SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. TOME QUATRIÈME. À BORDEAUX, Cuez TH. LAFARGUE, Iurrmeur de la Société Linnéenne , Rue du Puits Bagne-Cap , n.° 4. M. D. CCC. XXX. Mo. Bot. tuarden, 1897. = Ce Recueil, exclusivement consacré à la publication des observations nouvelles et des découvertes faites par les Membres de la Société Linnéenne de Bordeaux , consiste en un cahier de trois feuilles , au moins, in-8.°, en caractère petit-romain. Chaque Livraison paraîtra à peu-près tous les deux mois. Les six Livraisons formeront un volume. adresser pour la Souscription , au Secrétaire-Général de la Société Linnéenne , à Bordeaux. = Le prix de la souscription est de 10 fr. , franc de port, pour Bordeaux et pour toute la France, et de 11 fr. , franc de port, pour l'étranger. Tous les articles sont rédigés en frais ou en latin, et signés en toutes lettres par les Auteurs. ACTES -DE BORDEAUX. N.° 19.— 10 Mars 1830. ZOOLOGIE, CONCHYLIOLOGIE. L Cararoeue des Testacés Marins du départenelk du Finistère, principalement des côtes de Brest; par M. Corcarp pes Cmerres, Capitaine au 52.me Régiment d'Infanterie de ligne , Chevalier de l'Ordre Royal de la * Légion d’Honneur et de l'Ordre Royal et Militaire de St-Ferdinand d’Espagne , Membre correspondant de la Société Linnéenne de Bordeaux , de la Societé Linnéenne de Normandie , de la Société Polymathique du Morbihan. Les Serpulées (1). 1.7 Genre. SPIRORBE. — SP/ZROREIS. Lam. An. sans vert. T: 5. p. 358. (1). Lorsque j'ai eu l'honneur d’adresser ce Catalogue à la Société Linnéenne de Bordeaux, j'ignorais que MM. Audouin et Edwards se proposassent d’explorer les côtes de un Surtout de la Manche, et de publier leurs savantes observations: à (4) 1. Srmonmis NAUTILOIDES. Lam. n° : 1. À Serpula spirorbis. Lin. Gmel. p. nos) n.0 5. Maton et Rackett. Act. Soc. Linn. Lond. T. 8, p. 241. - De Gerville, catal. des Coq. de la ner. p- 222. Has. Très-commune sur toutes les cétss sur 5 F5 ucus serratus et vesiculosus . ; Mile 2. SPIRORBIS SPIRILLUM. Lam. n.° 2. Serpulu spirillum. Lin. Gmel. p. 3740.— De Gerville, loc. cit. p. 219. An Spirorbis crustacites ? Denys de Montfort. Cette espèce se trouve aussi sur les Fucus; mais tou- jours en très-grande quantité sur les ee (é Palinurus vulgaris ). 3. Srmorais TricosTauis? Lam. n.° o 5. 3 Cette espèce microscopique et carénée, se trouve sur les pierres. C'est sans doute celle qui a été trouvée _ du éroisic, par M. Ménard. à 2.58 Genre. SERPULE = SERPULA. Lam. T. 5, p. 360. 1. SenpuLA vermicuzamis, Lam. n.° 1, — Lin. Gmel, p. 3743, n.° 16.— Montagu, p. 509. — Maton et “se Rackett, loc. cit., p. 343.— De Gerville, p- 222. _Hav. Principalement sur les valves. supérieures du Pecten maximus. 2. SERPULA CONTORTUPLICATA. Lam. n.0 {.— Lin. Gmel. p- 3741, n° 10. Has. Toutes les côtes. 3. Servura cerrorus. Lam, n.° 11.— Gmel. Pavila, catal: . det4, fig. F.— Favan. Conch. tab. 6, fig. D. _Trouvée par. M. Aristide Freund , dans le port de Brest, sous la frégate /a Constance, venant de la Martinique. (5) À. SerpurA FiLoGhana. Lan. n.° 12.— Lin:-sÿst. nat. p. 1265. — Gmel. p. 3741, n.° 8. — De Gerville, 4 pag. 223. . ñ Has. Quélern et Morgatte. : Il existe certäinement sur les côtes du Finistère un plus grand nombre de Serpules; mais les espèces sont si pêu tranchées que j'ai craint de me tromper , même en‘in- diquant le Serpula intestinum , Lam. n.° 3, que je crois avoir reconnu, 3.me Genre. VERMILIÉ, — F ERMILIA. Lan. ce — . 3. VERMITIA TRIQUETRA. Lam. n.° 2. Serpula triquetra. Lin. Ginel. p. 3740, n.° 6. Mon- tagu, p. 511.— Maton et Rackett, p. 244. — De Gerville, p. 223. Has. Sur des coquilles, des pierres, etc. J'en ai trouvé, sur une valve supérieure d’huitre roulée, un charmant in- dividu, du plus beau rose, que je es être la var. PB. de Lamarck, et que cet auteur indique être des mers Aus- trales. is 2. Vemwitta scasra. Lam. n.° 7. Has. Trouvée sur un Pecten opercularis. Yai pu vérifier l'authenticité de cette espèce sur un individu que jé dois à lobligeante amitié du savant M. d’Orbigny père. Les Cirrmwènes. — Cirrhipeda. Lamarck. Cirripèdes , Rang. Cirrhopodes ; Cuv.— Féruss.— Nématopodes ; Blainv, CmamPÈDEs sta Eu Babies » Blainv.— Balanes, r * s à * d (6) 4 me Genre. BALANE. — BALANUS. LME 9, p- 307 T7. BALANUS TINTINNABULUM. jai n.o 3.— Lin. Gmel. pag. 3208. Lepas tintinnabulum. Lin. syst. nat. p. 1108.— De Gerville, p. 390. —Encycl. pl. 164, fig. 5. Cette belle espèce se trouve communément sous la quille des Vaisseaux du Roi, à leur retour de campagne. Elle a été trouvée par groupes énormes et magnifiques, par M. À. Freund, sous la corvette {a Diligente , venant du Pérou. 2. Baranus suzcarus. Lam. n.° 2. Lepas balanus. Lin. Gmel. p. 3207, n.° 1.— Maton et Rackett, p. 25.— De Gerville, p. 175. Balanus communis. Montag. p. 6.- Encycl. pl. 164, f.1. Has. Sur les pierres et sur diverses espèces de rares 3. Baranus cyzipraceus. Lam. n.° 5. Has. Quimper; Coll. Kermorvan. 4. BarAnus ovuzaris. Lam. n.0 8. Lepas balanoides. Lin. Gmel. p. 3207, n.° 2.— Maton et Rackett, p. 23, Balanus vulgaris. Montagu. p:7.-— De Gerville, p. 176. Has. Tontes les côtes. Commune. 5. Baravus miser. Lam. n.0 0. — Encyd. pl. 164, f. 4. Has. Très-commune sur les pierres. 6. Baranus ampmiwmorpuus. Lam. n.° 10. Has. Quélern , et l'ile de Bréha. Cette espèce mest peut-être, ainsi que le dit M. de La- marck, pes var: se Ja Bañne SE n.° 2 Lam. }; marc oll, oct g utre = grou et d’une Are ob (7) 7. Bauanus parmaTus. Lam. n.° 15. Lepas palmipes ? Gmel. Has. Sur les moules. 8. Bazanus risrucosus. Lam. n.° 28.— Encycl. pl. 164, fig. 7 et 8. J'ai trouvé cette jolie espèce sous la quille d’une frégate venant de faire une station dans les mers du Sud. Cirrhipèdes pédonculés. Law. Les Lépadiens, Blainv., Rang. Anatifes, Féruss. — 5.me Genre. ANATIFE. — 4WATIFA. Lan. T. 5, p. 402. Pentalasmis , Leach ; Fenerpe » De |Blainv. 1. Axarira LÆvis. Lam. n.° 1. Lepas anatifera. Lin. Gmel. p. 3211, n.° gg En- cycl. pl. 166, fig. 1.— Montagu , p. 15, tab. 2, fig. 3.— Maton et Rackett, p. 28.— De Gerville, pee 177 Has, Se trouve souvent sur la côte, sur de vieux bois, du lhége, etc. 2. AnaTIFA STRIATA. Lam. n.° 4. — Encycl. pl. 166, £. 2. ne Lin. Hr nat. p. 1109. an trouvée DE À. Freund sous la corvette PZsis', venant de Saint-Domingue. J'ai recu de Quélern une espèce ic ous pas Finistère l'Anatifa vitrea, Lam. n.° 5, qui est assez abon- dant à Saint-Brieuc , ( Côtes du Nord }). (8) 6.me Genre. POUCE-PIED. — POLLICIPES. Lau. T. 5. p. 405. Rac. p. 366. cas 2 DE BLanv. Ex Porucrs CORNUGOPIA. Lam. n.° 1. | : Lepas pollicipes. Lin. Gmel. P- Dar, n.0.24.—Encycl. pl.166, fig. 10 — 11. "+ Vai reçu de Morlaix. 2. Pouces scazPELLUM. Lam. n.° 3. Lepas ‘scalpellum. Lin. Gmel. p. ESA — De Ger- - ville, p. 177, n° 9.— Maton et Rackett, p: 27, : n.° 11. D Scalpellum vulgare. Leach, Cirrhip. Hu. Quimper; Coll. Kermorvan. 7.me Genre. OTION. — OTION. Lam. T. 5, p. 408. Gymmetpas, Lracn. (Rare, Manuel de l’histoire natur, des Moll. ae 2. pu À : Eae Aie Blainv., dict. des sc. nat. T. IL. suppl. Pag- Ï. Oriox is . Lam. ne 2. — Leach, Cirrhip. — Deshayes, dict. class. d'hist. nat. É 12, pe 508. © Trouvé par M. Riou dans le port de Brest où il était attaché à des bois de construction müs à flot. Les Conomres. — Conchifera.. Lam. Conchifères crassipèdes. Les Tubicolées. Lam.— Rang. Enférmes, Cuv.— Tübicolés et Pholadéti Ft Pylo- rides et Adesmaces, BLanv. i è 4 (9) 8.me Genre. TARET.— TEREDO. ? LR 5, D 40. 1. Trnxno NAVALIS. Lam. n.0 1.— Lin. Gmel., p. 3f7, ne 1.— Montagu, p. 527.— Maton et Rackett. _p: 249-— De Gerville, p. 223. Se trouve dans tous les vieux bois du port de Brest. J'en dois à l’obligeance de M. — des individus très- beaux et très-complets. Les Pholadaires. Lan. ge Genre. PHOLADE. — PHOLAS. - Lim. T.5, p. 442. 3. Paoras pacryius. Lam, n.° 1.— Lin. Gmel. p. 3214. — De Gerville, p. 177.— Encyel. pl. 168, Fo Has. Trouyvée dans Le rochers à Morgatte. 2. Le caxDipa. Lam. n.° 3.— De Gerville, p. ue holas candidus. Lim. Gmel. D 1x de Trouvée sur le banc de Saint-Marc, près Brest, par M. le Capitaine Chevalier Ladent. KA Puorss pacryromwes. Lam. n.° 4. Has. Quimper; Coll. Kermorvan. - - #. Pnoras cmispara. Lam. n° 7: Lin. syst. tit. P. 11117: — Encycl. pl. 169, fig. 5 — 7: - Has. Je n’en ai jamais trouvé qu'une seule , (à Morlaix , dans le port). Elle est grande, très-solide ; ses stries sont lamelleuses et serrées. Le on intérieur est épais et large comme le petit un _10.%e Genre. GASTROGHÈNE. — - GASTROCIHÆNA. ; Lam. T, 5, p. 446. Speugler.… 1. GASTROCILENA MODIOLINA. Lam. n.° 3. (10) Mya dubia. De Gerville » pag. 178. Has. Dans les valves de l’Ostrea hippopus. Rare et très- fragile. Je n'ai pas encore rencontré le tube des Gastro- chênes dans cette espèce de nos côtes ; tube que mon savant ami M. Charles Des Moulins m'a fait remarquer dans les espèces fossiles de Mérignac. Les Solénacées. Lam. Les Pyloridés, Blainv. 11.me Genre. SOLEN. — SOLEN. Lam. T. 5, p. 449. 1. SoLex vacva: Lam. n.° 1. var. À. B. major et minor, - ( 1.re division). Lin. Gmel., p. 3223, n.° 1.— Montagu, p. 565. — Maton et Rackett, p. 42.— De Gerville, p. 180. Has. Toute la côte. Espèce très-commume, Mon ami M. Duclaux de l’Estoille a rapporté cette espèce de l'île de Barz, ayant 10 pouces de longueur. 2. SoLEn siLiQua. Lam. n.° 4, var. À. B. major et minor. — Lin. Gmel. p. 1113, n.° 2. Hav. Quelern. Cette espèce ne se distingue facilement de la première que par ses deux dents cardinales et par sa coloration plus variée : elle est cependant toujours moins 3. Souenx ensis. Lam. n.5 5. var. B. minor et angustior.— Lin. Gmel.-p. 3224, n.°0 3. — Encycl. pl. 223, fig. 1 - 2.— Montagu, p. 48.— Maton et Rackett, p- 44.— De Gerville, p. 481. = Has. Toutes les côtes sablonneuses du département. &. SOLEX FYGMEUS. Lam. n.° 6, ( 2. division ). (12) Has. Quélern. Un seul individu de cette jolie espèce, qui n’a pas plus d’un pouce de longueur, a été trouvé près de la baie de Douarnenay. 5. SoLex LEGUMEN. Var. À. Lam.-n.0 11. ( 3.me deiien }. — Lin. Gmel. p. 3224, n.° 4.— Montagu , p. 50. — Encycl. pl. 225, fig. 3.— Maton et Rackett, Genre Solecurte, — Sorecurrus. De Blainville. Malac, — Rang. pag. 330. Le Molan, Adanson. Sénég. Has. Quélêrn. Très-rare. Cette espèce, dont la var. B. est commune dans la Méditerranée , sur le littoral des Pyrénées Orientales, n’a jamais plus de 2 pouces 1/2 de longueur. Les deux indi- vidus trouvés à Quélern , et dont mon ami M. le Capitaine Petit de la Haye a bien voulu me donner un , ont 5 por de long, sur un pouce de large. Le genre Solécurte, établi par M. De Blainville aux dépens de la 3.me section des 1So/en de M. de Lamarck, et adopté par M. Rang, ne saurait ne point l'être géné- ralement , tant à cause du nombre de dents de la charnière que de leur disposition. Je regrette d'autant plus vivement d'avoir ignoré, lorsque j'ai eu ces deux beaux indivi vivants à ma disposition, que l'animal de ce genre était inconnu , que j'ai cru remarquer des différences sensibles , que mon peu de connaissances anatomiques ne m'a pas permis de préciser; mais dès que je pourrai retrouver cette espèce, je l’adresserai à mon savant ami M. Rang. Les Myaires. Law. Les Pyloridés., Brarsv.— Raxc. 2, Genre. MYE. — M}YA.. Lau. T. 5, p. 459. (2) a. Mri anevañra. Lam. h.° 9.2 Lin. Gmel. p. me n° 2. — De Gerville, p. 179. _ Has. Lanvau et toutes les côtes. Cette espèce , sé plus grande et plus belle ici que je ne l'avais encore vue, est très-commune et se vend au marché au poisson. Il en existe une var. plus courte, que j'ai eu l'honneur d'envoyer à M. de Gerville, et qu'il m'a dit être son Hya declivis. (p. ÿ79 n°6), Anatina Myalis , Lam. n. $ o— Ligula pubes- cens , Montagu. Je n’ai reconnu dans les individus que j'ai conservés et dont j'ai fait part à mon savant ani M. Cuanres Des Mouzns qu'une var. du Mya arenaria.— Aurais-je com- muniqué à M. de Gerville un échantillon unique de l'Anatina Mryalis ? Je ne le pense pas. | 2. Mxa rRunGaTA. Lam. n.° 1.— Lin. syst. nat. p. 1112, — Gmel. n.° 1.— De Gerville , p. 179. n.° 5.— Eneycl pl. 229. fig. 2 a.b. J'ai trouvé une valve de cette espèce dans du sable pris sur un banc à Morlaix : elle est commune dans le Dép. de la Manche , et je ne l'ai jamais trouvée dans la rade de Brest ni aux environs de Quimper. 33.me Genre. PÉRIPLOME.— PERIPLOMA. Scnumacuen. — Raxc. p. 325. Ostéodesme , Drsnayes. — Rupicole , Fieuriau DE BeuLevue.— Anatine , Lam. LS PeripLoma Mxaus. Nob. =. Anatina truncata ? Lam. n.° 5. Mya nitidu ? Lin. Gmel. p. 3222... Mya nütida ! De Gerville, p. 180. n.° 8. Has. Commune sur les côtes de Quélern et Morgatte. J'avais rangé cette nie prie + SR _. en quoiqu’elle n’en aitp ou cuilleron intériené sie l'avais soute à l'Anadie (23) truncata , Lam. L'individu du Muséum que cite M. de La- marck , et que j'ai eu l'occasion de voir , m'avait confirmé dans mon RES mais mon ami M. Bas , auquel j'ai en voÿé plusi vivants de cette espèce , ayant trouvé que le mollusque différait de celui des Anatines , j'ai adopté le genre Périplome. 2. PeripLoma Rupicoza. Nob. Osteodesma rupicola. Blginv. Nou: add. au traité de Malac. , p. 660. . Anatina rupicola. Lam. n.° 10. Has. Rochers de Horgatte , comme les lithophages. Coll, ÉE Conchifères ténuipèdes. Les Mactracées. Law. Les Pyloridés , Buaxv.— Rance. 14.me Genre. LUTRAIRE.— ZUTRARTA., © Lan. T. 5, p. 467. Ligule , Lracn. 1. Lurrarra soLeNomdes. Lam. n.° 1. : Mya oblonga. Lin. Gmel. p. 3221. Mya hyans. De Gerville , p. 190. Has. Quélern , Lanvau. Commune. 2. Lurranra ecciprica, Lam. n.0 2 Mactra lutraria. Lin. Gel. p. 3259. Has. Je n'ai jamais trouvé cette espèce ; elle ma été indi- quée par M. le Baron de Kindelan, comme ayant été draguée dans la rade de Brest. 3. Lurraria compressa, Lam. n.0 4. Mactra Listeri. Lin. Gmel. p. 3261: Mactra compressa. Montag. p.96:- = De Gervil. ne 189. Ligula compressa. Ex. D::Leach : Ancien genre. Longs; Lan. Es Has. Toutes les côtes. La (14) 15.me Genre. MACTRE.— MACTRA. Lam. T. 5, p. 471. (Les Conchacés. ) BLanv. 1. MacrRa meLvaceA. Lam. n° 5. Mactra glauca. Lin. Gmel. p. 2260, n.°20.— Mon- tagu , p. 571.— Maton et Rackett, p- 68.— De Gerville , p. 188. Hit: Lanvau , Quimper. Achetée au marché à poisson de Brest. 2. Macrra srucrorum. Lam. n.° 7.— Lin. Gmel. p. 3258, n.0 11.— Montagu , p. 94.— Maton et Rackett, p- 69.— De Gerville , p. 168. Le Lisor ,'Adans. Seneg. tab. 17. f. 16. Has. Toutes les côtes. Cette espèce , toujours lisse , ainsi que la précédente , est souvent transparente. On en trouve quelquefois des individus dont l'intérieur des | valves est du plus beau violet. ci _—— LACTEA. Lam. n.° 19. — Poli, test. 1 , tab. 18, -1 4. An ss ss ? Gmel. n.° 10. Has. Coll. de Xindelan. 4. Macrtra sozipa. Lam. n.° 23. Var. À. B, ‘. Lin. Gmel. p. 3259. , n.° 13.— Montagu, p. 92. —- Maton et Rackett, p. 70.— De Gerville, p. 189. sa Toutes les côtes. M. Duclaux de l'Estoille, mon ami, a trouvé au Conquet et a bien voulu me donner une jolie var: de cette espèce à zônes très élevées et er Elle est indiquée par M. de Lamarck. 5. Macrra pezTomes. Lam. n.° a uS Mactra subtruneata. De Gerville - _. Has. Morgaute ; es Morlaix. “re (15) 6. Mactra CRAssATELLA. Lam. n.0 33. Mactra truncata. Montag. ex. D. Leach. Ha. Quelern , Morlaix, Je n’en ai jamais recu que ds valves roulées, Elle est épaisse , a des zônes obscures et pres- que toujours d’une coloration brune où rouge-brique. 16.me Genre. AMPHIDESME.— AMPHIDESMA. Lam. T. 5, p. 489. 1. AMPHIDESMA DONACILLA. Lam. n.° 2. Mactra cornea. Poli. test, 2, tab. 19 , fig. 9.— 11. Has. Je n'ai ni vu ni trouvé cette espèce ; elle Ress quée par M. le Baron de Kindelan. 2. ÂMPRIDESMA PURPURASCENS. Lam. n.° 14. Has. Morlaix , où je l'ai trouvée dans le sable. Les Corbulées. Lam. Les Pyloridés , BLauvv.— Rance. 17.me Genre. CORBULE.— CORBULA. 3 Lau. T.5, p. 494. 1. Coreuza nuczeus. Lam. n.° 6. Mya inœquivalvis. Montagu , p. 36, tab. 26, fig. 7.— Maton et Rackett , p. 40, tab. 1 , fig. 6.— De Ger- ville , p. 179. Has. Quélern , où elle est très-rare. J'en ai trouvé depuis une très-grande quantité de valves séparées à Morlaix. 18.m? Genre. PANDORE.— PANDORA. Lau. T. 5, p. 498. Bauc.—Raxc. 3. Paxpora RoSTRATA. Lam. n.° 1. Tellina inæquivalvis. Lin. Gmel. p. 3233, n.° 23.— Maton et Rackett , p. 50.— Montagu, p. 75.— De Gerville ; p.-185. Has. Toutes les côtes du Département. (16 } 2. Paxpora orrusa. Laïh. 2.— Leäch.— Sowrerby. : : Tellina obtusa. De Gerville., n.° 17, p. 186. ‘ Trouvée par M. A. Freund sur le banc de same Très-rare, Les Eithophages. Eu. Les Pryloridés ; BLaxv.— Ranc. 19.me Genre. SAXICAVE,— SA4X/CAVA. Lam. T. 5, p. 5or. — F1. de Bell. 1, SaxIcAvA RUGOSA. Lam. n.0 1, - Myilus rugosus. Lin. Gmel. p- du. — De Gerville , p. 201. Has. Elle se trouve nent dans les pierres : je ne l'ai trouvée que dans le test de l'Ostrea hippopus.… | 2. SAxICAVA GaLriCanA. Lam. n.° 2. Has. Je l'ai trouvée dans des rs à Morlaix avec des Pholades. 20e Genre. BYSSOMTE. — - BYSSOMIA. Cuver, règne animal. Rae. p. 334. Saxicava , Law, 1. Byssomia pnoranis. Blainv. Traité de Malac. p. 372.7 : -- ‘ Saxicava plioladis. Lam. n.° 3. Mÿtilus pholadis. Lin. _— p- — — Mull. Zool. Dan. 3. pl. 87. f. 1-3. à Mya AE Ris Oth. Fabricius. ÉE Has. Je n'ai trouvé qu'une seule fois cette jolie craie dans la valve inférieure de POstrea hippopus. On la trouve aussi à Quimper. 21.me Genre. PÉTRICOLE. — PETRICOLA. : . . Lan. me - p- pie FLieuRaU DE BeLLEvVUE. 1. Pise ocnRotEucA. Lam. n.0 2: Payrudean, ? 34, pl. r fig. 9- ce ca (17) Han. Quélern, Lanvau, Quimper, Morlaix. Commune. On la trouve souvent dans les paniers de Fénus qui se vendent au marché. 2. Perricoza srriaTa. Lam. , n.° 5. Har. Quimper. Cette espèce m'a _ indiquée par M. de Keérmorvan. 3. P£rricoca RuPErELLA. Lam. , n°9 Rupérelle striée. Fleuriau de Bellevue. Hs. Sur les côtes de Brest dans les pierres. Assez rare. J'ai encore trouvé trois jolies espèces de Pétricoles, ( tou- jours dans le test des grosses huîtres }. Je n'ai pu La dé- terminer d’après M. de Lamarek, mais comme elles sont peut-être décrites dans d’autres fers que je ne possède pas, et que je crois les ayoir remarquées chez M. Audouin, je ne fais que les indiquer. | 22.me Genre. VÉNÉRUPE. — TENERUPIS. Lam., T. 5, p. 506. 3. Veserumis PERFoRANs, Lam. , n.° 1. Venus perforans. Mot test. brit., p. me 3» £.6. — Maton et Rackett, p. 89. Ho. Quimper. Cette espèce , que je n'ai jamais EE: m'a été indiquée par M. de Kermorvan. 2. Vexeruris NUCLEUS. Lan. , n.° 2 Has. Dans les pierres sur la côte. | 3. VENERUPIS IRUS. Lan. ; n.° 3. Donax Irus.Lin. Gmel. , p. 3265, n°11.—Montagu, p- 108 et 573. — Maton et Rackett, P: 77: — De _ Genville, p. 191. “ Hus. Dans les pierres. J'ai tréuté, dans le bois pourri, des: pres je rapporte à cette espèce , ere taille extraordinaire pour ce genre. 2 (18) Les NympHacées. Nymphacées Solénaires: Lam. Les Pyloridés , Biauv.—Ranc. 23.me Genre. PSAMMOBIE.— PSAMMOBIA. us, TL. 5, p: 512. Psammocozr. Psammocola. De pee Rang. p. 328. 1. D. FEROENSIS. Lam. , n.° 2. ellina feroensis. Lin. Gmel. ., p- 3235.-De Geïville , . 183. Tellina incarnuta. Pennant , Zool. brit., pl. 47, fig. 31. Has. Toutes les côtes. Espèce très-jolie , agréablement rayonnée et commune, 2, Psammonia vEesPeRTINA. Lam. , n.° 3. Solen vespertinus. Lin. Gmel. , p. 3258, n.°20.- Mon- 2 x , p- 54:— Maton et Pachait ne 47.— De Ger- ville , p. 181. Has. Te les côtes du Département. J'ai recu de Quim- per , de M, le Marquis du Dresnay , une de ces coquilles que je crois être la var. B. de M. de Lamarck , et que cet Auteur indique des lagunes de Venise. Elle est bien radiée et toute violette à l'intérieur. Nymphacées Tellinaires. tas Les Conchacés , Biarxv.— Rae. »4.me Genre. TELLINE.— TELLINA. Lam. , T.5, p. 519. : = Puis PLANATA. Lam. , n.° 20.— Lin. Gmel. , ñ.° 19. Tellina M TGS Gmel., n.° 60.— Enc., pl. 289, fig Has. RS Sr m'indi- quer cette espèce comme appartenant au Département du Finistère ; ai eu le bonheur de la trouver à Morlaix. = PUR .2. Téva punicrA. Lam. , n.° 21. — Gmel., n.° 59. — Enc., pl. 291., fig. 2. Has. Commune dans le Département. Un peu plus courte que celle de la Méditérranée , presque toujours pâle, et au- rore en dedans au lieu d’être rose. .3. Tera Fasuta. Lam. , n.v 24.— Lin. Gmel. , p. 3239. :— Montagu, p. 61.— De Gerville, p. 182, Has. Morgatte et Quélern. Assez rare. 4. Tezuna renuis. Lam., n.° 25.— Maton et Raekett , p. 52.— De Gerville , p. 183. Ha. Très-commune sur toute la côte ét offrant les plus jolies variétés de coloration. 5. rELLNA DonNAGNA. Lam. , n.0 27. — Lin. , syst. nat., p. 1118.— = Mstonatcléahoe nie, t Re : % Has. Quélern. Très-rare. . . 6. Tezuiwa srRiaATULA, Lam. , n.° 33. Tellina fausta. De Gervile, p. 183. Has. Trouvée au marché ee d’autres coquilles vi- vantes, une seule fois. Cette jolie espèce ressemble beaucoup au Tellina renier: Lam. , n.° 31. Elle n'en diffère que parce qu’elle est moins grande , et parce que ses valves sont très-minces. Je la dois à l’obligeante amitié de M. Duclaux de l'Estoile. 7- Terra crassa. Lam., n.° 35. — De Gerville, p- 184. Venus crassa. Lin. Gmel. , p. 3288. Has. Je ne l'ai trouvée, qu'au marché de Brest, , papni d’autres coquilles. Elle est moins rare à Morlaix. J'en ai recu de Qimper un individu sans rayons, entièrement blanc. - D en 8. Tea sozmuza. Lam. , n° 51, var, A, B.— Maton . ‘ Rackett, p. 58.— De Gerville , p. 183. ( 20 } - Has. Quélern (rade de Brest) , Quimper. Elle est blanche, jaune , rose et rouge. Pas très-commune. g. Teuuwa prpressa. Lam. , n.° 22.— Lin. Gmel. , p. 3238. De Gerville, p. 183. Tellina squalida. Mont. ; test. brit., p. 56. Tellina incarnata. Pol. Cette espèce devait prendre le n.° 3 immédiatement après le Tellina punicea. Elle m'avait été indiquée par M. le Baron de Kindelan : elle a été trouvée à Saint-1 ; baie de Crozon, par M. A. Freund. M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper le Tellina nitida , Lam. , n..° 25; je ne l'ai point vue. 25.me Genre. LUCINE.— LUCINA. Lam. , T. 5, p. 538. et Loripes, Pour. —Cuv. 1. Luca RapuLA. Lam. , n.° 5. Tellina radula. Montagu.— Maton et Rackett, P- 54. es — De Gerville, , 2.9 15, p. 165. Has. J'ai trouvé se coquille au marché de Brest > parmi des Vénus. Pare. à. Luca DIVaRICATA. Lam. , n.° 7. Tellina divaricata, Lin. Gmel. ; p. 3241, n.e PE Cardium arcuatum. Montagu > p. 83. — Maton et - Rackett , p.67. Has. J'ai recu de Quelern , ( avec l'animal) deux exem- plairés de cette jolie coquille, dont Pris ri fossile est commun aux environs de Bordeaux. 3. Lucina canaris, Lam. . n.e 8. : Tellina carnaria. Lin. Gmel. , n.° 70. Has. Morlaix. Rare. Cette coquille que nous recevons des Antilles du plus beau rose et à l'intérieur d'un rouge 21 ) de sang, est très-pâle dans la Méditérranée , et pe tièrement blanche sur nos côtes. 4. Lucxa RETICULATA. Lam. , n.° 10. T ellina reticulata. Matoni et Rackett, p. 54, t fig. 9.— De Gerville, p. 183. Has. Trouvée au marché de Brest parmi d’autres coquilles. 5. LUCINA LACTEA. Lam. DD LS | Amphidesma lucinalis. Lam. , n.° 6. Amphidesma lactea. Ejusd. , n.° 3. Tellina lactea. Lin. Gmel., p. 3240, n.° 69.- Mon- tagu, p. 70, tab. 2 — 4. — De Gerv. , p. 184. Loripes orbiculatus. Poli. — Cuv. Has. Quélern. Assez rare. M. de Lamarck à fait de cette Lucine trois coquilles différentes dans les genres Lucine et Amphidesme. Le genre Loripes établi par Poli et adopté par M. le Baron Cuvier , finira sans doute par l'être par tous les Naturalistes Epésde l'animal sera mieux étudié ; et je ne LE] négligerai plus de ‘conserver dans la liqueur les individus. vivants que je rencontreral. 6. Luca uxpara. Lam. , n.° 13. Tellina undata. Mont. » P- 71, tab. 2, fig. 3 Tellina rotundata. De Gerville, p. 184. Has. Trouvée au marché de Brest parmi d’autres coquilles... (Les espèces ‘rares que je n’ai trouvées qu’au marché au poisson , existent cependant dans les collections de Erest et: Quimper , et ont été trouvées sur les côtes ). 26.me Gense- DONACE.— DONAX. " La. , T. 5, p. 544. 3. Donax vrrrarTa. Lam. , n.0 14. Has. trouvée , une seule fois, à Morgatte. 2. Doxax rruncuzus. Lam., n.0 24.- Lin. Gmel., p. 3263, {22) n.0 4.— Montagu, p. 103.— Maton.et Rackett, p. 74.— — De Gerville , p. 191. Has. Les environs de Quimper. 3. Doxax anarmnum. Lam. , n.° 26. Var. À. B. C. Tellina donacina. Lin. Gmel. , p. sa n.° 26.— 2 Gerville , p. 182. © Han. Toutes les côtes et est très-commune. Elle offre une grande et très-agréable variété de coloration. Plusieurs sont assez caractérisées et constantes pour pr former des per Les Conques. Lam. Les Conchacés. Blainv. — Rang. a7:me Genre. CYTHÉRÉE. — CYTHEREA. Law. T. 5, p. 559. Vénus , Tan, — Raxc. LE CyruErEA cHioNE. Lam. , n.° 22. Venus chione. Lin. se »P- 3272, n.° 16.— Mon- tagu, p. 115.— Maton et Rackett, p. 84. — De Gerville , n.° 6, p. 193. Has. Cette jolie espèce, toujours excessivement rare dans le département du Finistère, et même dans h Manche , a été trouvée par bancs en 1828. Les côtes ea étaient couvertes. 2. CyTHEREA ExOLETA. Lam. , n. o 48. Venus exoleta. Lin. Gmel., p. 3284, n.° 55.— Mon- tagu, p. 116. — Maton et Rackett, p. 87. — De Gerville, p. 194. Has. Quélern., Quimper, où le est rare, moins vive- , ment colorée que celle de la Méditerranée. Je l'ai retrouvée assez abondamment et jolie à Morlaix, 3. Cyrnerra LINOTA. Lam., n.° 49. Fenus lincia, un Rack, 3, fig 3. (23) Has. Commune sur toutes Les côtes. On trouve son pee gue fossile aux environs de Bordeaux. 28.me Genre. VENUS.— FENUS. Law. , T. 5 , p. 583. ( 2. section , Rang , p. 317.) 1. Venus verrucosa. Lam. , n.° 7.— Lin. Gmel, , p. 3269, n,° 6.— Montagu, p. 112.— Maton et Rackett, p- 78.— De Gerville, p. 192. Hu, Commune sur toutes les côtes. Moins grande que dans la Méditerranée. 2. Venus caswa. Lam., n.° 9.- Lin. Gmel., p. 7 ,n.° 3269. —Montagu , suppl., P- 47: — Maton et Rackett, p: 79; tab..2, fig. .1.— De Gerv., n.°2, p. 193. Ha. Achetée vivante au marché de Brest. Rare. Lames. inégales ; rayonnée de rose. 3. Venus çauuwa. Lam. , n.° 24:— Le CAE 3270, n.° 9.— Maton à Rackett, p.82.— De Gerville, pag. 193. Venus striata. Montagu, p. 113. Has, Très commune sur toutes les côtes. &. Venus recrinuza. Lam. , n.° 26. Venus ov&ta. De Gerville. Has. J'en ai trouvé un assez grand nombre sur le sable à Morlaix. 5. Vexus pequssata. Lam. , n.° 46.-Lin. Gmel. , p. 3294, © n°135.—Montagu, p. 124.— Maton et Rackett, p- 88 , tab. 2 fig. 6.— De Gervil., n°12 ,p. 195. Has. TFrès-commune sur toutes les côtes. Vulgairement Palourde. Elle offre un grand nombre de 2 de coloration. On en mange l'animal. 6. Venus rurzastra. Lam., n.° 47.— Maton et Rackett, p. 88, tb. 2 , fig. 7.— De Gerville, n.0 13 , p. 195. (24) Hs. Très-comimune sur toutes les côtes, Elle est beauiconp plus courte que celle de Cherbourg et de la Méditerranée, 7. Vexus AUREA, Lam., n.° 56.— Lin. Gmel., p. 3282, 98.— Montagu , p. 129.— Maton et Rackett,. ” p.90, tab. 2, fig. 9.— De Gerville, n.° 10, p. 194. Has. Se trouve dans toutle Département , mais assez rare, Une var. ressemble beaucoup par ses dessins au Ÿ. geogra- phica que j'ai trouvé aux environs de Perpignan ; mais, quoi- que M. de Lamarck ne parle pas des dessins réticulés en couleur du 7”. aurea , elle est figurée aïusi dans FEncycel., pl. 283, fig.3, A.B. et je l'ai laissée comme variété de eette espèce. J'en ai encore une var. à corselet brun. 8. Venus vmemes. Lam. , n.° 57.— Lin. Gmel., p. 3294, n.° 136.— Maton et Rackett, p. 88, tab. 2, fig. 8. — De Gerville, n.° 14, p. 195. Has. Très-commune dans tout le Département. 9. Vaxus eicoLor. Lam. , n.° 68. Hav. Elle m'a été indiquée par M. le Colonel Baron de Kindelan dans la belle collection duquel ÿ j'en ai vu Rene J'en ai recu une valve de Quélern. 10, Venus FLORIDELLA. Lam., h.° 69. ° Has. J'en ai recu see Re de Quélern. _ C’est probabl qu B de Kind m'avait désignée sous le nom Lam. n.0 66. J'ai recueilli moi-même cette dernière aux environs de Per- pignan ; et je l'ai reçue d’Ajaccio par les soins de mon cama- rade M. Bartholy ; ; “ia est différente. 11. Venus PULCHELLA. Lam. , n.° 71. a. Quimper. Com. par M. de Kermorvan. 12. à Venus INQUINATA. Lam. n.° 88.— De Gerville, p. 193. An Venus triangularis? Maton et Rackett , p- 83. (25 ) Has: Quélern. Très-rare. Cette espèce , dont j'ai tronvé plusieurs individus, a été décrite par M. de Lamarck sur l’exemplaire unique du cabinet de M. de Gerville. 13. VENUS BRONGNIARTI. dire - n.° 88, p. 51,pl.1, fig. 23-24-25. Has. Morlaix , d'où je l'avais reçue et où j'en ai trouvé moi- même trois exemplaires. Très-rare. Cette jolie espèce a l'extérieur du genre Crassine, Lam. Astarte , Sowerby. M. le Baron de Kindelan m'a fait l'honneur de me dire qu’il avait dans sa magnifique collection la F'enus Bendantii, Payraudeau , p. 53, pl. 1 , fig. 32, trouvée aux environs de Brest. Les Cardiacées. Law. Conchacés , Bramv.— Ranc. 29. Genre. BUCARDE.— CARDIUM. Law. , T. 6, p. 2. 1. Caro“ £cuwarum. Lam. , n.° 12. Var. A. minor , Var. B. major.— Lin. Gmel. , p. 3247.— De Gerville, n.° 8, p. 188. Has. Toutes les côtes. Espèce commune. Une autre var. Mutica , non décrite par M. de Lamarck, se rapproche du . tuberculatum par absence de vraies épines, mais _elle appartient à l'echinatum par sa forme et le guilloché du test. 2. Carprum ACuLEATUM. Lam. , n.° É Lin. Gmel., p. 3247, 0.0 7.— Mont. h 57: — Maton et Rackett, p. 62.— De Gerville, n° 7, p. 187. Has. Quélern. Plus rare. Il est gros, TRES > bru- nâtre, oblique et inéquilatéral. 3. Carrum ennaceum. Lam., n.0 15.- Enc., pl: 297 ; f. 5. (26) Ha. Cette espèce, que je n'ai ni vue ni trouvée, m'a été indiquée par M. de Kermorvan. 4. CarpiumM TUPERCULATUM. Lam., n.0 16.— Lin. Gmel., p. 3248, n.° 11.— Montagu, p. 568. — Maton et _ Rackett, p. 64. Han. Toutes Le côtes. Espèce commune. 5. Carnrum serraTum. Lam. , n.° 25. Siren Encycl., pl. "2097-86; 2 Card. Loviquaume ? De Cérvile; n.°3,p. 187. (Non Lamarck ! ) Ha. Tous les environs de Brest , Quimper et Morlaix. 6. Carprum rusrieum. Lam.,n.° 30.— De Gerville, p. 187. Has. Trouvée au marché, parmi des Card. edule, dont je trouve qu'il diffère trop peu pour constituer une espèce. 7. CarnrüM EpuzE. Lam. , n.°,31.— Lin. Gmel.p. 3252, n.° 20. — Montagu, p. 176.— Maton et Rackett, p. 65.— De Gerville, p. 187, n° 4 Has. Toutes les côtes du Département. . très- commune et. qui se mange. 8. Carpium exieuum. Lam., n.° 35. — Maton et Rackett, pag. 61. An Card. exiguum ? Gmel., n.° 32. Has... J'ai trouvé cette espèce et la suivante dans le sable à Morlaix. - 9- Carprum Roseum. Lam., n.° 37. (27) 2. Arca carpissa. Lam. , n.0 8. Hzs. Les env. de Deus Coll. de Lot Les pêcheurs de congres retirent de leurs filets des Caryophyllies , où elle se trouve attachée. Très rare. 3. Arca sarsra. Lam., n.° 13.- Lin. Gmel., p. 3306, n.° 6. Has. Quimper et la baie de Crozon. 4. ArGA LacTEA. Lam., n.° 17. Has. Les côtes des ee Brest, Quimper et Morlaix. En — la trouve presque toujours en valves séparées. 31.me Genre. PÉTONCLE. — PECTUNCULUS. : Lam. , T. 6, p. 47- -1. D rcveu cLxcmens. Lam. n°1, var. B. Arca glycimeris. Lin. Gmel., p. 3313, n.° 35.-Maton et Rackett, p. 93 , tab. 3, fig. 3. Has. Lanvau. Rare. 2. Pecruncuzus riLosus. Lam. , n.° 2. Arca pilosa. Lin. Gmel., p. 3314, n.° 36.—Montagu, p- 136 , supp. , p. 35.— De Gerville , p. 196. Has. Quimper. Communiqué par M. le Marquis du Dres- nay. 3. Pecruweuius PECTINATUS. Lam., n.° 17. + + ‘ Arca pectinata. Gmel., n.° 34. re Has. J'ai trouvé une pe de cette jolie petite espèce sur le sable à Morlaix. 32.me Genre. NUCULE.— NUCULA. Lam. , T.6, p. 57. . 1. Nucuzs mancanrracea. Lam. , n.° 6. Arca nucleus. Lin. Gmel., p. 3314 , n.° 38.— Montagu , p- 141.— Maton et Raekett, p. 95.— De series P- 196. ee > : Hab. Quelern , Quimper , où elle est rare. Je l'ai trouvée depuis , abondamment à Morlaix. Les Camacées. Law. 33.me Genre. CAME.— CHAMA, Lam. , T. 6, p. 92. ». Cuama Lazarus. Lam. , n.° 1.— Lin. Gmel. , p. 3302. .. Vulgairement le Gateau feuilletée. Has. trouvée ‘par valves séparées dans l'endroit où les vaisseaux font quarantaine. Cette espèce n’est point indigène. 2. Cuama crypnomes. Lam., n.03.— Lin. Gmel., P- —. n.° 12. Has. Cette espèce a ‘été trouvée sous la quille de la fré- gate La Médée , venant de — Coll. À. Freund. Conchifères Monomyaires. Law. Les Mytilacées. Lam.—Cuv. 34.m Genre. MODIOLE.— MODIOLA. Lam. , T. 6, p.109. Mytilus, Rang, p. 290. 1. Moniora azicosta. Lam. , n.° 3. Payraudeau, p. 67. Has. Quimper. M. de Kermorvan m'a envoyé en commu nication, un très bel individu de cette espèce, élargi en spatule. : 2. Moniora apriarica. Lam. , n.° 5. Has. Cette espèce , que quelques pence confondent - avec le Modiola tulipa , Lam. n.° 2, m'a été re par M. le Baron de Kindelan. 3 MopioLa pansATA. Lam. , n.° 14. Mytilus barbatus. Lin. Gmel. , p. 3353, n.° 10. (29) Mytilus modiolus. De Gerville. À Has. Espèce.commune. , 4. MonioLa piscrepans. Lam. , n.° 15. Da Costa, conch- brit. , T. 17, fig. 1. Has. Quimper. Je dois cette charmante petite ner à Vobligeance de M. de Kermorvan. 6. Moniora Gisysn. Leach., Mise. Zool. ph., T. > »pL72, fig. 1.— De Blainv., Dict. des sc. nat. , T. 31, pag. 512 Modiola Rte De Gerville , n.° 4, p. 200. Has. Se vend souvent avec le Myrtilus edulis. Commune. 35. Genre MOULE. — MYTILUS. Lam. , T. 6, p. 117. 1. Myricus cazLo-PRovINGIALS ? Lam. , n.0 28. Has. Trouvée assez rarement au marché de Brest , parmi FE Mytilus edulis. La description de M. de Lamarck y convient; je l'ai comparée avec le M. gallo-provincials de Toulon et de Marseille ; la “ressemblance est parfaite, res À à la forme, mais il y a de légères dents à la char- nière. 2. MyriLus EDULIS. “Lam, , n.° 29 , var. À. B.- Lin. Gmel. p- 3353, n.6 11. — De Gerville, n.° 1, p. 4 : Mytilus pellucidus. Maton ; Act. Soc. Lin. , 8,p. 107. Has. Très-commune dans tout le Dépasiément. . À Myricus AperEviarus. Lam., n.° 30. \ Has. Quimper. Cormuniquéé par M. _ pente 4. Mxnus rRerusus. Lam. » n.0 31. Han. On la vend quelquefois au marché, mais elle est maigre et d'un goût désagréable. On ne ”. trouve qu'en draguant à une assez + Les sommets sont toujours usés. (30) 5. Myrrivs wcunvarus. Lam. , n.° 33.— Maton, Act. Soc. Lin: Lond., 8, p. + n.° 4, tab. 3, fig. 7. — De Gerville , n.° 3, p. 200. Has. Quimper. Communiquée par M. de Kermorvan. Elle a aussi été trouvée une fois au marché de Brest par M. le Capitaine =adent. M. de Gerville dit cette espèce très-commune à Cherbourg ; je ne l’ai jamais trouvée ici, où j'ai visité une si grande quantité de moules. “36. Genre. PINNE.— PINNA. Lam., T.6, p. 129. 1. Pinwa rEcrIaTA. Lam. ,n.° 9, var. B. Mutica.— Lin. Guiel. ,n.° 2, p. 3364.— De Gerv., n.° 2, p. 201. Has. Les environs de Brest, Quimper. Le pêcheurs la retirent de leurs filets. 2. Pnxa Gex. Lam., n.° 13.— Montagu, p. FER Ma- ton, Act. Soc. Lin. de Lond., 8, p- 112, n° 1. li Gerville , n° 1,p. 201. “Hs. “Les pêcheurs la rapportent moins fréquemment que l'a autre. Coll. de Kermorvan. Je n'affirme pas l'identité de _cette espèce, qui peut-être n’est qu'une variété de la pré- cédente. M. Marmin, auquel je l'ai envoyée, m'a écrit qu'elle était au Muséum sous le nom de P. dolabrata , Lam., n°12. es Les Malléacées. Law. Ostracés , Cuv. Margaritacés , Bratnv, TE Genre. AVICULE.— 4VICULA. | Lam., T. 6, p. 146. - Mrytilus ns Linnæus. Vulgairement Aronde. 1. AvicuLa sQuaAMULOsA. Lam. , n.° 9. 2. Avicura PAPILIONACEA ? Lam., D.° 10. Encyel., pl. 17 fig. 5. (31). Ces deux espèces ont été trouvées sous la frégatela Medée venant de Saint-Domingue. Coll. Freund. Les Pectinides. Law. Ostracés Cov:— Sub-ostracés , BLarxv. 38.me Genre. LIME.— ZLIMA. Lam. , T. 6, p. 155. 2 Loua IFLATA. Lam. , n,° 1. Payraudeau , p. 70. Has. Cette espèce, des plus rares sur nos côtes, a été trouvée , entière et ayant encore des parties sèches de l’ mal, sur la côte de Brest, à l’Anse des gardes-marine , par M. le Capitaine Ladent. 2. Lima squamosa. Lam. , n.° 2. Ostrea lima. Lin. Gmel. , p. 3332, n.° 05. Has. J'ai trouvé cette espèce plusieurs fois sur la côte, du côté où les vaisseaux font quarantaine , mais is toujours: en valves séparées. 89.me Genre. PEIGNE.— PECTEN. Lam. ; 1. Pecrex maximus. Lam. ; n.e 1. Montagu , p. 143. ‘Ostrea ps Ve Gmel. , p. 3315, n.° 1. Maton et Rackett, P- 96. De Gerville, p. Fee Rs rRS En ne pu _ E le gs meer et a. PEGTEN oPERCuLARIS, Lam. Re r : ME p- 145. Ostrea opercularis. Lin. Gmel., p. 3225 , n.° 51.— Maton et Rackett, p. 98. De Gerv., n.° 4, p. 197. Has. Tout le Département ; mais assez rare. M. le Baron de Kindelan, en a dans sa belle collection une grande quan- tité trouvée aux environs, et offrant une nombreuse suite des plus jolies variétés de coloration. J'en ai vu aussi à Hor- daix ; chez une Dame qui les conserve par curiosité ; plusieurs (32) üroirs pleins, parmi lesquels il nyen avait pas deux qui se ressemblassent parfaitement. 3. Pecrex varius. Lam. , n.° 47. Ostrea varia. Lin. Gmel. , p..3324, n.° 48.— Mon- tagu, p. 146. — Maton et Rackett, p. 97. — De . Gerville , n.° 3, p. 197- Has. Toutes les côtes. Espèce des plus communes et qui se mange. Il est toujours ici d’une couleur brun-foncé et noffre-point les jolies variétés qu’on trouve à la Rochelle, à Cherbourg et dans la Méditerranée. © ILest très-souvent attaché aux autres se rats au moyen d'un byssus. 4. Pecten suosus. Lam. , n.° 49. Ostrea sinuosa. Lin. Cane > p- 3319, no 16.— - De ville, n.° 6, p. 197. Has. Qinpéé; etc. J'ai trouvé deux individus de cette charmante espèce au marché de Brest , fixés par Ja valve inférieure , Fun sur une Pinna ; l’autre sur la valve (ss d'un Pecten maximus. Je l'ai ai également trouvé fixé à Mor- laix ,et de manière à ne pouvoir l'enlever sans briserla valve inférieure : je lai recu de Quimper et de ‘Cherbourg : vu ici dans plusieurs collections , et toujours paraissant avoir été fixé. Ne connaissant pas d’Auteur qui ait parlé de Peignes . fixés sur d’autres coquilles ; à la manière des huîtres, j'ai cru important de signaler ce fait. Le savant M. D'Orbigny , père, m'a fait l'honneur de me dire , ily a long-temps, qu'il avait observé des Peignes fixés ; je ne sais si son observation se rapporte à cette espèce. Il est très-possible qu'elle doive être rapportée au genre Hinnite de M. Defrance. 5. Pectes Pusio. Lam. , n.° sh. -Ostrea pusio. Lin. Gmel. ;. P- 3324, n° ee. ; : Hi. Je rapporte avec doute à cette espèce deux valves (33) supérieures entièrement noires que j'ai wi sur la eôte de Recowvrance , et qui m'ont paru différer légèrement ns Pecten varius. 6. Pecren uvearus. Lam. , n.0 35. Ostrea lineuta. Mat. , Act. Soc. Lin., 8, p. 99.— De Gerville,n.° p. Ha. Depuis l'envoi de mon Catalogue, j'ai trouvé ee sieurs. valves roulées de cette espèce, dans le sable qu'on tire du' port à Morlaix. Ce Peigne est très-voisin de l'Oper-. cularis ; ses rayons le rendent tès-johi. M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper les Pecten jacobæus, Lam., n.° 3, et sanguineus , Lam., n.° 48. Go Genre. SPONDYLE. — SPONDYFLUS. Lan, T.6., p- 186. 1. Sronpyzus Gæperorus. Lam. ,n.° 1. Lin. Gmel. »P- 3297 * n.° 1. Has. On n'a jamais trouvé que des valves séparées de cette espèce sur la côte > aussi crois-je qu ‘elle a pu être apportée par des bâtiments venant de la Méditerranée. 2. SPONDYLUS AMERICANUS. Lam. , n°2, yar. B.— Encycl., pl. 19), fig. 1-2. Has. Trouvé par | M. A. Freund sous la frégate La Médée # venant de Saint-Domingue. Les Ostracées. Lau.— Cuv. 4r. me Genre: HUITRE.— OSTREA. Lam. , T. 6 ; P- 200. t. Osrres epuus. Lam.,n.01, var. A. B. C.— Lin: Gmel., p. 3334. — De Gerville, p. 198. Has. Tout le Département. Il n’est pas de coquille qui offre plus de variétés par la forme, et il en est beaucoup qui feraient des espèces bien tranchées. 3 (34) 2. OsTrea mippopus. Lam. , n.° 2, Has. On la drague dans + îles voisines de Brest. 3. Ostrea perormis ? Lam. , n.° 31. Har. Quélern , Morgatte. ‘Sur des coquilles roûlées ; dans l'intérieur du Pinna pectinata. 4. Osrrea rouum. Lam. , n.° 39.— Lin. Gmel. , n.° 103. Has. Cette coquille , ainsi que deux autres que je n’ai pu déterminer , ont été trouvées par M. A. Freund sous la fré- gate La Médée, venant de Saint-Domingue. 42.me Genie: ANOMIE.— ANOMIA. Law. , T. 6, p. 225. 2. Anomia Ermerrum. Lam. , n.° 1.— Lin. Gmel. , p. 3340, n° 3.— Montagu, p, 155.— Maton et Rackett, p- 102.— De Gerville, p. 198. He. Sur toutes les côtes , fixée sur toutes les coquilles , dont elle prend la forme. On en trouve de très-grandes sur le Pecien maximus et dont les deux valves sont éga- lement pectinées. 2. Anomia cepA. Lam. ,n.03. — Lin. Gmel., p. 3341, n.° 4. Has. Id... Moins commune. 3. Axoma ELEcTRICA. Lam. , n.° 4.— Lin, Gmel., n.° 4. Has. Quimper. Communiquée par M. de Kermorvan. 4. Axomia rornicaTA. Lam. , n.° 6, var. B. C. Has. Toutes les côtes dl nm La variété C. est plus rare. 5. Anomta LENS. Laïn. , n.° 0. An Anomia sde Lin. Gmel., p. 3341, n.0 g. Has... Zd... Se trouve surtout sur les Pinna : M. De Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper l'Anomia patellaris, pur n.°2, Ne serait=ve pas plutôt u une var. de V4, fornicata ?.… . (35) Les Brachiopodes. Lam.— Cuv. 43.me Genre. ORBICULE. — ORBICULA. Lam., T. 6, p. 242. 1. Ormicura Levis. Sow., Trans. Soc. Linn., T. 13, pl. 26, f, A. B. C. D.— Blainv., Traité de Malac., p. 515, n.01,pl. 55, f. 4. — Deshayes, Dict. class. d’hist. nat, T: 12, p. 297, n.° 2. - Has. Trouvée par M. À. Freund sous la corvette La Diligente venant du Pérou, fixée sur d'énormes groupes de Balanus tintinnabulum. - 44.me Genre. TÉRÉBRATULE. — TEREBRATULA. Lam. , T. 6, p. 245. 1. ! MenraTOLR CAPUT SERPENTIS. Lam. , n.° 10. Anomia caput serpentis. Lin. Gmel. , p. 3344,» n°21, Has. Les environs de Quimper , au large. Les pêcheurs de congres retirent de leurs filets des Caryophyllies, où elle se trouve attachée. Rare 2. Mn TRUNCATA. Lam. , n.° 11. Anomia truncata. Lin. Gmel. ,P- 3343, n° 14. Han... /d... Trouvée deux fois seulement sur des Caryo- phyies. pl 1 É chact me de ] à ensetl ieiué de M. Le Borgne de cran , qui les a trouvées à Quimper. Ce genre offre une immense quantité d'espèces fossiles, et il serait bien à désirer que quelque savant se chargeât d’en faire la Monographie. Depuis 18 ans j'en recueille de diffé- rentes localités, et je les mettrais avec grand plaisir à la dis- position de la personne qui s'en occuperait. (36) | Les Morzusques.— Mollusca. Lam. 45.»e Genre. DENTALE.—DENTALIUM. . Law, TE. $, p. 341: { L’excellente Monographie de M. Deshayes sur le genre Dentale , ne m'a pas permis de laisser ce véritable Mollusque parmi les annélides sédentaires de M. De Lamarck.) 1. DenTauum novemcosrarum. Lam. , n.° 7.—Payraudeau, -p- 19.—Deshayes, Monog. à genre Dent., p. 36 n.° 12. Dentalium fasciatum. Lin. Gmel., p. 3537 , n.° 10. Has. Les côtes de Quélern et Morgatte etc. Les individus frais sont toujours d’une teinte rose, souvent très-vive. 2. Dexraurum pexTaus. Lam., n.° 10.—Lin. Gmel., p. 3736, n.0 3.—Maton et Rackett, p. 237. Lentalium striatum. ne P- 495.—Deshayes, Monog., p: 33, n.° 8. Has. Mèmes localités que la précédente. Plus commune. 3. Dexrauum enraus. Lam., n.0 13.—Lin. Gmel., p. 3736, n.° 4.—Montagu, p. 494. Maton et Rackett, p.237. —Deshayes, Monog. ; p. 39, n.° 18.— De Gerv., n° 1. Hu. Toutes les côtes, où elle est commune. On en trouve quelquefois des individus entièrement noirs ; c’est qu'ils ont séjourné long-temps dans la vase après la mort de l'animal. 46. me Genre. OSCABRION.— C HITON. Lau. , T. 6, p. 318. Polyplaxiphores , Ron — Lamellés , Larn. 4. Currox rascteuLams. Lam. ; n.° 5.—Lin, Gmel.; p. 3202, n.° 4.—Montagu , P- 5. pis) + 214 — De Gerviile, n.° + > P- 174. hs (37) Chiton crinitus. Blainv., Traité de Malac., p. 551. Has. Sur les pierres et les différents corps marins. 2. CiTon marRGINATUS. Lam., n.° 6.—Lin. Gmel., p. 3206, n.° 26.— Maton et Rackett, p. 21.— De Gerville, n.° 2, p. 174. Chiton lævis ? Blainv. , ES cit., p. 550. Ha. Idem. On trouve encore plusieurs espèces d’Oscabrions. M. De Gerville en cite à Cherbourg quatre espèces qui ne sont pas. décrites par M. De Lam., mais qui le sont par des Auteurs anglais que je ne possède pas, et je n'ai pu, les déterminer, L'ouvrage de MM. Audouin et Edwards les citera probablement. Cette crainte de faire des espèces nouvelles d'espèces d’éjà publiées, m'a arrêté pour un assez grand nombre de petites coquilles univalves , de différents genres | qui se trouvent ici assez #8 47.me Genre. PATELLE.— PATELLA. Law., T. 6, p. 321. et Helcion , Deuvs »e Monrronr. 1. Parerza zuroza. Lam., n.° 13.—Favan!, T. 2, fig. 1? Has. Cette espèce, que je n’ai _n m'a été indiquée par M. le Baron de Kindelan. 2. Parerza vuzcaTa. Lam., n.° 28.—Lin. Gmel., p. 3697, n° 23.— De Gerville, n.° 2, p. 219. Has. Extrêmement commune sur toutes les côtes. Se vend sous le nom de Beruique , et offre beaucoup de variétés. Un assez grand nombre offrant le caractère des Siphonaires de M. de Blainville. 3. PaTELLA mamILLARIS, Pas - Lin. Gmel., p. 2709, : . RES Res Le ar: Has. Quimper. Elle : quée par M. de: (38) 4. Paretra recrnaTa. Lam., n.° 40.—Lin. Gmel., n.° 93. Has. Elle m'a été indiquée par M. le Baron de Kindelan. 5. Pareca PerLucna. Lam., n.° 42.- Lin. Gmel., p. 3717; n8433.< De Cervillé, n°3; D. 279: Has. Sur les rocherset souvent sur des Fucus , où j'en ai trouvé de très-grands et beaux individus. On en trouve une variété blanchâtre et beaucoup plus épaisse , que je crois être celle que M. De Gerville nomme Cornea , an Cærulea ? Lin. J'ai cru long-temps que c'était une éspèce ; mais dans les individus frais on aperçoit encore les rayons bleus, ce qui en fait une variété du Pellucida. La première , qui se trouve sur les feuilles des Fucus , est mince , translucide et ses rayons sont vifs ; la deuxième , qui vit enveloppée par les racines et privée d'air, est épaisse, généralement plus grande, jaunâtre et Lis ou peurayonnée. Patella parva ? De Gerville ; p. 221. Cette jolie petite espèce rose se trouve toujours sur le Pecten maximus et les Pinna. J'avais l'intention de la dé- crire et de la nommer, mais MM. Audouin et Edwards ayant trouvée à Cherbourg et ayant étudié le Mollusque qu'elle contient , en font un nouveau genre qui sera figuré et décrit dans leur catalogue des coq. du Département de la Manche. J'ai vu quelques planches de cet intéressant ou- . ue elles sont dessinées et coloriées avec un soin et une té admirables. Les Calÿptraciens. Law. Patelloïdes ; Fen.— Branchifères, Biaiy. 48.me Genre, ÉMARGINULE.— EMARGINULA. | Lam, T. 6, PORTE 3»: Dm + RES eh Patella fissura. Tin. Gmel., p. 3728, n° 192.— Montagu , p. 490.— Maton et Rackett, p. 235.— De Gerville , n.° 6, p. 220. Vulgairement l’Entaille. Has. Trouvée sur les rochers près de Crozon, par M. À. Freund. Très-rare. 2. EmARcINuLza RugRA. Lam., n.° 2. Has. Je l'ai toujours trouvée sur le Pecten maximus, où elle serait très-commume si les pêcheurs ne lavaient pas leurs Peignes avant de les apporter au marché. 49-* Genre. FISSURELLE.— FISSURELLA. Lam., T. 6, 2.me part., p. 8. 1. Fissurezza cræca. Lam. RE Patella græca. Lin. Gmel. , p. 3728 , n.° 195.— Mon- tagu, p. 492.— Maton et Rackett, p. 236.— De Gerville , p. 220. Has. Toute la côte ; fixée sur les rochers et les grosses coquilles , et offrant quelques variétés difficiles à reconnaître. en FisSURELLA MINUTA. Lam. , n.° 19. Has. Sur les coquilles, prrtionitenent sur le Pate maximus . Elle est tréeprtile , us rayée de petites lignes noires et finement striée 5o.me Genre. CABOCHON.— PILEOPSIS. 1. Puropsis uNGaRIcA. Lam. , n.° 1. Patella ungarica. Lin. Gmel. , p. 3709, n.° 89.—. Montagu , p. 486.— Maton et Rackett, p. 230. (40) Har. Quimper et la rade de Brest: Je l'ai trouvé au marché sur des Pinna. Moins grand que celui de la Médi- terranée et d’une coloration moins vive à l'intérieur. -51.me Genre. CALYPTRÉE, — CALFPTRÆA. Lam. , T. 6, ame part. ÿ he 20. 1. CazvPTRÆA sixesis. Dillwyn., ( De Féruss., Dict. class. _ d'hist. nat. }— Eudes Des Long-Champs , mém, de la Soc. Linn. du Calvados, an 1825, p. ES Calyptræa lævigata : P Li; n° à, Patella chinensis. Lin. Gmel. , p- 3692.— De Ger- ville ,n.°1,p. 210. Has. Extrêmement commune sur toutes les ne particulièrement sur les huîtres. 52.me Genre. CRÉPIDULE.— CREPIDULA. Law. T. 6, 2.me part. , p. 22. 1. CREPrDUuLA.. ; Je n'ai jamais trouvé ce genre, dans la Mon M. De Kermorvan m'a écrit avoir trouvé aux environs de Quimper, une Crépidule voisine du Crepidula i unguiformis , Lam. h.° 4. > Les Bulléens. Ta. ne » Cov.— Acérés i Lar. 53.me Genre. BULLÉE.— BULL ÆA. Lam. , T. 6 ; 2.70 part. 1 P- 29. 1. Buzxæa apenta, Lam. ,ne1. Bulla aperta. Lin. Gel. ae 3424 , n.° 8.—De Ger- ville , p. 203. * Büllea Planeiana. Cuv., ann. du Mas. - Has, Quélern Morgatte , Quimper. “Assez rare. (41) ‘5f.mé, Genre. BULLE. BULLA Lam. , T. 6, 2.me bart., p. 31. É ne Licxaria. Lam. , n.° 1.— Lin. Gmel., p. 3425, it en à 205. - Maton et Rackett ; p. 12. Has. ann Trouvée vivante au marché de rest. Plus petite et plus épaisse que celle de là Méditerranée. Très- rare. 2. Buzra nvparis. Lam. , n.° 8.— Lin. Gmel. , P- 3424, n.° 9.— Montagu, p. 217.— Maton et Rackett, p- 123.— De Gerville, p. 203. Has. Morgatte, Quimper. Très-rare. 3. BurzA coRNEA. Lam. > n° 9. Bulla cranckii. Ex. D. Leach. Has. Côte de Quélern, Quimper. Moins rare que la précédente ; plus épaisse , es Pr ayant des stries transverses très-fines. 4. Buzz rracrus. Lam. , n° 10. Bulla akera. Lin. Ginel. ; p+ 3434.— De Gerville ; p: 203. Has. Quélérn, Quimper. Je l'ai recue plusieurs fois de Quélern avec l'animal. Rare. Les Laplysiens. Law. Aplysiens, De BLauv. —: Dicères , Dr Fénuss. 53.me Genre. APLYSIE.— 4PLF, SZA. Raxc, p. 143. Lybie, Lan, : d 6, a.me part. ,P- 3. 1. Apzysia pepizans. Lam., n.° i.— Lin. Gmel. , p. $108, : nor. Has. Quimper. M. le Capitaine Ladent m’a snif la coquille de cette espèce, trouvée sur la côte de Recou= vrance , à Brest. Coll. de Kindclan. (4) 2. Apzvsia PuwCTATA. Lam. , n.° 3. Coll. de Kindelan. 3. Arzysia camELUs. Cuv., ann. du Mus. M. De Kermorvan m'a écrit avoir trouvé ces deux espèces à Quimper. Je ne connais pas la deuxième. M. Sander Rang a récemment publié une monographie de la famille des Aplysiens, dans laquelle ce genre est augmenté , par ses découvertes, du triple de ce qu'il était. N'ayant pu consulter ce bel ouvrage , il m’a été impossible de donner ses synonymes. Les Limaciens. Lam. 56.me Genre. AURICULE.— AURICULA. Lam., T. 6, 2.me part., p. 136. T- AURICULA My0sOTIS. Lam. , n.° 9.— Drap., n.° 1, pl.3, fig. 16-17. Cette espèce est évidemment marine. Elle se trouve dus Varrière-port , à la Rochelle, et je l'ai vue vivante , à Bor- deaux, chez M. Charles Des Moulins, qui l'avait trouvée dans les anfranctuosités des Sphérulites, baignées par la mer, à Royan. M. De Kindelan l’a trouvée à Kervalon, dans l'arrière-port de Brest. Les Mélaniens. Law. 57.me Genre. MÉLANIE.— MELANTA. Lam., T. 6, 2.me part., p. 163. Genre Paludine , Féauss. ; 2.%e 5, 8 Mélanie. 1. Mean Gervuzu. Nob. M. Testä conico-cylindraceé, subulaté ; basi ventri- cosd, imperforatä, solidé, lævissimé. et nitidissimé , albä; anfractibus octo planiusculis, supremis fulvo verticaliter lineolatis , sms RTE : suturis (43) infernè leviter marginatis; aperturä& sub-rhomboided ; columellà recté ; labro medio producto , acuto. Longueur des plus grands individus, 12 millim. : Diamètre du dernier tour, 5 millim. Cette Mélanie, marine comme la #. aborder: de Payraudeau, s’en FRE éminemment par son dernier tour caréné , par sa forme conique, ventrue à la base et non aciculaire , par son ouverture rhomboïdale , anguleuse , et non lanceolée, enfin par l'absence des trois fascies fauves qui se trouvent sur chacun des tours de celle de Corse. Cette jolie et rare espèce se trouve dans le sable à à Mor- laix. Elle n’a été rencontrée qu’une fois à Brest, par M. À. Freund. Je la dédie au savant M. de Gerville , de Valogue. 58.me Genre. RISSOAIRE.— RZSSOA. De Frémmvuze , Soc. Phil. de Paris, an 1814, T. 4. Dict. des Sc. 6 T'32,p 397 "3008, mise sut Patludine , ES » P- 184. 1. Rissoa venrricosa. Desmarets , Soc. Phil. de Paris, 1814, p-8,n.3, pl. 1, fig. 2.—Dict. des se. nat., T. 32, p. 132.— Payraudeau , p. 109. ; Ha. Quélern, Morgatte. 2. Rissoa o8coxGa. Desm. , p. 79m 2 spl r, fig. 3.— are p: 110. Has... Zd.. 3. Russoa acura. Desm. , p. 8, n°6, ge 1 58 4.— Payraudeau, p. 110. : Has. /d.…. 4. Russoa canGELLATA. Desm., n.°. dE 5e 5.— Pay- À ris | Fait D Has. 1d... Quimper, Morlaix. Commune. (4) 6. Rrésoa mratrta, Des. , pl. 1, fig. 6. Has... Id... Très-rare. 7. Rissoa rarva. Nob. Scalaria parva. De Blainv., Dict. des 86. nat. Turbo parvus. Dé Gervillé, n.9 15, p. 215.— Act. Soc. Lin. Lond., 8, p. 191, n.° 31. Has. Quélern, M dede 59. Genre. PALUDINE. — PALUDINA. Lam., T. 6, 2.me part. » P- 172. 1. Parupva mumiarica. Lam. , n° 6. Turbo ulvæ. De Gerville, n.° 9, p. 214. Has. Toutes les côtes tidute et sur les Fucus, Les Néritacés. Law. Les Turbinés, Dr Fénuss. 60o.me Genre. NATICE.-—— NATICA. “Lam. , T. 6, ame part., p. 195. 1. Narica MILLEPUNCTATA. Lam., n.° 12. Natica stercus muscarum. Bosc. — Encycel. , pl. 453, fig. 6, a, b. Has. Quimper. M. de Kermorvan m'a dit avoir trouvé _cette espèce, extrêmement commune sur le Littoral des Pyrénées Orientales, et que je n'ai jamais rencontrée ici. 2. Narica casranea. Lam. , n.° 24. - Nerita glaucina. De Gerville Sp: a Has. Espèce très-commume dans le Département Les jeunes individus de cette espèce sont tès-jolis, et ont tout-à-fait Vaspect du Matica Vulenciennesi, Pay- raudeau. La description du Natica marochiensis, Lam., n.° 25, leur convient aussi. 2 (45) 61.me Genre. JANTHINE.— JANTHINA. Eau. , T. 6, 2.me part. ;, p. 204. 2. Janrea communs. Lam. , n.° 1. Helix janthina. Yin. Gmel. , p. 3645, n.v 103. Janthina fragilis. Encycl., pl. 456, fig. 1. Hue. Quélern , Quimper. Ne se trouve sur la cote, et quelquefois en grande quantité , qu'après de forts coups de vent. d 2. Janrana PRoToNcATA. De Blainv., Dict. des sc. nat., T. | 24, p.154. Fe Janthina acuta. Sowerby, Gen. , n. 5, fig. 3.— Payraudeau , p.121, pl 6, Has. Quélern, Quimper. Je l'ai grecs de cette dernière localité, par les soins de M. le Marquis du Dresnay. Les Macrostomes. Law. 62.me Genre. VÉLUTINE.— FELUTINA. Branv, — Raxc, L- 238, l 1. Vecvrma capuzomea.-Blainv. , traité de Malac. , p. 69, | pl. XLIF, fig. 4. Bulla velutina. Mu. ; Zool. né. -&3; TT: ror; fig. 1-4. re lævigata. De Caire :h 02 De P7-— Bts: _ Gmel., P- 3663.— Maton , Act. Soc. linn. Lond., T.!8, p. 222, n.° 66. FE Dors., p. 49, = ets fig. Has. Morlaix. Rare. Ce genre. a été trouvé depuis fort SEL sur les côtes dela Charente-[nférieure, par M. d'Orbigny père , qui a.em la bonté de me le douner en ‘1823. (46) 63.me Génre. HALIOTIDE.— ÆALIOTIS. Lam. , T. 6, 2.me part. , p. 212. 1. Hazromis rusercuzara, Lam. , n.° 6.— Lin. Gmel. ; p. 3687, n.° 2. — Moines. p. 473.— Maton et Rackett, p. 227.— De Gerville, p. 219. Has. Espèce très-commune dans le département et qui se e vend à à Brest sous le nom d'Ormeau. ; Les Plicacés. Law. + 64.me Genre. TORNATELLE.— TORNATELLA. Lam. , T. 6, 2.me part., p. 210. 3. ToRNATELLA rascaTa, Lam. x 0:93. .… Voluta tornatilis. Lin. Gmel. NE 5 3437, n n.° 12, — Montagu, p. 231.— Maton et Rackett, p. 129.— De Gerville, n.° 1, p. 20h. Pedipes tornatlis. Blainy. Has. Quimper, Morlaix, Quélern. Je Vai reçue de æette dernière localité , longue de près d’un pouce. Les Scalariens. Law. Les Trochoïdes , Cuv. 65.me Genre. SCALAIRE.— SCALARTA. Lan. "EE: G, aime part., p: 225. : 1. ScaLARIA LAMELLOSA. Lam. , n.° 2. — a égume > P- 123, pl. 6, fig. 2. Has. Quélern, Morgatte Assez commune. 2. Scaania commumis. Lam., n.° 5, var. A et B. Turbo clathrus. Lin. CS F ‘3603, n.° 63.— de + 296. — Maton et Rackett » P* 170. De Gervillé) n ea r4 p- 215. SE “assé le Faux-Scalata Has. Espèce commune sur toutes = côtes du dép. e (41) Les Turbinacés. Law. Les Trochoïdes , Cuv. 66.me Genre. TROQUE. — TROCHUS. Lam., T. 9, p. 9. —11.me s. genre, RanG, p. 203. 2. Trocaus macus. Lam. , n.° 21. — Lin. Gmel. , p. 3567, n.° 7. — De Gerville, n.° 1 , p. 210. Vulgairement La Sorcière. Has. Toutes les côtes. Espèce très-commune et souvent tachetée d’un rouge très-vif. On en trouve des individus d’une grosseur prodigieuse pour l'espèce. 2. Trocaus zizvpminus. Lam. , n.° 46.— Lin. Gmel. , pag. 3579 , n.° 80. — Montagu, p. 274. — Maton et Rackett, p. 155. — De Gerville , p. 212. Has. Quimper. Coll. de Kindelan. 3. Trocaus conuLoines. Lam., n.° 47.—Payr., p. 125. Has. Toute la côte. Espèce commune. &. Trocaus conurus. Lam. , n.° 48.— Lin, Gmel. , p. 3579, n.° 79.— Payraudeau, p. 125. _ Has. Quélern. Assez rare. 5. Trocaus cerarius. Lam., n.° 65.— Lin. Gmel., p. 3586, n.° 12, Trochus sn De Gerville , p. 210. Has. Toute la côte. Espèce one. 6. Trocuus maronu. Payraudeau, p. 126, pl. 6, fig. 5-6, An Trochus exiguus : ? De Gerville, n.° 5, p. 211. Has. Quélern, Morgatte. 7. Trocaus LAUGIERI. Payraudeau, p. 125, pl. 6, fig. 3-4. Hu. Morgatte où il est fort rare. Il est en tout semblable à ceux que j'ai reçus d'Ajaccio et que je dois à l'obligeance (48) de M. Bartholy , mais éme assez du 7”. conulus Lam. , + 48, pour en faire une espèce distincte ? 8. Trocaus PyramibaTus ? Lam. , n.° 68. M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Cm les espèces suivantes : 9. Trocrus TUBER. Lam. , D:° 20.— Lin. Gmel., p. 3578, n.° 77 10. LE en UMBILICARIS. Lam. , n.° 60.— Lin. Gmel. à P 3568, n.° 14. Trochus umbilicatus ? De Gerville, n.° 3, p. 211. 67." Genre. MONODONTE.— HMONODONTA. Lam. , T. 7, p. 31. { Trochus. ) 3.° sous-genre , Rang. , p. 201. 1. MonoponTA FRAGARIOÏDES ? ? Lam. , n.° 14. “An Trochus tessellätus ? Lin. Gmel. , p. 3583, n.° 106. An Monodonta Oliviers : ? Payr.; p. 133, pl. 6, fig. ‘15-16. Trochus crassus. De Gerville, n.° 6, p. 211.— Pult. Dors., p. 44, t. taf 3-7. — Donov. , Brit. Shells, t. 71. Has. Morlaix, Quimper, Morgatte. Vulgairement La Fraise sauvage. La description de M. pee convient mieux que celle de M. De Lamarck _68.me Genre. TURBO.— TURBO. Law. T: 7, p- 38. $: Too Lam, 26 Lin mp 3588. De Gevtlle ns à; p.212. 9 ) Genre Littorine , de Férussac. 4.me Sous-genre du genre Paludine , Rang, P- 185. Has. Espèce des plus communes. 2. Turso xenrTomnes. Lam. , n.° 27. +kin. Cmel. , P- 3588, n.° 2. Nerita littoralis. De Gerville , p. 218. Littorine. De Férus. 4.me sous-genre des Paludines , Rang, loc. cit. Has. Toutes les côtes. qui présente les plus jolies variétés de coloration. 3. Turso rerusus. Lam. , 28. Nerita httoralis. Pare et Rackett, t. 5, fig. 15. Has. Quimper. 4. Turso runis. Lam., n.° 29.— Montag. ex D. Leach.— … De Gerville ; n.° 3, p. 243. Hs. Toutes les côtes du Département. 5. Turso cæruzescens. Lam., n.° 32. Littorina Basterotii. Payraudeau. Has. Dans les cavités des rochers. 69.me Genre. PHASIANELLE.— PHASIANELLA. Lam., T. 7, p. 51. 1. Pnasanezza PuLLA. Payraudeau, p. 140. Turbo pullus. Lin. Gmel., p. 3589, n.° 6.— Lam., n.° 31.— Montagu, p. 319.— Maton et Rackett, p- 162.— De Gerville, n.e 6, p. 213. Has. Quélern, Quimper , Morlaix. go.me Genre. TURRITELLE.— TURRITELLA. Lam. , T. 9, p- 55. 3. are TEREBRA. Lam. KE Ar Turbo terebra. Lin. Gmel., p. 3608, n.° 81. — 4 (50) Montagu , p. 293.— Maton et Rackett , p. ris De Gerville , n.° 19, p. 216. Has. Quélern, Lanvau , Quimper. Peu rare. 2. TurrrrecLa FuscATA. Lam. , n.° 5. Has. Quimper. Rare. Les Canalifères. La. Les Cérites, Dr Féruss. game Genre. CÉRITE.— CERITHIUM. Lam. , T. 7, p. 63. 1. CertTeum Lima. Lam. , n.° 35. Murex reticulatus. De Gerville , n.° 13, p. 210. Has. Toutes les côtes. Petite espèce des plus communes. 2. Cenrrurvm penversum. Lam. , n.° 36.— ds em nie 285, p. 142, pl. id 7-8. An Cerithium maroccanum ? Brug. , Dict. , ne 34. Has. j'ai eu le bonheur de trouver deux individus de cette jolie petite espèce dans le sable à Morlaix. 72.me Genre. PLEUROTOME.— PLEUROTOMA. Lau. , T. 7, p. go. . PzeuroToma conntErt. Payraudeau , n.° 287, p. 144, pl. 7, fig. 1 “. Has. Quélern , où ” n'est pas rare. 2. Preurorowx BERTRAND, Payraudeau, n.° 288, p. 144, , 7, fig. 12-13. Murex septangularis ? De Gerville , p. 208, n.° 5. An murex costatus ? De Gerville, p. 208, n.° 4. Has. Quélern. Rare. Je l'ai trouvé plusieurs fois vivant, au marché , sur de grosses huîtres. Cette espèce a été dédiée par M. 5 rs à M. Ber- trand-Geslin de Nantes, zéké ct savant (51) J'ai aussi trouvé deux autres petits Pleurotomes ; peu rares sur la côte de Cherbourg ; et qui seront sans doute décrits et figurés par MM. Audouin et Edwards. 73.me Genre. FUSEAU.— FUSUS. Lam. j'T: 9 pe 127: 1. Fusus ravarus. Bastérot. Analogue vivant du Fusus lavatus | Basterot , D. 6%, pl. 3, fig. 21. Id.— id.— du Buccinum lavatum , Brander , fig. 16. — Sow., Min. Conch. tab. fra, fig. 3.-4. An SES costatus ? De __— > P- 207. Has. Quélern. 2. Fusus nesuca. Nob. . Mure nebula.. De Gerrille, ; | Has, Quélern. Très-rare ainsi. que le. É | Jen ai vu plusieurs très-beaux individus trouvés àu Conquet , entrée de la rade de Brest. Coll. De Fréminville. 3. Triron curaceum. Lam. , n.0 28.— Encycl. , pl. 414, f: LT Murex cutaceus. Lin. Gmel. , p. 3533 , n.° 20. Has. Quélern, Quimper. J'en ai souvent trouvé des in- dividus vivants au marché de Brest. Les Ailées. Law. Les Pourpres, De Frnuss. 76." Genre. ROSTELLAIRE, — ROSTELLARIA. Law., T. 7, p. 191. 1. RosTeLLartA PES-PELECANI. Lam. , n.° 3. Strombus pes-pelecani. Lin. Cmët: ,P: 3507, n.0 2. — Montagu ; p. 253,— Maton et Rackett, p. 141. — De Gerville, n.° 1, p. 207. Has. Quélern, Morgatte, Quimper. Peu commune. Nota. M. De Lamarck a cité avec doute l'existence du Rostellaria Jissurella à Vétat frais : je possède cette es- pèce , venant de Madagascar ; elle est aussi dans la coll. de M. de Kindelan. Les Purpuriféres. Law. Les Pourpres , Dr Fénuss. 77.me Cenre. POURPRE.-— PURPURA. Lan. , T. 7,.p. 233. 3. Pureura mÆmasroma. Lam., n°0 11. Buccinum hemastomum. Lin. Gmel. > P- 3485, n. o 52. e. Trouvé vivant au marché de Brest, E” des Buccinum undatum. Erès-rare. | = (53) Cette espèce, que j'ai également trouvée aux environs de Bayonne, où elle est assez commune , habite la Médi- terranée, l'Océan des grandes Indes, et a été rapportée par M. Rousseau, Lieutenant de Vaisseau, des mers du Sud. 2. PURPURA LAPILLUS. ii” o 30. Buccimum lapillus. 8 Gmel. , P. 3484, n.° 53. — De Gerville, p. 205. Has... Espèce DE anti: 3. Purpura mmericata. Lam., n.° 31. Has. Quélern, Quimper. Plus rare que la précédente. Cette espèce est très-commune sur les côtes de a Rochelle. 4. PurpurA EDWARDSI. Payraudeau , n.0 313, pl. 7, fig- 19.-20. Has. Trouvée rarement : avec _ Mur ureéx erinaceus , “dont elle a un peu l'aspect. La description et la bre a de M. ps lui con- viennent bien. 78.me Genre. BUCCIN.— BUCCINUM. Lie T. 7, p- 262, Rang, p. 209. et Nasse, Massa. Raxc., p. 215. x 1. Bucaxum uwparum. Lam. , n.0 1.— Lin, Gmel., p. éga, n.° 93.— 2; DeGorville, n.° 3, p. 206. Has. Très-commun dans tout le Département, et connu sous le nom de grosse Bigorne. Cette coquille, partout très-commune , et & dont le nom vulgaire est la bouche-aurore, Lam. , offre iei de char- mantes variétés par la coloration de la bouche qui est se quefois verte , rouge ou d’un beau violet. 2. Buconum reTIcuLATuM. Lam. n.° 14.— Lin. Géo: ; $. 3495, n° 171.— Montagu, p. 240.— Maton et Rackett, p. 137.— De Gerville, n.° 4, p. 206. (54) * Has. Toutes les côtes. sus très-communé et variable dans sa coloration. - 3. Bucainum würamre. Eam. , ‘0 23 Lin, Gmel. #5. 2 3481 , no 45.2 Fe” Conch. ; pl. 33, fig.S, #, Has. Trouvé à Crozon par ! M. À. Freund. 4: Bucaux ascamas. Lam. , n.0 38. Buccinum mäcula. Dé Gerville no 5,p. 206. Buccinum calmeilii. Payr. : P- 1606, pl 8 : fig- Le Has. Toutes les côte 5. Buccnum COCCINELLA. . Lam: SA 45. AB. Quélern. Assez rare. 6. Buconum xemtTEu“. Lam. , ne 58. — Lin. ee 16 » Pe 348 ; ms 46. — Payraudeau 3 P- 164, n.° 328. Nassa neritoides.. Encyel., pl. 394, fig. 9;.A.B. Has. Morlaix , où je l'ai trouvé dans le sable. Plus petit _ que-celui de la Méditerranée et de Biarritz , près Bayonne, où je l'ai trouvé très-abondamment. Il existe encore plusieurs très-petites espèces de Pacéiie qui ne sont pas décrites par M. De Lamarck, mais comme elles peuvent l'être dans des ouvrages anglais ou quelques catalogues locaux que je ne possède pas , et que je suis certain que MM. Audouin et Edwards ont dû les trouver sur les côtes des Département de la Manche et des Côtes du Nord, où je les ai moi-même rencontrées “es ne: es: ns pas: , + } cût. du Mes QRappaton: ne pasp P côtes du a ne 1 x “ 5 à d Mollusq t dans ce dép t ge dé qu en ce en pur iraninonbe, et je m'en t ie j'ai faîtes moi-même à Morlais: mont, dans les Dmpetitess espèces. que les recheyches offtiraient. le us de choses és ce sont elles qu'il | faut trouv La Mafia © (55) Je n'indique ce qui se trouve à Quimper, que par les communications qu'ont eu la bonté de me faire MM. Du Dresnay et de Kermorvan. Dans quelques îles du Départe- ment , particulièrement à Quélern , le Régiment auquel j'ai l'orines d’appartenir fournit des détachements , et mes camarades ainsi que les militaires qui les ont successivement “occupées, ont bien voulu m'envoyer chaque semaine, pendant 18 mois , tout ce qu'ils ont pu trouver sur la côte ou se procurer on les pêcheurs. Mon travail est donc loin d'être complet ; mais, tout imparfait qu'il est, j'ai cru qu'il pourrait être de quelqu'utilité aux personnes du pays qui esse - ns et quil Sanaa usé renseigner dont l'habitat est presque toujours ou sal ou trop Élod: vement indiqué par les auteurs qui ont été obligés de s’en rapporter aux personnes qui leur communiquaient les co- quilles qu’ils devaient décrire. M. De Gerville ayant eu Me geance de me communiquer quelques exemplaires de ses coquilles du Département de la Manche, m'a mis à même de faire des comparaisons qui m'ont été d'un grand secours. Les Enroulées. Law. | Ranc , p. 225. 79. Genre. PORCELAINE. — CYPRÆA. Lam. , T.7,p. 372: 1. Cxrrea reicuzus. Lam. , n.° 64.— Lin. Gmel., p. : 3418, n.° g3.— Maton et Rackett, p. 120.— De Gerville , n.° 1, p. 202. Cypræa arcuca. Montagu , P- 201. Hu. Toutes les côtes du Département. Espèce beaucoup plus commune que la première, dont elle n'est distincte que par l'absence du sillon dorsal. (56) Céphalopodes. Lam. — Cuvir. Cryptodibranches , Bianv.— Loi Maires ; Lau— Dé Décapodes, Lracu.— Décacères , Bray. 80.me Genre. CALMAR.— LOLIGO. Lam. , T. 7, p. 660. 1. Louco vuréaris. Lam. , n° 1. Sepia loligo. Lin. Gmiel. , p- 3150, n.° 4. Has. Toutes les côtes. Espèce commune. On le vend. au marché ainsi que les suivantes, et les pêcheurs s’en ser- vent pour appât. Il est quelquefois d’une taille fort extra ordinaire, et j'en ai trouvé, et donné à mon ami M. le Capitaine Rousseau , Naturaliste distingué, des nee “dont la lame dorsale avait 16 pouces de longueur. M. de Lamarck n’a pas fait mention pour ce genre , de deux mâchoires dures, cornées, semblables pour la forme ‘et la substance à celles d’un bec de perroquet, qui s’em- boitent l'une dans l’autre, et qui se rencontrent dans les Sepia. Elles existent constamment aussi dans le genre Lo- ligo , avec cette différence qu’elles sont blanches , transpa- rentes et que la seule partie qui représente la pointe du bec, est noire. M. Ale. d'Orbigny , dans son Prodrome, n’en parle pas non plus. 2. LoriGo sacrTTaTa. Lam. , n.° 2.— Alc. d'Orb., Prod., p. 62,n.01. 3. Lozico supuLara. Lam. n.° 3. — ÂAlc. d'Orb. , Prod. , p. 63 ,n.° 0. Sepia media. Lin. Gmel., p. 3150, n.° 3. 4. Lorico sepiora. Lam. n.° 4. Sepia sepiola. Lin. Gmel. , p. 3151, n.° 5. … Genre Sépiole. De Fér.— Leach, — Rang, p. 88. Sepiola rondeletiï. Leach, Ale. d'Orb., Prod. , p. 59. - On mange cette espèce. C9) 5. Lorico rEargtr. Lesueur , Journ. acad. nat: sé, ôf. Phi- ladelph. , T.1r p.02, pl. 8, fig. 1.-2. a 5 Journ. de Phys., Mars, 1823, p. — Ale d'Orb., Prod. , p. 63, n.° 12. Cette belle espèce, qui n'était conne’ que dans les mers des États-unis, a été découverte en même temps , il y a trois ou quatre ans , sur les côtes de la Vendée, par M. d'Orbignypère , et sur celles de Za Teste ; par M. Charles Des . Moulins. Dans cette dernière localité où on la nomme Seiche- rouge , elle acquiert de fort grandes dimensions. Son bec est indiqué dans la planche que MM. De Férussac et d'Or- bigny ont fait préparer pour leur grand ouvrage sur les Céphalopodes. C'est au moyen de cette planche’ qe nous sommes arrivés avec certitude à la détermination dé l'espèce. 81.me Genre. SEICHE.— SEPIA. Lam, T. 7;, p: 665. 1. Serra orrictnauis. Lam. , n.° 1.— Lin: Gmel. , ps 3149, n.° 2.— Alc, d'Orb., Prod. , p. 65. Espèce des plus communes. LES RADIAIRES. ECHINODERMES.. Law. 1:"e Section. Les Stellérides. Genre ASTÉRIE. — 4STERTAS: Lam, , T.2,p. 547. ï. huis parrosa. Lam. , n.° 22.— Encycl., pl. 107, g. 6 - 7: 2 Fe GLAGHALIS. Lam., n.° 26.— Encycl., pl. 117- 118-119, fig. 1. 3. AsTertas RUBENS. Lam, , n.° 28. Re pl. 112, fig. 3-4, pl. 113, fig. 5-2 53 ) 4. AsTerras ARANGIAGA. Lam. , n.° 31. Encyel. , pl. 510, fig. 1-5,pl. 111, fig. 1-6. 5. AsTERLAS MILLEPORELLA. Lam. , n.0 35. 2.ne Section. Les Echinides. Law. Genre FIBULAIRE. — FIBULARIA. hée, T. 3, p: 16. 1. Furaria TARENTINA. Lam. , n.0 3. Has. Quélern. ( J'ai abondamment trouvé cette espèce à Éd près Bayonne ). . Genre SPATANGUE.— SPATANGUS. Lau. , T. 5, p. 27. 1. re Ras Lam., n.° 13.— Encyel., pl. 156, Rs .7-8. Has. Très-commune à Quélern. M. de Lamarck s’est trompé pour l'indication de la localité et de la planche de l'Encycl. Cette espèce est très-commune sur les côtes de France , et je n’ai jamais trouvé le Spatangus Atropos. : Genre OURSIN.— ECHINUS. .: Lan. , T..3, p. 38. : r. Ecawus Escuzewrus. Lam. , n.° 1, var. À et B.— En- cycl. , pl. 132, fig. 1. Les deux variétés à épines blanches et violettes sont très- communes : il y en a d’autres dont les épines sont jaunes ou d’un beau rose, qui pâlit en séchant. 2. Ecanvs uvinys. Lam., n.° 28. An Echinus saxatilis ? Linn. J'ai comparé cet Oursin avec l'individu du Muséum. à Brest, le 1. Juillet 1829. COLLAËK.) DES CHERRES. Cu- Des Mouinxs, Présid. de la Société, Editeur sable. SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. ARAN N.° 20.— 30 Ant 1830. A ZOOLOGIE, ENTOMOLOGIE. D. Essar sur l'EGstoire Nabune lle ep Abeilles; par: M. Esruener , Chanoine-Curé de St- André de Bordeaux; ( fin del’). J'ai combattu le système des naturalistes sur l'histoire naturelle des Abeilles. Voici maintenant mon opinion sur la manière dont s'opère la génération ou reproduction des différentes espèces de mouclies parmi, ces insectes. 1. I y a dans les ruches trois espèces de mouches. Une mère-abeille , des abeilles-ouvrières, des faux-l ons. ( Voyez la planche dans le 3.me vol., 1.r° livr., f. 1, 2, 3.) 2. Ces espèces diffèrent les unes des autres , non seule- ment par le sexe , par la forme extérieure, par la taille, par l'éducation , mais même par leur nature et par leur origine. * 3. Les sous se,divisent en deux classes. dis- tinctes l'une de l'autre (+ Ste een rer 9 : D Re end (a } Ainsi j'aurais dû diré qu'il y à quatre espèces de mouchés. 4. 1 y a ceci de particulier parmi les abeilles, qu'i n'existe qu’un sexe dans chaque espèce. Ainsi il n’y a point de mâles parmi les reines ,, ni de femelles parmi les faux- bourdons (a ). De mème les abeïlles-ouvrières de première classe sont toutes du sexe masculin et. celles de seconde classe du sexe féminin. 5. D'après cela, il est évident que la génération ou repro= duction ne peut s’opérer que par croisement entre mouches d'espèces différentes. 6. Et de là, il résulte tout naturell V che ne peut reproduire sa sémblable , et que hé abeilles sont hybrides. ( Je modifierai cette qualification ). 7. Quant elles 2e la faculté de produire. (Voici maint tse combine et s'arrange.) 8. La mère-abeille, es t tauc âle de son espèce, recherché le Pot bdrdun, s ’accouple avec lui et pond des œufs d'a npisent des abeïlles communes qui sont des mâles et tits mâles ; pu les distinguer des ES ou u fux-bourdons. i À 4 ane à 9. C ; chaque FA mère-abeille en sera privée pendant neuf ou dix mois : mais LE ne ee po tout ce temps dans la conti- AT ; et, sans cesser de pie des A de pese classe, où petits miles , elle pondra ün certain nombre d'œufs, d’où naîtront des abeilles du seconde classe, d’une classe supérieure ; celles- ëi sont toutes du sexe féminin. vai pas voulu Fa au premier mot _ Sins: Fa + J'ai pu rigoureusement comprendre sous le nom d’ou- vrières , les deux des que je distingue ; a pe les mouches de lune et de l’autre travaillent réellemen ; (a ) Tous les auteurs eu conviennent. (Gr) to. Les abeilles de seconde-élasse ne sont. pas tès-nom" breuses ; elles sont fécondes ; ée sont elles qui produisent les faux-bourdons et les jeunes reines ; mais leur fécondité: m'est pas comparable à celle de la mère-abeille; elle se borne à une seule et petite ponte , et puis elles meurent. 11. Ces abeilles ne diffèrent extérieurement de celles de la première classe, qu'en ce que leur ventre est un peu plus pointu. Je n'ai pu les reconnaître qu'à ce signe , et M... Huber n’a pas remarqué d’autre différence dans ces mou- ches qui pondent des œufs d’où naissent LE faux-bourdons et qu'il a prises sur le fait. 12, Lorique ces petites femelles paraissent dans la EE elles ne trouvent d’autres mâles que les petits ; elles s’accou- plent avec eux et pondent des œufs d'où naissent des faux- bourdons ou gros mâles (a } . 43. Lorsque les faux-bourdons commenceront à FAT tre , d’autres ouvrières de seconde classe frayeront avec eux, ” et de là les jeunes reines { b }, qui en naissant annonceront # .(a) A mesure que ces ouvrières de seconde classe se sentent fécondées , elles se réunissent sur un ou deux points de la ruche et s'occupent avec une grande activité de la construction des berceaux nécessaires aux gros enfans qu’elles doivent produire. Lors de mes ’ observations sur les abeïlles, je fus étrangement frappé de voir, chaque aunée , à une époque donnée, un certain nombre de mou- ches , au ventre pointu, se réunir par pelotons, se fixer sur un où plusieurs gâteaux, y bâtir des cellnles plus larges et plus profondes - et y élever des mouches plus grosses et d’une nouvelle espèce. Cette observation répétée pendant ph années et sur toutes - mes ruches m’a puissamment aidé à découvrir que ces mouches Lg d'berver com Ge PSE er Fou on verra ce que j'ai vu. ( b ). Dans le cours ordinaire des choses, les jeunes reines ne (62 } que la campagne (a) est finie; que la chaîne (b:) de la reproduction des différentes espèces de mouches est achevée, viennent pas aussi promptement ; parce que la mère abeille y met obstacle. Jaluuse , elle ne peut supporter aucune rivale eu elle mas- sacre tous les vermisseaux royaux à mesure qu’elle les rencontre. ucun de ceux qui naissent dans le premier temps ne peut lui échap-, per ; parce qu’étant alors dans le plus fort de sa plus grande ponte, elle rode presque sans cesse pour découvrir les cellules vides et y déposer ses œufs. Mais enfin cette grande ponte finit ; la mére- abeille tombe dans un état d’épuisement , de faiblesse et de lan- gueur, qui la force à vivre dans le repos et das la retraite, C’est. dans cette circonstance que les ouvrières de seconde classe élévent les jeunes reines , et elles les protégeront contre les attaques de la mèére-abeille , lorsque celle-ci, rétablie, voudra recommencer à faire la guerre aux vers royaux ; et ce sera alors qu’elle émigrera dans sa fureur. J’aflirme comme très-certain qu’il naît chaque jour des vers royaux daus toutes les ruches où il naît en même temps des ouvrières de Seconde classe et des faux-bourdons. Ce qui le prouve ” c’est que, si on leur prend la mère-abeille , elles la remplacent de suite. D'après mes observations, l'épuisement de la reine ne dure qu’une semaine ; après ce terme ses forces renaissent ; de nouveaux œufs se forment dans ses ovaires , elle recherche les faux-bourdons, eirecommence sa ponte el ses massacres , à moins qu’elle n’émigre, pour aller ailleurs former un établissement nouveau. (a). Je dis campagne et je comprends sous ce mot tout le temps qui. s'écoule depuis le moment ou la mére-abeille commence sa pots. k jusqu a da naissance des } jeunes care avec tous les travaux Je divise. , piane + en quatre termes : le trier see ik ne naît que des abeilles de première classe ; le second lorsqu'il en naît de la pre- mière et la seconde classe ; le troisième commence avec les faux- beurdons et le dernier a lieu à la naissance des reines. -(b.). Je dis chaîne ; parce que je me représente la génération des abeilles comme une chaine dont les divers anneaux se lient d’une Remi alternativement les uns les autres. QUE A ts (63) et que la roue (a) des générations a achevé son tour. ‘14. Les jeunes reines ne seront pas long-temps oisives, elles rechercheront les faux-bourdons , pour ouvrir une noùû- velle campagne , commencer une nouvelle chaîne , et pour donner une nouvelle impulsion à la roue, c’est-à-dire , que tout finit et tout recommence à leur naissance. 15. Dans les années fertiles , il n’est pas rare de voir la même reine faire deux campagnes , finir deux fois la chaîne et faire faire deux tours à la roue ( b ). Développèemens et Explications. Les notes nombreuses insérées ci-dessus, sont comme autant d'explications sur des points moins importants. Mon intention est de ne traiter ici que les plus essentiels. Je les (a ) Je dis roue ; parce qu’on peut encore se représenter la mar- che de la nature dans la reproduction des différentes espèces de mouches comme une roue dentée , dont ( l'impulsion une fois donnée }) les différentes dents reviennent et repassent chacune à Son tour et toujours dans‘le même ordre. (b) Les frelons, les guêpes etes abeïlles-bourdons peuvent éga- lement faire deux campagnes dans les années favorables à la multi- plication de ces insectes. La première finit vers le solstice d'été, et daos ce cas la james ne se RE Ben à les Moushents restent avec nne reîine.et lsc une reine p et les autres reines sortent après avoir été fécondées , et, au lien d’aller s’enfoncer dans la terre , elles vont de suite jeter les fonde- mens dé nouvéaux éGbliieuens, Le campagnes de la vieille et des nouvelles ruches seront terminées aux premiers jours de l’au- tomne. C’est ainsi, qu’en 1823 , les frelons s’étaient multipliés étre moi au point que mes paysans en étaient effrayés ; mais grâces à la . dispersion des familles à l’automne, il n’y eut pas plus de frelons que de coutume l’année suivante , qui leur fut moins favorable. Je présume que les fourmis jouissent de la même faculté; mais je ne puis l’affirmer, parce qu’il ne m’a pas été possible de l’observer. réduis à trois. J'ai avancé que les ouvrières se divisent en deux classes , la première composée de mâles, la seconde de femelles. J'ai avancé que les reines viennent des ou- vrières de seconde classe et des faux-bourdons. J'ai avancé enfin que les abeilles sont hybrides et en même tems fécon- des. Je dois justifier ces trois assertions et prouver: 1.° que les abeilles-ouvrières sont les unes du sexe masculin et les autres du sexe féminin; 2.0 que la mère-abeille est fille d’une ouvrière et d’un faux-bourdon ; 3.° que les abeilles sont fécondes quoiqu'hybrides. 1.9 Non, la mère-abeille nest pas Ka seule femelle féconde dans la “oi: il ÿ a parmi les ouvrières d'autres femelles qui ont la faculté de produire. Non, les faux-bourdons ne sont pas les seuls mâles de la famille ; il en existe , parmi les petites mouches , d’autres qui jouissent de la faculté d’en- gendrer. J'aime à me persuader que ce que j'ai dit (Bulletin de Juin 1829, 3.me vol. page 65, et suivantes) a prouvé soli- dement aux yeux du lecteur, sil connaît les abeilles, que la mère ne produit pas les faux-bourdons, et qu'ils sont tous fils des ouvrières. J'aime à me persuader qu'il n’a pas oublié les preuves que j'en ai données, quoiqu’à mon grand regret et non par ma faute, plusieurs mois se soient écoulés depuis lors; qu'il n'a pas onblié que presque toutes les ru- ches, qui ont perdu leur mère-abeille, élèvent des faux- bourdens après la mort de la reine ; que celles qu’on assiste en leur donnant un gâteau garni de couvain d’ouvrières, pro= duisent aussi des faux-bourdons , lorsque les jeunes ou- vrières provenant du gâteau donné , sont ait eme à me persuader qu'il n'a pas oublié les tées de M. Huber , qui a saisi sur Le fait HR Sora pondeuses , qui a trouvé dans leur ventre des ovaires et des œufs , et qui à fait graver sur une planche grand in-4. (65) Ja figure d’un de ces ovaires (a); qu’enfin il n’a pas oublié cette expérience que j'ai faite moi-même, et par laquelle j'ai obtenu sans mère-abeille une quantité énorme de faux- bourdons. . Cependant il est bien veste que dis tous ces différents cas , il n’y a que des ouvrières dans ces ruches; ce sont donc des ouvrières qui pondent les œufs d’où naissent ces faux-bourdons ; il y a donc des femelles parmi les ouvrières. Je ne reviens pas ici à l'explication de quelques gouttes de bouillie royale données à ces mouches ; je crois l'avoir assez réfutée. Mais s'il est très-certain qu'il y a des femelles fécondes parmi les abeilles-ouvrières , il ne l’est pas moins qu'il y a aussi des mâles jouissant de la faculté d’engendrer. Car ces femelles ne sont pas fécondes d’elles-mêmes et de leur propre nature , comme quelqu’auteur a osé le dire de la mère- abeille ( b ) ; il faut de toute nécessité qu'elles puissent trou (a) Elest bien étonnant qu'après de semblables découvertes , ua homme tel que M Huber ait persévéré dans le système des natura- listes , et qu’il se soit horné a travailler sa brillanteim agination pour expliquer tout suivant ce système. Les opinions une fois admises, occasionnent des illusions bien fortes ! { b ) Rien n’est plus singulier que ce qu'ont avancé certains au- teurs sur la fécondation de la mère-abeille. L'un, et c’est un An- glais, a prétendu qu’elle n’a aucune communication avec les mäles et qu’elle est féeonde par elle-même et d t L’autre dit aussi qu’elle ne s’unit er aux absesr ; Mais que vivant au mi- lieu d’eux, elle est par ti qui s’évaporent de leurs corps. Ces deux opinions ne sont que ridi- cules. Un troisième veut encore qu’elle ne fraye point avec les mâles , mais que ses œufs après la ponte soient fécondés par les faux-bourdons , comme on dit que le sont ceux des poissons ; ce 44 est évidemment faux, puisque les œufs pondus lorsqu'il n’existe aucun faux-bourdon, sont fécondés comme les autres. Celui-ci (66) ver et qu'elles trouvent en effet des mâles avec lesquels elles frayent : or ces mâles ne peuvent exister que parmi les petites abeilles; car il n’y en a point d’autres ; les faux-bourdons de l'année précédente ont été exterminés , sans qu'il en soît resté un seul, et sept ou huit mois se sont écoulés depuis ; les nouveaux ne sont donc pas encore nés ni même formés: c’est donc parmi les ouvrières que sont les pères des gros mâles , et il y a donc des mâles comme des femelles parmi les Haas Et qu'on ne dise pas qu'il y a dans la ruche des ou- vrières qui ont vu les faux-bourdons : la plupart de celles qui existaient lors de la destruction des anciens faux-bour- dons sont mortes lorsque les œufs dont doivent sortir les nouveaux sont pondus, et sil en reste encore quelques- unes, elles sont vieilles et incapables de rien produire. Les observations ont démontré que là où iln’y'a que des ou=. xrières vieilles, toute espèce de production est impossible ; et qu'il n’y a que les jeunes qui pondent ; mais ces jeunes ouvrières ne peuvent trouver de gros mâles, il faut donc qu'elles en trouvent de petits, il faut nécessairement qu'il existe des mâles parmi les abeilles-ouvrières. Mon raisonnement prend une nouvelle force, lorsqu'il s’agit d’une ruche dont la mére-aheile 3 meurt à la fin de - assure que la mère-abeille s’unit au môle a sa dsstisce ; mais une seule fois pour toute sa vie ; enfin celui-là une seule fois tous les deux ans. Pour moi, je ne puis voir une vestale féconde dans une mère-abeille, je la regarde au-contraire comme une femelle très: Jubrique. Je ne puis croire que des œufs soient fécondés avant d'exister, et il est certain que les reines à leur naissance n’en ont pas beaucoup : et je me suis assuré par des observations multipliées, que toute mère-abeille, qui est privée de faux-bourdons pendant une année entière, est stérile l’année suivante et le reste de ses pr. at (67) | Vhiver après avoir fait une rer ; comme celle que je voulais donner à M. le Receveur-Général et dont j'ai déjà parlé(a). Tant que cette ruche, dont la mère avait expiré sur ma main, n'eut que ses vieilles mouches , aucune production n’y eut lieu; ce ne fut que trois semaines après la mort de la mère, et lorsqu'il fut né un certain nombre de jeunes mouches , produit du couvain laissé par la reine, que des cellules à grandes dimensions furent construites et que des faux-bourdons y furent élevés; ce furent donc les jeunes ouvrières et non les vieilles qui pondirent les œufs d’où sor- tirent ees fanx-bourdons ; mais ces jeunes mouches n'avaient pas vu un faux-bourdon ; il n’y en avait aucun dans la ru- che, on n’ÿ voyait que des ouvrières ; il faut donc néces+ sairement qu'il existe des mâles parmi les ouvrières, sans quoi la fécondation des jeunes mouches serait impossible. Je pourrais en le même raisonnement au sujet des ruches orphelines, qu’on assiste en leur donnant un gâteau garmi de couvain d’ouvrières; mais, pour abréger , je me hâte de rendre compte d’une expérience que j'ai faite à Bordeaux et qui est plus claire et plus décisive; c’est une véritable démonstration. Je ne dois pas m’attribuer le mérite de l'invention ; j'avais Ju un ouvrage d'un cultivateur d’abeilles de la Bretagne, M. Lecouedic , qui traite fort au long du rétablissement des ruches péries ; c'est son expres- sion (b }, et qui rapporte les nombreux procès-verbaux des . (a) Bulletin de Mars 1829, T. 3, page 31 et suivantes. (b } Cete expression me paraît mal choisie, non seulement sous le rapport de la pureté de la langue , mais encore de l’exactitude et de la vérité. Une ruche qui a réellement péri, ne peut se rétablir, ce serait une résurrection et M. Lecouedic n’a pas porté si haut ses tentions. IL voulait qu’il restât des germes ‘dans toutes les ruches qui périssent. Mais s’il reste des germes la ruche n’a pas encor péri tout-à-fait ; une famille n’est pas perdue tant qu’elle laisse des ( 68 ) Maires constatant le rétablissement des ruches péries. Ma curiosité fut piquée , je voulus faire un essai pour me fixer sur ce que je devais croire. Et comme je n'avais pas alors une ruche périe , telle qu'il me la fallait, je m’avisai de recourir à un transvasement. Je ne voulus pas sacrifier une de mes plus belles ruches qui étaient à la veille d’essaimer : mon choix se fixa sur un essaim de l’année précédente , qui travaillait dans ce moment avec beaucoup d'activité, mais qui était fort retardé dans ses opérations : non seulement il n'avait pas encore de faux-bourdons , comme la ne des autres ruches : il n’avait même pas encore commencé s'occuper de leur éducation ; il n'avait pas dans tous ses gâteaux une seule cellule à grandes dimensions. | ; Le 3 Mai 1824 à onze heures du matin , je transvasai les abeilles de ma ruche, c'est-à-dire, que je fis passer toutes ses mouches dans une ruche vide, sans y en laisser une seule. Je mis la nouvelle ruche à la place de l'ancienne, _ afin que les mouches qui étaient aux champs, pussent re- joindre leurs compagnes. Je ne parlerai plus de cette ruche; ceux qui connaissent la culture des mouches à miel savent que les abeilles transvasées s'occupent d’abord à réparer leurs pertes et qu’elles travaillent comme les jeunes essaims. Ï ne sera plus question que de la ruche transvasée. Voici son état après l'opération. Elle était pleine aux trois quarts de gâteaux ; il n’y restait aucune mouche née ; mais les gâteaux renfermaient une assez bonne provision de miel et un cou- vain très-nombreux. Ce couvain se composait de mouches è ; i : Fr 74 posthumes. La race ou l'espèce des papillons n’est pas anéantie par la mort de ces insectes, pourvu qu'ils aient pondu avant leur mort ; et celui qui fait naître des vers à ie, à ne rétablit pas la race du papillon Bombix , Hi Gitéol ù FA q en «on pouvoir. : = ) toutes ‘formées et près de naître, d’autres mouches moins avancées, de nymphes , de vers qui s’enveloppaient de leurs coques , d’autres vers de tout âge non encore scellés, enfin d’une grande quantité d'œufs. Il n’y avait absolument au- cun ver ni aucune cellule de faux-bourdon. Je n’eus pas besoin de donner de la chaleur à ma ruche pour le moment, l’ardeur et la vapeur de mon enfumoir lui en avaient com- muniqué une très-forte ; mais il fallait la garantir du froid à venir. Pour cela je la plaçai à Fendroit le plus chaud du jardin , je la couvris d’une bonne couverture de laine dou- blée et réchauffée , et j’ajoutai par dessus le plus fort de mes manteaux de paille. Je passe sous silence les autres précau- tions que je pris pour renouveller et conserver pendant les huit premiers jours la chaleur de la ruche. Voici ce qui arriva : le transvasement était à peine ter- miné que je vis naître de nouvelles mouches ; elles ne pou- vaient encore voler , mais par l'effet d’un instinct naturel , elles rôdaient de côté et d'autre , jusqu'à ce qu’elles rencon- traient des cellules contenant du miel; elles s’y arrêtaient et sucaient avec avidité ; lorsqu'elles étaient rassasiées , elles se réunissaient au centre des gâteaux , où elles formaient un petit noyau, sans doute pour se réchauffer mutuellement. Ce noyau grossissait assez rapidement ; mais, pendant les trois premiers jours aucune mouche ne sortit de la ruche ; ce ne fut que le quatrième que quelques ouvrières se présen- tèrent à la porte et voltigèrent autour de la ruche sans s’en éloigner , ayant l'air de chercher seulement à s'orienter. Le cinquième jour , quelques unes de ces mouches , mais en petit nombre , partirent brusquement et revinrent bientôt portant à leur pattes du pollen recueilli sur les étamines des fleurs. Pendant six jours , le nombre des abeilles allant aux champs grossissait peu à peu sans que je pusse rien re- parquer qui pût faire espérer un succès ; le septième jour, (7) à partir du moment où les ouvrières avaient commencé à aller butmer , ou le onzième depuis le transvasement, il se forma à la pointe des deux gâteaux du centre de la ru- che, une boule de mouches aussi grosse qu’une très-bellé orange ; ces mouches construisirent deux gâteaux à grandes cellules ; et elles y élevèrent une centaine de faux-bourdons dont les premiers commencèrent à naître à la mi-Juin : alors elles bâtirent trois cellules royales, y élevèrent trois reines, la famille fut de nouveau constituée et la ruche sauvée. - Je ne demande pas ici aux partisans du système reçu de m'expliquer ce phénomène; je me contente de faire remar- quer que j'avais retiré de ma ruche toutes les mouches nées qu'elle contenait , tant les jeunes que les vieilles ; il n’y res- tait absolument que du couvain d’ouvrières ; que les mou- ches qui ont pondu et élevé des faux-bourdons , sont toutes nées après le transvasement ; qu’elle n'avaient pu recevoir la petite goutte de la bouillie , car la ruche n'avait jamais eu aucune cellule royale, lorsque les faux-bourdons ont été produits. Il est donc prouvé bien clairement, qu'il y à parmi les ouvrières des femelles capables de produire ; mais, pardon si je me répéte sans cesse, ces mouches ont dû être fécondées par quelques mâles ; or il n’y avait que des abeil- les ouvrières dans ma ruche , lorsque les faux-bourdons ont été formés ; donc ces mâles étaient parmi les ouvrières ; donc les ouvrières se divisent en femelles et en mâles ; et ces femelles et ces mâles ne sont nullement stériles. 2.9 Les jeunes reines ne sont point filles de la vieille, mais d’une abeille-ouvrière de seconde classe et d’un faux- bourdon. Je prie le lecteur de vouloir bien prendre la peine de revoir les observations et les expériences dont j'ai rendu compte (Bulletins de Mars et de Juin 1829) et il verra qu'il arrive fréquemment qu'il naît des reines dans des ruches qui ont perdu leur mère depuis deux mois et plus; je Le (: “A }: prie de bien méditer sur l'expérience de la ruche transvasée dont je parlais il n’ÿ a qu'un instant, laquelle se rétablit Forme et eut une reine le cingnante-huitième jour x 4 ÿ _ ap ne peut im puter à une smile absente ou morte depuis deux mois, la naissance des jeunes reines , et qu'il.faut l’attribuer néces-, sairement à une ouvrière de seconde classe, à une petite. femelle ; car il n'y a,et il ne peut y avoir, d'autre mou- che pondeuse dans une ruche qui a perdu sa mère-abeille. Je n'ai nullement besoin d’insister ; la chose est trop claire ; et je ne reviens pas sur l’explication de mos savants, sur l'adoption. de ce ver de deux jours, destiné à être une ou- vrière sans sexe et métamorphosé par la vertu de la bouillie. royale en une reine infiniment féconde ; j'ai, je crois, assez réfuté toutes ces belles choses. Je ne m'arrêterai pas. non plus, à prouver que les jeunes reines sont filles des faux-bourdons ; personne ,. que je sache , ne le conteste, pas même les partisans du système des naturalistes. Si quelqu'un en doutait , je lui ferais remar- quer qu'il ne naît jamais dans aucune ruche un ver royal, qu'au préalable il n’y ait des faux-bourdons sous la forme de mouches. Cette marche constante de la nature ne permet pas de douter que le faux-bourdon ne coopère à la formation de la reine. Il est vrai que j'ai vu, même assez.souvent, des, ruches orphelines construire des alvéoles en forme de cellules royales et y nourrir des. vermisseaux avant que leurs faux. bourdons fussent sortis ace berceau; mais dans ce cas, les. vers élevés dans ces les, n'étaient point des vers de reines, mais Rte vers. s de. nx-hourions : comme les autres. 3,2. Les, abeilles sont hybrides et fécondes. J'ouvre. mon. Dictionnaire et j'y lis : hybride , né de deux espèces, D'après cetie définition, il est évident que Les abeilles sont hybrides; STE 1 ilestmême impossible q ient pas : car s'il est vrai qu'il n’y a qu'un sexe dans chaque Lise: toute génération ést impossible autrement que par croisement entre mouches d'espèces différentes. Ainsi la mère-abeille est fille d’une ouvrière de seconde classe et d’un faux-bourdon ; ces deux mouches sont de deux espèces , la reine qu'ellés produisent est donc hybride. Ainsi les abeilles-ouvrières de première der ou Le pe mâles, so n _ » mère-abeille et du espèces, celles qui sont le frait de leur union sont donc hybrides. Ainsi’ les ouvrières de seconde classe sont filles du petit mâle et de la mère-abeille ; ces deux mouches sont de deux espèces, les ouvrières de seconde classe sont donc hybrides. Ainsi enfin, les faux-bourdons sont produits par les petits mâles et les ouvrières de seconde classe; ces dernières mouches sont de deux espèces, les faux-bourdons sont aussi hybrides. Cependant la qualification d’hybrides que je donne aux abeilles et qui leur convient , doit être modifiée , parceque les différentes espèces, et même tous les individus d’une rüche , ne forment qu'un tout , une seule et même famille dont tous les membres sont unis par les liens de la nature, par des liens de parenté , je voudrais même qu'il me füt per- mis de dire de consanguinité , je voudrais pouvoir dire qu'il n'est aucune mouche qui n'ait dans ses veines quelque goutte du sang qui coule dans les veines des mouches des autres espèces. Toutes les espèces se lient entr'elles de manière qu’elles viennent toutes les unes des autres, et qu'on peut: dire en toute vérité de chacune que tout le reste vient d’elle. * La mère-abeille donne le jour aux ouvrières de première‘ et de seconde classe , et comme tout le reste procède d'elles, ape: se en toute vérité : _ ne Socoeipes Le nn u abeilles His 3 ) ouvrières de première classe engendrent les ouvrières de seconde classe et les faux-bourdons ; et comme tout le reste procède de ces dernières mouches, on peut dire en toute vérité, que tout vient immédiatement ou médiatement des petits mâles. Les petites femelles ou ouvrières de seconde classe produisent les faux-bourdons et les reines ; et comme tout le reste procède des faux-bourdons et des reines, on peut dire avec vérité que tout vient immédiatement où mé- diatement des petites femelles. Enfin, les faux-bourdons engendrent les petits mâles et les reines , et comme tout le reste procède des petits mâles et de la reine, on peut dire en toute vérité que tout vient des faux-bourdons médiate= ment ou immédiatement, Une particularité remarquable, qui a lieu dans tous les croisemens des abeilles, c’est que si les mouches qui s’u- nissent diffèrent d’ émpces par leur origine paternelle , alors elles sont de la même espèce par la ligne maternelle, Au contraire, si elles sont ” deux sms parce # _— É : viennent de différ : dans ce ca à la même espèce par leurs ss: Par ésésles la mère- abeille et le faux-bourdon sont de deux espèces sous le rapport paternel , celle-là vient du gros mâle et celui-ci du petit, mais l’un et l'autre viennent de la petite femelle où ouvrière de seconde classe. De même , la petite femelle et le faux-bourdon sont par leurs mères d’espèces différentes ; tandis qu'ils viennent l'un et l’autre du même père, où petit. -mâle: La même chose a lieu D ts; ; et dénit de Rà que les enfans rses unions, sont hybrides d’un côté FÈe non de autre : ils ne sont re demihorbrides prè S de PUEE * à 3: +° L ER se moins à voir attribuer aux abeilles des olioiies: qui incompatibles , celles d'hybrides et de fécondes. | (74) .- Personne ne eonteste la fécondité de la mère-abeille ni celle des faux-bourdons ; au contraire, on leur en attribue plus qu'ils n'en ont réellement. S'il pouvait y avoir quelque difficulté , ce ne pourrait être que pour les ouvrières , et je crois l’avoir suffisamment levée. Je ne pourrais revenir ici sur la question de la fécondité des ouvrières sans retomber dans des répétitions ennuyeuses ; pour les éviter au lecteur, je le prie de revoir le Bulletin de Juin 1829, pag. 63 et suivantes, où jai prouvé que tous les faux-bourdons sont, fils, non de la mère-abeille, mais des ouvrières ; je le prie de donner quelqu'attention aux observations et aux expé- riences dont j'ai rendu compte dans ce Bulletin, principa- lement page 73 et suivantes. Je le prie aussi de ne pas per- dre de vue tout ce que j'ai dit jusqu'ici pour expliquer et développer mon opinion, et la question sera jugée favora- blement ; car tout concourt à prouver que les ouvrières sont fécondes , quoiqu'elles soient Lite jusqu'à un certain. point. . Du reste, la qualité d’hybride.et de fécond est-elle tout- à-fait incompatible ? tous les individus hybrides sont-il sté-. riles et mulets? Parmi les quadrupèdes je ne connais aucun exemple contraire. Mais il n'en est pas de même chez les oi- seaux. Un homme bien digne de confiance, m'a assuré avoir obtenu bon nombre d'oiseaux d'un chardonneret hybri- de, accouplé avec. une serine de Connie n pi que les femelles hybrides Jui * obtenir ndiaus chose rs mâle, dis lui ébaié une femelle de la même espèce que sa mère. Je citerai un autre fait semblable qui ne m'est pas étranger et dont je puis montrer la preuve. J'ai un serin hybride , né chez moi d’une serime de Cananie et d’un serin commun ( x ). Je lui ai donné (75) Re ne femelle de son espèce , hybride comme lni, et iln'en est rien résulté ; deux autres femelles que j'avais donnée ont été accouplées avec des serins de Canarie et n’ont également rien produit. L'année dernière , à la fin de l'hiver , une serine de Canarie vint se refugier chez moi et ne fut point récla- mée. Je la donnai à mon serin hybride; elle fit quatre pontes, en tout 17 œufs, il en naquit 14 oiseaux et un quinzième était mort dans l'œuf. Voilà donc un hybride fécond , fécond au moins avec une femelle de la race de sa mère ; et remarquez en passant que chez les abeilles tous les accouplemens ont lieu entre mouches qui sont de la rare dans le département de la Gironde , mais commun sur les bords de VA dour , où il arrive au mois de Mai pour en repartir avant la fin de lété. Quoique -cet oiseau porte le nom de serin, il ne faut pas le regarder comme une variélé du serin de Canarie; il suffit de le voir et de l’entendre pour être convaincu ya forme une espèce à part ; et les oiseaux qui me sont venus d’un serin commun et d’une serine de Canarie , ont bien montré le caractère Mois ; nés dans mon cabinet de toilette , soignés par moi, accoutumés à me voir depuis que leurs yeux étaient ouverts, ils ont été plus farouches que des oiseaux nés dans les forêts les plus sauvages. Dès que j'appro- chais de leur cage pour leur donner la pâtée , ils se tracassaient d’une manière extraordinaire , ils se blessaient , ils se tuaient, et je les aurais tous perdus ainsi, si je ne m'étais avisé de fermer le contre- “vent et de les mettre dans les ténèbres avant d’en approcher. Cepen- dant ils sont devenus peu-à-peu moins farouches , mais nullement familiers et on ne pent-espérer d’eux aucune des amabilités des se- rins de Canarie. Lorsqu'ils ont été nourris , ils se sont montrés mé- chans entr’eux ,; ils se battaient continuellement et ne se donnaient aucun repos. Lorsque mon seria hybride est devenu père, il s’est montré dénaturé , pire et plus têtu qu’un mulet; il arrachait ses enfans du nid, les jettait sur la coulisse , les déchirait, s’abreuvait de leur sang et se nourrissait de leur chair; et si je suis parvenu à en sauver quelques-uns , ce n’a été qu’en Péloignané au moment de leur naissance. 2 (76) même espèce par la ligne paternelle ou par la ligne mater- nelle, et qui ne diffèrent que par l’une ou l'autre, et ja- mais des deux côtés. ( Au moment où je trace ces lignes, trois petits qui viennent de naître , attestent encore la fécon- dité de mon serin hybride ). Dans le règne végétal on voit aussi des hybrides. J'en ai reconnu , dans la pépinière du département de la Gironde, trois qui m'ont singulièrement intéressé ; ils avaient été pro- duits par un pêcher , dont les fleurs avaient été fécondées par le pollen des fleurs d’un amandier très rapproché. Ils tenaient tellement par les feuilles , par l'écorce et par le port, des deux espèces dont ils venaient , que l’un les prenait pour. des pêchers et l’autre pour des amandiers. J’attendais avec impatience la floraison ; elle vint assez promptement. Les fleurs ne tenaient point de l’amandier , elles étaient de véri- tables fleurs de pêcher, mais petites, on y voyait distincte- ment un pistil , des étamines et du pen Après la floraison , bon nombre de fleurs parurent nouées, les embryons des fruits se formèrent, mais lorsqu'ils eurent atteint la grosseur d’un pois, ils séchèrent et tombèrent ; le même phénomène se renouvella trois années consécutives et les arbres mouru- rent. Le jardinier de la pépinière , jaloux de conserver cette espèce , pour voir quel en serait le résultat, en avait fait des écussons , il en avait donné des sujets à des amateurs ins- truits ; mais toutes les entes ont péri comme les sujets pre- imiers. Ainsi je ne puis rien conclure de cet exemple, que je ne rapporte que comme curiosité, Mais il y a chez M. Catros, membre honoraire de la Société Linnéenne , des acacias et des mille-pertdis hybrides, qui se rensiienée par la graine ; on peut les voir dans cet oasis si admirable et si admiré que ce pépiniériste distingué a créé dans la commune de Pessac sur un terrain ingrat et au milieu des bruyères, Ne soyons donc plus étonnés , si les (77) abeilles sont fécondes quoiqu’hybrides. Si parmi les oiseaux ét parmi les végétaux on voit des hybrides jouissant de la faculté de multiplier; pourquoi ne pourrait-il pas en exister parmi les insectes ? comment n’attribuérais-je pas cette faculté äux mouches à miel , lorsque je vois qu’elles en jouissent ? Je termine cet article par une éspèce de profession de foi qui fixera le lecteur sur le degré de confiance qu'il peut . &ecorder aux différens points de mon système, 1°. Jai dit que la mère-abeille produit les ouvrières , toutes les ouvrières, rien que les ouvrièrés ; et je suis sûr : 3 cela ést vrai. 2.9 J'ai dit que les dtitriètes ne sont point neutré _n ont des sexes ; qu’elles sont 1 âles les autres femelles, ét je suis sûr de la vérité de cette assertion. 3.° J'ai dit que les ouvrières des deux sexes frayent en- telles et que tous lés faux-boutrdons viennent d'elles ; et je suis sûr que cela est ainsi. 4.° J'ai dit que les jeunés reines sont filles d’une ouvrière et d’un faux-bourdon ; et j'en suis intimeinent convaincu. 5.9 Mais j'ai divisé les ouvrières mâles et les ouvrières fe- melles en deux classes formant deux espèces différentes ; j'avoue que sur ce point je n’ai pas la même certitude ni la même conviction que sur les autres. Des mouches qui nais- sent ensemble , qui se ressemblent parfaitement, si ce n'est que les unes ont le ventre plus arrondi et les autres plus Re _— ns peut venir de celle du sexe, roses devoir former qu’une seule et même espèce et être filles du même père et de la même mère. Je les ai divisées en deux classes, d’abord parce que dans mes longués observations il m'a paru que lorsqu'une jeune reine n'a été fécondée que par le faux-bourdon, toutes les mouches qu’elle produit sont du sete masculin. Ensuite j'ai jugé que cette distinction doit nécessairement exister , car ERRX sans elle on ne pourra plus dire que , chez les abeilles; il n'y a qu'un sexe dans la même espèce, et tous les croisemens n'auront plus lieu entre mouches d'espèces différentes. Enfin, si l'expérience démontre qu'il ne naît jamais aucun mâle parmi les reines, ni aucune femelle parmi les faux- bourdons , ne devons-nous pas juger par analogie, que la même chose a lieu parmi les petits mâles et parmi les petites femelles? Voilà mes raisons, je n'en ai pas de meilleures à donner; le lecteur les jugera. Mais s'il prononce une sentence contraire , < ne tiens pas ‘pour cela ma cause perdue ; je soutiens encore .que le sys- tème des naturalistes est faux et mon opinion véritable ; mais dans ce cas je dis : qu'il n’y a que bois espèces de mouches, une mère-abeille, des ouvrières et des faux- bourdons ; que la mère-abeille ne produit que les ouvrières ; que celles-ci sont des deux sexes , qu’elles frayent ensemble , donnent le jour aux faux-bourdons; enfin, que. les jeunes xeipen sont. file es spam. et su une ouvrière. IL ce LS EL de n'ont pas la faculté de Sr propre espèce , et que les faux-bourdons ne sont pas rigoureusement hybrides , mais simplement fils d'hybrides. Explication des phénomènes et solution des EraMuS que présente l'Histoire Naturelle des abeilles. Un système sur un sujet caché est admissible , lorsqu’en le supposant vrai, il facilite les moyens d'expliquer simplement ". re 11 £ 2 1 LE x # 8 1 g°s et de résoudre d’une manière claire et satisfaisante toutes les difficultés qu'elle offre. Ce n'est que par ces moyens, (s'ilest permis de comparer lesgrandes choses aux petites, ) que le fameux système du pende- pus Copemie, 2 a Re phé de toutes les idées et et de t ner st l'univers. Or je dis que mon système, et mon système seul, offre les moyens d'expliquer naturellement tous les Hhéäoe mènes qui ont tant fait travailler les têtes des naturalistes : et de résoudre facilement toutes les difficultés qui se présen- tent sur. l’organisation des familles de nos insectes ; je dis plus , je dis que mon système admis, il n’y a plus chez les abeilles aucun phénomène ; tout est simple et naturel ; il n’y a plus de difficultés graves, elles sont toutes aplanies. Premier phénomène. On a remarqué que lorsqu'une mère-abeille vient à mou- rir, les ouvrières de sa ruche élevent des faux-bourdons. Ce fait n’est point contesté (a). Voilà une difficulté bien sérieuse pour nos savans : car, si les ouvrières sont neutres et sans sexe, comme ils le prétendent, comment se fait-il qu’elles sidi des faux-bourdons ? pour se tirer d’embarras, ils ont inaginé cette fameuse et merveilleuse bouillie royale dont j'ai tant parlé ( Bulletins de Mars et de Juin 1829 } et à laquelle ils ont attribué la vertu de développer les sexes ; ils ont de plus imaginé , je ne sais sur quel fon- dement, que quelqu'’ouvrière avait pû recevoir dans son enfance quelque goutte de cette bouillie, MR P- 48. — Draparn., 4) pl. 6, fig. 16-17. Le Grand Ruban. Geoffr., n.° 13. 8. Heux convea. Lam. , n.° 92.— Férus.— Millet, 35. . Ch. Des Moul. , p. {9.—Drap., 45, pl. 8, f. 1-3, D'Audeb.-—n. 161. ©. Heuix niTiba. Lam. en LE ne n.° m8. Féruss. Helix nitens. Gmel., n.° 66. ( 97 ) | Helix lucida. Drap., 34, pl. 8, fig. 11-12.— Ch, Des Moul. , n.° 10, p. 48. | 10. Heux misprma. Lam., n.° 100. — Lin. Gmel., n.° 42. — Ch. Des Moul. n.° 12, p . 48.— Millet 11.— Férus. me » n° 271. .— Drap. 35, pl. 7, fig .20- La Péloutée. Geoffr. 11. Heurx noruxpara. Lam. , n.° 101.— Gmel. , n.° 69. — Drapamn. , 52, pl. 8 , fig. 4-7. hs Millet, 19. — Brard, 14. nr > 196. —Ch. Des Moul. , p. 49. Le Bouton. Geoffr. 12. Heux srriaTa. Lam. , n.° 103. — UE 39, E à 6, fig. 18-21 — D'Audeb. Se Des Moul. , n.0 13, p. 48. La Striée. Geoffr., nv. 5. Le Petit Ruban , ejusd. n.° 11. Elle présente beaucoup de variétés. 13. Heux caxpura. Stud. , catal.— Féruss. , tab. syst. , --p- 44, n.° 279.— D’Audeb. , n.° 279. Æ. striata. Var. Draparn. 14. Heux Purcuezca. Lam. , n.° 107. — nl n° 67. —D'’Audeb. , n.° 113. — Ch. Des Moul. , p. 49.— | Férus. — Millet , 18.— Brard , 13. —Drapam. , 49, pl. 7, fig. 30-32. La Petite Striée , Geoffr. n.° 6. 15. Heu semicra. Drap., 0.0 33, pl. 7, fig 16-17. — set 9.— Muller. —Férus. —Ch. Des Moul., “Dé H:p er | dict. des sc. nat., T. 20, Pie 435. 5 16. Heu € ; Prodr. — Lam., 96. — DE tes — (nom Le. à : (98 ) F1. Nitida. Drap. , 54.— Brard., 6.—Millet, 20.— Ch. Des Moul. , n.° 20..p. 49. 17. Heux cmistazuina. Drap., n.° 56, pl. 8, f. 13-20.-Ch. . Des Moul. , n.° 22. p. 50.—Millet 22.— Mull. * Helix hyalina. Féruss. , Prodr. Trouvée à Kervalon , au fond du port de Brest, par M. le Colonel Baron de Kindelan. Rare. 18. Heux Kermorvax. Nob. Helix Quimperiana. Férus. , var. À et B, n.° 172; pl. 66, fig. 2. Has. Quimper et plusieurs localités aux environs de Brest, particulièrement la belle propriété de M. Riou, à Kervalon, où elle est très-abondante dans les lieux humides. Cette belle espèce a été découverte par M. Le Borgne de Kermorvan » Capitaine d’Artillerie en retraite à Quimper, qui la communiqua à M. Desmarets avant la publication du magnifique ouvrage de M. le Baron de Férussac. Le nom de Quimperiana ( bien mieux Corisopitensis ) que lui a im- posé ce savant naturaliste, m’ayant paru trop exclusif, j'ai cru pouvoir me permettre de la dédier à l'honorable mili- taire mutilé qui l’a découverte, et je le prie d’agréer cet hommage de mon profond respect. 20. Heux nTibuza. Drap., n.° 55.— Millet, 21.— Ch. Des Moul. , n.° 21, p. 50. H. cellaria ? ‘Studer. 1. Heux srriaruza. Linn. H. lenticula. Yéruss. Coll. ( Mon. CI. Michaud in litt. ad Carol. Des Moul.) 22. Heux ruiva. Mull. > VETTB. , 249.— Drap., n° 7; p- 81, pl 7, fig. 12 — 13. Les =. trois espèces ont été trouvées à Kervalon : je les dois lobligeance de M. le Baron de Kindclan. ( 99 } ge Genre. CAROCOLLE.—CAROCOLLA. Lam.,T.6G, 2.me part, , p. 94.—Cn. Des MouL.— Helicis spec. Draparx.— Miirer.— Brarp, etc. Helix, Fénus.— (Sous-genres Helicigona , Helieella ). 1. CarocoLLA LapicIba. Lam., n.° 16.- Ch. Des Moul. p. 50. Helix lapicida. Lin. Gmel., n.° 2. ue 16.— Brard , 12.—Draparn., 47 PL 7: f. 35-37 La Lampe. Geoffr., n.° 12. 2. CaRoGOLLA ELEGANS. Lam. , n.° 18.-Ch. Des Moul., p. 50. Helix elegans. Gmel., 229.—D’Audeb.—Féruss. — Draparn., n.0 3. pl. 5. f. 1-2. Trochus terrestris. Chemn. Has, Quimper. Cette espèce m'est indiquée pu M. de Kermorvan.. 10.me Genre. MAILLOT.—PUPA. Lam. T. 6, 2.me part. , p. 103.— Draparn.— Miier.— Bsarp.— Cu. Des Mouz. . Helix Fén. ( Sous-genres Cochlodonta , Cochlogena , Cochlodina. } -« Ejusd., spec. plur. Verrico , »’Aupes. , Fénus. 1. Pura varrasmus. Lam. , m.o 19.— Ch. Des Moul. p. 52. Draparn. , 16 E 3, fig. 55-56. Helix mutabilis. D'Audeb. — Féruss. 2. Pupa rracius, Lam. , n.° 24.— Draparn. , pl. 4, fig. 4. Turbo perversus. ‘Lin. Gmel. , n.° 58. Helix perversa. D'Audeb. Re n.° Sri. Cette espèce est très-commune dans les douves du château de Brest. 3. Pura umpuaicata. Lam. , n.° 26.— Millet, 3.— Ch. Des Moul. , p. 53 LE ; 71 Pl. 3, fig. 39-40. ( Helix doliolinum. D'Audeb. Helix umbilicata. Féruss. Turbo muscorum. Maton.— Montag. ( non Linn. } 4. Pura marcwaTaA. Drap. , 6, pl. 3, fig. 36-38.— Ch. Des Moul. p. 51 , n.°3.— Millet, n.° 2.—Brard , n,° 4. Pupa muscorum. Lam. , n.° 27. Turbo muscorum. Lin. Gmel., n.° 94. Helix muscorum. D'Audeb. , 475.— Férus. Le petit Barillet. Geoffr., n.° 20. 5. Pupa musconum. Drap. , 1, pl. 3, fig. 26-27, (non Lam. ). — Ch. Des Moul. , n.° 1, p. 51.— Brard , 5. Pertigo cylindrica. Férus. Ha. Kervalon ; trouvé par M. le Baron de Kindelan. 6. Pura PycmÆa. Drap. , 3, pl. 3, fig. 30-31. Ch. Des Moul , n.° 2 À 2 sr. — Millet, n.° 1. Vertigo pygmæa. Férus. dem 2 Pas ur ile Draparn. , n.° 4, p. 6o,pl3, _ 11.me Genre. CLAUSILIE.— CLAUSILTA. Lam., T. 6, 2.me part., p. 111.— Drapars.— Muxer. Brarp.—Cu. Des Mour. = Helix , Fénus.—( Sous-genre Cochlodina ). 1. CLausiciA PArILLARIS ? Lam. , n.0 10.— Draparn., pl. 4, 4 LA Turbo bidens. Lin. Gmel. , n.0 87. Re. 2. et D'Audeb., n.° ge _— - Férus. quia peut-être pris pour alla wi une FR ee a potités ME me et qui n'est ee pes papil- daris. ( 107 ) 2. CLausirra RuGosA. Lam. , n.° 12.— Millet , n.°3.—Charl. Des Moul. , n.° 3. p. 52.— Draparn. , 9, pl. 4, f. ‘ 19-20. : Helix rugosa. D'Audeb., 543.— Féruss. La Nompareille. Geoffr. n.° 32. + CLausita emexs. Draparn., 1, pl. re f. 5-6.— Millet , 1. — Brard., 1.— Ch. Des Moul. , p. 52. Helix bidens. D'Audeb.— Féruss. Turbo laminatus. Maton. Montag. Turbo biplicatus. Bean. 12.me Genre. BULIME.— BULIMUS. Lam. , T. 6, 2.me part. , p. 116.— Draparn.— Mi. — Ca. Des Mou. Helix , Fénus. ( Sous-genre Cochlogena, Cochlicopa, Cochlicella ). 1. Buzmus acurus. Lam. , n.° 30.— Millet, 4.—* Ch. Des 6 re 53. — Drp, 7, pl, fig. 29-30. Var. A. B. C Helix acuta. Gmel., 136. æ Buzmus LUBRIQUS. Lam. , n.° 34.— Millet, 2.— Prard, 2.-Ch. Des Moul., p. 53.-Drap. , L sf. 35 Helix sub-cylindrica. Lin. Gmel. , 118. Helix lubrica. Gmel.— D'Audeb.— Férus. La Brillante. Geoffr. n.° 17. 13.me Genre. AGATHINE.— ACHATINA. “Lan. , T. 6, 2.me part. p. 126.— Ch. Des Mouv. Helix , Féauss. ( Sous-genre Cochlicopa ), - 1. Acuarina AciCuLA. Lam., n.° 19.— Ch. Des Moul., pag. 54. Bulimus acicula. Drap., 5, pl. 4, fig 25 - 26. — Les Metz 97 É sas Millet, 5. Helix acicula. D'Aud.; n.° 371.— Féruss. { 102 Buccinum terrestre. Maton. - .Helir octona. Gmel., n.° 120. ( non Férus. } L’Aigrette. Geoffr., n.° 21, 14.me Genre. AMBRETTE.—SUCCINEA. Lam. , T.6, 2.me part., n.0 134.— Drapanx.— Muner. — Brarp.— Cu. Des Mouzns. Helix , Féauss. ( Sous-genre Cochlohydra ). 1. Sucoes ampmsia. Lam. , n.° 2.— Millet. — Brard.— Ch. Des Moul. , p. 55.— Drapam. , 1, pl. 3, fig. 22-23. Helix putris. Lin. Gmel. , n.° 135.— Montag.— D’Audeb.— Férus. Helix succinea. Maton. L’Amphibie ou l'Ambrée. Geoffr. n.° 22. 15.me Genre. AURICULE.— AURICULA. Lam. T. 6, 2.m° part., p. 136.— Drap.— Cu. Des Mour. Carychium ; Murz. — Fraus. 1. Aumicuza mivmma. Lam. , n.° 10.— Drap. , 3, pl. 3, fig. 18-19.— Ch. Des Moul. , p. 55. Helix carychium. Gmel, n.° 156. Carychium minimum . M. Férus. 2. AURICULA LINEATA. Drap., p. 57, n.° 2,pl.3, f. 20-21. Bulimus lineatus.. Drap., Fabl. des Moll., n° 4, pag- 67. & _ Carychium lineatum. Féruss. Tabl. syst. auric., p. 100,n°1. : An Turlo fuscus? Maton et Rackett. Trouvée à Kervalon par M. le B.c" de Kindelan. Très rare. x6.me Genre. CYCLOSTOME.— CYCLOSTOMA. Lam, T. 6,2. part., p. 142.— Drar.— Féaus.— Muzer.— Braun. — Cx. Des Mou. { 103 ) 1. CyxCLOSTOMA ELEGANS. Lam., n.° 26.— Drap., n.° 1, pl. 1, fig. 5-7.— Férus.— Millet.— Brard.— Ch. Des Moul. , p. 55. Turbo elegans. Gmel. , n.° 74. L'Élégante striée. Geoff., n.° 1. 2. Cycrosroma macuzatTumM. Drap., 13, pl, 1, fig. 12. — Ch. Des Moul. , p. 56. Cyclostoma patulum. Var. B. Drap. , tabl. des Moll. Les Lymnéens. Lam. — Limnacés. BLanv. Les Limnocochlides (sans collier), Lara.— Ranc, p. 175. 17.me Genre. PLANORBE.— PLANORBIS. Lam. , T. 6, 2.e part. , p. 150.— Draparx.— Muizer. — Fénus.— BLanv., dict. des sc. nat.— Cu. Des Mouz.— Miizer.— Brarp.— Ranc. 1. PLanonms corweus. Lam. , 2.— Br: 2: DT Es 44.— Ch. Des Moul. sua, p 56. — Millet , 2. — Brard, 1. —Blainv. Helix cornea. Lin. Gmel., n.° 35. Le Grand Planorbe. Geoffr., n.° 1. 2. PLanorms sprrorsis. Lam. , n.° 6.— Mull.— Brard, 5. — Blainv.— Ch. Des Moul. , n.° 7, p. 57. Panorbis vortex. Var. B. _. , 6, pl. 2, fig. 6-7. Helix spirorbis. Lin. Gmel., n.° 36. ; Le Petit planorbe à cinq SR Géoffr. , n.0 2. 3, Pzavormis vorTex. Lam., n.° 5.— Mull.— Brard, 4.— Millet, 6.— Blainv.— Ch. Des Moul., n.° 6, pag- 57- Planorbis vortex. Var. À. Drap., 6, pe 2, f. 4-5. Helix vortex. Lin. Gmel. , n.° 30. Le Planorbe à six 4 à arètes. Geofr. 4. Praxorms conrortus. Lam., n.° 9.—Drapamn. , n° !. (104) pl. 1, f. 39-41.—Millet.—Brard. ,,6.—Blainy. — Ch. Des Moul. , n.° 1, p. 56. Helix contorta. Lin. Gmel. , n.° 33. Le Petit Planorbe à six spirales rondes. Geofir. 5. Pranormis xirpus. Lam., n.° 11.— Muller, Verm. p. 163 , n.° 349.—Ch. Des Moul. » N°11, p. 59. Con Drap. nec. Mill.) Helix nitida. Gmel p. 3624, n.° 38. (non Drap., nec cæt. auct ). Planorbis complanatus. Drap. , Mol. , pl. 2, fig. 20-22 , n.0 11.— Millet, 12,— Brard, 8. (non | Poiret . Trouvé par M. le Baron de Kindelan. 18.me, Genre PHYSE.— PHYSA. Lam. > T.6 , 2.me part. , p. 155.— Drap.— Murer.— Rial Cu. Des Mouz.— De BLarwv.— Rawc. 1. Paysa ronTinaus. Lam. , n.° 2.— Draparn. “1: DE 518. illet , 1.— Brard, 1.— Ch. Des Moul., p- os —Blainv. Dict. des sc. nat. Bulla fontinalis. Lin. Gmel. , n.° 18. La Bulle aquatique. Geoffr. n.° 10. 2. Paysa aypxorum. Lam., n.° 3.—Drap., n.° 3, pl. 3, 12-13. Bulla hypnorum. Lin. Gmel. , n.° 19. Bulla turrita. Gmel , n.° 20. Bulimus hypnorum. Brug., dict., n.° 11. Has. Quimper. Cette espèce m'a été indiquée par M. le Chevalier de Kermorvan. 19.me Genre. LYMNÉE.— LYMNÆA. Lam. , T. 6, 2.me part. , p. 157-— Mnier. Limnea. Deshay. ; dict. clas. d'h. nat.— Ch. Des M. ( 105) Limnæa. Blainv. , e des sc. nat. — Desmarets. — Férus.— Basterot. Limneus. Draparn.— Sowerby.— Brongniart. Lymneus. De France.— Brard. Lymnæœus. Cuvier. Lymnus et Radix, Denys de Montfort. 1. Lymnea sracxaus. Lam. , n.° 2. Drap. , 5, pl. 2, fig. 38-39.— Ch. Des Moul. , p. 61.— Deshayes. Millet, 5.— Brard, 1.— Blainv. , loc. cit. Helix stagnalis. Lin. Gmel. , n.° 128. Buccinum stagnale. Mull. Bulimus stagnalis. Brug, dict, , n.° 13. Le Grand Buccin. Geoffr. 2. Lyenea pazusrais. Lam. , n.° 3.— Drap. , 6, pl. 2, fig. 4o - 42 et pl. 3, fig. 1 +3. — Desh. — Millet, 6. — Brard, 2.— Blainv.— Ch. Des Moul. , p. Gr. Helit fragilis. Lin. Gmel. , n.° 129. Helix palustris. Gmel. , n.° 131. Ejusd. Æelix corvus , n.° 203. Bulimus palustris. Brug. , dict., n.° 12. 3. Lymwæa aurICULARIA. Lam., n.° 7.— Dee a, E 28-29. Helix auricularia. Lin. Gmel. , n.° 14: Buccinum auricula. Muller. Le Radis ou Buccin ventru. Geoffr. 4. Lvmxæa ovara. Lam. , n.° 8.— Drap., 2, pl. 2, f. 30- 31.—Ch. Des Moul. , p- 62.—Millet , 2. MS 5.—De Blainv. Helix teres. Gmel. , n.° 217. 5. Lymsæa peRecra. Lam. , n.° 9.—Drap. , 4, pl. 2, f. 34- 37.—Millet, 4.—Blainy.—Ch. Des Moul. , P- 63. - Helir peregra. Gmel. , n.° 133.—Monrag., ex D. Leach. Buccinum peregrum. Mull. 6. Lymvæa mnura. Lam., n.° 12.—Drap. , 8, pl. 3, £ 5. 7.—Ch. Les Moul., p. 62.—Millet, 8.—Brard, 3. — Plainv. , Helix truncatula. Gmel. , n.° 132. Bulimus truncatus. Brug., dict. n.° 20. Bulimus obscurus. Poiret, Prodr. n.° 3. Le Petit Buccin. Geoffr. Les Péristomiens. Lam. Les Turbinés , Fénus.— Ranc., p. 182. 20.me Genre. VALVÉE.— WALFATA. Lam. , T. 6, 2. part. p. 171.— Muizer. — Brarp. — Cr. Des Mour. Valvata et cyclostoma. Draparn.—Millet. Helix. Gmelin. Turbo. Poiret. 2. VaLvaTa piscivaLis. Lam. , n.° 1.—Ch. Des Moul. p. 64. Valvata obtusa. Brard , n.0 3. Turbo cristata. Powet, Prodr. n.° 1. Helix piscinalis (44) et fascicularis. Gmel, Cyclostoma obtusum. Drap., 3, pl. x, f. 14. — Millet , 2. Le Porte-plumet. Geofir. 2. Vazvara pLanormis. Drap., 2, pl. 1, f. 34-35.— Millet, 1.—Brard , 2.—Ch. Des Moul., p. 64. Valvata cristata. Muil. 23. Genre. PALUDINE. — PALUDINA. Lau. , T. 6, 2.° part. , p.172. 1. sous-genre des Paludines , Raxc, p. 182. (107) Paludina. Brard. — Férus. — Blainv. — Desh. — Ch. Des Moul. Cyclostoma. Draparn. — Millet. Nerita. Muller. — Geoffroy. Bulimus. Poiet. — Brongniart. 3. Pazupixa vivipara. Lam. , n.0 1. — Brard, 1.— Blainv., dict. des sc. nat.— Ch. Des Moul., p. 64. Cyclostoma viviparum. Drap. , 5, pl. 1, fig. 16. Cyclostoma contectum. Millet. Helix vivipara. Lin. Gmel. , n.° 105. Bulimus viviparus. Poiret, Prod. Nerita vivipara. Mull. La Vivipare à bandes. Geoffr. 2. Pazunixa impur4a. Lam: , n.° 5.— Brard, 2.— Blainv. — Ch. Des Moul. , p. 65. Cyclostoma impurum. Drap. , 7. — Millet, 5. Helix tentacula. Lin. Gmel. , n.° 146. Bulimus tentaculus. Poiret, Prod. Nerita jaculator. Mull. La Petité operculée. Geoffr. Les Néritacés. Lam. Les Trochoides , Cuv., — Rance, p. 191. __22.me Genre. NÉRITINE. — NERITINA. Lam. , T. 6, 2.° part. , p. 182. 2.me Section du genre Mérite, Raxc, p. 194. Néritine. Férus.— Desh.— Blaimv.— Ch. Des Moul. Nerita. Linn. Gmel. — DRE — Millet. — Brard. — Poiret. — Geoffr. , etc 1. NerrrINA FLUVIATILIS . Lam. , n.° 19. — Blainv., — Ch.. Des Moul. , p.68. Nerita fluviatilis et N. fontinalis. Brard. 1 et 2. Nerita fluviatlis. Lin. Gmel, , n.° 29.— Drapar., 1, | 4 ( 108 ) pl. 1, fig. 3-4. — Millet, 1, var. A et B. — Muller. — Poiret, Prod. La Mérite des rivières. Geofir. Has... Très-commune aux environs de Landerneau, mt —— RÉCAPITULATION DES CATALOGUES DE TESTACÉS MARINS, TERRESTRES ET FLUVIATILES DU FINISTÈRE. Bivalves... /o. Espèces... 134, : : GENRES MARINS { se es ñ 243, Univalves. 41. Espèces... 109. 81. 243. Bivalves.. 3. Espèces. 9. GENRES FLUVIATILES { } : UUuivalves. 8. Espèces... 22. 74 if: 31. 43 GENRES TERRESTRES { Univalves. 11. Espèces Genres... 103. Torar DEs * Espèces. .…. 317. - Brest, le 1.% Juillet 1829. CoLLarD DEs CuEnnes. FAUTE A CORRIGER : Dans la précédente Livraison, p. 54, article du Paccirum Ascs- nias , supprimez le second synonyme ( B. Calmeilii, Payraudeau ). C’est une espèce toute différente. Cu. Des Mouus, Présid. de la Société, Éditeur responsable. SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. N° 91.— 20 JuIN 1830. ZOOLOGIE. HELMINTHOLOGIE { 1 }. IV. Norrce sur La ponte de la Planaire lactée, Mu. ; par M. Cuarces Des Mouuxs , président. J'avais lu avec un vif intérêt, dans les Annales des Sciences Naturelles, T. XV, p. 139, le beau travail de M. le pro- fesseur Ducës , intitulé : Recherches sur l’organisation et les mœurs des Planariées. J'avais même recueilli et con- servé né Fe — pre fonts vivantes ; mais, les mollus- ques , je n'avais point étudié Écreis de ces Planaires , et ce fut pour ainsi dire dans le seul but d'observer , par délassement , leurs habitudes et leur manière de vivre, que je recueillis, au printemps dernier , celles qui m'ont fourni (1 ) Je suis réduit à employer ce titre vague, par l’incertitude qui règne encore sur la véritable place des Planaires dans l’ordre naturel, et parce que le mot paciongles les proposé par M. de Blainville, applicable que le premier. LE + {110 } de sujet des chéeéiées qu'on va de. Si les naturalistes ÿ trouvent quelqu'intérêt , ce sera done au hazard seul qu'ils en devront rendre grâces. Avant d'entrer en matière, je dois solliciter toute leur indulgence , car, je le répète, je vais décrire des objets dont l'étude ne m'est pas familière. J'aurai peut-être omis des considérations intéressantes, où trop appuyé sur d’autres moins utiles ; un autre que moi, pourvu ‘imstrumens d'observation dont j'étais privé, aurait vu plus que je n'ai vu, aurait surtout mieux profité de ce qu'il eût vu. Je sens tout cela, je m'empresse de l'avouer ; mais, sûr de la fidélité minutieuse avec laquelle j'ai noté , jour par jour , mes remarques , ayant d’ailleurs acquis, par mes auires études , quelque habitude d'observer, j'espère que ces pages ajouteront quelques faits instructifs à l'étude des animaux si intéressans et si peu connus qu ‘elles concernent. Le 15 Mars de cette année 1830 , dans une prairie du vallon æ Langai, ges Pace (Dép. t de la Dordogne), je recue Planaria lactea , dans l'après- Midi, par un topé légèrement couvert et très-doux. Ces Planaires marchaient assez vite sur un fond de vase très-fine , dans un petit fossé où il n’y avait point de courant, et seu- lement un demi-pouce d’eau très-claire. L'une d’elles avait üun pouce de longueur dans sa plus grande extension. Une autre était un peu plus petite , et la troisième plus petite encore. Je les mis dans un flacon, avec plusieurs crevettes communes , un autre petit crustacé aquatique en forme de . cloporte , iére cyclopes presqu'invisibles à l'œil mu, plu- sieurs larves de ‘phryganes, plusieurs P/anaria nigra , Les ” purs. Limnes minuta et un Limnea peregra. presque toute la soirée au fond 1h. FRE su 5 Pa | ans ,etn'en ut pan ae tandis qe grou vrêvettos dé- vorèrent toutes les petites {-1EL1) Le 16, je mis tous ces animaux dans un bocal cylindrique de verre blanc, assez grand , rempli d'eau du ruisseau dont les sources communiquent avec le fossé où j'avais trouvé les Planaires. Les Planaires noires se promenèrent tout le jour, et fort vîte, contre les paroïs du bocal , tandis que les Pla- naires lactées se tinrent constamment au fond, et le plus souvent immobiles. Lorsque je les regardai , mais sans atten- tion spéciale , je ne vis dans leur corps aucun indice d'œufs. Le 17, dans la matinée, les deux plus grosses Planaires lactées marchaient contre les parois du bocal ; je remarquai avec étonnement, vers le tiers postérieur de leur longueur, une très-grande tache circulaire , d’un assez beau jaune , qui se trouvait en arrière de Ja are tache alongée , blanche et transparente , un peu étranglée dans son milieu , qui marque l'espace occupé par le sucoir , le pore alimentaire et l'appareil génital; (il m'a été impossible , pendant tout le cours de mes observations, de distinguer, au moyen de la loupe assez bonne que je possède , le porc génital dans l'état de repos ). Je n'avais point avec moi l'ouvrage de M. Dugès, mais je vois par la fig. 17 de sa planche 4."+, que la place occupée par cette tache jaune s’étendait depuis le bord antérieur du pore génital jusques près du pore alimentaire ; il est probable que le pénis se trouvait ou refoulé en avant , ou plutôt relevé obliquement à l'intérieur , par l'effort de cette masse jaune , ({ voyez pl. 5, fig. 4-5 ), car elle était de toute nécessité, comme on le verra plus bas, contenue dans la poche com- mune dont le contour est ns , dans les figures citées, par un trait pointillé. Occupé d’une affaire pressante , je ne m'arrêtai pas davan- tage à cet examen: mais je ne tardai pas à me souvenir que M. Dugès n'a parlé de la ponte de la Planaire lactée que d'une manière très-vague , et qu'il n’a pas eu l’occasion de Vobserver. Voici tout ce qu'il en dit, après avoir décrit avec (112) les détails les plus circonstanciés la soie et l'œuf pédiculé de la Planaire brune ( Planaria fusca, Mull. ) : » Si j'en juge par quelques échantillons trouvés autour des » pierres submergées , les œufs de la lactée ne sont point » pédiculés ; ils sont ovales, assez gros, et ne paraissent » contenir qu'un seul fœtus. C’est encore là une différence » notable, car ceux de la PL. brune en renferment de cinq à » neuf sous une même enveloppe cornée , et sans aucunes » cloisons où membranes intermédiaires ». On verra plus bas quels sont les faits qui confirment ou infirment les différentes parties de cette supposition du savant professeur, Quoiqu'il en soit, je prévis que l’ebservation qui s’offrait à moi serait intéressante , puisqu’aucun auteur n’avait décrit la ponte de cette espèce. Je revins , pour l’examiner , à 3 heures ’/, après-midi. La plus grosse des deux Planaires avait pondu un œuf énorme pour sa taille , parfaitement sphérique , de deux millimètres */, environ de diamètre , ( un peu plus d’un ligne ), nt ; d'un beau jaune d'œuf brillant ee une couleur plus foncée sur les bords lorsqu'on le regardait à travers le verre, à contre-jour , ( illusion d'optique ). Cet œuf était collé au moyen d’un peu de mucilage incolore , et par un point visiblement applati, contre la paroi du bocal. U n’y avait qu'un instant sans doute qu'il était pondu, car la mère le couvrait encore de son corps. Elle se retira immé- diatement , mais resta jusqu’à la nuit à côté de l'œuf, la tête presque toujours tournée vers lui. Elle semblait fatiguée , et prenait de temps à autre des positions bizarres , qui la fai- saient paraître contournée , festonnée , dentée en son con- tour. Vers l'entrée de la nuit , elle sous de l'œuf et n s! revint plus. L'œuf resta RSS fixé à la place où il avait été déposé. Il en a été de même de tous ceux que j'ai obtenus depuis ; le mouvement et le courant nécessaire pour - (153 ) changer l’eau du bocal ne les ont jamais détachés avant Péclosion ; il faut pour cela qu’un corps solide les déplace, - et alors même ils éclosent aussi bien que ceux qui sont restés XéS. J'espérais que la seconde Planaire lactée allait dar aussi : je restai donc à observer jusqu’à la nuit , et assez avant dans la soirée. Elle restait long-temps de suite immobile, la tête détachée de la paroi du bocal, et prenait quelque- fois des positions bizarres : d’autre fois elle marchait assez vite en tout sens ; trois fois elle monta au sommet du vase, se détacha, se laissa tomber par son propre poids en se repliant, mais sans nager , puis elle recommencait à ramper. H était fort curieux de voir , par l'ouverture du bocal , la protubérance énorme que formait sur son dos , au tiers pos- térieur de sa longueur , l'œuf que les parois du verre empê- chaient de faire saillie du côté du ventre. J s'élevait de plus d’une demi-ligne au dessus du niveau du dos. Une simple peau blanche , très-mince L très-unie et parfaitement trans- lucide , le recouvrait. Je ne trouve, dans les figures de Pla- naires que j'ai à ma disposition, aucun indice bien marqué de cet état de gestation si remarquable. La figure 13 de là planche 5 du mémoire de M. Dugès ne présente l'apparence . d'aucune saillie de l'œuf, ce qui n’est pas étonnant , vu la petitesse de celui-ci comparativement à la grandeur du corps de la Planaire brune (PI. fusca, Muil.) que cette figure représente. Si, comme on doit le présumer , elle est bien proportionnée , l'œuf doit être bien plus petit que celui de la Planaire lactée; car, malgré le fort grossissement de la figure, il ne dépasse pas Les dimensions réelles d'un bel œuf de Planaire lactée. Relativement à la protubé ingulière l'œuf sur le dos de cône Platine je is dire que 13 de la division inférieure de la planche 8o de l'Encyclopédie (114) méthodique , ( Vers ), qui représente une éspèce marine de la Norwège et du Groenland, (PZ. viridis , Gmel. }, donne assez bien l'idée de l'effet produit par cette protubérance sur le dos de la Planaire lactée. Mais cette représentation n'est qu'imparfaite, parceque la coupure antérieure , du côté du point a, est trop tranchée , et que la déclivité postérieure , du côté du point à, n’est pas assez brusque ; d’ailleurs , la Planaire lactée n'est pas assez susceptible de contraction pour présenter un corps aussi raccourci et aussi bombé , abstrac— tion faite même de la protubérance. Je pense enfin que la figure citée ne représente pas la Planaria viridis dans l’état de gestation. Je crois d’ailleurs avec M. de Blainville , (Dict. ‘des sc, nat. T. XLI, art. Planaire), que cet animal appar- tient à un autre genre. Sa tête me paraît trop détachée pour celle d’une Planaire , et j'imagine que les figures 13 et 14 représentent l'animal dans un état de contraction qui lui. serait naturel, sans la présence d’aueun corps accidentel , comme on le voit chez les Aplysies, les Arions , etc. Je reviens à la ponte de ma seconde Planaire lactée, À g heures :/, du soir , voyant que le travail n'avancait pas, je crus que l’œuf ne serait pondu que le lendemain , et je m’oc— cupai d'autre chose. Je fut fort contrarié, à 10 heures et quelques minutes, de trouver l'œuf pondu, fixé absolument comme le premier, et ayant un peu moins d’une ligne de ie . La mère s'en est éloignée tout de suite rÉRTS pas revenue, Le 18, les Planaires lactées rampent contre La parois du bocal ; la Joupe ne 4 : fait voir aucun rudiment d'œufs, pas même dans celle qui n'a pas pondu depuis que je l'ai recueil- lie. Celle-ci ne présente aucune différence de formes ni d'organes apparens ; elle est seulement moins active et reste plus souvent au fond du bocal. Les deux œufs ont beaucoup bruni, excepté sur Je point par lequel ils sont fixés au verres (4130 Quinze on 18 heures après la ponte, FA sont tout noirs , après avoir passé par toutes les teintes intermédiaires : ils conservent cette dernière couleur jusqu’à léclosion et par de à, car l'enveloppe presque erustacée qui les revêt reste long-temps après dans l’eau sans s’altérer. Dans l'après-midi du même jour (18 Mars), , je retournai au fossé où j'avais recueilli les trois Planaires lactées. Je n’en vis marcher aucune et je m'imaginais qu'elles étaient rares, Mais en cherchant mieux, j'en trouvai dix- neuf fixées sur des racines submergées dans la vase liquide , ou sous les pierres et surtout sous les morceaux de bois poursi à moitié enfoui dans la vase. Là où se trouvaient des Planaires , il existait toujours beaucoup d'œufs , dont plusieurs se déta- chaient de leur support en les tirant de la vase. H y en avait beaucoup d’adhérens dans les cavités d’un morceau de bois pourri, en dessous. Je recueillis ce morceau , et tous les œufs sont éclos dans mon bocal. Presque tous ces œufs , fort gros, étaient nons ; leur enveloppe éiait crustacée , Ses , Cas— sante: ils étaient remplis d’une matière albumineuse, laiteuse, emblable à de la colle de. farine très-liquide , semblable aussi au corps même d'une Planaire lactée en décomposition. Je regrette d’avoir omis d’o ouvrir une partie de ces œufs; à différens dégrés de maturité, pour y chercher les de des fœtus, et observer leur développement. . Les autres œufs que je recueillis, peu nombreux , étaient - jaunes ou bruns et passaient au noir, d'où je crus pouvoir conclure que la majeure partie. des œufs de cette année était déjà pondue. En effet , sur ce grand. nombre. de Pla- naires , une seule contenait encore un œuf bien formé ,; bien jaune. ïe la ponsaiaeele doigt pour la: mets, dans le fla- LA 2. + rs Le cr doigt , sans que je pusse le ME RUE du pore génital. Ainsi trompé dans mon attente, j'examinai { 516 ) avec soin toutes les autres Planaires, mais sans y voir aucum indice _ RG ss crus alors que la ponte était terminée , Lis HE 7 x * q in œuf par an : ; ON Veira plus bas de je me obplis. En rentrant de mon excursion, je mis toutes les Planaires, blanches et noires , dans mon grand bocal, d’où je retirai les animaux qui appartenaient à d’autres genres. J'y plaçai aussi le morceau de bois pourri chargé d'œufs que j'avais rapporté. Le soir à 10 heures , je m'apercus qu'une des Planaires était pleine ; mais son œuf, placé au même endroit , était un peu plus petit et parfuiternent blanc , ce qui me fit croire qu'il ne serait pondu que le lendemain dans la journée. Je mis cette Planaire toute seule dans un petit flacon de verre blanc, afin de Fobserver plus facilement. Le 19 au matin, de très-bonne heure, je trouvai, à mon grand regret, l'œuf pondu et parfaitement jaune, comme ceux que j'avais obtenus précédemment. Je le conservai avec la mère dans ce flacon séparé que j’apportai à Bordeaux. Le mouvement de la voiture né fit point détacher l'œuf ; et la mère, restée absolument seule depuis là première ponte , déposa un second œuf du 23 ou 24 Mars. Je retirai ce der- nier œuf du flacon , afin de savoir combien il sortirait de petites Planaires du premier. L'éclosion eut lieu dans la nuit du 7 au 8 Avril ; il en résulta 10 à 12 individus. Pour multiplier les expériences , j'avais aussi placé deux œufs dans un autre flacon. L'un d'eux , qui était plus gros que Fautre , et plus gros aussi que celui pondu dans la nuit du 18 au 19 Mars, donna 12 à 15 petites Planaires, Ces jeunes individus ont, au plus, deux millimètres de Jong dans leur plus complète extension. Ils sont presque entièrement semblables à leur mère : la tache transparente du milieu ‘est déjà très-sensible , et même proportionnelle- ne grande que ass Planaires adultes ; (119) les points oculiformes sont très-visibles. I différences un peu notables que j'aie remarquées sont : 1.° que, dans. les jeunes , la masse pulpeuse blanche du milieu n'est pas étranglée vers la moitié de sa longueur ; 2.° que les ramifi- cations de l'appareil digestif ne s’approchent pas autant du bord de l'animal ; 3.° que la queue est plus pointue et le devant du corps plus obtus et un peu plus large à proportion. Ces jeunes individus restent long-temps autour de la coque de leur œuf; peut-être achèvent-ils de sucer les restes de la manière albumineuse qui les enveloppait et servait à leur nourriture fœtale, Ils sont beaucoup moins vifs que les adul- tes, et parcourent moins souvent l'étendue du bocal. Je reprends la suite de mes observations. Le 19 Mars , à he sas pi ’ je an le pand bocal, qui contenait 21 P toutes contre les parois, et plusieurs Denis qui SM écloses la veille pendant le transport. Je ne fus ni peu surpris ni peu satisfait , lorsque je reconnus que cinq individus ren- feraient des œufs arrivés au terme de leur grosseur , mais absolument blancs. Je me remis à observer assidûment , et j'essayai d’en faire expulser un artificiellement en pressant avec une petite baguette la queue de la mère : je n'y réussis pas, parce que l’œuf n'était pas mûr. De 8 à 9 heures du matin , les œufs de deux des cinq Pla- * naires commencèrent à se circonscrire plus nettement , et à prendre une très-légère teinte soufrée qui devint bientôt un peu plus foncée. De 11 heures à midi, ceux des trois autres commencèrent aussi à jaunir. Je ne quittai pas l'observation 4 dirigée notamment sur les deux premières. Elles peu-à-peu moins remuantes ; elles semblaient Gabigibes et prenaient des positions qui faisaient paraître leurs bords frangés : le plus souvent elles formaient la cloche en rendant leur dos très-convexe , tout le corps canaliculé en dessous, (118) la tête plissée, les yeux non visibles, un seul bord appuyé sur les parois du verre, l’autre soulevé pour laisser entrer l'eau sous le ventre ; la queue quelquefois adhérente au verre , quelquefois un peu détachée. L'œuf faisait une forte saillie sur le dos, et son poids faisait quelquefois courber peu-à-peu le corps de la Planaire de manière à lui donner la forme d’un hamac : alors elle tombait au fond, ou bien il lui fallait changer de position pour reprendre son équilibre, La couleur de l'œuf devenait de plus en plus foncée. Son expulsion artificielle est très-facile lorsqu il est ainsi presque mûr. Voici les expériences directes qui le prouvent : 1.0 À une heure , je choisis la plus petite des deux Pla- naires les plus avancées. Je voulus appuyer le doigt sur la queue pour faire sortir l'œuf par le pore génital. Mon doigt, opérant à rebours dans l’eau , glissa, et appuya sur la partie antérieure du corps : l'œuf sortit aussitôt, dur et jaune, et se colla contre la paroï du bocal. Je pense que les tégumens furent rompus , car l'œuf se fit jour assez près de la queue , et je crus y apercevoir ensuite une nuance laïteuse , trouble. La mère resta environ un quart d'heure presqu'a la même place , puis elle s’éloigna , sans paraître avoir souffert de cette délivrance forcée. 2.0 Uné des trois Planaires les moins avancées , mais dont l'œuf était déjà d’un jaune citron, parut vouloir aller se cacher sous le morceau de bois pourri qui était au fond du bocal. Je voulus la faire revenir x un endroit moins obscur , pour lobserver. En se débattant contre ma baguette , elle se retourna le ventre en haut, en faisant le ressort ayec sa tête et sa queue, Cet effort fit Te sortir. l'œuf, mais je ne pus distinguer l'orifice qui lui donnait passage. ü était moins foncé , nd soie PNR meer ment. La mère s'éloigna immédiate (119) 3.0 Une autre de ces trois Planaires était presque cachée sous le morceau de bois pourri : je voulus l'en faire sortir. Ma baguette la prit par le dos en appuyant derrière l'œuf. La Planare était placée à plat sur le fond du bocal : avant de céder à la pression et de s'éloigner , elle élargit les côtés de son corps, releva la tête et la queue : je vis qu’elle pon- dait et je m’arrêtai. L'œuf, très-gros , d’un jaune très-clair , était déjà déposé et fixé ; la queue s'était rabattue sur le fond du bocal, et la mère s'éloigna en glissant sur la convexité de l'œuf, sans le décoller. Je n'ose compter au nombre des expériences directes relas tives à l'expulsion artificielle de l'œuf, une quatrième obser- vation que je vais relater, parce que je ne suis pas sûr que : Jœuf ne fût pas arrivé au terme ordinaire. Je fis cette obser- vation dans l'après-midi du 20. Jé vis une Planaire pourvue d’un œuf déjà jaune , mais qui n’était pas encore assez foncé - pour paraître mür , ( j'avais cru en observer le rudiment dans l'après-midi de la sale ). Cette Planaire était placée contre la paroi du bocal ; deux autres individus étaient presque montés sur elle ; je voulus les éloigner. En se débattant , ils dérangèrent l’autre qui souleva sa queue et pondit subite- ment. Aussitôt, elle recourba sa queue en dessous ( elle avait la tête tournée vers le haut du bocal ), et s’en servit pour soutenir son œuf jusqu’à ce qu'il fût collé à la paroi. Alors, elle déroula sa queue , et se laissa tomber au fond. Dans l'intervalle très-court qui se passa entre la ponte et la chüte de la mète, j'examinai à la loupe le point par lequel l'œuf était sorti du corps. Ce point me parut un peu en arrière de us où l'œuf se trouvait placé dans le corps, car, pendant l'expulsion , il m'a semblé qu'il était légèrement poussé de haut en bas. Je crus voir une sorte de déchirure à peu-près triangulaire et un pes Igise du tégumente Ses bords > puis je ne vis à r 1 ( 120 ) plus qu'um petit trou à peine suffisant pour passer la pointe d'une aiguille fine, puis plus rien du tout. Cette expulsion était-elle tout-à-fait naturelle ? Je reviens à la journée du 19 Mars, la seule dans laquelle j'ai observé en entier une ponte toute spontanée. Je n'avais plus que deux Planaires pleines ; je craignais de perdre le fruit de mes observations précédentes, et je résolus de ne pas r'éloigner d’un instant jusqu’à ee que j'eüsse complété celle-ci. L'une des deux Planaires, que j'av ais forcée à changer de place , sans qu’elle pondît, était fixée contre la paroi, la tête en haut. J'observai spécialement l'autre , dont l'œuf était plus foncé , et qui était placée de même, mais la tête en bas. À trois heures après-midi , le travail réel de l'expulsion commenca, et dura une heure et demie. L'œuf formait, sur le dos , une saillie très-tranchée ; sa couleur était d’un jaune intense , et, vu du côté du ventre, son bord parais- sait d’un roux foncé (illusion d'optique). Des contractions spasmodiques se manifestèrent sur les côtés de lanimal, autour de la région de œuf ; mais elles étaient si faibles que la loupe était nécessaire pour les faire apercevoir distincte- ment: elles étaient régulières et de la vitesse du poulx d’un _ de : Rue âge ne: est RGRARE r Ces con- t élargir le corps, de raccourcir . et de changés quarré la tache transparente du milieu, qui est bordée latéralement par les deux gros troncs des ramifications de l° appareil digestif. Quelquefois , la queue se soulevait un peu et donnait une petite secousse. Après dix à douze contractions des côtés, l'animal rentrait dans le sepos, (la partie antéricüre de son corps restait toujours dans une immobilité absolue ). Pendant les contractions , je remarquais que les deux troncs s'écartaient au point L far) laisser entreux une distance égale au diamètre de l'œuf ; celui-ci paraissait s'approcher de la paroi du bocal, et deve- nait plus foncé et plus distinct. Vers 4 heures, j'apercus que les contractions spasmodi- ques revenaient plus fréquemment, et duraient plus long- temps à chaque reprise. Une auréole nébuleuse, d’abord haiteuse, puis vineuse, environnait l'œuf qui, à chaque contraction, se rapprochait encore davantage du verre et devenait de plus en plus distinct. Cette auréole vineuse ne provenait d'aucune matière rouge , mais du reflet de la croûte roux-foncé de l'œuf vu au travers du verre dans son auréole laiteuse. L'’œuf ne se porta ni en avant ni en arrière pendant toute la durée du travail. Enfin, à 4 heures et demie, la délivrance , tout-à-fait naturelle , eut lieu. Une contraction aussi tranquille que les précédentes , et un coup de queue un peu plus fort, firent paraître le centre de l'œuf lui-même , d’un roux bril- lant , à nu contre le verre. Ce point central s’élargit rapi- dement , et l'œuf resta attaché à la paroi au moyen de la matière incolore et muqueuse qui enduit tout le corps de la Planaire , et qu'on reconnait bien quand on la touche. IL me fut impossible (soit à cause de la convexité du bocal, soit à raison du jour qui baissait un peu), de distinguer Vorifice du porc génital ; ni ses bords, ni leur dilatation. La Planaire s'éloigna aussitôt très-tranqui LE Je ne perdis pas un instant pour visiter l’autre Planaire qui était fixée contre la paroi opposée du bocal ; elle venait de pondre , et se retirait en glissant sur son œuf , mais avec une circonstance que je n'avais pas observée chez les autres. Elle se donnait des commotions à peu-près semblables à celles qu'on donne à un tapis qu’on secoue par une fenêtre; mais ces ondulations rapides se propageaient dans le sens de la largeur ; toutes les ramifications intérieures se déjoi- (122 ) gnaient et semblaient plus claires, les bords du corps se relevaient ; il y avait spasme re Après cinq ou six contractions de ce genre, à espaces à peu-près égaux, et qui eurent lieu sans que l'animal interrompit sa marche , il s'éloigna tranquillement , ayant repris son immobilité inté- rieure habituelle. Je pense que ee phénomène est analogue à celui que M. le professeur Dugès a observé dans la même espèce, et chez les Planaires subtentaculée , brune et tré- mellaire, après un commencenient de défécaton (loc. cit. P- 159). Le 20 Mars, dans la soirée, il y avait trois Planaires renversées à la surface de l’eau ; elles paraissaient malades. Seraient-ce celles qui avaient été délivrées artificiellement ? Le 21, je revins à Bordeaux ; le bocal qui contenait les Planaires resta hermétiquement bouché pendant 24 heures. Depuis mon arrivée jusqu'au 28, je n'eus pas le temps d'examiner ces animaux , ni même de renouveler l'eau que je leur avais donnée le 20. Elle commençait à sentir man- vais. Un grand nombre de Planaires noires et blanches étaient renversées à la surface de l’eau, et même l’une de ces dernières avait pondu dans cette position ; presque toutes étaient vivantes. Aussitôt que j'eus renouvelé l'eau, elles reprirent leur habitude de se tenir au fond. Les individus morts étaient en très-petit nombre. Quelques œufs nouveaux avaient été pondus ; d’autres étaient éclos ; et on en voyait les coques vides et ramollies, mais je ne trouvai aucune jeune Planaire. Avaient-elles été dévorées par les grosses ? re cette époque jusqu'au moment où j'écris, (15 Mai }, j'ai laissé le bocal dans une chambre fraîche , au nord où l'eau se conserve très-bien , en sorte que je l'ai renou- velée très-rarement. Le Lo des Planaires noires a beau-. . coup diminué , et celles qui restent sont presque toutes. (123) lanté., 15e nt 2e +; maigres ct étroites. Les Planaires à cinq ou six , et à des dimensions moindres presque de la moitié, (voyez Dugès, loc. cit. p. 166), car je n'ai pu leur procurer aueune nourriture. Mais il s'est développé beaucoup de conferves dans le bocal, surtout du côté opposé au jour, où les Planaires se tiennent de préférence , et sur le morceau de bois pourri qui est au fond. Je présume donc que , sans leur fournir une nourriture abondante , les animalcules qui se développent successivement dans cette eau soutiennent leur existence. Je leur ai donné un Dragon- neau mort (Gordius aquaticus), mais je ne vois pas qu'elles aient essayé de le sucer. Enfin , le 26 Avril, j'ai mis dans le bocal un paquet de Riccia fluitans et de Lemna minor qui, jointes aux conferves , entretiennent par leur végéta- tion la pureté de l'eau. Aussi je ne la renouvelle plus et je ne fais que l’augmenter. de temps à autre , afin de voir ce que deviendra ectte petite colonie. Il s'y est développé de petits Planorbes, provenus d'œufs déposé dans la touffe de Riccia. De plus , tous les œufs de Planaires noires et blan- ches que j'ai apportés du Périgord sont éclos, et leurs coques sont encore dans le bocal. L’accroissement de tous ces jeunes animaux est lent , faute d’une nourriture abondante ; cepen- dant , il y a de jeunes Planaires lactées de 6 millimètres de long , et de jeunes Planaires noires dont la taille est à peu- près la même. Il s’en trouve aussi de beaucoup plus petites, ce qui me fait penser que l'éclosion des œufs a été successive et a duré assez long-temps. Le nombre des jeunes Planaires est fort inférieur à celui sa a 8 résalter de éclosion de tous les œufs. Je ne pense p ninférer que les grosses donnent habitualléement la Dee aux petites pour s'en nourrir : je ne m'en suis jamais aperçu, et si cela était, les grosses Planaires , privées = nourriture solide , auraient dû déjà les dévorer toutes. 124 A la fin d'Avril, j'ai mis dans le bocal quelques Planaires subtentaculées et un individu d’une autre espèce. Mes occu- pations , fort multipliées dans ce moment, ne me permettent pas d'observer assidûment ces animaux. Mais si je puis leur procurer de la nourriture et obtenir qu'ils se développent , je porterai toute mon attention sur leur ponte de l’année pro- chaine , et si je parviens à quelque résultat intéressant , je ne manquerai pas de le porter à la connaissance des naturalistes. En attendant, je vais résumer les conséquences qui dé- coulent des observations consignées dans cette notice. RÉSUMÉ. 1.0 Dans l’espace de 24 à 30 heures, l'œuf de la Planaire lactée , (qui se montre d’abord , à la place qu'il doit occuper jusqu’à son expulsion, sous la forme d’un amas nébuleux et tout blanc}, devient perceptible dans le corps de la mère, acquiert sa forme et ses dimensions , jaunit , roussit, est pondu et devient complètement noir. J'ai observé cependant que lorsque la délivrance est un peu prématurée et artifi- cielle , l'œuf ne devient tout noir qu'après plusieurs jours. 2.0 Les Planaires lactées collent toujours leurs œufs sur quelque corps solide : leur instinct leur dicte même des pré- cautions pour arriver à ce but, ( voir l'expérience de la Pla- maire qui soutint son œuf avec sa queue recourbée ). Livrées à elles-mêmes , elles déposent leurs œufs dans les endroits obscurs et à l'abri des courans dans des cavités, même dans la vase. Ces œufs ne sont point portés sur un pédicule. 3.0 Chaque individu peut pondre plus d’un œuf dans un printemps, sans être fécondé de nouveau après la première ponte. L’intervalle observé entre les deux pontes est de cinq jours, sans que l'animal ait été pourvu, dans l'intervalle , d’une nourriture abondante. + 1 { 125 ) #2 L'expulsion artificielle de l'œuf est au moins difficile lorsqu'il n’est pas à terme ou près de l'être ; mais lorsqu'il est mûr ou à peu-près , elle est très-facile , et s'opère subitement, 5.e L'éclosion a lieu 20 jours après la ponte, d’après la seule observation rigoureuse que j'aie pu faire à ce sujet, Or, les premières Planaires jeunes que j'aie vues sont éeloses vers le 15 Mars, d’où l'on pent inférer que le commencement de la ponte générale a eu lieu du 20 au 25 février, Il faut re- marquer que l'hiver passé a été excessivement long et rigou- reux. En temps ordinaire , la ponte eût probablement eom- _ mencé vers le 15 Février, eu même plutôt. 6. L'œuf contient de 10 à 15 fœtus, Je crois qu’ ne sera pas inutile , en terminant cette notice , de consigner ici les noms et les earactères des espèces de Planariées que j'ai été dans le eas d'observer aux environs de Bordeaux et dans le département de la Dordogne , les observations que chacune d’elles m'a donné lieu de faire , et la citation des ouvrages auxquels on peut recourir soit pour eur description , soit pour leur figure. Par ce moyen, ceux de mes collègues à qui leurs recherches habituelles fournis- sent l’occasion d'observer et de recueillir des Planariées , s'assureront de suite si les espèces qu'ils auront trouvées ont été ou non observées dans nos environs, et pourront ainsi ajouter de nouveaux renseignemens à la connaissance très- imparfaite que nous possédons des mœurs de ces êtres sin+ guliers. La liste que k donne ici est nécessairement très- incomplète, puisque je ne me suis jamais occupé spéciale ment , avant le printemps dernier , de la recherche des anis maux de cette famille, ( 126 ) Genre PLANARIA. Muiz. Zoo!. Dan. et omn. auct. recent. { Exceptis generibus Prostoma et Derostoma, Ducès. ). . Car. génér. « Orifice unique de l'appareil digestif, placé » en dessous et au milieu du corps ou plus en arrière ; esto- » mac ramifié; un saçoir exsertile ; corps dE » aplati ». Ducës, loc. cit. p- 143. 2. PLanarta micma. Muller, Zool. Dan. 3, p. 48, tab. 109, fig. 3 et 4.— Linn. Gmel. , p. 3087, n.° 2.— Lam., n.o 2. — De Blainville, art. Planaire du dict. Fa sc. nat. T. 41, p. 213.— Audouin, art.° Planaire du dict. class. d’hist. nat. T, 14, p. 11. — Dugès, loc. cit. p.143, n°2, pl. 4, fig. 10 et 15; pl. 5, fig É ét 11. _ Fasciola nigra. Mull. , Verm. , 2, p. 54. « Oblongue , épaisse ; de arrondie avec un angle saillant » au milieu ; queue obtuse ; moitié antérieure bordée de » petits points oculiformes noirs , visibles seulement à la » loupe ; deux taches blanchâtres et deux pores en dessous ; » couleur du dos noire ». Longueur, 5 lignes ; largeur , une ligne ‘/,. Ducës, ibid. Il existe aussi une variété rousse avec une bande médiane noirâtre , à laquelle M. Dugès rapporte la P/. brunnea, Mull.; je ne l'ai jamais rencontrée. E. Dans les eaux douces , courantes ou A CC. Je l'ai ai observée, dans le Département de la Dordogne , à . Couze dans les ruisseaux rapides , à Lanquais dans un aque- duc de moulin très-rapide aussi , et dans les fossés stagnans des prairies, en Mars, en Juin , Juillet et probablement presque toute l'année ; dans le département de la Gironde, à St-Caprais près Cambes, dans une fontaine un ruisseau ; à Saint-Médard d'Eyran dans une fontaine ; à Gradignan dans les fossés stagnans et les ruisseaux des Landes afluens » (129) de VEau-Bonrde, en Avril, Juin, Juillet et probablement presque toute l’année. Elle aime à se tenir parmi les Riccia et les lentilles d’eau, où sur les pierres dans les ruisseaux où le courant est rapide. Elle rampe aussi très-facilement , renversée à la surface d’une eau tranquille. Au moindre choe , elle se contracte en disque ovalaire , ou se laisse tomber au fond en se tordant en spirale, ou se laisse emporter par le courant. Elle marche , ou plutôt glisse très-vite , et est habituellement très-remuante. Lors- qu'elle est adulte, elle est d'un beau noir velouté ; le bord seul est un peu plus clair , ee qui permet de distinguer , mais . toujours difficilement , et avec une bonne loupe , les points oculiformes qui bordent sa partie antérieure. Le devant de la tête, qui est plus mince que le corps, est aussi plus clair, presque gnisâtre par transparence. Les pores sont assez difficiles à voir. Une Kgne longitudi- pale, blanche , très-faible , occupe le tiers de la longueur du côté ventral, au milieu. A l'extrémité postérieure de cette ligne , se trouve le pore alimentaire , rond , petit et blane, On ne peut guère l’apercevoir que par transparence quand la Planaire marche eontre les parois du bocal, et à l'aide de la loupe. Le pore génital est encore plus petit et placé en arrière du premier ; ainsi , Muller a raison de dire que ces deux pores sont situés versus posteriora. M, de Blainville, { loc. eït. ) paraît douter de cette position, ce que j'attribue à ce qu'il n'aura pas observé eette Planaire à l'époque de la ponte, où il doit y avoir un peu de turgeseence des organes génitaux. Âu moment où j'écris, je cherche en vain à aper- cevoir ce pore génital , et les taches blanches qui doivent indiquer la place intérieure de l'appareil reprodueteur sont effacées. J'ai observé une fois la défécation d’une Planaire noire. Appliquée par son côté antérieur contge la paroi du bocal, (128) | elle avait relevé sa partie postérieure jusqu’au tiers de la longueur du corps. Le pore alimentaire, qui sert en même temps d’anus , était par conséquent non appliqué contre le verre. La queue était recourbée et canaliculée en dessous. Le pore expulsa une longue trainée de matière muqueuse incolore, qui se précipita assez vite au fond du bocal en charriant des particules terreuses qui permettaient de , la suivre de l'œil dans sa chûte. Aussitôt après l'évacuation, l'animal appliqua de nouveau sa queue contre le verre, et se remit en marche fort vite, sans rincer l'intérieur de son corps comme M. Dugès l’a vu faire à quatre autres espèces. (p- 159). La ponte de la Planaire noire me paraît devoir commencer un peu plutôt que celle de la Planaire lactée. En effet, le 15 Mars, je trouvai, parmi les œufs de celle-ci, plusieurs œufs de mêmes couleurs ( d’abord jaunes , puis noirs), mais Esp plus petits et ovoïdes presque cylindracés au lieu d’être parfaitement sphériques, Je les ai attribués aux Pla- naires noires, parceque je n'avais dans mon bocal que ces deux espèces de Planaires et ces deux sortes d'œufs , et j'ai obtenu de jeunes Planaires noires. Je trouvai dans le fossé beaucoup de jeunes individus de cette espèce , et beaucoup * de ces petits œufs vides , tandis que je ne vis point alors de jeunes Planaires lactées ni d'œufs vides de ces dernières. Au reste, je crois que la ponte des Planaires noires dure une partie de la belle saison , car j'ai dans ce moment , dans mon bocal , un de ces petits œufs encore jaune : il est donc dé- posé depuis fort pe de temps; mais je ne puis plus assurer qu'il appartienne à la Planaire noire, puisque j'ai mainte- nant deux autres espèces , dont j je ne connais pas les hi dans le même vase. Les Planaires noires, très-jeunes, sont absolument de même forme que les lactées, c'est-à-dire, qu’elles ont la CN (129 ) queue uu peu pointue, tandis qu’elle devient très-obtuse lorsqu'elles sont adultes. Vues par transparence , elles sont d’un gris clair: vues en dessus, elles paraissent noires. Je n’ai pu apercevoir aucun indice de gestation chez mes Planaires noires; peut-être est-ce dû à l'épaisseur , à la teinte très-obscure de leur ‘corps, ainsi qu'a la petitesse de leur œuf. 2. Prananra.… Je n’ai pu , à l’aide des ouvrages que je re déter= miner cette élégante espèce , qui me paraît fort rare. J'en ai vu deux ou trois individus , le 25 Avril dernier, dans un ruisseau des Landes , affluent de l'Eau-Bourde , près le mou- lin d'Ornon , Commune de Gradignan , à deux petites lieues de Rrdmisé mais je n'ai pu en recueilli qu'un, que je conserve encore vivant, Cette espèce est très-voisine par ses “trhports de la Pla= maire noire ; mais jé ne puis croire que ce soit la Planaria brunnea , Mull. , que M. Dugès rapporte , comme variété, à la Planaire noire. Les caractères distinctifs de ces deux animaux me paraissent trop importans pour permettre un pareil rapprochement. Voici la description , aussi exacte que mes moyens d'observation me penses de la faire, de cette jolie espèce, à laquelle je n'ose donner de nom, dans la crainte qu’elle ne soit pas nouvelle : Corps alongé , presque linéaire dans sa plus grande exten- sion, mais toujours sensiblement élargi un peu en arrière de la moitié de sa longueur ; et sensiblement rétréci un peu en avant de cette moitié. Sa forme.est d’ailleurs très-variable dans Les diverses positions que prend l'animal. Lorsqu'il est -dans un état complet de repos, il est ovale, acuminé en arrière , attenué et tronqué en avant. D': forme un ovale à l'extrémité duquel se développe une espèce { 330 de cou très-alongé , très-distinct ; et qui remte sans que Le reste du corps participe au mouvement. Dans tous les sat la queue reste pointue, Cette espèce est fort active , presque toujours ent mouve- ment , ét sa reptation est d’une vitesse infiniment plus grande que celle de Ja Planaire noire. Du reste ; le mode de repta-. tion , la facilité à ramper renversée , Fhabitude de se laisser tomber au fond ou de s'abandonner au courant sont abso- lument les mêmes dans les deux espèces. Pendant la marche , la partié qui ressemble à un cou est plus en mouvement que le reste : elle semble tâtonner pour choisir le chemin à prendre : elle est très-souple et très- contractile, L'extrémité antérieure est troriquée, mais la troncature est légèrement cintrée au lieu de porter un angle obtus et saillant comme dans la Planaire noire. Le cou est bordé, comme See cette per . pes oculiformes nombreux, à voir, même à la loupe, Fe serrés que FE la Planaire noire. J'ai été long-temps sans reconnaître leur existence , et il faut un jour oblique pour les voir. Ils m'ont paru placés sur deux rangs (??) Je n’ai pu les distinguer que sur les côtés de la partie anté- rieure du cou , mais non sur le bord de la troncature anté- rieure : au reste je ne puis assurer qu'il n’en existe pas à cet endroit: l’extrême vivacité de l'animal en rend l'observation fort diflicile, Le caractère qui, au premier coup d'œil , distingue émi- eu … er réside dans Foires de n au- tues, peu = à la hôte, très-noires pese sem :blables à des tentacules de Limnée Limnée que ne le sont les auricules de la Planaire subtentaculée de Draparnaud. , triangulai 4 rés , ‘ ( 284) Ces auricules sont peu contractiles; mais excéssivement mobiles, et remplissent exactement le rôle de tentacules. Ce qui les rend encore plus remarquables , c’est que, dans ‘état de repos comme dans celui de mouvement , elles sont toujours dressées comme les oreilles d’un chat ou plutôt comme les cornes d’un bœuf, si ce n’est à l'instant où la partie antérieure se courbe ou se replie pour tâter un obsta- cle. Ce caractère est d'autant plus saillant que toutes les parties du corps des autres Planaires que nous trouvons ici, conservent invariablement le même plan. Sous ce rapport, l'espèce que je décris se rapproche de la Planaire tentaculée et de la Planaire bicorne de Linné , mais ses auricules ne sont pas du tout tubuleuses , et le reste des descriptions de ces espèces ne lui convient pas non plus. Doux autres espèces x auricules plates et bien prononcées, ( PZ. cornuta et auri- culata , Lin. ) sont marines et ne peuvent pas davantage en être rapprochées. La longueur de l'individu que je possède est de 12 milli- mètres , (6 lignes environ). Sa plus grande largeur est de 2 millimètres dans l'extension complète, et la partie la plus attenuée de son cou à 1 millim. ‘/, environ. Vue d’un peu plus loin , sa couleur paraît presque aussi zoire que celle de la Plañaria nigra ; mais lorsqu'elle est bien étendue , et qu'on l'examine au grand jour, on voit que la couleur réel- lement noire n’occupe que la masse médiane du corps : tout autour s'étend un bord assez ge, d'un gris plutôt verdä- ’enfumé, et translucide : j'ai déjà dit que leS auricules = noires, Les ramifications gastro-intestinales sont noires et dans le genre de celle de la Planaire lactée , mais elles ne sont visibles qu'au grand jour et vers les côtés, où l'animal est moins épais. Une ligne blanche longitudinale occupe à peu-près le tiers central du dessous du corps. Les deux pores, 4 1 HER | ae 2 | 4 1, Di à | Es péri, z à _ ( 139 ) sont placés coniriie chéz celles-ci, savoir + le pre alimentaire rond et blanc , à l'extrémité postérieure de Îa ligne blan+ the , c'est-h-dire , vers les deux tiers de la longueur de l’a< ñimal ; le pore génital, un peu plus petit et moins fac#ément . visible ; est à la moitié environ de la distance qui sépare le pore alimentaire du bout de la queue. Jé ne sais rien encoré sur la ponte de cétte jolie espèce. 3; Phi SsUBTENTACULATA. Draparnaud. — Dugès, loc. ét, p144;n “5 , PL 4, fig. 13, 16, 18, 19, +22; 33, 34: pl. 5, fig. 14 Planaria torva. Muil. , sé cit., p. 48, tab. 100, fig. 5 et 6.— Lin. Gmel, , p. 3oÿr ; n.° 21.— Lam., n°9; ( PL. hideuse ). — De Blaïtv., loc, cit. , p. 211, ( Pl hideuse ).= Atüd., loc. cit ,p. 11, { PL. traverse } — Bosc , hist. nat. des vers, T. 1, p. 259, pl 9, fig. 9, grossie; et nouv. Dict, d’hist. hat. , T. 26, arte Planaire, p. 535; pl G 25; CT. 28) fig 20, mal. color. , ( PL. tra rs) ( Étoité et presque linéaire ; gate un peu aigüc ; tête » élargie , triangulaire ; les angles latéraux formant de cour » tes auricules, deux points oculiformes oblongues.où semi- » lumaires , au bord d’une taclie blanchâtre ; un seul pere » visible en dessous ; une tache longue, dentelée, blanchä- » tre; le reste du corps gris-cendré ». Longueur, 7 lignes et quelquefois jusqu'à 11 ; largeur , 1 ligne. Ducès, ibid. Han. Dans les caux douces. Je l'ai trouvée à Gradignan, dans les ruisseaux affluens de l'Eau-Bourde , en Avril der- hier : assé commune. Elle se tient sous kr pierres. Elle marche beaucoup moins vite que les précédentes , et est ‘en général beaucoup moins active. La figure citée, de M. Bosc, est assez bonrie pour la forme ; sauf que les Rues la tête sont trop obtus, (133) de même que la queue , et l'angle antérieur de la tête n'est pas assez prolongé ; mais la coloration est très-mauvaise , comme celle de toutes les planches de ce Dictionnaire, M. Dugès paraît douter que la PL. subtentaculata de Dra- parnaud soit réellement identique avec la P1. torva de Muller , car il fait suivre ce synonyme d’un signe dubitatif. I va même plus loin, en rendant compte, dans le même cahier des Annales, d’un mémoire sur les Planaires , inséré par M. Baër dans les Nova acta Academit Leopoldino- Caroline , et mtitulé Beitrage zur kenntniss der niedern thiere. M. Baër nomme les quatre espèces qui ont servi à ses observations : PL, lactea, torva , tentaculata et brunnea ; et M. Dugès dit, sans formule dubitative , que la seconde, (torva ) , n’a point été soumise à son observation. C’est done uniquement d’après l'autorité de Bose que j'ai donné ce sy- nonyime sans le faire suivre d’un point de doute. Les individus que j'observe ont aussi l'angle antérieur de la tête plus piolongé que dans les figures données par M, Dugès : mais la description leur convient fort bien, Cependant , je dois avouer que je suis fort embarrassé pour déterminer la position du pore unique que M. Dugès a distingué dans cette Planaire. L'organisation des autres espèces que j'ai étudiées me fait croire plutôt. à l'existence un seul pore visible qu’à celle de trois pores ventraux que M. de Blainville , ( loc. cit, }, donne à cette espèce, mais sans en préciser davantage la position. Ma loupe me fait voir l'apparence , assez incertaine , d’un pore blanchâtre , mal circonserit, inégalement bordé de brun, et placé à l’extré- mité postérieure de la tache abdominale , longue , dentelée, blanchâtre , dont parle M. Dugès. Mais cette tache , dans les individus que j'observe , est peer beaucoup plus en arrière | que dans hchgue 7 de la pl. + Duges. Cela MODE IX S : que ces LE TE tété tronqués, (134) et reproduiraient en ce moment une queue ? Ce qui porterait à le penser , c’est que cette queue est courte , blanche , trans- ‘ lucide et forme un troncon coupé carrément en avant. Dans la figure citée de M. Bosc , l'extrémité postérieure de la tache claire répond mieux que dans celle de M. Dugès , à la place où je la vois dans mes Planaires, Doit-on inférer de ceci et de la légère différence de forme que j'ai signalée entre les figures et les mdividus, qu'ils ne se rapporteraient pas à la même espèce ? IL m'est impossible de résoudre cette ques- tion ; et si le pore alimentaire n’est pas situé Là où je crois l'apercevoir , je ne sais plus où le placer, car je n’apercois absolument rien qui me montre sa position. M. de Blainville se demande si les Planaria torva ( sub- tentaculata , Drap.), lactea, crenata et glauca ne seraient pas de simples variétés de la Planaria fusca. Je ne puis rien dire relativement aux deux dernières , que je ne connais Pas ; ni aux rapports des deux premières avec cette espèce que je n'ai point vue ; mais je puis aflirmer que les Planaria torva et _— _ Es Le nd ner FA différence Fe empêcher leur ot , auquel M. Blainville a sans doute été conduit par la complication des rameaux de l'arbre intestinal, plus considérable ee chez la PJ. torva que chez la dactea. La couleur des individus soumis à mon observation est un gris jaunâtre extrêmement clair, tirant un peu sur le roux; c'est une faible nuance de ‘café dans du lait. M. Dugès donne à son espèce une couleur gris-cendré ; selon Bosc, Lamarck et M. de Blainville, elle est cendrée où notrdtre en dessus, blanchätre en dessous. Les points oculaires, excessivement petits, très-noirs , ronds ; oblongs ou semi-lunaires selon le dégré d'extension de l'animal , sont tès-visibles , en dessus eten dessous, parce { 135 } qu'ils occupent l'angle postéro-intérieur d’une tache trans®, parente, blanche, obronde , obscurément anguleuse. C’est cette disposition pseudomorphique, si je puis m’exprimer ainsi, qui à fait employer improprement par pes au teurs ces mots : iris blanc. &, Pcanarra LacTEA. Mull. , loc. cit. , p. 47, tab. 100, fig, set2.— Linn, Gmel. , p. 3090, n.° 20.— En- dés méth, Vers. , pl. 80 , fig. 27 et 28, mediocr, + y n:° 8.— De Die: loc. cit., p. 212; et art, Vers du même dictionnaire, T. 57, pe 578: — Dugès, loc. cit., p. 144, n.° 4, pl. 4, fig. 12 et 19; pl. 5, fig. 4 à 7 ,.et 16 à 24. « Alongée , souvent plissée ; tête tronquée en avant, mu- » nie de deux auricules courtes , arrondies ; 2 petits points » oculiformes noirs, en croissant; deux pores inférieurs ; » couleur blanche , quelquefois rougeâtre ou violacée { 1 ). ; Longueur, 1 pouce ; largeur, 2 lignes 1/2. Ducis, ibid. Has. Dans les eaux douces, courantes ou stagnantes. Je lai observée, dans le département de la Dordogne à Couze , dans un ruisseau rapide en Juillet , et dans les fossés des prairies, en Mars ; dans le département de la Gironde à St-Médard d'Eyran, dans une fontaine, en Juin. Les ramifications intérieures de ces derniers individus sont d'un brun rougeâtre : cette Planaire paraît plus rare ici qu'en Périgord. 5 Je n'ai plus que deux remarques à 1 ajouter relativement à à cette espèce : . 1.0 Son sucoir, que j'ai apercu une seule fois et seule- ‘ment un instant, n'est pas très-long, mais cylindrique, très-blanc et RS du moins dans l'état où je l'ai vu. 2.9 Ainsi que je l'ai dit plus haut, son œuf est sphérique. Cependant , j'ai vu un ou deux œufs un peu plus _ que - (2) Probablement lorsque l’anim animal a sucé du md . (236) : les attres et ovales. Ils ne pouvaient appartenir à la méme espèce que Les petits œufs ovales que je rapporte à la Pla- aire noire , et il n’est éclos dans mon bocal que des indi- vidus de ces deux espèces, Je pense donc que les œüfs en question étaient bien des œufs de Planaire lactée | mais anormaux, et déformés peut-être par le nombre de fœtus qu'ils contenaient. N. B. Les ouvrages non cités dans cette notice , aux- quels ont peut avoir particulièrement recours pour l'étude des Planaires , et que je n'ai malheureusement pas à ma disposition , sont , à ma connaissance : Jonxsox, Philosophical Transactions of the Royal Society of London , 1822. + Pauras, Spicilegia Zoologica, quibus novæ et im- prümis obscuræ animalium species iconibus , descriplio= nibus atque commentarüs illustrantur ; 14 fascicul. Ber- lin, 1767 — 1780. Dnapanwaup : j'ignore dans quel ouvrage. Son Histoire Naturelle des ee de la France, in-4.°, publiée à Paris en l'an XIE, n'en dit pas un mot. C'est cependant l'ouvrage cité par Bosc (Nouv. Dict. d'hist. nat. loc. cit. }, comme contenant la comparaison qu'avait faite Draparnaud entre les Pers et les Mollusques , classes entre lessuelles il trouvait, dans l’organisation des Planaires, une nuance in- termédiaire. M. Dugès est l’auteur qui a le plus approfondi lies des Planaires : avant lui, on l'avait si peu étudiée, que rien n'est moins ne que les caractères génériques donnés à ces animaux par les divers auteurs. Ainsi, par exemple, Bosc leur donne deux ouvertures sous le ventre, sans s'expliquer ‘sur la nature des organes auxquels elles ‘correspondent. Lamarck appelle ces ouvertures bouche et (137) anus. Draparnaud ne reconnaît qu'un orifice pour l’alimen- tation et la défécation; mais il prend le suçoir pour un organe respiratoire. M. De Blainville, en 1826 ( art. Pla- naire ), attribue à ce genre deux grands pores rapprochés sous le ventre, outre un pore buccal antérieur, plus ou moins terminal, (Il n’existe pas dans le genre Planaire , tel que l'a caractérisé M. Dugès ). Enfin , le beau travail de M. Dugès parut en 1828. Il semble que la séparation du genre Derostoma , Vétablisse- ment du genre Prostoma , devaient écarter tout le vague des anciens caractères génériques , et circonserire nettement le genre Planaire proprement dit, au moyen des caractères que j'ai cités plus haut. Malgré cela, M. de Blainville, à la fin de 1828, (art.e ’ers), reproduisant les doutes exprimés par M. Baër , demande encore si véritablement il n'existe pas d’anus distinct. ‘ Ce court aperçu des opinions Movie Be 2: la structure des Planaires a donné lieu , doit suffire pour enga- ger les naturalistes à porter une attention toute spéciale sur ces animaux singuliers. Cnanzes Des Mouzmns. a . ENTOMOLOGIE. V. Noms sur Le Cebrio Xanthomerus, Hoff., et descrip- tion de sa femelle; par M. Farwes, Pharmacien , correspondant à Perpignan. Le Cebrio Xanthomerus Hoff. appartient à l'ordre des CRE re section des Penn spl des Senioner SE are répéter sa destsiption et he donhérai que quelques détails, que je crois nouveaux , relatifs à son his- toire, Sa larve est encore inconnue. Il vit dans la terre, il (138 ) afféctionne particulièrement les terrains sablonneux et l'ap- procke des racines des arbres, sans doute en raison de la facilité qu'il trouve à s’y frayer passage et de la quantité de larves qui se nourrissent dans les racines des grands arbres. En faisant arracher un peuplier , je pris sept de ces insectes à 1 mètre 70 cent. de profondeur. Je trouvai dans les mêmes . Lieux plusieurs larves de la Cicada orni et plusieurs indivi- dus de l'Oryctes gripus. Quatre de ces Cebrions furent mis dans une boîte contenant de la terre , avec deux Staphylinus ‘olens. Lat. Au bout de trois semaïues je visitai la boîte ; un des Cebrions fut trouvé mort, les trois antres enfouis dans la terre, et les deux Staphylins à moitié dévorés. . Cet insecte , le seul de ce genre qui se trouve dans les environs de Perpignan ( du moins je ne sache pas que , même le Cebrio gigas y ait été pris, quoiqu'il soit PS qu'il y existe), y est assez abondant. Mais il ne paraît qu’à une seule époque de l’année ; c’est pendant les premières pluies d'au- tomme , qui ont lieu à la fin de Septembre et dans la pre- mière quinzaine d'Octobre. Si à cette époque il ne pleut pas et que les pluies viennent plus tard, alors on en trouve beaucoup moins , et même pendant les pluies de Novembre, malgré que souvent la température soit très douce , ils sont extrêmement rares. C’est particulièrement lorsque les pluies viennent d’ orage Le es en sort en grande quantité , Mie hntta aans Cetre son n avant-coureur. Après quelques coups de tonnerre , si le temps est très-sombre et la plaie prête à tomber, on le voit voler à très-peu de hau- teur et presque horizontalement , ordinairement dans les en- droits boisés et dans tous les sens, paraissant chercher quel- que chose, il est probable qu'il est à la recherche de sa fe- . melle ; il se repose souvent, et quelque prompt que Fon _ soit à courir dessus , rarement on parvient à le prendre, il se blottit sous l'herbe ou sous des feuilles où on le découvre (139 ) difficilement. Si cet insecte ne sortait de terre qu la fin des pluies, l’on pourrait croire qu'il est chassé de son habitation. . par l'eau, mais dans ce eas, il n'y aurait pas de raison pour : qu'il ne sortit pas après celles de toute l’année. Puisqu'il ne paraît qu'à une époque fixe et avant même qu'il soit tombé de eau, je crois qu'il est raisonnable d'admettre, qu'à peu- près du mois de Septembre à la mi-Octobre , c'est l'époque de l’aecouplement de ces insectes, que le mâle étant dans l'impossibilité d’attemdre da femelle dans la terre, il est averti par l'orage qu’elle va sortir de sa retraite, et res il vole à sa rencontre et l’accouplement a lieu. Dans mes chasses de Sphinx et de Noctuelles, je n'ai jamais rencontré aucun Cebrion. Cependant Olivier dit qu'ils sortent pendant la nuit. J'en ai pris un dans le mois de Juillet, au milieu de la journée, par un temps très-sec et très-chaud , qui courait sur la poussière d’un chemin. Ce Cebrion vole rapidement, son vol est court et a lieu dans toutes les directions. Il s'élève peu et ne s'éloigne guère de l'endroit d’où il est sorti. Lorsqu'il est fatigué, il tombe ; s’il se rencontre sur un chemin où il y ait de l’eau, comme cela arrive presque toujours après les pluies, il se noie, ou si à force de nager il parvient à se cramponer à quelque feuille , il flotte jusqu’à ce qu'il soit assez sec pour reprendre son vol : s'il est conduit vers la terre , il se sauve en courant. Comme , lorsqu'il est fatigué de voler , il tombe au lieu de se poser , souvent il se trouve renversé sur le dos ; dans cet état , il éprouve beaucoup de difficulté pour se retourner et on a tout son temps de le prendre. Ces accidens ne Jui arri- vent que lorsqu'il tombe sur les chemins où l’eau séjourne ; dans les champs il ÿ est rarement sujet ; c'est sans doute ce qui à fait dire à Olivier que les Cebrions se trouvent rarement dans les champs et qu'ils volent ordinairement au milieu des chemins , parce qu’en eflet ce n’est que là qu’on les aperçoit. (140) facilement et qu'on peut les prendre de même, np ds 7 dans les bois ou sous les arb on ne les voit jamais à terre et on ne peut les prendre din vol, ce qui est assez difficile. Ce n’est qu'après des recherches de plusieurs années, et après avoir pris plusieurs centaines de mâles, qu’enfin cette année j'ai pris deux femelles. L'une était noyée avec plusieurs mâles, et à quelques pas de Rà ; jeu trouvai une autre marchant assez wîte sur le sentier, escortée de six mâles qui se précipitaient sur ses pas. Je fis main basse sur ceux-ci, et laissai continuer sa marche à la femelle. Elle parcourut un espace d'environ quatre mètres, et, pen- dant ce trajet, je pris une vingtaine de mâles qui, arrivant à vol précipité, tombaient à ses côtés, et aussitôt se diri- geaient à la course vers la femelle, quand ils avaient le bonheur de ne pas se trouver pris dans la boue ou renversés sur le dos. Description de la femelle du Cebrio Fr Elle est de la même grandeur et à la même forme que la femelle du Cebrion géant. Oliv. Sa couleur est plus foncée et ses élytres sont plus profondément striées. Elle est d'un brun fauve , pointillée et pubescente. Ses antennes insérées au devant des yeux sont très-courtes et composées de dix articles , dont les deux premiers fauves et les autres noirs. Les trois premiers articles des palpes maxillaires sont fauves et n ième mie est sde est noir. : Les palpes labiaux La ALIC ni bonle noire Les sais sont saillans et noirs. Les mandibules sont arquées, grandes et noires. Le thorax est étroit, avec les angles pos- térieures peu saillans. Les élytres, plus courtes que l'abdo- men , sont d’un fauve brunâtre , profondément-striées , ayant neuf stries à chacune , avec une petite bande noire à leur partie antérieure , très écartées. Les ailes membraneuses plus die " sit bel PE Te Ne - à HR à © Ch, D NS RÉ dd UE Re LU à 141) courtes que les élytres, ne sont pas pliées dans Jeur longueur | eomme dans le mâle et la PARA des Coléoptères ; elles ont la nervure extérieure noire jusqu'aux deux tiers de leur. extré- mité postérieure. Cet insecte s'éloigne is de son mâle quant à la couleur que le Cebrio Brevicornis , Oliv., mais il est très probable que , sil vient à être pris en plus grande quantité , on en trouvera qui auront bien plus de rapports, c'est-à-dire, que le test supérieur sera en grande partie ou entièrement noir comme dans le mâle. Je suis amené à émettre cette opmion par la remarque que j'ai faite sur divers individus mâles qui ont le thorax fauve , d'autres le thorax et la partie antérieure des élytres de cette couleur, et enfin ÿ' j'en possède un exem- plaire qui, indépendamment de ces deux parties, a sur l'élytre gauche une grande tache également fauve. Je pense que ces diflérences de couleur proviennent de Fà qe VI OnservarTions pour servir à [l'histoire de quelques in- sectes , et description d’une nouvelle espèce de Coliade; par M. J. L. Laporte aîné, ex-officier de marine, archiviste. - Les relations intimes que je me fais toujours un Ér d'entretenir avec presque tous les officiers de marine de notre port, mes anciens collègues , nous mettront bientôt à même, . par les collections qu’ils veulent bien se donner la peine de recueillir pour mon compte, non seulement de publier un grand nombre d'objets inédits , mais aussi, nous fourniront des. matériaux susceptibles d’éclaireir bien des doutes qui “enveloppent encore plusieurs parties des sciences naturelles d'un voile presqu ‘impénétrable. Je m'empresserai toujours de soumettre à chacun des membres de la Société Linnéenne , les objets que ie recevrai DS ANS ANNE Vs (142) et qui se rattacheront à la partie scientifique à Me il s’est le plus particulièrement dévoué : ce sera le seul moyen d'obtenir un avantage réel de ces nombreuses investigations. Quoique plus de vingt bâtimens , à bord desquels des amis sur qui j'ai droit de compter , explorent dans ce moment les diverses parties du monde, et qu'ils doivent m'apporter les fruits de leur recherches, je ressens le besoin de signaler à la Société, comme s'étant acquittés de la mission que je leur avais confiée , avec un zèle difficile à qualifier ; les capi- taines Barraud et Janvier , et le lieutenant Léon Prosper. C'est à eux ainsi qu'à notre collègue M. Gachet, que je dois l'idée de commencer un travail sur un sujet qui paraît être assez intéressant pour mériter toute l'attention des natu- ralisies. Déjà, dans le cours de mes voyages, je n'ai pas été peu surpris de rencontrer quelquefois , dans une autre hémis- phère , les mêmes espèces que j'avais observées en Europe. C’est de cette identité de quelques êtres que je viens entre- tenir les Entomologistes : je me bornerai, pour le moment , à en signaler un petit nombre qui sont dans ce cas; j'en possède plusieurs autres, mais quelques doutes me restent encore à lever, et aussitôt qu'ils seront applanis, je m'em- presserai de donner une suite à ce conne de travail, dans le but de présenter quel g la distri- bution géographique des inssetés. Les mêmes circonstances placant sous mes yeux un grand nombre d'espèces exotiques , me fournissent l’occasion d’en observer quelques unes qui me paraissent inédites, ainsi que certaines variétés, et de comparer les descriptions avec des individus qui m'ont quelquefois offert des différences dans les caractères. Je crois donc convenable de joindre au même travail, le résultat de ces observations. (143) Fi Onpne 5,me COLÉOPTÈRES, EE à Famille des Serricornes. Burresris cHrysosriGma. — ( LATR. ) Cette espèce , qui ne s’est rencontrée jusqu'ici que dans quelques parties de l’Europe et notamment dans notre dé- partement où elle n'est pas rare, m'a été apportée de Bour- bon par mon ami Léon Prosper qui l’a récneillie x quatre licues dans l'intérieur de cette île. La seule” différence que j aie observée dans l'individu que je mentionne ici , c’est qu'il a six lignes de longueur et que des poils longs et Hinchitrel garnissent le tour de l'abdomen, tandis que ceux que nous trouvons aux environs de Bordeaux sont ordinairement un peu moins longs et présentent sur l'abdomen des poils clair- semés très-courts et qu’on n’aperçoit facilement qu'à la loupe. _ Famille des Longicornes. Cerameix HEROS, — ( Lare. ). C’est encore de l'île Bourbon , que M. Léon Prosper m’a rapporté ce Coléoptère, qu'il a recueilli dans un bois, sur une vieille souche. Il ne diffère absolument de l'espèce que nous avons ici, que par sa taille ; il n’a que quinze lignes de longueur. CErAMBIX SULCATUS.— ( LATR. ). Cet insecte qui, jusqu'ici, n'avait été observé que dans V'Arnérique méridionale ( aux Antilles , à la Jamaïque et à enne }, paraît s'être naturalisé dans notre département. J'en rencontrai il y a trois ans , au mois de Mai, un individu vivant , dans le Jardin-Public , et nos collègues MM. Besson et Théophile Laterrade en ont également trouvé l'an dernier (x4&) à pareille époque , trois auires individus, dans les init de l’ancien Château-Trompette. Ces insectes ne proviennent-ils pas des bois apportés des colonies et déposés dans les magasins qui se trouvent aux environs de cette partie de la ville ? CazziniuM BAJuLUS. — ( LATR. ). L'individu que mon ami Janvier , second es du pavire le’ Raymond , m'a apporté de son voyage à Cam- pêche, à élé trouvé paï lui dans les forêts de cette colonie, E ne diffère point de celui que nous rencontrons dans notre département. Cependant on n’observe pas sur ses élytres la bande transversale blanchâtre formée par des poils de cette | dernière couleur ; maïs il est très-facile de remarquer ici, où cette espèce est très-commune , que ce caractère n'est pas eonstant , car il manque aient ou est très-peu apparent; dans presqne tous ceux qui sont es M. de Géer a déjà annoncé a on l'avait rencontré dans l'Amérique septentrionale, Orpi 6.me ORTHOPTÈRES. Famille des Sauteurs. ÂACRIDIUM MIGRATORIUM.— ( Lare. } Si je parle ici de cette espèce , qui a été déjà rencontrée dans des lieux si éloignés les uns des autres, ce n’est que pour donner une nouvelle preuve de Ia facilité avec laquelle elle se transporte au vol, à des distances considérables ct sans se reposer. Le 20 Juin 1829, à 6o lieues au large de . Ja côte Ouest d'Afrique, mon ami Léon Prosper , Lieute- marit à bord du navire la Te: allant es des en a LE sie 42: 1:- ls. * à une grande quantité ad qui étaiet e (145) à‘ bord ; la plus grande partie du vol qui :passait so la même route. Les vents, qui étaient assez forts, souflaient de terre dans @æ moment, ORDRE 9.me HYMÉNOPTÈRES, Famille des Fouisseurs, SPnEX SABULOSA. — (Lare. ) Cette espèce qui se trouve très-communément dans notre département, a été également rencontrée au Pérou, par notre collègue M. Gachet, et les individus qu'il m'a remis ne diffèrent des nôtres que par les cuisses postérieures qui au lieu d’être noires, sont presqu'entièrement fauves. Tous Les autres caractères sont parfaitement identiques. Famille des Mellifères. Bomeus muscorum. — (LaTr.} _ Cette espèce, qui se trouve dans toute l'Europe , a été apportée par notre collègue M. Gachet, du Chili, où elle est très-commune dans les champs de Luzerne. Elle ne diffère de celle que nous avons ici que parcequ’elle est plus petite et que les poils d’un gris obscur qui existent en dessus du corps dans notre espèce , ne se trouvent pas dans celle- ci. Cependant je ne crois pas que ce caractère soit suffisant pour la distinguer €e la nôtre , puisque j'ai acquis la certitude que quelques auteurs qui ont décrit cette dernière , ne l'ont pas même mentionné. APIS CENTUNCULARIS.— ( Liv. ) C'est encore M. Gachet qui m'a remis deux sujets de cette espèce , dont un a été pris par lui au Pérou et l'autre au Brésil, et quoique ces deux individus aient été ren- contrés dus deux pays fort éloignés l'un de l'autre , il ÿ à “une parfaite identité dans tous leurs € (146) Je ne LS pas que personne encore l'ait apportée de ces contrées, et.je ne la trouve mentionnée que comme Vi- vant assez communément dans toute l'Europe. Je me suis assuré en la confrontant avec celle que l’on rencontre fré- quemment dans notre département, que espèce est la même. Cependant je releverai une erreur qui s'est glissée dans la description de notre espèce , puisqu’en disant que le ventre est couvert de poils fauves très-serrés , il sém- blerait que ce soit un caractère constant ; mais Li recueilli ici un bon nombre d'individus, et m'étant apercu que ces. poils variaient souvent par leur couleur , je me suis: assuré qu'elle n’était que factice et empruntée du pollen des diverses plantes sur lesquelles ces abeilles étaient allées faire leur provision ; en les brossant, on voit tomber le pollen et ces poils très-serrés , $oi- disant fauves, restent d’un gris cendré. Il en est de même chez les mdividus exotiques que j'ai examinés et dont les yeux lisses sont rouges, tandis que dans les nôtres ils sont blancs. ORDRE 10.me LÉPIDOPTÈRES. Famille des Diurves. Si les naturalistes ont souvent critiqué l'usage assez géné- ralement adopté de dédier les espèces nouvelles qu'ils pu- blient à des personnes qu'ils affectionnent , et par consé- quent leur assignent leurs noms particuliers, je ne peux cependant me défendre d’encourir le risque de leur blâme, puisque je me place dans le même cas en dédiant l'espèce que je décris dans cette note, à mon fils Ernest. Le désir de faire naître en lui le goût de l'hisioire natu- relle, m'a seul déterminé à employer ce moyen ST ‘tion. (1) CH) Dur, ce as dE que jai Do; rt (147) CortAs ERNESTIUS. (No. ) Coliade Ernest, C. Alis leviter sinuosis, subrotundatis , suprà albis ; dimbo communi nigro, in anticis albo maculato ; subtùs anticis albis, basi macul& aurantiacä, posticis citrinis , basi aurantiacà triplici tæniold , utrisque limbo nigro Jlavo maculato. Cette espèce est de quatrième taille et a Le port du Paléno. Elle a environ deux pouces d'envergure. Le dessus de ses ailes , dont le bord postérieur est légèrement sinueux , est blanc. Les supérieures ont sur le disque et vers le milieu de la côte, qui est noire, un point alongé de cette couleur, extrêmement petit, qui se répète sur l’autre face. Le limbe des unes et des autres offre une bordure noire, plus large aux ailes supérieures , où elle est FRERE sinuée sur le côté interne , très-étroite à mesure qu’elle s’écarte de l'angle du sommet , et portant cinq taches blanches dont la seconde est la plus grande et les autres très-petites ; plus étroite, moins sinueuse et entièrement noire sur les inférieures. Le dessous des premières ailes diffère du dessus en ce que l'on remarque à leur base une tache de couleur orangée , qui se fond avec une teinte jaune-clair s'étendant sur le disque seulement le long de la côte, et en ce que la bordure du limbe est plus marquée , DENT échancrée au lieu d’être sinueuse , et porte cinq taches plus Bee , plus apparentes et lavées de jaune. Le dessous des secondes ailes est d’un jaune-citron clair, avec trois bandes orangées partant de la base dont deux suivent , l’une le bord externe , l'autre le bord i interne jusques même catégorie et ne me paraît pas plus déplacé ici que tous ceux tirés de la fable ou de l’histoire ancienne que l’on applique si fré- quemment aux Lépidoptères. C8) — vers leur-partie moyetme, et la troisième accompagne dans une pareille étendue le pli que forme la portion de l'aile qui ‘enveloppe l'abdomen et lui fait une sorte de goutière. La bordure noire du bord postérieur est de même largeur, mais un peu plus éténdne que celle de Vautre face, dentée eh dedans, et porte cinq taches jaunes, arrondies, de même grandeur ; une sixième à l'extrémité externe , beaucoup plus grande, de même eouleur, accompagnée d’une on plus petite et lavée d’orangé. Le bord postérieur des ailes est légèrement sinneux. Le corps est blanc, les antennes sont noires avec l’extrêmité du bouton fauve, IL porte des palpes très-comprimés et dont le dernier arti- cle est beaucoup plus court, ce qui m'a déterminé à le ranger dans le genre Coliade , quoique la plupart des Entomolo- giste classent les espèces de ce genre dans les Piérides. J'ai recu du Sénégal un seul individu mâle, d’après lequel j'établis cette espèce. J'ignore par conséquent les différences que peut présenter l’autre sexe. ( Voyez la planche, figures “4ets} Porxommarus mansyas.— (Liwv. — Far. — Encycl, T.9, p.020, B0 11.) -Nous pouvons ajouter une nouvelle localité à celles dé- signées par M M. Latreille et Godart dans l'Encyclopédie (la Guyane et le Brésil). Ce brillant Polyommate a été rap- porté du Pérou par M. Gachet, et d’après Fobservation de notre collègue, ce n’est que vers la fin d'Avril qu'il com- menca à paraître dans les environs de Lima. La description qu'en donnent les savans auteurs de l'ouvrage que je viens de citer convient. parfaitement à nos individus. Nous trou- vons cependant que c’est chez le mâle seulerhent, que la tache externe de la région de l'angle anal du dessous des (14 ailes inférieures se reproduit so) à la face sbéénr,. et que chez toutes Les femelles que nous avons sous les yeux, les deux taches sont très-apparentes en dessus , l'externe ce- pendant beaucoup plus que l'interne. Outre que chez ces dernières le sommet des quatre ailes est noir brun, le dessus n'est pas seulémient un peu plus pâle, mais la couleur bleue changeant en violet, offre une teinte verdâtre très-pro= noncée dans toute son étendue , qui chez Le seul mâle que nous possédons et que nous prenions d’abord pour une va riété, n’est apparente que sur le corps et à la base des ‘ailes où elle est cependant peu marquée. Chez lui, cette face des ailes est d'un beau bleu changeant en he Eu ‘outre, dans ce sexe , la face inférieure des ailes est d’un lilas plus vif, les points sssits qui s'y trouvent disséminés sont cerclés de bleu’clair, et à la base de l'aile supérieure , se voit un trait d’un bleu brillant, L’angle anal est bordé de blanc dans les deux sexes, ainsi que le bord externe des * deux queues qu'il porte. Hespenia EuRYGLES.-( Lan. ) Encyel. T. 9, p. 730, n.v 5. Les individus de cette espèce que M. Gachet a rapportés du Pérou, sont parfaitement identiques avec là description de l'Encyclopédie faite d’après des Hespéries envoyées du “Brésil par M. Langsdorff. Ils présentent tous un reflet soyeux , légèrement jaune doré. Notre cogne possède un individu qu'il a pris au Brésil ‘et qui appartient à une variété remarquable que ne signa- lent pomt les auteurs de l'Encyclopédie : 88 _ $ - raie « L 4, 1m! r } Mais: 2 ES | ‘côte des ail de finiiettt EAU biere plumeuse que PEU anal des ailes shférledilés est un peu moins large. Du reste , cet individu , qui offre une teinte générale plus brune , est en tout semblable aux précédens, nhésébié sa ne < AUESS ( 150 j Hesperta PROTEUS.— Encycl. T.9,p.730,n.°7. Cette espèce qui est généralement répandue dans toute l'Amérique intertropicale , varie beaucoup , comme chacun le sait. Je crois qu'il n’est pas déplacé de faire connaître dans cette note quelques différences que me présentent des individus rapportés de l'Amérique méridionale par M. Ga- chet. Le duvet vert soyeux que les auteurs de l’'Encyclo- pédie indiquent se trouver à l’origine supérieure des ailes, existe non seulement dans cette partie chez l’un d’eux , pris au Pérou , mais encore il s'étend sur une grande partie du disque de l'aile inférieure et sur l'angle anal. Chez d’autres ce duvet offre la même couleur que le fond. Dans le premier , la bande transverse et transparente des ailes ec rieures est composée de cinq taches grandes et plus ou moins de la forme qudrlaièpes en de existe une sixième tache grande et de même forme ; puis une ligne __— ne à l côte sp os sommet et formée de cinq : les nervures. Le dessous E ses Fées ea une particularité remar quable : on ÿ voit comme dans les autres une tache presqu’en forme de point près de la base, mais les trois bandes transverses et ondulées qui la suivent en arrière, sont tout-à-fait diffé- rentes. La première est constituée par trois gros points bruns- rougeâtres irréguliers placés sur la même ligne et dont l'inter- médiaire est bordé en arrière d’un trait blanc. La seconde > continue dans toute son étendue , prend naissance à l'angle externe de l'aile et se prolonge jusques sur origine de la queue que porte l'angle anal. La troisième , fort courte, ne se remarque que sur une partie du bord postérieur , mais est très-large , au lieu de former seulement une ligne d'un noir foncé. La présence de ce trait blanc la rapprocherait de quelqu’unes des espèces de la première division , si le bord { 151 ) postérieur des ailes inférieures n’était sinueux. Chez l'an d'eux, qui est aussi d’origine péruvienne , toutes les taches transparentes des ailes supérieures , sont, à l'exception de deux ou trois, extrêmement petites et à peine apparentes. Certaines de ces taches manquent quelquefois totalement, comme cela a lieu chez un individu pris au Brésil, dont la bande courbe placée près de l'angle du sommet, n’est formée _ de Less sa it la dernière est GE des sus P qu'occupe CHERS tache. Je viens de recevoir du Mexique une naidé ste d'insectes parmi lesquels se trouvent diverses Hespéries et “entr'autres plusieurs individus appartenant à Fespèce dont il est question dans cette note. Chez quelques uns d’entr’eux le duvet vert soyeux est trèsabôndant non-seulement à [° origine des ailes , mais encore recouvre la face supérieure du ét s'étend sur une partie du disque de l'aile inférieure et sur l'angle anal. Chez les uns il offre sous certains aspects un reflet bleu brillant , chez d’autres ce reflet est doré : ces cou- leurs manquent aussi quelquefois comme deux d’entr'eux nous en aise des ss Les taches des ailes supérieures , et c’est ordinairement ee de celles de la bande nie du sommet, qui manque. Plusieurs d’entr'eux présentent les mêmes par- ticularités dans la disposition des couleurs du dessous des ailes inférieures , que eclui que nous avons décrit. On y remarque un léger reflet violet plus ou moins rougeätre. Famille des Crépuseulaires. Srmnx LINEATA. — ( LATR. ). En Mars 1825, M Gañbet-étant au Pérou, observa , sur re ra près de la route de Lima à Los Choril- los . un L de LL nilles qui ne diff cr. 3 hi, ? 1 ? LOLCS (152) de notre ses pcs: que par leur couleur qui était d’um vert plus vif. Il n en prit qu'une qui paraissait être parvenue à tout son accroïssement ; peu dej jours après , elle se méta+ morphosa. La chrysalide était verte dans sa moitié antérieure, comprénant la tête , les ailes , le corselet , et la base de l’ab- domen ; elle était d'un jaune fauve dans le reste de son éten- due, et elle devint. d'un fauve plus foncé à mesure que l'épo- que de sa métamorphose approchait. Il put facilement suivre ces changemens , parce qu'il avait placé la chenille une boîte où il n’y avait ni terre ni sable. Vingt-deux jours après la métamorphose de la chenille parut le Sphinx dineata, qui cependant, différant un peu de celui que nous trouvons abondamment ici, me détermine à le pe comme variété : b. Americana. Il est beaucoup plus petit dans toutes ses parties et a 5 ou 6 lignes de moins d'envergure. La bande longitudinale jaune pile qui est coupée obliquement par six nervures de la même couleur , existe sur ses ailes supérieures comme à notre espèce ; la seule différence qu'offrent les ailes inférieures , est que la teinte rose , au lieu d’être pâle, est d’un rose très- vif. L’ahdomen et les antennes diffèreni davantage de ceux de notre espèce ; les anneaux blancs et noirs du premier sont interrompus de manière à former trois bandes longitudinales, -et les secondes, au lieu d’être en massue prismatique , sont -absolument égales dans toute leur longueur et striées trans- versalement en manière de rape, sur un côté; en un mot, semblables à celles de notre Sphinx Convolvuli. Ces carac- tères seraient-ils suflisans pour en faire une espèce ? Parmi les insectes que je viens de recevoir du Mexique, se trouvent déux individus qui diffèrent encore moins de -potre RARE Var, Les antennes sont de _— forme, MAIS à e blanche. na rbie d + LENS Lu bee + L. : . leur Az PNR | 1 Fe AS à (153) es anneaux de Fabdomen sont interrompus cemme dans celui du Pérou, Leur taille est la même que celle du Sphinx que nous rencontrons ici Famille des Nocturnes. Bomeyx ATLAS. — ( Fas. ) Ce magnifique lépidoptère , qui se trouve en Chine, aux Iles Moluques, etc., est aussi très-commun aux Philippines où M. Gachet en a pris un très-grand nombre aux environs de Manille, en 1819. Les individus qu'il a rapportés me fournissent l’occasion d’ajouter quelques rs) à re déjà publiées sur cette espèce. La chenille de cet insecte est HS-pias: verte, hérissée de longues pointes de la même couleur. Elle est entièrement recouverte d’une poussière blanchâtre assez semblable à celle qui recouvre certains fruits et que l'on nomme fleur. Elle vit principalement sur le manguier , Mangifera indica, Lm. et le goyavier, Psidium pyriforme, Linn. Lorsque le moment de la métamorphose est arrivé , elle se place sur la face snpé- rieure d’une feuille où elle file un cocon volumineux , formé d’une soie forte et d’un fauve très-clair, contre lequel sont relevés et appliqués les bords et l'extrémité de la feuille, La partie du cocon par laquelle l’insecie parfait doit sortir, se trouve toujours placée vers le pétiole. Elle demeure environ un mois en chrysalide. C'est pendant les mois de Novembre et de Décembre que notre collègue a observé sa métamorphose. Les individus que j'ai sous les yeux semblent devoir faire apporter quelques modifications à la description consignée dans l'Encyclopédie. Ainsi, chez tous, la petite bande inégale blanchâtre, qui termine en arrière la base des ailes supérieures , est ac- compagnée sur son bord postérieur d’une bande noire. Chez - Le mâle , le disque. présente dans son milieu une tache trans- Ua54) parente sans couleur ni écailles, triangulaire et entièrement bordée de noir , mterrompue à l’angle externe de la tache qui est arrondi ; l'angle interne de cette mêmé tache est un peu alongé. Chez la femelle , cette tache est plus grande, moins exactement triangulaire , les angles externe et interne sont arrondis ;. l'angle postérieur se prolonge au delà de la bande blanchâtre qui divise en deux le disque de l'aile , ce qui n’a pas lieu chez le mâle , où , comme je l'ai déjà dit, la bordure noire atteint seule cette bande, Dans les deux sexes, une bande blanchâtre sépare en deux le disque de cette aile ; elle est accompagnée en avant d’une bande noire. Chez la femelle, cette bande arrivée à la tache vitrée, se contourne pour lui former une bordure interrompue aux angles. La moitié postérieure du disque est mélangée comme la base de l'aile, d’abord d’un gris brun chez le mâle, plus ou moins bleuâtre chez la femelle , puis de fauve et de fer- rugineux. Près de l'extrémité et contre le bord externe , on remarque une tache noire plus ou moins étendue ; suivant les individus, qui se continue avec une bande d’un gris bleuâtre. Un peu en dedans ‘est une tache étroite et alon— gée, couleur de carmin. L’extrémité de l'aile est mélangée de fauve , de blanchâtre et de couleur rosée. Le bord posté- rieur est d’un jaune verdâtre un peu brun et porte une ligne ondée, noire dans les deux sexes et d'un rouge brun dans la variété que nous figurons ici. Au dessus de cette bande, dans ce dernier sexe seulement , existent dans la plupart des sinuosités formées par la ligne que je viens de décrire, des traces de taches alongées , d’un rouge vif. Les ailes inférieures présentent une tache vitrée, sembla- ble à celle des supérieures , et une bande courbe qui offre les mêmes couleurs. Le bord postérieur a aussi la même teinte ; mais la raie ondulée, noïre chez les uns , rouge dans la variété , est plus large, moins tranchée , mois sinueuse et 6 155) offre en avant , dans les deux sexes, une rangée de taches jaunâtres , es correspondantes aux sinuosités de la Ligne noire qui suit le bord , et dans le centre desquelles se remarquent des taches d’un rouge ferrugineux quelquefois tès-vif, alongées, irrégulières et dont quelques unes sont presque lunulées. On dit dans l'Encyclopédie , qu’on remarque quelquefois sur les ailes supérieures , outre la grande tache triangulaire , une autre tache plus petite, oblongue , transparente et sans couleur , bordée de noir et placée en dehors de la première ; nous n'avons rencontré cette tache que chez des femelles, qui offrent , comme je l'ai déjà dit, la ligne ondulée des bords des ailes, d’un rouge brun. C’est un individu de cette variété , dont nous donnons la figure. On dit en outre , dans le même ouvrage , que la femelle est beaucoup plus pâle que le mâle , et que les bandes et les lignes ne sont pas aussi marquées. Les individus soumis à notre observation présentent le contraire et l’on ne peut attribuer d’entr’eux à une ini plus vive, ils + tous ‘été également préservés de son influence. Chez eux , les couleurs ferrugineuses et fauves de la femelle sont plus rouges et par conséquent plus vives que chez le mâle où elles offrent une teinte jaunâtre très- prononcée ; les bandes et les lignes ne sont pas à la vérité aussi nettement tranchées , mais Les premières sont plus larges et de couleur plus foncée, et les secondes présentent seule- ment plus de largeur. J'ai fait don à la Société Linnéenne , de tous les insectes dont j'ai parlé et qui sont en ma possession , pour être placés dans le cabinet d'histoire naturelle qu’elle s'occupe à former. Les autres se trouvent dans la collection de notre collègue M. Gachet. (156 } EXPLICATION DES FIGURES. Ces figures que je dois à la complaisance de mon frère , membre de la Société Linnéenne , qui a bien voulu les des- siner et les lithographier , représentent fidèlement les objets. Fig. 1.re Variété de la femelle du Pombyx atlas. À. À. Petite tache vitrée, qui caractérise cette variété. Fig. 2. Cocon du Bombyx atlas , construit sur une feuille de manguier, vu en tés Fig. 3. Le même cocon vu en profil. Fig. 4. Coliade Ernest , vu en dessus. Fig. 5. La même espèce, vue en dessous. J. L. Laporre. 0 4 — CONCHYLIOLOGIE. VIL. FFE R les moyens d'extraire de leurs coquilles les animaux qui les habitent ; par M. Mixer, corres- _ pondant, à Angers. * En se livrant à la recherche des Mollusques terrestres et fluviatiles , on est quelquefois assez en peine comment extrai- re de leurs coquilles les animaux qui les habitent. La cuisson dans l’eau , moyen qu’on emploie assez ordinairement pour arriver à ce résultat, ne réussit souvent qu'imparfaitement ; ear il arrive presque toujours qu'une partie des premiers tours de spire se brise dans l'opération et reste dans la coquille. Pour obyier à cet inconvénient, je plonge dans lalcookles Mollusques vivans dont je désire conserver les coquilles : le séjour , plus ou moins prolongé dans cette liqueur, ne man- que pas de corroder ou durcir toutes les chairs et les parties molles : ce qui leur donne la consistance nécessaire pour { x59 ) pouvoir les extraire sans Le briser lorsqu'on vient à saisir … Tanimal avec les pinces ou seulement avec une épingle. Cette facon de vider les coquilles , qui m'a parfaitement réussi, même pour les grosses espèces, a cet avantage , qu'on peut, en recueillant chaque individu , le déposer immédiatement dans un flacon rempli d’alchool, ce qui économise beaucoup de temps ; et en agissant ainsi on peut toujours attendre le amoment opportun pour faire l'extraction de ces animaux, Mur. Observations sur la note ci-dessus. La méthode proposée par M. Millet pour l'extraction com- plète des Mollusques , remplit parfaitement, quant à ce résultat , le but que son savant et laborieux auteur se propose. Mas , sous d’autres rapports, elle peut présenter quelques inconvéniens que je crois devoir signaler, afin que les natu- ralistes qui s'occupent de l'étude des Mollusques, puissent choisir, selon les cas particuliers , entre la coction à l’eau et celle à l’alchool. Cette dernière racornit beaucoup les animaux , et altère leurs couleurs. Ainsi , il ne faut pas la préférer lorsqu'on est dans. l'intention d'étudier, de disséquer , de décrire fidèle- ment Vhabitant d’une coquille. Elle peut cependant , pour certains animaux très-mous , servir à donner un peu de con- sistance et de solidité ou d’opacité aux parties presque géla- tineuses , et permettre ainsi au scalpel de faire des sections plus nettes, ou donner une forme plus marquée à certains organes difficiles : à distinguer. Mes études sont particulièrement dirigées vers la distinc- tion des caRèees de co routes a fluviatiles, fondées ar les diff. que 1 tent. Pour attein- dre ce but, il faut examiner les nites des variations de : 13907 couleurs , la forme et la grosseur des mâchoires cornées dans des genres où elles sont à peine perceptibles et très-faibles , tels que les Limnées , etc. Je me garderais bien d’immerger dans l’alchool les individus que j'emploie à ces observations. Mais la méthode proposée par M. Millet est très-commode en voyage, de même que pour les individus qu'on ne veut pas faire servir à des expériences du genre que je viens d'indi- quer. Néanmoins , il faut encore employer, dans tous les cas, la méthode de M. Millet avec beaucoup de discernement , à cause des ‘altérations que l'immersion dans l'alchool peut occasioner aux couleurs des coquilles. Une grande partie des coquilles marines , épaisses et comme revêtues d'un vernis de porcelaine , pourra ÿ être plongée sans inconvé- nient. Mais il n’en sera pas de même des coquilles minces , délicates , faiblement colorées , ou presque cornées , comme le sont la plupart des coquilles fluviatiles de nos climats. J'avais conservé dans l’alchool un Zimnea peregra dont la ‘columelle était rose et la bouche irisée et translucide. Cette coquille en est sortie blanche , terne , matte, dépourvue de tout éclat et de la translucidité vitreuse de sa lame columel- Jaire. Cuarzes Des Mouuxs. VI. Descrieriox d’une nouvelle espèce vivante de Pupa, du Périgord, par M. Cuarres Des Mouixs , président. Le département de la Dordogne doit à sa constitution géo- gnostique et à sa position géographique l'avantage de pré- senter à la fois des productions subalpines et des productions qui paraissent appartenir plus spécialement aux départemens méridionaux. Il est particulièrement riche en Mollusques terrestres et fluviatiles , et m’a offert, outre plusieurs espèces Po nr nr LR (159 ) rares et intéressantes , deux espèces nouvelles, Paludina bicarinata., que j'ai décrite dans le 2.me volume du Bulletin, p- 26, et Pupa pagodula , qui fait l'objet de la présente . motice. Ce département paraît n'avoir été exploré avec soin, dans le but d’y rechercher les Mollusques vivans , que par M. Jouannet aux environs de Périgueux et de Sarlat, par M, Brard au Lardin et à Terrasson , et par M. Durieu de Maï- sonneuve à Ribérac. I est à présumer que beaucoup d’objets intéressans y restent encore à découvrir dans cette branche de l'histoire naturelle comme dans plusieurs autres. Depuis quatre ou cinq ans, époque à laquelle j'ai observé pour la première fois la jolie espèce dont je m'occupe au- jourd’hui , je n'ai pu en rencontrer que 6 ou 7 individus, et cette année seulement ( Septembre 1829 }, j'en ai pris de vivans pendant les grandes pluies de l'équinoxe , ce qui me permet de décrire l'espèce avec les détails désirables. Je ne l'ai trouvée que dans un massif de grands chênes , sur le penchant d'un coteau auprès du château de Lanquais , à trois lieues de Bergerac. Il est vraisemblable que , recherchée avec soin, elle se montrerait ailleurs dans des positions ana- logues. Elle vit parmi les mousses au pied des arbres, et se retire probablement dans les fentes des vieilles écorces , comme ses congénères. La ressemblance de forme générale , qu’elle offre , en très-petit, avec le Pupa pagoda de VIe de France , ( Æelix [ Cochlodonta | pagoda , Féruss. Tabl. syst. p. 59, n.° {70 ), m'a engagé à lui donner le nom spécifique de pagodula : elle rentre également dans le sous- genre Cochlodonte. Description de l'animal. _ Animal extraordinairement petit comparativement à sa coquille , gélatineux et à demi transparent. Les muscles du pied et du pédicule sont extrêmement forts ; ce qui est abso- | C609 | lument nécessaire pour porter et soulever une coquille aussi considérable, Pendant la marche, l'ouverture est posée d’aplomb sur le dos ; le reste de la coquille ; qui est couchée horizontalement , son sommet obliquant à droite , ne touche point à l'animal. Ce soulèvement complet et constant du corps protecteur me paraît un fait assez rare chez les Mollus- ques conchylifères : je l'ai observé momentanément et d'une manière bien moins marquée sur quelques espèces de Pupa et de Fertigo. Pied assez étroit, mais très-épais, blanc ; queue courte, ün peu obtuse. Le mode de progression présente des parti- cularités curieuses. Les ondulations successives qui, constis tuent la marche ne sont point multipliées , tranquilles et tout-h-fait intérieures comme eelles des autres limacons et des limaces nues ; la surface inférieure du plan locomoteur n'est pas simplement trainée à plat sur le verre au travers duquel on l'observe. À chaque effort progressif , (on pourrait presque dire à chaque pas ), l'extrémité de la queue se soulève un peu et semble se pelotonner, pour donner , en s'appuyant de nouveau sur la plaque de verre , une impulsion . plus considérable au pied. Deux grosses ondulations seule+ ment marchent continuellement et rapidement de la queue à la tête; mais elles ne sont pas tellement intérieures qu'il n'en résulte un pli qui écarte un peu de la ligne droite les bords du plan locomoteur , et les soulève assez pour devenir visible sur les bords supérieurs du pied. On voit par ces détails que la marche , assez rapide, de ce petit animal, rappelle un peu, mais très-imparfaitement , celles des che- nilles arpenteuses. Ce mode de progression est connu et signalé chez un certain nombre de Molluscues, mais il m’a très-raré dans ka famille des limacons , du moins n’en ai-je apereu que de faibles traces dans la manière de marcher du Pupa marginata, ev des Vertigo que j'ai pu observer. (161) “Le dessus de la tête et du cou, et les tentacules , sont les seules parties noirâtres ; tout le reste de l'animal est blanc: Orifice respiratoire très-petit, ouvert dans un repli du collier qui se loge dans le petit sinus de l’angle droit supé- ti-ur de l'ouverture. Cette position est invariable chez tous les animaux dont la coquille présente ee sinus, ( Pupa, Clausilia }, tandis que l'orifice s'éloigne plus ou moins de l'angle supérieur quand il ne présente pas de sinus, ( Zelix, PBulimus ). Quatre tentacules , les deux supérieurs cylindriques, bou- tonnés au sommet , assez courts. Yeux très noirs. Tentacules inférieurs extrêmement courts , à tel point qu'ils ressemblent plutôt à deux tubercules alongés qu'à de vrais tentacules. Néanmoins ils existent trop visiblement pour qu'on puisse leur refuser ce nom , et pour qu'il soit possible de placer l’'ani- mal dans le genre Vertigo , où l’on observe aucune trace de ces organes. | Description de la coquille. PUPA PAGODULA. Nos. P. Testé parvä, dextré , cylindrico-obovatä, ventri- cosd, pallidè corne, costulis longitudinalibus obliquis “incrementalibus acutis minutissimis elegantissimisque instruct@; anfractibus 8 rotundatis , ultimo gibbo trans- versè unisulcato ; apertur& subquadratä obliquà eden- tuld; peristomate continuo, subreflexo nec marginato , albo ; rimà umbilicali spirali, profundü. Longueur, 3 millimètres. Diamètre , 2 millimètres , y compris l'ouverture. Id. de l'ouverture , 1 millimètre. Cette coquille varie , comme ses congéières, par une forme un peu plus obovée ou un peu plus cylindracée : { 162 ) mais ces différences sont si petites qu’elles n'influent sensi+ blement ni sur les facies ni sur les dimensions. Le petit sillon qui partage transversalement le denibér : tour en deux moitiés égales, s'étend jusqu'au rebord du péristome , et lui fait faire un léger eoude en dedans, ce qui , joint au petit sinus de l'angle droit supérieur , rend la lèvre extérieure un peu sinueuse. La lame columéilaire est transparente et laisse voir les côtes de lavant-dernier tour, ce qui simule parfois de petites dents à la partie supérieure de l'ouverture ; mais il n’y en a réellement aucune. Le péristome est évasé , et le dernier tour remonte antérieurement pour. appuyer la lame columellaire sur le sommet de l’avant-dernier tour. C'est ce qui donne à la coquille un air de gibbosité , beaucoup plus marqué du côté du dos, où l’avant-dernier tour sort comme un simple pli de derrière le haut de louverture , au lieu de présenter sa hauteur complète comme les ss tours. » La saillie inférieure du dernier tour rend la fente ombi- licale très-profonde ; elle ressemble à une virgule. Les côtes longitudinales qui ornent la coquille sont d’une grande élégance , très-régulièrement espacées ; tranchantes et non caduques ; les deux tours ss er seulement en sont dépourvus. D’après ces motifs , et m'étant assuré d’ail- leurs que la chûte de l’épiderme ne fait pas disparaître ces côtes, mais les dénude simplement comme le reste de la coquille, je les considère comme parties intégrantes de celle-ci, Peut-être ne sont-elles autre chose que les anciens rebords extérieurs des péristomes succesifs que lanimal à. construits ; leur forme semblerait le faire croire ; d'un autre côté leur nombre est bien considérable pour qu’elles aient toutes rempli cette destination : il y en a plus de trente sur chaque tour. Il n'existe aucune strie L PRE de sur la outre les côtes. es. arsntot Éà à . ( 163 } En résumé, l'espèce que je viens de décrire est extrême ment distincte de toutes celles que je connais et particuliè- rement de celles décrites par Draparnaud. La planche que je joins à cette notice , et dont je dois le dessin original à la complaisance de mon beau-frère , le C.te Alexis de Gour- gue , ne laisse aucun doute à eet égard. D'ailleurs , parmi kes espèces européennes de Pupa ( Drap.) que j'ai été à même d'étudier , il n’en est que trois que l'absence complète de dents permette de comparer à ma nouvelle espèce. Ce sont les suivantes : Pupa muscorum, Pupa edentula et Pupa obtusa. Les deux premières sont incomparablement plus petites et appartiennent au genre Vertigo, puisque leurs animaux n’ont que deux tentacules. La troisième est cinq ou six fois plus grande et n’a aucune analogie de proportions ni de couleurs avec la mienne (a). EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1.— Pupa pagodula, très-grossi, vu du côté 4 l'ouverture. Fig. 2.— Jd. Vu du côté du dos. Fig. 3.— 1d. Au trait, de grandeur naturelle. Nota. Le dessinateur a un peu forcé la dimension de cette derniere figure , surtout son diamètre. CnarLes Des Mourns. (a) C’est même à tort, à ce qu’il paraît, que Draparnaud a compté le obtusa au nombre des espèces françaises. Il vit en Hongrie, et c’est lui, je crois , que M. de Lamarck a designé sous le nom de P. Germanica. ï #: = (164) Fe None pales sur Les Ichthyosarcolites , par M. Rouizap , correspondant. +: Lorsque j'ai adressé mes premières observations su les Ichthyosarcolites à la Société Linnéenne de Bordeaux, j'étais bien certain que l’on s'était formé une fausse idée de l'orga- nisation de ces fossiles. Cependant en considérant la coquille que j'avais décrite comme une nouvelle espèce d'Ichthyo- sarcolite ; je n’en étais pas moins intimément persuadé que ces corps formaient une bonne coupe naturelle, dont il ne restait guère qu'à déterminer ngoureesement les caractères distinetifs. En continuant mes recherches avec soin , j'acquis bientôt la preuve que le test de la coquille qui en avait été spécia= lement l’objet , jusqu alors, était multiloculaire dans toute son épaisseur comme celui des Rudistes ; mais lorsque je vins à examiner , avec attention , les Ichthyosarcolites #riangu- laris et ssh de MM. Péniarsts et Deshayes, que je reconnus très-bien parmi plusieurs beaux échantillons d’Ich- thyosarcolites qui me furent apportés par M. de Rochebrune, Directeur du cabinet d'histoire naturelle d'Angoulême ; je | m'apercus bientôt , aussi , que cette coquille appartenait à un genre différent. Cette découverte me fut d'autant plus sensible que me croyant à la veille de quitter Angoulême, par suite des changemens qui devaient s’opérer dans le personnel de l'École de Marine où je suis employé, je croyais de n'avoir pas assez de tems pour étudier et reconnaître la nature des véritables Ichthyosarcolites. Je ne perdis, cependant, pas courage et comme le tems . me pressait , je consacrai tous les instants qu'il m'était pos- sible de dérober à mon service à explorer les différents lieux où l'on avait recueilli les beaux échantillons dont je viens de {165 } parler et je parvins ; enfin, à reconnaître positivement que les | sa des Zoologistes de Paris , ne sont autre chose que des débris très-dénaturés d’Hippurites et de Sphérulites très-alongées et plus où moins recourbées. _ Quelques unes de ces coquilles étant quelquefois recour- bées au point de paraître anastomosées , je ne suis pas étonné que lon ait pu prendre le birostre d'individus semblables pour des fragmens de moule d'une coquille enroulée , néan- moins j'avouerai que sans l’o pion que j'avais conçue d’abord des Ichthyosarcolites , 7 n'aurais pas été aussi long-tems à reconnaître la nature de ces fossiles. Le test des Rudistes peut bien en se délitant , comme je l'ai dit, se montrer sous la forme de petits cylindres et pré- senter, ainsi, l'apparence tubuleuse qui a trompé les Zoologistes sur l’organisation du test des Ichthyosarcolites ; mais les observations ultérieures que j'ai faites , à cet égard, me portent à croire que les petits cylindres calcaires qui en- tourent ces corps après la dissolution du test, doivent leur origine au suc lapidifique qui a pénétré dans les cellulo- . sités qui existent dans l'épaisseur de ses parois. On trouvera facilement l'explication des autres caractères que peuvent présenter les Ichthyosarcolites , en les rappor- tant à l'un ou à l’autre des deux genres que j'ai mentionnés ci-dessus , et en se rappelant ce que j'ai dit relativement aux fausses cloisons des Hippurites. Au reste , j'ai colligé pour appuyer l'opinion que j'émets ici sur les Ichthyosarcolites une série de pièces d'étude si convaincantes, que je ne crains pas de proposer la sup- pression de ce genre , qui ne se compose , j'ose l'aflirmer, que de débris d’Hippurites et de Sphérulites. Quant aux fossiles qui ont été l’objet de mes premières observations, comme ils se distimgnent éminemment des. Sphérulites et des Hippurites par le nombre des cônes supé— ( 166 ) rieurs de leur birostre , on ne peut douter qu’ils n’appartien- ment à une nouvelle famille de Rudistes ; je les désignerai, en conséquence , sous le nom de Polyconites et j'appe- lerai l'espèce que j'ai décrite Polyconite operculée , pour la. distinguer d’une espèce beaucoup plus grande dont la valve supérieure doit être conique et plus ou moins recourbée en dedans , si j'en juge par la forme de son birostre dont je possède plusieurs exemplaires. EXPLICATION DES PLANCHES. PL. I, — Poryconrre orercuLée. Roulland. Individu entier. PL. I. — Birostre de la Polyconite operculée. Fig. 1. — Vu en dessus. Fig. 2. — Vu de côté. PI. LL — SpaærulrTes cyzipRacEA. Ch. Des Moulins. Fig. 1.— Valve supérieure , vue en dessus , en partie dépouillée des écailles dont elle était revêtue. E. Sillon qui marque la place de la carène, Fig. 2. — Valve inférieure , vue en dedans À. Épaisseur du test. À B. Stries d’accroissement. D. Coupe transversale des siphons. ( a ). E. Coupe transversale de la charnière, L. Rouzrann. N.B. La Notice de M. Roulland , à laquelle se rapporte la PL. III, ayant été retardée par des circonstances indépendantes de læ volonté de l'auteur , ne pourra paraître que dans une des livraisons suivantes. - (a ) Les parties que M. Roulland nomme siphons , sont fort ns de celles que papasils. ainsi. A ne faut donc pas com- nMarer oulland : on ne s’y recon- hat pas, puisque RONDS. ne use s pas d'accord sur les ermes. FE LLC A de + Rouflau, POLYCONILE opereulee. tre ne Planche 11. Ro4. Brucostie SU eU” ds Fig. LD où de ete. | ae * LT s: r ZLith ch Lege SPHŒRULITES CYLINDRACEA A Des A0 Essai PET. (167) ORNITHOLOGIE. X. Onsenvarions sur la grande Outarde , par M. De Rocuemuxe , corréspondant, à Angouléme. Buffon et tous les auteurs qui ont écrit après lui sur FOrni- thologie ont été trompés par de faux témoignages , lorsqu'ils ont avancé que dans la grande Outarde, on distingue facile- ment le mâle à quelques ornements particuliers tels que moustaches ou barbes tombantes sous le menton. La même erreur s’est reproduite dans tous les dictionnaires d'histoire naturelle. C'est aussi pour n’avoir pas bien observé qu'un _ auteur a dit dans un de ses ouvrages, article Outarde « que » le mâle qui est le plus gros des oiseaux d'Europe a les » plumes des oreilles alongées et formant des deux côtés des » espèces de grandes moustaches ». Ces barbes , ainsi que je l'ai remarqué, ne partent point des oreilles , mais bien de des- sous la mandibule inférieure du bec , à l'endroit de son arti- culation avec la mandibule supérieure, Au mois de mars dernier on m’apporta une Outarde qui avait été tuée très-près d'Angoulême. Trompé par la descrip- tion qu'en avaient donné les auteurs , par le plumage très- peu différent de celui du mâle, par la grosseur moyenne de son corps et plus encore par les barbes tombantes sous le menton , je crus reconnaître un jeune mâle qui n’avait atteinr que la moitié de son accroissement. La couleur des pattes qui était noire dans deux individus mâle et femelle adultes que j'avais préparés quelques jours avant , était dans ce dernier d’un gris rougeâtre, Les tendons qui attachent les muscles de la jambe au talon en partie ossifiés, la peau épaisse et ferme , de petits feuillets cornés enlevés des deux mandibules me firent croire que ce que j'avais pris pour un t 168 } jeune mûle n’était qu'ume , femelle qui avait une partie des attributs extérieurs du mâle. Je fus en effet confirmé dans cette dernière opinion lorsqu’après un examen attentif de l'intérieur de l'abdomen , je reconnus la grappe de ser présentant des œufs de la grosseur d’un pois, ll résulte de ce que je viens de dire que les auteurs qui ont décrit la grande Outarde ont mal observé ou n’ont eu que de jeunes individus ; que dans les adultes les mâles sont facilement distingués des femelles par les barbes tombantes sous le menton ; mais que lorsque les femelles ont pris leur entier accroissement et l’âge de trois à quatre ans, elles ont les mêmes attributs extérieurs que les mâles, mais moins grands. Dans le mâle, le dessus du corps est varié de noir èt de roux disposés par bandes ; le dessous est parfaitement blanc ; la partie antérieure du cou jusqu'à la moitié du sternum et la partie postérieure depuis le sinciput jusqu'aux deux tiers du cou, sont d'un gris cendré. Les plumes sous le bec , jus- qu'au de-là de la naissance des barbes , sont blanchâtres. La partie supérieure de la tête est marquée d’une raie noirâtre mêlée de roux , qui existe aussi chez les jeunes femelles. Les ailes sont noires et blanches lavées de gris. La queue est roussâtre en dessus avec neuf à dix bandes noires, les der- nières très-rapprochées et ondées. Le plumage des vieilles femelles ne diffère de celni du mâle que par les barbes et plumes sous le bec qui sont très- blanches , et par la partie antérieure du cou qui est d’un gris roussâtre. Une raie mêlée de roux de noir et de gris s'étend depuis le sinciput jusqu’à l'extrémité occipitale. La grandenr du mäle que je possède, mesurée du bout du bec à l'extrémité des ongles, était de trois pieds quatre pouces et l'envergure de six pieds huit pouces. La grandeur de la # (169 ) femelle était de deux pieds huit pouces et l'envergure de ‘cinq pieds. Ces oiseaux avec des ailes aussi étendues et pourvus de muscles pectoraux très-volumineux peuvent, ainsi que je l'ai observé moi-même , s’enlever avec assez de facilité et fournir un vol soutenu à des distances très-con- sidérables. A.be Tremeau Rocuesause. nee. Eee FAUTES À CORRIGER dans la précédente Livraison, Page 66, ligne 6, suprimez donc. Même page, ligne 8, suprimez et. Page 95, ligne 2, au lieu de donnée lisez données. Page 77, ligne 19. au lieu de intimement lisez intimément. Page 90 , ligue 4, au lieu de de cellules lisez des cellules. Ca. Des Mouuws, Presid. de la Société, Editeur responsable. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. N.° 22.— 95 Ocrorre 1830. GÉOLOGIE. RAPPELS "XI. Consmérarions générales sur les Terrains tertiaires du département de la Gironde. + a. Essar sur leurs positions respectives ; par F. Jouanxer. C'est seulement depuis quelques années que l'étude des térrains dont se compose le département de la Gironde, a pris une direction vraiment utile, et nous le devons aux travaux de plusieurs membres de cette Académie ( 1 ). Je ne parle point des faits et des observations que la nature de mes occupations m’a-eonduit à recueillir, mais des recher- ches de M. Charles Des Moulins , sur nos fossiles , de celles de M. Billaudel sur nos argiles, sur nos cavernes à osse- mens, et sur nos palæotlieriums, enfin du travail de M. Guilhand, sur les minerais de fer de nos Landes. (a)G son ts af 1 2 174, 00 1 tn + QE SAN: PR RER y 32. : (172) Grâce à ces utiles travaux , plusieurs | de nos localités sont maintenant assez bien connues ; mais pour faire concorder ces divers documens, pour saisir les rapports géologiques de nos terrains entre eux , nous avons long-temps manqué des élémens nécessaires. Nous n'avions en effet pour en juger, que les escarpemens naturels de nos humbles coteaux , nos carrières, nos puits creusés à peu de profondeur dans.le même calcaire, et nos fossiles, tantôt confondus et dé- pouillés de leur test au milieu de nos rochers, tantôt dé- posés plus tranquillement par familles dans le sable des Landes. Tant que nous n'avons pas eu d’autres données, la classification de nos terrains n’a pu être qu'hypothétique. Pour sortir de la voie des hypothèses, les premiers rayons de lumière nous sont venus de l'observation des molasses du Fronsadais. Je les aperçus en 1821 ; je les indiquai même sous le nom alors recu de Psammites calcaires ; mais aper- cevoir n’est pas voir: l'un est l'ouvrage du hasard , et l’autre de la science. M. Boué est le premier qui les ait bien vues, le premier qui ait reconnu qu’elles étaient surmontées d’an calcaire marin supérieur. Depuis nous nous sommes assurés que ce calcaire appartient à la même formation que celui de Bourg et des autres coteaux de la Dordogne dans le Département. Maintenant qu’on l'appelle calcaire marin supérieur , ou grès marin supérieur , où calcaire moël- lon , ou même calcaire grossier supérieur , peu. importe à quelques égards ; les dénominations ne changent ni la pature, ni les rapports des choses : mais comme elles pour- raient conduire à de fausses analogies, à regarder même gomme identiques des roches qui diffèrent, peut-être vau-. drait-il mieux désigner celle-ci sous le nom de calcaire de Bourg. On n'aurait pas à craindre de n'être pas compris: de calcaire Des RE Gén connu. 173 ) Le forage des puits artésiens nous à révélé d’autres faits intéressants. Ces Peas nous = sit pe portait localités, ce calcaire alt tantôt argileuses, comme charbonnées par mhroit: = mêlées d’un peu de lignite friable dans la profondeur; tandis qu'ailleurs il est suivi d'une longue série de marnes plus ou moins argileuses , grenués, micacées, sableuses, pareille ment mèlées de lignite friable dans la profondeur , et quel- quefois de minces débris de fossiles brisés , très-atténués. A cette série marneuse , sableuse et micacée , interrompue de loin en loin par des lames de calcaire gris un peu fétide, succède une série de bancs d’un calcaire gris-blanc , dur, grenu , à miliolithes , avec débris de coquilles dont le test n'est pas toujours détruit. Les bancs inférieurs de cette série, méêlés de grains de quartz, reposent sur une couche ébou- leuse et puissante de sable, de Se de graviers, que lie imparfaitement un peu d’argile interposée. Vient ensuite une argile mêlée de lignite , puis un calcaire gris, compact, fétide. Au dessous on est entré dans un terrain qui paraît crétacé { 1 }. . : Les marnes sableuses et micacées dont je viens de parler appartiennent-elles à la molasse ? la série de bancs calcaires qu'elles recouvrent doit-elle-être assimilée au calcaire gros- sier proprement dit, ou n'est-ce qu'un grand alternat du calcaire de Bourg { calcaire moëllon ) ? avant de chercher à résoudre ces questions, présentons le tableau de nos divers terrains et les exemples à l'appui. Pour le faire avec ordre , je suivrai la théorie établie par M. Brongniard dans son savant nr sur la structure connue de la terre. (1) Les derniers détails compris dans ce paragraphe ne sont encore rigoureusement applicables , qu'à uu seul de nos forages. n (134) M. Brongniard sépare en deux grandi péioies tous les pliénomènes géologiques ; lune post-déluvienne , qu'il appelle Jovienne ; l'autre anté-déluvienne , qu'il nomme. Saturnienne. Dans la première viennent se ranger les phéno- mènes qui se continuent, pour ainsi dire , encore sous nos yeux, et qui, postérieurs à Ja dernière grande révolution générale , peuvent s'expliquer sans recourir à intervention de forces puissantes , qu'on ne voit aujourd'hui nulle part en action. L'autre période émbrasse tout ce qui précéda la période Jovienne. Cetie division n'a point été admise d’ane manière absolue. Sans contester l’ordre de superposition des terrains , on à prétendu que les mêmes causes ont toujours agi et agissent encore ; qu'ainsi il est impossible de distinguer: ce qui ap partient à l’époque Jovienne , de ce qui appartient à l'épo- que Saturnienne ; ou , en d’autres termes, la période géolo- gique de la période historique. On a cité quelques faits qui font naître des doutes sur la limite de séparation entre les _ deux époques. On a même imaginé des hypothèses qui, si elles étaient adoptées , conduiraient à considérer d’une ma- . nière er ps la er LA ES 28 à Mais es seuls qui nous oemeuts nous paraît ne rien offrir à ici ne s’ac= éorde très-bien avec la théorie de:M. Brongniard, nous la suivrons ; sans ‘admettre , sans rejeter ce qui est encore sujet À controverse : nous non servirons aussi de sa nomenclature en donnant les synonymies. La période Jovienne de M. égal ee trois classes de ‘terrains; sa période Saturnienne en comprend neuf, Chacune de ces classes se sous-divise en groupes divers ; mais les terrains tertiaires du département de la Gi- ronde n’offrant l'exemple que de deux classes dans chaque période , et seulement de quelques-uns de leurs groupes ; (.175:) nous n'invoquerons de la th itée que ce qui eét appli- éorie € £ cable à notre géologie locale. Le voici dans l’ordre établi par M. Brongniard. "axBaens 159, snon sousRoxd SUN SAP ASSEIO LE] : SUIVANT. SOU OP DAME : L zæd 1qe1? 9JPJ0,] SIAINS MOA9P no suoav snow sreux {paetuBuOrf "IN.9P on Ÿ E[ 152 assupo 91197) ( 1 ) “aubn -serd opae ‘ per one) “uaAUopUy ‘38 y - "OUUIG SpJd * SOTUSUT : VaMOmpnet “BC De . : 7 FR eu, 4 uaypaou pot ï My “28 LE SRRINARL ANIVORR EE "ORULE) »°Ÿ ‘Sonsnou, sut : sanbruudpder 38 9x “eyros 1 497 asopppeiau totaesr) : sonbmismyg ‘38 °Ÿ "SUAWASSO L SOMOART) : SON brISPD € “sonbuemue $201q.‘ sanSuipnod ‘sjopeo) : send 38 se *XNAUOUNT “A8 9° 1 “xnouotu “297 Cruomasaqnd pme 19,7 : sonbymigg Ne “sagujosid ‘saines : s22097r7 39°1 ‘sua sp 1ed no sou ep 2ed spynoz xnoqyira “sogia “HA Sp dotauis 19. a1qu6 : ænamognn? ‘8 »-ç ; ‘sounp ‘saurz -8tu 19 S2NEIANT SUOTANIY : LHOUOWM 38 , € "S2q01 29 SNUMI : aU2SOAYT “48 10° "ANNANALVS (3) NM Sing, “oSser) '€ Ferrer" SATISAT SNIVUUX J, *98SU]") € .…. ‘ANN4IAOf reste GNATANTIT SXIVUNAT, ‘9SS8U") os! TT, + ‘SHdAou9 ‘SASSV'T9 | ‘SHGOd (136) y.re Classe. TERRAINS ALLUVIENS. . Les terrains alluviens ( alluvium , BuxcranD , alluvial- Bildungen, Bous }, recouvrent une partie considérable du département. Les vallées de la Gironde , de la Garonne , de la Dordogne, de Lille, de la Drône et de leurs affluents, jusqu’au point où s'élèvent, soit les marées, soit les plus fortes inondations ; les marais qui bordent nos grands courants fluviatiles ; les laisses de mer ; les Dunes , ainsi que les étangs et les terres noyées qui longent leur revers oriental ; le delta que termine la pointe de Grave ; enfin, cet autre delta où se réunissent les deux vallées convergentes de la Garonne et de la Dordogne, à partir du pied des plus humbles coteaux d’Ambarès et de la Grave jusqu’au Bec-d’Ambès : tous ces terrains appartiennent à la chasse dont il s’agit. Leur éten- due est de plus de 150, 000 hectares. 1.e7 Groupe. ALLUVIONS PHYTHOGÈNES. — 1.° Tourbes herbacées. — Tous les marais du département reposent sur un sol plus où moins tourbeux; mais la tourbe n’est recherchée en ce pays que depuis très-peu d'années. Re- connue successivement dans les marais de la Chartreuse , canton de Bordeaux ; de Parempuire , canton de Blanque- fort ; de Saint-Simon et de Saint-Louis, arrondissement de Blaye ; d’Ambarès et de Mont-Ferrand , canton du Carbon- Blanc ; de Saint-Julien, canton de Pauillac; enfin, dans les petits vallons de Baron, canton de Branes, la tourbe n'est.exploitée en ce moment qu'à Mont-Ferrand , à Saint- Julien et à Baron; depuis deux ans dans les de pre mières localités , et depuis trente dans la dernière. À Baron, la couche de de , épaisse de deux à trois mètres, et su- périeure de 20 mètres au moins à la vallée de la Dordogne, donne des produits de première qualité. Toutes les tour- bières q que nous venons d'indiquer ne sont recouvertes que 2 d’une couche alluvionnelle très-minée. Les tourbes de St- Simon et d’Ambarès, presque superficielles, se dessèchent si promptement dans les étés très-chauds, qu'elles s’em- brâsent alors avec la plus grande facilité. En 1715, 1774 : et 1802, il en résulta des incendies qui chaque fois dévo- rèrent plusieurs centaines d'hectares de bois. À ces diffé- rentes époques , on prétendit que l’embrâsement | avait été spontané; il eût été plus raisonnable de l’attribuer à des causes fortuites ignorées. Nous n'avons vu aucune tourbe du Rene qui renfermât des pyrites. Tourbes ligneuses. — Le seul exemple que-nous nee de tourbes ligneuses dans ce département, nous est fourni par la commune de Macau. Elles occupent un espace très-circonscrit dans le bien que possédait M. de Lavaux, ancien membre de l'académie de Bordeaux ; mais nous croyons devoir ranger dans la même classe, et comme appartenant à la même période, les troncs et les branches que l'on rencontre si fréquemment, soit dans le sol de nos marais , soit dans le lit ancien ou actuel de nés grandes riviè- res, soit au ‘bord de l'Océan ou des Dunes. Nous pouvons citer entre autres les troncs d'arbres découverts de nos jours dans les marais de Bruges , d’Arveyres, de Blanquefort et de Lafite ; d'énormes châtaigniers couchés horizontalement, à 15 pieds de profondeur , dans les atterrissemens de la Ga- ronne sous Tabanac ; les pins ensevelis dans !e5 laisses du bassin d'Arcachon et de l'Océan ; ceux que l'on a reconnus aux lieux d’'Hourtin et de Malignac. , ete. Aucun de ces bois ne nous a offert de pyrites. La seule altération qu'ils ont subie, c'est d’avoir pris une couleur noire plus ou moins intense , en perdant gai de leur a et d'autres : fois en devenant plus durs. ._. 2.me Groupe. Terraïns her limoneux.— La plus | grande partie des terrains alluviens du département doivent être rangés dans ce groupe ; mais leur nature varie suivant Là (178) causé qui les a Le Se œrpior salle dise dans ceux que nos grands ont déposés, et Je sable se montre presque seul dans ceux qui sont l'ouvrage de la mer. Les Dunes que l'Océan continue de vomir sur nos rivages, et qui y occupent une étendue de 50, 125 hec- ares, en monticules dont la hauteur réduite est de 12 à 15 mètres , mais qui s'élèvent quelquefois jusqu’à 60 mètres au-dessus de l'Océan, toutes ces Dunes sont d’un sable de quartz bhyalin, fin, gris ou gris-jaunâtre, si exempt de mé- Jange qu’à peine y remarque-t-on quelques atômes de mica ne 5 > 5 © a ET En = 5 5 ? » ® ë + 5 & 8 + > s * 5 m E 3 4 ra £ Oo DES co = 2 + jte 2 Es @œ FE 6 «0 & ss is #8 $ 5 4 Re 5 à NE œ 3 5 E 8 = Er) 1 5 ES 5 Ê? ë re eo 3 L--] er 3 é E 5 M. F0 8 Ca 8 ee) ne à #5 a+ "z Ent Là ; | = É 8 3 =] e ° E es) 5 Pre SEE. LE à 2 Ë Be ES: “LR 1 g gi: Frs EE: : - n er: ES . > _ 5 = & 3 2 à 2 +2 ET 5 = 3 » £ n Ed (179 F w. Bremontier , ayant Ïs la marehe annuelle des Dunes , le cube de leur masse , et celui des sie clefs de la plage dans un temps doi, en concluait par induc- tion que l’origine des Dunes ii à quatre mille ans; supputation sinon rigoureuse, du moins très-ingénieuse.. Les alluvions des ruisseaux de nos Landes, entr’autres de la Leyre , du Barthos, du Ciron , et de la Jale de Blanque- fort, sont, dans la partie supérieure de ces cours d’eau, aussi nes que les Dunes. . Mais un profond canal creusé le long de la digue du Grand-Pont , entre Jau et S.t Vivien, dans le Bas-Médoc, traverse un terrain d'alluvion plus remarquable. Ce sont des alternats de coquilles marines déjà très-altérées , et de terres tourbeuses , alternats horizontaux, réguliers , étendus, où nous avons compté jusqu'à six couches épaisses de décimètres chacune. L'endroit est voisin de la Gironde, les coquilles sont celles du littoral ; mais le fait n’en est pas moins intéressant, Il semble nous révéler la manière dont se formèrent peut-être des alternats beaucoup plus antiques. _3.me Groupe. Terrains alluviens caillouteux. — Ici se confondent les produits d’alluvions nécessarement bien différentes et pour la date et pour l'origine. Remarquons d’abord qu'on ne connaît point dans le Département de la Gironde de torrents proprement dits, de ces cours d’eau impétueux capables d’entraîner même de petits blocs , de les briser et d'en charrier au loïn les débris : tous nos ruisseaux ont un cours paisible , dans des vallons peu incli- nés ; ajoutons que tous ont leur source dans des terrains tertiaires, où le quartz et les autres roches d'antique for- mation ne peuvent être que de transport. Il en est de même de nos petites rivières , du Drot, du Mauron, et du Giron. C180) =. n suit de cette ner observation de fait, qu'à yes gi A£l:+ ont pu s emparer, les autres pie: que nous voyons dans leur lit, tout en appar- tenant, si lon veut, aux alluvions modernes par la place qu'ils occupent , appartiennent certainement par leur nature à des transports antérieurs. D’après la théorie de M. Bron- gniard , il faudrait rapporter ces transports au diluvium ; d’après les hypothèses de quelques géologues, on pourrait les attribuer à de grandes inondations postérieures au diluvium. . Quant à nos grandes rivières , d'alluvion caillouteuse qui “occupe le fond de leur lit, est sans doute originaire en partie des montagnes d’où elles descendent ; ainsi la Garonne peut charrier encore à la mer de petits galets granitiques des Pyré- nées, comme la Dordogne, de petits débris volcaniques du Mont-Dore : mais ces rivières ont-elles apporté aussi des lieux voisins de leur source les cailloux pugillaires et pépon- ‘maires enveloppés dans leurs alluvions ? Pour l’aflirmer, il faudrait supposer que le cours de nos eaux fluviatiles eut autrefois une puissance qu’il aurait perdue ; or , cette suppo- sition est diflicile à concilier avec les faits. : Si la Dordogne, que je cite en éxemple, parce qu'ici la distinction est facile à saisir, si la Dordogne eut été jadis assez abondante , assez rapide , assez impétueuse pour entrai- ner et déposer dans toute sa vallée les gros galets que nous voyons à la surface de sa plaine haute, plane que, dans l'ordre actuel , elle ne recouvre jamais, encore ces galets n’en auraient-ils pas moins été mêlés de laves et de basaltes , comme « be sont t'dèns le R qe _ au- sourd'hui Jen es dé! seuls MLSILIAD Ÿ qu'elle recoive à sa source , et jusqu'à RER re les ‘terrains He RE ei trouver en plus grand enr E, ? :s premiers dépôts. Cependant il n’en (181) ee est pas ainsi : le lit de cailloux, qui recouvre la plaine hanté ou se trouve mêlé avec sa couche végétale, ne renférme point de galets volcaniques. Souvent j'ai fait cette remarque dans le département de la Dordogne ; on peut aussi la faire dans celui-ci, particulièrement à Sainte-Foi et à Castillon. Je terminerai ce que j'avais à dire sur les terrains alluvion- nels de nos vallées, par une résultante déduite du forage de la plupart des puits creusés, depuis une trentaine d’années, dans la plaine des Queyries, rive droite de la Garonne , en face de Bordeaux. Sous a couche po on rencontre : 4 0 Une couche Ha RE 5 D avec sr. | e végétaux de 2. à 3 mm a.° Idem mélée de branches et de troncs de pins, de saules, de frènes, de châtaigniers, de chênes, en partie décomposés , devenus comme char- bonneux et très-fragiles............,.......... de 6à7 Sable et quelquefois gravier, d'où jaillissent toutes les eaux des puits de la plaine des Queyries Inconnue. Les sondages pratiqués au pont de Bordeaux pour la fon- dation de ce beau monument , ont donné, pour le lit actuel de la Garonne , la résultante suivante : 1°. Limon de 2mà6m 2.0 Sable ; de 1 ha 3.0 Cailloux de 2 à 4 Parcils travaux exécutés à l'époque de l'érection du pont -de Libourne sur la Dordogne , fournirent des résultats sem- - “blables, aux épaisseurs près. Seulement il est à remarquer qu'ici la couche de cailloux se trouva compacte et qu’elle (182) opposa la plus grande résistance à l’ rénne des pilotis, Cette particularité nous paraît indiquer qu’au fond de la Dordogne le lit de cailloux est maintenant immobile ; il V'est aussi sans doute au fond de la Garonne, à l'exception . des endroits que peuvent labourer les courans. Ajoutons encore quelques faits propres à nous faire juger ‘eombien le fond primitif de nos vallées a été modifié par des alluvions. En 1806, le percement d’un puits sur le bien de M. Jona-Jones, fit découvrir, à environ 10 mètres de profondeur , la carcasse d’un navire dont les membrures avaient de 0," 186, à o,"217 ‘équarrissage ; les clous et ferrures n’existaient plus, la rouille les avait dévo- rés; tout le bois se trouva commé carbonisé, au point que la quille seule, beaucoup plus épaisse que le reste, put être en partie débitée comme bois à brûler. Le bien de M. Jona-Jones est maintenant éloigné du fleuve. - Au pied et le long du coteau qui borde les Queyries , à environ 7 mètres de profondeur , les foreurs de puits ren- contrent ordinairement des blocs au moins péponnaires , qu'ils comparent pour le volume et la nature aux pierres dont les barques . bretonnes composent encore aujourd'hui Jeur lest. Ce sont des Micachistes, des Granits et des, Quarzites. Ainsi se confirmerait l'antique et vague tradition qui veut qu'un bras de la Garonne ait jadis coulé au pied de he côte de Cénon. s me Classe. TerRaINs LystEns. M. Brongniard donne ce nom de Lysiens à des terrains formés par voie de dissolution chimique. Ge sont les cal- ‘Caires concrétionnés, et les calcaires inscrustans, qui se (i83)} qui se déposent encore dans les cavernes, dans les __ et ailleurs , au fond de certaines eaux. © 2.97 Groupe. Formation calcaire. — Le département de la Gironde nous en offre plusieurs exemples. Les fissures et les grottes naturelles qui se rencontrent sur la ligne des coteaux de la Garonne, rive droite, canton de la Réole, au lieu de Lillet, et plus particulièrement à la montagne du Pyrault, renferment des Stalactites et des Stalagmites, remarquables en certains endroits par la blancheur et la dureté de leur texture spathique , quelquefois même par la présence d'insectes enveloppés après leur mort dans cette pierre de formation récente. D'anciennes carrières aban= données, dans les communes de St-Michel arrondisse= ment de da Réole, de Margueron et de Grézillac arron- dissement de Toast présentent aussi des incrustations de même nature. À Grézillac , Fancienne carrière dite de Læ Roque renferme une quantité considérable de pisolithes blancs , spathiques et très-durs ; ils jonchent le sol, et tous les parois du souterrain sont revêtus d’une inscrustationt brillante. Les fissures des bancs exploités dans les carrières de St-Laurent-d’Arce ; de Bourg, de La Roque , etc. , sont assez souvent remplies d’un albâtre roux ou jaune ct trans- lucide , dont la formation peut appartenir aux — mo— dernes ou à une époque plus reculée. Les eaux incrustantes sont communes dans le départe= ment : le ruisseau qui sort de la grotte du Pyrault déjà citée, enveloppe assez promptement d’un albâtre fin et très- blanc les corps plongés dans ses eaux. Il existe des fontaines imcrustantes à Bazas, au lieu dit Roc d’Enfer ; à Labrède, près du château ; à Bourg ; au pied du rocher sur lequel la ville est-bâtie. Cette dernière fontaine, qui fournit aux besoins des habitans ; sort en abondance des nombreuses (184) fissures du roc, traverse un petit canal souterrain, et jaillit au dehors par plusieurs tuyaux , dont quelques-uns sont ihaintenant obstrués. A Ruch , arrondissement de la Réole, les incrustations mamelonées de la fontaine dite de la poupe { pupa ) ont donné lieu à une antique superstition locale, qui n’est pas oubliée. Des femmes vont encore boire à la Jont de la poupe, dans l’'e espoir de devenir meilleures nour- rices. Esresnhs le plus frappant. que nous puissions citer nous est fourni par la commune de Langoiran. Là, dans le jardin de l'ancien château, au centre d'un bassin octogone , un pilier haut de 1" 20, supportait autrefois la cuve d’un jet d’éau de nature incrustante. La cuve se combla , il paraît qu’alors on l’agrandit, où qu'on voulut seulement profiter de cette propriété des eaux pour obtenir un effet singulier. Ce nouveau travail, dont il reste encore des traces, disparut aussi sous le moderne travertin. Maintenant Le tout présente l'image d’un énorme champignon , dont le chapeau aurait plus de deux mètres de diamètre , et om 65 environ d'épais- seur moyenne. Le pilier, les bords du bassin, le sol même par où s'écoulait le trop plein, sont revêtus de cette espèce de travertin terreux , grossier , de couleur gris-sale , et d’une dureté moyenne. Les eaux venaient du coteau. Toutes celles qui en descendent , ES moins de la même propriété. On doit ranger aussi dans la classe des concrétions moder- _nes , le prétendu antropolithe de Salles , trouvé il y a six ans sur le domaine de M. Caze-Vieille, habitant de l'endroit. - spa res les En et ” pierre , FRERES même de Pr Me 1852 Aane AVS AGILS k le Musée d'Aquitaine. Lapierre GRAVES aix potes de » Parmi d’autres blocs see qui nous (185) parurent sans liaïson. Elle était si peu solide, qu'en {a jetant dans la cour du Juge-de-Paix , pour être employée comme moëllon, elle se partagea et laissa voir les débris qu'elle renfermait. M. Billaudel qui depuis a vu cette con- crétion, y a reconnu comme nous, un moderne travail de la nature. Nous diflérons sur les élémens composans ; mais il serait étonnant que pareille concrétion, qui paraît ‘être opérée près de la surface , sous le sable des Landes , fut Le et n'eut présenté aucune,variété dans sa texture. 2.me Groupe (le 5.me de M. Brongniard.) Formation mé- tallique et métallif ère. — Le département de la Gironde: et surtout ses Landes ,-offre des exemples de toutes les for- mations de cette classe. On y voit le fer azuré pulvérulent colorer superficiellement, en quelques localités , les terres de marais. Dans beaucoup d’endroits , les eaux qui descendent du plateau des Landes déposent, mberfcielehent aussi, sur leurs bords et sur leur fond , un peu de fer limoneux , sous la forme d'une pellicule ocreuse et jaunâtre. Cette propriété a même fait donner à ces eaux le nom populaire de rouilles. Pareil effet est produit, d'une manière plus marquée, par certaines fontaines dont les eaux plus ou moins styptiques et ferrugineuses surgissent au bord, ou dans le lit même , de l'Estampon, du Belliet, du Ciron, du Barthos, de la Beune, et autres ruisseaux des Landes. On peut citer comme exemples les fontaines de Saucats, de La Brède, de Cabanac , de St-Morillon, de Cours, de Bazas , de Bernos. L'oxide de fer signale aussi quelquefois dans nos Landes . une autre de se ses propriétés, celle d’agglutiner et de so- lidifier autour de la racine des plantes le sable quartzeux qu’elles traversent. Il en résulte des fourreaux très-remar- quables , un véritable grès ferrugineux. Je possède un de ces fourreaux recueilli dans la commune de Salles, ILest (186 } &ylindrique mais un peu PR légèrement flexueux et grossièrement cannelé ; à l'extérieur , il est jaunâtre ; mi- cacé, et encore un peu friable ; dans Fépaisseur , la cou leur passe au rouge de brique , puis au brun noirâtre ; et La dureté devient assez grande pour que la pierre recoive un poli grossier. Il a o,"3 de long; 0,"1 de diamètre total; 6,"085 de diamètre intérieur , o0,"007 d'épaisseur moyenne. : Faut-il ranger dans 14 même classe de formations l’alios des Landes? Je vais indiquer iei cette espèce de roche ; mais avec le plus grand doute sur sa véritable date de formation. On donne ici le nom d’alios à une roche sableuse , à éiment ferrugimeux , de couleur ocreuse, variant du brun _ jaune au brun-noirâtre, tantôt friable, tantôt excessivement dure , renfermant des parties terreuses, des graviers et des galets rarement de grosseur ovulaire , mais en tout sembla- bles à ceux du diluvium. Il n’y a jamais qu’une couche d’alios. Ordinairement elle se montre imntédiatement sous la couche végétale, quelquefois même à la surface ; elle semble suivre fous les mouvemens du terrain. On distingue deux variétés de cette roche, en raison seulement de la dureté, car les sont les mêmes, L'alios fiable , je comprends sous ce nom et celui qui s'écrase entre les doigts, et celui qui se désagrège assez promptement à l'air, l’alios friable est le plus commun : on le trouve par plaques interrompues , mais occupant quelque- fois une vaste étendue. L'épaisseur de la couche varie de 20 à 50 centimètres, en raison inverse de la solidité de la roche. H renferme beaucoup de parties terreuses. Sa couleur ne sn fes. où eds 3 haut en bas, Du ss 9. 1 js “Éd entre l’alios p: Lu ét lé sable ble ibféenre i (187) | L'alios dur est un véritable poudingue à ciment ferrugi- -neux , ordinairement d’une structure très-serrée. L'épaisseur de la couche atteint rarement 20 centimètres. La pierre s'emploie dans les constructions rurales ; elle est quelquefois susceptible de pois. pui ni ere peus entre cet alios et le sable inférieur est t tranchée. Les communes de Pessac, de Bélict, de Belin , d’Hostens , de Blanquefort et autres, sers des alios de cette nature. Ils s'étendent comme une plaque sur le canton de Béliet. Quand on veut assurer le succès d’une plantation d'arbres ; il est néces- saire d'enlever l’alios , et, si l’on en juge par les plus antiques défrichemens opérésainsi , la pierre ne se reforme pas. Ajou- tons qu’on n’a encore découvert dans cet alios aucun objet d'art, aucun débris, rien qui offrit quelque trace d'industrie humaine , même la plus grossière ( x ). . PÉRIODE SATURNIENNE. 3.me Classe. TERRAINS CLYSMIENS, Les terrains clysmiens { diluvium, Buckraxn ; aeltere alluvial Bildungen , Bové) , si différens des alluvions de l'époque Jovienne par la date ‘du transport , leur ressemblent quelquefois tellement par la nature des élémens , qu'il est impossible, aux points de contact, de marquer la séparation. Nous n'avons pour l’établir d'une manière générale que la différence des niveaux, et, dans d'autres cas, la nature ou le volume des objets déposés. Ce sont-là , suivant nous, des motifs certains de juger , autant du moins qu’on peut l'exiger en pareille matière. Comment en effet, sans recourir à des ia ) Je croirais volontiers les deux sortes d’alios à peu-près con- temporaines du diluvium , et antérieures aux temps historiques, 2 ( 188 ) hypothèses ingénieuses si l’on veut, mais à des hypo- thèses qui expliquent tout sans rien démontrer, comment reconnaître pour effets d’une même cause encore agissante , et qui seulement aurait par degrés perdu de son énergie , le diluvium de nos coteaux, et les limons de la Gironde ; les ossements d’éléphant trouvés dans nos sablières, et ces osse- ments de races vivantes que l’on peut rencontrer dans les atterrissements de nos rivières ? Nous savons qu’au moyen de la diminution progressive de la chaleur du globe , on expli- que fort bien comment , sous notre climat, ont pu vivre des races d'animaux qu’on n’y connaît plus; mais dans toute chaîne d'effets progressifs, entre les deux extrêmes. il faut des anneaux intermédiaires. Que sont-ils devenus? Nous ne voyons rien entre les grandes hyènes qui vécurent dans nos cavernes ,et les animaux vivant aujourd’hui dans nos con- trées ; entre notre état de repos, et l’état convulsif que paraît supposer l'énorme transport de galets étrangers jetés sur nos terrains. Dans le département, l'épaisseur de cette antique alluvion caillouteuse , quelles qu’en soient l’origine et la date, varie depuis quelques centimètres jusqu’à 10 et 12 mètres. Très- mince sur une grande partie des Landes , où elle se confond avec l’alios, elle se montre dans toute sa puissance au voisi- nage de nos rivières, particulièrement sur les collines à pentes prolongées , ‘et sur les plateaux qui, à l'approche des confluents , séparent deux vallées convergentes. C'est ainsi qu’elle a_recouvert d’un épais manteau la zône de petites er: qui de Castillon sur Gironde {r}), s'étend ; as ’au er) Elle se : montre même s-deh Le e Castillon, et par endroits ;>lesp gnac et Loirac, euxquelles-leur sitoaiios au milieu des marais a fait _— nom d’Les ; sont couronnées d’un épais gravier. ti) delà de Langon sur Garonne ; les rampes et les coteaux qui règnent entre Ambarès et Branes sur la Dordogne , entre. Gours et Libourne , sur Lille ; la plaine haute et le coteau entre St-Émilion et Libourne , au confluent de Lille et de la Dordogne ; le plateau qui, traversé par la grande route de Paris, domine le confluent de la Garonne et de la Dor- dogne ; enfin les coteaux et les pentes au confluent de la Garonne et du Ciron. Cette distribution générale du dilu- vium se fait remarquer jusques dans les Landes : en effet, c’est surtout à l'approche des petites rivières qui les arrosent,. que l’alluvion diluvienne se montre avec quelque impor. tance : témoins les gravières de Belin et de Sales, sur la Leyre ; de Saint-Médard, de Saint-Aubin, d’Eysine et de. . Blanquefort , sur la Jale. Pareille disposition nous semble trop générale pour être un simple effet du hazard. N'indi- querait-elle pas plutôt que les courans qui charrièrent le diluvium , suivirent en général les pentes que les eaux sui- vent encore ? Parcourons maintenant les différens groupes de nos terrains clysmiens, mais en remarquant d’abord qu'ils se. trouvent presque toujours mêlés et confondus. Ter Groupe. Limon argilo-sableux.— Il se compose, dans ce département, de sable, de sablon, d’argiles et de marnes souvent ocracées. On le rencontre principalément sur les grands plateaux. Quelquelois des couches interrom- pues, pourtant assez distinctes, de graviers quartzeux le recouvrent; mais plus souvent ces couches s’inclinent, se divisent , se perdent et se confondent avec le reste du dé- pôt. Pareil mélange a leu #hot le groupe suivant. 2.me Groupe. Terrains clysmiens détritiques. — 1.0 Galets et poudingues. Ces Galets, ou libres; où engagés re des Landes et constituant alors de véritables ( 190 ) poudingues, sont en général de nature quartzeuse. Leur grosseur varie de la pisaire à l’ovulaire. Cependant nos gra- vières et nos sablières en renferment de pugilaires et de pé- ponaires , que l’on emploie au pavage des cours et des dif- férentes servitudes. est seulement dans la partie inférieure de ces dépôts que l’on aperçoit de faibles indices de stratification , si l'on doit appeler ainsi des lits souvent interrompus et sans suite, mais horizontaux , tantôt de sable fin, tantôt de gravier, tantôt d'argile. On dirait que les galets charriés sur nos terrains ont plutôt obéi à la force d'impulsion qu'à la loi de gravité. Ce n'est pas seulement au fond, mais dans toute la masse | que se rencontrent des cailloux pugilaires. Au milieu de ces amoncellemens, on découvre quelque- fois, et seulement dans le voisinage de nos grands dépôts de fossiles, des nids de marne où se montrent encore des coquilles délicates très-bien conservées , derniers lambeaux de terrains meubles déchirés par l'alluvion caillouteuse. Nous citerons comme exemple de cette particularité Terre- Nègre; près de Bordeaux. C'est à Terre-Nègre aussi, que sous vingt pieds de gravier et de sable nous avons trouvé deux molaires d’éléphant. La couche de marnes argileuses et ocracées, sans coquilles, qui s'étend de Meilhan , département de Lot-et-Garonne, jusqu'à Hure et au-delà, département de la Gironde , couche épaisse de huit à dix mètres, large de plus de cent mètres , et qui fait la fortume des communes voisines, a dû être si- non déposée, du moins labourée par une cause semblable. . Elle renferme en effet cà et là des graviers et même des galets pugilaires de quartz. - Les galets de nos terrains elysmiens nt; suivant les localités, des différences à remarquer. Dans les Landes, (rgr) | ils sont en général d’une grosseur au-dessous de l'ovulaire, et déposés à la superficie , ou en bancs peu épais , ou en pla- ques sans continuité. On les reconnaît à la blancheur de leurs petits quartz laiteux , souvent translucides, mais rarement d'une transparence parfaite, Ceux-ci sont d’une très-belle eau, et connus dans le commerce sous le nom de cailloux du Médoc. La nouvelle route de la Teste , celles de Certes ; de Béliet, de Lesparre , coupent de loin en loin des trans- ports de cette nature. Les autres graviers du département sont plus grossiers, plus volumineux , plus mêlés de quartz opaques et colorés, de grès divers, de silex et autres roches étrangères aux re où nous rencontrons leurs débris phes : ou moins roulés. 2.0 Blocs erratiques.— Ce nom réveille d'abord cs lesprit le souvenir de faits géologiques, d’une toute autre importance que ceux dont j'ai à parler ; mais je ne puis mieux désigner ces blocs roulants, métriques, calcaires, arrondis sur leurs angles, troués, caverneux et de formes bizarres, que nous voyons enveloppés dans nos gravières. Ils s’y mon- trent ou isolés de loin en loin, ou rapprochés, ou même jetés les uns sur les autres. À la vérité, ce sont des calcaires du pays ; mais la place qu'ils occupent nous avertit qu'ils ont été arrachés du fond , ou voiturés de plus loin avec les sables et les graviers qui les enveloppent. D’autres blocs erratiques se montrent aussi presque à la surface , dans le sable des Landes. On les y désigne sous le nom de chiffres et de trufies. À Cabanac , à Villagrain , à Martignas , et dans d’autres communes situées sur la partie la plus élevée des Landes de la Gironde, on rencontre, avec des graÿiers quartzeux , de petits blocs épars d’un calcaire d’eau douce sans coquilles. Dans le Bas-Médoc , les graviers de Prcignac , Podensac, Ordonnac et autres “ (292 } ns .communes , sont mêlés d’un grand nombre de bloes pareils aux calcaires marins exploités autour de Lesparre. . 8.me Groupe. — TERRAINS CLYSMIENS GLASTIQUES. — Par -ce nom de Clastique (composé de fragments), M. Bron- gniard désigne les conglomérats qui remplissent et les ca- -vernes à ossements , et Les fissures à brèches osseuses. On ne connaît point encore de brèches osseuses dans le Départe- ment dela Gironde , mais on y a constaté l'existence de cavernes à ossements. Cette espèce de cavernes , particulière aux terrains cal- caires, se rencontre ordinairement dans la formation jurras- sique , et rarement dans celles qui lui sont antérieures , ou postérieures. Ainsi nos cavernes à ossements, déjà très- curieuses par elles-mêmes , le deviennent encore plus par leur position au milieu d’une formation tertiaire. La première découverte de ce genre dans le Départe- ment , remonte à 1712, époque antérieure de cent ans à l'immortel ouvrage de M. Cuvier sur l'anatomie comparée. Elle eut lieu, paroisse de Haux, x demi-lieue de Langoiran, au pied du eoteau de Courcouyat ou des Clottes , en face. du chemin qui conduit à la rivière. L'Académie royale de Bordeaux nomma des commissaires pour constater et suivre cette découverte. Ils ÿ mirent du‘zèle, mais on manquait encore de guide et d'exemples dans ce genre de recherches. Voici les seuls documents positifs qu’on puisse déduire des rapports qui nous sont parvenus. La découverte, ouvrage - du hazard, fut due à la-chûte imprévue d’une saillie de roc, - depuis long-temps minée au pied par des tuilliers qui venaient -y extraire de l'argile. La masse ainsi détachée et qui avait -11 pieds de saillie, se sépara du coteau sur une largeur -horizontale de 36 pieds. Au moment de la chûte, un nom- bre considérable d’ossements, .mélés aux débris dn rocher, èrent La terre ; et l'on vit, à à pieds au-dessus du (193) sol, sur la face de séparation, une cavité en voûte ; remplie d’ossements mêlés avec des terres rousses, sablonneuses, pareilles à celles du coteau. Les ossements étaient en beau- coup plus grand nombre au milieu du conglomérat. Les renseignemens fournis dans le temps à l'Académie , donnent | à la caverne les dimensions suivantes : longueur depuis l'entrée, en la supposant à l'extrémité de la saillie , jusqu’au fond reconnu par les commissaires , 22 pieds ; largeur, 2g pieds 2 p. ; hauteur centrale, 5 p. 3 p. ; hauteur aux extré- mités , 1 pied. Parmi les ossements on reconnut des dents de bœuf et de cheval : il se trouva d’autres dents d'animaux inconnus dans le pays. La description de ces dernières est trop incomplète pour en déduire rien de satisfaisant. Au mois de Janvier 1826 , le hazard encore fit découvrir une autre caverne , commune de Saint-Macaire , dans une carrière , au pied de l’ancien manoir de Eavison, et à 25 mètres au-dessus des basses eaux de la Garonne ; mais cette découverte fortuite a donné lieu à des recherches suivies avec autant de constance que de savoir et d’exactitude par M. -Billaudel. Son travail étant imprimé , je me contenterai d’en rapporter sommairement les résultats. La caverne de Lavison, de forme irrégulière, a de 2" à 2m 55 de longueur ; 1" de largeur au milieu, et seulement om 5o à l’entrée , sa hauteur inégale est d'environ o" 80 sur le devant, et de 2" au fond. Tout l'intérieur de cette cavité et de deux petits renfoncement latéraux était rempli d'osse- ments brisés , confusément entassés et enveloppés d’une terre rousse , compacte , mêlée de galets , de sablon , et d’un très- petit nombre de coquilles terrestres. M. Billaudel a constaté que la caverne de Lavison ren- fermait des ossements appartenant aux genres suivans : bœuf , cheval, cerf, cochon, eampagnol, hyène , taupe et blaweau. Il est reanqher nee d'un examen compa- (194) ratif, fait par l’auteur de ces intéressantes recherches , que quelques-uns ss Rss so dans la caverne À TA à | Lavison, supérieure à celles que M. ati a décrites ; bien que parmi celles-ci il ÿ en ait de plus grandes que les hyènes vivantes. 4me groupe. Terrains clysmiens plusiaques, ( ou riches ).— Dans ce groupe sont compris ces terrains de transport , composés de sables , de graviers quartzeux et très- ferrugineux , qu'explore la cupidité humaine pour en retirer des diamants , des gemmes, de l'or, de l'étain, du platine. La ne charrie jusque dans notre département quel- ques parties de ces terrains qu’elle à traversés dans son cours supérieur , et des orpailleurs venaient naguère encore , tous les ans , jusqu’à Cauderot et Langow, fouiller nos graviers. Ils n'ont cessé leurs-recherches que depuis 1824. Is arrivaient du haut-pays , au nombre de trois où quatre hommes, à l’époque des basses eaux et des plus fortes chaleurs. ie fois leurs recherches se dirigeaient principalement au lieu de la Matte , rive gauche , vis-à-vis Saint-Macaire , en avant d'un petit cap formé par un gravier naissant, qui depuis s’est considérablement accru. Ds fouillaient et au pied du gravier , et dans le bas de la terre meuble plus éloignée. Ils lavaient leur récolte sur une peau de mouton, à laquelle ils - substituèrent ensuite un drap à long poil, connu sous le nom de Calmouk. Plus tard ils s'établirent sur la rive droite | à 200 pas de la tête du pont que on construit en ce moment, à la + PE LT + À Le 2:1 1 + PR ER à A manière. On estimait leur gain de 3 à 4 liv. par jour. Le lavage opéré; ils vendaient le sable restant, Ce sable d’un noir à | Vécriture. En 1825, les orpaill inrentpas::-ils n'ont plus reparu : quelque révoluti dnchengiariers-pouirs des (195) - Cest ainsi que près du Verdon, les mouvemens de là Gironde, à son embouchure, lavent et découvrent par fois des veines où de petites nappes d'un sable aurifère pareil à celui de Langon, et provenant probablement aussi des alluvions de l’Arriège. Il se compose de grains très-fins renfermant du fer titané noir, attirable ; des améthistes, des grenats, des quartz colorés en jaune, en orangé, en rouge, et des quartz hyalins incolores : ce sont des atômes de pierres fines. On conçoit leur transport des Pyrénées jusqu’à la mer; mais il nous paraît plus difficile d'expliquer comment au milieu des eaux agitées , ils ont, ou continué de voyager ensemble, ou fini par se rejoindre. 2.0 Fer pisiforme.— Le fer hydraté pisiforme et le fer hydraté en roche , communs dans la partie méridionale des Landes de la Gironde , s’y présentent dans les mêmes gisse- ments, et nous semblent appartenir à la même formation, sinon pour le mode, du moins pour la date. Mais cette formation est-elle récente ? se continue-t-elle de nos jours, comme le pense M. Guilhand , qui a fait une étude particu- lière de nos minerais? J'avoue e la chose me paraît en- core au moins très-douteuse. La présence de ces hydrates près de la surface, la place qu'ils occupent dans les dé- pressions d’un terrain qu'inondent souvent les pluies , leur . mélange fortuit avec des végétaux passés eux-mêmes à ‘Yétat d'hydrate , peuvent faire naître des présomptions en faveur de leur peu d’ancienneté ; mais quand on réfléchit que ces particularités leur sont communes avec la plupart des fers pisiformes, de ceux-mêmes dont l'antiquité n'est pas contestée; quand on voit que ces particularités elles- mêmes n’ont ici rien d’absolu ; que dans quelques gissements ce minerai est surmonté d’une épaisse couche de sable ; “qu'ailleurs il est superposé à des bancs de grès ferrugineux, (196) sous lesquels on rencontre encore du fer pisiforme , il sem- ble prudent de rester dans le doute. Les gîtes principaux des hydrates de nos Landes sont dans les communes de Cabanac, de St-Symphorien, de Salles et de Castelnaud. On distingue plusieurs variétés de ces minerais : ° En grains libres, irréguliers et sable grosseur moyenne , celle d’une lentille; couleur brune, cassure un peu conchoïde et luisante. 2° En grains pisaires à couches ne dont ‘ la plus extérieure est la plus pure ; couleur brune, cassure terreuse. 3.° En grains idem, compactes et non n testacés mp métallique, cassure lisse. On en petites masses dont la grosseur varie de loyulaite à la. pugilaire. 4 En roche, où composée D pou: fondus dus la masse, ou présentant les rudimens d’une cristallisation gra- mulaire confuse : cette roche est 2e et les vides sont remplis d'argile ou de sable fin ocreux. | 5. En roche, composée de veines entrelacées de mille manières , et laissant entre elles des vides que le sable et Vargile ont ordinairement remplis. Les minerais en roche se présentent tantôt: par morceaux isolés , tantôt par plaques soudées les unes aux autres : quelquefois la roche forme un banc continu, dont l'épais- seur varie de trois décimètres à un mètre : rarement atteint- elle cette dernière puissance. C'est dans la couche de fer pisiforme , voisine de la sur- face , que se trouvent des bois minéralisés, accident d’ailleurs assez rare; mais On en LS aussi ps dans la CR ne EU Loir 2. are ne a éuiitie ici des bois (197) ” du pays. Je crois volontiers qu'il en à jugé saris prévention; mais ces pseudomorphes ne sauraient nous donner la date de la formation , pas plus que ne peuvent nous la fournir les madrépores que l’on trouve aussi minéralisés dans quel- ques gissements du Département des Landes , gisements de fer pisiforme en tout semblables aux nôtres. 4.me Classe. Terrans YzÉMIENs , ou de SÉDIMENT. ‘La théorie que nous suivons distingue dans cette classe trois ordres : terrains supérieurs, terrains moyens, et ter- rains inférieurs. Remarquons que les terrains de sédiment supérieur s'étendent depuis les dernières formations de sédiment anté-diluviennes , ir la craie ; or la craie , si elle existe dans le Département , s’y trouvant, à une profon- deur encore inconnue, nous n'avons à nous occuper que du premier ordre. 1.4 Ordre. TERRAINS YZEMIENS THALASSIQUES , (ou de la mer). 1.er Groupe. Terrains épilymniques ; terrains Lacus- tres supérieurs, ( upper fresh waterformation ; tertiare süsswasser-Bildung, Boué ).— Les terrains de ce groupe dans le Département sont : le calcaire lacustre , les marnes à planorbes , le calcaire siliceux , et le silex meulière. Calcaire Lacustre.—Un calcaire de cette nature, blane, demi-compacte, fendillé, criblé de petites tubulures _sinueuses, recouvre en certains endroits les meulières de la commune des Lèves. Il est dur , etje n’y ai point vu de fossiles ; mais sa texture et sa position ne me laissent aucun doute sur la place qu'il doit occuper dans la classification de nos terrains. CR # à planorbes En antre ral LL caire lacustre recouvre une partie de communes de Blaye, * ù (198 ) de Ste-Luce, de Plassac, de Montusé, de Ville-Neuve, de Cars, etc. Je l'ai observé aussi dans l’Entre-deux-mers, communes de Branes et de Saint-Aubin. Les routes de Saint-André et de Bourg à Blaye passent sur cette roche. On l’exploite à Grat et à Plassac pour les empierrements. Dans la partie haute et Sud-Sud-Est du Blayais, elle couvre les champs, ét sert à former les murs de clotûre. Je lai vue exploitée, au moulin de l'Air, sur une épaisseur de six pieds environ : sa puissance est plus grande , mais sa dureté empêche de descendre plus profondément. C’est un calcaire fragmen- taire, troué et caverneux surtout près de la surface du terrain ; quelquefois il est surmonté de marnes dures, frag- mentées , souvent roulées , faiblement liées ensemble. Dans la profondeur , la pierre est d’une structure compacte , à cassure tantôt conchoïde , tantôt esquilleuse. Elle renferme plusieurs nodules de même nature, arrondis, et que l’on peut ee détacher de la masse où ds laissent leur te. La couleur ; ordinairement blanchâtre , passe en certains - au gris foncé ; dans d’autres, comme à Plassac , elle devient faiblement violâtre. Ce calcaire n’est que très-imparfaitement stratifié, offrant beaucoup de lacunes snueuses, remplies d’une argile verdâtre , très-fine. Il suit tous les mouvements de terrain, et repose évidemment sur la formation marine, dont il m'a paru séparé par des mar- nes. À Plassac , il repose sur Fargile. Les fossiles sont très- rares dans ce dépôt lacustre : cependant à Plassac et sur le chemin de Sainte-Luce à Grut, j'y ai trouvé quel- ques lymnées et un plus petit nombre de planorbes, mais si empâtés dans la roche, qu'on ne les obtient qu'en débris. Les marnes à se et le même calcaire alternent dans quelques-uns de nos terrains lacustres, entr'autres à “Violes , à Labrède , à Saucats , à Bazas, à Castelnaud-de- Mêmes. ( 199 À Violes , vers le sommet . côteau qui conduit à se Croix-du-dfsié d'espace en espace, j'ai reconnu des marnes grises, d’autres brunes , fétides, peuplées de lymnées [le stagnalis ) et d'helix que je n’ai pu déterminer. Au-dessus des marnes , on trouve quelques lambeaux de calcaire dur, jaune , compacte et de formation lacustre. Ce petit bassin a éprouvé des éboulements, des déchirures. L'eau ne pourrait aujourd’hui séjourner aux smdeoite qu'occupent les marnes. De Labrède à ut. on rencontre plusieurs dépôts lacustres qui ont pu :ppartenir à un seul bassin. Ils ont de l'importance à Saucats, et sont exploités comme pierre à bâtir pour les constructions rurales. C’est un calcaire siliceo- marneux-bréchitique , à taches noires et brunes , sur un fond gris-sale : quelques morceaux sont tigrés et recoivent un poli grossier. La carrière exploitée en ce moment présente une particularité remarquable : presque toute la couche exploitable est criblée à sa surface de pétricoles et autres coquilles marines. Cette couche établie sur un calcaire marin renferme des planorbes , des lymnées , des cyclostomes ; et à sa bons des coquilles marines. Elle est surmontée de quel- Ds de aimes, où l’on voit alterner les fossiles d'eau douce et les fossiles marins : alternats sans continuité, sou- vent. confondus ensemble. L’épaisseur totale est d'environ deux mètres. Parmi les fossiles terrestres et d'eau douce ; nous avons reconnu : Deux espèces d’'Helix, deux de Pla- norbes, une de Lymnée, et une de Cyclostome. Parmi les coquilles marines , on remarque surtout des Cérithes. La Cyrena Brognartii est commune dans la partie infé- rieure de la couche exploitée ( 1 ). (1 } Voyez les recueils académiques de Bordeaux , année 1822, et le bulletin d'histoire naturelle de la Société Linnéenne, année 1827. V. livraison : vous y trouverez différentes coupes du terraig ; ( 200 ) À Bazas, près de la ville, la route de Bayonne coupe un dépôt lacustre, dont les marnes calcaires et fétides enve= loppent des Lymnées et des Planorbes. Elles sont recou- vertes çà et là d’une plaque très-mince de calcaire com- pacte, jaunâtre, très-dur, peuplé d'une ‘infinité de petits ‘ planorbes. La couche Do a plus d'un mètre de puis- sance. Elle repose sur une marne argileuse , blanche , très- fine où l’on remarque une immense quantité de péitihes. Tout le dépôt est assis sur une formation marine .: de pe- tites cérithes, des nérites, des huîtres, des arches, sont mêlées aux fossiles d’eau douce. À Castelnaud , sous un petit banc de marnes, avec frag- mens d’huîtres , M. Guilhand a reconnu un dépôt semblable, épais de 0,700 à 1,"290 : les couches dont il se com- pose se succèdent de haut en bas dans l’ordre suivant : 1.0 Marnes fétides renfermant des planorbes et des no- dules siliceux ; + Idem, avec planorbes ; 3e fdens, avec bulimes, { tire 2) 4. Idem , avec nie et nodules siliceux, 5 De tous les terrains lacustres où nous venons d'indiquer . le mélange de coquilles terrestres, de coquilles fluviatiles et de coquilles marines, aucun n'est surmonté d’une cou- che marine solide : ils sont eux-mêmes presque friables. Ajoutons que les fossiles divers qu'ils renferment s'y mon- trent déposés de manière à éloigner toute idée que les mol- lusques dont ils nous offrent la dépouille , aient vécu en- semble dans l'endroit, et dans un même milieu. Un trans- port opéré de quelque terrain à une mer voisine, ne pré- senterait pas d’autres caractères. Quant aux pétricoles qui ont en si grand pape habité la brèche lacustre à Sau- SE. MES AE Ls , CR P A Is couche oh n'offre Pre constant, rien de régulieés { 201 } eats, et qui probablement la trouvèrent solidifiée quand elles s’y établirent, on pourrait les regarder seulement comme l'indice d’un intervalle de temps entre un âncien dépôt et celui qui vint les recouvrir. La durée de leur vie serait la mesure de cet intervalle. Je ne bâtis pont de système, je cite des faits, et j'expose les réfléxions qu'ils m'ont naturellement suggérées. Silex meulière.— Ce terrain lacustre ne se montre en place que dans l'arrondissement de Libourne , canton de Ste- Foy , communes des Lèves , de Toumeyragues et de Saint- André, sur le plateau qui dotoitse la Dordogne et le vallon de M braroe: Ces silex sont en bancs horizontaux , frac- turés , interrompus , tantôt voisins de la surface et té mant quelques lymnées (1), tantôt surmontés d’un calcaire nn: sans nées Si, comme nous 7 spi d’après lé 1: LE bennént aux bords de ce Fa Hévitre ; Les lymnées qui s’y trouvent , mais qu’on ne rencontre point dans la partie la plus épaisse et la, plus profonde de la formation , sont un exemple de plus à l'appui de l'opinion de M. Constant-Prévot. Les meulières en question nous ont paru reposer sur un calcaire sableux , supérieur à un terrain de molasse. Ce calcaire, mêlé de grains de quartz, couvre le plateau des Lèves. Il y est exploité au levier, et se détache par plaques peu épaisses, mais d'une très-grande dimension : on veut même que cette propriété ait valu à la commune Je nom qu'elle porte. ’aütres meulières reposant aussi sur un terrain de molasse , sé montrent en face des Lèves, "sur l’autre rive de la Déräièe. 2.me Groupe. Terrains protéiques où marno-sableux. = Ce groupe comprend toutle terrain marin supérieur (à 1 } Ces Lymnées sont rares : ils me paraissent différer du stagna- lis, et le dépôt à mise être d’une autre date que ceux que je viens ( 202 ) au calcaire grossier. Dans le département de la Gironde, il me paraît se présenter ainsi : 1.° calcaire marin supérieur , très-sxbleux , mêlé de grains de quartz dans les bancs infé- rieurs ; 2.° molasse ; 3.° terrain palæothérien et lignites. M. Brongniard , dans le tableau général qui précède sa théorie , ne cite point les terrains de la Gironde, entre les exemples du groupe protéique. M. Marcel de Serres , dans sa géognosie des terrains tertiaires , classe le bassin de la Gironde parmi les bassins océaniques, et dans le calcaire de nos coteaux, il ne voit que le calcaire grossier. La plupart des géologues n’y ont pas vu autre chose. Au milieu de cette divergence d'opinions, les faits seuls p t éclairer : la coupe naturelle des molasses du Fronsadais et le forage de nos puits artésiens nous en fournissent d’intéressants. Je vais les exposer en détail ; détail fastidieux , mais nécessaire. Molasses du Fronsadais. Cette formation se montre au jour depuis Guîtres sur Lille, jusqu’à Cadillac sur Dordogne , le long du littoral des deux rivières , ainsi que dans les bassins et les vallons de l'intérieur. Les communes de Saint-Martin-de-Laye , de Bonzac, de . Savignac , de Galgon , de Saillans , de Villegouge , de Saint- Aignan et de Fronsac , en offrent de grands développemens, surtout à Lagrave Li Bonzac , à Montaigu dans Saillans , et à Fronsac. Je choisis de préférence Montaigu , parce qu'ici la molasse se montre avec tous ses accidents sur un . d'environ 80 mètres , hauteur estimée. J'y trouve de haut en bas les couches suivantes. 1.0 Cal- caïre marin supérieur , passant au calcaire très-sableux dans les assises inférieures.— couleur: variant du blanesale , au gris quelquefois jaunâtre; — texture : lâche, fendillée , grenue ; — dureté : très-inégale ; — - fossiles ? peu d'uni- valves , beaucoup de bivalves : PRES il ne reste E ( 203 ) que des empreintes et quelques intérieurs ordmairement ocracés. On y reconnaît beaucoup de cardium, des péton< cles , des vénus , plusiears cérites cordonnées et des milio= lithes. L’assise inférieure mêlée de beaucoup de grains de quartz , renferme des ossements de Cétacés petrifiés , passés à l’état d'un carbonate de fer brun , ne subluisant à L fracture. 2.° Veinule, souvent interrompue , de petites huîtres , (la flabellula ). 3.° Sable quartzeux , mêlé d'argile, de mica , de calcaire et de quelques points noirs ;— cowleur: variant du gris jaunâtre, au gris-bleuâtre #— dureté: friable, ébouleux, ou fuyant sous les pieds comme uné molle argile ; — fossiles ; * nuls ; seulement, dans la partie supérieure, on'en rencontre cà et Jà qui provienhent ou de la petite couche d'huîtres, ou du calcaire marin supérieur. 4.° Molasse ; ou macigno-solide à ciment calcaire ; — couleur: variant du gris-jaunâtre au gris-bleuâtre ; — du- reté: très-prononcée, elle augmente en descendant ; — texture: lâche dans la partie supérieure , plus serrée ensuite, mais toujours grenne. — Cassure : tantôt un peu con- choïde, tantôt plane, franche, et sous certains aspects . réflétant vivement la lumière. Au voisinage du sable, la pierre contient’quelques fragments calcaires , arrondis, et de petits cailloux roulés, mais cet accident est rare ; — Lee nuls. 5.0 Molasse, ou hi ele ; globulaire. Ces dilces ou sphéroïdes se montrent comme fondus dans la masse ; mais sur les pentes , dans les vallons et les ue on les . trouve détachés, tantôt isolés , tantôt soudés en seruble , tantôt en ne Dei mie varie de l’ovulaire à la céphalaire. Ils n'offrent rien de particulier à leur centre. Du reste, même nature, même aspect, que la variété pré- — | er ( 204) 6.° Molasse, ou macigno-solide, en masse , ou par assises peu distinctes; un peu plus dure , du reste semblable pour la nature aux deux variétés décrites. 7-° Molasse inférieure, ou palæothérienne ; elle se compose, tantôt de marnes sableuses , tantôt de couches d’argile figu- line, tantôt d'agrégats confus , de petits graviers, de sable, de mica, de calcaire, enfin de tous les élémens de la molasse supérieure , mais plus volumineux. C’est dans ces couches qu'à Lagrave on a découvert des palæotherium, des tryonix, des gavials, décrits par M. Cuvier. C’est aussi dans les mê- mes couehes qu’à Saillans, tout près de Montaigu, M. Bil- ludel a découvert une très-belle mâchoire de palæotherium. On n’a point descendu plus bas , et les terrains inférieurs ne sont pas reconnus. Observations. La formation ne se présente pas sur tous les points avec les détails ci-dessus. Ainsi, quelquefois le calcaire supérieur manque, comme à eee mais il se montre à Bonzac sur la sommité voisine. Aülleurs, ce cal- caire semble constituer tout le coteau , comme à S.t Ger- main; mais on reconnaît au pied les sables micacés de la molasse , et dans les ravins la molasse globulaire. A Fron- sac, à Canon et sur plusieurs autres points, la molasse solide est remplacée par une molasse friable ; mais celle-ci présente tous les élémens de l'autre. À Guitres, le macigno n'est recouvert que par un énorme dépôt d'arène diluvienne. À l'exception des nombreuses empreintes du calcaire. marin qui recouvre les molasses du Fronsadais , à l'excep- tion aussi des petites huîtres dont j'ai parlé, toute-cette formation ne m'a offert aucune coquille, soit marine , soit fluviatile; mais j'ai reconnu en très-petite quantité , dans les assises inférieures de la molasse en roche, à Lagrave, des ossements semblables à ceux de la couche palæothérienne , au.même état de conservation, avec leur tissu cellulaire, leur aspect luisant , et leur couleur maron. { 205 } = Je terminerai par une observation importante. J'ai étudié la crête calcaire , qui, entre la Dordogne et la Saye , courant du Sud-Est au Nord-Ouest, va par Ville- gouge, Verac, Salignae et Espessas, se rattacher aux coteaux de Saint-André, rive droite de la Dordogne. Or, cette crête laisse voir, sur plusieurs points, sa superposition à la molässe. Elle offre d’ailleurs le même calcaire et les mêmes fossiles que les sommets de Bonzae, de Saillans , de Montaigu ét de Fronsae. Je passe maintenant au forage de nos puits artésiens. Sondages artésiens. Le premier pratiqué à Caudéran, près de Bordeaux ; rive gauche de la Garonne, à 16" au dessus du niveau des eaux d'étiage du fleuve, a donné pour résultat, quant aux terrains traversés : L Nc 1. Terre, sable et gravier 22, » 2 Calcaire marin coquillier, — Couleur : variant du gris blanchâtre au gris jaunâtre, tacheté quelquefois de noirâtre. — Texture : grossière, inégale , lâche, fendillée, par endroits granu- leuse , ire cariée, ailleurs concréti 22 — Dureté al ie han irsiberee 2e 6 3 Marne grise ; taches bots dans EE inférieure de la couche » 4 re marin coquillier, gris-jaunâtre, déjà D 5 Me grise ; décrite 6 6 Calcaire marin coquiller, grenu , à nodules- noirâtres 3 » 7 Marne grise, décrite 6 » 8 Calcaire marin marneux 4 6 3 » . 9 Marne jaunître, molle et sableuse.…......… Ci-contre..…..…. 84 6 ( 206 ) D'autre part, 84r 6» N.0 10 Calcaire, avec débris d'échinites..…....vn. 4-6 411 Marne grise. 6 4 12 Marne argileuse , | charbonnée , avec lignite.… 4 6 13 Calcaire marin, marneux , avec grains et nodules test BE af Mirne-argileuse ; grise. 2 9 15 Calcaire marneux, blanchâtre -15 6 16 Marne calcaire blanchâtre | charbonnée en descendant 13 4 139 4 Le sondage a été er. dans les marnes du n.° 16. Un autre sondage qui se continue x Bordeaux même, Place Dauphine, à 18,44 au-dessus du niveau d'étiage ” de la Garonne, nous fournit la résultante suivante : Du n.° 1 à 6. Sol anciennement remué presque jus- qu’au roc.- Matériaux rencontrés : argile ocracée, sable de bâtisse ; ms perdu > fragment de marbre des Pyrénées: au fond, argile et 8® 10° De 6 à 8. Fes: marin coquillier , décrit. ( V. le : précédent sondage, n.° 2............... 8, 88 9. Marne pulvérulente, blanchâtre.… o , 96 Marne calcaire grise, traces char- La 14 bons 1,1 10. Calairemain coquilier jure ; or TOUR OMS: 6. devant votes 5 13811, 7 11. Veine panêue, marneuse , sableuse 0,32) _- De 13215. Mame-gme:s.. 5,4 1, 84 De 16 à 18. FRS grenu, sableux, sde E . et-plusbas gris blanc : une veine jau- nâtreet molle séparelesdeux couleurs 1, 11 À Ci-contre... 23, 86. EP œ: : (207 ). D'autre part, 232 86° 19. Marne ere granulée ; fragmentaire , mêlée de petits débris calcaires 1,86. 20 et 21. Calcaire jaunâtre, grenu , sableux , tendre 1, ot 22 et 23. Marne brunâtre et ligniteuse , alternant : avec une marne grise 1, 49 De 24 à 27. Calcaire marneux gris blanc , avec em- | preinte de fossiles marins 1, 39 De 28 à 31 gCalcaire blanchâtre 6” 09} FRE an (Reise atômes de mica 3, 98 7 7 32 et 33. Calcaire gris blanc, MAFREUX. vers 4 2, 70 Blanchâtre , avec atômes de mICR.... æ 89 ‘A Hlanchâtre ; °, 81 Marbrée de vert ue atômes de mica.. 0, 92 Fe = Grise, à points charbonnés............. 1, 72 Elanchèté 2, 00 : Grise , calcaire , grenue, traces detighités 3; 76 44 et 45. Calcaire marneux , SSHlanohtre - grenu, sableux :, 3 46. Marne olive pâle , à points charbonneux 0, 30 47. Calcaire marneux, id. que 4{ et 45... o, 34: Argileuse , olive - LE points char- nneux. De 34 à 40, marnes. bodnet. ee es 16 g Grise, calcaire F, 23 £ Argileuse , marbrée de gris, de roux ; #8 } d'olive. 3,77 5 Blanchâtre , calcaire , grenu dunes 1,65( 17353 © \Argileuse, marbrée de jaune, LR dl : æ | tre et de violâtre, micacée.….......… 6,9: & [Grise ,-grenue, ste micacée ....... 2,07 S Jaunâtre , sableuse , micacée, grenue.… 0, 52 \ - nucle de jaune. 0, 20 69. Argile encore un peu marneuse, jaunâtre , panschée de gris, de bleuñtre et de rouge... 1 2! Ci-contre... 74" 15° ( 208 } D'autre part, 947 :5* De 30% he Marnes grises alternant avec des marnes jaunâtres , sableuses et micacées..……. 79. Argile jaunâtre , pâte très-fine et pure. Arglleuse ; jaunâtre ; sableuse , micacée, o , 88 du jaune-verdâtre , au gris-ardoisé panaché de jaunâtre. …......... 2,49 Grise, grenue , sableuse , micacée. ..... 0, go. Frèssargileuse ; scridite, peu mi- : cacée. 1-79 95 à 100, ne ra micacée , , tuès-sa- + Fe couche ed une quan- tité notable de sable fin de quartz =2 ue à 95, miarnes. hole, mélé de grains noirâtres,, ‘’atômes de lignite , et de petits agglo- mérats où l’on voit du fer sul- Rae ardoisé pâle, encore un effervescente ; elle renferme de fai bles traces de lignite 5, 46 101. Calcaire marin gris-blanc , gre- mu, à miliolithes..…........... o, 88} 192. Broyé dudit calcaire 0 , 79 103.+ Marne grise , grenue , charbonnée , mi- Lé cacee Jaune-verdâtre, pure , pâte fine... 1,92 Grise , tirant au noirâtre, résistante , sa petits débris de lignite, beaucoup de sable fin, de quartz hyalin, mêlé de. . grains opaques jaunes , rouges, Nef dâtres, noirs, blancs. sense 33 49 D: ue part... Dé 104 à 106.- Argiles. 1, 67 ES 107 38° De 111 à 131.— Argile ( 209 ) D'autre part. 107" 38° 107.- Marne argileuse grise. 0, 98 108. Argile {d. que le n.° 106, un peu effervescente. : 0, 78 109 et 110.- Marne argileuse, né sableuse ; micacée 1, 74 Jaune-verdâtre, pâte fine et presque pure 2,61 . et sable jaunâtre 0,17 Gris-ardoisé ess: 0, 20 Jaunûtre. 0,14 Grise avec mica , effervescente (marne. } 0, 51 Grise-olive pâle , pâte LE ae à > Presque pure 1, 82 Grenue, sableuse , micacée , un peu marneuse 331 Jaune, pâte très-fine se +, 27 x TE Variant du gris au jaune , mar arbrée..…. 2, 37 Jaunâtre, panachée , un peu marneuse. 0 , 62 Jaune , ardoisée, grise 2,50 Grise, micacée , sableuse 1, 41 Uno un peu effervéscente.…......….… y 72 Grise, id. eo, 9ÿ Jaune. nai °, 56 Grise , sableuse , micacée................ 0,69 129 , 91 l'acide nitrique est peu sensible , et souvent nulle. Ce sondage doit être continué. N.2 Depuis le n.0 111 l'effervescence de ces argiles avec Un troisième forage pratiqué à Béchevelle, commune de Saint-Julien , canton de Pauillac, à environ 12 mètres au-dessus du niveau d'étiage de la Gironde , à traversé le terrains suivants : N.o 5. Terre, sable et gravier. De 7 à 15.— Marnes. * De 19 à 22. — Marnés. { 210 } 2. Calcaire marin coquillier.- Couleur : gris= ocracé par endroits, points noirâtres.— Texture : inégale, grenue , sableuse, (couche inférieure du calcaire déjà décrit ). 3. Marne gris-brun , avec atômes de mica..…. 4. Calcaire Fe , aspect marneux , d’une dureté moyenn: 5. Marne ie Id. que mnt... 6. Calcaire gris, marneux, un peu fétide.…… Argileuse , verdâtre , sableuse , micacée, avec fossiles brisés indéterminables . test excessivement mince et fragile... 4 4 Gnise , très-onctueuse au toucher. o 8 Ocracée , verdâtre , panachée , sblense, RG …. 14 3 6. Calcaire gris, marneux , légèrement fétide… 17. Marne très argileuse, verdâtre , sableuse , mi- . eacée, avec débris de fossiles... 18. Argile vert-olive-clair , pâte fine , pure ou à … peu de chose près Gris-foncé, argileuse, avec débris de fossiles et traces de lignite. ..…........ 5 Verdâtre , grenue , argieuse, avec sable et débris. de. fossiles. .…................ 1 8 Gris-verdâtre , lgniteuse an sommet Fe la couche , et mêlée de petits rognons de fer sulfuré ; jaune & 2 e LE Calcaire gris , _marneux gris-foncé , avec atômes de mica…. Gi-contre.…. 23° »? 6 » 5 » 2 > 8 6 à » 19 3 ss à # T5 13: 3 sf 2. 3: 7 3 à por 217 ) D’antre part. 95.74 N. #35 et 3h Mara usa avec see et débris © à: RUE Die 3 6 De 27 à 31. Calcaire Fe ta Couleur : gris-blanc.- Texture : serrée, grenue, -: noduleuse.- Dureté : variant de la moyen- ne à la forte.- Fossiles : petites coquilles brisées dont le test est en partie conservé ; miliolithes. AE 1 32. Marne argileuse " pe $ peine M ru S-6 33 et 34 Calcaiï édent , plus dur 2 8 35 et 36. Marne nos grise, mêlée ho: 2 37. Calcaire comparable au n.° 23........./..: 2: 8 38. Marne, calcaire grise un peu charbonnée.. o 10 De 39 à 46. Calcaire marin : il diffère du précé- dent par plus de dureté et par la présence : de grains de quartz hyalin : les bancs, ainsi que ceux de 27 à 31, ont paru, à en juger par les indications de la sonde , avoir de 2 p.ds 6 p.ces d'épaisseur à.3 p.ds Dans les parties supérieures de Ja série on à cru reconnaître une veinule d’argile quil : n'a pas été possible d’appréeier.….............. 5er 2 47. Argile noirâtre, ner et faiblement micacée 4 » 43. Sable onisie : mêlé d'argile pie. de grains ligniteux , et, vers le sommet de la couche, de fragmens d’huîtres , percés de vers. Le sable est de pur quartz en grande partie hyalin : la grosseur des grains varie de la milliaire à la pisaire. Quelques uns, en petit nombre , sont des graviers de quartz opaque; de la grosseur d'une Eee moisette 10 » Ci-contre.... 175 1 { 212) D'autre part. 1757 11 Ici l'eau En déc abondance , mais 'elle n'a pu jaillir à la surface , et s’est arrêtée à douze pieds en contre-bas du sol. 49 Argile marneuse , grise , mêlée de nr de sable D. à 5o Id. mêlée de lignite 2 s 51 Calcaire gris, mêlé de vert pâle, et comme concrétionné par endroits 2 10 52 Argile mélée de lignite et de calcaire... 1 8 53 Calcaire, le même que celui du n.° 39 au n.° 46. (1). 2 9 54 Calcaire gris, passant au brun , troué , com- pact ; avec taches plus claires ; si nettement tranchées que la pierre a l'aspect fragmen- taire. Ce calcaire, un peu fétide offre un petit nombre de points verts EE ré 191 11 La sonde est maintenant engagée dans des marnes dures et blanches , qui appartiennent peut-être au groupe crétacé. Un quatrième percement a été opéré à Peujard , rive À droite de la Dordogne, à environ 80" au-dessus des eaux d'étiage de cette rivière. Je n'ai pu suivre ce forage. Ce qu'il m'a été donné d'en connaître se borne aux renseigne- ments suivants : 1.0 À 5o pieds, de la surface, argile marneuse , vert-de- mer , pâle , épaisseur inconnue. : ( 1 ) En examinant attentivement les circonstances qui, après divers éhssnpatis ont accompagné l'extraction de ce n°, je crois écha ger à la place où l’a saisi la sonde, et je le rapparte aux bas de 39 à 46; alors Les 2 p. 9P- du n.° 53 appar- au u.° 52. (213 ) - 2. À 120 pieds, argile, vert-pâle, ocracéepar endroits. 20 pieds 3.0 À 130 pieds, sable fin, micacé , verdâtre- pâle, LE 5 où pe de. mens PE 4 » 4. À 134 pieds, dans le sable mentionné , des nodules dures , demi-compactes, de grosseur res renfermant à l'intérieur de la chaux carbonatée cristallisée d’une manière confuse. & 5. A 330 pieds, série de bancs calcaires, épaisse de 60 pieds. Je n’ai point vu d’échantillon. 6.0 A 398 pieds, sable rouge , ébouleux. Le forage a été suspen du ; sans résultat encore pour la rencontre des eaux souterraines. Je reviens à la classification de M. Brongniard , et à ses terrains protéiques. I. Culcaire moëllon. ( “Galeaire grossier supérieur à calcaire de Bourg ? ).— Nous croyons pouvoir déduire des coupes ci-dessus ; 1.0 Que les calcaires marins du département de la Giron- de , appartenant peut-être à la même formation, sont partagés , d'une manière pjrèr-diptiacte Re trpoenie » en deux séries, l’ 14 Ou L re 2 a CS alternats avec des marnes plus ou moins argileuses ; 3.0 Que l'inférieure repose sur des argiles ligniteuses et sur des sables qui semblent appartenir à l'argile plastique ; {à Bechevelle, à Peujard. } Nous donnons le nom de calcaire de Bourg à la série supérieure , à celle que nous avons vu reposer sur la mo- lasse solide , dans le Fronsadais; et sur les molasses argilo- sableuses et micacées, à Bechevelle, à Peujard et à Bor- deaux. (214) Les traits de ressemblance entre nos calcaires supérieurs et celui pour lequel M. Brongniard a adopté le nom ima- giné par M. Marcel de Serres, sont frappants. J'en ai déjà indiqué plusieurs : on peut ajouter les suivants : © Leur sommet est souvent couronné d’un épais dépôt de - grosses huîtres à bec (’ostrea wirginiana,) qui ont évi- demment vécu aux lieux où nous voyons leur dépouille. De Blaye au Pic-de-Bert ( Lot-et-Garonne ) , nous les trouvons sur la cime des coteaux de Cars , de Saint-Aubin, et de Ste-Croix-du-Mont ; l'arrondissement de Bazas nous les montre sur les sommités de Bazas, de Brouqueyran , de Grignols et de Lerm. Quelquefois ces mêmes huîtres se rencontrent aussi dans nos dépôts de fossiles libres, mais en valves détachées et adventices. Les bancs supérieurs et moyens de nos calcaires sont les plus coquilliers de la série ; mais il ne reste que l'empreinte et le moule des coquilles. Celles qui se trouvent dans les bancs sableux inférieurs, y sont ordinairement tellement fracturées et brisées, qu'on ne peut en reconnaître l'espèce ni même le genre. Entre les coquilles dont le moule ou empreinte existe encore, se trouvent la plupart de celles que M. Marcel de Serres assigne à son calcaire moëéllon. Nos calcaires renferment aussi beaucoup d’ossements de cétacés , quelquefois même , très-rarement cependant ; des débris de mammifères terrestres et de palæotherium. Cette dernière particularité a été observée à la Bone-de-Euss localité twès-remarquable, entre Bourg et Blaye. J'ai parlé plus haut des alternats qui caractérisent les calcaires Res du es En voici _.—— EE LÉootit de la ile, ui Large es- Vo fourni la coupe suivante : ( 215 ) r. Terres marneuses ébouleuses, adventices. Sn Sa : 2. Lit de gravier, diluvium #18 3. Sable quartzeux , micacé, avec débris d'huîtres 1-13 4. Argile marneuse grise , micacée..…............ ea CRT, 5. Calcaire gris marneux, avec points spathi- ques, points noirs, criblures, et coquilles dont le test est détruit o 32 6. Sable ocracé, id. que le n.° 3.............. tr -13 7- Calcaire, id. que le n.e 5 2 00 8. Marne très-argileuse , bleue, avec atômes de mica. 1 62 9. Calcaire bleuâtre, dur, coquillier. . 2 oo 10. Marne très-argileuse , RES le 5 8. Elle est exploitée pour la tuile 1 62 11. Calcaire , id. que le n.° 9, plus tendre... 1 10 12. Marne ou argile marneuse , id. que le n. 10. 0 78 13. Calcaire gris, sableux, — 1 29 14. Calcaire gris-blanc , avec um peu . mica. 1 00 15. Calcaïre gris-bleuâtre par endroit, avec mi- ee 1 29 nés, 4 Jemprunte à M. Billaudel une autre coupe ; mais en sup- primant, comme étrangers à mon objet, les détails fort intéressants dans lesquels il est entré sur la composition des assises argileuses et calcaires. Cette coupe est la résultante d’un puits ordinaire, creusé sur le coteau de Cenon, de- vant Bordeaux. 1. Terre végétale * 0m, 325 2. Graviers et sable À 6, 822 3. Argile ocracée | | 2, 274 . 4. Sable méêlé-d’argile. 2, 274 30,00 , la cou la résultante suivante : ( 216 ) D'autre part, 11% 605° 5. Argile jaune verdâtre 1, 299 6. Calcaire marin, grenu, coquillier.…...:.. : 14 209 7. Argile verte, compacte 1, 624 8. Calcaire marin, coquillier. di Oo, 175 9- Argile verdâtre, compacte 0, 325 10 Calcaire marin très soquillier . 1, 299 11 Ârgile jaune-verdâtre. 0, 162 32 Calcaire marin, peu coquillier. .........iee >, 436 13 Argile jaune avee veines ocracées.….…... 0, 325 14 Caleaire marin très-coquillier ; les em- preintes sont ocracées ; le calcaire est noduleux. 12, 345 15 Argile brune compacte. .…................. 0,.325 16 Calcaire marin, blanc, fragile, taches charbonneuses au milieu de l’assise. . 4,873 40, 281 A Castélnaud., sur le Ciron, au-dessous des sables qui à L+ 1. Calcaire argileux jaunâtre à zônes paral- lelles couvrent nos Las : et Fame l'épaisseur varie de o", 5o à , au bord du ruisseau, om 325 2. Marne à fragments calcaires. ................. o, 325 Nota. Quelquefois la marne est remplacée par 3. Calcaire marin coquillier grenu , avec co- quilles d'huîtres, et moules de vénus, de céritbes , etc - 4. Mamme calcaire , séparée quelquefois en deux couches par une veinule d'argile moirâtre 1, 500 0, 800 (25) 5. Calcaire marin, coquillier à 7, 150. 6. Marne ealcaire au niveau du Ciron: épaisseur inconnue. On pourrait multiplier à l'infini -ces exemples. 2. Molasse. — Nous n’ajouterons que peu de mots à ce que nous avons déjà dit des molasses du département : ils achèveront de faire connaître ce que nous savons des rapports géognostiques de ce terrain avec les terrains qui l’avoisment. On a vu que de larive droite de l'Ile, en suivant dans l'Ouest celle de la Dordogne , la molasse s’abaisse et disparaît sous le calcaire marin supérieur du Fronsadais. Plus loin, même direction , à Peujard, la sonde arrivée à 130: pieds à tra- versé des sables de la molasse. À Marcamps et à i les marnes exploitées pour les tuileries sont micacées et ren- ferment des fossiles marins. Entre Bourg et la Roque, sur le littoral même, on voit les assises marneuses ct grises de l'escarpement du coteau passer aux marnes argileuses bleuâ- tes ; plus loin, et au pied du même coteau, se montre par endroits une petite couche d'huîtres {la flabellula ). Près de Blaye , à la base du cotean de Sainte-Luce, nous ayons recueilli dans une marne argileuse , des dents de gavial, de palæotherium , d'hippopotame, et des débris de caparaces de tortue , débris pareils à ceux que renferment les couches palæothériennes du Fronsadais, Enfin, dans la commune de ne. gere en creusant dernièrement un puits , on est arrivé , à 60 pieds de profondeur, sur une bleuûtre, Fier micacée , renfermant, avec des rognons de fer sulphuré, des ossements noircis par le sulphure de fer, et que nous croyons pouvoir rapporter aussi au groupe sein Maintenant que l’on se rappelle ce que nous avons dit de la position des meulières de Sainte-For, et l'on sera porté à (%18 ) eroire avec nous que le calcaire supérieur de tous les terrains du département, situés à droite de la Dordogne , repose sur la molasse et alternent avec elle, Il est également probable, d’après les sondages de Bor- deaux et de Béchevelle, et d’après les indices que nous fournit la coupe prise aux portes de la Réole, que les mo- lasses de la Haute - Garonne et de l’Agénais, molasses ob- servées dans les sondages de Toulouse et d'Agen, se pro- longent dans toute la vallée de la Garonne. 3.me Groupe. Terrains palæothériens, — Ce terrain ne se montre avec quelque importance dans le département , que sur la rive droite de Lille, dans les communes de Bonzac , de Savignac et de Saillans. Ses limites supérieures sont difficiles à distinguer des couches inférieures de la mo- lasse, surtout quand celles-ci sont marno-sableuses. Ses limites inférieures sont , d’après M. Brongniard, ou le cal- caire grossier, ou des terrains gs au sers ne Fi déve de à Lagrave , et plus récemment aux Suibns. dur douné de la célébrité à nos terrains palæothériens. Nous pouvons citer encore , mais seulement comme lambeaux, les localités de St-Ciers-de-Canesse, de Blaye, et une couche de marne verdâtre-argileuse, reconnue par M. Guilhand, dans la com- mune de Castelnaud-de-Mêmes. Ce dernier gisement supé- Tieur au calcaire sur lequel coule le Ciron , a fourni une dent molaire d’hippopotame et des débris à caparaces de tor- tues. La couche marneuse est surmontée d’une couche du sable des Landes. 3, Lignites.— A l'exception des lignites friables dont les sondages de Béchevelle et de Caudéran semblent nous indi- quer la position géognostique ; il règne encore beaucoup (219) d'incertitude $ur la place que d t occuper, dans la classi- fication de nos terrains , d’autres lignites qu’on serait d'abord tenté de croire plus récents, mais qui peuvent être plus anciens. Îls se trouvent à une faible profondeur, sur- montés du diluvium et de quelques pieds du sable gt zeux des Landes , enveloppés dans une couche ile figuline plus où moins pure ; enfin, ils se présentent en ex isolés et de peu d'importance. À Cestas , il existe un dépôt de lignite dans un terrain qui BR la coupe suivante : Diluvium et sables mélés de terres 4m, o Argile d’un noir charbonneux assez intense , mêlée de débris de branches et de pyrites sie 3 3 RE bou és LES , mêlée depyrites 1, o© Ed eaux ne pernbitifs pas aux tuiliers qui exploitent ce #4 de descendre plus bas. L'argile renferme très-peu de parties calcaires ; c’est une des argiles figulines les meilleures du département. Les branches et autres bois du dépôt paraissent en gé- néral à peine altérés ; plusieurs fragmens conservent encore leur écorce blanche et satinée; d’autres morceaux sont en- tièrement convertis en fer sulfuré. Les pyrites (fer sulfuré } appartiennent en grande partie, Re | Rs Max als ,1 ce PE 2e 0 RME : A Eysines, autre dépôt de lignite. Pour y arriver, on a traversé les couches suivantes : Terre végétale om 40 Sablé 1, 00 Sable et argile, gris-jaunâtre , mêlés de chaux sulfatée , en petits cristaux trapéziens très- allongés: “6,5 . Troncs couchés horizontalement, — Épaisseur à _— ( 220 ). La couche mêlée d’aiguilles de ch Ifaté en renfermer une assez grisé quantité pois devenir utils aux agriculteurs comme amendement. Les troncs sont noirs, très-durs, et enveloppés comme : d'une écorce de fer sulfuré jaune, épaisse de cinq à six millimètres. Le bois lui-même est tellement pénétré de fer sulfuré que , malgré sa sans il tombe promptement en eee à l'air. © A Belin, sur deux points distants l’un de l’autre de cent mètres, on a reconnu des lignites sous les couches suivantes : Terre superficielle et sable om 5 Âlios, poudingue ferrugineux très-dur ........... 0, 2 Alternats de sable et d’argile 3, 3 - Lignite ; troncs hd horizontalement : prune änconnue. À Beliet , à quelques ice au-dessus du ruisseau , route de Bien: un esesrpement naturel __— la coupe suivante : | Terre végétale ie om 3 Sable. 0: + Sable ferrugineux , alios 0,1 Sable blanc 4,0 Lignites vis 1,0 Ts grise et brune Épaisseur à inconnue. Dans ce gisement, CA lignite se compose de trones et de branches, tantôt réduits à l'état de terre d'ombre, tantôt ayant conservé leur tissu fibreux , tantôt passés à l’état de a pici-forme, ; Tous ces lignites dépendent-ils de tee ire de la molasse ; ou faut-il les attribuer aux couches supé- vieures du groupe Tritonien, aux sables qui recouvrent ( 227 ) quelquefois le calcaire grossier ? Leur gisement at miliett du sable des Landes où l’on trouve aussi des boïs convertis en grès (à Cabanac , à Guilhos), semblé autoriser cette jecture. À Caudéran et à Béchevelle, les lignites friables que 14 sonde à rencontrés paraissent dépendre de la molasse ; mais dans la dernière de ces deux localités, ceux qui se sont trouvés sous le calcaire inférieur , en arrivant aux sables ébouleux et après :é avoir press re appasterir : gi plastique. 4.6 Groupe. Terrain tritonien ou sablo-calcareux. — Ce groupe comprend tous les terrains situés entre les terrains pälæothériens et la craie ; ; Si celle-ci manque , Din pe ‘inférieure quelque formation antérieure à la craie. 1. Grès blanc tritonien.— Faut-il rapporter ? à ce dertidk dépôt du groupe tritonien , non-seulement des lambeaux de grès blanc que l’on a signalés dans nos Landes, mais encore le sable fin et de quartz pur dont ils sont cholet ? Les déserts que ees sables recouvrent sont-ils le fond d'une ancienne mer? Devons-nous croire que plus tard, sur ce fond mobile , et dans les petits bassins qu'il pouvait ! er. des eaux douces vinrent déposer des débris palæothé= riens, des argiles figulines, des lignites ? Je l'ignore ; mais dans l'incertitude où nous laisse le peu que nous connaissons de positif sur la géologie des Landes , il nous semble permis de comparer leurs plaines sablonneuses à celles ce la Hone grie , et nous serions tentés de leur appliquer, sous plusieurs rapports, ce que M. Beudant a dit de celles-ci. { Voyage en Hongrie, T. IL. p. 364 et suiv.) + S'il arrivait que, par une cause quelconque, des vallées trouverait le calcaire grossier dans le fond, et même des ( 222 } buttes de cette nature ( 5 }. On recormaîtrait aussi que nos dépôts de fossiles Hibres appartiennent aux couches supé- rieures de ce calcaire ( 2}. Au dessus du calcaire grossier se présenteraient des masses de sables plus ou moins épais- ses; et entre elles, dans les petits bassins qu'elles for- maient, des ossemens de palæotherium, des nids d'argile, de lignites, etc. ( 3 ); enfin presque à la surface, des plaques de fer limoneux, des marnes fluviatiles. La mo- bilité du fond commun à toutes ces formations de dates diverses , expliquerait peut-être comment, dans quelques circonstances, elles ont pu, quoique postérieures aux sa- bles, être cependant recouvertes par eux. 2. Calcaire grossier tritonien. ( Premier caleaire gros- sier , Bout ; calcaire grossier mférieur. }— Ce calcaire, à en juger sur d’assez forts échantillons provenant du forage de Béchevelle , ne diffère pas essentiellement de nos calcaires (1) La butte caleaire de Noaillan, près de Villandraut ; les cal- caires de l'arrondissement de Lesparre , surtout le calcaire à clava- gelles de Lafitte et de Margaux ; les collines calcaires de Ps Barsac, etc., en sont peut-être des exemples. (2) Ces dépôts forment une suite presque eontinue, depuis Bazas jusqu’à Blanquefort, plus de 50,000 mêtres de longueur, sur 10,000 de largeur. La plupart des fossiles, dont le calcaire marin-supérieur {/ de Bourg ) nous offre les moules, se montrent aussi dans nos dépôts de fossiles libres; mais quand on sait que le grès marin snpérieur de Paris offre aussi pareille ressemblance entre ses fossiles et ceux de Grignon, on ne saurait induire de cette ressemblance rien qui oblige de refuser au calcaire grossier proprement dit , les dépôts que nous sommes tentés de lui attribuer. Fe Lenre que dans nos calcaires marins supérieurs, le nom- bivalves paraît l’emporter sur celui des univalves, tandis que celu-ici prédomine dans nos dépôts de fossiles libres. (3) Castelnaud et autres lieux déjà cités. ( 223 ) supérieurs. Plus de dureté, plus de blancheur, quelques petits débris de test conservés , un facies plus ressemblant à celui du grès, ne sont que des accidents, dont peut-être notre calcaire de Bourg pourrait offrir des exemples. C'est ainsi que j'ai trouvé , dans cette dernière , roche une espèce de miliolithe plus grosse et plus globuleuse, que d’abord j'avais crue particulière aux bancs inférieurs de Béchevelle. L’épaisseur de la série des couches de molasse mtercalées entre les deux extrêmes de notre calcaire grossier , et surtout la nature des terrains sur lesquels paraît reposer l'étage infé- rieur, sont les véritables motifs qui m'ont porté à admettre la distinction établie pe PE NE Brongniard. Cette savante théorie n’est pas pour trument à système , mais un prototype d'ordre et de clarté dans l’e exposé des faits. 5.me Groupe. Terrain engiralleut ee chrome et argile plastique .—Peu de d que celui de la Gironde en rpiles figulines susceptibles de tous les emplois : le comté de Stafford lui-même n'offre pas à l’art du potier des matières plus abondantes , plus fines et plus variées/ Plusieurs de nos argiles participent même plus ou moins des propriétés de l'argile plastique. Mais ce dernier nom, pris dans son acception géologique , dési- gnant, pour nos terrains tertiaires, une argile infusible, quelquefois mêlée de sables quartzeux et de lignite, qui se montre interposée entre la partie la plus inférieure des terrains de sédiment supérieur et la craie, ou entre ces ter- rains et quelque terrain inférieurs à la craie quand celle-ci manque , je ne citerai comme exemple de l'argile plastique, dans notre bassin, que les localités suivantes : = Béchevelle ? la sonde l'a rencontrée, aux n.% 47, 48, 49, 50 : elle est noirâtre ou grise, méléé d'un peu de lignite ; elle enveloppe une couche épaisse de sables À zeux. ( V. le sondage de Béchevelle ). (224) … Peujard ? je ne puis qu'indiquer les sables rouges dans lesquels la sonde. s'est arrêtée : l’analogie seule me porte à les regarder comme appartenant à l'argile plastique. . Les belles argiles , mêlées quelquefois de sable fin quart- zeux et de lignite, que nous voyons, dans le sondage de Bordeaux, se succéder depuis le n.° 103 jusqu'au point où la sonde est maintenant arrivée, ne me semblent pas en- core assez bien caractérisées pour les attribuer à l'argile plastique; bien qu’elles en offrent souvent les propriétés, et qu’elles viennent après un banc calcaire, qui n'est pas sans analogie avec le calcaire inférieur de Béchevelle, La suite du sondage pourra dissiper mes doutes ; mais jus- que-là ces argiles ne seront à mes yeux que de très-belles argiles figulines, comparables à celles du n.° 18 du son- : dage de Béchevelle. Quant aux argiles sur lesquelles reposent plusieurs de nos coteaux , je les ai toujours trouvées effervescenteset fusibles. Sous ce rapport , elles sont même inférieures à celles de Pessac, de Cestas, et d’une foule de localités qui appartien- ment à nos terrains de sédiment supérieurs. Résumé. ‘Je crois dcr déduire des faits exposés : 1. Que nos Mr de bas en haut, dans Yordre suivant : Char : présumée d’après les sondages de Béchevelle et de 7 Peujard, et d'après la ge géologique « du de pe. : ARGILE PLASTIQUE : à Béchevelle et à Peujard. CALCAIRE GROSSIER INFÉRIEUR. : à Bécheyelle, à Peujard ; Fa : à Bordeaux, pau SABLES TRITONIENS : drnbéilahd-e; à la suéfacé ? { 225 * Terrains PALÆOTRÉRIENS : mal terminés, se e confondant avec la molasse, dans le Fronsadais. Moasst : solide , dans le Fronsadais ; en couches argilo= sableuses et micacées, à Bordeaux , à Béchevelle, à Peujard , et dans le canton de Bourg; quelques lambeaux, dans le sable des Landes et dans l’'Entres deux-mers. CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR : alternant avec des marnes _ etdes argiles , dans nos coteaux ; par plaques super- ficielles et sans suite, sur le sable des Landes. Ternans LACUSTRES : le canton de Blaye en offre le es grand HÉTERpRuae - Le Davvium. 2.9 Qu'en descendant, de nos dépôts lacustres jusqu’à l'argile plastique, tous nos terrains sont éaractérisés par des alternats. D'abord, le calcaire marin supérieur alterne avec des marnes ou des argiles. Plus bas, la molasse se fait remarquer par ses alternats irréguliers de molasse en roche, de macigno gris, de marnes et d’argiles. Enfin, le calcaire marin inférieur présente aussi des alternats, comme le supérieur. 3.0 Que le bassin de Bordeaux diffère et du bassin de Paris, et des bassins méditerranéens décrits. Mais pour être fixés sur sa véritable constitution géologique , que de questions restent à résoudre ! Quelle place doit-il’occuper, sous’le rapport de l'âge de sa formation, comparé aux autres bassins tertiaires de la France? Nos couches palæothériennes sont-elles un dépôt d'eaux douces qui auraient séjourné entre deux forma- tions marines; ou doit-on les regarder comme un trans- port fortuit, amené par quelque affluent dans un milieu ( 226 ) ‘maritime ? Enfin , tous nos terrains marins, supérieurs. à: la craie, appartiennent-ils à une seule et même formation, et la distinction que nous avons établie n'est-elle que soire ? . Je. ne crois point insolubles ces questions délicates et importantes ; mais je manque d’élémens pour les résoudre. Lorsqu'une plus longue suite d'observations faites avec le soin, la bonne foi, les connaissances et l'esprit inves- tigateur, mais sage et vraiment philosophique, qui carac- + térisent les bons géologues de notre époque , leur aura fourni une solution que je ne puis donner , le peu de jalons que je viens de planter pourront être déplacés, peut-être même brisés, comme n'étant pas sur le chemin de la vérité; mais ils auront du moins provoqué un examen plus ap- profondi de nos terrains, et sous ce rapport mon travail n'aura pas été tout-à-fait inutile. F. JouannET. Cs: Des Mouuss, Présid. de la Société, ACFES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. N.° 23.— 31 DéÉcEMBRE 1830. GÉOLOGIE, XII. Essar sur Le gisement, la nature , Porigine et l’em- ploi des cailloux roulés qui servent à la construc- tion des routes dans le département de la Gironde ; par M. Burauver, Ingénieur en chef des Ponts-et- Chaussées, membre honoraire de la Société. De tous les faits observés par les géologues dans ces derniers tems , il n’en est aucun qui soit plus digne d'intérêt que l'existence de la couche superficielle à laquelle on a donné le nom de diluvium. Là , sont empreintes les preuves les plus convaincantes de la dernière catastrophe qui paraît avoir donné à nos continens leur forme actuelle. Cette cou- che composée de débris de roches transportées, peut être le résultat d’un ou de plusieurs cataclysmes successifs ; mais dans toutes les hypothèses, elle dépose de la réalité d’un déplacement extraordinaire et violent de masses liquides considérables qui ont couvert et sillonné la terre actuelle ment sèche , et qui ont laissé à différens étages les matières ( 228 ) Les couches du diluyium ont pour un ingénieur des Ponts-et-chaussées une importance particulière. Dans pres que tous les pays de plaine, c’est dans ces couches exelu- sivement ou dans les alluvions plus récentes des rivières que se rencontrent les matériaux les plus propres à la construc- tion et à la réparation des routes. Les contrées à roches gfa- nitiques , quartzeuses ou schisteuses sont en général monta- gneuses et offrent une bonne assiette pour l'établissement des chaussées qui s’ÿ font toujours à peu de frais. Dans les vallées les plus riches , au contraire , où l’agriculture trouve une terre profonde et fertile , la construction des routes pré- sente des difficultés particulières, et l’approvisionnement des chaussées coûte souvent de grands frais. Il 'ÿ a plus, dans notre état de civilisation, avec nos moyens de trans- port si multipliés et si rapides , avec nos voitures de roulage si lourdes , avec le droit de propriété devenu de plus en plus exclusif, on peut déjà prévoir l’époque à laquelle les resso s mises en œuvre par les constructeurs seront épui- sées , et où li industrie humaine se trouvera paralysée par l'excès de son développement. Une prévoyance bien en- tendue doit donc nous porter à rechercher avec soin et à employer avec économie tous les moyens de circulation que la nature a mis à notre disposition. Telles sont les considérations qui ont fixé mon attention sur les dépôts diluviens du département de la Gironde ; c’est en construisant des routes, en éprouvant les difficultés de les approvisionner et en pressentant la disette des ressources pour leur entretien , que j'ai connu la nécessité d'étudier la nature , l'origine et le gisement des graviers qui servent à cet emploi. La notice que je présente n’est point un objet de spéculation purement scientifique. Toute imparfaite qu’elle est, je la regarde comme pouvant être d'une utilité pratique et générale ; je crois qu'il serait à désirer qu'un ( 229 ) travail semblable fut fait dans tous les départemens, afin: qu'on put juger de l'abondance et de la direction des gra vières , avec le secours desquelles doit être tracé le vaste” réseau des communications intérieures du royaume. Je prie qu’on excuse en faveur du motif, les erreurs qui pourraient m'être échappées dans un premier apercu , autres perfectionneront ce que je n’ai fait qu'ébaucher ; ce sera l'œuvre de mes collègues et de mes camarades ; et d’abord je fais observer que ne pouvant me fier à mes fai- bles connaissances pour l'exacte détermination des corps organisés fossiles , je les ai soumis à l'examen de M. Des Moulins. Tout le monde connait l’obligeance et les tue mières étendues de notre honorable confrère. Il a bien voulu à ma prière , dresser le tableau et la description complète des fossiles que j'ai placés sous ses yeux. Je me contenterai d’énoncer dans le cours de ce mémoire les résultats généraux de cette détermination , je dois laisser à M. Charles Des Moulins , l'honneur qui lui appartient de publier sans partage dans ce journal les catalogues qu'il a préparés avec une louable persévérance. S I Gisement des Cailloux, Le département de la Gironde est traversé par un grand’ nombre de cours d’eau qui se réunissent dans deux bassins principaux , celui de la Garonne et celui de la Dordogne. Examinons d’abord ce dernier. Si l'on part de la limite du département ( Sainte-Foy , Castillon }, et qu’on suive l’une des routes qui aboutissent à Branne ou à Libourne , on chemine sur une plaine , haute de beaucoup supérieure aux crues actuelles ou même pro- bables du fleuve. Cette plaine a peu de largeur parce qu’elle est coupée à gauche par la vallée de la Dordogne et ( 230 }) adossée à droite aux monticules calcaires de la formation tertiaire marine. La route est entretenue avec des cailloux siliceux , arrondis, de la grosseur d’un œuf de poule plus ou moins,-et qui s’extraient sur cette plaine haute elle-mê- me dans les vignes voisines. La Dordogne dont le cours suit un grand nombre de sinuosités avant d'arriver à Libourne , vient quelquefois battre le pied de la plaine haute. On aper- çoit alors une rive élevée de 10" à 15" avec des talus sa- blonneux couverts de cailloux sur lesquels se rencontrent souvent des empreintes de corps organisés fossiles. Lorsque l’on parcourt la route de Périgueux à Libourne dans la vallée de l'Isle, on trouve, à partir de Mucidan , toute la plaine et les rochers de Mucidan eux-mêmes cou- verts d’une couche diluvienne remplie de cailloux roulés empreints de corps organisés et qui servent aux réparations de la route royale ; le même diluvium se rencontre abon- damment le long des routes départementales de Libourne à Guîtres et de Libourne à Coutras. Leur gisement se trouve quelquefois au niveau de la plaine, quelquefois il est élevé de 15 à 20 et plus ( comme à Mucidan ). Or, la rivière de l'Isle dans les plus grands débordemens connus, ne sub- merge pas la plaine toute entière. Nous trouvons donc dans les deux vallées de la Dordo- gne et de l'Isle, un dépôt diluvien formé de cailloux roulés de nature siliceuse , avec des corps organisés fossiles placés :à la hauteur de 10m. à 15". (et quelquefois plus ) au dessus des plus hautes crues connues de ces deux rivières. Cette couche diluvienne est très abondante dans le lit même de la rivière de l'Isle ; elle a été mise à découvert toutes les fois que l’on a fait des canaux de dérivation pour les écluses de cette rivière et pour la navigation de la Dronne. ° Entre Libourne ét Bordeaux , la construction d’une ronte aouelle était subordonnée à la qualité et à l'abondance des ( 231 ) : matériaux ; on rencontrait des roches calcaires , mais les gi= semens de graviers étaient rares ; on a dû en faire une étude particulière. En les rapportant sur la carte du rs on a remarqué les faits suivans. Les couches les plus abondantes de graviers , se trouvent dans la commune d’Arveyres , au point où la Dordogne vient frapper le pied du coteau , elles suivent une zône qui passe par les communes de Vayres, de Saint-Sulpice et de Sainte-Eulalie. Leur élévation au-dessus des basses eaux de la Dordogne à Cubzac et de la Garonne devant Bordeaux , est en général de 25 à 30m. Cependant on trouve cà et là plusieurs mamelons qui portent des dépôts de cail- - loux siliceux à 4o et même 60" au dessus du même niveau. | Telles sont les gravières de Cameyrac, de Reïgnac, de artifume. La simple inspection de la carte du département fait voir que ces plateaux sont séparés par les différens cours d’eau qui sillonnent l’'Entre-deux-Mers ( la contrée entre la Dordogne et la Garonne ). Ce sont comme autant de témoins qui sont restés debout quand les eaux déchirant les couches diluviennes et les bancs de pierre qui les portaient, en eu- ER RES 0 te : rs le bassin de la Dordogne ême époque , et de à, re torrent principal qui. creusait la grande vallée. Toutes les gravières depuis Arveyres jusqu’à Sainte-Eula- lie , contiennent des cailloux avec empreintes de corps or- En opérant sur le bassin de la Garonne comme sur celui de la Dordogne , voici ce que j'ai remarqué Il existe une plaine haute ou des débris de cette plaine sur les bords de la Garonne et particulièrement sur la rive gauche ; son élévation est de 20 à 30" au dessus des basses eaux de la Garonne, c’est-à-dire , de 15" au moins supé- (282) rieure sa di grande hauteur connue des crues de cette rivière. Cette plaine recèle les cailloux qui sont exploités pour la construction et l'entretien des routes. Quand on s'élève sur les coteaux qui bordent latérale- ment les deux bassins, on voit disparaître les dépôts de gravier à la hauteur de 6o à 70" environ au-dessus des basses eaux des rivières. Ainsi, on ne-rencontre plus de «aïlloux dans la direction de Bordeaux à la Teste, au-delà de la commune se une Les landes en sont entièrement ités qui, partant de Lesparre, gnient par la Croix de Hins , par FE e et Captieux. De même , les gravières situées auprès de Créon sont les dernières qui se présentent à l’observateur , et le plateau, depuis Créon jusqu’à Sauveterre , n'en offre aucune trace. Toute la rive droite de læ Dordogne en est dépourvue ; ainsi les routes qui lient entr'elles les villes de Guîtres, St- André, Bourg et Blaye , ne recoivent de cailloux que ceux qu'on y porte, à grands frais, des gravières des environs de Libourne et de .Ste-Eulalie d'Ambarès. C’est le calcaire grossier qui domine dans cette partie du nord du dépar- tement; à peine rencontre-t-on sur les flancs des vallons, des ruisseaux, quelques faibles amas de menus gran appelle gravelins. La vallée de la Leyre qui est lltnsodente de cell de la Garonne et qui aboutit. directement à l'Océan , recèle aussi quelques menus graviers dans les communes de Luxey , Be- lhade , Bélin , Moustey et les Argenteyres. Le niveau le plus es, PS À SR É 4 APS PR à £ à k doc tra PER Lol Ls La 2 viers semblables des environs de Créon dans l’Entre-deux- Merset des différentes ramifications du Moron sur la rive - droite de la Dordogne. ges CS Dome ont une variable LS hr ns Rae sur le bord de _ CA F VVvisS (233 ) la Dordogne , les eouches alternatives de sable et de galets présentent une hauteur totale de 10 à 15", et descendent presque au niveau des hautes .eaux du fleuve. Dans les gravières de St-Seurin, on exploite des alternats de sable et de caïlloux qui vont jusqu’à 8 et 10" de profondeur. ._ Après avoir parcouru les hauteurs et les flancs des vallées, descendons dans les lits de la Garonne et de la Dordogne ; nous y trouverons des cailloux de différentes grosseurs 1 dis- posés par bancs ou barres qui forment souvent obstacle à la navigation. On y rencontre des blocs du diamètre de la tête depuis Langon jusqu’à Rions ; leur volume diminue à mesure - qu'on approche de Bordeaux et se réduit à celui d’une ei ï près de cette ville. Mêmes dispositions dans le lit de la Dordogne ; les amas i- de cailloux diminuent progressivement et en quantité et en volume , lorsqu'on descend le fleuve. $S IT Mature des Cailloux. La nature des cailloux est en général quartzeuse ou sili- ceuse dans les flancs et sur les sommités des vallées. Dans ads Samane et de la Dordogne, ces fragmens roulés PE roches de toute le espèce , graniti- ques , schisteuses , quartzeuses , e etc. Mais pour mieux établir les analogies et les ne. considérons chaque bassin en particulier et étudions-le dans les différens étages, en commencant par le bas. Tant qu'on ne sort pas du lit de la Garonne , j'entends des déclivités qui sont atteintes par les crues actuelles du fleuve , on se trouve au milieu des débris arrachés aux Pyrénées et à la Montagne Noire. Cette remarque m'a frappé pendant le séjour que j'ai fait à Bagnères de Luchon en 1826. Les eaux “de la rivière de la Pigne qui se versent à la Garonne, rou- lent à la différence de volume près, des fragmens de roches ( 234) de même nature que ceux que l’on recueille dans le départe- * ment de la Gironde. Parmi ceux-ci se trouvent en outre de grandes huîtres brisées avec cristaux de carbonate calcaire et des débris de calcaire grossier à angles émoussés et arrondis de même espèce que les grands bancs d'huîtres ou de cal- caire grossier qui encaissent le fleuve dans tout le dépar- tement. Dans le lit de la Dordogne , outre les débris dé roches granitiques, feld-spathiques ou schisteuses , on rencontre des fragmens basaltiques et trachitiques, des morceaux de scories volcaniques , tels qu’auraient pu en fournir les montagnes de Auvergne et tels que je les ai observés dans le lit de la Dordogne , à sa source auprès du Mont-d’or _ Les dépôts formés par les eaux actuelles de nos fleuves contiennent non-seulement des débris de roches extraits des montagnes où ils prennent leur source, des sables et des limons enlevés à la plaine et restitués au sol dans les terrains inférieurs , mais encore des productions organiques en assez grande quantité, On y rencontre à plusieurs pieds et même à plusieurs mètres de profondeur , des couches de bois char: bonné, des bancs de lignite et des tiges même qui ont pris l'apparence de la houille ou du jayet. La tourbe paraît être très-commune dans le département de la Gironde : on com- mence à l’extraire dans les petites vallées latérales ou dans les terrains marécageux appelés palus. Dans ces vallées on a recueilli des ossemens de mammifères d’espèces pareilles à celles qui sont vivantes dans nos climats, et particulière- ment des cornes de cerf. Souvent le lignite s’est ma en une pyrite de fer sulfuré cristallisé. Mais dès qu’en s’élevant on arrive au-dessus de la limite des crues actuelles des deux fleuves, les cailloux siliceux ou quartzeux qui se trouvent presque seuls dans les gravières , (235 ) de ceux que promènent les eaux courantes que nous voyons en activité. D'abordil est remarquable qu’on ne trouve au milieu de ces graviers aucune roche calcaire adventice ; parfois l'outil des ouvriers heurte contre des blocs ( de la grosseur du corps ) de quartz ou de grès compact avec empreintes de corps organisés : on en a des exemples dans les gravières de St- Seurin et dans la commune de Bautiran. Quelques galets nn des gares Le eme et _— teuses et qui le plus par le loi par toits ani cause ; des paillettes de mi- ca ; voilà les seuls corps étrangers aux roches quartzeuses qui se montrent dans les gravières du diluvium. 11 faut y comprendre pourtant une espèce d'argile rouge ferrugineuse à laquelle on a donné le nom d'arène , qui produit avec la chaux d’excellent mortier hydraulique , et qui empâte les petits cailloux à la hauteur de 60" environ dans les deux promontoires ou caps formés par la rencontre de l'Isle et de la Dordogne d’une part, et par la rencontre de la Dordogne et de la Garonne de l’autre. Mais ce qui est surtout digne d'attention, c’est le grand nombre et les espèces variées de corps organisés fossiles dont l'empreinte se retrouve sur les cailloux. Dans tout le bassin de la Dordogne ces empreintes appar- tiennent à la famille des rudistes, des échinites, des bivalves, des polypiers , dépendant toutes de la formation craïeuse du Périgord. Les cailloux qui portent ces traces sont très-nombreux dans la vallée de Fsle, ils le sont encore entre Libourne et Bordeaux et enfin nés rio à quantité sur la rive gauche de la Gironde dans les vignobles du Médoc, . dont les flancs correspondent précisément au débouché de la vallée de la Dordogne , comme à Béchevelle 236 ) Toutes ces empreintes sont d'autant plus saillantes et plus * entières qu'on les trouve plus rapprochées du Périgord , et d'autant plus affaiblies au contraire que leur gisement est plus voisin du bassin de la Gironde. Sur la route de Libourne à Bordeaux , dans les gravières de St-Eulalie d’Ambarès , on observe un phénomène digne de l'attention des géologues. Là , se montre un effet d’une manière bien caractérisée, le mélange des cailloux qui pro- yiennent de la formation craïeuse et de ceux qui ont été dé- tachés d’une formation d'eau douce. Ainsi, à côté d’un bi- rostre de sphérulite, étaient placés des fragmens de quartz avec empreintes de planorbes , de lymnées et de gyrogo- : Dans le bassin de la Garonne pas un caillou ne présente de débris de corps organisés qui auraient pu appartenir à . la craie. Les cailloux que l’on exploite dans les communes de St-Macaire , de Preignac, de Cadaujac , de Bordeaux , de ER rtent puis des Fpees végétales bien caractérisées, elles dans les gravières de Cadamiae , ; de Talence, de A et Blanquefort, à l'Ouest de Bordeaux , dans les gravières de Langoiran, Sa- dirac, de 9 pe (à 50." d'élévation) et Ambarès snr la rive droite de la Garonne. Les cailloux de St-Seurin et de_ Cauderan sont | mEtoet remarquables par les coquilles d’eau douce et terrestres dont ils offrent les moules et les empreintes. Les hélices , les lym- nées et les planorbes surtout y sont très-abondans. _ On voit par ce qui précède , que le bassin de la Garonne et de la Dordogne ont chacun leur diluvium particulier, caractérisé , le premier par les ‘cailloux avec fossiles d'eau douce, le second par les cailloux avec corps organisés d’ori- gine marine. C’est à la rencontre de ces deux bassins et à {om d'élévation au-dessus du niveau actuel des fleuves, que s'est opéré le mélange des productions de cette double origine. (237) Ces cailloux ont un aspect qui suffirait pour Îes faire dis- tinguer ; ceux d’origine marine sont en général jaunâtres et : arrondis. Ceux qui portent des ‘productions d’eau douce ou terrestres sont souvent d’un blanc terne, d’une forme applatie et qui rappelle une sorte de stratification. Les premiers pa- raissent avoir résisté sans altération aux impressions de l'air. Les seconds s'altèrent, se fendillent , se délitent par l'action alternative dés saisons, comme on peut l’observer très-dis- tinctement dans le territoire de la commune de Cauderan. Ces gravières de Cauderan méritent une attention particu- lière. Elles présentent en effet le passage bien évident des cailloux roulés aux sables des Landes. On y voit que ces mu pro- duits par En effet le sable de Saint-Seurin est déposé par coùches qui alternent avec celles des graviers. éegre est PER CCR PE épais, I Mais en avançant vers Cauderan sa éooiie diminue. Ce n’est bientôt plus que le sable même des Landes qui couvre toute la surface du terrain , champs cultivés , passages, che- mins, etc. M ndhiin dés sible de trouvent en grande quan- tité à la surface du sol, les cailloux blancs déjà décrits avec empreintes de coquilles d’eau douce et de tiges végétales souvent réunies dans le même échantillon. Sur les flancs de Je Dnrages et de la Es Ps loux de la couche diluvienne pp gangue tantôt purement sente comme eux , tantôt argi- Jeuse et jaunâtre avec intercalation de galettes ou géodes C'est au milieu des graviers diluviens qu'ont été pciacilli D nié freits de quadrupèdes tels que les hyènes, bœufs, chevaux , etc. , de la grotte de.l’Avison près Saint- ( 238 ) Macaire , et les dents d’éléphans trouvées dans les gravières de Saint-Seurin par M. Jouannet. Nous pouvons maintenant rechercher les causes qui ont donné naissance aux dépôts que nous avons décrits. $ HI. Origine des cailloux roules. Tout ce que contiennent les lits de la Garonne et de la Dordogne a une origine qui frappe tous les jours nos re- gards. Ce sont des débris des Pyrénées qui descendent dans la Garonne et qui se mêlent avec tous les fragmens détachés des différentes formations que rencontre ce fleuve, tels que les bancs d'huîtres et les roches de calcaire grossier. La marche de ces cailloux est souvent observée par les rive= rains pendant et après les crues. Au passage des roches de Tonneins , on entend le bruit des galets qui roulent et frot- tent contre le banc de molasse qui barre la rivière. Sur la rive droite de la Garonne, vis-à-vis Langon , on voit , à la suite des inondations , des cailloux de la grosseur du poing qui ont été soulevés du fond du lit et projettés dans la plaine dont le niveau est au-dessus des basses eaux ordi- s. Les galets du lit de la Dordogne n’ont pas une origine moins évidente : ils sont détachés du système des monta- gnes qui composent les sommités de l'Auvergne, et en- traînés par la violence des courants dans les grandes inon- dations. Mais on ne saurait dire que les cailloux qui forment ce que nous appelons la couche diluvienne et dont les amas sont placés de 15 à 20" et plus au-dessus des plus hautes crues connues de la Garonne et de la Dordogne , aient été entraînés dans des circonstances semblables ou par des inondations qui appartiendraient au régime des fleuves tels que nous les voyons. ee. ( 239 ) Comment les gravières des environs de Bordeaux, par exemple , auraient-elles pu être portées à la hauteur de 20m au-dessus des basses eaux {de la Garonne, après avoir été détachées des Pyrénées? N'aurait-il pas fallu que ces amas eussent frar.chi les excavations formées par les diffé- rens affluens du bassin, tels que le Ciron, la Vence, la Baïse , le Lot , le Tarn, etc. ? De même, dans la Dordo- gne on ne peut concevoir la formation des gravières à des hauteurs de 4o et 5o® par des transports qui se seraient opérés à travers les vallées secondaires dont le bassin prin- cipal est aujourd'hui sillonné. LEE Conséquence. Les vallées ou vallons actuels r n'exis- taient donc point à l’époque où le transport du diluvium a eu lieu, car alors toutes ces vallées ou vallons se seraient comblés et il s’en serait formé d’autres après le passage de cette masse énorme de cailloux qui est répandue dans notre département. 2,me Conséquence. Les deux diluviums de la Garonne et de la Dordogne étant d’origine distincte et celui de la Dordogne représentant exactement la formation craïeuse du Périgord , il faut bien qu’à l'époque où ils se sont formés, il y ait eu deux grands sillons ou ébauches de bassins dont le fond était supérieur de (5350 au lit actuel des deux rivières. 3.me Cd senée. Les de courans puissans qui sui- vaient ces deux bassins principaux devaient avoir nécessai- rement une hauteur liquide considérable pour mettre en mouvement ces grands amas de pierres qu'ils roulaient. 4.me Conséquence. Donc le niveau supérieur de ces cou- rans était de beaucoup supérieur au niveau de la plaine dilu- vienne , et a pu et dû recouvrir toutes les sommités calcaires du département de la Gironde. ( 240 ) 5.me Conséquence. Ces Pr courans puissäns après avoir marché quelque temps dans une direction légèrement obli- que , ont dû se rencontrer et se mêler précisément au-dessus de la contrée appelée actuellement Entre-deux-Mers. Là, s’est opérée la fusion des cailloux d’origine différente, en outre les courans se croisant ont dû produire un remou dans l'intervalle qui les sépare, d'où est résulté le dépôt des matières les plus légères en suspension dans les eaux , telles que le sable au-dessus des cailloux, un peu plus haut, l'argile rouge ferrugineuse ou arène qui se trouve si abondamment dans les communes d’Artigues, Cénon , etc., jusqu’à Langoiïran ; enfin, à une plus grande hauteur, l'argile la plus fine a formé les amas qui sont aujourd'hui exploités pour les poteries de Sadirac. G.me Conséquence. Le confluent des eaux du bassin de l'Isle et de celui de la Dordogne a dû produire un effet analogue , et on doit au remou de ces deux courans , le dé- pôt si abondant d'arène qui été particulièrement exploitée dans la commune d’Abzac. me Conséquence. La distribution du sable et de l'argile sur le rivage et sur les flancs latéraux des deux courans, a dû être pareille à celle que nous observons encore tous les jours dans les fleuves. Les dépôts qui ont lieu au milieu des tranches d’eau animées d’une certaine vitesse , sont gé- néralement sablonneux ou caillouteux , et presque toujours la rive opposée présente des amas vaseux ou argileux qui se forment au milieu des remous et dans les contre-courans. Cest probablement à cette propriété des eaux courantes que sont dûs les amas de nature contraire qui s’observent dans les deux points les plus remarquables de la a — fion topographique du département de la Gironde. Du côté de Bordeaux, le courant qui suivait la valléé de la Garonne, a formé des couches puissantes de sable ( 241 ) siliceux ; du côté de l'Entre-deux-Mers , l'argile prédominé comme on l'a dit plus haut. De mère, presque en face de Libourne , la rive gauche du bassin de la Dordogne présente un cap formé tout entier d’un amas de sable siliceux à la pointe d’Arveyres , tandis que sur le bord opposé, à Fronsac, s'offrent des couches très- épaisses d’argile exploitées par les potiers et les faienciers. 8.me Conséquence. Les courans puissans qui charriaient ainsi des matières solides quartzeuses et siliceuses et qui paraissent avoir creusé même les vallées actuelles , ont done déchiré , tranché Les roches tertiaires : et en effet, c'est ce qu'on 4 distinctement le long des coteaux de la Réole, de Saint-Macaire , Exopoitax et Léa dans la Garonne , et le long des coteaux calcaires de Saint- Adieu de Bourg et de la Roque dans la Dor- dogne. Lorsque les faces verticales de ces roches sont mises à nud par l'exploitation de quelque carrière , elles présen- tent des sillons tracés longitudinalement et horizontalement sur leur surface. Le calcaire marin tertiaire qui est au fond des gravières de Saint-Seurin près de Bordeaux , offre d’une manière bien évidente la trace de ces érosions produites par le roulement des cailloux. Aussi de très-gros bloes s’y trou- vent arrondis , émoussés et séparés même du banc principal dont il est impossible de les distinguer par la pâte, par les fossiles et par toutes les propriétés physiques. + Rss sr pr eu” courant qui char- itt différens volumes , les a distribuées sur les pente du terrain, selon les rapports de vitesse des filets liquides : les cailloux sur les flancs du bassin, puis avec eux et au-dessus d’eux un sable gros et grenu , puis enfin sur les sommités un sable très-fin comme celui des Landes ou celui des plaines au nord de Saint-André-de- (afa) Cubzac et de Blaye où la vitesse était presque entièrement amortie , enfin une argile tres-fine , telle que celle de Créon entre les deux bassins. Mais d’où vient qu’il ne se trouve ni fragmens , ni poudres calcaires dans tous ces dépôts , quoique les courans en aient rencontré des masses dans leur trajet , telles que la craie du Périgord , le calcaire d’eau douce de l’Agenais ? Il est bien difiicile de ne pas admettre que ces matières aient été fon- dues ou dissoutes par le courant ; que celui-ci pouvait avoir une température très-élevée et que les matières calcaires ainsi transportées ont dû se déposer sous la forme de marnes dans les parties inférieures du département de la Gironde et probablemeut jusques sous les eaux de la mer, où elles doi- vent former des bancs très-étendus. On ne peut guère mettre en doute que le sable qui se trouve en si grande quantité lorsqu'on prend les sondes de l'Océan dans le golfe de Gas- cogne depuis Brest jusqu’à la Teste, ne soit le produit des courans diluviens et au lieu de demander , comme le fait l'Ingénieur Bremontier : est-ce de nos vallées que la mer a pu recevoir tant de matériaux qui composent les dunes ? Je - serais plutôt tenté de demander : que sont devenus tant de . roches et de dépôts diluviens qui formaient une couche épaisse dont nous ne retrouvons plus que cà et là les té- moins entre les vallées et les vallons creusés par la retraite des eaux ? La pureté des mibles-étiiissagéndté des cailloux siliceux n’ont rien qui doivent surprendre ; elles prouvent même que ces dépôts se sont formés par le régime d’un grand cou- rant, et non pas dans des lacs ou bassins fermés. Il suffit d'observer la plus petite rivière pour voir comme le départ des matières suspendues se fait nettement. On trouverait en petit dans la Garonne , tous les accidens que nous obser- vos en grand dans son bassin supposé rempli. Ici des bancs + ( 243 ) de sable sans aucun mélange de limon ; à, une vase liante et propre à la poterie , et au-dessus de celle-ci pour com- pleter la ressemblance, une argile rouge ferrugineuse très divisée, amenée par les crues et se déposant dans le rentrant de la rivière où la vitesse est entièrement amortie. Du côté de l'Océan, le courant du bassin de la Garonne n’a point été contrarié par un grand courant latéral , c’est ce qui explique ‘cette immense couche sablonneuse des Landes placée entre la Garonne et l'Adour, La masse liquide avait une vitesse suflisante pour charrier et déposerles sables, mais non pour transporter des cailloux , on peut-être encore les niveaux relatifs des roches quartzeuses et siliceuses en des- truction n’ont pas permis aux plus gros fragmens d'arriver sur les sommités des Landes qui s'élèvent à plus de 109" au-dessus du niveau de la mer. Les sables ont bien pu être remaniés dans le torrent et portés du fond à la surface ; il n’en a pas été de même des matières plus pesantes. On oppo- serait en vain à l'hypothèse de la formation diluvienne des Landes , la présence des minérais de fer. Ces minérais eux- mêmes peuvent n'être autre chose que le résultat d'une liqueur ferrugineuse qui pendant quelque tems a dû se mêler au courant principal. On retrouve des gîtes d'un minérai pareil au, milieu des gravières du coteau de Cenon-La- Bastide. Une liqueur ferrugineuse a produit des espèces de poudingues ou aggrégats de cailloux qui se rencontrent sur tous les coteaux de la rive droite , à Cenon , à la Tresne, Langoiran , ete. Les gravières'de Caudéran sont encore une preuve de la simultanéité des dépôts sablonneux et ferru- gineux. L’alios y est à deux ou trois pieds de profondeur sous le sol, : es M blanes y ES EEE au Ne du sable. Vous même structur de cailloux , de sable et d'un ciment nes dans sê gra Re nc po me mate de lande, dans celles de Cadaujac , ete. (244) Au surplus, on ne peut douter que la couche sablonneuse ne soit supérieure au calcaire grossier marin qui s’exploite à Salles sur la Leyre, et que l’on a rencontré à la profondeur de 25 ou 30 pieds dans une fouille faite à Sabres, vers la sommité centrale des Landes. Cette couche sablonneuse s’est prolongée comme je l'ai déjà dit: jusques sous la mer : c’est elle que les vague; et les vents rejettent aujourd’hui à la côte sous la forme de dunes , et, si comme il est probable , les bassins de la Cha- rente , de la Loire et de l’Adour ont aussi , et dans le même temps , projetté des masses de roches brisées dans le golfe de Gascogne , il n’est pas surprenant que l’on retrouve sur la plage devant le bassin d'Arcachon , des galets originaires des bancs de la craie ou des montagnes des Pyrénées. Le calcaire aura été dissous dans les autres bassins comme dans ceux de la Garonne et de la Dordogne et aura pu se déposer à une époque postérieure quand le dissolvant aura perdu son intensité par le refroidissement. | La retraite des eaux paraît ne pas avoir été subite ; elles ont dû sé maintenir à un niveau supérieur à celui a mers actuelles pendant un assez long laps de temps ; on peut en juger par un phénomène qui est propre à toutes les vallées des petits ruisseaux des Landes. Si vous remontez ces cours d'eau jusqu'à leur source et dans toutes leurs ramifications , vous voyez leurs gorges couronnées par-de fort anciennes dunes applaties, assez généralement couvertes de végétation et suitout de pins. Ces dunes correspondant à un niveau de 50 à 8om au-dessus de l'Océan, ont pu se former quand les eaux diluviennes étaient à cette hauteur. On ne pes ex- pliquer autrement leur existence , car au milieu d'une e plaine sablonneuse si quelques dunes peuvent se former par des soufflant sans cesse dans là même direction , elles ne fout que rider et onduler la suface du sol, faute de moyens - 245 ) d'alimentation résultant d’une source continuellement agis- sante et inépuisable. _ Les conséquences que nous avons déduites du gisement et de la nature des cailloux, se trouvent confirmées par les observations géologiques et géodésiques. On sait en effet que la formation craïeuse ne se rencontre point dans le département de Lot-et-Garonne que traverse cette rivière, et qu'on y trouve au coniraire des bancs puis- sans de calcaire d’eau douce avée coquilles terrestres et flu- viatiles et des dépôts de silex meulière d’un aspect bréchi- forme. N'est-il pas probable qu'une partie de ces roches, et peut-être des formations tout entières , ont été emportées par le grand courant diluvien | de même que nous avons vu le calcaire grossier du département de la Gironde tranché et déchiré par le frottement des corps aie qui le sillon- naient ? On sait d'autre part que la Caronié au-dessus des moulins de Toulouse est élevée de 135" environ au-dessus des eaux de la mer, c'est-à-dire de plus de 200 p.4s au-dessus des flé- ches de la cathédrale Samt-André à Bordeaux. Cette pente considérable aboutit cependant qu'à transporter des galets de la grosseur du poing ou de la tête jusques chez nous. Or, la pente du bassin primitif était moindre, puisque nous avons démontré que le fond des deux grandes vallées était supérieur de 20 à 3o® au lit actuel. n faut 1.0 où que le courant trouvât sa puissance dans la force d'impulsion première ou qu'il la reçut de la grande masse d'eaux et de l'élévation considérable qu’elles avaient , ou enfin que la vallée toute entière se trouvât élevée depuis Bordeaux jus- qu'à Toulouse parallèlement à elle-même , ou dans une Béogremsion croissante. ; On conçoit alors comment les sommités du Lot-et-Ga- ronne qui : sont élevées dé 200 et plus au-dessus du ni- ( 246 veau de l'Océan , aient pu fournir par les débris des roches qui surpassaient encore cette élévation, aux amas de cail- Joux qui ont été transportés dans les parties inférieures du uve. $ IV. Emploi des Cailloux. Le sujet que j'aborde est à mes yeux d’un grand intérêt ; je ne puis lui donner tous les développemens qu'il comporte, dans un Recueil d'histoire naturelle. Je n’omettrai pourtant aucune des conséquences utiles qui dérivent des considé- rations exposées plus haut. Il importe à tout le monde que notre état social soit amélioré. Il importe surtout à mes confrères que l’on fasse voir comment les études géolo- giques peuvent contribuer aussi bien que les autres sciences aux progrès des arts et de la civilisation. L'établissement des routes est une nécessité de premier ordre dans l’organisation politique de nos Etats modernes. et voies de communication reposent sur trois élémens, leur tracé, 2.° la construction des chaussées , 3.° leur entretien. 257 L côté toutes les considérations qui tiennent à la statistique et à l’économie POUR, nous trouvons que 1 les trois élémens d’ és à deux conditions de localités, savoir sé gisement et la nature (ou la qualité ) des cailloux. Combinons ces données entrelles , nous en Yerrons jaillir des aperçus ou nouveaux ou trop négligés peut-être. En ce qui concerne le gisement, la géologie nous ap- nd que les cailloux de rivière sont transportés par le régime actuel des fleuves, qu'ils se renouvellent É un mouvement continuel , donc : 3.4 Une NE une rivière “ele que RE areuse sera placée dans la position la plus favorable à sa construc- 1: 247 ) tion et à son entretien, puisq ra exploiter les cailloux nécessaires à ces travaux, sans Pa de source qui les produit , et qu'on rendra service à la navigation en débar- rassant le lit des fleuves des barres qui lobstruent. 2.9 Dans l'incertitude entre deux tracés , dont l’un s’éloi- gne et dont l’autre se rapproche de la ‘rivière, on devra, toutes choses égales d’ailleurs , préférer ce dernier comme le plus favorable à la conservation de la route dans un en plus ou moins éloigné. 3.0 Les cailloux provenant de la couche diluvienne se trouvant disséminés au milieu des propriétés | souvent les plus précieuses à l’agriculture | on peut prévoir l'époque où leur pénurie se fera sentir, soit à cause du droit de propriété _ qui interdit l'usage des gravières dans un terrain clos , soit r l'épuisement même de ces mines qui ne peuvent se _ renouveler à la manière des cailloux roulés de l'époque actuelle. 4. 0 Par er le rs est intéressé à l'éta- bliss ou vicinales qui , s'em- branchant sur les chi royales, ouvriraient de nouvelles trésor public pour l'a avenir ; que de le faire eontribuer à certains chemins d’un intérêt purement local dans le sens “strict de la dénomination vicinal ou départemental. Je pourrais citer plus d’une application de ce principe dans 5 département de la Gironde. 5,0 L'exposé géologique contenu dans la première section _ de cette notice esphque suffisamment comment des voies de communication d’une utilité mcontestable , semblent avoir été négligées jusqu'à ce jour sans qu'on püisse en faire un reproche aux administrateurs. La localité manquait de matériaux pour les chaussées. Telles sont les routes de (248 ) Bordeaux à la Teste et de Bordeaux à Belin, de Créon à Sauveterre , de Saint-André-de-Cubzac à Blaye ét à Guîtres, enfin la grande communication de Saint-André à Mont-lieu qui n’a offert qu'une voie difficile, dégradée et pourtant d’un entretien dispendieux , tant qu'on n’a pas fait venir à grands frais du grès pour la paver. Telle est encore la route de. Bazas à Captieux qu'il a fallu provisoirement, et par défaut de fonds, paver en bois de pin. Dans toutes ces directions , les cailloux de la couche db vienne manquent ; l’art est obligé de suppléer à ces lacunes en prenant en considération la nature et la distance des matériaux qui doivent être apportés de loin. - Si l'on a égard à la nature ( ou à la qualité ) des cailloux dans la construction et l'entretien des routes, on déduira de l'observation des règles pratiques qui ne sauraient être négligées sans de grands inconvéniens. La nature de ces matériaux est de aisé à S dans le département de la Gironde. On y peut distinguer : +.° Les cailloux roulés du lit de la Garonne et de la Dor- dogne dont la substance minéralogique est mêlée de quartz de feldspath et de mica ( les quartz, les granits , les schis- -tes ). Ces fragmens contiennent dans leur composition chi- mique , la silice, l’alumine , la chaux , le fer et autres oxi- des métalliques. En gésénnl: ces cailloux font de bonnes chaussées. Ils ont de la résistance et de la durée ; leurs dé- bris paraissent propres à composer le ciment qui, avec le secours des eaux _— , enveloppe et unit les morceaux restés intacts. -. 2.0 Les cailloux de la couche diluvienne majciie de la Dordogne. Ces matériaux quand ils ont, depuis la grosseur d’une noix jusqu'à celle d'un œuf, sont aussi propres à la construction des chaussées que les précédens. Remarquez “que nous parlons de ceux qui ont une origine craïeuse. (249) 3-0 Les cailloux de la couche diluvienne moyenne de la Garonne ( tels que ceux de Bordeaux ). Ils se réduisent fa- cilement en éclats , sont friables et produisent ordinairement de la poussière ou de la boue, selon les saisons, Par consé- quent, les cailloux de la formation marine leon sur ceux de la formation d’eau douce. 4.9 Les cailloux de la partie supérieure du Erin Cas fragmens quartzeux sont toujours ou noyés dans le sable comme ceux des landes , ou empätés dans une argile grasse, rougeâtre , comme ceux de l’Entre-deux-Mers. Les premiers font de médiocres. chaussées ; leur petit volume les rend roulans sous les voitures ; ils s’attachent aux roues cet sont emportés par elles. Les menus graviers 1 mêlés d argile rouge font corps promptement : mais ils ne présentent pas un ob- tacle suffisant aux lourdes voitures ou aux roues étroites ; ils s’affaissent dans leur gangue , se déplacent, laissent grandir les ornières et demandent de très-fréquens rechargemens. Le raisonnement et l'expérience indiquent les précautions à prendre dans l'emploi de ces matériaux. Toute construe- tion de route faite au printems , sous l'influence alternative .des pluies, des premières chaleurs et des vents d’Avril, Mai et Juin, sera plus solide et fera un corps plus résistant que des chaussées exécutées en automne. Les mois d'été affermiront l’ouyrage , cimenteront les cailloux et en for- meront comme un pavé de galets sous la couche Pre qu'on aura soin d'entretenir. Les trois premières espèces de cailloux sont propres au rechargement d’automne. La quatrième espèce convient pour les rechargemens du printems, parce qu’alors on n'a point à craindre les boues qui seraient occasionnées par les plaies de Décembre et mois suivans. Les cailloux un peu gros et secs présentent dans les cons= tructions neuves des chaussées, un parcours d’abord difi- ( 250 } cile , parce “qu'ils sont roulans, mais on peut favoriser leur consolidation en les recouvrant d’une couche assez mince de menu gravier mêlé d'argile rouge, Ô A défaut de ces graviers propres à cimenter les autres, on peut employer des fragmens de pierre calcaire ou même de terre légèrement argileuse ; cette addition produira un peu de boue en automne, mais une fois que les canton- niers attront enlevé cet excès de matière grasse , la chaussée se trouvera bien assise et pourra recevoir des ee + pour l'entretien comme il a été dit plus haut On voit qu'il est possible de tirer parti de tous les maté- riaux répandus par la nature dans les différentes contrées dé notre département. Mais ces ressources sont loin d’être inépuisables ; la géologie démontre qu’elles sont au con- traire très-bornées. Il serait donc très-essentiel d'en régu- lariser l'emploi avec économie et prévoyance. Or, la législation et les réglemens d'administration publi- que sur cette matière sont d’une insuflisance évidente. * Toutes les dispositions réglementaires datent en général d'une époque où Fagriculture était loin d’avoir recu en France les développemens qu’elle a pris depuis 5o ans; les terrains vagues et incultes étaient alors plus considérables que les terres livrées à la culture : on ne comptait au con- _ traire qu'un petit nombre de routes principales qui traver- saient de loin en loin les vastes provinces du royaume ; l'industrie commerciale et manufacturière s’exercait sur un peit nombre de denrées et pour la consommation bornée d’ine population de 15 à 20 millions d’habitans seulement. Dans ces tems, on ne prévoyait pas qu'on put manquer dé matériaux pour la construction et l'entretien des routes : on Fri pas encore réglé le mode d'exploitation des ë eæ gras mess ee hs terrains sans clôture s'offraient ürs. . (251) Aujourd'hui que les grandes propriétés ont été moreelées ,- les clôtures se sont multipliées à l'infini. Dans le départe- ment de la Gironde en particulier , la culture des vignes oblige d’enfermer tous les champs de haies , fossés et mu- railles. Nous pourrions citer telle portion de route qui depuis deux années n’a recu aucun approvisionnement pour son entretien ; parce que les propriétaires riverains ont interdit l'exploitation des cailloux dans leurs domaines. AL est donc de la plus grande urgence que le gouverne- ment fasse dresser dans chaque département des cartes géologiques sur lesquelles seraient Re tr dans le - plus grand détail, les zônes ‘de terrains qui récèlent des ‘cailloux, Ces rod les tableaux qu’on y joindrait , pour faire connaître la richesse des différentes localités, eu égard à la quantité et à la qualité des matériaux, serviraient de base aux mesures législatives à prendre. Des réglemens pré- senteraient la marche à suivre d’une manière invariable pour l'exploitation successive des minières qui se continueraient d'une manière non interrompue. On réglerait autant que possible à l'avance le‘ montant du dédommagement qui serait dû à chaque propriétaire ( que sa propriété fut close ou non ). L'administration pourrait dans beaucoup de cas acquérir par voie de coneiliation le droit de faire plus tard des exploitations dans un terrain , en payant de suite une indemnité totale dont beaucoup de propriétaires consen- tiraient à recevoir le prix par anticipation. À défaut de ces mesures on épuisera les ressources de chaque contrée par des exploitations mal entendues et sans ensemble , ou par des mesures administratives dont la con- trainte blesse évidemment les principes de la justice et de V'épalité. Puraunes. ( 252 ) EXTRAIT du tableau des Fossiles déterminés par M. Crances Des Mouiws, d’après les empreintes des Cuilloux roulés de différentes origines, que lui a re- mis M. Buraupez. Nora. Nous publions cette liste avec l'agrément de M. Charles des Moulins , et nous y joignons ses observations textuelles pour chaque article. * — te LT Section 1.re— Cailloux recueillis dans Les gravières du bassin de la Dordogne. RUDISTES. e Je: crois étre ras. à dire que je re- SPHÆRULITES CRATERIFORMIS, sùrement ces trois espèces. Ces fragmens sont sbéolument semblables Idem... Hormnoenausr. -ÿà ceux que LÉ lai recueillis soit à l’état de silex, soie à l’état de craie dans les Idem... cytuxpracea. ens dé Ru _ s du Péri- Jen... Bournonn ? Idem... DILATATÀ ? Hippurites pareilles à : celles que j'ai recues du départe- ment de la Dordogne. ; ECHINITES. GALERITES VULGARIS. Idem.— Espèce voisine du Galerites ratés: Ecanus.— Espèce qui paraît identique avec celle de la craie de Royan et qui s’y trouve souvent à état siliceux. Elle est assez voisine de l'E- chinus Milleri. | BIVALVES. ., 22 re er de Dit ye). HS Tricoxia scasra. ( Lam. ) Périgord et de Royan. PEcrex cosraNGuLARIS, ; (253) POLYPIERS. Cycuourres euuwrica. ( Lam.) — Silicifiée , calcédoniense, commune en PP. ALcronum.— Espèce difficile à caractériser. Celle qui porte le nom vulgaire dé Ficoïte est très-commune parmi les cailloux roulés de la Gironde et en différentes parties du Périgord. Masai Une ou plusieurs espèces. MEaxprixa is Tous ces Polypiers. se cetrouvent avec plus ou moins d’abondance dans le Péri- Caresmoña 2, BOIS FOSSILES. Fragmens qui paraissent être de bois de palmier à l’état siliceux. Le bois de palmier agathisé est commun en Péri- gord. Sect. 2.me— Cailloux recueillis dans les gravières d'Ambarès sur Le Pope, qui Fr Les bassins de la Garonne et de la | On trouve dans ces stars la plupart ré corps orga- nisés fossiles mentionnés plus haut, et de plus , les em- preintes d’origine lacustre ou terrestre ci-après : Très-beau PLaxonse dans un silex pyromaque grossier, Praxorsis RoTuNDATUS. Brongn. Desb. LymneA LONGISCATA. Pranorgis CORNU LENS : Dans le même morceau. Lot PeneGra? Féruss. Pacupina mecvezica. Defr. ( 254 ) NACRE PONILES. £ f PA La) Deux AE d'arbres Tr dont Von à l'état de jaspe et l’autre à l’état siliceux avec quatre nœuds. Ce dernier morceau est fort beau. Section 3.me— Cailloux roulés recueillis dans le bassin de la Garonne. À Béchevelle, sur la rive gauche de la Gironde, on a trouvé des fragmens d’huîtres ; de polypiers, de sphérulites, ( de la craie ), des silex pétris de tiges monocotylédones et des silex d’eau douce à gros Limnea costaria. ( Ch. Des Moul. iméd. ) Aux environs de Bordeaux, à St-Seurin, Caudéran, Bruges, se trouvent assez abondamment : Des Lymnées, des Planorbes, des Hélices, et souvent dans le même morceau, des fibres végétales provenant de . tiges monocotylédones ou dicotylédones. Sur la rive droite de la Garonne, vis-à-vis Bordeaux, les cailloux de Cenon et du Pavillon portent des empreintes de tiges (peut-être pur te a ) dont la structure végé- tale est évidente, mais on n’a pas trouvé encore + ces localités dpi he de coquilles. : RÉSUMÉ. 1.° Cailloux de la Dordogne , hors de l’action du fleuve actuel. La craie de l'embouchure de la Gironde et celle du Pé- rigord sont géologiquement et zoologiquement identiques. Les cailloux roulés siliceux des vallées de la Dordogne ( Entre-deux-Mers ) et de Visle, présentent dans leur immense majorité, une parfaite identité soit avec les fos- siles crayeux de Royan et du Périgord , soit avec les fossiles # (255 ) siliceux libres du Périgord, . proviennent évidemment de sa craie. 2.0 Cailloux de la Garonne, hors de Pic du fleuve actuel. Prédominance très-marquée de cailloux d’eau douce avec coquilles ou végétaux, ou avec l’un et l’autre. Bordeaux , 28 Décembre 7 et 23 Juin 1830. Signé Cuarces Des Mouzixs. Pour extrait conforme , BiLAUDEL. ZOOLOGIE. ENTOMOLOGIE. XIE. Nore sur quelques précautions à prendre dans la chasse des Coléoptères; par M. 'Fanies , correspon- dant à- Perpignan. Lorsqu'on chasse les coléoptères, on perd un temps con- sidérable à les piquer. Les entomologistes, pour économiser ce temps qui est très-précieux lorsqu'on est en campagne , emploient divers moyens : les uns les jettent indistinctement dans de l'esprit de vin qui en altère plusieurs genres; d'a tres les mettent dans'de la sciure de bois imprégnée d'essence de térébenthine ou de pétrole, ce qui les altère encore davantage. Plusieurs genres peuvent très-bien se conserver dans l'alcool, tels que les carabes à élytres noires. Ceux à élytres rutilans , tels que splendens , Hispanus, Farinesi, punctato-auratus , 'Arragonensis, etc., ne doivent y sé- journer que peu de temps , par exemple du matin au soir : un plus long séjour les altère. En général, la tribu des Ca- ( 256 ) rabiques supporte bien cette immersion ; il faut en excepter cependant ceux à élytres tendres, comme les Aptnus, Patrobus , etc., qui se ramollissent et la tête se sépare du tronc. On ne doit pas ÿ faire tremper les coléoptères poilus , non plus que ceux à test tendre comme les Mylabres et les Chrysomélines , parce que les couleurs sont altérées. — * On doit rejeter tout-à-fait l'usage des huiles volatiles parce qu'elles contiennent un principe âcre qui RATE promp- tement la couleur du test des insectes qu'on met en con- tact avec lui. Je me sers avec un succès complet des moyens suivans : d'abord , d’un bocal en fer-blanc contenant de l'esprit de vin où je mets tous les coléoptères que l'expérience m'a prouvé ne pas y être altérés ; de ce nombre, une grande partie des carabiques , les hydrocanthares , les clavicornes, les Prionus, Amaticherus, Lamia, Blaps, Scaurus, Meloë, Cetonia , Ateuchus , et tous les Bousiers, etc. J'ai en outre un autre bocal en bois mince ou en carton épais de forme plate comme le précédent, et pouvant faci- lement être placé dans la poche , dont une des faces latérales est fixée avec des charnières et fermée avec deux crochets. Cette couverture ou couvercle sert à retirer les insectes. Cette espèce de boîte est munie d’un col qu'on ferme avec un bouchon de liège et par lequel on introduit les insectes. Il est rempli jusqu'aux deux tiers de bandes de papier sans colle d'environ deux pouces de long sur un de large et légèrement roulées sur elles-mêmes. On met dans le bocal tous lés curcuhionites , les Chrysomélines , les Coccinelles, Leptura , Saperda , Mylabris , et enfin tous les coléop- tères qui se détérioreraient dans l'alcool, excepté ceux qui appartiennent à la famille des carnivores. Les morceaux de papier roulé sont utiles en ce que d’une part ils absor- bent l'humidité que dégagent toujours les animaux qui sont (257) renfermés et qui nuiraït beaucoup , surtout à certains cur- culionites qui sont couverts d’une poussière; par exemple, les Rhinobatus Cynaræ, Lixus angustatus, Chlorina pollinosa ; etc. ; de l'autre, ces papiers roulés’ servent de retraite à la plupart de ces coléoptères : si bien, que quoiqu’on les mette en grande quantité dans cette boîte , on les en retire aussi frais que quand on les prend. Les coléoptères carnivores qui sont altérés dans l'esprit de vin doivent être placés à part. Je me sers pour cela d’un autre bocal en fer-blanc contenart de la terre fraîche , et chaque fois que j'y introduis des insectes, je la secoue de manière que l'insecte qui arrive soit immédiatement recouvert par de- la terre. De cette manière on en trouve rarement de dévo- rés; et, en ayant soin de les retirer avant que la terre soit totalement desséchée , ils se maintiennent assez frais pour ne pas être mutilés pendant le trajet. J. N. Farnes. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. XIV. Note sur Les moyens d’empécher la corruption dans les bocaux où l’on conserve des animaux aqua- tiques vivans ; par M. Cnanues pes Mouts , président. ‘étude de la vie est une des plus importantes en his- toire naturelle, même pour la classification régulière des êtres que nous placerons dans nos collections lorsqu'ils en seront privés ; car, sans parler des animaux que leur pe- titesse et leur peu de solidité ne permettent d'étudier que sur le vivant , il en est un grand nombre dont l'habitation favorite ;: le LE de locomotion, la nourriture | l’accou- plement , etc., peuvent fournir des caractères de tran- chés et plus faciles à saisir que ceux qui sont _ par l'inspection des organes privés de vie. ( 258 ) . Mais cette étade «est souvent très-difficile , souvent même impossible à suivre dans tous ses détails. Les animaux ter- restres , à quelque classe qu'ils appartiennent , présentent presque toujours, sous ce rapport, des obstacles insurmon- tables à l'observateur. Il n'en est pas de même de ceux qui vivent exclusive- ment dans les eaux douces. Isolés, par le milieu qu’ils ha- bitent, de toute influence atmosphérique, et, par leurs sensations généralement obtuses, de l'influence fàcheuse que la présence et les mouvemens de l'observateur exerce- raient sur des animaux supérieurs en intelligence , ils peu- vent jouir, dans nos appartemens, d’une liberté pleine et entière ; et , ;à l’exception de l’eau courante , qui n’est né- cessaire qu’au plus petit nombre d’entreux, nous pouvons les entourer de toutes les conditions d’une existence abso- lument semblable à celle dont ils jouissent dans les fon- taines , les fossés, les étangs et les marais, localités dans lesquelles je conviens qu'il est impossible d'étudier assidü- ment et en détail. Mais, dira-t-on , les animaux ne seront ni véritablement libres, ni entièrement livrés à leurs habitudes naturelles, dans des bocaux où il faudra renouveler souvent l'eau pour empêcher sa putréfaction : on bouleversera ces petits êtres , on perdra leurs œufs , on ne pourra observer ni leur repro- duction , ni leurs mœurs, ni leur accroissement, ni la durée de leur vie. © J'ai cru bien long-temps aussi que cet obstacle était in- surmontable ; et il n "y a guère que cinq mois que le hazard m'a fait faire une expérience qui lève toutes les difficultés. J'en ai présenté les détails à la Société Linnéenne , au mois de —. dernier , dans une notice où j'exposais les avan- ÈS la science pourrait retirer d’une étude plus assi- dué qu'on ne la faite jusqu'à ce jour, de la Botanique ct (259) de la Zoologie des eaux douces. Depuis lors, quelques sa- vans naturalistes, que j'ai eu l'honneur de voir à Bordeaux, ayant examiné avec intérêt ma petite colonie d'animaux aquatiques , j'ai pensé qu'il ne serait pas sans utilité de don ner de la publicité à son origine , à ses progrès, et à l'état dans lequel je l'ai laissée en partant pour la campagne, le 1. Septembre 1830 , c'est-à-dire, 125 jours après Le dernier renouvellement de l’eau du bocal. Les Planaires que Eayais rpportées du Eéngon en Mars dernier , et qui ont fait lol publié dans la 3.° livraison du 4.e vais des Actes de la Société Lin= néenne , étaient fort diminuées en nombre et en grosseur. Les jeunes individus grandissaient à peine et la plupart d'entreux avaient même disparu : je voyais que ceux qui me restaient encore , souffraient de faim et qu'ils étaient malades quand je tardais à changer l’eau du bocal, où il n’y avait aucun végétal vivant. Cependant, je voulais les conserver , et je leur donnais de temps en temps de l’eau fraîche. Dans les premiers jours d'Avril, ayant passé une semaine environ sans pouvoir m'occuper de cet objet, j'a= Planaires , et je renouvelai l’eau avec précaution, de ma nière à ne pas détruire ces filamens légers, nombreux et — qui me cachaient l'intérieur du bocal. An bout d'une qumzaine de jours, les conferves disparurent en grande partie , et ? Feau me parut plus pure qu’à d'ordinaire, Il restait seulement, sur un morceau de bois pourri sous le- quel les ‘Planaires lactées se mettent à l'abri de la trop grande lumière, de très-petites touffes confervoides d’un beau vert d’émeraude foncé , qui ne tardèrent pas à dispa- raître aussi : depuis lors , je n’ai plus vu aucune production de ceite sorte. es ÿ ( 260 ) Le 25 Avril, je rapportai de la campagne une pincée de ë Bicciÿ _fluitans et de Lemna minor que je mis dans le bo- cal avec des Planorbes , des Physes et des Limnées que je voulais étudier. J'y versai en même temps l’eau que j'avais rapportée des fossés stagnans où j'avais récolté ces divers objets. Elle contenait de gros Cyclopes verts avec leurs pa- quets d'œufs , et une autre espèce plus petite, blanchître, ainsi que des Tsaiots La température était élevée pour la saison, et l’eau , recueillie depuis plus de 24 heures, était fort sale et déjà sensiblement puante. Mon Anenest fut grand , lorsque le lendemain, je trouvai toute l'eau du bocal pure et transparente comme du cristal, et absolu- ment sans odeur. Je résolus de ne plus changer l’eau du tout, cette expérience m'a parfaitement réussi. Je me suis borné , lorsque l’évaporation en avait enlevé un demi-pouce où un pouce , à y àjouter soit de l'eau propre, soit de l'eau de ruisseau ou d'étang que je rapportais de mes ex- cursions. Je me suis procuré un bocal plus grand où j'ai versé tout le contenu du petit; R, la touffe de Riceia à triplé de volume; les lentilles d'eau ont pullulé dans la même proportion, et les détritus qui proviennent de leur décomposition successive forment au. fond dü bocal une sorte de vase très-fine ct peu abondante qui suffit-pourtant à la demeure des animaux qui ne vivent pas habituellement en pleine eau. H est donc hors de doute que c'est à la vé- gétation vigoureuse de ces plantes flottantes que je dois la conservation de la transparence, de la pus et de la sa- lubrité du liquide. E’expénence que je viens de relater nous cütiduit à une ‘remarque générale et bien importante : sans les plantes flot- ‘tantes que la bonté de la divme Providence a répandues avec tant de profusion sur les eaux stagnantes , les habitans ‘des contrées marécageuses périraient dévorés par les Se épidémiques. Mais le er déngés par la décomposition des tissus organiques: est absorbé par ces végétaux aqua tiques , employé à leur nutrition, et ils fournissent en échange une exhalation abondante d'air respirable et sa- lubre. .Je pourrais borner ici cette note , puisque j'ai appelé Pattention des observateurs sur un moyen si simple et si facile de préserver l’eau de la corruption. Cependant, pour atteindre plus complettement le but que je me suis proposé, je ne crois pas hors de propos de donner quelques détails sur les divers animaux que j'ai conservés dans mon petit étang factice, et sur la manière dont ce séjour a influé sur leur santé et sur leurs produits. En effet, mon expé- rience est très-imparfaite. I faut qu'elle soit répétée, mo- difiée, étendue par les naturalistes qui s'occupent de ces sortes d'études, pour que la science puisse en retirer tous les avantages que ce premier succès fait espérer. Privé , par mes occupations , de faire de fréquentes ex- cursions à la campagne, je ne puis mé procurer, pour mes animaux captifs, lès diverses sortes de nourriture ap- propriées à leurs besoins ; et il est hors de doute que plu sieurs d’entr'eux en souffrent. Le plus grand nombre des jeunes individus provenus de leurs pontes, n’a pas réussi, Soit qu'ils aient été dévorés dans leur premier âge, soit qu'ils aient manqué d’alimens convenables, végétaux ou animaux. Je vais done entrer dans quelques détails qui méttront les observateurs sur la voie des recherches à faire pour parvenir à des résultats meilleurs que ceux c obtenus par moi dans ce pee essai. * Je n'ai pas assez varié mes observations sur les végétaux qui peuvent, à défaut de Riccia , remplir le même but. Je présume que les Lemna suffiraient pour l’atteindre. J'ai mis dans le bocal , le 1 + Juillet, 8 ou 10 individus de Z. ( 262 ) polyrhiza : non seulement leur végétation n’a pas été in- terrompue ; mais. encore ils se sont propagés. Vers le milieu de Juin, jy ai mis une tige très-rameuse de Fontinalis antipyretica. Quoiqu'elle ne tienne à rien , elle n’avait rien perdu de sa fraîcheur au 1.27 Septembre , et même ses jets avaient poussé de nouvelles feuilles et s'étaient sensiblement …— (æ}. Je n’ai fait qu’une observation Sativé aux plantes aqua- tiques qui ne peuvent végéter sans racines et sans terre. Une sommité de rameau de Potamogeton lucens s’est con- servée très-fraîche pendant plus d’un mois, et lorsque ses feuilles se sont décomposées , cela a eu lieu d’une manière graduelle , qui permettait fexamen le plus détaillé de leur structure et de leur organisation ( b ). Je passe aux animaux observés. È Morzusques BivALvEs. Cyclas palustris et rivalis , re cueillies à la fin de Mai dans les fossés très vaseux des marais. Elles étaient encore toutes vivantes le 7 Juin; mais il y avait fort peu de détritus au fond du bocal, de sorte qu'elles n’y trouvaient qu’un abri et une nourriture insuffi- sans. On voyait parfaitement leur grand pied blanc et leurs siphons qui sortent de la coquille. Le pied donne parfois de fortes secousses qui servent à la locomotion. Guelques- unes d'entr'elles étaient en état de gestation, et ont donné (a) Depuis la rédaction de ce mémoire, la Fontinale n’a pas cessé d’être dans le plus bel état de végétation; et je remarque qu’un autre bocal , où iln’y a que du Riccia et du Lemna , renfer- me une eau sensiblement moins transparente , quoique nullement corrompue. ( Décembre 1830 ). . (b)Je conserve depuis trois mois des sommités de rameaux à Myriophyltum ; ils sont aussi frais que le premier jour et même’la masse de feuilles , qui forme comme une massue au bont, s’est un peu développée." LS Bel on ne se pas dire . y ait de V'accroissement. ( 1830 }). ( 263 ) des petits; j'en ai vu sur les branches de la fontinale et sur le morceau de bois. Comment y avaient-ils été portés ? Quoiqu'il en soit, plusieurs coquilles se sont vidées succes- sivement, et, le 1 Août, je ne voyais plus qu'un indi- vidu adulte et un très-jeune : les détritus du fond ayant augmenté , il est possible que d’autres Cyclades y fussent cachées : je m'abstiens toujours de rien déranger dans le bocal, et je n'observe ainsi les animaux que quand ils se présentent d'eux-mêmes à ma vue, MozLusquEes univazves. Planorbis vortex , spirorbis et marginatus. Ces trois espèces furent récoltées le 25 Avril, dans le fossé stagnant des Landes d’où j'avais tiré la touffe de Riccia. Elle contenait sans doute des œufs des deux premières espèces , ou bien il en a été pondu depuis. En effet, il s'est développé beaucoup de jeunes individus , qui ont grossi rapidement ; car, le 7 Juin, la coquille de plu- sieurs .de ces jeunes animaux avait atteint 3 millimètres de diamètre : mais il n’en est arrivé que peu ou point à la grosseur des adultes. Ils avaient l'habitude de sortir de l'eau et de se coller contre la paroi du bocal où ils se desséchaient si je tardais trop à les replonger dans le ki- _quide (a ). J'ai eu soin de le faire fréque mment , mais pas (a) A ce propos, je-citerai un fait NE me paraitrait important de vérifier, à cause des conséquences hypothétiques auxquelles if m’a conduit. Le 1.er Juillet, un de ces jeunes Planorbes, collé à sec contre le verre, avait la bouche de sa couille tournée en haut, de sorte que j’y pus voir une pellicule blanche, tès-mince et en- core translucide , qui fermait son ouverture; et qui était placée ab- solument comme lépiphragme que j'ai observé jadis sur le Pla- norbis leucostoma , ( Bull. Soc. Lion..Bord., T. 2, p. 58 ). Je me gardai bien de faire rentrer cet individu dans l’eau, et le main , s trouvai l’épiphragme complettement blanc et opaque. A travers le bocal et la coquille, je vis que l'animal ainsi renfermé ‘était toujours vivant; sa liqueur rouge avait conservé la iginte vive ( 264 ) assez. éot-êue car ilen est mort un grand nombre, et j'ai toujours trouvé leurs coquilles , parmi les Lemna, par- faitement vides et nettoyées. Cette dernière circonstance _s’accorderait fort bien avec une observation qui m'a été et claire qui marque l’état de vie ; la cavité pulmonaire , bien dis- tendue, montrait que lanimal remplissait complettement la co- quille , tandis ee les individus qui ne se construisent pas d’épi- phragme, delà du 2.me » puis du 3.me tour #h ke cie pas ils Be: à sec, et sont bientôt totalement des- u trois jours après, l’individu observé retomba, K ne sais comment , dans le bocal, en sorte que je n’ai pu pousser plus loin l’expérience. J'ai remarqué que cette tendance à sortir de Veau ne s’est manifestée chez mes jeunes Planorbes que du 20 Juin au 10 Juillet environ, et ces circonstances réunies m'ont conduit à la nd suivante : Ne serait-il pas possible que la faculté un épiphragme fùt donnée par la nature, pour la conservation gs espèces , à celles qui, très-petites, vivent ordi- pairement dans des lagunes ou fossés peu profonds qui se dessè- as tous a étés ? Le enr pe poussées pe un _… d - LI 4 | Se ae à Vapproche des grandes chal à chercher la vase ou les herbes is bien touffues pour s? ee UE. à l’abri de leur épiphragme en attendant le retour des pluies? Cette “Res tion s’accorderait fort bien avec l’époque, l’état et la station o Dariea de Maisonneuve trouva à la fois un si grand nombre de pu norbis leucostoma, dans les lagnnes à demi desséchées de Méri- gnac. Au contraire , et en poursuivant toujours la même hypothèse, les espèces plus grandes, ( PL. marginatus, carinatus , eorneus), vivant dans les eaux profondes qui ne tarissent pas pendant l'été, w’auraient pas besoin d’épiphragme. Je mis, le 3 Juillet au soir, un gros PL. corneus hors de l’eau ; age et j'essuyai bien sa _ coquille. Le lendemain matin, il s’ÿ était enfoncé très-profondé- ent, mais n’avalt pas commencé à construire un épiphragme. Je Îe remis dans Veau : au bout de quelques instans il ressortis de sa pe à mais ilavait Fair Bhle is t souffrant : : obligé: de le sacri= Rs | LE ; n'ai pu sav ( 265 } communiquée en 1828. Une personne de ma connaissance avait trois Limnea stagnalis dans un vase. Un de ‘ces ami- maux, mort depuis peu d'heures, à été trouvé hors de sa coquille , sans qu'il restât la plus petite partie de son tor- tion dans l'intérieur du test, Aueune cause extérieure n’a pu l'en faire sortir, car la chambre était fermée à clef. Paraïtrait donc qu'au moment de là mort , l'animal eon- chylifère se détache de sa coquille et en soit, du moins dans certains cas. Cela expliquerait la vacuité et la propreté habituelles des coquilles mortes qu'on rencontre dans les œaux (a). Quoiqu'il en soit, au 31 Août, il ne me res- . tait plus , dans le bocal, qu'un petit nombre de PZ, vor- dex et spirorbis ; tous ou presque tous étaient adultes. ‘Seraient-ce les Planaires qui auraient dévoré les jeunes individus morts , et nettoyé ainsi leurs coquilles ? Les Planorbis marginatus recueillis le 25 Avril, étaient très-propres, parce qu'ils vivaient dans un fossé non bour- beux. M. Gachet m'en apporta , à la fin de Mai , des ma- rais de Bouliac : ceux-ei étaient fortement encroutés de Limon. Ils se sont peu à peu nettoyés à l'extérieur, mais sans devenir transparens. Les uns et les autres n’ont point pondu depuis qu'ils sont dans mon bocal ; où il en restait encore plusieurs individus au 31 Août : ils sont très-actifs et paraissent bien portans. totalement.— L'idée que je viens d émettre est er sur FA faits trop peu nombreux pour pouvoir être admise ; mais il serait imté- ressant que les naturalistes qui ont plus de loisirs que moi, fissent des expériences suivies à'ce Sujet. (a }. de dois dire cependant que deux grauds Planorbis corneus , - morts Fun chez M. Gachet l’autre chez moi, se sont putréliés dans Meur coquille. Celui de M. Gachet se détacha du test au bout de -4 à 5 jours. Jai retiré le mien de sa coquille , _ éviier ee ve * donnût uue mauvaise odeur à l’eau. ( Décembre : 830 ). ( 266 ) Planorbis corneus. J'en ai mis dans le bocal deux indi- vidus très-gros, pris dans un grand fossé à la Bastide , le 1.27 Juillet. Je les ai laissés en parfaite santé le 31 Août. On dit qu'ils se nourrissent de lentilles d'eau ; je les ai vus en mordre , mais non en avaler ; il est probable que c’êst à la consommation qu'ils en ont faite qu'est due la diminu- tion que j'ai remarquée depuis quelque temps dans le nom-— bre de ces plantes. Les deux individus dont je parle étaient presque toujours en mouvement, et parcouraient le bocal, assez rapidement, en tous sens. Dans la nuit du 5 au 6 Juillet , et dans celle du 7 au 8, deux grosses galettes d'œufs furent pondues , et collées contre les parois du bo- cal. L'éclosion eut lieu au bout de 10 à 11 jours; mais, chose que je ne puis expliquer , les 64 individus qui en sont provenus ont complettement disparu dès le lendemain de leur naissance ( a ). Sont-ils cachés dans les détritus amassés au fond du bocal ? Je ne le crois pas : s'ils sont morts, est- -ce naturellement ? Ont-ils manqué de nourriture convena- ble ? Sinon, par qui ont-ils été dévorés ? Observons ici que la ponte tardive de cette espèce, contraste avec la ponte précoce des petites , et que cette remarque vient à l'appui ‘de l'hypothèse que j'ai proposée dans la note ci-dessus. Des Limnea qui appartiennent à l'ovata ou peut-être à Vintermedia | recueillis le 25 Avril, et tous très-jeunes, ont manifesté pendant long-temps la même tendance que les petits Planorbes à sortir de l’eau ; mais on sait que ces excursions sont habituelles dans plusieurs espèces du genre. (a) Je n’ai pas même retrouvé leurs coquilles lorsqu'une cir- constance imprévue m'a forcé, en Novembre , à vider et à net- ‘tome compleitement le bocal. Les deux gros individus sont morts, Vun en Octobre, chez M. Gachet , l’autre en Novembre, chez moi. i. ( Décembre 1830 ). ( 267 ) Néanmoins, j'ai perdu un assez grand nombre d'indivi- dus, et les autres, quoiqu'ayant grossi, n'avaient atteint, au premier Septembre ; qu'une taille fort au-dessous de l'ordinaire. Leur coquille n’est salie par aucune incrusta- tion ; aussi est-elle très-transparente ; et les couleurs dw manteau et du tortillon sont fort distinctes. La tête et le cou sont plus blancs, plus translucides que dans les indi- vidus pris dans les eaux bourbeuses ; aussi les yeux , malgré leur petitesse | et la masse buccale rose , sont très-faciles à distinguer d’assez loin. Physa fontinalis et acuta , recueillies dans une fontaine vers le milieu de Juin. Le Rés d'individus, tous fort jeunes , a diminué considérablement. Je crois même que la première espèce a disparu. Les individus qui restent n’ont . pas atteint la grosseur normale , mais ils sont actifs et bien portans ; leur coquille et leur corps transparens et propres comme ceux des Limnées ma. je viens de parler. Elles n'ont pas pondu. Paludina impura , recueillie à la fin de Mai dans des fossés très-bourbeux. Jen ai mis dans le bocal deux indi- vidus dont la coquille était encroutée d’un limon épais. Le 31 Août, ces deux coquilles étaient lisses , propres et bril- lantes , les animaux conservaient leur couleur gris foncé ; leur état de santé était parfait. Il en était de même de 2 ou 3 individus de Paludina Ferussina pris au milieu de Juin*dans la fontaine d'Eyran, seul endroit du département de la Gironde où j'aie trouvé cette espèce. Crusracés micRoscoPiques. Les gros Cyclopes verts re- cueillis le 25 Avril n’ont pas tardé à disparaitre. Une autre espèce blanchâtre , fort petite, s’est rencontrée plusieurs fois dans le bocal : j'en ai vu des individus naissans. Une F2 ( 268 ) Daphnie assez grosse, provenant de la même excursion, vivait encore le 31 Août, et n'avait rien perdu de son im- fatigable activité. On la voit se remuer sans cesse parmi les détritus amassés au fond du vase. J'ai observé aussi quel- ques autres crustacés microscopiques qui n’ont l'air que de points mouvans , et dont l'excessive petitesse ne m’a permis ni d'en apprécier les contours ni d'en déterminer le genre, Prananrées. Dès le premier Juillet, les P/anaria lactea et nigra qui avaient survécu au régime antérieur à la puri- fication naturelle de l'eau , reprenaient sensiblement leur embonpoint et leur activité. Néanmoins plusieurs individus adultes ont disparu depuis, et j'ai vu grossir successivement quelques jeunes qui sont nés dans le bocal. J'ai vu plusieurs œufs de PL. lactea , fraichement pondus , entre le 25 Avril et le 35 Juillet. Je suis même très-sûr ae posséder encore un individu de PJ. nigra apporté du Périgord en Mars, parce que, par un accident assez fréquent chez ces animaux, sa partie postérieure est bilobée à lobes inégaux , de manière à rendre l'mdividu très-reconnaissable. J'ai mis dans le bocal deux individus de P/anaria sub- tentaculata , Drap., et un de Planaire Viganienne , (Dugès , ined. in litt. 1830). (a). Ils se sont tenus , pendant quelques jours , dans la toufle de Riccia et parmi les lentilles , puis ils ont disparu, et je les crois morts. Ils avaient été recueillis le 25 Avril, dans @n ruisseau des Landes, J'ai apercu pour la première fois , le 19 Août, dans mon bocal, une Planaria fusca , de 5 lignes et demie de long. Depuis cette époque jusqu’au 31 , elle a grandi un peu. Je ne sais pas positivement d’où elle me vient, mais je dois {a) Planaria Farente > Dugès, Aperçu de re observa- tions nouvelles sur les Planaires. Annales des sciences naturelles, Pa, p. 84, pl à, Figra3, 24, 25. — ( Décembre 1830.) 269 ). penser que je lai apportée très-jeune , parmi d’autres - animaux , car l'œuf de cette espèce est fixé et pédiculé, et je n'ai aperçu dans mes récoltes aucun œuf semblable. Cette Planaire se tient presque —— contre les es du bocal ( a ). Hinvpnées. J'ai conservé, dans une petite fiole des depuis le 25 Avril jusqu’au 6 Juin, une Nephelis vulgaris adulte et une jeune de la même espèce, pour observer la ponte de la première et ses produits. Dans cet espace de temps, j'obtins onze œufs ou cocons, Le 6 Juin, je mis la mère , les œufs et les petits déjà éclos dans le bocal. La ‘mère s’est tenue habituellement au fond ; où elle se balan- çait continuellement parmi les détritus : j'ai cessé de l’a cevoir quinze jours ou trois semaines après. Les jeunes in- dividus, moins nombreux qu'ils n'auraient dû être vu la quantité d'œufs que j'avais mis dans le flacon , se tiennent le plus souvent parmi les lentilles d’eau et dans la touile de Riccia. Us ont acquis une taille huit à dix fois plus grande que celle du premier âge ; j'en ai encore vu 5 à 6 le 31 Août. Un seul individu de Clepsine complanata, de la fon- taine d'Eyran, fut mis dans le bocal vers le milieu de Juin. Cette hirudinée ne présentait aucun signe de gestition. Je ne la vis plus du tout jusqu'au 17 Juillet, Mais alors je l'apercus , et je comptai 32 ou 33 œufs dans son corps. Par qui, et quand avait-elle été fécondée ? Je ne sais quand ces œufs ont été pondus , mais j'ai vu de jeunes individus , (a) Je l'ai vue , le 23 Novembre dernier, au matin, dévorer un Ançylus fluviatilis que j'avais mis, la veille au soir, dans le bocal. . Je ne pus être témoin de la déglutition, mais la Planaire parvint fort adroitement, à enlever lAncyle de sa coquille, sans détacher celle-ci de la parvi du bocal.— { Décembre 1830. ) (270 ) peu de jours après ;, et j'en ai compté encore 4 le 20 Août. Je n'ai plus revu la mère. Parmi les objets recueillis dans cette même fontaine d’'Ey- ran, vers le wilieu de Juillet, se trouvait une très-jolie petite espèce de Piscicola , que je ne crois pas décrite. Elle n'était point fixée à un poisson, (et je ne sache pas qu'il existe même des goujons dans cette fontaine }, mais suspendue par sa ventouse anale à une feuille de Fon- tinale. Je V'ai conservée pendant trois semaines environ dans mon bocal , où elle se remuait fort peu ;: je ne l'ai plus vue depuis lors, mais j'en ai gardé un dessin et je me propose de le publier si je parviens à m’assurer que cette curieuse espèce est inédite. Je crois me rappeler que j'ai mis aussi dans mon bocal quelques espèces de Mollusques dont j'ai omis de tenir note. Dans ce cas, ces espèces y auraient péri. En résumé , il reste prouvé par les observations précé- dentes que l’eau ainsi purifiée par des plantes flottantes en végétation, peut servir pendant fort long-temps à la con- servation et à l'entretien d'animaux très-divers , et qui affec- tionnent des babitations très-opposées. Ainsi, la Nephelis vulgaris et la Paludina Ferussina , habitans ordinaires des eaux vives , n’ont point souffert dans cette eau très-pure ; mais stagnante ; et son séjour à été aussi favorable à la Paludina impura et à la Cyclas rivalis, qu’on ne trouve que dans les localités les plus vaseuses. Mon petit étang a dû acquérir cette dernière qualité ‘depuis mon départ, de manière à devenir encore plus favo- rable qu'auparavant à la conservation des Cyclades. Yy ai versé , le 25 Août, un petit flacon de vase très-fine , remplie d'une innombrable quantité de petites Naïdes, destinées à servir de nowriture aux Planaires. Ce n’est qu’au bout de 48 heures que la vase à été entièrement déposée , et que (271) l'eau a repris toute sa transparence. Mon honorable et obligeant collègue , M. Gachet, a bien voulu se charger de soigner le bocal pendant mon absence. Il ne me reste plus qu’à faire connaître le genre de bocaux qui m'a paru le plus propre à servir pour ces réservoirs artificiels. Il faut que le verre soit blanc et mince pour laisser voir les véritables couleurs des animaux : il faut que le fond en soit plat où à peu-près , afin qu’on puisse observer la démarche des animaux sur un plan horizontal : il faut que le vase n'ait ni rebords ni anses, afin qu'on puisse distinguer les animaux avec une égale facilité dans toutes ses parties : il faut enfin qu'il soit cylindrique , sans élargis- sement en haut ni en bas, afin, d’une part, que les plantes: flottantes soient bien exposées à l'air, et de l’autre, que la forme des animaux ne paraisse pas altérée par les variations d'inclinaison des parois. Jai trouvé tous ces avantages réunis dans les conserves de verre , destinées aux pharmacies. On peut se les procurer chez tous les marchands de verre- ries : je les ai payées, à Bordeaux, 2 francs pièce , sans couvercle : elles ont environ cinq pouces de diamètre sur huit de hauteur. Je regarde comme essentiel que la profon- deur soit considérable , afin que l'évaporation soit moins rapide , que l’eau se maiïntienne plus fraîche , et qu'on puisse voir les animaux nager ou ramper dans tous les sens. J'ai conservé mon bocal, pendant tout le printemps et l'été, dans une chambre exposée au Nord, et devant une fenêtre , afin d’avoir le plus de jour are es et j'ai soin de ne jamais le remuer , ou du moins de ne le faire 2 svt rarement et avec benoit de précaution. On voit combien il est facile de multiplier et de varier ces réservoirs artificiels. On peut en avoir de plus ou moins larges, de plus ou moins profonds , selon les habitudes des animaux qu'on veut observer , ou selon le genre d'observa- (272) tion qu'on veut faire, On peut avoir des bocaux séparés pour les espèces voraces qui détruiraient les autres sujets d’ob=< servation (a), telles que les Notonectes et autres insectes .: de see ,» auxquelles on aurait soin de fournir de la nour- e. On peut-couvrir de gaze ou de toile métallique ceux FER à observer les métamorphoses ou la ss des Batraciens sauteurs , ete. etc. : ÆLanquais, ( Dordogne ) 23 Septembre 1830. Cnaries Des Mouuns. ={s} A mon retour du Périgord , en Novembre, j'ai été forcé de . vider le bocal spears les Hiradinées des genres Vephelis “et Clepsine , parce que M. Gachet avait cru s’apercevoir qu’elles dévuraient les jeunes-mollusques. C’est là ; sans doute, la cause de la disparition. de mes jeunes Planorbis corneus et de “plusieurs autres petites espèces. Je conserve maintenant ces espèces voraces, { auxquelles il faut ajouter le Gammarus palustris , V Asellus vulsaris , les larves de Libellules , etc. }, dans un bocal séparé, où ‘elles se trouvent très-bien. Aussi ai-je conservé depnis deux mois de itrès-petits mollusques dans le bocal où je n’ai laissé que des animaux non voraces. L'exemple dé l’Ancyle que j'ai vu dévorer .par. La Planaire brune pourrait bien me forcer cependant à en retirer aussi toutes les Planariées. ( Décembre 1830 ). nn ns ne 6 Cartes Drs Moins, HE Re SU Présid: de la Société : Editeur r bl La ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. 24.— 1. Mars 1831. ZOOLOGIE. MALACOLOGIE. XV. Mémome sur cette question : le genre Planorbe est-il dextre ou sénestre ? par M. Cuarces Des Mouinss , président. On conçoit difficilement, au premier abord , qu'une pa- reille question ait pu s'élever au sujet d'un genre indigène , nombreux en espèces dont se rERes sont assez grandes pour prêter facilement à l'observation, et dont les individus fourmillent dans des localités si multipliées et si rapprochées de nos habitations. Il faut bien cependant que les natura- listes classificateurs aient rencontré quelque difficulté dans l'appréciation des caractères de l'animal , ou qu'ils aient cru trouver de l'obscurité dans la manière dont ceux-ci se pré- sentent à l'observateur , puisque leurs assertions , sous le _ rapport qui nous occupe , sont si peu d'accord entr'elles. Je vais rappeler , avec les détails qui me paraissent néces- saires , les opinions émises à ce sujet par les auteurs des ouvrages que j'ai été à même de consulter : je regrette que (274 ) ma bibliothèque ne me fournisse pas les moyens de rendre cette revue plus complete ; miais elle servira toujours à faire voir combien ces opinions sont divergentes , et combien il était nécessaire que s’occupât d’a approfondir la question. Enfin ; ces citations auront l'avantage de fixer clairement le point de départ de la discussion qui suivra. 1.re ParrTE. Apercu historique. Conrad Gessner , ( Hist. animal. Lib. IV. aquatilium , Zurich. in-fol. 1558. ) est le plus ancien auteur qu'il soit utile de citer, puisqu'il copie tous les textes de ses prédé- cesseurs au sujet de chacun des animaux qu'il décrit. Dans son long chapitre De Cochleis , il ne désigne nommément “aucune coquille du genre actuel des Planorbes ; mais il est impossible de les méconnaître dans les deux phrases ci-après, rrintites aux mollusques du lac de Zurich, p. 289, 30.me ligne : « Sunt enim quædam ex eis rotundiores , et in » sumimitate , quam centrum seu principium spiræ dixe- » ris, planiores hebetioresque , ità ut umbilicum ed parte » referant». Et plusloin, à la 37.me ligne : « Est et genus » unum , minimum, planè compressum et sessile, tubæ » cujusdam in se retortæ instar ». Or, bien qu'il soit très-attentif à citer les particularités que ses prédécesseurs ou lui-même ont pu remarquer dans les animaux des coquilles, il ne dit point que celles dont. il s’agit soient sénestres. Il les comprend donc dans la règl e générale ainsi posée , en deux endroits, ( p. 273. 18.me ligne , et p. 283, 21.° ligne ), d’après Aristote ( lib. 4, cap. 4. ) : Moventur Cochleæ omnes et serpunt parte dexträ, non ad vertiginem sive claviculam, sed in adversum. I fait remarquer cependant qu’Aristote n’a dit cela que des coquilles marines , et il demande si cette règle. est également applicable aux terrestres. Mais comme , d'une (275) part, Massarius a cru que cette règle d’Aristote était com- mune à toutes les coquilles en général , et que, de l’autre, Bellonius a bien soin d'expliquer que son Umbilicus ma- rinus est sénestre , il me semble résulter de ces diverses remarques que l'opinion des anciens auteurs était en faveur de la dextrorsité des coquilles , et que Gessner n’aurait pas manque de faire mention d’une exception à la règle, sil eût observé que les Planorbes du lac de Zurich portaient leur coquille sénestrement., Voici, en effet, la phrase de Bello- nius , (in Gessn. loc. cit. p. 285, 56.me ligne ). Elle est bien plus claire et plus précise que celle d’Aristote : cujus clavi- cula earum herbarum more , quæ sese arboribus alli- gant, À DEXTRA AD SINISTRAM invertitur. On pourra m'objec- ter que cette espèce est rapportée par Gessner à son Cochlea cælata , ( Turbo rugosus , Lam. ), qu'il représente comme dextre , et qui l’est effectivement. Mais Bellonius peut avoir eu en vue un individu sénestre de ceïîte espèce , ou Gessner lui-même peut s'être trompé sur la synonymie de Bellonius. D'ailleurs , il arrive souvent , dans les anciennes gravures , que les coquilles sont retournées par la distraction du gra- veur. Rumphins et Gessner lui-même en offrent plusieurs exemples { Helix pomatia et Limax rufus , tous deux dans l'ouvrage de Gessner ). Je crois que c’est sur le texte seul, et non sur les figures qu'il faut compter pour saisir la pen- sée des anciens auteurs. Daris le chapitre De Purpurä, je ne trouve rien qui soit relatif à la question qui nous occupe , et cependant Gessner y représente , d’après Rondelet , un Murex dextre et un sénestre , sans faire aucune remarque à ce sujet, ce qui est une nouvelle preuve de l’inadvertance du graveur. En 1542, Gualtiéri donna , dans son bel ouv rage ; quatre espèces de Planorbes { corneus , carinatus, ou peut-être wmarginatus , spworbis et vortex ). Les figures sont assez (276) bonnes ( Tab. 4. DD, EE, FF, GG), et évidemment posées comme coquilles dextres. Je ferai voir plus bas à quel signe on peut reconnaître les Planorbes dextres , maïs je me contente ici de faire remarquer que la figure qui est à gauche, dans chaque espèce , représente toujours la face que Gualtiéri regarde comme la supérieure. Le texte qui se trouve en regard de la planche ne dit point si ces coquilles sont dextres ou sénestres; mais on peut affirmer, sans crainte de se tromper, que Gualtiéri les tenait pour dex- tres , puisqu’à la page suivante ( faisant face à la pl. 5, où sont représentés les Bulimus inversus et citrinus , lettres OetP),ilne manque pas d'insérer dans le caractère de ces espèces, ces mots : à dextré in sinistram convolu- tum. ( Rédaction , soit dit en passant , qui ne laisse aucun doute sur le sens de la phrase de Bellonius citée plus haut). Voici quelque chose de plus concluant encore. Au bas de cette même page , Gualtiéri transcrit un fragment d'une lettre de Ray à Lister, cité par ce dernier auteur dans son histoire des animaux d'Angleterre ( Lond. 1678. Tit. X. cap. 3. pag. 124 ). Ce fragment est ainsi concu : Rem sanè curiosam te nuper observässe narras, ni- mirüm Cochleam , cujus spiræ in diversam partem flec- tant : cm inter Doctos constans opinio sit à septem- trionali æquatoris parte Cochleas OMNES, motum sci- licet Solis observando, à sinistrà dextram versüs torque- ri : nec ego unquäm inveni , qualem tu describis : sive erg aliæ sunt hujus generis , sive hæc sola exceptio sit , et diligenter servari , et exactè describi depingique meretur. - La figure que Gualtiéri donne (Tab. 4. C. (a)suprà }, DT C'est visiblemént par erreur que la lettre G est indiquée : figure G se rapporte au Pupa cinerea qui est dextre, d’après la description même de Gualtiéri, qui vaut mieux que sa figure : & sinistré in dextram convolutus. (277) de cette espèce , se rapporte au Clausilia bidens ; Drap., et Gualtiéri met dans la phrase spécifique les mots déjà cités : à dextré in sinistram convolutus. Mais à l’époque de la publication de son ouvrage, ce qui avait paru à Ray et à Lister un phénomène unique, ne méritait déjà plus ce nom , car Gualtiéri donne, tout à côté , (lettres Det E), des figures d’une autre espèce sénestre , Clausilia papil- daris , Drap. Cependant la sénestrorsité était encore si ra- _rement observée , qu'il indique par le mot idem la répéti- tion totale des mêmes caractères, plus ensuite les papilles blanches qui distinguent l'espèce ; et ensuite, pour montrer que les espèces suivantes , Pupa tridens et cinerea, (lettres FetG}), bien que très-voisines des autres , rentrent dans la règle commune, il détaille leur caractère dextre par la phrase contraire, à sinistrd in dextram convolutus. Et l'on ne doit pas s'étonner de ce soin minutieux , lorsqu'on remarque que le graveur de Gualtiéri a toujours eu soin de représenter l'ouverture des coquilles de son véritable côté , évitant ainsi les distractions dans lesquelles sont tom- bés si souvent ses prédécesseurs. Ces exemples sufliront , je pense, pour démontrer que tous les anciens auteurs, ( je désigne sous ce nom ceux qui sont antérieurs au 18." siècle ), étaient | persuadés que toutes les coquilles étaient et devaient être dextres, et qu'ils considéraient comme très-important de faire mention de celles qui s'écartent de cette règle. Donc, puisqu'ils n'ont pas mentionné la sénestrorsité des Planorbes , ils les ont tou- jours cru dextres. Je passe maintenant aux auteurs du 18. siècle, qui, si jose employer cette locution, représentent le moyen äge en histoire naturelle. A la suite du passage de Ray que je viens de transcrire , Gualtiéri en cite un autre plus récent. Il est tiré du voyage (298 ) . deTournefort dans le Levant, (Lyon , 1727, T. 3, p.308): . « Quoiqu'il ne paraisse pas extraordinaire qu'une coquille » ait la bouche tournée à droite ou à gauche, cependant » il est certain que l’Auteur de la Nature a fait si peu de » coquilles avec la bouche , et le pas du limacon tourné à » droite,» (i. e. sénestres ), « que les curieux les recher- »_chent avec soin; parmi tant d'espèces de Buccinum qui » sont dans mon cabinet, il n’y en a que trois ou quatre » dont la bouche, et le pas de la vis soient tournés dans ce »_sens-h ; savoir la petite dont nous parlons » { Clausilia bidens. Gualt. ind. tab. 4, litt. C. suprà ) « et une autre » espèce d'environ deux pouces de long, etc. » ( Bulimus inversus et citrinus , ibid. tab. 5, litt. O. P. ). Gualtiéri fait suivre ces deux citations d’une phrase que je vais encore transcrire , parce qu’elle prouve qu'il ne con- naissait pas F'Umbilicus marinus de Bellonius, ou plus probablement encore que celui-ci était un individu sénestre et unique ou presque unique : Votandum insuper est, quod nulla Cochlea Marina, (quod sciam ) huc usquè observata fuerit, quæ à dextrdä in sinistram convoluta . Sif. … Gualtiéri a pu observer des Planorbes vivans ; il n’aurait donc pas manqué de dire qu'ils étaient sénestres , s’il ne les ayait pas vu dextres.— = En 1757, Adanson publia son admirable ouvrage sur les coquillages du Sénégal. C'est lui qui , le premier , a porté un regard philosophique sur l'anatomie de leurs animaux, et sous ce rapport, le plus important de tous, il a fait faire un pas immense à la science: Dans ses treize plan- ches d'univalves, il n'y a pas une seule figure retournée par inadvertance du graveur. La seule coquille représentée avec la bouche à gauche est son Bulin, qui est ellective- (279) | ment sénestre , comme toutes les autres espèces du genre Physe. Immédiatement après le Bulin Adanson décrite et piste son genre Coret, ( Planorbis eoretus ; Blainv. Dict. des sc. nat. T. 41, p. 230, art.e Planorbe ). La description et la figure s'accordent à fixer également , et sans aucun doute, la place du Goret dans le genre Planorbe , tandis que l'ab- sence des digitations du manteau pourrait encore laisser quelqu’incertitude sur le genre ve: a nee nous rapportons tous le Bulin. Quatre figures très-bonnes ( pl. 1 Fes secompagnent. la description du Coret. Deux d'entr'elles représentent. l'a mal marchant dans sa position naturelle , -et portant sa co- quille dans la position où elle doit être (E, grand. natur. — R, grossi ). Cette position est évidemment dextre, et - c'est celle de tous les Planorbes que j'ai examinés à l’état vivant. La 3.e figure X représente la figure R renversée , c’est-à-dire, le pied de lanimal et sa bouche en dessus , comme il se montre quand il rampe à la renverse sous la surface de l'eau, Là encore , la position de l'animal prouve qu'il est représenté comme dexire. La 4.° figure V est la répétition de la fig. X , moins l'animal , de manière à mon- trer que l’un des bords de l'ouverture avance plus que l’a tre, ce qui est un des caractères génériques des Doehis. Ainsi, la coquille étant vue à plat par le côté qui est sur le même plan que le pied pendant la marche , on voit les, deux bords de l'ouverture , ( celui de gauche étant le plus long , celui de droite le plus court), tandis qu'on n'en verrait qu'un mai ra nd, s'ils étaient tous deux égaux. Ces données étant établies , passons à SE du texte. On doit croire qu'on trouvera celui-ci concordant de tous points avec les figures , mais non. Adanson, excellent oh ( 280 ) servateur , avait remarqué que les ouvertures pulmonaire et anale se trouvaient au côté gauche de l'animal , ce qui est vrai. Il ne pouvait se figurer qu’un animal sénestre portât une coquille dextre , tandis que tous les animaux analogues se réunissent pour le faire croire à l'invariabilité de la règle commune. Il voulut donc trouver la coquille sénestre ; c'est ce qui jette beaucoup d’obscurité dans sa description. La discussion suivante est destinée à dissiper cette obscu- tité , et à prouver que ses observations et leurs _-— ces devaient le conduire à un résultat opposé à celui qu'il a cru obtenir. En parlant du sommet de cette coquille ( pag. 8), Adan= sou dit qu'il « ne s'élève pas plus sur une face que sur l’au- » tre, de sorte qu'il paraît assez douteux de quel côté est .» l'ouverture , à gauche ou à droite de la coquille : il n’y » a que l'obliquité de cette même ouverture qui puisse faire » connaître quel est le dessus de la coquille , et quel est son » dessous ». . : Jusqu'ici, je suis entièrement de son avis, et malgré les recherches les plus attentives, je n’ai pu trouver de crité- rium infaillible pour distinguer le dessus du dessous, que dans l’obliquité de l'ouverture , ou en d’autres termes, dans la différence du degré sta des deux E Mais poursuivons. « L'obliquité de hihss qui est coupée de droite à » gauche en descendant, ayant déterminé la face la plus » large de la coquille pour son dessus , on s’apercoit que les » spires tournent de droite à gauche , en regardant le plan » de la coquille comme horizontal, et conséquemment l'ou- » verture est à sa gauche, ce qui la pe les Uniques , » comme le Bulin ». IL faut d’abord remarquer que os _—— Phrase est obscur, parce qu'il laisse indé L ( 281 ) du dessus et du dessous , laquelle n’est donnée que deux lignes plus loin. IL a donc fallu qu'Adanson se servit de termes vagues , et ce n’est que l'inspection de la figure citée V qui peut expliquer ces mots : coupée de droite à gauche en descendant. Encore présentent-ils un sens assez vague , car cette coupure , de droite à gauche en descendant , pour rait également avoir lieu selon les plans des deux côtés d’un mème angle. Mais je remédie à cette cause d’obscurité en reproduisant la figure dans la planche jointe à ce mémoire, (fig. 4), et en rappelant ici que la coquille y est posée ainsi que je l'ai dit ci-dessus, l'ouverture en haut, et le bord le moins avancé étant figuré du côté de l'observateur. Cette obliquité, continue Adanson, détermine La face la plus large de la coquille pour son dessus. Ici, je dois faire remarquer que par la face la plus large de la co- quille , Adanson entend sans doute Za plus large, abstrac- tion faite du dernier tour , car sans cela ce serait précisé- ment la plus étroite, puisque le bord qui lui est adné est moins avancé que celui qui est adné à la face opposée. C'est ainsi que , dans un sens diamétralement opposé, je regarde, comme lui , la face la la plus large comme la supérieure. Quoiqu'il en soit, voilà, selon Adanson , la face supé- rieure déterminée , et dès-lors il a raison d'en déduire que les spires tournent à gauche , que la bouche est à gauche, ete. Mais , 1.° comment Adanson n'est-il pas arrêté dans ces conclusions en voyant, dans la nature comme dans ses dessins, que cette face qu'il déclare supérieure , est juste. ment, pendant la marche de l'animal, sur le même plan que son pied , et as dos , qu'en un mot, cette face traîne à terre ? 2.0 Comment , habitué comme il l'est à observer les ani- maux vivans , peut-il croire que le bord le plus avancé est ( 282 ) celui du dessous, tandis qu'il serait mécaniquement impos- sible à l'animal de ramper sil prenait son point d'appui sur sa coquille et non sur le plan sur lequel il da ? Je développerai cette considération plus tard. On dirait, en lisant ce paragraphe , que par une incon- cevable distraction , Adanson n’a considéré que sa figure X, et qu'il a appelé supérieur le plan du pied de l'animal rampant renversé à la surface de l’eau , parce qu'alors il est effectivement en dessus : d’où il résulterait que la face ven- trale de l'animal serait la supérieure | et que le sommet de la spire serait opposé au dos (a). La première de ces dis- positions existe réellement dans la Carinaïre et autres mol- lusques voisins, mais elle n'est nullement applicable aux Planorbes chez qui la position renversée n'est qu’acciden- telle et momentanée. La seconde disposition doit exister chez l'Anostome et la Férussine, mais cela précisément parce que l'ouverture est rétournée du côté du sommet : or, ce n'est pas ici le cas. + . Ne Dh on d'a LS Giro et le texte même d’Adanson, que cet auteur si justement cé- lèbre aurait dû déclarer la coquille du Coret dextre. Voici maintenant ce que dit Adanson des ouvertures sé- nestres de l'animal : « Le mn. (pag: 10), forme du » côté gauche, PP de temps en temps ses bords, (a ) La même distraction semble encore égarer son esprit, lors+ qu'il dit : « Le pied représente une ellipse alongée et un peu moins » large que la tête, au-devant de laquelle il s’étend de manière à » la cacher entièrement lorsqu'il marche » , ( p. 9): Cela veut dire lorsqu'il rampe renversé à la surface de l'eau , car lorsqu'il marche le dos en dessus , le pied ne peut pas cacher la tête. Ailleurs ce- pendant, à — ss » il rs bien les mâchoires supérieure et CAN AT NE Lutte ble nlare CERADIE Parc (283 ) .» une double ouverture, dont la plus élevée donne pas- » sage à l'air , et l’autre aux excrémens ». Cela est parfai- tement exact pour toutes les espèces de Planorbes que j'ai examinées ; mais pour que nous soyons d'accord sur la gau- che et la droite , il faut qu'Adanson ait considéré , com= me moi, l'animal marchant sur le sol et non renversé à la surface de l’eau. Comment se fait-il alors, selon lui, que le côté gauche de l'animal réponde au côté droit de la co- quille , et vice versé? Il n’a pas pu voir les ouvertures du côté opposé à celui où je les vois, car alors ce serait l’anale qui serait la supérieure , et la pulmonaire serait l'inférieure : or, il dit précisément le contraire ( a ). ( a ) Puisque je m'occupe de l’animal des Planorbes, je dois faire ressortir une observation d’Adanson, confirmée par les miennes, er ainsi conçue, ( loc. cit., p. 10}: € Dans quelques-uns ( Core- » tus } j'ai vu sortir du côté gauche , entre le col et le manteau, » une espèce d’oreilleite triangulaire et charmue qui se moutrait » BACS au dehors ; dans d’autres , il ne se manifestait rien de semblable. Peut-être l’analogie me fera-t-elle connaître uv jour » » Honui de cette partie vue dans un-animal du mme genre et a: » grand que celui-ci ». J'ai vu cette es bts; Lens plus grand que le Coretus , et je n’en sais pas plus qu'Adanson sur sa nature et ses fonctions . Comme lui encore, je l'ai observée sur un seul des deux individus que j'avais alors à ma disposition. Je ne Vai point aperçue dans les autres espèces que j'ai étudiées vivantes, et aucun auteur, à ma connaissance , n’en fait mention. Peut-être aurais-je trouvé quelques renseignemens à cet égard dans le mé- “moire anatomique que M. le baron Cuvier a consacré au genre Pla- norbe ; mais les exemplaires tirés à part ne sont plus dans le com- merce , et il n'y a que quelques numéros des Annaïes du Muséum à la Bibliothèque de Bordeaux. Tous mes efforts pour me procurer telie précieuse collection de mémoires anatomiques ont donc été iafructueux ; et je dois en avertir , afin qu’on ge m'accuse pas ( 284 ) + Passons à Linné ( Ed. 14.t*, curante Gmelin , ann. 1788 .—093. tom. L., pars VI). Tous ses genres d'univalves por- tent la même définition relativement à l'animal, ce qui prouve qu'il ne s'était guère occupé que de leurs envelop= d’avoir négligé de recourir à une source d'instruction si riche et à un guide si sûr, Je vais rm ce que jai vu relativement à l’organe ou appendice dont il s Au côté AR du cou, et vers le bord du manteau , se trouve un grand lobe auriforme qui vient s'ouvrir en forme d’entonnoir, à la surface de l’eau, pour laisser entrer l’air deu le cavité pulmonaire, Du mé ôté et au-d Fi recium , qui laisse échapper les excrémans sous la forme de fils courbes, grisâtres et terreux. Du même côté enfin, mais plus inférieurement et vers le pied , j'ai vu sortir de la coquille , presque constamment , sur un individu , un second lobe auriforme et presque Et SPIRE ; d’une ligne et demie à deux lignes de diamètre, dont rds sont roulés en dedans et en dessous. Il est olivâtre et or couvert d’un réseau de vaisseaux noirà J’examinai un autre individu , et je n’y vis point ce second lobe : je crus alors m'être trompé dans ma première observation, et je m'’assurai que le second sujet en était réellement dépourvu. Mais je revins bientôt au premier individu observé, et je vis bien distinctement et bien positivement les deux lobes. Lorsque l'animal arrive pour respirer à la surface de l’eau , l’entonnoir fermé sort de dessous la coquille, se développe un peu au-dessus de l’eau afin de la repousser par ses bords et de permettre lintroduction de l’air ; puis après un moment de dilatation, il se referme et se ire sous la coquille: J’observais attentivement , et je puis affirmer que pendant tonte cette manœuvre ; le second lobe, qui est presque toujours déployé, reste immobile. J'ai fait ces observations au mois de Foiet sreclés ; vers lé ape 2 de la ponte, ei paren Ce second lobe serait-il une sorte de branchie destinée à rem- placer l'ouverture pulmonaire —_—— est impossible à lauimal ( 285 ) pes picrreuses : animal Limax. Or, quelle est la définitiog de cet animal commun à tous les genres , sous le rapport qui nous occupe ? Foramen laterale es pro genita- libus et excrementis , ( p. 3099 ). Donc, il n’a point re- marqué la sénestrorsité des animaux , mais il fait remarquer attentivement les coquilles qui portent ce caractère. Ainsi , dans son grand genre Helix , qui contient plus de 250 es- pèces , il signale comme sénestres les Æelix lævipes, ( p. 3616), pomatia , var. ( p. 3628) d’après Muller, 4ro- choïdes , ( p. 3642 ), perversa , (ibid. ), inversa, con- traria, lœæva, arenaria, (p. 3644 ), Columna , ( pag. 3653 ), Verügo , ( p. 3664), pyrum , (p. 3665 ). Il n’au- d'arriver au contact de l'air atmosphérique ? Cela me paraît bien improbable. Serait-ce l’analogue de cet appendice tentaculi qu’on observe dans les Valvées ? Dans ce cas on ne saurait rien de plus positif sur son usage , car les fonctions de Pappendice des Valvées sont totalement inconnues. Serait-ce enfin un appendice des organes génitaux femelles ? M. de Blainville dit sn général, que des tous les pulmobranckes, les organes génitaux aboutissent à un de la cavité pulmonaire , et celui de Porgane sshté sous le tentacule droit. Or, on sait combien l’animal des Planorbés est voisin, par son organisation, de celui des Limnées. D'ailleurs, M. Rang dit positivement la même chose du genre Planorbe en particulier. ( Manuel , p. 175 ). Quoiqu'il en soit , le second lobe des Planorbes doit être, selon moi, une dépendance du manteau, parce qu’il ne porte aucune trace de liqueur rouge, et que le manteau est la seule partie du corps des Planorbes que j’en aïe trouvé constamment dépourvue , du moins à l’état vivant. Plusieurs auteurs disent pourtant que cette liqueur est exprimée a Je crois pou- voir affirmer le contraire. ( 286 ) sait pas manqué de signaler comme telles , celles qu'il a conforidues dans ce même genre, et qui forment aujour- d'hui le genre Planorbe , s'il ne les avait pas regardées comme dextres. Ces espèces sont au nombre de neuf bien authentique- ment reconnues aujourd'hui , savoir : Helix planorbis ; p. 3617. ( Planorbis catinatus ). H. complanata , ibid. (PL. marginatus). Æ. vortex, p: 3620. ( PL. vortex). Æ. cornea , p. 3623. ( PI. corneus ). Æ. spirorbis , p. 3624. ( Pi. spirorbis ). 7. contorta, ibid, (PL. contortus). Æ. nitida , ibid. (PL. nitidus). Æ, alba, p- 3625. (PL. albus). Æ7. similis , ibid. (jeune âge du PI. corneus ). Le caractère sénestre n’est noté dans aucune de ces neuf descriptions. Au contraire, pour que celles-ci soient exactes, il faut supposer toutes les coquilles dextres , et ce n'est qu'alors que les caractères suivans sont vrais : Testa deorsùm carinata... subiùs pie > pour le PI. marginatus. Testa suprà concava , pour “les PL. carinatus et vortex. Testa suprà umbilicata , pour les PL. corneus et si- milis. | Testa suprà convexa umbilicata , subiùs plana per- forata , pour le PL: nitidus-de Draparnaud Testa suprà planiuscula , subtùs convexa , utrinquè umbilicata, pour le PL. albus , de Muller. Testa suprà palna subtus umbilicata , (Mull. ) , pour le PI. contortus. Mais , où Linné avait-il pris les caractères de ses Planor- he? Evidemment dans l'ouvrage de Muller , car il transcrit, pour plusieurs de ces espèces , à phrase caractéristique du. et les expressions qu’on y trouve sont sem- blables ou du moins équivalentes à celles que je viens de (287 ) eiter. La dernière même est tirée de Muller seul. Or , Mul- ler s'était beaucoup occupé des animaux des illes, Donc, Muller regardait la coquille des Planorbes comme généralement dextre , et je n'ai pas besoin de faire remar- quer combien son autorité est imposante. Bien plus, Muller était accoutumé à voir la surface supé2 rieure concäve dans la plupart des Planorbes. IE crut voir un Planorbe dans le cornu arietis, que M. de Férussac , avec tant de raison, a ramené au genre Ampullaire ; et comme il ne connaissait pas l'animal, il ge ae la res pour mettre la concavité en dessus. En c coquille , seule parmi tous les Planorbes de Muller . par Linné, fut décrite ainsi qu'il suit par le premier de ces auteurs : Planorbis (contrarius) testé sinistrorsä suprà umbilicatà , fasciis diversicoloribus. (Mull. hist. verm. 2. p- 152. n. 342.) Il paraît que Linné (Mus. Lud. Ulr. 666. n. 367“), n’adopta pas cette manière de voir , et regarda la écille en question comme dextre , car il la décrit sim- plement ainsi : ÆZ. cornu arietis. Testà umbilicatä pla- niusculé , aperturd ovali. Je termine la revue des Planorbes de Linné par son Turbo nautileus, ( PL. imbricatus, Mull. ), qu'il décrit ainsi, (p. 3612) : Testa suprà plana, subtüs convexa umbilicata ; description qui m'est exacte que bouche est placée à droite. . Au résumé , les auteurs du 18.° siècle ont été divisés d'opinion sur la question qui nous occupe, Adanson a re- gardé la coquille du Planorbe comme sénestre , parce que l'animal l'est, et cependant son texte et ses figures la pro- clament dextre. Tournefort croyait que presque toutes les coquilles existantes étaient dextres. Gualtiéri , Muller , Lin- ué, regardaient comme invariablement dextres toutes les ( 288 } coquilles que nous Sénpienins aujourd’hui dans le genre Planorbe. Je passe aux auteurs modernes. Draparnaud publia en 1805 ( an XIII), son excellente histoire naturelle des moll. terr. et fluv. de la France. On sait avec quel soin cet estimable auteur a’étudié les ani- maux ; on sait aussi par la préface de l'ouvrage cité ( p. V), qu'il a commencé à dessiner l’anatomie d’un Planorbe , mais que , la mort l'ayant surpris avant la fin de son travail , il n'a laissé que des esquisses avancées , devenues inutiles faute d'explication. Il est donc à présumer qu'il aurait don- né , dans ce travail anatomique , de précieux renseignemens sux la sénestrorsité des ouvertures dans l'animal du Pla- norbe , car il n’est pas possible qu'il ne l'ait pas observée, Ce qu'il y a de bien certain, c’est qu'il a étudié l’animal vivant , et qu'il a toujours trouvé sa coquille dextre , c’est- à-dire posée dextrement , car toutes-ses descriptions spéci- fiques des coquilles , comme celles de Linné et de Muller que j'ai citées plus haut , seraient entièrement fausses si on mettait les coquilles dans la position sénestre. Draparnaud indique avec soin les espèces sénestres dans les genres mé- langés, ( Physe, Maillot, Hélice }, mais il ne le fait pas pour les genres où toutes les espèces le sont ( Clausilie ). Pas un mot relatif à cette question n’est dit au sujet du genre Planorbe ; mais, comme je l'ai fait remarquer plus haut, la concordance des descriptions avec les coquilles placées dextrement prouve son opinion sur le sens dans le- quel les animaux de ce genre portent la leur. Quant aux figures, Draparnaud suit l'or ordre inverse de celui qu'a suivi Gualtiéri, c'est-à-dire que dans son ouvrage , la figure à gauche de l'observateur représente toujours le dessous de la coquille , et celle de droite le dessus. Le texte de l'ouvrage et l'explication des planches en fournissent éga- (289 ) lement la preuve. Quand il y a une figure au trait et - profil, le dessous est tourné vers le haut de la page. Il résulte de tout ceci que la coquille des Planorbes est invariablement dextré aux yeux dé Draparnaud. ; Maton et Rackett publièrent , en 1807, dans le 8.e vol. des transactions de la Société Linnéenne de Londres , leut Descriptive Catalogue of the British Testacea , qui con- tient 11 espèces de Planorbes, réparties dans les genres Nautilus, Turbo et Helix , et dout trois sont figurées aveë beaucoup de soin. Les auteurs n'expriment aucune opi- nion décisive sur le point qui nous occupe , bien qu'ils par- lent des animaux de ces diverses coquilles. Mais comme ils suivent exactement Linné et les anciens auteurs, toutes leurs descriptions se rapportent uniquement aux Planorbes . considérés comme dextres. M. Millet ( Mollusques terr. et fluv. de Maine-et-Loire , 1813 ), suit exactement Draparnaud, On voit qu'il à observé les animaux vivans, mais qu'il ne s’est pas occupé de leur anatomie. Pour lui, la coquille est dextre. M. Brard publia en 1815 son excellent petit traité sur les coquilles fluv. et terr. des environs de Paris. C'est Rà que, pour la première fois depuis Adanson , je trouve des notions véritablement anatomiques sur les animaux conchylifères. Mais ces notions, du moins les principales , ont-été puisées dans les écrits de Swammerdam et de M. Cuvier, que je n'ai pu me procurer, Ce n’est donc que dans l’ouvragé dé M. Brard que je puis chercher les lumières dont j'ai besoin pour éclaircir l'histoire de la question. « Je pense comme M. Cuvier , dit-il, p. 147; qu'il faut » considérer cette coquille / PZ. corneus ) comme ayant » son ouverture à gauche, car en la placant comme toutes » le$ autres coquilles , c’est-à-dire l'ombilic ou la partie » énfonéée de la spire en-dessous , son ouverture se trouve 2 ( 290 .) # tournée vers la gauche, et d’ailleurs ce savant anatomiste » a reconnu en disséquant l'animal de ce Planorbe , que » ses principaux organes sont transposés de droite à gauche» . Plus loin, p. 150 : « on doit encore considérer cette » espèce { PL. carinatus ) comme ayant son ouverture tour- » née du côté gauche par la même raison qui nous a déter- » miné à considérer ainsi le Planorbe corné ». - Plus loin encore , p. 152 : « ce Planorbe / PL. marginatus ] » est absolument plat d'u côté, et.je crois que c’est cette » face qui doit être tournée inférieurement ;.… Je crois que » lon. doit tourner l'ouverture de ce Planorbe du côté » droit ». Les figures de ces trois espèces sont posées niaieint aux opivions exprimées ci-dessus. M. Brard paraît croire que les PZ. vortex , ue hispidus et imbricatus sont dextres, mais il ne le dit pas formellement. Il donne comme positivement dextre le PI. ntortss. I ne se prononce nullement au sujet du P/. complanatus, dont la figure est sénestre. Que résulte-t'il de tout ceci ? 1.0 Que l'animal du P7, corneus a seul été examiné ana- tomiquement , et qu'il est sénestre , puisque M. Cuvier l'a constaté. . 2.9 Que, ni l'animal de cette espèce, ni celui d'aucune . autre n'a été examiné vivant et marchant librement dans l'eau , de manière à savoir s’il porte réellement sa coquille dextrement ou sénestrement ; car dans le cas contraire , les formules dubitatives employées par M. Brard seraient rem- placées par des formules aflirmatives en faveur de la dex- trorsité ou de la sénestrorsité. _ « + ° Que M. brard veut absolument placer e en drrous la ps grande concvié des coques en géné, ce qui le 291 décide à regarder positivement le PJ. contortus comme dextre , et le porte à croire que les PL. corneus et carinatus sont au contraire sénestres. Par suite de cette manière de voir , il lui paraît vraisemblable que les PZ. hispidus et imbricatus sont dextres. Le PI. complanatus reste dou- teux pour lui. L’applatissement excessif d’une des faces des PL. vortex, spirorbis ( Brard , non Drap. ) et marginatus le décide seul à les considérer comme dextres. Dans tout cela , il n’y a point d'observation directe , tout est hypothé- tique , à l'exception de la position sénestre des organes dans l’une des espèces , et je conviens que ce motif était spécieux. Mais plusieurs des descriptions de Muller, de Linné, de Draparnaud , auteurs consciencieux dont deux au moins ont certainement étudié sur le vivant, sont donc fausses , absolument fausses et inapplicables aux espèces desquelles. ces auteurs les ont tirées ! ‘ | Et il faut bien remarquer ici que Muller, Linné et Dra- parnaud étaient tout aussi accoutumés que nous à voir, en général, la partie la plus creuse des coquilles en dessous ; cependant ils l'ont placée en dessus pour les Planorbes ; cependant encore , ils ont dérogé à leur propre règle pour _ les PL. contortus, hispidus , (albus), imbricatus et cris- tatus , surtout pour ‘la première de ces quatre espèces. I faut bien qu'ils aient eu pour cela une raison Harminénte : et quelle RE être, si ce n’est l'examen de l'animal vivant et En 1816 oi le 5.me vol, de planches de lneyek méthodique. La pl. 460 , qui donne deux espèces de Pla- norbes , { corneus et carinatus , fig. 1; a. b. 2. a. b. ), ne nous donne aueun éclaircissement. En 1818, Bosc donna son article Planorbe dans le 26.me ol. du nouveau dict. d’hist. nat. ( Déterville ). Il suit Linné et Geoflroy , et les coquilles des Planorbes sont dextres pour: 292 ) : lui. I ne dit rien des animaux sous le rapport qui nous occupe. En Avril 1822, notre vénérable Lamarck, déjà Fos de cécité, publia la 2.me partie du 6.me vol, de ses Animaux sans vertèbres. Dans les observations générales sur le genre Planorbe , (p. 151), il s'exprime ainsi : « La seule chose qui » distingue la face inférieure de ces coquilles, c’est qu’elle » est toujours plus enfoncée que la supérieure , et qu’elle » présente une espèce d’ombilie fort évasé, et non simple- » ment un trou ombilical ». Et plus loin, p. 152 : « Les » orifices pour l'anus et la respiration sont au côté gauche ». Voilà qui paraît clair. Lamarck s'appuie sur la découverte de M. Cuvier , et adopte, en la généralisant , en la rendant absolue, la règle que M. Brard n'avait posée qu’en termes moins _ , pour servir de distinction entre la face supé- rieure et la face inférieure. On doit donc supposer du moins que toutes les espèces que Lamarck va décrire seront décrites d’ après « ces principes. Mais non : il n’y restera pas plus fidèle que M. Brard lui-même ; et cela explique le peu de netteté des idées que les auteurs subséquens se sont formés sur les animaux de ce genre. Lamarck arrive à la description des espèces. : Nc 1. PI. cornu arietis. ( Ampullaria). Testä sinis- trorsé. Cette indication paraît superflue , puisque la règle de sénestrorsité a été posée généralement. Le facies de cette coquille est tellement dextre qu'il gênait la description : on a voulu rappeler ce caractère si peu naturel. N. »s 2 et 3. PL. corneus et carinatus. GE se décrits F1 comme sénestrés, Nu 4, 5et8. PI. lutescens , sain et dors. FR ni en nature ; ni dessinés, et je nie veux PART ‘vois de ines propres yeux. (295 ) N°6. PI, Er Anfractibus subcontraris. Cette caractéristique, inintelligible par elle-même, est à peine expliquée par l'observation suivante , qui montre combien Lamarck répugnait à la sénestrorsité des Planorbes : « En » placant la partie la moins concave en dessus , la sd » paraît gauche ». N. 3. PI. vortex, testä planulaté , supernè conca- viusculd ; N.0 9. PL. contortus , testé supernè centro ex- cavatä, subis umbilicatä; N° 10. PL. hispidus, testé supernè planä, centro excavatà, subtùs profundè um- bilicatä; N° 11. Pl. nitidus , testd subis umbilicatä ; N.° 12 et dernier, PI. imbricatus , testé supernè planä , subts concavä. Aucune de ces descriptions n’est applicable à la coquille DO Man moine qu'on elfe 2 verture de celle-ci au côté dro En 1823, les libraires Don :- d'Ocagne réunirent itiés les planches de coquilles fossiles de Paris publiées par M. de Lamarck dans les Annales du muséum , ainsi que deux autres planches dessinées par M. Brard. Le descriptions relatives. aux premières se trouvent dans le supplément au 7.me vol. des animaux sans vertèbres, ( 1822 ). Elles ne contiennent rien qui serve à distinguer le dessus du dessous ; mais l'explication i imprimée en regard de la planche 62 dit précisément quelles sont les faces représentées. Il en résulte que le PL. subangulata serait sénestre , et le PZ. nitidulæ dextre ainsi que le PL. bicarinata. Dans la pl. 27 (Brard), le PL. arrondi reste incertain , les Planorbes carré et an- gulène paraïîtraient dextres 824, M. Deshayes ie une partie de son second sas de la Description des coquilles fossiles des envi- rons de Paris. Dans ses généralités sur le genre Planorbe Le ‘82), il dit que pour ne pas confondre ce genre avec d’autres, « il faut que l'observateur se souvienne de la for- » me de l'ouverture et de son plan qui est toujours oblique ( 294 » à l'axe ». M. Deshayes me paraît donc être le premier qui ait reconnu que l'un des caractères essentiels du genre , est d'avoir un des bords de l'ouverture plus avancé que Vautre; mais il ne dit pas si c’est le ‘supérieur ou l'infé- rieur, ce qui laisse indécise la question de dextrorsité ou de sénestrorsité. Sur les 11 espèces qu'il mentionne , il en décrit 9 comme dextres et 2 seulement comme sénestres , { PI. subangulatus et subovatus ], mais sans l'expliquer précisément, On le voit par la comparaison du texte, des figures et de leur explication. Il est fâcheux que M. Deshayes re se soit pas prononcé sur les raisons qui ont déterminé des exceptions si peu nombreuses. . En 1825(a), M. de Blainville fit paraître son Manuel de Malacologie et de Conchyliologie. À en juger par ce qu'il dit des coquilles sénestres , page 251 , il paraît ne pas admettre de coquilles sénestres normales , d'où l’on pour- rait inférer qu'il n’admet aucun genre entièrement sénestre , car on ne peut guère supposer une coupe générique toute en dehors de la normalité. En effet , en décrivant le genre Planorbe, (p. 450 ), il ne parle lorient de la sénes- trorsité de l'animal en général , il dit seulement que la co- quille est souvent sénestre, c’est-à-dire qu'il y à des es- pèces dextres et des espèces sénestres. Il pense en outre que les espèces appartiennent à l’un ou à l’autre de ces états autant par leur coquille que par leur animal ; car il dit ail- leurs, (p. 125 ) : « Lorsque l'anus est à gauche , c’est que » l'animal ‘et sa coquille sont sénestres. Les Haliotides » et l'Ancyle l'ont cependant de ce côté et s'enroulent de » gauche à droite ». Cette dernière remarque est bien pins RE car elle nous pe _ (a) Je ne parle pas de son article MorLusques du Dict. ds Sc. pe dont le Manuel n’est Lin une 2.e édition augmentée. 205 ) acconutume à concilier la dextrorsité de la coquille avec la sénestrorsité des ouvertures de l'animal , et c'est l'un des résultats auxquels nous arriverons irrésistiblement pour les Planorbes. “ L'article Pravorse du Dict. des se. nat. T. 41, p- 222 et suivantes ( 1826 ), est dû aussi à M. de Blainville, Ce sa- vant anatomiste paraît avoir disséqué lui-même le Planor- bis corneus 3 et décrit la transposition de droite à gauche de l’orifice du rectum , de la cavité pulmonaire , et celle de gauche à droite , du cœur. Du reste, il ne dit rien de nouveau, dans ses généralités , sur l’objet spécial de mes recherches actuelles. Dans la description des espèces, il évite presque toujours de désigner le dessus et le dessous. Ainsi il dit : coquille convexe d’un côté , ombiliquée de l'autre, etc. ; et il ne s'explique positivement qu'au sujet des PI. campanulatus, Say., bicarinatus , Say. , coretus et cornu arietis, ( Ampullaria}, qu'il déclare sénestres , du PI. lutescens , qu'il dit être concave en dessous , des PE. märginatus ex clausulatus , qu'il regarde comme dex- tres} puisqu'ils sont , selon lui, carénés inférieurement. — nr 2 est l'auteur de l'asile Planorbe du Dic- ,T. 14, p.15(1828). II dit que le PI. corneus est sénestre et que ses organes sont tous renversés de droite à gauche et vice versd. Puis il ajoute : « L'ordre normal se rétablit dans les espèces » dextres ». Je suis d’une opinion toute contraire , ainsi qu’on le verra plus loin, lorsque je rendrai compte de mes observations directes, M. Deshayes ne dit pas si le PI. ca- rinatus est dextre où sénestre , mais il place comme moi le PI. euomphalus de Sowerby , puisqu'il dit qu'il est plat en dessus. Cette espèce est dextre, comme le PZ. contortus. M. Rang publia , en 1829, son Manuel de l'histoire na- turélle: des Mollusques. IL établit que; dans toutes les es- ( 296 ) pèces de Planorbes, ( p. 175 et 176), l'animal et la co- quille sont invariablement sénestres. Si cet excellent obe servateur avait eu le temps ou l’occasion d'étudier des Planorbes vivans , il aurait vu la vérité toute entière et l'aurait expliquée bien mieux que moi, parce qu'il aurait pu donner des dessins anatomiques où la position relative des organes aurait été conservée. On aurait vu par là quel de+ gré de déviation ils subissent pour fournir des orifices réel1 Lement sénestres dans une coquille réellement dextre. . Dans la même année 1829, M. Grateloup publia son Tableau méthodique des Moll. terr. et fluv. vivans de Dax, dans le 3.° vol. du Bulletin d'histoire naturelle de la Soc. Linn. de Bordeaux. Il admet des espèces dextres et des espèces sénestres dans le genre Planorbe. Son travail étant purement conchyliologique , il ne s'est pas astreint à étu- dier de nouveau, sur le vivant, les animaux sur les cou- leurs desquels il avait jadis pris des notes. Enfin, en Mars de cette année 1830, a paru le 3.me vol. MO ee ed le ba- ron Cuvier (a ). L'article Planorbe, (p.47 }, ne contient absolument rien de relatif à la question qui nous occupe. Mais rien n'est plus précieux, pour arriver à en éclairewles points les plus importans, que les généralités classe des Gastéropodes, (p. 30 à 34 ). C'est là que ce grand paturaliste donne , sous la forme la plus concise , les notions les plus étendues , les plus profondes , les plus précises et les plus lumineuses sur l'organisation de ces intéressans ani- maux. Chaque phrase est un texte sur lequel on. peut s’ap- mu comme sur le point de een 0 a À ms rs mstemmet à. , “SE n'ai pa clé La première édition de et ouvrage, publiée PR : Le que la not He. relativement aux obiets dont ie trait jot rd'hui i ne CS à . 4 Parce que son axe est vertical et que tous les tours sont enroulés sur le même plan horizontal, on trouve le type exact de la position normale du mollusque par rapport à une coquille dextre ; c’est-à-dire que l’ouver- ture est placée à gauche de la spire par rapport à V'animal marchant ; par conséquent , celui-ci appuie le côté droit de son corps contre la paroi qui répond à l'axe de la spire, (bord interne ), le côté gauche contre la paroi opposée (bord externe ), et le dessous du Re sur le plancher formé par la base du dernier tour. huit. samniamsdtetl dm quel Lie s’alonge , et que son sommet s'incline de côté ou en arrière ; car jamais uñe coquille turriculée n’est portée ver- ticalement , ( ce qui serait la poses normale ) > par son ha- itant. … Ainsi, dans les Hélices hES ; (-algira, nids, etc. ), qui commencent à montrer une spirale proprement dite , et dans lesquelles le sommet de la spire se déjette à droite pendant la marche ; le corps change un peu de pla- ce, et le dessous du sétoule. au lieu de s'appuyer préci- sément sur le milieu de la partie inférieure du dernier tour , repose s sur une partie ai rapprochée de l'axe de la spire. ce côté droit du corps s'appuie donc sur un plan qui n'est plus parallèle à l'axe de:la spire,, et qui forme avec lui un angle ou moins aigu, selon les espèces. Par la même (307 ) raison, le côté gauche descend plus bas que la carène du dernier tour , contre laquelle il s’appuyait dans le Planorbe. Dans les Hélices globuleuses , ce mouvement d'évolution a fait un pas de plus. La spirale est plus décidée, plus alon- gée, le sommet plus déjeté de côté et en même temps en arrière. Le pédicule repose ; pendant la marche , sur la partie inférieure de la columelle ; et le milieu du dernier tour , ( place de la carène dans le Planorbe }, couvre préci= sément la tête de l'animal marchant. { A. AAPETSA 4 PERREE ralis , etc. ). Dans les Limnées à spire obtuse, fovata ,.peregra, as le mouvement d'évolution est porté encore plus loin. La spire est dirigée en arrière presque en ligne droite, et c'est la partie du bord la plus voisine de la columelle qui re- couvre immédiatement la tête de l'animal marchant. 4 Là, s'arrête ce mouvement évolutoire ; il ne peut aller plus loi , quelque soit le dégré d’élongation de la spire. Ainsi, ses limites extrêmes sont comprises dans une demi- circonférence. Mais comme, en parcourant un cercle en- tier , on se replace dans la même position. qe occupait au départ , il en résulte nécessairement qu’en s’arrétant à moitié chemin, on a changé sa position du tout au tout, et celle-ci est diamétralement opposée à celle où l'on se trouvait d’abord. Cette comparaison est rigoureusement ap- _ plicable à l’évolution de la coquille sur le mollusque mar- chant , car /a position de son corps pendant la marche.est nécessairement invariable , et le rapport de calleres avec la coquille est entièrement sm . En effet, dans le Limnée comme dans les genres Pupa , Clausilia , ( espèces dextres ); Poluta , Cyprea, Strom- bus, Haliotis, Terebra, Conus, Murex , etc. , la coquille est si entièrement retournée par la demi-révolution que je _ viens de décrire , que l'animal appuie les différentes parties ( 308 ) de son corps sur les points opposés à ceux qui leur ser- vent d'appui dans le Planorbe. Ainsi, l'animal de ces di : vers geures appuie le côté droit de son corps contre le bord éxterne de l’ouverture , le côté gauche contre le bord in- terne ( qui est la columelle clle-même dans toutes ces co- quilles à spire bien décidée ) ; le pédicule et la tête ont éga- lement changé leurs positions respectives. Il suit delà, que l'animal dextre d'un de ces genres est assiste - par rapport à sa coquille , dans la même position où se trou- verait un Planorbe sénestre par rapport à la sienne, sauf pour le dessus du cou et le dessous du pied qui ont subi le changement nécessité par l'inclination en arrière de l'axe dé là spire; et, vice versé , les animaux sénestres qui exis- tent dans ces genres sont placés, à cette exception près 3 comme les Planorbes dextres ( a ). Puisque , d'après les observations que nous venons de rappeler , il n y a rien d’essentiellement fixe dans la position relative d’une coquille quelconque et de l'animal qui la porté, n'est:il pas naturel de penser que l'animal n’est pas indispensablement dertre par cela seul que sa coquille est dextre, et que, vice versä , cette forme de coquille n’'em- porte pas nécessairement la position ne des orifices dé l'animal ? (a) Cette observation importante n’a point échappé à l'illustre auteur du Règne animal. Voici ce qu’il dit à ce sujet, dans les gé- néralités sur les Gastéropodes , ( loc. cit. , p. 33) :.. « Le canal » est à ganche dans les espèces ordinaires », (à columelle échan= crée ), « à droite dans les perverses. Au reste , l'animal étant trèss » » rails. ; fait varier la direction de la noquills , et le sn souvent il ig 1 °» ce qui fait que la spire est en arrière, la sclemeile, vers 22858 » et le bo bord opposé vers la droite. Le contraire a lieu dans les per- » verses ». J'étaisarrivé à ce résultat par mes propres observations : men digne pen rs l'ouvrage de M. Cuvier. Et en effet , c’est ce qu’on voit , pour l'anus, de l'aveu de tout le sa: dans l’'Haliotide , et selon M. de Blain ville, dans l'Asarle , qu’il assure oi te coquille dextre (a ). C'est précisément aussi ce que nous aurons occasion de re- connaître dans d’autres genres, si, quittant les observations entièrement superficielles auxquelles nous venons de nous livrer, nous nous occupons maintenant des organes exté- rieurs de l'a Dans les pulmonés sans opercule à à spire élevée ” é Lin. nea ), il n'y à aucune échancrure à la base de l'ouverture, et les orifices pulmonaire et anal sont placés à l'angle supé- rieur de cette ouverture , ou un peu plus bas du côté externe, position qui répond au côté droit du cou de l'animal mar chant. Dans. les pulpaonés sans opercule à spire non élevée £ CPlanorbis }, il n'ya pas non plus d’éc échancrure au bas de l'ouverture ; ( l'avancement du bord supérieur appartient à un autre ordre de considérations , ce qui empêche de regar- der le reculement du bord inférieur comme une échancrure ou canal siphonaire ). Nous examinerons plus loin la place réelle des orifices ans ce genre. ercule Cyclostoma, He cou ; l'orifice RE reg «0 at mer Voià donc une modification partielle qui n'influe en rien sur la conformation dextre de la coquille, mais qui repousse un peu vers la gauche une portion des orifices et même des è organes de l'animal , ( puisque l'axe médian longitudinal de a cavité pulmonaire change de dicin (a) M. de Férns, at drhu i. class. d'hit. nat. T. 1,p. 345), dit mais qu’il y à dans lo méme arorn den espises dratres. C'est encose là un genre qui a bien besoin d’être travaillé. (310) " °® Dans les Pectinibranches en général, la cavité bran- chiale occupe , dans sa partie antérieure , tout le dessus du cou. Mais, à l'exception de cette disposition commune, nous trouvons, dans les détails, beaucoup de différences de position ou de direction. Si nous connaissions avec plus ‘de précision l'anatomie des divers genres, je pourrais offrir des exemples plus gradués et plus concluans de ce que j'avance ; mais je crois que ce que nous savons à ce sujet nous süffira pour éonstater l'existence de ces variations, et pour reconnaître que la sénestrorsité des orifices du Planorbe n'a pas plus de valeur dans l'organisation que n’en ont ces mêmes variations ss | je vais chercher à à donner apr 2 exem les. Dans les Pectinibranches à ouverture entière, ‘lésquels sont presque tous et peut-être absolument tous Rés à on trouve des différences notables entre les divers genres. Ainsi, il en est dans lesquels les branchies restent à droîte dans e né sd branchiale , { Falvata, Paludina, Nerita ) ; ‘les orifices de l’inus et de la génération restent aussi du même côté , bien que la cavité soit ouverte de partout en avant, ét l’on sait que la branchie exsertile de la —— se porte à droite , en dehors de la cavité. Mais il n'en est pas de même , du moins pour toutes les ‘espèces, dans d’aütres’ genres du même groupe (Trochus , Monodonta, Turbo ?). Adanson , si justement célèbre pour la minutieuse exactitude des observations , Adanson , dont le graveur n’a à pas commis une séule inadvéltance PRET sition des coquilles et des animaux, prouve également par son texte et-par ses planches ; des animaux de ces gen- res s'éloignent. de la règle commune , sous le: rapport qui ds oceupe. Ainsi ; il dit positivement que , dans le Har- nat, p. 170, ( Turbo panctatus ; Liin: Gmel. p. 3597. n.0 37), et dans FOsilin , p. 180, ( Froëhis tssellatus , Ce (351) Lin. Gmel. , p. 3583, n.° 106), la cavité formée par le Manteau se termine à un orifice situé un peu sur la gau- che de l'animal, orifice qui sert à la sortie des ee à celle de l'organe excitateur ; et à l'introduction de lea mere cavité branchiale. M. Rang, décrivant en gésat son genre Zrochus ( Manuel }, dit que l'organe excitateur est à droite. Cela ne peut-il pas être vrai pour les espèces ou sous-genres qu'il a examinés, sans que l'observation d’Adanson soit fausse pour d’autres ? Et d’ailleurs , admet- tons qu'A: danson se soit trompé pour l'organe excitateur : au- cune assertion contraire ne prouve qu'il se soit trompé pour le reste ; car il faut bien remarquer que nous ne nous occupons pas, dans ce moment, des organes profonds, mais seulement de l direction et de la place des orifices a Qu'on admette donc ce qu'on voudra ; faute de descriptions anatomiques plus détaillées ; que le rectum s'arrête à droite ou qu'il se dirige vers la gauche dans l’in- térieur de La cavité branchiale , que son ‘extrémité, soit soudée au plancher de cette cavité, ou qu’elle soit libre et flottante, ce n’est pas une chose bien importante. Ce L faut noter, c'est que, d'après. Adanson , -flape espèces du moins (a), lorifice co co et définiti gauche. Or, voilà mere ce qui : arrive du le Plauorbe , où le rectum reste à droite jusques tout près du bord du “manteau. Là, il s'infléchit à gauche , et se rend à son orifice , soit ‘dans l'épaisseur du collier, soit soudé à sa face inté- rieure , ce que je n'ai pu distinguer. Je crois donc que , : dans tout ce qui concerne la terminaison des organes au dehors, nous n’avons affaire que manteau , dans le Planorbe ‘comme dans 1és Pect che Bu féca les ori- © (a) Adanson nn eh inc ae ler és: mi/ar de RDA derapéis void. ( 312 ) fices définitifs ; et tout ce qui se passe dans l’intérieur de la cavité dépend des organes profonds, dont nous ne nous occupons pas en ce moment. Je serais d'autant plus porté à croire qu'il y a de grandes yariations de position, pour l’orifice commun , dans le grand genre Trochus, tel que les modernes ]° FH que M. de Blainville; dans ses articles Turbo et Troque du dict. des sc. nat. , évite avec le plus grand soin de dire si c’est à gauche ou à droite que débouchent les orifices. Adanson et M. Rang m'inspirent une égalé confiance pour leurs observations personnelles et directes, et M. Rang, qui n'avait pas encore étudié les animaux du Sénégal lorsqu'il a imprimé son Manuel, a pu disséquer des espèces diffé- rentes de celles observées par Adanson. Je crois même que c'est pendant son séjour dans la Gironde que M. Rang a fait plusieurs anatomies de nos petits 7'rochus ; et je trouve moi-même , dans mes notes , anciennes et trop superficielles àla vérité, que j'ai obscrvé un petit tube blanc , à droite, sur le Trochus cinerarius de nos côtes. Passant ensuite aux Pectinibranches à ouverture échan- crée , jy distingue deux groupes très-tranchés , dont l’un est formé des geures sans opercule, et l’autre se compose = genres operculés. Dans le premier , ( Cypræa , F5 us * Fate ), la de. sition générale est la même ; mais le si siphon qui réunit les fonctions d' orifice de la cavité branchiale et d’orifice défi- nitif pour Les excrémens est formé par le manteau au-dessus de la tête, sur le cou , par conséquent dans la ligne médiane, par conséquent hors du côté droit. Lorsque ce siphon est court , il reste fixé au milieu, ( Crpræa ); lorsqu'il est alongé et exsertile, sa portion libre se porte constamment à gauche, (Poluta, etus }. On trouvera tous les détails (313) désirables à ce sujet , ainsi que inise ei aux remarques suivantes , dans le texte et dans les planches d’Adanson. Si nous examinons le second groupe ( Pectinibranches operculés }, nous y reconnaitrons des différences analogues à celles déjà observées, et également variées. Ainsi, dans les Cérites, le siphon commun , qui est fort court, se tient au milieu du dessus du cou, comme dans les Porcelaines. ® Dans d’autres genres , (Conus , Purpura , Buccinum ), 4 se rejette toujours sur la gauche. Mais c'est principalement dans les Canalifères et plus particulièrement encore dans les Murex à longues queues , ( vulgairement Bécasses }, que nous trouverons les exemples les plus saillans de la sénestrorsité d’une partie des ouvertures. Je prends pour exemple le Murex branddris , Linn. Je n'ai malheureusement jamais été dans le cas d'en observer l'animal, mais je vais m'étayer sur la description qui en. a été publiée par le docteur LemLen, professeur d'anatomie à Wiirzbourg , dans le 14.° volume des Annales des sciences paturelles , 1828 , p. 177 et suivantes, pl. 10 et 11. On Pa 1 ce beau travail des renseignemens très-éten- dus , quoique l'auteur n'est pas eu en vue d'éclairer la dis- cussion dont je m'occupe ; mais je ne citerai que les par- ticularités qui se rapportent directement à mon sujet. Là , l'ouverture branchiale est décidément et fixément. à gauche, et cela de la manière la plus prononcée, puisque le siphon solide ou canal du test, qui recoit le siphon char- pu ou orifice branchial , n’est autre chose qe de. prolon- énppite plu our mio pete EE NRECET à? (a) M. Leiblein n'a pas observé l'ai STE TRE senté, (pl. 10, fig. 2 }, sortant trop transversalement et trop à (314) ep plus, les branchies elles-mêmes sont toutes deux : au côté gauche de la cavité branchiale , et tout à portée de l’ou- verture interne du siphon. Oéoifué cétte position des bran- nr LE rare dans les dans dextres, il ne conclure q Murex soit sé- hits Baiaisii partait: car on ne doit se fixer , pour cela, ainsi que je le ferai voir plus loin, que sur le ren- versement des organes profonds. Or, l'appareil branchial west qu’une dépendance de l’a appareil circulatoire ; l'organe profond de celui-ci est le cœur, és ‘dans le Murex comme dans les autres coquilles réellément dextres, le cœur est à gauche. M. Leiïblein le dit positivement pour le Murex brandaris , et Re l'affirme pour les Planorbes que j'ai ob- serv és. Nous aurons à revenir sur la position particulière du rec- : tüm et de l’oviducte. Mais il nous suffit pour le moment d’a- . voir reconnu que, dans les coquilles dextres, quelques- uns-des orifices , soit primitifs , soit définitifs , se trouvent “tantôt à droite , “tantôt énniiliei 6€ tantôt à gauche. Nous ivons doré maintenant en révenir à notre objet spécial , Vexamen du genre Planorbe ; et nous serons persuadés d’a- vance que si nous vénons à reconnaître que ses orifices pulmonaire et anal sont placés à gauche, ce ne sera pas une raison pour Fe nous etre sa 70 comme “angles droits, de l'ouverture. Les épines sont trop lngues A “position. Il faut , selon moi , que le côté gauche de son corps longe, pour ainsi dire, Je gros den cuguillas et que la spire de celle-ci soit presque perpendiculairement au-dessus de son opercule, pour que l’animal puisse ramper librement. Alors l’ouverture doit être ‘presque abouchée contre terre, et ne laisser passer que la tête et [le cou. C'est “aude a mr tbe re M. Cuvier, citée plus haut (315) sénestre , ou pour que nous nous étonnions de ce quelle est dextre tandis que les orifices ne le sont le pas. Or , les auteurs qui ont annoncé que les orifices du Pla- ae sont sénestres, ont dit l'exacte vérité. J'ai vu dis- tinctement l’orifice respiratoire dans le PL. corneus, où il est placé très-bas et très en arrière, au côté externe de l'ouverture ; dans le PL. marginatus | où il est encore plus manifestement abaissé , puisqu'il est au-dessous de là carè- ; dans les PZ. spirorbis,, vortex et hispidus , dont la pe ne 48e pas d' APPEL aussi ‘exactement ee c a dé sa à position gt réellement sénestre. _Ilenest de. même pour l'anus, tant d'a après les observations d’Adanson sur le Coret que d'après les miennes sur les PL. corneus # hispidus > vortex , spirorbis. 3 complanatus ( Drap. ) et cristatus , dont j jai observé à différentes reprises la défécation ou V'orifice anal. J'ai vu enfin , sur le PJ. corneus, le tubercule blanc qui indique la Es de l’orifice des organes de la génération : pe oh CHOSES ER uche. L’ dans les petites espèces, “ete. n'ai ‘jamais pu u lobserver. nl ‘est hors de doute que la position de Sea a est la même rs toutes les espèces. dextres. donc niitoinmnt assurés que sv par rs Planorbe de: = que les sibss de l'animal sont placés à gauche. Nous avons ainsi résolu affirmativement la troisième partie de la question ; mais l’avons-nous complet-" tement éclaircie ? Je ne le pense pas , puisque la quatrième partie de cette même question doit nous présenter une solu- tion à sie c'est dit jo gg “examiner, ( 316 ) 4.° L'animal du Planorbe porte ses orifices à gauche : mais est-il réellement SÉNESTRE ? Je réponds érement, , et voici mes preuves. Assurément j je n'aurais point à en chercher, et mon asser- tion serait justement condamnée d'avance par la simple inspection des faits que nous venons de noter , si j'écrivais à l'époque encore peu éloignée de nous , à laquelle on ne s’occupait, en histoire naturelle, que à caractères exté- rieurs. Les orifices de l'animal sont à gauche , eût-on dit alors, donc l'animal est sénestre. Mais aujourd'hui , nous ne nous contentons plus de ces apparences que l étude nous a souvent montré si ‘trompeuses ; c'est dans l'organisation i in time des animaux, dans la position relative de tous leurs organes , ou du moins dans le choix des plus importans d'entr eux, que l'état actuel de la science nous force à cher- cher des bases pour l'établissement des caractères pois rs anatomiques et zoologiqués. | Or, en partant de ce principe , Voici la question qu'il faut poser d'abord : : qu est-ce gui un animal réellement sénes- tre : ? 'est un animal Fer un animal dont tous les organes essentiels sont, dans leur position PROFONDE et RELATIVE. ; transportés du côté droit au côté gauche. Il suit de là qu'un animal sénestre n’est pas dans le cas de ionstruosité réelle . , mais seulement dans le cas d’anomalie de position relative , toutes les fois que le renversement des pèrties se com L apte est at ts et ess (: a) mn RENE Ca ) Je crois que cet distinetio i i , et il me semble nécessaire de fixer ici de palin? de not Sont parce qu’une “cbjection m'a été faie par uv savant vaturaliste sur l'emploi de ce mot dans la définition que je viens de douner. On comprend le PRE, disait-il , sous cette dénomination vague et (317) J'ai prouvé plus haut que la coquille du Planorbe est dextre : donc, son animal ne pourrait être essentiellement sénestre sans se trouver dans le cas de monstruosité , puis- que , s’il est sénèstre et sa coquille dextre, le renversement du mollusque n’est pas complet et régulier. Il faut donc éxaminer la position réelle de ses organes, et éterminér insignifiante, toutes les espèces d'anomalies que peuvent offrir les organes dans leurs qualités physiques ; et quoique ce mot monstruo= sité semble plus particulièrement entraîner l'idée d’une forme Et rente, il n’y a peut-être aucune raison qui doive faire séparer individus qui offrent des anomalies dans la position des re de ceux qui en présentent dans leur nombre, leur forme, etc. Je conviens que l'usage commun autorise indistinctement dans tous les cas le i de l’expression dont il s’agit. Mais l’usage commun doit-il continuer à faire loi dans les discussions scientifi- ques , lorsque de toutes parts on cherche à leur appliquer un un la vraiment rationnel et caractéristique ? Je ne le pense pas. Aussi me crois-je permis d'établir la distinction suivante entre les divers cas de transposerient de parties qu’on peut être dans le cas d'observer. 1.9 IFy a simplement anomalie toutes les fois que le renverse- ment des parties est complet et régulier dans tous les organes et dans toutes les dépendances de l’animal comparé à ses analogues normaux. Ainsi il y a, selon moi, sil, par rapport à l'espèce dans le individus sénestres des Æelix aspersa, pomatia et autres es bituellement dextres : sale pal rapport au genre , dans Helix lævipes , les Achati icarinata ; etc. né RÉ RS RE 2 re L2 bien que la différence qui existe entre ces veille à et ra rte normaux soit moins grande 2rrRe dater sépare les indi - vidus sénestres des individus dextres. Mais cette différence appar- tient à un autre ordre de considérations : elle affecte la forme et la distance relative des tours de là coquille ; à, il ÿ # monstruosité, “ya monstruosité réelle toutes les fois que le renversement (318) d’abord celle des plus. importans et des plus profonds d’en- treux, conformément au principe que j'ai exposé plus Or , quel est l'organe le plus important, le plus fonda- noi dans un .animal quelconque ? C’est sans contredit le tube digestif, puisqu'il est commun à toutes les classes , à celles mêmes dont l'excessive simplicité est privée d'or- pes spéciaux pour la respiration et pour la reproduction, — C'est donc la place normale du tube digestif qu'il faut rechercher , et cela sur le vivant, car la dissection, en fai- sant retrouver les organes isolés, dérange trop soute leurs rapports normaux de position , surtout ceux de l mal avec sa coquille. Le mollusque à test spiral le mieux connu est l’Hélice , et je m'en félicite , puisque celui dont je cherche à déter= miner l'organisation profonde, est un pulmoné comme l'Hélice. Mais on sait en général que ceux des Pectini- branches sont, à peu de chose près, or sur le mê- me plan. Ainsi, dans tous en réa comme dans l’Hélice en particulier , le renflement stomachal , simple ou multiple; a lieu avant que l'intestin rétrograde vers l'ouverture de la coquille pour fournir le trajet du rectum. Dans tous égale- ment, il est facile de reconnaître que le rectum est plus ou des parties est partiel ou irrégulier, et qu’il n’embrasse pas la tota- lité des organes ei des dépendances de animal comparé à ses analogues normaux. LR CNE | PR L un À Ainsi, il y iscères (ainsi qu'on Va: vu plusieurs fois ve sont transposés de doi à gauche, me sé PRRRENRRE n’est ni complet ni régulier, squ'il n’. ge 10mb da-parties de Vinoame; e pu L jrs ann Te = 4 ü ? ( 319) moins immédiatement enroulé au tour de l’axe de da spire, et toujours placé entre celle-ci et la cavité branchiale ou pulmonaire , à la paroi interne de laquelle il est cons= tamment soudé. Cette portion importante du tube intesti- nal est donc invariablement placée sur la droite du corps . dans l'animal dextre, et sur sa gauche dans l’animal sé- nestre. Ce n'est que vers l'ouverture de la coquille que’ la . position de l'animal marchant peut faire écarter le rectamx de l'axe; ainsi, dans les coquilles presque discoïdes , il longe assez exactement le bord interne. du dernier tour ; : dans les globuleuses dont la spire s'incline plus oblique- ment , il s’en écarte un peu ; et davantage encore quand la spire s'étend directement vers la queue ,'( Murex, ete. ); mais enfin il est toujours sur la droite du corps et par con< séquent dans sa partie la moins. éloignée de l'axe de la spire. Il suit également delà que le tube intestinal ne re- venant pas verticalement sur lui-même , et pénétrant dans la masse viscérale par.la partie la plus rapprochée du côté gauche ( dans les coquilles dextres ), le renflement stoma- chal, simple ou minis > est sur la gauche poncipales ment , dans ces Or, tout ce que je viens d'énoncer, EU MATE Ai les espèces de Planorbes que leur transparence m’a permis d'étudier sur le vivant, On verra. l'estomac sur la gauche; le rectum sur la droite du dernier tour de spire , parce que ces Planorbes sont réellement dextres, I n’y a donc pas monstruosité réelle dans l she En, gestif , lorsque ses diverses parties , ainsi qu'on le voit dans les individus sénestres, conservent leurs places relatives et leurs rapports de position avec la coquille. A y a seule- ment : renversement ; on trouve toujours le rectum au côté RES de Ja spires, et l'estomac au côté exter- ne; qui devient alors le côté droit: si 4 ( 330 ) “Là position profonde des organes digesüifs se trouvant dinsi maintenue régulièrement , on peut se servir du rec- tüm comme d'un point de départ pour le recensement des autres organes , et on cessera d’attacher une impor- tance aussi grande à Ha place où cés organes viennent déboucher an dehors dans les divers genres. Passons maintenant à l'appareil circulatoire, le plus important et le plus fondamental après l'appareil digestif. otgare profond, c’est le cœur : il est constamment placé à gauche dans les animaux dextres, c’est-h-diré vérs le côté externe de la coquille; c’est aussi sa place dans les Planorbes que j'ai étudiées sur le vivant, ainsi qu’on le verra par la planche jointe à ce mémoire. Quant à la cavité respiratoire , soit branchiale, soit pul- foriaire , ellé forme la principale dépendance de l'appareil ciréulitéié, Elle est toujours accollée au rectum du côté éxterne , c'est-à-dire qu’elle s'étend à sa gauche j jusqu ‘au bord extérieur du tour de spire dont sa largeur occupe le réste , dans les coquilles dextres, (excepté vers l'ouverture did dois genres retoutnés , Murer , etc. ), tandis qu’elle s'étend de la même manière à la droite du rectum dans les coquilles sénestres. La première de ces conditions est observée avec une rigoureuse exactitude dans les Planorbes , pourvu qu'on pose leur coquille dans le sens dextre ; elle est donc dextre par cette raison , comme elle l’est également par les raisons que j'ai exposées dans le premier paragraphe de la discus- ue et la première démonstration confirme évidemment la seconde. . On voit, par ce qui précède , que pour que cette coquille 4 ‘ellement dextre fût habitée par un animal réellement sénéstre , il faudrait que le rectum longeât le côté externé du tour de spire, que la a ( 528 ) l'axe de la spire , et qu’ainsi cette cavité se trouvât placée entre le rectum à gauche et l’axe de la spire à droite. Or, encore une fois , cela n’est pas : j'ai examiné pendant bngtte et avec # plus grande attention les Planorbes transparens que j'ai pu me procurer { vortex, spirorbis, hispidus et complanatus, Drap. ). J'ai pris, sur l'animal vivant, en dessus et en dessous, des dessins exacts de la première de ces espèces, qui est la plus grande, et je les joins au présent mémoire ; j'ai pris aussi des notes détaillées sur les autres plees et j'exposerai au fur et à mesure, les différences que j'y ai remarquées. J'espère ainsi faire partager aux naturalistes la conviction que j'ai Le en étudiant cette question. Il aurait été à désirer, re hédie: que j'eusse pu suivre les organes de la génération du Planorbe depuis leur orifice , sous le tentacule gauche, jusqu’à leur origine dans le tortillon. Mais je ne suis pas en état de faire des dissections aussi délicates , et on n’a dû s’apercevoir que trop souvent déjà de ma faiblesse en anatomie pratique. D'ailleurs , lorsqu'il s’agit de déterminer , sur des animaux aussi frèles, des questions de position, je pense, et je l'ai … déjà dit, qu'il faut observer sur le vivant. Or, je n’ai pu me livrer à cet examen à l'époque où l'appareil générateur doit être dans un état de turgescence qui le rende plus apparent, Si j'obtiens quelques nouvelles lumières à cet égard, je pie de faire connaitre les observations que j'aurai pu recueillir. En attendre, et d’après cette considération que I appareil est le moins fondamental et le plus variable des trois principaux, je pense que les indications que nous venons de recueillir sur les deux premiers nous suflisent pour décider la question ; et puisque nous retrouvons dans le Planorbe les dispositions essentielles des ARRET dE ( 322 ) animal sera pour nous dans un état absolument normal, c'est-à-dire dextre dans une coquille dextre , sénestre dans une coquille sénestre, si ce genre vient à en présenter quelqu'une ainsi retournée. Description du PLanonnis VORTEX. ( Explication de la plunche ). : Les figures 1 et 2 représentent le Planorbis vortex, Mull., var. a. Draparn. , considérablement grossi. La “première montre la coquille vue en dessus, la seconde en dessous ; ce sont celles que j'ai peintes sur le vivant. Si j'étais dessinateur , ces figures vaudraient mieux ; mais le lithographe a été obligé d’imiter les imperfections de mon dessin , afin de ne pas s’écarter de l'exactitude et des pro- portions , desquelles du moins je puis répondre. * La fig. 3, copiée de Draparnaud , représente la même coquille , vue en dessus, au trait, vide et de pui arr 4, cie 'Adsan représente son Br, vu en dessous , vide et grossi. Je passe à la description du P/. vortex. Voici com ment se présentent les organes , lorsqu'on regarde en des- sus la coquille posée à plat, dextrement, et l’animal mar- chant , dans l’état de demi-extension ( ñg- S * . La tête est en dehors de la coquille, jusques et compris la base des tentacules et les yeux. Immédiatement derrière ceux-ci se trouve le bord supérieur de l'ouverture de la coquille | accompagné et bordé par le manteau qui se ren verse très-légèrement à l'extérieur : le bord du manteau, un RÉ PaRs.#e marné pres pointillé noir très-fin, (Fe: ‘&s: GG.) ; * Derrière RAF ÈS AFF RR , le tour de spire ct vies modes. mois longitudinale celle qui-répond au côté æ A. ds PRE pt rit. purx. Léth' ele Liege, Zgy1es lunes notlet. \Noullw) Fig à. em S ceretut.. ( Blamsille ) ( 323 ) intérieur est rougeûtre ; c’est le cou de l'animal qu'on voit à travers la coquille. L'autre moitié (du côté extérieur) est transparente et de couleur d’ambre clair un peu ver= dâtre. C'est la couleur du test, lequel est entièrement vide dans cette partie ; mais ce vide ne s'étend qu'à une demi-ligne , au plus, en arrière, et on trouve une autre bande noirâtre transverse, finement pointillée de noir, (fig. 1. à), qui devient longitudinale un peu après avoir dépassé la moitié de la largeur du tour de spire. C’est un second épaississement du manteau , dans lequel sont situés les deux orifices, celui du rectum et celui de la cavité pulmonaire. Le prolongement brun , longitudinal , de cette barre , est le rectum lui-mêmé. Il continue à être très-visi-. ble pendant la moitié au moins du dernier tour. Il peut être suivi, à l'œil, plus ou moins loin, selon qu'il est plus où moins distendu et coloré par les matières fécales. Dans la fig. 1 , je l'ai montré très-distinct jusqu’à l’endroit où il passe à la hauteur du cœur. En dessous , (fig. 2), je l'ai vu se prolonger distinctement plus loin. Depuis la barre noire (fig. 1. b) jusqu'à la moitié du second tour de spire , les trois quarts de la largeur de ce tour , du côté externe , sont occupés par la cavité ‘pulmo- naire qui ne présente d’autre couleur , même à la loupe, que celle propre à la coquille , et conserve toute la trans- parence de celle-ci, à cause de l’excessive ténuité de la membrane vasculaire qui forme cette poche. Cette ténuité est telle qu'il m'a été impossible, même à la plus vive lumière du soleil et avec une très-bonne loupe , de distin- guer les vaisseaux sanguins ramifiés qu’on voit si bien à l'œil nu dans les Hélices. Je n’ai pu apercevoir, et encore avec difficulté , que le plus gros vaisseau , placé à-peu-près contre la carène externe du tour, comme dans l'Hélice. Le bord externe du tour de spire , en dessus et en dessous, est poin= œ (:324 ) tllé de noir, plus ou moins visiblement, mais toujours translucide. Ce pointillé forme une bordure plus ou moins - large. . Entre le rectum et le Las interne du tour de spire, il n’y a plus qu'un étroit filet rougeâtre : c’est tout ce qu’on peut voir, par transpirence , du corps de l'animal, coloré par la liqueur pourprée qui lui est propre. Au delà du rectum , ce filet pourpré se continue , entre la cavité pulmo- . maire et l'angle interne du tour , jusqu’à l'extrémité de cette cavité ; où sa teinte se répand dans toute la largeur du tour de spire. « Voici les observations relatives aux mémes organes; que j'ai faites sur les autres espèces ‘ralsparenige: que j'ai étudiées. : Dans le PI. spicdthit:, la cavité pulmonaire , tandis que l'animal marche, s'étend jusqu'au quart du second tour de spire ; ainsi elle se prolonge un peu moins que dans le vortex, mais elle est située absolument de même , et sa forme est parfaitement ter habite dans les deux ._ espèces. Le rectum est placé l é comme dans Le PI, vortex , et on voit fort bien , au méme endroit, la - bande noirâtre qui marque sa Lie à gauche , son orifice et celui de la cavité pulmonaire. Un filet très- ‘rouge sépare le rectum du bord interne du tour de … aspire, et cette couleur se répand dans tout le reste du : tortillon à partir de l'extrémité postérieure de la cavité. pulmonaire. Ce filet rouge est plus vif en dessous qu'en. .. dessus de la coquille, parce que le corps de l'animal est immédiatement appuyé sur le plancher inférieur. : Dans le-PL hispidus, je n'ai vu aucune trace bien + prononcée de liqueur rouge ; il n'y.a que la masse buc- 4 e: qui soit rougeûtre. La cavité pulmonaire ne s'étend. y que jusqu'aux trois quarts du dernier tour + (335 ) de spire. Le rectum est noirätre et fort éloigné du bord interne du tour de spire , pendant toute dla” lorigueur ” de la cavité pulmonaire, qu'il traverse presqu'au milieu , en obliquant un peu de droïte à gauche et d’ar- rière en avant. Arrivé près de l'ouverture de la co- quille, il se. kg plus brusquement vers la gauche, pour aboutir à l’orifice an, qui est silué comme dans le PI. vortex. 548 Dans le PL. complanatus, le rectum est placé à peu- près comme dans le Vortex et Le spirorbis , c’est-à-dire qu'il cotoie de très-près Le bord interne du dernier tour de spire. La cavité pulmonaire est très-vaste, & cause de la largeur proportionnelle du dernier tour, dont elle occupe les trois premiers quarts. Elle est bordée en avant, vers l'ouverture , à droite et à gau- che, d'une bande de pointillé noir très-fin. On voit bien la bande noire et épaissie qui marque le passage du rectum de droite à gauche , et . contient les deux orifices. Dans le PI. cristatus, qui est un vrai Planorbe et non une Valvée comme on l'a cru , l’animal ressemble extrémement à celui du PI. hispidus. ZZ n’a pas non plus de liqueur rouge, et je ne lui ai vu méme au- cune trace de teinte rose. Le rectum, marqué par une ligne noire , est très-éloigné du bord interne du dernier tour , pendant toute la dernière moitié de ce tour, qu'il coupe diagonalement de droite à gauche, et d’arrière en avant , parce qu’il est collé sur le côté droit du cou qui occupe cette méme position diagonale pendant la marche. Ce n'est que près de l'ouverture que le rec- tum passe à gauche du cou pour déboucher au dehors : Je n'ai pas pu distinguer nettement la limite poste- rieure de la cavité pulmonaire, parce que la coquille (326 ) n'est pas aussi transparente que dans les espèces pré= cédentes. Je reviens au PL. vortex. À partir de la base postérieure ‘ du filet rouge qui longe le rectum en dedans, la couleur rouge est étendue dans toute la largeur du tour de spire, t un tiers de tour environ. Mais on voit à la base même de la cavité pulmonaire, un renflement presque ovale, es rouge plus foncé, et plus opaque, qui paraît e immobile |, à moins qu'on se le regarde à une très-vive lumière : c'est l'oreillette du cœur, (fig. 1.c). Derrière elle , une grosse masse grisâtre , colorée en noir par un pointillé très-fin, ronde pendant la contraction, ovale pendant la dilatation, en est le ventricule, (fig. 1. d). Ses pulsations sont très-visibles, le plus souvent même à l'œil nu. Le cœur est placé contre le bord externe du tour de spire dont il occupe tout au plus la moitié en largeur pen- er im dilatation : il est par conséquent au côté gauche du corps de l'animal. Bois la systole , Île ventricule est globuleux, opaque et tout noir : mais le pointillé qui lui donne cette couleur se trouvant plus dis- séminé pendant la diastole, il devient presque gris par transparence. Dans les très-jeunes individus , il n'y a point de noir, mais seulement un gris pointillé clair sur un fond incolore. Jamais il n’y a de teinte rouge ni même rose. . Le mouvement de systole de l'oreillette pousse le sang directement dans la base de la CARE puis, qui ne forme , dans toute son étendue , qu'un long boyau. - M. Gachet, qui a eu la complaisance de répéter au mi- eroscope, toutes les observations que j'ai faites à la loupe sur le PJ. vortex , a vu distinctement , de plus que moi, Ja contraction régulière et alternative ds ventricule et de Vorcillette , qui a lieu comme dans les animaux supérieurs. ( 327) + I a pu faire aussi des observations plus précises que moi sur la vitesse des pulsations. Ainsi, il en a compté environ 30 par minute chez les plus gros individus, et 50 à 55 chez les jeunes. Dans ces derniers, la dilatation du cœur est . complette après chaque systole; dans les adultes, deux contractions ne sont souvent séparées que une demi-dilata= tion de l'organe. Il arrive même de temps à autre , que le cœur demeure contracté pendant quelques instans de plus , avant de se remettre en mouvement. J'ai observé aussi ces deux circonstances. Dans le PL. spirorbis , le cœur est placé comme dans de vortex, au côté externe du 2."e tour. Il paraît plus rapproché de la surface supérieure que de la surface inférieure de la coquille, car s’il est difficile de voir, en dessus, bien distinctement, les pulsations, ce n’est qu'à une très-vive lumière et très-confusément qu'il est possible de les apercevoir en dessous: Dans les deux sens , il m'a fallu employer une très-forte loupe, et observer par transparence. Aussi n’ai-je pas pu distin-" guer l'oreillette au milieu de La teinte rouge, fort vive , qui est répandue tout à l’entour. Le ventricule est gris et non pas noir ; ses pulsations sont plus vives, à éga- lité d'âge, que dans le vortex. C’est. l'épaisseur du tour de spire qui empéche de voir facilement Le cœur. Dans le Pl. complanatus , l’oreillette et Le ventricule sont rouges ; ce dernier est seulement pointillé de noir, mais très-faiblement, et l'oreillette, fort peu distinete, m'a à peine laissé apercevoir ses battemenrs. Ceux ventricule sont au contraire fort distincts, plus vifs que dans le PI. voilex , et la différence de vitesse , dans des différens âges, est pour le moins aussi grande, proportionnellement, que dans l'espèce que je viens de nommer. On peut observer très-facilement les bat ( 328 ) temens , sans recourir à la transparence, en ‘dessus comme en dessous ; mais il faut une bonne loupe. Le cœur n'est point opaque. Dans le PL. hispidus, Ze cœur est rose; mais la co- quille ‘étant peu transparente , je n'ai pu le distinguer que sur les individus très-jeunes. Il est placé comme dans les espèces précédentes. Dans le PI. cristatus, je n'ai pu réussir à le voir, par la méme raison et à cause de l’excessive petitesse de l'animal dont les teintes sont fort claires. Un peu en arrière du cœur du P/. vortex, et tou- jours au côté gauche , (fig. 1. e), on voit un gros organe noir ou brun, de forme alongée subtriangulaire , un peu irrégulière , et peu constante dans les divers individus. Il paraît que c'est un estomac ; du moins M. Gachet y a reconnu, de temps en temps, des mouvemens de con- traction et de dilatation séparés par des intervalles assez longs. Dans le moment de la plus grande dilatation , la couleur’ qui. remp lt. cet organe paraît divisée en deux, Cet estomac est situé vers la partie moyenne d'un tube blanchâtre, visible seulement en dessus, (fig. 5. f}, posé obliquement et sans courbure aucune , ‘au travers du tour de spire , entre l'estomac et le bord interne de celui- ei. J'ai vu, vers la base de ce tube, au côté postérieur , un petit renflement , mais je n’ai pu le suivre antérieure- ment au milieu de la masse rouge dans laquelle il se perd. M. Gachet a reconnu à l’aide du microscope, que ce tube, dans lequel j'ai vu quelquefois des matières brunes ou noires, est doué d’un mouvement péristaltique lent , mais. continuel , analogue à celui des intestins ou aux contractions successives des vaisseaux capillaires. C'est donc une portion de l'intestin, intermédiaire entre ls ren+ ( 329 ) flemens stomacanx et le rectum. Je n'ai. pu le distinguer dans les autres espèces. Au delà du renflement postérieur de ce tube, com- mence le tortillon , qui est brun jaunâtre jusqu’au sommet de la spire lorsqu'on le regarde à plat et à l'ombre , et couleur de brique un peu claire quand on le regarde au soleil, par transparence. Dans le PL. spirorbis, l'estomac est noir, de rhéme Jorme à peu-près que dans le vortex, et situé à la méz me place. Le tortillon est ordinairement tout entier d'un beau rouge vif. Dans le PI. hispidus, tout l'animal est æ un hi Jfawe clair : je n'ai pu distinguer l'estomac. Le tor- üllon est un peu plus brunätre que la partie anté- rieure. : Dans le PI. cristatus, le tortillon est jaune fawve , et paraît comme grumeleux. Je nai rien pu distin- guer de plus. Dans le PI. complanatus , après la cavité pulmonaire et le cœur, on voit le paquet pésbérel, mélangé de blanc mat, de rouge et de pointillé noir , puis le tor- tillon qui est jaune fauve foncé, et Plné teinte uni- forme. Ce petit animal est, de tous les Planorbes que je connais , le plus élégamment coloré. Dans la figure 2, qui représente le même Planorbis vortex vu en dessus, les mêmes lettres indiquent les mê- mes organes que dans la fig. 1. On remarquera, 1° que oreillette est moins visible qu'en dessus; 2.° que le ven+ tricule est représenté pendant sa systole , tandis que la fig. 1. le montre pendant sa diastole , ce qui explique pourquoi la couleur rouge de oreillette est plus prononcée ; 3.° que le tube blanc f. n’est pas visible ; 4.° que l'estomac e, ( 330 ) représenté dans le moment où il est comme coupé en deux portions , est au côté interne du tour de spire ( côté droit de l'animal }, au lieu d’être au côté externe ou gau- che. Je ne saurais dire si c’est le même estomac qu’on voit en dessus et en dessous , et qui serait ainsi posé oblique- ment dans le tour de spire, ou si ce sont deux renfle- mens stomacaux distincts, MaëwTexanT , on n’a qu’à comparer , toujours sur le vi- vant, cette disposition d'organes avec celle qui existe chez les Hélices transparentes , et on n’aura pas de peine à se convaincre de la similitude des conditions les pion impor Ainsi, l’Æelix nitida, par exemple, n’offrira que 1, différences suivantes : 1.° On apercevra que le cœur , qui est blanc et moins gros proportionnellement que celui du Planorbe, n’est pas visible en regardant le dessus de la coquille, mais seule- ment en dessous et de côté : il est donc situé plus bas que celui du Planorbe, et moins vers le bord du tour de spire. Mais il est facile de concevoir ce changement de position, si léger en lui-même , en tenant compte de l'épaisseur du tour de spire chez l’'Hélice et de la forme de sa cavité pul- monaire. 2. On verra que la cavité pulmonaire de celle-ci, au lieu de se terminer comme un boyau, en avant du cœur, s'étend encore en arrière et en dessus de celui-ci. Cette seconde différence n’est pas plus importante que la pre- mière. 3.° On ne trouvera pas ; dans l’'Hélice , la bande noire transversale qui indique le passage du rectum du côté LR pero rs côté gauche; et en effet, elle ne peut exister, puisque le rectum et la cavité pul- (351) monaire de l’Hélice s'ouvrent à droite et en dessus de son cou , dans l'angle supérieur de l'ouverture. Voilà donc la seule différence marquante entre les deux genres ; et je n'hésite pas à dire qu’elle est si peu profonde, si peu importante, et en outre qu’elle est si bien autori- sée , si jose m'exprimer ainsi, par la translation graduée de l'orifice respiratoire de droite à gauche dans divers genres de Pectinibranches , et par la translation totale des branchies du Murex au côté gauche , que personne , je pense , ne conservera le moindre doute sur la dextrorsité organique de l'animal des Planorbes. . En effet, ce sont des causes très-secondaires qui déter- niment la position des orifices dont les parties profondes sont situées de même. La cavité pulmonaire des Arions et celle des Limaces sont placées au même endroit ; son ori= fice est antérieur dans le premier de ces genres , postérieur dans le second, J'ai cité sur le même sujet, la comparai- son des Pectinibranches à columelle échancrée avec les Pectinibranches à ouverture entière , celle de ces derniers avec les Pulmonés à opercule ; je pourrais citer encore d’autres exemples tout aussi pos et je crois que nent 2 à | ce que je ne suis pas ac- tuellement en état de faire ), la disposition relative des organes dans l’Hélice et dans le Planorbe, par exemple, on trouverait dans la spirale élevée du premier genre, la raison de convenance de la position dextre des orifices, raison qui n’a pas lieu dans le second genre , où l'enroule- ment est complètement horizontal. Quoiqu'il en soit de cette hypothèse , les observations cülières au genre qui fait l'objet de ce mémoire. ( 332 ) Conclusions générales. _#.o La sénestrorsité des Mollusques n’est pas un cas de monstruosité : elle est aussi normale que la dextror- ité , pourvu toutefois qu'elle soit parfaitement régulière et complette ; mais seulement elle est moins fréquente, et constitue une simple anomalie de position relative. 2.° Dans tout Mollusque spirivalve normal , ( Pectinibran- che ou Pulmoné }), le rectum entoure plus ou moins étroi- tement l’axe de la spire ( ou le bord interne du tour de spire qui répond à l’axe }, quelque soit le sens de l’enroulement de celle-ci. Ainsi toute coquille dextre appartient néces- sairement à un animal essentiellement dextre, et vice versé. 3.° Dans les mêmes Mollusques, la cavité respiratoire aceompagne le rectum dans son trajet , et est mes du + externe par rapport à celui-ci. 4.0 Les orifices pulmonaire , anal et génital sort a habituellement du même côté : cependant, ils ne sont pas 5. Ces orifices peuvent être placés soit à droite soit à gauche, sans pour cela déranger le plan d'organisation inté- rieure et de position profonde des organes, et sans pour cela changer une coquille dextre en sénestre et vice vers. 6. Aucune partie de l'ouverture d’une coquille spirale n'est généralement et spécialement destinée à répondre à une partie déterminée du corps de l'animal marchant, la position de celui-ci relativement à l’ouverture étant variable selon les genres et les espèces. + Conclusions particulières. + 1.9 La coquille du Planorbe est essentiellement dextre. “+ A hédemis de la coquille est invariablement indiqüé : par Le bord le plus avancé de l'ouverture , et non par l'enfon» (935) cement du sommet de la ee lequel pent exister ou né pas exister. , 3.0 L'animal du Planorbe a ses trois dés 1 à gauche du cou, caractère par lequel itse distingue de tous les autres genres de Pulmonés spirivalves sans opercule. Mais il n’y a R qu'un déplacement des extrémités de ces organes , lesquels du reste sont situés ( dans leur position profonde ), comme dans tous les autres Pulmonés sans opercule à coquille. 4.0 Par conséquent, l'animal du Planorbe est essen- tiellement dextre comme sa coquille. 5.0 La position sénestre des orifices du Planorbe fait exception à ce qu'on observe dans les autres genres de Pul- monés sans opercule, précisément au même degré que la position sénestre des branchies de certains Pectinibranches fait exception à ce qu’on observe dans les autres genres sd Pectinibranches. mb La question de la dextrorsité du genre Planorbe, consi- dérée isolément , n’eût offert qu'un intérêt très-restreint, et je n’aurais pas osé la traiter avec autant de développe- men t, si les conclusions qui résultent de la disenssion à un, Fa —. ——. ne rene mo mat un mars he aile désoie avéré sh ne faut pas se fier cslbteient aux indications que j'ai données pour la teinte des divers organes du Planorbis vortex. Ces teintes sont extrêmement variables. Le fluide rouge, par exemple, est tantôt beau- coup plus et tantôt beaucoup moins répandu dans le corps. Sa couleur varie aussi en intensité , et parfois il arrive qu’elle envahit le tortillon lui-même, qui est habituellement d'un fauve brunâtre assez foncé , mais toujours plus ou moins be 2 lorsque la coquille n'est pas encroutée. Je n'ai (334 ) pu apprécier toutes les causes de ces variations ; mais elles tiennent certainement en partie à l’âge, à la nourriture, la qualité de l’eau où l'animal vit, à l'intensité et à la 5e tion de la lumière pendant aies. Le manteau ne participe jamais à cette couleur pourprée, qui n’a aucun ” accès dans les parois de la cavité pulmonaire. Dans le PL. spirorbis, le tortillon est presque toujours rouge comme la boule d’un thermomètre à l'esprit de vin coloré et cette couleur subsiste très long-temps après qu’on a laissé dessécher l'animal dans sa coquille sans le plonger dans l'eau bouillante. Cependant j'en ai vu des individus dont le centre de la spire était tout-à-fait incolore et parais- sait vide. = : * . J’ajauterai en terminant, une remarque grammaticale au sujet du genre Planorbe. Son nom latin doit être pris au masculin, comme l'ont fait Draparnaud et Lamarck. On a récemment essayé de le fémininiser : mais le substantif orbis , qui forme l’une de ses racines , est masculin dans toutes ses acceptions. Décembre 1830. Cnarces Des Mouuns. — 205 25e -ee— XVI. Anorrion aux Considérations générales sur les Terrains tertiaires du département de la Gironde , in- . sérées dans les Actes de la Société Linnéenne , Nu- méro du 25 Octobre 1830 ; par M. F. Jouanxer. Dans mon premier essai sur les positions respectives de nos terrains , j'ai donné la coupe des sondages commencés à Béchevelle (Médoc ) , et à Bordeaux (Place Dauphine ) : ils ont été continués, Voici, à partir des points où la sonde était déjà parvenue , la série ultérieure des terrains tra- versés. Es (335) 3 Ph Béchevelle (1), sondage décrit jusqu'à... 191 33. ° 55. Marne calcaire, blanchâtre , un peu sa- bleuse 5 0" N.2 Dans cette couche marneuse , la _sonde a saisi des fragments que tout'me porte à croire étrangers à la couche : ils sont identiques , les uns au calcaire du n.° 51 , les autres à celui du n.° 54 : ils seront tombés pendant le travail que divers acci- dents avaient rendu très-pénible. 56. Marne calcaire, blanche, rétistanté, très _tachante et d’un aspect crayeux.. ..…....., S ». Marne grise, grenue , sableuse : le sable est de quartz en grande partie noirâtre ; 4 il est mêlé de grains noïrs, et de grains calcaires , très-blancs , très-ronds, d'une dureté moyenne 4 ra 59. Marne argileuse gris-foncé , du reste sem- blable à la précédente 3 » te , très-sableuse RE es que j Couche marneuse , blanchâtre , tachan- 61 | tie inférieure S Li { Id. Mélée de beaucoup de points noirs. 9 8. Ces couches sableuses ont donné en abondance de l’eau ascendante, mais qui n’a pas dépassé le niveau qu'avait atteint celle du n.° 48. Toutes deux, dans les Re 22: 8. . (a) Voyez les Actes de la Société Linnéenne , mois d'Octobre 1830 , page 212. Le | ei 72. De 13 ae. ( 336 ) D'autre part. premiers moments de leur ascension , ont entraîné avee elles une quantité considéra- ble de sables comparables en tout à cer- taines couches ébouleuses des macigno du Fronsadais. . Calcaire marin , gris, grenu . Marne calcaire , gris-blanc, très-résistante. { Marne ne : grise et sableuse… + Marne calcaire, Haies, tachante, gre- mais résistante . Couche friable ; grenue , mêlée de él fragments calcaires, de débris de fos- siles, de madrépores , et d’une assez gran- 221P de quantité de petits sphéroïdes calcaires, blancs , à couches concentriques, dépas- ns rarement la grosseur d’un grain de Loi la sonde a rencontré encore une eau ascendante , qui s’est élevée dans le tube et s’y est maintenue, à un niveau supé- rieur de neuf pouces au niveau qu’avaient atteint les eaux des n.°° 48 et 63. Sa cou- leur , aussi blanche que celle d’un lait de chaux , indique qu'elle traverse dans son cours souterrain , quelque couche sembla- ble à celle du n.° 87 ci-après. Suite de la couche précédente , mais plus liée par une marne grise... Marnes grises , peu sableuses , alternati- rs ane et calcaires. su De. Ce: 277 (335 ) Dir D'autre part... a77:r we | Marne argileuse , brunâtre, mêlée dé De 78 quelques atômes de lignite et de mica à 80. } blanc. Au feu , elle exhale une assez forte odéur de iii 6 » De 80 f Maïne grise, grenue, ee surtout à 84. Ü dañs la partie inférieure de la éouche.. 5 5. 85. Marne calcaire, gristblanc..….. . DE À 86. Marné 2dem que celles de 80 à 84... 3 6: 87. Couche marneuse, très-calcairé, d’un blanc dé éraie , très-tachante , faisant dif- ficilément pâté avéc l’eau qu’elle colore en blanc. Elle renferme des sables quartzeux , des débris de fossiles et de différents corps marins difficiles à déterminer. On dirait un macigno crayeux : à . 88. Marne else ER sableuse et BTENUÉ. roots LR S 300 9. Le sondage à été abandonné à cette profondeur, S'il n'a point amené d’eau jaillissante à la surface, on n’en doit p& moins le considérer cominé ayant obtenu un vé- ritable succès , puisque lé but proposé a êté atteint. I} s'a- ‘gissait, en effet , pour le ps de Béchevelle ( 1 }, de se procurer , aù moyen d'un sondage artésien des eaux assez abondantes pour fourhir à l'irrigation de terrains in- férieurs, d'environ vingt pieds, à l’orifice dn puits. Or, comme nous l’avohs dit, les eaux ont été amenées à 11 pieds 3 p.< en entré béé du sol, et ces eaux sont telle- ment abondantes , qu'une bonne pompe, servie pendant (2) M. Guestier fils. (338 ) vis de six heures avec beaucoup d'activité, ny a pro= duit aucune diminution sensible. I] ne reste donc pour _les utiliser, qu'à ouvrir un petit canal souterrain , chose que la nature du fonds et la disposition des lieux permet- tent d’entreprendre à peu de frais. On aurait pu se con= tenter des eaux du n.° 48 , rencontrées à 175 p. de pro- fondeur ; mais l'espoir de mieux, et surtout le désir d’être utile à la science ont conduit le propriétaire à de plus grands sacrifices. Revenant maintenant aux édéfions géologiques s 1 résulte de la suite du sondage de Béchevelle : 1.° Que la craïe dont , après les antécédents , il était per- mis de soupconner le voisinage , quand la sonde eut touché le n.° 56 , se trouve beaucoup plus bas encore , ‘si toute- fois nos terrains tertiaires reposent sur elle ; 2.9 Que les couches, traversées depuis le n.° 55 jusqu’au n.° 88 , offrent une trop grande analogie avec les couches supérieures pour ne pas appartenir à la même formation ; Nous devons encore déduire des faits exposés que , mé- me dans nos couches tertiaires du Médoc, on peut tenter des sondages artésiens avec quelque espoir de succès. Les résultats obtenus à Béchevelle ne sont pas les seuls qui nous portent à le croire. Il y a quelques années que, dans la commune de Margaux, à deux lieues au S.-E. de Béchevelle , M. de la Colonia faisait creuser à grands frais un puits auprès de son château. Descendu à près de cent pieds sans trouver d'eau, et rebuté par la dureté d'un banc de roc auquel on était parvenu, M. de la Colonia allait abandonner l'entreprise , quand des représentätions que sa fortune lui permettait d'écouter le déterminèrent à con- “tinuer. Après avoir percé encore quelques pieds de rocher, tout-à-coup la pierre céda sous uni dernier coup, il se » fit (339 ) une assez large ouverture , et l’eau jaillit avec tant de force et d’abondance que les ouvriers eurent de la peine à sauver leur vie, en abandonnant leurs outils. Le puits se remplit en entier , l'eau déborda même par dessus la margelle, et se soutint d’abord à ce niveau. Si depuis elle a un peu baissé , on peut l’attribuer à quelque fuite à travers les joints la maçonnerie. Nul doute que si , au lieu d’avoir à remplir le vaste cylindre d’un puits eatiquié suivant la méthode or- dinaire, cette eau eut été captivée dans un puits artésien bien tubé , elle n’eût jailli au-dessus de la surface. Dans la commune de Saint-Estèphe, au Nord-Ouest de Béchevelle , un fait à peu près semblable a eu lieu sur le bien de M. pra mètres, BORDEAUX (1). Sondage décrit jusqu’à... 129 91. ds ÂArgile grise , marbrée et panachée "2 ,;\ de jaune et de roux o® 39 « &, ) Argile grise très-sableuse , mêlée aSah em î -de quelques atômes de mica..….. 2 07 | ; Argile marbrée de brun et ds â : brunâtre o 84. N.0 135. Argile marneuse, gris-blanchâtre > un peu ef t ÿ 7. 136. Argile verd-de-mer pâle » 41. 137. Argile idem que le N.0 135 » So. 138. Argile jaunûtre. ES. - À 139. Zd. vert-de-mer avec taches ocreuses.... 1 24. 137, 72 Énd sses les Actes ds la Société Lisnésuüe. ? . 20 E. * 3 49.) D'autre part... 1379 2 ë è Argile jaunâtre sableuse.……... 1e 53. S À À Zd — Plos sableuse………. n. 044. | 2 63 2 É Id. — Plus sableuse encoré..., 0 = 66: N.° 143. Sable pins: gris, micacé, quartzeux à peine un peu lié par une faible mp d'argile marneuse...s..1.......…. s 6 95: Il ne s’est point trouvé d’eau ascendante dans cés sables. ë Argile grise sé sentent 1 79. 5 | Argil] taénätre ! Pis ge x Argile gris=verdâtre PAPE Os D 6 34: Ë Argile ocracée FA o 47. 148. Marne argileuse, gris-jaunâtre, mêlée de sable très-fin et d’a- $ tômes de mica blanc... 5-0: 6% 8 | 149. Id. Panachée de gris... 5 77. £ { 150. se. ere CRU 8 17 £ châtre.… Fe < © 5». 8 191. fa. Plus Srelénsé , mêlée un peu de sable et de beau- coup d’atômes de mica blanc. 1 20. N.0 152. Argile märneusë , jaunâtre, 1 46. ss 8 \ 153. Argile encore un peu mar- | Ê neuse, d’une pâte très-fine, 4, 194 2 FE couleur ardoisée o 45. = 5 De 152 à 154. Argile De 148 à 152. Marne argileuse De 144 à #48: 154. 14. Marbrée et jaunâtre.….. 2 26. 155. Marne argileuse grise, marbrée de mé un peu Re pbs: 5ù vescente stress Y° 03. PSS 167, 61. 305. .« (341) ’autre part... 167 »+- 156. Argile un peu FE gris-jau- nâtre , pâte très-fine..…..........… . o 56. 157. Marne argileuse , grise, avec atômes de mica o 84. 4 g 158. Argile un peu marneuse , por | pâte très-fine, couleur ar- | doisée.…. o 42. à © 159. Argile couleur ardoise - F°S3, 4 foncé, un peu grénue; mi- 4 ca, sable et points ligni- < = teux DU TE, Idem. Plus grenue, mêlée dans le bas de la couche de petits grains de quartz , de débris ligniteux, et de petits fragmens calcaires. Peut-être ces fragmens sont-ils des restes de fossiles entièrement calcinés; j'ai re- connu un morceau d'échinite, et d’autres parcelles indéterminables....... tirer ste 0 72. 3615. Marne gris-blanc, argileuse, mais très- Per it " Sn da 3 ? het À À + + 95. y: APP 181m 21 ms Le sondage n'est pas terminé, On n'a point encore ob- tenu d’eau jaillissante ; mais peut-être les sables traversés entre des couches imperméables, de 95 à 100, de 104 à 106, et surtout de 142 à 144 , sont-ils amenés par des cours d’eaux souterraines que le jeu d’une pompe permettrait d'u- tiliser. Nous observerons , à cet égard , que c’est seulement s'être servi de ce moyen que les eaux rencontrées à - Béchevelle , se sant élevées au niveau qu’elles ont conservé, L ( 342) La série des couches que la sonde a traversées à Bordeaux dépuis la reprise des travaux ; n’ajoute rien aux données que nous avait déjà fournies le commencement de l'opéra- tion : seulement elle nous révèle , sans nous la montrer encore dans toute sa hauteur , l'énorme épaisseur de ces alternats où l'argile, le sable, le mica blanc et la chaux carbonnatée se mêlent dans + Àà proportions si variables. Nous voilà tout-à-l’heure à plus de 400 pieds au-dessous du fond maritime de la Baie de Royan , et nous n’avons point encore touché la formation sur laquelle reposent les terrains tertiaires de la vallée de la Garonne. Si nous remontons le fleuve nous trouvons la même cons- titution géologique. Voici le sondage d'Agen. N.o 1° à 41 pieds métriques la sonde a rencontré une marne jaunâtre grenue , sableuse , et micacée. ( Molas- -.. $e ou macigno ). = và 6. Une argile marneuse marbrée de jaune et de 30 à 04. Une môlasse grisâtre , à grains de quartz noirâ- tre, mêlée de mica blanc ; couche en tout com- sie à quelques couches du Fronsadais, de Béchevelle et de Bordeaux. “4e à 113 Une couche semblable à celle du N.° 1 , mais plus argileuse % à 143. Zd. marbrée de jaune. 6° à 169. Macigno grisâtre ét , à la couleur près , sem- ‘au N° 1. 7° à 170. Zd. ün peu moins ar 8e à 171. Zd. plus sableux et plus micacé. (9° à 196. Z2. plus argileux. ro haro. H. beaucoup plus argileux. ‘119 à 235. Marne gris-blanc ; très-calcaire. | EE 120 à 236. Suite de la couche précédente , ou calcaire marneux, gris-blanc, friable , renfermant du sable fin. ”_ 130 à 264. Marne argileuse , jaunâtre , micacée. 149 à 266. Argile marneuse , très-effervescente , marbrée- de jaune , de gris bleuâtre , de tâches ocreuses. 150 à 269. Idem que le n.° 13. 16° à 286. Idem que le n.° 9. 17° à 309. Idem. que le n.° 10. Nous n'avons point reçu d'échantillons au-dessous de 309 pieds. Quand le sondage de Bordeaux sera terminé , nous fe- ‘rons connaître ses derniers résultats , et nous entrerons dans quelques détails RAF Op 2:00 diflé- -rents sondages. F. Jouanxer AVIS, Des circonstances indépendantes de la Société ont oc- casionné un retard assez grand dans la publication des derniers numéros de ce 4.me volume. La Société ayant pris toutes les mesures nécessaires pour qu’un pareil inconvé- nient ne se renouvelle plus , espère que désormais la pu- blication des cahiers de ses Actes ‘pourra avoir lieu avec exactitude , et que MM. les Abonnés n'éprouveront aucun retard dans leur envoi. Le 5.me volume sera composé, com= me le précédent, de 6 cahiers, composés chacun de 3 feuilles d'impression , au moins. Le format, le papier et le caractère seront les mêmes ; et, comme par le passé, on ajoutera des plançhes lithographiées, lorsque le cas l’exi- gera. Le prix de l'abonnement est 10 fr. par an, franc de port , pour Bordeaux et pour toute la France , et 14fr., franc de ‘port, pour l'étranger. MM. les Abonnés sont invités à renouveler leurs abonne- ment , afin de n’éprouver aucun retard dans l'envoi de la s.re livraison du 5.me volume, Le Secrétaire-Général de la Société, H. GACHET,. AVIS AU RELIEUR. La _— représ, le Bombix atlas, etc., entre les pages 156 et 157. le Pupa pagodula, ———— 162 et 163. Les 2 planches où sont figurées la Polyconite opercu- _lée, entre les p. 166 et 167. La planche nues Drabmerbis vorter, entre les pag. (Aazet 323, (345) TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE QUATRIÈME VOLUME. ZOOLOGIE. , Page. Caraoeue des Testacés Marins du département du Finistère ; PT LE CorLañn DEs CHeKREs, membré corr. Cararoeur des Téstacés PRE et ns des. environs de Brest ét Quimper ; par M. Corrarp pes Cuerres, membre correspondant..;.......s..… Mémoire sur la reprodüctiôn des Abeïlles ; par ” Esrircxer, meinbre honoraire. | Suite ét fih. ).… Norice sur la ponté de là Plañaire lactée ; par M: Cnances es Mouus , président Nonce sur Le Cebrio Xanthomerus, e{ description de sa fernelle ; me FAninés , série corres< pondant: Ossenvarions pour servir à rh histoire de pue A insectes ; et description d'une nouvelle espèce de Coliade ; par M. Laporte ainé , archiviste: Note sur les moyens d'extraire de leurs coquilles les animaux qui es sous: ou H. _ menibre Descriwriox d'une rs espèce vivante de hs . par M. Cnanues es Mouus, président... Nouvazes observations sur les Ichtyosarcolites ; par M. Rouizaxp , membre correspondant. .….. (346) OssenvarTioNs sur la grande Outarde ; par M. ve Rocaesauxe ; 72embre correspondant... Nore sur quelques précautions à à prendre dk la chasse des Coléoptères ; par M. Fanwes, mem- bre dant "4 LA Mémome sur celté question : le genre PLanorse est-il dextre ou sénestre ? ; par M. Cuarzes DEs Mouzs, président & HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. Nore sur les moyens d’ empêcher la corruption … dans les bocaux où l’on conserve des animaux wivans ; par M, Cuanres pes Mouus, président. GEOLOGIE, CoxsinéRarions générales sur les Terrains tertiaires -de la Gironde.— 1. Essai sur leurs positions respectives ; par M. Jouanner , membre hono- ‘.raire Avprmon au Mémoire “précédent. par le même... Essu sur Les Cailloux roulés qui servent à la cons- .struction des routes dans le département de la Gironde ; par M. BnzaupeL, membre honoraire. FD DE LA TABLE. Li 7 4 Page. 171 334 227 344 Séballen: DE: L'IMPRIMERIE DE TH, EAMRQUS PE … 1n Rue du Puits Bagne-Cap , N.° 4. DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX , PENDANT L'ANNÉE 1830 ; PAR M. GACHET, Messeurs, La Société Linnéenne toujours guidée par son amour du bien public et son zèle pour la-science, soutenue par la protection de nos premiers Magistrats , et encouragée par l'approbation des savans distingués , qui veulent bien entre- tenir des relations avec elle , a continué de faire tous ses efforts, pour donner de l'utilité à ses travaux. Dirigeant spécialement sè recherches sur les sciences naturelles et les moyens d'améliorer le système agricole de notre pays, ‘elle a mis en usage toutes les ressources qu’elle a en son pouvoir, pour parvenir au but qu'elle s'est proposé dès sa fondation. Elle a étendu :ses relations , elle à fait de nou- veaux essais , et donné suite à ceux qu'elle avait commencés sur la culture de diverses plantes qu'il serait avantageux d'introduire dans le département de la Gironde, elle a recueilli de nombreuses observations sur divers sujets d’his- toire naturelle, et si-ses efforts me sont pas toujours suivis dde came boum lies: Qu dei este blis puissantes que sa bonne volonté. C'est le résumé de ces 3 s( à EE 24€ divers travaux que je dois, Messieurs, mettre aujourd'hui sous vos yeux. Ouvrages reçus.— Pour espérer quelque succès, la Société devait de non-seulement continuer les relations qu’elle avait déj turalistes et les agriculteurs , mais encore en établir de nouvelles. C'est ce qu'elle a fait, et par suite de ces nouveaux rapports, votre bibliothèque s'est enrichie , cette année , d’un assez grand nombre d'Ouvrages parmi lesquels plusieurs qui sont périodiques, et que vous n'aviez point encore recus , vous ont été envoyés en échange de l’Æmi des Champs ou des Actes de la Société. Ces divers ouvrages que vous avez recus cette année sont : 1.0 Les Annales de la Société d'Agriculture , Sciences et ss de la Dordogne. Les Mémoires de la Société “re des Sciences , de Ms et des Arts de Lille, 3.0 La Revue horticole. 4. Le Bulletin de la Société d'Agriculture, Belles-Lettres et Arts de Poitiers. 5 Le Halte Ditgique: publié à Genère par Seringe. . .. 6.° Plusieurs Livraisons de l'ouvrage “1 M. _— sur. les Diptères du Nord de la France. 7.° Un Mémoire sur un Cétacé jeté à la côte (Pyr, or.) par MM. Farines et Carcassonne. 8.0 Le Manuel de pr lots, par M. Judd: de la Judie. se “9 v La mage Fe Hieracium et autres ms VOi= rouvés 1 lépa : EE tes i , par M. Billaudel. age Instruction sur la culture de la RS rer sr de Mars:ille. (3) - 12.9 Les Mémoires et Analyse les travaux de la Société d'Agriculture , Commerce , Science et Arts de Mende. 15.° Le Catalogue des Molloeies testacés terrestres fluviatiles qui se trouvent dans la collection de M. Jan de Parme. 7. 14.° Une notice sur un Crustacé et une coquille fossile , par M. Hoeninghaus de Crefeld ( Prusse ). 15.9 Les Mémoires de l’Académie Royale de Metz. 16.0 Une lettre adressée aux habitans des Hautes-P yré- nées par un compatriote , et divers D de la Société industrielle du même département. 17. Addition à un mémoire sur les PRES Dé- viations physiologiques du Lolium ; et Anatomie de deux nouvelles espèces de Strongylus , par M. Ras 18.° Précis des travaux de la Société centrale d'Agriul- ture de Nancy. 19.° Le songe d’un Linnéen exilé, _. Clavé... . 20.9 La relation du voyage de Dre sous le com- mandement de M. D'Urville, La Société n’a encore recu que les 12 premières livraisons de planches et trois demi volu- mes de texte de ce magnifique ouvrage que la science doit à la munificence du gouvernement , qui a bien voulu com- prendre la Société Linnéenne au nombre de celles qu'il en gratifie. Ces diverses livraisons , écrites avec beaucoup d'in- térêt , ne renferment que le commencement de la partie his- torique du voyage de M. D'Urville , des portaits de naturels et des vues. Des rapports ont été faits sur les divers ouvrages. que P viens de mentionner , ainsi que sur les recueils que vous recevez depuis plusieurs années, et qu'il était - inutile d’'énumérer de nouveau. Ceux de ces rapports rela- tifs à l'agriculture, qui pouvaient offrir quelqu’intérêt aux cultivateurs de notre pays, ont été insérés en entier ou par (4) extrait dans l’Ami des Champs. Ceux relatifs à l’histoire naturelle ont souvent donné lieu à MM. les Rapporteurs de faire connaître une foule d'expériences curieuses qu'ils avaient faites, d'observations particulières qu'ils avaient : recueillies, + le résultat peut concourir à éclairer cer- tains points de la science ; aussi la Société a-t-elle regretté, chaque fois que l'espèce de mémoires qu’elle a exclusive= ment consacré à remplir son Recueil , ne lui ait pas permis 2 dy insérer ces rapports. Cependant, la promesse que lui ont faite MM. les rapporteurs, de donner suite aux observations isolées qu'ils citaient, et de les rendre assez nombreuses et assez complettes pour pouvoir former des inémoires , lui donnent lieu d'espérer que ses vœux seront remplis. « - Membres admis cette année.— Voulant vous entourer autant que possible des lumières de ceux qui cultivent les sciences qui sont le sujet de vos études, vous avez appelé plüsieurs agriculteurs et naturalistes à participer à vos tra- vaux. Vous avez nommé, cette année, membre honoraire , M: le marquis de Bryas ; membre titulaire , M. le comte de Kercaio ; memb. correspondans , MM. PAGES de Boissy; lieutenant au 45.me régiment d'infanterie de ligne ; Secret, inédecin ,. à l’le Maurice ; Blutel , membre. de la Société Polymathique du Morbihan ; Bombes de Villiers , à Lyon; De Boislandry, au Hâvre; Rochebrune , à Angoulème Membre auditeur, M. ethe AGRICULTURE. hptiate étant la première source de la prospérité d'un pays, vous n'avez rien négligé de ce qui pouvait per fectionner les systèmes mis en pratique dans le nôtre, et qui puissent en partie remplacer les produits de la vigne» (5) - et dédommager les propriétaires des pertes qu'ils éprouvent si souvent. Vous étiez naturellement conduits à donner une pareille direction à vos travaux sur l’agriculture, par la considération du nombre et de la constance d'action des : :&auses qui rendent onéreuse la culture d’une plante qui ©: faisait jadis la fichesse du département de la Gironde. Un orage suflit souvent pour enlever dans quelques instans tout le _ fruit des dépenses énormes qu'a faites le cultivateur ; ou bien quelque gelée tardive ; ou une saison trop pluvieuse Le rédui- - sent à la triste nécessité de se contenter de l'espoir que l’an- _née suivante le dédommagera de ses pertes. Cette année si attendue est-elle arrivée, il recueille une abondante ré- “æolte, mais ne se trouve pas dans une position plus avanta- .-geuse : le manque de débouchés , la médiocrité de la valeur des vins à raison de leur abondance , viennent de nouveau faire évanouir toutes ses espérances. Si l’on; joint à cela l'in- -troduction de la vigne dans des climats où l’on n'avait jamais songé à l’établir, et l’excessive multiplication des vignobles dans quelques-uns de nos départemens, nous aurons devant les yeux le tableau des principales causes qui rendentiles pays vignicoles si malheureux. Le département de la > Gironde 25 one dns dans ce cas, vous avez pensé -que l’un des meilleurs moyens de rémédier à la détresse des propriétaires était d'introduire d’autres cultures, auxquelles -le sol et le climat convinssent assez, pour que leurs pro- duits pussent dédommager le cultivateur des chances mal- heureuses et presque constantes qui pèsent sur ses vignes. Mais c’est avec regret que nous sommes forcés de dire , que aveugle routine unie au souvenir de la valeur qu'avaient autrefois les produits des vignobles , on ee Aie lesions iemngerit Vo 21 ul 4 , V2 +: ps Que des api ts en grand {6 aient démontré que notre climat et notre sol étaient des plus favorables à ce genre de culture , et que le produit de nos premières magnaneries ait été jugé dans les manufactures , être de qualité supérieure , peu de personnes ont encore adopté cette nouvelle ressource. La culture du müûrier exige ‘cependant peu de dépenses, il n’est pas rigoureusement nécessaire de consacrer un terrain à cette plante, et la vente “du produit est certaine à un prix avantageux , puisque la ‘France est bien éloignée de fournir la quantité de soie que -éonsomment annuellement ses manufactures , malgré l’'ex- tension qu'a prise cette branche d'industrie dans les sh ments où elle est cultivée depuis long-temps. © Vous avez souvent donné des instructions sur la culture des divers terrains de nos Landes , mais vos avis n’ont pas ‘été adoptés , et la coutume a prévalu , ce qui doit être attri- bué en grande partie à quelques essais de défrichement mal entendus et dirigés sans connaissance , dont le seul résultat a été des pertes pour celui qui les avait faits. Sans parler de A nr du tabac à laquelle diverses causes empêchent de r, nous pourrions demander quel ést le terrain qui. ‘convient mieux à cellé de la betterave destinée soit à la nourriture des bestiaux , soit à la fabrication du sucre, que nos terrains ris ? PSE n ÿ sème-t-0n Fr le chêne- Jiège ? etc. Chanvre du Piémont.— Nous citerons parmi les essais que vous avez faits, la culture du chanvre du Piémont, qui a donné des résultats beaucoup plus avantageux que ceux obtenus l'an dernier. Les diverses expériences dont les résultats vous ont été communiqués ; démontrent de la _mänière la plus évidente , que cette variété qui acquiert une grande hauteur , n’est pas difficile sur la qualité da sol, et “m'exige que peu ou point d'engrais. Il sémblerait tilihe “d'après quelques observations, qu’elle vient moins bien dans (9) les terres préparées et fumées. Cette particularité exige cependant d’être appuyée sur un plus gap nombre de faits pour être regardée comme constante; M. de Kercado vous a présenté tiens pieds de cé chanvre ; provenant de son domaine de Gradignan. Il avait été semé dans une terre très-légère , qui n'avait pas été fumée depuis dix ans au moins, et cependar la plante a poussé rapidement, et a acquis une très-grande hauteur. - L'un des individus que vous avez sous les yeux, présente 11 pieds 3 pouces de hauteur, et la tige offre environ 3 pouces de circonférence à la in 7 M. Prévost, propriétaire à Saint-Antoine , sema à da fin d'Avril, des graines de‘ce chanvre , récoltées Van dernier par M. Boyer: Il le placa dans une terre médiocre ; sablon= neusé et un peu humide , qu'il n'avait pas préparée comme on le fait ordinairement pour cette plante, à l'exception cependant de l’engrais qui fut le même. La graine a levé au bout de huit jours et la plante do ES teur de plus que le chanvre ordinaire. : D'autres expériences ont été faites à Lx ferme expérimen- tale sur la même plante. La graine fut semée le 6 Mai, sur un terrain sec et maigre, sans engrais ; ‘mais qui eh avait eu l'année précédente ; la’ gérmination fut très-prompte , la plante offrit une force de végétation extraordinaire , et par- vint à une hauteur de 10 à 14 pieds. Tout le monde à pu voir à l'exposition de là Séciété Philomathiqué do échan- tillons du produit de cet essai. : On peut dont déduire comme conséquence the | sites Les denses années , que le chan- vre du Piémont est une des plantes qui peuvent servir à utiliser nos terrains légers et sablonneux. On est aussi en droit de penser, que lorsque les propriétaires auront à leur ‘disposition une assez qi NE de graines pour la (8) semer dru, REINE pin ps belle. Di LCILTULE UIJECLELE ue eg nous us parons ps nent être cmphelé dans L'ansse dns slam etse.mmenrdle et forts - ts Le) Blé de Mars. — Vous avez publié en entier ou par extrait céux des rapports et des mémoires relatifs à l’'agri- culture et à l’économie rurale que vous avez jugés pouvoir être utiles aux cultivateurs de notre pays. Nous citerons d’abord une note de M. Bouchereau jeune, sur le blé de Mars ; quiest trop peu connu dans notre département. Après avoir rapporté que les hivers rigoureux sont très-sou< vent suivis du manque de grains, M. Bouchereau recom- mande la culture de diverses plantes qui peuvent être con- fiées à la térre au retour de la belle saison , et fournissent à Fhomme des alimens assez nutritifs | pour pouvoir remplacer les céréales dont il fait habituellement la base de sa nour- riture. Parmi ces plantes , l’auteur cite comme la plus pré+ cieuse le blé de Mars , à l'égard duquel il s'exprime ainsi : » Ce blé, qui pose tistéhins maliale di becs: auquel » il ressemble beaucoup , si ce n’est qu'il a le grain rouge » et plus petit, le chaume et les feuilles plus pâles, pré- » sente le grand avantage de pouvoir être semé au prin- » temps , de réparer ainsi le mal des hivers froids ou plu- » vieux , ou les retards que des obstacles de plus d’un genre » peuvent faire éprouver aux semailles de l’automne. Il faut » le semer dans le courant de Février , ou le plus tard dans » les premiers jours de Mars. Les terres qui doivent le rece- » voir ont été préparées comme pour les autres grains du n — Il se chaule et se cultive comme le froment ; et » Sense parcequ'aussitôt qu'il a obtenu son degré de ma- » turité, il. ist dsdent très-diflicile à Re (9) » dans l’Auvergne ; il mérite d’être plus généralement cul- » tivé dans notre département où il est h peine connu »: - À ce blé se rapporte en partie un espèce imaginaire dont on a beaucoup parlé en Belgique depuis quelques années, sous le nom de blé de Mai. La Société d’agriculture de la Seine , . voulant faire jouir la France d’une céréale que les cultiva- teurs Belges. annoncaient réunir de très-grands avantages, en fit venir de divers points du pays où elle était cultivée. Mais elle reconnut bientôt que l’on désignait sous le même nom deux grains différens ; dont l’un était l’orge nue à six rangs , et l'autre le- ne nes des une grande partie de la France. — Une note de M. de Kercado , vous a FES rs que le mûrier blanc , pouvait être cultivé avec succès dans les terres maigres et sablonneuses de nos Landes. Nous citerons encore , à cause de leur importance , les articles relatifs à. la culture de la pimprenelle et à la graisse du vin, que vous avez extraits de divers rapports, La pim- prenelle est une des plantes qui offre les plus grands avantages . comme fourrage. Elle peut croître dans les. plus mauvaises terres ;. légères, sablonneuses , pierreuses , pins et les bestiaux qui en sont. très-friands ; elle ne leur est jamais nuisible , et les fait prospérer. d'une manière étonnante. Le moyen, que vous avez, fait connaître pour remédier à l'altération d que l'on t appelée graisse, est celui indiqué par M. Francuis, Phansecien-k Châlons. Ce. chimiste attribuant cette altération à la Gliadiné, et guidé par l'emploi que l'on fait de cette substance dans les analyses végétales RER EE CR Ren emploie ce dernier conjointement avec une dissolution de colle de poisson , afin d'entraîner le précipité pulvérulent qui se forme, (10) Synonymie de la Vigne.— Les agriculteurs apprendront sans doute avec autant de satisfaction que nous en éprou- vons à l’annoncer , que les vignes destinées à établir la sy- nonymie n'ont été que très-peu maltraitées par le froid de l'hiver dernier. Cette plantation est dans le meilleur état pos- sible , grâce aux soins de MM. Bouchereau. Dans le courant de cette année , la collection s’est augmentée de plusieurs variétés. Le Gouvernement a fait parvenir à la Société les Cépages cultivés en Morée, et M. Parès lui a adressé ceux de Rivesaltes. Plusieurs autres envois ont été recus, et c’est avec le plus grand regret qu'elle ne les a pas vus accompa- gnés des indications suffisantes ; ce qui les rend hs : pour le travail de la commission. Effets des froids ph l'hiver de 1829 à 1830.— L'année qui vient de s'écouler a été remarquable par l'inten- sité. du froid. L'hiver est du petit nombre de ceux qui font éprouver au cultivateur des pertes considérables. Plusieurs des membres de la Société ont recueilli des nes PS sur ss effets de ce froid intense sur les : tanées de notre département , et une partie &. ces vEerritions ont été insérées dans l’{mi des Champs. On a remarqué dans le département de la Gironde, et probablement aussi ailleurs, que le froid excessif n’est pas la cause principale qui a fait périr un aussi grand nombre de plantes, dont la majeure partie l’au- rait supporté, mais que c'est aux changemens trop brusques de la température que l'on doit attribuér leur mort. Déjà la fin de l’Automne de -1829 s'était fait remarquer par sa température, qui fut pendant le dernier mois, aussi basse qu'elle l'est dans les hivers ordinaires ; ce mois fut même plus constamment froid. Le 21 Décembre , le thermomètre 2e rames 4 -l VFHRLTECS t, il se maintint au dessous du point (11) -eongélation ; il marqua quelquefois 10 et 11 dégrés , et tné- me dans quelques jardins de nos environs, 13 et 14. 1 tomba de la neige plusieurs fois. Ce froid, quoique excessif pour notre cast ne fit qu pen ou pot de 4m aux plan- tes :P J idité. Le8 Janvier, la température étant rs assez douce pour que le thermomètre s’élevât au-dessus de zéro , le dégel eut lieu , mais seulement à la surface du sol, parce que le 11, le froid revint et reprit, dès le 13, toute son intensité. Dans la nuit du 17 au 18, survint un nouveau dégel accompagné de pluie.— Le 29 Janvier, un froid rigoureux survint de nouveau et dura jusqu’au 7 Février qu’ent lieu enfin le dégel complet. C'est le retour du froid intense après un dégel momentané et pluvieux qui venait de pénétrer la surface du _ sol d’une humidité surabondante , qui a fait le plus de mal, et c’est à cette cause qu'on doit attribuer la majeure partie des pertes que l’on a faites. Voici ce que dit M. Catros à cet égard : « C'est ce faux dégel qui a fait tout le mal, qui a » saisi les plantes dont les racines et surtout le collet étaient » plongés dans une humidité trop abondante qui n'avait » aucun moyen d'écoulement. Nous avons remarqué beau- » coup d'arbres morts dans ce’ moment, qui ont péri par » le collet seulement; les racines inférieures étaient bien » vertés, la tige en dessus bien portante, mais le collet en- ‘» tièrement désorganisé , ce qui ôtait tout espoir de les rap- » péler à la vie. Plusieurs sont restées long-temps vertes ». Cette température rigoureuse fa fait périr nombre de plantes cultivées en pleine terre et plusieurs de celles qui croissent spontanément dans notre pays. Le froid a pénétré “dans plusieurs serres et ôrangeries où il a aussi exercé de “grands ravages , mais toujours proportionnés à la confection de Fabri et aux soins pt ee SE nullement de ses effets. (12) Parmi les plantes cultivées qui ont péri ou plus ou moins souffert, nous devons en citer plusieurs. Les magnolia grandiflora ont été très-maltraités. Des individus plantés depuis 30 ans dans la propriété de M, Catros et qui depuis cette époque n'avaient éprouvé aucun mal, ont perdu leur bouton supérieur , leurs feuilles et beaucoup de petites branches. Is offrent cette année un petit nombre de fleurs mal développées. Des individus plus jeunes et des Marcottes ont plus où moins bien résisté à Vaction du froid suivant la qualité du sol, et la manière dont se trouvaient situés les pots et les caisses dans lesquels une pärtie d’entreux était placée. Deux superbes mdividus qui se trouvent depuis long-temps au Jardin des plantes , ont perdu seulement une ‘partie de leurs feuilles et ont donné pendant la belle saison une grande quantité de fleurs. Ds s se trouvent maintenant en bon état. Des Oliviers ( ol. europ. ), déjà avancés en âge, et don- nant des fruits qui parvenaient à leur maturité, ont péri. , les Grenadiers, les Lauriers-roses , les Bud- Te sis et salvifolia ,. les Cassia falcata, Cistus salvifolius, laurifolius , albidus, Coronilla valentina etcoronata, Teucrium populifolium , Melia azedarach , sont presque totalement perdus. Il en est de même des jeunes cyprès, de plusieurs variétés de rosier de Bengale, de rosier musquette, multiflore, de Banks. En général ces plantes ainsi que beaucoup d’autres ont plus ou moins souf- fert , suivant la nature du sol em depel elles ve trust pure: … Ees lauriers / tour Nob. ) et les figuiers ont été tués presque généralement par le froid , mais on s’est peut-être ee D pressé à les arracher , car nous voyons beau- coup des uns et des autres pousser de leurs racines ct quel- (33) ques-uns même sur leur tronc et les RE des tiges vigoureuses. La vigne a beaucoup souffert | mais bien moins ce qu'on Favait cru au premier moment où Von s’est laissé guider, à ce qu'il paraît, par des signes trompeurs. Plusieurs des plantes qui croissent spontanément dans notre pays ont été détruites en tout ou en partie. Des arbou- Siers ( arb. un. ) tès-grands cültivés chez M. Catros ont péri jusqu’à la racine. Ceux de : TROYES grosseur ont moins souffert, Les habitans de la Teste où cet arbre croît en très- grande abondance ne l’ont jamais vu être gelé. Les Erica arborea et mediterranea , qui croissent dans notre dépar- tement , ont beaucoup souffert dans les lieux où on les cul- tive. D’après les observations faites au mois de Juin dernier par M. Monteaud , le fenouil (an. fœn. ), la bourrache (bor. off. ) et la mauve { malv. sylv,) ont péri en partie. On n’a pu trouver dans les lieux où chaque année se récoltait en abondance la dernière de ces plantes pour l'äpprovision- nement de l'hôpital militaire de Bordeaux , que quelques pieds isolés et rabougris. Hisrome : Mae L'histoire naturelle a été cultisée avec le même zèle par les membres qui s’adonnent à l'étude de cette science, et: des résultats avantageux ont couronné leurs efforts. , Cabinet d'histoire naturelle. Comme il ne suffit pas de mentionner dans un ouvrage , les productions d’un pays, et qu'il est d’ailleurs a ner - pe: avoir sous les yeux, réunis à nt d’ fin de possé dedes types et des termes dnonmpertit, ln acellté avait ° depuis long-temps l'intention de former un cabinet d'histoire naturelle, Elle est parvenue cette année à mettre ce projet 6863 à exécution , Se SR UE LA di 1. 22e 4h Le + qu'elle sit de re à recevoir la collection de toutes les productions naturelles du département de la Gironde, En prenant une pareille détermination, la Société a sur tout considéré l'intérêt qu'offrent de pareilles collections, particulièrement au naturaliste voyageur. Celui-ci rencon- tre, en effet, dans presque tous les cabinets, ces objets exotiques que l’on tire à grands frais des contrées éloignées, et il ne trouve dans aucun les productions du pays. C'est cependant le but le plus ordinaire de son voyage, but qu'il ne peut atteindre que bien incomplettement ; car ce n’est que chez quelques personnes qu'il trouve des collections terri- toriales isolées , peu nombreuses, des collections d'amateurs le plus souvent et non des collections de naturalistes, où chaque être doit se présenter dans les divers états de son existence. C’est ce vide que la Société s'efforce de remplir pour le département de la Gironde , et malgré les obstacles nombreux qu’elle rencontre , elle a tout lieu d'espérer que le zèle i la fera réussir son en- treprise. Depuis la dernière séance annuelle d'hiver, vos collections se sont enrichies de divers objets plus ou moins rares, appartenant aux trois règnes de la nature. M. Dalmas vous a adressé de lle Maurice, plusieurs caisses renfer- mant des échantillons de diverses espèêes de minéraux , des fruits et autres parties de végétaux. M. Clochard vous a présenté des plantes qu'il a recueillies sur diverses parties de la côte d'Afrique et des Indes Orientales. M. L'abbé Lalanne a aussi enrichi votre herbier d’une foule de belles plantes qu'il a rapportées de la Provence et des Alpes. MM. ‘Aug. Louvet et *** vous ont fait don d’une grande quantité (15) Actes.— L'accueil bienveillant que les srédias ont fait au recueil de mémoires que la Société publie, est un puissant motif qui vous a portés à redoubler de zèle pour le rendre plus digne de leur approbation. Bien persuadés que ce qui n’est appuyé que sur des conjectures est au moins inutile à la science , vous en avez banni les articles purement hypothétiques. Prendre pour guide l'observation , écarter autant que possible ces théories plus on moins ingénieuses qui ne reposant sur aucun fait séduisent l'esprit mais ne le contentent pas , soumettre à de nouvelles observations toutes les données qui ne sont pas déduites d’un assez grand nom- bre de faits incontestables, telle est la marche que vous avez adoptée pour vos travaux et que vous continuerez à suivre. C'est dans le même esprit qu'ont été rédigés les mé- moires que renferment les divers cahiers de vos Actes que vous avez publiés depuis la dernière séance publique. Ils contiennent , comme les précédens , des descriptions d’es- pèces nouvelles, et des observations qui ne se trouvent pas toujours en rapport avec certaines opinions. L’abon- des matériaux vous a déjà obligés à augmenter le nombre des feuilles d'impression de chaque cahier du 4.me volume , la Société sera forcée d’en faire de même pour le 5.me, afin d'éviter le trop long retard qu'éprouverait la pu- blication des mémoires que vous avez entre les mains. Conférences.— Deux conférences spéciales ont eu lieu cette année. L'une avait pour objet l'Existence du feu central , et l’autre cette question’: Quels sont les carac- ères qui doivent servir en histoire naturelle à l’établis- sement des grandes divisions ainsi qu'à celle des gen- res, espèces , ete. Ces divers sujets ont été examinés dans tous leurs détails. Ils ont donné l’occasion à quelques mem- _bres de lire des mémoires plus ou moins étendus ; d’autres (16) ont exposé verbalément leur opinion , et les faits sur les- quels elle était basée. Histoire naturelle du département.— tions na- turelle du département continue à s'enrichir chaque jour d'espèces qui n’y avaient point encore été observées et de faits qui pourront éclairer la science sur plusieurs points douteux ou ignorés. Aussi , Messieurs , devez-vous, chaque jour , vous féliciter d’avoir eu l'heureuse idée de faire con- maître les productions d’une des contrées les plus riches de la France , contrée qui n’avait point encore été explorée avec exactitude. … Nous aiterons seulement parmi les objets rares qui ont été découverts cette année : le Geastrum coliforme, qui avait déjà été obéervé aux environs de Bordeaux par M. Bory de Saint-Vincent , une espèce inédite de Phallus ; un grand nombre de coquilles fossiles dont plusieurs sont inédites, une nouvelle localité où se rencontrent des osse- mens de Palæotherium et d’hippopotame mêlés à du fer sulfuré cubique, enfin une plante nouvelle pour la flore de la Gironde : c’est l'Andromeda Dabeoci , qui a été recueil- lie dans les environs de Gensac par MM. Barreau et Sudre. Une circonstance, qui heureusement ne se renouvelle pas fréquemment, vous.a mis à même d'observer cette année, dans notre département, une foule d'oiseaux qui n’y parais- sent que fort rarement ou en très-petit nombre. Le froid ri- &oureux de l'hiver dernier nous a amené la grande outarde . (otis tarda ) dont on voit seulement quelques individus de ee en temps dans nos plaines ; un très-grand nombre 2 cygnes à bec noir {anas cygnus, Gim. ) de tout âge , maïs parpi ae re pr se vieux RS -et-de haïles don t quelques uns si Éd MA: IE "<) , ": : : sers) Pic + : ; ? s rain rer À VLA UÇIALRS LI (a nous a amené, appartenaient à des genres différens de ceux: que l'on observa , dans le département de la Gironde, pen- dant les grands froids de l'hiver de 1819 à 1820. Quelle est la cause de cette différence ? Doit-on l’attribuer à ce que le froid excessif ne s’est pas fait sentir pendant les deux hivers, dans les mêmes contrées du Nord de l’Europe ? NÉCROLOGIE. Il me reste, Messieurs, pour terminer ma tâche, un devoir bien pénible à remplir. C’est dans cette séance que la Société doit payer un juste tribut d'éloges et de regrets à ceux de ses membres dont elle à eu saines sa cette année. Après avoir parcouru une longue carrière illustrée par toutes les vertus sociales et des talents distingués , MM. Desèze , Recteur de l’Académie de Bordeaux , membre hono- räire de la Société; de Lamarck et Palassou, membres correspondans, ont été enlevés aux sciences. Médecin éclairé, professeur éloquent , administrateur juste et bienveillant, M. Desèze , mérita pendant l'exercice des différentes fonctions qu'il fut appelé à remplir ainsi que dans ses relations sociales , l'attachement et la reconnaissance. de tous ceux qui eurent des rapports avec lui. Il montra dans ses divers écrits, qu'il joignait à des connaissances pro= fondes et variées , les facultés de l'intelligence les plus pré- cieuses , que l’âge ni les infirmités ne purent affaiblir. Placé au premier rang parmi les plus illustres naturalistes , M. See EPP ER EE re _ carac- lee Léjaie ‘répratation Fr arte ses profondes connaissances est si fort au-dessus de nas éla- ges , que nous devons nous borner à exprimer notre recon- 2 (18) haissance à l’immortel naturaliste qui voulut bien diriger par ses conseils les travaux de l’une des sections de la Société. ‘* M. P. BB, de Palassou, emporté par son goût dominant pour les sciences naturelles, abandonna bientôt la car- vière qu'il avait embrassée, pour suivre les leçons des plus savans professeurs de la Capitale, et se livrer tout entier # ses études favorites. Il entreprit plusieurs voyages dans les Pyrénées , et fit connaître dans divers ouvrages la structure de cette chaîne de montagnes que jusqu'alors peu de natu- ralistes avait visitées, Il s’appliqua plus particulièrement à la minéralogie, et le premier de ses ouvrages , ({ Essai sur la minéralogie des Monts Pyrénées ), très-recherché et. souvent cité par les naturalistes francais et étrangers, lui. valut le titre de membre correspondant de l'Académie des Sciences. Attiré par la beauté des lieux qu'il avait si bien, explorés , il s'établit dans cette contrée où il continua ses recherches, jusqu’au moment de sa es qui fut celle de l'homme de bien. Encore jeune , et avant d’avoir pu faire pour la science ce que ses connaissances étendues mettaient en droit d’es- pérer , l'un de vos correspondans > M. Audémar, a terminé sa carrière. La mort l'a frappé au moment où il mettait le pied sur le sol de sa patrie. Occupé avec plusieurs de. ses collègues, à étudier les productions naturelles de l'une de nos colonies , l'esprit observateur qui le dirigeait dans ses recherches , l'aurait conduit , sans aucun doute, à terminer d’une manière brillante les travaux qu'il avait entrepris. Tel est , Messieurs , le tableau succint et fidèle des divers travaux de la Société pendant l’année qui vient de s'écoule. Si leur succès n’a pas répondu à votre zèle, vous devez du, moins voir avec satisfaction que vos efforts se sont constam=, ment ae vers un but utile, et concevoir l'espérance qu'il, (19) vous sera possible de surmonter les obstacles qui ne se pré= sentent que trop souvent. Vous avez fait cette année de grandes pertes. Les noms illustres que je viens de citer, et que la Société voyait avec orgueil figurer au nombre de ceux de ses membres , en sont une preuve. Mais d’autres noms également chers à la science viennent remplir le vide que les premiers ont laissé. Chaque année des naturalistes distingués par leur savoir veulent bien s'associer à vos tra- vaux, et vous aider à remplir l’un des premiers devoirs de l'homme, celui d'être utile à son pays. H. Gacezr. BORDEAUX. DE L’IMPRIMERIE DE TH, LAFARGUE.