de naphte ; Memoire de M. Chapelle. , M. Casenave. Le^oni M. Beau. Traite de M. H. Mailer. Opuscule MM. Rourguignon el Dclafond. Entomo logie et paihologie de la gale des animau; M. Ore. Influence de roblileration de h TEOREs LtMiNEi'X. — Couleurs des globes Note de M. Poey ; Leltre de M. Gauiier LOGiE. - M. Machieu, de la Dr6me, i meteorologiques qui embras- .3,.. ( i38o ) UEL.— Opuscule de M. Mar . — Rechcrches sur los quantitds da :; M<5moire de M. Boussingault rqncs de M. Pclou:e k Toccasion da Marcchal Vaillant annonce, k cctto sioii, avoir coiinaissancc de fniis ob- i.s,. - Kccborches uou- .nides nombres; Mc- : de Sciences mathematiques de i856 eslion concernant le dernier theo- (• de Ferniat) ; Rapporteur lil.Caxichy. posant n es exprime par un nombio m- pair >.; par M.OZ/wMemm^V,... WOMINAT.ONS de Memhres et de Correspond *;7f'j • de I'Acadimie. ~ M. Dey/osse est Merabredel Academic, Section deM a<^- ralo-ie ct G^olo-ie, en romplacen de M. tlie de Beaumont nomjiie la place de Secretaire perpctuol - M. d-Archiac est elu Mombre de FAcad.- mie, Sectio de MincraloiTie et de C co- logic, en remplacemern de feu ^\.Co,u ant - M.TX..y St noni mi' Academic ipnl bio en remplace I. . ICKfJ - M. P. Seech est nomme Corresfcu] (it. mfeme Secti .//elu inne place d'As. ocie - M. f he. audi rosi' nomme' cJiTelpon ant ^'" 0, Section d-liconomieru en renipl.ic ..' Ibui - M. hchet e t nomme Correspondan de rAcadcmio raeme Section, en rempi U.GirOudeBu^.rcr:,:: . ior)3 - M. Maneucc. est nommo( ; nique, en remplacemenli presentation. — L'Acadei la yoie du scrrtlin comnn la cbaire de Zoolo0ie (I TiQL'E. r- Emploi (les proprietes optiques birerringentes pour la distinction et la classification des mineraux cristalliscs ; Memo! re do M. Desdoizeaux 3'2U Note siir les proprietes optiques des corps ntKignetiques ; parM.Ferrfet 1209 (« De quelques phenomenes resultant de Taberration de la lumi^re et de la mani^re d'en tenir compte dans les calcuis » \ Memoire de M. de Kericuff. i!(i Snr la refraction de la lumiere; par l^meme..... Sgu et 669 lerclies sur le de- veloppement des lissus fibrillaires ; par M. Mandl 8-i(i Pain.— Rapport sur le procede de panifica- lion de M. Me§e-Mourihi Rapporteur - — Documents annexes au precedent Rapport. 449 — Letlres de M. Ic Ministre de I' Agriculture, du Commerce et des Trai^aux publics, rela- tives a ce Rapport 5i5, 559 et 728 — Lettre de M. Magnj d'Ostiano, relative au mgme Rapport , 5,6 — Description ct figure d'un appareil pour la fabrication du pain, par precedes meca- niques; par M. Eckmann-Locroart i34o Paleontologie.— Rapport sur leconcours pour le grand prix de Sciences physiques, ques- organis^s fossiles dans les assises super- posees des terrains sedimentaires ; Rap- — NotedeM. S<^rres sur une collection d'os- *eraents fossiles recueillis par M. Seguin dans I'Amerique du Sud 954 — Recherches sur Jes Mamraif^res pachy- dernies du genre Coryphodon ; par M. He- f>en i35 — Sur un humerus fossiled'oiseau attribue a uu ties-grand palmipede de la section des Longipennes ; Note de U. Lartet 736 C. R , 1857, ler Semestre. (T. XLIV.) OrganOcenie i.-fisiALE. — Rechercbcs sur le \&. Mandl '... — Recherches sur la structure ot le deveiop- — Recherches s — Recherches s Orgasoge."«ie et Organocraphie vegetal M. Payer presente lesdernieres livr de son <. Traite d Organogenic ». . — Recherches experimentales d'orgaii vegetale ; par M. F. Hetet _ De I'anatomie des Rbinanihacees deree dans ses rapports avec la le papier ozoiiome- trique; par M. Re/i^jr 1 PARATOsNERaES. — Substitution d'un c6ne en rentes a la surface de I'edifice; Note de ]\1. Guiot -■ en Chine, surmontent les tours qu'elles semblent proteger h la maniere des para- tonnevres. Figure de ces appareils par M. Marchal, presentee par M. Babinet.. . — Sur le delire des aboyeurs , varitte de la danse de Saint-Guy ; Note de M. Ance- — Sur Tanalogie qui peut exister, dans cer- humaine et le cri de certains animani; Note de M . Mon^n _ Des paralysies symptoraatiques de la pres- siou intracranienne, et de leur significa- tion ; Memoire de 3J. E. Ancelet. ■■■••■• '~ et chauffeurs des locomotives ; Noiede M. n. de Martinel 180 ( ;382 ) dre; Note de M. Guy on.. - Note aiir lea cephal^matom raoyens propres a en prev( pement; Note de M. Tqfj ■ Observation de peau bronJ lion des capsules surren Photogbapuie. — Fixago des epreiives pho- tojjraphiques ; Note de M. Teruel — M. Voqel adresse vine image photograph! - que d'une figure de Chladni PuYsiOLOGiE. ■— M. Flourens presente au nom de I'auteur, M. Milne Edwards, absent pourcausedesante, le premier volume des « Lemons sur la physiologic el ranalomie renalcs; Note de M. Biown-Se<^'<7/e ^ Addition deM. Pamela son M^moire sur les soiilevemen ~ ^Zt^l^^r de la vepticale obs'ervee noire di^M. fioe*-/ - Note sur I'e reg imH des eaux du lac de Geneve; par I ~ Sur le mouvem^ ntdesrr,des'de"la mer el ;LettredsM.aaWt..,. - Nouvelies roche chos sur la tenaperature dc la terre :,. da ^randes profondeurs; Me- xnoirsdeM. If Volraussi Ta t icle Ma^ietisme terre'stre. Pa^SIQCE GE«EKALE. - Lnire de U. Uinrichs, mecanique des . tomes - « Principes mathemf.tiques concernant les nts materieJs, leurs attri- butset la const bution chimique des corps emoire de M. Moret Phtsiqob mathemIt.q CK.- Sur un passage de la « Mecanique ce esle., relatilalatheorie des refractions M. /.-4. 6V,,vx Wm._ Occult. lioo'de Jupiter,' d» 2 jan- ^ier,85,;Noto d'^mM.DulardeiPorro. -1-elirede M. £. occultation . , , Cand, r.>iative a la meme vertc d'«ne43« petite planetefaile a r toirc d'Oxford par M. Poason. , M. Goldschmidt annonce la decouverte q vien defaired'une 44" petite planete vations de la nouvclle planele, fa, duH Lettre concernant un module t e par M. Payne en 1787 ; Leltro C resle pour I'annee iSS, ce qu'elle a ete < daterdu 2Q juin i8r,6 (Presi.Ient: M. Is Geo/fror-Suint-Uilaire , Vice-President M. Despreiz) ,857(conconrsdei856): — Prix D'AsTRONOMiE(fondati< _ Trois Medaillcs decern ( i384 ) tion demanflee, le prix, conforniemeni a la proposition de la Commission, a ete aceordt^ h M. Kummer pour bcs u Recher- che* »ur Ic8 nombrcs complexes composes de Punitc et de nftmbrcs entiers ». 1 58 el Prix dc Mecamqce.— Aucun desMemoircs Pyrenees » ; k M. Ciluer. pour « Traile de Toiicologie medicate » M. MiddeldorpJ, pour * Papplicaiion ( i385 ) lemis an concour en ,853, et proroge jusqu^en,S57 »79 Grand prixdeScienc po.e pour ,847, pu is pour ,854, et remis Grand prixdeScienc es mathemati^ues, y^vo. posepour,855,elr emisauconcourspour Prix extraordinaire sur Vapplication de la mlitaire, propose pour '857 MedaiVle'ie'iaiwJ.y isu anique. ( Fondation Monij^on.). Ibid islitfue. (Fondation Mo«(ro«.). Ibid , propose pour i858 i8 s physiques, propose Prix de Physiologie experimentale. (Fonda tion Montron.) Dn>ers prix du legs Moniyon. (Medecine rt i854p KScie ,856, o on i85fi , — Prix cfuincjuennal fonde par M. a (adecerneren i863) — Prix du legs Breant Publications de l'Academik. — M Saint-Hilaire, qui, a rexpiiaii PlROMETRES — Meinoirfi si par M. Lamy iangsue odici 10>S DE L'A e. — La Section de et de Geologic propose de I'Acadetnie decide qu'il y a ■voir a ]a place vacante par nomination de M. £lie de uime Secretaire perpetuel . resenti la lisle suivante de ex aquo, MM - d'Aubree, Deville, d'Or- 3s. , MM. Delafosse < du deeds de M. Constant Prevost didats : i" M. d'Archiac; MM. d'Aubree, Deville (Ciil d'Orbigny, Durocher; ;> M de Candida - La Secti cante de Corrcspon i aoM. Adams, le P.Secchi lis, Cooper, Galle,deGa.si Hencke, Johnson, Lamo-i Lear, Plantamour, IVjI" P^Secchi;3oMM.Cballi3,Coopn de Gasparis, Graham, Hcnckc, 3 Lament, Lassel, Mac Lear, Planta Robinson, Runcker,0. Slnive — La Section propose comnio cant pour la place de Correspondant t La Section de Uoi AiiiUM.Derthelot. par M ftocarl hm concoitr^ p SlatisHque 1018, i lion da departeint^nt dii Lol addition k Itn nt(vra(^ stir la do. cfi defMirlement pr/. loofi laSardaigne;LettredeM.Bo,nem.««a Note sur Peducation des vers a soie; par Voyages scie.m.fiques. - Lettre de M. Hai- dinger, concernant un prochaln voyagede q4o BBAT.ONs. -Sur des vibrations sonores de- ordre de PEmperenr d'Autriche 34 term inees par le refroidissement dans un disque .netullique; Note de M. Carre... Go memevoyagc Sji ^ Chladni, adrpssee par M. Vogel.. M. Geqffroy-Sainl-HUair M. d'Escayrac LaiUu etudes de zoologie qui s'y. rattachent noire de M. Sever tgow 707 e rvations relatives i la generation de chnides ; par M. E. Blanchnrd. GeolTroy-Sainl-Ililaire communiqi'. sioioi^ic du Dentale lisse; Aloinoir 71, m.\ et i3i 8 j par cet olTicier dnrant une exci: Vahrr sur _ M. |e Prince Ch. Bonaparte ann ( i389 ; TABLE UES AUTEURS. ABA.TE. — Lettre concernant son Memoire de fen M. Rosmini Serbati JADfiMiE DES SCIENCES, BELL] LETTRES ET AKTS DE ROUEN ACADEMIE IMPERIALE DE VIENNE (l ADAMS est presente par ALQUlt. - Reclamation de priorile envers M. Bonne/one, pour Pemploi du seton filiforme dans le iraitement des bubons. — Sur une tuirieur considerable composee de dix poches enibryounaires contenues dans AMBASSADECR DE FRANCE A MADRID lodas, intitule : « Resolution theorique du probleme du mouvement perpeluel » . 6'2a ANARIEUX — Ecril a fort pour Andrieux. Voir a ce noin. ANCELET.— De I'emploi des fumigations ANCELLT. — Recherches sur les paralysies cranienne, et sur leur signification < ANCELON. — Note sur ledelire des aboyeurs, variete de la danse de Saint-Guy ANDRAL est nomme Membre de la Commis- sion des prix deMedecine et de Chirurgie. i' ANDRE (Jean). — Memoire relatif a Tame- lioration des races de vers i sole (Rap- port sur ce Memoire; Rapporteur M. I>«- „,j^) i32 et ANDRIEUX. - Notes concernant la maladie de lavigne 'i5g et i ANGLIVIEL. - Sur la maladie des vers a ANONYMES. - Voir a la table des matiSres Particle Anonrmes{Commanications). ARCHLAC ( d') est presente par la Section de Mineralogie et de Geologie, comme Pun des candidats pour la place vacante par Beaumont a la place de Secretaire perpe- _ Et pour la place vacante par suite du dec^s de M. Constant Prevost V ',', 1 ' ' _ M d'Archiac est nomme Membre de 1 Aca- 'demie, en remplacement de M Constant — Decret imperial confirmant sa nomina- ARINCK.- Memoire sur le cholera asiati- ^ ARTUR. - Sur le mouvement d" systeme AUBERT (t.) - Memoire sur les moyens de preierver les navircs des desastres eau sur le iraitement du cholera f .390 ) BAUDRIMONT (Ebn.) — Note sur h BEAU. — Indication des parties qu'il BECQUEREL. - Mere lentes prodiiiles soi binees de la chal'eui la province de Canton ■ . RERCHELMANN. - S..r la preparation d PacetatG do peroxyde de fer BERIGNY. - Kecherciips siu- ].; pai.lor ozo - Combinuison directe des hydracides avec BERTIN. - Sur BF,RTRAND(J.) — Memoire sur qiielquee- nes les plus simples que iter les Integra les des equa- Commission du grand psix de Sciei equations des phenomenas geiierauj i855ai859. jredelaCom r le. piece^ BILLOT /F.-F.).-Leltrer HAUL) (Em.) -Observations reialive iiOMiiration des Arachnides t Mallen. — Lettre sur ui nouveau precede pour la reduction de grains en farine BLO^DEAU (Ch. ). - Emploi de i'hydrofien. — Sur un projet ile machine a gaz combus- lible et comprime BLONULOT. - Sur la recherche loxicolo BOBIERKE (A.). — De Taction des cendre: lesbivees da — Rapport sur ce Memoirc M. Pajen P'^alique BOCHET. - Memoire sur Pin BOERNER (i\.) et Merck t BOINET. - Une recompense pour s^es recherches « su: BOiNAFONS ROUSSEAU physiologique de I'oic BONAPARTE (i.e Prince chard ^iv - M. caracteres osteologiq le la famine des Psil Prince Ch Bonaparte presi lu des genres des PsUtaci . Prince a. Bonaparte prenc liscussion relative a la raeth _ Notes sur i'expedilion du capita dans le Sahara algerien BONNAFONT. - Cas de mi.ageo ( i39. ) BONNEFONT. - Reponse a une reclamation de priorite de M. Alquie sur remploi dn BORNEM ANN. - Sur le*s phenomenei'erup- tifs de la Sardaigne BOUIS (J ).-Composition de la stearins ve- getaJe extraite des graines du brindonier (en commun avecM. d'OUi'eira Pimeniel), i BOL'LARD-MOREAU. - Emploi, centre la malndie de la vipne, de la cendre du marc HOrJLU. - DescVipiionet figure d'unepince" BOIINICE AU. -'lirume de'^sl'crmmunicr- '"»• lif.fiKi.NON vi |)E,.AE.(.M. _ Traitci -i'cn [otologic ci do. pathologi,. de la gale 'Ifs pniicipaux animaux domestiques. . , BOl HLON SAINT-VICTOR. - Observa- HOUSSINGAULT."-" Recherches" suTles ' sol et dans Ins caux io8 et - Rechorches sur Pinfluence que I'azote assi- — iM. Bouiignr rcvendique I'indnrodn chlorure raer( BRANDON — Lctiro relati' BRENNA. — Memoire s,: cholera-morbus RROCHARL). - « Note > BRONGNIART (AdaI ionlo par la Seclioi tif aux changements BROWN-SEQUARD. - Une recompense hu eat accordce pour sa decouvcrte des « aJ- tections epilepliformes, resultant de cer- taines lesions de la moelK- t-piniere ., (concours de Mi^decine ctde Chirurgie:. '1 - Nouvelles recherches sur les capsules sur- •.•,r. BHUHNS (Cii.). ~ Note sur une nouv.lle BRUNET. - Pieces h Tappui de ses prec- '"/ <)es(larin's :^iKi BRUNNEU (C.)-- Reparation el j. du manganese. BRYAS(DE).-Le ^z::-;: drainage BUFF. - Recherches sur de nouvelle naisons du silicium (en com,. y^.Vohler) BUFFERENT(DE)est prese-.te pu tion dl'conomie rurale comn, candidatspouru BULARD. - Sur I'o ne place vacant. ccultatinndeJ, a Janvier iW;; consequences r- ( '393 ) ( i394 ) CHEVREUL. par Pemploi topique de I'huile de naphte. flHAHGE D'AFFAIRES DU PORTUGAL(le) cnvoie, au nom de M. Pegado, directeur du Pobservatoire meteorologiqiie de Lis- honne , un exemplairo dii tome II des [;H \KGE aie de Voreppe ( Is^re ) un :JHARVET. — Observations i rriN(AD.)-rJel'anal - Rapport sur le precede de M. M^e-Mouries. 4o d'un Rapport de M. Dum noire de M. L. Chichkoff. r )nslitutiondeI'acidefulmir de M. Paul Thenard, sur le fumier. . . . - M. Chei>reul est nomme Membre de la C:o — Et de la Commission chargee de presen cademicien libre vacaate par suite CHICHKOFF. - Constitution ralionnello Facide fulminique. — JNouveile serie d la , c,6 employes par b,s liihrolriteurs -. r.(r i \L-VEAU. - Memoire ayant pour litre : CLOEZ. - Sur une nouvelle serie de bases ar- Se torme-t-a du sucre dans le tube ii!;estif dos animaux nourris exclusive- CLOQUET (J). - Rapport sur le concours mentUaviande7>. 666 'iei856 ^:* voie de transmission des impressions sen- - M. /. Clo<,uet faithommagea I'Academje ir:\ AL. - M. le Min.suc de lAgncultur. Paris, dessineeset gravees par son fnTc i ... ■ nvite TAcad.mie a lui laire connaitre 1. - M. /. Cloquet est nomme Membre de la juoementqu'elle aura pone sur les pro- Commission des prix de iMedecine et de cedes de M. CAei-a/ pour le transport ot la Chirurgie -■-■ "«' CLOSest presente par la Section de Botao. - quecomme Pun des candidats pour une \3 Combes "i+S place vacante de Correspondant ' »' n:\A^'DIER est presente par la Section COLLARDEAU. f .395 ) question de pbyslologie * COLLONGUES. _ Lettrc concernant son Memoire sur la dynamoscopie COLOMBE. — Letlr^ concernant un appareil fie son iiiveniion , designe sous le nom de COLOMBE. - Une recompense'lui Vst accor* dee pour ses « dpconvertes en obstetiique 1. (concours de Medocine et de Chirnrgie) rOMBES. - Rapport sur nne Note de M. Che- par la Section d'Astro- ndidat pour plusieurs J Correspondant e Sciences physiques de i856 A Poccasion d'un Memoire de M. Peligot sur la composition des eaux, M . Cost. F)reseiue des remarques sur I'inip de I'aeration pour les eaux four les pnits artesiens et par les sou rces, et sur la facilite avec laqiielle cette eration s'op^re M.ro.i. faitconnaUre,d>r6su P rs'ote deM.iVoeV,un appareil pour letr ansport mission du prix de Physiologic experi- mentale COZE (Leon), — Note sur Temploi therapeu- tiquo du gaz oxyde de carbone ALMAS. — Emploi de Tacide carbonique pour rcmplacer la vapeur d'eau "AMOUR (A ]. _ Experiences sur la forma- lion artifinieile des liydrocarbonates ter- - Recherches sur les proprietes hygrosco- MRGLl _„ De I'eolairaffe au gaz oxygene et hydrogene par l>au et la pile dc Volta . ^'AUBREE. - Experiences domontrant la ^IT''^'" experimentales sur" le'stViage _ "^ es decomposiiions chimiqnes pro- ^J,.^^^"^*'-^^«si prosenle par irSection de ^« candidais pour la place Taca'Ilte p"r bea "^mination de M. £tie de D AUSSE. - « Note sur un principe impor et nouveau d'hydraulique « DAVAINE. — Un prix Uu osl accorde p DAVODT. - DEBENEY* DECAISNE(J.).-Noi DECHENHAUSER, ecrit, pa ^ui^ed^un^'Ji- '' gnaiure peu Hsible pour (Eckenkaiise,. DEDE annonce etre parvenu isoleretaob leriira Pelat cristallin le principe aroma - ttque des eaux de-vie des DeuxCharentes. 78. DELAFOLLYE.- Memoire si runnouvelap- pareileJectrique destine a la telec'-apl^ie- •'•"« DELAFOND et Bokrgcigson. de la gale des DELAFOSSE. - Sur la veri rhemiedrie et snr ses ra pons avec les . Delafosse est presentc par la Section ( 1396 ) lineralogie et de Geologie, comme uite de la nomination de M. Elie de DELAMORINIERE - \l31NAYe8l nomme\ icnte, aunomdeMW. De- J>ELFRAYSSE. — De Pinfluence des phen( menes mcleorolpgiques siir i'apparitic des maladies epidemiquts el en partici DELPECH. - Un encouracemol lui est a DESCLOIZEAUX.- Notesur I'exis cristaux de suil'ale de strychnine — M. Descloieeaux est presenle par la Sec- tion do Mineralogie et de Geologie, M. Elie de Beaumont a la place de Secre- taire perpetuel DESJARDIWS (C). - M. Babinei fait un Rapport verbal favorable sur un globe DESPRATS (l'Abbe). — Reclamation de prio- MM. E. Robu/uet et /. Duboscq. sur le collodion sec DESPRETZ. — INote sur celte question : Y a-t-il un avantage quelconque a intra- duirc, pour les decompositions chimiques, Tannt'e i857, conforraemenl :i la lUtisK t. prist! par PAcademie dans la sfance ---^!!.°°'°£,i''rr.:: DUMERY.- Avantages obtenus paries foyers ( "398 ) . Ferdinand de Lesseps. DUREAU DE LA MALLE communique une Lettre de M. Murchison^ concernani Ja geographie de PAfrique — Memoire sur les immigrations ancienncs 32:->, 459, 6o5, 776* . Constant Prai>ost. 5a3 «l 839 { '399 ) malie excentrique . L Pelli Fabroni, relati imiques tie son pere elafeuilleno 5iles<:ari mie des Sciences do Berl F.VRRE. — Un pris lui est accorde pour ses recherches siir les mocurs des Cerceris et snr divers points de la physiologie des irisectes (concoars pour le prix de Phy- siologie experimentale de i856 ). 167 et Declaration de M. Dumeril, relative a ce FA.BRONl(PELLf). - Leltres relatives aux travnox de son pere 47^ ^^ FAIVRE (E.). — Du cerveaii des Dytisques, (c Histoire de la decouverto d M. Flourms fail hommage a V ' {jrande mine appliquee, dane que temps de Paris, lepremi « LeQons sur la Physiologie comparee de rhomme et de: fALCONI. -Documents FAURE. _ Une recompe seance publique dn 'i fevrier d( approuvant des propositions la FERMOND. - Faits pour servir a Phist FERNANDEZ. —Procede pour la dissolu FERRERO est autorisi a reprendre diVe' Notes qu'il avail precedemracnt adress concernant deux etoiles chaugeantes •24' I Tonna,cL.'.T.'^^..y- FRiUIl encouragement lui est corae pour sa « Constatation de la sence du Sucre dans Je sang de Phor i' I etat sain » (eoncours de Medecir deChirurgkO....: ■tperiences sur la non-formation du s 'ians le foie apres !a raorl BOL. — Une recompense lui est acco "•ales des Pyrenees « (eoncours de M c'neet de Chirurgie) i^ tionSroiths( Note imprii ( i4oo ) M. Martini sur - Une Lettre du n tion des axes du col et des condylet femur et de rhum6'ru» dans Ie« Mam fires, lea Oiseaux ct les Reptiles • Une Lettre de M. Brandon, tableau pour I( Une Lettre de ^ FODCAULT (L). — Sur un telescope , FOULHOUX ( M"" ). - No FOURNET (JO- — Nolo "ur les ooli Chalusset ( Puy-de-l)6me ) - Sur les oolites de la Balme (Isirc). - Aper«ui GELIS. - Note sur la gommes solubles en gommes insolubk-s . GEOFFROY - SAINT - HILAIRE , President pourFannee i857, mais qui, par suite de la mortde M. Binet, les fonctions a la fin d i857, de 1' t donnedesnouvelles s . le President annonce la perte que onne de M. DufrSnoy, Membre de a Section de Mineralogie ... GIANOTTI. - Note relative a un p de geomelrie GIRALDES. - Sur I'emploi de Y ( ■' GBOVE est presenle par la Section tie Physi- place vacante de Correspondant 1007 GRUNN. — Demande relative aux conditions des concours pour les prix decernes par i'Academio 1282 GUERIN. — Un prix lui est accorde pour avoir cours pour les Chirurgiej GUER1NE4U-AUBRY indique, parmi ses travaux,ceux qui lui paraissent de naturo a concourir pour les prix que decerne TAcademie. . . GUERIN-MENEVILLE (F.-E). - Kola sur le ble Drouillard , varietc de t'roment provenant d'un torabeau d'Egypte — Note sur des educations de graiue qu'il conviendrait de faire pour altenuer les elVels de I'epizoolie des vers a soie. GUEYTON. - Sur une disposition nouvelle semblee generale de la Societe GUILLET. - Memoire sur la mesure d quantites d'air depensees pour la produ tion des sons de la voix. — De Torigi GUILLON. - Note « Sur la stricturolouj — Reclamation de priorite relative aux pn — Une recompense est accordeea M. Guill pour son « Procede de dilatation du reti cissemcnt de Turetre » (concours Medecine et de Chirurgie) 174 GUIOT. — Lettre concernant sa preceder GUYON. — Sur des lesions produites par foudre a bord d'un navire reftenco de Tunis HAIDINGER. - Sur un voyage ordre de Pempereur d'Autriche, i^raphujue de Vu-nne, adrcssG la premiere livraison du journal de la Societe HARDY. — Extrait d^un Rapport adresse au Ministrcde la Guerre sur les operations nnee i856. 811 HATIN (F). — Application du forceps avec HATON DE LA GOUPILLIERE. - Sur la I generale pour la rdducti HEBERT. pachydermes du genre Coryphodon HENCKE est presente par la Section d'As- iine place vacante de Correspondant 747. 79^ et HENRY est presente par la Section de Phy- sique comme Pun des candidats pour HENRY (OssianO-Nou sant^, un opuscule sur le nombre limite d'irrationnalites auxquelles se reduiseoi HERMITE, de Marbache. - Memoire sur la gravitation universelle. . . •• HERSCHEL. ~ Lettre concernant les publi- sees en sa qualite d'Associe etranger. . . . HERVY. - Notes sur la direction des aeros- tats : 494_^' HETET (F.). - Recherches experimentalef d'organogenie vegetale HEDRTELODP. - Reclamation de pnorilt tllFFELSHEIM. - Une recompense lui esi accordee pour ses recherches « sur la decine et de Chirurgie) • ■ HINRICHS. — Lettre concernant une prp- HOCHSTETTER. - Lettre concernant U procliaiu voyage de circomnavij^jatu'ii HOFFMANN fait hommage a PAcad.mie .i. ses « Elements deClimaiologie vegetale >■• HOGG. - Memoire sur la fabrication d( ( i4o3 ) ce Meraoire; Rapporteur HOOKER, recemtnent nomiiK Correspondani pour la > HORNBECH. - HUMBERT (E.) les hypsometriqufis. 83o HUSSON. - Le prix de Statis STITLTION ROYALE DE LA GRAPsDE I des Sauanu etrangers, et du prem BRETAGNE (l') remercie TAcademie \ume da Supplement aux Compies pour renvoi de nouveaux voh.mes dos ITIER (J. ,\ - Memoire sur le sorgho s JACQDART, - Lett re J4CQUEMART. - Loti MCQUEZ. - JANNERET. ' sieiirs places vacantes de Correspondan :47, 793 « JOLY (N.) et Lavocat. — iNote sur un mule — Demonstration de la lange dc ce doigt. . JOMARD communique lombres complexes KDPFFER, directeur de I'obser^ AZi:-[)lJTHlLUh - Sur 1 organis d'oe- rpar iaLuoe, (aitepar M. Lewal .u Membra d« la Omb- i..ftrnerleprUd'A»- 1 MARTIN.'- EnVoi pour Ic prix du legi Br«faiii .... 33o LAVOCAT ( A.) el N. Jolt. - Nole aur an iDolet fliBlpMc aiiT picd« anU'rletJW. . loV) LEPPJEUfi. —Rapport sur son Mfciaoiie i - Essai analytique des eaux thermales d'Ham- raam-Zif eld'Hammam-Gourbcs dans la .019 6.3 - MMluZnTesl thematiques r.tmosphcr.- - Memb... d. 1;. de Sciences coipssolide, . LEREBOULLET. - Le grand pnx des Sciences physiques Jui est deccrne pour .es«RecherchessurledevelopperBentdc I'embryon chez la Truile commune, le Lezard des souchcs et la Limnee des ''■'""88" ^^ el I.KRICHE. - Sur lY-mpioi du selun filiforme imn A.). - Helice d\nie coupe uouvello l.tSPIAULT (G.)'-'M^moire'Jur li'libra- l-^F!\S Ferdinand de). - Wemoires lela- - Menibre do hi ( »1 l.r \errier [jresente des observations de ■a comcte peiiodique de Brorsen, failes - I'Observaioire imperial de Paris par ^i. Le Verrier annonce la decouverle d^une 43* petite pianete faite a I'Observaioire d'Osford par M. Pogson / PAcademie en favt LIOUVILLE.-Note.:, LISSAJOUS (J). LOCHE. - Note si rieur de I'Alger _ Notes du Prince ( ration zooiogiqi M.lecapitaine LOGAN, l^resident LOISET. de Fa; LO^(itl ' Mntes de Corresnoiidai MAG>Y-IV()STI\ MAlUSSK.lf. --^vslcmes ih- (orrcs ajn.!.- M4RC:EL de SERRES.-Nolc si'ir VEchmu^ lAllTlN-DUCLAUX. - I ( '4o7 ) MASSARD. - Sur Papi nismea I^orthopedie. V1ASS0N(A.). - Memo lionnes dans ses deux precedei MATHIED est nomme Membre de 1 - El de la Commission du prix'd'A Drome. — Letlre concer- MATHIEU (le Contre-Amiral) iransmet des observations meteorologiques recueillies en i856, a I'entree du Yanc-Tse-Kiang, tM. Bol MATTEUCCI. ~ Recherches experimentales sur le diamagnelisme ... 242, 33 1 el - M. Ch. Matteucci est presente par la Sec- tion de Physique comme Tun des candi- •lats pour une place vacar.te de Corres- pondant 1 de rAcademie en remplacement de ^.Melloni ioi3 et 1 •^EGE-MODRIES. - Rapport sdr son proccde ''iculture transmet on Memoire de M. Verdier, ayant pour t.tre: „ Quelques mots sur le parasitisnie, la MINISTRE DE LA GUEHRE ( lk ) transmet un Memoire de M. Leprieur, sur les me- tamorphoses du Trachrs pXgmcea, in.secte de la famille des Buprestides _ IM le Slinistre de la Guerre transmet une Letlre de M. le D' Gujon. relativement aux eanx Ihermales de la regence de lu- __ M'^leVfW^irVannonce que MM.Poncelei el Le Verrier onl etc maintenus >'embrfi.s du Conseil de perfeclionnement de 1 Ecole Polylechnique pour i8f.7, a" li^rc delA- cademie des Sciences • ■ • • •; - • • _ M. le Ministre adresse pour 1* bibhothe- ,„ederlnstiUU:,o„.e.em^..e . du tome XV 111 , vigne. n59 ei i3ii MINISTRE DE L'INTERIEUR (le) remei i'Academie pour Tenvoi d'un cert riombro tl'oxemplaires du Rapport MIMSiUE D1',S ^VbEAIRES ETRAN- GERES (le) tratjsrael un .exemplaire I .rut. avis publico par le senat dc Lnbeck, ( i4o9 > - Rapport sur ce Memoire ; Rapporteur M.Payen 5c VIORIN. — Reraarqnes presentees dans le relative au choc des corps eJastiques. ... i MORBEN. - Note ^ur les images instanta- iiees electriques et hydrothfrmiques 3/ MOUGEOT. - Note sur les cephalaematomes corame force motrice les gaz produits par la deflagration de la poudre gt ' LL' DE BUFION. - Nouveai. pro- I io fillrage des eaux employees aux '^ t,;ris domestiques ou industriels 4' ^\!OLl';ON (le Prince) annonce qu'un des pedition du Kord vient d'etre recueilli sur >ALDIi\, — Observations sur Faccroisse- 'Tieni de certains ovaires et ieur conver- Mon en -fruit, sans developpemeni de i;raines embryonnees 38 ""HLMANN est presente par la Section de ' Physique comme Tun des candidats pour '<'>e place vacante de Correspondani. ... loo vroiRE ASTROINOMIQUE D'AL- ■ I-') remercie FAcademie pour ^'"voi d'urie nouveile serie des Complex '*\"ELaAUSER._ Note e^LeUre sur di- rs perfectionnements relatifs a la loco- motion sur les chemins de fer. . 523 et 70: "««fNV(.-)e..p^,.„„p„U section p ^^''"e^alogie et de Geologie comme "1 des candidate pour la place vacante MULLER (H.) adresse deux nouveaux opus- cules concernant la physiologic et la pa- thologie des yeax ,. MURCHISON. - Lettre a M. Dureau de la Malle sur quelques poiuls de la geogra- phic de J'Afrique MUSEE BRITANNIQUE ( le ) remercie MDSTON.-Note sur une blement de terre resser de Montbeliard. - Li acide carbonique cc cipe de la pressehy NICKELS (J. }. - Reche — Presence du fluor da de Plombieres, de \ ville NOEL. — Son appareil poissons vivants es OUCHAKOFF. - Note rel en oryctologie. .. OWEN (N.)- Le prix S^l et 539 , forme 'v[^vl^. — ^olp s I'ARADL est presentc dcbon J/aii^ dOri^a, I /leu,, rippelle U>b i ( .4.1 ) PHIPSON (T.-L.). - Note concemanl queB phenomdnes raeteorologiques c ves sur Is littoral de la Flaiidre occ FIAT. - Remedes centre le cholen PIERLOT. - De la pioeiist.nce c valerianique dans la racine f des alterations qu'eprouve 1 prairie naturelle, traile soil PIOLANTI (l'Abbe).- Opuscule I'i PiORRY. - Nouvelle melhodede medication — Sur une nonvelle mani^re de faire usage du plessimetre i PISAM (F.). - Note sur le dosage du n deriv PLANCHON est presenle par la Section de Botanique comme Pun des candidats pour une place vacante de Correspondant i PLANTAMOUR est presente par la Section d'Astronomie comme candidat pour plu- sieiirs des places vacantes de Correspon- PLaS'cg" ): - ilomoi;; ;u;'le'lond^Lns de convergence des scries dont le terme series dont le terme general depend des fonctions X, de Legend re ou des cosinus des multiples de la variable I'LUCKERest presente par la Section de Phy- sique comme Tun des candidats pour une Pmv "^^ vacante de Correspondant i ^^t\ (A.). _ Couleurs des globes lilants - Rem'"'' ^ ^"'* ^^ '^"** ^ '^^^ «aiion de M. J,.L. Phipson, sur les eclairs «n lames sans tonnerre et les eclairs en zigzag avec tonnerre, et sur les pluies " csacces par relectricite vitree Une medaille du prix d'Astro- P(KiSON. POGSON. - Decouverted'une 43« petite pi nete faite a Pobservatoire d'Oxford. . . . POINSOT fait horamage a I'Academie d'l POINCELET.- Observations generales sur la — Reflexion sur une Note deM. Cauchr, rela- - M. Poncelet aniionce la perte que vient de faire PAcademie en la personne de Commission administrative pour Pannee '857 - PONS. - Note sur Paeronatitique PORRO. — Sur Poccultation de Jupiter du -i Janvier iSS?; consequences relatives a la question de Palmosphere lunaire(en POUILLET est nomme Membre de la Com- mission cbargee .ie presenter one liste de candidats pour la place d'Academicien _ M . Pouillet presente de la part de M. Watte- more le premier volume des « Rapports sur I'etablissement d'un chemin de ter POULAIN. — Sup la distillerie et la siicrerie POZN ANSRl.- Surquelques effets des vicis- - M. un sphygmometre avoir apporte diverses a PRECLAIRE. - Memoire c metrie descriptive • ■•• PRESIDENT DE L'ACADEMIE (le au nom de M. Geoffror-Saini-Bih PUECH. - Nouvelle observation d. QUATREFAGES (de). - Sur la uiethode na lurelle et ses fondateurs, remarques pre- levee par M. Payer. ... par M. Anglifiel, relative h la raaladie dei - Note sur une nouvelle maladle des fenillei RAILLAHD (lAbbei. — Men.oire intitule ' Coiijoctures sur ia constitution des co- rrietes » lUYER est nonime Membrc de lo Commis sion chargtie de presenter une lisle d< Hbrc vacante par suite du decAs de M. dt M. Volpict'Ui sur I'induction elecirosta- M lirs.nauli p, csonte, a,. nomdeMM. De veau rnodi'le , . . .' . i:l ID' HART. _ Memoirf snr la iheorie dt REISET 'V )' rs, pn'so.ite par la Section d^^- Note sur Fetat dela recolte des vers a sole en France et en Italic t ctiond'Econo- RIVERO - Lettre su - Memoire sur les ni RIVOT. — Des 1 Reclamation { '/1. 3 ) raatlondepriorileadresfiec par M. FabW Despralz, relativement k I'emploi du ^49 358 905 34 1 •^9 7^ plaires des tomes XX et XXI des Me- moires de cette Academic a^ci. >09l des caissesde service de la boulangerie . ROUADLT. - Analyse de deux ouvrages re- latifs am medicaments employes dans nOUGET (Ch.). - Brcherches anaCmiques ct physiologiques sur les appareils erec- tiles. - Note complementaire sur les appareils musculaires el erectiles des glandes scminales dans les deux sexes.. ROZET. - Sur la deviation de la verlicale observee en Ecosse - M. Rotet est presente par la Section de Mineralogie et de Geologic comme Fun • des candidats pour la place vacante par suite de la nomination M. Eiie de Beau- mont comme Secretaire perpetuel; puis pour la place vacante par suite da deces 6^M. Constant Prevost 523 et RUMRER est presente par la Section d'As- tronomie comme candidat pour des places vacantesdeCorrespondant. 747, 793 et ROCHARD.- Reclamations a I'occaiion dC Memoire de M. Sellier sur le trailement 49> ROMAGNESl. - Supplement a son tUvail surl'Histoire et hi StatisUquc du Loi- 90. RONGEAT. - Sur la reproduction des 6lres ROSING (AntoV).-' Recherches' su'r' i'Vcide i3v. ROSS(A.-H.).-Lettrcrelativeaur. module depoms enli^rement en fer, presents en 1787 a rAcademie par INI. Payne. - Ren- seisnements fournis a cc sujet par les proces-verbaux manuscrits de Pancienne Academie 839 ROTSCHILD (BE) adresse an nom de PAca^ 926 SAINT-E). -Memoire s pousseedesterres avec ou sans surch SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Ch.). - les emanations volcaniques ~ Sur la composition chimique des pa 'nale(c. unication de M. Ber constate relativement icette quest '■ . .■ ,?'"''/^-^^«'>^ Jye^'ille est pi 3 Mineralogie et d 'ogie comme Pun c P'ace vacante en TE-CLAl\EDEmLE^^^^^^^^^ Propr,etes chimiques de Paluminium et ( i4i4 ) Mj, le prtncipe Barometographe construit M. de Senarmoni, en qualite de Membre ie la GjmmisBion cbargee de Fexainen d'unobjectif present^ parM. Porto, doone quelques renseignemenU Bur ies opcra- irmont remplace M. Biol dans I ion du prix Bordin t pr^sent^ par la Section de Bo U P. Secchi e»t I KhLS. — Note lur una collectit meutB iossiles recueillis par J danB I'Amirique du Sud ( i4i SOdtTE IMPEKIALE UES NATURA- LISTES DE MOSCOU (la) adresse im .SOCIETE LINN-EENNE DE LYON (la), en adressant les tomes I el II de la nou- velle serie de ses Annates, prie rAcademic les Comptcs rendus de ses seances SOCIETY LINNEENINE DE LOINDRES (la) remercie PAcademie pour Tenvoi d'une nouvelle serie des Comptes rendus SOCIETE NATIONALS DES SCIENCES DE SILESIE (la) adresse le volume de ses Meraoires pour I'annee i855 SOCIETE PHILOMATHIQUE (la) adresse V)C[ETE PHILOSOPHIQUE DE CAM- BRIDGE (la) adresse la quatriemepartie du tome IX de ses « Transactions » . . r SOCIETE PHILOSOPHIQUE DE MAN- CHESTER (la) remercie PAcademie pour I'envoi de divers volumes des SOCIETE ROYALE DES SCIENCES D^UP- SAL (la) adresse le premier fascicule du tome H de ses Nova Acta SOREL reclame envers ^l.Ruhlmann, la prio- rilc d'application du lanin a la peinture •^n detrenipe • TAfiUTEAU et Lewal. - Observation dc 'occultalion de Jupiter par la lune i43 TARDy DE MONTR AVEL. - Memoire sur 'a decouverte du fleuve des Amazones . _ ^ r'- • ^°^ ^^ ^"' "• iardy de Montravel prie PAcademie ,® Couloir bien le considerer comme can- didat pour une place vacanle de Membre sdjoini au Bureau des Longitudes 7,78 T^HIHATCHEF (P. ..)._ Considerations '"'■ ^^^ ^ep6ts houillers du littoral meri- dional de la mer Noire '-S TERUEL. - Leltre concernant" I'e fixage des 'HELLIER-VERRIER. _ Peiutures au sili- ^^^It^^'- '° "°™ '^« ''^ Commission qui It ete chargee de Fexaraen des recher- '''^^ de M. Benheht sur le soufre, fait, de '^ ) STERRY HUNT. - Sur queiques point!, dc ' la geologie des Etats-Unis d'Ameriquo; Leltres a MM. Dufrenoy et fJie de Deau- STEWART. - Additions a de precedentrs communications concernant la canaii- de Gascogne.. liir STILLING. -Unc recompense lui est accor- dee pour ses recherches sur Ic pont dn de Medecine et de Chirurgie). . . 17."? et :"n( STOCKES est present^ par la Section de Phy- sique comme Pun des candidals pour unc place vacanle de Correspondant U).- STOLTZ, ecrit, par suite d'une signature pen lisible, pour Foltz. Voir a ce nom. STRUVE (O.) est presente par la Section d'Astronomie comme candidal pour plu- sieurs places vacantes de Correspondant. ; 747. 793 et 9i( STURM (Mademoiselle) fait hommage d'un M. Sturm.' lu), SURINTENDANT da relevr geologique dr I'Inde et da Musee geologujue de CalculUi (le) adresse la premiere partie du I" vo- lume des Memoires concernant les tra- carte geologique de co pays •■ i o Vive voi.^, uii Rapport favorable sur cc travail . . . . . ^. • .^^•^.^. -, —-—— j^ ,^ •^' ' ' seance du 21 juin la mortde M. JTienard snrvenue la veille, ei se separe aussitdt apres.- ■ ■ ; '''"' M. Thenard par M . Geoffvoy-Saint-Uilain; en sa qualite de President de PAcademie , IlchimiL^'''.'^""''"^'^ '■^-.) THENARD (P.) - Memoire sur la fixation des parties richesdufumiersur les terres. ^t\) _ Note sur im' appareil a doscr le gaz in- flammable ^ ••• '"'- adressee i M. le President de PAcademie, la mort de son p6re M. L.-J- Thenartl. i ^ - 184.. THORE. - De la folic consecutive aux mala- dies aigues THURET est presente par la Section de Bota- taiiiqiie comme Tun dcs candidats poui line place vacante de Correspondant. . . . TIGRl. - ObserVations relatives' aas trans- TISSIER (Ad. et Ch ). — Addition a leur Kot, TISSIER (Ch.).- Note sur 'I'es anoinalVe de Ja philosophic chimique LNIVERSITE DE LEYDE.- Les curatears de cette Universite adressent un exemplaire des Mcmoires de la Sociele neerlandaise. /AILLANT (le Marechal). - Sur la theori. I'ocrasion d'une Note de M. Vicac inti- tultie : ff Examen de qiielques proposi fions e'noncees dans un Memoire d( MM. Rivot et Chaloney - A Poccasion d\.n Memojre de M. Boas saigauU sur les quanlitcs de nitrate con- tenups dans le so! et dans leseaux, M, I Alarechal Vaillant mentionne des fait (jui se sont produits recemment dan des fabriques de nitre dans la petit Lettre et un Memoire de M, Doyere, rela - M. leMarechal Vaillant est nomme Mem bre do la Commission du prix de Staiis t»q«'e - Et de la Commission chargee de pre purer una lisle de candidats pour 1: place d'Academicien libre vacante pa suite dudec^a de M. de Bomiard Voir aussi Tarticle Ministre de la Guerre .6) haute temperature, du carbonate de TISSIER (Ch.).— Recherches sur Taction com- chaux sup les dissolutions metnlliques.. i TOFFOLl. — Memoire sur la nature de la en empecher le developpemeni TOURDES. — Memoire sur Taction anesthe- sique du gaz osyde de carbone. . TREMBLAY prie TAcademie de hater le tra- TROtJESSARD. — Surune nouvolle disposi- UNIVERSITE DE LIEGE '(l') adresse le prospectus d'une souscription pour I'exc- VACAT.— Sur les moyens propres h amener graduellement la suppression des loge- VALE^fCIENNES. — Recherches sur la na- maus (en commun avec M. Piemr).... i teurM.Horn6ecA,unecarleder51edanoise VALLEE(L. L.). ~ Note sur le regime du — M . Vnllee est presente comme Tun des can- didats pour la place d'Academicien libre, vacante par suite du dec^s de M. de Bon- VALZ ( Benjamin). — Recherches sur les or- — Lettre a Toccasion d'une pretpndue recti- fication des elements de la com^te de Nole; elem'ents de la comete de M. Bruhns VARAIGNE(de). -Lettre de M. le Mimstr, precede dc blanchissagede M. de Varaigne. \ El.l^EAU. - Remarques k roccosion d'une iv'clamatiori de priorite de M. Heurte- - M. Velpi'Mii est nomrnc Membrede la Cora- mission des pris de Medecine et de Chi- \ EKDIEK— Note iiiiitolee : « Quelques mots VERNEUIL. - Un encouragement I>ii est ac- corde pour ses « Descriptions des difle- renls kystes de la region siis-hyoi- Chirnrgie) , VERNEUIL (de). - Resullals d'un voyage geologique fait en i855 avec M. Collomb les fronlieres de TAndalousie . . i VEZIAN. - Sur iine ligne stratigraphique 01 dePHerault.. \ lARD. — Note sur la reductinn a zero des vans hydrauliques a la mer ~ Examon de quelques propositions enon- cees dans un Memoire de MM. Rivot et WALFERDIN, - Sur la possibilite de ren- conirer plusieurs nappes d'eau jaiUis- — Nouvdles recherches sur la temperature dc la terre a de grandes profondeurs - M. fVaJferdin prie PAcadcmie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des iibre vacante par suite du dticfes de M. de WALLER. - Un prij lui est accordc pour concoiirs pour le prix de Physiologic ■■ivee/'(x) VIENJNET, en qualite de President de Yin, irielle du .« avril i857 VILLARCEAL ( Yvon).- Observations (ail le i8par M. llrunhs.. ...' CCS - Observations de la comete p.Tiodiqur Brorsen fuiies a PObservatoire de J'ai — Elements paraboliqucs de la conule < VINCENT (H.). - Sur le traitcment du cl VINSON. - Sur I'ulccrc contagieu.x Mozambique ou ulcere pianiforme. . . VOGEL.-ImagopbotoGraphiquod'une(i(;i de Chladni ( plaques vibranlos) VOLPICELLI (P.). - Note sur la parlii VROLICK, Secretaire de TAcadcmie loy WANNER. - Sur les effets to-^icologiq de I'acldc carbonique W ATTEMARE Iransmet, au nom de VInsti numeros de la nouvelle serie des Comp rendus de cetie Socicte savante _- M. Waltemare iT&mmai^Axxuomdc^l.i Mason, Commissaire du Ilurcau