: “rt # : # (es TA : D'HISTOIRE NATURELLE se ANNALES + D U LE 5 VUE EM NATIONAL Le &'AStOIre A2, S S se 4 So re L : # + “he né s :æ | rs | OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES té + 1 - un e 3 à £ 2 æ'.,::4 % : ed D | + Lt de * # . .+ , nn ‘ 2. h LCTOMBRREMTÈRS ic rez 128 fans BEVRA Fe ES ; VAE . = | à ge qe ste ra Gras rs _, LES pu "4 on RARDEN us je pra sin Et Le Ÿ [1 the + ; 7 . " + “ A < # ‘ . si + “ | NOMS DES PROFESSEURS. É- K ‘ # Les Cisoyens, . Et sé ; se 1 + "+. ENS Minéralogie « Re ” ane avras-Sanvr-Foxn .. Géologie, ou Histoire naturelle du globe. À OX. + + + + Chimie générale. pren à *e.* à: Chimie des Arts. = °DessrONTAINES . à , + Jotenique : au Muséum. ea L. Jussreu . * die ÉROYFROYS .. + : : ES “Mammifères et oiseauxé . FE D Lacérène.. . a, . . Reptiles et poissons. . + + (zo0l # Lamancx. ot "= toiuiles ; madrépores | ve een, -. dE. : .- ess ‘4 PORTAL; Suds Anatomie de Ehorime. = . Menrrun. “RC "Cie, Prof. adjoi Le) A Anatomfé < des animaux, 3 "+ W ANSPAENDONCK .4 « Loi. ou l’art de peindre et de .. : ARE les Ars à de la Nature, he a + ’ | Li s MT tra . + à gi ; à 2 re * æ à # : * TE | c i' r2 NOTICE HISTORIQUE . : S UR LE-MU SE UM D'HISTOIRE NATURELLE 4 pAR À.-L, EUSSITEU. | oi A “& à | | D d 1 | ex. dE : 4 $ I. Depuis sa fondation jusqu'en 1643. # x À vw moment où les professeurs du Muséum d'Histoire k, naturelle se réunissent pour publier les Annales de l’établis- | : | sement confié à leurs soins , où ils se disposent à présenter | au public les découvertes faites dans la science qu’ils cul- | tivent, et la description des objets nouveaux, il a paru convenable d’y joindre une notice historique (1) sur Ja fondation du Muséum , sur son institution, sur ses divers accroissemens , sur la forme et l'étendue de son ensei- gnement aux différentes époques de son existence , et . sur les hommes recommandables qui ont contribué à son, rs (1) Cette histoire du Muséum devant faire partie de ses Annales, et être publiée dans les cahiers qui paroîtront successivement, sera partagée en plusieurs parties assez circonscrites pour occuper peu de place dans chaque livraison. LI a | LANNALES DU MUSÉUM illustration. On verra, peut-être avec quelque intérêt, comment un jardin, d’abord d’une petite étendue, possédant à peine quinze cents espèces de plantes vivantes , avec quelques objets de Matière médicale renfermés dans un droguier , est devenu un établissement national de première ligne , contenant l’école de plantes vivantes la plus riche en espèces, le cabinet d'histoire naturelle le plus complet dans l’ensemble de ses parties , une collection d'anatomie compa- rée unique dans son genre, et une ménagerie d’animaux vivans, qui commence à mériter l'attention publique ; com- mefñt l’instruction , d’abord concentrée dans le règne végétal, s’est étendue successivement aux trois règnes , avec les dé- veloppemens qui doivent, dans ce lieu, faciliter aux élèves l’étude approfondie de toutes les branches de la science de la Nature. Cependant des oppositions d’un corps enseignant , qui vouloit conserver exclusivement le droit d’instruire , ont contrarié cette institution naissante. Sa marche a été ou ralentie ou même quelquefois rétrograde par suite de la né- gligence, de l’impéritie , ou de la malversation de quelques administrateurs, qui détruisoient le bien opéré par leurs prédécesseurs. L'exposition abrégée de ceux de ces faits qu’il ne sera pas possible de taire , d’une part ajoutera quelques traits à l’histoire des progrès de la science et à celle des Corps littéraires qui s’attribuent quelques priviléges ; de Vautre , elle fixera peut-être les idées sur la meilleure forme , d'administration à introduire ou à maintenir dans un éta- blissement qui ne peut subsister que par le concours des lumières de plusieurs hommes amis des sciences , dont les talens divers doivent être dirigés vers un même Put. D'HISTOIRE NATURELLE. 3 k L'existence des jardins consacrés à l'étude des plantes j ne remonte pas très-haut. Le premier fondé a été celui de Padoue en 1540 ; ceux de Bologne et de Pise le furent en 1547 ; celui de Leyde en 1660. Henri IV en avoit établi un à Montpellier en 1598 , et il avoit confié le soin de le former à Richer de Belleval, qui publia la même année un catalogue des plantes rassemblées dans ce nouveau local. « On s’étoit aperçu, dit Fontenelle (1), que la botanique, si nécessaire à la médecine , devoit être étudiée, non dans les livres des anciens, où elle est confuse , défigurée et # L- imparfaite , mais sur la nature. . .. On avoit aussi vu que | le travail d’aller étudier les plantes dans les campagnes étoit immense , et qu'il seroit d’une extrème commodité d’en rassembler le plus grand nombre qu’il se pourroit dans quelque jardin qui deviendroit le livre commun de tous les L- étudians , et le seul livre infaillible. Ce fut dans cette vue que Henri IV fit construire le jardin de Montpellier, dont l'utilité se rendit bientôt très - sensible , et qui donna un nouveau lustre à la faculté de médecine de cette ville ». È Celle de Paris avoit aussi formé , en 1597 (2), un jardin " pareil, et l’on retrouve dans ses registres la note des sommes : qu’elle paya à Jean Robin, jardinier, pour en tracer les (1) Eloge de Fagon, Acad. des Sc. 1718, p. 94. : ” + (2) Die 30%. octob. 1597, ex decreto facultatis Decanus egit cum Joanne … Robin de construendé are4 et simplicibus excolendis , et cum ïllo de honorario | convenit , ipsique pro terræ pinguis exporftatione in area ; horti culturä, semini- + bus, plantis et aliïs impensis necessariis , persolvit 73 liv. 1 s. 6 d.; pro stipendiis er. anni exacti die D. Remigii 1598, 36 liv. Notandum adhuc ab illo anno 1598, à 7 4 singulis Baccalaureis exigi singulis annis nummum aureum ; hoc est 3 Liv. pro horto. Le. % E | 1 # ne... ”  ANNALES DU MUSÉUM plate - bandes, et y faire les travaux et semis nécessaires. Mais il paroît que le local trop resserré ne permit pas de donner à cette culture le développement nécessaire, ni d’y rassembler un nombre de plantes suffisant pour des dé- monstrations. Robin possédoit lui - mème dans Paris un jardin assez étendu, dans lequel il cultivoit et plantoit les fleurs les plus belles et les plus rares pour servir de modèles aux dessina- teurs et aux ouvrages en broderie très-communs vers la fin du seizième siècle. Il publia , en 1601, un catalogue latin de ce jardin, contenant environ 1300 plantes, et le dédia à la faculté de médecine. Henri IV et Louis XIII favori- sèrent Robin, contribuèrent à ses frais de culture , et lui donnèrent le titre de leur botaniste et de leur simpliciste, Il obtint les mêmes avantages pour son fils Vespasien Robin, qu’il s’associa. Celui-ci devint célèbre par le même genre de travaux, et par un nouveau catalogue latin de 1800 plantes cultivées en 1624 dans le mème jardin. | Gui de la Brosse (1), l’un des médecins ordinaires de Louis XIII, jaloux de voir des villes et même des particu- liers posséder des collections de plantes vivantes, conçut le dessein de faire établir à Paris un jardin public où l’on ras- sembleroit des plantes de tous les pays pour les cultiver et ensfaire la démonstration. Après avoir médité long-temps cette idée, il la communiqua à Hérouard , premier médecin de Louis XIIT, qui, pénétré de son utilité, obtint du roi, ER à (1) H étoit originaire d’une bonne famille de Bretagne, et petit-fils d’ decin ordinaire de Henri IV. Voy. Discours de Ant. de Jussien sur de la botanique au jardin royal de Paris , 1718, in-4°. un mé- les progrès _ | D'HISTOIRE NÂTURELLE. 5 1626, des lettres-patentes enregistrées au parlement, por- tant création d’un Jardin des plantes dans un des faubourgs de Paris, duquel le premier médecin et ses successeurs seroient surintendans, avec le pouvoir à eux donné de choisir un intendant de ce jardin, chargé de la direction et de la culture. La Brosse fut nommé intendant par Hérouard , et confirmé par le roi. | Quelques obstacles, et particulièrement la mort de Hérouard en 1628, retardèrent l'exécution de ces lettres-patentes. Ils furent levés par l’activité de la Brosse, qui obtint l’assentiment de Charles Bouvard, nouveau premier médecin, et inspira à MM. de Bullion et Bouthillier, surintendans des finances, pour l'établissement de ce jardin , un intérêt tel qu’ils pro- mirent de faire les fonds pour l'acquisition du local et pour son entretien. Alors il leur proposa un terrain d'environ vingt- quatre arpens de surface, situé dans le faubourg Saint-Victor, non loin de la rivière, ayant deux entrées sur da grande rue du faubourg, consistant en plusieurs corps de logis, cours ; celliers, pressoirs ; jardins ; bois et buttes, plantés _en vignes, cyprès; arbres fruitiers et autres; Le tout clos de murs, eic., appartenant aux enfans et héritiers de Daniel Voisin, greffier criminel au parlement, de Paris. Cette pro-. priété, qui relevoit en partie des religieux de Sainte-Geneviève, et en partie du fief de Coppeaux, fut acquise au nom du roi par les surintendans des finances ; moyennant la somme de __ 67,000 liv., par contrat du 1 février 1633 , chez Cornuel, | motaire, 5 2 Ç La faculté de médecine de Paris, instruite de cette acquisi- tion, s’adressa à Bouvard, qu’elle comptoit parmi ses membres, pour obtenir de lui que, prénani.les intérêts de som corps; il +. 6 ANNALES Du MUsSÉUM ne permit point à la Brosse, empirique étranger ; d'enseigner la botanique dans les jardins royaux, et que, parmi trois ou quatre docteurs présentés par elle, il choisit les professeurs , lesquels seroient renouvelés après quatre ans, afin que tous pussent participer à cet honneur, Bouvard fit aux députés du corps des promesses consignées dans ses registres; il ajouta qu’il desiroit faire joindre à la démonstration de Pextérieur des plantes, celle de la composition des médicamens, Comme il parut bientôt oublier une partie de ses promesses , la faculté fit des démarches auprès du cardinal de Richelieu, et dans une audience obtenue par l’entremise de Citois, son médecin, elle Jui demanda un collège, un amphithéâtre, et un jardin des plantes. Le cardinal promit , comme avoit fait le premier médecin ; il demanda même un plan de l'établissement à former, avec l’indication du lien où il pourroit être placé. Le plan fut bientôt tracé ; l’île Saint-Louis, moins habitée qu’elle ne l’est maintenant, fut indiquée comme le local le plus con- venable, Mais il arriva dans cette circonstance ce qui arrive presque toujours dans les affaires auxquelles les gouvernans attachent peu d'importance : la demande et le plan furent mis à part pour être examinés à loisir, é’est-à-dire , ils furent bientôt oubliés, Bouvard, stimulé par la Brosse » Sollicita la ratification de l’acquisition du terrain. Elle fat accordée par un édit du mois de mai 1635 » également enregistré. © Comme cet édit renferme plusieurs articles relatifs À l'objet de la fondation , aux dépenses générales > à la nomination LA . «“ . se êt aux devoirs des divers fonctionnaires et peut être regardé comme la première constitution de l'établissement, laquelle a été suivie entpartie jusqu’à nos jours, nous croyons devoir en présenter ici textuellement les principales dispositions, D'HISTOIRE NATURELLE. 7 Sur l'avis qui nous a été donné, ditVacte, par le feu sieur Hérouard. .., et le sieur la Brosse..., de lutilité et néces- ê sité qu’il y a d'établir à Paris un jardin de plantes médici- nales , tant pour l'instruction des écoliers en médecine que pour lutilité publique ; nous nous y serions entièrement portés , et aurions , par notre édit de janvier 1626...., ordonné qu’en ur faubourg de la ville seroit choisi un lieu propre pour ce dessein, . . ; et le sieur Bouvard succé- dant.... au sieur Hérouard, auroit die Le sieur la ds. .... de chercher. ... un lieu pro . : à quoi ayant travaillé ; il n’auroit trouvé lieu plu | FPS que la maison appartenante aux héritiers de feu sieur Vo Oi= SEE laquelle auroit été acquise Pour nOUS ; PAT...) 4 surintendans de nos finances. . .. En conséquence de quoi Le sieur Bouvard nous auroit supplié d'accorder nos lettres de ratification... . ; et outre ; attendu que lon n’enseigne point dans Paris , non plus qu’ès autres écoles de médecine du royaume, les écoliers à faire les opérations de pharma- cie; d’où procède une infinité d'erreurs des médecins en leur pratique et ordonnance ; et d’abus ordinaires des apo:- thicaires, leurs ministres en exécution d’icelles , à la ruine de la santé et de la vie de nos sujets ; ledit sieur Bouvard , ayant pouvoir . ... de nous nommer telles personnes qu il * jugera plus propres... Nous auroit encore supplié. . .. que trois docteurs, par lui choisis , des plus capables de la faculté de Paris, et non d’autres, soient par nous + pourvus pour faire aux écoliers la démonstration de l'inté- rieur des plantes , et de tous les médicamens ; tant simples que composés ; qui consiste er EN RO à leur essence ; propriétés et usages } et pour travailler m uallgnent en 8 ANNALE#@D Du MUSÉUM routes opérations pharmaceutiques ; choix ; préparations et compositions de toutes sortes de drogues » tant par voie . simple et ordinaire que chimique . .. . ; Et que notre bon plaisir soit aussi de créer un sous-démonstrateur pour aider audit de la Brosse à faire la démonstration extérieure des plantes : A ces causes., inclinant aux supplications dudit sieur Bouvard. ..., et déclarant n’avoir d'autre intention que de vouloir que les écoliers Soient autant instruits sur l'intérieur des plantes... : que sur lextérieur . . .; avons... ratifié et confirmé. . :. ledit contrat d'acquisition... j COr1- Jfirmons ledit Bouvard et ses successeurs nos premiers méde- cins , en la surintendance dudit Jardin , et, sous lui, La nomination et provision dudit la Brosse ex lintendance d’icelui. . .. Et d'autant qu’il importe grandement à la con servation et entretien dudit jardin, à l’avenir , de mettre en ladite charge d’intendant personnes capables , bien versées en la connoissance et culture des plantes : Nous , desirant gratifier etreconnoftre .…... les soins » Vigilance , assiduités et àfjections que rend ledit Bouvard... près notre per- sonne , pour la conservation de notre santé 3 voulons que Michel Bouvard son JSilS , par lui instruit et dressé , suc- cède à ladite charge d’intendant » après le décès ‘dudit La Brosse ; et qu’à cette Jin ; dès à présent, lettres de provi= Sion -lui soient expédiées à titre de survivance » sur la dé- mission de la Brosse > Pour après son décès en jouir... aux mêmes gages , honneurs... En outre > AVONS Créé... , en titre d'office , trois de nos conseillers médecins de la Faculté de Paris et non d’autres, qui auront la qualité de démons- trateurs et opérateurs Pharmaceutiques en notre jardin , Pour fai s la démonstration de l’intérieur des plantes... & Æ Le + D'HISTOIRE x A 9 et. pour travailler... en toutes opérations pharmacer- tiques , tant ordinaires que chimiques, qui seront jugées nécessaires pour instruire les écoliers , de tout point , en la science et opération manuelle de pharmacie. Esquels offices il sera par nous pourvu, quant à présent, sur la nomina- tion dudit Bouvard, des personnes de M. Jacques Cou- sinot (1) et Urbain Baudineau (2) , nos conseillers méde- cins ordinaires , docteurside la Faculté de Paris j ct pour le troisième , nous voulons y étre pourvu aussi par nous , pour cette fois seulement, de la personne £ M. Marin Cureau de la Chambre (3), aussi notre conseiller et méde- cin ordinaire, de la Faculté de Montpellier > sans que la provision dudit de la Chambre puisse tirer à, Conséquence ni déroger audit édit... (1) Cousinot, gendre de Bouvard , fut de son consentement premier médecin de Louis XIV , à son ayvènement au trône en 1643, et laissa à son beau-père la surintendance du jardin des plantes. Il mourut en juin 1646 ; et , à raison de ses infirmités , il fut remplacé , deux mois avant sa mort, par Vautier. On ne trouve aucune indication de son exercice de la place de démonstrateur à laquelle il avoit été nommé. Bouvard lui survécut jusqu’en 1658. (2) Baudineau , docteur en 1627 , mourut en 1669, très-regretté de la Faculté. Doctor melioris notæ et insignis prudentiæ ; de scholä optimè meritus. Cet éloge peut faire croire qu'il n’exerça pas une place qui auroit pu le rendre moins agréable à son corps. ; ; (3) Cureau de la Chambre, admis par Richelieu comme littérateur dans la première formation de l’Académie française en 1635 , fut aussi ln des physiciens de l’Aca- démie des scier es créée en 1666. Il traita, dans ses écrits très-variés, de l’homme et de ses passions , de l'ame, de la lumière, de l'iris, du débordement du Nil. Ces divers ouvrages , conformes », aux opinions du temps , ont été oubliés avec elles, et n'ont, dit Condorcet, que le mérite, alors rare, d’être écrits en style moins inintelligible que celui des écoles. Son meilleur ouvrage est une traduction d’un livre de la physique d’Aris- tote, précédée d’un discours. Les mémoires sur sa vie ne gs aucune mention è de sa place au jardin des plantes. IL mourut en 1671.. Te de la connoissance des animaux, de leurs affections; ae © à 1. Cu % : 10 Ra pv au à dun ‘Si voulons... que dans un cabinet de ladite maison: ; à il soit garde ut échañtillon de toutes des droëlies , tant snibles) ge. composées 2; ‘ensembles toutes cho$es rares en la rratüre qui se rencontreront , “pour servir de règleien toites autreS , et Pavoir récours en cas de besoin ; duquel cabinet lèdit la Brosse aura la clef et la régie pour en faire ouverture aux Jours de démonstration ; » $ ler est l'ÉQUIS ; dont il rt # extrait n Bous en année au En médecin. Er d’autantique ledit la Abe , qui aura touf le faite de là direction et cultire du jardin; ne pourra toujours | vacquer à faire la démonstration extérieure des plantes’, avons Aussi cré dé... en titre do ofjèce: u1 Sous-démonstra- teur. + LE pour. aider audit la Brosse à faire la démonstra- tion extérieure dans Le jardin ; ; duquel office sera aussi pourvu par nous la PERTE de V. Rae Robin , notre arboriste. à Chacun da off fciers daégiért à Pexercice de sa charge aux jours et heures qui lui seront désignés par notre surintendant... A tous. lesquels avons. attribué les gages qui suivent; savoir , à notre premier médecin , sur- intendant de toute l’œuvre , 3000 div. ; à chacun des trois... démonstrateurs. …. > 1800 li. 3 a la Brosse et à - SeSsuccesseurs $ intStdans ; ; 6000 iv. > pour étr a. oO ligé de. vacquer à la SHRre du Jardin 3. au ‘sous-démons- . trateur SA 200 div. Voulons aussi que ledit la Brosse Fu ss des re à: mens , du jardin » à la réserve... , de ce qui sera bäti ci- après pour. ligstruction .…. , le laboratoire. :., et le cabines: Pour e et conservation des échantillons et | raretés. RS Un RL ra EN CU à re ve + _… La différence dans ke or Fée des, a dtrren . érable. | “ | LA Es | “ Drrpvoims or dé | LA Choisir les jardiniers. Porter) «. » èn £el'nombre giil avisera étre nécessaire ss. s ‘méme Les. herboristes Pour) ert- voyer à la campagne à.la recherohe dés plantes. Pour Pen- tretiert duquel Prix s: des ouvriers, ci-dessus ; et des usten- siles nécessaires. à: la CUITE. sos .; nou, avons! ordonné: à l’intendant la somme: de 4000 liv: par an, outre ses gages ; moyennant laquelle... ilne pourra prétendre plus grande sonne pour l’entretien du jardin ; et sansqu’il.soit. tenu en rendre aucun état ni compile... +, Ne de ladite: dépense. .Donnons aux démonstrateurs.et:opérateurs pharmaceutiques 400 div. pour: convertireen l’achat,.des nratières el es nécessaires, auxdiles bnérations annuelles ; lesquelles seron£: par après distribliées au? pauvres qu ’ils verront en.avoir besoin. . . . Et outre, la somme de 400 li. par.an.pour l'eselnnemené et salaire des REranE servans ls laboratoire... Pour Le\payement es Fe. sera par À AVE pa de la somme. de 2 1,000. div. Go que nous\ aÿons assigriée ; savoir, 7000 À jp. sur la ferme. du. so}, poñr lim de l'entrée des cendres. gravelées | ‘et soudes.s : et. ‘L4590 o: À, SUT IT otre. recette générale de Paris', lequel fonds 7OUS Vou- lons étre. affecté parexprès , sans que ci-après i pit | en étre diverti ;... duquel effet... + éréons : 4 reces VEUT + des. aux gages de 609: di us PAT An « : NE 40) ee Sy À ur NÉ ÉÉ É Lee ET 5 1 4. à D gl: À EF OCR a à | ii ES > É: DE LCR EAN (1) La tie tournois en 1633 shot 2 livres æ ge disièmies Es notre monnoie 4 re Pa Eur a | actuelle ; ainsi les 21,000 Liv. anciernes: rep aintenant : 52,500 Live eauconp. plus éoneir a. SUT. la nomin a de notre RER, i K: ‘dénommés. | à ® nil pardonnera. ces remontrances à un Corps qui, ayant la Vo À L'F24 Es t > + ta ai DÜ MUSÉUM médecin... ; etc... À Saint-Quentin, au mois de mai 1 635, et de notre règne le 25. Signé Louis... Registré le 15 mai 1635. Signé, Lyonne. Les motifs de l’opposition présentée pat la Faculté de médecine , le 20 décembres1636 ; à l'enregistrement de cet édit, sont remarquables. Elle persiste à demander qu’il ne soit pourvu par le surintendant aux offices du jardin que sur la | sente de trois sujets par elle, et que Pin- tendance me soit remplie que*par un de ses docteurs élu par elle, et seulement pour deux ans. Elie accuse la Brosse d'incapacité notoire en la connoissance des plantes ; et quoiqu'il soit qualifié médecin ordinaire du roi, elle offre de justifier qu’il n’a ‘aucun degré en médecine. Elle pré- sente le même argument contre Bouvard fils, son survivan- cier , qui ne se dispose pas même à l’étude de cette science. Enfin ce qui est plus particulier , elle-se constitue Jfor- mellement opposante à ce que la chimie soit enseignée dans Paris , comme étant Por bonnes causes et consi- dérations, défendue et censurée par arrét du parlement. Et ne se trouve vrai, dit-elle, gite la pharmacie ne s’enseigne nulle part > attendu qu’en la Faculté il y a deux pro- fésseurs de cette partie , auxquels si on donnoit seule- ment la moitié des 2 gages affectés par lédit, il se verroit de autre éruditiontque celle a on a peut atten de. “ CeuR conscience du mérite. de ses membres, se voyoit avec peine enlever des branches importantes d'instruction médicale ; et faisoit des sfforts pour les conserver. Son opposition à Let ent de la chimie, cité ici comme pouvant 4 s D'HISTOIRE MÉrTURELLE. 13 servir à l’histoire des connoissances humaines, tient aux * préjugés du temps, qui proscrivoient ; dans lé traitement des e maladies, toutes les préparations chimiques, et spécialement celles de Pantimoine. . L'opposition resta sans effeb, et n’empècha pas la Brosse de prendre possession de la maison des héritiers Voisin. Il se hâta d’y transporter son domicile , et s’occupa sur-le- champ de la réparatiombdes bâtimens et detla préparation du terrain, dont le plan étoit très-inégal, rempli de’ fon- drières , couvert de brossailles et arbres maldisposés. Pressé de l’employer suivant sa*estination, il se contenta de dresser la première année un*parterre de quarante-cinq toises de longueur sur trente-cinq de largeur ; et y" plaça toutes les plantes qu’il put se procurer , sur-tout celles que Robin lui fournit de son propre jardin. En 1636 elles s’élevoient au nombre de plus de mille huit cents, en y comprenant les variétés, suivant un premier catalogue publié cette année; ce nombre excédoit déja celui du jardin de Montpellier. Toujours | attaché à son objet principal, la Brosse supprima de vieillés e charmilles, fit passer par la claie, à la profondeur de six pieds, et dans un espace de dix arpens , toutes les terres .com- posées de décombres et graviers , traça le jardin suivant le UE dont on présente ici la gravure (pi. If. ), et . obtint pour les arrosages une concession de vingt lignes d’eau de Rungis, qui arrivent à Paris par l’aqueduc d’Arcueil. dd lai và 24 dit duo GiL dt faite à x détspiilsisél dé se dE Ensuite il mit ses soins à énrichir le jardin de plantes indigènes et exotiques ; en quoi il fut encore secondé par Robin , qui avoit une correspondance très - étendue avec les + cultivateurs étrangers. On lui envoya de l'Amérique et de | VInde des graines quiflevèrent en partie. Il fut on état de ue. . cd + ss à 1 def galeries d’histoire naturelle. EL Ve ER RE EE RU CE SE ce 1 1e TO . - = > 14 | ANxAmEDouiuuséui faire, en1640 , l'ouverture du jardin, et publia, en 1641; un nouveau câtalogrie , ‘dans lequel le nombre des espèces ou variétés est porté X deux mille trois cént soixante. Le supplé- ment présente les plantes étrangères nouyelléinent acquises: 11 fit dessiner celles qu’il graignoit de perdre, pour en conserver le port et les caractères, et il commença la gravure de quelques-unes. es y | Ici finissent, les traxaux de la Brosse. Il étoit parvenu à som but f#après avoir surmonté de nombreux obstacles. Son amour pour les plantes, son activité pour établir le jardin qui les renferme , doivent lui mériter la reconnoissance des amis de la botanique. On ne le jugeræ pas sur le petit nombre d’écrits qu'il a pübliéspour engager les autorités supérieures à favoriser ñ projet , Ou pour faire connoître les plantes rassemblées par ses soins. Ces écrits (x). assez superficiels et peuinstructifs , se ressentent du siècle où ils furent com- posés. Il termina sa carrière en 1643 dans l'établissement . dont il étoit le vrai fondateur. On y conserve encore ses CT que le bâtiment de la chapelle a été transformé en escalier ST È à + @) Malta ad morem sæculi vaga non tamen absque admixtis S nis. annota DCR Mie x tre Û ; . à à tionibus , et aliqué variorum stirplum passim memorid. Theophrästeum ferè ad morem agit de iis que plantæ communia habent aut diversa : tim de elementis … ubi chemica placita ädmiscet ; de viribus medicatis. Fusissimè demonstrat Hhiles “ tatem horti publici.…. Catalogum addit plantarum quas vocant usuales; Haller , . Bibliot, bot. x, p. 440, … : à à e “ur - Re Poor. # # v:: . transporte € e Le “Hollande. 3 ainsi que. | à D'HISTOIRE + MARS 15 ci ue OIRE * # Son Le Trass où Turr " A nt De environs + te d'Andernach. | HET Er Mr + _: rar FA us MS-SAINT-FOND 1: trass est un produit volcanique plus ou. moins compacte; une sorte de pouzzolane t très-utile pour toutes les constructions hydraulic ques. On tire cette matière, sous forme de pierre, des envirôms d'Andernack sur la rive gauche du Rhin; on la mes ieusement construits pour cet objet. Æ après. les rens ei - doient alors de l’é lectorat de Cologne et de Lapbaye de Laach, et qui appartiennent à à. présent à à la France 5ÿ ai appris que le nom de trass ne convient à cette maire que lorsquelle est. réduite en. ‘poussière > Livrée’ au commerce, et prête à à être RES c'est en cet état que; mélangée avec partie li résiste non- - seulement asuite par ce fleuve jusqu’à Dordrecht, où elle est réduite en poudre X l'aide de. moulins à vent très gnemens *exacIs que j'ai recueillis el sur les 1es où carrières. qui dépen- forte _ _elle. orne après avoir été bien broyée, ei ” + Peau . 46 Le 16 ANNALES DUVMUSEUM ordinaire , mais aussi à celle de mer , dans laquelle elle prend corps , et durcit promptement. . Lorsque la matière sort de la carrière, elle est en fragmens pierreux plus ou moins gros, mais dont les plus considé- rables n’excèdent guère cinq à six livres. Les ouvriers allemands qui la tirent, lui donnent le nom de #u/f-stein (pierre de tuff}, lorsqu’elle est de bonne qualité ; elle a d’autres, noms lorsqu'elle est moins parfaite# et j’en ferai mention en décrivant les diverses espèces de ces pierres que j’ai obser- vées avec attention sur les lieux , dans les exploitations les plus considérables. e Le nom de tuff étant consacré dans la langue française à désigner unewconcrétion calcaire , pierreuse , plus ou moins dure, absoluient étrangère au #/f-stein des envigons d’An- dernach , il ne s’agiroit , pour ôter toute équivoque, que d'ajouter une seule lettre à ce mot, et dire tu/fa au lieu de zu/f. Cette légère addition remet le nom dans sa véritable acception, car les Italiens ont désigné ainsi une ù latière ana- logue à celle-ci , qui forme un genre bien distinct dans la classification des produits volcaniques. FT La petite ville d’Andernach, située sur la rive gauche - du Rhin, entre Bonn et Coblentz : est le grand entrepôt» et le lieu d'embarquement de tous les tuffa déstinés pour la Hollande ; on les transporte sur des charrettes des villages de Pleyt, de Cretz, de Crufft , de Toenisteinn et de Brühl, où sont les exploitations. Ù Comme j’ai été à portée d'examiner avec soin ces carrières - remarquables , que j'ai fait dessiner celles dont l'ordre et la disposition des matières peuvent intéresser la géologie, gun ss et que Jegge suis attaché en même temps à recueillir les Xe) M + D'HISTOIRE NATURELLE. 17 morceaux les plus remarquables et les plus propres à nous tracer la marche de la nature dans une grande opération, où les eaux sont entréès en concours avec le feu, j'ai cru que ce mémoire pourroit être utile, du moins quant à l’exactitude des faits, À ceux qui aiment à étudier cette partie de l’histoire naturelle ; qui touche de si près aux révolutions de la terre. En partant de Coblentz, et c’est le chemin le plus com- mode, on se rend à #eisen-Thurn (la Tour-Blanche), gros village distant d’une lieue d’Andernach ; comme on quitte ici la grande route , il est prudent de se munir d’un guide dans cette entr des montagnes. On ne met guère plus d’une heure en voiture pour se rendre , en montant par une pente douce , de Weisen-Thurn à Me eim, petit village où la terre est comme jonchée de très-petits fragmens de véritable pierre ponce blanche, fibreuse, légère, semblable à celle qu’on trouve à Lipari, à Vulcano, à Pompeia et ailleurs. Les plus considérables n’excèdent guère la grosseur d’une noix pe sont plus petits et de forme arrondie, et si abondans qu’ils constituent au moins un cinquième de la terre des champs qui servent à la culture. Lé même ordre de choses règne dans toute la plaine un peu montueuse qui : orme l'arrondissement de Meissenheim, et s'étend à plus d’une lieue. On arrive de là au village de Pleyt : en approchant de ce lieu , les pierres ponces qui sont sur la surface du sol sont beaucoup plus grosses, C’est à Pleyt, et à une très-petite distance du village, que sont les premières carrières de Z4//-stein. Là, presque tous les habitans du lieu sont employés à l’exploïtation ou au transport de ette matière; et diverses mi 1es ouvertes cà et là, donnent de la vie et du mouvement à un ays stérile 1. o : . # EE S * — : % Fe 18. ANNALES DU MUSÉUM de sa nature, mais richie par cette branche d’industrie. Un nommé Severin. Ackerman à qui je n’adressai, et qui est propriétaire d’une carrière considérable , voulut bien me servir de guide , m’accompagner par-tout, et me faire voir! les divers tuffa qui avoient, dans le commerce, la préférence les uns sur les autres. Il me conduisit aussi à d’autres exploitations , et mit dans sa conduite à mon égard une coglaisance et une bonhomie peu communes en général parmi ceux qui exercent un état pareil » CL qui aiment à s’envelopper ordinairement de mystères. À présent que le pays appartient à la France, je | sie qu'Ackerman sût. que je suis ncore reconnoissant eflVers Jui, Carrière — Pleyt. Cette carrière est presque en face du village , sur la droite du chemin qui conduit à l’abbaye de Laack ; elle est sur une plaine cultivée , Mais qui forme un très-mauvai +: une exCa- _vation de forme conique, de cent pieds de diamètre vers le haut, sur trente-six à quarante pieds de profondeur, est le résultat des excavations qui ont.eu lieu pour tirer le tuff-stein; car ces carrières exploitéft ici À ciel ouvert , et non par galeries, On a soin, à mesure qu’on s ne, | de ména er des sentiers ri ou des pentes inclinées les moins 15 rapides possibles, pour permettre aux ouvriers de . descendre et de remonter le tufla , soit en petits blocs qu'ils … portent sur l'épaule, soit avec . je OS ur la A voie est tracée avec soin et bien ménagée. Comme ces grandes cavités sont coupées presqu’à pic dans | quelques parties > Ce qui donne la facilité de détacher le tuffa Re # ds val D 5 TE és rh osé te de di ed doté à dé à | | de l’ardoise jet d’uné4 _de brèche grossiè € quoique les fragmens dont elle est composée : HISTOIRE NATURELLE. 19 par tranches , l’ordre et la disposition des couches se trouvent à découvert; on peut très-bien les "étudier. Je fis dessiner avec beaucoup de soin celle qui est voisine du village, comme une des plus considérables ( V’oy. pl. II. ). Je vais la suivre jusqu’à sa profondeur depuis le haut vers le bas. Figure ir. Couche. horizontale de terre labourable, d'un pésa d'épaisseur environ , entièrement composée de petits fragmens de véritable ponce plus ou moins blanëke , légère , de parcelles de lave poreuse , grise ou rou- geâtre, de petits éclats d’un schiste noir, argileux, de la nature ibstance terreuse dan gris blan- châtre , mêlée de ‘quelques points noirs, 1 quantité, due à du schorl noir volcanisé (pyr La matière terreuse, examinée à la loupe, n'offre qu’un sable de pierre ponce plus ou moins atténué. Les fréquentes cultures, les détritus des végétaux , les engrais même , ont dénaturé cette couche supérieure de manière à ne pas permettre dela considérer comme une couche vierge ; et je n’en fais mention que pour observer l’ordre des matières , et parce qu’elle recouvre d’autres couches plus dignes a at- tention, ee _dig. 2. Seconde couche hofBontale de deux Fee d’é- seur ; entièrement composée de petites pierres ponces , 5mens de lave compacté noire , de petits éclats de schiste ie de la nature de Pardoise , de poussière let anguleuse qui a une certain : paroissent Be" e de quelques grains de quartz de la même | tion de corps divers forme une sorte | dureté ce cs SA 20 ANNALES DU MUSÉUM : n’adhérer entre eux que par la force de cohésion. On tranche cette pierre en grands parallépipèdes, et elle est employée dans la construction des murs comme pierre à bâtir : elle offre quelques variétés dans le grain, plus ou moins fin , plus ou moins adhérent ; elle fait mouvoir le barreau aimanté , ce qui est dû à la lave noire. Fig. 3. Cette seconde couche est suivie d’une troisième , très =distincte, qui a cinq pieds d'épaisseur ; elle n’est formée que de pierres ponces blanches en fragmens angu- leux , dont les moindres sont de la grosseur d’une amande ou d’une noix , etles autres de celle d’un de très-gros œuf. Cette pierre poncé%hquoique très-ancienne , est encore dure et de bonne qualité, malgré sa haute antiquité ; elle pourroit être utile dans les arts, et elle formeroit une branche de com- merce d'autant plus avantageuse , que le transport se feroit avec facilité et économie par le Rhin : on n’en fait néanmoins aucun usage, si ce n’est pour dérouiller et polir la vaisselle de fer. # L’on ne peut considérer cet amas de matières légères , qui sont incontestablement l’ouvrage du feu, et dont l’étendue se prolonge bien au-delà de l’abbaye de Laach jusqu'où je l'ai suivi, c’est-à-dire, dans un espace de plus de trois lieues de longueur sur une largeur au moins aussi considé- rable , que comme le résultat d’une pluie de pierre ponce qui a eu lieu probablement à plusieurs reprises à l’époque très- reculée où d’anciens volcans se manifestoient dans un pays où tout retrace leur existence. Le Vésuve €t d’autres volcans en activité, nous fournissent plusieurs ex rmples modernes de ces pluies de pierres ponces mêlées d’autres matières pulvérulentes, auxquelles on a donné le nom impropre de pluies de cendres. Pris “Ar KE D'HISTOIRE NATURELLE ai Mais un fait très-remarquable, et digne d’être observé, c’est qu’on voit dans l’intérieur de ces mêmes pierres ponces, et au milieu de leur tissu fibreux, non-seulement de petites lamelles de schiste gris-argentin, de la nature de l’ardoise , qui n’ont pas éprouvé d’altération sensible, mais encore de petits éclats d’une pierre vitreuse d’un très-beau bleu, qui rappelle l’idée du saphir. Or, comme j’avois reconnu autrefois le véritable saphir parmi les produits volcaniques des environs d’Expailly dans le Velay, mêlé avec des cristaux de fer octaèdres , et que je voyois dans la pierre ponce de Pleyt des points ferrugineux fortement attirables à Paimant, J'étois fondé à croire que le saphir pouvoit exister dans cette pierre ponce. ar d Cependant la couleur des pierres bleues que je prenois pour des saphirs étoit si vive, si rapprochée de celle du plus beau lapis, que je crus devoir la soumettre à l'examen du savant minéralogiste Haïüy , qui m'en fit voir une sem- blable dans-un tuffa volcanique que l’ingénieur des mines , Cordier, lui avoit donné, et qui venoit de Clooster Laack, c’est-à-dire , des environs de l’abbaye de Laach. Un second échantillon que le: ième ingénieur lui avoit donné, offroit une ébauche de tallisatiom assez prononcée pour faire soupçonner à Haüy que cette pierre avoit le plus grand rapport avec celle à laquelle il avoit donné le nom de pléonaste dans sa Minéralogie, tom. 3, p.17; il fut confirmé dans cette opinion d’après divers caractères qui le déterminèrent à la considérer comme un véritable pléonaste de couleur bleue. La dureté du saphir raye le cristal de roche, tandis que celle du léonasti | ést trop foible pour l’attaquer ; d’après cela, je fis sur-le-champ une expérience comparative RE. 22 HANNADLES Re avéc des fragmens de saphir et de petits éclats de la pierre bleue, que je tirai grain: à grain des ponces de Pleyt. Ces der- niers, écrasés avec effort sur une: plaque d’agate avec un. morceau de cristal de roche poli, résistèrent peu et n’atta- quèrent aucunement. le cristal, tandis que les molécules de saphir du Puy le rayèrent. Il faut donc conciure que la pierre bleue des ponces de Pleyt est, comme celle de Gloosier Laagh, le pléonaste de la minéralogie de Haüy. Ces détails, quoiqu’un peu longs, ne sont pas inutiles à la science, puisqu'ils apprennent de quelle manière jai évité l'erreur dans laqueile Jaurois pu tomber sans le secours de cet habile professeur, et que, dans les accidens de lumières epabiaut ajouter une couleur de plus, la b/ere et la noire , rapportés dans le Traité de minéralogie. Ce fait nous apprend encore que le pléonaste se irouve dans la pierre ponce de Pleyt. \ Fis.. 4. Grande couche ou dépôt. de plus de trente pieds d’épaisseur:, d’un. tuffx volcanique où tuff-s : apparence homogène ;; dans la masse duquel on. chi. da. matière la plus dure , la plus Apre et la plus sèche au toucher, pour être: RE nr à: Andergach, JE où elle est ces en trasss , L iques est l guyrage de diverses explosions qui élançoient dans l'air ces atières plus ou moins divisées par leffet des commotions ( t des rotemens.on plus ou moins vitrifiées en raison de li intensi en est résulté diverses yariiés de tuffa, dont voici les cipaux caractères. . LE sise 7 sk Tuffa dont lp pierre ponce est A en A+ #. LEA r 4 là en Hollande | Comme il est à croire qué cette + de s7 5 u feu ou de sa plus Srande durée, il. pari Ress | MSRTOURE NATURELLE. 2 3 si fine que cette matière ‘a l’aspect d’une pierre marneuse blanchâtre ; ‘et qu’on la preridroit pour telle!, ‘si des noyaux de laves poreuses de diverses couleurs, qu’on aperçéit dans sa pâté , n’attestoient que son origine est volcanique ; et qu’elle est formée principalement de détritus de pierre ponce, mélangés de quelques atomes de matière calcaire: puivéru- lente, Cette variété: que les ouvriers‘rejettent ; parce qu’elle est trop chargée de poussière de pierre ponce,estappelées sur les lieux ; du nom de Zauch-stein ; et: comme elle: n’est: pas bien dure, ceux qui la tirent la taillent avéc __ hachettes, en manière de briques , et la de tinent à des constructions. Ce tuffa est attirable à l’aimant ; et né FE qu'une iès-égère effervescence avec les acides. N°.1II. Tuffa à pâte fine et compacte, dé baie, un peu jaunâtre, mais trop tendre et trop terreux pour former un bon trass ; il est mêlé de quelques petites lames de schiste ardoïisé , fait sn as ae aimantée ; et résiste : aux acides. N°... Tuffa à grain plus fin que à cast Sa pâte est d’une tonte re plus serrée et plus égale ; il est, malgré cela ; légéh, et renferme: quelques points de schorl noir. On pe ë facilement le: tailler: ‘avec. “um: 'ciseau ; sans qu'il s’'égrène ni s’écaille : aussi Fa-t-on employé quel- quéfois à former des statues , lorsqu’ôn .en a trouvé des blocs assez considérables et assez ae L’on voyoit sur la chaussée de Coblentz à-Andernach:, et à la gauche du chemin ; un Christ sculpté de cette pierre. Il'est'vrai que , pour la-garan- tir de l'humidité qui -auroit: pu laltérer pendant: les gelées ; > de plusienrs couches de peinture : à elle étoit recouvert Phuile , ce qui me fit croire d’abord qu’elle étoit de ‘bois ; 2 4 ANNALES DU nu 6 MR mais je m’assurai qu’elle étoit de tuffa, aussi inattaquable aux acides que le précédent, et ayant la mène action sur aimant. N°.IY. Tuffa d’un gris tirant un peu sur le rouge , mêlé de globules plus ou moins arrondis, plus ou moins gros, de pierre ponce blanche , de petits fragmens de lave noire compacte , de quelques lamelles de schiste ardoisé : comme il est sec et friable , il est propre à former un trass de bonne qualité. L'on en transporte de grandes quantités à Andernach pour les envoyer en Hollande. Ce tuffa fait mouvoir l'aiguille aimantée , et résiste aux acides. N°. V. Tuffa dont la pâte est formée de poussière de pierre poncéW de globules des mêmes pierres , de fragmens de lave dure , compacte , en très-petits éclats irréguliers , de schorl noir , tantôt informe, tantôt en cristaux réguliers ; de quelques grains de sable quartzeux , de lamelles de schiste ardoisé , et de quelques molécules calcaires peu abondantes , disséminées dans ce tuffa , qui est dur, qui fait mouvoir l’ai- guille aimantée , et qui résiste aux acides. Son grain est sec et propre à former un des meilleurs trass. C’est dans cette variété qu'on trouve quelquefois > €t à la profondeur de vingt-cinq et. même de trente pieds, des morceaux de bois qui n’ont éprouvé d’autre altération qu’un passage à l’état de véritable charbon, Deux causes peuvent avoir contribué à cette carbonisation, L'une est relative à la chaleur des laves pulvérulentes , lorsqu'elles tomboient en manière de pluies sur ces bois, qui avoïent été probablement élancés eux- mèmes , puisqu'on les trouve dans le centre du tuffa, I’autre peut être héramsta comme produite par l’action même du volcan qui aura embrasé des bois , et les aura jetés pêle-mèêle . £ STE UN LÉ " « à Là D’ HMS TOIRE NATURE L x». 25 parmi les laves pulvérulentes qui les recouvroient et les privoient de l’accès de l'air. Les pluies de ponces et d’autres laves pulvérulentes peuvent avoir eu lieu aussi dans un fond de mer, si ces volcans ont été sous-marins , ainsi qu’il y a lieu de le croire. Au surplus, quelque explication qu’on veuille donner à ce phénomène , le fait n’en est pas moins certain et positif. Ge charbon , malgré son antiquité, est sain et entier; sa couleur est du plus beau noir; son grain est friable et tache les doigts comme le charbon de bois ordinaire ; il s’embrâse au feu et brûle de la même manière. Iyade ces fragmens de boïs depuis la grosseur du pouce jusqu’à celle du bras d’un enfant ; ils sont ordinaire ment cylindriques , et de la longueur d’une main ouverte, J'en possède un échamtillon d’un gros volume, j'en ai déposé un semblable au Muséum d'Histoire naturelle (1). Telle est la description de la principale carrière de tufjas des environs de Pleyr. La plupart des autres exploitations que j'ai visitées, et qui sont en grand nombre, offrent les mêmes matièrés à peu de différence près. Cependant celle qui appartient en propriété à Severin Ackerman, et qui porte le nom de carrière de r#z, éloignée d’un demi-quart (Gi) Le fait que je raplx ici au ile ce charbon est rare, mais n’est pas nique: Spallanzani, dans son savant voyage dans les deux Siciles, fait mention d’une observation semblable qu’il fit dans un tuffa de l'ile de Lipari , qu’il attribue à une éruption boueuse. « Voici, dit cet illustre naturaliste, page 11 du tome III » de la traduction de Toscan, un phénomène inattendu que m’a présenté ; le tuffa. » En le brisant je n’ài pas eu de peine à reconnoître du véritable charbon par s& » couleur, sa légèreté, etc. On découvre les parties fibreuses du bois. Ces char- ».bons forment de petits cylindres ; ils paroissent avoir appartenu à des rameaux » d’arbres ou d’arbustes ; ils sont “énsevelis dans le tuffa à diverses profondeurs, » et se trouvent clair-semés dans toute son étendue. » L. | 4 ‘po Se L + is 7 + 26 * ANNALES D dé lieue de celle que je viens de faire connoître , offre ur fait que je ne dois pas omettre. On y voit dans la profon- deur , qui est. plus grande que dans la première, des couches épaisses de tuffa de bonne qualité, qui ont une tendance à se diviser en prismes verticaux , et ont des fissures longitudinales qui leur donnent une figure prisma- tique plus ou moins régulière, ce qui facilite l’exploitation et permet aux ouvriers de les abattre à l’aide de pinces ou de coins de fer. Ce tuffa prismatique est recouvert d’un dépôt de tuffa terreux qu’on rejette, et qui a plus de trente pieds d'épaisseur. | = L'on ne se contente pas ici d’attaquer le meilleur tuffa à carrière ouverte , on le poursuit encore en formant des galeries soutéfraines assez profondess Il en est de même à Crufft, où Von trouve des restes considérables de très- anciennes exploitations faites de cette manière , et qui ont donné lieu à des galeries profondes : de là est venu peut-être le nom du village; car Cru/ft signifie ‘caverne, brotte. Si lon étoit bien aise de connoître la forme des moulins à vent et de la mécaniqué destinée à pulvériser et à tamiser ter la figure qu’en a le trass en Hollande, on peut const donnée Desmarets dans le Journal de Physique et d'Histoire naturelle 2 année 1779 ; première Ftie ;: page É99 9 planche I", ‘avec une très-bonne explication qui en facilites l'intelligence. , “2 y à + Ms | bug É: x ’ D'Mhsrorne NATURELLE 87 : OBSERVATIONS | Sur le Curvas ARSÉNIATÉ. .74R H AV : AL. + ; L 7 ss seules mines de cuivre arseniaté qui soient bien connues sont celles du comté de Cornoailles en Angleterre. La détermination de leur véritable composition a suivi de près la découverte de cette substance métallique , et lon en est redevable à l’heurense circonstance qui en fit tomber quelques échantillons entre les maïns du célèbre Klaproth. 4 Ce fut en 1787 qu’il publia , dans le Journal de la sociét® | des curieux de la nature (1), le résultat de l’examen qu'il vénoit de faire de céffouveau iminéral. se | Les auteurs qüé, depuis cette époque , ont parlé du cuivre arseniaté , ne l’avoient cité que sous la forme de cristaux aciculaires , lorsque le citoyen Lelièvre, membte du Conseil des mines , à l’inspection d’un groupe de lames vertes Hiëéxagonales biselées qu’on lui présentoit , ayant présumé l’éxistence d’une substance particulière , en fit —- l'essai , et reconnut la présence de loxide de cuivre et de æ … | dtathe séapelté dé sut bb 2 2e Re EP ES POUR 2 OS TR NS Of k < (1) Tom. VIII, pag. 160. PR Te dde PU LUI RON ni Ce 0e | À Es | # 5 2 5: 28 ANNALES DU MUSÉE l'acide arsenique. Le citoyen Vauquelin vérifia bientôt après cette indication , et détermina le rapport entre les quantités relatives des deux principes contenus dans la même sub- stance. FT Vers le même temps , une seconde fouille entreprise dans le comté, de Cornoailles fit reparoître le cuivre arseniaté dont la veine précédemment exploitée se trouvoit épuisée, Cette _ découverte étoit d’autant plus intéressante , que la substance se montroit , dans son nouveau gisement, avec des caractères tout particuliers et sous des formes jusqu'alors inconnues. M. de Bournon qui se trouvoit à portée de participer au surcroït de richesses qui “en résultoit pour la minéralosie , nous envoya, au citoyen Gillet Laumont et à moi , divers échantillons choisis parmi ceux qu'il possédoit ; et ce qui # donnoit un nouveau prix à ses dons, c’étoit son empresse- ment à nous en faire jouir avant d’avoir publié le travail intéressant qu’il avoit préparé sur la partie cristallographique relative au cuivre arseniaté. # M. Chenevix s’occupoit en mème temps de l’analyse de “cette substance. Bientôt après ils publièrent l’un et l’autre , dans les Transactions philosophiques) , les résultats de leurs recherches ; et M. Chenevix té 1e son admiration en voyant ici lier un parfait accord entre deux sciences qui employoient deux manières si différentes d'interroger la nature, M. de Bournon , de son côté , dit que les analyses de M. Chenevix ont donné la os la plus satisfaisante à la division établie par lui-même du cuivre arseniaté en « quatre espèces distinctes. (1) Année 1601, Pêe. 199 et suiv. # Li ” | | CH * ii DL. a. ee Re "x 29 Avant d’aller plus loin , il est nécessaire de faire 1 noître les variétés de cuivre arseniaté que j'ai été à portée d’observer. Je me bornerai à en donner une description succincte et indépendante des lois auxquelles est soumise la structure des cristaux , l’état actuel de nos connoissances sur, cet objet ne m’ayant permis que quelques vues hypothétiques dont je parlerai dans la suite. ou 1. Cuivre arseniaté octaèdre-obtus (PJ. ZIT, fig. 1), inci- dence de Psurp, 5oû 4'; de P'sur p', 6548"; de P sur P”, 1394 47’ (1). La couleur des cristaux est tantôt le beau bleu céleste , tantôt le vert qui varie entre le vert pré et le vert pâle. L’octaèdre devient quelquefois cunéiforme , en s'allongeant de manière que l’arête terminale est parallèle à D. >. Cuivre arseniaté lamelliforme. Æn lames hexagonales 4 dont les faces étroites sont inclinées alternativément en sens contraire ; incidence de deux des faces étroites situées d’un même côté , sur la base correspondante , 1354 à peu près, suivant M. de Bournon ; incidence de la troisième sur læ même base , 1164 à peu près. ru s é Les lames-se divis (1) d’adopte ici, à très-peu de chose près, les résultats de M. de Bournon, qui indique 50 deg. pour l'incidence de P sur p; et 65 deg. pour celle de P sur p'. Seulement, j'ai cherché des limites propres à faciliter les calculs que je me proposois de faire. Soient bac, gac (fig. 3), les mêmes faces que P et p (Fa 35 soit aa (fig. 8 ).la hauteur de la pyramide qui a son sommet en A (figr 1)» on (fig. 3), une perpendiculaire sur bc, et or une perpendiculaire sur cg: si l’on fait ao — V/588, on — V/2695 et or— Vi44o, on aura 50 deg. 4 pour “ V'incidence de P sur p (fig. a) et65 deg. 8’ pour celle de P° sur p'3 d'où Fon déduit, par le calcul, 139 deg:147 peux celle de P sur pk nt.avec beaucoup de facilité parallèle- “ e, # FT ANNALES DU MU : ment à usé sers faces. Leur couleur est ’un, beau vert- pré. 3. Cuivre arseniaté octaèdre aigu ( jig. 2 ). Incidence de r sur 7, 964 suivant M. de Bournon ; de / sur /’ , 1124. à ER ” . ” La couleur est le vert brun plus ou moins foncé. a. Cunéïforme. T’octaèdre précédent allongé de manière que larète terminale est parallèle à 7. Cette forme, qui est la plus ordinaire , présente l’aspect#d’un long prisme rhomboïdal plus ou moins délié , terminé par des sommets dièdres. | 4. Cuivre arseniaté trièdre. En prisme droit triangulaire, qui est en même temps équilatéral , suivant M. de Bournon. Lorsque les cristaux sont dans l’état de fraîcheur , leur #* couleur est d’un beau wert bleuâtre ; maïs leur surface est 4 sujette à s’altérer et à prendre une teinte de noirâtre, Il suffit alors de les gratter, pour voir reparoître leur couleur primitive, ® 5. Cuivre arseniaté capillaire, C’est proprèment Pohventèrs des minéralogistes allemands. 6. Cuivre arseniaté mamelonné. Engasses mamelonnées, striées à l’intérieur. Ces deux dernières#ariétés sont suscep- tibles d’une grande diversité de teintes , qui présentent les passages du vert pré au vert d’olive , au brun verdâtre , au mordoré , au jaune , au bleuâtre , et an Blanc » ui est sou- vent satiné. _ Voici maintenant de quelle manière M. de Bournon a classé les diverses modifications qui viennent d’être citées ; d’après les différences qu’ellès lui ont offertes relativement à leurs formes #à leur pesanteur spécifique et à leur dureté. +: é D'HESTOIRE Nas uR ES x 1 32. T1 les divise , 7. je l’ai dit , en quatre espèces distinctes. La première dérive de l’octaèdre obtus ; la seconde a pour type le cristal lamelliforme , en lame hexagonale à biseaux inclinés alternativement en sens contraire. Il indique pour : forme primitive de La troisième l’octaèdre aigu , et il y rap- porte comme variétés les cristaux aciculaires et les concré- tions mamelonnées ; il place dans la quatrième le prisme triangulaire équilatéral , et plusieurs autres formes qui pré- ” sentent ce mème prisme tronqué sur ses angles solides ou is sur ses bords. #. D'une autre part M. Chenevix a donné six résultats gén ; d'analyse du cuivre arseniaté , que.je vais citer , en les | * disposant conformément à l’ordre établi par M. de Bournon, | | Première espèce ; en octaëdre obtus. : “# | ; Oxide de Cuivres: » sie ii he “sed RE di Acide arsenique + «+ «+ « = + +» #14 + "114. É sn. Pr on ee 0 ce NN cd # : ss 5 à 100. _ Seconde espèce”, en cristaux lamellifornies. & 20 - ” Oxide de cuivre. . : — | di. 6. 2 - Acide arsenique .*... + + » + «+ » + + + + 21. : e : nr mu. + Ale ”. É 100. : PAR Fi + PE ne. 4 : ; : Es » , FF - + 32 M. Chenevix remarque vers la fin de + bi + LA EL AMNLLES DU Re Troisième espèce , en octaèdre aigu. Onidé dé CHR M, es, . . . . O0! ACT APE ne ue PPMENUNINR TRY, Pertes OGC, Fe SNS SR O2. 100,0. Variété de la méme espèce , en cristaux capillaires. Oxide de cuivre e. . . . . e. . . . . . . . 51. Acide aréériiquen ZT ET, Fins amscmgi 10: Li Li e L2 LA . L2 . L] . De Ba .55% « PERtE:rn toit ans Autre variété, en concrétions mamelonnées. ORG de EURE ne 5o. Acide arsenique + ERT us . e 0 C2 e e L L2 L) L2 LL L] L2 L L} L2 Quatrième espèce , en ee trièdre. Oxide de cuivre, . PoMarsenique . .'. . : .". PARTS, ” LU. NS Te 100 son mémoire que Eruthess — ds és EL nl. his Lo, dd “it, 7 nd . D'HISTOIRE ratuisus De 33 l’arseniate ns À de cuivre existe dans trois différentes combinaisons , dont la première renferme 14 pour 100 d’acide arsenique ( premier résultat ci-dessus ) ; la seconde en renferme 21 ( second résultat ) ; et la troisième 29. ( troisième ; quatrième ; cinquième et sixième résultats ). À la vérité , le troisième résultat a donné 39,7 d’acide sur 100 parties; mais comme le reste de la masse étoit composé de 60 parties de cuivre sans eau , il se trouve que le rap- port entre la quantité d’acide et celle de cuivre ne diffère pas beaucoup de celui qui a lieu dans les variétés dont l’eau fait partie : ce qui a engagé M. Chenevix à comprendre ce résultat. dans la même division. Il ne laisse pas de regarder la combinaison qu’il a offerte comme étant le seul véritable arseniate de cuivre , tandis que les trois autres sont des arseniates d’hidrate de cuivre. Je sens d’autant mieux le prix du double travail dont je viens de donner l’extrait, qu'ayant lu avec beaucoup d’attention les mémoires qui en renferment le développe- ment , j’ai été à portée de juger du progrès qu’il a fait faire à nos connoissances sur une matière encore neuve en grande partie | lorsque MM. de Bournon et Chenevix ont com- mencé à s’en occuper. L’exposé que je vais ajouter de quelques recherches que j’ai tentées sur la cristallisation du cuivre ärseniaté , et des réflexions qu’elles ont fait naître, aura pour but que de ne rien négliger de ce qui peut tendre à éclaircir de plus en plus tout ce qui est lié à un objet aussi important que la distinction des espèces minéra- logiques. Après avoir lu la partie cristallographique du irayail dont il s’agit, j'ai été curieux de savoir s’il ne seroit pas 1. < “xd . æ 3% .+ ANNALES DU MUS EM possible de ramener À une même forme de molécule inté- -grante quelques-uns des cristaux décrits par M. de Bour- non ; Comme appartenant, à des espèces différentes. Mais n'étant pas à portée de faire toutes les observations directes qui auroient pu me guider dans cette recherche , jai été obligé de me borner à de simples hypothèses. J’ai donc considéré l’octaèdre obtus comme faisant la fonction de forme primitive, et j’étois d’autant mieux fondé à en concevoir cette idée , que le célèbre Karsten , dans un supplément à l'excellent mémoire qu’il avoit déja publié (1) sur les combinaisons du cuivre avec différens principes , dit que l’octaèdre dont il s’agit est lamelleux dans un sens parallèle aux faces des deux pyramides dont il est l’assem- blage (2). En partant de cette donnée , j'ai été curieux de savoir s’il ne seroit pas possible de rapporter à la forme de loctaèdre obtus dont il s’agit ici, celle de l’octaèdre aigu que M. de Bournon a pris pour le type de sa troisième espèce. Soit toujours P, P'( fig. 1 }) l’octaèdre obtns , dans lequel l'incidence de P sur P est censée être de 5od 4’, et celle de P’ sur p' de 654 8’, conformément aux mesures indiquées ci-dessus : si l’on imagine un autre octaèdre 2 4 ic: (Zg. 2 ) qui ait pour signe DF ; on trouvera que l’inci- it dence de Zsur Z est. de 1034, et que celle de r Sür y’ est de 934 36. Or les incidences correspondantes déterminées par M. de Bournon sont, l’une de 1124 et l’autre de 964; ce qui fait d’une part 3d , et de l’autre 24 2 4" de différence. G) Journal de physique, brumaire an 10, p. 342 et suiv. @) ZZ. pluviose an 10, pe 131. ba À Di ct daéubdié me dll déià ai ÉÉRE LE at 3 3 Ë à ke "S | Get < # . ? D'HÉSTOIRE NATUREL LE. Ü @ 35 Si les a été prises sur des cristaux assez pro- noncés, pour que l’on doive regarder ces différences comme réelles, il faudra en conclure que les cristaux forment deux espèces distinctes ; parce qu’on ne pourroit faire disparoître ces mêmes différences qu’en supposant des lois de décrois- sement beaucoup trop compliquées pour être admissibles. Mais si les cristaux ne se prètoient pas à des mesures très-précises , on concevroit d'autant mieux que les diffé- rences fussent simplement apparentes, qu’il seroit possible que l’erreur ne tombât pas toute entière sur une seule ob- servation , puisqu'il a fallu en faire deux , qui auroiïent pu produire de, petits écarts en sens contraires ; et alors la division mécanique pourroit seule , en donnant des résultats différens relativement aux deux octaèdres, faire connoître que la conformité entre les angles observés et les angles calculés seroit purement accidentelle. J'ai comparé ensuite la variété lamelliforme à biseaux alternes , qui est la seconde espèce de M. de Bournon, avec le même octaèdre à sommets obtus. Or, si lon suppose deux plans coupans parallèles à la face P , et qui intercep- tent le centre , ils détacheront un as d’octaèdre , au- quel on peut supposer très-peu d’épaisseur , et dont les Lie grandes faces seront des hexagones , et les six faces laté- rales des trapèzes inclinés sur les grandes faces (1). Mais ces trapèzes ne seront pas situés alternativement en sens contraire. Les trois qui feront des angles obtus avec l’une. des grandes faces seront contigus entre eux, et ainsi de (1) Plusieurs substances, entre autres le spinelle, offrent des exemples de pareils segmens. t:7 5 * o 36 s* ANNALES DU MUSÉE Uk ceux qui feront des angles aigus avec la même face. Par exemple , ceux de ces trapèzes qui feront des angles obtus avec la grande face analogue à P , répondront aux deux faces de l’octaèdre adjacentes à B , B , et à la face située derrière 4 parallèlement à P. L’inclinaison de cette dernière face sur P est, suivant M. de Bournon , de 11454; et les deux autres , tellesque je les ai indiquées plus haut , d’après mes calculs, sont chacune d’environ 1394 =. Maintenant , parmi les trois trapèzes latéraux dans le cuivre arsenical lamelliforme , l’an est de même incliné de 1154 sur cette base , selon M. de Bournon , et les deux autres de 1554; valeur qu'il ne donne que çomme ap- proximative , et qui ne diffère que de 44 =: de celle qui lui correspond sur loctaèdre obtus de la fig. 1. La grande différence consiste en ce que les trois trapèzes latéraux qui regardent une même base , dans le segment d’octaèdre dont j'ai parlé , sont contigus entre eux , ainsi que je lai dit; au lieu que ceux du cuivre arseniaté la- méelliforme alternent avec les trois autres qui regardent la base opposée (1). | Mais il ÿ auroit un moyen de lever la difficulté. Conce- vons que les deux sections faites dans l’octaèdre ( fig 3}, au lieu d’être parallèles à la face P le soient à la face P’. Dans ce cas , les trapèzes latéraux situés des deux côtés des arûtes B , B', seront toujours inclinés de 1394 + sur la base su- Li (1) La figure donnée par M. de Bournon, et dont on voit une copie (/g. 4) sur la planche ci-jointe, paroït avoir été tracée d'après la condition qu'il y ait contiguité entre les trois trapèzes tournés vers une même base. C'est sans doute une inadvertance du dessinateur. ee. ee LL D’ HN STOIRE NATURELLE. ee 37 périeure. Maintenant si le segmen® parallèle à p faisoit avec la base analogue à P un angle de 1154, les trois segmens garderoient, par rapport à ceux qui Sont tournés vers la base opposée , l'alternative indiquée par M. de Bournon. Mais l’incidence de p sur P donne , au contraire, un angle aigu de 5od. Or, imaginons un décroissement indiqué par D, qui agisse sur la face p et sur celle qui lui est opposée : les faces produites seront situées vertica- lement ; d’où il suit que celle qui masquera la face p fera avec P un angle égal à god plus #54, qui est la moitié de l’inclinaison de p sur P, c’est-à-dire que l’angle dont il s’agit sera de 1154, conformément à l'observation (1 ). _ Je ne pousserai pas plus loin ces résultats, que je ne donne , ainsi que je l'ai dit, que comme purement hypo- thétiques , et je m’abstiendrai d’y joindre mes aperçus re- lativement à la quatrième des espèces admises par M. de Bournon , qui a , selon lui, le prisme triangulaire équila- téral pour forme primitive. Il me suffit d’avoir montré que les lois de la structure peuvent faire naître ici, par rapport à la division du cuivre arseniaté en quatre espèces distinctes, des doutes qui méritent quelque attention. Si lon parvient à les écarter , comme cela n’est pas impossible, il en résul- tera une preuve de plus en faveur d’une opinion sur la. _ quelle il ne doit rester aucun nuage, pour qu’elle. mérite d’être unanimement adoptée. Si nous considérons maintenant les résultats des carré ASE RATS (à) J'ai un cristal lamelliforme, sur lequel , au lieu d’un simple biseau, on en voit deux situés en sens contraire de part et d’autre d’une même arête; mais ils sont trop petits pour qu’il soit possible d'en déterminer exactement les positions. % ; + 38 LL. ANNALES "DU ‘ MUS vu que M. \Cherievix a! | flttes des différentes modifications du éuivre ‘arsentaté , nous voyons que parmi celles de ces analysés qui ont eu pour objot les types des quatre espèces admises par M. de Bournon , trois ont donné des différences sensibles ‘entre ‘les quantités relatives dé cuivre, d’acide arsenique et d’eau. Ces analyses se rapportent à la première ; -troisièmé et D espèces. Une autre analyse faite sur la séconde espèce aa donné que du cuivre ét de l'acide arsenique sans eu. Ainsi, en supposant que les rapports entre les quantités dés trois principes contenus dans les modifications que M. Chénevix appelle arseriates dliidrate de crivrè, constituent de véritables limites , et que dans la modification qu’il nomme simplement arseziate de cuivre, Pabsence de Veau tienne à la nature même de la substance ; on trouvera, À cet ‘égard , entre les résultats de Phaniyse ét ceux de la cristallographie ün accord bien favorable à la soudiviston da Done _. il s'agit = en Rate espèces distinctes. Mais le citoyen Vauquelin , en analysant un morceau de cuivre arseniaté lamelliforme dont les cristaux avoient touté leur fraîcheur , a obtenu un rapport tout différent entre les quantités des trois principes C): Voici son IR # | SAVENT ù É j 140 $ ? het | ! À 7 M. Chenevix rapporte dans son mémoire tin passage Se lettre que le + citoyen ver lui avoit écrite, et dans es il annonçoit qu’ayant an alysé des cristaux de la variété lamelliforme , il avoit trouvé qu'ils étoient composés d’en- viron 59 d’oxide de cuivre et de 41 d'acide arsenique. M. Chenevix ajoute que la grande différence entre cé résultat et celui que lui-même avoit déja obtenu rélativemént à la même sibétañices, | Vavoit engagé à répéter son analyse’ avec beaucoup dé soin et d’attentiôn ; ct quil avoit ‘éonstamiment trouvé les mêmes je M d'oxide de cuivre; d'acide arséuique, et d’eau: Il est très-probable que F. VAS Cr Ÿ # x à Ace # FRS RE IN, it be à vi A ar SET SDS PU UN ANA + SO RL mr EE 0 Er SR A OR LE de DS dd ct its cn ps né ie NUE L à u : 3 D'HRS TON EPHITURELTE. + 9 Oxide de cuivre ter vie à 6 V8 e eve 39. Acide arsenique + +. +. +... + * +. 43. Eau L L] - L La L L LA . [2 LA LA LL . L 2 L1 L 17. Perte . ° 0 . # : 0 . . 0 . . . a . Ce qu’il y a ici de remarquable , c’est que la quantité d'acide surpasse celle de cuivre ‘ tandis que , dans le résultat auquel est parvenu M. Chenevix , *lle forme seulement un peu plus du tiers de la quantité de cuivre. Il n’est donc pas évident que les limites indiquées par ce célèbre chimiste soient dans l’essence mème des substances analysées. Les expériences des mêmes savans sur les cristaux Ca- pillaires ne présentent pas des diversités moins frappantes. Suivant le citoyen Vauquelin , ces cristaux contiennent , Se er ns hs is 9. Arséniate de fer . . + .j+ + + + . + . . 7 à 6. Ârseniate de cuivres. +: + + . “» . 1. . 66. 100. Ce chimiste ajoute que si l’arseniate de cuivre ne ren- fermoit pas de matière étrangère , il seroit formé d'environ 69 parties d’oxide de cuivre et de 31 d’acide arsenique. + Nous avons sur le même objet un autre résultat obtenu ce re | annoncé par le citoyen Vauquelin, et si différent PR autre part de celui qu'on va voir, avoit été obtenu dans un premier essai, ou que ce chimiste ; lorsqu'il écrivoit à M. Chenevix, s'en est fié à sa mémoire, qui ne l'aura pas aussi bien servi qu’à l'ordinaire. Quoi qu'il en soit, le seul résultat avoué par le citoyen Vauquelin est celui que nous publions ici > et qui a été Den _— le Journal des mines , n° 55; ps 562: ; - + 4o à ANNALES DU MUSÉUM par M. Klaproth , dont les travaux ont concouru si avan- A tageusement , avec ceux de Vauquelin , à nous procurer des connoissances exactes: sur la composition des minéraux. Ce résultat a donné , Oxide de cuivre. . . . . . . FOR PMU Ne 4. , "5. 49,008 men ur Si st. 0-00 Perte... . .......... 0,88 » Qt Q \s ON [ÈS] 5": 100,00 (1). . La quantité de cuivre est à peu près la même que dans le,résultat de M. Chenevix ; mais on trouve d’un côté 45 d’acide avec 3,5 d’eau. , et de l’autre seulement 29 d’acide et 18 d’eau; ce qui est très-différent, _ Au reste, il ne faudroit que s’en tenir aux résultats même de M. Chenevix, pour trouver ici des difficultés et des causes d'incertitude : car , tandis que ce célèbre chimiste a retiré des cristaux capillaires. et des masses mamelonnées une quantité d’eau trèssensible , ces deux modifications sont regardées, par M. de Bournon ; comme de simples variétés de sa troisième espèce , ‘qui est l’octaèdre aigu, et qui n’a donné que du cuivre et de l'acide arsenique sans eau. Il y a mieux : é’est que si l’on rapproche les analyses des cristaux capillaires et des masses mamelonnées de celle des cristaux en prismes trièdres , que M. de Bournon. range dans sa quatrième espèce , on verra que les différences n’excèdent pas celles qui se rencontrent assez souvent entre n£ "2 G) Additions à la Cornoissance chimique des minéraux » Pi à P3 * « D'HISTOIRE NATURELLE. æ 4: les analyses de plusieurs morceaux qui TRES visi- blement à une même espèce de minéral. J'ajoute que M. de Bournon päraissdit d'autant mieux fondé à regarder les cristaux capillaires et les concrétions mamelonnées comme de simples variétés de l’octaèdre aigu, qu'il indique les modifications intermédiaires qui lient ces variétés à leur type; en sorte que , suivant lui , il.y a des cristaux qui sont parfaitement déterminés dans une partie de leur longueur et fibreux à leur extrémité. ; M. de Bournon, frappé sans doute de lexception que paroît souffrir ici cet accord entre les deux sciences ; an- noncé par M. Chenevix et par lui-même , a inséré depuis, dans le journal de M. Nicholson (1), une note où il pro- pose d'établir une cinquième espèce de cuivre arseniaté ;, composée des cristaux capillaires et des concrétions ma- melonnées ; ce qui semble moins lever la difficulté que la mettre dans un plus grand jour. | On ne peut disconvenir que les modifications du cuivre arseniaté ne présentent des différences sensibles dans leur aspect , leurs formes extérieures et leurs couleurs. M. de Bournon en indique aussi relativement à la dureté et à la pesanteur spécifiques. Mais la réduction des êtres naturels au plus petit nombre possible d’espèces réellement distinctes ; est un avantage si précieux pour la science qu’elle perfectionne n la simplifiant, qu'avant de séparer des substances , d’après a diversités qui semblent contrarier les rapports qu’elles ont d’ailleurs entre elles , et avant de leur chercher Fa G) A journal of natural philosophy, chemistry Ù and the arts, by Williams Nicholson ; july 1, 1802, n°. 7, p. 194. F [à Le 6 La b à 42. $ ANNALES DU MUSÉUM des noms spécifiques particuliers , comme cela seroit néces- saire ; il faudroit ayoir épuisé tous les moyens de S'assurer que les diversités dont il s’agit ne sont pas purement acci- dentelles. Quand mème les recherches qui restent encore à faire pour remplir ce but n’auroient d’autre effet que de faire disparoître de la méthode une seule des espèces admises par les deux hommes célèbres dont j’ai exposé les résultats , elles ne seroient pas stériles, pour le progrès de la miné- + ralogie. | ea É ; : 3 _ : Fe æ D'HISTOIRE NATURELLE @ 45 d ANALYSE * DE L’ALUMINE DE HALL, EN SAXE. 12:44 EE FOURCROS * ÿ Mox confrère Haïüy m'a remis quelques fragmens, pesant ensemble environ trois grammes, d’une terre blanche, annoncée comme de lalumine pure , trouvée à Hall en Saxe, pour la soumettre aux essais que cette petite quantité pourroit me permettre. Il na remis en même temps sur la découverte et le gite de cette substance, une note que je transcrirai ici telle qu’elle lui a été donnée par M. Bénich , minéralogiste allemand , très-instruit , et très-zélé pour les + progrès de la science des minéraux. _« L’alumine pure, dit M. Bénich , a été découverte à Hall*en Saxe , dans le jardin d’une maison royale d’édu- cation (nommée Pedagogium regium ) ; en ÿ arrangeant une place pour le jeu de ballon. Flle se trouve immédiatement « sous le terreau dans de la glaise , avec laquelle elle est souvent mêlée. Sa forme présente toujours des concrétions ie 44 à ANNALES DU MUSÉUM mamelonnées , de quelques millimètres jusqu’à un déci- mètre d'épaisseur. Elle est devenue assez rare , soit par les recherches des amateurs , soit par les travaux des jardi- niers , qui ont détruit les mamelons en bêchant le terrain. C’est ce qui a fait dire qu’on ne la rencontiroit plus. J’en ‘ai trouvé néanmoins dans l’endroit indiqué , et même dan$ le voisinage sous le gazon ; et, suivant ce que l’on m’a assuré , elle pourroit être retirée encore de plusieurs autres endroits du jardin. » Le célèbre Schreber , alors à Hall, en a fait le premier l'analyse , qui a été répétée par plusieurs chimistes, entre autres par Gren : j’ai vu moi-même ce dernier chimiste tra- vailler à cette analyse. Le résultat a toujours été le même ; savoir , l’alumine très-pure , fort peu de chaux carbonatée, et de l'acide carbonique. Ce dernier entre dans cette combi- naison dans une proportion trop grande pour être attri= « buée à la chaux carbonaiée seulement, dont l’existence n’y semble être qu’accidentelle, »._ Dans la suite on en a annoncé la Aésoug eh en Bohème et en Silésie , ce qui n’a point été confirmé. Cependant des personnes dignes de foi m'ont assuré qu’on l'a trouyée depuis peu sur le Hartz. » L'existence de ce minéral étant donc prouvée, Werner n'hésita plus de lui assigner une place dans son système de minéralogie , ce qui a été suivi par la plupart des mi- néralogistes et chimistes allemands. Feu M. Wiedenmann ; seul, ne croyoit pas y voir le type de la nature ; ét il considéroit cette substance comme le résidu d’un procédé pharmaceutique. Cette opinion n’est appuyée par aucun fait connu. Wiedenmann ne semble l'avoir avancée , qu’en 7... +9 D'HISTOIRE NATURELLE W 45 supposant le jardin dudit Pedagogium regium ; voisin de la pharmacie de la fameuse maison des orphelins; dont les vastes bâtimens touchent en effet ceux du pedagogium , n’en connoissant pas la localité ; et il a confondu ces deux établissemens. Enfin , ilseroittrès-difficile d’obtenir l’alumine aussi pure ; il le seroit encore plus de la disposer, comme s l’a fait ici la nature ; en concrétions réniformes entre les vastes couches d’une colline. On ne sait pas trop ce qui pro avoir engagé les anciens pharmaciens. chimistes « à la porter et à la déposer dans un jardin éloigné de leur pharmacie Lots quart de lieue, séparé d’elle par une | grande rue , et enfermé de murailles. Ne se seroient-ils donné tant de peines que pour proposer un problème aux chimistes et aux minéralogistes modernes ? » Cette terre est d’un beau blanc, douce au toucher ; … un peu grenue , légère et poreuse ÿ assez semblable à Pagaric + fossile, happant à le langue , répandant l’odeur argileuse É | lorsqu on y souffle la vapeur pulmonaire. Quand on la presse entre les doigts, elle se brise et devient friable. On y trouve quelques parcelles d’oxide de fer rouge , dispersées . inégalement dans sa masse. . Elle est infusible au chalumeau ; en l’y faisant rougir , “lle devient plus sèche et moins pesante sans se durcir sensiblement, quoiqu’elle patde un peu de son volume primitif, Éd En la Mouse au rouge dits. un creuset d'argent pendant quelques minutes , elle perd près de la moitié de son poids , sans prendre de dureté et sans se cuire. trique et muriatique, à l’aide d’une légère chaleur; elle ne fait Elle. se dissout très-bien dans les acides sulfurique, ni- 46 * RE DES OR GR L point effervescence pendant cette dissolution. Elle laisse un peu de résidu en poussière blanche » indissoluble ; lécèrement gremue , quism’a paru,ètre deila silice , et dont la nature n’a pas pu être appréciée à cause de sa petite quantité. ‘La: dissolution de Valumine de Hall dans l'acide sul- furique a donné, par une lente évaporation, des cristaux® en feuillets nacrés ;: en y ajoutant quelques gouttes de dis- solution de sulfate de potasse, il s’y est formé sur-le-champ des cristaux octaèdres d’alun. Cette expérience prouve que la terre de Hall ne contient point de potasse , puisqu'elle n’a point fourni d’alun par sa simple dissolution dans l'acide sulfurique , et puisqu'il a fallu y ajouter du sulfate de po tasse pour en obtenir ce sel triple. È Un gramme de cette terre a été chauffé ‘avec cent vingt fois son poids d’eau distillée qu’on a fait bouillir pen- dant une demi-heure ; la liqueur filtrée n’a point changé N la teinture de tournesol ; celle a fortement précipité le ni- trate de barite et l’acide oxalique. Sa presque totalité, éva- porée lentement , et jusqu’à siccité ; a fourni de petits cris- taux aiguillés , soyeux , insipides , et très - reconnoissables pour du sulfate de chaux déja indiqué par les trois réactifs : précédens. On a fait bouillir une seconde fois de l’eau distillée en même quantité , et pendant le même temps sur* Valumines et en pesant le résidu de cette seconde lessive avec celui de la première auquel il étoit parfaitement semblable pour la nature, on a eu en sulfate de chaux une quantité presque égale au quart du poids de la terre. L'alumine ainsi lessivée dans deux cent quarante fois son poids d’eau bouillante et à ‘deux reprisesæ avoit perdu presque la moitié de son poids après une dessiccation | .® , < su * Las … D'HISTOIRE NATURELLE. é 47 lente. Elle étoit extrèmement divisée et très-légère. On l’a trai- tée par lacide nitrique foible ; elle s'y«est dissoute avec effer- vescence , tandis qu'avant son lavage, et dans l’état naturel; elle s’étoit dissoute sans aucun mouvement ou dégagement de gaz: ainsi elle avoit absorbé de l’acide carbonique pen- dant sa dessiccation. Cette dissolution nitrique de lalumine lessivée ne préci- pitoit plus par le nitrate de barite , et ne contenoit plus de sulfate ; elle a donné un précipité assez abondant par l'acide oxalique; et ce précipité , qu’on a reconnu pour de l'oxalate calcaire, a prouvé, que la présence de la chaux unie à lacide carbonique étoit la cause de l’effervescence annoncée. Il résulte de ces expériences qu’il ne m’a pas été permis de pousser plus loin à cause- de Ja petite quantité + du fossile qui m’à été remise, que l’alumine de Hall, au lieu d’être de l’alumine pure, contient , avec cette terre, du sulfate de chaux, de la chaux non acidifère, de l’eau, et une quantité presque inappréciable de silice; plus; quelques traces d’un muriate qui s’est aussi montré dans plusieurs de nos essais. | L’âcide sulfurique, qu’on assure que M. Simon, de Berlin, ‘y a trouvé à la quantité de 0,20, n’y est pas isolé ni com- biné à l’alumine , mais à la chaux. Il y a lieu de croire que la Chaux qui ya été trouvée libre après une longue ébullition dans Peau et une lente dessiccation à l'air, y étoit unie à l’alumine ; qu’elle en a été séparée par l'agitation et l’action de l’eau bouillante, au point d’attirer ensuite l’acide carbonique atmosphérique ; et de devenir effervescente. # é ÿ " 48 ANNALES DU arrU-S 4 UM Quant aux quantités respectives ou aux proportions des matières contenues dans cette terre , on pourroit con- clure de l'analyse que je viens de décrire, qu’elle contient, Atomine SP SERRE SC. 5. Sulfate de dns RHONE LINE ADI: 24. Eau ans CC s-"?\:se 27° Chaux, he. ébuN Murale Mi. 1 sé. 100. Mais je n’ai point eu assez de ce fossile pour déterminer ‘avec précision ces proportions ; je ne puis rien dire d’exact sur la chaux, ni sur les quantités réelles d’eau et d’alumine. Je soupçonne que la chaux y est plus abondante , l’eau bien davantage que je ne le dis , et l’alumine biéé. moins que je ne Lingus Ainsi je renverrai la recherche de sf résultats à un tra- vail plus parfait ; je m'y livrerai, si je puis me procurer une quantité suffisante de cette terre, avec d’autant plus de plaisir que je crois ce sujet piquant et neuf sous plusieurs rapports pour Fhistoire des fossiles, D'HISTOIRE NATURELLE. 49 DES. CR. EP, LEON DU GENRE TITHONIA. An DESFONTAINES. L: description de ce genre avoit été lue à l’Académie des Sciences en 1780 , et devoit être insérée dans les. mé- moires des savans étrangers j mais ces mémoires ayant point été imprimés depuis cette époque, et celle où ils le seront étant incertaine , nous avons cru devoir Ja publier Fr. les pic du a He essentiel: Calice rer Dirisons: très- ‘prolfides ; alé loneses. + disposées sur deux rangs. Demi-fleurons stériles. Fleurons tous hermaphrodites à cinq dents. . Tube renflé près de la base. Graines allongées, couronnées de quatre à cinq pail- pus Réceptacle garni de paillettes concaves. Feuilles alternes. Caliz cylindricus , gemino ordine multipartitus, , laciniis ovato-oblongis , con- niventibus, strictis, subægualibus: Florès radiaii, ligulis neutris. Corolle hermaphroditæ » tubulosæ ; supra: basim énflatæ ; quinquedentatæ. Semina elon- gata, paleis nr auk qunque coronata. Receptaculum paleaceum. Folia alterna. TITHONTA TAGETIFLORA. Tithonia à fléurs de Tagètes. Fois alien, cordatis ; triangularibus 5 À ain Productis ; re trélobis. Racine rameuse ; uelle. Tige droite , lisse , cylindrique, de dE grosseur du Res haute de quatre à ciuq Le 7 s 5o ANNALES DU MUSÉUM décimètres , couverte d’un duvet fin et très-court, partagée en deux, trois, ou en plus grand nombre de rameaux creux , inégaux , renflés , et dégarnis de feuilles au sommet, terminés chacun par une fleur. Feuilles alternes, en cœur, rudes, velues, dentées, un peu pendantes , larges de cinq à huit centimètres, longues de huit à neuf, marquées de trois nervures longitudinales ; décurrentes sur un pétiole légèrement creusé en gouttière; les inférieures sont ordinairement divisées en deux ou trois lobes un peu aigus, dont les sinus sont arrondis. Calice cylindrique , à dix ou douze divisions profondes , entières , ovale - allon-- gées, égales , terminées en pointe , larges de huit à dix millimètres sur deux centi- mètres de longueur, rapprochées, disposées sur deux rangs, réfléchies en dehors à l’extrémité après l'épanouissement de la fleur. Corolle radiée. Diamètre de quatre centimètres. Neuf à douze demi.- fleurons stériles, elliptiques, obtus, irrégulièrement dentés, ou seulement échancrés au sommet, portés sur un tube court, filiforme, velu et légèrement arqué. Fleurons tous hermaphrodites, couronnés de cinq petites dents aiguës. Tube cylindrique, renflé près de la base. Cinq étamines réunies par les anthères. Un style surmonté de deux stigmates écartés et recourbés en bas , comme dans les plus grand nombre des Composés. | Graine lisse , longue de onze à douze millimètres » Couronnée de quatre à cinq paillettes blanches , aiguës. Réceptacle convexe, garni de paillettes concaves ; aiguës, un peu plus longues ‘que les graines. J'ai donné à ce genre le nom de Tithonia à cause de la couleur aurore de ses fleurs. Il a du rapport avec le genre Gaillardia de Fougeroux >.ou Virpilia de L'Héritier. Il en diffère par son calice cylindrique , dont les divisions sont sensiblement égales , ovale -allongées , -serrées et disposées sur deux rangs, par ses fleurons renflés près de la base £ les graines du Gaïillardia sont coniques et couronnées de huit paillettes distinctes , celles du Zithonia sont très-allon- gées, et seulement surmontées de quatre à cinq paillettes. Cette plante fleurit en été : je ne lui connoïis aucun usage ni dans la médecine , ni dans les arts : elle mériteroit ? d’être multipliée dans nos parterres , dont elle seroit un * D'HISTOIRE NATURELLE. 51 des plus beaux ornemens. Thiery , voyageur connu par des projets utiles à son pays , en envoya, en 1778 , au jardin des plantes, des graines qu’il avoit cueillies dans les envi- rons de la Vera Crux. Elle a été cultivée pendant deux ou trois ans ; mais comme elle ne donnoit que peu de semences , elle s’est perdue , et l’on n’a pu se la procurer depuis. Explication de la Planche IN. 1. Un demi-fleuron. 2. Un fleuron. 3. Les étamines, dont une séparée des autres. 4. Une paillette du réceptacle. $. Un ovaire avec son aigrette, 52 ANNALES DU MUSÉUM MEMOIRE Sur la plante nommée par les botanistes Errca Dasorcra, et sur la nécessité de la rapporter à un autre genre et à une autre famille. Pis JOUSSTEL. T'ovnxeronr a le premier fait connoître, sous lenom d’£rica cantabrica, flore maximo, foliis Myrt subtus incanis, Inst, p- 603 , une plante à tige basse et ligneuse comme la bruyère , dont elle à tout le port , et que Raï cite ensuite dans sa Dendrologie , p. 98 , sous le même nom géné- rique , en ajoutant que les Irlandais la nomment Dabeoci. Cette plante, indiquée en Angleterre et en Irlande, fut d’abord connue imparfaitement par Linné, qui, dans la deuxième édition de ses Species , p. 50 9 ; la rapporta , avec doute , à la fin du genre Erica, sous le nom d’Erica daboecia. En- suite ayant reçu la description de la fleur et du fruit » envoyée par Colinson , il la nomma Ærdromeda daboecia dans la douzième édition de son Systema , p. 500 , en observant que son port commandoit ce rapprochement , quoique par le nombre de ses parties elle eft plus d’affinité avec la bruyère ; Murray et Reichard adoptèrent ce changement. D'HISTOIRE NATURE L WE. 53 . Thunberg , dans sa monographie sur l’£rica, la ramena à "Ce genre sous son premier nom, en quoi il a été suivi par Lamarck, Gmelin et Wildenow. Cette incertitude de Linné et des autres dans la déter- mination générique provient ou de la non-observation de toutes les parties de la fructification , ou du peu de cas que quelques-uns ont fait de certains caractères assez impor- tans. Les partisans de l’ordre systématique croient souvent avoir donné une idée complète d’un fruit capsulaire , en disant qu’il est à quatre loges, remplies de plusieurs se- mences , et qu’il s'ouvre en quatre valves. Celui qui étudie les affinités naturelles ne s’en tient pas à cette indication ; il veut connoître la forme et la structure des valves , leur manière de se réunir ; la position et l’attache des semences ; et de ces différentes considérations tirant des conséquences plus précises, il parvient souvent à fixer invariablement le lieu qu’une plante doit occuper dans l’ordre naturel. La plante en question peut en offrir un exemple assez frappant. Il existe dans la série actuelle des dicotylédones à corolle monopétale et périgyne, c’est-à-dire attachée au calice, deux familles anciennement réunies en une seule , et de plus confondues avec d’autres genres dans les Ordines naturales de Linné, ord. 18, dans la famille des airelles d’Adanson , et même dans la série des ordres de Trianon. Ces familles ont été distinguées plus récemment d’après des caractères assez tranchés , et tellement infportans , qu’elles pa- roissent devoir rester toujours séparées, et ne pouvoir jamais être confondues à lavenir. Ce sont les RAododendra ou rosages, et les Æricæ ou bruyères , distingués dans le Genera que j'ai publié en 1789. Le fruit de la première 54 | ANNALES DU MUSÉUM de ces familles est une capsule dont chacune des valves ren- trant sur élle-même, et rapprochant intérieurement ses bords, forme une loge entière , absolument séparée et indépendante de la loge formée par la valve voisine ( valvæ introflexae . loculum proprium constituentes). Ces bords des valves vont s'appliquer contre un axe central auquel sont attachées des graines nombreuses et menues. Les valves qui composent la capsule des bruyères ont une structure différente. Chacune porte dans son milieu une cloison qui la partage en deux (valyaæ medio septiferae), et qui, s'appliquant contre l’axe central , également séminifère, produit la séparation des loges, de manière que chacune detces loges est formée par le concours de deux valves. Cette distinction assez frappante fixe invaria- blement la ligne de démarcation entre les deux familles, qui d’ailleurs offrent encore d’autres différences. Elle a été adoptée par les botanistes sectateurs de l’ordre naturel , et a servi à Ventenat pour prouver que l’episæa, rangé par moi dans les bruyères , devoit passer aux rosages , puisqu'il avoit les valves rentrantes , et formant chacune leur loge parti- culière. Smith, dans ses Plantae ineditaæ , cédant au même motif, a rapporté aux rosages son genre nouveau, nommé par lui Menziezia, t. 56, qui, au caractère d’une corolle en grelot quadrifide, de huit étamines périgynes , d’un ovaire libre, surmonté d’un style et d’un stigmate , joint une capsule à quatre valves rentrantes absolument comme celles du Rhododendrum et de l'epigæa. En examinant la capsule de l’erica daboecia , on lui retrouve la même structure que dans les rosages , c’est-à- dire, quatre valves rentrantes ; d’où l’on tire la consé- OC PT 5% quence naturelle que cêtte plante ,« loin de rester dans le genre de l’erica ou de l’andromeda, doit même: être dé- tachée de la famille des Bruyères pour passer dans la voi- sine, L’inspection de ses autres caractères , tirés de la forme et du nombre des diverses parties , force aussi de la rap- porter au genre Menziezia dont elle ne pourra plus être sé- parée , quoiqu’un peu différente par le port. Nous propo- serons de la nommer menziezia polyfolia, parce que ses feuilles ressemblent en effet beaucoup à celles du Teucrium polium , L. et de l’andromeda polyfolia , L. On pourra la caractériser par la phrase descriptive suivante. Menziezie (à feuilles de polium } , alternes , ovales, révo- lutées, vertes, glabres, et garnies seulement de quelques poils épars en dessus , tomenteuses et blanches en dessous ; à fleurs en grappe terminale. Menziezia ( polyfolia ) foliis alternis, ovatis , revolutis ; suprà viridibus , glabris , passim pilosis , subtus tomentosis , incanis; floribus racemosis, ternunalibus. L'espèce de Smith , qu’il nomme simplement Wenziezia Jerruginea, pourra être ainsi distinguée. Menziezie ( ferrugineuse), à feuilles terminales, fasciculées, lancéolées, dentelées, non révolutées , garnies de poils en dessus , lisses en dessous ; à fleurs également disposées en fais- ceaux entre les feuilles , et portées chacune sur un long pé- doncule. Menziezia ARE fois terminalibus , fasciculatis, lanceolatis, denticulatis, non revolutis , suprà pilosis, subtis lœvibus ; floribus inter folia pariter fasciculatis , singulis | longè pedice'latis. * Une troisième plante peut être rapportée avec doute au n) 56 D DU MUSÉUM rs même genre : c’est l’Azalea pilosa de Michaux, que Lamarck cite dans ses Z{ustrations , pag. 494 , comme espèee incertaine , à la fin du genre Azalea , dont elle diffère par son nombre d’étamines , portées à huit au lieu de cinq. Nous pouvons supposer que sa capsule est semblable pour la structure à celle du Menziezia » puisque l’auteur en faisoit un Æzalea. Ce nombre d’étamines indique celui de quatre valves. au lieu de cinq ; et de ces deux considéra- tions résulte un rapprochement réel du Menziezia, confirmé par l'existence d’une corolle ovale, énoncée dans sa phrase | descriptive. * PLANCHE I. À. Une capsule du Menziezia polyfolia. B. Une capsule de l’Ærdromeda buxifolia. C. | | Une capsule du même Andromeda, vue en dedans. eus Cr ARE sec 4 Es le Me ts 2e dr Ed de Li Mon dé ce Ses dE. s ét DS dot mt - Fr Ÿ e # D'HISTOIRE PE 57 : * + 3 F ‘HISTOIRE NAPURELLE , | É e pr Lt DrscriPTION anatomique d’un nouveau genre de poisson du Nil nommé PozrxprÈèrz. «hs 7 is Pin EE GFOEPRD,.S ru = er M: * C’rsr en général parmi les poissons à branchies fixes et à squelette cartilagineux que se rencontrent les formes les plus variées et les plus curieuses : c’est là que d’im- s$r portantes modifications de quelques - uns des organes ni constitutifs de la vie déterminent nécessairement des diffé- rences majeures dans le reste de l'or anisation. Mais que parmi les poissons abdominaux , où les êtres ont * entre eux de si grands rapports, il y ait une espèce pres- ds: À qu’entièrement différente de ses analogues » €t; pour ainsi g dire ; étrangère au milieu de sa propre famille ; C’est sans doute une considération neuve pour l’histoire Pre) » et digne de l'attention des physiologistes. Cette espèce, connue en Egypte sous le nom de bichir , est en effet tellement anomale aux poissons abdominaux , qu on peut dire qu’elle n’a guère d'autres:i rapports avec eux Re VS 0 . ee 58 D: pu mUuSÉUM que la position respective des nageoires pectorales et ven- trales, et que d’ailleñrs elle en diffère entièrement. $ I. De la physionomie du Bichir. Le port de ce poisson . le feroit prendre pour@un serpent, et c’est ce qui lui a valu de la part des Egyptiens le nom de bichir ow d’aboub- à 4 chir : sa tête est défendue par de larges pièces osseuses , et | son corps se trouve revêtu de grandes écailles ; il est, en 4 quelque sorte, cuirassé. T1 est sur-tout remarquable par la * considération de son abdomen , dont la longueur égale les + quatre sixièmes de sa longueur totale, = _$S1I. DS organes du mouvement. Le bichir semble privé de celui de ces organes qui joue le principal rôle dans la natatioh; car sa queue est d’une brièveté singulière, tout au plus égale au douzième de sa longueur totale : mais cet inconvénient n’a rien de réel. Les nageoires de ce poisson qui correspondent aux extrémités des mammifères, se trou- vent façonnées de manière qu’il peut à volonté les employer comme les phoques, soit à la natation, soit à la marehe , soit au moins à «la reptation. Déja nous connoïissions une organisation assez semblable, celle des lophies , dont les nageoires pectorales et ventrales sont placées à la suite de “ prolongations chârnues ; mais ce genre appartient à l’ordre des poissons jugulaires , où les extrémités se trouvent dans umbordre renversé, et ne peuvent servir à accrocher ces animaux que dans certainesicirconstances, ne : Le bichir présenté donc à cet égard , avec les quadru- _ pèdes, une analogie plus complète. Pour lapprécier à sa juste valeur, décrivons les nageoires pectorales et ventrales. : L'extrémité antérieure ( 70 millimètres ou 2 pouces 7 lig. ) est LS longue que la postérieure (0.049). Le Ft a % J gs # 4 ‘4 W . D'HISTOIRE PHARE 59 & . bras est de très-peu plus court que la nageoire ( 36 | millimètres ou 1 pouce 10 lig.) : il est très-aplati, nu & en dedans , et seulement revêtu d’écailles à Pextérieur; on _ y retrouve tous les os qui composent l'extrémité antérieure des quadrupèdes. F x 745 04 L'omoplate est.une large pièce carrée , au haut de laquelle est une apophyse large à sa base , et qui s'articule avec la dernière des plaqties de la tête : le sternum est de forme allongée , disposé transversalement, remarquable par latious de l’avant-bras. Quant à l’humérus , c’est un osselet très-court ct moins large que la partie de la clavicule dont E une large gouttière située en devant; au dessous est l’os + claviculaire, qui saille en dehors de manière àactompagner Î parallèlement l’humérus , et à servir comme lui aux articu- il est accompagné : tous ces osselets ne sont séparés que dans de jeunes sujets ; ils se réunissent dans les adultes de manière à ne former qu'un seul os, où les traces de léurs anciennes séparations se manifestent toujours par des sutures. % “ angle de 50° : une plaque osseuse ; ronde ; très- mince ; LS tingue un adducteur et un abducteur ;"et sur-tout de larges 7 fléchisseurs et extenseuxs qui tapissent l'intérieur et lextée rieur du métacarpe. . # 8% * ANNALES DU MUSÉUM Il s’en faut de beaucoup que lextrémité postérieure pré- sente autant de points de contact avec celle des mammifères. Le membre Co millimètres ou 4 lig. ) est extrêmement court relativement à la nageoire ( 39 millimètres ou 1 pouce 5 lig.Ÿ; il n’est d’ailleurs composé que de cinq os. Le premier, qui fait, avec son congénère , fonction de bassin, est long , aplati, et se termine par une large base , à l’ex- trémité de laquelle s’articulent quatre petits osselets allongés et parallèles. Les apophyses tutrices des rayons ; quoi- qu’extrèmement courtes , enveloppent pourtant de chaque côté l’extrémité de ces quatre osselets ; ce qui est possible , parce que chaque rayon, composé de deux lames , se trouve terminé par une double apophyse. Cette organisation se voit plus en grand et plus distincte- ment dans la nageoïre anale, où chaque rayon ; composé de deux lames triangulaires, réunies seulement par leur bord antérieur , est disposé de manière que le premier rayon reçoit le second , celui-ci le troisième, cet autre le quatrième, et ainsi de ee La nagcoire dorsale offre un fait d'organisation non moïns curieux que ce que nous venons de décrire : elle se trouve composée de seize, dix-sept ou dix-huit rayons osseux (long. 25 millimètres ou 11 lign.), séparés les uns des autres < transversalement comprimés ; également larges ( 3 milli- mètres où 2 lign.) , et terminés par deux pointes aiguës. Ces lames osseuses ; en se relevant tout le long du dos, dé- veloppent : au besoin une arme redoutable : cependant pour que ces lames jouissent d’une base proportionnelle à leur LS elles s’articulent directement avec les apophyses 7 #11 es des v es, et non plus, comme dans les autres # # | + D'HISTOIRE USE 61 poissons, avec les apophyses tutrices des rayons : à cet effet, les apophyses montantes des vertèbres,sont et plus fortes et terminées par une tête destinée ne À des rayons. Les apophyses tutrices , devenues inütiles par rticulations ce singulier arrangement, se retrouvent toutefois, mais plus petites , et engagées sous la peau dans le tissu cellulaire ; ce n’est plus que le rudiment de ce qui existe ailleurs avec plus de développement. Les rayons dorsaux ne sont pas seulement transformés en dard à double pointe, chacun d’eux est encore une nageoire particulière ; car il naît de la surface postérieure des lames osseuses une membrane transparente qui excède de beau- coup le rayon lui-même ( 40 millimètres ou .1 pouce 6 lign. } , laquelle est soutenue vers le haut par quatre petits rayons ronds et cartilagineux, qui ont chacun une origine particulière. Cette suite de petites nageoires se prolonge jusque sur la nageoire caudale sans interruption, au point qu'on ne les distingue que par la différence de leurs rayons. La queue est très- courte, comprimée sur les côtés, et terminée en pointe : la nageoïre qui la borde en dessus et en dessous est cependant arrondie à son extrémité ; les rayons de cette nageoire , composés d’anneaux articulés , se subdivisent à mesure*qu’ils s’éloignent de leur origine; ceux des nageoires pectorales et ventrales leur ressemblent , KA différence de la taille près : tous sont tellement rapprochés et retenus, qu’ils ne aise pas susceptibles de mouve- ai mens propres. $ II. De la téte. L'ouverture branéhiale est rs def: __deur considérable , ce qui n’arrive jamais dans les autres # . > L ANNALES DU MUSEUM poissons , à moins que le nombre des rayons branchiostèges n’augmente.en proportion. Mais dans le bichir il n'y en a aucun ; ils y auroient d’ailleurs été à peu près inutiles , puis- que la membrane branchiostèse , au lieu d’être assez mince pour se plisser ou se déployer à volonté ; est formée d’un cuir épais : comme elle se trouve d’une assez grande étendue pour excéder de beaucoup le bord opposé de louverture branchiale , elle est soutenue vers le milieu par une longue plaque osseuse. On imagine bien qu'un organe branchiostège comme celui-ci ne pourroit remplir les fonctions qu’on lui connoît dans lés autres poissons , si l’on ne trouvoit dans les arran- gemens des plaques qui recouvrent la tête une sorte de compensation pour ce qui manque , une organisation sup- plémentaire qui mette toutes ces pare dans un accord HARAS ETS | Le milieu de la tête se trouve protégé par une grande plaque composée de six pièces toutes articulées ensemble : cette espèce de casque se trouve séparée de lopercule par ne ‘bande composée de petites pièces carrées , lesquelles , venant de l’œil, se portent obliquement sur les côtés de la nuque. Vers le milieu, on remarque que deux de ces pièces ne tiennent par une membrane qu’à la première pièce de Vepercule , tandis que leur bord opposé est libre : cette fente communiquant avec la cavité de la bouche, il arrive que Peau, qui s’est portée sur les branchies, se trouve fortement comprimée tant par les pièces de Popercule que par la longue Ne. qui tient lieu des rayons bran- chiostèses , que ce liquide soulève les deux petites pièces mobiles, et s'ouvre un passage par où il _ comme par une véritable soupape, ne de A ad A Ed n dpi 2e die dé dé dé Lo NS , ii a sed 4 + 5 D'HISTOIRE RUE 63 L’opercule n'offre rien de bien remarquable ; il est com- posé de trois pièces : l’antérieure - et cependant je n’en ai jamais acheté plus de trois à quatre par an. C'étoit à l’époque des plus basses eaux qu’on le pêchoit, et il n’est jamais arrivé qu’on men ait apporté quelques jeunes indi- vidus. Ayant trouvé que tous les poissons du Nil se divi- soient en deux classes de voyageurs ; que les uns , dans le décroissement de ce fleuve > le remontoient d bouchure » et que les autres descendoient de la Nubie avec les grandes eaux, j'ai voulu savoir à laquelle de ces divisions appartenoit le bichir; mais je n’ai pu trouver personne en état de m'en informer. Tout ce que j'ai pu soupçonner des ter renseignemens que. j'ai acquis, c’est que le ne aie 4e s Les les plus profonds du fleuve - | ‘armment dans la vase, et. qu’abandonnant epuis son em- br nt re Gad M dos due Éad UE Te GR Se un cf Se DE LR PT eu Red CS CE, 2 NEO # D'HISTOIRE NATUREBEIHE seulement ses retraites pendant la saison d’amour , il vient quelquefois alors se renfermer dans les filets des pècheurs. Je n’ai même pu savoir de quoi il se nourrit ; j’én ai pourtant ouvert et disséqué trois individus, mais ils avoient Pestomac tout-à-fait vide : toutefois , à l’étendue de sa gueule, aux dents nombreuses dont elle est armée , à la conformation de son canal intestinal , il y a tout lieu de croire que le bichir est carnivore. Sa chair est blanche et beaucoup plus savou- reuse que celle des autres habitans du Nil : comme on ne peut entamer ce poisson avec le couteau, on est obligé de le faire cuire; on détache alors -plus facilement mon que l'on edit d’un seul morceau. $ VIII. Des rapports naturels. Le genre dont le bichir se rapproche davantage est celui des ésoces; ila même quelque chose de la physionomie du caïman. et de l’aiguille écailleuse , ressemblance qu’il doit à ses tégumens, à la distribution et à la grandeur de ses écailles. Mais on sent que ce n’est point une considération assez importante pour déterminer à ranger le bichir parmi les ésoces , lorsqu'il en diffère , aussi bien que de tous les autres abdominaux connus, par des organes beau- coup plus essentiels. C’est le seul de cet ordre qui ait ses nageoires placées à l’extrémité des bras, le seul dans lequel les rayons branchiostèges soient remplacés par une plaque osseuse, le seul qui ait des espèces d’évents, munis de soupapes pour fermer ces oûvertures en dehors , tous caractères par lesquels il se rapproche des cétacés; c’est aussi le seul dont la la ligne dorsale soit garnie dans toute sa longueur de petites nageoires , le seul dont le premier rayon de ces nageoires soit e transformé en. un aïguillon à deux pointes, le seul dont les apophyses des vertèbres soutiennent, sans intérmédiaire ; 67 % .® les rayons osseux des nageoires dorsales, le seul qui ait ANNALES DU MUSÉUM une queue si courte qu’elle est presque inutile à la nata- tion, le seul enfin qui semble , à l’égard des organes de la Fed établir une nuance des abdominaux aux carti- lagineux. C’estd’après ces considérations que je me crois fondé à décider que le bichir, répugnant à entrer dans toutes les divisions connues ; doit être considéré comme un être isolé, et comme dans cet état d’anomalie que les natu- ralistes ont coutume de désigner sous le nom de genre nouveau : en conséquence , j’établis ce genre ainsi qu’il suit: POLYPTERSE CaraAcT. 1ND. Un seul rayon branchiostège : deux évents : un grand nombre de meproires dorsales. % 'POLYPTÈRE BICHrA. | A. dans Le Nil. Planche V. PS +: Ur Polyptère. Ê 2. La tête du Polyptère vue en dessus. À, B. ouverture des évents. 3. Nageoire dorsale isolée vue de côté, où l’on peut remarquer les deux pointes qui terminent le TayOn osseux. D'HISTÔIRE NATURELLE) * 69 é : “INWÉ MOTRE L Sur l'animal de la Lincuzs (Lingula anatina lam. ) 12 CG CURE ra VRP MPAII 4 94 ag: LE de é, Es n’est pas de genre 4 testacés qui prouve mieux de 4: fait celui des Lingules, la nécessité de connoître l'animal, F . . et de ne pas se borner à la coquille, pour ranger convenable- eo. ment ces mollusques dans.une méthode naturelle. | ‘En effet, les coquilles des Lingules, quoique d’une forme. assez FRET ne pouvoient faire soupçonner les grandes différences qui séparent leur animal des autres genres de sa classe; et tant qu’on n’a connu qu "elles, on les a ballottées een de genre en genre. | Comme elles n’ont point de dents à Jeur charnière, on ne pouvoit deviner, en les voyant 1OIeeS qu’elles étoient bivalves ; ; ‘et Linnœus qui n’en avoit vu qu'une, l’avoit placée parmi les patélles, sous le nom d’riguis, sous lequel elle paroît encore, quoiqu’avec doute, dans l'édition de Gmélin. Rumphe, et d’après lui Favanne , avoient pensé que ce pouvoit être le bouclier testacé de quelque limace. Chemnitz ayant eu ‘0CCa- sion d’en voir L deux ‘ares | juges , je ne sais. MEoP 4 = AE L SE 7o >: NNALES DU MUSÉUM pourquoi, qu’elle devoit passer dansle genre des jambonneaux, et la nomma pinna unguis. Bruguière est le premier auteur systématique qui ait su que ces deux valves sont naturelle- ment attachées à un pédicule membraneux, comme celles des térébratules et des anatifes , et qui en ait fait en consé- quence, dans les planches de l'Encyclopédie, un genre par- ticulier, dont il ne donne point de description, parce que son voyage et sa mort l’empêchèrent de conduire jusque-là son dictionnaire d’Helminthologie. Mais le citoyen Lamark a adopté et caractérisé ce genre, et il restera d’autant plus sûrement, que l’animal, ainsi qu’on va le voir par ma des- _cription, diffère considérablement de tous ceux des bivalves ordinaires. IL est assez singulier que les auteurs systématiques aient ia se 4 é été s si | long-temps dans l’erreur au sujet de la 3 tandis que ‘cette. coquille étoit déja parfaitement représentée avec ses deux valves et son pédicule , dans Séba , £ome IT, pl. 16, no. 4; mais l’indication que cet auteur en donne en peu . mots , comme d’une espèce particulière de conque anatifère, aura sans doute donné le change aux naturalistes, Quoi qu’il en soit, l'échantillon possédé par Séba , et com- posé de deux individus ; étant passé depuis dans le cabinet du Stadhouder , et delà au Muséum, le citoyen Lamark a bien voulu me Pr de disséquer un. des deux individus. J'en ai observé un autre , rapporté par Riche de la mer des Indes, et déposé dans ke cabinet du citoyen Alexandre Brongniard : c’est d’après ces deux morceaux que j'ai fait la description suivante. Les deux valves n engrènent l'une avec l'autre par aucune dent ; lellesine sont pas non pes En par un ligament 4 Cal. «RE 4 She & % D'HISTOIRE NATURELLE, 71 dorsal élastique, capable de les ouvrir, comme le sont celles des bivalves ordinaires ; mais elles sont suspendues lune et l’autre à un pédicule commun, semblable, pour la forme et la structure, à celui des anatifes; c’est-à-dire, d’une demi- mollesse, et revêtu d’une membrane cylindrique et circulai- rement fibreuse. L'animal n’a donc point, comme la plupart des autres bivalves, la faculté d’ouvrir sa coquille en relâchant ses muscles intérieurs ; mais il a un autre moyen qui consiste dans ses bras : lorsqu'il les fait sortir, il écarte avec eux les bords des valves comme avec des coins. | _ Si l’on enlève les deux valves, on voit qu elles sont exac- tement doublées l’une et l’autre par les deux lobes du man- teau, qui ont précisément le même contour qu’elles. Sur ce ‘manteau sont différentes taches brunes.et rudes, formées par. les extrémités des muscles qui l’attachoient à la coquille, et qu’il a fallu couper pour l’en séparer : elles correspondent à des impressions musculaires qui restent à la face interne des valves. Entre ces taches, est.un espace où le manteau est transparent, et laisse apercevoir le foie et quelques parties d’intestins : cette partie du manteau est adhérente au COrps ; mais tout son pourtour et toute sa moitié inférieure, c’est- à-dire, opposée au pédicule, sont libres, et cette moitié, en particulier, peut s’écarter de la partie EE de l’autre lobe. Tout le bord du manteau est légèrement renflé en bédisté et garni tout autour de petits cils fins, courts ; serrés et bien. égaux. La membrane elle- même est mince, demi - apr et parsemée de fibres blanchâtres et musculaires , destinées à contracter le manteau. 72 * ANNALES DU MUSÉUM Lorsqu’on soulève cette partie libre de l’un des lobes, on aperçoit les branchies attachées aux surfaces internes des lobes, et les bras ou les tentacules situés entre eux. Ces bras ou tentacules sont le seul organe par lequel Panimal puisse agir au-dehors , soit pour saïsir sa nourriture, _soit pour amener à lui de l’eau nouvelle lorsqu’il en a besoin, soit enfin pour écarter ce qui pourroit lui nuire. Si, comme nous avons lieu de le croire , le pédicule n’est pas doué de contractions volontaires, ces bras peuvent encore procurer à l’animal quelque légère loco-motion. En les agitant avec plus ou moins de force, il peut éprouver de la part de Peau assez de résistance pour se balancer de côté ou d'autre. Mais ce sont des instrumens encore beaucoup plus délicats _ de toucher, ainsi qu’on va en juger : leur substance est char- nue; leur forme, un cône comprimé très-allongé, environ vingt fois plus long que sa base n’est large; leur longueur est d’à peu près un tiers plus considérable que celle de la coquille; ils sont garnis à leur côté externe d’une série de petits filamens charnus , très-serrés et très-nombreux, ressemblans parfaite- ment à une frange, et devant ètre des tentacules très sensibles. | Cette frange, arrivée à la base de chaque bras, se continue d’un côté du corps seulement, de manière à se réunir à la frange du bras opposé, et à ce qe les deux send n’en forment réellement qu’une. Ces deux bras sont organisés à l'intériour comme ceux dès seiches > etils donnent à l’animal de la Lingule un certain rapport avec ces céphalopodes ; mais nous navons pu en faire une anatomie plus profonde. PE ET PE D PT UP OS ON ee dE png LE 26, LÉ DPHISTOIRE NATURELLE. 73 Lorsqwils sont dans l’état de repos , ils sont roulés en spirale, entre les parties libres du manteau, de manière qu'ils se touchent par leurs franges. Entre leurs bases d’un côté est située une proéminence charnue et conique, qui adhère au manteau de ce côté-là, et au sommet de laquelle est percée la bouche , qui n’est qu’une ouverture de grandeur médiocre, sans dents ni autres parties dures, On voit qu’il n’y a aucune analogie entre ces organes et le pied toujours unique des autres bivalves, pied d’ailleurs toujours situé vis-à-vis le ventre, au-devant de la bouche; mais jamais à ses côtés; pied enfin qui n’est jamais garni de tentacules. | Les branchies des Lingules ne diffèrent pas moins de celles des autres bivalves. On sait que dans ces dernières, ces organes sont toujours quatre feuillets, placés, en dedans du manteau , aux deux côtés du pied lorsqu'il existe , et dans les- quels les vaisseaux sont disposés en dents de peigne. Ici on ne trouve rien de pareil; mais les branchies sont adhérentes au manteau même, ou plutôt en font partie, On voit sur chacune de ces parties libres deux vaisseaux artériels venant de l’intérieur du corps, et formant l’un avec l’autre une figure de 7. Chacun d’eux donne de son bord externe des vaisseaux tout parallèles, qui forment une belle figure de peigne sur la surface interne du lobe; dans les intervalles des premiers , äl en revient d’autres qui entrent dans un vaisseau veineux parallèle au vaisseau artériel. Les deux vais- scaux veineux du même côté, c’est-à-dire, celui d’un lobe, et celui qui lui est opposé dans l’autre lobe, éhtrent dans le cœur de ce côté-là, ER 5 Nous verrons tout-àl’heure qu’il y a deux cœurs. 10 R 1. 74 5 ANNALES DU MU $S É U M* On pourroit tout au plus trouvér une analogie légère entire “cette forme de branchies.et celle des patelles, desoscabrions, et de mes phillidies, qui sont en quelque sorte aux patelles ce que les Znazx sont aux Aelix; mais dans ces animaux il y a, au lieu de simples: vaisseaux, de petites lames saillantes, et d’ailleurs leur manteau n'étant que d’une seule pièce, il n’y a‘qu’un seul cordon de ces lames , tandis qu’ici il y a quatre rangs.de vaisseaux. Felles sont les choses qu’on aperçoit dans les Lingules, 4 sans faire aucune incision. Ouvrons à présent l’intérieur de leur corps, et, pour cet efféf, enlevons le manteau et ses appartenances. Get intérieur est rempli par les muscles et les principaux viscères, qui s’entrelacent les uns dans les autres, chose éga- lement presque particulière à cet animal. Ce qui Le encore plus, c’est l’obliquité d’une partie des muscles qui réunissent les deux coquilles. Dans les bivalves ordinaires, ils sont perpendiculaires d’une valve à l’autre, et ne-peuvent que rapprocher ces valves dans cette direction; et comme elles Sont articulées par ginglyme, elles ne peuvent en effet en prendre d’autre : mais dans la Lingule, où elles-sont sim- plement adhérentes à un pédicule mou,-elles pouvoient encore glisser Pune sur l’autre; c'ést ce que produisent les muscles es daimel! Hsise créident M -nraure les uns se pee Dance et en MO E en Un seu suffit pour faire j Pages que ces muscles agis- | doivent fermer les coquilles , et: mr à sant séparéme t, il il y en a assez poux es fai ” toutes sortes de dire FT US ÿ ae “4 | D'HISTOIRE NABURÉLLE. 75 1] y en à aussi un près dela charnière, et denx vers le milieu de la longueur des coquilles, qui‘vont directement À d’une coquille à Pau , et qui n’ont d’autre usage que de les ; s rapprocher: + . * Le canal intestinal est un bios. qui n’a point de renflement appärent, et qui, par conséquent, ne se divise pas en estomac, et en intestins grêles et gros. C’est encore là uné grande différence entre ce genre et les autres bivalves, qui ont toujours au moins un estomac large, et d’une surface. très-inégale, Le tube intestinal dé la Lingule;se rend d’abord directément vers les sommets dés valves; il fait un repli, et, après être un peu revenu sur lui-même , fait un arc de cercle, un secondrepli, et se porte sur le côté, où il s’ouvre au-dehors d en faisant une petite saillie en cône tronqué entre les deux 2 lobes du manteau. Tout intervalle restant entre les muscles et autour de l’in- testin est rempli par deux espèces de substances glanduleuses ; l’une , d’un vert blanchâtre, du moins dans les individus qui ont Haëéré long-temps dans l’esprit-de-vin , forme une masse ronde, assez compacte, de chaque côté de l’œsophage ; elle « hous a paru communiquer avec lui par de petits canaux : et nous 5 ie 6 sans oser P ane qu’elle tient lieu de glandes . Salivaires. L'autre substance Dan it se divise en beaucoup de lobes ét de lobules, qui forment comme des ‘grappes; elle entoure la première et remplit tous les intervalles des muscles, des cœurs et de Vintestin ; Sa couleur est un jaune orangé , Béauetipe ia vaisseaux ni l& parcourent ; et quoique nous Wayons pas x EXC éteurs ) nous ne doutons pas que ce ne été foie. FAR ai - Si dt dé ir. à A TLTNNESE U - dÉ = E # 76 ANNALES DU MUSÉUM L°s cœurs occupent les deux côtés du corps, sur la racine de chacun des vaisseaux qui forment les }” des branchies ; ces cœurs sont très-comprimés, et d’une figure à peu près demi-elliptique. Leur grandeur est assez considérable, à pro » portion du reste du corps; en les ouvrant , on y remarque des: & # rides ou des colonnes charnues, dont la direction est longitu- dinale, et cette face interne est teinte d’un violet noirâtre. Un gros vaisseau communique des deux branchies d’un côté, dans le cœur correspondant ; et quoique nous n’ayons pu bien reconnoître les valvules , Panalogie des autres mollusques ne nous laisse pas douter que le sang n’aille de la branchie dans le cœur. Ce nombre et cette position des cœurs sont encore absolu- ment particuliers à la Lingule; les céphalopodes en ont trois , conime on sait, les gaxtéropodes un, et les bivalves aussi un, si on excepte les arclies, où le cœur e:it partagé en deux à cause de la partie rentrante de la coquille. Ici ce nombre de deux est indépendant de toute figure de la coquille ; ce n’est pas une légère déviation d'un type commun, maïs c’est une structure faite sur un plan neuf, et doni les parties sont inti- mement liées : la position des branchies exigeoit celle des cœurs. à Q ; . . C’est dans le foie que se distribuent d’abord les principales branches qui sortent des cœurs, R a. Le cerveau m'a paru être quelques ganglions qui se font apercevoir vers l'espèce de col ou d’étranglement situé à la base des bras; mais il n'a pas été possible de suivre les nerfs ; FA pt int 1é8 autres viscères » et il faudra attendre l’occa- sion é. 1.6 ba CRE Re : . ’. É ÿ on. isséquer un troisième individu de Lingule, pour les Li + ” D'HISTOIRE NATURELLE. 77 " .In'ya point d’yeux, ni, à ce qu’il paroît, d’autres organes des sens que celui du toucher # la bouche ne contient aucune langue ni aucune dent; c’est un simple commencement d’œ- » sophage, comme dans les acéphales ordinaires. Nous n'avons rien vu qui nous ait paru se rapporter à la génération ; et nous jugeons d'après cela que les Lingules, se multiplient comme les autres bivalves, sans avoir besoin d’ac- * couplement; qu’elles n’ont par conséquent aucun organe mâle ; et que si nous ne leur avons pas trouvé l'organe femelle, c’est que les individus que nous avons disséqués , n’avoient pas été pris dans une saison où les œufs fussent assez déve- loppés pour être visibles. | Cette structure de la Lingule paroïtra sans doute assez dif- - férente de celle des bivalves ordinaires, pour justifier l'éta- | blissement, dans la classe des mollusques , d’une quatrième famille, qui sera caractérisée par l’absence de tête et de pied, par les deux bras charnus et ciliés qui entourent la bouche, et par la position et la forme des branchies. En effet, soit qu’on adopte la méthode de M. Poli ou la mienne, méthodes » qui reviennent à la même quant au fond , on ne peut y place la Lingule sans faire entorse aux caractères. Îl est vrai que dans la division du citoyen Lamark, elle entre tout simple- ment dans les mollusques acéphalés ; mais l’énorme distance qui la sépare des autres genres, est une raison suffisante pour un peu ajouter au caractère d’ordre de ceux-ci, afin qu’elle n'y entre plus. sé 11 suffit de jeter les yeux sur là figure que Müller a donnée de l’animal de son patella anomala , pour voir qu’il ressemble à la Lingule par ses bras ciliés et en spirale ; et quoique nous me l'ayons pas vu nous ne doutons pas qu’il n'appartienne #“ y #10 ” td "RO , vraies branchies Séront restées adhéféntes An Häntéaut 78 CANNA LES Du MUSÉUM à la même famille : c’est ce qui nous à porté à en faire le genre orbicule, qui a été adopté par le citoyen Liamiark. Quant aux térébratules , nous avons eu d’abord quelque - incertitude ; leur pédicule indiquoit bien quelque affinité; la description que Linnœus donne de l’aniral ‘dés arromies, description qui se rapporte sans doute à l’une des espèces d'anomies dont Müller et Bruguières ont fait depuis leurs térébratules, sembloit confirmer cet indice ; ces bris ciliés F linéaires , avancés , allernes avec les valves, plus longs que le corps , paroissoient annoncer beaucoup de resseriblance. Maïs, d’un autre côté, on trouve dans le dernier voyage de la Peyrouse, une description et une figure de lanimal de’ la térébratule par Lamanon ; obscure, et même à coup sûr fausse en quelque point, mais accompagnée d’une figure pas- sablement dessinée, d’après laquelle il sembleroit que ce coquils lage à des ‘branchies semblables, quant au fond, à celles des’ bivalves ordinaires, quoique soutenues par des osselets , mais manquant de bras ciliés. © + Heureusement une troisième description, celle de Walch, dans le Natur-forscher , IT, 8 o , quoique faite sur un indi vidu desséché , suffit pour lever tout embarras. On y voit bien que les deux parties que Lamanon et Walch lui-même ont prises pour des branchies , sont précisément des bras charnus et garnis de franges libres comme ceux de nos Lingules ; seu- lement ils ne paroissent pas roulés en spirale. Le petit Jobé clé ligula ; nest qWuné du milieu, que Linnœus avoit app apparence produite par les franges de la Hasëldes bras qui reviennent sur elle-même: ce que Walch ndihme , jé/ne' sais pourquoi, la langue, n'est que le corps où l'afidotitén ; et les ce, que Lamanon ni Walch les aient aperçues. ” \%.s \ ce à | É me * i % d AE + D'EN:I 8 TO ER EN ATUREL LE. 79 “h ‘Ainsi, quoique nous n’ayons ‘pas encore :vu par nous- Môrtie l'animal des-téré ratules, il ne nous reste cependant aucun doute, d’après les réflexions précédentes, qu'il ne doive entrer dans le même ordre Je ceux des liigules et des orbicules. | Eenlcaton des. Figures. 5 1 Fig. Xe D RME FRE avec sa Fer et son noie - Fig 2. Un côté du manteau, lorsqu’on a enlevé la coquille. a. Portion des glandes salivaires, vue au travers du manteaw, 2. Portion du foie, vue de même. eccc. Diverses extrémités muscu- laires. Fip. 3. L'intérieur de la valve qui Er Ci ce côté du manteau, Fig. 4. Le côté opposé du manteau. Les mêmes lettres signifient les mêmes éhédéx: Fig. 5. L'intérieur de la valve qui couvroit ce second côté du manteau. On y voit, ainsi qu’à la 2. 3, les empreintes des muscles. Fig. 6. La Lingule dans la poser de la fig. 4. Un des lobes du manteau soulevé. aa. Les branchies. 46. Les cé roulés en spirale, avec leurs franges. Fig. 7. La Lingule du côté opposé , l'autre lobe du manteau relevé. Fig: 8. La position de la Fig 6; le manteau encore plus relevé, pour dans ce que je crois être le ETES a. Les bras écartés . :% me ep 4 et 6. La partie du untee, ai is ères ; enlevée. vaire. F7 Là 80 | ANNAËES D6 HMOSÉÈUM da. Les vaisseaux principaux des branchies vus au travers du manteau. ee. Portion d’'intestin. J. Anus. Fig. 11. La même partie, où les cœurs sont mieux à découvert, et où l’un d’eux est ouvert. Les mêmes lettres ont les mêmes significations. Fig. 12 et 15. Tout le manteau, les glandes et les cœurs enlevés, on voit à nu tout le canal intestinal et les principaux muscles. lis diriicusss RE ES dd dd, à. *# ..* # D'HISTOIRE NÂTURELyLE. Br. FE 2 COBRRESPONDANCE. Ni orzce sur la culture des arbres à épiceries introduits de. à Cayenne. PAR Josepxm MARTIN, botaniste, chargé de la direction des jardins et pépinières coloniales dans la Guiane française. fire ee NE RE À se à Mn SEEN NÉ RE 3 ere ve MIRE be DIS CHTISIS MON PAT L£- “ ExTarAaiT de ses lettres adressées au citoyen André Thouin (1). i&. Lettre du 22 ventose , an VII. « Psxpaxr mon séjour en France. il.a péri dans l’ha- bitation des épiceries au moins mille anciens girofliers ; c’est une grande perte , puisque les récoltes annuelles ont été moindres de 8 milliers environ de girofle. Cette mor- # talité provient de ce qu’on n’a pas nécplé, tous les-clous (Gi) Les correspondance de pe» Martin peut fire suite aux ne ‘articles indiqués ci-dessous ; et qui sont imprimés dans les Mémioires de LL TA partie ei sciences mathématiques et physiques , tom. IL. # E … Mémoire sur l’Introduction de diverses plantes utiles dans ré, Colonies. Pan de la Guiane, pé Richard, page 75. 2°. Rapport Sur ur : Mémoïre de Joseph Martin, relatif à la des arbres à épiceries dans la Guiane ; par À, L. Jussieu et ME E pag-)65.. 7 1. L2 % É = =. æ à Du: M US ÉUM chargés LA baies qui ont épuisé la végétation , ‘d’où il s’en est suivi la chute totale des feuilles. Ensuite, les chaleurs 4 brûlantes de ce climat sont venues tout ravager , parce que ces arbres n’avoient plus rien au-dessus d’eux qui les mît À l'abri du soleil. » : Lettre du 27 nivosé, an VII. ‘”« habitation des épiceries ‘est ‘actuellement en bon tat : la mortalité des girofliers a cessé. On à récolté cette année 26 milliers de clous de girofle ; et si la mortalité n’avoit pas eu lieu , il y auroit eu 3 6 à 4o milliers pes » " 5 eux ts © FA dures ut L LE 34 Las Pa Frère rte x. © Aire ‘ æ Le) 33 1.4 +: AL à : Le De = L- Den Fee | de ee - MR TS : ET r Lettre me 42 noie! K an IX, FE Er AE TR " Cr 4% « J'ai beaucoup travaillé cette année à augmenter les L 1 cultures à la Gabrielle, habitation des épiceries. J’ai planté environ 1000 Srbfiérs à 1500 poivriers, 1800 cañrelliers ; | et quelques muscadiers. 11 reste encore dans les pépinières environ 10,000 ‘girofliers » autant de poivriers qu'il n’en faudra pour doubler pendant lhiver les plantations que j ai é déja faites de cette plante utile; je compté en faire autant pour les cannelliers. Indépendamment de ce ceci , j'ai rem- placé a EE tous les anciens girofliers qui sont- morts. pendant on absence , au nombre de deux mille et plus : c’est une perte chstdérible que cette habitation à faite. Depuis. dis hi mois les cultivateurs sont, pour ainsi #e dire , ‘occupés à défricher cet établissement > qui étoit , à. * ù . à ? : D'HISTOIRE NATUREL. 83 mon arrivée, dans un abandon presque total : à :présent cette habitation des-épiceries fait l'admiration de tous ceux qui viennent la voir. 4% » J'ai aussi commencé cette année une plantation de vanilliers. Les progrès qu’elle a déja faits ; quoiqw’elle: soit récemment plantée , me donnent de grandes espérances sur sa réussite. Je vais la continuer dans la eee saison des pluies. * » La récolte du girofle ne sera pas abondante cette année : | es ne pe ee qu’à 7 nn es 08 les Poire “ n rie ; nous eussions récolté: ds milers au moins de girofle. » Je crois qu’il est intéressant de vous faire doitnoitte combien on a récolté de poivre sur un seul plant. Un propriétaire de Vile de Cayenne , le citoyen Laforêt, en a cueilli vingt - neuf livres. Il est vrai que ce poivre étoit encore vert lorsqu'on la pesé, maïs il aura la moitié de ce poids étant sec. J’ai vu ce poivre , qui étoit d'excellente qualité, gros, bien plein, d’une belle couleur, très-pi- quant ; aromatique , supérieur même à celui qu’on nous apporte de l’Inde ; car nous en avons fait récemment la * comparaison. Vas voyez combien ce fait devroit encourager la culture de cette plante , et combien ‘elle seroit prôfitable à ceux qui en feroient des plantations en grand ; mais toutes les cultures en pe ne pourront réussir dans la colonie ; qué lorsqu'il y'aura plus de population ; etsque l’industrie y sera rene pe. des ‘hommes 2. Dar Pamour du travail, » | DUR pie 84 ANNALES DU MUSÉUM Lettre du 13 vendémiaire, an IX. SR Xl ést étonnant de voir combien la végétation fait ici de progrès rapides. Lorsque j’ai revu les groupes dé végé- taux que j'avois plantés, il y a dix-huit mois, sur les bords des rivières de. la colonie, j'ai été infiniment sur- F : le Caoutchou et le Duroia , par exemple, avoient deux. pieds. de hauteur lorsque je les ai transplantés ; au . bout de dix-huit mois le caoutchou avoit vingt-deux pieds re pouces de hauteur, et le duroia celle de dix-huit pieds six . pouces. Le premier étoit frèle et droit, sans une seule branche collatérale ; et le dernier avoit une tige de quatre pouces de diamètre , garnie de longs rameaux collatéraux. » Lettre du 21*messidor, an IX. Fe Re « Nous possédons à présent trois individus du Lit-chi ; F1 j'en ai planté un dans l’habitation des épiceries. Je vais encore en faire des marcottes , et je compte que dans six mois ce nombre sera doublé. Æ "+ » Je n’obtiens pas tous les heureux résultats que je m’étois Malgré les soins que je donne à cet arbre , ce à de ses. fruits avortent. J’ai porté mes soins jusqu’à employer un homme pour arroser cet arbre pendant l'été, mais je n'ai pu Fapendant réussir, à faire mûrir tons à. fruits ; souvent il arrive que les puits qui l’avoisinent > tarissent pendant l'été, us qu’on ne peut alors l’arroser aussi fré- quemment qu'il seroit nécessaire. Nous obtenons cependant + F x promis du muscadier ; parce que les étés sont ici trop secs. dernier , est si gros et si aromatique, que ; mis en Compa- _ gascar : il est malheureux qu’on ait laissé L à L | : € 4 D'HISTOIRE NATUREgBLE. 63 + des fruits qui germent très-bien , mais pas en aussi grand nombre que les apparences nous l’ont fait espérer. » Le Poivrier se propage actuellement avec un peu plus . d'activité dans cette colonie. Depuis qu’on a mA Pi les | avantages de sa culture ÿ les habitans m’en font tous les ans des demandes. Le citoyen Laforèt, lun des colons. é est le plus avancé dans cette sorte de culture : il double cette année la récoôite de l’an passé. Un seul nègre peut cultiver 800 à 1000 plants de poivriers après que la 4," plantation a été faite; on doit les mettre à la distance des : 10 à 12 pieds: cet homme peut aussi suffire pour faire 1 récolte. Le poivre que le citoyen Laforêt a récolié l'an raison avec celui qui nous est apporté des Indes , on pren- droit ce dernier pour des balayures de grenier. Vous voyez par - - laique cette culture mériteroit plus d'attention , et qu’elle est encore fort au dessous de ce qu’elle pourroit être. Si les autres colons avoient cu autant de zèle que | le citoyen Laforêt, la colonie produiroit à présent des ee milliers de poivre. "18 » J'ai augmenté, cette année , l’habitation des épiceries d’un très-grand nombre d’individus. J’y ai formé des plan- tations de poivriers , de cannelliers et de girofliers. Dans quelque temps cet établissement sera encore plus intéres- sant , Car ces nouvelles plantations lui donneront beaucoup de splendeur : son sol est généralement très - propre à la culture des arbres à épices. Il nous manque encore iei, * : pour compléter notre collection , le ravensara de Mada- dx les individus ee que j'y avois apportés en 1789.» LD uk . *: 86 ANNALES DU MUSÉTM # | LA Li ; - LÉ se hi der Lettre du 7 brumaire | an X. te Tiens de faire beaucoup de semis de poivre , parce LE que je compte que l’on en plantera cette année , et qu’il me sera fait des demandes de la part des colons. Ils com- + * simencent à s’apercevoir que la culture du poivrier peut . ee. evenir très-lucrative; quelques-uns d’entre eux se préparent + à en former des cultures en grand, F S: » On ra pas récolté cette fois une grände quantité de oirofle > parce que les vents du nord ont porté un grand dommage à la cueillette. Sans cet accident on en auroit eu au-delà de toute espérance. » si Lettre du 7 Frimaire, an . « Dès que la saison sera favorable , je m’occuperai à . faire des essais relatifs À la culture du poivrier. Le citoyen F1 Victor Hugues , agent du Gouvernements, vient de mettre s à ma disposition un terrain, pour cet objet, dans l'ile de des Cayenne. Il s’agit de connoître quels sont les arbres qui # sont les plus propres à servir de tuteurs au poivrier, Il é paroït qu’on doit préférer le calebassier > limmortel, le monbin , la poincillade , et particulièrement tous les arbres = ‘qui peuvent venir de bouture , qui s'élèvent le moins haut, F qui sont plus vivaces , et qui ont l’ obtenir de ces essais. L'ile de Cayenne est cultivée. depuis son sol dans plusieurs parties se trouve “un siècle environ ; épuisé par les cultures premières, et il résulte de-là qu’on + : é ee dé C2 + * x ” + OCT RS DE TE AE HN PUS ER 7 Es PR | écorce épaisse- et spon- F3 gieuse. Ce n’est pas là le seul résultat qu'on cherche à . É'. à ee cd aides: vi _tels ravages dans certains endroits, qu’une très - grande. confirme par de grandes cultures , l’île de Cayenne se plus d'individus mâles que de femelles ; et c’est un grand ‘ sé Là Li e LÀ DH S TIRE N° A TU/RELÎL EE 87 à L est forcé de laisser reposer la terre , comme dans d’autres | endroits de la colonie , afin de pouvoir y mettre ensuite, sans risque , d’autres plantes. Outre cet inconvénient , il Fe “+ existe dans cette contrée un fléau très-préjudiciable aux cul= _ tures ; car les fourmisine æessent de dévorer les plants que, * le colon confie avec tant de peine à la terre. Dans certains Fra endroits il est presque impossible de se garantir de c insecte, qui se propage considérablement, et qui cause de quantité de terres reste abandonnée, On est maintenant L: presque assuré que les fourmis ne coupent point les uit du poivrier « car pra plants épars sur différentes ha- bitations , ont été 1 Sp ctés par les fourmis. Si le fait se renouvellera bientôt » ét lon obtiendra par ce moyen une compensation annuelle , égale aux revenus antérieurs. » Je viens de marcotter le muscadier femelle ; c’est , je D , le pce le plus sûr et le plus Dog pour le propager ; si je réussis bien. Parmi les noix muscades que l’on sème , et qui germent très-bien , il se trouvé beaucoup acle à la propagation de’cette épicerie. Je Me propose dé tenter encore de le greffer ; je prendrai les indi- + | idus mâles pour sujet ; je choisimai les temps que je croirai les plus convenables pour cette opération ,; et je me £ _ serviraï de tous les procédés relatifs à la grefte. » r #9 ï it | | 4 Lettre du 27 pluviose , an X,. : : « Dans ce moment la préparation dés girofliers: et dés = cs * + Ci à à ; - - -. Li $ : 88 ANNALES DU MUSÉUM poivriers est infiniment satisfaisante ; tout porte à croire qu'il y aura cette année une très-abondante récolte. Les vents du nord qui apportent ordinairement de grands ; obstacles à la floraison de ces arbres ,; ne se sont point encore manifestés d’une manière aussi àpre que ceux qui ont régné l’année passée, et qui ont fait tant de tort aux récoltes ; rinci lement à celle des sirofliers. » * Lo: InCIPa 5 ‘ LL Lettre du 8 floréal ; an X,. ds. La plantation pour essai est terminée : elle est composée de calebassiers (1) et d’immortels (2) , au nombre de 1440, après lesquels grimperont autant de poivriers, J’ai abandonné l’idée que j’avois d’abord de planter des monbins (3) pour servir aux mêmes fonctions , parce que je me suis aperçu que le poivrier , en s’attachant à cet arbre , en recevoit un effet bien préjudiciable à sa fleur. J’ai vu à la Gabrielle et dans d’autres lieux quelques beaux poivriers fleurir tous les ans, de manière à faire espérer dix à douze livres de poivre par chaque arbre, et cependant n’en pas produire plus d’un quart de bouteille, ou même pas un seul grain. Ils ont très - bien fleuri cette année sur les monbins ; et l’on ne récoltera que très-peu de poivre, tandis que la récolte sera très-abondante au contraire sur les calebassiers et les immor- tels. Sont-ce les vents qui nuisent aux poivriers , ou bien. ces végétaux tirent - ils des monbins Qui leur servent de tuteurs, une sève nuisible à la fructification ? L'observation (1) Crescentia cujete. Linn. (2) Erythrina corallodendron. Linn. (2) Spondias monbin. ‘Linn. RE T: n PP RSS Age: Re fournira beaucoup de girofle au commerce. ur 3 he # D'HISTOIRE NATURELLE. 89 à suivante pourra peut-être éclaircir ce que je viens de dire, Plusieurs personnes ont planté des poivriers sous des manguiers, des abricotiers (1), et même contre des cannel- liers , dans des vergers ou jardins à Cayenne; ils fleurissent bien tous les ans , mais ensuite les chatons tombent. Je suis ag tenté de croire, d’après mes propres observations, que la sève | de ces arbres qui servent de tuteurs au poivrier , étant rés Re t et gommo -astringente, et par conséquent âcre , doit | nuire à celle aromatique du poivrier , et causer instantané- ment la chute des fleurs et des feuilles : le poivrier , en» mêlant à sa sève celle de ses tuteurs , qu’il pompe à l’aide de ses griffes ou suçoirs, et en s’imbibant , pour ainsi dire, dans toutes les parties, de cette sève échauffante et hétéro- gène , perd alors ses fleurs avant leur fécondation, et ses feuilles avant qu’elles aient perdu leur belle couleur verte. é » L’habitation des épiceries offre une très-belle apparence olte ; et s’il n’arrive pas d’événemens fâcheux , la produits de cette année surpasseront beaucoup ceux des années précédentes. » Monsieur Anderson vient de nous envoyer de Pile Éi Vincent quelques végétaux, dont la plupart sont très- intéressans pour la colonie, tels sont quelques arbres frui- tiers de l’Inde , entr’autres l'inocarpus edulis , Vartocarpus integrifolia , le bananier d’Otahiti , le longamier (2), de quelques jambos de l'Inde, » (1) Mammea Americana. Linn. . : (2) Euphoria longan. ; ; à 5 ie 12 4 ri & 99. ANNALES DU MUSÉUM / Correspondance départementale de la Meuse- inférieure, sur une dent fossile d’éléphant. Par une lettre du 25 prairial an 10, datée d’Hasselt, F $ citoyen Ouzout , commissaire du Gouvernement près le 3 1 ribunal d’arrondissement, donne avis au ministre de _ Pintérieur, que des paysans, en fouillant dans une argil- ière pour se procurer de la terre à brique, trouvèrent, le 5 floréal , à trois pieds de profondeur, une portion de mâchoire, d'environ un pied de long, d’un animal inconnu. Cet os maxillaire fut brisé à coups de pioche; mais une dent qui: y étoit attachée, et qui pesoit» une ire et demie , fut conservée, Le cit. Villers, percepteur des contributions d’Hasselt, en fit l’acquisition ; mais , d’après l'invitation du citoyen Ouzout , il offre de la céder, si elle est jugée digne d’être placée dans les galeries du Muséum. La lettre du commis- saire du Gouvernement près le tribunal d’arrondissement est accompagnée du dessin, fait avec Soin et de grandeur naturelle, de cette dent, Les professeurs du Muséum d’histoire naturelle , après avoir pris connoissance de la lettre du citoyen Ouzout , et examiné le dessin fait par le cit. Villers, qui leur ont été communiqués par le ministre, ont reconnu dans le fossile trouvé à Hasselt, la dent mollaire d’un jeune éléphant d'Asie, dont l'espèce est bien. caractérisée par la forme et la disposition des sillons parallèles qui recou-: 4 < bd D'HISTOIRE NATUREL LE. 1 vrent la surface mollaire , tandis que Péléphant d'Afrique a les mêmes sillons configurés en lozanges. Le Muséum national d’histoire naturelle possède un grand nombre de ces dents mollaires d’éléphant de l’une et l’autre espèce, tant fossiles que naturelles. Mais il est bon de constater la découverte de celle trouvée près d'Hasselt ; c’est un fait de plus en ce genre, et d'autant plus digne d’attention ; qu'Hasselt n’est qu’à cinq lieues environ de Maestricht, où l’on a trouvé les restes de plu- tortues et des Le de marines des mers 190 plus Lo nu @) né EE ___ G) Voyez Histoire naturelle de la montagne de Saint-Pierre de Maestrichf , par Faujas - Saint- Fond ; ïin-4°. avec un grand nombre de figures. Paris, chez Déterville , libr., rue fa Battoir. & sieurs crocodiles fossiles d’espèce inconnue , mêlés avec 2 ” " # e CATALOGUS.: ares enyo ées pendant l’an X du den de botanigue es EE à la Pet situé près de tee. Town dans La aroline méridionale , pour le jardin des plantes de Paris. FAST par F, A. MICHAUX fils, commissaire du ministre de l’intérieur pour l’agriculture dans les États-Unis. à E Pinus à deux feuilles. Lieux humides, Très-résineux. a. inermis. inus palustris. Diospyros virginiana. Espèce cultivée , à gros fruits, et hätive. Nyssa biflora. 4 petits fruits. Le bois. est bon. Lieux humides. Nyssa aquatica. Bois propre au charon- Nyssa Dock. Fruits très-acides. Lieux Aumides. nouvelle. Îlex cassine. Wrai Yapon. Ilex caroliniana. Ilex myrtifolia. Lieux humides. Très- joli arbrisseau, ge s’élève à pieds. Hibiscus. Dex espèces. Convolvulus jalapa. Apporté de Xalapa et cullivé au jardin de France à Charles-Town. Callicarpa..…… Sp. nov. Smilax à fruits rouges. Lieux humides. Smilax à fruits noirs. Andromeda arbore, (Soréte tree). Feuilles très-acides. Andromeda ferruginea. Tiès-beau. De le Floride. Rare. à quinze Très-rare. Présumé espèce Andromeda nitida, Sarracenia tubulata. Mespilus. Quatre espèces ou variétés ; dont une a le tronc tortueux et droit. Pinckneya bracteosa. Très-bel arbre de {a frontière de la Georgie. Rare. Prinos à gros fruits M Befaria. Evonimus...… Annona grandiflora. Kalmia hirsuta, Tabernæmontana..….... Cornus florida, Bois crées. Sideroxylon tomex. : Padus sempervirens. Liane à graines odorantes. Fraxinus..…… de Myrica pumila. Gordonia lasianthus. bragés. Chamerops | humilis. Corypha. Haut de cinquante à soizante Pieds, dont le tronc est frès-estimé pour faire des digues, et qui résiste se plus de cent ans dans l’eau + il croft ; , naturellement à Rrmee lieues plus au nord que Poranger. C’est le Choux Lieux frais et om- L Palmiste de Catsbes Il vient dans Les endroits arides sur le bord de la mer: « F ANNALES DU MUSÉUM, ele. 93 MÉMOIRE Sur le nombre, la nature et les caractères distinctifs des différens matériaux qui forment les calculs, les bézoards et les diverses concrétions des animaux. van À FE OTRCEOT hd Cs n’est que depuis quelques années qu'il est permis aux, naturalistes et aux chimistes de déterminer et de reconnoître la nature diverse et comparée des différentes concrétions calculeuses qui naissent spontanément dans le corps des animaux. - Avant que j’eusse publié en l’an 7 les premières recher- ches que nous avons entreprises plusieurs années aupara- vant, le cit. Vauquelin et moi, sur les calculs de la vessie ; humäine et sur les bézoards des animaux, on n’avoit que des notions imparfaites sur la nature et la composition variée de ces concrétions. F | Jusqu’à Schéele , les médecins regardoient les pierres de la* vessie humaine comme formées d’une espèce de terre absorbante, que les uns ayoient cru être simplement de la a D gs | | 13 | 94 M cannazes pu mMusé£uw craie , et que quelques autres avoient comparée à la terre des os. j a —. Schéele fit voir, en 1776, que les calculs urinaires hu- mains étoient formés par. un acide particulier concret , peu soluble ou presque indissoluble dans l’eau et dans les acides foibles, très-dissoluble dans les alcalis fixes caustiques, et qui a été connu sous les moms successifs d'acide bézoar- dique, d'acide lithique , et enfin sous celui d’acide urique, qui est définitivement adopté. Re En faisant cette découverte trop peu célébrée encore dans le monde savant , Schécle commit -une erreur :d’autant plus exiraordinaire , qu’il est rare d’en trouver dans les ouvrages de cet habile chimiste : ce fut de croire que lacide urique étoit la seule matière constituante des calculs urinaires hu- mains , et que tous en étoient constamment et uniquement formés. s . Bergman , qui confirma la découverte de Schéele >; ne releva pas cette erreur ; mais bientôt: après eux divers chimistes s’apercurent qu’il y avoit une autre substance qui accompagnoit souvent l'acide: urique dans les’ caléuls uri- naires de l’homme , et qui formoit quelquefois la plus grande quantité de ces calculs : cette matière ; c’est le phosphate de chaux, base des os. | Fe. Nos longues recherches ; nos ‘analyses exactes ét assez multipliées, puisqu'elles s'étendent aujourd’hui à 600 calculs de la vessie, et à un nombre considérable dé divers bézoards ; . ainsi qu’à des concrétions différentes de toutes les résions du corps de l’homme-et des animaux, nous ont appris qu’outre Pacide urique et le phosphate de chaux, on trouve, dans Pensemble de.ces concrétions, de Vurate d’ammoniaque , de 2 K, D'HISTOIRE do RE "9 l'urate de soude , du phosphate ammonfaco-magnésien, du phosphate acide -de: chaux; de l’oxalate de chaux, du car- bonate de chaux , quelquefois même de la Silice ; enfin une graisse nastictliéré quegf ai nommée aies > “tune ma- tière résineuse. À ces différens daté fur constituans il faut ajouter une substance animale gélatineuse’ qui accompagne tous les sels indiqués , et qui, si l’on en excepte l’acide urique , Padipo- cire et la résine, : fait partie nécessaire des concrétions et sert de lien à leurs molécules salines ; qu’elle tient ponigries pi et réunies les unes aux autres. gx ; : Voilà donc ‘douze substances reconnues par notre savail comme matériaux constituans des concrétions amhnales, au lieu de deux qui avoient été trouvées avant nous ;'et qu, pouvant être æenicontrées dans les calculs de diverses régions et des différens animaux , doivent être assez exactement Ca- râctérisées pour ne pas. ar confondues désormais sous une ou déux dénominations im propres. ge L Chacune d'elles d’ailleurs n’existe que dans. des organes déterminés , ‘et quelquefois même-chez -certains animaux. La collection des concrétions et des bézoards est nécessaire- Écre pen parmi celles que l'on recueille , qu’on dispose nt, etiqu’on offre à l'étude :ow à da méditation dans M cabinets. Malgré l’état actuel des connoissances chimiques, il règne encore dans ce genre de collections une incertitude , ou même: un ur n'est plus nn de: souffrir désormais, °°: L J'ai donc pensé qu “1 serait es à Vhistoire sie relle , et qu’il seroit utile à ses progrès, de faire pour les dencrétions , les calculs “et les bézoards, ce qu’on a fait pour Li C2 + à » s 96 NS ANNALES DU MUSÉUM LL toutes les autres bränches de cette science; de chercher, pour les classer et les ordonner entre eux, une méthode fondée sur leurs caractères essentiels; de porter,.en un mot, dans leur distribution cette clarté et cette exactitude qui distin- guent aujourd’hui si éminemment toutes les parties.de la zoologie. : La chimie ; en nous faisant découvrir les divers matériaux qui constituent toutes les espèces et toutes les variétés des concrétions cCalculeuses et bézoardiques , nous a offert en même temps dans l’examen de chacun d’eux des propriétés assez marquées et assez contrastées entre elles pour fournir des caractères distinctifs , et pour empêcher que dorénavant on puisse ou les méconnoître, ou les confondre les unes avec les autres. J'ai dit plus‘haut que nos analyses mous avoient fait trouver douze substances différentes dans l’ensemble où la totalité des concrétions calculeuses que nous avons exami- nées jusqu’à présent ; et quoique je ne puisse pas affirmer positivement que la Nature ait borné à ces douze substances les matériaux de toutes les concrétions animales , j'ai néan- moins lieu de croire que cette limite approche beaucoup de la véritable , ou que si quelque substance a encore échappé à nos longues recherches, elle ne peut être que très-rare ,” puisque plus de 600 calculs de la vessie humaine, plus de So calculs biliaires de l’homme et de plusieurs mammifères » au moins 25 concrétions de diverses régions du corps ani- mal, 80 variétés de bézoards de mammifères ont été soumis à notre examen, sans nous offrir rien de plus que ces douze matières. * » $ ï En décrivant les propriétés physiques et chimiques qui + # %. & e D'HISTOIREUNATURELLE. 97 + appartiennent à chacun de cés matériaux, je donnerai une a connoissance exacte et suffisante de tout ce qui constitue les concrétions animales, et un moyen de reconnoître facilement chaque matière sans erreur et sans Rip age + Fr. De Pacide crises Caractères physiques. T’acide urique , l’un des maté- riaux les plus fréquens des calculs urinaires de l’homme ;, est en couches fines et denses, de couleur jaune fauve ou de bois, dont la nuance varie depuis celle de la paille ou du buis, jusqu’au rt marbré de la rhubarbe ou du quin- È quina. Il reçoit et présente souvent nétutttient à son extérieur un poli doux, semblable à celui du marbre ou de la serpentine. Il est cassant , et même très - fragile ; le moindre choc l’écaille : quand il tombe par terre, il se brise en fragmens ; très-nombreux. On le réduit facilement en poudre d’un jaune # pâle me tirant un peu sur lorangé. Il n’a ni saveur ni odeur sensible. :. 11 affecte dans les reins et la vessie de l’homme toutes 7 les grosseurs variées , depuis les graviers semblables à des e ; grains de millet, jusqu’au volume d’un petit melon, et des 74 formes sphérique, sphéroïdale, orbiculaire, aplatie , celle de b cœur, de cylindre resserré dans son milieu , du rein ou du haricot, branchue, tétraèdre ou cuboïde. Cette dernière est le produit du frottement, et ne se trouve que dans les cal- culs réunis en nombre dans la vessie, me drone 3 ou 4 pue a plus de cent. L Caractères chimiques. L’acide urique noircit ; sans se … 98 ManNATES "D ü 1 mUiS ÉIUM fondres:sur les charbons ardens! Il: exhalé Podeur idea os brûlés : il donne du carbonate et du prussiate d à Jar distillation: :: bio :Il'est presque : indisscluble à Peau vider à ve. lante en dissout qüelques millièmes de son poids, et le laisse L presque tout déposer par le refroidissément en petits cris" taux aiguillés, plus pâles qu’il n’étoit avant sa dissolution. © ‘Ilrest inattaquable :par les atides foiblés et même ;par plusieurs des acides rpuissans, E’âcide nitiique concentré le dissout à Paide de-li haleur.,-etde:convertit en acides prus- sique et oxglique ; lét-il prend june couleur rongé brillante dœillet: L'acide muriatique ‘oxigéné le’ change presque tout à coup en acide ns et finit par en faire une partie à Pétat d'imée. M4 225,108 ot “Les alcalis fixes purs: 1 es node Aiuidés | et concentrés, le ramollissent emmnhe espèce .de-savon, lt le dissolvent à l’aide d’un pen plus d’éaw: tous les acides , ét même ile carbonique:,: le :précipitenit de ‘ces dissolütions en poudre blanche très-fine. Lia chaux ; la barite, laminoniaque ne produisent pas cet effét , parce qu’elles formént dveéi lui des sels indissolubles. Les :lessives de -potassé. et de .sôüde sont donc les véritables et: lés: saçi frs des cite tel d'acide ,urique.: 54 nul son sh Ki n’a encore trbcnbi cet acid pür que doi: tes de ‘3 aucun animal n’a présenté «ce produit singulier de Pañimalisation. Il ‘existe: dans presque: toutes les ‘urines humaïnes ; il forme les: petits ‘cristaux rouges qui se déposent au ‘fond des vases ‘où l’on reçoit-ce (liquide. Il se: précipite abondamment en poudre ou flocons fleurs de pêcher» dans les urines rendues à‘la fin des rhaladies. fébriles , urines que les médecins nomment critiques. (Voyez PL. VIT, 5 1, a, b, c. ) | D’'HLSTOLRÉËÉ NATUREL L E. 98 € 6. LE ©: Urate d’ammoniaque. cltires physiques: L’ Rate d'à imôniaqué , dont on ignoroït. avant nous Pexistente AA les calculs: urinaires , ’ et qui, Assez souvent, les forme tout éntiérs, présonté un tissu quelquefois semblable à celui de PF acide urique, et alors ses couches fauves, ou coulèur de éafé au lait, -sont fines et moins etes in ou fibreuses que célles dé cet acide pur. Le plus souvent ce set est dun gris bläné ou de perle , d’un tissu assez dense, “lisse ‘et! bilant dans quelques-unes de sés couches après V'aditon "A4 is scie , ’cele- lulaire « ou poreuse dans le plus grand HOHbre" ul fa: ni édeur ni saveur sensibles. Caractères chimiques. Dès la première impression du féu au chalumeau, l’urate d’'ammoniaque donrie de lammoniaqué qui se dégage très - -promptement ; ; il sé comporte énsuité absolument comme acide urique. I nest pas sensiblement dissoluble dans Peau mais ïl le devient par un excès d’ammoniaque. Tous les acides , mème les plus foibles, lui enlèvent son ‘ammoniaque, et le portent à l’état d'acide urique pur : les alcalis fées caustiques en dégagent sur-le- champ l’ammoniaque, dont l'odeur frappé vivement les na- rines. C’est ce dernier caractère qui distingue parfaitement Purate ‘d’ammoniaque , et qui le ‘fait réconnoître en le réu— nissant à la dissolution complète ‘opérée par la lessive alca= line, puisqu’il ny a que ce ‘sel qui offre, tous deux à la sus ces phénomènes. ( Nat n°. 2 b. ). 100 R ANNALES DU MUSÉU M LE $: IIL Urate de soude. … La combinaison, de l’acideWurique avec la soudesa été annoncée, la première fois, par M. Tennant, de la société royale de Londres , comme formant les concrétions gout- teuses 3. deux fois cette matière s’est présentée dans nos analyses , et voici les caractères que nous, y avons re- connus, SRE TIMES L Re Caractères physiques. Elle est sous la forme de fragmens irréguliers , aglutinés les uns, aux autres sans aucun arran- gement. cristallin ; sa couleur est. d’un blanc mat, et son grain est grossier comme si elle s’étoit rassemblée ou déposée rapidement, Sans odeur sensible et avec une légère saveur fade ,. elle .a peu de consistance ÿr quoiqu’elle n'ait point de véritable friabilité , la cohérence de ses molécules imite un tissu végétal, et sur-tout celui des champignons ou de la- garic : aussi elle se laisse comprimer. Quand on la coupe avec un instrument tranchant » Ce qui est assez facile , elle montre dans la section une surface luisante et douce au moins dans les parties les plus serrées , les plus pressées. Caractères chimiques. L’urate de soude, sans être fusible sur les charbons ardens et au chalumeau » noircit prompte- ment et se charbonne vite ; il exhale une fumée épaisse et fétide comme de la chair grillée. Son charbon est noir foncé et peu volumineux, Quand on, l’a fortement calciné et qu’on le lessive dans Veau , la dissolution contient du carbonate ét du prussiate de soude. inso- luble par l’acidule oxalique ou par l’oxalate d’ammoniaque. C'est ainsi qu’on y reconnoît la présence de la chaux. Quant à celle de l’acide phosphorique , en s’en assure en le traitant par l'acide sulfurique, on décantant la portion liquide qui surnage le sulfate de chaux formé, et en évaporant ce liquide, qui se boursoufle , s’épaissit en miel , se fond en globules vitreux , et donne du phosphore avec le charbon. Ces essais peuvent mème être faits en petit au chalumeau. ( Voyez La n° 4; a; b.) . EN Phosphate acide de chaux. Caractères physiques. I] a dans ceux des bézoards . dont il constitue le principal tissu , la forme de couches lisses ÿ striées dans leurs cassures, faciles À séparer , et peu adhé- rentes les unes aux autres ; ces couches, d'épaisseur variée et très-frapiles, sont quelquefois marquées de nuances ver= dâtres ou grisâtres bien prononcées. Il a une saveur un peu âpre et acide ; le moindre choc > le plus léger effort suffit pour en briser les couches; pour les détacher les unes des autres : on voit dans leur cassure des stries aiguillées , brillantes , cristallines. é D'HISTOIRE NATURELLE. 103 Caractères chimiques. Il est fusible seul au chalumeau ; il répand une odeur légèrement aromatique en se dessé- chant ; il forme un globule vitreux blanc opaqte, et qui répañlif une flamme phosphorique lorsqu'il est bien rouge et bien pénétré de feu. Il cest dissoluble dans l’eau froide , plus encore dans l’eau chaude : il se sépare de celle-ci en petites paillettes brillantes par le refroidissement ; il rougit la teinture de tournesol. Du reste, il se comporte avec lés acides comme le phosphate de chaux ; et les alcalis le font passer sur-le-champ à l’état de ce sel, en lui enlevant sa portion d’acide excédente. Je ne l’ai encore trouvé que dans quelques bézoards vési- caux des nee (Voyez no 5.) $. V I. Phosphate ammoniaco-magnésien. Caractères physiques. C’est un des matériaux calculeux les plus reconnoissables et les mieux caractérisés ; il étoit entièrement ignoré, malgré ses caractères distinctifs et parmi les produits des animaux en général et dans les calculs ou bézoards. Il affecte deux formes différentes, éga- lement caractérisées l’une et l’autre; quelquefois on le trouve en vrais cristaux prismatiques blancs, demi-transparens , ou en espèces de tables dont les bords sont bien saillans , et hérissent de toutes parts la surface des concrétions animales, comme dans quelques calculs urinaires humains, et dans les bézoards intestinaux du cheval , de l'éléphant , etc. D'autres fois il est en couches spathiques, lamelleuses, demi- transparentes, plus ou moins épaisses , recouvrant un autre calcul primitif d’acide urique ou d’une autre matière. Ces i4 * 2 Ras & M 104 ANNALES DU M'USÉU M + couches imitent si bien l’apparence du spath calcaire, que | Daubenton et Vicq-d’Azyr qui les ont distinguées et décrites les premiers, les ont presque confondues avec 0e : Le phosphate ammoniaco - magnésien est doux au Contact et à l’œil ; il se réduit facilement en une poussière blanche ” légère, volumineuse , semblable à de la magnésie ou à de la farine. 11 a une saveur douceâtre et fade, sans avoîr la sécheresse du phosphate de chaux. | Caractères chimiques. Ses caractères chimiques ne sont pas moins saïllans que ses caractères physiques. Sur les charbons et au chalumeau , il noircit et exhale nne légère | odeur animale, puis ammoniacale ; il se fond à une grande chaleur. Il est dissoluble dans l’eau chaude, et se cristal- - lise par le refroidissement. Les alcalis fixes en dégagent de lammoniaque , en séparent de là magnésie, et forment des phosphates alcalins qu’on obtient facilement cristallisés. Les acides le disselvent très - facilement et sans efferves- cence ; quand on le tient plongé en fragmens assez gros dans de l'acide muriatique foible » il reste , après quelques heures qui suffisent pour la dissolution complète du sel, des flocons membraniformes , légers, moux, transparens, plus abondans et plus rapprochés encore de la figure primitive des fragmens calculeux ; que cela ne s’observe avec le phosphate de chaux, lequel présente aussi le même Carac- tère, mais d’üne manière bien moins marquée. On le trouve souvent formant les couches extérieures des calculs urinaires humains; il ;constitue la plus grande partie ' de la masse des bézoards intestinaux du cheval, de l'éléphant, des grands mammifères ; il n’existe jamais dans les ‘bézoards vésicaux desimêmes animaux, | “S _ : D'HISTOIRE NATURELLE, 108 Après avoir été bien déterminé dans nos analyses de calculs , il a été reconnu existant dans l’urine humaine, d’abord en phosphate magnésien, ensuite en phosphate ammofiaco-magnésien , qui se forme lorsque l'urine com- mence à s’altérer , et lorsque cette altération a produit de l’armmoniaque. C'est ce sel triple qui se dépose en prismes- hexaèdres de quelques millimètres de longueur sur les parois - des vases de verre où l’on conserve de durine pour en suivre les altérations, et au-dessous de la pellicule qui se forme souvent à la surface de ice ui gardé. (Voyez n° 6, a; b.) $.. Y I LI. Daélsies dé chan. Caractères physiques. On devoit être fort éloigné de s'attendre à trouver ce composé parmi les matériaux cons- tituans des calculs ; et, malgré les soins que nous avons mis . dans nos analyses , il nous a échappé plusieurs fois, tant nous étions loin d’en soupçonner même l’existence dans ces concrétions. Une fois bien déterminé par des moyens qui seront indiqués , nous lui avons trouvé des caractères phy- siques bien prononcés, et nous lPavons reconnu constam- ment dans l’espèce de :calcul urinaire humain que les litho- | tomistes nomment depuis long-temps pierre mirale ou moriforme à cause de sa couleur brunâtre , et de sa figure extérieure tuberculeuse, se 58 imite nes celle des müres. | _ L’oxalate de er . est fauve ou brun still inégal, raboteux, -hérissé, tuberculeux, quelquefois même épi- neux dans sa surface extérieure ; dur comme l’ivoire à ’inté- rieur, difficile à scier, s’échauffant ; et répandant par la pres- . + 106 ANNABES DU ‘MUSÉUM : 2 sion de la scie l’odeur fade dés os et de l’émail des dents fortement frottés, présentant un beau et vif poli dans ses surfaces siriées, une couleur grise de perle, et: des lames triques, appliquées en écailles arrondies ou en"éspèces de calottes, se recouvrant successivement les unes les autres ; ce qui détermine les tubercules saillans du. dehors de la concrétion, et représente des espèces de rayons partant du centre ; et s’écartant les uns des autres à la circonfé- : rence. ie Caractères chimiques. T’oxalate de chaux, chauffé au - chalumeau, brûle avec une odeur très-forte de cuir ; il noircit et fume beaucoup ; il s’incinère facilement ; il laisse un ré- sidu blanc qui fuse dans l’eau, et montre toutes les pro- priêtés de la chaux vive. C’est cette expérience qui, en nous prouvant qu’il contenoit un sel calcaire dont l'acide est destructible par la chaleur, nous a mis sur la voie d’y re- connoîtré l’oxalate de chaux. Il est insoluble dans l’eau ÿ: qui-lui enlève cependant. par l’ébullition une quantité no- table de matière animale gélatineuse. Les acides foibles ne l'attaquent pas ; l’acide nitrique un peu fort le dissout. Les alcalis ne lui causent aucun changement ; mais les carbo: nates dé potasse et de soude le décomposent par la voie humide, et c’est le seul procédé que j'aie découvert pour y démontrer tout à la fois la présence de l’acide oxalique et de la chaux : il se forme dans ce cas du carbonate de chaux qui reste au fond de la liqueur, et de l’oxalate alcalin qui se dissout. Égs its. : Nous n’avons encore trouvé ce composé que parmi les calculs urinaires humains et nulle part ailleurs , Soit dans d’autres régions du corps de l’homme ; soit dans d’autres PT — — | VE T « D’ HÈT:S T:OJL R E: NN À TURE L LE. 107 animaux : il paroît ne se former que dans l’urine huinaine, (Ç Voyez n° 7,a,b;,lc:)) e |. Y III :Carbonate.de chaux. \ L : + D » ? L2 Caractères physiques. Ce composé’, qu'on a si long- temps annoncé dans les livres de médecine comme la base unique des concrétions de l’homme et des animaux, et que nous n’avons rencontré que dans les calculs urinaires de ces derniers , n’a point été trouvé encore sous forme cristalline, ni sous cb de couches régulières et serrées les unes contre les autres, comme la plupart des autres matériaux calcu- leux ; il ne. se présente que sous la forme de concrétions irrégulières , sans surface et sans étendue dèterminées , n’af- fectant. sous des formes bizarres , quelquefois, cependant arrondies ou oblongues, qu’une agrégation de molécules grenues, liées.par un gluten animal. Il est le plus souvent blanc ou gris , quelquefois jaune ou fauve, rarement brun ou rougeûtre , et à surface dorée ou argentée. : Caractères chimiques. Deux propriétés chimiques séries PES pour de distinguer de tous les autres matériaux constituans des calculs et des concrétions des animaux. Il laisse de la chaux vive après sa calcination complète ; et il fait effervescence avec les acides nitrique et muriatique, dans lesquels il:se dissout facilement. La matière animale, plus où moins abondante, qui lui est unie et qui en lie les molécules , se. dissônt seule dans l'eau par lébullition.;. et lui ôte sa consistance. Il devient mat et friable , comme les phosphate et oxalate:calcaires:, er. on pe traité. dans, le es de: Papin. sn 26 age diner | ä « 108 ANNALES DU MUSÉUM Il n’a jamais été trouvé dans les caleuls et les concrétions du corps humain ; il n’existe que dans les calculs vésicaux et rénaux des mammifères, sur-tout dans ceux du cheval, du bœuf et du cochon. ( Voyez no &. ) $: IX, Silice. La silice est, à ce qu’il paroît, le plus rare des matériaux dé calculs animaux. Je ne lai trouvée que dans deux cal- culs vésicaux humains sur les six cents qui ont été analysés ; encore l’un d’eux n’en contenoit qu’une quantité presque inappréciable. La silice ne s’est trouvée, dans le cas cité, que mêlée avec trois ou quatre autres matériaux différens : on ne Pa reconnue qu'à la fin de l'analyse et dans le dernier résidu. Son insolubilité, sa dureté, et la manière dont elle agit sur les lames métalliques , n’ont laissé aucun doute sur sa présence, et serviront de même à la retrouver lorsqu'elle se présentera désormais aux naturalistes. Peut-être, si on la trouvoit quelque jour plus fréquem- ment dans les concrétions animales, pourroit-on en carac- tériser l’existence par le frottement sur le fer. Au reste, elle ne doit presque pas occuper les naturalistes , puisqu'elle ne se présente que très-rarement et presque par hasard. Sa présence dans deux calculs urinaires humains prouve au moins qu’elle n’est pas entièrement étrangère aux com posés animaux , et qu’elle passe er dans leurs li- quides. On n’a bin fait graver cette sb > parce qu elle n’est pas reconnoissable par ses caractères extérieurs. _ D'HISTOIRE NATURELLE. 109 $. X. Adipocire. J’ai nommé, depuis plusieurs années, adipocire une ma- tière huileuse , concrète , particulière > que j'ai trouvée dans plusieurs composés animaux ; et qui a des caractères moyens entre la graisse et la cire, quoiqu’elle ne soit ni Pune ni l’autre. Elle est analogue au blanc de baleine ; quoiqu’elle en diffère aussi par moins de sécheresse et par plus de fusibilité : mais son analogie m'engagea à com- prendre ce dernier corps sous le nom générique d’adipo- cire. Toutes les matières animales molles ont une singu- lière disposition à passer , par leur décomposition putride , à cet état adipocireux. Mais comme j'ai trouvé la ma- tière adipocireuse dans beaucoup de composés animaux , ét comme j'ai reconnu à cette matière des propriétés un peu LA variées suivant les circonstances de sa HrHaties et les lieux qu’elle occupe , je dois prévenir que ce n’est que de celle qui existe comme matière constituante dans les Calculs biliaires de la vésicule du fiel de l’homme, que je parlerai ici. Caractères physiques. Cette adipocire est souvent sous la forme de lames brillantes et talqueuses, blanches et pures, ou recouvertes d’une matière colorante brune dans les cal- culs cités. Quelquefois on ne l’y trouve qu’en petites pail- lettes qui traversent ces concrétions, qui en occupent le centre, ou qui se déposent de l’alcool par lequel on les a traitées , à mesure que celui-ci se refroidit. Elle est douce et grasse sous-le doigt. Quand on la frotte et qu’on l’échauffe, elle a une odeur fade qui se rapproche de celle du suif ou du blanc de baleine. Elle est Dee et sh: x au-dessus de l’eau. + Le 15 110 ANNALES DU MUSÉU M Caractères chimiques. Elle est très - fusible à peu près à la même température que le blanc de baleine; elle prend dans sa fusion la forme d’une huile jaunâtre ; elle s’élève en vapeur et se sublime, comme la cire, à la température au- dessus de celle qui la fait fondre. Elle donne de l’eau , des acides acéteux et sébacique ,; ainsi que du gaz hidrogène carboné par la distillation à feu nu. Son espèce de fusi- bilité la rend moins décomposablé à feu nu que n’est la graisse. Elle n’éprouve que peu d’altération par les andes: Elle s’unit très-bien aux alcalis, qui la mettent à l’état savonneux. | Elle est insoluble dans l’eau et soluble dans lPalcool, plus à chaud qu’à froid ; de sorte qu’elle s’en sépare en partie en cristaux biligne par le refroidissement. L’eau la précipite dé.sa dissolution alcoolique , de manière qu elle. imite le cphes dans cette propriété. Elle se dissout aussi dans les huiles fixes, et mème dans, les huiles volatiles légèrement chauffées. On ne l’a trouvée encore que dans les calculs de + vésicule du fiel chez l’homme. Elle y est quelquefois pure et isolée dans ceux de ces calculs qui sont blancs et cristallins. Elle n’existe point dans les concrétions biliaires du bœuf , et, de quelques autres mammifères que j’ai eu occasion d’ana- lyser. (Voyez n° 9, a, b,c:) $. XI. Résine animale bézoardique. Historique. Il existe des concrétions animales en tout ou en partie résineuses, qui n’ont été encore énoncées que à LL _d ë D'HISTOIRE NATURELLE. 411 vaguement ; et sous le rapport de prétendues vertus presque miraculeuses , lors de l’époque déja séparée de nous par près d’un siècle où l’on vantoit beaucoup les médicamens bézoar- diques: T'els sont les calculs , vraisemblablement intestinaux et biliaires, qu’on nommoit autrefois et qu’on nomme encore, dans.des ouvrages de matière médicale , bézoards orientaux. 11 faut bien prendre garde de les confondre avec les bézoards occidentaux durs, et d'apparence terreuse, qui sont for- més de carbonate de chaux , de phosphate acide de chaux , ou de phosphate ammoniaco-magnésien. Voici les caractères distinctifs de cette résine bézoardique. Caractères physiques. Sa couche extérieure est polie comme du marbre ou de la serpentine , d’un vért foncé ou clair, quelquefois brune , souvent veinée ou marbrée. Quelquefois elle exhale par le frottement une odeur vive; âcre ou aromatique. Elle se brise facilement et se sépare en couches très-friables, d’une couleur moïns foncée que la sur- face extérieure. Ces couches concentriques oviformes ont une épaisseur presque toujours égale , et continuent jusqu’au centre ou noyau, quelquefois formé par un fruit , ce qui annonce leur existence dans les intestins. Quand on broie cette matière , elle donne une poussière grasse et huileuse. Caractères chimiques. Quoique nos analyses n'aient point encore été poussées fort loin sur cette espèce de concrétion ,; ce qu’elle nous a présenté suffit pour re- connoître la nature générale de la résine animale, et sa différence d'avec toutes les substances précédentes. La ma- tière de ces bézoards se ramollit et se fond par la chaleur; une aiguille rouge les perfore et les traverse facilement ; elle répand bientôt une odeur forte ; aromatique et musquée ; it à + 112 ANNALES DU : M:USÉUM elle s’enflamme et brûle avec une fumée épaisse. Elle donne de la couleur à l’eau bouillante , quoiqu’elle ne soit pas dis- soluble. Elle se dissout presque entièrement dans l'alcool qu’elle colore, et qui précipite ensuite comme une teinture par l’addition de l’eau. Les alcalis caustiques la dissolvent , et elle diffère en cela des résines végétales, | On voit actuellement pourquoi l’on imitoit autrefois des bézoards orientaux, et l’on en faisoit de factices , en fondant et mêlant ensemble plusieurs résines et gommes résines, aux- quelles on ajoutoit de l’ambre , du musc , et des feuilles d’or, parce que quelquefois les bézoards sont dorés à leur surface. La pierre de Goa des matières médicales est un bézoard factice de ce genre. Il y a aussi une matière résineuse moins fine , moins con- densée que la précédente » dans quelques concrétions bi- liaires de l’homme > €t dans celles que renferme assez sou- vent la vésicule du bœuf 5 on se sert de cette dernière en peinture, Il s’en est trouvé une analogue dans l'éléphant mort dernièrement au Muséum » et que le citoyen Cuvier m'a fait remettre, ( Voyez n° 10.) - $. XII. Gélatine. = Je compte comme douzième et dernier des matériaux constituans des concrétions animales des calculs ou des bé- zoards la matière animale qui accompagne le plus grand nombre de ces matériaux ; et sur-tout les phosphates ter- reux ; le carbonate de chaux, l’oxalate de chaux et V'urate de soude. | | Cette matière animale qui paroît se rapprocher de la gé- Le D? HI ST:O I RE N°AITIU R'E/LIL £, 113 ë L2 , L2 L 2 latine , n’y est jamais seule, et ne peut pas en effet former seule des concrétions calculeuses,-puisqu’elle ne prend jamais l’état solide et concret qui les caractérise. Mais elle donne * néanmoins aux autres matériaux la consistance , le lien, la cohésion qui les distinguent. Elle lie et attache bete tés les molécules de ces matériaux ; comme la colle le fait pour la pâte et les fragmens du stuc. Il faut donc la compter au nombre des matières constituantes des concrétions , et sa présence y est annoncée par l’odeur fétide qu’elles don- nent au feu , par la propriété dé*se charbonner , et par lébullition dans l’eau, qui prend par-là l’odeur animale et la propriété d’être précipitée par le tannin. Cette présence , ainsi déterminée, devient la preuve irrécusable de Vori- gine animale d’une concrétion , et par conséquent fournit l’un des caractères Jes plus certains _. ce de de produc- tions naturélles. ‘Il y a lieu de croire que ce at animal F4 calculs! , ce ciment de leur liaison , est d’une nature variée , ou n’est pas toujours le même sans les diverses espèces de con- crétions. 107 | Je ne me suis occupé dans ce mémoire que de la des- ciiption des douze matériaux. constituans des concrétions animales. Je traiterai , dans un second mémoire, de la dis- tribution méthodique. ou ,de la: classification: de. ces concré- tions, soit Calculs , soit bézoards, soit concrétions propre- ment pers F d’après les animaux où. elles se trouvent, ;:ou les diverses parties des animaux . qu’elles occupent. ÿ + rs fé CECYTS F vs 11: # s HE 234 ; P: » 4 SFBAEs ‘24 4 + MAININ ALES! D'U MUSÉUM: $ si ME IM .O::1 RE SaRide riouvelles variétés de chaux carbonatée >. avec suwquelques. observations sur Les erreurs auxquelles on :, Ss’eæpose en se, bornant à l’usage du gonyomètre , -spour la description. dés cristaux , ere À ù on |! È : & AE HAE Ÿ. SE nn) ri L: Se te #& À k 4 Ltté is g RE à : UE Ar 2%, RE DIN = x L Lonsqu’uxs théorie est parvenue au degré de généralité dont elle est susceptible ; elle ne se borne pas à nous donner Pexplication de ce qui est connu. Ses résultats enveloppent encoré tout ce qui est dans l’ordre des possibles ;/ et nous fournissent un moyen de déterminer une multitude de faits jusqu’alors hypothétiques, mais qui étant de simples corol- laires des lois auxquelles sont soumis d’autres faits dont Pexistence ést avérée, pourront un jour s’offrir à notre obser- vation, J’ai fait, il y a plusieurs années , une recherche de ce genre, à l’aide de la théorie des lois: d’où dépend ‘la strücture des cristaux originaires du rhomboïde. J’ai supposé que les formes de ces cristaux fussent limitées à celles qui naîtroïent des décroissemens ; par une , deux , trois ét quatre | rangées , soit sur les bords ; soit sur les angles du rhomboïde primitif ; et en combinant ces décroissemens un à un ; deux < # Æ me -* 1, pl. HIE {r}: à à . D'HES TO:IRME UN P U REMY. Dri% à deux, trois à toutes les combinaisons possibles étoit de 8,388,604 ; ré- sultat qui fait voir combien sont fécondes par elles-mêmes les lois de la structure , ‘et combien seroit prodigieuse la quan- tité des corps réguliers dont la cristallisation peupleroit le monde souterrain ; si toutes les circonstances qui peuvent faire varier ses produits se rencontroïent dans la nature. La chaux carbonatée. étant de tous les minéraux qui ont un rhiémboïde ‘pour noyau , ‘ou plutôt de tous lés minéraux en général, celui qui abonde le ‘plus en formes cristallines diverhifiées , j'ai pensé qu’il pourroit être intéressant de com- parer le tableau des résultats connus de la éristallisation avec celui que présente la théorie, pour savoir jusqu'où s'étend l’observation dans l’immense série des: possibles. Jai donc été très-attentif à recueillir et à déterminer toutes les nouvelles variétés de cette substance , et voici où m ont con— duit mes recherches. Il entroit vingt- trois quantités dans sis calcul des dre rentes combinaisons dont les quatre: lois les plus simples sont susceptibles, en y comprenant la forme du noyau. Parmi ces vingt- trois quantités ; je n’en connois que onze qui soient comprises jusqu'ici dans les résultats de la cristal- lisation. J’en joins ici les signes à mes. pt au 4 im :8i4 Re. PABBE BDDDece. Eoberte + ofèrs dix autres quantités relatives à des lois qui excèdent le nombre de quatre rangées , on à des 1} :.G) Cette planche , qui se trouve dans le premier cahier, contient les six pre mières figures relatives à ce mémoire. # 4 , : * trois , etc, j'ai trouvé: que le: nombre :de # i16 AININ ALES (DU MUISÉU M ” lois soit mixtes soit intermédiaires , à pe voici les signes, ? "BBCE D D’) ER ee Ne ME EC sa vingt et une quantités dont l'existence est réalisée par la cristallisation. | | Depuis plusieurs années que j’ai consigné dans mes ma- nuscrits la série de ces vingt et une quantités , je n’ai trouvé aucune addition à y faire, et toutes les nouvelles formes que mes recherches m’ont fait reconnoître ne sont que des combinaisons variées des mêmes lois. Enfin, la plus forte des combinaisons que m'’ait offerte la cristallisation de la chaux carbonatée ne renferme pas plus de six quantités. Nous pouvons donc envisager l’ordre des possibles sous. un nouveau point de vue mieux assorti à l’observation , en combinant les vingt et une quantités dont il s’agit, une à une, deux à deux, etc. et en prenant pour dernier terme la combinaison six à six. D’après les formules connues, relativement à ce genre de calcul, nous aurons en tout 54,264 résultats , sur lesquels il y en a trois à retrancher; ENT savoir, 4, e, D, parce que le premier donne des faces horizontales, et les deux autres , des faces verticales qui ne peu- vent exister solitairement, et sans le concours d’un autre dé- croissement qui en limite l’étendue. Le nombre des résultats admissibles se réduit donc à 54,261 , et il est probable’ que les nouvelles variétés que l’on découvrira à l'avenir sont renfermées d’ayance dans la série exprimée par ce nombre, ou du moins on peut regarder cette série comme offrant, dans l’état actuel de nos connoissances , la limite des actions qui concourent à la production des cristaux calcaires. On * D'HISTOIRE NATUREEZLE. 117 »* pourra, par la suite, donner une extension au nombre re- présentatif de la série, si de nouvelles observations l’exigent. Le nombre des formes cristallines connues est incom- parablement plus petit que celui auquel conduit ici la théorie. | Romé-Delisle, dans la nouvelle édition de sa Cristallographie, publiée en 1783, a décrit vingt-six de ces formes (1). J’en ai décrit quArane an dans mon 77aité de minéralogie Et» depuis cette époque, j’en ai observé treize nouvelles; .ce qui faiten tout soixante. Je vais donner la Cesçhp tongue ces treize variétés , d’après la méthode que j'ai adoptée, comme la plus exacte, et qui consiste principalement. dans la réunior des figures en projection, avec les signes représentatifs des lois de décrois- PPSERRSIMENERRER RENE Va + NRA ET € sement et la mesure des angles, sur-tout de ceux que j’ap- pelle saillans ; et qui sont formés par l'incidence de deux faces l’une sur l’autre, J’ai déja remarqué ailleurs (2) combien il étoit essentiel que les descriptions des cristaux indicassent lesçangles que leurs faces forment entre elles , parce que ce sontces indications qui font ressortir la description par des traits parlans et vrai- ment caractéristiques, et que, sans cela, elle n’est qu’une ébauché imparfaite et grossière ; qui peut se rapporter à plu- sieurs objets différens. J Edge ici Le réflexions sur cet objet important. Ta # Les ere angles soit Flan ; soit saillans, d’un St èdre SN RS ET IN NP EE EEE Er PRE RE Ep One (:1) Il en compte trente , parmi lesquelles 16 y en a quatre qui ne diffèrent de l’une ou l’autre des formes précédemment décrites , que par une plus grande étendue qu'ont prise certaines facettes, (2) Traité de Minéralogie, tom. TL, pag. 251, Æ 16 : PAT }, F #0. Le ’ 118 ANNALES DU MUSÉUM géométrique ont entre eux une telle relation, que les uns * étant donnés, on peut toujours en conclure les autres à l’aide du caleul. Il suffit même quelquefois , comme dans le cas du rhomboïde , de connoître un seul angle , pour que le reste s’ensuive nécessairement, | Il résulte d’abord de ce principe, qu’à ne considérer les cristaux que comme des solides ordinaires, on s'expose à se trouver en contradiction avec les règles de la géométrie, lorsqu’en décrivant un cristal on indique plusieurs angles dépendans les uns des autres, d’après les mesures du gonyo- mètre , qui ne peuvent être qu DRE Ainsi Romé- Delisle, après*avoir indiqué 105° pour la valeur du grand angle du rhombe, dans la chaux carbonatée inverse, qu’il appelle spath calcaire muriatique (1), donne 11 5° pour celle du grand angle de la coupe principale, c’est-à-dire, de celle qui passe par les diagonales obliques de deux faces op- posées et par les arêtes intermédiaires. Or, si l’on prend le premier angle pour donnée , et que l’on en de la valeur. duxsecond, on trouve qu elle n’est que de 109 4’; ce qui fait une différence de près de 5° avec l’angle détouiré par l'observation , et produit une erreur du même genre que celle où tomberoit un géomètre qui indiqueroit 65° pour le sup- plément d’un angle de 120°. Il est probable qu’il se trouvoit des irrégularités dans le cristal qw’avoit entre les mains notre célèbre minéralogiste, dont les mesures s’écartent ordinaire- ment beaucoup moins de la vérité. Mais le calcul lauroit averti, et lui auroit offert un mon de redresser son obser- vation. (1) Cristallogr. tom. I ; pag. 520 et suiv. 4 be “ æ à D'HtSTOIREÉ NATURELLE. 119 Ce n’est pas tout , et si l’on considère maintenant les cris- . faux comme les résultats des lois de décroissemens que su- 22 bissent leurs lames composantes , "en partant d’un noÿau commun, tous les angles des cristaux secondaires se trouve- ront liés étroitement soit entre eux, soit avec ceux de Ja forme primitive : en sorte que, dans la détermination de toutes les variétés relatives à une même espèce, le calcul ne fait > que combiner les valeurs des angles primitifs joinités aux dimensions de la molécule, avec les nombres de rangées soustraites en vertu de chaque décroissement. Ainsi dans la variété représentée (/g. 3), où les faces See 2 r, r résultent du décroissement D, le même qui, en le sup- posant complet , produit le dodécaèdre que jai nommé métastatique , Vincidence de r sur 7° est de 144° 20! 26", et celle de r sur r” est de 104° 28’ 40", en conséquence de ce que le grand angle du rhombe primitif est de 10 fr a8 13/ (1), et de ce que le décroissement qui donnees faces r,r, a lieu par deux rangées. La valeur indiquée par Romé- Delisle pour Vincidence de r sur.r, qui est selon lui de 142° =, diffère donc d'environ deux degrés de la véri- table (a}: Il suit de ces réflexions que la description d’un cristal, pour être exacte , doit présenter les indications de ses anglesz . déterminés par le concours de la géométrie ordinaire avec PRE (1) La véritable donnée est le rapport V3 à V2 entre les deux diagonales du rhombe primitif. CHE, (2) Si l’on supposé avec ce savant naturaliste que l'angle du rhombe primitif soit de 102 2, la théorie donne pour l’incidence de 7 sur 7 1441 32’, valeur qui s’écarte encore plus de celle qu’il avoit déterminée à- l'aide du gonyomètre. # es + ; EE > r 1 ” s 120 ANNALES DU MUSÉUM celle qui est fondée sur la structure, et qui doit être regardée # comme une branche de la première. La seule différence est que l’une ne considère ‘dans le cristal que le fantôme du corps physique qu’il offre à l'œil, au lieu que l’autre pénètre dans l’intérieur, et a égard à la configuration et aux positions des élémens dont le cristal est l’assemblage. Les angles cal- culés, toujours parfaitement d’accord avec ces deux géomé- tries, deviendront ainsi les limites , dont le gonyomètre don- nera des approximations suffisantes pour son usage, ui est principalement d’aider l'observateur à rapporter les cristaux aux espèces et aux variétés dont ils portent l’empreinte. Je passe maintenant à la description des treize variétés que j'ai annoncées comme nouvelles. + ; 3. Chaux carbonatée unimixte eB (Jig. 2 }; dérivée it ; - + : S g du rhomboïde mixte par les faces s, et de l’équi-axe , par | les faces 9. Incidence de g sur g, 134° 25’ 38"; des sur s...116° 29" 67; de géur.$, 126.537 40°. 2. Chaux carbonatée binosénaire DB ( fig. 3 ), dé- 6 4 74 À rivée du métastatique par les faces r, r, et d’un autre, | dodécaèdre beaucoup plus surbaissé, par les faces g, q. | « Incidence de r sur r, 144° 20° 26"; de r sur r’, 104° 28’ 40"; de g sur g, ou de g” sur g’, 168° ‘ BARS de qg sux g' 122" 5" 29"; de g sur, 145° 33’ 18". Cette variété a été rapportée du Simplon par le citoyen Champeaux , ingénieur des mines, qui en | a déposé des échantillons dans les galeries du Muséum. : 3 3. Chaux carbonatée moyenne £''Ee ( fig. 4 ), déri- fn + 0 * PP ee D'HISTOIRE NATURELLE. 121 vée du rhomboïde inverse par les faces f, et du contras- tant par les faces m3 ces rhomboïdes sont comme deux moyens termes entre le cuboïde et le mixte, qui sont aussi aigus. Incidence de f sur f, 78° 27° 47"; de f'sur/f”, 101° 327 13"; de m sur f, 122° 50° 32"; de m surf, 139 +38 667 4 Chaux carbonatée unibinaire cE EE Car. 7.2). Inc nce de c sûr €; 120° ; de P'sur 6, 18° de f sur c; 153 36" 6"; Aer LP TET 19" 53 2e dois à l’honnêteté de M. Mawe, minéralogiste anglais très-instruit, deux jolis échantillons de cette variété, dont un a été placé dans les galeries du Muséum. 5, Chaux carbonatée coordonnée eE' ‘EB ( fig. 6 }); ; € r 1g dérivée de la variété persistante ( Traité de minér. t. I, p. 148 ) et de l’équi-axe. Les faces c, f; g s'élèvent l'une au-dessus de l’autre , de manière que les arètes qui les séparënt sont toutes MALARS d’où résulte une sorte de corrélation qui a suggéré le nom de cette variété. In- dgenee de g sur c, 116° 33° 54"; de g sur f, 143° ! 48" (1). Cette variété a été “décrite dans le N°. 67 L Journal des mines, p. 14, par le citoyen Cressac , ingénieur de: mines , qui Pavoit trouvée près le port Séguin, dépaïtement de la Vienne. L’échantillon que l’on voit dans les galeries du Muséum a été donné par ce naturaliste. die {a} Je ne répéterai pas ici les incidences de c sur c et de c sur f, qui ont déja été indiquées précédemment , et je me dispenserai de même ; dans la suite ; de ces sortes de répétitions. ” é. à k. 122 ANNALES DU MUSÉUM 6. Chaux carbonatée annulaire eee 4 (fig. 1, pl. V'IIT). pe ë Sy Incidence de "2 sur o, 104 28” 50"; de msurc, 165 [e) 31° ; de s suro, 101 18” 36"; de s sur c, 168  1 à a nt 3°2 7. Chaux carbonatée souquadruple ER - (fa, mm C ; = La variété ascendante ( Traité de minér. t. I, p. #. ) augmentée-à chaque sommet de trois frstses: Lo Lo ui eRagrrennent au rhomboïde TRS Elle tire son nom de ce que l’exposant de la quantité e est le quart de A somme des trois autres (1). Incidence de z si Æ, Or" 48” 18" ; de 7 sur la face de retour, 101° 82" 13"; de g surz, 137 17 40". Cette variété, dont on vit deux beaux groupes dans les galeries aa Muséum ; se trouve en France, à Sainte-Marie aux mines. à 6. Chaux carbonatée additive cDB e (/g. É.). La er d £ variété disjointe ( Traité de minéral, t. IT $ De j0 3 . : augmentée des faces g, qui appartiennent au rhomboïde équiaxe. Le nom d’addirive lui a été donné > parce que l'exposant de la quantité | est plus fort d’ une unité que la somme des exposans des trois autres quantités. Inci- dence de g sur q 151° 2° 41"; de r sur c, 152° 6! , Pa + _ DR RE = Ga) Pai développé dans mon Traité (tom. TI, pag. 181 et suiv.} cette méthode de dénommer les cristaux d’après les lois de décroissement, qui déterminent leurs formes , et d’autres considérations du même genre, dr se “ Ê 9 : | D HI ST CRE NATUMELL TX. 123 (4 oO . 52" ; de r” sur c, 135”. Cette variété se trouve au Der- byshire. sé 4 9. Chaux carbonatée quadri-rhomboïdale ee Pe ( fig. 4), sSPI dérivée du rhomboïde primitif par les fésés P , du con- trastant par les faces #1, du mixte par les faces s, ct d’un rhomboïde intermédiaire entre le primitif et l’équi-axe, par des faces Z. L’angle plan au sommet de ce dernier rhômboïde seroit de 107° 2’ 36". Incidence de "1 sur s’ ou de s sur mm”, 154° 12° 44"; de m sur P, 149° 2’ 11”; de P sur /, 140° 37’ 34"; de P ou de Z sur la face opposée, contiguë au même sommet, 96° 20’ 24". Je dois à l’amitié du citoyen Gillet Laumont, membre du conseil des mines , deux échantillons de cette variété , dont l’un a été déposé dans les galeries du Muséum. 10. Chaux carbonatée tridodécaèdre ee D B Che: 5} 6 cir q dérivée du dodécaèdre métastatique par les faces 7 , d’un second beaucoup plus surbaissé par les faces 9, et d’un troisième qui auroit six faces verticales c, et six légère- ment obliques z, disposées trois à trois vers chaque som- met. Incidence de À sur c, 175° 36” 5"; se trouve au Derbyshire. 11. Chaux carbonatée quadridodécaëdre e D P BB 6 3 cr (/ig. 6), dérivée du dodécaèdre métastatique par les faces r , d’un autre plus surbaissé par les faces g, d’un troisième encore plus surbaissé par les faces #, et d’un quatrième, semblable à la variété imitable (Traité, t. Il, # ‘124 ANNALES DU MUSÉUM p. 140 ), par les faces c, P. Incidence de g sur #, 172° 12° 58"; de q sur P, 171° 11” 49". Cette variété se trouve aussi au Derbyshire. J’en ai observé un cristal dont l’épaisseur est de près de cinq centimètres. 12. Chaux carbonatée quadruplante E' IEcDBB A trs: (Ag. 7 . Elle est composée du rhomboïde inverse par les faces f', de l’équi-axe par les faces g, de deux |. hexaèdres réguliers par les faces c, , combinées avec les bases o , et d’un dodécaèdre à triangles scalènes par les faces £. Elle emprunte son nom de ce que l’exposant 1 est répété quatre fois dans son signe, qui, sans cela , of- iriroit la série régulière 1 , 2, 3. Les arêtes à la jonction des facettes £, £ avec la facette intermédiaire g, sont pa- rallèles , et si on admet le rhomboïde équi-axe auquel ap- partiennent les facettes g, comme noyau hypothétique , le dodécaèdre à triangles scalènes, auquel appartiennent les facettes Z, £, sera censé résulter d’un décroissement par quatre da sur les de latéraux du rhomboïde équi-axe (1). es de sug f, 1/0° 46 6"; de £ sur #, 80° 7134" de g sur oy 183? 26/:6!; .. sur f, 143° ur. de g sur £, 158° 49’ 43"; de c sur f, 116° 33! 55". On voit, dans les galeries du Muséum , un beau groupe de us de cette variété , dont le 5 6 volu- mineux a quatre centimètres indens Ils sont accom- —— (1) J'ai cie, dans un article particulier ( Traité de Minéral. tom. IT, pag. 15 et suiv.}) la théorie relative à cette possibilité de substituer hypothétiquement les formes secondaires des cristaux à leurs véritables formes primitives, « à 0 D'HLSTOIRE NATURELLE. 125 pagnés de petits cristaux de plomb sulfuré. Ce groupe a été trouvé dans les mines du Hartz, 13. Chaux carbonatée quintiforme DeE' E De A FE nt ‘fi Hé (fig. 8), dérivée du rhomboïde inverse par les faces.f, du .contrastant par les faces 1, d’un troisième rhomboïde extrêmement aigu par les faces #, d’un dodécaèdre à jang >. scalènes par les faces y, et d’un prisme hexaèdre régulier par les faces z et 0: a Er Incidence de: Æ sur À, 119° 29/ 52";.de À sur z, 149° 44! 56"; de f'suro,.116° 33 64"; de # sur /, 149° 44’ 56"; de m sur #, 161° 26° 11°; de y surm, 157° 12/ 31". Les arêtes à la jonction des facettes y avec la facette intermédiaire "1, sont parallèles, et si lon prend pour forme primitive hypothétique le rhomboïde contrastant auquel appartiennent les faces m , le dodécaèdre à triangles scalènes qui résulteroit du prolongement des facettes y, y, sera censé provenir d’un décroissement par quatre rangées sur les angles latéraux du rhomboïde con- trastant. Cette propriété est analogue à celle que présentent, sur la variété quadruplante ( ig. 7,), les faces #, #, associées au rhomboïde équi-axe. Le seul cristal de cette variété que j'aie observé est dans la collection du Muséum. Il a environ 20 millimètres de hauteur sur une égale épaisseur. Ses rapports généraux avec le groupe de la variété précédente et l'existence du plomb sulfuré, qui de mème l'accompagne , peuvent faire présumer qu’il provient aussi du Hartz. Ce cristal est beaucoup plus court que ne le représente le 17 æ 7 126 ANNALES DU. MUSÉU M la figure ci-jointe , tracée par le citoyen Tremery, ingénieur des mines, d’après des dimensions plus analogues à son véritable aspect. On seroït tenté, au premier coup d’œil , de le prendre pour une Lonéoss d’un octaèdre qui auroit un de ses sommets à l’endroit de la facette #1. Il à fallu de lattention pour saisir la position qu’il doit avoir rela- tivement à celle de son noyau , et qui exige que la face o soit située horizontalement ; et ceci est une nouvelle reuve de la nécessité d’avoir bat à à la structure , pour é faire dériver un cristal d’une forme étrangère à son espèce : dont il pourroit paroître offrir l'empreinte , si l’on s’en tenoit à la considération isolée de l’aspect extérieur, RCE En re- ge 0 0 ? D'HISTOIRE, NATUREL LE. 127 PLANTES RARES Qur ont fleuri en l'an X dans le jardin ou dans les serres du Muséum , par DESFONTAINES. Methonica superba (Superbe de Malabar ). Gorros4 superba. Lan. Sp. 437. — Lamarcx, Dict. IV, p. 133. — Illustr. t. 247. — Gogrrx. Fruct. I, p. 69; t.18,f. 1. — Mendoni. H. malab. VIH, p. 107;t: 37. — Methonica Malabarorum. Herm. hort. 689. ic. — PLux. t: 116, f. 3. — Lilium zeylanicum superbum. Comm. hort. I, p. 69. t. 35; Radix malè expressa. Cette plante, extrèmement remarquable par ses feuilles , dont la pointe se termine en vrille, et par la forme élégante et singulière de ses fleurs, est rare en France. Deux des in- dividus que le Muséum possède ont fleuri cette année; je les ai observés avec soin; et quoique la Superbe de Malabar soit connue depuis long-temps des botanistes, j’ai Cru devoir en retracer les principaux caractères ; en y ajoutant quelques - 4 # 129 ANNALES DU MUSÉUM observations particulières qui serviront à en compléter TMIORE | La racine, qui est ferme, charnue ; cassante , souvent bosselée, de la grosseur du pouce, courbée à sa partie supérieure , et formée de deux branches pivotantes et perpendiculaires, pousse de sa courbure une tige cylindrique, lisse, foible, tombante, presque sarmenteuse, de la grosseur d’une plume à écrire, longue d’énviron deux mètres. De sa partie moyetfne naissent communément un, deux ou trois rameaux opposés et pendans. Les feuilles , alternes , éparses , lancéolées , lisses, sessiles , très-entières, larges de deux à trois centimètres près de la base, sur douze à seize de lo Ir, se rétrécissent insensiblement, et se terminent, comme celles du F/agellaria indica , Lix., par une vrille simple, roulée en dessous, et qui s'attache aux corps qu’elle peut saisir, Pédoncules solitaires, cylindriques, nus , horizontaux, longs de deux centimètres, terminés par une fleur ; ils naissent le long de la partie supérieure de la tige à côté des feuilles. La fleur est pendante avant son épanouissement , et le bouton a une forme hexagone. Calice partagé en six divisions très-profondes , distinctes, lancéolées, aiguës, ondées, crépues sur les bords, relevées vers le ciel, rapprochées au sommet , creusées en gouttière ; jaunes depuis le milieu jusqu’à la base où l’on remarque une petite protubérance longitudinale , d’un rouge de sang dans tout le reste de leur longueur. La couleur jaune -dont je viens de parler se teint peu à peu en rouge, . de, manière qu’au bont de quelques jours les divisions n’offrent plus qu’une cou- leur uniforme dans toute leur étendue. Six étamines un peu moins loñgues que le calice. Filets cylindriques, ‘aigus, horizontaux; divergens sur un même plan, d’un vért jaune, ensuite rougeâtres. Anthères mobiles, linéaires, comprimées , tronquées aux deux bouts , attachées aux filets par le milis de leur face postérieure. Pollen jaune. Style droit, filiforme, de la longueur des étamines, d'abord horizontal » puis _relevéobliquement ; de manière qu'il forme un angle aigu avec lovaite. Trois stig- mates grèles. Ovaire supère, vert, lisse, ovale, obtus, à trois angles arrondis ; marqué de six sillons, dont trois sont plus profonds. Capsule sen ass or > à trois lobes, à trois _— et à trois logés polyspérmes. Graines to ol avec une petite éminence près de l’ombilic, digoets sur deux rangs. dans chacune des loges. N'r4 La Mi de Malabar appartient à londré de Liliacés, PR ne 2. 2 |: til SNS EE ES REP ER 2: ractère ; EL ‘ Æ D'HISTOIRE NATURELLE. 129 et paroît avoir quelque affinité avec lErythronium ; elle fleurit en été : on enlève de la terre les racines, et on les abrite dans la serre chaude pendant l’hiver, Elle est originaire de : : la côte de Malabar, où on la cultive pour lornement des jardins. Ses fleurs servent à former des guirlandes et des couronnes. La racine passe pour vénéneuse, Cheiranthus farsetia ( Giroflée êe Farset ). Cheiranthus siliquis ovalibus, compressis ; foliis lineari- lanceolatis ; caule fruticoso , erecto. Lan, Mant. 94. — Dssr. Fl. atl. IL, p. 89, t. 160.— Farsetia AEgyptia. Turra. Farser. IL, t, 1, = Zunaria écabra. Forsk. FI. PAYS À L0: | | Arbrisseau rameux, droit, d’un blanc cendré, haut de six à huit décimètres , à fouilles linéaires lancéolées et entières, dont les fleurs, disposées en grappes lâches au sommet des rameaux , exhalent une odeur suave. Ses pétales sont bruns, ou quelquefois d’un blanc sale , étroits, linéaires, obtus, veinés en réseau et à bords repliés en dessous, Ses siliques larges , aplaties, ovales, obtuses , le distinguent de toutes les espèces analogues ; et Turra, d’après ce ca- en avoit formé un genre particulier qu'il conviendroit peut-être de con- server. D Le :Cheiranthus farsetia est indigène aux côtes de Bar- “barie; je Jai observé sur les montagnes de Tunis qui bordent TIC $. « + F4 le désert : il croît aussi en Égypte, d’où le citoyen Delile en a rapporté des graines qu'il a données au Muséum, et un des individus qu’on y cultive a fleuri cette année pour la première fois. LE: Cet arbrisseau doit être abrité dans la serre chaude en hiver. . L . 130 ANNALES DU MUSÉÈUM _Polygala oppositifolia ( Polygale à feuilles opposées ), Polygala floribus cristatis ; caule fruticoso; foliis op- positis , ovatis, acutis. Lin. Mant. 259. Arbrisseau d’une forme élégante, à feuilles glauques, glabres, Hisses, persis- tantes , abaïssées, sessiles, en cœur, très-aiguës , entières, opposées en croix, et peu écartées les unes des autres. Tiges droites, grêles, foibles, cylindriques , effilées , non striées, divisées au sommet en plusieurs branches axillaires et alternes. e Fleurs grandes , rose - pâle, pendantes , et disposées en petites grappes à un trémité des vieux rameaux. Lèvre inférieure de la corolle frangée. Capsule plane, large, elliptique, un peu échancrée , bordée d’une petite mem- brane. E Cette belle espèce de dinar dirve est originaire du cap de Bonne-Espérance. On la cultive dans le terreau de bruyère, et il faut labriter dans l’orangerie pendant Phiver. Elle a fleuri cette année, pour la première fois, dans une des serres du Muséum. F me de Ur FAURE (Andropogon annulaire ). Andropogon spicis digitatis BR ES ; flosculis Dhabi : » aristatis ; pedicellis muticis. Vaur. Symb. Il, p. 102.— A. spicis ad apicem culmi confertis, alternis ; floribus ge- minatis ; aristato sessili hermaphrodito ; ; pool mutico inani. Forsk. F1. 173, ‘ Lilo annulaire. ressemble Es. à l'Andropogon ischæmum, Lis. Il en diffère par ses feuilles glabres, dont la gaine est couronnée d’une mem- brane nue, par les nœuds des chaumes entourés d’un anneau de soie , ét par ses anthères jaunes. Les feuilles du second sont barbues sur les bords ; la mem- brane qui termine la gaine est très-courte et ciliée ; les nœuds des chaumes x à nus, et les anthères sont violettes, + ‘ Le D'H:1S TOI ME (NA T'UYRIE/L'L/E: 191 Ce gramen est originaire d'Égypte, d’où le citoyen Delile! en a apporté des graines qui ont levé dans le jardin du Mu-. séum. Il a fleuri cette année pour la première fois. * à ri Malpighia coccigera (Malpighia à feuilles de pui Malpighia Joliis subovatis, dentato-spinosis. Lin. Sp. Ésasi, Jaco. Col. Il, p..311..—— lc. rar. t,  7 0 +. Cxvan. Dissert. n° 561, FASES f EE agé Plum: Papas te 1 x: PE PE : ie Cet se Er en , qui. tire son nom. snéciiaus de % ressem-. blance de ses: Éénilles avec celles du Chêne kermès, Qzercus coccifera, Lin. , est originaire des Antilles, et les individus que. l’on cultive au Muséum en ont été apportés par.le . capitaine Baudin. Plusieurs ont fleuri cette année dans la serre chaude. | «be. Malpighia à feuilles de kermès se distingue facilement des autres espèces du même genre par ses petites feuilles opposées, arrondies, coriaces, lisses, per- | sistantes ; d’un vert luisant, à bords repliés en dessous, un peu ondées et bordées : de petites dents terminées par un poil roide et piquant. Les fleurs sont solitaires , axillaires , portées chacune sur un pédicelle filiforme, droit, un peu plus long que la feuille, et muni à sa partie inférieure de deux petites écailles opposées. Les pétales ont une forme élégante comme ceux de tous les Malpighia ; ils sont d’un rose pâle, arrondis , frangés dans le contour, et éga- lement portés sur un onglet. Nota, On voit souvent des feuilles entières sur certains individus. | Conyza candida ( Conyse blanche ). Conyza foliis ovatis, tomentosis ; floribus confertis ; pedunculis lateralibus terminalibusque, Lx. Sp. 1208.— C. cretica, fruticosa, folio molli candidissimo tomentoso. 5 0 & 1 92: AENIN A L'EUST DU fu SÉU M Tourx. Cor. 35.— Buxe. cent. 2,1. 1 Re. t, 217. — Bocc. sic. te 31, f: 2.» Ce joli arbuste, remarquable par la blancheur de ses feuilles et de ses rameaux , a fleuri au milieu de Pété. Il se distingue. par ses feuilles ovales, obtuses , entières, ridées, épaisses et drapées, larges de trois centimètres sur cinq de longueur, rapprochées en touffe au sommet des vieux rameaux , portées sur de longs pétioles aplatis en dessus et élargis à la base; par ses jeunes branches tombantes , garnies de feuilles ovoïdes, alternes , et écartées les unes des autres; par ses-pédoncules courts ; amincis inf6- rieurement, qui naissent ke. long des ‘branches, et portent une, deux ou trois fleurs pédicellées ; par ses calices cylindriques , cotonneux , composée de plusieurs. rangs de folioles étroites, imbriquées, dont les extérieures sont lâches ; plus grandes, inégales , obtuses ; et semblables à des feuilles. Les fleurons sont jaunes,, à cinq dents; ceux du centre sont hermaphrodites, et ceux de la circonférence femelles. La graine est grêle, cylindrique., velue:,. légè- rement striée, couronnée de huit à dix soies plumeuses vers le sommet, mais dont les barbes ne sé voient + 4 ati Elles” adhèrent à un récente nu et aplati, b > à : TA pers ÀS a # RIDE Cette plante, originaire de Crète, veut être abritée dans l'orangerie pendant l'hiver. : se: pate de graines, de drageons et de boutures. » LA] " | D'HISTOIRE NATURELLE, . 133 DESCRIPTION. 112 4 D’yxE nouvelle espèce de Scorsontre , . RS = rAn DESFONTAINES. Scorzonera aspera ( Scorsonère rude). (PI. IX:) S'co RZONERA foliis asperis, lanceolatis, dentato-pinna- tifidis ; stylo incurvo ; pappo sessili, supernè plumoso. Racine pivotante, charnue , ms. de la grosseur du doigt. De son collet sortent ordinairement plusieurs.tiges partagées inférieurement-en un petit nombre de rameaux simples, effilés, droits ou tombans , légèrement striés, pubescens, longs de trois à cinq décimètres, terminés par une fleur, garnis de fouilles infé- rieurement, clair-semés , dans le reste de leur longueur; de petites écailles ou folioles courtes et aiguës. Feuilles un peu rudes, d’un blanc cendré 3 les plus élevées de la tige sont ln. céolées , aiguës, dentées , sessiles; les Hhéioures , ainsi que les radicales , qui nais- sent en touffes , sont en spatule , larges d’un à deux centimètres sur dix à dix-huit de longueur, décurrentes sur un pétiole triangulaire, aplati en dessus ; inégale- ment dentées, et souvent même presque pennées avec de petites dents interposées entre des divisions ovales, distinctes, horizontales ; toutes ces découpures , ainsi que les dents, sont terminées par un poil roide, Calice ovale-allongé, glabre, imbriqué. Ecailles oblongues, obtuses, lisses, serrées, vertes dans le milieu, blanches et membraneuses sur les bords, Largeur de la fleur, quatre centimètres, Demi- fleurons jaunes , Lx, Pa Fu Ci 134 _ ANNALES DU MUSÉUM finement dentés au sommet, portés sur un tube velu, filiforme ; par leur rappro= chement vers la circonférence , ils laissent un espace vide et circulaire au centre de la fleur. Cinq étamines. Anthères brunes. Un style long , arqué, filiforme , surmonté de deux petits stigmates recourbés en forme de corne de belier. Graines velues, canelées, allongées, amincies inférieurement, couronnées d’une aigrette rousseâtre , sessile , composée de soies roides » élargies vers la base, et garnies de petites barbes depuis le milieu jusqu’au sommet. + Réceptacle nu, plane, parsemé de petites fossettes, où la base des graines es implantée. 7} Cette scorsonère est originaire du Levant. On l’abrite dans l’orangerie pendant l’hiver. Elle fleurit en été > et se multiplie de graines. Elle a été introduite en l'an 7; eton la cultive depuis cette époque, Nous la devons aux citoyens Olivier et Bruguière. Explication de la Planche IX. 1. Un demi-fleuron. 2. Un ovaire avec le style. 3. Une graine avec son aigrette de grandeur naturelle, 4. Une graine avec son aigrette, vue à la loupe, | Ë ! |: È (1 La . l L: 2 ? D'HISTOIME NATURELLE. 135 MÉMOIRE Sur une école d'arbres fruitiers, établie au Jardin national des Plantes de Paris, PAR ANDRÉ THOUIN. Lzs plus beaux établissemens n’ont jamais été portés tout d’un coup à leur perfection ; ce m'est que successivement et, pour ainsi dire , de proche en proche , qu’ils arrivent au degré d’utilité dont ils sont susceptibles. Le Jardin national des Plantes de Paris, l’un des plus avancés en ce genre, possédoit, depuis plusieurs années, une école assez consi- dérable d’arbres utiles ou agréables , tant étrangers qu’indi- gènes ; mais il lui manquoit une collection d’arbres non moins intéressans , celle des arbres fruitiers qui se cultivent ou peuvent se cultiver en pleine terre dans notre climat , et cette collection vient d’être formée. C’est de ce nouvel éta- blissement, des motifs qui l'ont fait entreprendre, et du plan que l’on a suivi dans l’exécution , que nous allons rendre compte dans ce mémoire. Le but qu’on s’est proposé en établissant cette école au Jardin national des Plantes, a été: 18. * 136 ANNALES DU NUSÉUN 1°, De faciliter aux botanistes et aux agriculteurs les moyens d'étudier cette belle partie du règne végétal, trop négligée jusqu’à ce jour, quoiqu'il n y en ait point cepen- dant qui offre plus de ressources pour les pauvres , de jouis- sances pour le riche, et des avantages plus certains pour la pe en général ; . D’étéblir une concordance, une e synonymie entre les noms Hu et étrangers, d’où l’on puisse tirer ensuite une nomenclature aniforme qui soit dans le cas d’être adoptée dans toutes les parties de la France ; 3°. Et enfin de naturaliser d’abord, de munollee et de répandre ensuite dans tous les RS , les arbres à fruits qui peuvent servir à la nourriture de l’homme, ou lui procurer une boisson aussi saine qu’agréable. Pour RU LE le premier objet, on a pris un terrain de 26 ares + ou d’un arpert 56 perches, qu a été divisé en planches 11 décimètres ou de 3 pieds et + de large , sé- parées par des sentiers ayant un mètre ou 3 pieds. Chaque Planche ne renferme qu’une seule ligne d’arbres , placés dans le milieu , et espacés entre eux depuis 1 mètre jusqu’à 3 ou depuis 3 pieds jusqu’à 9 , suivant la nature des arbres et leur volume plus ou moins considérable. | Le terrain ainsi partagé contient 740 places, destinées à à autant d'individus d’espèces, de variétés et de sous-variétés d'arbres fruitiers différens : déja plus de 600 de ces places sont rempliès par les élèves que nous nous sommes procurés dans les différentes pépinières de Paris et des environs. Les places des espèces que nous n’avons pu trouver; et celles que nous ayons ménagées 2 à la suite de chaque genre pour les nouveautés qui pourront arriver, sont garnies, dans’ 4 DHISTOHIRE NATURELLE, 137 cé moment , avec de jéunes plants de sauvageons congénères, destinés à recevoir les greffes des- espèces dont ils tiennent la place, à mésure que nous pourrons les obtenir. Presque toute cette plantation est composée d’arbres nains greffés à rez terre. Ils sont taillés et conduits en quenouille, Nous avons adopté cette culture de préférence ‘à toute autre, parce qu’en même temps qu’elle est la moins nuisible aux arbres, > tlle économise le terrain ; met l’observateur plus à portée d’examiner les différentes taie de l’arbre , et fournit une plus grande quantité de greffes pour le siditlis Mais il étoit nécessaire de suivre un ordre méthodique dans larrangeméent et la distribution de ces arbres fruitiers ; afin d’en rendre l'étude plus facile et plus profitable. Nous avons considéré qu’il n’y avoit qu'environ 40 genres ; que l'adoption des systèmes ou des méthodes établies jusqu'à présent n’etit présenté que des fragmens de classes et de sections’ décousues et sans liaison : en conséquence nous avons éru devoir établir une méthode’ particulière , et nous Pavons tirée dé la forme, de la consistance et de la nature dés fruits. Cette méthode coupe én quelques endroits les rapports naturels qui existent entre ces genres ; mais elle les divise en masses à peu près égales, et offre un ss aussi facile à saisir qu’à se représenter. Voici les trois a me ns ou élassés qui Dolient de cette méthode : La 1re comprend les genres dont les arbres ou arbustes portent des fruits en baies ; La 2°, ceux dont Le fraits. cherus ressemblent à une’ pomme ; La Et la 3°, les arbres à P faits socs et capsulaires qui ne consistent qu’ en une amande. # 138 “ANNALES: DU MUSÉUM Ces trois divisions offrent ensuite des soudivisions ou sections , tirées de l’organisation intérieure des fruits. La ire division ou la ire classe est composée de trois sections ; savoir, des fruits en baïes qui ont des pepins pour semence ; des fruits en baies à noyaux solitaires, et des fruits en. baies qui renferment plusieurs osselets. La 2° classe ne contient que deux sections, l’une com- posée des fruits en pommes à pepins, et l’autre des fruits en pommes , remplis d’un suc Jufteux , qui offrent moins un aliment nourrissant qu’une eau rafraîchissante et suave. La 3e classe. est divisée en trois sections , dont la -1re comprend les fruits couverts d’un brou ; la 2°, ceux ren- fermés dans une double enveloppe ; et la 3°, ceux dont les amandes n’ont qu’une capsule. L'ordre qu’occupent les genres entre eux ‘dans leurs classes et sections, n’a point été abandonné au hasard ; il est fondé sur la ressemblance des fruits , et, autant qu’il a été possible, sur les rapports les plus naturels, Le Tableau que nous avons placé à la fin de, ce mémoire fera connoître la série de ces genres, dont nous ne pouvons offrir ici qu’une simple nomenclature. Dans la are section de la re he , ou celle des fruits en baies à pepins , sont rangés les mûriers, les ronces, les 2 framboisiers , les rosiers à bons fruits, les arbousiers , les airelles , ss câpriers , les omlii » les vignes et les épine-vineties. | La 2e section de cette même classe, ou celle des fruits en baies à noyaux solitaires , est composée des oliviers, des jujubiers , des cornouillers , à cerisiers, des À des abricotiers et des pêchers. D'HISTOIRE NÂTURELLE. 139 La 3e et dernière section de cette 1re classe > ou celle des fruits en baies à osselets ; renferme les assiminiers , les pla- queminiers , les néfliers et les azeroliers. La 2e classe, dont la 1re section est composée des fruits en pommes à pepins, présente les genres de l’alizier , du Cormier, du pommier, du rte et du coïgnassie. La 2e section de cette même classe contient les genres de l’oranger, du citronnier , du grenadier , du gouyavier et du figuier , presque tous circonscrits dans le midi de la France. Enfin , la 1re section de la 3° classe, ôu celle des fruits secs, en coques ou en capsules, couverts d’un brou, est for- mée des amandiers , des pistachiers et des noyers, La 2°, des hêtres , des châtaigniers et des pins. La 3° et dernière section est composée des noisetiers, des yeuses, et des chênes à bons fruits. Quant à la circonscription des genres , nous avons cru devoir adopter celle des botanistes anciens , et principale- ment celle de Tournefort, de préférence à celle de Linnæus' et des naturalistes modernes , par la raison que cette école étant plus particulièrement destinée à linstruction des jardiniers ét des agriculteurs , il seroit difficile de leur faire concevoir qu’une pêche est une amande, qu’un coing et une pomme sont des poires , qu’un abricot et une cerise sont des pru- nes’, etc. : d’ailleurs, ces genres se trouvant à la suite les uns des autres, il-sera libre aux botanistes et aux agriculteurs de les réunir ou de les diviser suivant leur goût , sans qu’il en résulte d’inconvénient pour le progrès des études. Le même ordre méthodique s'étend aussi dans la distri- bution des espèces , des variétés et sous-variétés.« Lorsque # 140 - ANNALES) DU M.U.S.É.U M dans le même gente il se trouve des groupes d'espèces dont les fruits sont solitaires , et d’autres dont les fruits viennent en grappes , ils sont placés à côté les uns des autres , et leurs plus grands rapports déterminent entre eux l’ordre numérique. La nomenclature Re de cette culture est celle de Duhamel , consignée dans un ouvrage très-étendu, rempli de bonnes descriptions , et orné d’un très-grand nombre de belles gravures , elle ne pouvoit être balancée par celle de la Quintinie et des agriculteurs anciens; aussi lui avons= nous donné la préférence. Ce n’est pas qu’elle soit parfaite , il s’en faut beaucoup ; elle a même plusieurs défauts essen- tiels. Les phrases descriptives latines sont longues, vagues et même quelquefois insignifiantes. Les noms français sont établis sans principes ; souvent ils sont bizarres , et presque toujours créés par le caprice. Mais comme cette nomencla- ture est la plus généralement connue , elle doit être adoptée jusqu’à ce que nous en ayons une meilleure et plus con+ forme aux principes reçus, Dans la plantation qui vient. d’être formée, les noms. français seront écrits sur des étiquettes ayec le n° corres- pondant à la phrase latine et à la figure de l’ouvrage de Duhamel, et accompagnés d’un signe qui indiquera l’époque. de la maturité des fruits. Les étiquettes seront placées vis-. à-vis chacune des espèces ou variétés dont elles porteront les noms. Au moyen de cet ordre et de la facilité qu'ont les. agriculteurs d'examiner cette collection. dans-toutes les. saisons de l’année , il leur sera facile d’apprendre à con- noître tous les sujets qui la composent. Le second objet qu’on s’est proposé dans l'établissement % PR D NS NS . S D'HISTOIRE NATURELLE. 141 de cette culture est de former une concordance des différens noms donnés au mème arbre. Pour mieux faire sentir l’importance et l'utilité de ce travail, qu’il nous soit permis d’indiquer succinctement ici la cause de la confusion qui règne dans la synonymie des arbres fruitiers, et d'exposer les entraves qu’elle apporte au progrès de leur culture. sno£ # Les botanistes anciens ont décrit une partie des espèces qui appartiennent aux différens genres d’arbres fruitiers ; mais ils n’ont pu parler de leurs variétés qu’ils ne connois- saient point , et dont le plus grand nombre n’existoit pas en- core de leur tentps. D’un autre côté, les botanistes modernes, effrayés de la quantité des variétés acquises par une culture plus longue et plus étendue, et de la difficulté de rendre sensibles des différences qui souvent ne peuvent être saisies que.par des yeux bien exercés , les .ont négligées en irès- * grande partie , et se sont contentés d’en désigner seulement un petit nombre des plus remarquables j de sorte que si l’on en excepte la nomenclature latine de Duhamel, qui comme nous l’avons dit ci-dessus, est défectueuse à bien des égards, il n’existe aucune synonymie méthodique. | Mais si les botanistes ont négligé la nomenclature de cette belle et utile partie du règne végétal, les agriculteurs, pour s’en être trop occupés et y avoir travaillé sans plan et sans méthode , y ont jeté une confusion et un désordre au milieu desquels il est difficile de se reconnoître. Agissant beaucoup et lisant peu , ils se sont pressés de nommer des espèces déja nommées, ou d’adopter sans examen les noms que des mar- chands peu scrupuleux imposoient aux arbres qu’ils leur ven- doient, et dont Les espèces étoient connues sous d’autres noms. 1. 19 Ke 142 + ANNALES DU MUSÉUM Ce n’est pas le seul défaut dans lequel ils soient tombés. Presque tous les noms de cette nomenclature arbitraire sont ‘ composés de plusieurs mots , la plupart insignifians, souvent bizarres et ridicules , et qui , n’offrant rien à l’esprit, ne portant sur aucuns rapports, se retiennent difficilement : tels que la poire de a%! mon dieu, la sept en gueule, la cuisse madame , la belle beauté , etc. D'autres fois, au lieu de noms, ce sont des phrases descriptives qu’ils appliquent à leurs espèces. Enfin, ils ont quelquefois donné le même nom à plusieurs variétés différentes, et d’autres fois ils ont affecté différens noms à la même variété. Il est arrivé de-là que cette nomenclature fantastique est restée circonscrite dans le petit arrondissement dans lequel elle étoit née , et que d’un lieu à un autre , et souvent dans le même village , elle n’est pas la même pour tous les agriculteurs. Il n’est pas étonnant que cette confusion dans la nomenclature des arbres fruitiers en ait occasionné une dans leur culture , puisque, pour se communiquer ses idées et ses observations, la première chose est de s’entendre , et de connoître préci- sément l’objet dont il est question. C’est pour remédier à ces inconvéniens que nous nous sommes proposé de rassembler les différens noms donnés aux mèmes arbres dans les différentes parties de la France , et de former une synonymie au moyen de laquelle on puisse établir une nomenclature uniforme dans toutes les pe de la République. Nous avons adopté pour base de ce travail ; comme nous V’avons dit ci-dessus , la nomenclature du traité des arbres fruitiers de Duhamel , comme la plus moderne , la plus étendue , et celle qui, se trouvant consignée dans l'ouvrage Là D'HISTOIRE: NATURELLE, 143 le plus complet en ce genre, nous a paru remplir parfaite ment notre objet. Et pour être plus sûrs que les noms-des arbres que nous possédons sont bien ceux que l’auteur a donnés aux diffé- rentes espèces et variétés de ces mêmes végétaux ; nous avons tiré les individus qui composent cette: collection des pépi- nières des Chartreux et de celles de Vitry ; dont les posses- seurs sont ceux qui avoient fourni à Duhamel les noms dont il a fait usage dans son 7raité; mais nous me nous en sommes pas tenus à cette seule précaution. Four nous assurer encore mieux de l'identité des noms que nous avons adoptés avec ceux dé l'ouvrage de Duhamel ; nous avons constaté avec soin, à mesure que les arbres ont produit des fruits , qu’ils se rapportoient parfaitement aux descriptions et aux figures qu’en a données l’auteur. Ce travail ; déja fort avancé , sera terminé en peu d'années. C’est à cette base , une fois ac- quise, que nous rapporterons toute la synonymie française, latine et étangère, à mesure que nous en trouverons l’oc- casion. Pour accélérer cette entreprise utile, nous avons engagé les correspondans du Jardin national, qui sont répandus dans la plupart des départemens de la République, à nous envoyer la liste et la description de toutes les variétés d’arbres à fruits, tant indigènes qu’étrangers; qui sont cultivés dans leurs arrondissemens respectifs , et à nous faire passer , lors- qu’ils en trôuveront l’occasion ; des échantillons des fruits de ces mêmes arbres ; avec les noms qu’ils portent dans le pays. Nous aurons encore la facilité d’avoir, par leur entre- mise, de jeunes individus des espèces que nous voudrons examiner sur la nature vivante, et des greffes en abondance 19 * 144 ANNALIES-DU MUSÉUM : de celles qui sont cultivées dans leurs cantons. Leur zèle pour le succès de l’établissement et leur amour pour le pro- grès de la science nous sont de sûrs garans de tout ce que nous avons lieu d’en attendre. Enfin , le concours des agri- culteurs et des jardiniers étrangers qui viennent visiter chaque année le Jardin national, nous met encore à portée d’avoir un grand nombre de synonymes en usage dans différens pays , et de prendre des renseignemens pour nous procurer les espèces qui manquent à la collection nationale. Tous ces moyens , joints à la tenue exacte d’un journal d’observations , doivent nous mettre dans le cas d’obtenir en peu d’années la plus grande partie de la sgnonymie fran- çaise , et d'offrir ensuite au public uné nomenclature mé- thodique , qui, en débarrassant la science de ses entraves, puisse en faciliter l'étude et la rendre aussi agréable qu’elle est utile. : 5 £a : | La situation du “Jardin national des Plantes, son éten- due, les serres, et les moyens de culture de toute espèce: qu’il renferme , l’étendue de sa correspondance ; tout pré sente de grandes ressources pour acquérir , naturaliser et multiplier non - seulement les arbres de nos départemens. f. ee 4e « . . méridionaux et septentrionaux, mais même ceux des zones plus chaudes des différentes parties du monde. Tous ces: moyens sont mis à profit pour remplir le troisième objet. d'utilité qu’on s’est proposé dans l'établissement de l’école des arbres fruitiers. Déja nous nous sommes procuré du Périgord les différentes variétés de châtaigniers et de mar- ronniers qui se cultivent dans cette partie de la : France. Le département de la Seine-Inférieure nous a fourni une partie des bonnes espèces, de fruits à cidre qu’il renferme. \ DHISTOIRE NATURELLE, 145 Les autres départemens nous donneront sous peu de temps , une partie de leurs arbres fruitiers, La correspondance étran- gère, sur-tout celle du Levant , de l’Amérique-tempérée et septentrionale , nous a procuré aussi de nouvelles richesses. Enfin, le voyage du capitaine Baudin à la Nouvelle-Hollande et dans les îles de la mer du Sud, peuvent porter le com- plément de la collection nationale à un degré que n’ont ME atteint les collections d’aucun ‘peuple de la terre. Toutes ces richesses ; les seules peut-être qui méritent ce nom, rassemblées de toutes les parties de l’Empire et des autres parties du monde , dans un point central, y sont multipliées «et. ensuite réparties dans tous les départemens pour s’étendre de proche en re sur toute Le sut de la République. | Pour remplir ce but, nous avons planté dans chacune des planches du: carré destiné à la culture des arbres fruitiers , plusieurs lignes de sauvageons d’espèces congénères, sur Fa lesquels on greffe ; chaque année, les espèces constatées qui se trouvent dans leur voisinage. Les arbustes fruitiers qui se multiplient de marcottes ou de drageons sont soigneusemerit provignés. | Par ce moyen, il est poele à l'administration du Jardin | national de fournir, chaque année, aux jardins et pépinières des départemens, plus de vingt collections complètes de greffes de toutes les espèces et variétés que contient cette école. Ainsi, l’on voit que si les départemens sont mis à con- : tribution pour fournir quelques espèces qui manquent à la : collection nationale du Jardin des Plantes, cet établissement | leur rend en échange des assortimens étendus, qui, étant placés d’abord dans les jardins destinés à la botanique et 146 ANNALES D U M USÉU M 7 à l’agriculture , fourniront ensuite à leur tour des greffes et des individus des meilleures espèces , à tous les agriculteurs des environs. Bientôt le sol de la France sera couvert de productions utiles; qui, en augmentant les richesses des particuliers, augmenteront celles de la République. L'administration du Jardin national a établi, depuis peu d'années, une autre école qui n’est pas moins intéressante que celle qui vient d’être décrite. Elle a pour objet de ras: sembler sons un même point de vue tous les végétaux her- bacés , utiles aux arts de première nécessité , ou qui servent à la nourriture des bestiaux , et sur-tout à celle des hommes : elle a pour but de multiplier et ensuite de répandre dans les départemens les espèces peu connues, ou nouvellement introduites dans l’économie rurale. dé ous en rendrons pers dans un autre mémoire. | C’est ainsi que Pa imdhiséral in: du Tandis nieiso fée Plantes croit répondre aux vues du Gouvernement, et donner des preuves de son dévouement à la chose publique, en lui préparant des biens ci après celui de la liberté, sont les plus précieux. + Tasizrau des genres d'arbres et d’arbustes à fruits bons à manger. Ê : Le CLASSES. | SECTIONS. 2GEN EE oo mm, Noms Français, INoïs LATixSs. È RE S. Nouzere des espèces Let variétés, (ex BAIES ss... FRUITS :../ à Ex PpOMMES-+:4 | Es coques. ow} ans DANS f'A PEPINSrees..s LA NOTAUsss.: À OSSELETS »» se Ca PEPINS ee ei ee Lei ti 4 Ne | ki Le F és CN à # Couverts - D'UN BRO U.nmss....s UNE A. CAPSULES»+e L SECONDE , LI TT CES ? ENVELO PPE + DR hi Al fée Pommiers. +4: 4. frise ....... >< She? Orangers. 29 Ë ss Nuss ce Îr fMûriers. dE je 0 « Bonces és vss Framboisiers «ve. DM sde, Arbousiersess.ee Airelles, + °°°: Câpriers à «+ de de Groseilliers sb s ignes « Epins-einettés: < .… Jujubiers «...... Cornouillers « ++ Cerisiers + +... J'uniers » « » se » 4, Abricotiers + 4. .: Pêchers dE A SES » Assiminiers PTT Plagneminiers ps Néfliers, + TE rss fl Sas da o À “pole +) Ama ndi jerses es. Pistachiers %..., ETS ses... + H Étred. ose dés Châtaigniers. CT bdd rite oi LS Noisetiers ss. EUSES 25%] FRubus.»se. eue s +] | Armeniata ... a PTS PS TPE ES esse. Serres. Viri RER. 7 OR ia dE: Crresus. , cils Prélilsrionieces Pis sesdans Annona ssh Crateguserinsss TOOTURE sde Malus. tssssstss Pyrusressssrs . A 4 PAST …... Ci, Ficus, ......, Arsitalie 1 Pistachia......t Juglanse; ts.» Plans dE See Corylus sers. É hênes ses...) À Quercus » » »» «« «| * ne 1 0.7 4 Cratægus - CARLEEE Faguss ses. ce Castanea s.s...x! . © + m OS » Wb D Of Un US Debaon ONQ © CR RS | Espèces , variétés et sous-variétés « « « «+ « + + + + . . . . 028 | ge 148 ANNALES DU MUSÉUM æ — ; = OBSERVATIONS Sur:les: Oiseaux rangés dans Le genre Tangara ; avec ir arte 0e Me © ss». à Le . de Lss oiseaux qui doivent être rangés dans la famille des |_passereaux , ont tous un port et des caractères particuliers tellement remarquables ; qu’il n’est pas possible de les con- fondre avec ceux d’autres familles ; car ils ont tous des tarses minces, Courts, annelés ; trois doigts devant, séparés, et un derrière ; avéc un bec tn peu gros et conique : mais il ya dans cette famille un genre, celui des Fangaras, qui parti- cipe également des deux familles voisines ; Car le bec conique trs 1" +6 On ne doit donc pas être Surpris que des naturalistes aient rapporté parmi .les tangaras des oiseaux d’autres fa- milles , seulement parce que le bec étoit conique, allongé, ire « + + ee" à bu. 2 Æ + =. EE 3 TE UE SR à # - 5 RS + # & D'HISTOIRE. NATURELLE 149 où muni d’une petite échancrure ; ; Sur-tout si l’on réfléchit , que Ce genre étoit employé par Linnæus pour servir d’entre- A \ . . .. . pôt pour les espèces peu connues, qui paroissoient tenir le milieu entre les pies et les passereaux. Il résulte des recher- 7 9 + Q « Là! - 72 ches que j'ai faite jusqu’à présent sur les tangaras, qu’il faut reporter parmi les gros-becs , et dans la section des car- dinaux , ainsi que l’a déja fait Brisson, les £anagra brasilia, £. rubra, £. mississipiensis et £. aestiva, Le:tangara à bec L blanc est évidemment un synonyme du cacique yapou; le tangara militaire est le troupiale américain ; et le tangara à gorge noire est le même que le troupiale olive de lAmé- rique septentrionale, qüe j ai fait connoître dans mon ou- vrage sur l’histoire naturelle des oiseaux. Le £anagra‘atrata de l’Inde , indiqué par Gmélin, d’après Latham , est un stourne incomplétement décrit ; le tanagra gularis est seu- lement une vafiété du cardinal paroare ; le sazagra sayaca est un jeune tangara septicolor, ainsi que je lai reconnu aux nuances du plumage de quelques individus ; enfin le Zaragra grisea, nommé {anfara olive de La he par Buflon, est une espèce de fauve: ette ou de figuier, qui est placée dans ma collection. ” . Les vrais tangaras doivent parfaitement cessent ler aux passéreaux par la forme de leurs diverses partiès, et par leur bec conique, un peu allongé à quelques espèces, sur- Fe. tout au tangara dont je joins ici la figure, et qui m'a été | communiqué par Vieillot, naturaliste. ( Voyez PL. X.) ü _ Cet oiseau, trouy par Fin, de Bordeaux, à Malimbe, d ville M FOR de GES , Sur la côte d'A on avai Fee e De é 1 arbres gi a h des figues parfaitement semblables 1. fa 20 * DR an Ne PER Me 2 de ie NU jé + é 150 ANNALES DU MUSÉUM æÆ à cellés d'Europe. Son nid, de forme ronde, ouvert sur le côté, formé en dehors de plantes linéaires artistement entre- lacées , et garni en dedans de coton, est placé à la bifur- cation des branches. La femelle y pord trois à cinq œufs grisâtres , et les couve tour-à-tour avec son mâle : ils restent sur le même arbre tant qu’il y a des fruits, puis ils dispa- roissent jusqu’à l’année suivante, selon le témoignage des habitans du pays. On les voit à Malimbe pendant l’automne. Le tangara de Malimbe mérite de fixer attention des na- turalistes , non-seulement parce qu’il sert à prouver que les oiseaux de ce genre ne vivent pas tous en Amérique, mais éncore parce qu’il a un plumage dont les couleurs, quoique semblables dans les deux sexes , ne sont pas es de la même manière, La taille du mâle égale celle du gros-bec ordinaire et du -paroare ; sa longueur est de 172 millimètres (6 pouc. 3 lig.); son envergure est de 273 millimètres (10 pouc.). Le bec est noir, conique, un peu allongé, pointu, légèrement courbe, et échancré vers l’extrémité de la mandibule supérieure. Les yeux ont l'iris rouge. Le plumage est noir, ainsi que le tour dessyeux et la base du bec; les joues, la gorge ; le de- vant du cou et la poitrine, sont “as beau rouge écarlate ; le sommet de la tête est orné d’ une huppe formée de plumes écarlate, fines, et longues de 18 millimètres ( 8 lign. ) : les plumes abdominales sont grises à leur base, et paroïssent usées par frottement à leur extrémité. La qu ue est longue de 5 À millimètres (2 pouc. }, et un Le fourchue. Les pes et les ongles sont noirs. La femelle diffère du mâle par les caractères Ha Elle est un peu plus grosse et sans huppe ; son bec est plus # LE 2 D'HISTOIRE NATURELLE. 151 EN : sa couleur est noire; et le sommet de la tète, la nuque et le dessus du cou sont d’un beau rouge écarlate. Perrein, dans une note manuscrite, a d’abord fait connoître cet oiseau sous le nom de cardinal noir et rouge huppé. Sonnini l’a ensuite nommé le malimbe, et Va placé dans le genre des gros-becs , malgré son bec allongé et muni d’une échancrure. Le tangara de Malimbe, mâle, est assez semblable, par son plumage , au paroare huppé Aie dans l’ouvrage de Buffon, pl. enlum. 103, et décrit dans mon Traité d° ornithologie ; tom. 2, pag. 381 ; mais il en diffère essentiellement par le bec. ad de fe LA TINACRA MALIMBICA : T'. nigra ;. cristä ” genis i gutture collo anticè, et pec- £ore coccineis (mari ). capite non cristato ; vertice, nuch& et collo suprà ceccineis (fominæ ). . 92, ANNALES DU MVUSÉUM * Fu DE S C RT TP 1.0 N (Dr L'Acarrz 24Rzv > espèce de Pleuronecte zzdiquée “ par Gronou,. : 40 PA À GEOFFRO Ÿ. + | Pisrer des pleuronectes , Cest cr dun des plus singuliers. phénomènes que nous offre l’histoire des êtres organisés, On sait qu’il n’y a point. d'organes doubles qui ne soient rangés symétriquement ; les lois dela nature sont _ à cet égard invariables | ou du moins le seroient sans l’ex- ception si digne de remarque que nous fournit la conforma- tion des pleuronectes. Zls ont les yeux placés du mére _ cété, et se distinguent en oùtre de. leurs congénères par 8 organe de la queue ; développée chez eux à un point si con- - _ sidérable qu’elle forme les cinq sixièmes de leur volume. Ce n’est pas pourtant qu’une telle péofusion de vertèbres caudales ajoute beaucoup à l'accélération du mouvement progressif des. pleuronectes : ils ne sont pas dans le cas de * vibrer leur queue à droite et à gauche , ni d’en frapper l’élé- Li ment ambiant, à lamanière des autres poissons. Obligés, par ad rot lbs din éd à int in ns ok mi _ D’HISTOIRENATURELLE.S 153 la position de leurs yeux ; à vivre renversés sur le côté , ils ne peuvent plus nager qu’obliquement et par soubre- sauts : les nageoires pectorales et ventrales , déplacées par rapport au fluide ambiant , deviennent inutiles ; mais alors les nageoires du dos et de l’anus en font fonction ; et comme c’est particulièrement celles de la poitrine: que rem- placent les nageoires dorsales et anales, celles-là se rapé- tissent au point de s’effacer dans quelques espèces ; et de disparoître entièrement. . C’ést sur cette dernière considération que le citoyen Lacépède , dans sa distribution méthodique, s'est fondé pour diviser la famille des pleuronectes. “… a laissé dans un ‘premier ‘génre les pleuronectes proprement dits, carac- térisés par la présence de nageoires pectorales ; et sous le nom d’achire, il a formé un autre genre des pleuronectes -privés de ces nageoires. L’espèce indiquée par Géo dé son énilanein ' n° 255 , appartient à cette, dernière division : ce natura- ‘liste l’a en outre décrite un peu plus longuement dans son - Museum RTE ; comme on le voit Per: la PAS «suivante. :. + _ Pleuronectes oblongus is superiore longiore, syua- mis utrinque. asperis ; pinnis pectoralibus: carens.… :Linnœus, et son éditeur Gmélin , n'ayant pas cru que cette phrase fitsuffisamment connoître cette espèce, ont né- sgligé de li inscrire | de ds leur Catalogue des. -poissons. Mais le -citoyen Bonnaterre ; à le xemple d’Artedi et de Bloch, Pa au -contraire considérée € e-une espèce distincte, en quoi ce .savantia été Suivi (par le: citoyen Lacépède, æ en traite sous la dénomination d’achire barbu, | S De 2h $ é # ” 164 + ANNALES DU MUSÉU M = C’est un poisson d’une forme régulièrement elliptique: grand diamètre est de 203 millimètres (7 pouces 6 lig.) ; son petit diamètre est de 166 millimètres ( 3 ‘pouces 11 lig ). Sa nageoire dorsale commence dès la lèvre supé- rieure ,; et se dirige sur la nageoire de la queue, sans se confondre avec elle :’l4 nageoïire anale, qui borde le côté “opposé , est presqu'aussi étendue. Cette conformation est à peu près commune au plus grand nombre des pleuronectes et des achires. Voilà ce qui en distingue sur-tout Vachire barbu ; il reste , entre l’origine de la nageoire dorsale ; et celle de la nageoire anale , un certain espace formant , vers la tête, le Chrpléih cdi de l’ellipse ,; lequel estentièrement rayonné ; sin- gularité qui a valu à cette espèce le nom trivial de barbue ; et ‘qui me:fournit son caractère spécifique , ainsi qu’il suit. Achirus corpore oblongo et omnino radiato. Le corps entièrement bordé dans-son rap de ra Lyons ou de filamens ciitanés. Ces filamens , qui: complètent ‘ainsi x pourtour de cet achire , ne pouveient être des rayons. cartilagineux : -ce sont simplement dès expansions cutanées , lesquelles bordent le premier rayon dorsal , me crâne , Lt LECITERR et LA membrane de l’opercule. Les yeux sont. plis: vers là res j'et te c’est de ce côté que l'animal est coloré : il’ ést brun, et'par- semé de‘taches grises, remarquables: par mm noir qui en désigne le centre. Le ‘côté gauche! est un ‘Hlanc sale uniforme. La peau est fournie d une - quantité ‘de ‘petites écailles rondes : elle estrude au téücher, comme chagrinée vers la droite ; et lisse au contraire de l’autre côté. Lia ligne latérale naît de Vœil supérieur, et'partage d’achire barbu - Sont ch Li LL: DHTS TOMQR.E EN LA 'E-U RELALIE. @ DES en 7 si égales. Les nageoires, qui vers la gauche sont d’un noir uniforme, sont, à leur côté opposé , variées de noir et de grisâtre : le nombre de leurs rayons est dé- taillé dans le tableau suivant : D. 65. P..o: P.5. A. 53. CG. 10, J'ai pêché lachire barbu dans la mer Rouge , à quelques lièues de Suez : il faut qu'il y. soit rare, les pêcheurs de cette contrée ne lui connoïissant point dans leur langue de nom spécifique. Il se trouve aussi dans la mer des Indes. Gronou dit que. celui dont da fait mention , avoit été envoyé de l’île d’'Amboine à Seba. J’ai trouvé dans les manuscrits de Commerçon le dessin d’un achire qui se rapproche PARA PORE de cette espèce : ses nageoires sont tachetées de même : on y retrouve jusqu’à ces taches grèles dont le centre est remarquable par un point noir. Mais cependant l’achire de Commerçon diffère de l’espèce que je viens de décrire par quelques différences ; dans les proportions du corps ( l’achire, de Commerçon étant proportionnellement plus allongé}, par l'absence des filamens dont la partie antérieure de la tête est bordée ; et sur-tout par de nombreuses nesbuirel d’une teinte plus claire. Nous ne savons si ce dessin de Commerçon constate une nouvelle espèce…, ou si seulement il appartient, comme va- riété, à celle M : je viens de donner la description. : Nora. L’Achire barbz es est ici fl9 uré comme s’il avoit Les Jeux à gauche : au miroir; ilne faut alors considérer cette série comme . une contre-épreuve du. .dessihiet 6%: “à! it: * > * . - MÉMOIRE Sur le Burza arrrTa, Lin., Buzraa de Lamarck, PA n:G OU VER R, LT : SE * Le citoyen Lamarck a fait, avec raison, des genres séparés de ceux des coquillages univalves dont la coquille: est telle- ment cachée dans les chairs, qu’on ne l’aperçoit point au- dehors: C'est le même principe qui avoit guidé Linnæus, Par ee avoit placé, parmi les mollusques nus, l’'aplysia ; et même les seiches et Jes limaces ; car les ka ont dans les chairs de leur. dos une véritable coquille, à la vérité très- petite et très-mince ÿgmais cependant de la même substance et du même tissu que les coquilles ordinaires. La lame cornée qui est dans l’épaisseur du manteau de laplysia , n’est autre chose qu’une coquille si mince, qu’elle en est flexible : de là à Pépée du calmar, il n y a qu'un pas; et Vos de la seiche lui- même, ainsi que nous le verrons à son article, ne. diffère pas autant a on pourras. a croire, des coques com- munes. FE . Mais si ces PE ont, + aux ve | e l’homme habitué aux rapprochemens de l'anatomie comparée , des rapports essen- . ri M 7 | A # D'HISTOIRE NATURELLE. 157 + sd les vraies coquilles, elles ont assez de différences ‘extérieures , pour qu’un conchiologiste vulgaire , avec ses définitions arbitraires, puisse long-temps disputer contre cette analogie. L'espèce dont nous parlons aujourd’hui ne prête pas même à cette difficulté. Sa coquille est si bien reconnue pour en être une, qu’on l’a de tout temps rangée comme telle dans les collections ; et cependant elle est si bien mas- quée , qu’il est impossible de la voir par-dehors. Deux autres genres dont nous parlerons par la suite ; savoir, le Sigarer _ d’Adanson et de Lamarck (Æelix haliotoïdea , Lis. ), et la: Dolabelle du citoyen Lamarck, ont de même des coquilles bien caractérisées , mais absolument cachées au- dehors, et achèvent de prouver que des nuances légères conduisent des mollusques nus aux mollusques testacés, et que ces deux états ne doivent point servir de base à de grandes divisions, mais seulement à des distinctions génériques. Au fond, si on examine bien les coquilles, même les plus apparentes, on voit bientôt qu’elles ne s’éloignent de celle-ci que par un peu moins d’épaisseur dans leur épiderme. Toute coquille naît dans l’épaisseur des tégumens; elle se forme par couches, absolument comme le tissu muqueux de Malpighi, entre le véritable derme et l’épiderme: tant qu’elle tient à l’animal vivant, on voit que le manteau n’est pas simplement dessous comme le premier feuillet d’un livre est sous la couverture, mais qu’il part des bords du manteau une membrane qui s'attache aux bords de la coquille, et qui, se repliant sur elle ; la recouvre entièrement. Dans la plupart des coquilles, cette membrane est très- mince et d’une nature sèche; elle s’use et se détruit sur les 1. à 2 # 158 D ANNALES DU MUusÉUM < dis les plus bombés, et c’est ce qui a empêché d’y dor assez d'attention, Les genres qui nous occupent ne diffèrent des autres que parce que cette membrane y est plus Tpaises . plus charnue, et qu’elle ne se détruit pas si aisément. L'espèce actuelle est fort commune dans la Manche; elle nous a été fournie assez abondamment par le citoyen Homberg, dont nous aurons si souvent occasion de rappeler le zèle pour les sciences : elle paroît se trouver aussi dans la Méditerranée , çar Janus Plancus donne une description et une figure re- connoissable de lanimal, sous le nom bizarre d’Amande de mer. On est donc étonné de trouver dans Gmélin que c’est une espèce rare, originaire du Cap: mais comme cette coquille est extrèmement mince et fragile, elle est rare en effet dans les cabinets , parce qu’on ne la trouve guère entière sur les bords de la mer ; et les marchands, pour ajouter à son prix, auront supposé qu’elle vient de loin. g a, Description de l'extérieur. Vue extéricurement, la Bullée tn un €éorps oblong, d'environ un + pouce rs longueur sur + + de largeur. Ce corps est um peu be étroit en avant qu ss arrière ; il se trouve divisé transversalement en deux parties. La postérieure ré- pond à la coquille ; et quoiqu’on ne voie point celle-ci, ses formes, s’accusent un peu au travers de leurs enveloppes. La partie antérieuse est revêtue de deux pièces charnues; une su- périsure, bombée , qui recouvre la partie du corps qui ne pent rentrer sous la coquille ; et Pautre inférieure , plate et quel- quefois concave ; qui est le pied, Sous la coquille est une autre pièce charnue et plate, qui sert de continuation au D'HISTOIRE NATURELLE, æ :59 pied, mais qui en est séparée par un sillon transversal, Un autre sillon longitudinal, très-large , règne tout le long du côté droit du corps. À son extrémité est Porifice de la verge ; vers le milien on voit un creux qui s’enfonce sous la co- quille et dans lequel sont les branchies : sous ce creux, dans le sillon, sont, en avant, lorifice de l’oviductus, et, én arrière, l'anus , qui est un petit tube saillant. Une rainure étroite et profonde réunit, comme dans l’aplysia , l’orifice de Panus à celui de la verge. | La bouche est située en avant entre le pied ét le bouclier charnu supérieur, qui lui forment chacun une éspèce de lèvre. Il n’a été possiblé d’apercévoir dans l’animal mort , ni tentacules, ni rien qui en tienné lieu ; et l'anatomie n’en ayant point montré à l'extérieur , il y a lieu de croire qué cette espèce en est dépourvue. Pour obtenir la coquille , il faut fendre la peau étendue sur elle, à la partie postérieure du corps ; on voit alors qu’elle est énfermée dans une gaîñe semblable à elle ;-et qu’elle recouvre , comme à l’ordinaire, les principaux vis- cères , et sur-tout le foie : mais, ce qui lui est particulier , elle n’a point de musclés qui l’attachent au corps ; et, en effet, elle est si mince ,; que le moindre effort de musclés n’auroit pu manquer de la briser, Cette coquille est arrondie ; un légér repli ou commen- cement de contour montre seul qu’elle appartient aux co- quillés en spirale. Son ouverture est presque aussi large qu’elle - même ; et d’un ovale presque circulaire ; elle est transparente , et l'on y voit des stries, indices ordinaires de ses accroissemens successifs, 31% # 160 e ANNALES DU MUSÉUM. b. Position des viscères. S Lorsqu'on l’a enlevée, on trouve, dessous , les branchies, faites et placées absolument comme dans l’aplysia , don- nant de même une veine qui aboutit à l’oreillette du cœur, et celui-ci fournissant de même ses vaisseaux aux parties. Sous les branchies , et dans la partie que recouvre la coquille, sont le foie, le testicule, et l'ovaire avec ses apar- tenances, Le canal intestinal fait ses contours entre les lobes du foie. Sous le disque charnu qui précède la coquille est l’esto- mac , ou l’énorme gésier , qui occupe à lui seul près de la moitié du corps ; et sous ce gésier sont les replis de la _Yerge. Organes de la digestion. L’œsophage. n’est pas considérable à son origine, et sur Sa paroi inférieure est située la langue, qui est un tubercule arrondi, garni de deux amas de dents crochues , sembla- bles à celles des cardes à carder , qui se meuvent par un mouvement ondulatoire , et attirent ainsi les alimens dans le gésier. C’est toujours le même mécanisme que dans les: autres molusques univalves, L’œsophage peut se dérouler en dchors , de manière que cette langue sortant de la bouche fait l'office de dents pour. saisir les petits objets. Deux paires de muscles servent: en“) suite à le faire rentrer; l’une inférieure, plus petite ; l’autre. latérale , plus longue, et s’attachant beaucoup plus loin. Le gésier est la partie la plus rem arquable .de la Bullée. Il est composé de trois pièces osseuses, réunies ensemble LE En se D'HISTOIRE NATURELLE. @ÿ 161 par une membrane musculaire extrêmement épaisse. Deux de ces pièces sont latérales. Leur forme est un triangle isocèle obtus angle ; la base est inférieure, ‘et l’angle obtus supérieur. Leur face externe est notablement concaye. La troisième pièce forme le plancher inférieur du gésier ; elle est un peu plus petite que les deux autres, également con cave en dehors, et d’une forme rhomboïdale. Ces trois pièces ont leur face interne convexe, et. très-dure : elles doiraus être des instrumens très-puissans de trituration. Le citoyen Draparnaud, professeur à Montpellier, ayant disséqué le Bulla lignarit, y a reconnu un gésier armé comme celui-ci de trois pièces ‘osseuses ,. mais d’une forme un peu différente , et absolument pareille aux figures que l’on a données du tricla ou gicënia , de façon qu’il ne doute pas que ce prétendu testacé ne soit tout simplement. lestomac de ce Bulla lignaria. Si ceux qui ont décrit le gioënia avoient eu l’estomac de notre Bulla aperta, ils auroient pu faire une seconde espèce de leur prétendu genre ; car, aux proportions près, les pièces osseuses y sont sp spa pis comme dans la Zgnaria.., Le gésier est suivi par une. résile.. à sit. toit encore assez dilatée pour être. appelée un deuxième estomac mais qui est purement membraneuse ; Ce n’est qu'après, qu’il a pris la dimension qu’il conserve dans le reste de: sa, longueur, que le canal reçoit la bile. J’ai cru remarquer plusieurs ouvertures destinées pour cela. Ce canal fait en- suite quatre: APS; tous entre Les lobes du foie , et aboutit à l’anus | é . Le foie m’a rien de particulier, w s es 162 Es ANNALES DU MUSÉU M FE d. Système 2 rerveux. S I} n’y a point de cerveau propremént dit au-dessus de lœsophage, mais seulement un filet transverse qui unit deux ganglions situés à ses côtés ; ils sont également unis en dessous , et C’est d’eux que partent tous les nerfs. Ils en fournissent un assez grand nombre , dont la plupart s’en- füncent dans les parties voisines de l'enveloppe du corps et dans le pied. 1l y en a deux qui descendent le long de la partie inférieure de l’œsophage, et qui s’y insèrent en entier; ét deux autres plus grands , qui, après avoir percé chacun de son côté le muscle latéral de l’œsophage, se portent à la partie postérieure du corps : celui du côté gauche, arrivé sous la coquille, forme un ganglion d’où partent les nerfs des viscères ; celui du côté droit paroît se perdre vers les contours de l’orificé de Poviductus. e. Organes de. la génération. Les organes des deux sexes sont absolument séparés, et mème la verge n’a aucune communication intérieure avec le testicule. Si la semence est versée par la verge d’un des individus dans le vagin de l’autre, elle ne peut arriver à cette verge que par la raïinure qui joint extérieurement les orifices des deux sexes. Je développe dans: l’article de l_4- Plysia les conséquences qui me paroissent dériver de cette séparation. La verge est trés-longue ; elle se replie en dedans sous la partie antérieure de l’œsophage. L’oviductus ne se joint pas au testicule , et ne le traverse pas comme dans beaucoup d’autres espèces , mais il arrive séparément vers leur orifice op ot SE D'HISTOIRE NATURENX " 163 extérieur. L’ovaire est caché dans l'épaisseur du foie. L'oviductus, assez long et replié , se fétrécit près de sa fin, et reçoit, un peu avant, un petit tube aveugle dont j'ignore la nature, mais qui est sans doute analogue à ceux que je décris plus amplement dans Particle du Limaçon des vignes. Il y a aussi, outre un gros sac de la pourpre, un autre petit intestin aveugle , dont l’issue est commune avec l’oviductus et le testicule, et dont j'ignore aussi l’usage , à moins qu’il ne contienne, dans le temps de Pamour quelque dard ana- logue à celui du limaçon. Le testicule est long , en forme de ruban, et se contourne < autour du foie en-dessous. Explication des figures. ( PI, XIT ). Fig. 1. Le Bullaa entier , vu par le dos. Fig. 2. Le même, vu par le côté droit. Fig. 3. Le même, du mêine côté, où l’on a écarté la plaque charnue ventrale de la dorsale, pour mieux montrer ce qui est entre elles. Fig. 4. Le même, vu par dessous. Dans toutes ces figures, a. Est la plaque charnue qui recouvre le devant du corps. 8. Celle qui tient lieu de pied. c. La partie qui contient la co- quille. d. Une partie des branchies. e. L'anus. f: L’orifice commun du testicule et de l’oviductus. Fig. 5. La coquille, vue en position naturelle. Fis. 6. La même , vue par sa face concave. Fig. 7, 9 et 10. Représentent l'animal ouvert et plus ou moins disséqué. Les viscères sont à leur place naturelle en fig. 7. L’es- tomac est détaché de l'intestin et rejeté en avant en fig. 9; où les branchies et le cœur sont aussi rejetés sur le côté. Enfin , en fig. 19, on a enlevé le foie et développé les organes de la nénération. L à | s | 164 ANNALES DU MUSÉUM Dans toutes ces figures , a. Est l'estomac. 8 L’œsophage. c. Les glandes salés: d. Les branchies. e. Le cœur. f. Le foie. g. L’intestin. 4. Le tes- ticule. z. Le sac de la pourpre. £&. L’oviductus. Z La verge. mm. Les muscles latéraux de l’æsophage. 7. Le muscle longitudinal qui retiré toute la tête. oo. Les ganglions latéraux. On n’a point mis de lettres aux branches du système nerveux, mais on les distin- guéra aisément. È Fig. 8. Est la langue très-grossie. Fig..11., L’œsophage et l'estomac ouverts. Fig. 12. Les mêmes, fermés, avec partie du système nerveux. L) D'HISTOIRE. N A-T UR EL LME. 165 % CORRESPONDANCE: ExrrAaiT d’une lettre du citoyen RirD1É, embarqué : en gualité de premier jardinier , sur le Géographe , l’un des_ vaisseaux commandés par le capitaine Baudin, datée de Timor le 6 vendémiaire an X ; Adressée au citoyen À. THouin. x - Nous païtimes de lle de France le 5 floréal dernier, et, après une traversée de 52 jours, nous arrivàämes à la Nou- velle-Hollande , £erre de Leuwin (1). Nous longeâmes la côte pendant plusieurs jours sans rencontrer un lieu commode \ (1) Dans uve lettre adressée de Timor le 12 vendémiaire an X au cirque Lalande , par le citoyen Bernier , astronome de l’expéditionz on ‘trouve le passage suivant, qui a été. inséré dans le numéro du Moriiteur du: 5 messidor dernier # «Dès le g prairial nous avons aperçu les côtes de la Nouvelle-Hollande , vers » le cap Leusin, qui est an sud-ouest ; et nous avons prolongé l’espace de 400 » lieues. -... Dans dix-huit mois à peu près nous serons à l'ile de France. » Les cartes anglaises marquent Zérre de Leuwin. C'est le nom d'un navigateur hollandais. E... 3 Dans la Décade philosophique, n°. 29, an X, on a déja inséré un extrait dela lettre du citoyen Ricdlé ; mais commé on ya fait des omissions importantes ; et même comme ül s’y est glissé quelques erreurs ; nou souscripteurs de nos Annales en publiant un extrait plus exact de cette lettre. F. M.D. 1. 22 s croyons satisfaire les * [5 166 æ (ANNALÉS fu MÜSÉUM pour descendre à terre. Nous fûmes forcés ; pendant notre séjour sur cette côte, de nous tenir la nuit sur nos ancres; car dès le premier jour de notre arrivée les courans nous avoient entraînés à dix lieues au large depuis dix heures du soir jusqu’à quatre heures du matin, ce qui nous obligea d'employer toute la journée pour regagner la côte, qui est bordée de récifs. Le sol est un sable blanc, couvert çà et là de broussailles et d’un très-petit nombre de végétaux. À la pointe dunord nous trouvâmes une baie immense, qui a au moins quinze lieues de largeur à son embouchure et dix lieues de profondeur dans les terres. On lui donna le nom de Baie du Géographe. Nous y mouillâmes le 8 prairial ; et, le 9, le commandant envoya un officier pour sonder cette \ baie et en lever la carte. Nous partimes du vaisseau à la pointe du jour, et nous débarquâmes à sept heures du matin dans. un endroit assez. aride.-Les arbres les plus hauts-de cette anse n’avoient pas trente - cinq pieds de hauteur; mais il s’y trouvoit un grand nombre de plantes diverses. Je re- grette bien de n’avoir pu rester plus long - temps dans ce lieu; mais malheureusement nous levâmes l'ancre le lende- main pour aller mouiller dans le fond de la baie; puis nous débarquâmes à terre, le commandant, le géographe, l’astro- nome, le minéralogiste , Maugé et moi : c’est là que nous vimes pôur la première fois dés näturels du: ‘pays. La terre de cette baie n’est composée que de ue blancs, qui Pr ment des digues ou dès monticules amoncelés par les vents. Les arbrisseaux y sont assez clair-semés , et les plus hauts n’ont pas six pieds. Derrière ces. digues ou dunes, il y a des bas- fonds où l’on rencontre un grand nombre d’une espèce junipérus ; Qui s'élève à la hatiteur de quarante à nes ‘ : - A D'HISTOIRE NATURELLE & 16 cinq pieds, et qui peut avoir six à huit pieds de tour, Son écorce est extrêmement dense’; elle peut avoir quatre à cinq lignes d'épaisseur ; et sert aux naturels du.pays pour se ga- rantir du froid, pour se coucher-et pour couvrir leurs cases. . Ces arbres s'élèvent à égale hauteur; et-comme ils sont très- rapprochés les uns des autres, on diroit, en les voyant en masse , que leurs sommets ont été tondus avec le erois- sant. Le sol où ils croissent est ‘à: sa surface un sable de bruyère irès- beau; plus ayant l’on trouve une terre vé- gétale aussi noire que la tourbe ; à six pouces de profon- deur et au-dessous on en rencontre une autre ds terreau | | bruyère, très-noir et préférable à celui que l’on em- _ ploie dans nos serres chaudes d'Europe. J’ai sondé le terrain en différens dieux, et je n’ai pas trouvé d’autre fonds que ce sable de bruyère à deux pieds de profondeur. Gette journée m'a fourni plusieurs belles plantes pour l’herbier, J’ai ra- massé une espèce de graphalium à fleur blanche: comme la neige , et deda:grandéur d’un écu dé 3 liv. Parmi les plantes herbacées, j'en ai trouvé plusieurs qui croissent aux, environs de Paris. J'ai rencontré-une superbe ,espèce d’atriplex , à feuilles plus larges et plus longues que celles du laurier franc. J'avois apporté quelques arbrisseaux que. j’avois. plantés à -bord, maisiln’en.a repris aucun. Cette herborisation finit avec Je jour, etnous arrivâmes à bord à da nuitclose. Nous devions sortir dela baie le lendemain; maisles officiers du Naturaliste, ayant été d’un autre côté et ayant rapporté qu’ils avoient découvert une rivière , engagèrent le commandant.à différer -son départ; et äil envoya le lendemain.la grande chaloupe, “commandée par le capitaine Amelin, un canot et un ou deux _ officiers pour faire la reconnoissance de cette rivière Il 22% 168 + ‘ANNALES DU MUSÉUM donna le commandement de cette expédition au citoyen Lebas, capitaine de frégate. Tous les naturalistes deman- dèrent à en être : le botaniste , le minéralogiste, Peron, le - médecin de la marine, le secrétaire du commandant , un peintre, moi et Shisreuss matelots, nous nous embarquâmes tous. Faute de place , je ne pus emmener avec moi un des garçons jardiniers. Ce jour-là fat notre jour de malheur, car la chaloupe échoua à neuf heures du soir. Heureusement que, sur les “quatre heures de l'après-midi, je revins harassé de fatigue , au bord de la mer, où je trouvai un canot du Naturaliste, et je priai l'officier de porter une partie de mes plantes à bord dus Géographe, ce qu’il fit avec plaisir; sans cela je n’aurois rien rapporté de cette herborisation, Comme nous ne pou- ions pas relever notre chaloupe pour retourner à bord , nous nous rassemblâmes tous avec le capitaine Amelin ; qui, ayant son canot, s’y rembarqua avec ses deux officiers, et nous promit qu’aussitôt qu’il seroit rendu à son bord il instrui- ‘roit le commandant de notre “position ; et l’engageroit à _noûüs envoyer des vivres, et tout ce qni étoit nécessaire pour miéttre notre chaloupe à flot. Le lendemain se passe, et le ‘surlendemain aussi sans voir rien paroître, et la mer gros- . "Sissoit à chaque instant. Nous commencions à être sans eau, ‘sans vivres, et nous étions dix-sept personnes à terre. Enfin, le olsibite jour ,/le commandant nous envoya une embar- ‘cation, avec de Peau ; quelques vivres , ‘et des ustensiles pour “retirer fa 'chalonpe. Il nous fit dire que si l’on présumoit ne pas venir à bout de remettre à flot la chaloupe, ik-falloit l’a- bandonnéer et revenir sur-le-champ. Nous apprimes en même temps que lé capitaine Amelin n’étoit arrivé à son bord que D'HISTOIRE NATURELLE. 169 trente-six heures après nous avoir quittés, et celt sans boire ni manger ; qu’il avoit, lui et son équipage, couru les risques de se noyer dix fois pendant cette courte traversée , tant il faisoit mauvais temps. De notre côté, nous avions, les naturels du pays à redouter ; et la mer Foie: de plus en plus mauvaise , nous craignions d’être abandonnés sur cette côte stérile. Nous nous retranchâmes à terre, nous fimes un grand feu, et nous établimes une garde de trois hommes pour éviter d’être surpris pendant la nuit. Enfin, le quatrième jour au matin, le commandant nous envoya un canot de son bord, et il donna au citoyen Bougainville le comman- _ dement de l’embarcation , avec une lettre au citoyen Lebas, 4 Capitaine de frégate, pour l’engager à presser l’embarque- ment , sur-tout des naturalistes, qui ne pouvoient être d’un grand secours pour relever la chaloupe , et d'abandonner cette dernière s’il falloit beaucoup de temps pour la mettre à flot , parce que toutes les apparences annonçoient une tem- pète# le baromètre ayant baissé de plus de six lignes depuis peu de temps ; et il rendoit le citoyen Liebas responsable de l'événement, s’il n’effectuoit le plus promptement possible son retour à bord. Après la lecture de cette lettre, tout le monde s’écria qu’il falloit abandonner la chaloupe et se rem- -barquer sur-le-champ. Un grand canot du Naturaliste étant «venu aussi dès le matin pour aider à emporter nos effets, nous nous embarquâmes en grande hâte, et il étoit temps, car deux heures plus tard il eût été impossible de rejoindre -nos vaisseaux. En abandonnant notre chaloupe, nous ayons laissé aussi les ustensiles qu’on avoit apportés pour la relever, ainsi que les armes, les munitions, sabres, fusils, espin- goles, pistolets, et er d’autres effets que nous avions # + 170 ANNALES DU MUSÉUM à terre. Je m’étois occupé à herboriser pendant les trois jours ; malgré que tout le monde fût dans la conster- nation ; j'avois rempli de plantes nouvelles ma grande boîte de fer-blanc ; j’avois aussi rempli un grand baquet de plants d’arbres précieux, pour les planter à bord; enfin, j'avois rassemblé huit échantillons de bois d’arbres inconnus. Mais tous ces travaux ont été inutiles ; les plants que j’avois arrachés et les échantillons de bois sont restés sur le bord de la mer, parce qu'il falloit plutôt sauver les hommes que ces objets. Ma boîte alloïit être mise dans le canot, lorsqu’une énorme lame d’eau renversa l’homme qui la portoit, et la lui enleva ; moi-même, pour me rembarquer, je fus forcé = de passer au milieu d’une vague qui me couvrit de deux pieds d’eau : je me tenois alors à-un cordage qu’on avoit eu soin d’attacher à terre pour amariner les canots. Sans cette pré- caution plus de la moitié du monde auroit péri. Un canot du vaisseau le Narwraliste ayant voulu retourner à terre pour charger quelques effets , un des matelots#, qui savoit bien nagér, se mit à la mer pour amarer le canot au rivage; mais il fut culbuté par la lame, et on ne l’a Jamais revu. Ce canot fut obligé de revenir à bord, ayant perdu un homme , et sans rapporter aucun effet. S _ Sur les dix heures du soir, nous ftmes obligés de lever Tancre et de gagner la haute mer; nous employâmes trois jours pour sortir de la baie, et dès le Premier messidor nous perdîmes le vaisseau le Nasraliste , que nous ne revimes qu'un mois après notre arrivée à Timor. Nous étions bien inquiets de ce bâtiment , et lui de nous. La perte de notre chaloupe nous fit bien du tort, car nous avons été obligés , depuis notre sortie de la baie, de voyager le long des côtes D'HISTOIRE NATURELLE. 171 sans pouvoir aller à terre. J’ai été bien fâché que les deux bâtimens se soient séparés, car nous devions aller dans la rivière des Chiens-Noirs, et y rester plusieurs jours ; et, en partant de là, j'avois le dessein de mettre un de’mes garçons sur le Naturaliste. | Après notre sortie de la baie, lorsque le plus fort du mau- vais temps fut passé, nous nous rapprochâmes de la terre et nous longcâmes la côte d’aussi près qu’il fut possible. Je n’ai jamais vu de pays plus aride ; l’on n’y trouve nulle part une goutte d’eau bonne à boire. Dans l’étendue d’une côte im- mense , on ne voit que quelques bouquets de bois un peu _ grands; le reste n’offre que des broussailles. Du côté de la + Rivière de Suio, les terres sont un peu élevées ; les autres sont tellement basses qu’il faut être dessus pour les voir, encore sont-elles inabordables : tantôt ce sont des récifs, et tantôt des bas-fonds. Quelquefois étant à six lieues de la côte, on a jusqu’à trente-cinq brasses d’eau , et au bout de quel- oh CCM dé ques minutes on n’en trouve plus que cinq à sept. Nous res- tâmes dans la baie des Chiens- Marins quinze à dix - huit | jours, desquels nous en avons passé six à terre sur les Zs/es | Stériles. Les arbres qu’elles produisent n’ont pas plus de vingt he _ pieds d’élévation. Ces îles sont au nombre de deux, qui s’éten- s. dent du nord au sud et peuvent avoir douze à quettrs, lieues d’étendue. Pendant les six jours que nous restâmes à terre, jai par- couru ces îles dans tous-les sens, et je crois n'avoir laissé échapper qu’un très-petit nombre de plantes, Ces herborisa- tions m'ont fourni soixante - dix espèces dont beaucoup SuRp neue Malgré l’aridité du pays, je regrette beau- coup de n’avoir pu descendre à terre plus souvent; c’est 172 ANNALES DU MUSÉUM la perte de notre chaloupe qui en est la cause. Si j’avois pu débarquer de dix en dix lieues, et rester une journée à terre, combien de choses nouvelles j'aurois ramassées dans ce pays! - nous devions aussi aller sur l’{e du milieu dans la baie des Chiens-Marins. Nous étions très-enfoncés dans la baie, sur neuf brasses de profondeur et entourés de bancs de sable. Une nouvelle tempête nous surprit dans cette position dan- gereuse. Nous fümes obligés de lever l'ancre pour gagner la pleine mer, et nous eûmes bien de la peine à y parvenir ; que de bordées il fallut courir, et encore nous nous trouvâmes sur des bas-fonds à cinq brasses pendant très-long - temps avec un tangage épouvantable ; notre bâtiment fut sur le point de chavirer plusieurs fois. Je regrette de n'avoir pu. descendre sur cette {/e du milieu. | En sortant de la baie des Chiens-Marins , nous décou- vrimes une île qui n’a encore été marquée sur aucune carte. Le commandant envoya un canot pour la reconnoître , et ce fut le citoyen Rausard , ingénieur constructeur de la marine ; qui fut chargé de cette expédition. Il ne devoit pas descendre à terre ; c’est pourquoi le commandant ne permit à aucun naturaliste d’entrer dans le canot : j'ai eu bien du regret de n’avoir pu descendre sur cette île. On y trouva une source d’eau excellente À boire ; on en rapporta beaucoup de belles coquilles , et seize espèces de plantes. Le commandant nous avoit promis qu’il y iroit lui- même , et qu’il nous y conduiroit, mais il changea ensuite d’avis. On donna le nom d’#e des Amiraux à cette terre, parce qu’on vit sur la côte beaucoup de coquilles de ce nom ; elle est à environ trois lieues de la terre ferme. On y aperçut un quadrupède de la grosseur d’un chien de berger. | | LED RE RER NT RE LR a RENE ET 5 ER SIT REs, FR RE et détestiansenenns ex 0e 2-24 D'HISTOIRE NATURELLE. 173 De !4 nous longeâmes la côte aussi près qu’il nous fut possible ,; en mouillant tous les soirs. Nous vimes plusieurs îles : le commandant nous envoya ,; Maugé de Puche, minéralogiste, et moi, sur une de ces îles, assez couvertes \ de bois, c’està-dire d’arbrisseaux de la hauteur de 15 à 20 pieds. Quand nous füûmes arrivés auprès , nous ne : trouvâmes nulle part un endroit praticable pour descendre , sans courir le risque de briser le canot, Enfin nous fûmes obligés de revenir à bord sans avoir pu mettre le pied à } terre. Il est bien malheureux d’avoir navigué plus de trois … ; mois le long de cette côte, et de n'être descendu à terre | » que quatre fois. Si je n’avois pas mis une grande activité | _ dans mes recherches pendant nos relâches , je n’aurois presque rien recueilli pour le Muséum d'histoire natu- | relle ; cependant , malgré le peu de temps que j'ai passé à terre, et quoique j'y sois descendu sans mes garçons Ê jardiniers , j’ai ramassé 270 espèces de plantes de la Nou- velle-Hollande. Si le sud de cette île que nous allons par- À courir, en quittant Timor, n’est pas meilleur que le nord que nous avons visité, ce sera le pays le plus détestable. Quel plaisir nous cb, en arrivant À Timor, de voir un pays rempli de montagnes couvertes de bois, sur-tout dans la rade de Cospant, où nous mouillèmes le 5 fruc- tidor ! Vers l’est, les montagnes sont beaucoup plus hautes 4 et plus fertiles qu’elles ne le sont à Coupant. Le 7 , nots | nous établimes à terre dans deux maisons que le gouver- neur hollandais a procurées au commandant Baudin. Il habité , l’une d'elles, et tous les naturalistes sont logés dans l’autre; | afin qu’ils puissent travailler plus à leur aise. Dès le len- demain de notre arrivée, mous commençâmes à parcourir r, 23 174 ANNALES DU MUSÉU M les environs de la ville; mais le gouverneur fit dire au commandant que nous ne devions pas nous écarter sans conducteur , parce que nous pourrions être assassinés ; et il offrit de nous en donner un, ce que nous acceptâmes. Les plantes de ce pays ne sont pas aussi peu connues que celles de la Nouvelle-Hollande, 11 s’en trouve un assez grand nombre que j'ai vues à l'Isle de France, sur- tout parmi celles qui sont cultivées dans les jardins chez les particuliers, et, dans les habitations. L’on y trouve l’arbre à pain sauvage; le citoyen Leschenau m'a dit y avoir vu aussi l’arbre à pain cultivé, et en avoir mangé un fruit; mais je n'ai vu jusqu'à présent que le sauvage , comme il s’en trouve à l’Isle de France chez tous les habitans, Les ” Manguicrs y sont nombreux, et beaucoup plus beaux que ceux de l'Isle de France. Les tamariniers sont très-multi- pliés , ainsi que les aréquiers et les cocotiers, et ils vien- nent d'une hauteur prodigieuse. J’y ai trouvé aussi deux palmiers très-utiles : on emploie les feuilles de lun à couvrir les maisons ; on tire de l’autre une boisson que les habi- tans appellent le calau, et qui est extrêmement douce J'en ai planté deux de chaque espèce. S'ils résistent tous quatre, j'en laisserai un de chaque espèce à l'Isle de France. L'erythrina corallodendron croît en abondance dans l'ile, il devient énorme, s'élève de 35 à 40 pieds , et a quel- quefois trois pieds de diamètre. Le moringa (1) croît très- abondamment ; un sopAora à grandes fleurs s'élève à 2 5 pieds et est très-multiplié, Le datura stramonium , le poinciana pulcherrima > Couvrent la terre autour de Coupant. L'arbre F j — _—— 5: (a) Dans sa lettre ;: Riedlé dit Péperantlera-moringe. + - # ES RS nn ne nn ne dés Éd D'HISTOIRE NATURELLE, 175 le plus commun est le ramnus jujuba, Lin.; car toutes les montagnes en sont couvertes. On y rencontre aussi grand nombre d’espèces de figuiers , parmi lesquels il s’en trouve dans l’intérieur de Pile qui ont 30 pieds de tour , dont les rameaux ombragent un terrain immense, et sous lesquels un bataillon pourroit facilement camper. J’aï trouvé la même espèce de rhizophora mangas, que j'ai vue au bord de la mer en Amérique. Le mimosa indica est aussi abondant qu’à PIsle de France. Le cassia fistula et plusieurs autres casses en arbre sont très-communes. Mais larbre le plus remarquable est une espèce de casuarina, dont le tronc s'élève à 50 pieds et a 10 pieds de circonférence. On rencontre aussi plusieurs arbres de la famille des apocinées dans les jardins des Chinois et des naturels molucquois, On cultive le tabac presque par-tout. On ne rencontre pas de fortes rivières dans l’ile de Timor, sur-tout dans le voisinage de Coupant ; mais, dans Pinté- rieur , il se trouve beaucoup de ruisseaux qui arrosent par-tout le sol : on ÿ voit des plaines superbes qu’on laboure facilement avec la charrue. Le terrain est excel- lent; c’est une bonne terre franche dans des endroits , dans d’autres une terre très-noire et grasse, et enfin dans quelques parties un sol ferrugineux. L'on ÿ cts principalement du riz, du maïs, des ignames : on a aussi quelques espèces de pastèques : il s’en trouve une sauvage qui n’est pas aussi bonne à beaucoup près que celles qu’on cultive ; elle donne des graines. Lé papayer qui se rencontre ici, et qui y croît naturellement, est le même que celui d'Amérique , mais son fruit n’est pas aussi bon. Enfin ce pays-ci est sus- Le Hs: de toutes sortes de cultures, comme Isle de 23 * %* 176 ANNALES DU MUSÉUM.. France et les Antilles. Dans l’intérieur de Timor, la terre est presque généralement bonne. Le canton le plus aride se rencontre dans le voisinage de Coupant. J’aime- rois cent mille fois mieux Timor que cette maudite Nouvelle - Hollande ; cependant la côte de a Nouvelle- Hollande que nous avons longée , est par-tout très-habitée, à en juger par le grand nombre de feux que nous avons vus. J'ai donné au commandant quelques observations que j'ai faites sur les côtes où nous sommes descendus. Si nous continuons à toujours côtoyer sans descendre à terre plus souvent, et à n’y rester pas plus long-temps , il ne faut pas compter que nous rapporterons des plantes vivantes de = la Nouvelle-Hollande. J’en parle souvent au commandant, qui me répond. qu’il est presqu’impossible d’embarquer des plantes vivantes sur une côte aussi périlleuse , aussi éloi- gnée, et sur un'bâtiment où il faut beaucoup de place pour faire des manœuvres: multipliées ; que ce serait com- promettre la sûreté de son vaisseau et la vie de son équi- page : mais il m’assure que nous ferons une riche collec- tion à noire retour à l’Isle de France, parce que, partant directement de ce lieu pour retourner en: France > mous pouvons espérer d’y porter des plantes en bon état. J’ai déja plusieurs barriques de plantes vivantes de Timor, que nous laisserons: ici où nous devons revenir, lorsque nous aurons visité l’autre partie de la côte de la Nonvelle-Hol- lande, Le commandant n'ira pas à Batavia, parce qu'il craint le climat de.ce port pour la santé de son équipage. J'ai déja près de 400 espèces de plantes dans Pherbier , et beaucoup. de graines. Jaurois bien voulu vous faire passer ces dernières , mais les occasions sont. si rares pour l'Europe, D'HISTOLRE:N ATUR.ELE E. 177 que ce seroit un grand hasard, si vous les receviez. J'en ai parlé au commandant, qui m'a dit qu’il étoit inutile de rien envoyer ; qu’on pouvoit seulement risquer de faire passer des lettres. Quand nous sommes arrivés à Timor, nous avions à notre bord quelques scorbutiques , et entre autres un qui étoit très-malade ; dans ce moment-ci nous avons beaucoup de fiévreux. Le commandant a aussi la fièvre depuis plus de huit jours , et il en a ressenti des accès très-violens, Pour moi je m’ai pas de fièvre, mais je suis tourmenté par un flux de sang depuis près de trois semaines : je serois déja guéri, si je ne sortois pas tous €: jours pour courir la campagne; mais il m’est impos- | — sible de rester à la maison , tandis qu’on est entouré au Es : dehors de plantes précieuses. Lorsqu'on est à bord, on est forcé , en maudissant so sort, de rester tranquille ; aussi lorsqu’on est à terre et environné des richesses de la na- ture , il faut employer tous ses eflorts pour les exploiter. Quelle peine j'ai ressenti de voir si souvent la terre de la Nouvelle-Hollande, sans pouvoir y descendre ! c’est ce qui me donne la force de supporter ma maladie et les fatigues de mes courses. Comme nous allons avoir uñe bonne chaloupe neuve , il faut espérer que nous descendrons plus souvent à terre. Je crois que nous partirons de Timor à la fin de ce mois de vendémiaire , pour aller au sud de la Nouvelle-Hollande. En partant d’ici , je mettrai un de mes garçons sur l’autre bâtiment, parce qu’en cas de sé- paration, il travaillera de son côté, et moi du mien. J’aurois pris ce parti dès la rivière des Chisus Noicès si la séparæ trs tion des deux bâtimens n’y avoit mis obstacle. Si les bâ- timens ne se séparent plus, nous. nous rejoindrons : soi vent; \ 178 ANNALES DU MUSÉUM et je pourrai m'en servir toutes les fois que j'en aurai besoin , lorsque nous passerons plusieurs jours dans la même relâche. LL Je me suis toujours bien porté pendant que nous cô- toyions la Nouvelle-Hollande , malgré les privations que nous avons éprouvées , n'ayant pas la moitié de l’eau qui nous étoit nécessaire pour faire le pain et pour notre cui- sine, Lorsque nous eûmes consommé les vivres frais que nous avions embarqués à l'Isle de France, nous ne vé- cûmes que de viande gâtée qui nous fut fournie dans cette colonie. Je vous recommande toujours mon épouse et mon enfant que j'embrasse de tout mon cœur, Sautier et Guichenot sé — portent bien. Maugé vous présente ses civilités; il a rm une belle collection Sas niveaux. Norr sur deux KAxevroos vivans, acquis en Angleterre. La ménagerie du Muséum d’histoire naturelle est augmentée de deux Kanguroos mâleet femelie (Didelphis? gigantea,lLax.) Ces animaux viennent directement de la Nouvelle-Hollande. I w’y avoit pas long -temps qu'ils étoient en Angleterre , lorsque le che yen Dufresne , aide-naturaliste du Muséum , ét autorisé à cet effet par l'administration de cet établisse- ment ; les acquit en échangeant contre eux une des lionnes de la ménagerie. Ce sont peut-être les plus singuliers animaux qu’ait en- core possédés la ménagerie nationale, Ils ne sont pas encore D'HISTOIRE NATURELLE. 179 adultes qu’ils ont déja la taille d’un mouton. Leur corps à à peu près la forme d’un cône ; la tête tient beaucoup de celle des dièvres ; ils ont quelques rapports avec les gerboïises, du moins en ce qui concerne linégalité des extrémités : les jambes de derrière sont extrêmement allongées , en comparaison de celles de devant : aussi leur démarche se î sent - elle de cette disproportion : elle est embarrassée et rampante : le train de derrière élève singulièrement la croupe , lorsque la tête et la poitrine touchent presqu’à terre ; ils exécutent la marche en deux temps très-distincts. Les jambes de derrière, secondées de la queue ;, font cul- … buter le corps en avant; puis vient un moment où les — Kanguroos ne posent que sur les jambes de devant et sur la queue : c’est l'instant où les extrémités de derrière se . reportent en devant. Telle est l’allure dont ils font sur-tout usage, lorsqu'ils cherchent leur nourriture ; mais lorsqu’ils sont poursuivis, ils en ont une autre, au moyen de laquelle ils franchissent promptement d'assez grands intervalles : ils | sautent alors sur les deux pieds de derrière ; le corps penché | presque horizontalement, pañée que leur queue, dont la | : pesanteur cest très-considérable ; suffit à faire contre-poids du côté opposé. a A Cette queue leur est d’une utilité très- générale, tantôt pour la marche, comme on Pa déja vu, et tantôt dans le repos. Il lèur arrive très-souvent de se dresser sur les pieds de derrière et de s'appuyer sur la queue; le corps est alors posé comme s’il étoit placé sur un trépied. | Ce n’est pas seulement en cela que les Kanguroos sont remarquables ; ils le sont encore, en ce qu'ils appartiennent À la famille des animaux à poche ; la femelle ayant sous MR ; he | 180 ANNALES DU MUSÉUM le ventre, comme le Sarigue (Didelphis opossum , Lax.) ,une bourse dans laquelle elle loge et allaite ses petits; en ce qu’ils ont une PR de dents qui leur est uniquement propre , six incisives à à la mâchoire supérieure, et deux à l'inférieure ; enfin, par une conformation très-singulière des pieds de derrière. Le doigt annulaire est le plus grand et le plus long de tous; l'indicateur et le médius sont réunis entre eux, apparens seulement par deux ongles séparés, et ensemble plus petits que le doigt auriculaire. C’est de ce doigt annulaire , muni d’un ongle grand, solide et pointu, que les Kanguroos se servent pour combattre et éventrer leurs ennemis. Comme ïls meuvent toujours à" la fois chaque paire de pieds , ils sont obligés , dans le É combat, de se soutenir uniquement sur la queue : mais alors ils ont recours à un point d'appui, afin de se tenir en équilibre ; et, pour cet effet , ils chassent leur ennemi contre un mur, le long duquel ils se dressent et se ‘tien- nent avec les pattes de deyant ; ou bien, lorsque deux Kan- guroos combattent Pun contre l’autre, ils s’appuient réci- proquement leurs pattes de devant contre leur poitrine ; et, uniquement soutenus sur leur queue, ils emploient S jambes de derrière à se combattre. È … Ces animaux se sont déja acclimatés en Angleterre , et produisent chaque année. Ceux de la ménagerie sont très- doux : on peut les approcher et les toucher. On les noutrit d'herbe , de pain et de lait. EE. GE0rërFrROT%, ANNALES ‘D U (M USÉUM, etc. 181 # * DESCRIPTION Drs brasse souterraines et volcaniques de Nieder- mennich, à trois lieues d’ Andernach ,; d’où l'on tire des bibeg poreuses, hat à faire d excéllentes meules de “re | PA ” FAUJAS-SAINT-FON D. Lonsçu'ux voyageur attentif parcourt la rive gauche du Rhin , depuis Mayence jusqu’à Cologne, et qu’il porte ses regards sur les diverses. branches d'industrie qui animent ce beau pays , il est singulièrement étonné de voir ‘sur tous les ports des amas considérables et des piles nombreuses. de! meules de moulins de diverses grandeurs , âppropriées à différens ouvrages, et qui atténdent dans ces. dépôts quê le commerce»s’en empare, et les fasse circuler par < tout où le besoin. et l’industrie les appellent. Ë La petite ville. d’Andernach , beaucoup plus raptinétidR que les autres desscarrières qui fournissent à ces vastes. exploitations ; offre -üne si grande abondance de ces meules, » qu'on seroit tenté de croire qu’elles devroient suffire à la tn. dl: 24 182 ANNALES DU (MUSÉUM consommation générale de l'Allemagne , ainsi qu’à celle de tous les pays limitrophes du Rhin : mais lorsqu'on a pu prendre des renseignemens exacts, ainsi que j'ai été à portée de le faire, sur la nature et l’étendue de ce commerce, qui se propage non-seulement en Hollande et en Angleterre, mais eñcore dans les Antilles et jusque dans les Indes orientales ; on est forcé de le considérer comme la plus il importante et la plus utile source de richesse et d’exporta- | tion qui puisse intéresser la France, depuis qu’elle a étendu ses limites jusque vers la rive du Rhin , et qu’elle a réuni cette nouvelle propriété à celle de son ancien domaine. À ce titre seul, ces carrières mériteroient d’être connues ; mais leur THANES intéresse aussi l’histoire naturelle des volcans 11 éteints. En partant de abbaye de Laack. ; qui n’est éloignée que de quatré lieues d’Andernach , et qu'il est à propos de choisir comme un point de station , afin d’être à portée d’y revenir le soir, on peut se rendre, dans une heure et demie, au village de Niedermennich , qui est le chef-lieu d’où dépendent les : principales mile, Toute cette ronte est seméc: de gros fragmens de lavés compactes noïres , ce qui la rend difficile pour les voitures, maïs très-instractive lors- nn la fait a pied. ! En approchant du village de Niedermennich on découvre de droîte et de gauche, dans les champs, de grands enfon- cemens entourés de décombres , et disposés en vastes am- phithéâtres : ice: sont-les restes d'autant d'anciennes carrières abimées, ou abandonnées par l’épuisement des matières , qui - datent d’une époque très-ancienne, puisque de très-grands chênes ont ew'le temps de croître au milietr de ces espèces ‘he Lane amine A: 10" AM TE | D'H1ST O0 ÊR E :N AMUR.E LL E. 183 de fondrières, L’on ne doit pas être étonné de ce fait, lors- qu’on saura que les Romains ; qui. ont.été, long-temps les maîtres de ces belles provinces , employoient dans leurs cons- tructions, et dans divers monumens dont on voit encore des restes à Niewit , à Cologne et ailleurs, la lave poreuse, de Niedermennich.; il est à, présumer aussi que c’étoit là le grand magasin des meules portatives des moulins à bras destinés à l’usage de leurs nombreuses cohortes, et qu’on devoit renouveler souvent. iqi20) Il fant se munir d’une recommandation auprès d’un des propriétaires des cavernes souterraines de. Niedermennick , afin de les visiter avec facilitéet sécurité; c’est dans ce lieu qu’il faut se procurer les chandelles nécessaires pour parcourir ces antres ténébreux et pouvoir y bien distinguer les objets. On quitte Niedermennich pour se rendre du côté de Flacher , à un demi-quart de lieue du village : c’est le nom d’une assez vaste plaine sur laquelle sont les emplacemens de sept des principales carrières , situées à une certaine distance les unes des-aütres ; mais. dont l’œil.peutssaisir l’ensemble, et voir une foule d’homumes.etde machines en mou- vement, qui élèvent des meules de toutes grandeurs , tandis que d’autres ouvriers les taillent , les perfectionnent ; les empilent, ou en forment de grandes enceintes autour des carrières , pour les mettre à portée des ‘voitures qui.vien- nent les prendre. Ces grands amas “despierres noires et de meules entassées les unes sur les autres ; et qui de loin forment comme-autant de-colonnes tronquées de divers dia- mètres, rappellent l'idée d’une ville antique dont on rén- verseroit les monumens. | ; | DOLEUS La principale carrière ; c’est-à-dire celle qui est. la plus 52 24 * 184 ANNALES DU MUsÉU a“ remarquable par sa profondeur et par ses galeries souter- rainés , ést connue sous le nom de Lay-oder-steirkaule (la cave de ‘pierre ) : elle appartient à M. V’ogt, de Nieder- mennich, qui voulut bien me SRE tous les moyens de la visiter. di RÉRBEUS J5 Quoique cêtte carrière , ainsi que les autres, soit dés un sol qui a été incontestablement la proie des feux sou- terrains , et que toutes les montagnes des environs forment des pics volcaniques, couverts de laves compactes , de scories, et de pierres ponces ; la plaine élevée de Ælacher, livrée en partie à la culture , et en partie aux exploitations des carrières , qui sont à plus de cinquante pieds de profondeur au-dessous de la terre labourable ; n’a véritablement un aspect volcanique que lorsqu'on est: parvenu à, cette pro- fondeur où l’on trouve une coulée. épaisse, et éléaitine d’une lave noire homogène , dure et pesante , quoique criblée de pores : cetté lave cellulaire est propre à la fabrication des “meules de moulins les plus parfaites. En examinant les ouvrages pratiqués à grands frais pour atteindre cette pierre , on est curieux de savoir qu’elles ont pu être les indications qui ontappris à ceux qui, les pre- miers, se Sont occupés de cet utile travail , l’existence de cette belle lave meulière. La seule: réponse que j’aie pu obtenir à ce sujet, c’est que de semblables carrières ont été ouvertes | depuis des temps qui. remontent j jusqu'aux Romains, et qu’on a suivi de proche en proche la même méthode. ‘Ainsi lorsqu'on vent ; par exemple, ouvrir pour la pre- mière fois une carrière sur, un emplacement vierge, on trace abord sur le sol un cercle de vingt-quatresà: vingt-cinq Minis de diamètre ; et on enlève sur toute cette surface un Ce » lave compacte , et quelquefois de lave poreuse , | moins altérée, D'HISTOËRE NATURELLE. 185 pied d'épaisseur de térre, qu’on porte, avec des hottes ou des paniers, à une certaine distance de là, pour en former un talus qui sert, lorsqu'il a la hauteur convenable , à placer les espèces de treuils ou équipages propres à élever les meules et à les sortir de la carrière. L’on continue à enlever la terre, en ménageant un petit chemin circulaire très-étroit, mais fait avec beaucoup d’art, qui tourne en rampe douce et en manière de spirale , à mesure que l’on avance, et que l’on approfondit Pouverture, faite en forme de cône renversé ou d’entonnoir , pour donner plus de solidité à Pouvrage. Ce travail, dirigé par l'habitude et la simple pratique , se fait avec autant d'intelligence que de perfection et d'économie ; les pentes sont si douces et si régulièrement ménagées , que de jeunes filles et de petits garçons, réunis en grand nombre, courent en jouant sur ces rampes tournantes,et remontent dans des paniers avec la mème gaîté les terres que les ouvriers tirent. Ainsi, avec du temps et de la constance, cinq ou six familles réunies , qui s’aident réciproquement, parviennent à enlever un cône tronqué de vingt-quatre à vingt-cinq pieds de large vers le haut, de onze à douze vers le bas, et de cinquante pieds de profondeur , qui est le terme où l’on atteint la lave meulière. mé La matière terreuse , et en partie graveleuse et pierreuse qu’on est obligé d’enlever , est formée d’une aggrégation de plus ou et colorée d’une rouille jaunâtre , de détritus de granits friables, de pierres ponces pulvérulentes ou en grain , de petites lames de schiste noir de la nature de l’ardoise, et de sable quartzeux, mêlé de grains de feld-spath: Ce composé de matières hétérogènes semble devoir son ori- & 186. ANNÂLES y rusiux gine à diverses explosions qui donnoïent naissance à des espèces de pluies pierreuses, où ces diverses matières , plus ou moins broyées, plus ou moins atténuées , acheyoient de se mélanger et de se confondre dans leur chute. Il est possible aussi que dans cette circonstance Peau soit entrée en concours avec le feu ; car l’on distingue des espèces de couches qui ont quelque analogie avec celles de certains tuffas volcaniques, provenues d’éruptions boueuses , ou qui doivent la disposition de leurs couches au mouvement des eaux. Cette accumulation de matière forme un massif gra- veleux , d’une consistance tendre qui permet d'y creu- ser avec assez de facilité : on y trouve cependant quel- ques blocs de grès, et quelquefois des granits friables, isolés, qui pèsent quinze à vingt livres , et donnent un peu plus de peine à tirer ; mais les échantillons de ce calibre ne sont pas nombreux. Lorsqu'on est parvenu à dégager toute cette masse jusqu’à la profondeur de cinquante pieds, on trouve une lave d’un gris foncé , tirant sur le noir , compacte et pe- sante, quoique criblée de pores. Ces pores ont une certaine disposition uniforme qui rend cette pierre très-propre à former des meules ; elle est dure, sonore et saine ; et quoiqu’on puisse en tirer quelques étincelles en la frappant vivement avec lacier , elle est néanmoins assez traitable pour être façconnée de toute manière à l’aide de marteaux d’acier à pointes bien trempées. Ce courant de lave occupe probablement toute l’étendue de la plaine de Flacher , puisqu'on y rencontre la pierre meulière par-tout ; et elle a une si grande épaisseur, qu’on n’est pas encore parvenu à l’épuiser, et qu’on ignore sur quelle matière elle repose. é D’HISTOÏRBE NATURELLE. 187 Lorsque le toit de la cale est mis à découvert et ab- solument dégagé de toute matière hétérogène , la lave, quoi- que poreuse, a éprouvé du haut en bas , à l’époque de son refroidissement , un retrait prismatique qui offre de grandes divisions ou fissures en forme de mosaïque. Sans ceite disposition naturelle , il seroit à jamais im- possible d'attaquer avec succès une pierre qui ne donneroit aucune prise ; mais, à l’aide des fentes opérées par le retrait, les ouvriers peuvent placer des leviers, des coins de fer, et font partir ainsi de très-grandes portions de prismes, c’est- à-dire de gros tronçons, dans lesquels ils trouvent souvent de quoi former des meules de quatre à cinq pieds de dia- mètre, Dès qu’on a obtenu ainsi un premier vide, les ouvriers, plus à l'aise, manœuvrent avec aisance et facilité. C'est ainsi qu’en tirant des pierres , et en les sortant de la carrière à l’aide de machines simples et ingénieuses , mues par des hommes ou par des bœufs (voyez planche XIII) , on parvient , avec le temps, à établir de grands ateliers dans ces antres souterrains , dont les voûtes , formées par des tronçons de prismes qu’on laisse subsister en place , et qui pendent > en manière de stalactites , sont soutenues par de forts piliers = plus ou moins irréguliers , qu’on ménage dans le massif de la carrière , à mesure qu’on en détache les énormes prismes destinés à former des meules. | Enfin, si quelque grande fissure naturelle permet de percer à côté un boyau qui aille en montant et puisse arriver jus- qu’au jour, quelque rapide qu’en soit l'accès , il devient d'une utilité très-avañtageuse pour le service de la carrière, parce que dès-lors la grande,ouverture est exclusivement employée sans interruption au travail de la sortie des meules, qui 188 “ANNALES D SÉU M seroit souvent interrompu pa es ouvriers, obligés d’en- trer dans la carrière ou d’en sortir en faisant usage du cable destiné à élever les meules, et il en résulte plus d’un accident. Ainsi une carrière dans laquelle on n’a pas pu se procurer une pareille issue, a moins d'avantage que cellé qui en est pourvue. Telle est la manière très - simple, mais très - ancienne, d'ouvrir une carrière de meules de moulin dans la plaine de Flacher , ainsi que dans les autres exploitations de la mème nature dans les environs de Niedermennich. 1] me reste à faire connoître l’intérieur d’une de ces grandes carrières , celle appartenant à M. Fos dans laquelle je dénommé avec un dessinateur. Arrivé à l’entrée du petit conduit souterrain dans lequel je devois descendre, et qui est à cent cinquante pas de dis- tance de la grande ouverture conique destinée à la sortie des meules , les chandelles furent allumées ; deux guides vinrent se joindre à celui que nous avoit donné M. Fogf, et nous descendimes , sous leurs auspices, dans un antre obscur, étroit et bas, dont la pente étoit si rapide, qu’il falloit savoir se retenir contre le mur à l’aide des coudes , et la tête baissée, pour ne pas se blesser et tomber à chaque instant, Nos guides, que l’habitude avoit instruits, nous don- nèrent la première leçon de cette manière nouvelle de mar- cher , que je saisis très-bien ; mais comme le chemin devenoit = de plus en plus difficile à mesure que nous avancions, j’eus tout le temps de réfléchir sur le service essentiel que les coudes rendoient peut-être pour la première fois aux jambes. : Parvenu à plus de cent pieds de profondeur , la route de- vint si étroite, sur-tout dans un passage où elle détourne NATURELLE. 189 subitement en équerre, qu elle n’a dans cette partie que seize pouces de largeur. L’on conçoit qu’un naturaliste qui auroit nn peu trop CR seroit obligé de rétrograder. Nous nous en tirèmes à merveille, en effaçant le corps et en mar- chant de côté : maïs ce pas difficile une fois franchi, nous entrâmes dans 2 large et exhaussée, qui se prolonge en pente douce jusqu’ à l’entrée d’une vaste carrière qui com- munique, par de grandes arcades irrégulières et de forme gothique , à diverses autres excavations qui ont beaucoup plus d’étendue encore. C’est là que d’énormes piliers de lave noire et de forme prismatique plus ou moins régulière sup- portent de grandes voûtes qui paroissent comme taillées par la main des hommes, mais qui ne sont 7. des sections de prismes qu’on a laissé subsister à mesure qu’on en détachoit les bases, et qui se soutiennent respectivement par l'effort de la poussée. On tranche, à l’aide de coins de fer, dans les prismes mêmes, lorsqu'on les trouve d’une grandeur conve- nable, des meules, depuis trois pieds jusqu’à cinq pieds, et quelquefois jusqu’à cinq pieds et demi de diamètre. Tout est grand, tout est vaste dans ces antres souterrains aue des hommes ont eu la hardiesse et la force de creuser. _ Des meules de diverses formes et de tout calibre, les unes ébauchéés, les autres finies ; les ouvriers qui les taillent, ceux qui les tracent et qu’on voit comme suspendus vers le aut des voûtes, éclairées par des lampes; des enfans de tout âge qui débarrassent le sol des décombres ; des meules attachées à de longs cables, que des machines élèvent avec un bruit aigu ; l’action multipliée des marteaux sur une pierre sonore , us étiricelleé qui en jaillissent : tout forme ici un spectacle nouveau et singulier, qu’on ne devoit pas s’attendre k. : 25 +. «+ 190 ANNALES . MUSÉUM À trouver au milieu de ces antres ténébreux , creusés à force de bras dans une atière dure et à demi-vitrifite, qui porte encore la teinte et les caractères d’un grand incendie souter- rain. En un mot, il n’est pas jusqu’au danger que l'on court. sous ces voûtes hardies et menaçantes, qui ne jette un intérêt de plus sur un tableau aussi extraordinaire Qu frappant. Après deux heures et demie. d'observations dans cette belle et vaste carrière, nous en sortîmes. par le même cou- loir, mais avec plus de fatigue qu’en y entrant; car l’iné- galité ét la rapidité de la route étoient telles, qu’il étoit plus. facile de reculer que d’avancer. Nous arrivâmes cependant, et nous en fûmes quittes pour une espèce de courbature et une fatigue dans les jambes , qui disparurent au bout de quel- ques jours. Les planches XIV et XV représentent deux vues très-fidèles de l’intérieur de cette carrière. Fr Er Je dois ajouter que l’ouverture étroite par laquelle nous, entrâmes dans la carrière , communiquant avec l’air extérieur. qui y formoit un courant , et par des fissures collatérales. qui en établissoient un second, le froid étoit si vif et le. vent si rapide, qu’un suintement d’eau qui avoit eu lieu à la profondeur de plus de soixante - dix pieds, étoit entiè-n rement glacé, et que le thermomètre de Réaumur se soute- noit à deux degrés au-dessous de zéro, à cette profondeur. Il est vrai que l'air extérieur étoit très-froid à cette époque , puisque le même thermomètre se soutenoit, en plein air * . à. dix degrés plus bas que la congélation. Mais lorsque: nous fümes dans la profondeur de la carrière, la tempéra- ture devint beaucoup plus douce, et le sn. We jusqu’à huit degrés au-dessus du terme de la congélation: set: Il me reste à dire un mot des corps étrangers qui ont été, * L L # D'HISTO _:N ATURELL E. 191 saisis accidentellement para lave, lorsqu'elle étoit dans l’état de fusion. Comme la matière*en est, en général, très- pure, ce qui la rend propre aux objets auxquels elle est des- tinée, je n’ai pu y reconnoître que les corps étrangers sui- vans : Noyau & granit blanc, de la grosseur d’un œuf, composé de quartz, de feld-spath blanc, et de horn blende noire. Le quartz et le feld-spath ne sont que gercés par Pac- tion du feu, tandis que l’horn blende est entièrement fondue et’en état de scorie. Le feld-spath, qui a résisté au feu; con- firme l'observation de Dolomieu, qui avoit reconnu qu'il y a des feld-spath très-difficiles à entrer en fusion, tandis qu’il y en a d’autres qui se fondent promptement. La lave de Niédermennich est, en général, très-pure, et on n’y trouve que rarement des corps étrangers. 20, Fragment de quartz blanc, de la grosseur d’une noix, dans le centre de la lave. Ce quartz n’a éprouvé d’autre alté- ration que celle occasionnée par des gerçures multipliées je le pénètrent de part en part. 30. Morceau de quartz blanc de la grosseur du précédent, _ mais qui s’est trouvé mélangé probablement d’un peu de _ matière calcaire, ou de tout autre fondant, puisqu'il présente les caractères d’un verre demi - transparent ; ‘rempli de :souf- flures, et que la matière a été incontestablement fondue. Je n’ai mé que deux échantillons de cette espèce, ce qui prouve qu’ils ne sont pas communs. | 4°. Grès formé d’une agg régation de grains de sable quarizeux. Céprès, fortement attaqué par le feu, n’est pas entré en fusiats mais a éprouvé une dilatation et une sorte de boursouflure qui en a change Lepecr Cette espèce de j ‘ x x 192 ANNALES D grès , qui se trouve assez fréquemment dans la live de cer- taines caïrières de Niederménnich est tantôt d’un gris blan- châtre, tantôt. d’un gris qui tire un peu sur le .verd.:Les tailleurs de pierre n’aiment pas à le rencontrer sur la. sur- face de leur ouvrage, parce qu’il est encore plus dur que la pe + émousse us outils. : Be schorl noir est très-rare dans | ve de Nie- pe HER qu'il ait été fondu en même temps que la lave, ce que j'ai de la peine à croire, soit qu’il n’ait existé qu’en très-petite quantité dans la roche première qui a servi à la formation de la lave. J: ’ai cepéndant trouvé deux seuls échantillons bien caractérisés, où l’on voyoit deux nœuds. de schorl noir très-distincts , mais. fondus. :Telles,sont les. matièrés. qu’on trouve dans les es meu- lières des environs. de -N isdermennich ; où on.ne les ren- contre: que rarement.et'en. petit volume ; ce qui annonce qu’elles ont été. saisies accidentellement par les courans de. lave ; à l’époque très-reculée , sans. doute, où des volcans se manifestoient dans ces contrées ;-ce qui ne sauroit être révo: qué en ‘doute ;. lorsqu'on voit que les laves compactes, que les laves. poreuses, que les 8cories, que. les ponces qui re- # couvrent tout ce sol, ont uni le même. caractère que celles que rejettent. de. nos. jours l’Etna, le Vésuve, Vulcano, Strombol, et les autres Nes ‘en. Age L2 . r - sn # im “ - # &: 3. » à . © j J lion Ai,E mr" é ue. 2 + É E« à @ #1 UN ATUREUNLE. 193 Explication des planches. Planche XIII. Cette planche représente la grande excavation circulaire pratiquée pour découvrir la carrière, et destinée ensuite au passage et eñlèvement des PEER lorsqu'elles sont Rues, ot dégrossies. On voit dans la même gravure les machines et appareils destinés * à enlever les meules , à l’aide d’hommes; de bœufs ou de chevaux, en raison du poids des masses. Planche XIF. Cette vue-offre- Dinpétienr d’une des chambres, où le retrait prismatique , plus ou moins régulier , plus ou moins prolongé, permet d'attaquer les prismes par la base, et de les abattre à force de. coins .et de, coups de marteau; il en. résulte que ces prismes se brisant par le haut, c'est - à - ghre dans la partie des, voûtes, y forment, par les SORA qui y restent suspendus , une espèce de mosaïque. Cette vue ayant été dessinée dans le temps où les ouvriers étoient dans la carrière, peut donner une idée de’cé genre de travail. | Planche XV. Cette planche offre la vue d’une seconde chambre, F le retrait de la lave a eu lieu plus en grand et d’une manière oins régulière, ce qui permet d'y tailler des meules d’un gros ca- libre ; mais vers le haut de la vos les. prise ont une tendance à une Sn _— pr i + + 1 CUS ÉIU M. 194 ANNALES: NOTICE Su.» la. prétendue Zéorirar rayonnéewdu duché des RCE Deux-Ponts. . Ram, H AU: V. Co Dei Du ares rs nina cqui ont porté lé nom éir xéolithe ; On à compris une substance © mtpo sée de masses globuleuses , striées intérieurément du centre à la circon- férence , et quelquefois ayant un tissu compacte, dont la couleur est le jaune verdûtre , ou le jaune pâle. Cette sub stance se trouve en plusieurs endroits de l'Allemagne >. et particulièrement dans le duché des Deux - Ponts, où ses. globules sont engagés. dans une roche que lon avoit re: gardée comme une matière volcanique, et que, le citoyen Faujas a reconnue le premier pour un produit de l’eau; qui est tantôt un trapp, et tantôt un porphyre par l'addition de petits cristaux de feld-spath. Cette roche renferme aussi + " du cuivre natif, et l’on en fait des plaques qui prennent un assez beau poli, et tiennent un rang à que l’on place dans les collections comme objets d’orne- ment, La substance globuleuse dont j’ai parlé a été décrite par réhrniospenesnrentmureen mE ae # ON A TU R HILL E. 195 lé baron de Born, sous le 10m de zéolithe fibreuse ; en fibres concentrées , transparentes . ,- d’un jaune: Dites (1): Ce naturaliste ajoute qu’elle a un grand rappoït avec la:zéolithe | vitreuse verdâtre du-cap de Bonne - Espérance; dont on a | ; fait depuis une ee particulièré, que Von a nommée Elle a; continué : depuis d’être regardée tantôt comme une zéolithe ; ‘tantôt comme une prehnite, et cette dernière ‘opinion paroît être: celle pa pypiaut aigue dhui en Allemagne. :! é, Ué © Avant la publication deb mon Traité, je néraelodie, gs lé citoyen Faujas m'avoit fait voir un morceau de cette subs- tance;, dont-les globules ù “qui pouvoient faire non Ader une tendance vers la figure du solide à 24 trapézoïdes que présente assez commüné- ment l’analcime. Mais comme ces facettes n’affectoient | | aucune disposition symétrique, qu’elles n’étoient pas exacte- ment planes, et qu’elles pouvoient provenir d’une sorte de dépression qu’auroient subie les globules, en s’appliquant me les uns contre les autres, j’avois placé la substance dont il s’agit, dans l’appendice particulier qui renferme: les mi- néraux dont la nature n’est pas encore assez connue pour permettre de les classer dans la métlibde (2); et cette ré- serve me paroissoit ici d’autant plus convenable, que je devois écarter tout ce qui auroit pu jeter de l’incertitude . sur la répartition que j'avois faite des anciennes zéolithes en quätre espèces distinctes; savoir , la mésotype, la stilbite, la chabasie et:? 3 parier) j d'après les formes de leurs molé- D’ HISTOA prehnite du api Hot dé la” éolléttiôn de Mlle. Eléonore de Raab, LES pe 207. & . 42) Traité de minéral. t. IV, p. 413. due + Li culés ; jointes aux autres ca ET S. 196 ANNALES DU MUSÉU M res mr d’une dé- términation précise. | | Un morceau de la mème nn: que j'ai reçu depuis peu du citoyen Cordier, ingénieur des mines, na fourni matière à de nouvelles observations, qui ne laissent, ce me semble, aucun lieu de douter qu’elle n’appartienne à la prehnite ; et si cette opinion n’est pas NH 1 > j'ai pensé que du moins il ne seroit pas inutile de faire connoître ce qui peut servir à la motiver , et à la mettre dans tout som jour. Je vais présenter la série des différens caractères que m'ont offerts mes observations. : Pesanteur spécifique, prise d’après une masse du poids d’un décagramme (environ 188 grains ); 2,8992. Dureté. Rayant le verre; donnant, quoiqu’un peu dif- ficilement, des étincelles par le choc du briquet. : CEE Devenant électrique, à l’aide de la er chaleur. Structure. La longueur des aiguilles. La surface des lames a un aspect légèrement nacré. Forme. Plusieurs globules présentent, à l'extérieur ; . des. lleuse dans un seul sens parallèle à la saillies qui ont deux faces convexes, réunies par une arête curviligne. L’angle que font entre elles ces deux faces à l'endroit de leur réunion est d’environ 101°, Résultat de l'épreuve par le chalumeau. Fusible en émail: huiles, Tous ces différens caractères Sven Lt aux substances connues sous le nom de prehnité Seulement la densité du minéral qui vient d’être décrit est “pios grande, dans le rapport d'environ 29 à 27 , que celle dela prehnite du Î Ê | | É PSE RELNATURELLE. 197 Cap, supérieure elle - même à la densité de la prehnite de France. La différence peut provenir d’une certaine quantité de matière ferrugineuse dont la première seroit mélangée , et que l’on reconnoît à la teinte rougeâtre qui colore la sur- face des globules. Les saillies convexes que l’on observe au- tour de ces c 8 sont semblables à celles que présente , à sa partie supérieure, la variété de prehnite que j'ai nommée flabelliforme. On saït que la figure la plus simple des cris- taux de cette espèce est celle d’un prisme court Loire dont les bases ont leur grand angle d’environ 101°. Dans la variété dont il s'apit , les prismes s’allongent parallèle- ment à la petite diagonale de cette base, en sorte que ” sommet supérieur du groupe est formé par l’angle de 101°, dont les côtés deviennent curvilignes ; ce qui, joint à la divergence des prismes , en manière d’éventail, produit la double convexité dont j’ai parlé. A l'égard de la propriété pyro-électrique de la prehnite en globules , il est difficile de s’en assurer , et j’ai été d’abord tenté de croire que le caractère tiré de cette propriété souf- cd froit ici une exception , qui au reste ne seroit pas sans exemple. Mais ayant détaché de petits fragmens de lames aux endroits où celles-ci approchoient davantage de létat _ de cristallisation confuse, et m’étant servi, pour électromètre, d’une aiguille très-mobile ; j'ai obtenu des effets assez mar- + qués pour ne laisser aucune équivoque sur l'existence de ce | caractère. 6" de ré ë 198 ANNALES musées } DESCRIPTION D’unrE nouvelle espèce D’OEr1zLer. P A R DESFONTAIN ES, Dianthus spinosus ( OEillet épineux }. CPI XVI, fig. 1.) Dirssravs Jruticosus , procumbens ; foliis rigidis » subulatis , spinescentibus ; floribus capitatis, bracteatis. { L’œillet épineux a du rapport, par ses fleurs et par les écailles qui les accompagnent, avec l’œillet prolifère, Dian- thus prolifer Lix., auprès duquel il doit être placé ; mais son port, ses tiges ligneuses, ses feuilles dures, épaisses et piquantes, le font aisément reconnoître, et le distinguent de toutes les espèces du même genre. Il est originaire de Perse, et provient de graines apportées de ce pays par les citoyens Bruguière , et Oliviér. membre de l'Institut na- tional. | Arbuste de deux décimètres de ‘longueur , divisé en = à rameaux grêles , cylindriques , noueux, tombans ou couchés. Ecorce gercée Sur les vieux troncs. Feuilles opposées en croix, horizontales, droites , épaisses, en alêne , dures, piquantes, plus longues que les entrenœuds ; aplaties en dessus, convexes en dessous , longues’ de deux centimètres sur deux millimètres de largeur. a D'HISTOIRE NATURELLE. 199 Fleurs réunies en petites têtes M. » terminales, portées sur des pédoncules courts, accompagnées d’écailles concaves , ovales, membraneuses sur les bords , obtuses ou surmontées d’une petite pointe ; elles ressemblent à celles de l’œillet prolifère. Diamètre de la fleur de deux centimètres. Calice grêle , cylindrique, cannelé, à cinq dents obtuses , plus court que les écailles. Corolle à cinq pétales étroits, linéaires, obtus, entiers, distincts, ouverts, blancs ou d’un rose très-pâle. Onglets gréles, de la longueur du calice, rétrécis du sommet à la Là Dix étamines. Filets capillaires, inégaux , blancs, plus longs que les pétales : Cinq adhèrent à la base des onglets comme dans les autres caryophyllées ; les cinq autres sont alternes et attachés au réceptacle entre les onglets des pétales. : Deux styles blancs, gréles, aigus, divergens ; de la longueur des étamines. Ovaire supère, lisse, sphérique. Capsule . . : 4. . D Explication de la planche. 1. Une des écailles qui. accompagnent les fleurs. 2. Une fleur. 3. Le calice. " 4. Les cinq pétales, avec les styles et les étamines dégagés du calice. 5. Un pétale et une étamine adhérente à l'onglet. 6. L’ovaire et les deux styles. à 207 200 ANNALES DU MUSÉUM PLANTES.RARES Qur ont fleuri en l’an X dans le jardin ou dans les serres du Muséum , rpAR DESFONTAINES. é Euphorbia meloformis ( Euphorbe globuleux ). (PL XVI, fée. 2.) Errresse inermis, subrotunda , multangularis ; calice decemfido ; laciniis exterioribus scrobiculatis ; filamentis Villosis. — E, subglobosa, inermis, multangularis. Hort. kew. 2. p. 135. — Wizn. Sp. 2. p. 886. L’euphorbe globuleux est indigène au cap de Bonne- Espérance , et paroît dioïque , ou du moins l'individu qui a fleuri pendant l’été dans une des serres ape n’avoit que des fleurs mâles et des pistils avortés. Tige sans épines , charnue , pyriforme-arrondie , de sept à huit centimètres d’é- paisseur , avec un enfoncement au sommet , relevée de huit à dix côtes en carêne , rayées de petites bandes transversales d’un vert pâle ; souvent on remarque sur les angles des débris de pédoncules desséchés, qui ressemblent à des épines. Les fleurs naissent sur les côtes au sommet de la plante, portées sur des pédon- = D'HISTOIRE NATURELLE. 01 cules courts, cylindriques ; pubescens , parsemés de petitestécailles ovales : les uns sont simples et à une fleur; les autres sont terminés par une ombellule de deux, trois, quatre ou cinq rayons souvent bifurqués ; et accompagnés d’écailles à leur base. Fleurs centrales ordinairement sessiles. Deux petites bractées appliquées contre le calice qui est à dix divisions ; les cinq intérieures sont obtuses ; pubes- centes ; rapprochées des étamines ; les cinq autres sont: arrondies , entières ; ou- vertes, un peu charnues , d’un vert jaune, parsemées de petites fossettes. Quinze à dix-huit étamines. Filets velus, entremêlés de filamens barbus, qui ne sont que des étamines avortées. Anthères rondes, à deux loges. Pistil avorté. L’individu femelle m’est inconnu, et l’auteur de l’Æortus kewensis n’a pareillement fait mention que du mâle. Celui que lon possède au Muséum a été envoyé d’Angleterre l’année dernière. | Eu Explication de la Planche. 1. Une fleur vue à la loupe. _2. Une portion de fleur où l’on voit les divisions intérieures et extérieures du calice. 3. Étamines avec les filamens sans anthères. 1. Un pistil avorté. & Euphorbia aleppica ( Euphorbe d’Alep.) _ Euphorbia umbella quinquefida, dichotoma ; involucellis ovato-lanceolatis, mucronatis; foliis inferioribus setaceis ( calyce octofido, laciniis quatuor exterioribus bicornibus). Lin. Sp. 657. — Lamarck;, Dict. 2. p. 433. _ Cette belle espèce d’euphorbe, originaire de Syrie et des îles de l’Archipel, a fleuri et fructifié pour la première fois pendant l'été. | Du colet de sa racine s'élèvent plusieurs tiges droites, simples, herbacées ; , 202 qu’il ÿ renonça pour s’adonner à celle de la médecine , plus analogue à ses inclinations, Après avoir passé dix-huit mois à Tubinge , il quitta cette ville pour aller à Gottingue, dont Phnivorsisé avoit acquis la plus grande réputation. Il ÿ resta jusqu’en 1 753; et suivit les leçons de Brendel, de Richter, de Rœderer , et surtout du célèbre Haller , qui lui inspira la passion de Panatomie , de la fhÿsiolobié ét de la botanique » qu’il cultivoit également. C’est à cette époque et à l’Âge de vingt ans que Gærtner se décida à renoncer à tout pour se livrer aux sciences na- turelles ; et que, muni de ‘connoissances préliminaires et positives ; il crut devoir voyager dans les villes les plus éclairées de l’Europe. Après un court séjour à Calw à partit pour Pltalie: Il visita Venise » Ancône, Padoue, Florence , Gênes et Naples ; 5 il vint ensuite en France; D'HISTOIRESNATURELLE. 214 9 . . ‘ . pi s'arrêta à Lyon, et passa six mois à Montypellier.et six, à Paris. Pendant ses voyages, il employa tout son temps à observer la nature dans les campagnes ; à étudier dans les: cabinets d’histoire naturelle, et à consulter les savans , sur- tout les naturalistes et les HE aie Au printemps de 1756 il partit pour Fe apr où il resta jusqu’à la fin de lPannée : il revint ensuite. passer encore quelques mois à Paris. De retour dans sa patrie il: voulut être reçu médecin ; non qu’il se proposât de s’adonner à la pratique de la médecine, mais parce que ce: titre. lui, faciliteroit les moyens de se vouer entièrement à ses études, favorites. Il présenta en conséquence sa dissertation inaugu- rale sur les voies ordinaires et extraordinaires de l’urime, Par-. venu à son but, il consacra deux ans à l’étude des mathé-; matiques , de l'optique et de la mécanique, Il ne se borna; point à la théorie de ces sciences : il exécuta lui-même, un beau télescope, un microscope, et un microscope ds se délassant ainsi des travaux de l'esprit. En 1759, il fitun voyageen Hollande, Arrivé à Leyde: au commencement de mai , ily resta jusqu’en septembre. Là il: suivit les cours de botanique du célèbre van Royen ; il se lia avec ce professeur de la plus intime amitié, et s’adonna uniquement à l’histoire naturelle, ne regardant désormais les autres sciences que comme un dos de faire plus de progrès dans celle-ci. On a dit avec raison que toutes les sciences se pr tent des: secours mutuels , et que ceux qui se sont le plus distingués. dans chacune en particulier, ceux sur-tout qui y ont fait des: découvertes, en ont ordinairement cultivé d’autres. Si cette: variété fut la suite de leur avidité pour les connoissances ; 212 ANNALES DU MUSÉUM elle fut peut-être aussi la cause de leurs succès. En parcourant le domaine de diverses sciences , leur esprit a pris un élan plus hardi, et a aperçu des rapports qui lui auroient échappé si, fixé sur un seul objet, il eût toujours suivi la même route. C’est aux mathématiques que Gærtner dut cette jus- tesse et cette méthode analytique qu’on admire dans son ouvrage : il dut à l’anatomie comparée l’idée heureuse de faire l’anatomie des végétaux, et de porter ses observations sur la partie la plus intéressante et la moins variable ; sur celle où tout est nécessaire, où les organes sont concentrés de telle manière qu’ils ont toujours une forme déterminée, une forme qui est le type de l'espèce. C’est en s’exerçant au dessin qu’il prit l'habitude de saisir les plus petits dé- tails et de les présenter de la manière la plus avantageuse. S'il eût employé des dessinateurs , il eût. perdu plus de temps à les diriger qu’à exécuter lui-même , et ses figures n’auroient jamais eu la même exactitude et la même netteté. Avant de se livrer uniquement à l’anatomie végétale , Gærtner voulut terminer le travail qu’il avoit commencé sur les poissons et les vers marins. Il retourna pour cela en Angleterre ; et après avoir examiné, à Londres , ce qui se trouvoit dans les collections des savans, il alla visiter les côtes et faire des recherches sur les bords de la mer. Ce fut à cette époque qu'il fit un mémoire sur quelques mol- lusques, inséré dans les Zransactions Plilosophiques ; un autre sur les zoophites, que M. Pallas a publié dans ses Spicilegia zoologica , et plusieurs sur l'anatomie des pois- sons ; sur les plantes cryptogames , eic., qui ne sont point imprimés. Le plus important est un Æémoire sur La fruc- tification et la Fr Prgren des conferves ; des na; des Ÿ ET I F L | D'HISTOIRE NATURELLE. 233 Jucus et des fougèrés , dont lé manuscrit est prêt, dont il a lui-même gravé les dessins, et que son fils se propose de publier. Les naturalistes doivent le desirer d’autant plus, que ce travail, exécuté par un observateur si exact, fera suite à celui d'Hedwig sur les mousses, et répandra des lumières sur la partie de la AN pans où il y a le plus d’hypothèses et d’incertitude. Après avoir visité les côtes, Gærtner revint à Londres, où il demeura un an, et se lia avec les naturalistes les plus habiles , tels que Morton , Collinson, Ellis, Hudson, Birch , Walston, Baker, Dacosta, Edwards , etc. Au mois d’avril 1761 il s’embarqua pour Amsterdam , et retourna fixer son séjour à Tubinge. En arrivant il apprit qu’il étoit membre de la société royale de Londres. Peu de temps après il fut nommé professeur d'anatomie à Tubinge, et cette place Pengagea à suivre encore ses travaux sur l’anatomie com- parée. On voit, par plusieurs mémoires et dessins trouvés dans ses papiers, qu’il s’occupa plus particulièrement des organes de la voix de plusieurs animaux : c’étoit alors un objet peu connu ; mais la publication de ce travail seroit inutile aujourd’hui , le savant qui a traité l’anatomie com- parée dans son ensemble, et porté le flambeau de lob- servation dans toutes ses parties, ayant examiné ce sujet avec la sagacité qui lui est propre. La réputation que Gærtner s’étoit faite en Angleterre se répandit bientôt dans toute l’Europe. Elle étoit due moins aux mémoires qu’il avoit publiés qu’au jugement qu’avoient porté de lui les savans qui connoissoient son génie et ses travaux. Elle le fit nommer membre de l’académie impériale des sciences de Pétersbourg , et professeur de botanique et lé 28 ? 214 ANNALES DU MUSÉUM d'histoire naturelle dans cctte ville. Cette science ayant encore plus d’attrait pour lui que l'anatomie , il accepta, ct se rendit à Pétersbourg au mois de juin 1766. Gærtner étoit alors âgé de 36 ans : il avoit appris la bota- nique à Leyde sous van Roÿen; il s’en étoit occupé dans ses voyages , et il la connoissoit dans son ensemble. Chargé de la professer, il crut devoir en approfondir les détails : :1 fut biéntôt au courant de ce qu’on peut apprendre dans les livres ; et s’apercevant qu’on avoit jusqu’alors négligé l'examen des fruits , il résolut d’en faire le principal objet de son étude, et d'entrer dans une carrière qui lui offroit pour toute sa vie des observations à faire, et une science nouvelle à créer. Ce fut donc au commencement de 1769 qu'il entreprit le vaste travail auquel il doit sa gloire, et qui lui assure la reconnoissance des botanistes. La rigueur d’un climat auquel il m’étoit pas accoutumé ayant altéré sa santé, ilse joignit à M. le comte Orlow, qui, d’après le vœu de l’académie dont il étoit directeur , et par les ordres de l’impératrice , alloit, avec d’autres savans , faire un voyage en Ukraine. Il y recueillit un grand nombre de plantes , dont la plupart ne sont pas connues , qu’il décrivit, et que son fils se propose de publier à la suite du 5e volume de la Flore de Sibérie , de Gmélin. ; Revenu à Pétersbourg , sa situation étoit si heureuse qu’il sembloit navoir rien à desirer. Il jouissoit de la plus grande considération ; il étoit chéri et recherché par tous ceux qui cultivoient les sciences ; il vivoit sous le gouvernement d’une princesse qui , regardant les arts comme le principal instru- ment de sa gloire, mettoit une sorte de luxe à les protéger; il avoit un traitement très-considérable. La direction du jar- D'HISTOIRE NATURELLE. 215 din et du cabinet impérial d’histoire naturelle , dont il avoit publié le catalogue, étoit confiée à ses soins. Mais les travaux de sa place, comme académicien et comme professeur, lui laissoient peu de loisir : il falloit sacrifier son temps à ceux que le desir de le voir et de s’instruire amenoit chez lui ; il lui étoit difficile d’entretenir des relations avec ses anciens amis ; il ne pouvoit plus aller dans les principales villes de l’Europe consulter les savans et les collections : le projet de donner une histoire complète des fruits l’occupoit et le tourmentoit sans cesse , et il soupiroit après la solitude et la liberté. Il se décida donc à quitter Pétersbourg. Renonçant à la fortune et à toute ambition , il laissa sa place à son ami Koelreuter , si connu par ses belles expériences sur la production des-plantes hybrides ; et, ne gardant que le titre d’académicien, il refusa absolument la pension qui y étoit attachée et qu’on vouloit lui conserver. Ce fut de sa part un trait de délicatesse bien remarquable. Il pensa que s’il recevoit un traitement il seroit convenable d’envoyer quelques mémoires ; et il crai- gnit que ce soin ne le détournât de l’objet auquel il avoit consacré ses recherches. Ce n’est pas que sa fortune fût considérable ; mais ayant établi son bonheur sur des bases plus solides, sur l’étude et l'espoir d’être utile, loin de re- garder les sciences comme un moyen de parvenir aux hon- neurs et aux richesses, il n’attachoit de prix à la fortune qu’autant qu’elle pouvoit lui fournir plus de facilité de dis- poser de son temps et d’acquérir des connoïssances. À son retour de Russie (1), rendu à lui-même, il voulut fuir l’embarras des grandes villes, et se fixa à Calw;, (1) À la fin de l’été de 1770. 28 * 216 ANNALES DU MUSÉUM lieu de sa naissance, où il épousa mademoiselle Mutshelin , et il s’adonna sans distraction à la composition de l’ouvrage immortel qui a occupé le reste de sa vie, et qui est le fruit de vingt ans de travail. S'il se détourna quelquefois pour mettre en ordre ses travaux précédens, pour dresser des catalogues des diverses productions qu’il avoit ramassées dans ses voyages, ou pour construire quelques machines, ce fut seulement parce qu’il ne vouloit rien perdre de ce qu’il avoit acquis , ou lorsqu'il sentoit le besoin de délasser son esprit, et de lui rendre de nouvelles forces en l’exerçant sur un autre sujet. Après avoir arrêté le plan de sa Carpologie , et disposé les masses , il vit bientôt qu’il lui manquoit des matériaux pour J’exécution, et que les fruits qu’il pouvoitse procurer à Calw n’étoient qu’une petite partie de ceux qu’il desiroit examiner. C’étoit en Angleterre et en Hollande qu’il avoit vu les col- lections les plus nombreuses : il les avoit observées, il avoit pris des notes; maïs ces notes étoient insuffisantes : il sentit la nécessité d'examiner de nouveau tous les fruits, de les décrire avec la plus scrupuleuse exactitude , d’en dessiner lui-même toutes les parties, et il forma le projet d’aller sur les lieux. Ce sacrifice étoit bien plus pénible que celui qu’il avoit fait en quittant Pétersbourg. Il falloit s’ar- racher au repos qu'il avoit tant desiré , et qui lui étoit d’au- tant plus cher que son union avec une épouse chérie et la naissance de son fils lui faisoient mieux goûter les charmes de la retraite et de la paix domestique. Ayant appris que M. Banks étoit de retour de son voyage autour du monde avec d'immenses richesses en histoire naturelle, il se déter- mina sans délai à aller chercher auprès de lui = nouvelles D'HISTOIRE NATURELLE. 217 lumières ; et il partit pour Londres au printemps de 1778. Il ne fut peint trompé dans ses espérances ; et C’est la géné- rosité de cet illustre protecteur des sciences qui le mit à même d’exécuter les détails les plus curieux de son ouvrage. M. Banks communiqua à M. Gærtner tous les fruits qu’il possédoit ; sans exception ; il lui permit non seulement de les voir , mais de les couper , de les analyser pour en dessiner l'anatomie; il lui donna tous ceux qu’il avoit doubles, et il employa son crédit pour lui procurer ceux qu’il n’avoit pas: Après avoir décrit et dessiné tous les fruits uniques ; M. Gærtner partit enrichi des présens de M. Banks, de ceux du jardin de Kew , et il se rendit à Amsterdam pour y voir M. Thunberg , no depuis peu de ses voyages au Japon et au cap de Bonne-Espérance. Ce botaniste célèbre lui fit l'accueil le plus amical ; il lui communiqua un grand nombre de fruits exotiques , et lui promit de lui en envoyer à Calw beaucoup d’autres qu’il n’avoit pas encore reçus. Aussi est- il cité à chaque page dans l'ouvrage sur les fruits. En réfléchissant à cette époque de la vie de Gærtner ;, on éprouve une douce satisfaction : on aime cette confiance avec laquelle il s’adressoit à ceux qui pouvoient lui offrir des lu- mières ; on admire les sentimens de ceux-ci, qui lui commu- niquoient sans réserve toutes leurs richesses. Cependant on ne doit pas s’en étonner. À mèsure qu’on fait plus de progrès dans les sciences on s’y attache davantage ; on finit par les aimer pour elles-mêmes, et pour le bien qu’élles font aux hommes. Le desir, d’en reculer les limites devient une pas- sion qui impose silence à l'intérêt personnel , et Von regarde - ce qu’on PHSsEAe comme un bien. commun à ceux qui sont animés du même esprit. Les vrais sayans né popae it avec: 218 ANNALES DU MUSÉU M désintéressement ce qu’ils ont acquis à force de peines et de recherches. Sans doute c’est à chacun d’eux en particulier à publier les découvertes qu’il a faites, et dont il peut seul détailler les preuves ; mais tous les faits isolés, utiles à un travail général , ils les offrent sans réserve à celui qui s’oc- cupe de ce travail ; et qui peut , ent les réunissant, les pré- senter sous le jour le plus avantageux. Les savans étrangers ont sur-tout remarqué ce Caractère communicatif dans les Français. Nous voyons, par les secours que trouva Gærtner, qu’il n’est pas rare chez ceux des autres nations ; mais il n’ap- partient qu'aux hommes du plus grand mérite : lorsqu'on est riche on ne craint pas d’être généreux , et cette générosité n’a jamais diminué la gloire de ceux qui ont cédé le fruit de leurs observations. | 2 En quittant Amsterdam , M. Gærtner alla à Leyde, dont le cabinet renfermoit beaucoup de choses intéressantes, Mal- heureusement sa passion pour l’étude , son empressement à profiter du temps pour rentrer dans sa retraite , lui firent né- gliger le soin de sa santé. Le fréquent usage du microscope et l’excès du travail lui causèrent une maladie nerveuse qui se porta sur les yeux. Il retourna à Calw, où il fut menacé de perdre la vue. Aucun remède ne put le soulager. Le chagrin de voir son travail interrompu n’étoit pas propre à calmer ses nerfs. Pendant vingt mois il fut obligé de garder presque continuellement le lit et de ne pas laisser entrer le jour dans sa chambre. Il avoit enfin pris son parti avec une rési gnation philosophique , et renoncé à tous les secours de la médecine, lorsque ses douleurs se calmèrent peu à peu. Bientôt sa vue se rétablit, et devint aussi bonne qu’avant sa maladie. Quoique sa santé fût très-foible , le goût du travail lui laissoit à peine D'HISTOIRE NATURELLE, 219 sentir des douleurs qui ne lui ôtoient pas la faculté d’ob- server. Il reprit son ouvrage avec ardeur. Il se remit à des- siner et à décrire sa nombreuse collection de fruits ayec une telle assiduité , qu’au bout de deux ans le manuscrit et les dessins du premier volume furent entièrement achevés. Cependant , avant de le livrer à l’impression , il voulut le revoir. Il s’aperçut alors que les connoissances qu’il avoit successivement acquises, l’avoient habitué à saisir des rap- ports et à considérer des détails qui lui avoient échappé dans les premiers temps. Il trouva que ses descriptions n’étoient ni assez exactes , ni assez précises, ni assez comparatives ; il trouva sur-tout que l’introduction , qu’il avoit d’abord com- posée, n’étoit pas exempte d’hypothèses. Il prit donc la réso- lution de refonüre son travail. Pour mieux réussir , il jugea utile de mettre un intervalle entrela composition et la révision, et de se distraire par des occupations différentes , afin de se détacher de toute idée systématique , et d’examiner ensuite son ouvrage sans préjugé , comme: celui d’un auteur qu’il auroit voulu combaître. Il passa ‘dix-huit mois sans y! jeter les yeux: et tandis que d’habiles artistes gravoiént ses des- sins, il exécuta plusieurs machines, au nombre ‘desquelles est une belle pendule astronomique , et il fit une monogra- phie des plantes à fleurs composées, dont il réforma les genres ét décrivit avec soin toutes les espèces qu’il put se procurer. 1/extrait :de ‘ce travail, contenant les caractères génériques, forme la dixième et dernière centurie, placée à la fin du se: cond volume , et en est la partie la plus complète, If est à désirer qw’il soit publié en entier, les composées étant la famille la plus nombreuse, et une de celles dont les: genres sont le moins tranchés, En effet, sun la visiof en 220 ANNALES DU MUSÉUM flosculeuses, semi-flosculeuses et radiées , établie par Tour- nefort et adoptée par Gærtner , soit simple et facile, cha- cune de ces sections renferme beaucoup de plantes, et le caractère qui sépare les flosculeuses des radiées n’est pas tellement invariable, que plusieurs genres ne ren- trent les uns. dans les autres, comme on le voit par les bidens, les anthémis , les conyzes, dont quelques espèces sont tantôt pourvues , tantôt privées de rayon. Les coupes faites par Linné d’après le sexe des fleurons et des demi- fleurons, sont ce qu’il y a de plus ingénieux dans son système; mais ses genres sont quelquefois établis sur des caractères incertains et difficiles à apercevoir. Je sais que deux savans illustres ont, depuis Linné, élagué la plupart des difficultés que, présentoit l'étude des composées, en en disposant mieux les genres ; ils se sont mème presque tou- jours rencontrés avec, Gærtner, qui consultoit la nature, de son côté, sans-avoir de relation avec eux. Les gravures étant finies , Gærtner employa huit mois à refaire son premier volume : il. le fit imprimer à Stutgard, à. ses frais; il le dédia: à M. Ras et ce volume parut en mars 788. Il fut bientôt connu des botanistes ; il donna à la science des bases nouvelles , et une exactitude qu’elle n’avoit jamais eue. Les figures en furent copiées dans les ouvrages où l’on décrivoit les plantes, etile citoyen Lamarck en enrichit les planches de ses Tllustrationes generum. 1’académie des sciences .de Paris, ayant à juger quel étoit l'ouvrage qui, depuis plusieurs années, avoit été le plus utile aux sciences, assigna la seconde: place à celui de Gærtner , quoiqu'il ne ft pas encore assez répandu pour qu’on en connût géné- ralement tout le mérite. D'HISTOIRE NATURELLE. 221 Gærtner , quoiqu’éloigné de la vieillesse, puisqu'il n'étoit âgé que de cinquante-six ans, avoit cependant besoin de repos. Mais la foiblesse de sa santé, au lieu de le déter- miner à se ménager, le portoit à travailler avec plus d’ar- deur. Il craignoit que la nature ne lui laissât pas le temps de terminer son second volume, dont les matériaux avoient été préparés pendant qu’il composoit-le premier. Ainsi le voyageur fatigué redouble la vitesse de sa marche lorsqu'il craint d’être surpris par la nuit. L’excès du travail, la con- tention d’esprit , l’habitude de rester continuellement assis dans sa chambre ; d’où il n’étoit sorti que huit ou dix fois depuis son retour d'Angleterre, aggravèrent une affection hémorrhoïdale dont il étoit tourmenté. Une fièvre lente le minoit depuis un an. Il profitoit cependant de tous les in- tervalles que lui laissoient les accès, pour dessiner et décrire les fruits nouveaux qu’il avoit reçus de M. Thunberg ; et le manuscrit de son second volume fut terminé et remis à Pimprimeur en avril 1791. Quel est donc le charme attaché à l’étude de Ja nature , puisqu'il suspend le sentiment des douleurs physiques , puisqu'on sy livre avec d’autant plus d’ardeur qu’on sent qu’on a moins de temps à vivre, puisqu'il porte à n’attacher de prix à la vie que par l’emploi qu’on en peut faire, puis- qu’on y trouve dans le travail même et dans l’espoir d’être utile, une jouissance pure; indépendante de la santé , de la fortune , et des jugemens des hommes ! Il étoit temps enfin que Gærtner regardàt sa tâche comme remplie, et songeât à jouir du repos. Mais à mesure qu'il étoit plus connu ; on lui envoyoit de toutes parts de, nou- veaux fruits. Comment renoncer à les observer et à les faire 1, 29 222 ANNALES DU MUSÉUM connoître ? Il travailla donc à un supplément dont il espé- roit former un troisième volume; il y tfavailla sans relâche, ét , la veille de sa mort , quoique sa main fût tremblante et sa foiblesse extrême , il acheva la description et le dessin de l’halleria lucida. 11 fut enlevé aux sciences le 1 4 juillet 1791, à l’âge de cinquante-neuf ans. Je ne m’arrêterai point ici à tracer le portrait de Gærtner, le récit de sa vie le peint assez. Il faut des mœurs pures, des goûts simples , une constance à toute épreuve, pour ne pas se détourner un instant du soin d’acquérir des con- noissances et de les répandre. Il ne voulut jamais s’occuper à augmenter sa fortune : il jugea que Île sacrifice de son temps ne pouvoit être payé par d’autres avantages ; il trouva dans son économie de quoi suffire aux frais de ses voyages, à l’acquisition de beaucoup de livres et d’objets d’histoire na- turelle, et à l'impression de son ouvrage , dont il ne se flat- toit pas de voir le succès. Sa seule distraction étoit l'instruction de son fils, pour lequel il jugea que le plus bel héritage étoit un nom oi , et une éducation qui le mit à même de suivre la carrière où il s’étoit lui-même distingué. Un trait qui le caractérise particulièrement et que je ne dois pas oublier, c’est sa modestie. En donnant une méthode basée. sur l’organisation des fruits, il la propose seulement comme un moyen de se diriger dans leur examen et leur distribution : et il fait voir que s'il est des familles où ce sont eux qui fournissent les caractères les plus tranchés et les plus invariables, comme dans les palmiers, les ombelles, les crucifères, les malvacées; il en est d’autres où ils se- roient absolument insuffisans, comme dans les graminées, les labiées , les composées. Dans la préface de son second vo- D'HISTOIRE NATURELLE, 233 lume, il expose avec franchise les défauts de son ouvrage : il montre ce qui resté à faire ; il indique même des erreurs qu’on auroit difhcilement aperçues, et il s'excuse sur sa situation et sur le défaut de temps de la manière la plus ‘touchante. « Je sens, dit-il, combien mon ouvrage est imparfait: et comment dans un sujet nouveau parvenir tout d’un coup à la perfection? Mais je me flatte qu’on reconnoîtra que je mai rien négligé pour traiter mon sujet avec exactitude , et que j'ai fait tout ce qui est possible à un particulier isolé, privé du secours des bibliothèques , des collections et des jardins de botanique. Ma fortune est très - bornée, et j'ai entrepris trois voyages dispendieux en Angleterre et en Hollande pour examiner des fruits : jai depuis travaillé sans relâche pendant onze ans, quoique j’eusse sans cesse _à lutter contre les plus cruelles infirmités. Je serai bien ré- compensé de mon travail, s’il engage les botanistes d'Europe à porter plus d’exactitude dans les caractères génériques, et les voyageurs à ne plus se contenter de recueillir des échan- tillons imparfaits des plantes, mais à rapporter les fruits , à décrire et dessiner toutes leurs parties. Ainsi, la botanique parviendra à un degré de perfection dont elle est encore éloignée et qui est l’objet de mes vœux ». Parmi Les ouvrages que Gærtner a laissés en manuscrits, il en est um sur - tout dont la publication seroit très - utile. C’est un dictionnaire polpioue des noms des plantes, qu’il composa pendant son séjour à Pétersbourg. IL en sentoit la nécessité plus que personne ; il s’étoit plaint souvent d’avoir reçu des fruits sous des noms étrangers, et de n’avoir pu être instruit du nom systématique: auquel il falloit les rap- 29” \ 224 ANNALES DU MUSÉUM porter. Un tel ouvrage exigeoit. la connoissance de plusieurs langues ; et c’étoit le résultat des études préliminaires que Gærtner avoit faites dans sa jeunesse, et du soin qu’il avoit pris, dans ses voyages, de joïndre à l’étude de la grammaire générale et des langues anciennes , celle de l'Anglais, du Français , de l’Italien et du Russe. Ses autres manuscrits sont des mémoires contenant la description d’un grand nombre de zoophytes et de mollus- ques , et l’anatomie de plusieurs poissons. Son fils les pu- bliera, en élaguant ce qui a été connu depuis. J’ai dit que Gærtner avoit ouvert une carrière nouvelle en botanique , et je dois, pour ceux qui ne se sont pas particulièrement occupés de cette science , donner une idée succincte de l'objet de son travail. æ La botanique n'ayant point été cultivée systématique- ment par les anciens, il est souvent impossible de recon- noître les plantes dont ils ont parlé et dont ils ont indiqué les usages. Lorsqu'on sentit la nécessité de classer les végé- taux , chacun le fit à sa manière ; mais comme on n’avoit pas encore apprécié la valeur des caractères, la plupart des méthodes offroient peu de secours pour déterminer les espèces, et ne donnoient aucun principe pour l'établissement des genres. Cæsalpin fut le premier qui, en 1583, examina les parties de la fructification. Il prouva que le fruit étant le terme du végétal, le but de son existence, le moyen de sa reproduc- tion ; il étoit aussi la partie la moins variable, celle où l’on. devoit chercher les caractères les plus essentiels. Il alla plus loin. Il fit Panatomie de la graine; il distingua les mono- cotylédons ‘et les dicotylédons sous le nom de semences univalves et bivalves ; il observa la position de l’ovaire DHISTOLRE NATURELLE. 225 relativement à la fleur , les loges et les cloisons des fruits, la forme et la situation de l’embryon dans la graine; et il classa en conséquence d’une manière: assez naturelle Les sept cent quatre-vingts plantes qu’il décrivit. | On ne peut s'étonner assez que , pendant si Lncivaigé on ait négligé de donner quelque suite à ses observations ; et de les étendre à un plus grand nombre de plantes, Grew et Malpighi, qui firent tant de découvertes sur l’anatomie végé- _ tale, observèrent la germination de plusieurs graines, mais ils n’ajoutèrent Dhs de rien ed ce que Crsalpin: avoit vu sur cet objet. : :°' D 1h Tournefort établit. sa TE sur le fruit et 4 oder ï. donnant à celle-ci la première place : non qu’elle soit un organe plus important, mais parce qu’elle est plus appa- rente , parce que sa! forme est susceptible de, plus de diffé- rences ; et il eut raison, dans la vue de faciliter l'étude de la science. .Linné ne fit pit assez dit éinés au fruit ; aussi son système , tout brillant, tout ingénieux qu’il-est, Éters la plupart des rapports naturels. Jussieu èn a mieux senti l'importance ; il n’a jamais négligé lobservation du fruit ni celle de l’embryon: et du périspermie:: cependant 1-n’avoit point porté dans l’analyse-des graines. cette: exaétitude scru- puleuse..qu’on doit desirer, Et comment aufoit-il pu étudier ces détails , et composer. en. mème temps l’ensémble de.son ouvrage ? On n’avoit pour cela presque aucun secours. Les voyageurs qui rapportoient des dherbiers, négligeoient de recueillir des fruits 3. ils-ignoroiënt souvent-à quelles plantes appartenaient ceux qu'ils s’étoient procurés B.€É les collec- tions étoient pleines de fruits i inconnus, Rumph , Koœmpfer 326 -ANNALESIDU MOUSÉTN: et Rhéede étoient presque les seuls qui, dans leurs ouvrages, nous -eussent donné des descriptions et des figures exactes des fruits ,‘et les gravures de la plupart des livres de bota- nique ne les présentoient presque jamais dans leur maturité. Tel étoit l’état de la science lorsque Gærtner entreprit son Quyrage. Dans une introduction à la connoiïssance des dass de ka fructification , qui remplit la moitié de son premier vo- lume , et à laquelle il a ajouté des vues nouvelles dans la ie du second, il examine les divers moyens de repro- duction des végétaux , la différence des bourgeons, des bulbes , des tubercules, etc. d’avec les graines ; il traite ce sujet d’une manière absolument neuve ; il distingue avec précision les familles de plantes qui ont de véritables graines, et celles qui, comme les champignons, les algues ; les con- ferves, etc. ne se multiplient que de bouture et par une sorte d’évclution. Il passe de là aux organes de. la fécon- dation ; il décrit toutes les circonstances: de: ce phénomène , et les changémens opérés dans lovaire au moment où il'a été vivifié par le pollen ; il distingue ensuite les diverses espèces de fruits ; léurs enveloppes, leur réceptacle, leurs graïnes : venant enfin à des détails qui n’avoiént été vus que superfi- ciellement, il fait l'anatomie des graïnes, il en examine l’enve- loppe propre; la'cicatrice, l'embryon, l’albumen ou péris- ie rs Cane ; autre cesd pate té la chalaza, æ {a} Cæsalpin soit indiqué Plan, Bb. 1; , p. 12.) cette partie importante de la graine. -Grew t distinguée en lui donnant le nom d'a/humen., que. Grertner ii æ conservé; Malpighi, Adanson, Gleichen, Bohemer , Méesius en ont parlé sous diverses dénominations. Le citoyen Jussieu en à! décrit la nature et la position dans un mémoire sur là famille des renoncules EE _ ren a + D'HISTOIRE NATURELLE. 227 est le point où le cordon ombilical pénètre dans l’intérieur de la graine ; les cotylédons , la plumule et la radicule. IL fait connoître la forme, la situation , la mature de ces diverses parties , les caractères qu’elles peuvent fournir ; et la valeur respective de ces caractères. Il présente enfin une disposi- tion méthodique dés plantes par les fruits ; disposition dont il veut qu’on ne fasse usage que dans une carpologie pure, et non dans un système général des plantes ; et qui cepen- dant, à quelques anomalies près, conserve assez bien les ordres naturels. | | : 11 divise d’abord les végétaux en acotylédons |, monoco- tylédons, dicotylédons et polycotylédons. Il convient que cette dernière division n’est pas naturelle, et ne peut être employée que dans une. classification des fruits, parce qu’elle ne renferme qu’un petit nombre de plantes orga- nisées , d’ailleurs , comme les dicotylédons (1). I auroit dû dE. (Mém. de l'Acad. des soienc., an. 2773). I en a depuis tiré le plus grand parti pour rapporter plusieurs plantes à leur famille , et luisa donné le nom de périsperme, parce que dans les dicotylédons qui en sont pourvus, il entoure ordinairement Tembryon : ainsi, albumen et périsperme sont synonymes. Linné à nié formelle- ment l'existence de l'albumen dans les graines (voyez Amen. acad., t. À, p. 344, et t. Il, p. 297) : ne seroit-ce point parce qu'il m'a vu aucune” analogie entre ce corps farineux ou corné et le Blanc de l'œuf, auquel Grew l’avoit com- paré? On ne conçoit pas comment un organe qui existe à peu près dans Îles. deux tiers des graines, et dont le volume est souvent cent fois-pluis considérable que celui de l'embryon, a échappé à cet obseryateur. Quoi qu’il en soit, il n’en a ‘point parlé, et l’a confondu avec les cotylédons. Je dois avertir encore que Linné distingue l'embryon des cotylédons. Il est gnieux de donner le nom d’embryon :à la réunion des cotylédons , dela plumule et de la radicule, comme l'ont fait Gærtner et Jussieu. Ce dernier, au lieu du mot embryo , a employé celui de corculum. Kg nor ui (1) Seulement cind genres pes TT à & 228 ANNALES DU MUSÉUM sans doute la supprimer ; et regarder ces: prétendus polyco- tylédons comme des dicotylédons dont les lobes sont dé- coupés, ainsi qu’il l’a fait dans la description du Lepidium. Mais la belle découverte du citoyen, Desfontaines sur l’or- ganisation comparée des plantes à une feuille et à deux feuilles séminales , n’étoit pas encore connue. Elle auroïit épargné à Gærtneï quelques autres erreurs. En effet , il a placé parmi les monocotylédons des graines dont un des lobes est obli- téré ou peu apparent; et ceci prouve que si les théories générales ne peuvent être que le résultat des observations de détail , lorsqu'une fois elles sont solidement établies, elles éclairent et dirigent à leur tour l’observateur. Pour former des subdivisions dans les monocotylédons ; ; Gærtner considère la position de l’ovaire infère où snpère , la présence ou l’absence de l’albamen, et la situation de la radicüle: Dans les dicotylédons , il ajoute à ces considé- rations celles du nombre des ovaires, de la présence ou de Vabsence du péricarpe , de sa nature, du nombre des loges, du réceptacle , et de la forme de Vembryon. Ces caracières, réunis à ceux qu’offrent les autres parties de la fructifica- tion ; lui donnent le moyen d'établir ses genres avec pré- cision , de fixer la place de plusieurs espèces douteuses, de re plus sûrement le lien qui unit les genres de diverses familles, En jetant un coup d’œil sur l’état de la science, Gærtner indique ce qui Jui paroît bien connu ,» et ce qui doit être encore le sujet des recherches des botanistes. Il insiste sut l'impossibilité de faire accorder la méthode naturelle avec un système fondé sur une seule partie, Il dit que les plantes Me” Vita Pc ur d D'HISTOIRE, NATURELLE. 229 ne forment point nne série continue , et que*leur arrange- ment en divers groupes offre l'inage d’une carte de géo- graphie où l’on voit des pays de différente grageeur con- finer à plusieurs autres , tandis que quelques îlés paroissent isolées et séparées du reste du nn par des mers re ou moins étendues. À d Il donne enfin des conseils sur la airs conserver les graines, sur les précautions à Pr pour s analyser et pour en des toutes les pattie s.;. Ce ME ’est pas Sans difficulté , sur - tout lorsque les séinences sont très petites , comme dans les x , les” tabacs , les o dées ; etc. (1). Lu L Li (x) Je crois utile de faire connoître ici la manière dont il. faut s'y éoilre pour disséquer des graines, et d’ajouter au précis de ce que dit Gærtner à ce sujet, quelques renseignemens que je dois à son fils. Si les fruits sont desséchés, il faut d’abord les faire tremper pendant quelque temps dans l’eau tiède, pour ramollir et gonfler le péricarpe ; et pour en con- noître la nature; on sépare ensuite les graines, et on les replonge dans Peau., Si elles ne sont pas müres, elles surnagent; si elles sont mûres, elles vont toujours au fond. Ce fait est très-singulier et s'étend à toutes les graines , depuiscelles du cocotier jusqu'à celles des orchis. Lorsque les graines , sont contenues dans ; noyau osseux, on le casse pour que l'eau puisse les pénétrer. © On les [le ensuite de leurs tégumens à l’aide d’un canif très-fin: On les laisse trempêr e quelques heures, puis on prend uné graine et on la coupe transversalement. Si de voit une fente s'étendre d’un bord de la coupe à l’autre ; la graine est dicotylédone et n’a point de périsperme ; . il ést alors très-facile dé l'examiner. Si cette fen ne paroît Pas » il y a un périsperme et il faut chercher dans quel lieu Pembryon est placé. Pour cela on enlève le périspérme par lames minces, jusqu'à ce que l'embryon paroisse. Cet embryon se’ distingue par une teinte verdâtre; il se “2e avec facilité, et tombe au fond de l'eau, , Se, la, graine est trop petite. our. que ces sections puissent se. je À ü fur ü nil avec de l'essence de \érébentine.. Cette essence pénètre or Je der sur-tout quand il n’est pas ROBE et elle le ue (transparent , en RS 1, La # . = Fa 230 ANNALES DU MUSÉUM Cette première partie de l'ouvrage de Gærtner est le ré- sultat des observations de toute sa vie, et mérite d’être étudiée . par ceux Le de physique végétale. Elle est moins pr. ju SODAU que la seconde , parce qu’elle ne peut être bien en- i VPembryon reste opaque. On expose alors la graine au foyer d’une bonne loupe ou d’un miscroscope , et on en voit dstinctement toutes les parties. e Il y a des graïies dont le périsperme est gélatineux; ce qui rend leur analyse très-difficile. On les met FE RU , et ce périsperme devient solide. Ce moyen réussit aussi pour donner de la consistance à certains péricarpes dans lesquels on veut observer l’attache des graines. Ainsi les baies du sératiotes et du » calla «æthiopica ; qui sont transparentes comme l'humeur vitrée de l'œil, devien- ». nerf*opaques comme le blanc de l’œuf, si on les trempe dans lesprit-de-vin ; et elles reprennent leur première transparence , si on les remet dans l’eau. En général « lorsque l'embryon, le vitellus , et le périsperme sont d’une couleur homogène, ils +1 se distinguent bien quand on a fait tremper la graine dans l’essence de thérébentine ou dans lesprit-de-vin, dont l’action n’est pas la même sur les diverses parties. Un peu d'habitude indique les procédés les plus avantageux en divers cas. Ajoutons un mot sur les précautions que doivent prendre les voyageurs qui ra- Li) massent des fruits, soit pour les étudier à leur retour, soit pour les envoyer à des naturalistes. Les Ruits doivent être cueillis mürs. S'ils sont environnés d’un péricarpe charnu très-volumineux ; le mieux est d'en conserver un dans l’esprit-de-vin. On peut s enlever ce péricarpe aux autres pour faire mieux sécher les graines ou les noyaux. ç s:grdines seront | liées dans des sacs ou des cornets de papier bien fermés , avec un morceau de camphre. Le camphre ne tue pas les insectes , mais, selon Gærtner , “ibiles ééarte. Au défaut de camphre, on peut mettre du soufre. Ilest à propos ke KT a: Li d’envelopper le premier papier (d’un second , imbibé d'huile, pour empêcher le LT ict de l'air. Le citoyen. Fourcroy m’a indiqué un procèdé dont le succès est encore plus sûr. Il faut faire tremper du papier on collé dans une dissolution de tan. Lorsqu'i | en est pénétré, on le laisse sécher , et on en fait des sacs bien fermés; we où en met les fruits. Le papier, ainsi pré ar y n’est jamais percé par les insectes. À _— . Al faut toujours joindre aux fruits mfffs des fleurs contenant des ovaires fécon- dés, pour qu'on puissesonnoître le nombre des loges. On sait que dans un grand nombre de péricarpes à plusieurs embryons, une seule graine mürit èt fait dispa- roître la place des autres, comme dans le chène, tilleul, etc, On'ne peut pas même s'assurer, à la seule inspection du fruit , si l'ovaire est ixfère ou supère ; Ta Ë Déni Mr : ; ce qui expose à des erreurs graves. » k + En $ # . : +. : . * Æ D'HISTOIRE xaruzezL8 231 tendue que par des personnes versées dans la botanique. IL seroit à desirer que l’auteur y eût mis plus de clarté et eût donné plus de développement à ses principes. Mais il n’a travaillé que. pour les hommes instruits ; il adsupposé que, F à les exemples qu il cite, les LEE qu'il fait , deur # de : seroient connus, et il a négligé d’expliquer par des fut des détails qu’il saisissoit au premier coup d'œil, Au reste, comme ses idées sont bien ordonnées ;.comme jeepiniens sont appuyées de preuves nombreuses ; #on es _toujours sûr de l'entendre lorsqu'on voudra le lire avec attention. % La seconde partie contient mille cinquante genres. De ce nombre, qui excède la moitié de ceux qu’on avoit publiés alors, cinquante étoient absolument inconnus. À peu près L \ autant sont formés par la séparation d’espèces qui, selon # l’auteur, différoient trop pour devoir être réunies. Les carac- Fe tères sont tirés de toutes les parties de la fructification ; les fruits sont analysés et décrits avec exactitude : les figures; exécutées avec le plus grand soin, offrent souvent plusieurs espèces du même genre; elles ne représentent que les fruits, excepté dans quelques genres nouveaux. Les, familles ®des palmiers , des ombelles. et de$” crucifères *sont celles, pù l’on trouve le plus de réformes ; parce que, dans ces familles les genres ne peuvent être solidement établis'que sur la _sidération du fruit. Le second volume est supérieur au pre -mier par la profondeur des vues et la justesse des rapproche- mens. C’est qu'il ne fut achevé. qu'après la publication « # . * : l'ouvrage du citoyen J ussieu# dans lequel Gærtner Re de nouvelles lumières. Aussi s'appuie-t-il Souvent ere 4 : * rit (1) +. | : = (1) Léitoyen Jussieu ayant reçu le premier volume nd les fruits à & # à 30 + 4 - de. AA à “a + * LE À + Le _ 232 "NNALESÉ DU MUSÉUM DE. Quoique, depuis son retour dans sa patrie , Gærtner tra L vaillât constamment dans son Cabinet , et que son objet prin- cipal fût l’anatomie des fruits, il ne faut pas croire que; “pour les autres parties de la fructification , il se soit toujours + LE contenté de notes communiquées ou prises dans les livres. Avant d’entréprendre son dernier travail , il avoit long-temps +4 étudié les plantes vivantes; et, dans plusieurs genres , il ? décrit la fleur d’après ses propres “observations. Il n’a pres- que jamais néglisé de comparer l'ovaire au fruit mûr. On * Jui doit même à ce sujet des réformes importantes, faites non seulement d’après des herbiers, sur des plantes étran- | * gères, mais sur des végétaux connus de tout temps des P botanistes européens. Je n’en citerai qu’un exemple. Jus- à qu’à lui les genres du chêne, du hêtre et du châtaignier ” avoient été décrits sur de tauSses apparences : : on leur attri- buoit un calice infère renfermant un ou plusieurs fruits à - ‘une loge. ILa prouvé qüe ce qu’on prenoit pour un périanthe, ; étoit un involucre ; que le véritable calice couronnoit l’ovaire, que cet ovaire étoit à trois loges, chacune à deux embryons le chêne et dans le hêtre, et à six loges dans le châtai- r.. être séparé du hêtre non seulement par cette +, encore parce que les fleurs fertiles sont her- x ap non pas simplement femelles, Le noisetier, dc pcharme et ie liquidambar ; » Présentent des observations | | et ces Fred n’en sont que mieux liés entre à 14: 2: nuitos où, Fon Sn im primer s ss un, il ajouta une note, à - dans Jaquelle ; il rapporte à ses genres ceux qué Gærtner avoit établis sous d’autres F noms. L'accord etitre les. observations de ces deux | tanistes , et la conformité des - principes dÉprèe lesquels ils- jugent de la valeur des oi pro) incomÉe- ee és AE c route indiquée par la nature, 5°. À x > L Ê Ê *. : æ ”. € D’ HiSTOtR LE 4 Béisal dE: Gæriner a laissé le dessin ét la description “de cinquaf genres. Ils seront à à la tête du volume de supplément, au a m fils travaille, et ne tous les b re +. (a 4 2 " à « “HATNIN ALES DU, MUSÉU.M % r + + : &. = : > ss 5 ur : + | R # É | , R A Fr O R + * | & ms vi S: & DES. PROFESSEURS DU MUSÉUM, . 2 s ve les Collecbofs d'héslôire naturelle rapportées d'Égypte, . + # 8 par E, Grorrror. 1 nee EL TE —. Vous nous avez chargés, les citoyens Lamarck, Cuvier et “moi (Lacépède), d’examiner les collections rapportées d'Égypte : données au Muséum par-notre collègue le citoyen offroy , et de vous en faire un rapport : c’est ce rapport | commun que i° viens vous présenter. ; Ci | Gevffroy a fait un séjour de quatre années dans ar. peut- être le plus remarquable de la terre par la | singulière constitution de son climat , par l’ancienneté de | sa civilisation , par les monumens de grandeur et de force e #, dont il vert, et par ceux d’une superstition puérile qu il offre avec plus 4 jomdance. Il a parcouru ce pays dans tous les sens ; avec les «plus grands moyens, protégé par nos Mes. és et: par des généraux amis des sciences? et es arts : jugez par-là de ce qu’il a pu faire en ‘ + comparaison d des naturalistes qui l’avoient précédé, , ct qui, Le 4 “#4 1 7 " ri %; Ph ä : D'HISTOIRE é MénÉ Le 535 * L sous lempire tyrannique de l'ignorance la plus brutale 3 manquoient mème du pouvoir de parcourir librement les campagnes ; mais jugez aussi par-là des obligations qu'il a con tractées envers le monde savant, et de ce que les naturalistes européens doivent attendre de lui. tédé © de Nous le laisserons répondre par les ouvrage ui se pro- pose de publier, à la partie de cette attente qui concerne les idées et les observations , à Jä:prompte possession des- quelles tous les hommes instrhits ont un droit gal : nous n’avons à examiner ici que les objets matériels qu'il a ‘tap- à - portés , et que notre établissement ne pouvoit manquer d'espérer d’un de ses plus zélés collaborateurs ; et nous pou- vons vous dire qu’il a passé les espérances que vous pouviez former. " L 0 La collection a d’abord cela ‘de particulier, qu'on peut dire qu’elle contient des animaux de tous les. siècles. seu long-temps on desiroit de savoir si les espèces changent de”, forme par la suite des temps. Cette question , futile en ap- parence , est cependani essentielle à l’histoire du globe;çet par suite à la solution de mille autres questions qui ne sont pas mème étrangères aux plus graves objets de la véné- ration humaine. æ.. guise Es: + Jamais on ne fut mieux à portée de la décider pour un grand nombre d'espèces remarquables et pour plusieurs milliers d'années. 11 semble que la superstition des anciens . Égyptiens ait été inspirée par la nature; dans la vue ‘de laisser un monument de son histoire. Ces hommes bizarres, en embaumant avec tant, de soin les êtres bruts dont ils avoient fait des objets de leur stupide adoration ; nous ont laissé dans leurs grottes sacrées dés cabinets de zoologie £ Fr . : NE NE à ES À td CE = P* * d L7 # é « æ * . + æ + #4 Fe . - , s se | CA 336 _ ANNALES DU. MUSÉ UM : sque complets ; le climat se" joint :à l’art des embau- + memens pour préserver ces £orps de toute. corruption ; ; et nous pouvons nous assurer à présent par nos yeux de ce à ) pour vous faire sentir l'importance, du don que vous à fait | le citoyen Geoffroy, et le mérite de l’empressement qu a © mis à vous lé.faire. Nous ne dotés point que vous ne # jugiez, ainsi que nous, qu'aucun voyageur , depuis le célèbre Dombey, n’a donné à vos collections un Mer “ee aussi considérable. Fait au Muséum d'histoire naturelle, ce 1 19 fructidor . an 10. L" = Sen G. Cour, LAMARCK, et B.G. E. L. Lacérène. x es Dissléé des professeurs approuve le rapport de ses ; commissaires , en adopte les sonclusions, et en arrête l’en- ee” ‘Vo au ministre de l'intérieur. Pour extrait conforme. s Signé, Dzsronranes, directeur, et À. BnoxcwzanT ; 3 secrétaire. * Ÿ : -: | 2 ä % # . Ed SRE “ * # # La éT “ _ F ; | à - # . ee ; £ , # : # + * s. j Li bé ; L Æ& # ‘ s". : 242 SO ANNALES DU MUSÉÈUM . ss | »- S he ha LL = £ - | $ b : *MEMOIRE L 1 Le ee. LES BorrAzirs. an G CUVIER. &: *$ L, ner ds Nord, qui nous étonne par sa fécondité en êtres animés, lorsque nous la comparons avec les terres des mêmes (etiuds produit entre autres ; avec une abondance extraor- dinaire , un petit mollusque, d’une forme assez particulière, dont rôus allons nous occuper dans ce mémoire. Dans les temps calmes , l’eau semble en fourmiller ; ils viennent en foule à la surface comme pour respirer un ie mais à peine l’ont- ils touchée , qu’ils se précipitent de nouveau vers le fond. . La mer en est tellement remplie dans certaines saisons , que les baleines , ces autres-habitans de l'Océan glacial, ne peu- vent , poumäinsi dire , ouvrir la bouche sans y engouffrer . des milliers de ces petits mollusques ; et quoique ces ba- ES mangent aussi des méduses et d’autres petits animaux marins , l'espèce dont nous parlons surpasse tellement les autres en quantité , que les mätelots anglais lui ont donné plus particulièrement le nom de péture de la baleine. Le chirurgien hambourseois , Fréderic Martens , est le à AE tr Re EU LU à nue >: doncret fi di On ES GE RTE UT A Sd de ln Li Hé D ns ESS S sea le 4 #. : + + D'HISTOIRE NATURELLE. "243 LI Li L LA LL à : # Pr premier qui en ait parlé, etsqui en At donné une figure dans Son voyage au Spitzherg et au Groënland. Sa notice fut , à la vérité , long-temps négligée par les naturalistes : Linnæus n’en parla point même dans sa dixième édition ; mais ayant adopté, dans sa douzième, le genre Clio > établiipar Brovn dans l'Histoire naturelle de La sa , il crut devoir® y rapporter par conjecture l’animal de Martens , et il e parla de cette manière , en note, sous lune des espèces de Brown. Cependant il était facile de voir A. s abat d'animaux assez différens ; les Clio de Brown:avaient des fourreaux de diverses formes , dans lesquels Pr était attaché set à Linnæus remarquait lui-même qu’on n’en voyait aucun dans l'animal de Martens. Pallas ayant reçu, quelque temps après, ce dernier de la mer du Nord, le décrivit extérieurement sous le nom de Clione borealis , et cette espèce s’étant trouvée par-là , de toutes , la mieux connue, elle est devenue dès-lors le type du genre. ” Otton Fréderic Fabricius la prit par erreur pour la même que le Clio retusa de Linnæus , qui était une des espèces de Brown , et lui appliqua ce nom ; et M. Gmélin adoptant cette erreur , et y ajoutant comme à son ordinaire, laissa le synonyme de Brown avec la description de Fabricius sous ce nom de Clio retusa , plaça séparément celle de Pallas sous celui de Borealis , comme si elle eût appartenu à une autre espèce ; et en fit encore une troisième du Co lima- cina, de Phips , qui n’ést toujours que l’animal de Martens , cette pâture des baleines ; et par conséquent que le Cl borealis. F J + FR: 15 2 4 À né ANNALES DU MUSÉUM Ce même M. ‘Gmélindemande, à la fin de son énuméra- tion des Clio, si le mollusque décrit par La Martinière (Journal de phys. 1787, novembre , pag. 366, PL IT, _ n° 16), n’est pas une espèce de ce genre. Un. coup d’œil + RE poufifäire voir que c’est un Scyllaa ; maïs La Marti- 12 fnière paraît réellement avoir décrit et grossièrement figuré "155 run Clio, (mème année , octobre, pag. 207, PL. IT). Bruguière a commencé à éclaircir ce chaos ; il n’a laissé dans le genre Clio que le Borealis , et une espèce nouvelle é découverte par lui ; et il a renvoyé aux Testacés les espèces de Brown, qui sont pourvues d’étuis ,“promettant qu’il en traiteroit au genre Fissurelle. Comme il est mort avant d’avoir fait ce genre, nous ne savons pas ce qu’il en auroiït dit ; mais s’il avoit en vue de / placer dans ses fissurelles les patelles à sommet percé, aux- quelles le citoyen Lamarck donne aujourd’hui ce nom, on ne voit guère comment il pouvoit y placer aussi ces Clio. Bruguière annonce encore que La Martinière ayant observé un des Clio de Brown, il s’étoit assuré qu’il étoit du même genre que lAromia tridentata de Forskaehl, nom- mée depuis Ayale par le citoyen Lamarck. Aucun écrit de ; La Martinière n’a été publié à ce sujet ; et comme il a péri avec La Peyrouse, nous ne pouvons savoir sur quoi il s’ap- puyoit ; mais, à en juger sur les apparences , son opinion avoit bien peu de fondement. Il est toujours résulté que, d’après les changemens faits par Pallas et Bruguière, le ess Clio 14 se trouve plus com- prendre aucune des espèces qu’y plaçoit son fondateur Brown, et qu’une espèce étrangère , qui n’y étoit entrée d’abord que par tolérance, et sur une simple conjecture de Linnæus, a fini e ” Li | D'HISTOIRE NATURELLE. "246 | par en expulser toutes les autres , Sans qu’on sache encore bien où celles-ci doivent aller ; ce qui est peut - Être la faute la plus ficheuse qu’on puisse faire en nomenclature. On juge aisément qu'avec des idées si peu arrêtées sur ce genre, et des connoissances si superficiell e ses es” | pèces, on devoit être embarrassé sur la ace devoit ; occuper*dans l’ordre naturel, et sur ses véritables rapports avec les autres genres. é Une certaine ressemblance extérieure, et ce sac que l’on prétendoit recevoir son corps ; me l’avoient fait rapprocher des sèches ; mais il me restoit trop d’incertitude, pour que je ne desirasse pas d’observer et de disséquer ‘moi - même cet animal, da . Je m’adressai à mon célèbre et savant ami, M. Fabri- cius, que son séjour à Kiel, et ses relations avec les pays plus au nord, mettoient à même de me satisfaire ; il s’adressa lui-même à M. Vahl, célèbre botaniste de Copenhague, qui s’est aussi beaucoup occupé des mollusques et des vers, et qui en possède une belle collection. Ce dernier étant venu à Paris peu de temps après, m’apporta un iggividu de - Clio parfaitement conservé ; et j’eus la satisfaction d’y faire toutes les observations anatomiques nécessaires pour en pren- dre une notion exacte. dd Cette anatomie auroit été plus détaillée , Si j'avois eu un plus grand nombre de Clio ; maïs si on considère la diffi- “culté de tout voir dans un seul individu et de si petite dimension, j’espère qu’on me saura encore quelque gré des précautions que j'ai prises pour décrire et pour conserver tant de parties. | _.. Le Clio borealis a environ trois centimètres de longueur La de 1 . , 3 2 3 Le 246 “ANNALES DU MUSÉUM sur douze millimètres de largeur. Son corps est oblong, un peu aplati, se terminant en pointe postérieurement , et se rétrécissant en avant en une espèce de cou, qui le distingue de la tête. Il n’y a rien qui ressemble au sac ouvert des sèches : l'enveloppe commune est, à la vérité, beaucoup plus ample que la masse des viscères ; mais elle n’a point d’autre ou- verture que celles de la bouche, de l’anus, et des organes de la génération. Il n’y a point non plus de disque propre à ramper comme dans les limaces , ni de sillon propre à s’attacher comme dans les scyllées ; et les bras et les cotylédons des sèches manquant aussi , il est clair que le Clio doit toujours flotter dans l’eau quand il n’est pas couché au fond. La tête, placée à l'extrémité antérieure du corps , est divi- sée par un sillon en deux tubercules sphériques , percés chacun d’un trou ou d’un ombilic , dans lequel se retire un petit tentacule conique. | A la jonction du corps et de la tête, sont attachées deux pièces membraneuses , ovales, pointues , et que l’on a com- parées à des ailes; lanimal les meut , dit-on, fréquem- ment , et s’en sert comme de nageoires , pour se porter d’un lieu à un autre. Il n’est pas moins certain qu elles lui tien- nent lieu de branchies. Leurs faces, vues au microscope , présentent un réseau de vaisseaux si régulier, si serré, et si fin, qu'il n’est pas possible de douter de cette destina- tion : leur connexionavec les vaisseaux intérieurs et le cœur , confirme d’ailleurs cette idée. La bouche est entre les Eases des deux en — à Ja tête , et celles des branchies : elle est entourée de deux ten- * 7 r L D'HISTOIRE NATURELLE. 247 taculestriangulaires, qui forment eux-mêmes comme deux pe- tites ailes entre les deux grandes. L’ouverture de la bouche a trois angles comme la plaie qu’aurait faite un trois-quart ; on voit, à l’intérieur, des rides longitudinales que Pallas et Fabricius paraissent avoir prises pour des dents, mais qui n’ont rien de dur, et sont entièrement charnues. Si on fend la première enveloppe , on voit que c’est une peau mince ,; demi-transparente , molle , qui recouvre une seconde tunique. Celle-ci, qui double absolument la pre- mière, est plus épaisse , et présente des fibres musculaires longitudinales très-sensibles , qui viennent de deux faisceaux principaux, attachés aux côtés du cou. L’effet de ces fibres doit être de raccourcir l’enveloppe générale du corps ; et de la rapprocher de la forme sphérique. Je ne sais de quoi est rempli, dans l’état de vie, l’inter- valle entre cette tunique charnue et la masse des viscères ; mais il est certain que celle-ci n’occupe pas la maitié du vide que renferme celle-là. Il est probable qu'il y a na- turellement quelque liquide épanché ; ou peut-être est-ce seulement une masse d’air que l’animal peut comprimer à son gré pour s’enfoncer dans l’eau, et dilater pour s'y élever. Les viscères sont rassemblés par les vaisseaux et les cellu- losités qui les unissent en un petit paquet; rapproché du cou. Le foie en couvre la plus grande partie, excepté un angle qui est occupé par l’ovaire et le testicule. Quand on a employé les procédés anatomiques convenables, pour dé- tacher les diverses parties qui composent cette masse , OI y remarque ce qui suit. | 2 L'œsophage , qui est assez long ; descend de la bouche w: 3a > 248 ANNALES DU MUSÉUM au travers du cou, et va se dilater en estomac, vers le fond de la masse. De là le canal intestinal , après avoir fait un seul repli , revient directement à l’anus, situé sous la branchie du côté gauche. Le foie. est composé de plusieurs lobes et lobules , et envelope intimement l'estomac et une grande partie du canal intestinal : je n’ai pu voir l’insertion du conduit hé- patique. - Deux longues et étroites glandes salivaires flottent aux côtés de l’æsophage , et vont insérer leurs conduits excré- teurs dans la bouche. Le cerveau est à deux lobes , placés sur l’origine de l’œso- phage; de chacun d’eux naît un petit filet , qui se renfle en un gros ganglion , lequel s’unit à son correspondant sous l’œsophage. Ces deux ganglions donnent chacun plu- sieurs filets aux parties environnantes ; deux de ces filets, ün de chaque côté, se renflent encore en ganglions , qui s’unissant ensemble par un nouveau filet qui traverse sur lPœsophage , y forment ainsi un second collier, lié avec le premier par le dessous ; ils donnent eux-mêmes chacun un filet deux fois renflé, et c’est de tous ces petits nœuds de matière médullaire que naissent les différens nerfs. Il n’y _a point d’œil visible , ni aucun organe particulier des sens extérieurs , excepté l’organe commun et général du toucher. = Pour la circulation , chaque branchie donne une veine, qui s’unissant en Ÿ à sa correspondante , forme le tronc qui aboutit au cœur. Celui-ci , situé dans’‘son péricarde au côté gauche du paquet des viscères , donne sans doute des artères pour tout le corps ; maïs il ne m’a pas été possible de les suivre. Enfin les organes de la génération offrent Li FR D'HISTOIRE NATURELLE. 249 les plus grands rapports avec ceux des gastéropodes , æt réunissent de même les deux sexes. . L'ovaire , dont j'ai déja marqué la situation , donne un oviductus mince et court, qui aboutit, comme d'ordinaire , au testicule. Celui-ci, d’abord en forme de cœcum , s’amin- cit par degré en un conduit déférent ; et se términe à une petite bourse ronde ; qui remplit le tubercule gauche de la tête, et qui sort près du col. Je ne sais pas si la verge est cette partie droite et ferme qui termine le canal déférent , ou si elle est cachée dans la pêtite bourse dont je viens de parler. À .côté de celle-ci en est une autre, oblongue , analogue à celle que nous appelons , dans les gastéropodes ordinaires , le sac de la pourpre , et en parti- culier , dans lAplysia , le sac du venin. Voilà ce que j'ai pu observer dans le Clio qui m'a été donné par M. Vahl. Cette description , sans être complète, suffira néanmoins, comme je lai dit plus haut , pour classer cet animal avec plus de certitude qu’on ne l'avait fait jus- qu’à présent. k | On voit que n’ayant qu'un cœur, et étant dépourvu de sac, de pieds, d’yeux , et de tous les autres caractères particuliers aux sèches , ou à mes céphalopodes, on ne peut len rapprocher dans une méthode naturelle , mais qu’il faut le laisser avec les limaces . les do is et les autres mollusques que j’avois appelés, jusqu’à présent, gastéropodes; et comme ce Clio n’a point ce pied sous Île ventre , dont j'avois fait le caractère , et d’où j'avois pris le nom de cet ordre ; il faudra changer l’un et l’autre , ainsi que je l’in- diquerai dans un autre mémoire. es ‘290 "ANNALES DU MUSÉUM Le Explication des PERTE, Si Fig. 1. Le Clio borealis, vu par le dos. a. Le corps. 8. Les viscères, vus au travers dés ntiids communes. c. Les tubercules de la tête et les trous des tentacules. dd. Les branchies et nageoires. Fig, 2. Le même, vu par le ventre. a. c. d. Comme dans la #z. précédente. e. La bouche , entourée de ses deux tentacules. Fig. 3. Le même, dont les tuniques communes sont ouvertes. JF. La tunique extérieure ou la peau. gg. La tunique interne où le panicule chaynu. Ah. Les principaux faisceaux de ses fibres. i. La masse des viscères, | m. La principale veine des branches. Fig. 4. Le même; grossi, la seconde tunique entièrement ouverte. . . à. JF g. ke LE dans les fg. précédente. » ? Lefoie. %. Le testicule. +, /1. Les rides charnues qui entourent la bouche. 71. La principale veine des branchies. m°. Le cœur dans son péricarde. n. L’ovaire. o. L’oviductus. p. Le canal déférent. P” Sa portion droite. g- La bo de la génération. , Es boue de la pourpre. . La bouche. 7, L'œsophage. zu, u. Les glandes salivaires. v. Le rectum. J- Les différens ganglions du système nerveux. + css. de. à “ls Afébisohé. + D'HISTOIRE NATURELLE. 25% CORRESPONDANCE. ExTruair d’une lettre de M. Pr11Es, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Philadelphie , au citoyen Grorrror, en date du 13 juillet 1802. Je vous remercie , Monsieur , de votre empressement à renouer notre correspondance. À peine êtes-vous arrivé d'Égypte que vous m'adressez une caisse d’oiseaux (1). Je vous donne avis qu’ils me sont arrivés en très-bon état. M. Roume vous aura sans doute déja remis, de ma part, deux serpens à sonnettes viyans. Je ne doute pas que vous n’appreniez avec plaisir que je suis mis en possession du local occupé ci-devant par les États de Pensylvanie , pour y disposer et mettre en ordre mes col- lections : cet acte est le premier de notre Gouvernement en faveur de là création d’un Muséum d’histoire naturelle. J’ose espérer que mon Gouvernement ne s’en tiendra pas à ces premiers encouragemens , et que dans peu mon établissement offrira de grands moyens à l'instruction, et sera digne PPS CT jé, LS (1) Le Muséum d’histoire satirelis envoie à M. Peales des oiseaux de Le ol et reçoit de lui en échange des animaux d'Amérique. (Note des rédacteurs. : ja à , 252 ANNALES DU M U'SÉ U M d’entrer en parallèle avec les Muséums d'Europe. Je me plais à croire que les amis des sciences, et particulièrement vos col- lègues, seront flattés d’apprendre cette nouvelle. Vous avez peut-être été déja informé que je suis parvenu à me procurer un squelette presque complet de #7ammouth , ou de léléphant à molaires pointues. Deux de mes fils le font voir à Londres. Ils se rendront dans quelque temps à Paris et dans les principales villes de France avec leur précieuse cargaison. Comme je faisois des perquisitions pour me procurer une autre iète du mammouth qui fût plus entière que celle de mon squelette, j'ai découvert dans une petite baie à dix milles de Big-Bone-Liek, dans le Tentuckey , la tête fossile d’un animal évidemment du genre des bœufs , qui m’a étonné par sa grandeur extraordinaire. Je me suis empressé de la faire mouler , et j’en envoie un plâtre à votre Muséum. J’y joins en outre douze autres plâtres : représentant les parties d’une jambe dé devant d’une autre espèce fossile, ayant beaucoup de rapport avec le squelette de Madrid , beaucoup plus petite, et que vous connoissez probablement par les descriptions de M. Jefferson et du docteur Vistas , imprimées dans le mène volume de nos Transactions, “Vous recevrez äussi ; Monsieur, par VAristide, un di- delphe femelle vivant. Il avoit quatorze petits dans sa bourse lorsque" je vous Pexpédiai; mais je crains beaucoup qu’ils ne vous parViennent pas, métant aperçu que les didelphes ont assez ; en captivité «l'habitude de dévorer leur progéniture. = Au surplus, je saurai vous dédommager de cette perte en vous adressant, par une des plus prochaines occasions, un | | | | D'n 16% Oo nE EN A-TAUR-RS LE 253 mâle, Je desire que vous puissiez observer vous-même le mode de génération de ces animaux. . | Je n'oublie point votre recommandation , et ne manque aucune occasion d'observer soigneusement les espèces qu’on croit être communes au mord des deux continens : j'ai déja trouvé ; comme vous l’avez pressenti, qu’elles diffèrent pour la plupart. Aussitôt que j'aurai terminé l’arrangement de mon cabinet , je vous adresserai mes notes à ce sujet (1), Agréez , etc. ExTRAIT d'une lettre du citoyen Ruvro ; propriétaire cultivateur à l'Aric, département des Basses-Alpes , au citoyen A. Trourx , en date du 5 vendémiaire an 11. tee FF SN" | JE vous ai parlé, à mon dernier voyage à Paris , de la verveine citronnée aloisia citriodora (Ortega ), ou verbena tripkylla (L’Héritier) ; comme d’un arbuste rustique : c’est encore une nouvelle plante exotique, susceptible d’être naturalisée dans nos pays. ( Elle vient du Pérou , d’où ses. graines (Gi) Tous les objets annoncés dans cette lettre sont parvenus au Muséum. Les serpens à sonnettes étoient languissans; ils ont péri : le citoyen Cuvier les a dissé- qués, Le didelphe w'avoit plus effectivement de petits dans sa bourse; mais ila intéressé le citoyen Geoffroy sous un autre rapport. C’est une variété un peu dif #érente du didelphis virginiana : elle a la tête un peu plus grande , la crète osseuse du vertex plus prononcée , le poil noirâtre , et une raie brune entre les yeux. Cette ‘4 nouvelle variété sera publiée et figurée dans une monographie des. animaux à bourse, que le citoyen Geoffroy compte bientôt mettre au jour. (Note des rédacteurs.) 1, 33 c* à ‘254 Et SANINAILES DU MUSÉUM “ont été envoyées par le voyageur Dombey.) TL’indi- vidu que: j'ai planté en pleine terre a péri jusqu’à rez terre ; l'hiver dernier; mais, cette année , il a fourni des jets ‘quiont plus de cent soixante centimètres de hauteur ( 5 pieds ). Vous jugerez par les feuilles que je joins à: ma dettre y de là vigueur de cet individu. ( Elles ont 13 cen- timètres de long sur 4 de large; 5 pouces. sur 1=. ) Il'est en fleur dans ce moment , et ses panicules, qui sont d’un gris-de-lin très-agréable, ont 20 centimètres de long (près de 8 pouces ). RES Cet arbrisseau mérite d’être plus répandu à cause de son usage. Je me sers de ses feuilles vertes ou sèches en guise de citron. pour le punch; j'en. fais une infusion théiforme .qui remplace: le. thé. chinois, et enfin. je les slris, pour donner. du parfum aux crèmes de dessert. Je suis persuadé que cet arbrisseau s cmate en pleine terre dans le centre de la France , étant planté à des expositions chaudes, et dans un terrain substantiel , de mature sèche (1). BTE à fe ? » Futé L Liste : à £ . _— _ = à au ë si tent (1) Nous cultivons , depuis plusieurs années ; au Muséum , en pleine terre, au pied d’un mur à. Pexposition du midi ; une grosse touffe de cette verveine citron- | née. Elle s'y conserve au moyen d’une couverture de paille dont on lenveloppe “pendant les gelées; ses tiges périssent en partie , et quelquefois jusqu’à rez terre dans les grands froids; mais ses racines repoussent au milieu du printemps et ‘elle: fléurit encore au commencement de l’automne. Quelques jeunes pieds pro- “venus de graines ramassées sur cet arbrisseau nous promettent une race, qui, née dans notre ‘climat, sy naturalisera es facilement que celle produite par des semences ‘mâries dans ‘son pays nat; qui est ‘beaucoup plus chaud que le nôtre. D'ailleurs cette’ vérvéiné à ant. ses Réuéhé ou yeux enveloppés d’écailles’, et per- dant chaque année ses feuilles, a toutes les Se SR me ner à pour se mettre à l'unisson de nos +. se 38 _— re de. (à FEX 3 # D'HISTOIRE NATURELLE. 255 Exrrair d'une lettre écrite de l'Ile de France , le premier messidor an 10, au citoyen A. Tuovix, par le citoyen CÉRÉ, directeur du Jardin national de na- turalisation. ; J’envoie au ministre de la Marine et des Colonies une boîte de fer-blanc ; qui renferme divers objets destinés au Muséum , et que je le prie de vous faire passer. Ce sont, 1°. Cent vingt-un sachets d'espèces de graines ,récol- tées au Bengale l’an dernier, et qui m’ont été remises par le citoyen Delorme fils-, parent de M. Poivre, ancien Aa de cette colonie. 2°: Dix onces de semences du re blé de Nag- pour, dans l’Indostan, et trente-six épis de ce même blé; espèce qui se sème et se récolte en quarante jours, et dont la farine fournit un pain excellent. 3° Huit fleurs mâles du Rima ou arbre à pain de la mer du Sud. 4°. Un tronçon de bois du même arbre, ayant huit pouces de long et vingt-une lignes de diamètre. 5o. Un autre tronçon de quatorze pouces de long sur un de diamètre, d’une jeune branche du même arbre. 6°. Un échantillon de cloux de girofle ;, recueillis à l'Ile de France. 7°. Un paquet de macis, provenant de noix muscades, ‘récoltées dans le Jardin colonial. 8°, Un autre paquet de racines de l'andropogon sc/ae- nanthus, Lan, dont les Indiens se servent pour aromatiser leur mousseline , et lui imprimer une odeur qui la fasse 256 ANNALES DU MUSÉUM : distinguer dans le commerce ; de celle Le se er _— les autres parties du monde. 9°. Un chapelet de quatre pieds de be: de deux cents feuilles de ravensara, roulées et enfilées dans une ficelle. C'est une espèce d'épice fort en usage dans l'Inde pour paies les mets. 10°. Et enfin un gros paquet de feuilles sèches de l'aya- pana , plante apportée à l’Ile de France par le citoyen Bau- din , et dont on vante les propriétés merveilleuses. Ces six derniers articles pourront être placés dans les galeries d’histoire naturelle , et les deux premiers serviront à enrichir les jardins et les serres du Muséum de ré nouvelles. Voici bientôt l’époque fixée par le capitaine. Baudin, com- mandant l’'Expédition autour du monde, pour son retour ici. 11 avoit jugé son voyage devoir être de quatorze mois ; et comme il a quitté cette île le 5 floréal an 9 , il ne doit pas tarder à y revenir, si rien ne contrarie ses projets. Je reverrai aussi avec plaisir le citoyen Riedeley ; jardi- nier en chef de l'expédition. J’ai préparé, dans les vases qu’il ma laissés, et dans des caisses, tous les végétaux de éette colonie, qu’il m'a indiqué : manquer à la collection du Muséum: Cet assortiment sera nombreux et de bon us. She : chi vous parvenir bientôt et en bon état {1° : + me D NT Ÿ ds RS QE encore un nouveau gage dn zèle éclairé et nssidu que set le citoyen Céréà enrichir le Muséum d’histoire naturelle, des nées utiles qui lui manquent. ( Nate des rédacteurs. à. ” ; D'HISTOLRE, N A ŒU:R.EL.L E. 257 ne N O.TI CE Sur. 2 ér a #3 M. de Dandrada ( Journal à de _ Chimie de Sckærer, t. IV, his 34 et 33"; née de Physique , fructidor an 8, pag. ‘243 : | PAR HAUY. 5 mé: La description du minéral auquel M. de Dandrada a donné le nom d’Zndicolite, fait partie d’un mémoire où ce savant expose les résultats des observations qu’il avoit faites dans le cours de son voyage en Suède et en Norwège, relative- ment à douze substances qu’il regarde comme autant d’éspèces distinguées de toutes celles qui étoient connues jusqu’alors. Nous sommes redevables à la générosité de MM. Abildgaard et Manthey, célèbres naturalistes Danois, des échantillons très-caractérisés d’une partie de ces substances que l’on voit dans les galeries du Muséum et dans plusieurs collections particulières ; ‘et les recherches que j'ai faites sur quelques: unes ont déja produit des réductions dans le nombre des espèces annoncées comme nouvelles par M. de Dandrada, Celle qu’il appelle Ækanthikone ( pierre de serin ), et que d’autres ont nommée Arendalite , n’est autre chose qu’une j: 34 # 258 ANNALES DU MUÜSÉUM variété de lépidote ( schorl vert du Dauphiné ) ; et cette réunion, indiquée par la forme des molécules et par les lois de la structure, a été confirmée par l’analyse que le citoyen Vauquelin a faite de l’akanthikone , à la sollicitation de M. Abildgaard (1). Une autre substance, nommée par M. de Dan- drada.aphrisife (pierre écumante ) , présente visiblement les caractères d’une -tourmaline, soit que l’on considère sa forme , OU sa propriété d’acquérir à l’aide de la chaleur des poles électriques, dont les positions ont la même relation avec la configuration des deux sommets ;, que dans les autres variétés de cette espèce (2). Nous n’avions encore vu ici aucun échantillon de l'Indi- colite qui est l’objet principal de cet article, lorsque M. Tondi , qui réunit à de grandes connoissances un œil très- exercé , en parcourant une suite de minéraux de Suède , _qui étoit depuis long-temps dans le magasin de minéralogie, en trouva deux qu’il jugea appartenir à cette substance; et ce qui confirmoit la justesse de ce rapprochement, déja présumé d’après la conformité des caractères extérieurs , c’est que les étiquettes qui accompagnoient les deux morceaux , et où le minéral étoit désigné sous les noms de schorl bleu à fibres _ fines et de schorl fibreux bleuâtre , indiquoient pour loca- lité la mine d’Uton en Suède , où M. de Dandrada dit avoir découvert l’Indicolite. M. Tondi m'ayant remis ces morceaux , fa crus aperce- voir entre la. substance qu’ils sabbishiout , et la tour- maline , des . Fos que je m’occupai aussitôt de-vérifier. ‘() Traité dé minér. ; Es) P+ 104 et suiv. (2) Ibid. p:138, L LU le LT nier ET . “ de Ru cu. doi AE NÉ D'HISTOIRE NATURELLE. 259 T”’Indicolite se présente, dans l’un et l’autre morceau, sous la forme de cristaux cylindroïdes plus ou moins déliés. Quelques - uns sont terminés par des pans multipliés, qui font entre eux de très - grands angles ; ce qui leur donne de la ressemblance avec la variété de tourma- line que j'ai nommée péripolygone ; et dont le contour est formé de vingt-quatre pans. M: de Dandrada dit que ce sont des prismes rhomboïdaux , probablement: parce qu'il en à jugé d’après l'angle saïillant, qui est assez souvent la seule partie à découvert, 4 reste sa ne par Des du groupement. La couleur des cristaux est Hg Te Andtgs sur lPun des morceaux , d’un bleu noirâtre sur l’autre , et tous sont opa- ques. Ils forment des faisceaux plus où moïns épais, en s'appliquant les uns contre les autres parallèlement à leur longueur, Ils paroissent susceptibles d’être divisés mécani- quement dans le même sens. Leur cassure dans le sens transversal est raboteuse ; maïs en l’observant à une vive lumière sous certains aspects , on y aperçoit des indices de lames situées obliquement à l’axe. Ils sont assez durs pour rayer le verre. La manière dont îls sont engagés dans leur gangue m’a empêché de déterminer leur pesanteur spécifique. Suivant M. de Dandrada ; leurs fragmens sont infusibles au chalumeau ; mais”, par un mb ri A on _. à les fondre en rail gris. £ D’après tous ces caractères, on pouvoit déja conjecturer, avec une grande vraisemblance , que lIndicolite n’étoit qu’une variété de la tourmaline. Cette conjecture devint presque une certitude , lorsqu'ayant fait chauffer des por- tions d’aiguilles que j’avois détachées de la masse, ii #4 * # 260 ANNALES DU. MUSÉU M qu’elles exerçoient une action sensible sur lélectromètre. Je remarquerai ici que ce caractère, tiré de lélectricité acquise par la chaleur , est d’autant plus avantageux, qu’il n’a été reconnu jusqu'à présent que dans six espèces, de minéraux, qui ont d’ailleurs entre elles des différences très- marquées ; en sorte que par -tout où il se rencontre, il ajoute une grande force! aux indications offertes par les au- tres caractères. Le morceau qui sé féins les cristaux d’un bleu indigo est composé d’une substance pesante , ayant une cassure raboteuse, d’un blanc grisâtre à certains endroits, et.jau- nâtre dans d’autres. La partie qui présente cette dernière couleur, et qui est la plus pure , a un aspect gras, et sa poussière est douce au toucher, ce qui lui donne une grande analogie avec les stéatites. La partie blanche est entremêlée de quartz gris! translucide, et l’on y observe des parcelles de talc nacré. Elle diffère “A la première en ce que sa pous- sière est aride au toucher, ce qui paroît provenir du mé- lange de la matière siliceuse. Les cristaux, d’un bleu noirâtre, que contient l'autre morceau, sont ‘engagés dans un quartz gris , auquel est associé un feld-spath compacte, d’un rouge de chair. J’ajouterai, moins comme surcroît de preuve que comme sujet d’une simple remarque, que-le quartz, le feld- spath et la stéatite sont les-substances qui servent le plus or- buse sl cs: rat ou Far aux tourmalines. nd en D'HISTOIRE ‘NATUREL LE. 161 MÉMOIRE pe le Caovrcaove, ou is. vmE élastique fossile du Défhshire. SAR FAUX s'E S'LiN'rS TO N's: 4: y a vingt ans, environ , qu’on reconnut dans des fis- sures naturelles d’une des mines de Castleton quelques por- tions'isolées d’une espèce de bitume noirâtre , compressible, et même élastique , cn avoit une sorte de ressemblanès" avec du vieux cuir. Les jeunes apprentis mineurs s’en emparèrent , et essayèrent de brûler cette matière, qui s’alluma avec une flamme vive, en ns une: odetrr se ne leur gd pas désagréable. s “A cette époque, la minéralogie étoit peu avancée en An- gleterre , particulièrement dans le Derbyshire : personne ne fit alors attention à ce fossile , ,; et ne chercha à en recon- noître la nature. | Dowe ans après, une très-forte pluie d’orage ayant creusé de ‘profondes ravines sur le flanc d'une des col- lines qui entourent la petité ville de Castleton ; un bitume 262 ANNALES DU MUSÉUM semblable à celui qu’on avoit trouvé autrefois fut mis à découvert entre des couches fossiles de schiste argileux , qui existent au pied de cette colline. L’on fut plus attentif alors à recueillir cette sind: peil en fut envoyé à Derby , à Edimburgh , à Londres , et on lui trouva de si grands rapports avec le caoutchouc, connu sous le nom vulgaire de gomme élastique , qu’on ne ba- lança pas à le regarder comme le même que celui qui vient du Pérou ou de la Guiane. L’analyse chimique confirma bientôt cette opinion ; et ce fossile singulier fut d’autant plus recherché et regardé comme un objet curieux en histoire na- turelle , qu’il étoit plus rare , et qu’on ne voyoit pas sans étonnement une substance qui découle d’arbres exotiques qui ne croissent que sous des zones brûülantes , se trouver entre des couches de schiste argileux , dans le sein des montagnes du nord de l’Angleterre. | Lametherie fit mention de cette découverte dans le Journal de physique et d'histoire naturelle , sans donner des détails sur la localité ; il insista seulement sur l’ana- logie parfaite de ce bitume fossile avec le caoutchouc. Il me fut envoyé, à cette époque, des morceaux. variés de cette substance , on y joignit les gangues dans les- quelles on l’avoit trouvée ; et comme je connoissois les lieux et la montagne où la découverte avoit été faite , je par- lois chaque année , dans le cours de géologie du Muséum, de ce ce important , lorsque je traitois des bois et des plantes exotiques qu’on trouve fossiles dans des contrées absolument. opposées à celles où ces arbres et ces plantes croissent à présent: mais je n’avois rien fait imprimer à ge sujet , ainsi que le croyoit M, Mawe, propriétaire ct éme dé à MERS O TRE pape ra D'HISTOIRE NATURELLE. 263 des principales mines de spath - fluor des environs de Castleton, et auteur d’une Minéralogie du Derbyshire , nouvellement publiée , ouvrage qui sera très-utile aux na- turalistes qui voudront visiter ce pays, si riche et si varié dans ses productions minérales (1). M. Mawe m’a procuré, dans son dernier voyage à Paris, deux échantillons très - remarquables , qui manquoient à ma -collection de caoutchoucs fossiles , et il est de mon devoir de lui en témoigner ici ma reconnoissance. Il a bien voulu aussi me donner quelques renseignemens à ce sujet, et m'a fait voir en même temps un morceau de choutchouc fossile , découvert depuis peu de temps, et formé en masse oblongue de deux pieds et demi de cir- conférence sur deux pouces et demi d’épaisseur , pesant en- viron trois livres. La matière en est molle, très-compressible, d’un noir un peu olivâtre ; des morceaux solides , durs , lui- sans, d’un bitume à peu près semblable, sont enveloppés et comme adhèrens à la masse élastique ; tant à l’intérieur que sur les faces extérieures. Ils ne sont guère plus gros qu’une amande ordinaire : les uns sont d’un zoir de jayet ; d’autres, d’un brun de foie : on peut les détacher facile- ment du caoutchouc rome dl , Où ces morceaux durs ne ‘sont pas abonda M. Mawe a fait connoître, dans sa Minéralogie du Der- byshire, les principales variétés de caoutchouc fossile : mais comme il s’est plutôt attaché aux échantillons de choix les plus ee db G) The mineralogy of Derbyshire » ‘With adescription of the most interesting mines in the nort of England, in Scotland an in wales. By Joh. Mawe. London, 1802, in-8, 1 vol. fig. 264 ANNALES DU M.USÉU M propres à orner les cabinets, qu’à décrire systématiquement ces morceaux, ainsi que es gangues qui les accompagnent , et qu'il a cru inutile à son plan d’entrer dans des détails sur la localité et la profondeur des lieux où le caoutchouc fossile se trouve, je vais suppléer à cette partie, qui a. des rapports si dsnete avec la RÉ Je dirai d’abord, afin de donner une idée de la topo- graphie locale , que lorsqu'on va de Derby à Casfleton, on est obligé de monter par une pente assez rapide , jusque sur une grande plaine en montagne, qui se prolonge de plusieurs lieues en divers sens. Tout ce pays, élevé, agreste et rocailleux, est connu particulièrement sous le nom. de Haut -Péack. Il est en général calcaire et même co: quillier , à l'exception de quelques couches argileuses et sur-tout de plusieurs filons de trapp ; qui coupent trans- versalement les couches calcaires, ou qui , disposés quel- quefois eux-mêmes en bancs , marchent à peu près pa- rallèlement avec les lits de pierre à chaux. Je ne dis rien des filons de mine de plomb, des beaux cristaux de spath-fluor, de la calamine et autres minéraux, qu’on trouve dans le pays, Je renvoie à la Description du FRE ; de M. White- hurst (1), à celle de Ferber (2), ou à celle que ns sopnée SE ” FAT à G) ) gui into the in state and formation of à earth, ; etc. By Jok. on, in-4°, fi (2) Essai sur psp du Derbyshire, par M. Forbes , traduit de l’al- lemand. Cette traduction, qui est très-bien faite, se trouve à la suite d’un ouvrage qui a pour titre : Voyage à la côte d’Antrim en Irlande et à l’fle de Raghery, par M. Hamilton, membre du collége de la Trinité de Dublin. Paris, Cuchet, . 1790 , in-8°, fig. La traduction de ces deux ouvrages est de Gruvel. FM, red % D'HISTOIRE NATURELLE. 26% moi-mème des environs de Buxton'et de Castletoni dans môn voyage en Angleterre et dans Île Derbyshire CT 94 À + On n aperçoit Castleton ‘que lorsq#’on est, pour ‘ainsi dire , dessus ; et qu’on est: arrivé sur le bord d’un escar- pement rapide et ‘profond ,Mqui. coupe d’tne' manière prompte et subite cette partie de montagne qui entoure Je bassin , au fond duquel est située , comme au milieu hs nl la petite ville qu’on cherche. ‘La révolution qui a séparé pme en déchirant ses FER quelle qu’en soit:la cause , tient sans doute à un de ces grands accidens de la nature , dont on trouve des traces d’un genre semblable jusque sur ide Hautes-Alpes; mais ici cette commotion terrible, en ouvrant le sein de la terre, a mis'à dé: couvert plusieurs : richesses ‘minérales qui n’aureient: ren | été connues:sans cette circonstancé accidentelle. L'un: des escarpemens ‘de cetté montagne porte le nom de Haychff;i est calcaire, et renferme des coquillesetautres pro- ductions de la mer, dans l’état de pétrification. L'autre est appelé le Mann-tor ; ik'est également calcaire ; et:a vers son pied quelques galeries de mines sur un filon qui se termine près du jour ; et dont la gangue est un spath calcaire laïteux , Conténant de l« ; élènc à gros grain, mais en petite quantité, On‘trouve* aussiwers la base. du même :escarpement , ainsi que dans que quesrdütres+ parties , de petites couches fissiles . d'un schistés argileux, et le plus souventmarneux; qui} s'imbibant d’eau dans le temps des pluies, se délite et de 4 Li (1) Voyage en ps en Ecosse et aux. fles : Hébrides , ayant pour mr les sciences , les arts, l’histoire naturelle , 1 in-B°, 2 vol. fig. Fais » PRE Lies CE et chez Déterville, libraire ; rue du Battoir. À “a: CC à 1. 3° 266 ANNALES DU MUSÉUM occasionne des éboulemens dans les masses solides et pier- reuses qui reposent dessus (1). Quelques-unes des couches schisteuses dont il est ici ques- tion ont une certaine dureté ; mais toutes en général portent un caractère‘ d’alluvion , aicl un œil exercé ne sauroït se méprendre ; et leur formation malgré cela date d’une haute antiquité. C'est à une profondeur qu’on peut évaluer , sans crainte de se tromper, au moins à quatre cent cinquante pieds au- dessous du plateau supérieur, qu’on a trouvé du caoutchouc fossile , et notamment le gros mor- ceau qui est au pouvoir de M. Mawe. C’est ordinairement dans de petites cavités , dans des espèces de nids , entre les couches fissiles, que cette matière bitumineuse est renfermée; et comme en cet état elle est à Vabri de toute action de Pair ; il n’est pas étonnant qu’elle n ’ait éprouvé qu’une alté- ratiôn bien peu sensible , et qu’elle ne se soit pas dénaturée. En dernier lieu, une de ces cavités ayant vingt-deux pouces de longueur sur cinq pouces de hauteur, contenoit beaucoup de caoutchouc : on put en procurer par ce moyen à plusieurs cabinets de beaux échantillons à un prix très- modéré , et c'est à M. Mawe que Von en a partie Jicemant obligation. Cet Anglais qui possède’, conjointe ment avec son beau-père M. Brawn , deg de fabrication en spath - fluor , «dont on fait des vases de formes élégantes et d’autres objets d'ornement , s'occupe nds ateliers : +. : QG) « La terre et les pierres qui s’écroulent de cette montagne , dit Ferber qui » avoit vu les lieux plusieurs années ayant moi, forment en plusieurs endroits |» des petites collines , dont le volume augmente tous les jours , et qui, aux yeux » du peuple, passent pour une des sept merveilles du Péack. » Essai d’oryc- tographie du Derbyshire ÿpar Ferber , trad. française, p. 2x1. ‘ # ACT per CCS -ecmaee > e Ce EE 7 mme D'HISTOIRE NATURELLE. 267 aussi d’une manière très - loyale du commerce des mi- néraux de l'Écosse , du Derbyshire, et des autres parties de l’Angleterre ; dont il se propose de former un dépôt à Paris : ce qui ne sauroit être que très-avantageux pour les progrès de la minéralogie. Je divise le caoutchouc fossile du Derbyshire en bitume élastique ou compressible , et en bitume solide, dur et _ cassant. AE Co #4 ; a. à ss “2 Bitume compressible. V’ariété 1. Bitume élastique d’un brun noir, un peu oli- vâtre, mou, très -compressible, onctueux et comme un peu gras , légèrement aromatique à l’odorat, mais ayant un peu l’odeur fade du caoutchouc naturel ; sans saveur, surnageant au-dessus de l’eau; s’allumant, et brûlant avec une flamme vive, brillante, laissant un résidu noir huïileux qui ne sèche pas. Lessmorceaux de cette espèce ont quelquefois un pouce et demigl éaisseur, trois pouces de long, et quatre pouces de largeur. Ce sont les plus gros, à l’exception du morceau beaucoup plus éonsidérable que M. Mawe possède. + V'ariété ». Caoutchouc fossile , gercé et fendillé sur toute la face extérieure qui étoit en contact avec la gangue dont il a été détaché, Il est sec dans cette partie , mais néanmoins compressible ; noir sur la superficie exposée au contact de l'air, mais remarquable en ce que, lorsqu’on coupe avec un couteau bien tranchant une lame d’une ligne environ d” épaisseur de ce caoutchouc, l’on voit qu’il est d’un blanc-j jgrètre en dedans ; il Pi 257 Ed 4x 268 ANNALES. DU. MUSÉU M a le même aspect que le caoutchouc ordinaire, lorsqu'on le coupe dans une partie très-épaisse ; où l’action de l’air n’a pas pu le noircir, comme dans certaines boules de gomme élastique qu’on envoie: quelquefois du Para. Une autre cir- constance digne d’attention$#c’est que Von aperçoit dans la partié nouvellement coupée une espèce de suintement acide qui m'est pas désagréable au goût, et qui paroît être de la nature de l’acide pyrolignique. Ce caoutchouc est translucide sur ses bords, et d’une couleur presque rouge d’hyacinthe. À peine l'air a-t-il exercé son action sur la partie nou- vellement coupée, et qui étoit blanche, qu’elle prend dans moins de vingt-quatre heures, une teinte Tégèr ement rougéâtre qui se renforce de jour en jour, et parvient à la couleur de - bois d’acajou foncé, de. là au brun noirâtre ; enfin, F4 bout d'un mois ;. si on n l'expose à l'air £ elle passe au noir foncé". at DS: | sr: aridté L Mémié caoutchouc que le PTS mais dis: la contexture lun peu plus ferme a une: prenne ligneuse. Lôrsqu’on l’observe avec là loupe; Ÿ noit.que les espèces d’ondulations: fibreuses qu’on voit cette. variété, ne-sont que. l'effet: dela : substance Jaiteuse qui découlôit de Varbre plus ou moins “léhtement , Ou. à diverses reprises, et. qui ne. FA Te de la consistance, qu’a- près avoir perdu l'eau mucilag ineuse, qui tenoit la matière du FE en suspension Ou | en dissolution. J ’insiste un peu sur ce fait, ps Pr voir Le cette variété n’a auçun XàP- port. réel avec, époque ë “1 ET ï £ ST qffe TM SuE ct : Variété 4 paul foésile: } crieeiule ; ét'en rap e e qui produisoit,. à.. Cette NE FR ESC PR Te | ME PU 7 VIRUS D NID DS 0 Le AL, 2,5. at je char init + D'HISTOIRE NATURELLH#. # + Æ s. % 269 port avec la variété n° 1, mais d’une couleur moins foncée, adhérant à du de ee gris, mêlé de quelques grains de palène: Variété 5. Caoutchouc d’unfbrun couleur de foie, beau- coup moinsonctueux au _— celui du no 1, mais com- pressible, et ayant l’aspect de la véritable gomme élastique naturelle, et d’autant plus remarquable, que l’on voit qu’il se solidifie » Pour ainsi dire, dans quelques parties où il acquiert” beaucoup plus de dureté, et devient même cas- + ete uü éclat vitreux. Ce passage graduel est si marqué, qu on ne seroit pas fondé à regarder ce bitume dur, qui est de - couleur jaunâtre dans cet échantillon, comme une matière bitumineuse dure , accidentellement NEREe par le caout- chouc. : $. TL. | , . > £ # * Caoutchouc JE , Solide et cassant. N° 6. Cabitéhatte noir, solide, dur et cassant comme le jayéPtrès-br illant dans sa cassure qui est conchoïde, et quelquefois finement striée sur la surface disposée en rayons, partant du poiñt dela cassuré , et s’'épanouissant en éventail ; électrique par léMrottement, opaque dans toute la masse, mais translucide sur les bords , particulièrement lorsqu'on les ob- serve à üne lumière vive ; ; sa couleur est alors d’un rouge presqu'aussi vif et aussi agréable que celle de l'hyacinthe, et analôgue à la couleur qui se remarque sur,les bords du caoutchouc élastique du n° 2, vu à la lumière; ce qui tal annoncer leur identité. 6 . | LA . ge + 270 ANNALES DU MUSÉUM N° 7. Autre variété du caoutchouc dur, et entièrement semblable à celui du n° 6, par la dureté et l’éclat, mais qui en diffère par la couleur , qui est d’unbrun hépatique. Il est entièrement translucide à la lumière d’une lampe, même dans toute son épaisseur, quoique opaque au jour ordinaire; et sa couleur est semblable alors à celle de l’hyacinthe, N° 8. Même variété que ci-dessus, mais dont la couleur de foie est beaucoup plus blonde; elle a d’ailleurs les caractères et les mêmes propriétés que les autres caoutchoucs. durs et cassans ; mais elle est remarquable en ce, qu’elle tient encore à sa gangue, formée d’un spath calcaire laiteux,, den Er parent, avec des lames épaisses et brillantes de galère ; caoutchouc est ici non seulement adhérent au spath calcaire à mais au plomb sulfuré, et il est intimement mélangé. tant “avec l’un qu'avec l’autre. M. Mawe cite, dans sa Minéralogie se Derbyshire ; pages 91 ct suivantes, un fait curieux. Voici comment il s’exprime : Une variété, la seule que je possède, est du bitume élastique dans une coquille marine pétrifiée , incluse dans le rocher ; plus, #7 autre accident 1 PAroirs rare est du caoutchouc obsour, mais transparent à la lu- mière , renfermé dans Le. fluor cristallisé. On trouve aussi , selon M. Mawe , le caoutchouc fossile dansgla baryte sul- fatée, Sil’on considère à présent que les arbresiet lesautres végé- taux. qui produisent, le caoutchouc naturel en assez grande abondance pour que la matière: puisse découler et s’accu- muler à leur pied, lorsque les vents ou quelque autre accident en déchirege l'écorce ou en rompent les branches, | . LL æ% - D'HISTOIRE NATURELLE. 271 sont tous exotiques ; on conviendra que c’est ici un beau fait géologique qui coïncide , au reste, avec celui des succins fossiles qu’on a trouWYés et qu’on trouve encore dans quelques mines de charbon, et dans des terrains tourbeux ; d’origine très-antique, et qui ‘diffèrent dééeux où se forment les tourbes marécageuses ordinaires. Nous ne connoissons jusqu’à pré- sent de végétaux qui fournissent abondamment du caout- pee o,. Que le vahea, espèce d’apocinée qui croît à Mada- gear 8 ne | Lamarck a figuré dans ses J/lustrations de - botanique. "20. L’urceola réa de Sumatra et de Pullo- Pinang, découvert par M. Howison, chirurgien anglais à Pullo- Pinang , et décrit dans les ie researches, tom. V, par W. Roxburgh. Cette plante est de la famille des apocinées. 30, L’hevea guianensis, décrit et figuré par Aublet dans ses Plantes de la Guiane, est un très-grand arbre de la fa- mille des euphorbes, il s’élève à plus de quarante pieds de hauteur, son tronc a quelquefois plus de deux pieds de dia- mètre ,#et les sauvages de Para font des bouteilles, des bottes et autres ustensiles du caoutchouc qui en découle. C’est le même que celui dont M. de la Condamine a fait mention dans les Mémoires de l Académie des sciences ; 1 736, qui croît aussi dans la province d’Esmeralda, au Pérou, et que les Indiens-Maina nomment caoutchouc, et qu'ils cnblains à former aussi des bouteilles à l’aide de moules de terre; ils en font également des torches pour s’éclairer. 40. L’artocarpus integrifolia de l'Amérique mér plante voisine du mürier et du figuier. “à CR Pen rd 1406 5o. Le fcus EE à 6°. Le Jicus indica, AUN-N À LE S. DU auséux 70, L’Aipomane : | . mancenillier }, 80. Le cecropia peltat produisent aussi une matière Lteuse “fluide , : agi au caoutchouc, ac M RARE nes Dana her + D'HISTOIRE. NATURELLE. 273 D à ÊCE LP qe T I 0 N D’ UNE nouvelle ace de de Pararra DU Dies ds oh ou Carica monoica ( Papayer monoïque ). $ (EL .X VIIL) lo cos 7 Can 1CA racemis .erectis, petiolo brevioribus ; foliorum lobis ‘integris et divisis ; per” sanaliculatis; j farine mOnOiCIS. + Cette espèce de papayer d originaire À os, est péoe . venue de graines apportées d'Espagne par le citoyen Thibault, médecin. Elle a fleuri pour la première fois cette Fu a l'été, dans une des serres du: Muséum. . La tige qui est droite ; ligneuse , épaisse ; fonguense, lisse AA ÉEATR à sa partie supérieure, garnie ‘inférieurement de quelques BRAUN E est élevée , dans l’espace de huit mois, à la hauteur d’un mètre. Feuilles glabres, alternes, lüisantes , presque hobiventätes , de la grandeur de celles du papayer commun, ©. papaya , Lin. Les inférieures , ovales , entières, plus petites , à trois nervures longitudinales ; les moyennes , en éventail, échancrées à la base, partagées en trois lobes ovales-allongés » aigus ; les supérieures , à cinq lobes divisés sur les côtés. Nervures blanches , parsémées çà et là de petites as+ pérités. Pétioles un peu plus courts que la feuille , creusés en . -ÿel à la base, dent les côtés se Prolangeete long de ag: sp: 1. 36 | 274 . TANNALES DU MUSsSÉUM Freurs se) disposées en petites grappes: ssiinies ; ma courtes que le pétiole. < à Freur mare. Calice très - petit, à cinq dents , iqué contre la corolle. : Corolle jaune pâle, épaisse, en entonnoir. Tube légèrement sillonné , se de deux centimètres , un peu évasé près du voi ; qui est à sos FR pare obtuses , abaissées , longues d’un cen Dix étamines attachées à la base d LS de la corolle: cinq sont pes longues que les autres, et débordent un peu le tube. Filets blancs, compri- més. Anthères petites, Mibehd, jaunes-pâles, unilatérales, fixées à la partie supérieure et antérieure des filets, dont lextrémité est obtuse et légèrement, renflée ; celles des cinq plus longs filets en surpassent le sommet, tandis que celles des cinq autres sont placées un peu au-dessous. Fr. FEMELLE , terminale, entourée des fleurs mâles. Calice, idem. Corolle plus grosse , cylindrique , partagée en trois ou cinq pétales distincts. Ovaire supère , ovale, obtus, vert , lisse , relevé de cinq côtes peu saillantes. Un style court. + SR stigmates filiformes, divergens. Baie. 4 Le papayer que je viens de décrire a de l affinité avec le C. Pepaya Lis. Ii en diffère par ses feuilles moins divisé par ses pétioles en gouttière , élargis à la base, dont les dens bords $e prolongent sur la tige. Les pétioles dés feuilles du C. papaya, Lux. sont cylindriques , ou seulement un peu déprimés : En" désêus ; et'leur base ‘n’est ‘point dilatée. Le papayer “monoïque fleurit dans Je courant dé Pannée où il a été semé ; ses grappes sont courtes. et droites. L'autre est dioïque ; 1e panicules des fleurs mâles $ont pendantes : elles ont six:à huit décimètres de longueur; et il ne fleurit dans nos serres ‘qu’au bout de plusieurs années. Le €. x FOSOP IR - La, à originaire de Surinam ; que l’on _Cconnoït qu’ t, et que quelques botanistes regardent comir me une variété du C. papaya, a la tige Simple, suivant Linnœus , et des “lobes de ses feuilles ne sont pas divisés. Enfin, le Papaya ramosa 3 fructu pyriformi de > er ) PSE, * 39, que Linnœus a rapporté à D'HISTOIRE NATURELLE. 275 son C. posopoja, paroît une espèce distincte, ÆFenilée dit qu’il a les fleurs roses, et que les fruits ont la forme d’une poire très - allongée: 2 ies fleurs de tous les papayers connus sont d’un ner per “et Jose fruits n’ont É pas cette condor: nation. Le bois Là papaÿsi eh bu ‘ét très- spongieux. tél fruits sont pulpeux , succulens, aromatiques , d’une saveur douce assez agréable. On les mange cuits dans l’eau avant la maturité, et crus comme les ir ou confits, lorsqu'ils sont mûrs. L Explication de la Planche. 1. Une fleur mâle de grandeur naturelle , vue "de côté. 2. Une autre fleur mâle, où l’on voit les anthères des cinq plus longues étamines qui : débordent le tube de la corolle., 3. Une fleur anâle fendue longitudinalement ; on y distingue les dix étamines, attachées au sommet du tube. 4. Une des plus courtes étamines, dont le filet déborde Panthère. 5. Une des plus longues étamines, dr mir spi le fier 6. Une fleur femelle. 7. Un ovaire avec le style, pet, UE cinq: RER ins “ +2 pts: : ii sie ÉAMTEIS te Lie . . r > é LE 13 BROTHER sl is fit Lei à ROSE 5 ; L sé Le me » dit : + PT ” PUS M ER it À ES J MP POMLE EN « SEAT 41,3 ÉG ENT HER 1932 2 k é 36* Ge. ont à ai en Pa an M : % sm ou dans Les boul | serres du Muséum , Nr , Centaurea pumila (Cenñtaurée naine). TR EEK) 9 : £ rl pe to 28h gorôrt Hi or noi do ; Ce VR: ap sScariosis ; Spinis Re. 5 oliis incanis , CarnoSis, pinnatifidis , dentatis, undulatis ; lobis obtusis MES Brevi aut nullo. — C. Ditisibus simpli- cissimis. 3. SPiROSIS ; foliis dentato-pinnatis ; villosis ; ; caule nullo. Lin. Sp. 1300. — Crocodibum, a acaulon saferme ; calcitrapae folis crassis. Vawr. Acad. 17. Toute la plante, à l’exception du calice, est cotonneuse et d’un blanc cendré. Tige droite , quelquefois nulle, ferme , anguleuse , de la grosseur d’une plume à écrire, haute de trois à dix centimètres , simple ou divisée en rameaux terminés par une fleur de la grandeur de celle du chardon sans tige, Carduus acanlis, Lis. On voit savent. is de la tige et dans les aisselles, des boutons de fleurs qui avortent. FR Fouilles és te: és: hagais d’un à deux décimètres , décurrentes sur un pétiole Den gouttière, ‘éhaanes et cassantes , crêpues, presque pennées avec des divisions intermédiaires. plus petites. FRS inégales , obtuses, croissant de la base au sommet de la feuille. Calice ovale, “glabre > imbriqué. ÆEcailles oblongues, obtuses, convexes , bor- dées d’une membrane coriace, terminées par une épine jaune, simple. D'HISTOIRE NATURELLE. 277 Fleurons à peu près d’égale longueur. Ceux de la circonférence stériles ; limbe évasé , d’un violet pâle ; ceux du centre sont blancs , hermaphrodites ; à cinq di- visions droites et beaucoup s petites. Cinq étamines. Anthèrestémnies , violettes, Un style surmonté de deux petits stigmates. Graines pubescentes , ovales-renversées, déprimées sur les côtés, couronnées d’une aigrette blanche , simple, soyeuse. - Réceptacle plane, garni de soies. Elle a fleuri en été pour la première fois. Elle est indigène ? Fr ER si; . de l'Égypte, d’où elle a été apportée par le citoyen Delille. Explication de la Planche. 1. Üne écaillé du calice. | Rare 2. Un fileuron stérile. a 3. Un fleuron hermaphrodite. 4. Le pistil. 5. La graine avec l’aigrette. Asclepias linaria ( Asclépias à feuilles de linaire ). — Asclepias foliis sparsis , subulato-canaliculatis ; umbellis lateralibus multifloris. Cavax. Ic. n°. 65. t: 57. rs On ignore de quel pays cette jolie espèce d’asclépias est originaire. Nous la devons, ainsi qu’un grand nombre d’autres plantes rares, à M. l’abbé Cavanilles, qui en envoya des graines au citoyen Thouin l’année dernière. Elle a fleuri pour la première fois au commencement de l’automne. Sa racine pousse plusieurs tiges herbacées , droites , cylindriques , effilées , simples ou peu rameuses, pubescentes vers le sommet, hautes de quatre à cinq décimètres. Feuilles glabres , nombreuses, éparses et souvent verticillées, vertes, linéaires, aiguës, horizontales, Jarges de deux millimètres sur quatre à six centimètres de longueur, partagées par un sillon longitudinal, portées sur un pétiole très- court, appliqué contre la tige. ARS | né per Fleurs blanches, de la grandeur de celles de l’esc/epias nivea; Lux. Deux ou trois ombelles convexes , denses, un peu penchées à l'extrémité supérieure de la tige. Pédoncules plus conrts que les feuilles. Involtère Sais de plusieurs folioles en alêne. Pédicelles filiformes. , Calice à cinq divisions étroites, aïguës, vertes. = Corolle à cinq divisions profondes , abaissées , évier pointues. Cinq cornets blancs, taillés en bec de flûte, me 2 un petit appendice en forme de massue . Les autres parties de la fructification n’offrent rien . particulier. Le fruit est inconnu. La figure que M. Cavanilles a donnée de cette plante est très-exacte , et en représente parfaitement le port, ainsi que les organes de la fructification. Elle a de grands rapports : avec l’asclepias verticillé, 4. verticillata, Lin., qui en dif- fère par ses feuilles toujours verticillées, par ses ombelles droites, plus nombreuses et beaucoup plus petites. Ù Asclepias caule:erecto, Lerbaceo ; foliis angusto-lanceo- latis ; inferis quinis aut senis ; superis ternis, quandoque Dinis ; capsulis sulcatis. — A. foliüis verticillatis senis , lanceolatis ; floribus umbellatis. Cavax. Ic. no 64 ,t. 58. : | Du collet de la: racine sortent plusieurs tiges droites , cylindriques , de la gros- seur d’une plume à ÉEere hautes de cinq à huit décimètres, simples ou peu ra- meuses, garnies d’un duvet court, disposé en + distinctes qui. ___— d'u mœud à l’autre. Feuilles glabres , lancéolées , Ne antibhee » aiguës, à bords un peu he en face pores sur un pétiole court, longues de six à dix centimètres sur quatré à dix mi es de largeur ; les inférieures et les moyennes plus petites, verti- cillées six à six ou cinq à cinq ; les supérieures trois à trois, et quelquefois opposées. Pédoncul iles - pubescens , longs de deux à trois centimètres, souvent er et placés ntervalle qi ee les feuilles, : Involucre composé de folioles en alêne, un peu storm r de celles de lasc/epias nivea, Lix.* Calicé vert, anse à cinq divisions concaves , étroites. : Corolle à cinq. divisions” “profondes , abaissées, ‘ovales-allongées, d’abord d’uñ violet pâle, ensuite blanches. Cinq petits cornets blançs où nuäncés de violet, Asclepias mexicana ( Asclépias du Mexique). . ' +1) AP 4 He ÿ € - > À D'HISTOIRE’ N ATTRELÉE. 270 taillés en bec de flûte, munis intérieurement d’un ‘appendice sétifôrme, arqué et aigu. Les autres organes de la fructification ressemblent à ceux de la plupart des asclépias. d Deux capsules folliculeusés; allongées, sillonnées, terminées par une pointe émoussée, s’ouvrant longitudinalement d’un seul côté, et renfenwant plusieurs graines arrondies, plates , imbriquées , bordées d’une membrane ; couronnées d’une aigrette soyeuse, et attachées à un placenta allongé, aigu , et sillonné dans s4 longueur. tr M. Cavanilles dit que les fleurs sont blanches, et je les ai constamment vues d’un violet pâle, lorsqu’elles sont nouvel- lement épanouies. Sa figuré représente aussi les pédon- cules beaucoup plus longs que dans les individus qui ont fleuri au Muséum, et jai remarqué dans la dispo- sition des feuilles quelques différences qui sont mention- nées. dans ma description. Nous devons encore cette jolie plante à M. Cavanilles. Elle a fleuri et fructifié au commen- cement de l’automne. fl convient de l’abriter dans l’orangerie pendant lhiver. AR Ehretia bourreria ( Cabrillet corymbifère ». nf: | Ehretia foliis ovatis, integerrimis , lévibus ; floribus subcorymbosis ;calicibus glabris. Lin. Sp. 27 5.— Lamarcx, Dict. I, p. 527. — Bourreria arborea ; foliis ovatis, alter- nis ; racemis rarioribus, terminalibus. Brown. Jam. 168, t. 15, f. 2. — Jasminum periclimeni folio ; flore albo ; fructu flavo, rotundo , tetrapyreno. Szoan. Jam. 2,p. 96, t. 204, f. 1. — Rar. Dendr. 63. — Mespylus ameri- cana laurifolia, glabra ; fructu rubro mucilaginoso. Comm. Hort. I, p. 153,t. 79.— Beurreria fructibus succulentis , integris. Jaco. Amer. 44. — Obs. IT, p. 2, t. 26. — Pittoniae similis ; laureolæ foliis ; floribus albis j baccis rubris. Caress. Car. Il, t., 79. ; 280 ANNALES DU MUSÉU M Cet arbre, originaire des Antilles, et apporté vivant de Porto-Ricco au Muséum par le citoyen Riedlé, a fleuri dans : la serre chaude au commencement déWautomne, Le tronc, suivant Brown, parvient quelquefois jusqu’à la hauteur de douze à quinze mètres. Jacquin dit au contraire que , dans l’île de Curaçao, il ne s’élève pas au-dessus de cinq mètres, et qu’à la Martinique il est encore plus petit, que son écorce est gercée, et qu’il se partage en un grand nombre: de rameaux étalés et placés sans ordre. L'individu qui a fleuri au Muséum a environ deux mètres d’élévation. - Les feuilles sont alternes, dures, glabres ; lisses, persistantes, un peu ondées, oyales-renversées ; °btuses ou aiguës , longues dehuità dix centimètres sur quatre à six de longueur » rétrécies à la base, et un peu prolongées sur le pétiole, qui est court et blanc , aivsi que la nervure moyenne ; toutes sont saillantes en dessous. Fleurs terminales, disposées en corymbes làches. Pédoncules rameux , garnis communément de quelques feuilles lancéolées aiguës. Ceux du centre sont plus courts que les latéraux. * Calice cylindrique , glabre , long de six millimètres. Cinq divisions ovales , droites. Corolle blanche. Tube en cylindre, plus long que le calice. Limbe en roue, large de deux centimètres , à cinq divisions ovales-renversées , arrondies au sommet, à bords abaissés et un peu ondés. Cinq étamines alternes avec les divisions de la corolle: Filets blancs, droits, en alène , plus longs que le tube, attachés un peu au-dessous de son sommet, se prolongeant intérieurement jusqu’à sa base , et formant cinq lignes saillantes dans toute sa longueur. Anthères mobiles à es loges , sépartes inférieurenient, atta- chées aux filets par leur face postérieure. Ovaire supère , ovale. Un style. Un stigmate vert, déprimé au sommet, arrondi et à deux lobes. Baie ronde, lisse, succulente , d’une couleur orangée, de la grosseur d’un pois, renfermant quatre noix à deux loges, de la forme d’un quart de sphère, et dont ha surface extérieure est parsemée de petits sillons obliques et lamelleux, b. _Jacquin dit que les baies ont une saveur douce, et que es enEni et les sauvages les mangeñt avec plaisir. On la cultive dans la serre chaude, D'HISTOIRE NATUREL LE. 281 A LL LE. Sur lÉcureuiz carrsrrarez de la Caroline. bed le SOLS Pan les quadrupèdes que j'ai eu l’occasion d’observer en Caroline, je dois distinguer l’écureuil à nez et oreilles blanches , scivrus capistratus, dont Brown a figuré une des variétés (PL. 47) de ses Nouvelles illustrations de Zoologie, mais qui estencore fort imparfaitément connue. Cette espèce, qui a environ deux pieds de longueur to- tale et trois pouces de diamètre, varie depuis le gris-blanc jusqu’au noir le plus parfait ; mais toujours le bout de son museau et celui de ses oreilles sont blancs, le sommet de sa tête : est noir : ce qui la sépare de l’écureuil gris, sciwrus cincreus, Lux. , et de l’écureuil noir, sciurus niger, Lan. ; ce qui forme , enfin , son caractère distinctif. Il m'a été impossible de m’assurer si les individus noirs avoient été gris , ou si les gris pouvoient devenir noirs. Tout ce que je puis dire, c’est qu’un. individu gris, réduit en do- mesticité depuis son enfance , n’avoit pas changé de couleur au bout de trois ans , et que j’en ai tué de sauvages , de tous les âges et de tous les sexes, dans toutes les nuances. à 37 282 ANNALES DU MUSÉUM L’écureuil capistrate et l’écureuil carolinien , que j'ai décrits et figurés dans le Journal d'histoire naturelle ( PI. 29), sont les seuls qu’on trouve danstles bois des environs de Charleston. Cette dernière espèce, qui est de moitié plus petite, et qui varie aussi en noir , préfère les lieux fourrés , le bord des marais où il y a beaucoup d’espèces d’arbres; Vautre ne se rencontre presque jamais que dans les lieux les plus secs , dans les cantons uniquement plantés de pins, de la semence desquels il fait , dans la saison , sa principale nourriture. Il entre en chaleur au mois de janvier, et fait, comme l’écureuil de ce pays-ci, un nid rond à une seule ouverture, avec des feuilles et de la mousse. On voit des petits en mars, courant sur les arbres , et on en tue en mai, mangeant des graines de l’érable de la Caroline, espèce voisine de l’Acer rubrum de Linnæus, mais que je crois différente ; arbre qui fournit le premier ses EF dans ce pays. On fait à cet écureuil une chasse perpétuelle ; car sa chair est un excellent manger. Avec un chien bien dressé, on en peut tirer une grande quantité dans. une journée; mais il s’en faut de beaucoup que, quelque habile chasseur qu’on soit, on puisse en tuer À tout coup. Cette espèce , encore plus que les autres peut - être ,; a le coup d'œil et l’ouie extrèmement fins. Lorsqu'il. voit un. chasseur, il s’a- platit sur une. mère branche , de manière qu’en s’élois gnant beaucoup de l'arbre, on ne peut voir que sa queue et l’ex- trémité de ses ntilloé. Il reste ainsi tapis, quelques coups de fusil qu’on lui envoie, jusqu'à ce qu'il ait été touché ; et lorsqu'il est blessé à mort, on ne l’a, pas.-encore : car, ce cas, ou il reste sur la branche, ou il se suspend à l’en- D'HISTOIRE NATURELLE, 283 fourchure d’une autre, de manière à ne pas tomber , même après sa mort; souvent même il entre dans un trou. Sa peau est extrêmement coriace, et le petit plomb ou celui qui n’est pas chassé avec la force convenable, glisse dessus ou y reste enchâssé. Dans ce cas, il quitte $a re- traite, se sauve en Courant de branche en branèhe , en sautant d'arbre en arbre, et, lorsque ces arbres sont trop éloignés, en se laïssant tomber aux pieds du chasseur pour en aller chercher un autre. J'ai observé que, dans ce cas, il àpla- tissoit son corps, écartoit ses jambes , allongeoit sa queue de manière à présenter une grande sutface à l'air : aussi ses chutes, quelque hautes qu’elles _—. ne l’incommo- dent-elles en rien. Sa chaït , eh automne sur-tout, est extrêmement grasse, et, comme on l’a déja dit, très-agréable au goût; on a mangé rôtie où en civêt : cette dernière manière m'a ab dè békul me supérieure. Il me seroit difficile de comparét sa saveur à celle d’un gibier en usage en Europé : elle m'a paru plus fine qu'aucune autre; et si on s’en lassé quelquefois à cause de son excès de graisse , au bout de quelques jours ôn ÿ revient aveé un nouveau plaisir. Les ennemis de cet écureuil sont nombreux. Les rh canis cinereo-argenteus ; les chats-tigres, /elis rufa ; les serpens à sonnettes, crotalus horridus; plusieurs au de proie, etc. etc, en font leur nourriture habituelle. Malgré cela, et la destruction encore plus considérable qu’en font les hommes , ils ne diminuent pas dans la Basse-Caroline. Il est probable que tant que les forêts de pin resteront sur pied, ils y seront également abondans. 3#7 284 ANNALES DU MUSÉU M On peut ainsi caractériser l’écureuil capistrate : Sciurus cinereus ; capite nigro , naso auriculisque albis. Sa tête est ovale, un peu allongée, noire à son sommet ; ses joues sont noires, mêlées de brun ; le dessus de son nez et ses lèvres sont blancs ; ses ‘oreilles sont rondes, blanches , à poils extérieurs plus longs. Son corps est couvert de poils de deux espèces : les uns sont noirs, avec la moitié supérieure blanche ; les autres blancs, avec la moitié supérieure noire. C’est du plus ou du moins d’abondance d’une de ces espèces de poils que résulte la couleur de l’animal. Son ventre est blanc. Ses pates gris-brun. Sa queue est aussi longue que le corps ; composée de longs poils, noirs à leur base, blancs à leur extrémité, et dont la partie intermédiaire est deux fois annulée de blanc et deux fois de noir. D’après mes principes sur ce qu’on doit regarder comme variété dans les espèces, l’écureuil caractérisé par la phrais latine sera le véritable type de celle-ci; les autres , et mème celle figurée par Brown , qui est la plus noire , lui seront subordonnées : cependant comme la figure de Brown, a la couleur près, est exacte, je n’ai pas jugé nécessaire de la faire graver. de nouveau. di Là D'HISTOIRE NATURELLE, 28 5 de D ES CGR:EP TION Du Va uro:ur de Pondichéry. Sax ÉD DiDDIN CPL XX.) r”, . 2 OEIL OT LUS TOL SIENS. Lzs vautours sont non - seulement faciles à° séparer des autres oiseaux de proie, parce qu’ils ont la tête ou le cou dégarnis de plumes ; mais ils peuvent encore être: soudivisés entre eux en plusieurs sections, car les uns ont se" caron- cules, et les autres en sont dépourvus, à 7 C’est parmi ceux de la première. section qu’on gehcontre les espèces plus remarquables ; mais celle qui a le. plus. mé- rité jusqu’à ce-jour de fixer l'attention des. ornithologistes, c’est le vautour Oricou, découvert par Levaillanten Afrique ; car l’ouverture de ses oreilles est entourée par une caroncule membraneuse, haute de quatre lignes ;:assez semblable à une oreille externe, et qui descend ensuite en en-bas sur chaque côté du cou. On peut voir dans la Collection de Levaillant la tête et le cou de cet oiseau très-bien conservés. Sonnerat a aussi découvert à Pondichéry un autre vautour tellement semblable à loricou par sa taille, par,ses. dimen- sions, et par ses principaux caractères ; que plusieurs: na- D nes ont pensé qué ce vautour du Bengale re bieri a 286 ANNALES DU MUSÉUM n’être que la femelle de l’oricou ; car il a sur chaque côté du cou, et un peu au-dessous de oreille, une caroncule mem- braneuse dirigée en en-bas : mais comme ces deux vautours présentent d’autres différences encore plus tranchées, j'ai cru qu’il seroit plus convenable de regarder ces oiseaux comme deux espèces voisines (1). Le vautour de Pondichéry diffère de l’oricou décrit par Levaillant, 1°. par ses caroncules, qui sont placées au-dessous de l'oreille; 2°. pars a face garnie de poils roides, qui entou- rent le timpan, qui recouvrent les joues, et qui sont plus longs à proportion que sur le cou ; 3°. par son jabot, couvert d’un duvet soyeux cendré, court et serré; 4°. par la cravate blanche eë duveteuse qui est placée sur chaque côté au bas de son cou ; 5°. et par les plumes de tout le dessous de son corps, qui sont assez courtes, et non pas longues et effilées comme dans l’oricou. Le reste du plumage est d’un noir sombre; la cire du bec et les pieds sont jaunes, | L’individu dont on joint ici la gravure est déposé mainte- nant au Muséum d'histoire naturelle, et il a été trouvé au Bengale par le naturaliste Massé. La description publiée par Sonnerat, et que j’ai insérée dans mon ouvrage sur les oi- seaux, se rapporte complétement à l'individu trouvé par Massé ; mais la figure est tellement inexacte, que Mauduyt n’a pas osé faire mention des nids du cou dans son Dictionnaire reg Gi) Le Varirane, Misroire nüturelle des oiseaux d'Afrique , pl. 0. Daunrs , Traité d'ornithologie , t. TE , p. 10, vautour oricou (uw/tur auricularis), p. 12. Vautour de Pondichéry (Vult. Ponficerianus ), D'HISTOIRE NATURELLE. 287 OBSERVATIONS Sur: LU GoéÉ?Pzs. pu P. A. LATREILLE, (PI. . XXE), ï - : w ”. L'ÉgPIer ES ue a AH AE :f T£> PRE LS LT : + HAN TS DITES: ER FRAME Let LA = jamais l’étude des mœurs et des habitudes des animaux a été nécessaire, c’est dans la classe des insectes. Les ob- servations de. cette nature servent à vérifier les coupes qu’on y a faites; elles nous conduisent à en former de nouvelles ; elles nous aident à prononcer définitivement sur ce que l’on regarde comme espèce, ou que l’on prend. comme simple variété. Sans la connoiïssance de la manière de: vivre des insectes , on confondroit souvent des objets qui diffèrent spé- cifiquement | les uns. des autres. Aux preuves de cette vérité, acquises depuis long-temps , je vais-en ajouter une nouvelle : : l'étude des guèpes me l’a fournie. Les cinq espèces. dont je vais offrir l'indication ont une telle affinité entre elles, quon n Y en voit réellement, au premier Coup. d'œil, que deux. La guèpe commune d'un côté, et la guèpe française de l’autre, seront les termes D oneraidon: Je donnerai les phrases spécifiques de ces deux guëpes, afin de mieux. établir. le contraste de leurs caractères et de ceux des espèces ‘que je ferai connoître, et qui en sont très-voisines. 288 ANNALES DU MUSÉUM 19. La cuê?E commune, vespa vulgaris, Lin. “Noire ; une ligne à chaque épaule + Quatre ou six taches à Péiseots , jaunes ; abdomen jaune, avec la base des an- neaux et des points libres, noirs. | Nigra ; linea utrinque 4 humeros , maculis quatuor aut sex scutellaribus, luteis ; abdomine Dire, basi punctisque liberis , nigris. Ses mœurs sont connues. 2%. La cuêre de Holstéin, vespa holsatica. Far. Noire ; une ligne à chaque éfaule: deux taches à l’écus- son , Rrsue ; abdomen jaune, avec une bande noire trans- versale à la base des anneaux ; des points noirs con tpeE au bord postérieur des premières bandes. Nigra; linea utrinque ad humeros , maculisque scutel- laribus , luteis ; abdomine luteo, segmentis basi transverse ARE Contiguis » RIQTIS. Cette espèce est très -curieuse par la forme singulière de son guépier, dont aucun auteur français n’a parlé. Le célèbre historien des insectes des environs de Paris a fait de cette guêpe la variété D de la commune. Christ, dans son ouvrage sur les hyménoptères , en a parlé; mais ÿL ÿ rapporte mal à propos la gutpe syestre de Scopoli., Il n’a pas fait atten- tion que cette espèce-ci a une ligne noire au milieu de la tache jaune qui est au-dessus de sa lèvre supérieure , et que _ Cette partie est tout-à-fait jaune dans la guêpe de Holstein. Il n’a pas assez réfléchi sur ce que dit Scopoli du nid de sa guëpe sylvestre ; qu'il consiste en deux gâteaux placés l’un sur l’autre; qu’il est nu, ou n ‘ayant qu’une mince enve- loppe (1). M. Fabricius a décrit l’insecte comme inédit ; (1) Ce guëpier est probablement celui que Réaumur « fguré: Min. Jnsect. 1. VI, pl. 25, fig. 7. D'HISTOIRE NATURELLE. 289 sous le nom de cuñrs De Hozsrein , vespa holsatica. Le guëpier de cette espèce forme un ovoïde*dont le petit bout est tronqué. Sa longueur est. de cinq centimètres, et son plus grand diamètre transversal est de 0.046 milli- mètres. La matière dont il est composé est très -mince, papy- racée et grisâtre. Sa pâte ma paru un peu moins grossière que celle du guêpier de l’espèce appelée française. Ce guêpier ressemble en masse au cône du cèdre du Liban, ‘Ilest formé d’une enveloppe et du gâteau. L’enveloppe est elle-même le résultat de trois enveloppes partielles. La pre- mière ressemble à une petite calotte , haute de quinze milli- mètres, renfermant, entre deux prolongemens qui s’appliquent en ligne droite, et presque d’une manière parallèle sur le support général , le point d’insertion du guèpier. Cette enve- loppe imite assez bien la capsule d’un gland. La seconde en- veloppe partielle forme un ovoïde tronqué à sa pointe, long de 0.044 millimètres, et dont l'ouverture est de 0.626 mil- limètres de diamètre. Elle renferme la troisième pièce, qui est encore un ovoïde, mais dont l’extrémité déborde celle de la précédente de cinq à six millimètres. Sa partie supé- rieure est également tronquée, et son entrée est large de huit millimètres. | Ces enveloppes sont formées de petites bandes transver- sales et presque parallèles , de deux millimètres de hauteur ; on en compte une trentaine sur la seconde. Le gâteau, ou le nid proprement dit, est renfermé dans cette dernière enveloppe. Il est composé d'environ une trentaine de cellules en pyramides hexagonales et tronquées, |accolées circulairement les unes aux autres , et dont celles de la circonférence sont plus basses et plus petites; la surface 1. | 38 290 ANNALES DÜ MUSÉUM supérieure du nid'est ainsi un peu en dôme. Les cellules où reposent les” nymphes sont recouvertes d’une calotte blan- châtre ; et plus convexe que ne le sont, à ce qu’il m’a paru, celles qui forment l’entrée des cellules des autres guêpiers en de pareilles circonstances. Je trouvai pour la première fais ce guëpier en To IL étoit attaché perpendiculairement au plafond de ma cham- bre, près de la croisée, Je ne l’avois pas habitée depuis deux ans, et l'artiste ingénieux de ce nid avoit pu vviiées en paix à son ouvrage. Le guëpier que j’ai décrit a été construit cette ininbls dns lintérieur du rucher qui est au Jardin des plantes. Il a été commencé au mois de germinal : la plupart des guëpes en étoient sorties en messidor. Je n’en ai retiré qu’une femelle, et deux individus qui étoient d’un tiers au moins plus petits qu’elle, et qui sont probablement des mulets. Quoique le pro- déétiies du rucher, le cit. Lasseray, ait eu à redouter pour ses abeilles la présence de ces .guêpes, il a bien voulu laisser toute liberté à celles-ci de vaquer aux soins de leur progéni- ture , afin de me faire jouir du fruit de leurs travaux. On voit dans Jonston (planche 2, dern. fig.) le dessin d’un guépier en forme de bouteille. C’est peut-être le nôtre, mal figuré, Joyez aussi Swammerdam. (PL XXI, Jig. 13.) 39. La cure frontale, vespa frontalis. Noire ; front jaune, avec une ligne noire; deux taches jaunes à Féoissons : bord postérieur des anneaux de l’abdo- men de la même Chien ; et celui des derniers sinué. ANigra ; fronte luteo linea nigra ; maculis duabus ‘scu- telli, segmentorum margine Postico F Bios à ; ultimorum margine sinuato. D'HISTOIRE NATURELLE. 291 t_ Cetté espèce est très-voisine de celle que Scopoli nomme sylestre, et je croirois que c’est la même, si son guêpier n’avoit pas un gâteau de plus que celui de la nôtre. La guèpe saxone de M. Fabricius n’en ‘diffère encore que très-peu. L'écusson de celle-ci a deux taches de plus que la guêpe frontale; ses jambes sont jaunes, tandis que celles de la guëpe frontale sont noires, du moins sur un côté. | Je dois faire remarquer, à l'égard de la guêpe sy/vestre de Scopoli, que Schranck a eu tort de la réunir avec la guêpe rousse. Il n’y a qu’à lire la Description de l’entomo- logiste de la Carniole, pour se convaincre de suite que son insecte est très-éloigné du dernier. Se . J'ai retiré un individu de la guêpe frontale de l’intérieur de sa cellule, où il étoit mort. J’avois trouvé son guèpier attaché à un mur de l’enclos des Chartreux de Paris. Il est formé d’un seul gâteau , qui est ovale, plane, long d'environ neuf centimètres, large de sept, et en ayant près de trois de hauteur. Les cellules sont nombreuses, hexagones, de même que celles des guêpiers de la même famille. Elles ont envi- ron six millimètres d'ouverture en tout sens. La pâte de ce guèpier m'a paru plus fine que celle des autres espèces. Plusieurs autres guêpes, telles que celles qu’on a nommées germanica (var. B. de la guèpe commune de Geoff. }, rufa, ont de grands rapports avec l'espèce ordi- naire. Je n’en parle pas, ignorant quelle est la forme de leurs nids. 49°, La quêre française, vespa gallica. Lin. Noire ; partie de la tête au-dessus de la lèvre supérieure et dessous des yeux, deux points sur le dos, six petites 38% 292 ANNALES DU MUSEUM lignes à l’écusson, deux taches sur le premier et le Second anneau de l’abdomen, bande sinuée à leur bord postérieur ainsi qu’à ceux des suivans, et anus jaunes (1). - Nigra ; capite supra labium superius, linea utrinque infra oculos , punctis duobus in summo thoracis, lineolis sex. scutellaribus , maculis duabus primi secundique abdominis segmerti , margine a. ir EAN cc OM = nium , luteis. Geoffroy a décrit cette espècé sous le n° 5. Le nid qu’elle prépare à ses petits est figuré dans Réaumur ( Mém. Insect, tom. VI, p£. 24, fig. 6). Il est papyracé, d’un gris obscur, composé de vingt à trente cellules rassemblées circulairement, et étagées sur les côtés en forme d’un petit bouquet. L’insecte fixe ce nid sur une petite branche, sur un rameau , un brin de paille, * Christ est entré dans un Ps détail sur dés habitudes d’une guèpe qu'il appelle dominule, et que je ne crois pas différer de la guêpe française, à raison des deux points jaunes qu’elle a sur le dos du corselet.. | | Il mentionne, il est vrai , après la description de sa guëêpe dominule, cette deniiess mais il paroît qu’il ne l’a pas vue, et qu’il ne fait que copier ce qu’on en a dit, | Go, La: cuirs diadème, vespa Sadema | Cette espèce a été probablement confondue avec la pré- cédente et il faut, en effet, avoir vu les guêpiers de Jane et de Ponte > Pour ne pas . réunir. Réaumur a figuré le nid de la gnépe diadème (Mém. (1 Le mâle a les antennes crochues 1 et les taches jaunes du second anneau ont} dans leur milieu, un point noir, D'HISTOIRE NATURELLE. 29 3 Insect. tom. VI, pl. 25, fig. 1 et 2). Il forme un gâteau ovale, long de huit centimètres , large de six et de quelques milli- mètres, haut de trois centimètres. Ses surfaces supérieure et inférieure sont assez planes. Sa matière est papyracée et d’un grisâtre sale. L’entrée des cellules v avoir cinq milli- mètres en tout sens. La guêpe est un peu plus petite que la précédente, d'un noir plus foncé, et sur lequel le jaune domine un peu moins. La partie antérieure de la tête, au-dessus de la bouche, a constamment deux petites lignes jaunes transversales ; il n’y a qu’un point de cette couleur au-dessous de chaque œil; les points jaunes qui se voient sur le milieu du corselet dans la guèpe française, manquent ici : les anneaux de l’abdomen mont qu’une petite bordure jaune, ou du moins la bande marginale est plus petite que dans la guèpe française. Les taches des deux premiers anneaux sont encore plus petites que dans celle-ci, et le jaune du second anneau ne remonte pas aussi haut : cette couleur est même, dans la guëpe dia- dème , d'un ton différent ; elle tire sur le citron, du moins dans les individus vivans. On peut la caractériser ainsi : Très-noire ; deux lignes transverses sons les antennés, six lignes à l’écusson, deux points sur le premier et le second anneau de Éébdonen, leur bord postérieur ; ainsi que ss 58 des suivans , jaunes. Atra ; lineis duabus transversis infra antennas , lineolis sex scutellaribus, punctis duobus primi secundique abdo- minis segmenti, margine postico segmentorum ONU 3 luteis. : Réaumur a donné une mauvaise figure de pe 4 (Mém. Insect. tom. VI, pl. 25 , fig. 3 et 4) 294 | 2A4ANNALES DUÜ MUSÉU M On la trouve dans les environs de Paris. Elle shaehe son guépier à une petite branche. J’ai rapporté tous les insectes dont je viens de parler à un même genre, celui de guèpe, ne Lix. Je dois ce- pendant prévenir mes lecteurs qu’en agissant ainsi je n'ai voulu que me conformer aux idées actuelles de nos connois- sances entomologiques. Des recherches et des observations long-temps suivies m’ont déterminé à faire dans les guêpes ce que j'ai exécuté dans les abeilles; à y former, je veux dire, plusieurs coupes et plusieurs genres. Il me suffira de dire , dans ce moment , que je partage le genre des guêpes en trois sections : les guépiaires solitaires à bec, les £guépiaires solitaires maçonnes ; et les guépiaires à ruche et sociales. Ces sections renferment six genres. à: : Ce travail fera partie du Gerera sur les actes que je vais publier. Explication des figures relatives à ce mémoire et au suivant. 1. Guêpe de Holstein femelle de grandeur a dns 2. Son guëpier. 3. Le même, coupé verticalement. 4: Guëpe diadème, os de san ftirelle. -5.: Sa tête grossie. sk :6. Son guêpier. … 7. Guêpe frontale , femelle, de grandeur naturelle. 8. Excrémens de la larve suivante, formant une espèce de nid. 9- Larve de casside, nue et grossie. 10. La casside à à quatorze taches, __ sh » D'HISTOLRE NATURELLE. 295 L DES GRB:EP TFON D’uxx larve et dune espèce inédites du gere des CassrDes. rat Pl A: hATEDIUSE Q vx LQUES insectes , soit en état de larve, soit en état parfait , en imposent tellement aux regards par la singu- larité de leurs formes extérieures, que le plus habile obser- vateur y est souvent lui-même trompé. Mais je n’en connois pas dont l’enveloppe offre un déguisement plus extraor- dinaire que celui dont je vais parler. Je lai trouvé dans la collection formée à Saint-Domingue par le zélé ama- teur Hogard , sur la fin tragique duquel il paroît qu’on a malheureusement lieu de gémir. Nos regrets doivent être d’autant plus amers , ‘que le fruit des recherches de Hogard annonce un naturaliste très-actif, fort soigneux , et dont la vue se portoit sur les petits objets comme sur les grands. Les insectes qu’il a recueillis à Saint-Domingue s'élèvent à près de trois mille individus, dans lesquels il peut y avoir, environ trois cents espèces , dont plusieurs, sont inconnues. Que de richesses en histoire naturelle ne fournira pas un 296 ANNALES DU MUSÉUM jour cette colonie, sous un gouvernement sur-tout qui fait tant de généreux efforts pour étendre les progrès de cette science ! | Décrivons notre larve , et d’abord son enveloppe singu- lière. Représentez-vous un assemblage d’un grand nombre dé corps déliés, semblables à de petits brins de fils un peu noueux , ou comme articulés, d’un brun jaunâtre , arqués, et disposés presque horizontalement sur deux faisceaux , dont chacun est composé de filets qui ont leur courbure dans le même sens ; faites que les deux faisceaux se réu- nissent par les extrémités de leurs arcs, et forment ainsi des ovales concentriques ; supposez que les ovales les plus in- térieurs sont plus petits , plus nombreux et plus ramassés ; élevez un peu plus que les autres cette partie ; que le tout ressemble à une espèce de petit nid renversé ; et dont le centre est ouvert : vous aurez une idée du” manteau qui couvre notre larve , et qui la dérobe aux regards de l’obser- vateur. La matière chevelue dont est composée cette enveloppe n’est autre chose, le croiriez-vous ! que les excrémens de Vinsecte , qui, placés bout à bout, ont formé ces tiges fili- formes ; ces tiges suivent les directions latérales du corps, dans le sens de sa longueur , et croissent en nombre et en étendue , à raison de l’âge de l'animal. On savoit bien que les larves des cassides se couvrent de leurs excrémens ; mais on n’en avoit pas encore décou- vert dans lesquelles les matières rejetées après leur diges- tion eussent une disposition si régulière et si étonnante. La larve de cette casside n’a guère que quatre milli- mètres de longueur. Sa figure est un ovale tronqué à une LL D'HISTOIRE NATURELLE. 297 de ses extrémités , l’antégieure. Le corps est aplati et d’un brun foncé dans l'individu sec que je décris. La tête est assez grande , d’une couleur un peu plus claire que celle du corps , .notamment à la partie frontale. Ses yeux con- sistent en de petits grains noirs. «L'anneau qui répond au corselet est. grand ; transversal , grisâtre , droit au bord antérieur, et arrondi sur les côtés. Les pates sont fort courtes, brunes, et terminées chacune par un crochet écailleux. Les anneaux forment de petites rides , et l’on distingue de chaque côté les stigmates, qui sont petits, et ont un rebord circulaire: Le contour du *corps est remar- quäble ; chaque moitié a seizé pointes coniques ; horizon- tales , épineuses, et d’un brun jaunâtre. Les bords laté- + raux du corselet en ont chacun quatre ; dont la plus près ) du milieu du bord du devant est dirigée obliquement et con- | verge avec sa correspondante. Ses pointes, ou : moins trois d’elles , partent d'un rebord commun. * -_ L'ouverture de l’anus est grande , et en demi- ER Au- dessus d’elle ; et à quelque distance , sont deux pointes coniques , élevées perpendiculairement ; et d’une manière parallèle. Leur base est proémigente , brune et ridée. Leur tige est gristre et lisse. à ; | « Je n’ai pas de connoïssance de l’insecte qui provient de 2 * “cette larve. Ayant cependant trouvé plusieurs individus de +» ‘ cette larve dans la collection d'Hogard > et trois espèces de cassides , dont l’une seule étoit assez répétée , je Soup- çonnerois volontiers qu’il faut rapporter notre larve à cette . espèce dont les individus.étoient plus nombreux. Cette _casside est au reste inédite r et je vais en donner la des- cription. . à - + 4 7 " . ; 39 ” + “ * ANNALES DU MUSÉ UM 39 Cassros à quatorze taches: à ii. « . Cassida quatuordecim maculata. D'un rouge sanguin ; -élytres très-bombées et ss rt tuées ; , avec sept taches noires sur chaque. «et Sanguineo: - rubra ;s elytris gibbosis panôlisque ads impressis 3 singulo maculis septem nigris: Long. 0. 008 millimètres, Lercorps est presque hémisphérique , très-bombé et arrondi sar le des, d’un rouge sanguin terne , un‘peu plus-clair , et un peu luisant sur les élytres. Les antennes sont filiformes et d’ün jaune pâle. La tête est cachée sous le corselet. Les - yeux sont noirs: Le corcelet est court , transversal > droit au bord postérieur et au milieu de l’antérieur » arrondi, et un peu relevé sur les côtés. Sa surface est unie ; on voit” seulement au milieu une pétite ligne enfoncée. Les élytres sont en voûte très-bombée, et arrondies , marquées de gros . points enfoncès qui les ei _presque réticulées ; avec sépt petites taches noires sur chaque , “disposées | sur quatre lignes Ramrétiales ; deux à la base plus petites ; deux | aires avant le: Milieu: dont l’antérieure plus allongée , deux au-delà , et une près de: l'extrémité. Les bords extérieurs des élytres sel dilatés, et forment ün angle saillant à à quelque | distance de la bis: ‘leur extrémité est terminée par une | petite pointe, L'abdéin on est dm rouge Has terne +" des=* sous. s des p tes des tarses est jaime, x + ? ouai ne 3 x * à D'HISTOIRE NATURELLE. 299 MÉMOIRES, Sur les fossiles des environs de Paris, comprenant la détermination des espèces qui appartiennent aux'anim aux marins sans vertèbres, et dont la plupart sont Jigurés ‘dans La collection des vélins du Muséum. 4 P AR L A M ARC Pr + Per ï à x L + + “##NTRODUCTION. Durs qu’on a pensé que les coquilles, les oursins et les différens polypiers pierreux ( les madrepores , etc.) qu’on trouve dans presque toutes les parties sèches de la surface du globe dans l’état fossile, pouvoient être considérés comme des mzonumens: qui attestent les révolutions que cette sur- face a éprouvées dans la suite des temps; la connoissance * de.ces débris fossiles d'animaux marins qui paroissent avoir + vécu autrefois dans les lieux mêmes où maintenant on les rencontre, est devenue. d’un grand intérêt pour le natura- liste. Cette connoïssance a mème acquis une importance du | premier ordre depuis qu’on s’est aperçu qu’elle doit répan- dre des lumières , soit sur la véritable théorie de notre globe, 300 | ANNALES DU MUSÉUM soit sur les modifications que les espèces vivantes subissent avec Pétat des lieux où elles habitent (1). En effet , il paroît maintenant prouvé que les coquilles fossiles , que les vermiculaires testacées, pareïllement fos- siles ; en un mot, que les oursins et les différentes espèces de polypiers qu'on trouve aussi dans l’état fossile, et qui sont enfouis avec tant de profusion dans le sol, ou semés à sa surface dans la plupart des parties découvertes du globe, . même au milieu des continens et sur les plus hautes mon- tagnes , sont les débris d’une multitude d’animaux marins qui ont vécu long-temps dans ces lieux, et parmi lesquels on en connoît maintenant plusieurs qui leur sont analogues et qui habitent encore les mers. Or, comme la quantité de ces débris d’animaux marins, qu’on trouve dans les parties sèches du globe est énorme, puisqu'on en connoît des masses rassemblées par le mou- vement des eaux, qui forment des bancs qui ont plus de trente lieues ( plus de treize myriamètres ) d’étendue ; comme ensuité parmi ces débris, certaines coquilles d’une ténuité et d’une délicatesse extrèmes se trouvent encore dans leur # ee (1) Dans mes Recherches sur l’organisation des corps vivans, j'ai établi sur des faits que les corps vivans subissoient des modifications dans leur forme, et même dans leur organisation , à mesure qu’ils éprouvoient des changemens forcés dans leurs. habitudes, leur manière de vivre et les impressions extérieures ; ét j'ai fait voir qu ils sont assujétis à ces changemens, lorsque les circonstances de ph ME se trouvent fortement changées. J'ai ensuite fait remarquer que, relativement à la chétive durée de notre existence , la lenteur des mutations essen- tielles ue subissent les localités , entraînant une lenteur semblable dans les mo- difications des corps vivans , l’homme n’a pü observer lui-même une seule de ces mutations , mais seulement une portion de l’intervalle qui sépare chacune d’elles. Il n’a donc vu auwun état stationnaire à son égard, qui le porte à se ue sur la conséquence de ses observations, mue dis « D'HISTOIRE NATURELLE. 301 état d’intégrité : ces considérations paroissent suffire pour nous convaincre que les animaux dont nous retrouvons ainsi les dépouilles fossiles, ont réellement vécu dans ces parties du globe , et conséquemment que la mer y a autrefois sé- journé. Voyez mon Hydrogéologie, p. 54. L'intérêt s'accroît à mesure que l’on examine ces objets importans ; et que l’on recherche les causes qui peuvent y . avoir donné lieu; car on s’aperçoit bientôt que la connois- sance des péciiles: ne se borne pas à nous apprendre que la mer a séjourné pendant long-temps sur les parties du globe qui sont maintenant élevées au - dessus du niveau de ses eaux : mais en joignant cette connoissance à d’autres faits qui attestent le déplacement des mers , on sent qu’elles ne se sont retirées des lieux où elles se trouvoient , qu’en obéis- sant à une cause lente et toujours active, et que, par la con- tinuité d’action de cette cause , il est probable que les parties maintenant découvertes du globe redeviendront par la suite des temps le fonds même du bassin des mers, comme elles l'ont déja été; en sorte que le bassin actuel des eaux ma- rines se retrouvera un jour né en pue sèche et décou- verte de la terre. Ge n’est pas tout : la connoissance des fossiles par af férens faits importans qu’elle présente, devient encore l’in- dice d’un changement continuel, quoiqu infiniment lent , qui s’opère dans les climats, relativement à si 2 point de la surface du globe. 4 En effet’, parmi les débris Tébsilés des corps vivans que. lon trouve en Europe, il y a des preuves évidentes” que plusieurs de ces corps n’ont pu exister dans un climat dont la température seroit semblable à celle des lieux où mainte- nant l’on rencoñtre ces dépouilles fossiles. É L LA Ca ue = usirrs D U muséu Me sait, par exemple : ès + Que des coquilles dont les ne ne vivent point ue nos mers, mais dans celles des pays chauds ; font par- tie des fossiles que nous observons en France. Le. naubilus pompilius trouvé à Couftagnon , et même dont les débris sont assez communs à Grignon , en est une case Ce n’est pas la seule qui soit dans ce cas. * 2%, Que des débris de palmiers, qui ne sont point des végétaux naturels à nos climats ; ont été trouvés en France dans le département” de l'Oise et en d’autres endroits. - " 3°. Qüûe des masses de succin, qui proviennent de ré- sines difiérentes de celles de nos arbres conifères, ont‘été trouv ées près de Soissons et dans d’autres parties dela scie PL Que des masses fossiles de gomme élastique ÿ- du caoutchow,soit de quelque autre végétal des climats ue qui en produisent, ont été trouvées dans le Derbysklire près de Castleton en Angleterre, dans d’assez gros volumes.:( Fay. dans ces Léa is "ECS un marre nes - Peu : RS 3 RÉ RNEL es Het Éi “5% Que des ee tes de soie séotiques: déni : tipliées, se renconfrent …… nos RE . schistes et. do S charbon de terre, * : Se: - Nu Enfin, que des ti #onseriiens abtest appar- re à des: animaux qui, comme l'éléphant et le crocodile, tent point les climats froids , ont été trouvés dans dif- à . férentes parties de l'Allemagne, de la France ; etc. M | L : a donc e eu des se dans le cbr pie lieux dont il s’agit.” SEC Là | _ * Pour l'homme! qni ste , et qui, à cet épsieneif juge Le d’après les changemens qu’il pie Re Piles ,: 2 de 7 je %. y t w , : / « D'HrSs TO LR E NN Lo 6 SELLE, 303 intervalles de ces mutations sont des d/ats stationnaires qui lui paroissent sans bornes, à cause de la brièveté d’existence des individus de son espèce, Aussi, comme les fastes de. ses observations , et les notes des faits qu'il a pu tonsigude dans ses registres , ne s'étendent et ne remontent qu'à quelques milliers d'années ( trois à cinq mille ans), ce qui est une durée infiniment petite, relativement à celles qui voient s’effectuer les grands changemens que subit la sur- face du globe ; tout lui paroît sable dans la planète, qu’il habite, et ïl est porté à repousser les indices que des 710- ruImens entassés autour de lui, ou enfouis dans le oi 4 foule sous ses Pieds lui présentent de toutes parts. 11 me semble entendre ces petits insectes qui ne vivent qu'une année, qui habitent quelque -coin d’un bâtiment , L] et que lon supposeroit occupés à consulter parmi eux la tradition y pour prononcer sur la durée de l'édifice où ils se trouvent : remontant dans leur chétive histoire jusqu’à la vingt-cinquième génération , ils décideroient unanimement que le bâtiment qui leur sert d'asile est éternel et qu'il à toujours. existé ; car ils l'ont - toujours vu le même, et ils n ’ont jamais deu dire qu'il ait eu un commencement. Les grandeurs en étendue et en durée, sont relatives. Que Phomme veuille bien se rep ienter cette vérité, et alors il sera réservé dans ses ie Végard- de la stabilité qu'il attribue dans la nature à Pétat des choses qu’il y ob- : serve. Voyez dans mon ouvrage intitulé : Rec/erches sur lorganisation des corps vivans, l'Appendice, p. 141, où a considère ce qu’on nomme espèce parmi Ces corps : Au puissant motif d'intérêt que je viens d'indiquer, et Le doit nous porter à mess comine MLONMENS. “des” # æ we x æ. * 304 ANNALES DU MUSÉUM révolutions lentes de la surface de la terre, tant de débris fossiles que nous rencontrons presque par-tout, il en faut joindre un autre qui n’est pas moins important , et qui est immédiatement relatif à l’avancement de l’histoire naturelle : c’est celui qui engage les naturalistes à observer toutes les productions de la nature sans exception , et qui les porte à en déterminer les espèces dans tous les règnes, en assignant les caractères qui les distinguent entre elles , et les rapports prochains ou éloignés qu’elles ont les unes avec les autres. À cet égard , les efforts des naturalistes se sont portés sur toutes les branches des sciences naturelles qu’ils ont été à même de cultiver ; mais par une suite du peu d’intérèt que les amateurs des productions curieuses de la nature ont _ donné aux fossiles, les collections de ce genre ayant été très-négligées , les naturalistes ont été forcés de laisser cette partie de l’étude de la nature comme dans l’oubli ; en sorte que nos connoissances sur les fossiles sont restées considé- rablement en retard, relativement aux progrès des autres branches de l’histoire naturelle. jt En effet, quoiqu'il ait paru beaucoup Lt dans re on traite des fossiles, on peut dire néanmoins qu’il s’en trouve encore très-peu où les fossiles soient convena- blement caractérisés et décrits , et qui offrent ces détermi- nations précises que les naturalistes ont employées avec tant de succès dans les autres parties de l’histoire natu- relle. . _ Si l’on en excepte l'ouvrage de Brander sur les fossiles du Hampshire en Angleterre , et dans lequel un petit nom- bre de ces débris de corps marins se trouvent décrits et caractérisés selon les principes des naturalistes , la plupart FL | | | | | | L DYHISTOIRE NATURELLE. 305 des autres ouvrages qui traitent des fossiles n’offrent rien de semblable ; ce qui est cause que la très-grande partie des dépouilles fossiles des animaux marins sans vertèbres sont encore indéterminées. Qu'on en juge par le seul fait que je vais citer. Dans le canton de Grignon, petite commune à environ sept lieues ( près de trois:myriamètres } de Paris, du côté de Versailles, le citoyen: Defrance , amateur éclairé de cette partie de la nature ,-et infatigable dans la recherche de ses productions, a recueilli au moins cinq cents espèces de coquilles fossiles, dont plus des trois quarts n’ont encore été décrites ‘dans aucun ouvrage d’histoire naturelle. s Les professeurs du Muséum voulant favoriser le zèle du citoyen Defrance ; et contribuer à fixer la connoïssance de tant d’obijets intéressans , en attendant qu’une description suffisante en soit donnée-au public, ont consenti à faire peindre dans la: collection «précieuse des vélins du Muséum toutes les espèces de coquillages fossiles recueillis à Grignon. Cette belle entreprise ; exécutée avec les plus grands soins par deux artistes très-distingués , les citoyens Maréchal et Oudinot, est maintenant fort avancée. Les: coquilles de Grignon sont en général dans le: plus bel état. de conservation quant à leur forme ; mais presque toutes se trouvent entièrement décolorées et d’un beau blanc. Elles sont dans l’état-de craie, et ancune ne s’y rencontre dans l'état siliceux. Toutes ces coquilles sont enfouies dans un banc de sable : calcaire ; mêlé d’une petite quantité de sable quartzeux: On y rémarque beaucoup de débris très- atténués de coquilles diverses. Ce banc coquillier ; qui n’est bien à di isa lt fui 4 1. 40 306 (ANNALES DU MUSÉU M un petit espace en face de la cour du château de Grignon, renferme, outre les coquilles, des serpules , des siliquaires, des dentales , “quelques échinites, et différens polypiers , mais en moindre quantité. À Courtagnon près de Reims, on voit en als en- droits les parties découvertes d’un banc énorme de coquilles fossiles dans l’état de craie. Ce banc , composé d’un sable plus siliceux que celui de Grignon, est comme lui fort riché en espèces de coquilles, et parmi elles il y en a encore fort peu qui aient été déterminées et décrites. En comparant les fossiles de Courtagnon avec ceux de Grignon, ainsi qu'avec ceux que Brander a recueillis dans le Hampshire en Angleterre, on est porté à croire que les fossiles dont il s’agit appartiennent au même banc ; car, à quelques espèces près, les coquilles de ces trois endroits sont toutes entièrement les mêmes. Ce banc , qui est encaissé dans le sol et qui pas -æ se diriger de l’est à l’ouest, se trouve à découvert à Courta- gnon, à Grignon et dans quelques autres endroits ; et comme il semble se propager jusqu’en Angleterre , ce qu’indiquent les coquilles fossiles du comté de Hampshire, il y a lieu de croire qu’il a été depuis sa formation coupé et séparé par la Manche. Cette considération, si elle est fondée, nous ap- prend que les coquilles et autres fossiles que renferme le banc dont il est question , sont d’une formation antérieure au dernier passage de la mer sur les contrées où il existe. Ce fair est bien intéressant à remarquer , et j’ai déja cité dans mon Iydrogéologie (p.85 et 86.) , d’autres indices de coquilles fossiles qui ne peuvent appartenir au dernier séjour de la mer sur la partie du globe où on les rencontre, D'HISTOIRE NATURELLE. 30 Voulant contribuer à faire connoître cette multitude de coquilles fossiles et autres que renferme le banc coquillier qui passe à Grignon, je vais en présenter successivement la no- tice et les caractères dans différens cahiers de ces Annales. Je déterminerai avec le plus de précision que je pourrai les espèces qui ont été recueillies , et je ne parlerai que de celles que j'aurai vues. Néanmoins , au lieu de me borner dans ces Mémoires à la détermination des espèces qui se trouvent à Grignon, j'ai cru convenable d’étendre cette détermination à tous les débris fossiles des animaux marins sans vertèbres que l’on rencontre autour de Paris, dans un rayon de vingt-cinq à trente lieues ( onze à treize myriamètres ) , Les environs de Paris offrant différens fossiles intéressans qu’on ne trouve point dans le banc de Grignon ; et que je crois utile de mentionner et caractériser dans ces Mémoires. On pourra considérer ces Mémoires comme offrant le prodrome d’un ouvrage plus complet sur les fossiles dont il s’agit, qu’il sera convenable d’exécuter lorsque la recherche de ces fossiles sera assez avancée pour n’être pas exposée à des oublis trop importans. Enfin, l’on y trouvera pour chaque espèce l’indication du vélin où l'espèce déterminée dans ces Mémoires se trouve représentée. Pour la commodité des savans étrangers , j’ai exprimé en latin la détermination des genres et des espèces ; mais j’y ai joint, sur les uns et sur les autres, ag pin" très-concises et en français. Me proposant de suivre l’ordre des genres que j’ai établi dans mon Système des animaux sans vertèbres , je vais commencer par la classe des mollusques. 308 ANNALES DU MUSÉUM PREMIER MÉMOIRE. Mollusques testacées dont on trouve les dépouilles fossiles dans Les environs de Paris. Les mollusques céphalés , c’est-à-dire ceux qui sont munis d’une tête, ES DE DS des animaux de cette classe , et en tit ment le premier ordre. On sait qu'à ner du genre de l’oscabrion . » qui ap- partient à cet ordre , et qui est très-singulier par À série de pièces testacées qu’il porte sur son dos, tous les autres mol- lusques céphalés conchylifères | ont leur coquille simple- ment wnivalve, tandis que la coquille des mollusques FL n’ont point de tête est bivalve essentiellement. Voici l'exposé des genres , et de suite celui des espèces observées dans l’état fossile aux environs de Paris. GENRE E Cuirox. Oscabrion. Came: GEN. Testa plurivalis, an lories 5 ConVexa : valyis transver- sts; seriatim. imbricalis , partim obteciis , dorso. animalis incumbentibus. mA D'HISTOIRE NATURELLE. 309 OzsrS M IRIVLAUTAEI 10 NES: L'animal de l’oscabrion est un mollusque rampant , de la division des phyllidies , qüi se rapproche de celui des patelles par ses principaux rapports, et qui ne ressemble en rien aux animaux des' aütres coquilles dites rultivalves , Rs lesquels on rangeoit autrefois les oscabrions, * Ce mollusque ; qui vit dans la mer, à peu de profondeur et près de ses rives, est muni sur son dos d’une suîte de pièces testacées imbriquées et transversales , qui sont en- châssées partiellement dans l’épaisseur du manteau. Lorsque cet animal est détruit, le bord de son manteau subsiste _éncore , et forme un ligament marginal qui réunit les pièces de la céhuilies Ce ligament est coriace; lisse ou chagriné , écailleux, velu ou épineux. ESPÈCES FOSSILES. 1. Oscabrion de Grignon. Vélin, n° 1, F6, 7, 8: " Chiton ( Grinionensis) octovalris ? valvis sub- -punctatis : : postica crenata. an. L.n. Grignon. On n’en rencontre que des valves séparées , le ligament marginal qui les réunissoit ayant été détruit ; ce qui rend difficile la détermination de l'espèce. Ses valves n’ont que ,trois ou quatre millimètres cm ligne et demie à «deux lignes ). CE NS it PirezLA. Parelle. Cmanacr. GÉKN. Testa univalvis, non RRES ; | clypeata vel subconica;: er forata , fissura marginali: destieuta , cœitate simplicis Se 3:10 ANNALES DU MUSÉUM Q:By8S:ne pas arrêter la sève et occasionner des engorgemens. ‘On continue cette opération jusqu’à ce. que le: po soit bien : repris, sur l'arbre qui lui sert d'appui. On n'a point encore essayé de Je tailler. Comme tous -les arbres fruitiérs, il donne alter- nativement de bonnes et de:mauvaises pbs Les, “sprl pluies font -couler les fleurs. : 5° Les vents du nord';:qui, us et long-témps endommagent les cultures de la Guiane, ne sont pas très- nuisibles aux poivriers; parce que: les feuilles des calebas- sièrs leur servent d’abri, et que ces dernjope rétine bien à l'influence de ces vents. :: 7: 4 atlésdr sl esp 320 ANNALES DU MUSÉUM ü Le poivrier fleurit un ou deux mois après les premières pluies qui süccèdent à la saison sèche ; les fruits nouent en ventose et germinal ; ou même quelquefois plus tard. Ts se teignént en rouge lorsqu'ils sont mûrs, mais on les cueille dès qu’ils se colorent en jaune et que quelques-uns des grains commencent à rougir , parce que les oiseaux les mangent avec avidité quand ils sont parvenus au dernier terme de maturité. La récolte se fait très-facilement. Un nègre monte sur une échelle avec un panier attaché à sa ceinture, il cueille une à une les grappes, qui se cassent sans effort ; puis on les expose au soleil sur des planches ou sur des draps, et elles sont sèches au bout de cinq à six jours. - Le poivrier est sujet à la piqüre d’un ver qui s’insinue entre le bois et l’écorce ; et le fait: -quelquefois périr. : ‘Tl'résulté de’ ce’ qui vient’ d’être dit, 19 que les terres hautes de la Guiane, plus ou moins argileuses, rougeâtres, ferrugineuses ; et peu mêlées de sable ; sont propres à la culture du poivrier ; 2° que le calebassier est l’arbre: lé plus convenable qu’on puisse employer pour le soutenir ; 3° que les plantations de calebassiers doivent être faites au moins un an avant celles des poivriers, et qu’il ne faut pas des laisser croître au - delà de douze pieds, en leur faisant prendre en même temps toute l'extension possible par une taille convenable; 4° qu’un pied de poivrier suffit à un calebässier ; 5° que les terrains destinés à des plantations de poivriers doivent être défrichés en été, et plantés aux premières pluies; 62 qu’une + Re de poivriers n’est ni dispendieuse , ni difficile à cultiver et à entretenir; 7° que la récolte du poivre doit se faire lorsque les fruits D'HISTOIRE NATUREÉLT. 325% sont jaunes, et que cinq à six jours de soleil suffisent pour les sécher (1) ; 8°. enfin qu’il convient de laisser un espace de dix pieds carrés entre les calebassiers , afin me l'air circule librément dans les plantations. L’auteur du mémoire se plaît à penser que plusieurs familles dénuées de secours pourront un jour se créer un sort avantageux en se livrant à la culture des épiceries , entre lesquelles le poivrier tient le premier rang. Il desi- reroit qu’on fit venir quelques cultivateurs instruits des Moluques et du Malabar à la Guiane, afin d’y établir promptement les meilleures pratiques de culture. L'exemple de ces Indiens vivant dans l’aisance que leur procureroit un travail facile et modéré , seroit suivi par les blancs sans fortune , par les hommes de couleur auxquels une mauvaise honte fait dédaigner la culture de la terre , parce qu’ils la regardent comme le partage des esclaves ; et peut-être aussi par les anciens habitans du pays, dont les mœurs sont douces, et auxquels des hommes de couleur comme eux of- friroient un exemple dont ils pourroient profiter. | (1) Lorsqu'on veut avoir du poivre blanc, il faut laisser rougir les fruits et les mettre macérer dans l'eau jusqu’à ce que les graines se dépouillent de leur enveloppe mucilagineuse , après quoi on les lave et on les met sécher : mais il est sr + laisser mürir entièrement le poivre ailleurs qu’autour des maisons et dans s, à cause des oiseaux Las le dé 55 alors avec avidité, "ANNALES DU MUSÉUM DESCRIPTI@® N D'’vxs oreille de charrue ; offrant le moins de résistance possible, et dont l’exécufion est aussi facile que certaine. rar M. JEFFERSON, président des États-Unis d'Amérique. L'onsi1Lx d'une charrue ne. doit pas être seulement la continuation de l'aile du soc, en commençant : à son arrière bord , mais il faut encore qu’elle soit sur le mème plan. Sa sréiire fonction est de recevoir horizontalement du soc la motte de terre, de l’élever à la hauteur convenable pour être renversée, d’opposer dans sa marche la moindre résistance possible , et par conséquent de n’exiger que le minimum de la puissance motrice. Si c’étoit là que se bornent ses fonctions, le coin offriroit sans doute la forme la plus convenable (1) pour la pratique ; mais il s’agit aussi de a) Je sens que s'il ne s’agissoit que d'élever la motte de terre à une hauteur donnée sur une longueur déterminée de l'oreille , sans la renverser ; la forme qui ng ’ : donnieroit la plus petite résistance ne seroit pas rigoureusement celle d’un coin à — É par 78 deux faces planes ; mais la face supérieure devroit être curviligne , suivant les lois du solide de moindre résistance décrit par les mathématiciens. Mais, dans ce cas, la PE P , ? différence entre l'effet du coin à face courbe et l’effet du coin à face plane est si petite, et l'exécution du premier seroit si difficile pour les ouvriers ; que le coin à face plane doit être préféré dans la pratique comme premier élément de notre coëstruction. (Note de l’ Auteur.) __—. LL. D'HISTOIRE. NATURELL EF. $aà renverser la motte de terre : lun. des bords de l'oreille doit donc être sans aucune élévation ; pour éviter une dépense inutile de force ; l’autre bord doit au contraire aller en montant jusqu’à ce qu'il dépasse la perpendiculaire , afin que la motte de terre se renverse par son propre poids ; et, pour obtenir cet effet avec le moins de résistance possible , il faut que linclinaison de l’oreille augmente graduellement du moment qu’elle a reçu la motte de terre. Dans cette seconde fonction , l'oreille opère donc comme un coin situé en travers ou montant , dont la pointe recule horizontalement sur la terre, tandis que, l’autre bout con- tinue de s’élever jusqu’à ce qu’il dépasse la perpendiculaire : ou, pour l’envisager sous un autre point de vue, plaçons à terre un coin dont la largeur égale celle du soc de la charrue ; et dont la longueur soit égale à celle du soc depuis l’aile jusqu’à l’arrière-bout , et la hauteur du talon égale à l'épaisseur du soc. Menez une diagonale sur la sur- face supérieure , depuis l’angle gauche de la pointe Jjus- qu’à l’angle à droite de la partie supérieure du talon ; adou- cissez la face en biaisant depuis la diagonale jusqu’au bord droit qui touche la terre : cette moitié se trouve évidem- ment de la forme la plus convenable pour remplir les deux fonctions requises ; savoir, pour enlever et renverser la motte graduellement, et avec le moins de force possible. Si l’on adoucit de même la gauche dela diagonale , c’est-à- . dire si lon suppose une ligne droite dont la longueur soit au moins égale à la longueur du coin , appliquée sur la face déja adoucie , et se mouvant en arrière sur cette face parallèlement à elle-même, et aux deux bouts du coin , en même temps que son bout inférieur se tiendra toujours le 4a * 324 ANNALES Du. M US %Uu long de la ligne inférieure de la face droite ; il en résul- tera une surface courbe dont le caractère essentiel sera d’être une combinaison. du principe du coin , considéré suivant deux directions qui se croisent, et dns ue nous deman- dons , une oreille de charrue offrant le moins dé résistance possible. Cette oreille présente, de plus, le précieux avantage dé _ pouvoir être exécutée par l’ouvrier le moins intelligent ; au moyen d’un procédé si exact, que sa forme ne yariera jamais de l’épaisseur d’un chéto: Un des grands défauts de cette partie essentielle des charrues , est le peu de pré- cision qui s’y trouve ; parce que l’ouvrier n’ayant.d’autre guide que l’œil, à pains en trouve-t-on ST RS soient semblables. 43 se “ A la vérité il est. des facile bte à avec tie l'oreille de charrue dont il s agit, quand on a vu une fois pratiquer la méthode qui en fournit le moyen, que de dé- crire cette méthode à l’aide du langage , où de la repré- senter par des figures. Je vais pe ses d’en dônnér la description, Soient données la largeur et la profondeur ds sillon proposé , ainsi que la longueur de l'arbre de la charrue -depuis sa jonction avec l'aile jusqu’à son arrière - bout ; Car ces données déterminent les dimensions du bloc dis lequel on doit tailler l'oreille de la charrue, Supposons la largeur du sillon de 9 pouces , la profondeur de 6, et la longueur de l'arbre de deux pieds : alors le bé (/ig. 1, pl XXI) doit avoir 9 pouces de largeur à sa base BC, et 13: pouces 2 à son sommet ad; car sil n’avoit en haut que la largeur a e égale à celle de la base , Æ D'HISTOIRENATUREELLE. 325 la motte de terre élevée perpendiculairement retomberoit dans le sillon pat sa propre élasticité L’expérience que j'ai acquise sur mes terres m'a démontré que, dans une hauteur de 1 2 pouces, l'élévation de l'oreille doit dépasser la PRESS de 4 pouces + ( ce qui donne un angle d’en- viron 20°+ ) pour que le poids de la motte l'emporte dans tous les cas sur son élasticité. Le bloc doit avoir 12 pouces de haut, parce que si l'oreille n’avoit pas en hauteur deux fois la profondeur du sillon , lorsque vous labourez des terres friables ou sablonneuses , elles dépasseroient V’oreille, en s’élevant comme par vagues. Il doit avoir 3 pieds de long , dont un servira à former la queue qui fixe l'oreille au manche de la charrue. La première opération consiste à former cette queue en sciant le bloc ( /g. 2 ) en travers de a ou D sur son côté gauche , et à 12 pouces du bout f#; on continue l’entaille perpendiculairement le long de &c, jusqu’à un pouce et demi de son côté droit ; alors prenant diete k égales chacune à 1 pouce +, on fait un trait de scie le long de la ligne de, parallèle au côté droit, Le morceau a bcde f g tombe de lui-même , et laisse la queue c d e L i k d’un pouce et demi d’épaisseur. C’est de la partie antérieure a beklmn du bloc que doit se former l'oreille. Au moyen d’une équerre , tracez sur toutes les faces du bot des lignes distantes entre elles d’un pouce , il y en aura nécessairement 2 3 : alors tirez les diagonales £ m (fig. 3}. sur la face supérieure , et Æ o sur celle qui est située à droite ; faites entrer la scie au point 72, en la dirigeant vers #, et en la descendant le long de la ligne #2 2, jusqu'à ce qu elle marque une ligne droite entre X et (#85 ); 326 ANNALES DU MUSÉUM ensuite faites entrer la scie au point o , et, conservant la direction o Æ, descendez-la le long de la ligne o / jusqu’à la rencontre de la diagonale centrale Æ Z, qui avoit été for- mée par la première coupe + la pyramide Km nol(fig:4) tombera d’elle - même , et laissera le bloc dans la forme (Ag 5) _ Observons que si dans la dernière opération , au lieu d'arrêter la scie à la diagonale centrale X /, on avoit con- tinué d’entailler le bloc , en restant sur le même plan, le coin /mnokb ( fig. 3) auroit été enlevé , et il seroit resté un autre coin /okBbar, lequel, comme je l’obser- vois ci-dessus, en parlant du principe relatif à la construc- tion de l’orcille , offriroit la forme la plus parfaite , s’il ne s’agissoit que d’élever la motte de terre : maïs comme elle doit aussi être retournée , la moitié gauche du coin supérieur a été conservée , afin dy continuer du même côté le biais à exécuter sur la moitié droite du coin inférieur. Procédons aux moyens de produire ce biais , objet pour lequek on a eu la précaution de tracer des lignes à l’en- tour du bloc, avant d’enlever la pyramide ( /g 4). H faut avoir l’attention de ne point confondre ces lignes, maintenant qu’elles sont séparées par le vide qu’a laissé la suppression de cette pyramide (f#g. 5 ). Faites entrer la scie. sur les deux points de la première ligne, situés aux endroits où celle-ci se trouve interrompue , et qui sont ses deux points d’intersection avec Îles diagonales extérieures ok, mk, en continuant le trait sur cette première ligne jusqu’à ce qu’il atteigne d’une part la diagonale centrale 4 l, et de l’autre l’arête inférieure droite o À du bloc ( fig: 5 ): le bout postérieur de la scie sortira par quelque point situé F Ë ; | ; D'HISTOIRE NATURELLE, 327 sur la trace supérieure, en ligne droite avec les points cor- respondans de l’arête et de la diagonale centrale, Continuez de même sur tous les points formés par les intersections des diagonales extérieures et des lignes tracées autour du bloc, en prenant toujours la diagonale centrale et l’arête ok pour terme , et les traces pour directrices: il arrivera que, quand vous aurez fait plusieurs de ces traits de scie, le bout de cet instrument qui étoit sorti jusque-là par la face supérieure du bloc , sortira par la face située à gauche de celle-ci ; et tous ces différens traits de scie auront marqué autant de lignes droites, qui , en partant de l’arête inférieure o 4 du bloc , iront couper la diagonale centrale, Maintenant u à l’aide d’un outil convenable , enlevez les parties sciées , observant seulement .de laisser visibles les traits de scie ; et cette face de l'oreille sera terminée (1). Les traits serviront -- (a) Les figures 9 et 10 que nous ajoutons ici à celles qui accompagnent le mé- moire de M. Jefferson, ont été tracées en perspective par le citoyen Valencienne ; aide naturaliste attaché au Muséum, et pourront servir à mieux faire concevoir le dans un même plan parallèle à 2 a TC, mkl et ok sont les lignes æz et {z; en restant dans le plan dont il s’agit, jusqu’à ce que son bord soit arrivé au point s, et en même temps touche le point z de la diagonale centrale £Z Le même bord de la scie sortira par quelque point y de la face mÆB , en sorte que les trois points s,Z,7y, seront sur uné même droite. Or si l’on répète cette opé- ration à différens éndroits des lignes »m #, oÆb, depuis Æ jusqu’à une certaine hau- teur, les points de la face m Æb par lesquels sortira la scie, formeront une courbe kyn. Passé cette hauteur, la scie, toujours dirigée d'après la condition qu’à la fin de son mouvement elle touche à la fois l'arête 04 et la diagonale centrale #7; sortira par d’autres points situés sur la face postérieure dbml;,et la suite de ces points formera une seconde courbe 7/7, qui rencontrera la première au point #. Ces deux courbes étant tracées, supposons des lignes droites menées aux éndroits 328 - ELNNILES DU MUSÉUM à démontrer comment le coin qui est à és droit s'élève graduellement sur la face du coin direct ou inférieur, dont la pente est conservée dans la diagonale centrale. On peut se représenter facilement et $e rendre sensible la manière dont la motte de terre est élevée sur l'oreille que nous venons de décrire , en traçant sur la terre un parallélogramme de deux pieds de long sur 9 pouces de large a bc d (fig. 6), puis posant au point à le bout d’un bâton de 27 pouces 2, et élevant l’autre bout à 12 pouces au- dessus du point e ( la ligne de, égale à 4 pouces +, repré- sente {a quantité dont la hauteur de l'oreille dépasse la per- pendiculaire ). Cela fait, on prendra un autre bâton de 1 2 pattes: et le posant sur a b , on le fera mouvoir en arrière j ct parallèlement à lui-même _ ab verscd,en ayant soin de RE un de ses bouis toujours sur la he a d, tandis que Vautre se meut le long du bâton be, qui Re ici la diagonale centrale. Le mouvement de ce bâton de 12 pouces sera celui de notre coin montant , et fera voir com- ment chaque ligne transversale de la motte de terre est conduite depuisssa première “ns horizontale , jusqu’à { ce qu’elle soit élevée à une hauteur qui dépasse tellement où. à Ja scie s’est arrêtée chaque fois qu’elle touchoit la diagonale #/, et dont. l’une, ainsi que nous l’avons dit, passe par les points s, z, 7; et concevons une surface tangente à toutes ces droites, et dont Les limites soient d’une part les courbes £yn, nl, et de l’autre l’arête 04, cette surface qu’il faudra mettre à découvert par des sections faites avec un instrument convenable, formera l’une des faces de l'oreille. On voit celle-ci représentée { fig. 10), et la face dont il s’agit est celle qui se montre pardevant , et qui est indiquée par :7/0r, On remarquera que l'angle situé vers 4 (fg. 9) sur la partie £cdiek du bloc a êté aussi retranché par une section faite de Jenr, conformément à ce qui sera dit plus bas, H, 4 de D'HISTOIRE NATURELLE. 329 Ja perpendiculaire y es ’elle tombe renversée par: son propre poids. Mais, pour revenir à notre opération ;, dl nous reste à exécuter le dessous de Lors Renversez le bloc , et faites entrer la scie par les points où la ligne a 7 (fig. 9) titi les traces , et continuez votre trait le ne de ces traces, jusqu’à ce que les deux bouts de la scie approchent d’un pouce (ou de toute autre épaisseur convenable ) de la face opposée de l'oreille. Quand les traits seront finis, enlevez, comme pré- cédemment ; les morceaux js > et l'oreille sera termi- née (1). ‘ On la fixe à la ds en emboîtant Je devant o 7( fig. 5 et 10}, dans l’arrière-bord du soc; qui doit être fait double (1) Nous joindrons à cet exposé un développement semblable à celui que nous avons donné relativement à la face antérieure de l'oreille. L’épaisseur de celle-ci étant déterminée par celle de la partie Æcdieh (fig. 9); ou, ce qui revient au même, par la longueur des lignes cX, di, eh, concevons d’abord que lon ait tracé, en partant du point c, la courbe czp parallèle à £y» , puis en partant du point p la courbe pà parallèle à 77. Supposons ensuite que la scie entame le bord 4/7 de la face abm/, au point à, situé dans le même plan que æé et £s, lequel plan a été pris pour exemple à l'égard de p * antérieure “4 eille. On dirigera la scie le long des traces 26 et ds, de re que son mo nt s'arrête au terme où son bord, d’une part, touchera la courbe cpau goint 4, aibiéé sur la trace æz, -et de l’autre sera situé parallèlement à la ligne szy, sur laquelle la scie s’est ‘arrêtée de l’autre côté de l'oreille. Le bord de la scie coupera alors la face a/or, ‘en quelque point +, tellement situé, que la droite menée par ce point et par le point w sera parallèle à la droite qui passe par | les points 5, z,7. Si l’on continue de la même manière, en entamant avec la scie différens points de l’arête a 7, ceux par lesquels elle sortira formeront sur la face aZor une courbe «43 ; et si l’on mène par ces points et par ceux qui leur correspondent sur les lignes cp; p®#, des droites telles que celle qui passe par les points «, x, et que rous avôns prise pour exemple, la surface tangente à ces droites et mise à découvert, au moyen d’un instrument tranchant, formera avec le résidu Le# o/3ue du plan alor ls face postérieure de l'oreille, telle qu'on l'a représentée (/£g. 10) (H.) 1, 43 LA & 330 “ANNALES DU MUSÉUM comme l’étui d’un peigne , afin de recevoir et de garantir ce devant de l'oreille. On fait passer alors une vis au travers de l’oreille et du manche du soc à l'endroit de leur contact , puis deux autres vis en travers de la queue de l'oreille et du manche droit de la charrue. La partie de la queue qui dépas- sera le manche sera coupée diagonalement , et l'ouvrage sera fini. ES | En décrivant cette opération , j’ai suivi la marche la plus simple ; pour la rendre plus facile à concevoir ; mais la pra- tique m'a fait apercevoir qu’il y auroit quelques modifica- tions avantageuses à y faire. Ainsi, au lieu de commencer par former le bloc comme le représente a b c d (fig. 7 ) , où ab est de 12 pouces, et l’angle en à est droit ;' je re- tranche vers le bas , et sur toute la longueur à c du bloc un coin ce, la ligne be étant égale à lépaisseur de la barre du soc ( que je suppose de 1 pouce +); car, la face de Paile s’inclinant depuis la barre jusqu’au sol, si l’on venoit à poser le bloc sur le soc sans tenir compte de cette incli- naison, le côté a B perdroït sa perpendicularité , et le côté a d PUR d’être horizontal. De plus , au lieu de laisser au haut du bloc #3 pouces de largeur, depuis 2 jusqu’en n (fig. 8), j enlève du côté droit une espèce de coin kic P 7 de 1 pouce + d'épaisseur, parce que l’expérience m’a prouvé que la queue, devenue par ce moyen plus oblique comme c£, au lieu de Æi, s'adapte plus avantageusement au côté du manche. La diagonale de la face supérieure sé trouve conséquemment reculée de £ en c, et nous avons #1 c au lieu de #7 Æ comme ci-dessus. Ces modifications seront faciles à saisir pour quiconque conçoit le principe gé- néral, D'HISTOIRE NATURELLE. - 333 Dans les différentes expériences auxquelles les oreilles ont été soumises pour déterminer la quantité dont le côté droit supérieur du bloc dépasse la perpendiculaire , et pour fixer le rapport entre la hauteur etla profondeur du sillon , elles n’étoient exécutées qu’en bois : maintenant que mes expé- riences n’ont convaincu que, pour un sillon de 9 pouces de largeur sur 6 de profondeur, les dimensions que j’ai don- nées sont les meiïlleures , je proposerois d’exécuter à l’avenir ces oreilles en fer de fonte. Je sens que cette description peut paroître trop longue et trop minutieuse pour un sujet-jusqu’ici regardé comme peu digne de fournir à la science une matière d'application ; ; mais si la charrue est réellement l’instrument le plus utile aux hommes , son perfectionnement ne pourra jamais être traité de vaine spéculation. Quoi qu’il en soit, la combinaison d’une théorie satisfaisante pour les.savans, avec une prati- que à-la portée du laboureur le moins lettré , doit recevoir un accueil favorable de la part des deux classes d'hommes qui rendent le plus de services à la société. Lg à Il est beau de voir le premier magistrat d’un peuple libre employer les courts ins- tans que lui laisse l’administration d’un vaste empire au perfectionnement de la charrue. Ses vues philantropiques pour faire jouir l’agriculture du nouveau et de l’ancien continent de ses utiles travaux, ne sont pas moins intéressantes, C’est pour remplir ses intentions libérales, que son Mémoire est imprimé ici, et que le modèle de son oreille de charrue est déposé dans la galerie des ustensiles d'agriculture , pour servir au cours de culture qui se donse chaque année dans le Muséum. (A. T.) # bn, D 4 34" à de. CNE d er € TABLEAU des productions végétales distribuées par le Muséum d'histoire naturelle, pendant ke. quatre derniers mois de l’an 9 et l’année dernière. Esrèces |} Esrèces RP NDIVIDUS. aus Inprvipus. : | et variétés. et variétés. 0 [A 24 écoles centrales des départemens de la Répu- K ù blique.,. . -.. . . + Ps M La FR" d . 2,106 2,264 À 15 jardins nationaux et de sôgiétés d'agriculture Eu A +. ra Pépablicoles «+ ce OL. à j RG A 362 852 P sr te kr 34 E/A a7 cultivateurs encorrespondange avec le. Muséum 1,543 45244 ” EU es bulbes, marçottes, | 4:,8 propagateurs de végétaux rangers, utiles à 6,678 14,976 #. greffesret”boutures . multiplier sur le sol de la République. . . - 829 2,037 LE) À. 60 amateurs en rapport d'échanges et de bons £ “4 offices avec le Muséume ss «+ + « + « « ! 1,838 | 5,579 D ? Ps | : | ie Paquers L À Ë € | TA 2. de graines. D A 68 jardins des écoles centrales des départemens # a de da République . . + 2% + + + . « + . 21,614 ) nn ; VA 32 jardins d'économie rurale; médicinaux et de | ui ® L RU botanique , des Sociétés libres d'agriculture ,| "ur ‘des hospices civils, militaires et de la marine , Li H En graines de la der- ei, it. êtc ‘. CR... ee +2 5,57%°, - # nière récolte, propres. à< A 419 propriétaires ou amateurs qui se livrent à la 4. à «4 à être semées, + +. culture et à la multiplication des végétaux : fégy7or paquets de graines. z NW utiles aux progrès des sciences, et de l’économie to rurale dans les départemens. & «+ + . . . 30,582 A À 74 jardins d'agriculture et de botanique coloniaux | « , .- ou étrangers en correspondance d'échanges avec! : fs ar le Muséum, + 457 ni V x Pi rt ds: # mu REG 5 « Ce fableau'est le résultat du compte que les aerre du Muséum d'histoire naturèllé rendent annuellement de cette me: age Pe8 mere | si} ds 6 rie Nous publierons dans un de nos prochains cahiers les détails qui sont relatifs” , à ." . au mode & ŒsS ution de cés végétaux. .… — ; “3 de b ” En attendant que nous Dubbions le faire, nous consignons ici | que la distribution de Pan dix est supérieure à Nr celle’ de l'année précédente de 11,381 sachets dé graines, et de 45745 individus en arbrès , arbustes, plantes ; etc. res La reprise de la correspondance avec l'Angleterre , l'Allemagne ; la Russie et les Colonies européennes des deux co Indes , en est la cause heureuse. ; 4 D'HISTOIRE NATURELLE, 333 MÉMOIRE Sur la nature chimique des fourmis, et sur l'existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes. in À. F.:FQURCR-0O.Y. 10 Or a déja-tant parlé des fourmis et de leur acide qu’il semble qu’il ne reste plus rien à dire sur cet objet. Depuis Samuel Fisher, qui décrivit le-premier cet acide en 1670, et qui apprit à lobtenir par la distillation, jusqu’au citoyen Deyeux, qui a confirmé, par des expériences exactes, l’iden- tité de l’acide des fourmis avec l'acide acéteux, identité annoncée. d’abord. en 1 ee. par a À > puis en 1797 par Ardisson et Oëhrn , et ensuite par Bergmann ; tout ce qu'ont avancé les chimistes sur.cet objet se réduit pour les uns à soutenir l’analôgie indiquée , pour les autres à vouloir, que cette analogie ne soit qu’apparente , et que Pacide formique soit un ‘acide particulier sui generis. Je ne parle point ici de l’opinion de TAouvenel, qui pré- tendoit que l'acide des fourmis étoit de l'acide phospho- rique , parce que cette opinion m’étoit appuyée sur aucun fait positif. J'ai cru qu’il pouvoit être utile encore de re- prendre l'analyse des fourmis , et l’on va voir qu’en men 44 334 ANNALES DU MUSÉUM occupant avec le citoyen Vauquelin, elle nous a présenté —.., faits qui avoient échappé à nos prédécesseurs. °. Après avoir nettoyé les fourmis recueillies au bois de ARE et de l’espèce nommée /ormica rufa par Linnæus, on les a écrasées dans un mortier de marbre ; pendant cette opération , il s’est dégagé une vapeur d’une odeur si vive et si piquante, qu’elle blessoit les yeux, et qu’il étoit impos- sible de ne pas la comparer à celle de l'acide acétique ou du vinaigre radical. 30. Les fourmis ainsi écrasées ont été mises en macéra- tion dans lalcool pendant plusieurs jours , et à une tem- pérature d’environ 16 à 18 degrés : l'alcool s’est coloré en jaune. & 4°. L’infusion alcoolique des fourmis soumise à la dis- tillation a fourni une liqueur inflammable d’une légère acidité. Pendant la distillation , il s’est formé dans la liqueur an dépôt brunâtre qu’on a rassemblé sur un filtre. 5°. La liqueur acide restant après cette distillation , fil- ‘ tirée et séparée du'dépôt, a été saturée avec la chaux ; elle est devenue brune , épaisse » d'une saveur piquante et nau- séabonde. En soufflant avec un tube dans la liqueur épaisse ÿ il s’y est formé une foule de bulles qui Fees l'aspect irisé des bulles de savon. 6°, Cette combinaison de lacide dés fourmis avec la chaux ; soumise à l'épreuve de différens réactifs , a présenté les phénomènes suivans : a) Mêlée avec l'acide sulfurique concentré , elle a exhalé l'odeur du vinaigre; à ) Avec le nitrate de plomb, elle a donné un Re blanc abondant ; + | 1 En 5 D'HISTOIRE NATURELLE. 335 c ) Avec le nitrate d’argent , un précipité jaunûtre ; d') Avec le muriate de barite, il n’y a rien eu de sensible $ e ) L’ammoniaque n’y a fait aucun changement ; f) alcool y a formé un précipité filant et ductile. 7°. Une partie de la liqueur épaissie a été mêlée avec une demi-partie d’acide sulfurique concentré , et deux parties et demie d’eau ; tout-à-coup il s’est formé un magma fort épais. Ce mélange a été soumis à la distillation, et le pro- duit en a été divisé en trois parties : toutes étoient claires et sans couleur ; elles avoient une odeur empyreumatique , et une sayeur aigre assez forte. isa SC 22 Le résidu de cette distillation avoit acquis une couleur brune très-foncée , et une odeur de brûlé désagréable ; quoi- qu’elle n’eût pas été poussée à siccité. | Le premier produit , essayé avec l’acétite de plomb, n’a pas donné de signe de la présence de Pacide sulfurique ; le second et le troisième n’en ont pas donné davantage , ce qui prouve qu’ils ne contenoient pas d’acide sulfurique. Get acide distillé, combiné à la potasse, a fourni de véritable acétite de potasse attirant humidité de l'aire exhalant une vapeur vive et semblable au vinaigre radical par laddition de l'acide sulfurique concentré ; formant , dans la dissolution de nitrafé de mercure, un précipité feuilleté comme l’acétite de potasse ordinaire. - La plus grande partie de l'acide des fourmis est donc de l'acide acéteux , ainsi que l’avoit déja prouvé le citoyen Deyeux par des expériences bien faites , et par une ana- lyse soignée (1). . “à _——. @) Bergmann lui avoit aussi reconnu quelque ressemblance avec l'acide du 336 ANNALES DU MUSÉUM 8°, La combinaison calcaire de l'acide des fourmis obtenu par leur infusion dans l’alcool nous a encore offert un caractère remarquable ; elle a formé dans la dissolution d’acétite de plomb un dépôt fort abondant , qui a été re- dissous par l’acide acéteux , et même par celui qui a été obtenu dans la dissolution décrite ci-dessus, No. 7. | Cette expérience nous ayant fait voir que l’acide enlevé aux fourmis par l’alcool et combiné à la chaux contenoit autre chose que de lacide acéteux , puisque ce sel calcaire précipitoit l’acétite de plomb ; et que cette matière diffé- rente n’étoit pas volatile, puisque le produit de la distilla- tion avec l'acide sulfurique ne produisoit pas le même effet : nous avons essayé de l4 retrouver dans le résidu de cette distillation ; mais ce résidu contenoit tant d’acide sul- furique, qu’il nous a été impossible de réussir : en consé- vinaigre , et voici comment il s’explique à cet égard : (Hoc acidum indole acelo proximè accedit, in variis tamen differunt. Priis cum magnesia, ferro et zénco cristallisabiles prœæbet sales , posterins non nisi de- liquescentes. Magnesia formicata in primis notatu digna est, x * Dans un autre endroit de ses ouvrages; Bergmann, (Dissertation sur la magnésie, page 389), parle encore de l'acide formique ; et il énonce les propriétés du sel qu’il forme avec la magnésie, ainsi qu’il suit : (Acidum formicarum magnesiä + # aquam deserens fundum petit, abun- dante autem acido solvendum et evapor tione cristallos deponens, quae saporis ferè expertes aegerrimè aqué solvuntur, in igne non funduntur; sed tamen , parèm decrepitant > Subilo nigrescunt, tandemque in pulverem fatiscunt album , in acidis c/fervescentem > Quum acidum formicarum sub destructione magnesiam pracbeat aëream. Cristallorum figura est hemisphærica , plano secante sursèm verso, paulum concavo , polito, striisque 1 oculo armato vix discernendis , è centro radiante : hinc luculenter aceto dignoscitur acidum formicarum , cui adioquin indole proximè accedit , illi tamen , aequè d acidis vifrioli nitrique Phlogisticatis | magnesiam eripiens hujus salis dimidium pondus e$t ex magnesia. Una ejusdem pars 13 requirit aquae , uf solvaturix calore 15 graduum; spiritus vini eumdem rion suscipit, Loc. cit. + D'HISTOIRE NATUR-EL L €. 33% quence, nous avons eu recours à l'expérience suivante, 9°. Une partie de la combinaison des acides formiques avec la chaux a été mêlée avec une dissolution de nitrate de plomb, et aussitôt il s’est formé un précipité fort abon- dant , d’une couleur jaunâtre, qui, mis sur un charbon ardent, après avoir été bien lavé et séché, noircissoit sur-le-. champ ;, exhaloïit une odeur animale et nd otcile tandis que le plomb, se réduisoit à l’état métallique. On a versé sur ce précipité, réduit en postée fine ) de l'acide sulfurique étendu d’environ six parties d’eau ; au moment du mélange, la poussière est restée à la surface de la liqueur, comme si c’eût été une substance grasse, et elle ne s’est mêlée à l’acide sulfurique qu'après une longue agitation. Lorsque le mélange a été bien fait, le volume du.préci- pité a diminué , il est devenu plus lourd et plus blanc ; la liqueur avoit alors une légère saveur acide et sucrée, qui a disparu par l’addition® d’acide sulfurique , et a bientôt été remplacée par une saveur nauséeuse : elle précipitoit légè- rement la dissolution du muriate de barite, ce qui indique quelques traces d’acide sulfurique. Elle n’a précipité que très-foiblement l’eau de chaux ; mais il se formoit, au bout de quelques heures, beaucoup de cristaux à la surface de la liqueur et sur les paroïs du verre contenant le mélange. Elle précipitoit abondamment le nitrate de mercure, pre d’argent et de plomb. Combiné à la barite , elle a donné une dissolution rou- geâtre, d’une saveur salée et piquante: cette combinaison, réduite à un petit volume , n’a point cristallisé ; il s’est seulement formé une pellicule légère à sa surface. La potasse. L' 2 + 338 ANNALES DU MUSÉUM n'a point séparé la barite de cette combinaïson ; mais le carbonate alcalin en a opéré la précipitation. L’acide oxa- lique y a formé un dépôt assez abondant ; mais les acides tartareux et citrique n’y ont produit aucun changement. 100, Les faits qui viennent d’être décrits nous indiquoient que la matière combinée à la chaux en même temps que Vacide acéteux étoit de la nature de l'acide malique ; mais , pour avoir encore plus de certitude , nous l’avons examinée -comparativement avec ce dernier, en les combinant tous deux aux mêmes substances. Sans entrer ici dans un récit fatigant de ces expériences comparatives , nous nous con- tentérons de dire que ces deux genres de composés ont offert des phénomènes absolument semblables. * Les fourmis contiennent donc t forment ; rs l'acide malique comme les végétaux : ést-éans doute da présence de cet acide qui en a imposé aux chimistes qui nous ont précédés dans ce travail. En reconnoissant dans l’acide des fourmis beaucoup d’analdie ‘avec le vinaigre., ils y trouvoient cependant des différences qui le leur ont fait regarder comme un acide particulier , et ces différences étoient dues à la présence de acide RUE dans Faye acéteux des fourmis. | f EL Disillation et és des Eee” praïsées par F alcool, 119. Les fourmis épuisées par l’alcool ont fourni par la distillation une eau limpide et légèrement alcaline, une huile rouge -brune , épaisse et assez fétide. La première liqueur, étendue doit, et filtrée pour en séparer mr fai- soit une effervescence légère avec les acides. + Li D'HISTOIRE NATURELLE. 339: Comme elle répandoit en même temps une odeur -de vinaigre facile à distinguer à travers la fétidité qui lac- compagnoit, on en a distillé une certaine quantité mêlée d'acide sulfurique , et l’on a obtenu un produit acide sans couleur , d’une odeur empyreumatique , contenant une petite este d’acide acéteux. Cet acide acéteux étoit - il tout formé dans le marc des fourmis, ou pris s'est-il formé par l’action du feu ? Le produit de la distillation du marc de dite conitenoit: donc de l’huîle empyreumatique féfide , du carbonate d’ moniaque et de l’acétite d'ammoniaque À fle. tas Jesus dans , une grande masse d’eau. | ‘ Examen de la matière qui s’est séparée de l’alcool pendant la cisilasian dont il est prié: au No, 4. 120, On se souvient nets infusion Fra sbunise. à la distillation avoit laissé déposer une substance brune, qu'on en avoit séparée par le filtre. Cette substance étoit d’un rouge si foncé qu’elle paroissoit noire, vue dans une grande masse; séchée, elle étoit cassante; sa cassure étoit lisse et brillante comme celle d’une résine : elle n’avoit pas de saveur sensible ; elle n’étoit nullement soluble dans l’eau, ce qui explique sa précipitation à mesure que l’alcool s’é- vaporoit. Quoique insoluble dans l’eau | macérée long-temps dans ce fluide , elle lui communiquoit une légère couleur fauve , due vraisemblablement à une petite quantité de ma- tière extractive , interposée entre ses parties. L'alcool, chauffé. légèrement sur cette substance, en a ais la res grande partie: il a pris une couleur rouge + À ;: ” + w « Ps $ # 3 FA ES ‘ <> é » # 340 ANNALES DU MUSÉU M asséz foncée ; cependant il est resté une matière brunâtre qui ne s’est pas combinée ‘avec ce liquide, quelque fût la quantité qu'on en ait ajoutée. Cette dissolution alcoolique est devenue laiteuse par l'addition de l’eau , et il s’en est séparé, au bout de quelques jours, un dépôt résiniforme, mou et filant, d’une couleur rougeâtre et d’une saveur nauséa- bonde nd dénie réal, légèrement soluble dans l’eau, puis- qu’il lui a communiqué un peu de couleur et sa saveur nauséeuse. Ce dépôt est uné matière grasse , d’une nature particulière. ei : La matière brunâtre non dissoute par l'alcool , et dont il vient d’être parlé , nous a paru être de l’albumine ; que l'humidité et peut-être acide contenu dans les fourmis ont contribué à faire dissoudre dans Valcool. Cette albumine s’est a par la chaleur , ét précipitée avec la matière grasse à mesure que l’alcool a été volatilisé. Mise sur les char- _ bons ardens. elle a pétillé , s’est racornie, ramollie et bour- , P , - souflée, en répandant des fumées fétides et ammoniacales : elle a laissé sur le support un charbon volumineux et léger. Elle n’étoit nullement soluble dans l’eau; elle contenoit un peu de carbone hidrogéné qui lui dsnioit une couleur bu nâtre. 130, Ce qui restoit du marc des fourmis, soumis suc- cessivement à l’action de l'alcool et à la distillation à feu nu, étoitun charbon qui , comme tous ceux des substances animales’, brûloit difficilement, et laissoit, après une longue combustion , une cendre blanche , ne contenant autre chose que du Res de chaux. On s’en est assuré en la traitant avec de l'acide nitrique, qui la dissoute pour la plus grande partie sans : produire D'HISTOIRE NATURELLE: 34t d’effervescence , et en ajoutant à cette dissolution de lam- moniaque qui y a formé un dépôt blanc, gélatineux, pré- sentant toutes les propriétes du phosphate de chaux. La portion de cette cendre qui ne s’est pas dissoute dans l'acide étoit de la silice 3 mais comme l’incinération avoit été faite dans un creuset de terre, cette substance provenoit probablement de ce vaisseau. Cependant, pour vérifier si cette terre avoit été véritablement fournie par le creuset, on a fait brûler de ce charbon par petites parties dans un creuset de platine , jusqu’à ce qu’on ait eu une quantité suffisante de cendres pour la soumettre à l’examen, et l’on a obtenu le résultat suivant : 150 parties de charbon des fourmis se sont réduites dans un creuset de platine rougi , et après plu- sieurs heures , à 22 parties de cendres ; 14 parties de cette cendre ont été dissoutes par l’acide nitrique, les 8 parties non dissoutes étoient du sable mêlé d’abord avec les fourmis. _ Il résulte de cette expérience que le squelette osseux des fourmis est formé ; comme celui des animaux à sang chaud , de phosphate de chaux. Peut-être la forte et longue calcination qu’on a été obligé de faire subir à leur charbon pour l’incinérer at-elle décomposé ce sel et la-t-elle porté à l’état de chaux : il auroït fallu beaucoup plus de charbon que nous n'avons pu nous en procurer , pour confirmer cette conjecture. ssl | 140. Il résulte de cette analyse que les fourmis sont formées d’une grande quantité de carbone uni à une petite quantité d’hidrogène , et sans doute aussi à un peu d’oxi- gène : ce composé est mêlé du phosphate de chaux qui constitue la partie solide ou le squelette de l’insecte. Les fourmis contiennent , outre le composé précédent, une assez , : 48 342 ANNËLES DU MUSÉUM grande quantité de résine soluble dans l'alcool, qui paroît y ètre toute formée , puisque l’application de ce réactif suffit pour l’extraire et l'obtenir à part. Il est probable qu’elles recèlent aussi quelques parties d’albumine et de gélatine ani- males ; mais comme on a soumis ces animaux à la distillation immédiatement après leur traitement par lalcool, on n’a pu obtenir les deux matériaux à part. Ce qui doit le plus intéresser les chimistes parmi les résultats obtenus de l’analyse des fourmis ; c’est la présence des acides acéteux et malique dans ces insectes. Ces acides y sont, à ce qu’il paroît, en très-grande quantité, et dans un état de concentration très - considérable , puisqu’en les écrasant dans un mortier de marbre : il se dégage, comme on l’a déja fait remarquer, une vapeur d’acide acétique si vive et si pénétrante, qu “1 est impossible de la supporter même à près d’un mètre de distance. Il paroît encore que ces animaux transsudent continuellement, et distillent, pour ainsi dire, lacide acéteux ; car ils en laissent des traces sur les corps qu’ils parcourent. Tous les chimistes savent que si l’on met dans une fourmillière , ou même si l’on suspend à quelque distance de leur habitation , un papier de tour- nesol mouillé, il se colore bientôt en rouge ; on sait éga- Jement que si un certain nombre de fourmis se rassemble dans une petite quantité de lait , elles le font cailler ; que si lon met dans du lait du sucre attaqué par les frais ’ et sur lequel elles ont séjourné pendant quelque temps ; lait tourne également, L’acidité des fourmis est Halte prouvée par l'impression forte qu’elles font naître dans la bouche lorsqu'on les mâche ; cette impression est presque aussi vive que celle que produit le vinaigre radical : il y a D'HISTOIRE NATURELLE. 343 lieu de présumer que c’est cet acide concentré qui , s’insi- nuant dans les morsures de fourmis , les rend si cuisantes, et qui fait gonfler les parties lésées par ces insectes. On est étonné, au premier aperçu, de la quantité d’acide que ces petits animaux forment continuellement, et sur-tout qu’ils puissent vivre au milieu d’un liquide aussi aigre ; mais il est vraisemblable que cet acide est séparé des autres humeurs par des vaisseaux particuliers qui ne communi- quent point avec les organes essentiels à la vie , et qui ne s’ouvrent qu’au dehors de leur corps. C’est à l’anatomie à nous dévoiler cet appareil remarquable de sécrétion. 150. Quant à l’acide malique qui accompagne dans les fourmis l'acide acéteux , on terminera ce Mémoire par une remarque générale sur l’existence de cet acide dans les com- posés organiques. . Peu d’acides Te sont aussi généralement et aussi. abondamment répandus dans la nature que l’acide malique ; et quoiqu'il ne soit connu que depuis peu de temps en comparaison de beaucoup d’autres , cependant on la dé- couvert dans une foule de substances , et on en a étudié les propriétés avec beaucoup de soin. On l’a trouvé dans tous les fruits à pepins, à noyau, et dans un grand nombre de baies. Il existe dans une foule de plantes à l’état de Metue de chaux : les joubarbes ; les crassula , les cotylédons , les mésembrienthemum , les sédum , même les aloës , en recèlent des quantités plus ou moins considérables, suivant les ana lyses faites par le citoyen Vauquelin , et insérées dans les Annales de Chimie. Il se trouve en abondance dans la liqueur qui. est * 45 344 ANNALES Du mus£um séparée: par les poils des pois chiches, cicerarietinum ; où il est accompagné d’une petite quantité d’acide oxalique , et par quelques atomes d’acide acéteux. I se forme par l’action des acides nitrique et muriatique oxigéné sur toutes les substances végétales, et en particu- Fier sur le sucre, les gommes , l’amidon , le miel, etc. ; il précède toujours la formation de l'acide oxalique par ces réactifs : les substances végétales , et même les substances animales , se changent constamment en acide malique avant de se convertir en acide oxalique par les acides indiqués ci-dessus. C’est ainsi que le sang , l’urée , l’acide urique, la gelée traitée avec l’un ou l’autre des acides ci-dessus, se chan- gent d’abord en acide malique , et par Suite en acide oxa- Jique , si l’on continue assez long-temps l’action de l'acide puissant ; mais il se trouve toujours uni à l’ammoniaque quand il procède des matières animales, parce qu’il se forme en même temps une certaine quantité de cet alcali. Non seulement les: végétaux donnent continuellement naissance à l'acide malique ; les animaux sont également susceptibles de le faire naître : c’est sur-tout dans la classe des. insectes que cette’ propriété se manifeste. Il paroît que lacide malique est en quelque sorte la preiière ébauche de l’acidification dans les procédés de la nature et de l’art; il précède spécialement la formation des acides oxalique et acéteux ; parce qu’il contient une plus grande quantité de radicaux ou de carbone et d’hidrogène, et par conséquent moins doxigène qu'eux : c’est celui de tous les acides végétaux ou animaux qui conserve le- plus plei- nement la nature de la substance végétale où animale dont Du rom obR 80 #0 ns. 345 il a été formé; c’est celui qui se décompose le plus facilement par l’action du feu. Précédant tous les autres acides végétaux, par des élaborations ultérieures et successives, il produit les acides tartareux citrique , oxalique , acéteux; c’est en per- dant une partie de ses radicaux, qui se convertissent en eau et en acide carbonique par l’oxigène atmosphérique, qu’il passe lui-même à l’état de ces autres acides : et quoique parmi les derniers on n’ait encore trouvé 2 l’acide acéteux dans les animaux, il y a lieu de croire qu’on y trouvera tous les autres. L’acide malique est donc formé par les plantes vivantes: souvent il y reste dans toute sa pureté; quelquefois il s’y trouve uni à la chaux et sans doute à la potasse ; suivant l& nature des circonstances qui accompagnent sa formation. Il est également formé pendant la vie de certains animaux , païticulièrement dans les fourmis, et sans doute dans beau- coup d’autres insectes ; enfin, on le produit par l’action des acides nitrique et muriatique pa sur les Sr végétaux et animaux: La nature tend donc, toutes les fois qu ‘le | peut icitobal des principes nécéssaires ; à former de acide malique, et il ny à pas lieu de’ douter que si l’on examinoit les plantes dans leur jeune âge, où elles sont presque toutes acides , on n’y reconnût. presque toujours la présence de l’acide ma- lique ; ses changemens successifs donnent ensuite naissance aux autres acides dont äl à été ‘parlé ci - dessus , et qu'on trouvéra , par ‘des analyses ultérieures , dans les ns 3 comme on les a trouvés Jens les végétaux, 346 Ne 27 DU MUSÉUM MÉMOIRE , ‘Sur des Topruzes du Brésil, rar HAUY. s L'ovs les cristaux de topaze du Brésil que j’ai été à portée de voir dans différentes collections et chez les lapidaires , étoient pourvus seulement d’un côté de leurs faces termi- males. Le plan lisse et éclatant que présentoit le côté: opposé perpendiculairement à l’axe, étoit un joint naturel qui avoit été mis à découvert par l'effet d’une fracture. Il est même très-probable que le sommiet qui auroit dà se trouver du même côté, si la forme cristalline eût été complète ; n'a point existé , si ce n’est très-rarement ; en sorte qu’il en est de la plupart des topazes du Brésil , comme d’une multitude de cristaux de diverses substances, dont un bout est comme = dans la gangue qui leur sert de support. _ Les naturalistes qui ont décrit les topazes , et qui n’avoient sous les yeux que des individus mutilés de ce minéral , ont supposé que si leur forme avoit été telle que l’auroit. pro- duite la cristallisation, dans le cas où elle eût joui de toute sa liberté , les deux sommets se seroïient trouvés exactement semblables. Ainsi , en décrivant ces topazes , ils ont rétabli, par la pensée, la symétrie que leur paroïssoit indiquer lana- :. 2 D'HISTOIRE N A TUE LL #, 347 logie avec tant d’autres substances dont la forme ; lors- qu’elle existe dans toute son ‘intégrité, Lau des deux côtés la répétition des mêmes faces. Si je me suis conformé à cet usage dans mon 1 Traité de Minéralogie , te n’étoit pas que je regardasse comme exacte la supposition dont il s’agit, mais plutôt parce que je ne pouvois prévoir quels seroient les résultats des obser- vations faites sur des topazes pourvues de l’un et l’autre de leurs sommets naturels. J’avois même présumé que ces sommets , lorsque l’on seroit à portée de les comparer, offri- roient une différence dans leur configuration , et je me fon- dois sur ce que les topazes étant susceptibles de s’électriser par la chaleur , il devoit en être de leurs cristaux comme de ceux de tourmaline et de magnésie boratée , qui partagent cette même propriété, et dont les formes dérogent aux règles ” de la symétrie : en sorte que l’on y remarque d’un côté des facettes produites par des lois de décroissement , dont e, tion à été nulle sur le côté opposé. Malgré toute mon attention à examiner les différens cris. taux de topaze qui m’avoient passé sous les yeux, je n’en avois trouvé aucun qui m’offrit une occasion de reconnoître s’il existoit dans cette substance, comme dans les deux autres dont je viens de parler , une corrélation entre les. positions des pôles électriques et les résultats des lois de structure , relativement aux mr dans lesquelles résidoient ces pôles. Je viens enfin de vérifier ma RARE sur ce sujet, qui est lié en même temps à la physique et à la géométrie des minéraux , et je dois cet avantage à M. Langsdorff , neveu du célèbre mécanicien de ce nom, et dhstin gai Dee MEET ms ee ER, v - « è A à + a 7 “ e LL # * ÿ 348 ANNALES Du MUSÉUM: par l’étendue et la variété. de: sès connoissances relatives aux différentes. branches d’histoire, naturelle. Ce savant a bien voulu me donner une part dans une suite intéressante de 1 cristaux provenant du Brésil. et de Pile de Ceylan. Ils’y trouvoit deux. topazes pourvues de leur doublesommet, et M. Langsdorff a poussé l'honnêteté jusqu’à exiger que des objets aussi précieux fussent compris dans le partage. À la première inspection du cristal qu’il avoit lui-même choisi pour moi ÿ je reconnus que l’un des sommets avoit seulement six faces, tandis que l’autre en.offroit dix ; ou du moins il étoit visible qu’il les auroit offertes , si la cristallisation eût atteint son but, et sur-tout si elle n’eût pas été gènée à l’endroit par lequel le cristal avoit adhéré à. sa gangue ; en sorte qu'il y avoit une partie du sommet le plus composé a: mavoit _ pu être formée. Je, vais. d’abord décrire le cristal ; et j’expo- serai ensuite mes observations sur ses propriétés électriques. La figure 2 (PL.XXIIT) représente la forme complète de S. variété, que je nomme ‘opaze octosexdécimale , parce que les, faces de son. prisme et celles de ses deux sommets donnent successivement les trois nombres 8, 6 et:10. Le signe nn au noyau (/g. 1.) est se “es B b (E :h B5) o' ce b' b) E e. Faddènts de M sur M, sig 22° ; de M sur L BE va de Z sur le pan de retour, 934 6’; de o sur o, 140d. 46’; de o sur M, 1354. ét Jp Z; + 1314, 34”; de: sur l’arête z , 1344. Or oh Tet (1) Lorsqu'on fait : mouvoir le cristal à une vive Lip > On snitits d’autres facettes qui se correspondent sur les deux sommets, et sont situées, d’une part, entre z et x ,et de l’autre entre »' et 0’; mais elles sont si étroites que quand en les a perdu de vue , on a peine à Les retrouver. D'HISTOIRE TRE, 349 Les loïs de décroissement qui produisent cette variété rentrent toutes dans celles d’où dépendent les formes dont j'ai parlé dans mon Traité. Les expériences que jai faites pour aaaitn l'électri cité du cristal que je viens de décrire, mont appris que son pôle résineux ou négatif étoit à l'endroit du sommet supérieur ou de celui qui offre dix faces, et que le pôle : vitré ou positif résidoit dans le. sommet à six faces. Mais comme la vertu pyro-électrique dés topazes a beaucoup moins d'énergie que celle des tourmalines , et qu’elle étojt en particulier très-foible dans le cristal dont il s’agit, j’avois essayé d’abord inutilement d’en reconnoître les pôles, en plaçant un bâton de gomme laque , électrisé par le frotte- ment , sous la petite aiguille de cuivre , ainsi que je lai décrit ( Traité de minér. , i. EL, p. 239 ). La difficulté venoit de ce que la proximité de la gomme communiquoit trop d'électricité vitrée à la petite aiguille; en sorte que quand on présentoit à celle-ci le côté vitré de la topaze ; elle agissoit sur lui pour produire lélectricité contraire ou la résineuse; d’où résultoit tantôt une ‘attraction , au lieu de la répulsion qui devoit avoir lieu , tantôt une sorte d'équilibre qui rendoit l'expérience équivoque. Tandis que je réflé- chissois sur les moyens de parer à ces inconvéniens, il me vint en idée d’employer le. même appareil d’une manière différente, qui m’a réussi, Après avoir placé la tige a c fig. 3), chargée de aiguille 72 2 , sur un support cylindrique s de résine , pour isoler cette tige, je posois un doigt de la main gauche sur la rondelle: a qui, la termine inférieurement:; et tenant de la main droite le bâton g de gomme laque que j’avois légèrement frotté ; je le présentois ; pendant une 4: 46 350 UN COR CT ou deux secondes ; à quelques centimètrès de distancé de la tige a c; je retirois ensuite d’abord le doigt, puis le bâton de gomme. La petite aiguille se trouvoit alors solli- citée par une électricité vitrée trop foible pour détruire celle du côté de la topaze, qui étoit luismême à l'état vitré: en sorte que celui-ci , présenté à l’une des boules de l'aiguille, la faisoit reculer d’une manière sensible ; et qu’au côté opposé de la topaze , il agissoit d'autant plus fortement par attraction sur lPaigaille , que , dans ce cas, les deux électri- cités étant produites par des fluides différens , ne pouvoïent s’entre-nuire, On emploieroit le même moyen avec succès’, si Pon vouloit exciter dans l'aiguille une électricité plus forte , en augmentant le frottement de la gomme laque , eten diminuant la distance à laquelle on la place de la rondelle 4. On à mème ici Pavantage de débarrasser le phé- nomène de la petite influence que peut avoir la gomme laque , lorsqu'on la laisse sous la petite aiguille de cuivre , en exerçant sur le corps soumis à lPexpérience une action qui est en quelque sorte une quantité hétérogène. Au contraire , à l’aide du nouveau procédé que je propose, l’ai- guille et la pierre qu’on lui présente ne sont sollicitées cha: cune que par la force qui leur est propre , et le résultat en est pour ainsi dire plus pur. Parmi les autres topazes que m’a données M. Langsdorff, et qui me sont terminées naturellement que d’un côté , il en est une qui m’a offert un fait assez curieux , lorsque j'ai voulu déterminer ses pôles électriques. J’ai remarqué que ses deux extrémités étoient l’une et l’autre à l’état résineux, tandis que la partie intermédiaire donnoit des signes d’élec- tricité vitrée. Ce fait a beaucoup de rapport avec celui que D'HISTOIRE NATUME LL 2 351 présentent les aimans qui ont des points conséquens. On sait que les physiciens ont appelé ‘ainsi une succession de pôles de différens noms , qui s'établit quelquefois dans le. fer pendant qu’on l’aimante, Elle provient de ce que lun A des deux fluides venant à se condenser et à -S’'accumuler dans quelque endroit du corps , lorsque la ‘force qui tend. à le refouler est telle que la force coercitive ne cède pas assez promptement à son action, ce fluide ainsi condensé agit ensuite pour produire dans l’espace voisin le magnétisme contraire au sien; et s’il se fait dans ce dernier espace une nouvelle accumulation de fluide, elle déterminera dans Pespace suivant un nouveau point conséquent (1). Je ne sache pas que lon ait encore remarqué de ces sortes de points dans les corps électriques , et c'est un trait de ressem- blance de plus entre les phénomènes produits par le magné- tisme , et ceux. que présentent sur-tout les corps qui s’élec- irisent par la chaleur, et dans lesquels la loi des densités électriques a une si parfaite analogie avec celle que sui- vent les densités magnétiques dans un barreau aimanté. La même suite de cristaux m'a fourni la matière de plu- sieurs autres observations dont je me bornerai à citer une seule, NE Ti d (Gi) IE est facile de mettre une Sie PRES dans un état analogue à celui de la, topaze dont j je viens de parler c’est-à-dire de lui faire acquérir un pôle de plus, en supposant qu’elle n’en eût d’abord que deux. I1 suffit pour cela de présenter à l’une de ses extrémités , par exemple celle qui possède le magnétisme b oréal, le pôle de même nom d’un petit barreau aimanté, tandis que l’on maintient l’ai- guille avec la main, pour l’empêcher de tourner par l’effet de la répulsion. En faisant cette expérience avec un barreau dont l’action ne soit pas assez grande pour ren- verser les deux pôles de Paiguille, on parvient à déterminer la formation d’un troisième pôle ; en sorte que les deux-extrémités de l'aiguille donnent | ensuite des signes de. magnétisme quil > tandis que la, partie intermédiaire manifeste le ma- gnétisme horéal, 46* # Em. à EE 7 DU MUSÉUM parce qu’elle à rapport à une variété de forme qui, parmi les lois de décroissement dont elle dépend, m’en a offert deux nouvelles. Cette variété que représente la fs. 4 , abstrac- tion faite de la partie inférieure qui manquoit sur le cristal, ést composée d’un prisme octogone , terminé par un som- met à 16 faces, dont douze qui sont ternées , telles que 4,0; S, répondent aux bords de la base du noyau, et les quatre autres , telles que 2, 7, qui sont solitaires , répon- dent à ses angles. Comme nous ignorons le nombre et la disposition des faces qu’auroit le sommet inférieur , si la forme étoit complète , nous ne pouvons donner à cette va- riété une dénomination qui en précise l’idée. Je me con- tenterai de la désigner par la petite pe suivante , nr périoctaèdre à sommet sexzdécimal. 2 C* de I TL Le signe représentatif de cette varièté est M ne ABB] M r't4 "0 E. Incidence de z sur M, 154d. 13/; de s sur M, 1240. 36”; de r sur larête y , 1514.21”; de x sur, 1334, 38”3. de r sur 4 , 1664, 49’. + Les facettes particulières à cette variété sont celles que désignent sur la figure les lettres z et 7. La suite des expo- sans 1, 2, à ; indicateurs des en EE relatifs aux facettes z, 0, $, disposées trois à trois l’une au-dessus de Pautre , Se une gradation remarquable par sa sim- plicité. D’une autre part , les lois de décroissement par deux rangées qui déterminent les positions des facettes 7 et 7, ajoutent à cette simplicité un caractère particulier de symé- trie , en ce que les communes sections de ces facettes avec leurs adjacentes 4, , sont exactement parallèles entre elles. D'HISTOIRE UT, | 353 MÉMOIRE Swr un poisson fossile trouvé dans une des carrières de Nanterre près de Paris, $: ban. F AU J A SiS:AÀ IN 'E* E O:N-D, EL Le EsSÉ = Z L RARES Ux ouvrier employé dans les travaux d'exploitation des car: rières de pierre de taille de Nanterre m’apporta dans le mois de mai( 1800 ),un poisson empreint sur unepierre, avec l’éti- quette suivante , écrite de sa main, et collée sur le morceau. « Cette figure de poisson a été trouvée dans les carrières « de Nanterre à 17 pieds de profondeur; savoir, sepé « pieds de terre et dix pieds de masse ». Je lui donnai le prix qu’ilm’en demanda, plus une petite gratification en sus ; pour l’insoription ; ce qui l’étonna agréablement et lui fit plai- sir, sur-tout lorsque je lui dis que j’étois charmé que les lu- imnières commençassent à se répandre parmi la classe utile des gens de peine ; qu’il avoit fort bien fait d’écrire léti- quette de sa main , et qu'il méritoit que je lui en fisse honneur : je lui tiens parole avec plaisir. L'inscription de la main de l’ouvrier, appelé Jacques Lor- rain, mérite une explication relative à la profondeur à laquelle le poisson fut trouvé. Les carriers des environs de Paris EE SN DU. MUSÉUM donnent ordinairement à la pierre marneuse et de mauvaise qualité qui recouvre les bancs, le nom dezerre, et celui de nasse à la pierre dure, propre à être taillée. Aïnsi le poisson dont il s’agit a été trouvé à dix pieds de profondeur dans le bon banc. Cette circonstance est d’autant plus remarquable que les poissons fossiles de V’estenna Nova , dans le Verronais , plus particulièrement connus sous le nom de poissons du monË Bolca , ainsi que ceux d’4ix en Provence , d'OFninghen ; de FRE ; d'Asfeld , de Glaris , eic. se trouvent dans des couches schisteuses , plus ou moins marneuses, ou dans des ardoises , ou enfin dans des argiles bitumineuses, Nous ne connoissons guère jusqu’à présent que le beau poisson de Beaune ; qui ait été trouvé dans une masse de pierre dure ; encore faut-il observer qu'il étoit plutôt dans une sorte de géode enter à laquelle il avoit servi de pros , que dans l'épaisseur du banc. Quant au poisson de Nanterre , il gisoit incontestable- ment dans la partie la plus solide du banc, composé de pierre calcaire grenue , un peu spathique, mais formant un tout solide, et mème une pierre sonore Îorsqu’on la frappe avec un corps dur. Elle ne renferme ni cérites , ni autres coquilles , comme celle du faubourg Saint - Mar: ceau, de Mont-Rouge , de Cachant , et autres des environs de Paris. J’insiste sur ces détails ; parce qu’ils tendent à développer un fait géologique d’autant plus digne d'attention, que c’est la première fois qu’on a trouvé un poisson sem- blable dans ee des bancs de pierre des environs de Paris. dé Quoique ce ti ait souffert un peu de la violence du coup qui la séparé du bloc dans lequel il étoit ren: D'HISTOIRE macro x te. 1 O4 fermé ; et que la contre-partie ait été brisée ; celle qui reste offre en entier toutes lés parties du corps de l’animal fortement moulées, avec quelques restés osseux , conservés particulièrement vers la tête. Deux dents, de figuré co- nique ; un peu obtuses et ayant leur émail, sont très-appa- rentes ; quoiqu’elles n’aient guère qu’une ligne et demie de longueur. En éthdiant: avec soin la forme de ce poisson ; le nom- bre et la disposition de ses nageoires , $x queue, et les au- tres caractères propres à en déterminer le genre, on trouve que sa placé la plus naturelle doit être parmi les cory- Phènes de Lacépède ; 80."° genre de l'Hist, nat. des pois: sons ; tom. IL]. Quant à l’espèce , le savant dont je viens de citer l’ouvrage , et que je me suis empressé de consul: ter, croit qu'on pourroit considérer ce poisson comme très- voisin du coryphène hypurus ( coryphœna hypuras ):,' où du coryphène doradon (coryphœna aurata) ,; ou enfin du coryphène chrysurus (coryphœna chrysutus ); trois espèces qui se suivent dans le tableau systématique de Lacépède, Mais comme le poisson de Nanterre paroît n'avoir eu qu’un rang de dents, à en juger par ce qui reste des os maxillaires, et que le coryphène hypurus a plus d’un rang de dents à chaque mâchoire (Liacépède , om. II , page 178), tandis que le chrysurus x°a qu’un seul rang de dents. ( Id. page 186), je préfère de le placer à côté de ce dernier. Il _est possible même qu’il soit l’analogue de celui de Nanterre. Cependant , comme dans ces sortes de rapprochemens on ne sauroit apporter une trop grande réserve , je ne me permetitrai pas de prononcer affirmativement , et je me conten- terai de dire que le coryphène chrysurus vivant, est un poisson LS F3 356 À AC Tn DU MUSÉUM paré des plus belles couleurs , sur un fond doré ; relevé de taches nacrées , et qu’il fut observé par Commerson , dans les eaux du grand océan équatorial (la mer du Sud)en 1768, vers le seizième degré de latitude australe , et le dix-septième de longitude , pendant qu’il accompagnoit le célèbre navigateur Bougainville dans son voyage autour du monde, Commerson a très-bien décrit ce poisson, ainsi qu’on peut le voir dans les manuscrits de cet infatigable natura- liste , déposés dans la. RÉ E du muséum Nxsioie na- mél: Le poisson fossile de Nanterre a dix pouces six es de longueur depuis l’extrémité du museau jusqu’à celle de la queue ;, et trois pouces — ins de ee vers le mi- lieu du pape réces pui Lee FH ss Je ne me ttrai ici aucune conjecture" sur” ce beau : fait ; il suffit Pour Ja science de le bien constater. Je donne la figure de ce poisson, dessiné de grandeur naturelle, avec toute l’exactitude possible. Ceux qui voudront confron: ter la copie avec l'original ; pourront voir ce dernier dans mon cabinet d’histoire naturelle ; à Paris, des" Li D'HISTOIREYN AT UNE LE. Ÿ 357 # NOTES S Ur la fruot ification Du sois. is Le serres | bons Jardin rational des Plantes. | 3 PAR otohifot nu < fnritiises. | h FLE, L es » serrer ds trs ” x das Pere nn fat it CRE RRN > FES à {> «HET DATEON : G * #5 LPS ten ê s cast. # metre 6 sé. (usetl:05 | 2 MI be Fer à aisé Lans à mangér. qui : fructifient rarement en Europe ; on peut compter le jambolier à feuilles longues, de Lamarck, Dict..ne3 , quilest l’eugenia jambos de Linnæus. Cet, arbre est nommé $ jambos où jambosa dans les Indes-orientales d’où il est originaire, et Jamrosade ou pomme rose dans les Colonies européennes. , situées sous un. climat chaud, où cet arbre a été de si et est cultivé pour. son. fruit. u On connoît peine: variétés de cette ma de PH lier ; lesquelles diffèrent entre elles par la grosseur. et ‘la couleur de leurs fruits. Dans les unes , les fruits sont rouges où rougeûtres, et un peu plus.gros ;.dans :les autres, ils sont, de couleur blanche, et: plus. petits. Rumphius , dans son. Jardin dAmboine, désigne. cette dernière variété par le: nom de Jambosa in alba (à). C’est d’un individu de cette variété. que nous nous, pre, ] (:) Voyez la page 127 et la planche XXXIX de cet Rs 4 é EE BEL (e) 358 + Ne Pe S DU MUSÉUM posons de parler ici. Comme l’espèce du pie à feuilles longues est très - connue des voyageurs , et qu’elle a été parfaitement décrite et figurée par les botanistes, nous nous contenterons d’indiquer les différences qui distinguent cette variété de son espèce ; ses habitudes dans notre climat, les | procédés de culture que nous avons employés pour la faire fructifier , et enfin les espérances qu’on peut-concevoir de la fin plier en France, L’individn de cette variété qui est conltiné au Muséum, a, dans ce moment, 3 mètres 572 millimètres (11 pieds de haut). Sa tige, mesurée à la base, a 67 millimètres (2 pouces — de diamètre ). Elle est garnie, depuis le quart de sa hauteur jusqu’au sommet , de branches longues et ra- meuses qui donnent à Parbr un:S figu idale agréable Ses feuilles entières, asess opposées d'én: vert foncé, d'une substance coriace , de même formé que celle du pècher (1), mais plus larges, sont placées le long des branches et des rameaux. Ceux-ci, au commencement de lété, donnent üaïssancé à des bourgeons garnis de jeunes feuilles , d’un rouge vif, qui se dégrade ensuite , et passe successivement par toutes les teintes de rouge pour arriver au vert luisant et noirâtré, qui est la couleur habituelle des feuilles. À cette époque ; la floraison de cet arbre s’annonce par des boutons placés à. l'extrémité des rameaux, lesquels sont disposés en grappes: serrées, et réunissent depuis deux jusqu’à six. fleurs. Ces boutons ; qui d’abord sont rouges, ensuite de- viennent verts, renferment quatre pétales d’un blanc ver- dâtre , et de laïgramdeur d’une fleur de pommier (2). Au (1) Amygdalus persica, Lin, (2) Pyrus malus, Lax, D'HISTOIRE NAT Urrrr. 359 milieu se trouve une hôupé d’étamines très - nombreuses ; qui sont de moitié plus ‘longues que les pétales, et qui for- ment une gerbe dont la base est serrée et divergente au sommet. Leurs filets sont blanchâtres ; et teints d’un violet tendre à leur extrémité , qui se termine par des anthères jaunes, Le pistil, qui les dépasse est, ainsi que les étamines, les pétales et les quatre divisions du calice, posé sur un germe globuleux. Les fruits qui succèdent à ces: fleurs sont d’abord d’une couleur verte qui s’efface insensiblement , et devient , lorsqu'ils sont mûrs, d’un blanc un peu rose du côté éclairé _. le guet et d’un _—_— mat du côté ” posé. Les fruits de cette variété sont vrétiatseel de # gros seur d’une nèfle (1) dont ils ont à peu près la forme. ge chair un peu ferme, cassante, ‘épaisse seulement de 4: à millimètres (2 à 3 Joue) est olnieuisiss acide, et mn d’uné odeur douce qui se rapproche un peu de celle de la, rose , et c’est de-là qu’est venu le nom de pomme rose qu'on déne à ce fruit dans quelques colonies françaises. Le cen- tre de ce fruit est occupé par un ou plusieurs noyaux qui se détachent naturellement de la chair, et qui en remplissent toute la cavité. Lorsqu'il n’y a qu’un seul noyau, il est de forme sphérique ; un peu aplati aux extremités; mais lors- qu’il s’en rencontre plusieurs, comme cela arrive souvent , alors ils sont anguleux dans les parties par lesquelles ils se touchent , et arrondis à leur circonférence. Leur coque, qui. est très-mince , fragile-et se dessèche promptement, recouvre une amande d’un blanc vérdâtre ; qui se casse sans effort démo Pine act FT < , (1) Mespilus germanica. Lax. | 356 + DU PTT M-:U-S-ÉU M en ‘plusieurs pièces de. formes irrégulières. .Ges amandes offrent , dans leur milieu, une cavité plus ou.moins consi. dérable qui, tantôt est de forme sphérique , quelquefois ovale, et souvent de figure irrégulière. Cette cavité.est. re- couverte par une pellicule brune très-mince , et qui n’adhère que fort peu à la substance de lamande, La saveur de celle-ci ést légèrement acerbe et aromatique. Ges fruits mû- rissent: depuis la fin de l’été jusque vers le commencement de brumaire , et s’ils ne sont pas regardés comme propres à nourrir les hommes |; on .peut au moins les considérer comme très-agréables ; à cause de leur parfum suave qui flatte le goût en même temps que l’odorat. - L'arbre dont noùs-venons de parler fut apporté de l’Inde, en 1765, par l’abbé Gallois, et déposé à Versailles dans le jardin de:feu M. Lemonnier. Il étoit très-jeune ; cepen- dant comme il fut cultivé dans la couche de tan d’une serre chaide d’où il sortoit rarement ;. il ne tarda pas à fleurir ; mais ce ne fut que:vers l’année .:1786.qu'il produisit quel- ques ftuits. Parvenu à la hauteur, d'environ 1 mètre 949 millimètres (6:pieds}) ,:il fat tranisplanté dans une petite caisse ; exposé ,;:avec précaution et. par degrés , à l’air libre pendant les deux mois les plus chauds de l’année, et replacé ensuite dans la tannée de là serre chaude sondes le reste EE 4 rixs * En l'an 3 dé Ju EE cet. ai fut transporté au Sins du Muséum ; et ajouté À la collection qu’il possède. Comme il étoit-alors fort et-vigoureux ,; on crut devoir l’ha- bituer à un régime moins délicat que celui auquel il avoit ” G) Rosa centifolia, Lin, D'HISTOLRE ; NA TURELL SE ® 361 été soumis jusqu'alors. Au lieu de le placer dans la couche de la serre chaude , on lui fit passer l’hiver sur le plancher de la même serre, mais dans le voisinage d’un fourneau, L'été , il fut mis en plein air à l’abri du nord et à l’expo- sition du midi , et il ne fut rentré dans la serre qu'avec les autres arbres des tropiques , c’est-à-dire vers le commence- ment de .vendémiaire. Ce nouveau mode de culture parut lui être peu favorable. Lorsqu’on le sortit au printemps sui- vant , il perdit plusieurs de ses feuilles : l’extrémité de quel- ques-uns de ses rameaux , et les feuilles qui lui restoient, prirent une teinte jaune, qui annonçoit un état de souffrance occasionné par la fraîcheur des nuits : mais les chaleurs de l'été lui rendirent bientôt toute sa vigueur ; il poussa un grand nombre de bourgeons et produisit plusieurs fleurs , mais qui tombèrent sans donner des fruits. C’est ainsi qu’a été cultivé ce jamrosade depuis son arrivée au Muséum itèr qu’au printemps dernier. Nous voulions essayer si, en'Sui- vant plusieurs années de suite cette culture , nous ne pour- rions pas habituer l’arbre à la supporter sans qu’il en fût affecté ; mais nous avons remarqué qu’il a éprouvé chaque année les mêmes alternatives de malaise et de vigueur dont nous venons de faire mention. À cette époque , comme nous desirions le faire Éctifier . nous crûmes qu’il suffisoit pour l’y déterminer de lui pro- curer une! plus forte chaleur , et en même temps. de lui donner beaucoup d’air. Pour cet effet, on le mit dans la grande serre de naturalisation; au pied d’un mur très-blanc, qui, en réfléchissant les rayons du soleil, auquel il étoit ex+ posé la plus grande partie du. jour, augmentoit. encore la chaleur, et il fut placé dans une position où il recevoit la des À ar res 5 6 MUSÉUM lumière perpendiculairement , et se trouvoit environné d’un grand volume d’air qui se renouveloit d’autant plus rapi- dement que la chaleur étoit plus grande. On eut soin dé lui donner des arrosemens multipliés et abondans , en raison de la double déperdition qu’occasionnoïient la chaleur de Pexposition et le courant d’air. Ces moyens ont produit l’effet que nous en attendions: L'arbre a poussé très-vigoureusement , et s’est chargé, dès le mois de messidor, d’un grand nombre de fleurs dont la fécondation à été rapide. La plus grande partie d’entre elles ont donné des fruits qui sont parvenus à leur parfaite maturité. Nous en recueillerons plus de quarante. Quelques- uns des plus beaux sont déposés dans les galeries d'histoire naturelle. Il en est tombé plusieurs dont nous ayons semé les graines ; les autres ont été laissés sur l’arbre, où ils res- teront jusqu’à ce qu'ils s’en détachent d’eux-mêmes , afin de s’assurer d’autant plus de l’état parfait de leur semence. Par lexamen de ces graines , dont l’amande se durcit promptement , et devient d’une nature cornée , incapable de fournir à la végétation de la plantule les sucs nécessaires à son développement , il nous a été aisé de juger que, pour . faire lever ces semences , il convenoit de les mettre en terre peu de jours après que les fruits étoient tombés de l'arbre, Nous avions encore , à l’appui de cette observation > l’expé- rience, qui nous avoit appris depuis long-temps que les graines de jamrosade , recueillies dans l’Inde et même en Amérique, perdent leur faculté germinative dans le trajet, puisque, jusqu’à présent , on n’a pu parvenir à les faire lever en Europe , à moins qu’elles n'aient été envoyées stratifiées dans de la terre. ds A <> nd SR EE SSL " RS ES D'HISTOIRE NATURELLE 363 :: Mais pour assurer davantage la réussite de ces semis, qui tient beaucoup à la parfaite maturité des graines , nous avons employé un moyen dont nous avons éprouvé les bons effets en pareille circonstance : c’est de placer les noyaux nouvel- lement tirés des fruits dans l’une des poches de notre vête- ment le plus rapprochées du corps , et de les y conserver pendant deux ou trois jours. La chaleur humide et gazeuse de la transpiration animale perfectionne, pour l'ordinaire , les semences qui n’ont pas acquis toute leur maturité > et les dispose à développer plus promptement leur germe, qui peut-être lui-même : s’approprie. une partie du gaz acide carbonique qui s'échappe de la transpiration. Cette sorte de bain est préférable, dans cette circonstance , à celui d’eau pure qu’on donne à plusieurs semences des climats chauds , dont il détermine quelquefois la pourriture. Nous avons mis ensuite ces noyaux en terre, à la pro- fondeur de 11 à 13 millimètres (ou 5 à 6 lignes), dans des pots qui ont été placés dans une couche tiède , couverte d’un châssis. À l'approche des gelées , ils seront retirés de cette couche et enfoncés dans l& tannée d’une serre chaude , avec une cloche par-dessus. L’essentiel de cette culture pre- mière est de faire en sorte, en ménagcant l’humidité, la chaleur , la lumière et l’air, que les germes de ces semences se conservent en bon état et ne se développent qu’au prin- temps. Si les plantules levoient pendant l'hiver , il seroit à. craindre que le peu de soleil qu’elles recevroient , l’absence même de la lumière pendant plusieurs jours consécutifs, et l'humidité froide de cette saison, ne les fissent périr ; au lieu qu’en ne sortant de terre qu’au printemps . elles crot- tront avec les jours , acquerront de la force par les chaleürs 364 © anNNÂLESs Du MUSÉUM de l'été, et se trouveront , à l’automne, assez vigoureuses pour résistér au premier hiver. Il n’est pas présumable que cet arbre puisse de long- temps se naturaliser dans le climat du centre de la France, ni dans aucun de ceux où les hivers sont accompagnés de gelées , mème passagères , de 4 à 5 degrés ; peut-être mème ne s’y naturalisera-t-il jamais. La nature des yeux ou gemmae de ce jamrosade , qui sont nus et dépourvus d’écailles, sem- blent en ôter l'espérance. Au moins jusqu’à présent nous n’avons aucune observation qui nous apprenne que des vé- gétaux de cette nature , originaires de la zone torride et même des tropiques , se soient acclimatés chez nous : tan- dis qu’il existe: plusieurs faits bien constatés qui prouvent que des arbres des mêmes climats , dont les yeux ou bou- tons sont enveloppés d’écailles, peuvent croître en pleine terre dans nos jardins et y résister à des gelées prolongées de 8 à 10 degrés et plus. La vervaine citronnée du Pérou (1); le noyer pacanier (2), le cyprès à feuilles d’acacia (3), tous deux de la Louisiane ; le mûrier à papier , des îles de la mer du Sud (4), etc. en offrent des exemples. Mais si nous sommes privés d’enrichir notre agriculture de cet arbre intéressant , il est très-probable que les indivi- dus qu’on obtiendra des semences müûries dans nos serres chaudes , seront moins délicats que ceux qui sont apportés de leur pays natal , et qu’en grandissant ils se conserveront d’a- CG) Verbena triphylla. L'Hénivren , fasc. 2, tab. 11. (2) Juglans olivae formis. Musae. Parisi, (3) Cupressus disticha. Lix. Sp, PI acad, (4) Âorus papyrifera, Lis. Sp. PL — Broussonetia papyrifera. L'Hénir. Act. D'HISTOIRE NATURELLE, 365 bord dans -les serres, te Mpérées , et ensuite dans l’orangerie où ils produiront de l’intérêt et de la variété par leur belle verdure perpétuelle , l'agrément de leurs fleurs , la beauté de leur port, et le parfum de leurs fruits. On pourroit même concevoir l’espérance de naturaliser un jour ce bel arbre dans les départemens les plus méridionaux de la France , tels que ceux du Var , des Alpes Maritimes et de l’île de Corse. Il suffiroit de les planter dans les mêmes sites où se trouvent placés les oranges , les citronniers et les goyaviers (1), tous arbres parmi lesquels celui-ci croît dans son pays natal, et dans les colonies européennes des deux Indes où il a été transporté. Il n’est pas douteux , vu la na- ture de son fruit charnu , que ce jambolier , cultivé avec soin, et multiplié abondamment par ses semences , ne pro- duisît un grand nombre de variétés domestiques qui fourni- roient des ressources économiques aux habitans des lieux où il seroit cultivé. L’abricotier , le pêcher et l’oranger nous en offrent des exemples irrécusables. ge mon (1) Psydium pyriferum, Lix, Sp. PE, .. és. 48 366 œ A NINAILE.S de de a À cé ; HÉNCRPPTION Du NYM PH 4 4 CÆRULEA, pan Jurss-Césan SAVIGNY, de l'Institut d'Égypte. P” … Ox sait que. le lotus des anciens Égyptiens fut une des plantes les plus. célébrées par l'antiquité. Naissant chaque année avec les eaux d’un fleuve qui ne sortoit de son lit que pour. féconder, la terre, s’élevant au milieu de cam- pagnes jadis RES qu’elle embellissoit alors de ses pom- peuses corolles, s’unissant bientôt à toutes les plantes utiles ; utile elle-même ; et cultivée pour servir d’aliment à la ss la moins sensuelle , mais la plus nombreuse : un des pre- _miérs peuples de Re» 0 jugée digne de ses hom- mâges ; ; il la regardoit comme le signe d’une heureuse abon- dance , et le gage sacré de la faveur des Dieux. C'est au genre des nymphaea que les botanistes mo- dernes ont rapporté le lotus, décrit d’ailleurs par la plupart des historiens , et sculpté sur tous les monumens de l'antique Égypte. En effet , deux espèces de ce genre, l’une à fleurs blanches , l’autre à fleurs azurées > émaillent encore , pen- dant tout le temps de l’inondation , la surface des canaux ; des rizières , et généralement de a les terrains de la Basse- Égypte cotere par les eaux du fleuve. Des plantes aussi LT La D'HISTOLRE NATURELLE. 36% semblables avoient sans doute une part égale à la recon- noïssance des Égyptiens : et quoique Linnée ;: qui æ bien connu la première, lui ait déja donné le surnom de lotus , ik est à présumer que la seconde procuroit les mêmês avan- tages ; et servoit aux mêmes mystères. Ses fleurs ont plus d'éclat et de plus doux parfums ; et l’azur dont elles brillent put devenir, chez un peuple aussi religieux , l'emblème du séjour de la divinité sur les eaux. Le nymphæa lotus se trouve très-bien décrit et figuré dans plusieurs ouvrages systématiques ; mais il n’en est pas de même de l’espèce dont les corolles sont azurées : elle fut à peine aperçue par quelques voyageurs ; et si l’on en fit mention, ce ne fut jamais que d’une manière vague et peu précise. Forskal qui parcourut l'Égypte en 1761 , et qui donna une Flore de ce pays, ne l’a point observées Son silence à cet égard est d’autant plus étonnant que la plante dont il s’agit, et le nymphæa lotus, croissent ensemble ; et se plaisent à confondre leurs fleurs. Elle n’est pas mème indiquée dans la dernière édition du Systema natura ; publiée par Gmelin ; cependant, cet auteur a rassemblé avec beaucoup d'attention toutes les espèces éparses dans les différens ouvrages qui ont paru jus- qu'à lui (1). Ainsi , il étoit indispensable d’assigner un nom et un caractère spécifique à ce nymphæa ; il falloit encore en don- ner une description faite avec exactitude : c’étoit en quelque _ sorte enrichir la botanique d’une plante nouvelle. C’est aussi le but que je me suis proposé dans ce mémoire. « es ous "-{) Wildenow , Species Plantarum , ne parle point de ce Nymphæa, 48 * DS AirNALES: DU MUSÉUM Maïs comme cette espèce a beaucoup de rapports avec le nymphæa lotus, et qu’il ne seroit pas impossible qu’on les eût souvent confondus , jai cru avantageux de les dé- crire comparativement : on sentira mieux par ce moyen les caractères qui les séparent et qui obligent d’en former deux espèces distinctes, La racine du nymphæa lotus , et celle de l’autre espèce que j’ai nommée , d’après la couleur de ses corolles , né- nuphar azuré , z7ymphaea caerulea , consistent en de très- longs filamens charnus , blanchâtres , dont l’extrémité supé- rieure tient à des tubercules arrondis, Dans plusieurs pro- vinces de l'Égypte on arrache, après l’inondation , ces mêmes tubercules , principalement ceux de la première espèce; : on les y emploie comme aliment : la saveur en est fade, térreuse , et en fait un mets peu délicat, Dans l’une et l’autre , les feuilles sont ad. assez nombreuses, sous-orbiculaires , divisées en deux lobes depuis leur base jusqu’à l’endroit où s’insère le pétiole , c’est-à- dire , à peu près jusqu’au milieu du disque. Elles sont moins épaisses que celles de nos nénuphars d'Europe , d’un verd un peu foncé, luisantts en dessus, souvent lavées de pourpre ou de violet en dessous. Ces feuilles sont portées par des pétioles radicaux , cylindriques , légèrement com- _ primés, quelquefois très-longs ; et elles nagent à la surface des eaux. . Les fleurs sont très-grandes et ont souvent plus de quatre pouces de diamètre : leurs pédoncules, qui naissent de la racine , sont uniflores, et ne diffèrent que très-peu des pétioles. Le calice de ces fleurs est composé de huit folioles , dis- CP ITR SN #0. NDS PIRE D'HISTOIRE NATURELLE, 369 posées sur deux rangs , et colorées en dedans : les plus inté- rieures sont aussi les plus colorées , et ressemblent un peu ‘ AUX pétales. Ces derniers, au urine de douze à VngEs » sont égale- ment disposés sur plusieurs séries. Les étamines sont de couleur jaune , à filamens larges, pétaliformes. Les rayons du stiëmate varient ordinairement pour le nombre depuis douze jusqu’à vingt-cinq. Ils sont de la cou- leur des étamines , Res et Mesrement. infléchis à leur sommet. Voilà ce que les racines Le fouilles et les fleurs cos de commun. Examinons actuellement les différences qu’elles présentent. Les feuilles du N. lotus sont bordées , dans tout leur contour , de dentelures très-aiguës , fermes et presque pi- quantes : leurs lobes sont le plus souvent exactement paral- lèles , et quelquefois mème ils convergent et se recouvrent mutuellement ; leur surface inférieure est chargée de ner- vures très-saillantes qui y forment un réseau bien apparent ; enfin leurs pétioles sont hispides. Celles du N. cærulea , au contraire ,; ont leur bord à peine sinué ; leur lobes sont plus pointus , et divergent ordi- naïirement. La surface inférieure ne présente que des ner- vures peu sensibles , dont les pri les seules sont légè- rement saillantes , les autres étant concaves et moins élevées que le disque. Les pétioles de ces feuilles sont très-glabres. : Dans le N. lotus, les fleurs sont toujours plus ouvertes. Les folioles de leur calice sont ovales-lancéolées, verdâtres extérieurement , sans taches, mais marquées de sept ner- vures plus pâles , très-distinctes. 5 0 Li \ 370 ANNALES DU MUSÉUM Les folioles du calice dans le N. cærulea sont beaucoup plus étroites , lancéolées , presque cunéiformes : leur côté extérieur est d’un verd foncé, varié constamment d’un nombre infini de points et de petites lignes d’un pourpre noirâtre, d’ailleurs sans veines apparentes. Les pétales du N. lotus sont ovales - lancéolés et très- inégaux ; ceux du dernier rang étant beaucoup plus petits que les autres : leur couleur est un blanc de lait pur, rare- ment lavé de pourpre-verdâtre à l'extérieur, Dans le N. cærulea , les pétales sont lancéolés ,» tous par- faitement égaux, d’un blanc brillant, teint sur-tout vers le sommet du plus bel azur , tirant quelquefois cependant légè- rement sur le violet, Les étamines dans le N. lotus ont des anthères très- comprimées ; lancéolées , sans aucun appendice à leur som- met , et à peine de la longueur des filamens. Les anthères du N. cærulea sont au contraire peu com- primées , linéaires , et plus longues que les filamens : leur sommet est d’ailleurs terminé par un appendice subulé ; bleuâtre | semblable à un petit pétale. ra Enfin , les sommets des rayons du stigmate sont plus longs, et subulés dans le N. lotus ; plus courts, et ovales-lancéolés dans le N. cærulea. | = L’odeur qu’exhalent les fleurs de chaque espèce est äussi très-différente : celle du N. cærulea est extrêmement douce et suave ; celle du N. lotus est plus forte , plus piquante et beaucoup moins agréable. Quant au fruit , il ne m’a pas offert de différences re- marquables : c’est dans l’une et l’autre espèce une baie sèche, arrondie , long-temps recouverte des bases des folioles du L D'HISTOIRE NATURELLE, 373 calice et de celles des pétales, tronquée et radiée à son som- met, qui est toujours sali par la décomposition des étamines et des pétales intérieurs : elle est divisée en plusieurs loges , dônt chacune répond à un rayon du stigmate, et renferme quantité de petites semences rondes , de couleur rose. Les Arabes ont très-bien su distinguer ces plantes et leur donner à chacune un nom particulier : ils appellent la première zeoufar ÿ# et la seconde bachenin ça. En choisissant dans la description que je viens de mettre sous les yeux les différences les plus saïllantes , on pourra caractériser l’une et l’autre espèces , ainsi qu’il suit : NYMPHAA LOTUS. N. foliis dentatis , antheris apice simplicibus, NYMPHAA CÆRULEA. N. foliis repandis ,-antheris apice subulato-petaloïdeis. Explication de la planche. 1. Un pétale. 2. Une étamine du rang intérieur. 3. Une étamine du rang extérieur. - 4. L’ovaire et le stigmate. : 5. Les graines. 6. Coupe du pédoncule. 372 ‘ANNALES DU MUSÉUM OBSERVATIONS Sur les Lorus d'Égypte, pan Azine RAFFENEAU - DELILE, de l’Institut d'Égypte. Drruts mon retour d'Égypte, j'ai remis au Muséum na- iional d’histoire naturelle diverses espèces de graines, et plu- sieurs bulbes du nymphæa cærulea, qui a été exactement décrit en Égypte par le citoyen Savigny (1), mon collègue, Ces bulbes ont commencé à germer à la fin de messidor, dès qu’on les a tenues submergées. Je les avois recueillies dans l’île de Rosette au mois de ventose an VIII, et, quoique je les eusse gardées deux ans sans les planter , elles ne s’étoient point desséchées. Un des pieds de nymphæa a déja donné plusieurs fleurs , un peu moins grandes, moins odorantes , et d’un bleu plus pâle qu’en Égypte. Quoique j’aie fait avec la commission des arts le voyage de la Haute - Égypte pendant le temps de l’inondation : qui est aussi celui de l’accroissement des deux nymphæa du Nil, nous n’y avons point rencontré ces plantes. Les eaux du Nil s’élèvent considérablement dans le Saïd , (1) Mémoire Ju à Plnstitut d'Égypte le 6 vendémiaire an 7, { # D'HISTOIRE NATURELLE 37 et beaucoup moins dans la Basse-Égypte ; raussi les: nÿm= a atteignent-ils aisément la surface deseaux durant Pinondation , dans les lacs et dans les canaux du Delta ; où lé courant du fleuve ne leur nuit pas. Peut-être: est-ce par des raisons contraires que lés nymphæa ne croissent point dans le Saïd. Nous avons remarqué le nymphæa cærulea, peint et sculpté sur les monumens égyptiens, plus fréquemment que les deux espèces de lotus dont les plus anciens historiens ont parlé. Ce nymphæa a beaucoup de RAS. avec ces lotus , et paroît ên être une troisième espèce. | La plupart des auteurs qui se sont noie de faire con- noître les lotus sous leur rapport avec lantiquité, sont tombés dans beaucoup d'erreurs ; mais Mathudel , de PAcas démie des inscriptions et belles - de dses (1) ,'et battle Sprengel (2) de Vuniversité de Hale , ont : donné sur ces plantes des éclaircissemens précis: 64 9b Srémion.b: S Le voyage d'Égypte m'a fourni l’occasion de faite sur le même sujet les observations suivantes. Ellés se lent na° turellement à celles déja faites en Égypte par le citoyen Savigny sur le nymphæa cæruléa, et complètent l'histoire de cette plante. Hérodote (3) oo que ee gi giie se nourrissoient du lotus qui croissoit dans les eaux du Nil. 11 appelle ce lotus un lis ; et dit que ses graines ,. semblables à celle du PAYS servoient à faire dû pain. ne ajoute que l’on man- G) Æistoire de l'Académie des inscriptions , etc., tom. IT, pag. 285. (2) Antiquitatum botanicarum specimen ae > Pag: 47. (3) Zn Euterpe, ©. 92. : : ner, : Le | 49 374 : TANNALES DU M: VW SÉUM ‘- geoit aussi iles racines du. lotus .qui. étoient rondes , de la grosseur d’une pomme ; et d’une saveur -douce. et agréable. Hérodote parle ensnite d’une autre! espèce de dis ressem- blant aux rosés ; qui croît aussi dans le Nil, et dont He. 1 à la forme:dun guèpier , et contient plusieurs graines bonnes à manger , et de la grosseur d’un noyau d'olive. Théophraste (1) décrit fort exacterñent ces mêmes plantes. -« Le lotus croît dans les campagnes -lorqu’elles sont _ mondées. Ses fléurs: sont blanches et ont. leurs pétales ‘comme. ceux duilis. Elles naissent en grand. nombre ; j serrées les unes contre les autres: Elles se ferment au », coucher du soleil , et cachent leurs fruits. Ces fleurs s’ou- ». vrent ensuite enr le. soleil reparoît , et s élèvent au- ». dessus de l'eau ; ce. qui. se renouvelle jusqu’à ce que le ». fruit soit entièrement formé. et que la fleur soi tombée. » » ë Ÿ Le fruit égale celui d’un gros payot, et contient un très : . grand nombre de graines.semblables, à des grains, de millet, ».. Les, Égyptiens mettent les fruits en tas, et en laissent ». pourrir l'écorce ; ils séparent. € ensuite les, graines en les » lavant dans le Nil, les font. sécher eh: en pétrissent du » noire et semblable à celle de la RUE Cette racine » est blanche en dedans; on la mange crue ou cuite. » Le lis. du Nil, ressemblant aux roses dont il est fait mention dans Hérodote . » est appelé fève d'Egypte, et lotus rose par Athénée @). | Théophraste lui Re le nom de fève.” G) Theophrasti. hist. plant. lib. IV, c. 10, pag. 437. (2) Athenaci deipnosophistae , lib. IT, pag. 72 ; lib. XV, pag. 677. D HI ST OLR E; AN A TU R ELITE. 375 “ttes Gette fève: croît dans les marais et: dans les étangs. »1"Sa tige a quatre coudées de long , et est de la grosseur ÿ du doigt. Elle ressemble à ‘un roseau qui n’a. point de »nœuds:, Le fruit qu’elle porte a. la forme d’un guêpier , » et contient jusqu’à trente fèves un péu:saillantes , placées » chacune: dans une loge séparée, La fleur est deux fois » plus grande que celle du pavot; et toute:rose. Le fruit » ‘s'élève au-dessus de l’eau. Les feuilles: sont; portées sur 5-«des tiges semblables à celles des Fes elles sont grandes » et ressemblent au chapeau thessalien. En écrasant une » fève, on voit au-dedañs un petit corps plié sur lüi-même , 2 » duel naît la feuille. Sa racine est plus épaisse que »-cellé d’un fort roseau ,'et a des cloisons comme la tiges » Elle sert de nourriture à ceux :qui ‘habitent , près. des » marais. Cette plante-croît:spontanément et en abondance, ».-On la sème-aussi dans le limon; en lui faisant. un. lit de » paille , pour qu’elle ne pourrisse point, ». Le lotus d’Hérodote et: de ‘Théophraste croît encore en Égypte. C’est le nymphæa lotus de Linnée(r),-dont les carac- tères, que le: citoyen Savigny a comparés à ceux du nym- phæa cærulea , conviennent aux eme données EPA 16s hnciense lots or GES taoh 9 POrtrO TE IV _ Quant au lis rose du Nil. ou ie. dass, ii qui. est sculpté fréquemment dans les: ornémens et dans les tableaux symboliques des temples égyptiens, il ne croît plus en Égy pte, et seroit inconnu des naturalistes, s’ils ne l’avoient découvert dans l'Inde. Cette plante à été ‘appelée nymphara nelwmabo par Linnée (2). Son Huit que. les Grecs ont at, GÉRPATÉ. à, un ii HE a) Mi plantarum ; pag. 729 & RE res ‘499 me Fe # (2) Zbid. 730. 376 ANNALES ‘DU MUSÉUM guêpier , y ressemble ‘parfaitement, Ils Vont appelé cibo- rion (1), sans doute à cause de sa ressemblance avec une coupe. Ce fruit a la forme d’une pomme d’arrosoir etre: aplati À sa partie supérieure ; dans laquelle sont pratiqu ées depuis quinze jusqu’à trente fossettes , qui contiennent un pareil nombre de graines de la grosseur d’une noisette, et un peu saillantes. ‘La plumule (2), qui est le rudiment des feuilles ; se trouve en effet roulée au milieu de la graine ; comme le dit Théophraste. Les fleurs sont roses et fort grandes ; les feuilles sont orbiculaires et en bouclier, et ont jusqu’à deux pieds de diamètre (3). Belon a confondu la fève d'Égypte avec la colocase (4). (arum colocasia. Lin: } qui est. cultivée en Egypte : les Grecs ayant souvent appelé colocasé la racine de la fève d'Égypte (5), il étoit difficile de ne pas confondre ces plantes. * Sprengel remarque que le nom de colocase a été aussi _— au nymphæa lotus (6). | * Mais les sculptures anciennes n’instruisent pas moins sur ces plantes ; que les récits des historiens. Le lotus rose, ou fève d'Égypte est très-fidèlement représenté sur la mosaïque de! Palestrine , dont Barthélemy a donné l’explication dans les Mémoires de Pacadémie desi Sgen et Lee “lettres (7): r cr @) Mirage nil ji cs pag: 72, etlib. XI, pag: Pa ES ; pt 1, — Dioscoride, liv. I, ch. 97- | (2) Gærtner. De fractibus ; etc. tom. 1, pag- 74: , tab. +: 5 Hort. Malab. tom. XI, pag: 61. (4) Belon, Observations , liv. H, chap, 28. | ji (5) Athenaeï, Lib. tif ; pag. 72 et 73. (6) Antiquitatum botanic. specim. primum » © Do. (7) Histoire de l’Académie- des inscript. année 1790. On peut consulter , à la » bibliothèque du Panthéon, les Pitture antiche di Petro S, Bartholi, qui représentent la mosaïque avec ses couleurs, LA D’ HISTOIRE N A:TUiR EL LE. 277 Les fruits , les fleurs et les feuilles de cette plante sont très: ressemblans. Ils flottent à la surface de l’eau , sur un Le .. < plusieurs barques durant une fête. Ce tableau rap- pelle un passage de Strabon (1), qui dit que par divertis- sement on $e:promenait, en barque sur des lacs couverts de fèves ; et que l’on s’abritoit des feuilles de cette plante. Sur les monumens égyptiens, Harpocrate est représenté au- dessus d’une fleur ou d’un fruit de lotus rose. Cette plante, si connue. dans l’ancienne Égypte , est. célèbre, aujourd’hui dans la religion des Brames, et est souvent pese pan les attributs des divinités indiennes (2). 4 ‘Il n’est pas possible de dire à quelle dre Es Liu < ap- partiennent les fleurs que l’on voit représentées sur les têtes des rois ou des divinités d’Ég gypte , dans plusieurs médailles , parce que les lotus diffèrent principalement par la couleur de leurs fleurs et par la forme de leurs fruits ou de leurs feuilles ; mais sur les murs des temples de l'Égypte , et sur les caisses des momies , il est facile de les distinguer , lorsque les peintures sont conservées. Les Égyptiens ont souvent représenté les feuilles du lotus blanc (zymphlaæa lotus), de la même grandeur que les fleurs, quoique naturellement les feuilles soient beaucoup plus grandes ; mais ils ont omis; de marquer.les dents de ces: feuilles , qui manquent, à la vérité, lorsque la plante est très-jeune. Cependant j'ai vu à (1) Strabon, liv. XVII, — Le texte grec a été mal interprété par les traducteurs, qui se sont imaginé qu’on naviguoit à l'ombre des feuilles fort élevées au-dessus de l’eau. Ces feuilles flottent 4 la surface de l’eau , et sont très-larges. Al paroît que l’on en couvroit les barques pour se mettre à l'ombre, comme on les couvre au- jourd’hui en Egypte avec des feuilles de dattier ou avec des roseaux. … (2) Vid. Systema brahhmanicum Fr. Paullinii à Bartholom. tab getro. + 378 CANINIANL ES DU: M US ÉU M | Latépolis ; dans le Et ce lotus pe avec SR feuilles dentées. He Au SR , on rochercherot vainement une exa # scrupüleuse dans: des sculpturès ‘allégoriques;t ainsi ;:sur bäse de la statüé du Nil placée: dims In jardins: des. Puis léries lé früit du lotus rose est très-exactement représenté ; mais ps feuilles digne ONE he sont pas celles: ‘de ka planté. 4r3A à S#tii b = Où réconnoht Sur les monumens D its le: fruit ds Iotus blanc ; qui à la même forme que celui du pavot." Je crois que cette ressemblance a fait confondre avec les fruits du pavot ceux du lotus , figurés sur plusieurs médailles d'É- gypte. Les fruits que ‘ces médailles représentent , sont les mêmes qüe ceux sculptés. sur’ des monumens égyptiens an- téieurs aux Greës: Aucun témoignage historique n’apprend qe les Égyptiens aient fait un grand usage du pavot , et ce sont plutôt des fruits de lotus qu'ils ont placés parmi les attributs d’Isis avec des épis, comme un signe de l’abon- dancé ét de la fertilité , puisqu'ils ont long-temps fait une espèce de pain avec les graines de cette plante. Le lotus d'Égypte étoit peu connu des Grecs et des Romains , qui Vont comparé à dés plantes plus communes. Hérodote a ap- pelé lé lotus ; Zs ; Théophraste l’a comparé au pavot , ‘ét . Pline 4 appelé ses ur des pavots (1). Une autre cause qui a pu faire confondre le lotus avec le pavot, c’est la ressem- blance qui existe entte les attributs d’Isis et ceux de ce rés ,Y nn Je” dé fut Conisacré GR rÉ LA (1) Pline Hist. nat. lib. XIIT, cap. 17. (2) Virgile, Georgig.1, vers 212. — Ovide, Fast. Kb, 4, saThéocriter, 1e VIE, vers 193. — Callimach, , Æymn. Cer. vers 45. D’ Hi 'B TOR E! ON A MULRELIL E. 379 Le nymphæa lotus’et le nymphæa nelumbo sont les deux espèces de lotus décrits par Hérodote et par Théophraste, tus ‘croissoient tous ‘deux naturellement ‘en Égypte et ÿ étaient aussi cultivés. C’est le fruit du nymphæa lotus cultivé , que Pline appelle lotometra (1). Un passage d’Athénée prouve que le nymphæa cærulea est une troisième espèce de lotus. Cet auteur rapporte que Von fait à Alexandrie les couronnes Antinôïènnes (3) avec la plante qui est appelée lotus ; dont les fleurs sont roses ou bleues. Il ajoute que les couronnes Antinoïennes sont faites avec le lotus rose , et que le bleu sert À tresser les couronnes lotines. Les déue de ces différens' lotus sont très: odorantes , Ont beaucoup d’éclat et de fraîcheur , ét ofit dû ètre choisies pour faire des couronnes. Héliodôre raconte que des courriers annonçant une victoire dans Méroé , étoient couronnés de lotus (3). Lorsque’ Plutarque parle d’une cou- ronne de mélilot tombée de la tête d’Osiris (4) , €t lorsqu'il range cette plante parmi cellés qui croissent dans le Nil, .il s’agit d’une couronne de lotus. Athénée rapporte qu le lotus a été aussi appelé mélilot (5) ; et qu’on en a fait les’ cou s mélilotines. Lie même historien dit aussi pour- quoi’le “es rosé! far safnommé Antinoïen. Ce fut un poète qui présenta à Adrien, pendant son séjour à Alexandrie ; un lotus rose.comme ‘un objet merveilleux, et dit qu’il fal: loit appeler Artinoïen , ce lotus mé: de la térre arrosée du _. d’un ja éd terrible. Le ven dont cé Lies Li avoit œ. @ 1) Pline , Hit. nat. FTR Xxu, cap. AL. * (2) Athenaci deipnosoph. Vib. XV , pag. 677. ?-(3ÿ Héliodore, Ethkiopiques , liv.X , éh. 28. Her (5) Traité d’Isis et d’Osiris, traduit par D. Richard , pag, PB. (4) Athenaci deipnosoph. Lib, UT, pag. 73. 380 + ANNALES DU MUSÉUM ravagé une partie de la Lybie , et avoit été enfin terrassé à la chasse par l’empereur Adrien. üt Indépendamment des conjectures plausibles établies" plusieurs écrivains , touchant l’origine de l’emploi religieux que les Épybadii ont fait des lotus , ces plantes, par leurs propriétés simples et naturelles , ont dû être fort célèbres dans l’ancienne Égypte. Cette contrée étant redevable de sa prospérité au Nil, ses habitans. ont regardé comme, les marques d’un grand bienfait les plantes qui croïssoient dans les eaux du fleuve. Les fleurs des lotus s'élèvent: à la A surface des eaux, lorsque le Nil commence à croître , et an- noncent. l’i iliaitins qui doit amener dont Outre les noms de bachenin et de naufar que :les Égyptiens donnent aux nymphæa , ils les appellent encore araïs el Nil, c’est-à-dire épousées du Nil. Ces noms sont assurément relatifs à la fertilité qui va être renouvelée par le séjour des eaux. Les Éeu s dés ii les racines dé, ‘lotus loisque le Nil se retiroit de dessus les térres. Aujourd’hui on les re- cueille rarement ; mais elles se multiplient assez dans les ri- zières ; pour que les paysans. soient obligés de les arracher après la récolte du riz. Alors ils mangent quelquefois ces racines, qu’ils nomment biaro. J’en ai vu vendre à Damiette dans le marché , au mois. de frimaire any. Je les ai goû- tées, et leur saveur n’avoit rien: de désagréable. Ces racines sont arrondies ou un peu oblongues , et moins grosses qu’un œuf ordinaire. Leur écorce est noire et coriace. Elle porte des tubercules tracés par la base des pétioles ou des hampes. Tñtérieurement ces racines sont blanches et farineuses ; elles sont jaunâtres dans le centre. Après linondation , elles res- | 2. D'HISTOIRE EN ATURELLE. 381: tent enfoncées dans la terre qui se dessèche ; et l’année suivante, quand elles sont submergées , elles poussent des feuilles et des radicules , uniquement par leur sommet qui est cotonneux. Les radicules pénètrent latéralement dans le limon , où elles produisent ; des tubercules qui deviennent semblables aux premières racines ; et qui multiplient la plante. Les Égyptiens » pour recueillir les grainés , les lavoient après avoir fait pourrir l’écorce des fruits. Ce moyen est le seul que l’on puisse employer , car autrement ces_graines se mêlent et se dessèchent avec le parenchyme du fruit. Ces graines sont très-petites. ; roses ou grises à. l'extérieur , et farineuses au-dedans. Les anciens les ont comparées aux grains du millet. J'ai entendu des paysans les appeler dochn el bachenin , c’est-à-dire millet de bachenin, mais ils m’ont dit que ces graines étoient de peu d’usage. Les racines et les graines du nymphæa lotus , et celles du nymphæa cærulea, sont semblables. Il est donc naturel de croire que non-seu- lement les Égytiens ont fait des couronnes avec le lotus bleu , mais même qu’ilæ servi à leur nourriture cémme le nymphæa lotus. Les sculptures égyptiennes en fournissent une preuve , puisque le nymphæa bleu est souvent repré- senté parmi des offrandes de fruits , dans les grottes du Saïd, dont les peintures retracent des scènes de la vie domestique. Des deux nymphæa, les Égyptiens préfèrent aujourd’hui celui à fleurs bleues , qui est fort souyent représenté dans les temples. Ebn el Bitar, médecin arabe, qui a écrit un traité des plantes cité par Prosper Alpin (1), distingue deux espèces de bachenin ou nymphæa , dont le meilleur est appelé celui (1) Prosperi Alpini rerum aegypt. Gb. TI, cap. 10, pag. 161 En - 80 382 ANNALES DU “usé u “ des Arabes » tandis que l’autre est regardé comme celui du porex. J ai remarqué que les paysans du Delta donnent le nom de bachenin des Arabes au nymphæa er. r qu’ils font moins de cas du nymphæa lotus. à Comme les anciens ont peu parlé du lotus bleu , on pour- roit croire qu’il a été apporté des Indes orientales en Ég gypte» avec le riz , puisqu'il croît abondamment dans les rizières du Delta; mais les peintures des temples prouvent évidem- _ ment que cette plante est aussi ancienne en Égypte que le nymphæa lotus. Il est certain que le nymphæa cærulea existe dans l'Inde. Il est appelé citambel, dans l’Aortus malabaricus (tom. IT, p. 53 ,et figuré , 4ab. 27 ). Rumphius Herb. amboin. tom. VI,p. 72,) l’a regardé comme une variété à fleurs bleues du nymphæa lotus. Ce nymphæa croît aussi au Cap de Bonne- Espérance, et paroît suffisamment distingué par cette phrase de Breyn (z7ymphaea flore cæruleo odoratissimo , capitis bo- nae spei. prod. II , 26). Il est figuré dans l’ouvrage an- glois d’Andreus. ( Botanist, repository ; 197.) ; $ & D'HISTOIRE NATURELLE. 383 «= SUITE DES MÉMOIRES Sur lé fossiles des environs de Paris. ÿin LAMARCK, SRE GE N HN LV. ÉMARGINULE. Emarginula. CHARACT. GEN. Testa univalvis, scutellato-conica, subtùs cava; vertice incli- nato ; margine posteriore fisso vel emarginato. OS ETLTIOTRS. Lzs émarginules ont été confondues jusqu’à présent avec les patelles ; Bruguière même ne les en a point distinguées. Cependant la fissure ou l’entaille du bord postérieur de ces coquilles indique une organisation particulière de lPanimal, qui doit nécessairement différer de celui des patelles. Il y a lieu de croire que c’est la situation de l'anus de l'animal qui donne lieu à l’ouverture du sommet de la coquille dans les féssurelles, à l’entaille ou échancrure de son bord. postérieur dans les émarginules ; et qui # que la coquille des patelles n’offre aucun de ces caractères. 50 * L 384. ANNALES DU MUSÉUM # _ ESPÈCES FOSSILES. 1. Émarginule à côtes. Vélin, n° 1, f. 23. - ÆEmarginula (costata) obliquè conica, costata; costis carinatis ; vertice adunc L.n. Grignon. Elle n’a que cinq ou six millimètres de grandeur. Mon cabinet. + 2. Émarginule en bouclier. Pélin, n° 1 Fe Si ÆErmarginula ( clypeata) elliptica , depressa , striis decussatis cancellata ; dorso canaliculato , bicarinato; vertice submarginali. n. L. n. Grignon. Très-belle et très-singulière espèce, qui semble se rapprocher de la carinaïre par ses rapports. C’est la plus grande des espèces connues ; elle a près de vingt-cinq millimètres de longueur. Cabinet du citoyen Defrance. de Émarginule radiole, Emarginula ( radiola ) elliptica, dépressa ; costulis crebris radiantibus ; fissurä | posticé minimd. n. | L. n. de Parnes , vers Pontoise. Elle est petite, déprimée, à sommet incliné et | presque central. Une multitude de petites côtes, disposées de : mn | st vers les bords ; la font paroître rayonnée , et par leur saillie forment une dentelure dans son contour. On voit une gouttière dans l’intérieur qui va du centre aù bord postérieur. 3 Cabinet du citoyen Defrance. Nota. On n’a encore trouvé aucune crépidule fossile aux environs de Paris. GENRE V. CarzyYPtRÉr. Calyptræa. CHARACT. GEN. | ne Testa univalvis, conoïdea : vertice erecto » inteoro Subacuto ; Cawitate labio adnato convoluto , vel Sepio Spirali instructé. : ; OssERrvATIONSs. Il ÿfa grande apparence que lanimal des calyptrées s'éloigne beaucoup de celui des patelles , quoique ce soit D'HISTOIRE NATURELLE ‘ 384 parmi les patelles qu’on ait placé jusqu’à présent les véri- tables calyptrées ; ainsi que les crépidules. Cet animal n’est peut-être pas même de la famille des phyllidies. En effet, la singulière forme de la languette en cornet , ou du diaphragme en spirale, qu’on observe dans la cavité de la coquille des calyptrées, lui donne des rapports très- marqués avec les Zrochus ; aussi la ligne de séparation qui _distingue les calyptrées des srochus est-elle fort difficile à établir. Les calyptrées sont des coquilles conoïdes , + sommet vertical, entier, et un peu en pointe. Leur cavité est munie d’une gite en cornet, ou d’un diaphragme en spirale. ESPÈCES FOSSILES. 1. Calyptrée trochiforme. Wélin, n° 1, f. 25. Calyptraea (trochiformis ) orbiculara > convexo - gibbosa, subconica, sets : ; vertice spirato subcentrali. n. #. Calyptraea trochiformis depressa , echinata. Vélin, f. 25. a, b. Trochus apertus et opercularis. Brand. foss. f. 1 , 2, 3. 8. Calyptræa trochiformis depressa, mutica. Vélin, f. 26.a,b, c. y. Calyptraea trochiformis pileoïdes. L. n, Grignon. C’est une coquille orbiculaire , très-fragile , plus ou moins hé- rissée d’écailles en épines. Elle a l’aspect d’un #rochus ; et cependant elle tient par ses rapporis aux autres calyptrées d’une manière remarquable. On en trouve plusieurs variétés qu “il seroit possible de distinguer, mais qui se nuancent entre elles dans les différens individus. Mon cabinet. La variété y, qui forme un côneélevé et en bonnet ; a été trouvée à Aumont, près de Montmorency ; par le choren Gilet-Laumont. 2. Calyptrée crépidulaire. Vélin,n° 1,f.2 Calyptraea ( crepidularis) subovata, convexo - gibbosa, obsoletè chinata, spira submarginali. n. L. n. Grignon. Cette coquille singulière semble n’être encore qu’une variété de la calyptrée trochiforme ; mais elle n’est pas orbiculaire , et sa ‘pen est abaissée près du bord comme dans les crépidules, LME 386 ‘ ANNALES DU MUSÉUM [ Ici commence la division des Mollusques testacés, la coquille univalve et uniloculaire a sa cavité en spirale, et contient l’animal comme dans une gaîne. ] dont 4 GENRE VL Côxr Corus. CHARACT. GEN. Testa univalyis, turbinata s. inversè conica , convoluta : aper- zura longitudinalis , angustata, edentula, basi effusa. DSFÉRVvVEATLO NS. Le genre cône est, parmi des coquillages univalves en spirale, celui qui renferme les coquilles les plus précieuses , les plus recherchées et en même temps les plus remarqua- bles, soit par la régularité de leur forme , soit par l’admi- rable variété de leurs couleurs. Le caractère le plus remarquable des di, de ce genre est d’avoir les tours de la spire comme comprimés et roulés sur eux-mêmes en cornet, de manière à ne laisser voir que le tour extérieur en entier, et seulement le bord supérieur des tours internes. Les espèces connues de ce genre sont très- nombreuses : elles vivent dans les mers des pays chauds, et en général sur les rivages brûlans peu éloignés des tropiques , à dix ou douze brasses de profondeur. On n’en connoît point encore sur nos côtes de l'Océan. FIPICES FOSSILES. 1. Cône anti-diluvien. Conus ( antidiluvianus ) testa conico-oblonga ,coronata, transversim substriata : D'HISTOIRE NATURELLE 387 aperturé longitudine testae. n. _—. Bulla sopita. Brand, foss. n° 29, t. I, f. 29 ; et Bulla volutata ejusd. t. VI; F 549, L. n. Grignon. Cette tarrière fossile , dont l’analogue vivant n’est pas connu, est fort commune à Grignon, C’est une coquille mince , fragile, roulée en cornet cylindracé , et qui n’offre point de véritable spire. Malgrésa grande fragilité , on en trouve beaucoup d'individus entiers et de tous les âges ; ce qui ne pour- roit être si l'énorme quantité de coquillages marins que l’on voit à Grignon n’avoient pas vécu dans cette région, et y avoient été jetés par suite de quelque . grande catastrophe. ne 8 : TRES + T'erebellum (fusiforme ) testa fusiformi-cylindracea spiré exquisité obtusiusculds aperturê testae breviore. n. L,. n. :-:::. Quoique ce fossile ne se trouve point à Grignon , je le crois des en- virons de Paris. C’est une espèce plus voisine, par ses rapports ; de la tarrière subulée on commune que celle qui précède. ARE. NR ET EX. Ozivz. Oya. CHARACT, GEN. | | : Testa univalvis, subcylindrica, basi emarginata ; Spirae anfrac- tibus canali separatis. Columella obliquè striata. Os:s0p:R: va A: D 10: & _ Les olives sont des coquilles très-lisses , brillantes, agréa- lement variées dans leurs couleurs , et qui n’ont jamais de drap marin. Elles sont distinguées des cônes cylindracés , qu'on nomme vulgairement rouleäux > par le canal qui LT * à L UN D'H:sTOIRE NATURELLE. 391 sépare les tours de leur spire , et par les stries de leur columelle. æ Linné ne les a pas distingués de ses voluta, et même il les a réunies la plupart comme constituant des variétés d’une seule espèce ; savoir, de son voluta oliva. Il est néan- moins certain que les olives maintenant connues présentent un assez grand nombre d’espèces constamment distinctes entre elles, indépendamment des variétés que ces espèces peuvent offrir. ip comine les cônes et les volutes, vivent dans 1 ers des pays chauds, | [ESPÈCES FOSSILES. 1. Olive à gouttière. Ofiva ( canalifera ) testa subfusiformis ; spir& conico - acuté ; callo columellae canalifero. n. | | L. n. De Courtagnon , d’après la nature et l'odeur du sable qu’elle contient ; cependant on la dit des environs de Ben, près Ponchartrain ;, à peu de distance de Grignon. Cette olive fossile m'a été communiquée pat Le citoyen Denys Montfort. Elle a quinze lignes (près de vingt-cinq millimètres) de longueur. Ses rapports avec l'oiva hiatula de Gmelin sont tels qu’elle semble en être l’analogue fossile, à quelques différences près, 2. Olive mitréole. Vélin, n° 2,f, 4. | Oliva ( mitreola) testa fusiformi - subulata , laevigata : spirä elongatä acutd ; columell& basi striato-plicatä. n. L. n. Grignon et près de Ponchartrain. Elle a à peine dix-huit millimètres Le buit lignes) de longueur. 3. Olive de PAumont, Oliva ( Laumontiana ) testa ovato - subulata , nitidulas subviolaceà ; colghseti basé biplicatä. n. L. n. À Aumont près de Montmorenci. Communiquée par le citoyen Gilet- Laumont. ÆElle n’a qu’un centimètre ( environ quatre lignes) de longueur. Sa superficie , quoique luisante, est obscurément marquée de points enfoncés et épars , et de stries longitudinales. de tours _. » me sont er Le un canal un peu large. . Gi * 592 “ANNALES. DU. MUSÉU M eo # : " & # b . M É M Oo L R E il : pes D | $S Sur l'anatomie comparée des organes électriques de La . «æaie :torpille , du -gymnote engourdissant , e£ du silure & trembleurs::: 2318: rentinss toc ceskis PAR E GEOFFROY |? F: a Be RUN Ce tnt L v.= . rs k# Drrvrs qu’on s'occupe avec tant de succès.de recherches relatives aux phénomènes galvaniques , il devient plus inté- ressant que jamais de connoître avec précision les organes particuliers de certains poissons dans lesquels on a reconnu ‘ les propriétés électriques. | sd L’analogie porte à croire que des êtres qui jouissent de facultés aussi extraordinaires le doivent à une organisation presqu’entièrement semblable , qu’ils sont par conséquent extrèmement voisins les uns des autres » Ou plutôt qu’ils forment une seule et même famille ; mais c'est ce qu’on ne trouve * point à l'examen qu'on est dans le cas d’en faire : on est tout surpris de reconnoître au contraire que les poissons él ctriques appartiennent à des genres extrêmement différens les uns des autres » et qu'ils sont placés dans ces genres , sans blesser en rien l’ordre des rapports naturels. , » 1 w . Ed :? KUIeR LS N AÆ UMB:E:L:L E, 593 Ainsi lon connoît une. espèceuélectrique -dans chacun des genres raie, tétrodon , trichittés gymnote et Silure. : + Pour rendue raison de la si grande dissemblance des pois- sons qui se e"distinguent de leurs congénères par la présence d’organés électriques >; il faudroit admettre que ceux-ci ne sont point essentiellement liés à des organes de première importance ,; et qu’ils appartiénnent tout au plus aux tégu- mens communs, lesquels varient daris chaque espèce sans apporter dans Re reste. de fa en LE aucüne modifica- tion notable, | LREtOD DIS LRU : ee un. véstilier: su ne. os FEES Ipas étabogil conduire l’état de nos connoissances sur ceux des organes électriques qui ont jusqu’ici été observés : car si Pon's’en rapporte au sentiment de: la plupart des ‘anato- misies , on trouve. que Porgane de lélectricité dans la torpille, est -fort étendu ;: très - compliqué! , et sur: tout remarquable en ce quil n’a point d’analogue. L'École italienne , à la tête de laquelle figuroient Redi et: Lorenzini son disciple , prit long-temps les:tubes nombreux dont cet organe sst formé, pour autant de petits muscles particuliers, musouli-falcati; et cette opinion fut en vigueur jusqu’à l’époque où Jean Hunter publia une Émmc ge 7 anatomique. de la torpille. + pe | J'avois aussi un occasion , dti mes voyages ; dé voir db torpilles ; je reconnus bientôt les batteries électriques dont elles sont Sifichement pourvues: comme c’étoit en touchant ces espèces < d'appareils que j'éprouvois les. plus fortes. com motions , iet.que Îles: autrés raies. me:me ‘préséntoient rien! de’ semblable , je ne doutois pas que j’eussé sous, les: yeux les - organest.an moyen desquelsda torpille se rend si redoutable 22 a x 394 | Pate D U MUSÉUM à au sein ‘des eaux ‘et frappe à son gré ‘’engourdissement les animaux dont elle : proie : mais alors j’igno- rois si d’autres , âvant moi > avoient remarqué cette organisa tion, et dans ce cas, quel complément ; “aux observations déja faites; la science pouvoit exiger de moi Enferimé. dans Aléxandrié assiégée, privé de ma bibliothèque , je me con- solois de ne pouvoir sur-le-champ éclaircir mes doutes en me flattant qu’au moins ces organes ne séroient pas connus dans leur relation avec la physiologie générale. Pour: par- venir donc à acquérir cette connoissance , je cherchoïs opi: niâtrément quelque chose d’analogue dans les autres raies : persuadé que c’étoit moins à la présence de cet organe qu’à une disposition qui lui étoit particulière , que les torpilles avoient ; exclusivement aux autres raies Fe cette étonnante faculté de foudroyer en quelque sorte les petites'"espèces de la mer. Il ne faut pas avoir comparé entre eux beaucoup d'animaux. pour être averti qu’il n’y a jamais parmi eux d'organes nouveaux , sur-tout dans des espèces qui se ressem- blent autant que des raies : il étoit plus naturel de croire que les tuyaux renfermant une substance gélatineuse dans la, torpille existoient masqués dans les autres raies ; et on va voir que jai en effet trouvé dans celles-ci une Organisation analogue , avec des différences auxquelles doivent se rap- poïter les différentes manières d’être et d'agir de chaque Les raies sont , comme chacun sait » des poissons plats dans lesquels la nageoire pectorale se prolonge antérieurement sur les côtés dexla tête ; au moyen d’un cartilage qui en borde les contours. , La torpille diffère de ses congénères par un intérvalle très-considérable de ce cartilage: à la tête : tout ce a DHISTOIRE,NA TU RE LE. ï 39 5 vide immense est rempli par des prismes. à. six ; à cinq ,| et quelquefois à quatre pans ;. — adhèrent par leur base à la peau du dessus et celle du dessous :, ils sont ran- gés parallèlement entre-eux ; ils suivent les contours saillans, et irréguliers de la tête et dés. branchies , _ét tout-à-fait exté-, rieurement ils forment une couche; nique Quand la: peduest enlevée ; tous Ces prismes dont on aperçoit alors, les bases, présentent l’aspect d’un rayon ou gâteaude miel : ce sont autant de petit tubes, remplis à l’intérieur d’une substance que Panalyse chimique ia appris être un, com posé de: ‘gélatine et:d’albumine., La texture de ce tube est: aponévrotique , et ils sont réunis entre eux par une. ‘espèce de réseau lâche, formé de fibres tendineuses qui les enve- loppent en tous sens ; enfin ils sont recouverts et fermés par une lame aponévrotique , et la peau revêt ces premières enveloppes ; 3 d’ailleurs cet appareil est fourni de nerfs remar- quables par leur grand volume : on en distingue quatre troncs principaux qui se distribuent entre. tous les tubes , et sui finissent par y pénétrer et s’y épanouir, Les raies dans lesquelles le cartilage de. Ja nageoire. pec- torale borde immédiatement les contours. de la tête, n’étoient. point, comme la torpille, dans le cas d’offrir des prismes ou tubes verticaux : cependant elles, n’en - diffèrent pas autant qu’on l'arimaginé: Dans les raies, éorime dans les torpilles... il sort:ducrâne-un peu avant de l'oreille, un nerf si gros qu’il surpasse le volume: de: celui qui se rend. à l’œil. .Ce nerf se dirige latéralement , ;rampé sur-la face supérieure du masseter et:Va s’épanouir ‘en dessous entre.ce muscle .et la: première. branchie ; dans üne masse qu’on, prendroit au pre- mier : ggup-deil pour une glande , mais. qui est: réellement L2 # < 396- re À NAT ES : DU: MUS É U M 4 = le foyer d’où sortent en plusieurs paquets un grand nombre de tubés: analogues à ceux la:torpille,: Un paquet se dirige vérs le nez, un autre se répand sur le ventré,,: un troisième remonté lé mässeter ét va se terminer derrière Pocciput., un quatrième s'étend sur’ les musclés. de la nageoire pectorale. H ya à cet égard quelques différences selon les espèces ; mais toujours ces tubes ; aussi bien que dans la torpille ,adhè- rent tant à la peau de dessus qu'à celle de dessous : seulement, du lieu d’être verticaux j ce qui est impossible faute d'espace, ils suivent les contours de la: tête, s'étendent sur les: muscles les plus extérieurs , et sont d’autant plus allongés qu’ils ont ün plus grand circuit à faire pour venir s’insérer dans la peau. Ces longs tubes paroissent d’ailleurs de la même nature que ceux de la torpille , et ils renferment à leur intérieur une substance gélatineuse et ‘albumineuse*toute semblable. J us- qw'ici nous n’apercevons , à cet égard ; guère d’autre diffé- rence entre les raies ordinaires et la raie torpille, si ce n’est que dans celle-ci les tubes sont très-courts, verticaux, rap- prochés et parallèles ; tandis que dans les autres raies ils sont beaucoup plus longs, se courbent autour des: principaux muscles des machines, ét se séparent en plusieurs paquets formés de rayons divergens. | : * Maïs si ces organes ne varient dans chaque espèce que par un arrangement différent desparties, n’y auroit-il pas à craindre de'tomber dans une conséquence contraire aux faits observés, et ne faudroit-il pas en effet supposer que toutes les raies ont plus ou moins les propriétés électriques de la torpille ? Telle seroit en effet l'opinion Qu'il faudroit .s’en faire | si ces organes ne se distinguoient par un Carac- tère doù dépendent en. partie. les. étonnantes propriétés L d | | | | . D'HISTOIRE N ATUMRELLE. 397 deila torpille. Les tubes, dans les raies ordinaires, s’ouvrent au-dehors de la peau par des de. qui leur sont propres : ce sont autant d’organes excrétoires de la matière gélatineuse renfermée dans leur-intérieur ; dans les: torpilles y: au-con: traire, tous les tubes sont complétement férmés , non-seule- ment par la peau qui n’est perforée en aucun endroit, mais de plus par des aponévroses qui s'étendent sur toute la sur- face de l’organe électrique: là matière gélatineuse ne pou- vant alors se répandre au-dehors , est forcée de:s/accumuler dans cès tubes ; de-là sans doute la grandeur de leur dia- mètre ; de-là: rss aussi que leur nombre augmenté dans tous les, âges. idé la vie. MM. Valst et Hunter ont en effet trouvé cette augmentation progressive ; ils ont compté plus de ‘deux: cents de ces tubes dans de jeunes sujets, quatre. à cinq cents dans des torpilles adultes, et jusqu’à douze cents dans un-individu d’une. grandeur considérable. oi C’est; comme je l'ai déja dit, à Jean Hunter ( Trarsactions philosophiques, année 1773 ; pag: 48x:)-que l'on-doitila meilleure description des. organes électriques: de la-torpille ; Monro , dans sa; Féopiélogies des poissons; ra bien aussi figuré l'appareil correspondant qui se trouve dans :les-autres raies ;; mais, je crois être : Je. premier qui -ài comparé: ces organes. ; qui en ai démontré l'identité , et qui lesai ramenés à un même système d’organisation: + | L’organe électrique delatorpille est ééeltiment un organe du toucher > muni-d’un appareil aussi considérable que: celui de la vue et dé l’ouie. Les nérfs qui $’y rendent sont si gros , que : leur .vokime a. paru à: Hunter. aussi extraordinaire que les phénomènes .auxquéls ils. donnent liéu : ils s'épanouis- sent de mème.tout-à-coup. dans un mucus gélatineuxet rien 1, 2 398 ANNALES DU MUSÉUM wentrave leur libre communication avec les corps Us, Il n’y a nul doute qu’ils nëjouent un très-grand rôle dans les phénomènes électriques. Hunter les croyoit destinés à former, rassembler et diriger le fluide nerveux. Quoi qu’il en soit, leur influence est démontrée, puisqu'il est connu que le concours de la volonté de l’animal est indispensable pour donner les commotions : ce qui résulte évidemment des observations de M. Valst , et de celles que j’ai eu occasion de répéter après lui. Cependant, dès qu’on trouve Fi les autres raies ces nerfs distribués à peu de chose près comme dans la torpille, il faut: convenir qu'ils ne suffisent pas seuls à la production de Pélectricité, et qu’il faut pour cela qu’ils soient en ou- tre dans de certains rapports avec les parties environnantes. L'ouverture des tubes dans les raies favoriseroit-elle l’écou- lement du fluide nerveux? ou bien , comme dans le torpille, les nerfs exigeroient-ils une grande quantité de substance gélatineuse, pour s’y épanouir en nombreux rameaux:.et de- venir propres à agir avec bien plus d’énergie ? “Afin de pouvoir vérifier jusqu’à quel point ces conjec- tures peuvent être fondées , comparons aux organes électriques de la raie torpille ceux-qu’Hunter a décrits dans le gymnote engourdissant, et ceux que j'ai découveris dans le'silure trem- bleur. Ces deux poissons sont si différens de la torpille, qu’ils donnent lieu d’espérer que cette comparaison répan- dra un grand jour sur Ja question qui nous occupe. - Les gÿmnotes tiennent à l’ordre des poissons apodes : c’est le genre. de phib voisin de celui des murènes ou des an- guilles ; ils ont Conséquemment le corps très-allongé , pres- que : cylindrique ‘et serpentiforme. Séparés ‘des murènes, 07 D'HrsTOrR EE N VTUREUWLE. 399 ee qu’ils sont privés de nageoires au dos et à la queue, ils s’en distinguent en outre “Er ’extrème brièveté de l’ab: domen. L’anus est en effet si rapproché de la tête , qu’il s'ouvre en avant des nagéoires pectorales. Mais, par con- tre , les gymnotes ont la queue d’une longueur vraiment ex- traordinaire ; c’est un organe auquel il semble que tous les autrés soient sacrifiés : il est rendu plus léger par une disposition particulière à ce genre de poisson. La vessié natatoire, au lieu d’être seulement renfermée dans la cavité abdos s'étend à l’intérieur de la queue et se prolonge jusqu’à son extrémité. C’est au-dessus de cette vessie que l’on trouve dans le gymnote engourdissant un appareil très-singulier , plus étonnant encore par son énorme volume que par sa structure ; appareil dont il n’y à aucun véstige dans les autres espèces de ce genre, et qu’il est impossible de ne pas ser pour ho rose électrique de ce gymnôte. Cet organe est formé par la réunion d’un assez td nombre d’aponévroses qui s'étendent dans le sens de la longueur du poisson et qui forment autant de couches ho- rizontales , parallèles , et écartées, les unes des autres, d’un millimètre, D’autres lames verticales , de la même nature , et beaucoup plus nombreuses, les coupent presqu’à angles droits : de-là résulte un réseau large et profond, composé de nom- breuses cellules à plans rhomboïdaux. L'intérieur de ces cel= lules est rempli d’une substance onctueuse et d’une rates rence gélatineuse. Les batteries decide à sont divisées en quatre masses dis- tinctes, deux grandes et deux petites. Hunter a donné à chaque paire le nom de grands et de petits organesélectriques. 52 * 400 ANNALES DU MUSÉUM. æ .-«Les grands organes sont situés immédiatement au-dessous de la vessie natatoire etMdes muscles vertébraux : ils sont d’une telle épaisseur, qu’ils forment , à eux seuls ; plus de la moitié du volume de la queue : une large cloison les sépare et leur fournit de .très-fortes attaches ; ils tiennent supérieu- rement à la vessie natatoire et aux muscles qui laccompa- gnent, par un tissu cellulaire assez serré ; enfin ils se ter- minent par le bas en un bord arrondi, vers l’origine des aile- rons osseux qui soutiennent les rayons de la nageoire de l'anus. .. Les petits organes occupent la région la plus inférieure de la queue. Ils commencent et finissent à peu près. aux mêmes points que les. grands.organes , sont situés au-dessous d’eux et. de chaque côté. des soutiens osseux de la nageoire anale ; leur forme générale; est celle de. deux longues pyra- mides triangulaires. Les deux faces latérales de ces pyra- mides sont recouvertes de fibres musculaires, dont l’ensem- ble opère les divers mouvemens de la nageoire ; en quoi ces petits organes diffèrent. singulièrement des, grands ; qui s’attachent sans intermédiaire à la peau , et qui; communi- quant plus immédiatement avec les Corps extérieurs , sont dès-lors capables de produire des effets plus énergiques. Les lames horizontales des petits organes au, lieu: d’être parallèles dans toute leur longueur, sont onduleuses par. in- tervalles : Hunter, en a compté 34dans un grand organe, 1 4 dans un petit : les:feuillets qui coupent celles-ci à angles droits. sont infiniment plus nombreux : il:;$’en. trouve dans: une étendue de 25 millimôtres jusqu'à 240, tantils sont. minces et rapprochés les uns des autres. DÉCRET : Cet appareil. d'organes électriques. est: mis en, jeu par un système de nerfs fournis par la moelle épinière: et distribués. +. D'HISTO LR EN A T-U:R ELIL Æ. 401 avec un mécanisme admirable, On trouve, bien au-dessus de la colonne vertébrale, un groS nerf qui.se dirige en ligne droite du crâne à l’extrémité. de la queue; mais ; quoique plus gros et plus rapproché de, la colonne vertébrale dans le. gymnote engourdissant que dans.les autres.poissons an- guillaires , il ne donne pourtant que peu.de, rameaux qui se rendent aux, organes électriques ; mais,, en revanche, il sort de, chaque vertèbre. un nerf .qui, non-seulement distri- bue des branches aux muscles. de la queue, mais qui en envoie aussi aux organes électriques. Les différens rameaux de ce nerf rampent d’abord sur les surfaces de ces organes, et finissent par se répandre. et s'épanouir dans leurs alyéoles. C'est ainsi que les nerfs vertébraux , au moyen de cette dé- viation de leur route ordinaire ‘et Front augmentation de volume , deviennent , dans le gymnote engourdissant , autant d’instrumens aptes de frapper de,mort ou au moins de torpeur tous les animaux qu’ils parviennent. à toucher. : L’organe électrique de ce poisson étant, placé .sous la queue et dans une partie éloignée conséquemment des prin- cipaux systèmes de la vie , il deyenoit difficile, d'imaginer quels, étoient des, nerfs qui pouvoient. s’y porter. La, com-. binaison la. plus simple étoit de les tirer. immédiatement de la. moelle, épinière, et.c’est aussicelle, que, nous voyons réalisée dans le gymnote. engourdissant. La simplicité des moyens, de. la. nature. se fait encore. plus particulièrement, remarquer, dans. le silure trembleur. Ce-poisson diffère presque autant des gymnotes que des raies, aussi doit-on s'attendre à. une, tout autre organisation. …ÆŒEn.effet, ce-n’est; ni sur les côtés de la tête. comme dans la. torpille, ni au-dessous de;la queue comme. dans l'espèce. 402 A NENIALIEIS + D UV: 20 SÉ UM. _— dont nous venons de traiter , que se trouve l'organe électrique dans le silure trembleur. Il est étendu tout autour du pois- son ; il existé immédiatement au-dessous de la peau , et se sure formé par un amas considérable de tissu cellulaire tellement serré et épais, qu’au premier aspect on le pren: droit pour une couche de lard : maïs quand on y regarde de plus près , on s'aperçoit que , cet organe est composé de véritables fibres tendineuses où aponévrotiques , qui s’entre- lacent les unes dans les autres , et qui, par leurs différens entrecroisemens, forment un réseau dont les mailles ne sont distinctement visibles qu’à la loupe. Les petites cellules ou alvéoles de ce réseau sont remplies d’une substance albu- mino - gélatineuse. Elles ne peuvént communiquer à l’in- térieur , à cause d’une très-forte aponévrose qui s'étend sur tout le réseau électrique ; et qui y adhère au point qu’on ne peut Pen séparer sans le déchirer : d’ailleurs cette apo- névrose tient seulement aux muscles pa un tissu cellulaire rare et peu consistant. | Le système nerveux qui complète cét organe: seine Wa pas plus de rapport avec les branches nerveuses que nous avons examinées dans la torpille et le gymnote , que les tuyaux de ceux-ci n’en ont avec Penveloppé particulière du: silure trembleur. Ces nerfs proviennent du cerveau: ce sont les’ mêmes que mon célèbre ami Cuviér a vus se porter directe- ment, dans tous les poissons, sous la ligne latérale; mais ces deux nérfs de Ja huitième paire ont , dans le silure trembleur;: une direction et un volume qui sont particuliers à cette es-* pèce : ils descendent, en se rapprochant l’un de l’autre à leur sortie du crâne, vers le corps de la première vertèbre qu’ils traversent : ils s’introduisent d’abord par un orifice es D'HISTOIRE NATURELLE. 403 qui est propre à chacun d’eux, et en sortent ensuite, du côté opposé, par une seule ouverture ; après s’être rencontrés, ils s’écartent tout-à-coup et se rendent sous chacune des lignes latérales : on les trouve alors logés entre les muscles abdomi- naux et l’aponévrose générale, qui s’étend sur le réseau élec- irique ; enfin ils pénètrent sous la peau au moyen de grosses branches qui se portent à droite et à gauche du nerf principal. Ces branches sont au nombre de 12 à 145 de chaque eôté; elles percent A ne is qui revêt la surface interne du tissu ticulai ètrent jusqu’au simrardé: ur et finissent par s’y dpi niohsies< is slot phrases . L’examen des trois. fi gattee: tous que je viens de comparer entre eux nous conduit nécessairement à des ré- sultats de quelque intérêt , sur l'espèce de modification que des organes communs à tous les poissons doivent subir pour développer dans quelques espèces les propriétés électriques. On trouve d’abord que le lieu où se -logent les batteries élec. triques est assez indifférent , dès que célles-ci sont répandues tout autour du silure trembleur , rassemblées sous la-queue du gymnote engourdissant , et réunies sur les côtés de la tête dans la torpille. 2°. Qu’aucune branche du système nerveux n’est spécialement, affectée. à ces organes , puisque ée sont autant dé nerfs différens :qui s’y distribuent, 3°. Que là forme des cellules est de même peu essentielle, attendu que cette forme varie dans chaque espèce ; mais, à d’autres égards, on trouve aussi que les: batteries électriques , qu’à un premier aperçu on est tenté de croire si différentes , ne laissent pour- tant pas d’avoir beaucoup de rapports et de se ramener à un même système d’organisation. On en a. la preuve. quand on considère que les poissons électriques sont les seuls-dans ' dis “ 404 EANNALES ’DÜ 'MUSÉDU lésquels on observe des aponévroses aassirétendues-tet aussi multipliées ‘en ‘surface , une accumulation aussi considéra- ble de gélatine et d’albumine dans les cellules que forment cés aponévroses!, et des:rameaux nerveux aussi ee ctiaussi prolongés. L'LRE | L 8 449-#1 C’est en effet par la réunion FH ca) aussi yes j que l'organe électrique est constitué : et dans cet état il est ; selon la judicieuse remarque de moniillustre collègue Lacé: pède (1), comparable à la batterie de Leyde, ou au ‘carreau fulminant , puisqu'il est alternativement composé" de corps conducteurs du fluide électrique (les nerfs et:la.. pulpe albu- mino-gélatineuse ; où l’action des nerfs:se continue) ; et de corps non conducteurs ;:tels que-les:feuillets aponévrotiques qui se dépeint à ‘travers cette ! masse »d’albumine _et de gélatine: Ce: qui prouve que \c’estide l’arrangement :méca- nique de ces élémens idio-éléctriques et Mn raie que dépendent les ‘propriétés de lutotpille:, c'est l'existencé des mêmes parties dans les: autré$ raies: quoique-ces: poissons ne soient pas susceptibles des: mêmes" effetsu Ces: parties, j sémblables. quant à leur nature intime cet à leur texture: ; sont entièrement disposées les unes: “he pus ‘aux ‘au tres. °Le nerf dela cinquième: paire ,::dans des raiesiet les squales, ést également d’un -volamé: considérable >ret va? s'épanouir dans un: mes d’où découle ‘une: grande quantité de’ sérosités: alb élatis mais cette géla- tine'; ou se: perd à Snsoiur ts: lés tuyaux qui s'ouvrent Re Ce. 2: ] la peau ;-ou sac en masse sur les-côtés fe Dé / tirer [a by nimes SAT Tr! : ft RÉ ee y - (1) Histoire! naturelle deé poissons , tome II, Déséas du gymnote engoërdis- sant ; page 166. . 0 o D'HISTOIRE! NATURELLE &. 405 des os du nêz. Dans ce dernier cas, quelqu'en soit la quan- tité, la gélatine est inutile pour la: production de l’élec- tricité : ce qu’il faut sans doute attribuer au défaut d’a- -ponévroses qui la divisent en petites portions isolées , dé la même manière que la batterie de les ou le carreau ful- minant manqueroient: le: but qu’on s’en promet, s'ils étoient privés de: lames de verre interposées entre les feuillets M Frs L’organe. électrique Fr en dernière analyse, formé de nerfs et de feuillets aponévrotiques entrelardés , Si je puis m’exprimer ainsi, d’albumine et de. gélatine , nous ne de- vons plus être étonnés de le rencontrer dans des familles tout-à-fait différentes. Tous les animaux ont des nerfs qui se perdent sur la peau ; tous immédiatement au-dessous d’élle sont plus ou moins pourvus de tissu cellulaire ; ; tous ont donc en. pre sorte le rudiment d’un organe éléctrique. Dès-lors, qu’on imagine que des vaisseaux nourriciers dé: posent de l’albumine et de la gélatine entre les feuillets du tissu Cellulaire qui fixe la peau aux muscles extérieurs et lon se fera aisément une idée de la manière dont cet épanohé ment peut donner lieu à l'existence d’un organe électrique! Tout ceci peut se passer sans l’influence , au moins pro- chaine, des autres: organes. essentiels à la vie : c’ést un dé- veloppement qui a lieu presqu’au dehors de l'animal, et qui n’a guère d’action que sur la peau.et les parties qui en dé- pendent; et voilà pourquoi des espèces, seules affectées d’un développement aussi extraordinaire , appartiennent pourtant à un genre nombreux, sans offrir d’anomalie trop choquante. J'ai cru ,; en faveur des naturalistes qui se livrent à l'étude des rapports naturels , devoir insister sur cette Le 53 4:06 = ANNALES. DU: MUSÉU M | + F remarque. Je terminerai ce mémoire par, une ‘autre qui me paroît susceptible d’intéresser les érudits, +. | J’ai quelque raison de croire que les Arabes > à l’époque sans doute . où ils cultivèrent les sciences avec tant de suc- -cès ; ont été sur la voie de la- théorie de l’électricité ; du moins est-il vraisemblable qu'ils ont rapporté à la: même cause les effets foudroyans de la torpille et ceux beaucoup plus terribles de l’électricité céleste. Nous ne pouvons plus guère juger de leur savoir en histoire naturelle, que par les noms qu’ils ont donnés à la plupart des productions de: la nature. Ces noms: se sont conservés sans altération ; Car :ce n'est. qu’à! l’ère!, où. les sciences ont fleuri dans POrient , | qu’on doit rapporter la nomenclature sage et raisonnée dont font en ce moment usage les grossiers: habitans de l'Égypte. Chaque-animal porte en cette contrée , comme dans les livres des naturalistes , deux noms, celui du genre et celui de l’es- pèce : il n’y a.guère d’autre exception qu’en faveur de la tor- pille et du silure trembleur; on a négligé tout ce qui tenoit à la forme de ces poissons , on ne s’est attaché :qu'à leur étonnante. faculté de frapper d’engourdissement toutes les petites espèces de la: mer et du fleuve: ainsi > quôique très- différens , on leur a donné le même nom ; et ce qu'il ya de bien remarquable , le mom de Rdad:ou Raasck, qui sert à exprimer le tonnerre. En imposant ainsi cette déno- mination à la torpille et au silure trembleur, les Arabes au- roient-ils pensé à rapporter à l'électricité céleste les phé- 4 nomènes de Vélectricité animale ? | FRA Tee PS HËE D'HISTOIR E na TURELLE. 407: En Explication des Figures, Pl. X XVI. Fre. II. La Rare Torpirrs (Raïa Torpedo ). a Organe électrique composé de tuyaux. à La peau du dessus rejetée sur le côté pour laisser voir l’organe électrique. Fre. II. La Rare Roxce (Raïa Rubus ). a, a, Tuyaux aponévrotiques communiquants au- dehors de la peau par des orifices particuliers. à La peau des flancs moe sur le côté. 2 z,Nerf de la cinquième pair | i Foyer dans lequel no ñ nerf de la sus paire A et d’où rayonnent en plusieurs paquets les pres qui s’ou- vrent au-dehors de la peau. Fro. III. CourE TRANSVERSALE DU GYMNOTE ENGOURDISSANT, _Gymnotus electricus. (C° est un poisson qui ressemble Lys © coup à l'anguille ).… g, g Grands ôrganes électriques p; p Petits organes pri pe, æ Vessie natatoire. .m, M1, m, 7% Muscles longitudinaux. o Colonne vertébrale. “ se 3 d La peau vue en déhors. + 79 . 4 “é Nageoire anale. Frc. IF. SILURE TREMBLEUR (é ns electricus). B Aponévrôse étendue sur tout l'organe électrique, c'est-à-dire, sur un réseau de fibres tendineuses , Compris entre cette apo- névrose et la peau. Æ Épaisseur : de l'organe dose. .z,. Nerf de la huitième paire. 7» me : Muscles abdominaux. 53%. . e MT” 408; A N:NiA TES, D U :MU S ÉU M, 2 EXTRAIT d'un mémoire du citoyen Dscanpozte , 5) sur le genre Strophanthus, pan DESFON.TALN LS... » * RS à # Les plantes qui composent la nombreuse famille des Apo- cinées , sont , pour la plupart , vénéneuses et originaires des climats chauds. Plusieurs, telles que les. Pervenches, les Lau- riers-roses ; Lallamanda , les 1 Plumiera , etc., ont & très-belles fleurs d’oxnement ; d’autres, comme KA Noix vomique, , Strych- nos nux vomica (Lin. ); Pipécacuana de l'Ile-de-France, Cy- ranChum vomitorium (Lamarcxk, Dicf: 2,:p. 238); le Peri ploca emetica (Wairo. Phyr. à, pl 61 25 Ag: 2),'sont d’usage en médecine : enfin on prépare’ avec le suc de lUrceola élastica de Madras , décrit par Roxburg , , ét celui duWahé de Madagascar (Easles IL. t. 169), une gomme . élastique , analogue à celle que l’on retire de l’Hevea de la Guiane ; qui appartient, à la#famille des Euphorbes, Quoique ordre des Apocinées soit très-naturel et très- distinet , > néanmoins les organes de la fructification offrent des rm si différens et si tranchés » qu’il est facile d’y former des sous-divisions. Les uns ont lé fruit simple ; cap- sulaire ou charnu ; dans d’autrestil est doublé et’ composé de deux capsules un s’ouvrent longitudinalement du un seul côté, et les graines qu’elles renferment sont nues et couron- | | | | D'HISTOIRE NATURELLE. 409 nées d’une aigrette soyeuse. Les corolles sont en cloche ; en entonnoir, en roue ou même en soucoupe, divisées plus ou moins profondément, souvent contournées avant de s'épaz nouir ; à lobes coupés obliquement et accompagnés. de glandes intérieures , ou de cornets diversement conformés , quelquefois revêtues d’une duplicature ou couronne interne adhérente au tube, et on trouve aussi, comme l’on sait, dans les étamines des différences extrêmement remarquables. Malgré cetie diversité de caractères dont les botanistes ont su tirer parti pour former des coupes dans la série des Apocinées, elle en a cependant de communs qui la distinguent des autres familles analogues : tels sont le calice divisé en cinq parties, la corolle régulière monopétale à cinq divi- sions, les étamines au nombre de cinq, adhérentes à la corolle et alternes avec ses divisions l'ovaire supère , surmonté d’un ou deux styles terminés par un stigmate, embryon enveloppé d’un périsperme mince et charnu. Les feuilles sont opposées , rarement, alternes, et de Vaisselle de chacune sortent deux rangs de cils qui se pro- longent autour de la tige, et forment souvent, par leur réunion , une membrane ciliée, de manière qu’on pren- droit, au premier coup-d’œil, pour des Rubiacées les espèces qui ont ce caractère ; mais, si l’on y fait attention, on voit que la membrane sort de l’aisselle de la feuille , et non de l'inter- valle des pétioles comme dans les Rubiacées. ee Le genre décrit par le citoyen Decandolle , appartient à _ la division des Apocinées , dont le fruit est bicapsulaire’, vét: doit être placé entre le Nerium et l’Échites. X| se distingue de l’un et de l’autre par les lobes de la corolle surmontés. d’un filet très-allongé et contourné en forme de tire-bourre. La £ n - 410 © ANNALES DU MUSÉUM s C’est d’après ce caractère qu’il l’a nommé Strophanthus (fleur en lanière). Il différe encore de l'Échires par la gorge de sa corolle , revêtue d’une couronne, etdu Nerm par les prolon- mens de sa couronne ; qui sont au nombre de dix ,.- tandis que celle du Nerium n’en à que cinq. Les Strophanthus ont des tiges ligneuses et sarmenteuses , des feuilles entières et opposées , des fleurs portées sur de courts pédicelles et le plus souvent räpprochées en faisceaux ; des boutons de fleurs ventrus terminés par un long prolon- gement formé de cinq filamens qui se séparent de bas en haut. Le genre Szrophanthus renferme quatre espèces. 1. Strophanthus sarmentosus (Strophanthe sarménteux ). = 8. Glaber, sarmentosus ; floribus glomeratis terminalibus et lateralibus, simulcum foliis nascentibus ; corollis subcam- panulatis ; antheris in filum productis. : Strophanthe glabre, sarmenteux. Fleurs latérales et ter- L& 7 n. . $ # minales rapprochées en faisceaux, naissent avec les feuilles. Corolles en cloche. Anthères terminées par des fils. Tiges sarmenteuses , parsemées de petits tubercules blancs. Rameaux opposés, Feuilles ovales , en pointe. Pétioles courts » aCCompagnés de deux stipules aiguës, Fleurs grandes, rouges, solitaires et rapprochées en faiscedux, au nombre de trois à quatre. Pédicelles courts, garnis de quelques folioles ovales-lancéolées , terminées en pointe. Calice à cinq divisions très-profondes ovales-allongées , aiguës. Corolle en cloche à cinq divisions ovales, surmontées d’un prolongement long de six cen- timètres, Tube évasé, couronné de dix lañières. Cinq étamines. Filets adhérens au tube dans toute sa longueur. Anthères hastées , terminées par des fils rapprochés en faisceau. Un style court. Un stigmate en tête. Deux ovaires supères. b Cette espèce a l'aspect d’une Bignone, Elle est originaire de Sierra-Leona, d’où elle à été apportée par M.Smithman. D'HISTOLRE NATURELLE. gi” 2. Strophanthus laurifolius(Stophanthe à feuilles de laurier). Strophanthus glaber ; foliis interdum ternis ; floribus glo- meratis terminalibus , post folia nascentibus ; antheris in Jilum productis. Strophanthe glabre. Feuilles souvent ternées. Fleurs ter- minales en faisceaux, naissent après les feuilles. Anthères terminées par des fils. . di Cette espèce est très-voisine de la’ précédente ; elle en diffère par ses feuilles 4 souvent ternées , par ses fleurs toutes terminales, par sa tige droite, par la gôrge de la corolle moins évasée ; ire ses pis A ne PRE art les feuilles. 5 : 6 L Elle a été pe = datique par M. baril} PANNE débhihe 3. Strophanthus dichotomus ( Strophanthe dichotome). Strophanthus glaber; ramis dichotomis ; foliis mucronato- acumiratis ; ; corollis infundibuliformibus ; antheris in filum productis. — Echites caudata; pedunculis dichotomis ; ; | floribus -filamentosis ; folis ovato-oblongis » ACUMIN AIS ; k caule volubili. Buru. Ind. p. 68, t. 126. — Echites cau- # data corollis infundibuliformibusz apicibus bicornibus lon-@ - gissimis. Lan. Mant. 53. : . Strophanthe glabre. Rameaux dichotomes. Feuilles en 5 pointe. Corolle en entonnoir. Anthères terminées par des fils. Tige sarmenteuse, parsemée de tubercules blancs, partagée en rameaux plu- * sieurs fois bifurqués. Feuilles opposées ; ovale - allongées , quelquefois arronäies, à fermes , entières , terminées pas une pointe , portées sur un court pétiole accompagné de deux stipules très-courtes qui forment, une membrane autour de la tige. Fleurs terminales. Pédoncules garnis de re écailles terminées par deux où quatre fleurs. Corolle rouge assez semblable à celle du laurier rose. Divisions du calice ovale - lancéolées ; aiguës. Dix appendices intérieurs ren- Rés dans la corolle. Divisions ie inférieurement , surmontées d'une lanière d’un décimètre de longueur. Anthères hastées , rapprochées; terminées par un filament en forme de pétale. Un style. Un stigmate, Deux ovaires, D Cette espèce est originaire de l'Inde. 412 ANNALES DU:MTSÉ UM 4. Strophanthus hispidus ( Strophanthe hérissé ). Strophanthus hispidus ; corollis infundibuliformibus ; laciniis longissimis ; antheris acutis, muticis. Strophanthe hérissée de soies. Corolle infundibuliforme: Anthères non terminées par des fils, . Cette espèce a l’aspect d’un Justitia, et est toute hérissée de poils. Tiges ligneuses, sarmenteuses , divisées en rameaux, feuilles opposées, sessiles , ovale - allongées. Fleurs terminales en faisceaux , pédoncules Plusieurs fois bifurqués, garnis de bractées aiguës. Divisions du calice très-profondes , étroites, aiguës. Corolle rouge ; en eñ- tonnoir. Tube rétréci à la base, évasé au sommet, Couronné de dix appendices courts, obtus, en forme d’onglet ; limbe à cinq divisions , surmontées d’un filet long de deux décimètres. Anthères sessiles, hastées > rapprochées ; aiguës et non ter- minées par des fils. Ovaire double, hérissé de poils blancs. Un style, Un stigmate en tête. b Le: À Qu Cette espèce a été trouvée à Sierra-Leona par M. Smithman. L'auteur n’a observé les fruits d’aucune des espèces qu'il a décrites ; mais les ovaires qui sont au nombre de deux ’ et l’analogie des Strophanthes avec les Nerium et les Échites, portent à croire que le fruit est également composé de deux capsules , et qu’elles contiennent des graines couronnées ls Fe is À d’une aigrette. : Explication de la Planche. Fig. I. Corolle du Strophanthe sarmenteux. A Les cinq Étamines, -1B Une seule Étamine. C Le pistil. D Les deux ovaires distincts. Fig. LL. Fleur du Strophanthe hérissé. A Une fleur non épanouie: B Un calice ouvert avec une corolle dont les lanières se séparent _ de bas en haut. C Corolle fendue et ouverte, D'Le pistil. E Les deux ovaires. F Les cinq Étamines. G Une anthère. H Une _anthère avec le filet. 1 Une corolle ouverte vue extérieure- ment, 4 Page missing from book at time of scanning. Page missing from book at time of scanning. Page missing from book at time of scanning. Page missing from book at time of scanning. D'HISTOIRE NATURELLE. 417 RECHERCHES CHIMIQUES Sur le Pollen, ox la poussière fécondante du Dattier d'Égypte > Phœnix dactylifera. pan À FE FOURCROY. Tntroduction. L: citoyen Delille , l’un des savans qui ont accompagné LA \: Bonaparte dans son expédition d'Égypte, me remit , en thermidor an 10 , une certaine quantité de pollen, ou pous- sière fécondante du dattier , phænix dactylifera. L. Cette poussière s'échappe des anthères ou des petits sacs qui la renferment, si facilement et en si grande quantité, qu’on la prendroit de loin , au lever du soleil , pour une fumée qui entoure les dattiers. Le citoyen Delille l’avoit recueillie en faisant secouer des régimes de dattiers mâles dans une chambre entourée de nappes sur lesquelles elle s’attachoit. Je crois devoir consigner ici une observation bien remar- quable , publiée par le citoyen Michaux, au sujet dela pous- sière fécondante du palmier dattier. Ce naturaliste voyageoïit k, er a 418 "ANNALES DU MUSÉUM en Perse dans le temps que des usurpateurs se disputoient, * les armes à la main, les lambeaux de ce vaste empire. Les différens partis, alternativement victorieux, pénétroient dans “les provinces,et, pour réduire plus promptement les habitans, ils brûloient tous les individus mâles du dattier. La famine la plus affreuse auroit désolé ces malheureuses*contrées , si les Persans n’avoient eu la prétention de mettre en réserve le pollen des anthères, et de s’en servir pour féconder les indi- vidus femelles. Cette observation prouve que cette poussière du phœnix dactylifera conserve long-temps sa propriété fé- condante. Il paroît qu’on l’a gardée jusqu’à dix-huit ans sans qu’elle ait cessé d’avoir cette propriété. Ainsi je devois penser que le pollen du dattier, rapporté par le citoyen Delille , et renfermé dans des doubles papiers assez épais , serrés par des ficelles , n’avoit éprouvé aucune altération. En ouvrant les deux paquets qui la contenoient , je trouvai la poussière fécondante sèche , d’un jaune de soufre , assez comprimée pour n’avoir pu ni s’humecter ni s’échauffer , et assez bien défendue du contact de l'air , pour n’en ayoir pu éprouver aucune influence. Il y en avoit une quantité suffisante ( près de 10 onces, 3 hectogrammes 10.) pour en faire un examen chimique très-étendu ; et c’étoit la première fois qu’une pareille occa- sion étoit Gfforte à à la chimie moderne d’analyser cette subs- tance si intéressante par ses propriétés, Elle me rappela celle que j’avois vue seize ans auparavant par les soins de mon confrère le citoyen Tessier, qui m’avoit remis en 1 785 | quelque gros de pollen de chanvre ; et je me souviens que les essais faits dans mon Ebubteé à cette époque où les moyens d'analyse n'étaient pas perfectionnés comme ils le D'HISTOIRE NATURELLE, 419 sont aujourd’hui , m’avoient si peu satisfaits , que je crus devoir ne point les communiquer au public. Cette fois-ci tout m’engageoit à tirer parti de la nouvelle occasion ; le zèle et les soins du citoyen Delille, qui me fournissoit un produit rare , bien conservé , et qui n’avoit jamais été analysé ; l’es- pérance de découvrir, à laide de réactifs bien connus , des propriétés entièrement ignorées jusqu'ici dans une matière importante par ses effets ; l’abondance de ce pollen qui me permettoit de multiplier et de varier assez les expériences pour bien connoître sa nature chimique ; enfin l’état de per- fection où est parvenue maintenant l’analyse des composés organiques. | Je ne pouvois être guidé he ce travail par aucune ana- lyse précédente , puisque ce qu’on sait du pollen des an- thères se réduit à le considérer , d’après quelques aperçus de Réaumur ; comme une sorte de substance huileuse con- crète ; comme la matière première de la cire des abeilles. Je me suis associé dans ces rècherches mon ami le citoyen Vau- quelin , dont me rapproche constamment et avec un égal plaisir, depuis plus de quinze ans, une longue habitude de travaux et de pensées communes. On va voir que nos expé- riences nous ont donné des résultats que rien ne nous auto- risoit à prévoir ni à soupçonner. ; Gt E Essais préliminaires. : Avant de procéder à l’analyse-exacte de cette poussière, LR à nous crûmes nécessaire de tenter quelques essais prélimi naires pour en reconnoître la nature générale, et pour diri- ÿ£ "71. 420 ANNALES DU MUSÉU M ger plus sûrement notre marche dans les détails de l’analyse. Voici les jura propriétés ee qu’elle nous a pré- sentées. 10, Le pollen du dattier a une saveur acidule et peu agréable. 2%, Mêlé à la teinture de tournesol, il la eng sen- sense : 3°. Lavé avec de l’eau tiède, il lui communique une couleur jaunâtre et de l’acidité très-sensible, 4°. Cette infusion est précipitée en jaune serin par l’eau de chaux et par l’ammoniaque ; la liqueur qui surnage les précipités est d’un jaune d’or. 5o, La dissolution d’acétite de plomb, de nitrate , de mer- cure et d’argent, est précipité en blanc jaunètre par la mème liqueur. 6°. L'alcool 4 forme un dépôt blanc, floconneux ; très- léger. 7°. La chaleur la trouble , et y occasionne une Wéparan tion de flocons blancs concrets. 80, La dissolution de sulfate de chaux 'éhone aucun changement de la part de l’infusion du pollen, 9°. L’oxalate d’ammoniäaque y produit sur-le-champ un précipité pulvérulent qui a toutes les propriétés de loxalate de chaux. Ces expériences montrent que le pollen du dattier contient un acide à nu, que cet acide , très-dissoluble dans l’eau, y est accompagné par un sel calcaire , lequel, insoluble par lui-même , ne se dissout que par l'inrerniède en question ;, et que ce selcalcaire est la cause de la précipitation des dissolutions et du mercure et d'argent, par l’infusion dela poussière {écondante. D'HISTOIRE NATURELLE. 421 (. E EE Lavage du pollen avec de l’eau froide. La matière la plus sensible et la plus remarquable du pollen étant lacide indiqué par les premiers essais, on a dû s’occuper de l’obtenir à part pour en reconnoître la na- ture. Pour cela, on a lavé 124 grammes de pollen ( ou en- viron 4 onces , ancien poids) avec une suffisante quantité d’eau distillée froide. Le lavage avoit une couleur rougeûtre, une odeur et une saveur acidule , assez analogues à celles de la bière. Par l’évaporation , cette liqueur a donné une matière d’un rouge brun , dont la consistance et l’odeur se rap- prochoient de celles de la mélasse; sa saveur étoit plus acide, maïs en même temps nauséabonde, Cette matière, produit de l’évaporation du lavage Le pollen, agitée avec l'alcool, ne lui à pas communiqué de couleur à froid , quoiqu’on l'ait laissée long-temps en con- tact avec ce liquide : mais à l’aide de la chaleur, une partie de cette substance s’est combinée.à l’alcool et lui a donné une couleur assez foncée. La partie du résidu insoluble dans Palcool paroissoit alors moins colorée , et avoit une consistance plus con- sidérable qu'auparavant ; elle se dissolvoit aisément dans l’eau, et laissoit en même temps déposer une matière gri- sâtre assez volumineuse ; sa saveur beaucoup moins acide avoit une sorte de fadeur et de viscosité mucilagineuse. Le produit de la lessive aqueuse du pollen évaporé, a donc 422 ANNALES DU MUSÉUM été séparé par l’alcool et par l’eau appliqués successivement en trois substances ; l’une soluble dans Palcool, l’autre soluble dans l’eau , la troisième insoluble dans l’un et l’autre liquides. On va reprendre Pexamen de ces trois matières , pour en déterminer la nature. La dissolution alcoolique , évaporée en consistance d'extrait mou , avoit, dans cet état , une belle couleur rouge , une odeur de suc de pommes cuit, une saveur assez for- tement acide, mais sensiblement désagréable sur la fin. Elle se dissolvoit aisément et abondamment dans l’eau ; elle rougissoit la teinture de Tournesol , faisoit efferves- cence avec des dissolutions , des carbonates alcalins, pré- cipitoit légèrement l’eau de chaux en flocons blancs jau- nâtres , lesquels se dissolvoient dans une nouvelle quantité de la liqueur acide. Il faut observer que cette matière, ainsi séparée par l'alcool , précipitoit beaucoup moins la chaux que la première lessive aqueuse du pollen ; mais unie à l’eau de chaux jusqu’au point de saturation , la liqueur présentoit au bout de quelques jours > à Sa sur- face et sur celle du vase qui la contenoit, une quantité assez considérable de éristaux prismatiques insipides et dis- solubles sans effervescence dans l'acide muriatique. La dissolution du résidu alcoolique dans l’eau, préci- pitoit aussi l’acétite de plomb en flocons un peu jaunes, qui se dissolvoient dans l’acide acétique ; le nitrate de mercure peu oxigéné en éprouvoit le même effet, Quoique les expériences qui précèdent semblassent prou- ver que lacide contenu dans le pollen du dattier étoit de VPacide malique ; pour en obtenir une démonstration plus rigoureuse , on l’a soumis à l'épreuve suivante. … D'HISTOIRE NATURELLE. 423 Une portion de la dissolution de cet acide, mêlée avec de l'acide nitrique , a donné naissance à beaucoup de gaz nitreux , et a fourni, par le refroidissement , des cristaux d’acide oxalique, nageant dans une eau mère d’un rouge jaunâtre et d’une saveur amère. Ceite expérience, comme on voit, confirme ce que les autres avoient annoncé ; savoir, que l’acide du pollen du dattier est bien vérita- blement de lacide malique : car nul autre acide végétal n’est changé aussi facilement en acide oxalique par l’acide nitrique. Elle résout aussi la question qu’on s’étoit faite de savoir si cet acide existoit naturellement dans le pollen, ou s’il étoit le résultat d’une fermentation occasionnée par Vhumidité pendant le transport. On sait en effet que l’acide maliqué ne procède jamais d’une pareille opération ; et qu’au contraire il se détruit lui-même pour donner nais- sance à l’acide acétique. Une portion de la matière soluble dans l’alcool ayant été dissoute dans une petite quantité d’eau, on y a mêlé du carbonate de soude ; il s’est produit une effervescence écumeuse assez vive; et quand la saturation a paru com- plète , on a fait rapprocher la liqueur, par l’évaporation, en consistance de sirop clair : dans cet état, elle à fourni au bout de sept à huit jours beaucoup de petits cristaux transparens ; néanmoins il restoit encore une grande quan- tité de matière qui n’avoit point cristallisé, Le sel cris- tallisé , mêlé à l’ean de chaux , ne la précipitoit que foi- blement; mais quelque temps après il se formoit de nou- veaux cristaux dans la liqueur. : 424 ANNALES DU MUSÉUM é. LY. Examen de la portion de l'extrait du pollen insoluble dans l'alcool et dans l'eau. On a dit plus haut que l’extrait du pollen , obtenu par l’évaporation de l’eau avec laquelle ce pollen avoit été lavé ; ne s’étoit pas entièrement dissous dans l'alcool , même à l’aide de la chaleur ; que ce résidu avoit une couleur brune et une saveur moins acide qu'auparavant F: mais nauséabonde. Cette portion insoluble dans l'alcool à été soumise aux expériences suivantes , pour en déterminer la nature, | En se dissolvant dans l’eau , élle à laissé précipiter une matière d’un blanc jaunâtre qui pesoit, après sa dessication ; deux grammes et un quart, et qui s’est réduite À un gramme et un quart par la calcination ; elle étoit alors noire comme de la poussière de charbon. Cette matière a répandu , par Vaction du feu, une odeur de corne brülée , mêlée de celle de lammoniaque , mais sans se ramollir , ni se fondre comme la corne. Exposée au feu du chalumeau , ele a noirci d’abord , s’est blanchie ensuite, et fondue enfin en un globule blanc brillant d’une lueur phosphorique assez vive. | Cette même matière non dissoluble dans l’eau, s’est dis- soute dans les acides nitrique et muriatique , sans efferves- cence; l’eau de chaux et l’ammoniaque l’ont précipitée de ces acides en flocons blancs gélatiniformes. L’oxalate d’am- moniaque a produit dans les dissolutions acides un préci- pité pulvérulent et grenu, L’acide sulfurique a décomposé D'HISTOIRE, NATURELLE. 425 la même matière , sans la dissoudre : après lavoir fait bouillir pendant quelque temps avec cet acide étendu d’eau, on a filtré la liqueur, on a lavé la masse solide avec de Peau froide, on l’a fait ensuite bouillir avec une grande quantité d’eau qui en a opéré la dissolution complète ; l’oxalate d’am- moniaque et le muriate de barite y ont formé le premier de l’oxalate de chaux, et le second du sulfate de barite. Ainsi un des élémens de cette matière traitée par l’acide sulfurique étoit bien véritablement la chaux. L’acide auquel cette terre étoit unie, a été reconnu par les expériences sui- vantes : l’ammoniaque y a formé uu précipité gélatineux assez abondant , et l’eau de chaux versée dans la liqueur décantée de dessus ce précipité, en a produit un nouveau, én tout semblable au phosphate de chaux. Il est donc certain que la chaux trouvéé ‘dans cette matière par les expériences précédentes y étoit unie à l’acide phosphorique. Le pollen du dattier contient donc du phosphate de chaux qui avoit été dissous dans l’eau. On verra bientôt qu’il en contient plus encore que la portion qui vient d’être annoncée, et qu’il y est accompagné par un autre sel phosphorique. | ER À Examen de la portion de Pextrait du pollen non soluble * dans l’alcool, et soluble dans l'eau. Il vient d’être dit que la portion de l'extrait du pollen, non dissoluble dans l’alcool , s’étoit séparée en deux par l’eau; que la partie indissoute dans ce liquide étoit du phosphate de chaux. Il faut faire connoître actuellement la nature de b5 1, 426 ANNALES DU MUSÉUM | la partie dissoute par l’eau dans la dernière expérience décrite. Cette solution aqueuse, mêlée avec l’ammoniaque, a donné un précipité fort abondant de couleur blanche jaunâtre , géla- tiniforme , qui, bien lavé et séché, pesoit un gramme et un cinquième , ou douze décigrammes. Ce précipité s’est fondu au chalumeau en une perle trans- parente ; il exhaloït une forte odeur d’ammoniaque, et bril- loït pendant sa fusion d’une lumière phosphorique très-sen- Sible. Une lessive bouillante de potasse caustique en a dégagé lodeur de l’ammoniaque, l’a fait diminuer de volume, et lui a donné la forme d’une matière légère et floconneuse ;. la liqueur alcaline filtrée, saturée d’acide nitrique, et sou- mise à l’ébullition pendant quelques minutes , a donné par l’eau de chaux un précipité très-abondant , qui a été reconnu pour du phosphate calcaire. Ainsi le précipité formé dans la solution aqueuse par l’ammoniaque , contenoit de l’acide phosphorique : on a ensuite reconnu la base à laquelle cet acide étoit uni, par les expériences suivantes. Les flocons légers, séparés par la potasse qui avoit enlevé l'acide phosphorique, avoient une couleur jaune , une con- sistance pâteuse, et la propriété de se durcir par le dessé- chement. L’acide sulfurique les a presqu? ent dissous, excepté un peu de sulfate de chaux qui s’est formé; et cette dissolution filtrée et abandonnée à une “RNA AL spon- tanée, a offert, au bout de quelques jours, des cristaux pris- matiques dont la saveur, la solubilité et toutes les autres propriétés étoient parfaitement semblables à celles du sulfate de magnésie. Le pollen du dattier contient. donc aussi du phosphate magnésien comme plusieurs substances animales. Et A D'HISTOIRE NATURELLE, 427 6. V I. Examen de la matière dont le phosphate de magnésie & été séparé par l’ammoniaque. La dissolution aqueuse de l'extrait du pollen , traité d’abord par l'alcool , privée par l'addition de l’ammoniaque du phos- phate magnésien qu’elle contenoit, ayant été évaporée en consistance d’un sirop clair, a fourni par le refroidissement uue masse grenue remplie de petits cristaux prismatiques et transparens. Ce sel étoit une combinaison de l’acide ma- lique avec l’ammoniaque, puisque la chaux et un alcali caustique en dégageoient des vapeurs ammoniacales extré- mement vives, À. la vérité elle ne précipitoit que très-légè- rement par l’eau de chaux, parce qu’elle ne contenoit plus de phosphates qui épaississoient auparavant le volume des précipités; mais, après y avoir ajouté une certaine quantité d’eau de chaux, il s’y est formé , au bout de quelques jours, des cristaux assez gros de véritable malate de chaux. Cependant la liqueur dont il s’agit ici n’étoit pas entiè- rement formée de malate d’ammoniaque ; car, en l’exposant au feu, elle exhaloit une odeur de matière animale brûlée, au lieu d’une odeur de caramel, comme le fait l’acide malique pur; d’ailleurs linfusion de noix de galles formoit dans sa dissolution un précipité brun et visqueux assez abondant. Ainsi l’eau appliquée au pollen du dattier avoit dissous, par l’intermède de l’acide malique, cette matière animale; et ce qui le prouve, c’est que, quand une fois la plus grande partie de l’acide malique a été enlevée par l'alcool, le phos- 07" 428 ANNALES DU MUSEUM. phate de chaux, en se précipitant, en a entraîné une grande quantité , qui a mis ce sel à peu près dans le même état que celui qui forme les calculs salins-terreux de la vessie ou la matière des os. : \ eV LE Remarques sur la présence des phosphates de chaux et de magnésie dans le pollen du dattier, et sur leur dissolution dans la lessive aqueuse de cé pollen. Les expériences précédentes prouvent que les phosphates de chaux et de magnésie étoient tenues en dissolution dans Veau avec laquelle on avoit lavé le pollen du daitier; cepen- dant Von sait que ces sels, et sur-tout celui de chaux, ne sont pas solubles dans l’eau, seuls et par eux-mêmes ; mais comme ils sont accompagnés par de l’acide malique , il paroît certain que c’est à cet acide qu’ils doivent leur dissolubilité. Ainsi lorsqu'on lave avec de l’alcool ces matières séparées de l’eau, et épaissies en extrait par l’évaporation, ce liquide enlève une grande partie de l’acide malique, et le résidu laisse déposer, comme on la vu, en se dissolvant dans l’eau ’ üne portion de ces sels, et spécialément de phosphate de Chaux, qui ne trouve plus alors une suffisante quantité d’acide pour être dissoluble; cependant il paroït qu’uné por- tion d’acide malique est combinée assez intimement aux phosphates, et notamment à celui de magnésie, pour que l'alcool ne puisse pas le séparer. Il suit delà que le phosphate de magnésie paroît avoir plus d’affinité pour l'acide malique que le phosphate de chaux; car il n’y a pas lieu de douter * D'HISTOIRE NATURELLE. 429 que ces sels ne soient rendus solubles dans l’eau, par leur combinaison avec l’acidé malique, comme on vient de le dire. On voit donc maïntenant la raison pour laquelle l'alcool enlève une portion d’acide malique au mélange des matières dont se compose l’extrait du pollen, pourquoi le résidu dépose du phosphate de chaux quand on le dissout dans l’eau, et pourquoi enfin, le phosphate de magnésie reste en dissolution dans l’eau , et exige, pour en être séparé, l'addition de l'ammoniaque ou de tout autre alcali. LS $. et ET tir * Examen du pollen lavé et exposé à Pair. Après avoir trouvé que l’eau enlève au pollen du dattier de l’acide malique; des phosphates de chaux et de magnésie, et une matière analogue à celle que fournissent les ani- maux, il faut s’occuper de l'examen de la partie du pollen tout-à-fait indissoluble dans l’eau. Le pollen bien lavé avoit été mis à égoutter sur des papiers Joseph ; ayant demeuré huit jours sur une planche du laboratoire, au lieu de se dessécher et de reprendre sa forme naturelle de poudre, ses “parties se sont ramollies ,. collées ensemble, ét ont formé une espèce de pâte, où il s’est établi une fermentation qui lui a fait contracter une odeur extrèmement fétide analogue “à celle du fromage vieux. Cette odeur avoit attiré les mou- ches; car on y a trouvé beaucoup de larves de ces insectes qui s’y nourrissoient. | Cette matière , ainsi altérée, a pris, par la dessication complète, une demi- transparence et une dureté qui ap- 430 ANNAËES DU MUSÉU M prochoïent de celles de la colle forte. Avant d’être entière- ment desséchée, elle se délayoit fftilement dans l’eau où elle restoit suspendue pendant long -temps , et lui donnoit la propriété de mousser comme le savon. L’eau dans laquelle on avoit ainsi délayé du pollen pourri, étoit coagulée par les acides et les sels calcaires; ce qui prouve qu’il s’étoit formé une espèce de savon pendant la fermentation que le pollen avoit-éprouvée. Les alcalis fixes en dégageoient une forte odeur d’ammoniaque : ce savon étoit donc de nature ammoniacale. Trente - deux gramines environ du pollen qui avoit fer- menté , comme il a été dit plus haut, soumis à la distilla- tion ont fourni d’abord un liquide blanc qui s’est peu à peu coloré ; quelque temps après il a passé une huile rouge fétide, et du carbonate d’ammoniaque, dont une partie a cristallisé sur les parois du récipient, et une autre est restée en dissolution dans la liqueur. Une portion de l’huile étoit à l’état de savon ammonical ; car les acides séparoient une grande quantité de cette huile de la liqueur filtrée. Il restoit dans la cornue un charbon assez volumineux ; brillant et difficile à brûler ; cependant » à l’aide du temps et d’une chaleur suffisante, on l’a réduit entièrement en une cendre blanche qui s’est dissoute complétement et sans effer- vescence dans l’acide nitrique , dont elle a été ensuite pré- cipitée par l’ammoniaque. Ce précipité lavé et desséché, pesoit trente-six centièmes de gramme ; c’étoit du phosphate de chaux. On doit conclure de ce dernier fait , que la quan- tité d'acide malique existant dans le pollen du dattier, nest pas suffisante pour rendre dissoluble la totalité du phosphate de chaux qui y est contenue » €t que malgré les lavages + D'HISMOIRE NATURELLE, 431 D multipliés qu’on a fait subir à ce pollen, il est resté une portion du sel calcaire que l’incinération a développée. Ainsi le pollen contient une plus grande quantité de phosphate de chaux que celle qui. a été annoncée rae haut. $, I Les Traitement du pollen non lavé par les acides. Un gramme de pollen non lavé , mis à froid dans l'acide muriatique, a paru d’abord s’y combiner et s’y dissoudre : huit jours après, la liqueur filtrée avoit une couleur jaune- _verdâtre, ainsi que le pollen non dissous. Cette liqueur jaunissoit beaucoup par l’ammoniaque , et laissoit déposer une poudre de la même couleur. Cette expérience prouve que le pollen prend avec l'acide muriatique une couleur jaune plus foncée que celle qu’il a naturellement , et qu’une portion de cette substance se dissout dans l’acide muriati- que , puisque l’ammoniaque en sépare une matière colorée, mêlée ou peut-être combinée avec une petite portion de phosphate. | Un gramme de la mème substance , mis avec de l'acide nitrique, a pris aussitôt une couleuf jaune et a paru se dissoudre; mais au bout de quelques jours la poussière s’est séparée , et est venue occuper la partie supérieure de la liqueur. Celle-ci avoit une belle couleur jaune citrine ; elle étoit précipitée assez abondamment par l’eau de chaux, et ce précipité étoit d’un jaune très - foncé : sa nature étoit la même que celle du précipité opéré par lammoniaque dans l'expérience précédente. Le pollen ainsi traité; lavé avec de 432 ANNALES DU MUSÉUM Veau distillée , a pris, en se desséchant, une couleur jaune très - intense , la forme d’une bouillie à laquelle la dessica- tion a donné une demi -transparence et de la dureté. Mis sur un charbon allumé , il se ramollissoit, et exsudoit de toutes parts M ibtance huileuse ; il laissoit bientôt un charbon léger. Le pollen avoit donc éprouvé un commen- cement d’altération de la part de l’acide nitrique , puisqu’il présentoit, après avoir subi son action , des propriétés qu’il n’avoit pas avant; il paroît qu’il avoit acquis un caractère graisseux, comme les substances animales traitées par Pacide nitrique. Cette altération indiquée par l’essai précédent , ayant paru mériter d’être mieux connue, on a refait l'expérience de la manière suivante. Seize grammes de pollen non lavé j ont été mis dans une cornue de verre avec de l’acide nitri: que, affoibli à trente degrés de l’aréomètre. Il se manifesta au premier contact, et sans le secours du feu, une action entre les matières. Le pollen parut se ramollir et se dissoudre dans l’acide nitrique ; sa poussière formoit une masse homo- gène, demi-transparente, et présentant la consistance d’une bouillie. Bientôt après, et toujours à froid, il se développa un gaz qui, se dégageant avec peine du milieu d’une ma- tière épaisse, la soulevoit comme cela arrive à la levure de bière en fermentation. Ce gaz étoit, pour la plus grande partie , du gaz azote, mêlé seulement d’une petite quantité de gaz nitreux. | Ce mélange soumis à l’action d’une légère chaleur, ‘entra bientôt en ébullition ; il produisit un grand volume de gaz qui fut, depuis le commencement jusqu’à la fin de l’opéra- tion, un mélange de gaz nitreux et d'acide carbonique. si 4e D'HISTOIRE NATURELLE. 433 Quelque temps après l’ébullition, ilse forma une substance huïleuse , de couleur jaune, qui nageoïit À la surface de la liqueur. La quantité de cette matière grasse sembloit faire des progrès comme le temps de opération) mais elle parut rétrograder vers la’ fin ; alors on retira le bélange du feu. . Quand il fut refroidi, la substance graisseuse se figea ; elle formoit une couche assez épaisse sur la liqueur ; celle-ci avoit une couleur jaune très - foncée , semblable ‘celle que communiquent à l'acide nitrique : toutes les: matières. ani- males que l’on traite de la même manière. ait El FU ù £ PS . À Fe a !: Cette: liqueur avoit une ‘saveur “extrèn 1 ‘amère . et une odeur po à celle de l'acide prussique , quoiqu'il ne fût pas possible de reconnoître la présence de cet’acide. La matière colorante ainsi formée ‘par l'acide nitrique : s'attache fortement aux étoffes et particulièrement aux tissus animaux , et elle est extrêmement solide, | : La dissphiiion nitrique mêlée avec les alcalis jusqu’au point où l’excès d’acide étoit saturé, a pris une couleur jaune orangée beaucoup plus foncée, et a laissé précipiter des phosphates et des oxalates terreux chargés d’une portion de la matière colorante ; un excès d’alcalis a fait passer l’o- rangé au rouge de sang. Cette mème liqueur a laissé, par une gcdbbéétsa ména- gée ; une substance d’un jaune rougeâtre ; extraordinairement amère, tenace et gluante, parfaitement soluble dans Peau, à laquelle elle.a communiqué ‘une nuance de citron, don- nant un précipité d’oxalate de chaux par l'addition de lam- moniaque , et . de a. 56 son me avec gore alcalis caustiques. # . 100 5 L'action de dois mâtritque sur lé “pollen qui cééer 1, 56 ; se A3GA4 ANNALES DU MUSÉUM: avoit donc formé , 1°. de l’ammoniaque; 20. de l’acidé car- bonique; 5°. de l'acide oxalique; 4°. une matière jaune, amère ct soluble dans l’eau; 5°. une espèce de. suif ou de matière grasse, sette dernière, lavée à plusieurs reprises avec de l’eau chaudé; a avoit une couleur jaune verdâtre , une. saveur amère, moins forte cependant que celle. de la liqueur d’où elle avoit été séparée : elle a pris de la blancheur en se seihant à rlaitente sise neiSoniiauelriesor (idée Elle se ramollissoit entre les doigts , auxquels elle, s’atta- choit à la manière des résines liquides et tenaces. Elle. $’est fondue par la chaleur en une liqueur jaune, au fond'de la- quelle il restoit quelques corps solides > qui sans doute avoient échappé aux effets, de, l'acide nitrique. Mise: sur les charbons allumés , elle s’est dissipée. après sa fusion en une fumée âÂcre, semblable à celle de la graisse ; mais: elle a laissé un charbon plus volumineux que celle - ci. Gardée pendant quelque temps dans la bouche > elle y a produit dabord une sensation d’amertume ét eénsuite.de rancidité ) à peu près comme la graisse ordinaire qui. a-été traitée de la même manière. Elle ne donnoit plus sensiblement d’am- moniaque à là distillation, ce qui paroît prouver que tout l'azote en avoit été séparé ; l'alcool froidne l’a point dissoute, et il n’en a pris qu’une petite portion à l’aide dé la chaleur. “Ainsi ilin’est pas douteux que cette substance ne: soit une sorte de graisse oxigénée , ou d’adipocire: artificielle à peu près semblable: à celle.que l’on prépare avec du saindoux et de l'acide mitrique. Cette graisse n’étoit pas pure ; «elle contenoit , comme. .on l’a dit tout-à-l’heure > Une poussière jaunâtre ; qui sans être du pollen, n’étoit point encore adipeuse, mais qui auroit pu le devenir par une action plus long-temps continuée de l’acide nitrique. D'HISTOIRE NATURELIE 435 6. X | SE AID Péerion du pollen par les alcalis et par Les alcalis caustiques ont agi sur le ur sv dote, : comme ils le font sur quelques matières animales , sèches et pulvérulentes. Ce pollen agité avec une lessive de potasse bien caustique, a paru se dissoudre même à, froid ; il s’est t une re de Papa pres Ge | mélange uné odeur sensible. d’ammo jaque Ce Rs pres une. ébulli- tion de quelques minutes, la liqueur avoit une couleur jaune tirant sur le brun ;: elle donnoit un léger précipité par les acides et, prétentoit. les caractères d’un savon. Trente - deux grammes de poudre séminale du dabtiée non lavée ont été mis dans un flacon avec autant d’eau distillée; après avoir agité le mélange pour en former une pâte, on a fermé le vase , et la matière molle a été aban- donnée pendant environ deux mois d’été à toutes les ya- riations de chaleur survenue dans same durant cet espace de temps. Jia matière s’est db: couverte ré moisissures blanches qui ;avoient communiqué à toute la masse l'odeur qui leur est propre; on distinguoit cependant à travers cette odeur de moisi , celle du. fromage nouveau, ou l’acidule ré ophs qu’on retrouve dans les laïteries. Lorsqu'on a voulu sortir la matière de la bouteille, on a trouvé qu’elle avoit formé une masse homogène ; tenace et gluante. Elle avoit une saveur extrèmement piquante , 56* 436 ANNALES DU MU SÉU M comme celle du vieux fromage , mais nullement acide , comme elle étoit avant d’avoir subi la fermentation. Elle n’avoit point contracté d’odeur fétide et ammonia- 1 arrive aux matières animales en putré- faction ; on verra bientôt que cette différence peut facile- niént s Pexplriur: Sa couleur étoit d’un gris blanchâtre ; mais lorsqu’on l’a délayée dans une dissolution d’alcali caus- tique, elle a pris sur-le-champ une très-belle couleur j jaune ; et a exhalé une odeur vive d’ammoniaque. cale, comme < ‘Il est évident qu’il s’est formé beaucoup d’ammoniaque pendant” la putréfaction que le pollen à éprouvée , et que cet ammoniaque provient de la combinaison particulière de Pazote avec Vhydrogène , l’un et l’autre contenus dans la poussière’ fécondante. Mais! comment se fait-il que la matière ainsi altérée n’exhale aucune odeur fétide , et ne répande pas Vôdeur de l’ammoniaque ? La cause de ces phénomènes existe dans la présence de l’acide malique dans le pollen du palmier. Cet acide se combine à l’ammoniaque, ou au moins à une partie, à mesure qu’elle se forme ; tandis que l’autre partie de l’ammoniaque que l’acide ma- lique ne peut saturér, s’unit à la matière huileuse dont la formation est la suite nécessaire de celle de l’ammoniaque. Il résulte ainsi de cette décomposition putride du malate d’ammoniaque et une espèce de savon ammoniacal. Cepen- dant la matière végétale n’étoit pas entièrement transformée en Savon, car élle ne se dissolvoit pas totalement dans l’eau; mais la portion qui s’y dissolvoit formoit tout-à-coup avec l’acide nitrique une score y Comme cela a lieu avec une légère eau de savon. D'HISTOIRE NATURELLE. 437 Le NS HER | HD 9120 Résultat général de l’analyse pr écédente et conclusion sur la nature. du. RE du dat FT Lai expériences qui ont été ou. dube, co AS paraz graphes précédens, prouvent-bien évidemment que le pollen ou la poussière fécondante du dattier, contient : 10, Une assez grande quantité d’acide malique tout. formé ct qui peut en die séparé par Fun ide. . Des phosphates de chaux et de magnésie, dont. Mon ass partie est enlevée par les lavages en même temps que l’acide malique qui les rend dissolubles. 3°. Une matière animale qui se dissout. dans l’eau à l'aide d Le de l’acid 9. et. ‘qui, étant précipitée par. l'infusion de noix de galle, s annonce comme une sorte de gélatine. : 3 49. Enfin , une substance pulvérulente que les corps pré- cédens semblent. recouvrir, qui est indissoluble dans l’eau , susceptible de donner de l’ammoniaque , de se convertir en un savon ammoniacal par la putréfaction, par les alcalis fixes, et qui en raison de ses propriétés paroît être analogue à une matière glutineuse ou albumineuse sèche. Cette singulière composition, qui présente entre le pollen du dattier et les substances animales une ressemblance bien remarquable, l’est encore plus par les rapports qu’elle ôffre avec la liqueur séminale. On sait déja les traits frappans d’analogie qui existent, sur-tout dans l’odeur , entre le sperme humain et la poussière fécondante de plusieurs végétaux, tels que l'épinevinette, le châtaignier, le peuplier , etc. Les rap- 1338 ANNÎÂLES Du MUSÉÙ" prochemens qu'une simple sensation avoit permis d’aper- cevoir entre deux matières de règnes différens , se trouvent maintenant beaucoup plus forts, et plus intimes d’après les résultats de Pa F à de lune et de l’autre de ces matières. Il semble qu’émlés destinant aux mêmes usages, la nature ait voulu les constituer des mêmes élémens , ou plutôt que pour leur faire remplir les mêmes fonctions , elle ait eu besoin d’y insérer les mêmes principes: Il est vrai que malgré les découvertes de là chimie, malgré la ».… sep précise qu’elle fournit Sur la composition comparée de la matière fécondante dans Vun et l’autre règne dés corps organisés on [n’en est güère plus avancé sur fa DrOprière ne het tériéuse qui Fee cette matière, on n’en trouve pas mieux le rapport qui éxiste Entré sa composition et sa qua- ? lité féconidante. Le voilé que la nature a jeté sur cette 7. ration, pour étre un peu moins ‘épais! qiauparävant, n n’en est pas plus transparent : inAis cetté ‘obscurité mème ést une raison de plus pour recueillir avec soin les fsyons de 1a+ ESS foibles , encore & pH ent là" sors HBRR RES H9.-11# Off ï HIIe # D'HISTOIRE NATURELLE, 439 ? 4 < 4 F È - Li. où F + 4 " ‘ ; 2 1.8 } Lt M'É M o PRE | “amis Sur dns nouvelles. variétés de | Par. FE A AT. : “ + ET “ ter ; ï "1 e 5 “éd £ 4 &i A | F: LA Le L i \ F4 f Le | fr É k + Î £. 61 i 2 r £ LE à LE | L À / - ci «1 4 : or "4 à. %2 ERA sd ET fs À MAO 43 MNITISOSIT O9 LG ÿ LA, QE re DR St R $ x Sp 8: he Re est es de. toutes Fe pire ous qui-ont comme lui le cube pour ; forme primitive, par la diversité des modifications que présentent les formes, secon- daires auxquelles il donne maissançce;:, mais quoique la cris- tallisation franchisse ses,limites, ordinaires en. €laborant cette substance ,. je n’en avois observé: jusqu: ici que quatorze variétés sous, des formes. déterminables ; , qui résultent, des combinaisons des cinq: lojssqniremtes , rapportées. au, puyan cubique Fe. 5, Ph XXAL)À, Acisé), “(A cry B (DE es d | | ‘Les deux variétés que je vais décrire réunissent à la nou- veauté des formes” et à celle de quelques-unes des lois dont ces formes dépendent, des propriétés particulières qui nvont 2 faites sg à intéresser les a 'éhrse tx) "Fnete Fe Le lois c, G:°6, qui concourent avec la précédente à la production des variétés de fer Pres parce Es elles n’en sont que la répétition parallèlement à d’autres bords. +. F = 440 ANNALES Du MUSsÉuUM La première de ces variétés est représentée (Ag. 3) ; je l'ai nommée fer sulfuré bifère , parce que les lois de dé- croissement qui la ‘produisent | dgissent deux à deux sur chacun des angles solides et des bords du cube prié Son signe est I c°c BCG: et AB C) A. SiPon adopte f e” e’ e x! zx l’octaèdre ( /£g. 2 ) pour forme Stive G), le signe sera ( À # D }. ds B° ) “p" B ss B') (CE B°B') FE, Voici les mesures des ne pere. Mncidence de e sur #,.204 52.11" ; de fsure, 1624 58° 34"; de f'sur d, 157d 47! 33"; de æ Sure, 1614 33” 24". Valeur de l'angle au ibaiae du triängle 4, 1094 2 8/1 RUE valeur de chacun des angles latéraux ;/3 51 sf) D" 290 Cette variété ne diffère de celle” que j’ai appelée sen du. Juré soustracti if, que par l'addition des facettes & , æ qui résultent d’une loi de décroissement par une simple rangée ‘sur tous les bords dé là forme primitive. L'effet de cette loi, si elle agissoit seulé ; seroit un dodécaèdre à plans rhombes, semblable à celui, du. grent, dans lequel l'angle obtus de chaque face auroit pour mesure 1094 28/ 16": or, quoi- que les faces de ce dodécaèdre rhomboïdel se combinent ; dans le cas présent, avec les, faces e,:e du. dodécaèdre à plans. pentagones, telle est la: manière dont elles sont cou- pées par. celles-ci , que leur grand angle, est encore de 1 094 28” 16”. Toute la différence consiste en ce que cet angle, dans le cristal qui nous occupe , est situé au sommet de la pile de lames décroissantes = RE sur re face du porau (1) Je me nus: ici à ce que ; jai fit pour G autres ne de la même substance, d’après les raisons que j’ai exposées, Traité de Minér. t. IV ;, p. 67, # É D'HISTOIRE NATURELLE. 441 au lieu que dans le cas du dodécaèdre rhomboïdal, l'angle du sommet seroit de 7od 31° 44", supplément du précé- dent , ainsi que le concevront facilement ceux qui sont initiés dans la théorie. Cette propriété est analogue à celle que présente la variété de chaux mn | que j’ai:nom- mée persistante (1), parce que ses facettes obliques , par l'effet de leurs intersections avec d’autres facettes horizon- tales et verticales , conservent les mêmes angles que si elles composoient seules la surface du cristal, excepté que ces angles ont d’autreS"Dositions relatives. À Une seconde propriété est celle qui résulte du concours des faces æ/"et f avec les faces e qu’elles rencontrent obli- quement. Considérons la figure 5, où da face e située vers la droite (/£g. 3 ) a été représentée séparément, ct sur laquelle les lignes æ”.; x"; f, f(Ag. 8) sont les intersec- tions des facettes marquées des mêmes lettres (/g. 5 ). Telles sont les positions de ces lignes, que l’exagone a bn mkr (fig. 5 ) est LE , c'està-dire que les quatre angles b,n,k,r, sont égaux entre eux , et que les deux an- gles a, m sont aussi égaux +: chacun des premiers est de 1144 5” 4x” ,.ét chacun des autres est de à 344 48’ 38"; Il en résulte que si les facettes x’, x” (fig. 3 ) prenoient assez d’accroissement pour se toucher par leurs sommets ; anquél cas leurs intersections avec ‘là face .e seroient situées cômime les lignes ro et gl (fig. 5) menées du milieu de _ l'arête Dr parallèlement à +”, x! ; Vangle og/ qu’elles te- roient par leur rencontre seroit de 484 11” 22". Or cet angle est égal à celui que formeroient , d’une autre pari, les : à PR RTE, | SE ii Là (1) Traité de Minér. t. 1, pe 148. DR L FA Re r 442 * ANNALES ŸDU :M USÉU M arêtes f, f, prolongées en dessus de £ r jusqu’à se couper ; et il est visible, par la comparaison de la figure 3 avec la 6e, qui représente la variété icosaèdre du fer sulfuré, quece dernier angle est lemème que l’angle au sommet sur chacun des trian- gles isocèles e,é;de ceticosaèdre. Il suit de-là que si du milieu 3 (/ig: 5°) de larête #r on mène yo, yl, parallèles à /, f, le quadrilatère goy/ sera un rhombe parfait composé de deux triangles semblables aux triangles isocèles du fer -sulfuré iscoaèdre. Cette propriété est du genre de celles, qui. carac- térisent les variétés de quartz et d’émeraude que: j'ai nom- mées rhombifères ; parce qu’elles ont des facettes dont la figure est celle d’un rhombe ; quoiqu’elles parussent devoir être des quadrilatères irréguliers ; à cause des positions di- versement inclinées des. Rs: voisines qui les coupsent. = M. Robert Cliffort, savant anglais, qui cultive avec au- tant de succès que d’ardeur la théorie relative à la structure des cristaux, est le premier dont cette variété ait fixé lat: tention ; c’est de lui que je tiens le morceau qui m’a servi à la PARENT et parmi ceux qui sont dans la collection du Muséum , eo des mieux caractérisés a été donné par ce naturaliste. Dans ces différens morceaux, qui tous: pro- viennent de la montagne d’Alvar, département de l'Isère, le fer sulfuré à pour gangue une chaux carbonatée ferrifère (vulgairement fer spathique ) laminaire ; qui présente à sa surface le rhomboïde primitif sous des formes: très-pronon- cées ; avec de petits cristaux de quartz prismé limpide. … Je n'ai encore observé qu’un seul cristal de la seconde variété , que je nomme /ér sulfuré PÉSAOEUE c’est-à-dire ayant de grands angles , parce qu’on s'aperçoit, au simple coup d'œil, que les incidences mutuelles de la plupart des ar SP PE = D'HISTOIRE MATURELLE. 443 { faces qui la terminent se font ‘sous des angles très-ouverts. 7 Le cristal dont il s’agit a pour gangue une chaux carbo- ñ natée lamellaire blanchâtre, dans laquelle sont engagés de petits cubes de la même substance métallique. Sa forme, 6 qui se rapproche de celle d’un sphéroïdeh#}/seroit terminée + par quatre-vingt-quatre facettes ; si elle étoit complète : mais 6 À il arrive ici, comme dans beaucoup de cristaux dont la r forme est très-composée, que chaque côté manque de quel- LÉPÉEE des faces qu’exige la symétrie ; en sorte qu’au, lieu de n'avoir: ebieres de se reconñoître au milieu’ de la complication de cette multitude de facettes qui s’of- 4 friroient toutes à la fois sur le cristal complet , ce qui sup- poséroit déja un œil très-exercé ; on se trouve engagé dans ‘une difficulté encore plus grande, cellesde compléter l’as- * semblage par la pensée, de deviner, en comparant toutes les différentes parties entre elles ; ce que chacune a de plus ou de moins que telle autre , et de rétablir par-teut l’uni- : formité à laquelle parviendroit la cristallisation, si sa marche 5 4 n’étoit derangée par aucun@ cause étrangère. , La figpre 4 représente cette variété. Les diouibes.é Nid e,e",e", etc. appartiennent au dodécaèdre pentagonal , - L2 et sont semblables à goyl (fig. 5 ). Chacun d’eux est en- touré de quatre pentagones irréguliers 2,2, 7,7, et les. facettes z,. 4,4, se réunissent trois à trois autour des points a, qui correspondent aux angles solides À, À (fig. 1 ) du | AS. noyau cubique. Ces facettes prolongées jusqu’à se rencon- “#. trer, en masquant toutes les autres, donneroient le. solide : 1 Re semblable à celui du grenat. 2 Le or du jp rapporté au noyau cubique Fe: 1) Fe est 5 c G°G À A (A À 5} Dans l'hypothèse du noyau | Fa k : à À, Es LE Bee Le Eu nus | 444. | AN-N-A LES %.U .MUSÉU M. | * octaèdre. (fig. 2 }, le signe seroit, ( À B'B°) ('E'E° B') A E° A'E' CA B' B°.) (‘K4B° B: }. On peut remarquer que = LL 2 71 la loi qui “aille fnbcies an, 7, dans cette seconde sup- position , est analogue à celle qui produit les facettes f f, sur un noyau Cubique, celle-ci étant ( A B'C°). Valeurs des principaux angles. Incidence de: surz, 1444 54° 10".3+ de z sur x, 169 +59 30"; der sur 2% 16ad 32/12"; de e surz, 1694 19° 46" ; de z sur 4, ai 26:83 Angles du rhombe e; angles aigus, 484 11° 22"; angles obtus, 1314 48° 38 gr, Nous avons vu, en considérant la variété précédente , que les faces e, e (fig. 3 );rétoient tellement: coupées par les | facettes æ” et f, que si les intersections de'ces dernières. parvenoient à se toucher ; elles passeroient à la figure du rhombe e ( fig. 5 ) , formé de deux triangles semblables à | ceux qui sont isocèles sur l’icosaèdre du fer sulfuré. Dans la seconde variété*( fg. 4), les acettes e ont encore cette même figure, quoique les facettes z, z, qui les limitent , soient dues à des lois de décroissement toutes différentes de celles qui produisent les facettes x” et f (fig. 3). Ces sortes d’analogies qui excitent toujours une certaine surprise : lorsqu’elles se présentent comme d’ellesmêmes auinilien des : . Calculs qui servent à déterminer les lois de la structure , ne sont pas rares dans les résultats de la cristallisation ; jet en général, la géométrie relative à cet objet paroftroit mériter: d’être étudiée , quand même elle ne porteroit que sur de : simples spéculations : mais cette étude présente un dôubie intérêt, lorsque les propriétés dont elle offre le _développe- ment ont un fondement réel dans la géométrie de la nature. #5 “ ss D 7, 7, D’ HR1:S T:O)LR E NMA-TU RE k L EH. 445 di L | # hé + 653 Fee DEC Te + M. . Fr uno “à EAN not Mr ol: 91 CTASORSNT. D _ UE. Ra. D E s : mines pe Turf : des ‘environs de Bit e et ‘& F4 F4 Fe Ei: B a Res js ‘ou terre “brune NE Cologne. ‘ SF * PTS ANT ia rte oruluge-si dot | dos ai A AU 7 LSLINT PONS PPS D 00104: MONO MARINS LU) ITS 1! 0 “ PS s£ Start se ù Fe Jef Frs #ieunl Less) FRéRO OPEL 4 a : RE RE Ë ne LÉ FUEL 25 2 mipiott so TS: ONMTIHOTS # dre « F ! ? Le , 4 s | d € Fat NS ere M CHR LE LÉ rs rES Sc * , 3 ë spa t PA 5 rs © } RS FE? à à hr NT À 2 0 ME ’ Lis à % y é P ÉATUAL LAS IPN ET ai : AR se } LI 9 À & à L ; Ÿ 2 : £ & fé peinirens. s et tes mere “Fe À a . connoissént, La très-bien + de oi qui fait. pa ce primis bis, # décürations et pour : d autres objets dont. il Sera fait mention. Conime-les-marchands'de e Cologne sont, depuis long temps. oh Lu? enspossession dés Lire ln le commegce , elle est jappellée, erre. - | 3 d'ombre, de: Cologne, asian Je > min ogs ‘soient. dogs de. 6, 4 plusieurs lieues de cette. ville: sk, “ . Une autre. terre ;, d’une. natnre » différente, * puisqu elles : est entièrement. minérale, et. qu’on doit la considérer comme F- ka É un. oxide de fer, de. couleur. brüne, porte aussi. le. nom! dé: : 7 terre: d' ‘e, souvent sans aie de, Lee AAA. Le. 446 _RANNALES DU MUSÉUM fois avec celle de serre d’ombre de Cologne ; parceque les négocians de cette ville en font aussi le commerce. Ésalae: argile blanche ;, onctueuse et liante, très- propre à imiter la faïence de Wegowd , connue sous le nom de faïence anglaise , ct qui se tire des environs de. l'abbaye de Laac à quatre lieues d’Andernach , mais AE le dépôt et les magasins sont à Cologne, porte aussi i le nom de zerre de Cologne. - | “ Ainsi yoilà trois terres qui portent le e Pa quoique de nature différente , et cela parce M © en fait le com- merce en grand dans la même ville. Ce n’est pas là le seul exemple de noménclature vicieuse. Cependant, comme c’est en s’expliquant qu’on parvient à se faire entendre, celui qui 4 besoin de l’une ou de l’autre de ces trois terres; soit pour les arts où pour lé commerce , sait très-bien se les procurer sans équivoque. - L’habitude est le plus ancien et le plus chéri des maîtres * pour la multitude ; il est plus facile de ramener le public par la conviction et la douceur , que de le*contraindre par la force : ce n’est qu’avecle temps , la constance et 1 Lu qu’on peut le rappeler insensiblement à la rectitude. Quant à ceux qui s’occupent des sciences , c’est-à-dire de la recherche de la Yérité , ils doivent arriver au but par la ligne la plus courte , et écarter tout ce qui peut’ * ä e *. 0.0 . | , ) tendre à l’embarrasser. J’ai visité soigneusement et à diverses: reprises , avec M. Thouin , professeur de culture au jardin des Plantes, les mines de terre d'ombre ; le nôm que les ouvriers et les consommateurs lui donnent sur les lieux, m'a paru le plus naturel et celui dont acception est la plus analogue à la chose ; il est d’ailleurs le plus ancien : c’est le nom allemand de {urffa , tourbe, & “ 5 Les VV "ST 0 L2 D'HISTOIRE NATURELLE. 447 «h Be:baroni de Hupsch. est” le ,premier,, qui .a . considéré sous son: véritable :aspect.la terre brune dont il est question. «Je me-suis convaincu, dit ce naturaliste, d’après diffé- » rentes expériences,, que l'ombre de ce, pays, ou ce qu’on . mappelle £erre ‘brune, de, Cologne, n'est autre chose qu’un »: bois ‘entérré ; où une,espèce, de bois souterrain que l’on » appelle aussi bois bitumineux ; bois de charbon ; bois “» de tourbe; ou bois £errifié. L’on trouve. ce bois souterrain » dans les Rine «de tourbe, de ce pays et dans. les, ter- » Trains marécag ut -sous, la. forme. d’une, terre molle d'un brun foncé ; quelquefois on ya trouvé. des arbres entiers » se LE desde J'ai fait toutes les observations ». possibles sur la nature de notre terre de Cologne »..et »je: me. suis,entièrement convaincu que c’est un bois ter- » rifié, ou un bois, dissous PA des FARSRES minérales et n » des eaux souterraines». ,: :,. : Telle est la manière dont s prime : ras de nu * ré un, ancien, ouvrage. finitions ne soient peut: pas: ut 1e cas d’être toutes adopté par les naturalistes; il n’en a pas moins le mérite d’avoir prononcé affirmatiyement. le premier, que | d'ombre dite de Cologne devoit son, origine à de véritables bois réduits en terre : Jon Verra Me ais pére HaisOn. : 5006 pe n C6? naturaliste s’en 0e eus ne ROBE. se. 0 ea ; et à négligé une chose très - -importante en minéralogie ; tations d’où) l’on tire cette terre, et où les habitans de plu- sieurs villages sont employés. Je lui is çette observation dents un voyage et_un séjour de, plusieurs. mois que je fis + ériodique;. j.et, quoique ses. dé-" k la. terre c’est la -descriptions.des lieux et. l’état des grandes exploi- A" + hd # ” 448 TWNNALES D Ÿ ‘M USÉUM à Cologne et dans les environs de cette ville. Le baron de Hupsch convint dufait, en, me disant que son projet avoit été de donner un second mémoire dans lequel il devoit s’oc- cuper de cé point si essentiel pour la géologie ; mais äl me dit en même témps qu'il avoit perdu cet objet de ‘vüe ; : et. F., nmrexhorta à m’en occuper moi-même , puisque jétois dans le voisinage des principales mines, ét que j’avois avec moi un très-bon dessinateur. Il m 'offiit en même temps de m°y* acCornpagner , ce que j'acceptai avec Re ét reconnois- sance. Nous partimes peu de jours ‘ap F'ens On ne compte de Cologne au bourg de Bu, ; où lon irouve un fort beau château et une maïson de chasse de Pélecteur , que deux lieues d'Allemagne ; mais il faut trois heures pour les’ faire avec de bons chevaux , et nous en avions quatre excellens à notre voiture. Arrivé à Bruhl, l’on prend la route de Liblar ; et, après . un quart d'heure de marche , on parvient au drcd d’une | montagne: de là ; dans le mème 5 de temps , on arrive Sur là mire qui br vers le ét nes à côté da grand chemin dé Eiblre in C'est là qu’on voit uné excavation vue et ‘die étendue asséz considetaule, faite à ciel onvert, au milieu d’une térre très-noire ; ; on ne 2. pas jüger de l'épaisseur totale de cette couche, parce qu’on n’est pas encore parveni àen atteindre la profndeur! C'est _ ag mine de was ou terre d’orbre de Bruhl. Cetté mine est reconverte d’un banc de galet où | sliieiis roulés dé douze pieds d'épaisseur moyenne. | Ces ‘ca sont presque tous arrondis + ; les plus forts n’ont guère L grosseur d’un œuf de me » et ne Sont composés er 4 LÉ D'HISTOLRE, IN A 'RURELL 2. 449 tiéral que de quartz blant, de; ;quartz opaque d’un gris terne, ou coloré en jaunâtre , ainsi que de quelques Jpspscugronsies, bruns ; rougeÂtres , ou couleur de lie-de vin. .J’y ai cepeu- dant récueilli un échantillon d’un beau, jaspe rouge à grain fin ; susceptible de recevoirun beau poli. | Cette couche de galets est mélangée el po peu de sable et d'argile, et repose immédiatement et à nu ge la terie d'ombre qui offre. ici un, escarpement: coupé à pic : cette texre,a une épaisseur de.douze pieds,.qu’on avoit poussée jusqu’à trente ; mais les éboulemens en avoient comblé près des deux: tiers'alors:; -;:.: 1%. La couche de douze pieds dite à que j'ai pu examiner facilement , est d’une couleur brune foncée, tirant sur le noir Lntollé est humide ; mais d’un brun foncé + un peu carmelite lorsqu'elle est bien sèche et fortement éclairée par le soleil. | 20, La matière est spongieuse , He , un peu élas- D au » et douce au es. lorsqu'elle est humide ; elle ma ni odeur, ni saveur marquée, et ressemble en Late sorte à de la Anbés bien consommée. Elle tache foiblement les doigts en noir, - | 3°. On distingue très-bien à l’œil nu que la masse en- tière n’est qu’un composé de parties ligneuses , désunies , comprimées, atténuées , mais qui paroissent avoir appar- tenu à différentes espèces de bois qw'il seroit impossible de déterminer , tant leur état de destruction est avancé. On y distingue néanmoins plusieurs parcelles :ligneuses moins dénaturées , -provenues peut-être de bois plus durs ou moins corruptibles ; on y voit même des éclats de bois entiers qui ont plus de huit pouces de longueur sur deux 58 HET à 1, * / 450 ANNALES DU MUSÉUM LEE + ? Q me # à À Q ou trois pouces d’épaisseur : quelques-uns sont d’un noir d’ébène ou de jais, et d’autres d’un brun un peu rougeûtre, 4°. En éxaminant avec attention la surface de cette terre, on distingue, dans certaines parties, des linéamens d’une matière noire, un peu luisante , qui ressemble à du bitumé , mais la matière en est plus sèche et plus friable, Cette matière, jetée sur des charbons embrasés, répand une odeur fétide , semblable à celle d’un mauvais bitume , mais elle ne s'allie pas. : 5°, La couche ou plutôt le dépôt visible de cette terre d’ombre , ne renferme ni sable ni argile ; elle n’est com- posée, dans toute son épaisseur, que de parties ligneuses, changées en espèce de terreau , à l’exception de quelques portions de bois qui ont résisté davantage , ainsi que des linéamens bitumineux qui sont rares. Mais ce qu’il y a de remarquable , c’est qu’on trouve çà et là, dans l'épaisseur de la couche, plusieurs fragmens de véritable charbon de hois ,; absolument semblable , par la couleur , la légèreté , la friabilité et les qualités chi- miques, à du bois que la combustion auroit fait passer à l’état de charbon. On ne sauroit révoquer ce fait en doute , lorsqu'on a été à portée de l’observer; et quoique ce charbon ne se trouve qu’en petite quantité , et dispersé sur divers points, il n’en existe pas moins en fragmens de la grosseur du pi: dans les parties intérieures de la terre dombre , qui n’a reçu certainement aucune atteinte du feu dans ces parties. Telles sont les matières dont est composé ce w et étonnant amas de bois, qui n’est passé, ni à l’état de pyrite ; ni à celui de houille, mais qui a éprouvé une simple LS & k L. + à 7 LÉ & D'HISTOIRE NATURELLE. 451 altération qui l’a presqu’entièrement désorganisé , et la réduit en une sorte de terreau; on ne sauroit con- fondre cette terre d'ombre avec la tourbe ordinaire des marais : cette dernière n’est composée que de fibres, qué de racines, et de folioles , de diverses plantes aquatiques , dont on peut même distinguer plusieurs espèces , tandis que la terre d’ombre n'offre absolument que des détritus de bois. Malgré la surcharge occasionnée par le poids d’une couche de galets qui a douze pieds d’épaisseur , la terre d'ombre n’en ls moins conservé la faculté de rester spongieuse et avide d'humidité ; ce qui lui fait éprouver , à la suite des pluies, une sorte de gonflement qui la rend compressible et même un peu élastique. Les ouvriers exploi- tent avec la plus grande facilité ces bancs de matières li- gneuses changés en une espèce de tourbe, en les coupant par tranches avec dés bêches dont le manche est un peu recourbé. _ Lorsqu'on a atteint une certaine profondeur qui ne permet plus de faire usage de brouettes, on se sert de grues paniers subie à des cables, qu’on élève et qu’on fait redescendre À volonté avec des tours de la cons- truction la plus simple. La terre d'ombre ne reçoit d'autre préparation sur les lieux que celle d’être mouillée en temps sec; et lorsqu'elle est suffisamment humectée , des femmes et même des en- fans sont occupés à la mouler dans des espèces de vases de bois, de forme un peu conique, et qui ont la figure et la grandeur des pots à fleurs ordinaires. On renverse les moule sur de grands emplacemens pré- parés pour cet objet, et semblables à des aires destinées à 58 * # sk 452 AN IN AILAES" DIU :MuUS EU M la préparation desbriques ; lorsque Mlasterre , ainsi «moulée, commence à sécher ; et qu’on peut la manier sans crainte de la: briser ; on emipile les: r1ottes de manière à donner de l’accès à Pair etlau soleil , et elles ne tardent. pas à. acquérir bientôt: de li consistance , elles peuvent alors. soutenir «le ‘transport dans des tombereaux ou sur des char- rettes ; ©’est ‘ainsi qu’elles sont livrées au commerce ou à - la consommation journalière dans les. villes et-villages voi- sins ; comme combustible ou Comme : ce à d’autres. PRE Mi ines ‘de Liblar À La. route. de, Bruhl.; à Liblar est praticable pour les. voi- iüres Fe mème. pendant . l'hiver ; 5 l’on peut. faire ce. trajet dans une: heure | et: demie environ.. en > Le château de Gracht appartenant à ue comtesse dou rière de Metternich, se présente un peu avant d’arriver au village de Liblar ; c’est un lieu agréable, baigné par de belles eaux , orné d’un parc bien entretenu, de jardins d’utilité et, d'agrément , dans lesquels on voit quelques serres chaudes: ici-tout annonce que la maîtresse de cette pos- session a du goût et aime les arts ; un. cabinet. d'histoire naturelle renfermant .des. minéraux , des, marbres , des pé- tions , des oiseaux et.des quadrupèdes ; annonce com- AM = à bien cette. dame a de l’i instruction, Il est malheureux que la guerre aît porté ses ravages dans un lieu qui étoit l'image de la paix et du bonheur. Les mines de Turffa ou terre d'ombre de Liblar sont vastes et d’une grande étendue ; elles forment une desprin- cipales ressources des AT du pays eæ des. villages + + , D'HISTOIRE NATURELLE, 453. voisins : plus de. deux cents ouvriers de Liblar y sont eme ployés la plus grande partie de l’année ; il est vrai que les mines sont à leur portée. Je ne. compte dans ce nombre ni les femmes ni les enfans qui ù trouvent tous de l’oc- cupation. La consommation qu’ on fait de cette terre est très- grande ; car ,ce que le commerce en, exporte , soit pour la peinture à la détrempe , soit pour celle à l’huile, soit pour d’autres objets dont les Hollandais connoissent irès-bien l’usage (25; n’est rien , eu égard à ce qui s’en em- ploie dans les villes et les. nombreux villages des environs s qui n’ont presque pas d’autre combustible pour Jeurs usages domestiques journaliers. ris Il s’en consomme aussi à côté des mines mêmes , des quantités considérables ; car on en brûle de toutes parts exprès. pour la convertir en cendres : ce qui fournit un engrais excellent pour l'amendement des terres , et dont la bonne qualité est si bien reconnue, qu’on transporte cette cendre au loin, et qu’elle forme une branche dou- blement utile de commerce, puisqu'elle tend au bien de l’agriculture. | # | et utile emploi de la terre dmbte Dans ce dernier“ (1) On assure avec assez de fondement, que dans plusieurs fabriques renommées de Hollande ; l’on donne de la sève et du moelleux au tabac, en y mêlant une cer- saine dose de terre d'ombre, qui le colore , le rend octüenx et frais. Ceci peut expliquer pourquoi quelques peintres en miniature employent le tabac de Hol. lande , pouten tirer.une couleur’solide d’un brun jaunätre très-chaud. Les tabacs préparés ailleurs ne donnent pas la même couleur. Au reste celte sophistication , si elle rend le tabac agréable, ne sauroit nuire à la santé. Le tabac est la poussière des foliales d’une plante quira fermenté. La térré d'ombre est le Len d’un beis con verti en terre. :2:1n 188208 fois 4, & 454 ANNALES DU MUSÉUM pour la fertilité des campagnes , dix-huit muids de cendres par arpent suffisent; le muid est de huit setiers, me- sure de Cologne , l’arpent de sept cent quatre-vingts perches, et la perche de seize pieds. La terre d'ombre , en brûlant, jette une flamme à peine visible ; il ne s’en manifeste même le plus souvent aucune. La manière dont le combustible prend feu , ressemble jusqu’à un certain point à celle dont l’amadou, ou plutôt Vagaric qui sert à le former ; s’embrase; car à peine est-il en contact avec des charbons ardens ; qu’il prend feu; mais ce feu gagne insensiblement et d’une manière sourde. Il eri est de même de la terre d’ombre, elle se couvre de cendre blanchâtre en brûlant ; mais le feu pénètre en dedans, et forme un noyau ardent qui dure très-long-temps , et chauffe assez fortement et suffisamment pour tous les usages domestiques , quoique son apparence extérieure soit comme nulle: l’on est fort étonné, en entrant dans les cuisines du pays , d’éprouver une chaleur vive qui s’émane du foyer , tandis que le feu est à peine visible et couvert de cendres ; mais son action n’en est pas moins forte, puisque l’eau contenue dans les vases qui sont auprès de ce feu sans éclat est bientôt en ébullition. Ce combustible est triste sans doute, son aspect glace l'imagination , l'odeur qui s’en émane est désagréable , et il faut être véritablement dénué de tout autre moyen pour employer celui-là. La tourbe ordinaire des marais n’est pas en général trap agréable ; maïs enfin elle donne une espèce de clarté, et est mille fois préférable à la terre d’ombre, qu’on seroit tenté d'appeler le chauffage des morts, & 7 r D'HISTOIRE NATURELLE. 455 Les mines de Liblar sont dignes, par leur étendue, et par la manière dont elles sont exploitées depuis des ternps très-anciens , de fixer l’attention des naturalistes, En effet. qu’on se figure un plateau horizontal, coupé à picdans la lon- gueur de près d’un quart de lieue , et que l’espèce d’escar- pement qui l’entoure est lo ouvrage des hommes, qui, à force d’enlever de la terre d’ombre, ont abaissé le terrain , et formé devant eux une coupure verticale, qui a mis à découvert, dans toute la longueur dont je viens de faire mention, des couches de terre d’ombre qui ont plus de douze pieds d'épaisseur, et sont en évidence dans cette longue ligne noire ; l’on aura alors üne idée de cette vaste exploitation qui occupe plusieurs villages. Le dessein que j’en ai fait faire, quoiqu’il ne rende qu’une portion de cette ruine, suffit pour en donner une idée, On coupe ici, comme à Bruhl , la terre d'ombre en la détachant de la mine à ciel-ouvert, avec des bêches d’acier très-tranchantes , dont le manche est un peu recourbé ; on y met en moule toute celle qui est destinée pour être trans- portée, elle est placée sur de vastes aires pour la faire sécher, Or , comme la consommation en est très-grande, on voit, dans toute la M. 16 plan qui règne le long des mines, des tas considérables de ces mottes de tourbe empilées. Quant à celle qui est destinéeà faire de la cendre , on ne se donne pas la peine de la passer dans les moules ; on se contente de la couper en grands paralléllipipèdes, qu’on pose en travers les uns en-dessus des autres , en laissant des vides, de la même manière que lorsqu'on fait sécher les Prius en plein air. Lorsque la terre d’ombre a perdu son humidité, on. à brûle sous des hangars rustiques construits sur sue , 456 CAN wNaLEs Du MusSÉÈUuM couverts, pour éviter que la cendre ne se mouille, ce qui lui ôteroit de sa qualité ; or comme cette terre se consume sans jeter aucune flamme , il ne résulté point d’inconvénient de construire ces hangars en bois et de les couvrir même de chaume. La cendre qui en est le produit est fine et onctueuse au toucher ; elle est très-blanche en général, et beaucoup plus légère que la cendre ordinaire de bois : il yena 1 48e d’une espèce: qui est un peu fauve. On voit aussi, sur les ateliers , divers tas de bois bitu- mineux , plus ou moins noir, plus ou moins pyriteux , et souvent en très-gros morceaux , qu’on tire de la mine, et qui sont couchés tantôt dans un sens , taniôt dans un autre, au milieu de la terre d’ombre : on y trouve même des A troncs d’arbrés entiers, mais dépouillés de leurs branches, Ah craie dispersés de part et d’autres. : Ce dépôt inépuisable de terre d’ombre est recouvert , ainsi que celui de Bruhl , d’un banc de cailloux roulés de dix pieds d’épaisseur aoyaite , qui repose immédiatement sur la terre d'ombre et occupe toute la hauteur des mines ; ) t-a-dire , de quartz il est composé des mèmes pierres, c* gris ou jaunâtres , d’une pâte plus ou moins grossière , et de quelques jaspes communs : mais on y trouve de plus quelques quartz d’un blanc laïteux , d’autres d’un blanc grisâtre, qui pèsent quelquefois . See à quatre-vingts livres , mais qui ont également leurs angles usés et arrondis. Ces sortes de blocs ne sont pas à la vérité en grand nombre , et sont con: fondus pêle -mêle avec les autres galets d’un bien moindre pra 2°, Immédiatement après le lit de cailloux a FA » succède À D'HISTOIRE NATURELLE. 457 la terre d'ombre. Il est à observer cependant que l’on voit dans quelques parties une couche mince de sable quartzeux ; dans d’autres, de très-petits dépôts d’argile grise ou blanchâtre, qui précèdent la terre d’ombre ou interrompent le dépôt supérieur : mais cetteargile ne pénètre jamais qu’à quelques pouces dans la masse ; elle est même toujours mélangée de particules ligneuses , semblables à celles de la terre d'ombre. 3°. Les grands dépôts de la terre d’ombre sont aussi coupés quelquefois par des fissures plus ou moins verticales d’un pied ou deux d’épaisseur vers le haut , qui vont en se _ rétrécissant, et se prolongent à cinq à six pieds dé profondeur, en se terminant en pointe. Ces fentes , occasionnées par un retrait, sont remplies des mêmes cailloux roulés dont la couche supérieure est formée. On remarque aussi, dans les points de jonction des galets avec la terre d’ombre , quelques zones concentriques de deux ou trois pieds d’épaisseur , formées de terre d'ombre qui ont circulé alternativement avec de semblables zones de galets ; ce qui paroît être le produit du mouvement des eaux , à l’époque où des courans de mer ‘accumulèrent ces grands amas de végétaux, : 4e. La mine de Bruhl est sur un terrain élevé ; celle de Liblar est sur un plateau d’une plus grande bagtétrs il en est de même de celle de Kierdorf , de Bruggen, de Balkausen , de #71 albesbérg » etautres qui se trouvent sur la même ligne ; le Rhin, qui est à trois lieues de distance, a son lit acsël à plus de quatre cents pieds au-dessous de ces mines. | 5°, L'on s’est assuré , par des puits d'épreuves , que la mine de terre d'ombre de Ziblar est très-profonde ; car, en creusant ces puits à plus de quarante pieds, lon a tou- 39 1. 458 ANNALzS. DU MUSÉUM jours trouvé la même terre aussi pure, sans pouvoir atteindre d'autre espèce de terre: Les eaux et les gaz délétères empè- chent de fouiller plus avant. La mine de Liblar, ainsi que celle de Bruhl , est entière- ment composée, dans toute son épaisseur connue, de bois de différentes espèces , changés en terreau ; mais, comme celle de Liblar a été exploitée en grand, et qu’elle a été mise à nu dans une surface d’une étendue très-considé- rable, elle a donné lieu à quelques découvertes qui mettent sur la voie de reconnoître quelques-uns des arbres qui ont servi à la formation de ces amas immenses de matière ligneuse, presqu’entièrement changée en terreau. 7 + On trouve cependant des troncs d'arbres qui ont quelquefois plus de deux pieds de diamètre et quinze pieds de longeur, qui ne sont pas dénaturés. Plus les arbres sont profonds , plus ils sont compacts ; on peut alors les scier et les travailler : mais le contact de l’air ne tarde pas à les exfolier, malgré qu’ils ne paroïssent pas être pyriteux. On a trouvé quelquefois , en faisant des puits d'épreuves , des troncs d’arbres à la profondeur de trente-cinq pieds. Je dis des #roncs d'arbres , car parmi le grand nombre de ceux que j'ai observés en place , je n’ai jamais aperçu ni branches ni racines. L’on peut tirer deux conséquences de ce fait : la première se déduit de ce que ces arbres on pu être d’une famille, telle que celle des palmiers qui sont naturel- lement dépourvus de branches latérales ÿ la seconde, de ce que les courans ayant emmené ces arbres de très-loin , leurs branches et leurs racines ont pu être détruites par le choc et le frottement, ainsi que par la violence des flots. LÀ D'HISTOIRE NATURELLE. 45 8°, On trouve quelquefois dans les mines de terre d’ombre de Liblär des fruits qui ont , au premier aspect , la forme des noix ordinaires , enveloppées de leur brou ; mais en les examinant avec attention, l’on voit qu’ils en diffèrent tota- lement par les caractères suivans : Ces fruits sont solides dans toute leur épaisseur ; ils sont d’un brun foncé ; et quoiqu’ils ayent conservé leur forme et leur organisation intérieure , ils ont perdu de leur dureté, et rase. en partie à l’état de terre d’ombre. ai fait couper longitudinalement plusieurs de ces fruits, avec une petite scie à voie très-fine, afin de pouvoir obser- ver leur contexture intérieure, qui est entièrement solide , et offre des linéamens osseux ; qui ont résisté davantage à l’altération que les autres parties du fruit, et ont opposé plus de dureté à la scie. Voyez planche X XIX, où je les ai fait figurer avec la plus grande exactitude. Les botanistes les plus exercés , tels que de J ussieu, Des- fontaines , Lamarck, et Thouin , après avoir examiné et comparé ces fruits , ont trouvé qu’ils avoient un très-grand rapport avec les noix du palmier areca, (4reca cathecu. Lux. Areca faufel. GArRTNER , tab. 7 , fig. 2.), arbre qui croit dans l’Inde , aux Moluques , et dans les contrées méridio- nales de la Chine. Ils n’ont cependant pas cru devoir affirmer que ces fruits fussent directement ceùx de l’areca, malgré leur grande ressemblance ; mais une chose sur laquelle ces savans natu- ralistes ont une opinion unanime et constante ; c’est qu'ils ont appartenu à des arbres du genre des palmiers. On ne sauroit en douter, en voyant les trois trous ou petites ouver- tures qui les caractérisent , et se trouvent placées dans la 59 * 4 460 ANNALES DU MUSÉUM partie qui correspond au pétiole. La fs. 8 de la même p£ représente un de ces fruits avec les trois ouvertures Ce fait si intéressant pour la géologie , méritoit d'être connu, et rend les mines de Liblar dignes de l’examen et de lattention des naturalistes. 9°. On a trouvé quelquefois entre l'écorce de quelques-uns des arbres ensevelis dans la terre d'ombre ; des morceaux d’une substance résineuse, jaunâtre , demi-transparente, qui répand une odeur agréable lorsqu’on la jette sur des char- bons ardens. Comme je n’ai pas pu me procurer de cette substance odorante, je ne puis pas assurer si c’est du succin,; du copal , ou autre matière analogue ; mais le témoignage des ouvriers est unanime sur cette espèce de parfum, qu’ils recherchent et qu’ils aiment beaucoup pour en faire usage dans leur maison, et chasser , selon eux, /e mauvais air. 10°. L’un des mineurs les plus Âgés , appelé Henri Schmis, me dit qu'il avoit trouvé, il y a environ quinze ans, à six pieds de profondeur dans la terre d’ombre , une portion de bois de cerf très-reconnoissable , mais en même temps si friable et si altérée, qu’elle se détruisoit facilement sous les doigts : on n’en a plus rencontré depuis cette époque. Tels sont les détails et les principaux faits que j'ai pu recueillir sur les lieux relativement aux mines de terre d’ombre de Bruhl et de Liblar, à L À D'HISTOIRE NATURELLE, 461 MÉMOIRE Sur la TUBICINELLE. rAr LAMARCK. Noû OUVEAU couté de testacé marin, € LE par ses caractères particuliers ; ; et par ses rapports dre es balanes, et auquel j’ai donné le nom de tubicinelle, d’après la considération de la forme générale de la coquille. Voici le caractère essentiel de ce nouveau genre. . Tusicinezte. Tubicinella. Coduille SE, récdières non spirale, bleus - rétrécie vers sa base, tronquée aux deux bouts, ayant l'ouverture orbiculaire et terminale, et un opercule quadrivalve. . Testa univalris, regularis, non spiralis , tubulosa, versis basim attenuata, utrinque truncaia ; aperturä orbiculatä terminali ; 5 operculo quadrivabi. La tubicinelle constitue un genre particulier, très-voisin des balanes par ses rapports naturels, et qui doit, avec kes balanes et les anatifes, faire partie de l’ordre des crustacés- conchylifères que j'ai établi dans mes leçons de l'an 10 au Muséum. Elle consiste en un tube testacé, cylindracé, se rétré cissant un peu vers sa base comme un cône renversé, et tronqué aux deux bouts. tes 462 ANNALES DU MUSÉUM L'ouverture de la coquille termine son extrémité supé- rieure, où sa largeur est la plus grande. Elle est'orbicu- laire , régulière , et son bord se relève en dehors en manière de bourrelet. Le tube qui forme cette coquille est d’une seule pièce; mais on voit latéralement les traces de six pièces distinctes, complétement soudées les unes aux autres. Il est finement strié dans sa longueur , et se trouve muni ; comme par étages, de côtes transverses, élevées, arrondies , et qui ne sont pas en spirale. Ce même tube a l’aspect d’une vis tronquée aux extrémités; mais il en diffère essentiéllement en ce qu'il n'offre aucune spire, soit à l’extérieur, soit à l’intérieur. La substance de ce tube est celluleuse dans son épais- seur , Comme celle du balanus diadema, du balanus balue. naris, et du balanus testudinarius ; maïs ses cellules sont beaucoup plus petites et moins inégales. | La base de la coquille est fermée par une membrane que fournit l'animal qui y est enfermé. Dans Vouverture qui termine supérieurement la coquille, on voit un opercule formé de quatre valves testacées , tra- pézoïdes , obtuses , entières , posées comme dans les balanes ‘ fixées de même par leur base, s’ouvrant et se fermant de la même manière. | Les parois intérieures de cette coquille sont doublées ou recouvertes par une membrane de l’animal, qui ressemble à un périoste, et qui dans le haut dépasse un peu le corps de Vanimal même. En effet , la partie supérieure de son Corps , au moins dans l’état non vivant, est un peu enfoncée dans l’ouverture, de manière que les valves de son opercule ne sont point saillantes au dehors. > + | h D'HISTOIRE NATURELLE. 463 Comme la partie inférieure de la coquille n’est fermée par aucun plan solide , ni par aucune cloison testacée, l’ani- mal qui y estenfermé communique par sa base avec le corps sur lequel sa coquille est fixée. Quant aux côtes élevées et transverses qu’on observe sur lextérieur de la coquille des tubicinelles , il paroît que ce sont les bourrelets persistans des anciens bords de cette co- quille. Ils forment autant he qui marquent les diffé: rentes stations de l’animal, à mesure que son accroissement le forçoit de se déplacer et de s'élever. Les rapports de la tubicinelle avec les balanes , et la struc- ture celluleuse de l'épaisseur de son tube, ne permettent pas de la rapprocher d’aucun coquillage produit par un mol- lusque. Je connois deux tubicinelles , qui ne sont peut-être que variétés l’une de l’autre, et néanmoins que je soupçonne constituer deux espèces ; je les nommerai et les caractéri- serai de la manière suivante. Tusrcrnezra (major) striata, costis transversis EURE Bus distantibus. N. Du cabinet du citoyen Faujas-de-Saint-Fond. TusicrNELLA (minor) striataÿcostis transversis crebris : in- J'ernè minoribus interstinctis. N. De mon cabinet. Le citoyen Faujas, qui a bien voulu me communiquer la tubicinelle qu’il possède ; et d’après laquelle j'ai fait cette description, m’a dit que le Zvbicinella major a été découvert dans les mers du sud de l’Amérique. Depuis, j'ai appris du citoyen Dufresne , qui revient de Londres , que les tubicinelles vivent sur le corps même des baleines, comme le balanus diadema, le balanus ba- 464 ANNALES DU MUSÉUM laenaris et le balanus testudinarius ; que leurs tubes, fixés sur la baleine, s’enfoncent non-seulement dans sa peaü à me- sure qu’ils grandissent et s’allongent, mais mème qu’ils pénè- trent dans une grande partie de l'épaisseur de la graisse de ce cétacé, de manière qu’il n’y a qu’une petite portion de sa partie supérieure qui soit en saillie au dehors. Le citoyen Dufresne a vu dans la collection de M. Hunter, à Londres, une pièce de baleine conservée dans un bocal, et dans laquelle plusieurs tubicinelles, encore en place, se trouvoient fixées et enfoncées dans la substance de la baleine , de a ma- nière que je viens d'indiquer. Je remarque que le balanus diadema , le balanus balae: naris ; et le balanus testudinarius, ne sont jamais fermés à leur base , comme les autres balanes ; que ces coquilles sont régulières, extrêmement celluleuses dans l'épaisseur de leur test, et que, quoiqw’elles soient très-distinctes du genre de la tubicinelle, on doit cesser de les confondre avec les balanes , et en former un genre particulier: Je compte présenter dans peu le caractère de ce nouveau genre auquel je donnerai le nom de coronule (coronula), et qui comprendra les trois espèces que je viens de citer. . Ainsi, l’ordre singulier des crustacés conchylifères , dé- terminé par l’organisation maintenant mieux connue des animaux qu’il comprend, sera composé des quatre genres qui suivent : savoir, de La tubicinelle. _ Le balane. La coronule, L’anatife. Il semble que ; ’aurois dû conserver le nom de date aux. coronules, à cause du lieu singulier de leur habitation ; mais . les mubicinellés habitent dans des lieux semblables , ét il eût fallu changer le nom connu de toutes les autres balanes, | | PR + TE 4 215 : A | ge L D'HISTOIRE NATURELLE, 465 N0 Toul: Ov S tv :R Mer oh LCAiNUE LL US D PRES ES 0 A D + Esscisémettans:an-cisagen diem, le-tulicinelle dont: traite dans son mémoire, il m’a engagé de mettre par écrit les observations que j’ai eu occasion de faire sur cette espèce pendant mon séjour à Uimdres. . C’est pour me conformer à son desir, que j'ai rédigé la présente note. J’avois acquis plusieurs po à que je savois manquer à la collection du Muséum, lorsque je fus visiter le cabinet de feu M. Hunter (1). J’y reconnus plusieurs balanus (1) Ce muséum renferme la plus belle collection et la plus considérable de l'An- gleterre par les magnifiques préparations æÆ Le bonne conservation des parties and tomiques d'animaux de tous genres. On y remarque, entre autres, un squelette humain de sept pieds de haut; un squelette de baleine et un de cachalot , tous deux bien complets et de vingt à vingt-cinq pieds de longueur ; une giraf fe montée, et beaucoup d’autres animaux. Une collection de mammifères êt oiseaux des îles de la mer É Sud , rapportés par le capitaine Cook et autres voyageurs. La plupart de ces individus sont con- servés dans la liqueur. Ce muséum possède aussi un palmier marin , pêché vivant en Amérique près sh côtes de l'ile de: Tabago. IL appartient à l’espèce de celui qui orne les galeries, mais il est un peu plus grand et mieux conservé. Ce muséum resta plusieurs années en vente après la mort de M. Hunter, ul fus 6o 1, 466 “ANNALES DU MUSÉUM balaenaris, enfoncés dans‘un morceau de lard de baleine et conservés dans l’esprit-de-vin; j'y vis aussi un groupe de tubicinelles au nombre de huit ou neuf, implanté dans un morceau de peau de cétacé, et enfoncé dans le lard jusqu’à l’avant-dernier anneau de la partie antérieure de la coquille; j'en ai fait un croquis, d’après lequel le citoyen Baraband a exécuté le dessin colorié que vous trouverez ci-joint : pour plus de précision, je lui ai fourni les pete de lune et de l’autre espèce. Je n’entrerai point dans la discussion de l'ordre des rap- ports et des différens genres que peut former la famille des balanus; mais, en les examinant, ils m'ont donné lieu à quel- ques conjectures sur la conformation de leur Re Je vais hasarder de les exposer ici. Le citoyen Lamarck, dans un mémoire publié ci- dessus , établit trois genres avec les balanus de Linnée; il est vrai que la tubicinelle, qui forme le premier , n’étoit point connue du Naturaliste Lhbdbs. Comme ces genres paroïssent avoir des habitudes différentes, nous en parlerons séparément. Les savans mémoires de M. de Réaumur, et les nou- veaux développemens du citoyen Lamarek surla formation des coquilles, nous ont para d’une manière non équivoque que tous les mollusques testacés augmentent leur coquille par une transsudation de leurs parties charnues. Ils déposent le suc visqueux sur le bord de leur coquille; bientôt après il ne de la consistance, soit dans Peau ou sur la terres acquis par une à sotièté de médecins et chirurgiens de Londres, dans l'intention de s'opposer à ce que cette précieuse collection fût dispersée , et pour honorer Ja mé- moire d’un homme qui avoit été à la fois aussi utile à l'humanité qu'aux sciences naturelles. EE , s. D'HISTOIRE NATURELLE. 467 et par suite la coquille s’accroît jusqu’au volume déterminé pour son espèce. On sait bien aussi que la plupart dés ba th testacés, et peut-être tous les univalves et bivalves , naissent avec le noyau de leur coquille. Je ne crois pas que la famille des ba- lanus soit dans le même cas. I Genre. Tusicinezze, Lam. T’animal ne peut naître avec le noyau de sa coquille, ou il faudroit le supposer ayant la forme et la grandeur d’un anneau à mettre au doigt; cela n’est pas vraisemblable, Le premier soin du jeune mollusque est sans doute hs. cher une base pour y établir son édifice, et cet emplacement se trouve assez souvent dans le voisinage de ses ancêtres. En sortant de son berceau, l’animal se place sur la peau de la baleine à côté de sa mère. Nu alors, il dépose cir- culairement autour de lui un suc crétacé pour former le pre- mier plan de sa coquille, et en même temps qu’il augmente son test, il travaille avec la même activité à détruire la partie de peau de baleine qui se trouve dans l’intérieur de la coquille, afin de la faire descendre dans la peau à mésure qu’il la construit. Cette opération s’exécute par un: moyen mécanique ou par l'effet d’un suc corrosif. L'animal, indépendamment des autres parties, est muni d’un bourrelet légèrement strié, et c’est par la transsudation de ce bourrelet qu’il forme les anneaux striés, au nombre de dix à douze, que l’on aperçoit sur la coquille; il a de plus six espèces de filets charnus , plats, qu’il ‘sort à volonté par l’orifice supérieur. Ces filets influent sur la forme:de Ja coquille, en la divisant dans toute sa longueur pe six Lo ic de bandes. 6o * 468 ANNALES DU MUSÉU M L’opercule de la tubicinelle est composé de quatre petites valves mobiles que l’animal peut élever au-dessus même de Vorifice de sa coquille; ces valves entourent le tube lors- qu’il est dilaté, et le referment lorsqu'il est contracté. Le bourrelet charnu dont nous avons parlé ci-dessus reste toujours visible entre l’ouverture de la coquille et son opercule. La coquillé, à mesure qu’elle s’accroït, s’enfonce dans la partie graisseuse des cétacés, et ses anneaux saillans ser- vent à la maintenir dans la peau, de manière qu’il ne paroît à l’œil qu’un ou deux bourrelets en dehors. IT° Genre. Corxoure, Lam, Ce genre n’est composé main- tenant que de trois espèces, le balanus diadema, le b. £estu- dinarius, et le b. balaenaris : tous vivent enfoncés dans la peau des cétacés (1). Les animaux de ce genre ont beaucoup d’analogie avec ceux du précédent ; ils vivent de même en so- ciété Les uns à côté des autres. Ceux-là, comme les précédens, ne peuvent naître avec le rudiment de leur test, puisqu’ils sont forcés, dès le premier abord, de jeter le plan de leur coquille d’une grandeur telle qu’elle puisse les contenir pen- dant la durée de leur vie. Si cette idée présente quelques probabilités, l'animal ne peut donc naître avec l’origine de sa coquille , puisqu'il la commence par où les autres la finissent, ou, pour mieux dire, par la partie la plus volu- mineuse. $ ï Les animaux de ces genres sont autrement conformés que ceux des genres qui les avoisinent. Ils sont composés d’une infinité .de lames charnues qui donnent-naissance aux (G) Voyez Ja planche 30. D'HISTOIREUNATURELLE. 469 lames calcaires que l’on aperçoit dans l'intérieur de leur coquille, ce qui leur fait prendre l’aspect d’un agaric vu en dessous. Ils emploient les mêmes moyens que les tubicinelles pour faire descendre leur coquille dans la partie graisseuse des cétacées ; l’opercule quadrivalve est absolument soumis aux mèmes fonctions. Lorsque les coquilles de ce genre sont à leur entier accrois- sement, il ne seroit pas possible de les arracher de leur demeure sans pratiquer une incision à la peau, l’ouverture s’étant cicatrisée autour de la coquille à mesure qu elle s’est enfoncée dans la baleine. ‘La partie de la coquille qui se trouve Fraplantée (di dans’ la baleine est toujours imprégnée d’une couleur très-noire, - comme résineuse ; cette matière est composée de la disso- lution de la peau de la baleine , lors de la formation de la coquille, Il reste cependant à la coquille six ra de silons ot à tudinaux, un peu enfoncés et constamment blanos. La pri- vation de la couleur noire sur cés sillons est due à six filets charnus, ayant la forme de la pointe d’une épée, que l’animal peut sortir à volonté, et introduire sous la peau du cétacé et. en dehors de sa coquille ; animal , en appuyant les pointes en dessous contre la peau de la Mine peut par ce moyen faire entrer sa coquille dans. l'intérieur. L'intérêt que m'inspira la tubicinelle et le b. balaenaris que j'avois acquis à Londres, et observés dans leur position naturelle au muséum de feu M. Hunter, m'a fait pose mes recherches plus loin. : . Accompagné d’un interprète, je fus, à deux milles de Ja 470 ANNALES DU MUSÉUM ville, visiter le bassin qui renferme les vaisseaux destinés À la pèche de la baleine. Je questionnai plusieurs. matelots en leur montrant mes deux coquilles. L’un d’eux, nommé Palmer, me dit en avoir vu plusieurs fois, mais qu’ignorant si cela pouvoit être de quelque utilité, il ne s’étoit point occupé d’en rapporter, Notre marin m’assura avoir pêché une baleine qui en portoit plus de deux cents. Ges coquilles formoient comme douze ou quinze tribus, ou villages groupés sur la partie supérieure de cette baleine, Je l’engageai , s’il en trouvoit de nouveau l’occasion, de m’en rapporter; je lui ai laissé pour cet effet une instruction par écrit, et l'adresse d’un correspondant à Londres, qui le dédommagera de ses peines. TITI Genre. Baraxus. Depuis Linnée, les observations des naturalistes ont découvert que les animaux du genre porcelaine, cypraca, quittent leurs coquilles pour en former de nouvelles, et que ce n’est que par ce moyen qu’ils arri- vent à leur plus grand volume. : À l'appui de ce fait, citons un passage d’un ouvrage tra- duit en français, en 1782, et ayant pour titre : Æise, géogr. phys. natur. et civile de la Hollande, par M. le Franc de Berkhey. L’auteur forme sa huitième classe des mollusques testacés, et les caractérise ainsi : « animaux » n'ayant aucune partie osseuse , mais le corps couvert du » test qu'ils quittent à volonté, etc. » À article propagation de cette même classe, il dit « qu’en » général les animaux à coquilles changent successivement » de robe à mesure qu’ils grandissent, et que leur ancienne » enveloppe devient trop petite. » | - L'auteur a beaucoup trop généralisé son opinion : sur plus Li D'HISTOIRE NATURELLE, 47i de cent quarante genres formés dans la classe des mollusques testacés ; le genre cypraea est reconnu seul posséder cette faculté. Nous allons tâcher de prouver que le genre balanus est dans le même cas. Les naturalistes ont été fort embarrassés pour démontrer la formation de la coquille des balanus, ou glands de mer. Ils ne s’en sont tirés qu’en composant la coquille de six valves calcaires, articulées par les côtés et par leurs bords inférieurs; ‘ils ont aussi ps a les six autres lames de la coquille me , et que ces lames donnoient à l’animal la puissance “d'écarter ses valves calcaires pour augmenter sa coquille , ——— que le volume de l’animal AE - Rien n’est membraneux us la coquille ds balanus ; en conséquence l'animal n’est pas le maître de faire mouvoir aucune des parties de sa coquille, ni la coquille elle-même, puisqu’elle est toujours fixée, et qu’elle fait pour ainsi ane corps avec la base étrangère qu’il a choisie, : La coquille est absolument zrivalve : la seule considé- ration de son opercule, divisé en quatre, doit la faire entrer dans une nouvelle coupe qui sera formée de ADI univalves à opercule multivalve. Il est rare de rencontrer une coquille de ce genre. à moitié faite ; ce qui est fort commun dans les autres genres. Ce fait nous démontre. que l'animal du balanus forme en peu de temps une coquille proportionnée à son volume, et que, lorsqw’il se trouvetrop à l'étroit, il la quitte pour en cons- truire une plus grande, On remarque plus particulièrement ‘dans le 6. tintinnabulum, la tulipe, une grande variété d'individus; on en voit qui n’ont qu’une ou deux ‘lignes 472 ANNALES DU MUSÉUM de longueur, attachés à d’autres de la même espèce qui ont jusqu’à deux pouces et demi. Parmi ces groupes, il se trouve toujours des coquilles abandonnées par les animaux qui se trouvoient trop resserrés , et qui n’en sortent que pour en établir une d’un plus grand volume. Ce fait paroît appar- tenir exclusivement aux genres balanus et cypraea, au moins _dans l’état actuel de la science. Toutes les espèces de ce genre vivent en familles respec- tives , toujours fixées, non pas par le corps, à la manière des patelles, mais bien par leur test qui est intimement soudé au corps étranger. | Ils se groupent les uns sur les autres ; d’autres choisissent les patelles, les moules, les huîtres ; d’autres enfin préfèrent les crustacés; le tintinnabulum da plus pee renent la partie des navires qui se trouve dans l'eau. On a vu des vaisseaux, dans des voyages de long cours, être ralentis dans leur marche par une quantité considérable de ces bal. Æntinnabulum, qui s’étoient-fixés après le corps du navire. Les opercules de balanus différent beaucoup de ceux des deux genres précédens. Les quatre valves composant ces oper- cules, sont articulées vers le milieu de la coquille ; leur base repose sur. des espèces de lames calcaires, rentrantes inté- rieurement, et l'animal , en se contractant, ferme hermétique- ment sa coquille, de manière qu’il ne permet pas même à , Veau d’y pénétrer. f Ce caractère seul, s’il n’y en avoit pas Rue suffiroit pour séparer ces coquilles des deux genres précédens, avec lesquels elles ont été confondues jusqu’à pee par les auteurs, 23 be mu 7, DE. \ . DHISTOIRE NATURELLE. 473 Explication de la EU 30: p 1. Groupe de rusrerwerzes enfoncées dans la peau d'un er 9 a. L'animal ayant ses tentacules développés. - 8. L'animal avec son tube apparent. c. L'animal rentré et recouvert à lp pre d. Peau du céracé. e. Partie de la graisse qui se trouve LE peau du cétacé. < À Tusrcrwezzs isolée et entière. 4 , g- Partie supérieure de la rusrcrws1ze, fermée par son lopercule. A. Partie inférieure de la TUBICINELLE, fermée par une mem- brane de l'animal. 2. — Trois individus de la Coronula nas » en ous dans \ Ki ün morceau de cétacé. a Animal ayant ses tentacules développé. Fe Animal recouvert par son opercule: c. Animal ayant son tube apparénte cr. uk? 3: — Coquille vue en dessous. | ù 4. — Coquille vue en dessus. di 474 TANNALES Du MUSEUM à : SUITE DES MÉMOIRES, Sr Les fossiles 5e environs de Par. | rar LAMARCOK! GENRE-X.. | | SSL de cor t à A CELL S Re: Meblei,. CHARACT. GEN. ù Testa univalvis , oblonpa , subcylindrica ; 3 Spiré brévi, non canaliculaté. is basi vix- emarginata , re Farix | obliqué&, callosa ad basim columellæ. 2 Ousravatrons. Au premier aspect » les ancilles pourroient être prises pour des olives, parce qu’elles leur ressemblent à plusieurs égards; et quelques-unes > plus ventrues ou moins cylindra- cées, pourroient être confondues avec les buccins : mais , dans les ancilles , les tours de la spire ne sont point sépa- rées par un canal comme dans les olives > et le bourrelet calleux de la base de leur columelle les distingue des buc- cins , ceux-ci en étant dépourvus. Toutes les espèces de ce genre sont marines. LI Te 4 à te le et on SU er DÉMISTORRE NATURBELE 475 ESPÈCES Fosstrest 14 Ancille fier F. Gin n° 2 à £ CE * Fr À : Ancilla (buccinoïdes L tesfa ovato-subulata , ad spéram basimque margartacs| spird Conico-acuté ; callo columellae striato. n. % n. Grignon. Feng coquille , assez commune à Grignon, a environ un pour: ai : . demi de longueur (un. 14 ass de 4 centimètres ), 2. Ancille subulée. Ancilla { subulata 3 re LU ; le cnrs clongat ? 0 3 asc ? | transversis ; ‘margartfaceis ; s callo co/umellac ‘striato. n. FF ’ L. n. Les environs de Paris; vers Villers-Coterets: Elle est moiris ventrue , moine #. . . # blanche et. plus, Juisante que: celle LE mÉpoie et elle pq presque. eu " Jongueur. à. Fi We. ei ROE FHD + Cr rires et free 16 4 0 FR. ®: indie olivule. FRS SEEN “sie UD erode Ancilla (olivula) , testa st mucronata ; Tbre basi unidenfato; callo columellae striato. n. . L. n. Courtagnon et Grignon. Elle est rare à Grignon. Sa longueur est de Yimgt- quatre à vingt-cinq millimètres (près. de onze os} # Ancille à gouttière. Vélin, le 2, f: 8. US O4 R? . Ancilla (canalifera) ; testa cylindracea ; mucronata | ; labro pe canali- : fer; + callo columellae subplicato. n. ÎL. n. Grignon. Elle est*allongée, dat comme éomprimée | du côté de . l'ouverture, et est remarquable par une gouttère ‘ou um petit canal au ‘sommet du, bord droit, danse, ges, de sa jonction à la spire. Elle,a. des stries longi- ‘tudinales etun peu irrégulières. longueur seen “à 2 sp æm ne Pr GENRE BE | ” Y ) ss Lu dé E. apré “ ’ É - GEN. ve | #3 ER SP Testa anitalris aorta : ri cnee “ nice FAURE G ;. basi emarginat@. Columella D. SE rh Me vel longioribus: Owsexvarro NS; Le genre voluta de Linné : quoique ‘caräctérisé. d'une 62" à Volute harpe. Fébni n° 23 f: 11. rCHÉET x 476 :ANNARES DU MUSEUM manière assez distincte, d’après la simple considération de l’existence des plis sur la columelle de la coquille, est très- peu naturel ; et en effet, il réunit plusieurs familles dif- férentes qu’on doit distinguer et isoler comme autant de genres ‘particuliers. Brugnière avoit commencé la réforfne de ce genre hop nombreux établi par Linné, en supprimant avec raison les espèces dont la coquille n’est pag échancrée à .sa base. J’a porté plus loin cette réforme , et j'ai séparé du genre ue de Linné , les mitres, les colombelles , les marginelles , les canrllaires et enfin de turbinelles , qui” sont des genres distingués dans manière remarquable des véritables YO=® lutes. ss Maintenant le genre voluta , beaucoup. plus” circonscrit qu’il ne Pétoit, en est plus jaturel, -et n'offre plus de réu- _nions disparates comme auparavant ; malgré cela , ce genre comprend encore un assez grand nombre d’espèces , parmi lesquelles il y en a de prose pee leur rareté et par la beauté de leurs couleurs. Ces coquillages sont tous marins, > vivent en Béniéral dans les mers des pays chauds. ESPÈCES FOSSILES. we PF oluta ( cithara ), testa wentricosa, basi sulcata ; costis lorgitudinalibue distantibus supernè bispinosis ; columellé guinqueplicatä. n. * Lam. Encyclop. coq. t. 384, f. 1. Citharaedus. Chemn. Conch. vol, XI, P- 297, t. 212, f. 2098, 2099. L.n. Grande et belle espèce dont on trouve à ra des individus de | diffé. rens âges. Elle acquiert plus de neuf centimètres de longueur ( près de trois pouces et demi). Elle a en quelque sorte l’aspect de la coquille connue sous le nom de Harpe ; mais les plis de sa age l'en one fortement, Mon cabinet, « . RER * D'HISTOIRE NATURELLNE, 477 2, Volute épineuse. Vélin, n° 2 PRET VF. oluta (spinosa ), testa ovata , subcostata ; basi sulcata ; spirä brevi, acutä spinosd ; ultimo . anfractu Spinis peracutis coronato. n. j Strombus spinosus. Lin, Brand. foss. n° 65. Chemn. Conch. vol. XI 8 t. 212, f. 3002 ; 30034 List. t. 1033. fn. L. n. Grignon, où elle est commiune. Quoique fossiles, on en trouve encore des individus qui sont rayés transversalement par des lignes jaunes. Cette coquille est plus petite que la précédente, plus épineuse, et a quatre ou cin ÿ plis à la columelle ; dont l’inférieur est le plus grand. : ‘+ Mon cabinet. 3, Yolute: musicale. Vélin 0%. fs: à ” LA oluta (musicalis) , testa ovato-acufa ; A Jongitudinalibus unispinosis ; L. = columellae plicis quatuor max imEs . d Chemn. Conch, vol. XI, p. 302, t. En f 3006, Sos Strombus. foss. t. 5 f. 64. ET) . Courtagnon et Gbiende: J'ai LÉ fois nr que cette gr 2 fossile étoit l’analogue du voluta musica de Linné, un peu changé par la ; suite du temps; elle lui ressemble en.effet à beaucoup d’égards. La figure citée s du Muséum n’en représente qu’un jeune individu, J’en possède dans des vélin mon cabinet qui approchent par leur volume de celui qu’a né Brander. Wé:: % | 4 k 4. Volute muricine. | ; Voluta (muricina ), fésfa ovaro- or ; ES bei et res ; supernè costato-spinosa ; ; pr inter plicas sulco lato exaratä. n. Lam. Encyclop. coq. t. 383, sé L.n. Courtagnon. C’est une is et belle.espèce qui a extérieurement l'aspect s d'un murez y €t qui néanmoins à des rapports avec les précédentes par ses côtes et sa spire épineuse. Elle a près de trois pouces et demi ( Ge de neuf décimètres) de longueur. Mon cabinet. 5. Volite à côtes douces. Patins na):f 24. Voluta ( costaria ), testa fusiformi-elongata ; subcaudata ; costis longitudi- nalibus muLiCIS. Ne Lam. Encyclop. coq. + p. 303,1. 212, f. 3o10 et 3011. on et Courtagnon. Cette coquille est allongée comme la plupart des caractères des volutes, Sa longueur est de soixante-siæ 383, f. 9. Cochlea mixta. Chemn. Conch. vol, XI, L, n. Grign mitres ; mais elle a les millimètres ( près de deux pouces et demi). à F | | ee | + [ ; 7 D = % 478 ANNALES DU MUSÉUM 6. Volute lyre. ss de < à Voluta (lyra), testa oblongo - ovata » Supernè sr EN ; ee brevi ; ; costis longitudinalibus muticis , versès aprcen. denticulatis. rl ee Lam. Encyclop. coq. pl. 383, f; 6. | L,n. ....Je nele connois-pas. Son état Mets et rt sb qu ‘elle, contenoit indiquent que cette coquille est, comme les précédentes, du banc.de Courta- gnon, ou des environs , ou passe ce banc. Elle a cinq centimètres (un pouce dix lignes ) de longueur. Mon cabinet. RE # 7. Volute couronne double, . A Voluta (bicorona), testa ovata , longitudinaliter costatz ; = “striis sranspersis minutis; spirae anfractibus bicoronatis. n. | me coq. pl. 384, , {. 6. Strombus its Brand. foss. > p- 32, L. n. ati Ses tours de spire sont couronnés par deux rangées de- petites + épines. Cette RES a environ | deux pouces (plus de SR __ de longueur. * : SR Sd : Mon cabinet. Ne du Re, Re one euboile secs ne ci s.. 8. Volute côtes résafsss = ni Ef ét et Voluta (crenulata) , festa cr € coronafa , FEngiterhige Poe cosfata trans- versim striata ; costis crenafo-granulatis. LES Lam. Encyclop. ss. pl. 384,£. 5. Murex ep Brander foss. P. g° ; f. 70: es L. n. Courtagnon. Cette coquille, un peu mqias pande que * ae, s’en rapproche par beaucoup de rapports. Elle est couronnée dé même ; mais ses stries transverses sont tellement marquées , » que ses côtes $ longitudinales en sont crénelées , et même ape Mon cabinet. ne : 9 Volute petite harpe. Vélin, n° 3, f. 4. ER SN , Voluta ( harpula) , testa ovata; exquisitè costata ; ps subcanalicu- _ datis; columellä basi plicis 2 .majoribus arcusËs n. # Lam. MEscyclop: pl.-3885,,f. &, LR Grignon. Elle acquiert jusqu’à quinze fipnée t Fee millimètres ) de Jongueur, Ses tours de spire sont obscurément et simplement COR ARSE É le sommet des côtes. Toutes ses côtes sont lisses. . Obs. J'en possède une variété que je nommerai petite ae nodulense (v. Aarpule nodulosa ) : elle n’a en tout que trois plis à la colurielle. Le. limbe : intérieur du bord droit de son ouverture est sillonné. Ses ini sont noduleuses vers leur sommet, Seroit-ce une ‘espèce #3 ess ps Mon cabinet. D'HISTOIRE NATURELLE. 479 10. Volute labrelle. Vélin, n°.2,4,»5. Voluta labrella), testa ovata suboentricosa , basi transversim 1 ata ; ; an- Jractibus supernè angulato-carinatis ; spirä denticulatä, n. Lam. Encyclop. coq. pl: 384 ,£. 3, #,b?? L.n. Grignon. En petit, elle a quelque chose du dés Ro que l’on nomme vulg. pied-de-biche.. Cette copies a guarante-cinq millimètres de longueur. 11. Volute petite bulbe. Vélin ,n° 5, f. 16. ‘Voluta (bulbula ), resta ovato = fasiférmis; dorso labvi; spiré costilaté , strüsque transversis decussatä ; columell& subbiplicatä. n. è L. n. Grignon et aux environs de Retheuil où elle a été trouvée par M. de Thuri. Sa base est obliquement striée et un peu en canal. Mou cabinet. 12, Volute déprimée. | © Voluta( depressa }, testa dpaËt dephessa : supernè costulata y bésitranste"sin sulcata ; spird subcoronatä ; columell& complanatä. n. #7 n°: Les crivirons de Beauvais: Cette coquille a des rapports avec le volata ra- rispina, espèce fossile que l’on trouve dans la France méridionale, aux environs de la ville de Dax, et dont j'ai donné la figure dans l’ Encyclopédie (coq: pl. 384, f. 2. a, b)3; mais là volute déprimée en est très-distincte , ‘ayant :de petites: côtes: vers le-sommet des tours de spire, et manquant de ces, _.épines rares et dorsales qu* on voit dans l'autre. Cette volute a Le centi- mètres de longueur, “Mon cabinet. 13, Volute à bourreléts. Vélir , n° à, f, 10. Voluta (variculosa), testa oblonga, subfusiformis Lavipate » Varice marge | nali dorsalive notata ; plicis columellae subquaternis. n. Lin. Grignon. | Cette coquille a sur le bord droit de son ouverture un bourrelet comme | dans les marginelles, et très-souvent on en voit un autre formant une côte __ oblique sur Le dos de » coquiles Sa longueur est de seize millimètres. Mon gabinet. - Fa _Volute mice Mr Voluta (mitreola), testa ovafo- -acuta lacvis ; labro ‘intùs obsoletè biden- alto. n.- L.n. Grignon. Elle à à-peine meuf ARE ELER de longueur , et ressemble par son aspect à une petite mitre. d bord Ep de son ouverture est un peu a er sur la columelle. Cabinet du citoyen Defrance, La 480 ANNALES DU MUSÉU M MÉMOIRE Sur le genre TrironrA, avec la description et Lanatomie d'une espèce nouvelle , Tritonia HOPAE PAR G. CUVIER. 1°, Remarques générales sur les genres Doris et Tritonia. La distribution méthodique des mollusques est ;. «de toutes les parties de la Zoologie, celle qui s’est approchée avec le plus de lenteur de sa perfection, à cause des nom- breuses difficultés qu’elle présente. Ces animaux sont difficiles # < bserver vivans, et ils changent tellement de figure à l'instant de leur mort, qu’ils deviennent méconnoissables ; enfin leur anatomie, sans laquelle on ne peut presque rien découvrir touchant leurs véritables rapports, a été à peine ébauchée jusqu’à nos jours. _ On ne doit donc pas ètre surpris que Arr ait en- core laissé tant d'incertitude dans cette partie de son ou- vrage ; que ses idées aient varié irrégulièrement à chaque édition ; et que ses continuateurs n'aient fait qu’ajouter à la confusion. C’est ce dont nous trouvons des exemples frappans pour le genre des dorts, ; D'HISTOIRE NATURELLE. 481 Linnæns, qui ne le forma que datis 81 dixième édition ; indiqua d’abord commé Ja principale différence qui le sépa- roit de éehi des limaces ; lé nonmibre des témtacules ; he Pre à‘huit , tous plaëës aütour de la bouche. : Et cependant la :sèule espèce qu'il ÿ ait placée alors, la doris verrucosa ; du moins cellé que représente Ra figure de Séba ve Linnæüs ‘cite , n’a Certainement qué détx ten- tactiles, ‘et'ils né sont pas “sitiés ‘autour dé la” bouche: C’est ce! que” noùûs verrons: dans Phistoiré de cétte si | que nous donnerons inicéssamiment. © | ‘Bohatsch ayant décrit” depuis avec détail UN . ti le fit'entrer, aïnsi que deux espèces voisinés', | Œié le genre doris de si douzième édition, dont il cliangea le éaraotère, le faisant ‘consistér en deux tentaculés rétractiles et en un anus entouré de franges; cependant il y laissoit la doris!verrucosa ;! X laquelle” à RE enr huit tentacules- airtoür’ de 14 bouche: É Gmelin sans rien éhänüèr : aux Rariciées du' gèn dbris'; “Sinon ‘que quelquefois les: tentacules' sont'au nombre dé quatre, y cependant EE une multitude d'espèces qui n’ont aucune dés confé diquéés ‘comme cofs- tantes et° génériques ; |plusieurs! né édétié frange au- tour dé l'anus; d’autres ‘n’ont point’ ‘de tentaculés rétrac- tiles ; «la: plüpart, ; dune conformation très - remarquable , ont ; sur diverses parties du corps, -dés lames, dés houppes ou des panaches dont il n’ést fait aucune mention ; et au lieu d'employer aû* moins ces diversés ‘circonstances pour subdiviser lé‘'genre ‘en sections, Gmelin a recours au ca ractère vague, et qué même ilapplique mal; d'un din Pise en arrière, ou obtus aux deux bouts, | 62 1. 482 ANNALES .DU MUSÉU M .. Nous ne savons pas ce. que Bruguière auroit fait à ce sujet, puisque son article Doris.n’a point été imprimé; mais les planches qu’il avoit fait graver , n’annoncent pas, qu’il se proposât de grands changemens ; il laisse toutes les doris de Gmelin ensemble, excepté deux espèces dont il fait un genre nouveau.sous le nom de cayoline. .. Pour: mettre quelque ordre dans. cette HE RTAR > «ét Sadéeor ce que parmi les mollusques. qui rampent.sur, le ventre, la forme et la: position des branchies. donnent. les nn caractères génériques , je proposai dans mon Ta- bleau élémentaire ; page 387 , de faire un genre particulier, sous le nom de zritonie, des espèces confondues; jusque-là parmi, les doris, dont les branchies en forme de houppes de feuilles ou de panaches ; sont rangées, sur .deux ss le long des côtés du dos. Le. -genre . et le rom que j'avois prébosde ‘ ayant &é adoptés par le citoyen ZLamark ,: dans son, Système,des imaux, Sans vertèbres ,.et par le citoyen Bosc, dans Son Listoire des vers, jui fait partie d’une des nouvelles, ditions de Buffon, il y a tout lieu d’espérer. qu'ils rece- vront la sanction générale des naturalistes. …Il.ne me reste plus qu’à justifier la formation, re ce: genre, en montrant par Vanatomie des tritonies, comparée: avec celle des doris, que je donnerai incessamment , . que ces deux sortes d'animaux diffèrent autant à lisbétiae qu’à l'extérieur, et.qu’il y a autant de distance entre elles deux, même à l'extérieur, qu’il y en a de l’une,des, deux à quels que genre de mollusque gastéropode que .ce soit. |: Pour cet effet, je choisis une belle et grande espècé de. nos mers, qui ne me paroît encore avoir été décrite. par, Lo D'HISTOIRE NATURELLE. 483. aucun naturaliste, du moins d’une manière reconnoissable ; ie et comme je la dois, ainsi que beaucoup d’autres belles espèces dont j’enrichirai encore cette histoire anatomique , au citoyen Théodore Homberg du Havre, j'ai cru devoir lui donner le nom de, ce jeune:et zélé observateur de la nature. À la vérité, on pourroit croire que le Zmax letraquetra décrit par. Pallas » d’après des individus secs, Nov. Act. Petrop. IL. (doris tetrag. Gmez.),'est au moins très-voisin de celle-ci par sa forme carrée et par les lames cornées qui lui servent de mâchoires ; mais les trous du côté droit. paroissent pas dans la même position , et l’état de, de tion, de l'individu a :empêché lauteur de, décrire . MÉbedr ment les tentacules , et de parler des. branchies. Il y a aussi lieu de soupçonner que l’amphitrite. frondosa.d’Asca-. nius ; Act. Dronth. 5, pag. 155 , est très-voisine de mon espèce, si ce n’est la: même ; mais je n’ai pu me procurer à Paris les mémoires de PRORPHESE ; mr elle est décrite; pour vérifier Ma. conjJecthre ue élorr fs a . Description etérieure de Tritonia Hombergii. (Fig. 1 ét 2.) : Cette tritonie est longue de six à huit centimètres ( deux pouces à deux pouces et demi) ,.et large de deux ou trois ( environ un pouce ) selon qu’elle se dilate ou se contracte: son corps présente quatre faces distinguées par autant d’a- rêtes; savoir, le dos, le pied et les deux flancs; et ce seroit presque un parallélipipède rectangle, si le dos n’étoit un peu bombé , le devant arrondi, «et le derrière pointu. Les deux: arêtes qui séparent le dos des flancs, forment quatre ou cinq courbes ou festons ; dont la _convexité est 484 ANNALES Du MvüSsÉUM tournées er bas ; les deux arêtes qui séparent le pied des flancs, Pret uni bourrelet ployé éñ festons beaucoup plus nornbretx. Exañinons À présent chacune des quatre faces. : i Le: dés lévèrement ‘bonibé ; Come jé Pai dit, paroît D svorésune couleur lilas ou gris de lin. Il ést tout récouvert de tubercules où verrues irr égulièrément arrondies > inégales, molles; ‘ét qui paroïissént avoir été blanchätres ; les plus grandes ont deux on trois millièmes de lépé il ÿ en a de. pese re plus ok _—. intervalles sont plus étroits” 1 2% ‘la partie antérieure sont deux creux arrondis ‘desde soïtent les tentacules ; y et! dans lesquels ils peuvent rentrér quand l'animal les rêtire;" caf il ne peut pas les faire rentrêt entièrement: dañs le corps comme le Kitiaçon: Ces creux. sont’ chtourés d'inbourrele? saillant. Lcs téntacules eux!môrrés" ont là férme de pañaches: composés de cinq plumes , dé- chiquetées coinmeles: feuilles: de fougère ; 5 l'œil doït p: roître, à ce que je crois, sur la base dé ces eRtbbutese s comme. je mai. ‘Pas. vu lanimal ‘vivant, je ne suis-pas certain dé la position de cet organe, quoique je le/sois de son existence ) JT CE vu en pi er Se du COrps., Les: sitehtes cotées As LA EYES des’ déni | et” forment uné' rangée serrée ,: toit: le Tong dé’ Tarte’ de | chaque: côté ,: jusqu'a Pipe dé 'cétté arbre où ellé sé° rétnit à sa corfespoñdanté il fôrier Ja ue ti” Li * rine:lé Corps éfilatrière: à" Les deux:flänes sontibsed ÿ'leur 'pédu est Hit et. fiñé , ‘ainsi ‘qüecellb dt dlshons di Corps. Lee gauche wofhe rien de repiärquable; mais o1f voit sur 1é'arôf, deux LA D'HISTOIRE NATURELLE, 485 tubercules perces, placés de manière 4 diviser là longueur du flanc en trois parties à peu près égales. Le premier qui est le plus grand , sert d’orilice aux parties de Ja gé- nération ; il a deux trous, un supérieur plus petit et rond, un infétèr plus grand et en forme de demi-lune. EL: Le second tubercule est l'anus ; il est plus petit ; ses bords sont plutôt membraneux qui ls ne ressemblent à des. bourrelets : il est un peu plus près de l'arète supérieure. La quatrième face enfin, ou le pied, est revêtue, comme les flancs, dune peau lisse et blanchâtre ; elle e souvent. ridée y parce que le pied est la païtie qui plus susceptible de sé contractèr. ‘ La bouche est placée entré le bord antérieur du pied , et celui du dos ; une large mefhbrane en segment de cercle 2 horizontale mince ; dentelée sur ses bords ; forme dessus une “espèce de voile ; - “deux lèvres charnues , ridées , sail- lantes , ‘interceptent une fente Tongitudinale ; ; qui à la è bouche. Comme on ne peut voir que par la dissectio les parties dures qui servent de dents , nous en renvoy! | plus bas la description. © 39, Ouvertüre dù corps ét pare me dés viscéfes, (Fig 3'et 4; pl 2) Lorsqu'on ouvre longitudinalement le dos de cêtte trie tonie , on aperçoit, d’abord le péricarde , Situé en trav ers ; 7 à et divisant Ja masse des viscères en deux parties inégales. a ‘masse des mächoires et. i L'antérieure contient “d’abord la de leuts muscles , qui peut être portée plus ou moins en avant selon l’état de contraction dans lequel l'animal est mort. Sur sse : + situés J’œsophage et les glandes salivaires, cetté masse son 486 ANNALES DU MUSÉUM et sur l’origine de l’œsophage, le cerveau et les principaux nerfs. Le rectum entoure la partie du péricarde où est le cœur ; et à gauche et à droite de l’œsophage, quelquefois mème sur sa partie postérieure ; on distingue diverses portions : des organes de la génération : tout le reste du corps sous le péricarde et en arrière est occupé par l'ovaire et par le foie, qui sont réunis ensemble, par les vaisseaux et par la cellulosité, en une masse ovale , dans PRE de. laquelle est caché l'estomac. | … sta de la circulation. (Fig 3,4et5 ee I.) Si on ouvre le péricarde , on voit, au milieu, le cœur, et, en arrière » son oreillette, qui nest elle - même qu’un vaisseau presque cylindrique et allant transversalement d’un côté à l’autre du corps. Le cœur est irrégulièrement et obtu- sément triangulaire ; il reçoit l'oreillette par le milieu de sa base , et donne l'artère de son sommet. Son intérieur (f/g. 6) est cé de colonnes charnues , déliées = nombreuses ; et. es en tous sens ; sa communication avec l'oreillette mie de deux valvules semilunaires , dont le bord libre est dirigé en dedans. : Sion recherche de quels vaisseaux l'oreillette reçoit le sang qu’elle transmet au cœur, on s'aperçoit bientôt qu’ils sont au nombre de. quatre ; régnant tout. le long des deux côtés du Corps ; deux en ‘avant et deux en arrière ; et cela ne pouvoit pas être autrement. Puisqu’il est reconnu que le cœur uniloculaire, des mollusques gisiéropodes fait toujours les fonctions. des cavités gauches du nôtre , il falloit que le sang y arrivât des “branchies , et par conséquent que les vaisseaux Lo Ty apportent cussent leur position réglée L 1 ? Li D'HISTOIRE NATURELLE. 487 d’après celle de ces organes : mais il n’est point d’espèce où il résulte de ce rapport un ensemble plus symétrique que dans cette tritonie. Lorsqu'on ouvre l’une de ces quatre grandes veines branchiales, on y voit de petits trous qui répondent à chacun des panaches des branchies, et qui sont les orifices de leurs veines particulières. Il falloit que les branchies reçussent , par des artères , le sang qu’elles rendent au cœur après l’avoir soumis à l’action de l'élément ambiant, et c’est ce qui se fait avéc la même régularité : les vaisseaux qui servent d’artères par pa aux branchies auxquelles ils envoient le sang ; serv véines caves par rapport au corps dont ils reçoivent ce fluide. H'yena deux grands , qui rampent le long des côtés du corps, parallèlement aux veines branchiales , et sous elles : ils ont comme elles des branches correspondantes à chacun des panaches des branchies. Ces deux grands vaisseaux reçoivent le sang par six grosses veines, trois de chaque côté, qui viennent toutes da la masse des œufs et du foie. Deux sont situées pres: que sous le péricarde, ‘deux én arrière, et deux en avant. Ces deux dernières sont obligées de faire un trajet plus considérable que les autres pour arriver à leur destination. Il paroît que toutes les veines des viscères aboutissent à l’une ou à l’autre de ces six-là ; quant à celles du pied et du reste dé la peau, il se pourroit qu’elles se rendissent directement dans les deux grands vaisseaux branchiaux , ! mais je n’en suis pas sûr. Toujours voit-on qu’il n’y a rien ‘qui corresponde aux cävités droites du cœur: Il faut dire cependant qüé ces deux pos vaisseaux branchiaux sont plus enfoncés dans " 488 ANNALES DU MUSÉU M Ja substancé musculaire des flancs, que les deux qui appor- tent le sang des branchies au.cœur , et qu’on peut. les * considérer d'après cela comme participans jusqu’à un cer- tain point à la nature des ventricules, Le cœur ayant reçu le sang des branchies, par les pre miers grands vaisseaux que j'ai décrits, le transmet au corps par les artères. Leur tronc se divise presque à sa sortie, en trois branches ; unes (/g. 5, pl. Z.) pour Lovaire qui rampe sur, sa face supérieure 3 une 7: pour le, foie, l'estomac. et quelques autres parties environnantes ; et une troisième q». qui est le tronc principal, et qui se porte par le côté droit. de l’œsophage vers la masse. des muscles des mâchoires. Là ce tronc se partage encore en deux branches (fig. 23: pl, IZ,), dont l’une donne à cette masse un rameau supé-, rieur et un inférieur et dont autre, qui est toujours, la: continuation du tronc , Se bifurque transversalement pour pénétrer dans. la masse. du pied. re Organes des sensations. né coicoé ÿ # système nerveux de la tritonie est un ee pere Fr + et des plus réguliers qui existent parmi les .gastéropodes.: tous les nerfs partent du cerveau. et se rendent aux parties. comme des rayons ; etil n’y. a ni ganglions, ni «Plane é épars; . ni apparence. de moelle épinière. _ Le cerveau est formé de. ‘quatre “na ou colis placés en travers sur. Ja naissance de l’'æsophage ; ; les deux intermédiaires sont plus grands et Les a » les latéraux. arrondis et. plas PES. mois 9 ve fi Il part des deux, côtés un. bte à, peu près. Le de. nerfs; en voici l’'énumération ; ‘en commençant. par ceux qui naissent du bord antérieur du ganglion oblong. + + D'HISTOIRE NATURELLE, 489 Le premier et le second vont aux tégumens du museau ; le troisième, au tentacule; le quatrième, à l'œil; le cin- quième et le sixième, aux muscles des mâchoires ; et tout le reste, au nombre de six ou sept ; dans les parties latérales de l’enveloppe générale et musculeuse du corps ; les der- niers de ceux du côté droit paroïissent aussi donner des rameaux aux parties extérieures de la génération : mais pour le reste des viscères, je ne leur vois de nerfs que ceux qu’ils peuvent tirer des deux ganglions situés sous V’œsophage ; mais ces nerfs-là, s'ils existent , sont à peine visibles. | hr51 Les deux ganglions dont je parle , ne me semblent pas ençore certainement qualifiés pour tels : il y a bien un filet qui paroît les joindre au reste, de l’encéphale; mais comme il y a un autre filet certainement nerveux , qui complète le collier de l’œsophage , et qui diffère un peu de l’autre par l'aspect , il me reste quelque doute à cet égard. Je n’aperçois à cette /ritonie, mon plus qu’à la plupart des autres gastéropodes; d’autres organes extérieurs des sen- sations que ceux de la vue et du toucher ; les premiers ou les yeux ne sont regardés comme tels que par analogie, car ce sont deux points noirs, que l’anatomie ne peut certes analyser : les autres consistent dans l'enveloppe entière du corps , mais particulièrement dans les tentacules et dans les branchies , que leur saillie, leurs divisions , et la délicatesse de leurs tégumens, rendent propres à percevoir les moindres contacts extérieurs. : | 6°, Organes de la digestion. Ils se divisent, comme dans les autres animaux, en É.- 63 490 ANNALES DU MUSÉUM bouche , canal intestinal ; et glandes qui produisent quelque fluide dissolvant. a. La bouche. Elle forme une très-grande masse ovale et charnue , qui renferme les mâchoires , leurs muscles, la langue et ses épines. Nous avons déja vu qu’elle est pré- cédée par les lèvres. Les mâchoires forment la base de tout cet appareil ; leur substance est cornée , leur couleur d’un jaune brun, et leur forme , très-extraordinaire pour un organe de ce genre, ne peut être mieux comparée qu’à celle des ciseaux avec lesquels on tond les moutons. Qu'on se représente seulement qu’au lieu de jouer sur un ressort commun, les deux lames jouent sur une articulation, et qu’au lieu d’être planes, elles sont un peu courbes , de, manière que leur articulation située en avant se relève un peu par rapport à leur corps. Ces deux lames sônt fort tranchantes ; et il n’est rien de vivant. qu’elles ne puissent couper lorsque l’animal en fait glisser les deux tranchans l’un sur lautre. Il a pour cet effet des muscles très-forts , dont les fibres sont transversales , et dont l'effet est de rapprocher les deux lames : quant à leur écartement ; il paroît qu’il est dù à lé- lasticité naturelle de leur articulation. C'est à peu près au milieu de la longueur des lames qu’ar- rivent les alimens qui doivent y être coupés ; ils y sont con- ‘ duits par un tube membraneux, qui vient de la commissure des lèvres , et _ s’insère à cet endroit ; ce tube, plus large à son insertion qu’à son origine , peut Fes considéré comme une espèce d’avant-bouche : il est garhi de fibres longitudi- nales qui le raccourcissent , et rapprochent les mâchoires de Pouverture de la bouche quand il s’agit de saisir quelque D'HISTOIRE NATURELLE. 491 chose, et d’un sphincter qui resserre son entrée ; il a de plus un muscle palmé , qui s’insère au plancher muscu- laire du corps ou au pied ; et dont l'effet est de retirer la bouche en dedans. ; Les alimens , une fois coupés par les mâchoires , sont aussitôt saisis par les papilles de la langue, qui ,-étant aiguës et recourbées en arrière , conduisent continuellement, par leur mouvement péristaltique , les matières alimentaires daus l’œsophage : il faut pour cela: que ces matières mon- tent et qu'elles se reportent en avant ; car l’ œsophage com- mence à la partie supérieure de la masse maxillaire , et plus près de son bord antérieur que l’avant-bouche n’avoit fini. “b. Le canal intestinal. L’œsophage est membraneux , ridé longitudinalement dans son intérieur. Il se porte en arrière , et un peu à gauche, pour aboutir à l’estomac , membraneux comme lui , et faisant à peine une légère dilatation du canal intestinal, Cet estomac est, comme nous l’avons dit plus haut, tout- à-fait caché sous et dans le foie ; il en sort un canal court. qui se rencontre à la gauche du cœur , et , après avoir décrit un arc en’avant du péricarde, se termine à l’anus, situé à droite , précisément sous l'angle droit de ce même péricarde. Il résulte de cette description, que le canal intestinal tout entier , en y comprenant l’œsophage , égale à peine la lon- gueur totale du corps de l'animal. L’intestin est aussi strié re ee re dans son intérieur, c. Les glandes, Ily en a de deux sortes ; savoir, les salivaires et le foie. Les salivaires sont ie aux deux côtés. de lœsophage * e * T 492 ANNALES DU MUSÉUM sur la masse des muscles maxillaires. Leur forme générale est très-allongée. Elles se divisent en une multitude de lobes et de lobules qui communiquent tous dans un canal excréteur pour chaque glande. Ces deux canaux, très-fins , passent avec l’œsophage dans le collier nerveux qui entoure l’origine de celui-ci , et vont s’ouvrir à côté de lui à la dti supé- rieure de larrière-bouche. Le foie est petit en comparaison de beaucoup d’autres mollusques. Il occupe la partie antérieure du côté gauche de la masse que l'ovaire forme avec lui : sa couleur est un gris -brun , et sa substance un parenchyme assez mou ; tandis que l’ovaire est un peu plus roux, un peu plus ferme , et un peu plus grenu; autrement il seroit assez difficile de discerner ces deux viscères , et } =: ai moi-mème été trompé pendant quelque temps. 7° . Les organes de la génération. Ils sont, comme dans la plupart des autres gastéropodes, composés de trois parties ; savoir : a. L’ovaire et l’oviductus. bd, Le testicule et la verge. . Le sac de la pourpre. d 1 ovaire est , comme je l’ai dit, une masse bvale » qui, s’unissant avec le foie, remplit toute la partie postérieure du corps ; il est formé d’une quantité prodigieuse de petits œufs : loviductus , d’abord assez mince , devient ensuite si gros ; que ses replis ont au premier aspect l'air d’appartenir au canal intestinal ; il s’amincit de nouveau ,; et se termine comme à l’ordinaire, dans le testicule qu’il traverse , par une muliitude de croorohel 2e he: 3 Fe TS > À ddl Fr. _ + 4 C2 D'HISTOIRE NATURELLE. 493 Le testicule est fort grand : à l’ouverture du corps on le voit paroître des deux côtés de l’œsophage , qu’il faut enle- ver, ainsi que le foie , pour le bien voir. Sa figure est irré- | gulièrement arrondie ; et se compose de deux ou trois de ses replis ; lui-même semble composé de deux substances hé- térogènes ; l’une plus jaune , et l’autre plus blanche, qui a l'air de serpenter dans l’intérieur de la première. Je mai pu mieux développer encore son organisation intime à cause de sa mollesse; mais j'espère trouver d’autres espèces où il sera plus facile à disséquer et d’où l’on pourra conclure à | celle-ci par analogie. PE ns La verge est longue d’un à deux pouces , cylindrique, faisant beaucoup de replis serpentins ; et se terminant par une pointe mousse et arrondie qui n’est pas plus percée que dans le limaçon ordinaire. Entièrement en dedans du corps dans l’état de repos , cette verge ne peut sortir pour l’accou- _ plement qu’en se déroulant comme un gant, comme cela "arrive dans le même limaçon. On pourra voir à l’article de ce dernier ce que nous pensons sur la manière dont se fait la fécondation dans les animaux hermaphrodites. # > L'enveloppe générale et le système musculaire. Ils sont des plus simples dans les tritonies ; ces animaux n'ayant ni coquilles , ni vestige de coquille, ni manteau débordant le corps , ni opercule des branchies , ni enfin aucunes de ces parties qui exigent des appareils particuliers de muscles. Un tissu de fibres qui se croisent dans toutes sortes de sens, revêtu d’une peau mince , composée des mêmes parties que uous décrirons dans la limace ; un pied en forme de disque F. L. L. _" æ: 494 ANNALES DU MUSÉUM ovale , encore semblable à celui de la limace : voilà tout ce qu’on distingue dans cette enveloppe. Les seuls muscles des ientacules méritent une attention particulière ;. ils sont disposés autour de leur base , comme des rayons , ainsi qu’on peut le voir (9, 3 , pl. 1). Explication des figures. PLANCHE I. Fig. 1. La tritonie, vue par le dos et du côté gauche. aa. Les étuis des tentacules. bb. Les branchies, cc. Le bourrelet qui borde le pied. d, Ley voile qui s’étend sur la bouche. . Fig. 2. La même , vue en dessous et par le côté droit. a. Le pied. 8 8. Le flanc droit. c. L’orifice des parties de la génération. d. L’anus. e, L’étui de la corne droite. Jf. La bouche, ses lèvres et son voile, gg Les branchies. Fig. 3.. La même, ouverte, a. Le cerveau. . bb. Les tentacules. £ Ce L'œsophage, dd. Les glandés salivaires. 2. Le cœur. J. L’oreillette. g. Le péricarde, : À. Le rectum. z. L’ovaire. Æ: Portion du foie, r. - D'HISTOIRE NATURELLE, 495 . Portion des organes de la génération. Fig. 4. La même , ouverte de manière à montrer les principaux organes de la circulation. a,;c,d,e,f,h,i,k,1l Comme dans la fig. préc. nmimmamm. Les six principales veines qui portent le sang dans l'artère branchiale. nnnn. Portion de cette artère , dont une est ouverte. 0000. Portion de la veine branchiale , dont une est ouverte. pp. Les deux principaux troncs qui conduisent dans l'oreillette le sang revenu des branchies. Fig. 5. La masse des viscères , le cœur jeté sur le côté droit. a,c, d,e, f; hi, K, L, m. Comme dans la fig. préc. g. L’artère qui va à la bouche et dans les muscles du pied. | r. Celle qui va au foie. | s. Celle de l’ovaire. Fig. 6. Le cœur ouvert. a. Les valvules situées entre l'oreillette et le Dale 4. L'intérieur du ventricule. c. L'origine des artères. Prinwcas IL Fig. 1. Les parties de la génération et la bouche, débarrassées de ce qui les cachoit. a, Le cerveau. | c. L’orifice de l’œsophage qui a été enlevé. dd. Les glandes salivaires. +, La masse de la bouche. zu. L’artère qui se porte à la bouche et au pied. À. Portion du canal intestinal. i. L'ovaire. v. L'oviductus. xxx. Le testicule. y. Le sac de la pourpre. zz. La verge. : é & 496 ANNALES DU MUSÉUM Fig. 2. Tous les viscères enlevés, et la Duché soulevée , pour montrer de quelle manière les nerfs et l'artère se distribuent dans le pied. “Fig. 3. La masse de la bouche, avec les lèvres et une partie de l’œsophage , vue dE et par le côté droit. Fig. 4. La même, vue en dessous , avec le muscle qui l’attache au pied , et la couche superficielle de ses muscles propres. Fig. 5. La même, dont on a enlevé ces deux dernières sortes de muscles. " Fig. 6. La même, dont ona ôté les lèvres et le canal qui y Con- … ainsi que la portion d’œsophage. Elle est vue en-dessus. Fig. 7. La même , ainsi débarrassée et vue en dessous. On aper- çoit une partie des mâchoires. Fig. 8. On a Ôté toutes les parties qui recouvroient les mâchoires, et on les voit à découvert, en forme de ciseaux de jondenr. Fig. 9: La langue développée. Fig. 10. La bouche, avec le cerveau et les principaux nerfs grossis, . | | T'A BE Ex DES MÉMOIRES ET NOTICES Contenus dans ce premier volume, at a £ \ timb Ci # LA à LES È cr AE Le 4 à vire à . dé ss: O BSERVFATIONS Sur le ui he | page 27 Mémoire sur de ‘nouvelles väriêtés de Chaux carbonatée > avec quelques observations sur les erreurs auxquelles on s'expose en se bornänt à l'usage du Free pour la description des cristaux. 114 Notice sur la prétendue Zéolithe raponnée du Lists de Deux- Ponts. 194 — sur l’Indicolite de A. Dinttiih 257 Mémoire sur des Topazes du Brésil... | 246 — sur deux nouvelles variétés de Fer sulfuré.. L 27 439 : FA U JA S-SAINT-FON D. Mémoire sur le Trass ou Fu mue ve des environs d'Andèr- nach. 15 Description des dires souterraines et volcaniques de Nieder- mennich, à trois lieues d’Andernach, d’où l’on tire des laves poreuses ai ae à faire d'excellentes meules de moulin. 181 Mémoire sur Le a pé p. 0% Bitume PE fee de Der- 1 261 byshire, “50 ce s shos cs 4 LA ii: ar è : ee de À498.- 0 A RTE Ep #0. "#00 Mémoire sur un Poisson fossile trouvé dans une des carrières de Nanterre près de Paris. 353 Description des mines de Turffa des. environs de Bruhl et de Liblard, connu sous la dénomination impropre de terre _ d'ombre, oz de terre brune de Cologne. | 445 ROLE OR o6totért DOME M Notice sur l'analyse de l’Alumine de Hall en Saxe. 5 Mémoire sur le nombre, la nature ét Les caractères distinctifs des | différens matériaux qui forment les calculs, les bézoards et les diverses concrétions des animaux. 03 | — sur la nature chimique des fourmis, et sur l'existence simul—. tanée de deux acides végétaux dans ces insectes. 333 Recherches chimiques sur le Dis ou [x poussière Jécondante du dattier d’ Égypte ; Phase dactylifera. é7 ee. ie PEAR EEE Description: du genre. Tithonie. 2 5 Plantes rares qui ont fleuri en Me x. he le Se L272 a les serres, du Muséum. EASY Mo , 276 Sea ss d’une nouvelle espèce de Séorsonères S "w? 52h98 — d’une nouvelle espèce d’OEillet. 2450" — — d’une nouvelle espèce de Papayer. . S SO MERLT Æxtrait d’un Mémoire du Ce. : Daèarnorrs } sur : gene Stro- 54 6. . pPhanthus. 2408 A4 D» 3 USS PEU Première Re rares sur: lé Amd d'histoire nätnrelle depuis sa fondation Jusqu'en 1643. 1 ÿ: nn la plante nommée par les botañistes Erica Dobnscilé, # el.sur La nécessité de. es 5 Leu un autre genre et à | ne autre famille. SE gas Loan 2, Ke LA TROUS. % ‘ ' Le à | ex EE Veste A 2. 0 Me Sur une FES d’ À ve : we, 4 OO a : arbres fruitiers 7 érablie 272 \Vardin » ña- A er coN AUS FE fr al RE # pes x j a Mes PE E T ao mme & Te 2 #ÿ9 big des plantes de Paris. 135 Notes sur La fructification d'in Jamroside dans les serres du Jardin des plantes. iii ia 557 -LACÉ ÉPÈDE Rapport J'ait par les Sert du Muséum. sur da. re ollection d'histoire naturelle rapportée d'Égypte par E. Geoffroy. 234 E, GEOFFROY. Pre zaturelle et desefhiiot ironie un | nouveau ma genre de poisson du Nil, nommé ne: 57 Descrrion 0e PAIE fat ee PESTE indiquée par Gronou. Mémoire sur l’anatomie rvomparée des. Es électriques de 5 Raïie KES du AS FES LA et du Silune axés :Bembleur. . rai D IE Lu "+ Lo SE ACK ss D y Mémoires sur les Fossiles des environs le Paris, comprenant la détermination des espèces qui appartiennent @ AUX. ANiMAUT marins sans vertèbres , et dont La plupart sont fre Des T dans la collection des vélins: du Mirséwm. Introduction. 299 Premier Mémoire. — Genres : Chiton , Patella, Fissurella. 308 Rare Mémoire. — Genres : ru qe “Gb Con) Cypraea, Terebellum , Okva. ù à Troisième Mémoire, — Genres: : Angill, } aux 47 7 Aféaaire sur là à Tébiérele | 46 ï Le res VC VTER Fi Mémoire sur l'animal La Liagules à sr — sur le Bullaa pans | | A _=ssur le Clio borealise "tr 9 © ne 242 — sur le genre Fritonia, ‘avec " descripion et re hi di nonvelle, Tritonia Hombergii. SARA ie 64 * SoD TÀSLæ 1088 ME MO1RES | DELE.UZE. Notice sur le vie et les ouvrages de GÆRTNER. 207 aa 6 SANT EG re Description _. ir omis caerulea. — k 366 AR DELIL E. . ERP sur les Eds 'Égpee | ne > 5878: BOSC. ss Note sur PROD? capistrate de la Caroline. a8r F. M DAUDIN. Observations sur Les oiseaux rangés dans le genre Tangara » avec la description d’une espèce noire lle Pis Ts en pi 148 Description du Vautour de Pondichéry. 285 L. D.UFRESNE. Notice | sur 5 Balanus. 465 L A T RE I L L E. bre sur quelques Guépes. 287 Description d’une larve et d'une espèce inédite de Casside: 295 : CORRESPONDANCE. Notice sur La culture des arbres à épiceries Do diuiss à a ris 81 + sur une den d’Éléphant ; sis trouvée à Hasselt. : 90 Catalogue des graines rares envoyées de la Caroline méridionale pour le Jardin des plantes de Paris, 92 “ Extrait d'une lettre de Rizpré, embarqué, en qualité . premier. Jardinier, sur le Géographe, l’un des vaisseaux.commandés Ad ln Ts ee Sc ns d n Eu di + 7 CN # [2 BRU ETLON OLNIT CE LEON 5ot- par le capitaine Ba DDIN ; : datée de Timor le 6 vendémiaire £CL : an X, , 4: , 165 Notice sur deux Kanguroos vivans, 218 en Angleterre. 179 Extrait d’une lettre. de M. Péazes, directeur (5 Muséum de Philadelphie ; adressée an Ce: Grorrko? ; ; datée du 13 1 juillet 1802. 251 er dune lettre du °C; Rvrro au Ce) A: 'Trrovin'; datée de C L’éric , D hr des a le 5 nt ire an XI. 253 East lettre ‘du Ce, Céné au Cri. arr 5 datée de Ll’Isle- 5 deFrance, le x messidor an X° | 255 —b — d'un mémoire du Ce. Lzsrox», sur je RE a Poivrier à à par Disrowr axes ICE SEX 313 Description pe Oreille de charrue offrant le moins dé résistance Ex possible; par JerrErsox , président des États-Unis. 322 Tableau des productions végétales distribuées pendant l'an X par - Muséum hissobe ambre en 332 . Lt # 2" LA 2 . \ e CE “ 4 < « Lot AO 7 Saut ROLMIULHOS HA 288 IxprcaTion des gravures, de premier ue. Planche L Plan usine ee d'histoire crées dans À son origine. page 1 x I. Tufja Maine, ou Trass, des environs de Pleyt, | à trois lieues Antares a IT TE 15 AL UT, : Cuivre arséniaté. Rae : TEV 27 gi — Chaux carbonatée. ane 120 «mt AN, Tithonia tagetiflora.. ", 1 UTC 49 ré Y: Polyptère bichir.…. AS Ted 57 é "L Lingula-anatina. "+ [E. 6g ‘, VIL. Calculs vésicaux. … AS 96 “a “VUL. Chaux carbonatée. ae 122 IX. Scorzonera asperas.. son. 4 PARIS UE + Fee - mm} HEC] F4 XXIV. Porsson fossile trouvé à dix pieds de Pari I “D fCAT ITOÏN z ES cas ns SA Trngara de Malimbe, mâle ctfemelle. x «is 148 XI. Achire barbu. M in ‘263 XII. Bullaea.. apérta, + date A ask né a 496 XHI. Manière, drreéc vneules.de. meulirs de fond. ris: ef carrières, dans lesensirons dé Niedermennich. sait |. 192 rs Vr Première vue intérieure, d'une : de carrières. de- bras à Nedermennioh;\ où: la dave.a affecté ides retraits 22 are Pas OU MOinS rÉUliers AT. : «s ie à » Noel. me Len 2% se als à IMEULES\ HWE ÿ ) D -S : Ke x «ibid. XVI Ne heinhes te à 1; Eu) Euphorbia lafhraris,\a. 198 NX NI, Clio bor. ealhis.. aurtmés.sù s\list0 sub roiar3242 XVHIL. eee RauvÉea eMonanurt vou | sidiezou - 273 2 pumile.. cs eu ee a + uns TR Se Ftour dome hhGu ASS sense a sm 205 XXI. Guépes et Casside, 287 XXII. Figures relatives à la construction d’une Oreille Le: CRATTAIT Te 322 XXWI. Topazes du Brésil. * “346 PORN AD Pois M orx Lo1amî 439 dans l'épaisseur d'in des Barnes as" Pères À Nanterre près Paris. _: ps XXV. Nymphaca Caerulea. No S L A * XXVI. Poissons. ‘électriques: SNS n 392 ÆXVIT, Strophanthus sarmen roses à . 13 5 Staline his pidus , 2. _—. 408 XXVIN. Vue d'une des. Mas “ierre d'Ombre de | Liblard, dans arrondissement le Cols ne. 469 XXIX. Fruits d’une espècè de Panier analogu e à PAreca, trouvés dans Ja} terre +0 Ombre. ea, Ms à Tubicinelle et Balanus® ; 472 XXXI et XXXII Anatomie du THE e Fe 479 # ous ALRHABÉ 4 Q Visé, me ter Lite no@ eotnelT 85h “pe: D Ë $ A R TIC Hô: ra 5: sen! Æ trasideT vie VIT LOT e° js n87 39 83 [a] 10€ e mOËt 11989! ) a SIA PTE ” ÉoEE nés ce, premier volume, il 4 ’ M1 291 pie pb Wgé “œ à Vite 35 Les et D 7* acéteux. Existe À e ms, 335 et suiv. aie des Journis, 1, et suiv. Fu +154 jo. Ê î mes 5 se : 335 et suiv. drame, : hé 336 et ur existe e dans le pollen du dattier, 1 423 et suiv. Acide brigie. Ses caractères physiques et 2 chimiques F$bes dissolvans , 98. Aapie Sôn: étymologie; ro9. Ses eo “L'étra ctèrés À 2 ca eh et chimi- esse Sn. : EN OD : BE Aloïsia k “core + Voyez Vérreine ci- inées Aliminé de Hall én Saxe. Son gise- sain ‘ment >°33 8° déscriptiôn, 45. “tte 1098 analyse, ‘ 46 et suiv. Analyse. Du cuivre arséniaté, 31, 39; … de l’alumise de Hall en Saxe. lu 48 et suir. —.des calculs et des -i cibéiosrds, : 93 et suiv, Anüilles Drpripion ss EE espèces ::1 #1 fossiles; : Ki e ët suiv. mas shficre 330 2 mn dela C £8z cé -Mo8 Sp: "astra «Vis 19 0e couvos RL or soul sb LT $, sg $ obvruoit (‘h. oliae0t 1 CL TM ee TT le ax M wo jist.s cp k Lars vire ts COS carte io rte es06qee eiout 2h noiiq 28CF , ra | esllarse ti. } 2 ; A, re be à EE in ti A Ge. 45, Cayenne ét dans d’autres parties ae x Ps etæsuiv, 3:13 dope cd ein. 5 npk#ffr. Aielipios. à forills de nai, 277. du Mexique ;, 278 nids, ASP EMA (Notice sx les). 462 » 465. Bézoards. Voyez, Concttine caleulenses et bézoardiques. Bichir, Voyez Polyptère... soit tee: Pipes ue Care RE a Bullæa pres Sa Fans e À QE #3 pe EE Sig 66 he Se 7 Bunias épineux; sr Agdeet suive Cabrillet corymbifère, 279 et suiv. Calculs. Voyez. Concrétions caleuleusés ins n0€f bésoardiques.: Celypie en et de: deux espèces 8, 384 Cannté ki fossile. Son gisemeñt, 261 er suiv., Sa description ÿ: 263. € suiv, Ses variétés’, 267 et suive Son origine , 270 et suive B: ; \ RE à -Ho4 3 L}'mAprmE ALI siques et chimiques, 107 Carica monoïca, 273.et suiye Casside. Description d'und: ouvelle espèce et d’une larve, 393 et suiv. Cavoline, 481. RES eur Centaurée nainé, . #70 Ciné, Directeur du Jardin de bota- nique à l’Ile de France. Envoi qu’il a fait au Muséunÿ d'histoire naturelle dé Paris, Chaux carbonatée. Nouvelles variétés de ‘cette substance, ? 114 etsuiv. Clio Borealis.: Sa description et son 7243 et suiv. 255 et suiv. anatonmiie ÿ Clitoria a feuilles variables, 202 - Concrétions calculeuses et bézoardiques. Résultats de leuranalyse chimique, 93 et suiv. Description des douze substances. dont elles sont com- k “posées; _6 et sui. Céne: Description de avt espèces fos- mous et suiv. Conyze bicssS SA Tim Cordia à grandes feuilles, 305 et suiv. Coronule (geure de crustacé }, 464, 468 ‘Corÿphène fossile ; 353 et suiv. Cuivre arséniaté, 27. Ses variétés, 29 siles , Son analyse, Bi et suiv., 39 nc: Voyez Porcelaine. da Le D. S Débits CPoussière fécondante du), 417. Effet des réactifs , 420. Son ana- 1yse! 421. Substance qu’elle con- tient, 422. Ses Are avec la liqueur séminale ;: 437 et suiv. Doris (genre jeter 480 et suiv. +, Te $ E. 2 5 à ETES ‘ É Fes d! arbres fines établie au w jardin 5 hd à JO # ER 8 CE ELLE ns l HABÉT I QUE d À. "4 des Plantes. Son utilité, 135. Sa distribution, 136. Classification des-arbrés, 137 et suiv. Tableau des espèces et variétés, 147 Écureuil capistrate. 54 description, 281. “Ses habitudes, 282. Ses enne- mis, 283 Ehretia bourrerie, 279 et suiv. s Élephant-(Dent fossile d’) trouvée à Hasselt , ga Émarginule. Description de trois espèces fossiles , Érica Dabæcia, Ga, HApPArIERS au genre | * Menriezia', 54 Euphorbe d'Alep; Jp et Lit AE OR 209 SR F, Far mliué dE Diva: SRE per & 4e substance, 5.489..et suiv. SET “Dean pere aRèes, fos- rs#l@eh 03 312 Fassilese des environs de Paris € Cogtlles). à Jntrodugtion, à leur histoire; -299 .ebsuiv. Description, des genres Chiton, Patella x-Fissurella ; 308 et suiv. ÆEmarginula x Calyptræa ; Conbs, Cypræa, Terebellum : Oliva , 383 et suiv, Ancilla; Voluta . 47éet suive Fourmés. Leur nature chimique. » 233 et SUiV, — - Contiennent deux soie végétaux ) 336 et suive Listes :G. Wei 32 $ Taie Ke: dre . sur sa vie et ses 207 et SUIV, Gate. Enisie dans les calculs vési- caux , 112 et suiv. Existe dans les organes dlatiqee de le raie torpille p. : AUUESR {À L 2 on monts % D Æ:5 et du silure trembleur, 393 et suiv. Existe dans le Mes du +512 : dattier , Grorrror. Rapport sur la collection d'histoire naturelle qu’il a rap- portée d'Égypte, 234 et suiv. Giroflée de Farset ;: _129 Gonyomètre. Son inshffisance pour la description dés cristaux, ‘ 114. Graines. Envoi fait de la Caroline au jardin des Plantes de Faris; 92. Leur dissection, 219 dE Description ion de éinq “éspèces; FE PTE 287 et suiv. > ter AHSA Je GO E à I. Txprcozrre, 257 et suiy. Eobiiade. (Eugene jambos) ; 357 et des fruits au jardin :. 862'et suiv. iv. EH ‘dus Plantes n Kanguroo. Note sur ce quadrupède ; 178 Laitron à feuilles de réséde, 2c3:et suiv. Laves poreuses de Niedermennich, pro- pres à faire d’excellentes meules . ‘de moulin; 182 et suiv, Descrip- | tion des carrièrés souterraines où con Jes-expldite, 183et suiv. Leur degré de température , 190. Corps étrangers \renfermés dans ces : laves;: 19) agaet suive, Lingula anatina, Votes Lingule. Lingule. (genre de mollusqué}) Sa. des- »cription ; 69 et; suiv.: Son ana- ::s0fomie ÿ 71: eb suive: Ses-xapports 1, Ë & MR TIC LE BE, Bo de avec l’orbicule et te térébratules vif De feel Lotu gypte. Recherches sur les lotus connus des anciens, 372 et suiv. Voyez A lymphaca cœrulea. M. j { <3ài va rique dans lé pollen du daitier, A ee ? 426etsuir. Aalpighie à feuilles de Kermès. 313 nelezia. : + 4% et suiv. ethonica superbas SNL ER Muséum ‘d'histoire naturelle. Sa fonda- tion en 1626, 1 et suiv. Gui de la Brosse, premier intendant , 4. Ses premiers règlemens,, ( Get suiv. Magntse Existe unie à l'acide phospho- tel “ 7 Son premier plan, 13. Mort de la Brosse en 1643, 14 N. Némeellé: Hollande. Lettre de Riedlé ri sûr la côte Nord dé cette île, et sur l'expédition commandée par _ «lé capitaine Baudin, 165 etsuiv, nyephae cærulea. Sa description , 366 = et suivs Ses différences avec le | N'.lotus,389 etsuiv. VoyezLotus, 0. OEillet épineux ; 198 et suivé Olive. Description de trois espèces fos- siles. : 3go1et suiv. Orcille de; charrue, Description. d’une - oreille de-charrue offrant le moins . de résistance possible , 322 et suive Organes électriques des Poissons ; 392 et suiv. Anatomie de ceux de. le raie torpille, 393 et suiv.; dugym- - (note L2 j k suivi # | Oæalate de chaux. Ses + : phy- + Erin _ Du silure trembleur, 402 et suiv. siques et chimiques, : jt suiv, 2 Papayer monoïque, 273 et suiv. Patelle. Description de neuf espèces fos- Ù siles 309 et suiv. Pâture de la baleine. Voyez Clio borealis. Pzazzs. Annonë d’un envoi qu’il fait pour le Muséum d'histoire natu- relle, | 251 et suiv. Phosphate ad de chaux. Ses carac- tères physiques et chimiques, 102 — ammoniaco - magnésicn. Ses carac- tères physiques et chimiques, 103 et suiv. — de chaux. Ses caractères physiques et chimiques, 1014 102. Existe dans le Sci du dattier, 424 et suiv. — de magnésie. Existe dans le pollen du dattier 426 et suiv. Pierre mürale. Voyez Oxalate de chaux. Plantes. Description des plantes rares qui ont fleuri en J’an X au jardin des Plantes, 127 et suiv. 200 et suiv. 276: et suiv. 2 Pléonaste bleu, jéoisson fossile , trouvé à Nanterre, 353 ét suiv. Pollen. Voyez Dattier. Polygalé à feuilles opposées, * 130 Polyptère du Nil (genre de poissen ). Sa description et son anatomie, 57 etsuiv. Ses habitudes, 66. Ses rapports naturels, Porcelaine. Description de trois espèces fossites , - 387 et suiv. Poussière fécondante, Voyez Dattier. TABLE ALPHABÉTIQUE æ FE Résine animale bézoardique. Ses carac: tères physiques et chimiques, 114 et suiv. S, Scorsonère rude, 133 Silice , 108 Stipa tordu : 203 Strophanthus. Genre nouveau de la fa- mille des Apoginées ; 408 et suiv. Description de quatre espèces , 410 et suiv. Superbe de Malabar, 127 et Suiv. T: Tangara, (genre d’oiseau). Ses carac- tères et ses rapports naturels, 148. Remarques sur quelques espèces, 149. Description du tangara de Malimbe , Tarrière. Description de deux espèces 150 et suiv. fossiles , 389 et suiv. Terebellum. Voyez Tarrière. Terre de Cologne. Voyez Turffa. Terre d’ombre. Voyez Turffa. Tithonia ; (genre de plante), 49 Topazes du Brésil. Leur description cris- tallographique , 346 et suiv. Trass des environs d’ Andernachk , 15. Son utilité, idem. Voyez Tufa. Tritonia (genre de mollusque}), 480. Son anatomie , 465 et suiv. Description du Tritonia Hombergii, 483etsuiv. Tubicinelle (genre de crustacé), 46: et suiv. 467 Tuffs nélenieie des environs d’An- dernach ; 15 etsuiv. Carrières d’où on le tire, 16 et suiv, Sa descrip- jh Ms s# D ES “tion, , 22 et suiv. Contient du Ps Charbon. L LAS Tuff-Stein, 16. Voyez Tuffe. Turffa. Son utilité, 445 et suiv. Sa deb. cription et ses mines, 447 et suiv. Est une tourbe entièrement com- posée de bois changés en terreau, 7 et ir : Urare rte e. Ses caractères - qu 1 siques et chimiques, 99 — de soude, Ses caractères pis et. chimiques, 190 Cas LS Le w # LM SÉCTIAUE v. le Pondichéry. Sa description, 285 et suiv. Verveine citronnée. Son utilité, 253 etsuiv, 4 olute. Description de quatorze espèces. ae es, Ed et suive. Vauto Ps ” Zéolithe rayonnée de Deux-Ponts. Son gisement, 194. Sa description, 1 95 suiv. C’est une prehnite, 196 et sui. £ i 4 = re = +? + Pr "#4 AT RU dE LA tal 4 + £ ne Shi #33 D lisez. DE, 1 : 34. L y RE _ 35, ri 20, à it face P; lisez à la he P° : —— 36, lis. 3, SH As à P; lisez Re à P’. Tbid. lig. 4 85; lisez B, B'. —— lig. 5, parallèlement à P; lisez para iblement à P. —— lig. 6, sur P; lisez sur P. ‘ai lig. 23, à la pe ‘4 le s soient à la face bé à la face P’ le soient k “k ‘'fâce P. —— dernière ligne, B, B'; Zsez B, B. Pag. 195, note (2), p. 413; Zsez p. 412. Fautes à à corriger ns les autres mémoires du même Tome. Pag. 149, le. 19, au lieu de fantara ; lisez #angara. —— 151, lig. 17, au lieu de swpra ceccincis ( fominae ), lisez : Supra coCcineis ( PH —— 274; lig. 17, après baye, ajoutez, jaune » lisse, ovale , de la grosseur _ d’un œuf, terminée par une pointe mousse, —— 313, lig. 2, au lieu d’yr mémoire ; lisez précis d’un mémoire. —— 396, lig. 21, àu lieu de machines ; lisez méchofres. —— 04, lig. 21, au lieu de entièrement; lisez autrement. ‘ Papa” DD A s KES eX A ET 4" | PLAN DU MUSÉUM NATION AL D'HISTOIRE NATURELLE DANS SON ORIGINE. M À RN nu" t k à Ve 1 Qu Ms (KB RUN & RSS Qt N se à à Ni We at “ & 6, v4 CHAUX CARBONATÉE,. | k : (Zyez au 27 didbir ) . . us ci ‘ Dessine: par GC, fan Fa TITHON IA tagetiflora MIHOIq ANSLL A AIO d TFC ér - NW Canir Del. ANATINA 2, Urate d ammontaque “= 6. Phosphate _Ammonaco- may « HLENLEI De Go . Urate de Joue ju [1 ÿ. Phosphate acide de Chaux’ 10. Resine animale bexo # Marechal Pina: De l'Imprumerie d Langlois at + Pereb J'eud. | SUITE DE LA CHAUX CARBONATÉE. Desvine par Vophie de Luigne: SCORZONERA aspcra. LBarraband le . . TANGARA DE MALIMB E. 1. Le Made. 9. La femelle. Pag: 1# "4 # PT, XT, L ? 2 om l2nan LÊ 22927 Fr ©. ‘ ANSE] NP PORTA a eqpuos2 id 7 Ÿ à Ÿ î à N à Q AUOD CN] 180 10 4TU 714 2274 29 A0 07 ANIHOV I DU V & ae (ira ‘h HE SET Un h, Hu à À fl S ji) LE Lu, ia &S (! “o NS : j ci hi 4h ss mie Ut L'ART 4 li tel PE Pag 2 it \ Ki NN D 4 à BULLŒA APERTA. Zen. 072 166. Cloguel cab. Mi TN EEE MANIERE d'enlever les MEULES de Moulin du fond des CARRIERES, dans les cnvirons de NIEDERMEN NICHI. SLA SE 2% LÉ TRES 5 ll GES : intérrieure d'une des CARRIERES de NIEDERMENNICH ou la lave a affecté Premiere VUE rismatiques plus ou moins réguhers des Retraits l ce à SN LISE RSS SR RITES UNSS nn x, ST RSS te RSS TRES “ ER ee +3 =S TS S! SR Se à SE _—— * N % MAC Se RTE (a Li }) LA LA) PP LS LA À £ ce, CR PL ge RDA fre PET HIT LES rh Pr ee 2 RMEROCRANK € N d Se NAS | HSE K NS A) KR SS LES é CLS LÉ thx \! + NS NS 2 ÉSSLALS: LL CT ER A TEL 22 A sT. VA «Cie, ss A à, LS * ÿ, NES A Q AUX NS NS à At à RS © & TES Y N, DS SS Se ss KES RSS > ax Qu ÈS SRI iii YA DH \: Al A Ly L x 27 L7 "A a a XX SYE ax, Seconde VUE intéFieure « d'une des CARRIERES les plus Q al des MEULE SSSR ARRETE HS Se" # Va C2 He \ + ARS été É US AE ÿ 4 CAP TS d:# 72 49 71 Lure Le OR 4 _S = DS => re LV xr71. = : : 1 2 ou 4 LB. de Balxar. del. «grave par edlier f1. DIANTHUS spinosus . f 2. EUPHORBIA meloformis. Fr: Fe XVII. , Pag . 281. LIN a! NU \ Wa LA ml MAD: : : fi » À. 8 , ww $ ? + à e "à PL. XTAT. ie C ARICA mONOICA . + sait ( | PL. ATX, Derriné “ne par Jophie de Luigné. CENTAUREA pumila. + # si - P2L.2XX. FT: LA Se “ \e 4 RS FA ae RES Le LEE sui | NA, ; = Pile gr vf Ur L ? A1 Lg 5 CU al lo Ur EE tu Fi 4 Se 2 PL . GuêÊPEs ET CASSIDES. € del. ORFILLE DE CHARRUE , Fig. 3. r# mm nan Îca À Lo LR \*.Z 7 LE hf \ \! 0 L | ! 5 Ÿ 1 Fun ! ! A fl ! \ ! ! + 1 ! ! ! _ 1 ! d Î 1 \ ! \ ! \ l \ | ! \ ! ! \ } l \ 1 1 A |! 1 La!) Q \ b 4 1 N \ \ Nr & J , au a d . \ e b ce Fig. 10. RE vd ! Le | | n P * . TOPAZES DU . Fa Lg à *a + à Le ï D ÿ 5 NY ee à (7 722 ’ ER SULFURE. VARIETÉS DE F : ï 4 à î k | | Vus SNS NN NAN SL 4118 7/14 74 Fp. P. trouve à dix pieds de profèndeur dois lépaseur Sun LS Pener de ( arrte, È — E Li a” é | * } 1 * | à | # | | À | | L. É - + D L) %, LA # Pt à PP à Liamon monvel.Jjc . ÿ su s * : deNenterre près Paris desiné de Grandeur Naturel. A ina ‘ Pay . 360 + + 4 AT HAAUE a [A] ÿ olier Je . NYMPHÆA c œrulea . # 2} ares A Lee HN #6 ÀA EX x A (1 {1 (ai MA L AL AN Al AA AAA ; NA Ÿ AAA NAGAA } POISSONS ZLLECTRIOUSS d 4 PA | n X + 3, STROPHANTHUS hispidus NUE PLAT LIT À e Pare Jauÿ| Pruds el Bois qu'on trouve dans de mines de Zunfà où terre d'ombre’ ce \ibar . x Ra (à LT" de > S RES LESET SR à RS D: 1 1 .. Tubrcinelle 2 Coro2 ale | | | + is / : | | : : | TRITONIA HOMBERGIT . 7. Cloquet Jeub .