Ra BULLETINS `: es, 2 LACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. eee TRENTE ET UNIÈME ANNÉE. — 2” SÉRIE, TOME XIV. D BRUXELLES, M. HAYEZ; IMPRIMEUR DE L ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE. 1862. BULLETIN L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — Ne 6. ns. tl ~~ CLASSE DES SCIENCES. —_—_—_—_—— Séance du 7 juin 1862. M. De Koninck, directeur. M. Ap. Queer, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d’Halloy, Wesmael, Mar- tens, Cantraine, Van Beneden, de Selys-Longchamps , 1 Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman , d'Udekem, Dewalque , membres ; Montigny, Steichen, correspondants. pae Qme SÉRIE, TOME XIV. (2) CORRESPONDANCE. La Société géologique de Londres, la Société batave de Rotterdam , l'Observatoire d'Oxford, etc., remercient l’ Acà- à démie pour l’envoi de ses Publications. 3 La légation des Etats-Unis d'Amérique et la légation du ; Chili expriment des remerciments semblables. BEE La Société mexicaine de géographie_et-de Statistique . propose d'établir avec l’Académie des relations scientifi- ques. — Cette demande est favorablement accueillie. A — M. le secrétaire perpétuel dépose sur le bureau le programme du dixième congrès des savants italiens, qui , doit se réunir à Sienne, le 14 septembre prochain, et qui se terminera le 27 du même mois. Il présente en même temps les trois ouvrages manuscrits ~ suivants, que la classe renvoie à l'examen de différents — commissaires : 1° Note sur quelques plantes rares ou critiques de la Bel- gique, par M. Fr. Crépin. (Commissaires : MM. Martens _ et Kickx.) 2° Mémoire sur la continuité dans les fonctions analy- tiques et dans les relations géométriques, avec une appli- cation à la théorie des parallèles, par M. J.-M. De Tilly, sous-lieutenant d'artillerie. (Commissaires : MM. Lamarle el Timmermans.) 5° Note sur les tremblements de HPS en 1860, avec les suppléments pour les années antérieures, par M. Alexis Perrey, professeur à la faculté des sciences de Dijon. (Com- missaires : MM. Duprez et Ad. Quetelet.) ee (5) RAPPORTS. Notice sur l'électricité; par M. Edm. Bultinck, d'Ostende. Rapport de M. Duprez. « L'auteur commence sa notice en indiquant les incon- . Yénients que présentent, selon lui, les appareils électro- médicaux aujourd’hui en usage, et il décrit ensuite un appareil d'induction qu’il a construit dans le but d’obvier à ces inconvénients. Cet appareil ne diffère de ceux du même genre que par la disposition particulière à l’aide de laquelle il donne , d’une manière interrompue ou continue, les divers courants qu’on veut appliquer, et par la substi- tution d’une dissolution de bichromate de potasse dans l'acide sulfurique étendu , à l'acide azotique du couple de Bunsen qui fournit le courant inducteur. Je n'ai trouvé dans la notice soumise à mon examen aucun fait nouveau pour la science. L'emploi d’une disso- lution saline à base de potasse à la place de l'acide azo- tique, pour éviter le dégagement des vapeurs acides dans la pile de Bunsen, est connu depuis longtemps, et il est possible que le bichromate de potasse offre quelque avan- tage sur le sulfate de mercure, dont on se sert communé- ment pour produire le courant inducteur dans les appli- cations de l'électricité à la médecine. Quant à l'appareil lui-même, je le crois d’une construction trop compliquée Pour qu’on ne lui préfère point certains appareils électro- médicaux aujourd’hui employés, qui, plus simples et de moindre dimension, peuvent donner, comme lui, le cou- Ce) rant induit et l’extra-courant d’une manière à la fois in- | terrompue et continue. J'ai l'honneur de proposer à l'Académie de remercier M. Bultinck pour sa communication et de déposer la notice | aux archives. » : Rapport de M, Poelman. « L’intention de l’auteur a été de construire, à l'usage des médecins, un appareil électro-médical plus portatif et plus simple que tous ceux que l’on connaît déjà; mais celui dont il donne la description ne nous paraît pas réunir ces conditions. | Pour faire marcher cet instrument, l'auteur a hesoii | d'une pile de Bunsen dans laquelle il a remplacé l'a acide _ azotique par une solution acide de chromate de potasse; _ modification heureuse, mais qui a déjà été proposée, en — 1841, par Bunsen. Poggendorf, en 1842, et Buff, en 1857, _ ont donné les proportions de bichromaie : d'acide sulfa rique et d'eau, qui sont les plus convenables. En fait d'appareil électro-médical portatif et simple | celui de Gaiffe l'emporte, sous tous les rapports, sur e proposé par M. Bultinck. : L'appareil de Gaiffe est d'un mécanisme plus simple, il il. est beaucoup moins volumineux , moins lourd, fonctionne sans acide, donne le courant induit, l'extra-courant, le | courant continu ou interrompu et permet de gradu l'intensité des courants. Nous ne trouvons done à l'appareil de M. Bultinck aucun — avantage sur ceux déjà connus, et nous nous rallions (5) aux conclusions formulées par notre honorable collègue M. Duprez. » Conformément aux propositions de ses commissaires, des remerciments seront adressés à M. Bultinck pour sa communication, qui sera déposée aux archives. — Il est ensuite donné lecture d'un rapport de M. Nyst, sur une notice de M. De Malzine ayant pour titre Des- cription d'une espèce nouvelle de Littorine, LITTORINA Ropianu. M. Nyst constate l'intérêt de cette notice; mais l’auteur a omis quelques renseignements nécessaires, et il sera invité à les ajouter à son travail, qui pourra figurer alors au prochain bulletin des séances. =_ COMMUNICATIONS ET LECTURES. an ate des Acriontnes; par M. le baron de Selys-Long- champs, membre de l'Académie. (Suite.) Je présente aujourd’ hui le synopsis d'une nouvelle lé- MS celle que je nomme Podagrion. D'après la classification que j'ai provisoirement établie, ces Agrionines ayant un ptérostigma normal d'une seule cellule et le secteur inférieur du triangle régulier, font partie de la deuxième division, première sous-division (Normostigmatées complètes), (S) Les caractères sur lesquels se constitue la légion ne sont pas exclusifs; mais ils ne se trouvent pas réunis ensemble dans un autre groupe. ; Les Podagrions diffèrent. des cinq autres légions ainsi qu'il suit : 1° Des Pseudostigma, par le ptérostigma normal; 2° Des Lestes, par le point de départ des secteurs mé- dian et sous-nodal, et par la forme du quadrilatère; 5° Des Platycnemis; par le ptérostigma oblong et la présence de secteurs supplémentaires interposés (excepté chez le genre Perilestes) ; je 4° Des Agrion, par le ptérostigma oblong, les secteurs interposés (excepté le genre Perilestes) et la forme du qua- 3 5° Des Protonevra, par le ptérostigma , les secteurs in- terposés (le genre Perilestes étant toujours excepté) et le_ secteur inférieur du triangle complet. | Ils ont de l'analogie avec les Lestes, par la stature, le facies, la coloration souvent métallique et les appendices anals supérieurs des mâles en tenailles; mais ce n’est pas une véritable affinité. Ils en sont bien éloignés par les ca- ractères de réticulation mentionnés plus haut. On peut 4 remarquer encore que la légion des Protonevra repré- 4 sente, avec une simplification dans la réticulation, les principales formes du corps et la coloration diverse des ailes des Podagrion. Ces deux légions ont d’ailleurs la 7 mème patrie tropicale. 4 Les Podagrions n'ont été rencontrés jusqu'ici que dans — les contrées tropicales et australes des deux mondes. a J'ai eréé huit des grands genres que je réunis dans cette — légion; le neuvième ( Perilestes) est dù à M. Hagen. Les cing premiers : Paraphlebia, Philogenia, Podagrion, He- ee >: ne alé Finn at an at ed (F) teragrion et Perilestes sont américains et comprennent vingt-deux espèces; les Chlorolestes (cinq espèces) sont africains ; — les Argiolestes (trois espèces) océaniens; — enfin les Podolestes et Amphilestes (chacun une espèce) sont de la Malaisie. Aucune espèce n’a été connue des anciens entomolo- gistes. Burmeister, le premier, en décrivit trois du Cap qu'il placa parmi les Agrion. Rambur ajouta avec doute à ses Argia une espèce de la Polynésie. Les vingt-huit au- tres espèces sont tout à fait nouvelles. J'en ai reconnu et nommé quinze, et le docteur Hagen treize. On voit que, sous le rapport de la nouveauté des genres et des espèces, la légion que je décris ne laisse rien à dé- sirer. J'ajoute que j'ai eu toutes les espèces sous les yeux. Rien n’a été donné par voie de compilation. Quoique formant un assemblage que je crois naturel, les neuf coupes que je propose ont le caractère de grands genres et non de sous-genres. J'aurais pu créer parmi eux plusieurs sous-genres, d’après les groupes inférieurs assez fortement caractérisés que j'ai indiqués dans quatre d’entre eux; mais les espèces étant jusqu'ici peu nombreuses et souvent connues par un seul des deux sexes ou par des exemplaires défectueux, j'ai cru mieux faire en ne com- pliquant pas la nomenclature par une création hâtive de sous-genres. ke (8) ge Légion. — PODAGRION. Le secteur médian naissant du principal vers le niveau du nodus, le sous-nodal un peu après ou plus loin (1). Quadrilatère régulier, allongé, droit (le côté supérieur quelquefois un peu plus court que linférieur). large. # We 1 D oblong, deux à quatre fois aussi long que 3 Des secteurs supplémentaires interposés, tout au moins | ; entre l’ultra-nodal et le nodal (excepté chez le genre Peri- ; lestes). Ailes hyalines ou en partie colorées , pétiolées jusqu'à la première nervule post-costale ou plus loin. Coloration du corps souvent métallique. Pieds assez longs ou trés-longs, à cils longs. Lèvre inférieure et antennes variables. o. Appendices anals supérieurs en tenailles semi- circu- | laires, aussi longs, ou plus longs que le 10° segment. Q. Appendices anals presque toujours de la longueur du 10° segment Patrie : Ee parties tropicales des deux mondes et 1 a australe. Genre 4. — PARAPHLEBIA, De SeLys. Secteur médian partant du nodus; le sous-nodal naissant trois cellules plus loin, et enfin le nodal presque à mi-chemin _ du nodus au ptérostigma, qui est épais, dilaté, surmontant 5-6 cellules, très-oblique en dehors et en dedans, où il est (1) Caractere que d et Protonevra Ta en 1860. ent ajouter à ceux des légions Pseudostigma (9) pointu inférieurement et cesse de toucher le bord costal. Ré- ticulation très-serrée, presque entièrement tétragone. Des sec- teurs supplémentaires interposés entre tous les secteurs, qui sont gurbés vers le bord postérieur (deux entre chacun, de- puis le principal jusqu’au médian ; quatre entre le médian et le bref; deux entre le bref et le supérieur du triangle; six entre ce dernier et Vinférieur, qui se termine au tiers de Vaile). Deux rangs de cellules dans l’espace postcostal. Ailes élargies et arrondies au bout, très-pétiolées au delà de la moitié du quadrilatère , au-dessous duquel est une seconde nervule post- costale manquant aux autres genres; la première placée après le niveau de la première antécubitale. Quadrilatère six fois aussi long que large, à côté supérieur presque égal à l’infé- rieur, Le nodus placé presque au cinquième de la base au pté- rostigma. Lèvre inférieure triangulaire, un peu échanerée et tronquée au bout. Antennes ayant les deux premiers articles épais; le 1 court, le 2° un peu plus long, le 3° grêle, aussi long que les deux premiers réunis. Abdomen gréle, un peu plus long que Vaile inférieure. Pieds longs, longuement ciliés. o*. Appendices inconnus. Le quart final des ailes opaque. Q inconnue. Patrie : le Mexique. NB. Distincte de toutes les autres Agrionines normostigmatées par sa réticu- lation très-compliquée , le quadrilatere très-long, le point où aboutit le secteur inférieur du triangle, enfin par l'existence d’une seconde nervule posteostale qui se trouve sous le milieu du quadrilatère , vers la naissance du bord posté- rieur r. 1. PARAPALEBIA zoë, De Selys. Hacen , List Amér. mér., p. 72, n° 1. Abdomen environ 46mm, Aile inférieure 44m, 9". Presque le quart apical des ailes enfumé opaque avec le centre des cellules plus pale; cet espace concave en dedans , où il est borné par une bande transverse, laiteuse, moitié moins large. Ptérostigma brun enfumé, entouré d'une nervure noire; le côté externe se confondant presque avec ( 10 ) Vinférieur, et le supérieur avec l’interne. 40 posteubitales aux ailes supé- 4 res, 5 Tête enfumée. Épistome jaunàtre; quatre petites taches rousses au ver- tex. Thorax enfumé; une ligne humérale , trois sur les côtés, et le dessous — jaunatres. Abdomen enfumé, avec un demi-anneau basal jaunâtre aux — segments. (Le bout et les appendices anals manquent.) ‘4 Q inconnue. * Patrie : Véra-Cruz ( Mexique), par M. Aug. Sallé. ( Collect. Selys.) 4 NB. C'est jusqu'ici le géant des Agrionines normostigmatées. Elle rappelle les ~ Thore et les Megaloprepus par la coloration des ailes + Genre 2. — PHILOGENIA, De Seuss. Evcrea, De Selys et Hagen, List Amér. mér. (Sans description (1).) Secteur sous-nodal partant du nodus, le médian une cellule auparavant, le nodal presque au tiers du nodus au ptérosti- — gma, qui est épais, dilaté, surmontant 2-7 cellules, oblique _ en dehors et en dedans, où il est pointu inférieurement (de ce dernier côté, il cesse de toucher le bord costal). Réticulation serrée, presque entièrement tétragone. Des secteurs supplé- _ mentaires interposés, au nombre de deux, entre chaque sec- teur, depuis l’ultra-nodal jusqu’au bref, qui sont courbés vers — le bord postérieur. Espace posteostal simple; le secteur infé- _ rieur qui le forme finissant plus loin que la moitié de l'aile. Ailes un peu élargies , très-pétiolées jusqu’au delà de la moitié — du quadrilatère, bien plus loin que la première nervule ba- — sale posteostale. Quadrilatère deux à trois fois aussi long que — large, A côté supérieur un cinquième moins long que l’infé- _ vr jing (4) Dans sa liste (sans description) des névropteres de l Ameri eridionale, annéxée à son ouvrage où sont décrites les espèces s de la partie septentrionale de ce continent, M. le docteur Hagen a cité A soll mes na la we mon nom, quelques espèces que je déeris maintenant, J’ la synonymie; i mais, pour enei je mwai pas pu me tenir aux grou cites “ai mes lettres manuserites, soit parce que mr noms étaient déjà employés ailleurs, soit parce _ qu'ils étaient zi appropriés (11) rieur. Le nodus placé un peu après le quart de la base au pté- rostigma. Lèvre inférieure triangulaire, échanerée au bout avec les angles longs très-aigus, tournés en haut. Antennes ayant les deux premiers articles épais; le 1° court, le 2° à peine plus long, le 5"° grêle aussi long que les deux premiers réunis. Abdomen assez épais, un peu plus long que l'aile inférieure. 10° segment très-court. Pieds longs, longuement ciliés. o. Appendices supérieurs plus longs que le 10™° segment, forts, très-recourbés en bas et en dedans. Les inférieurs forts, un peu plus courts. Q. Appendices courts, coniques. Valvules dépassant notable- ment l'abdomen. Patrie : Amérique méridionale tropicale. NB. Voisines de la Paraphlebia. Elles en arrin par le quadrilatère moins long, le rte e départ des secteurs mé et sou sie Ls ou paer mame courbés; pas de supplémentaires cr Ron du bref e rachel ag 2. PHILOGENIA MARGARITA, De Selys. Evcrea TERMINALIS , De Selys et Hagen, List Amér. mér. ( Sans descript.) Abdomen 58mm, Aile inférieure 36mm, o inconnu. Q. Le bout des ailes brun enfumé à gil du ptérostigma ; cet espace Opaque convexe intérieurement. Ptérosti a gris olivàtre, entouré d'une nervure noire, surmontant 6-7 cellules. ab postcubitales aux ailes supé- Brui olivàtre, obscurément variée de brun noiratre. Front bordé et tra- ba que le ment. Lames vulvaires foncées , dépassant bien le bout de l'abdomen, Pieds livides, extérieur des fémurs plus foncé. Patrie : L'Amazone ‚par M. Bates. (Collect. Selys.) oisine de la Paraphlebia zoë , mais avec des caractères moins exagérés et Une reticulation plus simple. (12) . PHILOGENIA CASSANDRA , Hagen. k Abdomen 0° 43; Q 35. Aile supérieure 55 t fun, ie Ailes légèrement enfumées chez l'adulte. Ptérostigma noir (o”) jaune et d'une nervure noire (Q) surmontant quatre cellules carre 2-5) ; 22-26 posteubitales. Gris brun, obscurément varié de brun noiràtre. Lèvre supérieure ol pe Lie et dessus "w la e men sein sr bri pice noire, one une ot huméralé, deux latérales et le dessous jaunàtre livide. Abdo- men brun foncé avec un anneau basal jaunâtre aux 3-7° segments. Les pieds vides: une ligne externe aux fémurs et la base des tibias noiratres. — ut de l'abdomen un peu saupoudré de blanchatre. Appendices — supérieurs noirs, ayant le double du 10e segment, minces à la base, folia- — cés et épaissis ensuite, comme roulés et très-recourbés vers le bas inté- : rieurement, parsemés de dents en dessus avant le bout, où ils forment une iH pointe externe moins courbée en bas. Appendices e à she courts, rapprochés à Ja base, finissant en pointe divariquée a Q jeune. Couleurs plus claires. 10° segment et pieds rasé Appen- dices un peu plus pra que le dernier segment, triangulaires, bruns. Val- vules jaunes, non denticulées Patrie : Vaisa Porto-Cabell (par Appun). Mus, de Vienne et collect. Hagen , Selys. NB. Differe de la Ph. margarita par la taille moindre, le ptérostigma plus i court, moins de nervules postcubitales. l Les a anals du mâle ne sont pas sans analogie avec ceux de l’Hage- — nius brevistyl i eN nT N r Se Genre 5. — PODAGRION, De Seys. Hagen, List Amér. mér. (Sans description.) 3 Secteur sous-nodal partant du nodus; le médian une cellule auparavant; le nodal presque à mi-chemin du nodus au ptéro- stigma, qui est épais, oblique en dehors, peu oblique en dedans, surmontant une, deux ou trois cellules. Réticulation générale- ment tétragone, excepté quelques cellules pentagones formées par les secteurs supplémentaires interposés, qui sont au nombre de un ou deux entre l’ultra-nodal et le nodal et entre celui-ci et le sous-nodal. Ailes pétiolées jusqu'à la première nervule basale postcostale, ou un peu plus loin vers l'origine (15) du quadrilatère. Celui-ei assez long, à côté supérieur un tiers plus court que Vinférieur. Le nodus à peu es au tiers de Ja base au ptérostigma. Lèvre inférieure un peu oblongue, un peu évidée au bout (le quart apical fendu et les pointes un peu aiguës, étroites, séparées chez le megalopus). Antennes à premier article trés-court; le 2° et le 5° très-longs, greles, égaux. Abdomen assez épais, un peu plus long que Vaile inférieure, 10° segment moitié plus court que le 9°, qui est presque aussi grand que le 8°. Pieds très-longs, longuement ciliés. o. Appendices anals supérieurs en crochets. Les inféricurs variables. Patrie : Amérique méridionale tropicale. NB. Tres-distincts des autres Agrionines à grand ptérostigma par le 2 article des antennes aussi long que le 3°. Je divise les espèces en deux groupes : ter groupe (P. MEGALOPUS). Ptérostigma plus grand, couvrant environ trois cellules. Ailes pétiolées jusqu’au niveau de l'origine du quadrilatère. Pas de nervule transverse entre le bout du quadrilatère et Forigine du secteur médian. Lobes de la lèvre inférieure pointus, fendus dans le quart apical. Pieds trés-longs. P. megalopus. Que groupe (P. MACROPUS). Ptérostigma moins grand, ne couvrant qu'une cellule en- viron. Ailes pétiolées jusqu'à la première nervule posteostale, un peu avant l’origine du quadrilatère. Deux nervules trans- verses entre le bout du quadrilatère et l'origine du secteur — Lévre supérieure un peu éehanerée au bout, à pointes a. Pieds très-longs : P. contortum. 14 ) b. Pieds longs : P. oscillans — macropus — venale — inport 4, PODAGRION MEGALOPUS , De Selys. Hagen , List Amér. mér. (Sans description.) Abdomen 52. Aile inférieure 27. a". Ailes à peine salies au bout, assez élargies au milieu, petiole jusqu’à l'origine du quadrilatère. La pr emière nervule basale postcos située un peu auparavant D interposés (C mencant dès avant le ptérostigma ) entre Pultra-nodal et le nodal, et eni ce dernier et le sous-nodal. Pas de secteur interposé entre le bref et épaisse, noire, Abdomen brun clair, les segments 5-7° avec un anneal basal et un médian jaunâtres; le 8e à dessins oblitérés ; les 9e et 10° oli- vatre pale en dessus , noiratres de côté. Pieds énormément longs, grêles, | brun jaunatre, plus foncés en dehors , avec vestiges d'anneaux bruns aux fém murs. Appendices supérieurs en pinces (1). Les inférieurs grèles , aussi ne que le 10¢ segment, écartés, un peu courbés l'un vers l’autre. Q incon Patrie : bii: par M. Wallace. (Collect. Dale et De Selys. ) NB. Facile à à reconnaitre au ptérostigma plus grand et plus large, aux pieds énormes , aux secteurs su pplémentaires plus nombreux , aux ailes un peu plus pêtiolées, à l’absence de veines transverses entre le a Epe et la maietan Wand IE NEET du secteur médian ; (1) iis sont brisés; mais, si mes souvenirs ne me ch a pas, ils étaient randi, assez gréles , semi-cireulaires, avec un renflement ou dent tronquée assez courte après le milieu en dedans. 5 5. PODAGRION CONTORTUM , Hagen. Lestes contorta , Hagen, List Amér. mér. (Sans description.) Abdomen 55. Aile inférieure 27 d. Ailes hyalines, cessant d’être pétiolées un peu avant la première rein eemnes qui = 1 dg le OREN: sé secteurs ely alipa nodal etle sous-nodal ; un interposé entre le médian et le bref. vaak veines transversales entre le quadrilatère et la naissance du médian. Les secteurs interposés formant un certain nombre de cellules pantagnnen, snie noir, grand, un peu plus long que large, à côté externe plus vrant une cellule plus grande que les autres. Quadrilatère ao poss que large, à côté externe oblique. Le nodus au tiers de l'espace de la base au ptérostigma. 16 postcubitales. Lèvre et le reste % la tête nn excepté le rhinarium qui est brun. An- tennes à ier article trés-court, le 5we égalant les deux premiers réunis, Ni élevé et ie ais les coe posters Oseipus et desso g be} t, pelit, à rt un peu aigu an milieu: T Th tetal itié arep co maine autehumérate x orangée se prolongeant sur le pro- blanc jaunatre (ou bleuâtres ?), séparées Har des Tignes f cle se prolongeant vers la base des quatre lomen un peu plus long queles ailes, mince, bronzé kite avec deux lunules basales aux 1er-Be segments ; une hands latérale aux der et 2e; deux taches jaunàtres apicales au 9°. Les pieds très-grêles , énormément longs, les postérieurs (de 21 tjamm) apri- vant au milieu du Se segment. Ils sont noirs, la moitié basale des fémurs postérieurs pâle en dehors. Cils pressés et longs, surtout aux tibias. Appendices noirs; les supérieurs forts, un peu plus longs que Je 10e segment, en tenailles, avec une dent basale interne et une plus chée en bas au tiers apical; le bout arrondi, Pextérieur denticulé. Appen- dices inférieurs légèrement plus courts, plus minces, comprimés ayant deux dents supérieures au premier et au second tiers. Is se courbent vers l’autre à la première dent, s’écartent ensuite et sont droits après la Tena dent, he bout obtus, cilié. rl one au Brésil, par le prof. Burmeister. Mss de ) Derrite A' LS a 4 8 she | p iption de M. Hagen, Elle se rapproche du groupe du M. 1 i AR aS 1 ae ee A s1 A La Fr ? re (46 ) secteurs supplémentaires entre l’ultra-nodal et le nodal, et ressemble u Macropus par la cellule unique sous le ptérostigma, les ers peu pin les veines transverses entre le quadrilatère et le niveau du nodus. 6. PODAGRION OSCILLANS, De Selys. Hagen, List amer. mér. (Sans description. ) Abdomen 55. Aile inférieure 29. o” Jeune. Ailes un peu salies, assez étroites, pétiolées jusqu'à la pi mière nervule basale postcostale qui se trouve avant l’origine du quad tèfe; un seul secteur supplémentaire interposé entre l’ultra-nodal et nodal (commençant avant le niveau du ptérostigma) ; un entre le s nodal et le nodal, et un assez long entre le médian et le bref. Ces ge Paire sont Een et forment des eer pentagones. S ilat sance du secteur médian bbe a6 jaune ocracé, redo d'une nervure noire, épaisse, deu: fois et demie aussi long que large , surmontant un peu plus d’une ceilule 16 postcubitales aux supérieures. Olivatre, mélangé de noir. Tête jaune olivâtre avec une bande obscut i mal arrêtée au vertex. Prothorax varié; le lobe postérieur non saillan sinueux, dag ane latéraux saillants. Thorax olivàtre avec une àtre, une bande antéhumérale et une médiane latérale rap uns assez épais, noirâtre en dessus, brun en dessous; tes des deux derniers segments SP le milieu du 10me roussätre aa jaunatres, plus foncés latéralemen ppendices supérieurs ayant ane deux fois Ja longueur du 16 segment, bruns, en pinces contournées , épais, droits jusqu’au milieu où ils sont épineux en hai coudés ensuite obliquement lun V l'autre, excavés en dedans avant les pointes, qui sont subitement am mincies — et se touchent. Appendices inférieurs gros, rapprochés, trés-courls , ver” minés chacun par une soie courte, Q inconnue Pairie : ons (Collect. Selys. ) NB. Se distingue facilement des P. macropus, venale et dgn aux secteurs ada plus anguleux et aux ailes supérieures un peu plus pétiolées; aux secteurs interposés entre le médian et le bref plus rh aux apy supérieurs non bifides et aux inférieurs très-courts. 7. PODAGRION macropus, De Selys. Hagen , List Am. mér. (Sans description.) Abdomen o” 55; © 27-29. Aile inférieure o” 27: ; Q 27-29. Ailes un peu salies (surtout chez le a") étroites, pétiolées presque jus- 4 : \ r CAS) qu'a la première migi ei postcostale, qui est située avant lori- gine du quadrilatère. Un seul secteur supplémentaire interposé entre l'ultra-nodal et le adt (naissant un peu avant le niveau du ptérostigma ), un seul entre le sous-nodal et le nodal, et un seul, très-court, entre le médian et le bref; ces secteurs formant un certain nombre de cellules hu ae es, Deux veines transverses entre le quadrilatère et la naissance u secteur Ptérostigma jaune pale, entouré d'une nervure noire épaisse, deux fois aussi z que large , surmontant une cellule. 17-19 eng aux supérie . Noir, mélange de des Tête noire, excepté les yeux et le rhina- rium. Due supérieure noir acier. Prothorax jaunatre livide; le lobe térieur bordé de noiràtre, sinué, ayant de chaque côté une pointe noire forte, saillante, aiguë, un peu inclinée en arrière. Thorax livide, le de- vant noiratre vers le haut. Abdomen noir en dessus, brun en dessous; le Zer segment livide, Pieds noiratres , un peu bruns en dedans Appendices anals noiratres. Les supérieurs ayant né le double du 10me segment, épais, en pinces contournées, droits jose au milieu, où le bord extern Re est dilaté, arrondi, épineux; coudés ensuite ee! a ante seg ca vers Yaûtre et che we vers le bas; cette I comprimée et un peu fourchue , presque en pince dns. dont la branche inférieure est Ja plus courte. Appen- dices inférieurs moitié plus courts, cylindriques, irréguliers, un peu écartés à la base, se touchant avant la pointe, qui est recourbée en haut, Q. Epistome, front et milieu de locciput olivatres. Prothorax non bordé de noir, Les fémurs postérieurs (excepté le bout) et l'intérieur des femurs médians jaunatres. Appendices anals subconiques, subulés, noirs, un peu plus courts que le 10™* segment. Lames vulvaires robustes , denti- culées, dépassant l'abdomen © jeune. Le vertex, le adi du thorax, le dessus de Fabdomen et les pieds plus clairs que sur l'adulte. Patrie : Saint-Urban , province de Mérida rn par M. Par- zudhaki. (Collect. Selys NB. Cette espèce, la sk et la rénale se ha bien des trois autres par les caractères inscrits à a san des psp pat la ame sane acier, le bord du prothorax ,“et par | pp 8. Popacnion VENNALE, Magen. Hagen , List amér, mér. { Sans description. ) Abdomen o 51; 9 25-27. Aile inférieure o” 25-26 ; Q 25-28, Ailes byalines un peu salies, assez étroites, pétiolées jusqu'a la pre- 2"° SÉRIE, TOME XIV. 2 (18) rs nervule basale postcostale, qui se trouve avant l’origine du qua latère. Un seul secteur supplémentaire interposé entre l’ultra-nodal el aan (naissant un peu avant le niveau du ptérostigma). Un seul entre le sous-nodal et le nodal, et un seul, très-court, entre le médian et bref. Ces secteurs formant un certain nombre de cellules pentagones. Deux veines transverses entre le quadrilatére et la naissance du secteur médian. Ptérostigma olivatre (brun chez le male adulte), entouré d’ nervure noire épaisse, deux fois et demie aussi long que large, surmon tant une ae 15-19 marrer aux supérieures. é à peu près me le macropus; une bande transver livide jlah du ear ‘prothorax bran pr be ee cou trés-large, ayant non esata en arriere Thorax gris brun jusqu'à la moitié des côtés avec une raie antéhumérs ‚et une bande médiane latérale (bleuâtres?). Appendices anals no moins contournés, le milieu du bord externe supérieur n'étant pas éle ni arrondi (ce qui se voit bien de profil}. Le bout fourchu non yer bas et la branche inférieure plus aigué, plus fendue. Les ap inférieurs ayant la moitié de la longueur des ee eee S cylindriques, presque droits, renflés au bo ulte, colorée comme le mâle. Angles latéraux du prothorax p courts. Appendices anals courts, noirs, peu aigus. Valvules dépassant a ‘> sail £ 2 NB. Le mâle est facile à distinguer du macropus à la forme des ap nals et des angles du piothnces: an ne difficile à séparer, a les wield pr tin plus étroites qu pus, etle ptérostigma d'un brun 2 ratre. 9, PODAGRION TEMPORALE , De Selys. Abdomen o 52; Q 28. Aile inférieure 26-27. Trés-semblable au macropus et surtout au venale, mais avec un p tubercule saillant très-prononcé derrière chaque œil. d adulte. Ailes fortement pies de jaune ocracé sale; 19-21 post bitales aux supérieures; ptéros a brun, entouré de noir, Ee un peu plus d'une cellule. Ang ban en du prothorax peu aigus, de} més, inclinés en arrière. La couleur noire dominant sur presque ie corps. (Les appendices manquent.) Q très-jeune. Piron ‘ac jaunatre. Coloration pale, comme! (19) macropus à l’âge moyen; angles latéraux du prothorax non déprimés. Valvules légèrement dentelées. atrie : Bogota. (Coll. Selys.) M: Mile ng À 1 CCR PRE | PE WER 1 4 fas t la forme des angles latéraux du prothorax. Genre 4. — HETERAGRION, De Se ys. LeprocasTER, De Selys (om). — Hagen, List amér. mér. Secteur médian partant du nodus; le sous-nodal naissant au tiers environ de la distance du nodus au ptérostigma , et enfin le nodal à mi-chemin du nodus au ptérostigma, qui est épais, dilaté, surmontant 2-3 cellules, peu oblique en dehors, très- oblique et pointu inférieurement en dedans, où il cesse de toucher le bord costal. Réticulation simple, tétragone. Pas de secteurs supplémentaires interposés, excepté entre l’ultra-nodal et le nodal, où il en existe deux. Ailes pétiolées au moins jusqu'à la première nervule basale postcostale. Le quadrilatère long, à côté supérieur à peine plus court que l'inférieur. Le nodus au tiers de la base au ptérostigma. Lèvre inférieure triangulaire, échanerée; ses deux pointes un peu distantes. Antennes ayant les deux premiers articles courts, robustes, presque égaux. Le 5° grêle, égalant à peu près les deux premiers réunis. Abdomen long, grêle (surtout chez le mâle). Pieds longs, longuement ciliés. a. Appendices anals supérieurs en crochets, les ges 4 rudimentaires ou très-courts. 10° segment trés-court. Q. 9° agen épais, plus long que le 8°, beaucoup plus long que le 1 Patrie : ne méridionale tropicale. NB. Très-distincts de toutes les autres Agrionines par le point de départ du Secteur sous-nodal beaucoup au delà du nodus , caractère qu'on ne retrouve que dans les Perilestes. lls forment plusieurs groupes. der groupe (H. FLAVOVITTATUM ). Tête plus robuste. Bouche plus saillante. Abdomen plus ( 20 ) court. Pieds plus longs. 5° article des antennes presque trois fois plus long que le 2°. Ailes plus larges, pétiolées plus lom que l'origine du quadrilatère. Quadrilatére moven. Appen- dices inférieurs du mâle nuls. db H. flavovittatum — ? ovatum. 2e groupe ( H. AURANTIACUM ). Tête très-étroite. Bouche moins saillante. Abdomen très- long, grêle. Pieds plus courts. 5° article des antennes deux fois plus long que le 2"°, Ailes plus étroites, pétiolées jusqu'à U gine du quadrilatère ou plus loin. Quadrilatère moyen. Appel dices inférieurs du male nuls. x H. triangulare, — dorsale, — ochraceum, — aurantiacum — macileùtum, — consors, — Beschkii. ‘4 3° groupe (H. CHRYSOPS). Caractères du 2° groupe, mais les ailes cessant d’être liolées à la 1" nervule basale posteostale, avant l'origine du quadrilatère et les appendices inférieurs du mâle visibles, petits. H. chrysops, — icterops. 4e groupe (H; PETIOLATUM). Caractères du 2° groupe, mais les ailes pétiolées jusqu'a niveau du quadrilatère, qui est très-long, allant jusqu'au niveau du nodus. Le ptérostigma très-aigu en dedans, détaché du bord costal dans sa première moitié. L'abdomen moins lon Appendices inférieurs du mâle visibles , petits. H. peliolatum. 10. HETERAGRION FLAvOvITrATUM, De Selys. Popacrion rtayoyirtatum, De Selys et Hagen, List Amér. mér. (Sans descri tion.) Abdomen g 32-55; Q 52. Aile inférieure o" 27-28; Q 28-50. Ailes un peu salies, atteignant la moitié du 7e ségment (9) ou l'origine 21 ) du 9 (9), pétiolées jusqu’un peu plus loin que l'origine du quadrilatère ; celui-ci assez court, n'allant qu'à mi-chemin de larculus au nodus. La première nervule basale postcostale placée au niveau des deux tiers de la première antécubitale à Varculus. Ptérostigma brun jaunatre (plus clair chez la femelle), entouré d'une nervure noire épaisse, surmontant environ trois cellules, oblique en dehors, pointu en dedans, où il ne touche le bord costal que dans les deux tiers finaux. Environ vingt posteubitales aux supé- rieures. Stature assez robuste; abdomen raccourci. d. Noirätre en dessus, jaune d’ocre en dessous. Lèvre supérieure, une raie transverse interrompue au-devant du front, derrière de la tête, côtés du prothorax jaunàtres. Devant du thorax noiratre jusqu'à la première suture, avec une large raie humérale complète jaunâtre ; les côtés et le dessous du thorax jaunàtres avec une bande supérieure médiane avant la deuxième suture noirâtre. Un anneau jaune étroit, interrompu, aux segments médians; la moitié postérieure du 8° et les deux derniers jaune d'oere avec un point dorsal noir au 10°, qui est moitié moins long que le 9e, Pieds jaunâtres avec une bande latérale brune, Appendices anals supérieurs jaune d’ocre, un peu plus courts que les deux derniers segments réunis, en tenailles robustes, ayant à la base, en dessous, un renflement qui finit après le milieu, où il est suivi par une dent interne, forte, aplatie, mousse. Le hout presque coudé et denticulé en de- ; En coe nin E . Couleurs moins tranchées; vertex brun avec quelques dessins clairs. Une fine ligne roussàtre de chaque côté de l'arête dorsale du thorax; la bande latérale mal marquée; 8° et 9° segments bruns en dessus, jaunatre terne de côté et au bout, presque égaux, courts; 10° jaunâtre à bord épineux. Appendices de la pe ee au 10; — vee vern ge jaunatres. Pi eds j ad res, lames , atteignant le bout de ’abdom Patrie : La pas de Minas-Céraés au Brésil (M. Clausen). Gollect. Selys. NB. Distinct des autres par sa structure robuste , son ue plus court, le devant du thorax noiratre avee une large raie humérale jaune. 11, Hereracrion ovarum, De Selys. * Leerocaster ovatus, De Selys in Hagen, List Amér. mér. (Sans description.) Tan o 44; Q 51. Aile inférieure 51. ; "Ailes hyalines, atteignant ue le 7° segment, assez étroites, jusqu’au tiers du quadrilatère; celui-ci assez court, n’allant qu'à mi-chemin de l'arculus au nodus, La première nervure basale post- rae (22) tale placée un peu plus près de l’arculus que de la première a antéeubi- _ pes eee brun foncé, surmontant trois cellules, peu oblique en rs, pointu en dedans, ne touchant le bord costal sii dans ses deux liers terminaux. Environ vingt postcubitales aux supérieur Bronzé en dessus, jaunatre en dessous. Lèvre nan une raie an- térieure au front, quelques dessins entre les yeux, et le derrière de la tête — jaunàtres. Prothorax et devant du thorax bronzés, ayant en avant de chaque côté une tache iseen ovale et les côtés jaunàtres. Un anneau ba étroit aux segments 5-7°; la moitié postérieure du 8°, le 9° et le 10° en | entier jaunâtres. se H un jaunatre sale. Appendices anals jaunatres; les supérieurs ayant deux fois la longueur du dernier segment, en tenailles robustes, Hs nt velus en dehors, _ renflés en dessous à la base et ayant, après le milieu, une très-forte dent interne arrondie, aplatie. Les inférieurs gros, er très-courts , à peine visibles ? (1). Patrie : Brésil, d’après un mâle du musée de go que j'ai examiné et oe il y a une et d'ann B. mon n essin, elle e doit ressembler m Ps dens elle a par les deux taches I pl p , non conti iguës, l'absence 1 th tł di supérieurs plus robustes. D rE LI 12. HETERAGRION TRIANGULARE, Hagen. Abdomen Ọ 56. Aile inférieure 29. o" inconnu. Q. Ailes un peu salies, atteignant la moitié du 7° segment, assez élar- à e sous les yeux; mais, d'après ma description et 5 (1) Je suis porté à supposer que l'exemplaire que je vais signaler pourrait être FA la femelle de l'ovatum fort jeune. Ptérostigma jaune pâle, épais, entouré d’une nervure noire, surmontant deux et demi-cellules. E = âtre, plus one en — Téte e très-robuste (6mm de diamètre), livi tres saillante. — Lobe posiérieur do | prothorax arrondi , un ps. ns au milieu, bias , bordé de jaunâtre. D , une raie foncée à aknad de ses côtés et bande épaisse humérale noirâtre, Abdomen olivâtre, plus foncé en dessus; la base des 3- ze segments jaunâtre , ainsi que le 10° et des — raies e et a aux 8° ` ge. i pal lee du devant du thorax, j sa que c'est à l'ovatum ao on peut le mieux la aapt Elle ressemble beau- coup à celle du flavovittatum, mais s'en sépare par le 3° article des antennes un peu plus court. — Du Brésil, coll. Selys. (25 ) gies, pétiolées jusqu’un peu après l'origine du quadrilatére. Celui-ci mé- dioere, n'allant qu’à mi-chemin de l'arculus au nodus. La première nervule basale postcostale placée très-près du niveau de l’arculus. Ptérostigma brun, entouré de noir, surmontant trois cellules, un peu oblique en de- hors, pointu en dedans, ne touchant le bord costal que dans ses deux tiers terminaux. 19 postcubitales. Tête (large de 6m») brune en avant et en dessus, livide en arrière, avec une double bande maculaire transverse en dessus, ainsi qu’une tache centrale à la lèvre supérieure et le dessus de l'épistome noiràtres, Pro- rax brun clair, plus foncé au centre de chacun des côtés. Le lobe pos- térieur étroit, arrondi, saillant, noir bordé de brun clair. Thorax brun olivàtre avec une bande dorsale noire, limbée de livide et une humérale noirâtre. Abdomen noiràtre bronzé en dessus; le 1° segment, une arête dorsale aux 2-7e et un anneau basal étroit aux 2-9e jaunâtres ; enfin un anneau terminal de même couleur aux trois derniers. Pieds longs, livides, plus foncés aux articulations. ppendices anals plus longs que le dernier segment, fins, pointus, need sA au bout en dessus. Valvules livides fortement dentelées. Patriè : Le Brésil méridional (Schott). (Mus. de Vienne.) NB. M. Hagen s'est demandé si ce n’est pas la femelle du dorsale, mais je le crois distinct par les pieds, le ptérostigma , le quadrilatère et le 3me article des antennes plus longs, enfin par la position de la première nervule postcostale, iffere de tous les autres par les fortes dents des valvules et par la forme du lobe postérie 15. HETERAGRION DORSALE , De Selys. Abdomen o 59. Aile inférieure o” 28. g. Ailes hyalines, un peu salies, atteignant presque le 7e segment, assez élargies, pétiolées jusqu'au tiers du quadrilatère ; çejui-ci assez court, n'allant pas à mi-chemin de l'arculus au nodus. La pi ner- vule = postcostale placée un peu plus près de l'arculus que de la pre- mière antécubitale, Ptérostigma noir, surmontant un peu plus de deux ce, peu oblique en dehors, pointu en dedans, où il ne touche le bord tal que dans ses deux tiers terminaux. 17-18 postcubitales aux supé- rieures, Noirâtre en dessus; livide en dessous. La lèvre supérieure jaune avec un point central noir; épistome noir avec les côtés jaunes; devant du front jaune , presque interrompu de noir au milieu ; dessus de la tête noir avec deux points en avant, deux en arrière et un trait entre les ocelles et les yeux jaunes ; derrière de la tête jaunâtre. Prothorax presque lout noir. (24) Devant du thorax jaune d'ocre vif (excepté la crête dorsale noire) l'espace entre l’humérale et la première latérale formant une bande noir luisant les côtés et le dessous livides avec deux raies épaisses noires, placées entre les sutures. Abdomen très-grêle, noir en dessus; 3-7° avec un anneau basal étroit jaune pàle, et vestige d'un médian plus large; une raie au 2e; un large anneau final au 8°; les 9e et 10e jaune d’ocre. Un gros — point dorsal brun au 10°, qui n’a que le tiers du 9e. Pieds jaunàtres avec une bande latérale brune. Appendices supérieurs noirs ( gr en dedans), ayant deux fois la longueur du dernier segment , semi-circulaires, ayant à la un renflement arrondi om finit vers ve upei où di ze suivi zeis er dent interne forte, aplatie hors un peu walevé en haut. pres hoede trés-courts , rudimentaires, jaunes. Ọ inconnue. Patrie : Nouvelle-Fribourg , au Brésil (M. le comte Paul de Borchgrave). Collect. Selys. NB. Très-distinet par le devant du thorax en entier d'un jaune vif, except l'arête, 14. HETERAGRION OCHRACEUM , Hagen. Abdomen o 41; Q 35. Aile inférieure o% 50 ; 9 28. d”. Voisin de l'H. Beschkii n° 18, mais différant par ce qui suit: le tiers — basal de la lèvre noir, ainsi que le milieu da prothorax et une tache cen- = trale au lobe postérieur. L'aréte et l'échancrure mésothoracique noires. 4 Base de l'abdomen en dessus de même couleur avec une ligne médiane jaune. Q. Notable par la lèvre supérieure jaune, à bord antérieur largement 5 noir, ainsi que le milieu et le bord de l'épistome. Le ss de la tète jaune + une bande perpendiculaire noire sur le devant du front; une horizontale derrière les antennes et une autre incomplète au ae Un tubercule — TE derrière chaque œil sur l'occiput, = est jaune. Prothorax jaune; ee postérieur large, arrondi, avec une tache ne noire au dites Le fond du thorax brun saisies in en avant; le centre de l'échancrure mésothoracique jaune; l'arête noire, ayant de chaque edle une bande noire un peu cuuéiforme , n’atteignant pas les sinus. Une ade! noire posthumérale bordée de jaune de chaque côté; deux bandes foncées ee — ~~ aa les autres ns Pieds comme chez A at Ae TARS aigus, seg- > uuw : ( 25 ) ment; valvules jaunes, ne dépassant pas l'anus, avec sees dents brunes assez pret mais plus courtes que chez le triangular n peu salies. 16 ere must Ptérostigma jaune brunatre, long, couvrant un peu plus de deux cellul Patrie : Brésil, Nouvelle-Fribourg cn Burmeister, Hagen et De Selys.) NB. Je n'ai pas vu le mâle , de sorte que je ne puis pas bien a LS les affi- és de cette espèce. Le tubereule du derrière des veux semble un bon signe denn . HETERAGRION AURANTIACUM , De Selys. Abdomen o 58-41 ; Q 54. Aile inférieure o” sp Q 26. Ailes atteignant le milieu du 6° va (o'), le 7° (Q), très-étroites, salies , pétiolées jusqu’au commencement du kat celui-ci modé- rément long, n’allant pas jusqu’au niveau du nodus; la aig nervule le posteostale placée aux trois quarts de l’espace de la vule antécubitale à l'arculus. eng brun noiratre (o*), dn nei entouré d'une nervure noire, épaisse, surmontant environ deux cellules; peu oblique en dehors, es en dedans, où il ne touche le bord costal que dans ses trois quarts terminaux. 16-20 postcubitales aux supérieures. 9". Jaune rougeatre, un peu plus clair en dessous, varié de noir ainsi qu'il suit : milieu basal de la lèvre supérieure (côtés du bord antérieur de l'épistome foncés ); une raie frontale Le rap quelques taches mal arrêtées au semen etle bord de occiput; une virgule noiràtre basale au centre du lobe postérieur du prothorax ; pariti dorsale et une tache supérieure ok ii mal arrêtée au thorax; celui-ci offre, en outre, une raie étroite de chaque côté contre T'arête dorsale et deux bandes laté- rales (une sous chaque aile ) d’un jaune roux mal arrêtées. Abdomen très- » très-grêle, noiràtre en dessus, varié de roux clair ainsi qu’il suit: les deux premiers segments presque en entiers ; un anneau étroit basal et vestige d'un médian plus large aux 5-7°. Les 7-10¢ tout roux ; le 10e à bord postérieur et arête dorsale noirâtres, égalant la moitié du 9°. Pieds rous- sàtres, un peu plus foncés sur les côtés , ainsi qu’un anneau antéterminal aux fémurs . , Kan af Appendi k av Ur la dt hl gment, noiratres en dessus, roussàtres en dedans; en pinces modérément courbées, pas earn renflés à la base en dessous , dilatés PATENT intérieu- ès la base ; cette dilatation finissant après le milieu en une forte ten tes un peu tronquée. Le es externe épineux en dehors, hori- tal. Appendices inférieurs "o. Fond de la tête et du mcn jaunâtre obseur avec les dessins comme chez le mâle, mais le ays postérjenr du 9 rae avec une "one centrale arrondie. Deva 5-6°; une bande transverse antéterminale arquée aux 9e et 10°. Pieds natres, les articulations plus obscures Appendices anals triangulaires, aigus, noiratres , plus clairs à la ba en dessus. Valvules jaunatres, denticulées, un peu plus courtes que l'al men. Patrie : Le Brésil (le docteur Clausen). Coll. Selys. Buénos- Ay (coll. Hagen.) Il n'est pas stir que les femelles n’appartiennent p VH. i le ptérostigma, plus large et plus court, se rapproche de celui du de consors. Race? — HETERAGRION CINSAMOMEUM , Heyer, Mus. de Berlin. — ; Leprocasrer cinnamomeus, Hagen , List Amér. mér. (Sans ce a ; o Abdomen 57. Aile inférieure 24. Un peu plus petit; épistome tout noir ; la bande transverse noire 2 rieure du front non interrompue ; la raie perpendiculaire de même cou peu visible. Le devant du thorax rougeatre, sans raie jaune contre I’ dorsale noire. Base des ailes pétiolée jusqu'à la moitié du quadrila Ptérostigma moins pointu en dedans. n autre exemplaire plus grand a seulement la base de l'épistome râtre et la is frontale interrompue, comme chez l'aurantiacum t; © inconn Patrie : a (Collec. Selys et Hagen.) 16. HETERAGRION MACILENTUM, Hagen. Abdomen o” 57; Q 52. Aile inférieure d" 24; Q 93. ie 9”. Très-voisin de aurantiacum et surtout de la race cinnar ron Il en diffère ; 4° Taille plus, petite. cor 2 Milieu srieure d'un b irdtre brillant. L noires du dessus de la tête plus larges, envahissant presque. tou l'adulte, Une bande antéhumérale foncée et une POUPEE ANR quée que chez l'aurantiacum 5° Ailes non salies, (27) 4 Appendices supérieurs à épines externes plus fortes, moins nom- breuses. La dilatation plus forte et plus tronquée au bout Q ade Tête jaune. Épistome brun noirâtre ; une bande trans- verse, amincie au milieu, derrière les antennes, et le bord supérieur de ae rte. Prothorax comme chez le màle adulte. Abdomen sem- blable, e Je segment brun avec une bande arquée pale. Le 10° pale au nig pa anals jaunes, conformés comme ceux de lauran- liacum. Valvules plus dentelées. Antennes jaunes. Patrie : Vénézuela, Porto-Cabello (Appun); Brésil (Kummel.) Mus. de Vienne et collect. en Selys. N dal’ it pas une simple 17. HETERAGRION consors, Hagen. d. Abdomen 44. Aile inférieure 26. Ressemble tout à fait aux grands exemplaires les moins marqués de noir de l'H. aurantiacum , mais trés-distinct par la forme des appendices anals supérieurs , té nés ds me sont RATER oi ‚et, vus en dessus, montrent eur ; ?Ì ù renflement qui existe à sa base. Il t tiè gé. Le noir ne se montre au thorax que zor l'arête dorsale (l'échanerure mésothoracique étant rouge orangé). Le prothorax et le reste du dessus du thorax sont orangés, sans taches noires et n’offrent pas la ligne jaune qui, chez aurantiacum, borde l'arête dorsale. Ailes non salies. Ptérostigma noir, roussâtre au centre, couvrant deux cell Q inconnue, Patrie : Bahia. (Collec. Hagen et Mus. de Vienne.) 18. Herenacrion BESCHKII , Hagen. Lerrocasrer aurantiacus, Hagen, List Amér. mér. (Sans description.) 9". Abdomen 59. Aile inférieure 25. Ressemble aux H. aurantiacum et consors. Prothorax rougeâtre sans taches panne: Tarte ane du Eons r. Une bande posthumérale noire très-nette (comme chez la femelle Prin ne touchant ni le haut ni le bas. Le rouge orangé occupant beaucoup d'espace à l'abdomen. Appendices anals supérieurs presque noirs ; leur dilatation interne di- visée en deux dents, sa base étant renflée et suivie d'une échancrure. Vus de profil, ces appendices ne montrent aucun renflement basal notable. ( 28 ) Ailes salies; ptérostigma noir, roux au centre ‚ASsez long, couvrant det et demi-cellules, inconnue Patrie : Brésil, Nouvelle-Fribourg (Beschke). NB. Diffère des H. aurantiacum et consors par la bande posthumérale noire; l'aurantiacum par le Santee sans taches at sek dilatation En appendices deux; se sépar. de long, la ligne docile du thorax plus épaisse, bas apidis non renflés à à la hals’ en desse 19. HETERAGRION CuRYsors, Hagen. o“. Abdomen 44, Aile inférieure 25, Ailes à peine salies , n’atteignant que le commencement du 6e segm très-étroites, presque incolores. Leur partie pétiolée finissant un avant [ —— du quadrilatère; celui-ci modérément long, n'allant jusqu’au niveau de l'areulus. La 4°¢ nervule postcostale placée aux H quarts de espace e entre ses mens ae et 'areulus. Ptérostig noir, petit pet Lana } joint eii dans, touchant le bord costal den ses deux iens terminaux: 19-204 cubitales aux supérieures. Rouge orangé en dessus, passant au jaune orangé en dessons; ard annelé de noir. Lèvres, face, front jusqu'aux ocelles, e tennes jaunes. Cette nuance presque dorée sur le zen Espace les ocelles et l’occiput formant une tache noire trilobée en avant. P rax orangé; le lobe postérieur semi- -circulaire, brun au centre, d'orangé. Crète dorsale du thorax noire, ainsi que le tour de échan mésothoracique; une très-large bande roux brun entre larête d (LO et la suture humérale, une autre posthumérale suivie de deux a seconde fine. Abdomen très -long , trés-gréle, rouge orangé. Les art culations cerclées de noir (cette nuance formant un anneau pos épais aux 5-6" segments). Pieds gris brun; les postérieurs un peu ji natres. į | Appendices anals supérieurs gris noirâtre, ayant plus du double du nier segment, en n pinces, modénimes t courbés, légèrement renflés se en de ‚en une dent infé rieure 3 i Appendices infériours tres-courts , cylindéiques, pointus, un peu é leur extrémité noire. Q inconnue, Patrie : Vénézuéla , Porto-Cabello. (Collect. den ze NB. Ressemble à l'aurantiacum par le système de colorat on orangée, mai hien distinct par la face jaune brillant , la grande étendue de In ap orangée — (29) à l'abdomen, où le noir n’occupe que des anneaux étroits, enfin par la présence d'appendices anals inférieurs. Il appartient au groupe de l'icterops par la ion jaune dore de la face, la présence d'appendices inférieurs et les ailes peu gere mais s'en distingue de suite par sa grande taille, sa stature grêle et la coloration rouge orange de pres- que tout le corps. 20. HerenAGRION ICTEROPS, De Selys. Lerrocasren ancustus, De Selys in Hagen, List Amer. mer. (Sans description.) Abdomen 52. Aile inférieure 21. 9". Ailes hyalines, atteignant la moitié du 6e segment; leur partie pétiolée finissant un peu en avant l'origine du quadrilatère ; celui-ci modérément long , w’allant pas jusqu'au niveau du nodus; la première nervule basale posteostale placée aux trois quarts de l'espace de la première antécubi- tale à Parculus, à peine un peu avant la fin de la partie péliolée de l'aile. Ptérostigma brun noirâtre , entouré d’une nervure noire , épaisse, surmon- tant moins de deux cellules , un peu oblique en dehors, pointu en dedans, où il ne touche le bord costal que dans ses deux tiers terminaux. 14-15 posteubitales aux supérieures. Olivatre clair varié de noir. Lèvres et face jaunâtres, jaune vif à lépi- stome et au front jusqu'aux antennes, entre lesquelles le noir du dessus de la tête dessine, devant les ocelles, une double échancrure. Derrière de la tête ‘ie ‘cand jaune pale avec une grande tache ronde dorsale be postérieur, Devant du thorax noir avec une ligne étroite pale de ie côté de rá arête dorsale, courbée en dehors vers le bas st elle Watteint pas ), et une large raie pale juxtahumerale. Le reste du dess et des côtés pale, avec une raie EE noire, suivie de deux autres plus fines, moins marquées. Abdomen grèle , noiratre en dessus avec un + jaunàtre basal étroit aux 3-7°. Aiea ter segment, une raie dorsale et les côtés du 2e jaunes, ainsi qu'une crête au 5°; vestiges d'anneaux mé- dians roussâtres aux suivants. Le 8° jaunàtre foncé avec une ces dor- sale brune après la base, 9e et 10° jaunàtre foncé, noiratres en dessus. (Les appendices supérieurs manquent). Les inférieurs courts, finissant subitement en pointe noire. Pieds olivatres, plus foncés latéralement, avec des anneaux bruns mal arrêtés aux femurs. Q inconnue. Patrie : Santarem (Amazone), par M. Bates. (Coll. Selys.) NB. Distinct du petiolatum par les ailes moins pétiolées , la face jaune vif, l'ab- plus long, le ptérostigma beaucoup moins oblique intérieurement. Il lui ble d d'ailleurs par le rd A ya NENE Le bord supérieur de Vaile com- kh 1, h. + i yA Mence de: ? ( 50 ) 21. HETERAGRION PETIOLATUM ‚ De Selys. Lerrocasrer sonpipus , De Selys in Hagen, List Amér, mér. Abdomen g* 50; Q 25. Aile inférieure 20-21. Ailes un peu salies, surtout au bout, pétiolées jusqu'à la moitié d quadrilatère ; celui-ci très-long, allant Jusqu'au niveau du nodus antécubitale à Varculus. Ptérostigma gris brun, entouré d’une noire, épaisse, surmontant 2-5 cellules , oblique en dehors, extrém pointu en dedans , où il ne touche le bord costal que dans sa moilié minale. 18-19 postcubitales aux supérieures. © adulte, Olivatre clair, varié de noir. Lèvre supérieure olivatre dée de jaune; épistome et dessus de la tête noiratres; gris vers le fi avec un trait et une pointe bruns entre les ocelles et les yeux. Derrière la tête livide. Prothorax olivatre avec une grande tache médiane arrond noire , au lobe postérieur, Devant du thorax brun avec une raie médi noire, bordée de chaque côté par une ligne bleue et une bande humér également bleue ; les côtés et le dessous bleuatre pale, avec trois ba grises mal arrêtées. Abdomen médiocre, noir en dessus, avec un an basal jaunatre étroit aux 3-8°. Le 1, une raie dorsale et les côtés 2e jaunatres, ainsi qu’une crêté aux 3° et 4e. Les côtés du 10° jaunat celui-ci presque moitié plus court que le 9e. Pieds livides, plus foncés ralement, les fémurs avec vestige de deux anneaux bruns. ‘ sous, ayant intérieurement, à partir du milieu, une forte dent apla mousse , penchée en bas, Le bord externe épineux, le bout un peu inc en bas. Appendices inférieurs livides ‚ courts finissant subitement en deux petites pointes rapprochée. Q. Ressemble au male adulte ou jeune, mais les couleurs moins vives et = étées ; centre du lobe postérieur d prott pale. Abdomen plus court, épais; une bande dorsale livide au 8e segment. Appendices subconiques subulés noirâtres, aussi longs que le 10e vaires médiocres, denticulées. tarem (Amazone), par M, Bates, (Collect. Selys.) : NB. Distincte de toutes les autres espèces par le quadrilatère plus long ; les ailes pétiolées jusqu'au niveaa de sa moitié, en un mot, beaucoup au delà re LAPS Fa eer ere ee en ee aen lla sind ( 51 la première nervule basale postcostale, le ptérostigma tres -aigu en dedans , détaché du bord costal. dans sa première moitié, et le système de coloration cs D'après ces caractères, j'aurais été tenté d'en faire un sous-genre sous le nom Snaige, si ce n et que les autres espèces présentent aussi des nuances dans cités, et si d'ailleurs le petiolatum , dans son ensemble, ne réunissait pas les caractères principaux , le facies et la patrie des autres Hete- n. Genre 5. — PERILESTES, Hacen. Secteur médian naissant une cellule plus Join que le nodus ; le sous-nodal à mi-chemin du nodus au ptérostigma, le nodal une cellule plus loin et l’ultra-nodal sous le ptérostigma, qui est épais, carré, une fois plus long que large, et surmonte une cellule. Réticulation trés-simple. Pas de secteur supplémen- laire interposé (à peine un rudiment final d'une cellule entre le sous-nodal et le médian). Ailes pétiolées jusqu'à l'extrémité du quadrilatère, qui est long, à côté supérieur un quart plus court que Finférieur; il est borné en arrière par l'arculus très- fracturé , et il est penché en bas au point que son angle externe inférieur touche à peu près le bord postcostal : c'est de ce point que partent ensemble les deux secteurs du triangle, dont le supérieur est relevé immédiatement, tandis que inférieur longe le bord, est ondulé dans sa moitié finale et se termine à mi-chemin du nodus au bout de Vaile. Le bref qui finit sous le ptérostigma , est également ondulé dans ses trois dernières cellules; tout le reste de la réticulation droite, tétragone. La premiére nervule postcostale sous la premiére antécubitale. Le nodus au quart de la base au ptérostigma. Lèvre inférieure triangulaire, fendue dans son quart apical ; les pointes peu distantes. Antennes longues. Le 1° article caché, le 2 court, presque aussi épais que long, le 3° gréle, exces- sivement long (quatre fois la longueur du 2°). Abdomen trés- ng, grêle. Pieds médiocres, à cils longs ; crochets des onglets simples. g inconnu. (32) ©. Le 8° segment presque plus court que le 9°. Appendices _ anals courts. Valvules dépassant l'abdomen: Patrie : Amérique méridionale a NB. Differant de toutes les Ag le quadrilatère, qui touche le hoed rk l'aile pa son angle extome rs et pee les soelaas du irene « he premier abor = ssa si an pese ce Rene rapport, ils forest une ee 22. PERILESTES FRAGILIS, Hagen. NEONEVRA FRAGILIS h Hagen, List Amér. mér. (Sans description.) Abdomen 41-47. Aile inférieure 22-27. o inconnu ©. Ailes RSR Ptérostigma noir. 15-15 posteubitales. Corps brun. Tête vert bronzé en dessus et en dessous ; lèvre supérieure noire , jaune à la base; — noir; espace des ocelles cuivré. Lèvre inférieure påle. Prothorax à lobe postérieur brun, arrondi. rie ter brun métallique | en us avec deux bandes bleues finissant avant le haut; les côtés avec une bande juxtahumérale brune et une ligne médiane. Dessous _ bleu avec une ligne noire entre les pieds postérieurs. Abdomen très-long — et grèle, un peu renflé au bout; premier et dernier segments courts, L'abdomen est brun avec une ligne dorsale n Lhe ant pas au bout des segments sur les 2e, 5e et 4e; un petit anneau pale basal aux 5-7°; le ge jaunatre avec une bande dorsale et le bout Les. Pieds gréles, médio= — cres, atteignant le bout du 3° segment, pales; l’intérieur, les genoux €t le bout des torses bronzés. Les cils très-longs (sept aux tibias posté rieurs), Appendices anals très-courts, coniques, noirs; le bout un peu aigu. i Valvules grêles, dépassant l'abdomen, courbées en bas au a Patrie : Congonhas, Brésil (Burmeister), une femelle au “Musée de Halle. Une autre plus petite d'Essequibo, Guyane (Schmidt), Musée de Copenhague. : ntb en See MEN A EP RN NB. Bien facile à it l i Ses lu quadrilatère r © 1 ng 1 (35 ) Genre 6. — CHLOROLESTES, De SELYs. AGRION, Burm. Secteur médian naissant du nodus; le sous-nodal une cellule plus loin, et le nodal à un tiers environ du nodus au ptéro- stigma, qui est épais, dilaté, surmontant plus de trois cellules, oblique aux deux bouts. Réticulation assez serrée, pentagone , partout où il y a des secteurs interposés et au secteur infé- rieur du triangle. Presque tous les secteurs courbés vers le bord postérieur jusqu’au bref. Un ou deux secteurs supplé- mentaires interposés entre chacun, depuis le principal jusqu'au bref inclusivement; aucun au delà. Espace postcostal simple. Ailes très-pétiolées jusqu’à la base ou au delà de la moitié du quadrilatère. La première nervule basale postcostale placée beaucoup auparavant, presque sous la première antécubitale. Quadrilatère médiocre, à côté supérieur presque moitié plus court que Vinférieur. Le nodus placé au tiers environ de la base au ptérostigma. Lèvre inférieure oblongue, fendue dans son quart final environ; les deux pointes rapprochées, assez aiguës. Antennes à 4“ article très-court; le 2° épais, le double plus long; le 5° grêle, égalant à peu près le double des deux premiers réunis. Abdomen long. Pieds assez longs, à cils médiocres (moins longs que chez les genres voisins). Appendices supérieurs en pinces simples, courbées , égalant le 10° segment; les-inférieurs beaucoup plus courts; le 9° segment presque égal au 8°; le 10° un peu plus court. Q. Le 8° segment un peu plus court que le 9°. Patrie : Afrique australe. NB. Ressemblent aux Lestès par l'ensemble des formes et le grand nombre de cellules pentagones; caractère qui les sépare des genres voisins. Ils different des Lestès par le point de départ des secteurs médian et sous-nodal, la forme du quadrilatère , les ailes tres-pétiolées. Il y a deux groupes distincts. 27° SÉRIE, TOME XIV. | 3 x (54) fer groupe (CHL. CONSPICUA). Les ailes cessant d’être pétiolées dès l’origine du quadril: tère; toujours hyalines. Derrière de la tête jaune. (CAL. con spicua.) 2me groupe (CHL. FASCIATA). Les ailes pétiolées jusqu’au delà de la moitié du es Derrière de la tête noir bronzé. A. Ailes hyalines dans les deux sexes. (Chl. longicauda.) B. Ailes du mâle adulte traversées par une large band brune. (Chl. tessellata, — fasciata, — umbrata.) 25. CHLOROLESTES CONSPICUA, Hagen. Acrion consricuum, Musée Berl., Catal. Dregé, n° 1508. Abdomen o“ 48; 9 46. Aile inférieure 36. Ailes un peu salies (g”) ou hyalines (@), pétiolées jusqu’à l'origine quadrilatère. Ptérostigma long, épais, surmontant trois cellules. Quel Sn remet entre les secteurs bref et paa du triangle. Vi tales. Tête et thorax robuste es. l in ven bronzé très-foncé, varié de jaune orangé. Lèvre sapdrieu noire, ainsi que l’épistome. Coins de la bouche, rhinarium, base de lépi- slome, des antennes, une ligne entre elles ‚ une bande transverse derrière les ocelles , derrière et dessous de la tête jaunes, ainsi qu’une tache ronde latérale au prothorax. Le devant du thorax avec une bande juxtahumérale ne touchant pas le haut; les côtés et le dessous jaunes ; ces derniers avet une bande médiane noirâtre devenant bronzée vers le haut. Espace intera- laire brun. men avec un anneau basal étroit, jaune, interrompu en dessus M aux 2-8e segments. (Les appendices manquent). Pieds noirs; rime Patrie : Cap de ei. par Dregé et Krauss. Coll. Hagen, Selys- Facile à reconnaitre à sa grande taille, à la nervule du côté interne oblique du péri qui se continue dans l’espace en dessous ; aux secteurs sous- ( 55 ) et médian qui ne sont p bés en bas vers le bout; enfin aux ailes qui cessent d'être pétiolées dès Fotigine du quadrilatère. C’est la seule espèce dont le derriere de la tête soit jaune (et non tr 24. CHLOROLESTES LONGICAUDA, Burm. AGRION LONGICAUDUM , Burm., n° 96. r wii o 45 ; 9 41. Aile inférieure 29. Ailes à peine saies, pétiolées jusqu'aux trois quarts du view ete Ptérostigma noiratre, un peu brun au centre, surmontant 21/2 a4e lules. 21 postcubitales. o. Noirâtre bronzé , varié de j jaune foncé. Lèvre supérieure vert bronzé foncé; côtés de la bouche et de l'épistome , rhinarium, base des antennes, centre de Pocciput en arrière, et dessous de la tête jaunâtres. Prothorax noirâtre avec une tache latérale arrondie jaunâtre; le lobe postérieur arrondi. Devant du thorax avec une bande juxtahumérale complète jau- s presque divisée longitudinalement par une nuance brune. Les côtés ès la première suture et le dessous jaune livide avec de longs traits noirs presque réunis en V après les pieds postérieurs et apparence d'une nde médiane enfumée. Abdomen ayant la base du fer segment et un sal étroit interrompu en dessus aux 2-7me segments jaunes. oe noirs en dedans ; tibias roux foncé, les antérieurs noirs en dedan ue. supérieurs noirs, de la longueur du dernier segment, courbés régulièrement et penchés en bas, ayant en dessus, avant le bout, un petit tubercule ; les inférieurs jaunâtres, très-courts, distants, un peu courbés en dedans, ayant chacun intérieurement une dent basale, tournée en dedans. L’extrémité de ces dents se touchant. Q. Semblable au mâle pour la coloration. Le ptérostigma un peu rous- sàtre dans sa seconde moitié. Patrie : Cap de Bonne-Espérance (Krauss). NB. Ressemble à la tessellata, mais s'en distingue de suite au ptérostigma re, au dessin du thorax et au tubercule des appendices supérieurs du mâle bien prononcé ; de même qu'aux ithe du mâle sans bande colorée, : 25. CHLOROLESTES TESSELLATA , mende Acron TESSELLATUM , Burm SPECIOSUM ad Berl. ; Bae Catal, n° 1509. Abdomen 41-46. Aile inférieure 26-30. d adulte, Une bande brun jaunâtre, transverse, occupant le troisième Quart des ailes, entre le nodus et le ptérostigma aux supérieures; un peu Plus près de celui-ci aux inférieures. La partie des ailes entre le nodus et presque jusqu'à la bande est laiteuse. Ptérostigma surmontant 21 5 cellules très-dilaté , roussâtre ; sa première moitié noire. Les secte les pieds postérieurs, et apparence d’une bande enfumée et saupo adre de blanc à la suture médiane. Abdomen grêle, vert bronzé; une médiane basale orangée au 1 segment, et un cercle étroit interrom basal, de même couleur aux 5-7e segments; le dessus des 3-5° vers le un peu roussåtre, excepté au bout. Les 9me et 10me saupoudrés. Pieds en dedans , jaunes en dehors. Appendices supérieurs noirâtres, de la longueur du dernier segm courbés régulièrement et penchés en bas , avec un très-petit, tuberculé distinct en dessus, avant le bout, qui est sillonné ensuite , à pointe aiguë. Appendices inférieurs jaunes en dessus, très-courts, la base par une dent interne, un peu courbés l’un vers l’autre. Q inconnue. Patrie : Cap de Bonne-Espérance (Dregé). Coll. Hagen , Selys. NB. Se sépare de suite de l'wnbrata par la grande taille et le ptérostigma soirs de la fasciata par Vabsence de raie métallique médiane aux côtés thorax. 26. CHLOROLESTES FASCIATA, Burm. Acrion FASCIATUM , Burm., n° 24, Abdomen 56. Aile inférieure 25. bande brun jaunâtre transverse, occupant le troisième bande et le quadrilatère un peu laiteuse. Ptérostigma surmontant plus trois ned sie oe trés-dilaté, noiratre à la base. Les secteurs terposés en secteurs médian et bref commençant à la moitié ' bande seid as. secteurs interposés entre le nodal et le sous- quatre vers le bord entre de médian et le bref. aie postcubitales aux $ périeures. Vert bronzé en hesta: jaunâtre en dessous. Lèvre andel (31) bronzé; épistome bronzé en dessus, jaune en avant, ainsi que les deux premiers articles des antennes. Prothorax bronzé avec la base et une bande latérale jaunes. Devant du thorax vert bronzé avec une bande jux- La orangée touchant le haut en pointe, suivie d'une large bande de de même Pent à la base des 3-60, Pieds vert bronzé en aas, jaunâtres en dehor en E AY noiràtres, de la longueur du dernier segment, ourbés régulièrement et penchés en bas, non dilatés, à pointe mousse: Mince inférieurs courts, épais, contigus , atténués au bout, avec une dent basale courte intern o jeune. Ailes sans inde colorées. Le vert bronzé du corps plus brillant , le j en ek clai olorée com Patrie : gi Nat he Dregé. (Collect. Selys , Hagen). Musée de Halle. NB. Très-distincte des deux autres espèces voisines , à ailes du mâle colorées par la raie latérale médiane vert bronzé des côtés du thor orax , le dome eenen + de Pépistome bronzé , la poitrine sans traits noir bronzé point de cette couleur 27, CHLOROLESTES UMBRATA, Hagen. Abdomen 51. Aile inférieure 24. + Une bande transverse brun jaunatre, occupant le troisième quart des ailes après le nodus et avant le ptérostigma aux supérieures, un peu plas large et touchant le ptérostigma aux inférieures (sur cette bande le centre des cellules est un peu plus clair que le reste); l’intérieur entre la bande et le — laiteux. Ptérostigma dilaté, jaune uniforme, en- touré d’une nervure noire épaisse , surmontant trois cellules et demie. Les cellules interposées re les secteurs médian et bref ne commencan qu'après la moitié de la tache brune. Un secteur supplémentaire interposé entre le nodal et le ru deux entre le médian et le bref; 12-13 bosteubitales aux supérieu Vert bronzé brillant en Fais jaunàtre en dessous. Lèvre supérieure et face vert bronzé avec un point jaune au rbinarium ; les deux premiers articles des antennes bronzés , marqués de brun. Prothorax vert bronzé. Devant du thorax vert bronzé jusqu’à la première suture latérale avec une fine ligne humérale orangée; une bande bronzée entre la première et la seconde suture, plus étroite vers le bas qu'elle n'atteint pas; un trait rieur à la seconde, et deux traits latéraux noirs de chaque côté à la — Poitrine, Une tache basale médiane or angée au Ter segment et un cercle — ( 58 ) de même couleur à l'articulation basale des 5-6e, Une petite tache dorsale terminale au 8° orangée. Pieds noiràtres en dedans, jaunàtres en dehors. Appendices anals supérieurs noir bronzé, de la longueur du dernier seg= ment, courbés, non penchés en bas, légèrement épaissis en dehors après la base. Les inférieurs très-courts, triangulaires, à bout aigu, contigus, sans dent interne visible, ‘ © inconnue. Patrie : Cap de Bonne-Espérance. (Collect. Hagen, Selys.) NB. Distincte des trois espèces voisines par sa petite taille , sa réticulation plus simple, le ptérostigma orangé unicolore , la vivacité du vert bronzé du corps la face et la base des antennes de cette même couleur Genre 7. — ARGIOLESTES, De Sezys. ARGIA (Pars). Ramb. Secteur sous-nodal partant du nodus , le Pan une cellule auparavant, et le nodal presque à doses du nodus ptérostigma, qui est épais, dilaté, surmontant 2-5 cellules oblique en dehors, plus oblique et pointu inférieurement en dedans, où il cesse de toucher le bord costal. Réticulation assez serrée. Secteurs courbés vers le bord postérieur, où les supplémentaires sont un peu onduleux et forment des cellules en partie pentagones. Deux secteurs supplémentaires entre chacun , depuis l’ultranodal jusqu’au secteur supérieur triangle (trois entre le nodal et le bref), l'inférieur du triangle finissant au delà de la moitié de Vaile, onduleux. Deux ran de cellules à l’espace postcostal. Ailes pétiolées jusqu’à l'ori- gine ou la moitié du quadrilatère; Ja première nervule basale posteostale placée beaucoup auparavant. Quadrilatére long, côté supérieur, un tiers plus court que T'inférieur. Le nod placé au tiers de la base au ptérostigma. ' Lèyre inférieure oblongue, échancrée dans son tiers fi nal les deux bouts assez distants. Antennes à ter article très-court; le 2™ de mème grosseur, moitié plus long; le 5"° gréle, lant les deux premiers réunis. Abdomen assez épais, un peu plus long que l'aile inférieure, Pieds longs, longuement ciliés- o”. Appendices supérieurs en erochets, de la longueur d şi (39 ) 10° segment; les inférieurs trés-courts. 9° et 10° segments égaux. Q. Le 9° segment égal au 8°, le 10° moitié plus court. Patrie : Australie et Océanie. NB. Ressemble à la Paraphlebia et à l H r tcostal de deux af E LI LE rangs ; en diffère sous tous les autres rapports, Ce caractère sépare ces trois genres des autres Agrionines. U y a deux groupes: 1er groupe (A. AUSTRALIS). Ptérostigma très-large , très-dilaté, surmontant 4-5 cellules, Ailes pétiolées jusqu'aux deux tiers du quadrilatère (A. aus- al . tralis.) 2me groupe (A. ICTEROMELAS.) Ptérostigma plus petit, presque en losange surmontant deux Mules. Ailes pétiolées jusqu’à la moitié à peine du quadrila- tère. (A. icteromelas, — grisea.) 28. ARGIOLESTES AUSTRALIS , Ramb. Axcis ausrnaus , Ramb., n° 4 (1). Abdomen environ 28. Aile inférieure 26. a inconnu. Q. Ailes arrondies, un peu salies, pétiolées jusqu'aux deux tiers du quadrilatère, Ptérostigma jaunâtre, très -dilaté, entouré d'une nervure noire, oblique aux deux bouts, pointu en dedans, surmontant 4-5 cel- lules; 20-24 postcubitales aux supérieures. Tête brune, mélangée de noiràtre. Bord du prothorax droit. Thorax noi- ba brun z pi . = A WOON A ACRUE UU PCE terrompu sur le dos. (Les derniers segments manquent). Pieds très-longs , jaunàt = 1 A À ils +. y médi r & Patrie : L'ile d'Offak (Océanie), par Dumont d'Urville. (Collec. De Selys.) NB. Remarquable Par son pterostigma très-large , très-dilaté. ees (t) M. Rambur ee a cite , par erreur, Guérin, Voyage de la Coquille , planche X, Ai n'a ni nommé ni Gguré cette espèce. ( 40 ) 29. ARGIOLESTES ICTEROMELAS , De Selys. Abdomen o” 25; Q 29-52. Aile inférieure o” 27-28; 9 26-29. Ailes à peine salies, allongées, one jusqu'au tiers du niveau du ese Plérostigma brun foncé , en losange, pointu en dedans, dilaté, entouré d’une nervure noire menne environ deux cellules 18-20 ports aux supérieures. Lè et face noir acier; le reste de la tête noirâtre avec còtés de epinome jaunes. Corps noir, marqué de jaune d’ocre, ai qu'il suit : une bande latérale au prothorax; une bande humérale thorax, confluente par en haut avec une latérale trés-oblique , la poit et une tache basale latérale aux six premiers segments. Pieds noirs à robustes. o”. Je et 10° segments é di bri irs, égaux au 10! segment semi-circulaires , en crochets, plus ‘épais et écartés à la base le bout arrondi, précédés en dessous par une longue dent oblique. Les férieurs très-courts , conti igus ne petite tache rade près de chaque antenne. 10° segm moitié plus court que le 9e. Appendices anals robustes, courts, tronqu Patrie : Melbourne (Australie). (Collect. Selys.) NB. Diffère de Vaustralis par le Ptérostigma moins in. les ailes moins k guement pétiolées , moins larges , le dessin du prothora 50. ARGIOLESTES GRISEA, Hagen. Abdomen 27. Aile inférieure 21. d. Ailes à peine salies, pétiolées jusqu'au niveau de la moitié du qua drilatère. Ptérostigma brun foncé, en losange, pointu en dedans, encoi A; plus oblique et presque rhomboïde en ta lèvre inférieure, qui sont jaune ile Cone noiratre marqué de jaunâtre terne ainsi qu'il suit: une tache latérale au prothorax dont le bord posté- rieur est un peu Meo; une bande Rumérale oee ne ue pas IC haut faisant suit très-oblic qui part d'en heel entre les ailes. Ces deux bandes limitées sur es côtés par une bande noire dont un prolongement fin descend sur ive la suture latérale médiane. Le reste des cdtés et le dessous | nâtres avec une tache près des pieds médians. Abdomen lations basales des 3-6° jaunâtres sur les côtés; le 10e segment beau plus court que le 9e, Pieds noirs, les fémurs livides en dedans. Appendices anals supérieurs noirs, simples, ayant deux fois la longueur du 10e segment, cylindriques, minces , courbés en pince, subitement pointus supérieurement au bout. Les inférieurs (brisés ) à base aplatie. Ọ incon ue. Patrie : Nouvelle-Hollande. (Collect. Hagen.) N e de l’icteromelas par sa petite taille , le petit nombre de post teubi- tales, la dubai moins serrée, les ailes oles: pétiolees , le ame: plus oblique en ders, les sphodieen anals supérieurs simples, non dilatés ase , sans denti Le systeme du dessin a côtés du mack est tout a fait une d On en retrouve du reste les éléments, quoique plus mo- difiés , chez l'australis Genre 8. — PODOLESTES . De SELYS. Secteur sous-nodal partant du nodus ; le médian une cellule auparavant; le nodal à mi-chemin du nodus au ptérostigma, qui est épais, surmontant deux cellules, oblique en dedans, plus encore en dehors. Réticulation généralement tétragone, excepté des cellules pentagones au bout de Vaile, formées par les secteurs supplémentaires interposés, qui sont courts, au nombre de un entre chacun depuis Uultra-nodal jusqu'au bref. Ailes très-pétiolées jusqu’à la moitié du quadrilatère; la pre- miére nervule basale postcostale placée un peu auparavant. Le quadrilatère long, à côté supérieur un peu plus court que l’inférieur. Le nodus placé au tiers de la base au ptérostigma. Espace postcostal d’un seul rang de cellules. Lèvre inférieure oblongue, échancrée dans sa moitié termi- nale, formant deux bouts très-distants. Tête robuste. Antennes à 1°" article très-court ; le 2° de même grosseur, moitié plus long; le 5° grêle , plus long que les deux premiers réunis. Abdomen assez épais, un peu plus long que Faile inférieure. Pieds longs, longuement ciliés, à onglets des larses simples. g’. Inconnu. 9. Le 9° segment épais, plus it que le 8°. Le 10° très-court. se Malaisie. B. Remarquable par la lèvre trés- tendar; à branches écartées, qui rappelle in Amphilestes et les Amphicnemis , mais à un degré moindre. Les Podolestes s'en distinguent par la réticulation plus compliquée et par leur plérostigma beaucoup plus court que les premiers , beaucoup plus long que les seconds (42) 51. PODOLESTES ORIENTALIS, De Selys. Abdomen 50. Aile inférieure 28. gi Q. pes peter lite septs brun, wee fois aussi long que large, en touré d’ t deux cellules, plus ol Prothorax olivatre; le lobe postérieur plus clair, très -redressé deux festons. Devant du thorax brun violacé avec deux bandes gen s'am nr oen = honk a ‘elles ne mn pas. — côtés gris es sutures, paral- léles aux handes antéhumérales de. même ul Abdomen épais, gris bran. Les 2-8e avec une tache basale dorsale verdàtre, prolongée latera- lement en anneau jaunâtre, et une tache latérale jaunâtre après le mili Les 9e et 10e à bande dorsale verdàtre. Pieds gris jaunâtres, plus tonc en dehors, avec vestige d'anneaux bruns aux fémurs. À ices anals subconiques , subulés, villeux, presque aussi longs — que le 10e segment. ce vulvaires robustes , atteignant l'extrémité de l'abdomen, peu denticu Patrie : Malacca ye € Wallie. (Collect, Selys.) ee Fre arr r depne ue den, ra = la ont. la lèvre inférieure, | ; co thorax. Facile à distinguer | se ptérostigma court, la taille, etc. Differe des Podagrion par la tête robuste , la Le lus fendue, la proportion des trois premiers articles des anten Genre 9. — AMPHILESTES, De Setys. Secteur sous-nodal naissant du nodus; le médian une cellule auparavant, et le nodal à mi-chemin du nodus al ptérostigma, qui est long, dilaté, épais, surmontant deu cellules , oblique aux deux bouts. Réticulation simple, large; cellules tétragones (excepté 5-4 au bout du secteur inférieur du triangle). Secteurs presque droits. Pas de véritables secteurs supplémentaires interposés, excepté un entre le sous-noda! et le médian, et un entre le bref et le supérieur du triangle. ; (45 ) Ailes pétiolées jusqu ‘à la première nervule basale tem qui est située près du quadrilatère. Celui-ci médiocre, à côté supérieur un tiers environ plus court que l'inférieur. Le nodus placé aux deux-cinquièmes de la base au ptérostigma. Tête robuste, à épistome saillant. Lèvre inférieure très- étroite et fendue, échancrée dans plus de sa moitié; les deux branches distantes, parallèles, pointues. Antennes à 1‘ ar- ticle très-court ; le 2° épais, le double plus long; le 5° grêle, plus long que le double des deux premiers réunis. Abdomen assez épais, long. Pieds médiocres, à cils assez longs. d. Appendices supérieurs semi-cireulaires, gréles, ayant le double du dernier segment; les inférieurs très-courts. Le 10° segment très-court, moins long que la moitié du 9°. Q. Les 8° et 9° segments égaux, le 10° moitié plus court. Patrie : Malaisie. . Très-différent des genres précédents par la tête à épistome prominent rappelant un peu les Rhinocypha ; la réticulalion tres-simple, pentagone, analogue es io Diffère de ces derniers par le long ptérostigma (comme celui des Lestes). Se sépare de tous par la lèvre très-étroite, tres-fendue, analogue à celle des Amphicnemis, dont il s'éloigne par te long ptérostigma. 32. AMPHILESTES MACROCEPHALA, De Selys. Abdomen o 29; © 28. Aile inférieure 22. Ailes hyalines, très-étroites. Ptérostigma noiràtre, long, peu dilaté, oblique aux bouts, surmontant 2-3 cellules. 9-11 postcubitales. - Roussatre varié d’olivatre. Lévre supérieure et épistome noir lui- sant. Dessus de la téte noiratre avec une marque olivatre contre les yeux , lobe postérieur olivâtres. Thorax roux brun en avant, ayant de chaque côté une tache ovale olivatre, oblique, écartée par en bas contre la suture humérale , se rapprochant par en haut vers la suture dorsale. Les côtés roussâtres avec indication moins nette de trois grandes taches analogues jaunâtres , formées par deux bandes roussàtres qui ne suivent pas la direction des sutures, la seconde allant des ailes supérieures aux pieds postérieurs. Abdomen assez épais, rouge clair, à articulations noires. Lee segment vert pale, ainsi qu’un cercle avant la fin du 2e. Les 8e et De bleu clair en dessus, bordés de noir; {0° noir, très-court, émarginé Pieds Pi (E) à fémurs bruns en dedans, jaune pàle en dehors. Tibias bruns; un plus clair en dehors. Appendices supérieurs noirs, ayant le double du 10° s segment, semi circulaires, minces, subitement pointus au bout, où ils se croisent up Pabdom Patrie : Le mont ed need r an M. Wallace. Me Sels) My + chistes ‚qui ne 5 corn pas la direction des sutures. mat soit imprimée, distribuée et discutée danse une pré chaine réunion. Plusieurs membres appuient la proposition de M. De- walque; M. De Koninck s’y rallie et elle est adoptée. es (45 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 2 juin 1862. M. De Decker, directeur. M. A. QueTELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. De Smet, Gachard , le baron J. de Saint-Genois, David, Leclereq, Baguet, Faider, Arendt, Chalon, membres; Nolet de Brauwere van Steeland, as- socié; Wauters, correspondant. M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts , et M. Mon- tigny, correspondant de la classe des sciences , assistent à la séance. CORRESPONDANCE. Il est rendu compte des différentes dispositions qui ont été prises pour la remise immédiate des médailles et des sommes attribuées aux lauréats du dernier concours. — MM. Ad. Mathieu et Alph. Wauters, correspondants de l’Académie, font hommage des derniers ouvrages qu'ils viennent de publier. — Remerciments. — Un écrivain anonyme transmet, sous le titre d'Études historiques, un mémoire manuscrit concernant l’histoire ( 46 ) de Belgique, sur lequel il désire connaître lavis de FA démie. Il sera répondu que la compagnie, excepté da ses concours, ne fait pas de rapports sur des travaux d teurs anonymes. PROGRAMME DU CONCOURS POUR 1865. PREMIÈRE QUESTION. Rechercher les causes qui amenèrent, pendant le i zième et le treizième siècle, V’établissement de colonie belges en Allemagne et dans quelques pays limitropl Exposer l'organisation de ces colonies et Vinfluence que ont exercée sur les institutions politiques et civiles, @ que sur les mœurs et les usages du pays où elles fur fondées. | DEUXIÈME QUESTION. Faire un mémoire historique et critique sur la vie les ouvrages d'Aubert Le Mire ( Aubertus Mireus). TROISIÈME QUESTION. Faire l'histoire du système monétaire établi par tant sous le rapport de la valeur des monnaies que $ celui de leurs types. QUATRIÈME QUESTION. PRIX D'ÉLOQUENCE FRANÇAISE. — Apprécier Philippe dé Comines comme écrivain et comme homme d’État. ( 47 ) CINQUIEME QUESTION. Comparer la condition physique, morale et intellectuelle des classes laborieuses en Belgique, sous le régime des corporations et a l’époque actuelle. SIXIEME QUESTION. Faire Vhistoire du conseil souverain de Brabant. Le prix pour chacune de ces questions sera une médaille d'or de la valeur de six cents franes (1). Les mémoires devront être écrits lisiblement, rédigés en latin, en fran- çais ou en flamand, et adressés, francs de port, avant le 1° février 1863, à M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les citations, et demande, à cet effet, que les auteurs indi- quent les éditions et les pages des livres qu'ils citeront. On n’admettra que des planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils y inscriront seulement une devise, qu’ils répéteront sur un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse : faute par eux de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les ouvrages remis après le temps prescrit ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. L’ Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, (1) Une démarche ayant été faite auprès de M. le Ministre de l’intérieur pour obtenir les moyens de majorer la valeur des prix, démarche qui a été favorablement accueillie, l'Académie décidera ultérieurement quelles sont les questions du programme du concours auxquelles cette majoration pourra être attribuée (48 ) dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, sont déposés dans les archives, comme étant devenu propriété. Toutefois, les auteurs pourront en faire t des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au crétaire perpétuel. PRIX PERPÉTUELS FONDÉS PAR LE BARON DE STASSART. Conformément à la volonté du donateur et aux gé reuses dispositions prises par lui, la classe ouvre deux concours extraordinaires dont les prix seront déce en 1865 et 1864 : 4° Un prix de six cents francs à donner, en 1865, l’auteur du meilleur travail sur Van Helmont, com nant, outre la biographie de ce savant , un exposé critiq de ses découvertes et de sa doctrine. On désire que les © currents utilisent, à cet effet, les documents concer! Van Helmont qui existent dans les différents dépôts lí raires du pays. Les concurrents auront à se conformer, pour ce trava aux formalités et aux règles ordinairement suivies les concours annuels de l'Académie; 2° Un prix de trois mille francs à l’auteur du meil ouvrage traitant une question d'histoire nationale et blié durant la période sexennale, ouverte le 17 jan 1858 et close le 4° janvier 1864. (49) CLASSE DES BEAUX-ARTS. Séance du 5 juin 1862. M. Van Hasseur, président de l’Académie et directeur de la classe. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, De Keyzer, G. Geefs, Navez, Jos. Geefs, Érin Corr, De Braekeleer, Éd. Fétis, De Bus- scher, Balat, Payen, le chevalier Léon de Burbure, mem- bres; Bosselet, correspondant. CORRESPONDANCE. M. Radoux, lauréat du grand concours de composition musicale, transmet, par l'intermédiaire de M. le Ministre de l'intérieur, deux compositions qui sont renvoyées à l'examen de la section permanente du jury. L’une de ces “œuvres est un Te Deum pour voix et orchestre; l’autre, une ouverture symphonique intitulée : Épopée nationale. _— M. J.-J. Grégoir fait parvenir, pour la bibliothèque de l'Académie, quinze morceaux de musique de différents auteurs et composés principalement dans les Pays-Bas. — Des remereîments seront adressés à M. Grégoir pour ce don. 2"° SÉRIE, TOME XIV. 4 (50 ) M. le secrétaire perpétuel soumet à l'examen de la classe le portrait photographié de feu M. Baron. Ce portrait, prêté à la compagnie par M° veuve Baron, est destiné à servir de modèle au portrait gravé qui sera inséré dans lAn- . nuaire de 1863, et joint à la notice biographique consacrée au défunt académicien. : M. Van de Weyer, Ministre plénipotentiaire à Londres et membre de l’Académie, sera invité à rédiger cette notice. — CONCOURS. M. le secrétaire perpétuel fait connaître que le délai fatal, pour le concours annuel de la classe des beaux-arts, est expiré le 1° de ce mois, et qu’il n’a reçu aucun mè- _ moire en réponse aux questions proposées. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Fragments d'un poëme intitulé : Les QUATRE INCARNATIONS ou Curist; par M. André Van Hasselt, président de l'Aca démie. Extraits du premier chant. (A Bethléhem.) Les pâtres qui veillaient leurs troupeaux dans les champs, Se demandaient entre eux d'où venaient ces doux chants; Mais ne se doutaient pas, troupe de Dieu choisie, Qu'ils dussent les premiers saluer le Messie, ( of ) Ni que le ciel fit luire aux humbles, ses élus, L'aube qu'on attendait, mais qu'on n’espérait plus. C’est le roi du salut, bergers, qui vient de naitre, Et c’est vous qui deviez avant tous le connaître, Vous, premiers courtisans de cette royauté Qui vient reconquérir l’homme à l'éternité. lla pris pour palais une étable de chaume. Or, les faibles étant les forts de son royaume, Entrez au sanctuaire obscur, mais fortuné, Où le promis des temps, le Sauveur nouveau-né, Vagit dans le berceau qu'il s'est fait d’une crèche, N'ayant pour oreiller qu'un peu de paille fraiche ; Car le vagissement de cet enfant vermeil Réveillera le monde entier de son sommeil ; Tous les morts l’entendront dans leur sépulcre sombre , Et les vivants plus morts que les hôtes de l'ombre; Sur leurs trônes sanglant les rois l’écouteront, Et les autels usés des faux dieux trembleront. Ce que les voix d'en haut vous ont dit, fils des chaumes, Les royaumes le vont redisant aux royaumes, Les étoiles du ciel le savent, Les déserts L'apprennent aux vautours qui traversent les airs. La fleur des champs en parle aux fleurs des hautes cimes: L'océan réjoui l'entend dans ses abimes, Et les fleuves, roulant aux mers leurs grandes eaux, Sentretiennent du Christ avec leurs longs roseaux. Dans l'idiome obscur dont se servent les bouches Des antres conversant avec les monts farouches, Dans le bruit des forêts, dans celui des torrents Et des vents, ces chasseurs des nuages errants, Toute langue répète, ou chante ou balbutie Le nom de l'Oint de Dieu, c’est-à-dire Messie, . Car la nature entière a compris l'inconnu, Et senti que le jour du salut est venu, Aube des temps nouveaux, promis à nos ancêtres Et que niraient en:vain les docteurs et les prêtres, ( 52 ) Pharisiens qui n’ont, par les yeux de leurs clercs, Jamais sondé l'esprit des textes les plus clairs. LES VOIX. LA NUIT. Tracez votre aire au ciel, ò bâtons des augures, Et dites ce qu’on voit sous mes voûtes obscures. LES DEVINS. De l'Orient voici venir vers Israël Un astre que jamais on n’a vu dans le ciel. L'ÉTOILE DE BETHLEHEM. Mages, où vont vos pas? LES MAGES. Nous allons reconnaitre Dans son berceau l'enfant divin qui vient de naître. L'Orient par nos mains lui porte ses présents. GASPAR. Moi j'ai la myrrhe. MELCHIOR. Et moi j'ai l'or. BALTHASAR. 5 Et moi l'encens. LES ROIS, Il est le roi des rois. LES BERGERS. Et le pasteur des hommes. Le pré de son troupeau, c'est la terre où nous sommes. led (35 ) LES TEMPLES PAÏENS. Pour lui faire un cortége immense et radieux Nous voulons lui prêter le peuple de nos dieux. L'ÉGLISE FUTURE. Taillés par les sculpteurs, coulés par les orfévres , La vue à leurs yeux manque et la voix à leurs lèvres. Ce peuple aveugle et sourd, fait de marbre ou d’airain, Peut-il entendre ou voir le maître souverain? UN ROCHER DE SYENE. Pour bâtir son palais j'ai des blocs de porphyre. LA TERRE. A son palais le monde entier ne peut suffire. BABYLONE. Je forgerai son sceptre orné de diamants. UN MARAIS. Son sceptre croît parmi mes longs roseaux dormants. DAMAS. De son glaive royal, en ma forge bruyante, Mes mains aiguiseront la lame flamboyante. LES PROPHETES. Pour dominer le monde et pour vaincre l'enfer, Sa parole suffit et vaut mieux que le fer. ECBATANE ET SUSE. Pour daller sa demeure aux salles spacieuses Nous avons des monceaux de pierres précieuses. LA HARPE DE DAVID. Mieux que dans un palais bâti d'or et d'azur I] aime à séjourner dans un cœur droit et pur. (54) THEBES. J'ai cent griffons taillés en marbre vert et jaune ; Ils iront s'accroupir aux marches de son trône. L'AVENIR. Ton peuple de griffons garde-le. Ce seront Les siècles devant lui qui se prosterneront. PERSÉPOLIS. Son trône sera fait d'onyx aux veines blanches. UN ARBRE. Moi je le lui ferai d'une croix à deux branches. ~ MEMPHIS. Allons, mes argentiers, combien faut-il encor De temps pour ciseler son diadème d'or ? UN BUISSON. Moi je tresse déjà sa couronne d’épines. hs Pour teindre sa tunique aux royales crépines Mes cuviers sont remplis de pourpre éblouissant. LE GOLGOTHA. Et moi je lui ferai sa pourpre de son sang. LES COTEAUX D'ENGADDI. _Nos vignes, pour remplir les coupes de sa table, Garderont le trésor de leur jus délectable Et nos grappes seront plus douces que le miel. L'ÉPONGE DU CALVAIRE. Son breuvage sera fait d’absinthe et de fiel. (55) CHÉOPS. Vers mon Nil paternel si, mort, il veut descendre, Ma grande pyramide accueillera sa cendre ; Memnon lui chantera son cantique de deuil, Et tous mes sphinx feront cortége à son cercueil. LE SÉPULCRE DE JOSEPH D’ARIMATHIE. Pyramides que l’homme éleva dans l’espace, Écueils que bat le flot du simoun quand il passe, Tombeaux qui rassemblez, depuis plus de mille ans, Des générations de princes dans vos flancs, Cavernes de lions couronnés et d’hyénes , Antres des Sésostris et des races anciennes, Monuments qui dressez vos sommets au ciel bleu, Vous êtes trop étroits pour contenir un Dieu! LE POETE. Done le Messie est né qu’entrevit l'œil des sages, Comme un astre attendu, dans la brume des âges, Aube des temps meilleurs que nous avions rêvés. Car il fallait un Dieu pour vider l'ossuaire Où le Lazare humain dormait dans son suaire, Et pour crier aux morts : « Levez-vous et vivez! » Seigneur, ta créature en ses routes funèbres, Loin des sentiers du ciel, marchait par les ténèbres; Elle allait tatonnant sans trouver son chemin; “a Et, l'oreille fermée à toute prophétie, — Nul ne se demandait quand le jour du Messie S'allumerait aux cieux, dans mille ans ou demain. Dans la foule des dieux dont l'Olympe s “encombre L'homme ne voyait plus rayonner ta grande ombre Ni ton nom, ce soleil vivant qui resplendit. Il ne respirait plus que le doute et les haines, À la glèbe du mal rivé par mille chaînes, Ainsi que Prométhée au Caucase maudit. (56 ) L'éternité pour lui n'était qu'un mot sonore, Qu'un sommeil sans réveil, qu'une nuit sans aurore; L'âme, rien qu'un démon fait pour servir les sens. Et dans les cœurs, pareils aux landes infertiles, Tous les vices grouillaient, ces sinistres reptiles, Toutes les passions, ces monstres rugissants. La nef des nations allait à Ja dérive, Comme un vaisseau perdu qui cherche en vain la rive Où le phare sauveur doit lui montrer le port. Du Sinaï muet les échos centenaires Avaient depuis longtemps oublié tes tonnerres. Dans la mort tous les yeux ne-voyaient que la mort. Mais nous sommes au bout du désert où chemine L'humanité qu’enfin ton aurore illumine. Au puits de vérité sa soif va s’étancher. L'homme est près de sortir de ses sentiers arides, Ou de trouver, au moins, dans les sables torrides , Sous les palmiers d'Horeb, l'eau vive du rocher. Car le Christ c'est l'amour, et le Christ c'est la vic. Vers le but d'où parfois notre marche dévie Il est le vrai sentier, il est le droit chemin. N est la vérité, le fanal, la lumière, Le foyer du palais, Vatre de la chaumière , Le refuge vivant de tout le genre hamain ; La demeure éternelle où le ciel réalise Le Temple, ce symbole incomplet de l'Église ; Le toit du voyageur, le baume qui guérit, _ L’abri toujours ouvert, la bouche qui console, Lancre d'or du salut, l'étoile et la boussole De tous les naufragés du cœur et de l'esprit! (Au pied du Golgotha) On voit marcher obscurs dans la nuit solitaire Deux hommes. Où vont-ils, fantômes ténébreux, (27) Mornes et n'osant pas se regarder entre eux? Enveloppés du noir manteau que tisse l'ombre, On dirait deux esprits sortis d'un rêve sombre. Seuls les astres du ciel éclairent leur chemin. L'un tremble, quoique ayant un bâton à la main, Et l’autre par instants frémit, sinistre et blême , Comme s’il contemplait quelque spectre en lui-même. Étranges voyageurs, qui sait où vont leurs pas? Les échos aux rochers le demandent tout bas, Et la brise, en passant par les rameaux des palmes, Murmure : « Je l'ignore » aux arbres verts et calmes. Sont-ce des messagers de la Mort qui s'en vont. Voir comment un Dieu dort dans un cercueil profond, Ou si tous les gardiens apostés sur sa pierre, Sous l'aile du sommeil n’ont pas clos leur paupière ? Qui sait? Les sentiers même où cheminent leurs pas Vous diraient, s'ils parlaient : « Nous ne le savons pas. Au pied du Golgotha, tous deux font halte ensemble. L'un ayant un instant regardé l’autre, il semble Que le même frisson les secoue à la fois, Et leur rende la vue et leur rende la voix. — « Ahasvérus! » dit Pun. — « Judas! » lui répond l'autre. JUDAS. Salut au juif errant! AHASVERUS. Salut au faux apôtre ! JUDAS. Hélas ! marqués tous deux du même signe au front! AHASVERUS. L'épouvante et l’effroi des races qui viendront ! JUDAS. Frère, comme ta main tremble en ma main glacée, Et comme de terreur ta chair est hérissée ! ( 58 ) AHASVÉRUS. Frère, et toi tu frémis comme un arbre des monts Qui tressaille dans l'ombre au souffle des démons. JUDAS. Aussi, vois-tu, depuis la porte du prétoire, Jai refait, cette nuit, la route expiatoire, Et suivi pas à pas tout le chemin sanglant Que le Christ arpenta de son pied chancelant. ; Pèlerinage affreux ! Car sur toutes les pierres : Et sur tous les cailloux semés dans les ornières, Ayant peur de moi-même et d'horreur frémissant, J'ai cherché, j'ai trouvé les traces de son sang. Le long du noir sentier j'en ai compté les gouttes. De mes lèvres j'aurais voulu les baiser toutes; Et, dans l'obscurité, je les ai par moments Cru voir étinceler comme des diamants. Et maintenant autour de moi tout semble rouge. Du rocher immobile au nuage qui bouge, Tout prend cette couleur, ton lugubre et profond. Tout est rouge partout où mes prunelles vont. Tout est rouge. On dirait que les étoiles mornes Sont dès taches de sang dans l’espace sans bornes; Et, quand je rentre en moi, je vois dans mon esprit Ruisseler à grands flots le sang de Jésus-Christ. Hélas! fut-il jamais de vision pareille ? J'ai son sang dans les yeux! AHASVÉRUS. = Moi, sa voix dans l'oreille! _ Lorsque Pilate, aux yeux des Juifs et des Romains, Eut cru laver sa honte en se lavant les mains, Et, dans la lâcheté cherchant une complice, | Eut livré le Sauveur des hommes au supplice, ae Tout le peuple cria : « Mort au Nazaréen! » Le Christ restait muet et ne répondait rien. — en ( 59 ) Cependant ses bourreaux lentrainent, et la foule Le suit en l’outrageant et le frappe et le foule. Lui marche résigné dans l'insulte et l’affront. La couronne d’épine ensanglante son front. Le manteau dérisoire ouvert sur ses épaules, II fléchit par moments sous les fouets et les gaules, Trainant le lourd fardeau de sa croix et celui Des péchés des humains qu’il a pris tous sur lui. Oh! je le vois encor sur le seuil de ma porte S‘arréter et ployer sous l'arbre entier qu'il porte. Comme il est là, je crie, inspiré par Satan : « Ne souille pas le seuil de ma maison. Va-t'en! » Marche et suis ton chemin! » Et tristement il lève Vers moi ses yeux sereins et calmes, comme un rêve De ceux à qui le ciel montre ses visions. J'y cherche des éclairs, et j'y vois des rayons. Un seul instant son doux regard sur moi se pose, Et Ini, pâle, s'appuie au seuil et se repose. Mais l'esprit du démon ressaisit mon esprit, Et je répète : « Marche et va-t'en, Jésus-Christ! » Alors, se relevant de la pierre sanglante, Où vient de s’affaisser sa force chancelante, Il reprend le fardeau de sa croix et me dit : i « O maison sans pitié, que ton scuil soit maudit! » Mes pieds et mes genoux achèveront la route » Que mon sang doit marquer en coulant goutte à goutte, » Pour que tout l'avenir retrouve au Golgotha » La colline où le Fils de l'Homme s'arrêta. » Mais toi tu marcheras, cœur impie et sévère, » Jusqu'à la fin des temps, sans trouver ton Calvaire, » Et vers ton Golgotha des sièeles tout entiers » Verront tes pieds user les cailloux des sentiers! » Puis il passe. — Et je vois, dans ce moment suprême, O terreur! ma maison se fermer d'elle-même |... Je vois crouler mon seuil!... De ma porte aux ais roux J'entends l'éternité fermer les lourds verrous !... ( 60 } Les siècles vont remplir de toiles d'araignées Mes fenêtres toujours d’un doux soleil baignées. La cigogne, en allant visiter les déserts, Ne regardera plus mon toit du haut des airs, Et l'escalier de ma terrasse au nord bâtie N'y verra plus monter que la ronce et Portie. Car j'éprouve un affreux besoin de vivre, puis Je ne sais quelle horreur de rester où je suis. Où que j'aille, une force invincible mentraine. Si tranquille que soit la nuit et si sereine, Son silence lui-même a des cris et des voix Qui m’assaillent de tous les côtés à la fois. « Marche! » me dit sans cesse une langue inconnue. « Marche! » me dit le vent. « Marche! » me dit la nue. Les arbres, les buissons, jusqu’au torrent fuyant, Tous semblent des échos de ce mot effrayant, Et je vais... JUDAS. Où mes pieds ne voudraient pas te suivre. AHASVERUS, Ou donc vas-tu? JUDAS. Je vais mourir. AHASVERUS. Et je vais viyre!... Début du deuxième chant. LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN. LE POETE. Puisque à toute clarté, puisque à toute lumière Les Romains obstinés ont fermé leur paupière, ER (61) Qu'ils écoutent du moins, fils d'un siècle maudit, Ce que le ciel m'inspire et que ma voix leur dit. Un jour le Maître avait, selon son habitude, Du pain de vérité nourri la multitude. Le soir, il descendit de la montagne et prit, Avec ses compagnons, ses frères en esprit, Le sentier qui conduit au lac de Galilée. La foule cependant ne s'est point écoulée. Infirmes, possédés, malades et lépreux Attendent que la main ‘du Christ s'ouvre sur eux. Il dit: « Marche! » à l’infirme étendu sur la pierre, Des aveugles obseurs il rouvre la paupière, Chasse des possédés le démon en passant, Et corrige la chair des lépreux et leur sang. Puis, ayant à chacun, comme dit le prophète, Pris le mal dont il souffre, et sa tâche étant faite, Il veut, se dirigeant vers le rivage amer, Gagner avec les siens l’autre bord de la mer. Il entre dans la barque et s'assied. Les apôtres Y montent lentement les uns après les autres, Pendant que Pierre, ayant disposé les agrès, Ouvre la voile au vent qui souffle doux et frais. Et la nef prend le large et la brise l'emmène. Or le Christ, fatigué selon la force humaine , S’endort. — Bientôt la mer commence à s'agiter, La tempête à bruire et les flots à monter. Leur tumulte fiévreux à chaque instant augmente, Le fouet de l'ouragan les bat et les tourmente. Le lac semble mugir de l'un à l’autre bout, Et lón dirait un grand cuvier qui fume et bout, Un cirque où, secouant leurs crinières d'écume, Tous les monstres de Peau s'acharnent dans la brume Et se cabrent les uns sur les autres. Dans Fair, Se brisent par moments les angles d’un éclair. Tout le ciel est rempli de bruits et de huées. Le tourbillon des vents tord les sombres nuées (62 ) Comme une main tordrail une éponge. — Pourtant Le Maitre continue à dormir, n’écoutant Ni les rumeurs que font les tonnerres dans l'ombre Ni les rugissements du lac bruyant et sombre. Pendant ce temps la barque, errante au gré des flots, Refuse d'obéir au bras des matelots. Elle est comme un aveugle et marche à l'aventure, Et chaque coup de vent fait craquer sa mâture. Les flots amoncelés, qui hurlent à Pentour, L’assaillent comme font les béliers ùne tour. Du gouvernail rompu la force est épuisée. Comme une aile d'oiseau qu’une flèche a brisée, La voile est en lambeaux, et Pon voit par moment Une lame envahir le pont en écumant Et rouler sa fureur de la poupe à la proue. Le navire parfois tourne comme une roue Dans un tourbillon noir, ou plonge au plus profond Du gouffre obseur des eaux dont nul ne sait le fond: Cependant l'épouvante a saisi les apôtres. Tremblants et se serrant les uns contre les autres, Ils réveillent le Christ qui dort, qui dort toujours. Maitre, nous allons périr sans ton secours! » — « Hommes de peu de foi, leur répond le doux Maître, » La peur, celui qui croit ne doit point Ja connaître. » Puis, levant les deux mains, il gourmande les vents, Et les flots ameutés et leurs gouffres mouvants ; Et les éclairs, ces fouets flamboyants des orages, Qu’agitent dans les cieux les chasseurs des-nuages, Et la tempête cesse, et, comme elle dompté; Le lac reprend son calme et sa sérénité. . Une tempête encor plus effrayante et pire Soulève en ce moment l'océan de l'empire, Et le vaisseau romain, battu de toutes parts, Sent trembler sous l'assaut des vagues ses: remparts. Sans chef ni gouvernail, sans voile ni pilote, Comme une ad marine au gré de Tonde flotte. (05 ) Le hasard seul le mène et lui fait son chemin, Sans savoir quel écueil il heurtera demain , Comme on voit quelquefois dans le cirque un quadrige Qui bondit, n'ayant plus de main qui le dirige, Et va rompre, emporté par des coursiers sans frein, Aux bornes ses essieux et son timon d'airain. Le flot des nations, plein de rumeurs sauvages, Grossit toujours et monte à fleur de ses rivages; Et, d'instant en instant plus obscur, l'horizon Voit les foudres tracer sur sa vaste cloison Leurs énigmes de flamme, effrayants caractères Dont les Daniels seuls comprendraient les mystères. De tous les points du ciel, lugubre et plein de bruit, Un souffle d'ouragan gronde à travers la nuit; Car il est, 6 Romains, fait de toutes les haines Des peuples réveillés qui vont briser leurs chaînes, Et fait, le savez-vous? des malédictions Que vous lance la voix des générations... Mais vous n’entendez pas ces cris ni ces insulis, Ni les vagues battant, comme des catapultes, Les flanes du vieux navire où vous êtes montés. Et vous ne voyez pas vos mats décapités, Ni l’abime hurlant et sinistre qui rale, Comme pour vous chanter son ode sépulerale , Ni, dans l'obscurité du eiel toujours plus noir, S'éteindre par degrés tous les astres du soir, Ni votre nef, qui sent l'eau sourdre en ses entrailles, Livrer à chaque lame un pan de ses murailles; : Si bien que l'univers sur l'océan romain Ne verra plus flotter qu'une épave demain. Et rien ne vous éineut, aveugles que vous êtes! Et vous demeurez sourds au grand eri des tempêtes! Vous dormez par le cœur, vous dormez par l'esprit: Pourtant qui d’entre vous s'appelle Jésus-Christ ?... ( 64 UN INCONNU. Non, ils ne dorment pas. Car la vie, 6 poëte, Est pour eux un banquet, une orgie, une fête ; Ne croyant pas à l’autre, ils prennent celle-ci Comme un vase rempli de cécube choisi, Où tous boivent l'ivresse avec leur lèvre avide Et qu'on les voit jeter loin deux quand il est vide. . . . . + OUVRAGES PRESENTES. en Bulletin du conseil supérieur de l’industrie et du commeret publié par le Ministère de l'intérieur. Deuxième partie, t. Il Bruxelles, 1862; in-4°. Le Fèvre de La Boderie, ent et poste, Pun des collaborateurs de la Polyglotte d'Anvers; par Félix Neve Bruxelles; 1862; in-8°. Correspondance de Valentin de Pardieu, seigneur r de Gre velines (1574-1594); publiée par I.-L.-A. Diegeriake Bruges, 1857; in-8°. ! Inventaire des archives de la ville de Malines, public P.-J. Van Doren, 2* tome. Malines, 1862; in-8°. _ Quelques réflexions au sujet du procédé Uslar et Erdmann pour l'extraction et la reconnaissance individuelle des alea- men ee m le Dr CJ. Koene. Anvers, rn in-8° medi cum B paged par Le C. Broeckx, gm livr. Anvers, 1862; in-8°, bert. Bruxelles, 1862; in-8°. (65) Recherches analytiques sur la = action de la lumière; par Ph. Gilbert. Bruxelles, 1862; in-4 Rapports : 4° Musée d’ niels: à Liége; 2 fouilles à Chèvremont ; 3° Aperçu du mouvement intellectuel en Belgi- que; 4° Du passé : Reminiscences archéologiques; par Alb. d'Otreppe de Bouvette. Liége, 1862; in-4° Rapport annuel de la commission administrative de la caisse de prévoyance établie à Mons, en faveur des ouvriers mineurs, 1861. Mons, 1862; in-4°. Revue de administration et du droit administratif de la Belgique, 9% année, t. IX, 4™ à 6™ livr. Liége, 1862; gr. in-8°. Revue populaire des sciences, 5™ année, n° 4 à 6. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Annales de l’Académie d’archéologie de Belgique, t. XIX, 2” livr, Anvers, 1862; in-8°. Revue de Vinstruction publique en Belgique, X™ année, n° 4 à 6. Bruges, 1862; 5 broch. in-8°. La Belgique contemporaine, 2™ année, t. III, 4%° à 6®* livr. Liége, 1862; 3 broch. in-8°. Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, t. V, 2% livr. Liége, 1862; in-8°. = Bulletin de la Société liégeoise de littérature wallonne, 4° année, 2™e livraison. Liége , 1861; in-8°. Journal historique et littéraire, t. XXIX, livr. 3. Liége, 1862; in-8e. Annales de la Société neen de Namur, t. VI, 5° livr. Namur, 1862; gr. i Bulletin de en vogala de médecine de Belgique, 2™ série, t. V, n° 5. Bruxelles, 1862; in-8°. Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie, 20° année, 34% volume, avril à juin. Bruxelles, 1862; 3 broch. in-8°. Annales de médecine vétérinaire, XI* année, n° 4 à 6. abe, 4862; 3 broch. in-8°. due SÉRIE, TOME XIV. 5 (66) Annales d’oculistique, fondées par le D* Florent Cunier, 25™ année, t. XLVII, 5™ et 6™ livr. Bruxelles, 1862; in-8° Bulletin de la Société de pharmacie de Bruxelles, 6% an- née, n° 4 à 6. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. annales de l'électricité médicale, 3™° année, n° 1 à 5 Bruxelles, 1862; 4 broch. in-8°. ee La presse médicale belge, 14™ année, n°° 15 à 24. Bruxek — les, 1862; 12 feuilles in-4°. we Annales de la Société de médecine d'Anvers, 25° année, — livr. d'avril à juin. Anvers, 4862; 3 broch. in-8°. ; Journal de pharmacie d'Anvers, 18% année, avril à juin. Anvers, 1862; 5 broch. in-8°. | Annales de la Société médico-chirurgicale de Bruges, — XXI": année, 1-5" livr. Bruges; 1862; in-8°. ze Le Scalpel, Amt année , n% 25 à 30. Liége, 1862; 6 feuilles — in-4°. L'illustration horticole , 9° vol., 4° à 6w° livr. Gand, 1s 5 broch. gr. in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de p Académie des sciences, par MM. les secrétaires perpétuels, tome LIV, n° 14 à 26, table du t. LUL Paris, 1861; 14 cahiers in-#” Bulletin de la Société géologique de France, 2™ série, ; t. XVIII, feuilles 44-52. Paris, 1860-1861 ; in-8°. / Revue et magasin de zoologie pure et appliquée; par M. FÆ. Guérin-Méneville, 1862, n°° 4 à 6. Paris; 5 broch. in-8°. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société phi- : lomatique de Paris, pendant l’année 1861. Paris, 180 in-8°. y Nouvelle Drogt apit générale, depuis les temps les plis fe culés jusqu’à nos jours; publiée par MM. Firmin Didot frères, — sous la direction de M. le D" Hoefer, tome XXXIX”. Pare : 1862; in-8°, : Traité pratique et très-élémentaire sur les privileges et hy: pothèques ; par M, Landouzy, 4° édition. Paris, 1862; ae (61) Musiciens francais du dix-huitième siècle : GResnick; par Arthur Pougin. Paris, 1862; in-8°. Exposition analytique et expérimentale de la théorie méca- nique de la chaleur ; par G.-A. Hirn. Paris, 1862; in-8°. Geognostische Beschreibung des bayerischen Alpengebirges und seines Vorlandes ; von C.-W. Gümbel. Gotha, 1861; 4 vol. in-8°et un atlas in-folio. Archiv der Mathematik und Physik; herausgegeben von J.-A. Grunert, XXXVIII Theil, 1-2 Hefte. Greifswald, 1862; 2 broch. in-8°. Reise der oesterreichischen fregatte Novara um die Erde, in den Jahren 1857, 1858, 1859, unter den Befehlen des Com- modore B. von Wüllerstorf-Urbair, III" Band. Vienne, 1862; in-8°, Memorie della reale Accudemiadelle scienze di Torino. Serie secunda, tomo XIX. Turin, 1861 ; in-4° Intorno alla relazione che passa tra i fenomeni meteorolo- gici e le variazioni del magnetismo terrestre ; quattro memorie del P. A. Seechi. Rome, 1862; in-4°. Almanaque nautico para 1865, calculado de orden de S.M. en el observatorio de marina de la ciudad de San Fernando. Cadiz, 1864; gr. in-8°. Memorias da Academia real das sciencias de Lisboa. Classe de sciencias mathematicas, physicas e naturaes. Nova serie , tomo II, parte 1-2. Lisbonne, 1857-1861; 2 vol. in-4°. Annaes das sciencias e lettras , publicados debaixo dos auspi- cios da Academia real das sciencias. Sciencias mathem, 1° anno, tomo I (octobre 4857 à février 4858); 2° anno, tomo If (mars 1858 à juillet 1858). Lisbonne, 1857-1858; 10 cah. in-8°. — Sciencias moraes , 4° anno, tomo I (août 1857 à février 1858) : 2 anno, tomo II (mars à novembre 1858). Lisbonne, 185 57- 1858; 16 broch. in-8°. Quadro elementar das relacées politicas e diplomaticas de Portugal, comecado delo visconde de Santarem e continuado ( 68 ) por L.-A. Rebello da S*., tom. XVI, XVII, XVIIL Lisbonne, 1858-1860; 3 vol. in-8°. Lendas da India por Gaspar Correa, publicadas de oi da classe de sciencias moraes da Academia real das scient de Lisboa, e sob a direcção de Rodrigo-José de Lima Fe Liv. LIL. Lisbonne, 1858-1864; 4 vol. in-4°. Portugaliae monumenta historica, a saeculo cet christum usque ad quintumdecimum, jussu Academiae tiarum Olisiponensis edita. Scriptores, vol. I, fase. 2-3.—L et consuetudines , vol. I, fase. 2. Lisbonne, 1858-1862; 5: in-folio. + Observations météorologiques faites à l’École volj hn de Lisbonne; par M. Pegado , pendant les mois de in mars 1862; in-fol. The journal of the chemical Society, vol. XV, n° 4-4. dres, 1862; 4 broch. in-8°. The american Journal of sciences and arts, second series, n° 98. New-Haven, 1862; in-8°. Annual report of the geological survey of Indiu, and the museum of geology. Fifth year , 1860-61. Calcutta, 4 in-8°, Memoirs of the geological survey of India, vol. HF, part Calcutta, 1864; in-8°. BULLETIN DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — No 7. namen md CLASSE DES SCIENCES, me Séance du 5 juillet 1862. M. De Koxixck, directeur. M. Ap. Querezrr, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d’Halloy, Timmermans, Wesmael, Martens, Kickx, Van Beneden, A. De Vaux, Edm, de Selys-Longchamps, le vicomte Du Bus, Gluge, Nerenburger, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, d'Udekem , Dewalque , membres; Spring, associé; Mon- ligny, Candèze, Steichen , correspondants. 2"° SERIE, TOME XIV. 6 CORRESPONDANCE. — L'Académie des sciences de Lisbonne, l'Académi nislas de Nancy, la Société de Rouen, la Société Ser ch bergeoise des naturalistes, établie à Francfort , ren cient l’Académie pour l'envoi de ses publications. _— Les Sociétés des sciences de Harlem et de Bois-l font parvenir les programmes de leur prochain con — M. Duprez dépose les observations météorolog qu'il a faites à Gand, pendant l'année 1861. — M. le secrétaire perpétuel présente un mémoire m nuscrit que vient de lui adresser Mahmoud bey, teur de l’observatoire du Caire, sur l'âge et la destin des pyramides d'Égypte. (Commissaires z MM. Liagre Ad. Quetelet.) Deux autres mémoires manuscrits de M. Bède, l'un l'équilibre d'une bulle dair sur un plan horizontal ¢ une masse liquide, et l'autre Sur l'équilibre d’une entre deux plans qui se coupent suivant une ligne tale, sont renvoyés à l'examen de MM, Plateau, Du; : Lamarle. | — M. E. Prisse; ingénieur da emn. de fer ; d'An Gand, écrit de Saint-Nicolas que, « le 27 juin dernie orage assez violent a éclaté à Vimproviste dans la bf approchant de Gand ‚les machinistes dirigea (7) En même temps se répandit une forte odeur que tous deux disent mauvaise (vuilen reuk), et comparable à celle de la poudre et du soufre brûlés; ils entendirent un coup de tonnerre (à 9 h. 12 m.), coup qu’ils comparent à une vio- - lente détonation ; puis survint une averse des plus abon- dantes, mais trés-courte... Un troisième coup foudroya, dans le voisinage de la route, un tremble de dix mètres de hauteur, et le brisa en petits fragments qui furent ré- pandus dans la halte. » Le papier du paratonnerre de [appareil de Gand était percé de deux trous trés-petits; à Lokeren, l'employé avait été assez effrayé par une forte étincelle ; mais celle-ci venait de l'appareil de la ligne de Termonde. » M. Timmermans rappelle un fait semblable dont il a été témoin, vers 1850, entre Termonde et Malines. Le phénomène électrique s’est prolongé pendant un parcours de plus de trois lieues, le long des rails du chemin de fer. Des détonations électriques très-fortes se faisaient en- tendre des deux côtés de la voie ferrée. — Il est donné lecture d’une lettre de MM. le président et le secrétaire du futur congrès pour le progrès des sciences sociales, qui invitent les trois classes de l’Académie à s’y faire représenter, par des délégués, au mois de septembre prochain. Tout en applaudissant aux vues des organisateurs de cette réunion , les membres de la classe sont partagés d'opinion sur l'utilité que pourrait présenter leur concours dans l'examen de questions étrangères à leurs études ha- bituelles, et la classe décide, après une assez longue dis- cussion, qu'il n’y a pas lieu pour elle de satisfaire à lin- vitation qui lui a été adressée. —— pe (72) RAPPORTS. Note sur les tremblements de terre en 1860; pas | M. Alexis Perrey. Rapport de M. K. Duprez. « Le nouveau travail adressé à la classe par M. Perey + est la suite des catalogues des tremblements de terre que ce savant publie depuis 1843; il concerne principalement — ceux de ces phénomènes qui se sont manifestés en 1860. — Tout en demandant l'impression de ce travail, j'adhère à l'espoir, émis par notre honorable secrétaire dans son rap- port sur le dernier catalogue de M. Perrey, de voir bientòt l’auteur présenter à l’Académie les conclusions qui t tent de l’ensemble de ses études. » Après avoir entendu son second commissaire, M. Que | telet, la classe ordonne l'impression du travail de M. k T dans le recueil de ses Mémoires. Sur quelques plantes rares ou critiques de la bei par M. Crepin. Rapport de M. Martens. « La notice de M. Crepin sur certaines ni ranes en Belgique, ou qui my avaient pas été signalées aupar vant, renferme des remarques fort utiles sur Jes carat- tères de ces espèces. Mais tout en rendant justice au ( 75 ) que montre l'auteur pour enrichir notre flore belge d’es- pèces nouvelles, je voudrais qu'il fat un peu plus réservé dans le choix des caractères propres à former la diagnose de ces espèces; car je n’ai pas une entière confiance dans la valeur de quelques caractères à l’aide desquels il a cru pouvoir spécifier certaines plantes douteuses. Tout caractère susceptible de varier avec l'exposition de la plante, ou avec la nature du sol ou du milieu dans lequel elle vit, devrait être exclu des phrases diagnosti- ques. Ainsi la ténuité plus ou moins marquée du paren- chyme des feuilles (Potamogeton plantagineus ), le plus ou moins d'inclinaison d’un pédicelle fructifère, variable avec le poids du fruit, l’état des feuilles florales, tantôt munies, tantôt privées d’un rebord scarieux chez les Ce- rastium, ce qui peut varier avec l’aridité du sol, etc., sont, de même que la couleur des fleurs (Rosa coronata), des caractères trop inconstants pour pouvoir sûrement carac- tériser les espèces. Vignore d’ailleurs si toutes les espèces plus ou moins douteuses de notre flore ont été soumises au criterium propre à constater leur spécificité, savoir si on a semé les graines dans des localités et des sols différents et si les individus qui en sont provenus ont conservé les mêmes caractères distinctifs. À défaut de cette constatation, il est difficile de se prononcer sur la valeur d’une espèce douteuse. Cette remarque, au reste, n’a pas échappé à M. Crepin, qui en a lui-même fait judicieusement l'appli- cation aux nombreusés variations que présentent quelques espèces du genre Epilobium. En tout cas, comme le travail de M. Crepin tend à per- fectionner nos connaissances sur la flore du pays, nous le jugeons digne de figurer dans les publications de l'Aca- savants étrangers, à raison de l'étendue de la notice ac tuelle; soumise à notre examen. » on Rapport de M. Kicka. : we “ « La notice de M. Crepin est, à nos yeux, uñ sil 5 consciencieux et d'une importance réelle pour la flore 2 belge : aussi adoptons-nous avec empressement les cone - clusions de notre honorable collègue M. Martens, en pros posant avec lui à la classe de voter l'impression de = à notice dans le recueil des Bulletins. » De Conformément à la demande des commissaires, le mé : moire de M. Crepin sera imprimé dans les Bulletins. — La classe décide, sur l'avis de M. Nyst, que la notice 4 de M. F. de Malzine, sur une nouvelle espèce de littorine, en sera insérée dans le Bulletin. il COMMUNICATIONS ET LECTURES. — Littorina Robianii Nob.; par M. F. de Malzine. Coquille conique, pointue, renflée vers Je milieu du pie : nier tour, atténuée à la base, composée de cinq ou six tours de spire mn décroissant subitement vers le som- ( 75 ) met, le tour de la base faisant à peu près les deux tiers de la coquille. Elle est entourée de douze rangs de tuber= cules, également espacés entre eux, comprimés sur les côtés, traversés par de fines stries. Sur le tour de spire la base, on compte six rangées de tubercules, dont les trois rangées inférieures très-petites, les deux du milien plus grosses et plus saillantes, et la sixième un peu moin- dre. Entre les deux rangs de tubercules, il y a quelques rangées de stries parallèles à ces derniers , assez fines, mais distinctes, traversées par d’autres plus déliées. L'ouverture est ronde, un peu allongée, plus haute que large; le bord columellaire aplati, un peu concave; le bord extérieur tranchant, ce qui me la fait croire jeune. La hauteur totale de la coquille est de 0,014 millimètres, la largeur de 0,010 millimètres ; la hauteur de louverture, prise intérieurement, de 0,005 millimètres, la largeur de la même, d’un peu plus de 0,005 millimètres. J'ai trouvé cette charmante petite littorine en 1856, à Forest, sur la berge du chemin qui sépare l'établissement séricicole de la campagne de M. Mosselman, dans les sables tertiaires (étage laekenien de M. Dumont) qui com- posent ce terrain. Il n’est mentionné aucune littorine de ce terrain dans la Géologie de la Belgique, par M. d'Oma- lius d'Halloy, ni dans la Description des coquilles et poly- piers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique, par M. Nyst, et, dans les ouvrages que j'ai pu Consulter, je mai trouvé aucune figure à laquelle je puisse la rapporter; de sorte que je la crois nouvelle, au moins pour les terrains tertiaires de la Belgique. Au premier aspect, cette littorine se rapproche de quel- ques espèces vivantes exotiques, telles que la Littorina muricata d'Orbigny, L. dilatata Œ'Orb., L. tuberculata (76 ) | Menke, L. nodosa Gray, L. trochiformis Dillwyn, L. na- talensis Kraus. Elle diffère de la Littorina muricata d'Orb. par sa taille moindre et la forme de ses tubercules; de la L. dilatata d'Oxb. par la taille et le moindre nombre de rangées de tubercules, mais elle a la forme de sa colu- melle; de la L. tuberculata Menke, par sa forme plus allongée et ses tubercules; de la L. nodosa Gray, dont elle a la forme, par ses stries entre les tubercules; de la L. trochiformis Dillw., par sa forme plus raccourcie et ses tubereules. Elle se rapproche de la L. nodosa Kraus de la Nouvelle-Hollande par tous ses caractères, mais elle en diffère par sa taille plus grande et par plus d’ampleur. J'ai dédié cette charmante petite coquille à mon bon et obligeant ami, M. le comte Maurice de Robiano, sénateur et numismate distingué. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Figure 1. La coquille grossie, vue du côté de l'ouverture. 2. La même, vue du côté opposé, 6 3. Grandeur de l'exemplaire. C" Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Bel- gique; par Francois Crepin. | DEUXIÈME FASCICULE. Hy a trois ans que le premier cahier de ces Notes 4 Paru. Ayant depuis lors continné mes recherches, j'ai pu gla taner encore un certain nombre de faits nouveaux rassembler diverses remarques qui feront l'objet de cè Pull. de (Hrad. Loy. Tome XIV 2? Serre page zó. MF de Miliine ad nat zel, Lith par G Sievereyns Lith de Acad Key. (77) deuxième fascicule. En 1859, je disais qu’il était fort difi- cile d'affirmer la nouveauté d’un fait ou d’une observation quelconque, tant les travaux botaniques se sont multipliés, et qu'à moins d'être extrémement érudit, on risque tou- jours de répéter ce que d’autres ont déjà avancé. Aujour- . dhui, je puis redire la même chose, mais j'ai néanmoins l'espoir que ces feuilles contiendront des faits curieux et pouvant être utiles à la science en général et à l'avance- ment de notre Flore en particulier. Malgré les investigations faites dans les différentes par- ties du pays jusqu’en 1858, il restait encore des objets à découvrir, et les espèces suivantes, tout à fait nouvelles pour la Flore indigène, avaient échappé : Sagina depressa, Cerastium tetrandrum, Glaucium flavum, Arabis mu- ralis, Thlaspi neglectum, Viola mirabilis, Trifolium ma- ritimum, T. filiforme (T. micranthum), Sedum aureum, Rosa coronata, R. Arduennensis, Epilobium lanceolatum, E. Lamyi, Cynoglossum montanum, Senecio Jacquinia- nus, Artemisia camphorata, Crepis Nicaeensis, Hiera- cium Mosanum, Potamogeton plantagineus (1), Zostera nana, Carex divisa, Bromus patulus. Les espèces énumérées ci-dessous, dont l'existence en Belgique m'avait paru douteuse et qui ne furent point com- prises dans le Manuel de la Flore de Belgique, où avaient été jusqu'ici considérées à titre de simples variétés par la (1) Le P, gc Ducros a Ge ee Les “demie pe. M. Ames Wesmael, aux environs dans une petite waited insérée aux Bulletins de gt tome XIII. Il ressemble un peu au P. polygonifolius et se distingue par ses feuilles ement atté nuées à à la base, à pétiole court ou égalant à peine la moitié du limbe , par ses carpelles petits, demeurant verts, à carène aiguë. (78 ) plupart de nos floristes, sont ou retrouvées ou mieux dis tinguées : Rosa micrantha, Epilobium collinum, Myosotis — lingulata, Melittis Melissophyllum , Podospermum lacie — niatum, Hieracium pratense, Beta maritima, Carex po- lyrrhiza, C. strigosa. T n à déjà tant écrit sur l'espèce végétale qu'il par en ce moment superflu d'entamer de nouveau ce sujet irri- tant. Si jy reviens aujourd’hui, c’est uniquement pour sou: mettre quelques courtes réflexions, non pas aux botanistes de profession, mais aux simples amateurs étudiant la bota- nique avec zèle, il est. vrai, mais n’en faisant pour ainsi dire qu’un délassement, et à laquelle ils ont généralement peu de temps à consacrer. La botanique descriptive est à la portée de tout le monde, et c'est un avantage quelle possède sur beaucoup d'autres sciences; mais, d'un autre côté, elle a l'inconvénient d’avoir un assez grand nombre d'adeptes non suffisamment éclairés, qui jugent et critie quent le résultat des travaux d'hommes ayant fait de cette — science l'unique objet de leurs recherches et de leurs médi- tations, En temps ordinaire, si la prudence doit être recom mandée aux commencants et aux amateurs, aujourd'hui surtout, au point où en est arrivée la phytographie, quand deux écoles ou systèmes se trouvent en présence, Pun et l’autre soutenus par des savants d’un mérite incontestable, ils doivent être plus que jamais extrêmement circonspects | et se mettre en garde contre les jugements précipités. Is doivent bien se pénétrer de cette vérité, que, dans ouvrages de botanique descriptive, les espèces sont gros sièrement décrites, non pas que les auteurs n’en aient, el néral, une connaissance parfaite, mais il est si difficile à ceux-ci d'exactement saisir, et d'exprimer par des mols, ces caractères dits spéciliques, par lesquels les êtres natu- — (09) . rels se traduisent à nos yeux. Quand, après de longues recherches, on a fini par comprendre enfin une espèce nou- velle ou une espèce douteuse, il est bien souvent impossible, au moyen d’une simple description, de la faire sentir aux autres telle qu'on la voit et telle qu’on la conçoit. Cette imperfection de nos moyens d'exposition fait que ceux qui ne se sont pas occupés du même être, et cela d'une façon sérieuse, l’apprécient mal et ne le voient dans la nature qu'à travers une description toujours incomplète; c'est ce _qui fait souvent aussi qu'on rejette de prime abord des | espèces bien distinetes, dont les caractères malheureuse- ment ne sont pas assez tranchés dans les diagnoses. Cela arrive même aux bons observateurs n'ayant pas fait d’un genre une étude approfondie et qui ne peuvent, par suite, en bien comprendre l'espèce. La connaissance de l'espèce, dans les genres ardus, exige une étude longue, dirigée avec méthode, et surtout faite avec un esprit clair et exempt de préjugés. Que chacun se consulte et se demande ns combien de genres il a compris l'espèce; chacun ré- pondra qu'il l’a seulement bien saisie dans un nombre de genres très-restreint, et bien peu pourront aussi se vanter de la connaître dans ces genres à espèces-polymorphes et Critiques. __ Les commencants et les simples amateurs doivent donc se mettre en garde contre les descriptions qui sont et se- ront peut-être toujours imparfaites, quoi qu’on fasse; ils ne doivent point s'arrêter trop aux termes des livres, mais ils doivent tacher de bien étudier et de bien voir par eux- mêmes les objets. Ils arriveront, dans beaucoup de cas, à reconnaitre que les espèces sont meilleures dans la nature que dans les livres, et finiront par s'apercevoir aussi que tes mêmes descriptions sont meilleures qu’elles ne leur ( 80 ) paraissaient tout d’abord, quand ils sentiront bien ce qu le descripteur a voulu dire. De temps en temps, certains antagonistes de ce que j'ai appelé la nouvelle école m’écrivent ou me disent avoir communiqué des espèces critiques ou des formes obscures à tels on tels phytographes bien connus par leurs nom- breuses créations spécifiques et que ceux-ci leur ont re- tourné les plantes sans les avoir déterminées. Ils inférent de ce fait que ces savants ne se reconnaissent pas etx- mêmes dans le soi-disant chaos eréé par eux , et que leurs travaux descriptifs doivent être en conséquence peu esti- mables. Ces conclusions sont tout à fait erronées, car on ne peut rien conclure de ce que tel savant m'ait point osé se prononcer sur des échantillons secs et souvent incom- plets. Dans certains genres à formes litigieuses et impar- faitement connues, les espèces ne peuvent fort souvent être positivement déterminées qu’à l’état vivant et étant repré: sentées par des spécimens assez nombreux. A mon tour, si, dans les pages suivantes, j'ai fortement suspecté la légitimité spécifique d’un certain nombre formes nouvelles établies dans le genre Rosa, je ne lai point fait à la légère, et c'est après une étude suffisam- ment approndie du genre que je me suis permis d'élever la voix et de protester contre l'inanité de plusieurs espèces préconisées. En ce qui concerne les Roses, j'ai suivi et comparé, dans un pays extrêmement riche en formes, les variétés et variations très-nombreuses de nos types indi- gènes, et je suis parvenu , après une recherche assidue a plusieurs années, à comprendre et à connaitre p ment l'espèce dans ce genre. J’engage donc les lecteurs de cet opuscule à peser attentivement mes observations Su ce genre. Comme je le dis plus loin, j'attends avec con (81 ) fiance d'essais de culture entrepris depuis plusieurs années des faits qui me permettront d'étayer mes idées de réduc- tion et forceront les auteurs mêmes des espèces nouvelles à abandonner un certain nombre de celles-ci et à modifier leurs opinions. Avant de clore cet avant-propos, je dois exprimer une profonde gratitude à mes honorables amis, MM. Bellynck, Coemans, Fenninger et Kickx , qui n’ont cessé de répondre à de continuelles demandes de livres et de plantes, et m'ont ainsi mis à mème de rendre ce travail moins imparfait. De vifs remerciments sont aussi dus à mon ami le docteur Moreau, de Saint-Hubert, à M. Martinis, d'Obourg, à M": Cerf, à M. l'abbé Vandenborn, de Saint-Trond, qui m'ont si généreusement communiqué leurs découvertes. Plusieurs savants étrangers, parmi lesquels je cite avec plaisir MM. F. Schultz, Baker, Rapin et Oudemans, m'ont été très-utiles par l'envoi de plantes. En terminant, je ne passerai pas sous silence le nom d'un homme qui a été pour moi, comme pour plusieurs autres, un généreux et obligeant ami et auquel je ne puis malheureusement plus témoigner ma reconnaissance. Al- fred de Limminghe, qui avait consacré sa fortune et son temps au progrès de la science botanique, n’est plus parmi nous pour nous exciter au travail et pour nous aider dans l'étude de la Flore de nos provinces. Aujourd’hui que nous voilà tous réunis et formons une Société botanique de Bel- gique, ce: qui avait toujours été un des vœux de notre Pauvre ami (1), nous sentirons d’autant plus vivement sa perte et le vide qu'il a laissé. Gand, mai 1862. (1) Le comte de Limminghe a été assassiné à Rome, le 15 avril 1861. (82) 1, Ficaria ranunculoides Monch. nai Var. æ. DIvERGENS F. Schultz Arch., 122 lus Ficaria L, var, z. parviflorus, forma 1 Ave gens FSG , 21). - =. Feuilles inférieures à lobes très-divergents. a Var. 8. Incumeens F. Schultz, /. e., 422 (Ranunculus an 4 `. var. parviflorus, forma 2 incumbens , l. c., 224; Ficaria cal- — neen Rehb., ex F. Schultz ). — Feuilles inférieures à lobes ds approchés et parallèles au pétiole ou se recouvrant un peu. ets. iaria rbeux et ombragés, bois, etc. — Var. ‘ partout; var, 8. Rochefort, Nettinne (oro de Namur); Had (prov. de Liége ); Melle (FL orient. — Bleuset). : Cette dernière variété semble rare, La: il est à preso quon a i _ trouvera çà et là, une fois l'attention attirée sur elle. p disait, en la signalant à Wissembourg (Bas-Rhin), qu ‘elle val | encore été indiquée qu'en Dalmatie, par Reichenbach (1). Fee Eutre ces deux variétés, il existe des formes intermédiaires dont les feuilles inférieures sont à lobes plus ou moins rapprochés ou plus or p moins divergents. Cette variabilité pourrait faire douter de hae Sur plusieurs pieds des var. divergens et incumbens du Ficaria ranun- culoïdes, j'ai mesuré des corolles ayant 28 à 50 millimètres de de mètre 2 Le F. ambigua Bor. Fl. centr. , 20, n° 70 , paraît trés-voisin de la var En incumbens précitée, et n'est braba biaia qu'une variété a Yes commune. ne | 2. Spergula Morisonii Bor. Fl. centr., éd, 5, 103; F. Schultz zerk Reg., 1850, n° 29; S, pentandra. Lej. Rev., 89, n° 670, et mult, auch — {non L.). Hab. — Champs incultes , bruyères, sapinières, bords des chemins 4 (terrain sablouneux ).— Ga et là dans les Campines limbourgeoise et anversoise; Aerschot (prov. de Brabant. — Devos). VE eee re 7 En 1861, a Sehultz revient encore à parler des Ranunculus Ficaria et R. fieariaeformis, ( id. Bemerkungen in Jahresbericht der Pollichia, p- 34): (85) En 1847, M. Boreau, dans la Revue botanique de M. Duchartre, dé- membrait le S. pe auct., chose déjà faite autrefois par Mo- son; il conservait le nom de S. pentandra à la forme dont les graines sont MT granuleuses sur toute leur surface et en- tourées d’une bordure membraneuse blanche, et il donnait celui de _S. Morisonii à la forme dont les graines sont lisses au centre sur les deux faces, à bordure moins large et devenant rousse à la maturité. Cette dernière plante paraît seule avoir été observée en Belgique. Le S. pentandra devient rare au Nord. Commun dans tout le centre de Ja France et probablement dans le Midi, il est aeg aux environs de Paris, ainsi qu’en Lorraine et dans le Palatinat. M. Wirtgen le signale à Bonn, et M. Garcke (1) ne l'indique qu’à cing localités dans le nord de l'Allemagne. Dans le en aa et en Hollande, on n’a encore observé que le S. Morison Sagina depressa C. F. Sch zen = aa suppl., 10 (1819); S. pa- tula Jord. Obs., fragm. 1, 25, I (1846); Puel et Maille FI. loc., ne 191; ind Herb. plant. st pe n° 447. — Moissons (terrain sablonneux). — Hasselt (prov. de Limbourg. — Ci, ia 1861); Erbisceul, Ghlin (Hainaut. —Martinis, 1861-62). Cette petite alsinée s’observera sans doute encore en d'autres lieux de la région septentrionale du pays (2). Très-voisine du S. apetala, elle paraît néanmoins constituer une espèce légitime. Son caractère dis- tinctif le plus saillant et qui, à mon avis, a une grande valeur, est celui d’avoir les sépales appliqués sur la capsule à la maturilé et après la omnes et non étalés en croix, comme chez les S. apetala et ns. 4. Cerastium a Curt.; Babingt. Man., éd. 4, 55; C. pu- milum Gren, et Godr. Fl. Fr., 1, 269 (non Curt.); Puel et Maille F1. ‚ne 150 Hab. — Sables maritimes. — Entre Nieuport et La Panne, à la hauteur de Furnes (Coemans. — 1862), Wenduyne ? ann occidentale. repin , 18 Voisine i C. 9 glutinosum dns (C. en Chaub. et C. pumilum Curt.), cett o par ses bractées toutes herbacées, sans marge scarieuse et non bractées plus ou moins memb aux bords; 2e par ses pédicelles droits et non un (1) Flora von Nord-und-Mittel-Deutschland ; Berlin. 1860 (2) Depuis la rédaction de ces Notes, le S. a été retrouvé a Gand, Heusden , Wetteren , Schellebelle, initie (FI. or. — Crepin). u courbés au sommet; 5° par ses perd continuant la direction du pédicelle et non formant un angle avec Cette nouvelle acquisition pour la Flore nn ie faite tout récem- ment, Je signale avec doute Ja station de Wenduyne, parce que les plantes que j'en ai rapportées étaient complétement desséchées an (29 août) et ne permettent pas de les déterminer d'une façon positive. _ Cerastium existe probablement sur toute l'étendue de nos côtes(l). … En France et en Angleterre, on le dit commun sur les bords de l'Océan et de la mer du Nord; mais en Hollande il paraît n'avoir encore élé af | observé qu'à Haamstede (2), par Van den Bosch. Fries le signale at midi de la Suède; mais il ne semble pas faire partie de la Flore alle- mande. 5. @xalis stricta L.; O. Europaea Jord. in Billot Annot., 18. Ayant, l'année dernière, cultivé l'O. Navieri Jord. de graines envoyées par l'abbé Chaboisseau, je fus conduit à étudier plus. attentiv l'O. stricta, et examen comparatif de ces deux plantes ne m'a laissé aucun doute sur leur légitimité comme espèces distinctes : chacune possède un ensemble de caractères différeutiels qui ne peut faire — hésiter l'observateur. La végétation de l'O. stricta est assez bien exposée au, jourd'hui dans les bonnes Flores : on décrit les stolons souterrains charnus repro- duisant la plaute, qui est vivace à la façon de l'Epilobium palustre et de Adoxa Moschatellina et non pas annuelle comme le pensent divers auteurs. Cependant on parait n'avoir pas remarqué les stolons, épigés qui se développent assez souvent au collet de Ja tige. Ges sto- lons feuillés, s'enracinant de distance en distance , peuvent mème fleurir, et ce sont eux qui semblent Sones nes la var. £ diffusa bej. Comp. Fl. Belg., L., 112: Choix de pl., n° L’0. corniculata , qui se distingue très-bien de a . Navieri, me pari za être une plante non indigène, mais introduite et simplemen ment sub- spontanée, ze 6. Glaucium flavum Crantz Austr., I, 141; G. luteum Scop, Carns 0 1, 569. Hab. — Bords d'un venin sablonveux dans les dunes. — La Pau o (Flandre occidentale. — Coemans). zn Quoique M. Coemans n’en ait trouvé qu'un petit nombre de pieds, eS a (1) Dans une récente excursion sur le littoral, je l'ai retrouvé çà et là abondam- ment entre Ostende et La Panne. Fa (2) Prod. Fl. Batav., 48. 7 (85) viron une demi-douzaine , en 1855, el seulement deux spécimens l'année suivante , je suis assez porté à considérer celte papavéracée comme indigène, parce qu'elle est genie répandue sur Îles côtes anglaises. Il est vrai qu'elle n’est pas indiquée en Hollande; mais, d'un autre côté, elle existe en Danemark, en Gothie et en Norwége 7. Arabis muralis Bertoloni; Gren. et Godr. Fl. Fr., 1, 102; Rchb, 10504539. Souche simple ou rameuse, terminée par des rosettes de feuilles radi- cales, les unes stériles, les autres florifères. Tiges dressées ou ascen- dantes, pubescentes, à poils Ja plupart bifurqués, les autres simples ou étoilés. gean eo enke à poils lie eeh éloilés ; les radicales en tt lé 5, a brusquement rétrécies en pétiole , dentées; les caulinaires peu nom- breuses , oblongues, dressées, tronquées à la base. Fleurs blanches; calice égalant environ le pédoncule. Grappes fructifères ordinaire- ment simples, courtes ou allongées, égalant ou dépassant la hau- teur de la tige feuillée. Siliques dressées , assez larges, comprimées, bosselées. Style égalant la moitié ou le tiers de la largeur de la silique. Graines unisériées , ovales, sensiblement ailées dans tout leur pour- tour, Mai-juillet. Hab. — Bords des chemins, remblais pierreux (terrain argilo-calcaire ). — Entre Ensival et Verviers (prov. de Liége. — Remacle, 1859-61 ). Obs. — Par sa souche vivace, ses feuilles à limbe plus court, plus brusquement obtus au sommet, à dentelures plus prononcées et à poils étoilés très-nombreux, ses fleurs plus grandes, la proportion relative de ses grappes , enfin par ses siliques plus larges et à graines plus visiblement ailées, cette espèce se distin ngue très-bien de P. sagittata et des deux formes voisines, A. Gerardi et A. hirsuta. Un oe hbk du mont — e m'a envoyé M. TPN, e des , mais car dans PA. sagitiata la longueur de cet organe varie beaucoup. ll y a tout lieu de s'étonner de Ja présence de cette crucifére dans notre région, et, en étudiant sa dispersion géographique, on est de prime abord disposé à douter de son indigénat. En effet, elle existe çà et là dans l'est et le midi de la France, dans la Haute-Htalie , st la partie méridionale de la Suisse, et ne dépasse pas, vers le nord, le 45,5°; car Vevay, sur le lac de Genève, semble être sa pates la plus sep- lentrionale Elle paraît s'être établie dans la vallée de la Vesdre depuis plusieurs 2"° SERIE, TOME XIV. ( 86 ) années déjà : Pherbier de Lejeune (1) en renfermait un échant recueilli à Ensival et portant le nom de À. collina Tenore. Au de juillet 1859, M. Remacle , juge au tribunal de Verviers, nous ĉon- duisait à ponen station de cette rare plante, et là nous récoltions de imens en fruits. Depuis cette époque, c'est-à-dire en 1860 et keer, le même observateur a constaté de nouveau a c maintenir. Malgré cette circonstance , je le répète, un saut de quatre degrés au nord, et cela dans une station assez suspecte, commande la prudence et me force en quelque sorte , jusqu’à preuve du contraire, à considérer cette nouvelle acquisition comme un produit sah tané ou tout au plus naturalisé, 8, Subularia aquatica : Cette très-rare espèce était signalée , en Belgique, pour la première fois dans la 2me partie de la Flore de Spa (1813). Lejeune Pindiquail va guement dans le Limbourg , mais en 1851, an 2me volume du pendium Florae Belgicae, Vindication devient plus précise : « » heim, in prov. Limburgensi (Dossin , Lejeune), rarissima plantula. Depuis ce temps, le Dr Westendorp seul semblait l'avoir retrouvée aux environs de Beverloo et Kerkhoven (Limb.). Au mois de juillet dernier, dans une herborisation faite avec plusieurs amis à travers les landes campiniennes, nous découvrions le Subu- laria au bord d'un grand étang, nommé le Rusch weyer, non loin de Diepenbeek, où il croissait abondamment sous une eau peu profonde. Mélangé au Littorella, il se distingue tout d’abord à ses bene vert plus gai et à feuilles étalées. Le mois suivant , le professeur denborn le découvrait sur les bords d’un autre honde plus mame i et enfin, au mois de septembre, le même le trouvait deni une troisième mare (Molen weyer), à nen dhl ge de Genck, où il existe en grande abondance ! Il s'observera probablement encore ailleurs dans la Campines toutefois il parait fort peu commun , car j'ai exploré attentivement un Le nombre d'étangs, entre Asch, Helchteren et Zonhoven, sans le découvrir de nouveau Répandue dans toute la Scandinavie, cette espèce devient vien 3 midi du Danemark et au nord de l'Allemagne. En A dique seulement aux bords des lacs des montagnes; en (t) Mort le 98 décembre 1858. (87) lee par Burckhardt (1855); mais jusqu'à ce jour, la Société aa l'avancement de l'étude de la Flore batave ne l'a point encore indiquée dans ces comptes rendus annuels comme ayant été retrou- vée. Il est cependant probable qu'elle existe dans le Brabant septen- trional , dont les conditions physiques ressemblent à celles de la Campine. Exclue de la Flore française et avec raison, puisqu'on avait gern pour telle le Littorella, elle a été définitivement trouvée, en 1849, a d'un petit lac des Pyrénées orientales, Sa découverte en “sis a permis à M. Cosson (1) de pn une description exacte de la plante. Cet excellent phytographe, we avoir examiné attentivement la par- tie souterraine de cette espèce , fut assez porté à la considérer comme yivace et non annuelle, ainsi que le pensaient plusieurs floristes. De mon côté, j'examinai soigneusement la racine, et en voyant les nom breuses radicelles adventives, et remarquant certaines souches plus ou moins bifurquées, j'étais disposé à partager l'opinion de M. Cosson. Désirant élucider définitivement ce point, je priai l'abbé Vandenborn Dre le Subularia sur les lieux mêmes , et cela jusqu'à la fin la saison dernières observations tendent, au contraire, à sat que l'espèce n'est nullement vivace, mais plutôt annuelle ou peut-être parfois bisannuelle. A la fin d'août, la plupart des feuilles commencent à jaunir, et le sommet de la racine se creuse sans donner à une rosette nouvelle ou à un bourgeon reproducteur, Un mois plus tard, sur les bords du Rusch weyer, il n'existait plus de Subujaria vivants, et nuile part la moindre trace de jeunes plantules t le des graines de l'année (2). 9. erger Nov. Tige de 15 à 35 centimètres, nando alé rameuse à la base, _ nuées en pétiole ; les caulinaires. oblongues embrassantes, à oreil- lettes Fleurs blanches. Sépales » bru- mr France, fase. Il, 52 (1850). q es jours passés revoir le Sel, ta qu jamais conne gee ootte est décidément Manuelle, Sur le bord du Rusch weyer, pri her dieser ds be plants de — derniere et n'ayant aucune adhérence a vor is to rs . 4 sk} sions noel à hi Pay ae s ii s $ B LE ( 88 ) natres au sommet, jaunissant ensuite. Pétales d'abord moitié plus longs que le calice, à la fin une fois plus longs, étroitement obovales, à onglet effilé. Étamines atteignant le sommet de l'ovaire, puis éga- lant le style, à anthères jaunàtres. Style égalant le tiers de l'ovaire et dépassant longtemps l'échancrure. Ovaire presque létragone, at- rondi au sommet, s'échancrant tardivement. Grappes fructifères plus ou moins allongées. Pédoneules étalés horizontalement, un peu plus longs que la silicule ; celle-ci obovale très-renflée, gibbeuse , surtout à la face inférieure, non déprimée au sommet, à aile très-étroile presque égale , atteignant à peine la moitié de la lare geur de chaque , valve , à cloison large, surtout vers la base, à échancrure {rès-super- ficielle (un demi-mill.); loges à 4-6 graines; sli es court, égalant l'échancrure; graines fauves, lisses. Bisann. Avril-ma ab. — Endroits dénudés d’une prairie montueuse fe terrain calcaro- she) Entre Rochefort et Éprave, au lieu dit Rond-Bois (prov. de Namur). Trouvé pour la première fois le 25 mai 1859, je ne le revis pas en 1860; mais, l’année dernière, j'en récoltai, au même lieu , deux petits spéci- mens en: à ceux colligés antérieurement. Ce Thlaspi croissait à isolé, et aucune autre espèce de ce genre n'existait dans le voisi- nage pers Il est voisin og T. perfoliatum et de la nouvelle forme décrite par M. Jordan sous le nom de 7. erraticum; mais , tout en présentant le mème facies général, il se distingue, à première vue, par Ja forme pal- ticulière de ses silicules, Une étude attentive et suivie fera sans doule connaître des caractères distinctifs autres que ceux tirés de l'ovaire et du fruit. L'espèce en question offre des grappes fructifères pie denses et des pétales à onglet plus étroit que dans les T. perfoliatum et erraticum. Par sa silicule très-gibbeuse, à aile très-étroite et à échancrure superficielle, elle -se rapproche du T. alliaceum ; mals celui-ci est bien plus robuste, à feuilles d’une autre forme, à cules plus longs relativement à la silicule , qui est moins gibbeuse à aile moins également étroite, etc. Depuis trois ans, celte forme est cultivée sans avoir éprouvé de modifi- cation, et les silicules ont conservé leur forme si caractéristique. Sa valeur est supérieure à celle du T. erraticum , qui pourrait bien n mètre qu'une variété notable du T, perfoliatum. 10. Viola mirabilis L, ab. — Bois. — Munte ( Flandre orientale. — Scheidweiler, 1856). Cette espèce, tout à fait nouvelle pour le pays, est due aux rec * (89 ) d'un digne professeur, dont la perte est très-regrettable pour la Flore indigène qu'il avait étudiée avec passion jusqu'à ses me ours. Le V. mirabilis est rare à peu près partout. Ses stati es plus rap- prochées de nos frontières sont : Maestricht step die (Eifel), Perle (Luxembourg hollandais). If existe disséminé en Lor- raine, sur le calcaire jurassique On le rencontrera probablement wieke en rs HN doit être sur- tout recherché dans la région jurassique vers Vir Les caractères suivants le distinguent des V. sis ; rd et hirta : tiges très-courtes dès l'apparition des premières fleurs, se dével pant ensuite, munies d'une ligne de poiis sur l'un des angles; sti- pules non fra erin entières et ciliées; gis odorantes. 1. Trifolium filiforme L.; Sm. Engl. bot., 1257; Gren. et Godr. F1. bant, n° 168; T. micranthum Viv.; Coss. et Germ. Fl, Par., éd. 2,164, Hab. — Bords des chemins herbeux, pelouses eg: Masnuy, Obourg, Thieusies (province de Hainaut.— Martini 1); Forest (province de Brabant.— Wesmael, in Prodr., l. €.); pone (Kickx), Berchem (Flandre orientale, — Protheroe, 1862 $ La note concernant cette espèce, donnée à la page 39 du Manuel de la Flore de Belgique (1860), provoqua aussitôt des recherches suivies de succès. Il est à supposer , comme le pense M. Martinis, que ce Trèfle se retrouvera cà et là dans le Hainaut, où il paraît être confondu avec la var. pygmeum du T. minus Abondant en France au delà de la Lôlté, il est très-rare aux environs de Paris, où il est signalé depuis quatre ou cinq ans à peine ; M. Callay l'a découvert, en 1856, au Chesne (département des teha, Comme il existe dans le Hainaut, le Brabant et la Flandre orientale , il semble devoir faire partie de la Flore des départements nord-ouest de la France. En Angleterre, il est assez commun, mais il n’est point signalé en Hollande et dans tout le nord de l'Europe; il manque même à toute l'Allemagne proprement dite, et Pola (Istrie) est la seule loca- lité où les floristes allemands l'indiquent. Les bonnes descriptions publiées sur les espèces du groupe Chronose- mium me dispensent de décrire ici le T. filiforme : il suffit de dire qu'il se distingue du T. minus (T. filiforme mult. auct., non L.) par — (1) Depuis la rédaction de ces notes, le 7. filiforme a été retrouvé à Rumignies, Aeltre, Wetteren, Lemberge (Crepin), Grembergen (Westendorp), Deynze (Flan- dre orientale. — H. Cripps); Coxyde, Furnes (Flandre occidentale. — H. Cripps). > (90 ) ses ae toutes sessiles, ses capitules composés de 2-7 fleurs trés- petites et portées sur des pédoncules capillaires flerueus , et par ses pédicelles à la fin plus longs que le tube du calice 12. Trifolium maritimum Huds.; Hook. Brit. FL , éd. 7,104; Gren. ; ., 1, 408 Tiges mollement velues, de quinze à trente centimètres, ascendantes ou dressées, simples ou rameuses à la base, ordinairement rameuses au sommet. Feuilles longuement en légèrement pubescentes-Ci- liées, à pper sr oblongues ou obovales, obscurément denti- obtuses, mucronées , les supérieures opposées, Stipules à th pitts longue, linéaire , aiguë, beaucoup plus courte que le pétiole des feuilles inférieures et moyennes. Capituies termi- tube, à dents inégales dans les fleurs inférieures, à 3 nervures, ga lant environ la moitié de la corolle, inférieure beaucoup plus longue et plus large, surtout dans les fleurs inférieures, à gorge fermée par deux callosités. Corolle d'un blanc rosé, à tube dépassant le calice. nn. Mai-juin, Hab. — ie maritimes , pelouses. — Remparts d'Ostende (Flandre occidentale. — Coemans , 1854 et 1862). Sur notre „nd cette espèce paraît très-rare , mais elle pourrait fort bien passer inaperçue , à cause d’une vague ressemblance avec les T. scabrum et — e, =e Jeret 2 plus en se rat à mesure qu'on se p 55e degré. Le comté de Norfolk en Angleterre, et Katwijk, dans Á ponia de la Hollande méridionale, sont ses stations les plus spinn o 15. Trifolium elegans Sayi. Avant que Ja culture ait introduit cette plante à peu près partout dans ce Ps il he med — sur elle nee a amateurs, afin que d t fattaa ne. Qua ant à moi, je suis porté à la RER ne: subspontanée en grrr dans la majeure partie de ses stations sinon dans toutes. Aux environs de Rochefort, et à plusieurs lieues à la ronde, où elle est cultivée depuis cinq ou six ans à peine, elle s'est déjà tellement propagée aux bords des chemins et sur les pelouses qu'elle pourrait être dite aussi bien (1) Dano oue Viens n de Ia Société botanique de Belgique, le T. ma- ritimum a été revu en aboudpace près de Nieuport. LL indigène que les T. medium et fragiferum. Antérieurement à son in- troduction, je ne l'avais jamais remarquée dans nos provinces. Plu- sieurs vaa me l'ont envoyée du Hainaut, du Brabant et du Lim En nue elle est considérée à titre d'espèce introduite, et il est vraisemblable qu’elle doit être considérée comme telle aussi en Hol- lande. i LeT elegans a été mai t faie atudia i t leT hybri- Pam; et des Magnad Seite en ont été pabies; Ré seeal sects, si toutefois il existe réell t des diffé tiell entre ces deux formes. Les es suivants ont surtout été préconisés : tiges couchées à la et redressées, ou dressées dès la base, pleines ou fistuleuses, fleurs roses dès l'origine, ou blanchés, puis rosées. Ensuite d'observations multipliées, j'ose qualifier ces différences de sim- ples accidents ou variations. En effet, le T. elegans, cultivé dans un terrain fertile ou parmi les céréales, présente ordinairement des tiges robustes, largement fistuleuses, dressées dès la base, à fleurs d'abord blanches, puis roses ou rosées, tandis que Ja méme plante , croissant aux bords des chemins, dans les pelouses, ou même étant cultivée dans des champs maigres et arides, devient plus diffuse , à tiges ap- pliquées contre terre, redressées au sommet, ordinairement pleines et à fleurs souvent roses dès l'origine. Bon nombre de formes inter- as esiatini slabs ces aie variations. Quan ou glabres, de folioles à dents stad ou moins ns. de pédoncules plus courts ou plus longs que la feuille, je n ’y attache pas grande valeur, car ils ne paraissent point constants Reste la grosseur polntive des capitules. Dans mon herbier, il se trouve : te un T. hybridum provenant d'Upsal, dont les — mesurent en diamètre 26 à 51 millimètres; 2° un autre T. hybridum, récolté en Hollande, dont les capitules ont 26 à 27 millimètres; 5° be T. ele- gans de Croatie, d'Italie , des montagnes du Morvan, des environs de Paris, ij les capitules ne un diamètre de 16 à 17 millime- es capitules du T. elegans de Belgique mesurent de 20 à 25 millimètres; ceux du T. elegans publié par M. Schultz , dans son Her- m normale, n° 244, présentent en diamètre de 16 à 20 milti- mètres, tandis que ceux du 7. hybridum , publié par le même (n° 247), ont un diamètre de 18 X25 millimètres. * (92) Y a-t-il quelque constance dans la grandeur des fleurs? Il n'est nal besoin d'accompagner ces faits de commentaires : les conséquences en sont faciles à tirer, et ceux qui sont à même d’elucider la question savent ce qui reste à faire. 14. Ornithopus sativas Brotero; Gren. et Gode. FI. Fr., 1,499; Wirtg. Herb. pl. crit., select., n° 459, Cette plante, dont introduction comme espèce fourragère date de 1848 (1), commence à se répandre çà et là aux bords des chemins. Elle est surtout cultivée dans la province d'Anvers, d'où je Fai reçue espèce subspontanée : environs de Lierre (Piré); Wavre- Sainte-Catherine, Bonheyden (Reusens ). Dans la vallée du Rhin, on la retrouve à l'état subspontané aux envi- rons de Mülheim (Wirtg., Le Plusieurs botanistes la croient une variété de PO. perpusillus due à une abitation dans un pays chaud comme le Portugal, l Espagne, où le midi de la France, d'où les cultivateurs en font venir la graine; mais de nombreux observateurs, qui lont étudiée dans sa patrie, ne parta- gent pas cette opinion et n’élèvent pas le moindre doute sur sa légiti- mité. Un examen sérieux de l'objet me fait partager cette dernière mà- nière de voir. L'O. sativus se distingue de l'O. perpusillus : 1° par sa taille robuste et élevée; 2 par ses feuilles pins values P d ‘abord soyeuses-blanche si 5 par ses folioles plu nee ‚ les moyennes et les sipérienres ingnean acuminées et non eee atténuées et mucronées; 4° par ses fleurs trois fois plus grandes (7-8 millimètres et non 5 ee ng plus nombreuses, formant un capitule très-plumeux avant la floraison ; 5° par so n calice a dents égalant environ le tube et non dépassant un peu le tiers de la longueur de celui-ci, 6 par sa corolle à carène plus courte ou éga- lant à peine les dents du calice et non à carène dépassant longuement les dents du calice; 7° par sa gousse droite ou peu courbée, plus large (21/2 millimetres et non 4 12 millimètre), à graines presque une fois plus grosses, Les caractères tirés de la grandeur relative des feuilles bractéales sont illusoires. Dans Pune et l'autre espèce, les feuilles florales dépassent longuement les fleurs des capitules inférieurs; mais à mesure ns les de a 11) Vid. Notice sur la Serradelle, par Ch. Morren, in Journal d'agrie. prat.» 1848, 180. ni (95) en: s'élèvent sur la tige et sur les raméaux, la feuille florale di- ue et finit même par devenir plus courte que le calice Si > aa ut considérable qui distingue, à première vue, l'O. sa- tivus se produisait également dans toutes les parties de la plante, on pourrait considérer celle-ci comme une simple variété robuste ; mais il n'en est point ainsi, et plusieurs des caractères ne peuvent provenir que d’une organisation intérieure différente : tels sont la proportion des dents du calice avec le tube, la proportion de la carène avec le calice , la eue du fruit. 15. Sedum aureum Wirtgen Fl. Rheinprov., 184; S. elegans plur. auct. (pro parte); ai Herb. pl. crit., select., n° 27 et 185bis; Schultz Herb. orm., n° 56 bi Feuilles Bei souvent un peu rougeatres , sensiblement comprimées ; eten ordinairement aigu, celles des rejets stériles étroitement imbriquées, surtout au sommet, où elles forment assez souvent des a dataline subglobuleuses ou en cône renversé. Cymes très- enroulées avant la floraison, se relevant lentement et redressées , plus ou moins oen netje à la maturite. Calice à divisions étroitement triangulaires , aiguës, un peu déprimées au centre. Etamines glabres à la base. Carpelles liid inférieurement à la face interne. Viv. Juin- juillet. Hab. — Bords des chemins, pelouses , rochers (terrain siliceux et cal- Caire). — Vallée de la Semoy et gorges latérales : Fouches, Tintigny, Florenville, Herbeumont, Botassart, Vresse; versant septentrional de PArdenne : Javingue, Recogne, Chanly, Hamrenne, Rochefort; vallée. de la Meuse de Waulsort à Yvoir; se retrouve à desde, à Spontin, et M. Pabbé Barbier l’a revu à Barvaux-Condro l'est certain que ce Sedum sera observé ea d’autres re encore , où il est peut-être confondu avec le S. reflexum. Obs. J'aurais pu donner une description très-détaillée de cette plante, mais elle eùt dù être comparative, c'est-à-dire accompagnée de celle des espèces voisines : $. Trevirense, elegans , Forsterianum , ru- Pestre, pruinatum (1), sur les caractères distinctifs desquelles je suis loin d'être fixé. Depuis longtemps , le petit groupe du S. reflexum aurait été élucidé et les pre A Rae sop vidées, si les es- pèces ne devenaient erbiers. On doit néces- Sairement étudier à l'état vivant ces eve qui s'élèvent du reste (1) Vid. Cosson Notes sur quelques plantes d'Espagne , fase. IV, 163 (1852), ( 94 ) * avec une extrême facilité : leurs graines germent promptement el donnent, après deux ou trois ans, de vigoureuses touffes fleuries. Dès 1859 (1) j'attirai l'attention sur certains caractères différentiels qui n’avaient point encore été exposés. Je recommande de nouveau ces caractères, car je suis convaincu qu’ils seront admis quand ces espèces seront consciencieusement étudiées, chose encore à faire. Ainsi les habiles auteurs de la Flore des environs de Paris (2me éd., 1860) se nent toujours à distinguer le S, elegans du S. reflexum par des feuilles cuspidées prolongées au-dessous de l'insertion en un éperon triangulaire-aigu; celles des rejets étroitement imbriquées, les supé- rieures rapprochées en une rosette courte compacte et non feuilles aiguës, mucronées , prolongées en un éperon court arrondi; celles des rejets non rapprochées en rosetie. Ils décrivent en outre S. elegans avec des sépales à peine charnus, à bords non épaissis et non sépales trés-charnus, déprimés au centre, à bords épaissis. Ces caractères sont du reste préconisés par plusieurs autres phyto- raphes. Il existe évidemment des différences dans la disposition des feuilles au sommet des rejets feuillés et dans la forme de l'éperon, mais elles ne sont point constamment telles qu'on les expose, et l'observateur ne peut les apprécier qu'en voyant les deux espèces l'une à côté de lau- tre : ce sont là des caractères de plus ou de moins. Les S. elegans et aureum ont tantôt les feuilles très-étroitement imbriquées à l'estré- mité des rejets stériles, les supérieures à pointe recourbée en dessus, de sorte que l'agglomération devient arrondie au sommet ; tantôt les feuilles supérieures, moins étroitement imbriquées , forment un cône renversé, plan à sa base; enfin les feuilles sont ou très-abondantes sur toute la longueur des tiges stériles, ou peu nombreuses et souvent desséchées. Ces différences, se produisant, dans les S. elegans, at” reum et rig ate sur les mêmes pieds et dans le courant d'une son, tiennent soit à l'époque de l'année ou à la nature de la ue. soit à la sécheresse ou à l'humidité. e > son a ~ Suilies: des rejets stériles moins abondantes ¢t ù néanmoins elles forment une agglo- , CHOS brie ration ovoide ou un ene renversé, man — moins dense- ns le S. reflexum , mais parfois un peu pointu ; celui des S. elegans et aureum, ordinaire- 0 a O (1) Notes sur quelques plantes rares et critiques , fase., 1, 11. (95) ment plus ou moins aigu, devient quelquefois très-obtus sur les rejets stériles et souvent très-obtus au sommet des tiges florifères. Le carac- tère établi sur la forme des sépales est variable, quoique le S. re- flexum ait les divisions calicinales plus charnues et plus déprimées au centre. Comme le disent plusieurs auteurs, qui exagèrent toutefois un peu la différence, les feuilles des S. elegans et aureum sont moins arrondies que celles du S$. reflexum et variétés. Les tiges des pre- miers sont dites fistuleuses et celles du second pleines ; mais ce carac- tère n’est pas constant, bien qu'il soit vrai de dire que la tige du S. elegans et celle du S. aureum deviennent plus promptement fistu- leuses que la tige du S. reflexum. D'un autre côté, la présence ou l'absence presque complète de feuilles bractéales sur les rameaux florifères semble fournir un assez “eu spécifique, de même que le redressement ou rt de emes rameaux ès la floraison. M. Wirtgen, ur qui tabs erditléccinent ae espèces de cette section, dit : ae a der Blithe knäulartig zusammengezogen (1). En effet, les ra- eaux florifères des S. elegans et aureum se redressent après la ss se rapprochent plus ou moins les uns des autres, tandis que ceux du S. reflexum demeurent largement ouverts et étalés. I existe donc entre le S. elegans et espèces voisines et le S. reflerum des caractères différentiels assez nombreux : carpelles lisses ou papil- leux au côté interne , étamines à base glabre ou ciliolée, fleurs s’épa- nouissant déjà sur les rameaux encore recourbés de l'inflorescence ou ne s’épanouissant que sur les rameaux redfessés, ceux-ci plus moins convergents à la maturité ou Se étalés, ape presque dépourvus ou bien munis de bractées. Ces notes distinctives ne permettent pas de réunir le S. ane et formes voisines au S. - reflexum. Reste maintenant à savoir s'il existe réellement plusieurs espèces d tinctes sous les noms de S. elegans, aureum, Trevirense, ire num, pruinatum , ete. Les S. aureum et Tercia se distinguent l'un de lautre par des différences peu ou point constantes et ne pouvant étayer deux créa- tions spécifiques. Le S.-elegans ne semble s'éloigner du S. aureum que par ses feuilles ordinairement plus petites, glauques et non vertes, par ses divisions calicinales plus étroites, planes au centre et (1) Flora der preuss. Rheinprov., 185. ( 96 ) non un peu déprimées. Ces caractères suffisent-ils pour séparer deux formes voisines? Par des semis er m " hsv des environs de Namur, identique avec celui de la lo ique (Maestricht}, est demeuré glauque, et le S. aureum a rit avec ses feuilles vertes. La glaucescence west point cependant tenace au même degré dans toutes les espèces de ce groupe; car le S. reflexum à feuilles vertes donne, par le semis, des pieds glauques et verts, et la variété à feuilles glauques produit des spécimens verts et glauques. : Le S. albescens paraît être tout bonnement une variété du S. reflexum. Le S. maximum, espèce très-distincte, mais communément mal dé- crite, se rapproche des S. elegans et aureum par sa tige très-lor- tement réfléchie au sommet avant la floraison, par l'absence de bractées, et du S. reflexum par ses carpelles papilleux à leur base, du côté interne, et ses élamines ciliolées à la base; mais il s'éloigne s types par la forme de ses feuilies et de ses boutons et par la TT des fleurs sur les rameaux. Le S. anopetalum, rs eal pa. variétés, est fort différent des espèces précédentes Une bonne moari de ce ee est nécessaire; mais les objets doivent étre mo sur le 6. Rosa a Crep. in kog zen Herb. pl. nee, select., 1 aes n° Tak (1860); Crep. Man. Fl. Belg., 5 Arbrisseau non touffu, ordinairement petit, aat rarement w mètre. Tiges jamais courbées au sommet ; celles de l'année droites, à écorce rougeàtre ou brunatre, @ aiguillons très-inégaut , 9 gréles , Es ge te les uns petits, presque sélacés, nombreur , es es plus robustes ‚ comprimés jusqu'au disque , qui est étroi- fran amant sens à aiguillons peu nombreux, droits, rarement un peu crochus. Feuilles à 4-5 paires de folioles; pétioles pubescents plus ou moins glanduleux, à aiguillons peu nom- breux ou nuls, si ce mest dans les feuilles des tiges jeunes où - aiguillons sont plus longs et plus nombreux ; folioles pétiolulées ; ovales ou ovales-elliptiques, courtes ou allongées, arrondies ou un peu atténuées à la base, obtuses ou plus ou moins atténuées 3U sommet, pubescentes ou plus ou moins soyeuses sur les deux ae d'un vert grisàtre en dessus, d'un vert blanchatre en dessous, 0 nairement parsemices . a Ja face inferieure de nombreuses glandes ae sia ou point odorantes, à dentelures com (45- ees); stipules toutes étroites, rarement les supérieures U dines linéaires, ciliolées-glanduleuses sur les bords, plus où moins ne 270 (97) glanduleuses en dessous, à oreillettes courtes, divergentes, acumi- nées. Bractées étroites, non dilatées, ordinairement nulles. Fleurs solitaires, rarement réunies par 2-4; pédoncules gréles, allongés, dépassant les stipules ou les bractées, chargés de Ma soies glanduleuses égalant leur diamètre, Calice à tube subglobuleux, d'un vert brunàtre, chargé de nombreuses soies glanduleuses; sépales se relevant aussitôt après la floraison, égalant environ les deux tiers de la corolle, très-glanduleux en aa pubescents en dedans et sur les bords, à pointe non dilatée, 2-5 entiers, les autres pinnatifides à 5-4 lobes. Corolle de grandeur rune , d'un rose trés-pdle, un peu jaunatre, rarement d’un rose plus ou moins vif, blanchdtre dans le bouton, rarement rose; pétales échancrés, très-rarement ciliolés- glanduleux au sommet. Disque plan ou un peu déprimé. Styles nom- breux, saillants, pubescents. Fruit subglobuleux ou ovoïde, arrondi à la base, arrondi ou atténué au sommet, d'un rouge orangé, sou- vent d'un rouge brunàtre du côté exposé au soleil, mùrissant de bonne heure, à chair sèche très-sucrée, devenant rarement pul- ‚ couronné jusqu'à sa chute par les sépales persistants plus on moins connivents ou un peu étalés ; carpelles peu nombreux, gros, ndis, sessiles ou trés-courtement stipités, rarement ceux du centre longuement stipités. Var. 8. Suexupa. Folioles gl: abres en dessus, très-glanduleuses en dessous, & nervures seules lé gerement pubescentes; petioles pubeseents-glanduleux. Pédoncules et tube du calice lisses. Co- rolle d'un rose vif. Fruit un peu glaucescent. Hab. — Coteaux boisés et rochers exposés au midi (terrain argilo-cal- caire). — Auffe, Han-sur-Lesse, Wavreille (province de Namur); Verdenne (province de Luxembourg, 1852, 1857- Cette espèce est sociale à la façon du R. arte et forme, dans toutes ses stations en Belgique, de vastes groupes d'individus. La sociabilité, particularité digne d'attention , vampire pas aux R. arvensis , canina , rubiginosa , micrantha , tomentosa et pomi- fera. Son fruit mùrit de bonne heure, mais il est presque toujours envahi par la larve d'un insecte, et sa chair, très-sucrée, passe rare- ment à l'état pul Ayant en vain tenté Toas cette forme remarquable avec une espèce déjà connue et dénommée , je me décidai à la considérer pro- pres comme inédite, et en publiai des spécimens secs à la n de 1858, sous le nom de R. coronata. Depuis lors, je conumencai à soupconner qu'elle pourrait ètre sinon identique, du moins avoir (98 ) Aen beaucoup d’aflinité avec une autre espèce plus anciennement connue : le R. Doniana Woods ou R. Sabauda Rapin. Effectivement, la planche 2601 (709 “) de l'English Botany lui convient assez, et M. Baker, à qui j'avais communiqué des échantillons du R. coronala, me disait que celui-ci serait pris, en Angleterre, pour le R. Sabini : ce bo niste, avec la plupart des phytographes de son pays, considère le R. Doniana comme une variété du R. Sabini, auquel on joint aussi le R. gracilis Sm. De son côté, M. Rapin rapporte la plante de Bel- gique à son R. Sabauda. Quant à ce dernier, d’après des spécimens envoyés par l'auteur, je suis assez porté à le réunir au R. coronata , et, sans quelques differences et surtout sans la prévision que ces deux plantes devront peut-être se confondre plus tard sous le nom ag ancien de R. Doniana ou Sabini, Paurais opéré leur réunion. Ainsi le R. Sabauda du mont Salève a bien le même facies d’aiguillons , i feuilles, de fleurs et de fruits, mais il se distingue toutefois à ses folioles non glanduleuses en des- sous, à dentelures moins glanduleuses et par suite moins composées que celles du R, coronaia , par ses stipules peu glanduleuses, son’ ovaire moins hérissé, son calice à sépales plus allongés et plus folia- cés. Un Ru. robuste à fruits gros présentait des stipules supé- rieures assez dilatées, ce qui doit être probablement un cas rare dans cette espèce, car deux autres exemplaires en fleurs avaient les sti- pules des feuilles supérieures étroites comme celles du R. coronala. La plante de la Savoie diffère surtout de la nôtre par l'absence de glandes à la face inférieure des folioles, ce qui arrive aussi chez cette dernière, qui néanmoins conserve alors encore des dentelures plus com S M. Rapin mwa envoyé copie de la description du R. Sei tirée de la 2e édition du Guide du botaniste dans le canton de Vaud (p. 191), ouvrage qui doit bientôt paraître. Malheureusement cette diagnose est trop courte, el sauf cette phrase : « Espèce participant des caractères de la R. pimprenelle et de la R. tomenteuse » , elle pourrait aussi bien — à plusieurs espèces de la section Villosae. Cette espèce comprend deux variétés : œ. R. Sabauda Rap. Bull. soc. Hall., 418. Folioles glabrescentes , simplement ou presque doublement dentées ; B. R. coronata Crep., suivant uu spécimen de l'auteur. Feuilles cen- drées, poilues et veloutées, à folioles doublement dentées. M. Reuter, dans son Catalogue des plantes des environs de Genève, décrit, SOUS le nom de R. coronata Crep., une espèce montagnarde qui, m'écrit- il, est identique avec la plante de Belgique et devient, dans la 5 (99) 2e édition du Guide du botaniste, le R. Sabauda, 3. R. coronata. Quant au R. Sabini, y compris ses variétés , faute d'échantillons assez complets, je mai pu létudier salades, et sans données com- ` plètes , il n'est pas aisé de faire ressortir les différences existant entre notre plante et l'espèce anglaise, à cause des formes assez remar- quables, du moins en apparence, de cette dernière. Outre les trois noms déjà cités, M. Baker m'écrit que le R. involuta Sm. lui parait devoir être encore rangé sous la bannière du R. Sabini, et c'est là e opinion que j’approuve asse a aia des R. Sabini et SSLN récoltés aux environs de Thirsk, par aker, et dans le Warwickshire, par M. Kirk, ont Pair d'être wiek voisins du R. coronata : ils ont, comme celui-ci, des aiguillons i sn droits, comprimés, rise uns trestles, 7 autres plus robustes, stipules s feuilles ne ag en je endre, al automne, une pis lie de vin comme ; nt peut-être à un Climat piis: vara sales aaf aussi à sions cause- oe vs à ver et ses P , suj- vant M. Baker, et 5 à 10, vies dapt Lindley). Dans ces échaaiions, les folioles ne sont point glanduleuses en dessous, mais l'espèce vari beaucoup sous le rapport de la glandulosité, et c'est ce qui fait qu elle est Da par les uns, avec des folioles glanduleuses en dessous, et par les autres , avec des folioles dépourvues de glandes (vid. Hooker rion, Lindley , Smith, ete.). J'ai observé d'autres différences en- core, elles peuvent bien n'être que des différences individuelles. La Bane ot (709 *) de PEnglish Botany représente-t-elle bien le . Sabini, tel que le décrit M. Woods? Elle semble plutôt représenter un trés-robuste spécimen d’une forme du R. mollissima Willd. (R. vil- losa auct. brit.), à moins qu’on Wait pris pour le figurer un rameau florifère extrêmement vigoureux du R. Sabini cultivé. faut qu'elles soient plus complétement connues, et il faut surtout que les botanistes re élucident le groupe du R. Sabini, dont les es- pèces n'ont pas encore été bien comprises, quoiqu’elles aient fait - Tobjet de rites travaux. À ce propos, je dois rappeler que M. Bentham, dans son Handbook of the British Flora, ne sépare pas du R. villosa L. les R. Sabini et Doniana, qui lui paraissent de légères variétés! On n'est pas trop surpris de cette étrange réunion, quand on voit cet auteur comprendre sous le même type les R. mollissima Willd. (R. villosa L. pro parte) et R. tomentosa Sm !! ( 100 ) Que les R. coronata, Sabauda et Sabini forment une ou bien trois espèces, ils se distinguent profondément des R. pomifera, ; sima, vestita Reuter et autres espèces de la section Villosae ‚ par leurs aiguillons inégaux, droits, les uns nombreux et grêles, les autres plus ou moins robustes, par leurs stipules et leurs bractées étroites el non élargies ou dilatées. Ce dernier caractère, auquel j'attache oe d'importance, est proposé avec une certaine hésitation; je pense toutefois que c'est le cas le plus fréquent, dans les + coronata , Sabauda et Sabini, d'avoir toutes les stipules étroites. Par ces dem Caractères et par leur port, ces trois Rosa se rappro- chent beaucoup du R. pimpinellifolia, dans la ou duquel les botanistes anglais ont du reste placé leur R. Sabini Pour oy sais je dois oe la réunion Rs par } EM Déséglise (1), du e l'Auvergne, décrit sous le nom de R. resinosa. Ce rapprochement west pas fondé, car le R. resinosa de l'Auvergne, si j'en juge par des échantillons, accom- pagnes de notes, que m'a env oyés M. Lamotte, est tout bonnement le R. mollissima W illd, tel qu'il est connu en Suisse, en Angleterre et dans le nord de Eur rope, Si la variété subnuda, décrite ci-dessus, croissait isolément, on serait fortement tenté de la considérer comme une espèce, tant ses carat- tères différentiels paraissent tranchés. Suivant la manière de voir de certains phytographes, cette forme devra indubitablement poe au rang d'espèce, où elle pourra conserver son nom et deven R. subnuda (2). ) Essai monographique sur cent cinq > peus de mr ; 1861 A Depuis la rédaction de cette note, j'ai reçu de M. Baker pe er” spé- cimens des R. Sabini et R, Doniana qui me on d'insister plus encore sur l'extrême affinité du R. coronata avec la plante du es de l'Angleterre. mis ces échantillons, je remarque que l'espèce anglaise doit avoir assez souvent les- ere glanduleuses à la face inférieure , zat que son tuilage En me ssc e lie de vin. Seu lee a es plus souvent réunies au nombre de bai à ie i4 par suite, à bracteet ou à stipules des feuilles supérieures un peu plus dilaté ie calices sont d'un violet som bre, et qwenfin sa ovatie: ia orlistat plus tne re plus pik la plante du nord de l'Angleterre est identique avec ee mont Salève, il de aura quelque chose de singulier dans la persion heen de ce Rosa ( 401 ) 17, Rosa Arduennensis Nov. spec.” R spinulifolia B. Foviana Thory in Red. Roses, 11,7 ?; R. mollissima 3. Lej. Comp. FL Belg., hl, 142 (ex spec. ); R. resinosa Sternb. in Rchb. FL exc., 2, 616? Arbrisseau peu élevé, d’un mètre à un mètre et demi. Tiges non re- courbées au sommet ; en de l’année paneer d'un vert glaucescent legèremet il violacé, à égaux , droits, gréles , étalés oo, les supérieure sensiblement relevés vers le ciel, comprimés, à disque étroit; rameaux à écorce d’un rouge bru- make, à nignillons innn à la base, droits: — a ribet paires de ‚glanduleux, pétiolulées:, ovales ,.ovales-clliptiques ou btalessoblongues, détadies à la base, plus ou moins obtuses ou plus ou moins atténuées-aiguës au sommet, presque glabres sur les deux faces, à face inférieure d'un vert glaucescent, à glandes nombreuses, résineuses-jaunätres , à odeur assez prononcée, la face mag ordinairement couverte de nombreuses glandes résineuses , à dentelures glanduleuses com- posées (4-G-dentées); stipules glabres, ES dessous, à bords crispés, agenda: les inférieures étroites , à oreillettes u divergentes ou rapprochées du me pn supérieures très- dilatées , à oreillettes pie obtuses ou brusquement acuminées , paralls et rapprochées du pétiole. Bractées très-larges, égalant ou un peu plus courtes que les pédoncules. Fleurs solitaires ou réu- nies par 2-5; pédoucules allongés, chargés de nombreuses spies ee ee atone la largeur de leur diamètre. Calice à tube globuleux ou ovoide, d'un vert glaucescent, hérissé-glanduleux ; sépales égalant la corolle, se relevant immédiatement après la flo- raison, à sommet terminé par une expansion foliacée, deux PAST les autres pinnatifides, très-glanduleux en dehors, are dedans et sur les bords. Corolle grande, as rose vif, rouge le bouton; pétales échancrés, rarement ciliés-glanduleux au som- mek; styles saillants , pubescents. Fruit ma ou ovoïde, arrondi - , ordinairement un peu atténué au sommet, glaucescents pendant tout le temps de la maturation, à la fin d'un rouge orange, à chair non pulpeuse, plus ou moins sucrée, couronné jusqu'à sa chute par les sépales persistants, rapprochés ou connivents; Car- pelles très-nombreux, petits, oblongs; ceux du centre très-longue- ment stipités, Hab. — Haies, buissons karain siliceux, grès). — Vesqueville, au lieu dit Leupont (1852, 1860), Saint-Hubert, lieu dit Cimetière des chevaux où la Briqueterie (1864 ). 2”° SERIE, TOME XIV. 8 ( 102 ) Nous devons cette excellente trouvaille au docteur Moreau, de Saint Hubert. Cette plante qué j'ai pu étudier à l'état vivant et sur de nombreux spéciments secs, n'est ici proposée qu'avec beaucoup d’hésitation me espèce inédite et nouvelle; peut-être sera-t-elle admise un jour (2), quand les formes de la section Villosae seront élucidées, mais aussi sera-t-elle peut-être réunie à Fun ou à l'autre type déjà o Je crois peii reconnue dans un échantillon de l’herbier de Lejeune, étiqueté du nom de R. villosa glabrata (R. spinulifolia B Foæiana Thory). Ce spécimen offrait des folioles glanduleuses en dessus, mais légèrement pubescentes, des aiguillons droits, des sépales paraissant devoir persister sur le fruit et des corolles semblant avoir été d'un rose foncé Jai reçu, ss l'entremise de mon ami, M. Fenninger, un rameau fleuri d’un Rosa recueilli au Gamskarkogl près de Gastein (Basse-Autriche), par M. Metzler, de Francfort. A en juger par ce seul échantillon, la olioles paper moins dilatées, aiguillons des rameaux florifères, les š que j'aie vus, plus robustes, plus arrondis à la base: Elle semble _ former le passage du R. Arduennensis au l mée avec doute R. resinosa par le collecteur, constituerait-alle — décrite par Reichenbach? Celle-ci est une de ces formes dont la détermination est rarement certaine , parce qu’elles sont tout d'abord décrites incomplétement et que les inventeurs en ont peu distribué de spécimens authentiques. En effet, la description publiée dans la Flora excursoria est insuffisante et en outre contient le sy- nonyme d'une forme (R. rubiginosa Cretica Thory in Red. Roses, J, 125) qui parait toute différente de Fespèce d’Allemagne. Kittel, dans son Taschenbuch (p. 1206), décrit assez amplement le R. resinosa, dont la variation à pétales ciliés-glanduleux est pour lui le R. cilialo- petala Koch. Du reste, l'auteur du Synopsis rapportait déjà au R. ci- liato-pelala de Besser le R. resinosa. Ce dernier doit être réétudié attentivement et comparé avec le R. mollissima, dont il paraît extrê- * mement voisin et n’est peut-être qu’une variété. „en en reviens au R. Arduennensis, qui, lui aussi, est rapproché du R. mol- ‚ mais s'en différencie : 1° par ses aiguillons bien plus allongés, grêles, toujours droits, même sur les rameaux florifères, horizontaux ( 103 ) ou relevés vers le ciel (1) : ceux des R. pomifera et mollissima sont ordinairement inclinés ou un peu crochus, à base large; 2° par ses ne faces; = il la forme dot wu si icures. Toute la plante u R. mollissima. Ces différences set les autres caractères pr éconisés rigens ‚qui toutefois sont constants dans les nombreux pieds observés par moi, suflisent-ils pour étayer cette nouvelle sr ina ? ris aux caractères tirés de la | } folioles ù de la direction des lobes des stipules , ils peuvent n'être que des particula- rités individuelles ou de variété. Si cependant, en diverses gins ils concordent toujours avec la forme des aiguillons, qui, pour moi, sont des organes de première valeur, je serais assez porté à maintenir spèce cette nouvelle e Je oren de n’avoir pu étudier les aiguillons du R. pomifera sur de waa ns ze ai hé s mon man — un cures de cette sont courts, inclinés ou un pan crochus, à base large; ceux des rameaux droits ou un peu crochus et ressemblant beaucoup à ceux du R. tomentosa. Dans le R. pomifera de la province de Namur (découvert dans deux seules localités, 5 ou 4 pieds), les aiguillons sont plus grêles, droits et hori- zontaux. Les aiguillons du R. mollissima paraissent peu différer de ceux du À. pomifera. Observations. — Je terminerai cet article par diverses remarques sur les caractères ngen ap séparer et distinguer les formes de la section Villos : Dans la plupart den Seacusiohiin et des Flores, les aiguillons sont très- l Pour en bien saisir les formes normales, les types en un mot, il faut non pas les étudier sur un seul pied vivant ou sur des échantillons desséchés, mais on doit les examiner sur un grand nombre de pieds, tant sauvages q pads es oee varient beaucou coup, e t il arrive In ment d'un ad mie os malgre à un pied robaste. Pourtant chaque espèce a une forme d’aiguillons qui lui est propre et qu ‘on ne peut saisir exactement que par une étude prolongée et sérieuse. Ordinai- rement le bas de la tige des jeunes plantes porte des aiguillons doits (1) Ce relèvement des aiguillons s'observe sur certaines tiges et branches du R. et parait aussi parfois se présenter dans le R. mollissima ; mais dans ces deux a le cas semble accidentel. (104) (peu importe l'espèce de Rosa), les uns sétacés, les autres plus où moins robustes, et c’est plus haut et seulement sur les tiges de gros- seur eee que gens vanities prennent yal véritable forme. Au t souvent, ce -a-dire que ceux qui sont droits, hasascinen:; levi incliné PA ou moins erochus, et ceux qui sont crochus déjà le deviennent plus encore. Le premier cas se présente dans le R. coronata, cultivé dans une exposition fraiche et ombragée. Ses tiges, devenues extrêmement robustes, portent à leur partie supérieure des aiguillous inclinés ou plus ou moins Cro- | chus et nullement entremélés d'aiguillons sétacés, comme C'est l'or- dinaire sur toute la tige de la plante sauvage. Le même phénomène se produit sur à rameaux florifères devenant très-robustes de plusieurs espèces à aiguillons normalement droits. D'un autre côté, les espèces à aiguillons crochus présentent parfois des aiguillons grêles et droits sur les rameaux florifères débiles. Les aiguillons du R. tomentosa sont généralement dits presque droits ou droits, et cependant il n’en est rien, car ils sont ordinairement franchement crochus sur les gen de l'année sb, forment le passage des aiguillons fortement r its; il faut néan- moins ajouter que, sur certaines tiges aris et assez souvent sur les rameaux florifères, ils. deviennent presque droits ou même droits. La compression-de ces organes doit aussi être soigneusement étudiée. Dans la section Villosae, la présence ou l'absence de glandes à la face inférieure des folioles ne me paraît pas constituer un caractère spéci- fique constant, du moins chez certaines formes; car, ainsi qu'on ra vu plus haut dans le R. coronata, les glandes peuvent exister où dis- paraitre dans la méme espèce. Une fois cette variabilité démontrée par l'expérience directe, ce qui, pour moi, west pas douteux, le carac- tère de his pipada ou non glanduleuses en: a 0105907 Is det , et certaines trouveron d'autant plus affaiblies. ne La forme des folioles est aussi très-variable chez la même espèce. Ains les R. Arduennensis et tomentosa présentent parfois les folioles ae tiques ou allongé ées du R. pomifera , qui, à son tour, offre aussi des folioles simplement Quales. La couleur insi tante: chez les R: pomiferaet ` mollissima ils sont rouges dans le bouton, puis d’un rose vif, et dans le R. tomentosa d'un rose påle. Celui-ci présente, paraît-il, en Angle- terre, et peut-être aussi en France, des corolles de couleur assez er cée. La présence ou l'absence de glandes sur leur bord supérieur es dra ( 405 ) très-variable , et j'imagine que les auteurs se sont copiés en décrivant le R. pomifera, dont les pétales sont assez rarement ciliés-glanduleux , ainsi que ceux des R. mollissima, Arduennensis et coronata Quant au fruit, chez toutes nos espèces et variétés , il peut passer de la _ forme exactement globuleuse à la forme ovale-allongée et être tantôt petit, tantôt gros sous ces formes diverses. Sa glaucescence est un caractère fugace et peu constant. Ses soies glanduleuses paraissent beaucoup plus petites à la maturité, et , en effet, elles perdent un peu de leur force par les progrès de la maturation, et c'est ce qui est cause de légères erreurs dans les descriptions faites uniquement sur des échantillons en fleurs de certaines espèces comparées à d'autres espèces seulement représentées par des échantillons en fruits mürs. - Pour les carpelles , doit-on accorder une grande confiance au carac- tère établi sur ce qu'ils sont sessiles ou stipités? Hs sont are ou munis d’un pédicelle selon que le fruit est arrondi ou allongé, pe ou volumineux. J'ai déjà dit que ceux du R. coronata se ence par leur grosseur ; ils sont également gros jibes les R. spinulifolia Dematra et R. vestita Reuter, mais plus nombreux. Malgré la variabilité de certains caractères art és comme spécifi- ques, il n'en reste pas moins indubitable que les R. pomifera, mol- lina; Arduennensis, soit qu’ils constituent trois types ou n’en forment qu'un seul, sont très-différents des nombreuses formes dé- » membrées du R. tomentosa auct. et s'en distinguent par deux earac- tères essentiels et plusieurs de second ordre : tiges droites et non De au EE rage PAR sur le fruit jusqu'à sa chu ‚ ma ents, puis caducs; aiguillons de forme différente; maturation sie précoce; coloration plus fon- cs - bosa Willd.), R. Seringeana Godron, R. minula,Boreau, R. Grenierii Dés- église, formes démembrées des R- tomentosa, mollissima et po- mifera. En finissant, je demanderai ce qui distingue essentiellement le R. pomi- era du R. mollissima. L'inclinaison du fruit à Ja maturité est-elle constante chez le premier? Je pense que non. Quant à la forme des folioles, j'en ai parlé plus haut. D'après certains auteurs, le R. pomi- fera serait un arbrisseau beaucoup plus vigoureux. Les bôtanistes à même d'étudier sur le vif ces deux plantes feront bien de les sou- mettre à un examen sévère, afin de nous les faire mieux connaître. (106) Dans sa Monographie, M. Déséglise semble n'avoir pas remarqué les nombreuses petites glandes entremélées aux poils de la face infé- rieure des folioles du R. pomifera. Ce caractère, aussi passé sous si- lence par plusieurs autres phytographes, est cependant notable, car ces glandes blanchâtres et peu apparentes à la vérité, sont tellement glutineuses a ag oe Se nbsp au papier servant à la dessiecatio gl ‚ ce me semble, au R. Grenier forme intermédiaire, diraitson ; aux R. pomifera el molliss 18. Ro ben Sm. Var. haet (var. velutina olim), S. cinerascens Dumortier Fl. , 95; Tinant FI. Lux., 255 (ex spec.). — Folioles à dents his ou quelques-unes chargées d'une dent accessoire. Hab. — Haies, bois. — este Sie cmt (ponmi a de Namur); Laroch e, Grun : bourg). Cette variété, présentant des fruits subglobuleux ou ovoïdes, à sépales cadues , parfois relevés et marcescents , plus rarement à sépales per- sistants, diffère seulement du R. tomentosa ordinaire par ses folioles à dents presque toutes simples au lieu d’être composées (de tées). Semée dans un endroit ombragé et dans un autre ex ó au soleil, elle a reproduit des arbrisseaux à folioles simplement dentées ou à peu près. Il est à remarquer que les types à folioles doublement dentées produisent trés-rarement des variétés à folioles simplement dentées, tandis que les types à folioles simplement dentées donnent fréquemment naissance à des variétés à folioles doublement dentées. espèces dont les nombreuses formes, depuis un demi-siècle, ont été élevées au rang d’espèce, mais d'où elles descendront tôt ou tard pour se réunir au type dont elles ont été démembrées par des phyto- graphes imbus de principes non consacrés par une longue expérience. Pour étayer ces formes et leur donner un semblant de valeur, on à rapproché les rm fournis par la vestiture des folioles , des pé- doncules et du fruit des caractères tirés de la forme de ces organes. Mais dans la peka ces caractères de forme et de vestiture sont irès- rarement concomitants ! Ainsi les formes glanduleuses à folioles et stipules parsemées de glandes _ plus ‘ou moins nombreuses en dessous, à pétioles glanduleux , et que j'ai réunies provisoirement sous le nom de var. glandulosa, présen- tent des folioles dont la forme est très-variable et des fruits variant ( 407 ) la forme sde gée à la forme exactement fier En outre cette glandulosité, parfois très-prononcée, n diminuant graduellement et st par disparaître d’une forme à une autre forme , qui ne se distinguent Pune de l’autre que par un petit nombre de glandes. Les variations à folioles non glanduleuses, à pétioles peu ou point glan- duleux sont également très-variables, quant à la figure de leurs fruits. Ces formes non apar pas plus que les formes glanduleuses , ne m'ont offert la moindre concomitance entre le caractère de glan- dulosité et celui de had et entre la forme des folioles et celle du fruit, caractères cependant préconisés par MM. Boreau et Déséglise , pour distinguer leurs R. cuspidata, dimorpha, tomentosa, subglo- bosa (an Smith ??), Andrzeiouskii. Quant au plus ou moins de persistance des sépales sur le fruit, rien éga- lement de plus variable, dans les différentes formes du type en ques- tion, que son fruit soit ovoide ou globuleux, ses folioles ite: où non glanduleuses. Ils peuvent être relevés et marcescents jusqu’à la parfaite maturité, et méme quelquefois persistants réellement; mais le plus souvent ils sont caducs et tombent avant la maturité du fruit. En disant persistants réellement, j'entends des sépales qui continuent à vivre pendant tout le temps de la maturation et ne se désarticulent jamais au niveau de leur point d'insertion, comme cela arrive pe les sépales marcescents couronnant le fruit à la maturité, mais st détachant à ia moindre secousse. Au Manuel de la Flore de Belgique, p. 52, j'ai déjà attiré l'attention sur ces divers degrés de persistance , et ma longue pratique des Roses me permet d'insister sur limpor- tance des caractères fournis par la persistance ou la caducité des sé- pales. Ces caractères, comme on le verra plus loin, ne varient que 1rès-accidentellemen t: Je me permettrai de m'étendre un peu sur ce point. Au commencement de ce siècle, la persistance et la caducité des sépales avaient déjà été prises en aig aia, et, dans ces dernières années, Fries (1) s’en est servi pour former des sous-divisions dans la section Caninae des s de la ae seulement cet auteur n'a vu qu'assez im- parfaitement l’état des choses. Chez le R. canina et sa légion de formes glabres ou pubescentes, glan- - duleuses où non glanduleuses, à dentelures simples ou composées , nn ne nd {1} Summ. veget. Scand., 1, 42. (108 ) les sépales sont neden, réfléchis panne après l'anthèse be , : tai iade dA 11 s 1 sctont âtalé ; me I , I et persistent longtemps sur le fruit, à la facon de ceux du R. micrantha. Parfois aussi ils se relèvent, et j'ai observé un cas de e persistance véritable: c'était sur les fruits de cinq ou six pieds d’un R. canina à folioles gla- Re, simplement dentées, à pédoncules et à fruits lisses. Ces pieds croissant sur un coteau exposé au midi et dans une aire de deux ou Frs mètres carrés, paraissaient être maladifs, et les fruits, couron- nés par les-sépales verts, relevés plus ou moins connivents, renfer- maient un petit nombre de sr 8. Ceux du R. rubiginosa se relèvent assez promptement , couronnent le fruit à la maturité et sont ede iat marcescents. Quelquefois ils deviennent persistants, c'est-à-dire végètent jusqu'à la complète ma- turité du fruit dont ils ne se détachent point: ce cas est accidentel et ne se renouvelle pas deux années de suite sur on même pipdà Chez le R. tomentosa, ils demeurent d'ordi l t durant un mois et demi ou deux mois, et il west pas très-rare de les voir se relever et couronner le fruit à la maturité, soit à l’état mar- cescent, soit à l'état persistant. Cette persistance, peu commune du reste, est accidentelle et varie d'année en année sur les mêmes pieds! Sur un arbrisseau, il peut arriver que plusieurs des fruits aient conservé leurs sépales, tandis que d’autres sont dénudés. A quoi tient cette persistance accidentelle? Pour une forme très-cu- rieuse du R, tomentosa, distribuée par moi depuis trois ans , sous le nom de R. intricata, je Vattribue à P avortement de la majeure partie des carpelles. Les sues, destinés au développement de ceux-ci, re- flaent probablement vers le tube calicinal et de là vers les sépales. Ce . intricata, que plusieurs botanistes instruits considèrent comme une espèce distincte , présente des folioles à dents simples ou à peu prés, non glauduleuses en dessous, ainsi que les stipules, des pétioles peu ou pas glanduleux , des Fes d'un beau rouge, gros, ovoïdes, renflés et arrondis à la ba Chez les R. spinulifolia, coronata , Sabauda, Arduennensis, mollis- sima et pomifera et les autres espèces à sépales persistants, Cette RE est constante et tient à l'organisation particulière de 19. denn ginosa L.; Tratt. Ros. monogr., 11,82; Sm. Engl. Fl, IL, 585; hia Novit., 130; Lindl. Ros. mon 109r, 49 (var. æ); Rehb. Fl. exe., 5082 texel. var. 8): Hol. FL Mos., éd. 2, 255 (exel. var. B, ( 109 ) et C); Hook. Brit. FI éd. 7,459; Grep. Man. Fl. Belg., 52; Coss.et Germ. Fl. Par. éd. 2, 220; R. pseudo-rubiginosa Lej. Fl. Sp., 1,229! ; R. um- bellata, Tratt. l. c., I, 55; Lej. Rev., 96! ; Sm. Engl. Bot., t. 994 (714); Red. Roses, 1, 95 et 11, 97; Seringe Roses desséchées , n° 7 et 40!; Wirtg. Herb. pl. erit., select., nes 470, 471 Arbrisseau touffu; tiges de l'année droites, roides, à aiguillons iné- gaur, les uns robustes , crochus , très-dilatés à la base , les autres droits ou presque droits, gréles, sétacés , trés-nombreux ; sépales se redressant wo l'anthèse ; corolle d'un rose vif; styles at cenis ou hérissés; fruit ordinairement gros, d'un rouge ora couronné par ss sal marcescents, d'un goût fade et pride après les premières gelé Hab. — Coteaux arides, our haies. — Ca et là dans toutes nos pro- vinces, mais surtout répandu vers la partie méridionale du pays. Il disparait dans certains cantons, où il est remplacé par l'espèce sni- vante, Kosa micrantha Sm.! Engl. Bol., 1. 2490 (715); Sm. Engl. FL, 1, ] 387; Tratt. Ros. monogr., 11,135; Re hb. FI. exc. , 5985 ?; Hook. Brit. FL, 159; R. nemorosa Libert in Lej. FL Sp. , 11, 511, R. Libertiana | “Tratti l ¢., IH, 80; R. rubiginosa oe var, A et C). Hol. Fl. Mos, | éd. 2,255; Red. Roses, I1, 25 ? Arbrisseau lâche ; tiges de l'année fesuenen P recourbées au sommet, à aiguillons égaux, tous crochus, di a base ; sépales réfléchis : apres lanthése , puis étalés, tom nner sant la maturité du fruit; corolle d'un rose pâle ; styles ordinair a glabres , rarement un - peu pubescents; fruit ordinairement petit, rouge à la maturité, non I couronné par les sépales marcescenls, wenen après les premières : gp ms neen le nce de celui du R. ca $ Hab. — , haies. — sities de Namur, Luxem- han Liége. En Belgique et en France, i paraît manquer dans d’assez grandes éten- dues : ainsi, suivant MM. Cosson et Germain, il n'existerait point aux environs de Paris? On observe en Angleterre dans la partie méri- dionale. Quoique n'étant point indiqué en Allemagne et en Hollande, il est cependant fort probable qu'il se trouve dans ces deux pays Mest vraiment étonnant qu'après les belles études de Smith, Woods el Borrer, on ait encore généralement confondu les R. micrantha et ru- bigindsa, soiten les réunissant sous un même type, soit en les démem- brant, comme l'ont fait MM. av et Déséglise, et avant eux, Trattinick , Reichenbach et probablement Besser. Ces différents au- * ( 440 ) teurs n’ont pas saisi et compris ces deux types, cependant si distinets et si reconnaissables même à distance Depuis les Monographies de Smith , ue et Borrer, en at on n’a plus rien fait connaître de nouveau sur ces deux Rosa, et récem- ment M. Bentham , après M. Lindley , les réunissait encore e des son Hanbook of the British Flora. En Belgique, Lejeune, qui , pour son temps , avait bien étudié les Rosa des environs de Verviers, après avoir distingué , avec Mile Libert, le R. micrantha sous le nom de R. nemo- rosa, ľa réuni plus tard au R. rubiginosa. L'examen de? herbier de cet auteur m’a démontré qu’il n'avait qu'une notion très-confuse des deux types en question. Probablement ceux-ci sont confondus, en Allemagne, sous le nom de R. rubiginosa. rai R. rubiginosa forme, comme je le dis plus haut, un buisson touffu toujours reconnaissable, même de trés-loin, du buisson lâche et élancé de l'espèce voisine. Ses aiguillons sétacés ou très-grêles font souvent défaut au sommet des tiges , qui, malgré cela, se distinguent encore des tiges grêles et flexueuses du R. micrantha; ses folioles, plus arrondies à la base, ont une odeur tellement prononcée que le vent l'emporte à de grandes distances, ce qui n'a jamais lieu pour l’autre espèce, dont l'odeur est plus ou moins faible; sa corolle est toujours d’un rose vif et non d’un rose très-pàle ou blanchâtre ; son fruit est ordinairement très-gros, gonflé, à chair désagréable au goût. Cette espèce, que j'étudie comparativement depuis plusieurs années ur des centaines de pieds, varie assez notablement dans la forme de son fruit, la vestiture des pédoncules et des entre-nœuds supérieurs des rameaux florifères , dans la forme et la erating des folioles ¢t et glanduleuses en dessus , on a constitué le R. echinocarpa ; mais ce variété notable se relie au t r des formes intermédiaires. La me à pédoncules glabres et constituant un petit arbrisseau est ae le R. Biturigensis Bor. Cette variété parait extrémement rare en Belgique, et je n’en ai encore observé qu’un seul pied (Roche- fort). On trouve bien de temps en temps de gros buissons du R. rubi- inosa type dont certains rameaux florifères ont des péd courts et glabres (R. Jordani Déségl.?). s (411) D'autres variations constituent inbadi encore plusieurs de ces espèces décrites dans la section Rubiginosae par MM. Déséglise, Boreau, Reichenbach et Besser. Le R. micrantha, formant le passage entre le R. canina et le R. rubi- ginosa, donne également naissance à plusieurs variétés élevées au rang d'espèces. Son fruit varie eran : tantôt dagen et petit comme un pois, tantôt ovoïde et de grosse J'ai tout lieu d'espérer que ces Pr Am et ces hag noses feront apprécier plus sainement ces deux types, qu’on ne sera plus tenté de réunir, comme l’a fait Lindley, et dont on ne décrira plus péle-méle les différentes formes devenues espèces. Ces Rosa doivent être tout da bien étudiés sur le vif, afin de pouvoir remarquer le port des = esc l'odeur des folioles, la couleur des pétales et la saveur Le R tapii Thuill, quoique ne l'ayant étudié que sur un petit nombre de pieds vivants, l'espèce étant rare en Belgique (1), me paraît très- voisin du R. micrantha, dont il geen see n'être nf une dend remarquable. Il en a le frui cules glabres et de folioles stiéruées à le base né sont pas onions concomitants : des pédoncules glabres se rencontrent avec des fo- lioles identiques avec celles du R. micrantha. Plusieurs rs rubigineuses sont dites à styles un peu en colonne à la base. N'est-ce pas là un caractère illusoire et existe-t-il ailleurs ii dans les “te verts ou murs des échantillons desséchés? Il est remarquer qu’en se ae = p PEN et surtout ze Tes encore verts, des R. micrantha € sant ànu le sommet du faisceau des styles, qui paraissent alors inner une es courte, mais n’existant point dans la fleur ou le fruit à vie. ` l'état Je re cette suite d'observations en exprimant l'espérance de voir ce beau genre étudié avec méthod surtout avec ce bon sen approfondies, faites dans un pays riche. en espèces et en variétés, viendront, j'en suis persuadé, confirmer mes idées dé réduction et diminuer considérablement ces fausses espèces de livres, véritables e_o. (1) Elle se trouve entre Wavreille et Han-sur-Lesse, Ave (prov. de ndi ; Westerloo (prov. d'Anvers. — Devos !) ; Gendbrugge (Flandre orientale. — Schei weiler!), 8 (112) abstractions faites par des esprits prévenus ou pressés d'en finir, On pourra, à ce propos, me reprocher d’avoir ici même proposé deux espèces nouvelles, qui peuvent fort bien n'être que de simples formes e types déjà connus ; mais je répondrai que la première, le R. coro- nata, west maintenue que provisoirement, et que la seconde a reçu un nom, afin d'attirer sur elle l'attention des amateurs. D'ici à quelques années , j'apporterai de nouveaux faits à l'appui de ma ma- nière de voir, alors que mes semis de Roses, commencés il y a déjà trois ans, m'auront donné une seconde ou une troisième génération. Je dois néanmoins avouer avee franchise que ces premiers essais de culture n’ont produit aucune modification ME 73 chez les nombreu- ses variétés ou espèces nouvelles semées, du moins en ce qui con- cerne les dentelures des folioles et leur vestitu En finissant , je poserai cette srl Pourquoi pi espéces des genres osa et Rubus, par exemple, se sont-elles ainsi multipliées si déme- surément, tandis que la plupart ish autres genres à espèces herbacées vivaces n'ont pas suivi une égale progression? M. Lecoeg (1) répondra que cela tient à la jeunesse de l'espèce . et que , dans les deux genres précités, les formes sont jeunes, sont en train de se multiplier et que leurs produits seront tôt ou tard fixés , comme le sont d’autres formes plus anciennes, aujourd’hui généralement admises comme espèces, qui, ayant cessé de produire , recommenceront néanmoins de nouveau les conditions physiques de notre terre. Cela peut ètre vrai, mais je n'admets point cette idée, et je pense que ce démembre- ment des vieilles espèces doit être attribué au caprice ou plutôt aux recherches spéciales des Phy dhr ai gerend, eh à r? d'années , à multiplier le comme ils l'ont fait déjà pour les Thatietruin : les Fiola, les The- sium, les Salix, genres où l'espèce est jeune, au dire de agate cité. Quant aux Rubus et aux Rosa, la multiplicité des espèces nou velles tient, selon moi, à leur nature ligneuse et à la facilité de pouvoir distribuer un grand nombre d'échantillons de la plus légère forme, et de enn étudier chaque variation pendant un temps illi- mité, ce qui ne peut souvent avoir lieu pour des plantes vivaces herbacées, qui fonts tot ou tard et sont aisément perdues de vue, Qu’on examine, sous un point de vae analogue, la plupart des od OL age rte re (1) Études sur la géographie botanique de l Europe ; 1854, 1, 201. (113) genres récemment démembrés , et on reconnaitre ee l'une ou l'autre cause, comme la végétation en touffes ou en groupes nombreux, a favorisé l'étude de leurs espèces et a nd une Miers distribution de spécimens de leurs différentes formes. I] ne sera pas superflu d'ajouter que les Roses en fleurs doivent ètre récoltées entre huit et onze heures du matin et préparées sur place. Après la dissémination du pollen, favorisée par les abeilles et les bourdons, les pétales deviennent très-cadues et se détachent , quoi qu'on fasse, pendant l'opération du desséchement. 21. Rosa arvensis L., et plur. auct. Var, BisERRATA. — Folioles à dents composées (2-5-dentées). Hab. — Bois, coteaux pierreux. — Rochefort, Han-sur-Lesse (prov. de Namur). Dans la section Synstylae, cette forme a Ja mème valeur que plusieurs espèces nouvelles de la section Caninae , et son type me parait devoir offrir un certain nombre d'autres formes analogues aux nouvelles espèces démembrées du R. canina. 22, Epilobium lanceolatum Séb, et Maur.; Gren. et Godr. FL Fr., 1.581: pipet. Fl. Als., 1, 267; Lloyd. Fl Ouest, 161; Hook. Brit. FL, éd. 149; Rabingt. Man., éd. 4, 117; Wirtg. Fl. der preuss, D 175: Bor. FL. Centr éd.,5 , 240; Garcke Fl. Deutsch., éd. 5; 158; Schultz Herb. norm., n° 266 Tige de deux à six décimètres, pru et ordinairement ascendante à la base, pubérulente surtout au sommet, souvent rougeatre inférieure- ment, ainsi agin Aes feuilles CS che at ou hrs rapproc Fochees: desséchées au pred de la Bodt ison; les cauli portant pour la plupart à leur aisselle des bourgeons ou de peti rameaux feuillés (1), à limbe oblong, souvent d'égale largeur dans les deux tiers de sa longueur , alténuées au sommet et un peu tuses, à base ordinairement nou élargie, cunéiforme ou un peu ar- rondie, atténuées en un pétiole assez long (5-8 mill.), si ce west les tst denticulées sur les bords, légèrement a vert gai. Grappes florifères un peu inclinées avant Panthè Banes étalés en croix. Fleurs assez petites, blanchätres, puis devenant un peu rosées. Capsules pubérulentes-blanchätres, char- rn EE AE ENE EN LE ES (1) Cett Pe nee fois chez VE. collinum F ICUIATITE | (414) it de a crépus entremélés de poils en massue. Viv. Juin-juillet. hers, bois montueux (grès et schiste). — Herock (prov. es ape 1861); entre Remouchamps et Nonceveux (prov. de Liége, 1856 ). En signalant cette espèce en 1859 (1), je conservais des doutes sur sa légitimité, et c'est pourquoi je m’abstins de la décrire. Au commence- mois de juin passé , je la revis en extrême abondance dans une vallée latérale de la Lesse, où je pus l'étudier à mon aise et m'assurer combien peu mes doutes étaient fondés ; car rien n’est plus tranché et plus caractéristique que cette belle forme, qui ne peut être confondue avec aucune variété de PE. montanum. A la station d'He- oek, ces’ deux espèces croissaient pêle-mêle sans confondre leurs diverses variétés ou variations. Pendant ces dernières années, on a beaucoup discuté sur les Epilobium, sans pouvoir — élucider complétement les espèces de ce genre. La forme en q ‚ quoique généralement adoptée, est mal décrite, et les diagnoses ne concordent pas entre elles. Ainsi plusieurs auteurs décrivent la tige cylindrique, d’autres la disent anguleuse : d'ordi- naire elle est cylindrique , mais peut présenter deux ou quatre lignes saillantes faiblement marquées chez les pieds robustes. Le caractère e lige dressée dès la base n’est point exact, et je pense, d'après l'allongement , faible il est vrai, des rosettes en automne, que la tige oit être souvent ascendante inférieurement. Quant aux fleurs, elles deviennent peut-être d'un ue vif au midi de l’Europe ; mais dans le Nord (vallée du Rhin, Vosges, département des Ardennes, Bel- gique), les pétales sont blanchâtres, puis prennent en se desséchant une teinte d’un rose un peu brunâtre ou d’un rose tendre, à peu près comme ceux de VE. roseum (2). Le caractère de fleurs penchées avant l’anthèse paraît moins sensible que dans l E. montanum, et a souvent disparu sur les spécimens desséchés des herbiers. Le facies de cette espèce est tout différent de celui de PE. montanum, dont il paraît différer, ainsi que je le dis ci-dessus, par la curieuse agglomération des feuilles desséchées à la base des tiges fleuries (5), pere ee SERIES (1) Notes, fase. I, (2) Cette même orka existe sur Len re cultivés à à Thirsk que m'a envoyés . kees et qui provenai “ie dans = ire. (3) boas hin est peut-être accidentelle. (15) par des bourgeons ou des rameaux feuillés se développant constam- ment a ne rn vem feuille caulinaire, et enfin par la coloration t anrûc la decciceation Cenendant ce i parait le mieux la différencier jusqu’à ce pen au dire des auteurs, ce sont ses feuilles oblongues , ordinairement (1) aussi larges vers le sommet qu’à la base, assez longuement pétiolées et non courtement pétiolées ou presque sessiles , ovales ou ovales-lancéolées , élargies à Ja base et insensiblement atténuées jusqu’au sommet, Le sommet de ses tiges est plus pubérulent-blanchatre que dans PE. montanum. Des différences existent probablement aussi dans les graines, qui sont plus petites et d’une coloration, semble-t-il, saint Une étude comparative approfondie de ces deux plantes révélera d’autres carac- tères encore ; car les êtres réellement distincts se arme toujours uns des autres par un ensemble de caractères nombreu Quand PE. Ars est rabougri , ses mask perdent assez souvent forme ned amo ngen à peu de chose près, celle des feuilles de l en mon Quoique devenant de a en a rare vers le Nord, cette espéce est néanmoins assez abondante dans la vallée du Rhin (Prusse-Rhénane), - et se retrouve jusqu'en Westphalie; mais elle n’a point encore été signalée en Hollande, et elle n’existe en Angleterre que dans le Sud. M. Callay Fa observée sur les escarpements schisteux de Ja vallée de la Meuse, dans le département des Ardennes. 25. Epilobium collinum Gmel. ; Godr. Fl. Lorr., 2me éd., 275; Bor. FI. Centr., 5me éd., 240. E. nutans Lej. Revue, 76; E. montanum B collinum Wirtg. Fl. der preuss. Rheinpr., 175; Schultz Herb. we -, n° 264. Hab. — Rochers schisteux. — Houffalize (province de Luxembourg, 85 7). Longtemps j'ai considéré cette plante comme une simple variété de VE. montanum; mais la culture à laquelle je Fai soumise m'a fait modifier cette opinion, et je pense aujourd’hui qu’elle pourrait bien constituer une espèce distincte, dont les caractères n’ont pas encore été exactement saisis et exposés. Si on excepte le facies de la plante, la petitesse habituelle de ses parties, feuilles, fleurs et capsules, les (1) de dis ordinairement, parce qu'il peut arriver , dans certains échantillons et, entre autres, dans plusieurs Nd publiés par M. ultz, barium normale, , tout en restant normalement péti ne présentent pas la fi gée qu ge caractérise. ( 116 ) caractères préconisés jusqu'ici, comme j'ai pu m'en assurer par la culture et par l'étude de spécimens de provenances diverses, me på- raissent peu constants : tels sont ceux de feuilles alternes et de tige ramifiée. Ce dernier caractère ne semble toutefois jamais se présenter chez PE, montanum. Cette forme , dont l'étude est devenue plus dif- ficile encore depuis l'établissement d’une nouvelle espèce voisine (1), réclame done toute l'attention des observateurs. La forme recueillie & Houffalize était de taille fort t petite, à tige simple, sans bourgeons ni rameaux feuillés à l’aisselle des feuilles caulinaires, à feuilles ovales, petites (la miniature de celles de PE. montanum type), opposées à la base el à la partie moyenne de la tige, alternes au sommet. Un pied sauvage transplanté dans mon jardin a donné des tiges plus élevées, très-ramifiées même dès la base et à feuilles plus amples, subsessiles ou courtement pétiolées. Deux semis conséeutifs ont également produit des individus plus robustes que la plante spon- lanée, mais conservant un facies propre et différent de celui de l'E. montanum. Certaines variations de ce dernier, à tiges ya feuilles petites, sensiblement pétiolées, à base du limbe atténuée en coin plus ou moins allongé, reviennent promptement au type par culture, Ges variations, croissant d'ordinaire sur les rochers, consti- tuent peut-être VE. collinum de plusieurs Flor 24. Epilobium Lamyi F. Schultz Arch. de Fl. js Gren. et Godr. Fl. Fr.,1, 379; Bor. Fl. Centr., 3me éd., 241 ; Godr. Fl. Lorr., 2° ee 2; F. Schultz Herb. norm., n° 271, 271 bis, 274r, Hab. — Fossés, talus dn His plore ain siliceux). — Rochefort, Bare (province de Namur). Doit exister çà et là un peu partout. Je crois le reconnaître parmi des _ échantillons qui mont été eny oyés de la Flandre orientale, sous le nom TE. tetragonum. Voilà une plante sur laquelle on a déjà écrit dggnombreuses pages sans que les radars soient encore parvenus à s'accorder- sur son compte: les uns la disent une espèce, les autres la donnent comme une simple variété, Ainsi M. Lloyd (2) la considère comme une variété de PE, phere M. Michalet (5), après en avoir examiné de nom- spécimens authentiques, provenant de l'auteur même de l'es- (1) L'E. Larambergianum rate Herb. norm., n° 265, et Arch. de Fl., n° 275. (2) Flore de l'ouest de la Fr. me Observations sur la Stina des Epilobes, in Bull. soc. bot. Fr., vol. ad (117) pèce, M. Schultz, la réunit à PB, tetragonum comme wen étant qu'une race appauvrie. MM. Grenier, Godron et Boreau, au contraire, l'élèvent au rang d'espèce. Tout en reconnaissant chez PE. Zamyi, que j'ai soigneusement étudié, tant à l'état cultivé, eg propagé de graines provenant du jardin de Grenoble, qu’à l'état spontané, tout en remarquant, dis-je, dans son port quelque ‘aus de particulier et qui le fait distinguer de lE. tetragonum type, je suis assez enclin à le juger tel que lont fait MM. Michalet et Lloyd. Comme les auteurs Je disent fort bien, les feuilles de cette forme sout plus larges et plus courtes, à base arrondie et rétrécie en un pétiole apparent, dont les bords seuls concourent à la formation des lignes décurrentes. Cette différence en entraine une autre, celle d'avoir les lignes de décurrence moins saillantes. La tige, les feuilles et les cap- sules sont aussi plus pubérulentes, et il semble qu'il y ait une diflé- rence dans la forme de l’inflorescence et dans celles des carte qui sont d'ordinaire plus toruleuses. Ces différences se remarquent assez aisément quand on a sous les yeux les types des deux espèces, mais on est parfois très-embarrassé pour déterminer les formes obscures paraissant les relier Pune à l'autre, Par un semis d'E. tetragonum type, fait dans un lieu frais et ombragé, j'ai obtenu des pieds dont les feuilles s'étaient élargies à la base, et avaient ainsi perdu leur forme étroite si remarquable, et le limbe des inférieures s'était étiré à la base en un pétiole bien apparent, dont les bords seuls produisaient les lignes saillantes de la tige. Un des pieds provenus de ce même semis et dont la hé supérieure de la lige avait été nr a À shore sur son — ou a Bes igs vesi pies ressemblant à à ceux de l'E. obscu Quant à la reproduction st ière ou PE. Lamyi, sur laquelle M. Schultz a tant insisté, je pense qu'il n'y a pas lieu de s'y arrêter: cette forme se reproduisant exactement comme PE. tetragonum, La délicatesse de ses rosettes contre le froid de l'hiver, dats certaines stations, tient à des causes probablement locales. En Belgique, les ro- es pieds sauvages et des pieds cultivés supportent les rigueurs de l'hiver comme celles des autres espèces; il en est de même en An- gleterre, au dire de M. Babington. Pour la végétation des Epilobium, je renvoie à la notice de M. Michalet indiquée précédemment , dans laquelle sont bien décrits les divers modes de reproduction par rosettes ou par stolons. 2" SERIE, TOME XIV. 9 (118) Chez plusieurs espèces à rosettes sessiles, ces organes s’allongent par- — fois en courts stolons, ainsi que je l'ai observé dans les E. tetra- gonum et molle. C'est peut-être un semblable allongement accidentel qui a donné lieu à l'établissement de l'E. s ve Boreau Fi. Centr. , 5me éd., si 25. Epilobium palu Var. LATIFOLIUM ery ligulatum Baker in Phylologist , 1857, p. 18). Plante robuste; feuilles caulinaires moyennes larges (8-10 mil- limétres), longuement atténuées aux deux extrémités, superfi- ciellement sinuées-denticulées, à limbe quelquefois brièvement décurrent sur la tige. Hab. — Marais spongieux. — Entre Asch et Helchteren (province de Limbourg). Cette variété a quelque chose d’assez remarquable ; toutefois , sauf son port denied: ses feuilles longues et lar wee et parfois pome dé- ige, i peut arriver, j je pense que, dans toutes les espèces dites à tiges cylindriques, tous ses caractères wia sont ceux de VE. palustre. J'ai semé de la graine enlevée à des spécimens de l'E. ligulatum en- voyés par M. Baker et j'ai obtenu , à l'exception d’une différence dont il sera parlé ci-après, l'E. palustre type. Cette nouvelle espèce a pe ses grandes proportions, sa tige est devenue cylindrique, sauf deux petites lignes de poils partant du point d'insertion des deux feuilles opposées et simulant deux lignes saillantes entre les nœuds inférieurs. Les curieux stolons de l'E. palustre se sont également développés à l'automne. A l’état sauvage, cette variété a souvent la base de sa tige rampante et profondément plongée dans la tourbe ou la vase, mals étant cultivée, elle reprend une tige dressée dès la base. Chez PE. palustre, outre ses stolons si caractéristiques , ane ment trop peu connus et ae à presque tous les specime servés en herbier, il se développe aux nœuds inférieurs autres stolons weeminds non pr une agglomération de feuilles ou écailles bille, mais par une rosette de petites feuilles étalées. L'axe de ces stolons feuillés est plus épais que CE ui des stolons bulbiféres , qui est filiforme, et les petites feuilles wee ur sa longueur sont plus développées : les uns et les autres s’enract nent à tous leurs nœuds. Ces stolons à rosettes forment le passag? - des stolons à bulbilles aux rameaux inférieurs de la tige. Déjà nous avons reconnu chez l’Oxalis stricta l'existence de deux espèces dg: stolons. Ohe. +e 7 . Ji (119) Epilobium.—11 est étonnant qu’on n'ait point encore publié jusqu’ ici une bonne description des graines des Epilobium; car, suivant les espèces, ces organes offrent des diffé- rences sensibles. Ayant examiné scrupuleusement, au moyen d’une forte loupe, les graines d’un grand nombre d'échantillons, je suis resté convaincu de la possibilité de s'en servir avantageusement pour établir ee smerige meid et si si je n'avais nt les erreurs tenté d'exposer ici les différentes formes qu’elles affectent ie les espèces de ce pays. Déjà MM. Cosson et Germain se sont appesantis sur la forme des graines - de l'E. palustre, dont le testa se prolonge au niveau de la chalaze, où il constitue un rebord mince, semi-cireulaire , sur le bord postérieur duquel est insérée Fnigrete D'ordinaire l’aigrette de cette espèce se détache avec | n tout d’une pièce, ainsi daa cela a lieu chez les E. ie: collie. lanceolaium , , telragonum , myi, et, par suite, au lieu de tomber dans Soak elle demeure adhérente à la graine. On peut même, sans s'assurer du sa A ment du testa, reconnaître la graine de PE. palustre en constata l'adhérence de l’aigrette sur le fruit mùr. Dans les espèces Pas ci-dessus, l’aigrette est caduque et se détache aisément et tout d'une pièce, es VE. ligulatum , rapporté ci-dessus à VE. palustre, Vaigrette, tant dans les spécimens envoyés d'Angleterre que dans ceux provenant de semis, se détache assez souvent avec une certaine facilité et d’une seule pièce; le prolongement du testa semble aussi moins allongé Cette difference est peut-être accidentelle et ne me semble pas dé- noter un produit hybride, comme lé pensait M. Babington (1), parce que la plante, selon M. Baker (2), croît en abondance et sans mélange d'autres espèces du même genre. Ce prolongement du testa et la persistance de l’aigrette chez PE. pa- lustre auraient dù, semble-t-il, éveiller l'attention des observateurs sur la forme des graines dans ce genre. L'aigrette est sessile chez les Æ, Lamyi, tetragonum, roseum, lanceolatum, collinum et monta- num; mais, suivant les espèces, elle est insérée tantôt plus latérale- Ment, tantôt plus au sommet de la graine, et la cicatrice qu'elle laisse en tombant n’est pas la même pour toutes les espèces. hem te Sh I REE (1) Phytologist , 1858, pp. 366 et 463. (2) Ibid. , p. 404. ( 120 ) Ib reste à faire pour le fruit des Epilobium ce que M. Des Moulins a si habilement fait pour les akénes des Care. (1). 26. Myosotis lingulata Lehm.; Gren. et Godr. Fl. Fr., 11, 529; Bor. FI. Centr., 3% éd., 461; M. su C. F. Schultz; id ‘Comm, FI. Belg., 1, 101; VDB. ioe. Fl. Bat. Hab. — SN D prairies humides. — ba de (province de Luxembourg); Wegnez (province de si Zonhoven (province de Limbourg). Cette forme, probablement beaucoup moins li que le M. palus- tris, se trouvera sans {in çà et là dans tout le pays. Ven ayant point fait une étude approfondie et ne r ay ant pas cultivée, je seph instans arene sur sa Mer: € et tje me > conte =a de dire, lusiris par sa tige cylindrique, a ses fleurs páls; riscio longuement pédicellées, par so ice à divisions profondes et son style court. Son port la fir aisément reconnaitre, 27. Myosotis intermedia Var. DUMETORUM pa in HVH et Wesm. Prodr. Fl. Brab., 49; M. intermedia var. umbrosa, VDB., Prodr. Fl. Bal., 459%). Plante ordinairement By tr ès-pubescente-velue ; corolle petite, d’un bleu vif, à limbe devenant plan, à tube égalant le ice; celui-ci à dents jamais recourbées au sommet, à tube arrondi et gonflé à la base, à poils crochus très-nombreux Hab. — my bois, haies, pelouses. — KAE? eti là — a 5 parti méridionale d Il est assez singulier qu'on ne se soit point encore emparé de cette forme n faire une espèce; car elle est vraiment remarquable et Bs EA —— du type que ne Fest le M. fallacina du M. ver color. A cause de sa corolle plane, on la prend Rasa: pour ne M. s une dont elle est fort différente néanmo Cultivée pendant plusieurs années en compagnie du Ps intermedia types elle s'est propagée sans subir de modification. Elle mérite d'être étudiée avec soin 28. Myosotis titi Rehb. Sous-var. FaLLaGINA (M. fallacina Jordan in Bor. Fl. Centr, ` 5me éd., 463; Wirtg. Herb. pl. crit., select., n° 580). Tube de * corolle égalant les dents du calice et ne s’allongeant pas après la floraison. pee E (1) Catalogue des plantes de la Dordogne , supplément final , 1858, p- 513. | (14) Hab. — Pelouses, bords des chemins, prés (terrain siliceux). — Çà et là dans les provinces de Namur, Luxembourg et Liége; Gand (Flan- dre orientale ). S'observera probablement partout où existe le type. La première fois que je recueillis cette forme, et c'était avant son éta- blissement comme espèce, je fus fort embarrassé pour la déterminer ; je finis même par la rapporter au M. stricta (1). Elle justifie bien le nom qui lui a été donné; car, l'ayant plusieurs fois récoltée en grande quantité en fleurs, au commencement du printemps, soit pour la dis- tribuer à mes correspondants, soit pour la publier, je ne pus réussir à la préparer en ét parce qu'aux stations où j'avais pris les échan- tillons en fleurs et où j en — sûr Ti n l'avoir vu > le = falla- cina , il arrivait que tous | au sommet des grappes, en M. ‘bersiëolr type, à tube de la tdrolie de- passant 4 la fin beaucoup le calice. Cette nase éveilla mon atten- tion et, après quelques recherches, je reconnus d’une façon positive que sur les mêmes pieds du M. verd il peut se développer des corolles à tube très-saillant, d’autres à tube ne dépassant jamais le calice, et d’autres enfin à tube plus court que le calice et à divisions du limbe restant même conniventes, ne s’étalant pas (2). Cette varia- de tient-elle à Page de la plante ou bien à l’état de la tempéra- ure ? qua au caractère de calice fractifère fermé, par lequel M. Boreau dis- ad ingue, en outre, le M. fallac u M. versicolor, il n’est point exact, ce me semble, car l’une st l’autre forme neen un calice fructifère plus ou moins fermé. Il faudra que le dean soit abandonné et rejeté au rang de sous-variété ou de v Le M. Balbisiana, forme voisine du M. versicolor, re être une création plus heiticüsé. chium vulgare L. Var. w IERZBICKII ASE Wierzbickii Habri. sec. Bor. Fl. Centr. 5m g. Herb. pl. crit., select., n° 578). Corolle Le. tite à kaoa non vam Hab. — Champs en jachère, pelouséd’ etc. — Rochefort, Han-sur- Lesse, Namur, etc. (province de Namur). Tout d’abord les caractères préconisés pour séparer cette plante de VE. vulgare inspirent peu de eonfiance ; aussi plusieurs auteurs ont-ils (t) C'est elle qu’on voit signalée sous ce nom ee la hors = igen! p- 325. - (2) La fécondation s'opère norn ( 122 ) considéré l'espèce de Reichenbach comme une simple variété de ce dernier. L’expérience est venue confirmer cette manière de voir. Un semis de l'E. ss trie , fait en 1858, ma donné un pied très-ra- meux et extrêmement robuste (n'ayant fleuri qu'en 1860), portant un grand nombre de fleurs à corolle grande, à étamines saillantes, parmi lesquelles se trouvaient un petit nombre de fleurs à corolle petite et à étamines incluses. Déjà le P. Bellynck avait observé un pied sau- vage de PE. vulgare portant ces deux sortes de fleurs. Íl reste à constater si la réduction de la corolle et la brièveté des étamines sont liées à une fructification plus ou moins parfaite des ovaires. J'ai du reste reconnu, à plusieurs reprises, que la variété en question fruc- tifiait bien 30. tenant montanum Lamk.; Gren et God. Fl. Fr., He zén r. Fl. Lorr., 2me éd. , 11,44; Coss. et Germ. Fl. Par., 2me éd., C. sylvaticum ‘Hanke: Hook., Brit. FL, 7meéd., 291 ; Kirschl. Fl. À: actien pivotante. Tige de 4 à 8 décimétres, simple à la base, rameuse sommet, hérissée, à poils longs , blanchatres , tuberculeux. Feuilles DER vertes, luisantes , glabres ou presque glabres en velues et rudes en dessous, à poils tuberculeux ; les radicales et les caulinaires inférieures ovales-elliptiques, atténuées-aigués au sommet, prolgapées a la base en un long ad tand ie supérientey oblon- gues- essiles, embrassa läches ‚éla- lées, les inférieures munies d'une ou dette bractées à la base, les jipériaurée ordinairement nues ; pédicelles recourbés ‚ plus cou que le calice. Calice vert, légèrement hérissé , à sépales lancéolés où linéaires, obtus. Corolle d’un bleu violet. Carpelles chargés de pointes glochidées , renflées à la base, scabres au sommet ; cicatrice laissée par le carpophore triangulaire n'egalant pas la moitié de la hau- teur de la nucule. Bisann. Juin-juillet. ab. — Rocailles ombragées de bois montueux. — Entre Nettinne et Heure (canton de Rochefort, province de Namur.— 1861 ). Il m'était réservé de faire cette précieuse découverte dans une petite langue de terrain calcaire, perdue en quelque sorte au milieu des collines et des plaines schisteuses de la Famenne (4). Ce lambeau calcaire forme un relèvement traversé par le ruisseau nommé la Me- hogne ou l’Heure, qui va se jeter dans la Marchette , tributaire de (4) Vid. Carte géologique de la Belgique, par A. Dumont. i ( 125 ) Ourthe. De Nettinne à Heure, il présente une vallée profonde, re- marquable par ses escarpements boisés et par sa Florule. Ainsi j'y ai encontré, entre autres espèces : Anemone ranunculoides , Carda- s. — Cette espèce se distingue en outre du C. officinale par ses feuilles moins nombreuses, les supérieures plus larges, par ses grappes également moins nombreuses et plus étalées. Les nucules offrent des différences très-sensibles dans leur forme : celles du C. officinale ont le dos déprimé, à pointes assez distantes et moins nombreuses que sur les côtés et sur la face postérieure, de plus, leurs bords sont un peu relevés en crête, tandis que chez le C. montanum , le dos des nucules n’est pas déprimé , et les pointes sont presque aussi abondantes sur les bords que sur la face ventrale. Quant aux petits - tubercules (ou pointes avortées) entremélés aux pointes du dos, ils sont si rares, du moins dans la plante de Belgique et dans celle de la forêt de Compiègne (Vieux-Moulin et Sainte-Corneille ) , et ils s’aper- coivent si peu, même à la loupe, qu'on ferait bien de ne pas s'en servir comme caractère spécifique. La cicatrice est notablement différente dans les deux espèces : celle du C. montanum, en n'y comprenant pas la pointe dépassant la nucule, est aussi large que longue et atteint à peine les deux cinquièmes de la face ventrale ; celle du C. officinale est étroitement ovale, beaucoup plus longue que large et atteint la moitié de la face postérieure de la nucule. M. John Sim, dans une Notice publiée l'an passé (1), s'étend longuement sur la durée de la végétation de l'espèce décrite ci-dessus , et il finit par conclure que la plante est vivace, mais non bisannuelle , comme le prétendent certains phytographes. D'après les faits sur lesquels il étaye son opinion, je me rallie volontiers à l'avis de M. Irvine, qui considère la plante comme étant bien bisannuelle, mais capable de chez les plantes bisannuelles. 51. Melittis Melissophyllum L.: Gren. et Godr. Fl. Fr., I, 701; Coss. et Germ. Fl. Par., 2me éd., 400; Hook. Brit. Fl.,7™* éd., 355. Di Sen La este © SOIR (1) On the biennal duration of CYNOGLOSSUM MONTANUM ; Phytologist, 1860, 237. * (124 ) Hab. — Bois montueux (calcaire). — Environs de Tilff — Hony et Méry— (province de Liége. — Abbé Strail et C. Malaise , 1856 ; Ed. Morren, 1862). Cette station me paraissant quelque peu suspecte, j'ai omis à dessein, dans le Manuel de la Flore de Belgique , de comprendre le Melittis au nombre de nos plantes indigènes. D'après une indication vague de M. Dumortier (1), il paraitrait avoir déjà été découvert dans la pro- vince de Liége, par Dossin;-toutefois Lejeune (2) ne le renseigne qu’à titre d'espèce exclue. M. Mathieu (3), de son côté, le signale dans les bois montueux de Luxembourg, mais cette indication n’est point fondée ; car, dans de nombreuses courses que j'ai faites à travers tout le Luxembourg, je ne suis jamais parvenu à le trouver, et aucun botaniste, à ma connaissance , n’a été plus heureux. L'espèce en question s'élève peu, vers le nord, au delà du 50e degré, si ce n'est en Angleterre, Abondante çà et là dans le centre de Ja France, elle est encore commune dans le domaine de la Flore de Paris, mais commence à devenir rare en Lorraine. Elle est très-rare en Allema- gne et encore ue l'observe-t-on que dans le centre et au sud de ce pays. M ne l'a poipt jusqu'ici constatée dans la Prusse rhénane ni en Hollanc Le genre rh cette bells abs appartient à la tribu des Loan et est voisin des Lam 2. Lappa Kotschyi +. deens espèce de l’Asie Mineure, qu'on sera peut-être étonné de voir wees dans ces notes, me confirme de plus en plus dans ma façon d'apprécier les espèces de ce genre, qui ont déjà fait l'objet de mes études antérieures (4). A ce propos, je reviens sur le sujet, parce que plusieurs phytographes, et même de très-habiles (5), continuent à envisager nos trois espèces comme des variétés derivant d'un type unique et qu’en outre les auteurs qui les adoptent s’obstinent aussi à les décrire incomplétement. Je vais exposer le résultat d'observations faites depuis 1859, et je terminerai ces considérations par la diagnose de la plante précitée, aaa ea e eneen ent (1) Florula Belgica, 4 (2) Compendium Fi — Belgicae, WW, 254. ke Flore générale de Belgique yl, 421: (4) Vid. Notes, fase. 1, 15 (1859) (5 Vid. Coss. et Germ. F/. Par., éd. 2 (1861). ( 12 ) Antérieurement à mon travail, M. Babington , dans un mémoire (1) dont je n’avais pas eu connaissance, avait déjà éveillé l'attention sur la le L. forme des corolles chez tomentosa , mais il ne paraissait pas avoir remarqué la dico eg de leur base et l'existence de glandes sur la ure. D'autre part, dans une note pu- bliée en 1858, de laquelie il combat une assertion d'un botaniste allemand, M. Nitzchke , qui considérait les L. intermedia Lange (sub Arctio) et L. pubens Babingt. (sub Arctio) comme des hybrides des L. major et minor et des L. minor et tomentosa, dans cette note, dis-je, il expose des caractères tout à fait nouveaux : ceux tirés du pétiole des feuilles radicales, qui est tantôt plein, tantôt concave. D'après lui, ce serait le révérend W. W. Newbould qui, le premier, aurait eu l'idée d'examiner le pétiole des feuilles radicales sous le rap- e leur consistance. os espèces, y compris le L. Kotschyi, ont les pétioles des feuilles radi- cales toujours creux . à l'exception du L. major , qui les a sans quel que soit l'âge ou la force des feuilles. Au dire de M. Babington, il paraîtrait que le L. tomentosa présente, en Angleterre, re id pleins. En présence de cette contradiction ou plutôt de cette varia- bilité , il sera prudent de s'assurer de nouveau si l’ espèce a bien réel- lement des pétioles tantôt creux, tantôt vmma La forme extérieure a aussi offert, paraît-il, des caractères différentiels. Quant à la forme, il est probable que les feuilles pn également des signes distinctifs, mais je ne les ai point assez étudiées pour en parler judicieusement. Je passe maintenant à l’inflorescence qui, quoique assez bien décrite par divers phytographes , est généralement mal saisie et compri ise et aussi mal figurée (2). Cela tient en grande partie à l'étude qu'on en fait sur e simples rameaux ou au moyen de figures défectueuses. Chose digne de remarque, c’est pr l'inflorescence tend à se porter de plus en plus vers le sommet de la tige et des rameaux en passant du L. minor au L. Kotschyi, au L. major ; puis au L. tomentosa. En effet, cette dernière espèce, les capitules ¿rè s-nombreur, placés à she de la tige et des rameaux , forment des cory mbes plans et la partie inférieure des ramifications est dénudée, à capitules Cu (1) On the British species of Arctium (in Trans. Bol. Soc., 1856, v, (2) Les planches 80 et 8t des Icones de M. Reichenbach sont mauvaises et ne peuvent qu'induire en erreur. ( 126 ) souvent plus ou moins avortés. Chez le L. major, dont Vinflorescence se rapproche beaucoup de la précédente, les capitules supérieurs de la tige et des rameaux sont moins nombreux et constituent des co- rymbes moins plans; en outre, les ramifications sont moins nues inférieurement. En ce moment , je wai pas sous Ja main des spéci- mens assez nombreux et assez complets de ces deux plantes pour exposer en termes rigoureux les propo portions relatives des et leur disposition. L'inflorescence du L. Kotschyi est intermédiaire entre celles des L. major et minor; les pédoneules supérieurs de la tige et des rameaux, terminés par 2-5 capitules, forment des corymbes arrondis, et les pédicelles sont 1/2 - 1 t/2 plus longs que les capitules(1), et non 1-2 fois plus longs, comme dans le L. major. Lesramifications, plus dénudées à la base que chez le L. minor. forment, par leur ensemble sur chaque rameau ,une panicule ovale et non une pani- cule racémiforme plus ou moins étroite. Dans le L. minor et ses sen Vinflorescence se concentre bien moins vers l'extrémité des axes : les pédoncules supérieurs , ordinairement simples ou unicé- os forment des grappes terminées au sommet par 1-5 capitules, qui se dépassent chacun d’au moins la moitié de leur hauteur. Une étude attentive de l’inflorescence chez les diverses variétés de ce dernier m'a démontré que la brièveté ou l'allongement des pédoncules et des pédicelles dépendaient de la faiblesse ou de la vigueur des pieds, et aussi de l'avortement ou du développement de certains capitules sur les ramifications. Chez ces diverses espèces, ce qui se produit au sommet de la tige et des rameaux se répète en petit à l'extrémité des ramifications, C'est- à-dire des axes tertiaires. Malgré ces explications déjà longues sur l’inflorescence, je serai peut- être men compris : il aurait fallu qu'elles eussent été accom- ra mens es. es di d'infl 8 21.42 4 - varient cependant plus ou mois; à cause des pan se produi- sant sur les individus malingres ou peu vigoureux I] faut surtout Se mettre en garde contre les pieds ayant été broutés ou fauchés, et dont les repousses d'automne présentent des inflorescences tout à fait anomales. a re (1) En ne comprenant point dans la longueur des eapitules la hauteur des écailles ee (427) Ex aminons les capitules, bl td’ espèce à l'autre. Dans le E. iomantidas ils soit fortement ombiliqués pendant l’anthèse, ils le sont moins chez le L. Kotschyi, tandis que ceux des L. major et minor ne le sont ordinairement pas du tout (4), et le deviennent seulement un peu pendant la maturation. Rien west plus variable que leur volume dans la même espèce, quoiqu’ils ent en général une grosseur normale rms pour chaque one mer les plus gros sont ceux du L. major, viennent ensuite u L. Kotschyi ?, ceux du L. dennen et enfin ceux du Kin minor. Chez le L. pubens, du moins à en juger d'après la ao de Belgique et des échantillons authentiques récoltés par M. Kir Coventry (Warwickshire), les capitules sont fort gros et D à peu de chose près, ceux du L. major. L'ouverture ou la fermeture de l'involucre à la maturité ne peut servir, à mon avis, d actère spé cifique; car le même pied peut porter des capitules ouverts ou formés : et cela dépend souvent de la place qu’ils occupent. Ains nsi ils peuvent être ouverts au sommet de chaque ramification, où ils sont d’ordi- naire plus gros et mieux développés, et plus bas, où ils sont plus petits et moins bien développés, ils peuvent être fermés. D'autre part, ce deux états dépendent aussi de la faiblesse ou de la ENE des indi- vidus, quoique dans le L. major les capitules soien oujours plus ouverts que chez les autres espèces. Les écailles ia ob Fi “7 rieures de celui-ci et du L. minor sont plus charnues à la base ¢ dans les L. tomentosa et Kotschyi Certains auteurs ont tiré des caractères spécifiques de la coloration des écailles intérieures et de leur proportion relative. Au sujet de la fleur, je ne répéterai pas ce que j'ai déjà dit au premier fascicule de mes Notes; seulement j'engage toujours les observateurs à vérifier mes assertions. Les fruits ont déjà été décrits, mais ils doivent ê ttenti car s'ils présentent, suivant les espèces, de réelles différences, 0 on ne peut néanmoins les caractériser exactement qu'après un examen prolongé fait sur beaucoup d’akénes appartenant à toutes les variétés. La rugosité et la proéminence des côtes varient un peu suivant le plus ou moins avancé de maturité et selon que les fruits sont frais ou desséchés. Dans le L. major, le disque est très-étroit, dé- (A) Je dis ordinairement, parce que j'ai déjà rencontré des pieds de L. minor avec d. pit 1 TC a re 1 , p Le la floraiso ( 128 ). primé, à Seon oser en rugueux; ic du | Kotschyt est plus large, peu enfon ou side : celui Pa L. minor est encore plus large, à à bord inés-pee sail- lant et lisse; enfin, dans le L. tomentosa, le disque est de niveau avec le rd. Le sommet du fruit dans les Z. major et Kotschyi est plus alténué et très-rugueux, tandis que le fruit du L. tomentosa et minor est lisse et à côtes peu marquées. Tose espérer que ces observations viendront ébranler l'opinion des bola- nistes qui ne voient dans nos espèces qu’un seul type, et qu'une étude sérieuse, faite dans le sens indiqué ci-dessus, les amènera à reconuaître des espèces aussi distinctes entre elles que peuvent l'être entre eux les Carduus nutans, crispus el tenuiflorus Ayant plaidé la cause de quatre espèces véritables, selon moi, je dois par contre émettre des doutes sur la validité des L. pubens et in- rmedia, que je considère , surtout le premier, comme des variétés notables et très-robustes du Z. minor. Le premier, se distinguant du dad du L. minor par des capitules plus gros, assez fortement ara- et plus ou moins longuement pédonculés, aurait, bien avant M. ei ely été décrit par Lejeune, sous le nom d' Arctium nemo- rosum (1). M. Reichenbach, dans le quinzième volume des Icones, P. 54, rapporte ce dernier nom au Z. intermedia et peut-être avec raison, car je soupconne fort celui-ci d’étré à peu près identique avec le ibens. Je finis done cet article étendu par une courte description du L. Kotschyi Boiss. — Feuilles à pétioles creux. Capitules glabres, gros (3 ailin de haut sur 57 à 40 de e large), presque orbiculaires au moment de Vanthése, un peu déprimés au sommet pendant la matu- ration , ordinairement ouverts à la maturité, ombiliqués à la base, à écailles fortement réfléchies, les inférieures appliquées contre le * sommet du pédicelle, les supérieures concolores, un peu plus courtes que celles qui les précèdent, disposés, à l'extrémité de la tige et des rameaux , en grappes corymbiformes arrondies au sommet. Fleurs ne dépassant pas les écailles. Corolle à partie supérieure atténuée à la base, chargée de glandes résineuses, surtout vers les dents (2), une demi-fois plus courte que la portion rétrécie dont la base n’est pas a (1) Comp. Fl. Belg. st M, p- 129 (1836). (2) Ces er agin résineux semblent souvent manquer sur la corolle des L. major et m (129 ) accrescente. Akènes sensiblement atténués au sommet, à côtes très- marquées, mais se confondant D ta avec les rugosités de l'extrémité du fruit. Bisann. Aoû Hab. — Taurus (Asie Mineure. — aka ). Obs. — M. Reuter, directeur du Jardin botanique de Genève, m'écrit que cette plante, d’abord cultivée à Genève de graines reçues de l'Orient, avait été répandue dans les jardins botaniques (1) sous le nom ci- dessus, mais n’a point été dénommée et décrite par M. Boissier. Elle doit être placée entre le L, major et le L. minor. IL serait à désirer que les L. amplissima et L. edulis fussent étudiés en avec les Sr précitées. 55. Gnaphalium uligino “_ Var. œ. ULIGINOSUM ee “uliginosum Li Reéhb: de; t. 57; 4:H;-Lei, Choix de pl., ne 177). Akènes glabres. Var. 8 PILULARE Pas (G. iden Wahl.; Rebb. Je., t. 57, f. IV; Schultz Herb, norm., n° 501, et Areh., 514; Wirtg. Herb. pl.crit., select., n° 487). Akénes chargés de papilles ovoïdes-allongées. Hab. — Giants humides, bords des eaux (terrains argileux et sablon- ux). — &. t là dans toute la partie septentrionale de la Bel- gique, RES 8 commun partout. M. Reichenbach, dans le texte de ses Icones, dit le G. uliginosum (type) commun en Allemagne, et signale le G. ge seulement pit un petit nombre de localités, Au contraire, M. Schu oc. cil., considère la première forme comme étant beaucoup any rare que la seconde; selon lui, elle n'aurait encore été trouvée en France qu’aux environs de Bitche {département de la Moselle Cet auteur, à l'exemple de Reichenbach et de es autres, prend les deux variétés ci-dessus pour des formes spécifiques dist singles. Il heen les expressions employées dans les Flores pour caractéri l'espèce de pubescence des akènes et remplace les mots de hispidis et de finement hérissés par ceux de finement et brièvement muriqués (achenis muricatis). A mon avis, ce changement west pas heureux , car Je mot muriqué, venant de murex, genre de mollusques à co- mue charges de vo ot s'applique à une surface cou- et ce mest pas le cas pour le fruit des Gnaphalium et des genres voisins (Filago, Antennaria, ete.). r —— (1) La plante que j'ai étudiée vivante provenait de graines reçues du jardin de Grenoble. ( 130 ) L’akéne de ces espèces est parsemé de petites papilles ps peu adhérentes, quelquefois même un peu rétrécies à la base et ; riant de la forme globuleuse (G. luteo-album) à la forme ng, grèle et cylindrique (G. supinum). Jusqu'ici on n’a encore trouvé pour séparer le G. uliginosum et G. pi- lulare Yun de l'autre que le caractère de fruit lisse ou de fruit papil- leux. Cette différence, paraissant peu constante, ne suffit pas pour étayer une création spécifique. En étudiant les Gnaphalium de mon herbier , j'ai trouvé un spécimen du G. luteo-album, recueilli au Cap- Vert, ayant les akènes glabres ! c'est-à-dire dé épourvus des papilles Gabulenses particulières à cette espèce. De ce fait, on enf presque Qu'on examine attentivement grand nombre de pieds de chaque type et l'on trouvera peut-être pour chacun d'eux des formes à fruits glabres et d’autres à fruits papilleux croissant île-mêle, comme cela arrive, Fl. Fr., IL, 119; Godr. Fl. bores: 2me éd., 597; Döll FI. Bad., 927; S. nemorensis Lej. Comp. Fl. Belg., UI, 174 (non Fl. Spa.); S. ne- morensis var. «, toren Coss. et bed. Fl. Par., 2me éd., 520; Rchb. Ze., t. 81, ff. H (mala). Souche briévenient rampante (3-10 centimètres). Tige de 7 à 12 déci- metres, anguleuse, glabre ou légèrement pubéru lente, verte où un n te. Corymbe láche, irrégulier, à rameaux et ram rieurs sensiblement dé épassés par ceux placés Rae | en am ssous; pédicelles {/2 à 3 fois plus longs que Tinvolucre (2). Celui-ci gros, un peu moins d’une fois plus long que large au moment Pa l'anthèse, et seulement une demi - fois plus long que large à la Mati nee eng teri oera poison à (1) L'année dernière, M. F, Sc hultz, dans une notice , insérée au Jahresbericht Pollichia , p. 110, dake son opinion sur les deux formes précitées, qu'il ne considère plus que comme des variétés d'un même type et croissant gei pêle- mele. La var, de nosum serait plus répandue qu’il ne le pensait tou (2) Chez le S. saracenicus > ils sont ordinairement plus courts que e Vinvolure PR or sl (451 ) maturité, composé de 9-43 folioles assez longuement atténuées- aiguës, carénées sur le dos et chargées de petits poils glanduleux ; bractéoles 3-5, linéaires ou subulées, plus courtes où plus longues que l’involucre. Fleurons ligulés, PR ni ru (5 millimè- Ares) ant environ Leipe e (1). Viv. Juillet ords des ns: ne bois mr (ar) — Entre ten et Malmedy ({ e de la Wamme, entre Champlon et Le (Crepin ); vallée de E opena près de Poix (province de Luxembourg. — D" En étudiant la première fois cette plante sur des spécimens recueillis à Francorchamps , en 1855, j'étais assez porté à la prendre pour une variété notable du S. saracenicus (S. Fuchsii Gmel. ); mais l'ayant cultivée et l'ayant revue en grande abondance dans la forêt de Cham- plon, le long de la Wamme et de ses petits affluents, j'ai appris à la mieux connaître, et, en présence de caractères importants, j'ai modifier ma manière de voir. dù Elle se distingue du S. saracenicus par sa floraison d’au moins quinze jours plus précoce. Le 22 juillet 1855, elle était en pleine fl . entre Francorchamps et Malmedy, et un pied rapporté de colts station et replanté dans mon jardin, fleurit chaque année au mois de juin (1861, en pleine floraison le 15 de ce mois); l'année dernière, au bois de Champlon, elle commençait à défleurir le ui juillet, et le ter aoùt, elle se trouvait dans sa période de maturation, tandis que le S. saracenicus, croissant aussi là à profusion et confondu avec elle, commençait à peine à ouvrir ses premiers capitules. Les auteurs wont point mentionné cette particularité, à mon avis, trés-impor- tante. Dans la Flore de France et la Flora des Grossherzogthums Baden, le S. saracenicus est dit fleurir et fructifier en juin-aoùt et le S, eener en sion dans la Flore de Lorraine et dans la Flore d'Alsac même époque (juillet-août) est assignée aux deux plantes. es Ann en fleurs du S. Jacquinianus, récoltés par M. Bayer, en 1860, aux environs de Vienne; portent la date du 19 août, et un ges également fleuri, récolté par le même dans les montagnes ( Wechsel) de la basse Autriche, est accompagné d'une étiquette avec la ae du 7 juillet 1860. D'un pays à un autre, de la montagne à la plaine , l'époque de floraison peut varier pour ces deux plantes; mais je crois, d'après les faits énoncés ci-dessus, que le S. L'akène du S. saracenicus (4 millimètres) est environ une fois moins long que l’aigrette ` ( 132 : Jacquinianus fleurit au moins quinze jours avant l'autre espèce. : fe e particulière de ses feuilles, constante à l'état spontané — et persistant par la culture (transplantation et semis), est aussi un caractère remargu Quant aux dentelures, né varient dans l’une et Pautre espèce; toute- fois, chez le S. Jacquinianus, elles sont souvent plus prononcées et parfois très-profondes (4-5 millimètres). Le caractère de dents car- tilagineuses dirigées vers le sommet préconisé pour distinguer le S. salicetorum Godr. (S. saracenicus plur. auct.) des deux espèces voi- sines, ne peut être bien apprécié qu'à la vue des trois types. Chez le S. Jacquinianus, les dents ont aussi une pointe cartilagineuse iri ers le sommet de ja feuille, tantôt étalée, mais elles ju sont pas aussi franchement en L'inflorescence de ce dernier era notablement de celle du S. sarace- nicus; ses capitules , beaucoup plus rares, sont en corymbe moins nivelé; chaque sommité des rameaux secondaires, terminés par trois ramifications (axes tertiaires), ou bien l'extrémité de laxe central, porte en moyenne 13 capitules et non 20 à 23; enfin les pédicelles ont 15 à 45 millimètres et non 5 à 20 Le rm de la base de Vinvolucre est beaucoup plus saillant et plus crénelé. Les facies involucrales, toujours en nombre plus grand (9-15 el non 8 et rarement 9), sont plus carénées et, en outre , elles sont chargées de poils glanduleux , chose rare chez le S. saracenicus. Contrairement à ce que dit M. Godron, loc. cit , les folioles de celui-ci sont aussi caré- nées, mais moins visiblement. En ce qui concerne les côtes ou lignes saillantes de la tige, elles ne peuvent fournir de notes re toutefois la tige du S . Jacqui- nianus est un peu plus anguleus Des faits exposés, il suit que les Sean bie se a par des caractères de mœurs, de formes et de pro Il se rencontre, rarement il est vrai, certaines sa trés-liligieuses paraissant être ou des variétés fort notables du S. saracenicus OU des produits hybrides : leur inflor e, ressemblant à celle du S- Jac- quinianus, a des capitules gd étroits (8 folioles) et — puberu- wate paptulcax: J'ai trouvé plusieurs pieds d’une forn et j e des échantillons recueillis en Allemagne. se culture _viendra nous éclairer sans doute sur la véritable nature de ces © rrassants. J'aurais désiré faire ressortir ici les différences existant entre les deux ( 133 ) Senecio précités et le S. salicetorum ; mais les spécimens que je pos- sède de celui-ci, récoltés en Angleterre, dans le Wiltshire (Bath), par M. Flower, et aux environs de Rotterdam, par M. Oudemans, ne sont pas assez complets et assez nombreux pour faire une étude conscicu= cieuse de l'espèce. D'après les descriptions publiées par Lejeune, dans la Flore de Spa et D le Cı ps ht sesia Belgicae , il semble que cette dernière g t les localités indiquées — in hemmaribus ad Vesam et bois è couverts, aux environs de Verviers el d'Ensival — ne sont pas semblables à celles qu’elle habite en France et en Allemagne : saussaies et rives des grandes rivières. Celle rare espèce, se distinguant par sa souche longuement rampante, ses feuilles dentées en scie, ses capitules aussi larges que longs, à 7-8 fleurons ligulés, doit faire l'objet de spécialés ehari de la part des botanistes habitant Verviers ou les environs 9. Artemisia camphorata Vill.; Gren et Godr. FI. Fr., 11, 127; Godr. Fl. Lorr., 2me éd., 1, 400; Kirschl. FL Ais., 1, 490; Bor. Fl. Cenir., om éd., 555; Puel et Maille FI. loc., ni 455 et 167. Souche ligneuse donnant naissance à un — nombre de rameaux floriferes et de rejets feuillés. der de 2 à 5 décimètres, courbées et ascendantes à la base , sillonnées, pubescentes, puis glabres. Feuilles pouctuées, d'un vert jaunàtre, brièvement cotonneuses, à divisions apat es tr ved tes caulinaires moyennes pourvues a la base dp deux ‘s, allongées ou très-courtes. Capitules assez gros, pédicellés , penchés , disbödbe en petites grappes dressées ordi- nairement simples, formant par leur réunion une panicule étroite ; bractées linéaires-étroites, égalant où dépassant les capitules. Invo- lucre subglobuleux, d'abord un peu angu ed d'un vert jaunàtre, à folioles extérieures (2-5) linéaires, herbacées, un peu scarieuses à la pointe; les autres ovales très-largement scarieuses. Corolle @ tube glanduleux à la base. Réceptacle muni d'un petit nombre de poils laineux , crépus, plus courts que les akènes. Viv. Aoùt-octobre, - — Rochers, pelouses arides (calcaire). — Leffe, près de Dinaut (prov. de Namur. — Julien Deby et Henriette Cerf). Cette très-rare espèce, croissant en grande abondance sur une colline d'une vallée latérale de la Meuse, a été découverte, l'année dernière, par M. Deby et par sa tante Mie Cerf (1), qui ont eu la bonté de m'en 1) Cette dame a déjà signalé cette découverte dans une petite notice intitulée : Botany of the Meuse. (Vid. Phy ylologist, n° 80, décembre 1861. 2" SÉRIE, TOME XIV. 10 ee a envoyer, à plusieurs reprises, de nombreux spécimens secs et foisonne sur les rochers de Charlemont (Givet, département des Ardennes), non loin de nos frontières (1). Il est probable que c'est la même plante qui, sous le nom d’A. campestris, a été — oh M. Mathieu aux environs de Dinant (2). i La localité belge paraît sa station la plus septentriona On l'observe donc à Givet, puis on la retrouve à pr (vallée de la Meuse, — département de la Meuse), à Rouffach (Alsace), dans - quelques rares endroits du centre de # France et du Jura méridi et enfin dans le Dauphiné, le Tyrol, bs. — L’A. Absinthium s'en distingue Hs ses feuilles jamais auricu- be, à divisions oblongues lancéolées, par ses fleurs plus nombreuses dans chaque capitule, à corolle sates par son réceptacle chargé de nombreux poils roides dépassant les akénes. Sa panicule est plus ample, parce que les grappes nn peut-être aussi plus éta- lées , sont souvent composées. Chez lA. car nn: les feuilles caulinaires inférieures et celles de rejets stériles ne sont pas ordinairement auriculées, Un échantillon de PA. ambigua Jord., récolté à Gap par M. Grenier, er que je possède dans mon herbier, semble différer de VA. camphorata seulement par une panicule plus am L'A. campestris se sépare des formes real par un réceptacle glabre, etc. 36. Podospermum laciniatum DC.; Rchb. Ic., t. 54 et 55, f. Het |. Hab. — Pelouses arides (terrain argilo-calcaire ). — Entre Hamerenne et Han-sur-Lesse (prov. de Namur. — 1864 Cette composée, assez commune ou commune au midi et dans le contre de l'Allemagne et de la France (3), mais devenant rare où très-rare — vers le Nord, avait élé indiquée avec Pee au Manuel de la Flore de — Belgique, parmi nos plantes indigé On doit la rechercher attentivement aux environs de Mons et de Bous- _ soit, où M. Desmazières la signalait jadis. (1) Vid. Crep. Notes, fase. 1, 14; de Melicocq Prodrome de la Flore des envi- rons de Remy ra rs. bot., p. 8. ; (2) Flore intine de Dime : : (3) Elle n'existe ni en Ho ni en Karels: ( 155 ) A cause de sa petite taille, elle peut aisément passer inaperçue dans l'herbe des pelouses et des lieux incultes. 57. Crepis Nicaeensis Balb.; Gren. èt sé Fl. Fr., nes 557; re FI. ie 575; Kirschl. Fl. Als., 1, 406; Bor. Fl. Centr., 3me éd., 578 Döll F: hiel 854; Rchb. fils Zc., t. 89, f. ne 11; AE ‘Herb. Dl. crit, select., n° 497, Racine cie: one courte, à collet souvent un peu renflé et ar- rondi. Tige de 4 à 7 décimétres, simple, dressée, plus ou moins anguleuse, ves. Feuilles d’un vert clair, pubescentes-rudes, sur- tout à la face postérieure ; les inférieures lancéolées, longuement atténuées en meet incisées ou roncinées-pinnatifides; les cauli- ` naires moyennes et supérieures lancéolées , dentées ou pinnatifides , planes, ts sagitlées a la base, à oreillettes aiguës divergentes. Capitules disposés en un corymbe plus ou moins ample, à pédoncules hispides, à poils glanduleux noirdtres entremélés de duvet. Folioles - de Pinvolucre ordinairement chargées de poils glanduleux abrite ou jaunâtres et de duvet court et blanchâtre, glabres à la face i terne. Stigmates dun brun livide. Akène sensiblement atténué au sommet, marqué de ra côtes, scabres supérieurement, dre dans le reste de leur étendue, très-rapprochées les unes des autres, à intervalles nds sektile alvéolé, à rebords des ps membraneux et munis de poils assez rares. Bisann. Juin-juillet Var, ae EcLanputosus. — Pédoncules et involucres dépourvus de Is glanduleux , presque glabre Hab. — Suit ies, champs en jachère hs ain argilo-caillouteux et grès). — Entre vom, et Rochefort, Louette-Saint-Pierre (prov. de Namur, — 1860-1861 ). Cette espèce paraît former le passage entre le C. biennis et le C. vi- rens. Elle se rapproche du premier par son réceptacle poilu, à poils, il est vrai, bien moins abondants , mais s’en distingue par ses akènes moins allongés à 10 côtes et non 15-15, par ses stigmates bruns et non jaunes, par ses folioles glabres intérieurement , ses feuilles sagittées; elle se sépare du second par son réceptacle poilu et non glabre, par ses akènes plus longs (5-4 millimètres et non 2-5), à côtes arrondies et non aiguës, à intervalles très-étroits et non assez sensibles, par ses capitules 1/, — 4 fois plus gros, par ses feuilles tudes, enfin par sa tige Ses feuilles sont ou entières ou profondément Popa (var. ade- nantha Rehb. fils), et ses capitules varient, quant à la grosseur. Pour le genre Crepis, comme pour les pers les auteurs ont, ( 136 ) dans ces dernières années, beaucoup préconisé le caractère établi sur la coloration des stigmates , qui sont tantôt d’un jaune pur, tantôt bruns ou noiratres, A mon avis, ce caractère n’est pas Constant, du moins chez certaines espèces. Ainsi j'ai observé plusieurs fois le Crepis biennis avec des stigmates d'un brun page et Ja méme variabilité se constate et plus fréquemment chez le C. virens el ses variétés. Vai aussi rencontré le Hieracium Ee avec des stig- mates franchement bruns Les planches publiées pi M. Reichenbach fils, représentant les Crepis biennis, C. virens et C. Nica figures aeensis, sont bonnes; seulement les es akènes et a réceptacle ne sont pas tout à fait fidèles. . Quanta code de ce Crepis, il me semble jusqu'ici assez suspect. Il existe à foison dans une prairie de formation assez récente et où se trouvent introduits les Trifolium elegans et Carum Carvi. Il est probable qu’il se rencontrera encore ailleurs en ass où peut-être il est confondu avec les C. virens et C. bier Son aire de dispersion est irrégulière (1); ne il pre Ae le Sud. Fries l'indique au midi de la Suède; M. Alex. B a récolté près de Carlsruhe, où il lui paraissait IPR ae 58. Hieracium pratense Tausch; Fries ymb., 19; Gren. et Godr. Fl. Fr., 11, 549 ; Lej. Comp. Fl. Belg., III, Hr ; H. collinum, Gochn ; Sissel Fl. Als., 1, 415; Beth. Aes, tAE Souche rampante, émettant des stolons allongés, feuillés et très-hérissés au sommet. Tige de 5 à 7 décimètres, portant 2 à 5 feuilles, herissée, à poils blanchâtres étalés, entremélés de duvet se et de poils glanduleux au sommet. Feuilles légèrement glau- scentes, oblongues, longuement atténuées en pétiole, obtuses, ” mucronées ou un peu attér nuées-aigués, à bords demticulésciliës, glabres en dessus, un peu velues en dessous, surtout sur la cole. Capitules petits, 10-20, disposés en corymbe dense ombelliforme, à ondules courts, s’allongeant un peu, pubescents-glanduleus. Jn- volucre d’un vert noirâtre , à folioles oo couvertes sur le dos de longs poils blanchàtres entremélés de duvet étoilé et de poils glanduleux. Stigmates jaunes, brunissant un peu. Akénes très-pelits gn ene (1) Vid. Gren. et Godr. Fl. Fr., loc. cit. ; se Fl. Ouest , loc. eit. ; Bor. FI. Cent., loc. cit., 379; er fils Ic., Cichoriacea (2) Döll, toe, cit., ( 137 (1 4/2 mill. hr noirs, erénelés au sommet, à côles rugueuses denti- uillet. Hab. Bords de haies, pâturages. — Verviers, vers Ensival (Remacle. — 1861), entre Mangombroux et Jalhay (provincetde Liége. — Lejeune» loc. cit.) Cette plante, que j'avais exclue du nombre de nos espèces indigènes , se rapporte bien aux descriptions et à la figure précitées; seulement ses feuilles sont glabres à la face supérieure, du moins dans les spé- cimens récuéiilis à Verviers. Wimmer, dans sa Flore de Silésie, dit que, chez les pieds ayant ert à "ombre, les poils sont clairs-semés et les feuilles tens à peu près glabres Fries, dans le Symbolae, rapportant comme synonyme à cette espèce le H. caespitosum Dumortier (FI. Belg., 62), émet l'idée qu'elle pourrait bien n'être que subspontanée ou introduite en Belgique, ainsi que dans toute la partie occidentale de l'Europe. La chose est possible, mais il est possible aussi que l'espèce soit indigène : aucun jardin botanique n'existe aux environs de Verviers. Elle se retrouve cà et là en Alsace et sur quelques rares points de la Prusse rhénane et de la Holla ere 59. mie m #osanum Crep. Man. Fl. Belg., 1 ane M, plus ou moins longuement rampante, simple ou ra- meuse, devenant écailleuse avec la base des cale détruites. Tige robuste, de 2 à 3 décimètres, ordinairement bifurquée vers son mi- lieu , nue ou portant une petite feuille à la base du rameau inférieur , à poils courts et nombreux, devenant presque glabre. PE ni rosettes épaisses, trés-glauques , ordinairement glabres en dessus, parsemées en dessous de longs poils blancs, a bords velus- hérissés, ainsi que la côte. Pétiole plus court que le limbe, hérissé de poils blanes (1). Limbe tronqué à la base, ou très-brièvement atténué en coin; celui des feuilles les plus inférieures de la rosette ovale- arrondi, trés-obtus et mucroné, à bords entiers ou presque entiers; celui des feuilles moyennes ovale-allongé, plus ou moins brusque- ment atténué au sommet, dente, sinué ou incisé inférieurement ; celui des supérieures assez longuement atténué au sommet el aigu , à bords dentés ou sinués. Capitules gros, 2-6, disposés en corymbe très-làche ; le terminal souvent dépassé par les latéraux, à pédon- mm we es poils, ainsi que ceux de la tige et des feuilles, sont courtement plu- meux, mais à barbes n'égalant pas le diamètre du poil. ( 138 ) cules portant à leur base des bractées acuminées, ordinairement — trés-longs (4-10 centimètres), pubérulents blanchâtres, à duvet — étoilé très-dense, entremélé d'un petit nombre de poils glanduleux, courts et peu apparents, dépourvus de poils longs et non glanduleux. _ Involucre renflé et arrondi à la base, à folioles disposées sur plusieurs rangs, longuement atténuées-aiguës, chargées d'un duvet blanchâtre _ étoilé, et à dos pourvu d'un petit nombre de poils glanduleux courts, renflés à la base. Fleurons ligulés grands, à dents glabres. Stig- mates d'un jaune pur ne brunissant jamais. Akènes noirs (4 milli- mètres), gros, égalant les 2/5 de laigrette, qui est un peu roussitre. Viv. Juin. Hab. Rochers escarpés et rocailles (terrain calcaire ). — Vallée de la Lesse, entre Pont-à-Lesse et Anseremme, et vallée de la Meuse à Freyr (province de Namur, 1859-1861 y Dans un genre pareil à celui des Hieracium , c'est avec peine que je je me serais bien gardé d'être venu encombrer les livres d’une nou- velle description, description qui pourra, à la rigueur, être appliquée à toutes les formes voisines. Dans l'état actuel de la science , l'espèce Hieracium est encore fort mal connue, et des diagnoses seules, si fidèles qu’elles soient, ne permettent presque jamais d'identifier avec certitude les objets décrits. La première fois que j'apercus le H. Mosanum, son beau facies me frappa d'étonnement, et ne me permit pas d’hésiter pour y voir une espèce fort distincte de toutes celles du pays et de celles que j'avais étudiées appartenant aux Flores des contrées voisines. Ses feuilles à épaisses, presque cassantes, très-glauques, sa tige bifurquée, à H. murorum et de l'espèce ou variété curieuse signalée à la page 158 du Manuel, Obs. I, et que M. Grenier prend pour le Æ. fagicolum - » espèce comprise dans la description de son H. cinerascens (1). La culture (par semis) que j'en fais depuis deux ans n’a changé ni ses Caractères ni son habitus. Des spécimens en ont été communiqués à plusieurs botanistes experts; a : (1) Flore de France, t, 1I, p. 370. ‘ À (139 ) mais la plupart, tout en reconnaissant la beauté et la distinction de ce type, n'ont pu me donner aucun éclaircissement sur son identité. Seulement M. Grenier, à qüi M. Gay en avait envoyé des échantillons, le prend pour le H. incisum de Hoppe, décrit-dans la Flore de France comme une variété du H. murorum, mais qui, d'après le même au- teur, doit être rétabli à titre d'espèce distincte, M. Grenier paraît avoir examiné la plante de la vallée de la Meuse assez superficiel- lement, car le H. incisum, du moins tel que je le connais d’après des spécimens recueillis en Suisse et en Allemagne, et d'après les figures et les descriptions, se sépare de la forme en question par son style où ses stigmates livides, par ses capitules beaucoup moins volumineux, par ses feuilles plus incisées, glaucescentes et non glauques, à poils moins abondants (1) Je n'ai rien trouvé dans les Monographies et les Flores de Suède, d’Alle- magne, de France et d'Angleterre qui convint au H. Mosanum , ainsi que dans les matériaux déjà assez riches de mon herbier. Peut-être est-il compris parmi les mr formes nommées par M. Jordan, dans la Flore du centre de la F Il se distingue : 1° du H. pa pes par un port tout à fait diffé- rent, par ses stigmates jaunes et non trés-livides , ses ligules glabres et non trés-ciliolées ; 2° du H. Schmidtii Tausch (H. Pallidum Biv. in Fries Summ.) , forme assez obscure, par ses feuilles non longue- ment atténuées à la base, par ses pédoncules non chargés de poils longs non glanduleux, ete., par ses ligules non ciliolées et par ses stigmates non & la fin bruns; 5° du H. Retzii Rchb. fils le., t. 190, fig. I, par ses capitules beaucoup plus gros, par les folioles de l'invo- lucre plus étroitement aiguës, par ses feuilles glauques et non glau- cescentes ; 4° du H. cinerascens, dont il est assez voisin, par la pu- ‘scence tout à fait différente des pedoncules er ze veeg zl ses stigmates jaunes et non jaunâtres, par ses feuilles non poilu sur les deux faces ; 5° des H. olivaceum Gren. et en (2) et H. bik dum Fries (H. rupicolum Rchb. fils /c., t. 187), par plusieurs carac- tères différentiels; 6° et du H. lasiophyllum Koch par un facies et iffé F + 3 F = 8 H + Quant aux H. pallescens W. et Kit. et H. argenteum Fries, ce sont des espèces avec lesquelles il est inutile de comparer le H. Mosanum. Ce (1) Vid. Fries, Symb., 110, et Summ., 540; Rchb. fils Te., t, 160, f. at. (2) Je possède un échantillon authentique de cette espèce (140 ) | dernier appartient bien, ce me semble, à la section Puin à la sous-division Stirps H. rupestris Fries (Symb., 92). 40. Beta maritima L.; Gren. et Gode. FL Fr., UI, 16; Koch Faa 420; Babingt. Man., éd. 4, 277 Hab. — Sables maritimes. — ose (Flandre occidentale. — Feni ger, 1859. ll paraitrait que Roucel l'avait déjà observé sur nos côtes. M. Dumor- tier, os son Prodromus, Vindique vaguement — in coenosis mari- — et Lejeune, après lui, répète à peu près la même chose. M. aika dit l'avoir en vain recherché sur le littoral M. Fenninger a été plus heureux que les autres amateurs qui, dans ces dernières années, ont exploré nos côtes, car il est parvenu à découvrir deux ou trois pieds du B. maritima le long des fortifications regar- dant la mer, d'où malheureusement il parait avoir disparu. Il est pos- sible qu’on le retrouve ailleurs dans la zone maritime. En France et en Angleterre, il semble être commun sur les bords de l'Océan et de la mer du Nord. Fries l'indique en Danemark et Koch sur les bords de la mer du Nord. Plusieurs stations sont énumérées dans le Prodromus Florae Batavae, mais quelques-unes parais- saient suspectes à Van den Bosch. Ses principaux caractères distinctifs sont : 1° tiges faibles, étalées sur le sol et non dressées; 2° feuilles inférieures brièvement acuminées, les supérieures, lancéolées ordinairement , longuement atténuées aux deux extrémités et aiguës. Suivant Koch, les ; stigmates seraient lan- céolés et non ovales comme dans le B. vulgaris. Certains auteurs le uit vivace, oie le SN bisannuel. ee 41. P murica ach; Gren. et Godr. Fl. Fr., 1, 565; 5 n ipl: n ver um Jord. Frag , 7, 22; Bor. Fl. Centr., ome éd., 212 Hab. — da ve SU bords des champs. — Rochefort, Hame- renne, Saint-Remy ear > de Namur. — Crepin), Verviers pals vincé de Liége. — Lejeune). De même que le T FRA elegans, cette plante, que je crois ao avec la graine de sainfoin et les graines de foin, tend à se répandre el à se naturaliser aux bords des champs. rie parait habiter naturellement la partie plus ou moins méridionale de „urope; elle n'est pas encore + signalée en Hollande et dans le centre et le nord de l'Allemagne, Je suis loin de Partager l'opinion des auteurs dela Flore des environs de Paris, qui la réunissent, à titre de variété, au P. sanguisorba. Outre (AM) les différences notables de son fruit, elle présente un port particulier, et ses capitules ont une forme qui la fait reconnaître ordinairement à la premiere vu . Zostera nan a Roth: Gren. et Godr. Fl. Fr., HI, 525; Hook. FL, éd. 7, 487; Lloyd Fl. Quest, 429; Koch Tasch., 464; Z. popes Nees aay plant. J 14; Rehb. Ze, t. 2, f. 4; Wirtg. Herb. pl. crit., select., n° 405. 19 Feuilles étroites (3-1 1/2 ige My al tr ois nervures reliées entre elles par des llant de la nervure médiane aux bords de la feuille. Feuille abi également étroite, s'élargissant brusquement sous le spadice. Celui-ci muni sur les bords de quelques bandelettes courbées sur les pistils. Hab Ris es de la mer du Nord, où il est rejeté sur la plage avec arina. — Blankenberghe (Crepin, 1050, Coxyde (FI. occ. — ) Se e retrouvera probablement sur r d'autres points de la côte Cette plante, dite rare, existe çà et là sur le littoral de la Méditerranée j de l'Océan, de la mer du Nor à et dela Baltique. On sera peut être étonné de voir attribuer trois nervures à une espèce dite uninerviée par tous les auteurs. Si étroites cependant que soient les feuilles (2/5 mill.), il existe, outre la nervure médiane, deux ner- vures latérales peu apparentes, se confondant avec les bords et ne s’en détachant un peu que vers le sommet ; elles sont reliées toutes trois par des veinules horizontales, non interrompues, formées par les cloisons de grandes cavités intercellulaires. Chez le Z. marina à feuilles larges de (4-6 mill.}, comme à feuilles étroites (2-4 mill. ), il se trouve cinq nervures sf, dont les deux latérales se confondent dans les bords de la feuille et sont à peine visibles; ces cinq nervures sont reliées par des veinules transversales svp c'est-à-dire ens » entre elles d'une nervure à Fau Saksa sur . marina. — La forme du Z. marina se rencon- trant le plus fi seme ent sur nos côtes et sur celles la Hollande est à feuilles Pre (2-4 mill.). Elle constitue probablement le Z. angustifolia Rchb. que M. Durieu est assez porté à considérer (2) comme formant une espèce distincte du Z. marina. Ce dernier, à en juger d'après des échantillons recueillis sur les bords de la Méditer- (1) D'après | , il y aurait parfois sept nervu (2) Notes détachées sur ne geep plantes de la Flore de be: G tronde, p. 77 (tiré à part). ( 142 ) hee et sur notre littoral , serait une plante beaucoup plus robuste, ra a feuilles plus longues et plus larges. A A F, Btn 1 PAs g en as “+ ae OX 45. Carex divisa Huds.; Gren et Godr. Fl. Fr., IH, 290; Lloyd FI. Ouest, 484; Hook. Brit. Fl., éd. 7, 506; T Man., éd. 4, 565; Koch Syn., éd. 3, 650; Schk. Car., t. R et V Hab. — Prairies maritimes. — danae ride Crins occidentale. — Coemans, 1862). Cette espèce, paraissant préférer les rivages méridionaux , n’est indi- quée en Hollande qu'avec doute par Van den Bosch (1), qui n’est ja- mais parvenu lui-même à l'y découvrir. On la signale en Angleterre, sur les côtes orientales et occidentales. L'ayant étudiée seulement sur des échantillons peu nombreux et incom- plets, je ne puis, pour le moment , en donner une description détaillée. Qu'il me suffise de dire qu'elle se distingue des C. disticha et C. are- naria par sa tige grêle, roide, presque lisse jusqu’au sommet, à angles moins aigus, jamais penchée , par ses feuilles canaliculées en gout- tière à dos arrondi et seulement caréné à la partie supérieure, par son épi compacte, ordinairement égalé ou dépassé par la bractée, — composé de 5 à 7 épillets tous androgyns, mâles au sommet, fe- melles à la base, par ses utricules largement ovales ou suborbicu- laires, sans marges membraneuses ‚ atténués brusquement en un bec court et bicuspidé. Son port tout particulier la fait aisément distinguer. M. Lloyd a eu la bonté de m'en envoyer des échantillons frais recueillis aux environs de Nantes, ce qui m'a permis de comparer notre plante avec celle de l'ouest de la France. 44. Carex polyrrhiza Wallr.; Koch Syn., éd. 2, 877; 0. F. Lang Carie. in Linnaea , 1851, p. 590; Gren. et Godr. FL. Fr., Il, 415; Godr. Fl Lorr., éd. 2, IL, 568; Bor. Fl. Centr., éd. 3, 672; Cosson et Germ. Fl. Par., éd. 2, 748; Des Moul. Cat. rais., supplément final, 536; Dill Fl. Bad., 273; C. umbrosa Lej. Fl. Spa, I, 227 (non Host-); Rchb. Ie., f. 639; Mich. Agrost., n° 228. Souche cespiteuse, compacte, couverte par les nervures persistantes des st détru ps ge nombreuses , a 3 à >s décimètress pian” nn au sommet , sant ie feuilles, à la fin recourbées vers la terre. Feuilles pa a a eee (1) Prod. Fl. Bat., p. 288. (145) linéaires, étroites, planes, scabres en dessous. Bractée inférieure en- pre Epi mâle cylindrique, épaissi et obtus au sommet. Épis melles 1-2, rapprochés de lépi mâle, oblongs ou ovoïdes. Écailles un peu plus courtes que les utricules , scarieuses-brunatres , ovales- arrondies et souvent mucronulées au sommet par le prolongement de nervure dorsale qui est verte. Utricules pubescents, atténués au bouts, à bec assez long, scarieux-brundire et pren ti? gen Akène d’un ea blanchätre, court, obovale, brusquement arrondi el déprimé au sommet, à trois gg rn se réunissant pour constituer un bec surmonté du style. Viv. Hab. — Bois montueux, clairières ART rae ire). — Ent Rochefort et Éprave (province de Namur. — Crepin); environs ri Verviers ( province de Liége. — Lej Cette espéce devient de plus en de rare sg mesure qu'on s'avance au Nord. Elle ne se rencontre pas dans la partie septentrionale de l’Alle- magne, ainsi qu’en Hollande et en Angleterre ; elle devient déjà rare en Lorrain N'ayant pas vu Mn recueillis par Lejeune, j'avais cru sage de ne point la comprendre au nombre de nos plantes indigènes; mais, comme on le voit , la sagacité de l’auteur de la Flore de Spa n'avait point encore été mise en défaut cette fois-ci. Du reste, comme il avait reçu un spécimen authentique de Wallroth même, il avait pu sans peine identifier exactement la plante de Verviers. ee soigneuse qu'on a faite du Carex en question ne permet plus confondre avec le C. praecox , dont il est, au reste, fort diffé- rent. on se distingue par ses grosses touffes, à la fin dénudées au centre, et formant ainsi des sortes de cercles, par sa souche fran- chement cespiteuse, jamais stolonifére, par ses tiges plus gréles, ses épis plus rapprochés, par ses utricules moins atténués à la base, plus lon ement velus et à poils d’un brun jaunâtre, et surtout par la forme toute particulière de son akène. Dans le C. praecoz, l'akène, moins large, est insensiblement atténué au sommet, à angles ordi- airement moins épais et se réunissant pour former une petite cupule blanche du fond de laquelle s'élève le style. MM. Drejer , Gay et Des Moulins avaient déjà attiré l'attention sur ce dernier caractère, qui est fort curieux. M. Des Moulins, dans son beau travail sur les fruits des Carex (1), décrit l'akène du C. praecox (4) Loe. cit., pp. 333 et 336. 5 (144) comme étant d'un brun clair, à angles blancs, et celui du C. polyr- rhiza d'un noir brunàtre. Dans les plantes de Belgique, du moins dans les plantes que j'examine en ce moment et dont les fruits sont com- plétement mûrs, l'akène du C. praecox est d'un brun foncé un pet brillant, à côtes moins foncées, tandis que celui du C. polyrrhiza est d'un brun blanchatre mat , ainsi que les côtes. Le même auteur dit quelques mots touchant une couche de grandes cellules recouvrant Pakène chez certaines espèces et leur donnant une apparence ponc- tuée; il se demande quelle serait l'origine de ces cellules. Examinées au microscope, elles paraissent constituer T épiderme des tégumenls du fruit, Cette couche de grandes cellules , qu’on peut enlever avee Ja pointe d'un scalpel, sous forme de poussière, est blanchâtre dans le C. polyrrhiza et a apparence brunâtre chez le C. praecox. Je soupçonne l'existence de cette couche dans toutes les espèces, mais elle n'est bien visible sans doute que quand ses cellules contiennent beaucoup d'air, ce qui la fait paraître blanchâtre - Carex strigosa Huds.; Gren. et Godr. Fl. Fr = HI, p. 406; Coss. el Germ. Fl. Par., éd. 2, 750; Hook. Brit. FL, ee yes O. F. Lang Carie. in Linnaea, 1851, p. 584; Schk. Car ., f. 55; Anders. Cyp., 22,t. 8,f. 99; ; Rehb. Ic, f. 605; Puel et rh Fl. loe., ne 118. Souche rampante à rhiz courts ou nuls. Tige de 4 à 10 décimètres, blanchâtre. Viv H Boi grêle, triquètre, lisse même entre les épis, si ce n’est à Te extrémité de Pentre-nceud supérieur. Feuilles larges (6-12 millimètres), d'un vert jaunâtre, tricarénées, scabres sur les bords, rudes sur les deux ee an mt, - Brac tées str longuem mo engainantes: Ep x la fin, verts nee nerviés, étroits, fuëiformes , atténués în- homes aur deux extrémités, à bec presque nul, triquètre, scarieux et tronqué au sommet. Kôno petit, d'un brun gen large- mon ne alténué insensiblement au sommet, à an es aigus moins foncés, he pour former un bec ae ie a i des ruisseaux (terrain siliceux). Saint- Denis (province de ie — Martinis, 1861); Ruyen (Flandre orientale, — Crepin , 1862 ). (145 ) M. Marissal avait déjà signalé cette espèce au bois du Coucou près de Tournay, mais comme son Catalogue des phanérogames des envi- rons de Tournay ne comprenait pas le C. sylvatica, je crus prudent de ne point tenir compte d’une simple indication cachant peut-être une erreur. Il est à supposer néanmoins que le C. strigosa a bien été couvert près de Tournay Généralement disséminée dans tout le centre de l'Europe , cette espèce est rare ou Lres-rare part Quoique appartenant à une ui différente , elle a cependant beaucoup d'aflinité avec le C. sylvatica, dont elle se distingue par sa souche rampante, par ses feuilles plus larges, par ses pédoncules lisses et bon scabres, ordipairement peu exserts et non longuement recourbés en dehors des gaines, par ses utricules qui, chez le C. sylvatica, sont plus larges, lisses à l'état frais, brusquement rétrécis en un long bec comprimé et bicuspidé, enfin par son akène, qui, dans lautre e-pece , est environ une fois plus gros, d'un brun plus foncé, à faces un peu moins planes, à angles peu sensibles el se réunissant insensiblement ne pointe courte, robuste et cylindrique. + ces deux espèces, l'akène est recouvert de cette couche de cel- lules dont il a été parle précédemment. 46, Bromus A atulus Mert et Koch; Koch Syn, éd. 2, 942; Godr. Fl. Lorr., éd. 2, IL, 448; Wirtg. Fl. By mi 550; Doll Fl. Bad., 141; iach Herb. pl. crit., select., : Hab. — Lieux incultes. — Gand, le Ein + chemin de fer d'Ostende (Scheidweiler, 1861). Mylbeke-lez-Alost (Flandre orientale. Demoor, 1862 Cette graminée est entièrement nouvelle pour notre Flore; car le B. pa- tulus décrit par M. Dumortier (1), si j'en juge me un échantillon authentique contenu dans l'herbier de M. le professeur Kickx, et la plante décrite par Lejeune (2), ainsi que celle tes par Michel(5), sont simplement le B. arvensis! Tout ce que j'ai vu et reçu de Bel- gique sous ce nom appartient à ce dernier. Obs. — Je m’abstiens d'en faire la description complète, parce que je n'ai pu l'étudier vivante et la comparer dans cet état avec les B. ar- vensis et B. squarrosus, dont elle se rapproche. Dans la Flore de France, le B. arvensis, malgré son aflinité avec les (1) Agrost. tent., 118 (2) Compend. Fl. Belg., 1, 98. (5) Agrost., no 134. (146 ) ze deux autres espèces citées, est rejeté dans une autre subdivision, à cause de ses arêtes, qui seraient dressées au lieu d'être tordues et divariquées, ce qui n'est pas toujours vrai, car je lai observé plu- sieurs fois avec des arêtes tordues et plus ou moins étalées. Peut-être en est-il assez souvent ainsi. Du reste, les sections et les subdivisions établies par M. Godron , dans le genre Serrafalcus ne sont pas natu- relles, puisqu’elles tiennent éloignées des espèces ne pouvant, à mon avis, être écartées, et même une variété de son type, S. Lloydianus, forme maritime du S. mollis. Une étude comparative faite, soit sur des échantillons secs du pipe tulus, recueillis dans la vallée du Rhin et aux localités citées, = aut € nombreux spécimens du B. arvensis, ne m'a rien fait découvrir de plus que ce que Koch, dans son Synopsis, et MM. Doll et Wirtgen, dans leurs Flores, ont si bien exposé. ese Le B. patulus se distingue du B. arvensis par : 1° sa panicule toujours penchée d'un même côté, à rameaux très-flexibles et toujours m courbés et non panicule roide ou un peu inclinée au sommet, à rameaux assez roides , à Ja fin étalés; 20 ses épillets plus larges; 5° za glumelles inférieures plus larges, demeurant franchement imb iquées à la maturité et non devenant écartées et laissant à nu une partie de l'axe, la glumelle Supérieure sensiblement plus courte que r infé- rieure; 4 ses arêtes plus longues, toujours tordues et divariquées pendant les jours chauds et clairs, et non ordinairement dressées ou un peu étalées ; 5 ses anthéres courtes (1 millimètre) et non très-longues (4 millimètres E Les caractères tirés de la proportion relative des glumelles et de la Be gueur des anthères, ne permettent pas de confondre cette espece avec le B. arvensis. Le B. squarrosus présente également des an- 47. Equisetum variegatum Schleich. : Cette Préle , jusqu'ici seulement signalée sur deux ou trois points m littoral, a été observée (1861) en grande abondance par M. _ Vandenborn, dans les bas-fonds, le long du chemin de fer, près de Saint-Trond (prov. de Limbourg). i Rate: EEN PAR dun Bt eee ar $ (447) ASHMAN siete Le at T CLASSE DES LETTRES, Séance du 7 juillet 1862. M. P. De Decker, directeur. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. le baron de Gerlache, De-Smet, Ga- chard, Borgnet, David, P. Devaux, Snellaert, Haus, Bor- mans, Leclereq, Chalon, membres; Nolet de Brauwere van Steeland , associé; Wauters, correspondant. MM. Alvin et Éd. Fétis, membres de la classe des beaux- arts, assistent à la séance. ee = Es. os nand Sed CORRESPONDANCE. M. Loise, couronné précédemment pour son mémoire de concours sur la question d'éloquence francaise (influence de la poésie sur la civilisation), adresse à la classe un tra- vail complémentaire du précédent; il y traite particuliè- rement de l’histoire littéraire du moyen ge et de celle de la renaissance. Les commissaires chargés de l'examen de ce travail sont MM. De Decker, Polain et Grandgagnage. | | — L'Institut de France fait parvenir la suite des publi- cations des différentes académies dont il se compose. L'Académie impériale des sciences de Vienne fait par- venir également ses derniers travaux. ( 148 ) — M. le Ministre de l'intérieur soumet à l'examen de la classe un travail statistique et étymologique de M. Prat, sur les localités de la province de Luxembourg. (Commis- saires : MM. Bormans, De Smet et Snellaert.) — La classe avait demandé à M. Roulez de vouloir bien i composer les inscriptions des deux médailles destinées à M. Edmond Poullet, pour la médaille d'or remportée au dernier concours de la classe, et à M. Lecouvet, d'Anvers, pour la médaille d'argent décernée au même concours. M. le secrétaire perpétuel communique les deux inscrip- tions suivantes que M. Roulez a bien voulu rédiger et lui faire parvenir : EDMONDO POULLET LOVANIENSI OB DISSERTATIONEM HISTORICAM DE VETERE DUCATUS BRABANTIAE CONSTITUTIONE QUAE LAETI INTROITUS NOMINE FERTUR MDCCCLXI. F.-F.-J. LECOUVET PROFESSORI ANTWERPIENSI HAUD CONTEMNENDAE DISSERTATIONIS DE VITA ET SCRIPTIS AUBERTI MIRAEI AUCTORI PRAEMIUM ET INCITAMENTUM MDCCCLXI. — M. Alph. Wauters, correspondant de la classe, pré- sente la troisième livraison de la Géographie et histoire des communes belges, qu'il publie avec M. J. Tarlier. — Re- merciments. p (149 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. CONCOURS ANNUEL. M. le secrétaire perpétuel donne communication d'une lettre de M. le Ministre de l’intérieur, relative à une aug- mentation dans la valeur des récompenses que l’Académie accorde pour prix de ses concours annuels, et favorable au désir exprimé , sous ce rapport, par l’Académie. La classe, après avoir remercié M. le Ministre pour cette généreuse marque d'intérêt, introduit une modification dans les condi- tions du programme de concours, déjà inséré à la page 47; elle consiste dans l'addition d’une somme de mille francs , accordée par le Gouvernement, pour le prix de la pre- mière question, celle relative à l'établissement des colonies belges en Allemagne. — M. le secrétaire donne ensuite communication d’une lettre de MM. Fontainas, bourgmestre de Bruxelles, ct Aug. Couvreur, président et secrétaire du congrès qui doit s'ouvrir à Bruxelles, au mois de septembre prochain, pour le progrès des sciences sociales, laquelle invite l'Aca- démie à s’y faire représenter par des délégués. La classe désigne son bureau, qui est chargé du soin de s’adjoindre encore quelques-uns de ses membres. Les délégués seront : 2"° SERIE, TOME XIV. 11 ( 150 ) MM. De Decker, directeur de la classe, Quetelet, secrétaire perpétuel , le baron Kervyn de Lettenhove, Ducpetiaux et Defacqz. L’Etymologie du mot Batrart; par M. Snellaert, membre de la classe. On se rappelle sans doute la controverse qui s'est enga- gée entre M. Gheldolf et notre honorable confrére M. Ker- vyn de Lettenhove, au sujet du mot balfart, controverse qui provoqua , d’une part, la présentation d'un mémoire et, d'autre part, sous forme de rapport, la réfutation des idées énoncées. M. Gheldolf avait eru voir dans le balfart le prix payé aux stations de relai, une redevance pécuniaire pour les chevaux à employer dans les chemins de traverse et militaires, substituée au waguevard, au service des charrois (servitium carruum, carricaturae) des empe- reurs romains. Notre honorable confrère y avait vu d’abord une « taxe devant servir à la construction des retranchements mili- taires; » ensuite une charge militaire, « la garde des rè- tranchements ou remparts. » Dans le mémoire présenté à l'Académie, M. Gheldolf avoua que l'étymologie n’avait pu lui venir en aide pour expliquer le sens qu'il attribuait au mot. M. Kervyn envi- sagea le mot balfart comme synonyme de boulevard, COM- posé de bal, maison, demeure, rempart, et de ward, guard, garde. Les preuves fournies par notre honorable confrère à l'appui de cette thèse me parurent insuffisantes , et léty- (151) mologie présentée par lui ne put me satisfaire. La question restant obscure, c'était, à mon avis, l’étymologie seule qui pouvait la trancher. Si le flamand, c’est-à-dire notre langue, dans les formes qu'elle a prises depuis le douzième siècle, ne pouvait résoudre la difficulté, c’était à des formes plus anciennes qu’il fallait recourir. C’était surtout dans la langue qui, avant le onzième siècle, était commune aux peuples de nos côtes et à ceux du littéral de l’Angleterre qu'il convenait de chercher une solution; ou bien encore dans la langue des peuples stanidina¥es qui, sortis du même berceau que nous, avaient laissé sur notre sol les traces profondes de leurs courses nomades. Je crus trouver : le mot dans "Edda de Snorre Sturlassón ‚ et dès lors toute recherche ultérieure paraissait sans portée. M. Kervyn, premier rapporteur pour le mémoire de M. Gheldolf, n'ayant pas communiqué son travail aux deux autres rapporteurs, je me trouvais dans l'impossibilité de peser les nouvelles raisons qu'il y avait énoncées en faveur de son système. En lisant plus tard son rapport, je fus frappé du rapprochement qu’il faisait entre la charte de l’abbaye d’Hasnon , de 1218, et la keure de Furnes et de Bourbourg, de 1240. Ce rapprochement ne me laissait plus de doute sur la nature du balfart, ce mot étant, dans les deux documents, en rapport direct, d'un côté avec keu- reie (corvée) et spadewerc (travail à la bêche), de l’autre avec westen maken of vida (faire ou réparer des for- tifications). Il y a évidemment connexité entre balfart, spadewerc et vesten maken, et tout en faisant mes réserves pour cer- tains noms de lieux, qui peuvent se rattacher à balför (deportatio ad rogum), je crois que l'opinion émise par M. Kervyn, sur la signification de balfart, est la seule ( 152 ) vraie. Seulement l'étymologie qu’il donne du mot me parait vicieuse. $ J'ai fait part de cette opinion à mon ami le professeur M. De Vries, de Leide, un des hommes les plus éminents dans le vaste domaine de la linguistique. Et non-seule- ment, dans la correspondance que nous avons échangée à cette occasion, il a donné gain de cause à notre savant confrère, mais il a expliqué le mot balfart avec une luci- dité telle que je ne crois pouvoir mieux faire que de mettre sous les yeux de la compagnie la partie de sa lettre qui traite ce sujet : « In mijn vorig schrijven heb ik u reeds gezegd, dat ik mij, wat de beteekenis des woords betreft, geheel vereenig met het gevoelen van den heer Kervyn de Let- tenhove. Het charter van Veurne, aangehaald op bl. 15, is beslissend. Daaruit blijkt duidelijk , dat de balphardus bestemd was voor het forteritias novas facere, vel veleres reparare. De belasting wordt kwijtgescholden, maar dit alleen voorbehouden, dat zij, die ze tot dusverre be- taalden , verpligt zouden zijn persoonlijk te arbeiden aan het doel waartoe die belasting strekte, namelijk den bouw of het herstel van wallen en vesten. Zoo wordt de zaak in den ouden staat teruggebragt. Eerst persoon- lijke dienst aan de sterkten en burgten van den heer; daarna die dienst afgekocht door eene belasting val 12 den. per haardstede; vervolgens die hatelijke last weder opgeheven, maar nu de oude aanspraak op de heerendienst of corvée hersteld. Ik kan hier niet bree- der over uitweiden; het komt mij ook onnoodig voor, want het betoog van den heer Kervyn de Lettenhove 1$ zoo bondig en overtuigend, dat ik niet zie hoe het zou kunnen weersproken worden. ee ee cee, ek AR D A | S4 v yvy vyv www Y y VV VW =e D. AR DS Me TS MON D wwe Wu vv Ê. VV % Vv y Y v y y ( 153 ) » Maar het is niet 200 zeer over de beteekenis, als wel over de afleiding des woords, dat ik u eenige opmer- kingen wilde mededeelen. Ik kan mij met geene der opgegevene etymologische verklaringen vereenigen , om deze reden vooral dat het mij voorkomt, dat zij taal- kundig niet te regtvaardigen zijn, dat zij niet zuiver genoeg van iedere letter rekening houden , maar wille- keurige overgangen en wisselingen van letters aanne- men, die door geen regel of analogie te staven zijn. De verklaring van den H" Gheldolf (uit paraveredus ) onderstelt de verandering van p in b in ’t begin van een woord. Zulk eene verandering echter is de onmo- gelijkheid zelve. Evenmin als paraveredus later tot baard is geworden, maar wel tot paard, evenmin kon het ook in zamenstelling de b aannemen. Niet een enkel voorbeeld van zulk eene ongemotiveerde wisseling zou men kunnen aanvoeren. » Wat de door u voorgeslagene afleiding betreft, ik schreef u reeds vroeger, dat ik die niet kon aannemen , en gij zelf laat ze thans te regt varen. Maar ook uw nieuwe voorslag voldoet mij niet, want : 1° balfaert be- teekent geene zeewering, maar forteritia ; 2° balg-warde had nooit in balg-varde, balg-vart kunnen veranderen ; de w aan ’t begin van een woord gaat nooit in v over, dan alleen waar zij met een r zamenvalt (wr —); 3° bolge, fluctus maris, unda, beteekent wel een hooge opgezette golf (van belgen, opzwellen), maar niet de zee in °t algemeen. Het is een poëtisch woord, als b. v. ons baar, dat in zulk een alledaagsch compositum geene plaats kon vinden. , » Ik ben misschien op het stuk van etymologie wat moeilijk te voldoen; maar ook de etymologie van den v v y vY v y y wv v y ss Es y Vv `“ y v v Vv VY y y ( 454 ) heer Kervyn de Lettenhove kan mij niet bevredigen. Op zijne verklaring van het eerste gedeelte , bal, door ville, résidence, zou vrij wat te zeggen vallen, te lang om hier te behandelen. Maar in elk geval blijft dan nog de vorm balguard onverklaard. Om dien vorm te ver- klaren, neemt de H" Kervyn zijne toevlugt tot guarde, voor warde. Maar de vorm guarde kan nooit Vlaamsch zijn : dáár moest het woord met w aanvangen. Warde nu, ik zeide het reeds, kon niet in varde verloopen; dat woord kan ons dus niet dienen. De andere gissing, dat balfaert door villae munimentum te verklaren zou zijn, moge juist zijn wat de beteekenis betreft, de ety- mologie is niet aannemelijk, want het Angelsaksische faerten en faertnian, waarop de H" Kervyn zich be- roept, moet op eene vergissing berusten. Mij althans is het bestaan van die woorden geheel onbekend. Wel ken ik de gewone woorden faesten en faestnian, en ik durf wedden dat de H" Kervyn die eigenlijk bedoelde; maar — dat is niets anders dan ons veste en vesten, en staat dus hier buiten de quaestie. » Vergun mij nu, u mijne eigene verklaring mede te deelen. Ik geloof dat zij én aan de beteekenis, én aan alle eischen der afleidkunde voldoet, en mag dus hopen dat zij uwe goedkeuring zal wegdragen. » Ik ben het met den H* Kervyn eens, dat de natuur- lijkste beteekenis van balfaert moet zijn villae muni- mentum of, wilt ge, castelli munitio. Aan den balfaert werken, was dus aan ’s heeren veste werken; de balfaert werd zeer natuurlijk de benaming der belasting, die de balfaert-corvée verving. Zien. wij, of de ontleding des woords die beteekenis kan aanwijzen. » Ik moet beginnen met de opmerking, dat er twee v. Y Yv Yvy Yy x y “wvv Y vy sy Yy v vy Y v v v` ( 455 ) vormen bestaan : balfaert of balvaert en balguard. Van die twee moet de laatste de oudste en echte zijn. De g kon wel uitvallen, vooral wanneer zij uit À ontstaan was, maer nooit ingeschoven worden. Balgvard (want in balguard moet de u blijkbaar als v gelezen worden) is dus de oude, balvart de jongere verkorte vorm. Hoe nu balgvard als villae munimentum uit te leggen? Mij dunkt, zeer eenvoudig, door te wijzen op een zeer be- kend woord, dat in het Duitsch en Middellatijn uiterst gewoon, en u, Vlamingen, Gentenaars vooral, niet vreemd is. Ik bedoel het woord, dat in het Middelhoog- duitsch bercvrit en bervrit luidde (met dezelfde uitlating der keelletter), Mlat. berfridus, berfredus, belfredus, balfredus, enz., enz.; vanwaar het Fransche beffroi en uw Gentsche belfroet, belfort. Gij ziet, de vorm stemt uitstekend overeen. Berchvrit was de oudste vorm. Daarin hadden twee wijzigingen plaats, beide zeer ge- woon in onze taal: 1° de wisseling van r in / voor eene volgende consonnant, als in pelgrim van peregrinus; 2° de verplaatsing der r in vrit, waaruit verd ontstond, even als men in Vlaanderen verde voor vrede zeide. Door deze dubbele verandering, waarvan de eerste zich reeds in lat. belfredus, balfredus vertoont, werd berchvrit tot belchverd of belgverd, dat van zelf ook belgvard en balg- vard kon luiden. In Lat. balfredus wordt de a reeds aangetroffen. » Op den vorm des woords is dus niets aan te merken. Op de beteekenis evenmin. Zie b. v. het Mhd. Wor- terbuch van Benecke-Müller, I, 108, waar bercvrit ver- klaard wordt door een toren, hetzij dan een beweeg- bare houten belegeringstoren, hetzij een vastgebouwde en dan natuurlijk steenen verdedigingstoren. Dus juist wat wij zochten : een locus munitus, eene veste. Bw WW: WW, VW. vw x Wee WN WM y < v uiy q v uuu Wk ( 156 ) » Het oud-Duitsche bercvrit, door de Franken naar Gallië overgebragt en in ’t Latijnsche belfredus overge- gaan (vanwaar nog beffroi in de speciale opvatting van klokketoren ), voldoet dus naar vorm en beteekenis ge- heel ter verklaring van halgvart of balvart. Maar om geene onzekerheid over te laten, behooren wij nog te weten, hoe bercerit is zamengesteld, welke de etymo- logie van dat Duitsche woord zelf is. » De Duitsche etymologen, die ik kan naslaan, ver- klaren de afleiding van dat woord niet of onvoldoende, sommigen zeggen ronduit dat het duister is. Ik geloof, dat die duisternis ligt is op te helderen , en wel bepaal- delijk door hulp van het Angelsaksisch, waarop door den H" Kervyn de Lettenhove te regt is gewezen als 200 belangrijk voor vele termen in Vlaanderen. » Ik acht, dat het woord in ’t Angelsaksisch, in zijn allereersten vorm, beorhfrid moet hebben geluid, za- mengesteld uit 1. beorh en 2. frid. » 1. Beorh, van het werkwoord beorgan, ons bergen (defendere, protegere ), vanwaar ook burh of byrig ons burg. — Het subst. beorh of beorg beteekent dan ook munimentum. Zie Ettmüller, p. 287, en Bosworth in voce. » 2. Frid, subst. m., beteekent locus munitus. Het is van ’t werkwoord fridan (protegere), dat bij ons (200 "tL nog bestond) vrijden, vreed, gevreden zou luiden. Zie Ettmiiller , p. 575. Dit fridan is blijkbaar hetzelfde - als Goth. freidjan (bewaren, beschutten, behoeden, sparen). Diefenbach (Vergt. Wörterb. der goth. Sprache, I, 404) haalt daarbij een oudhoogduitsch werkwoord fridôn aan (servare, protegere); dat weder hetzelfde is, en bij hem kan men nazien hoe het bekende Duitsche. ( 157 ) » befrieden, einfrieden en einfriedigen (cingere, sepire , » omtuinen ) daarmede te zamen hangt. Ook het bekende » Vrijthof (curtis septa) behoort hiertoe. » Beorhfrid, bercvrit, belfredus, belvert, balfaert is dus letterlijk zoo veel als munimenti vallum of, wilt ge, munimenti septum. Het is zamengesteld uit twee woorden , die beide eene soort van munimentum uit- drukken , het eerste als defensio (van bergen), het tweede als septum (van fridan, vrijden). Ik zou het, dunkt mij, in °t Hoogduitsch het best door schutzwehr kunnen wedergeven, want schutz en wehr beteekenen beide ongeveer hetzelfde, even als beorh en frid. » * Par cette communication, j'entends faire acte d'impar- tialité envers tous, et plus particulièrement de sympathie envers l’éminent professeur de Leide, qui est venu au- devant de moi avec l'obligeance la plus spontanée. er. ANR HD. Lis dede RSE PS : (158) CLASSE DES BEAUX-ARTS. Séance du 5 juillet 1862. M. Ep. Féris, vice-directeur, occupe le fauteuil. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, G. Geefs, Navez, Roelandt, Érin Corr, Ferd. de Brackeleer, Fraikin, Partoes, Éd. de Burbure, Portaels, Alph. Balat, Payen, le chevalier Léon de Burbure, membres; Daussoigne-Méhul, de Cou maker, associés. CORRESPONDANCE. ae M. Fétis père fait hommage du quatrième volume de la ` Biographie universelle des musiciens. M. F.-P. Liharzik, docteur en médecine et en chirurgie à Vienne, fait parvenir à l’Académie le prospectus d'un ouvrage sur la loi de la croissance et de la structure de l’homme. — Remerciments. — MM. le président et le secrétaire de l'Association in- ternationale pour le progrès des sciences sociales invitent chaque classe de l’Académie à se faire représenter, par un ou plusieurs délégués, à la réunion qui doit avoir lieu à ( 159 ) À Bruxelles, pendant les fêtes de septembre prochain, La classe désigne à cet effet MM. Fétis père, Van Hasselt, Alvin, G. Geefs et Roelandt. PROGRAMME DU CONCOURS DE 1865. PREMIÈRE QUESTION. Exposer, d’après les sources authentiques, de quelle manière il était pourvu, depuis le commencement du qua- torziéme siècle jusqu’à la mort de Rubens, a Venseigne- ment des arts graphiques et plastiques, dans les provinces des Pays-Bas et le pays de Liége. DEUXIÈME QUESTION. Faire l'historique des systèmes successifs de couverture des édifices chez les différents peuples. En déduire Pap- Propriation des formes et des matériaux aux divers pays et aux divers climats. a TROISIÈME QUESTION. Déterminer et analyser, au triple point de vue de la com- position, du dessin et de la couleur, les caractères con- stitutifs de l'originalité de l’école flamande de peinture, en distinguant ce qui est essentiellement national de ce qui est individuel. QUATRIÈME QUESTION. Faire l'éloge de Grétry; déterminer ce qui caractérise ( 160 ) son talent dans les cinq genres de musique dramatique, à savoir : la comédie sérieuse, la comédie bouffonne, la pas- torale, le grand opéra de demi-caractère et la tragédie lyrique. Le prix, pour chacune des deux premières questions, sera une médaille d'or de la valeur de huit cents francs; il sera de douze cents francs pour la troisième question, et de six cents francs pour la quatrième. Les auteurs des mémoires insérés dans les recueils de l’Académie ont droit à recevoir cent exemplaires particu- liers de leur travail. Ils ont, de plus, la faculté de faire tirer des exemplaires en payant à l'imprimeur une indem- nité de quatre centimes par feuille. | Les mémoires destinés aux concours doivent être écrits lisiblement, rédigés en francais, en latin ou en flamand, et adressés francs de port, au secrétaire perpétuel. (Avant le 4% juin 1863.) L’ Académie demande la plus grande exactitude dans les citations, et exige que les auteurs indiquent les éditions et les pages des livres qu’ils citeront. On n’admettra que des planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils n’y inseriront qu’une devise, qu’ils reproduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse: faute par eux de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les ouvrages remis après le terme prescrit, ou Ceux dont les auteurs se feront connaître de quelque mamère que ce soit, seront exclus du concours. . L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils ( 161 ) sont déposés dans ses archives comme étant devenus sa propriété. Toutefois, les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au se- crétaire perpétuel. La classe met, dès à présent, au concours pour l'année 1864, la question suivante : Faire l'histoire de la peinture murale en Belgique et de son application polychrome à l'architecture. Indiquer les caractères et les procédés de chaque époque et de chaque école, Le prix sera une médaille d'or de la valeur de douze cents francs, et les conditions du concours seront les mèmes que celles désignées précédemment. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. de Coussemaker, de Lille, associé de l'Académie, en- tretient la classe d’une découverte du plus haut intérêt pour l’histoire de la musique. La bibliothèque de la faculté de médecine de Montpellier possède un manuscrit qui ne con- tient pas moins de trois cent cinquante pièces à deux, trois et quatre parties. Ce recueil, qui provient de la collection du président Bouhier, a été catalogué, en 1842, par Libri, sous le titre de « Chansons anciennes avec musique. » Il a été signalé depuis comme renfermant des morceaux à plusieurs voix. M. de Coussemaker en a obtenu commu- nication par Son Excellence le Ministre de l'instruction publique et des cultes. Vu l'importance capitale du monu- ( 162 ) | ment, il en a fait lui-même une copie page pour page, ligne — pour ligne. Le recueil a été écrit au quatorziéme siécle; mais aucune des piéces qu’il renferme n’est postérieure a 1275. On ne connaissait auparavant que trente-deux mor- ceaux à trois parties et environ cent à deux parties; le manuscrit de Montpellier en compte dix-neuf à quatre parties, deux cent cinquante-six à trois, et environ quatre- vingt-cing 4 deux parties. Parmi ces nombreuses compositions, on trouve, en leur entier, des morceaux dont quelques fragments seulement sont rapportés dans les ceuvres théoriques de Francon de Cologne, du nommé Aristote et de Jean de Garlande. Les œuvres de musique conservées dans le manuscrit de Montpellier sont anonymes ; mais diverses circonstances démontrent que presque toutes ont pour auteurs des trou- vères de l’Artois, du Cambrésis, du Hainaut et du Tour- naisis; que ceux-ci étaient harmonistes, qu’ils pratiquaient tous les genres de compositions en usage de leur temps, qu’ils connaissaient même le contre-point double et d'au- tres artifices dont on croyait l’origine beaucoup posté- rieure. i M. de Coussemaker a commencé à traduire ces compo- sitions en notation moderne; il se propose d’en faire une étude approfondie dont il offre de soumettre le résultat à l’Académie. ( 165 ) OUVRAGES PRESENTES. j —— Biographie univer selle des musiciens et bibliographie géné- rale de la musique. Deuxième édition; par F.-J. Fétis. Tome IV. Paris, 1862; in-8°. La Belgique ancienne et moderne. Géographie et histoire des communes belges ; par Jules Tarlier et Alphonse Wauters. Prov. de Brabant (ville de Nivelles). Bruxelles, 1862; gr. in-8°. Exposés de la situation administrative des neuf provinces du royaume, 9 vol. in-8°. Aenteekeningen over Samuel Quickelbergs ; door C. Broeckx. Anvers, 1862; in-8°. : Journal des beaux-arts et de la littérature, 4™ année, n% 10 à 15. Anvers, 1862; 5 feuilles in-4°. L’Abeille, revue pédagogique, VIII" année, 4° à 6° livr. Bruxelles, 1862; broch. in-8°. La presse médicale belge, 14° année, n% 25 à 52. Bruxelles, 1862; 8 feuilles in-4°. Annales de la Société médico-chirurgicale de Bruges, XXIII" année, 4™ et 5° livr. Bruges. 1862; in-8°. Institut impérial de France : Académie des sciences : Mémoires , tomes XXV , XXVII, XXVIII, XXX, XXXI et XXXIIL Paris, 1860-1861 ; 7 vol. in-4°; — Mémoires des savants étrangers, Scien, math., tome XVI. Paris, 1862; in-4°. Académie des inscriptions et belles-lettres : Mémoires, tome XXV, 1" part.; — Mémoires présentés par divers savants, 1" série , tome VI, 4"° part.; 2™° série, tome IV, 4" part.; — Notices et extraits des ma- nuscrits de la bibliothèque impériale, tome XX, ( 164 ) gme part.; tome XV, Tables ulph., partie occidentale. Paris, 1861 ; 5 vol. in-4°. Académie des sciences morales et politiques : Me- moires, tome X. Paris, 1860; in-4°; — Séances et travaux, tomes LI à LX et table. Paris, 1860-1862; 11 vol. in-8°. en Bulletin de la Société géologique de France. Deuxième série, tome XIX, feuilles 21-52. Paris, 1861 à 1862; in-8°. Presse scientifique des deux mondes. 1862, tome IL, n° 15 et 14. Paris, 1862; 2 broch. in-8°. ° L'Investigateur, journal de l'Institut historique, XXIX" année, 551™* livr. Paris, 1862; gr. in-8°. Neunter Bericht der oberhessischen Gesellschaft fiir Natur- und Heilkunde. Giessen, 1862; in-8°. Mittheilungen aus Justus Perthes’ geographischer Anstalt, von Dr A. Petermann, 1862, IV-VI. Erganzungsheît, n° 5. Gotha; 4 cahiers in-4°. Jahresbericht der Wetierauer Gesellschaft für die gesammle Naturkunde zu Hanau, über das Gesellschaftsjahr von Au- gust 1860 bis ebendahin 1861. Hanau, 1862; in-8°. Neues Jahrbuch für Pharmacie und verwandte F ücher, Band XVII, Heft 4 und 5. Heidelberg, 1862; in-8°.’ Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften zu Wien + Math.-naturw. Classe. Denkschriften, XK" Band; Sitzungs- berichte, 4° Abth., XLIV Band, 1-5 Heft; 2° Abth., XLV Band, 3-5 Heftes. Register zu den B. 51 bis 42. Vienne, 1861- 1862, 4 vol in-4° et 9 broch. in-8° : — Philos.-histor. Classe, XXXVIII Band, 1-2 Heftes. Vienne, 1861; 2 broch. in-8°. — Archiv für Kunde osterr. Geschits- Quellen, XXVI Band, 2 Hälfte : — Fontes rerum austriacarum, Erste Abth., 9 Band. Vienne, 1861; 2 vol. in-8° : — Jahrbicher der K. K. Central-Anstalt für Meteorologie und Erdmagnetismus , VOR Karl Kreil: VIH Band. Vienne, 1861 ; 4 vol. in-#°. BULLETIN L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — Ne 8. in o CLASSE DES SCIENCES. Séance du 2 aout 1862. M. De Koninck, directeur. M. Ap. QuereLer, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d’Halloy, Sauveur, Tim- mermans, Martens, Cantraine, Stas, Van Beneden, de Selys-Longchamps, le vicomte B. Du Bus, Nyst, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, Dewalque, d'Ude- kem, membres; Montigny, Steichen, correspondants. 2™° SERIE, TOME XIV. 12 ( 166 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l’intérieur fait connaître qu’une somme de trois mille francs est accordée à l’Académie, afin quelle puisse augmenter, dans une mesure convenable, les prix des principales questions mises aux concours en 1862- Des remerciments seront adressés à M. le Ministre pour cette nouvelle marque de sa haute sollicitude. — Le Gouvernement transmet, pour la bibliothèque de l’Académie, différents ouvrages, entre autres un exem- plaire de la Description géognostique du royaume de Ba- vière. — Remerciments. — M. le président et le secrétaire de la trente-deuxième réunion de l'Association britannique, qui se réunira celle année à Cambridge, font connaître que la session com- mencera le mercredi 1° octobre prochain. — M. Edlund, professeur de l’Académie de Stockholm, écrit qu'il a vu avec intérêt mettre au concours de l'Aca- démie la question sur la détermination de l'équivalent me canique de la chaleur, et sur ce qui concerne les rapports du travail mécanique et de la chaleur. Il envoie en même temps la traduction française du mémoire publié par je sur ce sujet et imprimé dans les Annales de chimie de Poggendorff. id M. G.-A. Hirn, de Logelbach, près de Colmar (Haut- Rhin), fait une communication analogue, et adresse éga- SAS eS ya ones ( 167 ) lement à la classe un ouvrage important qu’il a publié ré- cemment sur la Théorie mécanique de la chaleur. — La Société royale des sciences de Copenhague fait parvenir le programme de son concours annuel. — M. le secrétaire perpétuel dépose une note manu- serite que lui a fait parvenir M. Buys-Ballot, directeur de l'Observatoire météorologique d'Utrecht, sur la formation et la solution de plusieurs équations exprimant les côtés et les diagonales des polygones réguliers. (Commissaires : MM. Brasseur et Schaar.) La classe reçoit également les ouvrages manuscrits sui- vants : 1° Notice sur une hybride du Ranunculus, et obser- vations sur la pomme de terre (Solanum tuberosum); par M. Alf. Wesmael. (Commissaires : MM. Martens et Kickx.) 2° Descriptions et figures de trois coquilles du crag d'Anvers : Pecren Nystu, nob.; par M. F. de Malzine. (Commissaire : M. Nyst.) RAPPORTS. ne Låge et le but des pyramides; lus dans Sirius, par Man- mouD-Ber, astronome de S. A. le vice-roi d'Egypte. Rapport de M. le major Liagre. « Le mémoire de M. Mahmoud traite une question qui a déjà été très-souvent et très-diversement agitée : il a pour objet de déterminer l’âge des pyramides, et le but dans lequel ces masses colossales ont été érigées. \ ( 168 } Après avoir vérifié orientation exacte de la grande pyras mide , et mesuré de nouveau ses dimensions , l’auteur cal- cule linclinaison de ses faces, qu’il trouve de 52° environ, comme celle de toutes les autres pyramides funéraires de l'Égypte : Cest done, dit-il, un principe astronomique et religieux qui a engagé les anciens Égyptiens à les construire de la sorte; et comme la divinité qui jugeait les morts était, suivant eux , Sothis ou Sirius, l’auteur en conclut que la forme pyramidale était consacrée à cet astre divin : l'in- clinaison constante et moyenne de 52° 1/2 a été choisie de manière que Sirius, à l'instant de sa culmination, dirigeat ses rayons normalement a la face sud des pyramides. Cette hypothèse admise, la détermination de lage de ces monuments revient à calculer l’époque à laquelle la . déclinaison de Sirius, eu égard à son mouvement propre et à la précession des équinoxes, était de 22° 1/2, c'est-à- dire égale à la différence entre 52° */2 et la latitude du lieu, qui est de 30°. L'auteur trouve trente-trois siècles environ avant Père chrétienne, époque qui s'accorde assez bien avec plusieurs déterminations archéologiques. Mahmoud-Bey, directeur de l'observatoire du Caire, fait - de louables efforts pour relever l'honneur de l'antique patrie des sciences et de l'astronomie; il est déjà connu . par une excellente carte du Delta, par la détermination géographique de plusieurs villes de l'Égypte, par des table de variations magnétiques, et par divers travaux esti- mables auxquels notre Académie a prété le concours de sa publicité. J'ai l'honneur de proposer à la classe de lu adresser des remerciments, et d'insérer dans ses recueils le nouveau mémoire de l’astronome égyptien. » - — ( 169 ) Rapport de M. Ad. Quetelet, « Je ne puis que me joindre à notre collègue M. Liagre , pour vous demander l'impression du mémoire de M. Mah- moud : on y trouvera peut-être, sous la plume de lau- teur, des formes de style qui s'éloignent un peu de eélles que suggère la froideur de notre climat et de notre raison, mais qui, je pense, ne nuisent en rien à lex- position des idées, puisqu'elles nous rappellent le lan- gage de nos premiers maîtres dans les sciences. Il est intéressant, du reste, de voir un astronome égyptien par- ler des plus anciens monuments scientifiques, qu’il a pu étudier de près et à différentes reprises. « Mon auguste souverain, me dit-il dans une lettre particulière, m'a bien accueilli, ma nommé Bey; il ma chargé de faire la carte d'Égypte, en attendant le nouvel observatoire qui va être construit au Caire; il m’a, pour ainsi dire, facilité les moyens d'entretenir mes correspondances avec les savants de l'Europe... Une série d'observations thermométriques, barométriques et hygrométriques se fait dans ma maison de Boulak (près du Caire). Ces observations s'inscrivent continuellement de trois en trois heures, depuis six heures du matin jusqu’à neuf heures du soir, sans interruption, à partir du 1° jan- vier 1861. Je vous enverrai bientôt les résultats, quand l’année courante sera terminée. » Je propose à l’Académie de remercier M. Mahmoud pour son intéressante communication, et pour l'espoir qu'il donne de tenir la classe au courant de ses nouveaux tra- vaux. Des observations météorologiques, faites en Egypte , méritent une attention toute spéciale, surtout celles des MOV NO = A a à M 'v vw (470 ) pluies qui tombent dans ce pays, encore si peu connu des observateurs. » Conformément aux demandes de ses commissaires, la classe ordonne l'impression du mémoire de M. Mahmoud et vote des remerciments à l’auteur. COMMUNICATIONS ET LECTURES. "4 Extrait d’une lettre de M. E. de Verneuil; communiqué par M. De Koninck, membre de l’Académie. « Paris, 22 juillet 1862. » … J'arrive d'Espagne et je ne crois plus y retourner. Pai les éléments nécessaires pour publier une carte où es- quisse un peu plus exacte que celle que j'avais faite pour M. Dumont et qu'il a fait réduire pour sa carte d'Europe. » J'ai découvert cette année quelques Paradoxides et Conocephalus dans la chaîne silurienne qui va de Montiago à Montalban, dans la province de Téruel (Aragon). C'est la première fois qu’on a des nouvelles de la faune primor- diale dans cette partie de l'Espagne. M. Casiano de Prado l'a déjà reconnue et décrite dans la chaîne cantabrique, mais il y a bien quatre-vingts ou cent lieues entre ( ce point et celui où j r Fai découverte cette année. (A) Lidge et le but des pyramides lus dans Sirius; par Mah- moud-Bey, astronome de S. A. le vice-roi d'Egypte. L’impression indéfinissable que l'aspect des pyramides m’avait toujours produite dans les visites réitérées que je leur avais faites, l’orientation exacte aux quatre points cardinaux de tous ces monuments funéraires et des sim- ples tombeaux qui les environnent, l’inclinaison constante de leurs faces, tout enfin m’avait toujours inspiré l’idée qu’elles ont été élevées dans un but religieux, et que ces masses colossales, bien faites pour représenter la puissance terrestre, ont dû avoir quelque relation secrète avec les puissances du ciel. J'avais toujours choisi pour mes visites aux pyramides l’époque des équinoxes, et je me proposais d’y retourner au mois de mars dernier, quand précisément, à ce même moment, notre auguste vice-roi, comme s’il eût été in- spiré, m’appela dans son château de Gizeh, et me chargea d'aller déterminer l'orientation des pyramides et de tacher de déduire quelques conséquences de ces observations. J'allai donc dresser ma tente au pied de la grande pyra- mide et passer là quatre jours et quatre nuits, accompagné de mes amis Ahmed-Effendi Faide et Mustapha- Effendi Schercaice, venus complaisamment pour m'aider dans le travail du mesurage. L'aspect des astres qui, rayonnant de toute leur splen- deur dans ces belles nuits sans nuages, éclairaient la terre et semblaient venir successivement saluer ces immortels monuments de la gloire humaine, l'observation contem- ( 4172 ) plative de leurs mouvements m’amenérent naturellement à regarder, d'une manière attentive, la plus brillante des étoiles, rs Quelle ne fut pas ma surprise de voir Sirius, dans son point culminant, rayonner presque perpendiculairement sur Ja face (sud) des pyramides. Je me rappelai aussitôt mes anciennes conjectures; je les repassai dans ma mémoire, jen déroulai suc- cessivement les chainons et m’arrêtai bientôt à une idée fixe : il devait y avoir une relation, jusque-là inapercue, entre le ciel et les pyramides. Celles-ci étaient des monu- ments voués à quelque divinité astrologique, et Sirius devait être l'étoile à laquelle elles avaient été consa- crées. Telles furent les pensées qui m’amenérent à une série d'observations et qui vinrent confirmer l'opinion , d'abord vaguement entrevue, que l’âge et le but des pyramides devaient se trouver écrits dans Sirius. Orientation des pyramides. Après avoir tracé, à côté de la pyramide, la méridienne par un théodolite et par des hauteurs correspondantes du soleil, je fus assuré que deux des quatre côtés de la base sont bien parallèles à cette méridienne et que les deux autres côtés sont perpendiculaires sur les premiers; C'est- à-dire que les quatre côtés de la base sont exactement dirigés vers les quatre points cardinaux. Un plan levé à la planchette des pyramides de Memphis et de ses environs, m'a prouvé que tous les tombeaux et pyramides ou mo- numents funéraires qui remplissent cette enceinte ou vaste (175 ) cimetière sont bien orientés de la même facon. Le sphinx même regarde le point est : il est rigoureusement dirigé de l’ouest à l’est. Le jour de l'équinoxe du dernier printemps, j'ai voulu m'assurer de cette orientation d’une autre manière; car le soleil doit se lever et se coucher ce jour-là dans la direc- tion du côté est-ouest. L'instant de l’équinoxe devant avoir lieu trois heures après le coucher du soleil, j'ai pré- féré observer le coucher de cet astre ; je montai avec un de mes compagnons sur une même assise, moi à Vest et lui à l’ouest, de manière qu'aucun objet de ces décombres qui environnent la pyramide ne put venir me masquer le so- leil couchant. La ligne ou assise sur laquelle nous étións placés est horizontale et paralèlle au côté est-ouest de la base; elle allait, par conséquent, rencontrer le ciel sur horizon juste dans le point ouest. Au moment du coucher du soleil, le plus beau spectacle s'offrit à mes yeux : ses rayons dorés se rapprochaient peu à peu de la tête de mon compagnon comme une cou- ronne divine que des anges, formés de petits nuages ré- pandus autour de l’astre rayonnant, allaient porter juste sur sa tête, et je le vis insensiblement se dérober à mes regards sous l'horizon. Ce phénomène curieux pourrait bien, jadis avoir attiré l'attention et conduit à se servir des pyramides comme des gnomons, afin de connaître les com- mencements du printemps et de l'automne , hors desquels ce phénomène n’a pas lieu; mais comme ce n’est pas là le but de ce travail, je ne veux pas insister sur cette hypo- thèse et je passe outre. (174 ) Mesurage de la grande pyramide. J'ai mesuré les quatre côtés de la grande pyramide et je les ai trouvés de 227,5 chacun. Les mesures ont été prises entre les points de rencontre des quatre arêtes avec le plan horizontal de la première assise taillée dans le rocher; et comme tout porte à croire que cette pyramide était couverte de pierres unies, comme on le voit dans la partie supérieure de la seconde pyramide, et que cette couche devait avoir en haut 1",5 d'épaisseur et 1",8 en bas, ainsi que l’a jugé M. Jomard, eu égard à la couche de la seconde pyramide, il faut done ajouter le double de 1",8 ou 5",6 à 227,5, et Von aura 251,1 pour le côté de la base compté sur le socle taillé dans le rocher. La plate- forme ou la base de la partie tronquée de la pyramide est un carré dont le côté s’est trouvé être de 10 mètres. Or nous avons admis que l'épaisseur de la couche était de 1°,5 en haut; le côté de la plate-forme aurait donc été de 10 mètres plus deux fois 1™,5 ou de 13 mètres. Pour la hauteur, je Vai déterminée par des observations barométriques. Après avoir placé le baromètre à deux déci- mètres au-dessus de la première assise et laissé le mercure prendre la température ambiante, j'ai lu la hauteur þa- rométrique 762"",2 et la température 18°,1 centigrades. Ensuite le baromètre fut monté au haut de la pyra et placé à deux décimètres au-dessus de la plate-forme, et la moyenne de plusieurs lectures fut 750,3 avec 22° de température. Le baromètre a été descendu de nouveau et placé sur la première assise, et la lecture de la CO- lonne mereurielle était de 761,9 avec une température de 21°,4; la moyenne des deux lectures d'en bas où 762°%,05 avee 19,7 de température, combinée avec la lee- ( 175 ) ture de la position supérieure, m'a donné, d’après la formule de Laplace, 157,2 pour la hauteur de la plate-forme de la grande pyramide au-dessus de la première assise taillée dans le rocher. Or la hauteur de cette assise ou socle au- dessus du rocher sur lequel la pyramide est établie étant de 1",1, la hauteur totale de la plate-forme sera de 138",5. Cela étant, la partie qui manque au sommet de la pyra- mide au-dessus de la plate-forme se trouve, par un petit calcul, égal à 8",2, et la hauteur totale et primitive de la grande pyramide sera de 146", Ces deux éléments (la hauteur et le côté de la base) étant déterminés, j'ai calculé le tableau suivant : m. Le cote de la base etant. > o = nm eee 201,1 Et la hauteur. . EE Ce ee ee E + EAO On aura m, Hauteur oblique ou celle du triangle (façade). . . . 186,5 Arête de la pyra ramide ERA DÉS Angle de l’arête sur la Loi ou r Keien pitte 41° 55’ Angle de l’arête avec le côté de la base. 8 14 J Angle au sommet ou de deux arêtes d’une même i + e. 65 52 Inclinaison de chaque façade sur l'horizon ou la base. 51 45 Côté de la base avec le socle entier. HUB ES Fa CU SRE Périmètre de la base, y compris le socle. 9 Superficie de la base, y compris le socle, 84149 1 m. ¢, ou 15 faddans. Pour la seconde pyramide, la hauteur est de 139" et le côté de la base de 208", d’après M. Jomard. Par ces deux éléments, j'ai calculé l’inclinaison des faces de cette pyramide sur la base horizontale, et j'ai trouvé 55° 12’, Or l’inclinaison dans la première pyramide étant de 51° 45’, nous aurons, en moyenne, pour les deux py- ramides, 52°,29’ d’inclinaison. En comparant cette incli- naison moyenne avec celle des autres petites pyr ramides que voici, d’aprés Bunsen : (176 ) Inclinaison, La pyramide nord, à l'est de la grande , Celle du vera — =- 52 45 Celle du su = — re 52 45 Troisième has mide pire dt NS La pyramide est, au SE de | a troisieme. . : : . Oa l'on voit qu’on a voulu faire un angle constant dont la va- leur se trouvàt comprise entre 52 et 53 degrés. Nous pouvons donc admettre, en moyenne, une incli- naison constante de 52 degrés et demi. Remarques sur l'ensemble des pyramides de Gizeh et les tombeaux qui les entourent. Ce ne sont pas seulement les deux grandes pyramides qui se trouvent bien orientées vers les quatre points car- dinaux, mais toutes les autres petites pyramides et tous les monuments funéraires, comme nous l'avons dit plus haut. I faut done qu'il y ait eu pour cela un but religieux semblable à celui qui a dû guider les modernes dans la construction de leurs monuments funéraires. Chez nous autres musulmans , par exemple, la fosse qui nous reçoit après la mort est, comme le mausolée, perpendiculaire à la direction de la Mecque, où se trouve la maison sacrée de Dieu; de sorte que, quand nous y serons couchés sur le côté droit, notre figure se trouvera dirigée vers la sainte Caaba. Ce principe religieux se manifeste encore davantage dans les pyramides ou monuments funéraires des anciens, quand on remarque que les faces de toutes ces pyramides se trouvent inclinées sur l'horizon d'un angle constant de 52° et demi environ; car la constance de cet angle, dans les six pyramides qui apparaissent encore autour de la grande, ne saurait être attribuée au hasard. La réunion de ces deux témoignages place au ciel, dans ( PIE ) quelque astre divin, le principe religieux qui a engagé les ‘gypliens à construire de la sorte ces monuments funé- raires; car un objet terrestre, un temple posé quelque part sur la terre, ne peut avoir de rapport avec un angle de hauteur ou Vinelinaison de la face des pyramides. C’est done dans un rapport avee la position d'un certain astre divin que toutes les pyramides de Memphis ont été bien orientées et qu’elles ont les faces inclinées sur l'horizon d'un angle constant de 52 degrés et demi. Or les anciens Égyptiens n’adoraient au fond qu'un seul être suprême, Ammon-Ra, sous formes différentes. Hs en faisaient émaner une infinité de dieux (plus ou moins grands), suivant Vinfinité d’attributs par lesquels se ma- nifestaient sa puissance divine et sa volonté suprême. Les astres étaient les demeures de ces êtres divins, ou plutôt ils en étaient les Ames. Les anciens peuples de l'Égypte croyaient à limmorta- lité de ame et à une autre vie de peines ou de récom- penses. Un dieu devait les juger et inscrire le résultat de la pesée de leurs àmes ou de leurs actions. Les animaux qui ont été vénérés ou adorés chez eux n'étaient que les images vivantes des divinités célestes : ainsi le bœuf Apis était l’image vivante du taureau céleste, et le chien , celle du chien céleste. Une seule et même divinité pouvait avôir plusieurs formes, comme on le voit figuré sur les monuments. Le chien céleste, Sothis, jugeait leurs àmes en se pré- sentant sous la forme d’un cynocéphale ou homme à tête de chien (4). H prenait la forme d'un chacal pour con- — Vedel (1) L'on voit ce monstre gravé sur un appareil funeraire : la momie y ( 178 ) damner les méchants à une peine éternelle ou les enfers. Il est alors le même dieu infernal que Typhon. Ce dieu s'ap- pelle Ceth en langue égyptienne, et il est le sixième ou le septième dans la première dynastie divine qui gouverna l'Égypte , comme l'attestent les monuments. Ceth veut dire astre ou chien dans l'ancienne langue de l'Égypte, et c'est le même Soth, que les Grecs prononcaient Sothis, et dont ils firent leur Sirius. Ainsi, Sothis, Cynocéphale et Ceth, c’est toujours le chien céleste, dont l'àme et l'intelligence est l'étoile Sirius. Cette identité se sent même dans ces noms et dans la forme de l’animal qu’ils désignent : le cy- nocéphale, c’est le chien sous une autre forme. Le chien Anubis, ou le Mercure égyptien; Toth, ou le grand Hermès, sont également des manifestations du chien céleste. Le symbole qui désigne Sothis sur les monuments égyptiens se trouve souvent joint à la figure de la déesse Isis, Pune des grandes divinités égyptiennes , à laquelle Sirius était de tout temps consacré. Les dieux de l'Égypte se partageaient les villes; chacun en avait une sous son patronage. Les monuments mêmes et leurs formes géométriques étaient voués à des divinités. Les pyramides ou les formes pyramidales durent avoir été consacrées au chien céleste Sothis; quoique Dupuis, qui réduit tout au culte du soleil, les prétende vouées à cette dernière divinité (1). Voici mes raisons : ne fs ne E HT RSR est placée sur un lit, tes quatre vases canopes sont auprès, et le dieu Anubis (cynocéphale) semble prendre possession de ce nouvel habitant de PAmenthès. (Champollion, Égypte ancienne, pag. 265, pl. 69.) (i) Dupuis compare, avec Pline, les formes des obélisques et des pyra- mides au feu et aux rayons solaires, d'où il déduit que ces figures 8 triques ont été consacrées au feu et au soleil; il cite comme argument ( F9 ) 1° Les pyramides, étant des monuments funéraires , devaient être naturellement consacrées à la divinité qui a le plus de liaison et de contact avec les morts, et que l’on devait, pour ainsi dire, redouter le plus, c’est-à-dire au dieu-juge Sothis, à la discrétion duquel les âmes sont soumises pour recevoir, dans l'éternelle demeures ou des récompenses ou des peines sans fin. 2° On trouve dans les catacombes de l'Égypte de pe- tiles pyramides votives; Biot en avait examiné quelques- unes. Ces pyramides sont placées à côté des momies. Sur Pune de leurs faces est gravé le cynocéphale et, sur les autres faces, des prières adressées à cette divinité. Cela nous prouve qu'il y avait une relation intime entre le cy- nocéphale ou Sothis et la pyramide. 3° Le symbole qui désigne Sothis sur les monuments égyptiens, étant Ax: c'est-à-dire un triangle ou face de la pyramide, un croissant et une étoile, Pon peut égale- ment en conclure que la forme pyramidale a été consacrée à Sothis l'existence d’une pyramide, haute de quarante toises, à l'angle qui termine le labyrinthe , qui n’est autre chose, selon lui, que le zodiaque divisé en douze compartiments ou maisons (constellations ) fe ous et en régions nord et de en été et hiver, longs et courts jours Or en supposant avec Dupuis que le byitite salt réellement le ss. cette pyramide, par sa position à l'angle qui termine ce mo- nument , indiquerait le point au delà duquel le soleil ne pouvait plus passer ; elle est alors au zodiaque figuré par le labyrinthe ce que le chien céleste, Sothis, est pour le zodiaque céleste, c'est-à-dire un factionnaire pour garder la frontière de l'empire solaire, ou le zodiaque. En effet, le parallèle de Sothis formait la limite méridionale des parallèles solaires, de l'an 5000 à 4000 ans avant J. C. L'on peut donc en inférer que la pyra- mige du labyrinthe représentait le chien céleste, auquel il serait plutôt consacré qu’au soleil même. ( 180 ) 4 Enlin, les historiens arabes et des traditions popu- laires encore répandues en Égypte de nos jours, attribuent la construction des pyramides au grand Hermès; ils lui attribuent même un temple à côté des pyramides de Memphis, mais il n'existe plus maintenant. Ces traditions doivent avoir au fond quelque chose de vrai, et Fon peut en déduire que la forme pyramidale était réellement con- sacrée à Hermès (4), qui n’est autre que Sothis. Le chien céleste, ou Sothis, avait, du reste, joué le rôle le plus important dans l'antiquité égyptienne : il présida à la création du monde; il commença la grande année de Dieu (période sothiaque); il annonçait la crue du Nil par son lever héliaque et le printemps par son coucher héliaque ; il était le gardien du ciel, le roi des astres et, par sa position, il empèchait le soleil d'aller s'enfoncer dans l’abime de la région sud. Les auteurs anciens ou M0- dernes, ainsi que les astrotogues en disent déjà trop pour que j'insiste davantage. Il ne faut pas toujours dédaigner les idées astrologiques, car c'est l'astrologie qui enfanta Pastronomie en Égypte; et elle peut nous fournir quelques renseignements sur le sujet que nous traitons. Mais pour ne pas nous écarter, résumons en ces deux mots les ré- sultats auxquels nous sommes parvenus : «La forme pyra- » midale était consacrée à Sothis ou Sirius. » De là je déduis que Pangle constant de 52° et demi entre les faces des pyramides de Memphis et l'horizon, au- rait été pris intentionnellement en rapport avec la posi- OE APT AD PR zomer CU (1) On voit, en effet, figurer sur les monuments égyptiens; le dieu Toth ou Hermès sous la forme d'un cynocéphale tenant dans ses pattes une tablette d'écrivain. On le voit aussi écrire le résultat de la pesée des ames dans l'enfer. (Champollion, Égypte ancienne , pages 26 el 258.) ( 181 ) tion de Sirius dans le firmament : en effet, d'après les principes de l'astrologie, Sothis, jugeant l'âme du corps déposé dans la pyramide, doit se manifester dans toute sa puissance sur son trône et au point culminant de sa route dans le ciel; car la puissance ou l'influence d’un astre est d'autant plus grande que ses rayons approchent de la perpendicularité sur l'objet soumis à son influence. Or le parallèle de Sothis, ou son trône, se trouve placé au sud de la face méridionale supposée prolongée à l'infini, et le point culminant ou le plus élevé de ce parallèle ne s'éloigne pas de beaucoup actuellement du pole du plan de cette face; j'admets done que les pyramides de Memphis ont été construites de manière que Sirius, dans le point culminant de sa route journalière, se trouvait au pôle du plan de la face méridionale des pyramides, afin que cet astre-juge fût dans sa plus grande puissance pour juger les àmes soumises à sa discrétion dans les tombes pyrami- dales. L’inclinaison aurait été, par conséquent , choisie de 52° et demi pour que cette condition se trouvat remplie. La connaissance de l’âge des pyramides devient alors une question purement astronomique. I] s’agit de chercher l'époque où Sirius se trouvait au pôle d'un grand cercle dont le plan s'incline sur l'horizon de Gizeh, du sud au nord, d’un angle de 52° et demi, ou, ce qui revient au même, de chercher l’époque où la déclinaison de Sirius était de 22° et demi, c’est-à-dire égale à la différence entre Pinelinaison constante, 52° et demi, et la latitude du lieu, qui est de 30°. Mais, avant de me livrer à ce caleul, j'avoue que les raisons et les déduetions que jen ai tirées pour arriver à ce point n'ont pas assez de force pour supporter la rigueur de la critique moderne. Cependant accord que lon verra bientôt entre le résultat obtenu de cette manière 2° SÉRIE, TOME XIV. 15 ( 182 ) et un autre obtenu d’une autre facon, justifie d'autant plus mes raisons et déductions que ces deux résultats se trouvent également d'accord avec ceux que nous donne l'archéologie et qui sont admis par les plus célèbres ar- chéologues. Déclinaisons de Sirius dans les années 2250 et 3250 avant Jésus-Christ. Je commence par calculer la position de Sirius pour deux époques distantes entre elles de mille ans et bien antérieures à l’ère chrétienne, pour connaître la marche de la déclinaison dans ces temps, et déterminer ensuite, par une interpolation ou par un autre calcul, l’époque où cette déclinaison a été de 22° et demi. Je pars de l’époque astronomique, 1750 de Jésus- Christ, comme l'a fait Laplace, et je calcule d’après ses formules les éléments de la précession des équinoxes pour les années 4000 et 5000 avant l’époque 1750 de Jésus- Christ; en voici les résultats : Pour 4000 ans. Déplacement rs ipm Et sur l'écliptique fixe de 1750 pendant 4000 a — 56° 17’ 00” Obliquité de ce alas sur - Péciiptiqué fixe de 1750 + . 25 51 00 seria de ce même hf Eed sur | Yécliptique bile RER 24 2 24 de cS d té i : Brett pont O00 ant ae Lui rss tie 9 Pour 5000 ans. Page du point a sur a xe de 1750 pendant 5000 a —70°22' 40” (185 ) ps ON de l'équateur mobile sur l'écliptique fixe de 1750 25e 52’ 29’ optique Tg ce meme r équateur s sur | écliique mobile . + PEAU + Mouvement di unt quinoa e en ascension ikii pendant 5000 ans . ard STE Or la longitude et la latitude de Sirius pour 1750 sont, longitude 100° 37’ 38”, et latitude 59° 33’ 58” australe. Je prends d’abord l’époque de 4000 ans avant 1750 de Jésus-Christ ou lan 2250 avant l’ère chrétienne, et j'ajoute algébriquement —56° 17’ 00” à la longitude de l'étoile pour avoir 44° 20’ 38”, qui est la longitude rapportée à linter- section de l’équateur sur l’écliptique fixe, 2250 ans avant l'ère chrétienne : après cela, avec la longitude 44° 20° 58”, la latitude 59° 33’ 38” considérée constante, et Fobliquité 25° 51’ 00”, je calcule l'ascension droite et la déclinaison de Sirius rapportées à la même intersection de l'équateur avec l'écliptique fixe de 1750, et je trouve : pour lascen- sion droite de Sirius 55° 56’ 53”, et pour la déclinaison 21° 59° 10” australe; je retranche ensuite la quantité —1° 14 52” de cette ascension droite, et je trouve enfin, ascension droite de Sirius 54° 51’ 25” avec la déclinaison 21° 39 10” pour l’année 2250 avant Jésus-Christ; un pareil calcul me donne, pour l’époque de 3250 ans avant “Jésus-Christ, 44° 42’ 3” d’ascension droite et 25° 23° 21” de déclinaison. Ce résultat suppose que Sirius n’a pas de mouvement propre : cependant la comparaison des observations de cet astre, faites depuis 1750 jusqu’à 1850, donne un mou- vement propre de —1”,16 en déclinaison, et la compa- raison des observations modernes avec celles de Ptolémée fournit un mouvement propre annuel de —1",62 en ( 184 ) déclinaison ; cela prouve que le mouvement propre de Sirius en déclinaison était plus fort qu'il n’est maintenant; c'est-à-dire qu'il va en croissant au fur et à mesure qu'on recule dans le temps; l’on peut encore en juger d'après une note de M. Laugier sur le mouvement propre de Sirius en déclinaison dans une période de 162 ans (1). Ainsi Je puis, faute de mieux, admettre un mouvement moyen et uniforme de —2’,2 proportionnellement à l’espace de 4000 ou 5000 ans antérieur à notre époque. Cela étant, il faut ajouter algébriquement, 4000 fois 2,2 et 5000 fois 2,2 ou +2 26’ 40” et +5° 5’ 20” aux deux décli- naisons précédentes, obtenues en supposant lastre fixe; : et Pon aura définitivement —19° 12 et —22° 20° pour les déclinaisons vraies de Sirius dans les deux époques de 2250 et 5250 ans avant Jésus-Christ. Age des pyramides. La connaissance de Vage des pyramides se réduit maintenant à chercher entre les années 2250 et 5250 l'époque qui doit correspondre à une déclinaison de 22 degrés et demi. Or une interpolation par une simple proportion suflit pour cela, et nous donne 5505 ans pour l’époque cherchée. Les pyramides ont done été construites 5505 ans avant l'ère chrétienne. Ce chiffre peut cependant être affecté d'une certaine erreur qui peut monter à un, ou même à deux siècles; car une erreur de quelques minutes, soit dans l'évaluation de l'inclinaison des facades, soit dans la con- LR, oran) col ae teri A en aa rendus de l'Académie des sciences de France, t. XLVI, p. 70 ( 185 ) struction même, peut, avec ce que produirait l'erreur pro- bable que j'aurais commise dans la détermination du mou- vement propre de Sirius en déclinaison, nous laisser dans ce même degré d'incertitude; mais ce résultat se trouve bien conforme à l'opinion des meilleurs historiens ara- bes, tels que El-Kodày, Ebn-Abdel-Hakam, Almasoudi, Almakrizi, ete., qui placent, d'après les déductions que j'ai faites de leurs récits, le déluge au trente et unième sièelé avant l'ère chrétienne, et la construction des pyra- mides trois ou quatre siècles avant le déluge. Ces histo- riens, aussi bien qu’Ebn-Jounis (l’astronome), paraissent avoir fondé leur opinion sur une tradition très-répandue d’ailleurs, et qui dit qu’un papyrus a été trouvé dans le couvent d’Abou-Hermès, tout près des pyramides; qu’un vieux Kopte, appartenant au couvent de Kalamoun , en avait expliqué le contenu en l’an 225 de l’hégire, laquelle année, ajoute la tradition, se trouvait la 4551"* de la fon- dation des pyramides, et la 3941"° du déluge, d’après le papyrus même. La traduction des passages arabes touchant les pyramides se trouve, du reste, dans l'excellent mé- moire de M. Jomard-Bey sur les pyramides de Memphis, inséré dans le grand ouvrage sur l'Égypte (1). Cet accord justitie déjà le but astrologique et religieux dans lequel les pyramides ont été construites. Voyons maintenant le résultat de l'archéologie sur l’âge de ces mêmes pyramides : Bunsen, se basant sur les frag- ments de Manéthon, sur Ératosthène, les papyrus de Turin, les tablettes des rois et d’autres monuments, trouva, avec le général Wyse, d’après la plus saine critique, qu'il y avait 3953 ans entre Ménès et Alexandre le Grand, et que la (1) Description de l'Égypte antique, t. VI, pp. 454 et suivantes. ( 186 ) durée des règnes des quatre premières dynasties a été de 570 ans; de sorte que la quatrième dynastie de Manéthon finit en Van 2985 avant Alexandre ou en l’an 5510 avant l'ère chrétienne. Or les deux plus grandes pyramides de Memphis ont été construites par Chéops et Chephren, rois de cette quatrième dynastie, qui n’a duré que 155 ans, d'après le même archéologue. Ainsi les pyramides auraient été construites dans le trente-quatrième siècle avant Jésus- Christ (1), résultat qui s'accorde , à moins d’un siècle près, avec le mien et avec celui des historiens arabes. Je conclus donc, en terminant, que les pyramides ont été positivement construites pour remplir un but astrologique et religieux concernant l’astre divin Sirius, et qu’elles sont âgées main- tenant de cinquante-deux siècles. Sur la baleine de la Méditerranée (RORQUALUS ANTIQUO- RUM); par M. Paul Gervais, poo hee de la Faculté des sciences de Montpellier. Ayant été prévenu, le 18 juin dernier, par M. Laude, capitaine des douanes a Port-V endres, qu’une baleine ve- nait d'échouer sur la côte d’Espagne, à peu de distance de la frontière française, j'ai pu arriver assez à temps sur le lieu qui m'avait été signalé pour voir cet énorme cétacé et recueillir sur ses caractères extérieurs, ainsi que sur di- (1) Le docteur Brugseh, tout en admettant 4455 ans entre Ménès et Jésus-Christ, fait finir la quatrième dynastie en l'an 5402 avant l'ère chré- tienne; et la constructien des pyramides aurait eu lieu, suivant lui, trente- cing siècles environ avant Jésus-Christ. ( 187 ) vers points de son anatomie, des observations qui me per- mettent d'en indiquer l'espèce avec quelque exactitude. Comme on devait s’y attendre, ce n’élait pas une ba- leine franche, genre de cétacé dont on n’a point constaté la présence dans la Méditerranée, quoiqu'il y ait été plu- sieurs fois mentionné par les auteurs. La forme allongée de animal, la présence d'une nageoire sur son dos, les raies ou cannelures longitudinales dont sa gorge et le dessous de sa poitrine sont sillonnés, enfin la dimension de ses fanons ou baleines franches, et la faible arqüre de son crâne, ne laissent point de doutes sur ses véritables affinités. C’est au groupe des rorquals (dits aussi fausses baleines, baleinoptères où baleines plissées) qu'il faut le réunir, et il appartient à l'espèce de ce genre qui a été pré- cédemment observée dans la Méditerranée. L'examen du squelette, lorsqu'il aura été définitivement préparé, lèvera tous les doutes qu’on pourrait avoir sous ce rapport. Ce squelette va être déposé au muséé de Barcelone. Cette espèce de rorqual est assez rare dans notre mer, mais on ry a vue à toutes les époques, et déjà les anciens en ont fait mention. Aristote a connu ces baleines et il en parle sous le nom de Mysticetos, Il dit qu’elles ont dans la bouche des poils rappelant les soies du pore, et cette comparaison donne une idée très-exacte des filaments par lesquels les fanons des rorquals sont terminés, ces poils garnissant intérieure- ment la bouche d’une sorte de toison ou de tapis dont la peau du sanglier et celle du porc peuvent seules donner une idée. Pline cite également le rorqual de la Méditer- ranée, qu'il appelle Musculus, et il est encore question du même cétacé dans plusieurs autres écrivains grecs et romains. ( 188 ) La science n'a pas conservé le souvenir de tous les ani- maux de cette gigantesque espèce qui ont été harponnés dans la mer intérieure ou que les mauvais temps ont rejetés sur ses côtes. Ce n’est guère que depuis la fin du siècle dernier que l’on prend soin d'enregistrer ces lucratives — captures. Voici quelques indications à cet égard. Dans ses notes sur l'Histoire naturelle de Pline, publiées à Lyon, en 1606, Dalechamp parle cependant d’un orque à peau striée (Canaliculatim striata), qui fut rejeté par la mer à peu de distance de Montpellier, et qu’il eut occa- sion de voir. On peut supposer que c'était un rorqual. Cest bien certainement à ce dernier genre qu’appar- tient un autre cétacé gigantesque échoué à Vile Sainte-Mar- guerite, arrondissement de Cannes (Var), en 1797. On en conserve le crane au muséum d'histoire naturelle de Paris. Plus récemment (décembre 1860), il a été trouvé un animal de la même espèce près de Toulon. Sa dissec- lion a pu être faite avec soin par les chirurgiens de ma- rine attachés à l'hôpital de Saint-Mandrier, et ils en-ont gardé le squelette pour leur musée. Il y a environ vingt- cinq ans, il en était venu un autre dans les madragues de Saint-Tropez, encore dans le département du Var. Les rorquals se montrent aussi, de temps en temps, sur le littoral des Pyrénées-Orientales et du côté du cap de Creus (côte espagnole ). Ils entrent jusque dans les eri- ques ouvertes entre les différents caps de cette contrée. En 1828, un de ces animaux fut rejeté sur la côte de Saint-Cyprien. Sa longueur totale était de 25",60; sa tête seule mesurait 5",38. La description détaillée en a été donnée par M. le docteur Companyo, ainsi que par MM. Varines et Carcassonne, l’un médecin et Pantre phar- macien à Perpignan. ( 489 ) Son squelette fait aujourd'hui partie du musée Saint- Pierre, à Lyon. Un autre squelette, bien moins grand que celui-là, se voit dans le cabinet d'histoire naturelle de Perpignan; il provient d’un exemplaire également trouvé dans les Pyrénées-Orientales, à peu de distance de Port- Vendres; et l’on sait que, au printemps dernier, deux rorquals, l’un adulte, l’autre jeune, ont été vus, à diverses reprises, dans les eaux de Port-Vendres, Paulilles, Col- lioure, ete. J'en ai parlé (Bulletin de la Societe @agricul- ture de l'Hérault) dans une note, rédigée d'après les renseignements que M. Carron, directeur des douanes à Perpignan , avait bien voulu me transmettre. « Lun de ces cétacés, sans doute une femelle mère, mesurait, dit la note que je viens de rappeler, environ vingt mètres de long sur quatre de large; l’autre, qu'on suppose être son petit, n'avait guère que six mètres de long sur un mètre cinquante centimètres de largeur dans _ sa partie antérieure, Ils fréquentaient plus particulière- ment l'anse de Paulilles. » Là, comme sur plusieurs points de la côte, ils ont essuyé des coups de feu. Ils ont alors gagné la haute mer, pour ne se rapprocher du littoral que quelques jours après. La felouque des douanes de Port-Vendres, à bord de laquelle se trouvaient le capitaine et le commissaire de l'inscription maritime de cette résidence, a rencontré les deux cétaeés, qui, à son approche, ont rapidement gagné le large. Le 22 février, ils ont encore été vus dans les eaux de Banuyls. » On a pensé que le rorqual qui vient de périr sur la côte d'Espagne, à quelques kilomètres seulement au delà du départenient des Pyrénées- Orientales, était un de ceux dont il vient d’être question, et qu'on a également vus an ( 190 ) mois de mars en face de l’Agde. Il pourrait bien en être ainsi. C'était en effet une femelle; il répondait assez bien pour ses dimensions (19",50) au plus grand, c'est-à- dire à la mère; mais il n’y a pas à cet égard une certi- tude absolue. Il a été trouvé, le 17 juin, près des rochers dits del Borro, qui sont entre le cap de Porbou et le cap Raso, au nord-ouest du cap de Creus, et on l’a remorqué à Llanza pour en opérer le dépècement. C'est là que je suis allé l’étudier. Quelques auteurs ont admis que les rorquals de la Mé- diterranée constituent une espèce à part entièrement dif- férente de celle de l'Océan. Cela n’est pas démontré, et il a été jusqu'ici impossible de différencier avec certitude les rorquals pris sur les côtes méridionales de l’Europe, en France, en Italie, en Sardaigne, etc., d'avec ceux que l’on harponne accidentellement dans l'Océan et dans la Manche ou qui échouent sur nos côtes de l’ouest et du nord. Le rorqual de la Méditerranée, qu’on a quelquefois appelé Rorqualus antiquorum, ne paraît pas devoir être séparé de ces derniers, et il est sans doute de la même espèce que le Rorqualus rostratus de l'Océan , dit aussi Pterobalaena communis, baleine française, etc. Toutefois, on devra le distinguer du grand et du petit rorqual de l'Atlantique. Pterobalaena gigas et minor, qui paraissent ne jamais visiter la Méditerranée, et il est plus facile encore de le séparer du képorkak ou rorqual à longues nageoires, Ky- phobalaena longimana, qui a cependant été rencontré sur des points très-éloignés les uns des autres. Ce képorkak est de tous les cétacés celui qui nage avec le plus de rapidité. On sait d’ailleurs, par les observations récentes des na- turalistes, que les grandes espèces de cétacés sont plus (191) nombreuses que ne le croyaient Linné et Lacépède, et que, sauf le képorkak, elles sont limitées dans leurs can- tonnements. C’est done par erreur qu’on parle souvent de déplacement de ces grands mammifères et de leur fuite dans les régions éloignées, à mesure que l’homme s’éta- blit dans les parages qu’ils affectionnent ou leur fait la chasse. I] serait plus exact de dire qu’ils y sont détruits, ou tout au moins rendus extrêmement rares. La baleine franche n’a pas fréquenté autrefois nos côtes, et ce n’est point elle que les Basques péchaient anciennement dans le golfe de Gascogne. Les cétacés à fanons et à huile, qu'ils y poursuivaient, étaient des rorquals analogues à celui ‘dont nous parlons dans cette note et une autre espèce, de grande taille, intermédiaire, par l'ensemble de ses carac- tères, aux baleines proprement dites, ou baleines franches, et aux rorquals. M: Eschricht, qui a fait une étude spéciale des cétacés à fanons, a reconstitué en partie les caractères de la ba- leine des Basques, espèce aujourd’hui presque anéantie, par l'examen qu’il a pu faire d’un jeune exemplaire de cette espèce échoué, il y a quelques années, auprès de Saint-Sébastien (Espagne). La baleine des Basques ne paraît point avoir été vue dans la Méditerranée; elle est de la même section que la baleine du Japon ( Balaena Ja- ponica). Les grands cétacés dont l'existence a été réellement con- statée dans la mer Méditerranée ne sont pas très-variés en espèces. Ce sont : 1° Le Rorqual, sorte de baleine striée, à nageoire dor- sale et à courts fanons; tel est individu qui vient de périr Sur la côte espagnole ; 2° Le Ziphius, espèce que Cuvier avait d’abord consi- (492 ) dérée comme éteinte, mais dont j'ai signalé plusieurs in- dividus pris, à des époques plus ou moins récentes, à Nice, en Corse et dans le golfe de Messine. Il ressemble à l’hy- péroodon de l'Océan , manque comme lui de fanons, a le rostre allongé; sa mâchoire inférieure est garnie de deux dents terminales. lena été pris un exemplaire sur la plage d'Aresquiés (Hérault) en 1850 (1); 5° L’Orque ou Epaulard , qui est de la famille des dau- phins et a des dents aux deux mâchoires. Il est moins rare que les précédents. On le signale dans des localités très- éloignées les unes des autres; mais peut-être plusieurs espèces ont-elles été ebiltoridnës sous ce nom, ce qui à certainement eu lieu pour les rorquals, les baleines, etc” Ia été pris un orque auprès de Cette, il y a une vingtaine d'années. Ce cétacé est un des animaux les plus redou- tables de la mer. Au contraire, les baleines, quel que soit leur genre (baleines franches, baleines des Basques ou rorquals), ne se nourrissent que de très-petits animaux : poissons, mollusques pélagiens, zoophytes, ete. Elles les trouvent flottants en quantité innombrable et pour ainsi dire par banes, et les engloutissent dans leur immense gueule. Les fanons dont cette cavité est garnie les y re- tiennent comme au moyen d’un tamis. Le Cachalot doit être ajouté à la liste des grandes es- pèces de cétacés qui fréquentent la Méditerranée, et il en a échoué, il y a quelques années, une bande de treize indi- vidus dans l’Adriatique (2). Toutefois on n’a pas la certitude (1) LUE et paléontologie françaises, 2me édit., p. 295, pl. XXXVII et XX (2) a crâne de Pun de ces individus a été acquis par le musée de Berlin. (4%) que celle espèce ail jamais été vue sur les côtes de France. Cependant Cuvier a regardé comme leur appartenant le grand mammifère marin observé à Nice par Bayer, en 1727, mais Rino en fait un delphnidé, sous le nom de Delphinus Bayeri, et la détermination, comme cachalot, du cétacé échoué à la Selva ( Pyrénées- Orientales) n'est pas plus authentique. A cause des vacances académiques, l'époque de la pro- chaine séance est fixée au second samedi d'octobre pro- chain. ( 194 ) CLASSE DES LETTRES, Séance du 4 août 1862. M. De Decker, directeur. M. Ab. QuETELE?, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. de Ram, Gachard, Borgnet, David, Snellaert, Carton, M.-N.-J. Leclereq, Chalon, membres ; Nolet de Brauwere van Steeland , associé; Th. Juste, cor- respondant. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l’intérieur fait connaître qu’une somme de trois mille francs est mise à la disposition de l'Académie, afin d'augmenter, dans une mesure convenable, les prix des principales questions portées aux programmes des concours, pendant l’année 1862 à 1865. Des remerciments seront adressés à M. le Ministre, et il est convenu que les mille francs accordés à la classe des lettres, pour sa quote-part, seront ajoutés au prix de Les question d'histoire, relative à établissement des colonies belges en Allemagne, afin d'indemniser les concurrents des nombreuses études et des voyages que cette question exige. ( 195 ) — M. le Ministre des affaires étrangères accuse récep- tion des trois manuscrits que la bibliothèque publique de la Haye avait bien voulu prêter, afin de faciliter les travaux de la Commission pour la publication des monuments de la littérature flamande. — MM. le baron J. de Saint-Genois et Snellaert annon- cent que le septiéme congrés de littérature flamande doit se réunir 4 Bruges, les 8, 9 et 10 septembre prochain, et ils invitent la classe des lettres 4 vouloir bien s’y faire représenter. — MM. David, Carton et Snellaert sont dé- _Signés à cet effet. — M. Ch.-B. de Ridder, vicaire, à Bruxelles, fait con- naître qu’il est auteur du mémoire sur Miræus, portant Pépigraphe : Mirœus assidué laborans, feliciter operans, perennare dignissimus, auquel a été accordée une médaille d'argent, lors du dernier concours de la classe. — La classe reçoit, à titre d'hommage de ses membres, _ les ouvrages imprimés suivants : Commentaires de Charles- Quint, publiés pour la première fois par M. le baron Ker- vyn de Lettenhove; Notice sur les vases peints et à relief du musée Napoléon ITI, par M. le baron de Witte; Histoire du régiment de Latour et Notice biographique sur le général Fallon, par M. le colonel Guillaume. — Remerciments. — M. Gachard envoie, pour la bibliothèque de l’Aca- démie, différents ouvrages qui ont été adressés à la Com- mission royale d'histoire. — M. L. Galesloot informe la classe qu'il a fait faire quelques fouilles sur emplacement d’une des habitations ( 196 ) belgo-romaines qui ont existé sur le territoire de Laeken, à l'endroit nommé Stuyvenberg. Ces fouilles ont fourni un bon nombre de débris de platrage de murs, enduits de couleurs diverses, depuis un crépi assez grossier, quoique solide, jusqu'aux couches les plus fraiches et les plus dé- licates. « Ces derniers débris ont évidemment servi à la ` décoration intérieure de l'édifice, et ils nous autorisent à croire que les murs des chambres offraient de grands panneaux peints en rouge et encadrés de lignes et de filets de couleurs qui tranchaient sur le fond, ainsi que cela se voit encore dans les maisons de Pompéi. : » Joublie de dire, ajoute l’auteur, que j'ai entrepris ces fouilles dans l'espoir de trouver quelque objet intéressant; mais, sous ce rapport, cet espoir a été déçu, l'antique édi- lice ayant été détruit de fond en comble par un incendie dont les traces se manifestaient clairement. » RAPPORTS. ms Influence de la civilisation sur la poésie; par M. Loise, | professeur à l’athénée royal de Tournai. Rapport de M. De Decker. « L'Académie a couronné, en 1858, un mémoire en- voyé au concours pour le prix d'éloquence. Le sujet du mémoire était l’Influence de la civilisation sur la poésie. L'auteur de ce travail, M. Loise, s'était arrêté à la ci- vilisation romaine, et il avait pris l'engagement de com- (TST) pléter son travail par l'examen de l'influence de la civili- sation sur la littérature moderne. Le deuxième mémoire, renvoyé à l'examen de votre commission, n'embrasse encore, quelque volumineux qu'il soit, qu'une partie de la matière que l’auteur a entrepris de traiter; un complément est: annoncé, qui sera, sans doute, tout aussi étendu , à en juger par litspériähée des littératures qu'il lui reste à apprécier. Déjà en 1858, j'avais eu l'honneur de prémunir la classe contre les inconvénients, faciles à prévoir, du plan erro- nément adopté par l’auteur. Les conséquences facheuses de ce malentendu sont plus Saillantes encore dans le nouveau mémoire, objet du présent rapport. Le cadre adopté par M. Ferd. Loise est démesuré. Le sujet à traiter était déjà assez vaste pour que l’auteur s’en tint strictement au programme tracé par l'Académie, qui, évidemment, n’a entendu provoquer qu'une étude à vues synthétiques, un tableau dessiné à grands traits. Au lieu de condenser, dans quelques pages substan- tielles, l'histoire générale et comparée de toutes les civili- sations et de toutes les littératures du monde ancien et moderne, M. Loise semble s'engager de plus en plus dans des détails que ne comporte pas, selon moi, le sujet tel qu'il est proposé par l'Académie. S réserves faites relativement aux proportions exagé- rées du plan, je me hate d'ajouter que l’auteur, ici comme dans son premier mémoire, fait généralement preuve d’une érudition de hon aloi et d’une critique de bon goût. Quant aux considérations philosophiques ou politiques amenées par analyse des diverses phases de la civilisation chré- tienne, M. Loise a eu le tort d'en diminuer la valeur , en 2™° SÉRIE, TOME XIV. 14 ( 198 ) les noyant dans de minutieux développements historico- littéraires, qui donnent à son travail les allures d’une série d'études, spéciales et détachées, sur les principaux poétes de P'Italie et de la France, depuis les origines du christia- nisme jusqu’aux temps modernes. Sous le rapport de la forme, il est impossible de dissi- muler que le mémoire de M. Loise accuse, dans la derniére partie surtout, une précipitation qu’explique jusqu’à un certain point l'étendue des recherches nécessaires dans l'exécution du plan adopté par l’auteur. Il est de son devoir den faire disparaitre les traces et, ce devoir, il lui sera facile de l'accompilir. En résumé, le manuscrit de M. Loise contient tous les éléments d'un travail digne de figurer dans les publica- lions officielles de l’Académie. Toutefois, l'intérêt de Pau- leur exige qu’il sacrifie une masse de détails, qu'il fasse mieux ressortir la partie philosophique de ses apprécia- lions, et qu'il écarte soigneusement toute allusion à la po- litique générale actuelle, dont les mobiles impressions ne doivent point troubler la sérénité d’un ouvrage vraiment académique. » Rapport de M. Polain. « L’Académie avait inscrit à son programme de con- “US; pour l'année 1858, la question suivante : De Pin- fluence de la civilisation sur la poésie. Elle couronna, dans Sa Séance du 5 mai de Ja même année, M. Ferd. Loise, auteur d’un mémoire portant pour devise ees mots bien arne La littérature est l'expression de la société. Le mémoire couronné s'arrêtait à l’avénement du christia- nisme; la classe exprima le vœu de le voir compléter un ( 199 ) jour; et c’est pour répondre à ce vœu que M. Loise nous a adressé le travail que la classe m’a fait Phonneur de ren- voyer à mon examen. Bien que se composant d’environ quinze cents pages, ce travail n’est pourtant point encore l'achèvement de l'œuvre, ce n’en est que la continuation. A part une étude préliminaire sur la poésie aux temps barbares et dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, cette seconde partie est exclusivement consacrée à l'Italie et à la France. « Dans un troisième volume, dit l’auteur, nous jetterons un coup d'œil sur les peuples qui ont cultivé Part roman- tique : l'Espagne, l'Angleterre et PAllemagne. Nous dirons un mot de la poésie en Hollande et en Belgique, ct nous consacrerons un rapide aperçu aux peuples de race slave : les Serbes, les Polonais et les Russes. Nous finirons enfin par un tableau général de la poésie au dix-neuvième siècle, et, en présentant la synthèse de notre œuvre, nous envisagerons les destinées futures de la poésie. » L'ouvrage, on le voit, a pris des proportions trés-vastes , beaucoup plus vastes assurément que celles qui entraient dans les prévisions de l’Académie. Pour être apprécié con- venablement , un tel livre exigerait une étude sérieuse et approfondie. Le temps nous a malheureusement fait défaut pour Fentreprendre. Une lecture rapide et même incom- plète dans certaines parties, vu les corrections nombreuses dont est surchargé le manuscrit, m'a néanmoins permis de reconnaitre dans le nouveau travail de M. Loise toutes les qualités que j'avais déjà remarquées dans la première partie. On y retrouve la même érudition, la même élégance de style, la même vigueur de pensée, mais parfois aussi trop de recherche dans la forme, et trop peu de mesure ww NO we Se VS Se Me SS Se ( 200 ) dans les détails, notamment dans l'analyse des sondes œuvres poétiques de l'Italie. Je fais naturellement mes réserves, quant à certaiis jugements de l’auteur : « Une œuvre de ce genre, écrivait, » il y a quatre ans, l’un de nos confrères, renferme né- » cessairement plus d’une appréciation contestable, plus » d'une idée dont nous n’accepterions pas la solidarité » entière; mais l'Académie, en couronnant un mémoire, » nen partage pas nécessairement toutes les doctrines. » Ce que disait alors M. Devaux de la première partie du travail qui nous occupe , s'applique également, et à plus forte raison , à la seconde, où l’auteur a dù apprécier des hommes et des principes auxquels il est entièrement opposé. Ces réserves faites, je suis d’avis que le ne M. Loise mérite d'être imprimé dans le recueil de nos mémoires in-octavo. » Rapport de M. J. Grandgagnage. « Malgré le peu de temps que j'ai pu donner a l'examen du volumineux manuscrit de M. Loise, je crois pouvoir dire que cette seconde partie de son Histoire de la poésie me parait une œuvre remarquable et digne de la première partie que l’Académie a couronnée. Jose à à peine Jui re- procher des longueurs, quand je réfléchis combien le cadre était vaste. Je ne sais non plus quelles pages à retrancher je pourrais signaler bien spécialement, car il en est peu qui n’offrent de l'intérêt et ne se recommandent à la fois par le fond et la forme. Sans doute l’auteur, en retouchant son œuvre avant l'impression ‚ pourra supprimer çà et la ( 201 ) quelques détails, et, par exemple, dans l'analyse de cer- tains poëmes généralement connus, se resserrer davan- tage; mais c'est là un travail qui doit être laissé au talent, et au bon goût de l'écrivain. Ajoutons qu’indépendamment de la nature de l'ouvrage, qui est une histoire de la poésie, on reconnaît aisément qu’il est dans la nature même de l’auteur d’être abondant, fleuri, coloré, défaut, si Cen est un, dont nous ne devons pas trop nous plaindre dans un pays où l’on a dit méchamment que la sécheresse du style risquait de passer à l’état chronique. Seulement, il y a de temps à autre quelques expressions qu’il sera peut-être bon de modifier comme étant un peu plus que poétiques ; entre autres, il me semble que, dans la simple prose, je dirais tout simplement les tombeaux sacrés, et non pas, comme Racine le disait en vers, les sacrés tombeaux. On voit, du reste, que l’auteur a été un peu pressé par le temps dans certaines parties de son œuvre. Le manuscrit lui-même s’en ressent; c’est ainsi, par exemple, que je n’ai pu relier entre elles les pages 472 et 475 : irrégularité et imperfection qu'il sera facile à M. Loise de faire dis- paraitre. Pour ce qui est des appréciations de l’auteur, elles m'ont paru généralement impartiales et justes. Il est néanmoins évident que, si l’on entre dans les détails et si l'on cite quelques-uns des innombrables poétes que l'auteur soumet à sa critique, nous ne serons pas tous d'accord avec lui. Il porte sur tel écrivain, tel jugement qui ne serait pas tout à fait le mien. Il apprécie tel autre écrivain comme je l’apprécierais moi-même, mais autrement peut-être que ne l’apprécieraient mes honorables confrères, les deux premiers rapporteurs, ainsi que les divers membres de cette assemblée, Ce n’est pas, je pense, à ce point de vue ( 202 ) quelque peu étroit, qu'il faut envisager une œuvre aussi considérable. L'ensemble de l'ouvrage me paraît bon, et „je crois devoir-en proposer l'impression à l’Académie. » Conformément à l'avis des trois commissaires, M. Loise sera invité à revoir son travail et à y faire différentes sup- pressions. L'ouvrage pourra ensuite prendre place dans le recueil des mémoires académiques, format in-8°, et M. le secrétaire perpétuel est chargé, dès à présent, de faire parvenir à l’auteur les remerciments de la compagnie. # COMMUNICATIONS ET LECTURES. —— + a Note sur la mouvance féodale de la Flandre sous l'Empire; par M. J.-J. De Smet, membre de Académie. Il est assez ordinaire de restreindre la dénomination de Flandre impériale à la seule seigneurie ou comté d'Alost, mais évidemment à tort. Dans ce sens, l'expression est tout à fait inexacte et a pu induire en erreur des écrivains fort estimables. Ainsi, dans le sein même de l’Académie, on à reproché à notre honorable correspondant, M, de colonel Guillaume, d’avoir parlé, dans son beau mémoire sur notre notes militaire sous les ducs de Bour- gogne, de la Flandre vassale de l’Empire : « Une très- » petite partie de la province seulement, assurait-0n, » le quartier d'Alost, relevait de l'Empire (1). » C'était MR (1) Bullet. de l'Acad., Pre série, t. XIV, p. 530. ( 205 ) bien là quelque chose de plus grave qu'une distraction. La Flandre impériale était tout autrement étendue et formait une des parties les plus importantes du comté. Elle comprenait, outre les seigneuries d’Alost et de Waes, déjà si intéressantes, les Quatre-Métiers d'Assenede, d'Axel, de Bouchoute et de Hulst, puis encore la terre WV Qverschelde avec les îles de Zélande à Youest de YEscaut : Walcheren, Borselen, Noord-Beveland , Zuid-Beveland et Wolfaarts- dyk, qui sont appelées dans une foule de diplômes pays entre PEscaut et Heidens-zé (1). On sait qu’après des guerres assez longues entre les nou- veaux empereurs d'Occident et les rois de France, Othon le Grand fit creuser le fossé célèbre, nommé, d’après lui, Fosse Othonienne, qui s'étendait de Gand à la mer, pour servir de limite de ce côté aux terres de l'Empire, et qu'il construisit, pour sa défense, une forteresse redoutable. La garde de ce château, établi contre les entreprises des comtes de Flandre, vassaux de la couronne de France, fut confiée à un noble guerrier de la famille saxonne de Billung, qui obtint de l'Empereur, avec le titre de comte, la châtellenie de Gand-et tous les domaines que nous venons d'énumérer (2), à condition toutefois de les tenir comme fiefs de l'Empire. Cet état de choses continua d'exister pendant près d'un siècle avec quelques alternatives, bien qu'il soit dif- licile d'expliquer l'existence simultanée de la seigneurie d’Alost (3), soumise aux châtelains de Gand, et le comté (1) Ainsi nommé d'un courant d'eau qui se déchargeait dans le Zwyn et qui a laissé son nom au hameau d’Eede ou Heede. (2) Dans le pays de Waes était enclavée la seigneurie de Beveren. (5) Cette dénomination n’était pas usitée au dixième siècle. G ( 204 ) d'Einham, qui appartenait à des princes ardennais : toutes les terres que l’empereur Othon F" avait accordées à Pil- lustre maison de Gand relevèrent immédiatement de FEm- pire. Au commencement du onzième siècle, Baudouin le Barbu, comte de Flandre, s’empara du comté d'Einham, et son successeur, Baudouin de Lille, parvint, autant par sa prudence que par sa bravoure, à se faire adjuger tous les fiefs impériaux qui font le sujet de cette note, et fut confirmé dans leur possession, en 1057, par l'empereur Henri [V(1). I! devint à ce titre vassal de l'Empire, comme il l'était de la France, pour la plus grande partie de sa principauté. A cette époque , la maison de Gand se trouvait partagée en trois branches. La plus puissante était parvenue au comté de Hollande, et des deux moindres , l’une possédait les seigneuries d’Alost et de Waes, tandis que l'autre tenait la châtellenie de Gand. Le traité de 1057 ne les priva point de leur apanage. Le comte de Hollande conserva le pays entre l'Escaut et Heidens-zé, comme ses parents conservè- rent leurs domaines respectifs (2); mais tous devinrent de ce chef vassaux des comtes de Flandre et leurs fiefs désor- mais arrière-fiefs de l'Empire. Quoiqwils nous semblent bien solidement établis, ees faits ont cependant été contestés par plusieurs écrivains , (1) Dese Bones, als men ons seghet , em Walchren en tie vier achat Ende over scelt tlant dat hi sochte. (Meris Sroxe.) 2) Lambert, que le comte B sandouin le Barbu nomma châtelain de Gand pour les services qu’il en avait reçus, était lui-même de la maison de Gani }. ( 205 ) tant hollandais que brabancons, apparemment jaloux de l'indépendance et de la grandeur de leurs princes. Mais, comme l’a fait remarquer le savant Adr. Kluit (4), ils n’ont pu soutenir leur thèse que parce qu’ils ont ignoré l'an- cienne histoire du pays : ex ignorantia veteris aevi his- toriae sibi persuaserunt. Néanmoins, comme parmi leurs raisons il en est de spécieuses, nous ne croyons pas inutile de les discuter un instant. On prétend, d’une part, que les îles de Zélande et le pays de Waes ont appartenu dans les premiers temps aux comtes de Hollande ou plutôt de Frise (2); mais tous les anciens historiens, et mieux encore les documents diplo- matiques, sont d'accord pour nous apprendre que ces comtes n’ont possédé d’abord que le fief peu considérable de Sunnemere, dans Vile appelée alors Scaldia (3), que Thierri If obtint, l'an 985, de l’empereur Othon HI. Quant an pays de Waes, toute la discussion est basée sur la do- nation d’une forêt du nom de Wasda, que nous ne pou- vons nous dispenser de transcrire : In nomine Sanctae Trinitatis Lothowieus Dei gratia rex. Notum sit omnibus fidelibus nostris tam praesentibus quam futuris, quod dilecta conjux nostra, Hemma regina, adiens nostrae celsitudinis praesentiam humiliter deprecata est, ut cuidam nostro fideli, seilicet Theodorico comiti, forestum Wasda in eodem comitatu eum pratis, aquis, ter- risque aratoriis, exitibus et regressibus, cumque rebus pertinen- tibus ad praedictum forestum perintegre nostro daremus praecepto. Cujus petitionibus (dignum prout est) faventes, praedicto comiti praedictum damus atque largimur forestum, ut habeat, teneat, pos- (1) De Nexu feudali , ete., p. 175. ( 2) Au dixième siècle, le titre de comte de Hollande était encore inu- site 5 Schouwen. ( 206 ) sedeat, cum suis ad se pertinentiis tam ipse quam sui heredes, seu cui ipse suique heredes vendere vel mancipare voluerint. Et ut firmius maneat, ete. Signum domini Lothowici gloriosissimi regis cas Datum anno Domini DCCCLXVIII, id. aprilis, regnante Domino Lothowico anno xv, indictione xu (1). Aubert le Mire, qui a publié cet acte (2), doute de son authenticité, et Huydecooper n'hésite pas à déclarer qu'il est faux et ne mérite pas même d’être lu (3). Ses défenseurs sont. effectivement réduits à de singuliers expédients : le nom de Lothowicus s’y trouve trois fois en toutes lettres, ils sont obligés d’y substituer Lotharius, et au lieu de la date DCCCLXVHE, il leur faut celle de DCCCCLXVIHI. Peut-on arbitrairement et en opposition avec tous les exemplaires de la charte, tant manuscrits qu’imprimés, se permettre d'aussi notables changements? Mais supposons qu'elle soit authentique et réellement donnée par Lothaire, roi de France, en 969; comment ce prince a-t-il un féal comte parmi les vassaux de l'Empire? Comment un roi de France peut-il faire don d’une terre impériale? Et puis, quel est ce Thierri? car ce nom est assez commun au dixième comme au neuvième siècle? c'est, dit Adr. Kluit(4), Thierri, comte de Hollande et de Gand : c’est-à-dire, s'il s'agit du pays de Waes, que Lothaire lui donne ce que sa famille possède depuis un quart de siècle par la donation de l'empereur Othon aux châtelains de Gand! Et ce forestum Wasda est-il bien notre pays de Waes? Il est cultivé aujourd’hui et productif comme un vaste jar- ts (1) Kluit, Cod. diplom., p. 51. (2) Opera diplom., t. ler, p. 55. (5) Aenteeken. op Melis Stoke, deel I, bladz. 254. (4) Kluit, Cod. diplom., p.32. ( 207 ) din, mais à l'époque du roi Lothaire, il ressemblait par- faitement à l’ancienne Campine; avec un terrain sablon- neux et inculte, pouvait-il offrir beaucoup de prairies, de courants d’eau et de terres arables? Si les anciens histo- riens y avaient vu l’île de Walcheren ou même toute la Zélande, vers la fin du siècle dernier, on s'était assez gé- néralement arrêté au pays de Waes. Cependant le progrès qu’a fait de nos jours la critique historique a bien ébranlé cette opinion. Bilderdyk pense que c’est peut-être Wasse- naar, peut-être Heusden, qui s'écrivait autrefois Hasden, ou même une partie de la vaste forêt qui s'étendait jadis le long des côtes, depuis Loosduinen jusqu’au delà de la Frise actuelle (1). « En tous cas, dit-il, ce n’est pas le pays de Waes, comme on avait coutume de le croire (2). Quel que soit d’ailleurs le pays ou le canton désigné par le nom de Wasda, puisque le donataire a plein pouvoir d'en disposer, de le vendre ou de lengager, ce ne peut être un fief ou un gouvernement, mais simplement une propriété territoriale, un domaine héréditaire. Aussi les comtes de Hollande n’ont-ils jamais fait la guerre à ceux de Flandre pour revendiquer le pays de Waes (3) que leurs ancêtres n'avaient possédé qu’à titre de châtelains-comtes de Gand, et qui demeura longtemps uni à la seigneurie d'Alost, dévolue à une branche de leur maison (4). Dans (1) Comme c’est un roi de France qui donne ce domaine, et à un sujet féal de sa couronne, ne pourrait-on pas conjecturer que le Wasda c’est Waesten, en français Warneton ? (2) Althans niet het land van Waas, als men plach te meenen. (GE- SCHIED. DES VADERL., t. Ter, p. is (5) Jean d'Avesnes le lus tard, bananas es: Dame, mais non en qualité de évite de Hollande, (4) Les comtes d’Alost s'intitutèrent : Seigneurs d'Alost et de Waize. ( 208 ) le traité de paix conclu à Bruges, le 27 février 1167, entre Florent IH et Philippe d'Alsace, il est parlé d'un fief que le premier tenait de la Flandre; Adr. Kluit a prouvé jus- qu’à l'évidence (1) qu'il s'agissait là, non du pays de Waes, mais des cinq îles occidentales de Zélande. Meyer dit que les Hollandais ont possédé la terre de Waes; c'est là une erreur manifeste, à moins qu'il wait voulu parler d'une occupation momentande en 1166. Le chancelier de Baudouin le Courageux, Gislebert, nous apprend que le comte de Hollande fit offrir à FEm- pereur (Henri VI) une somme de cing mille mares d'ar- gent pour être libéré de l'hommage qu'il devait aux comtes de Flandre, et que l'Empereur ne voulut point se prêter à ce pacte d'iniquité (2). Aucun auteur, que nous sachions, wa rappelé cette démarche significative du comte hollan- dais, mais il n’y a pas lieu de s'en étonner, la chronique de Gislebert, si importante, étant restée manuscrite jus- qu’en 1784 (5). Quand Marguerite de Constantinople se rendit à Paris pour obtenir du roi de France des secours contre les d’Aves- nes (1254), ce monarque se refusa d’abord à sa demande, en lui reprochant d’avoir violé le traité de Melun (4), par les travaux qu’elle avait fait exécuter au chateau de Rupel- monde. La comtesse répliqua que ce traité ne pouvait con- cerner une terre d'empire, comme était la terre de Waes, où s'élevait la forteresse. On ne pouvait rien opposer à (1) De Nexu feudali, ete., pp. 203 et seq. (2) Page 295 (5) Elle fut publiée ren année en partie par D. Bouquet, et en entier par le marquis du Chaste (4) Il défendait us ou de restaurer des fortifications sur la rive gauche de lEscaut, ( 209 ) celle réponse, ct néanmoins on obligea la princesse de se reconnaître vassale du roi de France pour le pays de Waes (1). Marguerite, qui souhaitait ardemment Vappui du monarque, et qui d’ailleurs était trop entendue pour ignorer que la reconnaissance que l’on demandait ne pou- vait sortir aucun effet sans l’assentiment plus qu’invraisem=- blable de l'Empereur, souserivit l'acte qu'on lui imposait, et le renouvela même, quand on lui permit de restaurer le château de Rupelmonde (2). Comme l'adroite princesse l'avait prévu, les deux chartes demeurèrent entachées de nullité et sans valeur (5). Chr. Butkens et d’autres écrivains ont prétendu que les seigneuries de Termonde et d’Alost relevaient du Brabant. Nous ne parlerons pas de la première, parce qu’elle ap- partenait à la Flandre allodiale et que D. Vanderlinden a d'qlleurs victorieusement réfuté la prétention brabançonne Sur ce pays, dans son excellente monographie De Tene- raemunda (4). Butkens croit que le comté d’Alost était feudataire du Brabant, parce qu'il faisait partie de l’ancien Brabant (5); il n’a pas vu que cette raison est plus spécieuse que solide. Cet ancien Brabant est-il celui que saint Lié- vin évangélisa? Le pays d’Alost n’en faisait pas seulement > une partie, il le formait presque en entier : mais qu’on (1) M. Lesbroussart se trompe quand il affirme que le roi ne la força Pas å reconnaître que Rupelmonde et le pays de Waes oe rec de la couronne de France. (D'Oudegh., Annales de Flandre, t.W, p. 145, note.) (2) Les wgn actes se trouvent dans les Miscellanea de Baluze, t. VII, pages 285 et 286. (5) re une mate sur cette affaire dans les Bulletins de l'Académie, 2me série, t. V, p. 1 (4) Lib. 1, cap. E (3) Troph. de Brabant, t. 1, pp. 10 et t4. ( 210 ) était loin à cette époque de l'érection d’un duché de Bra- bant, et que de changements et de révolutions il a fallu pour y parvenir! La terre d’Alost ne faisait aucunement partie du Brabant, devenu duché au douzième siècle (1), qu'on pourrait sans doute aussi qualifier d’ancien, mais qui avait des limites tout à fait différentes. Quand Othon le Grand concéda la seigneurie d’Alost à la maison de Gand, quelque duc ou comte intervint-il dans cette do- nation? Par le traité de paix qu’il conclut, en 1055, avec l’empereur Henri HE, Baudouin de Lille acquit définitive- ment la Flandre impériale et en particulier le pays situé entre la Dendre et l’Escaut : dans l'hommage qu'il en fit à Henri, trouve-t-on la moindre apparence de l'intervention d'un tiers? Plus tard, nous voyons toujours nos comtes relever ces pays de l'Empereur et de l'Empereur seul (2); mais aucun historien, aucun document diplomatique aa- térieur au treizième siècle ne fait mention d’une plainte ou protestation quelconque qu'un due de Brabant aurait faite pour la réserve de ses droits. Il n’y eut certes pas manqué cependant, s’il en avait eu de réels à ce relief. Ce qui nous le prouve, c’est que les his- toriens hollandais nous apprennent que ces ducs réclamè- rent, pendant de longues années, l'hommage qu'ils disaient leur appartenir sur la Hollande méridionale, ou, comme un diplôme s'exprime, sur la terre qui s'étend entre l'Es- caut et la Meuse (5), et que le différend ne fut terminé que par une transaction entre le duc Henri I” et Thierri VIL, 1) Godefroid le Barbu ou le Grand, premier duc héréditaire de Bra- bant, mourut au commencement de Pan 1140. (2) Voir Warnkcenig, Histoire de la Flandre, 1. H , pp. 80 et suiv- (5) Inter Mosam et Scaldam ( 247 ) par laquelle le comte recut la Sud-Hollande comme un fief du Brabant : Hanc quoque terram totam recepit comes in feodum a duce, et factus est homo suus ligius (A). Aucune discussion de ce genre n’avait eu lieu pour le pays d'Alost. Butkens avance, à la vérité (2), qu’aprés la mort de Guillaume le Normand, « le comte Thierri d'Alsace trouva moyen de s'accommoder avec le duc de Brabant, à certaines conditions, savoir que ledit comte prendrait en fief du duc hommage d’Alost ; » mais érudit annaliste a-t-il bien pesé ce qu'il écrivait? Si la chose qu'il avance est vraie, l'hommage n'existait done pas antérieure- ment au décès de Guillaume, et la seigneurie d’Alost ne relevait pas du Brabant, parce qu’elle avait fait partie du rabant ancien, comme il soutenait tantôt ; ensuite, son assertion n’est pas seulement gratuite et dénuée de preuves, elle est même en oppositi les faits historiques. Quand Guillaume le Normand mourut d’une manière si peu prévue, ses troupes se montrèrent entièrement disposées à se ran- ser sous Pétendard de son heureux rival, et Godefroid le Barbu, dont le corps auxiliaire était peu nombreux, se trouva dans une étrange perplexité : songer à combattre les deux armées réunies eût été une véritable folic. Peut-on croire qu’il lui vint à l'esprit de proposer des conditions désavantageuses à Thierri? Loin de penser à une démarche aussi imprudente, il eut recours à un stratagème pour se tirer du mauvais pas où lavait mis la mort de son allié. Cachant avec soin ce triste événement, inconnu encore dans le camp de Thierri, il demanda promptement à ce Comte une entrevue secrète, et, feignant une entière in- Mn ES (1) Kluit, Cod. diplom., p. 249. (2) Troph. de Brabant, t. 1, p. 102. ( 242 ) différence pour les intérèts du Normand, il obtint avec onheur l'assurance de pouvoir faire sa retraite, sans courir le risque de la voir inquiétée par les troupes fla- mandes (1). Le nouveau comte de Flandre n’eut pas de peine à obte- nir l'investiture des fiefs impériaux comme ses prédéces- seurs, et son fils, Philippe d'Alsace, qui lui succéda, se rendit, en 1164, avec une pompe extraordinaire à Aix- la-Chapelle pour y prêter hommage à l'Empereur (2); Baudouin Vili en fit de même, lan 1192, au nom de sa femme Marguerite, sœur et héritière de Philippe (5). Mais ici se présente un fait contraire à tous ces antéeé- dents, dont la justice impartiale de l'histoire doit tenir compte. Après la victoire brillante qu'il avait remportée à Noville-sur-Méhaigne sur les princes coalisés, le comte Baudouin le Courageux conclut, près de Halle, avec le due de Brabant, leur fondé de pouvoirs, un traité de paix tout à son avantage (4). Ses droits sur la succession au comté de Namur lui furent de nouveau garantis, et le sire de Be- veren , débouté de ses prétentions sur la seigneurie d'Alost, eut sa terre confisquée (5). On y stipula de plus, si Fon en croit Butkens, que le comte Baudouin, ou celui de ses fils qu’il désignerait, obtiendrait la terre d’Alost, à charge de rendre hommage de ce chef au duc de Brabant. Le docte religieux omet encore ici de donner quelque preuve de ce qu'il avance, ce qui était d'autant plus nécessaire cepen- (1) Edw. Le Glay, Histoire des comtes de Flandre, t. 1, p. 853- (2) Recueil des historiens de France, t. XIII, pp. 258 et 521. (5) Kluit, p. 205, (4) Gisleb., p. 2 (5) Elle lui fut si Te plus tard. (215 ) dant que le fait semble peu vraisemblable. Nos meilleurs historiens n’en font aucune mention, et le chancelier Gisle- bert, qui rédigea sans doute lui-même le traité de Halle et en rapporte les principaux articles, ne fait pas la moindre allusion à une clause aussi extraordinaire, qui aurait donné au vaincu un avantage sur le vainqueur et se trouve en opposition avec l'hommage que le fils de Baudouin , de- venu comte de Flandre par la mort de sa mère, rendit peu après à Metz, pour tous les fiefs impériaux de Flandre, entre les mains de l'Empereur. Butkens cite toutefois en faveur de son opinion la charte suivante, donnée par Philippe le Noble (1), second fils de Baudouin le Courageux : Ego Philippus, marchio Namurcensis, notum facio universis prae- sentibus pariter et futuris, quod cum post mortem charissimi avun- culi mei, piae recordationis Philippi, illustris comitis Flandriae, comes Hannoniensis, Balduinus pater meus et mater mea Margarela, dicti Philippi soror, ratione sanguinis terram Flandrensem haeredi- “tario jure adepti essent : illustris princeps Henricus, dux Lotharin- giac, ut decuit, praetaxatos, patrem meum et matrem, decenter submonuit, ut ipsi de terra Alost facerent homagium, sicut jus suum exigebat. Praenominati vero pater meus et mater mea, de vo- luntate sua, consentiente ct approbante eorum filio primogenito Bal- duino fratre meo Constantinopolitano imperatore (2), postmodum Flandriae et Hanoniae comite; me, qui post primogenitum, major natu inter filios corum existebam, praefato duci ad supradictum fa- ciendum obtulerunt : ipse vero dux de tota terra de Alost et de cjus appenditiis omnibus et justitiis, quae pretendunt a ponte Gandavi qui dicitur pons brabantinus, usque ad pontem de Aldenardo , ho- (1) On pense qu’il dut ce surnom à l'élévation de ses frères au trône de Constantinople. (2) D’après cela, on croirait que Baudouin fut empereur du vivant de Ses parents, pour devenir plus tard comte de Flandre et de Hainaut. 2”° SÉRIE, TOME XIV. 15 ( 214 ) minibus suis astantibus, me legitime feudavit; et ego de praefata terra et appenditiis omnibus et justitiis, pracfato duci feci homagium. Quod ut ratum et inconvulsum permaneat, sigilli mei appensione communivi. Datum Lovanii, die martis ante festum Sancti Andreae apostoli, anno Domini MCCIX (1). Quoique Aub. Le Mire et Ad. Duchesne aient reproduit cet acte sans observation, on ne manquerait pas de rai- sons plausibles pour le regarder comme apoeryphe. il est ‘abord postérieur de quinze ans à la paix de Halle, et n'y fait pas même quelque allusion; il parle ensuite de somma- tions faites à Baudouin et à Marguerite, que ne mentionne aucun auteur Contemporain, et se trouve en opposition directe avec les faits incontestables que nous avons rap- pelés et que nous devons citer encore (2). Nous préférons toutefois de croire que le due Henri arrangea lui-même le diplôme et le fit aisément signer par le comte de Namur, prince faible et insouciant qui se laissait dominer sans peine, au point que les Flamands se virent contraints de le priver de la tutelle des filles orphelines de son frère et de le chasser du pays (3). Le due de Brabant semblait s'être dit, comme cet adorateur de Plutus dont parle Horace : PORN RTE LOP Re EN Si possis, recte : si non, quocumque modo, rem. Peu de temps avant la signature de la charte du comte de Namur, il avait surpris la conscience de l'Empereur rt es (1)- Troph. de Brab., preuves, pag. 61. (2) Gislebert nous apprend quand Philippe fat armé chevalier et com- ment il obtint le marquisat de Namur, mais nulle part il ne fait mention de son comté d’Alost (5) Meyerus, Annal. Flandr., lib. VIH , initio. ( 215 ) pour obtenir l'hommage de l’abbaye de Sainte-Gertrude, à Nivelles, qui ne relevait que de l’Empire; mais un rescrit impérial reconnut Perreur, et le forca de renoncer à cette usurpation (1). Ainsi, quelque temps avant la bataille de Nivelles, il offrit de donner une somme considérable d’ar- genta l'Empereur pour obtenir que la seigneurie d’Alost fùt déclarée vassale du Brabant, sans faire attention qu'il avouait par là même que son duché n’y avait aucun droit. Mais l'endroit où le chancelier Gislebert a relaté ce fait a une importance trop grande en faveur de notre opinion pour ne pas le citer iei en entier : Dux quoque Lovaniensis, dit-il, pro terra de ALost, quae a domino imperatore tene- batur, domino imperatori quinque millia marcas puri ar- genti dare volebat, in qua etiam terra ipse dux quaedam allodia parva et quarumdam villarum advocatias de feodo suo, de jure esse diceret (2). -Leduc appuyait sa requête sur des arguments qu’on ap- pelle aujourd’hui irrésistibles; mais l'Empereur wavait pas voulu vendre à prix d'argent la justice et l'honneur, et la demande n'avait fait tort qu'à celui qui se l'était permise. Voilà tous les droits que le due croit avoir sur la terre d’Alost bien amoindris par son propre aveu : il y possède, dit-il, quelques petits alleux et Favouerie de quelques fermes qui sont de son fief! Il y a loin de là aux droits qu'il prétend avoir sur tout le pays et sur toutes ses dépendances, depuis le pont de Brabant, à Gand, jusqu’à celui d’Audenarde! C'est que les circonstances étaient fort différentes. Bauduin le Courageux n'était pas homme à supporter des préten- lions si peu fondées; mais qu’aurait pu y opposer une or- (1) Troph. de Brab., preuves, pag. 60. (2) Chron., pag. 225. ( 216 ) pheline de onze ans, comme Jeanne de Constantinople, livrée au roi de France par son pauvre tuteur et ignorant à coup sùr la convention de 1209? D'ailleurs, si cet acte est authentique, rien ne dit que l'Empereur l'ait approuvé, el sans son assentiment il n’avait aucune valeur. Ce qui porte à le croire, c’est que Philippe le Noble continua à se nommer tout simplement marchio Namur- censis (1); qu'on ne rapporte aucun acte émané de lui pour la seigneurie d’Alost, et, surtout, que les comtes de Flan- dre ne cessent- point de rendre hommage directement à l'Empereur de tous les fiefs impériaux, sans distinction aucune et sans songer le moins du monde au due de Bra- bant. Frédéric H, dans une diète de Francfort, confisqua tous ces fiefs sur Jeanne de Constantinople; mais par quel motif? Par la seule raison que la princesse ne les avait pas relevés dans le délai fixé par le droit féodal (2), et il s'empressa de révoquer sa sentence aussitôt qu'on lui 8 prit les causes du délai de la comtesse (5). En accordant plus tard l'investiture de la Flandre impé- riale à Marguerite de Constantinople, le même monarque énumère d’abord les fiefs i impériaux, en y comprenant cum quatuor ministeriis et terra de Alost et insulis, cum om- nibus juribus, honoribus, justitiis et pertinentiis suis, et ajoute plus loin : Investimus ipsam de nostrae gratiae ma- Jestatis, ita tamen, ut ipsa et heredes sui praedicta omnia semper a nobis et imperio IMMEDIATE teneant el recognos- (1) Le comte Baudouin conclut, le 20 août 1194, un traité dalliance avec le duc de Brabant; Alost n'y est pas nommé, et Philippe y signe, comme témoin , sans aucun titre, bien que son père Henri s’y nomme prae- positus brugensis. Voy. Thes. anecd. de Martene, tom. I, col. 655. (2) On ne pouvait différer V hommage au delà d'une apnée et un jour. (5) Warnkeenig, Hist. de la Flandre, tom. 1, pièces justif. XII. ( $87) „cant (1). Des paroles si claires et si positives ne démon- “trent-elles pas à elles seules que les prétentions du Brabant sur le comté d’Alost ne sont nullement fondées? Le même ordre de choses continua d’exister sous les comtes de la maison de Dampierre et de Bourgogne; mais il serait inutile d'en accumuler les preuves qu’on peut réunir sans peine (2). Aussi le président Wielant, qui avait fait une étude spéciale et approfondie de nos anciennes institutions et qui décrit minutieusement les formalités de l'hommage que nos comtes rendaient au roi de France et à l'Empereur (3), n’articule pas un mot qui puisse faire songer à quelque prétention du comte de Hollande ou du due de Brabant au relief des pays de Waes et d’Alost. Cependant les archiducs Albert et Isabelle, en promul- guant les coutumes des deux villes et du pays d’Alost, commencent par déclarer que le comté leur appartient, non comme un fief, mais comme un pays libre et ne rele- vant que du Dieu du ciel et d'eux-mêmes (4); c'est-à-dire qu'ils le proclament un franc-alleu. Quand et comment ce changement s'est-il opéré? « La prestation d'hommage a duré, dit un savant hollandais (5), jusqu’à ce que l’archidue Charles, comte de Flandre, etc., étant élu empereur, en 1519, et tenu, en cette qualité, de se rendre hommage à lui-même, parvint, avec beaucoup de peine et non sans (1) Warnkeenig, Histoire de la Flandre, tom. I, pièces justif. XIX (2) Le savant ms Kluit les a réunies dans son traité souvent rappelé De Nexu feudali inter Flandriam et Zelandiam, exc. VI. (5) Corpus iti PET tom. I, pag. XL, et XLI (4) Ende zyn die met den vornomden lande vry houdende, ende nie- mant Sa dan Godt van hemelryck ende hun selven. (Cost. VAN AALST, rubr. I, art. 1.) (5) ads Utr. Jaars , d. HI, préf. de Te Water, bl. x1. ( 218 ) opposition des membres de l'Empire, à libérer ses pays du, vasselage (1). Ils demeurèrent néanmoins faiblement unis a l’Empire, sous le nom de cercle de Bourgogne; mais cette union s’effaca peu à peu et fut entièrement anéantie par les troubles des Pays-Bas (2). » Charles-Quint avait obtenu aussi, du roi Francois Į“, le renoncement à la suzeraineté que la France avait possédée, pendant des siècles, sur la plus grande partie de la Flandre. Dès lors les noms de Flandre sous la couronne et de Flan- dre impériale ne furent plus que des souvenirs historiques, et tout le comté devint réellement allodial. Programme d’un gouvernement constitutionnel en Belgique au quinzième siècle; par M. le baron Kervyn de Let- tenhove, membre de l'Académie. Le règne de Philippe le Bon, illustré par les lettres et les arts ‚ Wen marque pas moins l’époque où la domination des dues de Bourgogne fut la plus sévère et la plus absolue. Ce serait toutefois bien peu connaître l’histoire du moyen âge, surtout dans nos provinces, que de croire qu'un si- lence complet se soit fait autour de ces princes si fiers et si fastueux, et que personne n'ait osé leur rappeler, selon BP PR a OR DNS (1) Die deeze en andere syne landen van die Leennornicuert heeft weten te ontheffen. ` (2) L'empereur Rodolphe I prétendit, encore en 1607, « que les Pays- Bas étaient mouvants en fief de lui et du saint-empire ; » mais l’archiduc Albert protesta énergiquement, et aflirma que les princes des Pays-Bas ne reconnaissaient autre que Dieu pour supérieur. (Voy. Bull. de l'Acad., 17e série, tom. XI] » pag. 420.) . ( 219 ) l'expression même de Vhistoriographe de Philippe le Bon, que si les grandeurs s’évanouissent, la vertu et la justice leur survivent. Il n’est pas sans intérêt de remarquer combien un gou- vernement, régulier dans son organisation et dans sa marche, fixant également les droits du prince et les de- voirs des sujets, répondait encore au quinzième siècle an vœu des populations, et à ce point de vue, rien n’est plus important qu’un programme politique, conservé parmi les manuscrits de la Bibliothèque impériale de Paris (1). Qu'on se représente le duc de Bourgogne, tel que Font peint les chroniqueurs, « enaigry et animeux , » souffrant impatiemment toute contradiction, terrible dans ses co- lères, et l’on comprendra aisément qu'il y avait quelque courage à lui reprocher sans détour sa somptueuse prodi- galité et cette funeste insouciance « qui tournoit, dit Chas- » tellain, à grand playe à ses subjects, en fait de justice, » en fait de finances, en fait de marchandise et en fait de » diverses iniquités. » Ce fut dans deux circonstances également graves, après la levée du siége de Calais et lorsque les compagnies d’écorcheurs envahirent Ja Picardie, qu'un homme sage, dont nous ignorons le nom, soumit au duc de Bourgogne d'énergiques remontrances sur ses dépenses exagérées et sur l'oppression croissante de ses sujets qui, de jour en jour, lui devenaient plus hostile. Il lui exposait que le seul remède était un nouveau système de gouvernement qui, en limitant l'autorité du prince, lui eût assuré le plus solide appui, l'amour du peuple. me nt (1) Fonds francais, n° 1278. J'emprunterai à ce précieux manuscrit un grand nombre de pièces inédites, pour les joindre à l'édition déjà sous presse de la Chronique de Chastellain. ( 220 ) _« Monseigneur, disait-il au duc de Bourgogne, vos faits sont trop dangereux... On parle étrangement sur votre personne et sur votre gouvernement... Il faut que vous vous consacriez avec zèle au gouvernement de vos pays, que vous preniez vos faits à cœur, que vous vous met- tiez à raison, que vous modériez vos largesses, que vous corrigiez votre légèreté... Tous vos sujets font des Yœux pour que vous vous gouverniez selon la raison, . que vous naccabliez plus vos peuples de tailles et d'exactions, et que vous supprimiez vos dépenses fri- voles et superflues. En vous conduisant selon la raison el la justice, vous acquerrez meilleure renommée que vous n'avez à présent, le peuple mettra sa confiance en vous, et vous pourrez compter sur lui. » l L'auteur de ces remontrances s’excusait de parler ainsi, estant personne de petit estat et peu garni de sens et d'expérience, » mais il se croyait tenu, comme humble et loyal serviteur du prince, de se rendre utile autant qu'il était en lui, et il étudiait jour et nuit les meilleurs moyens de remplir ce devoir. Selon son opinion, il était urgent que le duc de Bour- gogne rétablit la paix entre la France et l'Angleterre, qu'il apaisal ses sujets mécontents, qu'il affranchit l'agriculture du pillage des gens de guerre, qu'il ranimat le commerce et qu'il arrétat avec la même énergie les passions aux- quelles s'abandonnaient les grands et celles qui déjà en- lrainaient le peuple; « car si convoitise est entre les grans > et puissans hommes, encore est-elle plus entre les po- » pulaires. » Cinq années plus tard, celui qui avait donné ces con- seils, remarquant que rien n’était corrigé, ni dans les abus, ni dans les dépenses, fit parvenir au duc de nou- velles remontrances. Cette fois, il erat devoir découvrir vy Vay ye Vv y Fo M a > ( 221 davantage la pensée à laquelle il obéissait, et, après avoir énuméré les tristes conséquences de l'autorité absolue, il whésita pas à proposer l'établissement d’un gouvernement constitutionnel et représentatif, afin de donner, dès le quin- zième siècle, à la Belgique cette unité forte et prospère qui, longtemps encore, devait se dérober à ses espérances, au milieu des désastres des guerres et des révolutions. La première mesure à prendre est la convocation des états, d’après l'ancien usage du pays. Le duc leur annon- cera que désormais il ne prendra plus les armes si ce n’est de leur avis. Il leur fera aussi connaître qu’afin d'acquérir la grâce de Dieu , qui tient les victoires dans ses mains, l'affection de ses sujets plus nombreux que ceux d'aucun autre prince, et cette bonne renommée qui étend son utile influence jusque chez les nations étrangères, il a résolu d'assurer à ses peuples un gouvernement régulier, juste et clément; car « la plus belle offrande que prince puet faire » à Dien est de gouverner le peuple qu'il a desoubs luy en » raison et justice droituriére. » C’est ainsi qu’il deviendra le plus aimé, le plus honoré, le plus redouté de tous les princes chrétiens, et c’est surtout à ceux qui, comme lui, ne connaissent d’autres juges que Dieu et leur conscience, qu'il appartient de donner à tous l'exemple de bien vivre. Le duc promettra done aux états qu'il vivra par autre manière qu'il n'avait vécu jusque-là, et qu'à l'avenir, il se gouvernera « par conseil eslu. » Tout ceci, le duc le ju- rera sur sa parole de prince, et afin que cet engagement Soit plus solennel, son serment sera publié dans toutes les villes du pays. Qwest ce « conseil eslu » ; par lequel se gouvernera le due? Tei nous ne rencontrons que des lumières insuffi- Santes. On appelle les membres du « conseil eslu » des gens notables, des preud’hommes de bonne renommée et . ( 222 ) conscience, et bien qu’il soit fait allusion à la part que le due prendra à leur choix, on ne peut s’empécher d’y voir les représentants permanents des états. Chargés de la vaste mission de surveiller l'administration, la justice et les finances (les dépenses du due de Bourgogne devaient être réglées par un budget), ils ne prendront possession de leur charge qu’aprés avoir juré qu’ils ne feront rien ni par flatterie, ni par crainte, ni par dissimulation , et que, dans tous les cas, ils diront franchement au conseil ce qu'ils auront « sur le cœur, selon leur conscience et opinion. » Le due leur reconnaitra ce droit de parler librement, fût-ce « contre son affection, » fùt-ce « contre son plaisir, » car « il lay plaist que vérité, justice et franchise aient autorité » en déboutant flatterie, convoitise et rapine. » Voici comment notre anonyme, après avoir justifié son système par les détails les plus intéressants, apprécie cette réforme à jamais digne de mémoire, qu'il appelle «la nou- » velle ordonnance, » à partir de laquelle le due « se » mettra à raison et se délaissera de ses volontés. » « S'il sembloit à mondit seigneur le duc que de con- » duire son fait par conseil (le conseil élu), fust servage » et amenrissement de son autorité, il ne le doit ainsy » entendre, car vivre vertueusement et sagement n’est » Pas servage, mais franchise et liberté (1). Toutes les PORT (1) Ceci rappelle quelques beaux vers d'un poëte de la cour de Philippe le Bon. L'homme mondain dit au religieux : Quel proufit te peut-il venir De solitaire devenir Pour finer tes jours en servage ? Le religieux répond : Servir Dieu, c'est vivre et régner, (Débat de l'Homme mondain et du Religieux.) (223 ) - bonnes ymaginations et mouvemens prouffitables qui luy vendront au-devant, seront par conseil de preud hommes avancés, amendés et mis par bonne sagesse et pratique à exécution, et par contraire, par conseil sera desmeus et advertis du mal qui s’en puet ensuir… La vérité est telle qu’il sera plus honnouré des sages et vaillans, amé de ses subgès et secouru par eulx à tous ses besoings et cremu de ses ennemis cent fois que de vivre volontai- rement en grans beubans, une fois faisant justice et usant de conseil, et l’autre non; car en telles seignou- ries muables et volontaires, nul ne s’ose asseurer, mais vivent tous les subgès d’un prince en doute et suspec- tion, en laquelle ne peut avoir parfaite amour... Apres la grâce de Dieu, la vraie seureté et deffence à mondit seigneur est en ses subgès, dont il puet avoir les cuers en se gouvernant par raison et justice. » Ni l’une, ni l’autre de ces remontrances ne fut écoutée. La première avait été suivie de près par la grande sédition Y VV % WW VV VV. Y VS sr ` de Bruges; la seconde précéda de peu d'années l'insur- rection des Gantois. Il paraît toutefois que ces nobles et éloquentes paroles ne réveillérent ni haine, ni dédain, et peut-être même rencontrérent-elles quelque appui parmi les principaux conseillers de Philippe le Bon. En effet, nous en retrouvons les minutes conservées avec soin dans un recueil de pièces originales, formé, si nous ne nous trompons, par Hugues de Lannoy, « le bon seigneur de » Santes (1) » A quel titre, l’auteur de ces remontrances avait-il élevé la voix? quelle était sa position? quelles étaient ses fonc- tions? Nous n’en savons rien, mais ces remontrances fu- (1) Le bon seigneur de Sante en son nom y alla Chronique rimée du quinzième siècle.) n ( 224 ) rent écrites à Gand , et nous y reconnaîtrons l'inspiration de ces vieilles libertés communales restées sans tesse pré- sentes à tous les esprits, malgré la marche des siècles et la succession des dynasties. Chastellain, qui rappelle que les communes de Flandre sont « des villes de grant pollicie qu’il convient régir en » justice et en droit » loue spécialement la patrie d’Arte- velde de son zèle pour la défense de ses franchises, et il semble que Philippe le Bon se soit souveny des remon- trances de 1437, quand bien longtemps après, en 1458, il se rendit à Gand pour s’assurer l'appui de la Flandre dans des circonstances difficiles. « Or s’estoit incliné le duc envers Gantois, dit l’éloquent indiciaire des dues de Bourgogne, par un seul regard qu'il avoit, e’estoit qu'il veoit apparence de guerre et de tribulation que François lui pouvoient mouvoir, et pour tant, premier que soy trouver là, jugea utile de voir son peuple et d'avoir leurs cœurs et leurs amours envers lui ‚ et souveraine- ment de ceste ville qui est la souveraine dont on peut traire conseil, confort, eremeur et grand fait plus que de nulle autre » (1). VV esse ee I. Mon très-redouté seigneur, je, votre obéissant subget et serviteur, plus léal et de bonne volenté que sage, ne discret, mais de tels sens que Dieux m'a presté, pense et estudie, de jour et de nuit, ens ès grans affaires où je vous voy de présent pour veoir se je sauroye ou pourroie fère, ne vous advertir de chose dont aucun bien et prouflit peust venir à vous et vos pays. Et, très-redoubté seigneur, quant je y ay beaucoup pensé, je voy et troeve que vous et vos fais sont tant dangereux que mervelles. F red TLT (1) Fragment inédit (Bibl, de Bourgogne), ln: do ( 225 ) 7 Premièrement, je voy que vous estes en guerre à l'encontre du rey et royaume d'Engleterre, qui est un puissant roy par terre et par mer, à l'encontre duquel il vous convient par nécessité tenir grosses garnisons ens ès frontières de vos pays de Flandres et d'Artois, car l'en puet bien ymaginer que vos dits ennemis tendront de 1 à mm combatans dedens Calais, Guynes, Hames et le Crotoy, qui feront guerre guerriable à vos dits pays, à l'encontre desquels vous fault par nécessité pourveoir de grant nombre de gens ou perdre vos villes, places et fortresses ou laissier gaster et destruire vos pays , lesquelles garnisons ne se puent tenir sans très-grans finances, ainsi que vous el un chacun bien le povez savoir. Item, en pays où guerre est, destruyt et pillié damis et d'ennemis- ct le pueple en telle commotion, là ne se puent lever pou ou nulle finances, et sans très-grans finances pour les choses dessusdictes et plusieurs autres appartenant au fait de guerre, votre fait ne se: puet conduire, et avez bien puet percevoir durant votre armée de devant Calais les inconvéniens qui, par deffaulte de ce, vous en sont ensui, dont il fait à doubter qu'il n’est encore que commencement de guerre, et se vous voulez lever finances en vos pays de Brabant, de Hollande ct aultres, qu'il ne soit au gré et plaisir du pueple, veu qu'ils vous voyent en telle guerre, et aussi la disposition de votre pueple de. Flandres, il fait à doubter que légièrement se mettroient en rébellion et véritablement vous n'avez pays que le pueple ne y soit foulé au regart de finances. Vos dommaines sont engaigiés, vendus, oblegiés ou donnés, et ne vous en povez aydier. Item, vous véez comment votre pueple de Flandres s'est esmeu et une partie d’eulx en rébellion et en armes, et en y a aucuns qui par- lent Savagement et estraingement et meismement sur votre personne et gouvernement et sur des plus grans de votre conseil, et fait fort à doubter que quant ils se avancent de ainsi parler que après ils ne Senhardissent de fère plus que de parole, et se vous les remettez à Point par doulceur en eulx pardonnant ou accordant légièrement par aventures, les aultres vos bonnes villes, qui aussi tendent à aucunes ses se esleveront pour avoir le semblable aussi bien que les aut- tres, et se, d'aultre part, vous les volez pugnir ct reprendre, il fait à doubter qu'ils pouroient prendre aucuns très-mguvais appointemens aveeq vos ennemis, et se d'aventure, ils se mettent à pillier et à ro- ( 226 ) ber, il est vraysemblable que tous les malvais garsons se mettront à pillier les riches et apprendront le mestier de venir de povreté à ri- chesse en une heure de jour, et créez que sé convoitise est entre les graus et puissans hommes, encore est-elle plus entre les popa ct fait ceste chose moult à doubter. Item, je voy que les Englès sont tout disposés et se disposent, comme on dit, de tenir grant quantité de navires armées sur mer, affin que les marchans ne marchandise ne viengent en votre pays de Flandres, qui est un moult grant dangier, car se le pays demeure longuement saus fère marchandise ne draperic, il ne faut point doubter que grant inconvénient ne s'en ensieve ‚et se vous y voulez pourveoir pour tenir marchandise seure et grever aux ennemis par mettre armée sur mer, vous savez à quels grans despens de finances il le faut fère. Et se les pays de Hollande et de Zeelande se mettent à communiquier et mar- chander aveeq les Englès (ee qu'il fait fort à doubter qu'ils vouldront fère), il est grant apparance que quant les Flamens se verront sans marchandise et sans continuation de draperie et eulx en guerre par mer et par terre, que ils ne vuellent prendre, sans votre congié et licence, traittiés aveeq les Englès, vos adversaires, qui eeen estre à votre très-grant deshonneur et dommage. Item, je voy que le roy de Franee ne vous puet gaires ayder de finance, et s’il vous fait ayde de gens, ce seront gens, tels que vous savez, aussi bien pour destruire pays que pour deffendre, et ne vous serviront point sans eden: eel s - ne — payé ils pe el gasteront tous vos pays jue Et quant à votre chevalerie des pays et marches de Picardie, leurs terres sont desjà comme toutes destruites et gastées par les assemblées et armées qui y ont esté faictes, et encore sont apparant d'estre plus, et qui pis est, il y seroit taillié par le moyen desdictes pilleries de mouvoir haynes et divisions les unes contre les autres; et ma ainsi pourez-vous avoir petite ayde d’eulx. Item fait à doubter que se ceste guerre vous dure map a aucuns qui ont meuse (1) volenté envers vous, qui ne se sont osé en de ES AO ee Ee (1) Meuse, cachée, secrète. (227) monstrer jusques en cy, ne se mettent avant quant ils vous verront empeschié et travellié, et vous savez que vous avez à moult d'es- tfainges nations à marchir, à cause de vos pays de Brabant, Hol- lande, Namur et aultres. Et, mon très-redoubté seigneur, quant je stidis bien les périls et dangiers cy-dessus déclarés, les grans finances qu'il vous fault, les divisions qui sont entre vos pueples et assez d'autres longues à recor- der, je ymagine et regarde, d'aultre part, par quelle manière et moyens vous vous en pouvez ostér et, selon mon simple entendement, je y voy un tout seul moyen pour vous en jetter hors finablement. Et ce moyen seroit le prouffit dé vous et de la chose publique, et c'est que par tous les moyens que pourez aviser, vous tendissiez à trouver la manière que paix générale se peust traittier et trouver entre le roy et royaume de France, d’une part, et le roy et le royaume d'Engleterre d'autre; ear je ne puis percevoir par nulle manière, veu les choses passées (1), la disposition où vous estes au regart desdis deux roys et royaumes que les payset pueples et marchans que vous avez assez sur les costes de la mer, enclins à rébellions et commo- tions, vous puissiez, ne sachiez tenir en paix, justice ne obéissance ainsi qu'ils doivent estre envers vous, tant que la guerre soit entre les deux rois dessus nommés; ear ceulx qui se rebellent ou rebelleront non mie en Flandres seulement, mais aussi bien en vos aultres pays, si vous les voulez puguir et corrigicr, ainsi que au cas appartient, tantost ils se vouldront aydier de l'un des deux rois et royaumes, ct jay oy maintenir aux anciens pour vérité que onques depuis que les guerres se meurent entre le roy de France et le roy Edewart d'En- gleterre pour la couronne de France, les Flamans ne furent si obéis- sans à leur prince que ils avoient esté paravant. Ilem, et se aucun vouloit arguer et dire que est hors de votre po- voir de conduire la paix générale entre les deux rois, et que, par la paix particulière que avez fait à Arras, vous vous en estes excempté et que n'y povez pas tant comme lors, il me semble à correction que vous povez encore à ladicte paix assez et moult grandement aydier n {1) On avait d'abord écrit : considéré votre estat, 228 ) et plus que prince chrétien, s’il le vous plaist prendre à euer et par les moyens dont cy-après sera fait mention. Et pour ce que ceste conduite de paix générale, tant prouffitable pour vous et vos subgès, puet sembler chose trés-difficile à trouver et leur il fault traicte de temps de 111 à vi mois, mais incontinent il vous fault pourveoir en toute haste à um choses sans délaissier ne mettre en oubly la poursuite de la paix générale. i Dont le premier est que toutes vos fortresses et chasteaux qui sont en frontière contre les ennemis soient très-notablement garnis de gens de guerre, de vivres et d'artillerie, sans y de rien esparengier vos finances, en mettant toutes autres choses arrière, dont l’on puet mieulx reconnoitre que a tel péril et nécessité. Item, le second, que vous entendez dilligemment à raunir votre pueple de Flandres, qui est eslevé, comme vous savez, par toute la melleure voye et manière que vous pourez, et les mettre hors de leurs armeures à leurs mestiers et ouvrages accoustumés, et en ce Cas, Vous y porter patianment pour le miculx fait que laissié, en tous- jours y gardant votre haultesse et seignourie, le plus avant que bon- nement fère se poura, ayant en mémoire et souvenance que ce que vous ne povez maintenant fère, vous le ferez ey-après, quant les oul- trages des fols mauvais seront refrodies et que le temps à ce fère sera mieux disposé. lem, le tiers point, que dès maintenant vous faciez votre ti ment et vous apparelliez de vous trouver puissant en armes plus que mais, en requérant tous les princes de votre sang et lignage vos aliés ct aulres, tant de France comme d’Almaigne, et la chevalerie et nobles de vos pays, el par espécial, incontinent à vos gens de Gand et aux autres membres de vos pays de Flandres, et touts vos aultres pays que ils se vuellent disposer et ordonner à vous aidier à l'encontre de vos- dits adversaires, auxquels avez entention de porter dommage et le plus brief que bonnement fère se poura; mais vous vous devez bien consellier quel chose vous devez ou porez emprendre sur eulx , veu le temps d'iver qui aproche. Item, le mue point, que vous avisez par toutes les manières possi- bles où vous pourez trouver finances pour conduire votre fait de guerre, s'il le convient, et se on sent que vous vous disposez de nouvel ( 229 ) é puissamment à guerre et que on voye que vous ayez appaisié les di- visions de vos pays de Flandres, et que vous faciez finances : ce sont toutes choses qui prouffittent bien à la bonne pa générale et en serez doubté et cremu (4). ltem, pour entendre par général, comment l'en pouroit parvenir à eeste benourée paix générale, il fault considérer la disposition et estat des deux rois et royaumes dessusdis. Et, pour parler de France, vous povez veoir quel prince est le roy et de quel entendement qui ne gouverne point de soy-meismes, mais est gouverné, la très-grant povreté qui est en son estat et par tout son royaume pour l'occasion des guerres qui y ont esté et encore sont, et comment il est petitement obéy de ses cappitaines, le mélan- colic ct desplaisir qu'il a et puet prendre de se trouver en tels tribu- lations et dessolations si longuement, et aussi le grant désir que puent avoir et ont grant partie des nobles, les gens d'Église et les bonnes villes de France de eulx trouver hors de eeste malerte (2) guerre, et se ils savoient trouver ou veoir manière raisonnable ad ce fere, il fait à croire qu'ils y entendroyent de bon cuer. ~ Item, et quant au mt du roy et royaume d'Engleterre, le roy en est done, qui n° a pas ca g ffisant pour gouverner les grands exces- sibles finances qu “ils ont mis hors pour le fait de la guerre de France depuis xx ans en çà, le grant et mervelleux nombre de capitaines de chevalerie et de gens qu'ils ont perdu en France depuis ces guerres. Et que vous, mon très-redoubté seigneur, estes parti d'eulx et qu'il leur faut fère toute la guerre de: leurs gens d'Engleterre ct payer comptant ; qui sont toutes choses moult dangereuses et pesantes pour eulx, et aussi que renommée. court que tout le commun de leur royaume est tant las et travellié de la guerre qu'il en sont comme tout désespérés, et a esté vray qu'ils ont estéen grans divisions entre eulx pour ce que la plus grant partie des gens du royaume ont fort blasmé, au conscil du roy, de ce qu’ils n’entendirent aultrement à la paix générale, quant ils furent à la journée d'Arras, et de ce que on a. (1) On avait écrit d’abord : toutes ces choses n'empeschent de rien à la paix gé- nérale , mais sout touts bons moyens et ayde a y parvenir. erte, maudite. 2™° SERIE, TOME XIV. 16 ( 250 ) refusa les offres qui, après ladicte journée, leur furent faictes; et tant pour les guerres qu'ils ont en Escoce et en Yrlande, le dommage que le roy et les marchans du royaume recoivent pour ce que marchan- dise y est empeschié, et ce que on a veu que pour secourir Calais a falu vuydier les anciens seigneurs et chevaliers du pays. Il est vray- semblable que toutes choses bien considérées, ils sont très-las des guerres et que se ils pouroient choses raisonnables (1) que de bon cuer ils y entendroient, et aussi ils le puent mieulx fère onques mais pour ce que le roy, à ceste Saint-Nicolay, a eu eage de xv ans, et qui © plus est, que ils voient que plus y mettent et plus y perdent. Item (2), et pour condescendre à la practique de le condute de ceste paix générale, quant vous, mon très-redoubté seigneur, serez disposé de y entendre, se vous y voulez bien penser et vous en con- sellier à aucuns vos privés et féaulx, vous trouverez bien person- nages el moyens pour conduire et traittier ceste matière par bonne manière envers le roy de France et son conseil, et, d’aultre part, trou- verez bien moyens devers le roy d’Engleterre et son consel, et avecq ce trouverez-vous bien, s’il vous est à plaisir, seigneurs notables de très-grant estat, qui seront promouveurs, envers lesdits deux rois et royaumes, de mettre avant ceste benourée paix générale et le pour- sievir dilligemment (5). Item, pour ce que par cy-dessus j'ay dit que vous’ estes un des princes de le chrétienté qui plus y puet, après les deux roys, cela me semble toute vérité, car vous avez de vous-meismes deux moyens très- propres servans à ceste matière, et si en y a encore un tiers où vous povez bien, qui tant bien y est seéant que plus ne puet. L'un d'iceulx moyens qui est en votre povoir est monseigneur de Bar (4), qui est votre prisonnier, frère de la royne de France et de Charles d'Anjou, qui a grant gouvernement autour du roy; et 5è gerer er era (4) On avait écrit d’abord : aux offres autresfois à eulx faictes ou à traiélié pareil. (2) On a éerit en marge : Nota, vous devez entendre que ceste chose se meltra avant sans votre charge ne déshonneur. (3) On avait ajouté : laquelle paix Dieux , par sa grace, nous vuelle a (4) René d'Anjou ( 231 ) vous faisiez aucune grace audit monseigneur de Bar, vous pouriez, . avec l’ayde de la royne de France sa sœur, de la royne de Naples sa mére et de Charles d’Anjou son frère, vous aidier à conduire ceste matière envers le roy de France. Le second moyen est que vous avez en engaigure la conté de Pon- tieu, Amiens et les aultres villes sur la rivière de Somme pour rite M. escus, comme vous savez, et pour ce qu'il fait à doubter que le roy de France se partira bien envis de la ducié de Normandie, sans laquelle estre baillie et délivrée au roy d’Engleterre, n’a point ap- parance de venir à paix générale, et que le roy de France se doye départir de la ducé de Normandie et vous avoir de lui tout ce que vous tenez, tant en héritages comme en engaigure, du domaine de la couronne, sera forte chose et difficille que il s'i vuelle consentir; mais pouroit estre vraysemblable si vous lui vouliez rendre et quitter len- gagure desdits nn° M. escus, cela lui pouroit mouvoir à donner au roy d'Engleterre la ducé de Normandie , qui pourroit estre trés-grand avanchement de ladicte paix générale (1). Le tiers point s’entent par le moyen de monseigneur le duc d'Or- léans, qui est prisonnier en Engleterre et qui jà, par long temps et par moult de moyens, a poursuy et cherquié et poursieut encor, comme raison est, sa délivrance, laquelle n’est point apparante de avenir, si- non par paix générale entre les deux roys; et se le roy de France se rendoit trop estroit et difficille à eeste paix générale, on pouroit avoir grant ayde du bastart d'Orléans et de plusieurs capitaines grans amis audit monseigneur d'Orléans, de ses serviteurs et officiers de ses pays en France, qui par leurs requestes, pouroient en la faveur de lui, fère eslargir le roy et passer beaucop de choses bien servans à par- venir à ladicte paix; et encore qui bien se y vouldroit employer en tenant bonnes manières par ostages et scellés de princes et bonnes villes, les Englès pouroient eslargir mondit seigneur d'Orléans; et s'il se trouvoit en la présence du roy et des seigneurs de France, il pouroit, en faveur de sa délivrance, grandement avancher ladicte (lt) On a écrit en marge: Nota, iladiet i ge eral p it fere sans votre dommage, ce seroit bien fait, at ad ce { see le tend 4 q yp (232) paix, et se sa délivrance se faisoit par votre moyen, il seroit à tous- jours tenu envers vous en savoir gré, Item, mon très-redoubté seigneur, pour vous encor rise ment remonstrer que rien ne vous doit empescher à poursuyr ceste paix générale, se d'aventure aviez en votre ymaginacion , comme des- sus est touchié, que vous fussiez foulé en votre honneur du dépar- tement que avez fait de devant Calais, vous trouverez véritablement et sans user de quelque flaterie, que tous les chevaliers et escuierset gens qui cognoissent quel chose est honneur d’estrainges nations et aultres qui en sauront la vérité, ne vous en donront la charge, car chacun scet comment vos communes, en cuy estoit la puissance de votre armée, vous ont abandonné honteusement, et aussi le péril et charge que soustintes en votre personne, accompaignié de petit nombre de gens de guerre, à résister vosdis adversaires qui pour- suoient vos communes qui s'en aloient en desroy comme chacun scet. Et est à bien considérer comment vous estes alé ens és terres des Englès et avez abatu nu notables fortresses et de nom, bouté feus et prins prisonniers comme chacun scet. Et se après ce, les Engles sont venu en vos pais et y ont bouté feus et robé, on a bien veu aussi estrainges aventures à venir et toutes voyes à parler vray , ils n'ont nulles de vos fortresses notables abatues comme vous avez les leurs (1). Item, très-redoubté seigneur, s’il vous sembloit que de perdre pour venir à ladiete paix si grant chose que Pengagure desdits 111° M- 1 + + 1 werit: 1) lei me j Item , mon tres-redoubte seignéur , , pour ei ce qu il nous pouroit sembler que , par cesle paix générale et par , vous seriez intérescé et foulé, tant en votre honneur comme de win chevance , mon très-redoubté seigneur, yuellieZ eslever vos yeulx envers le ciel et sa gna! eo yer et vee ane — vous a fais en maintes manières, le g levement de la chose allé: nee dames de France et d'Engleterre et ce grans et notables seignouries qui à vous appartiennent, des paines , périls ak ae vaulx , dont vous vous préserveriez, se par vous, vos bons moyens, ne chose qui fust en votre povoir, poviez conduire et mener à conclusion ceste beneurée paix géné- ral, qui tant est nécessaire et désirée de toutes bonnes créatures Ces choses Par vous bien considérées, vous ne vous devez à rien arrester qui soit au contraire. (“255 ) écus, ainssi que la relaxation et grâce que feriez à monseigneur de Bar, vous venroient à trop grant dommage et charge (1) : quant à ce, mon très-redouté seigneur, veu vos affaires, Pen puet respondre, et la vérité en trouverez estre telle, que se il vous plaisoit vouloir en- tendre dilligemment à votre estat et gouvernement de vos pays, prendre vos fais à cuer, l'estat de vous, de madame la ducesse, votre compaigne, mettre à raison, modérer vos dons et corriger la légie- reté que jusques en cy avez eu en ce, mettre ordonnance et règle en la despence de votre hostel, oster les perfluytés et confusions qui y sont en moult de manières en nombre sur vos conselliers de vos finances, dont tout le monde parle tant, et aultres de vos gens (2), régler et ordonner la justice de vos pays, commettre en iceulx officiers de justice bons, sages ct preudes hommes et nom mie les y commettre par argent, prières, ne importunités (3), mais par bonne élection les y promouvoir et commettre, et que plus est, par bonne, sage et pru- dente manière, modérer et réinformer les dons que vous avez fait de votre dommaine par tous vos pays tant à vie comme à héritage, et par belles remonstrances et bonne manière vous y conduire, se ces choses vous voulez prendre à cuer et vous en conseiller à bonnes gens, léaux et preudes hommes, vous trouverez que vous recouvreriez de revenue par an autant ou près que ne vault ce que vous tenez en gaige du roy. Item, tenez pour vérité que se les subgès de vos pays de tous estas veoient que vous voulsissiez mettre raison en votre gouvernement, fère et exéenter de fait les choses dessusdictes, et vous à ce dilli- gemment ineliner et employer, et que meissiez paix et feissiez courrir marchandise en vos pays et seigneuries (4), ne mettez en nulle (1) On a écrit en marae : Nota que la eras pour mettre à exécution les an rs ui ome a ieurs s: bont? sages ge ens, en kene a te ma- (2) On avait écrit d’abord : les perfluités qui sont en vos gens des ze et la confusion de vos secrétaires, de votre chapelle, de vos varlès de chambre (5) On a écrit en marge ces lignes, qui sont barrées : Nota: cest article est Te - hera et touche à plusieurs de réinformations des dons tant à, conime vié a héri- tage, mais il se devroit exécuter après la paix faite (4) Tei se trouvent deux lignes effacées qu'il est aisé de lire : Vous vous fussiez (254) doubte qu'ils ne vous donront du leur largement, dont vous pou- riez rachater votre domaine. Et se vous et vos pays pouvez demorer et estre en paix avecq les deux rois et royaumes dessusdits, et que vos dommaines fussent rachetés et deschargiés, que vous vous voulsissiez gouverner selon raison et esparengier vos peuples de tailles et exac- tions, oster partout les perfluytés, comme dit est, veoir votre revenue et récepte pour selon ce fère votre despence, emprendre nulles guerres sinon par les estas de vos pays, et fère vos choses par conseil de gens sages non flateurs, ne convoiteux, et non mie à part vous, trouverez que vous serez un des plus riches et aysés prinees du monde, doubté et cremu, amé et doubté de tous vos subgès. Item, mon très-redoubté seigneur, pour ce que les matières dont je m’enhardis de vous parler sont si haultes et si grandes, et qu'il vous pouroit sembler que personne de si petit estat que je suy et si peu garny de sens et d'expérience, ne devroit estre acceptable d'en par- ler, se votre plaisir estoit de assembler aucun grant et notable nombre de vos consellers, et leur fère lire et remonstrer ce que cy-dessus est escript, et sil leur sembloit que en ce euist aucunes faultes, erreur ou obscurité, je me confie tant en Notre-Seigneur et ay sy grant désir de veoir votre fait aler bien, que seroy prest de répondre devant tous et bailler sollutions et fère déclarations des choses qui leur semble- roient obscures non mie par manière de présomption (4). Mon très-redoubté seigneur, pour vous donner bon conseil et un brief langage , faictes tant par bons et sages moyens que vos peuples de Flandres soient mis hors de leurs armes et armeures, et que leurs banières soient mis hors de la voye et que chacun se remette à son Mestier, et que len face à un chacun bonne et droiturière justice, et en ce entendez dilligemment et sans prendre quelque délay. Item, que par tous moyens et le plus hastivement que fère se neers m EEn miij employé et mis du vôtre si largement comme de quitter lesdictes engageures, ainsi que dist est, (1) on avait ajouté en marge : ne d'obstination , car je suys et seray toujours ensievir le conseil des sages, de en mes fautes et vous obéyr el tout ce que humble et léal serviteur, de la ce que Dieu m'a presté, doit fère envers son prince et Seigneur à à ti trois lignes effacées.) ( 255 ) poura, que vous contendez que paix se puisse fère entre les deux vois et royaumes, et par ce moyen vous serez en seurlé el pourez cor- rigier les rébellions de vos subgès. Item, que vous mettez raison en votre gouvernement en fait de justice et de vos finances, en tel manière (1) que vous y acquerrez melleure renommée que en ce ne vous en donnerai dé présent, et faictes tant par bon gouvernement que votre peuple prenge fiance en vous et en vos gens, et par ce moyen serez aydié et conforté, Eseript et fait à Gand, le xme jour de février IE XXXVI (2). FT + Veu le temps, qui est moult estrange ou royaulme de France, la conduite et gouvernement du roy et de monseigneur le dolphin, des princes et seigneurs par qui ils se conseillent, les traictiés ou aliances que de nouvel ils ont fait avec le roy et roiaume d'Angleterre et autres seigneurs, comme l’on dist, les compaignies et gens d'armes nommés eseorcheurs que Fon tient sur les champs, il puet sembler à correction qu'ils aient estrange voulonté envers monseigneur le due de Bourgogne, et que ores ou en temps avenir, s'ils voient leur point, luy porteront dommage ou du moins le tendront en double et soup- pechon (3), luy et ses pays; pourquoi mondit seigneur se doit tenir tousjours prest et garny. Et pour se fortiffier et résister à l'encontre de tous ses malvoellans, mondit seigneur devroit faire cinq choses, sauve tousjours sa noble correction et de messeigneurs de son conseil. La première, que par tous bons et sages moyens que l’on poura aviser, il mette paine d'aéquérir l'amour et bienvoellance du roy et de monseigneur le dolphin et de leurs conseillers, comme il a fait jus- ques en cy, et semblablement en Angleterre et Allemagne, Et pré- supposé que mondit seigneur fust informé qu'ils eussent, ou aucun d'eulx, estrange voulenté vers luy, toutevoics il est aucune fois né- —— (1) On avait écrit d’abord : et en ferez tellement que vous conduissiez vos fais Par raison et par justice, et que le renommee..... (2) 1436 avant Pâques ( vieux style). (3) Variante : en eremeur et subjection. ( 236 ) cessaire et prouffitable de parler bel, passer temps et dissimuler et se conduire par ambassades, lettres ou journées, et: ce temps pen- dant que mondit seigneur se pourvoie tant de aliance et finance ct ordonne son fait mieulx et plus souffisaument qu'il n’est de pré- P q sent (1). La seconde et principalle provision, tant pour acquérir la grâce de Notre-Scigneur de qui viennent les victoires, le cuer et entière amour de ses subgès entièrement, desquels il a aussi grant nombre ou plus que prince qui soit aujourduy en la chrétienté, et avec ce acquérir bonne renommée par tout le monde, que de ce jour en avant il se. voulsist gouverner par bonne or donnance et droiturière justice, mo- dérée par sagesse de clémence et pitié, et en eeste bonne et sainte intention fonder tout son fait de ce jour en avant, et attendre au sur- plus tout ce que Dieux luy vouldra envoier. Et il est vraysemblable, eeste chose deuement exécutée et mise à euvre, que mondit sei- gneur viendroit au-dessus de tous ses ennemis et seroit le plus amé, honnouré et redoubté prince des chrétiens. La tierche, que mondit seigneur voulsist entendre au fait de ses finances et de sa despence mieulx et plus sagement qu'il n'a fait jus- ques à présent, et se pourveoir de trésor, afin que, se guerre onaucun — grant affaire touchant son honneur ou la deffense de ses subgès luy — survient, qu'il y puist notablement et hastivement résister comme il appartient : car c'est tout rien de prince, quant guerre lui survient, s'il n'est garny de trésor avant la main : car en temps de guerre est forte chose à prince de trouver grans finances. La quarte, que par tous bons ct honnourables moyens qu'il oil aviser, il prende aliance et amistié avee les princes ou seigneurs de qui il pourroit estre aidiés et secourus à son besoing. Et s'il y à au- eunes divisions et dissensions entre les bonnes villes, pays et — qu'elles soient ostées et mises en bonne union. La cinquisme, que par l’advis et conseil de gens en ce eognoid iii T mondit seigneur se pourvoie d'artillerie, ordonne ses capitaines, Sa _ chevallerie et gens de guerre, les communaultés de ses bonnes villes LÉ iig (1) On a ajouté dans la seconde minute : et que l'on voye leur finable intention. -` ( 237 ) et compaignons du plat pays, par si bonne manière et ordonnance que chacun sace avant la main ee que l'en doit faire, et que doresena- vant, se l'en met gens d'armes sus, que ce ne soit pas à destruction du povre peuple, comme Pon a fait par ci-devant, et semble à correc- tion que en ce l’on trouvera de bonnes manières et provisions, qui y vouldra entendre. Et ès cing choses dessusdictes , entendre diligamment et les mettre à exécution , ainsi que au cas appartient. Et pour parler en ces matières plus elèrement et entendanment que le général de ce que dit est ne contient, et venir ung peu à la practique et manière de faire : au premier point, se mondit seigneur le due puct trouver seure amistié et bonne amour avec le roy et mon- seigneur le dolphin, il s'en doit très-fort travillier et prendre de près, ayans regart à l’aliance, que aucuns mantiennent, qu’ils ont prins de nouvel avec le roy et roiaume d'Angleterre; car guerre, ainsi que les choses vont de présent, luy seroit dure et périlleuse à soustenir, et pour eulx complaire, délaissier de son droit et des choses qui, par la paix faicte à Arras, luy ont esté promises et données, se Fon voit que ce soit chose employée ferme et durable, car mondit seigneur n'y pourra faire mauvais marchié, pourveu que ses anciennes seigneuries, honneurs et prérogatives, luy demeurent franches et entières, comme il en a usé par ci-devant, ou que, par ces moyens, mondit seigneur peuist estre cause de la paix générale de Franche et d'Engleterre, et en ce comprins luy et ses subgès, de bonne foy, sans malice ou cautelle. Et à ce propos, pour ce que len dist que le roy de Secille et Charles d'Anjo et les leurs ont grant auctorité et pooir et gouvernement autour du roy, se par leur moyen et conduite aucun bien se povoit traictier, considérer que mondit seigneur et eulx sont si prouchains de lignage, que chacun scet pour contendre au bien de paix, mondit seigneur le due doit désirer que aucuns bons moyens et amistiés se peuissent trouver entre eulx, et s'en prendre de près pour y venir, non pas pour chose que jusques en cy ils l'aient desservy, ne pour doubte de leur puissance ou povoir, mais seulement pour le bien de paix et le salut du povre peuple de France, qui, par les guerres, se destruit, comme Fon voit journellement , qui est pité. ( 258 ) Item, et d'autre part, se mondit seigneur treuve que cës seigneurs n la maison d'Anjo ne se voellent TR à raison et continuent en ‚induiseurs et moyens de division entre lé roy et mondit sali en ce cas, devroit avoir ung bon advis secré avec ses con- seillers, par suis manière il y pourroit pourveoir. Maistre Jehan de Meung fist ung vers qui dist : Encores vault-il mieulx , beau mestre , Décevoir que déceus estre Item , au second point, faisant mention de se gouverner par justice, toute créature qui a sens et cognoissance des commandemens de Dieu doit contendre de se gouverner par droiture et justice, faire à autruy ce que on vouldroit que on luy feist, et plus les princes quë autres, qui ont le peuple à gouverner et qui nont autre correction sur eulx sinon la cremeur de Dieu et leur propre conscience, ausquels princes Von doit prendre exemple de bien vivre, Et pour deuement trouver la manière de vivre en justice et honne ordonnance, ung prince devroit fonder ung conseil de vur, X ou XII personnes, gens notables de bonne renommée et conscience, et les choisir par bonne délibération et advis, par le conseil desquels il démenroit et conduiroit tous ses affaires. Et afin qu'il se peuist plaine- ment assurer et confier en eulx et en leur conseil, et pour les in- struire et advertir de son intention, et comment il voelt gouverner de ce jour en avant, il leur devroit faire fère le serement qui —_ lequel serement porte instruction, comme l’on peut veoir : « Vous jurez par la foy et serement de votre corps , sur les saintes » Ewangilles qui cy sont et représentation du corps dé Notre-Sei- gneur Jhésu-Crist que vous veez icy figuré, et sur yotre part - » paradis, que de ce jour en avant, justement et loiaument, selon ral- » son; justice et borine équité, vous conseillerez monseigneur le due » de Bourgogne en toutes ses besoignes et affaires, sans acception » de personnes, com prouchains qu'ils vous puissent estre; pour fiat- » terie, cremeur de personne, amour, hayne, prouffit ou dommage, » sans dissimulation, ne laisserez à dire vérité, selon le sens et en- » tendement que Dieux vous a presté; et se tendrez secrés les con- » saulx sans les descouvrir, par signes, lettres ou de bouche, à 2 » > 3: (259 ) quelque personne qui soit vivant; et advertirez mondit seigneur de tout ce que saurez estre prouflitable et honnourable à luy ou pré- judiciable; et ne baillerez conseil, ne advertissement par quelque manière à nuls qui ait à faire devant mondit seigneur ou son con- seil, au préjudice et dommage de luy; et, d'aultre part, que, par vous, à votre présentation, nomination ou pourehas, ne avancerez, ne aiderez à avancier personne quelconque en bénéfices, estas, offices ou lois de bonnes villes, si vous ne les sentez et cognoissiez preudommes, gens sages, cremans Dieu et de bonne conscience, habilles et ydoinnes ès bénéfices, estas ou offices où on les voul- droit commettre, Et si jurez que vous ne ferez requestes à mondit seigneur qui touchent dons de finances, bénéfices d'offices, grâces, pardons, ne retenues de gens quelsconques, particulièrement, mais s'aucunes en avez à faire, que vous les ferez en plain conseil. Et se promettez que vous ne ferez bendes, ne aliances quelsconques les ungs avec les autres, pour conduire requestes, besoignes, ne prières, mais direz francement en conseil et sans moyen de prac- tique , ce que vous avez sur le cucr, selon votre conscience et opi- hion; et, d'autre part, que vous ne prenderez gages, ne pénsions quelsconques d'autres princes, ne seigneurs, sinon de mondit sei- gneur le duc, se ce n’estoit par son ordonnance et bon plaisir, passé en plain conseil. Et encores jurez sur les sermens dessus dé- tlairés que vous ne prenderez dons, ne prouffis quelseonques de personne qui vive, ne par quelque moyen, subtilité couverte, ou engien que ce soit on puest estre, mais seulement vous vous ten- drez contens de tels gages, pensions, prouffis, bienfais et émolu- mens publiques que mondit seigneur vous ordonnera. Et s'il venoit » à votre cognoissance que aucuns de vos compaignons conseillers feissent le contraire de cest serment, que vous le direz ou ferez Savoir à mondit seigneur, et que vous garderez frantement et en- tièrement les ordonnances que mondit seigneur a faietes et fait présentement. Et avee ce gréez et consentez de votre france vou- lenté que s’il estoit prouvé ou trouvé deuement que euissiez prins aucuns dons corrumpables, oultre et par-dessus lesdis gages et émo- lumens publiques, ou fait notoirement le contraire des seremens dessusdits, que vous en soyez pugnis en corps et en biens, à la ( 240 ) » voulenté et discrétion de mondit seigneur et de son eonseil, sans en » requérir grâce, ne pardon. » Et aprés cest serement fait, mondit scigneur leur devroit dire et déelairer que son intention france et entière, sans quelque doubte, est de se gouverner de ce jour en avant par la manière dessusdite et que, en la confiance de leurs sens, loiautés et du serment qu'ils y ont fait, il leur promet en parolle de prince qu'il ne fera, ne entendra en aucun besoigne, entreprinses, ne requestes qui touchent, se premiers n'en a oy et eu l’advis de son conseil , pour après ce en disposer selon sa conscience et bon plaisir, et aussi qu'il gardera et entretendra fer- mement les ordonnances par luy présentement faictes et n'y fera au- cunes muances, se ce n'est passé en grant conseil, en leur donnant franchise et auctorité de dire et exposer en conseil tout ee que bon leur semblera, présupposé qu'il leur semblast que ee fust contre son affection et plaisir, et que, à l'occasion de ce, il ne les aura en suspet- tion, ymagination, ne male grace, car il luy plaist et voelt que vérité, justice et franchise, en déboutant flatterie, convoitise en toutes ma- nières de pee aient auctorité et ae dean en son conseil, en eu n leurs estas, moiennant „lesquels a woelt estre conseilliés et servis diligam- ment et loiaument, selon le contenu du serement dessusdit; ear- sil trouvoit qu ‘ils feissent le contraire, il les en page, sans nuls a espargnier, com grans qu'ils fussent, et si que ce seroit tous, et avec ce les priveroit et débouteroit à tousjours de son service; mais s'ils le servent loiaument et francement comme il appartient, mondit seigneur leur fera des biens selon ce que ses affaires le pou- ront porter, et les aura pour recommandés en honneurs, offices et bénéfices devant tous autres, en leur déclairant qu'i il voelt que ledit serement soit publié par toutes les bonnes villes de ses pays en lieu publique, afin que chacun sace comment mondit seigneur | g vant se voelt gouverner et aussi par ce moyen tenir son cremeur et doubte de mesprendre, ne fallir. ‘Item, au tiers point faisant mention des finances et despenes de mondit seigneur, tout homme de raison qui craint Dieu et 4 cognoissance de ses sains commandemens , doit contendre de vivre “du sien et, en briéve doctrine, faire à autruy ce que on vouldroit qué mn en (24) ou luy feist, pourquoy mondit seigneur devroit contendre de vivre du sien et modérer ses voulentés, sans travillier ses subgès. Et après le conseil ainsi estably et ordonné, mondit seigneur de- vroit aviser à tous ses affaires et, entre autres choses, au fait de ses finances et de sa despence, et icelle corrigier et modérer comme l'en dist qu'il a encommencié de faire, tellement qu'il peuist vivre du sien et de ses domaines, veu qu'il a tant de notables pays et sci- gnouries que chacun sect, sans travillier ses subgès, se ce n'esloit pour très-grans ct raisonnables causes; el pour conscience el honneur, el monstrer bon exemple à tous, mondit seigneur tout le premier se devroit corrigier et mettre à raison, et il est vraysemblable que ses ofliciers et serviteurs l’ensuivroient , et fauldroit qu'ils le fecissent. Et se le conseil esleu estoit assemblé pour entendre en ceste ma- tiere, il ne fait point à doubler qu'ils trouvcroient de bons remèdes et notables provisions au fait de ses finances; mais, pour en parler à correction et par manière d'avertissement, Pencommencement de ceste besoigne seroit que mondit seigneur veist de prime face tout du long les charges qui sont sur les receptes de tous ses pays, dont elles naissent et procèdent, ce qui est fait comme l'en dist. Et ces choses bien veues et examinées par l'advis du conseil esleu, comme dit est, oster les oultrages et superfluités, lesquêlles superfluités se comprendent en maintes manières, tant en nombre doflicicrs en inanees, comme autrement, et modérer les choses, remonstrant à ceulx à qui il touche les grans affaires de mondit seigneur, et com- ment luy , madame la duchesse et les gens de leurs hostels, grans, moyens et petis se sont modérés, restrains et mis à raison, la com- passion et pité que l'on doit avoir du povre peuple, que mondit sei- gneur a trayeillié et traveille pour ses affaires si grandement que chacun scet, avec toutes autres belles remonstrances en tels cas ap- partenant, requérant que semblablement ils se voellent de leur bon gré et consentement modérer et mettre à raison et sentir les affaires que mondit seigneur a de présent, jusques à ce que Dieu donra à mondit seigneur plus grant largesse de finance qu'il n'a de présent. Et ces modérations et restrinctions faictes, on peut présupposer par général qu'il demourroit à mondit seigneur de nette revenue de ses demaines, sans en ce comprendre les dons, aides, fourfaitures et ( 242 ) aventures extraordinaires qui journellement aviennent, la somme de var mille escus de xr gr. pour an ou plus, qui est belle revenue et belle recepte, et de quoy, les choses bien départies et préportion- nées par raison, len devroit conduire ung bel et honnourable estat. Et à correction, qui se vouldroit conduire selon ce que l'on a de revenue, qui seroit chose raisonnable, eeste somme de vin mille eseus se devroit départir en six parties : la première, en Ja despense ordinaire de mondit seigneur et gages de ses officiers domestiques; la seconde, en la despense de madame la duchesse, monseigneur et madame de Charolois; la tierche, en l’extraordinaire de mondit sei- gneur, tant pour ses vestemens, habillemens de corps, harnas, che- vaulx, chiens et oiseaux, dons libéraux et aumosnes; la quarte, en l'extraordinaire de madame la duchesse , monseigneur et madame de Charolvis; la quinte, en ambassades et messageries pour la conduite de ses affaires; la vime, és pensions et retenues des ms de son sane et de ceulx de qui il est servis. Or, pour parler en particulier de ceste matière, tousjours à cor- rection, par l'ordonnance qui de nouvel est avisée comme fen dist, la despense de mondit seigneur, en ce comprins monseigneur de Beaujeu, Adolf monsieur (1) et Anthoine le bastart de Bourgogne, ne monte par an, Aa tout compter à gages, que LxN® vie mi oe de xu gr. Et, d'autre part, la despense de madame la duchesse, monscigneur et madame de Charolois, nlesheiniisehias de Bourbon et de Gueldre, mesdemoiselles d'Estampes, la mère et la fille, ne monte, selon la- dicte nouvelle ordonnance, que xxx vie lib. de xx gr. Et se mondit seigneur se vouloit mettre à raison, c'est à entendre délaissier de ses voulentés pour faire son prouffit et s'enrichir hasti- vement, il pourroit sembler qu’il se devroit contenter pour une espace de temps, au moins tant qu'il fust plus au-devant qu'il n'est de présent, pour son extraordinaire, de la somme de xxx” escus, c'est assavoir pour FRS de ses armes, chevaulx et vestemens ROE en ee (1) Adolphe monsieur. On appela ivement = et Philippe de Cleves. Voyez notamment la Chronique de Despars, IV, p. 122 (245 ) de son corps, xu™, et pour ses dons, autres xu™, et pour ses déduis de chiens et oiseaux, vi™, qui font lesdis xxx™, ltem, pour l'extraordinaire de madame la duchesse, monseigneur et madame de Charolois, avec la terre de Cassel et autres choses qu'elle a, dix mille escus. Item, pour estimation, tant pour ambassades comme messageries, vir escus, combien que ce n'est pas choses que on puist estimer justement, Item, pour les pensions de messeigneurs de son sanc, monseigneur le chancelier, monseigneur de Croy et autres, xvir" escus. Lesquelles six parties dessusdictes montent en somme à vil xix™ m° libr, de xugr., qui seroit vie moins desdis vir mille escus (4). Et en faisant lesdictes restrinctions et se conduisant par eeste ma- nière, mondit seigneur vivroit du sien et de ses demaines, qui seroit vie raisonnable, plaisant à Dieu et loée des sages et preudommes, et par ce moyen pouroit mettre en trésor, de ce jour en avant, ou emploier au fait de ses guerres ou au paiement d'une partie de ses debtes, toutes les aides données et à donner, aventures, fourfaitures et successions qui luy sourviennent ide ae qui n'est pas pelite chose, et si seroit exemple et miroir à tous autres princes de vivre vertucusement et sagement, et tellemênt que tous preu- dommes auroient désir de vivre soubs luy et sa seignourie, et feroit (1) Tout ce eee est reproduit avee moins de détails dans la seconde minute de ce docu Item t fait dit i prm a veoir Le I dem de nette revenue pour an elle la somme, didikas Festa ¢ " his, pe CIPELA de Ch la duchesse, dé monseigneur a madanie lois; ede ce ï n'est pas sagement fait, ne bin conduit d al epte s revenue, l’on doit faire son estat et despense. tem, on puet présupposer par général que , les saporhuitts ostées , comme dit est, il dori rt t à mondit seigneur de nette revenue cent et cinquante mille escus de zu g. us, qui montent pour mois € ese laquelle somme l'en devroit conduire ung très-grant estat, les aa ns enpar- chiées; car ce seroit pove payer. à à av francs poar. miet mit hommes È an; ; lequel estat, régler par Vadvi i bs annals r, son premi chambellan ane aucuns des malaria à E pat 1 Pen . atá D LE (244) cesser ung langage qui a couru et queurt par ses pays, qui est tel que Fon dist que plus vient à mondit seigneur de pays, prouflis et reve- nues, et moins a de trésor, et qu'il est tousjours en nécessité, quel- ques aides que ses subgès luy facent. Or, on pourroit faire question et demande comment ceste chose se pouroit exécuter, veu que mondit seigneur a son demaine obli- gié, engagié et assigné, et pareillement les aides qui luy sont accor- dées, mengiées, obligiées et assignées, et que, par ces ordonnances, l'on ne vendroit point à avoir trésor comptant pour paier gens d'armes, se ung hastif affaire sourvenoit. A ces trois questions, on puet respondre en brief que ung conseil de preudommes bien esleu, comme dit est, les ordonnances dessus- dictes faictes et publiées , trouvera légièrement provision et remède en toutes les doubtes et questions dessusdictes, mais pour en parler par manière d'ouverture, on doit savoir que une grant playe ne puet estre sanée sans souffrir doleur, mais la doleur se passe légièrement pour l'espérance que l'en a d'avoir briefment santé; pourquoy on doit entendre qu'il fault que mondit seigneur face blant pappier et prende du plus bel et du plus cler de toutes ses revenues en rebou- tant toutes autres choses ; car à la nécessité vivre convient, et fault que seignourie soit maintenue et relevée quant elle est en néccessile , mesmement quant le relièvemen se fait par bonne ordonnance ct délibération de conseil notable. Et doit-l'en entendre que, par l'advis du conseil dessusdit, ceulx qui auroient empeschement ou retarde- ment en ces matières ne perderoient pas le leur, mais seroient con- tentés ct relevés par bons moyens, ct fait à croire pour vérité que se Fon veoit que mondit seigneur cuist prinse bonne ordonnance de vivre verlueusement, ferme et estable, que tous ses bons subgès le vouldroient sentir et cognoistre plus que onques mais. Or qui bien considère les affaires que mondit seigneur a de pré- sent, on puet veoir clérement que luy est de pure neccessilé, veu le temps qui règne et les voisins qu'il a, d'avoir trésor et argent comp- tant. Et pour y venir hastivement, il ne fait point à doubter que le conseil y trouvera de bons moyens, et, entre autres choses, il n'est point eréable, les choses bien veues, que mondit seigneur ait desjà despendu toutes les aides qui luy sont accordées par tous ses pays, fi ( 245 ) se meilleur advis ne se povoit trouver, que mondit seigneur fesist ung emprunt général, du gré et consentement des estas de ses pays, jus- ques à la somme de n° mille riddres du moins, et iceulx mettre en trésor sans y touchier par quelque manière, se ce n’estoit pour la deffence de ses pays et subgès. ; Et il est vraysemblable que, quant les subgès de . . . seront bien informés et verront de fait comment il . . . . . . à raison et les belles et prouffitables ordonnances et. . . qu'il a faictes, lesquelles il voelt tenir ct faire tenir . . . , sans jamais aler au contraire, les notables personnes q .. mondit seigneur a esleues pour son grant conseil, ainsi serementés comme dit est, que ses bons subgès luy aideront à adrecier et conduire son fait , veu que ce n’est pas le bien de mondit seigneur seul , mais le bien de tous grans moyens et petis; et ne fait point à doubter, les choses bien remonstrées , practiquées et mises à bonne exécution, que mondit seigneur sera secourus par ses subgès, tant de gens que de finances, tellement que, à l’aide de Dieu, il n'aura garde des malices et malvocllances de ses voisins, com grans qu'ils soient, mais en brief temps se trouvera en très -grant trésor et richesse, amé de ses subgès , doubté et cremu de ses en- nemis. Et s’il sembloit à aucuns que à se conduire selon cest advis, l'auc- torité de la personne de mondit seigneur le duc en fust en quelque manière amenrie ou diminuée, ou, d'autre part, que ce fust empesche- ment ou retardement d'avoir finances, celly qui baille = advis, en tous les poins et articles dessusdis , sera Patni prest à correction de baillier solutions et esclarchir | selon son entendement, tellement au plaisir de Dieu que l'en trouvera que ce sera le bien et honneur de mondit seigneur et de tous ses subgès, et présupposé qu'il y eust aucune folye ou erreur, il supplye que l'en luy voelle pardonner, car bonne voulenté et non autre chose l'a meu à ee faire, et le péril et neccessité qu’il voit ès affaires de mondit seigneur, veu le temps qui règne. Dans une autre minute, ce document se termine ainsi : Et si aucun disoit que les demaines de mondit seigneur sont men- giées et grant partie des aides desjà assignées, il fauldroit regarder, Yme SÉRIE, TOME XIV. 17 ( 246 ) comme dessus est dit, comment Jes choses sont au vray; mais on puet présupposer, à la yerité, que les aides accordées montent à trop plus grant somme que les assignations et charges dessusdictes ne font jusques en cy et qu'il en reste très-grans sommes à recevoir. Item, pour ce que mondit seigneur est présentement, selon les ap- parances que on voit, en nécessité d'avoir finances pour paier gens d'armes et conduire son fait, semble que pour en recouvrer hasti- vement, il devroit assembler, selon l’usance et manière de ses pays, les notables tant d'Eglise, nobles comme bonnes villes, et, iceulx as- semblés, remonstrer par bonne manière la conduite du roy, de mon- seigneur le dolphin et aucuns des seigneurs de France, les manières qu'ils tiennent et comment ils soustiennent au roiaume ces compai- gnies, que len dist escorcheurs, qui destruisent tout le monde, amis et ennemis, et erent meres et se fourrent és pays de mondit seigneur, tant é comme és marches de Picardie et Haynaut, où mondit siiper à a riit et résiste jai mieulx qu'il puet, laquelle résistence luy a cousté tant que, à l'o sion de ce, il en est fort amendry de chevance, avec plusieurs autres belles remonstrances que len sauroit bien aviser et, entre autres, les devoirs en quoy mondit seigneur s’est mis et met journellement en- vers le roy, et en après la restrinction qu'il a faite en son estat et despense et ès personnes de luy, madame sa compaigne, ses conseillers et gens de son hostel, grans, moyens et petits, et avec ce comment véritablement il est tout conclu et délibéré de ce jour en avant de se gouverner par conseil esleu, par raison et justice, et espargnier et deffendre son peuple, comme bon prince droiturier est tenus de faire, en eulx remonstrant le serement qu'il a fait faire ausdis conseillers, requérant que, se aucuns desdis conseillers ou officiers de ce jour en avant aloient au contraire, qu’ils Pen voellent advertir, et sans doubte il les en pugnira sans nuls espargnier, com grans qu’ils soyent, car il voelt vivre doresenavant par autre manière qu'il n’a fait jusques en cy. Item, pour ce que mondit seigneur voit ces gens d’armes et escor- cheurs, qui sont en grant nombre et tiennent les champs, et attent de heure en heure qu’ils se viegnent fourrer en ses pays, avec pluseurs autres aliances et périls que mondit seigneur sent et voit en ees ma- (247) tières, dont plusieurs de ses subgès peuvent bien avoir cognoissance , il luy est nécessité de hastivement estre furny de finances pour paier ses gens d'armes; et qui plus est, que tous ses subgès se disposent et tiegnent prests pour secourir et deffendre ses pays, comme ils sont tenus de faire, car mondit seigneur ne veult espargnier son corps, et a fait et voelt fère son devoir envers le roy et monseigneur le dolphin, et ne sera commenceur de guerre, car il ne demande que paix et que on luy voelle entretenir le traictié fait et passé à Arras. Pourquoy ces choses considérées, mondit seigneur leur devroit requérir qu’ils voel- lent aviser la manière et moyen, soit par emprunt général ou autre- ment, comment il pourra hastivement avoir, en deniers comptans, la somme de u° mille riddres, et n’entent pas que ce soit au dommage, ne destruction de nuls; car il les voelt faire rendre et bien paier des aides qui accordées luy sont tant en Brabant, Flandres, Hollande et ses autres pays, et de ce bailler toutes les seuretés que l'en y saura aviser; car mondit seigneur n’y voelt procéder, ne aler avant que de bonne foy, et qui plus est, yceulx deux cens mille riddres mettre en trésor et non y touchier, senon en cas que len le viegne courir sus; car chacun scet que les aides qui lui sont accordées par ses subgès sont à venir à longs termes, et la guerre puet venir soudainement, avec toutes bonnes aultres remonstrances que len poura aviser servans à la matière. Item, du quart point, faisant mention de prendre aliances, il semble que mondit seigneur les devroit cherquier par tous honnourables moyens avec tous princes, seigneurs et seignouries, comme dessus est touchié, et, entre autres, se l'on voit que le roy et monseigneur le dolphin continuent en rageures, cautelles couvertes et en duretés envers mondit seigneur et ses subgès, comme ils ont fait jusques en ey, et que, par le moyen de madame la duchesse , qui présentement se emploie par delà, des ny — itn de ne wan somal en ce cas, mondit seig dev unes t ul pour luy et tous ses pays et subgès, avec le roy et roiaume sa Angle- terre par grant espace de temps, et prendre aucunes aliances par mariages avec aucuns grans seigneurs d'Angleterre, car aucuns main- tiennent qu'il en y a qui très-fort désirent d'avoir aliance ct amitié avee mondit seigneur ct les siens. ( 248 ) Item, encores à ce propos, mondit seigneur devroit practiquier que notre Saint-Père le pape voulsist envoier aucun légat devers le roy et monseigneur le dolphin et les seigneurs de France, pour les requérir et amonester par la meilleure manière que l’on saura aviser qu'ils voellent tenir et fère tenir la paix si solennelment faicte à Arras, comme chacun scet, où les painnes ecclésiastiques sont si grandes que plus ne pevent; et pareillement escrire lettres et envoier messages aux princes de France, comme le duc d'Orléans, de Bretaigne, de Bour- bon, d’Alenchon et les autres grans seigneurs du roiaume, aux prélas et bonnes villes, afin qu’ils se voellent emploier devers le roy -et monseigneur le dolphin, tellement que la paix puist estre entretenue comme dit est, veu que mondit seigneur est prest, de son costé, de faire son devoir envers le roy et tout ce que bon et léal vassal et parent est tenus de faire. Item, au v™ et derrenier point, qui fait mention que mondit sei- gneur devroit ordonner et disposer ses apparaulx de guerre, capi- taines et chevallerie mettre en ordonnance, et pareillement ses bonnes villes et gens du plat pays, de qui il se pouroit aidier, se ung grant affaire luy sourvenoit à faire, c’est advis et ordonnance que mondit sei- gneur voulsist ès werden de Fier Flandres, Brabant, Haynaut et pays @envi le conte d'Estampes, et en son J pu ensell apptiier | à ce monseigneur de Croy, son premier chambellan, aucuns des seigneurs de Brabant et de Flandres, monseigneur le bailli _ de Haynaut, monscigneur de Habourdin, messire Baudet de Noyelle, le souverain de Flandres, les gouverneurs d’Arras et de Lille, le seigneur de Santes, pour, par bon advis et délibération , aviser com- ment doresenavant on sauroit à gouverner et mettre sus ès marches de par deca, pour assembler puissance à résister à l'encontre des en- nemis de mondit seigneur, se mestier estoit, et comment les choses se pouroient conduire en espargnant le povre peuple le plus que on pourroit, comme dessus est dit, et parcillement le faire fère en Bour- gongne, se fait n'est. Item, et se le plaisir de mondit seigneur est de se gouverner par la manière dessusdicte, il puct sembler à correction que ce sont voyes honnourables et raisonnables selon Dieu et le monde. Quant à Dieu, c'est chose véritable que prince ne luy puet faire plus belle offrande, ( 249 ) ne oblation que de gouverner le peuple qu'il a desoubs luy en raison et justice droiturière, sans fainte, comme dessus est touchié, ne fonder chanesies, chapelles, ne hospitaulx n’est plus charitable que de main- tenir son peuple en paix, le supporter de travaulx et vexations, et, pour obvier aux causes et mouvemens d'orgoel et d'oultrage, se préserver de povreté, attemprer et modérer sa despense , se enrichir et vivre du sien raisonnablement, comme toute créature est tenue de faire. Et par la manière dessusdicte, mondit seigneur soustendroit son estat de son domaine, vivroit du sien, ses serviteurs bien paiés; et si mettroit en trésor et à part les aides qui luy sont ou seront accordées cy-après, avec les successions, aventures et fourfaitures qui journellement luy pevent avenir et aviennent, qui n’est pas petite chose, comme dessus est dit, Item, et s’il sembloit à mondit seigneur le due que de conduire son fait par conseil, comme dit est, fust servage et amenrissement de sa haultesse et auctorité, il ne le doit ainsi entendre, car vivre ver- tueusement et sagement n’est pas servage, mais franchise et liberté: car toutes les bonnes ymaginations et mouvemens prouffitables qui luy vendront au-devant seront ‚ par conseil de preudommes, avanciés, amendés et mis, par bonne sagesse ct practique, à exécution, et, par contraire, par conseil sera desmeus et advertis du mal qui s'en puet ensuir (1). Item, et s’aucun vouloit dire que à vivre ainsi par justice et conseil, modérer et amenrir sa despense , veu le temps qui règne, et l'usance des autres princes, mondit seigneur ne seroit tant prisié, ne doubté, et n’auroit les finances qu'il a par la manière que l'en a usé par ci-devant et fait encores de présent : à ce on puet respondre, et la vérité est telle, qu’il aura et assemblera plus de finances et sera plus honnouré et doubté des sages et vaillans, amé de ses subgés et secouru par eux à tous ses besoings, doubté et cremu de ses ennemis cent fois, que de vivre volontairement en grans beubans, une fois faisant justice et usant de conseil , et l'autre non; car en tels seignou- ries muables et volontaires, nul ne s’ose asseurer, mais vivent tous les subgès Tung prince en doubte et suspection, en laquelle ne puet (1) Tout ce passage est du plus haut intérêt. ( 250 ) avoir parfaite amour, et leur samble que toutes les aydes qu'ils font et donnent ne pourfitent rien, mais est chose perdue. Et veu la con- duite du roy et de monseigneur le dolphin, la disposition en quoy mondit seigneur est avec Angleterre et Allemaigne, après la grâce de Dieu, la vraie seureté et deffense de mondit seigneur est en ses subgés, desquels il puet avoir les cuers en se gouvernant par raison et justice, comme dit est, non pas seulement les cuers de ses subgès, mais attraire à luy les preudommes et gens de bonne voulenté, tant de France comme des autres pays voisins. Et n’y aura Franchois, Anglois, ne autre qui ne doubte bien d’entreprendre sur mondit seigneur. Et par ces moyens, mondit seigneur seroit un des plus puissans et hon- nourés princes de la chrétienté, et en peu de temps trés-riche et garny de trésor, et s’il cust vescu par cy-devant par ceste manière, il fust l'ung des plus riches prinches du monde. Item, et pour savoir au vray se l'advis des choses dessusdictes seroit honnourable et prouffitable à mondit seigneur, il pourroit mander tous ses notables conseillers et secrétaires lung après l'autre ou tous ensemble, eulx monstrer ledit advis et faire jurer solennel- ment qu’ils dient francement sans flatterie lequel leur semble estre plus prouffitable et honnourable en corps et en àme, ou de se gou- verner et régler selon cest advis ou de vivre et se conduire par la manière qu'il a fait par ci-devant et fait encores de présent. Et celuy qui baille cest advis, se mondit seigneur y voeult entendre, sera prest devant luy et son conseil de respondre à toutes les doubtes que on poroit fère en ceste matière, tousjours à correction, comme dit est. A cause des vacances académiques , la ders séance est fixée au lundi 15 octobre. (951 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS. Séance du 7 août 1862. M. Rorzanpr, occupe le fauteuil. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, Braemt, Navez, De Braeke- leer, De Busscher, Balat, Payen, le chevalier de Burbure, membres ; Daussoigne-Méhul, associé; Ad. Siret, corres- pondant. | CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l’intérieur fait connaître qu’il met à la disposition de l’Académie une somme de 3,000 francs, afin de lui permettre d'augmenter, dans une mesure conve- nable, les prix des principales questions portées sur le programme des concours pour l’année 1862 à 1865. — Remerciments. — M. le secrétaire perpétuel fait connaître qu'il a reçu de M. Van Hulst-Serraris un portrait peint par M. Vieil- levoye, de feu M. Baron, membre de l’Académie, portrait ( 252 ) dont M™* Baron, sa veuve, fait hommage à la compagnie. — La classe exprime sa reconnaissance pour ce don. — M™ Salesses écrit d'Orléans afin d'être autorisée à faire prendre copie d’une symphonie à grand orchestre, composée par son mari, et dont le sujet avait été mis au concours, à l’époque du mariage de S. A. R. le due de Brabant. — Cette autorisation est accordée en se confor- mant aux règles ordinaires. Se OUVRAGES PRESENTES. Abrégé de géologie, par J.-J. d'Omalius d'Halloy. 7™° édi- tion. Bruxelles, 1862; gr. in-8°. : Biographie universelle des musiciens, et bibliographie gê- nérale de lu musique. Deuxième édition, par FJ. Fétis. Tome IV“, Paris, 1862; gr. in-8°. Notice sur les vases peints et à reliefs du musée Napo- léon IIT, par J. de Witte. Paris; in-12. à Commentaires de Charles-Quint, publiés pour la premiére fois par le baron Kervyn de Lettenhove. Bruxelles, 1862; in-8°. Histoire du régiment de Latour; par le colonel Guillaume: Gand, 1862; in-8° Notice biographique sur le général Fallon, par le colonel Guillaume. Bruxelles, 1862; in-8°. Mémoires sur Emmanuel de Lalaing, baron de Montigny, avec notice et annotations par feu J.-B. Blaes. Bruxelles, 1862; in-&. Notice sur Joseph-Antoine Leroy, docteur en médecine, ete.; par C. Broeckx. Anvers, 1862; in-8°. _ ( 255 ) Journal des beaux-arts et de la littérature en Belgique. IV»: année, n° 14 et 15. Anvers, 1862; 2 feuilles in-4°. Revue universelle des arts ,7™ année, juin à août. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie. I année, janvier à juin 1862. Bruxelles, 1862; 2 cahiers in-8°, Messager des sciences historiques, année 1862, 2° livr. Gand ; in-8°. Geschiedkundige verscheidenheden voorgelezen in het tael- minnend Genootschap de Vlaemsche Broeders van Limburg. Hasselt, 1862; in-12. Journal rires et littéraire , tome XXXIX, liv. 4. Liége, 1862; in Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai, tome VIII. Tournai, 1862; in-8°. Annales de la Société médico-chirurgicale de Bruges, XXII" année, juin et juillet 1862. Bruges; in-8°. Het Evangelie van Mattheus, vertaald in het land-friesch , door J.-H. Halbertsma. Londres, 1858; pet. in-4°. La moisson, poésies par Achille Millien, avec une préface par Thalès Bernard. Paris, 1860; in-12. Chants agrestes; par Achille Millien. Préface de Thales Bernard, et musique d’Albert Sowinski. Paris, 1862; in-12. Les poètes contemporains. Achille Millien; par Léon Rogier. . Paris, 1860; in-12. Presse scientifique des deux mondes ‚1862, tome II, n° 15 et 16. Paris, 1862; 2 broch. in-8°. L'Investigateur , journal de l'Institut | hisiorique, XXIX® année, 332-355 livr, Paris, 1862; gr. in-8°. Mémoires de l’Académie impériale des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, année 1861. Dijon; 1862; in-8°. Notice statistique sur le département du Nord, par le D" J. Chrestien. 1° partie. — Population. Lille, 1862; in-8°. 18 2m? SÉRIE, TOME XIV. ( 254 ) Heidelberger Jahrbücher der Literatur. LV** Jahrg.; 4-6 Heftes. Heidelberg, 1862; 3 broch. in-8°. Neues Jahrbuch fiir Pharmacie und verwandte fächer. Band XVII, Heft 6. Heidelberg, 1862; in-8°. Das warme Kochsalzwasser zu Wiesbaden nach seiner Wir- kung in Krankheiten, geschildert von D" H. Roth. Zweite, durchaus umgearbeit. Mayence, 1862; in-8°. -~ Abhandlungen der Mathemat.-physikalischen Classe der k. b. Akademie der Wissenschaften, IX' Bandes, 2% Abth. Munich, 1862; in-4°. Abhandlungen der historischen Classe der k. b. Akademie der Wissenschaften, IX Bandes, 1° Abth. Munich, 1862; in’. Sitzungsberichte der k. b. Akademie der Wissenschaften zu Munchen. 1862, I. Heft 4. Munich, 1862; in-8°. Verzeichniss der Mitglieder der k. b. Akademie der Wis- senschaften , 1862. Munich, 1862; in-4°. Zum gedächtniss an Jean-Baptiste Biot; von C.-F.-P. von Martius. Munich, 1862; in-4°. Ueber Barthenogenctis, vortrag gehalten von Dt C-Th. Æ. Von Siebold. Munich, 1862; in-4°. Der Erurort Dürkheim a. d. Haardt, vortrag, gehalten in der med. Section der 36 Versammlung deutscher Naturfor- scher und Aerzte in Speyer, von Dr F. Epp. Neustadt, _ in-8°. Achtzehnter und neunzehter Jahresbericht der Pollichia, eines Naturwissenschaftlichen vereins der Rheinpfalz. Neu- stadt, 1861 ; in-8°. La loi de la croissance et la structure de l’homme; par F.-P, Liharzik. (Prospectus.) Vienne, 1862; in-4°. Jahrbuch der k. k. geologischen Reichsanstalt, XU" Band, n° 2. Vienne, 1862; gr. in-8°. : The imperial and royal geological Institute of the Austrian empire. London international exhibition, 1862: Vienne, 1862; in-8°, ( 255 ) Die fossilen Mollusken des pm 3 von Wien; von D" Moriz Hörnes. IH! Band, n” 5-4. Vienne, 1869; in-4”. Uber die Wirksamkeit der Sicher heitsventile bei Dampf- kesseln, von A. ritter v. Burg. Vienne, 1862; in-8° Verzeichniss der bis zum Jahre 1856 erschienenen und ` nach ehrer Zeitfolge geordneten literarischen Arbeiten des Adam ritter v. Burg. Vienne, 1862; in-4° “amg congas Arsskrift, 1861. Upsal - Stockholm, 1862; in- eben och öfningar vid kongl. Universitet i Up- sala; 1861-1862. Upsal, 1861-1862; 2 broch. in-8°. An essay on the construction in the english language; by V.-E. Oman. Part 4. Oerebro, 1862; in-8°. _ De areopago et judiciis heliasticis apud athenienses quaes- tiones ; scripsit Hjalmar Säve. Upsal, 1862; in-8°. Försök till Framställning of konung Gustaf den Tredjes Danska-Politik, af J.-A.-C. Hellstenius. Upsal, 1862; in-8°. Index scholarum in Academia regia Upsaliensi , ann. 1861- 1862. Upsal, 1864-1862; in-4° Till Vetenskapernas Vårdare , Gynnare och Vänner ; vörd- samt af S.-R. Detlof Knut Olivecrona. Upsal , 1862; in-4°, Bidrag Till den Svenska concurslagstiftningens Historia ; a af S.-R. Detlof Knut Olivecrona. Upsal, 1862; i Solana eile de la Commission impériale archéologique Pour l'année 1860, avec un atlas. Saint-Pétersbourg, 1861 ; in-4°. Archiv für die Naturkunde Liv- Ehst- und Kurlands ; herausgegeben von der Dorpat. Naturfors. Gesells, II Serie, Il Band; 2° serie, IV: Band. Dorpat, 1861; in-8°. Continuazione degli atti della r. Accademia economico- agraria dei Georgofili di Firenze. Nuova serie, vol. VII, disp. 2; vol. VIII, disp. 1-3; vol. IX, disp. 4°. Florence, 1860-1862 ; in-8°, Copia dell’ epistola alla santitá del pontifice che reggera’ ( 256 ) la santa sede quando verrá publicata la politica; del comm. Fenicia, scritta dallo stesso nell’ agosto del 1834. Naples, 1862; in-8°. Bulletino nautico e geografico. Appendice alla corrispon- _denza scientifica di Roma, vol. H, n° 2. Rome, 1862; in-4°, ullettino meteorologico dell’ osservatorio del Collegio ro- mano, n° 10. Rome, 1862; in-4° Rendiconti delle adunanze della r. Accademia economico- agraria dei Georgofili di Firenze, triennio IV, anno 2, disp. 5*-4°. Florence, 1862; 2 broch. in-8°. Divinazione del principio fondementale pe’ geometri un- tichi il risolvere i problemi di massimo e minimo. Memoria tratta da manoscritti di N. Fergola da V. Flauti. Naples, 1861; in-4°, Cataloghetto di libri vendibili, dalla biblioteca privata del prof. F. Rome, 1862; in-8° Corrispondenza scientifica in Roma, vol. VI®, n° 57 et 58. Rome, 1862 ; 2 feuilles in-4°, Catálogo de los códices arábigos adquiridos en Tetuan por el gobierno de S. M., formado por don Emilio Lafuente y Al- cantara. Madrid, 1862; gr. in-8°, Observations météorologiques faites a Vobservatoire de l’École polytechnique à Lisbonne, par M. Pegado. Résumé de mars à mai 1862; Lisbonne; in-folio. _ Philosophical transactions of the royal Society of ion ` vol. 151, part. II-III. Londres, 1862; in-4°. List of the members of royal Society, 30* van teek Londres, 4861 ; in-4°. BULLETIN L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — Ne 9 er 10. —— nnn CLASSE DES BEAUX-ARTS. » Séance du 24 septembre 1862. M. Van Hassezr, directeur de la classe et président de l’Académie. M. Ap. Querecer, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, F. Fétis, G. Geets, Jos. Geefs, Fraikin, Partoes, Éd. Fétis, Edm. De Busscher, Payen, le chevalier Léon de Burbure, membres. 29° SERIE, TOME XIV. (258 ) CORRESPONDANCE. Le secrétaire perpétuel communique les lettres qu'il a reçues de LL. AA. RR. le duc de Brabant et le comte de ` Flandre, exprimant le regret de ne pouvoir assister à la séance publique du 25 septembre. Il fait ensuite connaitre la perte douloureuse que l'Aca- démie vient de faire par le décès d’un de ses membres, M. Érin Corr, artiste graveur et professeur à l’Académie royale des beaux-arts à Anvers. La classe charge le secré- taire perpétuel d'exprimer à la famille du défunt les sen- timents de condoléance dont elle est animée. — M. P. de Meyer, orfévre et bijoutier de la cour à la Haye, fait hommage à l’Académie de deux photographies représentant un vase d'argent, qu’il a composé et ciselé et qui, par la finesse de Vornementation, rappelle le réseau des dentelles d’Alencon. 3 — M. le Ministre de l’intérieur transmet une copie des procès-verbaux des ópérations des jurys chargés de juger les grands concours de gravure et d'architecture. M. le Ministre ajoute que, « conformément à la lettre de son » prédécesseur, en date du 51 juillet 1861, la cantate de » M. Vanden Velpen, qui a obtenu le second prix en par- tage, lors du concours de composition de 1861, devant être exécutée à la séance publique de la classe des crétaire perpétuel pour prendre des mesures en conse- » » » beaux-arts, il a invité M. Fétis à s'entendre avec le se- » » quence. » ( 259 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. — “M. Van Hasselt donne lecture du discours en vers qu’il se propose de prononcer à la séance du lendemain (voir page 261 ). Cette lecture est accueillie par les applaudisse- ments de ses confrères. > M. le secrétaire perpétuel fait connaître que l’orchestre du Conservatoire royal, sous la direction de M. Fr. Fétis, exécutera, à la séance publique du lendemain, l'ouverture de Dibphon, par Vogel. Il annonce ensuite que le jury nommé, par arrêté de M. le Ministre de l’intérieur, pour juger le grand concours ouvert pour la gravure à l’Académie royale des beaux-arts à Anvers, a, dans sa séance du 27 septembre 1861, décerné, à Punanimité, le premier prix à M. Eugène Copman, de Bruges. Une mention honorable a été accordée à M. Louis Durand, d'Anvers. > Le jury chargé de juger le grand concours d’architecture de cette année, a décerné aussi, dans sa séance du 50 juillet dernier, 1° Le premier prix à M. Louis-Joseph-Jean Delacen- serie, de Bruges; _ 2° Le deuxième prix à M. Joseph=Jean- Dominique Naert, de Bruges; 5° Une mention honorable à M. Adolphe Vanderheggen, de Bruxelles. ( 260 ) Séance publique du 25 septembre 1862, à midi. (Temple des Augustins.) MM. Van Hasselt, président de l'Académie, et Ad. Que- telet, secrétaire perpétuel, prennent place au bureau. Sont présents : MM. Alvin, F. Fétis, G. Geefs, Navez, Roelandt, Jos. Geefs, De Braekeleer, Fraikin, Partoes, Edm. De Busscher, Balat, Payen, le chevalier Léon de Burbure , membres; ‘Daussoigne-Méhul associé; Demanet et Bosselet , correspondants. Assistent à la séance : Classe des sciences. — MM. Wesmael, vice-directeur, Martens, Van Beneden, A. De Vaux, Nyst, Gluge, Duprez, Poelman , membres ; Ernest Quetelet, correspondant. Classe des lettres. — MM. de Ram, Roulez, Gachard, Polain, membres ; Nolet de Brauwere Van Steeland, associe. À midi, la loge de gauche est occupée par M. Vanden- Peerebootn, Ministre de l'intérieur; M. Stevens, secrétaire général; M. Romberg, directeur général des beaux-arts; M. Fallon, président de la commission administrative du Contralor de Bruxelles ; Sir John Bowring, membre du Parlement anglais, etc. Une nombreuse assemblée remplit les places de la nef centrale et des deux estrades latérales. La séance commence par l'exécution de l'ouverture de ( 261 ) Démophon, de Vogel, exécutée par l'orchestre du Conser- vatoire royal de Bruxelles, sous la direction de M. Samuel. M. Van Hasselt, président de l'Académie, donne ensuite lecture de la pièce de vers qu’il a composée. LE BUT DE L'ART. Non, l’art n'est pas un jeu frivole, un vain prestige, Mirage qui s'éteint sans laisser de vestige, Un rêve de couleurs, de formes et d’accents, Qui, muets pour l'esprit, ne s'adressent qu'aux sens. il est plus haut le but où sa grande aile aspire ; Car l'âme est son domaine et le cœur son empire. Sans captiver l'oreille et les yeux seulement, Il faut que l’art aussi soit un enseignement. C'est là qu'est sa puissance ct sa force virile ; Et, s’il ne veut rester une langue stérile, S'il ne veut, déposant son titre souverain, Devenir le flatteur des passions sans frein, Faire mentir le chant, la toile et la statue, Couleurs qu’on avilit, marbre qu’on prostitue, Et poésie, oiseau divin, qu'on fait déchoir Du pie où niche l'aigle aux branches d'un perchoir, — Il faut qu'il fasse entendre aux foules amassées La langue des grands cœurs et des mâles pensées, Qu'il les éclaire, ayant le jour sur son flambean , Qu'il les instruise, étant Pidiome du beau, Qu'il les élève puisqu'il a des ailes faites Pour planer dans lazur, coupole des hauts faîtes. O mes frères, voilà le rôle dévolu À ceux qui, comme vous, dans leur siècle ayant lu, Se trouvent à l'étroit parmi ce qui respire, Mais que l’art généreux de son grand souffle inspire, ( 262 ) Et qui, prédestinés du ciel, sentent qu'ainsi Que les prêtres, ils ont charge d'âmes aussi. Et d’ailleurs à quel temps fallut-il, comme au notre, La larme du prophète ou la voix de l’apôtre? Quand, sur notre horizon de plus en plus obscur, Le ciel à peine garde un dernier coin d'azur; Quand les cœurs les plus forts ont perdu leur vaillance; Quand l'àme la plus haute a plus de défaillance Et, du ciel oublié désertant le chemin, Fait des vérités d'hier les erreurs de demain; Quand on voit par degrés les plus fiers caractères Descendre lachement de leurs cimes austères Et, des males vertus abdiquant le trésor , Hélas! n'avoir plus soif que de pouvoir ou d'or; Quand l'homme, s’égarant de doctrine en doctrine, Ne sent plus pour le vrai palpiter sa poitrine; Quand, du grand et du beau l'idéal incompris Ne sollicite plus les ailes des esprits, Et que la foi devient une formule obscure ; Quand les Zénon muets font place aux Épicure; Quand tous les dévoûments s'éteignent, et qu'enfin Jouir est le seul but comme la seule fin, — Vous, artistes, du moins restez toujours fidèles Au culte des vertus, ces vierges immortelles. Sur leurs trépieds vermeils entretenez le feu Autour du morne autel d'où l’homme arrache Dieu. Fuyez sur vos hauteurs tous ces bas-fonds serviles Où rampent l’égoïsme et les passions viles, Et laissez leur appel vainement vous tenter ; Car plus le cœur descend, plus l'esprit doit monter. Pour le rêveur qui songe et l'artiste qui crée Dieu fit la solitude et son ombre sacrée. Sur les sommets plus hauts l'aube a plus de rayons; Et c’est dans le désert que naissent les lions, ( 265 ) Et sur les pics des monts que l'aigle fait son aire Pour fixer au soleil son œil visionnaire. Seuls avec votre cœur, méditez et rêvez. Complétez votre esprit dans le calme, et vivez Dans la sérénité de Ja douce nature. De ce livre éternel faites votre lecture, Recueillant à loisir les notes des chansons Dont les oiseaux joyeux remplissent les buissons, Les strophes qu'au réveil des cloches matinales Les brises font entendre aux roses virginales, Et tous ces bruits charmants et ces rhythmes divers - Que le souffle des bois tire des arbres verts, Éblouissants versets dont se fait l'hymne austère L’hosanna solennel qu’adresse au ciel la terre, Langage merveilleux des forêts et des champs Que l'immense nature épand dans tous ses chants. Puis méditez le cœur humain, cet autre monde, Où parfois le sublime est voisin de l'immonde, Où le bien et le mal dominent tour à tour, La haine étant souvent le plus près de l'amour. Sondez tous ces recoins où les blondes nichées Des beaux espoirs et des beaux rêves sont cachées, Doux oiseaux que l’on couve en soi-même longtemps, Mais qu’on voit s'envoler toujours avant le temps; Et tous ces noirs replis où les passions dorment, Ténèbres où le crime et la vertu se forment, Pour en sortir, l’une aigle aux larges visions, Et l’autre avec le cri sinistre des lions. Puis encor descendez dans l'antre de l’histoire, Des grands événements obscur laboratoire, Où les sièeles, aïeux des siècles qui viendront, Taillent les nations pour la gloire ou l’affront. Serutez tout ce travail que fait la main des âges Et qui parfois éonfond la raison des plus sages ¢ ( 264 ) Le passé préparant lentement l'avenir; Les peuples tour à tour, les uns sans souvenir Emergeant du néant comme l'aube de l'ombre, Les autres sans espoir reutrant dans l'oubli sombre; Le fait créant l'idée, et l'idée à son tour Prenant sa griffe au tigre et son aile au vautour; Rien de stable dans rien de ce que l'homme fonde ; Tantôt le jour vermeil, tantôt la nuit profonde; Et, dans tout ee labeur, l'esprit de Dieu qui fait D'une cause toujours la mère d'un effet. Lorsque ainsi vous aurez, dans le champ des idées, Glané de vos épis les gerbes fécondées, Dans la foule, à semeurs austères de elartés, Rentrez, et répandez le grain des vérités. Peintre dont l'œil est plein de rayons et d’aurores, Musicien, rêveur aux visions sonores, Poëte, tour à tour chantre grave et serein, Sculpteur qui fais parler ou te marbre ou l'airain, Dans Ja plaine féconde où frissonnent les seigles, Dans les monts dont les pics portent des aires d'aigles, Dans l'océan sans borne où règnent les typhons, Dans les astres qu’on voit peupler les cieux profonds, Dans la petite fleur qui se cache sous l'herbe, Dans le chéne qui dresse en lair son front superbe, Dans la double splendeur de la terre et du ciel Contemplez l'idéal voilé par le réel, Et, le pied familier ayee l’inaccessible, Montrez-nous l’ineréé celé par le visible. Puis donnez-nous un peu de ce calme divin Que loin de la nature on chercherait en vain. Du foyer domestique apprenez-nous le charme, Où le rire souvent est moins doux qu'une larme. Des âmes et des cœurs relevez le niveau. Dans.la nuit des esprits portez un jour nouveau, ( 265 ) Et soyez tour à tour le phare ou l'étineelle : Dont s'éclaire le flot où notre nef chancelle. A ceux qui sont en haut, à ceux qui sont en bas Enseignez le.devoir sans qui le droit n’est pas, Et le respect du vrai par le respect du juste. Rendez son auréole à toute chose auguste. Dans un marbre éternel seulptez pour l'avenir Toute noble action et tout grand souvenir. De tous les dévoûments évoquez les exemples. De toutes les vertus repeuplez les vieux temples. Faites croire, espérer, faites aimer surtout ; Car ce mot est si grand qu’il dit et contient tout. Tâche sainte! Labeur que ce sièele réclame De tout ce qui se sent quelque chose dans l'âme! A l'œuvre donc! A l'œuvre et le faible et le fort! Le glaive du soldat peut rompre dans l'effort De la lutte où la guerre appela son courage. Mais qu'importe? Il aura fait sa part de l'ouvrage. O mes frères, peut-être un jour aussi viendront Les haines contre vous qui se soulèveront, Envie et passions, clameurs et calomnie, Poussière qui toujours monte autour du génie, Les vengeances d'en haut, les lâchetés d'en bas, Dépits des vanités que vols n'encensez pas, Fureurs des pains que vous couvrez d'un peu trop d'ombre, Ressentiments sans trêve, inimitiés sans nombre. Qu'importe encor ? Laissez passer tout ce vain bruit. La clarté du matin succède à toute nuit. Sous le dédain la haine elle-même se lasse. Vivants et morts, le temps remet tout à sa place, Les uns dans la splendeur, les autres dans l'oubli. A l'œuvre done le cœur de courage rempli! Du Sahara profond si le simoun torride Soulève par moments les flots de sable aride, ( 266 ) Les pèlerins pieux ne le redoutent pas. Vers la sainte Médine où s’adressent leurs pas, Malgré le ciel de feu, malgré la plaine immense Dont l'horizon toujours s'étend et recommenee, Malgré les grands lions qui rugissent autour De la citerne vide, abreuvoir du vautour, Ils poussent leurs chameaux et vont sereins et calmes. C’est qu'au bout du désert est la cité des palmes! Cette lecture est accueillie par de nombreux applaudis- sements. M. le secrétaire perpétuel de l'Académie fait connaître les résultats des grands concours ouverts par le Gouver- nement pour la gravure et pour l'architecture. La procla- mation des résultats des concours ouverts à l'Académie royale d'Anvers, a-t-il dit, pour les grands prix de Rome, devant avoir lieu dans la séance de ce jour, j'ai l'honneur de faire connaître les décisions des jurys. (Voy. page 259 pour les noms des lauréats.) Les artistes couronnés sont venus successivement rece- voir, au milieu des applaudissements, les récompenses qui leur étaient décernées, à l'exception de M. Durand, retenu chez lui par une indisposition. Après ces proclamations, orchestre du Conservatoire a exécuté la cantate : Agar dans le désert (1), paroles de M™ Pauline Braquaval, musique de M. Vander Velpen, chantée par M"“ Gilbert, Verken et Weusten, et exécuté sous la direction de l’auteur. De vifs applaudissements ont accueilli cette œuvre et son exécution. M. le président a levé ensuite la séance. - TA eeen be de en in Gi Le ee “ (1) Voir pour le poëme de cette cantate, le t. XJI des Bulletins, 2m¢ série: | : page 164, ae = ( 267 ) ; CLASSE DES SCIENCES. Séance du 11 octobre 1862. M. Dr Koninck, directeur. M. Ad. Querecer, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d’Omalius, Wesmael, Martens, Kickx, Stas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys-Long- champs, le vicomte B. Du Bus, Gluge, Liagre, Duprez, Poelman, d'Udekem , Dewalque, membres; Lacordaire, associé ; Maus, Montigny, Steichen, correspondants. Dn el —— CORRESPONDANCE. M. Elie de Beaumont, secrétaire perpétuel de l'Aca- démie impériale des sciences de France, annonce qu’il vient de faire mettre à la disposition de la compagnie le éomplément jusqu’à ce jour des publications de cette Aca- — S. Ém. M" Ledochowski, nonce apostolique, fait connaître qu’il se chargera avec plaisir de faire parvenir aux corps scientifiques de Rome les ouvrages qui leur seront destinés. — Remerciments. ( 268 ) — L'Académie royale des sciences de Madrid et la Réu- nion des naturalistes d'Allemagne remercient l’Académie pour l'envoi de ses publications. L'Institution Smithsonienne de Washington fait par- venir ses dernières publications et en même temps celles des principales sociétés savantes des Etats-Unis d'Amé- rique. M. Vieusseux , de Florence, adresse les exemplaires qui manquent à la collection académique du recueil Archivio storico. — M. Haidinger, de Vienne, associé de l’Académie, communique deux mémoires qu'il a publiés récemment sur la chute des aérolithes de Gorukpur et sur une masse de fer non météorique de Kurrukpur, localités situées toutes deux dans les Indes orientales. Le même savant dit qu'il publiera bientôt deux notices sur d'antres météores sem- lables. aaa — M. Zantedeschi fait parvenir les observations sur les phénomènes des plantes qu'il a recueillies, en 1861, dans le Jardin botanique de Venise. — MM. Martens et Kickx sont nommés commissaires pour examen d’une notice de M. Alfred Wesmael, de Vilvorde, sur un hybride de Cirsium. MM. Duprez et Quetelet sont également invités à exa- miner une notice de M. Jaspar Sur les paratonnerres sans raccordements. ( 269 ) CONCOURS DE 1862. La classe avait mis au concours de 1862 la question suivante : Faire Vexposé historique de la théorie du Tonus mus- culaire et chercher, pour tous les phénomènes expliqués autrefois à l’aide de cette théorie, une interprétation con- | forme aux faits établis par la physiologie expérimentale. Un mémoire a été envoyé avec l'inscription : Non numerande sed perpendende observationes. (MoRGAGNI. ) (Commissaires : MM. Schwann, Spring et Gluge.) eee CONCOURS EXTRAORDINAIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES. Le Ministre de l’intérieur, disposant des cing mille francs affectés au prix quinquennal des sciences physiques et mathématiques pour la période de 1854 à 1858, prix non décerné, avait ouvert un concours extraordinaire pour quatre questions, deux sur les sciences mathématiques et deux sur les sciences pliysiques. L'Académie a reçu cinq réponses aux questions mathématiques, savoir : Sur la question : Généraliser le théorème de Sturm, en Pétendant à un système de deux équations a deux incon- nues (prix : 1,500 francs), il a été reçu trois mémoires, portant les épigraphes : Ne 1 : Operosa parvus. No 2 : Dies diem docet. Ne 5 n’a point de devise. Sur la question: Trouver et discuter l'intégrale de Vequa- tion des lignes de courbure à la surface, lieu géométrique des points dont la somme des distances à deux droites qui ( 270 ) se coupent, est constante (prix : 1,000 francs), il a été reçu deux mémoires portant les épigraphes : N° 1. A force d'envisager un sujet sous toutes ses faces, on finit par y trouver quelque chose. Ne 2. Trop ou trop peu La classe a voté ensuite, au scrutin secret, la liste, en double, des candidats destinés à former le jury de ce con- cours et qui seront nommés par le Gouvernement. ÉLECTIONS. La classe a également formé la liste de présentation pour une place associé étranger et pour une place de corres- pondant, vacantes toutes deux. RAPPORTS. MM. Gluge et Ad. Quetelet font un rapport favorable sur une note de M. Zantedeschi, professeur à l’université de Padoue, Sur la direction du courant électrique dans les corps des animaux pendant la vie et après la mort. Cette notice intéressante renferme une réclamation de priorité pour une découverte importante qui tend à mon- trer que le courant électrique dans les corps des animaux change constamment de.direction après la mort : « ce qui nous autorise à admettre, dit l’auteur, qu'il existe des con- ditions différentes dans l'organisme animal à l'état de vie et à l’état de mort. » La notice de M. Zantedeschi sera imprimée dans le Bulletin. En (27) Observations tératologiques sur la pomme de terre (SOLANUM TUBEROSUM); par M. Alfred Wesmael. Rapport de M. Martens. « M. Wesmael , poursuivant ses études de tératologie végétale, a présenté à l’Académie deux notices, l’une sur le développement de tubercules aux parties aériennes du Solanum tuberosum; l'autre relative à un hybride prove- nant du Ranunculus acris et du Ranunculus bulbosus. La première n’offre rien de neuf, puisque Yon a vu plus d’une fois la plante de la pomme de terre développer des tubercules au-dessus du sol, lorsque la tige était entourée d’une atmosphère humide et peu éclairée, surtout dans le cas où les plantes n’avaient pas été soumises au buttage. La seconde notice est plus intéressante, en ce qu’elle montre que des plantes hybrides, quoique très-vigoureuses quant aux organes de la végétation, peuvent présenter les organes sexuels tout à fait atrophiés; ce qui explique la stérilité de ces plantes. Ainsi le tubercule bulbiforme du Ranunculus bulbosus ne donne naissance qu’à une ou deux tiges, tandis que celui de la plante hybride produit cinq à sept tiges, d’après l'observation de M. Wesmael. Ce phé- nomène offre une certaine analogie avec celui que présen- tent certaines variétés de pommes de terre qui, dévelop- pant prématurément et abondamment leurs tubercules alimentaires, ne parviennent jamais à fleurir. Je cultive depuis plusieurs années une variété de pommes de terre, dite la rowennaise précoce, dont les tubercules, très-volumineux et abondants, sont complétement murs à la mi-juin, et dont les tiges restent très-courtes et ne se terminent jamais par des fleurs, probablement parce que la nourriture nécessaire au développement de celles-ci est ( 272 ) employée à la production des tubercules, qui se dévelop- pent ici beaucoup plus tôt que dans les plantes à pommes . de terre tardives. En tout cas, les deux notices de M. Wesmael me pa- raissent offrir assez d'intérêt pour être imprimées dans les Bulletins de l’Académie, avec les planches qui les accom- pagnent : c'est ce que j'ai l'honneur de proposer à la classe. » | Les conclusions de M. J. Kickx , conformes à celles de M. Martens, sont adoptées par la classe. Sur une nouvelle disposition de barometre; par M. Armellini, de Rome. Rapport de M, Duprez. « Dans une lettre adressée à notre honorable secrétaire, M. Armellini fait mention d’un baromètre disposé de ma- nière que son tube flotte verticalement sur le mereure de la cuvette, et dans lequel les variations de la pression de Fair, au lieu d’être estimées d’après celles qui surviennent dans la hauteur de la colonne de mereure du tube, le sont par le plus ou moins d’enfoncement de la partie submergée de l'instrument. D’après l’auteur, cette disposition permel- trait d'observer, en les amplifiant, les plus petits change- ments de la pression atmosphérique. La description et Pexplieation du nouveau baromètre de M. Armellini sont trop incomplètes pour qu'on puisse bien les comprendre, et la formule qu’il donne, mais sans dire comment il y arrive, de la variation de la portion submergée de l'instrü- ment en fonction de la hauteur barométrique, conduisant; dans certain cas, à un résultat absurde, fait présumer qu'il (275 ) est parti, pour l’établir, de principes dont l'exactitude est contestable. En conséquence , j'ai honneur de proposer à l’Acadé- mie d'attendre, pour se prononcer, que l’auteur ait com- plété sa communication par d’autres renseignements. » Ces conclusions sont adoptées. — M. le professeur Ph. Wolfers, docteur en philosophie à Berlin, avait fait parvenir à l’Académie une notice Sur la loi de rotation des vents, loi qui a été proposée par son col- lègue M. Dove. Pour rendre cette loi plus évidente, l’auteur a cherché à la traduire mathématiquement et à exprimer par des formules les principes qu’elle renferme. Son tra- vail a été vu par M. Dove, qui lui a donné son assentiment; et les commissaires, MM. Gluge et Ad. Quetelet, pensent que l’Académie servira utilement la science en insérant cette notice dans son Bulletin, selon le désir de M. Wolfers. Ces conclusions sont adoptées. COMMUNICATIONS ET LECTURES. — Sur les étoiles filantes du 10 août 1862. — Lettre de Mee Scarpellini à M. Ad. Quetelet, directeur de PObser- vatoire royal de Bruxelles. « Observatoire du Capitole, à Rome, 15 août 1862. > … Je suis persuadée que vous apprendrez avec intérêt le résultat de mes observations sur les étoiles filantes du & SÉRIE, TOME XIV. 20 On Q 1e ( 274 ) 10 août de cette année, que j'ai le plaisir de vous commu- niquer. Vous remarquerez que le phénomène de cette pé- riode a été intermittent. » Pendant les observations que je fis avec mon mari, et qui ont commencé le 10, à huit heures trente et une mi- nutes du soir jusqu’à une heure du matin, je n’ai pu enre- gistrer que dix-neuf étoiles filantes; ce qui ferait supposer, je pense, que c'est l'effet d’une cause ou d’une loi générale © de correspondance , eu égard au nombre de cent quarante — enregistré au mois d'août 1861. » Je vous ferai remarquer cependant la forte bourrasque qu’on a observée à Rome le 10; elle commença à sept heures du matin, et ne s’est guère terminée que vers les six heures du soir; elle était accompagnée de différents coups de tonnerre, lancés avec bruit et très-brusquement. Je crois que ce phénomène mérite d’attirer votre atten- tion, afin que les recherches respectives soient appuyées sur des bases plus certaines. _ p » Néanmoins, par suite de ces faits, je vous soumettral une réflexion : je dirai que bon nombre de météores ont pu échapper à mes observations (1), en présence d’une na- ture qui se montrait magnifiquement imposante sous l'in- fluence d’un horizon toujours tempétueux du côté de l’ouest, avec des éclairs en globe très-fréquents, avec le nord chargé de vapeurs blanchâtres, avec un fort vent de sud-ouest froid et trés-sensible , qui dispersait le pew de nuages épars, et la lune qui resplendissait de son plus vif éclat. 134 ener (1) Les étoiles filantes du 13 novembre 1861 n’ont pas été vues à Rome, à cause des nuages. (m5 ) » Le tableau suivant détermine la position apparente des éloiles filantes : numéros, | 77S MOYEN POSITION APPARENTE. DIRECTION. à Rome. i 1 8h31,5 | De dde l'Ourse majeure à # du Bouvier. NO. 2 8 42 De la Polaire à d de l'Ourse majeure. N. 3 8 50 De la Polaire à æ du Dragon. . . + « N. 4 9 5 De la tête du Caméléop. à o; del’ Ourse maj. N. 5 9 34 De # de l'Ourse majeure à £ du Bouvier. N. 6 9 45 De Y de Céphée au Caméléopard. . + | NNE. ? 9 55 De 3 de Cassiopée à œ du Cocher . NNE. - 8 10 5 De 3 de l'Ourse min. à d de l'Ourse maj. N. 9 10 25 De X de Cassiopée à la Polaire. NNE. 10 10 35 De Y de Cassiopée au Lynx NNE. 11 10 47 De B de Cassiopée au Lézard . NNE. 12 10 59 De & d’Ophiucus à l'horizon. : sso. 13 44 20 De B de Céphée à € d’Ophiucus . : N. 14 11 25 De la Polaire à æ du Bouvier . NNE. 15 12 0 De X de Persée au Caméléopard . N. 16 12 20 De d de Céphée à la Polaire. N. 17 12 40 |, De € du Dragon à la Polaire. N. 18 12 45 De £ de Cassiopée à œ de Persée . . NNE. 19 1 0 De la Polaire à a de l'Ourse majeure. N. » Vous pouvez avoir confiance en mes observations : je les garantis exactes. Trois étoiles étaient de première gran- deur (12,15, 14); elles ont laissé sur leur passage des traces de teintes variables; deux étaient de seconde gran- deur (6 et 7), d’une teinte bleuâtre; les quatorze autres se sont manifestées comme une légère fumée, et décrivaient une trajectoire plus ou moins oblique à l'horizon. > La douzième parut comme un beau globe de feu dont la couleur tirait sur le bleu; je pus conjecturer que son mouvement était soumis à des perturbations. » ( 276 ) — M. Ad. Quetelet fait connaitre que, pendant les nuils qui ont précédé et suivi le 10 août, le ciel a été, à Bruxelles, presque constamment plus ou moins couvert; le 10, il l'était entièrement. Pendant les soirées des 7, 8 et 9, on pouvait apercevoir plus de la moitié du ciel; et l’on recon- naissait assez bien que le nombre des étoiles filantes était moindre que dans les nuits ordinaires : on n’en distinguait pas plus de deux ou trois par heure. — M. F. Duprez, qui observait à Gand, écrivait, de son côté, à M. Ad. Quetelet : « Je ne vous ai rien écrit au sujet de la périodicité des étoiles filantes du mois d’août, parce que le ciel est resté couvert — les soirées d'obser- vation. » — M. Andrés Poey, dans une lettre adressée à M. Élie de Beaumont (1), annonce qu’il observait à la Havane, à la même époque, un nombre si faible d'étoiles tilantes, que le 7 comme le 9, il n’en a compté, de huit heures du soir à trois heures du matin, que huit, et le 10, trente et une; tandis qu’au commencement du mois, et à la fin de juillet, il en observait généralement quatre-vingts. Il a été gêné, du reste, par l'éclat de la lune. Cherchant à expliquer ce contraste avec ce qu’on observe habituellement en Europe, M. Poey demande si l'on ne doit pas voir là un simple résultat de la différence des lon- gitudes entre l'Europe et la Havane, On pourrait répondre qu'il y a eu concordance, au contraire, entre ses observa- tions et celles de Bruxelles et de Rome. La discordance n’a eu lieu que pour Paris. : Selon M. Coulvier-Gravier (page 272 du journal l Insti- tut), on voit, en effet, que le nombre des étoiles filantes, du 46 juillet jusqu’au 10 aoùt, a été à peu près croissant, mr cil (1) Comptes rendus de l'Acad. des sciences de Paris, t. LV, pp. 620. ( 277 ) comme tous les ans, et qu’il a diminué ensuite, après s’être élevé jusqu’à cinquante-quatre par heure. Le 44, il est vrai, On n’a pu observer; mais l’auteur détermine le nom- bre par construction; il a eu, de plus, égard au clair de lune et à son influence sur le nombre qu’on aurait dù compter. Il ne dit pas si le elair de lune a aussi influé sur le nombre de météores aperçus le 9 et le 10. Sur les orages des mois d'août et de septembre 1862; par M. Ad. Quetelet, directeur de l'Observatoire. Différents orages ont éclaté en Belgique pendant ces derniers temps, et Fon peut s'étonner de l'insouciance que l’on met encore à préserver les édifices, surtout quand on se rappelle les désastreux effets de l'orage du 19 février 1860, dont j'ai rendu compte à l’Académie, et qui a frappé en un jour vingt-deux églises du pays. La cathédrale de Liége est, pour ainsi dire, la seule qui wait éprouvé alors aucun dommage, et c'est au paratonnerre qui la surmonte qu'elle a dù cet avantage. - ! Notre honorable confrère M. Melsens, qui se trouve en ce moment à Paris, ayant bien voulu me demander quel- ques renseignements sur les effets produits par l'orage qui vient, dit-on, de frapper la salle de théàtre de Namur, j'ai cru, à cette occasion, devoir énumérer sommaire- ment lé accidents semblables qui, à ma connaissance, se sont manifestés pendant les derniers mois; je recevrai avec reconnaissance Vindication des autres faits semblables qui pourraient m'être signalés. Le 7 août dernier, la foudre est tombée sur l'églite Saint-Martin à Courtrai, et l’a incendiée. Le 8 août, vers midi, la foudre a frappé deux maisons de + ( 278 ) Lokeren, qui ont été détruites avec leurs dépendances, ainsi que les chevaux et le bétail. Le même jour, la foudre a éclaté sur une baraque à Jemeppe; elle a paralysé, pendant quel- ques heures, des personnes qui y avaient cherché un abri. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, la foudre aurait également frappé la salle de théâtre de Namur, qui étaiten construction et qui avait été détruite trois ans auparavant par un autre accident (1). Le 27 septembre, à six heures du soir, un violent orage a éclaté à l'horizon ouest de Bruxelles; il-n’a cessé qu’un moment vers sept heures et demie, pour recommencer bientôt dans la même direction, et durer jusque vers dix heures et demie. Cet orage m’a été signalé aussi par M. Florimond , qui l’a observé à Louvain. Vers onze heures trois quarts, un troisième orage a éclaté, cette fois sur Bruxelles; presque immédiatement après, un éclair très- vif a été suivi d'un énorme coup de tonnerre; et la façade d'une maison de la chaussée de Haecht, à Schaerbeek, a été noircie par le fluide électrique. Sur la direction du courant électrique dans le corps des animaux, pendant la vie et après la mort. — Extrait d’une lettre adressée par M. Zantedeschi, professeur à l’université de Padoue, à M. Ad. Quetelet. « … Les recherches de l'illustre philosophe Valentin de Berne m'ont fait un grand plaisir, parce qu’elles montrent comment les caractères thermiques et électriques dépen- dent de la nature et de l'agrégation moléculaire des corps. Les expériences faites sur la fibre musculaire, à l’époque Re in (1) Est-ce bien véritablement la foudre qui a causé cet accident ? (238 ) 7 , de la putréfaction, et sur le cristallin, doivent être comptées parmi les plus intéressantes, en ce qu’elles lient la vie des organismes avec la nature de ces mouvements matériels que nous nommons calorique et lumière. Mais vous won- blierez pas, M. le secrétaire perpétuel, qu’à la fin de 1840, j'avais découvert l’inversion des courants électriques dans la torpille à l’état de mort. Dans le tome VIII, n° 11, des Bulletins de V Académie de Bruxelles, se trouve mon troi- sième mémoire sur l'électricité animale, dans lequel j'ai étudié la direction des courants électriques à l’état de vie et à l’état de mort. J'espère que vous aurez la courtoisie de rappeler à l'Académie le sujet de ces études, qui sem- blent avoir été oubliées; car personne ne les a rappelées en parlant des phénomènes d’inversion du calorique et de la lumière découverts par le physiologiste de Berne. a > Dans mon mémoire sur l'Électricité des étamines et des pistils des plantes, explorés pendant Pacte de la fé- condation, et-sur une nouvelle classification des lymphes et des sucs végétaux, fondée sur le nombre et sur la diver- sion des courants électriques longitudinaux et transver- saux, j'avais observé, dès 1855, que, dans les branches des vignes infectées de la cryptogamie, le courant élec- trique avait une marche inverse à Sa marche habituelle ; d'où je tirai la conclusion que l’état moléculaire de lorga- nisme de ce végétal se trouvait altéré. Mon mémoire fut publié à Padoue, chez Angelo Sicca, en 1855, et dans les Actes de l'Académie des nouveaux Lyncées, à Rome, en 1833. Maintenant j'ai la confiance que, par suite des bril- lantes découvertes du renversement des caractères ther- miques et optiques, obtenues par M. Valentin de Berne, on devra joindre mes observations sur le renversement des directions du courant électrique dans la torpille à l'état de Fi: ( 280 ) mort, el dans les végétaux qui se trouvent dans un état iioi ou d’altération des groupes moléculaires - constiluent leur tissu. » Dans mon troisième mémoire sur l’Électricité di animaux, j'avais exposé l'existence de l'antagonisme et de la prédominance des forces qui président à l’état de vie et à l’état, de mort. « La prépondérance, écrivais-je, tantôt de Pune, tantôt de l'autre force, qui résident dans les dif- férents états de vie et de mort étant complète, j'invite les physiologistes, de quelque parti qu’ils soient , à méditer sur ce fait capital, qu'après la mort de l'animal, le cou- rant électrique change constamment de direction, ce qui nous autorise à admettre qu’il existe des conditions dif- férentes dans l'organisme animal à l'état de vie età l'état de mort, conditions qui, du jour où elles pour- ront être déterminées, feront naître une nouvelle ère pour la physiologie et la pathologie, combinées avec la physique et avec la chimie, et leur fourniront de bien puissants moyens de hantnak » M. Faivre détermina les conditions qui doivent exister à l'état de vie et à l’état de mort. Il découvrit que Vexcita- bilité des nerfs décroit rapidement et que la contractilité des muscles s’exalte, pendant un temps donné, dans les grenouilles fraichement préparées. Il y a done inversion d'intensité entre les deux forces, inversion que je juge être le fondement de l'inversion du courant électrique dans les animaux après leur mort. (Recherches sur les modifications qu'éprouvent, après la mort, chez les grenouilles, les pro- Priélés des nerfs et des muscles, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris, tome L, p. 672, séance du 2 avril 1860.) Dans mon Annuaire sur les études et les découvertes faites en physique par les Italiens, en 1858, AEN OP OR A ER AN UE | M v y u (ME). >» j'écrivais que les physiciens ont fait beaucoup pour déter- miner l'électricité animale, mais qu’on avait fait bien peu de chose pour déterminer l'intensité et la direction des courants électro-physiologiques. Si l’on excepte les expé- riences de Dubois-Reymond et les miennes, je wen con- nais point sur la physiologie électrique proprement dite : ce sont toutes des expériences d'électricité organique dans l’état de mort ou avec lacération de l’organisme à l’état de vie. On doit expérimenter sous l’action de la vie, mani- festée par des sensations et par des mouvements qui per- mettent d'étudier la nature dans ses révélations. La physio- logie électrique n’a que quelques faits épars qui donnent la confiance nécessaire pour s’en occuper : mais c’est en- core une science à créer. Les physiciens ne se sont pas ' aperçus et ne veulent, jusqu’à présent, pas reconnaitre qu’en général ils n’ont étudié que les caractères du courant ‘inverse ou de mort, sans reconnaitre les courants directs ou de vie. Le mémoire que M. Valentin publiera sous peu donnera une impulsion, je l'espère, aux physiciens pour méditer sur cet argument extrêmement intéressant, qui lie les forces de l'organisme aux forces physico-chimiques communes, et qui établit leur mutuelle dépendance et leur Le pour ne pas dire leur identité. » J'espère, dans l'automne prochain, pouvoir faire hom- mage à l’Académie du premier volume de la Météorologie italienne, qui comprend les lois du climat de Vérone, puisées dans les résultats de soixante et dix années d'ob- servalion, c'est-à-dire de 1788 à 1860 inclusivement. La méthode que j'ai suivie n’est ni empirique ni mennen mais rationnelle, mais inductivement expérimentale : caractères et les lois que j'ai recueillis ne sont que Pere pression des rapports des nombres qui m'ont été commu- ( 282 ) niqués d’après les observations sur quelques-uns des prin- — cipaux éléments météorologiques. Je me suis attaché à exposer clairement la stabilité des époques de la nature, et l'utilité que l’agriculture, le commerce, les arts et Phy- giène peuvent retirer de ces diverses études, » Te Sur la loi de rotation des vents, par M. le professeur F.-Ph. Wolfers, docteur en philosophie, à Berlin. — Le temps toujours couvert et pluvieux de cet été (1862), m'a donné plusieurs fois l’occasion de démontrer à quel- ques amis que la marche de cette saison était régulière pour nous, tandis que les étés chauds et sereins, que nous ` avons eus dans le cours des six années précédentes, sont — des exceptions, A l'appui de ces explications, il ma fallu, naturellement faire usage de la loi de rotation des vents, démontrée par M. Dove, et, pour en avoir une idée claire, j'ai traduit les diverses règles qui s’y trouvent en Formule mathématiques, I. En supposant que la vitesse de rotation de la terre sous — l’équateur (égale à la vitesse de l'air qui se trouve au-dessus et dirigée de l’ouest à l'est) soit w, nous prendrons cette _ direction comme positive. On peut calculer la grandeur — de w, parce que , connaissant la circonférence de l'équateur — | de la terre parcourue pendant vingt-quatre heures, w awra — alors une valeur constante et invariable. Si la terre et l'air : ont la même vitesse, et si la direction est aussi la même, — nous n’aperceyrons rien du mouvement de l'air; on nè ( 285 ) pourra s’en apercevoir que si la vitesse ou la direction de l’une est différente de celle de l’autre. Nous aurons moins à faire avec la vitesse absolue qu'avec la vitesse relative de Pair par rapport à la terre. Or la vitesse de rotation de la terre et de lair qui se trouve dans une latitude géographique 9, donnera : Li te er LE et la direction sera de l'O. vers l'E. 5 Représentant par v la vitesse avec laquelle Pair ascen- dant sous l’équateur se dirige vers les deux pôles, nous considérons comme positive sa direction vers l'hémisphère boréal : + v sera alors la vitesse dirigée du S. vers le N., et — v sera celle du N. vers les. - La valeur de v est inconnue , et vraisemblablement va- riable , selon les circonstances; de sorte qu’elle sera d'au- tant plus grande, que la partie de la surface terrestre, qui se trouve sous la couche d'air, sera plus échauffée; l'air qui la touche sera donc échauffé, raréfié, et ainsi contraint à s'élever. Sous des circonstances d’ailleurs égales, v aura par conséquent une plus grande valeur sur le continent que sur la mer. Il. Maintenant sons une latitude boréale ò, l'air, dont la vitesse de rotation est w cos 0, s'élève et s'écoule avec la vitesse v vers un lieu de la surface de la terre; et, sous une latitude boréale ð’, la terre et l'air qui se trouve à sa surface auront la vitesse de rotation w cos 0”. Désignons dès à pré- sent la vitesse relative de rotation par w’. En considérant w’ (284) a comme positive, si la direction en est de l'O. vers PE., et negative, si elle est de lE. vers l'O. Nous aurons alors: * = [2] . ww (cos d—cos a’) =2wsin $ (9 + d) sin} (7 — à). Aussi longtemps que 9’ sera plus grand que ò, la vitesse — relative de Pair arrivé de la latitude ò à la latitude 9’ sera — positive, C'est-à-dire dirigée de l'O. vers l'E. Mais cet air - a en même temps la vitesse v dirigée du S. vers le N, et _ ces deux mouvements étant alors combinés suivant le _ parallélogramme des forces, il en résultera un mouvement — moyen. + Sal La détermination de la vitesse de ce mouvement moyen n'a pas d'importance en ce moment; il n’en est pas de — méme de sa direction : des deux directions latérales du $. — vers le N. et de l'O. vers VE. provient évidemment une — moyenne du SO. vers le NE. Or, en désignant par æ angle qui fait cette direction moyenne avee le méridien, nous ayons : Ay uw Eek eet inches, oats CRIE © ote eee, x Langle æ sera par conséquent d'autant plus grand que — v sera plus petit; et que, suivant l'équation [2], à sera plus : petit et 2’ plus grand. En posant ag d= 0, oe c'est-à-dire en supposant que l'air, qui s’est élevé sous — l'équateur, vienne à un lieu de la superficie de la terre el — sous la latitude boréale 2’, nous aurons, suivant les equa, - tions [2] et {3] : SEG gm Enti = poe [4] . w= w (1 — cos d') = 2w sints’? et tang 4 = oie ( 289 ) Nous conclurons done des équations |5] et [4] que la direction originale du S. vers le N. du courant d'air se change de plus en plus en celle de VO. vers PE : voilà une partie de la loi de rotation des vents suggérée par M. Dove. HI. L’élévation de l'air, qui, sous l'équateur, est échauffé et par conséquent raréfié, produit un vide ; un double courant s'établit alors vers chaque pôle. Ce courant, relativement à l'hémisphère boréal, a été accepté et traité dans les articles I et II. Nous observons, en premier lieu, que, suivant la formule [1], lorsque à — 90°, c'est-à-dire sous les pôles, la vitesse’ de rotation de la terre et de l'air ou w cos ò est = zéro, ce qui est évidemment clair. Les courants dair dirigés de l'équateur aux pôles sont nommés, comme on le sait, les Courants supérieurs. Relativement au courant inférieur, dont nous traitons le sujet à présent, si l'air parvient d’une latitude boréale plus haute 9’ à un lieu de la superficie de la terre, dans la latitude plus basse ð, sa vitesse de rotation relative sera = w (cos J’ — cos d), ou bien, en la désignant par w”, [5] . w” =— w (cos d— cos d’)—— zw sin 3 (9° + d)sin£(d”—d) la direction sera négative; done, suivant l'article II, elle sera dirigée de l'E. vers l'O. Cet air a en même temps, dans la direction du N. vers le S., une vitesse = — v’ dont la valeur nous est inconnue. De la combinaison de ces deux mouvements provient un mouvement moyen dirigé du NE. | ( 286 ) vers le SO.; et en négligeant ici sa vitesse comme dans Farticle II, nous aurons, pour déterminer la déclinaison de la direction moyenne du méridien : E Bee in Cette équation correspond à la formule [3]; en effet, lorsque ò et 2’ auront les mêmes valeurs que dans l'ar- ticle II, et lorsque v’ sera absolument égal au v supérieur, nous aurons : pt a = a, — 180°, en supposant que nous comptions l'angle ag dans la même direction initiale et dans le même sens que nous avons compté l'angle x. Nous pourrons donc poser en principe que la marche du courant d'air s’approchera de plus en plus de la direction” originale, c’est-à-dire du N. vers le S. à celle de l'E. qe VO., selon que ce courant sera plus près de l'équateur: Nous avons vu, dans l’article IH, que l'air qui se ce de l’équateur au pôle boréal tend à faire de plus ên pe le tour de la direction originale, c’est-à-dire du S. vers le N. dans celle de PO. vers PE. Cette rotation cot aucune force n’agit contre elle, et elle s’accélérera, St ae qui se trouve devant elle lui fait place. Les rotations des deux courants d'air opposés l’un à Pautre étant donc réunies, nous voyons, en règle générale, que sur he misphère boréal, les vents tendent à se tourner dans les du ip S. 0. N. E, ( 287 ) IV. Nous n’avons pas encore parlé de la loi des mouvements _ de l'air dans l’hémisphère austral; cette loi cependant dérive simplement aussi de celle que nous avons trouvée pour l’hémisphère boréal. Ainsi, en considérant que la relation des vitesses de rotation soit la même pour les deux hémisphères, puisqu'elles sont dirigées toutes les deux de PO. vers P'E., pendant que lair supérieur se meut sur l'hémisphère austral du N. vers le S., au lieu du S. vers le N. sur l'hémisphère boréal et réciproquement, nous au- rons pour l'hémisphère austral la loi de rotation que nous représenterons symboliquement de cette manière : N. O.S. E. En règle générale done, on peut donner comme loi com- mune, pour les deux hémisphères, que les vents se dirigent dans le sens où le mouvement apparent diurne du soleil a lieu N. Jusqu'ici nous avons considéré comme cause motrice des courants la position verticale du soleil sur l'équateur, mais cet astre, suivant son mouvement annuel apparent, se trouve deux fois dans le cours d’une année verticale- ment au-dessus de tous les cercles parallèles situés entre les deux tropiques. Or, suivant les formules [2] et [4], lorsque le soleil se trouve à l'équateur, c’est-à-dire pendant le printemps et l'automne, la vitesse de rotation de l'air, qui redescend à la superficie de la terre dans la latitude 0”, sera : aw’ == dw sin 4 d'?, ( 288 ) et l'angle qui fait décliner ce mouvement vers TO. de k | direction du méridien , sera déterminé par Mile : w tang a, = F - Déterminons maintenant ces valeurs dans les cas où le soleil se trouve verticalement au-dessus des op et nous aurons, suivant les formules citées, « = 29527 = + «, à Suivant la formule [2], la vitesse de rotation du courant supérieur revenant dans la latitude 0’ sera : [7] .. w'=—=w(eose— cosd )= 2w sind (d’ + e)sin 4(2 —2), et pour la détermination de l'angle, dont la direction s'écarte du méridien, on aura + w oa ee tang s; = — - Pour éclaircir, par quelques exemples, les formules dé- veloppées jusqu’à présent, je vais faire usage des données sur le courant supérieur de l'hémisphère boréal, données que je dois à l’aimable communication de M. Dove. Suivant lui, le retour de ce courant a lieu, pendant l'été, au nord deë Alpes, et comme il s’effectue aussi plus au nord, nous — admettons comme moyenne la latitude de Berlin; de g nière que, p ce cas, = 52°30" et d— ¢ — 25°97’. Pendant le printemps et l'automne, le retour a lien — entre le sud et le milieu de l'Italie; c’est pour no admettrons : d = h4 et d= 0. ( 289 ) Enfin, pendant l'hiver, le courant supérieur redescen- dant à la superficie de la terre, entre les îles du cap Vert et les iles Canaries; nous aurons : d = +257 et d= — 2527. Ces valeurs étant ajoutées aux différences des latitudes des lieux, où Vair s’est élevé et où il est redescendu à la superficie de la terre sous la dénomination de longitude du chemin, nous obtiendrons en les appliquant aux for- mules supérieures : Longitud 40 du chemin Pour notre été. . . . . . . tanga; =—.0,50865 293 v ‘ w : à » printemps el automne. tang & =—. 0,25686 42 0 v hiver tou 46 54. La valeur de v étant restée la même durant ces trois cas, la déviation de Ja direction du courant descendant du S. vers le N. à l'O. vers PE. atteindra son maximum pendant l'été; elle sera moins grande au printemps et en automne, et elle sera égale à zéro en hiver. On pourra déterminer les mêmes résultats pour l'hémisphère austral, lorsque nous connaitrons les latitudes géographiques, où le courant supérieur redescend à la superficie de la terre. Mais il faut remarquer que les résultats trouvés n’ont de valeur que pour la moitié de la partie orientale de l'hémisphère boréal. omme nous le verrons plus tard, la valeur de v nest pas la même pendant toute l'année. Si l'on avait le des- sein d'apprécier, par des observations, les quantités encore inconnues, il faudrait chercher à déterminer aussi exacte- ment que possible les directions du vent pour les quatre 2"° SERIE, TOME XIV. 2 ( 290 ) = saisons dans les diverses latitudes BÉOBrIPRE Pour ces - is moments de l’année, les valeurs de d= 0 ou = + 25°27’ sont connues, mais les valeurs des quantités 5’ et a seront obtenues par des observations; on sera donc en état de — déterminer de cette manière les valeurs de a w étant une — valeur constante. i: Supposons, par exemple, pour la premiére des équa- tions ci-dessus, que pendant l'été le vent du SO. Bes à. Berlin, a; sera égale à 45°; on aura done w w À = a 0,50865 et — = 5,2598. v Cette valeur étant admise pour la seconde équation, nous aurons tang. z, = 0,85218 et 2, = 59°46’, c'est-à-dire pendant le printemps et l'automne, ainsi que é dans la latitude boréale — 42° et sur l'hémisphère orien- — tal, la direction moyenne dn vent déclinera de 59°46 de — la direction du S. vers le N. à celle de PO. vers PE. a Cet exemple ne doit servir que pour Péclaircissememt 2 de ce que nous avons dit. A mesure que, par des En vations multipliées et exactes, la valeur de v ou de © sera connue, l’on pourra calculer exactement d'avance la direc- — tion moyenne du vent pour les différentes latitudes. Cette direction étant comparée aux observations, leurs diffé- rences doivent être attribuées en partie à la ‘connaissance imparfaite de l'élément v et en partie à des causes locales. | Jusqu'ici, nous n’avons considéré la terre que comme un corps homogène à sa surface, et, en faisant exception d'une petite remarque dans l’article I, nous n’avons point eu égard a ce que cette surface est en partie solide et en partie liquide. La chaleur étant généralement employée a convertir l’eau en vapeur, elle ne recevra qu’une petite augmentation de température; c’est pourquoi l'air qui se trouve sur les mers, ne peut être que peu échauffé et n’a qu’une faible tension à s'élever. Les conditions des parties solides de la superficie sont bien différentes : ici aura lieu un échauffement intense de la terre et de Pair; l'air s'élèvera donc plus vite, et par suite la valeur de v augmentera. C'est pourquoi il est du plus grand intérêt de rechercher dans quelle proportion est l'extension du continent dans les trois latitudes fondamentales, relativement à la longitude géographique. Jetez les yeux sur la carte et vous verrez qu’à la latitude boréale de 23°27’, l'extension de la lon- gitude sera : En Asie environ . 66° (excepté les golfes d'Arabie et de Perse). 50 » Afrique . » Amérique . . 10 Poraa o :. . 190; sous l'équateur, Dans les îles de l'Asie . A 0 - En Afrique. a ee » Amérique . . 50 ToraL. 12%; ( 292 ) dans la latitude australe de 25°27’, Ba atnque wt EL + 422 i blinde. "Ut, E HE, -J0 Amérique ihn ii sl à wi iBT MOTARA USE ge + + 187 Les nombres de la première et de la deuxième section doivent être diminués en proportion des cosinus de la lati- tude, afin qu’ils soient exprimés dans les mêmes unités que ceux de la deuxième section. Nous aurons done pour ces deux sections les valeurs rectifiées de cette manière : ABB so AR St vem id Each iale Afrique (Sl ween oc E age PARETIQUESE LPE nee en CU ROTA: oven reder Ni ff FU Ea tend ss, aca: AA Ti AN NL HU or BOR es, huh Shore ae Tore. PT SORT En supposant done que le degré d’échauffement soit pro- portionnel à extension du continent en longitude, notre été sera à celui de l'équateur et à celui de l'hémisphère austral dans le rapport de : 115 : 72 : 82, ou à peu près comme 19 : 12 : 1%. Mais, si nous considérons toute l’année, il faut que nous comptions les deux étés sous l'équateur, et alors le rap- port sera : 115 : 144 : 82, vu à peu près comme 19 : 24 : 14 ( 295 ) Nous voyons donc que léchauffement , et par conséquent le mouvement du courant supérieur, est, pendant notre été, beaucoup plus fort que pendant les deux autres saisons. Il est évident que, en ne faisant pas mention d’autres différences de terrain à la superficie, les phénomènes des saisons, sous les trois latitudes géographiques fondamen- tales, sont essentiellement différents l’un de l’autre. Ces nombres étant donnés, comparons maintenant l'hé- misphère oriental à l'hémisphère occidental relativement au degré d'ééhauffement. En désignant par E. et O. res- pectivement ce degré pour les deux hémisphères , nous aurons ERGE. in. BLO = 101: DB, ons per pres » printemps et automne de : 50 » hiver . , = 57:25 » Pour toute l’année, nous aurons de même E. : 0. = 205 : 64, ou à peu près = 25 : 8. L'E. diffère donc, dans cette relation , beaucoup de l'O. et le rapprochement entre ces points n’aura lieu que pendant le printemps et l'automne. VII. Conclusion. Nous avons démontré, dans les quatre premiers arti- cles de cette note, par des formules mathématiques tres- simples, que, dans la règle, les vents se tournent sur Phémisphère boréal dans le sens symbolique SO. NE.. ( 294 ) et sur l’hémisphère austral dans le sens i; SE. NO., ou ensemble dans le même sens que le mouvement appa- rent diurne du soleil. Dans Particle V, j'ai développé les principes pourtrou- ver par des observations la relation de la vitesse de rotation à celle des courants, et pour calculer d'avance la direction régulière du vent en un certain lieu de la terre. Enfin, dans l’article VI, j'ai comparé l’un à l'autre l’hémisphère boréal et l'hémisphère austral, ainsi que l'hémisphère oriental et l'hémisphère occidental, relativement à l'extension en longitude des continents et des mers, et aux divers échauf- fements de l'air qui les recouvre. Observations tératologiques sur la pomme de terre (SoLa- NUM TUBEROSUM); par M. Alfred Wesmael, répétiteur du cours de botanique à l’École d’horticulture de Vilvorde. L'étude des anomalies végétales conduit souvent lob- servateur à reconnaître [a filiation de certains organes, c'est-à-dire à pouvoir déterminer quelle en serait la véri- table nature, s'ils s'étaient développés d’une manière _ normale. a Le tubercule de la pomme de terre a été regardé, mais - bien certainement à tort, par certains botanistes, cope une véritable racine. Il n’était cependant pas possible, | mon avis du moins, de prendre ces parties féculentes à comme des racines, puisque, à première inspection; e distingue nettement à leur surface des feuilles réduitesà : ( 295 ) l’état de bractées, à l’aisselle desquelles se développent des bourgeons. La morelle tubéreuse, quand elle végète normalement, donne naissance à une ou plusieurs tiges qui se couvrent de ramifications. Ces dernières proviennent de bourgeons développés à l’aisselle des feuilles de l’axe de première gé- nération. Les axes primaires et secondaires, après une végétation plus ou moins longue , suivant les variétés, donnent naissance à des fleurs, puis arrive la fructifica- tion. Tels sont les phénomènes qui s’observent sur la partie aérienne de la plante. Sur la partie souterraine naissent des feuilles rudimentaires, à l’aisselle desquelles se déve- loppent des axes qui s'étendent horizontalement dans la terre; ces axes sont eux-mêmes foliifères, mais ces der- niers organes appendiculaires sont réduits à de petites écailles. Ces rameaux souterrains sont, dans leur premier état de développement , minces, mais leur sommet ne tarde pas à se renfler; il se remplit de fécule, et la pomme de terre se forme , chargée, commel’axe dont elle n’est que la continuation, de petites feuilles modifiées, aux aisselles desquelles se développent des bourgeons. Il arrive souvent dans les cultures que le sommet des rameaux souterrains atteint la surface du sol; dans ce cas, il n’y a pas formation de tubereule : l'extrémité de ces rameaux est terminée par une petite rosette de feuilles. Ce phénomène se présente presque toujours sur les plantes qui n’ont pas été soumises au buttage. Après avoir rappelé suceinctement le mode normal de - végétation chez la pomme de terre, je vais étudier le Phénomène tératologique qui s’est présenté dans un jardin à Vilvorde. La plante appartient à la variété Marjolia. Le tubereule normal est ovoïde, souvent ellipsoïde, et ce qui ( 296 ) caractérise cette variété, comme, du reste, la plupart des pommes de terre hâtives, c’est l'absence de fleurs. = Le tubercule qui a donné naissance à la plante qui pré- sente l’anomalie, a été mis en terre en même temps que beaucoup d’autres; le buttage a été opéré sur toutes les plantes, chose que j'ai constatée surtout pour celle qui s'est comportée d'une manière anormale. Les tiges sont au nombre de quatre, de moitié moins hautes que celles des plantes normales. A l’aisselle de chacune des feuilles de ces tiges aériennes se sont développés des tubercules ayant, les inférieurs, trente millimètres environ dé lon- gueur sur treize ou quatorze de largeur; ceux placés plus haut étaient d'autant plus petits qu'ils étaient moins âgés. L'origine de ces tubereules aériens doit se retrouver dans les bourgeons qui, dans la plante normale, donnent naissance à des axes secondaires foliifères et floriféres; tandis qu'ici ces mêmes bourgeons ont donné naissance à des tubercules conformés comme ceux qui se développent sous terre, avec cette différence toutefois que le tissu sous-dermique renferme de la chlorophylle. Ges mêmes tubercules portent des petites feuilles modifiées , mais offrant quelques lobules. de Le peu d’élévation qu’ont acquise les tiges aériennes pro- vient de ce qu’une grande partie des substances nutritives et assimilables qui leur étaient destinées a passé au profit des tubercules aériens. | L'examen de la partie souterraine m'a appris que tous les axes hypogés, c'est-à-dire ceux qui naissent à l'aisselle de feuilles modifiées et souterraines, avaient amené leur sommet hors de terre, mais ne s'étaient nullement com- portés comme ceux qu’on observe quelquefois dans les plantes non soumises au buttage; au contraire, au lieu — (297 ) d'une rosette de feuilles terminale, ils étaient tous ter- minés par un beau et gros tubercule, offrant tous les ca- ractéres extérieurs de ceux développés sur les axes aériens. Sageret rapporte, dans sa Pomologie physiologique (1), que, dans la pomme de terre, les boutons à fleurs peuvent se changer en tubercules, par l'effet de leur position sur terre, ou sous un épais feuillage, dans une saison chaude et pluvieuse, et avec la présence d’une atmosphère con- stamment humide. Cette observation m'a été confirmée par M. de Malzine. Quelles sont les conclusions à tirer de observation téra- tologique que je viens de décrire? 1° Que des bourgeons, destinés à donner naissance à des axes foliifères et florifères, peuvent se fransformer en véritables tubercules, semblables à ceux qu’on observe sous terre dans la végétation normale de la pomme de terre; 2 Que le bourgeon Knal des axes hy pogés arrivant à la surface du sol, peut se transformer en tubercule épigé; 5° Que les bourgeons florifères de la morelle tubéreuse, se trouvant dans des conditions anormales, peuvent, au lieu de fleurs, donner naissance à des tubercules. Cette troisième ideas est basée sur les observations des deux naturalistes cités plus haut. mt ri (1) Pomologie Sis SA ou Traité du perfectionnement de la [ruetification, p.? Notice sur une hybride de Raxuxcuzus L.; par Wesmael, répétiteur du cours de oran à d’horticulture de Vilvorde. De Candolle, dans sa Physiologie végétale (1), én d'après Scheide, les différentes plantes hybrides à l’état spontané, Dans le genre Ranunculus, trois hy sont décrites. La première, le Ranunculus lacerus, par Vialle dans les Alpes piémontaises, par Chas | celles du Dauphiné, peut-être par Ricou dans la val Bagnes, et que Villars a vue se produire naturellen Jardin botanique de Grenoble. Cette hybride provient ¢ R. pyrenaeus L., fécondé par le R. aconitifolius L. MM. nier et Godron (2) l'indiquent à Gap, Cham Vizille. Cette première hybride, en adoptant la nomene: de aa devrait porter le nom de R. aconitifo renœu Une seconde hybride, signalée par De Candolle, p drait du R. lingua L., qui aurait été fécondé par à feuilles découpées; elle a été observée par Noc Balbis aux environs de Pavie. e La troisième hybride est le R. frigidus de he: al paraît être produite par quelque espèce à fleurs bl à feuilles entières, fécondée par une à fleurs ja feuilles découpées (D Phys. vég. LE, Léa Nes (2) Gren. Godr., FL. fr. t.1, p. 28. ith par Suns ith de Aad BF .2. Ranunculus subacri-bulbosus. À (299) Une autre hybride du même genre, le R. belgicus, pro- viendrait, d’après M. B. Dumortier, des R. platanifolius et gramineus. Cette plante, qui est cultivée à Vilvorde, ainsi qu’au jardin botanique de l’École vétérinaire, est stérile. Les graines que j'ai semées à différentes reprises, prove- nant du jardin de l’école vétérinaire, ainsi que de celui de Vilvorde, n’ont pas germé. Je ne sais si cette hybride s’est produite naturellement ou artificiellement. A ces différentes hybrides spontanées du genre Ranun- culus, je dois en ajouter une qui m’a été rapportée des environs de Tournay par M. Ferdinand Campion. D’après les renseignements que ce jeune et zélé botaniste m'a fournis, l’hybride croissait dans une prairie en compagnie des R. bulbosus et acris. L’hybride, par son port, se rapproche beaucoup plus du R. bulbosus que du R. acris. Considérant le R. bulbosus comme ayant servi de porte- graine, le R. acris comme ayant fourni le pollen , et adop- tant, d'une part, la nomenclature de Scheide pour la déno- mination des hybrides, la plante qui fait le sujet de cette note devait recevoir le nom de R. acri-bulbosus; mais , d'autre part, M. Grenier, dans un travail sur hybrida- tion (1), démontre que le pollen peut exercer une influence inégale dans la formation des hybrides, et par conséquent donner naissance à des hybrides caractérisées différem- ment. Ainsi, deux espèces s’hybridant réciproquement peuvent donner naissance à six formes, les trois premières (1) Ann. scienc. nat., 1855, pp. 441 à 457. ( 500 ) provenant du mariage entre A fécondé par B. Si la réci- procité existe, l'espèce B sera fécondée par A. Or des trois formes provenant de l'union de A avec B, une se rappro- chera plus de l’espèce considérée comme père, une seconde sera intermédiaire aux ascendants A et B, et une troisième enfin se rapprochera davantage de l'espèce prise pour mère. Il en sera de même quant aux descendants de B fécondés par À LE des g brides, PA ame da la base est empruntée à celle de Scheide, Fauteur, pour indiquer la forme qui se rattache à l'espèce père, fait précéder le nom de ce dernier de la préposition super, et de la préposition sub pour indiquer la forme dépendant du porte-graine. — De cette façon, les R. acris et bulbosus, en supposant g ‘elles s’hybrident réciproquement, donneraient naissance à six formes se partageant en deux groupes; le premier provenant du R. bulbosus fécondé par le R. acris; le second résultant du R. acris fécondé par le R. bulbosus. Ter groupe. Ranunculus superacri-bulbosus. — acri-bulbosus — subacri-bulbosus. 2me groupe: Ranunculus superbulboso-acris. bulboso-acris. — subbulboso-acris. Me ralliant complétement aux conclusions du travail de _M. Grenier, je donne à la Renoncule qui fait le sujet de eette notice, le nom de Ranunculus subacri-bulbosus. ( 907 ) Si l'on recherche maintenant quel a été le degré d'ac- tion du pollen sur hybride, on s'aperçoit qu'il a agi dans deux sens bien différents. Ainsi, le bulbe dans le R. bul- bosus est globuleux , tandis que celui de Ehybride est assez semblable à un tubercule de pomme de terre. Dans les dif- férents échantillons de la Renoncule bulbeuse que j'ai en herbier, le bulbe n’a donné naissance qu'à une seule tige, un seul en possède deux; tandis que celui de Phybride donne , suivant les échantillons, depuis cinq jusqu'à sept tiges. Ainsi la souche de l’hybride diffère beaucoup de celle de l'espèce considérée comme porte-graine, tant par sa forme que par le nombre des axes qui s’en élèvent, La hauteur des tiges est intermédiaire entre celle des ascendants, au moins quant à ceux qui croissaient en Com- pagnie des hybrides. Les poils qui garnissent les axes sont nombreux (1). Feuilles inférieures tripartites, à segments se recou- vrant, le supérieur, dans certaines feuilles, plus longue- ment pétiolulé, dans d’autres, les trois segments sont soudés à la base dans le tiers environ de leur longueur. Ces caractères ne s'appliquent qu’aux feuilles de la base ; les supérieures sont multifides, à lanières linéaires, les in- férieures, trifides, les unes à segments cunéiformes, bitri- fides, les autres à segments linéaires. La fusion des carac- tères des ascendants tirés de la forme des feuilles est cm (t) Le caractère de villosité n'est que peu important, car dans une mème prairie on rencontre une foule de formes du R. acris , les unes sont très-velues, d'autres sont glabres. Ce caractère et plusieurs autres ont conduit les partisans de la nouvelle école botanique à créer plusieurs es- pèces distinctes au détriment du À. acris de Linné. ( 302 ) , très-manifeste : ainsi le R. acris, espèce considérée comme = ayant fourni le pollen, cède à ’hybride la forme des feuilles caulinaires, tandis que celles qui prennent naissance sur > la souche se rapprochent beaucoup du R. bulbosus pat son lobe supérieur plus longuement pétiolulé, bien que ce caractère ne puisse s'appliquer à toutes les feuilles ee même origine. | Les pédoncules sont imparfaitement sillonnés. Ce carat- tère démontre que l'influence du mâle sur hybride a été x de peu de valeur, car, dans le R. acris, le pédoncule mest pas sillonné, tandis que dans le R. bulbosus, des sillons . profonds parcourent les pédoncules. - oe Les fleurs de ’hybride sont d'autant plus remarquables, que les organes de la reproduction, au moins quant pE élamines, sont complétement avortés. Quant à l'organe fe- 4 melle, il est représenté par une petite masse conique d'un desni-millimétre de hauteur. Ce phénomène tératologi- que a reçu de Gartner le nom de Cryptoher mapia tisme (1). La corolle est comparativement plus petite que dansles espèces ascendantes, et, chose très-remarquable, c’est que les cinq pétales sont très-inégaux quant à leur longueur : ce caractère, il est vrai, ne s'applique pas à la majeure partie des corolles; d’autres ont leurs folioles régulières dépassant très-peu la longueur des sépales; dans certaines, enfin, les divisions corollaires n ’atteignent pas la moitié de la longedr des sépales. Le calice, chez certaines fleurs, est réfléchi sur le pédon- indi bee nn: : (1) Versuche und ennn über die Befruchtungsorgane. Gatt- ner, L II, p. 527. ( 305 ) cule; chez d’autres, il est étalé; enfin, dans les fleurs dont les pétales n’atteignent pas la moitié de la hauteur des sépales, ces derniers sont dressés et sensiblement conver- gents. L’hybride qui nous occupe présente done, quant aux fleurs, des caractères intermédiaires entre les R. acris et bulbosus. Chez cette dernière espèce, les sépales sont ré- fléchis sur le pédoncule, tandis que chez l'espèce regardée comme ayant fourni le pollen, ces mêmes organes sont étalés; quant aux fleurs chez lesquelles les sépales sont dressés, cette position doit être regardée comme étant pro- duite par ’hybridation même. Les caractères des hybrides ne sont pas toujours exactement intermédiaires entre les parents : il arrive quelquefois que des caractères autres ap- paraissent. Les corolles chez ’hybride n’ont point de ca- _ ractère fixe; les écailles nectarifères des pétales atteignent environ la largeur de l'onglet. La force hybridante a produit, dans la plante dont je trace les caractères, un phénomène tératologique bien remarquable : c’est l'avortement complet du verticille de l'androcée et celui à peu près complet du verticille du gynécée, puisque ce dernier n'est représenté que par un petit mamelon rugueux, rugosités produites par les car- pelles atrophiés. Voilà done une hybride frappée de stérilité. Gartner a observé ce même avortement des organes sexuels dans une hybride formée par les Lychnis diurna et Silene noctifiora (1) ll est à regretter que je n’aie pas reçu une plante vivante (1) Gartner, Versuche, ete., p. 527. ( 504 ) pour augmenter ma collection d’hybrides, sur lesquelles je continue à faire des séries d'observations : j’eusse désiré savoir si ce phénomène atrophique se serait reproduit Pan- née prochaine; chose cependant que je suppose, car les échantillons que j'ai reçus étant très-vigoureux, l'atrophie . ne peut être causée par suite d’une végétation languis- sante; je suis donc porté à croire que ce phénomène a a été produit par la fécondation hybride méme. Avant de donner une diagnose exacte de hybride qui fait le sujet de cette note, je dois, il me semble, retracer les caractères les plus saillants des deux espèces considé- rées comme parents, de façon à mieux faire sentir la fu- sion qui s’est opérée entre les caractères maternels et paternels : RANUNCULUS BULBOSUS L., Sp. 778. Pédoncules sillonnés ; sépales réfléchis; feuilles ovales dans leur pourtour, ternées et biternées à segment moyen plus longuement pétiolulé; souche bulbiforme. RanuNeuLus acris L., Sp. 779. Pédoneules non siltonnés; sépales étalés; feuilles pen- fagonales dans leur pourtour, palmatipartites, à segments subrhomboïdaux, les supérieures tripartites à lanières li- néaires. Ranunculus subacri-bulbosus Mihi. Souche tuberculiforme, donnant naissance à un nombre de tiges variable (cinq à sept), atteignant trente à quarante centimètres de hauteur, sillonnées, pubescentes, fistu- leuses. Feuilles nées à la base des tiges subpentago es dans leur pourtour, les unes tripartites à segments trilides- - ( 505 ) crénelés , se recouvrant, le supérieur plus longuement pé- tiolulé ; les autres à segments soudés dans le tiers environ de leur longueur, le supérieur trifide-crénelé, les latéraux simplement erénelés; les caulinaires inférieures tripartites, les unes à lanières linéaires bitrifides, les autres à lobes cunéiformes trifides-crénelés; les supérieures tripartites à lanières entières ou bitrifides. Calice à sépales velus, à poils longs; ceux de certaines fleurs réfléchis, d’autres plus ou moins étalés atteignant la longueur des pétales ou les dépassant beaucoup; enfin, certains sont dressés et rap- prochés plus ou moins au sommet. Corolles très-variables pour la grandeur; pétales trés-irréguliers comme taille dans certaines fleurs, réguliers dans d’autres, d’un beau jaune, à nervures vertes; écailles des nectaires occupant environ les deux tiers de l'onglet. Étamines ? Carpelles représentés par un petit mamelon rugueux , conique , ar- rondi au sommet. Vivace. — Prairies à Tournay (Ferd. Campion). — M. De Koninck fait ensuite une communication verbale sur les principaux travaux de la quarantième réunion de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, qui vient d’avoir lieu à Cambridge, en Angleterre. 2"° SÉRIE, TOME XIV. == nn us di ES ( 306 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 13 octobre 1862. M. De Decker, directeur. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. de Ram, le baron J. de Saint-Genois David, Snellaert, Bormans, Arendt, Chalon, membres; Nolet de Brauwere van Steeland, associé; Juste, Wauters, Blommaert, correspondants. an M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, assiste a la séance. gn CORRESPONDANCE. M. le secrétaire perpétuel fait connaître que la classe des — beaux-arts et celle des sciences ont décidé, à l'unanimité, qu’une adresse de félicitations serait adressée à S. M. le — Roi, au sujet de son heureux rétablissement. La classe des lettres, par lorgane de son directeur, déclare, aux applau- | dissements de l'assemblée, qu’elle s'associe de cœur à unè aussi digne manifestation. — Pour satisfaire aux désirs exprimés par la commission de l'Académie chargée de la publication des monuments inédits de la littérature flamande, M. le secrétaire perpé- - tuel fait connaître qu’il s'est adressé à M. Van de Weyeh _ ministre plénipotentiaire de Belgique à Londres et membre _ : ( 307 ) de l’Académie, pour obtenir de la bibliothèque Bodléienne, par son obligeant intermédiaire, le manuscrit flamand : Het Boec van der Wraken. M. Van de Weyer a répondu qu'il ne pourra être satisfait à cette demande qu’à la fin d’octobre, époque de la rentrée du conseil de l’université d'Oxford. — M. Guigniaut, secrétaire perpétuel de l’Académie im- périale des inscriptions et belles-lettres de Paris, remercie pour les derniers envois de la compagnie, et promet d’en- voyer ce qui pourrait manquer aux collections pour com- pléter les publications de l’Institut de France. M. Chalon, président du comité chargé de publier le Bulletin des commissions royales d'art et d’archéologie, adresse, un exemplaire des deux premières livraisons de ce recueil pour MM. les membres et correspondants des classes des lettres et des beaux-arts de l’Académie, et annonce la continuité de ces envois. L'Académie reçoit les ouvrages- suivants qui lui sont offerts par ses membres et par ses correspondants : 1° La naissance de Minerve, Hercule et Nessus, par M. J. Roulez; 2 Lise, poëme par M. Mathieu; 3° Prométhée, notice lit- téraire par M. Néve; 4° Le Comte d'Egmont et le Comte de Horne, ouvrage présenté par M. Th. Juste, en accomplis- sement d’une promesse faite à la classe par l’auteur; 5° De Nederduitsche Schryvers van Gent, HI en IV“ aflev., par M. Blommaert; 6° Le duc Jean I" et Mélanges d'his- loire et d'archéologie, 1"° série, par M. Alph. Wauters; 7° Recherches sur la seigneurie des Hayons, par M. Re- nier Chalon; 8° De 49 October 1861, poëme par M. le D" J. Nolet de Brauwere van Steeland; 9° Der Bildercy- clus in der Vorhalle des freiburger Münsters, von prof. C.-P. Bock. — Remerciments crimes ( 508 ) ~ RAPPORTS. M. le Ministre de l’intérieur avait soumis au jugement de l’Académie, au nom de M. G.-P. Pratt, chef de division au gouvernement provincial du Luxembourg, un manuscrit intitulé : Orthographe et étymologie des noms de lieux de la province de Luxembourg. MM. Bormans, De Smet et Snellaert, commissaires désignés pour en faire l'examen, ont lu successivement le rapport qui leur avait été de- mandé sur ee travail, et il a été décidé que leur avis, auquel la classe a adhéré, serait communiqué à M. le Ministre de l’intérieur. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. le secrétaire perpétuel fait connaître qu'il a transmis à M. Roulez une lettre de M. le Ministre de l’intérieur, rela- tive à exécution de la Carte archéologique du royaume, projetée par l'Académie, et qu'il a reçu du savant profes- seur de Gand la lettre suivante dont il donne lecture a lä classe : SO « Gand, le 13,septembre 1862. » MONSIEUR ET TRÈS-HONORÉ CONFRÈRE, » Par votre lettre du 30 du mois dernier, vous me de- mandez à quoi en sont les travaux de la carte archéolo- gique de la Belgique que la classe m’a chargé de dresser. » En 1856, après la longue et grave maladie que je ( 509 ) faite l’année précédente et dont je n'étais pas encore entiè- rement remis, je résolus d'en finir avec cette carte. Pen- dant que j'étais aux bains d’Aix-la-Chapelle, manquant de livres pour m’occuper d’une autre partie du travail, je me mis à écrire l'avant-propos. J’en transeris ici le pas- sage suivant, qui contient l'historique de l’entreprise : « Dans la séance du 8 octobre 1842 (Bulletins, t. IX, part. II, p. 352), M. le secrétaire perpétuel de l’Académie proposa à la compagnie de publier la carte archéologique de la Belgique. La proposition fut adoptée, et l’on nomma, dans la séance suivante, une commission dont les mem- bres se divisèrent en sections, chargée chacune de s'occu- per d’une ou de deux provinces. Comme il arrive presque toujours en pareil cas, l’un se reposa sur le zèle de l'autre, et quatre années s’écoulèrent sans que personne eût encore mis la main à l’œuvre. Ce fut alors que la commission, avec l'approbation de la classe (Bulletins, t. XIII, I° partie, pp. 389 et 758), m’abandonna à moi seul tout le travail. > Il existait déjà des matériaux pour une carte archéo- logique de notre pays. Un membre de l'ancienne Académie de Bruxelles, Heylen, avait recueilli, dans un mémoire spécial, tout ce qu’on possédait alors de notions sur les dé- couvertes d'antiquités faites dans toute l'étendue du pays. Après lui, le chanoine De Bast s’occupa, pendant une longue suite d'années, à enregistrer et à décrire, avec plus de zèle et d’érudition que de critique, les objets antiques venus au jour dans les Flandres. » Le Luxemburqum romanum, du père Wiltheim , qui ne vit le jour qu'en 1842, offrait un inventaire des antiquités déterrées dans la province de la Belgique la plus riche sous ce rapport. Des renseignements de la même espèce se trou- vaient encore consignés dans le Messager des sciences de (510 ) Gand, dans nos propres Bulletins, dans le Tableau statis- tique du pays de Waes, par Vanden Bogaerde; dans les Promenades au pays de Liége du docteur Bovy, ete. » Il était à présumer cependant que toutes les décou- vertes d’antiquités n’avaient pas été publiées et que le souvenir d’un grand nombre se conservait dans la tradi- tion locale. Je rédigeai donc, dès 1843, une série de ques- tions, qui furent adressées, au nom de l’Académie, par l'intermédiaire du Gouvernement, aux bourgmestres et aux curés de toutes les communes du pays. Le résultat de cette mesure ne répondit pas entièrement à mon attente. Les réponses furent relativement peu nombreuses, et de ce nombre beaucoup durent être écartées, les unes, parce que les objets qu’elles signalaient appartenaient au moyen age ou à des temps plus rapprochés de nous encore; les autres, parce que la manière dont les objets étaient définis ne permettait d'en fixer ni la nature, ni l’époque. » La publication de cette circulaire eut cependant un bon côté : elle attira l'attention publique sur les décou- vertes d'objets antiques, et contribua à éveiller ou du moins à exciter le zèle de quelques personnes, qui, dans diverses provinces, recherchèrent, étudièrent et firent con- naître les antiquités de leurs localités respectives. Je ne fais qu’un acte de justice en payant ici un tribut d'éloges à MM. Éd. Joly, de Renaix; Del Marmol, de Namur; Toil- liez et Pinchart, de Mons; Galesloot, de Bruxelles, ete; dont les intéressantes publications ont été utilisées pour mon travail. Vers la même époque s’établirent dans plu- sieurs villes deda Belgique, à Namur, à Liége, à Arlon; ett., des sociétés archéologiques dans le but de rechercher et d'étudier les monuments antiques de toutes les époques. » En présence de ce mouvement archéologique, j'ai ert (311) que je ne devais pas me hâter de publier la carte confiée à mes soins. Aussi, quoique le travail fût déjà très-avancé dès 1847, et qu’à plusieurs reprises l’Académie et son ho- norable secrétaire perpétuel m’eussent manifesté le désir de le voir paraître, je le laissai reposer pendant près de — dix ans dans mes cartons, me contentant d'enregistrer les nouvelles découvertes au fur et à mesure qu'elles venaient à ma connaissance. » Outre le motif allégué ci-dessus, une autre raison jus- tifie ce retard. En 1845, parut à Leyde la carte archéolo- gique des Pays-Bas, commencée par feu M. le professeur Reuvens et achevée par deux de ses disciples, MM. Lee- mans et Janssen. Cette carte comprend également la Bel- gique, pour laquelle j'avais moi-même fourni quelques renseignements aux auteurs. Si la carte archéologique de notre pays eût vu le jour quelque temps après, elle n’eût guère offert que la reproduction d’une partie de celle des savants antiquaires hollandais. Aujourd’hui le nombre des noms de localités qui y figurent est plus que doublé. » » Voilà ce que j’éerivais dans le courant de lété 1856. Pendant l'hiver suivant, je continuai à m'occuper de la carte dans mes moments de loisir. J’ajoutai plusieurs ar- ticles à la liste des noms de lieux; je rédigeai la table alpha- bétique de ces noms et je commencai à les porter sur une carte; mais il me fallut abandonnér ce dernier travail, poussé déjà assez loin, par la raison que l'échelle de la carte était trop petite et que par conséquent tout était à refaire, C’est également alors que fut écrit le chapitre sur les voies romaines de la Belgique, que j'ai publié depuis , sous forme de dissertation congratulatoire, à l’occasion du 400" anniversaire de la fondation de l'université de Bale. (Gand, 1860, broch. in-4° de 17 pages.) " ( 312 ) » J'étais arrivé à ce point dans les travaux de la carte, quand, en octobre 1857, je fus appelé aux fonctions de rec- teur de Puniversité de Gand, que je remplis encore aujour- dhui. Le surcroît d'occupations qu’elles me donnent a amené dans la confection de cette malheureuse carte at- chéologique, un nouvel arrét, cette fois involontaire. » Depuis cette époque, il a été publié par M. Piot, dans le tome II de La Belgique et les Pays-Bas avant et pendant la domination romaine de feu notre confrère M. Schayes, une Statistique archéologique de la Belgique, des Pays-Bas el des contrées limitrophes, présentant une nomenclature méthodique de toutes les antiquités qui y ont été décou- vertes jusqu'à ce jour. » À l'établissement géographique de M. Vandermaelen à paru récemment une carte archéologique de la Belgique, que je ne connais pas encore, mais qui doit indiquer, si je ne me trompe, outre les antiquités gauloises, romaines et franques, celles du moyen age. » En France, on a publié, pour l’époque gauloise, une carte archéologique de la Gaule, dans laquelle la Belgique „est aussi comprise. Une seconde carte se sane: F7 l’époque romaine. » La Statistique anchtologique de M. Piot est un n travail analogue à celui que j'ai fait et auquel j'ai donné le titre de : Liste des lieux où ont été trouvées des antiquités gai- loises, germaniques, romaines et franques. Mais mes n0- ‘tices sont moins. succinctes que les siennes, et peuvent mème dispenser de recourir aux sources, qui ne sont pas toujours accessibles à tout le monde. En outre ma Liste offre les noms de plusieurs localités qui ne figurent pas dans la Statistique de ce savant, et si l'on n’y rencontre pas encore plusieurs noms consignés dans cette dernière, (315) cela provient de ce que plus rien n’y a été ajonté depuis 1857. >» En résumé: si la statistique archéologique de M. Piot se bornait à la Belgique, et si la carte de M. Vandermaelen, que je suppose devoir être bien faite, ne s'étendait pas au moyen àge, il y aurait lieu peut-être de ne pas donner suite à mon travail. » Jusqu'ici je wai achevé que la liste susmentionnée, qui se compose d'une cinquantaine de pages in-folio d'une écriture serrée, et la table alphabétique des noms compris dans cette liste : c'est la partie la plus importante et la plus longue du travail. Il me reste à mettre ces noms sur une carte avec les signes conventionnels indiquant la na- ture des antiquités trouvées dans chaque localité. C’est à ces deux parties que se borne la tâche qui m'a été confiée par l’Académie; c'est également tout ce qu'ont fait les antiquaires de Leyde pour leur carte archéologique des Pays-Bas. » Mon intention première, cependant, avait été de faire précéder la liste en question d'observations préliminaires très-étendues, qui auraient formé une espèce de traité Wantiquités au point de vue de la Belgique. J'en ai cité ci-dessus le chapitre sur les voies romaines. J'avais égale- ment écrit, plusieurs années auparavant et antérieurement à ma polémique avec M. Schayes, un autre chapitre inti- tulé : Des peuples qui habitèrent la Belgique avant et pen- dant la domination romaine, morceau qui, pour être imprimé, aurait besoin aujourd’hui d’être modifié en plu- sieurs points. » La classe, après avoir entendu la lecture de cette lettre, en vote l'insertion dans son Bulletin, et décide, à l’unani- ( 314 ) mité, que des remerciments seront adressés à M. Roulez, et qu’il sera invité, au nom de la compagnie, à poursuivre un travail auquel le savoir et l’incontestable compétence de son auteur assurent d’avance un grand intérêt et une véritable autorité. A l’occasion de cette communication, M. Alph. Wauters offre de communiquer la liste, fort étendue ; des communes où des tumuli s’élevaient jadis ou s'élèvent encore. La classe accueille cette obligeante proposition, et prie M. Wauters de vouloir bien y donner suite. Le même membre et M. Renier Chalon entretiennent ensuite verbalement l'assemblée d’une découverte impor- tante, faite sur le territoire des communes de Tubize et de Huyskerk, découverte qui consiste en plusieurs cen- taines de médailles romaines de grand module, actuelle- ment placées sous séquestre par suite du conflit auquel la revendication de leur propriété a donné lieu. (315 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS. rd Séance du 9 octobre 1862. M. Van Hassex7, directeur, et président de l’Académie. M. Ap. QUETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, F. Fétis, G. Geefs, Navez, Roe- landt, Jos. Geefs, Fraikin, Éd. Fétis, De Busscher, Payen, le chevalier Léon de Burbure, membres; Daussoigne-Méhul , associé; Demanet et Siret, correspondants. eed Zu CORRESPONDANCE. — M. Corr-Vandermaeren fait parvenir à l'Académie les épreuves de deux planches gravées par son frère, M. Érin Corr, d'après les deux chefs-d’ceuvre de Rubens, qui se trouvent dans la cathédrale d'Anvers. « Mon frère est mort à Paris, écrit M. Corr-Vandermaeren , après une maladie de quelques jours. Il y était allé pour remplir une mission dont l’avait chargé l'Académie d'Anvers. Il avait fait tirer, à cette occasion , des épreuves de ses gravures faites d'après les grands tableaux de la Descente et de VElévation de la croix, peints par Rubens. r> En ma qualité de frère d’Erin Corr et de tuteur de ses orphelins, je crois remplir un devoir de reconnaissance ( 316 ) envers l’Académie royale de Belgique, en vous priant, M. le secrétaire perpétuel, de vouloir bien soumettre à la classe des beaux-arts les épreuves ci-jointes de ses plan- ches, afin que ses anciens collègues puissent constater par eux-mêmes l’état dans lequel il a laissé les œuvres qui lui ont coûté dix années de travail. » Les remerciments de l’Académie seront adressés à M. Corr-Vandermaeren pour son intéressante communi- cation, ainsi que l'expression des regrets des membres de la classe à l’occasion de la perte qu'il vient de faire. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Note sur les devis d'architecte; par M. Demanet, correspondant de l’Académie. On se plaint souvent du peu d’exactitude que les archi- tectes de nos jours apportent dans leurs devis, el Yon affirme en même temps que leurs devanciers, Ceux du moyen àge notamment, ne commettaient pas les erreurs qu’on leur reproche. Cette dernière affirmation ne repose pourtant, jusquà présent, sur aucune base bien sérieuse, et tout porte même à croire qu’au moyen âge, les devis, quand on en faisait, différaient de ceux de nos jours en ce sens que L'évaluer tion préalable des dépenses qui, pour bien des gens, St traduit par le simple mot de devis, n’en faisaient a 7 cessairement partie. Il paraîtrait que, dans la plupart des cas, ce „qu on pour ( 317 ) rait assimiler à nos évaluations de dépenses ou devis esli- matifs était bien plutôt ce que nous appelons aujourd’hui des soumissions d'entreprise faites par les hommes de mé- tiers ou par les chefs de leurs corporations, que des devis d'architecte, et c'est ce qui donnerait l'explication du fait observé, en le supposant vrai. De plus, ces devis estima- tifs de l’ancien temps étaient presque toujours limités à certaines espèces de travaux et n'avaient rien, semble-t-il, de comparable aux devis généraux que nous exigeons au- jourd’hui des architectes, et qui comprennent l'évaluation des ouvrages les plus divers, comme maçonnerie, char- pente, menuiserie, ferronnerie, toiture, plomberie, vitrage, peinture, sculpture, etc. Bullet, qui publiait, en 1691, son Architecture pratique et qui y résumait tout ce qu’on savait de son temps sur la manière de faire les devis, en y ajoutant des compléments fort importants, nous explique qu’un devis est une des- cription complète et détaillée de l'ouvrage à faire, accom- pagnée des conditions à observer pour sa bonne exécution, mais il ne parle pas d'estimation de la dépense comme d’un complément nécessaire. S'il donne de longs détails sur la manière de faire le toisé des ouvrages, c’est bien plutôt, parait-il, pour montrer comment on doit régler suivant les us et coutumes, les comptes d'ouvrages fails à tant la toise ou le pied, ce qui était alors un mode d'en- treprise fort usité; que pour apprendre à évaluer d'avance ce que coûterait l'ouvrage à construire. Belidor n’est pas plus explicite dans son traité intitulé : La science des ingénieurs, qu'il publia en 1729. Les règles qu'il donne pour la formation des devis ne concernent aussi que les devis descriptifs et non les devis estimalifs, _ Comme nous les entendons de nos jours. ( 318 ) Enfin on trouve dans le savant ouvrage de M. Violet-le- Due, intitulé : Dictionnaire raisonné de architecture fran- caise du onzième au quatorzième siècle, l'observation suivante, à l’article Devis : « Nous ne savons si, au treizième siècle, le maître de l’œuvre faisait le devis PTE de tout ouvrage qui lui était commandé; ce qui est certain, Cest que, pendant les quatorzième et quinzième siècles) chaque chef de corps de métiers était souvent appelé à faire un divis pour la partie des travaux qui le concernait. Ce devis fait, il sou- missionnait Vouvrage à forfait; mais alors il wy avait pas adjudication, c'est-à-dire de concurrence entre gens de même état. » I} paraîtrait cependant, d’après le même auteur, que, dans certains cas, il y avait adjudication et concurrence, et qualors il y avait évaluation préalable de la dépense; mais il est probable, d’après observation qui précède, que ce n’était que pour des travaux d’une certaine et même espèce et non pour des édifices ou des monuments aux- quels devaient participer un grand nombre de métiers. M. Violet-le-Duc ne dit pas non plus par qui, dans € cas, le devis estimatif était fait. Les devis, tels que nous les entendons, semblent m- vention beaucoup plus moderne , et remontent trés-proba- blement à l'époque de la révolation de 1789, qui est venue renverser tout Féchafaudage des institutions anciennes pour y substituer notre système administratif actuel. De là probablement sont nées, en ce qui rega devis d'architecte, de nouvelles nécessités auxquelles il est parfois fort difficile de satisfaire; car s'il est possible, au moyen des règles de la géométrie, de calculer les cubes et les surfaces d’une construction à ériger, il ne Vest pas ( 339 ) toujours d'évaluer , avec l'exactitude désirable, le prix de certains ouvrages, surtout d’ouvrages qui ne sont pas en- core devenus courants ou qui exigent un certain cachet de perfection ou d’art. On voit, du reste, par ce que dit Rondelet, que les plaintes que nous articulons ne sont pas de date récente et qu’elles pourraient même bien être aussi anciennes que l'invention elle-même. Voici en effet ce qu'il écrit au chapitre premier de la troisième section de son Art de bâtir : « Cest à la précipitation avec laquelle se font les devis (1) et au défaut de détails pour les bien faire qu'il faut attribuer leur insuffisance pour parvenir à connaître la dépense générale d’un édifice. La plupart de ceux qui les font, afin d’obvier aux articles oubliés et aux objets imprévus, forcent l'évaluation des parties connues pour faire compensation. » D’autres évaluent par comparaison, en raison de la superficie que les bâtiments doivent occuper. Ainsi, sachant qu'un édifice de même genre dont les bâtiments oceupent cent toises de superficie, a coûté cent mille écus, ils en concluent que celui que l’on projette pourra revenir à mille la toise superficielle; enfin les architectes qui pré- voient la dépense craignent de la faire connaître de peur d'empêcher l'exécution de leurs projets. > L’imprévoyance en vint à tel point à cet égard à la fin du siècle dernier, ajoute Rondelet, que de toutes parts on vit s'élever les réclamations les plus violentes contre (1) Et souvent, piat ze ajouter Rondelet, à la précipitation avec la- _ Muelle on exige qu’ils soie ( 520 ) les architectes qui en usaient de mème avec l'administra- tion , ainsi que l’atteste le rapport suivant que l’auteur fila ce sujet, en 1801, au nom du conseil des bâtiments civils, à la suite d’un arrêté de M. le Ministre de l’intérieur (alors M. Chaptal), en date du 9 nivòse an X, et qui avait pour objet de rétablir l’ordre et l’économie dans les dépenses des travaux publics. » Malgré le rapport de Rondelet et les excellentes instruc- tions qu’il formula ensuite, sur l'invitation du comte Daru, malgré beaucoup d'autres rapports, instructions, Circu- laires, etc., qui ont été formulés depuis lors, les choses ne sont guère en meilleur état à l'heure qu’il est,en France, qu’elles ne l’étaient en 1801, et il en est de même dans les autres pays qui ont plus ou moins calqué leur adminis- tration sur celle de la France. Serait-ce done là le résultat d’une ignorance, d'un mau- vais vouloir ou d’un parti pris qui persisterait encore aprés plus de soixante ans? On a peine à le croire, surtout quand on observe que les grosses erreurs commises aujourd'hui se rapportent presque exclusivement ou à des constructions d'une nature toute nouvelle ou à des œuvres compliquées d'architecture Ne serait-ce pas plutôt parce qu'on n'a pas compet quand on a abandonné le régime ancien pour le régime nouveau, qu'il n’était pas logique de régler de la meme façon, d’aligner sous le même niveau des choses de natures aussi diverses que les travaux de l'architecte et de Pinge- nieur, qui vont depuis le simple égout jusqu aux plus grands viadues, du corps de garde aux palais les plus pe tueux? A-t-on bien compris alors que ce qui est quand il s’agit d'ouvrages offrant des formes d’une Cer- taine simplicité, qui s'exécutent tous les jours, dont kes ( 321 ) prix sont faits et connus depuis longtemps, ne Pest plus ou devient d’une difficulté excessive, lorsqu’il est question de constructions plus ou moins compliquées, se faisant dans des conditions particulières ou nouvelles, et surtout lorsque ces constructions revêtent un cachet artistique plus ou moins prononcé et qui, suivant le degré de perfection qu’on veut y mettre, peuvent varier de prix dans des limites fort étendues ? Il n’y a certainement rien d’impossible à ce que ce soit là la vraie cause du spectacle que nous offrent depuis si longtemps les devis d’architecte, et il est étonnant qu’au lieu de tant de rapports, circulaires, instructions et même souvent de récriminations violentes, tout comme au temps de Rondelet , les administrations publiques n’aient pas en- core songé à faire examiner sérieusement et à fond, par des hommes compétents, s’il ne serait pas utile de déter- miner des limites au delà desquelles on demande l’impos- sible aux architectes, et où l’on s'expose à les poursuivre reproches injustes, pour avoir le droit de se montrer d'autant plus sévère dans les cas où la négligence seule est en cause (4). : Comme c’est là un objet d'ordre administratif autant que scientifique, je me borne à l'indiquer ici en passant. Mais il est un autre point digne de faire plus particu- lièrement l'objet des recherches des hommes de science et que j'ai signalé au début de cette note, c'est la question eh NE, (1) Un des ministres de l'empereur des Français déclarait, il n'y a pas longtemps, au corps pe que l'estimation d'un édifice tel que _FOpéra, que l'on reconstruit en ce moment, était chose tout à fait impos- sible; que le devis estimatif qui en avait été fait n’était que pour la forme el ne pouvait être considéré que comme une simple indication qui pour rait être dépassée de plusieurs millions. 2" SERIE, TOME XIV. 25 ( 522 ) de savoir ce qui se pratiquait exactement au moyen age et par quelles transitions on est arrivé au régime actuel Les dépôts d’archives, aujourd’hui mieux classés et mieux connus qu’au commencement de ce siècle, renfer- ment, sans nul doute, une mine de pièces et de documents propres à jeter la lumière sur cette question ; et il suffirait de la signaler à l'attention des esprits studieux pour pro- voquer des études qui la feraient bientôt sortir du vague où elle se trouve. On pourrait espérer ainsi de savoir, après quelque temps, d'une manière exacte, ce qui se pratiquait à l’époque où l’on a couvert le sol de l’Europe, et de notre cher pays en particulier, de tous ces monuments qui font encore l’objet de notre admiration. Je pense que la classe des beaux-arts de l'Académie ferait donc chose utile en posant, pour un prochain con- cours, une question rédigée dans les termes suivants : « Rechercher de quelle façon se faisaient les devis de travaux, et surtout des grands monuments d’architecture au moyen Age, en spécifiant ce qui concernait particuliè- rement la description des ouvrages ou le devis descriptif, et ce qui regardait l’évaluation de la dépensé à faire ou le devis estimatif. Montrer, au moyen de pièces justificatives, en quoi ces devis descriptif et estimatif ressemblaient à ceux qui se font de nos jours ou en différaient. Recher- cher quelle était la partie qui en incombait à Parchitecte ou au maitre de l'œuvre et celle qui était plus spéciale- ment du ressort des hommes ou corps de métiers. » Rechercher si les évaluations faites à l'époque du — moyen âge étaient exemptes des mécomptes qu’on repro” che fréquemment à celles de notre temps, et, en cas une à quelles’ causes cette différence peut être tribuée. ia » Rechercher enfin, dans le cas où nos devis seraient reconnus, en tout ou en partie, d'invention moderne, à quelle époque ils ont commencé à prendre la forme et l'importance qu’ils ont aujourd’hui, et par quelles filiations ils ont passé, à partir du moyen âge, pour y arriver? » OUVRAGES PRÉSENTÉS. La naissance de Minerve, Hercule et Nessus, mémoire de J. Roulez. Rome, 1861 ; in-8°. Recherches sur les seigneurs des Hayons; par Renier Cha- lon, Bruxelles, 1862; in-8°. „Etat ou tableau de la population du duché (de Bouillon), du dénombrement des biens, ete.; par Renier Chalon. Bruxelles, 1862; in-8°. De 19 October 1861, gedicht van D" J. Nolet de Brauwere Van Steeland. Bruxelles, 1862; in-8°. Lise, poëme; par Ad. Mathieu. Bruxelles, 1862; in-12. Les Pays-Bas wu XVI" siècle. Le comte d’Egmont et le comte de Hornes (1522-1568), d'après des documents au- thentiques et inédits; par Th. Juste. Bruxelles, 1862; in-8°. Le général Leloup et ses chasseurs; par le colonel Guil- laume. Anvers, 1862; in-8°. Le cardinal Mazarin, mystifié par les Flamands; par le colonel G[uillaume]. Bruxelles, 1862; gr. in-8°. Prométhée, drame latin d'André Catulle, représenté en 1615, dans un collége de Louvain; notice littéraire et biblio- Staphique par Félix Nève. Gand, 1862; in-8°. ( 524 ) Mélanges d'histoire et d'archéologie ; par Alphonse Wauters, première série. Bruxelles, 1862; in-8°. ` Le duc Jean I” et le Brabant sous le règne de ce prince (1267-1294); par Alphonse Wauters. Bruxelles, 1862; in-8°. De nederduitsche schryvers van Gent, door M. Ph. Blom- maert, HI, IV% aflev. Gand, 1862; 2 cah. in-8°. Programme des cours de l’université de Bruxelles, pen- dant l'année académique 1862-1865. Bruxelles, 1862; in-fol. Programme des cours de l’université catholique de Low- vain, pendant l’année académique 1862-1865. Louvain, 1862; in-folio. Hommage rendu à la mémoire de Pierre-Albert Lodewycha; par C. Broeckx. Anvers, 1862; in-8°. Sleutel om op het eerste zicht de echte en onweder leggelyke etymologien te vinden; door Andriaen Meynne-Van de Cas- teele. Nieuport, 1862; in-8°. Discours prononcé par M. le baron de Macar, gouverneur de la province de Liège, à la séance publique tenue le 15 juin 1862, par la aq libre d'Emulation. ent 1862; in-8°. Histoired ;parC. Brock 6" livr. Anvers, 1862; in-8°. Caisse de pensions en faveur des membres du Me médical de arrondissement d'Anvers. Anvers, 1862; in Manuscrit inédit concernant la tombe belgo- vn a existé à Saventhem, près de Bruxelles; par Edmond Van- derstraeten. Bruxelles, 1862; in-8°. Le permis de débiter les drogues exploité par les médecins de campagne; par M. B. Van Bauwel. Anvers, 1862; in-8°. Le progrès du nee siècle ; par Émile Lhoest. pièce de vers. Liége, 1862; in-8 : Revue de uen et du droit administratif de la Belgique, 9° année, t. IX, 7°-9™* livr. Liége, 1862; gr. in-8°. Revue populaire des sciences , rédigée par J.-B.-E. Husson Dee année, n°° 7 à 9. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. ( 525 ) Revue de la numismatique belge, 5™° série, t. VI, 5% livr. Bruxelles, 1862 ; in-8°. Revue universelle des arts, 7% année, n° 6, septembre. Bruxelles, 1862; 4 broch. in-8°. Annales de l’Académie d'archéologie de Belgique; tome XIXe, 5me livr. Anvers, 1862; in-8°. Journal des beaux-arts et de la littérature en Belgique, IV™ année, n°° 16 à 19. Anvers, 1862; 4 feuilles in-4°. Revue de l'instruction publique en Belgique, X™ année, juillet à octobre. Bruges, 1862; 5 broch. in-8°. Rapport sur les travaux de la Société libre d’émulation de Liège, présenté à la séance publique du 15 juin 1862; par Ulysse Capitaine. Liége, 1862; in-8°. _ Bulletin de la Société liégeoise de littérature wallonne, IV™ année, 5ee livr., 1° partie et 4™ livr., V" année. Liége, 1861-1862; in-8°. Journal historique et littéraire, tome XXIX, liv. 5 et 6. Liége, 1862; 2 broch. in-8°. - La SA contemporaine, 2"° année, t. IV, 1% à 5% livr. Liége, 1862; 5 broch. in-8°. Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie, 20° année, 55"° vol., juillet à septembre. Bruxelles, 1862; 5 cahiers in-8°. Annales de médine vétérinaire, 11"° année, jee à gee cat hiers. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Annales de l'électricité médicale, 5" année, n° 5 et 6. Bruxelles, 1862; 2 broch. in-8°. La Presse médicale belge, 14™° année, n° 53 à 44. Bruxelles, 1862; 12 feuilles in-4°. Bulletin de la Société de pharmacie de Bruxelles, Gre an- née, 7™e à 9™ live, Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Annales d'oculistique, fondées par le D" Florent Cunier, XXV we année, 1° et 2™ livr. Bruxelles, 1862; in-8°. Journal de pharmacie, publié par la Société de pharmacie ( 526 ) d'Anvers, 18™ année, juillet à septembre. Anvers, 1862; 5 broch. in-8°. ; Annales de la Société de médecine d’ Anvers, XXII™ année, livr. de juillet à septembre. Anvers, 4862; 3 broch. in-8°. Annales. de la Société médico- chirurgicale de Bruges, XXIII”. année, août et septembre. Bruges, 1862; in-8°. Le Scalpel, 44"° année, n° 31 à 56; 15"° année, n°1 à 8. Liége, 1862; 8 feuilles in-4°. L'Illustration horticole, IXw° vol., 7™ à 9"° livr. Gand, 1862; 3 broch. in-8°. La Belgique horticole; par Ed. Morren. 1862, juillet à sep- tembre. Liége; 5 broch. in-8°. Publications de la Société pour la recherche et la conserva- tion des monuments historiques dans le grand-duché de Luxembourg, année 1860, XVI. Luxembourg, 1861 ; in-4°. Reproductions photographiques d’un vase de dentelle (point d'Alençon) en argent, modelé et exécuté par Ph. de Meyer. Amsterdam, 1862; in-8°. Natuurkundige verhandelingen van de hollandsche Maat- schappy der wetenschappen, te Haarlem, * verzameling, -46% deel. Harlem , 1862; in-4°, EEL ma À 1 r orisel isch } , gevestig te Utrecht : Kronijk, 1861 , blad 20-30; — Berigten, VII deel, 2° stuk, blad 4-5; — Codex diplomaticus , 2 serie, VI° deel, blad 1-6. Utrecht, 1862; in-8°. Natwurkundig tijdschrift voor nederlandsche Indië, uitge- geven door de koninklijke natuurkundige Vereeniging in ne- derlandsche Indië, deel XXIII, Vè serie; deel III, aflev. 46. Batavia, 4864 ; in-8°. Verhandelingen van het bataviaasch Genootschap van kun- sten en wetenschappen, deelen XXVII-XXVILL. Batavia, 1860; 2 vol. in-4°, ee ' Tijdschrift voor indische taal-, land- en volkenkunde; uf gegeven door het bataviaasch Genootschap, onder redaktie ( 327 ) van P, Bleeker, J. Munnich en E. Netscher. Deelen VI-X. Ba- tavia, 1856-1860; 5 vol. in-8°. Eerste bijdrage tot de kennis der schedels van volken in den indischen Archipel; door D" C. Swaving. Batavia, 1862; in-8°. Nouvelle biographie générale, depuis les temps les plus re- culés jusqu’à nos jours, publiée par MM. Firmin Didot frères, sous la direction de M. le D’ Hoefer, t. 40°. Paris, 1862; in-8°. Relation des expériences pour déterminer les lois et les don- nées physiques nécessaires au calcul des machines à feu ; par M. V. Regnault, tome second. Paris, 1862; in-4°. Traité analytique et raisonné de tous les états, pièces et certificats à dresser périodiquement par les receveurs de Pen- registrement et des domaines ; suivi d’un recueil complet des modèles conformes aux circulaires et instructions de l’admi- nistration ; par Landouzy. Paris, 1847; in-8°. Traité de la métaphysique chrétienne, où le problème de l'univers est résolu par l'explication du dogme chrétien; par M. Talhouarn. Paris, 1862; in-8°. La maladie des poiriers et le Juniperus sabina; par Vietor Châtel. Caen, 1862; in-8°. Un concours de rhétorique dans un village flamand de France, en 1861; par Vietor Derode. Lille, 1862; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences; par MM. les secrétaires perpétuels, tome LV, n° 4 à 15. Paris, 1862; 15 broch. in-4°. | Bulletin de la Société géologique de France, deuxième série, t. XIX, feuilles 53-45. Paris, 1861-1862; in-8°. Revue et magasin de zoologie pure et appliquée ; par M. F.-E. Guérin-Méneville, 1862, n% 7 à 9. Paris ; 5 broch. in-8°. Revue de l'instruction publique, de la littérature et des sciences en France et dans les pays étrangers, 99me année, n° 14 à 30. Paris, 1862; 17 doubles feuilles in-4°. Comptes rendus des séances et mémoires de la Société de biologie, tome Ier de la zee série, 1860. Paris, 1861; in-8°: ( 528 ) Presse scientifique des deux mondes, 1862, tome I, n° 17 ` à 20. Paris, 1862; 4 broch. in-8°. = Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles ú Cherbourg, tome VIII. Paris-Cherbourg, 1861; in-8°. Verzameling der dichtwerken, tooneel- en zangstakhië van den drievoudigen pryskamp, gehouden 8 septembre 1861, door het Rhetorika de Eecke. Dunkerque, 1862; in-8°. Mémoires de la Société impériale des sciences , de Vagricul- ture et des arts de Lille. Année 1861 , 2"° série, 8° vol. Lille, 1862; in-8°. Bulletin de la Société archéologique et historique du Li- mousin, tome XII, 4° livr. Limoges, 1862; in-8°. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1861. Nancy, 1862; in-8°. Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Mo- rinie, 11° année, 41° et 42% livr, Saint-Omer, 1862; in-8°. Jahresbericht der naturforschenden Gesellschaft Graubün- dens, neue Files, VII Jahrgang (Verenisjahr 1860-1861). Chur, 1862; in-8 Nouvelles Bh okee sur les aurores boréales et australes et | description d’un appareil qui les reproduit avec les phéno- — mènes qui les D aaa par M. le professeur A. De La Rive. Genève, 1862; in Bulletin de la Société Pa sciences — de Neuchâtel, tome IIT, f. 45 à fin. Neuchatel, 1855; Abhandlungen der kiniglichen ed de Wiesen ten zu Berlin, aus dem Jahre 1864. Berlin, 1862; in-4°: Der Bildereyelus in der Vorhalle des freiburger Minm von prof. E.-P. Bock. Fribourg, 1862; in-8°. ms en aus Justus Perthes’ geographischer Anstalt ; = A. Petermann, 1862, VII à IX. Gotha, 1862; 5 eah. Verhandl ide oo p yerins U zu Heidelberg, Ier Band, VI. Heidelberg, 1862; in-8°. + ( 329 ) Zeitschift des Ferdinandeums für Tirol und Vorarlberg, dritte Folge, 10° Helft. Inspruck , 1864 ; in-8°. Ferdinandeum. Neunundzwanzigster Bericht des Verwal- tungs-Ausschusses über die Jahre 1860, 1861. Inspruck, 1862; Das Verzeichniss der Schriften des Desiderius Erasmus von Rotterdam, von 1519, und seine selsberichte über dieselben in ihren verschiedenen Ausgaben bibliographisch bearbeitel nebst einigen litterargeschichtlichen bemerkungen; von F.-L. Hoffmann. Leipzig, 1862; in-8°. Grundsütze der Volkswirthachaftepolitik ‚ mit anhalten der rücksicht auf bestehende Staatseinrichtungen, von D" K.-H. Rau. Fe Abth., 5 Vermehrte. Leipzig-Heidelberg, 1862; in-8°. Klimatographische Uebersicht der Erde; von A Mühry. Leip- zig-Heidelberg , 1862; in-8°. Sitzungsberichte der königl. bayer. Akademie der Wissen- schaften zu München. 1862, 1, Heftes 2-5. Munich; in-8°. Physikalisch-Medicinischen Gesellschaft zu Wurzburg : — Naturw. Zeitschrift, WN Band, 1 Heft; — Medicin. Zeit- schrift, II"! Band, 2-5 Heft. Wurtzbourg, 1862; in-8°. Schriften des Universität zu Kiel, aus dem Jahre 1861. Band VIII. Kiel ; 1862; in-4°. ee de lu Société à impériale des naturalistes de Moscou, éc 1861, n°° 4-4. Moscou , 1861; 4 cah. in-8°. En latino-italico-illyricum; par Joachim Stulli. Bude, 1801; 2 vol. in-4°. Ungaricae sanctitatis indicia, sive brevis quinquaginta quinque sanctorum, beatorum, ae venerabilium memoria ico- nibus expressa; par Joachim Stulli. Editio secunda. Tyrnau, 1757; in-12, Rubricae sive s ynopses internet , capitum et articulo- YUM, universi juris ungarici; par Joannes Szegedus. Tyrnau, 1757; 5 vol. in-42. Schlowakische Grammatiks aus dem lateinischen ins Deut- ( 550 ) sche übersetzt; von Anton Bernolak. Ofen, 1849: in-12. Archi-episcopi Strigonienses Compendio dati; par A-P.- Nicolas Schmitth. Editio altera. Pars prima et secunda. Tyrnau, 1758; 2 tomes en 1 vol. in-12. Historiae Byzantinae Epitome, e compluribus graecis prat- cipue scriptoribus concinnata, a Constantino Magno Constantinum ultimum, et expugnatam per Turcos Constan- tinopolim ; par Franc.-Borgiae Kéri. Tyrnau, 1745; 6 tomes en 5 vol. in-12. 7 Orbis antiquus ex tabula itineraria quin Theodorici imp. et Peutingeri audit ad systema geographiae redactus et com- mentario illustratis ; par P.-Math.-Petrus Katancsich. Bude, 1824; 2 vol. in-4°. | Historia pestis Transilvanicae annorum 1770 et 177 l; par Adam Chenot, opus posthumum Jussu Regic edidit et praefatus est Franciscus Schraud ; Bude, 1799; in-12. ` Scriptores piarum scholarum liberaliumque artium ma- gistri quorum ingenii monumenta; par Alexis Horány. Bude, 1808; 2 vol. in-8°. Historia universitatis Tyrnaviensis Societatis Jesu; par Francois Kazy. Tyrnau ‚ 1757; in-4°. Formulae solennes styli in cancellaria, curiaque regum, foris minoribus, ac locis eredibilibus, authenticisque de Hungariae; par Martin-Georges Kovachich. Pesth, 1799; in-’. Demonstratio. Idioma Ungarorum et Lapponum idem esse ; par Jean Sajnovics. Tyrnau; in-4°. : ` Syntagma historicum de sigillis regum , et reginarum n gariae pluribus aliis ; par Georges Pray. Bude, 1805; in. Historia pestis Sirmiensis annorum 1795 et 1796; re François Schraud. Bude, 1802; 5 vol. in-4°. oe Istri ad colarum geographia vetus e monumentis epigra- 2 phicis, marmoribus , numis, tabellis erecta et commentarus illustravit; par P.-Math.-Pierre Katancsich: Bude, 1826; 2 vol: Ind: : EE re ( 551 ) Lexicon latino-italico-illyricum; ; par Joachim Stulli. Bude, 18015 2 vol. i Seu lexicon te beroepen ‚ quod a pluribus auctoribus decursu triginta et amplius annorum ela- boratum est. Bude, 1825 ; in-8°. De Istro eiusque ad colis commentario in qua autochthones Illyrii ex genere Thracio, etc.; par Math.-Pierre Katancsich. _Bude, 1798; in-4°. Ungaria suis cum regibus; par P.-Ladislas Turoizi. Tyr- nau, 1768; in-4°. Decretum generale inclyti regni Hungariae partiumque eidem annexarum; par Stephano de Werböcz. Bude, 1844- 1847; 5 vol. in-fol. Hodegus. Ignazságra-vézerlö kalauz; par Pierre Pázmány. Nagy-Szombatban , 1766; p. in-fol. Historia Academiae scientiarum Pazmaniae archi-episco- palis ac M. Theresianae regiae literaria; par Georges Fejér. Bude, 1855; in-4°. Vég tayokra szedetett szo-tar, melly a’ magyar nyelvben clö-fordúló szavakat dedkil, etc.; par Simai Kristóf. Bude, 1809, in-4°, Imperatores Ottomanici a capta Constantinopoli, cum epi- lome principum Turcarum; par Nicolas Schmitth. Tyrnau; 1760-1761 ; 2 vol. in-fol. De lerb laconici caldariique romani et nonnullis aliis monumentis in solo Budensi partim hoc primum anno 1778, repertis EA nues ede par Stephano Schönvisner. Bude , s. d.; Solennia Bane serenissimorum ac potentissimorum Principum utriusque sexus, qui ex augusta stirpe Habspurgo- Austriaca sacra corona apostolica in reges Hungarorum , en periodo tertia redimiti sunt. [ Anvers, 1527]; RL regni Hungariae bello paceque clarissimi, e di- ( 332 ) versis scriptoribus palriis, exteris, diplomatibus, aliisque instrumentis literariis eruti, ac per brevi narratione a primis temporibus Sancti Stephani Hungarorum regis, ad nostram usque aetatem, cum accurata chronologia deducti. Editio tertia. Tyrnau, 1760, in-fol. Lexicon slavicum bohemico-latino-germanico-ungaricum ; par Antoine Bernolák. Bude, 1825-1827; 6 vol. in-8°. Universae phraseologiae latinae corpus; par Francois Wa- gner. Bude, 1822; 2 vol. in-8°. Carmina; par Matthieu-Casimir Sarbievii. Bude, 1824; in-8’. Scriptores rerum hungaricarum minores inediti; par Mar- tin-Georges Kovachich. Bude, 1798 ; 2 vol. in-8°. Historia arcana belli turcici anni 1757, 1758, el 1759, cum animadversionibus criticis, eamdem e gallico sermone in latinum traduxit Michael Horváth ; par le comte de Sehmet- tau. Tyrnau, 1776; in-8°. Encyclopädie und Methodologie des juridisch - politischen Studiums oder der Gesammten Rechts - und Staats - Wissen- schaften; von Anton Virozsil. Ofen, 1852; in-8°. Episcopi agrienses fide Hp ane concinnali; ; par Nico- las Schmitth. Tyrnau, 1768; 5 vol. in-8°. Magyar századok, 884, 4,1501-MCDXXX VII; pat Virag Benedek. Bude, 1816; 2 vol. in-8°. Supplementum ad vestigia comitiorum apud Hungaros ab exordio regni eorum in Pannonia, usque ab hodiernum diem; par Martin-Georg. Kovachich. Bude, 1798-1801; 5 vol. in-8°. Descriptio provinciue moxitarum in regno Peruano; par Frane.-Xav. Eder. Bude , 1791 ; in-8°. Decretum tripartitum juris consuetudinarti inclyti regni Hungariae; par Stephano de Werbüez. Bude, 1822; in-8° Bibliotheca slavica antiquissimae dialecti communis el ecclesiasticae universae slavorum gentis; par Fortunatus Du- rich. Mayence, 1795; in-8°. ( 355 ) Historiaregum Hungariae; par Georges Pray. Bude, 1801; 3 vol. in-8°. Historia juris hungarici privati; par Emeric Kelemen. Bude, 1818; 4 vol. in-8°. Lexicon terminorum technicorum. Bude, 1826; in-8°. Institutionem juris ecclesiastici; par Georges- Sigismond Lakies. Bude, 1779, 1781 ; 5 vol. in-8°. Index rariorum librorum bibliothecae universitatis regiae Budensis. Bude, 1780-1781 ; 2 vol. in-8°. Commentarius geographicus; par Stephan Schoenwisner. Bude, 1780-1781 ; 2 tomes en 1 vol. in-8°. Ava Ungariae periodus ; edidit Martinus-Georgius Kovu- chich; par Gabriel Kolinovies. Bude, 1790; in-8°. Proceedings of the royal Society, vol. XJ, n” 47-48; vol. XU, n° 49, 50 ct 51. Londres , 1862; in-8°. The Journal of the royal asiatic Society Great Britain et Ireland, vol. XIX, part. 2-5-4. Londres, 1862; in-8°. The quarterly FRET of the geological Society, n™ 68 à 71. Londres, 1862; in-8°. PETTER delivered at the anniversary meeting of the geolo- gical Society on the 24° of february 1862; by prof. T-H. Huxley. Londres, 1862; in-8°. The journal of the chemical Society, n° 61-65. Londres, 1862; in-8°. _ The numismatic Chronicle, and journal of the numismatic Society, new series, n°* 6-7. Londres, 1862; in-8°. Memoirs of the literary and philosophical Society of Man- chester. Third series, First volume. Manchester , 1862; in-8". Proceedings of the literary and philosophal Society of Man- chester. Vol. I, titre et pp. 255 à fin et vol. II. Manchester, 1862; in-8e, Rules of the literar y and philosophical Society of Manches- fer. Manschester, 1861; in-8°. Astronomical and sr eorslogical observations made ut the east) Radcliffe observatory, Oxford, in the year 1859 and 1860; vol. XX. Oxford, 1862; in-8°. The journal of the royal Dublin Society, n° XXIV et XXV. Dublin, 1862; 2 broch. in-8°. Transactions of ethnological Society of London. Vol. 1.New series. London, 1864; in-8°. Memoirs of the royal astronomical Society, vol, XXX. Lon- dres, 1862; in-4°, oe The Annals and magazine of natural history, including | zoology, botany, and geology. Third series, vol. 9, n° 49-54. | Londres, 1862; 6 cahiers in-8°. Contents of the correspondance of scientific men of the se- venteenth century, printed at the university press, Oxford, in two volumes octavo, 1841 , compiled by A. de Morgan. Oxford, 1862; in-8°. The american journal of science and arts, second series, n° 99. New-Haven , 1862; in-8° : Boletin de la Sociedad mexicana de geografia y estadis- tica, tomo VIII, n° 8. Mexico, 1862; in-4°. Memoirs of the geological survey of India. Palaeontologia indica. 4. The fossil Cephalopoda of the cretaceous rocks of southern India; by H.-F. Blanford. Calcutta, 1861; in-4°. Proceedings of the Californic Academy of natural sciences , n° 4-8. San-Francisco, 1861; in-8°. Smithsonian museum miscellanea. Washington, 1862; in-8°. a Catalogue of publications of the Simthsonian Institution, corrected to june, 1862. Washington, 1862; in-8°. : z Annual report of the board of regents of the Smithsonian Institution, for the year 1860. Washington, 1861; in-8°. — - Notes of the geology of the coast of Labrador; by Oscar a M. Lieber. Washington, 1860; in-4°. 5 An account of the total eclipse of july 18, 1860, as ee 5 ved for the United states Coast Survey near Steilacoon, war ed (DB) … hington territory; by J.-M. Gilliss. Washington, 1861; in-4°. Eclipse harbor Labrodor, surveyed by A. Murray. Was- hington, 1864 ; in-plano. Sketch showing the geology of the coast of Labrador; by Oscar M. Lieber. Washington, 1861 ; in-8°. Diagrams illustrating phenomena of the solar eclipse of july 1860. Washington , 1860; in-plano. Discussion of the magnetic and meteorological observations made at the Girard college observatory, Philadelphia, in 1840 and 1845 ; part 1; by A:-D. Bache: Washington, 1859 ; i in=4°, Report upon the Colorada River of the West, explored in 1857 and 1858, by lieutenant Joseph C. Ives. Washington, 1861 ; int, Report on the geological survey ot the State of Wisconsin, vol. 1, S. L., 1862; gr. in-8°. Proveedinig of the commissioners of 1 adin affairs, appoin» ted by law for the extinguishment of Indian titles in the state of New-York, with an introduction and Notes by Franklin B. Hough. Albany, 1861 ; in-4°. Catalogue of the minerals contuining cerium; by W. Shars- wood, Boston , 1861 ; in-8°. Proceedings of the Boston Society of natural history, Vol. VIII, 6- vol. IX, 3. Boston, 1861 ; in-8°. Memoirs of the American Academy of arts and sciences, nf series, vol. VIII, part I. Cambridge and Boston , 1861 ; Pr oceedings | to the American Academy of arts and sciences, vol. V, 51-48. Cambridge and Boston, 1861 ; in-8°. Report on the geology of Vermont. Claremont, 1861; 2 vol. in-4°, P ifteenth annual report of the Ohio State board of agricul- ture, with an abstract of the proceedings of the county agri- cultural Societies , for the year 1860. Columbus , 1861; in-8°. i ( 556 ) Fourth report of the geological survey in Kentucky, made during the years 1858 and 1859, by David Dale Owen. Franc- fort, Ky, 1861; in-8°. Reports of the superintendant of public instruction of the State of Michigan; for the year 1855, 56 and 57. Lansing, 1858; in-8°. The american journal of science and arts, second series, vol. XXXIV, n° 100. New-Haven, 1862; in-8°. Abstract of u discussion of the influence of the moon on the declination of the magnetic needle, from the observations at the Girard College, Philadelphia, between the years 1840 and 1845; by A.-D. Bache. New-Haven, 1861; in-8°. Lecture on the gulf stream, by A.-D. Bache. New-Haven, 1860; in-8°. General account of the results of part I, of the discussion of the declinometer obser vations made at the Girard College, Philadelphia, between 1840 and 1845 , with special reference to the solar diurnal variation and its annual inequality; by A.-D. Bache. New-Haven, 1861 ; in-8°. Report to the superintendant of the United States Coast Survey on the expedition to Labrador to observe the total eclipse _ of july 18, 1860 , organized under act of congress approved june 15, 1860; by prof. Stephen Alexander. New-Jersey, 1860; in-4°, Annals of the Ly yceum of natural history of New-York, vol. VII, n% 10-12. New-York, 1861 ; in-8°. Transactions of the american Philosophical Society; held at Philadelphia, New series, vol. XII, part I. Philadelphie; 1862; in-4°, BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — Ne 11. (ee ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE. Séances du mois d'octobre. ll est successivement donné lecture, dans les trois classes de l'Académie, de la lettre suivante, adressée à S. M. le Roi, au sujet du rétablissement de sa santé : « SIRE, » L’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts s'associe avec bonheur à lélan unanime de la Belgique, qui vient d'acclamer, avec une affection toute, filiale, Pheureux rétablissement de Votre Majesté. » Elle demande à la Providence de conserver longtemps encore les jours précieux de Votre Majesté, dont la haute Sagesse a dirigé, pendant trente-deux années , les destinées | de notre belle patrie, et qui n’a cessé de témoigner la plus Vive sollicitude pour tout ee qui peut contribuer au déve- loppement intellectuel de Ja nation, sachant que, si les © 29° SERIE, TOME XIV. 24 ( 338 ) peuples sont forts par la liberté, ils ne sont grands que par les lumières qu’ils possèdent. » Nous sommes, avec le plus profond respect, > Sire, de Votre Majesté » Les très-humbles, très-obéissants el très- fidèles serviteurs, » Le Président de l’Académie, directeur de la classe des beaux-arts, A. Van HASSELT. _» L, De Komiek, directeur de la classe des sciences; C. WesmaeL , vice-directeur; P.-J-.F. De Decker, direc- teur de la classe des lettres; M.-N.-J. LecLERCQ, vice- directeur; Ep. Fétis, vice-directeur de la classe des beaux-arts. » Le Secrétaire perpétuel de l’Académie, AD. QUETELET. » Bruxelles, le 20 octobre 1862. m CLASSE DES SCIENCES. Séance du 8 novembre 1862. * M. De Koninck, directeur. M. Ap. QUETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d’Omalius d’Halloy, Wesmael, Mar : tens, Cantraine, Kickx, Stas, Van Beneden, Ad. De Vans, de Selys-Longchamps, ke vicomte B. du Bus, Nyst, Gust» à Melens, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d Udekem, Dewalque, membres; Lacordaire, Lamarle, associés; Maus, - Gloesener, Montigny, Steichen , correspondants. (339) CORRESPONDANCE. M. le secrétaire perpétuel donne lecture d’une lettre de M. Jules Sauveur qui annonce la mort de son père M. J.-J.-D. Sauveur, membre de la classe, décédé à Liége, le 1* novembre; il fait connaître en même temps qu’il s’est empressé de transmettre à la famille du défunt Vexpres- sion des sentiments de condoléance de l’Académie. M. le directeur de la classe donne, de son côté, lecture du discours qu'il a prononcé lors des funérailles. « Messieurs, » La tombe qui s’ouvre devant vous renfermera bientôt les restes mortels d’un enfant de la grande cité liégeoise qui, après avoir passé la majeure partie de sa vie loin du Sol natal, y est venu fortuitement terminer ses jours. » La mort l'a surpris au milieu de l'exercice de ses fonc- tions, et, comme le soldat, il est tombé sur le champ d'honneur. > Dieudonné-Jean-Joseph Sauveur est né à Liége le 5 octobre 1797. I était le fils aîné du docteur Sauveur, qui à occupé pendant longtemps, avec une grande distinction et un remarquable talent, l’une des chaires les plus impor- tantes de ja faculté de médecine de notre université. » Bien jeune encore, Sauveur fréquenta les cours du lycée impérial ; ses progrès y furent rapides et il y termina Ses études humanitaires d’une manière brillante, Décidé à mj la carrière dans laquelle son père avait su ac- -quérir une réputation que le temps n’a pas encore effacée, ( 540 ) il se rendit à Paris afin de s’y livrer à l'étude des sciences naturelles et médicales. » Au bout de quelque temps, il revint à Liége et y subit avec distinetion les examens des doctorats en médecine, en chirurgie et dans l’art des accouchements. C’est à la pratique des deux dernières parties de Part médical qu'il se livra plus spécialement. » Il sut utiliser le peu de loisirs qui lui restèrent à com- poser un travail remarquable en réponse à une question concernant les convulsions des femmes en couches, mise au concours à Paris, qui lui valut une mention honorable. » Bientôt après, il se maria à Bruxelles et quitta la pra~ tique médicale pour suivre la carrière administrative, à laquelle son esprit d'ordre et ses connaissances variées le rendaient particulièrement apte. » Je laisserai à des voix plus éloquentes que la mienne le soin d'apprécier les travaux par lesquels notre confrère à marqué son passage par l'administration et s’est acquis des titres à la reconnaissance publique. Organe de l’Académie des sciences, dont Sauveur était l'un des plus anciens membres, je me bornerai à dire quelques mots des Te- cherches scientifiques auxquelles il s’est livré. » On ne s'étonnera pas que celles-ci n’aient pas été breuses, si l’on réfléchit que Sauveur a été pendant plus de trente ans à la tête du service sanitaire civil du pays; qu'il a rempli les fonctions de secrétaire perpétuel de l'Aca- démie royale de médecine depuis la création de cette com- pagnie savante, et qu'il était membre des diverses Com- missions de surveillance et d'inspection des principales branches d'hygiène ou de salubrité publique. —— <» Cest dans l’accomplissement des devoirs imposes ee | ses nombreuses fonctions que Sauveur a usé son activite; nom- ( 341 ) c'est à l'étude des moyens propres à soulager les infirmités de l’homme qu'il a consacré la meilleure partie de sa vie. » Néanmoins, il avait débuté dans la carrière scientifique par un travail qui, bien que d’un intérêt général incontes- table, était surtout destiné à être accueilli avec grande faveur à Liége. » Ce travail consistait dans la description des plantes fossiles renfermées dans les schistes houillers de notre vs, » À cet effet, Sauveur, aidé par son ami Courtois, avait recueilli un grand nombre de superbes échantillons, dont la plupart sont dans les collections de l’université. » Son mémoire, accompagné de soixante-neuf planches parfaitement dessinées, fut communiqué, en 1829, à l'Aca- démie, et celle-ci l'en récompensa en lui conférant le titre de membre effectif. > Les planches furent immédiatement Jithographiées; mais rien n’était publié encore lorsque la révolution éclata. » Cette circonstance, jointe à celle que j'ai signalée plus haut, a probablement été la cause principale qui a empêché Sauveur de mettre la dernière main à son œuvre et de la publier en même temps que le volume de planches qui a Paru en 1848. » Parmi les autres aA qui accusent l’activité de notre confrère, je citerai en premier lieu les Catalogues des phénomènes météorologiques, des disettes et des mala- dies épidémiques observés dans l’ancien pays de Liége, de- puis les temps les plus reculés jusqu’à la fin du dix-huitième siècle, ouvrage de patientes recherches et d'une grande érudition; ensuite, ses Recherches statistiques sur les sourds- muets et les aveugles de la Belgique, du duché de Limbourg et du grand-duché de Luxembourg, pour lesquelles il a fallu ( 542 ) réunir et compulser un grand nombre de documents offi- ciels; enfin, ses rapports sur plusi émoires de sciences naturelles, présentés à l'Académie et dans lesquels il a fait preuve de profondes connaissances dans ces diverses parties. » Le roi, voulant récompenser le zèle et l’activité de Sau- veur, lui décerna. la croix de son ordre. D'autres distinc- tions flatteuses lui furent accordées par les souverains des Pays-Bas et du Portugal; mais celle dont notre confrère se sentait le plus honoré consistait dans la médaille reçue pour les services éminents qu’il rendit pendant l'épidémie — du choléra, qui décima une partie de la population belge. » Outre les qualités de l'esprit, Sauveur possédait celles du cœur. Il aimait à rendre service, et jamais son obli- stance et son dévouement n’ont fait défaut à ses amis. » C'est au nom de ceux-ci et à celui de tes confrères de l’Académie que je te dis ici un suprême adieu. » Adieu, Sauveur, adieu! » — M. le Ministre de l’intérieur demande à Ja classe de nouveaux renseignements sur l'établissement des paraton- nerres, quand le fer entre, pour une grande part, dans la Construction des églises et des flèches qui les surmontent. (Commissaires : MM. Duprez et Ad. Quetelet.) e même Ministre fait parvenir à l’Académie un exem- plaire du tome XV des Annales de l'Observatoire royal de Bruxelles, renfermant les observations faites aux instru- ments méridiens pour 1857 et 1858, et les observations de météorologie et de physique du globe pour les mêmes époques. — Ea Société linnéenne de Londres, la Société de phy- sique de Francfort SM, la Société géographique impériale ( 343 ) de Russie, de S'-Pétersbourg, etc. remercient l’Académie pour l'envoi de ses publications. — M. W. Haidinger, de Vienne, associé de l'Académie, transmet à M. le secrétaire perpétuel quelques renseigne- ments sur les météorolithes. « Permettez-moi, dit-il, que je vous envoie deux petits mémoires, qui ont été publiés dernièrement dans les comptes rendus de notre Académie sur la chute des aérolithes de Gorukpur (12 mai 1861) et d'une masse de fer non météorique de Kurrukpur, lieux situés dans les Indes a J'attends la publication de deux autres semblables que je ne tarderai pas à vous prier d’agréer également. » — MM. de Selys - Longchamps et Bernardin déposent leurs observations sur la chute des feuilles faites à Wa- remme et à Melle, le 21 octobre dernier. MM. Alf. Wesmael, de Vilvorde, et Charles Fritsch, de Vienne, transmettent des observations semblables pour le cours de 1862. — M. Valentin, de Berne, associé de l’Académie, fait parvenir un mémoire imprimé sur ses études physiolo- giques. — Remerciments. —La classe recoit aussi les ouvrages manuscrits suivants : 1° Recherches sur les bdellades (hirudinées) et les tré- modes marins; mémoires avec treize planches, par MM. Van Beneden , membre de l’Académie, et C.-E. Hesse, natura- liste à Bresse. (Commissaires : MM. d'Udekem et Lacor- daire.) : X Exposé géométrique du calcul différentiel et intégral; troisième partie, comprenant les applications du calcul dif- férentiel à l'analyse et à la géométrie, par M. Ern. Lamarle, associé de l'Académie. { Commissaires : MM. Schaar et Brasseur. ) { 544 ) 5° Lettre sur la géologie de la Belgique; par M. Gosselet, de Bordeaux. (Commissaires : MM. Dewalque , d'Omalius et De Koninck.) 4° Sur le calcaire carbonifère de la Belgique et du Hainaut francais; par M. Ed. Dupont. (Commissaires : MM. d'Omalius et De Koninck.) 5° Les foraminifères du crag d’ Anvers; par M. le profes- seur Aug. Em. Reuss, de Prague. (Commissaires : MM. Nyst et Dewalque.) RAPPORTS. Sur deux nouveaux mémoires de M. Bède faisant suite à ses RECHERCHES SUR LA CÁPILLARITÉ, Rapport de M, Plateau. « Le premier de ces deux mémoires a pour objet la vérification expérimentale des résultats que fournit la théorie à l'égard de l'équilibre d’une bulle d'air sous un plan horizontal dans une masse liquide. Si l’on fixe dans l’intérieur d’un liquide une plaque solide horizontale, une plaque de verre, par exemple, et que l'on introduise sous cette plaque une bulle d'air, celle-ci s’aplatit nécessairement contre la surface inférieure de la plaque Quand la bulle est suffisamment grande pour qu'à son équateur la courbure dans le sens horizontal puisse être négligée à côté de la courbure dans le sens méridien, R théorie conduit à une valeur simple très-approchée de la hauteur de cette même bulle. Si l'on désigne par u la hau- ( 345 ) teur à laquelle le liquide s'élève, par l'action capillaire, contre un plan vertical, et par la hauteur de la bulle, la théorie donne h — a V2. C’est cette valeur que M. Bède s’est proposé de vérifier par l'expérience. Il a opéré avec cinq liquides différents, savoir : l'eau, Pammoniaque, l'alcool, l’éther et la benzine. Pour avoir, à l'égard de chacun de ces liquides, la valeur de a, il me- surait la hauteur à laquelle le liquide s'élevait contre la paroi de la cuvette; il mesurait ensuite, dans chaque ex- périence, le diamètre et la hauteur de la bulle. En multi- pliant la valeur observée de a par V 2, il obtenait la hau- teur théorique de la bulle d’air, et pouvait ainsi la comparer à la hauteur directement mesurée, Il constate d'abord que, conformément à la formule théorique, la hauteur de la bulle d'air est indépendante de celle du liquide au-dessus du plan solide. Il constate ensuite un fait singulier, qui ne s’est présenté que pour Peau et Pammoniaque, c'est qu’avee ces deux liquides la bulle d'air prend d’abord une hauteur maxima, puis que cette hauteur diminue graduellement jusqu’à une certaine valeur minima qui ne varie plus. Il a trouvé, par exemple, pour la hauteur d’une bulle d’air de 28"" de dia- mètre formée sous Peau : mm. Immédiatement après sa formation . . . 5,80 Aprés. 2 heures „cit ten 32S EE Ree ce 5,00 et Be en se 40 La hauteur est ensuite restée la même. ( 346 ) Les deux tableaux suivants contiennent les principaux résultats obtenus : LIQUIDES. DIAMETRES HAUTEUR HAUTEUR HAU =~ des bulles. maxima observée. minima observée. calculée. mm. mm. mm. MAW ad 42 5,75 4,95 555 ~ à 28 5,80 4,90 Ammoniaque. 30 4,95 4,50 4,55 On se rappelle que, dans ses mémoires précédents, M. Bède avait signalé l’eau comme présentant toujours des anomalies dans les phénomènes capillaires, et l'on voit qu'il en est encore de même dans le cas actuel. 'M. Bède avait fait remarquer que l'acide sulfurique présentait aussi des anomalies; le tableau ci-dessus montre qu'il faut éga- lement y ajouter l’ammoniaque. LIQUIDES, DIAMÈTRES HAUTEUR HAUTEUR — des bulles. observée. calculée. mm. mm. Alenka o 3,60 ) ; 17 3,60 { 3,63 10 5,55 Eme et y 3,35 25 5,40 5,25 9 5,25 Benzine. . . 5 enzine us 1 5,85 | 5,65 18 3,85 On peut conclure de ces tableaux que la formule théo- rique, qui n’est elle-même qu'approximative, est suflisam- ment vérifiée par l'expérience. L'auteur fait remarquer qu’à l'égard de l’eau , la hauteur calculée n’est égale ni à la hauteur maxima, ni à la hau- teur minima de la bulle, mais bien à la moyenne de ces hauteurs. Le second mémoire est relatif à l'équilibre d’une goutte _ liquide entre deux plans solides rapprochés et formant entre ( 347 ) eux un petit angle. On sait que, dans ces circonstances, la goutte, si elle est formée d’un liquide qui mouille les deux plans, tend à se mouvoir vers l'intersection de ceux-ci; on peut len empêcher en inclinant d’une certaine quantité l’ensemble des deux plans de manière que l’aréte d’inter- section demeure horizontale, et alors, si i désigne la moitié de langle des deux plans, a la distance du centre de la goutte à la ligne d’intersection de ceux-ci, et 22 le produit constant de la hauteur à laquelle s’éléverait le même liquide entre deux plans verticaux parallèles par l'écart de ces derniers, enfin, si l’on représente par v langle que doit former avec l'horizon , pour l'équilibre de la goutte, un plan bissecteur de celui des deux plans solides, la théorie donne, d’après Laplace et Poisson, . a? sin. V = Bi sis L'analyse de Laplace suppose seulement que l’épaisseur de la goutte est toujours fort petite par rapport à sa lar- geur, tandis que celle de Poisson exige, outre cette condi- tion, que la largeur de la goutte soit elle-même très-petite Par rapport à la constante x. M. Bède s’est proposé de soumettre cette formule au Contrôle de l'expérience. Il existe déjà, à l'égard du phénomène dont il s’agit, une série nombreuse d'expériences faites par Haucksbée Sur l'huile d'orange et sur l'alcool; mais M. Bède montre que les résultats présentent un complet: désaccord avec la ormule de Laplace. Il attribue ce désaccord à l’imperfec- tion des procédés de mesure employés par Haucksbée. Il a donc repris les expériences en mettant en usage tous les moyens de précision que nous offre la science actuelle, et il ( 548 ) a obtenu ainsi une suite de résultats s’accordant d’une ma- nière remarquable avec la formule. H a opéré sur quatre liquides différents, savoir : l'huile d'orange, l'alcool absolu, l'essence de térébenthine et acide acétique pur. Les deux plans solides étaient de verre. Les résultats sont au nombre de vingt-quatre, dont un seul présente un écart considé- rable, écart qui provient évidemment d’une cause pertur- batrice accidentelle ; dans tous les autres, les écarts sont petits et irrégulièrement distribués. Les trois plus grands Surpassent à peine un dixième de la valeur observée, et les quatre plus petits natteignent pas le centième de cette méme valeur. Ces écarts doivent étre regardés comme bien faibles, si l'on fait attention que la formule contient quatre éléments différents dont chacun comporte une erreur de mesure. Dans toutes ces expériences, l'angle i est de 8 13", les valeurs observées de l'angle v s'étendent de 1° à 10°, celles de a de 78"",8 à 201"",2, enfin celles de 22 ont été obtenues par l’auteur dans des expériences encore inédites et qu'il se propose de communiquer bientôt à l'Académie. Quant aux largeurs des gouttes, elles sont comprises entre 6"™ et 14", L’auteur fait remarquer que ses expériences sont toul à fait en dehors de la condition imposée par Poisson : l'épaisseur a bien été toujours assez petite par rapport à la largeur, mais jamais celle-ci ne l'a été par rapport à la Constante z; loin de là, elle l’a toujours surpassée. Ainsi, pour l'huile d'orange, le diamètre a atteint cinq fois la valeur de « sans que la formule ait cessé d'être exacte. On peut done être convaincu de Finutilité de la condition de ` Poisson , condition qui d’ailleurs ôterait à la formule toute son importance en restreignant son application à des cas inabordables à l'expérience. n ( 549 ) Dans le phénomène dont il s’agit, Peau présente aussi une anomalie, comme on devait s’y attendre : quelque soin qu'on ait pris à mouiller les plans solides, les gouttes nof- frent aucune mobilité, de sorte que Fexpérience est im- possible. Enfin l'auteur a essayé des gouttes de mercure aussi entre deux plans de verre; d’après la théorie, ces gouttes devraient, quand le plan inférieur est horizontal, s'éloigner de Parète d’intersection; mais il n’en est pas ainsi : les gouttes demeurent toujours parfaitement immobiles, ce qui provient évidemment d'une résistance de frottement. Je n'ai pas besoin d'insister sur l'intérêt que présentent ces deux mémoires, qui appartiennent d’ailleurs au travail général de M. Bède, et j'ai l'honneur de proposer l'insertion de ces mêmes mémoires dans le recueil de l'Académie. » Conformément à l'avis de M. Plateau et des deux autres commissaires, MM. Duprez et Lamarle, la classe vote l'im- Pression de ces deux mémoires et décide que des remer- ciments seront adressés à l’auteur. Note sur les paratonnerres sans raccordements ; par M. Jaspar, mécanicien, à Liége. Rapport de M. Duprez. © La note adressée à l’Académie par M. Jaspar est rela- live aux parat sans lements. On sait qu'une des conditions indispensables de la bonne construction de ces appareils est que toutes leurs parties soient intimement liées ensemble. Pour éviter les raccords et diminuer les (550 ) chances de solution de continuité, on a recommandé de se servir de cables métalliques; mais des accidents arrivés à des paratonnerres de cette forme ont fait voir que leur — emploi n’était pas sans danger. M. Jaspar propose de faire le paratonnerre de barres métalliques, mais tout d’un bout, sans solution de continuité, depuis sa pointe jusqu’à son extrémité inférieure, et sans le moindre raccordement à l’aide de chevilles, de vis ou de boulons. « Chaque fois, dit-il, que les clochers ou les bâtiments ne seront pas trop élevés et permettront d'employer des paratonnerres pres- que droits ou ne renfermant qu’un ou deux plis, on pourra employer des cylindres de fer de dix-huit à vingt millime- tres de diamètre; dans les autres cas, comme, par exemple, lorsqu'il s’agit de monuments très-élevés et accidentés, on emploiera le cuivre rouge en cylindre de dix à douze milli- mètres de diamètre, la faible grosseur et la ductilité de ce métal permettant de le plier facilement et de lui faire suivre les contours de l'édifice. » En s’énonçant comme je viens de le dire, M. Jaspar ne s'explique pas sur la manière qu’il emploie pour réunir les différentes pièces dont le eylindre unique constituant le paratonnerre est formé; car on ne peut admettre que ce eylindre, qui devra avoir, dans une foule de cas, des lon- gueurs considérables, soit toujours fait d'une seule pièce. Le fer se soudant divictemen à lui-même, on conçoit que, dans une barre de ce métal, les diverses pièces puis- sent être réunies sans raccordements, et il est à ma Con- naissance que de semblables barres ont déjà été employées pour paratonnerres; mais comment fera-t-on lorsqu'on aura recours au cuivre? D'un autre eôté, on ne peut con- sidérer une barre de cuivre de dix à douze millimètres de diamètre, telle que le propose M. Jaspar, comme sufli ( 351 ) pour résister à la chaleur dégagée par un coup de foudre, lorsqu'on voit cette chaleur fondre en partie ou complé- tement les pointes de platine des paratonnerres, opérer la fusion de tiges de euivre de neuf millimètres de diamètre , et porter au rouge une barre de fer de dix centimètres de large sur douze millimètres d'épaisseur. Si la conductibilité du cuivre par rapport à l'électricité est six à sept fois plus grande que celle du fer, et que, par suite , dans les mêmes circonstances, la foudre échauffe considérablement moins une barre de cuivre qu’une barre de fer, il ne faut pas perdre non plus de vue que le premier métal est beaucoup plus fusible que le second. A l'appui de la faible grosseur qu’il indique pour le cuivre formant le paratonnerre, l’auteur rapporte que, depuis l'adoption des paratonnerres à papier pour les télégraphes, il wy a pas d'exemple que, pendant sept années consécu- lives, sur des lignes de plusieurs centaines de lieues, un seul fil de fer de quatre millimètres de diamètre ait été fondu par le passage de la foudre, quoique les fils de ces lignes aient servi de conducteurs à cette dernière, ainsi que le constatent les traces laissées sur les feuilles de Papier placées entre les deux plaques de cuivre des para- tonnerres. D’après cela, dit-il, il y a lieu de croire qu'un Paratonnerre bien établi d’un seul bout de fer de quatre millimètres de diamètre, communiquant parfaitement avec le sol, est suffisant pour l'écoulement de l'électricité des nuages orageux , et que, lorsqu'un paratonnerre est détruit Par la foudre, cet accident résulte plutôt des solutions de Continuité et de l’imparfaite communication avec la terre que de son faible diamètre. Je ferai remarquer à ce sujet que, si les feuilles de papier des paratonnerres des télé- graphes. sont percées ou déchirées, ce n’est point là un 992 ) indice que la foudre ait frappé et traversé les fils métalli- ques des lignes : sans qu'il y ait la moindre explosion, les nuages orageux produisent naturellement par influence des courants électriques dans les fils conducteurs, et ces courants peuvent, par la disposition et l'étendue des fils, acquérir une intensité capable non -seulement de laisser, en s’écoulant dans le sol, sur Je papier inter- posé, les traces qu'on y observe, mais encore d'opérer la fusion de fils métalliques d’une épaisseur notable. Du reste, quand la foudre frappe les lignes télégraphiques, l'observation montre que les fils ne résistent plus, malgré la présence de leurs paratonnerres ; je citerai, comme — preuve, le coup de foudre qui atteignit, le 15 mai 1860, les fils de Ja section de Tirlemont à Landen, et qui, d'après la note communiquée à l'Académie, dans sa séance du- 7 juillet de la même année (1), par M. Vinchent, ingénieur en chef, fondit et rompit deux des cinq fils placés sur cette section : ces deux fils avaient quatre millimètres de diamètre. En résumé, on doit évidemment approuver la construc- tion des paratonnerres sans raccordements, pourvu qu'ils soient faits de barres et non de cordes ou càbles métalli- ques, et que ces barres de fer ou de cuivre aient un dia- mètre suflisamment grand. La seule objection qu'on all à faire contré ce mode de construction, c'est la difli- culté de pouvoir s'assurer, dans le cas où le paratonnerre se termine dans un puits peu large, comme le serait un trou percé avec la sonde, de l'état de la partie de lap- pareil qui y plonge, la disposition employée ne permettant EE 4 a (1) Voir Bulletins de l'Académie, 2e série, tom. X, 1860, p. 39. ( 555 ) plus alors de détacher cette partie pour la retirer et la visiter. Avec le cuivre , le diamètre de la barre, à cause de la fusibilité du métal, ne me parait pas pouvoir être moindre qu'avec le fer, et dès lors, par suite de igno- rance où nous sommes relativement au maximum d'effet produit par un coup de foudre et au minimum d'épais- seur qu'on pourrait donner aux conducteurs de la matière fulminante, la prudence exige de ne point aller en deca de vingt millimètres. En adoptant ce nombre, le constructeur de paratonnerres agira comme le fait l'ingénieur, qui a toujours soin de donner aux matériaux qu'il emploie des dimensions supérieures à celles dont ils ont besoin pour présenter une résistance voulue. J'ai honneur de proposer à l'Académie de remercier M. Jaspar de sa communication. » Conformément à ces conclusions, auxquelles se rallie le second commissaire, M. Ad. Quetelet, des remerciments seront adressés à M. Jaspar pour sa communication, qui sera insérée au Bulletin. Note sur une hybride de Cigsiun; par M. Alfred Wesmael, de Vilvorde. Rapport de M, Martens. « La notice de M. Alfred Wesmael, présentée dans la séance académique du 11 octobre dernier, se rapporte à her cas d'hybridation du genre Cirsium qui, comme on le Salt, est un des plus riches en phénomènes d’hybridité. L’hybride que M. A. Wesmael a rencontré dans les prai- 2" SÉRIE, TOME XIV. 25 ( 554 ) ries marécageuses de Bergh (province de Brabant), et auquel il a donné le nom de Cirsium sublanceolato-pa- lustre, comme étant le résultat de la fécondation du Cir- sium palustre par le Cirsium lanceolatum, a été déjà décrit par Nægeli, sous le nom de Cirsium lanceolato-palustre, et paraît même avoir été figuré par Reichenbach, dans ses Icones florae germanicae, pl. 862. Comme ce dernier ou- vrage n’est pas en ma possession, je ne puis m'assurer si ma conjecture est parfaitement fondée ou non. Mon honorable collègue, M. Kickx, pourra facilement dissiper mes doutes à ce sujet, parce qu’il peut consulter ouvrage susdit de Reichenbach, qui se trouve à la biblio- thèque de l’université de Gand. Je wabstiendrai done de présenter des conclusions relatives à l'opportunité de la publication de la notice de M. Wesmael jusqu'à ce que j'aie pris connaissance de l'avis de mon savant corappor- leur, » Rapport de M, Kickx. « L’hybride qui fait Pobjet de la note de M. Alfred Wes- mael a déjà été décrit par Nægeli et figuré par Reichen- bach , ainsi que observe avec raison notre honorable eol- lègue M. Martens. Le but principal de l'auteur a été de faire connaître l'indigénat de sa plante en Belgique, ee aucune de nos flores ne l’a jusqu’ici indiquée. | Les détails descriptifs concordent en général avec ge donnés par Nægeli et Koch. C’est done bien le Cirsti" lanceolato-palustre de ce botaniste que M. Wesmael a dé- 4 crit, comme il le reconnaît du reste par sa synonymie. i était dès lors au moins inutile de changer la dénomination ( 355 ) primitive en celle de sublanceolato-palustre, même en la Supposant exactement applicable. En effet, tout produit de la fécondation du Cirsium palustre par le Cirsium lanceolatum, est un hybride auquel le nom de Nægeli et de Koch doit rester : ce sont ses formes individuelles que l'on désigne par les épithètes de sub- ou superlanceolato- palustre, et ces deux mots indiquent simplement la part inégale d'action de chacun des sexes. Les graines d’une même calathide, fécondée par un pollen étranger, pro- duisent, les unes, l’hybride nettement intermédiaire , d’au- tres, diverses formes oscillantes, selon que l'influence du père aura été plus puissante ou moins active. Il en résulte que s'il fallait, dans nos ouvrages descriptifs, considérer Comme distincte chacune de ces modifications et lui donner un nom particulier d’après les vues théoriques et, jusqu’à un certain point, hypothétiques de M. Grenier, le nombre des hybrides de Cirsium serait plus que triplé sans profit aucun pour la science; car ces formes subordonnées ne se transmettent point intactes par le semis, quand elles sont fertiles, et ne se prêtent guère d’ailleurs à des diagnoses lant soit peu précises. _La note de M. Wesmael ne présente pas en réalité un bien grand intérêt scientifique , mais elle appelle Patten- tion sur un genre remarquable par la tendance de presque toutes ses espèces à se croiser, et dont les hybrides indi- gènes ont été trop négligés par nos botanistes. A ce titre, nous croyons pouvoir en proposer l'impression. » Conformément à l'avis de ses commissaires, la classe a ordonné l'impression de la notice de M. Wesmael. ( 556 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur les radicaux multiples et leurs rapports avec la théorie des types; par M. Martens, membre de l’Académie. Depuis que Berzélius a imaginé de représenter par des formules la composition des corps, les réactions chimiques sont devenues beaucoup plus intelligibles; et on a pu, en quelque sorte, les rendre sensibles à l'œil en les représentant par des équations. Ce peu de mots suffisent pour compren- dre toute l'importance des formules symboliques, et il ne doit pas être indifférent, pour l'explication des réactions chi- miques, de choisir indistinctement l’une ou l’autre formule de composition. Or, depuis quelque temps, les chimistes ne sont plus d'accord sur la manière dont il faut représenter symboliquement la constitution des corps composés. Les uns, attachés à la doctrine électro- chimique , emploient les formules dualistiques qui découlent de cette doctrine; les autres, faisant abstraction de cette doctrine et préoc- cupés exclusivement de la théorie des types, n’emploient que des formules unitaires qui, outre le défaut de ne pas expliquer les d tions électrolytiques, offrent encore = v ij celui de ne pas représenter, aussi bien que les formules _ dualistiques, la plupart des réactions chimiques. C'est € qu’il ne nous sera pas difficile d'établir par quelques exem- ples. Constatons d’abord que ce qui a donné naissance aux formules unitaires ou typiques, ce sont les décompositions par substitution, dans lesquelles un composé, conser vant le même arrangement moléculaire, se moditie seulement + ( 357 ) par substitution d'une molécule à une autre. Le corps qui a donné naissance à tous ces produits de substitution est considéré comme leur type fondamental et renferme en lui la clef de tous les phénomènes chimiques auxquels ces dérivés peuvent donner lieu. Malheureusement tous les corps composés sont loin d'être des produits de substitution. La plupart des com- posés ordinaires se font d’après d’autres lois; voilà pour- quoi les formules typiques ne leur sont pas applicables, et ne peuvent pas représenter convenablement la manière dont ils réagissent sur d’autres corps. C’est une erreur de croire que l’eau puisse être considérée comme le type des oxydes basiques et des oxacides, ainsi que de leurs com- binaisons salines, les oxysels. Les seules réactions chimiques qui se représentent assez bien par les formules unitaires sont celles relatives aux déeompositions par substitution. Ces dernières, observées _en premier lieu par M. Dumas, sont venues ébranler , aux Yeux de beaucoup de chimistes, la doctrine électro-chi- mique, et ont provoqué ainsi l'abandon des formules dua- listiques. Mais la similitude de réactions que présentent les pro- duits de substitution avee le composé dont ils dérivent, malgré la différence électrique de leurs éléments, loin d'être défavorable à la doctrine électro-chimique, comme on l'avait pensé , s'explique parfaitement dans cette doctrine. Depuis bien des années, on sait que tous les composés n'ont point une constitution semblable au point de vue de l'éleetro-chimie; que les uns, qu’on doit représenter par une formule dualistique, sont composés d’une substance Clectro-négative et d’une substance électro-positive , faci- lement séparables par le courant d’une pile, tandis que ( 358 ) les autres, généralement indécomposables par la pile, jouent le rôle de corps simples dans leurs réactions sur d'autres corps, et ne sauraient par conséquent être re- présentés par une formule dualistique (1). Ces derniers composés constituent les radicaux mul- tiples (2), qui n’offrent plus entre leurs éléments la même Opposition électrique que les composés ordinaires, et dont l'état électrique propre est indépendant de celui de ces éléments. Ainsi le cyanogène, dont l’état électrique devrait être analogue à celui du carbone et par conséquent électro- positif ou faiblement électro-négatif, joue, au contraire, le rôle d'un corps très-électro-négatif à l'instar du chlore, du brome, etc. D'autre part, il n'offre pas d'opposition électrique entre ses éléments, puisqu'il ne se décompose pas en carbone et en azote par le courant de la pile. Cette dernière, en décomposant le cyanure de potassium, donne au pôle positif du cyanogène intact, qui passe en grande partie à l’état d'acide cyanique par l’action de l'oxygène provenant de l’électrolyse de l'eau. - Cette absence de dualisme électrique entre les éléments d'un radical multiple distingue nettement ce dernier d'un composé ordinaire, et le soustrait à toute action décom- en Ae ve bun aem lutte ede a (1) Bulletins de l'Académie, 2me série, t. V, pp. 472 et suiv. (2) Le premier chimiste qui ait parlé de radicaux té ou composés est le célèbre Lavoisier, qui, après avoir donné le nom de radical à toute substance susceptible de se combiner avec l'oxygène (Traité de chimie 2e édit, t. Ier, p. 194), fait remarquer que les radicaux ne sont pas toujours des substances enn mais qu’il y en a qui sont composés et qui entrent dans les combinaisons à la manière des subsiances simples. Les acides ; suivant hi, renierment Dies Fe yadienus u formác A renferment so souvent, outre ke hee a précédents, de l'azote et quelquefois même du phosphore. (Ouvrage cité, p. 198.) ( 359 ) posante subordonnée à l’état électrique des corps. C'est ce qui explique la stabilité des radicaux multiples et leur tendance à se maintenir par la voie des substitutions. C’est en effet dans les radicaux multiples que les décom- positions par substitution sont les plus fréquentes, et on ne les observe que rarement ou peut-être jamais avec les composés ordinaires. Il est vrai que le chlore, en décom- posant Peau sous l'influence de la lumière diffuse, peut donner naissance à de l'acide chlorhydrique et à de l'acide : hypochloreux ; mais ce dernier ne se forme pas par substi- tution, il résulte de la combinaison du chlore avec loxy- gène naissant au moment de la décomposition de l'eau. Le phénomène est analogue ici à la décomposition d'une so- lution concentrée de potasse par le chlore. Aucun des com- posés nouveaux qui se forment dans ce cas ne sont des produits de substitution. ‘ Les choses se passent tout autrement dans la réaction du chlore sur les carbures hydriques, qui sont générale- ment des radicaux multiples. Ceux-ci se décomposeront par voie de substitution, et les carbures chlorés seront tout à fait analogues aux carbures hydriques, dont ils dérivent, parce que le chlore, pas plus que l'hydrogène, n'a con- servé ici son état électrique ordinaire. Il en est de même dans Faction du chlore sur l'acide acétique monohydraté (C4 H5 02) 0, HO. Le chlore peut remplacer l'hydrogène du radical acétyle C+ H5 02, sans pouvoir remplacer celui de l’eau d’hydratation; ce qui montre avec quelle facilité les radicaux multiples se transforment par substitution , tandis qu’il n’en est pas de même des composés ordinaires. Aussi dans l'eau d'hydratation des matières organiques, l'hydrogène de l'eau ne se laisse jamais remplacer par du chlore; car il en résulterait de Vacide hypochloreux qui, à ( 560 ) raison de sa faible stabilité, ne peut coexister avec une malière organique. Le chlore remplace aussi parfois l'oxygène des radicaux multiples, sans remplacer celui des composés ordinaires ou celui qui ne fait pas partie d’un radical. Ainsi P CP, en réagissant sur Vhydrure de benzoyle C14 H> 02, H, donne du chloro-benzol C4 H» C12, H, et en le faisant réagir sur Valdéhyde C* H? 02, H, on peut obtenir un composé vo- latil C4 H CE, H. | Quoique tous les radicaux multiples d’un même type, obtenus par substitution, aient généralement des pro- priétés analogues et un état électrique semblable, ce dernier peut cependant se modifier quelquefois par la substitution d'un corps électro-négatif à un corps électro-positif, Ainsi quoique la chloraniline soit basique comme l’aniline, ce- pendant celle-ci devient moins basique par la substitution d'un équivalent de chlore à un équivalent d'hydrogène; aussi la chloraniline est-elle une base plus faible que l’aniline. De même, la bromaniline est moins basique que aniline; la bibromaniline est à peine basique, et la tri- bromaniline , comme la trichloraniline , ne l’est pas. Les éléments dont l’état électrique se modifie le moins dans les radicaux multiples sont ceux dont l’état électrique est généralement le même dans les composés ordinaires, quelle que soit la substance à laquelle ils se trouvent ass0- ciés. On sait que c'est le cas de l'hydrogène et de l'oxygène; aussi tous les carbures hydriques riches en hydrogène et non oxygénés jouent-ils le rôle de corps électro-positifs el donnent naissance avec l'oxygène à des composés basiques — où du moins peu ou point acides; tandis que les radicaux oxygenés jouent généralement le rôle de corps éleelro- négatifs et forment avec l'oxygène des acides. Ainsi, si dans — ( 361 ) l'éthyle C4 HB, radical éleetro-positif, on remplace H? par 02, on obtient un radical électro-négatif, l’acétyle C+ TP 0?, qui avec l'oxygène donne l'acide acétique. Mais si on le combinait à l'hydrogène, il devrait, d’après la théorie électro-chimique, donner naissance à un composé neutre ou très-faiblement acide; tel est l’aldéhyde. Ce dernier n'est qu'un composé binaire ordinaire (C4 H5 0?) H; aussi lorsqu'on l’a transformé en chlorure d’acétyle (C+ H5 0?) CI, il réagit par double décomposition sur l’eau à l'instar des chlorures métalliques , en produisant HCl + (C4 H? 0?) O aeide acétique. On explique facilement, dans la théorie des radicaux, pourquoi, par la simple déshydrogénation de lal- cool , on peut obtenir de l’aldéhyde. Car si lon enlève, dans Faleool C+ HS O, HO, deux équivalents d'hydrogène au ra- dical éthyle C4 H5, ee dernier, par la tendance qu'il a à se maintenir, s’assimilera les deux équivalents d'oxygène de l'alcool en remplacement de l'hydrogène perdu; de sorte que l'oxygène de l’alcoo! subira une transposition molécu- laire dans le passage de ce corps à l'état d’aldéhyde. _ On serait tenté de croire que les radicaux multiples jouent dans le règne chimique un rôle analogue à celui que les organes vivants jouent dans le règne des corps organisés: ainsi, quoique les organes vivants se modifient continuelle- ment, dans là nutrition, par substitution de nouvelles molé- cules à d’autres qui s’en séparent ou s'en détachent, l'organe lui-même reste intact et conserve toujours sa forme et sà Structure primitive. De même un radical multiple, tout en | modifiant par substitution, conserve sa structure mo- léculaire et son individualité propre, qui lui permet d'agir comme wn tout unique ou comme un corps simple. Les radicaux multiples possèdent done une force de conserva- tion que woffrent pas les composés dualistiques. Dans ces ( 562 ) derniers, les éléments restant soumis aux forces électri- — ques comme s'ils étaient libres, devront bien plus facile- ment se séparer que lorsque , soustraits au dualisme élec- trique dans les radicaux multiples, ils forment un composé jouant le rôle de corps simple à état électrique unique. Comme les radicaux multiples forment une catégorie de corps à réactions spéciales, il importe beaucoup de les dis- tinguer des composés ordinaires ; c'est ce que les chimistes n’ont pas suffisamment tenté; ce qui fait qu’on les a sou- vent confondus avec les combinaisons dualistiques. Pour la plupart des chimistes, l'ammoniaque n'est qu'un azoture d'hydrogène, comme lacide chlorhydrique est un chlorure d'hydrogène; mais le premier n’est pas suscep- tible d’un dédoublement électrolytique comme le second, et son analyse ne peut jamais se faire par l'action d'un courant galvanique. Ce dernier, en passant par de lammo- niaque liquide, donne bien de l'azote au pôle positif et de l'hydrogène au pôle négatif, mais jamais dans un rapport constant d'un volume d'azote sur trois volumes d'hydro- gène. La proportion relative d’azote varie singulièrement d'après Ja température du liquide et l'intensité du courant. C’est que celui-ci ne décompose que l'eau de la solution, et la décomposition de l'ammoniaque est le résultat d'une réaction chimique secondaire, provenant de l'action de l'oxygène de l’eau électrolysée : cet oxygène brûle plus on moins d'hydrogène de Pammoniaque, et donne ainsi me à un dégagement d’azote (1). Dans la formation de de | (1) H ect facile À tài p iaque n'est pas ¢ $ "o | ter q “i R À Fe le courant galvanique , en faisant passer ce courant simultanément parune a À z $ Re les eau chargée de sulfate de soude et par de l'eau chargée de 822 a je fond - les deux liquides étant contenus dans deux vases semblables dont ( 363 ) . moniure de mercure sous l'influence du courant, il wy a pas la moindre trace d’ammoniaque décomposée. Celle-ci n'offre donc aucun dualisme électrique entre ses éléments, et partant elle constitue un radical multiple; aussi se mo- difie-t-elle facilement par voie de substitution comme la généralité des radicaux multiples, et elle constitue ainsi le type fondamental de la plupart des alcaloïdes. Les carbures hydriques gazeux sont aussi des radicaux multiples, de même que les chlorures de carbone qui en dérivent par voie de substitution. Aussi ces derniers ne subissent-ils pas de double décomposition avec l'eau, comme on pourrait le croire d’après leur composition chimique , — est traversé par a Bi. 3 Lot! 41 tA A a att graduées, renyersées et remplies de liquide comme dans les appareils a décompose r l'eau. Au bout de quelque temps d'action du courant, j'ai trouvé que. les deux éprouvettes correspondant au pôle négatif renfermaient le même x0- lume d'hydrogène, ce qui indique que ce gaz provient de la même source, C'est-à-dire de l'eau décomposée. Dans l'éprouvette à eau salée, superposée au pôle positif, il y avait de l'oxygène formant à peu près la moitié du volume de l'hydrogène correspondant; mais dans l'éprouvette positive à eau aaan ‚il n'y avait qu'un peu d'azote formant à peine le sixième du volume de l'hydrogène dans l'éprouvette contiguë. Ge résultat s'ex- plique en Aliant que leau seule de Pammoniaque liquide a été décom- et que son oxygène a réagi sur l'hydrogène de l'ammoniaque en en séparant de l'azote. Mais si tout cet oxygène était entré en combinaison avec l'hydrogène de l'ammoniaque, le volume de l'azote aurait dù être le ss ue de pipe recueilli; 3 et pobat il n’en a pas été ss cela + 1 sé peut aussi Pass pour former avec lui de l'acide nitreux; d'où du nbs sta et emarquons encore que si, dans l'expérience précitée, i ait eu décom Position électrolytique de l'ammoniaque, il aurait és “d'apres la loi des équivalents électro-chimi miques de Faraday, que la solution ammoniacale eùt fourni trois fois plus d'hydrogène que la solution saline, puisque l'équi- eee de re renferme trois fois plus d'hydrogène que l'équi- valent de Pea ( 304 ) et le composé C4 CH est loin d’être acide comme le com- posé Ht Clt ou HCI. Sa dénomination de chlorure de car- bone est tout à fait impropre et devrait toujours être rem- placée par celle d'éthylène perchloré, pour indiquer son origine et ses qualités de radical. Les chlorures de carbone n'offrent pas la moindre analogie, dans leurs réactions, avec les chlorures de phosphore et de soufre, qui sont des composés ordinaires et qui subissent avec l’eau la double décomposition, parce que élément électro-positif des uns va s'unir à élément électro-négatif de Peau, et récipro- quement. Comme les radicaux multiples n’offrent pas de dualisme électrique entre leurs éléments, leur formule de com- position ne peut être qu'une formule unitaire où tous les éléments sont groupés dans un ordre inconnu; tandis que les composés ordinaires doivent être représentés par des formules dualistiques, indiquant leur mode de dédou- blêment électrolytique, auquel se rattachent une foule d'au- tres réactions. Voulant toutefois obtenir une notation symbolique üni- forme, quelques chimistes ont eru pouvoir étendre la théo- rie des types à tous les composés, qu'ils soient ou non des radicaux multiples , et ont cherché à faire dériver tous les composés oxygénés de leau, qui deviendrait ainsi le UP ou le point de départ de tous ces composés, comme l'am- moniaque est le type ou le point de départ de presque tous les alcaloïdes artificiels. Mais les choses sont loin de se passer dans les deux Cas de la même manière. Ainsi l’eau n'offre aucun lien naturel avee l'alcool C+ H5 O, HO ou C4 Hô O? et ne saurai S° transformer en ce dernier par substitution, quoi que? dise M. Wurtz (Répertoire de chimie pure, 1860, p. 9% } ( 565 ) Il est vrai que le potassium donne avec l'eau HO, KO, ou si Fon veut HKO? (formule unitaire de la potasse), et qu'en faisant réagir sur cette dernière de l'iodure d'éthyle, on obtient de alcool par une espèce de double décomposition. Mais pour obtenir de l’iodure d’éthyle, il faut de l'alcool. La préparation de l'alcool avec le composé C! HÈ | revient done à préparer de l'alcool avec de lalcook; par consé- quent, dans l’action de HO, KO sur C* HS 1, l'alcool ne dérive pas de l'eau par substitution, mais uniquement du composé C4 H5 I dont l’iode s’échange contre de l'oxygène pour former le composé C4 H5 O, qui, au moment où il se produit, se trouvant en présence de l'eau, doit s’y unir pour former de l'alcool. De même si Pon forme de l'acide acétique par l’action de l’eau sur le chlorure d'acétyle, c'est que ce dernier renferme déjà le radical acétyle, qui n’a be- soin que de s'unir à l'oxygène pour devenir acide acétique. La théorie typique de Gerhardt, de M. Wurtz, ete., qui tend à faire dériver la plupart des corps composés de Peau comme type initial, n’est done qu’un jeu de l'esprit ou une simple conception idéale et nullement Pexpression fidèle es phénomènes ou des réactions chimiques, ce qui est la condition essentielle d'une bonne théorie. Il y a plus : dans l'application des formules typiques aux acides oxygénés , on doit considérer généralement ceux-ci comme hydratés et se représenter les acides anhydres comme formés par une double molécule, Ainsi on a pour l'acide acétique C4 H5 02 | C+ H5 0? 2 acide -draté 2 aci a ‘dre H | 0? acide monohydrate C H5 02 | 02 acide anhydre et pour l'acide sulfurique $ O4 S? 04 ; O4 acide rdraté — ( O4 acide anhydre. He | acide monohydrate S? 04 | } ( 366 ) Mais ces formules expliquent beaucoup moins bien les réactions de ces acides que les formules dualistiques (CS H5 02)0, HO — (C+ H5 0?) O — S? 06, 2HO — $? 0°; car ces dernières peignent aux yeux l'existence des acides anhydres et leur mode d'action sur les bases. Ainsi nous savons que l'acide sulfurique anhydre passant en vapeur sur de la baryte anhydre s’y unit directement en donnant naissance au même composé que celui produit par l'acide hydraté, dont l’eau se dégage; tandis que si je présente à la formule typique S? 04 | ms ( 0 le composé 2Ba0, je ne vois pas pourquoi Ba? va se sub- situer à H?, vu que l'hydrogène ne peut pas décomposer la baryte. De même l'acide oxalique C? 03, HO, en réagissant sur la potasse, donne le composé neutre KO, HO, C2 05; tan- dis qu’en réagissant sur l’oxyde de zinc, il produit un sel anhydre ZnO, C? 05; différence d'action qui ne s'explique guère en employant pour Placide oxalique la formule typique Cc 0: | p} 0 qui devrait, dans les deux cas, donner le même résultat — avec les deux bases, savoir : C2 0? co, K ! 02 et Zn | O? (1). Éd UN TU (1) Pour ceux qui considèrent l'acide oxalique comme acide bibasiques ces formules deviendraient iss Ci 04 Cc: 04 4 ke | 0 et ane | 0: ce qui ne changerait rien à notre raisonnement. ( 367 ) lly a plus : que l’on électrolyse, même à l’aide d’une faible pile, de l’oxalate de potasse neutre en solution aqueuse, on obtiendra au pole positif de Pacide carbonique formant avec la potasse du bicarbonate de potasse, et, au pôle néga- tif, il y aura dégagement d'hydrogène et mise en liberté de la potasse. Si au lieu d’un sel de potasse, on avait em- ployé un sel à oxyde métallique réductible par l'hydrogène, ce dernier ne se serait pas dégagé, mais aurait produit la réduction de oxyde métallique avec dépôt de métal au pôle négatif, De même la production de l’acide carbonique au pôle positif est évidemment le résultat d'une action chimique secondaire à celle du courant galvanique , C'est- à-dire qu’elle est due à la combinaison de l'oxygène de leau électrolysée avec l'acide du sel électrolysé; aussi, après un certain temps d'action du courant, il se dégage au pôle positif de l’acide carbonique. Ces réactions peuvent se lire dans la formule dualistique MO, C2 05 + Aq (M représentant un métal à oxyde réduc- tible par l'hydrogène), et n’ont pas de raison d’être avec la formule typique = pe o + Aq; de sorte que, si nous devons admettre avec Gerhardt que la meilleure formule est celle qui représente le mieux les réactions chimiques, il faudra attribuer aux formules dua- listiques une supériorité incontestable sur les formules typiques ou unitaires. Cette supériorité se manifeste surtout lorsqu'il s’agit d'établir les formules des composés formés suivant la loi des proportions multiples. On est obligé alors de rattacher ° à des types différents des composés complétement ana- . (568 ) logues par leur nature intime et dont l’histoire chimique ne saurail se faire séparément. Ainsi les divers oxydes d'un même radical, au lieu de former un seul groupe, devront se rapporter à autant de types distincts. Les sels neutres „el ceux avec excès d'acide ou de base, appartenant à un même métal, ne pourront dériver d’un même type, ce qui amène une brandé complication dans les formules typiques de ces composés. Un seul exemple suffira pour montrer, à cet égard, la supériorité de la doctrine dualistique sur la doctrine unitaire. Que l’on fasse réagir par voie humide du carbonate de potasse sur du nitrate de chaux, il y aura double décomposition ou échange des ingrédients des deux sels, d'après l'équation KO, CO? + CaO , NO3 = KO, NOB + CaO, CO?. Si l’on substitue le bicarbonate de potasse au carbonate neutre ou formé suivant la loi des proportions définies, la réaction sera encore la même, sauf que la propor lion excé- dante d'acide carbonique, ne pouvant rester unie à la chaux, se dégagera d’après l'équation KO, C0! + CaO, NOS = KO, NOS + CaO, CO? + CO? ` Si nous voulons représenter ces réactions par les formules typiques, nous aurons : K. Ca K 2 2 ofer Gho = Clor Aro Bi „an Cal a CR a 3 jo baT Wope = co} + cofl: Not we der niére re équation est non-seulement plus compli- ee pondante à formules dualistiques, ( 369 ) mais elle ne met pas même en évidence les produits de la réaction, puisqu'il est difficile de comprendre la significa- tion de la formule nie vat En chimie organique même, les formules typiques wot- frent pas de supériorité sur les formules ordinaires. On à constaté, depuis quelque temps, que le chlore et l'acide chlorhydrique réagissent d’une manière analogue sur l'acide acélique anhydre d’après les formules C8 H6 06 + CE = C+ H3 02 Cl + C* HE CI 05, HO C8 H6 06 + HCI = Ct H3 0? Cl + C4 H5 05, HO. Il est évident que, dans le premier cas, le chlore agit — 1° par son affinité pour l’acétyle C4 H5 0?, et 2° par sa ten- dance à former de l'acide monochloracétique. Dans le se- cond eas, l'acide chlorhydrique se décompose pour former, d’une part, du chlorure d’acétyle et, d'autre part, de l'acide acétique monohydraté. En employant la formule Lypique de Pacide acétique anhydre VA H2 O2 ceert © et faisant réagir sur cette formule par substitution tantòt CP, tantôt HCI, l'explication des phénomènes devient plus difficile et moins satisfaisante. En se pénétrant bien de la théorie des radicaux multi- ples et évitant de les confondre avec les composés ordi- naires, on n’éprouvera aucun besoin de modifier la notation Symbolique établie par le célèbre Berzélius, et l’on aura la clef d'une foule de phénomènes chimiques inexplicables dans la théorie typique. 27° SÉRIE, TOME XIV. 2% ( 570 ) On distinguera facilement les radicaux multiples des composés ordinaires, non-seulement par leur résistance à la décomposition électrolytique, mais encore par la diffi- culté à les faire réagir par double décomposition sur d’au- tres composés. Par exemple, si l'acide chlorhydrique réagit facilement sur la potasse de manière à produire de l’eau et du chlorure de potassium, c’est que l'élément électro- négatif de l'acide tend à s'unir à l’élément électro-positif de la base, et réciproquement ; de sorte que la moindre cir- constance favorable doit produire l'échange des éléments des deux composés, c’est-à-dire la double décomposition. La même chose ne saurait avoir lieu en mettant un radical multiple en présence d’un composé ordinaire, tel que le cyanogène en présence de la potasse. Dans le premier, le carbone, n’offrant plus sa qualité électrique propre, ne sera plus sollicité à s'unir à l'oxygène de la potasse, et l'azote ne tendra pas non plus à s’unir au potassium. Ainsi si l’on n’obtient pas la réaction indiquée par le jeu naturel des affinités et qui serait représentée par l'équation C? N + 3 (KO, HO) = KO, C20* + NH?K; c'est que les affinités, agissant toujours avec le concours des attractions électriques, ne reprennent leur influencé sur les éléments d’un radical multiple qu’au moment où celui-ci se détruit ou tend à se détruire, soit par l’action du feu, soit par sa séparation d’une combinaison en dehors de laquelle son existence individuelle ou isolée ne serait pas possible, comme c’est le cas pour tous les radicaux qui n’ont pu être obtenus à l’état de liberté. Le fer en fil roug! par un courant galvanique, décompose le eyanogène & passe à l’état de carbure de fer. Un fil de platine rougi Par le courant décompose également léthylène C4 Hi: c'est ( 371 ) que celui-ei tend à se détruire par la chaleur seule. Mais que l’on présente à froid de l'oxygène, même ozonisé, au eyanogène, il ne se formera que de l’acide cyanique (1). Il en est du carbone dans le cyanogène comme du fer rendu passif : ce dernier ayant perdu son état électro-positif, ne tend plus à se combiner à l’oxygène électro-négatif. Dans les composés ordinaires, les états électriques op- posés des ingrédients tendent à maintenir la combinaison , puisque, si ces substances pouvaient se séparer sans entrer immédiatement dans de nouvelles combinaisons, leurs états électriques différents tendraient à les réunir de nouveau et à reproduire le composé. Aussi, dans les décompositions catalytiques, est-on obligé d'admettre que le corps qui les produit agit en modifiant l’état électrique de lun qu de l'autre des ingrédients du composé. Dans les radicaux multiples, il n’y a pas de décomposi- tions par contact; les éléments ne se séparent pas en vertu (actions électriques; ils restent unis par une force incon- nue qui a présidé à la formation du radical et qui tend à le maintenir, absolument comme la puissance de la vie tend (1) L'ammoniaque semble faire exception à celte règle, puisqu'il se dé- mpose pr Poxygine ozonise ; mais ici le radical n ‘eat Jas complétement Getruit’ il est ordinairement modifié nar snbetituti nsformé en acide nitreux NO5, Parfois seerd on obtient de l'acide epee par la transforma- tion de (NH!) O en (NO Le cyanogéne semble aussi pouvoir réagir sur l’eau par double décom- sition , puisque sa solution aqueuse peut donner naissance à de l'oxalate ammonique _ CN + 4H0 = NH4O, C205. Maic pats lentement , à mesure que le cyanogène se détruit, puisqu'il se forme en même temps ‘des com- posés ulmiques noiràtr ( 372 ) à maintenir la forme et l'intégrité des organes des animaux, quoique les molécules constituantes de ces organes soient continuellement renouvelées ou remplacées dans Pacte de la nutrition. eii Dans les radicaux multiples renfermant des métaux, ceux-ci ne conservent pas non plus leur qualité électrique propre, et voilà pourquoi ils sont masqués ou rendus in- sensibles à Faction des réactifs; témoin le fer dans le ferro- cyanogène. Toutefois, comme ce radical ternaire Fe Cf N5 ne saurait exister à l’état libre, dès qu’on Fisole de ses combinaisons, il se décompose en cyanogène et en cyanure de fer: Une autre propriété remarquable des radicaux mul- tiples, c'est qu'ils offrent généralement une polarité élec- trique très-faible, c'est-à-dire un état électrique pres- | que indifférent, analogue à celui de l'azote; de sorte que leurs combinaisons avec d’autres substances doivent se dé- doubler difficilement par le courant électrique, dont lac- tion décomposante est naturellement d’autant plus active que le composé est formé d'ingrédients à états électriques plus énergiques ou plus opposés lun à l'autre. C'est ainsi que Piodure de potassium, par la forte opposition élec- trique existant entre l’iode et le potassium, se décompose par le moindre courant. Il n’en est pas de même des com- posés à radicaux multiples. J'ai reconnu qu’une pile de soixante couples, zinc et cuivre, qui décomposait vivement l'eau, restait sans action sur le chlorure d’éthylène (huile des Hollandais), sur l'acide acétique monohydraté et sur l'essence d'amandes amères. De là, sans doute, aussi la difficulté de décomposer les acides sulfurique et nitrique monohydratés , parce qu'on peut y admettre l'existence de radicaux multiples NO“, SO2 ou S2 04. z ( 373 ) La faible polarité électrique des radicaux multiples pour- rait bien être la cause de la difficulté à obtenir par voie directe une foule de composés organiques à radicaux mul- tiples. M. Berthelot , qui a réussi à obtenir beaucoup de ces composés, en soumettant leurs ingrédients à une haute température dans des tubes scellés à la lampe, a appelé en même temps l'attention des chimistes sur la lente pro- gression des réactions chimiques entre les composés orga- niques ou à radical multiple, comparée à l’accomplissement presque instantané des réactions des sels inorganiques. Ce fait peut très-bien être attribué, suivant nous, à la faible polarité électrique des radicaux multiples. Ainsi, si le chlo- rare de calcium ne précipite que très-lentement Féther oxalique, c’est que V'éthyle se porte difficilement sur le chlore; ce qui doit entraver singulièrement la formation et par suite la précipitation de l'oxalate caleique. Eu égard aux différences de réaction que présentent les radicaux multiples d’avee les composés ordinaires, il im- porte beaucoup, dans une bonne notation symbolique, de ne pas confondre ces deux ordres de composés; c'est ce que font cependant les formules typiques , tandis que les for- mules dualistiques établissent, au contraire, une différence nette et tranchée entre la constitution chimique de ces deux genres de combinaisons et expliquent parfaitement leur différence d'action chimique. Ainsi, pour nous, l'acide acétique est infiniment mieux représenté par la formule (C4 H5 02)0, HO que par la formule typique C H50?) ao H eM, La premiére peut, aussi bien que la seconde, montrer com- ment l'acide acétique donne naissance, par substitution, ( 574 ) aux acides chloracétique et sulfacétique; mais elle montre beaucoup mieux la constitution et les caractéres Ee des acétates. En général, les dualistes admettent que, dans rani d'un acide et d’une base, les deux composés conservent leur existence individuelle et ne forment pas, comme l'in- diquent les formules typiques, un tout unique où les élé- ments de l’un sont confondus avec ceux de l’autre. Si les meilleures formules de composition sont celles qui expli- quent ou représentent le plus de réactions chimiques, il faut, sans contredit, maintenir les formules dualistiques des sels, 4° parce qu'elles représentent les lois de compo- sition de ces corps; 2° parce que les caractères d’un sel sont en quelque sorte la réunion de ceux de l'acide et de ceux de la base; 5° parce que la fusibilité et la solubi- lité d'un sel sont en rapport avec celles de ses ingrédients, en tenant compte toutefois de l’état de cohésion du sel, qui peut modifier ces résultats; 4° parce que la couleur d’un sel dépend le plus souvent de celle de l'acide et de celle de la base. De plus, en n’admettant pas que ces dernières sub- stances existassent d'une manière distincte dans le sel, où elles ne sont pour ainsi dire que juxtaposées, on nes ‘expli- querait pas 1° pourquoi un sel se décompose généralement _ par la chaleur, lorsque son acide ou sa base sont décompo- sables à chaud, sauf le cas où l'acide acquiert une plus grande stabilité par son union avec une base puissante, Cé qui fait que les sulfates alcalino-terreux sont indécompo- sables au feu; 2° pourquoi un sel à base puissante et à acide faible, quoique formé suivant la loi des proportions définies, offre une réaction alcaline, témoin les borates, les carbonates , tandis qu’un sel à base faible et à acide éner- gique offre une réaction acide , témoin les sels aluminiques; ( 575 ) ferriques, etc.; 3° pourquoi la base d’un sel neutre à réac- tion acide est déplacée à froid par une base formant avec le même acide un sel à réaction neutre. Ainsi l'oxyde fer- reux déplace l'oxyde ferrique; l’oxyde d'argent déplace Foxyde de cuivre du nitrate cuivrique, parce que ce der- nier offre toujours une réaction acide; 4° pourquoi un métal ne se substitue pas à un autre métal ou ne précipite pas ce dernier dans un sel dissous , s’il n'offre pas une affinité prépondérante pour l'oxygène et s’il n’est pas électro-positif par rapport au métal à précipiter. Entin la formule dualis- tique d’un sel peut seule expliquer sa décomposition élec- trolytique , tandis que la formule typique indique un mode de décomposition différent. Prenons, par exemple, la for- mule typique de l’oxalate cuivrique C? 02 Cu “ dans laquelle C2 02 et Cu sont censés jouer le rôle de Vhy- drogène dans une double molécule d’eau. La décomposition électrolytique du sel devrait être analogue à celle de l'eau, c'est-à-dire donner, au pôle négatif de la pile, du cuivre et de l’oxyde de carbone, et au pôle positif, de l'oxygène; mais rien de pareil n’a lieu, et à la place d’un dégagement d'oxygène, on n’a qu’un dégagement d’acide carbonique. Il n'existe aucune propriété des oxysels qui ne s'explique facilement en y admettant la préexistence de l'acide et de la base, tandis qu’une foule de leurs réactions restent inex- pliquées en partant de leur formule unitaire ou typique, qui les considère comme des composés d’un ordre analogue à celui de l'eau. i Une autre ci tance s'oppose à cette dernière manière Ve de voir. Personne ne conteste qu'un sel soluble ne puisse ( 376 ) contenir beaucoup d’eau de cristallisation ou d'hydratation, qui n'est unie au sel que par une faible affinité et que la seule tendance de l’eau à s’évaporer dans un air sec suffit. pour en séparer, au moins en grande partie. Aucun chi- miste ne s’avisera sans doute de faire entrer cette eau avec le sel dans une formule de composition unitaire, comme si les éléments de l’eau formaient avec ceux du sel un même. tout. On doit considérer cette eau comme existant en de- hors du sel et seulement associée à ce dernier par une faible affinité, de même que l’eau d’hydratation dans la fibrine, l’albumine, ete. | Mais si l’on prend un oxyde hydraté des métaux ordi- naires, tel que celui de cuivre Cu O, HO, les unitaristes ne veulent plus y voir de l’eau comme composé distinet et lui donnent la formule typique Cu | 02 H $ quoique cet oxyde et d’autres analogues perdent en général leur eau d’hydratation par simple dessiceation et dans les mêmes circonstances où un sel s’effleurit. L’ eau conservant dans ces hydrates sa tendance à s'évaporer, n'est-il pas plus rationnel de représenter leur composition par la for- mule MO, HO, d'autant plus que, dans le dédoublement électrolytique de l’hydrate cuivrique, pris à l'état de sulfate, — il se sépare au pôle négatif du cuivre sans hydrogène. La molécule saline ne renferme done pas le euivre directement combiné aux divers métalloïdes du sel, mais uni préalab! ment à l'oxygène avec lequel il forme une base à polarité , positive, qui doit se séparer de son conjoint au pôle né de la pile et qui là, venant en contact avee de l'hydrogène = naissant provenu ie Véleetrolyse de l’eau, se trouve réduit ( 577 ) par ee dernier. Aussi, lorsque le courant galvanique ne peut pas décomposer Feau, le pôle négatif ne se recouvre que d'oxyde de cuivre au lieu de cuivre métallique. C'est même parce que les chlorures, les bromures et les iodures métalliques ne se transforment pas dans l’eau en chlorhydrates, bromhydrates et iodhydrates d’oxydes, qu’un seul élément galvanique incapable de décomposer l'eau, peut en séparer les métaux en place d’oxydes, tandis qu'un oxysel, dans les mêmes circonstances, ne se décompose qu'en oxyde et en acide. : La décomposition électrolytique est done entièrement favorable aux formules dualistiques de composition des corps et repousse les formules unitaires qui font abstrac- tion de toute polarité électrique et l’excluent même. Or cette polarité étant un fait expérimental et non une hypo- thèse, il convient de la représenter dans les formules de composition des corps. Je sais bien qu’on m’objectera que, puisqu'il n'y a pas de méthode sûre pour reconnaitre Farrangement des mo- léenles constituantes d’un composé, on ne saurait être certain que les formules dualistiques, qui supposent un arrangement déterminé, représentent la véritable consti- tution moléculaire des corps; mais puisque ces formules satisfont à l'explication des réactions chimiques des corps composés, on peut du moins les considérer comme la meilleure expression hypothétique, sinon réelle, du grou- pement de leurs molécules constituantes. Le système unitaire n’admet qu’un seul genre de com- posés, et non pas des composés du premier, du deuxième et du troisième ordre. Voilà pourquoi il ne peut pas expli- quer qu'il se dégage généralement plus de chaleur dans la formation des composés du premier ordre que dans celle ( 378 ) des composés du deuxième. Dans les premiers, en effet, la polarité électrique, principale source de la chaleur de _ combinaison, est plus forte que dans les deuxièmes : un- oxacide est moins électro-négatif que son oxygéne, et Poxyde métallique est moins électro-positif que le métal (4); aussi, dans la simple union d’un acide et d’une base, il ne se développe ordinairement qu'une chaleur au-dessous du rouge; tandis que dans la réaction des acides chlorhydrique ou sulfhydrique gazeux sur la baryte anhydre à chaud, il y a vive incandescence, parce qu’il se forme des composés du premier ordre, du chlorure ou du sulfure de barium et de l’eau. On le voit, la théorie électro-chimique ou dualis- tique sert à lier entre eux une foule de phénomènes inex- plicables sans elle. Il n’y a que les phénomènes de substitution qui se dès- sinent et s'expliquent parfaitement dans le système uni- taire; mais ils peuvent tout aussi bien se représenter et s'expliquer avec les formules dualistiques. Il y a plus; avec ces dernières on peut mieux juger des variations dans le résultat de la substitution, qui n’est pas toujours le même suivant la place qu’oeeupe dans les formules dualistiques l'élément à remplacer. Avec la formule typique de l'alcool CH} ro je ne m'explique guère sa transformation en hydrure d'acé- tyle (aldéhyde) par la perte de deux molécules d'hydrogène; tandis que la formule dualistique (C4 H5)0, HO, me montre que quand le radical C4 H> perdra H?, la tendance de tout 2 (1) Bulletins de l'Académie, re série, t. XVII, deuxième partie, et shiv. ( 379 ) radical multiple à se maintenir lui fera prendre O? de alcool en remplacement de H2, et la formule de l'alcool se trou- vera ainsi transformée naturellement en (C4 H5 02) H, qui doit être la formule rationnelle de l’aldéhyde, parce qu'elle explique parfaitement toutes les réactions de cette sub- stance, même celle de donner naissance à des aldéhydes composés ou des kétones. $ Rien west plus commun en chimie que les doubles dé- compositions , et ici encore les formules dualistiques lem- portent sur les formules unitaires pour représenter ces phénomènes. Il est vrai que pour les partisans du système unitaire, les décompositions par substitution , si favorables à ce système, ne sont que des doubles décompositions; mais c’est là une manière de voir à laquelle nous ne saurions nous rallier. De ce que l’hydrure de benzoyle est décom- posé par le chlore d’après la formule BzH + 201 = BzCl + HCI, il ne s'ensuit pas qu’il y ait là une double décom- position s’opérant avec une molécule double de chlore, pas plus qu’il n’y a double décomposition entre la potasse et une molécule sextuple de chlore d’après l'équation 6CI + 6KO = BKCI + KO, CIO. Il n’y a double décomposition pour nous que lorsque deux composés échangent leurs éléments constituants. Or rien de pareil n’a lieu dans les deux der- nières réactions, qui ne nous offrent qu'une décomposition simple ou unique. Les décompositions par substitution ne se rattachent done pas aux doubles décompositions; mais elles dépendent généralement de la tendance d'un radical multiple à se maintenir intact à l'instar d’un corps simple. Loin de nous de méconnaître les services rendus à la science par Ja théorie des types, telle qu'elle a été établie en premier lieu par M. Dumas. Cette théorie, qui n’est guère applicable qu'aux radicaux multiples , a permis d'ex- ( 380 ) pliquer la dérivation d'une foule de composés les uns des autres. Elle se concilie d’ailleurs parfaitement avec les doc- trines électro-chimiques, si l’on tient compte des différences spéciales que nous présentent, au point de vue de l'électro- chimie, les radicaux multiples d'avec les composés or- dinaires. Mais on a donné, depuis quelques années, une extension démesurée à la théorie des types en l’appliquant à des cas où, suivant nous, elle n’offre aucun avantage pour l'explication des phénomènes, et où elle est même en con- tradiction avec l'expérience. Car toutes les réactions chi- miques sont loin d’être subordonnées à des cas de substi- tution, 1° parce qu’une foule de composés, et des plus importants, peuvent se former par voie directe sans aucune substitution; 2 parce que la plupart des corps composés se dédoublent par électrolysation, ce dont la théorie des types ne tient aucun compte et quelle n’explique pas; 3° parce qu'il est impossible de faire dériver de l'eau par substitution la généralité des composés qu’on veut y rat- tacher ; 4° parce que les vraies décompositions par substi- lution ne se rencontrent que dans les radicaux multiples dont elles constituent un des principaux caractéres. Aussi la théorie des types est-telle parfaitement applicable à ees radicaux ; mais quand on veut la généraliser et en faire la base de toutes les réactions chimiques, on arrive À des explications tellement compliquées et si peu rationnelles, — que les bons esprits sont obligés de les repousser. En résumé, je crois avoir établi dans cette notice : | 1° Que les radicaux multiples ou composés ne sont pas susceptibles de décomposition électrolytique et que, 2" point de vue des doctrines électro-chimiques , ce sont des composés unitaires semblables aux corps simples; ! ® Qu'à raison de l'absence du dualisme électrique entre ( 581 ) leurs éléments, ils peuvent aisément se transformer par substitution en conservant leurs principaux caractères; 3° Que ce mode de décomposition ou plutôt de trans- formation des radicaux multiples forme la base de la théorie des types ; 4° Que cette théorie a été impropremet appliquée aux — composés ordinaires dont les éléments conservent leur Opposition électrique ; 5° Que la notation symbolique unitaire qui découle de la théorie des types n’offre aucun avantage sur l’ancienne notation dualistique de Berzélius pour l'intelligence des réactions chimiques, et que cette dernière notation doit même être appliquée exclusivement à tous les composés ordinaires ou décomposables par électrolyse. — Note sur les paratonnerres sans raccordements ; par M. Jaspar, de Liége. _Le mode le plus ancien d'établir des paratonnerres con- siste à employer une tige de fer surmontée d’une aiguille de laiton terminée par un bout de platine ou simplement dorée. Cette tige était fixée sur le bâtiment à préserver, et l'on y accrochait, soit une chaîne de fer, soit des barres de métal reliées bout à bout par des chevilles, des vis ou des boulons. Ce mode est le plus défectueux, parce que l'eau finit toujours par s'introduire dans les joints, quelque som qu’on apporte à leur construction, ce qui détermine l'oxydation des surfaces et s'oppose au passage de l'élec- Wwieité. Si l’on considère que le plus souvent ce travail étant Périlleux , doit être confié à des ouvriers ayant l'habitude, fantot, de monter à l'extrémité d’un clocher, tantôt d’être ( 382 ) suspendus au bout d’un cordage, on comprendra qu'il est trés-difficile d'obtenir de cette catégorie d'ouvriers un tra- vail fait avec soin. Il s'agissait done d'éviter autant que possible les raccor- dements; c’est à quoi on est à peu près parvenu enmem- ployant des càbls métalliques : on conçoit qu'il est alors plus facile d'obtenir le conducteur d’un seul bout sans so- lution de continuité; c'est ce second mode qui a prévalu, surtout depuis que la galvanisation a permis de faire ces cables en fil de fer à peu de frais et trés-peu oxydables. On a aussi placé des cables de cuivre et même de lai- ton; or il faut toujours relier d’une façon quelconque la corde à la tige; de plus, la réunion de fils formant cette corde laisse des vides capillaires : c'est en quelque sorte une éponge qui retient l’eau. Il s'ensuit une oxydation d'autant plus prompte que les brins sont plus petits et plus nombreux. J'ai cherché à en diminuer le nombre, que j'ai . réduit à neuf brins (trois torons de trois brins chacun); et, en dernier lieu, je suis arrivé à n’employer qu’un seul brin ou cylindre, terminé en pointe dorée ou platinée à la partie supérieure et plongeant dans un puits ou trou de sonde à sa partie inférieure. L’oxydation par les agents atmosphériques se trouve ainsi diminuée, les solutions de continuité ne sont plus à craindre, attendu qu’il n’y a plus un seul raccordement; cela réalise donc de la manière la plus complète le but propost- Chaque fois que les clochers ou les bâtiments ne seront pas très-élevés, et qu’ils permettront d'employer des para- tonnerres presque droits ou ne formant qu’un ou deux plis, on pourra faire usage de cylindres de fer de dix-huit à vingt millimètres de diamètre ; dans les autres cas, comme, — par exemple, lorsqu'il s’agit de monuments très-élevés et ( 383 | accidentés, on emploiera le cuivre rouge en cylindre de dix à douze millimètres de diamètre; sa faible grosseur et sa ductilité permettent de le plier facilement et de Jui faire suivre les contours de l'édifice. La conductibilité électrique du cuivre étant (d’après MM. Pouillet, Davy, Becquerel, ete.) de six à sept fois plus grande que celle du fer, si une tige ronde de ce dernier mé- tal, ayant vingt millimètres de diamètre, est reconnue sufli- sante, il est évident qu’une tige de même forme et de cuivre rouge, d’une section six ou sept fois moindre , pourra trans- mettre une même quantité d'électricité, sans s'échauffer ni se fondre plus que la première; or la surface d’un cercle de vingt millimètres de diamètre étant 31"”,4, celle d’un cercle de dix millimètres 7"",8, on voit que la seconde quantité est seulement un quart de la première; il passera done plus d'électricité dans une tige de cuivre de dix millimètres de diamètre qu'il n’en passera dans une tige de fer de vingt millimètres ; conséquemment la grosseur indiquée ci-des- Sus pour le cuivre me parait largement suffisante; elle S'écarte du reste fort peu de celle indiquée par MM. Bec- querel, Babinet, Duhamel, Desprez, Cagniard de Latour et Pouillet, dans l'instruction de 1855. Ces savants fixaient la section pour les cables de cuivre à un centimètre carré. Le cuivre est d’un prix plus élevé que le fer; mais si Fon considère 1° que la quantité de matière se trouve réduite plus de moitié; 2° que la main d'œuvre est de beaucoup diminuée, puisqu'il n’est plus nécessaire d'ajuster avec soin une grande quantité de pièces, comme vis, manchons, etc., qui, étant même soudées à l'étain, constituent un con- ducteur évidemment moins parfait que celui proposé, on accordera la préférence à ce métal plutôt qu'au fer. En ce qui concerne l'application des paratonnerres de ( 584 ) cuivre ou de fer d’une barre unique, je puis répondre aux objections en citant plusieurs églises sur lesquelles j'ai placé des paratonnerres d’un seul bout de fer de dix-huit milli- mètres de diamètre et de plus de soixante mètres de long. Quant à l'emploi du cuivre, on comprendra, d’après ce que j'en ai dit plus haut, que là il n’y a absolument aucune diffi- culté pratique ; seulement, comme il faut que la partie supé- rieure ne dévie guère de la verticale pour une hauteur de sept à huit mètres „il est indispensable de la munir d'appui. A cet effet, on placera à la manière ordinaire des tringles de fer qui serviront de tuwteurs ou supports à la tige propre- ment dite du paratonnerre de cuivre, dont la pointe devra dépasser de quelques centimètres l'extrémité de ces trin- gles; elle y sera d’ailleurs reliée au moyen de brides. Quelques mots sur l'opportunité des dimensions adop- tées pour les paratonnerres trouveront ici leur place. Ces dimensions ont été fixées en vue d'empêcher tout coup foudroyant de fondre les conducteurs; or, si Pon admet que l’action préventive du paratonnerre soit assez efficace pour empêcher l'accumulation d'électricité qui occasionne le coup de foudre, ou seulement pour la diminuer dans de fortes proportions, on concevra qu’un conducteur d'un diamètre beaucoup moindre que celui prescrit par les instructions offrira toute Ja sécurité désirable. “a Beaucoup d'observations ont fait supposer qu'il était à peu près impossible de construire des paratounerres dont l'action préventive soit assez forte pour les mettre tou- jours à l'abri des coups de foudre; les faits qui suivent ten- dent à prouver le contraire. ; D’après de longues et munitieuses observations qu'à bien voulu me communiquer M. Lippens, chargé, par le Gou- vernement belge, de la fourniture et de la surveillance des : ( 385 ) lignes télégraphiques, il n’y a pas d'exemple que, pendant sept années consécutives, et sur des lignes de plusieurs centaines de lieues, un seul fil de fer de quatre millimètres de diamètre ait été fondu par le passage de la foudre, quoique ces fils lui aient servi de conducteurs : ils lui ont done donné un écoulement toujours suffisant. Ce fait a été, et peut être encore facilement constaté par les traces que laisse le passage de la foudre en percant et en lacérant les papiers des paratonnerres adoptés pour les télégraphes belges depuis 1854. Cela me paraît indiquer avec évidence qu'un fil de fer de quatre millimètres de diamètre a suffi pour l'écoulement dans le sol de l’électricité fournie par tous les orages qui ont passé à proximité de ces fils. D'après cela, il y a lieu de croire qu'un paratonnerre bien établi, d’un seul bout de fer de quatre millimètres de diamètre, communiquant parfaitement avec le sol, est suffisant pour l'écoulement de l'électricité des nuages ora- geux et ne sera pas fondu en lui livrant passage, et que, lorsqu'un paratonnerre est détruit par la foudre, cela ré- sulte plutôt des solutions de continuité et de l’imparfaite communication avec la terre que de son faible diamètre. Pour j'intelligence de ce qui précède, je dois ajouter que l'absence de toute fusion et de toute destruction des fils et appareils télégraphiques ne date qu’à partir de lem- ploi des paratonnerres à papier adoptés spécialement pour ces appareils. Ces parat istent plaque de cuivre ou de laiton en bonne communication avec la terre, et que l’on serre à l’aide d'un boulon sur les fils de la ligne, en interposant entre ceux-ci et la plaque un morceau de Papier dont la résistance est assez grande pour empêcher la dispersion de l'électricité dynamique des piles, et en meme temps trop petite pour s'opposer d'une manière sen- 2"° SÉRIE, TOME XIV. 27 ( 386 ) sible au passage de électricité statique provenant des nuages orageux. Avant l'emploi de ces paratonnerres (dont l'invention est due à M. Devos), on a constaté sur les lignes télégraphiques belges beaucoup d’accidents, consistant en fils et appareils fondus ou brisés par la foudre. On ne se servait alors que des paratonnerres à pointes (modèle an- glais), qui consistent en deux plaques dont le bord est taillé en peigne; les dents ou pointes de l’une sont en re- gard de celles de l’autre et obligent l'électricité atmosphé- rique à sauter de celles qui sont en communication avec la ligne sur celles qui le sont avec le sol. a On doit admettre, d’après les faits observés, que ces derniers appareils offraient, au passage de l'électricité, une résistance beaucoup plus grande que ceux à papier, mak gré le très-petit intervalle laissé entre les pointes; cela indique une fois de plus que la moindre solution de con- tinuité s’oppose à l’action préventive des paratonnerres, él que cette action peut toujours avoir lieu, lorsque, comme ; je l'ai dit plus haut, toute chance de solution de conti- ; nuité résultant des contacts imparfaits est mise à néant par l'emploi de barres ou fils métalliques d’une seule pièce. Quoi qu’il en soit, un conducteur trop gros ne pouvant nuire, il n’y a nul inconvénient à maintenir les dimensions indiquées, soit, pour le fer, vingt millimètres de diamètre, et, pour le cuivre, dix, ne fùt-ce que comme garantie de a solidité, et aussi pour que l'oxydation résultant de la longue exposition à l'air ne détruise pas en peu de temps ces app reils. , Nota. A it, ti + tante mialdnac i Ss | la provenant des paratonnerres des postes télégraphiques de l'État (lou ture du milieu est celle faite pour passer le boulon). —— ( 387 ) Notice sur une hybride de Cirsium; par M. Alfred Wes- mael, répétiteur du cours de botanique a l'École d'hor- liculture de Vilvorde. Dans une herborisation faite le 1° septembre 1862, j'ai observé, dans les prairies marécageuses de Bergh (Brabant), parmi de nombreux individus du C. palustre Scop., un pied d’une légitimité certainement équivoque, c'est-à-dire une hybride chez laquelle, à la première vue, on reconnais- sait la prédominance du C. palustre. Cette prédominance qui rapprochait la plante, soupconnée hybride, du C. pa- lustre, se manifestait par le port général et la forme des feuilles, quoique cependant ces dernières différassent évi- emment de celles qui caractérisent l'espèce considérée comme porte-graine. L’inspection des calathides me con- duisit à considérer le C. lanceolatum Scop. comme étant l'espèce qui avait fourni le pollen. Les inflorescences avaient conservé le même volume que dans l'espèce père, mais avec cette différence que leur disposition au sommet de la lige se rapprochait beaucoup plus de celle que présente le C. palustre; les calathides étaient subsessiles et rappro- chées, au nombre de trois ou quatre, au sommet de la tige. Le péricline était sensiblement plus étroit à la base que dans le C. lanceolatum. i En se ralliant aux opinions émises par M. Grenier (1), on reconnait que l’action fécondante du pollen l'a emporté, Quant à la forme des inflorescences, c'est-à-dire que celles-ci se rapprochent presque complétement des calathides de la a co a a (1) Ann. scienc. nat., 1855, pp. 141 à 157. ( 588 ) plante qui a fourni le pollen. Dans le C. lanceolatum, les calathides sont portées sur des pédoncules qui atteignent de quinze à trente millimètres et qui ont deux ou trois feuilles florales, dont le sommet arrive au tiers ou aux deux tiers des capitules. Les calathides du C. palustre sont por- tées sur des pédoneules atteignant rarement un centimètre de longueur, et sur lesquels on observe une ou deux feuilles florales courtes. L’hybride est caractérisée par les pédon- cules de sa mère, c’est-à-dire qu’ils atteignent environ dix millimètres de hauteur, et par les feuilles florales de son père, bien que moins développées en longueur et en lar- geur; en effet, les plus longues arrivent à peine à la moitié de la hauteur du péricline. Le péricline affecte la même forme que celui du C. lan- ceolatum : l'écartement du sommet des écailles est moins prononcé. Il y a done une très-légère fusion des caractères paternels et maternels, puisque, dans l'espèce considérée comme père, les écailles du péricline forment un angle très-ouvert, tandis que, dans l’autre espèce, celle consi- dérée comme mère, le sommet est terminé par une épine courte formant un angle beaucoup plus aigu. Les feuilles se rapprochent beaucoup de celles du C. pa- lustre; cependant on distingue parfaitement la fusion des caractères paternels et maternels; mais ceux de la mere l'emportent sur ceux du père. Les feuilles du C. palustre sont d’un vert foncé, plus ou moins velues sur les deux faces, ordinairement aranéenses en dessous , inégalement ciliées-spinuleuses sur les bords, pennatipartites, à segments étroits, bi-trifides, à lobes étalés, tous terminés par une petite épine; celles du C. lanceolatum sont d'un vert plus pale, hérissées de spinules à la face supérieure, rudes et plus ou moins munies en dessous de poils mous el arti- ( 389 ) culés, planes sur les bords, pennatipartites ou pennali- fides, à segments divisés en lobes inégaux , dont le médian est longuement acuminé, tous terminés par une forte épine. L’hybride porte des feuilles qui, par le contour, sont analogues à celles du C. palustre. Comme celles de cette espèce, les bords sont ciliés-spinuleux, pennatipar- tites, à segments dirigés les uns en haut, les autres en bas, terminés chacun par une épine à peu près aussi forte que dans l'espèce père. Le lobe terminal de chaque feuille est bien loin de prendre un aussi grand développement que dans le C. lanceolatum; au contraire, il reste petit. L’angle formé par les feuilles et la tige est, chez l'espèce père, à peu près droit; chez l'espèce mère, il est aigu : Vhybride se rapproche pour ce caractère de sa mère. La face supérieure des feuilles de l'hybride est couverte de petits poils spinescents, caractère intermédiaire entre les feuilles des ascendants. Cette hybride se comporte, quant à ses caractères, comme la majeure partie de celles que j'ai eu occasion d'observer, soit à l'état spontané ou dans les cultures; c'est-à-dire que, par les organes de la nutrition , elle se rapproche de l'espèce mère et, par ceux de la reproduction, de l'espèce père. L'action hybridante du pollen a done réagi fortement sur les fleurs, puisque hybride se rapproche , par ces organes , de ceux du père, et cette même action à été beaucoup moindre sur les organes nutritifs, vu que la plante hybride à beaucoup d’analogie, dans son port, avec l'espèce consi- dérée comme mère. Maintenant, en poursuivant la théorie de M. Grenier, le C. lanceolatum venant à féconder le C. palustre, il doit résulter de cette union adultérine trois formes : une se rap- prochant de l'espèce père, une autre de l'espèce mère, une ( 590 ) troisième enfin sera intermédiaire entre les deux ascen- dantes. Ces trois formes, dénommées d’aprés la nomencla+ _ ture de M. Grenier, seront : 1° Cirsium superlanceolato-palustre ; — lanceolato-palustre ; sublanceolato-palustre. L’hybride qui fait le sujet de cette note doit, d’après ses caractères, porter le nom de C. sublanceolato- palustre, puisqu’elle rentre dans la forme voisine de l'espèce mère. 3° CIRSIUM SUBLANCEOLATO-PALUSTRE Mihi et C. LANCEOLATO-PALUSTRE ri Disp. Spec. gen. Cirsii, in Koch, Synop. fl. Germ. et Helvet., p.996, 1845 Tige de cinquante à soixante centimètres de hauteur, simple, dressée, roide, fortement sillonnée , ailée, cou- verte d'un duvet blanc moins abondant que dans le C. pa- lustre, rougeâtre, à ailes doubles, c'est-à-dire formées par le rapprochement de deux current de feuilles, trés-si- neuses, à lobes ordinairement bifides, terminés chacun par une épine fauve, plus consistante que dans le C. palus- tre. Feuilles fermes, d'un vert clair nuancé de rougeatre, velues-aranéeuses en dessous, couvertes à la face supé- rieure de petits poils spinescents courts, pennatipartites, à segments divisés en lobes inégaux, dont le médian un pet plus grand que les latéraux, tous terminés par une épine intermédiaire de force entre cellés des deux espèces ascen- dantes. Calathides grosses, portées sur des pédoncules ne dépassant pas dix millimétres, sur lesquels s'insèrent une ou deux feuilles florales courtes n atteignant jamais le milieu de la calathide, réunies au sommet de la tige au nombre de trois. Péricline ovoide, large dans son plus grand diamètre (déduction des épines) de quinze milli- — mètres environ sur vingt-cinq de haut, un peu : aranéeux ; ( 591 ) à écailles appliquées, lancéolées, terminées au sommet par une épine provenant de la prolongation de la nervure mé- diane, étalée, dressée et formant un angle moins ouvert que dans le C. lanceolatum. Corolles purpurines. Vivace; septembre 1862; prairies humides. — Bergh (Brabant). (392 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 5 novembre 1862. M. P. Decker, directeur. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. le baron de Gerlache, De Smet, de Ram, Gachard, Borgnet, David, P. Devaux, Snellaert, Haus, Bormans, Leclercq, Baguet, Faider, Arendt, Ducpetiaux, Chalon, membres ; Nolet de Brauwere Van Steeland, associé ; Thonissen, Defacqz, Wauters, corres- PAR M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, assiste à la séance, CORRESPONDANCE. La Société provinciale des arts et des sciences d'Utrecht t E + . , ie . x À , et la Société havraise d'études diverses remercient l'Aca- démie pour l'envoi de ses dernières publications. — MM. Roulez et Carton, membres de l'Académie, font hommage, le premier, d’un Senn de son Rapport ( 395 ) | sur la situation de l'université de Gand; le second, de son ouvrage sur la Philosophie de l'enseignement maternel. Remerciments. La classe s'occupe de dresser la liste en double des can- didats pour le jury chargé de décerner le prix quinquennal de littérature française fondé par le Gouvernement. =o COMMUNICATIONS ET LECTURES. ADVATUCA. — Géographie ancienne. — Carle des Gaules ; par M. Grandgagnage, membre de l’Académie. Je viens présenter quelques observations sur une ques- tion qui a déjà plus d’une fois attiré l'attention de l'Aca- ie, mais qui, ayant pour objet le territoire de notre ancienne patrie, m'a paru mériter un nouvel examen au moment où l'on s'occupe, pour ainsi dire officiellement, de fixer les différents points de la Gaule belgique. ; Les Commentaires de César signalent au pays des Ebu- tons un lieu fortifié qu'ils nomment Aduatuca. Plus tard, les Éburons ayant été exterminés comme peuple , dispersés et remplacés sous Auguste par les Tun- gres, des écrivains ou géographes postérieurs de plus d'un siècle à César, signalent au même pays une ville qu'ils appellent Tungri, Atuatucum T. ongrorum, Atuaca et en- Core Aduaca Tongrorum, ville qui, selon toute vraisem- blance, s'est perpétuée jusqu’à nos jours sous le nom de Tongres. ( 594 ) L'analogie des noms, la circonstance que l'Aduatuen de César se trouvait dans le pays des Éburons, et que, après que les Tungres eurent remplacé les Éburons, l’histoire mentionne dans le même pays une ville nommée Aduaca Tongrorum, ces différents faits , rapprochés entre eux, ont déterminé bon nombre d'écrivains à ne voir là qu'uné seule et même localité, à soutenir que l’Aduaca Tongro- rum n’est autre que l’Aduatuca des Eburons et de César, et partant que cette dernière occupait la place de notre ville actuelle de Tongres. Ces raisons présenteraient, en effet, un grand carac- tère de probabilité, si elles pouvaient s’accorder avec le document historique, avec le premier et le seul document historique où il soit question de l'Aduatuca éburonne. Mais _ il ne nous paraît guère possible d’assigner à l’Aduatuea éburonne un emplacement qui serait en flagrante contra- diction avec le texte du seul écrivain qui ait fait mention de ce lieu. Nous n’avons pas besoin de rappeler ici que la géographie, tant ancienne que moderne, présente maints exemples de villes ou localités diverses, mais néanmoins portant la même dénomination dans les mêmes contrées. Nous lisons, au cinquième livre des Commentaires; qu'une disette obligea César de disperser ses troupes et de leur assigner des quartiers d'hiver sur plusieurs points de la Gaule belgique. Indépendamment de quelques légions qui furent placées en différents endroits plus où moins éloi* gnés de nos frontières actuelles, il y eut trois légions qui S'établirent, Pune, sous les ordres de Quintus Cicéron, att pays des Nerviens, l'autre, commandée par Labiénus, at pays des Rèmes, sur la frontière des Trévires; la troisième, avec cing cohortes, sous la conduite de Sabinus et de Gotta, dans un lieu fortifié que l'écrivain, au sixième livre, qua- ( 395 ) lifie de château (castellum) et qui est l'antique Aduatuca dont nous nous oceupons. Nous voilà done en pleins Commentaires; et il nous semble que, pour rechercher ce que c'était que l Adua- tuca des Commentaires, il faut avant tout consulter l'auteur même de ce livre, examiner la description qu'il nous fait de l'endroit dont il parle, et qu’il nous fait sans doute avec cette précision et cette concision qui distinguent à un si haut degré le grand écrivain romain. Voyons si cette description peut s'appliquer à notre ville de Tongres. Deux faits importants sont à noter ici : le premier, c'est qu'après avoir dit que la plus grande partie du peuple ébu- ron se trouve entre le Rhin et la Meuse (quorum pars maxima est inter Rhenum et Mosam); l'auteur ajoute que le castellum Aduatuca est à peu près au coeur de la peu- plade (hoc ferè est in mediis Eburonum finibus); le se- cond, c'est qu'à deux mille pas environ (moins d'une lieue) de PAduatuca éburonne, l'auteur indique une grande vallée, un point convergent de vallées, une grande vallée dominée de toutes parts (magnam convallem ), vallée qui présentait un passage des plus difficiles (iniquissimo loco), où le corps de Sabinus et de Cotta dut s'engager dans sa retraite et fut anéanti par Ambiorix. En présence de ces divers textes, et surtout quand on a pris la peine d'aller examiner les lieux, il m'a toujours paru bien difficile, pour ne pas dire impossible, d'attri- buer à la ville de Tongres l'emplacement de l'antique Aduatuca, de Y Aduatuca des Commentaires. Premièrement, d’après les limites que Von assigne gé- néralement au territoire éburon, Tongres ne peut en tenir à peu près le centre; et comme l'écrivain romain dit posi- tivement que la plus grande partie de ce pays s'étend entre (5%) le Rhin et la Meuse, et que l’Aduatuca se trouve presque au milieu, il en résulte, et même nécessairement, que cette place occupait quelque point de la contrée située entre les deux fleuves. Le texte de l’auteur, ainsi que la carte des lieux, se refuse à cette large interprétation du mot ferè que réclament ici un peu trop commodément, selon nous, les partisans de l'emplacement de Tongres, interprétation très-large, en effet , puisqu’elle rejette l’Aduatuca en deci de la Meuse, et, par conséquent, en dehors de la plus grande partie du pays éburon où le sens direct , naturel et logique du passage des Commentaires lui assigne cepen- dant sa place. Parmi les partisans de Tongres, un seul, je pense, reconnaissant la gravité de Vobjection et déclarant que plusieurs écrivains ne s’en trouvent pas médiocrement em- barrassés, a franchement cherché à la combattre en l’abor- dant de front. C’est, du reste, ainsi que procède d'habitude le savant dont je parle et que je nomme suffisammeht en disant que c’est un de nos dignes confrères , aussi conscien- cieux qu'érudit, et dont le remarquable travail se trouve inséré dans le grand recueil de l'Académie (1). Mais je doute, malgré le talent dont il a fait preuve, qu'il ait réussi sur ce point, et je me borne à renvoyer au mémoire même, où l’on verra de grands, de multiples, je n'ose dire de pénibles efforts pour tâcher d'appliquer le passage de César à la ville de Tongres. L'auteur ne propose rien moins que trois solutions. Il rappelle d’abord cette large inter- prétation du mot ferè dont nous venons de parler; mais il trouve que cette première solution laisse à désirer, car et ae _() Roulez, Nouvel examen de quelques questions de géographie dn cienne de la Belgique. (Novveatx Mémomrs pr L'Acanémir , 1858, t. XI) Fe ee any NEN Ne ( 597 ) ilen propose une seconde qui lui semble, dit-il, beau- coup plus plausible : c'est que César n’aurait pas entendu indiquer le véritable milieu dans sa réalité topographique, mais le milieu du pays dans le sens de sa largeur, non de sa longueur, et seulement par rapport à la direction du mouvement militaire que lui, César, avait organisé contre le peuple éburon. On voit clairement, par la teneur du mémoire, que cette solution , quelque peu tourmentée en effet, et nullement d'accord ni avec l'habituelle exac- litude de l'écrivain romain en cette sorte de matière, ni avec la formule toute géographique qu'il emploie ici, on voit, dis-je, clairement, par la teneur du mémoire de notre honorable confrère, que cette seconde solution ne l'a pas entièrement satisfait lui-même, et il en propose une troisième, mais qui le conduit à détourner l'expression medii fines de son acception ordinaire, non -seulement dans la langue latine, en général, mais surtout dans la langue des Commentaires, où Von trouve les divers points Wun territoire habituellement indiqués par les termes sui- vants : primi fines, le commencement du territoire; medii fines, le milieu du territoire; extremi fines, le bout du ter- ritoire. En voyant ces efforts, en prenant garde surtout au mérite de celui qui s'y est livré, on est tenté de citer, en le défigurant , ce vers du poëte latin : a rr eT or Si Tongri dextra Defendi possent, etiam hâc defensa fuissent. Je pense done que nous sommes encore à attendre une réponse satisfaisante à la première objection. Passons à la seconde. Ce qu'il y a d'assez étrange ici, C’est que, si Fon a cherché à répondre à la première objection, on n'a jusqu'à présent rien répondu à la seconde. J'en tire la ( 598 ) conséquence ou que l’objection ne mérite pas rn on qu’elle est insoluble. On va en juger. A deux mille pas environ de l’Aduatuca, César sigue une grande vallée, un entre-croisement de collines, des hauteurs dominant partout, un pas très-dangereux (ma gnam convallem, iniquissimo loco), où les Romains se virent accablés de toutes parts. Je ne sais où il serait pos- sible de trouver une grande vallée au voisinage de Ton- gres; aussi, comme je viens de le dire, personne, à ma connaissance, n'a jusqu’à présent répondu à la difficulté résultant de ce passage, Car ce n’est pas répondre, à mon sens, que de nous dire vaguement et en s’abstenant de poser l’objection dans ses termes, que le pays a pu changer depuis plus de dix-huit siècles. Une telle réponse nous semble peu sérieuse; elle est par trop commode, et j'incline à croire que ceux qui la font n’ont pas pris la peine Waller voir et reconnaitre le pays de Tongres. On ne supprime pas ainsi, du fond de son cabinet et d'un simple trait de plume, toute une grande vallée. Si le pays de Tongres était une de ees zones volcaniques comme, par exemple, les environs de Naples, on pourrait ad- mettre que, depuis l'invasion romaine , de grandes vallées y auraient pu disparaître; mais l’histoire ne mentionné aucun de ces bouleversements. Le territoire de Tongres est un pays naturellement plat; si la superficie a pu sy modifier, et cela plus particulièrement dans l'enceinte même de la ville, il n’en est pas moins évident que les ee vastes plaines des environs n'ont jamais été une région accidentée, coupée de collines avec des hauteurs domi- — nantes, avee des défilés dangereux et inévitables. Non- seulement l'aspect général du pays proteste, mais les restes considérables des voies romaines, les tumuli, les nom- o ( 399 ) breux vestiges de l'antiquité retrouvés dans les plaines environnantes, attestent que la superficie même n’a pas subi dans ces plaines de bien notables changements. Deux des savants membres de la Commission française chargée de la publication de la Carte des Gaules, sont venus passer quelques instants à Tongres; el je conviens qu'ils n'avaient nul besoin d’y rester plus longtemps pour con- stater le plan assez uniforme des grandes campagnes en- vironnant la ville. Ils adoptent l'emplacement de Tongres, mais sans rencontrer l'objection et en se bornant à dire en deux mots qu'il y a du vague dans le récit de César. Je ne saisis pas bien ce qu’il y a de vague dans le récit de César, I} me parait, au contraire, qu'il eût été difficile à un écrivain, toujours si précis, d’être plus précis qu'il ne Pa été dans ce passage où il rapporte qu’à deux mille pas environ de l Aduatuca se trouvait une grande vallée, un pas des plus mauvais, où les barbares tombèrent sur les Romains du haut des deux collines opposées. J'ai lu dans maints historiens modernes des descriptions de combats engagés dans de pareils défilés et dont le théâtre n'est pas décrit d’une manière plus précise et plus nette. Ce n'est pas, me semble-t-il, dans les paroles de César qu'il y à ici du vague. La Commission francaise a suivi l'opinion généralement admise par les écrivains français. Car, si je ne me trompe, ce sont surtout les géographes français, à partir de d'An- ville jusqu’à Malte-Brun, pour ne citer que les plus célè- bres, qui ont vulgarisé l'emplacement de Tongres. Et à ce Propos, qu’il nous soit permis de rappeler un grand nom inscrit en tête d'un livre où sont commentées les cam- pagnes du conquérant romain dans les Gaules; on se plait à citer les Commentaires de Napoléon sur les Commentaires ( 400 ) de César. D'un côté, nous voyons l’auteur de ce livre, guidé sans doute par le pur texte de l'écrivain latin, fixer entre le Rhin et la Meuse la position de PAdwatucas mais de l'autre, par une de ces inadvertances dont le génie même — n'est pas toujours préservé et due, il faut le croire, à l'opinion vulgairement émise par les géographes francais, on assigne à cette même Aduatuca emplacement de Ton: gres. nationaux , plus à même d’en juger par leur connaissance des localités, bon nombre ne s’y sont pas trompés; je pense même qu'ils forment majorité pour établir entre les deux fleuves l'antique Castellum belge, les uns à Juliers ou à Aix-la-Chapelle, les autres à Gressenich, à Rolduc, à Em- urg, à Julémont et ailleurs. L'autorité de savants tels que Ernst, Mannert, Van Alpen et autres, ne manque pas de poids à l'appui d’une opinion que nous nous hasardons | aujourd’hui à soutenir avec un peu plus de détails. A ce que j'ai dit plus haut, que personne, à ma connais- sance, ne pose catégoriquement l’objection, ce qui ote la peine d’y répondre, je dois apporter certaine restriction. Ayant, il y a quelques années, appelé l'attention sur ce point, à mon avis, Capital, mais que je ne trouvais perti- nemment discuté dans aucun des écrivains antérieurs qu! m'avait été donné de consulter, j'appelai ainsi les nou- veaux arrivants, partisans de "emplacement de Tongres, à rechercher au voisinage quelque endroit qui put s’appro- prier au texte si formel des Commentaires. Deux écrivains publièrent successivement deux remarquables notices (1). ee ee ee (1) Th. Fuss, Recherches sur la question de savoir si la ville de Ton ires gres représente le camp d'Aduatuca mentionné dans les Commenta Quant aux auteurs allemands, et surtout aux écrivains — DRE TE TE IT US , ( 401 ) C'étaient deux habitants de Tongres, connaissant les lieux et par conséquent hors d’état de faire aussi bon marché de objection que les savants qui ne les connaissent pas. Ces notices sont l'une et l’autre d'assez notable étendue et pleines d'érudition. Pour ce qui est de la position de PAduatuca vers le milieu du pays éburon, les deux écri- vains paraissent recourir à cette large interprétation du - mot feré qu'un des principaux champions de la ville de Tongres n’a pas trouvée, comme nous l'avons vu, suffi- samment plausible. Mais quand il s’agit de fixer le lieu de la scène, d'indiquer la grande vallée, théâtre de la déroute romaine, on insinue, celui-ci, dans une petite note, celui-là, dans trois ou quatre lignes rejetées au bout de la disser- tation, et quand on peut espérer d’avoir solidement assis Tongres sur une base savante de citations et d’autorités, on insinue, mais toutefois sous forme quelque peu dubi- . lative, que le fond du village de Frère a pu être le lieu de Ja bataille. J'en appelle à ces auteurs eux-mêmes qui, du reste, se gardent de l'affirmer d’une manière positive : est-il possible d'accorder avec les expressions de César le fond du village de Frère? Ce n’est qu’un petit vallon, dont les deux côtés descendent de très-loin en pente douce sans rien qui res- semble à une grande vallée, à une vallée dominée de toutes parts, à un entre-croisement de collines, à une gorge ou à un passage scabreux , où le corps de Sabinus et de Cotta aurait été jeté dans une position tellement désespérée, — ses huit à neuf mille hommes, huit à neuf mille Romains, D at eier nest AEO ne PME de César (BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE DU LM- BOURG, tome II). — François Driesen, Biographie nationale, AMBIORIX meme Bulletin, tome IV). : 2% SÉRIE, TOME XIV. 28 ( 402 ) soldats aguerris de César et n’ayant affaire qu’à un nombre égal de barbares (numero pares), se seraient vainement défendus durant toute une journée avec le plus grand cou- rage et auraient été anéantis, pour ainsi dire, un a un; car tel est le récit des Commentaires. Ce récit même rée pond d'avance à une observation qui serait faite en déses- poir de cause, à savoir que César, pour atténuer ou excuser la défaite des siens, aurait mis une grande vallée où il n'y en a pas. Une telle observation se réfute par ses propres | termes. Que les bulletins des généraux d'armée altérent la vérité dans le nombre des combattants, dans la quantité = des morts et des blessés ou dans d’autres détails difficilesà vérifier, on peut le concevoir. Mais constater littéralement dans ses mémoires et devant ses contemporains l'existence d’une grande vallée qui n'existe pas, et placer cette grande vallée dans un lieu parfaitement déterminé, à deus mille pas de PAduatuca, là où chacun pouvait voir et juger pat ses propres yeux, voilà ce qu’on ne peut admettre, ce qu eùt presque touché au ridicule, ce qui n’est point César. Il y a même ceci de remarquable dans le récit de César, qu'il ne passe sous silence aucun fait désavantageux à l'hon- neur de sa légion. Il ne dit pas qu’elle fût inférieure en — nombre aux guerriers barbares, il dit le nombre égal; 1! ne dissimule pas même la conduite peu honorable et pee romaine de Sabinus et de plusieurs centurions qui, au plus 5 fort de l’action, demandèrent à capituler et se présentèrent devant Ambiorix en jetant leurs armes, Une telle conduite — peut au moins s'expliquer par une position sans ressource — dans le fond d’une gorge, mais ne s'accorde nullement aj avec le fond de Frère. A supposer, contre la réalité du. fait, que le fond de Frère puisse s'appeler convallem, Ja- mais, à coup sùr, il ne pourra justifier l'épithète de mag | ( 403 ) nam, Et notons que le ruisseau qui le traverse et qui a son écoulement vers le Geer et la Meuse, ne permet pas d'y supposer plus de profondeur dans les temps anciens. On devrait bien expliquer aussi comment il serait arrivé que les Romains, supposés à Tongres, se fussent dirigés dans leur retraite vers le fond de Frère. Nous savons que les deux lieutenants de César, enfermés dans l’Aduatuca, n'avaient pas été d'accord sur le parti qu’ils avaient à prendre : Cotta aurait voulu se maintenir dans le château; Sabinus, dont l'avis prévalut, voulut en sortir pour aller rejoindre la légion la plus rapprochée (ad proximam legio- nem perventuros). Cette légion la plus rapprochée, si les Romains eussent été à Tongres, était celle de Quintus Cicéron au pays des Nerviens, et non pas celle de Labiénus, qui, placée aux frontières des Rèmes et des Trévires, n'était pas seulement plus éloignée, mais qu’on ne pouvait atteindre qu’à travers un pays plus accidenté, plus difficile, plus mauvais. Or, pour gagner le camp de Quintus Cicéron, pour se rendre vers Castres en Brabant, ou vers Assche, ou vers Gembloux, ou dans le voisinage de lune ou l’autre de ces localités assignées à l'emplacement de ce camp, come ment les Romains, supposés à Tongres, se seraient-ils portés du côté de Frère, du côté de Liége, du côté de la Meuse? On ne va pas au sud, quand il faut marcher à l'ouest; on ne va pas se jeter dans un pas dangereux, quand une vaste étendue de pays plat s'ouvre partout dans la véritable direction à suivre. Notons encore que ce fut au camp de Labiénus et non pas à celui de Quintus Cicéron, que se réfugièrent les quelques fuyards échappés aux coups d’Ambiorix : nouvel indice que la légion de Sabinus et de Cotta n’occupait point le pays de Tongres, tandis qu’en la plaçant entre Meuse et Rhin, on comprend tout de suite comment les fuyards a (404 ) se sauvèrent à travers le Condroz vers le camp de Labié- nus, du côté de Rocroy ou de Revin. w L’érudition ne s'occupe guère de ces détails, qui ne son pas dans les livres, mais qui ont néanmoins leur impor- tance dans des questions de ce genre, où Jes notions topo- graphiques donnent la clef du problème, où Ja science n'a, pour ainsi dire, rien à faire, ce qui nous a permis de nous en occuper. Je pense done qu’il faut mettre hors de cause le fond du village de Frère, et c’est ce que l'écrivain, pro- moteur de ce fond, semble avoir pressenti lui-même. En effet, ne sommes-nous pas satisfaits du fond du village de Frère, il nous en propose aussitôt plusieurs autres, mais vaguement, sans aucune désignation précise, et qui Sont, dit-il, du côté de Looz, c’est-à-dire dans une direction toute contraire au village de Frère. On voit que, pour la — seconde comme pour la première de nos deux objections, les réponses les plus diverses et les plus disparates ne manquent pas. J'en préférerais une seule et une bonne. Le fait est qu'on cherchera inutilement dans ce pays de plaines, à environ deux mille pas romains de la ville de Tongres, quelque grande vallée qui puisse protéger l'em- placement de cette ville. De ce fait, comme de la position géographique de Tongres par rapport à l’ancien pays ébu- ron, je‘conclus qu’il y a nécessité de distinguer l'Aduatuct de César de l’ Aduaca Tongrorum des écrivains postérieurs. La géographie ancienne, aussi bien que la moderne, nous montre plusieurs villes diverses ayant. reçu le meme nom, et ne se distinguant entre elles que par le nom pe peuple qui les habitait ou les avait fondées. C’est ainsi qu il y avait dans les Gaules deux ou trois Lugdunum, dont = 4 Sie y 5 $ . ; , Fun se distinguait des autres par la dénomination de Lug- dunum Batavorum; de mème la Mantua et Ja Mantua Car- POE ESWC cee ee EON = ae eee See ELON Reg PASS SR Te aa ( 405 ) petanorum; le Mediolanum et le Mediolanum Santonum ; de même aussi les quatre ou cinq Noviomagus. Citons encore les quatre villes gauloises nommées Noviodunum, situées entre elles à des distances plus ou moins rappro- chées, et qui ne se distinguaient également chacune que par le nom de sa peuplade. Ainsi l’Aduaca de la tribu des Tongres a pu se qualifier Tongrorum, pour se distinguer d'une autre Aduatuca. Nous nous abstiendrions d'argu- menter de ces analogies, auxquelles on pourrait opposer l'exemple de plusieurs villes uniques et néanmoins dési- gnées , outre leur propre nom, par celui de leur tribu, si les faits et les textes dont nous nous sommes appuyé n’im- pliquaient l'existence de deux villes distinctes ayant, ou peu s’en faut , la même dénomination, Aduaca Tongrorum et Aduatuca. En résumé, l'argument puisé dans la simi- litude des noms et dans l'installation tongroise au pays des Éburons, peut donner une probabilité en faveur de notre ville de Tongres; mais, d'autre part, le texte du seul livre qui ait parlé de antique Aduatuca éburonne, le texte des Commentaires, mis en regard des lieux, nous donne une certitude, la certitude que Tongres est impossible. Entre une certitude et une probabilité, le choix ne nous semble pas douteux. ll est à regretter que plusieurs des écrivains qui ont cherché la solution du problème aient négligé d’aller en recueillir sur place les données principales et les éléments nécessaires. Tel est le regret que m'a témoigné honorable confrère que j'ai déjà eité, reconnaissant franchement (car les aveux ne coûtent rien à ceux qui sont forts), reconnais- sant, dis-je, que, faute d’avoir pris ce soin, il n'avait pas donné une suffisante attention à l'expression de César, magnam convallem. Et, en effet, avant d'avoir vu par soi- ( 406 ) même, va-t-on supposer que les écrivains antérieurs aient été placer PAduatuca , avec sa grande vallée, dans un pays où il n’y a pas de vallées? Mais on oublie que les écrivains antérieurs, au lieu de consulter les lieux, n’avaient proba- blement consulté que les livres. Voici comment on $ex- primait : « Il faut que, par ignorance de la nature de la » contrée, j'aie pu croire à l'existence d’une double vallée » à quelque distance de Tongres; car c'est à bon droit » qu'on oppose l'argument de magnam convallem aux par: » lisans de Tongres et qu’on triomphe d'eux. » Aujourd'hui, malgré ces paroles, notre honorable con- frère, s'appuyant de l'autorité de la Commission française, composée, dit-il, d'antiquaires et de militaires, semble incliner encore vers l'emplacement de Tongres, mais sans discuter là question, pas plus que la Commission fran- caise (1). Nous convenons qu’il est assez pénible, non-seulement pour des écrivains qui ont eu à se prononcer, mais parti- culiérement pour des géographes appelés à marquer une ee tee A SE (1) Bulletins de l'Académie, 1862, t. XIII, p. 585. — Ce qui peut rendre de plus en plus suspect l'emplacement de Tongres, ce sont les diverses in ing + SAT Mt A ’ ` r rat min Bib I p g I le premier à nous faire connaitre sans détour: Sa première opinion paraît avoir été contre l'emplacement de Tongres; elle se trouve consignée dans une note ajoutée au mémoire de Baert sur les campagnes de César (pP- 7 "et suiv.), où il regarde l'Aduatuca de César comme distincte de rAduaca ongrorum. Plus tard, en 1838, dans le mémoire académique que nous avons Cité, il adopte l'emplacement de Tongres. En 1860 , dans les observa- tions qu'il a bien voulu nous transmettre et dont nous venons de citer un passage , il semble céder à la nouvelle objection qui lui est faite et renoncé assez ouvertement à l'emplacement de fotigres. En 1862, dans son Rap- port sur la Carte dé la Gaule, il semble se rallier à l'avis de la française et revenir à ee de Tongres; mais; je le répète, rob- jection n’est pas discutée. ( 407 ) position sur une carte , de devoir renoncer à l'emplacement de Tongres; car, Tongres mis à l'écart, on tombe réelle- ment dans de grandes incertitudes sur le choix à faire entre les diverses autres localités que maints auteurs ont recommandées tour à tour. Au milieu de ces embarras, on se rattache volontiers à la première donnée qui se présente et qui puisse fixer jusqu'à un certain point le doute; on saisit l’analogie des noms; on adopte la position de Ton- gres; seulement n’arrive-t-il pas que, pour sortir de l'in- certitude, on tombe dans une impossibilité? Nous ne touchons pas, dans cette notice, à l'argument ` tiré de la distance assignée par les Commentaires entre les divers campements des légions distribuées par César sur le territoire belge, et cela par une raison bien simple, Cest que si telle distance donnée concorde avec Tongres, elle ne concorde pas moins avec plusieurs autres localités proposées par différents auteurs. Cet argument n’a rien de spécial à Tongres. Que devient-il surtout, quand on réflé- chit que, si la position de la légion commandée par Sabi- nus et Cotta est le sujet de grandes controverses, la posi- tion des autres légions l’est pour le moins autant. Nous n'avons jusqu’à présent aucun point certain de repère. Telles sont les observations que j'ai cru devoir présen- ter à l’Académie, et qui me semblent empêcher l'Aduatuca des Commentaires d'occuper , sur la carte de notre an- cienne Belgique, l'emplacement de notre ville de Tongres. Je suis prêt à reconnaître les erreurs où je serais tombé, et je saurais gré à mes savants adversaires de vouloir les relever, en discutant la question sur le terrain où elle se trouve placée par le texte des Commentaires. ERE en ( 408 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS. Séance du 6 novembre 1862. M. Van HasseLrT, directeur de la classe et président de l’Académie. M. An. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, Braemt, De Keyzer, F. Fétis, G. Geefs, Roelandt, Jos. Geefs, De Braekeleer, Fraikin, Partoes, Éd. Fétis, Edm. De Busscher, Portaels, Balat, Payen , membres; Daussoigne-Méhul, associé. J M. Alp. Wauters, correspondant de la classe des lettres, - assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. le président fait connaître qu'avant la séance, les dit férentes sections de la classe se sont concertées avec le burean pour arrêter la liste de présentation des candidats aux places vacantes. L'élection aura lieu dans la séance du mois de janvier. Il est donné connaissance de cette ee qui sera imprimée et distribuée aux membres a La classe s’occupe ensuite de différents objets we oS intérieur. à ( 409 ) — M. De Coussemaker, associé de l’Académie, fait don de sa Notice sur l'abbaye de Ravensberg. — Remerciments. IE COMMUNICATIONS ET LECTURES. De l'enseignement du dessin dans quelques écoles de la ville de Paris; par M. L. Alvin, membre de l’Académie. J'ai eu l’occasion, dans le courant du mois d'octobre dernier, de me livrer à une étude attentive de quelques établissements consacrés à l'enseignement des arts du des- sin dans la ville de Paris. J'ai consigné, dans des notes rapides , écrites en quelque sorte sous la dictée des faits , les renseignements que j'ai recueillis de visu el auditu. Je les crois assez intéressants pour fixer un moment latten- tion de la classe des beaux-arts , et je vous demande, mes- sieurs, la permission de vous les communiquer. Voici dans quelles circonstances je me suis livré à cette étude. Le Gouvernement voulant pourvoir les athénées, les col- léges et les écoles moyennes d’un enseignement du dessin en rapport avec les besoins de notre époque, a nommé , à cet effet, une commission, au mois d'août 1861. Désigné par le Ministre de l'intérieur pour faire partie de cette commis- Sion, j'ai été engagé par mes collègues, qui m’avaient appelé à l'honneur de les présider, à visiter quelques lycées fran- cais, afin de constater quels résultats avait produits la réor- Sanisation opérée par le ministre Fortoul, en 1855, à la Suite des travaux de la commission dont M. Félix Ravaisson ( #10 ) a été le rapporteur, cette commission francaise ayant eu une mission identique avec celle dont nous sommes aujour- d’hui chargés. J'ai choisi, pour ma visite, les lycées de Paris. CHAPITRE I“. LES LYCÉES. § I7. = Lycée Saint-Louis. Le lycée Saint-Louis est situé sur le boulevard Sébasto- pol. Un obstacle matériel s’opposait à ce que je visse les classes en activité : celles de dessin n’étaient pas encore rouvertes, On a démoli une partie des bâtiments du collége pour le percement du boulevard, et l’aile actuellement en construction est précisément celle dans laquelle les classes de dessin seront installées. M. le proviseur est d'avis que le temps assigné au des- sin, dans l’ensemble des études, est bien court : une heure par semaine en sixième et en cinquième, et deux heures pour les autres classes. Cependant les résultats obtenus sont plus satisfaisants qu’on ne serait tenté de le supposer. - La méthode que suit le professeur, M. Lecoq de Bois baudran, est celle qu'on pratique à l’école impériale spé ciale, méthode qui à été recommandée par la commission de 1853 et qui s’appuie sur les principes développés dans le traité de Léonard de Vinci. 0 J'ai eu plus tard un entretien avec M. Lecoq de Bois baudran, j'en rendrai compte ci-après. Cn (441) § IL — Lycée Louis le Grand. M. Julien, proviseur du lycée Louis le Grand, me semble _ porter un vif intérêt à l’enseignement des arts, dont il parle comme un homme qui a bien étudié la matière. Ici, comme à Saint-Louis, tout s’est passé en conversa- tion. Le placement d'un calorifère, et d’autres arrange- ments intérieurs, qui n'ont pu être terminés pendant les vacances, ont retardé louverture des cours de dessin. Quant aux résultats, M. Je proviseur ne les croit pas fort importants : la durée de l’enseignement est trop courte, et cette spécialité ne compte pas suffisamment dans l’en- semble des études. L'usage de s’en tenir exclusivement à l'enseignement individuel nuit aux progrès. L'arrêté de M. Fortoul fixe à deux mille cinq cents francs le traitement des professeurs de dessin dans les lycées de is. C’est une rétribution bien modique; car le même maître devrait donner l’enseignement dans les sept classes du Cours complet d’humanités, y compris Ja philosophie. Cependant on a tenu à avoir des artistes en renom qui fussent en quelque sorte une enseigne; et comme ces pro= tsseurs en titre ne pouvaient point consacrer tout leur temps à ces fonctions, on les a autorisés à se choisir un suppléant , auquel ils abandonnent une part de leur traite- ment. La part qu’ils conservent est une indemnité destinée à les dédommager du temps qu’ils donnent à l'inspection des cours, inspection qui a lieu de loin en loin. Le sup- pléant est aussi , d'ordinaire, un homme de mérite. M. le proviseur du lycée Louis le Grand, qui, èn dernier lieu, exerçait les mêmês fonctions au lycée Napoléon , me signale le professeur de cet établissément comme un modèle à Suivre dans l’enseignement des éléments du dessin. Il entre (M2) dans quelques détails sur la méthode suivie par ce profes- seur, M. Noël, et m'engage à profiter de ma visite au ly- cée Napoléon pour avoir un entretien avec lui. S Ill. — Lycée Napoléon. Voici ce que j'ai recueilli de la bouche de M. le proviseur : Les cours de dessin ne se rouvrent que lundi prochain, - 20 octobre. Or je devais être ce jour-là à Anvers, pour l'examen d’un lauréat; impossible done de voir l'ensei- gnement du dessin en action. M. le proviseur fait bon marché des résultats obtenus dans les lycées. On y consacre trop peu de temps à l'étude du dessin. L'arrêté de M. Fortoul n’est pas même exécuté à la lettre. Cet arrêté assigne deux heures de leçon de dessin par semaine aux élèves de quatrième et de troi- sième. Au lycée Napoléon, ces deux heures sont réunies en une seule séance. M. le proviseur ne blàme point toute- fois cette dérogation au règlement; il la trouve, au Con- traire, favorable au progrès des élèves. Une séance d'unê heure est sitôt passée : il faut à l'élève assez de temps pour se mettre en train, tailler son crayon, placer son modèle. M. le proviseur étant nouveau venu au lycée Napoléon, ses observations ne s'appliquent point directement à cel établissement : son appréciation est générale, elle se fonde sur des notes recueillies ailleurs. Il confirme le bien que son prédécesseur m'a dit du mode de procéder de M. Noël dans l’enseignement des premiers principes du dessin. I me donne l'adresse de ce professeur, afin que je poisi Faller trouver chez lui. Au lycée Napoléon , comme dans les autres, on se pue de la pénurie de bons modèles. Ceux dont on est de se servir absorbent l’ attention des élèves par trop de À (415 ) détails d'exécution. Ils ne sont pas ombrés avec assez de sobriété. $ IV. — Complément de la visite des lycées. M. Lecoq de Boisbaudran, que j'ai rencontré en visitant l'école impériale spéciale de dessin, a confirmé ce qui . m'avait été dit par M. le proviseur du lycée Saint-Louis, à savoir: que , malgré le peu de durée des leçons, les progrès des élèves sont sensibles et satisfaisants. Il cite, comme point de comparaison, ce qui se passe à l’école impériale spéciale. Il se plaint toutefois de ne pouvoir faire usage, pour l’enseignement du lycée, des modèles qu'on emploie à l’école impériale spéciale. Je parlerai de ces modèles ci-après, quand je rendrai un compte détaillé de ma visite dans toutes les classes de cette dernière institution. . Lecoq de Boisbaudran est done partisan du système d'enseignement des principes recommandés par Léonard de Vinci. Il est l’auteur d’un ouvrage théorique, cité avec éloge dans le rapport de M. Félix Ravaisson. Cet ouvrage à pour litre : Education de la mémoire pittoresque. Application aux arts du dessin. Il a été publié d’abord en 1848, et en est aujourd’hui à sa deuxième édition. M. Lecoq de Boisbaudran ne pense pas qu'il y ait de bons résultats à attendre de l'emploi dans l’enseignement es modèles obtenus par le moyen de la photographie, par la raison que ces modèles ne mettent pas assez l'élève sur la voie pour le choix des procédés par lesquels il doit rendre les effets de la lumière et de l'ombre. Cette observation du savant professeur s'applique uniquement à l’enseignement élémentaire; car, dès que l'élève a la main faite à crayon- ner, il est bon, au contraire, de le laisser libre de choisir et ( 414 ) de trouver lui-même les procédés d'exécution qui devien- nent son style. He M. Noël, le professeur du lycée Napoléon , est un peintre de genre, de marine et de paysage. J'ai eu avec lui un en- tretien d'une heure. En voici le résumé : | L'enseignement de M. Noël est simultané, oral et pra tique. Pendant tout le cours de la leçon, dans la classe des _ éléments, il travaille devant les élèves au tableau noir, il leur explique ce qu'il fait, et ceux-ci limitent simultané- — ment sur leur papier. Il commence par le dessin linéaire à main levée. Après quelques exercices sur les lignes et les figures, il emploie alternativement, pour la représentation des solides, le modèle en reliéf et le modèle-estampe; pour ceux-ci, le simple contour au trait d’abord, puis Vindication des ombres par les procédés les plus sobres, n’y mettant juste que le nécessaire des hachures. | Bien que, dès le commencement, il fasse remarquer à ces élèves les divers effets de la vision sur les propor- tions des objets, il ne complique point ses démonstrations des principes de la perspective. Il est d'avis que ces prin- cipes, présentés trop tot et quand l'élève est incapable de les comprendre, le déroutent et lui créent des difficultés qu'on doit au contraire chercher à écarter de la voie des commençants. Il n'est pas bon, selon lui, que l'enfant se. repose sur une construction géométrique, pas plus que sur un instrument de précision : il faut que l'œil s'habitue à bien voir et la main à bien suivre Vindication de l'œil. Il est, sur ce point, tout à fait d'accord avec M. Félix Ra- vaisson, qui, dans son rapport de 1853, s'exprime en CE termes : « De même que calquer n’est point dessiner, Cé | n'est point dessiner que de construire géométriquement . d'après des formules, » e ( #15 ) Quand il en est arrivé aux solides, M, Noël prend à la main le modèle, le montre aux élèves sous toutes ses faces, explique la disposition des lignes qui en limitent le con- our, suivant le point de vue d’où l'objet est aperçu. Il le dessine lui-même sur le tableau, d’abord comme l'enfant le dessinerait, puis il signale les défectuosités , les erreurs, les lacunes, et les corrige. Par exemple, il prendra une assiette. Tout enfant repré- sentera une assiette en tracant un rond. C’est aussi de cette manière que le professeur la représentera d’abord sur le tableau. Alors, reprenant l'assiette et la plaçant successive- ment dans diverses positions, il fait remarquer à ses élèves que les contours, qui sont cependant toujours les mêmes, changent de forme pour celui qui les observe: que le cercle devient une ellipse plus ou moins allongée. Il agit de même avec une foule d'objets, rectifiant tou- jours ce qui est défectueux dans la vision, et habituant ainsi enfant à bien voir dans l'espace, ce qui est la con- dition de toute bonne représentation graphique, et par conséquent la base du dessin. CHAPITRE IE ÉCOLES DE DESSIN POUR LA CLASSE OUVRIÈRE. N'ayant pu voir l’enseignement du dessin en action dans les lycées de Paris, pour les causes que j'ai indiquées plus haut, j'ai voulu, du moins, m’enquérir de ce qui se passe dans d’autres institutions ayant le même art pour objet. J'ai done visité les établissements ci-après désignés 4 T. L'école impériale et spéciale de dessin, etc., rue de l'École de médecine: ( 416 ) if. L'école municipale de dessin, rue Ménilmontant; HI. L'école municipale de dessin, rue Chabrol; IV. L'école municipale Turgot; V. L'école municipale de dessin pour les femmes, rue Notre-Dame de Lorette. La première de ces écoles dépend du ministère d'État. Je l’avais déjà visitée il y a deux ans, en novembre 1860, et je connaissais assez M. Belloc, son directeur, pour n’avoir pas besoin d’une autorisation officielle. Quant aux autres, qui sont sous la juridiction municipale, jobtns, dès le jeudi 16, une autorisation de M. Landoy, inspecteur de l’Académie de Paris. § I. — Ecole impériale spéciale. Cette école est, sans contredit, la mieux organisée de toutes celles de Paris. Je mets naturellement hors ligne l’école des beaux-arts, qui a un tout autre but et une con- stitution toute différente. L'école impériale spéciale est celle que Fon cite quand on veut présenter le modèle d'un enseignement des arts graphiques et plastiques s'adressant aux artisans, à ceux que les industries de luxe emploient. M. Piron-Vanderton, qui a publié, en 1864, un travail très-intéressant sur l’enseignement du dessin dans la ville de Paris, parle en ces termes de l’école dont il donne Je programme détaillé : a « Bachelier, peintre de fleurs et professeur à l'ancienne Académie, fonda, vers le milieu du dix-huitième siècle, en 1765, une école où les ouvriers pouvaient aller puise" quelques notions très-élémentaires de dessin; son be gnement s’est considérablement augmenté depuis, €t c'est actuellement l'établissement le plus complet de ce goe » Cest là que Percier, l'illustre architecte, alla prendre (MT) ses premières lecons en arrivant à Paris; et, en reconnais- sance des notions de dessin qu’il y avait reçues, il lui a laissé une dotation considérable. » De son côté, la ville de Paris lui alloue, chaque an- née, une somme de six mille francs. Son es s'élève à = de quarante mille francs (1). » „e. (1) Je me plais à rapprocher de l'appréciation de notre compatriote celle que M. Halévy, membre de l'Institut, a faite du mème établissement, dans un rapport à Ja classe des beaux-arts : École impériale et spéciale de dessin; directeur M. Belloc. « Cette école , qui est gratuite, date de près d'un siècle. Fondée en 1767, par lettres patentes de Louis XV, sur la demande des six corps de mé- tiers, elle a pour but de former et d'éclairer le gout des jeunes gens qui se destinent aux branches de l'industrie se rattachant plus spécialement aux beaux-arts. Elle à, depuis sa création, exercé une heureuse et con- stante influence sur la fabrication élégante dite de Paris; cependant les éléments des arts qui tiennent au dessin y sont enseignés de manière à favoriser toutes les vocations et à n’en fausser aucune. » Le personnel enseignant de cette école se compose d'un directeur, de neuf professeurs, de deux x professeurs suppléants et de quatre répétiteurs. Un comité € d'enseignement, présidé par le directeur et convoqué par lui, S'assembl s les mois. L'enseignement comprend : 1° Les mathémali- ques eid arithmétique raisonnée, géométrie pratique et descrip- tive, “er graphique , exer cice ve da tracé, ete, ; 2° architecture : coupe des pierres 1, épures, tracé des ombres, ete. ; 5° des- sin d'i imitation, les quatreg genres : figures, animaux, fleurs, ornements. » Sous la direction actuelle, il s'est ouvert à l’école une classe de sculp- ture d'ornements, d'où sont sortis une foule d'ornemanistes pour les båti- ments, On a pu apprécier récemment Phabileté de ces jeunes artistes dans les travaux du Louvre. Généra me les ornemanistes de tous genres ont, vingt ans, passé d’abord par » La création d'une chaire de réa et de la composition de l'orne- Ment à suivi d'assez près l'ouverture de Ja classe de sculpture; les exem- bles sont dessinés par les professeurs sur le mere | avec ombre et lu- re devant les élèves qui les copient séance tena > llya eu Successivement introduction de rShide e la plante vivante ; 2"° SÉRIE, TOME XIV. 29 ( 418 ) Ainsi que je l'ai dit plus haut, j'avais visité, en 1860, les classes de cette école; mais seulement les classes du jour. Les classes du soir sont, à bien peu de chose près, ce que sont celles des académies d'Anvers, de Bruges, de Gand, de Bruxelles (1), de Liége et de Tournay. Le principe de l’enseignement y est le même. On suit, à l’école impériale spéciale, pour les éléments du dessin, la méthode préconisée dans le rapport de M. Fé- lix Ravaisson, d’après les principes de Léonard de Vinci; c'est-à-dire qu’on commence à faire dessiner, d'après le modèle-estampe, d’abord les parties de la tête, puis la tête, puis la figure; ensuite on passe à la bosse, tête et figure, et l’on finit par le dessin d’après nature, figure humaine. d'un cours d'anatomie, du dessin de mémoire, de la pratique de la per- spective, du dessin d’après la bosse, et enfin, tout récemment (janvier 1858), de l'étude du modèle vivant » Comme complément de cet ensemble, et pour répondre aux besoins croissants de la librairie imagée, le directeur, daus un rapport détaillé » à soumis tout récemment à M. le ministre d’État la proposition d'ouvrir à sur » L'école possède une grande collection de modèles de tous genres qe dès l'origine , a été gravée pour elle seule. » Le nombre des inscriptions s ‘save en moyenne de buit cents a mille par an. Les classes sont plus suivies en hiver, un peu moins en été. » (Note du rapport de M. Halévy.) (1) En citant l'Académie de Bruxelles, j'entends parler de l'organisation que j'y ai vue, de 1856 à 1846, lorsque j'avais l'honneur d’être le secré- taire de cette institution. J'ai inspecté celle de Liége, en 1860; les autres, je ne les connais que par les rapports de mes collègues , qui les ont visitées pendant la même année, et par ceux des gouverneurs des provinces. J'ai reçu Communication de ces derniers en ma qualité de rappor teur du am seil de Na de l'enseignement des arts du dessin. l'école une classe spéciale pour l'enseignement du dessin et de la gravure bask: sde erder nn he nee eee A a GO ee OR MENNE | ( 419 ) L'enseignement de lornement y marche concurrem- ment avec celui du dessin de la tête et de la figure; il est complété par un cours de composition et d'histoire de lor- nement. Ce qui distingue cette école de toutes celles que jai visitées, tant en Belgique qu’en France, c'est la col- lection des modèles employés pour l’enseignement des pre- miers éléments du dessin. L'école possédait autrefois les cuivres de ces modèles, gravés dans la manière dite de Demarteau (1). Ces plan- ches ont été vendues, pour la valeur du métal, sous lad- ministration de M. d'Argout. C’est l'objet des regrets du directeur; heureusement qu'un fort tirage en avait été fait auparavant, et le magasin de l’école en conserve un nombre d'exemplaires qui suffira aux besoins pendant long- temps encore; mais on n'en laisse point sortir, et je n'ai pu m'en procurer la collection. Ces modèles sont de dimension moindre que ceux qu'on emploie généralement. M. Belloc pense qu'il est bon de ne mettre sous les yeux des enfants que des modèles dont ils puissent embrasser l'ensemble d’un coup d'œil. Ils sont imprimés en rouge, à la sanguine, et se distinguent par la grande sobriété des moyens employés pour produire l'effet des ombres : il n’y a juste que ce qu’il faut de hachures pour faire ressortir le modelé, le relief de l'objet. J'avais déjà été frappé de ce caractère particulier des modèles de l’école spéciale, quand je l'avais visitée la pre- CRE A EN DRE CS (1) Les modèles gravés dans cette manière sont devenus rares; on ne les rencontre plus dans le commerce. Je suis entré dans plusieurs maga- sins où j + les ai vainement andés. Ven ai trouvé pourtant quelques- es quais, dans les ie de marchands d’estampes. Je les ai achetés pour la collection du conseil de perfectionnement. ( 420 ) mière fois, et j'en ai entretenu le conseil de perfectionne- ment, lorsque nous nous sommes occupés de l'examen des modèles, après l'inspection de 1860. C’est à cette sobriété de hachures que j’attribuais les progrès rapides des élèves; C’est également opinion de M. Belloc. Ce professeur, aussi modeste que distingué, ancien lauréat de l'Académie de France à Rome, n’a pas hésité à convenir qu’à son arrivée à la direction de l’école, il avait été tenté de proscrire ces modèles, parce que, sous le rapport de la pureté de la forme, ils n’égalent point ceux que Reverdin , par exemple, a dessinés d’après l'antique et d’après les grands maitres de la renaissance. Mais l'expérience l'a bientôt déterminé à conserver ces modèles. L'important, au début des études, c’est de ne pas trop compliquer le travail de l'élève. Quand les tailles et les hachures sont trop savantes, le commen- cant prend le détail pour point de vue unique; il ne peut bien saisir l’ensemble des formes; il ne voit pas même la ‘forme, il n’apercoit que le procédé (1). Se rd (1) Les mêmes idées sont exprimées dans le passage ci-après du rapport déjà cité de M. Halévy : ae « Pour l'étude du dessin, nous recommandons aussi le choix attentif des modèles. » Note. — Ces modèles, suivant l'avis de l'Académie, devraient con- sister en un trait légèrement ombré, sans estompe, d'après l'antique her d'après les grands maîtres. Le modèle primitif devra avoir été fait expr 7 et par des dessinateurs habiles et exercés, pour la destination qu'il doit recevoir. Lorsqu'il aura été approuvé, il sera reproduit par la gravure en fac-simile sur acier. Les épreuves pourront ainsi être tirées en nombre illimité, à un prix modique. De cette façon l'enseignement du dessin serait le même dans toutes les écoles, et Feposerait sur les meilleures Dage La lithographie pourrait aussi être admise à la reproduction des modèles, mais seulement lorsque cette reproduction serait obtenue de meme en fac-simile , par le report de l'original sur la pierre. » Bn (Rapport de M. F. Halévy sur les arts el l'industrie, D 526) (421) M. Belloc repousse le système d'enseignement du des- sin qui prend pour base la géométrie. Il ne veut de la per- spective que quand les élèves sont déjà exercés par deux années au moins de pratique du crayon. Il veut que la per- spective soit enseignée alors scientifiquement et non d’une manière empirique. Les inventeurs de méthodes expéditives n’ont pas son approbation : il dit que toutes celles qui ont paru en France sont l’œuvre de gens qui n’ont jamais rien produit de sérieux dans l'art. Il est opposé à la méthode de Dupuis, qu’il regarde comme dangereuse, par les motifs déduits dans le rapport de la commission de 1855, dont il était membre. Réduire les formes, si flexueuses, du corps humain en combinaison de plans enveloppant des surfaces qui, dans la nature, sont toujours ou convexes ou concaves, c'est un mauvais pro- cédé qui n’est bon qu’à fausser d’abord le jugement et en- suite le goût (1). (1) L'objet dela pré i tante d itres, le but où ils visent toujours, étant l'expression du „caractère: ou de l'esprit des formes, leur Re constante a été de l'indiquer tout d’abord dans l'esquisse même la plus légère et la plus fugitive, et, par conséquent, en ébauchant la figure d'un être animé et pr richeri une figure humaine, de faire tout d'abord sentir la nature de ces courbes sinueuses ou serpentines (comme les appelaient Léonard de Vinci et Michel- Ange), qui en sont le caractère distinctif et en révèlent l'esprit. C'est ce que nous voyons dans les dessins du Titien, du Cor rége, comme dans ceux de Raphaël, Léonard de Vinci , de Fra idlonico et de Michel-Ange, comme dans les ébauches en cire . en terre ou même en marbre qui nous restent de ces grands ar- istes, Une manière toute différente mencé à régner dans certaines écoles an dix-septième et au dix-huitième siècle, à mesure que le sentiment véritable de l'esprit des formes s’affaiblissait : c'est celle qui consiste à (422) Chaque professeur intelligent, dit-il, doit avoir sa mé- thode : il y a autant de méthodes que de maîtres. Chacun n’applique bien que la sienne. Ayez donc avant tout des maitres qui sachent dessiner et ne leur imposez jamais une méthode, quelle qu’elle soit. Comme nous en étions sur ce sujet, je me rappelai que, dans son rapport de 1853, M. Félix Ravaisson avait dit, à propos de la méthode de calquer, inventée par M™° Cavé, que l’expérience en devait être faite à l’école impériale et spéciale. Je demandai done à M. Belloc de vouloir bien me dire quel avait été le résultat de cette expérience. Il me répondit que l'épreuve n’avait pas eu lieu dans son établissement et qu’elle ne pouvait en effet y être faite dans des conditions convenable, puisque l'objet principal de cette invention , c’est de permettre aux personnes étran- gères à la connaissance du dessin d'enseigner cet art. C’est principalement dans les écoles communales rurales, ajouta-t-il, qu’on en a fait l’épreuve. On doit aussi l'avoir mise en pratique dans quelques écoles primaires munict- pales de Paris. Il me conseilla, si je voulais en savoir plus long sur ce point, de m’adresser à l'hôtel de ville, à M. Lan- doy, inspecteur de l'académie de Paris, délégué à la pré- fecture de la Seine. J'ai suivi ce conseil. A lhôtel de ville (1), on mwa répondu que la méthode de M"° Cavé à one on Jo remplacer les lignes et les surfaces courbes par des droites et des plans. Borné d’abord au détail des figures, aux petites parties qui les compo- sent, ce procédé a de plus en plus été appliqué à de grandes parties, etil a fini de notre temps, chez ais de dessinateurs et de peintres, pa! s'étendre au dessin tout entie pe de M. Félix Ravaisson, page 56) (1) M. aa étant retenu par les travaux d’un jury d'examen; j'ai été reçu par M. Larcher, sous-chef. ( 425 ) été expérimentée dans quelques écoles de Paris, mais que les résultats n’ont pas été très-concluants. J'ai visité, en compagnie de M. Belloc, toutes les classes du soir, depuis les premiers principes jusqu’à la classe de dessin d’après nature, figure humaine. J'ai assisté, en der- nier lieu, à la leçon de composition ornementale et au cours oral d'histoire de l’ornement , donné ce jour-là par le professeur suppléant. Une circonstance que je ne dois pas négliger de signaler, Cest que les murs des salles de l'école sont tapissés, du haut en bas, de modèles de toutes les sortes, dessins, gravures, bustes, bas-reliefs, arabesques, ete. L'effet de ces objets, constamment placés sous les yeux de l’élève, ne contribue pas peu à lui former le goût et à lui meubler l'esprit d'idées et de motifs qu’il combine et qu’il applique plus tard. En rendant compte de mes visites dans les lycées, j'au- rais dû noter aussi le grand nombre d'objets d'art, gra- vures, bustes, bas-reliefs moulés sur l'antique que j'ai remarqués dans les salles et dans les vestibules. Les con- seils donnés, à cet égard, par M. Félix Ravaisson, dans Son rapport, ont donc été suivis (1). TT (1) Voici en quels termes s'exprime ce rapport « Outre les modèles de formes artiticielles et eh qu’on pourrait reproduire pendant la durée du cours, d'autres chefs-d'œuvre de Tart, placés partout, dans les lycées, sous les yeux de la jeunesse, achèveraient de la pénétrer de l'esprit qui les a produits, de cet esprit universel duquel procèdent également les contours héroiques des marbres du Parthénon et a du moindre vase de terre que recèlent les sculptures d'Athènes e Vulci. ( 424) SIT. — L'école municipale de dessin et de modelage, rue Ménilmontant. M. Piron-Vanderton, dans l’opuscule déjà cité, parle en ces termes, de cette école : « En 1855, à la demande de quelques membres de la réunion des fabricants de bronze, M. Lequien père, grand prix de sculpture, ayant exposé plusieurs fois au salon et fait des dessins et des modèles, pendant quinze ans, pour le commerce, ouvrit, rue Ménilmontant, n° 14, une école de dessin et de modelage appliqués à l’industrie. Cette école, fréquentée maintenant par plus de trois cents élèves, a été construite aux frais de M. Lequien. Sur un rapport de MM. Arago, Aubé et Bouvattier, le conseil municipal de Paris l’indemnisa en partie de ses frais de construc- tion, lui accordant un traitement de trois mille francs l'an, plus l'éclairage; mais ce traitement, déduction faite des frais laissés à sa charge, ne s'élève qu'à la somme de dix- huit cents francs. Les élèves payent un mensuel de trois francs. f » Nous nous plaisons ici à rendre hommage au talent, au zèle, à la persévérance et au désintéressement de M. Le- quien père, qui a pu mener à bonne fin l’entreprise d'un établissement aussi utile que remarquable , et nous enga- geons fortement les personnes que cela intéresse à le visie ter, lors de leur séjour à Paris. » Après avoir visité en détail l’école de la rue Ménilmon- tant, je m'associe entièrement à l'appréciation de M. Piron- Vanderton. | J'ai trouvé dans M. Lequien père un véritable artiste el um maitre très-expérimenté. Il m’a montré toute son école, ( 425 ) depuis les principes jusqu’au dessin et au modelage d'après nature, M. Lequien procède, dans l’enseignement des élé- ments du dessin, à peu près comme on procède à l'école impériale spéciale. Il n’a point les modèles de cette école; mais il y a suppléé en publiant lui-même un Cours élé- mentaire de dessin de Vornement (1). Ce cours est bien concu, bien gradué; il a, avec les modèles de l'école im- . périale, ce trait de ressemblance que les procédés, pour rendre Veffet de l'ombre et faire ressortir le modelé, sont aussi d'une grande sobriété et qu'ils conduisent insensi- blement l'élève aux hachures les plus compliquées. dessin linéaire proprement dit n’a point de place dans cet enseignement. M. Lequien a modelé une suite d'ornements en plâtre qui offrent aussi une gradation de difficultés. Dès que la main de l'élève est exercée au ma- niement du crayon, par la copie des modèles gravés, le maitre le fait dessiner d’après les ornements de plâtre. Au bout de fort peu de temps, celui-ci peut aborder la tête et la figure humaines, ainsi que les riches ornements que l'antiquité et la renaissance nous ont légués. M. Lequien recommande l'emploi de l'estompe de très- bonne heure, comme offrant à l'élève un moyen facile de rendre les effets; mais je dois ajouter qu'il laisse une grande liberté dans le choix des procédés: il tient beau- Coup à ce que chacun suive l'impulsion de sa personna- lité; aussi voit-on, dans la même salle, des dessinateurs employant, celui-ci l'estompe, celui-là le crayon noir, un autre la mine de plomb. Les modeleurs apprennent aussi à dessiner. Dès qu'ils eenma mme er ied — nd _—_ ( 426 ) ont acquis une certaine habileté, ils dessinent alternative- ment d’après la gravure et le plâtre, et modèlent d'après la gravure ou d’après un croquis. Cet exercice est particu- lièrement utile aux ouvriers qui doivent savoir modeler d’après le croquis d’un architecte (1). Ce qui n’est pas moins remarquable, c’est qu'un seul maître puisse diriger des classes aussi nombreuses et aussi diverses, y maintenir l’ordre et en obtenir des résultats très-satisfaisants. M. Lequien m'a montré plusieurs porte- feuilles, remplis de dessins de ses élèves; il m’a dit avoir fait, à l'exposition universelle de Londres, un envoi im- portant des meilleurs travaux de son école. Toute la classe est garnie de modèles, qui ne sont, la plupart, que les trae vaux des anciens élèves, conservés pour l'usage des nou- veaux, et ces modèles valent mieux, assurément, que la majeure partie de ceux qu’on rencontre dans le commerce. méthode consiste à présenter aux élèves des modèles bien an TT A PT A E nay (1) Cet exercice n’est point inconnu chez nous; il est pratique notar x ment aux académies d'Anvers, de Gand, de Liége et de Bruges. jé mon retour de Paris, j'ai eu l’occasion d’aller à Bruges, et jen al profité P . ent Aanné d'A pour visiter l’Académie, dont d è une bonne opinion. Lorsqu'on voit comment l'enseignement y est 015 RE école rem- Les dé l'on n’éprouve aucune surprise des éclatants succès que cette porte, dans toutes les branches, aux grands concours de Rome. | ments du dessin y sont enseignés, depuis douze ans, par une ne main levée qui ne le cède à aucune de celles que j'ai vu pratiquer. ©" Modal + “11 a PS 3 4 z odèle-estampe et d'après le modèle en relief. Les cours de dessin de la figure d'après as d’après nature sont combinés de manière que l'antique aide l'élève 4 préter la nature, et que la nature l'aide à bien comprendre interpre tion que les artistes de l'antiquité ont donnée à la forme humaine: On n’enseigne, dans cette école, ni le dessin linéaire < géométrique, ni même le dessin linéaire à main levée : la ( 427 ) gradués et à laisser chacun se développer d’après son sen- timent. On n’impose pas de procédé uniforme, comme je l'ai dit plus haut; aussi remarque-t-on dans les travaux des élèves une grande indépendance dallure. Les études ainsi réglées ont cet avantage que l'ouvrier, ne restat-il que six mois à l’école, en emporte toujours quelque notion utile, quelque pratique dont il pourra faire usage dans son état. § Il. — École municipale de dessin, rue Chabrol. Elle est aujourd’hui dirigée par M. Justin Lequien, fils du directeur de l’école de la rue Ménilmontant. M. Justin Le- quien est un sculpteur, ancien élève médailliste de l’école des beaux-arts. Il a succédé, dans la direction, aux frères Dupuis, qui avaient fondé l’école, vers 1856, et qui y pra- tiquaient la méthode (4) qui a fait tant de bruit, vers la même époque. L'administration municipale de Paris accorde au direc- teur de l’école de la rue Chabrol trois mille francs par an, moyennant quoi, celui-ci pourvoit à tous les besoins de l'établissement, y compris la location du local et le salaire de ses aides, s'il juge convenable de s'en donner. Le local peut contenir deux cents élèves; il y en avait une centaine présents quand je ai visité, mais c'était peu de jours apres la rentrée des vacances. On y voit une belle collection de dri moulés sur l'antique, donnés par le ministère tat. L'enseignement comprend le dessin, depuis les pre- en etn an ip ed edt W De l'enseignement du dessin sous le point de vue industriel; par Alex. Dupuis. Paris, 1856. ( 428 ) miers éléments jusqu'à la figure d’après nature inclusive- ment, le modelage, ornements et figure. Les modeles dessinent et modèlent alternativement ; ils modèlent tantôt d'après l'estampe et tantôt d’après le relief : c'est le même système qu’à l’école de la rue Ménilmontant. J'ai remarqué, parmi les modèles employés pour les principes, quelques feuilles d'une collection composée et gravée par M. Lequien père, pour l'usage exclusif des élèves de l’école Turgot. Cette collection a le même but que celle de l’école de la rue Ménilmontant : elle procède d'après les mêmes principes. A propos de ces modèles, M. Justin Lequien, qui, de — même que son père, est professeur à l’école Turgot, m'oflre de m’accompagner dans ce dernier établissement, pour} voir comment l’enseignement du dessin y est organisé. Surpris de n’apercevoir, dans l’école de la rue Chabrol, — aucun modèle de son fondateur Dupuis, je demanded — M. Justin Lequien l'explication de ce fait, ce qui aménelt — conversation sur les méthodes expéditives en général. M. le directeur est d'avis qu’il peut y avoir autant de — méthodes que de maîtres, c’est-à-dire qu'il ne doit pas) _ avoir de méthode imposée. Quant à celle de Dupuis, len est l'adversaire, précisément parce qu’il l’a vue à l'œuvre: : il en a fait l'expérience quand il a pris la direction de 4 l'école, et il n’a pas tardé à reconnaitre qu’elle fourvoyall les élèves; il l'a done complétement écartée. yal La méthode Cavé ne vaut pas mieux , selon lui; elle a, a en outre, le tort de faire croire aux personnes peu versets — dans la matière qu'on peut enseigner le dessin sans Se voir dessiner soi-même; c'est toujours la reprise de lige mise en avant par Jean-Jacques Rousseau dans l Émile. | Depuis un an, M. J. Lequien a cru utile de joindre à son ( 429 ) enseignement un cours de dessin géométrique et des ma- chines, épures et lavis. Ce cours est donné par un jeune élève sorti de l’école centrale. Il est suivi par une douzaine de jeunes gens; il est tout à fait indépendant des autres classes. L'organisation des autres écoles municipales de dessin ne doit guère, d’après ce qu'on m'a dit, différer de celle des deux établissements que j'ai visités. Toutes s'adressent également à la population ouvrière; elles sont ouvertes toute Pannée, de sept à dix heures du soir, sauf six se- maines pendant les mois d'août et de septembre. Il serait très-facile d'organiser des écoles semblables dans les faubourgs de Bruxelles; elles seraient comme des succursales de PAcadémie, qui ne peut recevoir au maxi- mum que sept cent cinquante élèves. Vai soumis, au mois d'août 1861, au Ministre de l'inté- rieur, un plan qui avait pour objet la réalisation de cette idée. Le conseil de perfectionnement, dans sa dernière session, a repris le projet et l’a recommandé à l'attention du Gouvernement. © § IV. — École municipale Turgot. Cette école est une de celles qui ont été fondées par la Ville de Paris, vers 1855, afin de donner à la population bourgeoise et ouvrière l'éducation dite francaise, c'est-à- dire sans le concours des langues mortes. L’enseignement de ces écoles correspond assez bien aux sections profes- Sonnelles annexées à nos athénées. cours de dessin est organisé à l’école Turgot suivant Le de M. Lequien père, qui y professe, ainsi que 8. | ( 430 ) J'ai parlé plus haut de l'ouvrage, concu et gravé spécia — lement pour l’usage de cette école : c’est une suite de mo- dèles gradués, depuis les formes les plus simples, au trait, jusqu’à l'ornement ombré. Tous les élèves copient, en même temps, le même modèle; il y en a quatre pour le mois d'octobre. Le cours étant obligatoire chaque élève — travaille une semaine sur le même modèle. Les choses se — passent de la même manière pendant le reste de l'année: _ chaque exemple arrive à son jour fixe. Ce système parai- — tra bien précis; il laisse bien peu de place à la liberté; mais — comme il est mis en pratique par celui-là même qui la — imaginé , il produit des résultats satisfaisants : en moins d'une année l'enfant commence à dessiner d’après le relief. C'est encore le professeur M. Lequien père, qui est Pau- teur de la série de platres qui suit, dans l'enseignement, la série des modèles gravés. Après deux années de ces exe — cices, l'élève aborde la tête, puis la figure humaine. L'étude de la composition de l’ornement est po assez loin dans cette école; j'ai encore vu là de fort ns dessins exécutés par les élèves. Quoi qu’on puisse penser de cette méthode, il me parait : | qu'elle ne peut être appliquée que dans une école qui M conserve ses élèves toute la journée, sous une stricte discipline, et qui les y retient pendant un nombre d le ze it suffisant pour achever une éducation. Il n’en est pas de même dans les écoles dont je me e suis : occupé plus haut; il n’en pourrait être de même non pis a dans nos académies de Belgique, lesquelles reçoivent, € grande majorité, des ouvriers, des artisans, Ce 4 dant toute la journée, et qui ne peuvent consacrer au €55 Sin que quelques heures de la soirée. Le cours de dessin de l’école Turgot n ‘est point ins : 4 ( 451 ) commerce; toutefois M. Lequien père m'a promis de réu- nir et de m'envoyer, pour l'usage du conseil de perfection- nement de l’enseignement des arts du dessin, un exem- plaire complet. $ V. — École de dessin pour les femmes. La ville de Paris a aussi organisé des écoles de dessin pour les femmes. Celle de la rue Notre-Dame de Lorette se trouvait sur la liste jointe à la lettre d'introduction que j'avais obtenue de l’obligeance de M. Landoy. Les cours s'y donnent non le soir, mais pendant le jour, de une heure à quatre. La directrice, M"? Hautier, est une artiste d’un talent hors ligne qui a poussé ses études plus loin que ne le font la plupart des femmes; elle est élève de Henri Schaeffer. Avant que l'administration songeñt à créer ces écoles, M" Hautier avait un atelier particulier dans lequel elle re- cevait des élèves appartenant à des familles aisées; elle a maintenant une commission du préfet de la Seine et un traitement annuel de trois mille cing cents francs, moyen- iant quoi, elle doit ouvrir ses classes à un certain nombre de boursières , élèves que la ville lui adresse et qu'elle est lenue de recevoir sans rétribution aucune; les autres sont admises, au prix modique de trois francs par mois: C'est le prix fixé aussi pour les écoles municipales de dessin à l'usage des ouvriers. Le loyer de l'école, le chauffage, les modèles et tous les frais quelconques demeurent à la charge de la directrice. St elle se donne des aides, soit pour l’enseignement, soit pour la surveillance, les frais en sont également à sa aka Son école peut contenir de quatre-vingts à cent ( 452 ) Les autres écoles municipales de dessin pour les femmes ont reçu la même organisation. Il y a de plus à Paris une école de dessin pour les femmes, dirigée par M" Rosa Bon- heur; elle est dans la dépendance du ministère d'État. Je — n'ai pas eu le temps de faire les démarches nécessaires pour que les portes m’en fussent ouvertes. a M. Halévy, dans le rapport déjà cité, parle en ces termes — de cette institution : | x « École spéciale de dessin , ouverte aux jeunes personnes qui se destinent aux professions industrielles, dirigée par _ M": Rosa Bonheur. , » On enseigne dans cette école tous les genres de dessin: — la figure, ’ornement, le paysage, les animaux, les fleurs. à Il y a des concours annuels, des prix consistant en me dailles d'argent et un grand prix d'honneur donnant droit | à un diplôme. La distribution des prix est accompagnée de l'exposition publique des dessins du concours. » Dans l'opinion de M'* Hautier, les écoles de dessin pout _ les femmes ne rendent point tous les services qu'on en ale tendait; elles ont été créées dans l'intérêt de Ja classe 0- vrière, et lon peut dire qu’elles ne profitent point à: o | classe. La plupart des élèves qui fréquentent ces écoles : sont des filles de petits employés et de militaires al sionnés, dont la condition, à vrai dire, est souvent Pe que celle des filles du peuple. M” Hautier parait avoir de cette question une étude sérieuse; elle a, touchant l : ganisation qui conviendrait à ces écoles, des idées particu- lières qu’elle se propose d'exposer prochainement dans w mémoire. et Vai parcouru toutes les classes, après avoir longuement causé avec le directeur du mode d'enseignement pratique dans son école. On y dessine la tête, la figure, les omne : (455 ) ments. L'étude du corps humain y est poussée jusqu'à la figure d’après la bosse inclusivement. On y copie d’après nature la tête, les fleurs et les fruits. M"! Hautier est opposée à toute méthode qui a la préten- tion d'être expéditive; elle dit qu’il faut un certain temps pour exercer l'œil et la main, et qu'il ne sert de rien de prendre les routes de traverse. La méthode de Dupuis lui semble dangereuse. Elle se conforme, dans son enseigne- ment aux idées qui ont été développées par M. Félix Ra- vaisson , dans son rapport de 1855 : c'est bien là, dit-elle, la méthode recommandée par Léonard de Vinci, Fidèle à son principe, elle repousse l'emploi prématuré de Pestompe : elle s'attache avant tout à exercer les élèves au maniement du crayon. Elle se plaint aussi de la diffi- culté de trouver de bons modèles dans le commerce; ceux qu'elle emploie sont choisis avec goût et discernement parmi les meilleurs. CONCLUSION. De tout ce que j'ai vu dans les écoles de dessin de la ville de Paris, des entretiens que j'ai eus avec les professeurs et les directeurs les plus autorisés à exprimer une opinion, deux choses ressortent pour moi à toute évidence. D'abord que nos académies belges ne méritent pas le reproche qu’on s’obstine à leur adresser, d'être dans une mauvaise voie et de ne produire rien de bon. Certainement Plusieurs d’entre elles réclament des améliorations et des ormes; mais il en est aussi qui ne le cèdent point aux meilleures institutions du même genre qu'on rencontre à l'étranger. En second lieu, que c’est en multipliant les écoles de dessin qu’on satisfera à ce que les exigences des indus- 2° SÉRIE, TOME XIV. 30 ( 434 ) triels ont de légitime. C’est par ces nouvelles créations que le conseil de perfectionnement a provoquées, c'est e améliorant l’enseignement du dessin dans les athénées colléges et les écoles moyennes, qu’on obtiendra les résul- tats désirés. OUVRAGES PRÉSENTÉS. — Rapport sur la situation de l’université de Gand, onal l'année académique 1861-1862; par M.J. Roulez. Gand, 1862; inge Université pe Liéce. Réouverture solennelle des cours, an- née 1862-1865. Discours inaugural et rapport du recteur, M. A. Spring. Programme des cours. Dispositions Me de Liége, ee a type del’ instruction du jeune sourd-muet ; speta C. Cart Bruges, 1862; in-8°, Histoire du Collegium medicum Bruaellense; par C. Br 7™ et dernière livraison. Anvers, 1862; in-8°. Monographie des Agavées ; par M. le Dt Ch. Koch, ral de l'allemand par M. A. de Borre. Gand, 1862; in-8°. Essai de tablettes liégeoises ; par Alb. d'Otreppe de r 57™ livraison. Liége, 1862; in-12. a Propagation des deux langues, ou étude sur les inco nients qui résultent de la différence d'idiomes dans pays; par J. Dierckx. Bruxelles, 1862; in-12. Précis de cosmographie; par Thil-Lorrain. Paris-To in-12, Revue trimestrielle, 36% vol. Bruxelles, 1862; in-12: Ed ( 435 ) L'Abeille, revue pédagogique , publiée par Th. Braun, VHI"! année, 7™ à 9™° livr. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Messager des sciences historiques, année 1862; 3° livr. Gand, 1862; in-8°. Journal historique et littéraire, t. XXIX, liv. 7 et 8. Liége, 1862; 2 broch. in-8°. Annales de la Société archéologique de Namur, t. VII’, 4% livr. Namur, 1862; gr. in-8°. i Journal de l’imprimerie et de la librairie de Belgique, 9% année, n° 7 et 8, et table de la 8" année. Bruxelles, 1862; in-8°, Bulletin de la Société paléontologique de Belgique, t. I“, feuilles n°* 6 et 7. Anvers, 1862; in-8°. Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, 2% série, t. V, n° 8 et 9. Bruxelles, 1862; 2 broch. in-8°. Deuxième notice sur les sépultures gallo-franques du grand- duché de Luxembourg, 1853-1861; par le prof. A. Namur. Luxembourg, 1864; in-4°. Rapport sur les travaux de la Société historique du grand- duché de Luxembourg, pendant l’année 1861; par le conser- vateur A. Namur. Luxembourg, 1862; in-4°. Ægyptische monumenten van het Nederlandsche Museum an oudheden te Leyden; uitgegeven op last der hooge rege- ring, door Dr C. Leemans, I afd., 14% aflev. Leyde, 1862; in-folio. Expériences sur une machine hydraulique à tube oscillant el sur des effets de succion à contre-courant, ele.; par M. Ana- tole de Caligny. Paris, 1869; in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Anatole de Ca- ligny. Versailles, 1862; in-4°. Le baron Gustaf Wappers, ex-directeur de l’Académie royale d’A nvers ; par J.-A. Luthereau. Paris, 1862; in-8°. - Carte agronomique des environs de Paris; par Delesse. (Extrait) Paris, 1862; in-8°. ( 456 ) Notice sur l’abbaye de Ravensberg; par E. de Code Lille, 1862; in-8°. Recueil des publications de la Société havraise d'études di- verses de la 27” et de la 28™° année, 1860-1861. Havre, ee gr. iu-8°. Mémoires de la Société des sciences naturelles de pe t. V, 2e et 5" livr. Strasbourg, 1862; in-4°. E Ægyptens Vorzeit und Chronologie in vergleichung mit der west-und ost-asiatischer Kulturvölker. Ein Prodromus zur Ethnologie der Menchengeschlecktes; von F.-J.-C. Mors 1862; in-8°. Carlsbad, Marienbad, F. ranzensbad und ihre Dingena, punkte. Prague-Carlsbad , 1862; gr. in-8°. Neues lausitzisches Magazin; mi auftrage der osn zischen Gesellschaft der Wissenschaften zu Saue A Band-XL Band, 1° Hälfte. Görlitz, 1862; in-8 Abhandlungen der königlichen degree der Wiser schaften zu Göttingen, X Band. Gottingue, 1862; in-4°. Archiv der Mathematik und Physik ; von J.-A. Grune XXXVIII Theil, 5-4 Heftes, XXXIX Theil , 1 Heft. Green} 1862; 3 broch. in-8°. =: Heidelberger Jührbucher der Literatur. Lr ii 7 ek Heidelberg, 1862; 5 broch. in-8°. | Neues Jährbuch für Pharmacie und Verwandte ‘Fate Band XVIII, Heft 1-5, Juli-Sept. Heidelberg , 1862; in-8°. Abhandlungen der mathematisch - physischen pe sächsischen Gesellschaft der Wissenschaften, Band VE, : — Messungen über die Absorption der chemischen Str des Sonnenlichtes , von W.-G. Hankel; — Darlegung der retischen Berechnung der in den Mordtafeln angewant” gie von P.-A. Hansen, 1° Abth. pipes are n-4° a. ( 457 ) Abhandlungen der philologisch-historischen Classe der k. sächsischen Gesellschaft der Wissenschaften, Band IV, 8-25 : — Locke’s Lehre von der menschlichen Erkenniniss in Vergli- chung mit Lebniz’s Kritiz derselben, dargestellt; von G. Har- tenstein; — Die deutsche Nationalükonomik an der Gränz- scheide des sechzehnten und siebzehnten Jahrhunderts ; von W. Roscher. Leipzig, 1862; 2 cah. in-4°. Berichte über die Verhandlungen der k. sächsischen Gesell- schaft der Wissenschaften zu Leipzig : Math.-physis. Classe, 1864, I, IL; — Philol.-histor. Classe, 1861, IL, HL, IV. Leipzig, 1862; 5 ish. in-8°. Preisschriften gekrönt und herausgegeben von der fürstlich Jablonowski’schen Gesellschaft zu Leipzig , IX, Victor Böh- mert, Beiträge zur Geschichte des Zunftwesens. Leipzig, 1862; in-4° Histologische und physiologische Studien; von G. Valentin. Leipzig, 1862; in-8°. Abhandlungen der königlichen böhmischen: Gesellschaft der D bien, Ver Folge, XES Band. Prague, 1861; D der küniglichen bühmischen Gesellschaft der D fi in Prag, 1861, Juli-December. Prague, 1861; “ij Berichte der kaiserlichen Akademie ik Wissen- chaften zu Wien + — Math.-naturw. Classe, A Abth., 45 Band, 1-3 Heftes; 2 Abth., 45 Band, 1-4 Heftes; — Philol.-his- tor. Classe, 38 Band, 5 Heft, 39 Band, 1-4 Heftes. Vienne, i 1861-1862; in-8°, Almanach der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, XI Jahrg., 1862. Vienne, 1862; in-12. Archiv für Künde osterreichischer Geschits-Quellen, XXVII Band, 1 Hälfte. Vienne, 1861; in-8°. rech der kaiserlichon-kiniglichen geologischen Reichs- “nstalt, XII Band, n° 5. Vienne, 1862; gr. in-8°. ( 438 ) Türténeli; bibliai és günyoros magyar énekek dalla XVI szazadbôl ; par Mátray Gabor. Pesth, 1859; in-4°, Az országos tanacs és orszdggyülések türténete, 1445-1 elöadta Knauz Nándor. Pesth, 1859; in-8°. Elmélkedések à physiologia és psychologiá, kürélien ti À lönös tekintettel á polgári és erzülsesi Nevelésre; vita D. Mocsi Mikäly. Bude, 1839 ; in-8°. Magyar leveles tár, Szalay ág. 400, M. Level, 1504- 1560. l Pesth, 1861; in-8°. A’ Moldvai magyar ur öl; terjesztve P. Gegö Ele. Bude, 1838 ; in-8°. ee Hunyadi jános utolsó hadjárata bolgár és szerbországban 1454-ben , s nandorfejérvar fölmentése a Török Taboritásától 1456; PEGN Kiss ska Pesth, 1857; inp es Modes ertesitö. À mathematikai, és rade tudományi osztályok Közlönye, I kötet, 1-4, H kötet, 1-2. Pesth, 1861-1862; in-8°. 5 Magyar torténelmi emlékek. Második an osztaly : Le I-VI, IX kötet. Pesth, 1857-1860; 7 vol. in-8°. Magyar történelmi emlékek. Elsö (1) osztály : okmany je ! I-VII kötet. Pesth, 1857-1861; 7 vol. in-8°. Utasitás meteor ae észleletekre , kidolgozta Sz József. Pesth, 1861; A Magyar nyelv as II kiadás. Bude, 1847; ing Magyar lászló Delafrikai gap és Naplokivonatat; ; kiadta Hunfalvy Janos. Pesth, 1857; Felsübb egyenletek , egy Sr vita D. Valls Antal 1 Füzet. Bude, 1842; in-8°. Magyar tájszótár. Bude, 1858; in-8°. Finn olvasmányok á Finn nyelvet tanulók oe kesztetette Hunfalvy Pål. Pesth, 1861; in-8°. ( 439 ) Abuska. Csagatajtürük szógyüjtemeny. Török kéziratból for- ditotta Vambéry Armin. Elöbeszéddel és Jegyzetekkel kiserte Budenz József. Pesth , 1862; in-8°. Finn Nyelvtan, irta Fabian István. Pesth, 1859; in-8°. Statistikai Közlemények. A Hazai állapotok ismeretének elö- mozditasara, I-II kötets. Pesth, 1861-1862; 4 cah. in-8°. Mathematikai s természettudomanyi Közlemények vonat- kozólag a hazai Viszonyokra , szerkeszti Szabó József, 1 kötet. Pesth, 1861; in-8°. Magyar RN Délafrikai utazásai 4849-14837. Években; ellátta Hunfalvy János, I kötet. Pesth, 1859; in-8°. Archaeologiai Közleményck, I-II kötets és atlasz. Pesth, 1851-1861; 2 vol. in-8° et 4 atlas in-4°. Budapesti szemle; szerkeszti és kiadja Csengery Antal, XLI és XLIX Füzet. Pesth, 1861-1862; 5 cah. in-8°. Erdélyben talalt Viaszos lapok ; terjesztette Dr Érdy János. Pesth, 1856 ; in-8°. . Akademiai emlékkönnyv a Kazinczy Ferencz születése evs- zázados ünnepéröl oct. XXVII, 1859. Pesth, 1859; in-4°. _ Magyar történelmi tár, 10 kötet. Pesth, 1856-1861; 10 vol. in-8° TE Pülyamunkäk , 1 kötet. Bude, 1844; in-8°. Kazinczy Ferencz’ eredeti munkái, A’ M. T. T. Megbizásából Összeszedék Bajza és Schedel, I-II kôtet. Bu 1856-1859; 2 vol. in-42. SO me Pülyamunkäk, I-II kötet. Bude, 1844- 1842; 2 y Termesettudomanyi Pülyamunkák, I-III kötet. Bude, 1857- 1844; 5 vol. in-g°. Philosophia: Pälyamunkák, I kötet. Bude, 1855; in-8°. ay Palyamunkak , 1-1 kötet. Bude, 1854- 1859; 9 vol. į A Felsöbb En, elemei ; irta Györy Sandor, I-I Füzet. Bude 1856-1840; 2 vol. in-4°. ( 440 ) Tudomänytar. Közre boesatja A’ Magyar tudés tár 1854-1845. Budé, 1854-1843; 58 vol. in-8°. ' Régi magyar nyelvemlékek, kötet I-IV. Bude 1858-18 4 vol. in-8°. A Magyar tudós tarsasag sr res I-X, liv. 4 à 8. Bude 1855-1862, 10 vol. in-4°. Codex graecus quatuor Evangeliorum e bibtiothees univer- — sitalis Pestinensis, cum interpretatione Hungariea jor Samuele Márkfi. Peste, 4860; in-folio. Utasítás meteorologiai eszleletekre , kidolgozta Sarl József. Pesth, 1861; in4°. Thèses inaugurales des universités de Bude et de pa 1861-1862. Bude et Pesth, 21 broch. in-4° et in-8°. R. Istituto lombardo de scienze, lettere ed arti di Milano: — Memorie, vol. VII, fase. 7 à 8; vol. VIII, fase. 1.475 IX, fase. 1; — Atti. vol. I, fase. 44 à 20; vol. II, fase. 1 420; vol. III, fase. 4 à 4. Milan, 1858-1862; in-4°. Atti della fondazione eae Cagnola nel 1859, vl, parte 5. Milan, 1862; in- Dar bustone de’ re all’ industria agricola e wold turiera fattasi in Milano il giorno 7 agosto 1861. Milan; in-8°, Della elettricità degli stami e pistilli delle sin expl all’ ato della fecondazione e di una nuova classificazione linfe o succhi vegetabili fondata sul numero e sulla direst delle correnti elettriche longitudinali e transversal ~ F. Zantedeschi. Padoue, 1855; in-4°. BULLETIN L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1862. — Ne 12. eee CLASSE DES SCIENCES. — Séance du 6 décembre 1862. M. De Koninck, directeur. M. A. Querezer, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d’Halloy, Timmermans, Wesmael, Martens, Cantraine, Stas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selÿs-Longehamps, le vicomte B. Du Bus, Nyst, Gluge, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, oelman , Jules d'Udekem, Dewalque, membres; Lacor- A, Lamarle, associés ; Montigny, Steichen , correspon- ants. 27° SERIE, TOME XIV. 51 ( 442 ) CORRESPONDANCE. —— Le Comité Impérial hydrographique de la marine autri- — chienne, de Trieste, fait parvenir le premier volume du 4 Voyage d'exploration de la frégate Novara. a La Société entomologique de Londres annonce l'envoi =. de ses dernières publications. à. La Société royale de botanique, nonvellement établie à a Bruxelles, fait parvenir le premier numéro de ses bulle- — tins, publié sous les auspices de MM. Du Mortier et J. Kickx, — son président et son président honoraire. : Le Comité pour le monument en l'honneur de Kepler, qu’on va ériger à Weil; dans le Wurtemberg, transmet une — liste de souscription, en invitant les différents savants à | s'associer à cet hommage rendu à un des hommes les plus éminents dans la science. | M. Nyst, membre de l’Académie, fait hommage d'une notice géologique qu'il a publiée avec M. Le Hon. ie ciments. — La classe reçoit les ouvrages manuscrits suivants, pour lesquels elle nomme des commissaires : = 1° Sur un nouveau procédé expérimental pour déter- miner la distance focale principale des-miroirs sphér et des lentilles divergentes, par M. H. Valérius, pr à l’université de Gand (Commissaires : MM. Plateau et Dir prez.) ; 2° Notes sur quelques plantes rares ou ge Belgique, par M. Fr. Crépin (Commissaires : MM. Ma tens et Kickx. k o ( 445 ) 9° Sur une variation thermométrique qui se présente à la fin de l’année, par M. Ed. Wouwermans, d’Andrimont, près de Verviers (Commissaires : MM. Quetelet et Duprez.); 4°. Recherches sur la conservation du bois, au moyen de l'huile lourde de goudron de houille, dite huile créosotée, par M. D. Rottier (Commissaires : MM. De Vaux et Mel- sens. ); 5° Essai sur la résistance comparée des conducteurs de fer et de cuivre à la rupture par le courant galvanique et létincelle électrique, par M. Jaspar, de Liége (Commis- saires : MM. Ad. Quetelet, Duprez et Dewalque). = RAPPORTS, De l'établissement des paratonnerres sur les édifices où le fer entre comme élément essentiel dans la con- struction. Rapport de M. F. Duprez. « M. le Ministre de l’intérieur s'est adressé à la classe des sciences pour la consulter sur la question de savoir si le fer qui entre pour une grande part dans la construction des églises et des flèches qui les surmontent, ne pourrait pas avoir pour effet de faire dévier la foudre quand elle vient frapper les paratonnerres et de la faire éclater sur ces édifices. Dans le cas où un semblable effet serait à craindre, M. le Ministre demande à l'Académie de vouloir lui indiquer en même temps le moyen d’y parer. La classe m'a désigné, avec notre honorable secrétaire perpétuel, Pour examiner cette question et lui en faire un rapport. ( 444 ) Les grandes pièces métalliques présentent pour les bi- timents dont elles font partie, un double danger, relative- … ment à la foudre : d’une part, par leur présence, elles — augmentent l'influence que les nuages orageux exercent 3 sur ces bâtiments, et rendent par là plus nombreuses les __ chances de la chute de la foudre; d'autre part, pour ceux — : qui sont armés de paratonnerres, elles constituent, parleur — | conductibilité, autant de corps prêts à recevoir l'explosion — | et à faire dévier la matière fulminante. Aujourd’hui quil entre souvent dans nos édifices, depuis la base jusqu'au — sommet, des masses considérables de métal, ce danger est __ plus à redouter qu’autrefois, lorsque l’emploi des métaux était très-restreint dans les constructions, et qu'il était — | rare de rencontrer soit une charpente de fer, soit "o couverture de plomb ,de cuivre ou de zinc. © Si lon ne peut soustraire un édifice au danger d'être — exposé davantage aux coups de foudre, par suite des masses métalliques entrant, comme éléments, dans sa construc- tion, on peut du moins l’armer contre ce danger et en prévenir les conséquences par l'emploi des paratonnerres, Ces appareils sont done d'autant plus indispensables que les bâtiments contiennent de plus fortes quantités de métal : car il est évident que c’est surtout quand le danger est le plus imminent que tous nos efforts doivent tendre à nous prémunir contre lui, en recourant aux moyens propres à faire avorter les désastres qu’il peut entrainer à sa suite. de. Lorsque maintenant un édifice renfermant des masses métalliques de quelque étendue, est pourvu d’un paraton- nerre, des faits nombreux montrent que celles de € masses qui sont situées dans le voisinage du paratonnerte peuvent être, en réalité, une cause de déviation deh | ( 445 ) foudre, quand celle-ci, ayant frappé l'appareil préservatif, ne trouve pas, par son intermédiaire, un écoulement suf- fisant vers le sol. On cite plusieurs cas de paratonnerres foudroyés dans lesquels des effets de ce genre se sont pro- duits. Dans l’un de ces cas, le conducteur d’un paraton- nerre élevé sur une église, passait non loin des cloches, et, après le passage de la foudre par le paratonnerre, on remarqua une forte courbure précisément à Vendroit de la tour où étaient suspendues les cloches. Dans un autre cas, on vit la foudre dévier deux fois de suite vers le bas de Pun des conducteurs de la cathédrale de Strasbourg, pour faire irruption dans l'atelier d’un ferblantier, derrière lequel se dirigeait ce conducteur, et où étaient réunis un grand nombre de vases de métal et de longues barres de fer debout contre le mur, dans le coin le plus rapproché du conducteur. Dans un troisième cas, le conducteur du paratonnerre d’une affinerie établie dans la fosse d’une mine était fixé près d’une cloche qu'un fil de métal mettait en mouvement à chaque tour d’une roue hydraulique, et la foudre, qui était tombée sur le paratonnerre, quitta en- core le conducteur pour s'élancer vers la cloche. Enfin , dans un dernier cas, après avoir parcouru une partie de la longueur du conducteur du paratonnerre dont était armé le clocher d'une église, la foudre abandonna égale- ment ce conducteur et fit explosion sur le cadran métal- lique de l'horloge qui en était voisin (1). Si les faits précédents font voir l'influence que peuvent Rar rete pee TE MS at plien esas EE (1) Voir Reimarus, Neuere Bemerkungen vom Blitze, p. 104. Comptes rendus de Acad. des sciences de Paris, t. XVII, pp. 188 et 254; 1845. Annales de Poggendor ff, t. LXV, p. 607; 1845. Dictionnaire physique de Gehler, articles Burrz et BLITZABLEITER, pp. 1010, 1055 et 1059. ( 446 ) avoir sur l’écoulement de la foudre les masses de métal situées près des paratonnerres frappés, ils suggèrent en méme temps le moyen de neutraliser cette influence. Sup- posons, en effet, que, dans les exemples rapportés ci-des- sus, les corps métalliques sur lesquels la foudre s’est élan- cée, en abandonnant les paratonnerres , aient communiqué avec ceux-ci par des conducteurs particuliers de manière a pouvoir être considérés comme faisant partie de ces ap- pareils, la foudre aurait pu, dans ces circonstances encore, se porter sur les corps dont il s'agit; mais ce passage se — serait effectué sans la moindre explosion; et si alors la communication entre les paratonnerres et le sol eût eu lieuà l’aide de conducteurs convenables, c'est-à-dire de conduc- teurs aboutissant à une nappe d’eau naturelle, et assez massifs pour y transmettre la matière fulminante, toute l’action de cette matière se serait ‘sans doute concentrée 3 sur les paratonnerres, et les édifices n'auraient évidem- ment couru aucun danger. Je citerai ici, à l'appui de ee — qui précède, quelques cas de paratonnerres foudroyés qui communiquaient ainsi avec de grandes masses métalliques 2 et qui, quoique leur construction fut loin d'être a l'abri de tout reproche, ont cependant donné un complet écoule- ment a la foudre sans qu’il en soit résulté le moindre acti dent pour les édifices qui les portaient. La tour de l’église Saint-Anscharie, à Brême, ail . | à une hauteur de cent trois mètres, et sa flèche avait une couverture de cuivre sur une longueur de quarant b - un mètres. Par suite des fréquents coups de foudre qe 4 éclataient sur cette tour, on y établit, en 1774, un parè- — tonnerre qu’on eut soin de mettre en communication in- time avec la couverture de la flèche et toutes les autres pièces métalliques un peu considérables de l'édifice. Dans = VAI 5 T | | EK Ane ( 447 ) l'intervalle de deux ans, ce paratonnerre fut atteint deux fois par la foudre; mais celle-ci s’écoula chaque fois par le conducteur dans le sol, sans laisser la moindre trace de son passage (1). Le clocher et l’église Saint-Pierre, à Hambourg, étaient pourvus de toits en cuivre. En 1779, on installa sur le clocher un paratonnerre qu’on lia avec le métal des deux toits. Peu de temps après, la foudre fit explosion sur ce paratonnerre; et, malgré de graves défauts de construc- tion qu’en présentait le conducteur, elle le parcourut sous la forme d’un globe de feu, sans offrir la moindre dévia- tion, et sans même enlever en aucun endroit la couche de couleur à Vhuile qui le recouvrait (2). Le clocher de l’église Saint-Rembert, à Brême, la tou- relle du chœur de l’église Saint-Regnauld, à Dortmund, en Westphalie , et la tour de l'église Saint-Pierre , à Rostock, dans le duché de Mecklembourg, étaient armés de para- tonnerres, dont le premier communiquait avec la couver- ture en cuivre du clocher, le second avec le toit en plomb de la nef et les autres grandes pièces métalliques de l'église, et le dernier avec la couverture en cuivre de la tour. Ces trois paratonnerres furent frappés de la foudre, l'un en 1785, l'autre en 1789, et le troisième en 1790; mais tous trois transmirent encore intégralement la ma- tière fulminante au sol (3). Ces exemples, dont je pourrais d’ailleurs multiplier le nombre, montrent que, dès les premières années qui sul- virent l'invention des paratonnerres, l'attention se porta B Le à Lin gend atie OMR (1) Reimarus, Vom Blitze, p. 472. (2) Reimarus, Neuere Bemerkungen vom Blitze, p. 519. _6) lbid., pp. 117, 107 et 112. ‘ le conducteur, plusieurs masses métalliques complétement | ( 448 ) sur la nécessité de faire communiquer avec ces appareils toutes les instructions sur l'établissement des paraton- nerres, comme moyen de neutraliser l’action que les pièces … de métal exercent sur l’écoulement de la foudre, et, ainsi qu'on vient de le voir, l'expérience en a pleinement con- firmé l'efficacité. La communication dont il s'agit est sur- ee tout nécessaire pour les masses de métal un peu considé- — rables placées non loin des endroits par où passent les conducteurs, car ce sont ces masses dont l'influence sera naturellement la plus forte. Ainsi done, quand un clocher ou un édifice quelconque, portant un paratonnere, eee pourvu d’une couverture ou d’une charpente métallique, il faudra lier intimement cette couverture ou cette charpente avec le conducteur, en employant à cet effet des barresou des lames de métal. Dans le cas d’un clocher, si le con- ducteur passe à proximité du lieu où sont suspendues les _ cloches, il faudra également le faire communiquer de la : même manière avec ces dernières. Quand il y aura sur e toit ou dans les parties de l'édifice près desquelles se dirige — ji EN E SE Ste PE PP EART E PEE EE TE ne RE ME She = T nn E NE RE eae ee eee AE EE RER Se séparées les unes des autres, la prudence exige qu’on unissè aussi toutes ces masses entre elles, soit par des barres de 7 fer, soit par des lames de cuivre ou de zinc, de façon Be i ne puisse dire d’aucune d'elles qu’elle ne communique pas métalliquement avec le conducteur destiné transmettre la foudre au sol humide et qui descend le long des murs” verticaux de l'édifice. Je ferai cependant remarquer, en terminant, que ke réunion des pièces de métal des bâtiments avec les a ducteurs des paratonnerres ne doit pas être considérée ( 449 ) comme étant d’une nécessité absolue. Si un édifice est armé d'un paratonnerre établi d’après les principes de la science, si ce paratonnerre a une épaisseur suffisante pour le passage de la foudre, et si son contact’avec une nappe d'eau naturelle a lieu par une surface d’une grande éten- due, de manière qu’un semblable appareil ne présente au- enne résistance à l'écoulement de la foudre , je crois qu'une déviation occasionnée par la présence d'un corps métalli- que situé dans le voisinage ne serait point à craindre. Mais comme il peut arriver que, malgré tous les soins qu'on prend dans le placement des paratonnerres, ceux-ci offrent accidentellement de légères résistances à la transmission de la matière fulminante, il serait d’une grande impru- dence de négliger la précaution dont il- vient d’être ques- tion , savoir celle de faire communiquer avec les conduc- teurs les grosses pièces métalliques de l'édifice, et d'enlever ainsi à la foudre les chances de déviation. » Ce rapport, auquel souscrit le second commissaire , M. Ad. Quetelet, sera communiqué à M. le Ministre de i Ar = gee à . r . l'intérieur et inséré au Bulletin de l'Académie. Sur un travail de M. le professeur Aug. Em. Reuss, de Prague, intitulé : Diz FORAMINIFEREN DES CRAG VON ANTWERPEN. Rapport de M. Nyst. « Ayant appris que M. le professeur Reuss, de Prague, 4 publié, l'an dernier, dans le n° 42 des Sitzungsbe- richte der kaiserliche Akademie der Wissenschaften von . ( 450 ) | Wien, un travail sur les foraminifères de la faune tertiair du crag d'Anvers, dans lequel il a fait connaître vingt-sept espèces de ces animaux microscopiques de cette localité, | nous lui communiquames, il y a quelques mois, par l'in- termédiaire de notre savant confrère M. Dewalque, une partie de nos propres recherches faites dans la riche loca- lité d’Edeghem, dont nous avons déjà fait connaitre la faune malacologique , ne doutant aucunement que celle des — foraminifères n’offre aussi un vaste champ à l'étude, qui ne pouvait certes être mieux confiée qu’à M. Reuss. Nous — engageämes done ce savant à publier son travail dansles _ recueils de l'Académie, persuadé que nous sommes qu'elle acceptera avec empressement la communication d'une — publication qui a pour but de faire connaître les richesses paléontologiques du pays. SE M. Reuss, déjà si avantageusement connu dans la science | par ses importants travaux, ayant bien voulu satisfaire à — notre désir, vient de nous adresser le mémoire que nous _ avons l'honneur de déposer sur le bureau , lequel comprend vingt-quatre pages de texte en allemand, qu'il consent à laisser traduire, si l’Académie le juge plus convenable. Nous joignons ici la traduction francaise que nous devons à l'obligeance de M. Karl Grün, qui s'occupe des études Scientifiques. Nous le prions, en même temps, d'agréer nos remerciments pour son désintéressement et pour” temps qu’il a bien voulu y consacrer. T D’après l'inspection que nous avons prise du travail de M. Reuss, nous trouvons qu'il y mentionne la décou de soixante-cing espèces de foraminifères contenues dans la petite boîte que nous lui avons fait parvenir. Parmi ©” soixante-cing espèces, quarante-sept sont nouvelles p notre faune et cing sont restées indéterminées, treize (451 ) entièrement inconnues ou nouvelles. Ces dernières sont toutes décrites et figurées par M. Reuss sous les noms suivants, savoir : - 5 Biloculina eared R., fig. 1. D rudis R., 5, talina he s a &. 19. 4, Eat Nystii R., fig. 20. d. Cristellaria Dewalquei R., fig. 22-25. 6. Nystii R., fig. 24. rs Poijitir phina sororia R., fig. 25-29. 8. — proteiformis'R., fig. 51-40. 9. — decora R., fig. 41 10. Uvigerina rugulosa R., fig. 45. 11. Rotalia cristellaroïdes R., fig. 44. 12. Truncatulina oblongata R., fig. 45. 15. Globigerina bipartita R., fig. 46. L'auteur figure en outre encore d'autres espèces peu connues jusqu'ici. À la suite de cet intéressant travail, M. Reuss donne un tableau indiquant les différents terrains dans lesquels les soixante espèces et variétés déterminées ont été observées , dans des localités étrangères au pays, et duquel il résulte : 1° que la Lagena globosa est la seule espèce qui se ren- contre en même temps vivante et fossile dans la formation crétacée supérieure et qui passe dans tous les systèmes ter- tiaires, excepté dans celui du miocène, où elle n’a pas en- Core été observée; 2° que, jusqu’à ce jour, dix-sept espèces Se rencontrent dans le système oligocène; trente et une S le système miocène, et que dix-huit se retrouvent encore actuellement à l’état vivant. lei nous croyons devoir faire remarquer que si l'auteur Na iplus retrouvé, ainsi qu’il Fannonee, dans le second envoi que nous lai avons fait, plusieurs des espèces re- ( 452 ) cueillies dans le premier, cela doit être dù à ce que sables noirs du premier envoi provenaient probablement _ des environs de Deurne, tandis que ceux du second étaient — d'Edeghem, où les sables reposent directement sur les argiles du système rupélien. Il sera aussi utile de men- — tionner que les Frondicularia Nystii et Cristellaria De- walquei proviennent du fort de Wommelghen, d’un étage — supérieur, le crag gris, à Terebratula Sowerbyi. a Le travail de M. Reuss offrant un intérêt tout particu- — lier pour notre faune, nous avons l’honneur de proposer a — l’Académie de vouloir bien remercier l’auteur de son inté- — ressante Communication et d’en ordonner la publication, avec les planches qui l'accompagnent, dans son proi = bulletin. » ‘ Rapport de M. ste evar, tag do « J'ai examiné avec beaucoup d'intérêt le travail dont 4 mon savant confrère, M. Nyst, vient de faire connaitre à l’histoire à la classe. La taille presque microscopique des - animaux dont il s’agit les a fait négliger par beaucoup de is naturalistes, à cause des difficultés spéciales de leur étude, de | et malgré les lumières qu’ils peuvent fournir sur les con- _ ditions des — où se sont formés des dépôts qui les ren- ferment qu Iq exc] t. La description de cette partie de notre faune tertiaire d'Anvers demandait done une aptitude spéciale, et l’Académie s’applaudira avec nous qu'un savant aussi compétent que M. le professeur Reuss ait bien voulu se charger de ce soin. Je me joins done avec empressement à M. Nyst pow EEEN (455) proposer à la classe d’adresser des remerciments à l’auteur et de publier sa note et les planches qui l’accompagnent dans le prochain numéro de nos Bulletins. » Les propositions des commissaires de l’Académie sont adoptées. Exposé géométrique du calcul différentiel et intégral; par M. Lamarle, associé de l’Académie. Rapport de M. Schaar. « J'ai lu avec le plus vif intérêt le travail remarquable de notre savant confrère, qui a pour but d'établir d’une ma- nière rigoureuse les principes de l’analyse infinitésimale. ll est impossible de donner à la classe une idée du travail de notre collègue sans le reproduire en quelque sorte en entier; il sera lu, sans aucun doute, par les géomètres avec le plus grand intérêt. J’ajouterai que, non-seulement ce mémoire figurera avec honneur dans nos recueils, mais que des travaux de cette importance y figurent avec éclat. Je suis heureux de donner à notre savant confrère ce té- moignage publie de mon estime, ét je prie la classe d’or- ner l'impression de son travail dans l'un des recueils de nos Mémoires. » Rapport de M. Brasseur. « Dans un premier mémoire, notre savant confrère M. Lamarle, en partant de la sinématique du point, de la droite et du plan, et en donnant une nouvelle défini- ( 45% ) tion de la courbe, a basé sur des constructions purement géométriques les règles générales de la différentiation et — de l'intégration. dn Le présent mémoire, fort étendu, a pour objet les ap- — plications analytiques et géométriques de ces mêmes — calculs. 3 Ce qu’il y a de remarquable dans la nouvelle conception de l’auteur, c’est la facilité avec laquelle elle se pied des applications très-diverses. Les ressources variées qu'elle possède à cet égard, ele 3 les doit;à un petit nombre de théorèmes sur la sinéma- A tique, au sens géométrique de la différentielle, et sur- tout à la nouvelle définition de la courbe. 4 Pour ne parler que des applications qui vond hk géométrie, nous dirons que, dans les diverses questions traitées par l'auteur, les choses sont étudiées en elles- mêmes; elles y sont développées par les seules données . immédiates du problème, et quand l'analyse intervient, x ne lui reste qu’à traduire algébriquement une prop déjà connue. fa C’est ainsi que de la seule définition de la courbe i coule immédiatement la notion du centre et du rip te a courbure. Ee Il en est de même de la définition de la ligne à double courbure : elle fait voir à la fois le plan osculateur, les centres et les rayons des deux courbures. Quelques mots suffisent pour prouver que les t tangent en un point d’une surface sont toutes dans un même ps Des questions d’un ordre plus élevé, qui jusqu" — n'avaient été traitées que par l'analyse, l'auteur les e rentrer dans le domaine de la géométrie pure : telle est ae théorie des tangentes conjuguées, des lignes de courbure; ae ( 455 ) des lignes géodésiques et de beaucoup d’autres que nous nous dispensons de citer. En comparant les solutions de l’auteur à celles fournies par l'analyse ordinaire, on peut dire que, dans les premières, on suit des yeux les données primitives et leurs diverses transformations sans jamais les perdre de vue jusqu’au résultat final, tandis que, par la voie de l'analyse ordinaire, tes mêmes données sont immédiatement travesties en coordonnées et perdues de vue jusqu’à l'équation finale. ‚Le travail de notre confrère est un nouvel exemple de la Jumière que peuvent porter dans l'analyse les considé- rations géométriques. Il confirme cette vérité énoncée par l'auteur de la théorie des couples que « tout s’abrége et se simplifie lorsqu'on se place au vrai point de vue. Nous avons l'honneur de proposer à la classe l'impression du mémoire de M. Lamarle. » Sur les conclusions de ses commissaires, la classe décide que le travail de M. Lamarle sera inséré dans le recueil es Mémoires. La classe, après avoir entendu ses deux commissaires, . d'Udekem et Lacordaire, vote l'impression dans le recueil des Mémoires in-quarto du travail de MM. Van Beneden, membre de Académie, et Hesse, naturaliste à Brest, contenant des Recherches sur les Bdellaires et les Trématodes marins et accompagné de treize planches. ( 456 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Difference des temps entre Bruxelles et Vienne, pour les époques critiques des plantes et des animaux ; par A. Que- telet, secrétaire perpétuel de l’Académie. Parmi les sujets dont je me suis occupé dans mon traité Sur la Physique du globe, publié récemment, il en est un surtout que j'ai examiné avec un soin spécial. Ce sujet séduisant s'était déjà présenté à l'attention du célèbre © Linné, qui, dans ses Aménités académiques, à fait men- tion de ses recherches sur la floraison, entreprises avec plusieurs de ses amis pendant les années 4750, 1751 et 1752. Les résultats infructueux obtenus par €€ grand * observateur auraient dû naturellement me détourner de _ mon entreprise : je voulus tenter néanmoins si, en usant des précautions que recommande l’état actuel de la science, il ne serait pas possible d’arriver à des nombres plus satis- faisants pour le règne végétal et pour le règne animal. Je fus d'autant plus encouragé à persister dans cette vole, que je trouvai autour de moi des amis disposés à es seconder, et, dans d’autres pays, spécialement en ies triche, en Prusse, en Russie et dans les États-Unis d'A- mérique , des savants décidés à poursuivre le même but de recherches et à me communiquer obligeamment leurs résultats. S es Dans mon travail Sur la Physique du globe, jai com- — muniqué récemment les résultats obtenus pour notre j pendant l’espace de près d’un quart de siècle, pene que des mains plus sûres l’entreprendraient pour le glo ( 457 ) entier. M. Fritsch, qui dirige habilement une entreprise semblable pour l'empire d'Autriche, et qui a bien voulu m'aider dans ce sujet commun de recherches, vient de me communiquer le résultat de ses observations comparées aux nôtres : je suis persuadé que les amis des sciences ne les verront pas sans intérêt (4). L'expérience prouve aujourd’hui que, pour arriver à des résultats concluants, il faut un nombre d'années de recherches assez considérable. Les causes influentes sur les végétaux et sur des animaux, dans leur développe- ment Successif, sont trop nombreuses, trop diverses, pour qu'on puisse s'en tenir à quelques années d'observations. nm. (f) Ce west guère que depuis vingt-cinq ans environ que Fon a senti la nécessité de revenir sur le même point et de profiter des moyens de perfectionnement acquis à la science. L'étude de ce problème difficile et intéressant s'est réveillée, presque à la même époque, dans plusieurs pays et chez des savants qui n'avaient entre eux aucune relation. Une pareille simultanéité jue | l'aborder la question est enfin arrive. Lorsque j'entreprenais, en Belgique, ces recherches délicates et jusqu'à n certain point étrangères à mes travaux habituels, d'autres recherches _'slique tenu à Vienne, pendant l'automne de 1857, que le comité des Sciences sentit fa nécessité d'adopter un programme général et d'observer — et comparés, sans qu’on ait à craind is FOp Communes dans ce genre d'études. (Physique du globe, p Log = SÉRIE , TOME XIV. 32 ( 458 ) Il faut ensuite que les observations soient parfaitement comparables dans les différents pays : les causes constantes d'erreur, en effet, finissent par prédominer dans un grand nombre d'observations, tandis que les effets des causes ac- cidentelles, au contraire, se détruisent. Nous donnerons ici les résultats auxquels est parvenu M. Fritsch, en comparant ses observations de Vienne aux nôtres, obtenues à Bruxelles. On se rappellera que la hau- teur de Bruxelles au-dessus des eaux de la mer est de 56,5 mètres, et celle de Vienne, de cing cent quatre-vingt- dix-huit pieds de Paris ou de 200 mètres environ (4). Voiei sa lettre : « J'ai lu votre ouvrage récent Sur la Physique du globe avec un grand intérêt, et particulièrement le chapitre sur les phénomènes des plantes et des animaux. Pour ce qui concerne Vienne, vous m'avez fait l'honneur de discuter les observations que j'ai faites en 1853, 1859 et 1860: ce sont en effet les seules que je vous aie envoyées. Mais jal publié encore les observations de 1854 à 1858, dans lan- nuaire de notre Institut et dans les Phénologische Über- sichten, qui sont également entre vos mains. Je regrette que vous n’en ayez pas fait usage : le résultat de la compa- raison avec les observations de Bruxelles aurait été des iit e (1) La différence est donc d’environ cent quarante-trois mètres, ce qui doit donner, pour Vienne, toutes choses égales, un retard d'environ six Bruxelles est de 50e51’11” et celle de Vienne de 481253”; donc la rence est de 2°58’56”. Cette différence donnerait une avance en temps de près de dix jours pour Vienne, si la manière ordinaire de compter était i xacte x Le voisinage de la mer pour notre pays exerce d’ailleurs une influence très-sensible, dont on n'a pas assez tenu compte. » (Sur la Physique € du 8 globe, p. 516. } à ie à ae ne ae ps ( 459 ) plus satisfaisants. Jai l'honneur de présenter ici la série complète de ces observations, pour les plantes et les ani- maux, qui ont servi principalement à la comparaison (1). Ces observations ont été faites dans le Jardin des Plantes de Vienne. Syringa vulgaris. Année. FEUILLAISON. FLORAISON, Rt are te AK a . br nn A PSS PS eed READ Eeen a en 1855 15 avril ee TB pee ENE ne ME eur et il 1857. RO a eri cor, 1858. 5 31 — MS ee ei NU — oct Eb en Ln UM + don 4860, . 7 avril à cc Sea Sage | ae nn ee J'TE DM en en Be eee: Movannz pour Vienne. . . 26 mars . : . - + . 5 mai — pour Bruxelles (2). 21 — (?) ei" 1) Dans la Physique du Globe, on trouve le 10 avril. (3) Physique du Globe, pag. 382 SR EE SEE mm ACH ARE ee (1) Peut-être M. Fritsch n’aura-t-il pas bien vu les motifs qui m'ont porté a ne pas faire entrer d calculs des nombres qu'il comptait employer lui-même. « Pour ce qui concerne Vienne, disais-je, M. Fritsch a bien voulu _ ‘Rous faire parvenir les résultats observés en 1853; nous y avons ajouté, Pour la floraison, les valeurs de 1839 et 1860 que le même savant nous a fait parvenir également ; nous n’avons pas cru devoir toucher aux résultats recueillis par l'association qu'il dirige, dans l'espoir de les voir bientôt com- parés par lui-même. Les résultats que nous devons à son obligeance mon- trent que la floraison y est de trois jours plus hâtive qu’à Bruxelles. Mais Par le calcul, la hauteur de Vienne surpasse celle de notre ville de cent uarante-trois mètres, ce qui donne un retard d’environ six jours; et puis- qu'on a une avance de dix jours pour une différence en latitude de 2:58’, la dn pour les époques de la floraison est de quatre jours seulement, d'après la théorie ordinaire. « (Sur la Physique du globe, p. 584.) On conçoit, du reste , que la différence des latitudes ne donne pas plus la diffe- Fence de la floraison que ne le fait la différence des températures, comme peut d'ailleurs le voir facilement en comparant l'Europe à l'Amérique. ( 460 ) Philadelphus coronarius. Année. FEUILLAISON. 1852. = 1835. . . 8 avril (1) : ; 1854. . . + 23 mars ; 1855. 41 avril. . 1856. . 9 mars 1857... Š 4 avril 1858. 3 — . 4859. . 9 mars 1860. = 2 4861. 1862. s Moyenne pour Vie - + 28 mars. pour kasis (3). 20 — (1) Dans la Physique du tps on trouve le 7 avril. (2) Physique du Globe, Æsculus hippocastanum. s Année. FEUILLAISON. 1852. . Nn tte 1885. 6 35 eS BS avril (£). eo AP eS 8 — i . AB eS a en R 1856. . A E tae eto Er eee ao 6 — nb ERNA RER © ee - . EDU. +," SO mares D +. Sere 1861. . š a 1862. . f Morexxe pour Vie avr . pet pour nai a 9 — erg dite à a Dans la Physique du Hg vant 330, on trouve le 22 avril. Physique du Globe, page FLORAISON. 2 juin. 5 me 2 juin. 27 mai. 4 juin. 25 mai. 27 — 16 mai. RÉ ns 29 mai. FLORAISON: ( 461) Cytisus laburnum. Année. FEUILLAISON. FLORAISON. oa... . dan... ee ee Be Se AS ave le ee es te oo BS Se ae ae 7.— RER eee ae ea nn NE ee en CST) AN ie VONT 1856. 10:-— 6 — 1857. Be 15: 1858. 21 : 16. — 1859 19 mars Li 1860. 9 ay ril a 13 1861. . 2 — 1862. . 23 avril. Movense pour Vienn avril : 0 à Lan. = pour ee a. 9 (1) Dans la Physique du Globe, page 380, on trouve le i4 avril. (2) Physique du Globe, page 382. Quant aux observations faites sur les phénomėnes ag di règne animal, voici les résultats que j'ai obtenus Hirundo rustica (*). Année. ARRIVÉE. DÉPART. aea Ne Vie A AET 1853. à . 24 . 20 septembre- 1854. 9 3 FT E ` 1855. Rae ae 26 mars ne ee e POM ces es | Does a ee 29 septembre. in ae die oe oe ae octobre. 1858. Se AS, DS een a cree “+ ee S oe 1860. Te. Movenne pour Vienne. . . . avril. - + -0 27 septembre. pour Bruxelles (2). . 31 mars. + » * ako (1) Les observations sur les stë faites à Bruxelles par M. Vincent. (2) Mee du Glole , page 394. ht Pr, AN er, 1860. . LT CR RS CE ed EN Movenne pour Vienne. , . pour Bruxelles (1). (4) Physique du Globe, page 5000... ee OE Movense pour Vienne. . . pour Bruxelles (1). du Globe (462) Hirundo urbica. ARRIVER, TEN ra oe oo . . . Motacilla alba. ARRIVÉE. . 27 avril (è). - 22 mars. 4 (5; Quelques indiv: . (1) Physique du Globe, page 395. s (2) Dans le Jardin des Plantes, où cet oiseau apparait rarement. — wai dk nk bison ae . +. Sisepte . . 24 septembre. ME an (463 ) Cypselus apus. Année. ARRIVÉE. > DÉPART. Mi. E ut Non observe à Vienne. 1854, 1 mai 1855. 6 — 1856. z ; 4 — à 1857. 8 — 1858. 2 — 1859. 3 — 1860. : taot. 18 mai Movenne pour Vienn RE ARE : = ur see w. . 28 avril. (1) Physique du Globe, page 395. Ruticilla tithys. Année. ARRIVÉE. DÉPART. SSD. ED Si ER Non observée à Vienne. tt SAPIN i: St + Rept Soe ne Moyenne pour Vien . 22 mars. => pour die (9. SR (1) Physique du Globe, page 396. Cuculus canorus. Année. ARRIVÉE. DÉFARF. OE Non observé à Vienne. 1856. . rae 3 b 1857. PE EE à ere 1858. . K a — 1059. , onm pour Vienne «ce 47 avril. = pour brain ©. « 20 — (t1) Physique du Globe, page 396. ( 464 ) — Melolontha vulgaris. Colias rhamni. Annéo. APPARITION. APPARITION. IR Gs. RA a a a a nus ee ot oe ee A ek a a a ave Oy oe E eee 1855 ‘ — d 20 ~= D die un et AT nen 2:77 sn eae 16 mars VASE en TORNE it LOS et RN 1859. 7 RO eene rr nt be ee ST VIT Re 1862. f — Movenne ins Vien ee Ravel ce as E ie cake @) 25: — ee ae (*) Dans le Jardin des Plantes, où cet i (2) Physique du Globe, page 400. D'après M. Fritsch, les différences pour les temps ob- servés de la feuillaison et de la floraison seraient done les suivantes : FEUILLAISON- FLORAISON. oN ices a iee ia T Lraxelles. différence. Vienne. Bruxelles. erT Syringa vulgaris . . 26 mars. 21mars Sjours. mai. 1mai. Philadelphus coronarius. 28 — 20 — Le culus “et anum. 11 avril, ete es Ee. i Pat laburaum 8 «f — 13 — he 4 jours. 3 — Ainsi, pour les plantes indiquées, la feuillaison, pen- dant la fin de mars et le commencement d'avril, serait moyennement de trois jours et demi en retard pour Vienne par rapport à Bruxelles ; et, pour la floraison de ces mêmes plantes, pendant le mois de mai, le retard serait seulement r de deux jours et demi. Or, d’après le calcul admis aujourd’hui, le retard moyen - serait d'environ six jours, pour cent quarante-trois mètres — ( 465 ) de différence des hauteurs entre Bruxelles et Vienne; ct, pour, 2°38/36/’ de différence des latitudes, on aurait une avance de près de dix jours; ce qui devrait donner, en supposant exactes les corrections admis, que Vienne avancerait sur Bruxelles de quatre jours environ , or c'est, au contraire, un retard qu’on trouve, mais qui est très- faible à la vérité. Les retards et les avances, admis par les botanistes pour la différence des latitudes ou la diffé- rence des hauteurs, devraient nécessairement être Cor- rigés, d'après les renseignements plus exacts et plus nombreux qu'on possède aujourd’hui. Pour le règne animal, on a ARBIVEE, DEPART. ANIM nd TAX Vienne. Bruxelles. différence, Vienne, Bruxelles. différence. Hi : a En a g x oP fundo rustica. . avril. 31mars. jours. 27 sept. 24sept. 3 jours. oe urbica .. . 12 — 17 avril. -5 — ® — 16 — a C zeta albe. +f 04 mars &mars: ti » D en Te i. 2gavril. 7 — > n uticilla tithys . mars. 24 mars. -2 — » » » “eee canorus. . 47 avril. 20 avril. -5 — » » » =a lontha vulgaris. 25 — 95 — 0 — > . las rhamni. . . 27mars. 6 — -10 — » » » En laissant de côté, le papillon Colias rhamni, qui offre eaucoup de doutes, puisqu'il s’est présenté trois fois excep- üonnellement en février, pendant les pseudo printemps € la Belgique, on trouve un jour d’avance pour Bruxelles, Par rapport à Vienne pour les arrivées, et quatre jours Pour les départs. Les valeurs données par les plantes sont he les mêmes que celles données par les animaux; et he peut estimer à deux ou trois jours les avances de uxelles par rapport à Vienne. ( 466 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 1° decembre 1862. M. De Decker, directeur. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. de Ram, Roulez, Gachard, Borgnet, le baron J. de Saint-Genois, David, Snellaert, Carton, Haus, Leclercq, Polain, Baguet, Faider, Arendt, Ducpe- tiaux, le baron Kervyn de Lettenhove, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, associés; Thonissen, correspon- dant. | M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, assiste. la séance. CORRESPONDANCE. M. le président du Sénat remercie l'Académie pour l'envoi du tome XIII de la collection in-octavo de St mémoires. : MM. les questeurs du Sénat et de la Chambre des repré- 5 sentants font parvenir des cartes permanentes parn a tribune réservée pendant la session législative de 1862 oe 1865. M. Leemans, directeur du Musée d’antiquités de ae : > ( 467 ) transmet la vingt et unième livraison des Ægyptische Mo- numenten. M. de Ram, membre de l’Académie, fait hommage d'un discours qu’il a prononcé aux obsèques de M. le professeur Van den Broeck. M. Gerard offre deux exemplaires de l'ouvrage couronné par la classe des lettres et qu’il a publié avec M. Warn- kænig , sous le titre de : Histoire des Carolingiens. — Re- _ mereiments. ÉLECTIONS. _M. de Ram est désigné pour remplacer, dans la com- mission spéciale des finances de la classe des lettres, M. Le- clereq qui, en qualité de directeur pour 1865, devient membre de la commission administrative de l’Académie. PE Er COMMUNICATIONS ET LECTURES. Le Premier livre des Chroniques de Froissart, d'après le : Manuscrit de la Bibliothèque du Vatican; par M. le baron Kervyn de Lettenhove, membre de l'Académie. Par une coïncidence assez remarquable, au moment où notre honorable confrère , M. Polain , se prépare à restituer à l'ancienne école historique de Liége son plus précieux Monument, une autre publication, entreprise également Sous les auspices de l'Académie, est destinée à conserver + ( 468 ) à Froissart son caractère d’écrivain original, même pour les événements antérieurs à la bataille de Poitiers. Désor- mais, les lecteurs du texte imprimé de Froissart reconnai- tront, en étudiant celui de Jean le Bel, que le premier livre du chanoine de Chimay, tel que nous le connaissions, appartient, pour la majeure partie, au chanoine de Saint- ambert; mais il semble que Froissart ait voulu aller lui- même au-devant de ce jugement de la postérité qui eùt pu affaiblir sa renommée, et nous savons aujourd'hui qua l’époque où Chimay entourait ses dernières années de pai- sibles loisirs, il voulut, non pas accroître de nouveau, mais refaire selon ses propres informations l'histoire des guerres si mémorables d'Édouard HI et de Philippe de Valois. Cette œuvre où il ne parle plus « après la rela- tion de Jean le Bel, » mais où il raconte ce qu'il a appris lui-même des Chandos, des Burghersh, des Montmo- rency (1), présentera, pour un grand nombre de faits, tantôt des détails plus complets , tantôt des aperçus entiè- : . rement nouveaux. Si la classe veut bien le permettre, je placerai sous ses yeux quelques fragments qui intéressent deux de nos pro vinces, le chevaleresque Hainaut et la Flandre communale. _ Le premier se rapporte au mariage de Philippe de Hainaut avec Édouard II]; le second, à un voyage de Jacques d'Ar- : | tevelde en Angleterre. ee y rt À HS RARES p x 5 i ; x 5 . 4 is le (1) Je Froissars, actères de ces Croniques, oï dire plus d'une fois é cen gentil chevalier, messire Jehan Candos... (chapitre LXXXIX). Ce que es ai escript, je en fui enfourmés de vaillans hommes. Ce furent Jehans Candos et messires Bietremieus de Brouhes, et de la François, li sires de Montmorensi (chapitre CCXXIV — p partie des Jo ( 469 ) F Depuis ne demora pas demi-an que madame la roine d’En- gleterre et tous li consauls de li et de son fil le roi avisèrent lun parmi l’aultre que il convenoit le jone Édouwart roi d'En- terre marier, et ne pooient veoir lieu , ne hostel , par Favis et imagination de tous et de toutes, où il euist femme mieuls à la plaisance de li, car on le demanda, que en l’ostel de Hainnau à Pune des filles le gentil conte Guillaume de Hainnau, et quant il li fu demandé, il commença à rire et dit : « Oil, il me plaist » mieuls là que d’aultre part et à Phelippe, car elle et moi » nous concordions trop bien ensamble et plora, je le scai bien, » quant je pris congiet à lui, et je me parti.» Adonc dist ma- dame sa mère : « Biaus fils, vous dittes voir, et nous sommes » moi et vous grandement tenu à nostre cousin de Hainnau, et vous verrai là plus volentiers mariet que ailleurs, et i envoie- rons soufissans messages, car la damoiselle le vault bien, et &scriprons et prierons à messire Jehan de Hainnau que il s’en voelle dou tretyer, comme bons moyens, ensonyer. » On ne recula point de ce pourpos; mais furent ordonné li évesques de Durames et doi baron d'Engleterre, le signeur de Biaucamp et messire Renault de Gobehem ‚ et leur furent délivret lettres et dou sourplus quanque ou dit voiage pooit apertenir, et pas- sèrent la mer à Douvres et vinrent à Wissan et ne cessèrent, ‘i vinrent à Valenchiennes, si se traissent à hostels sur le mar- chiet, au Chine, à le Bourse et à la Clef. Pour ces jours estoient li contes de Hainnau et la contesse et si enfant au Quesnoi. I demandèrent où messires Jehans de Hainnau estoit. On leur dist que il en oroient nouvelles à Biaumont en Hainnau. D'aven- w il trouvèrent Phelippe de Castiaus qui estoit venus à Va- ons Tantos que il sceut lor venue, il se trest viers ee li ran ogneurent ; car il l'avoient veu en Engleterre et estoit procains de messire Jehan de Hainnau. Il en deman- » » > > (470 ) dèrent à lui et il Pen dist la vérité, et cevauça à lendemain avoecques euls, et les amena à Biaumont. Messire Johans de Hainnau fu trés-grandement resjoïs de lor venue, et le trou- vérent pourveu et aourné de chevaliers et d’esquiers, et ma- dame sa femme, contesse de Soissons et dame de Dargies, aussi pourveue de dames et de damoiselles. Là estoient li sires de Fagnoelles, li sires de Haverés, li sires de Wargni, li sires de Potelles et li sires de Montegni. Chil signeur d’Engleterre re- comandèrent grandement lestat de li et de sa femme. Il mons- trérent les lettres que il avoient de par madame d’Engleterre et le jone roi son fil et lors consauls. Messires Jehans de Hainnau rechut les lettres et les ouvri et lissi tout au lonch, et quantil ot veu et entendu la matière dont elles parloient, et que cestoit pour l'avancement et mariage de sa cousine de Hainnau, si en fu grandement resjoïs, et dist à l’évesque et à chevaliers qui la estoient, que il obéiroit volontiers à tout ce que on li avoit escript, car il i estoit tenus de foi et d’hommage. Li gentils chevaliers fist à ces signeurs d'Engleterre la milleur chière que faire lor pot, car bien le savoit faire et tant que tout s'en contentèrent, et les tint à Biaumont deus jours tout aise; et puis au tierch jour, il s’en départirent tout ensamble et vinrent à Maubuege, et de là au Quesnoi et trouvèrent le conte et la con- tesse bien acompagniet de chevaliers et d’esquiers, de dames et de damoiselles dou païs, qui requellièrent toute la com- pagnie moult doucement et liement, ensi que bien le savoient faire. Messires Jehans de Hainnau fu promotères de ce mariage et s’en aquita bien, ensi que escript on l'en avoit, et tant que li contes de Hainnau acorda Phelippe sa fille en cause de ma- riage au jone roi d'Engleterre. Quant li contes et la contesse de Hainnau orent ordonné et ze entendu à lestat de madamoiselle Phelippe lor fille, et aourné ensi, comme à lui apertenoit, qui devoit estre roine d'Engle- terre, on pourvei chevaliers et esquiers qui avoecques hui de” | voient partir. Adone prist-elle congiet à son signeur de pére Le = ( 471 ) à madame sa mère et à Guillaume de Hainnau son frère, et à Jehane et à Issabiel ses serours ; car Marguerite li ainnée n’estoit point là : avant estoit en Alemagne et aconvenanchiée à Loïs de Baivière, roi d’Alemagne et empereur de Rome. Apriès tous ces eongiés, la jone roine Phelippe d’Engleterre, en leage entre trèse et quatorse ans, se départi de Valenchiennes en la com- pagnie de messire Jehan de Hainnau son oncle, dou signeur de Fagnoelles, dou signeur de Ligne, dou signeur de Brifuel , dou signeur de Haverech, dou signeur de Wargni et plus de quarante chevaliers et esquiers de Hainnau, et servoit devant lui adone uns jones esquiers qui se nommoit Watelès de Mauni, qui puis fu messires Watiers, vaillans homs et preus as armes, ensi que vous trouverés ses grans proèces escriptes en cette histore, et se départirent de Hainnau pluisseur jone esquier en entente que pour demorer en Engleterre avoecques la roine. Si cheminèrent tant que il vinrent à Wissan. Si furent esquipé lors chevaus et mis ens ès vassiaus passagiers d’Engleterre qui là les atendoient. Si furent tantos oultre et là estoient li sires de Biaucamp et messires Renault de Gobehem, liquel avoient atendu la venue de la jone roine bien quatre jours. Si entra laditte roine Phelippe de Hainnau en Engleterre à si bonne heure que fous li roiaulmes en deust estre resjois, et fu; car depuis le temps de la roine Genièvre, qui fut femme au roi Artus et roine d’Engleterre que on nommoit adonc la Grant- in le, si bonne roine n’i-entra, ne qui tant d'onnour re- fust, ne qui si belle génération euist, car elle eut dou roi Edouwart son mari en son temps, sept fils et cing filles, et tant comme elle vesqui, le roiaulme d'Engleterre eust grasce, pros- Périté, honnour et toutes bonnes aventures, ne onques famine, he chier temps de son resgne n'i demorèrent, ensi que vous orés recorder en T'histore. | Tant esploita la jone roine d'Engleterre et sa compagnie que Vinrent en la chité de Cantorbie et alérent voir le corps ‘aint Thomas et i fissent lor offrande, et puis passèrent oultre, ( 472 ) et par toutes les villes où il passoient, on lor faisoit feste et honnour, dons et présens, et passèrent a Rocestre , puis a Dar- deforde et vinrent à Eltem et là s’arestérent, et là estoit li évesques de Durames, qui, par procuration , l’avoit espousé à Valenchiennes, ou nom dou roi, et grant fuisson de signeurs et de dames d'Engleterre qui requellièrent doucement la roine et toute sa compagnie, et m'est avis que messires Jehans de Hainnau pour celle fois, ne li chevalier et esquier qui la roine avoient accompagniet, n’alèrent plus avant, fors chil et celles qui avoeeques lui devoient demorer, car li rois, pour ces jours, et madame sa mère et li contes de Kent estoient en la marce de Northombrelande. Si regardèrent li signeur d’Engleterre que li Hainnuiers aueroient trop de painne à aler si lonch, et en furent déporté, et là furent donnés et pris les congiés de toutes parties. Et plora la jone roine Phelippe assés quant son oncle et li chevalier de Hainnau la laissièrent. Toutesfois ensi fu fait. Il s’en retournèrent en Hainnau, et li seigneurs et les dames d’Engleterre qui de ce faire estoient cargiet, ordonnèrent lor jone dame et l'emmenèrent, et passa tout parmi Londres, mais adonc point n’i aresta, car on vouloit que li Londryen le recheuissent une aultre fois, quant li rois l'auroit espousé et elle seroit roine d’Engleterre de tous poins, et à telle solemp- nité comme il estoient et sont tenu dou faire, quant une role d'Engleterre et li rois l’a espousé, entre la première fois en J chité de Londres. Tant esploitièrent chil qui la jone roine me” noient que il vinrent à Ebruich. Là fu-elle recheute três-50- lempnement et grandement, et issirent en bonne ordenant? tout li signeur d’Engleterre qui là estoient, à l'encontre de li,et meismement li jones rois qui la trouva sus les camps monté 4 sus une haquenée trés-bien amblans et trés-ricement aournée i et parée, et la prist par la main et puis l’acola et baisa, et ceva chièrent coste à coste, et à grant fuisson de ménestrandies ý a d'ormours il entrèrent dedans la chité, et ensi fut amenée Ju ques au lieu où li rois et madame sa mère estoient logiet. } df Ee noe ci (475 ) roine mère dou roi rechut celle jone roine moult doucement, car elle savoit d’onnours tout quanque on en pooit seavoir. Je wai que faire de plus demener ce pourpos. Li jones rois Edou- wars espousa Phelippe de Hainnau en l’église catédral que on dist de Saint-Guillaume, et li espousa li arcevesques dou lieu par la vertu de la dispensation que on avoit empétré en Avi- gnon, et fu le jour de la Conversion Saint Pol, et avoit li rois dis-sept ans d’eage et la jone roine sus le point de quatorse ans, et fu en Yan de grace Nostre-Signeur mille trois cens XXVII. Si poés et devés sçavoir que toutes solempnités et festes, sans riens espargnier, furent à ces jours, et hiraut et ménestrel largement payet. Et se tinrent depuis ces espousailles li rois Edouwars et la jone roine à Ebruich jusques au temps Pas- qvour que il vinrent à Londres et à Windesore, et furent de- rechief là toutes festes faites, et i ot ou mois de mai que la rone entra à Londres, grandes joustes faites, et i furent grant fuisson de Hainuiers, et par espécial messires Jehans de sait et messires Guillaumes de Villers i furent , et li sires d'Enghien qui fourjousta les joustes. JE. Quant chil de Bruges, dou Dam, de l'Escluse, d'ipre et de wourtrai et dou tieroir dou Franc veirent que la mer n'estoit "on plus ouverte après la bataille de Gagant comme en devant, Commenchièrent à murmurer généraulment et à dire li uns à l'autre ens ès villes : « Jaques Dartevelle nous donnoit à en- ” tendre que ilravoit le wagnage de la draperie en la main et : aan le feroit avoir toutes fois quantes fois que il vodroit. hs quidions que la maladie jessist dou lés deviers Gagant Ry Par ceuls qui Jà se tenoient en garnison. Or en est li pas vrés et se ne retourne point la marceandise en Flandres. “ai bon que on alast à Gand parler à lui. » Sus cel estat acordèrent, et se quelliérent des bonnes villes de Flandres ae = ro er =" SÉRIE, TOME XIV. es ( 474 ) auquns notables hommes, et vinrent à Gand et parlérent à Dar- tevelle et proposèrent toutes les paroles dessus dittes. Il res- pondi à celles et dist: « Il est vérité que je di ensi et encore le » di-je. Se vous volés que li pourfis et li wagnages vous re- » tourne, il fault que vous ayés aliances grandes et fortes » au roi d’Engleterre, dont li pourfis vous puet venir, et qui » a, des ennemis de la mer qui se tenoient à Gagant, délivré » le pais. Par celle voie Fai-je tout dis ensi entendu et non » aultrement, et se vous qui chi estes envoyet de par la gti- » gnour partie des bonnes villes de Flandres, volés venir avoec- » ques moi en Engleterre parler au roi et à son consel, noüs » esploiterons tellement que nous remeterons le wagnage et > le pourfit ou pais de Flandres. » Donc respondirent li plus sage de la compagnie et dissent : « Sire, nous ne sommes pas » cargiet si avant que nous vous acordons le voiage. Nous te- » tournerons casquns en sa ville et meterons les bonnes gens » ensemble et leur recorderons ce que nous avons oy de vous, » et ce que il en vodront faire, on le vous segnifiera et bien _» briefment. » —« A la bonne heure », respondi Dartevelle. I prissent congiet; il se départirent de Gand et retournèrent casquns en lors lieus, et missent les consauls des bonnes villes ensamble et remonstrèrent tout ce que vous avés 0y. Euls con- silliés bien et par grande délibération et pour le commun pourfit de Flandres, avoeéques ce que li contes estoit trop grandement hais ou pais, tant pour l'amour dou signeur Cour- trissien, lequel il avoit fait décoler que pour aultres souflis- sans hommes, ens ès bonnes villes accordé et ordonné fu ques avoecques Jaquemon Dartevelle, de toutes les bonnes villes de Flandres, iroient en Engleterre deus hommes, et chil qui a seroient envoyet, prieroient au roi d’Engleterre que les mar - ceandises des lainnes, lesquelles lor sont moult nécessaires, i vossist consentir que elles retournassent en Flandres, tant que il en fuissent aisiet et servi, ensi que dou temps p°” avoient esté, et il tenroient généraument par toute Flandres ( 475 ) Pordenanee et le trettié que chil de Gand avoient juret à tenir et prommis par lettres et séelés à Pévesque de Durem et à ses commis quant darrainnement il furent à Gand. Sus cel estat sordonnérent chil qui esleu furent d’aler en Engleterre avoec- ques Jaquemon Dartevelle, et li dis Dartevelle estoit déjà tous pourveus de son estat grant et estofé aussi bien comme uns contes, et s’en vint à Bruges et fu là requelliés enñsi comme uns sires dou pais. Tout li aultre bourgeois des bonnes villes de Flandres vinrent à Bruges et là s’asamblèrent, et quant tout furent venu, il vinrent à FEscluse et trouvèrent deus vassiaus tous près pour euls porter et deus hôquebos pour lors pour- véances. Si entrérent ens ès dis vassiaus et se désancrérent et se départirent de l’Eseluse, et esploitièrent tant à l’aide de Dieu et dou vent que il entrèrent en la Tamise et vinrent à Londres €t issirent sus le quai hors de lors vassians, et se logiérent tout à lor aise dans la rue de la Riole. Pour ces jours se tenoient li rois et la roine à Eltem, à sept lieues englesces de Londres, liquel furent tantos enfourmé de la venue des Flamens. Li rois, qui désiroit à savoir lor entente et pourquoi il estoient venu, lor segnefia que il venissent parler à lui et si escripsi et envoia ses lettres et ses messages deviers son consel et lor manda que tantos et sans délai il venissent à Londres. Jacquêmes Darte- elle et li Flamench vinrent à Eltem tout premièrement veoir le roi et la roine, liquel les requelliérent moult courtoisement, et Ìà lor remonstra li dis Jaques en la présence de tous ses compagnons ce pourquoi il estoient venu et là estoient envoyct, et prioient les communautés des bonnes villes de Flandres que te fust la plaisance et l'acort dou roi que Festaple et la mar- teandise des lainnes peuist venir en Flandres;-ensi que aultre fois avoit fait. Li rois respondi à ce et dist que il en aueroit avis et consel et en seroient de lor demande et requeste res- pondu dedens un jour que il lor nomma et seroit la response faite ens ou palais de Wesmoustier. De ces paroles il se con- tentèrent assés. Si disnèrent ce jour tout chil Flament en la ( 476 ) cambre dou roi et de la roine, et lor fu monstrée la plus grande amour comme on pot et par espéeial à Jaquemon Dar- tevelle, car bien sentoient li rois et la roine que il estoit tous souverains des aultres et aussi que de bonne amour il les amoit, et parla aussi li rois à li à part de pluisseurs coses, et Dartevelle, qui voloit l'augmentation dou roi d’Engleterre, li remonstra tout bellement la voie et la manière comment il poroit entrer en la grasce dou païs de Flandres, avoech ce que il i rendoit et renderoit grant painne. Quant il orent assés parlé ensamble, li Flament prissent congiet pour celle heure et retournèrent à Londres, et atendirent que li rois vint à Wesmoustier, et que tous ses consauls fu venus à Londres. Adonc furent les Flamens mandé au palais : il vinrent. Là furent oy de tout ce que il vodrent dire; il furent respondu si courtoisement que il s’en contentèrent, car il empétrèrent tout ce que il vodrent avoir; et aussi il prommissent au roi là, ou cas que il vodroit passer la mer à une quantité de gens d'armes et d’archiers, il seroit requelliés en Flandres belle- ment et doucement, et se li dus de Braibant, son cousin, et li eontes de Guerlles, son serouge, et li marquis de Jullers et les Alemans qui avoeeques lui s'estoient alyet, voloient desfyer le roi de France, il trouveroit les communautés de Flandres tout apparilliet pour aler, fust devant Tournai ou Cambrai, là où il les vodroit mener. Ei rois d'Engleterre, qui trés-grant désir avoit de faire son emprise, les oy volentiers parler, et les ze mercia, et lor dist que sans faute, dedens la Saint-Jehan-Bap- tiste, il seroit oultre la mer. Ensi se portèrent ces ordenances: li Flamens eurent dou roi tout ce que il désiroient à avoir, et retournèrent arrière en Flandres et i raportérent le wagnag® car la mer fu ouverte, et vinrent les lainnes en Flandres à PEs cluse, au Dam et à Bruges, et là les venoient querre et acater I marceant drapier de Braibant et tout chil qui les voloient avoir. Certes, nous retrouvons dans ces chapitres inédits tout le charme des récits de Froissart; mais s’il fallait en dis” _ ( 477 ) cuter toutes les données historiques, nous.nous croirions tenu à quelques réserves. Nous persistons à penser qu’en 1537, les communes de Flandre n’aspiraient qu’au main- tien de leur puissante neutralité, et en ce qui touche le mariage d’Edouard III et de madame Philippe de Hainaut, nous nous bornons à remarquer qu’il avait été résolu dès le mois d'août 1326, en vertu d’une promesse, scellée à Mons, qui portait que si, dans le terme de deux années, le jeune roi m'avait exécuté son engagement, il serait tenu d'envoyer, comme otages, quatre chevaliers qui chaque jour se présenteraient devant le prévôt de Valenciennes, _ Jusqu'à ce que le mariage fut accompli. De la certitude dans les prévisions politiques. — Deux exem- ples empruntés à Phistoire nationale; par M. Thonissen, _ Correspondant de l’Académie. _ On sait que Machiavel ‚ dans ses remarquables discours Sur là première décade de Tite-Live, consacre tout un Chapitre à prouver que les peuples ont toujours eu la pres- “lence des grands événements qui sont venus modifier leurs destinées politiques. « D'où provient ce fait étrange? » dit-il. Je l'ignore; mais mille exemples anciens et mo- > dernes prouvent qu'il n'arrive aucun grand changement , dans un État qui wait été annoncé, ou par des devins, > des révélations, des prodiges, ou par des signes cé- » lestes. ». « Il se pourrait, ajoute-t-il, que l'air, | d'après l'opinion de certains philosophes, fùt peuplé i d'intelligences qui, douées d'assez de lumières pour ? Prédire l'avenir, et touchées de compassion pour les ( 478 ) » hommes, les avertissent de se mettre en garde contre > les périls qui les menacent. Quoi qu’il en soit, la vérité » du fait existe..... (1). » Le fait existe, en effet; mais, pour en avoir l'explica- tion rationnelle, il n’est aucunement nécessaire de recourir aux devins, aux révélations, aux prodiges, ni surtout aux intelligences supérieures dont un philosophe de l’Attique avait peuplé les régions sereines de l’atmosphére. Ainsi que Machiavel lui-même l’a dit, dans une autre partie de son livre, « toutes les choses de la terre sont en » mouvement perpétuel et ne peuvent demeurer fixes (2). » Quels que soient l’organisation intérieure ou les rapports — extérieurs d’un Etat, des changements variés à linfini, — surtout lorsqu'il s’agit d’une nation peu puissante — sont toujours possibles. L'esprit humain le sait, et, avec cette noble et incessante activité qui est l’une de ses gloires, il s'occupe à la fois des projets et des sollicitudes du présent, des périls et des espérances de l'avenir. Rien n'arrête son essor dans le champ illimité des conjectures. Les plans les plus divers, les conceptions les plus hardies, les combinaisons les plus étranges se pressent, pour ainst dire, dans l'intelligence de l'observateur, qui, aperce- vant les causes des événements, cherche à entrevoir leurs dernières conséquences dans les lueurs mystérieuses du « siècle futur. » Qu'on attribue à cet observateur une connaissance ap- profondie de l’histoire; qu’on lui suppose l'habitude de méditer cette grande loi de la responsabilité des antécé- dents, qu’on rencontre aussi bien dans la longue vie des — (1) Livr. ler, chap. LVI. (2) Livr. Ier, chap. VI. ( 479 ) peuples que dans l'existence passagère des individus; qu'on ‚ le gratifie d’une imagination plus ou moins vigoureuse, et tout motif de surprise disparaitra si, parmi les conjonctures qui peuvent se présenter, on le voit annoncer comme iné- Vitables des faits qui viennent, en réalité, se manifester dans une période déterminée. Qu’on suppose encore que l'annonce d'une grande calamité nationale, entrevue de la sorte, se produise au sein d’un peuple ardent et vif qui, comme les compatriotes de Machiavel, aperçoit parfois des mirages autre part que dans les régions de l'air, et aussitôt les signes célestes , si fermement invoqués par le célèbre Florentin, rentreront eux-mêmes dans la catégorie des phénomènes ordinaires. Du reste, quelle que soit l'explication à laquelle on s'ar- réte, Machiavel avait incontestablement raison quand il affirmait que , depuis l'origine des temps historiques jus- qu'à l'époque où il vivait, on avait toujours rencontré des hommes possédant la prescience des bouleversements po- litiques qui devaient atteindre leur patrie. Des recherches assez étendues nous permettent d'affir- mer que, depuis la mort du rude auteur du Prince jusqu’au milieu du siècle actuel, les mêmes pressentiments ont toujours précédé tous les faits offrant une importance du Premier ordre. Qu'il nous soit permis de détacher aujour- hui de ces recherches, encore incomplètes, une page rela- tant deux exemples empruntés aux annales de la Belgique. ll ne s'agit pas ici de satisfaire une futile et vaine curiosité. Sil est vrai que l’étude attentive des événements du passé, des besoins et des passions du présent, à très-souvent con- duit à la connaissance anticipée de l'avenir, l'histoire devra, Plus que jamais, être envisagée comme le fanal conducteur des gouvernements et des peuples. ( 480 ) Personne n’ignore les destinées que les vainqueurs de Napoléon I*", dans l'ivresse d'une victoire longtemps ines- pérée, assignérent à notre patrie, par le traité définitif du 51 mai 1815. La Belgique et la Hollande furent réunies sous le sceptre de la maison d’Orange-Nassau. On y ajouta la principauté de Liége, jadis partie intégrante de l’empire d’Allemagne; mais, par contre, on nous enleva le Luxembourg, pour en faire un duché de la confédération germanique. Or tous ceux qui ont attentivement scruté nos annales savent que cette grande combinaison politique avait été annoncée'et, pour ainsi dire, décrite, au moins pour tous ses détails essentiels, dans un ouvrage anonyme publié en 1789 et 1790 (1) L'auteur propose nettement la fondation d’une Répu- blique belgique, composée des provinces hollandaises et belges, réunies sous le gouvernement des descendants du Taciturne ‚lesquels, dit-il, « par leur modération person- » nelle, assureront la tranquillité intérieure , tandis que » leurs grandes et nombreuses alliances procureront au » dehors de puissants amis. » Il veut que la principauté de Liége soit incorporée aux Pays-Bas méridionaux , « dans (1) La République belgique, Rome, chez les frères Gracques, gid meurs de la liberté et libraires de la république, 5 vol. in-8°, 1789-1790. croire q% l'auteur était d'origine française. La publication a eu lieu par livraisons, et un avertissement de l'éditeur, qui termine le troisième bid lume, constate que, malgré tous ses efforts, il n'avait trouvé qu'un U À mbre d'abonnés. Selon le rédacteur de l'Esprit des gazelles , Yau- teur était un Tee protestant, moine défroqué, du nom de Brialle. * (An. 1790, t. I, p. 222. 22.) j ( 481 ) » lesquels elle se trouve tout à fait enclavée , au grand dé- » triment de son commerce et de son industrie. » Il assigne le Luxembourg à l'Allemagne, en compensation du dom- mage que des traités conclus sur ces bases causeraient au cercle de Westphalie par la perte du territoire liégeois. H demande, en un mot, la formation du royaume des Pays- Bas, avec les éléments, les limites et la dynastie que lui assignèrent, vingt-cinq années après, les traités de Paris, de Londres et de Vienne (1). Mais il ne se contente pas d’émettre un vœu : il indique les motifs qui, tôt ou tard, devront faire aceueillir ses plans par les arbitres de l'Europe. Il se prévaut de la con- figuration géographique du sol, ainsi que de la commu- nauté d'origine et de mœurs, qui militent en faveur de la réunion de tous les habitants des Pays-Bas sous une admi- nistration commune. I fait valoir l'intérêt évident de l'An- gleterre, de la Prusse et de l'Empire, à voir s'élever, au nord de la France, un État assez puissant pour défendre ŝa propre nationalité, sans posséder assez de forces pour inspirer des inquiétudes à ses voisins. Il fait luire aux yeux de toutes les puissances les avantages d’un repos solide et durable, amené par l'extinction d’une source intarissable de guerres ruineuses. S’adressant à la France elle-même , il lengage à chercher désormais sa gloire dans le dévelop- D nm >: fe (1) Voy. la Dédicace aux états généraux , placée à la tête du premier aay surtout les pages xxxvi à xui. Il est vrai que, pour le geeen y idées de l’auteur anonyme n'étaient pas entièrement zing proposant de réunir cette province à l'Allemagne, il dit, en pas er ea „quelle pourrait aussi être cédée , au besoin „àla hi i voulait rendre en échange les parties du Hainaut et de rArtois étaché : an Teh Belgique; éventualité qu'it regarde, du reste, comme U probable. ( 482 ) pement de ses ressources intérieures, en se débarrassant d'un éternel sujet de conflits et de batailles (1). Ne pouvant aborder ici des détails qui nous conduiraient trop loin, nous nous contenterons de transcrire deux pas- sages où l’auteur répond à des objections qu’il place sur les lèvres de quelques Hollandais récalcitrants : « ... Les Belges, » dit-il, « placés comme vous sur l'Océan, se livreront un jour au négoce, avec d’autant plus de suc- cès qu’ils ont sur vous l’avantage de productions terri- toriales en abondance. Voyant rouler dans le sein de leurs provinces les flots de l’Escaut, ils vous forceront d'en ouvrir embouchure... Ils vous demanderont la restitution des portions de la Flandre et du Brabant que vos ancêtres ont conquises sur les Espagnols. Ils voudront ravoir Maestricht, le pays de Vroenhove, les pays d’outre-Meuse, Venloo, Stevensweert, ..., Hulst, Yzerdyck, Sas-de-Gand et leurs dépendances (2). » Ne croirait-on pas lire analyse des nombreuses dépêches que nos agents diplomatiques adressèrent, en 1851 et en 1855, aux plénipotentiaires des cing puissances réunis en COD” férence à Londres? Complétement inféodé à son système politique , l'auteur ne se borne pas même à en présenter la réalisation comme probable. A ses yeux, la réunion de la Belgique et de la Hollande est tellement inévitable dans un avenir plus où moins prochain, qu’il ne craint pas de dédier son œuvre aux membres des futurs états généraux des Pays-Bas unis, An ZOE v vw V v ea Mio vu G à (1) Voy., outre la Dédicace déjà citée, t. Ier, pp. 5, 4, 152, 155, "a 195; t. TI, pp. xL à LXxH du Dialogue placé à la tête du volume , PUIS ez pp. 188 et suiv., 500 et suiv.; 1. TE, pp. 264 et suiv. (2) Tome Ie, pp. 188 et 189. ( 485 ) représentant à la fois les provinces septentrionales et les provinces méridionales. « Quoique, dit-il, vos Hautes et » Souveraines Puissances ne soient pas encore sensibles » aux yeux du public, par la réunion, en assemblée gé- » nérale, des différents États des provinces qui doivent » bientôt former votre auguste corps, Elles existent cepen- » dant déjà par les arrêts du destin et dans les vœux des » nations belge et batave... Je me félicite, Hauts et Puis- » sants Seigneurs, de vous avoir, le premier, salués par un » nom et des titres que les gens de bien vous décernent > dans leur cœur, et que l'univers ratifiera dans peu par > ses applaudissements (1). » Il célèbre par anticipation le bonheur et la richesse des générations qui vivront sous ce nouveau régime : « Dans » cette superbe enceinte (des Pays-Bas), s'écrie-t-il, que » d'heureuses et fécondes communications seront ouvertes » aux denrées, aux marchandises, aux richesses, et par » là même au bonheur de six millions d'hommes libres! » Je vois l'industrie se développer sans génes, sans ob- » slacles, avec énergie, à l'ombre de la paix; je vois le > Commerce reprendre une nouvell tivité, cireuler libre- > Ment, porter en tous lieux l'abondance et la prospérité! > Comme les vues rétrécies disparaissent avec les lumières 7 de la raison! Comme les institutions religieuses et $0- > Cales se perfectionnent (2)! » Il prend pour frontispice du premier volume le lion national, entouré des écussons toutes nos provinces jadis soumises à la maison de Bour- sogne; il ne laisse de côté que l’écusson du Luxembourg , ren Rane TVAR ‘3 ies agen a rj nnn n me (1) Dédicac e déjà citée , pp. It et XLV. (2) Ibid., P. XXXIX. ( 484 ) parce que ce pays doit passer à l'Allemagne. Poursuivant la même idée sous une autre forme, il place, au commen- cement du troisième volume, une vignette représentant les Pays-Bas sous la forme d’une nymphe, armée de la pique symbolique et montrant le chapeau de la liberté au milieu des branches d’un oranger chargé de fruits, avec la devise Je maintiendrai : emblème expressif qui rappelle involon- tairement quelques vers du brave et malheureux Jenne- ` val, tombé à Berchem à côté de Frédérie de Mérode (1). On avouera qu’il serait difficile d'annoncer les événe- ments futurs avec plus de précision et d’exactitude. L'une des créations les plus importantes des diplomates de 1815 se troùve anticipativement décrite dans son ensemble et dans ses détails. La forme seule du pouvoir destiné à la famille d’Orange-Nassau a échappé aux prévisions de l’au- teur de la République belgique. Il n’a pas su que la cou- ronne royale brillerait un jour au front des descendants du Taciturne (2). mass oo (1) Qui ne connaît les vers de la en rd que chantaient nos vo lontaires , après les glorieux combats du Par Maintenant purs de 1e fange Sur l'arbre de la liber (2) Comme la plupart des hommes à système, l'auteur de la republique belgique avait quelques idées très-bizarres. Ainsi, par exemple, apen de diviser les Pays-Bas en XIII provinces, il se livre à une longue € cule dissertation pour prouver que le nombre treize, malgré les populaires, renferme un heureux présage. ( Dédicace, pp. Xi, XXV, et suiv.) a $ encore; il se Pen une spa de très-mauvais ën nronaca es Belges si ce pe ne veulent pas s'unir aux Hollandais. nes xxix.) Ainsi enfin, sine loués et exaltés dans les premières livraisons, sont souvent méconnus xxvii Foe SP ES de ea oe eM Se ( 485 Voici un second exemple, qui se trouve également en rapport direct avec l’histoire de notre patrie. Le 9 vendémiaire an IV, la Convention décréta la réunion de la Belgique à la France. Le 12 juillet 1806, l'antique empire germanique s’écroula pour céder la place à une confédération vassale de Napoléon I”. Le 9 juillet 1810, la Hollande, subissant le sort de nos provinces, fut à son tour placée sous la domination du vainqueur de l'Europe. Or, en 1758, parut à Londres une brochure extrême- ment remarquable qui, la même année, fut traduite en langue hollandaise et imprimée à Amsterdam. L'auteur a eu soin de cacher son nom; mais la profondeur de ses vues, l'élévation de ses jugements, l'étendue et la solidité de son érudition diplomatique permettent de lui donner, Sans aucune exagération , le titre d'homme d'État (1). Cette brochure annonce que, si l'Angleterre n’a pas soin de se procurer et d'entretenir une armée respectable, elle aura la douleur de voir surgir, au bout d'un certain nombre d'années, trois événements on ne peut plus désa- vantageux à ses intérêts et à son influence : d'abord, l'in- corporation des Pays-Bas autrichiens au territoire francais; ensuite, la défaite radicale de l'empereur d'Allemagne, Meme insultés dans les livraisons suivantes, parce qu'ils d'aconeilient pm Avec empressement les plans de l'auteur. — Mais une qualité ER an lui refuser, malgré ses bizarreries, c'est une grande pénétration jointe | une 3. Loveringh, en 1738 (in-12), sous ce titre : Aanmerkingen over de Foi en waarschijnelijke nadering van het gevaar dat de oosten- Fijksche Nederlanden in handen van Vrankrijk vervallen zullen. Quel- a placées au bas des pages prouvent que le traducteur lui-meme au Courant des événements de son temps. 0 ( 486 ) par des armées parties des bords de la Seine; enfin, lanéantissement de la nationalité hollandaise, disparais- sant, elle aussi, dans une monarchie formidable déjà rêvée par Louis XIV. Évitant avee soin les bizarreries de mauvais gout qui déparent plus d’une page des trois volumes de la Répu- blique belgique, l'auteur anglais marche droit à son but et commence par prouver que le Système de barrière, S _ pompeusement proclamé dans le traité d'Utrecht (1715), ne sera pas longtemps une défense sérieuse contre lambi- tion et les forces chaque jour croissantes de la France. Il établit, en deuxième lieu, que l’empereur d'Allemagne, une fois en contact avec les Français sur les rives du Rhin, n'aura pas assez de puissance pour fixer la victoire sous son étendard gothique; de sorte qu’il marchera au-devant d’une défaite inévitable, à moins que — éventualité que l’auteur considère également comme possible — il ne pré- fère céder de bonne grâce, en se ménageant une compen- sation aux dépens de la Turquie. Le publiciste complète sa tâche en démontrant que la France, maîtresse de la Belgique et de quelques districts voisins, ne tardera pas à s'emparer des provinces hollandaises. I] conclut en disant que, si les Anglais ne veulent pas voir anéantir leur in- fluence, troubler leur commerce et menacer leur indépen- dance elle-même, ils doivent maintenir leurs forces à la hauteur de celles de leurs ambitieux voisins d'outre- Manche. Il les engage à prévenir et à empêcher ainsi des conquêtes qui, plus tard, pourraient être très-difficilement arrachées aux vainqueurs (1). (1) Voyez surtout les pages 4; 7, 8, 10, 53 à 39, 40 à 45, 49, 52 ge pr fl règne un peu de vague dans ce que l’auteur dit de l'empire germanique , ( 487 ) Voilà donc encore des événements mémorables, annon- cés plus d'un demi-siècle avant leur accomplissement. L'auteur ne s’est trompé que sur un seul point : il redou- lait comme prochains des bouleversements politiques qui ne devaient arriver que dans les premières années du siècle Suivant. ` Qu'on le remarque bien : nous ne voulons, en aucune manière, placer le problème sur le terrain du merveilleux; nous n'avons pas un seul instant songé à la manifestation d'un esprit prophétique quelconque. Notre seul but con- siste à prouver que l'histoire, sérieusement étudiée, peut conduire à des résultats qui, au premier abord, semblent Présenter un caractère tout à fait extraordinaire. En effet, quand on examine avec attention les idées, les connaissances et les aspirations répandues parmi les Contemporains des deux auteurs dont nous avons signalé les écrits, il ne faut pas de grands efforts pour comprendre ‘omment ils sont parvenus à prédire, avec une remar- quable exactitude, des événements destinés à s'accomplir longtemps après la publication de leurs livres. Lorsque l'auteur de la République belgique propose I adjonction de la principauté de Liége aux Pays-Bas au- "chiens, il német pas une idée entièrement nouvelle : car, déjà en 1789, Van der Noot, encore incertain du Succès, avait fait dans ce sens des ouvertures sérieuses “UX patriotes liégeois soulevés conire le prince-évêque “Oensbroech (1). Or cette idée étant donnée, un écrivain, a Par contre, il s'exprime on ne peut plus nettement sur Í et de la Hollande. a Li- de sit t o Eet hir des Belges å la fin du dinhi Sone a es he. a ne L'année suivante ; ape ee furent s n Eupen. (lbid., pp. 262 et suiv.) e sort de la ( 488 ) tenant la plume en 1790, devait nécessairement chercher ailleurs une compensation pour l’empire germanique; et alors le Luxembourg, par sa .position à l’extrémité du pays, par la langue que parlaient ses habitants, et surtout par le voisinage des provinces rhénanes, ne pouvait rester en dehors de son plan (1). Le projet de réunir la Hollande et la Belgique pouvait, plus facilement encore, se pré- senter à intelligence d’un homme tant soit peu éclairé. Pour y arriver, il suffisait de jeter un coup d'œil sur les tristes conséquences que la rupture de leurs liens poli- tiques avait produites, pour l’une comme pour l'autre, dans le cours du dix-huitième siècle. D'ailleurs, ici même l’auteur de la République belgique ne se trouvait pas sur un terrain tout à fait nouveau. Au milieu des péripéties de la révolution brabançonne, le projet de rétablir les rap- ports sociaux , brisés trois siècles auparavant, s'était pré- senté à l'imagination de plus d’un patriote; ce projet, sous une forme plus ou moins précise, avait si bien existé qu'on le vit reparaître au sein de la Convention nationale de France, lorsque celle-ci dut s'occuper de la fixation du sort de nos provinces (2). Les données les plus précises ne manquaient pas davan- tage à l’auteur de la brochure anglaise. Aussi ce dernier, à tous égards bien supérieur à l’auteur de Ja République (1) Cette idée devait Ini sourire d'autant plus qu'il y voyait un moyen — d'indemniser le prince-évêque de Liége, en Fenvoyant à Luxembourg: (Voy. t. Ier, Dédicace, p. 37. pe (2) Voy. Borgnet, Ibid., t. Ier, p. 192. — Le 8 vendémiaire an IV, quel- ques membres de la Convention en firent la proposition formelle. (Borgnet, a Ibid., t. Il, p. 337.) Il est question du même projet dans les rapports En officiels des agents belges que le congrès de 1790 avait envoyés à la a (Gachard, Doe. polit. et diplom. sur la révolution belge de 1790, 9 4) ( 489 ) belgique, énumère-t-il, pour ainsi dire page par page, les faits qui servent de fondement à toutes ses prévisions. Il n'a pas de peine à prouver que, depuis deux siècles, la conquête des provinces belges était le projet que la po- litique française poursuivait avec le plus de zèle et de per- sévérance. Il rappelle les vœux hautement manifestés par Henri IV et par Louis XIII, les actes significatifs accom- plis par Louis XIV, les intrigues adroites et infatigables de Mazarin et de Richelieu. H cite les projets d'échange ou de partage surgissant chaque fois que le recours à la violence rencontrait trop d'obstacles. Il combat la fausse sécurité de ceux qui s’imaginaient que la France, guérie de son ambition trois fois séculaire, allait désormais res- pecter les barrières impuissantes dressées par le traité d'Utrecht. Il dévoile la faiblesse chaque jour plus appa- rente de l'Empire, faiblesse telle que, dans les dernières guerres, son chef n'avait pu lutter qu’à l’aide de secours fournis par les troupes étrangères. Il montre les nom- breux Symptômes qui révélaient l'accroissement incessant des forces de la monarchie française, au point que déjà elle se trouvait en mesure de mettre deux cent mille soldats en ligne de bataille. En un mot, c'est en s'appuyant sur des faits manifestes, sur des précédents irrécusables, qu'il annonce les trois événements que nous avons déjà signalés, e Mais si le merveilleux ne trouve point de place dans ces Prédietions si exactement accomplies, celles-ci — aux- quelles nous pourrions en ajouter une foule dautres — Wen sont pas moins, ainsi que nous l'avons dit en com- Wencant, une nouvelle et puissante démonstration des avantages de toute nature que présente l'étude appro- fondie de l'histoire. 2° SÉRIE, TOME XIV. 34 ; ( 490 ) Qu'on n'objecte pas que, si quelques publicistes sont parvenus à prédire les destinées futures de leur patrie, on trouve, à côté d’eux , une multitude d’historiens émettant et prônant d'innombrables prévisions toujours démenties par des faits postérieurs. Par cela seul que l'étude atten- tive des causes a très-souvent conduit à la connaissance anticipée de leurs conséquences, nous avons la preuve que des recherches sérieuses, habilement dirigées vers ce but, peuvent donner à l’homme d’État des lumières qu'il cher- cherait vainement ailleurs. Du reste, pour notre part, nous commencons à croire qu'il existe ici un phénomène ana- logue à celui que le savant secrétaire perpétuel de l'Aca- démie a si bien mis en évidence , dans ses belles recherches sur les lois qui président au développement de la popula- tion. Les causes étant données, la liberté individuelle, quand il s’agit d'arriver à des résultats généraux, ne rem- plit pas, peut-être, un rôle aussi important qu’on le pense d'ordinaire, Or, s’il en est ainsi, la détermination au moins approximative des résultats politiques deviendra chaque jour plus facile, à mesure que l'humanité, s'avançant dans les voies tracées par le Créateur, fournira de nouveaux faits et, par suite, de nouveaux points de comparaison aux rédacteurs de ses annales. ( 491 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS. — Séances du 4 décembre 1862. M. Van HasseLT, président de l’Académie. M. Ap. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin, F. Fétis , G. Geefs, Hanssens, Roelandt, Jos. Geefs, De Braekeleer, Fraikin, Partoes, Ed. Fétis, De Busscher, Portaels, Balat, Payen, le cheva- lier de Burbure, membres; Daussoigne-Méhul, associé. nmr CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur transmet une lettre par laquelle M. Gaetana Nobile, imprimeur à Naples, fait hom- mage à l'Académie d'un ouvrage “chromotypographique Sorti de ses presses et destiné à perpétuer le souvenir du mariage de la princesse Pie d'Italie avec le roi de Portugal. _ — Remerciments. — M. de Coussemaker, associé de l'Académie, fait, an hom du Comité flamand de France, dont il est président, la Proposition d’un échange de publications du comité avec ( 492 ) celles de la Compagnie. « Les annales de la société fran- çaise, dit-il, ont un intérêt particulier pour la Belgique, à laquelle a longtemps appartenu le territoire lillois. » — La classe accepte ces propositions avec plaisir. — La société qui s’est établie à Weil, dans le Wurtem- berg, pour ériger un monument à Kepler, invite l'Aca- démie à prendre part à la souscription qu’elle a ouverte en vue de fonder un témoignage de reconnaissance envers Pun des plus illustres restaurateurs des sciences. ÉLECTIONS. Tous les ans, les comptes des dépenses et des recettes de l’Académie sont contrôlés et arrêtés par la commission administrative. Ces comptes sont ensuite vérifiés par trois commissions spéciales, chargées d'examiner ce qui con- cerne les intérêts particuliers de chacune des classes. Là commission nommée l’année précédente est conservée; seulement M. Ed. Fétis, qui passera, l’année prochaine, aux fonctions de dede et qui fera ainsi partie de la commission administrative, sera remplacé par M. Fétis père, que la classe désigne pour représenter ses intérêts. — La classe s'occupe ensuite de revoir sa liste des pré- sentations pour les places vacantes de membres et d'asso- ciés; et d'examiner les additions de candidats qu’on dési- rerait y faire. (peas * ( 493 ) PUBLICATIONS. M. le secrétaire perpétuel fait connaître qu’il s'occupe en ce moment de l'impression de l'Annuaire de l’Académie, et il fait un appel aux membres qui ont bien voulu pro- mettre des notices nécrologiques sur leurs confrères dé- funts. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. Ed. Fétis donne lecture d’une notice sur un tableau ancien qui se trouve au Musée royal de Bruxelles et qu'on attribuait jusqu'ici à Goeswin Van der Weyden. Cette notice fera partie du bulletin d'archéologie que publient les Com- missions royales d’art et d'archéologie. ( 494 ) CLASSE DES SCIENCES. Séance du 15 décembre 1862. M. De Konincx, directeur. M. A. QUETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d’Omalius d'Halloy, Wesmael, Mar- tens, Cantraine, Kickx, Stas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys-Longchamps, le vicomte B. Du Bus, Nyst, Gluge, Melsens, Schwann, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, Dewalque, membres ; Schwann, Lacordaire, associés. teens ms RCE ENNE Pi RS TRES CENTS E ee CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l’intérieur transmet une lettre qui ra- tifie les propositions du jury chargé de juger le concours. ” quinquennal des sciences naturelles, pour la période de 1857 à 1861, et qui décerne le prix à M. Van Beneden, professeur à l’université de Louvain, autour d’un travail sur les crustacés du littoral de la Belgique. — Des applau- _ dissements accueillent cette communication. o L'institut Smithsonian de Washington et les sociétés ( 495 ) savantes des États-Unis transmettent leurs publications a l'Académie. Des envois semblables sont faits par l’Acadé- mie royale des sciences de Stockholm, la Société royale des sciences d’Upsal, la Société entomologique de Leyde, la Société des naturalistes suisses établie à Berne, luni- versité de Marbourg, etc. l'Académie recoit aussi des remereiments pour l'envoi de ses publications, par la Société géographique impériale de Russie, la Société royale d'Upsal, l’Académie califor- nienne des sciences naturelles de San-Francisco, la Société entomologique de Leyde , la réunion d'histoire naturelle du Wurtemberg, etc. CONCOURS DE 1862. La classe avait mis au concours la question suivante : Faire un exposé historique de la théorie du tonus muscu- laire, et chercher, pour les phénomènes expliqués autre- fois à l'aide de cette théorie, une interprétation conforme aux faits établis par la physiologie expérimentale. Elle wa tecu qu’un seul mémoire en réponse à cette question. Rapport de M. Schwann. Le mémoire écrit en latin porte pour épigraphe : Non Mumerandae sed perpendendae observationes (Morgagni). L'auteur commence son travail par l'histoire du tonus qul a joué un grand rôle dans la science médicale, depuis Tes temps tes plus reculés. Il y distingue trois périodes : te des phrases, dans laquelle le mot n’avait pas une ( 496 ) signification bien nette, celle du raisonnement, qui com- mence par J. Müller, et celle des expériences, qui date des travaux de M. Heidenhain. Nous passons sur la première période. J. Müller a le premier énoncé l'idée, que les muscles en repos sont sou- mis à une impulsion continuelle des nerfs. Ils y entretien- nent une légère contraction involontaire que Müller appelle tonus musculaire. Le célèbre physiologiste de Berlin a basé cette théorie sur le fait que, lorsqu'on coupe un muscle, les deux bonts ne restent pas en contact, mais se retirent. Il invoque encore l'état habituel des sphincters et le phénomène généralement connu , qu’en cas d’apoplexie, c’est-à-dire de paralysie des muscles d’un côté, le visage est tiré vers le côté opposé. - Cette théorie renferme deux idées, savoir : que les muscles invoqués se trouvent dans une tension continuelle et que ce sont les nerfs qui la produisent. Marshall-Hall, en adoptant la théorie de J. Müller, chercha la cause de cette impulsion continuelle dans les centres nerveux, et M. Henle revendiqua cet état pour tous les muscles. Cette théorie fut généralement admise jusqu’à Édouard Weber, en 1846. En examinant, au moyen d’une espèce de balance, les lois d'après lsyaetles les muscles irrités soulèvent des charges de différents poids, j'avais déjà prouvé, en 1857, que les muscles irrités se comportent comme des corps élastiques, ayant la longueur du muscle, contracté au maximum, et étendus į jusqu’à la longueur du muscle ¢ en + : M. Éd. Weber confirma ces expériences, et prouva, o outre, que les muscles en repos sont aussi élastiques. | et STERRE ( 497 ) démontra ensuite qu’ils se trouvent dans un état de ten- sion élastique continuelle. Cette tension ne dépend pas, d'après Weber, des nerfs, vu qu’un muscle vivant coupé se retire encore, quand même son nerf a été coupé antérieu- rement. Dès lors, le tonus des muscles devenait un simple _ phénomène d’élasticité, indépendant du système nerveux. Cependant les expériences de M. Weber ne sont pas dé- cisives dans cette question. Elles prouvent bien l'existence d'une tension purement élastique, mais n'excluent pas la possibilité que les nerfs augmentent cette tension et don- nent à leur tour une impulsion continuelle aux muscles, déjà tendus par leurs propriétés physiques. j Pour mettre à l'épreuve cette possibilité, il fallait me- surer la tension d’un muscle avant et après la section du nerf : c’est ce que fit M. Heidenhain. Ayant suspendu sur le tendon coupé d'un muscle vivant un certain poids, il prouva qu'après la section du nerf, le poids ne descendait pas plus bas. Done, le nerf en repos n'avait pas agi sur le muscle pour contribuer à soulever le poids: il ne lui avait Pas donné une impulsion continuelle. L'expérience de M. Heidenhain fut confirmée par plu- _ Sleurs auteurs. Je l'ai vérifiée aussi au moyen de la ba- te indiquée ci-dessus. Elle parut décisive, au moins Pour les muscles soumis à l'expérience. Le tonus de J. Mül- ler Wexiste pas dans ces muscles; leur tension est un pur _ Pénomène d’élasticité. | ep des doutes ont été jetés sur ce résultat par de nou- 8 experiences de M. Brondgeest. : Ayant coupé sur une grenouille la moelle épinière au- _ “sous du erâne, il coupa encore le nerf ischiadique d'un 5 ah ee ensuite la grenouille verticalement par + Le membre dont le nerf était coupé pendait ver- ( 498 ) | licalement, le membre intact se soulevait un peu (après une demi-heure) et restait légèrement fléchi dans toutés ses articulations. Le nerf, communiquant avec la moelle épinière, donnait donc encore aux muscles fléchisseurs une légère impulsion, un tonus dépendant des nerfs. Brond- geest prouva, en outre, que cette légère contraction est un mouvement réflexe, vu que la section des racines sen- sitives du nerf ischiadique fait cesser la contraction. Les recherches propres de notre concourant ont pour but de trouver la cause qui provoque ce tonus par réflexe et de voir par là si ce tonus existe dans les conditions ordi- naires de la vie. Partant de expérience de Brondgeest, il constata que la différence dans la position des deux mem bres cesse, si on place la grenouille horizontalement sur du mercure. La position suspendue, c'est-à-dire verticale, done probablement la gravitation, était pour quelque chose dans l'expérience de Brondgeest. Des nerfs sensitifs quel- conques devaient être irrités par des circonstances exis- he A tant dans la grenouille suspendue et n’existant pas dans la grenouille couchée horizontalement. Etaient-ce les nerfs des articulations? L'auteur chercha à les couper. La différence entre les deux membres per- sista. Étaient-ce les nerfs cutanés? Il fit plusieurs incisions circulaires dans la peau, la différence entre les membres cessa : le membre ainsi traité pendait comme celui oùle — nerf ischiadique était coupé. L'auteur obtenait le même — effet, si, au lieu des incisions, il enlevait la peau entière de ce côté. Ce tonus réflexe dépend done des nerfs de la pea — Pour mettre à l'épreuve cette faculté de la peau, il pa 2 une grenouille, opérée comme dans l'expérience de Bront — geest, sous une cloche dans laquelle il introduisit de Far chargé d'ammoniaque ou d'acide acétique. La flexio nde : ( 499 ) membre, dont le nerf était intact, augmenta par celle irri- tation de la peau. Il restait à savoir par quel agent les nerfs de la peau sont irrités dans l'expérience de Brondgeest. On ne peut penser,d’aprés l’auteur, qu'à trois causes : la perspiration, les propriétés chimiques de l'air et la traction exercée sur la peau par le poids du membre. Pour constater l'influence de la perspiration, il sus- pendit la grenouille dans un air saturé d'humidité ou dans l'eau, ou dans l'huile , ou il couvra le membre d’un enduit huileux. L'effet resta le même que dans lair (4). Pour contrôler l'influence des propriétés chimiques de l'air, il fit l’expérience dans une atmosphere d’hydro- gène. Le résultat fut le même que dans l'air. Il ne resta done que la troisième manière d'irritation de la peau dans l'expérience de Brondgeest, savoir la traction exercée sur les nerfs cutanés par le poids du membre, cause d'autant plus probable que le phénomène n’a pas lieu, si la gre- nouille est couchée horizontalement. ; On peut conclure de là que ni le tonus de J. Müller, ni le tonus réflexe de M. Brondgeest n'existent dans les _ cireonstances ordinaires de la vie. La conclusion n’est ce- pendant rigoureuse que pour les muscles soumis à l'expé- rience, c’est-à-dire pour ceux des extrémités. Sans preuves ultérieures , elle ne peut être étendue, à mon avis, ni aux muscles de la face, qui produisent l'expression du visage, Mt aux sphincters. | L'auteur examine ensuite si, dans les autres exemples, MAS AEN RO LE ee (1) Ici je demanderai cependant si, d'après la théorie même de Pau- ai l'effet pouvait rester le même dans l'eau et dans l'huile, où le poids Membre cessait à peu près d'agir ? ( 500 ) de tonus musculaire, on peut expliquer les phénomènes par l'élasticité seule dos muscles, Il le pense pour ce qui regarde les muscles de la face dans les cas de paralysie unilatérale , et il cite les différents essais d’explication. Pour examiner le tonus des sphincters, il a fait des expé- riences dans le genre de ceux de MM. Rosenthal, Heiden- lain, Collberg, de Wittich, Sauer. Elles consistent à in- jecter de leau chaude dans la vessie ou le rectum d’un animal, et de mesurer la pression qu'il faut pour vain- cre la résistance des sphincters. Il a pris la précaution, indiquée par Sauer, d'introduire le tube d'injection par luretère jusque dans la vessie même, pour mettre hors de de cause la résistance de Puretère. Il trouva que la pres- sion nécessaire était la même sur l'animal vivant et après sa mort, savoir däns les deux cas de 200-210 millimètres. Il conclut done que la tension élastique seule des sphinc- ters tient ces cavités fermées. L'auteur s'occupe encore du tonus des nerfs empéchants, de celui des vaisseaux et du tonus de plusieurs muscles de l'organe de la vision. En somme, le travail qui est soumis à notre apprécia- tion répond bien à la question que l'Académie a posée: l fait faire un pas à la science, surtout en éclaircissant les doutes que les expériences de M. Brondgeest avaient fait naître contre la théorie de M. Ed. Weber du tonus mus- culaire. J'ai, en conséquence, l'honneur de proposer à la com- pagnie accorder la médaille d’or à l’auteur. » CRE a EE PES Eg AR EEE OR SN enh MS ( 501 ) Rapport de M, Gluge. « Les tissus du corps vivant présentent , quand ils se trouvent dans un état normal, une certaine turgescence et _ résistance auxquelles on a donné le nom de tonicité, L'état contraire a été appelé atonie. Les vaisseaux artériels, par exemple, présentent une résistance au sang qu’y lance l'im- _ pulsion du cœur. Quand cette résistance diminue par une altération de l’action nerveuse sur les vaisseaux, ou par le changement de leur texture, ils se dilatent et laissent même passer des éléments de sang à travers les parois. … La médecine a fondé toute une méthode de traitement qu'elle appelle tonique sur ces données générales. Il appar- tenait à la physiologie de déterminer la nature des tissus qui agissent pour produire la tonicité et les conditions dans lesquelles elle a lieu. __ Le tissu musculaire qui forme les organes des mouve- -ments volontaires et automatiques, et qui entre dans la -Composition de tant d'appareils sécréteurs, devait naturel- _ lement être considéré comme instrument principal de la tonicité, sing __— L'auteur du mémoire soumis au jugement de PAcadé- _ Mea exposé avec une grande lucidité les recherches qui Ont été faites jusqu'ici pour prouver ou pour contester l'existence de cette légère contraction permanente qui fière de l'élasticité naturelle des muscles et quon a _ Appelée tonus musculaire. Les nouvelles recherches qu'il À faites démontrent qu'il n'existe pas d'influence directe _ Permanente partant des centres nerveux pour les muscles _ des extrémités, Mais le fait de la déviation de la bouche, “ns le cas de paralysie d’une moitié de la face, reste nean- ( 502 ) moins inexpliqué. Quant aux sphincters, les recherches faites par l’auteur n’ajoutent rien aux faits déjà connus, pour pouvoir leur contester la contraction permanente. Je pense même que pour certains sphincters, comme pour les vaisseaux sanguins, le tonus musculaire est incontestable. J'ai eu l’occasion d’observer un homme, âgé de vingt-neuf ans, qui s'était brisé la colonne vertébrale, dans la région de la sixième vertèbre dorsale, où autopsie montra plus tard une déchirure complète de la moelle épinière. Ce mal- heureux vécut plusieurs mois. La motilité et la sensibilité avaient naturellement entièrement disparu dans les parties placées au-dessous de la lésion. Mais des contractions réflexes très-fortes eurent lieu dans chaque jambe dont on irrita la peau. Chez ce malade, le sphincter de l'anus était relâché, et les matières fécales s’écoulaient quelque- fois spontanément, quand on le déplaçait. - Il me semble que, dans ce cas , l'élasticité ne pouvait pas être altérée, mais le tonus musculaire du sphincter avait disparu. En résumé, je pense que l’auteur a satisfait complé- tement au programme, pour ce qui concerne la pa historique du tonus musculaire, et s’il n’a pas donné une solution de toutes les questions, il a augmenté nos Con- naissances, et je me rallie à la proposition de mes hone? rables collègues. Seulement, je regrette que l'auteur n ait pas terminé son mémoire en résumant ses opinions : des conclusions, utiles ailleurs, sont surtout nécessaires dans un travails cientifique. » Conformément à lavis favorable de ses trois commis- saires, la classe a décidé que la médaille d’or serait at cordée à l’auteur. PA Ca a ANTON ( 503 ) ÉLECTIONS. La classe avait à nommer un associé dans la section des sciences naturelles. M. Gervais, naturaliste et doyen de la faculté des sciences de Montpellier, a été proclamé associé. La classe avait encore à nommer un correspondant dans la même seetion : au premier tour de scrutin, M. Coe- mans, naturaliste et vicaire au Petit-Béguinage, à Gand, a réuni la majorité des suffrages et a été proclamé corres- pondant. , RÉDACTION DU PROGRAMME DE CONCOURS DE 1865. » La classe s’est occupée ensuite de la rédaction du pro- gramme pour le concours de 1865. Ce travail sera terminé dans la prochaine séance. Quelques questions ont été adoptées provisoirement. (504) Séance publique du 16 décembre 1862. MM. De Koninck, directeur; WEsMAEL, vice-directeur, A. QUETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : Classe des sciences : MM. d’Omalius d'Halloy, Martens, Cantraine, Stas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys- Longchamps, le vicomte B. Du Bus, Gluge, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, Béwelguë membres; Schwann , Lacordaire, associés; Er- nest Quetelet, Montigny, Steele; correspondants. - Classe des lettres : MM. de Ram, Faider, Arendt, Duc- petiaux, le baron Kervyn de Lettenhove, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, associé; Guillaume, corres- pondant. Classe des beaux-arts : MM. Ed. Fétis, vice-directeur; Alvin, Braemt, G. Geefs, Partoes , De Busscher, le cheva- lier de Burbure, membres ; Demanet, correspondant. Le directeur de la classe ouvre la séance par la lecture du discours suivant : De l'influence de la chimie sur les progrès de l’industrie. Messieurs, Appelé, par les suffrages de mes honorables confrères; à l'honneur de présider la séance d’aujourd’hui et de porter la parole devant vous, je vais essayer de remplir la mission PEU PR pt AD CRE RS LR ON NN NSL Sn UN. | ( 505 ) délicate qui m'a été confiée, en vous exposant rapidement quelques-uns des principaux progrès réalisés par Pindus- trie, sous l'influence bienfaisante de la chimie moderne. | Vers la fin du siècle dernier, la chimie se trouvait encore enveloppée des langes dans lesquels l'ignorance et la bar- barie des siècles précédents l'avaient enlacée, lorsque les recherches de quelques hommes de génie vinrent tout à coup la dégager de la place inférieure qu’elle occupait, pour lui assigner le premier rang parmi les sciences posi- tives et d'application. À Avant Lavoisier, aucune analyse exacte n’était possible; l'industrie marchait au hasard; la fabrication des princi- paux produits se faisait le plus souvent d’après des recettes empiriques, soigneusement transmises de génération en génération, sous la direction d’un maître ignare et inca- pable d’y apporter la moindre amélioration. à Mais, à partir du moment où l'illustre victime des pas- Sions révolutionnaires put prouver et proclamer ce grand Principe, que rien dans la nature ne se perd; que les corps Qui, aux yeux du vulgaire, se détruisent, ne font que changer de forme et de composition; que; par suite, cos modifications n’altèrent en rien les poids des corps réagis- Sants, et qu'au moyen d’une balance exacte, tout se pèse et tout se retrouve, on put entrevoir l'heureuse influence que _ © principe serait appelé à exercer sur les procédés indus tels. Ce n’est pas à dire qu’avant l’époque de Lavoisier ; rien d'utile mait été fait. Quel est en effet celui qui ignore qu'un grand nombre de produits légués par les générations Qu nous ont précédés et dont l’origine remonte parfois à la plus haute antiquité, n'ont pu être obtenus qu'à l'aide € procédés chimiques plus ou moins parfaits? } En revanche, quelle est encore la personne q ui, en me Sén 05 S RIE ; TOME XIV. ( 506 ) jetant un coup d'œil rétrospectif sur cet immense laps de temps parcouru par la société humaine depuis son origine jusqu'au siècle auquel nous appartenons, ne s’aperçoive facilement combien cette longue période est pauvre en m- novations et en applications vraiment scientifiques et in- dustrielles ? Il est vrai que la fausse voie dans laquelle la chimie et les sciences en général étaient entrées, pendant le moyen age, dans laquelle l’entretenaient les utopies des alchi- mistes et les rêves des astrologues, pouvait difficilement conduire à la vérité et au progrès. Si aux découvertes de Lavoisier l’on ajoute celles non moins remarquables de Richter, de Wenzel, de Proust, de Cavendish, de Bertholet et de quelques autres de ses con- temporains, qui eurent pour effet d’établir d’une manière définitive les lois de combinaison auxquelles les éléments sont invariablement soumis, l’on aura la clef des modifica- tions heureuses introduites dans la plupart des industries qui ont trouvé dans la science pure une base solide et ra- tionnelle. Désormais, on n’est plus contraint de marcher en avet- gle, on dispose des moyens capables de fournir l'indica- tion de la quantité relative des produits réellement utiles contenus dans les matières premières, et l'on peut amsi donner à coup sûr la préférence à celles de ces matières qui offrent les plus grands avantages industriels. a C’est à la réunion des diverses circonstances que je anse | de retracer, c’est surtout à l'étude plus approfondie des propriétés des corps et de leurs actions réciproques qui &? fut le corollaire , que l’on doit attribuer plusieurs des plus importantes découvertes industrielles faites vers la fin du siècle dernier et au commencement du siècle actuel. ( 507 ) Au nombre de celles-ci, on peut citer l'action décolo- rante et désinfectante du chlore et du charbon, la fabrica- tion de l'acide sulfurique, celle du sel de soude et surtout celle du sucre de betterave. Cependant la fabrication de ces produits si générale- ment connue, si universellement répandue de nos jours, qu'elle met en circulation des centaines de millions par an, n'a pas atteint du premier coup la perfection qu'elle possède en ce moment. Comme la plupart des plus merveil- leuses conquêtes de l'esprit humain, elle a été le fruit de longues recherchés et la conséquence de travaux purement scientifiques. Car, telle est la variété des esprits, que tandis que l’un s'adonne à l'étude des phénomènes naturels pour satisfaire son imagination et se rendre compte des lois immuables ~ auxquelles ces phénomènes sont soumis, l’autre cherche = àse servir des découvertes réalisées, pour les appliquer aux besoins de ses semblables, et concourir ainsi de son mieus à l'amélioration de leur bien-être matériel. Mais cette application n’est pas toujours immédiatement Mise, et c'est généralement le temps qui se charge de _— développer l'idée née dans le cabinet du penseur, d'appli- _ Ger l'expérience exécutée dans le laboratoire du chimiste. Les exemples ne manquent pas pour prouver ce que je _ Mens d'avancer. Appliquons-les à quelques-unes des indus- Tes que je viens de citer, et à quelques autres qui vien- _ AL Se grouper autour d'elles. _ Ainsi, en 1747, Margraff découvre dans la betterave a Pos. _“Mstence du sucre cristallisable ; ce fait, malgré son 1m- Done, passa inaperçu et ‘fut voué à un oubli complet. “Nest qu'un demi-siècle après cette découverte qu un Industriel, du nom d’Achard, chercha à en tirer parti et ( 508 ) jeta les premiers fondements d’une industrie dont on ne commença à entrevoir la réussite et l'utilité réelle que vers 1811 à 1812. A cette époque et malgré les encouragements d’un savant chimiste, Chaptal, alors ministre de l'empire, la fabrication du sucre ne comptait encore qu’un petit nom- bre d'établissements, dont le produit se montait à peine à six ou sept millions de kilogrammes. Comparez cet état à celui de nos jours, dans lequel il est constaté que l’Europe possède en ce moment plus de huit cents fabriques , fournissant à la consommation générale environ deux cent cinquante millions de kilogrammes de sucre par année, et vous ne pourrez plus douter de la marche progressive accomplie par cette importante industrie. Au neuvième siècle, l'acide sulfurique était connu de Rhazis et de Geber, qui l’obtenaient par la distillation du vitriol vert ou sulfate de fer. C’est ainsi encore que le paraient Basile Valentin et tous les chimistes qui l'ont suivi, jusqu'à ce que, vers la fin du dix-septième siècle, Lefèvre et Lemery imaginèrent de le fabriquer en faisant brûler un mélange de soufre et de nitre dans de grands flacons de verre, remplis d'air humide et dont le fond était couvert d’une faible couche d'eau, destinée à condenser l'acide produit. Pendant longtemps, on suivit cette méthode, lorsque Roebuck eut l'idée de construire de vastes cham- bres de plomb, destinées à remplacer les ballons de verre. A partir de ce moment, la valeur de cet acide fut considé- rablement diminuée, et, comme le dit fort bien M. Dumas, tous les arts chimiques se sont améliorés comme à Venv!- L’acide sulfurique, ajoute Villustre chimiste français, est __ un agent indispensable à tous ces arts, et la plupart d'entre eux n’ont véritablement pu prendre naissance que lorsque cet acide a été livré à bas prix dans le commerce. ( 509 ) Qui eût pu soupçonner, il y a trente ans, que le phos- phore, ce corps mystérieux, dont la naissance est due à cette aberration des idées qui, pendant plusieurs siècles, poussa les alchimistes à chercher la réalisation de l'absurde jusque dans les matières les plus abjectes, serait devenu Pune des substances les plus usuelles et les plus utiles de la société moderne? Quel est celui qui eût osé avancer alors que cet élément découvert par Brandt, en 1699, resté pour ainsi dire une curiosité de laboratoire et vendu au prix de l'or, aurait un jour détrôné notre vulgaire briquet et serait vendu à vil ix? Qui eût pu prévoir que les propriétés de cet agent si combustible seraient modifiées par les moyens dont le chimiste dispose, au point de lui enlever l’action énergi- que et pernicieuse qu’il exerçait sur nos organes, tout en lui conservant sa nature élémentaire et inflammable? Et cependant, tout ce qui, à cette époque, eût paru le rêve d’une imagination malade a été réalisé et au delà, grâce aux patientes recherches de quelques chimistes alle- mands, parmi lesquels le docteur Schroeter, de Vienne, Peut être cité en première ligne, En 1829, Gay-Lussac, dont tous les travaux possèdent un cachet d'exactitude qui n’a pas encore été dépassé, fait l'observation que toutes les matières organiques neutres d'origine végétale, telles que 'amidon , le sucre, leligneux, gomme, ete., au contact des alealis chauffés jusqu'à une température d'environ deux cent cinquante degrés, se transforment en acide oxalique. _ Ce fait, dont l'application avait été négligée jusque dans ces derniers temps, a donné lieu à l'érection d'un établis- sement considérable, dans lequel M. Deale, de Manchester, ( 510 ) fabrique actuellement plus de trois cents tonnes d'acide oxalique par année. Lorsque vers 1811, M. Chevreuil, après de longues et consciencieuses recherches, démontra que la plupart des corps gras n'étaient que des mélanges de divers composés neutres, en tout point comparables aux éthers salins or- dinaires, mais dont les uns étaient liquides et les autres solides à la température ordinaire, personne ne songea à en tirer parti. Ce n'est qu'en 1825 que Gay-Lussac essaya d’ appliquer à l’industrie la découverte de M. Chevreuil. Ces premi tentatives échouérent; mais, en 1831, toutes les difficultés de la fabrication des bougies stéariques furent vaineues par Cambacérès, et l'on put espérer alors que non-seulement elles se substitueraient aux bougies de cire des salons aristocratiques, mais encore aux ignobles chandelles des plus modestes demeures. Cet espoir n’est pas loin d'être réalisé de la manière la plus complète. Un exemple analogue nous est fourni par les recherches de Reichenbach. Ce chimiste, en examinant, en 1850, et en isolant la plupart des produits de la distillation du bois, du lignite et de la tourbe, y découvrit, entre autres, nae substance solide, légèrement transparente, et parfaite- ment combustible 2 à laquelle il donna le nom de paraffine. Il fallut vingt ans avant que cette matière, qui possède toutes les qualités industrielles du blanc de baleine, pùt être obtenue dans des conditions assez avantageuses me devenir d’un usage général. Le problème fut résolu en 1850, par un industriel éeos- sais, M. James Young, qui, en 1851, monta, à Bathgate, une fabrique dont le succès fut si rapide et le développement ; eed ( 541 ) graduel si considérable, qu’elle forme en ce moment l’une des plus importantes fabriques de produits chimiques du monde entier. _ On ne peut pas citer la paraffine, sans que le nom de plusieurs autres substances produites dans des circon- stances semblables à celles qui lui donnent naissance ne se présente à la mémoire. _ Parmi celles-ci, j'appellerai spécialement votre attention sur ce composé de carbone et d'hydrogène qui, à l'état de pureté, porte le nom de benzine ou de benzol, et qui constitue en partie ce liquide si limpide et si inflammable vendu dans le commerce sous le nom de naphte. La découverte de ce corps date de 1825, époque à laquelle M, Faraday parvint à l’extraire du gaz éclairant. _ En 1834, M. Mitscherlich l’obtint à l'état de pureté par la distillation d’un mélange d'acide benzoique et de chaux en excès; mais ni l’un ni l’autre de ces procédés n'étaient industriels et ne pouvaient servir à fabriquer avantageu- sement ce composé. - Aujourd’hui la distillation des produits accessoires obte- aus dans la fabrication du gaz d'éclairage à la houille en = fournit des quantités considérables à un prix très-réduit. _ Parmi les modifications que la benzine éprouve au con- tact d'autres agents chimiques, M. Mitscherlich remarqua et étudia spécialement celle que produit sur elle l'action de l'acide nitrique concentrée et qui la transforme en Mirobenzine. C’est la substance actuellement connue sous nom d'essence de mirbane, qui, à cause de l'analogie de Son odeur avec celle de l'essence d'amandes amères, sert _ A aromatiser le savon ct quelques autres objets de toilette. os Yous allez me demander peut-être si c'est là tout l’'avan- ‘lage que l'industrie a pu retirer de ces modifications et me ( 512 ) faire observer que, dans ce cas, ils seraient bien faibles. Attendez! La science ne marche plus en aveugle, partout où elle passe elle pose ses jalons. Après M. Mitscherlich vient M. Zinin d'abord et M. Be- champ ensuite, dont les travaux nous apprennent à con- vertir cette même essence de mirbane en aniline, sorte d'ammoniaque composée déjà extraite de l’indigo en 1826, par M. Unverdorben. Quelque curieuse et quelque impor- tante pour la science que fût cette découverte, elle n’eût certainement pas eu le retentissement qu’elle produit en ce moment, si, par les récents et remarquables travaux de MM. Porkins et Wiirtz, et surtout par ceux de M. Hofmann, elle n'eût donné lieu à la fabrication de plusieurs nouvelles matières colorantes dont la teinture a su tirer le meilleur parti. C'est à quelques-unes re ces matières que les dames doivent aujourd’hui la plupart de ces belles nuances roses ou violacées , d'un éclat si brillant, mais si éphémère, connues sous le nom de Magenta ou de mauve, qui font leur admiration et qui donnent à leur toilette cette frai- cheur et ce bon goût que les couleurs franches et pures sont seules capabies de produire. Parmi les substances dont le pouvoir colorant est le plus prononcé se trouvent la Fuchsine, les sels de rosaniline et Pindisine, dont la fabrication a pris une importance telle, qu’elle met déjà en circulation plus de vingt-cinq millions de francs annuellement. Une collection remarquable de ces divers produits, parmi lesquels on distinguait surtout deux couronnes formées de gros cristaux d’acétate de rosani- line, d’une valeur considérable, se trouvaient à | opa universelle de Londres. Depuis un temps immémorial, l’on connaissait sous le ( 543 ) nom le bleu d'outremer, une matière d'une nuance si belle et d’une solidité si grande, qu’elle était recherchée par tous les peintres, à cause de ses excellentes qualités; mais son prix, qui était supérieur à celui de l'or, forçait souvent les artistes à en abandonner l’emploi et à la remplacer par des . produits inférieurs. “Depuis longtemps, on avait exprimé le désir de fabriquer artificiellement une matière qui s’extrayait difficilement eta grands frais du minéral dont il avait usurpé le nom et pour lequel on était en partie tributaire de la Chine. Aussi longtemps que sa composition exacte n’était pas connue, on n’avait aucune direction pour arriver à la solu- tion du problème posé, puisque aucun des composés qui concourent à sa formation ne possède la nuance qu'il s'agis- sait d'obtenir ; mais dès que l'analyse chimique eut prouvé qu'elle n’était constituée que des éléments les plus vul- gaires, on eut l'espoir fondé de pouvoir bientôt la fabri- quer de toutes pièces. Quel est celui en effet qui, sans le secours de la chimie, eùt pu deviner qu’il suffisait de faire un mélange de sulfate de soude, de charbon et d'argile, et d'exposer ce mélange à une température élevée pour obtenir un outremer qui Surpasse en beauté l’outremer naturel et dont le prix est aujourd’hui tellement réduit, que la valeur de trois kilo- srammes n’atteint pas encore celle à laquelle se payait anciennement un seul gramme de cette substance. Navons-nous pas vu, dans ces derniers temps, cette "me argile qui forme la base de l'outremer fournir à __Findustrie l'aluminium, métal dont M. Deville a fait con- lire les propriétés essentielles, et qui, par son éclat brillant et sa blancheur, rivalise avec l'argent; dans un stand nombre de cas même, on lui donnera la préférence ( O44 ) sur ce dernier, à cause de sa légèreté et de la propriété qu'il possède de ne pas se ternir là où l'argent devient presque complétement noir. Et cet argent, dont la rareté semble augmenter en même temps que celle de Vor dimi- nue, serait bien moins abondant encore, si un chimiste anglais, du nom de Paterson, n’avait inventé une méthode ingénieuse par laquelle on extrait avantageusement les petites quantités de ce métal allié au plomb de nos usines. ll y a trente ans environ, M. Liebig, en se livrant à l'étude de Faldéhyde découverte par Doebereiner, constata qu'elle possède la propriété de réduire les sels d’argent et de faire déposer le métal en couche miroitante sur le verre. Cette propriété, qui est commune à quelques autres com- posés organiques, a été récemment utilisée dans l'industrie. Cest à elle que l'on doit l’argenture des miroirs sphéri- ques. Si cette argenture parvenait à se généraliser et à se substituer à l’étamage ordinaire des glaces, la chimie aurait rendu un grand service à l'hygiène, en soustrayant un nombre considérable d'ouvriers aux influences dange- reuses et souvent fatales des émanations mercurielles. Je ne crois pas devoir insister sur les services de même nature rendus par la galvanoplastie. Je me bornerai à faire remarquer que celle-ci, en réduisant à des proportions sou- vent minimes les métaux qui entrent dans la composition des objets dont les formes, bien plus que la valeur intrin- sèque, sont destinées à nous plaire et à agir sur notre imagination, permet aux plus modestes rentiers de se li- vrer à leurs penchants artistiques. Grâce aux pt de MM. Jacobi et Elkington, ils peuvent s’entourer, à peu de z frais, des chefs-d'œuvre qui jadis ornaient exclusivement les palais les plus somptueux et se procurer des jouis- sances auxquelles leurs ancêtres n’auraient pas osé penser- ( 515 ) Je ne crois pas avoir besoin de vous exposer les mer- veilleux effets obtenus par la photographie; les objets que vous rencontrez à chaque pas sur votre chemin suffisent pour vous en convaincre. Je ne vous décrirai pas non plus toutes les phases par lesquelles cette application de la chimie a dû passer avant d’être arrivée au degré de per- fection qu’elle a acquis en ce moment. Qu'il me suffise de dire qu’elle n’eût jamais atteint cette perfection sans les découvertes de Courtois et de M. Balard, dont le premier dota la science de Piode et dont le second lui fit faire la connaissance du brome, deux corps parfaitement dissi- mulés dans les eaux de la mer. C’est à l'intervention de tes éléments remarquables que sont dus les effets instan- lanés qui permettent de fixer, sur la plaque photogra- phique d’abord et de transporter sur le papier ensuite, limage exacte de la vague en mouvement et celle du navire dans sa course. - C'est encore par des procédés analogues que M. Warren | de la Rue a obtenu les portraits réels, si je puis m’ex- Primer ainsi, des diverses phases de la lune, que j'ai eu Occasion d'admirer chez lui, et qu'il a pu déterminer d'une = Manière définitive, assure-t-il, la nature des protubé- lances roses observées dans les éclipses totales de soleil. Cest ainsi que les sciences se lient entre elles et que les découvertes de l’une servent à l'avancement de l'autre. ‘est-ce pas à une alliance semblable que l'on doit l'une. des plus magnifiques découvertes de notre époque? N'est- € pas en unissant leurs efforts au profit d'une méme Mie que MM. Bunsen et Kirchhoff ont réalisé leur analyse Spectrale, et sont parvenus non-seulement à prouver lexis- tence de deux éléments nouveaux, qui jusqu'ici avaient - complétement échappé aux recherches des chimistes, mais 5 O PU TE ie (516) encore à démontrer, d’une manière qui ne laisse aucun doute, la présence ou l'absence de certains éléments dans la partie lumineuse du soleil? Un troisième métal, le thal- liun , découvert par M. Crookes, doit son existence à lap- plicafion de la même méthode. Qui ignore les services qui ont été rendus à la pharmacie el à la médecine par la découverte de la morphine, faite, en 1816, par Sertuerner , et de celle de la quinine, suivies de tant d'autres semblables ? Sans les travaux de MM. Liebig, Dumas et Boussin- gault, l’agriculture serait restée stationnaire. C'est en étu- diant les rapports qui existent entre les végétaux et les animaux et les diverses modifications qu'ils éprouvent pendant leur vie et après leur mort, que ces savants lui ont rendu les plus grands services et qu’ils sont parvenus à démontrer d’une manière irrécusable que l'existence des uns est intimement liée à celle des autres. En effet, sans les végétaux , qui, sous l'influence bien- faisante de la lumière solaire, fournissent une quantité considérable d'oxygène à l'air atmosphérique, cet élément vivifiant aurait bientôt disparu, pour faire place à un ga très-délétère, sous l'action duquel la vie animale na drait promptement sur notre globe. « N’avons-nous pas constaté, dit M. Dumas, par pr foule de résultats que les animaux constituent , au point . de vue chimique, de véritables appareils de combustion, au moyen desquels du carbone brûlé sans cesse retourne à l'atmosphère sous forme d’acide carbonique; dans les- — quels de l'hydrogène brûlé sans cesse, de son côté, en- gendre continuellement de l'eau; d’où enfin s’exhalent sans cesse par la respiration de l'azote libre, de l'azote à l'état d'oxyde d’ammoninm par les urines? : E i 5 ( 517 ) _ N'avons-nous pas constaté, d'autre part, que les plantes, dans leur vie normale, décomposent l'acide carbonique pour en fixer le carbone et en dégager l'oxygène, qu’elles décomposent l’eau pour s'emparer de son hydrogène et pour en dégager aussi l'oxygène; qu'enfin, elles emprun- tent tantôt directement de l'azote à l'air, tantôt indirecte- ment de l'azote à oxyde d'ammonium, ou à l'acide ni- tique, fonctionnant de tout point ainsi d’une manière inverse de celle qui appartient aux animaux ? - Si le règne animal constitue un immense appareil de combustion, le règne végétal, à son tour constitue donc un immense appareil de réduction, où l'acide carbonique réduit laisse son charbon; où l’eau réduite laisse son hydro- gène; où l'oxyde d’ammonium et l'acide azotique réduits laissent leur ammonium et leur azote (1). » _ D'après cela, n’avons-nous pas le droit de dire que la vie des êtres organisés, considérée dans ses fonctions purement matérielles, dépend uniquement des diverses opérations chimiques qui se passent dans leurs organes et dela régularité plus ou moins grande avec laquelle celles-ci Sy produisent? Mais si nous abandonnons le règne organique pour Porter nos regards sur le règne minéral , nous nous COn- Vamcrons bientôt que la chimie y règne en maitresse absolue, Examinons attentivement ces volcans en activité -qui font à la fois l'admiration du savant et la terreur des populations voisines , et nous serons bientôt persuades que -€S phénomènes qui s’y passent ne different en rien de _ Ceux qui se manifestent dans nos laboratoires. > 2 Si le spectacle est plus grandiose, l'effet produit est le (1) Statistique des étres organisés , p. 4. (548) même, et les composés obtenus et le nombre des éléments réagissants ne diffèrent en rien de ceux de nos creusets et de nos fourneaux. Si donc l'intervention de la chimie est manifeste dans presque tous les phénomènes naturels; si le géologue et le minéralogiste ne peuvent se passer de son secours pour expliquer la formation des roches et des trésors minéralo- giques qu’elles renferment; si le physiologiste a besoin delle pour se rendre compte du jeu des organes dans les êtres vivants; si le médecin doit y avoir recours pour l'em- ploi des moyens destinés à rétablir l'équilibre rompu dans ces fréles machines dans lesquelles notre Ame est empri- sonnée; si l'astronome et le météorologiste en sont tribu- taires pour se faire une idée exacte de la composition des astres et de la manifestation des principaux météores; si, enfin, le philosophe lui-même ne peut en faire abstraction dans ses considérations sur l’unité de la matière et sur les lois qui la régissent, on ne doit pas s'étonner que le plus simple industriel ne puisse se dispenser de son concours, et que l’homme s'en soit emparé pour améliorer les con- ditions matérielles de son existence, pour faciliter ses rap- ports et pour augmenter son bien-être général. Si je n’avais pas craint d’abuser de votre attention , j'au= rais pu étendre le cadre dans lequel je me suis renfermé, et vous exposer les principales phases par lesquelles ont passé un grand nombre des plus importantes industries, avant d'avoir atteint leur développement actuel et ss d'être arrivées à la perfection de leurs produits. Vous auriez pu vous convaincre une fois de plus que ce ne sont pas toujours ceux dont les inventions deviennent | un bienfait pour la société qui en profitent et qui en sont le mieux récompensés. J'aurais pu vous montrer la liaison A ( 519 ) qui existe entre la plupart des industries et l'influence que _ le progrès de l’une a ordinairement sur celui des autres. Si parfois une découverte semble mettre en péril cer- tains établissements, une autre aussi parvient à les re- lever. C'est ainsi que l'invention du procédé Leblanc, qui sert -= encore aujourd’hui à la fabrication de la soude artificielle, fit péricliter les établissements d’Alicante, de Narbonne et de l'Écosse, dans lesquels la soude était obtenue par lineinération des plantes maritimes, lorsque la découverte _ de Piode vint tout d’un coup leur donner une nouvelle impulsion et les rendre plus prospères et plus importants que jamais. = Si, pour terminer, nous comparons rapidement l'état actuel de certaines industries à celui dans lequel elles se trouvaient au commencement de ce siècle, on s’apercevra facilement des immenses progrès réalisés au moyen de la C'est à cette science que sont dus les perfectionnements ue remarquables qui permettent de fabriquer, à des prix rela- tivement bas, ces énormes glaces qui font l'ornement de _ WS salons et de nos magasins, et qui laissent loin derrière 2 elles, pour la pureté et le fini, ces glaces vraiment lillipu- . tiennes et cependant si réputées de Venise. Cest à elle encore que revient tout l'honneur de lin- _Vention de ces magnifiques couleurs dont d'habiles artistes ed servent pour retracer sur la porcelaine et sur le verre €S compositions gracieuses que l’on admire dans un bou- soir, les scènes grandioses et les figures imposantes qui font Fornement de nos églises. ___ #etez vos regards autour de vous et dites-nous Si parm! - les objets que vous distinguez, il s'en trouve un seul dans ( 520 ) i la fabrication duquel la chimie ne soit pas intervenue plus ou moins directement. i Le pain qui vous nourrit, le vin ou la bière que vous buvez, l'huile et le gaz qui vous éclairent, le papier sur lequel vous déposez vos pensées, l’encre que vous em- ployez, la couleur des vêtements qui vous couvrent, le cuir de vos chaussures, la monnaie de votre bourse, doi- vent tous leur origine à des procédés chimiques. ` Eh bien, la plupart des procédés qui servent à produire ces objets ont subi d’heureuses modifications depuis le commencement du siècle. Bien plus, la chimie nous en- seigne les moyens d'en apprécier la qualité ou la valeur; elle fait reconnaître les falsifications que la cupidité leur fait subir; elle apprend à neutraliser les défauts inhérents à leur nature. C'est ainsi quen mélangeant une petite quantité de tungstate ammonique à l'apprêt de ces étoffes légères dont les dames aiment à se parer, elle enlève aux étoffes la pro- priété de s'enflammer au contact de la moindre étincelle el tend à prévenir les graves accidents dont un nombre considérable de personnes ont été les victimes. | Veut-on se chauffer ou s’éclairer? C’est encore à À chimie qu'il faudra s'adresser, surtout si l'on désire obtenir des températures exceptionnelles. C’est elle qui a indiqué à MM. Deville et Debray le moyen de fondre en une masse homogène des lingots de platine, dont un échantillon de plus de cent kilogrammes figurait avec honneur à l'expo- sition de Londres, parmi les produits de l'industrie fran- çaise. C’est encore à elle que l’on doit l'éclairage au 827 i a. ces perfectionnements innombrables apportés dans la con- struction de nos lampes, et dont, au commencement du siècle, on n’avait aucune idée. ( 521 ) La chaleur vous importune-t-elle, la chimie vous pro- curera les moyens de vous rafraichir en vous fabriquant de la glace, méme au milieu des chaleurs de l'été. Si vous pouviez douter de ce que j'avance, je n’aurais qu'à invo- quer l'autorité de MM. Carré et Lawrence, dont les appareils n'ont pas cessé un instant de fonctionner pendant les journées les plus chaudes de l'été dernier et au milieu de la foule la plus compacte qui envahissait le palais de l'ex- position. Voulez-vous entreprendre un voyage de long cours, el craignez-vous de manquer de vivres frais et de bonne qualité, la chimie vous indiquera les moyens de les trans- Porter avec vous, et vous permettra de vous servir, à Cal- cutta ou à Java, les mêmes mets qui auraient formé le fond de votre diner, soit à Londres, soit à Paris. Telles sont, Messieurs, quelques-unes des merveilles réalisées par la science moderne. Mais avant d'y arriver que de labeurs, que de recherches souvent infructueuses , Souvent stériles, trop souvent ruineuses pour ceux qui les entreprennent. Néanmoins ne nous décourageons pas : Fappelons-nous qu'avant de récolter, il faut semer. Unis- SONS nos efforts pour inspirer à la jeunesse le goût d'une Science indispensable aux progrès de l'industrie et qui porte en elle les éléments de la richesse et de la prospé- nié nationales. Demandons à qui de droit d'en faciliter le Neloppement et d'en propager la connaissance par l'in- stitution de laboratoires qui puissent rivaliser avec ceux . de nos voisins, chez qui ils font depuis longtemps le succès _ de leurs établissements scientifiques. 2° SÉRIE, TOME XIV. oS ( 522 ) M. Schwann donne ensuite lecture de son rapport sur Je mémoire de concours en réponse à la deuxième ques- tion du programme et relative au Tonus musculaire. (Voir page 495.) ; Aprés la lecture de ce rapport, le secrétaire perpétuel fait part que louverture du billet cacheté joint au mémoire couronné a fait connaître comme auteur de ce travail M. Cohnstein, de Gnesen, de la province de Posen, en Prusse. z l4 De 7 L'auteur n’étant pas présent à la séance, la médaille d'or sera mise à sa disposition. — La classe avait à pourvoir au remplacement d'un associé et d’un correspondant dans la section des sciences naturelles. Pour la place d’associé, les suffrages se sont portés sur M. Gervais, doyen de la Faculté des sciences de Montpellier. M. Coemans, naturaliste à Gand, dont l'Académie a déjà imprimé plusieurs travaux, a été élu correspondant. -— M. Lacordaire donne lecture de son rapport sur le concours quinquennal des sciences naturelles, pendant la période de 1857 à 1861. « MONSIEUR LE MINISTRE, Le jury chargé, par arrêté royal du 20 janvier 1862, _ de, décerner le prix au meilleur ouvrage sur les sciences naturelles qui a paru pendant la dernière période quin- quennale, a honneur de porter à votre connaissance le résultat de ses délibérations.. tee Ayant été informé officiellement , lors de son installa- tion, que, d’après un arrêté ministériel rendu par volte ( 523 ) prédécesseur, les prix quinquennaux étaient désormais in- divisibles, il s’est-naturellement renfermé dans le cercle étroit qui lui était tracé, tout en éprouvant quelque regret qu'une exception n’eût pas été faite en faveur des travaux sur les sciences naturelles, qui n’ont à espérer aucune des récompenses que la faveur publique dispense aux produc- tions littéraires et artistiques. Quoi qu’il en soit et sans insister davantage sur ce point, le jury, après avoir passé en revue les ouvrages de son ressort qui ont paru pendant les cinq dernières années, a mis, à l’unanimité, au premier rang celui que M. Van Be- - neden a publié, en 1861, sur les crustacés du littoral de la Belgique, et qui a paru dans le tome XXXHI des Mémoires de l’Académie royale de Belgique. Ainsi que le dit lui-même le savant professeur de Lou- Vain, ce travail n’est que la continuation des observations qu'il poursuit depuis de longues années sur les animaux marins de nos côtes et dont il a déjà livré un grand nom- bre à la publicité. Il forme la seconde partie d'un grand ouvrage intitulé : Recherches sur la faune littorale de la Igique, qui se composera d’une suite indéterminée de mémoires sans liaison immédiate entre eux sous le rapport des matières. Celui dont il s'agit en ce moment se trouve - dès lors dans les conditions exigées par l'arrêté royal qui à institué les prix quinquennaux, lequel admet au cOn- Cours les divérses parties d’un ouvrage, lorsqu'elles peuvent être regardées comme formant chacune un tout à part _ Ce travail de M. Van Beneden est d'une étendue consi- ble, car il ne forme pas moins de cent pages in-quarto, accompagnées de trente et une planches. Mais cela dit, il st difficile, Monsieur le Ministre, de vous donner une idée exacte des mérites qui lui ont valu les suffrages du Jury. ( d24 ) Quelques remarques générales sur les animaux qui en sont l’objet, suivies d’une analyse sommaire de l'ouvrage, atteindront mieux ce but qu’une foule dé détails techni- ques intelligibles seulement par les naturalistes de profes- sion. En effet, le zoologiste qui veut donner une idée des crustacés aux personnes étrangères à la science en est réduit à nommer un petit nombre d'espèces qui, parais- sant fréquemment sur nos marchés, sont connues de tous. Quand il a indiqué l’écrevisse, le homard, la langouste, les crevettes et les crabes, il a presque tout dit. S'il ajoute que les cloportes, si communs dans les lieux obscurs de nos maisons et dans nos jardins , sont également des crus- tacés, il a épuisé la liste des espèces auxquelles il puisse avoir recours pour se faire comprendre. Mais ce petit nombre d'exemples est excessivement loin d'apporter à l'esprit une idée de l’infinie variété que présentent ces animaux dans leur organisation interne et externe, leur développement, leurs habitudes et encore moins des dilfi- ciles problèmes que leur étude donne à résoudre. Le vaste sous-régne des articulés auquel ils appartiennent ne pré- sente rien qui leur soit comparable sous ces divers rap- ports. | Au point de vue des formes d’abord , tandis que chez les autres articulés, la nature est restée en général fidèle au plan d'après lequel elle a modelé chacune de leurs classes, ici l'absence de fixité semble avoir été son mot d'ordre. Jl pya jamais de difficulté sérieuse à reconnaître un insecte pour ce qu'il est, et les cas où il peut y avoir quelque incertitude à cet égard sont rares chez les arachnides et les myriâ- podes. Chez les crustacés, au contraire, le type fondamen- tal, après avoir subi d'innombrables modifications qui le 2 RSS ( 525 ) rendent parfois à peine reconnaissable, finit parse dégrader au point que, sans les échelons intermédiaires, il serait de toute impossibilité d'en saisir la trace. Comment soupçon- ner, en effet, à priori, que ce type, dont écrevisse, le | homard, ete., sont les représentants les plus élevés, finira par aboutir au Peltogaster, ou Sacculina, vésicule informe sans organes externes apparents, véritable sac dont la fonction unique est de servir de réceptacle aux produits de la génération. La métamorphose, lorsqu'elle existe chez les autres ar- ticulés, caractérise toujours des groupes plus ou moins étendus, et c'est même sur elle qu'est en partie basée la classification des insectes. Chez les crustacés elle semble, au premier coup d'œil, n'être soumise à aucune règle fixe. Parmi des genres appartenant évidemment au même groupe naturel, les uns y sont soumis et les autres pas. La langouste, par exemple, en éprouve une aussi complète que celle d'un coléoptère; écrevisse et le homard y échappent et opèrent leur croissance sans changer de forme. L’ana- logie cesse donc ici d'être un guide assuré, et Pobserva- tion seule peut apprendre ce qui en est pour chaque genre en particulier. La métamorphose des insectes a pour effet» constant de perfectionner l'animal en achevant la forma- tion de ses organes, qui n'étaient, pour ainsi dire, qu’ébau- chés, Chez un grand nombre de crustacés inférieurs, elle suit une direction inverse et devient récurrente, selon l'ex- pression consacrée. Loin de les compléter, elle leur en- lève quelques-uns et quelquefois la totalité des organes extérieurs qu’ils possédaient dans les premiers moments qui ont suivi leur sortie de l'œnf. Tel d'entre eux, le Pel- logaster, cité plus haut, par exemple, qui avait reçu en issant trois paires de membres, les perd bientôt et ne ( 526 ) présente plus qu’une masse informe privée de toute faculté locomotrice. Quant au milieu dans lequel ces animaux ont été placés, — ils représentent parmi les articulés le type aquatique, en Opposition avec les insectes, les arachnides et les myria- podes, qui représentent le type aérien. Et comme ces deux types existent également chez les vertébrés, si on les com- pare à ceux-ci, il n'est que rigoureusement exact de dire avec M. Van Beneden que ce sont les poissons des arti- culés, comme les insectes, dont le plus grand nombre jouis- sent de la faculté du vol, en sont les oiseaux. Sauf les cloportes , tous les crustacés vivent donc au sein des eaux ; mais les eaux douces n’en nourrissent qu’un nombre rela- tivement restreint que leur taille exiguë dérobe, pour la plupart, à tout autre œil qu’à celui du naturaliste. C’est dans la mer que ces animaux acquièrent tout le développement dont ils sont susceptibles, et cette variété de formes et d’habitudes qui rend leur étude à la fois St ardue et si attrayanté. Tandis que les uns, les privilégiés de la classe, doués de puissants moyens de locomotion, s'aventurent en haute mer, à d'immenses distances des “côtes, d'autres s'éloignent peu du rivage où ils trouvent un abri dans les anfractuosités des rochers, sous les pierres, les fucus que la mer rejette sur ses bords, ou dans des trous profonds qu’ils ereusent dans la vase et dans lesquels ils se réfugient au moirdre péril. Il en est qui, bien que privés de tous moyens de locomotion, n’en exécutent pas moins pour cela de longs voyages. Fixés sur la coque d'un navire, le corps d’un poisson ou la peau d'une baleine, ils se laissent transporter, sans peine et sans fatigue, loin des parages où ils ont pris naissance. Puis enfin, à la suite de ces pseudo-parasites viennent les parasites vrais, qui ne Se ( 827 ) boment pas à élire domicile sur un corps étranger, mais qui pénètrent dans les tissus de leur hôte, s'identifient en quelque sorte avec lui , et puisent dans ses fluides la ma- tière nécessaire à leur existence. L'étude d'animaux placés dans de telles conditions pré- sente nécessairement des difficultés d’une nature spéciale. _ Aussi celle des crustacés a-t-elle été pendant longtemps stationnaire et envisagée presque exclusivement au point de vue systématique. Ce n’est que de nos jours qu’elle est entrée dans une voie réellement scientifique et que l'on a commencé à comprendre le plan d’après lequel ils ont été construits. Les moindres observations qui tendent à le Mieux faire connaître ont done une valeur réelle. Celles de M. Van Beneden sont le fruit de plusieurs années de re- cherches pendant lesquelles, abandonné à ses propres res- Sources, il a dù, comme il le dit lui-même, se livrer à la fatigue de la pêche, puis disséquer, décrire et dessiner les objets, et enfin les conserver pour les faire servir au be- Soin de termes de comparaison à ses études ultérieures. Elles portent le cachet de cette exactitude et de cet esprit généralisateur qu’il a déjà appliqué à des sujets si divers et qui, pour ce qui concerne surtout les vers intestinaux, l'ont placé au premier rang des helminthologistes. Son travail est divisé en deux parties, dont la seconde, qui n'est qu'une sorte d’appendice de la première, consiste En un catalogue des crustacés observés jusqu'ici sur les : ‘tes de la Belgique. Il comprend cent six espèces, dont vingt-cinq ont été découvertes par M. Van Beneden et pré- emment publiées par lui. Chaque espèce est accompa- Stee de courtes notes indiquant son plus ou moins de > 8a station, si elle est comestible, et autres remar- Mes de même nature. ( 528 ) Dans la première partie; M. Van Beneden a réuni tout ce qu'il a pu constater sur anatomie tant interne qu'ex- terne et le développement des espèces qu'il a étudiées. I s'est attaché surtout à ces formes douteuses que les natu- ralistes systématiques ballottent d’un groupe à un autre, faute d'avoir reconnu leurs véritables analogies. Parmi ces formes, il en est deux, les Mysis et les Cuma, qui peu- vent être citées comme exemples, à cause de la place étendue qu’elles occupent dans l'ouvrage. Les Mysis sont de petits crustacés qui vivent habituel- lement en société et se mélent souvent aux crevettes ou crangons que tout le monde connait. Dans les beaux jours de l'été, lorsque la mer est calme , on les voit se rapprocher de la surface de l'eau, et, soit qu’ils nagent paisiblement, soit qu'ils se livrent à de brusques évolutions, on est frappé de la grâce de leurs mouvements, qu’ils exéeutent en partie à l'aide d’appendices arrondis et ciliés dont quelques an- neaux de leur abdomen sont pourvus et auxquels ils im- priment un mouvement de rotation plus ou moins vif. Dans quel ordre des crustacés faut-il placer ces petits animaux? A ne consulter que leùr forme générale, qui ressemble , à s'y méprendre, à celle des erangons, et leurs yeux portés par des pédoncules, ce sont, comme les crangons, des dé- capodes. Mais les décapodes sont essentiellement caracté- risés par l'existence simultanée de branchies internes el de dix pattes ambulatoires. Or, ici, il n'existe aucune trace des organes de la respiration, et les pattes sont au nom- bre de plus de cinq paires. Systématiquement parlant, ces crustacés ne sont done pas des décapodes, malgré leur intime ressemblance avec les crangons. Aussi les natura- listes qui s'en sont occupés, penchaient-ils à les classer parmi les stomapodes ou les isopodes , dont ils différent, ( 529 ) _d'an côté, par plusieurs caractères importants. L’organo- génésie donne le moyen de résoudre la difficulté. On sait, par elle, qu’à un moment donné de leur évolu- tion, les décapodes sont privés d'organes respiratoires, et que le nombre de leurs pattes n’est pas le même que celui qu'ils auront par la suïte. Dès lors les mysis peuvent être considérés comme des décapodes frappés d'un arrét de développement, et c'est dans les rangs inférieurs-de cel ordre qu'ils doivent prendre place, dat la régularité du cadre systématique en être altérée. Telle est la conclusion à laquelle est arrivé M. Van Beneden et qu'il a appuyée encore d'autres preuves. Les détails approfondis dans les- quels il entre sur l'organisation et l’embryogénie de ces animaux laisseront à peine quelque chose à faire aux car- cinologistes qui viendront après lui. La première était déjà assez bien connue; la seconde m'avait été qu’ébauchée par Thomson, Ratkhe et, en dernier lieu, par MM. Frey et Leuckart. 5 Encore plus ambigus que les Mysis, les Cuma avaient donné lieu à des incertitudes non moins grandes. Non- seulement leur place systématique était douteuse, mais on allait jusqu’à se demander si ce sont des animaux adultes ou, comme les Phyllosomes, les Megalopes et les Zoé ‚ de simples larves de crustacés supérieurs. Sur ce dernier Point en particulier, les opinions des zoologistes étaient dans le désaccord le plus complet. M. Van Beneden met fin à cette question. H a eu sous les yeux les deux sexes de ces crustacés et a assisté à la ponte des femelles; ce sont Dar conséquent des animaux parfaitement adultes. Leur place est, suivant lui, à côté des Mysis, dans les rangs des décapodes dégradés. ge oe La suite de cette première partie se prêle difficilement ( 530 ) à l’analyse. Elle est consacrée à divers genres de groupes différents et se termine par des observations sur un assez grand nombre de crustacés parasites. Ces dernières ont autant plus de prix que la difficulté de se procurer la plupart de ces animaux, la dégradation profonde de leur organisation et les différences très-prononcées qui exis- tent souvent entre les sexes, rendent très-lents, en ce qui les concerne, les progrès de la science. Les nouveaux ren- seignements qui se trouvent ici sur les Peltogaster ont sur- tout un grand intérêt. Dans l'opinion du jury, ce mémoire est égal, sinon supé- rieur à tout ce qui s’est fait de mieux sur les crustacés dans ces derniers temps. Il a, en conséquence, M. le Mi- nistre, "honneur de vous proposer de lui décerner le prix. Il a décidé également qu’à défaut d’une partie de ce prix, qu’il lui est interdit de diviser, mention honorable serait faite dans ce rapport de la Monographie du genre Pilobolus que M. Coemans a publiée, en 1861, dans le tome XXX des Mémoires de l'Académie. M. Coemans s'était déjà fait connaître par des travaux sur les crypto- games qui lui ont valu les éloges des plus éminents crypto- gamistes de notre époque. La monographie dont il s'agit lui donne de nouveaux titres à leur approbation. Si le jury eût eu plus de latitude, elle eût certainement obtenu mieux que ces quelques mots d'encouragement. Agréez, etc. » Les Membres du Jury : L. De Koninck, »'Omauius, MARTENS, Kickx, le vicomte Du Bus, GLUGE, LACORDAIRE, rapporteur. (531) ` OUVRAGES PRESENTES. oe Annales de l’Observatoire royal de Bruxelles, publiées, aux frais de l’État, par le directeur A. Quetelet, tome XV. Bruxelles, 1862; in-4°. jn Histoire des Carolingiens ; par L.-A. Warnkoenig et P.-A.-F. Gérard. Mémoire couronné. Bruxelles et Paris, 1869; 2 vol. in-8°, Rapport de M. Duprez sur la note sur les paratonnerres Sans raccordements par M. Jaspar, mécanicien à Liége. Bruxel- Tes, 1862; in-8°, a Rapport triennal sur la situation de la Bibliothèque royale, pendant les années 1858-1859, 1859-1860 et 1860-1861 ; par M. Alvin, conservateur en chef. Bruxelles, 1862; in-8°. Descriptions succinctes de quelques nouvelles espèces ani- males et végétales fossiles des terrains tertiaires éocènes des environs de Bruxelles ; par MM. H. Nyst et Le Hon. Bruxelles, 1862; in-8e. Portefeuille de John Cockerill, ou description des machines “onstruites dans les établissements de Seraing, 78"° à 81” livr. Paris-Liége, 1862; in-4e. Essai de tablettes liégeoises; par Alb. d'Otreppe de Bou- vette, 57me et 38me livraisons. Liége, 1865; 2 broch. in-12. Procès-verbaux des séances des conseils provinciaux de la Session de 1862. Bruxelles, 1862; in-8°. _ Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie, Ire année, juillet à septembre. Bruxelles, 1862; in-8°. Revue de l'administration et du droit administratif de la Belgique, tome IX, 10 à 19m livr. Liége-Paris, 1862; gr. in-8°, Revue populaire des sciences, rédigée par J-B-E. Hus- ( 552 ) son, 5™° année, n™ 10 à 42. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Revue universelle des arts, 8"° année, 16™ vol., n% 1-5. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-se. Revue de la numismatique belge, 5™° série, tome VI, hee live. Bruxelles, 1862; in-8°. L’Abeille, revue pédagogique, VIII" année, bede livr. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Annales de l’Académie chéologie de Belgique, tome XIX, 4™e livr. Anvers, 1862; in Journal des bieb 4i de la littérature, IV™ année, n° 20 à 24. Anvers, 1862; 5 feuilles in-4°. Revue de l'instruction publique en Belgique, X" année, n® 11 et 12. Bruges, 1862; 2 broch. in-8°. La Belgique contemporaine, II™ année, tome IV, 4™ à 6% livr. Liége, 1862; 5 broch. in-8°. ; Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie, 20% année, 55° vol., octobre à décembre. Bruxelles, 1862; 3 broch. in-8°. Annales de médecine vétérinaire, XI™ année, 10% à 12" cahiers. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Bulletin de la Société de pharmacie de Bruxelles, VI™ an- née, n° 10 à 12. Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. Annales d'oculistique, XXV™ année, 5™ et 4™ livr. Bruxel- les, 1862; 1 broch. in-8°. Annales de l'électricité médicale, II" vol., Bruxelles, 1862; 5 broch. in-8°. | La Presse médicale belge, 14" année, n° 45 à 52. Bruxelles, 1862; 8 feuilles in-#°. Journal de pharmacie d'Anvers, 18" année, octobre à dé- cembre. Anvers, 1862; 3 broch. in-8°. Annales de la Société de médecine d'Anvers, XXIII" année, livr., d'octobre à décembre. Anvers, 1862; 5 broch. in-8°. Annales de la Société médico-chirurgicale de Bruges, XXIII™ année, 14™ et 42™" live. Bruges, 1862; 2 broch. in-8°. n° zd à 9, Le Scalpel, 15° année, n% 9 à 16. Liége, 1862; 8 feuilles Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique; I année, tome I", n° 4. Bruxelles, 1862; in-8°. L'Illustration horticole, IX™ vol., 9™° 4419 livr. Gand, 1862; 4 broch. in-8°. __ La Belgique horticole, rédigée par Ed. Morren, 9™° à 12"° livr. Liége, 1862; in-8°. | ` H. Willibrordus, apostel der Nederlanden; door P.-P.-M. Alberdingk-Thijm. Amsterdam-Bruxelles, 1861 ; in-8°. Tijdschrift voor entomologie, onder redaktie van prof. J. Van der Hoeven, M" S.-C. Snellen van Vollenhoven en d" J.-A. _Herklots, Va deel , 4-6 stuk; VE“ deel, 1-2 stuk. Leide, 1862; in-8° Comptes rendus hebdomaduires des séances de l’Académie des sciences; par MM. les secrétaires perpétuels , table du _ tome LIV, tome LV, n°“ 44 à 26. Paris, 1862; 14 cah. in-4°. _ _ Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des ; sciences de V Institut impérial de France. Sciences mathémati- ues et physiques, tome XVI. Paris, 1862; in-W. 2 Revue de Vinstruction publique en France, 22° année, _n* 50 à 39. Paris, 1862; 9 doubles feuilles in-4°. : Presse scientifique des deux mondes , année 4 862, tome I, _ N°21 à 24. Paris, 4 broch. in-8°. Comptes rendus des séances et mémoires de la Société de oy tome Ime et iJm de la zes série, Paris, 1862; 2 vol: m-e Revue et magasin de zoologie pure et appliquee ; par M. P.-E. - _ Guérin-Méneville, 1862, n°* 10 à 42. Paris ; 5 broch. in-8°. L'Investigateur, journal de FInstitut historique, XXIX" année, 554me et 335% live. Paris, 1862; gr. in-8°- _ Annuaire de la Société météorologique de France; tome X, 1962, 2e partie. Bulletin des séances; feuilles 1-12. Paris, _ 1862; gr. in-8°, | ( 534 ) Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l’année 4861 , publié par la direction générale des douanes et des contributions directes. Paris, 1862; in-4°, Rapport à M. le Ministre de l'instruction pálio et des cultes de France, sur l’histoire et l’état des lettres en Belgique et dans les Pays-Bas; par Louis de Baecker, 1™ partie. — «Langue néerlandaise. Paris, 1862; in-8°. Nouvelle biographie générale, depuis les temps les plus re- culés jusqu'à nos jours, publiée par MM. Firmin Didot frères, sous la direction de M. le Dr Hoefer, t. XLI. Paris, 1862; in-8°. Bulletin de la Société géologique de France, deuxième série, tome XIX, feuilles 46-58. Paris, 1861 à 1862; in-8°. Société francaise d'archéologie. Inauguration de la liste des compagnons de Guillaume à la conquête de l'Angleterre, en 1066, le 17 août 1862. Caen, 1862; in-4°. Mémoires de la Société impériale d'agriculture, de sciences darts, séant à Douai, deuxième série, tome VI, 1859-1861. Douai, 1862; in-8°. Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chälon- sur-Saône, t. IV, 2™ partie. Châlon-sur-Saône, 1862; int". Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, pU- bliée par la Société impériale d'agriculture de Valenciennes, tome XV, n° 7. Valenciennes, 1862; in-8°. Carte géologique des maats la Savoie, du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc; par Alphonse Favre, avet explication. Genève, 1862; in-4° et broch. in-8°. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, tome VII, bull. n° 49, Lausanne, 1862; in-8°. Compte rendu de la quarante-cinquième session de la So- ciété suisse des sciences naturelles, réunie à Lausanne, les 20, 21 et 22 août 1861. Lausanne, 1861; ; in-8°, Nouveaux mémoires de la Socièté helvétique des sciences naturelles, vol. XIX. Zurich, 1862; in-4°. ( 555 ) Zeitschrift für dieg ten Naturwi, haften, heraus- gegeben von den Naturw. Vereine für Sächsen und Thüringen in Halle, Jahrg. 1861, Juli-December; Jahrg. 1862 , Januar- Juni. Berlin, 1861-1862; in-8°. Novus codex diplomaticus Brandenburgensis, I= Haupt- theiles, XXIII Band, IV Haupt., I" Band. Berlin, 1862; vol. in-4 Mittheilungen aus Justus Perthes’ Geographisches Anstalt ; vond: A, Petermann, 1862, X- XII, Ergänz-ungsheft, n° 94. Gotha, 5 cah. in-4°. Heidelberger Jahrbücher der Literatur, LV Jahrgang, 10-12 Heftes, Oktober und December. Heidelberg, 1862; 5 br. in-8°, Neues Jahrbuch für Pharmacie und verwandte Fächer, Band XVIII, Heftes 4-6, October und December. Heidelberg, 1862; 5 broch. in-8°. Thèses inaugurales et pièces académiques de l'Université de Marbourg, pour l'année 1861-1862. Marbourg; 18 broch. in-4° et 20 broch. in-8°. Der Heilige Willibrord, Apostel der Niederlande; von d" P.-P..M. Alberdingk Thijm. Erweiterte, duitsche Ausgabe. Münster, 1865; in-8°. _ Württembergische Naturwissenschaftliche Jahreshefle, AVE Jahrgang, 1-54: Heftes. Stuttgart, 1862; in-8°% Reise der österreichischen Fregatte Novara umdie Erde, in den Jahren 1857, 1858 , 1859 , unter den Befehlen des Com- modore B. von Wiillerstorf-Urbair. Nautisch-physicalischer Theil, 1 Abth. Vienne, 1862; in-4°, avec planches. + Die Musculatur am Boden des Weiblichen Beckens; von Dr Hubert Luschka. Vienne, 1861; in-4°. ürzburger medicinische Zeitschrift, herausgegeben vig der physikalisch-medicinischen Gesellschaft, III” Band, 4-3 Heft. Wurtzbourg, 1862; in-8°. : … Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar. Ny Foljd, 111% Bandet, 4% Häftel, 1860. Stockholm, 1862; in-4°. ( 096 ) Kongliga Svensko Fregatten Eugenies Resa omkring Jorden, under Befäl af C.-A. Virgin, Aren 1851-1855. Botanik, M. Stockholm , 1861 ; in-4°. Meteorologiska Iakttagelser i Sverige, Uigifna af Kongl, Svenska Vetenskaps Akademien, bearbetade af Er. Edlund, I Bandet, 1860. Stockholm, 1862; in-4° oblong. Ofversigt af Kongl. Vetenskaps nd re handlingar, parende Argingen , 1861. Stockholm, 1862; in Nova Acta regiae Societatis scientiarum ne seriei HI, vol. IV, fase. 1. Upsal, 1862; in-4°. Bullettino meteorologico dell’ osservatorio del Collegio Ro- mano, n™ 18 et 20. Rome, 1862; 2 feuilles in-4°. Correspondenza scientifica in Roma, vol. VI‘, n° 41. Rome, 1862; 1 feuille in-4°. Per le Nozze di sua Altezza Reale Maria Pia di Suvoja con- sua Maesta don Luigi I re di Portogallo e delle Algarvie; - omaggio di Gaetano Nobile. Naples, 1862; in-folio. Memorie dell’ Accademia d’agricoltura, commercio ed arti ` di Verona, vol. XL. Vérone, 1862; in-8°. Nuovo barometro idrargiro statico moli inven- zione del prof. Tito Armellini. Rome, 1862; in-8° Bullettino meteorologico dell osservatorio del Collegio ro- mano, n°° I-IL, 1° mars au 51 juillet 1862, n°* 15-16. Rome, 1862; in-4°. Storia universale di Cesare Cantù,IXe ediz., vol. 1. Racconto. Turin, 1862; in-8°. Observations météorologiques faites à Vobservatoire de lin- fant don Louis, à l’École polytechnique, pendant les mois de Juillet à pat ta Lisbonne, 1862; in-folio. Mémoires de V Académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, VII™ série, t. HI, n° 12; t. IV, n° 1-9. Saint- Pétersbourg, 1861-1862; in-4°. Bulletin de l’Académie i impériale des sciences de Saint-Pé a ter mans t. IV, n°5-6. Saint-Pétersbourg, 1861 ct! 862; in-4°. AN (537) Carte géographique de l'empire de Russie, publiée par la 1862; in-plano avec index in-8° (en russe). : Ueber die Saurodipterinen, Dendrodonten, Hyptolepiden und Cheirolepiden des devonischen Systems ; von C.-H. Pander. Saint-Pétersbourg , 1860 ; in-4°. ; | Ueber die Ctenodipterinen des devonischen Systems; von CH. Pander. Saint-Pétersbourg, 1858; in-4°. The transactions of the Linnean Society of London, vol. ' XXIII, part 2%. Londres, 1861; in-4°. Journal of the proceedings of the Linnean Society, vol. VE; Botany, n% 21-25; Zoology, n° 21-25. Londres, 1861; 6 broch. in-8°, fee NS TPE es Se a et PR ean he Aa T- ay Qe i ey es as + List of the [membres] of the Linnean Society of London , 1864. Londres; in-8°. : Transactions of the royal Society of Edinburgh, vol. XXIII, part. 4. Edimbourg, 1862; in-4°. _ Proceedings of the royal Society of Edinburgh, session 1861-1862; vol. IV, ne: 56 à fin. Edimbourg, 1862; in-8°. = The transactions of the royal irish Academy, vol. XXIV, Part. H. — Science. Dublin, 1862; in-#°. The american Journal of sciences and arts, second series, n° 101. New-Haven, 1862; in-8°. . _ Proceedings of the american Philosophical Society, vol. VII, . D 64 à 66. Philadelphie, 1860-1861 ; in-8°. es Proceedings of the Academy of natural sciences of P hiladel- _Phia, 1861, n° 7-56; 1862, n° 1-4. Philadelphie, 1862; in-8°. Manual of public libraries, institutions and societies, tn , the United States, and British provinces of North America; z WJ. Rhees. Philadelphie, 1859 ; in-8°. Universal system of semaphoric color signals, by A.-F. Ward. Philadelphie , 1862; in-8°. a : Journal of the Academy of natural sciences of P. eds Pita, new series, vol. V, part. I. Philadelphie, 1862; in-4°. 31 nt Dt a Son ee ee Mes D 2"° SÉRIE, TOME XIV. Société impériale russe de géographie de Saint- Pétersbourg. ( 558 ) Report upon the physics and hydraulics of the Mississipi river ; upon the protection of the alluvial region against over- flow ; prepared by A.-A. Humphreys and H.-L. Abbot. Phila- delphie, 1861 ; in-4°. Acta scientiarum Indo -neerlandicae, vol. V-VI. Batavia, 1859; 2 vol. in-4°. Natuurkundige tijdschrift voor nederlandsch Indië, uitge- geven door de natuurkundige Vereeniging in nederlandsche Indië, onder hoofdredaktie van D" P. Bleeker, deelen XVII- XIX. Batavia, 1859; 2 vol. in-8°. Fin pu tome XIV DE LA 2™° SÉRIE. “BULLETINS DE L’ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE. TABLES ALPHABÉTIQUES ki DU TOME QUATORZIEME DE LA DEUXIÈME SÉRIE. — 1862. en ee de le ad ee nn an mul in CN LACS HAE Sines TABLE DES AUTEURS. A. - Alin. — — Délégué de la classe des beaux-arts au congrès des sci jences s0- ciales , 159; de l’enseignement du dessin dans pe écoles de la ville de Paris, 409. yme. — Présentation d’un mémoire ma _loriques , 45. Armellini. — Rapport de M. Duprez sur une nouvelle disposition de baro- mètre de son invention, 272. euxië mf nan des sciences. — Annonce de la trente-d me a puserit intitulé : Études his- B. Baron (Mme). — Hommage d’un portrait de feu son mari, 251. a Bède. — Présentation de deux mémoires sur l'équilibre d'une anne ue d’une goutte entre deux plans ; 79 ; rapport de M. P _ ‘au sur ces mémoires, 544. 540 TABLE DES AUTEURS. Bernardin. — Dépôt des observations des phénomè sriodiques faites à Melle en 1862, 545. : Blommaert. — Hommage d'ouvrage, 307. Bock (C.-P.). — Hommage d'ouvrage, 307. Bormans. — Commissaire pour un mémoire de M. Prat, 148; rapport sur ce mémoire, 308. Brasseur. — Commissaire pour une note de M. Buys-Ballot, 167; com- missaire pour un mémoire de M. Lamarle, 543; rapport sur ce mé- moire, Bultinck (Edm.). — Rapports de MM. Duprez et Poelman sur sa notice relative à l'électricité, 5 Buys-Ballot. — Pidseatation d’une note sur la formation et la solution de plusieurs équations , 167. C. Carton. — Délégué de la classe des lettres au septième congrès de litté- rature flamande, 195; hommage d'ouvrage , 392. Chalon. — Communication relative aux commissions royales d'art et d'archéologie , 507; hommage d'ouvrage, 307; découverte de médailles romaines à Tubize, 514. Coe oemans (E.). Élu pond le la classe des sciences , 505, 529. Cohnstein (L). — Lauréat du concours de la classe des sciences , 522. Comité Sr d'ériger un monument à Kepler. — Envoi de la liste de souscription, 442, 492, Comité Menai de France, à Lille. — Echange de publications , 491. Comité impérial hydrographique de Trieste. — Hommage d'ouvrage ‚Ait. Commissions royales d'art et d'archéologie. — Échange de publications, 507. Comte de Flandre (Mgr. le). — Exprime ses regrets de ne pouvoir assister à la séance publique du 25 septembre 1862, 2 Congrès des savants italiens. — Annonce de la dixième réunion à Sienne, Congrès pour le progrès des sciences sociales. — Invite l'Académie à se faire représenter par des délégués, 71; délégués de la chasse Je lettres, 149; délégués de la classe des beaux-arts, 158. Congrès international de littérature ani sk Annonce de la septième réunion à Bruges, les 8-10 septembre 1862, Copman (E.). — Lauréat du grand concours de gravure, 259. Corr (E.). — Annonce de son décès, 238. * TABLE DES AUTEURS. 541 Dore — Soumet à l'appréciation de la classe des beaux- ts des épreuves des dernières ue d'Érin Jant „en B Gravier Observations 10 aoùt 1862, 276. Crepin (F.). — Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Bel- gique, 2, 76; rapports de MM. Martens et Kickx sur ces notes, 72, 74; notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique LS 442, D. David. — Délégué de la classe des lettres au septième congrès de littéra- ture flamande , 195. De Coussem saber: __. Découverte d'un ancien recueil de musique, 161; hommage d'ouvrage, 409; propose d'établir des relations avec le Comité flamand de France , 491. De Decker. — Commissaire pour un mémoire de M. Loise, 147; rapport, sur ce mémoire, 190; délégué de la classe des lettres au congrès des sciences sociales, 150. Defacqz. — Délégué de la classe des lettres au congrès des sciences sociales, 15 De Koninck. — Proposition relative au complément à la carte du royaume, 44; communication sur les travaux de la quarantième réunion ne aia britannique des sciences, 305; discours pro- noncé aux funérailles de M. Sauveur, 339; commissaire pour une notice de M. Gosselet , 344; de l'influence de la chimie sur les progrès de Tin- dustrie, 504, Delacenserie (L -J.-J.). — Lauréat du grand concours d'architecture, 259. De Malzine, — Nouvelle espèce de littorine (Littorina Robianii), 74; rap- port de M. Nyst sur cette notice, 5, 74; sur trois coquilles du crag d'An- vers, 167. Demanet. — Note sur les devis d'architecte , 516. De Meyer (P.). — Hommage de photographies , 2 D’Omalius. — Commissaire pour une notice de De Ram. — Hommage d'ouvrage , 467; élu membre Ministrative pour 1863, 467. _ De Ridder (Ch B). — Léuiéat du concours de la classe des lettres, 195. De Saint-Genois (Le baron J.). — Annonce de la septième réunion du con- de, 195. De Selys-Longcham mps. — Synopsis des Agrionines (suite), es dépôt des observations botaniques faites à Waremme le 21 octobre , 545. 258. M. Gosselet, 544. de la commission ad- 549 TABLE DES AUTEURS. De Smet. — Commissaire pour un mémoire de M. Prat, 148; rapport sur ce mémoire, 308; note sur la mouvance féodale de la Flandre sous ’Em- pire, 202. De Tilh y (J.-M.). — Mémoire sur la continuité dans les fonctions analyti- ques et dansles relations géométriques , avec une application à la théorie des parallèles D'Udekem. — Bidean: pour un memoire de MM. Van Beneden et Hesse, 545 ; rapport sur ce mémoire À De Vaux (Ad.). — Commissaire para une notice de M. Rottier, 445. De Verneuil (E.). — Lettre à M. De Koninck sur la découverte, en Espagne, de fossiles de la faune primordiale , 470. alque. — Proposition relative au complément de la carte géologique du royaume, 44; commissaire pour une notice de M. Gosselet, 544; commissaire pour une notice de M. Reu uss , 544; rapport sur cette no- tice, 452 ; commissaire Pour une notice de M. Jaspar, 445. De Witte (Le baron). — Hommage d'ouvrage, 195. Duc de Brabant (Mgr. le). — Exprime ses regrets de ne pouvoir assister à la séance publique du 25 septembre 1862, 258, Ducpetiaux. — Délégué de la classe des lettres au congrès des sciences sociales , 150. Duprez. — Commissaire pour une notice de M. Perrey, 2 rapport sur cette notice, 72; rapport sur une notice de M. Bultinck, 3; dépôt de ses observations météorologiques faites à Gand, en 1861, ko, commissaire pour une notice de M. Jaspar, 268; rapport sur cette notice, 549 ; rap- port sur une nouvelle disposition de baromètre par M. Armellini, 272; Observations des étoiles filantes à Gand, le 10 aoùt, 276; commissaire pour une demande du Ministre de l’intérieur relative aux paratonnerres, 542; rapport sur cette demande, 445 ; commissaire pour un mémoire de M. Valerius, 442; commissaire pour une notice de M. Wouvermans, 445 ; commissaire pour une notice de M. Jaspar, 445. Durand (L.). — Lauréat du grand concours de gravure, 259. E. Edlund. — Hommage d'ouvrage, 166. Elie de Beaumont, — Annonce d'un envoi d'ouvrages de l'Institut de France, 267. s i = r : Reger See ee CE ER ee leen en KE NORT en Ws te LR Dan A a oa D] OF ls à TABLE DES AUTEURS. 545 F. Fétis in ) — Lecture d’une notice sur un tableau du Musée de Bruxelles, “va (F). — Hommage d'ouvrage, 158; délégué de la classe des beaux- arts au congrès des sciences sociales, 159; élu rs de la commis- sion spéciale des finances de la classe des beaux-arts, 492. Fritsch. — Dépôt des observations botaniques “re : Vienne en 1862, 545. G. Gachard. — Dépôt, dans la bibliothèque de l'Académie, des ouvrages offerts à la Commission d'histoire, 195. Galesloot. — Fouilles archéologiques à Laeken, 195. Geefs (G.). — Délégué de la classe des Lee au congrès des sciences sociales, 159. Gérard. — Hommage d'ouvrage , 467. Gervais (P.). — Sur la baleine de la Méditerranée ( Rorqualus antiquo- rum), 186; élu associé de la classe des sciences, 505, 5 Gluge. — Commissaire pour un mémoire de concours de la classe des sciences, 269; rapport sur ce mémoire, 504; rapport sur une note de M. Zantedeschi, 270; rapport sur une notice de M. Wolfers, 275 544, Grandgagnage. — Commissaire pour un mémoire de M. Loise, 147; rap- port sur ce mémoire , 200 ; notice sur Aduatuca, 595, Grégoir (J.-J.), — Hommage de morceaux de musique , 49. Guigniaut. — Remerciment pour envoi d'ouvrages , 307. Guillaume. — Hommage d'ouvrage , 195. : H. Haidinger, — Hommage d'ouvrages, 208, er | Hesse (C=E). — Présen en ae tnd et les trémodes marins, 545 ; rapports de MM. d'Udekem et Lacordaire sur ce mémoire, 455. Hirn (G.- -A.). — Hommage d'ouvrage, 166. d. _ “Par. — Notice sur les paratonnerres Sans raccordements, 268, 381 ; 544 TABLE DES AUTEURS. rapport de M. Duprez sur cette notice, 549; essai sur la résistance comparée des conducteurs de fer et de cuivre à la rupture par le cou- rant galvanique et l’étincelle électrique, 445. Juste (Th.). — Hommage d'ouvrage, 507. K. Kervyn de Lettenhove (Le baron). — Ayan de la classe des lettres au congrès des sciences sociales, 150; hommage d'ouvrage, 195; pro- gramme d’un gouvernement cnt en Belgique au quinzième siécle, 218; le premier livre des Chroniques de Froissart, d'après le manuscrit de la Bibliothèque + Vatican, 467. Kickæ. — Rapport sur une notice de M. Crepin, 74; commissaire pour une notice de M. Wesmael, 167; commissaire pour une nouvelle notice de M. Wesmael, 268; commissaire pour une notice de M. Crepin, 442, Li Lacordaire. — Commissaire pour un mémoire de MM. Van Beneden et Hesse, 545; rapport sur ce mémoire, 455; rapport sur le concours quin- quennal des sciences naturelles (période de 1857 à 1861), 522. Lamarle. — Commissaire pour un mémoire de M. de Tilly, 2; présentation Wun mémoire sur l'exposé géométrique du calcul différentiel et inte- eral, 5me partie, 545; rapport de MM. Schaar et Brasseur sur ce mé- moire, 453. Lecouvet. — Inscription par M. Roulez pour sa médaille, 148. “Leemans. — Envoi d'ouvrage, 466. Le Hon. — Hommage d'ouvrage, 442. Liagre. — Commissaire pour un mémoire de Mahmoud-Bey, 70; aoe sur ce mémoire, 167. Liharzik (F.-P.). — Hommage d'ouvrage, 158. Loise. — Présentation d'un mémoire complémentaire relatif à l'influence de la poésie sur la civilisation, 147; rapports de MM. De Decker, Polain et Grandgagnage sur ce mémoire, 196, 198, 200. M. Mahmoud - Bey. — Mémoire sur l’âge et la destination des pyramides aaa 171; rapports de MM. Liagre et Ad, Quetelet sur ce mé- moire, 169. TABLE DES AUTEURS. 545 Martens. — Rapport sur une notice de M. Crepin, 74; commissaire pour _ une notice de M. A. Wesmael, 167, 268; rapport sur cette notice, 274; Commissaire pour une notice de M. A. Wesmael, 268; sur les radicaux multiples et leurs rapports avec la théorie des types, 336: commissaire _ Pourune notice de M. Crepin, 442 _ Mathieu (Ad). — “pi d'ouvrages, 45, 5 _ Melsens. — Commissaire pour une notice de M. Roitier, 445. Ministre de l'intérieur. — Soumet à l'appréciation ef l’Académie un tra- _ vail statistique et étymologique de M. Prat sur les localités de la province de Luxembourg, 148 ; rapports de MM. Bormans, De Smet et Snellaert sur ce mémoire, 508; annonce d'une majoration des prix des concours, 149, 166, 194, 251; hommage d'ouvrages, 166, 542; accuse réception des ous VE à Ag A T de la Haye, 195; copie des ws de gravure et d’architec- ture, 8 demande dé RAT sur les paratonnerres, 542; e M. Duprez sur cette demande, 445; envoi d'un ouvrage de M. re 491; communique les résultats du concours quinguenual des : sciences naturelles (période de 1857-1861 ), 494. N. ; Naer t (J.-J-D.). — Lauréai du grand concours d'architecture, 259. | Neve (F.). — Hommage d'ouvrage, 507. : _Nobite (G.). — Hommage d'un ouvrage, 491. _Nolet de Brauwere Vi an Steeland. — Hommage d'ouvrage, 507. Nonce apostolique (Le). — Annonce d’un envoi d'ouvrages, 267. Nye — — Rapport sur une notice de M. de Malzine, 5, zb; commissaire Pour une notice de M. de Malzine, 167; commissaire pour une notice de 4 M. Reuss, 244; rapport sur cette notice, 449; hommage d'ouvrage, 442. P. Par rey (A.). — Note sur les tremblements de terre en 1839, avec les sup- es pour les années antérieures, 2; rapport de M. Duprez sur cette le, 72 i 7 — Rapport sur deux mémoires de M. Bède, faisant suite aux re- en sur la capillarité, 544; commissaire pour un mémoire de M. van , 442. n. — Rapport sur une notice de M. Bultinck, 4. Py nis — Observations des étoiles filantes àh Havane le 10 août 546 TABLE DES AUTEURS. Polain. — re pour un mémoire de M. Loise, 147 ; rapport sur ce mémoire, 198. Poullet. — eo. pour sa médaille, rédigée par M. Roulez, us. Prat. — Présentation d’un mémoire — et étymologique sur les localités de la province du Luxembourg, 148; sagt du rapport de MM. Bormans, De Smet et Snellaert sur pe nale Président du Sénat (M. le). — Remerciments pour envoi pre 466, risse. — Détails sur un orage qui a éclaté le 27 juin 1862, 70. Q. Questeurs du Sénat et de la Chambre des représentants fer les), — Envoi de cartes er mah pour les tribunes réservées, Quetelet (A). — missaire pour une notice de M. Perrey, i commis- saire pour un mémoire de Mahmoud-Bey, 70; a sur ce mémoire, 169; délégué de la classe des lettres au congrès des sciences sociales, 150; commissaire pour une notice de M. Jaspar, 268; rapport sur une note de M. Zantedeschi, 278; rapport sur une notice de M. Wolfers, 275; observation des étoiles filantes faites à Bruxelles, le 10 août 1862, 276; sur les orages des mois d'août et de septembre 1862, 277; com- missaire pour une demande du Ministre de l’intérieur, relative aux paratonnerres, 542; commissaire pour une notice de M. Wouvermans, 445; commissaire pour une notice de M. Jaspar, 443; différence des temps entre Bruxelles et Vienne, pour les Peu critiques des plantes _ et des animaux , 456 R. Radoux. — Envoi de deux compositions musicales, 49. Reuss (A.-E.). — Notice sur les foraminifères du crag d'Anvers, 544; rap- ports de MM. Nyst et Dewalque sur cette notice, 449, 452. Roelandt. — Délégué de la classe des beaux-arts au congrès des sciences sociales , 159 Rottier (D). — Recherches sur la conservation du bois au moyen de l'huile lourde de goudron de houille , dite huile créosotée, 445. oulez. — Inscriptions pour les médailles décernées à MM. Poullet et Lecouvet, 148; hommage d'ouvrage , 506; lettre à M. Ad. Quetelet sur hom- l'état des travaux de la carte archéologique de la Belgique, 508; mage d'ouvrage, 592. S. Salesses (Me), — Autorisée à copier une symphonie de son mari, 252. ra See at AE RARE ate Ste PU eae eee té in Je EO ey a SOIR ee ee Ee ES == i on pe ego ae re ice Sane te TABLE DES AUTEURS. 547 Sauveur (Jules). — Annonce de la mort de son père, 559. Sauveur (J.-J.-D.). — Annonce de sa mort, 539. Searpellini (M"*). — Lettre à M. Ad. Quetelet sur les filantes - observées à Rome, le 10 août 1862, 273. Mur Commissaire pour u deM. Buys-Ballot, 167; commissaire pour un mémoire de M. Lamarle; 345; rapport sur ce mémoire, 455. _Sehwann. — Commissaire pour un mémoire de concours de la classe des rae 269; rapport sur ce mémoire, 495, llaert. — Commissaire pour un mémoire de M. Prat, 148; rapport sur Ne. 508; Pétymologie du mot balfart, 450; annonce de la réu- nion du septième congrès de littérature flamande, 195; délégué de la : classe des lettres à ce congrès, 195. - Société des sciences de Bois-le-Duc. — Envoi de son programme de con- Cours, 70, ed des sciences de Harlem. — Envoi de son programme de con- 70. Sect g géographique de Mexico. — Échange de publications; 2. _ Société royale de botanique de Bruxelles. — Échange de publications ; 442. - 5 Société royale des sciences de Copenhague. — Envoi de son pre z de concours , 467. . Spri ing. — Commissaire pour un mémoire de concours de la classe des = Sciences, 269. zl Tire PES, Se RE ES T. mental pon déterminer la distance focale principale des mi _ Tiques, 44 = Beneden. — Présentation d’un j Wemos sur les bdellaires ‘nega > et 5 trémodes marins, 345; rapports de MM. ¢ "Udekem as r ce mémoire, 455; lauréat du concours quinguenna Sciences ue 494. Vanderheggen (A). — Lauréat du grand concours d | Thonissen. — De la certitude dans les prévisions politiques. — rd à ples empruntés à l’histoire nationale, 477 Timmermans. — Commissaire pour un métioité de M. de Tilly, rh Sur un orage qui a éclaté entre Termonde et Malines, en ri 2 À “Valentin H > — Hommage d’un mémoire, 545. a | Valerius — : ouveau | procédé expert — s Présentation d’un mémoire sur un D cb hd à 7 architecture, 259. _ $ fa 548 TABLE DES AUTEURS. Vandervelpen. — Exécution de sa cantate couronnée : Agar dans le dé- sert, 2 Van de Weyer. — Invité à rédiger la notice sur feu Baron, 50; promet son concours pour le prêt d’un manuscrit demandé à la bibliothèque d'Oxford, 506. Van Hasselt (André). — Fragments d’un poëme intitulé: Les quatre in- carnations du Christ, 50; délégué de la classe des beaux-arts au congrès des sciences sociales, 159; le but de l'art, poésie, 259, 261. Ww. Warnkoenig. — Hommage d'ouvrage, 467. Wauters (A.). — Hommage d'ouvrages, 45, 148, 307 ; communication re- lative à la carte archéologique de la Belgique, 514; découverte de mé- dailles romaines à Tubize, 514. Wesmael (A). — Notice sur une hybride de Ranunculus, 4, 167, 298; observations tératologiques sur la pomme de terre, 294; rapport de - M. Martens sur ces notices ‚ 271; dépôt des observations botaniques faites à Vilvorde en 1862, 343; notice sur une hybride de Cirsium , 268, 587; rapports de MM. Martens et Krickx sur cette notice, 555. Wolfers (Ph.). — Notice sur la loi de rotation des vents, 275, 282; rap- ports de MM Gluge et Ad. Quetelet sur cette notice, 275. Wouwermans (Ed.). — Sur une variati thermométrique qui se présente à la fin de l’année, 445. Z. Zantedeschi.— Dépôt des observations botaniques faites à Vienne en 1861, 268; lettre à M. Ad. Quetelet sur la direction du courant électrique dans les corps des animaux pendant la vie et après la mort, 278; rapports de MM. Gluge et Ad. Quetelet sur cette lettre, 270. TABLE DES MATIÈRES. Rte ur A. _ Adresse. — Adresse de félicitations au Roi sur le rétablissement me sa santé, 557. ie Anatomie. — Rapports de MM. Schwann et Gluge sur un mémoire de con- dend au tonus musculaire, 495 , 501. logie. — Fouilles faites à Laeken, communication de M. Galesloot, 5 195; lettre de M. Roulez relative à l’état des travaux de la carte archéo- ique du royaume, 508; communication de M. Wauters à ce sujet, 514; découverte numismatique à Tubize annoncée par MM. Wauters et n, 7 : i Architecture. — Note sur les devis d'architecte, par M. Demanet, 516. 4s mie. — L'âge et le but des pyramides lus dans Sirius, par Mah- Moud-Bey, 171; rapports de MM. Liagre et Ad. Quetelet sur cette notice , 169. 167, 1 B. — Biographie. — Discours prononcé par M. De Koninck lors des funérailles de M. Sauveur, 339, ` Botanique. — Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique (suite), par M. Crepin, 76; rapports de MM. Martens et Kickx sur ces Sur une hybride de Cirsium, par M. A. Wesmael, 294, 298; rapport de M. Martens sur ces notices, 271; notice sur une hybride de Cirsium, Par M. A. Wesmael , 587; rapports de MM. Martens et Kickx sur cette notice, 335, 554. | Sag E c. 5 - Chimie, — Sur les radicaux multiples et leurs rapports avec la théorie des 550 TABLE DES MATIÈRES. types, par M. Martens, 556; de l'influence de la chimie sur les progres — de l’industrie, par M. De Koninck, 504. ae Commission de la littérature oe — Demande en prêt d'un manu- n scrit de la bibliothèque oh , 506. Conchyliologie. — ni ps nouvelle espèce de littorine : Litto- rina Robianii, par M. de Malzine, 74; lecture du rapport de M. Nyst sur celte notice, 5, 74; rapports de MM. Nyst et Dewalque sur un travail de M. Reuss, intitulé : Die foraminiferen der Crag von Antwerpen, 449. Concours d'architecture (Grands). — Proclamation des noms des lau- 88 Concours de gravure (Grands). — Proclamation des noms des lauréats, | 259. Concours de la classe des sciences. — ot ere des m 149, 166; ré- ports de MM. Schwann et Gluge, commissaires pour un mémoire sur le tonus musculaire, 495, 501 ; résultats du concours extraordinaire des sciences mathématiques et physiques, 269. den Concours de la classe des lettres. — Remise des médailles de concours, 45; programme de concours pour 1863, 46; prix perpétuels fondés par le baron de Stassart, 48; majoration des prix, 149, 194. Dé ares de la classe des beaux-arts. — Résultats négatifs du concours , 90; majoration des prix, 149, 251; programme de concours pour pe et 1864, 159. D. Dessin. — De l ne du dessin dans ses écoles de la vie de Paris, par M. Alvin ons. — Ouvrages is par MM. Mathieu et Wauters, 45; morceaux de a musique, par M. J. Grégoir, 49; ouvrages par l'Institut de France, HE à ib., par l'Académie impériale des sciences de Vienne, 147; 40, PE M. Wauters, 148; ib., par M. F. Félis, 158; ib., par M. Liharzik, 138; ib., par M. le Ministre aa Trane TOS, 542; ib., par M. Edlund , 166; _ à ib., par M. Hirn, 166; ib., par M. le baron Kervyn de Lettenhove, 195; ib., par M. le baron de Witte, 195; ib., par M. le pe Guillaume, : 195; photographies , par M. De Meyer, 258; ouvrages, par M Haidinger, a 268; ib., par MM. Roulez, Mathieu, F. Nève, Th. Juste, sr Wau- ters, Chalon, Nolet de Brouwere et Bock, 307; ib., MM. Roulez et Carton, 592; ib., par M. de Coussemaker, 409; ib. , par tt hydro- graphique de Trieste; 442; ib. , par la Société de botanique TABLE DES MATIÈRES. 551 442; ib., par M. Leemans, 466; ib., par M. de Ram, 4675 ib., par MM. Gerard et Warnkoenig , 467; ib., par M. G. Nobile, 491. Droit public. — Voyez Histoire. E. * Étections. — M. de Ram, élu membre de la commission administrative , ; M. F. Fétis, élu membre de la commission spéciale des financ de la classe des beaux-arts, 492; M. Gervais, élu associé de la classe - des sciences, 503; M. Coemans, dé correspondant de la classe des sciences , 5 Épigraphie. — Inscriptions, par M. Roulez, pour des médailles de con- cours décernées à MM. E. Poullet et Lecouvet, 148. G. : Seales — Voyez Histoire. Géologie. — Proposition relative au complément de la carte géologique du royaume , par MM, De Koninck et Dewalque, t; extrait d'une lettre de M. E 0 Gravure. — Dernières œuvres de feu Erin Corr, soumises à l'appréciation de la classe des beaux-arts par M. Corr-Vandermaeren, 515. H. Histoire. — Présentation d'un manuscrit anonyme relatif à l'histoire de Belgique, 45; étymologie du mot balfart, par M. Snellaert, 150; note sur la mouvance féodale de la Flandre sous l'Empire, par M. J.-J. De Smet, 202; programme d’un gouvernement constitutionnel en Belgique He au quinzième siècle, par M. le baron Kervyn de Lettenhove, 218; Adua- a — Géographie ancienne. — Carte des Gaules, par M. Strates 395; de la certitude dans les prévisions politiques. Deux exemples _ Pruntés à l’histoire nationale, par M. Thonissen , 477 _ Histoire littéraire. — Rapports de MM. De Decker, Polain et Grandga- gnage sur un mémoire de M. Loise relatif à l'influence de la civilisation Sur la poésie, 196, 198, 200; le premier livre des Chroniques de Frois- sart, d’après le manuscrit de la Bibliothèque du Vatican, par M. le baron Kervyn de Lettenhove, 467. — Rapports de MM. Schaar et Brasseur sur un expose géométrique du calcul différentiel et intégral par M. Lamarie, 455, 352 TABLE DES MATIÈRES, Métor ologie et physique du globe. — Lettre sur un orage qui a ‘beats re Gand et Saint-Nicolas, le 27 juin 1862, par M. E. Prisse, 70; dé- aji sur un orage qui a éclaté entre Gand et Termonde vers 1850, M. Timmermans, 71; rapport de M. Duprez sur la note relative aux tremblements de terre en 1860, par M. A. Perrey, 72; rapport de M. Duprez sur une nouvelle disposition de baromètre par M. Armellini, 272; notice sur la loi de rotation des vents, par M. Wolfers, 282; lec- ture des rapports de MM. Gluge et Ad. Quetelet sur cette notice, 275; lettre sur les étoiles filantes du 10 aoùt 1862, observées à Rome, par Mme Scarpellini, 275; observation des its filantes à Bruxelles, le 10 aoùt, par M. A. Quetelet, 276; observation des étoiles filantes à Gand le 10 août, par M. Duprez; 276; observation des étoiles filantes à la Havane, par M. A. Poey, 276; observation des étoiles filantes par _ M. Coulvier-Gravier, 276; sur les orages des mois d’aott et de septem- bre 1862, par M. Ad. Quetelet , 277. Musique. — Présentation de deux compositions musicales jar M. Radoux, — 49; découvert d'un ancien recueil de musique, as M. de Coussema- N. Nécrologie. — Annonce de la mort de M. Erin Corr, 258; annonce de la — mort de M. Sauveur, 539. O. Ouvrages présentés, 64, 165, 252, 525, 454, 551. + P: Phénomènes périodiques. — Dépôt des observations faites à Gand, par Duprez, 70; ib. à Venise, par M. Zantedeschi, 268; ib. à Waremme et à Melle, par M. de Selys-Longehamps et Bernardin, 545; ib. à Vilvorde et à Vienne, par MM. A. Wesmael et Fritsch, 545; différence des temps entre Bruxelles et Vienne, pour les époques critiques des plantes et des — animaux, par M. Ad. Quetelet t, 456. ; nr: — Ee la direction da courant électrique dans les corps des — RÉ pendant la vie et après la mort, par M. Zant tedeschi, 278; lec- e des rapports de MM. Gluge et Ad. Quetelet sur cette notice, pes ee — Rapports de MM. oe : Poelman sur une notice a à l'électricité ‚par M. E. Bultinck, 5, 4; rapport de M. Plateau. sur deu ; TABLE DES MATIÈRES. 555 mémoires de M. Bède faisant suite à ses recherches sur la capillarité, 544; note sur les paratonnerres sans raccordements, par M. Jaspar, 581; rapport de M. Duprez sur cette notice, 349; rapport de M. Duprez sur l'établissement des paratonnerres des édifices où le fer entre comme élément essentiel dans la construction, 445. Poésie. — Fragments d’un poëme intitulé : Les quatre incarnations du Christ, par M. Van Hasselt, 50; le but de l’art, poésie par M. Van Has- selt, 2 Prix quinquennaux.— Résultats du concours quinquennal des sciences naturelles (période de 1857-1861), 494; rapport de M. Lacordaire sur ce concours, 522, S. Séances publiques. — Préparatifs pour la séance publique du’ mois de septembre, 258, 25 . Sttistique. — Lecture des rapports de MM. Bormans, De Smet et Snellaert sur un trayail de M. Prat, relatif à la statistique du Luxembourg, 508. Z. Zoologie. — Synopsis des Agrionines (suite), par M. le baron de Selys- Longchamps, 5 ; sur la baleine de la Méditerranée (Rorqualus antiquo- rum), par M. P. Gervais, 186; lecture du rapport de MM. d'Udekem et Lacordaire sur un mémoire de MM. Van Beneden et Hesse, 455; rap- port de M. Lacordaire sur la période de 1857 à 1861 du concours quin- quennal des sciences naturelles, 522. me SÉRIE, TOME XIV. 58 PUBLICATIONS DE L'ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE. lémie ravale des scien ces et helles Nouvea ; res de lA lettres de Bruxelles, tome I à XIX. — ibis. de l'Académie royale des seiences, des lettres et des beaux-arts de ar. , tom. XX à XXXIII; in-4°, — Prix : 8 fr. par vol., à partir du t. X. Memoires és par l’ Académie dé vil des Bag et belles-lettres de Bruxelles, tome 1 à in-4°, et Mémoires des savants étrangers, publics és par l'Académie royale ud des sciences et des belles-lettres de Bruxelles, as XVI à XVIII; in-4. émoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, publiés par y l'Académie royale des sciences, des lettres a des beaux-arts de Bel- gique, t. PERI XXX; in-4°. — Prix :8 fr. par vol., à partir du t. XII. Mémoi couronnés et autres Mémoires, collection in-8°, tome I à XIV. — Prix 4 franes par volume. Annuaire de l'Académie, 1** à 20me ann. 1855-62; in-48. Fr. 4,50. Bulletins de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, tome I à XII; in-8°. Prix: 4 fr. par vol. — Bulletins l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Bei- ee tome XIII à XXII. — Que série, tome I à XIV; in-8°, — dAn- ux Bulletins de 1854, 1 vol. in-8°, — Prix : 4 fr. É = hee ste une A ou liste des ouvrages publiés par les membres, 1854; 1 pros s is Tables des Mémo , des Mém des ee dan: (1846-1857). 1 à 1 vol. in-18; 1858. les et analytiques du recueil des Bulletins de rac royale des sciences, des | et des beaux-arts a gique, comprenant les t. I à XXIII, tre sér. (1852-56). 1858 ; 4 v. in-8°. des livres de la bibliothèque de l'Académie royale des sciences, des lettres et des en. de Belgique. 1850; 4 vol. 29 : Commission pour la publication dex monuments de le gerne = + tomes the mie et Gloire. "1888-18005 i vol. is. a na pad ze par Ber Nateren M. Bormans, tome be 1357, 1 vol. im. lexander Geesten v. an Maerlant, M. on tomes I et II, “1860-1862 ave mi ipte rendu | É la Commission r a ou Re cueil de ses Bulletins, Are eile. 46 vol. in-8° 85-160 2m série, 12 vol. in-8° (1850-59). — 5™* série, tomes Là HI (4 Annexes aux Bulletins, 6 volumes in-8°. — Tables génér: Bulletins de la Are pins aken Gachet, a vol. in-8° me