ADANSONIA RECUEIL PÉRIODIQUE DOBSERVATIONS BOTANIQUES — VIH its, — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon, 2 ADANSONIA %5 RECUEIL PÉRIODIQUE D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGÉ Par le D' ER. BAILLON TOME HUITIÈME PARIS 5, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE ET CHEZ F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE SEPTEMBRE 1867 — AOUT 1868 ADANSONIA RECUEIL PÉRIODIQUE D'OBSERVATIONS BOTANIQUES SUR L'ORIGINE BOTANIQUE DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS ees i ———M On n'a concu en Europe aucun doute sur l'origine de la Ba- diane ou Anis éloilé du commerce, jusqu'à l'époque où fut publié le seul volume qui existe du Flora japonica de Siebold et Zucca- nini, c'est-à-dire en 1835, Produite par l’Zllicium anisatum L., elle s'appelait encore (Duch., Répert., 176) : Anis des Indes, Badiane des Indes, Anis de la Chine, et on la considérait (Mér. et Del., Dict., I, 592) comme originaire de la Chine, du Japon, des Philippines, etc. On n'avait guére,tenu compte de ce que rap- porte Thunberg (Voyage, IV, 77), que le fruit de la Badiane ne mürit pas complétement au Japon, où les habitants le considèrent comme un poison et où ils refusent de croire « que ce soit le méme qu'ils tirent de la Chine où il s'appelle Tuhocie-l, et qui leur parait si agréable ». Siebold fut le premier qui attribua cette différence de propriétés à une tout autre cause, comme le mon- trera la citation de son ouvrage. La plante recueillie au Japon par Thunberg fut envoyée par lui en Europe ; on en voit des échan- tillons authentiques dans l'berbier de Lambert et dans celui de vint. 1 9 SUR L'ORIGINE BOTANIQUE M. Delessert, dont il fait aujourd'hui partie. A. P. de Candolle put les y consulter ; il n'hésita pas (Syst., I, 441; Prodr., 1, 77) à les rapporter, comme l'avait fait en somme Thunberg, à VI. ani- satum L. (Spec., 665), en ajoutant à la caractéristique qu'il en donne, ces mots : « Capsule e China sub nomine Anisi chinensis adportatæ. » Linné ne connaissait que deux espèces d'ZIlicium : l'un, améri- cain, à fleurs rougeâtres, c'est-à-dire l'Z. floridanum ELL. ; l'au- tre (Spec. plant., 661), originaire de l'Ancien-monde et à fleurs jaunátres, l’Z. anisatum, dont les synonymes étaient pour lui : « Somo vulgo Skimi Kæmpf., Amæn., 880, et Anisum stellatum, Mat. med., 510 (caps. 6-8 subcompressis extus scabris. Gærtn. De fr., 1, p. 938, t. 69, f. 6). » Les auteurs du siècle dernier et du commencement de celui-ci ont toujours rapporté à cette der- nière espèce l’Anis étoilé de l'Asie. En 1850 encore, Guibourt ` (Hist. des drog. simpl., édit. h, IH, 679) dit simplement que la Badiane est produite par Z. anisatum, plante à fleurs jaunâtres et à feuilles lancéolées. Il faut toutefois remarquer que, tout en représentant (fig. 430) l'ovaire et le fruit comme formés de huit parties, cet auteur, si recommandable à tant d'égards, dit qu'il y a dans la fleur de 10 à 20 ovaires rassemblés en un faisceau co- nique. C'est là une erreur répandue dans un grand nombre de descriptions. Elle tient probablement à ce que, aprés l'envoi en Europe de l’I. religiosum de Siebold, tous les botanistes cher- chérent PZ. anisatum de Linné comme une plante toute diffé- rente. Dans presque tous les herbiers de cette époque, notamment dans celui de Desvaux, la plante qu'on intitule Z. anisatum est lI. floridanum, dont les échantillons proviennent sans doute d'in- dividus cultivés, et dont les fleurs desséchées n'ont pu être re- connues par la couleur de leur périanthe. Il est vrai que lZ. flori- danum passe pour avoir été substitué dans le commerce à l' Anis étoilé de la Chine. Sans avoir à cet égard le moindre renseignement positif, je dois dire que le fait me paraît très-peu probable, et que je n'ai vu les fruits de V7. floridanum dans aucun établisse- DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS. 3 ment de pharmacie ou de droguerie de Paris depuis trois ans, quoique mon altention se soit particulièrement portée sur cette question. Ces fruits seraient cependant bien faciles à reconnaitre, à leurs carpelles bien plus nombreux et plus étroits que ceux de PI. anisatum, Sans doute il est logique d'admettre qu'on mette à profit, dans leur pays natal, les propriétés évidemment aromati- ques de ces fruits. Mais il faut se garder des confusions analogues à celles que Buchoz a introduites à ce sujet dans la science, alors qu'il donne (Plant. nouv. découv. (1779), 30, t. XXVIII) sim- plement comme Anis étoilé, VI. floridanum, quant au port et à la fleur, tandis que ses figures du fruit et de la graine appartien - nent à PZ. anisatum du commerce. On a encore confondu, avec PI. anisatum, l'espèce américaine nommée par Michaux Z. parvi- florum, car Guillemin avait fait connaitre qu'on cultivait PZ. ani- satum au Brésil, chez M. Vigneron, à Pontagrossa; et l'échantillon authentique qu'il a recueilli dans ces cultures appartient bien certainement à lI. parviflorum. Un grand nombre d'auteurs disent de la patrie de I. anisatum : « in Cochinchina »; et la plante est en effet décrite par Lourciro (Fl. cochinch., ed. Ulyssip. (1790), 353), mais non:comme croissant dans ce pays. Il n'indique sa présence que dans les pro- vinces septentrionales de l'empire chinois, à l’ouest de Canton. Dans nos possessions actuelles de Saigon, je tiens de M. Gabriac, actuellement secrétaire de la direction des affaires intérieures à Saigon, -que l'arbuste n'existe pas dans le pays, et que le fruit y est très-rare, méme dans le commerce. Le savant que je viens de nommer me rapporte qu'il a été à Cho-lan, la grande cité com- mercante chinoise de cette région, et qu'ayant examiné, avec M. Gouvy, inspecteur des affaires indigènes, toutes les drogues débitées par les négociants chinois, il n'a rien trouvé chez eux qui ressemblât à la Badiane ; il en conclut naturellement que c'est une plante bien plus septentrionale. Loureiro ne dit méme pas que la plante soit eultivée en Cochinchine. D'ailleurs, aux particu- larités qu'il nous a transmises sur les caractères du fruit et ses - h SUR L'ORIGINE BOTANIQUE usages, on ne-peut douter qu'il s'agisse dans son ouvrage de l'es- péce qu'on trouve dans le commerce. Les carpelles sont ordinai- rement, d'aprés lui, au nombre de huit, et les fruits sont la partie la plus aromatique de la plante : « Germina 8 vel plura. Planta, precipue fructus, odore Anisi grato aromatico ; sapore dulcescente subardente gaudet » On l'appelle, dit-il, en chinois : Paco huei hiam ; et ce nom est bien celui qu'on lui attribue encore en Chine, d’après ce que nous rapporte actuellement le P. Perny, provicaire apostolique de la province chinoise de Kouy-T'cheou. Dans cette région occidentale de l'empire, la plante à l Anis étoilé se rencontre fréquemment, aussi bien dans les jardins que dans la campagne, àl'état sauvage. C'est tout à fait encore ce qu'a écrit Loureiro : « Habitat agreste, cullumque in provinciis sinensibus ad occasum Cantoniensis sitis » Quant à la présence de l'espéce à l’Anis étoilé aux Philippines et à Java, etc., elle ne parait pas douteuse. Nous avons trouvé dans un ancien droguier, lI. anisatum, avec cette mention : Badiane de Batavia! Mais la plante est-elle spontanée dans ces pays? Voilà ce qui ne nous parait pas probable. Sans doule, les Hollandais l'y ont transportée comme un objet d'une certaine valeur commerciale. Cela n'est certes pas plus étonnant que de la retrouver aux iles Mascareignes où elle a été, il y a environ un siécle, récoltée par Commerson ; elle figure dans son herbier, avec une étiquette, sans doute transposée, portant le nom de Myristica madagascariensis. Ce qu'il y a de plus probable, c'est que PZ. anisatum de Linné n'a pour patrie primitive qu'une portion trés-limitée de la Chine, et que là seulement, ou dans des régions plus méridionales, elle acquiert les propriétés qui font rechercher son fruit comme condi- ment, ou comme médicament. Nos aieux n'avaient point concu le moindre doute à cet égard, et pour eux toute l'histoire naturelle de ce fruit était contenue dans l’article que nous allons repro- duire ici textuellement, celui que tant d'auteurs ont cu raison de transcrire tout bonnement, et que nous devons à Lamarck (Dict encycl. de Botan., I, 351), DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS, 5 « Bapane de la Chine. {llicium anisatum Lin. Illicium floribus flavescentibus Lin. Somo, vulgo Skimmi Kempf. Amen. 880, — t. 881. Anisum peregrinum Bauh. Pin. 159. Anisum Philippi- narum Clus. Hist. 2, p. 202. Vulgairement Badiane, ou Anis étoilé de la Chine. » « C'est un arbre médiocre dont le tronc est assez gros et branchu ; le bois roux, dur, fragile et odorant, l'écorce aromatique, et qui s'élève à peu prés comme un Cerisier, à environ douze pieds de hauteur. Ses feuilles sont lancéolées, à peu prés semblables à celles du Laurier, et éparses autour des rameaux, ou rapprochées et en rosette vers leur sommet. Les fleurs sont jaunâtres et termi- nales. Il leur suecéde à chacune un fruit qui représente la figure d'une étoile ; il est composé de neuf à douze capsules réunies à un centre commun, en maniére de rayon. Ces capsules sont aplaties sur les cótés, pointues, dures et s'ouvrent par leur bord supérieur en deux valves qui s'écartent de ce cólé, sans cesser d'étre réunies à leur bord inférieur. Chaque capsule renferme un petit noyau lenticulaire, lisse, d'un gris roussátre, et composé d'une coque mince et fragile qui renferme une amande blanchátre, grasse, douce, agréable au goüt, et d'une saveur qui tient le milieu entre l'anis et le fenouil, mais plus vive. La capsule a le goût de fenouil, avec un peu d'acidité, et une odeur semblable, mais plus péné- trante. » « Cet arbre croit naturellement à la Chine et au Japon. Les Orientaux préfèrent sa semence à celle de l'anis d'Europe et du fenouil, et l'emploient pour les mêmes usages. Elle fortifie l'esto- inac, dissipe les vents, et excite les urines. Les Chinois en mâchent souvent aprés le repas pour faciliter la digestion, et pour se par- fumer la bouche. Ils l'infusent aussi avec la racine du Ninzin (espèce de Berle) dans l'eau chaude, et ils boivent cette espèce de thé pour rétablir les forces abattues et réeréer les esprits. Ils sont encore dans l'usage de méler la semence de ce Badian avec le thé, le café et d'autres liqueurs pour les rendre plus agréables. Aujourd'hui, les Indiens préparent un esprit ardent avec ce fruit; 6 SUR L'ORIGINE BOTANIQUE cet esprit anisé est appelé par les Hollandais Anis arak, et il est fort estimé. On en fait aussi une excellente liqueur en Europe. Le bois de l'arbre a aussi une odeur d'anis ; ce qui le fait nom- mer Bois d'anis (A); il s'emploie aux ouvrages de marqueterie et de tour. » Dans le Supplément du méme ouvrage, continué par Poiret (I, 558), on ajoute : Banane de la Chine. J{licium anisatum Linn. — Lam. Zll. Gen. tab. 493, fig. 2. — Gærtn. De fruct. et sem. I, page 338, tab. 69, fig. 6. — Regnault, Bot. tab. 396. Dans l'atlas, le fruit seul de l7. anisatum est figuré ; le port appartient à FZ. floridanum. Nees d'Esenbeck (PI. medic., IH, t. 371) reproduit les carac- tères et la synonymie donnés par Lamarck. Il modifie simple- ment la partie de la deseription de la fleur relative aux pétales. Au lieu de seize, il reconnait qu'on peut en compter jusqu'à vingt-sept ou trente. La vérité est que le nombre de ces parties est bien plus variable encore; elle ne prouve ici absolument rien pour constater l'identité de l'espèce. Mais ce qu'il faut bien noter, c'est que la planche de l'ouvrage de Nees d'Esenbeck a été tracée avec des matériaux fournis par Siebold, et que cette planche représente exactement IT. religiosum Sis. et Zucc., tel qu'il est devenu aujourd'hui dans un grand nombre de nos cultures. M. Miers, dans l'énumération qu'il présente (Contrib., I, 143) des espèces du genre Illicium, conserve comme distincts les I. anisatum L. et religiosum Sig. et Zucc.; mais il n'attribue à aucun des deux le Skimi de Kæmpfer. M. Spach (Suit. à Buff., VII, 442) fait de même, mais unique- ment en s'en rapportant aux travaux de Siebold ; car je tiens de cet excellent observateur qu'il n'a pu examiner par lui-méme un seul échantillon authentique de PZ. anisatum de Linné. Il est bien certain pour nous que, s'il en eüt été autrement, il n'aurait (4) M. Guibourt (Drog. simpl., éd. 4, YI, 36^; IIT, 679) démontre que, malgré son odeur aromatique, le bois de l'J. anisatum n'est pas le Bois d'anis du com- merce, produit probablement par l'Ocotea Pichurim H. B. K. DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS. 7 pas séparé les deux types spécifiques. 1 se borne donc à repro- : duire la description du Flora japonica qui doit actuellement être mise sous les yeux du lecteur : | « Le Skimi est une des plantes introduites au Japon de la Chine ou du Koraï, dans les temps les plus reculés, par les prêtres budhistes ; il est encore aujourd’hui respecté comme sacré, et planté par cette raison aux alentours des temples. Sa tige atteint une hauteur de vingt à vingt-cinq pieds, mais la couronne se trouve ordinairement mutilée, parce qu'on en coupe les branches, surtout pendant la floraison, pour les exposer dans des vases plus ou moins somptueux, tant sur les autels des idoles que sur les cimetiéres au pied des tombeaux, avec d'autres plantes d'orne- ment, comme les Calliandra, le Cleyera Kempferiana, etc. Lé- corce des jeunes branches a un goüt aromatique. Le fruit mürit en automne ; il ressemble tout à fait àla véritable Badiane, sans en avoir pourtant le goût aromatique. Néanmoins l'arbre passe jusqu'à présent généralement pour la plante qui fournit cette épice, dont on. fait à la vérité usage au Japon, mais qu'on introduit de la Chine. L'erreur provint d'abord de ce que, séduits par la res- semblance des fruits, les botanistes européens déclarérent le Skimi ou Somo de Kæmpfer pour être le véritable Badianier, sans faire attention à la remarque de l'excellent observateur, que seu- lement l'écoree de la plante japonaise a un goüt aromatique, mais que le fruit est fade et rebutant. Thunberg augmente la méprise, en disant seulement que les capsules de la Badiane japo- naise sont moins aromatiques que celles de la Badiane de Chine, sans témoigner aucun doute par rapport à l'identité de l'espéce. Par lui des échantillons séchés de la plante parvinrent aussi en Europe. De Candolle, en les examinant, n'osa point écarter les contradictions dans la description de Loureiro, et c'est ainsi que l'erreur fut propagée jusqu'à ce jour. » « Le Skimi est aussi cultivé fréquemment dans les jardins des Japonais, où i! produit un bel effet, surtout au printemps, prédo- minant alors tant par son feuillage touffu et luisant, que par la 8 SUR L'ORIGINE BOTANIQUE quantité de ses fleurs, sur le vert plus modeste des Cerisiers, sur les buissons encore dépourvus de feuilles des Cercis, des A4za- lea, etc. Rarement on le rencontre en pleine campagne. On cultive ce Badianier jusque vers le 35* degré de lat. N., et un (roid de quelques degrés ne lui nuit point, de sorte qu'il pourrait bien ré- sister au climat de la France méridionale. » | « Les fruits ne sont d'aucune utilité. Les feuilles passent pour vénéneuses, mais en méme temps pour un antidote contre les effets de Tetraodon hispidus, poisson vénéneux. L'écorce pulvé- risée fait partie des pastilles qu'on brüle au service divin bud- histe. » Ces détails rappellent beaucoup, comme on va le voir, ce que dit Kæmpfer des usages du Skimi dans les temples japo- nais. | ll est certain que Siebold s'appuie ici principalement sur ce fait que Kæmpfer n'a pas signalé le fruit du Skimi comme étant le produit commercial transporté en Europe. Les Japonais n'ex- portaient pas, bien entendu, des fruits dont le parfum était à peu prés nul, ou était remplacé par une odeur résineuse peu agréable. Rappelons encore ici quelques traits de la description donnée dans son ouvrage (Amæn., 880) par le célèbre voyageur west- phalien : « Somo, vulgo Skimmi, Fanna Skimmi et Fanna Skiba, vel x«t èčoyhy Fanna, i. e. flos dicta. Arbor sylvestris, cortice aro- matico, folio laurino, flore narcissino, semine Ricini, capsulis octogonis, ut in Evonymo in orbem concrelis. » Kæmpfer, aprés avoir donné une description assez exacte de la plante qui s'élève, dit-il, à la méme hauteur qu'un Cerisier, ajoute ces détails assez curieux sur ses usages : « Presentia hujus arboris delectari Deos docent Bondsi sive sacerdotes Sine et Ja- ponie, id quod de arbore Budumghas, Benjanis Bipél dicta, affirmant Brahmenes ; inde facta e ramulis sería et fasciculos ante idola exponunt ; eademque sepulchris imposita piis Manibus litant. Cortez in pulverem redactus excubitoribus publicis servit pro somile, quo canaliculis cineri impressis insperso, et ad certum DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS. 9 spatium lenta scintillatione depasto, tempus dividunt et publico campanarum pulsu horas indicant. Chronometrum hocce, in pe- dali cista includitur, cujus brevitatem compensant plurimi canali- cularum anfractus, Accensus somes ne impariter gliscat, aer clausa capsula arcetur ; relicto foramine, per quod fumus trans- eat. Idem pulvis, in altaribus ex vasis cneis gliscens, pergrato suffitu idola creditur respicere. Notabile est, ramulum additum de- coctiont piscis venenosi de Opblaser Belgis dicti (si a veneno repur- getur piscium delicatissimi) venenum multis gradibus exasperare; quod ciliori morle docent udréyerpes. » On comprend done parfaitement quels motifs ont pu déterminer Siebold à voir dans la plante du. Japon une espèce autonome, différente de celle de Linné, et qu'il appela Z. religiosum. Les fruits de cette derniére ne sont pas aromatiques ; ils ne peuvent être l'objet d'aucun négoce; la plante appartient à une région géographique bien différente ; la taille du végétal est bien plus considérable ; la forme même des feuilles n'est pas la même. Celles de l’Z. religiosum sont décrites comme «elliptiques, très- entières, atténuées aux deux extrémités et coriaces ». Il y a quel- que chose encore à ajouter : les carpelles sont souvent moins ru- gueux à la surface, et leur sommet se termine en une pointe plus aiguë et souvent plus recourbée. Mais de semblables traits sont-ils suffisants pour caractériser une espèce parfaitement distincte? Cela nous semblait inadmissible, Nous avons fait part de nos doutes au savant conservateur de l'herbier de Kew, le docteur Oliver, auquel nous avons demandé des fleurs de ce qu'il considérait comme étant l'7. anisatum de Linné. Celles qu'il nous a fait parvenir, récoltées au Japon par M. Oldham, appartiennent sans aucun doute à l7. religiosum de Siebold. D'autre part, M. Miquel a reconnu, dans ses Annales Mus. Lugd.-bat. (IH, 94) que les Z. anisatum et religiosum ne pouvaient être séparés spécifiquement. Grâce à lui, nous avons pu comparer avec un soin minutieux les échantillons types des deux espèces, déterminés par Siebold lui-même, dans le magni- ro © SUR L'ORIGINE BOTANIQUE lique herbier japonais qui existe maintenant à Leyde, et nous avons vu que tous les caractères différentiels invoqués par Siebold sont ou inexacts ou inconstants, comme nous allons maintenant le démontrer. — 4° La taille de la plante. — Il y a des Z. religiosum de toutes les tailles, depuis vingt à vingt-cinq pieds, comme dit Siebold, jusqu'à un pied ou deux seulement. On a vu dans nos cultures des individus d'un mètre environ se couvrir de fleurs et produire méme quelques fruits. Cela est arrivé, il y a une quinzaine d'an- nées, au Jardin botanique de la Faculté de médecine de Paris. Les fruits ont parfaitement müri ; et, chose importante à noter ils étaient doués d'une odeur aromatique prononcée et très-agréable. Dans la Chine occidentale, la hauteur de l'arbre au Pa-Ko est, dit-on, égale à une ou deux fois celle de l’homme. Les conditions de climat et de terrain paraissent done avoir une grande influence sur ce caractère trés- variable. 2" La forme et la taille des feuilles. — Il n'y a pas, en somme, de différence scientifique entre une feuille elliptique, atténuée aux deux extrémités, comme on dit qu'est souvent celle del. religio- sum, et une feuille obovale-lancéolée, comme celle de lI. ani- satum, dit-on, si l'on ajoute que la feuille elliptique de lZ. reli- giosum peut étre un peu plus large vers le haut que vers le bas; et surtout, que la forme des feuilles qu'on trouve souvent mélées à la Badiane du commerce est souvent exactement ellip- lique-lancéolée, sans être plus large en haut qu'en bas; ee dont nous nous sommes bien des fois convaincu. D'ailleurs il y a un - bon nombre de feuilles, sur les échantillons étiquetés par Siebold I. anisatum, qui sont exactement pareilles de forme et superposa- bles à celles de son I. religiosum. Celles de ce dernier sont seu- lement un peu plus petites dans le plus grand nombre des cas ; - mais cette différence de taille n'est pas constante ; il y a beaucoup de feuilles, parmi celles qui sont mélées à la Badiane des phar- macies, qui sont égales ou plus petites que celles des échantillons QI. religiosum de Siebold. Ces différences ne peuvent être attri- — DES BADIANES OU ANIS ÉTOILÉS. al buées qu'aux conditions différentes dans lesquelles végète la plante, au Japon ou en Chine. 8° La fleur. — Elle est la même dans tous les Illicium japo- nais et chinois (1) quant à la forme des parties, à la structure des organes sexuels, et au nombre très-variable des pièces du pé- rianthe. Nous en avons compté depuis quinze ou vingt jusqu'à une trentaine. Il ne faut pas tenir compte de la longueur du pé- doneule, quelquefois presque nul, qui supporte la fleur. Ses di- mensions varient avec l’âge; en général la fleur est sessile au début, et le fruit mür est implanté sur un support assez long. h° L'odeur du fruit mûr. — La Badiane du commerce est plus ou moins odorante, mais toujours d'un parfum agréable. Les fruits mûrs de lZ. religiosum sont souvent presque inodores, ou doués d'une faible odeur résineuse, peu agréable, fort éloignée de celle de l'anisette. Mais, entre ces deux extrêmes, il y a des intermédiaires. Les fruits mürs provenant du Japon, qu'on trouve dans les herbiers, présentent souvent un mélange des odeurs aromatique et résineuse dont nous venons de parler, ou bien ils sont nettement, quoique faiblement, aromatiques. Nous avons dit plus haut que l'7. religiosum peut produire dans les cultures des fruits à parfum anisé. fei, comme pour les produits de nos arbres fruitiers, il est probable encore que les qualités varient suivant les conditions dans lesquelles les plantes se trouvent pla- cées; et rappelons-nous que, hors de la Chine, il s'agit presque toujours de plantes cultivées. 5° La forme et l'état des surfaces des carpelles. — En général, ils sont d'autant plus aigus au sommet et d'autant moins rugueux à la surface, qu'ils sont doués d'une odeur moins aromatique. (4) La culture, ou le changement de pays, parait avoir modifié également d'une facon assez remarquable une autre espèce du genre, l'J. parviflorum. A Cuba, M. Wright (exs,, n. 3, 1844) a trouvé cette plante présentant exactement tous les caractères qu'elle possède aux États-Unis, mais avec des fleurs d'une teinte rou- geátre, sans qu'il paraisse possible de faire de la plante de Cuba une espèce dis- tincte. (Voy. Grisebach, Cat, pl. Cub., 2.) 19 SUR L'ORIGINE BOTANIQUE Mais ces différences ne sont pas constantes et tiennent sans doute aux mémes causes que les variations du parfum. Ce n'est done qu'avec certaines restrictions que, reconnaissant l'identité spécifique de toutes ces plantes, on pourrait distinguer dans l'espéce, telle que l'ont faite la culture et les déplacements, les deux formes suivantes : a, genuinum, carpellis rugosis, apice obtusius- culis, odore aromatico. B, religiosum, carpellis læwrioribus, apice mu- cronulatis, odore resinoso. Illicium anisatum L. ll n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'on observe si rarement dans nos cultures la plante qui, originaire d’un pays tempéré, fournit un produit aussi commun que la Badiane du commerce. Cette plante, nous l'avons constamment sous les yeux, avec les modifications imprimées par le transport dans des pays étrangers et par les soins du jardinage, qui constituent lZ. religiosum de Siebold. Et comme nous avons eu fréquemment l'occasion de l'étudier, nous ne terminerons pas ce travail sans noter plusieurs points intéressants de son organisation. Les avortements de carpelles, dont on a si souvent parlé dans lI. anisatum, n'existent pas ordinairement. Si le fruit n'a le plus souvent que huit coques, c'est que la fleur ne posséde également qu'un gynécée à huit ovaires, qui tous arrivent le plus ordinaire- ment à leur entier développement. L'évolution des différents organes floraux est ici la méme que nous avons déerite ailleurs (Adansonia, VIF, 361) dans l'J. parvi- florum. Ici seulement les étamines sont plus nombreuses, et leur filet, demeurant à peu prés plat, ne prend pas dans sa partie supé- rieure l'énorme développement qui se produit tardivement dans la plante américaine. Le sommet de l'axe floral proémine forte- ment dans le jeune bouton, au milieu des carpelles insérés bien plus bas que lui, et se termine en une sorte de dóme arrondi. C'est au commencement de l'été qu'apparaissent les premiers E DES BADIANES OU ANIS ÉTUILÉS, 15 ` rudiments des fleurs qui, dans nos serres, ne s'épanouissent que vers le milicu de l'hiver. Les premiers appendices nés sur l'axe floral, alors trés-court et sessile, sont les bractées qui plus tard formeront une sorte de gaine à la base du pédoncule floral. Au début, il n'y a pas d'intervalle appréciable entre ces bractées et les folioles du périanthe. La consistance et la coloration de tous ccs appendices sont alors également les mémes. Dans lZ. anisatum, les fleurs naissent réellement à l'aisselle d'une feuille, ou d'une bractée qui tient la place d'une feuille. Il y a done deux différences principales à signaler entré les Euil- licium ct les Cymbostemon de M. Spach : les premiers ont les élamines non renflées et les fleurs axillaires, caractère que MM. Bentham et Hooker (Gen., 18) avaient attribué à tous les Illicium ; les derniers, outre la forme particulière de leurs filets staminaux, ont des fleurs positivement terminales. Ld SÛR LE GENRE ANEMONOPSIS. SA POSITION ET SES AFFINITES. Le genre Anemonopsis de Siebold et Zuccarini (1) est fort peu connu en France, et n'a pu être étudié de prés par les botanistes, parce qu'il n'en existe probablement en Europe que deux échan- tillons, conservés à Leyde, dans l'herbier de Siebold. Nous avons pu voir, dans cette splendide collection de plantes japonaises, si heureusement classée sous la direction de M. Miquel, les deux feuilles qui portent des branches d'A. macrophylla. Un seul échan- tillon a conservé une fleur épanouie et un bouton; de sorte qu'il serait difficile de faire une analyse détaillée des organes floraux. Telle est la cause des réserves que nous devons faire en établis- sant quelles sont, à notre avis, les affinités de l’Ænemonopsis, Nos doutes ne seront complétement dissipés qu'alors que, pénétrant dans l'intérieur du Japon, les collecteurs pourront envoyer en Europe des échantillons plus complets de cette plante que Siebold avait recue d'un botaniste japonais auquel il élait permis, sans doute, d'explorer des provinces interdites aux Européens. Le feuillage de PA. macrophylla est tout à fait celui d'un 4ctæa, lel que l’A. spicata ou le Macrotys racemosa de Rafinesque. A cette première analogie viennent bientôt s'en joindre d'autres. Les fleurs sont disposées en grappes, comme celles de tant d'au- tres Actea. Elles sont moins nombreuses et plus grandes que celles de toutes les espéces de ce genre. Mais elles ont, comme elles, un calice coloré, pétaloide, des étamines en nombre indé- fini et des carpelles pluriovulés. Quant aux organes décrits comme des pétales dans l'4nemonopsis, ce sont des espèces de petits « nectaires » , analogues à ceux qu'on observe dans un grand nom- bre de Renonculacées à calice pétaloide et qui représentent, croyons-nous, des étamines extérieures stériles. Ici, comme dans (4) Flor. jap. fam. nat., 73, t. 4 (Abhandl, der math. phys. Klass, der Konigl. baier. Akad, der Wissensch., IV, 2, 182). à ET, " id i SUR LE GENRE ANEMONOPSIS. 15 les Helleborus, Trollius, etc., ces appendices, très-courts par rapport au calice, ne sont pas disposés symétriquement dans l'in- tervalle ou en face des sépales. Quelques-uns leur sont seuls superposés, mais ne répondent que rarement à leur ligne médiane. Leur insertion doit se faire dans l'ordre spiral, et leur nombre parait variable. A cet égard, ils rappellent beaucoup, par consé- quent, les petits pétales que les auteurs ont décrits dans plusieurs Cimicifuga, et dont le nombre est également fort inconstant. C'est encore de ces Cimicifuga, et notamment du groupe des Actinospora, que l'4nemonopsis se rapproche le plus par son gynécée; car ce dernier est formé, non pas d'un seul carpelle, comme dans les Aciæa racemosa ou spicata, mais de plusieurs ovaires libres, qui deviennent, dit-on, autant de fruits secs el poly- spermes. Seulement les Actinospora ont ordinairement des sépales moins nombreux que l'Anemonopsis, puisqu'ils n'en possédent que de quatre à sept. Nous ne pouvons d'ailleurs accorder une grande importance à la présence des petits pétales ou nectaires qui entourent les étamines fertiles, puisque, dans ce même genre Aciœa ou Cimicifuga, il y a des espèces qui en sont presque con- stamment pourvues, et que d'autres, comme IA. racemosa, n'en portent que d'une maniére tout à fait exceptionnelle. Les Pityro- sperma, que l'on s'accorde à ne plus conserver comme genre dis- tinct, ont souvent des carpelles en petit nombre, comme l'4nemo- nopsis, auquel Siebold et Zuccarini attribuent : «ovaria in spec. nostris 9-l ». i Par la structure de sa fleur, par son périanthe calicinal coloré à folioles assez nombreuses, par la présence d’un certain nombre de nectaires autour des étamines fertiles, par le nombre et le mode d'insertion des organes sexuels, il est bien évident que les Anemo- nopsis peuvent à peine se distinguer des Trollius auprès desquels nous les avions rangés (1) d'une maniére provisoire. Mais les Trollius n'ont pas les fleurs disposées en grappes, et leur port, (4) Histoire des plantes, Renonculacées, 24; Adansonia, IV, 57. 16 SUR LE GENRE ANEMONOPSIS. ieur feuillage, sont tout à fait différents. On pourrait en dire autant de l'inflorescence et du port des Ancolies à la suite desquelles MM. Bentham et Hooker (1) ont placé avec doute les Anemonopsis. Il est vrai qu'en supposant les pétales des Ancolies privés de leur cornet et ne possédant plus vers leur base qu'une petite fos- sette glanduleuse, on obtiendrait quelque chose d'assez analogue à la fleur de l'Anemonopsis. Remarquons néanmoins qu'on n'ob- serve pas, dans ce dernier, le nombre exactement quinaire des deux verticilles du périanthe, la stricte alternance des sépales et des pétales, et surtout des étamines étagées par verticilles de cinq sur le réceptacle floral. Forcément écarté pour ces motifs du groupe des Ancolies, l’ Anemonopsis ne peut davantage être rap- proché des Nigelles à la suite desquelles Endlicher (2) l'a décrit, sous le nom de Xaveria. Il faut le comparer à des genres dont les organes floraux soient insérés dans l'ordre spiral. C’est pour cela que, tenant compte de l'organisation des feuilles, de l'inflo- rescence en grappes, et des analogies constatées plus haut dans la fleur et le fruit, nous pensons que les Anemonopsis doivent être placés tout prés des Actinophora et des Cimicifuga qui sont pour nous des Actæa ; il ne reste qu'à se prononcer sur cette question : doivent-ils être conservés comme genre distinct, ou simplement comme une section caractérisée par le volume de ses fleurs et le nombre de pièces calicinales? — (1) Genera, 1, 8, n. 24. (2) Genera, suppl. IV, 30, n. 47941. Eme ua eom o t RECHERCHES L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES Par le docteur L. MARCHAND Aide d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Paris. Les Burséracées sont actuellement considérées par tous les auteurs comme formant une famille distincte. Dans beaucoup d'ou- vrages, il est vrai, on leur donne, comme synonyme, le nom d'Amyridées. Mais nous verrons plus loin comment le petit groupe, dont les Amyris sont le prototype, s'écarte tellement, par les traits capitaux de son organisation, des Térébinthacées telles que les comprenaient les anciens auteurs, qu'elles doivent étre, à notre sens, reléguées dans une subdivision bien éloignée du Régne végétal. Comme, d'autre part, les Juglandées paraissent exclues à jamais, pour tous les botanistes, du groupe des Térébinthacées, il ne reste plus guére de ce groupe, tel que l'entendait Kunth, que les Anacardiées et les Burséracées. Entre ces deux familles, les différences sont aujourd'hui tellement manifestes, ainsi que nous le verrons lorsque nous discuterons les affinités des Burséracées, que ces dernières sont bien moins analogues aux Anacardiées qu'à certains types classés dans le voisinage des Aurantiacées, des Pi- cramniées, des Balanitées, des Spathéliées, etc. Telles que nous les limiterons dans ce travail, les Burséracées sont importantes à étudier au point de vue : de leur organisation florale, de leur parenté avec un grand nombre de familles, de Por- ganisation de leurs tissus, des produits résineux élaborés dans leurs différents organes. Toutes ces questions seront ici successivement étudiées. Il importe avant tout d'établir, dans un type aussi com- VHL 2 15 RECHERCHES plet que possible, l'organisation fondamentale de leur fleur; nous trouvons ce type dans une plante que Commerson (1) a fait con- naitre le premier, sous le nom de Marignia. ORGANISATION DES Marignia. Il n’y a probablement qu'une espèce de Marignia. C'est le M. obtusifolia D. C. (2), que Lamarck nommait Bursera obtusi- folia, et que de Candolle a rapporté sans hésitation au Dammara graveolens de Gærtner (3). C'est, d’après Commerson, le Bois de Colophane bátard ou rouge, ou le Bois de Compagnie des habi- tants de l'ile Maurice. | Ses fleurs, que nous analyserons d’une manière complète, sont régulières et polygames. Leur réceptacle est convexe et présente la forme d'un cône surbaissé. Elles sont le plus souvent penta- méres. Cependant quelques-unes d'entre elles sont construites sur le type 6. Dans une fleur quinaire et hermaphrodite, on observe : un ealice gamosépale à divisions plus ou moins profondes, dispo- sées dans le bouton en préfloraison valvaire ou légérement imbri- quée ; une corolle à pétales indépendants, exserts, en méme nom- bre que les divisions du calice avec lesquelles ils alternent, et disposés en préfloraison valvaire. L'androcée est diplostémone; les cinq étamines oppositipétales sont plus courtes que celles de l'autre verticille. Chacune d'elles est composée d'un filet à inser- tion hypogyne, libre, subulé, et d'une anthére biloculaire, introrse, dorsifixe, déhiscente par deux fentes longitudinales. La base de l'ovaire est entourée d'un disque hypogyne en forme d'anneau élevé, dont la surface extérieure présente autant de sillons verti- caux qu'il y a de filets staminaux. Le gynécée, libre et supére, est formé d'un ovaire contenant autant de loges qu'il y a de pétales, alternes avec les divisions du calice. Il s'atténue supérieurement (4) Ex KuNTH, in Ann, sc, nat., sér. 1, Il, 351, (2) Prodromus, II, 79, (3) Fruct,, IL, 100, t. 103. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 19 en un style cylindroide, court, partagé au sommet en lobes stigma- tiféres peu prononcés, répondant aux loges ovariennes. Dans l'an- gle interne de chaque loge se trouve un placenta qui donne insertion vers sa partie supérieure à deux ovules collatéraux, sus- pendus, incomplétement anatropes, avec le micropyle en haut et en dehors. Dans un grand nombre de fleurs (car il y a méme des inflorescences entières où il en est ainsi), le gynécée, à peine dé- veloppé, n'atteint guère la hauteur du disque et est complétement stérile. Dans les fleurs à gynécée fertile, les étamines sont sou- vent peu développées et dépourvues de pollen. Ici, l'ovaire gran- dit, et lorsque les pétales, aprés s'étre réfléchis, se sont détachés du réceptacle, le fruit, accompagné à sa base du calice persistant, devient une drupe contenant de un à six noyaux monospermes. La graine descendante renferme sous ses téguments un embryon épais et charnu, sans albumen. La radicule est courte, supère, et les cotylédons sont repliés plusieurs fois sur eux-mêmes. Le M. obtusifolia est un bel arbre qui n'a été observé jusqu'ici qu'à l'Ile de France (Commerson, n. 596; Sieber, Fl. maur. exs., II, n, 326; Bouton, n. 596 ; Boivin, n. 1561). Ses feuilles sont alternes, sans stipules, composées-imparipennées, à folioles oppo- sées. Ses inflorescences, axillaires ou supra-axillaires, sont des grappes ramifiées de cymes bipares, à fleurs situées chacune dans l'aisselle d'une bractée, et accompagnées chacune de deux brac- téoles latérales, fertiles ou stériles. De Candolle a décrit comme une seconde espèce du genre Ma- rignia, sous le nom de M. acutifolia, le Dammara nigra de Rum- phius (1). Nous ne parlerons pas de cette plante, qui nous est inconnue et qui semblerait plutót, d'aprés la figure que nous venons de citer, devoir se rapporter au genre Canarium. Si nous recherchons les traits caractéristiques de l'espéce que nous venons d'analyser, nous trouvons surtout à signaler : la régu- larité parfaile de ses fleurs hexaméres ou pentamères ; la forme (4) Herb, amboin., ll, 160, 1. 52, ` 20 RECHERCHES convexe de son réceptacle, et, comme conséquence, l'insertion hypogynique de son androcée ; l'indépendance de ses pétales ; la diplostémonie de son androcée ; l'isomérie de tous ses verticilles ; la consistance de son péricarpe ; l'absence d'albumen dans ses graines. Malgré des caractères aussi tranchés, le Marignia n'a pas été conservé par les auteurs les plus récents comme type géné- rique distinct. MM. Bentham et J. Hooker (1) en font une espèce du genre Bursera, genre auquel ils rapportent également les Zcica d’ Aublet, dont il est indispensable que nous examinions maintenant l'organisation. SUR LES CARACTÈRES DU GENRE Zcica. Aublet (2) établit en 1775 le genre Fcica pour cinq espèces guyanaises qui ne peuvent donner qu'une idée fort incomplète de l'organisation des Zecica américains. Le nombre de ceux-ci est en effet aujourd'hui d'une trentaine. Kunth et de Candolle connais- saient sans doute fort peu la structure des espèces d'Aublet, puis- qu'ils admirent une différence générique entre ces plantes et le Marignia de Commerson. Mais il suffit de passer rapidement en revue les espèces américaines qui se rapportent au genre Zcica, pour voir qu'un ou plusieurs caractères varient en passant de l'une à l’autre, sans qu'on puisse accorder à ces variations une impor- tance générique. ; Si nous analysons d'abord les fleurs de l'Zcica decandra Aus. (Amyris decandra W.), nous verrons qu'il est impossible de trou- ver, dans les verticilles quinaires de son périanthe, de son androcée et de son gynécée, une seule différence suffisante pour séparer cette espèce du Marignia. Le fruit est drupacé ; la graine est dé- pourvue d'albumen. Mais, chose digne d’être notée, il y à des fleurs en certain nombre, dans lesquelles l'ovaire ne renferme plus, au lieu de cinq loges, que quatre ou mème trois cavités. L’. (4) Genera, 1, 324. (2) Guian., $ 337, L 130-135. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES, 91 decandra est d'ailleurs un arbre à feuilles composées-pennées et à inflorescences polygames, identiques avec celles du Marignia. Done, le nombre variable des loges ovariennes est un trait carac- - téristique du genre Zeica. ! D'autre part, certaines espèces du méme pays, telles que : les T. Aracouchili, heptaphylla, guianensis, Copal, etc., présentent, avec le nombre quaternaire des loges ovariennes, des verticilles quaternaires dans le périanthe et l'androcée ; de sorte qu'elles peuvent posséder et qu'elles possèdent souvent des fleurs complé - tement tétraméres dans toutes leurs parties, sans que ce fait puisse nous porter à séparer les Zecica des Marignia à verticilles tous quinaires, lZ. decandra servant de lien entre les uns et les autres. C'est ce qu'ont trés-bien constaté MM. Bentham et Hooker, à l'exemple desquels nous réunissons dans un méme genre l’/cica d'Aublet et le Marignia de Commerson. La dernière de ces deux dénominations génériques doit étre abandonnée, puisque sa publi- cation par Kunth ne date que de l'année 1824. Toutefois les auteurs que nous venons de citer n'ont point conservé le genre Zcica, at- tendu qu'ils le font rentrer dans le genre Bursera. Comme nous n'admettons point cette fusion, et nous en dirons plus loin les motifs, l'ensemble des Marignia et des /cica devrait porter le dernier de ces deux noms génériques, si nous n'avions démontré qu'un autre nom, celui de Protium, doit être adopté comme étant plus ancien encore. C'est ce que nous allons actuellement établir. OBSERVATIONS SUR LE Protium. Nous avons montré, en 1866 (1), que le nom générique de Protium a été l'objet d'une grande confusion. Burmann (2) a créé autrefois un genre de ce nom, dont la priorité est incontestable, et dont le prototype est son P. javanum. Bien plus tard, MM. Wight et Arnott (3) ont considéré, mais à tort, comme des espéces con- (4) Adansonia, VIL, 246. | (2) Fl. ind., 88. (3) Prodr, fl. pen. ind., I, 176. 99 RECHERCHES généres du P. javanum, trois plantes qu'ils ont étudiées dans l'Inde et qu'ils ont appelées P. caudatum, Roæburghianum, et pubescens. D'ailleurs, ils confondirent ces trois Protium avec les Balsamodendrum ; confusion que nous démontrerons étre parfai- tement logique. Mais il ne suit pas de là que le P. javanum doive être lui-même réuni aux Balsamodendrum ; car, c'est là préci- sément ee que nous avons voulu démontrer dans celui de nos travaux auquel nous venons de faire allusion : le Protium de Bur- mann appartient à un genre tout à fait distinct des Balsamodendrum, et ses caractères sont exactement ceux que nous venons de dé- crire dans les espèces à fleurs quinaires d’Zcica ou de Marignia que nous avons analysées. Abstraction faite, pour le moment, des trois Protium de MM. Wightet Arnott, dont il ne pourra plus étre question qu'à propos du genre Balsamodendrum, i| nous reste actuellement en présence trois termes génériques qui sont parfai- tement synonymes, savoir : Marignia Comm., Icica AubBL., el Protium Burm. (nec W. et Anw.); et l'antériorité appartient au dernier des trois, qui date de 1768. Blume (1) avait bien compris qu'il ne saurait y avoir identité générique entre le Protium de Burmann et les trois Protium de Wight et Arnott. Aussi avait-il proposé d'établir pour ces derniers un genre particulier, sous le nom de Protionopsis, genre dont il eût reconnu l'inutilité, s'il eût constaté qu'il ne s'agit que d'espéces à ajouter au Balsamodendrum, et dont elles peuvent, tout au plus, comme nous le verrons, constituer une simple section. SUR LE GENRE Ælaphrium pe Jacquix. MM. Bentham et Hooker (2) rapportent au méme genre que le Marignia et l Icica, c’est-à-dire au genre Bursera, tel qu'ils l'en- tendent, les Elaphrium de Jaequin, qui pour eux ne se distinguent que par leurs feuilles rapprochées vers le sommet des rameaux, À (1) Mus. Lug.-Bat., I, 229, (2) Genera, 1, 324. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 23 folioles nombreuses, ou en petit nombre, ou même uniques, mem- braneuses ou presque coriaces, souvent serrées et à rachis ordi- nairement ailé. Si d'ailleurs les fleurs femelles sont, comme l'ad- mettent ces auteurs, complétement identiques avec celles des Bursera, nous n'avons eu sous les yeux aucune fleur appartenant à un véritable Elaphrium. L'organisation de ce genre constitue donc, pour nous, une question qui doit être réservée. Mais, ce qui nous parait probable, c'est qu'au genre Elaphrium, tel que l'a établi Taequin (1), on a joint ultérieurement un certain nombre de plantes tout à fait différentes. Ainsi, plusieurs Elaphriwm de l'Afrique australe, tels que le Æ? inœquale DC. (2) (Amyris in- equalis Sen.), avec leurs ponctuations glanduleuses-pellucides, le support cylindroide de leur gynécée dimére, et leur style artieulé à la base, nous paraissent trés-analogues à certaines Aurantiacées du genre Clausena, tel que le délimite M. Oliver (3). D'autre part, lE. integerrimum de M. Tulasne (4) n'est autre chose que le Bursera gummifera Jaco. Nous le répétons donc, nous sentons toute la nécessité d'une révision complète du genre Elaphrium qui sans doute devra être partagé entre les genres Protium et Bursera tels que nous les admettons ici (sans parler des espéces qui appartiennent à d'autres familles), et nous nous promeltons d'entreprendre ce travail dés que nous aurons pu réunir tous les matériaux nécessaires. , Sun LE GENRE Boswellia. Les Boswellia de Roxburgh (5), qui ont pour synonyme Plæsslea ExpL. (6\ ct Libanus Cotes. (7), peuvent être définis sommairement : des Marignia (c'est-à-dire des Protium) à corolle (4) Stirpes americana, 1, 105, t. 71. (2) Prodr. , 1, 724, n. 5. (3) Journ. Linn. Soc., V, suppl., 17, 29. (A) Ann. sc. nat., sér. 3, VI, 369. (5) Plant. coromandel. , VI, 4, t. 207. (6) Nov. stirp., dec. 39. — Iconogr., t. 119, 120. (7) Asiat. Res., IX, 877, t. 5, lig. 1. * 21 RECHERCHES imbriquée et à fruits dont les méricarpes se séparent à la maturité d’une columelle centrale ; proposition qu’il nous sera facile de dé- montrer en étudiant les fleurs et les fruits de la plante indienne qui produit l'Encens ou Oliban, et que Colebrooke a nommée B. thurifera. Sur un réceptacle convexe, les fleurs, régulières et polygames, porlent un calice gamosépale à cinq dents, disposées dans le bouton en préfloraison imbriquée, et une corolle à cinq pétales dressés et imbriqués dans le bouton. L'androcée est formé de dix éiamines, dont cinq, plus courtes, superposées aux pétales. Leurs filets, aplatis à la base, sont insérés en dehors du disque, libres ; leurs anthéres sont biloculaires, introrses, allongées, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Le disque circulaire qui entóure la base de l'ovaire, est creusé de dix cannelures qui répondent aux filets staminaux. L'ovaire est à deux ou trois loges, dont une anté- rieure ; surmonté d'un style cylindrique, cannelé, terminé en tête à deux ou trois lobes stigmatiféres. Dans l'angle interne de chaque loge se trouve un placenta qui supporte, au-dessous de son milieu, deux ovules collatéraux, suspendus, incomplétement anatropes, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors. Le fruit, muni à sa base du calice persistant, est une drupe ordinairement trigone, à mésocarpe peu épais, lequel se partage à sa maturité en trois pan- neaux répondant chacun à la paroi convexe de la loge ; tandis que la columelle centrale, se continuant avec trois ailes qui sont for- mées par les cloisons interloculaires durcies, persiste et porte, dans l'angle interne de chacune des loges, un noyau en forme de cœur renversé, suspendu par son sommet rétréci et contenant dans son intérieur une seule graine. Les téguments séminaux enve- loppent un embryon dépourvu d'albumen, à radicule supére et à cotylédons membraneux, multifides, repliós un grand nombre de fois sur eux-mémes. Le B. thurifera est un arbre de l'Inde, à feuilles caduques, alternes, composées-imparipennées, à folioles opposées, plus ou moins dentées. Les fleurs sont disposées en grappes de eymes axillaires, SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 95 L'Inde centrale et l'Afrique du N. E. possédent trois ou quatre espèces de ce genre, qui peut-étre pourront méme être réduites à deux. L'espéce africaine est remarquable par la maniére dont son écorce se sépare en lames minces, ainsi que celle de nos Bou- leaux. De plus, il ne nous est pas permis d'hésiter à faire rentrer dans ce genre le type que M. J. Hooker (1) a décrit comme dis- tinct, sous le nom de 7'riomma. En effet, les caractères que cet éminent botaniste attribue à la fleur du T. malaccensis, sont stric- tement ceux des Boswellia ; et le fruit, que nous avons sous les yeux, présente exactement la méme organisation ; mais il est un peu plus grand et ses ailes sont plus développées. Nous ferons done, jusqu'à nouvel ordre, de cette plante, notre Boswellia malaccensis. ORGANISATION DES Canarium. Cet ancien genrè de Linné (2), auquel Kunth (3) a rapporté le Colophonia de Commerson, comprendrait encore, suivant MM. Bentham et Hooker (4) les genres Scutinanthe de M. Thwai- tes (5), Pimela de Loureiro (6), Canariopsis de Blume (7), et Pachylobus de Don (8). Quant à ce dernier genre, établi pour un arbre à fruits comestibles de l'Afrique tropicale occidentale, il nous est tout à fait inconnu; et c’est M. Planchon, dont nous n'ac- ceptons l'opinion qu'avee doute, qui l'a attribué au genre Cana- rium; le fait a besoin d’être vérifié. Quant au Pimela et au Cana- riopsis, ils présentent dans le mode d'insertion des étamines quelques différences qui ont frappé les auteurs. Il est incontestable (4) Transact. Linn. Soc., XXIII, 171; Gen., 323. (2) Mantissa, 127. (8) Ann. sc. nat., sér. 1, II, 352, Ce rapprochement est peut-être contestable, le réceptacle floral étant ici concave. (4) Genera, 1, 324, n. 7. (5) Hooker's Journ., VIII, 267, t, 8; Enum. plant. zeylan., 79. (6) Flor. cochinchin., 407. (7) Mus. Lugdun.-Bat., 1, 292. (8) Gen. Sust., M, 89. 96 RECHERCHES qu'il y a, dans un grand nombre de plantes attribuées au genre Canarium, une tendance manifeste à la déformation du réceptacle, Si celui-ci est, dans les anciennes espèces linnéennes, parfai- tement convexe à tout âge, dans beaucoup d’autres espèces plus récemment connues, ses bords tendent à se porter plus haut que son sommet organique. De là un acheminement graduel de l'hypo- gynie vers une périgynie plus ou moins accentuée ; ce qui montre combien on aurait tort de considérer comme absolu ce caractère de l'insertion, auquel la Méthode de Jussieu accorde une valeur si considérable. Tl y aura lieu de comparer, à ce point de vue, toutes les espéces données comme appartenant au genre Canarium et à voir si celles dont le réceptacle est convexe ne doivent pas seules étre conservées dans ce genre, tandis que celles à réceptaele con- cave el à insertion nettement périgyne devront probablement être reportées dans un groupe différent, vers le voisinage des Garuga dont la périgynie est incontestée. Mais on comprend qu'une pa- reille recherche ne pourra se faire avec fruit et certitude que quand on possédera tous les matériaux nécessaires à l'étude des Cana- rium. Quant au Scutinanthe, le doute nous parait impossible ; et, sans tenir comple de la ressemblance extérieure que son fruit pré- sente avec celui des Canarium, nous le placerons, comme on verra plus loin, dans le groupe périgyne des Garugées. Il en résultera que les Canarium hypogynes, tels que nous les acceptons pour le moment, ne comprendront plus que des fleurs à type trimère, ou exceplionnellement à deux ou quatre parties. Si nous examinons, par exemple, les fleurs hermaphrodites ou polygames du C. commune L., nous voyons que leur calice gamo- sépale est découpé supérieurement en trois dents valvaires dans le bouton. Leurs trois pétales sont libres, épais et exserts. Leur pré- floraison peut étre considérée comme étant normalement la méme que celle des Boswellia. Mais il faut bien remarquer (et c'est là ce qui nous montre combien ce caractère lui-même est peu absolu) que la plupart des pétales ne se recouvrent pas dans toute leur étendue. La préfloraison devient souvent valvaire au voisinage du AN SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 97 sommet, alors même que l'imbrication persiste auprès de la base ; et il paraît même que les Canariopsis peuvent présenter une co- rolle valvaire dans toute sa hauteur. L'androcée est diplostémone, comme celui de toutes les pJantes dont nous avons parlé jusqu'ici. Les anthéres sont introrses, et les filets libres impriment par leur base un sillon sur la face extérieure du disque hypogyne. L'ovaire est ordinairement à trois loges oppositipétales, contenant chacune deux ovules semblables à ceux des Protium. Le fruit est drupacé, avec un seul noyau triloculaire. Mais une seule des loges est fer- tile et renferme une graine construite comme celle des Boswellia. Ainsi les Canarium, abstraction faite pour le moment des espèces à insertion périgyne, peuvent être définis : des Protium ou des Boswellia à fleurs normalement trimères et à noyau pluri- loculaire, mais monosperme. Ce sont des arbres de l’ancien continent, à feuilles alternes, composées-pennées, rarement réduites à une foliole, et dont les fleurs sont réunies en grappes axillaires et ramifiées de cymes. SUR UN NOUVEAU GENRE MONADELPHE. M. F. Mueller a décrit (1) une plante qu'il a nommée Cana- rium australianum, et dont, en effet, la plupart des caractères sont ceux du genre Canarium, notamment ceux qu'on peut tirer du fruit et du type floral trimére. La plante est dioïque, rarement polygame, à en juger parles échantillons que nous avons eus sous les yeux. Tous ceux qui ont été distribués en France par M. Muel- ler ne portent que des fleurs mâles dont voici, en quelques mots, la description : Un calice de Canarium, une corolle à pétales valvaires par la base et le sommet, mais se dilatant dans le milieu de leur hauteur en un bord aminci qui s'imbrique avec le bord correspondant des pétales voisins. Le centre de la fleur est occupé par un trés-petit gynécée rudimentaire qu'enveloppe un disque élevé et épais, en forme de cóne tronqué, dont la grande base est (1) Frag. phyt. Austr., II, 15. 28 RECHERCHES supérieure et coupée horizontalement. Mais ce qu'il y a iei de plus remarquable, c'est que les six étamines sont unies entre elles dans la moitié environ de la hauteur de leur filet, de manière à constituer un tube cylindrique, analogue à celui qu'on observe dans un grand nombre de Méliacées vraies. Comme c’est là à peu près le seul exemple de monadelphie incontestable qui se ren- contre dans les Burséracées, nous proposions d'élever le C. aus- tralianum au rang de genre, sous le nom de Sonzaya. Cependant nous n'osions encore nous prononcer sur sa valeur et sur sa place, n'ayant pu analyser aucune fleur femelle, lorsque nous fümes assez heureux pour en rencontrer sur un échantillon de l'herbier de Kew. Nous pouvions dés lors compléter la description. Dans la fleur hermaphrodite, les trois premiers verticilles sont ceux de la fleur mále, mais le disque s'évase en une coupe au milieu de laquelle s'éléve un pistil qui est tout à fait celui des Canarium. Dés lors il était done prouvé que le Sonzaya était bien une Bur- séracée, et qu'on pouvait le définir : un Canarium à androcée monadelphe. M. F. Mueller décrit cette plante comme pourvue de stipules linéaires-subulées. SUR LES vrais Bursera. LI Le véritable type de ce genre que nous conservons comme dis- tinct, quoiqu'il ait été réuni par quelques auteurs aux Leica, est le Gomart ou Sucrier des Antilles, nommé par Jacquin (1) B. gum- mifera. C'est peut-étre méme la seule espéce du genre qui, en tous cas, n'én renferme qu'un petit nombre d'autres décrites par M. Grisebach (2). Ce quil y a de caractéristique dans les fleurs polygames du B. gummifera, c'est que les mâles étant construites sur le type quinaire, comme celles du Marignia, les fleurs femelles et hermaphrodites sont triméres, comme celles des Canarium. Sur le réceptacle convexe des fleurs hermaphrodites, s'insère (4) Stirp. amer., 95, 1, 65, ` (2) Cat, plant. cub., 65. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 29 un calice gamosépale à trois dents assez profondes, dont la pré- floraison est valvaire, et une corolle de trois pétales alternes, exserts, à préfloraison valvaire indupliquée, réfléchis après l'an- thèse. Les étamines hypogynes, à anthères introrses, forment deux verticilles triméres. Elles s'insérent sous la base du disque qui entoure le gynécée. Celui-ci est formé d'un ovaire à trois loges oppositipétales, surmonté d'un style dont le sommet est partagé en trois lobes stigmatiféres courts. Deux ovules descendants, à micropyle extérieur et supérieur, s'insérent dans l'angle interne de chaque loge. Le fruit, accompagné à la base du calice persis- tant, est une drupe contenant de un à trois noyaux. Le mésocarpe se partage à la maturité en autant de valves qu'il contient de noyaux, et laisse libre au centre une eolumelle comparable à celle des Boswellia. Les graines renferment un embryon replié sur lui-méme et dépourvu d'albumen. Certaines fleurs deviennent purement femelles, parce que les six étamines demeurent stériles, Quant aux fleurs máles, elles ne présentent au centre qu'une petite masse située au fond d'une dépression du disque ; seul rudiment du gynécée. Plus en dehors se trouvent deux verticilles quinaires d'étamines fertiles, cinq pétales valvaires, et un calice court à cinq divisions. Le B. gummifera est un arbre à feuilles alternes, sans stipules, imparipennées, à folioles opposées et caduques. Les fleurs sont disposées en grappes ramifiées de cymes, les unes axillaires et les autres terminales. | D'aprés ce qui précéde, nous pouvons définir cette plante : une Burséracée hypogyne à fruit pourvu d'une columelle centrale dont se séparent les noyaux, et à fleurs des deux sexes construites sur un type différent. SUR LES AFFINITÉS DU GENRE Crepidospermum. Ce genre a été établi en 1862 par M. J. Hooker (1), pour une plante péruvienne des collections de M, Spruce (n. 4193). Malgré (1) Genera, I, 325, n. 10. 30 RECHERCHES quelques différences d'apparence extérieure dans l'organisation florale, le C. Sprucei Hook. r. parait devoir être rapporté à ce premier groupe des Burséracées, dans lequel, sur un réceptacle convexe, s'insérent des pétales libres et des étamines hypogynes. Peut-être l'étude complète des fleurs femelles que l'on ne connait pas modifiera-t-elle nos opinions au sujet des affinités du Crepi- dospermum ; c’est pourquoi nous le plaçons ici à la fin de notre groupe des Protiées. Les fleurs máles'ont un calice court à cinq dents; cinq pétales alternes, exserts, couverts de poils fins et pourvus en dehors d'une côte saillante. La préfloraison est valvaire ou légè- rement imbriquée vers la base. Les étamines, dans ce seul genre, sont en méme nombre que les pétales et aliernes avec eux ; leurs anthéres sont biloculaires et extrorses ; leurs filets sont libres et insérés en dehors de la base du disque hypogyne. Celui-ci a la forme d'un anneau épais, portant en dehors cinq cannelures qui répondent aux filets staminaux, et logeant dans une dépression centrale un gynécée rudimentaire subulé. Par sa fleur mâle, celte plante pourrait done être définie d'une manière provisoire : un Protium ou Leica isostémone. Mais il. y aura peut-être lieu de la comparer avec certains genres de Sapindacées à fleurs régulières. Le fruit présente, en effet, à sa maturité, une déformation toute par” ticulière, C'est une drupe à mésocarpe peu épais, qui renferme deux ou trois noyaux. Mais un seul de ces noyaux contient une graine parfaite, suspendue, à embryon dépourvu d'albumen et replié sur lui-méme. En se développant considérablement, ce noyau fertile rejette de côté l'autre ou les deux autres noyaux, bien plus petits que lui, et dans lesquels on ne trouve qu'une graine rudimentaire. En méme temps, le style qui persiste au sommet du fruit, sous forme d'une colonne cylindrique, gréle au sommet, ca- pitée, se trouve lui-même incliné du côté opposé à celui qu'occupe le noyau fertile. Par ses organes de végétation, ses feuilles alternes, imparipennées, et ses inflorescences, le Crepidospermum est d'ail- leurs semblable à la plupart des Burséracées, SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. . 31 Tandis que tous les types que nous avons jusqu'ici passés en revue, appartiennent à la polypétalie, les Burséracées, comme tant d'autres familles naturelles, nous offrent, à cóté de ces plantes à pétales libres, des genres à corolle gamopétale. Nous les placerons dans une série distincte, mais que nous éloignerons fort peu des genres précédemment analysés. En effet, leur organisation fonda- mentale est la méme ; et ils ne s'en distinguent, ni par la forme du réceptacle, ni par le caractère de l'insertion staminale. A ce second groupe se rapportent seulement les deux genres ZH edwigia et Trattinickia. ÉrunE pu cenre Hedwigia. On peut prendre pour type du genre Hedwigia Sw. (1), auquel on rapporte comme synonymes les Tetragastris Guns. (2) et Caproæylon Tuss. (3), VH. balsamifera Sw. (h) (H. Tussaccii Ware. (5). — Bursera balsamifera Pers. (6). — Icica altissima Vaur (7). — Tetragastris ossea Ganz. — Caproæylon Hedwigii Tuss.), nommé vulgairement aux Antilles Bois-cochon. On peut dire en un mot que c'est un Bursera à corolle gamopétale et à fleur ordinairement tétramère. Elle est, en effet, beaucoup plus rare- ment à cinq parties. Le réceptacle est convexe, et les fleurs her- maphrodites ont un calice à quatre divisions imbriquées ; une co- rolle gamopélale à quatre lobes peu saillants, disposés dans le bouton en préfloraison valvaire et réfléchis supérieurement lors de lanthése. Les étamines, disposées sur deux verticilles, ont des anthéres biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale, et des filets libres, insérés en dehors de la base d'un disque hypogyne annulaire, crénelé. L'ovaire est à quatre ou cinq loges oppositi- (1) Fl. Ind. occid., II, 670, t. 13. (2) Fruct, , II, 130, t. 109. (3) Fl. Ant., IV, t. 30, ex ENDL., Gen., n. 5937, (4) Prodr. fl. Ind. occid., 62. (5) Hep., I, 559, (6) Synops., I, 414, n. 925. (7) Herb. Juss. 39 j RECHERCHES . , \ ) pétales ; et le style court dont il est surmonté se partage à son sommet en quatre ou cinq lobes stigmatifères. Les ovules, les fruits et les graines sont tout à fait ceux des Protium. Il en est de méme des feuilles et des inflorescences qui sont axillaires. Outre l'espéce type, on en compte, dit-on, une couple dans la Guyane et le Brésil boréal. Leurs fleurs peuvent étre également à quatre ou cinq parties. Rapports nes Trattinickia er nes Hedwigia. Le genre T'raitinickia, créé en 1805 par Willdenow (1), devrait se confondre avec le genre Hedwigia, si l'on n'avait pris l'habi- tude de tenir compte, dans cette famille, du nombre des parties de la fleur. Les Traltinickia peuvent être, en effet, définis : des H edwigia à fleurs triméres. Tout est d'ailleurs semblable : calice gamosépale à divisions peu profondes; corolle tubuleuse, trifide et valvaire; étamines disposées sur deux verticilles, et ovaire à trois loges opposipétales, biovulées. Le nombre de ces loges peut toutefois se réduire à deux ; la drupe contient donc deux ou trois noyaux monospermes. Les organes de la végétation sont aussi les mémes dans ces arbres, dont on connait trois espéces originaires du Brésil du Nord et de la Guyane. Il n'est pas plus étonnant, de nos jours, de trouver, dans une famille, d'ailleurs trés-naturelle, des fleurs à insertion périgyne à côté de fleurs hypogynes, qu'il ne l'est de rencontrer côte à côte des corolles polypétales et des fleurs à pétales indépendants. Une méthode vraiment naturelle ne peut plus actuellement attacher à ces différences une importance absolue. Nous verrons méme com- bien il faut peu de chose pour amener dans la forme du réceptacle (forme dont aprés tout dépend uniquement l'insertion. des éta- mines), ces variations qui nous permettent de passer graduellement de l'hypogynie à la périgynie; et l'on sait qu'il y a d'autres groupes (1) Sp. plant., IV, 975. \ SUR L'ORGANISATION DES DURSÉRACÉES. 93 vézélaux où la transition de la périgynie à l'épigynie s'opère avec la méme facilité. Les genres dans lesquels l'insertion périgyne est constante, sont pour nous au nombre de trois : Garuga, Balsamo- dendrum, et Santiria. CARACTÈRES ESSENTIELS DES Garuga. Roxburgh, qui a fondé le genre Garuga en 1795 (1) pour quel- ques plantes indiennes dont le port est celui de la plupart des Burséracées, a fort bien remarqué que la base de la fleur présentait dans ce genre une différence de forme avec celle qu'on observe dans la plupart. des types du méme groupe; et c'est ce qu'il a voulu exprimer en décrivant le calice comme« monosépale et cam- panulé ». Mais il nous parait incontestable que l'organe, considéré par Roxburgh comme la portion inférieure d'un calice, n'est autre chose qu'une dilatation cupuliforme du pédicelle floral ; et ce qui prouve bien qu'il s'agit iei d'un organe axile, c'est que la corolle et l’androcée s'insérent, non pas vers le fond, mais au niveau des bords de cette coupe réceptaculaire. La face intérieure de ce récep- tacle, tout à fait comparable à celui des Rosacées et des Légumi- neuses périgynes, est d'ailleurs, comme dans ces plantes, tapissé d'un disque glanduleux dont les bords viennent faire saillie en festons plus ou moins accentués dans l'intervalle des pièces de l'androcée et de la corolle. A cela prés, la fleur quinaire d'un Garuga est construite comme celle d'un Protium. Les cinq sépales et les cinq pétales alternes sont valvaires dans la préfloraison. Les éta- mines sont libres, opposées, cinq aux sépales, et cinq aux pétales. Les anthéres sont introrses, déhiscentes par deux fentes longi- tudinales, et les filets sont subulés et chargés de poils. Le gynécée, inséré au fond de la coupe réceptaculaire, est libre, composé d'un ovaire à cinq loges opposipétales, surmonté d'un style à tête quin- quélobée et stigmatifère. Les ovules sont ceux des Protium, et (1) Pl. coromandel, , VI, 5, t. 208, Vill, ÿ 9^ RECHERCHES le fruit, dont les noyaux monospermes sont au nombre de un à cinq, est tout à fait celui des Protium de la section Zcica. Mais de méme que, dans le genre Protium, il y a souvent des fruits rectilignes, à un seul noyau, apiculés d'un vestige du style, de méme la plante zeylanaise que M. Thwaites (1) a nommée Scutinanthe brunnea, possède un fruit à un noyau tout à fait sem- blable à celui des Canarium. Aussi c'est à ce dernier genre que MM. Bentham et Hooker (2) ont rapporté le Scutinanthe. Mais comme, dans celui-ci, l'insertion est nettement périgyne, tous les autres caracléres étant ceux d'un Garuga, il n'y a point de motifs suffisants pour n'en point faire un G. brunnea. Du cenre Dalsamodendrum. Nous définissons les Balsamodendrum de Kunth (3) : des Ga- ruga à fleurs tétramères. En effet, tous les verticilles floraux ont quatre parties dans ce genre, sauf le gynécée qui est ordinairement dimère et moins fréquemment trimére. Qu'on se figure d’ailleurs un réceptacle en forme de coupe profonde, portant sur ses bords un calice à quatre divisions plus ou moins profondes et valvaires, quatre longs pétales également valvaires dans le bouton, deux ver- ticilles tétraméres d'étamines périgynes, un disque glanduleux ta- pissant la concavité du réceptacle, et, prés de son sommet orga- nique, c'est-à-dire du fond de ce dernier, un gynécée construit comme celui des Garuga dont il ne diffère que par le nombre moindre de ses feuilles carpellaires. Le fruit est une drupe à mé- socarpe déhiscent, contenant de un à trois noyaux monospermes ; et la graine, sous ses téguments, ne renferme qu'un embryon à cotylédons repliés sur eux-mêmes. Nous avons rappelé (p. 22) que le nom de Protium avait été appliqué par MM. Wight et Arnott à des plantes d'un tout autre (4) Hooker's Journ., VII, 267, t. 8; Enum. pl. zeyl., 79. (2) Genera, I, 324, n. 7. (3) Ann. sc, nat., sér. 1, Il, 348. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. | 39 genre que l'ancien Protium de Burmann. Ces plantes, réunies plus lard par Blume sous le nom générique de Protionopsis, ne sont, ainsi que l'avait pressenti M. Wight, dont nous avons ailleurs (1) confirmé l'opinion, autre chose que de véritables Balsamodendrum. Elles peuvent, avec le B. Kataf de Kunth, constituer, sous le nom de Protionopsis, une section distincte, caractérisée par des fleurs en cymes dichotomes, axillaires et terminales, longuement pédicel- lées , par des pédoncules et des pédicelles divariqués et articulés. Cette section diffère par ces caractères des véritables Balsamoden- drum, tels que les B. Myrrha, Opobalsamum, Agallocha, ete., lesquels sont remarquables par leurs inflorescences pauciflores, non ramifiées, contractées, ordinairement portées sur le bois des années précédentes. Comme c'est à celte section que l'on doit rap- porter, sous le nom de B. africanum Anw.(2), l'espéce dont Richard, Guillemin et Perrottet (3) ont fait le type du genre Heudelotia, on peut proposer d'appliquer ce dernier nom à la section dont il est ici question ; section dont l'importance pratique n'échappera à personne, puisqu'elle fournit, comme nous le verrons, des prin- cipes résineux tels que la Myrrhe, le Bdellium, le Baume de Judée, ete. | Le genre Balsamodendrum renferme pour nous une troisième section à laquelle nous appliquerons le nom de Botryoprotium, et à laquelle on pourrait peut-étre attribuer une valeur généri- que. Elle renferme jusqu'iei deux ou trois espéces dont la fleur présente tous les caractères du genre, mais dont l'inflorescence parait au premier abord très-distincte. Elle consiste en longues grappes simples et axillaires sur l'axe desquelles s’échelonnent des cymes pauciflores, assez écartées les unes des autres. Les feuilles, trés-développées et à larges folioles serrées, sont tantôt glabres, tantôt hérissées de poils. Cette dernière section est limitée jusqu'à présent à la cóte orientale de l'Afrique australe et aux iles voisines (1) Adansonia, VII, 248. (2) Ann. of. nat. Hist., III, 87. (3) Fl. Seneg. tentam., L, 150, t. 59, 30 RECHERCHES de la mer des Indes, tandis que les deux premières sont presque entiérement formées de plantes plus septentrionales, originaires des cótes de la mer Rouge et de l'Inde orientale jusqu'au Scinde. DES CARACTÈRES DU Santiria, Ce genre est dù à Blume (1) qui en a laissé les limites jusqu'ici fort incertaines. On peut dire qu'il est destiné à contenir tous les Canarium dont le réceptable est concave. Ses verticilles floraux sont en effet tous triméres. Sous ce rapport, les Santiria peuvent être définis : des Garuga ou des Balsamodendrum à fleurs con- struites sur le type 3. Leur corolle est d'ailleurs valvaire, comme elle l'est, dit-on, dans les Canariopsis. ll s'agira de décider ulté- rieurement si la forme du réceptacie est un caractère suffisant pour séparer définitivement ce genre des Canarium. MM. Bentham et Hooker (2) rapportent avec quelque doute à ce genre une plante de Malacca nommée par M. Planchon Zcicopsis. Quant au port, à l'organisation des feuilles et des inflorescences, les Santiria sont tout à fait des Canarium ou des Garuga. On en compte une demi-douzaine d'espèces, originaires de l'Inde ct de l'archipel Indien. DE QUELQUES GENRES PEU CONNUS OU DONT LA PLACE EST INCERTAINE. I. TriconocaLauys Hook f. (3). — Rapporté aux Burséracées el placé par M. Hooker entre les Santiria et les Crepidospermum, ce genre est décrit comme ayant des fleurs polygames à trois sé pales valvaires, trés-grands et persistants, une corolle de trois pé- tales alternes, plus petits, plus étroits et également valvaires. On lui accorde cinq étamines insérées sur les bords du disque. Mais, dans la fleur femelle que nous avons eu seule occasion d'examiner, nous avons constamment observé six étamines, dont trois alternes (1) Mus. Luyd.-Bat., T, 209, fig. 40. (2) Genera, 1, 325, n. 8. (3) Trans. linn, Soc., XXL, 170, t, 27; Gen., 325, n. 9 E Li SUR L'ORGANISATION DFS BLRSÉRACÉES. 37 avec les sépales, et trois superposées. Les anthères étaient fort petites et stériles, el les filets, trés-gréles et très-courts, se conli- nuaient sans ligne de démarcalion avec les six angles d'une sorte de coupe membraneuse épaissie seulement à sa base en une sorte d'anneau hypogyne. Ne sachant, en dehors de l'observation des fleurs mâles, si cet organe cupuliforme représente, ou un disque de nature axile, sur les bords duquel s'inséreraient les étamines, ou la base largement dilatée de leurs filets monadelphes, il nous est impossible de décider de la position à donner au genre T'rigono- chlamys. Son gynécée est formé d'un ovaire globuleux, déprimé et triloculaire, surmonté d'un style droit à tête sligmatifére trilo - bée. Les loges sont biovulées. Le fruit est une drupe dans laquelle deux loges avortent. La troisième, prenant tout son développement et contenant une graine sans albumen, rejette du côté des loges avortées les restes du style dont l'insertion pareit alors latérale. Le T. Griffithii, seule espèce connue de ce genre, est un arbre de Malacea, à feuilles alternes, composées-pennées, et à fleurs dispo- sées en grappes ramifiées, axillaires et terminales, de cymes multiflores. IIl. Gaxopayzun DI. (1). — Le type de ce genre, le G. falca- tum Br. , est un arbre dont les organes de végétation paraissent être ceux de la plupart des Burséracées. Les fleurs mâles, que nous n'avons pu observer, sont décrites comme ayant un calice penta- mére, sans corolle, de cinq à sept étamines, et un ovaire rudimen- taire, entouré d'un disque glanduleux. En l'absence de ses fleurs femelles qu'aucun auteur n'a observées jusqu'iei, il nous parait prudent de ne pas fixer définitivement la place de ce genre dans la classification, Ill. Dacrvones Vahl (2). — Ce genre, que M. Grisebach (3) décrit comme ayant des fleurs triméres, à six étamines hémiépi- gynes, et un calice adhérent à l'ovaire qui devient une drupe mono- - (4) Mus. Lugd.-Bat., 1, 230. (2) Dansk. Selsk. Skrift., VI, 346, ex ENDL., Gen , n. 1425. (3) Fl. brit, west Ind., 174. EN EVE USE am n + 38 RECHERCHES sperme, esi placé avec doute par MM. Bentham et Hooker (1) à la fin de leur tribu des Burseraceæ. Quelques auteurs ont supposé que ee pourrait n 'étre que le T rattinickia ; question qu'il est impos- sible de résoudre pour ce moment, IV. Hewerieuia Ehrenb. (2). — Ce genre à fleurs hermaphro- dites, tétramères, diplostémones, et à ovaire biloeulaire, aurait, d’après Ehrenberg, des loges uniovulées. Sans ce caraelére, Ja plante se rattacherait probablement aux Balsamodendrum. Mais il n’y a rien là que de fort incertain. MM. Hooker et Bentham le placent avee doute à la suite de leurs Amyrideæ. On n'en connait qu'une espèce à feuilles 3-5-foliolées, qui croit sur les bords de la mer Rouge. DES GENRES DÉFINITIVEMENT EXCLUS DE LA FAMILLE DES BURSÉRACÉES A LAQUELLE ILS ONT ÉTÉ ATTRIBUÉS. Robert Brown rapportait à la famille des Burséracées ou Amyridées, telle qu'il la circonserivait, un certain nombre de genres que nous avons passés en revue, plus les suivants : 1. Amyris L.— Caractérisé par son ovaire uniloculaire, à deux ovules collatéraux suspendus, avec le micropyle eu dehors et en haut. Les Amyris sont exclus par nous de la famille des Burséra- cées où nous ne faisons entrer provisoirement que des genres à gynécées pluricarpellés. Lindley a rapproché les Aa des Copai- férées. 2. Cneorum L. — Rangé par MM. Bentham et Hooker parmi les Simaroubées dont il n'a pas l'amertume, mais aprés avoir élé placé par différents botanistes dans un grand nombre d'autres fa- milles. Ses véritables affinités paraissent étre celles qu'a signalées Payer, avec les Zygophyllées. 3. Rumfia L. — Genre inconnu, rapporté récemment par MM. Bentham et Hooker aux Anacardiées. (1) Genera, Y, 327, n. 16. (2) Linnea, IV, 396. Via SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 39 h. Comocladia P. Br. — Anacardiée. 5. Toddalia Juss. — Est une Rutacée ou Zanthoxylée à ovaire syncarpé. 6. Schinus L. — Anacardiée. 7. Spathelia L.— Rapporté successivement aux Térébinthacées, aux Rutacées, aux Simaroubées, ce genre, dont les organes sont dépourvus d'amertume, parait aussi, par son ovaire à plusieurs loges, se rapporter au méme groupe que les Cneorum. E Terebinthus Juss. — Synonyme de Pistacia, Anacardiée. . Toluifera L. — De la famille des Légumineuses. " 13. Tapiria Avs. — Poupartia Comm. — —— L. — Sorindeja Dur.-Ta. — Anacardiées. Ah. Philagonia Br. — Rapporté aux Burséracées par Bartling et quelques autres auteurs, est une Rutacée, du genre Evodia. Meisner attribue en outre aux Burséracées : 15. Fagarastrum Dos. — Est, d’après M. Oliver, une Auran- tiacée, du genre Clausena. 16. Barbylus DC. — Méliacée, du genre Trichilia. 17. Triceros Lour. — Staphyléacée. 18. Huertea R. et P. — Anacardiée douteuse, d'après MM. Baii- tham et Hooker. 19. Bischofia BL. — Euphorbiacée biovulée à feuilles compo- sées (voy. H. Baizcon, Etude générale des Euphorbiacées, 594). 20. Pennantia Forst. — Genre qui paraît relier les Anacar- diées aux Mappiées ou Icacinées (voy. Adansonia, HI, 379). Endlicher ajoute encore avec doute aux Burséracées deux genres : 21. Methiscophyllum Eck. et Zeya. — Célastrinée, du genre Catha. 22. Picramnia Sw. — Rapportées en dernier lieu par MM. Plan- chon, Bentham et Hooker, ete., aux Simaroubées syncarpées, ces plantes sont en effet amères, comme l'indique leur nom géné- rique. Mais peut-être y aurait-il lieu de diseuter cette opinion. Nous excluons encore les genres suivants rangés parmi les h0 RECHERCHES Burséracées par plusieurs auteurs modernes, notamment par MM. Bentham et Hooker. 93, Erythrostigma Hassk. — Connaracée. Əh. Balanites Det. — Méliacée, suivant M. Planchon ; Sima- roubée, d’après MM. Bentham et Hooker. 95. T'hyrsodium Bente. — Considéré par M. Bentham comme synonyme de Garuga. Nous avons démontré (Adansonia, VII, 305) que ce genre diffère notablement par le sens de l'anatropie de ses ovules, l'isostémonie de l'androcée, ete., et qu'il parait se rapprocher des Anacardiées. 26. Juliana Scaurcur. — Placé d'abord parmi les Burséracées, puis rélégué avec doute par MM. Bentham et Hooker vers la fin des Anacardiées. 27. Nothoprotium Mio. — Anacardiée du genre Pentaspadon Hoox. F., d'après M. Miquel lui-même (Ann. Mus. Lugd. - Bat.). 28. Filicium Taw. — Anacardiée. On eomprendra plus facilement, à l'aide de l'historique suivant, pour quels motifs ces différents genres ont été successivement classés dans la famille des Burséracées, et comment celle-ci s'est graduellement constituée. HISTORIQUE DE LA FAMILLE DES BursÉRACÉES. A. L. de Jussieu (1), en créant son ordre des T'erebinthacece, en avait senti le peu d'homogénéité et avait entrevu son démembre- ment en un certain nombre de groupes secondaires. Bien plus, avec le tact exquis qui le caractérisait, il avait préparé lui-méme ce travail pour ees successeurs, en établissant plusieurs seetions qui devaient étre le point de départ de coupures nouvelles. Le groupe qui nous oeeupe trouve ses représentants dans sa Seconde section, au milieu de genres qui furent plus tard dispersés dans des familles plus ou moins éloignées. (1) Gerera, 368. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. — hi En 1818, R. Brown (1) partagea l’ordre de Terebinthaceæ de A. L. de Jussieu en trois familles : Anacardiées, Amyridées, Con- naracées. La famille des Amyridées n’était autre chose que la sec- tion II du Genera plantarum ; il y ajoutait simplement deux gen- res nouveaux : Poupartia et Sorindeja. C’est donc dans ce groupe que nous devons rechercher les futurs éléments de la famille des Burséracées. Les genres qui composent la famille des Amyridées de R. Brown, sont : Cneorum L. — Rumfia L. — Comocladia P. Br. — Canarium Rumen. — Jcica Aust. — Amyris L. — Toddalia Juss. — Schinus L. — Spathelia L. — Terebinthus T. — Bursera Jaco. — Toluifera L. — Tapiria Aust. — Poupartia Comm. —— Spondias L. — Sorindeja Dvr.-Tn. Kunth, dans sa révision de l'ordre des T'erebinfhacec (2), admet l'idée de R. Brown de le subdiviser en groupes secondaires. Mais au lieu de trois familles, il en admet sept. Le seul groupe des Amy- ridées de R. Brown lui en fournit trois: 1* les Amyridées, ayant pour type et seul représentant le genre Amyris ; 2° les Spondia- cées; 3° les Burséracées. Les genres qui n'entrent pas dans ces trois familles sont dispersés dans des groupes voisins. Kunth prit pour fondement de sa famille des Burséracées les trois genres suivants des Amyridées de Brown : Canarium — Bursera — Icica. Il y ajouta les genres suivants : Colophonia Comm. — Elaphrium Jaco. — Boswellia Roxs.— Balsamodendrum K. — Protium Buru. — Marignia Comm. — Hedwigia Sw. De Candolle (3) conserve le groupe des Burséracées à peu prés tel que Kunth l'avait créé. Pour lui cependant, ce n'est point une famille, mais une simple tribu. Il supprime le genre Elaphrium Jaco., rétablit le Sorzndeja Due. -Tu., et ajoute le Garuga Roxs. Pour Bartling (4) et M. Spach (5), les Burséracées disparaissent (4) Congo, 11, (2) Ann. sc. nat., sér. 1, II, 333. (3) Prodr., II, 79. (4) Ord, nat., 393. " (5) Suites à Buff., M, 229. A2 RECHERCHES | el rentrent comme section dans la famille des Amyridées. Celle-ci est composée : 4° des Amyridées vraies qui ne comprennent que le genre Amyris ; et 2° des Burséracées. Cette dernière section se compose des Burséracées de de Candolle, auxquelles les au- teurs ajoutent les genres Tapiria Avet., Poupartia Coux,, Ela- phrium Jaco. et Philagonia Br. M. Meisner (1) rétablit les Burséracées de Kunth dans leur rang de famille, retranche les genres T'apiria, — Poupartia, — Sorin- deja, Philagonia; et admet par contre les Spathelia — Fagaras- trum. Dos, — Barbylus DC. — Triceros Lour. — Huertea R. et P. — Bischofia BL. — Pennantia Forst. — Rumfia L. Nous retrouvons dans Endlicher (2) la fusion des Amyridées et des Burséracées, comme dans R. Brown, Bartling et M. Spach; mais cette réunion parait douteuse à l'auteur du Genera. Cela nous explique pourquoi le groupe, ainsi constitué, et qui avait pris jus- que-là le nom plus ancien d'Amyridées, se trouve désigné sous celui plus récent de Burséracées. Quoi qu'il en soit, nous y ren- controns les mêmes genres que dans le Prodromus; toutefois Endlicher ajoute : /rattinickia W. — Hemprichia EunkNn. — Dacryodes Vani ; et, avec doute : Loureira Mxiss, — Picra- mnia Sw. — Fagarastrum Dow. — Barbylus DC. — Triceros Lour. — Methiscophyllum Ect. et Zeyn. — Picramnia Sw. Entre le Genera d'Eudlicher et celui de MM. Bentham et Hoo- ker, nous voyons plusieurs genres suecessivement intercalés dans les Burséracées; ce sont : Erythrostigma Hassk. — Balanites DeL. — Juliania Senvrcnr, — Scutinanthe Taw. — Pimela Lour. — Canariopsis BL. — Pachylobus Don. — Thyrsodium Bentu. — Protium Wienr et Ans, — Ganophyllum BL. — Nothoprotiun Mio. — Santiria Bu. Tel était l'état de la question, lorsque parut le livre de MM. Ben- tham et Hooker (3). Ces deux illustres botanistes fusionneut de (1) Genera, 7h (53). (2) Genera, 1135. (3) Genera, 394. coe aia SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES, A3 nouveau les Amyridées et les Burséracées, et le groupe conserve le nom de Burséracées. Nous eussions préféré voir reparaitre celui d'Amyridées qui a le droit de priorité; car ici nous ne trouvons pas le moyen d'invoquer la raison qu'Endlicher semble avoir eue en ehoisissant le nom le plus récent. Quoi quil en soit, aprés avoir éliminé un grand nombre de genres qu'on avait tenté d'in- troduire dans le groupe qui nous occupe, MM. Bentham et Hooker admettent les suivants : Tribus I. — BURSEREÆ. 4° Boswellia Ross. — (Libanus Corer. ; Pleæsslia Exp.) 2° Triomma Hoor. 3° Garuga Roxs. — (Thyrsodium Bentu.) h° Balsamodendrum K. 5° Protium Wicur et Arn. — ( Protionopsis Br.) 6° Bursera L. — (Bursera Jaco. ; Elaphrium Jaco. ; Marignia Comm. ; Zeica Avek. ; Protium Burm.) T° Canarium L. — (Scutinanthe Tuw. ; Pimela Lour.; Cana- riopsis BL. ; Pachylobus Dow.) 8* Santiria Br. 9 Trigonochlamys Hoor. F. 10° Crepidospernum Hoor. F. 14° Filicium Tnw. — (Pteridophyllum Tuw.) 12° Ganophyllum BL. 15° Nothoprotium Mio. 14° Trattinickia W. 15° Hedwigia Sw. 16°? Dacryodes Vani. Tribus IT. — AwvninEs. i 17 Amyris L. 18°? Hemprichia Enrens. On a déjà pu voir par ce qui précède, comment, à notre tour, h^ RECHERCHES nous proposons de grouper les différents genres conserves dans la famille. ; Nous nous fondons sur ce que certains caractères sont abso- ? T : lument constants, D'autres manquent rarement et s'observent dans presque tous les genres. D'autres encore sont variables, mais d'une facon pour ainsi dire plus égale. Il y en a enfin qui se mo- difient souvent d'un genre à l'autre : 1* Lasynearpiedu gynécée, le nombre et la direction des ovules, l'absenee d'albumen dans les graines et l'organisation des feuilles composées sont les seuls caractères absolument constants dans la famille. Nous avons vu, en effet, que nous n'admettons dans ce groupe que des plantes ayant plus d'une loge à l'ovaire. Les ovules sont constamment au nombre de deux dans chaque loge, descendants, avec le mieropyle extérieur et supérieur. L'embryon, quelle que soit sa forme, nous a paru remplir toujours seul l'intérieur de toutes les graines que nous avons pu observer. Quant aux feuilles, elles sont toujours composées ; car, alors qu'elles sont, comme il arrive quelquefois dans les Protium, Bursera, Balsamodendrum, Canarium et Santiria, réduites à une foliole, celle-ci est articulée à sa base et répond aux feuilles composées-unifoliolées qu'on admet dans les Orangers. La nature drupacée du fruit est encore un des traits qui appartiennent à cette série. X Les caractères qui sont presque constants, et qui ne man- quent que dans un trés-petit nombre de types, sont : la diplo- stémonie de l’androcée, la polypétalie de la corolle et la mono- spermie des loges du fruit. En effet, le seul genre Crepidospermum a un androcée diplostémone. 1l n'y a de corolle gamopétale que dans les deux genres Hedwigia et Trattinickia, et l'on a observé deux graines fertiles par loge dans un très-petit nombre de fruits. On peut encore classer dans cette catégorie de caractères celui que présentent les cotylédons, d'être repliés sur eux-mêmes; car on ne les a vus, jusqu'ici, rectilignes que dans quelques H edwigia. La monadelphie des étamines ne se rencontre également que dans un seul genre, le Sonzaya ; et s'il y a des stipules, comme on mn — SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. | 85 l'a dit, ce n'es! que dans ce genre et dans le genre Canarium. 9° Nous disons que certains autres traits d'organisation varient d'une facon plus égale, parce qu'ils se partagent pour ainsi dire également la somme des genres ; ainsi le réceptacle est convexe dans la moitié de la famille à peu prés, et concave dans l'autre moitié. En d'autres termes, il y a sensiblement autant de genres hypogynes que de genres périgynes. h° Les caractères enfin qui se modifient sans cesse, et qui ne peuvent guére servir qu'à distinguer entre eux des genres voisins, sont : le nombre des parties de la fleur, la taille relative et la forme de différentes porlions du périanthe, la configuration du disque, la grandeur des divisions stigmatifères, le nombre des loges ovariennes, celui des noyaux fertiles ou stériles, et la position des inflorescences qui sont tantôt axillaires, tantôt terminales. Nous devons maintenant déclarer que, pour mettre en œuvre ces différents caractéres, nous nous sommes laissé guider par les principes fondamentaux de la Méthode de Jussieu ; et il sera facile de reconnaitre que la stricte application de ces principes nous a conduit à une classification beaucoup trop artificielle. Nous pen- sons que, dans l'état actuel de la science, il serait beaucoup plus naturel de réduire à un fort petit nombre de genres toutes les Burséracées connues; et, quoique nous ayons déjà admis bien moins de types génériques que nos devanciers, nous espérons qu'un jour il sera permis, sans soulever trop de réeriminations, d'associer dans un méme genre des fleurs périgynes et des fleurs hypogynes, des fleurs polypétales et des fleurs gamopétales. Provisoirement, nous avons fait un groupe particulier des Bursé- racées gamopétales. Puis nous avons subdivisé les Burséracées polypétales en périgynes et en hypogynes. Enfin, suivant les in- dications de de Candolle, nous avons partagé ces dernières en diplostémones et en isostémones. Nous pouvons de la sorte dres- ser le tableau suivant. uid blc A Lou o h6 RECHERCHES BURSERACEÆ. gamopetala. Stamina hypogyna . . . . Hedwigiec. Corata! : . (bypogyna . . . . Protieæ. polypetala. Stamina | Re .... Garugeæ. Ajoutons que le groupe des Protieæ peut être subdivisé lui- méme de la façon suivante : , diplostemoni, , . . . . .. Evprotieæ. - “Protea. = Flores (i va Det eux. LEENORDHSTINUG. Et insistons encore une fois sur ce point : il y a mille transi- tions, souvent fort peu sensibles, entre ces différents groupes. AFFINITÉS DES BURSÉRACÉES. Les limiles des Burséracées, telles qu'elles sont admises par tous les auteurs actuels, sont également artificielles ; et il est pro- bable que tôt ou tard ces plantes seront englobées dans quelqu'une des familles voisines dont les rapports avec les Burséracées sont si étroits, que MM. Bentham et Hooker ont pu dire de l'une - d'elles : « Ordo (Burseracearum) a Simarubearum tribu Picram- neis nolis lechnicis nisi succo balsameo, staminibus scpe supra discum insertis, nunquam squamigeris nec pilosis, vio distin- guendus. » Arrétons-nous d'abord à la discussion de cette carac- téristique différentielle. L'existence d'un suc balsamique, qu'il n'est pas toujours facile de constater, serait pratiquement le seul moyen de distinguer les Burséracées des Picramniées ; car beaucoup des premières ont les étamines insérées en dehors et en dessous du disque, comme les /rvingia, par exemple, et les Picramnia que l'on rapporte aux Simaroubées. Beaucoup de ces dernières, comme les Irvingia, les Soulamea, les Balanites, les Picramnia et cer- lains Spathelia, n'ont pas les filets staminaux munis d'écailles ou de languettes à leur base ; et il est même exact de dire que ces organes surajoutés sont relativement rares parmi les Picramniées. ——— SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. hT On ne peut pas dire d’ailleurs que les étamines des Burséracées soient constamment dépourvues de poils, quand on a observé celles de la plupart des Garuga. Il n'est guère plus facile de séparer franchement les Burséracées de certains groupes de la famille des i Rutacées, notamment de celui des Toddaliées, dont l'ovaire est pluriloeulaire. S'il est vrai que les Burséracées n'ont jámais d'al- bumen dans leurs graines, il est positif aussi que certains Todda- liées, comme les Casimiroa, en sont dépourvues. Quelle valeur , toutefois peut-on accorder à ce caractère, quand on connaît le mode d'évolution de l'albumen, et qu'on voit un genre tel que l'Irvingía, renfermer, ainsi que cela a été démontré récem- ment (1), une espèce à albumen trés-abondant, comme lI. Smi- thii, à côté d'une espèce qui en est totalement dépourvue, comme est l'T. Barteri ? On dit encore que les Burséracées sont remarquables par leur an- drocée diplostémone; mais à ce compte, il faudrait donc considérer comme Burséracées celles des Toddaliées qui, comme les Acrony- chia Forsr.,ouCyminosmaD.C., ont deux fois autant d'étamines que de pétales ; et l'on serait exposé à confondre les Crepidospermum, qui sont isostémones, avec la plupart des Toddaliées. Reste un caractère très-utile dans la pratique pour distinguer les deux groupes : les grosses ponctuations glanduleuses et pellueides, qu'on observe si fréquemment sur les feuilles et la plupart des organes des Toddaliées, sont fort rares chez les Burséracées, Mais il n'y a là rien encore de véritablement absolu, puisque les Bursera peu- vent posséder ces réservoirs d'huile essentielle qui d'autre part manquent dans certains Toddaliées, telles que les Phelline Lapi1r. et les Phellodendron Rven. Il faut donc se borner à dire que les Rutacées sont trés-faciles à distinguer des Burséracées, toutes les fois que les ovaires des premières sont indépendants les uns des autres, car celte indépendance ne s'observe jamais dans l'autre famille. Mais, lorsque l'ovaire des Rutacées devient unique et plu- (4) Adansonia, VIL, 381. 48 RECHERCHES riloculaire, il n'y a plus réellement, dans certains cas, que l'odeur caractéristique répandue par les plantes fraiches et, sur les échan- tillons sees, les amas d'huile volatile, dont la présence exprime encore ce caractère. Or il n'est pas absolu, et il faut reconnaitre que sa valeur est bien minime. Quand deux familles ne se sépa- rent plus que presque toujours, mais non toujours, par de sem- blables moyens, il n'est pas difficile de prévoir que le moment est venu où elles seront confondues ou remaniées par quelque botaniste. i C'est pour cela qu'on pourrait en dire presque autant des Au- ranliacées comparées aux Burséracées. Les premières, il est vrai, possèdent aussi ces réservoirs d'huile essentielle volatile qui man- quent dans presque toutes les Burséracées. De plus, les Auran- tiacées ont trés-souvent le style articulé à sa base; et ce trait d'or- ganisalion, malgré sa lrès-minime valeur foncière pour celui qui sait comment se forment tardivement ces articulations, est sans contredit d'une trés-grande utilité dans la pratique. Mais nous ne pouvons oublier que l'artieulation de la base du style manque tota- lement dans les Stauranthus Lis. ct dans les Glycosmis Corr., genres dont le dernier au moins est certainement une Aurantiacée, extrêmement voisine du genre Citrus L. ; et nous avons vu lestyle articulé à sa base dans les Boswellia. Une autre affinité qu'on n'indique guére d'ordinaire et qui nous parait cependant incontestable, est celle des Zygophyllées et des Burséracces, lorsque les premières n'ont que deux ovules dans chaque loge. Comme ces ovules sont descendants, avec le micro- pyle extérieur, comme l'androcée est presque toujours diplosté- mone, comme les loges ovariennes sont oppositipétales, l'analogie devient évidente entre les fleurs des deux groupes. Il est vrai que la confusion n'est plus possible lorsqu'on a affaire à des plantes ruclifiées, car le fruit des Zygophyllées n'est pas charnu, et leurs graines sont généralement pourvues d'albumen. ll n'est pas inutile à ce propos de signaler parmi des plantes qui ressemblent beaucoup aux Zygophyllées, les Oxalidées, quelques SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. A9 végétaux ligneux qui constituent le genre Connaropsis Prawcn. , et qui, avec des fleurs à calice et à corolle pentaméres, à androcée diplostémone, sans languettes appendiculaires, possédent un ovaire à trois loges oppositipétales, renfermant chacune deux ovules sus- pendus, dont le micropyle est extérieur et supérieur, tandis que leurs feuilles sont composées-pennées et leurs fleurs disposées en grappes ramifiées de cymes. Il est vrai que le fruit charnu des Connaropsis n'est pas assez bien connu pour qu'on sache quelle est la consistance de la partie profonde de son péricarpe; mais quand méme celui-ci serait complétement bacciforme, il ne s'agi- rait là que d'un fait d'une importance minime, et le Connaropsis ne nous apparaitrait pas moins comme un type intermédiaire aux Oxalidées et aux Burséracées syncarpées d'une part, et, de l'autre, aux Connaracées dont son nom est dérivé et que souvent les au- teurs ont rapportées aux Térébinthacées, quand ils n'avaient pu observer leurs carpelles indépendants. Il (aut signaler enfin une parenté plus curieuse encore : celle des Burséracées et des Euphorbiacées. Lorsqu'on aura clairement déterminé les rapports des Picramnia et des genres analogues avec les Burséracées, on sera étonné, sans doute, de trouver, qu'à part l'amertume de leurs feuilles, les Picramnia ne présen- tent pas un seul caractère qui puisse les différencier des Bursé- racées hypogynes à ovaire biloculaire. Et, d'autre part, on trouvera tant d'Euphorbiacées biovulées, pourvues ou dépourvues de co- rolle, qui ont exactement la fleur des Picramnia, qu'on recherchera dans les fruits et les graines si l'on ne peut trouver des moyens de démarcation positive entre les deux types. On verra alors que si les Euphorbiacées ont en général des fruits secs et déhiscents, les Flüggea W., dont les fleurs des deux sexes sont celles du Pieram- nia apetala, ont pour fruit une baie, comme toutes les espèces du genre Picramnia; et que si la graine des Picramnia manque d'albumen, tandis que cet organe est l'apanage ordinaire des Euphorbiacées, on connaît maintenant plusieurs genres de cette dernière famille qui sont dépourvus de périsperme. Or il est VILI. 4 50 RECHERCHES intéressant de rappeler que ces graines sans albumen se trouvent surtout dans plusieurs plantes du genre Brideha et des genres voisins, qui, au lieu d'avoir un réceptacle convexe, ont l'insertion très-nettement périgyne et sont, à cet égard, aux autres Euphor- biacées biovulées, ce que les Garugées sont aux Burséracées hypogynes. Nous sommes donc obligé de conclure ainsi : aucun caractère d'importance sérieuse ne sépare absolument les Burséracées d'un certain nombre de familles voisines. Mais elles sont : plus souvent que les Euphorbiacées, dépourvues d'albumen ; plus souvent que les Zygophyllées, réduites à des loges biovulées ; plus souvent que les Simaroubées syncarpées, balsamiques au lieu d’être amères ; plus souvent que les Rutacées-Toddaliées, dépourvues de ponc- tuations glanduleuses; et plus souvent que les Aurantiacées, dé- pourvues d’articulation à la base de leur style. De plus elles ont toujours un fruit drupacé et un embryon sans albumen ; caractères que malheureusement il n'est pas souvent permis de constater dans la pratique, mais qui n'est jamais constant, ou qui n'existe pas du tout, dans les différents groupes auxquels nous avons comparé les Burséracées. Quant aux Anacardiées, personne aujourd'hui ne les confond plus avec les Burséracées, soit parce que leur ovaire uniovulé est surmonté d'un style à plusieurs divisions stigmatifères, soit parce que leur ovule est suspendu, avec le micropyle dirigé en dedans. ÉNUMÉRATION DES PRODUITS UTILES FOURNIS PAR LES BURSÉRACÉES. Les Burséracées avaient été autrefois rangées dans un groupe dont le caractère constant, ou presque constant, était de renfermer une quantité considérable de ces matières qui rappelaient la térében- thine. C'est pour cette raison que A. L, de Jussieu leur avait imposé le nom de Terebinthaceæ. Nous ne nous étonnerons donc pas du nombre des substances; qu'on a pu relirer des différents arbres de SUR L'ORGANISATION: DES BURSÉRACÉES. 51 la famille qui nous occupe. Ces substances rentrent toutes ou pres- que toutes dans la classe des oléo-résines. Nous pourrions ranger ces produits d'aprés leur degré d'importance, mais nous pensons être plus utile en adoptant dans cette énumération l'ordre que nous avons suivi plus haut dans la discussion des genres. Nous n'indiquerons que sommairement les usages de ces substances, nous réservant de revenir plus tard en détail sur les plus impor- tantes, comme nous l'avons fait au reste déjà pour quelques-unes d'entre elles. I. Protium Burm. — Dans ce genre, comme nous l'avons dit, nous faisons rentrer les Marignia Comm. et les Zcica Avsr, Ainsi compris, il nous donne les substances.suivantes : 1. P. altissimum (Icica altissima Aust.) — Gomme Carana blanche. — Outre cette gomme, qui est fort peu connue, l'arbre est utilisé pour ses fruits qui sont comestibles, et pour son bois qui sert dans la Guyane à fabriquer des meubles, des pirogues, des barques, ete. Ce bois est, dit-on, trés-beau; aussi l'arbre est-il connu sous le nom d’Lciquier Cèdre; on en connait deux variétés, le blane et le rouge; ce dernier est préféré dans les arts et le commerce. 2. P. Carana (1cica Carana Avsr.). — Cette espèce donne, dit-on, la Résine Carana brune. 3. P. decandrum (Icica enneandra Aust. — I. decandra Au. ).— Il fournirait l'oléo-résine appelée Chipa par les Galibis., Elle découle avec facilité de toutes les entailles qu'on peut faire à l'écorce de l'arbre. D'abord d’une consistance trés-peu marquée, d'une odeur qui rappelle celle du Citron, ce suc s'épaissit gra- duellement, devient une masse jaune transparente dont l'odeur S'affaiblit peu à peu. Cette résine est employée dans les églises à défaut d'Encens. h. P. Aracouchili (Icica Aracouchili Augz.). — La Résine Ara- couchili ou Résine Alouchi.— Cette résine s'obtient à l'aide d'en- tailles qu'on fait à l'écorce; elle est liquide et elle conserve long- temps sa fluidité. Les habitants de la Guyane l'ont en grande estime, 52 RECHERCHES ils en composent un baume qui leur sert de cosmétique, et ils l'utilisent comme topique sur les plaies anciennes et récentes. 5. P. Tacahamaca (Icica Tacahamaca H. B. K.). — Cet arbre donne une de cessubstances qu'on a appelées Résine Tacahamaque. 6. P. guianense (cica guianensis AunL. — I. heptaphylla Au). — Cet arbre donne la T'aeahamaque huileuse incolore, d'une part, et, de l'autre, une résine qu'on appelle Encens de Cayenne; ce sont deux formes différentes de la méme substance. 7. P. Icicariba (Icica [cicariba D. C.). — Suivant Griffith, ce serait cette plante qui donnerait I Elém? d'Amérique. Les fruits surtout sont comestibles; ils ont une saveur aromatique qui les fait rechercher par les indigénes. Les racines, et surtout l'écorce des racines, sont astringentes ; on les a préconisées comme dépu- ratives dans la syphilis. 8. P. javanum Burm. — D’après Burmann, c'est la plante que les Javanais appellent T'ingulong ; ils en mangent les feuilles et les fruits. 9. P. obtusifolium (Marignia obtusifolia Coww.). — On retire de toutes les parties de la plante, mais surtout de l'écorce et du péricarpe des fruits, une résine que l'on nomme Colophane bá- tarde. On se sert de cette oléo-résine, qui conserve fort longtemps sa fluidité, comme on fait chez nous du goudron. Plus tard, elle prend assez de consistance pour pouvoir être faconnée de manière à servir à l'éclairage. Elle donne assez de fumée et répand une odeur âcre assez désagréable. On en connait plusieurs variétés qui dépendent de l'époque de la récolte, du mode d'extraction, de l'àge de l'arbre sur lequel on la recueille, de son ancienneté, ete. Il. Boswetua Roxb. — On connaît surtout deux espèces de ce genre : 10. B. serrata Roxs. (B. thurifera CoLes.). — C'est l'arbre à l'Oliban ou véritable Encens. On a été longtemps à ignorer l'ori- gine vraie de l'Encens ; c'est surtout à Colebrooke qu'on doit les renseignements les phá positifs sur cette matière. Il l'attribue au B. thurifera Coreg. Mais il nous a semblé que cette plante n'était SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 58 autre que celle décrite par Roxburgh; car on trouve tous les pas- sages entre les deux espèces ; en sorte qu'il est impossible de les séparer. L'encens a été autrefois employé en médecine. C'est un excitant; à l'intérieur, on l'administrait comme diaphorétique, expectorant, diurétique et astringent ; à l'extérieur, on le réputait excellent. détersif dans les plaies de mauvaise nature et dans les ulcères. 11. B. papyrifera Hocasr.— Il est remarquable par la structure de son écorce qui s’exfolie en larges plaques qui rappellent le par- chemin. Cette exfoliation est analogue à celle qui se fait sur nos Bouleaux. Nous avons eu l'occasion de voir à Kew, dans les magnifiques collections du Practical Museum, deux espéces de résines appelées « Morh Madow » et « Luban Maitie », rapportées par le capitaine Playfair. Autant qu'il nous a été possible d'en juger, par les échan- tillons déposés dans l'herbier, nous pensons que c'est avec raison qu'on a rapproché ces produits de ceux du B. serrata. Nous ne saurions nous prononcer sur deux autres gommes placées à côté des précédentes et nommées Résine Animé d' Antioquia et Résine de Breo-branco. Nous n'avons en effet trouvé aucun moyen de nous renseigner sur leur origine. IH. Canarium L. — Tel que nous l'avons compris, le genre Canarium donne quelques produits : 12. C. mauritianum (Bursera paniculata Lux. — Colophonia mauritiana D.C.). — Cet arbre fournit à l'ile de France une résine appelée Colophane bâtarde ou Résine de Madagascar. Elle a la consistance du camphre et possède une odeur aromatique assez agréable, rappelant la térébenthine. 13. C. sylvestre Gærrx. — Cette espèce donne, dit-on, la Ca- ragne d Ambotne. i4. — C. zephyrinum Runen. — On lui attribue la Résine de la Nouvelle-Guinée à odeur d Elémi. 15. C. commune L. — Cette espéce produirait une résine qui, d'après Griffith, aurait les propriétés du Copahu. Les fruits font 5 h RECHERCHES la base d’un commerce considérable à Java ; verts, ils sont regardés comme purgatifs. | IV. Bursera L. — Bien des plantes ont successivement porté le nom générique de Bursera et ont été plus tard rangées dans d'au- tres genres. Pour nous, ce genre est fort réduit; mais il con- tient une espèce qui fournit quelques produits utiles. 16. B. gummifera L. — L'oléo-résine qu'on en retire porte les noms suivants : Elémt, Tacahamaque jaune terne, Tacahama- que de Guatemala, Chibou, Résine de Gommart d' Afrique. Elle était réputée « résolutive et céphalique »; on l’a appliquée comme tonique et excitante sur les plaies, sur les ulcères invétérés et de mauvaise nature. On a employé, dit-on, l'écorce contre la gonorrhée et, au dire des auteurs, ce serait un des meilleurs re- médes pour en calmer les douleurs. On l’a donnée aussi comme anthelminthique. V. HrpwiGtA Sw. —On a confondu et l'on confond encore, tant sont grandes les connexions, les plantes de ce genre avec celles du précédent; aussi est-on assez peu certain des propriétés des H edwigia. 17. H. balsamifera. — Baume Chibou ; Résine de Sucrier des montagnes. — On trouve dans les auteurs l'indication des proprié- tés que nous avons accordées au Bursera gummifera ; et il est dif- ficile, dans l'état actuel de la science, de dire à laquelle des deux on a le plus de motifs de les attribuer. Cette gomme est encore utilisée comme tonique et excitant la cicatrisation des plaies. VI. Bassamonenprum K. — C'est ce genre qui de tous fournit les produits les plus intéressants. Tous sont dus à des plantes qui rentrent dans notre première section (H eudelotia). 18. B. Opobalsamum K. (B. gileadense D. C.). — Tl fournit un baume qui a recu les noms de: Baume de la Mecque, Baume du Caire, Baume de Judée, Opobalsamum, etc. Ce baume, fort dif- ficile à obtenir et à récolter, était réservé autrefois pour les dieux et les téles couronnées, et se vendait au poids de l'or. On Pesti- mait fort comme parfum, et on l'utilisait dans la médecine. Aujour- SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 55 d'hui il est complétement tombé en désuétude. C'est à peine si l'on pourrait en recueillir, tant l'arbre qui le fournit semble être devenu rare. I] produisait les Carpobalsamum et Xylobalsamum. 19. B. Myrrha Nees.— Myrrhe.— Dans un travail récent (1) nous avons étudié la question trés-controversée de l'origine et de la provenance de cette substance; nous nous contenterons de rap- peler iei les conclusions auxquelles nous sommes arrivé. Diosco- ride reconnaissait huit espéces de Myrrhe. Pline les réduisit à sept. De nos jours, on n'en admet plus que deux, dont l'une était, sans doute, inconnue des anciens. Ces deux sortes de Myrrhe sont : la Myrrhe de Turquie ou d'Arabie et la Myrrhe de l'Inde. La première est la Myrrhe Troglodyte des anciens, le Mür des Hébreux ; c'est le parfum par excellence. Elle est portée de l'Ara- bie Heureuse, où on la récolte, en Turquie, par la voie de l'Egypte ; elle est trés-pure. La Myrrhe de l'Inde est certainement diffé- rente de la premiére comme provenance et peut-étre aussi comme origine. Les auteurs ont été fort embarrassés poux expliquer l'existence de cette espèce de Myrrhe; et, de nos jours encore, on admet que la Myrrhe indienne est récoltée, comme l'autre, en Afrique, mais qu'on l'emporte aux ports indiens et que c'est de là qu'elle nous revient. Nous ne nions pas cette interprétation ; mais nous la croyons un peu forcée. La Myrrhe de l'Inde peut par- faitement venir de l'Inde elle-même, qu'elle soit fournie par les Balsamodendrum indiens, et alors elle ne serait probablement qu'une espèce de Bdellium; ou qu'elle soit fournie par le B. Myrrha Ners lui-même; car cet arbre a été rapporté de l'Inde par Leschenault (n. 954). La Myrrhe a joui d'une grande réputation ; elle se vendait très-cher; aussi lui reconnaissait-on des vertus merveilleuses; c'est ce qui explique comment on la retrouve dans presque toutes les préparations des anciennes pharmacopées. 20. B. africanum Arn. (Heudelotia africana A. Rucu.). — Bdellium d'Afrique, Niottout d' Adanson. (4) Adansonia, VII, 258. 56 : RECHERCHES 91. B. Agallocha Wicnr et Anx.(Commiphora madagascariensis Jaco.). — Bdeilium de l'Inde ou Googul, Mukul (ex parte). 39. B. Mukul Hoor. F. — Bdellium du Scinde ou Mukul (ex parte). Dans un Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Paris (1), nous avons discuté les questions de provenance et d'origine de ces trois Ddellium. Voici à quelles conclusions nous avons été conduit. Il y a trois espèces de Bdellium: 1° Le Bdellium d'Afrique, fourni par le Balsamodendrum africanum Amw.; X Le Bdellium de l'Inde, produit par le B. Agallocha Wicur et Arn. ; 3° le Bdellium du Scinde, retiré par incision du B. Mukul Hook. F. La haute opinion que nous professons pour la compélence de M. J. Hooker nous a décidé à adopter cette maniére de voir. Cependant nous nous permettrons quelques réflexions; car nous inclinons à penser que ces trois plantes pourraient bien n'étre que de simples variétés d'une méme espèce; de méme que leurs produits ne seraient que des formes modifiées par les procédés de récolte et d'extraction. Les nombreux produits que nous venons de passer rapidement enrevue ne diffèrent en général que parleurs principesaromatiques, la couleur et la consistance, Mais leur nature est toujours la méme. Ce sont des sues qui circulent dans les divers organes de la plante, surtout dans écorce, et qui s'écoulent la plupart du temps natu- rellement au dehors, mais dont souvent on active la production, à l'aide d'incisions ou de décortications. Ces considérations nous conduisent à faire l'examen anatomique, ou pour mieux dire, his- tolozique de ces différents organes. ETUDE ANATOMIQUE ET HISTOLOGIQUE DES DunsÉRACÉES. Dans cette famille des Burséracées, si naturelle qu'on serait tenté de n'y reconnaitre que deux genres et peut-être même qu'un seul, tant les passages d'un type à l'autre se font d'une manière insensible, on ne doit pas s'étonner de retrouver partout, à peu (1) Adansonia, VIL, 379. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 57. près, la même structure, Aussi, de méme que pour l'organisation florale nous avons à peu prés toujours rencontré les mémes carac- téres, sauf quelques modifications de détail, de méme, dans l'a- gencement des éléments anatomiques, trouvons-nous partout une disposition si analogue qu'on peut dire qu'à ce point de vue, en connaissant l'une des espéces, on connait toutes les autres. Les Burséracées sont des dicotylédones et, d'une maniére géné- rale, on peut dire qu'elles en présentent tous les caractères; aussi ce chapitre ne présenterait-il aucun intérét si nous n'avions à re- chercher d'une part où se trouvent les principes gommo-résineux, et de l'autre comment ces principes se développent. Le principe aromatique et térébinthacé est répandu dans toute la plante, dans les racines, les feuilles, les fleurs, les fruits, avec des variations qui dépendent des espèces; mais, d'une manière générale, on peut dire que les réservoirs des principes actifs se rencontrent de préférence dans l'écorce. Il est difficile de faire l'organogénie des plantes de cette famille et de suivre pas à pas le développement de leurs différents organes, car nous avons toujours, ou presque toujours, affaireà des arbres exotiques. Aussi ne pouvons-nous juger les questions d'apparition et d'évolution que sur des plantes séches; il nous sera possible, Cependant, de répondre aux questions que nous nous sommes posées, en comparant d'un côté des échantillons de divers âges, en comparant de l'autre des échantillons d'espéces différentes. L'arbre qui fournit le Baume de Judée (Balsamodendrum Opo- balsamum) n’atteint pas un grand développement et il est assez facile de se procurer des rameaux d'une année. Voici ce qu'ils présentent en allant de dedans en dehors : 4° la moelle; 2° une zone de bois, composée de fibres serrées et d'un grand nombre de vaisseaux qui sont : des trachées vers la moelle, des vaisseaux ponctuées vers la périphérie; 3° une zone génératrice; 4° une zone libérienne à festons alternativement convexes et concaves, présentant dans les concavités internes de gros tubes remplis d'air. Cette zone libérienne est plongée au milieu d’un tissu cellulaire 58 RECHERCHES rempli de matière gommo-résineuse; 5° en dehors, on trouve une couche de tissu subéreux ; 6° l'épiderme; 7° des rayons médul- laires assez larges réunissent la moelle à la zone génératrice. On trouve des sucs dans ces deux parties de la tige, et, quand le ra- meau est suffisamment jeune, on en rencontre en outre dans les rayons médullaires. On comprend facilement, avec une telle disposition, eomment la premiére année les sues peuvent, sous l'influene de la chaleur du soleil, suinter au dehors, puisqu'ils n'ontà traverser que l'épiderme et la couche subéreuse. Il devient plus difficile de donner l'expli-- calion du phénoméne pendant les années suivantes. Comment se forment les nouveaux sucs? Où se forment-ils? Est-ce dans le tissu cellulaire de la première couche herbacée, ou bien dans la zone génératrice, et alors comment arrivent-ils jusqu'à l'extérieur? Pour répondre à cette question il est préférable de choisir le Bal- samodendrum Myrrha. — Si l'on examine avee un peu d'attention l'arbre qui « sue la Myrrhe », on ne tarde pas à se convaincre que la production du Baume ne peut se faire dans les couches herbacées des années précédentes, car tous les ans il se fait une exfoliation qui rejette les couches antérieurement formées, En étudiant des lames min- ces de rameaux de deux ou trois ans, il est facile de comprendre une partie du phénomène (voy. pl. VIII du vol. VII). Les coupes transversales et verticales rappellent complétement ce que nous venons de décrire pour le B. Opobalsamum ; on n'y constate que les modifications suivantes, Il y a deux ou trois zones de bois, au lieu d'une. L'écorce présente, en allant de l'extérieur vers l'inté- rieur : 4° une couche d'épiderme ; 2 au-dessous, une couche rem- plie de matière résineuse ; 3» une couche de cellules vides; 4° une couche de cellules garnies de suc: 5° la couche libérienne ondulée, avec ses canaux longitudinaux remplis d'air; 6° du tissu cellulaire rempli de matières résineuses de coloration moins foncéé; 7° la couche génératriee qui passe insensiblement à la couche précé- dente. Cette observation nous a montré : 4° que la Myrrhe se trouve - SUR L'ORGANISATION DES PBURSÉRACÉES. 59 partout où il y a du tissu cellulaire vivant; 2° comment la Myrrhe qui se trouve dans la couche herbacée (extérieure ou libre) peut, par des fentes ou par l'exfoliation qui se fait à la suite dela destruction de la couche à cellules vides, parvenir jusqu'à l'extérieur. Cepen- dant ces observations ne démontraient pas eneore suffisamment le mode d'élimination des couches extérieures inactives et le rejet successif des couches les plus anciennes vers la périphérie. Le Balsamodendrum africanum nous a expliqué ce phénomène dans toute son évidence. La coupe (pl. IT) d'un rameau nous présente de dehors en dedans : 1° une couche de cellules vides pseudo-épidermiques ; 2° une zone assez épaisse de tissu cellulaire, renfermant encore quelques restes de gomme-résine; 3° une couche gorgée de Bdellium; h° une zone festonnée de fibres libériennes ; 5° à l'intérieur, une série de vais- seaux ne renfermant que de l'air, rarement des traces de suc ; 6° une deuxième zone herbacée, gorgée de Bdellium ; 7° une deuxième couche libérienne en voie de formation, accompagnée d’une se- conde rangée de tubes à air; 8° une couche génératrice; 9° le bois. L'inspection de la coupe et l'exfoliation artificielle qui se fait le plus souvent pendant l'observation, montrent le róle que jouent les tubes à air dans ee phénomène, C'est, en effet, suivant la zone qu'ils tracent à l'intérieur des couches verticales, que se produit le départ des portions anciennes. En effet, qu'une exfoliation se fasse suivant la ligne des vaisseaux aériens v', la lame antérieure, com- prise entre ep et v, s’enlèvera, laissant à l'air libre la nouvelle couche herbacée eh. Celle-ci perdra ses sucs, et les cellules vidées donneront un pseudo-épiderme et un pseudo-suber. Pendant ce temps, du côté interne, la couche génératrice préparera, pour l'année suivante, un nouveau liber et une nouvelle zone her- bacée, destinée à chasser ch" et /', comme celles-ci ont chassé ch eti Dans les plantes que nous venons d'étudier, l'exfoliation se fait par fragments d'assez petites dimensions; mais dans le Boswellia Papyrifera, elle se fait, ainsi que nous l'avons dit plus haut, 60 | RECHERCHES par larges plaques qui, par leur consistance et leur apparence extérieure, rappellent assez le parchemin. Le Protium obtusifolium (Marigina obtusifolia Comum.) donne la Colophane batarde. Ce produit est retiré des tiges, des rameaux et souvent aussi des fruits. C'est ce qui nous a engagé à en faire l'ana- lyse histologique (voy. pl. HI). Les tiges et les rameaux ont la méme structure que dans les Balsamodendrum ; aussi ne nous arrêterons- nous pas à la décrire. Nous devons noter cependant que, dans ce eas, les tubes qui tout à l'heure ne contenaient que de l'air, et méritaient le nom de canauc aérifères (Luftyænge de MM. Meyen et Leitgeb), renferment ici de l'oléo-résine, et deviennent des canaux à lateæ. Cette observation nous porte à nous demander si, dans bien d’autres cas, il n’en est pas ainsi, et si l’on a raison de faire deux groupes distincts de ces organes qui semblent, en résumé, ne différer les uns des autres que suivant l’âge auquel on les examine. Quant au fruit, son péricarpe est creusé de larges canaux et d'es- paces remplis de résine jaune rougeâtre, soluble dans l'alcool et l'éther. SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES, 61 BURSERACEX. ORDINIS TRIBUUMQUE ET GENERUM CONSPECTUS. Char. Ordin. Flores hermaphroditi v. polygamo-diceci ; recep- laculo, hinc convexo conico brevi, inde concavo cupulæformi v. sacciformi. Calyx 3-6-merus, plerumque basi gamosepalus ; lobis dentibusve æstivatione valvatis imbricatisve. Petala 3-6, aut libera, aut in corollam gamopetalam plus minus alte connata ; æstivatione valvata imbricatave. Stamina plerumque petalis duplo pluria, rarissime numero æqualia (?) ; filamentis hypogyne v. perigyne in- sertis, autliberis, aut rarissime monadelphis, 2-verticillatis, opposi- tipetalis plerumque brevioribus, plerumque glabris, raro pubescen- tibus villosisve ; antheris 2-locularibus introrsis, rimis longitudi- nalibus dehiscentibus. Diseus, aut hypogynus annularis, aut perigynus receptaculi concavitatem intus vestiens, integer v. æquali aut inæquali-crenatus, dentatus lobatusve, extus sulcis lon- gitudinalibus ante stamina sitis sæpius exaratus. Ovarium liberum superum inferumve, 2-6-loculare. Stylus simplex; apiee capitato in lobos plerumque breves loculorum numero zequales stigmatiferos diviso. Ovula in loeulis singulis 2 (rarissime 1) ex angulo interno pendula collateralia anatropa hemitropave ; raphe interiore ; mi- cropyle extrorsum supera. Fructus drupaceus calyce persistente basi plerumque munitus ; mesocarpio forma vario, aut indiviso, aut in valvas pyrenas nudantes 2-6 secedente; endocarpio lignoso osseove, aut unico pluriloculari, aut 1-6-pyreno ; pyrenis loculisve hinc sterilibus effætisve, inde fertilibus monospermis ; aut cen- trum versus liberis, aut inter se coalitis, rarius ab axi centrali persistente et nonnunquam alato solutis. Semen pendulum; testa, aut membranacea, aut coriacea, margine nudo v. subalato ; em- bryone exalbuminoso carnoso; radicula supera; cotyledonibus membranaceis crassiusculisve, raro rectis plano-convexis, ple- rumque plicatis contortuplicatisve, hinc integris, inde dentatis crenatisve, rarius mullilidis. | ———-— eoe 62 RECHERCHES Arbores fruticesve balsamiferæ. Folia alterna exstipulacea, ra- rissime stipulacea (2), imparipinnata ; foliolis 1-«o oppositis in- tegris, crenatis dentatisve, aut glabris, aut rarius tomentosis, rarissime pellucido-punctulatis. Flores sæpius parvi crebri; ra- cemis simplicibus v. sæpius ramosis cymiferis (paniculis Auctt.) terminalibus axillaribusve, rarius lateralibus extraaxillaribus. Tribus I. — PROTIEZ. Receptaculum convexum; stamina hypogyna. Flores polygami v. hermaphroditi. Corolla polypetala. Flores 4-6-meri, diplostemoni. Petala valvata. Fructus drupaceus absque columella centrali. 1. PROTIUM Buru. (nec W. et Anx.). | (Incl. : Marignia Comm., Icica Avs., Elaphrium Jaco., ex part.). Flores 4-5, rarius 6-meri. Calyx gamophyllus ; lobis æstivatione valvatis imbricatisve. Petala patentia, demum reflexa ; æstivatione valvata. Stamina 8-10-12, alternipetala 4-5-6 paulo longiora; filamentis omnino liberis; antheris bilocularibus introrsum biri-. mosis. Ovarium liberum. Stylus brevis ; apice capitato /44-5-6-lobo stigmatoso. Ovula in loculis ovarii 4-5-6 gemina collateralia. Discus hypogynus crenatus plus minusve sulcatus. Drupa globosa ovoideave, sæpius apiculata, evalvis v. plurivalvis, 4-6-pyrena ; pyrenis 1-locularibus 1-spermis. Semen plano-convexum exalbu- minosum ; embryone carnoso ; cotyledonibus plicatis contortupli - calisve, — Arbores americanæ intertropicæ ; foliis imparipinnatis pluri v. rarius A-foliolatis; inflorescentiis terminalibus axillari- busve, rarius lateralibus extraaxillaribus (v. p. 18-23). Petala imbricata. Columella fructus persistens alata, 2. BOSWELLIA. Roxs. (Incl. : Libanus Coregr,, Plæsslea Exot., Triomma Hoor. Fa} Flores hermaphroditi 5-meri. Calyx gamophyllus -dentatus ; SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 63 æstivalione imbricata. Petala basi angustata, demum patentissima ; æstivatione imbricata. Stamina 10, oppositipetala 5 breviora, sub disco annulari crenato inserta ; antheris 2-locularibus rimosis. Germen sessile 3 v. rarius 2-merum. Stylus brevis ; apice capitato plerumque 3-lobo stigmatoso. Drupa 3-gona ; angulis aut obtusis vix prominulis, aut (T'riomma) crasse alæformibus ; mesocarpio trivalvi ; pyrenis 3 v. rarius 2 axis alarum angulo centrali insertis, demum solutis monospermis. Semen compressum marginatum ; embryonis cotyledonibus contortuplicatis multifidis. — Arbores africanæ tropicali-boreales, una malaccensis ; foliis imparipinnatis deciduis, sæpius versus apices ramulorum confertis; foliolis glabris v. rarius pubescenti-tomentosis ; inflorescentiis paniculatis race- mosisve axillaribus terminalibusve (v. p. 23). Flores 3-meri. Drupæ pyrena 1 plurilocularis. 9. CANARIUM L. (Incl. : Colophonia Comm. (?), Pimela Lour., ex part., Pachy- lobus Don (?), Canariopsis BL., ex part.). Flores hermaphroditi v. polygami 3-meri. Calyx gamophyllus plus minus profunde 3-fidus, dentatus crenatusve; æstivatione inconspicua. Petala 3 crassiuscula calyce multo longiora ; æstiva- lione valvata imbricatave. Discus annularis crassiuseulus subin- teger v. 6-crenatus, 6-sulcus, 6-lobus. Stamina 6, oppositipetala 3 breviora ; filamentis sub disci basi insertis erectis incurvisve; antheris introrsum 2-rimosis. Germen 3-loculare ; loculis opposi- tipetalis. Siylus cylindraceus ; apice capitato 3-lobo stigmatoso. Drupa ellipsoidea ovoideave, calyce indurato basi munita; endo- carpio osseo pluriloculari ; loculis 2 eflætis ; tertio fertili mono- spermo. Semen pendulum; testa membranacea ; embryonis coty- ledonibus crassis contortuplicatis, interdum fissis. — Arbores asiaticæ tropicæ, precipue Archipelagi indici incole, paucæ afri- canæ tropicales mascarenæve ; foliis imparipinnatis, raro 1-5- foliolatis ; inflorescentiis paniculatis ramosissimis axillaribus (v. p. 25). 64 RECHERCHES Stamina monadelpha. Petala ex parte imbricata. lj. SONZAYA, nov. gen. Flores polygami 3-meri. Calyx gamophyllus breviter 3-denta- tus ; æstivatione valvata. Petala 3 libera, longe exserta, basi et apice valvata ; marginibus ad medium valde attenuatis membra- naceis subauriculatis ; æstivatione imbricata. Stamina 6 subæqua- lia monadelpha; filamentis usque ad medium in tubum eylindricum coalitis, ad apicem liberis erectis ; antheris introrsum 2-rimosis, in flore fœmineo effetis minoribusque. Discus floris masculi, subeylindraceus obconieus sulcatus, germen effectum in depres- sione infundibuliformi obtegens; floris fœminei hermaphrodi- tive annularis hypogynus sublobatus. Germen floris fœminei hermaphroditive superum 3-loculare; loculis oppositipetalis. Stylus cylindraceus brevis, apice capitato 3-lobo stigmatosus. Drupa (Canari) calyce persistente basi munita; endocarpio osseo monospermo.— Arbor australiana (Canarium australianum F. MuELL.), foliis stipulis lineari-subulatis donatis, imparipinnatis ; foliolis oppositis membranaeeis glabris, subtus glaucescentibus; - inflorescentiis paniculatis axillaribus (v. p. 27). Flores sexus utriusque anisomeri. Drupa columella centrali donata. 9. BURSERA Jaco. Flores polygami, masculi 5-meri, feminæi hermaphroditique $-meri. Calyx gamosepalus plus minus dentatus fissusve ; æstiva- vatione valvata. Corollæ petala 3-5 exserta, post anthesin reflexa ; estivatione induplicato-valvata. Stamina in flore masculo 40, in pun femineo hermaphroditove 6, oppositipetala 3-5 breviora ; m s MEER i : entis liberis sub disco hypogyno insertis; antheris 2-locula- B us intr es 2-rimosis, in flore femineo effætis multo minoribus. iscus annularis crenatus 6-suleatt i > suleatus. Germen 3-1 1 8 oppositipetalis. Stylus eylind i j rcs int + Dtytus eylindraceus ; apice capitato 3-lobo stigma- toso. Drupa calyce persistente basi munita, 1-3 pyrena; meso- hen 1-3-valvi; eolumella centrali persistente ; pyrenis 1-2 fer- libus monospermis. S ! i nivo p »emen exalbuminosum ; embryonis carnos; SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 65 colyledonibus contortuplicatis. — Arbores americanæ intertro- picæ ; foliis imparipinnatis ; inflorescentiis paniculatis axillaribus terminalibusve (v. p. 28). Flores isostemoni. 6? CREPIDOSPERMUM Hoox. F. Flores polygamo-diæci. Calyx floris masculi brevis 5-dentatus. Petala 5 libera, extus costata puberula; præfloratione valvata ; apicibus incurvis. Stamina 5 alternipetala ; filamentis sub disco insertis liberis; antheris oblongis introrsum 2-rimosis. Discus crassus pulvinaris obsolete 5-lobus. Germen rudimentarium tenue subulatum. Flos fæmineus ignotus. Fructus drupaceus, late sub- quadratus, leviter compressus, stylo apiculatus; pulpa tenui; «pyre- nis 1-2 obtuse trigonis chartaceis v. suberustaceis tenuibus 1-sper- mis ad hylum incrassatis. Semina prope apicem loculi pendula, ovulo abortivo aucta, obtuse 3-gona, testa membranacea. Embryo viridis, hippocrepicus, cotyledonibus lineari-oblongis compressis uncinatim incurvis, radicula parva brevi supera » (Hook. f.). — Frutex peruvianus orientalis ; ramis sarmentaceis ; ramulis, foliis et inflorescentia pubescentibus; foliis alternis imparipinnatis ; in- florescentiis axillaribus (folio brevioribus) (v. p. 29). Tribus II. — HgpwiciEg. Corolla gamopetala. Flores polygami diplostemoni. Flores tetrameri, rarius pentameri, diplostemoni. 7. HEDWIGIA Sw. (Incl. : T'etragastris GærTx., ex part., Caproæylon 'Tuss.). Calyx parvus gamosepalus ; æstivatione imbricata. Corolla ad medium 4-fida ; lobis æstivatione valvatis, demum recurvis. Sta- mina sub disco annulari 4-8-crenato inserta ; filamentis liberis ; antheris 2-locularibus, introrsum rimosis. Germen sessile ; loculis 4 oppositipetalis. Stylus brevis ; apice capitato 4-lobo stigmatoso. Drupa globosa v. ovoidea, 1-4-sulca, 1-4-pyrena; pyrenis 4-4 vni. 5 66 RECHERCHES fertilibus monospermis. Seminis penduli testa coriacea; embryone crasso ; cotyledonibus carnosis rectis plicatisve. — Arbores ame- ricanæ tropicæ ; foliis alternis imparipinnatis perennantibus ; inflo- rescentiis paniculatis axillaribus (v. p. 31). Flores trimeri, diplostemoni. 8. TRATTINICKIA W. Calyx cupularis 3-fidus ; æstivatione imbricata. Petala valvata. Stamina 6 libera. Ovarii loculi 3 oppositipetali, rarius 2. Drupa, putamine osseo 2-3-loculari. Cætera Hedwigie. — Arbores Guianæ et Brasiliæ borealis incolæ (v. p. 32). Tribus III. — Garucezx. Receptaculum concavum ; stamina perigyna. Corolla polypetala. Flores polygami v. hermaphroditi. Flores pentameri, diplostemoni. 9. GARUGA Roxs. (Incl. : Scutinanthe Tuw.). Flores polygami. Calyx 5-sepalus ; æstivatione valvata. Petala 9 cum sepalis alternantia, libera ; æstivatione induplieato-valvata, demum patenti-recurva. Stamina 10, oppositipetala 5 breviora ; filamentis liberis. perigynis plerumque pubescentibus hirsutisve ; antheris introrsum 2-rimosis. Discus concavus receptaculum intus vesliens, margine 5-10-crenatus dentatusve. Germen liberum imo receptaculo insertum, 4-5-loculare ; loculis 5 oppositipetalis. Stylus simplex erectus cylindricus atlenuatusve ; apice capitato 4-5-lobo stigmatoso. Drupa basi receptaculo calyceque persistentibus mu- nita; mesocarpio evalvi; pyrenis 1-5 osseis rugosis, demum solutis, effeetis v. monospermis ; putamine rarius (Seutinanthe) osseo, abortu 4 -loeulari 1-spermo. Semen pendulum ; testà mem- branacea ; embryonis exalbuminosi cotyledonibus tenuibus contor- tuplicatis. — Arbores Asiæ tropicæ, Archipelagi indici et Australie SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 67 incolæ ; foliis alternis imparipinnalis ; inflorescentiis paniculatis axillaribus (v. p. 93). Flores tetrameri, diplostemoni. 10. BALSAMODENDRUM K. . (Incl. : Balsamodendron Avcrr., Commiphora Jaco. , Heudelotia Rics., Guizz. et Perr., Protionopsis Bu., Balsamophlæos Berc). Flores polygami. Calyx gamosepalus, basi tubulosus, mox h-dentalus v. A-fidus, persistens; æstivatione valvata. Petala perigyna 4 libera exserta erecta ; sestivatione induplicato-valvata, ad basin nonnunquam imbricata. Discus (Garugæ) intus recepta- culum vestiens. Stamina 8, oppositipetala 4 breviora ; filamentis perigynis liberis; antheris introrsum 2-rimosis; connectivo crasso, sæpius late inter loculos producto. Germen (Garugæ) 2, rarius 9-loeulare. Drupa ovoidea v. globosa, extus 2-8-valvis, 1-3-pyrena; pyrenis 4-2 sterilibus. Semen pendulum; testa membranacea ; embryonis carnosi cotyledonibus tenuibus contortuplicatis. — Frutices aut arbusculæ Africæ tropicæ et australis, Malacassiæ et insularum vicinarum, Arabie et Indiæ orientalis incole; foliis alternis imparipinnatis, sæpe 1-3-foliolatis; floribus, aut hine (Heu- delotia) secus lignum ramorum ramulorumve. annotinorum latera- libus; cymis paucifloris, haud ramosis, contraetis ; inde (Protio- nopsis) cymis axillaribus terminalibusve ; floribus longe pedicellatis; peduneulis pedicellisque divaricatis articulatis; aut (Botryopro- - tium) eymis in inflorescentiæ axi simplici perlonga racemiformi axillari remotiuseule alternis (v. p. 34). | Flores trimeri, diplostemoni. 11. SANTIRIA Br. | (Incl. : Canarium L., ex part., Colophonia Comm. , ex part. (?), Icicopsis Planch. (?), Canariopsis BL., ex part.). Flores polygami. Calyx brevis 3-fidus v. 3-dentatus ; cestivatione valvata. Petala 3 triangularia perigyna ; æstivatione valvata. Sta- mina 6 perigyna ; filamentis liberis; antheris introrsis 2-rimosis. 68 RECHERCHES Discus perigynus carnosus integer crenatusve. Germen sessile imo receptaculo insertum, 3-4-loculare. Drupa ovoidea v. depresso- globosa, saepe gibba; stylo ad pedicellum fere verso; putamine osseo 1-4-loculari ; loculis 1- spermis (Hook. f.). Cætera Canari el Garugæ. — Arbores Indiæ et Archipelagi indici incole ; foliis alternis imparipinnatis, rarissime 1-3-foliolatis; inflorescentiis -terminalibus axillaribusve (v. p. 36). GENERA QUOD LOCUM IN ORDINE INCERTA. 19. TRIGONOCHLAMYS Hoox. r. Flores polygami, Calyx magnus -partitus persistens; lobis S-angularibus valvatis, Petala calyei longitudine æqualia, sed multo angustiora, oblonga, tomentosa, valvata. Discus tenuis annularis (an androcæi basis ?). Stamina 6 (5 ex Hoox. r.), aut margini disci inserta ideoque perigyna, aut basi late dilatata membranacea ideo- que monadelpha hypogynaque. Ovarium depresso-globosum 3- Joculare ; stylus rectus subelongatus; stigmate 3-lobo; ovulis in loculis 2. Drupa obliqua lævis depresso- globosa ; mesocarpio resi- noso ; endocarpio erustaceo 1-loculari1l-spermo. Semen globosum, hilo lato angulo interiori affixum; testa crassiuscula ; cotyledo- nibus conduplicatis profunde lobatis; radicula supera. — Arbor malaccensis; ramulis pubescenti-tomentosis pustulatis ; foliis alter- nis imparipinnatis; inflorescentiis paniculatis axillaribus terminali- busque (Char. ex Hook. r., Gen., 325, paucis verbis de andro- co, etc., mutatis) (v. p. 36). 13. GANOPHYLLUM BL. Flores polygamo-diceci. Flos masculus : calyx parvus cupularis 5-fidus, valvatus. Petala 0. Stamina 5-7, inter lobos disci inserta, lobis ealycinis alterna, exserta, filamentis filiformibus; antheræ oblongæ. Discus annularis puberulus5-lobus. Ovarium rudimenta- rium. Flos fcemineus ignotus. — Arbor balsamifera Novæ-Guineæ el ins. Philippinarum incola; ramulis angulatis foliisque squamu- lis cerinis lepidotis. Folia alterna imparipinnata ; foliolis cc- jugis SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 69 falcatis integerrimis coriaceis. Paniculæ axillares ramosæ. Flores parvi ebracteati viriduli (Char. ex BL., Mus. Lugd.-bat., 1, 230, et Hoor. r., Gen., 326, n. 12) (v. p. 37). 14. DACRYODES Van. Flores diceci. Flos masculus : calyx brevissimus ovario aborlivo adhærens, limbo brevi subintegro. Petala 3 valvata. Stamina 6 bre- via hemiepigyna, filamentis clavatis; antheræ loculis discretis api- cem versus dilatatum filamenti adnatis introrsis. Flos feemineus : calyx ovario adhaerens. Stylus simplex. Drupa monosperma. — Arbor balsamiflua. Folia alterna imparipinnata. Flores corymbosi. (Char. ex Grisesacn, Fl. Brit. W . Ind., A75 ; Benth. et Hoox. F., Gen., 327, n. 16) (v. p. 37). 15. HEMPRICHIA Eurens. «Flores hermaphroditi. Calyx 4-fidus, persistens, lobis valvatis. Petala 4 extus hirta, intus nuda. Discus 0. Stamina 8 basi coalita hypogyna. Ovarium ovatum 2-loculare; stylus brevissimus crassus, stigmate 3-striato; ovula in loculis solitaria. Drupa carnosa globosa viridis, pericarpii strato exteriore 2-4-valdi deciduo, interiore dimidiato rubro suceulento evalvi 2-lobo arillum mentiente pyrenas 2 obtegente; pyrenis osseis compressis columellæ 2-partitæ affixis, altera abortiva. Semen exalbuminosum ; cotyledones plicatæ ; radieula supera, libera. — Frutex v. arbor, insulæ Ketumbal maris Rubri incola; epidermide corticis flaccida betulacea flavo-viridi. Folia alterna 3-5- foliolata, foliolis magnis. Paniculæ breves pauci- floræ axillares folio multo breviores» (Char. ex Eures., Linnea, IV, 576, a Bern. et Hook, r. ,Gen. ,327, n. 18, quoad verba pauca mutat. (v. p. 38). EXPLICATION DES FIGURES. PrawcuE I. Protium Sagotianum. Fi. 4. Rameau fleuri (2/3 de grandeur naturelle). Fic. 2. Bouton (grossi) muni à sa base de trois bractées, une antérieure fertile et deux latérales stériles. 70 Fic. CORP pb sn Te CAE + Sd oil Made De RECHERCHES 3. Coupe de la fleur épanouie (grossie). Fic. 4. Une fleur dont on a enlevé le calice et la corolle pour montrer les éta- Fic. Fic, Fic. Fic. Fic. Fis. Fic. Fe, Fic. Fic. mines enserrées sous le disque et en dehors de lui. 9. Diagramme floral. 6. Fruit. PLANCHE If. Balsamodendrum africanum Ans. 4. Coupe transversale, vue à la loupe, montrant la disposition générale des couches, 2. Fragment de cette coupe considérablement grossie. ep, épiderme ou pseudo-épiderme ; s. ep, coupe sous-épidermique représentant le suber ; ch, couche herbacée ; L, liber; v, tubes libériens. Ces tubes ne semblent contenir des matières gommo-résineuses qu 'accidentellement, le plus souvent ils ne renferment que de l'air; ils n'ont pas de parois propres, ils sont limités comme les méats par des cellules aplaties ; ch', deuxième zone cellulaire contenant du bdellium ; l', deuxième couche de fibres libériennes en voie de formation ; i Zg, couche génératrice préparant une troisième couche de tissu tilais à bdellium ; v'. Vaisseaux ou tubes libériens en voie de formation ; z'g', portions les plus jeunes de la couche génératrice ; vp à vt, couches ligneuses ; vp, vaisseaux ponctués ; vt, trachées déroulables ; m, moelle ; zm, rayons médullaires. 3. Coupe verticale. Les mémes lettres ont la méme signification. Prawcux dil. Protium obtusifolium. 4. Coupe transversale, vue à la loupe. 2. La méme, considérablement grossie. ep, épiderme ou pseudo-épiderme ; s, ep, couche sous-épidermique représentant le suber; ch, couche herbacée: - les cellules sont remplies de la matière extractive ; 1, liber; e, tubes servant bien évidemment ici de réservoir à la substance résineuse; ch’, seconde couche herbacée à tissu aussi gorgé de colophane; zg, couche génératrice ; vp, vaisseaux ponctués; f, fibres du bois; vt, trachées déroulables; m, moelle contenant vers l'extérieur des traces de substance résineuse ; rm, rayons médullaires, 3. Fruit. . 4. Le méme, grossi, coupé dans sa longueur. ep, épiderme; /, lacunes contenant de la matiére résineuse; n, noyau. 5. Le méme, coupé transversalement, montre que, sur les cinq loges, trois sont avortées : a, deux autres fertiles sont représentées par deux noyaux : plongés au milieu d'une pulpe assez épaisse m gorgée de matière extrac- tive qui s'accumule dans un grand nombre de lacunes l. Fic. 6. Les mêmes lettres ont la méme signification, SUR L'ORGANISATION DES BURSÉRACÉES. 71 Prawcng IV. Sonzaya australiana. Fic. 1. Rameau fleuri (2/3 de grandeur naturelle). Fic. 2. Bouton (grossi) muni à sa base de trois bractées, une antérieure fertile et deux latérales stériles. 3. Fleur épanouie (grossie). Coupe longitudinale. Fic. Fic. Fic, Fic. Fic, Fig, Fig. © 0 ni Oo oq 4 . La même fleur dont on a enlevé le calice et la corolle pour montrer la disposition de l'androcée. 1 2 » 9. Á . Disque dans une fleur mâle. . Coupe d'une fleur hermaphrodite (d'une autre espéce du genre?). . Diagramme floral de la méme fleur. . Fruit (grandeur naturelle) du S. australiana. . Coupe de ce fruit (grossi). PLANCHE V. Balsamodendrum madagascariense. . Rameau fleuri (1/2 grandeur naturelle). . Fleur épanouie (3 fois grossie). La méme, coupée longitudinalement. ` . Le calice, la corolle et une portion de la coupe réceptaculaire ont été enlevés pour montrer le disque périgyne. SD . Partie inférieure de l'androcée, montrant les rapports du pied des éta- mines avec le disque. “ 6 . Ovaire monirant les ovules collatéraux. Fic, 7. Un ovule. Le . Fruit. SUR UN NOUVEAU BOSQUEIA. Le curieux genre Bosqueia, dont nous avons fait connaitre en 1863 (Adansonia, MI, 335, t. X), l'organisation et les affinités, ne se rencontre pas seulement à Madagascar et dans les iles voi- sines. Il est encore représenté sur le continent africain, soit dans les régions intérieures où je tiens du docteur Welwitsch qu'il en existe une ou plusieurs espèces, soit sur la côte orientale où Boi- vin a récolté, tant à Zanzibar qu'à Mombaze, une espéce de ce genre, extrêmement analogue par son port à certaines Bixacées auxquelles elle a été mêlée jusqu'ici dans toutes les collections. Ses inflorescences ont d'ailleurs tout à fait l'apparence et la forme extérieure d’une grande fleur de Scolopia où Phoberos chinensis Lour. ; de là le nom spécifique de Bosqueia Phoberos, que nous proposons pour celte espèce. Chaque inflorescence est supportée par un pédoneule un peu plus long quele pétiole ; les feuilles sont plus grandes que dans les espéces précédemment counues, elliptiques ou oblongues-acuminées, très-glabres comme toutes les autres parties de la plante. Les bractées qui accompagnent les or- ganes sexuels forment quatre séries concentriques, deux en dehors des étamines, et deux en dedans de l'androcée, la plus intérieure de toutes enveloppant étroitement le sommet de l'ovaire et la base du style d'un long cornet conique et membraneux, perforé à son sommet. Les deux branches du style sont aplaties, un peu spathu- lées et presque obtuses à leur sommet. Tels sont les traits prin- cipaux de cette espèce que fera mieux connaitre une description en langage teehnique. Bosquera PnrosEnos. Arbor, ramis teretibus ramulisque gracilibus glabris cortice striato griseo v. pallide fuscescente donatis, cicatricibus transverse linearibus stipularum delapsarum remotiuscule notatis. Folia bre- viter (ad * cent.) petiolata elliptica v. oblongo- elliptica (2-10 cent. longa, 1-4 cent. lala), basi obtusata, ad apicem breviter acumi- nata; summo apice plerumque obtusiusculo ; integerrima subco- SUR UN NOUVEAU BOSQUEIA, 78 riacea penninervia, in sicco venosa ; venis versus marginem inter se osculatis ; supra lucida levia, subtus paulo pallidiora, omnino glabra. Stipulæ (Artocarpearum) paulo supra-acillares, ad folia singula in vaginam conicam subulatam glaberrimam supremum ramulum omnino involventem connata, mox decidua et e cicatri- cibus tantum note. Flores monœci in capitulum spurium aæilla- rem solitarium pedunculatum aggregati ; pedunculo (1-1 cent. longo) ad apicem subpyriformi concavitate florem unum femi- neum centralem fovente ; staminibus et circa ovarium perigyne insertis ; filamentis erectis liberis filiformibus ; antheris orbiculari- ovalis subdidymis ; loculis 2 rimosis. Braetec circa stamina oo subbiseriatee inter se valde incquales, imbricalæ ; exterioribus multo brevioribus crassioribusque inæquali- ovatis; apice obtusius- culo inœæquali-fisso ; basi plus minus alte connatis ; interioribus multo majoribus subpetaloideis inæquali- obovatis, margine la- cero-cilialis. Germen receptaculo concavo adnatum uniloculare ; ovulo unico anatropo haud procul ab apice loculi pendulo ; ovarii apice libero longe conico glaberrimo sensim in stylum gracilem erectum. attenuato ; apice styli demum fere usque ad medium bi- fido; cruribus aequalibus erectis, demum divaricatis, ad apicem incrassato-subspathulatis compressiusculis ; summo apice obtu- Siusculo. Bracteæ cirea ovarium perigyne insertæ et 2-serialæ, exteriores staminibus interioribus contigua inter se dissimiles, fere omnino libere, inæquali-obovatæ, margine apiceque obtu- sato lacere, imbricata ; interiores autem in tubum conoideum membranaceum summo ovario arcle applicatum membranaceum Connalæ; apice ad transitum. styli perforato tenuiter ciliato. — Crescit in Zanzibar et Mombaza, ubi, anno 1848, legit Boivin (Herb. Mus. par. et com. Jaubert). EXPLICATION DES FIGURES. PiaNcnBE IV. Fic. 4. Rameau florifère de Bosqueia Phoberos (grandeur naturelle). Fic. 2, Inflorescence (grossie). Fic, 3. Coupe longitudinale d'une inflorescence (grossie davantage). — RECHERCHES A L'HISTOIRE DES BURSÉRACÉES ` Par le docteur L. MARCHAND Aide d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Paris. (CowrINUÉ Du voL. VIL, p. 266.) IH SUR L'ORIGINE, La PRODUCTION ET LÀ PROVENANCE DU bdellium (4). „Le bdellium est une gomme-résine autrefois assez recherchée comme aromate et comme excitant, mais dont l'usage est de nos jours à peu prés nul. | On connait dans le commerce trois sortes de bdellium, qu'on a désignées du nom des pays dont on les reçoit, ce sont : le bdel- lium d'Afrique, le bdellium de l'Inde, le bdellium du Scinde. A: Bdellium d'Afrique, où Niottout. — C'est celui qui était connu. des. anciens, c'est à lui que s 'applique tout ce qui a été dit du bdellium, nom que lui donnaient déjà Dioscoride, et aprés lui Pline et Avicenne. Dioscoride le croit fourni par un arbre du pays de Saracène en Arabie; Pline le. fait venir de la Bactriane, et il compare le végétal qui le donne à l'Olivier pour la taille, au Chêne pour les feuilles, au Figuier pour les fruits; Matthiole l'attribue au Chamærops humilis, et Kæmpfer au Borassus fla- belliformis. Pour ces auteurs, le bdellium est un extrait des fruits. Certains botanistes disent qu'il est dù à un Acacia ; Plukenet sou- tient qu'on le tire d'un Rhus; enfin Dujardin était peut-être sur la voie de la vérité, en prétendant que l'arbre qui le laisse suinter est assez gros et épineux, Quoi/qu'il en soit, c’est à Virey et à (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, dans la séance du 13 juillet 4867. RECHERCHES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES BURSÉRACÉES, 75 Lamarck que revient l'honneur d’avoir reconnu sa véritable origine : ils disent qu'il provient d’un Amyris. C'est cette même plante qu'Adanson rangeait dans sa famille des Pistachiers, sous le nom de JViotlout, et que A. Richard et Guillemin appelèrent plus tard Heudelotia africana. Arnott en fit bientôt, et avec raison, une espéce de Balsamodendrum qu'il nomma B. africanum. En général, on déerit le B. africanum comme un arbrisseau ; cependant il est bon de savoir qu'il peut atteindre une taille plus considérable. Au dire de Guibourt, Caillé l'a trouvé « sous forme d'un arbre élevé et d'une grosseur proportionnée ». Il se rencontre en Sénégambie, dans l'Abyssinie; dans le royaume d'Aden ; de telle sorte qu'il semble traverser toute l'Afrique. L'examen histologique des tiges du B. africanum nous a mon- tré de dehors en dedans : 1* une couche de cellules pseudo-épi- dermiques vides ; 2" une zoné assez épaisse de tissu cellulaire le plus souvent complétement vide, rappelant la couche subé- reuse; 3° la couche herbacée, gorgée de bdellium ; 4° une zone festonnée de fibres libériennes ; 5° à l'intérieur des festons se -trouvent des tubes ou vaisseaux renfermant le plus souvent de l'air, rarement des traces de la gomme-résine : ces faisceaux épars au milieu de tissu cellulaire gorgé de bdellium semblent. jouer un róle important dans le phénoméne de l'exfoliation ; 6° une deuxième zone libérienne en voie de formation ; 7° une nouvelle couche de tissu cellulaire gorgé de gomme-résine, avec de nou- weaux tubes ou vaisseaux; 8° la couche génératrice ; 9" le bois, formé de quatre couches qui, au premier abord, semblent indi- quer quatre années de végétation, ce qu'on ne peut affirmer ; 10" la moelle présentant dans sa partie la plus extérieure quelques traces de gomme-résine ; 12° la moelle est réunie à l'écorce par des rayons médullaires trés-minces de tissu cellulaire dit méri- forme. Cette coupe nous montre : 4° que le ódellium, comme la myrrhe, se trouve partout où il y a du tissu cellulaire en activité, dans les différentes zones de tissu cellulaire de l'écorce et la 76 | RECHERCHES moelle ; 2 comment cette résine peut, à travers des fentes de l'écorce, arriver jusqu'à suinter à l'extérieur ; 8° comment, par des incisions faites à l'arbre et arrivant. jusqu'à la couche géné- ratrice, on peut augmenter le rapport, mais comment aussi on peut, par ce procédé, nuire aux récoltes extérieures. Mais comment se fait cet écoulement; comment, d'un autre côté, peut-on expliquer l'exfoliation que le Balsamodendrum africanum présente chaque année ? Dans le travail que nous avons publié sur la myrrhe, nous disions : « Il nous a semblé voir que, chaque année, il se produisait une couche de cellules résinifères et une couche de cellules libériennes, et que, par suite d'une exfoliation annuelle, dans laquelle les canaux aériens doivent jouer un grand rôle, chaque année une nouvelle couche résineuse (qui se fait couche herbacée) arrive à l'extérieur. » Ce que nous avons constaté sur l'arbre au bdellium nous confirme dans cette opinion. En effet, qu'une exfoliation se fasse ici suivant la ligne des vaisseaux aériens v (planche II), la lame extérieure comprise entre ep et v s'enlévera, laissant à l'air libre la nouvelle couche herbacée ch'; celle-ci perdra ses sues, qui exsuderont à l'exté- rieur ; les cellules vidées donneront un pseudo-épiderme et un suber. Pendant ce temps, du cóté de l'intérieur, la couche géné- ratrice préparera pour l'année suivante un nouveau liber et une nouvelle zone herbacée, destinée à chasser les couches cÁ' et /', comme celles-ci ont chassé ch et l. Telles sont les conclusions auxquelles nous ont porté nos études sur la plante sèche ; mais nous reconnaissons que, pour être définitivement acquises à la science, elles doivent étre contrólées par l'organogénie. Quoi qu'il en soit, elles montrent que l'histoire des écorces est loin d'étre aussi simple qu'on l'enseigne généralement, et qu'il y a des faits qui sont en contradiction flagrante avec ce qui est écrit et répété partout d'une manière trop absolue. 2° Bdellium de l'Inde. — Cette substance est connue des indi- gènes sous les noms de gogul, gogil, googula, googul; mais ces dénominations servent à désigner en méme temps d'autres. pro- POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES BURSÉRACÉES. TÉ duits, non-seulement du méme genre, mais encore de genres . voisins. Ce bdellium est produit par le Balsamodendrum 4 galio- cha Wicur et Ans. (B. Roxburghii Arx., Commiphora madagas- cariensis Jaco., Amyris Commiphora Roxs.,4. Agallocha Roxs.). Guibourt le désigne simplement sousle nom de bdellium de l'Inde. Le bdellium opaque du méme auteur, ainsi que les trois espèces de myrrhe nouvelle de Bonastre, n'en sont probablement que des variétés. M. E. Stocks, enfin, en avait rapproché le mukul ou bdellium du Scinde ; rapprochement que M. J. Hooker n'a pas jugé à propos d'admettre. : En décrivant la plante sous le nom de Commiphora madagas- cariensis, Jacquin lui attribue la production d'une « gomme élas- lique» ; mais cette erreur, relevée par les auteurs qui suivirent, provenait probablement d'une confusion dans les échantillons. Roxburgh, ayant retrouvé l'espéce de Jacquin, la rapprocha des Amyris, et la nomma À. Agallocha ; plus tard il s'aperçut de l'identité de sa plante avec celle de Jacquin, et l'A. Ægallocha devint l4. Commiphora. Entin, MM. Wight et Arnott, dans le Prodromus Flore peninsulæ Indie orientalis, insistant sur lhé- térogénéité de l’ancien genre Æ#myris, créent incidemment le nom de Balsamodendrum Agallocha, que nous ne retrouvons pas plus tard au genre Balsamodendrum (Protium), et qu'Arnott ou- blia peut-être lui-même quand, quelques années plus tard, dans les Annals of natural History, il imposait à la même plante lenom de B. Roxburghii. ' Le tronc et les rameaux de cet arbre s'exfolient, comme ceux du B. africanum et de toutes les plantes du méme groupe. La gomme-résine qu'il produit, contient en général des fragments de ces exfoliations ; car, au lieu de la recueillir avec soin, on la laisse, aprés avoir fait des incisions, couler jusqu'au pied de l'arbre, où elle se charge de ces impuretés qui la font reconnaitre dans le commerce. 3° Bdellium du Scinde, mukul.— Cette substance partage avec les précédentes le nom de googul, gogil, etc. Elle est produite, 7A : jJ RECHERCHES | suivant M. J. Hooker, par une nouvelle espéce du genre Balsamo- | dendrum, le B. Mukul Hook. r. Elle ressemble beaucoup au bdellium, et peut parfaitement être confondue, au premier abord, avecle bdellium de l'Inde de Guibourt.C'est ce que pensa M. Stocks, qui rapporta en Europe ce produit et des échantillons de la plante qui le fournit, et qu'il regardait comme étant le B. Roæburghii Arn. Mais M. J. Hooker y vit une espèce nouvelle; et la compa- raison qu'il fit, de concert avec Wallich, de cette plante avec le B. Roxburghi, le porta à établir le B. Mukul. | Dans une note qu'il a publiée sur cette plante, l'habile directeur de l'herbier de Kew discute les raisons qui l'ont déterminé à faire cette nouvelle espèce. Il rejette l'idée de tout rapport avec le B. Myrrha Ness; il ne pense pas qu'on puisse rapprocher son espèce du B.africanum Ars., et il trouve impossible de le regarder comme le B. Roæburghii Arn. (B. Agallocha Wieur et Ans.) ; car « il n'est pas probable que l'on puisse trouver au Scinde, qui a la méme végétation que l'Arabie et la Syrie, une plante qui croît à la frontiére N. E. du Bengale ». M. J. Hooker ne croit pas que l'on puisse eonfondre les trois bdellium ; et pour lui le mukul est le gogul dés anciens écrivains, celui des bazars d'Hydrabad et de Kurrachy, enfin celui qui est importé de Bombay. Cette substance a dans le pays de nom- . breux usages, comme nous le fait connaitre M. Stocks. Cette gomme est recueillie dans la saison froide, par incisions faites à l'arbre; le suc coule le long du tronc jusqu’à terre, et c’est là qu'on le ramasse. C'est au peu de précaution que l'on prend dans la.récolte; qu'on doit de trouver cette gomme trés-chargée de substances étrangères ; on y rencontre surtout de la terre et des débris d’écorce Ce sont ces débris qui rendent ce bdellium très- impur et le font distinguer du bdellium d'Afrique. Au moment de la sortie, le sue est blanc, opalescent, il a « l'apparence du pus louable ». A la longue, il durcit, devient d'une ipei brun foncé et quelquefois noirátre; ete:, etc. Ce bdellium fournit plus die ressource aux Indiens.lls s’en POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES BURSÉRACÉES. 79 servent en effet comme d'encens qu'ils brülent à leurs divinités, et qu'ils apprécient comme parfum, malgré son odeur âcre et désagréable. La médecine y trouve un topique qui, appliqué sur les tumeurs, les dissout rapidement. Pris à l'intérieur et à l'éxté-- rieur, c’est un spécifique contre le ver de Guinée. C'est un cor- dial et un stimulant, dont on use avec autant de succès pour les hommes que pour les animaux. Les vétérinaires du pays font avec ce baume et de la farine de bajrie, des gâteaux qu'on donne aux bêtes atteintes de maladies de poitrine, et Jes maquignons l'adrii- - nistrent à leurs chevaux pendant l'hiver pour leur donner la force de résister aux agents extérieurs et les maintenir en bonne santé. Il n'est pas jusqu'aux architeetes qui. ne | emploient pour la con- struction des édifices. On:se sert de l’eau dans laquelle on l'a fait bouillir, pour délayer le plâtre qui, par ce moyen, prend un grain plus fin, une dureté plus sans et une cohésion telle qu'il est difficile à casser. Ainsi done, de ce que nous venons de dire, il ressort qu'il y a trois: espèces de bdellium : 1° le bdellium d'Afrique, fourni par le. Balsamodendrum africanum- An. ; 2» le-bdellium de l'Inde, produit par le B. Agallocha Wicur et Anx. ; 3° Je bdellium du Scinde, retiré. par ineision du B. Mukul Hoox. r. La haute opinion que nous avons de la compétence de M. J. Hooker à juger ces questions nous :a fait adopter ce sentiment. Cependant nous nous permettrons quelques. réflexions ; malgré nous, nous in- clinons à penser que ces trois plantes pourraient. bien n'être que de simples variétés d'une méme. espèce, de méme que les produits ne seraient eux-mêmes que des formes de la méme substance transformée par le mode de récolte et d'extraction. A. Nous avons comparé les différents produits, et ils ne nous. ont présenté, comme -caractères distinctifs, qu'un degré de pureté plus ou moins grande et une couleur plus ou moins foncée. Le bdellium d'Afrique. est beaucoup plus pur et d'un jaune plus fauve: Le bdellium. de l'Inde et le mukul, que nous avons en 1865 examinés tout à loisir dans.ce splendide établissement de 80 | RECHERCHES Kew, sans rival dans le monde, et que les Anglais appellent Musée pratique, sont chargés de morceaux d'écorces et de terre, Mais il faut se rappeler, d'un côté, qu'en Afrique on recueille Je bdellium avec soin, et, de l'autre, qu'au lieu d'activer l'extraction à l'aide d'incisions, on laisse en général le suc s'écouler de lui- même. Il résulte de ce simple fait que la gomme-résine coule ra- rement jusqu'à terre, et qu'elle prend au soleil une teinte brune que l'autre n'a pas le temps d'acquérir. B. En comparant le Balsamodendrum A gallocha Wiçnr et ARN. avec le B. Mukul Hoor. F., on est frappé d'une grande différence dans la forme des feuilles. En effet, dans le premier, des trois folioles il y en a une terminale, très-grande, très-développée, tan- dis que les deux latérales sont si réduites, qu'elles sont à peine visibles ; le pétiole est fort long. Dans le second, au contraire, la foliole terminale est trés- grande encore ; mais il ny a pas une disproportion aussi marquée entre elle et les deux latérales ; en- core est-il qu'on peut entre ces deux états trouver de nombreux passages. Si l'on compare le B. africanum Ans. au B. Mukul, on remarque tout de suite la ressemblance des deux espèces. Cependant l'inégalité des folioles est aussi moins marquée ; mais ici encore il est possible d'établir toutes les transitions entre ces deux espèces. L'étude des fleurs nous a présenté les mêmes analogies. C. Dans les trois espèces, le gynécée est semblable, et l'androcée | est fort analogue ; les loges de l'anthére sont séparées par un con- nectif qui se prolonge en un acumen plus ou moins marqué ; le disque n'offre que de faibles différences. Les caractères distinctif résideraient dans la proportion relative de la corolle et du calice. Dans le B. africanum, le calice est assez long et à peine dé- passé par les pétales, en sorte que les étamines sont exsertes, dans les fleurs máles surtout; dans le B. Agallocha, le calice est plus court, et les pétales à peu prés trois fois plus longs ; dans le B. Mukul, on a en quelque sorte un état intermédiaire. Mais ici en- core il y a des transitions entre le B. africanum etle B. Mukul, entre ce dernier et le B. Agallocha. | | [ POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES BUBSÉRACÉES. 81 D. Les considérations géographiques, sont, nous l'avons dit, celles sur lesquelles insiste surtout M. J. Hooker : « Il n'est pas pro- bable que l'on puisse trouver au Scinde, qui a la même végétation que l'Arabie et la Syrie, une plante qui croit à la frontière N. O. du Bengale. » Nous ferons remarquer que si cette considération tend à faire éloigner le B. Mukul du B. Agallocha, elle tend par contre à le faire rapprocher du B. africanum. En sorte qu'enad- meltant cette opinion, en présence des rapports qui existent entre les caractéres de la fructification et de la végétation, la plante du Scinde devrait se confondre avec celle de l'Arabie. Nous le répélons, nous sommes porté à ne voir là qu'une espèce qui, partie du Sénégal, traverserait toute l'Afrique, se retrouverait dans l'Arabie, dans l'Abyssinie, sur les cótes d'Aden et en face, . Sur l'autre rive au Scinde, et qui de là passerait dans l'Inde, s'é- tendrait jusqu'au Bengale, et reviendrait vers l'Afrique par Ma- dagasear. Et de même que, dans les trois plantes, on ne recon- naitrait que trois formes dues aux climats, de méme on n'aurait daus les produits que trois variétés de la méme substance. EXPLICATION DES FIGURES. PLancee Il. Balsamodendrum africanum ARN. Fie, 1. Coupe transversale vue à la loupe, pour montrer la disposition générale des couches. Fic, 2, Fragment de cette coupe considérablement grossie. ep, épiderme ou pseudo épiderme ; s. ep, couche sous-épidermique représentant le suber; ch, couche herbacée; l, liber; v, tubes libériens. Ces tubes ne semblent contenir de matière gommo-résineuse qu’accidentellement ; le plus souvent ils ne renferment que de l'air, ils n'ont pas de parois. propres, ils sont limités comme les méats par des cellules aplaties. ch', deuxième zone cel- lulaire contenant du bdellium ; l’, deuxième couche de fibres libériennes en voie de formation; zg’, couche génératrice préparant une troisième couche de tissu cellulaire à bdellium; v', vaisseaux ou tubes libériens en voie de formation ; z'g', parties les plus jeunes de la couche génératrice ; vp à vi, couches ligneuses; vp, vaisseaux ponctués; vt, trachées déroulables ; m, moelle; zm, rayon médullaire. Fe. 3. Coupe verticale, Les mêmes lettres ont la même signification. YIT. 6 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON DU MUSÉE DES COLONIES FRANÇAISES. (CONTINUÉ pu voL. VII, PAGE 248.) Simarougées. — L'herbier dont nous poursuivons l'étude con- tient deux plantes de cette famille, si toutefois il est bien démontré que le genre Irvingia, établi en 1860 par M. J. D. Hooker (1), doive être sans contestation rapporté aux Simaroubées. Une seule espèce d'/rvingia a été récoltée aux environs de notre comptoir du Gabon. M. Aubry-Lecomie est le premier qui l'ait fait connaître en Europe, sous le nom de Mangifera gabo- nensis. Ses fruits drupacés sont en effet trés-analogues à ceux d'un Manguier, par la forme, la couche charnue de leur mésocarpe, et la surface laineuse de leur noyau monosperme. Les fleurs n'a- vaient probablement pu être analysées à cette époque ; on savait seulement que, vues à distance, ces « fleurs blanchâtres sont semblables à celles du Mangifera indica ». Ainsi s'exprimait en février 1858 le docteur O'Rorke, qui, sur les indications de M. Aubry-Lecomte, donna à cette époque une description som- maire du M. gabonensis , dans le Répertoire de pharmacie. «C’est, dil ce savant, un Maneuier... de la famille des Térébin- thacées, espèce non décrite auparavant. Il est extrêmement com- mun sur toute la côte d'Afrique, depuis Sierra-Leone jusqu'au Gabon. Son port différe du Mangifera indica, et ressemble assez à celui de nos Chênes ; sa hauteur est de 15 à 20 mètres, son diamètre de 05,75 environ. Ses fleurs sont semblables à celles du M. indica, mais les feuilles sont plus courtes et moins lancéolées. Le fruit, appelé Z ba, est une drupe jaune, de la grosseur d’un œuf de cygne, comestible pour les naturels. Il contient un noyau aplati, tomenteux, renfermant une amande blanche, oléagineuse, (1) Linnean Transact., XXIII, 167, ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 83 agréable au goût, pourvue d'un épisperme rougeâtre. C'est avec cette amande que se prépare le pain de Dika.....» Nous revien- drons tout à l'heure sur cette substance, qui peut devenir d'une certaine importance pour le commerce de notre établissement du Gabon. Cet arbre est encore appelé Manguier sauvage parles Francais établis au Gabon, à ce que rapporte le P. Duparquet. Les indi- genes le nomment Oba, Mais le docteur Griffon du Bellay, obser- vateur trés-serupuleux, nous avait, il y a bientót trois ans, fait connaitre que l'Oba n'avait pas la méme fleur que le Manguier, et je trouve, dans le journal de ses observations, une note qui indique qu'il n'a pas d'étamines avortées, comme le Mangifera indica qu'on cultive au Gabon, où il a été introduit (4). L'analyse des fleurs de l'Oba que portaient les échantillons du P. Duparquet (n. 67), et ceux de M. Griffon du Bellay lui-méme (n. 217), nous a prouvé que l’Oba devait être rapporté au genre Zrvingia. Ses fleurs, normalement tétramères (2), présentent en effet, sur . un court réceptacle convexe, un ealice gamosépale, à quatre divi- sions plus ou moins profondes, obtuses au sommet, et dont la préfloraison n’a pu être déterminée jusqu'ici. Les pétales, qui ne Sont pas constamment blanchâtres, puisque M. Griffon du Bellay les dit d’un jaune pâle et légèrement verdâtre, sont libres, cadues, et imbriqués dans la préfloraison. L'androcée est diplostémoné ; . vec quatre pétales, on observe huit étamines, dont quatre, oppo- Sitipétales, sont longtemps plus courtes que les quatre autres. Leurs filets sont corrugués dans le bouton, et leurs anthéres bilo- Culaires sont d'abord introrses. L'insertion des étamines se fait (4) De là encore une confusion qu'il faudra désormais éviter. Nos marins disent que les Manguiers ne sont pas indigenes au Gabon ; ils appliquent cette opinion au Manguier de l'Inde, aussi bien qu'au Manguier sauvage ou Oba. Ce dernier doit Cependant, comme ses congénères, être une plante d'origine africaine. (2) 1 y a des fleurs à cinq et, bien plus rarement, à trois parties. — Quant aux affinités du genre Irvingia, elles nous semblent tout aussi évidentes avec les Bur- séracées et autres familles voisines qu'avec les Simaroubées syncarpées. Les Irvin- gia n’ont pas d'écailles à la base de leurs étamines; leur saveur n'est point amère, ete, 84 ÉTUDES SUR L'IERBIER DU GABON, en dehors de la base d'un disque hypogyne qui présente buit sillons ou encoches correspondant aux filets staminaux ; ce disque est à l'état frais « d’une belle couleur jaune-citron ». L'ovaire, atténué en un style à tête stigmatifère très-peu prononcée, ren- ferme un seul ovule dans chacune de ses loges. L'ovule, incom- plétement anatrope, est suspendu à l’âge adulte, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors. J'ai pu examiner un gynécée assez jeune pour observer les ovules à l'état d'une petite sphére ou d'un ovoide trés-court, à grand axe horizontal ou légérement ascen- dant. A cet âge, un simple bourrelet équatorial, peu saillant, représentait les téguments ovulaires. A la méme époque, on voyait encore, au-dessus de chaque ovule, une petite saillie du placenta, semblable à celle qui se produit dans les Euphorbiacées, et représentant un premier rudiment’ d'obturateur. Le fruit de l'Oba ne nous est connu que par son endocarpe, noyau de la forme d'une amande verte, plus ou moins allongé, irréguliére- ment ovale, comprimé, avec une paroi ligneuse trés-épaisse et extrémement dure, recouverte extérieurement de filaments fibreux : courts et solides, plus ou moins feutrés et souvent mélangés d'une petite quantité de pulpe desséchée. Lorsqu'on fend ce noyau sui- vant ses bords, on voit qu'outre une vaste cavité qui contient la graine, il renferme une loge stérile étroite, en forme de croissant, parallèle à la surface convexe d'un des bords du noyau, et quel- quefois réduite à une sorte de fissure linéaire et arquée, extréme- ment peu prononcée. La graine est à peu prés aussi de la méme . forme que celle de l'Amandier, souvent cependant un peu plus aiguë aux deux extrémités, et lisse, luisante à la surface, de manière à rappeler eelle d'un grand nombre de Sapotées. Le tégument séminal se dédouble facilement sur les graines sèches que nous avons entre les mains. Entre la membrane extérieure, mince, sèche, et la membrane intérieure plus épaisse, et comme subéreuse, de nombreux faisceaux vasculaires se dessinent, presque parallèles et peu anastomosés, à direction générale presque transversale. L'embryon, épais et charnu, présente deux gros cotylédons appli- ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 85 qués l'un contre l'autre. La radicule cylindro-conique est cachée dans une sorte de canal formé par les espèces d'auricules que présente la base des cotylédons. Le sommet de la radicule, trés- brièvement apiculé, se voit seul dans l'ouverture extérieure et cireulaire de ce canal. A celte graine s'applique parfaitement ce que disent MM. Bentham et Hooker, dans les Addenda et cor- rigenda de leurs Genera (993) : « Irvingia. Character embryonis sic 'corrigatur : albumen 0. » Mais ce caractère ne saurait être attribué au genre tout entier ; et les mêmes auteurs étaient égale- ment dans le vrai, en disant à la page 314 du même ouvrage : «embryo in awi album inis copiosi. rectus », car telle est exacte- ment le cas de l’/rvingia Smithii Hook. F., dont l'embryon ver- dátre. tranche trés-nettement sur la blancheur de l'albumen, bien plus épais que lui du côté du dos des cotylédons. ll n'y a pas be- soin d’insister sur ces faits, pour montrer combien exagèrent le nombre des divisions génériques ceux qui s'appuient, pour en établir de nouvelles, sur l'absence ou la présenee de l'albumen : caractère dont le mode d'évolution du périsperme démontre le peu de valeur dans un grand nombre de groupes végétaux. .L'Oba est un arbre assez commun, non-seulement prés du littoral, mais surtout dans les forêts de l'intérieur du Gabon. Il a ordinairement, suivant M. Griffon du Bellay, de 8 à 10 mètres de hauteur, mais nous savons qu'il peut devenir bien plus grand en- core. De son tronc se dégagent des branches longues, élalées, peu rameuses. Les rameaux sont, comme elles, recouverts d'une écorce grisâtre, avec les extrémités vertes, striés irréguliérement suivant la longueur et terminés par un bourgeon « allongé, acu- miné, recourbé en aléne, à la base duquel est située une feuille ». C'est-à-dire que les stipules supra-axillaires, qui appartiennent à la dernière feuille, se comportent ici, comme dans lous les Irvin- gia, dela même facon que celles des Artocarpées, et enveloppent toute la portion extrême du jeune rameau, jusqu'au jour oü elles se détacheront à peu prés circulairement par leur base, pour dé- gager les feuilles suivantes. Cette « sorte de spathe, dit encore 86 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. M. Griffon du Bellay, est un des caractères distinctifs les plus précis de l'Oba ». W est. vrai qu'elle constitue un caractère bien peu commun en dehors de quelques groupes fort éloignés de celui-ci. Les feuilles, dont le pétiole est assez court (: centimètre environ), sont trés-variables de taille. Elles ont souvent un dé- cimètre de longueur, sur un demi- décimétre de largeur ; mais il y en a dont les dimensions sont doubles. Leur forme est ovale ou elliptique-aigué, à sommet brièvement acuminé dans un grand nombre de cas. Leur base est plus souvent atténuée en coin qu'a- rondie et fréquemment insymétrique , l'une des deux moitiés présentant une tendance à former une sorte d'aurieule peu pro- noncée. Lisses et brillantes eu dessus, quand elles sont fraiches, plus ternes en dessous, minces et séches, méme quand elles sont vivantes, elles possédent une belle teinte d'un vert sombre. Leurs nervures pennées, formant un réseau assez délicat, sont surtout visibles et proéminentes à la face inférieure, où elles présentent une teinte blanchâtre. Le véritable caractère des inflorescences nous échappe. Situées à l'aisselle des feuilles, et plus rarement à l'extrémité des jeunes rameaux, elles forment probablement une grappe, simple ou peu rameuse, de eymes pauciflores. Les axes sont gréles, noirâtres sur la plante sèche, renflés çà et là au ni- veau des divisions. Jusqu'à présent on a défini l'inflorescence des Irvingia : une panicule. Par les caractères qui précédent, il n'y a évidemment qu'une des trois espèces du genre /rvingia décrites par M. J. Hooker qui se rapproche de celle-ci : c'est P7. Barteri, qui en est tout au plus une forme, ear il s'agit d'une espéee dont plusieurs carac- téres extérieurs sont extrêmement variables. ll n'y a pas, en tout cas, à hésiter sur le nom spécifique à appliquer à l'Oba, celui de gabonensis a pour lui l'antériorité, quoiqu'il accompagne une description bien moins scientifique que la caractéristique si pré- cise du botaniste anglais. Celui-ei nous apprend d'ailleurs que les colons de la côte occidentale d'Afrique nomment l’Z. Barteri « wild Mango », comme ceux de notre établissement appellent ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON, 87 l'Oba « Manguier sauvagé ». Ce dernier fleurit au Gabon plu- sieurs fois par an. Ainsi M. Griffon du Bellay indique qu'il s'est eouvert de fleurs en novembre 1862 et en aoüt 1863. La récolte des fruits se fait surtout en novembre et en décembre. Outre les indications présentées par M. O'Rorke dans sa Note sur le pain de Dika, nous devons à l'obligeance de M. Aubry- Lecomte quelques renseignements sur cette substance intéressante. Les indigènes mangent le sareocarpe pulpeux de l'Oba; mais sa saveur térébinthacée, analogue à celle des Mangues, est bien plus prononeée encore, de sorte que les Européens n'apprécient que fort peu un seiblable aliment. La graine seule sert à préparer le dika (odika, d'après le P. Duparquet). On brise les noyaux ; les graines sont broyées dans un mortier, puis jetées dans un chaudron préalablement garni à l'intérieur de feuilles de Bananier. Sous l'influence d'un feu lent et doux, la fusion se produit; puis la substance refroidie se prend en une masse assez analogue au benjoin amygdaloide, tachetée de brun et de blane. Les parties brunes constituent cette sorte de cacao qui peut servir, étant sucré et aromatisé, à préparer ce que M. O'Rorke nomme le chocolat des pauvres, Sa couleur et sa consistance naturelles sont bien celles du cacao ; mais il n'en a pas le parfum. Les taches blanches représentent la matiére grasse, ou beurre de Dika, assez ana- logue aussi à celui du Cacao. MM. Gellée fréres à Paris, Pilastre à Rouen, et Mazurier au Havre, ont proposé d'employer cette matière grasse à plusieurs usages industriels; on en a préparé une substance analogue à la stéarine, dés parfumeries fines, des cérats, des savons à base de soudé, etc. La substance brune a — déjà servi, dit-on, à falsifier les chocolats. Les Gabonais emploient WV'ailleurs le pain de Dika comme aliment; ils l’associent râpé à différents mets, principalement aux Bananes cuites. Mais, peu dé- licats, à ce qu'il parait, sur les saveurs, ils ne consomment guére qu'un dika dont le goüt est celui de la fumée ; car les insectes en sont très-friands, et afin de préserver les pains contre leurs atta- ques, on a l'habitude de les suspendre pendant plusieurs mois en 88 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. dedans du sommet des habitations où ils reçoivent la fumée de tout le feu qui se fait dans l'intérieur de la case. Il y a une Simaroubée vraie, à ovaires distincts et à styles réu- nis, parmi les plantes du Gabon de l'herbier du P. Duparquet (n..63). C'est un arbuste à feuilles composées-pennées, trés-ana- logues à celles du Quassia amara, et aussi améres qu'elles. Seu- lement l'espèce d'aile qui est si prononcée sur les côtés du rachis, dans la p'ante américaine, n'est que rudimentaire dans celle dont nous nous occupons actuellement. La fleur présente aussi quel- ques différences qui méritent d'étre constatées, car elles semblent faire de cette plante une espèce du genre Simaba plutôt qu'une espèce du genre Quassia. Aussi l'avions-nous (Adansonia, VII, 381) appelée provisoirement S. africana. Mais quelles sont les différences essentielles. qui séparent l'un de l'autre les deux genres Quassia et Simaba? Il y en aurait trois, suivant la plupart des auteurs : 4° La portion du réceptacle qui supporte le gynécée, et qui le sépare de l'androcée, est presque lisse dans ies Quassia, tandis qu'elle est cannelée et partagée en arêtes plus ou moins saillantes dans les Simaba, X Les pétales des Simaba sont éta- lés dans l’anthèse, tandis que ceux des Quassia ne s'étalent pas et demeurent cohérents en formant une sorte de tube tordu. 3° La préfloraison de la corolle, qui est tordue dans les Quassia, serait valvaire dans les Simaba : « petala.... patentia valvata », disent MM. Bentham et Hooker (Gen., 308). Ce troisième carac- tère différentiel repose sur une erreur d'observation, car les pé- tales de tous les Simaba brésiliens que nous avons pu observer sont fortement tordus dans le bouton, ou exceptionnellement im- briqués, le bord recouvrant d'un des pétales devenant recouvert, comme l'autre, dans un petit nombre de fleurs. Le second carac- tère est plus vrai dans la plupart des cas. Cependant la corolle des Simaba s'étale plus ou moins, suivant les espèces, et dans les fleurs bien épanouies du Quassia amara que nous avons vues dans les herbiers, et surtout à l’état (rais, dans nos serres, les pétales peuvent s'étaler lors de l'anthése, comme les a trés-bien repré- ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 89 sentés, dans la planche du Dictionnaire d'histoire naturelle Turpin, qui avait vu la plante en fleur, dans nos colonies d'Amérique. Ce caractère, füt-il constant, n'aurait d’ailleurs guère plus d'impor- tance que le premier de tous, le seul qui soit incontestable : les filets staminaux des Simaba, ou plutôt l'écaille dont ils sont mú- nis intérieurement, prés de leur base, imprime sur le torus des dépressions plus ou moins profondes, séparées par des angles plus ou inoins saillants, et ces dépressions sont nulles, ou à peu prés, dans le Quassia amara, où cette portion de l'axe floral a tout à fait la forme d'un trone de cóne renversé. Mais nous ne saurions appliquer à ce caractére différentiel unique une valeur assez con- sidérable pour séparer deux genres. Nous proposons done de faire des Simaba une simple section du genre Quassia; et si notre opinion est adoptée, notre S. africana deviendra le Quassia africana (1), dont l'analogie avec le Q. amara ne pourra être méconnue; mais qui, outre les caracléres ci-dessus énoncés, en (1) QuassiA AFRICANA (Simaba africana H. BN, in Adansonia, VII, 381). Frutex, ut videtur, ligno albido; ramis ramulisque omnino glabris. Folia, uti planta tota glaberrima et amarissima, alterna, plerumque 5-foliolata (ad 40 cent, longa); foliolis pinnatis oppositis sessilibus oblongo-lanceolatis (ad 18 cent. longis, 6 cent. latis), basi longe angustatis, lateralibus nonnihil inæquali-attenuatis; ad apicem longiuscule acuminatis; summo apice obtusiusculo; integris v. obsolete sinuatis membranaceis glaberrimis penninerviis, fere aveniis, subtus pallidioribus, basi articulatis; costa gracili glabra, ad insertionem foliolorum transverse articu- lata, adulta subtereti, juniore lateraliter obsolete bialata. Flores hermaphroditi racemosi; racemis terminalibus ramulo multo tenuioribus simplicibus (ad 5 cent. longis); bracteis oblongis arcuatis uni v. paucifloris pedicellis paulo brevioribus , caducissimis, Pedicelli graciles glabri (3, 4 mill. longi). Calyx brevis 5-fidus; lobis rotundatis, imbricatis, demum patentibus. Petala calyce multo longiora (8 mill.), oblonga subspathulata, basi paulo latiora, apice obtusa, margine ciliolata, in ala- bastro contorta, demum patentia, Stamina 10 æquilonga cum petalis circa basin tori brevis obpyramidati longitudine 10-sulcati inserta; filamentis liberis, basi glabris attenuatis, ad apicem longe subulatis, intus basi squama obovato-subspa- thulata, apice rotundata, dense ciliata villosula filamento adnata munitis; antheris oblongis introrsis rimosis, demum versatilibus. Carpella 5 oppositipetala libera summo toro insidentia ; ovariis unilocularibus uniovulatis; ovulo pendulo ; micro- pyle extrorsum supera ; stylis 5 basi liberis, mox attenuato-subulatis in columnam unam longitudine 5-sulcam subulatam coalitis; apice stigmatoso vix incrassato pulposo, Fructus ignotus. — Crescit in Gabonia, ad montem dictum Bouet, ubi lores (verisimiliter virescentes) decembre gerentem legit cl. Duparquet.(Exs. n.68.) . 90 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. différera encore par sa patrie, ses fleurs bien plus petites et la coloration jaunâtre de ses pélales. ll est logique de recommander à ceux des médecins de Ja marine qui voyagent dans ces contrées de faire des essais avec cette plante, qui doit être extrêmement tonique, peut-être stomachique et fébrifuge, et qui pourra rendre de grands services dans un pays où l' Européen est attaqué de tant de maladies contre lesquelles les amers énergiques peuvent être si précieux, | EXPLICATION DES FIGURES. + PLranceg VII, Fi. 4. Rameau fleuri de Quassia (Simaba) africana. Fio, 2. Fleur grossies —— Fic, 3. Fleur grossie (coupe longitudinale). RECHERCHES LES VAISSEAUX LATICIFÈRES Par M. Auguste TRÉCUL, . Membre de l’Académie des sciences. (CowrmvE pv voL, VII, PAGE 342.) XVIII LACUNES A GOMME DANS DES QUIINÉES (1). Prés des Clusiacées se place un petit groupe de végétaux sur l'importance taxinomique desquels les botanistes ne sont pas cóm- plétement d'accord. Je crois avoir lieu d'espérer que l'étude sui- vante de leur suc propre pourra être de quelque utilité pour la Solution du point en litige. Aublet, qui trouva la plante type de ce groupe, n'a rien dit de son suc. M. Crüger, en décrivant dans le Linnea de 1847 une espéce recueillie par lui à la Trinité, la désigna comme plante non lactescente, et crut devoir la rapporter aux Ternstræmiacées. Notre confrére, M. Tulasne, qui en observa un plus grand nom- bre d'espéces (Annales des sciences naturelles, h° série, t. XI, 1849), en fit une tribu qu'il classa à la fin des Clusiacées. M. Choisy (Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Genève, t. XII, 1850) proposa d'élever les Quiinéacées au rang d'un sous-ordre distinct des Guttifères ou Clusiacées. Comme la structure des tiges n’entrait pas dans le plan d'études de MM. Tulasne et Choisy, (4) Lu à l’Académie des sciences, le 29 octobre 1866 (Compt. rend., LXIL, 717). 92 RECHERCHES ces phytologistes ne s’occupèrent pas des vaisseaux propres de ces végétaux. Enfin, MM. Planchon et Triana, qui sont disposés à regarder les stipules de ces plantes comme des petites feuilles stipuliformes (Ann. des sc. nat., h° sér., 1861, t. XV, p. 308), pensent que, par cette considération, toute distinction réelle dis- parait entre les Quiinées et les Calophyllées. Malgré cela ces deux botanistes conservent les Quiinées comme tribu dans les Clusia- cées ; el ils disent, quelques lignes plus haut, que cette tribu s'éloignerait de la généralité des Clusiacées, non-seulement par la présence des stipules, mais aussi par l'absence presque absolue d'un suc laiteux dans ses tiges. Néanmoins ils ajoutent que « ce » dernier caractère n'est vraiment pas distinctif, en ce sens que » les Quiinées laissent couler de leurs tiges coupées plus ou moins » de matière résineuse analogue à celle qui donne un aspect lac- » tescent aux exsudations d'autres Guttifères. Il n'y a donc là que » des différences de degrés. » Ces habiles botanistes, n'ayant probablement eu à leur disposi- tion que des plantes sèches, ne se sont point appliqués à l'examen des organes qui renferment le suc concrété sur les sections trans- versales aprés son exsudation. Ils ont supposé naturellement que ces vaisseaux avaient la structure propre à ceux des Clusiacées. Il en est cependant tout autrement, et ils s'en fussent aperçus aisément s'ils avaient eu sous les yeux des rameaux de plantes vivantes. Ils eussent remarqué que le suc propre ne coule pas de l'écorce, mais seulement de la moelle. Alors une coupe transver- sale leur eüt montré que les vaisseaux qui laissent échapper ce sue ont une constitution différente de celle des laticifères des autres Clusiacées. Soumetlant à l'observation microscopique les espèces de cette famille cultivées au Jardin des plantes, j'ai reconnu d'abord que le suc propre du seul Quiina qui s'y trouve n'est pas laiteux, mais limpide, épais, soluble dans l'eau et de nature gommeuse ; ensuite que les cavités qui le contiennent n'ont pas de paroi cellulaire propre comme les laticifères des Clusia vrais. Ce sont de simples SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 93 lacunes de grandeur variable formées par la destruction de cel- lules médullaires pleines de grains d'amidon. De telles lacunes s'observent dans la tige et dans les feuilles. Après les avoir étudiées sur la seule espèce vivante au Muséum, le Quiina Decaisneana, j'allai demander à l'herbier de cet établis- sement quelques fragments des espéces desséchées que l'on y conserve. Je trouvai là M. Tulasne, qui, avec sa bienveillance habituelle, me fit remettre un petit tronçon de rameau et une feuille de l'une des plantes qu'il a décrites, le Quiina obovata. Voici ce que j'ai observé sur ces deux végétaux. Le tronçon de tige du Quiina Decaisneana avait 14 millimètres de diamétre environ à la base, et sa moelle elliptique était large de 9 millimètres sur 7. Au centre de cette moelle se trouvait une lacune pleine de gomme, qui avait 1"",5 de diamètre, et à côté une autre beaucoup plus petite. IT y avait en outre, au pourtour de cette moelle, vingt-sept lacunes de dimensions diverses, beau- coup plus étroites que la centrale, qui était la plus grande de toutes. Vers le haut du troncon, trente-deux lacunes, de dimen- sions variées aussi, étaient à la périphérie de la moelle, et trois autres dans le centre de celle-ci : une de 2 millimétres de diamé- ire, une de 1"",35, et une troisième de 0"",12. Dans cette tige, les parois des cellules en voie de gommification présentaient un état différent de celui qu'avaient les cellules en voie de modifica- lion dans les feuilles. Dans ces derniéres, la membrane était plus profondément transformée dans ses strates externes, tandis que dans la tige les strates externes de la membrane étaient les mieux conservées. L'extérieure demeurait solide au contact de l'eau, quand les internes se gonflaient d'autant plus qu'elles étaient plus rapprochées du centre. Au reste, l'amidon disparaissait le premier, et les utricules étaient alors ou vides en apparence ou pleines de mucilage. die Le rameau de Quiina obovata, large de 5 millimétres, montrait sur la coupe transversale neuf lacunes à la périphérie de la moelle, et au centre de celle-ci une autre lacune de méme largeur que les 94 RECHERCHES plus grandes ; une dernière, plus petite, était à quelque distance de la centrale. De méme que dans la tige du Quina Decaisneana, il n'existait rien de semblable dans l'écorce. Les feuilles étaient pourvues de lacunes semblables dans la ré- gion médullaire du pétiole et de la nervure médiane du Quiina obovata, et de plus dans les nervures secondaires du Q. Decais- neana. Les autres nervures n'en présentaient pas, non plus que le parenchyme de la lame. La structure de ces pétioles et de ces nervures est tellement différente de celle des mêmes organes chez les Clusiacées nom- mées dans mon travail, qu’elle mérite une description détaillée. Une des feuilles que portait la tige du Qutina Decaisneana qui vient d’être mentionnée était longue d'environ 5 décimètres et large de 14 centimètres, Son pétiole, comme cela arrive le plus ordinairement, n'avait pas la même structure à la base que plus haut. Dans la base renflée, le système fibro-vaseulaire ne forme point comme au-dessus une zone ellipsoïde continue, à contours plus ou moins ondulés. Il y a seulement, vers le côté externe, une sorte d'are fibro-vasculaire formé de quelques faisceaux, avec une grande lacune à gomme dans la courbure de l'arc. Vers les extrémités de celui-ci sont, de chaque côté, deux petits cercles de fascicules vasculaires placés sur un plan paralléle à la corde de l'arc. Ils ont, au moins l'un d'eux, une étroite lacune gommeuse au milieu. Dans chacun des angles du pétiole sont de pareils cen- tres vasculaires plus ou moins complets, avec ou sans lacune à gomme. Au contraire, des coupes transversales de la région moyenne du pétiole offraient au milieu un grand cercle fibro-vas- culaire principal continu, de chaque côté duquel étaient, dans l'é- corce, deux faisceaux circulaires : l'un plus fort, l'autre plus ténu. Le moins ténu de ces faisceaux latéraux, formés aussi d’un cercle fibro- vasculaire avec liber tout à l'entour, avait une moelle dont le centre était occupé par un canal gommeux. La couche ligneuse du grand cercle fibro-vasculaire central avait une épaisseur relativement peu considérable, mais la moelle SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 95 qu'il environnait était au contraire proportionnellement très-large et elle présentait une disposition anatomique digne d'intérêt ; car seize canaux à gomme y alternaient avec des productions fibro- vasculaires distribuées suivant deux groupes principaux : l'un, dans le demi-cylindre médullaire répondant au côté externe du pétiole, était composé d'environ sept faisceaux réunis en deux groupes secondaires, qui formaient comme une lame transversale ; l’autre groupe, situé dans le demi-cylindre médullaire répondant au côté supérieur ou interne du pétiole, était composé aussi d'en: viron sept faisceaux fibro-vasculaires, dont deux inégaux détachés sur les côtés du groupe, suivant un autre plan, communiquaient à ce second groupe, vu transversalement, la figure d’un arc im- parfait. id Jo C'est dans le parenchyme médullaire placé autour et entre ces productions ligneuses que sont les lacunes à gomme. Quatre sont entre cet arc intramédullaire et le grand cercle fibro-vasculaire qui entoure la moelle. Deux (une de chaque côté) sont prés des extrémités de l'arc et en dehors de lui ; deux sur la ligne corres- pondant à la corde de ce méme arc. Les huit autres lacunes sont dans l'espace médullaire placé entre la seconde production ligneuse transversale (du côté externe de la moelle) et le grand cercle fibro-vasculaire. Au milieu de cet espace parenchymateux est la plus grande de toutes ces lacunes, et autour d'elle, à distance, sont éparses les autres, qui sont beaucoup plus petites et de dimensions variées. | La nervure médiane de la feuille, quoique ayant une structure notablement différente, a cependant beaucoup d'analogie avec le pétiole, Dans ce dernier, le cylindre ligneux est continu dans tout son contour. Dans la nervure médiane, au contraire, on a, sur des coupes transversales, deux arcs ligneux inégaux, disposés en sens inverse, de maniére que leurs cordes soient tournées l'une vers l'autre, Le plus petit de ces arcs correspond à la face supé- rieure de la nervure, le plus grand à la face inférieure. Les deux groupes de productions ligneuses intramédullaires 96 RECHERCHES qui existent dans le pétiole, se retrouvent aussi dans la nervure médiane, et là ehacun d'eux est étendu suivant la corde de chacun des ares fibro-vasculaires de cette nervure, sans que toutefois les extrémités de ces cordes ligneuses viennent en contact avee les extrémités des arcs. Les lacunes à gomme, en nombre variable, sont réparties dans le parenehyme qui est placé entre ces divers groupes d'éléments fibro-vasculaires, Il y en avait une assez grande au milieu de l'es- pace médullaire compris entre larc ligneux supérieur et la lame ligneuse qui lui sert de corde, c'est-à-dire dans la courbure de l'are. Elle était quelquefois accompagnée d'une plus étroite. Une autre lacune à gomme, assez grande aussi, était vers le milieu de l'espace interposé entre cette corde ligneuse de l'arc supérieur et la corde ligneuse de l'arc inférieur. Il y avait, en outre, de dix à seize lacunes gommeuses entre l'are ligneux inférieur et sa corde fibro-vasculaire. Une de ces laeunes, située vers la région moyenne de cet espace, était de beaucoup la plus large : elle avait 0"",55 de diamètre. Les autres étaient irrégulièrement distribuées. Les nervures secondaires ont une constitution plus simple que la nervure médiane, car leur systéme fibro-vasculaire consiste en un seul are ligneux, muni aussi de sa corde, formée par une lame ligneuse également. La courbure de cet arc est tournée vers la face supérieure de la feuille et sa corde vers la face inférieure. Une seule lacune à gomme est au milieu de la moelle comprise entre l'arc et la corde. Les nervures tertiaires étaient dépourvues de lacunes gommeuses. Dans une feuille de plus petite dimension cueillie sur une plante plus chétive de la méme espèce, la coupe transversale de la ner- vure médiane présentait, comme celle de la grande feuille qui vient d'étre déerite, deux ares ligneux tournés en sens inverse ; mais il n'y avait qu'une seule corde ligneuse, et elle correspon- dait à l'arc inférieur. La corde de l'are supérieur était représentée seulement par deux petits faisceaux, un de chaque côté, prés de SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 97 chacune des extrémités de l'arc. Entre ces deux faisceaux était une grande lacune à gomme, contenue par conséquent dans le parenchyme embrassé par cet are supérieur, Plusieurs canaux gommeux étaient, comme dans l'autre feuille, répandus entre l'arc inférieur et sa corde. La feuille du Quiina obovata, beaucoup plus petite que les pré- cédentes, était construite sur le méme type. Une coupe transver- sale, prise dans la région moyenne de son pétiole, offrait une zone fibro-vasculaire continue et de figure ovale, dont la parlie rétrécie regardait la face supérieure de la feuille. Cette zone li- gneuse entourait une moelle qui était partagée en deux parties par une lame fibro-vasculaire également, disposée parallélement au plan des faces de la feuille. Chaque moelle partielle était presque entièrement occupée par une grande lacune gommeuse. Aucune trace de vaisseaux propres n'existait dans l'écorce. Celle-ci con- tenait seulement, de chaque côté, trois faisceaux vasculaires en- tourés de liber, dont je n'ai pas à tenir compte ici, parce qu'ils ne renfermaient pas de canaux gommeux. La nervure médiane étudiée vers le milieu de la feuille mon- - trait, comme celle du Quiina Decaisneana, deux arcs ligneux inverses, l'inférieur notablement plus grand que le supérieur. A la corde de ce dernier répondait une lame ligneuse qui semblait la prolongation de celle qui partageait en deux la moelle du pé- tiole. Une seule lacune gommeuse assez grande était dans chacun des ares de cette nervure médiane. J'ai déjà dit plus haut que les Dervures secondaires de cette feuille n'offraient pas de canal gommeux. | Examinons maintenant l'origine et la constitution de ces lacunes à gomme. Elles résultent de la désorganisation des cellules de la moelle, dont l'altération peut commencer par une seule cellule ou par plusieurs à la fois. C'est le contenu non amylacé qui parait se modifier le premier. Une certaine obscurité, ressemblant à une légére émission de substance gazeuse, se manifeste dans l'utricule; VII. 7 98 | RECHERCHES puis la membrane et l'amidon se modifient. Les grains amylacés paraissent eux-mêmes quelquefois se vider et devenir sombres à l'intérieur, avant de disparaître tout à fait. Après leur disparition, la cellule semble souvent complétement vide ; mais cet état s'ob- serve surtout dans les cellules du pourtour de lacunes déjà gran- des. Au début de ces lacunes, le contenu de chaque utricule se résout en une masse homogène blanche brillante, qui emplit la cavité. De telles cellules tout à fait isolées se rencontraient assez fréquemment vers le pourtour de la moelle. Cette matière brillante, au lieu de former une masse unique, est quelquefois divisée en trois. Elle est soluble dans l'eau, et son éclat n'est pas altéré par le contact de l'alcool. Dans quelques autres cellules, où la forma- tion de la gomme est un peu plus avancée encore, le contenu de ces cellules prend, sous l'influence de l'aleool, l'aspect et la teinte blonde caractéristiques des matières gommeuses précipitées - cet agent chimique. à Pendant que l'amidon se résout en gomme ou disparaît tout à fait, la membrane utriculaire acquiert la propriété de se gonfler ou méme de se dissoudre dans l'eau. C'est vers cette phase de la transformation que, la cellule s'amollissant, une lacune se montre ` à la place de l'utrieule ou des utricules liquéfiées. Le gonflement des membranes est fort intéressant à observer au bord de ces lacunes, principalement autour de certaines d'entre elles déjà grandes. Les cellules limitantes ont souvent leur mem- brane gonflée dans la moitié ou les trois quarts de leur surface contigué à la lacune, et le gonflement se manifeste sans le con- cours de l'eau ; il est antérieur au contact de ce liquide, car il est visible dans l'aleool. A un moment donné, l’eau n’exerce méme aucune action sur ces membranes tuméfiées, dont l'épaississement peut atteindre 0"",045. Plusieurs strates sont alors apparentes dans ces parois cellu- laires gonflées. Dans cet état, elles ne sont pas gommeuses, élles sont cellulosiques, au moins eu trés-grande partie, car elles de- viennent du plus beau bleu sous l'influence de l'iode et de l'acide SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 99 sulfurique; mais toutes ne se colorent pas en même temps. Les plus internes bleuissent les premières ; les autres prennent en- suite graduellement cette teinte, excepté Spenden la plus externe, qui reste incolore. Ailleurs, toutes les couches ont perdu la propriété de bleuir par l'action des mêmes réactifs ; elles se dilatent dans l'eau, et, quel- que temps aprés, leur substance, presque assimilée à la gomme des lacunes, n'est plus accusée à la surface de chaque cavité cel- lulaire que par des stries arquées, concentriques, en nombre trés-divers, plus ou moins espacées, qui finissent par se confondre avec la matière mucilagineuse qui remplit les lacunes. Cette sub- stance périphérique n'a fréquemment pas toutes les propriétés de la gomme centrale dans les grandes lacunes. Cette derniére est beaucoup plus soluble dans l'eau, tandis que la périphérique peut être encore à quelqu'un des états intermédiaires à la gomme et à la cellulose. C'est surtout ce qui se manifestait dans le pétiole du Quiina obovata, dont la coction dans l’eau n'enleva pas une épaisse couche de matière amorphe qui resta autour des lacunes. Les lacunes à gomme s'élargissent donc par la dissolution suc- cessive des cellules de proche en proche. Cette désorganisation des utricules s'effectue de facon que les lacunes peuvent avoir des contours assez réguliers, et que d'autres fois leur périphérie est sinueuse et présente des anses plus ou moins profondes. Dans quelques eas, ces anses proviennent de la réunion de deux lacunes primitivement distinctes par la dissolution des cellules qui les sépa- raient. Ces cas sont fréquemment trés-instructifs, parce qu'ils pré- sentent à la fois, sur des points rapprochés, divers états de modifi- cation des cellules.On peut y trouver en méme temps des cellules gonflées du côté de la lacune et bleuissant par l’action de l'iode et de l'acide sulfurique, avec ou sans leur amidon, et d'autres cellules agrandies privées de leurs grains amylacés et ne possédant plus qu'une pellicule mince, le reste de leur substance étant liquéfié. Ces cellules vides d'amidon et un peu assombries à l'intérieur sont ordinairement dilatées, agrandies, souvent éloignées des 100 ' RECHERCHES autres cellules, éparses dans la matière mucilagineuse, isolément ou par petits groupes de quelques utricules. Fréquemment méme, des cellules isolées dans le mucilage ne présentent plus qu'une série de stries concentriques qui se mélent peu à peu avec la gomme environnante. Quelquefois ces restes amollis de la paroi cellulaire ont disparu sur une partie plus ou moins considérable du pourtour de la cellule alors ouverte. Le contenu de cette cellule se confond à cette époque avec celui de la lacune, et bientôt il ne subsiste plus de la cellule que quelques lignes très-déliées parallèles, dont on ne soupconnerait pas l'origine si l'on n'avait pas suivi toute la série des transformations. Les canaux gommeux de la moelle de ces Quiina sont donc formés par une désorganisation des cellules, analogue à celle qui s'aecomplit dans les rameaux des Acacia, du Cerisier, du Prunier, de l'Amandier, de l'Abricotier et du Pécher. Mais ce n'est pas ainsi que sont produits tous les canaux gommeux. Ceux des Cyca- dées, par exemple, ont une tout autre origine. Je transcrirai ici ce que j'ai dit de leur développement en 1862, à la page 315 du journal Institut : « Dans le rachis d'une jeune feuille (de Cycas » revoluta) longue d'un centimétre et demi, ces canaux n'existaient » pas encore ; mais à la place que chacun d'eux devait occuper, » était un faisceau de cellules plus claires que les autres utricules » du parenchyme. Elles contenaient comme celles-ci des granu- » lations et un nucléus. Un peu plus tard ces cellules jaunissent ; » les fines granulations s'y multiplient, tandis que celles des cellu- » les du parenchyme environnant deviennent des grains d'amidon. » Vers cette époque, un petit méat, de forme et de largeur va- » riables à des hauteurs diverses, se montre au milieu du faisceau » de cellules jaune pâle. TI s'élargit peu à peu, et les cellules jau- » nes, d'abord un peu confusément disposées, se rangent autour » de lui ; celles-ci cessent alors de croître, autant du moins que » celles du parenchyme, qui continuent de s'étendre. Déjà, long- » temps avant cette époque, le méat contenait du mucilage dont » l'aleool accusait la présence. WATERS w— SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 101 » Dans les Cycas circinalis, Zamia horrida, spiralis, montana, » concinna, Encephalartos Altensteinii, les petites cellules qui » bordent le canal mucilagineux restent à parois minces ; dans le » Cycas revoluta, au contraire, ces cellules s’épaississent, surtout » du côté du canal. Là elles produisent une vraie cuticule avec » des couches sous-cuticulaires plus ou moins épaisses (1). Ce » qu'il y a de singulier, c’est que cette cuticule et les couches » sous-culiculaires les plus externes, au moins dans un age » avancé, se détruisent au contact de l'eau en se gonflant comme » du mucilage. J'ai quelquefois vu bleuir, au contact de l'iode et » de l'acide sulfurique, les couches restées intactes, avant qu'au- » cune des cellules du parenchyme ait pris la teinte bleue. » En résumé, il y a deux sortes de lacunes ou canaux gommeux : 1* les uns, formés au milieu de cellules spéciales, sont produits par l'écartement de ces cellules; 2° les autres sont dus à la dés- organisation des cellules dont ils tiennent la place. Les premiers sont des vaisseaux propres développés dans l'état physiologique des plantes ; les seconds, au moins dans nos Amyg- dalées et dans les Acacia, résultent d'une altération pathologique. Cette considération me conduit à demander si les lacunes de nos Quiinées doivent être regardées comme provenant d'un état ma- ladif. Il est difficile de répondre à cette question dans l’état actuel de nos connaissances physiologiques, attendu qu'il existe des vais- seaux propres qui certainement sont dus à la destruction des cellules dont ils occupent la place. | id Quoique les lacunes du Quiina Decaisneana aient le caractere (1) Quand je fis cette observation, tous les canaux que j'étudiai présentant le Phénomène que j'ai décrit, j'ai pensé qu'il était aisé de le retrouver; mais je me suis aperçu depuis qu'il est très-rare de le rencontrer à un état aussi pariar, parce que sans doute on n’a pas à sa disposition de feuilles suffisamment vieilles. Quand on n’aura pas de feuilles assez âgées, ce ne sera que dans les uA gom- meux les plus externes de la moelle qu'il faudra chercher cet épaississement des cellules pariétales. Alors on y verra le plus souvent des utricules plus. " moyens fortement épaissies, et dont les couches d'épaississement des cellules contigués ne seront pas adhérentes entre elles, comme elles le sont dans les couches sous- cuticulaires ordinaires, F : 102 RECHERCHES d'une désorganisation pathologique, j'ai eru remarquer que la gomme qu'elles contiennent a une action physiologique dont je parlerai dans une autre occasion. Ne pouvant, faute d'espace, m'étendre davantage sur cette question, je terminerai cette communication en rappelant que la création de la tribu des Quiinées, par M. Tulasne, se trouve jus- tifiée par la structure des plantes étudiées ici, et que MM. Plan- chon et Triana ont agi prudemmenten n'associant pas les Quiinées aux Calophyllées, comme ils avaient quelque disposition à le faire. D'un autre cóté, les mémes études anatomiques apportent de nouveaux arguments en faveur de l'opinion de M. Choisy, qui voudrait que ce groupe de végétaux füt élevé au rang de sous- ordre ou famille, sous le nom de Quinéacées. ii E XIX DES VAISSEAUX PROPRES DANS LES ARALIACÉES (1). PREMIÉRE PARTIE. De tous les vaisseaux propres, ceux des Araliacées me parais- sent avoir le moins fixé l'attention des botanistes. Je ne les vois méme cités dans aucun travail d'anatomie. Cependant ils méritent d'étre étudiós, ne serait-ce que pour les comparer à ceux des Ombelliféres, avec lesquelles les Araliacées ont tant d’affinité. J'essayerai donc d'en tracer ici les principaux caractères. Le suc propre parait être le plus ordinairement oléo-résineux (Aralia edulis, racemosa, Paratropia macrophylla, Panax acu- leata; Cussonia thyrsiflora, etc.); mais il est gommeux dans la tige des Aralia chinensis, spinosa, Panaw Lessonii, P. crassifo- lium; et des Panaw trifoliolé, pentaphylle, etc. (2). Dans le jeune (1) Lu à l'Académie des sciences le 6 décembre 4865 (Compt. rend., LXI, 1163). ` (2) Le commerce a répandu dans les collections certaines plantes qui ont un intérêt particulier. Elles”y portent les noms d’Aralia Schefflera, crassifolia, trifo- liata, diversifolia, Cookii, Hookeri, etc. Toutes, par l'aspect de leurs jeunes ra- meaux et l'épaisseur de leurs feuilles, ont un air de parenté avec l'Aralia crassi SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 103 fruit du Panaw Lessonii, ce sue est oléo-résineux, soluble dans l'alcool, insoluble dans l'eau, tandis que celui de la tige est gom- meux, par conséquent insoluble dans l'aleool et soluble dans l'eau. Les canaux qui eontiennent ee suere propre appartiennent, on le sait, à ceux qui sont dépourvus d'une membrane partieuliére, et qui sont limités par des cellules différentes de celles du tissu environnant. [ei ces cellules pariétales se distinguent des voisines par leur contenu, mais pas toujours nettement par leur forme et leur dimension. + Dans les racines, je n'ai vu de ces canaux que dans l'écorce. Comme chez les Ombellifères, ceux de la périphérie, souvent plus étroits que les autres, sont placés plus ou moins près de la couche subéreuse, et sont unis entre eux par des branches horizontales ou obliques. On pourrait croire, à première vue, qu'ils sont épars sans ordre, mais l'organogénie enseigne qu'il n’en est point ainsi. Dans les trés-jeunes racines adventives de l'Aralia edulis par exemple, les premiers vaisseaux dits lymphatiques, qui se déve- loppent au centre de l'organe, sont disposés suivant un triangle à peu prés équilatéral. Aux trois angles de ce triangle correspon- dent bientôt les trois premiers rayons médullaires, et dans l'écorce externe, en opposition avec chacun de ces rayons, naît un vais- seau propre sous la forme d'un méat triangulaire ou à quatre faces. Pendant que ce premier méat ou vaisseau propre s'élargit avec l'agrandissement de ses cellules pariétales, qui sont ordinaire- ment plus larges que les cellules ambiantes, il apparait un autre folia décrit en 1838 (Ann. of nat. Hist., t. II, p. 243) par A. Cunningham, qui le qualifie d'arbor polymorpha. De plus, quelques catalogues, que je n'ai pas eus sous les yeux, mais qu'indique le Manuel de MM. Jacques et Herincq, donnent les Aralia dits trifoliata et diversifolia comme synonymes de l'Aralia Schefflera, et MM. Van Houtte, L. Neumann, ont obtenu de graines du Panax Lessonii des plantes encore jeunes qui semblent se rapporter à la plupart des formes fournies par le commerce. Les vaisseaux propres de quelques-unes des plantes commerciales m'ayant donné des caractères dignes d’être notés, je les désignerai par les noms d' Aralia crassifolia, ou. mieux Panax crassifolium Dcne et Pich., Panaæ Les- sonii, et les deux autres par les noms français de Panas trifoliolé et Panax pen- taphylle, pour ne pas leur appliquer prématurément des noms spécifiques. 1074 RECHERCHES méat à distance de chaque cóté, puis un second un peu plus loin, et ensuite un troisième également à distance; en sorte qu'il existe alors à la périphérie de la racine vingt et un vaisseaux propres, si tous se sont développés normalement; mais il arrive parfois qu'il en nait trois d'un côté de chaque premier vaisseau et deux de l'autre, comme aussi, mais bien plus rarement, il en peut naitre quatre de ehaque cóté. Durant l'apparition de ces organes, des faisceaux secondaires se développent sur les trois faces du triangle primitif. Au dos de chacun des trois faisceaux qui en résultent correspond un vais- seau propre dans l'écorce externe. Ce vaisseau propre est opposé à un rayon médullaire secondaire, si le faisceau se divise de bonne heure. D’autres vaisseaux propres un peu plus internes naissent en opposition avec les subdivisions des faisceaux vasculaires de nouvelle génération. Dans les ramifications de ces racines, les premiers vaisseaux lymphatiques (c’est-à-dire rayés ou ponctués) ne figurent point un triangle sur la coupe transversale, mais une ellipse. C'est aux extrémités du grand axe de celle-ci que correspondent les deux premiers rayons médullaires, et c'est en opposition avec ces rayons, sous le jeune périderme, que sont produits les deux premiers vaisseaux propres. Il nait ensuite sur chaque cóté de chaeun d'eux, de distance en distance, trois ou quatre autres canaux oléo-résineux. En même temps un faisceau fibro-vasculaire s'est développé sur ehaque grand cóté de l'ellipse, et, au milieu de la partie corticale correspondante à chacun de ces deux faisceaux, est né un vais- seau propre secondaire, puis un ou deux à cóté de lui à distance, et enfin d'autres dans l'écorce plus interne. | Les racines de plusieurs autres Araliacées me semblent avoir un développement analogue. Seulement quatre, cinq où six fais- ceaux fibro-vaseulaires se forment tout d'abord autour d'un axe fibreux ; il se fait autant de rayons médullaires vis-à-vis desquels naissent les premiers vaisseaux propres, Il m'a paru aussi, dans quelques cas, qu'au lieu d'un seul laticifère primitif, il y en a deux, SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES, 105 un de chaque côté de l'extrémité élargie d'un rayon médullaire. N'ayant pas eu de ces racines à un état de développement conve- nable, j'y reviendrai dans une communication ultérieure. Manquant d'espace, je me bornerai à dire que, dans les racines plus développées d' Aralia racemosa, chinensis, ete., que j'ai eues à ma disposition, les vaisseaux propres de l'écorce externe sont distribués sans ordre apparent, tandis que ceux de l'écorce interne sont répartis suivant les lignes concentriques, et ordinairement suivant des lignes radiales parallèlement aux rayons médullaires. On observera aisément cetle disposition doublement sériée dans de grosses racines de Lierre, qu'il est facile de se procurer. Dans les racines des diverses plantes que j'ai nommées, je n'ai point vu d'anastomoses entre les vaisseaux propres de séries con- centriques différentes, c'est-à-dire sur des coupes longitudinales radiales. Au contraire, les anastomoses sont trés-fréquentes paral- lélement à la circonférence. Le rhizome de l’ Aralia edulis renferme des vaisseaux propres dans son écorce et dans sa moelle. Dans l'écorceil faut distinguer : 1° ceux da tissu périphérique qui tient la place du collenchyme de la tige aérienne; ils sont les plus étroits, et néanmoins, dans un spécimen que j'ai sous les yeux, ils ont de 0°",10 à 0°",12 de largeur, et sont un peu comprimés; 2° ceux épars dans le parenchyme supra-libérien, qui ont jusqu'à 0"",20 dans le méme spécimen, où les vaisseaux propres sont trés-grands; 3° ceux de l'écoree libérienne ou interne (il n'y a pas de fibres du liber épaissies). Cette écorce interne peut être partagée, comme chaque faisceau vasculaire, en deux ou trois fascicules du second ordre par des rayons médullaires secondaires. Dans chacun de ces fas- cieules de l'écorce interne sont deux ou trois vaisseaux propres rangés radialement (de 0"",10 à 0"",12). Les séries d'un méme faisceau principal convergent un peu vers l'extérieur, et au point. de convergence est un vaisseau propre unique, le plus large et le premier du faisceau. Au pourtour de la moelle, en dedans du cylindre normal des faisceaux vasculaires, sont d'autres faisceaux 106 RECHERCHES disposés en sens inverse, c’est-à-dire que leur partie corticale est tournée vers le centre de la moelle. Cette partie corticale est assez étendue et offre aussi un ou deux vaisseaux propres. D'autres vaisseaux propres sont répandus en assez grand nombre dans la moelle; ils ont jusqu'à 0,95 et 0°",50 dans le spécimen que j'ai cité, et seulement environ 0"",12 à 0°®,15 dans un autre rhi- zome. Outre les faiseeaux inverses du pourtour de la moelle, il y a parfois quelques autres faisceaux épars dans le centre de celle- ei, mais ces derniers n'existent pas dans toutes les tiges souter- raines. L’écorce des tiges aériennes présente quelque diversité dans la distribution des vaisseaux propres des plantes qui font le sujet de ce travail. Dans celles des Aralia edulis, racemosa, Cussonia thyrsiflora (rameau de l'année), ils sont nombreux dans la couche de collenchyme située sous l'épiderme; il y en a aussi d'épars dans le parenchyme sous-jacent, et quelques-uns apparaissent dans le tissu sous -libérien appelé tissu eribreua. Les vaisseaux propres sont autrement distribnés dans les jeunes rameaux des Aralia spinosa, Panaw aculeatum, Lessonii, crassi- folium, ete. I n'en existe pas dans le tissu superficiel de l'écorce, et dans le parenchyme supra-libérien ils sont plus ou moins épars ou disposés sur une zone étroite ou ligne circulaire assez irré- gulière. Dans le Panaw que je nomme ici pentaphylle, il y a des vaisseaux propres jusque entre les cellules externes du tissu libérien. | Dans l'écorce de l’ Aralia chinensis, les vaisseaux propres sont aussi distribués dans le parenchyme supra-libérien, mais ils sont fort nombreux et trés-rapprochés ; ils ne sont quelquefois séparés que par cinq, quatre ou trois rangées de cellules, et de très-fré- quentes anastomoses les unissent. Dans l' Aralia spinosa, ils sont généralement plus écartés et n'offrent que des anastomoses beau- coup plus rares dans les entre-noeuds. - L'écorce des jeunes rameaux du Lierre ne présente de vais- seaux propres que dans le parenchyme voisin du liber, et de trés- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 107 étroits dans le tissu sous-libérien. Dans une tige plus âgée, de 22 millimètres de diamètre, l'écorce interne était trés-dévelop- pée. Elle présentait cà et là, à 0"^,50 du périderme, des groupes libériens à fibres épaissies et pleines de grains d'amidon ; à 0"",50 de la surface du bois était une autre zone de faisceaux du liber à fibres amylacées aussi (1). Entre ces deux zones de liber et sous laderniére élaient d'assez nombreuses strates de tissu dit eribreux, alternant avec des couches minces de parenchyme. Les vaisseaux propres étaient rangés parallélement à ces couches en sept ou huit séries eoncentriques nettement dessinées, et, parallèlement aux rayons médullaires, ils formaient aussi des séries jusque dans l'écorce externe, où l'on remarquait encore trois ou quatre plans de vaisseaux propres sans ordre bien déterminé. Ces vaisseaux propres, de même que ceux de la racine, où leur disposition est semblable, ne présentaient d'anastomoses que parallèlement à la circonférence. Il en est tout autrement dans le Paratropia macrophylla, qui, _ Sous ce rapport, est remarquable entre toutes les Araliacées étu- diées ici. Dans l'écorce relativement épaisse d'un rameau de deux à trois ans, les vaisseaux propres sont très-nombreux, et, dans l'écorce sous-libérienne aussi bien que dans le parenchyme extérieur au liber, les vaisseaux propres ont dans la direction radiale une marche sinueuse, et s'anastomosent souvent par l'in- termédiaire de branches, soit obliques, soit horizontales. Il en est de même et plus fréquemment encore parallèlement à la circon- férence, où l'on observe alors de belles réticulations. La moelle des Araliacées manifeste aussi de la diversité dans - la distribution des vaisseaux propres. J'ai dit plus haut qu'ils sont épars dans la moelle du rhizome. de l'4ra/ia edulis. Cela existe aussi dans la tige aérienne, où se trouvent également, au pourtour de la moelle, des faisceaux fibro-vasculaires inverses de ceux du _ (1) Les fibres du liber épaissies de la racine, comme celles de la tige, ainsi que toutes les fibres ligneuses de ces deux sortes d'organes, étaient remplies de grains d'amidon au mois d'avril. . : ; s 408 RECHERCHES cylindre normal. Il y a en outre plusieurs autres faisceaux plus petits dispersés dans le centre de la moelle (1). L'Aralia racemosa présente aussi des faisceaux inverses intra- médullaires, et de deux à quaire autres faisceaux vers le centre de la moelle; mais les vaisseaux propres centraux sont assez rares. La tige de toutes les espèces qui suivent est dépourvue de faisceaux intramédullaires. L’Aralia chinensis montrait jusqu'à soixante vaisseaux propres vers le pourtour de la moelle, tandis qu'il n'y en avait que quatre vers la région centrale. Ces canaux périphériques sont souvent comprimés parallélement au rayon de la tige; on les trouve aussi réunis par des anastomoses. Dans la moelle, je n'en ai observé qu'au pourtour dans les Aralia spinosa, Cussonia thyrsiflora, Panaæ Lessonii, Paratropia macrophylla et Hedera Heliæ. Dans le Panaw pentaphylle, le nombre de ces vais- seaux propres périphériques de la moelle variait avec.la hauteur sur la tige. Il y en avait de quatre à dix-sept très-irrégulièrement répartis, et certaines coupes n’en présentaient pas du tout. Quand ils existaient, ils offraient quelquefois des anastomoses. Leur dia- mètre est aussi très-variable, comme au reste dans toutes les espèces. Quand les vaisseaux propres existent en même temps dans la moelle et dans l'écorce, ils communiquent entre eux à travers l'espace cellulaire produit dans le cylindre fibro-vasculaire par l'écarlement des faisceaux qui se rendent aux feuilles, et princi- palement sous le faisceau médian. Quand, avec les vaisseaux propres, il y a dans la moelle des faisceaux fibro-vaseulaires épars (1) Au-dessous de l'insertion de Ja feuille qui précédait l'inflorescence, il n'exis- tait plus de faisceaux épars dans la moelle, il ne subsistait que le cercle des fais- ceaux inverses de la périphérie de la moelle; mais quelques-uns de ces faisceaux eux-mêmes étaient doubles; il s'était développé un autre faisceau fibro-vasculaire plus petit sur le côté libérien tourné vers le centre de la moelle, Le méme phéno- mène, reproduit à un degré plus avancé encore, s'est manifesté dans l'axe prin- cipal de l'inflorescence. Là les deux faisceaux accouplés étaient unis par un liber commun à fibres épaissies, comme ceux que j'ai décrits déjà dans le tome XLI, p. 1164, et le tome LXII, p. 247 des Comptes rendus, ` SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 109 (Aralia edulis, racemosa), ces faisceaux s'unissent entre eux vis- i-vis de l'insertion des feuilles, de facon qu'une partie de leurs éléments se couche horizontalement pour constituer avec les voisins un lacis ou sorte de cloison incomplète, qui rappelle celle qu'offrent cerlaines Ombelliféres. Des branches de ceux qui sont voisins du pourtour de la moelle s'unissent aux faisceaux normaux et vont à la feuille, tandis que l'autre partie des éléments de ces faisceaux intramédullaires continue sa marche dans la moelle du mérithalle supérieur. Les vaisseaux propres de la moelle, corres- pondant à cette cloison, se ramifient aussi en ce point : certaines branches se mêlent aux faisceaux horizontaux; i) en part des rameaux qui se prolongent verticalement dans la moelle du méri- thalle suivant ; d’autres branches, au contraire, se dirigent vers l'écorce, où elles sont mises en communication avec les vaisseaux propres qui vont dans la feuille, dans le bourgeon axillaire, ou bien elles s'étendent dans l'écorce elle-même, en s'y ramifiant el se mettant en relation avec ceux de cette région. Dans les autres espéces à moi connues, la moelle de la tige n'étant point pourvue de faisceaux intramédullaires et n'ayant le plus souvent que des vaisseaux propres périphériques, ceux qui sont voisins de l'insertion de la feuille émettent des ramifications latérales, qui passent dans l'écorce, comme je l'ai dit, et s'y ana- Stomosent avec ceux du voisinage, souvent aprés s'étre ramifiés une ou plusieurs fois. L'A4ralia chinensis m'a fourni les plus beaux exemples de ce passage. Plusieurs vaisseaux propres de la moelle S'unissaient par des branches latérales, et de celles-ci partaient d’autres branches qui s'anastomosaient également, de manière à former un réseau de plusieurs mailles dans le passage méme, entre les faisceaux vasculaires, d’où certaines branches se prolon- geaient dans le parenchyme de l'aisselle de la feuille. Tous les vaisseaux propres qui vont de la moelle dans l'écorce ne passent pas à travers l'espace cellulaire signalé ; il en est quel- quefois qui traversent le tissu ligneux qui borde eet espace. Les plus nombreux exemples m'en ont été donnés par le Panaw 110 RECHERCHES Lessonii Dans le Paratropia macrophylla j'ai toujours trouvé un vaisseau propre dans le tissu ligneux, quelquefois à 0"",50 au- dessus de la sortie du faisceau moyen qui se rend au pétiole. Ce vaisseau propre passe à peu près horizontalement dans le corps ligneux, puis, arrivé dans l'écorce, il se courbe et suit le côté interne du faisceau qui va à la feuille. Les variétés de Hedera Helio: sont aussi dignes d'intérêt sous ce rapport. La grande variété à feuilles cordiformes, connue sous le nom d'Hedera Regnoriana, m'a souvent offert deux vaisseaux propres de passage, espacés l'un au-dessus de l'autre, dans l'ais- selle du méme faisceau médian. L'un de ces vaisseaux transverses, anastomosé à d'autres dans la moelle et dans l'écorce, avait en outre une petite branche verticale qui se prolongeait dans le tissu eribreux supérieur. Dans lH. hibernica, qui a moins de vigueur, j'ai retrouvé ces vaisseaux de communication, mais ils sont beau- coup plus gréles. Je n'ai pu les apércevoir dans la variété com - mune qui a moins de vigueur encore. Dans FH. regnoriana on découvre aussi beaucoup plus aisément les anastomoses que les vaisseaux propres de l'écorce effectuent entre eux vers l'insertion du pétiole. .... J'ai mentionné plus haut, pour leur suc gommeux et pour la dis- tribution différente de leurs vaisseaux propres dans la moelle, cer- taines plantes qui peut-être seront réunies en une seule espèce. J'en parlerai denouveau poar la variation qu'elles présentent aussi dans les rapports des vaisseaux propres de l'écorce avec ceux de la moelle. Dans les Panaw Lessonii, crassifolium, trifoliolé et pentaphylle, les vaisseaux propres de. l'écorce contractent entre eux.de nombreuses anastomoses à l'insertion de la feuille, princi- palement dans le tissu placé entre la base du pétiole et le corps ligneux. Dans ce point, chez le P. Lessonii, on voit aisément à l'aisselle du faisceau médian une branche qui passe dans la moelle, où elle va s'unir aux vaisseaux propres du voisinage. Il en est de méme dans le P. pentaphylle. Le Panaw trifoliolé m'a fait voir une. particularité bien remarquable : la branehe qui, partant de SUR LES VAISSEAUX LATICIFÉRES. 441 l'écorce à l'aisselle du faisceau médian, arrivait dans la moelle, n'y allait point pour s'unir à ceux de la moelle, puisqu'il n'en existait pas. Elle s'infléchissait vers la base du rameau et se terminait en pointe obtuse à une petite distance, à un millimètre au plus de son entrée dans la moelle. Ce qui ajoutait encore à l'intérét de ce phé- noméne, c'est qu'il n'y en avait pas à la base de toutes les feuilles. Il est aussi à noter que le Panaw crassifolium, qui, comme le pré- cédent, n'offrait pas de vaisseaux propres dans la moelle, man- qüait du vaisseau propre traversant le corps ligneux. Il y avait done sous ce rapport, dans les plantes que je viens de nommer, une sorte de dégradation qui se manifestait aussi dans les vais seaux propres de la moelle, ainsi que je l'ai fait observer prine demment., DEUXIÈME PE. En commençant cette note, je reviendrai sur la:description des racines, pour faire connaître un phénomène sur lequel j'ai gardé le silence dans ma précédente communication, Ce fait sera peut- être trouvé susceptible de jeter quelque lumière sur les liim lant controversées des vaisseaux propres. | - Bon nombre d'anatomistes admirent avec Schultz que les vais- seaux propres pourvus d'une membrane sont la voie que suit la séve descendante. Les mêmes botanistes s'aecordérent avec Link pour séparer ces vaisseaux de ceux qui ne possédent pas de mem- brane particuliére. Ces deux sortes de canaux recurent des noms différents, et des fonctions diverses leur furent attribuées, D’ autres phytologistes, au contraire, soutinrent que tous les Vaisseaux propres ne sont que des réservoirs. destinés à recueillir des ma- tières devenues inutiles à la planie et rejetées hors de la circu- lation. Après que j'eus annoncé les rapports qui existent entre le Sys- tème fibro-vasculaire et les laticiféres dans certaines plantes, je fus amené dès 1862 (voyez l nstitut, p. 266) à demander le rap- prochement des deux sortes de vaisseaux propres, Plus tard, j je 112 RECHERCHES démontrai que ceux qui sont dépourvus de membrane sont aussi quelquefois en communication évidente avec le système trachéen (Comptes rendus, t. LX, p. 81), et que fréquemment ceux de l'écorce se relient à ceux dela moelle en passant à travers le corps ligneux, comme je l'ai observé pour les laticifères limités par une membrane. D'autre part, par l’abondance du suc propre dans les parties jeunes, et par la disparition de ce suc dans les parties àgées de plusieurs plantes, et aussi par quelques autres caractères, je prouvai que les lacticifères ne servent pas au transport de la séve descendante. Enfin, de la présence des bâtonnets, pris pour des prismes par Rafin, en 1798, dans les vaisseaux du latex des Euphorbes, et reconnus par Hartig pour étre d'amidon, et aussi de l'existence d'une matiére amylacée ou cellulosique que je dévoilai dans le sue laiteux de quelques Apocynées, je conclus que les vaisseaux propres sont des organes qui jouent un róle dans la nutrition des végétaux. J'admis que ces vaisseaux, recevant des tissus environnants les matières devenues inutiles, les soumettent à une élaboration nouvelle et les rendent aux éléments, soit fibro- vasculaires, soit purement utriculaires, avec lesquels ils sont en contact. ; Voici un fait nouveau qui semble donner aussi quelque appui à cette opinion. J'ai remarqué, dans le courant d'avril, que de jeunes racines d' Aralia edulis ne présentaient de grains d'amidon que dans la rangée de cellules immédiatement en contact avec les cellules pariétales des vaisseaux propres, et que tout le paren- chyme cortical environnant en était dépourvu. Quelques autres racines plus avancées montraient à cet égard quelques modifica- tions différentes suivant leur âge. Dans les unes, ce qui restait des utricules du tissu parenchymateux primitif, et les rayons médul- laires du premier ordre, renfermaient des grains amylacés; au contraire, le parenchyme de l'écorce plus interne, dans lequel étaient déjà quelques vaisseaux propres, sauf les utricules con- tigués aux cellules pariétales de ces vaisseaux, était privé d'ami- don. Il y avait done autour de chaque laticifère un anneau de SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 113 cellules amyhfères ; dans d'autres racines plus âgées, l'amidon apparaissait dans les cellules environnantes; enfin, des racines encore plus avancées dans leur développement offraient de la fécule dans toutes leurs cellules parenchymateuses. En pourrait-il étre ainsi si les vaisseaux propres n'étaient destinés qu'à recevoir des matières excrélées devenues complétement inutiles? Il me parait convenable de penser que le développement de l'amidon dans ces cellules voisines des vaisseaux propres est favorisé par l'émission de sucs nutritifs par les laticifères. Passons maintenant à l'examen de quelques-uns des pétioles qui offrent le plus d'intérét. Ceux de ce groupe de plantes qui, par certains caractères extérieurs, se rapprochent du Panaw crassi- folium, méritent de fixer notre attention. Leur structure interne et la disposition de leurs vaisseaux propres accusent aussi leur parenté. À son insertion sur la tige, le pétiole offre de sept à neuf fais- ceaux fibro-vasculaires qui apparaissent rangés en are sur la sec- tion transversale (ces deux chiffres. peuvent se rencontrer dans les feuilles d'un méme rameau). Ils n'ont pas de fibres du liber épaissies (1), et sont séparés les uns des autres par de larges espa- ces cellulaires ou trés-grands rayons médullaires, dans chacun desquels sont des laticifères gommeux au nombre d'un à trois. L'un de ces vaisseaux est opposé à l'ouverture externe du rayon, l'autre à l'ouverture interne du méme rayon, le troisième est entre les deux. Un ou deux de ces canaux peuvent manquer, et c'est rarement l'externe. Ils sont quelquefois unis par des branches transversales. Quelques autres vaisseaux propres sont épars dans le parenchyme embrassé par lare des faisceaux, et un ou deux sont parfois aussi dans le parenchyme externe, au voisinage du faisceau médian. (4) Dutrochet, Meyen, etc, ont signalé la modification du système libérien dang le renflement basilaire de quelques pétioles. Dutrochet, parlant de celui du Hari- cot, dit qu'il est porté à considérer ce liber comme arrété dans son développement. (Mémoires, etc., 1837.) Vilt. 8 114 RECHERCHES Chacun de ces faisceaux, dont les plus volumineux figurent un croissant sur la coupe transvérsale, peuvent se partager en deux, trois où cinq, qui prennent des dispositions variées dont je vais indiquer les principales. C'est dans des dispositions analogues que s’observent les dédoublements de faisceaux que j'ai signalés à la page 250 du tome LXIII des Comptes rendus. Dans les Aralia ou Panaz dits Cookii et crassifolium, c'est le faisceau médian que j'ai vu se diviser le premier. De chaque corne du croissant qu'il représente se détache un petit faisceau qui s'étend oblique- ment vers la corde de l'are, c’est-à-dire vers la face interne du pétiole. A la méme hauteur, ou un peu plus haut, les deux fais- ceaux voisins émettent de méme, mais seulement par le côté tourné vers le faisceau médian, ün fascicule semblable, qui a la méme direction que les deux précédents. Ces quatre faisceaux s'unissent diversement sur leur chemin, et, arrivés à leur desti- nation, à la corde de lare, ils s'y ajustent entre les faisceaux extrêmes de cet are, qui se sont un peu rapprochés, et avec les- quels ils complétent de ce cóté la zone fibro-vasculaire. Telle est la disposition générale observée dans les Panaw ` Cookii, erassifolium, trifoliolé, etc. ; mais il y a quelques modi- fications que je ne puis indiquer toutes ici. Dans quelques feuilles de Panaw Lessonii, par exemple, ce n'étaient pas des branches du faisceau médian et de ses deux voisins qui allaient compléter la zone ligneuse sur la face interne du pétiole; c'étaient des rameaux de l'avant-derniére paire. De la premiére paire, voisine du faisceau médian par conséquent, partaient bien deux fasci- cules, mais ils s'arrétaient au milieu de la moelle, dans laquelle ils se prolongeaient verticalement jusqu'à une petite distance, en un seul petit vaisseau fibreux. A mesure que le renflement basi- laire du pétiole se rétréeit de bas en haut, les faisceaux, d'abord trés-écarlés, se rapprochent jusqu'à n'étre plus séparés que par d'étroits rayons médullaires qui sont ouverts vers l’écorce et vers la moelle, jusqu'à ce que plus haut ils soient obstrués par les cellules épaissies qui revêtent l’étui médullaire, et qui ressem- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 115 blent aux fibres du liber qui sont à la face externe des faisceaux, sur toute la longueur de la partie rétrécie du pétiole. Ce simple rapprochement des faisceaux primitivement écartés constitue le cas le plus simple. Plus fréquemment il se détache de nouveau de chaque angle interne de quelques-uns des faisceaux primaires un fascicule qui s'oppose au rayon médullaire adjacent ; et, s'unissant avec son homologue fourni par le faisceau voisin, ils ferment ainsi tous les deux du cóté de la moelle le rayon mé- dullaire, qui reste ouvert du cóté de l'écorce. C'est en opposition avec ces rayons médullaires, fermés ou non du côté interne, que sont placés les vaisseaux propres dans l'écorce. Un ou deux autres laticifères semblables peuvent être opposés au faisceau médian dans le parenchyme supra-libérien, comme je l'ai dit plus haut. On en trouve aussi un, deux ou trois, suivant la force des fais- ceaux, dans le tissu eribreux de chaeun de ces derniers. Il n'existe le plus souvent pas de vaisseaux propres dans la moelle au-des- sus du renflement basilaire. Au sommet du pétiole apparait un autre renflement dans lequel les faisceaux s'isolent de nouveau, et là, sans fibres du liber épaissies comme en bas, ils forment un lacis auquel se mélent des branches des vaisseaux propres (1). Dans la base engainante du pétiole da Fatsia japonica (Aralia japonica Thunb.), les faisceaux périphériques sont au nombre de dix à douze de chaque côté du médian ou dorsal; de ees fais- ceaux, qui se dédoublent plusieurs fois pour la plupart, en naissent un grand nombre qui se répandent dans tout le paren- chyme embrassé par l'are des faisceaux externes. On compte à l'eil nu environ soixante de ces faisceaux vers la hauteur à (4) Dans un rameau de Panaw trifoliolé que j'ai sous les yeux, il y a deux feuilles simples, ou mieux à une seule foliole, à pétiole trés-court comme celui du Panax crassifolium, parmi les feuilles trifoliolées, qui sont trés-longuement pétio- lées ; mais au sommet du pétiole de ces deux feuilles unifoliolées, est un sillon annulaire qui dénote ce que l'on nomme une articulation. A l'intérieur correspond une interruption de la moelle due à un rapprochement de quelques faisceaux qui rappelle le lacis qui existe en ce point dans les feuilles composées. Dans les feuilles simples du Panax crassifolium, un tel état de choses ne se présente ni à l'exté- rieur, ni à l'intérieur, où la moelle est continue du pétiole dans la nervure médiane: 116 RECHERCHES laquelle se termine la gaine ; et un peu plus haut on en voit une parlie arriver vers la face interne et compléter de ce côté le cylin- dre des faisceaux. Jusque-là il n'y a pas d'apparence de moelle centrale libre de faisceaux ; mais un peu au-dessus les faisceaux abandonnent le centre, et graduellement, en montant, ces fais- ceaux centraux se rapprochent des plus phériphériques, et vontse placer prés d'eux, mais un plan plus interne, et vis-à-vis de l'espace cellulaire qui sépare les uns des autres ces faisceaux les plus externes. Enfin, plus haut encore, les faisceaux des deux plans s'unissent par leurs côtés, et donnent lieu à une zone fibro-vascu- laire continue trés-sinueuse. Les vaisseaux propres, dans le ren- flement du pétiole, sont répandus dans le collenchyme, dans le tissu cellulaire sous-jacent et dans le parenchyme interposé aux faisceaux. Les vaisseaux propres de la région centrale, dispersés entre les faisceaux, suivent ces derniers quand ils s’éloignent de l'axe; ils restent mêlés à ces faisceaux jusqu'à ce que ceux-ci soient unis en zone continue. Alors, dansla moelle, il ne se trouve plus ‘de vaisseaux propres qu'à la périphérie, mais dans l'écorce il y en a dans le parenchyme supra-libérien et dans le collen- chyme. ed Le pétiole de l Aralia papyrifera présente à peu près la même structure vers la base, c’est-à-dire que de nombrenx faisceaux sont épars dans sa partie renflée, au-dessus de laquelle ils aban- donnent le centre, comme dans le pétiole du Fatsia; mais au lieu de se réunir en une zone continue autour de la moelle, qui devient fistuleuse, ils restent séparés sur des plans différents dans toute la longueur de la partie eylindrique du pétiole, sur trois ou quatre plans vers la base, sur trois ou deux vers le haut. Des vaisseaux propres sont interposés à ces faisceaux dans toule cette étendue. Il y en a aussi au pourtour persistant de la moelle, dans le paren- chyme cortical et dans le collenchyme. Les coupes longitudinales pratiquées dans les tissus opposés à la partie fistuleuse ne m'ont fait voir qu'une seule anastomose. Les embranchements des vaisseaux propres y sont par conséquent SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES, 117 rares ; au contraire, les réunions de ces vaisseaux sont trés-nom- breuses dans toutes les directions de la partie renflée, à la base et au sommet de cet organe. L'espace me faisant défaut, je rappellerai seulement que la moelle des pétioles des Æralia racemosa, edulis, spinosa, chinensis, contient des faisceaux vasculaires intramédullaires (la tige des deux derniéres espéces n'en renferme pas), et que leurs vais- seaux propres ont une distribution analogue à celle qui existe dans les jeunes rameaux. J'ajouterai aussi qu'au-dessous de l'in- sertion des folioles sur le pétiole commun (Aralia chinensis, Panaw Lessonit, trifoliolé, pentaphylle, etc.), et au-dessous de l'insertion des nervures digitées des feuilles des Aralia papyri- fera, Fatsia japonica, etc., les faisceaux se mêlent, forment un lacis, tandis que les vaisseaux propres s'unissent les uns aux autres par des branches horizontales, d'une manière analogue à celle que j'ai décrite pour les mémes organes des feuilles des Ombelliféres les plus favorables. De ce lacis, les vaisseaux propres passent dans les nervures des feuilles, dont je vais m'oceuper maintenant. L'arrangement de ceux des Aralia edulis, racemosa, Fatsia japonica, Hedera Helio, Paratropia macrophylla, etc., fournit encore un point de contact entre les Araliacées et les Ombelliféres. Dans ces plantes, comme dans les espéces de cette derniére famille que j'ai citées, les vaisseaux propres existent sur les deux faces des nervures, au moins de celles du premier, deuxième, troisième et quelquefois du quatriéme ordre. Dans la nervure médiane des folioles et dans les nervures secondaires, il y a ordinairement plusieurs vais- seaux propres sur le côté externe, et un nombre moindre, trois, deux ou un seul sur la surface supérieure (1). C'est ainsi qu'il existe cinq ou six vaisseaux propres au cólé externe de la nervure (4) L' Aralia spinosa m'a donné une exception. La nervure médiane des folioles ne m'a montré qu'un seul faisceau propre dans le tissu extra-libérien sur le côté inférieur, et un autre dans le tissu cellulaire embrassé par l'arc fibro-vasculaire ; il y en a plusieurs autres dans le tissu cribreax. 118 RECHERCHES principale de l'Aralia edulis, et un seul au milieu du tissu cellu- laire qui occupe l’intérieur de lare fibro-vaseulaire sur le côté opposé. Dans les nervures secondaires, il y a trois vaisseaux propres à la faee externe, et un seul à la face interne. Dans de plus petiles nervures, il existe un vaisseau propre sur chaque face; et dans de plus petites encore, on n'en trouve qu'un à la face inférieure, et enfin pas du tout. J'ai pu constater que les vaisseaux propres de la lame sont unis en un seul réseau con- tinu comme les nervures elles-mêmes. Dans le Fatsia japonica, un semblable réseau existe aussi; mais les mailles étant plus grandes, il est moins aisé à vérifier. Pourtant on peut voir avec facilité, à la jonction des diverses nervures, au moins de celles du troisième ou du quatrième degré, l’anastomose de leurs vais- seaux propres. Comme ces nervures sont réticulées, il est clair que les vaisseaux propres le sont aussi. Dans la feuille du Lierre, les vaisseaux propres des nervures du troisième ou du quatrième degré sont plus gros sur la face supérieure que sur l'inférieure ; et dans celles du troisième degré les vaisseaux propres manquent parfois à cette face inférieure. Dans de plus petites nervures, les vaisseaux propres de la face supérieure subsistent encore, quand il n'y en a plus sur le côté opposé. Un tel réseau n'existe pas dans les feuilles des Panaæ Lessonii, crassifolium , etc., puisqu'il n'y a méme pas de vaisseaux propres dans toutes les nervures. En dehors du liber, je n'en ai trouvé que dans la nervure médiane, que l'espace ne me permet pas de décrire ici méme succinctement. Il ne serait pas impos- sible, toutefois, qu'un tel réseau eüt lieu à travers le tissu cri- breux dans lequel on remarque des vaisseaux propres, au moins dans le Panaw Lessonii ; mais ce tissu ayant une grande den- sité, et les vaisseaux ne pouvant être isolés, puisqu'ils n’ont pas de membrane particulière, on ne saurait s'assurer de l'existence d'un tel réseau. | Je terminerai ce que j'ai à dire des vaisseaux propres des feuilles par la disparition de eeux de la nervure médiane des SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 119 feuilles du Panaw crassifolium, Dans cette nervure médiane, j'aperçois, un peu au-dessus de la base de la lame, de quatre à six vaisseaux propres, dont chacun est opposé à un sinus dorsal rentrant du système fibro-vasculaire. À quelques centimètres plus haut, il en a déjà disparu. Ceux qui restent, d'abord entourés de cellules parenchymateuses avec grains verts, sont plus haut peu à peu enclavés entre des cellules épaissies, semblables à celles du liber, qui ont été substituées aux cellules parenchymateuses plus larges. Ils peuvent, malgré cela, être encore environnés de leurs cellules pariétales à parois minces. En pratiquant des coupes de plus en plus haut, on,voit ces vaisseaux resserrés entre les fibres se rétrécir par compression, et disparaître tout à fait, ainsi que les sinus parenchymateux qui se remplissent complétement de cellules libériennes. Le méme phénoméne est observé dans les feuilles du Panac Lessonti et du P. trifoliolé. Pour abréger encore, je ne dirai rien des vaisseaux propres des pédoneules. Je me contenterai, en terminant, d'indiquer les principales positions occupées par ces canaux dans quelques jeunes fruits. Sur une coupe transversale, prise vers le milieu de celui du Panaz Lessonii, dont les cinq loges ont une forme très- irréguliérement sinueuse, on trouve dix faisceaux périphériques : cinq sont opposés aux loges et cinq aux eloisons. Chacun de ces dix faisceaux a un vaisseau propre de chaque côté, et quelque- fois un troisième vers la face interne; je n’en ai point vu près de la face externe. Assez rarement, prés de quelqu'un de ces fais- ceaux, il y a quatre vaisseaux propres, mais ils sont disposés sui- vant les angles d'un carré dont deux faces sont. parallèles à la surface du fruit. Outre les vaisseaux propres qui accompagnent les faisceaux opposés aux lages, celles-ci, près de leur dos très- élargi, sont pourvues de quatre, quelquelois de six vaisseaux propres, dont la position rappelle un peu les vittæ des Ombelli- fères. Les faisceaux axiles de ce jeune fruit, situés au côté interne des cloisons, sont accompagnés chacun d'un, de deux ou de trois vaisseaux propres, disposés, soit sur le côté externe seu- 190 RECHERCHES lement, soit sur l'externe et l'interne à la fois. Enfin, dans la région moyenne de chaque épaisse cloison, il existe ordinaire- ment deux faisceaux vasculaires, un de chaque côté, et chacun d'eux a prés de lui deux vaisseaux propres, ou seulement un. Parfois aussi un de ces deux faisceaux manque. Une coupe transversale faite au-dessus de la base d'un jeune fruit d'Hedera Helix montre dans l'axe un faisceau opposé à ehaeune des quatre cloisons qui séparent les loges. Je n'ai point vu de vaisseaux propres auprès de ces faisceaux. Il en existe un, au contraire, prés du côté externe des faisceaux périphériques, dont un est opposé à chaque loge, et un autre opposé au milieu de chaque cloison. Il y a en outre, à des places indéterminées, principalement dans l'épaisseur de chaque cloison, trois ou quatre petits faisceaux qui sont accompagnés chacun d'un vaisseau propre souvent trés-large. La distribution des vaisseaux propres offre une troisiéme mo- dification dans le jeune fruit de l’ Aralia edulis. Le faisceau péri- phérique opposé à chacune des cinq loges a prés de lui trois vais- seaux propres : un vers la face externe, et un à distance sur chacun de ses côtés. Je n'en ai aperçu que trés-rarement un quatrième sur la face interne, entre ce faisceau et la loge. Au contraire, chaque faisceau périphériqne opposé au milieu des cloisons en possède toujours un quairième vers sa face interne, mais il est ordinairement plus grand que les autres ct s'éloigne plus ou moins vers le milieu de la eloison. Assez rarement, il y a encore un vaisseau propre dans une place indéterminée à l'inté- rieur d'une ou deux cloisons, sur l'un des côtés. De méme que dans P Hedera, je n'ai pas observé de vaisseaux propres près des faisceaux axiles, soit vers le bas des loges, où ils sont simples et opposés à celles-ci; soit plus haut, où ils sont doubles et Opposés aux cloisons. Vers le sommet des loges, il part de chacune de ces paires de faisceaux axiles deux faiseeaux arqués, qui con- vergent vers chacun des cinq faisceaux opposés au milieu des cloisons. A la méme hauteur, ou un peu plus haut, un faisceau SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES, 191 s'étend, presque horizontalement aussi, du faisceau périphérique opposé à chaque loge vers la base des styles. Au-dessus de ce faisceau et parallèlement à lui est étendu un vaisseau propre, qui, au-dessous de l'insertion des styles, rencontre deux autres eanaux du sue propre. Ces trois vaisseaux s'unissent en un seul qui se prolonge dans le style correspondant. | Je bornerai là cette communication. J'ajouterai toutefois, en finissant, que les Griselinia littoralis et lucida, et Y Adoæa Mos- chatellina, sur la place desquels les botanistes ne sont pas fixés, sont dépourvus de vaisseaux propres. XX DES VAISSEAUX PROPRES DANS LES TÉRÉBENTHINÉES (1l). Dans les plantes de ce groupe, j'ai trouvé les vaisseaux propres de la tige : 4° dans l'écorce seulement (Rhus aromalica, suaveo- lens, Cotinus, coriaria, virens ; Pistacia vera, Lentiscus ; Schinus Molle) ; X dans l'écorceet la moelle à la fois (Rhus tocicoden- dron, typhina, glauca, elegans, semialata) ; 3° dans la moelle seulement ( 4ilantus glandulosa, Brucea ferruginea ) ; h° dans l'écorce, le bois et la moelle (Rhus viminalis). Les racines que j'ai examinées ne m'ont présenté de vaisseaux propres que dans l'écorce. Dans ma communication du 6 mai, j'ai dit que dans les jeunes racines de l’Aralia edulis les premiers vaisseaux propres apparaissent vis-à-vis des premiers rayons médullaires. Il. n'en est pas de même dans les Rhus toxicodendron, aromatica, Coti- nus, elegans, Pistacia vera, ete. Le corps ligneux de leurs racines, d’abord divisé en quatre, cinq ou six faisceaux primaires par autant de rayons médullaires, n'offre dans l'écorce qu'un vaisseau propre opposé au milieu de chaque fibro-vasculaire (2). Dans (1) Lu à l’Académie des sciences le 1° juillet 4867 (Comptes rendus, LXV, 17). (2) Pour faciliter l'observation, on iodera les préparations. L'amidon des rayons médullaires étant bleui, la position relative des parties sera plus marquée, 122 RECHERCHES des racines un peu plus âgées des Rhus toæicodendron et Cotinus, il existait en outre, dans l'écorce interne, deux vaisseaux propres vis-à-vis de chaque faisceau primaire, un pour chaque moitié de celui-ci. Dans une racine de 8 millimètres de diamètre du Pistacia vera, il y avait de ces laticifères sur trois lignes concen- triques. Ceux du cercle le plus externe étaient opposés aux fais- ceaux primaires; ceux du troisième cercle l'étaient aux faisceaux tertiaires, mais il n'y en avait pas vis-à-vis de tous ces derniers faisceaux. Dans une racine de 25 millimètres de diamètre, les vaisseaux propres étaient sur six plans différents. Ceux des quatre plans externes, mélés aux groupes de fibres du liber, n'accusaient pas de lignes concentriques. Ceux de l'écorce la plus interne se montraient seuls rangés suivant une ligne circulaire ou suivant deux telles lignes concentriques cà et làinterrompues. Une racine de Rhus elegans, de 8"",5 de diamètre, avail ses vaisseaux propres les plus externes épars, mais son écorce interne en présentait sur quatre lignes cireulaires plus ou moins étendues. Dans une racine plus âgée, de 15 millimètres de diamètre, les vaisseaux propres, sur six ou sept plans différents, n'étaient manifestement en ligne circulaire que dans le plan le plus interne. Ces vaisseaux propres des racines se montrent fréquemment anastomosés sur des coupes tangentielles. J'y ai méme vu des réticulations dans les racines des Pistacia vera, Rhus toxicodendron, aromatica; mais les plus beaux réseaux m'ont été donnés par les racines du Rhus ele- gans. La racine da Ptelea trifoliata ne contient pour tous vaisseaux propres que des cellules isolées, éparses, pleines d'oléorésine, et semblables par leur forme, leur dimension, l'épaisseur de leurs membranes, aux cellules environnantes, qui sont remplies d'ami- don. Dans la tige, au contraire, l'oléorésine est contenue dans des cavités globuloides ou elliptiques qui ont transversalement de 0°",6 à 0™,23 sur 0"",10, et longitudinalement 0"^,10 sur 0"",06 à 077,25 sur 0"",11. Elles sont dépourvues de mem- brane propre, et entourées de quelques rangées de cellules com- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 193 primées. Ces organes de la tige, décrits par M. de Michel, sont situés dans le parenchyme vert externe, La tige des Zanthoxylum Pterota, frawineum, offre des organes de méme nature, et pleins aussi d'oléorésine. Ces plantes possè- dent en outre, dans leur écorce sous-libérienne, des cavités. ana- logues, mais oblongues et remplies de globules d'oléorésine qui ont de 0™,001 à 0°",015. Ces dernières cavités ont. 0"^,05 à 0"*,12 de long sur 077.01 à 0™ 04 de large, et sont plus nom- breuses que celles de l'écorce externe. Il continue d’ailleurs de s'en former, à mesure que l'écorce interne s'accroît, dans un rameau de deux ans de Z. Pterota, par exemple. NI Dans la tige des Rhus, Pistacia, Schinus, etc., les vaisseaux propres de l'écorce ne sont jamais extralibériens. Les premiers apparaissent dans les faisceaux corticaux eux-mêmes, à peu prés en méme temps que les trachées au côté interne du faisceau, Ils se montrent d'abord, au moins dans les faisceaux principaux, vus sur des coupes transversales, sous la forme de fentes linéaires d'abord sans suc propre, étendues radialement et bordées d'une rangée de cellules beaucoup plus larges que les cellules environ- nantes. De ces cellules limitantes plus larges les accompagnent à tous les âges, car à l’état parfait ces vaisseaux propres ont ordinai- rement pour paroi, sinon toujours, des utricules plus grandes que les cellules comprimées qui forment autour d'elles plusieurs ran- gées. Dans les faisceaux les plus petits de quelques espèces, ces vaisseaux propres externes commencent par une courte ligne noire sinueuse, environnée aussi de plus larges cellules. Gette ligne ou fente,- par l'écartement des parois, devient un méat irrégulier si la ligne était courte et sinueuse, ou semblable à une boutonnière un peu ouverte si la fente élait droite et plus longue. Cette ouverture se remplit de suc propre bien avant d'avoir atteint la largeur des cellules qui la bordent, ce qui parait exclure toute idée de destruetion utriculaire. Ces premiers développements s'observent surtout avec facilité dans le Rhus toxicodendron, qui donne aisément des coupes très- 12A RECHERCHES nettes. L'évolution des vaisseaux propres de la moelle de cette plante conduit aussi à la méme conclusion. ll se forme d'abord un petit groupe de cellules plus étroites que les autres utricules médullaires, puis une courte fente sinueuse apparait vers le milieu du groupe; elle s'élargit un peu, montre du sue propre à globules trés-ténus avant d'avoir acquis la largeur des cellules marginales. L'ouverture, d'abord irréguliére, grandit, et un canal de largeur variable en résulte; mais il est limité par les cellules les plus étroites, et non par de plus larges, comme le sont celles qui bordent les premiers vaisseaux propres de l'écorce des Pistacia vera, Rhus aromatica, etc. Toutefois ces vaisseaux propres de l'écorce, dans quelques espèces surtout, ne sont pas toujours en- tiérement bordés par des cellules plus larges ; il n'en existe par- fois que sur une partie de leur pourtour. Alors ces plus grandes cellules sont saillantes dans la cavité, mais celle-ci se régularise en avancant en âge. Ces vaisseaux propres corticaux primaires, comprimés parallè- lement au rayon dans l'origine, sont presque toujours déprimés dansle sens opposé aprés leur parfait développement. Chacun d'eux est placé sous un faisceau arqué de fibres du liber épaissies dans le rameau de l'année, ainsi que l'a figuré M. de Mirbel, dés 1808, pour les Rhus typhina et semialata. A mesure que l'écorce interne s'aecroit en épaisseur, il y naît des vaisseaux propres en quantité variable suivant les espéces, tils y sont d'abord fréquemment disposés en cercle avec plus ou moins de régularité, ou sur des portions de circonférence plus ou moins étendues ; mais plus tard, l'élargissement de l'écorce détruisant l'ordre primitif, ils paraissent épars. Ces vaisseaux de l'écoree interne se montrent anastomosés en réseau parallèlement à la circonférence de la tige dans diverses plantes (Schinus Molle, Rhus semialata, viminalis, elegans, glauca, virens, coriaria). Une des plus favorables pour l'étude de ces réticulations est le Rhus typhina, d'après lequel M. Lestiboudois les a décrites en 1863 (Comptes rendus, t. LVI, p. 821). D'autres espéces, tout en SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES, 195 présentant assez souvent des anastomoses, ne laissent apercevoir que très-rarement des mailles (Pistacia vera, Lentiscus). Parmi les plantes qui possèdent des vaisseaux propres dans l'écorce et dans la moelle, la plus remarquable sous ce rapport estle Rhus semialata, qui m'a offert 58 de ces vaisseaux au voisinage de l'étui médullaire. Dans le Rhus typhina, j'en ai vu jusqu'à 25 dans la méme position ; mais dans le Rhus viminalis, glauca, elegans, ils y sont plus rares. Dans le Rhus viminalis, je n'en ai vu que 9 à 12, trés-irréguliérement distribués dans la moelle. L'un d'eux est opposé au faisceau médian de la base de chaque feuille, et, quand il se ramifie, la coupe transversale peut €n présenter deux ou méme trois dans le plan radial; les autres sont épars dans la moelle. Le Rhus glauca montre aussi quelque variation à cet égard : tantôt il existe un vaisseau propre dans la moelle, et il est vis-à-vis du faisceau médian de la feuille voisine ; tantót il en offre deux opposés dans la méme situation. D'autres fois il y en a un opposé au faisceau médian d'une autre feuille voisine, et dans quelques coupes vis-à-vis d'un troisieme et d'un quatrième faisceau. Au contraire, vis-à-vis de certaines feuilles, il n'en existe pas du tout, bien que plus bas on en observe encore. Un rameau de deux ans m'a fait voir vis-à-vis du faisceau médiau des anciennes feuilles, tantôt un seul vaisseau propre, et tantôt, en opposition avec des feuilles plus élevées, jusqu’à trois et même cinq vaisseaux propres. Le Rhus elegans est non moins singulier. Deux rameaux de l'année, longs, l'un de 4 centimètres, l'autre de 10, ne montraient dans la moelle, sur les coupes transversales, qu'un seul vaisseau propre opposé au faisceau médian de la feuille voisine. Un autre rameau plus vigoureux avait un vaisseau propre vis-à-vis de chacun des trois faisceaux qui allaient à la feuille examinée, et aussi vis-à-vis des trois faisceaux de la feuille qui venait aprés, et même vis-à-vis de plusieurs au- tres faisceaux. Un autre rameau long de 19 centimètres avait, vis-à-vis du faisceau médian de chacune des cinq feuilles supé- rieures, deux vaisseaux propres opposés suivant le plan radial : 196 RECHERCHES le plus interne était le plus grand, comme c'est l'ordinaire dans ce cas. Ce qui est remarquable, c'est qu'il n'existait plus de vaisseaux propres dans la moelle, dans tout le rameau au-dessous de la cinquième feuille, et dans un autre rameau au-dessous de la sep- tième. Dans le Rhus toæicodendron, les vaisseaux propres sont épars irrégulièrement dans le parenchyme médullaire, et leur nombre a varié de 3 à 12. Pendant leur développement dans de jeunes rameaux, je n’en ai quelquefois pas observé sur certaines coupes transversales, et pourtant j'en trouvais dans des coupes prises plus haut et plus bas; néanmoins j'ai vu de ces canaux anastomosés entre eux dans des rameaux plus àgés. Les vaisseaux propres peuvent étre au nombre de 40 à 60 à la périphérie de la moelle de l'A?lantus glandulosa. Ils sont situés entre la partie saillante des faisceaux trachéens, où ils commen- cent avec l'apparence de méats trés-irréguliers dans leur section transversale et suivant leur longueur. Dansle Brucea ferruginea, les vaisseaux propres oecupent une position semblable autour de la moelle. Leur largeur variail, sur une méme coupe transver- sale du rameau, depuis l'aspect d'une simple fente jusqu'à 0"", 55 sur 0"",90 d'ouverture (le grand diamètre est ordinairement paralléle aux rayons de latige). La largeur d'un méme vaisseau est souvent aussi trés-différente à des hauteurs diverses, et l'une des extrémités de la partie dilatée est quelquefois le point de jonc- tion de deux branehes, tandis que l'autre extrémité peut s'atténuer au point de sembler se terminer en cóne, ou en tube gréle, ou en une fente plus ou moins étroite comme celles que je viens de signaler. Les Rhus semialata, viminalis, glauca, typhina, m'ont fait voir la communication des vaisseaux propres de la moelle avec ceux de l'écorce, à travers l'espace laissé libre dans le corps ligneux par l'écartement. des faisceaux qui vont aux feuilles. J'ai dit pré- cédemment qu'il existe souvent un vaisseau propre opposé au faisceau médian de chaque feuille du Rhus glauca, et que ce vais- seau se ramifie vis-à-vis de l'aisselle de la feuille, Dans ce cas, SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 197 une des branches suit le faisceau médian de celle-ci, tandis que l'autre branche plus forte monte plus haut et se bifurque de nouveau : la plus faible branche passe dans l'écorce, s'étend au-dessous du bourgeon où elle se ramifie ; l'autre branche, au contraire, continue de se prolonger par en haut dans la moelle. Le Rhus semialata m'a offert à la fois sur la méme coupe transver- sale jusqu'à 4 vaisseaux propres allant de la moelle dans l'écorce. Il y en avait deux quelquefois dans un même passage intraligneux latéral, unde chaque côté, et dans l'autre passage latéral, un vais- seau propre venant de la moelle se bifurquait au milieu, d'où ses deux branches arrivaient dans l'écorce. Là, dans l’aisselle de la feuille, les laticifères présentent de fréquentés anastomoses. Dans le Rhus viminalis, on trouve souvent plusieurs vaisseaux propres de la moelle réunis en réseau vis-à-vis de l'insertion de la feuille. Ils y subissent fréquemment, par la destruction de cellules envi- ronnantes, des élargissements qui atteignent jusqu'à 0"",50 sur 0"°,25, d’où partent plusieurs branches dans des directions dif- férentes. Les réticulations de ces vaisseaux propres se continuent même dans le passage intraligneux médian, et les branches qui en émanent sont en relation avec les vaisseaux de l'écorce, de la feuille et du bourgeon. Ce Rhus viminalis m'a fourni un cas bien digne de fixer l'at- tention des phytotomistes. J'y ai trouvé de ces vaisseaux propres dépourvus de membrane , passant de l'écorce dans le bois, comme dans les plus beaux exemples de laticifères munis d'une membrane particulière. Par des coupes radiales, on obtient sou- vent des vaisseaux propres qui, verticaux dans l'écorce, à des profondeurs diverses, sé courbent à angle droit et pénètrent dans le boisen suivant les rayons médullaires. Ailleurs, c'est un vais- seau vertical aussi, qui émet latéralement, et de méme à angle droit, une branche parfois plus large que lui, laquelle entre dans le corps ligneux. J'ai méme vu un de ces vaisseaux horizontaux du bois qui, dans l'écorce, traversait en croix un autre vaisseau propre vertical; puis, un peu rétréci, allait se terminer plus 128 RECHERCHES à l'extérieur dans une partie élargie, qui devait être un point d'union avec un autre laticifère. Ce qu'il y a desingulier, c'est que ces vaisseaux, dont il y a quelquefois deux. dans le méme rayon médullaire, ne communiquent pas avec ceux de la moelle. Par conséquent, en relation avec le bois et l'écorce seulement, ils ne sont pas destinés à faire communiquer les laticiféres de l'écorce et dela moelle, comme on a pu le croire pour ceux que j'ai déerits antérieurement, en parlant des latieiféres à membrane propre du Figuier, des Dorstenia, du Beaumontia, etc. Ils ne peuvent avoir pour objet (ainsi que ces laliciféres des Euphorbes, qui, partant de l'écorce, décrivent une courbe dans le bois et reviennent à l'écorce) que de mettre les vaisseaux propres de celte écorce en relation avec le corps ligneux. Ces vaisseaux transverses né paraissent pas exister dans le bois des rameaux de premiére et de deuxième année de ce Rhus. Je ne les ai vus apparaitre que dans les rameaux de trois ans, et ils sont plus nombreux dans les branches de quatre et de cinq ans. Le nombre des faisceaux qui passent de la tige dans la feuille est de trois dans les Rhus virens, elegans, viminalis, Schinus Molle, etc., de sept dans le Rhus typhina, ete. Chaque faisceau possédant un vaisseau propre dans sa partie corticale, il importe- rait de décrire ici la distribution des faisceaux dans le pétiole pour connaitre celle des laticiféres dans cet organe; mais l'espace ne me permet pas d'aborder en détail une telle description. Je dirai seulement que ces faisceaux disposés en arc, isolés comme d'ordi- naire, et dépourvus de fibres du liber trés-épaissies dans la base renflée du pétiole, s'y multiplient par division (1). Leurs vamifica- tions se rangent, les unes sur la corde de l'arc, vers la face interne du pétiole, les autres entre les faisceaux primaires. Tous ces fais- ceaux complétent la zone ligneuse pétiolaire. Dans cette zone, les vaisseaux propres sont situés au-dessous des fibres du liber épais- (4) Sans savoir qui le premier a signalé la division des faisceaux à la base du pétiole, je crois devoir rappeler que j'en ai parlé dès 1846 (Annales des sciences naturelles, 3° série, t. VL, p. 344, ligne 1). SUR LES VAISSEAUX LATICIFERES, 129 sies de chacun des faisceaux, au moins des principaux. Le Rhus semialata a Ge plus, sur le côté interne médullaire de ses plus gros faisceaux, un, deux et trois vaisseaux propres, qui ont jusqu'à 0"^,065 de largeur. Il est à peine nécessaire de dire que l'44ilan- (us glandulosa et lc Brucea ferruginea, qui n'ont pas de vaisseaux propres dans l'écoree des rameaux, n'en offrent pas davantage dans celle du pétiole. Dans la moelle du pétiole du Brucea en particulier, il y à un et souvent deux vaisseaux propres entre la partie saillante des faisceaux vasculaires. Le pétiole de l'Adlantus a une structure plus compliquée. Des sept à neuf faisceaux qu'il reçoit du rameau, il en naitun assez grand nombre qui produisent, outre la zone fibro-vasculaire normale, en dedans de laquelle sont des vais- seaux propres, une zone de faisceaux ligneux intramédullaire, très-irrégulière, avec d'autres faisceaux épars dans la moelle qu'elle enserre, et quelques vaisseaux propres. Tout ce système intra- médullaire se dégrade insensiblement vers le haut du rachis. Vers la base de la nervure médiane de chaque foliole de PAi- lantus, le système fibro-vasculaire forme trois arcs : l'inférieur, qui estle plus grand, est ouvert vers la face supérieure, et a deux vaisseaux propres dans sa région médullaire; le supérieur, qui est le plus petit, et tourné en sens inverse, a aussi deux vais- seanx propres vers sa région trachéenne ; le troisième, de gran- deur moyenne, et placé entre les deux, est tourné dans le méme sens que le premier. Il peut être considéré comme représentant la zone vasculaire intramédullaire du pétiole. Une zone libérienne, divisée en faisceaux vers la face externe, continue sur les cótés et vers la face supérieure de la feuille, embrasse tout ce systéme fibro- vasculaire. Les nervures secondaires n'ont pas de vaisseaux propres. ; La feuille du Brucea ferruginea présente aussi quelque intérêt. Sa nervure médiane a sept ou huit faisceaux vers sa base, ou ils forment une zone un peu déprimée sur la face supérieure. Six vaisseaux propres intramédullaires sont opposés ordinairement Yit. 9 150 RECHERCHES chacun à un intervalle cellulaire séparant deux faisceaux. Selon la coutume, cette nervure se dégrade vers le sommet, où elle a à peu près la structure des nervures secondaires. Celles-ci n'ont que deux ou trois petits faisceaux presque juxtaposés, dans chaque intervalle desquels il y a un vaisseau propre. Dans les nervures plus petites, de troisième ou de quatrième ordre, les éléments fibro-vasculaires sont épanouis autour de l'unique vaisseau propre, de manière que les trachées elles-mêmes sont disposées en demi- cercle autour de la moitié supérieure de ce laticifère, dont elles ne sont tout au plus séparées que par les cellules pariétales de ce vaisseau propre. Dans la nervure médiane des Rhus toxicodendron et semialata, le système fibro-vaseulaire est partagé en deux parties : Fune, supérieure, formée de trois faisceaux réunis, est munie de trois vaisseaux propres placés sous le liber ; l’autre, inférieure, compo- sée de sept faisceaux rangés en are, a aussi sept laticifères. Dans la nervure médiane des folioles du Aus. fyphina et du Pistacia vera, il y a un seul vaisseau propre sur le côté supérieur, et cinq sur le côté inférieur. Dans celle des Rhus aromatica, glauca et viminalis, il n'y a de méme qu'un seul vaisseau propre au côté supérieur, mais seulement trois à l'inférieur. Dans les Rhus Cotinus, virens, Pistacia Lentiscus, ete., il n'y a pas de vaisseaux propres au côté supérieur, et il y en a trois au côté inférieur, ou accidentellement quatre. Dans la nervure médiane du Schinus Molle, qui n'a que deux faisceaux au côté inférieur et un faisceau rudimentaire au cóté supérieur, il n'existe que deux vaisseaux propres, un dans chaque faisceau inférieur. - Dans les Rhus, Pistacia, Schinus nommés ici, toutes les ner- vures autres que la nervure médiane n'ont qu'un vaisseau propre, qui est sur le côté inférieur. Les tout à fait petites nervures ne m'ont pas présenté de laticifère (Rhus aromatica). Chez deux de ces plantes, les Rhus glauca et semialata, j'ai constaté que leurs vaisseaux propres sont réticulés comme leurs nervures. On. sait que dans les folioles du Ptelea trifoliata et du. Zan- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 131 thoxæylum sont éparses des glandes oléorésineuses, semblables à celles qui existent dans l'écorce des rameaux ; mais ce qui n'a pas été observé, je crois, c’est que, au moins dans le Z. Pterota, il y à au contaet des nervures, sur leurs cótés et sur leurs faces supé- rieure et inférieure, des cavités oblongues pleines de globules de suc propre, semblables à celles que j'ai signalées dans l'écorce sous-libérienne de la méme plante. Ces cavités, ou vaisseaux pro- pres, s'élargissent un peu à la jonetion des nervures quand elles s’y trouvent. ll me reste à mentionner un fait remarquable qui commence à se manifester à la chute des feuilles. Il consiste dans l'obstruetion des vaisseaux propres à la base du pétiole. Celle obstruction esl effectuée par une multiplication utriculaire qui débute par l'agran- dissement des cellules pariétales des vaisseaux propres. Les cel- lules agrandies se divisent; les nouvelles en produisent d'autres à leur tour, et bientôt les vaisseaux propres sont tout à fait pleins de parenchyme, à l'insertion même de la feuille, bien qu'à petite distance ces vaisseaux aient l'aspect normal et soient remplis de suc propre (Pistacia vera, Rhus semialata, Cotinus, coriaria, toxicodendron, typhina, suaveolens, aromatica). (Sera continué.) SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD Par F. A. W. MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde (1). Depuis Kæmpfer et Thunberg, qui, les premiers, jetèrent quel- que jour sur la végétation du Japon, la flore de cet empire n'a pas cessé d'attirer à un haut degré l'attention des botanistes. Dès les premières recherches, on y avait distingué des formes très-aber- rantes, aberrantes non-seulement en elles-mêmes, mais aussi sous le rapport géographique, et Thunberg avait déjà reconnu une certaine affinité entre cette flore et celle de l'Amérique du Nord. L'inaceessibilité du pays ne fit qu'aiguiser le désir d'explorations plus approfondies, explorations dont on se promettait la décou- verte de nouvelles merveilles. De méme que Thunberg avait. pu visiter le Japon (pendant les années 1775-1776), gráce à l'appui des riches Mécènes que la ville d'Amsterdam possédait alors dans son sein, de méme Siebold fut mis par notre gouverneur, il y à prés de cinquante ans, en état de poursuivre, en qualité d'officier de santé prés l'armée des Indes, les investigations relatives à cette contrée encore si peu connue. Les recherches de Siebold furent entreprises sur une large échelle ; toutefois il s'attacha au monde végétal avec un intérêt particulier, et avec le dessein de (4) On comprend toute l'importance de ce document, quand on visite l'admi- rable herbier du Japon du musée de Leyde, tel qu'il a été classé et aménagé sous la direction de M. Miquel. Il n'est pas probable qu'il y ait au monde une collection de plantes mieux ordonnée et en meilleur état. 11 n'y a pas une seule espèce japo- naise qui n'y soit nommée et placée à son genre. Le seul genre Cercidiphyllum est classé à la fin de l'herbier comme genus incertæ sedis. SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON, ETC, 158 rapporter surtout en Europe des végétaux cultivés et utiles. Aussi le nombre des plantes qu'il a introduites dans nos jardins est-il considérable, et c'est à lui que nous devons de voir aujourd'hui nos pares et nos bosquets ornés d'arbres et d'arbustes du Japon. — Son herbier, — auquel eontribua pour une bonne part son compagnon de voyage, le doeteur Bürger, — déjà riche par lui- méme, acquit encore plus de prix par l'adjonetion de collections réunies par les botanistes japonais Itoo Keiske, Mizutani Sugerok el autres, lesquels purent visiter en toute sécurité les provinces de l'intérieur et les distriets montagneux, partout les plus intéres- sanis pour la flore du pays. Dés avant Thunberg, les Japonais avaient eu leur science botanique, ce dont le célèbre ouvrage Kwawi peut rendre témoignage; ils avaient dù à leur contact avec Thunberg des notions de la méthode de Linné, et ils continuè- rent de s'instruire à l'école de Siebold : en ce moment, par exem- ple, il se publie au Japon méme une description de plantes indi- gènes, avec figures et selon le système de Linné. — Après Siebold, et déjà même, en partie, pendant son séjour au Japon, des explorations botaniques assez importantes y furent faites par des voyageurs néerlandais, tels que Piérot, Textor, Mohnike, dont les collections sont conservées, ainsi que celles de Siebold et Bürger, dans l'Herbier de l'État. Le professeur Zuccarini, de Munich, décrivit une partie de l'herbier de Siebold et Bürger dans les ou- vrages intitulés : Flora japonica et Familie naturales Flore japonice ; mais la mort mit fin à cet utile travail. Les Cupuli- féres, les Oléacées et un certain nombre de plantes d'autres ordres furent décrites par le professeur Blume. Toutefois la plus grande partie des collections nommées demeura inédite. Dans les derniéres années, nous dümes reconnaitre que, de méme que nous n'étions plus la seule nation privilégiée auprés du gouvernement japonais, nous ne conserverions pas non plus l'avantage de rester les seuls et paisibles possesseurs de plantes du Japon. Les Américains furent les premiers à marcher sur nos traces; durant les expéditions dirigées par le commodore Perry 13^ SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON et par le capitaine John Rodgers, les botanistes Williams, Mor- row, Small et Wright rassemblèrent des collections considéra- bles, qui, aussitôt arrivées, furent décrites par le professeur Asa Gray, de Cambridge, dans l'Amérique du Nord. Les Anglais recu- rent des collections de M. R. Aleock, ambassadeur britannique au Japon; de M. Pemberton Hodgson, consul à Hakodadi, et des voyageurs Wilford et Oldham, envoyés au Japon avec la mission spéciale de recueillir des plantes. Le botaniste russe Maximowicz, qui nous avait déjà fait connaitre, sous le rapport botanique, le pays de l'Amour et la Transbaikalie, voisins du Japon, visita plus tard le Japon lui-méme, et, de retour depuis deux années, il s'occupe maintenant d'étudier les collections qu'il a rapportées et qui paraissent avoir une grande importance. Sous l'empire de ces cireonstanees, je me sentis doublement entraîné à examiner nos trésors botaniques japonais dans leur extension entière, et à réunir en un tout bien arrangé nos diffé- rents herbiers séparés. L'Herbier de l'État avait d'ailleurs recu, par voie d'échange, des séries trés-complétes des doubles des her- biers nord-américain, anglais et russe, de sorte que nous possé- dons incontestablement, en ee moment, les matériaux les plus riches pour la flore du Japon. | A la connaissance de cette flore se rattachent des questions d'une nature spéciale, et les nouveaux matériaux mis en œuvre sont assez riches pour qu'on puisse faire à ces questions, dès au- jourd'hui, des réponses plus satisfaisantes. — Dans l'ouvrage bien connu de Hodgson sur le Japon, Sir William Hooker a publié une liste des plantes connues à cette époque, liste qui porte à prés de 1700 le nombre des Phanérogames, y compris environ 70 - Fougéres. Le dépouillement de nos herbiers a donné à ce chiffre un accroissement considérable : c’est ainsi, par exemple, que les Labiées, de 30 espèces qu’elles comptent dans la liste de Hooker, sont montées à 52; les Scrofularinées, de 16 à 38, ete. — En gé- néral, ces nouvelles acquisitions concernent exclusivement la con- naissance de la flore japonaise elle-même, car les espèces et les AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD, 1435 | genres nouveaux n'y entrent que pour un nombre restreint; la plus grande partie se compose d'espéces dont, jusqu'à présent, on n'avait pas constaté l'existence au Japon, résultat qui peut être regardé comme offrant pour la géographie botanique et l’histoire du Règne végétal plus d'intérêt que le gain d'espèces tout à fait inconnues. | Zuccarini a fait ressortir clairement l'affinité qui existe entre la flore japonaise et celle de Amérique du Nord. Il montra que non- seulement on trouve dans l'une et l'autre des genres et des espè- ces identiques, mais qu'on y découvre aussi une certaine simili- tude dans la physionomie générale. Negundo, Diervilla, Torreya, Pachysandra, Mitchella, Maclura, Liquidambar, et d'autres genres, qui n'étaient connus autrefois qu'en Amérique, croissent également au Japon. Zuccarini reconnut en outre le fait singulier que l'affi- nité dont il s'agit est surtout relative à la partie orientale de l'A- mérique du Nord. Mais, tout en signalant ces analogies, il ne lui échappa pas que la flore japonaise est liée par des rapports encore plus intimes avec celle du continent de l'Asie. Si cette derniére circonstance ne put surprendre personne, l'affinité avec la partie orientale de l'Amérique du Nord, au contraire, demeura notée dans la science comme un caractère complétement inexpliqué. L'histoire nous apprend que des sciences d'abord séparées finis- sent par se rapprocher dans leurs progrès successifs, et que leur réneontre ouvre souvent aux recherches des voies nouvelles. C'est ainsi que naquit là paléontologie, dont la lumière rayonne sur trois sciences différentes. Parmi les notions nouvelles qu'elle introdui- sil, se trouve celle de modifications qui se sont opérées dans la délimitation respective des terres et des mers durant la période de l'existence de là création actuelle. La géographie botanique s'enrichit d'un chapitre historique, et des faits, qui dans la distri- bution des plantes, comme dans celle des animaux, étaient restés ihrompréhensibles, trouvèrent une explication. En méme temps l'hypothèse dé Darwin rameha l'áttention sur un problème dont là solution avait défié tous les efforts de la science. Or, des hypo- 136 ^ SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON (héses qui essayent de résoudre une question importante, alors méme que leur développement n'est pas strictement logique, et qu'elles ne s'astreignent pas à une impartialité rigoureuse dans le groupement des fails et la déduetion des conséquences, n'en sus- citent pas moins des recherches, provoquent un échange d'idées, et peuvent devenir fécondes pour la science. — J'indique ce point de vue, parce que le travail éminent d'Asa Gray sur l'affinité des flores du Japon et de l'Amérique du Nord fut écrit sous son influence. Pour cet auteur, l'hypothése de Darwin était devenue un théoréme, de sorte que les genres et les espéces analogues ou vicariants dans les deux parties du monde furent compris dans l'examen, comme rejelons issus d'une souche commune. Je ne puis suivre mon ami dans cette direction; je m'en tiens aux formes véritablement identiques, aux genres et aux espèces qui sont les mêmes dans les deux pays. En outre, j'adopte, avec pleine conviction, l'unité d'origine de chaque espèce véritable : la géographie botanique a délaissé les vues de Schouw et d'Agassiz sur la pluralité d'origine; en ce point aussi se confirme la loi dont toute la nature porte l'empreinte, simplieité des moyens mis en œuvre pour atteindre de grands résultats. Composé de cinq grandes iles, Nippon, Kiousiou, Sikokf, Yesso et Karafto, dont les axes longitudinaux sont alignés, à la suite l'un de l'autre, du sud au nord, le Japon forme en quelque sorte une ile unique plus grande, à peu prés paralléle à la cóte du continent voisin, étendue de la pointe méridionale de Kiousiou jusqu'au cap Élisabeth, dans l'ile de Karafto ou Saghalin, entre 30° 30' et 54° de latitude. Même si nous excluons Karafto, encore si mal connu, el qui, sous le rapport botanique, appartient plutôt au Kamt- chatka, ainsi que les Kouriles, petites iles voisines placées sous l'autorité du Japon, et si nous prenons pour limite le point le plus septentrional de Yesso (sous le 43° degré), l'ensemble occupe en- core une longueur de plus de 13 degrés et une superficie de 11 500 milles carrés d'Allemagne. Toutes ces iles sont trés-mon- lagneuses ; de nombreux cônes volcaniques s'y élèvent à des hau- AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD., 137 teurs considérables, et beaucoup de sommets restent couverls de neige pendant l'été. Il va sans dire que sous des latitudes aussi dissemblables, la température et les autres conditions elimatériques doivent différer beaucoup, et que la végétation, variant dans le méme rapport, ne saurait présenter le degré d'uniformité néces- saire pour qu'il püt être question d'un « empire de Flore japo- nais. » Malheureusement, la connaissance que nous avons de la distribution des espèces présente des lacunes. On connait beau- coup plus de plantes de Nippon et de Kiousiou que des iles septen- trionales, Nos propres voyageurs n'obtinrent qu'un petit nombre de plantes de Yesso, par l'intermédiaire de savants japonais. Sur Karafto, on n'a que fort peu de données, dues aux recherches de voyageurs russes. Récemment, toutefois, les explorateurs améri- cains, anglais et russes, ont jeté un peu plus de jour sur Yesso. Une autre source d'embarras résulte pour nous de la circon- stance que dans nos collections, sauf celle de Piérot, les indica- lions relatives aux localités d’où les plantes proviennent ne sont données que d'une maniére incompléte ou font absolument défaut. La physionomie générale de la végétation dans les iles de Nip- pon, Sikokf, Kiousiou et Yesso est déterminée par la prédominance des arbres et des arbustes sur les plantes herbaeées. Des espéces nombreuses et trés-diverses de Conifères, de Cupulifères, de Bé- tulacées, de Laurinées, de Magnoliacées, de Lonicérées, de Tern- stræmiacées, de Célastrinées, de Saxifragées, d'Ericinées, d'Acé- rinées, de Styracées, de Rosacées, d'Artocarpées, etc., y forment des foréts, dans un groupement qui a beaucoup d'analogie avec celui qu’on observe dans la partie orientale de l'Amérique du Nord, mais dans lequel entrent aussi des types purement asiati- ques de Légumineuses, de Sapindacées, de Méliacées, de Zan- thoxylées, de Tiliacées, de Schizandrées, de Lardizabalées. En effet, Zuecarini n'alla pas trop loin en évaluant le nombre des espèces ligneuses à un tiers de la végélation phanérogamique toul entière. La variété est un des caractères essentiels de la flore japonaise 138 SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON cela ressort immédiatemént du nombre considérable des ordres et des genres, chacun de ces derniers ne renfermant habituellement qu'un petit nombre d'espéces. Quelques genres seulement se dis- tinguent par la riehesse en espéees : tels sont, par exemple, le genre Carex avec 56 espéces, Quereus avee 25, Polygonum avec 26, Lilium avec 17, Viburnum avec 12, Lonicera avec 10, Pyrus avec 41, Artemisia avee 19, Clematis avec 12, Smilax avec 9, [lex avec 43. Les genres sont, au Japon, d'autant plus riches en espèces, qu'ils appartiennent plus décidément au climat tempéré, et, réciproquement, d'autant plus pauvres, qu'ils font partie plus intime de la végétation tropicale ou subtropicale. Beaucoup de familles tropicales ou de tribus de familles trouvent ici leur limite septentrionale : par exemple, les Laurinées; des types tropicaux de Cupulifères, tels que le genre Castanopsis, ou de Conifères, tels que les Podocarpus; différents genres d'Euphorbiacées, de Saxifragées ; parmi les Graminées, la tribu des Bambusacées ; en- suite les Mélastomacées, Lardizabalées, Acanthacées, Bignonia- cées, Orchidées, ete. C'est de la méme manière que beaucoup de typés septentrionaux, qu'on rencontre encore à Yesso, dans le nord de Nippon et sur les hautes montagnes de Kiousiou, expirent dans les limites de la flore japonaise. Aussiles genres monotypes sont-ils plus nombreux ici que dans toute autre flore. ——— | L'état avancé des cultures et le nombre considérable des plantes cultivées exercent, dans ee pays, une influence marquée sur le tableau général de la végétation. L'agriculture et l'horti- eultire y ont pris, depuis les temps les plus anciens, une grande extension, par suite dé la densité de la population et du goût que les habitants ont toujours manifesté pour les beautés du règne végétal, goût dont on trouvé amplement la preuve dans la litté- rature japonaise. — Il en résulte pour la géographie botanique la difficulté de distinguer les plantes importées de la Chine, de la Corée, ou d'autres régions, des espècés primitives et indigènes du pays. Les collecteurs n'ont pas toujours accordé assez d'attention à ce point, ou bien les moyens de décider la question leur ont * AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 139 fait défaut; l'un appelle importé-ce que l'autre désigne comme indigène, — Y a-t-il quelque connexion entre la longue durée de la période de eulture et le fait singulier qu'on ne trouve nulle part autant de végétaux à feuilles panachées ou tachées (de jaune ou de blanc), ou bien ce phénomène dépend-il de causes géné- rales? Je n'ose encore trancher la question ; je ferai seulement observer que ces bigarrures, que présentent au Japon presque toutes les plantes des jardins, ne sont pas rares non plus parmi celles qui y eroissent à l'état sauvage. Mettant de côté les Cryptogames (mentionnons seulement , comme preuve du caractère insulaire, le chiffre élevé de 117 Fou- gères), on trouve que la flore phanérogamique comprend environ 639 genres dicotylédonés (dont 18 Gymnospermes : Conilères el .4 Cyeadée) distribués dans 144 familles, et 182 genres monoco- tylédonés répartis en 26 familles; de sorte que le chiffre moyen des genres pour chaque famille dicotylédonée est 56, et s'élève à 7 pour les familles monocotylédonées. Le chiffre total des espèces phanérogames s'éléve à 1970 (14/0 Dicotylédonées, 463 Mono- cotylédonées, 67 Gymnospermes), ce qui porte à 2,4 la moyenne pour eh&que genre. Tous ees rapports numériques confirment le caractère de variété propre aux formes végétales qui se trouvent réunies dans cette région. Le chiffre moyen des espéces par genre diffère done de ce qu'il est dans d'autres flores, d'ailleurs ana- logues et situées sous la même latitude. Dans les Etats-Unis d'Amérique, au nord de la Virginie, on compte A1, espèces par genre, en Allemagne y compris la Suisse, 4,5, etc. Encore la moyenne trouvée pour le Japon est-elle influencée par la grande | richesse de certains genres (voyez plus haut), et si l'on excluait 5 où 6 de ces genres, le nombre des espèces s'abaisserait jus- jusqu'à 2; rapport qu'on rencontre effectivement dans la flore de l'Amour.— Nous avons déjà dit que la flore du Japon se distingue d'une manière frappante de celles d'autres pays par la proportion relative des espèces ligneuses et des espèces herbacées, el si nous appliquons à ee fait la loi suivant laquelle la distribution d'une 140 SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON espèce s'étend d'autant plus que la durée de sa vie est plus courte, il s'ensuit que pour une partie des plantes du Japon cette distri- bution ne peut comprendre de bien grands espaces. Parmi les espèces herbacées, il en est un nombre important qui habitent également, sous la méme latitude, l'Asie orientale : à Yesso surtout, des espèces de la Sibérie et du Kamtehalka; à Kiousiou et Nippon, des espéces du pays de l'Amour de la Chine septentrionale et de l'Himalaya. L'exploration de ces pays, com- mencée seulement à une époque récente, y a mis hors de doute la présence d'un nombre considérable d'espèces et de genres qui jusqu'alors avaient été déconverts seulement au Japon, et il est à prévoir qu'à mesure que de nouvelles recherches porteront nos connaissances relativement à l'Asie orientale et centrale au niveau de celles que nous possédons déjà sur le Japon, on reconnaitra de plus en plus que sur tout le vaste territoire embrassant l Hima- laya oriental, le nord de la Chine, la Mandehourie, la colonie. de l'Amour, la Daourie, la Baikalie, la Sibérie méridionale et une partie du Kamtehatka, s'étend une végétation uniforme qui trouve dans le Japon sa limite orientale. Sous le rapport du nombre des arbres et des arbustes, le Japon l'emporte sur les pays limitro- phes, d'abord en vertu de la loi d'aprés laquelle la proportion des plantes ligneuses s'aecroit vers l'équateur, puis aussi en raison de ce que les lignes isothermes de l'Asie s'élévent du cóté de la mer. La Sibérie orientale possède 1 espèce ligneuse sur 6 herbacées, la Transbaïkalie 1 sur 7,7, le pays de l'Amour 4 sur 5,9, la ré- gion de Peking 1 sur 4 ; c'est de cette dernière proportion que le Japon se rapproche le plus. — Maximowiez a étudié la flore du pays de l'Amour (Primitie Flore amurensis) : 15,8 pour 100 des plantes découvertes étaient inconnues en dehors du domaine de cette flore; mais l’auteur a fait tout d'abord la remarque que ce chiffre déeroitrait continuellement à mesure que le nord de la Chine et la terra incognita du Japon septentrional seraient explorés avec plus de soin. Or, l'examen de nos collections japonaises a pleinement confirmé cette prévision, non-seulement par rapport AVEC CELLES DE L'ASIE £T DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 144 à Yesso, mais aussi en ce qui concerne Nippon et Kiousiou, et surtout les districts montagneux de ces deux iles. Le résultat prin- cipal de notre examen est que parmi les plantes de l'Amour, tant celles qui sont communes à cette contrée et à des pays voisins, que celles, au nombre de 143 espèces, qu'on n'avait pas encore rencontrées ailleurs, il y en a un très-grand nombre qui se trou- vent au Japon. Si nous exeluons l'ile méridionale de Kiousiou, les deux flores présentent un même tableau, dans lequel les ordres, les genres et beaucoup d'espèces sont identiques, ou dans lequel des espéces trés-voisines se substituent l'une à l'autre. Seulement, comme l'indiquent les chiffres rapportés plus haut, le Japon est plus riche encore en végétaux ligneux que le pays de l'Amour. — Dans l'une comme dans l'autre flore, les ordres des Compo- sées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Renoneulacées, Serofu- larinées, Crucifères, Légumineuses, Caryophyllées, Liliacées, Om- belliféres, Polygonées, sont parmi les plus nombreux (au Japon, en outre, les Labiées), tandis que beaucoup d'autres familles ne sont représentées que par quelques espèces ou méme par une seule. Je in'abstiens de citer d'autres exemples, et je me borne à l'énu- méralion suivante des genres japonais qui n'ont été découverts, jusqu'à présent, ni dans la partie voisine du continent asiatique ni ailleurs : 1. Glaucidium Sieb. et Zucc. — 2. Anemonopsis Sieb. et Zucc. (Ranunculaceæ).—3. Aceranthus Morr. et Decaisn. (Berberideæ). — li. Pieridophyllum Sieb. et Zucc. (F'umariaceg). — 5. Cor- choropsis Sieb. et Zuce. (Tiliaceæ). — 6. Pseudægle Miq. (Au- rantiaceg). — 7. Euseaphis Sieb. et Zuce. ( Sapindacee). — 8. Platycarya Sieb. et Zucc. (Juglandeæ). — 9. Stephanandra Sieb. et Zuce. — 40. Rhodotypus Sieb. et Zucc. (Rosacew). — 11. Rodgersia A. Gray. — 12. Schizophragma Sieb. et Zucc. — 13. Platyerater Sieb. et Zucc. — 14. Cardiandra Sieb. et Zucc. (Sawifrageæ). —15. Buergeria Miq. (Leguminose). —16. Tex- toria Miq. (Araliaceæ). — 17, Trochodendron Sieb. et Zuec. (Magnoliaceis affine). — 18. Disanthus Maxim. (Hamamelideæ). 142 = SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON — 49. Pertya Schultz Bip. -— 20. Diaspananthus Miq. (Compo- sig), — 24. Quadriala Sieb. et Zucc. (Corneæ). — 22. Tripe- taleia Sieb. et Zuce. (Ericaceæ). — 23. Pterostyrax Sieb. et Zuec. (Styraceæ). — 2h. Stimpsonia A. Gray (Primulaceg). — 25. Keiskea Miq.— 26. Chelonopsis Miq.— 27. Orthodon Benth. (Labiatæ). — 28. Paulownia Sieb. et Zuec. (Serophularinec). — 99. Phacellanthus Sieb. et Zucc. (Orobancheæ). — 30. Co- nandron Sieb. et Zuge. (Cyrtandraceæ). — 34. Schizocodon Sieb. et Zucc. (Polemoniaceg). — 32. Pentacælium Sieb. et Zuec. — (Myoporineæ). — 33. Rhodea Roth (Aspidistreæ). — 35. Belo- niopsis A. Gray. — 35. Sugerokia Miq. (Melanthaceæ). — 36. Pseudocarex Miq. (Cyperaceæ). — 37. Cercidiphyllum Sieb. el Zucc. (genus dicotyl. dubie affinitatis). — 38. Thuiopsis Sieb. et Zuec. — 39. Sciadopitys Sieb. et Zuce. (Coniferæ). . Si l'on compare ce chiffre de 39 genres inconnus jusqu'ici, en dehors du Japon, à celui qu'on admettait alors que la terre ferme de l'Asie orientale n'avait encore été que trés-peu explorée, on remarque une diminution extrêmement considérable. Dans le nord de la Chine et surtout sur les monts Himalaya, les genres japonais ont été trouvés en si grande abondance, qu'on peut présumer, non sans raison, qu'aucun genre ne restera réservé exclusive- ment au Japon. C'est ainsi que les genres Actinidia , Hovenia , Corylopsis, Distylium, Euptelea, Skimmia, Flüggea, Daphniphyl- lum, Helwingia et autres ont été découverts dans les monts Hima- laya et Khasia; Tricerandra, Beenninghausia, Deutzia, Crypto- meria, Ophiopogon, en Chine; d'autres encore, à la fois dans la Chine et dans l'Inde septentrionale; et dans ces genres, nombre d'espèces identiques ont été observées. Un coup d'œil jeté sur la carte nous montre que la série des iles japonaises, dans la direction du nord, se rapproche tellement de la terre ferme, que la pointe septentrionale de Karafto se réunit presque à la côte voisine, dont Pile tout entière, d'ailleurs, n'est séparée que par une mer fort peu profonde. Vers le sud, la mer interposée s'élargit, mais l'archipel de Corée remplit eet espace AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 143 d'innombrables ilots, dont la flore, étudiée par le voyageur anglais Oldham, a été trouvée identique avec celle du Japon. i Tout ce qui précède tend à établir la proposition, que la flore du Japon est la continuation de celle de l'Asie orientale sous les mêmes latitudes, ou plutôt sous les mêmes isothermes. La nature des genres et des espèces confirme cette vue. On en retrouve, en effet, un grand nombre dans l'Asie russe; une autre partie appar- tient plutót à la flore de l'Asie centrale, surtout à celle des monts Himalaya et Khasia et du nord de la Chine; enfin une faible part, surtout dans les provinces les plus méridionales , représente la Chine centrale et renferme des types indiens; la flore de Hong- kong fournit mainte espèce identique. — Il faut ajouter encore que de nombreuses espéces, communes à l'Asie septentrionale : et à l'Europe, ne font pas défaut au Japon, où beaucoup de ces espèces trouvent leur limite orientale. Tels sont : Caltha palus- tris, Aciæa spicata, Pæonia officinalis, Berberis vulgaris, Cheli- donium majus , trois espéces européennes de Nasturtium, Carda- mine impatiens et autres C. , Capsella bursa pastoris, Turritis glabra, Draba nemoralis, Stellaria uliginosa, S. media, Malachium aqua- ticum, Cerastium viscosum, Malva rotundifolia, Dictamnus Fraxi- nella, Evonymus latifolius, Lotus corniculatus, Potentilla anserina, Comarum palustre, Pyrus Aucuparia, Epilobium angustifolium, E. tetragonum, Lythrum Salicaria, Parnassia palustris, Drosera rotundifolia, Cicuta virosa, Tripolium vulgare, Solidago Virgaurea Arlemisia vulgaris, Senecio nemorensis, Calendula officinalis, Linnæa borealis, Sambucus ebuloides, Valeriana dioica, Campa- nula Trachelium, Galium Aparine, G. verum, Vaccinium Vitis idæa, Ledum palustre, quelques espèces de Pyrola, Diapensia lapponica, Lysimachia thyrsiflora, Menyanthes trifoliata, Litho- spermum officinale, L. arvense, Myosotis arvensis, Prunella vul- garis, Nepela Glechoma, Thymus Serpyllum, Solanum nigrum, Verbena officinalis, beaucoup d'espéces de Veronica, Utricularia intermedia, Plantago major, plusieurs espèces de Polygonum, Rumex et Chenopodium ; Empetrum nigrum, Euphorbia Helio- DE dar >: #20 Sud UE UNE Sn Te DS AAA SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON scopia , E. palustris; des formes de Castanea vesca et de Fagus sylvatica, qui en Europe ne s étendent à l'est. que jusqu'aux régions du Caucase, se montrent au Japon (phénoméne inexpliqué, depuis qu'il cst reconnu que ces formes ne peuvent être réunies avec des espéces américaines) ; ensuite quelques espèces de Salix, Convallaria majalis, Smilacina bifolia, Gagea triflora, Juneus eom- munis, Luzula campestris, Carex preecox, Poa nemoralis, P. pra- tensis, P. trivialis, Festuca rubra, Triticum caninum, Aspidium Filix mas, Asplenium Filix femina, A. Trichomanes, A. Ruta- muraria, Pteris aquilina, Blechnum Spicant, Polypodium vulgare, Ophioglossum vulgatum, Osmunda regalis, plusieurs Equisetum, Lycopodium Selago et clavatum, Salvinia natans, etc., etc. — Il ne serait pas difficile d'étendre considérablement cette liste. En contraste avec cette affinité incontestablement prononcée de la flore du Japon avec celle de l'Asie, il y a aussi quelques par- ticularités qui la caractérisent et que je dois rappeler. Elles con- cernent surtout le nombre exceptionnellement élevé des espèces dans certains genres. Parmi les Renonculacées, qui du reste pré- sentent un caractère tout à fait asiatique, le genre Clematis compte 12 espèces, tandis que tout l'empire russe n'en possède que 11. Les Berbéridées ont 12 espéces, contre 9 dans la Russie entiére. Le genre Acer (y compris Negundo), avec ses 45 espèces parfai- tement caractéristiques et dont une seule, peut-être, se retrouve ` dans la région continentale voisine, est décidément prédominant, car le nombre total des espèces n’est que de 4 dans cette même région continentale, de 7 dans la Russie entière, de 6 dans l'Amé- rique du Nord. Parmi les Rosacées, les espéces des genres Prunus, Spiræa, Rubus et Rosa alteignent des chiffres élevés. Les Saxi- fragées sont principalement caractérisées par des genres particu- liers, lesquels ont été cités plus haut, sauf le genre Deutzia, qui pénétre dans le pays de l'Amour, dans la Chine du Nord et dans | Himalaya. Le nombre des espèces d'Hydrangea est extrêmement remarquable : il y en a 15, exclusivement propres au Japon, tandis que la terre ferme n'en compte qu'un petit nombre, et AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 1/45 l'Amérique du Nord une seule. Le genre Viburnum offre des relations analogues, avec ses 12 espéces dont seulement 9 ou 3 croissent ailleurs. Les Polygonum ne sont représentés nulle part aussi bien qu'au Japon : 28 espéces, contre 19, en partie identi- ques, dans la colonie de l'Amour. Le nombre des Cupuliféres, des genres Chêne, Châtaignier, Hêtre, Coudrier, s'éloigne com- plétement de la proportion habituelle. Il y a, sur 25 espéces de Quercus, 21 propres au Japon, pour 1 dans la colonie de l'Amour; 9 espèces sont communes au Japon et à la Chine ou aux monts Himalaya, ce qui permet done de supposer que des recherches ultérieures feront découvrir des formes japonaises dans les pays asiatiques intermédiaires. Le genre Ilex mérite d’être appelé, de préférence, un genre japonais, puisqu'en en rencontre dans ce pays 13 espèces, dont quelques-unes croissent également dans les monis Himalaya, d'autres en Chine (4). J'ai déjà fait connaitre le chiffre extrémement élevé des Carex, dont la plupart n'ont pas encore été trouvés en dehors du Japon. Parmi les Graminées, les Bambusacées, qui sont en général des plantes tropicales ou subtro- picales, trouvent au Japon leur limite septentrionale. En réponse à la question concernant la distance à laquelle la flore du Japon se prolonge vers l'Orient, il faut observer d'abord que la partie septentrionale se rattache aux iles Kouriles, où se fait déjà sentir l'influence de la flore arctique, plus ou moins uni- forme tout autour de la terre. Des plantes qui, sous cette zone ou sous la zone subarctique, sont communes à l'Asie ou à l'Amé- rique, se rencontrent déjà à Yesso. J'exelus ces espéces dans la considération des types franchement américains observés au Japon.— La végétation des premières iles situées à l'est du Japon, dans l'océan Pacifique septentrional, a déjà déposé toute analogie avec celle du Japon, sauf un Carex de la Nouvelle-Hollande, un autre de cette contrée et du Chili, un troisiéme des iles Sandwich. (4) On trouvera les diagnoses d'un certain nombre d'espéces nouvelles d'Ilex et d'autres genres dans les Verslagen en Mededeelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen, Afd, Natuurk., 2° série, I, 83. VIII. 10 146 SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON En outre, si l'on écarte les plantes cosmopolites, le Japon ne possède que deux espèces identiques avec des espèces véritable- ment novo-hollandaises , Chapelliera glomerata et Gnaphalium japonicum Thunb., qui ne diffère pas du Gn. involucratum de Forster. foi Au sujet de l’affinité de la flore japonaise avec celle de l Amé- rique du Nord, il faut remarquer en premier lieu que cette affinité n'est pas exclusivement limitée au Japon , mais s'étend à l'Asie tout entière, sous les zones tempérée et modérément chaude. Les deux parties du monde ont encore aujourd'hui quelques commu- nications sous les latitudes élevées, à travers Karafto, Kamtchatka, les iles Kouriles et Aléoutiennes, lesquelles formaient peut-étre jadis, comme les terres situées de part et d'autre du détroit de Behring, un tout plus continu. Mais, quand méme on pourrait fournir la preuve qu'autrefois cette communication s'est étendue davantage vers le sud, l'analogie des flores ne serait pas encore expliquée, car il est bien établi que ce n'est pas le côté occidental, mais la partie orientale de l'Amérique du Nord, qui est alliée à l'Asie orientale, relation qui se fait sentir jusqu'au centre de la région de l'Himalaya, où elle se manifeste méme par la présence de quelques espéces entiérement identiques. — Afin de bien mettre cette affinité en lumière, j'ai indiqué dans le tableau sui- vant les genres étrangers à l'Europe qui, en dehors de la zone arctique, sont communs au Japon, à la Chine et à l'Himalaya d'une part, et à l'Amérique du Nord de l'autre; les deux cótés, occidental et oriental, de ce dernier continent ont été distingués par la répétition de l'initiale du nom générique dans la colonne respective. Les genres proprement arctiques, dont la plupart habi- tent uniformément tout le pourtour du globe, sont exelus de ce tableau. AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 417 Genres étrangers à l’Europe et qui sont communs à l'Asie orientale (Japon, Chine, Himalaya) et à l'Amérique du Nord. » Rutacem...... Ampelideæ. .. . ] Rhamneam..... Olacineæ . . ... Sapindaces.... » Leguminosa.. . Lythraries.... Onagrarieæ. .. » Cucurbitaceæ. . Crassulaceæ, . . Saxifrageæ ... » ORDRES. GENRES. Ranunculaceæ . | "Trautvetteria.. » *Cimifuga..... » *Hydrastis.... Magnoliaceæ . . |*Magnolia..... » *llieium. .... Menispermeæ, . |"Menispermum » *Cocculus... .. Berberideæ. . . |*Caulophyllum. » *Diphylleia.... » Podophyllum. . » Jeffersonià.... Nymphæaceæ. . |*Nelumbium.. . » *Brasenia..... Papaveraceæ . . |"Stylophorum. . - Fumariaceæ.. . |"Dicentra..... Capparideæ . . . (Polanisia. .... Hypericineæ.. .|*Ascyrum. ... » ENRE: + Caryophylleæ.. |*Mollugo. .... Malvaceæ. . . . . |“Sida (Abutilon) » *Malvastrum... Camelliaceæ... Gordonia. .... *Stvartia...... *Zanthoxylum.. *Vitis subg.Am- pelopsis.... *Berchemia. .. *Schepfia. . * Esculus.... "Negundo,.... *Crotalaria.... #Wistaria. .... "Tephrosia.... *Æschynomene *Desmodium. . *Lespedeza. . . . *Rhynchosia. . . *Amphicarpza . *Olitoria. . .'. "Hanh... *Gleditschia. . . Desmanthus... *Ammannia... *Jussiæa . .... *Ludwigia. . .. Mit. A": AMÉRIQUE DU NORD ——— , osje = wa Nacgugm> von wz vočog namaa] = ORDRES. GENRES, parties chaudes de l’Am. A | A N|N C WwW T À D L R A G H C D | D ETA d L $18 P A M|M Saxifrageæ. . . . » » » Hamamelideæ.. » Umbelliferæ. Araliaceæ. . ... » » 3 Corneæ,. .... Caprifoliaceæ. . Rubiaceæ.... .. » » Compositæ.... » Ericaceæ, .... » » » Styracee..... » Bignoniacese. .. Scrophularineæ $5 » » . Loganiaceæ. . . Acanthaceæ. .. » Verbenaceg. .. Polemoniacez.. Gentianeæ. . .. ‘Apocyneæ. ... Nyctagines... Phytolacceæ, . . *Hydrangea... *Philadelphus. . *Hamamelis... *Liquidambar. . "Archemora... “Cryptotænia. . *Osmorhiza. .. *Cymopterus . . *Opopanax . ... ko VET *Panax... INISSE Lic r02a *Diervilla... .. *Mitchella... . . *Oldenlandia . . Mitreola.:.:.. Vernonia. .... Elephantopus. . *Adenocaulon. . Diplopappus.. . *Boltonia. . ... "t m n *Cacalia. .. .. . *Chiogenes. - . . *Gaultheria.. . . “Leucothoe.... "PISIS... "SINTAX: eas |*Herpestes. . . . Buechnera. ... *Ilysanthes. . .. Gelsemium. . . . Dipteracanthus. *Dicliptera.. ... *Callicarpa. . . . *Phrynma.:7. i *Hedeoma..... *Lophanthus.. . *Cedronella? . . Philox... 2o *"Amsonia,. ... Oxybaphus. .. . *Phytolacca. . . AMÉRIQUE DU NORD 0. | E. T TT I H pP H L A C 01.0 C n n N D M 0 M Y E A|A D|D B B P E C C 6|6 L C s SLST Se M|M H|H B I 6 D D C P H Dr C P |P A A 0|0 P 148 SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON . AMÉRIQUE AMÉRIQUE pr NORD DU NORD ORDRES. GENRES. | ORDRES. GENRES. te 0., E. CET Laurineæ ...., *Tetranthera. .| T | T || Amaryllideæ. .|*Pancratium... P Saurureæ... ,|*Saururus..... S || Roxburghiaceæ|*Croomia..... Florida. Juglandeæ . ...|"Juglans...... J | 5miáscét.....l'Trilium... :,1 T | S Euphorbiacem..|"Acalypha.....| A | A » "iE: es SLT » *Sapium ..... S || Dioscoreæ. ...|*Dioscorea.... D » SCO: .*. CG | C || Liliaceæ. ....|*Clintonia.....| C | € » *Phyllanthus.. . P || Melanthace:e. . |*Uvularia?,. . . U » *Pachysandra. . P » Prosartes..... P Urticeæ . ... *Laportea. . . .. L » */ygadenus. . . Z » *Pilea P D *Stenanthium?. S » *Bohmeria. . B a “Chamælirium . C Artocarpeæ . . ..|"Maclura, .. . .. M || Commelinez. .|*Commelina...| C | € Coniferæ. ....|"Thuja....... TT » Tradescantia.. . T » *Chamæcyparis | € | C || Xyrideæ.. ... iio sc se X » *Torreya......| T | T || Cyperacee.. .. |*Kyllingia..... K » *Podocarpus...| Mexico. » *Fuirena.,.... F Aroideæ......|*Arisæma. . .. A » “Scleria:. . . S » *Symplocarpus.| S | S || Gramines....|Vilfa.........| V | V » "Lysichiton....| L » *Sporobolus. ..| S | S Burmanniaceæ. | Burmannia,. . . . B » *Muhlenbergia.| M | M Orchidez, ...|"Arethusa..... A » AXmidas...- A » *Pogonia..... P » *Leptochloa. . . L » Tipularia..... T » *Hydropyrum..| H | H » "Heu... B » *Arundinaria . . À » *Liparis ...... L » *Paspalum.... P Hypoxideæ. . . .|*Hypoxis..... A » Cenchrus..... GC |C Hæmodoraceæ.|*Aletris.. . .... P » *Sorghum. . ... S 431150 Il ressort de ce tableau que 159 genres caractéristiques de la partie orientale de l'Amérique du Nord se retrouvent dans l'Asie orientale; 40 de ces genres croissent également dans la partie occidentale du continent nord-américain ; 3 genres seulement sont exclusivement propres à cette partie occidentale et à l'Asie orien- tale, mais ces trois genres appartiennent plus spécialement aux latitudes élevées. Tous ces genres font partie de 69 familles dif- férentes : les Légumineuses en comptent 19, les Graminées 10, les Composées 9, les Mélanthacées 5, les Orchidées 5, les Eu- phorbiacées 5, les Berbéridées 4, les Scrofularinées 4 ; les autres familles fournissent un nombre moindre de genres, et il y en a 28 qui ne sont représentées que par un seul genre. Il n'est pas rare de voir l'affinité des flores s'exprimer, en outre, par des AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD. 449 espèces identiques ou du moins très-voisines. — Au Japon méme se rencontrent les genres, au nombre de 198, qui sont marqués du signe * dans le tableau. Mais tous ces genres ne sont pas repré- sentés par des espèces identiques. Là où il n'y a pas identité, on peut, sous l'influence de l'hypothèse de Darwin, comparer les espèces analogues, ou même conjecturer qu’elles sont des dérivés d'un méme type modifié différemment dans des habitat. séparés. Pour moi, ces espèces analogues, dont le nombre est considérable, n'ont de valeur que comme éléments similaires dans le groupe- ment de deux flores. Je me contenterai , pour ce motif, de faire l'énumération des espéces identiques , énumération dans laquelle la lettre E. ou O., placée derrière le nom, rappellera que l'espéce habite le côté oriental ou occidental de l'Amérique du Nord, Je ne mentionnerai une espéce analogue que lorsque je présumerai qu'elle devra étre réunie à celle qu'on lui compare. Espèces ligneuses. — 1. Rhus Toxicodendron, O. E. 2. Vitis Labrusca, E. 3. Rubus spectabilis, O. 4. Prunus virginiana? E. 9. Spiræa betulæfolia, E. O. 6. Sp. salicifolia?, E. 7. Photinia arbutifolia, O. 8. Amelanchier canadensis var., E. 9. Pyrus rivu- laris, O. 40. P. (Sorbus) americana, E. 11. P. (Sorbus) sambu- cifolia, O. 12. Lespedeza hirta Ell., E. 13. Ribes laxiflorum, O. 14. Echinopanax horridum, O. 45. Aralia chinensis (spinosa), E. 16. Cornus canadensis, O. E. 47. Lonicera cærulea? E. 18. Vi- burnum lantanoides, E. (V. cordifolium Wall., de l Himalaya). 19. Viburnum Opulus var., E. O. 20. Sambucus racemosa var. pubescens, E. O. 21. Vaccinium macrocarpum, E. O. 22. Chio- genes hispidula, E. 23. Menziesia ferruginea, O. E. 24. Betula lenta, E. 95. Alnus maritima var., E. O.? 26. Castanea vulgaris var. japonica, s’approchant des espèces américaines. 27. Torreya nucifera, à peine différent du californica. — Total, 27. Herbacées, presque toutes polycarpiennes. — 1. Anemone pen- sylvanica, E. O. 2. A. parviflora? E. 3. Trautvetteria palmata, E. O. 4. Coptis trifolia, O. E. 5. C. occidentalis, O. 6. Corydalis - aurea, E. 7. Stellaria borealis, E. 8. Geranium erianthum , O. 450 . SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON 9. Elodea virginiana, E. 10. E. petiolata, E. 11. Potentilla fra- giformis, O. 19. P. pensylvanica, O. E. 13. Thermopsis faba- cea, O. 44. Penthorum sedoides, E. 15. Viola canadensis var., E. 0. 46. V. Selkirkii, E. 17. Brasenia peltata, E. 48. Caulo- phyllum thalietroides, E. 19, Diphylleia cymosa, E. 20. Hydro- colyle interrupta, E. 91. Cryptotænia canadensis, E. 22. Heracleum lanatum, E. O. 93. Osmorhiza longistylis, O: E. 24. Cymopterus littoralis, O. 25. Archangelica Gmelini, E. O: 26. Aralia race- mosa, E. 27. Panax quinquefolium, EK. 28. Galium triflorum, E. O. 29. Senecio Pseudo-Arnica , E. O. 30. Artemisia borealis, O. E. 81. Achillea sibirica, O. 32. Stachys palustris var., E. O. 33. Phryma leptostachya, E. 34. Boschniakia glabra, O. 35. Ve- ronica virginiea, E. 36. V. peregrina, E. 37. Pleurogyne rotata, O. E. 38. Monotropa uniflora, E. 39. Pyrola asarifolia, E. 40, Pa- chysandra terminalis, voisin du P. procumbens, E. hA, Rumex persicarioides, E. 42. Saururus Loureiri, très-voisin du S. cer- nüus, E. 43. Symplocarpus fœtidus, E. 44. Liparis liliifolia, E. h5. Orchis latifolia, var. Beeringiana, O. 46. Pogonia ophioglos- soides, E; 47. Iris setosa, ©. 48. I. cristata, E. 49. Erythronium grandiflorum; E, 50. Trillitim erectum var., E. 51. Polygonatum gigeanteum , E. 52. Smilacina bifolia var. kamtschatica , O. 53. S. trifolia, E. 54. Streptopus roseus, E, O. 55. Chamæli- rium lutetim (earolinianum), E. 56. Croomia pauciflora, E. 67, Ve- ratrum viride, E. O. 58. Juncus xiphioides, O, 59. Seirpus Eriophorum; O. E: 60. Carex rostrata , E. 61. C. stipata, O. E. 62. C. macrocephala, O. 63. Sporobolus elongatus, E. O. (ainsi que l'Himalaya), 64, Agrostis perennans Tuck. (scabra), O. E. 65, Festuca: paueiflora, O, 66. F. parvigluma Steud., comme forme du F. occidentalis, O. 67, Triticum semicostatum. 68. Hy- dropyrum latifoliu, E. 69. Adiantum pedatum, E. O. 70. Ono- clea sensibilis, E. 74, Osmunda cinnamomea, E. 72. Asplenium thelypteroides, E. 73. Botrychium virginianum, E. 74. Lyeopo- dium lucidulum, E. 75. L. dendroideum, O; E. 76. Azolla caroli- niana? E. — Pai conséquent, 76 espèces herbacées, y compris \ AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE- L'AMÉRIQUE DU NORD. 4151 les 8 Fougères et Lycopodiacées, ce qui donne un total de 103 espèces, soit environ 1/21 des plantes vasculaires du Japon. Si nous considérons la chaleur qui est nécessaire au plus grand nombre de ces 103 plantes pour leur développement, il est clair qu'elles n'ont pu, dans les conditions géographiques actuelles, se répandre d'une partie du monde à l'autre. Aussi a-t-on admis d'abord que dans les temps antérieurs une communication plus méridionale se trouvait établie entre les deux continents. Mais Asa Gray a démontré, d'une manière convaincante à mon avis, qu'une température plus élevée a rendu possible jadis la propa- gation de ces espèces d'un continent à l'autre par les voies qui sont encore ouvertes aujourd'hui dans la direction que nous avons rappelée plus haut, En effet, il est reconnu généralement que les êtres vivant actuellement datent d'époques fort reculées. C'est une vue que la paléontologie tend journellement à confirmer. — 20 pour 100 de Mollusques miocènes, 40 pour 100 de pliocènes existent encore aujourd'hui. Des plantes de la période actuelle se trouvent fossiles dans les couches miocénes. Le Taxodium disti- chum, aujourd'hui exelusivement propre à l'Amérique, git à l'état fossile dans les dépôts miocénes de la Silésie. La flore du sucein. renferme bon nombre d'espéces encore vivantes. Dans les couches miocènes de l’île Vancouver, parmi des Dicotylédonées et des Palmiers qui annoncent tous une température antérieure plus élevée, Lesquereux trouva la célèbre Conifère, Sequoia sempervi- rens, qui forme aujourd'hui des forêts à 10°-15° plus au sud. Les animaux fossiles de Nebraska indiquent qu'un elimat plus chaud a régné jadis à l'est des montagnes Rocheuses, et de nom- breuses recherches ont corroboré cette opinion. La flore de la zone tempérée, qui touche maintenant le cercle polaire dans l'Eu- rope occidentale, a done dû présenter autrefois la méme exten- sion dans l'ouest et le centre de l'Amérique du Nord, de sorte que les flores de ces régions ont pu se mêler avec celle de l'Asie sep- tenirionale, suivant les lois de la dissémination des plantes. — Dans les temps post-tertiaires s'établit peu. à peu la période gla- 153 SUR LES AFFINITÉS DE LA FLORE DU JAPON, ETC. ciaire, durant laquelle le climat arctique s'étendit jusqu'à la latitude de l'Ohio. Au fur et à mesure de ses progrés, la flore tempérée recula vers le midi, et lorsque, à la fin de cette période, les plantes aretiques qui s'étaient avancées durent à leur tour se retirer vers le nord, les espéces restées en arriére purent conti- nuer à vivre sur les sommets plus froids des Alleghanies et d'au- tres montagnes élevées de New- York et de la Nouvelle-Angleterre. Ces alternatives de température ne se firent d'ailleurs qu'avec une extrême lenteur, comme le prouve suffisamment la circon- stance que la plupart des plantes ne périrent pas, mais eurent le temps de perpétuer leur espéce de proche en proche. Ainsi se confirme de nouveau la haute antiquité des organismes actuels. — Aussi loin que les plantes aretiques reculérent vers le nord, elles furent suivies par les espèces de la zone tempérée, qui, à la suite de ce déplacement, ne se trouvérent plus séparées de l'Asie que par une mer moins large. — La question de savoir si les espèces végétales que nous avons en vue existaient déjà avant la période glaciaire, a été résolue affirmativement par Lesquereux : dans des couches anté-glaciaires, on trouve à l'état fossile des espèces qui vivent encore en Amérique, mais qui y sont générale- ment confinées sous des latitudes plus méridionales. — Pendant la période qui sueeéda à la période glaciaire, la période fluviale de Dana, la région du Saint-Laurent et du lac Champlain était couverte par les eaux; les terres au nord étaient en général moins élevées qu'aujourd'hui, et les riviéres, témoin les immenses plaines alluviales, formaient encore des courants bien plus considérables. Sur les terres plus étroites a dù régner pendant cette période, — tout ce qui précède, porte à le croire, — une température plus haute. Les Megatherium, les Mylodon, l'Elephas primigenius qui se trouve ici comme dans l'Asie septentrionale, d'autres mammi- feres fossiles encore témoignent d'un climat plus doux que celui de nos jours. Que les oseillations de la température aient d'ail- leurs été simultanées et concordantes pour l Amérique et l'Asie, et méme pour l'Europe, c’est ce dont il est à peine permis de SUR DEUX GENRES CONTESTÉS DE LA FAMILLE DES MÉNISPERMÉES. 153 douter. — Ainsi done, pendant les périodes plus chaudes avant etaprès l'époque glaciaire, des plantes de la zone tempérée purent se répandre d'un continent à l'autre à travers le détroit de Behring et les trainées des iles Aléoutiennes et Kouriles. Là où pouvait passer l'Elephas primigenius, les plantes n'ont pas dù se trouver arrêtées. — L'étude des plantes fossiles des deux hémisphéres promet encore beaucoup de lumières dans celte question. Le Salisburia adiantifolia, Conifère chino-japonaise bien connue, se trouve fossile dans des couches anté-glaciaires de l'Amérique du Nord, tout comme le genre américain Taxodium dans l'Europe orientale. — Quant à la eireonstance que les espéces communes se maintinrent de préférence au cóté oriental de l'Amérique, lors- qu'une température plus basse, la température actuelle, vint s'éta- blir sur ce continent graduellement élargi et relevé, elle est sans doute en connexion avec la direction générale des isothermes, direction qui ne permettait pas aux plantes en question de conti- nuer à vivre, sous la méme latitude, du côté de l'occident. SUR DEUX GENRES CONTESTÉS DE LA FAMILLE DEs MÉNISPERMÉES. M. Miers, au début de ses remarquables études sur les Méni- spermées (Ann. and Mag. of nat. Hist., sér. 3, XIII, 125), écarte de cette famille les deux genres Adeliopsis Bentu, et Spirosper- mum Dur.-Tu., que MM. Bentham et Hooker (Gen., 436) ont attribués à ce groupe naturel. L'étude des types véritables de ces deux genres nous permet de traucher cette question. I. ApgLioPsis, — Je dois à l'obligeance extrême de M. Bennett d'avoir pu étudier les (leurs de Æ. decumbens Benta. (Fl. aus- tral., I, 59), plante que M. Miers rapporte aux Schizandrées. Dans la fleur måle , j'ai observé un androcée formé d'une dou- zaine d'étamines insérées dans le centre de la fleur ; leurs filets se renflaient graduellement jusque près du sommet, et là se rétré- cissaient subitement pour porter les deux loges de l'anthére courte 15 SUR DEUX GENRES CONTESTÉS DE LA FAMILLE DES MÉNISPERMÉES, et globuleuse. Cet androcée étáit celui d'un véritable Menisper- mum. Dans la fleur femelle, j'ai vu trois carpelles libres, à ovaire surmonté d'un style révoluté, disposé en cimier, chargé en dedans de papilles stigmatiques. Dans l'angle interne de l'ovaire s'insé- raient deux ovules inégaux. Le plus petit semblait à demi avorté, et il est probable que les fruits doivent étre monospermes. Ce fait n'à rien de surprenant dans cette famille. Nous l'avons déjà con- staté (.4 dansonia, IH, 436) dans le Burasaía madagascariensis, et il est probable qu'on le constaterait bien plus souvent si l'on avait l'oceasion d'étudier de nombreuses Ménispermées à l'état frais et dans les fleurs jeunes. L'étude organogénique a montré à Payer (Traité d'organog. comp., 243, t. LIII) que les —— sont primitivement biovulés dans cette famille. Il. Spinospermum. — M. Miers pense que ce genre — aux Sapindacées ou aux Ochnacées. Sa fleur mâle, que nous avons étudiée dans l’herbier de Dupetit-Thouars, est celle à peu prés d'un Cocculus; c'est-à-dire qu'elle a six sépales, six petits pétales et six étamines. Ses fruits enroulés en spirale sont bien quelque peu différents de ceux de la plupart des Ménispermées ; mais la preuve que le Spirospermum appartient bien à cette famille, e'est qu'à ce genre doivent se rapporter les Cocculus milleflorus DC. (Syst., 1, 530; Prodr., 1, 99, n. 42) et gomphioides DC. (Syst., loc. cit.; Prodr., 1, 100, n. 43). Les sépales de la fleur mâle sont imbriqués, à peu près tous égaux entre eux, ou d'autant plus courts qu'ils sont plus extérieurs. Les pétales, bien plus courts que le calice, sont atténués en coin à la base et découpés en trois lobes dont deux latéraux peu développés. Ces derniers sont repliés en dedans, de manière que l'ensemble du pétale figure un petit cornet. Les étamines sont monadelphes, les filets étant unis entre eux jusque vers le milieu de leur hauteur. Les anthéres sont à deux loges et s'ouvrent par deux fentes longitudinales. Les loges sont latérales ou un peu plus extrorses qu'introrses. De nombreux échantillons - mâles du S. penduliflorum ont été recueillis à Madagascar par Dupetit-Thouars, Chapelier, Bernier et Boivin. RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LA MOELLE, LE POLLEN ET LES GRAINES DES MAGNOLIACÉES ” Moeite. — Les botanistes de notre temps s'attachent à con- firmer par les caractères histologiques la distinction des groupes naturels. Ces caractères, sans pouvoir être, plus que tous les autres, constamment absolus, paraissent appelés à jouer un grand rôle dans le perfectionnement des méthodes taxonomiques. Ainsi l'existence des fibres à ponetuations aréolées est un fait des plus anciennement connus et des mieux étudiés (Lindley, Gæppert, Eichler, ete.) dans les Wintérées, section de la famille des Magno- liacées. Mais on ne connait guère que l'organisation du bois adulte de ces plantes. La constitution de leur moelle, étudiée surtout à un âge antérieur, révèle un trait bien plus général encore. Une Magnoliée vraie, c'est-à-dire un Magnolia ou un Tulipier, se reconnaît en général au caractère histologique suivant : sa moelle blanchâtre est segmentée par une série de diaphragmes transversaux, d’une teinte plus ou moins jaunâtre ou verdâtre. Ces espèces de cloisons sont constituées par des cellules spéciales, allongées dans le sens horizontal et se déformant ou se déviant au contact de la paroi interne de l'étui médullaire. La coloration de ces utricules est due à leur contenu, et leur paroi se signale immédiatement par les canaux nombreux dont elle est. perforée, la maniére dont elle réfracte la lumiére, et son épaisseur consi- dérable. Quoique ce dernier caractère varie d'une espèce à l'autre, et aussi dans une méme espéce, suivant les conditions de la végé- (1) Résumé lu à l'Académie des sciences en janvier 1868. 156 RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LA MOELLE, tation, on peut ranger ces cellules spéciales dans la catégorie de celles qu'on a nommées en Allemagne Steinzellen. Les Drimys el les Schizandra possèdent ces mêmes cellules pierreuses dans leur parenchyme médullaire ; mais leur disposition y présente des différences caractéristiques. Dans un trés-jeune rameau de Drimys Winteri ou de ses variétés, notamment du D. granatensis, on voit cà et là des cel- lules médullaires, isolées ou rapprochées les unes des autres, qui perdent peu à peu la minceur primitive de leur paroi. Leur forme varie quelque peu avec l’âge; car elles peuvent, ou avoir les mémes dimensions en tous sens, ou s'allonger verticalement et devenir irréguliérement fusiformes.ou tubuleuses. Leur paroi ne s’épaissit que par intussusception, car les nombreux pertuis ceylin- driques dont elle est perforée cessent de bonne heure de présenter partout le méme calibre. L'épaississement se prononce moins vers les deux orifices de ces canaux, surtout vers l'intérieur, et bientôt chaque conduit a la forme d'un cylindre évasé en cône vérs ses deux orifices. De là l'existence d'une cavité fusiforme au point de rencontre de deux conduits appartenant à des cellules voisines, el s'abouchant toujours exactement; de là encore l'apparence aréolée des ponetuatious vues de face, comme il arrive dans celles des Conifères. Le contenu des cellules pierreuses est teinté en jaune ou en brun dans les Drimys rapportés de leur pays natal. Ces cellules sont donc physiologiquement comparables à celles qui forment des amas granuleux dans le parenchyme cortical. La moelle des Schizandra est souvent d'une teinte verte uni- forme. Elle la doit premièrement à la matière verte contenue dans les cellules parenchymateuses ordinaires. De plus, elle est par- semée de cellules pierreuses à contenu très-coloré, et dispersées, ou sans ordre apparent, ou en séries verticales. Quelques Sphæro- stema présentent même dans ces vésicules des particularités qui demandent une description spéciale. Souvent les cellules pier- reuses se séparent du reste du parenchyme, dont elles diffèrent par leur consistance relativement énorme , sous la seule pression LE POLLEN ET LES GRAINES DES MAGNOLIACÉES. 157. de la lame de verre dont on les recouvre, et qui les désagrége sans les entamer. -Il est impossible de ne pas considérer comme étant de même nature ces cellules épaisses et celles qui forment des cloisons dans la moelle des Magnoliées. De sorte qu'une méme organisation de ces vésicules caractérise l'ensemble de la famille, en méme temps que leur mode de groupement sert, par ses variations, à distin- guer les tribus : cellules pierreuses disséminées, comme nous l'avons dit, dans les Schizandrées et les Wintérées , rapprochées en diaphragmes dans les Magnoliées. Dans les pousses rapidement développées de quelques Magnolia, nous avons vu ces eloisons appauvries et réduites méme à une seule cellule pierreuse, presque centrale, vers laquelle venaient aboutir par une de leurs extré- mités toules les cellules ambiantes du parenchyme ordinaire, éti- rées ou déviées d'une manière toute spéciale. Les tiges sarmenteuses des Schizandrées se distinguent d'ail- leurs de celles des Wintérées par un autre caractère anatomique. Vers l'extérieur de leur zone fibro-vasculaire, elles présentent de larges cavités tubuleuses à axe vertical, tendues d'une fine mem- brane criblée de perforations trés-ténues et se détachant souvent, en longs cylindres aussitôt affaissés, de la paroi de la cavité tubu- leuse qu'elle tapisse. | Porten. — La forme, rare parmi les Dicotylédones, du pollen à un pli des Magnolia, se retrouve dans les Canella, que nous laissons dans cette famille. Parmi les Wintérées, on a signalé depuis longtemps (H. Mohl, etc.) l'existence de grains composés formés de quatre grains élémentaires, groupés de facon à occuper les quatre sommets d'un tétraédre régulier. Les Zllicium et les Schizandra présentent dans leur pollen une disposition trés-ana- logue. Celui de IZ. parviflorum ressemble à un disquefdéprimé au centre de ses deux faces, mais découpé sur les bords en trois lobes. Dans le Kadsura japonica, les trois lobes sont eux-mêmes échancrés à leur sommet. Mais on voit nettement sur le pollen discoïde du Sphærostema propinquum , que trois des six échan- 158 RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LA MOELLE, ETC, erures marginales répondent à une rentrée de l'exhyménine des grains élémentaires, et cette rentrée devient au contraire une saillie par suite du contact de l'eau. En méme temps, tout le grain composé se gonfle, comme celui des Z{hicium, en une sphère gra- nulée qui porte trois bandes claires rayonnantes. Ces bandes per- sistent dans le Kadsura; les grains élémentaires ne se séparent pas ; de sorte que le pollen de ces plantes peut étre considéré comme servant de passage entre les grains simples des vraies Magnoliées et les grains composés des Wintérées et de certaines Anonacées. Grawe.—L'origine tant discutée (Miers, À. Gray, Hooker, etc.) du tégument charnu de la graine des Magnolia est démontrée, el par son développement, et par sa constitution histologique. Il est formé des cellules hypertrophiées de la primine, riches en fé- cule, puis en matière huileuse. Sa profondeur est en outre par- courue par les faisceaux trachéens qui forment le raphé et ses ramifications. Comme ces vaisseaux ne renferment guère que des gaz à la maturité, nous avons trouvé un moyen de dévoiler la marche du réseau vaseulaire, eu laissant séjourner la graine dans la teinture alcoolique d'iode. Toutes les cellules y deviennent d'un violet presque noir, tandis que les trachées demeurent teintées en brun clair. On peut alors poursuivre et disséquer tout le réseau trachéen dans l'épaisseur du parenchyme, de la méme manière qu'on isole les vaisseaux injectés d'un animal. Le faisceau raphéen, - tout en émettant des branchés à droite et à gauche, se dirige vers la région chalazique et s'y recourbe pour pénétrer dans l'intérieur de la graine. On doit décrire ici un orifice particulier de l'enveloppe testacéé intérieure, ouverture diamétralement opposée au trou micropy- laire, et respectée à tout âge par les incrustations du tégument profond. On comprend toute l'importance physiologique de ce nouvel organe, eanal à éontours nets, qu'on peut alors, sans des- truction d'aueun. tissu, faire pareourir par un stylet métallique trés-fin, et que nous nommerons héléropyle. Le tégument testacé, qui conserve son orthotropie primitive, est donc pourvu de deux SUR LE GENRE TIIELYRA DE DUPETIT-THOUARS, 159 ouvertures polaires opposées. Quant à l'enveloppe charnue super- ficielle, les anciens botanistes la nommaient arille, appellation que les auteurs récents n’ont pas adoptée. Et cependant cette en- veloppe constitue un arille généralisé, et mérite bien mieux ce nom que les hypertrophies partielles du tégument séminal exté- rieur auxquelles on l'applique ordinairement de nos jours. SUR LE GENRE THELYRA DE DUPETIT-THOUARS. - La place de ce genre dans le groupe des Chrysobalanées ne parait avoir été jusqu'ici déterminée que d'une manière peu exacte, et il est probable qu'on s'en est uniquement. rapporté, pour établir. cette détermination, à la description un peu insuffi- sante de Dupetit-Thouars (Gen. nov. madag., n. 72), de De Can- dolle (Prodr., H, 527), et d'Endlicher (Gen., n. 6412). L'examen direct du Thelyra, dans l'herbier de Dupetit-Thouars, doit modi- fier, il nous semble, les opinions recues jusqu'à ce jour, princi- palement celle de MM. Bentham et Hooker (Gen., 607, n. 5), qui font du T'helyra un synonyme du genre Parinarium. Cepen- dant ce dernier genre appartient seul, pour ces auteurs, à une division particulière du groupe des Chrysobalanées, ainsi caracté- risée par eux (op. cit., 602) : « Ovarium fauci calycis unilate- raliter insertum, 2-locellatum, locellis 1-ovulatis. » Or, comme à aucun Âge on ne constate dans l'ovaire du Thelyra la présence d'une fausse cloison verticale séparant les deux ovules l'un de l'autre, et qu'au contraire ceux-ci s'élévent parallèlement et colla- téralement en se touchant directement par toute la surface de leur paroi latérale, le T'helyra ne peut se ranger dans celte section, et doit, au contraire, étre attribué à celle que les mémes auteurs. caractérisent : « Ovarium fauci calycis unilateraliler insertum ,.— 1-loculare. » Il n'y a dans cette section que deux genres dont le Thelyra se rapproche par la cavité réceptaculaire profonde, en forme d'éperon soudé latéral, comme disent les botanistes, et ses 160 SUR LE GENRE THELYRA DE DUPETIT-THOUARS. étamines unilatérales libres ; ce sont les genres américains Couepia et Hirtella. Or, comme on admet jusqu'à présent que les premiers ont au moins quinze étamines, le T'Aelyra ne pourra être rapporté à ce genre. Son androcée décandre présente, en effet, d'un cóté quatre, cinq ou six élamines fertiles, et de l'autre côté des stami- nodes réduits à de fines languettes stériles. Nous ferons done du T'helyra le-type d'une section africaine du genre Hirtella. L'es- pèce qui est sous nos yeux prendra le nom d'H. Thouarsiana. Elle a des rameaux alternes , rapprochés, chargés de feuilles très-courtement péliolées, ovales ou elliptiques, terminées par un aeumen plus ou moins allongé et presque toujours obtus à l'ex- tréme sommet. Leur limbe est entier, épais, coriace, glabre et finement réticulé. Les inflorescences sont disposées en cymes ramifiées, multiflores, situées au bout des rameaux. Tous les axes de différents degrés y naissent à aisselle d'une bractée de forme très-variable, mais découpée sur ses bords en dents ou en créne- lures dont le sommet est occupé par une glande assez épaisse, en forme de petite cupule. On retrouve méme quelquefois une ou. plusieurs de ces glandes sur les bords recouvrants des sépales 1 et 2. Nous n'avons pu étudier les fruits mûrs ; ceux que nous avons observés étaient sphériques, inégaux à la surface, de la grosseur d'un pois environ, et la graine qu'ils contenaient était tout à fait imparfaite. Les axes de l'inflorescence et les calices sont comme ceux d'un grand nombre d' Hirtella américains, couverts d'un duvet grisàtre. Mais ce caractère peut varier considérable- ment sur les différents rameaux d'une méme plante, comme il arrive sur les échantillons assez nombreux de l'herbier de Dupetit- Thouars. Il varie probablement aussi avec l’âge; il y a des ra- meaux et des pédoncules tout à fait glabres; d'autres, au con- traire, sont richement veloutés. Ce dernier cas se présente dans les échantillons recueillis par Boivin, en juillet 1850, à Nossi- Cumba (n. 2210). Mais les fleurs y sont à peine épanouies. Et- c'est pour cette raison qu'il ne^ nous est pas permis de faire une espèce spéciale pour une plante à jeunes rameaux recouverts de —— SUR LE GENRE THELYRA DE DUPETIT-THOUARS. 161 poils bien plus longs, plus abondants et plus roides, récoltée à Madagascar, en 1844, par M. de Lastelle, mais dont les fleurs sont très-peu développées, quoiqu'elles présentent tous les carac- téres essentiels des Thelyra. — Je ne quitterai pas ce sujet sans faire remarquer combien il est difficile de sectionner les Chrysobalanées d'une maniére nette et précise, au moyen du mode d'insertion de l'ovaire sur le récep- tacle. Dans quelques-unes d'entre elles, en effet, cette insertion parait nettement centrale, tandis que dans les Æcioa, Couepia, Hirtella, Parinarium, etc., elle est, au contraire, franchement latérale et marginale. Mais si l’on place le Grangeria borbonica parmi les types à insertion centrale, on ne peut cependant s'em- pêcher de remarquer avec MM. Bentham et Hooker (op. cit., 607, n. 5), qu'elle y est en réalité unilatérale et excentrique. Au point de vue morphologique, le phénoméne est done au fond le méme que dans les Parinarium, Hirtella, ete. Seulement le réceptacle est, dans le Grangeria, peu profond et peu insymé- trique, et ses bords sont moins écartés de son fond que dans les Parinarium ou autres genres analogues. Mais l'insertion du gynécée ne s'en fait pas moins vers la base, c'est-à-dire vers les bords du réceptacle concave. Et les herbiers de Boivin, Pervillé, Richard, etc., renferment une autre espéce, rapportée par Boivin au genre Grangeria, sous le nom de G. porosa, dans laquelle le réceptacle est plus concave. L'insertion de l'ovaire, également excentrique, s'y fait, conséquemment, plus loin du fond de la dépression réceptaculaire. Par là, cette plante se rapproche quelque peu des Parinarium. D'autre part, l'androcée n'est pas seulement composé d'étamines fertiles. Il y a d'un côté quelques staminodes sans anthère, Qu'il nous suffise pour le moment de faire remar- quer que, tandis que ce G. porosa s'allie intimement de la sorte aux Hirtella, Couepia, etc., le prototype du genre, ou G. borbo- nica, est reconnu par les auteurs les plus récents comme à peine génériquement distinct des M oquilea d'Aublet. Tout est Iransitiori dans la nature. ——— —— —À o VIII, 11 MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES Sans remonter bien haut dans l'histoire de la science, jusqu’à une époque où les Anonacées n'étaient qu'impartaitement con- nues, il nous suffira de prendre pour point de départ de notre mémoire les travaux récemment publiés sur ces plantes. Ce sont, d'une part, le Genera de MM. Bentham et Hooker (pp. 20-29, 955-058), et, d'autre part, la révision des genres et des espèces de l'Inde néerlandaise, présentée par M. Miquel, dans le deuxième volume des Annales Musei Lugduni-batavorum (pp. 4 -h5). Ces ouvrages renvoient d'ailleurs le lecteur à la plupart des travaux publiés antérieurement sur le méme sujet. Nous ne débuterons point par des théories ou des généralités dans une question qui comporte encore tant d'inconnues. Ici, plus que partout ailleurs, la véritable organisation des fleurs et des fruits est difficile à connaître complétement. Les matériaux qui se rencontrent dans les collections sont souvent fort insuffisants. Bien des faits ont dù être admis à priori ou par analogie, et l'ob- servation ne les confirme pas toujours. Aussi nous commençons notre travail par l'étude directe de quelques genres incompléte- ment connus, fort peu analysés d'une manière suffisamment exaele, mais dont les fleurs, peu volumineuses, assez nombreuses en général sur un méme échantillon, ont pu étre examinées par nous à différents âges et dans toutes leurs parties. Nous avons pu de celte façon constater avee soin : le mode de préfloraison de leur périanthe, la symétrie de leur androcée, la forme de leurs étamines et de leurs pétales, l'organisation de leurs carpelles, la MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 165 position des placentas et des ovules, le nombre de ces derniers el la direction de leurs différentes régions, enfin la structure de leurs fruits et le nombre de graines contenues dans chacun d'eux ; tous caractères qui ont une grande valeur dans un grand nombre de groupes naturels, ou auxquels les travaux récents que nous venons de citer ont accordé une signification importante dans cette famille. Les genres Bocagea, Oxandra et Trigyneia sont ceux qui nous ont offert à cet égard le plus de ressources. De leur analyse successive découlera immédiatement pour le lecteur une appréciation facile de la valeur absolue ou relative des caractères que. nous avons énumérés. I Le genre Bocagea, tel qu'il est admis actuellement par les au- teurs les plus compétents, et notamment par MM. Bentham et J. Hooker (4), n'est pas un genre homogène ; nous verrons qu'il est en réalité la somme de deux genres bien différents. Il importe done de revenir à sa constitution primitive, à l'époque oü il ful établi par A. de Saint-Hilaire (2). Les types décrits par cet illustre savant ne sont guère connus de la plupart des botanistes ; et il est probable que si MM. Bentham et Hooker avaient pu les consulter, ils auraient sensiblement, modifié la caractéristique qu'ils ont donnée du genre Bocagea. Or, comme ils s'expriment ainsi : «Species genuinc petalis valde imbricatis sunt B. viridis A. S. H., cui ovaria S-ovulata dicuntur ; B. multiflora Mart., £l. bras - Anon., t. XIV, ovariis biovulatis ; B. Espintana et verisimiliter B. leucodermis Spruce, in Journ. Linn. Soc., V, 7, ovulis soli- tariis », il convient d'abord d'étudier avec tout le soin possible ces quatre espèces, et principalement les trois premières, car nous n'avons pu- observer que des échantillons fort incomplets de la quatriéme. (1) Genera, 1, 99, n. 39. (3) Flor. Brasil. merid., L, 41, t. 9 (1823). 46h MÉMOIRE 1° B. viridis A. S. H. — L'échantillon type, récolté dans les forêts vierges d'Uba, sur les confins des provinces de Rio-Janeiro et Minas-Geraes, rappelle beaucoup, par son aspect général et son feuillage, les rameaux de certains Orophea et Alphonsea qui se trouvent dans les herbiers indiens ; c’est un fait qu'il n'est pas inutile de noter en passant. Les fleurs sont latérales et non situées dans l'aisselle des feuilles. Souvent elles sont à égale distance de deux feuilles successives, souvent plus rapprochées de l'inférieure ou de la supérieure. Assez fréquemment encore il y en a deux ou trois dans la longueur d'un entre-nœud, alternes entre elles et à peu prés à égale distance les unes des autres. Un pédoneule filiforme supporte chaque fleur; il atteint jusqu'à un centimètre et demi de longueur ; il est couvert d'un court duvet. Le bouton est globuleux. Le réceptacle floral est légérement convexe. Le calice est gamosépale; c'est une Sorte de triangle à sommets acuminés. Les pétales sont presque lous de méme forme et de méme taille, sessiles et ovales. Les trois extérieurs ne se touchent par leurs bords que dans leur extréme jeunesse; dans le bouton adulte, ils sont déjà éloignés les uns des autres; mais à aucune époque leurs bords ne se recouvrent. Les pétales intérieurs sont également valvaires jusqu'au bout ; il ne peut y avoir à cet égard le moindre doute. Les étamines, construites à peu prés comme les représente la planche.9 du Flora Brasiliæ meridionalis, sont ordinairement au nombre de six et opposées chacune à un des pétales. Les carpelles sont au nombre de trois et répondent à la concavité des pétales extérieurs. Leur ovaire, surmonté d'un style eourt à extrémité stigmatifére, contient presque toujours huit ovules disposés sur deux rangées verlicales ; quelques-uns sont souvent Irés-petits et comme avortés, méme dans le bouton. En somme, celte espèce présente des fleurs à périanthe valvaire et à six verticilles triméres. 2° B. multiflora Marr. (4). — Cette espèce est assez commune (4) Guatteria multiflora PoEpP., herb., n. 2668. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 165 dans les herbiers, mais les fleurs y sont rarement en bon état, car leur corolle et leur androcée tombent de trés-bonne heure. C'est là sans doute ce qui fait que la préfloraison est décrite d'une manière inexacte. Mais en examinant quelques boutons suffisam- ment jeunes, on voit que les six pétales, ovales et à peu prés égaux, sont tout à fait ceux du B. viridis A. S. H., et que leur æstivation est trés-nettement valvaire. Ici les étamines sont plus nombreuses ; il est rare qu'il n'y en ait qu'une douzaine : on en. compte souvent plus du double. Leur anthére extrorse est à peu prés ovale, et surmontée d'un prolongement conoide du connectif. Les carpelles sont au nombre de six dans certaines fleurs, et dans d'autres on en compte jusqu'à douze ou quinze. Ce nombre extré- mement variable n'a done pas ici de valeur. Ordinairement en- core, chaque ovaire ne contient que deux ovules, insérés plus ou moins haut dans l'angle interne, parfois presque basilaires. Ces différences n'ont pas eu plus de valeur aux yeux des botanistes ; et cela avec raison, car il y a des fruits déjà noués où nous trou- vons trois ou quatre jeunes graines. Signalons encore deux dis- semblanees avec le B. viridis : d'abord, l'inflorescence est ici toute particulière. De petits axes très-surbaissés, mais cependant trés-ramifiés et présentant plusieurs générations de divisions, comme il arrive dans certains broussins , portent les fleurs ac- tuelles ou en ont porté de plus anciennes dont on ne voit plus que les cicatrices. Ces inflorescences contractées sont placées latéra- lement sur le bois de rameaux déjà âgés; la production des fleurs semble s'y localiser d'une manière indéfinie. En second lieu, les pétales intérieurs ne présentent pas, comme les extérieurs, leur plus grande largeur vers leur base. Ils sont à ce niveau un peu rétrécis; première ébauche de cette sorte de long onglet qu'ils possèdent dans les Mitrephora ou les Orophea. Tout est, dans une famille aussi naturelle, marqué de nuances et de modifications graduées. De là une grande difficulté pour séparer les genres les uns des autres d'une facon bien nette. De là aussi la création d'un grand nombre de genres de transition qui disparaissent ou qui 1466 MÉMOIRE disparaitront forcément un jour. Nous insistons, une fois pour toutes, sur ce point. I n'y a pas un seul organe floral qui ne nous permit de reproduire la méme observation. Mais, pour le moment, il nous suffit de comparer les deux espèces que nous venons d'analyser pour voir dans quelles limites peuvent varier les carae- téres d’un méme genre. Ces deux espèces sont parfaitement congénères; tout le monde le reconnaît. Et cependant elles n'ont exactement et constamment, ni le méme mode d'inflorescence, ni le même nombre d'étamines et de carpelles, ni précisément la méme forme dans les pétales intérieurs, ni le méme nombre d'ovules dans chaque earpelle. Les organes sexuels sont, dans l'une en nombre défini, et dans l'autre en nombre indéterminé. Nous permettra-t-on plus tard de réunir dans un méme genre d'autres plantes qui présenteront entre elles les mêmes dissem- blanees , et pourrons-nous toujours le faire sans inconvénient? 3 B. Espintana Senuce. — Dans cette espèce, lés caracteres de la fleur changent du tout au fout. On s’en aperçoit principa- lement quand on examine un bouton un peu jeune. Avec son pédoncule encore court, il à la forme générale d’une petite mas- sue. Le sommet arrondi est constitué par le périanthe ; le manche atténué est tout chargé de bractées imbriquées. Ces écailles dé- eussées, tout à fait pareilles à celle quon observe sous le bouton dans. les Chimonanthus, sont d'autant plus courtes qu'elles sont plus inférieures et d'autant plus semblables par la taille et la forme aux pièces du périanthe qu'elles s'en. rapprochent davan- lage. A cet âge, il n'y a pas non plus d'intervalle entre le périanthe et les plus élevées de ces bractées. Mais lorsque le pédoncule floral se sera allongé davantage, les bractées demeureront autour de si base, y formant une sorte d'involuere, tandis que le périanthe sera naturellement supporté par la portion supérieure du pédon- cule. Mais lé point lé plus importànt à considérer ici, c’est que les sépales et les six pétales qui continuent la série spirale des braetées supérieures sont, comme ellés, et à tout âge, amincls sur les bords et fortement imbriqués. Par conséquent, cétte plante el SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 167 les deux précédentes ne pourraient appartenir à une méme tribu de la famille des Anonacées, si l’on avait recours au caractère em- ployé en premiére ligne, pour y former des tribus, par MM. Ben- tham et Hooker, et si les étamines étaient de celles qu'ils ont appe- lées : Stamina Uvariearum. Les deux premiéres appartiendraient au groupe des Unonées, et la troisième à celui des Uvariées. Les élammes sont d'ailleurs construites dans toutes les trois sur un plan uniforme. Elles sont de celles que les savants que nous venons de citer nomment : Stamina Miliusearum. Celles du B. Espintana forment deux rangées et sont oblongues ou presque ` lanecolées; leur sommet se termine en pointe, et plus bas se - voient en dehors, vers les bords du connectif, deux loges ados- sées et linéaires, à déhiscenee longitudinale. Les carpelles sont en petit nombre (souvent cinq ou six), et leur ovaire ne renferme qu'un seul ovule qui est inséré tout prés dela base et presque dressé, avec le micropyle dirigé en dehors et en bas. h° B. leucodermis Seruce (1). — De cette quatrième espèce nous ne pouvons dire que quelques mots, n'ayant pu voir d'elle que des fruits à peine noués, munis à leur base du calice. Mais d’après ce que nous savons du gynécée, il semble que ses fleurs soient trés-analogues à celles de l'espèce précédente. Les ovaires sont uniovulés. Admettons done provisoirement que le B. leucodermis Srruce soit entièrement organisé comme le B. Espintana Srruce, et de- mandons-nous à quel genre doit étre rapporté celui-ci. Ce ne saurait être le genre Bocagea tel que À. de Saint-Hilaire l'a conçu; car ce dernier est caractérisé par une corolle valvaire , et il n'a pas les fleurs pourvues de ces écailles pédonculaires étroitement imbriquées dont nous avons parlé. Et méme, si l'on considère la préfloraison de la corolle comme un caractère de premier ordre dans le groupement de cette famille, ainsi que l'ont. admis MM. Bentham et J. Hooker, le B. Espintana Spruck, avec sa pré- (1) Ems.. n. 3352, — BzNTH., in Journ. of Linn. Soc., V, 74. 168 MÉMOIRE floraison d'Uvariée, doit appartenir à une autre tribu que les Bocagea valvaires, à préfloraison d'Unonée. Or, ce genre est connu depuis longtemps; c'est A. Richard qui l'a proposé le pre- mier (4) pour deux espèces de Cuba, les Owandra laurifolia A. Ricu. (2) et virgata A. Ricn. (3). Récemment, MM. Triana et Planchon (4) en ont décrit une troisième espèce, sous le nom d'O. aromatica. Dans toutes trois on observe ces bractées imbri- quées pédonculaires dont nous avons parlé. Elles sont loin de la fleur épanouie dans l'O. laurifolia A. Ricu., parce que le pédon- eule floral s'allonge avant la floraison. Mais elles sont trés-rap- prochées du calice de YO. virgata, parce que la fleur est presque sessile. Les écailles y sont aussi moins nombreuses. Dans PO. laurifolia, les pétales sont allongés ; ils demeurent presque orbiculaires dans l'O. virgata. Dans le premier, les étamines et surtout les carpelles sont plus nombreux; mais ces derniers ne renferment jamais qu'un ovule ascendant, inséré prés de la base de l'ovaire, avec le micropyle tourné en bas et en dehors. Quant anx étamines, leur forme est à peu prés la méme dans les trois espèces que nous venons de citer : celle d'une languette épaisse, un peu charnue, oblongue-lancéolée , plus ou moins aiguë au sommet, avec deux loges linéaires paralléles, reléguées vers le milieu ou la base de la face externe de l'étamine. Le filet et le connectif s'y confondent en une seule masse continue. Quant à l'O. aromatica Tr. et Pr., il a ses étamines un peu variables de forme et portant souvent les deux loges de l'anthére tout à fait au milieu de la hauteur et de la largeur du connectif. Ses pétales sont fortement imbriqués et souvent un peu corrugués dans le bouton. (1) Flora cubana, 20. (2) Ann. des sc. nat., sér, ^, XVII, 36. (8) Uvaria laurifolia Sw. , Cananga laurifolia DC., Bocagea laurifolia BENTH. et H00K., Drimys pseudo-lancea Porr. (4) Uvaria virgata Sw., Cananga virgata DC., Bocagea virgata BENTH. el HooK., Drimys lancea Port. Cette espèce devra s'appeler O. lanceolata, car Swartz l'a nommée Uvaria virgata en 1800 (FL, II, 999), et U. lanceolata, en 1788 (Prodr., 87). SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 169 ls sont allongés et lancéolés, comme ceux de l'O. laurifolia A. Rica., mais plus élargis vers leur sommet. Nous y avons vu les carpelles au nombre de cinq ou six, formant à peu prés un *ercle autour du centre du réceptacle, et composés d'un ovaire miovulé, glabre, épais, et d'un style court, renflé et arrondi. On ne peut done admettre, avec M. Planchon, que les Oxandra se distinguent des Bocagea par des carpelles plus nombreux et mo- nospermes, à ovaires uniovulés. Il y a des Bocagea, à carpelles plus nombreux que l'O. aromatica. La seule différence positive et constante que présente la fleur, c'est l'imbrication de la corolle. Comme conclusion, le genre Bocagea , tel que l'ont entendu MM. Bentham et J. Hooker, doit être dédoublé; il comprend : 1° le genre Oxandra de Richard; 2° le genre Bocagea d'A. de Saint-Hilaire. Or, ce dernier genre est, selon nous, bien plus vaste qu'on ne l'a pensé jusqu'à ce jour, et il est représenté dans l'ancien continent par un assez grand nombre d'espèces qui ne sont pas cependant les Bocagea de Blume. Nous connaissons jusqu'à présent cinq véritables Bocagea amé- ricains; car aux deux espèces déjà étudiées, il faut joindre le B. alba A. S. H., le B. canescens SenucE (Trigyneia ? canescens BeNrH.), et une plante jusqu'ici inconnue, que nous appelons B. W eddelliana. B. alba. — Sur les échantillons authentiques de cette espèce, recueillis par A. de Saint-Hilaire, « dans les bois vierges rabougris de la Pointe de l'Est, au Cap Frio », nous avons vu qu'il y a des fleurs terminales qui peuvent devenir oppositifoliées, par suite de ce qu'on a appelé un phénomène d'usurpation, et des fleurs axil- laires ou supra-axillaires. Le calice a la forme d'un sac à ouverture supérieure presque entière, ou légèrement sinueuse, ou découpée en trois dents peu saillantes. Les pétales se réunissent dans le bouton en une sorte de cône ; de sorte que la fleur est bien moins déprimée que celle du B. viridis A. S. H. Les pétales extérieurs sont ovales-aigus, sessiles et valvaires. Les pétales intérieurs sont de méme taille et de méme forme en haut; mais ils sont 479 MÉMOIRE rétrécis et comme échanerés de chaque côté de leur base, dans une bien plus grande étendue que ceux du B. multiflora Marr. Par conséquent, la corolle offre une plus grande analogie encore avec celle des Mitréphorées. Au travers de l'échanerure en forme de voûte que limitent par leur rapprochement deux pétales inté- rieurs voisins, on peut apercevoir les étamines. Celles-ci sont au nombre de six, comme dans le B. viridis À. S. H. Leur filel est dressé et se continue en un connectif aplati et allongé à apicule un peu obtus. Les deux loges de l'anthére sont linéaires, adnées, presque marginales, un peu plus extrorses cependant ; elles s'ou- vrent chacune par une fente longitudinale. Les carpelles sont au nombre de trois; leur ovaire renferme ordinairement huit ovules disposés sur deux rangées verticales, et il est surmonté d'un style atténué à sommet stigmatifére un peu renflé, Si nous ajoutons à cela que les fleurs sont dressées sur un pédoncule trapu et court, au lieu d'étre portées par un axe flexible et filiforme, que les feuilles sont épaisses, coriaces et rigides, au lieu d’être nombreuses et molles, nous verrons que les B. alba et viridis doivent être fort différents l'un de l'autre par le port et le feuillage, comme ils le sont par la forme du calice, du bouton et des pétales; mais que néanmoins A. de Saint-Hilaire les a jugés dignes de figurer tous deux dans un méme et unique genre. Ne sera-t-il pas convenable, par conséquent, de ne pas accorder une valeur générique, dans d'autres groupes de la méme famille, à ces caractères différentiels? B. W eddelliana (1).— Cette espécé, qui nous paraît totalement nouvelle, est dédiée à notre savant ami le docteur H. À. Weddell par qui elle a été découverte au Brésil, dans la Serra d'Estrellà (n. 772), en 1844. Elle a tout à fait les feuilles lancéolées du B. multiflora Mart., avec un limbe plus épais et plus coriace. Mais les fleurs sont très-différentes par leur situation et leur orga- (4) B. foliis brevissime petiolatis lanceolatis glaberrimis subcoriaceis ; floribus acillaribus solitariis brevissime pedunculatis ; petalis ovato-ellipticis margine attenuatis valvatis ; staminibus ad 12 oblongo-lanceolatis ; carpellis totidem ca- pitatis sessilibus uniovulatis. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 171 nisation. Elles sont solitaires et axillaires, et portées par un pédon- cule plus court encore que celui du B. alba A. S. H. On observe à sa surface une ou quelques bractées alternes, courtes et obtuses. Les sépales, à peine unis par leur base, sont de méme forme. Les pétales elliptiques-ovales sont tous à peu près égaux, mais ils sont amineis sur les bords. Cependant leur préfloraison est toujours valvaire , méme dans les boutons les plus jeunes. Les extérieurs cessent Même de se toucher de trés-bonne heure. Voilà pourquoi nous rapportons cette espécé au genre Bocagea. Les élamines, pareilles à celles du B. canescens Benta., sont au nombre de douze environ. Les carpelles sont à peu prés aussi nombreux, sessiles, uniovulés, réunis en tête vers le sommet du réceptacle, et sur- montés chacun d'un petit style conoide d'aspeet glanduleux. Le B. canescens Spruce (eos., n. 55,9) n'a été rapporté qu'avec doute à ce genre par M. Bentham, qui à nommé la méme plante T rigyneia ? canescens (1). Il nous semble que, par là structure de ses étamines, l'espéce appartient plutôt au genre Bocagea ; car tous les véritables T'rigyneia que nous avons pu analyser ont un connectif tronqué presque immédiatement au-dessus des loges de l'anthére, et dilaté en ce point en une sorte de cupule légèrement déprimée et à rebords épais et comme glanduleux. Au contraire, le B. canescens a des étamines à filet court, se continuant tout d'une venue avec un connectif basifixé lancéolé, épais et charnu. C'est tout à fait en bas que, près des bords, se trouvent appliquées sur la face extérieure du connectif les deux loges écartées, paral- léles et déhiscentes chacune par unè fente longitudinale. Au- dessus d'elles se prolonge longuement en pointe la portion supé- rieure du connectif. J'ai compté jusqu'à quatorze de ces étamines autour du gynécée; elles sont souvent moins nombreuses. Quant au périanthe, il est formé d'un calice gamosépale court , à trois angles plus ou moins saillants. Les six pétales sont ovales, épais, coneaves en dedans, chargés en dehors d’un duvet blanchâtre, et (1) Journ. of Linn. Soc., V, 70. 179 MÉMOIRE nettement valvaires dans le bouton. Le gynécée présente une par- ticularité curieuse. Dans les fleurs que nous avons pu observer, il n'était formé que d'un carpelle à insertion latérale, excentrique. La place des autres carpelles demeurait vide, ce qui prouve que sans doule ils avaient existé à une époque antérieure. Puis plus tard, peut-être, ils ont dù s'arrêter dans leur développement. Notons le fait en passant; car nous rangerons ultérieurement dans le genre Bocagea d'autres plantes à gynécée unicarpellé et pour lesquelles il nous sera impossible d'établir un genre distinct. Ces Bocagea seront aux autres espèces du genre ce que le Delima sarmentosa est aux autres Tetracera, ce que l’Actæa spicata ou racemosa est aux Cimicifuga polycarpellés. L'ovaire du B. canes- cens ne renferme que deux ovules, insérés tout prés de la base de l'angle interne et ascendants, presque dressés; il est surmonté d'un styleen forme de corne réfléchie, à sommet stigmatifère légé- rement capité. i Il y a des plantes asiatiques dont la fleur est tout à fait celle du B. canescens. Tels sont certains Alphonsea, et notamment lA. verrucosa Hook.r. et Tnows, (1), qui peut avoir exactement le méme nombre d'étamines, avee six pétales valvaires, un petit calice gamosépale triangulaire, et des carpelles pluriovulés. Il est vrai qu'il y en a ici trois ou quatre, comme dans tant d'autres Bocagea américains. Mais ce caractère perd par là méme toute sa valeur. Les organes de la végétation sont d'ailleurs les mémes dans l’Alphonsea verrucosa et le Bocagea viridis. Par ces mêmes or- ganes, les B. alba et Weddelliana sont semblables à PA. zeyla- nica Hook. F. et Tuous. (2); et MM. Bentham et Hooker (3) ont rapporté avec doute le B. alba au genre Alphonsea. Dans les fleurs du B. zeylanica, le nombre des étamines devient bien plus considérable, de méme que le nombre des ovules contenus dans chaque carpelle ; mais les auteurs du Flora indica n'ont pas, bien (4) Ex THWAIT., exs., n. 9727. | (2) Flora indica, I, 153, (8) Gen., 29, n. 37. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 173 entendu, séparé génériquement cette plante de V'A. verrucosa. Le même androcée se retrouve dans les fleurs de l' A. ventricosa, qui devient notre Bocagea ventricosa ; et c’est au même genre, peut-être méme à la même espèce, que nous rapporterons l Uvaria Badajamba de Roxburgh, plante indiquée dans plusieurs ou- vrages comme très-douteuse, et que nous avons pu étudier sur des échantillons authentiques, cultivés dans le Jardin botanique de Calcutta et donnés à Gaudichaud par Wallich. Dans ces der- nières espèces, les fleurs, les feuilles et les fruits deviennent de plus en plus volumineux. Les boutons pyramidaux commencent à rappeler beaucoup, pour la forme et la taille, ceux des Melodorum indiens et ceux de certains Polyalthia du même pays. Les espèces américaines sont, du reste, tant au point de vue de la distribution géographique que sous le rapport de l'organisa- tion florale, reliées aux espéces indiennes par une plante que nous avons trouvée dans les collections de Pervillé (n. 602) et qui croit à Ambongo. Elle présente certaines fleurs qui sont les plus ré- duites qu'on ait jusqu'à ce jour décrites parmi les Anonacées. Ce type, aussi simplifié que possible, ne comporte en effet qu'un calice à trois divisions, une corolle extérieure trimére, trois pétales inté- rieurs alternes avec les précédents, trois étamines alternes avec les pétales intérieurs, et trois carpelles alternes avec les trois éta- mines. Une semblable fleur est donc plus simple que celle des Berbéridées trimères. Toutefois il faut ajouter que certaines fleurs nous ont présenté six étamines disposées sur deux verticilles. Quelquefois encore il n'y en a que quatre ou cinq, le verticille intérieur de l'androcée n'étant composé que d'une ou de deux pièces. De là le nom de Bocagea heterantha (1) que nous propo- (4) BOCAGEA HETERANTHA, Spec, nov. — Frutex (15-pedalis, fid. Pervillé), ra- mis teretibus ; cortice griseo striato ; ramulis gracilibus glabris. Folia articulata brevissime (1, 2 mill.) petiolata elliptico-ovata oblongave (1-3 cent. longa, ad 1 cent. lata), basi et apice rotundata integerrima glaberrima membranacea, supra lucida levia, subtus glaucescentia opaca ; costa subtus prominula in sicco rubes- centi-fuscescente ; nervis tenuissimis vix conspicuis. Flores solitarii terminales v, oppositifolii; pedunculo capillari longissimo (ad 3 cent. glaberrimo, Flos minutus 174 MÉMOIRE sons pour cette espèce. Elle sera suflisamment définie si nous ajoutons que c'est un arbuste à feuilles ovales, elliptiques, ou oblongues, arrondies aux deux extrémités, glabres et membra- neuses, et que son port est assez analogue à celui de quelques Bocagea américains et indiens, et de plusieurs Popowia. Comme le rétrécissement basilaire en forme d'onglet est assez prononcé dans cette espèce, la corolle intérieure rappelle en méme temps assez bien celle de plusieurs Mitréphorées, et il n’est pas impos- sible qu'on observe tót ou tard des espéces oü cette forme des pétales intérieurs sera encore plus accentuée; de sorte que le genre Popowia pourrait bien être un jour supprimé et rentrer comme simple section dans le genre Bocagea. Les étamines sont de celles que MM. Bentham et Hooker ont appelées : « Stamina Miliusearum ». Leur filet court supporte une anthére extrorse, ovale, à deux loges contiguës, déhiscentes suivant leur longueur, et surmonté d'un prolongement obtus et comme glanduleux du connectif. Les carpelles sont atténués supérieurement en. un. style assez long et grêle dont le sommet stigmatifére est capité et conoïde. Dans l'angle interne de l'ovaire, et tout prés de. sa base, on observe un ovule ascendant, dont le. mieropyle est tourné en bas et en dehors, et, plus rarement, deux ovules collatéraux. Les earpelles, supportés chacun par un. pied court et gréle, sont (ad 3 mill. longus). Calyx brevis triangularis inæquali-3-fidus ; lobis apice obtu- siusculis, Petala 6 2-verticillata crassiuscula extus brevissime puberula valvata ; exteriora interioribus paulo longiora ovata ; interiora obovata, basi in unguem breviusculum paulo angustata. Stamina, aut 3 petalis exterioribus opposita,aut 4-6, interioribus 1-3 exterioribus paulo brevioribus petalis interioribus oppositis; omni- bus inter se conformibus ; filamento brevi; antheris ovatis extrorsis 2-locularibus 2-rimosis ; connectivo supra loculos in dai. ovatum brevem producto. Carpella 3 petalis interioribus opposita libera; ovario ovato glabro, apice in stylum gracilem cylindricum attenuato ; stigmate pulposo conoideo apicali. Ovula in ovariis singulis 1 v. rarius 2 haud procul a basi angulo interno inserta adscendentia ; micropyle extrorsum infera. Fructus 1-3-merus, Sarpelis breviter stipitatis baccatis ; peri- carpio tenui ovoideo È cent. longo, $-4 373 cent. lato) glaberrimo monospermo. Semen (Anonacearum) ovatum ; albumine copioso. valde ruminato. — Oritur ad Ambongo, in sabulosis, ubi legit b. Pervillé (n. 602), anno 1841, februario floriferum fructi- ferumque (herb. Mus. par.). / SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 175 ovoïdes, glabres, légèremert charnus, et renferment une graine d'Anonacée qui remplit toute, la cavité du périearpe. Les fleurs sont toujours solitaires, terminales et souvent oppositifoliées. Leur long pédoncule filiforme est caractéristique; il atteint jusque-là 3 centimètres de longueur, tandis que, le bouton bien développé n'a pas la grosseur d'un grain de poivre. Nous avons suivi l'exemple de tous. les auteurs qui ont traité des Bocagea, en ne tenant pas compte du nombre de leurs ovules autrement que pour distinguer les espéces. Nous avons vu qu'en effet on passait, sans secousse, pour ainsi dire du B. Aeterantha, qui n'a souvent qu'un-ovule presque basilaire, au B. multiflora, qui a ordinairement deux ovules ascendants, puis aux B. alba et viridis, qui en ont environ huit, insérés plus ou. moins haut dans l'angle interne du carpelle, et enfin aux B.lutea, ventricosa etc. , qui en ont un nombre indéfini, formant deux séries verticales. Nous ne pouvons malheureusement tenir compte de ce caractère pour con- server la distinction qu'il est si commode. de faire, dans la pra- tique, entre les Unona et les Polyalthia, tels que les entendent MM. Bentham et Hooker. Si en effet ces habiles observateurs ont pu (Gen., 21) placer dans deux fractions différentes de leur tribu des Unoneæ, les Unona et les Polyalthia, les premiers ainsi ca- ractérisés : « Ovula et, ventralia », et les derniers de cette ma- nière. : « Ovula 4, 2 a basi. erecta », cette distinction. si nette qui existe dans les espéces véritablement typiques des deux genres s'allénue et se nuance, pour ainsi dire, vers les limites artificielles qui seules pourraient les séparer. Tandis que les deux ovules de la plupart des Polyalthia primitifs de Blume sont à peu prés basi- laires, et ascendants, tantôt collatéraux, tantôt insérés un peu plus haut Pun que l'autre, les Unona proprement dits, c'est-à-dire ceux de la section Unonaria, ont des ovules bien plus nombreux et dont l'insertion remonte forcément bien plus haut sur le pla- centa. Mais les Unona de la section Desmos ont deux ovules seule- ment, et insérés comme ceux des Polyalihia dont nous venons de parler. Ceux de PU. longiflora, par exemple, sont souvent tout à 1,6 MÉMOIRE fait les ovules d'un Polyalthia biovulé, sans qu'on puisse placer cette espèce dans un autre genre que les autres Unona, Et cepen- dant l'absence des pétales intérieurs, la forme de la corolle sont des caractères qui distingueraient bien plus la plupart des Desmos des Unonaria que des Polyalthia. Mais il y a tant d'intermédiaires et de liens étroits entre les diverses espéces aujourd'hui réunies, dans le genre Unona qu'il faudra, ou ne pas le segmenter, ou le diviser en un grand nombre de genres secondaires, fondés sur des carac- téres de peu de valeur et tout à fait artificiels. Concluons qu'en considérant simplement comme trois sections d'un méme genre les Unonaria, Desmos et Polyalthia, il faudra encore admettre que ces sections sont tout à fait artificielles, et il y aura des plantes que, dans la pratique, on aura beaucoup de peine à faire rentrer dans l'un plutót que dans l'autre de ces sous-genres. La forme des pétales, leur consistance, la configuration du bouton, la taille méme des fleurs, seront biet de quelque utilité pour cette déter- mination. Mais ces caractères eux-mêmes sont trop peu consis- tants pour qu'on puisse toujours leur accorder ici une valeur absolue (D). — Si d’ailleurs on réfléchit qu'on a laissé des espèces uni ou biovulées avec des espéces multiovulées dans un certain nombre de genres, tels que : Unona, Melodorum, Xylopia, Miliusa, Oro- phœa, Bocagea, etc., on se demande pourquoi l'on opérerait ailleurs des démembrements qu'on ne eroit pas devoir proposer pour ces types génériques. Il est vrai qu'on se fonde souvent, pour multi- plier les genres, non-seulement sur le nombre des ovules, mais (4) Citons ici un autre exemple instructif, celui de l'Unona Lawii HOOK. F. et Tuous, (Fl, ind., I, 132). Ses fleurs ont des caractères extérieurs tels, qu'elles se rapprochent à la fois, par la forme de leurs pétales, et des Desmos, et de certains Polyalthia javanais, et du P.? acuminata OLIV., espèce africaine, MM. Hooker et Thomson ont montré que ses ovaires peuvent renfermer deux ou trois ovules, et que ses baies peuvent présenter de un à trois articles correspondant chacun à une graine. hien n'est plus exact. En méme temps, nous trouvons dans les différents car- pelles d'une seule et méme fleur, ou un ovule basilaire, presque dressé, ou un ovule juséré plus haut que le milieu du bord interne de l'ovaire, ou encore deux ovules presque superposés, SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 171 sur leur insertion qui peut être, ou basilaire, ou ventrale, On était: sans doute autorisé à le faire par ce qu'on savait jusqu'ici de l'or- ganisation relativement si peu connue des Anonaeées. Mais on se demande ce que va devenir la valeur de ce caractère quand on aura signalé des faits comme nous allons actuellement en pa sat quelques-uns. Nous nous appuierons en première ligne sur l’organisation d'une Anonacée trés-eurieuse, étudiée pour la première fois par M. Asa Gray (1), le Richella des îles Viti. Cette plante a deux ovules dans chaque carpelle, d’après le savant que nous venons de citer; et comme l'un d'eux avorte dans le fruit, celui-ci ne renferme qu’une graine très-remarquable par ses prolongements marginaux en forme d'ailes. Nous avons retrouvé celte plante dans l'herbier formé à Balaou par M. Hombron, et quoique les échantillons ne portent que des fruits mûrs, nous avons bien vu Que les ovules peuvent être au nombre de plus de deux dans chaque carpelle, car presque tous renfermaient deux graines au moins et parfois trois ou quatre, échelonnées sur toute la longueur du carpelle, aplaties et imbriquées obliquement les unes contre les autres, séparées les unes des autres par de minces cloisons obli- ques émanées de l'endocarpe. Nous avons dü en conclure que les ovaires peuvent contenir au moins quatre ovules portés le long de leur angle ventral; et c'est pour celte raison qu'il faudra bien substituer une épithéte à celle de monosperma proposée par M. Asa Gray ; celle de Grayana semble la meilleure qu'on puisse adopter. Quant au nom générique de Richella, nous nous verrons forcé, bien à regret, de l'abandonner également, Toute l'organisation florale de ce genre est celle des Oxymitra : « Genus, disent MM. Bentham et Hooker (26), nonnisi seminibus alatis ab Oxy- mitra differt ». Or, cette différence tend à disparaitre dans une autre espèce de Richella que nous avons rencontrée dans les col- ra (1) Americ, ecplor, exped. Bot., I, 28, t. 2. VIII, 12 178 MÉMOIRE .lections de M. Vieillard, et dont les fruits seuls nous sont égale- ment connus. Dans cette belle plante néo-calédonienne, à feuilles oblongues, plus étroites vers la base que vers le sommet arrondi, à limbe épais et coriace, à rameaux vigoureux subailés dans leur jeunesse, et à péricarpe doué d’un parfum très-aromatique, ana- logue à celui du cédrat, les graines, au nombre de deux ou même d'une seule dans chaque carpelle, ont des angles à peine pronon- cés. L'aile y demeure à l'état rudimentaire; elle n'est plus repré- sentée que par un pelit bourrelet marginal, bien moins prononcé que celui qu'on observe dans certaines graines du genre améri- cain T'rigyneia, que nous allons aetuellement étudier à un autre point de vue. Cette espèce, que nous appelons pour cette raison obtusata (1), est donc presque un Oxymitra ordinaire par la graine; elle sert à faire rentrer, sans trop de secousse, dans le genre de Blume, la plante si bien décrite par M. Asa Gray. Nous tirerons, disions-nous, un second argument, en faveur de notre manière de voir, de l'étude du genre Trigyneia ScurEcuTL (2), genre encore trés-incomplétement connu, car ses représentants sont peu abondants dans la plupart des collections. Si l'on n'examine que les espèces décrites par M. Bentham (3), ou d'autres plantes qui doivent être également rapportées à ce - (4) OXYMITRA (RICHELLA) OBTUSATA, spec. nov, — Frutex aromaticus; ramis teretibus; cortice crasso rugoso ; ramulis angulatis, junioribus subalatis glabris ; cortice resinoso. Folia oblongo-obovata (ad 18 cent. longa, 6 cent. lata) ad basin sensim attenuata ; ima basi breviter cuneata rotundatave ; apice rotundato v. Su- bemarginato ; integerrima ; margine reflexo ; glaberrima, coriacea crassa penni- nervia venosa, supra levia, subtus opaca multo pallidiora ; petiolo crassissimo brevi (1 cent.) supra cenaliculato. Flos ignotus. Fructus pedunculo lignoso crasso (2, 3 cent. longo, ad + cent. lato) apice capitato ; carpellis ad 10 sessilibus obovoideis (4 cent. longis, 2 cent. latis) basi attenuatis, apice rotundatis, glaber. rimis, verisimiliter baccatis, in sicco lignoso-suberosis grate aromaticis 1, 2-sper- mis. Semina obsolete 2 v. 3-quetra ; angulis in alam obtusatam productis (ad 2 cent. longa, 4 cent. lata) ; albumine valde ruminato et embryone minuto Anona- cearum plerarumque, — Oritur in Novæ-Caledoniæ montibus, ubi legit cl. Vieil- lard. ; (2) In Linnœæa, IX, 398. (8) In Journ. Linn. Soc., V, 69 ; Gen., 25, n. 15. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 179 genre, telles que l’Anona peduncularis Steon. (1), et l'Uvaria guatterioides A. DC. (2), on reconnaitra en effet que, comme le disent les caractéristiques admises de ce genre, les carpelles con- tiennent des ovules nombreux insérés suivant la longueur d'un placenta ventral. Mais on éprouvera le besoin de modifier cette caractéristique, aprés l'analyse de trois autres plantes qui doivent être aussi placées dans le genre Trigyneia. La première est l’Anona Perrottetii A. DC. (3). Elle a tout à fait les fleurs du T. Mathewsii Bent. (h), quant au périanthe et à l'androcée. Mais chacun de ses ovaires, au lieu de contenir plusieurs ovules insérés dans l'angle ventral, n'en renferme que deux ou trois atta- chés tout prés de la base de ce méme angle interne; et encore faut-il ajouter qu'un ou deux de ces ovuies avortent souvent de bónne heure et sont réduits à de petits — stériles, assez difficiles à apercevoir. Aussi le fruit est-il à peu près toujours monosperme. La seconde plante que nous analyserons à tout à fait les fleurs de la précédente : un bouton globuleux et glabre, chargé d'une fleur cireuse et glauque, des carpelles un peu plus nombreux, et des feuilles laneéolées, trés-aigués, un peu plus épaisses que celles de l'Anona Perrottetii A. DC., et à nervation moins visible. Mais ces caractères extérieurs ne nous permettent pas de faire de ce Trigyneia, qu'on peut appeler lanceolata (5), autre chose qu'une (4) Ap. Hostm., plant. surin. exs., n. 1116. (2) Mém. Anonac., 26, n. 4: - (8) Op. cit., 91, n. 41. (4) Loc. cit. Cette plante nous paraît être la méme eiii que PUVérià quatte- rioides. L'espèce de Steudel en est bien peu différente, et d’après la description qu'on donne du Trigyneia oblongifolia, nous sommes également tenté de croire à son identité avec les plantes précédentes. H règne dans ces questions une très- grande confusion. (9) TRIGYNEIA PERROTTETII, Var, LANCEOLATA.—Arbor ? ligno dariusculo rubes- cente ; cortice glaberrimo nigrescente tenuiter striato ; ramulis gracilibus glaberri- mis. Folia breviter (2-5 miil.) petiolata lanceolata (ad 15 cent. longa, 3 cent. Jata), basi aequali v. inæquali-cuneata ; ad apicem longe attenuata acuminata ; simmo apice plerumque acutissimo ; integerrima glaberrima membranacea penninervia, supra lucida, subtus paulo pallidiora. Flores parvi in alabastro pisiformes in ligno ad " 180 MÉMOIRE variété de l’ Anona Perrottetii. Il y a même tous les passages de l'une à l'autre de ces deux formes. Toutefois, quoique nous puis- sions examiner un grand nombre de carpelles dans les fleurs de la . forme à feuilles lancéolées, dont M. Mélinon a envoyé en France des échantillons trés-complets, nous n'y pouvons jamais voir qu'un seul ovule à insertion basilaire dans chaque carpelle, ascendant, presque dressé, avec le micropyle dirigé en bas et en dehors. Et cependant nous ne pouvons nous déterminer à faire iei une espéce distincte, à cause de ce seul caractère bien tranché. Donc, dans différentes espèces de ce même genre, ou même, suivant nous, dans les diverses formes d’une même espèce, le caractère tiré du nombre des ovules et de leur situation ne peut pas être pris en considération, tant il est variable. En troisième lieu, l'ensemble de l'organisation du T. guatterioi- des, se retrouve dans notre T. rufescens (1), plante récoltée par M. Mélinon, sur les bords du Maroni ; mais ses feuilles sont rela- tivement plus larges et plus courtes, ordinairement elliptiques- axillas foliorum delapsorum orti, fasciculati pauci ; pedicellis longiusculis (ad 2 cent.) gracilibus, basi bracteolatis tenuissime puberulis. Calyx brevis 3-fidus ; lobis ovalo-acutis. Petala 6 sessilia inter se subsimilia brevia orbiculari-ovata crassa; valde valvata, extus glaucescenti-pruinosa ; costa leviter prominula. Stamina co re- ceptaculo cylindraceo ordine spirali inserta ; filamentis subspathulatis ; conneclivo supra loculos breviter incrassato 3-gono ; loculis brevibus extrorsum rimosis. Carpella « (ad 30); ovario oblongo in stylum apice acutiusculum attenuato; ovulo solitario fere basilari suberecto ; micropyle extrorsum infera. Fructus e baccis |. œ globosis glabris monospermis (4 cent. latis) constans, longiuscule (4 cent.) stipi- talis ; pedunculo communi (2, 3 cent. longo) crasso ramis simili, — Crescit in Guiana gallica, sec. rip. flum. Maroni, ubi legit cl. Mélinon, anno 1862, n. 121, 426 (herb. Mus, par.). (1) TRIGYNEIA RUFESCENS, spec. nov, — Arbor ? ramis teretibus ; cortice griseo striato ; ramulis in sicco nigrescentibus glabrescentibus. Folia elliptico-lanceolata (ad 12 cent, longa, 5 cent. lata) basi acuta, ad apicem acuta v, breviter acuminata ; summo apice obtusiusculo ; integra v. leviter sinuata membranacea, supra levia lucida, subtus opaca in sicco fuscescentia ; costa nervisque pinnatis et venis trans- versis tomento brevi rufescente indutis, subtus valde prominulis ; petiolo crasso puberulo brevi (vix ; cent.) in sicco nigrescente. Flores in ligno, ad axillas folio- rum delapsorum orti ; racemis e cymis compositis, uti flores pedicellique tomento brevi denso rufescente obsitis, Flos pisiformis globosus ; calyce brevi 9-gono. Pe- tala 6 inter se subsimilia ovato-orbiculata crassiuscula, valde valvata, Stamina et SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 181 lancéolées, et leurs nervures sont bien plus saillantes à la face inférieure du limbe. Elles sont d'ailleurs chargées d'un duvet roussátre court et clair-semé. Celui-ci devient trés-serré sur les axes des inflorescences auxquels il donñe une teinte toute parti- culière, et sur les boutons où il remplace la fleur glauque du T. Perrottetii. Ces inflorescences naissent sur le bois des rameaux de deux ou trois ans ; elles sont disposées en cymes pauciflores, réunies sur l'axe simple ou ramifié d'une grappe. Les pétales sont courts, presque orbiculaires et rapprochés en boule dans le bouton. Les étamines trés-nombreuses s'insérent dans l'ordre spiral sur un réceptacle en forme de barillet. Les carpelles également nom- breux sont réunis sur une sorte de plate-forme horizontale représentée par le sommet de ce réceptacle. Les fruits sont aussi des baies stipitées, globuleuses, glabres et monospermes. Mais ce qu'il y a de plus remarquable dans cette espéce, c'est que l'ovule unique que contient chaque carpelle, inséré à une certaine hauteur du bord interne du carpelle, est, non pas ascendant ou à peu prés dressé, mais légèrement descendant. Ce caractère ne permet pas cependant de placer dans un genre spécial celte plante si ana- logue d'autre part aux autres Trigyneia, et prouve le peu de valeur, dans ce groupe, de la direction absolue de l'ovule. Il y a enfin, dans les collections mexicaines, notamment dans celles de Galeotti et de Liebmann, une plante assez commune qui se rapporte aussi aux T'rigyneia et dont l'organisation ovarienne rend compte, pour ainsi dire, du mécanisme de ces variations dans le nombre et la position des ovules. Dans cette espéce que nous nommerons ici T, Galeottiana (1), les fleurs sont tantót ter- carpella oe ordine spirali inserta iisque T. lanceolatæ similia ; ovulo autem soli- tario paulo supra basin angulo interno ovarii inserta et descendente! Baccæ um- bellatæ et stipitatze globosæ (ad 1 2 cent latae) monospermæ, demum glabratæ. — Oritur in Guiana gallica, ad rip. flum. Maroni, ubi legit cl, Mélinon, anno 1864, n. 19 (herb. Mus. par.). (1) TRIGYNEIA GALEOTTIANA, spec. nov. — Arbuscula, ut videtur, ramis i libus demum glabratis; ramulis pilis fulvidis birtello-tomentosis, Folia breviter (4-8 mill.) petiolata elliptico-lanceolata (ad 12 cent, longa, 5 cent. lata) basi sub- graci- 489. — MÉMOIRE minales ou oppositifoliées, et tantôt insérées sur le bois de la tige ou des grosses branches. Dans une même fleur, les nombreux earpelles qu'on observe ne présentent pas toujours le méme nombre d'ovules. Il y en*a assez souvent-cinq à six, horizontaux, noirâtres dans la plante sèche, et souvent aussi trois, ou seulement deux. H en manque, dans ce dernier cas, trois ou quatre; et, sui- vant que ceux du haut ou du bas de la série font défaut, les deux ou trois qui restent oceupent, ou la partie inférieure, ou la portiou supérieure du placenta ventral. D'ailleurs, dans cette espèce aequali vel sæpius inæquali-cuneata), ad apicem breviter acuminata ; summo apice obtusato; integra v. subsinuata membranacea penninervia, supra nisi ad costam glabrata dense viridia, subtus parce ditiusque secundum costam nervosque prima- rios tomentoso-hirtella fulvida. Flores (virides, ex Galeotti) louge (usque ad 6 cent.) pedunculati ; pedunculo aut in ramulis suboppositifolio terminalive, aut in. cortice caulis ramorumque orto gracili nutante, indumento eodem ac ramulis obsito, hàud procul a basi bracteam unam foliiformem ellipticam cordatamve penniner- viam folioque omnino analogam gerente, Calyx brevis 3-fidus ; lobis acutiasculis extus pubescentibus ; æstivatione valvata, mox aperta, Petala 6 subæquilonga ovato- lanceolata sessilia, apice acutiuscula crassiuscula, extus puberula ; præfloratione valvata. Stamina ce receptaculo convexo inserta ; antheris obpyramidatis ; loculis linearibus extrorsum rimosis ; connectivo supra loculos in cupulam depresse con- cavam inzquali-crenatam glandulosam producto, Carpella oo; ovario tomentoso oblongo ; stylo e basi gracili articulata mox in massam (in sicco nigrescentem) cla- vatam ad apicem valde incrassatam rotundatam reflexam dilatato. Ovula in ovariis singulis 2-6, sepius 4, ventralia subuniseriata globosa (nigrescentia). Fructus pe- dunculo incrassato ramiformi nutante stipatus; baccis plurimis - longiuscule (2-1 cent.) stipitatis globosis obovatisve, rarius oblongis puberulis v. subglabris 4-4- spermis ; seminibus, dum solitaria sint, globosis ; dum autem plura, compressis discoideis ; albumine valde ruminato. — Crescit in ditione mexicana, ut videtur, haud infrequens. Legerunt Liebmann (n.5-7) ad Palanque, Colipa (herb. Hafn.) et Galeotti (n. 4066, 7083), ad Jalapa, alt. 2000 ped. (herb. Mus. par, el Deless.). L'Unona violacea Dux. (Mon., 105, t. 25), dont les fleurs ont un pédoncule pendant, portant une bractée, pourrait bien se rapporter au méme groupe que celte plante. Mais le dessin de Sesse et Mocinno, reproduit par Dunal, montre bien que les fleurs sont, dans cette dernière espèce, beaucoup plus grandes encore; avec un pédoncule plus épais et plus court, plus rigide. La couleur des pétales est aussi différente, à en juger par le nom spécifique. Nous ne parlons pos des diffé- rences dans la forme des feuilles, parce que celle-ci est très-variable dans l'espèce recueillie par Galeotti et Liebmann. M. Bentham (loc. cit.) a encore rapporté avec doute au genre Trigyneia tU- nona lucida des Icones Delesserianæ, dont MM. Triana et Planchon ont reconnu l'identité avec le Xylopia longifolia A. DC. (1832) ; mais l'épithete lucida. étant plus ancienne (1817), nous croyons devoir la préférer, SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 183 appartenant à un pays plus septentrional, les rameaux, les pédon- eules et même les fleurs et les fruits se recouvrent de poils plus abondants et plus longs. Les feuilles sont plus minces et por- tent aussi un duvet assez abondant. Mais l’organisation générale de la fleur, le réceptacle, l'androcée, sont les mêmes que dans les espèces précédentes ; les fruits sont monospermes ou polyspermes, eil n'y a réellement que la position variable des inflorescences et l'agencement des ovules qui puissent servir à caractériser dans le genre ce petit groupe que nous proposons de nommer Unonas- irum. Est-il nécessaire de conclure que le nombre et le mode d'in- sertion des ovules ne sauraient constituer des caractères généri- ques, pas plus dans ce groupe que dans celui des Bocagea ? Quant au nombre des carpelles eux-mêmes, qui n'est que de trois dans certains 7Z'rigyneia, il y peut, nous l'avons vu, devenir aussi indé- lini. Il en est de même dans les Bocagea de l'ancien continent. En effet, les Alphonsea étant simplement considérés comme des Bocagea asiatiques, il y a une espèce de ce groupe qni, d’après MM. Bentham et Hooker (Gen., 21), a un gynécée réduit à un seul earpelle. Comme, d'autre part, les mémes auteurs n'admet- tent que trois Alphonsea indiens, ceux qui sont décrits dans le Flora indica (I, 452), et que ces trois espèces sont indiquées comme possédant de einq à dix earpelles, nous ne connaissons pas les caractères de l'espéce à un carpelle, et nous ne savons si l'on doit lui rapporter une plante intéressante recueillie par Gau- dichaud (n. 203) à Tourane, pendant l'expédition de la Bonite. Nous la nommerons done provisoirement B. Gaudichaudiana (1). (1) BOCAGEA (EREMODELPHIS) GAUDICHAUDIANA, — Arbor parva ; ramis tereti- bus ; cortice griseo striato. Folia breviter (1-3 mill.) petiolata, elliptico- lanceolata (majora 9 cent. longa, 4 cent, lata) basi apiceque acutiuscula integerrima coriacea crassa glaberrima penninervia venosa. Flores solitarii v. sepius pauci granos oppositifolii ; pedunculo communi crassiusculo brevi ( j-; cent.) paucibrac- teato ; pedicellis singulis pedunculo subæqualibus ; alabastris pyramidatis 3-gonis. Calyx brevis obtuse 3-lobus. Petala exteriora triangularia sessilia crassa valvala extus tomento tenui brevissimo densissimo subsericeo fucescente obsita. Pelala interiora exterioribus conformia paulo breviora tenuioraque valvata. Stamina æ re- 184 MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. Ses fleurs présentent un réceptacle cylindroide, assez allongé, Les boutons ont la forme d'un tétraédre assez régulier. Le calice est petit, gamosépale, à trois lobes un peu plus obtus. Les six pétales, triangulaires et sessiles, sont nettement valvaires dans le bouton. Les étamines sont en grand nombre, conformées et disposées comme celles de l' Alphonsea ventricosa Hook. F. et Tous. Près du sommet du réceptacle s'insère un seul carpelle, à peine excen- trique, oblong, eylindroide, couronné par un stigmate pelté peu volumineux, à surface supérieure presque plane et chargée de - courtes papilles. Sur un placenta vertical à deux lobes linéaires, l'ovaire contient un nombre indéfini d'ovules horizontaux, Quant aux organes de la végétation, le B. Gaudichaudiana est un pelit arbre à feuilles elliptiques Janeéolées, très-entières, glabres et coriaces, supportées par un pétiole trés-court. Les fleurs sont oppositifoliées et rarement solitaires. Plus souvent elles forment, au nombre de deux ou trois, une petite cyme à pédoncule court. Les pédicelles sont courts eux-mémes, chargés, comme le bouton, d'un fin duvet brunâtre, trés-court et trés-serré. On peut réunir ces Bocagea asiatiques unicarpellés dans une section spéciale du genre, sous le nom d'Eremodelphis. (Sera continué.) ceptaculo cylindraceo ordine spirali inserta; filamentis brevibus ; antheris ovatis extrorsum rimosis ; connectivo supra loculos in glandulam brevem obtusam pro- ducto, Carpellum 1 subexcentricum oblongum hirsutum; ovulis co 2-seriatis ; stylo sessili subpeltato depresso dense papilloso. — Crescit in Cochinchina, ad Tourane, ubi anno 1837 legit b. Gaudichaud (exs., n. 203, in herb. Mus. par. et D»less.). DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAILLES A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE. A EXEMPLE TIRÉ DES LABIÉES. Par M. Achille GUILLARD. C'est un trait singulier de Thistoire de la science, qu'il peut être intéressant et utile de conserver en ses archives. Le 15 messidor an IX, l'Institut national proposait ce sujet de concours : « Établir les rapports généraux qui existent entre » l'organisation interne et l'organisation externe des végétaux, » principalement dans les grandes familles. » La Classe, comme on voit, ne mettait pas en doute l'existence de ces rapports : elle demandait carrément qu'on les établit. En effet, pouvait-il y avoir du doute en ce sujet? La diversité des caractères extérieurs des diverses familles et leur concordance dans chaeune ont nécessairement une cause : et quelle autre cause en pourrait-on reconnaitre, que la nature des organes et leur manière de fonctionner ? La fructification n'est-elle pas dans une dépendance absolue de la nutrition ? La Classe le déclarait avec une entiére netteté, en confirmant sa proposition par ces paroles remarquables : « Les grandes dif- -» férences extérieures ne sont que la conséquence d'une compo- » sition cachée qu'il convient de dévoiler. » Il ne pouvait s'élever qu'un doute en cette matière : c’est que l'art de l'observation ne fût pas assez avancé pour reconnaître et pour établir des rapports dont l'emistence était avec raison dé- clarée incontestable. En effet, un seul mémoire répondit à l'appel de la Classe, et il n'obtint pas son approbation. 486 : DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES Il ny avait pas eu, depuis Grew et Malpighi, de travaux suivis et méthodiques sur l'organisme des familles. La question, vainement secouée par Mirbel en 1810 (1), resta endormie soixante ans. | Le 23 décembre 1861, une commission de l'Académie des sciences (MM. M. Edwards, Flourens, Ad. Brongniart, de Qua- trefages, Coste, rapporteur) la réveilla par cette proposition : « Déterminer par des recherches anatomiques s’il ewiste dans » la structure des végétaux des caractères propres aux grandes » familles naturelles. » On voit facilement combien cette question différe de celle qui avait été posée en l'an IX. Celle-ci était affirmative, et elle de- mandait seulement que l'on vérifiàt par l'observation directe la loi révélée par la logique. Celle-là est sceptique : elle laisse le choix du parti à prendre; elle permet la négation. Faut-il dire méme qu'elle l'appelle? Cela semblerait indiqué par une autre différence que l'on peut relever entre les deux questions proposées. La pro- position de l'an IX indiquait en général l'organisation intérieure comme la source des caractères distinctifs à établir. La question de 1861 restreint le champ. des recherches à la structure pure et simple. Et, comme si ce champ n'était pas de la sorte encore assez rétréci, la question, posée de nouveau en 1862, prescrit expres- sément que la détermination ne pourra se faire qu'au moyen de recherches anatomiques sur la structure des tiges. Il était facile de prévoir que l'observation enfermée dans de telles limites, conduirait à nier ou à méconnaitre ces rapports généraux dont la Classe de l’Institut avait affirmé l'existence. Mais, comme il est malaisé de mettre en pied quelque travail sortable sur une négation, cela explique peut-être pourquoi les deux ou trois mé- moires présentés en dernier lieu sur l'appel de la Commission académique n'ont pu la satisfaire à aucun degré, et pourquoi, ne voulant pas se heurter une troisiéme fois contre une impossibilité, (1) Ann. Mus., XV, 213, LI A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE. 187 et tenant cependant à maintenir son point de vue particulier, elle n'a eu d'autre parti à prendre que de retirer du concours la ques- lion irrésolue. Nous disons cela explique peut-étre? parce que le jugement adopté par l’Académie ne fournit pas de lumière à ce sujet, le dernier rapporteur l'ayant formulé sans y joindre un exposé des motifs, ni aucun de ces considérants dont les juges ordinaires onl l'habitude et le devoir d'étayer leurs décisions. Quoi qu'il en soit, il est permis, ce nous semble, de conclure du résultat d'une. tentative qui a duré cinq ans, que l'étude des tiges ne suffit pas à vérifier, par les caractères internes, la consti- tution actuelle des familles végétales. Est-ce à dire qu'il faille renoncer à cette vérification essen- tielle? Convient-il d'accepter cette espèce de démenti, indirect ou partiel, donné en 1861, 63 et 66, à la Commission de l'an IX? Avant de se livrer à ce découragement, n'est-ce pas un devoir de considérer le probléme sous toutes ses faces et dans sa plus grande étendue? | On ne voit pas pourquoi la recherche des caractères internes serait limitée à Ja seule étude des tiges. On répondra peut-être : c'est parce que tout sort de la tige. Nous ne pouvons pas admettre cette proposition. Toute tige, ou toute branche, sort d'un bourgeon. Lorsqn'aprés - la chute des feuilles nous voyons un bourgeon porté isolóment sur une branche, nous sommes tentés de dire que ee bourgeon est sorti de cette branche. Ce serait une erreur: Le bourgeon existait avant la branche sur laquelle on le voit aujourd'hui : je veux dire qu'il. était bourgeon avant qu'elle fût branche, et je m'explique. Il a été remarqué depuis longtemps que le bourgeon futur se forme. dans le bourgeon existant (1) : il se forme à aisselle d'une feuille non-évolvée , au point où le courant séveux principal de cette feuille conflue avec le courant séveux du bourgeon. Loin done (1) Ann. sc. nat., 1847, 11, 319. 188 DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES que le bourgeon sorte de la branche, c’est la branche qui sort du bourgeon. Celui-ci, à son dernier âge de bourgeon, est donc composé de feuilles non-évolvées, de bourgeons enclos, et, si l’on veut, d’un axe qui résulte de la confluence de ces feuilles et qui était sans longueur appréciable lorsqu'elles ont commencé à se former. On peut donc rechercher les lois, générales ou particulières, de l'organisme, non-seulement dans les tiges ou branches, mais dans les bourgeons, dans les feuilles, et, en outre, dans les rap- ports qui s'établissent entre les feuilles et les bourgeons ou les tiges. On a peu d'observations spéciales sur les bourgeons. De belles observations ont été faites sur le développement de l'embryon, mais elles n’ont guère été dirigées sur la structure propre aux embryons des diverses familles. C'est de là pourtant que tout dérive. La différence de structure des embryons est la seule cause à laquelle nous puissions attri- buer la diversité de figures qu'offrent des organes de noms et de fonctions identiques, tels que sont les organes de floraison et de fructification. Cette différence de structure est une connaissance fondamentale qui nous manque, et qui dépendra peut-être de nou- veaux progrès de l'art si précieux de l'opticien. L'ignorance où nous sommes de l'organisme propre à chaque embryon et l'impor- tance primordiale qu'il y aurait à le connaitre ont fait dire à un phytotomiste que l'anatomie végétale n'a pas dit son premier mol. Je pense qu'on peut, nonobstant cette fácheuse lacune, arriver à déterminer plusieurs familles par des caractères spéciaux d’or- ganisme qui les distinguent nettement de toutes les autres. On le peut en observant, avec une longue patience, non-seulement la structure des tiges, mais celle des feuilles, de leurs nervures, notamment de la nervure dorsale et du pétiole, et, outre cela, les modes divers de communication de la feuille avec le rameau, et les modifications que ces divers modes pren à la structure des tiges. On le peut, je l’essaye; un plus savant le fasse. (Lar.) A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE, 189 . CARACTERES DISTINCTIFS TIRÉS DES FEUILLES. CLASSIFICATION DES PÉTIOLES, La feuille est composée, comme on sait, de 2 lamelles sem- blables et généralement égales, dont les courants séveux (nervures trachéifères) affluent, de droite et de gauche, à un courant médian (nervure dorsale), qui parcourt toute la longueur de la feuille et celle du pétiole, et qui, entrant en tige à leur base, va emboucher dans la moelle annulaire qui baigne la zone appelée étui médullaire. La structure des faisceaux trachéens est constante et diverse selon les familles. Les trachées y apparaissent tantót seules dans le courant séveux, DONT ELLES NE S'ÉCARTENT JAMAIS, lantót accom- pagnées de liber, ou méme de quelques tubules rayonnants. Elles sont ou groupées sans ordre apparent, ou disposées en rayonnements ; et ces dispositions présentent elles-mêmes des modifications permanentes, que nous signalerons à l'occasion. Dans les familles où la nervure dorsale de la feuille se déve- loppe complétement (les Sapindacées, par exemple), cette nervure est fournie de tous les organes qui composent la tige, et ils y sont disposés dans le méme ordre : moelle centrale, moelle annulaire, verticil trachéen, vasculaire et tubuleux, traversé de rayonnements celluleux, manchon séveux (cambium), liber, laticifères, enveloppe herbacée et subéreuse. Toute celte richesse d'organes se retrouve dans le pétiole ; en sorte que l'anatomie du pétiole, dans les familles qui en possèdent de tels, est, à peu de chose prés, l'anatomie de la plante elle-méme. M. Ad. Brongniart avait observé, dés 1830, que les nervures des feuilles sont construites comme la tige (Ann. se. nat., XXI). L'histoire des courants trachéifères (le plus important des or- ganes internes) est plus variée, plus intéressante et plus instruc- tive dans le pétiole que dans la tige; car leur disposition et leur Structure se modifient souvent dans la longueur du pétiole, — tou- Jours au bas, — tandis qu'une fois installés dans le rameau, 190 DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES ils n'offrent. plus guère à noter que leur effacement succes$f. Le pétioleen général se tuméfie vers le bas. Cela résulte de Pam- plification de la matière celluleuse et de la dilatation des eourants séveux. Dans cette partie tuméfiée, les tubules, soit libériens, soit autres, disparaissent, ainsi que les vaisseaux. Il ne reste plus que des trachées dans les courants séveux qui, si l'on peut le dire, les transmettent au rameau, où elles tardent plus ou moins à se trans- former en vaisseaux; puis ees vaisseaux, après un décours de longueur variable, disparaissent successivement derrière les fais- ceaux de trachées venus auparavant des feuilles inférieures. La longue étude que nous avons faite des pétioles nous a dé- montré qu'il y a en eux, pour chaque famille, sauf de rares excep- tions, une unité de structure, basée sur la disposition des courants séveux qui renferment les faisceaux trachéens , et nous avons été conduit, en conséquence, à distribuer les péioles en 4 classes, d’après leur organisation. 4° Nous mettrons dans une première classe les pétioles dans lesquels leseourants trachéiféres sont disposés en vertieil complet (fig. 4), soit que les courants restent indépendants, soit qu'ils confluent en verticil continu. Ces pétioles, au point de vue anato- mique , ressemblent à une tige : nous les nommerons eauloides, pour la commodité des descriptions. Que le pétiole cauloide ait son verticil formé de manipules eon- joints ou disjoints, c’est d'une importance secondaire, parce que ces deux états peuvent étre observés dans le méme pétiole, selon qu'on taille plus haut ou plus bas. Les Phaséolées en offrent des exemples. Le pétiole cauloide appartient : Chez les Monocotylées, aux Cypéracées, Graminées, Joncées, Aroidées, Palmées, Dioscorées, Pontédéracées ; : Chez les-Dicotylées, à la trés-grande majorité des familles à pétales libres (Choripétales, Polypétales), à ovaire supère et cloi- sonné, et tricohortées : Tiliaeées, Malvacées, Géraniacées, Oxa- lidées, Zygophyplées, Rutacées, Anacardiacées, Méliacées, Acé- A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE. | 194 rinées, Esculacées, Sapindacées, Ampélidées, — ou à carpels libres : Renoneulacées, Magnoliaeées, Ménispermées, Lardizaba- lées; —— à deux seulement des familles monopétales, Bignonia- cées, Fraxinées; — à trois familles Amentacées , Quercinées , Juglandées, Salicinées, etc. 2° La seconde classe se composera des pétioles dans lesquels les courants trachéiféres ne forment pas un verticil complet, mais dont la disposition en courants séparés ou distincts offre aux yeux l'image d'un demi-verticil, d'un cercle incomplet, variablement ouvert (fig. 9). Nous nommerons ces pétioles hémicaules. Ils appartiennent : Chez les Monocotylées, aux Orchidées, Scitaminées, Bromé- liaeées, Mélanthacées, Amaryllidées ; Chez les Dicotylées, à un certain nombre de familles à ovaire pariétal et supére, Crucifères, Capparidées, Papavéracées, Fuma- riacées, Violariées; ou à placenta central libre, Caryophyllées, Salsolacées, Amarantacées ; — de familles à ovaire infère et cloi- sonné, Ombelliféres, Aristolochiées, Cucurbitacées ; ou Monocar- pées, Composées, Dipsacées, Valérianées ; — aux Proléacées, etc. 3° La troisième classe se composera des pétioles dans lesquels le courant trachéifère dorsal s'épanovit en un are dont la grandeur égale la moitié du diamètre du pétiole, ou au moins le tiers de ce diamètre (fig. 5). Cet are est tantôt seul dans le pétiole, tanitót accompagné à chacun de ses bouts d'un ou deux petits courants poneliformes, que nous nommerons nervules, d'après Mirbel. Le pétiole à grand arc ne distingue à notre connaissance aucune famille Monocotylée. T Chez les Dicotylées, il caractérise toutes les familles sympétales (monopétales) à à ovaire supere cloisonné (excepté les Bignoniacées et les Fraxinées, qui ont le pétiole cauloïde). Il appartient en outre aux Campanulacées, Lobéliacées, Lonicérées, Rubiacées, Philadel- phées, Hydrangées, Cornées, Ænothérées, Myrtacées, Granatées, qui ont l'ovaire eloisonné, mais infère; — aux Rosacées, aux Ribésiacées, Lythrariées, Érythroxylées, Malpighiacées, ete. 192 - DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES h? La quatrième classe se composera des pétioles qui n'ont qu'un seul courant trachéifére, fort étroit, mesurant moins du tiers du diamétre. Le pétiole à petit arc (fig. 3) ne caraetérise qu'un trés- petit nombre de familles, Dicotylées, polypétales ou apétales : Crassulacées , Paroniquées, Basellées, Limnanthées, Coriariées, Thésiacées, Cératophyllées ; — et la grande classe des Conifères. En proposant la structure du pétiole comme caractère interne propre à la distinclion histologique des familles, nous n'entendons pas nier que la transition ne puisse se trouver ici, comme elle se trouve dans fous les caractères au moyen desquels notre esprit classe les étres naturels. Si les nervules qui accompagnent souvent le grand arc viennent à figurer avec lui un demi-verticil (Tetra- gonia), ou si l'are tend à se diviser (Portulacées), le pétiole grand- arc passe à l'hémicaule. Quand l'hémicaule s'étend aux trois quarts du verticil, s'il s'ajoute un courant séveux à l'opposite du dorsal, le pétiole passe ainsi au cauloide (Morus Constanttnopolitana, nigra). Le cercle presque complet chez les Ribésiacées, les Cucurbitacées , est bien prés aussi du cauloide. Si, au contraire, l'hémicaule rap- proche et soude plus ou moins ses manipules, il passe au grand- are (Maclura, Broussonetia). Mais ces faits exceptionnels sont trop rares pour empécher que presque toutes les familles ne rentrent naturellement et avec pré- cision dans l'un ou l'autre des quatre ordres de pétioles que nous avons établis. Ces faits nous avertissent seulement de ne pas ou- blier que, dans la nature, telle qu'il nous est donné de la con- naitre, la transition est partout, l'absolu n'est nulle part. LES LABIÉES. CARACTÈRES DISTINCTIFS TIRÉS DE L'ORGANISME. La nervure dorsale de la feuille offre, en section transversale, un arc plus ou meins convexe dans un courant séveux cylindrique ou demi-cylindrique. Cet arc est formé de trachées alignées en files rayonnantes (axipétes), rapprochées ou contiguës. Les files A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE. 193 sont au nombre de 12 à 20, formées chacune de 7 à 9 trachées (fig. 4). Cet arc est dépourvu de liber, si ce n'est dans un très-pelit nombre de genres (Melissa, Rosmarinus), où la dorsale porte quelques tubules libériens au dos ou aux côtés de l'arc. Deux nervures latérales, inférieures, de la feuille restent indé- pendantes de la dorsale. Elles descendent dans le p étiole aux deux côtés de l'are dorsal (fig. 5, n); puis, au nœud, elle es passent dans l’écorce du rameau (fig. 6, n); ensuite elles se rapprochent du courant dorsal, s'y annexent (fig. 7, n), et la cohorte foliale (1), ainsi constituée, prend sa place au verticil raméal , au milieu du côté du carré qui est la forme de ce verticil. En y entrant, elle se divise en 3 faisceaux partiels ou manipules, fort inégaux (fig. 7) : le manipule médian, trés-petit (fig. 7,fm), reste au milieu du côté; les 2 latéraux (f!) s'écartent à droite et à gauche à mesure de leur décours dans le rameau, et prennent leur place définitive aux têtes d'angle du carré. Sur le côté qu'ils ont quitté il se produit des tubules ligneux (fibres ligneuses) (fig. 8, ), non mélangés de vaisseaux. Il s'en produit aussi aux têtes d'angle où les vaisseaux se forment, aux bouts des cótés du carré, derriére les trachées, qui continuent d'y rayonner dans une colonne séveuse étendue et limitée du côté de la moelle par des cellules plus ou moins allongées dans le sens vertical. Ces cellules gardent une teinte verdàtre.- Toute cette marche, tout ce décours des faisceaux trachéo- séveux de la feuille dans le pétiole et du pétiole dans l'écorce de la tige, puis dans le verticil, est tracé par la suite des figures h à 8. Ce mode de communication se répétant à chaque nœud par les 2 feuilles connexes, et les faisceaux trachéens s'appauvrissant et les vaisseaux s'effacant à mesure qu'ils viennent de plus haut, il en résulte le verticil tubulo-vasculaire, carré aux angles rabattus, (4) Ann. sc. nat., l. c. p. 308 et seqq. virt. (25 février 1868.) 13 194 DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES tout à fait caractéristique, dont la figure 8 représente la moitié, en section transversale. Les rayonnements celluleux (rayons médullaires) qui séparent et alignent les tubuleux sont toujours minces, uni-sériés. Le liber se développe faiblement et incomplétement, et son développement est spécialement relatif à la distribution des mani- pules trachéens dans le verticil. Ainsi il se forme derrière chaque manipule en un are dont la grandeur est proportionnée à celle du manipule et dont l'épaisseur va très-rarement au delà de 4 à à tubules (fig. 8, l). Ces tubules offrent cette particularité que ceux de devant sont plus fins que ceux de derrière (fig.12). (Nous trouverons la disposition contraire dans d'autres familles, Caryo- phyllées , Papilionacées, etc.). Derrière les bandes purement tubuleuses le liber se réduit à une ligne simple ou à quelques tubules isolés, ou méme il ne se produit pas. Les tubules libériens sont cylindriques ou apprimés; leur diamètre est un peu plus grand que celui des tubules rayonnants ; ils s'épaississent incom- plétement et restent ouverts, c'est-à-dire ne s'incrustent pas entièrement, La moelle centrale est d’une ampleur qui dépasse la moyenne des autres familles. Elle n’a pas moins des 2/5°* du diamètre de la branche, et dans certains genres ( Leonotis, Phryma, Moluc- cella) les 3 et les 4 cinquièmes. Les acides n'ont pas d'action colorante directe sur les La- biées. En résumé : Feuilles opposées, à nervure dorsale arciforme, accompagnée de deux nervules libres jusque dans l'écorce du ra- meau; cohorte foliale, unique, composée de 3 faisceaux, s'annexant au vertici par le milieu du côté du carré, s'y divisant et se pla- cant par moitié à chaque téte d'angle adjacente; verticil composé de 4 masses fibro-vaseulaires, réunies par 4 pans tubuleux inter- médiaires ; (rachées alignées en rayonnements, tant dans la feuille que dans la tige; liber presque toujours nul dans la feuille, faible- ment développé dans le rameau, et proportionné aux faisceaux A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE. 195 vasculaires qu'il accompagne; rayonnements celluleux minces, unisériés; moelle ample : tels sont les traits généraux les plus apparents de l'organisme propre aux Labiées. Chaeun de ces traits peut se trouver dans d'autres familles; c'est leur ensemble qui caractérise celle qui nous occupe et la distingue de toutes. Celle dont elle se rapproche le plus sous ce rapport est la famille des Verbénacées : nous indiquerons un jour les conformités et les différences. QUELQUES PARTICULARITÉS GÉNÉRIQUES. Dans quelques genres, au lieu d'une seule nervule bilatérale décourant dans la feuille et dans le pétiole, on en rencontre 2 et même à de chaque côté: Horminum, Galeobdolon, Phlomis, Pra- sium, Marrubium, Salvia, Sideritis. | Une modification sans doute plus importante, c’est que la divi- sion de l'are trachéen, qui a toujours lieu dans le rameau, s'opère souvent dans le pétiole méme (fig. 9, 10, 11) : un grand nombre . de Labiées, peut-être le tiers des genres, offrent ce phénomène. Dans ce cas il arrive : ou que le petit manipule médian se détache déjà de l'arc, Salvia, Pogostemon (fig. 9), Phryma; ou qu'il n'est pas en évidence : Ajuga, Galeopsis, Leucas, Wied- mannia, Moluecella, Galeopsis, Marrubium, Phlomis (fig. 10), Leonotis, Ocymum, Perilla, Clinopodium, Colebrookia ; ou qu'il mest marqué que par un faible courant séveux, sans tra- chées: Lamium, Ballota.Chezles genres Echinostachys, Perilomia, Hyptis là division de l'arc dorsal est marquée même dans la feuille. Dans d'autres cas, au contraire, — beaucoup plus rares, — la cohorte foliale, entrée entiére au verticil, ne se divise qu'à une certaine distance au-dessous du nœud (Melissa, Teucrium, Side- ritis, Micromeria), et méme au bas du mérithal qu'elle a, par- couru (Isanthus). Les tubules du liber, qui dans la généralité des genres ne s'in- erustent qu'à moitié, le sont entièrement dans quelques Labiées tropicales, Cymaria, Perilomia, et dans celles de l'Australie : 196 DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES FAMILLES Prostanthera, Hemiandra, Hemigenia, Microcorys, Westringia. Dans le genre Prasium, on trouve des tubules libériens groupés aux angles saillants de l'écorce, immédiatement sous la cutieule. Le liber reste quelquefois à l'état de cellules tubuliformes (Ocymum, Moluccella), ou méme il est inaperçu : Horminum, Wiedmannia, Galeopsis, Nepeta, Isanthus, Phryma, Mentha , Lamium, Synandra, Thymus, Amaracus. Dans d’autres cas, au contraire, il paraît déjà dans la feuille, en arc derrière l'arc trachéen, avec interposition de l'arc séveux (Rosmarinus, Colebrookia, Hemiandra, Sideritis), ou en unc ligne courte, simple, vers chaque bout de Pare (Echinostachys, Melissa, Lepechinia). Quand il ne parait pas dans le pétiole , sa place est indiquée par la division de l'are séveux en deux zones concentriques, dont la postérieure est claire et limpide, tandis que l'antérieure est, comme à l'ordinaire, grisàtre et grumeleuse. | Nola. — Mirbel donne (Ann. mus., XV) une figure de tige de Salvia hispanica, où il marque lesh gros faisceaux angulaires etles- lj petits intermédiaires. Il ne marque ni les tubules rayonnants, ni ceux du liber (qui pourtant existent dans ce genre). ll désigne les nervules du pétiole, sans indiquer leur origine ; il leur donne le nom de filets vasculaires, qui ne peut étre adopté : 1* parce que le terme filet appartient déjà avec une autre signification à la langue botanique ; 2° parce que ce sont des trachées, plutôt que des vaisseaux, qui garnissent ces microscopiques courants séveux. Mirbel ne signale pas expressément la complexité de la cohorte foliale, ni la scission, qui est le fait capital de cet organisme. Il avance à tort que « les faisceaux (trachéens et vasculaires) s'affaiblissent à mesure qu'ils s'élévent ». C'est le contraire que démontre l'observation la plus constante; nous en pourrions donner une foule d'exemples, puisés dans toutes les familles. Mirbe a été entrainé dans cette méprise par l'idée préconçue que les vaisseaux transportent la séve de la tige aux feuilles ; il donne lui-même ce motif. Il a mieux vu quelques années plus tard, quand il dit que « les vaisseaux sont plus nombreux au haut de A PUISER DANS L'ORGANISME INTERNE, 197 l'entre*nceud que dans le reste de sa longueur » (Comptes rendus de l’Académie des sciences, VI). C'est qu'en effet ils s'éteignent successivement à mesure qu'ils décourent du haut en bas du mé- rithal, ou qu'ils passent des mérithals supérieurs aux inférieurs. Ajoutons que les vaisseaux ont moins de persistance dans les plantes à feuilles opposées que dans celles à feuilles alternes, parce que, chez celles-ci, la déeurrence verticale de chaque feuille n'en rencontre une au-dessous qu'au bout de 5 mérithals au moins, e, souvent de 8 ou de 13, comme nous le verrons dans la suite. EXPLICATION DES FIGURES, PLancues IX ET X. (Les figures représentent des coupes transversales, vues à l'objectif n° 3 de Nachet.) Fre. 4. Pétiole cauloide (Rhus Cotinus L.) à 8 faisceaux vasculaires, unis par des rayonnements tubuleux et celluleux. Fic. 2. Pétiole hémicaule (Scabiosa lucida W.), formé de sept petits courants séveux et sept manipules trachéens disposés en demi-cercle. Fic. 3. Pétiole à petit arc (Osyris alba L.). Fic, 4 à 8. Belonica officinalis. a Fic, 4. Coupe vers le bas de la feuille. d, dorsale. Le courant séveux contient douze à quinze files de cinq trachées, et il y a un tubule derrière chaque file. n, nervule bilatérale. Fig. 5. Pétiole grand arc, coupé vers le milieu de sa longueur. Fic. 6. Coupe de la tige au nœud, entre deux mérithals, Cette coupe offre la base du pétiole, annexée à l'écorce de la tige. Le faisceau dorsal, ou grand arc, s'est divisé en deux parties inégales, et ne laisse pas encore discerner le petit faisceau médian, qui va se détacher un pet plus bas. On a trouvé ici deux nervules de chaque cóté, quoique on n'en ait vu qu'une dans le pétiole, ce qui indique que, dans la dilatation qui a lieu au bas du pétiole et sous sa base, chaque nervule s'est divisée en deux. On voit en w la naissance ou plutôt la première indication du bourgeon axillaire. Les tubules ne se forment pas, au nœud, devant l'entrée de la cohorte foliale. Nous n'y trouvons que des cellules allongées et comprimées, c. Fic, 7. Entrée de la cohorte foliale au verticil caulinaire, Le petit faisceau médian, fm, se détache de l'un des deux gros manipules pour rester isolé au milieu du côté du carré (comme on le voit dans la figure suivante). Les deux nervules, n, n, viennent s'annexer à la cohorte. Grâce à une légère 198 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, obliquité du coup de scalpel, on voit l’une touchant déjà la demi-cohorte à laquelle elle va s'unir, l'autre est encore à distance. Fic. 8. Coupe de la méme tige immédiatement au-dessous du nœud. Les deux gros manipules (ou demi-cohortes), fl, sont en marche vers les deux angles du carré; ils y arrivent plus bas, s'annexent aux gros faisceaux vasculaires permanents, fv, qui occupent ces angles; et au mérithal au-dessous ils ne - sont plus distincts de ces faisceaux. Fic. 9. Pétiole de Pogostemon plectranthoides. Fic. 40. Pétiole de Phlomis fruticosa. Fic. 41. Pétiole de Sideritis parvifolia L. : les tubules antérieurs du liber sont plus fins que les postérieurs. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 1. ROUREA MYRIANTHA. Arbor?, ramis, uti planta tota, glabris; cortice pallide cinera- scente longitudine striato ; ramulis angulatis, ut videtur nutantibus. Folia plerumque 5-foliolata; petiolo gracili glabro, basi tantum repente inerassalo rugoso ; foliolis plerumque 5 inter se ingequa- libus , terminali lateralibus majore sed conformi elliptica (12 cent. longa, 6 cent. lata), basi cuneato-attenuata, ad apicem breviter acuminata ; summo apice obtusato ; integro v. sinuato subeoriaceo, supra lucido levi, subtus multo pallidiore, penninervio, tenuiter venoso, basi sub-3-nervio. Flores creberrimi glomerulati; glo- merulis in spicas ramosas multiplices axillares dispositis. Calyx . 5-partitus ; foliolis oblongo-lanceolatis aculiusculis persistentibus, aeereseentibus carpellisque adpressis. Petala linearia sepalis multo - angustiora involuta. Stamina 10; filamentis basi monadelphis ; antheris minutis didymis. Carpella generis, — Crescitin Gabonia, ubi anno 1863 legit el, Griffon du Bellay (absque | n°, in herb. Mus. colom gallie.). » - poig Species quoad flores congen. conformis, HET autem ramifi- catione et foliis primo intuitu Terebinthaceas nonnullas potius referens ; certe tamen hujus generis. - STIRPES EXOTICÆ NOVAE. 199 2. OPILIA UMBELLULATA. Rami lignosi teretes ; cortice griseo longitudine striato. Ramuli virescentes glaberrimi. Folia brevissime (1-3 mill.) petiolata ovato- elliptica v. breviter lanceolata (ad 5 cent. longa, 2 $ cent. lata), basi æquali v. inæquali-cuneata, ad apicem angustata acuta inte- gerrima carnosula, sicca membranacea, glaberrima, tenuissime pellucido-punctulata penninervia avenia, Inflorescentiæ in ramu- lis novellis laterales v. sæpius axillares solitariæ geminæve ; pe- dunculo singularum gracillimo recto (ad 4 cent. longo), apice capitato bracteato umbelliformi ; pedicellis in foveolis supremi receptaculi insertis umbellulatis, capillaceis (2-5 mill. longis). Flores minuti 5-meri ; petalis calyce multo longioribus ovato-acutis glaberrimis, Stamina pro genere brevia et caducissima. Glandulæ cum staminibus alternæ 5 breves crasse, apice inæquali-rugosæ plus minus oblique truncatæ.Germen longe conicum glaberrimum ; apice pulposo-stigmatoso; placenta gracili erecta ad apicem longe attenuata ; ovulo gracili pulposo conoideo excentrice insérto. Drupa parva (ad 4 cent. longa) globosa compressiuseula glaberrima ; mesocarpio tenui ; endocarpio Cerasi, sed tenuiori, Semen unicum glabrum; embryone in axi albuminis inadulti parci (sed verisimi - liter omnino maturi multo ditioris firmiorisque) minuto.— Oritur in Zanzibaria, ubi ann. 4847 octobr. florif, legit b. Boivin (herb. Mus.). Species quoad (flores congener. omnino conformis, ob inflorescentiæ formam admodum singularis. 3, DRIMYS CRASSIFOLIA, Frutex, ramis robustis inæquali-nodosis foliorum delapsorum cicatricibus inter se valde inæqualibus prominulis notatis, cæte- rum glabris. Folia in summis ramulis conferta alterna petiolata oblongo-obovata (ad 20 cent. longa, 6, 7 cent. lata), basi longe attenuata; apice rotundato obtuso emarginatove ; integerrima ; margine reflexo; coriacea crassa, supra glaberrima lucida kevia, subtus opaca glaucescenlia penninervia subavenia ; costa subtus 200 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. valde prominula rugosa foveolata. Petioli coriacei crassi (ad 5 cent. longi) rugulosi, subtus eonvexi, supra complanati. Flores minuti crebri eymosi ; cymis in racemos plurimos compositos paulo sub apice ramulorum subterminales, jure laterales, fascieulatis. Calyx brevis coriaceus patens sepius insequali-2-crenatus persistens. Petala pauca orbiculari-concava glabra erassiuscula decidua. Sta- mina oo receptaculo conico ordine spirali inserta decidua. Carpella pauca brevia subglobosa pluriovulata. Fructus e baccis pisiformi- bus 4 v. pluribus constans, adjectis sepius nonnullis abortivis. — Oritur in Novæ-Caledoniæ montibus, prope ad Balade ubi legit cl. V'ieillard, ann. 1855-60 (herb.). Species quoad foliorum crassitudinem florumque dispositionem, caly- cem sæpius, licet non semper, 2-merum, omni ætate corolla multo bre- viorem patentemque, petala brevia crassa et carpellorum maturorum formam, sectionis peculiaris (Sarcodrimys) prototypus evadit. A. GRANGERIA porosa Bon, mss. Arbor parva (6, 7 metr. alta, teste Pervillé) pyramidalis (teste Boivin); ramis ramulisque gracilibus glabris cinerascentibus mi- nute lenticellatis. Folia brevissime (ad 4 mill.) petiolata ovato- lanceolata (ad 5 cent. longa, 4 1, 2 cent. lata), basi breviter an- guslata, ad apicem attenualo-acuminata ; summo apice plerumque obtusato ; integra v. sinuata membranacea penninervia venosa utrinque glaberrimalevia. Flores (Convallariam majalem spirantes) minuti racemosi ; racemis gracilibus (ad 2 cent. longis), aut axilla- ribus simplicibus, aut in axilla foliorum ramuli supremorum occa- sorum abortivorumve ortis (ita ut inde inflorescentia spurie ra- mosa videatur); pedicellis filiformibus glaberrimis (3-5 mill. longis), basi braetea parva lanceolata (ad 4 mill. longa) glaberrima caduca stipatis. Floris tubus brevis obtusus. Sepala petalaque sub- æqualia brevia obtusa, valde imbrieata. Stamina 10, quorum 7, 8 fertilia in alabastro inflexa ; antheris minutis orbiculari-ovatis, Sterilia autem 2, 3 unilateralia brevissima linguæformia. Ovarium subglobosum pilis albidis lanatis densissime obtectum 2-ovulatum STIRPES EXOTICÆ NOVA, 901 supra medium tubi lateraliter insertum ; stylo brevi crassiusculo arcuato ad apicem sensim altenualo ; summo apice vix capitato sligmatoso. Fructus inæquali-obovatus (1 * cent, longus, ? cent. latus), basi repente breviter attenuatus calyce staminumque fila- mentis persistentibus munitus, glaber, apice obtusus ; mesocarpio tenui carnoso ; endocarpio chartaceo. Semina 4, 2 pericarpii ca- vitatem totam implentia; tegminibus membranaceis tenuibus ; embryone obovato ereclo crasso ; cotyledonibus valde carnosis. — Crescit in Malacassia, ad Nossi-bé, ubi legerunt Richard (n. 220, 582), Pervillé (n. 354, 507), annis 1840, 44, in humidis et sylvis, et Boivin (n. 2210), anno 1849, februario floriferam, secundum rivulos sylvæ Loucoubé (herb. Mus. par.). - Species, dum servetur genus Grangeria, propter stamina fertilia uni- lateralia et receptaculi concavitatem multo quam in G. borbonica pro- fundiorem, a prototypo generico abhorrens. Forsan unde, aut sectionis distinctissimæ, aut generis alieni typus die quadam fieri posset; quod et infra consulendum. Germen G. borbonicæ non imo receptaculo, ut aiunt, sed excentrice lateraliterque insertum est. 9. BAUDOUINIA FLUGGEIFORMIS. Arbor (20-pedalis, teste Pervillé), ramis alternis glabris ; cor- lice cinerascente ruguloso ; ramulis glaberrimis (in sicco fuscatis), ad folia subnodosis. Folia breviter (2-/ mill.) petiolata simplicia, aut obovata, aut inæquali-rhomboidea v. subtrapezoidea (ad 3 cent. longa, 2 cent. lata), basi equali v. inæquali-cuneata ; apice rolundo retusove, rarius emarginato ; integra v. subsinuata gla- berrima subcoriacea, supra nitida levia, subtus opaca, penninervia venosa.Stipulæ brevissimæ demum lineari-transversæ albidæ circa basin gemmæ axillaris globosæ prominulæ. Flores subracemosi pauci (1-3) pedicellati ad folia ramuli suprema sæpius delapsa axillares, e fructibus solum noti. Fructus ovali v. obovoidei (ad 1 $ cent. longi, 4 cent. lati) longe (1-2 cent.) pedicellati ; pedi- cellis gracilibus glabris ad apicem sensim incrassatis, summo apice cicatrice perianthii nolatis ; epicarpio tenuiter velulino ; meso- 202 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, carpio verisimiliter baccato aromatico, in sicco subsuberoso, basi in stipitem proprium brevissimum (1-2 mill.) repente attenuato; - endocarpio inter semina intruso loculos spurios paucos (3-5) su- perpositos monospermos sejungente. Semen transversum (in specim. suppet. immaturum). — In ins. Ambongo, in sabulosis legebat Pervillé (n. 664), anno 1841, februario fructiferam (herb. Mus. par.). Species quoad fructum B. so/lyæformi H. BN (Adansonia, NI, 195, t. V) affinis; foliis Securinegas s. Flüggeas nonnullas referens, diù inter £uphor- biaceas incertas herbarii servata fuit. 6. XvLoPm VIEILLARDI, Arbor, ramis teretibus ; cortice griseo ruguloso. Folia breviter (ad À cent.) petiolata elliptico-lanceolata (ad 8 cent. longa, 2 $- 9 £ cent. lata) integerrima membranacea subcoriacea, supra dense viridia, subtus paulo pallidiora, utrinque glaberrima penninervia tenuiter reticulato-venosa. Flores axillares v. extraaxillares soli- tarii minuti (ad 1 cent, longi) ; alabastro conico ; pedunculo brevi (ad + cent.) gracili glabro nutante. Calyx cupulatus pubescens 3-dentatus. Petala exteriora sessilia triangularia crassiuscula, extus albido-sericea, valde valvata. Petala interiora paulo breviora val- vata, apice acuta, basi attenuata breviter subspathulata. Stami- na æ , parva, receptaculo circa ovaria in conum cavatum elevato inserta; antheris subsessilibus ; connectivo utra loculos depresse capitato. Carpella pauca concavitate receptaculi inserla ; ovariis pluriovulatis ; stylis longe attenuatis brevissime papillosis. Baccæ in fructibus singulis sabumbellatæ, ut videtur sessiles (immaturæ) inæquali-clavatæ 4 v. polyspermæ, glaberrimæ, apice obtusæ. — Crescit in Novæ-Caledoniæ montium declivitatibus , ubi haud procul a Balade legit cl. Vieillard (herb.). — — Species alabastri brevitate et petalorum forma omnino Unonæ et Melo- dori speciebus nonnullis analoga. Flores et pro genere minimi. 7. Lasioniscus PERVILLEIL. Arbuseula (3-metralis, teste Pervillé), ramis teretibus pallide STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 203 cinerascentibus glabris ; novellis dense virescentibus nonnunquam lenticellis elongatis albidis creberrimis notatis. Folia opposita breviter (2-4 mill.) petiolata longe ovata ellipticave (12 cent. longa, 5 cent. lata) basi rotundata inæquali v. æquali-cordata ; apice aut rotundato obtuso, aut breviter acuminato ; inæquali- . dentata glaberrima membranacea v. subcoriacea penninervia ; . nervis venisque reticulatis utrinque (in sicco) prominulis ferrugi- neis. Stipulee interfoliæ geminatæ, basi plus minus inter se con- natæ liberæve lanceolatæ (6-8 mill. longe) glaberrimæ coriaceæ scariosæ, demum deciduæ. Inflorescentiæ terminales v. subtermi- nales laxe cymosæ ; ramis ramulisque gracilibus mæquali-com- pressis glaberrimis demum arcuatis. Flores majusculi ; receptaculo cupulæformi glabro ; sepalis 5 valvatis petalisque paulo brevio- ribus intus concavis deciduis. Stamina 5 oppositipetala epigyna ; antheris introrsis. Germen inferum intus receptaculo adnatum disco epigyno crasso glabro coronatum ; loculis à 1-ovulatis ; ovulo erecto ; stylo cylindrico paulo supra basin articulato, apice 3-fido; cruribus reflexis intus longitudine suleatis papillosis. Fructus pedicello longiusculo (1-2 cent.) arcuato stipatus. Semen inæquali-obovatum compressum ; embryone albuminoso ; cotyle- donibus cordato-orbiculatis dense virescentibus. — Oritur in Ins. Nossi-Mitriou (Malacassiæ), ubi legit Pervillé (n. 321), ann. 1840 octobr. fructifer., «in sylvis inter arbores excelsiores » (herb. Mus. par.) — Species L. Mannii (africano occidentali) haud absimilis, propter folia basi haud attenuata stipulasque et inflorescentias omnino glabras dis- cumque imberbem distincta. ; (Sera continué.) SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DE LA FLORE DU JAPON Par F. A. W. MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde (1), J'ai eu l'honneur, l'année dernière, de communiquer à l'Aca- démie des sciences d' Amsterdam quelques considérations sur les affinités de la flore du Japon avec celles de l'Asie orientale et de l'Amérique septentrionale (Arch. néerl., t. 11, p. 136). Aujour- d'hui, que toutes nos collections japonaises ont été étudiées et se trouvent décrites dans la Prolusio Flore japonicæ, je suis à même de préciser dans son ensemble le caractère de la végétation du Japon. Je m'appuierai, à cet effet, sur le catalogue systématique de cette flore qui est joint à l'ouvrage que je viens de citer, et je ferai observer en méme temps que, dans l'état actuel de nos con- naissances, on ne peut encore songer à dresser la géographie botanique compléte du Japon, non-seulement parce que la distri- bution des espéces dans les différentes provinces de cet empire, surtout en relation avec l'altitude des stations, n'est pas suffisam- ment connue, mais aussi parce que l'orographie du pays est en- core, à maints égards, entourée de tenèbres, et que nous ne possédons au sujet du climat que des données imparfaites. |l. — CARACTÈRE GÉNÉRAL DE LA VÉGÉTATION. La flore du Japon compte 1995 Phanérogames, dont 1456 Di- cotylédones, 472 Monocotylédones et 67 Gymnospermes ; en ajoutant 138 Cryptogames vasculaires, le chiffre total des plantes (1) Voyez Adansonia, {VITI 132, note. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DE LA FLORE DU JAPON. 205 vasculaires s'éléve à 2133 (1). Si l'on tient compte en outre des plantes cultivées qui, de la Corée, de la Chine et des iles Lioukiou (Loo-Choo), ont été introduites de temps immémorial au Japon et s’y sont naturalisées en partie, plantes dont un calcul modéré porte le nombre à prés de 120, on trouve que l'ensemble de la végétation vasculaire peut être évalué à environ 2253 espèces, chiffre qui, pour une superficie approximative de 11500 milles allemands carrés (en excluant Saghalin et les iles Kouriles) peut être appelé considérable. Les plantes cultivées seront, toutefois, laissées de cóté dans les considérations qui suivent. — La flore déjà si bien explorée des États septentrionaux de l'Union améri- caine compte 2091 Pharénogames et 75 Cryptogames vasculaires, par conséquent 2166 plantes vasculaires indigènes. L'Empire russe entier, en Europe et en Asie, possède 6366 Phanérogames et 83 Cryptogames vasculaires, c’est-à-dire 6449 espèces vascu- laires. J'ai déjà fait remarquer dans ma communication précédente que cette richesse de la flore japonaise est incontestablement en connexion avee l'extension du pays (non compris Saghalin) sur plus de 13 degrés de latitude. Mais d'autres causes agissent dans le méme sens, entre autres, et sans doute à un haut degré, le relief si accidenté du sol. Des plantes arctiques apparaissent ici en méme temps que des formes subtropicales de l'Asie méridionale. Un coup d'œil rapide jeté sur le catalogue de la flore montre im- médiatement qu'elle est composée d'éléments très-hétérogènes. A côté des ordres de la zone arctique et de la zone tempérée, repré- sentés d'une manière -compléte, on y remarque la plupart des familles dont le siége principal se trouve dans les contrées chaudes et tropicales, par exemple les Bixacées, Capparidées, Pittosporées, Sterculiacées, Aurantiacées, Simarubées, Méliacées, Olacinées, Ampélidées, Anacardiacées, Mélastomacées, Myrsinées, Styracées, Asclépiadées, Apocynées, Loganiacées, Myoporinées, Cyrtandra- cées. Acanthacées, Bignoniacées, Protéacées, Arlocarpées, Pipéra- (1) Je donnerai à la fin de ce mémoire une statistique générale de la Flore japo- naise. 206 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE cées, Chloranthées, Palmiers, Aroïdées, des Orchidées pseudo-para- sites, Zingibéracées, Eriocaulonées, Commélinées, Pontédériacées, Dioscorées, Roxburghiacées, dans les Graminées les Bambusacées, dans les Fougéres, outre des espéces indiennes de Polypodiacées, des Hyménophyllacées et des Marattiacées. Mais ces groupes ne sont en général que faiblement représentés, et, en somme, le ca- ractère d'une flore de la zone tempérée s'aecuse nettement, comme il ressort du chiffre des espèces dans les ordres qui prédominent. Japon, du Nord. ee A sa D nent homer Composées. . . . . 130 espèces, 4 des Phanérogames 273—4 Graminées. .... 426 — i—i — 162— $ Cypéracées. . . . . WI — T à — 248— 4; Rosacées. Ps tes BR o CE — 711—355 ps Ta Vx Hs — "on — :91—45 nifèr Do. vu xmas $9 30 — 29 Renonculacées. . . 63 — $ — 94 Labiées. . ..... 55 — g4 — 49 Ericatégs eeka Men mmu od — 62 Orchidées. ... .. 51 — 454—434 -— 51 res Es. à 950 — š — 24 Scrophularinées . . h5 — -á -— 5h Ombelliferes. . . . 45 — b-h E 37 Saxifragées, . . . . A — 4. — 22 Cupuliferes .. . 32 — 4 — 25 Cruciféres....... AA | — 3% = h6 Caryophyllées. .. 28 — č $ — 30 Dans le pays de l'Amour les ordres prédominants se disposent, d’après le nombre des espèces, de la manière suivante : Compo- sées, Renonculacées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Cruci- fères, Caryophyllées, Légumineuses, Liliacées, Ombellifères, Labiées, Polygonées, Scrophularinées, Chénopodées, Smilacées, Violariées, Orchidées, Caprifoliacées, ete. (Maximowiez, Primitiæ Fl. Amur., p. M9). En général, la flore du Japon confirme done la loi établie par M. Alph. de Candolle dans son excellente Géographie botanique. DE LA FLORE DU JAPON. 207 (t. MI, p. 1245), d’après laquelle, dans la zone tempérée septen- trionale, les familles les plus nombreuses sont les Composées, Graminées, Cypéracées et Légumineuses, puis les Crucifères, Om- bellifères et Caryophyllées, suivies, mais d'une manière moins constante, par les Labiées, Rosacées et Scrophularinées. Toutefois, les Coniféres constituent pour le Japon une exception remarquable, puisqu'elles forment déjà le sixiéme des groupes les plus riches, . et. de plus les Renoneulaeées, Orchidées, Ericacées et Liliacées oceupent un rang beaucoup plus élevé que d'habitude. Le Japon posséde 1/2 familles (1) et 827 genres phanérogames, de sorte que chaque famille comprend, en moyenne, 5 à 6 gen- res, chaque genre 2,4: espèces; la flore des États-Unis de PA- mérique du Nord compte, au nord de la Virginie, 131 familles, 681 genres, en moyenne 5 genres par famille, 2,8 espèces par genre (2). Si l'on compare le chiffre moyen des espèces par fa- mille, on trouve pour le Japon 13,8, pour les États nord-améri- cains 46, pour la Scandinavie, avec la Finlande et le Danemark (non: exclu le Schleswig) 18,6, pour la Grande-Bretagne 15,9 ; ces chiffres font ressortir également le caractère de variété de la flore du Japon. Le rapport des Dicotylédones aux Monocotylédones ne saurait peut-être s'établir avec la dernière précision, les Graminées et les Cypéracées paraissant être connues moins complétement que les autres ordres. D’après l'état actuel de nos connaissances, les Di- eolylédones sont aux Monocotylédones comme 3,08 : 1; dans les États nord-américains le rapport est 2,5 : 4, dans là Scandi- navie 2,6 : 4, dans l'Empire russe 5,1 : 1, dans le pays de PA- mour 3,8 : 4, dans l'Inde anglaise 3,8 : 1 (3). Le Japon se rap- proche done, à cet égard, du pays de l'Amour. ss (1) Ce chiffre aurait été plus considérable si je n'avais réuni quelques familles qui, autrefois, étaient distinguées. — Les nombres que j'avais donnés antérieure- ment (Archives néerland., t. IL, p. 143) ont dû subir quelques modifications après l'achèvement complet de mon travail. (2) A. Gray, Statistics of the Flora of Northern States (Americ. Journal of Science and arts, t. XXII). (3) J. D, Hooker, On the Flora of Australia, p. 91. 208 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE J'ai déjà signalé précédemment (Archives néerl., I, p. 141), la prédominance remarquable des végétaux ligneux sur les espéces herbacées, caractére qui n'avait pas échappé à Thunberg et que Siebold et Zuccarini mirent davantage en lumière. Si l'on fait entrer aussi en ligne de compte les petites espéces ligneuses, qui du reste n’ont aucune influence sur la physionomie générale du pays, et dont quelques-unes même ne sont pas séparées des espè- ces vivaces par une ligne de démarcation tranchée, je trouve ac- tuellement que le nombre total des plantes ligneuses s'élève à 680, c'est-à-dire à $ de toutes les Phanérogames, tandis qu'on n'obtient pour la Chine septentrionale, d’après les matériaux, d’ailleurs incomplets, rassemblés par MM. Turezaninow et Al. Bunge, que 1, et pour le pays de l'Amour, d’après M. Maximo- wiez, +, À la latitude où est situé le Japon, on ne trouve aucun autre pays qui puisse citer un chiffre aussi élevé de plantes ligneuses. Que d'ailleurs une partie importante de ces plantes sont des arbres véritables; c'est ce qui résulte immédiatement du nombre considérable des espéces par lesquelles sont représentés les ordres composés d'arbres ou de grands arbrisseaux. On trouve : Conifères, 67 espèces ($ des Phanérogames). Cupulifères, avec les Salicinées et les Bétulacées, 63 espèces (+ des Phanérogames). Rhamnées, avec les Célastrinées et les Ilicinées, 37 espèces. Rosacées, avec les Pomacées et les Amygdalées, 30 espèces. Sapindacées, 22 espèces. — On voit que neuf familles fournis- sent 219 plantes ligneuses, la plupart des arbres, environ ; des Phanérogames. — Si l'on ajoute à cela 54 Ericinées, 30 Lonicé- . rées, 2A Laurinées, 19 Ternstræmiacées, 14 Styracées, 13 Olé- acces, 14 Magnoliacées, 11 Artocarpées, 9 Thymélées, 8 Tilia- cées, 8 Myrsinées, 8 Cornées, 7. Anacardiacées, 6 Ampélidées, 6 Hamamélidées, 5 Juglandées, 5 Elæagnées, 4 Ulmacées, 2 Celtidées, et enfin des espèces ligneuses de Berbéridées, Méni- spermées, Lardizabalées, Rutacées, Lythrariées, Rubiacées, Saxi- DE LA FLORE DU JAPON. 209 fragées, Urticées, etc., la prédominance des plantes ligneuses s’accuse d'une manière frappante. Mais ce qui est tout à fait sans analogue, c'est 1 ‘abordés des Coniféres ; en leur adjoignant un Cycas, comme autre représen- tant des Gymnospermes, elles sont aux Angiospermes comme 1 : 28, rapport qui, mis en regard de celui observé en Russie, 1: 160, en Australie, 4 : 184, dans l'Inde anglaise, 4 : 299, parait réellement incroyable. Je dois faire remarquer, en effet, qu'il y aura peut-étre quelque chose à défalquer de ce rapport, un certain nombre d'espèces ayant probablement été introduites dans le pays, et d'autres devant étre considérées, sans doute, comme des formes dues à la culture. Mais, méme si ces présomp- tions venaient à se confirmer, il n'en resterait pas moins un rap- port extraordinaire, et qui emprunte une nouvelle importance à la nature toute caractéristique de quelques-uns des genres. II. — ORIGINE DE LA VÉGÉTATION JAPONAISE. Les espèces des êtres organisés ont des aires de distribution plus ou moins grandes, et nous avons des motifs suffisants d’ad- mettre que, pour chacune, la distribution a commencé en un point unique. La géographie botanique donne les moyens de découvrir ce centre de distribution, et l'histoire du Règne végétal nous montre comment la distribution a souvent subi des modifications imporlantes sous l'influence des changements géologiques et cli- matologiques. Si nous considérons une région déterminée, nous pouvons classer ses plantes d'aprés leur origine, distinguer celles qui sont venues d'ailleurs de celles qui, ne se rencontrant que dans cette région, sont regardées, par hypothèse, comme espèces endémiques, nées dans les limites mêmes du territoire en ques- tion, Ce:te hypothèse, toutefois, n'est nullement démontrée, car ces espèces peuvent également, à une époque antérieure, s'étre introduites dans la contrée, et leur patrie primitive peut avoir été engloutie par l'Océan, ou être devenue, par suile de changements viri. (25 février 1868.) 14 210 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE elimatologiques, impropre à leur existence. Mais, quoi qu'il en soit, la distinction n'en conserve pas moins de la valeur, une signification historique, car nous sommes autorisés, en tout cas, à reconnaitre aux espéces dont il s'agit un droit de cité plus ancien. Dans les eonsidérations de cette nature, ce ne sont pas les ordres et les genres, mais bien les espéces — les vrais exposants d'une flore — qu'il faut faire entrer en ligne de compte. — Du point de vue que je viens d'indiquer, je distribue les espéces qui se trouvent au Japon en trois groupes : A. Espèces endémiques, non découvertes jusqu'à présent en dehors du Japon ; 2, Espèces que le Japon a en commun avec le continent asia- tique ; 3. Espéces que le Japon a en eommun avec l'Amérique du Nord, surtout avec sa partie orientale. Quelques-unes de ces espèces se trouvent en méme temps dans l'Asie continentale, jusque dans les monts Himalaya. Les espéces vasculaires endémiques composent à peu prés la moitié de la flore, et sur cette moitié, soit 995 espéces, il y a en- viron 400 arbres. Bien que je sois loin de méconnaitre l'impor- tance de ce chiffre élevé, on ne doit pourtant l'adopter qu'avec quelque réserve. En effet, les pays les plus voisins, la Chine et la Corée, sont encore peu explorés ; les recherches faites dans le pays de l'Amour ont déjà fourni plusieurs espéces japonaises, et méme dans la chaine de l'Himalaya, dans le Népaul et d'autres parties de l'Asie centrale, et jusque dans des régions plus méridionales, par exem- ple à Hongkong, on a découvert dans les dernières années des espèces qu'on tenait, il n'y a pas encore longtemps, pour exclusi- vement japonaises ; dans la région del'Himalaya on compte même, parmi ces espéces, un certain nombre de plantes ligneuses, telles que Quercus serrata, Ilew crenata, I. integra, plusieurs espèces de Symplocos, Hovenia dulcis, Evonymus H amiltonianus, Betula Bhoypaltra, Spiræa callosa, Vitis fleœuosa, Eleagnus umbellata, DE LA FLORE DU JAPON. 2114 Helwingia rusciflora, ete., etc. — Mais, nonobstant ces décou- vertes, on peut regarder une partie considérable de la végétation. japonaise comme endémique ; tout bien considéré, et en tenant comple de ce que nous savons au sujet de la Chine septentrionale: et de la colonie de l'Amour, il reste encore, en dépit d'une affi- nité notable, des différences très-importantes entre la végétation du Japon et celle des parties voisines de l'Asie, différences plus grandes méme que je n'avais cru devoir l’admettre d'abord. Ce point ne sera susceptible d’être apprécié plus exactement que lorsque nous connaitrons les résultats des investigations approfon- dies auxquelles s'est livré M. Maximowicz rn son second voyage dans l'Asie orientale. | D'aprés l'état actuel de nos connaissances, les espéces suivantes doivent étre regardées comme endémiques : | Renonculacées. Clematis paniculata Th., Pierotit Mq., apiifolia DC., florida Th., stans S. Z., japonica Th., Williamsi A. Gr. Anemone cernua Th., japonica S. Z., Thalictrum acteæfolium S. Z., Ranunculus japonicus Th., ternatus Th., Zuccarinii Mq., Buergeri Mq., Sieboldi Mq. Anemonopsis macrophylla S. Z., Glaucidium palmatum. S. Z., Trollius japonicus Mq., Isopyrum adoxoides D. C., dicarpon Mq., Coptis quinquefolia Mq., brachy- pelala S. Z., Cimifuga obtusiloba, biternata, japonica Mq. Magnoliacées et genera affinia. Talauma stellata, Sieboldi, sali- cifolia Mq., Magnolia obovata Th., Kobus DC., hypoleuca S Z., parviflora S. Z., Kadsura japonica Juss., Trochodendron aralioides S. Z., longifolium Maxim., Cercidiphyllum japonieum $. Z. Ménispermées. Cocculus Thunbergii D. C., diversifolius Mq. Lardizabalées. Akebia quinata, lobata Dsn., elematifolia, quer- cifolia S. Z., Stauntonia hexaphylla Dsn. Bucléridéen Berberis Sieboldi Mq., Nandina ntn Th., Epimedium macranthum, violaceum, Musschianum M, et Dsn., Aceranthus diphyllus M. et Dsn. Nymphæacées. Nuphar japonicum DC. Papavéracées, Pteridophyllum racemosum 8. Z., Dicentra pu- \ 919 | SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE silla S. Z., Corydalis decumbens P., incisa P., racemosa P., pal- lida P., jesoensis Sieb. Crucifères. Arabis flagellosa, pubicalyx Mq., Cardamine subly- rala Mq., Lunaria? japonica Mq. Violariées. Viola Keiskei Mq. Bixacées. Xylosma racemosa Mq., Idesia polycarpa Mx. Caryophyllées. Dianthus japonicus Th., Buergeri Mq., Silene Keiskei, subnutans Mq., Lychnis grandiflora Jacq., Senno S. Z., Sagina maxima A. Gr., Gypsophila Oldhamiana Mq., Stellaria ja- ponica Mq. Hypéricinées. Hypericum salicifolium S. Z., erectum Th. Aurantiacées, Pseudægle sepiaria Mq. Rutacées. Rula subtripinnata Mq., Zanthoxylum piperitum DC., schinifolium, ailanthoides, planispinum S. Z., emarginellum Mq., Evodiarutæcarpa Bth., glauca Mq., Skimmia japonica Th. , Phello- dendri sp. Ternstræmiacées. Cleyera japonica Th. , Actinidia cordifolia Mq., platyphylla A. Gr., rufa, arguta, polygama, volubilis Planch., Sta- chyurus præcox S. Z., Stuartia monadelpha S. Z., serrata Mx. , Ca- mellia japonica, Sasanqua Th., oleifera Sieb., Thea maliflora Seem. Malvacées. Hibiscus Hamabo S. Z., japonicus Mq. Sterculiacées. Firmiana platanifolia R. Br. * Tiliacées. Corchoropsis crenata S. Z., Elæocarpus pris S.Z. Balsaminées. Impatiens Textori Mq. Simarubées. Picrasma japonica : Gr. Méliacées. Melia Toosendan S. Z., japonica Don. Olacinées. Schæpfia jacitiiodost S. Z. Ilicinées, Ilex argutidens, Sieboldi, macropoda, Oldhami Mq., latifolia, rotunda Th., pedunculosa, subpuberula, Buergeri Mq., serrata Th., subtilis Mq. Célastrinées. Evonymus japonicus Th. , radicans Sieb. , Sieboldi Bl., oxyphyllus Mq., Celastrus artieulata Th., ciliidens Mq., punc- tala, striata Th., Orixa Mq. Rhamnées. Rhamnus japonica, costata Mx., Buergeri Mq.; / DE LA FLORE DU JAPON. 913 Rhamnella japonica Mq., Frangula crenata Mq., Othera japo- nica Th. Ampélidées. Vitis inconstans Mq. Sapindacées. Æsculus dissimilis BI., Staphylea Bulmalda S. Z., Euscaphis staphyleoides S. Z., Acer japonicum Th., Sieboldia- num Mq., pictum Th., diabolicum Bl., Buergerianum Mq., pal- matum Th., micranthum, rufinerve, cratægifolium, carpinifolium, distylum S. Z., pycnanthum Koch., Negundo sessilifolium Mq., cissifolium S. Z., nikoense Mq. Anacardiacées. Rhus sylvestris S. Z., trichocarpa Mq. Coriariées, Coriaria japonica A. Gr. Méliosmées. Sabia japonica Mx., Meliosma rigida, myriantha S. Z., tenuiflora Mq. Légumineuses, Crotalaria Oldhami Mq., Spartium japonicum Mq., Milletia japonica Gr., Wistaria brachystachya S. Z., Desmo- dium Buergeri, japonicum Mq., Oldhami Oliv., Lespedeza Sie- boldi, Buergeri, Oldhalmi, cyrtobotrya Mq., virgata DC., pilosa S. Z., sericea Mq., Vicia quinquenervia Mq., Shuteria trisperma Mq., Atylosia subrhombea Mq., Dumasia truncata S. Z., Glycine Soya S. Z., Euchresta japonica Bth., Sophora angustifolia S. Z., Buergeria floribunda Mq., Gleditschia japonica Mq. Rosacées. Prunus japonica Th., subhirtella Mq., tomentosa Th., macrophylla, spinulosa S. Z., Buergeriana Mq., Maximowiczii Rupr., Siori Schm., incisa Th. ,Spiræa Thunbergii Sieb., japonica L., Blumii Dn.; palmata Th., Kerria japonica DC., Rhodotypos kerrioides S. Z., Stephanandra flexuosa S. Z., Rubus Thunbergi S. Z., parvifolius L., Coreanus, Oldhami, Buergeri Mq., Geum japonicum Th., Sieversia dryadoides S. Z. , Potentilla japonica BI., Cratægus cuneata, alnifolia S. Z., Pyrus japonica Th., Toringo Sieb., Osteomeles subrotunda K., Eriobotrya japonica S. Z., Pho- tinia villosa DC., var. laevis. Sacifragées. Astilbe japonica, Thunbergii, odontophylla Mq. Z Rodgersia podophylla A. Gr. , Saxifraga cortusæfolia S. Z., Mitella japonica, triloba Mq., Hydrangea Azizai, acuminata, Belzoni, cor- 91h SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE difolia, hirta, involucrata, japonica, paniculata, petiolaris, stellata, Thunbergii S. Z., scandens DC., euspidata Mq., macrophylla DC. , Schizophragma hydrangeoides S. Z., Deutzia scabra Th., cre- nata, gracilis S. Z., Fortunei hort., Philadelphus Satzumanus., Platycrater arguta S. Z., Cardiandra alternifolia S. Z., Itea japonica Ol., Ribes fasciculatum S. Z. Crassulacées. Sedum Sieboldi Sweet, erythrostictum Mq., ja- ponicum Sieb., subtile Mq., lineare Th. Hamamélidées. Corylopsis spicata, pauciflora, Kesakii S. Z., Hamamelis japonica S. Z., Disanthus cercidifolius Mx. , Liquidam- bar Maximowiczii Mq. Lythrariées. Ameletia uliginosa Mq., Ammannia littorea, japo- nica Mq. Onagrariées. Nematopyxis japonica Mq., Ludwigia ovalis Mq., Trapa incisa S. Z., Circæa mollis S. Z. Ombellifères. Platyrhaphe japonica Mq., Sium triternatum Mq., Nothosmyrnium japonicum Mq., Dasyloma japonicum, subbipin- natum Mq., Chamæle tenera Mq., Cnidium japonicum Mq., Ligus- ticum acutilobum S. Z., Glehnia littoralis Schm., Peucedanum Sieboldi Mq., Porphyroscias decursiva Mq., Archangelica Keiskei Mq., Angelica japonica Gr., Sieboldi Mq. | - Araliacéés. Aralia cordata Th., Fatsia japonica-Dsn., Kalopanax ricinifolium, divaricatum, innovans Mq., Panax japonicum Sieb. Cucurbitacées. Actinostemma japonicum Mg., Karivia longi- cirrba Mq., Lagenaria dasystemon Mq., Trichosanthes multiloba, quadricirrha Mq., Gymnopetalum japonicum Mq. | " Cornacées. Marlea platanifolia., Quadriala lanceolata S. Z., Cor- nus officinalis Sieb;, brachypoda Mey., Aucuba japonica Th. X Campanulacées. Campanula circæoides Schm., Adenophora stricta Mq., Wahlenbergia marginata DC., Codonopsis japonica Mq., Campanumæa lanceolata S. Z., Phyteuma japonicum Mq. — Lobéliacées. Ysolobus radicans, Bihigitiotol ds DC. Rubiacées. Nauclea racemosa S. Z., rhynchophylla Mq. , Ophio- rhiza japoniea Bl., Hedyotis cordata S. Z., Oldenlandia japonica, DE LA FLORE DU JAPON, 915 heterophylla Mq., Gardenia Maruba Sieb., grandiflora Lour., ra- dicans Th. , Mussaënda parviflora Mq., Lasianthus japonicus Mq., Damnacanthus major, macrophyllus S. Z., Mitchella undulata S. Z., Rubia gracilis, mitis Mq., Galium trachyspermum A. Gr., jesoense Mq. Composées. Eupatorium ? rigidulum Mq., Petasites japonicus Mq., Calimeris amplexifolia S. Z., hispida A. Gr., microcephala Mq., Dællingeria scabra DC., Erigeron Thunbergii A. Gr., cilia- ris Mq., Conysa japonica Less., Inula involucrata Mq., Amphirapis japonica Mq., Artemisia gilvescens, Keiskeana, pedunculosa Mq., Antennaria japonica Mq., Leontopodium japonicum Mq., Carpe- sium divaricatum S. Z., rosulatum Mq., Ligularia japonica Less., dentata, euodon Mq., Cacalia delphinifolia, farfaræfolia S. Z., nip- ponica Mq., Senecio Pierotii, nikoensis Mq., Saussurea japonica DC. , niponica Mq., Atractylis ovata, lancea Th., Cirsium lineare Schultz, japonicum DC., Sieboldi, Buergeri Mq., petinellum A. Gr., Alfredia japonica Mq., Diaspananthus palmatum Mq. , Ainsliæa apiculata, acerifolia Schultz, affinis Mq., Pertya scandens Schultz, Achyrophorus ciliatus Schultz, Lampsana parviflora A. Gr., Eac- tuca squarrosa, sororia Mq., Crepis integra, tanegana Mq., Ixeris Thunbergi, repens, albiflora A. Gr. Valérianées. Valeriana diversifolia, triloba, japonica Mq., Pa- trinia villosa Juss., palmata, gibbosa Mx. Dipsacées. Sabiosa japonica Mq., Dipsacus japonicus Mq. Lonicérées, Sambucus Thunbergii Bl., Viburnum plicatum, ero- sum, dilatatum Th., Wrightii Mq., phlebotrichum S. Z., Sieboldi, Buergeri Mp., urceolatum S. Z., Sandankwa Hassk., Lonicera japonica Th., affinis H. A., flexuosa Th., hypoglauca, gracilipes Mq., Diervilla japonica DC., versicolor, floribunda S. Z., Abelia serrata, spathulata S. Z. Myrsinées. Myrsine nereifolia S. Z., Ardisia Sieboldi Mq., ja- poniea BI., montana Sieb., pusilla DC., Mæsa Doræna Bl. Primulacées. Primula japonica A. Gr., kisoana, jesoana Mq., macrocarpa Mx. , Lysimachia clethroides Dub., sororia, Keiskeana 216 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE leucantha, Sikokiana Mq., lubinoides S. Z., lineariloba H. A.; Stimpsonia chamædryoides Wright, Androsace patens Wright. Oléacées. Ligustrum Ibota, ciliatum S. Z., japonicum Th., reticulatum Bl. , Olea Aquifolium S. Z. , Fraxinus longicuspis SZ Sieboldiana, obovata Bl. Plumbaginées. Statice japonica Th. Ericacées. Vaceinium japonicum, Buergeri, Sieboldi, Oldhami Mq., Smallii A. Gr., ciliatum Th., Wrightii A. Gr., Gaultheria triquetra S. Z., Andromeda japonica Th., ciliicalyx, adenothrix, cernua, perulata, campanulata, subsessilis Mq., Leucothoe Keiskei Mq., chlorantha A. Gr., Clethra barbinervis S. Z., Rhododendron Metternichii Sieb., Keiskei, sublanceolatum Mq., ledifolium DC., Sieboldi Mq., molle S. Z., dilatatum, rhombicum, Buergeri, ser- pyllifolium Mq., Burmanni Don, linearifolium S. Z., Menziesia purpurea, pentandra Mx., Epigæa asiatica Mx., Tripetaleia panicu- lata S. Z., bracteata Mx., Pyrola subaphylla Mx. , Chimaphila japo- nica Mq., Parapyrola trichocarpa Mq. Styracées. Styrax japonicum, Obassia S. Z., Pterostyrax corym- bosum, micranthum, hispidum S. Z., Symplocos japonica DC., prunifolia, neriifolia, theophrasiæfolia S. Z., paniculata Mq., myr- tacea S. Z. ; Ébénacées. Diospyros japonica S. Z. Asclépiadées. Vincetoxicum amplexicaule S. Z., purpurascens, acuminatum M. et Dsn., macrophyllum S. Z., japonicum M. et Dsn. pauciflorum Mq., macranthum S. Z., Endotropis caudata Mq., Tylophora floribunda, sublanceolata, aristolochioides, japo- nica Mq., Marsdenia tomentosa M. et Dsn., Hoya Motoskei T, B., rotundifolia, picta Sieb. Apocynées. Amsonia elliptica R. S. Loganiacées. Gardneria nutans S. Z. Gentianées. Gentiana Thunbergii Griseb., Buergeri Mq. , Craw- furdia japonica S. Z. Solanées. Solanum lyratum Th. Convolvulacées. Pharbitis triloba Mq., Calystegia japonica Mq., Cuscuta japonica Chois. DE LA FLORE DU JAPON: 247 Polémoniacées. Schizocodon soldanelloides S. Z., ilicifolius, uniflorus Mx. Borraginées. Lithospermum japonicum A. Gr., Bothriospermum asperugoides S. Z., perenne Mq., Eritrichium Guilielmi Gr., Pseu- dopyxis depressa Mq., Cynoglossum japonicum Th. «s Heliotropium japonicum Gr. Labiées. Plectranthus inflexus Vahl, Maximowiezii, Buergeri, inconspicuus, longitubus Mq., Dysophylla japonica Mq., Elshol- tzia stellipila, japonica, sublanceolata, barbinervia Mq., Keiskea japonica Mq., Micromeria japonica, perforata Mq. , Orthodon japo- nicum Benth., Salvia nipponica Mq., japonica Th., diversifolia Mq., Dracocephalum urticæfolium Mq., Scutellaria lanceolaria, Oldhami Mq., Chelonopsis moschata Mq., Stachys japonica, Sie- boldi Mq., Leonurus japonicus Mq., Teucrium japonicum W., Ajuga decumbens Th., humilis Mq., pygmæa Gr. Verbénacées. Premna japonica Mq., Callicarpa japonica Th., mollis S. Z., Clerodendron trichotomum Th., divaricatum S. Z. Myoporinées. Pentacælium bontioides S. Z. Serophularinées, Linaria japonica Mq., Paulownia imperialis S. Z., Scrofularia alata A. Gr., Gratiola japonica Mq., Torenia? inflata Mq., Vandellia cymulosa, V. ? japonica Mq., Pæderota axil- laris S. Z., villosula Mq., Veronica Sieboldiana Mq., Schmidtiana Reg., Thunbergii A. Gr., Pedicularis japonica Mq., Melampyrum ciliare, jedoense, laxum Mq. Plantaginées. Plantago Mohnikei Mq. Cyrlandracées. Conandron ramondioides S. Z., Beca primu- loides Mq. — Acanthacées. Hygrophila lancea Mq., Strobilanthes japonicus, oliganthus Mq., Dicliptera Buergeriana Mq. | Orobanchées. Phacellanthus tubiflorus S. Z. , Clandestina japonica Mq., Lathræa? japonica Mq. T'hyméléacées. Daphne Pseudo-Mezereum A. Gr., jezoensis Max., Genkwa S. Z., odora Th., japonica S. Z., kiusiana Mq., Wickstræmia dc Mq. 918 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Loranthacées. Viscum Keempferi DC. Élæagnées. Elæagnus macrophylla, pungens, glabra Th., lon- gipes Gr. Protéacées. Helicia lancifolia S. Z. et altera sp. ? Laurinées. Cinnamomum brevifolium Mq., sericeum Sieb., pe- dunculatum Nees., Machilus Thunbergii, japonica S. Z., longifolia BI. , Tetranthera japonica Spr., Actinodaphne lancifolia, acuminata Meisn., Litsæa glauca Sieb., aciculata Bl., Daphnidium strychni- folium S. Z. (an etin China?), Aperula citriodora Bl., Lindera præcox, glauca, umbellata, sericea, triloba Bl., hypoglauca, mem- branacea Mx., obtusiloba Bl. Celtidées. Homoioceltis aspera Bl. - Ulmacées, Planera japonica Mq. : Artocarpées. Brousonnetia Kazinoki, Kæmpferi Sieb., Maelura gerontogæa S, Z., Ficus pyrifolia Barm. , Sieboldiana Mq., Fatoua aspera Gaud. Cannabinées. Humulus cordifolius Mq. Polygonées. Rumex japonieus Meisn., Polygonum g gramineum, japonicum Meisn., filiforme Th., Sieboldi Meisn., multiflorum Th., cuspidatum S. Z., Chylocalyx senticosus Meisn. -~ Phytolaccées. Phytolacca Kæmpferi A. Gr. Chénopodées. Salsola ? asparagoides Mq. - Urticées. Pilea petiolaris Bl., Urtica foliosa BI., Thunbergiana S. Z., Nanocnide japonica Bl., Bæhmeria Sieboldiana BI., biloba Wedd., Fleurya bulbifera BI. EAn radicans, j ja iet Wedd., Moroearpus edulis S. Z. Euphorbiacées. Euphorbia lasiocaula, Jolkini Boiss., adeno- chlora, Sieboldiana M. el Dsn. , Exececaria japonica Muell., Elæo- cocca cordata BI., Mercurialis leiocarpa S. Z., Rottlera japonica Spr. , Securinega japonica Mq., Glochidion obovatum S. Z., flexuo- sum Muell., Buxus japonica; var. microphylla Muell., Pachysan- dra terminalis S. Z., Daphniphyllum maeropodum Mq. Antidesmées. Anifaéstft japonicum S. Z. Juglandées. Pterocarya rhoifolia S.Z.? japonica Mq. , Juglans sp. 3 DE LA FLORE DU JAPON, 919 Pipéracées. Piper futokadsura S. Z. Aristolochiées, Asarum Thunbergii A. Br., Blumei Duch, , Sie- boldi, leucodyction Mq., albivenium Reg. , Aristolochia Kæmpferi W., debilis S. Z., japonica Mq. Chloranthées. Chloranthus serratus R. S., Tricerandra quadri- folia A. Gr. Salicinées. Salix japonica Th., subfragilis And., Oldhamiana Mq., padifolia And., caloptera, gracilistyla, Pierotii, Buergeriana Mq., Sieboldiana BI., subopposita Mq., vulpina, Miquelii, viridula And., Populus Sieboldi Mq. Cupulifères. Quercus aliena, crispula, glandulifera, gilva BI., phylliræoides A. Gr., canescens, variabilis BI., glabra Th., mar- ginata BI., glauca Th., Buergeri BI., acuta, cuspidata Th. , lacera, Sieboldiana, myrsinæfolia, lævigata, sessilifolia BI., Castanea vul- garis Lam., var., Carpinus japonica, cordata, laxiflora, erosa BI., Fagus Sieboldi Endl., sylvestris W. var. asiatica DC. Bétulacées. Betula ulmifolia S. Z., corylifolia Reg., Alnus firma S. Z. : A roidées. Pinellia tripartita, A Schott., Arisæma rin-- gens S., præcox de Vr., Thunbergii, japonieum Bl., serratum S., heterophyllum, latisectum, amplissimum BI., Typhonium di- varicatum Bl. , tuberculigerum S., Conophallus Konjak Sieb., Aco- rus pusillus. Sieb. -~ Typhacées. Typha japonica Mq. Najadées. Potamogeton oxyphyllum Mq. Orchidées. Microstylis japonica Mq., Liparis nebulosa, auri- culata Bl., Dendrobium japonicum Lindl., Bletia hyacinthina R. Br., Gebina Lindl., Phajus maculatus Lindl., Calanthe striata R. Br., discolor Lindl., Textori, japonica Mq., Oreorchis lancifolia A. Gr., Cymbidium virens Lindl., OEceoclades Thunbergii Mq., Sarcochilus japonicus Mq., Gymnadenia rupestris, gracilis Mq., Habenaria japonica A. Gr., Keiskei, neuropetala, Sieboldiana Mq., Gastrodia elata, gracilis BI., Arethusa japonica A. Gr., Ce- phalanthera falcata, erecta Lindl., Listera japonica Bl. , Epipactis 990 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Thunbergii A. Gr., Goodyera Schlechtendaliana Reiehb. , Cypri- pedium japonicum Th. Zingibéracées. Zingiber Mioga Rosc., Alpinia japonica Mq. Iridées. Iris japonica Th., gracilipes A. Gr. Commélinées. Pollia japonica Th., Aneilema japonicum Kth. Amaryllidées. Nerine japonica Mq. Hæmodoracées. Aletris japonica Lamb. Liliacées. Calodracon Sieboldi, nobilis Pl. ?, Hemerocallis Du- morlieri Morr., longituba Mq., Funkia subcordata Spr., grandi- flora Sieb., Sieboldiana Hook., Barnardia japonica R. S., Tricyrtis hirta Hook., japonica, macropoda Mq., flava, latifolia Mx., Lilium speciosum Th., testaceum, auratum Lindl., maculatum Th., me- deoloides A. Gr., lancifolium Th., Coridion, pasthenion S. et de Vr., cordifolium Th., staminosum Lem., Fritillaria Thunbergii, japonica Mq., Orithyia edulis Mq. Mélanthacées. Sugerokia japonica, breviscapa Mq., Helionopsis X pauciflora A. Gr., Metanarthecium luteo-viride Max., Chionogra- phis japonica Mx., Tofieldia japonica Mq., sordida Max., Zygade- nus japonicus Mq., Disporum sessile Don, smilacinum A. Gr. Smilacinées, Paris tetraphylla A. Gr., Convallaria Keiskei Mq., Smilacina trifolia A. Gr., Polygonalum falcatum A. Gr., Smilax Sebeana Mq., stenopetala A. Gr., bifora S., Oldhami, Sieboldi, trinervula, nipponica Mq. (quelques-unes peut-être introduites). Heterosmilax japonica Kth. Dioscorinées. Dioscorea gracillima Mq., japonica Th. Roæburghiacées. Roxburghia japonica Bl., sessifolia Mq., Croo- mia japonica Mq. (an var. paucifloræ?). Aspidistrées. Flueggea Jaburan Kth., Plectogyne variegata Kh., Rohdea japonica Roth. Hydrocharidées. Hydrilla j japonica EON ., Ottelia japonica Mq., Hydrocharis asiatica ? Mq. Alismacées. Alisma pygmæa Mq. Ériocaulonées. Eriocaulon Buergeri, Miquelianum, japonicum, parvum Ken. DE LA FLORE DU JAPON. 291 Graminées. Ehrharta caudata Munr., Paspalum Thunbergii Kth. , Panicum acroanthum St., Helopus villosus Nees, Arundinella anomala St., Alopecurus japonicus St., Agrostis valvata, japonica St., Muchlenbergia japonica St. Calamagrostis brachytricha St., Phragmites japonica St., Leptochloa eragrostoides St., Poa fami- liaris, acroleuca St., Glyceria japonica Mq., Lophatherum pilosu- lum St., humile Mq., Festuca parvigluma St., Schedonorus re- moliflorus Mq., Bromus japonicus Th. , Phyllostachys bambusoides S.Z., Arundinaria japonica S. Z., Bambusa floribunda Zoll., pu- berula Mq., aurea, variegata Sieb., pygmæa Mq., Kamasso Zoll., hæ partim aliæque cultæ., Brachypodium japonicum Mq., Dimeria stipæformis Mq., Arthraxon japonicum, lanceolatum Mq., Impe- rata eulalioides, linctoria Mq., Eulalia cotulifera Munr., Pollinia japonica Mq., Ischæmum anthephoroides, Sieboldi, latifolium Mq. Cypéracées. Cyperus teretifructus St., japonicus, Textori Mq., Kyllingia gracillima Mq., Eleocharis japonica Mq., pileata A. Gr., Fimbristylis japonica S. Z., leiocarpa, Buergeri, Pierotii Mq., Pseudocarex plantagineus Mq., Scleria japonica St., Carex nana, anomala, picta, incisa, transversa, papulosa, parciflora, conferti- flora, micans, Ringgoldiana, rigens, villosa, dispalata, pisiformis, Morrowii, excisa, conica, puberula, monadelpha Boott, Keiskei, Motoskei Mq., Thunbergii St., Sieboldi Mq., albata?, Maximo- wiczii Mq., dimorpholepis St., gracilipes Mq. Conifères. Pinus densiflora, parviflora S. Z., Larix leptolepis Grd. , Kæmpferi Lindl., Abies Alcocquiana Lindl., jezoensis S. Z., bicolor Maxm., polita (an Khutrow?), firma, homolepis, Tsugi S: Z., Veitchii Lindl., brachyphylla, japonica Maxim., Sciadopitys verticillata S. Z., Taxus cuspidata S. Z. , parvifolia Wend., adpressa Knight, Torreya nucifera S. Z., Cephalotaxus drupacea S. Z., Buergeri Mq., Fortunei Hook., umbraculifera S. Z., Podocarpus Nageia R. Br., macrophylla Don, cuspidata, grandifolia Endl., ovata H. et H., japonica Sieb., Cryptomeria japonica Dsn., elegans Veitch., Chamæcyparis obtusa, pisifera Endl., ericoides Carr., squarrosa Endl., leptoclada Zucc., breviramea Maxim., Thuja 299 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE japonica Maxim., pygmæa, Fortunei Hort., excelsa Bong., Thu- jopsis dolabrata S. Z., letevirens Lindl. , Standishii Gard. , Junipe- rus rigida S. Z., taxifolia Hook, japoniea Carr. Fougères. Vittaria japonica Mq. , Polypodium nipponicum Mett. , Buergerianum Mq., linearioides Hook., hastatum, ensatum Th., lingua Sw., trieuspe Sw., Gymnogramma japonica Desv., Adian- tam monochlamys Eat. , Pteris japonica Mett., Woodwardia orien- talis Sm. , Lomaria nipponica Kze. , Asplenium prolongatum Hook. , incisum Th., davallioides Hook., cystopteroides Hook., uropteron Mq., virescens, squamigerum Mett., Mettenianum, otophorum Mq., Geringianum, niponicum, lasiopteris, Wrightii, Wichuræ Mett. , Phegopteris punctata Mett. , Aspidium lepidocaulon Hook., ‘tripteron Kz., tsusimense Hook., laserpitifolium Mett., Sieboldi v. Houtt., eystolepidotum Mq. , lacerum Sw., erythrosorum Eat., angustifrons, Maximowiczianum, subtripinnatum Mq., Woodsia polystichoides Eat., Davallia rhomboidea Hook., Sieboldiana, nip- ponica Mq. , Denstædtia hirsuta Mett., Osmunda lancea Th., oxyo- don Mq., Botrychium ternatum Sw., Hymenophyllum Wrighti, barbatum v. d. B., japonicum Mq. - Lycopodiacées. Lycopodium Sieboldi Mq., Selaginella japo- nica Mq. Équisétacées. Equisetum Sieboldi Milde. Isoétées. Isoetes japonica A. Br. Il ressort de cette liste : 1° qu'environ 1014 espèces, c'est-à- dire presque la moitié des plantes vasculaires, n'ont pas été trou- vées jusqu'à présent en dehors du Japon; 2° que ces espèces comprennent 43 genres, déjà cités dans mon travail précédent (Archiv. néerl., Il, p. 145), qui sont jusqu'ici exclusivement ja- ponais, et dont plusieurs, tels que Cercidiphyllum, Trochodendron, Pentaecelium, Tripetaleia, ont une organisation si anomale que leurs affinités systématiques sont parfois difficiles à saisir ; 3° qu'un peu moins de la moitié des plantes endémiques appartient aux espèces ligneuses, parmi lesquelles on compte surtout : 48 Coni- fères, 18 Quercus, 4 Carpinus, 2 Fagus, 4 Castanea, 2 Betula, DE LA FLORE DU JAPON. 293 4 Alnus, 10 Salix, 4 Populus, 2 Juglandées, 9 Euphorbiacées, 6 Artocarpées, 19 Laurinées, 41 Styracées, 38 Éricacées, 8 Oléa- . eées, 9 Viburnum, 5 Lonicera, 3 Diervilla, 9 Abelia, 40 Rubia- cées, 5 Cornacées, 4 Araliacées, 6 Hamamélidées, 44 Hydrangea, 10 autres Saxifragées (1), 27 Rosacées, 14 Légumineuses, 4 Mé- liosmées, 18 Sapindacées dont 45 Acer, 7 Rhamnées, 9 Célas- trinées, 12 Ilex, 9 Rutaeées dont 5 Zanthoxylum, 44 Magnolia- cées cum aff., 5 Lardizabalées ; — 4° que le reste des espèces se compose pour la plus grande partie de plantes vivaces, au nombre desquelles on trouve aussi des caulo et rhizoparasites ; — 5° que considérées dans leur ensemble, les formes exclusivement japo- naises se rencontrent dans presque toutes les familles, bien que certains genres soient mieux représentés sous ce rapport, comme le montrent non-seulement les ordres et les genres ligneux énu- mérés plus haut, mais aussi plusieurs ordres herbacés, par exem- ple les Ombellifères, Labiées, Scrophularinées, Urticées, Euphor- bia, les Orchidées, Liliacées, surtout Lilium, Mélanthacées, Smilacinées, Carex (27 espèces). Relativement à quelques-unes de ces espèces endémiques herbacées, je dois faire observer pour- tant, ou bien qu’elles sont de celles qui échappent le plus facile- ment aux botanistes voyageurs, et qui pourront par conséquent être découvertes encore, en partie, en dehors du Japon, lorsque l'Asie orientale sera mieux explorée, ou bien qu'elles appartien- nent à des groupes dont l'étude est difficile et qui restent souvent dans les collections sans recevoir de détermination. Mais ces ré- serves ne s'appliquent ni aux arbres, ni aux grands arbrisseaux, et, par suite, je n'hésite pas à admettre, dés à présent, que la flore du Japon, dans ses formes essentielles, surtout dans celles qui contribuent le plus à la physionomie propre de la végétation; présente un caractère très-distinct, formant contraste avec celui des pays voisins (2). (A) Ajoutez page 214, aux Saxifragées, Deinanthe bifida, récemment publié par M. Maximowicz. (2) Les Cryptogames cellulaires, à l'exception des Mousses et des Hépatiques, 991 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Dans l'appréciation de l'affinité qui existe entre le Japon et le continent asiatique, il y a différents éléments à considérer. D'a- bord les espèces qui sont communes au Japon et à la partie nord de l'Asie, y compris l'Europe, catégorie qui comprend aussi les espèces ubiquitaires ; la plupart des espèces de cette catégorie croissent 2ussi bien en Europe qu'en Asie ; celles qui se rencon- trent seulement en Asie sont marquées d'un * dans la liste suivante. ESPÉCES DES PARTIES SEPTENTRIONALES ET TEMPÉRÉES DE L'EUROPE . ET DE L ASIE QUI HABITENT LE JAPON. Renonculacées, Anemone * umbrosa Mey., altaica Fisch., * bai- calensis Turcz., narcissiflora L., Hepatica Gort., Adonis apennina L., Thalictrum aquilegifolium, minus, simplex L., Ranunculus sceleratus, repens, acris L., *propinquus C. A. M., Caltha palus- tris L., Aquilegia *atropurpurea W., *glandulosa Fisch. , Aconitum Lycoctonum L., "Fischeri Rchb., Aciæa spicata L., Cimifuga fœtida L., Pæonia albiflora Pall. Berbéridées. Berberis vulgaris L. Nymphéacées. Nymphæa “tetragona Georgi. sont encore trop incomplétement connues pour qu'il ait été possible de les com- prendre dans notre examen, Mais quant aux Mousses et aux Hépatiques, l'étude consciencieuse de collections considérables a fait voir qu'elles comptent un nombre assez notable d'espèces endémiques. MM. Dozy et Molkenboer, Sullivant et Les- quereux, le docteur van der Sande Lacoste et M. w. Mitten ont successivement publié les espèces recueillies par nos propres voyageurs et par les botanistes amé- ricains et anglais, et dans ma Prolusio j'ai donné un aperçu du résultat de ces travaux, N'étant pas assez au courant de l'état actuel de la bryologie pour pouvoir porter personnellement un jugement sur le caractère phytogéographiqne de la végétation bryologique du Japon, je me borne à mentionner que MM. Sullivant et Lesquereux lui assignent un caractère plus spécialement américain (Proceedings of the Americ. Academy of Arts and Science, 1859). L'examen de ces deux savants avait porté sur des collections dont une partie considérable provenait du Nord du Japon. M. Mitten, au contraire, qui étudia la collection d'Oldham, recueillie prin- cipalement dans l'ile de Kiousiou, pose en fait que la flore bryologique japonaise est un mélange d’espèces de la zone tempérée septentrionale et de types plus tro- picaux, surtout de types de l’Archipel indien. Parmi les Hépatiques, la présence du genre Cyatodium (C. japonicum Lindb.) peut étre notée comme une particula- rité intéressante, la seconde espèce de ce genre étant propre à l'Amérique du Sud. DE LA FLORE DU JAPON. 295 Papavéracées. Chelidonium majus L., Corydalis solida L., *am- bigua Cham. Géraniacées. Geranium sibiricum L. Crucifères. Barbarea vulgaris R. Br. , Turritis glabra L., Arabis 'Slelleri DC., hirsuta L., Gerardi Bess. ?, Cardamine sylvatica Lk, impatiens L., *dasyloba Mq., *Regeliana Mq., Draba nemo- rosa L., Sisymbrium Sophia L., Nasturtium officinale R. Br. , pa- lustre DC., Capsella Bursa-pastoris Mnch, Thlaspi arvense L., Raphanistrum innocuum Med. Violariées. Viola Selkirkii Gold., “pinnata L. var. dissecta, sylvestris Lam. Polygalées. Polygala sibirica L. Caryophyllées. Dianthus Seguieri Vill., superbus L., Saponaria Vaccaria L., Silene tatarica L., Lychnis inflata Sm. ?, Cerastium, vulgatum L., Malachium aquaticum Fr., Stellaria media Vill., uli- ginosa Murr., Arenaria serpyllifolia L., Cucubalus bacciferus L., Honckeneya peploides L. Hypéricinées. Hyperieum Richeri Vill. Portulacées. Montia fontana L. Linées. Linum perenne L. Rutacées. Dictamnus Fraxinella P. Malvacées. Malva mauritiana, sylvestris, rotundifolia L., pul- chella Bernh. Célastrinées. Evonymus latifolius Scop. ? Légumineuses. Lotus corniculatus L., Medicago denticulata W., Lupulina L., Trifolium Lupinaster L., Sarothamnus scoparius Wimm., Astragalus glycyphyllos L., Lathyrus maritimus Big.. palustris L., Vicia Cracca L., Ervum tetraspermum, hirsutum L., Orobus *lathyroides L. Rosacées, Spiræa Aruncus L., "kamtschatica Pall., Rubus Cha- mæmorus L., Potentilla palustris Scop., reptans, anserina, multi- fida, fragarioides L., *fragiformis W., Geum strictum Ait., San- guisorba ‘tenuifolia Fisch., Rosa pimpinellifolia L., Pyrus *sam- bucifolia Ch. et Schld. VIIL. " 15 226 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Saxifragées. Chrysosplenium alternifolium L., "Kamtsehatieum Fisch., *ovalifolium M. B., Parnassia palustris L. Crassulacées. Sedum Aizoon, purpureum ?, Anacampseros ? kamtschaticum Fisch. ?, Umbilicus "spinosus DC. Drosérasées. Droserà rotundifolia E. Haloragées. Myriophyllum vertieillatum L., Callitriche verna L., Ceratophyllum demersum L. Lythrariées. Lythrum Salicaria, virgatum L. Onagrariées. Epilobium angustifolium, tetragonum L., Circæa lutetianà, alpina L. Ombelliféres. Cicuta virosa L., Bupleurum falcatum L., Ligus- ticum scoticum L., Angelica "Gmelini DC., Heraclemm sibiri- cum L., Daucus Carota L., Anthriscus sylvestris Hoffm. Araliacées. Hëdera Helix L., Adoxa moschatellina E. . Cambpanulacées. Campanuüla Trachelium L. Rubiacées. Galium boreale, verüm, Aparine L., Asperula odo- rata L. ? Composées. Tripolium vůlgarè L., Erigeron àcris L., Inula He- lenium, britannica L., Solidago virgaurea L., Bidens tripartita L., Achillea speciosa Hænk., *ptarmicoides Maxim. , cartilaginea Led., Leucanthemum arcticum DC., Pyrethrum ‘ambiguum Lèd., Arte- misia "desertorum Spr., capillaris Th., vulgaris, annüa L., Car- pesium abrotanoides L., Ligularia sibirica Cass., Senecio "palmatus Less., nemorensis L., Calendula officinalis L., Echinops sphæro- cephalus L., Carduus erispus L., Cirsium ‘kamtschaticum TLed., Lappa major Gærtn., Sonchus oleracèus L., Taraxacum dens- leoħis Desf., Hieraciùm umbellatum L., Tyeris ' -stolonifera A. Gr. Dipsacées. Scabiosa micrantha Desf. V aléritnées. Valeriana officinalis, dioica L. Lonicérées. Sambucus racemosa L., Viburnum Opulüs L., Lò- nicera Xylosteum L.? Primulacées. Primula cortusoides L., Naumbureia thyrsiflora Reiehb., Anagallis arvensis L. DE LA FLORE DU JAPON. 997 Ericacées. Vacciniam Oxycoccus, Vitis-idæa L., Andromeda polifolia L., Ledum palustre L., Pyrola rotundifolia L., media Sw., ) Empetrum nigrum L., Moneses "erandiflora Sal. Apocynées. Apocynum venetum L. Grentianées. Gentiana squarrosa P., Halenia sibirica Bork., Me- nyanthes trifoliata L., Limnanthemum nymphoides Lk. Solanées. Solanum nigrum L., Physalis Alkekengi L. Convolvulacées. Calystegia Soldanella R. Br. Polémoniacées. Diapensia lapponica L. Borraginées. Lithospermum arvense, officinale L., Anchusa officinalis L., Myosotis intermedia Lk. Labiées. Elsholtzia cristata W., Meńtha arvensis L., Lycopus europæus L., "lucidus Turcz., Thymus Serpyllum L., Nepeta Gle- choma Benth. , Pranella vulgaris L., Stachys palustris L., Lamium amplexicaule L., Leonurus sibiricus L., Ajuga genevensis L. V'erbénacées. Verbena officinalis L. Scrophularinées. Veronica panicalata, longifolia, spicata, 1n- cana, Anagallis, agrestis, hederæfolia L. (V. peregrina est plutôt d’origine américaine), Euphrasia officinalis L., Pedicularis resu- pinata, sceptrum L. Plantaginées. Plantago major L. : Utriculariées. Utricularia intermedia, vulgaris L.? Loranthacées. Viscum album L. Polygonées. Rumex aquaticus, crispus L., "Fischeri Rchb., stenophyllus Led., Kcetosa L., Acetosella?, Polygonum aviculare, hydropiper, Persicaria L., nođosum P., Bistorta L. Chénopodées. Chenopodium album L., ficifolium Sm., Atriplex littoralis L., Kochia scoparia Schr., Schoberia maritima Mey., Sasola Soda L. ; Amarantacées. Amarantus candatus L. Urticées. Urtica "angustifolia Fisch. Ulmacées. Ulmus campestris L., montana W. Ewphorbiacées. Euphorbia Lathyris, palustris, helioscopia L. Salicinées. Salix acutifolia W . ? purpurea L., Populus tremula L. 228 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Bétulacées. Betula "lenta W. var., alba L. inps i incana, glu- ' tinosa L. Aroidées. Lysichiton "kamtschatcense Schott. Typhacées. Sparganium "longifolium Turez. Najadées. Ruppia maritima L., Potamogeton natans, enaps, pusillus L., Zostera marina L. Dódiniiodit Lemna minor, trisulca L. Orchidées. Orchis latifolia L. var. "Beeringiana, Gymnadenia conopsea R. Br., Habenaria ‘tipuloides Lindl., Listera cordata R. Br., Goodyera repens R. Br., Oreorchis "patens Lindl. Iridées. Iris *lævigata Fisch., *setosa Pall., sibirica Pall. Amaryllidées. Narcissus Tazetta L. Liliacées. Allium Schoenoprasum L., *splendens W., senescens L., angulosum L., Victorialis L., Lilium “bulbiferum L., Fritilla- ria *kamschatcensis Gawl., Orithyia *oxypetala Kth., Gagea tri- flora R. S. Mélanthacées. Streptopus ‘amplexifolius DC., Veratrum ni- grum L. Smilacinées. Paris *hexaphylla Cham., Trillium *erectum L., Convallaria majalis L., Polygonatum officinale Mnch, multiflorum All., Majanthemum bifolium DC. , Clintonia *udensis Trautv. Alismacées. Alisma Plantago L., Sagittaria sagittifolia L., Tri- glochin maritimum L. ; Juncacées. Juncus articulatus L., communis Mey., Luzula cam- pestris, pilosa DC. Graminées. Digraphis arundinacea Trin., Hierochloa borealis R. S., Beckmannia erucæformis Host., Milium effusum L., Oplis- menus crus-galli Kth., Setaria glauca Beauv. , viridis, italica, flava Kth?, Digitaria commutata Schult., ciliaris P., Alopecurus geni- culatus L., Phleum pratense L., Polypogon littoralis Sm., mons- peliensis Desf., Phragmites communis Trin., Trisetum flavescens Beauv., Avena fatua L., Poa annua, trivialis, nemoralis, praten- sis L., serotina Ehrh., Glyceria fluitans R. Br., Briza minor L., Melica nutans L., Festuca rubra, ovina L., Kæleria cristata P.. DE LA FLORE, DU JAPON. 999 Elymus arenarius L., Brachypodium sylvatieum Beauv., Triticum eaninum L. Cypéracées. Scirpus mucronatus L., Tabernæmontanus Gm., maritimus L., Rhynehospora fusca, alba Lindl., Carex remota, stellulata, pilulifera L., preecox Jacq., vesicaria, filiformis L. Fougères. Polypodium vulgare L., Cheilanthes "argentea Kze, Pteris cretica L., aquilina L., Seolopendrium ‘sibiricum Hook., vulgare Sm., Asplenium Trichomanes L., *erenatum Fr., spinulo- sum Mq., filix fæmina L., Phegopteris Dryopteris Fée, Aspidium filix mas Sw., dilatatum W., Onoclea germanica Hook., Woodsia ilvensis R. Br., Ophioglossum vulgatum L. Salviniacées. Salvinia vulgaris Mich. Marsiliacées. Marsilia quadrifoliata L. Lycopodiacées. Lycopodium clavatum, Selago L., Selaginella denticulata Lk. Équisétacées. Equisetum arvense, hyemale L., elongatum W., palustre L., ramosissimum Desf. On voit par cette liste que 354 plantes vasculaires de la végé- tation européo-asiatique septentrionale et centrale — dont 26 Cryptogames vasculaires — s'étendent jusque dans le Japon; il n'y a guère que 50 de ces espèces qui ne se trouvent pas en Eu- rope. D'après cela, + de toutes les plantes vasculaires du Japon consiste en espèces européo-asiafiques. Une partie assez importante de cet élément de la flore du Japon se compose d'espèces purement arctiques, qui se rencontrent aussi bien en Amérique qu'en Europe et en Asie, ce qui n'est guère étonnant, vu l'uniformité de la végétation arctique ; la plu- part de ces espèces figurent déjà dans la liste précédente. Des 762 Phanérogames que compte la flore arctique (214 Monocoty- lédones, 548 Dicotylédones) (1), on trouve au Japon 20 Monoco- tylédones, et 426 Dicoiylédones, ensemble 146 espèces, 7 de la (4) J. D. Hooker, Outlines of the distribution of Arctic Plants (Linn. Transact. , XXIII, p. 281). ; 230 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE végétation arctique entière, et 7; — - de la flore phanérogamique totale du Japon. Je fais suivre ici énumération de ces espèces : 10 Renonculacées. Thalictrum minus. Anemone parvillora, nar- cissiflora, Ranuneulus sceleratus, repens. Caltha palustris, Aconi- tum Lycoctonum. Coptis trifolia. Aquilegia atropurpurea (cana- densis L. W.?). Actæa spicata. | 1 Papavéracée. Chelidonium majus. 10 Crucifères. Nasturtium palustre. Barbarea vulgaris. Turritis glabra. Arabis hirsuta, lyrata. Cardamine sylvatica, macrophylla. Sisymbrium Sophia. Thlaspi arvense. Capsella Bursa-pastoris. 4 Droséracée. Drosera rotundifolia. i 1 Violacée. Viola sylvestris c varr. 10 Caryophyllées. Dianthus Seguieri, superbus. Silene tatarica, inflata? Arenaria serpyllifolia. Honckeneya peploides. Stellaria uliginosa, borealis, media. Cerastium vulgatum. A Linée. Linum perenne. 9 Légumineuses. Lotus corniculatus, Ervum hirsutum. Vicia Cracca. | 14 Rosacées. Spiræa betulæfolia. Geum. strictum. Rubus cha- mæmorus. Potentilla pennsylvanica, anserina, fragiformis, palus- tris. Sanguisorba tenuifolia, Rosa acicularis. Pyrus americana, sambucifolia, Prunus Padus v.? Amelanchier canadensis, alnifolia? 9 Onagrariées. Circæa alpina, Epilobium angustifolium, tetra- gonum. 2 Haloragées. Callitriche verna. Ceratophyllun demersum. 1 Lythrariée. Lythrum Salicaria. 1 Portulacée, Montia fontana. ; 2 Sawifragées. Chrysosplenium alternifolium. Parnassia pa- lustris. , 9 Ombellifères. Archangelica Gmelini. Ligustieum scoticum. Cicuta virosa. Heracleum sibiricum, Anthriscus sylvestris. 2 Cornacées. Cornus suecica, canadensis. 9 Caprifoliacées. Linnæa borealis. Lonicera Xylosteum ? Vi- burnum Opulus. DE LA FLORE DU JAPON. 994 - 3 Rubiacées. Galium Aparine, triflorum, boreale. À Valérianée. Valeriana officinalis. 16 Composées. Ptarmica sibirica, speciosa. Pyrethrum ambi- guum. Artemisia vulgaris, borealis. Bidens tripartita. Senecio aurantiacus, pseudo-Arnica, Ligularia sibirica. Solidago virgaurea. Tripolium vulgare. Aster tataricus. Taraxacum dens-leonis. Eri- geron acris. Hieracium umbellatum. Carduus crispus. 7 Ericacées. Vaccinium Oxycocous, Vilis-idæa. Andromeda polifolia, Ledum palustre, Pyrola rotundifolia, media, Empetrum nigrum. | 2 Polémoniacées. Polemonium eæruleum. Diapensia lapponiea. 2 Gentianées. Menyanthes trifoliata, Pleurogyne rotata, 2 Borraginées. Myosotis arvensis. Mertensia maritima. à Labiées. Mentha arvensis. Thymus Serpyllum, Prunella vul- garis. Staehys palustris EL. 1 Orobanchée. Boschniakia glabra. 2 Utriculariées, Utricularia vulgaris ?, intermedia. 1 Primulacée. Naumburgia thyrsiflora. À Plantaginée. Plantago major. 6 Polygonées. Rumex Acetosa, Acetosella?, aquaticus. Poly- _ gonum Bistorta, aviculare, Convolvulus ? 3 Chénopodées. Chenopodium album. Sehoberia maritima. Atriplex littoralis. 3 Bétulacées. Betula alba. Alnus glutinosa, incana. 4 Salicinée. Populus tremula. 4 Conifère. Juniperus communis var, ? (J. rigida S. Z. ?), 1 Typhacée. Typha latifolia, var, ? (T. japonica Mq. ?). h Juncacées. Juncus articulatus, communis. Luzula campes- tris, pilosa. ; 11 Graminées. Phragmites communis, Hierochloa borealis Trisetum flavescens. Glyceria fluitans, Poa annua, pratensis, ne- moralis, Festuca ovina, rubra. Elymus arenarius. Triticum eaninum. h Cypéracées. Carex pilulifera, vesicaria. Eleocharis acicularis. Rhynchospora alba. 239 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE 3 Équisélacées. Equisetum hyemale, arvense, palustre (dans la flore arctique entière, 8 espèces). 2 Lycopodiacées. Lycopodium Selago, clavatum (dans la flore arctique entiére, 7 espéces). : 9 Fougères. Polypodium vulgare. Phegopteris . Dryopteris. Woodsia ilvensis. Aspidium filix mas. Pteris aquilina. Onoclea germanica. Asplenium filix foemina, ruta-muraria.. Botrychium virginicum. (Dans la flore arctique entière, 28 espèces). Le contingent fourni par le reste de l'Asie, dans la composition de la flore du Japon, offre beaucoup plus d'intérét. J'ai déjà fait remarquer antérieurement (Archiv. néerl., I, p. 146) qu'une partie considérable de cette flore consiste en espèces qui habitent l'Asie continentale, sous les mêmes latitudes, la Mandschourie, la Chine, le Thibet, l'Inde supérieure, y compris les régions mon- tueuses de l'Himalaya, du Khasia et du. Népaul, — et que, d'un autre cóté, des types d'origine plus méridionale, appartenant plus spécialement à la flore proprement dite de l'Inde, sont répandus jusque dans le Japon. C'est ainsi, par exemple, que le Japon pos- séde, en quantité assez notable, des espéces qui lui sont communes avec la flore de Hongkong. — Si les vastes contrées qui viennent d'étre nommées étaient mieux connues au point de vue botanique, l'affinité que je signale, — différentes analogies ne me permettent pas d'en douter, — se prononcerait encore plus fortement, et le chiffre des espéces endémiques diminuerait dans le méme rapport. J'ai déjà retrouvé bon nombre d'espéces japonaises dans les riches collections rapportées de l'Inde septentrionale et du Thibet par MM. J. D. Hooker et Thomson ; mais une grande partie de ces collections n'est pas encore déterminée. Pour que la distribution de ces espèces püt être jugée avec exactitude, il faudrait aussi avoir une connaissance plus complète des pays intermédiaires ; ce n'est qu'alors, par exemple, qu'on pourrait décider si ces espé- ces sont répandues d'une maniére continue, depuis les monta- gnes de l'Inde supérieure jusqu'au Japon, ou bien si elles man- quent dans l'étendue qui sépare ces deux régions. DE LA FLORE DU JAPON. 239 Dans la liste suivante j'ai rassemblé, non-seulement toutes les espèces qui se retrouvent dans l'Asie moyenne et méridionale, mais aussi les espéces plus spécialement indiennes, et le petit nombre de celles qui habitent également la Nouvelle-Hollande. La flore de l'Himalaya est encore trop peu connue pour qu'il soit possible d'indiquer avec précision toutes les espèces existant dans cette région. C'est une lacune qu'il sera facile de combler plus tard. Le nombre des espèces ici rassemblées s'éléve à 580 ; dans ce nombre ne figurent pas les quelques espéces qui se rencontrent également en Amérique : elles seront mentionnées dans la liste relative aux plantes de ce dernier pays. ESPÉCES QUE LE JAPON A EN COMMUN AVEC LES PARTIES CENTRALES ET ORIENTALES DE L'ASIE MOYENNE, LA CHINE, LA MANDSCHOURIE, L'HIMALAYA, AVEC L'ASIE MÉRIDIONALE ET LES ILES QUI EN DE- PENDENT, ET AVEC LA NOUVELLE—HOLLANDE, Renonculacées. Clematis biternata, longiloba DC., Ranunculus hirtellus Royl., chinensis Bung., Coptis Teeta Wall.?, Pæonia Moutan L. Magnoliacées. Illicium anisatum L., Schizandra japonica A. Gr. Ménispermées. Cocculus laurifolius DC., Menispermum davu- rieum DC., Stephania hernandifolia Walp. Berbéridées. Berberis sinensis Desf., Berberis japonica R. Br.? (an nepalensis). Nymphæacées. Nelumbo nucifera Gærtn., Euryale ferox Sal. Papavéracées. Stylophorum japonicum Mq., Macleya cordata R. Br., Corydalis Wilfordi Reg. Géraniacées. Geranium nepalense Don. Crucifères. Nasturtium montanum Will. Capparidées. Gynandropsis viscida Bunge. V iolariées. Viola verecunda A.Gr., prionantha Bg., Patrinii DC. Polygalées. Polygala japonica Houtt., Tatarinowii Reg. 93h SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Caryophyllées, Silene firma S. Z. Portulacées, Mollugo strieta L., Portulaca oleraeea L. ? Tamariscinées. Tamarix chinensis Lour. Hypéricinées, Hypericum japonicum Th., Ascyron L., patu- lum Th, Linées. Linum davurieum Sehult. Rulacées. Bænninghausenia albiflora Rehb. Ternstræmiacées. Ternstræmia japonica Th., Eurya japonica Th., chinensis R. Br., Actinidiæ sp. ? Malvacées, Alcea rosea L., Malvastrum ruderalé Mq., Abutilon Avicennæ Gærtn. ?, Urena sinuata Lam., Hibiscus Manihot, mu- tabilis, syriacus?, rosa-sinensis? L,, ternatus Cav, Sterculiacées. Pentapetes phænicea L. T'iliacées, Grewia parviflora Bg., Tilia cordata Mill., mandshurica Rupr, , Corchorus capsularis L., Elæocarpus photiniæfolia H. et A. Zygophyllées. Tribulus terrestris L. Balsaminées. Impatiens Balsamina L. Ilicinées. Ilex crenata, integra Th. Célasirinées. Evonymus Hamiltonianus Wall., alatus Th. Rhamnées. Sageretia theesans Brong., Paliurus Aubletia R. S.?, Zizyphus sinensis Lam., Berchemia racemosa S. Z., Hovenia dulcis Th. Ampélidées, Vitis flexuosa, heterophylla, japonica, penta- phylla Th. Sapindacées. Sapindus Mukorosi Gærtn., Kælreuteria panicu- lata Laxm., Æsculus chinensis Bg. Anacardiacées. Rhus succedanea L,, semialata Murr., verni- cifera DC. Légumineuses. Crotalaria sessiliflora L., Indigofera decora Lindl., Caragana Chamalagu Lam,, Wistaria chinensis S. Z., Me- lilotus suaveolens Led,, Astragalus lotoides Lam., glyeyphyllos L., Æschynomene indica L., Desmodium microphyllum, labur- nifolium, podocarpum DC., Lespedeza bicolor Turez., striata H. et Arn., juncea P., Vicia pallida Turez., Canavalia incurva, li- DE LA FLORE DU JAPON. 235 neata DC., Mucuna capitata DC.? Pueraria Thunbergiana Benth., Soya hispida Mænch, Amphicarpæa Edgeworthii Benth., Rhyn- chosia volubilis Lour., Sophora japonica L., Cæsalpinia sepiaria Roxb., Cassia mimosoides, Sophora, Tora L., Albizzia julibrissin Boiv. | Rosacées. Prunus Mume S. Z. ?, Puddum Wall., Maximowiezii - Rupr., Spiræa callosa Th., Duchesnea fragarioides Sm., Potentilla Kleiniana Wight, Agrimonia viscidula Bung., Rosa sempervirens L., multiflora Th., sinica Ait., indica L., Banksiæ R. Br., micro- phylla Roxb., rugosa Th., moschata Mill., Cratægus sanguinea Pall., Pyrus præcox Pall., spectabilis Ait., sinensis W., Cydonia L., lanata Don. Saxifragées. Saxifraga sarmentosa L., Parnassia foliosa Hook. et Th., Hydrangea Hortensia DC., Philadelphus coronarius L. ?, tenuifolius Rupr. et Maxim. Droséracées. Drosera luünata Buch. Hamamélidées. Distylium racemosum S. Z. Haloragées. Haloragis micrantha R. Br. Lythrariées. Lagerstræmia indica L. Mélastomacées. Osbeckia chinensis L. Bégoniacées. Begonia grandis Dryand. Ficoidées. Tetragonia expansa Ait. Onagrariées. Trapa bispinosa Roxb. Ombellifères. Hydrocotyle asiatica L., nitidula Rich., glabrata Bl.?, Sanicula elata Hom., Sium sisarum L., Bupleurum multi- nerve DC., aureum Fisch. Araliacées. Panax Ginseng Mey. ? Cucurbitacées. Zehneria Hookeriana Wight, Momordica cha- rantia L., Lagenaria vulgaris Ser., Luffa Petola Ser., Trichosan- thes cucumerina L., Platygonia Kæmpferi Naud. Cornacées: Benthamia japonica S. Z. Campanulacées. Campanula punctata Lam., Adenophora verli- cillata, latifolia Fisch. , Platycodon grandifolium A. DC. Lobéliacées. Lobelia sessilifolia Lamb. *& 236 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Rubiacées. Oldenlandia angustifolia Benth., Gardenia florida L., Damnacanthus indicus Gærtn., Pavetta stricta L.?, Pæderia fætida L., Serissa fætida Comm., Rubia cordifolia L. Composées. Adenostemma viscosum Forst., Eupatorium japo- nicum Th., chinense L., Adenocaulon adhærescens Maxim., Aster tataricus L., striatus Benth., Turczaninovia fastigiata DC., Boltonia indica, incisa Benth., Inula japonica Th., Rhynchospermum ver- ticillatum Reinw., Eclipta alba Hassk., Siegesbeckia orientalis L., Xanthium strumarium L., Wedelia calendulacea Less., Bidens pilosa, bipinnata L., parviflora L., Pyrethrum: indicum Cass., Artemisia japonica Th., lavandulæfolia DC., Tanacetum margi- natum Mq., Myriogyne minuta Less., Gnaphalium multiceps Wall., japonicum Th., Antennaria cinnamomea DC., Carpesium : pubescens Wall., Gynura pinnatifida DC., Emilia sonchifolia DC., Ligularia Kæmpferi S. Z., Cacalia aconitifolia Bg., hastata L., Senecio aurantiacus DC., pseudo-Arnica DC., Rhaponticum atri- plicifolium DC. , Haplotaxis multicaulis DC., Serratula coronata L., Gerbera Anandria Sch. Bip., Picris japonica Th., Crepis japo- nica Benth., Ixeris versicolor DC., repens, debilis, ramosis- sima À. Gr. ; Valérianées. Valeriana Hardwickii Wall., Patrinia scabiosæ- folia Lk. | Lonicérées. Lonicera confusa DC., acuminata, Leschenaullii Wall., chrysantha Turcz., Abelia biflora Turez,, Viburnum odora- tissimum Ker. Myrsinées. Ardisia crispa A. DC., Myrsine capitellata Wall. Primulacées. Lysimachia davurica Led., barystachya Bg., ja- ponica Th., Fortunei Mx. Oléacées. Jasminum floridum Bg., Sambac, grandiflorum L., Olea fragrans Th., Forsythia suspensa Vahl. Éricacées. Gaultheria pyroloides H. et Th., Vaccinium brac- teatum Th., Donianum Wight, Andromeda ovalifolia Wall. (Py- rola asarifolia Michx. var. et Monotropa uniflora, voyez parmi les espèces américaines). DE LA FLORE DU JAPON, 237 : Styracées. Symplocos cratægoides Don, sinica Ker, lanci- folia S. Z. Ébénacées. Diospyros Kaki L. Asclépiadées. Metaplexis chinensis R. Br., Pycnostelma chi- nensis Bg., Endotropis auriculata Dsn.. Hoya carnosa L.? lauri- folia Dsn. var., Vincetoxicum atratum M. et D. Apocynées. Vinca rosea L., Parechites Thunbergii A. Gr. Loganiacées, Buddleya curviflora H. et A., Mitrasaeme nudi- caulis Reinw. | Gentianées. Villarsia crista-galli Griseb., Limnanthemum-: indi- cum?, cristatum Griseb., Ophelia bimaculata S. Z. Solanées. Datura alba Nees, Solanum biflorum Lour., Physalis angulata L., Lycium chinense Mill. Convolvulacées. Quamoclit vulgaris Chois., Calonyction spe- ciosum Chois., Cuscuta chinensis Lam., Dichondra repens Fisth. Borraginées. Bothriospermum tenellum F. et M., Eritrichum pedunculare, radicans DC., Cynoglossum micranthum Desf., Tournefortia Argusi DC. Cordiacées. Ehretia serrata Roxb. Labiées. Perilla ocimoides L., arguta Benth., Calamintha um- brosa, Clinopodium Benth., Hedeoma nepalensis Benth., Salvia plebeja R. Br., Lophanthus rugosus Fisch., Nepeta botryoides Ait., Dracocephalum Ruyschiana L., Scutellaria indica L., hede- racea Kth.?, scordiifolia Fisch., Lamium petiolatum Royl., Teu- crium stoloniferum Ham. V'erbénacées. Caryopteris incana Mq., Callicarpa purpurea Juss., Vitex trifolia L. i Scrophularinées. Mazus rugosus Lour., Mimulus nepalensis Benth., Limnophila sessilifolia, punctata Bl., Torenia edentula Griff. 2, Vandellia crustacea, erecta, angustifolia Benth., Linder- nia pixydaria All., Veronica cana Wall., Centranthera híspidà R. Br., Siphonostegia chinensis Benth., Phtheirospermum chinense Bg., Melampyrum roseum Maxim. Plantaginées. Plantago major L. var. asiatica, paludosa Turcz. : 238 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Cyrlandracées. Rehmannia glutinosa Lib. Acanthacées. Rostellularia procumbens Nees. Bignoniacées. Tecoma grandiflora DC. , Catalpa Kæmpferi S. Z. (syringaefolia Turez.). - Utriculariées. Utricularia diantha R.S. Orobanchées. Orobanche ammophila Mey., Aginetia indica Roxb. T'hymélées. Edgeworthia papyrifera S. Z., Daphne odora Th. ?, Wickstreemia canescens Meissn. H ehwingiacées. Helwingia rüsciflora W. Santalacées. Thesium chinense Turcz., Exocarpus latifolia R. Br.? Loranthacées. Viscum arliculatum Burm. Élæagnées. Elæagnus umbellata Th. *Laurinées. Cinnamomum dulce, Loureiri, Camphora Nees, Tetrenthera polyantha Wall., Actinodaphne chinensis Nees. Celtidées. Geltis sinensis P. I Ulmacées. Microptelea parvifolia Spach. Artocarpées. Morus alba, indica L., Ficus pumila, ereeta Th., superba Miq., pubinervis Dl. Cannabinées. Humulus japonicus S. Z. PPolygonées, Polygonum equiseltiforme Sibth. , tinetorium Lour., viseosum, Posumbo Ham., cæspitosum Bl., Blumei Meissn. , flac- cidum Roxb., orientale L., hastatotrilobum, muricatum, debile Meissn., paniculatum Bl., Thunbergii S. Z., Chylocalyx perfolia- lus Hassk. Chénopodées. Beta benghalensis Roxb., Basellà rubra, alba L., Chenopodium ambrosioides L. Amarantacées. Achyranthes bidentata BI., Gomphrena globosa L., Amarantus Mangostana L., Euxolus viridis Moq. Tand. Urticées. Pilea peploides H. et A., Bæhmeria nivea Gaud., Oreocnide frutescens Miq. Probablement plusieurs espèces de Boehmeria, japonica Miq., spicata Dh., holosericea, hispidula Bl. , comme des variétés da B. platyphylla Don, du continent asiatique. DE LA FLORE DU JAPON. 239 Euphorbiacées. Euphorbia humifusa W., pilulifera L., Sapium sebiferum Roxb., Acalypha pauciflora Horn., Ricinus communis L.?, Phyllanthus simplex Retz, Niruri, urinaria L., Daphniphyllum Roxburghii Baill. Juglandées. Juglans mandshurica Maxim., Platyearya Strobila- cea. S. Z. Saururées. Houttuynia cordata Th., Saurarus Loureiri Dsn. Myricées. Myrica Nagi Th. Chloranthées. Chloranthus brachystachys BI., inconspicuus Sw. Cupulifères. Quereus dentata, serrata Th., thalassica Hance, salicina Bl., Corylus heterophylla F. M., Fagus sylvatica L. var. asiatica DC. Bétulacées. Betula Bhoypaltra Wall., costata Trautv. Palmiers. Rhapis flabelliformis L. fl., major Bl.?, Chamærops excelsa Th., Livistona chinensis R. Br. (introduite ?). Aroidées. Pinella taberifera Tèn., Typhonium divaricatum BI., Colocasia antiquorum S., Leucoeasia gigantea S., Conophallus Kônjak S. ?, Alocasia macrorrhiza S., Acorus spurius S., gra- mineus Ait. Orchidées. Empusa paradoxa Lindl., Liparis nervosa Lindi., Cremastra Wallichiana Lindl., Luisia teres BI., Aceras angusti- folia Lindl., Habenaria sagittifera Rehb. fil., Cephalanthera ensi- folia Rich., Spiranthes australis Lindi., Cypripèdium macran- thum Sw. Zingibéracées. Coreuma longa L. Iridées. Pardanthus chinensis Ker. Commélinées. Commelina communis L., Benghalensis L. Pontédériacées. Monochorià vaginalis Pr., plantaginea Kth. Amaryllidées, Crinum asiaticom L., Lycoris aurea, radiata Herb. Hypoæidées. Hypoxis minor Don. Liliacées. Asparagus schoberioides Kth, hoc Lindl., oligo- clonos Maxim., Reineckia carnea Kth, Hemeroeallis fulva L., graminea Andr., Funkia ovata Spr., Lilium longiflorum Th., ti- 240 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE grinum Gawl., concolor Sal., callosum S. Z., Fortunei Lindl., avenaceum Fisch., spectabile Lindl., japonicum Th., Fritillaria verticillata W., Anemarrhena asphodeloides Bg., Allium Thun- bergii Don. Méianthacées. Disporum pullum Don. Smilacinées. Smilax China L. Dioscorées. Dioscorea quinqueloba Th. Aspidisirées. Ophiopogon spicatus Gawl., Flueggea japonica Rich., Aspidistra lurida Gawl. Juncacées. Juncus Leschenaultii Gay, cæspiticius Mey. ?, Luzula rufescens Fisch. : Eriocaulonées. Eriocaulon sexangulare L. , alpestre Hook. et Th. Hydrocharidées. Hydrilla verticillata Casp., Blyxa Roxburghii Rich., Ottelia alismoides Rich. Graminées. Coix lacryma L., agrestis Lour., Paspalum brevi- folium Fl., filiculme Nees, filiforme Sw., Oplismenus Burmanni Beauv., frumentarius, hispidulusKth, Setaria macrostachya HBK., excurrens Mq., Panicum miliaceum, indicum L., Gymnothrix japonica Benth., Isachne australis R. Br., Sporobolus elongatus R. Br., Phragmites Roxburghii Nees, Amphidonax bifaria Nees, Leptochloa tenerrima R. S., Eleusine indica, Coracana Gærtn., Cynodon Dactylon P., Poa spondylodes Trin., Eragrostis tenella, pilosa, ferruginea Beauv., Brownei Nees, Glyceria caspia Trin., Lophatherum elatum Zoll., Bromus confinis Nees, Hæmarthria compressa R. Br., Perotis latifolia Ait., Zoysia pungens W., Im- perata arundinacea Cyr., Pogonatherum crinitum Trin., Eulalia japonica Trin., Anthistiria arguens W., Andropogon Schænan- thus L., serratus Th., brevifolius Sw. Cypéracées. Cyperus nitens Retz, flavescens L., sanguinolentus Vahl, Iria L., amuricus Maxim., difformis L., tegetiformis Roxb., rotundus L., pennatus Lam., marginellus, fimbriatus Nees, um- bellatus (Mariscus) Benth., Kyllingia monocephala L., Chætocy- perus acicularis Nees, Eleocharis plantaginea R. Br., Isolepis Micheliana R. S., barbata R. Br., capillaris R. S., squarrosa DE LA FLORE DU JAPON. 2M Vahl., Fimbristylis diphylla, ferruginea, miliacea Vahl, capillaris Hochst., Rhynchospora Wallichiana Kth, Cladium chinense Nees Chapelliera glomerata Nees?, Lipocarpha microcephala R. Br. Carex curaica Kth, brunnea Th., breviculmis R. Br., polyrhiza Wall., heterolepis Bung.?, pumila Th., wahuensis Mey., tenuis- sima Boott, leucochlora Bung., longerostrata Mey., Doniana Spr., lanceolata Boott, nemostaehys Steud., Bongardi Boott, Gaudichau- diana Kth. Cycadées, Cycas revoluta L. Conifères. Pinus Massoniana Lamb., karaiensis S. Z.?, Bun- geana Endl. ?, P. Pinaster Sol. ?, Larix dahurica Trautv., Cunnin- ghamia sinensis R. Br., Salisburia adiantifolia Sm., Podocarpus chinensis Wall., Koraiana S. Z., Chamæcyparis nutkænsis Spach ?, Juniperus chinensis L. , Biota orientalis D. , Ephedra vulgaris L.var. Fougères. Tænitis microphylla Mett. , Polypodium lineare, ellip- ticum Th., avenium Mett., Ceratopteris thalictroides Brongn., Gymnogramma javanica Bl., Adiantum caudatum L., Cheilanthes chusana Hook., Pteris serrulata, semipinnata L., Woodwardia japonica Sm., Plagiogyra euphlebia Mett., Aplenium nidus, lan- ceum L.. macrophyllum Sw., Phegopteris Totta Mett. , Aspidium falcatum, lobatum Sw. var., amabile Bl., aristatum, varium Sw., uliginosum, decursivepinnatum Kze, sophoroïdes Sw., Onoclea orientalis Hook., Nephrolepis tuberosa Pr., Davallia villosa Wall., strigosa Sw., polypodioides Don, bullata Wall. , chinensis, tenui- folia Sw., Lindsæa cultrata Sw., Cibotii sp. ?, Gleichenia dicho- ioma W., glauca Hook., Osmunda regalis L. var. biformis Benth., Lygodium japonicum Sw., Angiopteris evecta Hoffm., Trichoma- nes parvulum Poir., Hymenophyllum fimbriatum L. Sm. ? Lycopodiacées. Lycopodium cernuum L., serratum Th., Phleg- maria L., Selaginella involvens, ornithopodioides Spring, Psilo- tum triquetrum Sw. Équisétacées. Equisetum debile Roxb. Si nous analysons cette liste avec attention, nous sommes en droit d'en tirer les conclusions suivantes : vint. (25 février 1868.) 16 242 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE 1* Plus d’un quart des plantes vasculaires du Japon se compose d'espèces de l'Asie moyenne et méridionale ; en y ajoutant les es- pèces nord-asiatiques déjà énumérées plus haut, l'intime connexion avec la flore de ce continent devient tout à fait frappante. 2 Ce ne sont pas seulement des espèces herbacées qu'on re- trouve dans les régions élevées de l'Inde, l'Himalaya, le Kha- sia, ete., mais aussi des plantes ligneuses en nombre considérable. On peut citer comme les plus intéressantes : Espèces herbacées. Ranunculus hirtellus, Geranium nepalense, Nasturtium montanum, Bonninghausenia, espèces du genre Hi- biscus, de Desmodium; Amphicarpæa Edgeworthii; Potentilla Kleiniana, Parnassia foliosa, Drosera lunata, espèces d'Hydroco- tyle, Sanicula elata, Zehneria Hookeriana, deux espèces d'Eupa- torium, Rhynchospermum verticillatum, Wedelia, Gnaphalium multiceps, Carpesium pubescens, Artemisia japonica, Aplotaxis multicaulis, Valeriana Hardwickii, Lysimachia japonica, multiflora, Datura alba, Solanum biflorum, Calonyction speciosum, Hedeoma nepalensis, Lamium petiolatum, Teucrium stoloniferum, Scutellaria indica, Mazus rugosus, Mimulus nepalensis, Veronica cana et d’autres Scrophularinées, Utricularia diantha, Æginetia indica, plusieurs espèces de Polygonum, quelques Amarantacées ; parmi les Orchidées, Empusa paradoxa, Liparis nervosa, Cremastra Wallichiana, Aceras angustifolia, Cephalanthera ensifolia etc. ; Juncus Leschenaultii, Eriocaulon alpestre, sexangulare ; les Gra- minées et les Cypéracées présentent plusieurs espèces répandues par toute l’Asie austro-orientale. Parmi les Fougères on trouve non-seulement des espèces habitant les montagnes des Indes, mais aussi quelques-unes provenant des régions plus chaudes, et répandues dans l’Archipel des Indes. L’Equisetum debile trouve sa limite boréale dans le Japon. Le nombre des espèces ligneuses est assez remarquable, mais je me borne à en signaler quelques-unes seulement qui m'inspi- rent un intérêt plus particulier : Schizandra japonica, Ilex ere- nata, integra, Evonymus Hamiltonianus, Vitis flexuosa, Cæsalpinia DE LA FLORE DU JAPON. 9h3 sepiaria, Prunus Puddum, Pyrus lanata, Spiræa callosa, Myrsine capitellata, Gaultheria pyroloides, Vaccinium bracteatum, Donia- numi, Andromeda ovalifolia, Symplocos cratægoides, Lonicera acuminata, Leschenaultii, Ehretia serrata, Helwingia rusciflora, Viscum articulatum, Elæagnus umbellata, Tetranthera polyantha, Wickstræmia canescens, Ficus pumila, Sapium sebiferum, Daphni- phyllum Roxburghii, Quercus serrata, Betula Bhoypaltra, Ephe- dra vulgaris var., et probablement quelques espèces de Pinus. 3° Une autre fraction assez importante de la végétation est formée par les espèces qui se trouvent dans les pays limitrophes, la Chine, la Mandschourie, etc. Espèces herbacées : Clematis biternata, longituba, Menispermum dahurieum ; Nelumbo ; Euryale ; Stylophorum ; Macleya ; Gynan- dropsis; Viola prionantha, Patrinii, deux espéces de Polygala, Silene firma, trois espèces d'Hypericum, Linum davuricum, Tri- bulus terrestris, Indigofera decora, Astragalus lotoides, Agrimo- nia viscidula, Bupleurum multinerve, aureum, Platygonia Kæmp- feri, Campanula punctata, deux espèces d' Adenophora ; Platycodon ; Lobelia sessilifolia, Adenocaulon adhærescens, Turezaninowia ; Bidens parviflora, Artemisia lavandulæfolia, Gynura pinnatifida, quatre espèces d'Ixeris, Patrinia scabiosæfolia, Lysimachia davu- rica, Metaplexis chinensis, Pyenostelma chinense, Endotropis au- riculata, Parachites Thunbergii, Bothriospermum tenellum, deux Eritrichium, Lophanthus rugosus, Caryopteris incana, Siphono- stegia chinensis ; Phtheirospermum ; Melampyrum roseum, Reh- mannia glutinosa, Orobanche ammophila, Thesium chinense, Humulus japonicus, deux Saururées et deux Chloranthées, Cypri- pedium macranthum, deux espèces de Lycoris, la plupart des Liliacées de notre liste, Disporum pullum, trois espèces d'Aspi- distrées, Luzula rufescens, quelques Graminées, Cypéracées .et Fougéres. Parmi les espèces ligneuses viennent d'abord presque toutes les Conifères citées dans la liste, dont une partie habitent la Daourie, d'autres la Chine ou la Corée, et dont d'autres encore (Pinus 9Ah SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE firma, homolepis, jezoensis, Larix leptolepis) entrent dans l'ile de Seghalin. L'Ephedra vulgaris L. var. helvetica a été trouvé par Griffith dans l'Affghanistan, par MM. Hooker et Thomson dans les montagnes de Thibet, par le botaniste japonais Keiske dans l'ile de Nippon, mais il manque dans la Flora amurensis de Maxi- mowiez, Livistona chinensis et Chamærops excelsa croissent dans la Chine et le Japon. — Quercus dentata croît dans le Nord de la Chine, thalassica et salicina dans les régions plus méridio- nales de ce pays. — Tilia mandshurica, Betula costata, Corylus heterophylla, Juglans mandshurica, croissent dans la Mand- schourie. Dans les régions de la Chine ou de la Cochinchine, boréale ou méridionale, ont été rencontrés l'Illicium anisatum (religiosum de Siebold et Zuccarini), Cocculus laurifolius, Berberis sinensis, Ta- marix chinensis, Ternstreemia japonica, Eurya japonica et chi- nensis, Grewia parviflora, Zizyphus sinensis, Berchemia racemosa, Hovenia dulcis, plusieurs espèces de Vitis, les trois Sapindacées de notre liste, Caragana Chamalayu, Wistaria chinensis, plusieurs espèces de Rosa, Distylium racemosum, Osbeckia chinensis, Ben- thamia japonica, Gardenia florida, Damnacanthus indicus, Serissa fœtida, Viburnum odoratissimum, Ardisia crispa, Jasminum flo- ridum, Olea fragrans, Forsythia suspensa, Symplocos sinica, Diospyros Kaki, Lycium chinense, Catalpa Kæmpferi, trois espè- ces de Cinnamomum, Oreocnide frutescens. Le Cycas revoluta se rencontre également en Chine, car le C. inermis de Loureiro n’est pas autre chose que celte espèce sous un climat plus chaud (1). h° On trouve aussi répandues jusqu'au Japon, mais principale- ment dans les-îles de Kiousiou et de Nippon, des plantes des pro- (1) La plante du Jardin botanique d'Amsterdam, que j'ai décrite et figurée autre- fois comme C. inermis, était un exemplaire apporté de la Chine et cultivé dans une serre chaude, Dans l'Amérique australe, sous une température plus élevée, la forme des feuilles se modifie aussi légèrement, Les carpophylles restent invariables, sauf les différences individuelles : dans une méme inflorescence les carpophylles different toujours plus ou moins enire eux, E DE LA FLORE DU JAPON. ` 245 vinces méridionales de l'Inde et méme des espèces de l' Archipel Indien, par exemple : * ^ Stephania hernandifolia, Malvastrum ruderale, Pentapetes phænicea, Hypericum japonicum, Crotalaria sessiliflora, Æschy- nomene indica, espèces de Desmodium ; Cassia mimosoides, So- phora, Tora; Lagerstremia indica, Lagenaria vulgaris, Luffa. Petola, Boltonia indica, Scutellaria indica, Limnophila punctata, Ficus pubinervis, Chylocalyx perfoliatus, Chloranthus brachysta- chys, espèces de Colocasia, Leucocasia, Alocasia ; Curcuma longa, Commelina communis, bengalensis, Monochoria vaginalis et plantaginea, Crinum asiaticum, Blyxa, Ottelia et bon nombre de Fougères. 5° Il y a aussi quelques espèces qui sont communes au Japon et à la Nouvelle-Hollande; comme telles je citerai, en écartant les espèces ubiquitaires ou répandues par toute l'Asie australe et la Nouvelle-Hollande septentrionale : Brasenia peltata (aussi dans l'Amérique du Nord), Gnaphalium japonicum (involucratum Forst. ; aussi dans la partie orientale de Java), une ou deux espé- ces de Carex, Chapelliera glomerata, Polygala japoniea, Ehretia serrafa, Nertera depressa, Dichondra repens, Lagenophora Bil- lardieri, Tribulus terrestris, Hydrocotyle asiatica, ete. Un fait des plus remarquables est l'apparition au Japon d'espéces qui jusqu'alors paraissaient avoir leur limite extrême à de très- grandes distances, dans l'Asie occidentale ou méme en Europe. Quand il s'agit de certaines espéces herbacées et peu apparentes, il peut rester plus ou moins de doute au sujet de cette limite ; car la partie septentrionale de l'Asie centrale n'ayant pas encore, malgré les recherches assidues des botanistes russes, été fouillée complétement, de pareilles espèces auraient pu échapper aux ex- plorateurs jusqu'à ce jour. Mais il est difficile d'admettre qu'il ait pu en être de méme pour des espèces plus grandes, et surtout pour des arbres, qui frappent tout d'abord les regards. Le fait en question n'est, toutefois, pas isolé dans la Géographie botanique, et, dernièrement encore, M. J. D. Hooker a fixé l'attention sur 216 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE la distribution de certaines Conifères, dont la continuité montre une interruplion sur de grands espacès : le Pinus excelsa des monts Himalaya a été retrouvé dans la Macédoine, tandis que sur la distance de 2200 milles qui sépare les deux points on ne voit pas trace de cette espéce. Des exemples analogues se rencontrent au Japon, où des espèces qui s’arrêtent dans l'Asie occidentale surgissent inopinément. Fagus sylvatica, dont la distribution en Europe a été éclairée d'un jour si vif par M. Alph. De Candolle, ne franchit pas le Caucase et manque dans toute l'Asie ; mais l'ar- bre reparait en masse dans le nord du Japon, et l'examen le plus attentif ne peut y faire voir, tout au plus, qu'une variation légère de Fagus sylvatica (var. asiatica DC.). A Yesso, l'espéce est accompagnée d'une autre, le F. Sieboldi. Dans l'Amérique du Nord, c'est le F, ferruginea qui en tient la place. La considération de faits de ce genre souléve naturellement plus d'une question. Le Hêtre a-t-il été répandu autrefois par toute l'Asie jusqu'au Japon, et des changements de terrain et de climat ont-ils amené son extinction dans les pays intermédiaires ? Les espèces nommées dérivent-elles toutes d'une espéce antérieure unique, modifiée suivant les conditions climatologiques diverses? Sont-elles la des- cendance des espèces de la période tertiaire? A aucune de ces questions nous ne pouvons, dans l’état actuel de nos connaissan- ces, répondre d’une manière satisfaisante ; ce n’est que lorsqu'on aura étudié avec soin tous les débris laissés dans ces contrées par l'époque tertiaire, qu'on trouvera peut-étre la clef du probléme (1). — Le Castanea vesca fournit un exemple analogue ; il croit dans le sud-ouest de l'Europe jusqu'en Alsace, mais plus au nord ou à l'est il ne se rencontre plus ; il reparait ensuite en Asie Mineure et dans les iles adjacentes, ce qui conduit à placer sa dispersion à une époque où l'ile de Candie était réunie avec la terre ferme. Il ne s'étend pas à l'est de l'Asie Mineure, à travers l'Asie ; mais (1) M. A. de Candolle compare l'apparition isolée du Fagus sylvatica au Japon à son existence, également isolée, aux Acores et à Madere (Géogr. botanique, t. I, p. 240). | ! | | DE LA FLORE DU JAPON. 2h7 il se montre de nouveau en Chine et au Japon, et dans l'Amérique du Nord on trouve une espèce qui en diffère très-peu. M. De Can- dolle fait observer avec raison que les nombreuses variétés que cet arbre compte au Japon indiquent qu'il y existe depuis une haute antiquité. e Plus l'aire de distribution d'une espéce est vaste, plus elle pré- sente de modifications dans ses formes, et plus est grand le nom- bre des variétés qu'on trouve enregistrées, pour cette espéce, dans les ouvrages systématiques ; souvent méme, quand on con- sidére les formes extrémes, on doit se poser la question si l'on a affaire à une espèce ou à une variété. De ce qui a été dit plus haut, il résulte qu'il existe au Japon un nombre considérable d'es- pèces possédant, surtout dans la direction de l'ouest à l'est, une extension prodigieuse. Les eonsidérations auxquelles donne lieu la flore de cet empire fournissent, relativement à la doctrine de l'origine des espèces, mainte indication dans l'esprit de la théorie de Darwin. Les exemples que nous avons empruntés aux genres Fagus et Castanea peuvent étre interprétés dans ce sens. Torreya nucifera du Japon diffère si peu de T. californica et de T. taxifolia, que, si on l'avait trouvé en Amérique, on ne l'eüt peut-étre pas distingué, comme espèce, du T. californica. Quercus Ilex d'Eu- rope, Q. Balloot de l'Affghanistan, et Q. phylliræoides du Japon forment pour ainsi dire une grande espéce, de sorte que M. Hooker a déjà cru devoir réunir les deux premiers. Parmi les espéces qui habitent le Japon, et qui paraissent avoir leur limite orientale dans l'Asie occidentale, à une trés-grande distance, on peut encore citer les suivantes ; dans cetle liste je n'ai pas tenu compte des espéces qui se trouvent dans l'Himalaya : Glyceria caspia, répandue jusque dans les provinces caucasiennes ; GI. fluitans, jusqu'à l'Oural. Saponaria vaecaria : Sibérie altaienne, Désert des Kirghises. Malachium aquatieum : Sibérie ouralienne. Arenaria serpyllifolia : rivière Jénisséi. Cucubalus bacciferus : Oural. 248 ^ SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Evonymus latifolius : Europe, Asie occidentale ? Lithospermum arvense : Sibérie ouralienne. Nepeta botryoides : Altai. Ajuga genevensis : Mongolie. Veronica spicata : Baikalie. Inula Helenium L. : Asie occidentale. Artemisia capillaris (= A. scoparia W. K.) : Hongrie. Carpesium abrotanoides : Caucase, ainsi qu'Himalaya. Sarothamnus scoparius : Oural. L'affinité de la flore du Japon avec celle de l'Amérique du Nord, surtout de la partie située à l'est des Montagnes Rocheuses, est un point dont j'ai déjà traité avec détail. J'ai donné à cette occasion (Arch. néerl., M, p. 153) une liste de 103 espèces qui peuvent étre considérées comme représentant au Japon la flore de l'Amé- rique du Nord, et je les ai partagées en deux groupes suivant le caractère de végétation ligneuse ou herbacée. Si l'on retranche de cette liste les espéces qui habitent les latitudes élevées, et qui appartiennent en partie aux plantes arctiques, plus ou moins cir- compolaires, il reste 83 espéces proprement américaines. J'ai étudié avec soin la manière dont ces espèces sont distribuées dans le Nord-Amérique, et j'ai trouvé que plus de la moitié s'y avan- cent assez loin vers le nord pour qu'on puisse regarder comme possible, dans les conditions climatologiques actuelles, leur mi~ gration le long des chaines des iles Aleutiennes et Kouriles. Un groupe moihs nombreux occupe, au contraire, en Amérique, des latitudes assez méridionales pour qu'il soit nécessaire d'avoir re- cours, soit à l'hypothése d'une communication terrestre, engloutie aujourd'hui dans l'Océan Pacifique, soit à la théorie développée par M. A. Gray, et d’après laquelle la propagation de ces espèces aurait eu lieu à une époque oü une température plus élevée la rendait possible par la communication géographique actuelle. DE LA FLORE DU JAPON. 219 LISTE DES ESPÈCES COMMUNES AU JAPON ET A L'AMÉRIQUE DU NORD, NON COMPRIS LES ESPÈCES ARCTIQUES. Espèces plus boréales. 1. Anemone parviflora (en Amérique jusqu'à 70° L. B.). 2. A. pennsylvanica (jusque dans l'Amérique arctique). 3. Coptis trifolia (Groénland, Labrador, Unalaschka). h. C. occidentalis (sur les Montagnes Rocheuses). 5. Caulophyl- lum thalietroides (Canada jusqu'en Kentucky). 6. Brasenia peltata (Canada jusqu'en Géorgie). 7. Corydalis aurea (Canada jusque dans la Géorgie, le Missouri, les Montagnes Rocheuses). 8. Vinca canadensis (Baie d'Hudson jusqu'en Caroline). 9. Stellaria borealis (depuis 42° jusque dans l'Amérique arctique). 10. Geranium erianthum (Sitcha). 14. Hypericum virginicum (Canada jusqu'en Floride et en Louisiane). 12. Vitis Labrusca (Canada jusque dans la Géorgie, l Arkansas, le Texas). 13. Rhus Toxicodendron (Ca- nada jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses, le nord- ouest de l'Amérique). 14. Thermopsis fabacea (Oregon, aussi le Kamtschatka). 15. Lespedeza hirta (Canada jusqu'en Floride). 16. Rubus spectabilis (Unalaschka et Siteha jusqu'en Orégon). 17. Potentilla pennsylvaniea (Canada, Montagnes Rocheuses, Saskatehawan). 18. Pyrus americana (Pennsylvanie jusque dans le Labrador et le Groénland). 19. Amelanchier canadensis (Ca- nada), Baie d'Hudson, Saskatehawan). 20. Spiræa betulæfolia (Côte nord-ouest) jusqu'aux Montagnes Bleues dans l'Orégon; Montagnes Rocheuses 52—5/° ; Détroit de Kotzebue) 21. Ribes laxiflorum (nord-ouest de l’ Amérique, Détroit de Norfolk, Sitcha). 22. Penthorum sedoides (Canada jusqu'en Louisiane et en Géor- gie). 23. Aralia racemosa (Canada jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses). 24. Opopanax horridum (Côte nord- ouest, Sitcha jusqu'en Orégon, Montagnes Rocheuses). 25. Panax quinquefolium? (depuis le Canada jusqu'aux montagnes des États du Sud). 26. Cryptotænia canadensis (Canada jusqu'en Louisiane). 27. Heracleum lanatum (Terre-Neuve, Canada). 28. Archemora rigida? (Michigan, New-York jusqu'en Floride). 29, Cymopterus 250 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE littoreus? A. G. 30. Osmorhiza longistylis (Canada, Virginie, Saskatchawan). 31. Galium triflorum. 32. Viburnum lantanoides. 33. V. Opulus var. pubens. 34. Sambucus racémosa var. pubes- eens (seulement dans le nord; dans le sud sur les montagnes). 35. Vaccinium macrocarpon (Oxycoccos)? 36. Chiogenes hispi- dula. 37. Menziesia ferruginea. 38. Pyrola asarifolia. 39. Mono- tropa uniflora. 40. Phryma leptostachya (assez loin au Nord). 44. Veronica virginica (Vermont jusque dans le Wisconsin). 12. Alnus maritima, 43. Betula lenta (trés au nord). 44. Symplo- carpus fcetidus (assez loin au nord). 45. Pogonia ophioglossoides (depuis le Canada jusqu'en Virginie), 46. Liparis liliifolia (dans les États du milieu). 47. Orchis latifolia var. Beeringiana. 48. Ery- thronium grandiflorum (assez loin au nord). 49. Streptopus ro- seus. 50. S. amplexifolius (jusque sous les latitudes élevées). 91. Smilacina trifolia (Wisconsin). 52. Juncus xiphioides (nord- ouest de l'Amérique). 53. Agrostis perennans (trés au nord). 9l. Triticum semicostatum (nord-ouest de l'Amérique). 55. Fes- tuca parviflora (nord-ouest de l'Amérique). 56. Scirpus Eriopho- rum (jusque sous les latitudes élevées). 57. Carex stipata. 58. C. rostrata, 59. C. macrocephala (très au nord). 60. Lycopodium dendroideum (assez loin au nord). Espèces plus méridionales. 61. Trautvetteria palmata (Caroline du Nord jusque dans le Tennessee). 62. Diphylleia cymosa (Vir- ginie jusque dans la Géorgie et la Caroline du Nord). 63. Hype- ricum pétiolatum (New-Jersey jusque dans la Floride, le Ken- tucky, l Arkansas). 64. Photinia arbutifolia (Californie). 65. Ara- lia spinosa (Virginie, Floride, Louisiane, Arkansas). 66. Hydro- cotyle interrupta (Etats du Sud jusqu'au Massachusetts, Californie). 67. Veroniea peregrina (depuis le Canada, vers le sud). 68. Ru- mex persicarioides (Virginie, Massachusetts). 69. Iris eristata (Kentucky, Virginie). 70. I: setosa? 71. Chamælirium luteum (1). (1) Relativemént à cette plante j'ai présenté, dans la Prolusio, quelques remar- ques qui établissent que l'espece japonaise est la méme que l'espece américaine, avec cette différence remarquable que la plante est hermaphrodite au Japon et DE LA FLORE DU JAPON. 951 (Nouvelle Angleterre, Illinois, et plus au sud). 79. Polygonatum giganteum. 75. P. canaliculatum (Pennsylvanie jusque dans la Virginie). 7h. Croomia pauciflora (Floride et Alabama). 75. Hy- dropyrum latifolium (analogue au H. esculentum dans les régions . occidentales, pas trés-loin au nord). 76. Sporobolus elongatus (pas trés-loin au nord; aussi dans la Nouvelle-Hollande, ete.). 71. Torreya nuciféra (à peine différent du T. californica de Cali- fornie). 78. Adiantum pedatum (pas trés-loin au nord). 79. Asple- nium thelypteroides. 80. Onoclea sensibilis (Connecticut, parties de New-York, Washington). 81. Osmunda cinnamomea (pas très au nord). 82. Botrychium virginicum. 83. Lycopodium serratum (lucidulum Michx, Alleghanies). = Le nombre des espèces proprement américaines qui se rencon- trent au Japon (et dont quelques-unes se retrouvent aussi sur d’autres points de l'Asie orientale) s'élève done à 83, parmi les- quelles 77 Phanérogames, c'est-à-dire environ £ de la flore pha- nérogamique entière du Japon. A ce point de vue — celui de l'identité des espèces — l’affinité ne se prononce done qu'à un degré relativement faible. Mais il en est autrement lorsque nous placons l'un à côté de l'autre les tableaux généraux des deux flores, et surtout lorsque nous fixons notre attention, principale- ment, sur les espèces endémiques du Japon. On reconnait alors qu'il y a des ressemblances frappantes dans les rapports des fa- milles et des genres ; les maxima des espéces tombent sur les mêmes familles et les mêmes genres, et les espèces elles-mêmes présentent de trés-nombreux exemples d'analogies, de ces formes dites vicariantes, mais qui, d'aprés la méthode des botanistes systématiques actuels, doivent être regardées comme essentielle- ment distinctes. D'un autre cóté, les groupes qui ne sont pas re- dioique en Amérique; sous tous les autres rapports, elle est la méme dans les deux parties du monde. — On peut déjà citer en grand nombre de pareilles varia- tions dans les espèces qui s'étendent sur de vastes espaces. Dans le domaine de la flore du Japon, l'Osmunda regalis, entre autres, en fournit m exemple par sa singulière variété biformis, qui se rencontre au Japon, dans l'Himalaya, et aussi au cap de Bonne-Espérance. 252 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE présentés dans l'Amérique du Nord n'ont, au Japon, qu'un nombre limité d'espèces, et les genres sont méme, assez souvent, mono— types. Plusieurs genres monotypes appartiennent à des groupes qui prédominent dans l'Asie australe, ou méme à d'autres qui prévalent plutót dans l'Amérique du Sud (Lardizabalées, Mélios- mées), tandis que Pentacælium est un genre monotype japonais de la famille exclusivement australienne des Myoporinées. C'est une vérité aujourd'hui universellement reconnue, que la végétation actuelle est liée d'une maniére inséparable à celle de la période tertiaire, qu'à partir de l'époque éocéne, à travers les temps miocènes et pliocènes, il s'est fait une transition lente vers l'état présent du monde organique. Si nous embrassons la période tertiaire dans son ensemble, nous pouvons dire, en général, que les ordres et les genres n'éprouvérent que des changements peu importants, tandis que les espéces s'éteignirent en grande partie et furent remplacées par d'autres. Cette substitution de formes n'eut pas lieu simultanément sur tous les points du globe, et il parait. suffisamment établi que l'état de choses existant persista plus longtemps dans une région que dans une autre. Au milieu des variations qui, durant cette longue période, atteignirent la distribution des terres et des mers, l'élévation du sol, la tempéra- ture et l'humidité, un méme groupe d'êtres. a pu se maintenir en un point, tandis que plus loin les conditions nécessaires à son existence faisaient défaut, et il en est résulté nécessairement un déplacement des espéces d'une province vers l'autre, par une migration lente soumise aux lois de la multiplication. La science, dans ces derniers temps, a appris à connaitre de nombreux exem- ples de pareils faits. C'est ainsi que des types de la Nouvelle- Hollande, de l'Inde et de l'Amérique du Nord se trouvérent représentés en Europe pendant des périodes successives. Les pré- cieuses recherches de MM. Unger, Gæppert, O. Heer, C. Gaudin, C. Strozzi, de Saporta et d'autres paléontologistes ont répandu un jour inattendu sur cet important chapitre de la biontologie, et DE LA FLORE DU JAPON. 953 M. A. De Candolle, dans sa Géographie botanique et dans des écrits postérieurs, a montré, avec toute évidence, que mainte particularité de la distribution des espèces végétales existantes ne saurait s'expliquer que par des considérations de cette nature, et qu'il y a lieu de distinguer soigneusement l'effet des causes anté- rieures de celui des causes actuelles. Placé à ce point de vue, on ne s'étonne plus de trouver, dans la distribution actuelle des plantes, des groupes et des tableaux de caractère différent, les uns plus anciens, lesautres plus modernes, ceux-ci plus avancés dans la voie des modifications, ceux-là attar- dés encore dans une phase antérieure. L'aspect que le règne vé- gétal présentait en Suisse et dans une grande partie de l'Europe, pendant les derniers temps de l'époque tertiaire, se retrouve en- core aujourd'hui, au moins si l'on s'en tient aux traits les plus généraux, dans les Etats-Unis d'Amérique et spécialement dans les régions orientales. Or la flore de l'Amérique du Nord étant, à beaucoup d'égards, analogue à celle de l'Asie orientale, surtout à celle du Japon, on doit se demander naturellement jusqu'à quel point cette derniére peut aussi étre comparée à la flore tertiaire, et si nous avons droit d'y admettre également l'existence d'élé- ments anciens. Le grand nombre d'espéces endémiques, et sur- tout le caractère très-particulier des groupes endémiques parais- sent tout d'abord venir à l'appui de cette manière de voir. Quand on considère la prédominance extraordinaire des Conifères, des Cupulifères, des Acérinées, des Laurinées, des Juglandées, celle’ des genres Salix, Alnus, Corylus, Planera, Ulmus, Liquidam- bar, etc., on se voit transporté en imagination dans une des der- nières phases de la période tertiaire. Avant d'essayer une confrontation plus détaillée, je dois rappe- ler toutefois qu'une comparaison strictement numérique entre une flore vivante et une flore éteinte conduirait à des résultats inexacts, à moins d'y apporter une correction : les plantes herbacées, en effet, ne se conservent qu'imparfaitement, ou pas du tout, à l'état fossile, tandis que les végétaux ligneux laissent ordinairement des débris suffisamment reconnaissables. 25h SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Quant aux flores tertiaires de la Suisse, les admirables recher- ches de M. Oswald Heer nous en ont fait connaître environ 800 espèces phanérogames, distribuées en 196 genres et 80 familles : 160 genres dicotylédones, 21 genres monocotylédones, dont res- pectivement 133 et 21 représentent des types encore vivants ac- tuellement. Les familles prédominantes, rangées d’après la force numérique en espèces sont : Papilionacées, Amentacées (Cupuli- fères avee les ordres voisins), Cypéracées, Protéacées, Laurinées, Graminées, Conifères, Composées, Acérinées. Comme particulié- rement caraetéristiques, je citerai les ordres et genres suivants, en regard desquels je placerai ceux du Japon (voy. O. Heer, Re- cherches sur le climat, ete., p. 55) : Flore actuelle du Japon, T Phanérog. Flore tertiaire de la Suisse, ^ Espèces 800 Phanérog. j Nombre total. endémiques. Papilionacées. . . , . . . . 131 espèces 66 23 Qnercua. o atirina aar BK dt 23 . 18 CS NNIE 35 — 2 2 CRM. l.l. 99 101 39 Graminées. . . . . re 7 4 126 38 Lauvinées SIL, MISUENTSS sus 24 49 Rhamnées. ........ 25 — 10 6 Atfsinégn. duco owe AC Diode 16 15 Compares a d 24 eme 130 50 FIME du ar 20 11.14. : 6 2 Jüglamgo0,, -=s reo I ue 6 h Popuris: TA ran TN 8 — 2 1 Sali ooi SHARE uH 43 — 19 13 Miish snc ent ent 4 — 1 Ulmus et Planera. . .. . 40 — Liquiddmbst- .-e icons uA. oon 1 Platadus a 3$. 4... :1 + 0 Coniières. . à 2 2: ., 23 — 67 49 Cette comparaison tend uniquement à faire ressortir les groupes fortement représentés de part et d'autre ; mais comme dans les chiffres de la Suisse tertiaire, différentes époques tertiaires sont R I DE LA FLORE DU JÄPON. 255 exprimées d'une manière globale, et que les mêmes ordres n’é- taient pas représentés dans le même rapport pendant toutes les époques successives, la comparaison ne peut avoir qu'une signi- fication trés-générale. Au reste, les genres caractéristiques qui sont communs à la flore tertiaire de la Suisse et à la flore actuelle du Japon confirment leur analogie mutuelle : Cassia, Cæsalpinia, Gleditschia, Pterocarya, Juglans, Rhus, Rhamnus, Berchemia, Zizyphus, llex, Acer, Fraxinus, Diospyros, Ficus, Cinnamomum, Liquidambar, Polygonum, Planera, Ulmus, Quercus, Salix, Po- pulus, Carpinus, Myrica, Glyptostrobus (Chine), Smilax, Pota- mogeton, Sparganium, Arundo, Juncus, Osmunda, Aspidium, Pteris, Woodwardia. — Par contre, on ne trouve pas au Japon : Sabal, Taxodium, Sequoia, Platanus, Laurus, Persea, Embothrium, Dryandra, Leptomeria, Acerates, Liriodendron, Robinia. Mais je ferai remarquer à ce sujet : que la détermination de Sabal, uni- quement d’après les feuilles, est trés-douteuse, et qu'il pourrait étre rapporté fort bien à Chamserops ou à un autre palmier palmati- frondé qui se rencontre au Japon ; que Taxodium doit être réuni avec Glyptostrobus, qui eroit en Chine; que Laurus et Persea, à l'état fossile, sont trés-difficiles à distinguer des genres de Lauri- nées japonais ; enfin, qu'une autre partie des genres cités sont des genres de la Nouvelle-Hollande ou de l'Amérique, et appartien- nent à des divisions de la période tertiaire que je ne compare Sa avec la flore japonaise. Le point de vue devient plus rationnel lorsque nous comparons les débris fossiles en tenant compte de la succession des couches qui les renferment, en rapport, par conséquent, avec les diffé- rentes époques de la période tertiaire. Dans le premier étage de _ la Suisse dominent les Protéacées, les Rhamnées, et les Cupres- sinées, division des Conifères ; dans le deuxième, les Rhamnées et les Palmiers ; dans le troisième, les Protéacées ; dans le qua- triéme, les Salicinées, Acérinées, Légumineuses (Papilionacées), Juglandées et Sapindacées. Celui-ci comprend la dernière, la plus récente des flores tertiaires de la Suisse, et ce que la logique in- 256 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE ' diquait déjà, les rapports des groupes cités le confirment, savoir que c'est avec celte dernière division tertiaire que la végétation actuelle du Japon, surtout la partie endémique, doit être com- parée. Dans un mémoire intéressant, relatif à l'Atlantide de M. Unger, (The atlantic hypothesis in its botanical aspect, dans le Natural History Review, avril. 1862), M. le professeur Oliver a commu- niqué un tableau montrant la distribution géographique des gen- res encore vivants de la flore tertiaire de la Suisse, et d’où il ré- sulte que la végétation actuelle de l'Europe possède 76 de ces genres, 12 de moins que les États méridionaux de l'Union améri- caine. Le méme savant, suivant les traces de M. O. Heer, montre encore que le Japon et la Suisse tertiaire ont en commun 71 or- dres naturels, dont 51 représentés par des genres identiques ; le nombre de ces genres identiques serait de 77. D'aprés mes re- cherches, toutefois, ce nombre devrait être un peu modifié : quel- ques genres.doivent disparaitre de la liste, d'autres doivent y être ajoutés, de sorte que le chiffre total s'éléve à 89. Ces genres communs au Japon et à la Suisse tertiaire sont les suivants : Phragmites, Panicum, Cyperus, Scirpus, Carex, Juncus, Smi- lax, Chamærops, Typha, Sparganium, Potamogeton, Hydrocharis, Iris, Podocarpus, Pinus, Larix, Liquidambar, Populus, Salix, Myrica, Alnus, Betula, Carpinus, Corylus, Quercus, Castanea, Ulmus, Planera, Ficus, Polygonum, Salsola (Persea, Benzoin de la flore tertiaire pourront être considérés comme identiques avec les genres de Laurinées actuels du Japon), Aristolochia, Andro- meda, Clethra, Monotropa, Vaccinium, Diospyros, Styrax, Myr- sine (Bumelia sera peut-être du genre Ardisia), Menyanthes, Fraxinus, Lonicera, Viburnum, Gardenia, Hedera, Panax, Cornus, Vitis, Ranunculus, Clematis, Berberis, Nymphæa, Nelumbium, Sterculia, Grewia, Acer, Negundo, Sapindus, Kœælreuteria, Coria- ria, Euphorbia, Pittosporum, Celastrus, Ilex, Zizyphus, Paliurus, Berchemia, Rhamnus, Rhus, Zanthoxylum; Juglans, Pterocarya, Prunus, Amygdalus, Cratægus, Spiræa, Medicago, Indigofera, DE LA FLORE DU JAPON. 957 Phaseolus, Sophora, Cercis, Gleditschia, Bauhinia? Cæsalpinia, Cassia, Acacia (Albizzia). De ces 89 genres, il y en a 26 qui n'habitent pas l'Europe actuelle, et ce sont principalement les genres les plus caractéris- tiques, qui, pour une grande partie, sont représentés en Amérique. Si les comparaisons auxquelles nous venons de nous livrer suffisent déjà à indiquer, d'une maniére générale, que dans la végétation du Japon se refléte plus ou moins l'image d'une flore tertiaire, surtout d'une flore pliocéne, cette analogie ressort avec encore bien plus d'évidence d'une comparaison spéciale avec les restes fossiles de Parschlug et d'OEningen en Allemagne. Dans ces localités, on a trouvé 32 Coniféres, qui se rapprochent beau- coup quant aux genres de celles du Japon, entre autres méme un Salisburia ; ensuite 13 Quercus, 3 Fagus, 2 Carpinus, 5 Myri- cées, 6 Bétulacées, 7 Ulmacées (y compris Celtis), 3 Liquidam- bar, 9 Populus, 5 Salix, 4 Cinnamomum, 41 Rosacées (5 Poma- cées, 6 Amygdalées), 17 Légumineuses (dont 2 Mimosées), 8 Rhus, 7 Juglandées, 15 Rhamnées, 4 Célastrinées, 14 Acer, 1 Tilia, 4 Fraxinus, 4 Diospyros, 7 Ilex, 7 Ericées. Il n'y a qu'à comparer ces genres, et leurs rapports numériques mutuels, avec les listes données plus haut (p. 254), pour que l'affinité saute aux yeux, et il ne serait pas difficile de trouver une analogie du même ordre avec d'autres flores terliaires. Je n'entreprends pas la com- paraison des espéces elles-mémes, mais il ne parait nullement im- probable que parmi les espéces fossiles de l'Europe il y en ait quelques-unes qui puissent étre retrouvées dans la flore actuelle du Japon (1). Les botanistes qui ont fait de la flore tertiaire l'objet de leurs études trouveront dans les musées plus de ressources pour de pareilles comparaisons, maintenant que la plupart des grandes collections ont recu récemment des doubles de nos herbiers, ainsi que de ceux d'Oldham, de Maximowicz et des voyageurs américains: (1) Parmi les plantes tertiaires du S. E. de la France, si admirablement illustrées par le comte de Saporta (Ann. sc. nat., 4°- sér., XVI et XVID, quelques espèces me paraissent absolument identiques avec celles de la flore actuelle du Japon. virt. (18 avril 1868.) 17 258 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Les flores tertiaires des pays situés en dehors de l’Europe con- tribuent également à jeter du jour sur le sujet qui nous occupe. Leur étude a eu, en effet, pour résultat général de montrer que les flores des dépôts pliocènes se rattachent directement aux flores actuelles. C'est une conclusion à laquelle ont conduit même les plantes tertiaires de Java, déterminées avec tant de soin par M. Gœppert (Tertier-Flora von Java, 185h). Le caractère d'en- semble de cette flore n’a pas changé jusqu’à nos jours, et même la plupart des espèces reconnaissables diffèrent si peu de celles qui habitent maintenant le pays, que je n'avais pu d'abord m'em- pêcher de supposer qu'au moins quelques-unes d'entre elles de- vaient être regardées comme des débris de la végétation actuelle ensevelis sous des dépôts de tufs volcaniques, Mais un examen plus attentif ma fait revenir de cette présomption. M. Geeppert avait été tenté à l'origine, d'aprés les indications de Junghuhn, de rapporter les couches dont il s'agit à l'époque miocène ; mais M. von Richthofen, qui a eu l’occasion de les étudier sur place lors de l'expédition de la Novarra, les déclare pliocénes (Zeit- schrift der deutschen geol. Gesellschaft, XIV, p. 336). C'est à ce méme étage que paraissent appartenir les couches de lignite de ` Bornéo et de Sumatra (Quarterly Journal of London, 1853, p. 55). Dans les couches tertiaires supérieures de l'Amérique du Nord, M. Lesquereux a trouvé des plantes dont un grand nombre fait partie de genres qui vivent encore aetuellement dans le pays, mais dont quelques-uns habitent plus au sud aujourd'hui ; d'autres, au contraire, appartiennent à la flore moderne de l'Asie orientale, et l'on peut citer, comme exemples très-remarquables, Cinnamo- mum, Salisburia adiantifolia et Chamserops (Silliman Journal, 1859, p. 359). L'analogie et l'affinité que nous reconnaissons maintenant entre les flores de l'Asie orientale et de l'Amérique existait donc déjà antérieurement, et la flore tertiaire de l'Améri- que se lie aussi bien à la flore actuelle de cette région qu'à celle de l'Asie orientale. Il faut rappeler ici que, d’après les re- cherches récentes de M. Gœæppert, cette flore tertiaire s'étendait DE LA FLORE DU JAPON. 259 très-loin au nord, jusque dans la zone arctique, ce qui constitue une découverte des plus remarquables, sur laquelle un nouveau jour sera répandu, sans aucun doute, par le travail de M. O. Heer annoncé dernièrement (Voy. Gceppert dans le Bulletin de l' Acad. de Saint- Pétersbourg, TIT, p. 460). La question relative aux causes de la durée persistante, sur un point, d'espèces et de groupes caractéristiques, qui ailleurs — supposé qu'ils y aient existé simultanément, à un moment donné, — ont disparu depuis longtemps, cette question ne peut être abordée qu'à l'aide d'hypothéses et éclairée par des analogies. En effet, le probléme fondamental, pourquoi les formes de vie que nous appelons espéces cessént-elles d'exister, ce probléme n'est pas encore résolu. Leur durée est-elle, comme celle de l'individu, déterminée d'aprés des lois fixes dont elles portent en elles-mémes la raison d'étre, et l'influence des circonstances extérieures se borne-t-elle à pouvoir retarder ou accélérer la marche du phéno- mène? Mais, en supposant méme que la nature de celui-ci düt réellement être conçue de cette manière, l'action puissante des états géologiques n'en resterait pas moins indéniable. Ceux-ci, en effet, que nous apprenons de jour en jour à mieux connaitre, changent incessamment, et, avec et par eux, les milieux climato- logiques et toutes les conditions complexes nécessaires à la vie des espèces. M. Darwin a insisté avec raison sur la dépendance étroite qu'il y a entre le phénoméne de l'extinction et de la fossi- lisation des étres vivants ét celui des affaissements géologiques. L'idée que le déplacement des espèces, leur extinction sur un point, leur permanenee sur un autre, sont dans un rapport direct avec la propriété que possède l'écorce terrestre, et qui domine toute la géologie, de s'affaisser et de se soulever, cette idée n’ex- clut en aucune façon l'hypothése que chaque espèce a en elle- méme une loi qui règle la durée de son existence et ordonne qu'elle mourra un jour. | D’après cette manière de se représenter les choses, les formes organiques tertiaires peuvent s'étre maintenues beaucoup plus 260 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE longtemps en certains lieux, et des espèces autrefois liées géogra- phiquement peuvent s'étre trouvées isolées l'une de l'autre. Ces vues me paraissent s'appliquer à la présence d’espèces identiques dans l'est de l'Amérique du Nord et dans l'Asie orientale, surtout au Japon, à des latitudes sous lesquelles toute communication continentale a cessé aujourd'hui d'exister ; car, sans vouloir par là battre en brèche l'explication donnée par M. A. Gray, nous de- vons tenir compte de l'affaissement d'une terre continentale dans la Mer du Sud, terre dontle grand récif madréporique, long de 100 milles, nous indique encore la direction du littoral. Sous les méridiens de l'Australie et du Japon, on observe encore actuelle- ment un mouvement de dépression à la côte N. O. de l'Australie, ainsi qu'à l’archipel de la Louisiade, situé au nord de celte côte, et, plus près de l'équateur, à l'archipel de la Nouvelle-Irlande et aux iles Carolines (7° ]. n.) ; mais, sous 27° l. n. les iles Bonin, et quelques degrés plus au nord le Japon sont, au contraire, en voic d'ascension. Ces faits ont une signification incontestable pour le caractère propre et les signes d'antiquité qu'on remarque dans laflore du Japon, ainsi que pour sa variété et sa richesse, car les surfaces terrestres dans une phase de soulévement sont, en général, plus riches en êtres organisés que celles qui s'affaissent. — Nous reconnaissons ainsi dans la flore du Japon des éléments de diverses origines, de divers âges : aux formes plus anciennes qui se sont perpétuées (Conifères, Dicotylédones apétales et po- lypétales), sont venus s'ajouter plus tard des colons étrangers (surtout. des Dicotylédones gamopétales, des Graminées, des Cy- péracées, des Fougères). L'Asie boréale et occidentale et même les régions de l'Inde fournirent leur contingent ; et il serait diffi- cile, d'aprés cela, de se refuser à admettre l'existence, à des épo- ques antérieures, de communications plus intimes avec le conti- nent asiatique (1). (4) Dans les recherches qui précèdent je n'ai pas compris les plantes cultivées, si nombreuses au Japon. S'il est vrai que la population humaine y atteigne le chiffre excessif de 30 millions, nous trouvons dans cette circonstance une explica- DE LA FLORE DU JAPON: 261 STATISTIQUE DE LA FLORE DU JAPON. PHANÉROGAMES, ME. HM Nombre 2 Nombre Dicotylédonées. espèces. genres. espicid: Bart Renonculacées,........ 62 18 |Sterculiacées (Buetinéria- Magnoliacées (avec Schi- CM) ed. msn i 2 2 zandrées et genres voi- Linds.....5.. tri eca cH 1 sit). ood ceo eee. AM 8 |Zygophyllées........... 4 1 Calycanthées. ......... 4 4 Gérüniacées............ '8 T Ménispermées......... . 5 3 |Oxalidées..... se 1742 1 Lardizabaléés......... 5 2 | Balsaminées, ..... see 7 O 1 Berbéridées...... twrp d 7 | Rutacées (Zanthoxylées). 4/ 7 Nymphéacées . ........ 5 5 |Aurantiacées.......,,, 1 1 Papavéracées, .....:.... / A4 A Simätubées 2... 4 1 Fumariacées . ;,....29 3 14 3: | Méliaeees. . PEE 0, 2 1 Crufifères . #5." MI tte Oladinées.. AU... e 1 Capparidées........... 1 Aus A Tlicifiées. «0... res 49 1 Violirifez i 5 1.64.2: 4 .|Célastrinées/ i. ..... s527 "438 " Bixatées.. 8 44.450. e 2 ]|Rhamnées............. 410 8 Pittosporées;. ......... 1 4 .Ampélidées........ veo 6 1 Polygalées. .......... EAE 2 | Sapindacées...,....... 22 7 Caryophyllées......... 98 4h: 1 Sabliacées, c 2. 5 2 Porfülacées 3... + -S 3 | Anacardiacées. .... cese tn] 1 Tamariscinées......... 4 14 | Coriariées ....... serez" "4 1 Hypéricinées........ er. 1 |Légumineuses......... 66 37 Ternstremiacées....... 49 8:71 Rosücées : irs ces rcs BE 21 Maliacis 0.2... os 28 5 [Saxifragées ...... eceec- lU 15 Tiliicées E ter. 8 5 |Crassulacées .......... 49 3 tion immédiate du grand développement de l'agriculiure, des efforts faits pour introduire toutes sortes de plantes alimentaires, plantes dont Siebold a donné une liste dans le tome XII des Verhandelingen van het Bataviaasch Genootschap, et que j'ai également admises dans ma Prolusio, autant que j'avais pu en étudier moirmême des exemplaires. Nous ne devons pas nous étonner non plus, pour les mémes raisons, que les Japonais utilisent comme nourriture les algues marines, dont ils font un usage étendu en leur faisant subir les préparations les plus va- riées, Il serait extrêmement intéressant de soumettre, d'un point de vue historique et géographi ue, la fauné du Japon à un examen approfondi, Un fait des plus Meus d l'existence du Cryptobranchus japonicus, qui est allié de si près à la célèbre espèce éteinte (homo diluvii testis), ainsi qu'à une espèce encore vi- vante de l'Amérique, Cr. alleghaniensis (Voy. J. van der Hæven, dans le Tijdschrift voor Nat. Gesch., IV, p. 375). Dans son Coup d'œil sur la Faune de la Sonde et du Japon, et dans le Tijdschrift voor Nat., Gesch., V, p. 273, Temminck a communiqué des remarques intéressantes sur les Mammifères du Japon ; je con- slate seulement qu'il y parle surtout d’affinités avec l'Europe et l'Asie, Une espèce de Quadrumane existant au Japon, Inuus speciosus, est très voisine de I. ecauda- tus del'Europe. Felis tigris et F. irbis, communs dans la Corée, à proximité du Japon, manquent dans ce dernier pays, où ce genre ne comple d'autre espèce que le chat domestique. Mais les genres Ursus et Canis sont bien représentés ; on y trouve par exemple : Ursus tibetanus, et peut-étre aussi U. ferox de l ple du Nord ; puis Canis Vulpes, C. japonicus et C. fulvus de l'Amérique pii, Noni. Les espèces de Pteromys sont de type américain. Les grandes espèces de i'ordre des Ruminants et les grands Pachydermes font complétement défaut, 962 SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DE LA FLORE DU JAPON, Nombre des es es, Droséracées. : .....:::.. E Hamamélidées......... 7 Halbragéen 55... : Onagrariées, . . . sors 9 Bégoniacées. .......,. Pun Lytbtdrióes ,.... :5,:. 8 Mélastomacées. ....... IY Fitoldéek . cisien TEM À Cucurbitacées ......... 45 Arüllacées. 5... xs Al Ombellifères.......... 36 CorBacées sr 5. s re Campanulacées.....,.. 16 RübäGées x :.:...- :H2 Composées. ........... . 130 Valérianées .....,.... SO E Dipsacées. .,.... (30t te. s Loncérées.,.......... 30 Myisinées «9422.0. 8 Priqguiatéess.,.,,...,. 24 Okicées 5.22 13 Plumbaginées........ "Aue m Ernest 2,5..." BB Styracées...... sare AE Ebómcées. 5......... 2 Asclépiadées,......... 23 Apocynées, ;,..... ru S Loganiacées,.......... 3 Gentianées,. ...... VEU S) Solanées....... VIT T Convolvulacées...... ES Polémoniacées.. ....... 6 Borraginées........... 48 Godiasrées .... 2. us. 4 eras ta EET PE Verbénacées.......... 12 Myoporinées.,...... SH Scrophularinées ,...... A7 Plantaginées.......... 8 Cyrtandracées...,,.... 3 Acanthaéées; : 5. 0.77 58 Bignonidées........... 2 Utriculariées ,.. 5.4.22 9 5548 Orobanchées..,........ 6 poo o OO Hess... À Santalacées ie luc 3 Loranthacées.......... 3 Eléagnéttn. ns. D Protéacées. zur. -2 Lanvinéés. s: fe Fe: 0 Celtidées ; 7.1.5 od P ^X Ulmacées, sse 5, 2:299 NE Artocarpées....-..... ens M. Cantmbinées s». sss syer Polygonées ........... 88 Amarantacées......... D Phytolaccées........,, 1 Chénopodées..,,,.,:°. 12 em P» Cx £n 6: uso 6o E) 60 © e E» OO Nombre BOUE E» C: mam NO oHB pa euse © oue O0 02 O0 00 E» Co -T E eJ Em Q3» C C9 ND CO E» E» E» I2 E» Qo C Fe IND Er Qo Fe CO Nombre des espèces. Brücées. 72. diss Euphorbiacées (et genres 25090) 27725. - eig Pipéracées...,...... «esu SAUTER: Li. es MET Aristolochiées......... 8 Juglandées. . .,....... i535 ER Pit. E T eee hin Pus E 1 Chloranthées. . ...... 4 Cupulifères ........... 32 Bétulacées........ ux FE 41164 MoNOCOTYLÉDONÉES. . Palmers .. 3e - mou une QD Ardid deli ue x Typhacées...... dde > Najadées .......... Cour D Lemnacées.......... $i. DIBidies A cno nues 51 Zingibéracées ......... A Danpacees. À: + oot 1 nr e A A xs m Commélinées. ......... A Pontédériacées ....,... 2 Amaryllidées. . ..... vacet M os Hypoxidées........... 1 Hæmodoracées ........ 1 Lillátéebore ak: renun six Ai Mélanthacées. ......... 45 Smilacinées ..... ME. 28 Dioscorées. ..... bum 9 Roxburghiacées....«... 4 Aspidistrées, ...,.. FES |: ABSIT EE A $immcáacéós; 277.1. ui 10 Eriocaulonées ......... 6 Hydrocharidées, ....... - COPAINS 7.1... 12€ Cypéracées ..... RE à 1 Gymnospermes. Cycadées ...,,........ 1 Coniferes eus MATES OL 68. PHANÉROGAMES.. ....- 2007 Cryptogames vasculaires. Equisétacées . . ........ 7 Marsiléacées .......... 2 Selviniacées; ; ; xcci ioa Lycopodiacées. . . ...... 12 (CO 0l MP CRAP 1 y : 139 PLANTES VASCULAIRES. 2146 Nombre des genres, = = * 2 | no or t9 EO NO RS EM et 822 SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE D'EUPHORBIACÉE DU BRÉSIL. 263 ERRATA. ' En conséquence des dernières publications du docteur Maximowiez, quelque chiffres des pages précédentes ont dû subir un léger changement : Page 204, au lieu de 1995, lisez 9007 ZU ' — "- 1000 — AUN 308 (0:22 472 — 75 30b, jino( 2133 ès 2406 905, ^. — Mi — SONM 6077! ag jog k T 20, -— 995 — 1015 SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE D'EUPHORBIACÉE DU BRÉSIL, Par M. José DE SALDANHA DA GAMA, Parmi les Euphorbiacées de mon herbier, il en est une que je considére comme nouvelle, ne l'ayant trouvée indiquée, ni dans les belles études de M. Baillon sur les plantes de cette famille, ni dans le travail de M. Mueller, consigné dans le XV* volume du Prodromus de De Candolle. Je propose done pour elle le nom Actinostemon lanceolatum Sau». Son nom vulgaire est Canella de V eado (Jambe de Cerf), nom qui provient, paraît-il, de la forme d'une tache qui se dessine sur le bois, semblable à une jambe de Cerf. En parcourant une forêt d'une partie de la vallée de Para- hyba du Sud, j'ai observé les petits arbres connus sous le nom vulgaire ci-dessus annoncé, et j'ai reconnu en méme temps que cette espéce devait se ranger parmi les Euphorbiaeées uniovulées. CARACTÈRES FONDAMENTAUX. — Les dimensions de la tige sont petites ; son feuillage est épais ; son port élégant. Du sommet de la tige partent des branches un peu déjetées en deliors et suppor- tant chacun de trois à huit pédoncules charnus. — Hauteur de la tige : 7,70; — circonférence prise au collet : 4°,5.— On peut extraire du latex une petite quantité de caoutchouc, insigni- fiante, il est vrai, en comparaison du poids du caoutchouc qu'on 96/4 SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE D'EUPHORBIACÉE DU BRÉSIL, obtient, au Brésil, de chaque individu du Siphonia elastica ou du Siphonia brasiliensis, espèces de la méme famille. — La surface de l'écorce est unie. Le bois est blanc, peu employé pour le mo- ment, et d'une pesanteur plus considérable que celle des autres bois qui sont recherchés trés-fréquemment pour l’ébénisterie, et méme pour la eharpente. — Densité, selon mes expériences : 0,907. — Les feuilles sont éparses, trés-rapprochées, et rassem- blées au nombre de 3, 4, ou 8, dans les points plus voisins du sommet de chaque branche ; de sorte qu'au premier coup d'œil elles ressemblent plutôt à des feuilles verticillées ; elles sont lan- céolées et coriaces. Elles sont, sur leur face supérieure, glabres, convexes et penninerviées ; la nervure moyenne se montre à peine en relief à la face inférieure. Elles sont aigués au sommet et à la base ; sessiles et dépourvues de stipules. — De l'aisselle de chaque feuille naît un pédoncule d'un jaune pâle, charnu, pen- dant, multiflore, dont la base est enveloppée par de petites brac- tées, imbriquées et de forme irrégulière. — Les arbres de cette espéce étaient en fleur au mois d'octobre. — Leurs grappes axil- laires en augmentent la beauté aprés l'épanouissement des fleurs. Fleurs nues et monoiques. — Fleur j» : 10-13 étamines, ou plus encore, occupant les points les plus élevés de chaque pédon- cule, et s'élevant sur un réceptacle convexe. — Filets libres, iné- gaux, blancs et capillaires. — Anthères biloculaires, dorsifixes et extrorses. — Fleur 9 : 3 sur chaque pédoncule, et dans la portion inférieure de chaque inflorescence. A la loupe, on peut distinguer 3 écailles, qui simulent un calice et 3 styles soudés dans un tiers de leur longueur ; Ja portion libre de chacun d'eux se penche en dehors, et se termine par un stigmate linéaire. — Ovaire 3-loculaire ; un peu renflé en dessus, très-étroit à la base, ressemblant à un cône renversé; 4 ovule dans chaque loge. — Le fruit est une capsule tricoque, avec une graine dans chacune de ses cavités. On observe à la surface trois lignes en relief, suivant lesquelles la déhiscence semble se faire; cette déhiscence est par conséquent loculicide, ANONACEÆ MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMÉRATÆ. 265 J'ai rencontré cette espèce à Parahyba du Sud, dans la forêt du Macaco, à 10 kilomètres environ de la Villa de Parahyba, au centre de la Fasenda de Governo, le 45 octobre 1864. — J'en ai publié la première description, sans indiquer le genre, en 1865, dans le premier volume de mes travaux botaniques sur les arbres séculaires du Brésil. ANONACEJE MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMERATÆ ©” I. ANONA L. A. ANoNa cuerimoLia Mill., Dict., n. 5; DC., Prodr. , 85, n. 17. A. tripetala Air., Hort. kew., II, 252; Bot. Mag., t. 2011. N. 95, Rio de la Vueltas, maio 1842. 9. ANONA INVOLUCRATA. Arborea? Ramuli teretes fulvescenti-tomentosi. Folia elliptico v. obovato-lanceolata magna (20-30 cent. longa, 10-15 cent. lata), basi rotundata, ad apicem breviter acuminata, membranacea ; nervis primariis obliquis parallelis, haut proeul à margine inter se osculatis, supra parce, subtus multo ditius fulvescenti-tomento- sis. Petioli crassi breves (À cent.) tomensi. Flores laterales sub- sessiles, eis À. muricalæ similes; calyce scilicet brevi tomen- toso; petalis exterioribus ovato-acutis crassissimis valvatis ; inte- rioribus autem brevioribus tenuióribusque ovalis inler se valde imbricatis. Bracteæ eirca florem latæ 2 sessiles ovato-acutæ dense fulvido-tomentosæ inter se inæquales valde imbricatæ, alabastrum foventes. Stamina oo ; connectivo ultra loculos truncato, Carpella capitata uniovulata. (1) Gratiae hic agantur cl. Fournier qui stirpes a Mus. Hort. bot, Hafn, missas benev, mec. communicavit, 266 ANONACEÆ MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMERATÆ, .:N:925, Tlatatla, jul. 1841. — Species, ut videtur, affinis A. purpureæ Don. (Mon. Anonac., 64, t. 2), cujus autem flores ex descriptione et icone haud involucrati (9. 3. ANONA GLOBIFLORA Schlil, in Linhœa (1835), 235. - Char. add. Folia, aut ellipsoidea, aut longe lanceolata, utrinque acutiuscula v. obtusiuscula (usque ad 8 cent. longa). Flores aut in alabastro globosi aut breviter ovoidei. Calyx brevis 3-fidus ; divisuris ovato-acutis. Petala 3 alterna ovato-acutiuscula crassa valde valvata. Petala interiora 0. Stamina œ receptaculo globoso inserta; filamentis inæqualibus vittæformibus ; antheris oblongis (Miliusearum) ; connectivo supra loculos in apiculum compresso- conicum apice obtusiusculum glabrum puberulumve producto. Carpella oo elongata arcuata; ovario uniovulato ; ovulo rarius altero abortivo. Stylus longe conicus, basi articulatus papillosus. Fructus baccatus, demum suberoso-membranaceus ovatus (ad 3 cent long., 9 + cent. lat.) remote muricatus, cæterum glaberrimus. Semina obovata glaberrima levia ; hylo lineari obliquo albido sub- arillato. — Stirps quoad folia et alabastri formam Bocageas refe- rens. Stamina et omnino nonnullarum hujus generis specierum ; fructu autem et seminibus Anonis omnino GÉANTS Sectionis . Anonellæ prototypus fieri posset. N. 32, 35, Mirador, 1841-1842; n. 33, 34, Colipa ; n. 36, Laguna verde; n. 37, Papantla, maio 1841. l. AwoNA LIEBMANNIANA. Arborea? ex omni parte glaberrima ; ramis in sicco fuscatis lenticellis crebris pallidioribus sparsis notatis. Folia (ea 4. muri- calc referentia) magna oblongo-lanceolata (ad 25 cent. longa, 8 cent. lata), basi breviter angustata, ad apicem acuminata; summo apice aeutissimo ; integerrima subcoriacea, penninervia venosa, supra lucida kevia, subtus pallidiora opaca. Petioli (4-3 cent. longi) supra suleati rugulosi. Flores laterales breviter pedunculati. Calyx brevis. Corollæ petala 6 valde elongata (ad 4 cent.), longe ad apicem subulata (eis Xylopiæ æthiopicæ omnino conformia) ANONACEÆ MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMERATÆ. 267 crassiuscula, valde valvata., Stamina co ; connectivo ultra loculos breviter truncato. Carpella oo brevia doté receptaculo valde convexo inserta, Fructus globosus glaber et semina glaberrima omnino À. globiflore, sed paulo majora. i N. 31, Comaltepec, novemb. 1842, 5. ANONA RETICULATA L., Spec., 757. — DC., Syst., I, LE i Prodr., I, 85, n. 18. — Dun., Mon. Anonac., 72. N. 23, Papantla ; n. 24, Mirador, aug.-oct. 1841. 6. Anona sgouamosa: L., Spec., 757. — DC., Syst., T, 472; Prodr., 1, 85, n. 44. — Dun., Mon. Anonac., 69. N. 2, Santa Cruz ; n. 3, S. Augustin, oct, 1842. 7. Anona muricara L., Spec., 757. — DC., Syst., f, h67; Prodr., |, 84, n. 4, — Dun. , Mon. Anonac, , 62. N. 21, Lalana: n. 22, AM n. 26, Trapiche de la Conoppeigp, jun.-oct. 1842. À - 8. ANONA? DEPRESSA. i | Arbor, ramis lenticellatis striatis teretibus glabris, novellis parce puberulis. Folia (ea À, muricatæ referentia) oblongo-ellip- tica (ad 8 cent. longa, 4 cent. lata), basi obtusiuscula v. sæpius acutiuscula, nonnunquam subinæqualia, apice obtusa, rarius bre- viter acuminata ; summo apice obtusiusculo ; integerrima glaber- rima coriacea, supra lucida levia, subtus paulo pallidiora venosa; petiolo brevi (3, 4 mill.) tenuiter puberalo. Flores solitarii ma- jusculi (3, 4 cent. lati) laterales v. oppositifolii ; pedunculo lignoso glabro (1, 2 cent. longo). Calyx brevissimus reflexus. Petala multo longiora ovata ; interiora exterioribus subæqualia basi paulo angustiora ; integerrima glaberrima coriacea erassiuseula ; mar- gine attenuato. Stamina oo receptaculo orbiculari depresso apice complanato inserta ; connectivo supra loculos dilatato reote trun- cato ; loculis linearibus adnatis. Carpella oo conferta cylindracea ; ovulo 4 subbasilari oblongo. Fructus (immaturus) globoso-depres- 268 ANONACEÆ MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMERATÆ, sus obsolete areolatus. Species quoad folia Æ. muricatæ affinis. Petala autem omnino dissimilia; præfloratione ignota, sed mar- gine attenuato; planta unde dubitanter ad Duguetiam, dum im- bricata esset æstivatio, reducenda. Fructu ovariisque summo receptaculo subplano insertis toto colo ab Anonis plerisque notis cæterum differt. N. 20, Tozamapa, jun. 1841. Il. TRIGYNEIA Schlil. 1. Tricyneia (UxosasrRUM) Gazeorriana H. Bn, in Adansonia, VIII, 181. ; N. ^, 5, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 19. Colipa, Mirador, Jalapa, Palanque, S. Pablo, 1841, 42, 43. Ill. CYMBOPETALUM Benth. 1. CYMBOPETALUM PENDULIFLORUM. - Unona penduliflora Dun., Mon. Anonac, , 100, t. 28. N. 29, Pital, april, 1844. IV. ROLLINIA A. S. H. 4. ROLLINIA MUCOSA, R. Sieberi A. DC., Mém. Anonac., 24, n. 7 (1832). Anona mucosa Jaco., Observ., 16 (1764), excl. syn. Rumph. A. obtusiflora Tuss., Fl, antill., I, 194, t. 28 (1808). N. 27, Mecapulco, jun. 1841; n. 28, Mirador, aug. 1841. V. GUATTERIA R. ct P, (nec alior,). 1. GUATTERIA GALEOTTIANA. Arborea? Rami ramulique teretes glabri nigrescentes ; novelli ferrugineo-puberuli. Folia longe lanceolata (ad 95 cent. longa, 7 cent. lata), basi in petiolum brevissimum (5-8 mill.) supra arcte canaliculatum sensimque ad basin paulo dilatatum attenuata ; apice ANONACEÆ MEXICANÆ LIEBMANNIANÆ ENUMERAT.E. 269 longe acuminalo ; integerrima membranacea glaberrima, subtus paulo pallidiora reticulato-venosa. Flores in axillis foliorum sin- gularum geminati ; pedunculis inæqualibus (ad 2 cent. longis), ad basin sensim attenuatis, bracteis paucis alternis caducis atque e cicatricibus notis munitis. Calyx brevis 3-partitus breviter seri- ceus, Petala elliptico-obovata ditius sericea. Baccæ longiusculæ (4 cent.) stipitatae oblongæ apiculatæ glaberrimæ. Species affinis G. oligocarpæ Marr., cujus flores haud geminati, nec itidem brac- teati, et quoad inflorescentiam G. bifloræ Pr., sed cæterum om- nino distincta. N. 16, Comaltepec ; n. 17, Tuitalungo ; n. 18, Lobani, jun.-aug. 1842. 2. GUATTERIA DIOSPYROIDES. Arborea? Rami teretes glaberrimi fuscati. Folia magna (ad 25 cent. longa, 10 cent. lata) elliptico-lanceolata, basi breviter atte- nuata, ad apicem brevissime acuminata integerrima membranacea utrinque glaberrima ; costa nervisque primariis remote obliquis, subtus valde prominulis; supra subavenia. Petioli (ad 4 cent. longi) teretes crassi. Flores axillares (virides, ex Galeotti) ; pedun- culo (4 4/2 cent. longo) vix puberulo. Sepala brevia crassa, de- mum reflexa. Petala insquali-obovala, subtus fulvido-sericea, supra basi nigrescenti-lunulata. Fructus? Species valde affinis G. platyphylle Tn. N. 11, Trapiche de la Conception; n. 42, Chinantla; n. 13, Jocotepec; n. 44, Oajaca; n. 15, Hacienda de Java, 1841-1842. RÉVISION GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA Par M. Ed. BUREAU. Jai indiqué dans la première partie de ma Monographie des Bignoniacées, éditée en 1864, et depuis j'ai décrit complétement dans le cinquième volume de l Adansonia, en 1865, un genre que je croyais nouveau, et que je nommais Schizopsis, pour rap- peler l'aspeet profondément bilabié de sa corolle. Il ne m'était pas possible alors de savoir que ce genre avait déjà été reconnu et signalé, sous le nom de Tynanthus, par M. Miers, en 1865, dans un mémoire intitulé : Report on the plants collected by M. Weir, especially the Bignoniaceæ, et pu- blié dans les Proceedings of the Royal Horticultural Society of London, I, n. V. Cela, dis-je, ne m'était pas possible; car, chose assez surprenante, jusqu'à ces derniers mois, on ne pouvait trouver à Paris un seul exemplaire du numéro contenant l'inté- ressant travail de M. Miers, et aujourd'hui encore il n'y en a pro- bablement pas d'autre que celui que je dois à l'obligeanee de ce savant botaniste. | Informé en effet, par un article de M. Seemann dans le Journal of Botany, de l'existence du mémoire de M. Miers, je n'ai cru pouvoir mieux faire que de m'adresser directement à ce dernier, pour le prier de vouloir bien m'aider à comparer les espéces que j'avais publiées, avec les siennes, afin d'en établir la synonymie exacte, et pour lui faire part de mon désir d'éviter désormais, par des communications réciproques de nos travaux sur l’ordre na- RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 274 turel dont nous nous occupons tous deux, des confusions et des doubles dénominations préjudiciables à la science. M. Miers me répondit en m'envoyant ses œuvres, et en met- tant à ma disposition toutes les Bignoniacées de son herbier, ainsi que toutes les notes manuscrites et tous les dessins relatifs à cette famille, qu’il rassemblait depuis longtemps. Je suis heureux de pouvoir lui exprimer ici tous mes remerciments pour un si géné- reux et si obligeant procédé. | M. Miers, dans le travail dont j'ai parlé ci-dessus, établit onze genres nouveaux, dont il indique les caractères. Il mentionne aussi un trés-grand nombre d'espéces nouvelles ; mais il ne dé- crit que celles découvertes par M. Weir. Les autres recoivent une dénomination spécifique, simplement suivie de l'indication de leur provenance, du nom du collecteur, et d'un numéro lorsque les échantillons types appartiennent à une collection numérotée. Ces espéces non accompagnées de diagnoses, aux termes des lois de la nomenclature rédigées par M. De Candolle et adoptées parle eongrés international de botanique de 1867, ne peuvent donc être considérées comme réellement publiées, et l'on serait autorisé, en les décrivant, à leur donner de nouveaux noms; mais il faut avouer que, dans le cas présent, le summum jus serait summa injuria ; et qu'en présence des facilités de détermination dont je suis redevable à M. Miers, c'est un véritable devoir pour moi de conserver autant que possible tout nom, méme manu- scrit, imposé par lui. Telle est la régle que je suivrai dans cette notice et dans les publications qui viendront plus tard, heureux de pouvoir contribuer ainsi à assurer à ce savant le mérite des études auxquelles il s'est livré. Les explications précédentes étaient nécessaires pour montrer comment je me trouve conduit à donner ici une synonymie Com plète des sept espèces que j'ai décrites autrefois sous le nom Bé nérique de Sehizopsis, et qui doivent maintenant porter celui de Tynanthus. Je les énumérerai dans le méme ordre et sous les mêmes numéros que dans le cinquième volume de l'Adansonia, 272 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. et l'on pourra se reporter facilement aux descriptions, que je n'ai pas besoih de reproduire ici. Le seul changement que je me permette, pour ce genre, de faire subir à la nomenclature de M. Miers, est celui-ci : je regarde le mot T'ynanthus comme féminin, et je fais accorder en consé- quence les adjectifs qui forment les noms spécifiques. On sait que tous les noms d'arbres en us sont féminins dans les auteurs classiques. Il y en a de nombreux exemples dans les Bucoliques de Virgile, et l'on en rencontre trois ou quatre dés la première Églogue : Hic inter densas SA Ld NA +. De coelo tactas memini praedicere quercus. Nec gemere aeria cessabit turtur ab ulmo. Les botanistes, à la suite de Linné, se sont conformés à cette règle, et nous avons en conséquence : Ficus religiosa. L., Po- pulus nigra L., Fagus sylvatica L., Alnus glutinosa L., Junipe- rus nana WiLLp., Cupressus fastigiata DC., Pinus tenuifolia Benru., Cedrus atlantica Maner., etc., etc. : Mais Linné disait aussi : Cissus vitiginea, acida, trifoliata, eic. ; d’où l'on voit que, pour lui, les plantes grimpantes pourvues de tiges élevées et ligneuses, en un mot les lianes, étaient assimila- bles aux arbres au point de vue de la nomenclature latine. Cetle maniére de voir et d'agir était conforme à la logique, et avait pour avantage d'éviter toute difficulté dans les cas ou un genre dont le nom se termine en us renferme à la fois des plantes ligneuses arborescentes et d'autres grimpantes : tel est par exem- ple le genre Ficus. Je crois donc entrer dans l'esprit dela nomenclature linnéenne en regardant comme féminins les noms de genres Anisostichus et Macrodiscus, que j'ai créés pour des lianes de la famille des Bignoniacées, et en réduisant au méme genre grammatical les RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 278 autres noms génériques de cette famille, en très-petit nombre du reste, qui se trouvent dans de semblables conditions. Ce changement léger, qui ne compromet nullement les droits de l'auteur du nom spécifique à la priorité, ramène à un système régulier et classique de dénomination une terminologie arbitraire qui deviendrait fort bizarre et fort peu satisfaisante pour l'esprit, dans une famille comme celle des Bignoniacées, renfermant pour le moins autant de lianes que d'arbres. Après la revue synonymique du genre Tynanthus, je donne la description aussi compléte que possible du genre Lundia,. qui, par l'absence du disque et par l'ovaire couvert de poils abon- dants, roides et dressés, se rapproche intimement du précédent et forme avec lui un petit groupe des plus naturels. TYNANTHUS Mrs. Migns, Report on the plants collected by M. Weir, in Proceed. of the Roy. Hort. Soc., III, 1863, p. 179. Scumoesi Bur., Monogr. des Bignoniacées, 1864, p. AA (emendatis characteribus). Scmzopsis Bur., Descript. du genre Schizopsis, in Adansonia, V, 1865, p. 369. Bicnonia et AnnaBIDAA DC., partim. 1. TYNANTHUS PETIOLATA Miers (sub TyNANTHUS PETIOLA- TUS), l. c., n. 8. | Scnizorsis PANURENSIS Bur., Deser. du genre Scuzopsis, in Adan- sont, V, 378. 2. TYNANTHUS LABIATA Miers (sub T. Lagrarus), l. c., n. 2. Tynanraus GiBBUs Miers, L. c., n. 7. Semizopsis LABIATA Bur., l. c., p. 973. Bicnonia Lagata Cham., in Linnæa, 1839, 701 ; DC. Prodr. IX, p. 153. viir. (27 avril 1868.) 48 274 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA, 3. TYNANTHUS GONDOTIANA. Scmzopsis coNDoriANA Bur., l. €., 374. h. TYNANTHUS COGNATA Miers (sub. T. coenarus), l. c., n. 6. Scuizopsis cHimonanTHA Bur., l. c., 375. VascowcELLIA (nunc Arrasmæa DC.) cimonanraa Mart., ms in suopte herb. BicnoniaA cognaTa Cham., in Linnæa, 1832, 703; DC., Prodr., IX, 152. 5. TYNANTHUS ELEGANS Miers, l. e., n. 5. ScnmizoPsis REGNELLIANA Bur., l. c., 576. Biénonia ELEGANS Cham., in Linnæa, 1832, 702, non Vell. ; DC., Prodr., IX, 151. : > ARRABIDÆA FASCICULATA DC., Prodr., IX, 185. VASCONGELLIA FASCICULATA Mart., ms., in herb. reg. monac. (Non Bignonia fasciculata Vell. Flor. flum., qu: est Tynan- thus fasciculata; nec Bignonia Regnelliana Sonder, Plante Regnelliane, quæ est Bignonia parem ?. firmula DC., Prodr., IX, 146). 6. TYNANTHUS LAXIFLORA Miers (sub. T. LaxiFLoRUM), leno Scuizoprsis POLYANTHA Bur., l. c., p. 378, 7. TYNANTHUS FASCICULATA Miers (sub. T. rascicuraTUs), 1-06 n. à TyaNTHUS coNrERTIFLORUS Miers, l. c., n. 2. ScnizoPsis FAscicULATA Bur., l. c., 379. . BicNonia rascicuLaTA. Vell., Flor., flum., VI, tab. 95. Cuspinaria FAsCICULATA Sonder, Plante Regnellianæ, in Linnca, XXII, 1849, p. 558. Oss. Le Tynanthus strictus Miers, 1. c., n. 9., n'appartient pas au genre Tynanthus. C'est la même espèce que le Pyrostegiu lauta Miers, 1 0488. n. 12 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 9715 LUNDIA DC. DC., Rev. Bign., 11 et Prodr., IX, 180. Calyx tum integer truncatus, tum anthesi pyxidis instar trans- - verse ruptus, tum spathæformis vel bilabiatus nempe simplici vel duplici rima in longitudinem scissus. Corolla subcampanulata, infundibuliformis, interdum fere cylindrica; tubo extrinsecus brevissime velutino ; lobis subrotundis vel obovalibus, subæqua- libus, utrinque brevissime velutinis, æstivatione cochleari. Sta- mina 4 fertilia didynama ; quinto sterili, filiformi, sæpius brevis- simo. Antheræ inclusæ, loculis divaricatis dense et longe barbatis. Discus nullus. Ovarium ovatum vel breve et cylindricum, pilis erectis rigidis dense indutum. Stylus inclusus plerumque pubes- cens. Stigma bilamellatum pubescens vel glabrum. Fructus sili- quæformis, tum planus, tum costis elevatis lamelliformibus se- cündum longitudinem productis ornatus ; valvis a basi ad apicem dehiscentibus ; filis lateralibus demum a valvis sejunctis et apice liberis ; septo plano, valvis parallelo, juxta margines cicatricibus linearibus impresso. Semina glabra, planissima, alata, transversa ; latiora quam longiora et longitudine latitudinem septi æquantia, ita ut cujusque loculi unica serie imbricata videantur, juxta tamen utramque marginem vicissim inserta; ala a latere seminis ex- pansa; hilus linearis juxta marginem seminis corporis productus hujusque latitudinem longitudine æquans vel subæquans. Embryo planissimus ; cotyledones basi et apice cordatze sinubus anguslis ; sinu inferiore radicula brevior. Frutices scandentes Americam meridionalem et plerumque Brasiliam incolentes, ramosi, foliis oppositis, aliis trifoliolatis, aliis bifoliolatis, petiolo in cirrhum intermedium caducum vel per- sistentem producto, foliolis penninerviis integris, inflorescentiis axillaribus et terminalibus e cymis in paniculas vel corymbos dis- positis, bracteis minutissimis deciduis. 76 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. Specierum hucusque mihi cognitarum clavis. suta ; calyx dehiscentia non ruptus. ... ...... 2 Filamenta staminum fertilium superne tamen hir- Filamenta staminum fertilium superne glabra ; calyx 1. scissura transversa, rarius in —— producta, (dehiscens. 77.7... h. j | Bua fab MERE. 77.27 eR L. densiflora. ; d Mani glabri: 2:7... »p 4d PE WI 3 Calyx campanulatus ; foliola, axillis nervorum sub- tus barbatis exceptis, glabra . . . . . . . . . . .. L, erionema. 3.4 Calyx longe campanulatus, fere tubulosus ; margi- nes nervique foliolorum puberuli; axillæ nervorum [subtus barbatæ . . ................. L. Spruceana. Alabastrum calyce clauso breve ; calyx post anthe- sin campanulatus, vix longior quam latior. . . .. j; Alabastrum calyce clauso elongatum, ellipticum ; "Jestyx post anthesin obconicus vel subcylindricus, \ duplo ROE NORIN BON... ae» a eh iuc Axes" inflórescents glabri... =. ... + ... ss L. virginalis. Axes inflorescentiæ brevissime et adpresse fulvo- RE RES A er Ass . +. Le umbrosa. Calyx post anthesin obconicus ; axes inflorescentiæ E E a a D. la Calyx post anthesin subcylindricus ; axes inflores- cU DINIDA ES VANAR 2. o cnr rrr L. cordata. NEN OS glabra o do REC 8. Rami foliaque pubescentia. . . . . . . . . . . .. L. obliqua. Foliola basi cordata ; calyx in longitudinem lacera- tus et plerumque bilabiatus. . . . ., ....... L. longa. 9-1 Foliola basi obtusa ; calyx plerumque transverse [rupus.. . «se een n n n n n aioi atesli mida. §. 4. — Filamenta staminum fertilium superne tamen hirsuta. Calyæ dehiscentia non ruptus. 1. LUNDIA DENSIFLORA DC., Prodr., IX, 484, n. 5. BicxoNiA DENSIFLORA Mart., ms., schedul. n. 3240. TEwxocYDIA DENSIFLORA Mart., ms., in herb, monac. RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 277 L. tota rufo-velutina ; foliolis basi cordatis, cirrhis apice 3-fi- dis ; calyce campanulato sine scissura dehiscente ; ovulis in utro- que loculo 6-seriatis. Frutex altissime scandens. Rami ad nodos compressi et glan- dulis minimis numerosissimis notati. Folia ramorum sterilium 3-foliolata, floriferorum bifoliolata cirrhosa, cirrhis apice trifidis. Petioli 3 1-7 centim. longi petiolulique (medius 2-4 centim., late- rales 1-2 centim. long.) superne anguste sulcati. Foliola ovata vel ovato-elliptica, subæqualia, 9-13 centim. longa, 6-9 centim. lata (la- teralibus sæpe subinæquilateris), basi cordata, apice vix acuminata, subacuta, vel obtusissima, imo emarginata, subcoriacea, obscure viridia, supra scaberula nervis pilis rufis hirtellis, subtus molliora pilis paulo pallidioribus longioribus, et reticulata nervis prominen- tibus. Inflorescentiæ terminales et axillares folio breviores vel fo~ lium subæquantes, dense corymbiformes. Bracteæ minutissimæ de- mum deciduæ, Calyx 6-7 millim. longus, campanulatus, truncatus, 5-denticulatus, absque scissura dehiscens. Corolla alba fauce ci- trina, infundibuliformis subcampanulala, tubo supra calycem am- pliato, rectiuseulo, depresso-cylindrico, ad faucem bisulcato, facie exteriore velutino, interiore supra staminum insertionem pubescenti et sub staminum basi in parte calyce inclusa puberulo, clerum glabro. Stamen sterile minimum, 2 millim. longum. Sta- minum fertilium filamenta basi subtriquetra glabra, superne teretia magis ac magis pubescentia, apice hirta, antheræ loculis lineari- ellipticis, secundum rimam hirsutis. Ovarium ovato-ellipticum, pilis erectis villoso-hirtum. Ovula in utroque loculo sextuplici serie disposita. Stylus dense velutinus. Stigma lamellis obtuse triangu- ‘latis, facie arami dense velutinus. Fructus ignotus. (v. s.) Hab. in Brasiliæ prov. Para et Rio Negro. Exs. Para Typ. ! (Herb. Mus. par.)— In Brasiliæ prov. parsen; inter Serpa et Obydos. Martio, 1820. Typ. !, cum schedula Martii, n en (herb. reg. monac.) — Rio Madera, Brasil. D" Martius (herb. Les- sert). — In vicinibus Barra, prov. Rio Negro. Coll. Æ. Spruce. Dec.- 978 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. Mart., 1850.51 (herb. reg. monac., Lessert et J. Miers). — Prope San- Gabriel da cachoeira, ad Rio Negro Brasiliæ borealis. Jan.-Aug. 1852, N° 2232. Coll. R. Spruce (herb. Mart., Francavill. et J. Miers). 3. LUNDIA ERIONEMA DC., Prodr., IX, 181, n. 9. CRATEROTECOMA PARVIFLORA Mart., ms., in Herb. monac,; DC. Prodr., IX, 215. Paænicocissus PARVIFLORA Mart., ms., in Herb. monac. L. ramis glabris; foliolis ellipticis, basi obtusis, glabris (axillis nervorum subtus barbatis exceptis), cirrhis simplicibus; calyce campanulato puberulo, absque scissura dehiscente; ovulis in utro- que loculo 4-seriatis. | - Seandens, glabra; foliola tamen subtus in axillis nervorum pilis aliquot pallidis hirtella. Rami teretes substriati, speciminibus siccis tamen nigrescentes. Folia conjugato-bifoliolata cum cirrho simplici, vel 3-foliolata ; petiolus supra fere planus, 3-4 + centim. longus; petioluli supra sulcati, medius 4 7 —2 centim., laterales 19-13 millim. longi. Foliola, 10-12 £ centim. Jonga, 5-6 centim. lata, elliptica, acuminata, acumine subobtuso, basi obtusa et sepe inæquilatera, membranacea, penninervia, subtus reticu- - lato-venosa, nervis non prominentibus. Inflorescenti: terminales et axillares, corymbiformes, foliis breviores, bracteis minutissi- mis. Calyx campanulatus, coriaceus, integer, vix 5-denticulatus,' margine præsertim puberulus, 5-6 millim. longus. Corolla late subeampanulata, extus puberulo-velutina, 4 4 centim. longa, antice 2-sulcata ; tubo intus glabro, infra tamen staminum inser- tionem pilis brevissimis puberulo ; lobis utrinque pulverulento- velutinis. Staminum fertilium filamenta tota fere longitudine hirta; minora tamen ad basin glabra, majora pilis brevissimis puberula ; antheræ loculis lineari-ellipticis, seeundum rimam hirsutis. Stamen sterile 2 millim. longum, apice barbatum. Ovarium subeylindri- cum breve, stylus, stigmaque ovato-lanceolatum subobtusum, villosa. Ovula in utroque loculo 4: seriata. Fructus (immaturus) RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDI. 279 8 centim. longus, 6 millim. latus, linearis, complanatus, fulvo- cinereo-velutinus, glandulis minutissimis passim notatus. Valvæ dorso costam obtusam præbentes ad basin fructus manifestiorem. Semina....... (v. s.) Hab. in Brasilia boreali. Exs. Para « L. erionema DC. » Aug. Pyr. DC. ms. Typ. ! (herb. Mus. par). — D" Martius. Iter Brasil. « In sylvis ad flumen Amazonum, provincie paraensis. Nov. Oct, P/wenicocissus parviflora Mart. Craterote- coma parviflora Mart. » Mart. ms. Typ.! (herb. reg. monac.). — Wull- schlægel, 1851, n° 864. In ripis Surin. super. (herb. Martii). — Sieber. In Brasilia. « Bignonia triphylla..... sp. pl. 298 » eet Willd. in herb, reg. berol.). 3. LUNDIA SPRUCEANA sp. nov. L. ramis glabris; foliolis cordatis margine nervibusque su- perne hirtellis, subtus autem axillis barbatis nervisque cæterum vix pilosiusculis; cirrhis apice trifidis; calyce longe campanulato, absque scissura dehiscente, ore puberulo, cæterum glabro; ovulis in utroque loculo A-seriatis. . Rami subquadrati suleati glabri nigrescentes, ad nodos com- pressi et multiglandulosi. Folia bifoliolata eum cirrho glabro apice trifido. Petioli 2 4 centim. longi, semi-teretes, supra vix suleati, glabri; petioluli 4 £ centim, longi, facie superiore | sulcati et parce hirtelli. Foliola 8 centim. longa, 5 centim. lata, ovata, basi cordata, apice obtuse acuminata acumine apieulato, membranacea, basi quintuplinervia, ceterum penninervia, subtus creberrime reticulata; nervis supra cum foliolorum margine hirtellis, subtus vix pilosiusculis sed axillis barbatis. Inflorescentiæ laxe axillares et terminales, folia subæquantes vel foliis breviores, a basi inter- dum ramosæ primo ramorum jugo a ceteris distanti, cory mbosæ, subumbellatæ ; axibus omnibus gracilibus, subquadratis, ad nodos glandulosis. Calyx 5 millim. longus, 3 millim. latus, longe cam- panulatus fere tubulosus, basi (in speciminibus tamen siccis) brun- 980 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. neus, superne fulvo-pallescens, secundam longitudinem 5- imo 10-nervius, nervulis reticulatis interpositis, ore truncatus, hirtellus et minutissime 5-dentieulatus, cæterum glaber. Corolla subeam- panulata, extus adpresse velutina ; lobis ovalibus utrinque veluti- nis ; tubo, facie interna, sub staminum insertione pilis brevissimis glandulosis puberulo, cirea staminum insertionem et paulum su- pra barbato, superne glabro. Stamina 6 millim. a basi corollæ in- serta; sterile breve apice barbatum ; fertilium filamenta basi glabra; superne magis ac magis pubescentia, sub antheris hirsuta. Antheræ loculis lineari-ellipticis acutis secundum rimam hirsutissimis. Ova- rium ellipticum, subeylindricum, pilis rigidis erectis dense vesti- tum. Ovula in utroque loculo 4-seriata. Stylus villosus. Stigma lamellis ovalibus obtusis extus villosissimis, Fructus ignotus. (v. s.) Hab. prope Tarapoto Peruviæ orientalis. Exs. R. Spruce, 1855-6, n. 4489 (herb. Martii). Oss. Cette espèce est très-voisine de Lundia erionema, dont elle se distingue bien par son calice presque tubuleux, par ses feuilles trés en cœur à la base, par ses cirrhes trifides, etc. §. 2. — Filamenta staminum fertilium superne glabra. Calyo scissura longitudinali vel transversa dehiscens. h. LUNDIA VIRGINALIS DC., Prodr., IX, 181, n. 7. LuNpiA HEBANTHA DC., l. c., n. 8. ALSOCYDIA VIRGINALIS et À. ngpaNTHA Mart., ms., in suopte herb. L. glabra, foliolis ovatis vel ovato-elliptieis, basi obtusis ; ala- bastro brevi; calyce in anthesi transverse rupto, dein campanu- lato, brevissimo, 4 millim. longo; corolla tubo obconico. Scandens, glabra. Rami teretes, nigrescentes, striati. Folia tum 9-foliolata, tum conjugato-2-foliolata. Petiolus foliorum bifoliola- torum 2 ; centim., trifoliolatorum 4 + centim. longus; pe- RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA, 981 tioluli foliolorum lateralium 6 milim. — 4 + centim. longi, petiolulus folioli medii aliis longior. Foliola ovata vel ovato- elliptica, 6-7 centim. longa, 2 2 - 4 + centim, lata (in foliis 3-fo- liolatis pro longitudine latiora quam in 2-foliolatis), apice obtuse acuminata, interdum obtusa, basi obtusa vel subcordata, rigidula, penninervia, basi 3-5-nervia, utrinque reticulata nervis promi- nenlibus, axillis subtus parce barbatis, nervo medio interdum puberulo. Inflorescentiæ subcorymbiformes terminales et axillares foliis multo longiores, ramis gracilibus. Calyx membranaceus, basi (in speciminibus siecis tamen) nigrescens, puberulus, su- perne scariosus fulvus glabrescens, junior oblongus clausus, de- mum transverse ruptus parte superiore calyptrælormi, post dehiscentiam campanulatus brevissimus, 4 millim. longus, ore scarioso truncato. Corolla (ex sicco alba aut rosea) infundibuli- formis, subcampanulata, 2 + - 32 centim. longa, extus pulveru- lento-velutina, tubo sensim ab ore calycis dilatato, intus glabro excepta parte staminum insertioni subjecta pilis capitatis pubes- centi, lobis obovatis obtusis subæqualibus intus glabrescentibus. Staminum fertilium filamenta glabra arcuata, antheræ loculis li- nearibus secundum rimam hirsutis. Stamen sterile breve, 4 mil- lim. longum, filiforme, glabrum, apice imberbe. Ovarium ovatum pilis densis longis rigidis erectis hirtum. Ovula in utroque loculo A-seriata. Stylus puberulus, interdum superne glaber. Fructus ignotus. (v. s.) Hab. prope Tamburil et Valo Brasiliæ. Exs. Pr. Videns., 1826 (herb. Martii). Oss. Après un examen attentif des échantillons types des Lundia vir- ginalis et hebantha DC. conservés dans l'herbier de M. de Martius, j'ai réuni sans hésitation ces deux espéces en une seule. Je n'ai pu en effet y reconnaître d'autre différence qu'une dimension moindre (2 centim. 1/2 de long au lieu de 3 centim. 1/2) de la fleur unique que porte l'é- chantillon sur lequel de Candolle a créé le Z: hebantha. Ce caractère m'a paru accidentel ou individuel, et nullement spécifique. 282 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 5. LUNDIA UMBROSA Bur. Bıcxonia uusrosa H. B. K., Nov. gen. et spec., III, 138 ; DC., Prodr., IX, 164, n. 128. BicNowiA corvmmireraA Willd., Sp. plant., HI, 296 (nec Vahl). BicNoNi4 corpara Vell., Flor. flum., VI, t. 29 et text., 247. (Non Lundia cordata DC.). L. ramis junioribus; axibus inflorescentiæ, bracteis, calycibus et petiolis brevissime et adpresse fulvo-velutinis ; foliolis ovatis basi cordatis, nervis utrinque puberulis ; alabastro brevi ; calyce in anthesi transverse rupto, dein campanulato, 5-7 millim. longo; - coroll tubo supra calycem dilatato et campanulato. Rami suleati, teretes, ad nodos valde compressi, pulverulenti, adulti glabri, summi seque ac inflorescentiæ axes, bracteæ, caly- ces, petioli. brevissime et adpresse fulvo-velutini. Folia alia bi- foliolata, alia trifoliolata. Petioli striati 4-6 centim. petiolulique 2-4 centim. longi semiteretes, facie superiore sulcati. Cirrhi sim- plices, sepe caduci. Foliola 8-13 centim. longa, 5-6 + centim. lata, ovata, basi cordata interdum obtusa, apice longe acuminata etiam subcaudata (acumine obtuso plerumque apiculato), basi quintuplinervia, nervis utrinque margineque foliorum superne puberulis (in speciminibus quibusdam nervis subtus hirtis), pa- gina superiore pilis pronatis sæpius caducibus conspersa. Inflo- rescentiæ axillares et terminales subcorymbosæ. Calyx (in speci- minibus tamen siccis) griseo-brunneus, superne pallide scariosus, demum plerumque transverse ruptus parte superiore calyptræ- formi, post dehiscentiam campanulatus vel breviter obconicus et 5-7 millim. longus. Corolla 3-5 centim. longa, alba, extus brevis- sime velutina ; tubo supra calycem abrupte dilatato, facie postica convexo, antica 2-suleato, intus glabro excepta parte staminum inserlioni subjecta pilis capitatis pubescenti ; lobis obovatis, acu- minatis, utrinque brevissime velutinis, duobus posticis basi con- natis. Stamina 6-7 millim. a basi corolla inserta ; stamen sterile breve, apice dilatatum et barbatum; fertilium filamenta glabra RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 283 arcuata, antheræ loculis ellipticis secundum rimam hirsutissimis, Ovarium ovatum pilis erectis dense vestitum. Ovula in utroque loculo A-seriata. Stylus basi pubescens, apice glabrescens vel glaber. Stigma lamellis rhomboidalibus, pilosiusculis vel glabris. Fructus (immaturus) 5 decim. longus, 2 centim. latus, 8 millim. juxta margines erassus, fulvo-velutinus, 6-costatus : costis 4 ob- tusis marginibus valvarum crassissimis rugosis, 2 acutis nervo medio earumdem cristæformi figuratis. Semina rubescenti-fusca, complanata, 1 centim. longa, 3-4 centim, lata, mempe in alam pellucidam coloratam 4 £ centim, longam utrinque producta. (v. s.) | Hab, in Brasilia et Columbia. Exs. — Villa do Principe, Brésil, prov. de Rio de Janeiro. Voy. d'Aug. Saint-Hil, de 1816 à 1821. N° 453. Specimen fructif. (herb. Mus. par.). — Canta Gallo, prov. Rio de Janeiro, Brésil. 74. Peckolt, 1861, n. 537 (herb. Mart.). — Brésil, prov. Minas Geraes. Voy. d'Aug. Saint-Hil. cat. Bt, n. 666 «.... corolla alba... Sa tige et ses feuilles ont une odeur alliacée fort désagréable, ce qui lui a fait donner le nom de Cipo d'alho » (herb. Mus. par.) — ltajuru, Brésil, Aug. Saint-Hil, (herb. Mus. par.). — Brasiliæ, Pohl. Communic. Mus. cær. Vindob. 1839 (herb. Mart.). — Brasilia, Sellow, n. 755 (herb. reg. berol.). — « Cu- mana. Vendem, an vm. N° 279. Vejuco. Bignonia triphylla. Caripé » Bonpland ms. « Bignonia caripensis. Habitat prope caripe » Willd. ms. (herb. Willd. in herb. reg. berol.). — Caripa Novæ-Andalusiæ, herb. Bonpl. n. 270. Bignonia umbrosa H. B. K. typ.! (herb. Mus. par. ) — « Bignonia corymbifera..... sp. pl. 296. Habitat ad Caracas. » Willd. ms. Bredemeyer. (herb. Willd. in herb. reg. berol.). — Etabliss. bot. et d'hort. de Linden, à Luxembourg. Voyage de Z, Schlim, n. 906. Nouvelle-Grenade, prov. de Santa Martha minea, hauteur 3000 pieds 1852. « Fl. blanches, en mai » (herb. Mus. par., Candoll. et Lessert.), — Nouvelle-Grenade, Moritz, 1852, n. 1764. « Fl. Septbr. » (herb. Mus. par.). — Perija, prov. de Maracaybo, 1825, Plée, n. 95 (herb. Mus. par.). Var. coccinea. Floribus coceineis tantum a !ypo differre videtur. Habitat ad Cumana, Caracas. Exs. Funck, n. 4h. « Fl. coccineis ». 28h RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. Oss. Le Bignonia cordata Vellozo se rapporte évidemment à cette espéce ; mais non le Lundia cordata DC. Les caractères offerts par le calice court, campanulé ; la corolle élargie, presque en cloche, et pour- vue en avant de deux sillons ; les nervures des feuilles trés-obliques, etc., sont en effet parfaitement reconnaissables sur la figure du Flora flumi- nensis. Le Lundia cordata DC. a au contraire le calice presque cylindri- que; le tube de la corolle étroit, allongé, sans sillons; les feuilles à nervures moins ascendantes, etc. Vellozo indique son B. cordata : in sylvis maritimis Pharmacopolitanis. L'échantillon de Bonpland, dans l'herbier de Wildenow, se compose d'un fragment de tige et de folioles qui appartiennent bien au Lundia umbrosa, plus d’un fruit glabre qui est probablement celui d'une espèce du genre Petastoma Miers. 6. LUNDIA LONGA DC., Prodr., IX, 180, n. 4. Bicnonia Lonca Vell., Flor. flum., VI, tab. 37 et text., 2/9. PunaycANocypiA Lonca Mart., ms., in herb. reg. monac. BiGNonIA rasnNTHERA Mart., ms., in suopt. herb. L. foliolis ovatis ciliolatis, basi cordatis, apice longe acumina- lis ; axibus inflorescentiæ gracilibus ; alabastro elliptico ; calyce in anthesi longitrorsus lacerato et plerumque bilabiato, obconico ; corolla longe infundibuliformi. Rami teretes striati, primum puberuli, dein glabrati, ad nodos prsecipue compressi eoque loco glandulis numerosissimis conspersi. Folia alia bi-, alia trifoliolata; foliolis lateralibus paululum inæqui- lateris, medio vix majore. Petioli petiolulique puberuli vel gla- brati. Petioli semiteretes, striati, 3-5 + centim. longi; petioluli facie superiore sulcati, 9 centim. longi. Cirrhi apice contorti, alii simplices, alii 3-uncinati. Foliola, preeter axillas nervorum subtus cucullalas et barbatas, Lundiæ umbrosæ foliola optime referentia, 6-11 centim. longa, 3-6 centim. lata, ovata, basi cordata, apice longe acuminata, margine pube conferta brevi ciliolata, nervis utrinque puberulis, interdum subtus glabris. inflorescentiæ parum ramosæ Jaxissimæ, terminales et axillares folio breviores, axibus glabris vel puberulis gracilibus patulis. Calyx obconicus glaber, 1 = centim. longus, membranaceus, superne subscario- RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. . 985 sus, et rimis plerumque 2 longitudinalibus laceratus, ideo bila- biatus, labiis apice puberulis. Corolla alba, 4-5 + centim. longa, arcte infandibuliformis ; tubo intra et paululum supra calycem eylindrico, ea parte intus pilis capitatis brevissimis discrete con- sperso, duobus autem parlibus superioribus sensim ampliato, anguste obconico, intus glabro; lobis obovatis. Stamina 1 + centim. a basi corollæ inserta , sterile 2 millim. longum, apice truncatum et pilis aliquot longis barbulatum, paulo infra alia ena- tum ; fertilium filamenta glabra arcuata, antheræ loculis linearibus secundum rimam longe barbatis. Ovarium cylindrieum breve, pilis brevibus erectis densissime vestitum. Ovula in utroque loculo h-seriata. Stylus adpresse pubescens, superne tamen glabrescens. Stigma late ellipticum, glabrescens vel omnino glabratum, sub- acutum. Fructus ignotus (v. $.). Habitat in Brasilia meridionali. Exs. In sylvis cæduis ad Formigas vicum provincie M. Geraes. D' Martius. Iter Brasil. Jul. 4818. Typ.! (herb. reg. monac.). — Ad Caldas in prov. Minas Geraes Brasil. Regnell. I, 44 (herb. Acad. sc. Stockholm). — Prés de la ville de Sabara, sur les bords du Rio das Velhas, Minas Geraes, 16 mars 1862. Zad. Netto. « Bignoniacée à fleurs blanches, 7 métres de haut. Plante médicinale (herb. Lad. Netto). — Serra dos Orgaos Brasiliæ. Comm. Zuschnath. May 183^. « Bignonia la- sianthera Mart. » (herb. Martii) — Organ mountains, Gardner, n. 5824 bis (herb. J. Miers). — Organ mountains, prov. Rio de Janeiro, J. Miers, Feb. 4837, 4 Feb. 1838 (herb. J. Miers, n°° 3457 et 4069, sub. L. errabunda). — Novo Friburgo, province de Rio de Janeiro. Claussen. Nov. 1842. n. 178 (herb. Mus. par. et Lesser). — Rio de Janeiro. Langsdorff, 4821 (herb. Richard. nunc Francavill.). — Rio de Janeiro, communic. A. Glaziou 1867, sub n. 1083 (herb. Mart.). — Prope Cam- pinas, prov. Santi Pauli, mense Martio florens 1867, n. 34. J. Correa de Méllo (herb. Bur.). 7. LUNDIA NITIDULA DC., Prodr., IX, 181, n. 6. ; Bienonia (AnsocvDiA) NITIDULA SEU ACUTIFLORA Mart., ms., in herb. reg. monac. L. glabra, foliolis ellipticis, basi obtusis, apice breviter acumi- 286 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS *ET LUNDIA. natis ; axibus inflorescentiæ gracilibus ; calyce plerumque trans- verse rupto, dein obconico ; corolla longe infundibuliformi. Glabra. Rami teretes striati. Folia (in speciminibus siccis ru- bescentia) alia 3-foliolata, alia 2- foliolata cum cirrho simplici sæpe caduco. Petioli 2-2 + centim. longi petiolulique 1-1 2 centim. longi sulcati. Foliola 4-14 centim. longa, 1 5-6 centim. lata, elliptica, basi obtusa, apice acuminata, penninervia nervulis re- ticulatis, utrinque glabra nervorum axillis tamen subtus barbatis inferioribusque cucullatis, superne nitidula, adulta subcoriacea. Inflorescentiæ terminales et axillares folium circiter æquantes, sepius laxæ 4-7-floræ, rarissime 20-floræ, axibus gracilibus nigris patulis vel divaricatis. Bracteæ minutissimæ filiformes caducæ. Alabastrum calyce clauso ellipticum acuminatum. Flos circa h + centim. longus. Calyx scariosus fulvus nitidulus glaber, de- hiscentia transverse ruptus et postea obconicus, tune 6-9 millim. longus, duplo fere longior quam latior. Corolla longe infundibu- liformis, tubo inferne cylindrico, duobus tamen superioribus par- tibus dilatato campanulato, facie interiore glabro interdum tamen parte cylindrica piloso ; lobis subinæqualibus, late obovatis, acu- tis vel subacuminatis, Stamina 6-10 millim. a basi corollæ in- serta ; fertilium filamenta arcuata, basi incurva, dimidia inferiore parte pilosiuscula vel omnino glabra; sterile breve filiforme gla- brum, apice plus minus dilatato et interdum barbato. Ovarium ovato-subeylindricum, pilis rectis ascendentibus ad basin paulo longioribus dense hirtum. Ovula in utroque loculo 4-seriata. Stylus vel tota longitudine, vel basi tantum, pubescens. Stigma rhomboidale, angulis lateralibus obtusis, superiore acuto vel ob- tuso, lamellis dorso pubescentibus. Fructus 37 centim. longus, 12 millim. latus, siliquæformis, complanatus, glaber, fusco-ni- grescens, basi obtusus, apice longe acuminatus. Valvæ margini- bus crassioribus obtusis dorsoque nervo medio angusto prominenti pereurso. Septum fulvescens cicatricibus linearibus signumque gallice dictum accolade haud male referentes. Semina membra- RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 287 nacea, 9-10 millim. longa, 3 centim. lata; corpore 2 centim. lato, fulvo-rubescenti, cum ala tenuissima fulvescenti pellucida obtusa a latere continuo. Embryo 5-6 millim. longus, 8-9 millim. latus (v. s.) Habitat in Brasilia austro-orientali. Exs. Bahia, mattos. Guillot. Janvier (herb. Mus. par.). — Province de Minas Geraes. Voyage d'Aug. de Saint-Hilaire de 1816 à 1821. Cat. Bi, n. 596. « Liane. Calyx..... subscariosus fulvus. Corolle d'un jaune rougeàtre au tube (à peu près de la couleur d'une peau tachée) et d'un rouge terne au limbe..... Ovaire sous-prismatique, visqueux, oblong, égal dans toute sa longueur... Bois vierges à Itapira »; id. Cat. Br, n. 969. V. do Principe (herb. Mus. par.). — Minas Geraes, Lagoa Santa. Febr. (herb. Lessert), Aug. April (herb. Mart.) 1840, Claussen, n. 58h. — Minas Geraes, Claussen, 1843, n. 137. « Fl. blanches et rouges. Bois n. 50 » (herb. Mus. par. et Lessert). — Minas Geraes, Claussen, 1852-53, n. 138 (herb. J. Miers). — Prov. Sebastianop. in sylv. primævisin serra do Mar. retro S. Cruz. Dbri 1817, « Flores violaceo-purpurei », typ. ! et in sylv. Capoés Serro Frio. Jun. 1818. «Scandit. Flores lilacini. Antheræ longe albo-barbate. » Martius (herb. reg. monac.) — Rio Janeiro, 1814-15, Sellow. « Bignonia Chica M. B. K. var. brunnea » (herb. reg. berol.). — Prov. de San Paolo. Herb. Imp. du Brésil, n. 350. 1833. Gaudichaud. Échant. en fruit (herb. Mus. par.) — Brasilia, Pohl, n. 1242. Communic. Mus. Ces. Vindob. 1839 (herb. reg. monac. et Mart.). Oss. Les voyageurs qui ont eu l'oecasion de cueillir cette espéce, ne sont pas complétement d'accord au sujet de la couleur de la corolle : « Flores lilacini » Martius ms. in hb. monac.; « Flores violaceo-pur- purei » id., méme herbier, échantillons de la Serra do Mar. ; « Fleurs blanches et rouges » Claussen ; « corolle d'un jaune rougeátre au tube (à peu prés de la couleur d'une peau tachée) et d'un rouge terne au limbe » Aug. Saint-Hil., échantillons d'Itapira ; « corolla venosa rubra » id. , échantillons de V. do Principe. 8. LUNDIA OBLIQUA Sonder, Plantæ Regnellianæ, in Linnæa XXII, 1849, 561. | Lunna rusrcunva Miers, Report on the plants coll. by M. Weir, in Proceed, of the Roy. Hort. Soc., IH, 1863, 196, n. 17. 988 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. L. undique pubescens ; foliolis ellipticis vel obovalibus, basi obtusis rarius cordatis, apice acutis vel brevissime acuminatis ; inflorescentiis paucifloris axibus gracilibus ; alabastro elliptico ; calyce transverse plerumque rupto, dein obconico ; corolla longe infundibuliformi. Arbuseula scandens parum procera, ramosa. Rami tenues ru- fescentes, adulti glabri, juniores cum petiolis petiolulis foliolis et calycibus pubescentes, fructiferi penduli; glandulæ sub nodis paucæ vel nulle. Folia alia 3-foliolata, alia bifoliolata cum cirrho simplici sæpe caduco. Petiolus semicylindricus 1-3 centim. lon- gus. Petiolulus medius 2 centim. longus, petiolulique laterales, in foliis 3-foliolatis 5-8 millim., in bifoliolatis 40-42 millim. longi, superne sulcati et magis pubescentes. Foliolum medium obovale, lateralia elliptica et basi obliqua, omnia apice acuta vel brevissime acuminata acumine apiculato, basi obtusa vel sub- cordata, rarius cordata, 5-9 centim. longa, 2 + - h centim. lata, supra nitidula, infra pallidiora et sub lente punctulata, utrinque pubescentia, pilis faciei inferioris frequentioribus et longioribus, superioris accumbentibus, basi 3-5-nervia, ceterum penninervia nervis rufis utrinque prominulis, ultimis reticulatis ; axillæ ner- vorum majorum ssepe cueullatze. Inflorescentiæ laxæ paucifloræ, terminales nempe corymbiformes vel paniculiformes 5-20-floræ et axillares subumbelliformes 5-7-floræ folio breviores, pedunculo petiolum superante. Bracteæ subulatæ ; inferiores sepe foliaceæ, imo in folias mutatæ. Alabastrum ellipticum. Flos 5-6 centim. longus. Calyx basi atrorufus, apice subscariosus pallidior, dehis- - centia transverse ruptus, nonnunquam absque norma laceratus et spathæformis, obconicus, 4 centim, longus. Corolla elongato- infundibuliformis, extus pallide rosea, intus atro-roseo-purpurea, tubo facie exteriore velutino, interiore pilis glandulosis ad basin consperso et circa staminum insertionem pubescenti, cæterum glabro ; lobis erectis vel subpatentibus, oblongis, obtusis, utrinque velutinis, Stamina 18-20 millim. a basi corollæ inserta ; sterile RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA, 289 1^5 millim. longum, apice barbulatum ; fertilium filamenta ar- cuata glabra, antheræ lobis linearibus obtusis vel subacutis, se- eundum rimam hirto-barbatis. Ovarium ovoideum pilis erectis rigidis dense indutum. Ovula in utroque loculo 4-seriata. Stylus longissimus stigmaque lamellis obtuse rhomboidalibus pilis ap- pressis brevissimis puberula. Fructus (immaturus) siliquæformis, 17-25 centim. longus, 8 millim. latus, tam breviter, tum longe acuminatus, fusco-nigrescens, velutinus, valvis tenuibus planis nervo dorsali angusto percursis. Septum fulvo-rubescens. Semina eorpore fulvo-rubescenti ala translucenti fere incolore cincto a latere seminis modice producta et obtusissima (v. s.) Habitat in Brasilia australi. Exs. Ad Caldas in prov. Minas Geraes, Regnell, I; 192, typ. ! (herb. Acad. Sc. Stockholm). — Minas Geraes, Aug.-April., coll. 4840, n. 585, Claussen (herb. Mart. et J. Miers). — Campinas, prov. Sancti Pauli Bra- ' siliæ australis, n. 9. J. Correa de Mello (herb. Bur.). — Communic. Raben, e Brasilia, n. 488, 494 (herb. Marti). — In Brasilia, Se/Jow. « Bignonia Chica H.B.K. var. pubescens » (herb. reg. berol.). 9. LUNDIA CORDATA DC. , Prodr., IX, (1845), 180, n. 2. Lunna pugescens DC., l. c., n. 3. Lunnis acuminata Decaisne, Revue horticole, 4° sér., II (1858), 221, cum tab. BicNoNiA MULTIFLORA Salzm.; DC., l. c., IX, 160, n. 98. Tecoma? LasravTHERA. Mart., ms., in herb. reg. monac. ALsocybIA LAsiaNTHERA Mart., ms., in suopt. herb. L. glabra vel pubescens ; foliolis ovatis vel late ellipticis, basi cordatis, apice aeuminatis ; axibus inflorescentiæ principalibus validis; alabastro elliptico ; calyce transverse plerumque rupto, dein subeylindrico; corolla incurva fere tubulosa. Haud alte scandens ; ramis, foliis, calycibus vel glabris vel plus minus pubescentibus. Rami striati, subteretes, lenticellis promi- 19 viri. (18 mai 1868.) 290 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. nentibus rugosi, ad nodos compressi et glandulis minimis nume- rosis notati. Folia alia 3-foliolata, alia bifoliolata cirrhosa, eirrhis simplicibus vel apice trilidis. Petiolus subleres 2-4 centim. lon- gus. Petioluli supra sulcati 4-8 $ centim. longi. Foliola siccatione fusco-rubescentia, 5 + 414 centim. longa, 2 £ 9 centim. lata, ovata vel subelliptica, apice acuminata, acumine obtuso, basi cordata et sub-5-nervia, nervis nempe secundaris inferioribus congestis, cæterum penninervia, nervis seeundariis aliis distantibus, axillis majorum subtus cucullatis et plerumque barbatis ; nervis tertiariis transversis, ultimis reticulatis. Foliola lateralia plus minus inæ- quilatera. Inflorescentiæ terminales et axillares folium æquantes vel superantes, multiflorze, corymbiformes vel umbelliformes, axibus principalibus validis, secundariis sæpe et ultimis gracilibus semper in umbellas congestis. Bracteæ subulalæ minimæ. Calyx |. fusco-rubens, fere scariosus, 6-10 millim. longus, subeylin- dricus, transverse truncatus vel nonnunquam ineondite ruptas. Corolla roseo-purpurea intus colora saturariore, 5 centim. longa ; tubus areuatus parte convexa antica, longe cylindricus, paulum tamen superne dilatatus et sic anguste infundibuliformis, facie interiore infra staminum basin pilis capitatis quam brevissimis consperso ; lobi obovales obtusi subæquales. Stamina medio tubo adnata ; sterile dimidiam vel tertiam fertilium partem æquans, apice incrassatum et barbatum, paululum infra alia insertum ; fertilium filamenta subrecta glabra, antheræ loculis lineari-ellip- ticis, pilis rubentibus longis secundum rimam hirsutis. Ovarium breve, late elliptieum, pilis rectis rigidis erectis dense indutum. Ovula in utroque loculo 4-seriata. Stylus longissimus gracilis pu- berulus. Stigma lamellis subrhomboidalibus obtusis, basi connatis, dorso puberulis. Fructus ignotus (v. v. c. et s.) Habitat in Brasilia. Exs. Pernambuco, 1842 (herb. Mart.) — Bahia, Blanchet, deuxième envoi, 1832, n. 266 (herb. Mus. par.) ; id. troisième envoi, 1833, n. 1543 (herb. Lessert., Candoll. et Mart.); id. troisième envoi, 1833, n. 4610, typ.! (herb. Zessert.). — Bahia, in sylvis « Bignonia multiflora typ. ! RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 291 Salzmann (herb. Lessert. et Francavill.). — Minas Geraes, Claussen, premier envoi, n. 61 (herb. Mus. par.) et h. 62 « Nouvelle-Fribourg » (herb. Mus. par. et Lessert.). — Brasilia, Claussen, n. 97 (herb. reg. berol.). — Rio-de-Janeiro, Gaudichaud, 1831-33, n. 561 « Lundia pu- bescens DC. » Aug. Pyr. DC. ms. Typ.! (herb. Mus. par. et Zessert.).— Environs de Rio-de-Janeiro, Weddell, août 1843, n. 507. « Plante grim- pante. Fleurs d'un rose foncé trés-brillant. Haies, buissons, bords des bois, sur le mont Babylone. » (Herb. Mus. par. et Candoll.). — Rio-de- Janeiro, 30 mai 1864, Lad. Netto. « Bignoniacée à fleurs rouges plus foncées intérieurement, récoltée dans les sables de Saint-Bento, en face de Rio-de-Janeiro, de l'autre côté dela baie. Les fleurs sont d'une beauté remarquable; mais comme la plante n'a pas de longues tiges, on préfère cultiver les autres espèces aptes à grimper le long des haies, » (Herb. Netto.) — In prov. Sebastianopol. prope Mandiocca, Julio 1817, et in prov. Sebastianopol. in M. Serra dos Orgaos, D' Martius, Mer brasiliense. « Scandit. Flores roseo-purpurei. Tecoma? lasianthera » Mart. ms. Typ. ! (herb. reg. monac.). — « A/socydia lasianthera var. flor. gracilibus » Mart. ms. Typ. ! (herb. Mart.). — Maynas alto, Pop: pig, n. 2008 « Bignonia inequilatera Poepp. » (herb. Mus. par.). — Bra- silia, Widgren, n. 1429 (herb. Mart.). — Brésil « Lundia intermedia DC. » Aug. Pyr. DC. ms. (herb. Mus. par.). — Brasilia, Sellow « Bi- gnonia tubiflora Kl. » Kl; ms. (herb. reg. berol.). Espèce douteuse. 10. LUNDIA GLABRA DC., Prodr., IX, 180, n. 1. « L. glabra, ramis foliis paniculisque glaberrimis, axillis fo- liorum subtus distincte barbatis. — In Brasilià. Petioli semipollic. Petioluli 4 lin. longi. Foliola 3 poll. longa, 2 poll. lata. Cor. 2 poll. longa, extus intusque parce velutina: (v. $. comm. a cl. Lund.) » Cette espéce m'est connue seulement par la courte diagnose du Prodromus, que je viens de reproduire. Il est bien probable qu'elle est identique avec quelqu'une des espèces glabres décrites ci-dessus. Peut-être est-ce une forme du L. nitidula ? 259 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. Espèce exclue. Luna Cuica Seem., Bot. of the Voy. of H. M. S. Herald, Flora of the isthmus of Panama, p. 180. Bignonia Chica Humb. et Bonpl., Plant. æquinox., I, 107, tab. 34. Je ne puis, comme l'a fait M. Seemann (l. c.), ranger le Bi- gnonia Chica Humb. et Bonpl. dans le genre Lundia. La des- cription et les figures données dans les Plante æquinoæiales, et citées par M. Seemann lui-méme, se rapportent sans aucun doute à un Arrabidea. Cet Arrabidæa, à en juger par les rameaux feuillés bien authentiques rapportés de la Nouvelle-Grenade par MM. Goudot, Triana (herb. Mus. par.) et Boussingault (herb. Berlin), est méme très-voisin des A. thyrsoidea et rosea DC. ; mais je n'ai vu de véritables fleurs de l’Arrabidæa Chica dans aucun des nombreux herbiers que j'ai examinés, et il se pourrait fort bien qu'il n'en existàt point maintenant en Europe. La plan- che des Plante æquinoæiales représentant le Bignonia Chica a été exécutée d’après un échantillon de l’herbier particulier de Bonpland, herbier qu'il a dù emporter avec lui lors de son der- nier départ pour l'Amérique, et qui, suivant toute apparence, est aujourd'hui détruit. Les plantes recueillies et étiquelées par Bon- pland, qui forment au Muséum de Paris une collection spéciale, et celles qui se trouvent dans la colleetion Willdenow appartenant à l'herbier royal de Berlin, ne sont que des fragments extraits par lui de ses doubles et souvent dans un grand état de confusion. Ainsi, les débris des plantes qui se trouvent dans l'herbier de Willdenow, avec le nom de Bignonia Chica écrit de la main de Bonpland, ne présentent pas la moindre trace de cette espèce; ils se composent d'un rameau avec deux folioles de l'Arrabidea thyrsoidea DC., d'un fragment de corolle portant une étamine trés-courteet glabre, que j'attribue au Spathodea laurifolia H. B. K. ou au Spathodea orinocensis H. B. K. (genre Phryganocydia), et d'un certain nombre de fleurs de Lundia umbrosa. RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA. 293 Il y a encore dans l'herbier de Berlin d'autres plantes désignées par erreur sous le nom de Bignonia Chica : les échantillons ainsi étiquetés par Chamisso, de méme que ceux provenant de l'her- bier de Kunth et dénommés par lui Bignonia Chica var. brunnea, appartiennent au Lundia nitidula DC. ; sur une dernière feuille enfin, j'ai reconnu, confondus sous le nom de Bignonia Chica H. B. K. var. pubescens, un rameau du Lundia obliqua Sond. et un autre du Bignonia triplinervia DC. D'un autre cóté, dans l'herbier royal de Munich et dans le IX* volume du Prodromus, p. 185, n. 15, de vrais échantillons du Bignonia Chica, du rio Negro, sont rapportés à l'Arrabidea rosea. Il a done régné jusqu'ici, dans les herbiers et dans les livres, la plus grande confusion au sujet du Bignonia ou Lundia Chica, qui me parait, comme je l'ai dit plus haut, devoir prendre le nom d'Arrabidea Chica. - EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE VI. Lonpra vwsRosA Bur. — BienonrA vwbnosa H, B, K. (D'aprés des échantillons du Muséura d'histoire naturelle, recueillis par Auguste de Saint-Hilaire.) Fic, 4. Bouton montrant que le calice s'ouvre par une rupture transversale. Fic, 2. Fleur épanouie : /p, lévre postérieure de la corolle. Fic.-3. Coupe longitudinale et antéro-postérieure de la fleur : /p, un des deux lobes formant la lévre postérieure de la corolle. Fic. 4. Corolle fendue antérieurement et étalée : la, la, les deux moitiés du lobe antérieur. Fic. 5. Anthère vue de face : l, l, loges hérissées de longs poils à l'extérieur, Fic, 6. Anthére vue de dos : en, connectif; 1, 1, loges. Fic, 7. Étamine stérile. Fic, 8. Ovaire couvert de poils roides, dressés. Il n'y a pas de disque à la base. Fic. 9. Partie supérieure du style et stigmate. Fic. 40. Ovaire déchiré sur le dos d'un carpelle, pour montrer que les ovules 0, 0, sont disposés sur quatre rangs dans chaque loge. Fic, 41. Ovule : ^, hile; m, micropyle. 294 RÉVISION DES GENRES TYNANTHUS ET LUNDIA, Fic. 12. Diagramme. : Fic. 43, Fruit fermé, Chaque valve porte une carène sur son milieu et un bour- relet épais sur chaque bord. Ces détails sont plus distincts sur la figure suivante. Fic. 14. Fruit ouvert : on a figuré seulement l'extrémité supérieure et l'extré- mité inférieure : v, v, valves; fl, fl, les deux filaments latéraux; gr, gr, graines irréguliérement imbriquées et recouvrant entièrement la cloison. Fic, A5, Graine vue du côté du hile : cs, corps de la graine ; a, aile transpa- rente, mais d'une couleur enfumée; h, hile linéaire. MÉMOIRE SUR L LA FAMILLE DES ANONACÉES (CONTINUÉ DE LA PAGE 184.) IT La forme de la corolle et le mode d'agencement des pièces qui la constituent, sont-ils des caractères constants dans un genre donné? Peuvent-ils différencier d’une manière constante deux groupes secondaires ou tribus de la famille des Anonacées ? La manière dont les pétales sont disposés dans le bouton est-elle constamment la même dans un genre donné ? Telles sont les ques- tions que nous devous actuellement poser. Nous allons voir que l'analyse directe nous contraint de faire à ces questions une ré- ponse négative, Nous aurons à en conclure que, s'il est impossi- ble de ne pas accorder à ces caractères une valeur énorme dans la classification, et de ne pas les considérer comme d'un emploi très-commode, sous le rapport empyrique, on ne saurait non plus leur reconnaître une valeur absolue, et qu'on ne peut fonder sur leur emploi qu'un classement artificiel. Laissons iei parler les faits. Le genre Anona est reconnu par tous les auteurs comme un genre extrêmement naturel. La constitution générale de son fruit, qui ne se retrouve que dans les genres Rollinia et Duguetia, suffit toujours à le séparer des genres qu'on a placés dans la méme tribu, et tout à côté de lui, savoir les Xylopia et les Melodorum. Or, rien n'est plus variable que la forme de sa corolle, l'épaisseur et le mode d'agencement des différentes pièces qui la constituent. Il est facile de démontrer qu'il y a, parmi les Anona, des corolles ^ 296 MÉMOIRE qui sont exactement celles de certains Xylopia, Melodorum, Unona, Trigyneia, Bocagea, Uvaria, ete., c'est-à-dire de genres très-divers qui ont été placés dans des fractions très-différentes de la même famille. Ainsi la corolle est souvent globuleuse dans le bouton, et à peu prés aussi large que longue, dans un certain nombre d'Anona américains. Le sommet du bouton y est plus ou moins obtus, quelquefois tout à fait arrondi et déprimé, et les angles qui répon- dent aux bords des pétales sont plus ou moins marqués ; mais la forme générale est toujours celle qu'on observe dans plusieurs - Melodorum du groupe des Kentia (Mitrella), ou dans la plupart des Trigyneia. Tels sont les A. Pisonis Mart., coriacea MaRr., grandifolia A. S. H., sericea Dun., cornifolia A. S. H., echinata Dux., et les nombreuses formes qui relient entre eux les À. sene- galensis et glauca, de l'Afrique tropicale. Les pétales extérieurs sont plus ou moins épais, surtout vers le sommet, dans les diffé- rentes espèces que nous venons de citer, tandis qu'ils sont relati- vement trés-minees et membraneux suivant toute leur hauteur, dans TA. palustris L., auquel nous pensons qu'il faut joindre spécifiquement les A. uliginosa L., Pisonis Mart., australis A. S. H., et A. chrysocarpa du Flore Senegambiæ Tentamen (6). Toutefois on pourrait toujours admettre que, dans toutes ces espèces, quand méme il y aurait une certaine différence d'épais- seur entre la base et le sommet des pétales extérieurs, jamais on n'observerait cette disproportion qui demeure si accentuée dans quelques Xylopia et dans quelques Melodorum du groupe Pyra- midanthe de M. Miquel ; car, dans ces derniers, les pétales sont pleins et prismatiques dans leur portion supérieure ; ils se touchent à ce niveau, non par un simple bord, mais par les deux faces trés- élargies d'un angle diédre égal au tiers de quatre angles droits. Eh bien! cette particularité s'observe dans quelques Anona qu'on ne peut séparer du genre sous aucun prétexte, dans notre A. Lieb- manniana (V), par exemple, qui a tout à fait la corolle d'un Xylo- (4) Adansonia, VIII, 266, n. ^. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. . 297 pia æthiopica ; et, d'autre part, il y a des Melodorum et des Tri- gyneia, qu'on peut appeler typiques, et dont les pétales ont dans toute leur étendue sensiblement la méme épaisseur. Leurs deux surfaces y sont partout paralléles l'une à l'auire. D'ailleurs, c'est probablement parce que plusieurs Anona ont exactement la co- rolle et le bouton en pyramide allongée de la plupart des Xylopia, que les deux genres ont été placés par MM. Bentham et Hooker, dans la même tribu des Xylopieæ ; sinon la forme du réceptacle et la constitution du fruit auraient pu faire écarter les deux genres l'un de l'autre. L'A. quinduensis H.B.K. a tout à fait le bouton pointu du X. acutiflora. L'A. cherimolioides Pt. et Tri, a la corolle de certains Melodorum et Xylopia. Il en est de méme de l'A. hematantha Mio. (Rollinia exsucca Srkvp.) ; et les À. reticu- lata, Cherimolia et squamosa peuvent étre cités comme présentant dans leur périanthe des formes intermédiaires. D'autre part, l'A. tenuiflora Marr. (herb. !) ou fagifolia Porr. (herb.!) présente une disposition complétement inverse; ses pétales sont tellement obtus, à la façon de ceux des T'rigyneia, et plus encore, et son bouton est tellement déprimé, qu'il est certainement plus large que haut. Et cependant on n'a pas retiré ces plantes du genre Anona. On n'en éloignera pas davantage l'A. muricata, qui a les pétales extérieurs parfaitement valvaires, mais dont la corolle in- térieure est formée de piéces amincies sur les bords et trés-nette- ment imbriquées. Si l'on invoquait toujours en premiére ligne, pour partager les Anonacées en tribus, la préfloraison des pétales, l'observateur qui ne eonnaitrait point les autres espèces du genre Anona irait chercher la place de l'A. muricata parmi les quel- ques Uvariées dont la corolle intérieure est seule imbriquée, plutôt que dans le genre auquel le rattache tout le reste de son organi- salion. C'est alors qu'on a reconnu ces difficultés dans la pratique, que l'on comprend combien peu le caractère absolu et la subordination peuvent être acceptés dans la classification des êtres organisés. C’est alors aussi qu’on est pénétré de reconnaissance pour les la- 298 MÉMOIRE borieux savants qui renouvellent sans cesse leurs efforts, afin d'arriver à grouper le mieux possible les types qui constituent une famille aussi difficile à étudier et à approfondir que celle-ci. Nous faisons ici allusion principalement aux travaux de M. de Mar- tius, et à ceux de MM. Bentham et Hooker sur les Anonacées ; et cette déclaration suffit à prouver quele soupcon de malveillance ne saurait atteindre nos critiques. On démontrera par quelques exemples ces obstacles que l'ob- servateur rencontre dans la pratique, dans tous les cas oü les différences admises entre deux groupes jusqu'ici parfaitement tranchés viennent s'atténuer et s'éteindre graduellement au voi- sinage des limites qui les séparent. Ces limites avaient paru in- franehissables, alors qu'on ne connaissait que les tétes de groupes, les points culminants de ces deux divisions territoriales profondes, séparées par une vallée profonde qui semblait ne pouvoir jamais être franchie. Aujourd'hui, la vallée est comblée ; les deux grou- pes se rejoignent et se confondent. Si la classification est natu- relle, si elle prétend à la logique absolue de la Méthode, si elle veut étre l'expression fidéle de celle-ci, elle ne pourra pas les maintenir séparés; elle nous ménerait tôt ou tard à l'amorphe, comme disait Gœthe. Avouons qu'au point de vue pratique, la classification ne peut actuellement être utile que si elle est plus ou moins artificielle. Un premier exemple peut être tiré du genre Cymbopetalum. Que le C. brasiliense Bern. soit nettement distinct du genre Uvaria auquel Vellozo l'avait rapporté, et de tous les Unona, il n'y a là rien de contestable, quand on voit l'énorme développe- ment de ses pétales intérieurs, dilatés vers le sommet en de lar- ges cuillerons coriaces, et longuement atténués à leur base en ces - sortes d'onglets qui caractérisent si bien une Mitréphorée. Mais, en analysant successivement nn grand nombre d'Anonacées de l'Amérique tropicale, qu'on ne peut pas rapporter à un autre genre que celui dont l'Uvaria brasiliensis VetLoz. est le type, l'Unona penduliflora Doux., VU. viridiflora Sptire, et l'U. obtust- SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 299 [lora DC. (1), on voit les caractères de la eorolle s'amoindrir de l'une à l'autre de ces plantes, d'une facon si insensible et si bien gra- duce, que l'on comprend trés-bien que les auteurs qui les ont étu- diées au commencement de ce siècle n'aient pas pu les placer ailleursque dans le genre Unona dont elles ne différent quelquefois par aucun caractère essentiel. Tels que les a vus Dunal, dans son U. penduliflora, les pétales intérieurs, moins longs qu'ils ne de- viennent à un áge plus avancé, et presque sessiles encore, tandis que leur onglet peut ultérieurement s'étirer et s'effiler bien davan- tage, ne rappellent pas tout d'abord la corolle mitréphorée du C. bra- siliense. Dans l'U, obtusiflora DC., la corolle intérieure ne possé- dera à aucun âge ces longs et étroits onglets. Ses folioles sont presque sessiles, et il faut regarder avec attention tout prés de leur base, pour y voir un rétrécissement qui existe dans quelques vrais Unona, et qui n'est qu'une première ébauche du grand on- glet du C. brasiliense. Et cependant, tout le reste est semblable dans les deux espèces : le port et le feuillage, la singulière situa- tion du pédoncule floral, le réceptacle et l'androcée, le calice et la corolle extérieure, et ces baies singuliéres qui se rétrécissent entre les graines, comme celles de plusieurs Xylopia, et qui s'ouvrent plus ou moins largement à l’âge adulte (sub pressione aperia), Un second exemple peut étre tiré d'une plante africaine peu connue, à ce qu'il semble, et que nous n'avons observée jusqu'ici que dans les collections de Bernier. Nous la placons dans le genre Monodora, sous le nom de M. madagascariensis (2), quoique ses (4) L'U. fuscata DC. , Syst., E, 488, est probablement dans le méme cas. (2) MONODORA MADAGASCARIENSIS, spec. nov.— Frutex scandens (teste Bernier); ramis gracilibus teretibus ; eortice fuscato ruguloso striatove lenticellis crebris albidis prominulis notato. Folia breviter (2-7 cent.) petiolata, oblongo-lanceolata {ad 43 cent. longa, / + cent, lata), basi breviter cuneata in petiolum complanatum (in sicco iigreicentint] attenuata, ad apicem paulo latiora, mox abrupte acuminata ; summo apice obtusiuseulo ; integerrima coriacea glaberrima penninervia reticulata ; costa venisque utrinque (in sicco) prominulis, supra lucida lævia, subtus paulo pallidiora opaca. Flores (pro genere parvi, teste Bernier albi) sub gemma gracili foliifera axillares ; pedunculo gracili glabro petiolo 2, 3-plo longiore (fere 4 centi- 300 MÉMOIRE caractères soient assez tranchés pour qu'on puisse hésiter à en faire le type d’un genre nouveau. Toutefois on renonce à prendre cette détermination, quand on compare le M. brevipes BsNru., et au M. Myristica Dun., et à l'espèce de Madagascar. Cette der- niére, qui est grimpante, a les feuilles du M. brevipes, avec des dimensions un peu moindres, et ses fleurs sont axillaires. Comme cependant on voit encore, immédiatement au-dessus du pédon- cule floral, un rameau foliifére gréle, également situé dans l'ais- selle de la feuille, on peut supposer que la fleur correspond à la base de ce jeune rameau ; situation qu'elle occupe réellement, prés dela base d'un rameau bien plus développé, dans les M. Myristica et tenuifolia. Dans cette derniére espéce, on se rend facilement compte de l'agencement de l'inflorescence. La fleur est placée latéralement sur un jeune rameau de l'année, seule à son niveau, et bien au-dessous de la premiére des feuilles que porte ce rameau ; aprés quoi les feuilles se continuent dans la portion supérieure de la jeune branche. Quand l'axe pédoneulaire s’est accru et fort épaissi pour supporter le fruit, c'est souvent le rameau florifére qui, déjeté et relativement peu volumineux, à l'air d’être inséré sur le côté du pédoncule (4). Quant aux espèces de Monodora qui croissent dans l’ouest de l'Afrique tropicale, elles ont été décrites par M. Bentham. Mais il me semble que le M. grandiflora de cet auteur n’est pas spéci- x melrali). Calyx brevis 3-fidus; lobis obtusis glabris. Corolla exserta gamopetala campanulata crassiuscula glaberrima ; tubo cylindrico ; lobis ovato-acutis 6 æqua- libus subuniseriatis valvatis, Stamina ce; loculis extrorsis linearibus parallele lon- gitudinalibus rimosis; connectivo supra antheram obtuse depresseque dilatato. Ovarium conicum glabrum uniloculare ; placentis co parietalibus oc-ovulatis ; stylo crasse capitato peltato ovario latiore, basi annulo prominulo orbiculari cincto. Fructus ignotus, — Crescit in Malacassia septentrionali, ad Diego-Suares, sec. rip. amnis Anpanhi, ubi legit Bernier (coll. 9, n. 131). (4) Nous avons observé dans les collections d'Heudelot (n. 872) le fruit de cette espèce, probablement mûr ; il est sphérique, avec un apicule très-peu saillant, et large seulement de 3 centimètres. Il est d'ailleurs trés-analogue à celui du M. My- ristica. Heudelot dit que cette espèce, qui croit à Karkaudy, dans les lieux om- bragés, est un arbuste haut de 3 mètres, avec des tiges gréles, et que son fruit márit en avril. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 301 fiquement distinct du M. Myristica. Le genre se trouve par là réduit d'une espéce. D'autre part, il s'enrichit de l'espéce grim- pante de Madagascar que nous venons de décrire. I ne nous pa- rait pas impossible que celle-ci se rapporte à Hexalobus mada- gascariensis de M. A. de Candolle, dont le gynécée n'a pas été décrit, ou que cette dernière plante, que nous n'avons pas vue, soit un autre type spécifique du genre Monodora. Enfin, la cóte orientale d'Afrique possède encore une autre espèce du même genre, rapportée en 1864 de Zanzibar par M. A. Grandidier au- quel nous la dédions (1). Cette dernière, au lieu d'avoir le pé- rianthe eampanulé de notre M. madagascariensis, a la corolle extérieure ondulée du M. Myristica, avec des pétales intérieurs beaucoup plus courts, rétrécis à leur base et presque sagittés vers leur sommet. Mais elle se distingue facilement, au premier abord, de toutes les autres espéces du genre par l'apparence duveteuse de ses jeunes organes de végétation. i Dans un petit groupe tout aussi naturel que celui des Mono- dora, celui des Asimina de l'Amérique du Nord, la corolle ne se présente pas avec moins de variations dans sa configuration gé- nérale et dans le rapport de taille entre les pièces de ses deux ver- ticilles. Ainsi, il y aun Asimina dont la corolle est tout à fait (1) MONODORA GRANDIDIERI, spec. nov. — Rami lignosi teretes ; cortice fuscato striato lenticellis crebris albis notato. Folia (an novella?) brevissime (2-4 mill.) pe- tiolata obovato-oblonga (7 cent. longa, 3 cent. lata), basi inæquali-auriculata, apice obtusa, membranacea integerrima ciliolata penninervia ; costa nervisque, cum pe- tiolis et ramulis novellis, albido-puberulis tomentosisve, Flores in ramulis novellis laterales? pedunculo gracili tomento eodem sed densiore obsito. Calyx trimerus brevis ; lobis basi adnatis ovato-acutis puberulis. Petala exteriora calyce multo lon- giora inter se et cum petalis interioribus coalita elongato-loreformia undulata pa- tentia (4 + cent. longa). Petala interiora multo breviora (ad 1 cent.) longiuscule unguiculata repente in limbum subsagittatum acutiusculum intus dense pilosum conniventem dilatata. Stamina œ receptaculo subgloboso ordine spirali inserta conferta; connectivo apice dilatato-truncato. Germen globosum tomentosum ; ovulis parietalibus ce; stylo brevi mox capitato sphæroideo, — In ins. Zanzibar legit A. Grandidier (herb. , n. 28), anno 1864. Species quoad flores M. Myristicæ analoga; petalis verisimiliter purpurascentibus ea Xylopiæ undulate, qualia in Flor. owar. et ben. (L, t. XVI) depingi curavit olim Pal. de Beauvois, omnino forma et magnitudine referentibus. Folia adulta verisimiliter multo majora et crassiora. 302 | MÉMOIRE celle de la plupart des Monodora de V Afrique tropicale occiden- tale; c'est l4. grandiflora Dun. (Orchidocarpum grandiflorum Micas). Ses pétales extérieurs sont très-larges et surtout très- longs, étalés dans l'anthése ; tandis que les pétales intérieurs sont relativement trés-eourts, rapprochés les uns des autres par leur limbe, qui est triangulaire, presque sagitté, et trés-rétrécis au ni- veau de leur onglet qui est plus ou moins prononcé suivant l'àge de Ja fleur. Or, l'Aszmina dont nous nous occupons, ne pouvant être génériquement séparé des autres espèces de l'Amérique du Nord, se trouve placé, dans la classification de M. Bentham et Hooker, parmi les Unonées, tandis que les Monodora dont il vient d'étre question, sont rangés parmi les Mitréphorées. Quant aux Asimina pygmæa et parviflora, on peut dire qu'ils servent d'in- termédiaires, quant à la forme des pétales, entre l'espéce précé- dente et lA. triloba, l'espèce si fréquemment cultivée dans nos jardins ; car leurs pétales intérieurs, déjà plus semblables de forme aux extérieurs, moins courts; moins dilatés à un certain niveau, sont déjà plus analogues aux mêmes parties de la fleur dans l’4. triloba. En méme temps leur préfloraison devient quelque peu différente ; ear les limbes élargis des pétales inté- rieurs ne se touchent que par leurs bords dans l'A, grandiflora, et justifient ainsi ce que M. Asa Gray a dit de la préfloraison val- vaire des Asimina. Mais les bords des mêmes folioles peuvent se recouvrir plus ou moins dans le jeune bouton des deux autres espéces. La préfloraison tend alors à l'imbrication, et celle-ci arrive à être très-prononcée à un certain âge, dans les boutons de PA. triloba. Il n'est pas eontestable, en effet, et nous l'avons constaté un grand nombre de fois sur la plante fraiche, que quand on observe à une époque convenabile les boutons de cette plante, on y voit les pétales extérieurs tout aussi bien imbriqués que les intérieurs. Dans chacun des verticilles de la corolle, il y a une foliole recouverte par ses deux bords, une seconde qui est enve- loppante par les deux bords, une troisième qui est moitié recou- vrante et moitié recouverte. Si plus tard les six pétales, et d'abord "i SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 30 trois d'entre eux, les intérieurs, cessent de se recouvrir et méme de se toucher par les bords, cela ne saurait altérer le caractère de la préfloraison, qui disparait souvent, dans une fleur de n'importe quel groupe, à partir d'un certain moment. Et la fleur de l A . triloba est, à cet égard, semblable à celle du F'itzalania de M.F. Mueller (Fragm. phyt. Austral., VL, 4; IV, 38), qu'on a fait avec raison rentrer dans le genre Uvaria. Pour la méme raison, VA. triloba étant considéré comme le type le mieux connu, le plus parfaite- ment étudié du groupe Æsimina, il n'y a pas à hésiter, non-seu- lement à retirer les Asimina de la tribu des Unonées, mais encore à les réintégrer dans le genre Uvaria, comme il a déjà été fait, _en 4838, dans le Flora of North America de MM. Torrey et Asa Gray (A5). Ce que nous venons de dire des Asimina nous parait devoir être également appliqué aux Porcelia de Ruiz et Pavon, y com- pris le Sapranthus de M. Seemann (1). Ces plantes ne peuvent pas être placées dans un autre groupe générique que les Asimina. Dans le Sapranthus, les six pièces qui composent la eorolle sont à peu prés toutes égales entre elles, et forment un ensemble qui rappelle, avec de grandes dimensions, la configuration des pétales du Monodora madagascariensis; tandis que l'espèce de Porcelia type de Pavon a les deux eorolles plus inégales entre elles et aussi plus dissemblables. Toutes deux sont fortement imbriquées dans le bouton, surtout l'intérieure. Les fleurs sont quelquefois polygames, le gynécée avortant dans plusieurs d'entre elles. Mais d'ailleurs les organes sexuels, les baies polyspermes, les graines à peu prés complétement dépourvues d'arille (2), tous les carac- tères importants, en un mot, sont tellement ceux des Uvaria asiatiques, qu'il nous est impossible de conserver le genre Por- celia comme distinet. Tandis que les pétales intérieurs sont plus petits que les exté- (4) Journ. of Botany, IV, 369, t. LXIV. (2) Il n'y en a, nous le verrons, qu'un trés-faible rudiment, aussi bien dans le Porcelia type de Pavon que dans I' Asimina triloba. 304 | MÉMOIRE rieurs dans certains U varia de l'ancien continent, d'autres espéces les ont égaux et d'autres encore plus développés. Quand le fait est peu prononcé, il a passé à peu prés inapercu. Les descripteurs en ont tenu compte lorsqu'il l'était davantage ; et la simple lecture de leurs descriptions, en dehors de l'analyse des plantes qu'ils ont étudiées, peut induire les classificateurs en erreur. C'est ainsi que l’Anomianthus heterocarpus de Zollinger (4), dont il est dit : « petala 6, biseriatim valvata, ecteriora minora inler calycem et interiora transitantia ; interiora duplo majora, basi concaviuscula et subinfleza, superne dilatata, tenuiora », a pu être pour celte raison considéré par MM. Bentham et Hooker (Gen., 27, n. 26) comme une Mitréphorée. Cependant, sur un bouton de cette es- péce, que nous devons à l’obligeance de M. Reichenbach fils, nous avons pu constater que tous les pétales sont imbriqués, de méme que dans les Uvaria, dont la plante a d'ailleurs les carac- teres de végétation et les fruits ; que les pétales intérieurs sont en effet plus grands que les extérieurs, et que leurs bords s'amin- cissent et s'élargissent davantage là où ils se recouvrent forte- ment, tandis que leur base présente un certain degré de rétrécis- sement. Mais il n'y a rien là qui sépare nettement l'Anomianthus du genre Uvaria auquel Blume (2) l'avait déjà rapporté. On doit en dire autant des Marenteria de Dupetit-Thouars (3). Sans doute les pétales intérieurs n'y sont pas de la méme taille que les extérieurs, et ils peuvent étre quelque temps rapprochés du centre de la fleur, tandis que les piéces extérieures de la corolle sont déjà étalées. Mais quoique leur limbe soit moins épais, prin- cipalement sur les bords, et quoique leur base soit atténuée en un onglet assez allongé, les pétales intérieurs sont imbriqués dans le bouton, tout comme les extérieurs. Le réceptacle, les étamines, les carpelles peu nombreux (il n'y en a que trois ou quatre), et les fruits sont ceux des autres Uvaria. Le calice est gamosépale, (4) Linnea, XXIX, 324. (2) Flor. Jav., Anonac., 44, t. XVII. (3) Gen. nov, mad., 18; DC., Syst., I, 487 ; Prodr. , 1, 89, n. 4. gun SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 305 développé seulement sur les bords en trois dents obtuses. Des poils étoilés recouvrent la surface des ovaires, et le style est partagé en deux lobes latéraux flabelliformes; faits qui se retrouvent aussi dans plusieurs Uvaria : de telle facon que le Marenteria doit faire partie de ce dernier genre, sous le nom d'U, Marenteria, et ne saurait prendre le nom d'Unona Marenteria qui lui a été appli- qué (1). On le rangera parmi les espéces de ce genre qui ont, comme lui, des fleurs terminales supportées par un long pédon- cule et dont plusieurs ont déjà été observées dans l'Inde orientale. Il y a encore à Madagascar une autre espèce appartenant à cette méme seclion et qui n'a peut-étre pas encore été décrite. Voilà, par conséquent, un grand nombre de genres qui doivent rentrer dans le genre Uvaria, à titre de sections. Plusieurs autres sont dans le même cas : d'abord, le Fitzalania de M. F. Mueller, réintégré déjà dans ce genre par MM. Bentham et Hooker (Gen., 955). Sa corolle est celle des Asimina, et, comme dans plusieurs de ces derniers, les pétales intérieurs sont imbriqués, alors que les exté- rieurs ne se touchent plus. Les Stelechocarpus sont diclines d'une facon plus constante que les Porcelia. A part cela, leurs fleurs sont trés-analogues à celles de plusieurs espèces asiatiques à pelite corolle et à réceptacle floral un peu allongé. Les Ellipeia ont tous les caractères extérieurs de certains Uvariasarmenteux. Leur fleur est aussi la méme. Mais leurs carpelles n'ont qu'un ovule inséré à une certaine hauteur dans l'angle interne. Ce fait, qui ne saurait suffire pour morceler les Unona, Miliusa, Bocagea, Trigyneia, Melodorum, Richella, Popowia, Clathrospermum, peut-il avoir une plus grande valeur quand il s'agit d’un groupe à caracteres d'ailleurs aussi uniformes que le genre Uvaria? Nous ne le pen- sons pas. Et peut-être le Sphærothalamus, qui est très-rare jus- qu'ici dans les herbiers, et que nous n'avons pu analyser, n'est-il lui-même qu'un Uvaria à feuilles de grande taille. Les variations considérables que nous avons observées jusqu'ici (4) DC., Syst., I, 487 ; Prodr., I, 89, n. 4. viir., (30 mai 1868.) 20 306 MÉMOIRE dans la forme, l'épaisseur, la taille des. pétales, de genres consi- dérés par tous les auteurs comme parfaitement homogènes, se retrouvent aussi parmi les Unonées, auxquelles se rattachent encore les Uvaria de la section Asimina par celles de leurs espèces qui ont une portion de la corolle valyaire, Entre le bouton, en forme de cône trés-allongé, de l'Unona longiflora Roxe. (4), ou des espèces voisines, et le bouton à peu prés globuleux del'U. (Poly- althia) Moonii Tuw., ou des espèces dont les pétales sont à peu prés aussi larges que longs, il y a certainement tous les intermé- diaires possibles, D'autre part, les Melodorum, placés dans la tribu des Xylopiées, ont, ou des boulons pisiformes eomme ceux des Trigyneia, ou des boutons déprimés, avec des pétales moins longs que larges, comme il arrive dans certains Kentia (Mitrella), ou des boutons eoniques, ou d'autres encore tellement allongés et pointus, qu'ils rappellent tout à fait la forme de ceux de Unona longiflora et de quelques Xylopia. Le Pyramidanthe de M. Mi- quel (2) est particulièrement dans ce eas. Nous n'aurons pas de peine à démontrer qu'il y a tous les intermédiaires possibles entre ce qu'on appelle une eorolle de Xylopiée dans les Melodorum, et une corolle d'Unonée comme celle des T'rigyneia ou des Unona. La conséquence qu'on en devra tirer est d'ailleurs facile à prévoir ; mais il faut, avant tout, nous appuyer sur des faits positifs. MM. Bentham et Hooker ont trés-sagement rapporté (Gen., 9h, 25) au genre Trigyneia l'Heæalobus brasiliensis A. S. H. et TuL, (3), sans tenir compte de l'union des pièces de sa corolle, ordinairement indépendantes dans les T'rigyneia. Si ce caraetére avait une valeur générique, il suffirait également, comme nous le verrons, à séparer du genre Uvaria toutes les espèces dont les pétales sont unis par la base. Si les Hexalobus sont conservés dans (4) Cette espèce m'a que la corolle extérieure. Encore est-elle souvent réduite à deux folioles, Nous avons yu (Adansonia, VII, 377) des fleurs anormales de l'45i- mina triloba, présenter aussi une ou deux corolles dimères. (2) Ann. Mus. Lugd.-Bat., IL, 39. (3) Ann. sc: nal., sér: 2, XVII, 433, 1. VI. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 207 un genre distinct des Unona, cen'est pas non plus, nous le saurons, à cause de ce seul caractère, Des Unona gamopélales pourraient parfaitement être placés dans le méme genre que des Unona poly- pétales, puisque les Uvaria ne sont pas dédoublés à cause de l’indé- pendance ou de l'union des pièces de la corolle. Or il y a une plante africaine dont, à part la gamopétalie, tous les caractères floraux sont ceux du T'rigyneta brasiliensis Bent. et Hook. C'estl'egpéce d'Unona à laquelle il est fait allusion dans le Genera des mêmes auteurs (956), en ces termes: « Species altera paucicarpellata in » Africa tropica obvia est, petalorum forma et indumento ab U , vir- » gata valde diversa.» Dans cette espèce que nous désignons provi- soirement sous le nom d'Unona Oliveriana (4), pour qu'on puisse parler d'elle sans cireonlocutions, la fleur a un calice très-finement squamifére, comme celui de l’ Hexalobus brasiliensis, Les six pé- lales sont valvaires et connivents. Le réceplacle est également convexe dans les deux plantes. Les étamines sont les mémes, Les carpelles sont multiovulés, et les ovules disposés sur deux rangées . verticales trés-rapprochées l'une de l'autre et presque confondues à l’âge adulte. Ces carpelles sont au nombre de trois, quatre ou cinq dans Ja plante africaine, et plus nombreux dans celle du Bré- sil. Mais nous savons maintenant que le nombre des éléments du gynécée est trés-yariable parmi les T'rigyneia américains. L'étude de l'Unona Oliveriana prouve done d'abord en fayeur de l'union dans un méme genre des Unona proprement dits et des Trigyneia américains; elle confirme encore ce que nous avons dit à cet égard dans la première partie de ce travail (2). Mais elle démontre autre chose encore, quand on compare les boutons et la corolle de notre Unona africain avec les mêmes parties du Melo- (A) U, (Trigyneia), ex omni parte lepidota; foliis breviter petiolatis lanceolatis acuminatis ; floribus lateralibus v. oppositifoliis breviter pedunculatis ; sepalis cor- dato-acutis ; petalis 6 crassis valde concavis conniventibus ; connectiyo ultra locu- los antherarum truncato; carpellis paucis (3-5), dum 3 sint, petalis exterioribus oppositis; ovulis ventralibus 2-seriatis. — In Africa tropica occid. legit Mann, anno 1862. (v. s. a Mus. kew. comm.) (2) Adansonia, VII, 178. 308 MÉMOIRE dorum africanum Bentu. (4) et d'un certain nombre de Melodorum asiatiques. Méme forme en pyramide courte de la corolle dans le bouton, méme disposition triangulaire et méme épaisseur des pétales. On est bien forcé par l'évidence d'admettre que, dans une classification fondée sur la configuration du périanthe, les Melodorum auxquels nous venons de faire allusion sont bien plus semblables aux Unona et aux T'rigyneia auxquels nous les com- parons, qu'aux Melodorum à boutons globuleux ou déprimés du groupe Kentia ou Mitrella, et qu'aux Melodorum à bouton longue- ment atténué, pareil à celui de quelques Xylopia et Anona. 1l resterait, pour séparer les Unona des Melodorum, la forme si caractéristique qu'offre dans la plupart des derniers le prolonge- ment conique du connectif. Mais ce trait d'organisation manque dans un assez grand nombre de Melodorum incontestés, pour qu'on puisse ne lui attribuer, ici comme ailleurs, qu'une importance tout à fait secondaire; et c'est pour cela que nous reviendrons forcément à l'opinion de Dunal et de Blume, qui ne faisaient des Melodorum qu'une section du genre Unona. La forme de la corolle est bien plus caractérisée dans la tribu des Mitréphorées. Il y a pourtant desexceptions à signaler, puisque nous avons vu la corolle intérieure être la méme dans un Asimina et un Monodora ; puisque nous savons qu’une espèce ou deux de ce dernier genre n'ont pas du tout la corolle mitréphorée ; puisque les Popowia, dont la corolle est regardée, avec raison dans la plupart des cas, comme corolle d'Unonée, ont des espèces asiatiques à pétales extérieurs presque aussi petits que les sépales et écartés comme eux des pétales intérieurs réunis en mitre autour des organes sexuels; puisqu'il y a des Alphonsea dont la corolle est en petit celle d'un Unona, et d'autres dont la corolle est tout à fait pareille à celle de certains Orophea, et qu'il y a des espèces qu'on peut hésiter à placer plutôt dans le genre Orophea . que dans le genre Bocagea. Mais il est juste de dire que la corolle (4) Trans. Linn, Soc., XXIII, 477. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 309 dite mitréphorée est presque toujours facilement reconnaissable. Nous devons en conclure que ce serait se priver d'un moyen souvent commode de classer les Anonacées, que de renoncer à tenir compte de la conformation et de la préfloraison de leur corolle. Aussi emploierons-nous, toutes les fois que cela sera possible, ce carac- tère dont la grande valeur a surtout été reconnue par MM. Bentham et Hooker. Mais, d'autre part, nous devrons avouer tout ce qu'il comporte d'artificiel et à quelles indécisions il conduit quelque- fois dans la pratique. Nous nous proposons, par conséquent, de ne pas le faire servir à distinguer des tribus exactement tranchées, et de le mettreen ceuvre de la facon suivante. Il est bien entendu d'ailleurs que le procédé employé sera également tout à fait arti- ficiel. 4° Nous remarquons que, parmi les Anonacées à carpelles indépendants, les Phæanthus et toutes les plantes qui leur res- semblent par le périanthe, ont les pétales extérieurs bien plus ana- logues, comme forme et comme taille, aux sépales qu'aux pétales intérieurs. Dans la pratique, on peut dire qu'au lieu d'avoir deux corolles et un calice, leurs fleurs ont l'air d'avoir deux calices et une corolle. De toutes les plantes qui sont exactement dans ce cas, il est facile de faire au premier coup d’œil un groupe ou série des Phæanthées. 2° Toutes les autres Anonacées dialycarpellées sont, ou Uno- nées, ou Uvariées, ou Mitréphorées, ou Xylopiées par leur corolle. Mais ces formes, en général assez distinctes, et qui peuvent servir à dénommer des séries secondaires, viennent toutes converger vers un centre commun où se trouvent des genres indivisibles et réunissant cependant, dans leurs différentes espèces, des pétales valvaires et imbriqués, des corolles d'Uvariée, d'Unonée, etc. A ce groupe général nous appliquons le nom de l’ancien genre Anona, quitte à subdiviser ensuite artificiellement cette série des Anonées, en Uvariées, Unonées, Xylopiées, Oxymitrées (Mitréphorées) . Nous admettrons encore un autre groupe secondaire dans cette série des Anonées ; et voici sur quelles considérations il est fondé. 310 MÉMOIRE - La corolle des Rollinia est bien connue. Ses trois pétales exté- rieurs sont pourvus d'une longüe et épaisse corne à sommet obtus et légèrement aplatie de chaque côté. Cette saillie résulte du développement excessif et tardif d'une portion dorsalede la nervure médiane du pétale. Elle n'existe pas tout d'abord, comme nous avons pu nous en convaincre sur de trés-jeunes boutons d'une espèce de ce genre, l' Anona mucosa Jaco., ou obtusiflora Tuss. Le corps du pétale extérieur lui-même représente une petite écaille trés-coneave en dedans, qui, rapprochée des deux autres pièces de cette corolle, forme avec elles un petit sac globuleux, trés-analogue à la corolle unique de l'4nona globiflora Scatercur. (1). Dans le bouton, les sommets organiques de ces trois pétales se touchent au niveau du póle supérieur. Au début, la surface convexe du bouton est parfaitement lisse; plus (ard une légère gibbosité se produit vers le milieu de la ligne médiane dorsale dechaque pétale. C'est cette gibbosité qui, se prononcant chaque jour davantage, forme définitivement cette corne pleine, arquée et à sommetobtus que tous les auteurs ont signalée. Il est toujours facile de con- stater que le véritable sommet organique du pétale est situé bien plus bas que le sommet de cette sorte d'éperon plein. La méme conforrnation s'observe exactement dans la plante que M. Miquel a nommée (2) Parartabotrys sumatrana. La corolle extérieure y forme d'abord un sae sphéroidal complet qui enve- loppe totalement les parties plus profondes. Et plus en dehors et plus bas que le sommet de cette enveloppe globuleuse, ón voit s'insérer une corne à extrémité moins obtuse quë celle des Rollinia. Cette saillie est d'ailleurs grêle et longue, et sa coupe transversale est circulaire; car elle n'est pas aplatie sur les cótés, comme celle des Rollinia, et sa forme générale est celle d'un éylindre un peu arqué. La structure de cet appendice suffit à démontrer que c'est à tort qu'on a considéré le Parartabotrys comme synonyme du Xylopia malayana Hook. et Taows. Dans (4) Voy. Adansoniü, VII, 266, 343; Linna (1835), 235. (2) Fl. ind. bat., Suppl. I, 154. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, M1 cette dernière plante, la longue pointe qui termine en haut le pétale est son sommet réel et fait diréctement suite au corps de organe. Lä surface extérieure du sômimét est convexe ét bien différente de forme de la surface intérieure quí se moule sur les pétales intérieurs. Dans la fleur du P. héxagyna Mig., nous avons vu les carpélles insérés sur une surface plane, formée par le centre du réceptacle, et autour d'eux s'élevait un petit bourrelet circu- laire, et non un sae aussi développé que celui qu'on observe ordi- nairement autour du gynécée dans les Xylopia. Les ovaires sont muültiovalés. Mais la fleur est d'ailleurs pareille, dans ces plantes, à celle de plusieurs Artabotrys à carpelles biovulés, notamment l'A. suaveolens BL. ét totites les espèces dont la corolle est analogue, c’est-à-dire dont les pétales extérieurs portent des cornes dor- sales cylindriques et allongées, les À. sumatranus Mig., inodorus Zip». , etc. C'est pour cela que, Sans tenir compte de la différence dans le nombre des ovules, autrement que pour distinguer une seetion, nous plaeerons les Parartabotrys dans le genre Artabo- trys. Ces derniers seront aux Parartabotrys ce que sont les Unona, Trigyneia, Melodorum, Bocagea, Miliusa, Oxymitra, Popo- wia, etc., uni- ou biovulés, aux espèces des mêmes groupes dont les carpelles renferment de nombreux ovules à insertion ventrale. Tous les Artabotrys n'ont pas les pétales extérieurs conformés comme ceux des Parartabotrys, de lA. suaveolens et des espèces analogues. Dans les plus anciennes espèces connues, celle de la Chine, des iles Mascareignes, etc., telle que les A. uncinata, odora- tissima, hamata, etc., la portion sacciforme des pétales entoure bien aussi les organes sexuels autour desquels est ainsi formée une sorte de calotte globuleuse compléte. Mais la lame dorsale, au lieu d'étre cylindrique, comme dans les espéces précédentes, ou com- primée latéralement, comme dans les Rollinia, est aplatie de dehors en dedans, de maniére à représenter la lame ordinaire d'un pétale lancéolé. Nous ne pouvons cependant méconnaitre que cette lame est ici le méme organe que l'éperon plein et arrondi des Pararta- botrys, et que sa signification morphologique est la méme. 912 MÉMOIRE Les Cyathocalyæ et Heæalobus offrent la même disposition, dans leur corolle, que les Artabotrys à lame dorsale aplatie de dehors en dedans. Dans les Hexalobus, il y a en outre gamopétalie. Dans . les Cyathocalyæ, il n’y a qu'un carpelle, et les pétales demeurent indépendants. Lesaxes d'inflorescence n'ont pas présenté jusqu'ici cette forme de crochets fasciés qui est si tranchée dans la plupart des Artabotrys. Il est vrai qu'elle n'est pas tout à fait constante dans ce genre; ce qui prouve que, si commode qu'elle soit pour en reconnaitre les espèces, elle n’a pas en elle-même une grande importance. Peut-être reconnaitra-t-on un jour que le Cyatho- calyæ n'est qu'un. Artabotrys à gynécée unicarpellé, comme le Monocarpia parmi les Unona, et les Alphonsea uniovariés dont nous avons parlé, parmi les -Bocagea de l'ancien continent. ^ IH Quelle est la valeur des caractères tirés del'androcée? La confi- guration des étamines, leur nombre et leurs rapports de posi- tion, sont-ils assez importants pour déterminer les limites de groupes tels que les genres ou méme les tribus de cette famille? MM.Bentham et Hooker ont répo ndu affirmativement quant à la valeur du premier de ces caractéres. Et, avant toute chose, avant méme la considération de la forme et de la préfloraison des pièces de la corolle, ils partagent toutes les Anonacées en deux portions fort inégales. La plupart de ces plantes ont des étamines qu'ils appellent « stamina Uvariearum » ;les autres, en nombre relative- ment fort peu considérable, sont réunies à la fin de la famille comme ayant des étamines dites: « stamina Miliusearum »; et cette tribu des Miliuseæ renferme des genres ayant à la fois des corolles d'Uvariées, d'Unonées et de Milréphorées; ce dernier caractère ne vient donc qu'en seconde ligne, aprés celui de la forme des étamines. * Les étamines dites de Miliusées sont analogues à la plupart des étamines des plantes des autres familles, formées d'un filet ordi- SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 313 nairement plus étroit que l'anthére, qui est bien distincte, extrorse, ovale ou oblongue, elliptique, déhiscente par deux fentes longitu- dinales, et surmontée d'un prolongement ordinairement plus étroit que l'anthére elle-méme, atténué en une pointe souvent assez courte, à sommet aigu ou légèrement obtus (1); le tout avec des dimensions très-variables suivant les genres et les espèces. Les étamines dites d'Uvariées ont la forme d'un tronc de pyra- mide allongé et renversé. Sa grande base, représentant le sommet du connectif, est dilatée au-dessus des loges qu'elle recouvre et qu'elle peut cacher plus ou moins (2). La forme de cette dilatation est d'ailleurs trés-variable, tantôt tronquée et aplatie en tête de clou, tantôt légèrement convexe, ou méme concave et cupuliforme; ailleurs étirée en un long cône charnu, plus étendu que les loges de l'anthére. Celles-ci sont le plus souvent étroites, linéaires, adnées tout le long du bord ou de la face dorsale du corps méme du conneclif. Généralement ces deux sortes d'anthéres sont trés-faciles à distinguer l'une de l'autre. Il y a cependant des cas où l'on peut éprouver quelque hésitation : tel est celui de quelques Anasa- gorea dont le connectif, un peu aplati, s'éléve en s'atténuant au-dessus des loges de l'anthére ; tel est surtout celui de l’ Anona globiflora Sencercu, dont nous avons récemment (3) complété la description. Si l'on analyse les fleurs de cette plante, ou leurs petits boutons globuleux ou presque ovoides, on ne peut guére, en dehors de l'étude des fruits, ne pas admettre qu'on ait sous les yeux un Bocagea à trois pétales et à carpelles uniovulés, L'an- drocée est absolument le méme que celui de plusieurs espéces de ce genre, surtout du groupe des Alphonsea. L'anthére, ovale ou (4) Il est bon de citer ici la définition méme des auteurs : « Stamina laxe im- bricata, connectivo ultra loculos dorsales conspicuos vix v. non dilatato. » (Gen., 22.) (2) « Stamina dense conferta, connectivo apice dilatato loculos invicem obtec- tos occultante, » (Ibid.) . (3) Adansonia, VIII, 266. 84h MÉMOTRE ellipsoïde; est surmontée d’un léger prolongement aplati et triangu- laire du connectif, En dessinant une étamine de V'A. globiflora, prise dans lebouton, et une étaminede tiotre B. Gaudichaudiana, iióus avons obtenu deux figures qui sont absolument les mêmes, et qu'on pourrait prendre indifféremment l'une pour l'autre, Et cependarit, quand on a sous les yeux le fruit de l' 4nona globiflora, on voit que sés carpelles sont unis en une petite masse strobiliforme, tout à fait semblable, avec des dimensions moindres, aux fruits de quelques Anona à corolle et à étamines bien différentes de forme, tels que lÆ. Liebmanniana H. Bx. Nous établissons pour cette espéce une section particulière, sous le nom d'Anonella; mais ot peut dire que c'est un Añona à étamines de Miliusée. Le caractèré tiré dé la forme et de la taille du connectif peut donc varier considérablement dans uñ genre très-naturel. Et nous avons déjà dit que si la plupart des Melodorum ont l'anthère sür- montée d'une longue saillie conique formée par le connectif, il y a dans cé genre (quelques espèces dont le connectif est épaissi et trónqué dans sa partie supérieure. Nul groupe générique ne montre mieux combien peut varier la forme des étaminés, en même temps que leur nombre et leur dis- position, que celui que tiotis proposons actuellement de constituer, en réunissant dans un même genre les Popowia et les Clathro- spermum connüs, ainsi qu'un grand nombre d'espèces nouvelles, inséparables à la fois de ces deux types, et que nous allons rapide- iment passer en revue. Nous pouvons noüs borner à mentionner quelques Popowia de l'Asie tropicale dott le périantlie présente cette particularité qu'il se rapproche beaucoup de celui des Phæan- thées (1); car leurs pétales extérieurs sont plutôt analogues aux sépales qu'aux pétales intérieurs, par leur forme et par leurs dimensions; Nous ne parlerons pas noñ plis de la forme dé léurs étamines, qui est biet à peu près la méme que dans les Üvariées, car le conneclif s'étale au-dessus de l'anthére en une tête courte . (4) Tels sont les P, ramosissima Hook, et THOMSiy pisocarpa ENDL.; affinis MIQ., rufula MIQ. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 515 et tronquée transversalement (1). Mais mous ferons remarquer qu'une espèce qu'on ne peut pas ne pas attribuer au genre Popo- wiu, le P. caffra Hoox. et Taous, (2), présente déjà dans ses étamines une légère différence de forme avec les espèces asia tiques. Le connectif, plus épais à son sommet, est coupé oblique ment à ce niveau, de bas en haut et de dehors en dedans ; et c'est au-dessous de cette surface oblique que se trouvent les deux loges de l'anthére, un peu rejetées vers les côtés, Entre ces deux loges, la surface extérieure du connectif présente une sorte de bossé irréguliére dont la surface est inégalement parsemée de saillies verruqueuses, Le nombre des étamines est assez considérable, mais indéterminé. I y en a d’abord üne couronné autour du gy- nécée, üne sorte de verticille dont toutes les pièces së touchent entre elles par leurs bords ttés-épais, En dehors de celles-là, il y en a d'autres, plus courtes, en nombre variable, mais semblables de forme. Au centre de la fleur se trouvent d'assez nombreux čar- pelles dont l'ovairé renferme un ou deux ovules ascéndants, présque basilaires. Les pétales sont tous valvaires, presque aussi lürges que longs ; les extérieurs à peu prés triangulaires et sessiles ; les intérieurs fortement atténués vers la bâse, de façon que cette corolle est comme soutenue par trois piliers dans l'intervalle des- quels on apércoit les étamines. Les fleurs de l'Uvaria? Vogelii Hook, F. (3), qui est devenu le type du genre Clathrospermum Pr, paraissent au premier abord quelque peu différentes de celles du Popowia caffra, surtout par l’androcée, Les étarnines ne forment qu'un verticille autour du gynécée. Elles se collent les unes aux autres par un point de leurs bordsglanduleux. Leur forme est très-singulière : c'est une sorte de tronc de pyramide à grande base supérieure, dirigée trós-oblique- ment et chargée aussi d'un tissu glanduleux à surface inégale, (1) Dans le P. ramosissima Hook. et THOMS., ce prolougenient du connectif est aplati, un peu aigu au sommet, à surface extérieure légerement concave; (2) Ex BENTH:; in Trans, Linn, S0c,, XXI, 470: (3) Niger, 208, t. XVII. 316 . MÉMOIRE comme la face dorsale du connectif avec laquelle elle se continue. Les loges de l’anthère sont latérales, un peu obliques, et leurs deux demi-loges ne sont pas exactement situées à un méme niveau (1). Quant au périanthe et au gynécée, ils sont construits sur le même plan général que dans le P. caffra. Mais ce que les auteurs qui ont traité du Clathrospermum Vogelii n'ont pas aperçu jusqu'ici, c'est que l'androcée, outre les étamines fertiles, compte un certain nombre de staminodesalternesqui représentent les petites élamines du P. caffra. Or, dans les différentes espéces que nous allons passer maintenant en revue, nous allons voir que le nombre de ces staminodes peut varier, qu'il y en a de dimensions diverses, que la forme des boutons, des pétales, la longueur de leurs onglets, le nombre des carpelles, celui des ovules dans chaque carpelle, l'in- sertion, tantôt presque basilaire, et tantôt ventrale, des ovules, ete., sont iei, comme dans la plupart des genres de la famille des Ano- nacées, des caractères éminemment variables ; et que le Clathro- spermum Fogelii est relié insensiblement au Popowia caffra par un si grand nombre d'échelons parfaitement gradués, qu'il est impossible de ne pas faire de l'ensemble un seul groupe générique; enfin qu'une section Clathrospermum est difficile à délimiter nette- ment dans le genre Popowia, en n'y comprenant que les espéces à étamines fertiles rapprochées en une seule rangée circulaire autour du gynécée, et accompagnées ou non d'étamines stériles ordinairement situées plus extérieurement sur le réceptacle. ll (aut d'abord placer à côté du P. caffra une espèce dont les fleurs n'ont pu être observées jusqu'ici, mais dont les fruits sont earaetérisés par leur grande taille. Elle fait partie des collections de Boivin, par qui elle a été trouvée, en février 1861, à Nossi-Bé, sur les bords dela mer; nous ne la rapportons d'ailleurs qu'avec doute à ce genre, sous le nom de P.? macrocarpa. I} n'y a pas be- (4) La figure du Niger Flora est trop peu grossie pour qu'on puisse distinguer ces délails, et la taille des glandes dont le connectif est parsemé est trop volumi- neuse, en méme temps que leur nombre est trop peu considérable et leurs contours trop arrêtés. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 317 soin de décrire ses organes de végétation, après ceux du P. caffra, car ils sont tout à fait les mêmes, quant à la surface des rameaux, la longueur des pétioles, la forme, la taille et la couleur des feuilles, la teinte et la saillie des nervures sur la face inférieure du limbe. Seulement, le fruit est relativement de très-grande taille, Les baies qui le forment, supportées chacune par un pied assez épais, long d'un centimètre, ont, non pas la grosseur d'un noyau de cerise, comme ceux du P. caffra, mais bien le volume d'une petite prune; et quoique desséchés, ils présentent encore, dans l'herbier, 2 centimètres de long, sur un centimètre et demi de large; leur surface est glabre et ils sont monospermes. Une autre espéce trés-voisine du P. caffra, est celle que nous proposons de nommer P. Boivini (1). Elle a des étamines ana- logues, une vingtaine de carpelles dont l'ovaire renferme un ou deux ovules, et des baies supportées par d'assez longs pédicelles. Ses feuilles, trés-glabres, sont remarquables par la glaucescence légère de leur face inférieure ; et ce caractère est encore plus pro- noncé dans notre P. Pervillei, qui n'est probablement qu'une forme de la méme espéce et qui peut avoir des baies dispermes, les (1) Popowia BOIVINI, spec. nov. — Frutex, ut videtur, omnino glaber; ramis gracilibus teretibus ; cortice fuscato lenticellis orbicularibus albidis remotis no- tato. Folia longiuscule pro genere (ad 7 cent.) petiolata, elliptico v. ovato-acuta (ad 7 cent. longa, 3 cent. lata), basi æquali v. inæquali-rotundata ; summo apice acutiusculo obtusiusculove ; integerrima membranacea penninervia, subtus glau- cescentia; petiolo ad apicem sensim incrassato, supra canaliculato. Flores termi- nales, v. oppositifolii; pedunculo filiformi (ad 2 cent. longo) glaberrimo, Calyx brevis aequali, v. inæquali-3-fidus, Petala decidua ignota. Stamina (ex uno tantum viso) ea P. caffræ referentia ; connectivo autem multo crassiori subgloboso, apice depresso. Carpella © (ad 20) breviter stipitata glabra 1, 2-ovulata. Fructus longe (I1, 5 cent.) pedunculatus e baccis oo (sæpius 6-8) constans, longiuscule (ad + cent.) stipitatis umbellatis ovoideis glabris È cent. long., ; cent. latis) apiculatis mono- spermis. — Crescit in Nossi-Bé, ubi ad litt. maris leg. Pervillé et Boivin, ann. 4850- 54 (n. 21142), januario februarioque fructiferum. (Herb. Mus. par.) Species P. caffræ affinis; differt nonnihil foliorum basis forma et fructu. P. Per- villei H. Bx (in herb. Mus. par.), adspectu affinis, sed foliis paulo longioribus, subtus in sicco valde glaucescentibus luridis ; baccis rugulosis, aut monospermis ; apiculo arcuato ; aut 2-spermis, 2-locellatis ; bacca inter semina constricta, est forte præcedentis mera forma. Flores autem ignoti, — In Nossi-Bé leger. Pervillé, anno 1853 et Boivin (n. 2114 bis), anno 1849, in sylva Loucoubé. 218 MÉMOIRE deux loges étant superposées et séparées par un étranglement manifeste, | À Avec les caractères généraux du genre, notre P. fornicata (1) se distingue aisément par la forme de sa corolle. Les boutons de ses petites fleurs sont oboyés et très-arrondis en voüte à leur sommet. Cette configuration est due principalement à la disposition de l'extrémité supérieure des pétales. Leur limbe va en s'épais- sissant à mesure qu'on s'éléve davantage vers leur sommet. Comme en même temps leur base se rétrécit, surtout celle des pétales intérieurs, leur ensemble présente bien l'aspect de deux voütes à trois piliers emboitées l'une dans l'autre. De là le nom spécifique de l'espèce, et la confirmation de ce que nous avons dit plusieurs fois de la grande affinité des Popowia à corolle presque mitréphorée avec les Orophæa, qui pourraient bien n'en pas tou- jours demeurer génériquement distinets. Les étamines sont souvent dans cette espèce au nombre de six. Leurs deux loges sont placées verticalement sur la face extérieure du eonneetif, tandis que leur sommet se prolonge en dedans et en haut, sous forme d'une petite languette oblique et obtuse, plus courte et plus trapue que celle des Clathrospermum à étamines en forme de pioche, vers lesquels le P. fornicata sert, pour ainsi dire, de transition, en partant du (1) PoPOW]A FORNICATA, spec. nov, — Rami ramulique alterni ; cortice fusces- cente nigrescenteye lenticellis albidis creberrimis prominulis notato. Folia breviter z-a cent) petiolata, uti planta tola glaberrima elliptica (4-10 cent. longa, 2-4 cent. lata) membranacea sinuata, subtus albida glaucescentiaye ; costa nervis- que ferrugineis prominulis, Flores cymosi pauci; cymis terminalibus y, opposi- tifoliis ; pedicellis gracilibus (ad 4 ceni. longis) glaberrimis in sicco nigrescentibus. Calyx brevis subinieger v, 3-crenatus coriaceus, Petala 6, interiora breviora, basi attennato-subspathulata fornicaia, ad apicem sensim valde incrassata carnosa rotundata glaberrima, valde valyata. Stamina plerumque 6 cum petalis alternantia; filamento brevi ad basin attenuato, ad apicem jncrassato carnosulo ; summo apice intus in processum crassum oblusatum obliquum producto; antheræ loculis extrorsum obliquis longitudine dehiscentibus. Carpella plerumque 6 cum stami- nibus alternantia ; oyerio 2-oyulato ; ovulis collateraliter 2-seriatis demum subsu- perpositis adscendentibus ; micropyle extrorsum infera, Styli apice capitato stigma- toso coaliti. Fructus baccatus ellipticus glaber (: cent, longus). — Oritur in Africa orientali, ad Mombaza et Zanzibar, ubi anno 4848, noyemb. fructifer: legit b. Boivin. (Herb. Mus, par.) SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 319 P. caffra et autres espèces analogues. Les carpelles sont ordinaire- ment au nombre de six; leur ovaire renferme deux ovules placés un peu plus haut l’un que l’autre, mais non sur la même ligne verticale. Par ses organes de végétation, cette espèce est aussi facilement reconnaissable, L'écorce de ses branches est d'un brun très-foncé, et les lenticelles blanchâtres et arrondies dont elle est criblée la rendent très-râpeuse au toucher. Ses feuilles sont moins allongées que celles de la plupart des autres plantes du genre ; elles sont elliptiques, membraneuses, minces, un peu sinueuses sur les bords. Leurs côtes et leurs nervures se dessinent en lignes roussâtres sur le fond blanehátre de la face inférieure. Les inflo- rescences sont terminales ou oppositifoliées; elles consistent en eymes pauciflores, etles fleurs sont supportées par des pédicelles gréles et glabres, quatre ou einq fois plus longs que les pétioles. Cette espèce est originaire de Mombaze. Notre P.? glaucocarpa (1), originaire de l'ile Nossi-Bé, est eneore une espéce douteuse, parce que nous n'avons pu analyser ses fleurs. Son feuillage est celui des espèces précédentes ; mais ses fruits sont trés-caractérisés. Glabres et recouverts d'une fleur glauque et eireuse, ils sont beaucoup plus grands que ceux du P. Pervillei, avec des rétrécissements à peine prononcés dans l'intervalle des graines superpósées qu'ils contiennent. Dans une autre espèce encore, récoltée en 1861 par M. G. Mann, (4) PoPOWIA ? GLAUCOCARPA, Spec, nov, — Frutex 10-pedalis (teste Pervillé); ramis teretibus glaberrimis, siccitate nigrescentibus, Folia brevissime (ad 2 millim., ) petiolata, ovato-acuta (ad 9 cent. longa, 4 1/2 cent, lata), basi rotundata subcor- data, ad apicem acuminata, integerrima membranacea glaberrima, supra lie virescentia lucida levia, subtus glauca, penninervja; costa subtus valde prominula ferruginea ; nervis tenuissimis vix conspicuis. Flores ignoti. Fructus jonge pedun- culatus e baccis plurimis longiuscule (ad 1 cent) stipitatis constans, oblongis (2-3 1/2 cent. longis, 4 cent, latis), apice breviter apiculatis, glaberrimis glauces- centi-pruinosis 4, 2-spermis. Semina ellipsoidea; albumine valde ruminato. — Oritur in Malacassia, ubi ad Nossi-Bé legit Pervillé (n. 376), decembre fructiferum. (Herb. Mus. par,) : Species quoad foliorum formam et colorem P, caffræ simu) et P, maerocarpe omnino consimilis, propter fructum elongatum pruinosumque gerle ab utraque diversa; 320 MÉMOIRE sur les bords dela rivière Bagroo, et quiparaît avoir été confondue avec le Clathrospermum Vogel, le feuillage et le port sont en effet entièrement les mêmes que dans cette dernière espèce, mais la fleur présente des caractères distinctifs bien tranchés. Les car- pelles nombreux ont des ovaires à deux ovules superposés ou à peu près, et ascendants. Les étamines fertiles, au nombre de neuf environ, forment un verticille qui encadre exactement le gynécée. En dehors d'elles se trouvent en nombre à peu prés égal des staminodes qui alternent avec les étamines fertiles; ils ont la forme d'une petite baguette à téte dilatée et aplatie. Plusen dehors encore, il y a quelques staminodes moins développés. Les étamines fer- . tiles ont un filet très-court et une anthére obpyramidale derrière laquelle le connectif forme un épaississement peu saillant à surface glanduleuse. Son sommet est d'ailleurs taillé obliquement de haut en bas et de dedans en dehors. Les pétales intérieurs sont rétrécis vers leur base; on apercoit entre eux à ce niveau une portion de l'androcée. Les pétales extérieurs sont sessiles, épais et concaves. Nous décrivons cette espèce sous le nom de P. Manni (1). Dans l'espéce sénégambienne, de l'herbier d'Heudelot (n. 878), que nous appellerons P. Heudeloti (2), la petite languette formée (4) PoPowiA (CLATHROSPERMUM) MANNII, spec. nov. — Frutex? Rami teretes glabri nigrescentes lenticellati. Ramuli novelli dense ferrugineo-puberuli. Folia breviter (ad 2 mill.) petiolata ovato-acutiuscula (8 cent. longa, 4 cent. lata), basi rotundata v. subcordata subintegra membranacea glabra, supra dense virescentia, subtus valde pruinosa albida; costa nervisque primariis remote alternis, subtus pro- minulis, puberulis in sicco fuscatis. Flores minuti longiuscule (ad 1 cent.) pedicel- lati racemosi; racemis brevibus axillaribus lateralibusve plerumque »aucifloris bracteolatis. Calyx brevis 3-fidus pubescens valvatus. Petala exteriora sessilia crassiuscula suborbicularia valvata in corollam globosam coalita, extus pubes- centia. Petala interiora valvata subspathulata, basi angustata. Stamina 21-25, inte- riora 9 fertilia verticillata inæquali-obpyramidata brevia crassa; connectivo apice glanduloso oblique trunctto ; loculis lateralibus inæqualibus subobliquis rimosis ; sterilia 9 linguæformia cum fertilibus alternantia eisque exteriora, 3-7 autem mi- nima sterilia quoqueomnino exteriora staminibus fertilibus nonnullis opposita. Car- pella 8-10 centralia adpressa ; ovario oblongo sericeo 2-ovulato ; stylis lineari-conicis carnosulis papillosis, — In Africa tropica occidentali, ad amnem Bagroo, anno 1861, legit cl. Mann. (Herb. Mus. kew. et par.) (2) PoPowiA (CLATHROSPERMUM) HEUDELOTI, spec, nov. — Fruticulus dumosus \ SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 321 en dedans par le prolongement horizontal du connectif, est assez longue, à la rigueur, pour qu'on puisse faire rentrer cette plante dans la section Clathrospermum. Mais, en méme temps, la confi- guralion de l'étamine est si singulière, qu’elle échappe presque à toute description. Le filet est une espèce de tige arquée, à con- cavité extérieure, qui, vers son sommet, se dilate en une sorte de ehapiteau quadrangulaire. Ce sommet représente assez bien un coin dont le tranchant formerait ce prolongement intérieur de l'étamine dont nous avons parlé. En méme temps le dos du coin, c'est-à-dire la surface sur laquelle on frapperait pour l’enfoncer, se déprime inégalement vers son centre. Quant à la face qui est tournée en dehors, c'est elle qui porte les loges de l'anthére; celle-ci est par conséquent extrorse. Chaque loge est courte, représentant à peu prés un petit rectangle qui s'ouvrirait suivant le milieu de sa largeur par une fente verticale. Les deux loges sont paralléles. De plus, tous les sommets renflés des étamines se collent entre eux par les côtés, et leur réunion, au nombre de huit à douze, forme une sorte de collerette qui entoure le haut des styles. Les carpelles sont 2-metralis (teste Heudelot); ramis teretibus glabris fuscatis, lenticellis minutis orbi- cularibus albidis creberrimis notatis; ramulis indumento brevi denso sericeo ferrugineo, in novellis densiori, obsitis. Folia novella indumento eodem dense obtecta, adulta glabra oblonga v. elliptica (ad 10 cent. longa, 4 cent. lata), basi et apice acuta, sepius breviter acuminata, integra v. subsinuata membranacea, supra lucida lævia, subtus pallida opaca glaucescentia ; costa nervisque pinnatis ferru- gineis prominulis. Petioli brevissimi (2-4 millim.) ferrugineo-sericei. Flores sericei axillares solitarii v. cymosi pauci (lutei, ex Heudelot) ; pedicello tenui sericeo fer- rugineo. Calyx brevis 3-lobus ; lobis ovato-acutis ciliolatis. Petala 6 ; exteriora paulo majora crassiuscula ovata, valvata; interiora basi paulo attenuata. Stamina 9-19, 1-verticillata ; filamentis subspathulatis compressis incurvis, apice in connec- tivum inæquali-obpyramidatum apice truncatum v. leviter depressum, intus com- presso-cuneatum dilatatis ; antheris inter se latere cobærentibus extrorsis; loculis 9 brevibus verticalibus connectivi margine externo sub apice adnatis, longitudine rimosis. Carpella pauca (3-6) foveolis centralibus extus pilosis receptaculi inserta : ovario apice in stylum gracilem recurvum attenuato ; apice capitato vix dilatato. - Qvula in ovariis singulis pauca (plerumque 3), adscendentia ; micropyle extrorsum infera. Fructus baccatus ; bacca abortu solitaria longiuscule (2 cent.) pedunculata, subæqualiter inter semina constricta moniliformi; epicarpio extus Terrogiueo- sericeo, basi simul et apice angustato. — Crescit in depressis fertilibus ad Kar- kaudy Senegambiæ, ubi anno 1837 leg. Heudelot (n, 878). vilr. (7 juin 1868.) 21 392 MÉMOIRE peu nombreux. Dans une petite fossette entourée d'un cercle de poils, qui occupe le centre du réceptacle, on en voit s’insérer de trois à six. Les ovules étaient au nombre de trois dans ceux que nous avons ouverts; ils étaient ascendants, avec le micropyle tourné en bas et en dehors. Les styles s'atténuent en une petite corne dont le sommet recourbé en dehors se dilate légèrement. Les pétales sont épais, surtout les extérieurs. Les intérieurs, plus minces sur les bords et un peu rétrécis prés de leur base, sont également valvaires dans la préfloraison. Le fruit est celui d'un Unona, souvent formé d'un seul carpelle moniliforme à deux ou - trois segments. Un duvet soyeux, court et serré, de couleur fer- rugineuse et un peu dorée, non-seulement recouvre le fruit, le périanthe et les pédicelles floraux ; mais il est plus abondant encore sur les jeunes pousses et donne aux feuilles naissantes une appa- rence particulière. Adultes, les feuilles sont glabres, glaucescentes en dessous, et les nervures principales et secondaires tranchent seules par leur teinte ferrugineuse sur le fond blanchâtre de la face inférieure. Les fleurs sont jaunes et occupent l'aisselle des feuilles, soit seules, soit en petit nombre et formant une cyme. Le pédicelle floral, grêle et assez long, s'épaissit et s'étire davantage pour supporter le fruit, et atteint à cette époque jusqu'à 2 centimètres de longueur. Ici se place un arbuste des plus intéressants, que Boivin a nommé, dans son herbier, Unona pilosa, et qui doit également se rapporter au genre Popowia (1). C'est la seule espéce du genre qui soit hérissée d'aussi longs poils bruns, épais et assez peu serrés. (1) POPOWIA PILOSA, spec. nov. (Unona pilosa BvN, in sched. exs., n. 24443). — Frutex ut videtur scandens; ramis nonnunquam volubilibus ; cortice dense fuscato ruguloso hirtello ; ramulis gracilibus pilis multo longioribus setosis fer- rugineis, uti folia, precipue ad nervos petiolosque, pedunculi florum, calyces, ovaria fructusque, obsitis. Folja brevissime (1, 2 millim.) petiolata, valde elongata (ad 8 cent. longa, 1, 2 cent. lata) ad apicem sensim acutata, basi rotundata cordata, membranacea subintegra ciliata penninervia, supra glabriuscula, subtus paulo pal- lidiora. Flores axillares solitarii ; pedunculo gracili petiolo 3, 4-plo longiore. Calyx brevis capulæformis 5-dentatus. Petala exteriora ovato-acuta paulo supra basin angustata, valvata. Petala interiora breviora multoque angustiora subspathulata, SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 3923 Leur couleur est celle de la rouille, et ils atteignent jusqu'à 9 ou 3 millimètres de longueur sur le fruit mùr. Ils sont un peu moins abondants et moins longs sur les jeunes rameaux, les pétales et les nervures de la face inférieure des feuilles. Mais leur pré- sence sert immédiatement à caractériser cette espéce. Les feuilles sont supportées par un pétiole court ; très-longues et aiguës au sommet, tandis que leur base est arrondie et eordée. On trouve à la même époque des fruits mürs et des fleurs sur la plante. Ces derniéres sont axillaires, solitaires et supportées par un pédoncule hirtellé, trois ou quatre fois aussi long que le pétiole. Le calice a la forme d'une eupule courte à trois dents, chargée de longs poils clair-semés. Les pétales sont de deux sortes : les extérieurs sont sessiles, ovales-aigus, un peu rétrécis immédiatement au-dessus de . leur base, et valvaires dans toute leur étendue. Les intérieurs sont plus courts, bien plus étroits, presque spathulés et rétrécis infé- rieurement de facon à ne pouvoir se toucher en ce point. I y a ordinairement six ou sept étamines el autant de carpelles, le tout inséré sur un réceptacle presque plan. Les étamines sont courtes, disposées sur un seul verticille, et unies en couronne par de petites facettes latérales, collées à des facettes correspondantes des étamines voisines. L'ensemble d'une étamine représente assez bien une pe- tite poire peu réguliére, dont la base rétrécie serait dirigée en bas, tandis qu'une section obliquement pratiquée, de dehors en dedans et de bas en haut, à partir du milieu de sa hauteur, en aurait enlevé une portion. La surface de section représenterait la face externe du prolongement du connectif, et c’est au-dessous de cettesurface apice valvata, basi angustata haud contigua. Stamina carpellaque 6, rarius 7. Stamina brevia 3-verticillata, latere inter se in annulum cohærentia inzequali-pyri- formia, basi valde attenuata; connectivo ultra loculos oblique secto obtusato ; loculis infra ad medium sublateralibus paulo exterioribus, longitudine rimo- sis ; locellis 2 paulo inter se inaequalibus. Ovaria oblonga : ovulis 9 subcolla- teralibus, demum subsuperpositis ascendentibus; stigmate conoideo brevi papil- loso. Bacez breviter stipitatæ, aut 1-spermee ovoideæ, aut 2-spermæ ad medium arcte inter semen utrumque constricta, — In Madagascaria legerunt olim Chape- lier, et nuperrime b. Boivin, ad Nossi-Bé, in sylva dicta Loucoubé, (Herb. Mus. par.) 824 MÉMOIRE que sont appliquées, latéralement et un peu plus en dehors qu'en dedans, les deux loges de l'anthére, Chaque loge s'ouvre par une fente verticale, et ses deux moitiós sont un peu inégales. Cetle étamine est done plus voisine par sa forme de celle d'un véritable Popowia que de celle d'un Clathrospermum proprement. dit. Cependant elle deviendrait tout à fait celle de ce Clathrospermum, si le coin formé par le prolongement du connectif était un peu abaissé en dedans, de maniére à former un angle droit avec le corps de l'étamine, Ja surface de section dont nous parlions tout à l'heure étant devenue sensiblement horizontale et supérieure. Les carpelles sont terminés par un petit style conoide. Leur ovaire renferme deux ovules qui finissent par se trouver à peu près super- posés et qui deviennent assez souvent tous deux des graines fer- tiles. Le fruit stipité est alors une baie très-hérissée, à un ou deux segments ovoides, placés bout à bout et séparés par un étraugle- ment profond. Un échantillon fort incomplet de cette plante faisait depuis longtemps partie des collections du Muséum et avait élé récolté à Madagascar par Chapelier. Boivin a retrouvé l'espéce, en 1850 et 1851, à Nossi- Bé, dans la forét de Loucoubé. L'un des rameaux qu'on observe dans sa collection s'était contourné en spirale autour de quelque autre plante, ce qui prouve que celle-ci est quelque peu volubile. Enfin, l'espéce la plus singuliére du genre, par la configuration de son androcée, est celle que nous nommerons P. Barteri (1). Elle parait aussi avoir été confondue jusqu'ici dans les herbiers avec le P. Wogelii; mais, quoiqu'elle présente à peu près les mêmes POPOWIA (CLATHROSPERMUM) BARTERI, spec. nov. — Frutex humilis (fide Bar- ler); ramis glabris ; cortice fuscato tenuiter striato lenticellis minutis albidis notato; ramulis pube tenui sericea ferruginea obsitis. Folia brevissime (2, 3 millim. ) petiolata oblongo-lanceolata (ad 10 cent. longa, 4 cent. lata) integerrima membranacea, supra glabra levia, subtus pallidiora subglaucescentia, penninervia tenuissime ve- nosa; costa nervisque primariis subtus parcissime sericeis. Flores axillares soli- tarii; pedunculo filiformi petiolo multo longiore (ad 4 cent.) ferrugineo. Calyx brevis 3-fidus, uti corolla tenuiter sericeus. Petala ovata crassa sessilia, exteriora in alabastro in globum coalita, valde valvata, interioribus basi vix angustatis paulo mà- SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. . : 05 organes de végétation, elle s'en distingue tout d'abord par l'exagé- ration méme de cette conformation particulière des étàmines qui appartient aux Clathrospermum. Elle est donc, on peut le dire, la plus haute expression de cette section spéciale du genre Popowia. Chacune de ces étamines a en effet une forme si singulière, qu'on ne peut guère la comparer qu'à une pioche. Le filet représente- rait le manche de l'instrument; et la lame, coudée à peu prés à angle droit sur le sommet du manche, aussi longue au moins que lui, dirigerait son tranchant vers le centre dela fleur. Les loges peu volumineuses de l'anthére sont appliquées sur le manche lui- même, en dehors et au-dessous du point où se trouve le coude qui le sépare de la lame. Dans la seule fleur que nous puissions analyser, il y a neuf étamines ainsi conformées. Les filets repré- sentent comme neuf colonnes verticales, environnant un espace cylindrique, une sorte de petit kiosque; et les neuf lames, plus larges que les filets, plates et contigués par leurs bords latéraux, forment par leor rapprochement le toit ou la voüte de ce petit bâtiment. Un orifice circulaire étroit existe seulement au sommet du toit, pour laisser passer la portion supérieure du gynécée. Celui- ci est formé de six ou sept carpelles, libres, insérés sur le plancher du petit pavillon, autour de son centre. Les ovaires sont allongés, revêtus d'assez longs poils soyeux, ferrugineux. Ils s’atténuent supérieurement en un style subulé dont la tête stigmatifère, comme glanduleuse, se partage en deux petits lobes latéraux. Dans l'angle interne de chaque ovaire, il y a de quatre à six ovules. Ils sont réellement disposés sur deux rangées verticales. Mais, avec l’âge, ceux d'une rangée s'insinuent dans les intervalles de ceux de jora. Stamina ad 9 ; filamentis basi attenuatis ; apice connectivi intus in processum pediformem filamento subæqualem fere horizontalem producto; angulo fere integro subgeniculato; antheris extrorsis sub apice filamenti partis verticalis extus adnatis; loculis brevibus inter se parallelis, longitudine rimosis. Carpella 6, 7; ovariis sericeis 4-6-ovulatis ; ovulis in alabastro 2-serialibus ; stylis gracilibus subu- latis; apice capitato 2-lobo stigmatoso. Fructus ignotus. — Crescit in Africa tropica occidentali, ad Sierra-Leone, ubi in exped. anglic. ad flum. Nigrum, ann. 1857-59, legit Barter. (Herb. Mus. par., ab herb. kew. communic.) 326 MÉMOIRE lautre rangée, et tous peuvent paraître unisériés quand on ne les regarde que de dos. Voilà encore des caractères qui séparent bien cette espèce du P. Fogelii ; il en est de même des pétales qui sont ici bien plus larges de base et bien moins dissemblables les uns aux autres dans les deux verticilles de la corolle. Pour compléter la liste des espèces africaines du genre, rappe- lons celle à fleurs diclines et à carpelles très-nombreux dont parlent MM. Bentham et Hooker(Gen., 958, n. 38), plus le prototype du genre Clathrospermum, c'est-à-dire le C. Fogelii. L'étamine de ce dernier n'est pas représentée avec une exactitude parfaite dans le Niger Flora (t.47). Mais cette étamine a suffi pour faire placer le genre Clathrospermum parmi les Miliusées, comme celle du Popowia caffra Va fait classer parmi les Unonées. Or nous savons que les deux plantes sont congénères ; ce qui semble devoir nous porter à diminuer de beaucoup la confiance qu'on peut accorder à un semblable caractère. On a trés-peu parlé des étamines pétaloides que possèdent un certain nombre d'Anonacées; citons-en ici quelques exemples. L'Anona longifolia d'Aublet (1) n'appartient pas à ce genre. Ses deux corolles à préfloraison fortement imbriquée en font un Duguetia. Mais, dans ce dernier groupe générique, il devient en outre pour nous, sous le nom de Fusæa, le type d'une section particulière, caractérisée, et par son fruit, qui devient une véri- table boule de bois, sans aspérités de la surface rappelant la pré- sence de ses nombreux carpelles primitivement indépendants, et surtout par de nombreuses lamelles pétaloides, imbriquées, longuement obovées, placées en dedans des corolles, et représen- tant sans doute les étamines extérieures transformées, comme celles des Varavelia et des Atragene, dans le genre Clématite. Dans cette eurieuse plante qui a été observée dans l'Amérique tro- picale, depuis la Guyane jusqu'au Pérou, il faut encore remarquer la nervation des feuilles, le duvet soyeux qui recouvre les pétales, (1) Guian., I, 615, t. 248. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 8927 l'articulation basilaire des styles unis en une seule masse dressée, et l'inflorescence qui est une cyme unipare biflore. Les fleurs sont en effet au nombre de deux dans chaque groupe ; l'une d'elles est terminale, c’est la plus âgée. L'autre est latérale et de seconde génération. Cette disposition des fleurs est assez fréquente dans ce genre. Elle existe dans l'Unona uniflora de De Can- dolle, qui est un Duguetia, mais qui, pour cette raison, doit absolument changer de nom spécifique, et que nous appellerons Duguetia Candollei. Quoi qu'il en soit, la description caractéris- tique de l Anona longifolia d’ Aublet (4) et celle cu genre Duguetia demandent à être profondément modifiées. Il y a des Melodorum qui présentent la méme particularité dans (4) DUGUETIA (FUSÆA) LONGIFOLIA (Anona longifolia AuBL.) — Char. reform. Calyx gamophyllus receptaculo depresse hemisphærico insertus profunde 3-lobus; lobis ovato-acutiusculis coriaceis crassis extus ferrugineo-sericeis ; præfloratione valvata. Petala 6 ternatim 2-verticillata inter se subsimilia, sessilia oblonga ad api- cem cuneata; summo apice obiusiusculo emarginatove ; coriacea crassa, supra subtusque dense pallide fulvido v. cinerascenti-sericea; æstivatione valde imbri- cala, Staminodia petaloïdea corollae interiora eaque multo breviora (4-6 millim.) numero indefinita obovata, basi paulo attenuata ; apice crassiusculo rotundato ; brevissime puberula, inter se valde imbricata, intus antherarum sulcis sibi in alabastro agcte applicatarum impressa. Stamina fertilia numero indefinita ; antheræ obpyramidalz subsessilis loculis extrorsum adnatis linearibus rimosis ; connectivo ultra loculos incrassato obtuse truncato. Carpella numero indefinita ; ovario e basi paulo incrassata ad apicem longe attenuato sericeo; ovulo unico erecto; stylo oblongo columnari ovarii apice paulo crassiore, basi articulato, apice dilatato seto- sulo; stylis omnibus sub anthesi in massam cylindraceam longitudine sulcatam coalitis. Fructus in sicco suberoso-lignosus subsphæricus, Mal? magnitudine, extus omnino glaber æqualisque, muticus, nec e carpidiis distinctis, ut videtur, con- stans, intus multilocularis. Semina in loculis singulis solitaria inæquali-obovata glabra ; albumine valde ruminato. Arbor in America æquinoctiali late dispersa ; foliis brevissime (2-5 millim.) petiolatis oblongo-lanceolatis (ad 95 cent. longis, 8 cent. latis), basi obtusatis v. breviter attenuatis; apice longiuscule acuminato ; integris, supra levibus, subtus opacis, in sicco dense ferrugineis; costa nervisque primariis remote obliquis, subtus valde prominulis parce setosis inter, se marginibus parall. osculatis. Flores cymosi ; cymis uniparis 2-floris, aut lateralibus extra v. supraaxillaribus, aut ramulo parvo foliifero adnatis cumque eo in axilla folii de- lapsi anni preeteriti insertis ; pedunculo crasso dense ferrugineo-tomentoso nonnun- quam cum ramo lateraliter adnato prominulo ; pedicellis bracteiferis crassis (5-20 mill. longis) dense ferrugineo-setosis. — Legerunt in Guiana gallica Richard, Perrottet, Mélinon, Sagot, etc., et in Peruvia Rivero, (Herb. Mus. par. et De- less.) 328 MÉMOIRE leur androcée : tel est le M. africanum Bextra. (3), dont l'analogie avec quelques Unona proprement dits du même pays est, comme nous l'avons vu, si prononcée. Ses étamines extérieures sont sté- riles et transformées en languettes imbriquées qui rappellent beaucoup par leur configuration les cuillerons de quelques Ané- mones et Renoncules à fleurs doubles. La méme transformation des étamines extérieures en lames pétaloides existe dans les Xylopia grandiflora A. S. H., lucida H. By, etc. Les Eupomatia sont signalés depuis longtemps comme possédant de grands pétales intérieurs aux étamines fertiles et différents de forme dans les deux espéces connues. Parmi les Anonacées vraies, je ne vois que les Anaxagorea qui présentent la méme disposition. Elle est exceptionnelle dans les espéces asia- tiques, mais elle se trouve constante dans l'A. acuminata A. S. H. (brevipes de M. Spruce), dont toutes les étamines intérieures sont d'épaisses languettes stériles. C'est probablement la méme signification morphologique qu'il faut attribuer à la collerette d'organes aplatis et glanduleux qui se trouvent en dedans de la véritable corolle dans les Sagerca. La forme de ces espèces d'écailles rappelle beaucoup celle des étamines fertiles qui sont plus intérieures. : L'étude qui vient d’être faite du genre Popowia, tel que nous le limitons, nous prouve que la disposition des étamines et leur nombre absolu ne peuvent être des caractères génériques. Ce fait nous avait déjà été démontré par d'autres exemples, et nous pou- vons rappeler ici celui des Bocagea ou Alphonsea, qui ont trois étamines, ou six, formant un ou deux verticilles, ou bien neuf, douze étamines, ou plus, ou encore un nombre très-considérable de ces organes, insérés en apparence dans l'ordre spiral, à l’âge adulte du moins, et d'autant plus courts qu'ils sont plus extérieurs. Même variation, par conséquent, dans le nombre des organes mâles que dans celui des organes femelles ; puisque les carpelles, en nombre indéfini dans certaines espèces, en méme nombre que les pétales ou que les sépales dans certaines autres, peuvent être SUR LA FAMIBLE DES ANONACÉES. 329 solitaires dans chaque fleur, ainsi qu'il arrive dans le B. Gaudi- chaudiana. " EN 3 Aprés avoir passé en revue les principaux appendices de la fleur, nous pouvons considérer à son tour le réceptacle floral des Anonacées, dont la forme est variable, mais qui ne présente celle d'une poche extrêmement concave, avec insertion épigynique des appendices, que dans un seul genre, l''Eupomatia. Rapproché par ce caractère des Calycanthées et des Monimiées, ce genre devient le type d'un groupe spécial dont nous étudierons ultérieurement l'organisation si remarquable : e'estla série des Eupomatiées. Partout ailleurs le réceptacle est convexe, au moins dans la plus grande partie de son étendue. Il l'est jusqu'au sommet dans les Unona, Uvaria, etc. ; tantôt hémisphérique, tantôt conique. Dans les fleurs mâles des Stelechocarpus, il s'allonge davantage en cylindre ; il en est de méme dans quelques Melodorum, Oro- phœa, Miliusa, Saccopetalum, ete. Quelquefois, cependant, son sommet se déprime de maniére à présenter une petite plate-forme horizontale sur laquelle s'insérentles carpelles (plusieurs Asimina, Polyalthia, ete.). Dans la plupart des Cananga d'Aublet (Guat- teria R. et Pav.), cette plate-forme est entourée d'un petit rebcrd circulaire, ordinairement fort peu saillant. Ce petit bourrelet, qui se retrouve dans quelques Unona asiatiques, dans notre Polyalthia Chapelieri, dans le Pyramidanthe rufa Mio., dans quelques Cla- throspermum, s'accentue davantage et forme une sorte de rempart autour des ovaire; dans certains M?/rephora, le Parartabotrys - hexagyna Mig., et surtout dans l'Hezalobus senegalensis A. DC. (Uvaria monopetala Fr. Senec.). 1l faut surtout remarquer que, dans cette dernière plante, c'est sur la paroi externe de cette enceinte circulaire que s'insérent les plus intérieures des étamines, de sorte qu'on né peut méconnaitre la nature axile de celte partie de la fleur, et que, de cette facon, l'insertion du gynéeée est située plus bas que celle d'une partie des piéces de l'androcée. On n'a E 330 MÉMOIRE pas accordé une valeur générique à ce caractère dans tous les genres dont nous venons de parler ; il est en effet si peu prononcé, qu'il a généralement échappé à l'observation. L'eüt-on aperçu, on n'en aurait guére tenu compte, attendu qu'il manque compléte- ment dans beaucoup d’espèces des mêmes genres où tout est d'ail- leurs semblable..C'est pour cela qu'il ne convient pas non plus de lui attribuer une valeur absolue dans le genre Xylopia, où il est généralement si accentué, qu'il a frappé depuis longtemps les bota- nistes. Convexe au niveau de l'insertion du périanthe, le récep- tacle forme plus haut une sorte de sac qui ne laisse à son sommet qu'une étroite ouverture pour le passage des styles. Les ovaires s'insérent au fond de cette poche, et les étamines sur toute sa paroi extérieure. Dans les Habzelia (Hook. et Tmows., nec A. DC.), au contraire, le réceptacle est tout à fait convexe ou ne présente qu'un aplatissement insignifiant au niveau de l'insertion des car- pelles. Et cependant nous ne pourrons séparer ces plantes des Xylopia, dont elles ont tous les autres caractéres de floraison, de fructification et de végétation, attendu qu'il y a des intermédiaires entre ces formes si opposées du réceptacle. On peut dire méme que le Xylopia malayana Hoox. et Tnows. (que nous avons déjà dis- tingué d'une manière absolue du Parartabotrys sumatrana Mio.) est placé, quant à la configuration de son réceptacle floral, exacte- ment à égale distance des Xylopia ordinaires et de l Habzelia ferruginea Hook, et'Tuows. Au-dessus du périanthe, son réceptacle prend la forme d’un cône épais dont la surface supporte la plupart des élamines. Plus haut s'insérent les carpelles dans un tout petit sac, creusé seulement dans le sommet du réceptacle, et la paroi extérieure de cette cavité ne peut donner insertion qu'à une très- petite portion des étamines supérieures. Nous en concluons que les concavités partielles de certains réceptacles floraux n'ont méme pas une valeur générique dans les Anonacées, et que la concavité totale de l'axe floral, avec insertion épigynique du périanthe, est seule suffisante pour caractériser un groupe d'un ordre élevé, comme celui que représentent les Eupomatiées. SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 331 V Il est heureux qu'on n'ait presque pas établi de coupes géné- riques d’après l'organisation des fruits, ou qu'on ait renoncé depuis longtemps aux genres fondés sur ce caractère ; car les fruits des Anonacées nous font si souvent défaut dans la pratique, qu'une foule d'échantillons demeureraient dans nos collections parmi les genera incerta. Lorsque l'organisation du fruit mûr se traduit déjà dans l'ovaire, comme il arrive pour les Monodora, où la placentation pariétale et l'existence d'une seule loge se peuvent con- stater à tout âge, on peut bien admettre une tribu ou une série toute spéciale, et c'est ce que nous ferons pour les Monodorées. Conserver ce petit groupe comme distinct, ce sera, sans doute, aller moins loin que MM. Bentham et Hooker, qui rangent le Mo- nodora parmi les Mitréphorées ; mais ce sera aussi rappeler qu'il y a des Monodora dont la corolle n'a pas du tout les caractères de celle des Mitrephora et autres genres analogues, et ce sera en méme temps se montrer moins absolu que ceux qui ont placé les Monodora bien loin des Anonacées, dans le voisinage des Bixacées, par exemple. Nous ne reviendrons pas d'ailleurs sur ce que nous avons indiqué tant de fois de l'analogie que le mode de placentation établit pour les Monodorées avec les Papavéracées, et qui peut s'exprimer d'une facon presque mathématique, en disant que les Monodora sont aux autres Anonacées ce que sont les Pavots aux Renoneulacées, les Berberidopsis aux Lardizabalées, les Canellées aux Magnoliées, les Allamandées aux Apocynées à ovaires dis- tinets, les Saxifrages aux Cunoniacées éleuthérogynes, et aux Astrocarpées les vraies Résédacées à placentation pariétale. Toutes les autres Anonacées ont des loges ovariennes distinctes et des ovules insérés dans l'angle interne de la loge, plus ou moins loin de sa base. Il importe peu que, dans le fruit, des accroisse- ments inégaux des diverses régions du carpelle produisent l'union apparente des éléments du gynécée, ou conservent leur complète 339 MÉMOIRE indépendance ; cette dernière existe toujours manifestement à une certaine époque dans les genres qui appartiennent à tout groupe autre que celui des Monodorées. L'exemple des Duguetia prouve clairement que, dans certaines espèces d'un genre parfaitement naturel, les fruits peuvent devenir, ou une masse unique criblée de loges, dans laquelle on ne retrouve plus qu'une sorte de sphère ligneuse et qu'on ne croirait jamais avoir été formée de carpelles autrefois indépendants, ou, comme dans l'espéce prototype, une réunion de earpelles rapprochés les uns des autres sur le récep- tacle commun, mais entièrement libres de toute adhérence jusqu'à leur base. MM. Bentham et Hooker attribuent également au genre Rollinia (A), dont les fruits sont en général ceux des Anona, des espèces à carpelles mürs indépendants ; mais nous ne savons sur quelles espèces a pu être observé ce fait, qui n'aurait en lui-même rien de bien étonnant. On ne saurait, à plus forle raison, aecorder une grande valeur à la présenee, dans l'intervalle des graines des baies poly- spermes, d'étranglements plus ou moins prononcés. Si l'on pouvait autrefois, par l'existence de ces rétrécissements, distinguer des Unona les Uvaria dont les baies en sont le plus souvent dépour- vues, on sait trés-bien aujourd'hui que certains Unona ont des fruits continus, comme on dit, tandis que les baies de beaucoup d'autres affectent exactement la forme d’un chapelet à grains égaux et fort réguliers. Cette régularité des étranglements interséminaux . a pour effet de disposer définitivement sur une série unique des graines qui primilivement appartenaient à deux rangées paralléles distinctes. En dehors des difficultés que comporte dans les fruits mürs l'observation de ces faits, et des erreurs auxquelles eile a forcément donné lieu (2), on ne peut accorder à un pareil carac- tére la moindre valeur dans la classification, attendu que la dispo- (4) Gen., 27, n. 29. « Baccæ sessiles distincta. » (2) Ainsi, dans la description des ovules du genre Hexalobus, MM. Bentham et Hooker disent d'abord (Gen., 24, n. 11) : « Ovulis uniserialibus. » Plus tard (956), l'observation de nouveaux faits les conduit à modifier ce caractère de la sorte : «Ovulis 1, 2-serialibus ». Pour nous, les ovules des deux seules espèces qui puissent être SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 339 sition primitive des ovules est toujours celle qui se fait suivant deux rangées paralléles, et que c'est à une époque trés-variable, selon les espéces, quelquefois méme bien antérieure à l'anthése, que s'opére la fusion des deux séries verticales. On observe méme cà et là des baies qui contiennent des graines placées sur deux rangées dans une portion de leur longueur, et, plus haut ou plus bas, des semences unisériées. Le nombre des graines et leur dis- position dans un fruit donné n'influent pas médiocrement sur leur forme. Ainsi, dans le seul groupe T'rigyneia, et dans une seule espèce de ee groupe, on peut voir, ou des graines solitaires, de forme globuleuse ou ovoide, ou des graines assez nombreuses, empilées les unes sur les autres comme des piéces de monnaie ; elles ont alors fort peu d'épaisseur et une forme discoide. De plus, le bord de ces espèces de disques porte seul, dans ce dernier cas, une sorte de bourrelet formant bordure horizontale; tandis que, dans les graines solitaires et globuleuses, le bourrelet peut être tout à fait vertical et avoir la forme d'une ellipse. Qni pourrait croire alors, à priori, que deux graines si différentes l'une de l'autre appartiennent cependant à une seule et méme espéce? Nous ne parlons pas d'ailleurs de la valeur des pointes, ailes ou replis que peut présenter la surface des graines. L'étude du seul genre Oxymitra suffirait pour nous édifier à cet égard. il nous reste à dire quelques mots d'un organe auquel les anciennes classifications ont accordé une importance considérable, et qui n'en a certainement presque aucune : nous voulons parler de l'arille. Et d'abord il ne faut considérer comme tel que des dépendances du tégument séminal, et repousser avec M. Caruel (4) l'interprétation donnée autrefois par M. Asa Gray (2) de l'énorme jusqu'ici rapportées sans contestation à ce genre, c'est-à-dire les H. grandiflorus Benta. et senegalensis A. DC., sont trés-nettement disposés sur deux séries verti- cales. Nous avons vu que l'A. brasiliensis est un Trigyneia, et que l'H. mada- gascariensis, dont le gynécée est inconnu, est petit-étre un Monodora. (1) Stud. sull. polpa che involg. i semi, etc., in Ann, d, Mus. d. Firenze (1864), IX, t. 4, fig. 1-7. 3 (2) Gen. Fl. Amer., Í, 65. 334 MÉMOIRE sac charnu et pulpeux qui enveloppe les graines de l'Uvaria (Asi- mina) triloba, et qui n'est autre chose qu'une portion du péricarpe. En dedans de cette sorte desac, les Asimina ont aussi peu d'arille que possible, dans le sens exact où l'on doit comprendre ce mot. L'arille est en effet dà, dans les Anonacées, comme dans les Ma- gnoliacées, à une hypertrophie tardive du tégument séminal super- ficiel. Et, tandis que dans les Magnolia, l'épaississement de cette enveloppe est partout également considérable, il ne se produit, dans les Anonacées, que sur une portion peu étendue, voisine à la - fois du hile et du micropyle. Dans les graines de l’Asimina triloba, le seul rudiment d'arille qu'on puisse apercevoir, est un léger bourrelet cellulaire qui encadre les régions micropylaire et ombi- licale. Ailleurs cette hypertrophie se prononce davantage en épaisseur et en largeur, et il en peut résulter deux oreillettes laté- rales à contours entiers ou sinueux, descendant de chaque cóté de la graine, à peu prés à égale distance du hile et du mieropyle. Ce fait, qui se reproduit dans un grand nombre d'autres plantes, et en particulier dans le Myristica moschata, comme nous l'avons dé- montré le premier, par l'observation directe des faits, prouve combien est vaine etinutile, dans certains cas, la distinction absolue qu'on a tenté d'établir entre les arilles proprement dits et les aril- lodes; il y a bien des graines qui présentent à la fois hypertrophie du hile et du micropyle, et d'autres dont les productions charnues, voisines du sommet séminal, ne peuvent étre rapportées d'une manière absolue plutôt à l'arillode qu'à l'arille. Nous allons actuellement grouper les principaux genres de la famille des Anonacées, en indiquant les limites dans lesquelles nous les restreignons, et en essayant de justifier les nombreuses fusions que nous avons dà établir dans les divers groupes géné- riques. Les Anonacées sont d’abord, nous l'avons vu, partagées en quatre séries : A. Les Anonées, qui ont deux corolles et un calice, avec, des SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 385 carpelles primitivement indépendants, et des étamines hypogynes. 2. Les Miliusées, qui, avec la même organisation du gynécée el la méme insertion de l'androcée, ont, en apparence du moins, deux calices et une corolle. ò. Les Monodorées, dont les carpelles sont réunis en un ovaire supére et uniloeulaire à placentas pariétaux. | h. Les Eupomatñées, dont les carpelles, primitivement indépen- dants, sont insérés dans la concavité d’un réceptacle qui porte sur ses bords les étamines épigynes. Í. ANONÉES. Cette série, la plus considérable de toutes, se subdivise, d’après la conformation de la corolle, et conformément aux idées de MM. Bentham et Hoôker, en cinq sous-séries dites des Uvariées, Unonées, Xylopiées, Rolliniées et Oxymitrées (Mitréphorées). A. Uvariées. — Corolle imbriquée, dite d'Uvariée (Benth. et Hook.). adi 1. Uvaria L. — Les pétales sont ordinairement libres, mais quelquefois unis en une corolle gamopétale qui tombe d’une seule pièce. Le fait est nettement prononcédans les fleurs del U. sphe- nocarpa Hook. et Tuows., qui peut servir de type à une section à limites peu accentuées (Synuvaria). Tous les pétales sont ordinai- rement imbriqués, pourvu qu'on examine le bouton assez jeune. La préfloraison devient tót ou tard valvaire dans l'une des deux corolles (Ancana et quelques Asimina). Les pétales sont souvent tous égaux et de même forme, ou inégaux, les extérieurs étant plus petits que les intérieurs (Porcelia, Marenteria, Anomianthus), ou plus grands (quelques Asimina). Les fleurs sont hermaphrodites, rarement polygames (Porcelia) ou dioiques (Stelechocarpus), et la forme du réceptacle se modifie un peu dans les fleurs mâles. Les ovules sont en grand nombre, insérés sur deux séries ventrales, ou trés-peu nombreux, ou méme au nombre de deux ou d'un seul (Ellipeia). 336 MÉMOIRE 2. Sphærothalamus Hoor. r. -— Genre douteux. Corolle d'U- varia, un peu différente de forme, avec des ovaires biovulés ? 3. Tetrapetalum Mig. — Uvaria à verticilles du périanthe dimères et à carpelles multiovulés. h. Sageræa Darz. — Uvaria à petites fleurs, avec réceptacle déprimé, à facettes. Étamines en nombre indéfini ow subdéfini, à connectif atténué en coin au sommet. Collerette d'écailles charnues (staminodes) doublant intérieurement la corolle. Ovaires à ovules ventraux, en nombre indéfini. 5. Cananga Avez. — Non synonyme du Cananga de — phius et antérieur au Guatteria de Ruiz el Pavon (qui est syno- nyme). Uvariaà pétales tous imbriqués (ou les extérieurs presque valvaires), à réceptacle surmonté d'une plate-forme horizontale, entourée d'un rebord légèrement saillant, avec un seul ovule presque basilaire, ascendant, à mieropyle thé en 1 bas et en dehors. Plantes toutes américaines. Aberemoa Aug. — L'identité de ce genre et du Duguetia A. S. H., soupconnée par MM. Bentham et Hooker, nous semble devoir être définitivement admise, aprés l'étude d'une plante récol- tée à la Guyane par M. Perrottet, et qui nous parait être l'A. guia- nensis AcBL. Ses fleurs sont construites comme celles des Duguetia connus. Ceux-ci sont des Uvaria par le périanthe, des Cananga par le gynécée, et des Anona par le fruit, principalement dans les espèces où les carpelles mürs sont unis entre eux jusqu'en haut. Les étamines sont toutes fertiles, à moins que les extérieures ne soient transformées en languettes pétaloides imbriquées, carac- tère d'une section (Fusæa) qui à pour type l'Anona longifolia - AUBL. 6. Cleistochlamys Ow. — Uvaria à petites fleurs axillaires, sessiles, à ovaires uniovulés, avec un calice valvaire, en forme de sac globuleux, inégalement déchiré lors de l'anthése. 7. Oxandra A. Ricu. — Uvaria à petites fleurs pédonculées, avec bractées formant gaine ou involucre à la base du pédoncule et se continuant quelquefois sur toute sa longueur, jusqu'aux SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES, 537 folioles imbriquées du calice, auxquelles elles sont semblables. Éta- mines dites de Miliusée. Corolle toujours fortement imbriquée. Ovules subbasilaires, solitaires. En somme, ces plantes peuvent être définies : des Cananga à étamines de Miliusée. B. Unonées.— Corolle valvaire, dite d'Unonée, à pétales ordinai- rement sessiles, à peu près semblables entre eux dans les deux ver- ticilles, aplatis, étalés dans l'anthése, ou plus rarement concaves et connivents. 8. Unona L. F. — Comparé aux Uvaria, ce genre n'en diffère essentiellement que par la préfloraison nettement valvaire de tous ses pétales. Il est depuis longtemps partagé en un certain nombre de sections à limites assez peu définies, telles que : Desmos LouR., Unonaria DC. (Pseudo-Unona Hook. et Tnows.), Dasymaschalon Hook. et Tuoms. Nous avons établi comment les Melodorum, Trigyneia, et Cananga (RowPn., nec Aun.) ne pouvaient en être génériquement séparés. D'autre part, MM. Bentham et Hooker ont fait rentrer dans le genre Unona les Ancana F. MueLL., qui sont uniquement remarquables par leurs carpelles peu nombreux, et les Meiogyne, qui, avec la méme particularité, ont les ovules plus manifestement disposés sur deux séries que ceux dela plupart des vrais Unona à l’âge adulte. Par les Melodorum, nous relions aux Unona les Mitrella Mio. (Kentia Br.) et les Pyramidanthe, et par les Trigyneia, nos Unonastrum et notre Unona Oliveriana, Les Polyalthia ne différent des véritables Unona que par le nombre de leurs ovules, géminés dans les Polyalthia proprement dits. Or ce caractère se retrouve dans de nombreux Unona incontestés et ne peut plus servir à séparer les deux genres. Les Monoon Mig. sont des Polyalthia uniovulés. Les T'rivalvaria Mio. ont été également rapprochés par MM. Bentham et Hooker des Polyalthia, dont ils ont le gynécée. Nous avons vu, dans la fleur du T. macrophylla Mig., une corolle qui, par sa forme, se rapproche quelque peu de celle des Oxymitrées. Les pétales intérieurs sont plus grands, plus rétrécis à leur base que les extérieurs. Ces derniers se rapprochent des sépales par leur taille et leur forme; ce qui fait que la corolle virt. (16 juin 1868.) 22 838 MÉMOIRE est assez analogue à celle de certains Popowia asiatiques, placés par les uns parmi les Mitréphorées, et par les autres parmi les Unonées. De là une nouvelle preuve de l'existence de types qui servent de passage entre ces différentes configurations dela corolle. Tous les pétales sont iei épais et coriaces; les intérieurs sont marqués en dedans d'impressions produites par les saillies de l'an- drocée. Nous avons fait aussi une espèce d'Unona du Monocarpia euneura Mig., qui, avec tous les caractères floraux des Unona proprement dits, ne possède qu'un carpelle à ovules nombreux, disposés sur deux séries verticales. Ici, comme dans plusieursautres genres, il y a des espèces uni et pluriovariées. 9. Anaxagorea À. S. H. — Unona à carpelles biovulés, à fruits secs déhiscents, à pétales plus ou moins épais, sessiles, à étamines toutes fertiles, ou les intérieures stériles, pétaloides. 10. Disepalum Hoox. r. — Unona à verticilles floraux diméres et à pétales étroits unis entre eux par un anneau basilaire. 11. Bocagea A. S. H. — Les véritables espèces de ce genre peuvent être considérées comme des Unona à petites fleurs et à étamines de Miliusée. Ce sont donc, parmi les Unonées, les ana- logues des Ozandra parmi les Uvariées: Les pétales extérieurs sont sessiles et larges à la base, tandis que les pétales intérieurs sont souvent plus ou moins rétrécis dans leur portion inférieure; ce qui rend la corolle assez analogue à celle de certains Orophæa à onglets peu développés, et établit encore un passage. des Unonées aux Mitréphorées. Les étamines sont souvent en nombre indéfini, les plus extérieures étant, dans ce cas, les plus courtes. Dans certaines autres espèces, il y a six, neuf, douze étamines. Dans certaines fleurs du B. heterantha, l'androcée est réduit à trois étamines superposées aux pétales intérieurs. Le nombre des carpelles est indéfini ou subdéfini; il peut y en avoir six, trois seulement, ou enfin un seul. Les ovules sont basilaires ou ventraux, solitaires, géminés, ou en nombre indéfini. C'est-à-dire que, dans ce genre indivisible, la plupart des caractères sur lesquels les auteurs ont basé des coupes génériques sont excessivement variables. Les Bocagea à SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 339 corolle imbriquée de MM. Bentham et Hooker sont des Oxan . dra. Les espèces de l'ancien monde du genre Bocagea ont été presque toutes rapportées au genre Alphonsea qui ne peut subsister. 12. Popowia Enot. — Genre d'Unonées à petites fleurs, très- analogues à celles des Bocagea, ayant souvent en petit des corolles d'Unona, mais tendant assez souvent, principalement dans les espèces asiatiques, vers la eorolle des Mitréphorées et des Phæan- thées. Le calice est à pièces libres ou unies plus ou moins haut. Les étamines sont quelquefois en nombre défini, puisque certaines fleurs n'en ont que six, d'autres neuf ou douze. Souvent aussi elles sont en nombre indéfini, les plus extérieures étant les plus petites. Leur forme est particulière; elle n'est celle, ni des Uvariées, ni des Miliusées. Chacune d'elles représente une pyramide ren- versée, irréguliére, plus ou moins allongée, à grande base supé- rieure, oblique, prolongée en dedans, sous forme de bosse, d'éperon aplati, de corne, avec deux loges extérieures ou latérales, sessiles sur le connectif. Les étamines intérieures, collées latéralement les unes aux autres, forment un verticille autour du gynécée; les autres, plus extérieures, sont, ou fertiles et de méme forme, ou réduites à des baguettes stériles. Le gynécée est formé d'un nombre variable de carpelles, quelquefois presque défini, ailleurs considérable. Les ovaires contiennent depuis un ou deux ovules presque basilaires, jusqu'à un grand nombre, insérés sur deux rangées verticales dans l'angle interne. Les baies qui forment le fruit sont, par suite, ou monospermes, ou polyspermes, avec des étranglements interposés aux graines. En somme, les Popowia, confondus dans un méme genre avec les Clathrospermum, peuvent étre définis : des Bocagea à étamines présentant une configuration toute particulière. Tous les autres caractères sont également variables dans les deux genres. C. Xylopiées.—Corolle valvaire, dite de Xylopiée, à pétales ex- térieurs épais, sessiles, connivents, plus rarement élalés; pétales intérieurs plus rarement étalés encore, souvent réunis par leurs bords trés-épais en cône dressé, caché par les pétales extérieurs dans le bouton. 1 340 MÉMOIRE 18. Xylopia L. — Corolle type de Xylopiée, rarement, mais cependant quelquefois complétement élalée dans l'anthése. Pétales intérieurs atténués ordinairement à la base, plus rarement presque semblables à ceux de quelques Unona. Réceplacle floral ordinaire- ment disposé, à partir du périanthe, en un sac profond enveloppant les ovaires et donnant insertion aux étamines par toute sa surface convexe. Carpelles plus rarement insérés dans une cavité peu pro- fonde, voisine du sommet réceptaculaire ; et, plus rarement encore (Habzelia), réceptacle entièrement convexe. Étamines toutes fer- tiles, ou les extérieures stériles, en nombre indéfini. Ovules gé- minés ou en nombre indéfini dans chaque ovaire. Baies indépen- dantes, continues ou plus ou moins étranglées dans l'intervalle des graines. Il y a déjà longtemps que nous avons rattaché à ce genre, comme formant une section spéciale, sous le nom de Pseudanona (Adansonia, IV, 141) les Anona amplexicaulis et grandiflora de Lamarck. Il y a çà et là des fleurs de Xylopia dans lesquelles le gynécée est réduit à un seul carpelle. 1h. Anona L. — Périanthe de tous points semblable à celui d'un Xylopia, ou plus allongé encore dans lebouton, ou court, ou globuleux, ou méme déprimé. Pétales extérieurs valvaires. Pétales intérieurs développés, valvairesouimbriqués,outrés-petits, en forme de cuillerons, ou nuls. Étamines d'Uvariée, rarement de Miliusée (Anonella). Un ovule presque basilaire, et rarement deux dans chaque carpelle. Fruit charnu, en baie multiple à éléments à peine distincts, ou saillants sous forme de mamelons mutiques, rarement surmontés d'une pointe. D. Rolliniées.—Corolle poly pétale ou gamopétale, à folioles enve- loppantimmédiatement les organes sexuels d'une sorte de sac sphé- roidal, puis pourvues, sur la ligne médiane de leur région dorsale, d'une saillie dressée, de forme variable, cylindrique, aplatie latéralement ou de dehors en dedans. 15. Rollinia A. S. H. — Organes sexuels et fruits d' Anona (ou baies distinctes ?).— Corolle gamopétale à la base, ou polypétale. Pétales intérieurs plus petits que les extérieurs, ou nuls. Pétales SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 341 extérieurs pourvus d’une corne dorsale ou éperon plein, droit ou arqué, obtus au sommet, comprimé bilatéralement. 16. Artabotrys R. Br. — Corolle polypétale. Saillie des pétales extérieurs et intérieurs cylindrique ou aplatie de dehors en dedans. Réceptacle convexe, ou plan, ou légèrement concave au sommet, Car- pelles biovulés, ou àovules nombreux, à insertion ventrale (Parar- tabotrys). Baies indépendantes, mono- di- ou polyspermes. Fleurs so- litaires ou inflorescences à axes aplatis, fasciés, arqués, rétrofractés. 17. Cyathocalyx Crame. — Artabotrys à saillies des pétales aplaties de dehors en dedans, membraneuses, à carpelle unique multiovulé, à axes d'inflorescence non fasciés. 18. Hexalobus À. DC. — Artabotrys à corolle gamopétale, avec saillies des pétales aplaties de dehors en dedans. Réceptacle con- vexe ou légèrement concave au sommet, Baies mulliovulées; ovules à insertion ventrale, disposés sur deux séries verticales. E. Oxymitrées ou Mitréphorées.—Corolle polypétale, dite mitré- phorée. Pétales extérieurs étalés dans l'anthése. Pétales intérieurs plus ou moins longs, plus ou moins rétrécis à leur base, rappro- chés, connivents ou cohérents au-dessus des organes sexuels, par leur limbe à bords épais, formant voûte à trois piliers. 19. Oxymitra Bu. — Ce genre comprend pour nous les Owy- mitra, proprement dits, les Goniothalamus Hook. r. et Tnows. et les Richella A. Gray. Ce dernier genre ne présentait pas d'autre. différence appréciable avec les vrais Oxymitra, que la forme ailée de ses graines. Nous avons vu l'aile disparaitre en grande partie et se réduire à un bord mousse dans une espèce de la Nouvelle- Calédonie. Les Oxymitra et les Goniothalamus diffèrent, dit-on, les uns des autres par la forme de la portion basilaire de leurs pétales intérieurs qui seraient sessiles ou à peine atténués dans les Oxymitra, tandis qu'ils le seraient dans les Goniothalamus. ll est positif que certains Oxymitra vrais et certains Goniothalamus présentent, dans cette portion des pétales intérieurs, un égal degré de rétrécissement. On a dit encore des pétales intérieurs, qu'ils sont connivents dans les Oxymitra et cohérents dans les Gonio- 342 MÉMOIRE thalamus. Dans plusieurs espèces des uns et des autres, on les voit également appliqués: et collés les uns contre les autres, mais - il est possible de les séparer par une légère traction; il n'y à done pas là de caractère différentiel absolu. Les ovules sont ordinaire- ment au nombre de deux dans toutes ces plantes; mais nous avons vu, sur une même fleur de Richella, deux ovules dans certains carpelles, et, dans d'autres, des graines plus nombreuses insérées jusqu'à une certaine hauteur de l'angle interne. 20. Atrutregia Bern. — Genre qui nous est inconnu, trés-ana- logue, à ce qu'il semble, au précédent, dont il ne différerait que par ses ovaires uniovulés. Peut-être aussi se rapproche-t-il des Melo- dorum et des Polyalthia. 21, Mitrephora Bu. — Owymitra à fleurs généralement de petite taille, parfois unisexuées (Pseuduvavia), à pétales intérieurs supportés par un onglet beaucoup plus long et plus gréle en géné- ral. Réceptacle ordinairement convexe, parfois concave au niveau de l'insertion des carpelles. Ovules assez nombreux, disposés sur deux rangées ventrales. 22, Orophea BL. -— Genre qui comprend tous les Mitrephora à étamines de Miliusée. Ces étamines sont souvent en petit nombre, comme celles des Bocagea, dont ce genre est en méme temps trés- voisin, surtout par celles de ses espéces dont l'onglet des pétales intérieurs est peu allongé. Les ovules sont en nombre variable; il n'y en a parfois que deux, insérés à une hauteur variable de l'angle interne de l'ovaire. | 23. Cymbopetalum Bentu. — Mitrephora américains, à larges fleurs longuement pédonculées, à pétales intérieurs dilatés en une épaisse lame coriace, représentant un limbe cymbiforme, involuté, terminé par une pointe mucronée ou peu accentuée, infléchie. L'onglet est ou étroit et allongé, ou réduit à une lame bien plus courte dans une section dont Unona obtusiflora DC. peut être considéré comme le type, et qu'on peut nommer Brachycymbium. Par là sa fleur se rapproche davantage de celle des véritables Unona. Mais les autres caractères sont les mêmes dans toutes les SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. 343 espéces, savoir la convexité du réceptacle étalé, l'androcée, et les fruits formés de baies polyspermes, pourvues enire les graines d'étranglements obliques, stipitées, définitivement séches et pou- vant, dit-on, s'ouvrir (sub pressione aperta). 24. Enantia Ou. — Mitréphorée dont la fleur n'a plus que les trois pétales superposés aux sépales. II. — Miniusées ov. PrugANTUÉES. Périanthe formé en apparence (voy. p. 309) de deux calices et d'une corolle valvaire beaucoup plus développée, 25. Miliusa Lescun. — Périanthe de Miliusée, avec des pétales intérieurs presque plans à la base ou plus ou moins creusés en une large et profonde fossette ou gibbosité, libres ou collés dans une certaine étendue par leurs bords. Étamines de Miliusée, en nombre indéfini, insérées sur un réceptacle trés-convexe. Carpelles cn nombre indéfini, avec un, deux ou un nombre indéfini d'ovules “insérés plus ou moins haut dans Pangle interne de l'ovaire. Les Saccopetalum ne diffèrent que par une plus grande profondeur de l'espèce dé sac qu'on remarque à la base des grands pétales ; mais celte dépression existant, quoique à un plus faible degré, dans plusieurs vrais Miliusa à carpelles multiovulés, comme ceux dés Saccopelalum, ce dernier genre ne peut être conservé comme dis- tinct. Les fleurs sont souvent polygames, par avortement plus ou moins complet du gynécée. 26. Pheanthus Hook. r. et Tuous. — Fleurs de Miliusa, avec étamines d'Uvariée. Carpelles en nombre variable, à styles plus ou moins dilatés et souvent collés entre eux par leur extrémité stigma- tifère. Ovules au nombre d'un ou deux, dans les vrais Phœanthus de l'Asie tropicale, et insérés à une hauteur variable de l'angle interne. Ovules plus nombreux, disposés sur deux séries, dans les Piptostigma, espèces africaines de ce genre. Ovule unique, presque basilaire dans l'Heteropetalum brasiliense Benta., dont le périanthe est aussi celui des vrais Pheanthus, avec des sépales et des pétales extérieurs un peu plus larges dans leur portion basilaire. dhh MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES ANONACÉES. III. — Moxonoréess. Anonacées à ovaire supère, uniloculaire, avec de nombreux placentas pariétaux. Corolle gamopétale. 27. Monodora Dus. — Seul genre de la série, avec deux formes possibles de la corolle. Tantôt elle a des pétales intérieurs différant des extérieurs par la forme et la taille, les uns et les autres d’abord légèrement déclinés à la base ; tantôt la corolle, à peu près campa- niforme, a six divisions égales qui, à l’âge adulte, sont placées en apparence au méme niveau et semblent ne former qu'un verticille. IV. — EUPOMATIÉES. 28. Eupomatia R. Br. — Seul genre de la série. Anonacée à réceptacle en forme de sac, contenant dans sa concavité les carpelles pluriovulés, avec étamines périgynes, les intérieures stériles et péta- loides. Fleurs apérianthées, dans lesquelles les organes sexuels sont protégés dans le bouton par la derniére bractée du rameau, insérée au bord du réceptacle, prenant la forme d'un eapuchon et se détachant circulairement par sa base lors de l'épanouisse- ment. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUÉ DE LA PAGE 203.) 8. OLAX nyPoLEUCA. Frutex? Rami alterni ; cortice crasso carnosulo glaberrimo, sicci- tate ochraceo, grosse suleato. Folia alterna, breviter (2, 3 mill.) petiolata elliptico- lanceolata (ad 4 cent. longa, 1 + cent. lata), basi et apice acutiuseula integerrima; margine reflexo; glaberrima coriacea avenia, supra pallide virescentia lucida, subtus glauca albidave, tenuissime punctulata; costa valde prominula. Flores racemosi; racemis brevibus (1-3 cent.); bracteis alternis caducis- simis. Pedicelli alterni in axilla braetearum singularum solitarii breviusculi, basi articulati. Calyx brevis cupulatus crassiusculus obsolete 3-dentatus. Petala 3 omnino libera; apice 2-dentato ; (potiusne 6 per paria usque ad apicem 2-dentatum coalita ?) longe exserta crassiuseula valvata. Stamina fertilia 3, singulis petalo dupliei insertis oppositisque; filamento brevi; anthera elliptico- ovata introrsa 2-rimosa ; staminodiis 9 cum staminibus fertilibus alternantibus inæquali-corrugatis membranaceis 2-fidis. Discus vix prominulus. Germen superum ad medium 3-loculare, apice 1-locu- lare; placenta centrali erecta; ovulis 3 pendulis ; stylo subulato, apice subeapitato stigmatoso. — Missa ex Nova-Caledonia, collec- tore ignoto. M 9. Savia BOJERIANA. Frutex? Rami teretes cinerei. Ramuli graciles fuscati breviter setosi. Folia alterna, breviter (4, 2 mill.) petiolata, elliptico-ovata (3, 4 cent. longa, 1, 2 cent. lata), basi et apice obtusiuscula, inte- gerrima subcoriacea glabra, supra læte virescentia, subtus paulo pallidiora, penninervia reticulata. Flores verisimiliter diceci, mas- culi ignoti. Flores fceminei axillares solitarii longe (1-1 $ cent.) 356 STIRPES EXOTIC NOVAE. pedunculati ; pedunculo bracteis 2, 8 stipulis conformibus brevibus subulatis munito, gracili glabro ad apicem sensim incrassato sub- clavato. Calyx 5-partitus læte virescens ; sepalis oblongis reticu- latis, imbricatis. Petala membranacea calyce longiora, imbricata. Discus 5-folius; foliolis alternipetalis ima basi coalitis petaloideis ca- lyce dimidiobrevioribus ovarium cingentibus.Germen summo recep- taculo impositum ovoideum 3-loculare; ovulis 2 in loculis singulis collateraliter pendulis subanatropis ; stylo crasso, mox subæqua- liter 6-partito; eruribus 6 subulatis erectis dense papillosis (in sicco nigrescentibus). — In Malacassia legit Bojer (herb. Mus.). Species quoad adspectum Charidiis, quoad discum Petalodiscis similis, sectionem utramque arctius conjungens. 10. Uvaria (ManENTERIA ) COMMERSONIANA. Planta sarmentosa, ut videtur scandens; ramis gracilibus; cortice pallide lutescente striato lenticellisque albidis hinc inde notato. Folia breviter (ad 2 cent.) petiolata, uti planta tota glaberrima, ovata elliptieave (ad 8 cent. longa, 4 cent. lata), basi rotundata v. sub- cordata, apice obtusata, integerrima coriacea, supra pallide vires- centia lucida, subtus (in sicco) opaca; costa valde subtus promi- nula ; nervis remotis venisque supra vix conspicuis, subtus reticu- latis et haud procul a margine inter se osculatis. Flores solitarii terminales v. oppositifolii majusculi ; pedunculo ad apicem sensim incrassato longiuseulo (2 cent.). Sepala cordata, basi vix con- nata. Petala exteriora calyce longiora ovata; interiora longiora (enuioraque, imbricata. Stamina oo receptaculo prominulo inserta ; Joculis linearibus; connectivo ultra loculos dilatato truncato. Carpella oo. (15-20); ovariis inter se in massam vix longitudine sulcatam coalitis oo - ovulatis.— Olimin Malacassia legit Commerson (herb. Mus. par. et A. L. J'uss.). Species simul ad Uvariam Narum et ad Marenteriam Thouarsii accedens, typum utru mque arctius in unum conjungit. Ab U. Marenteria imprimis ob calycem partitum et ovaria numerosa differt. STIRPES EXOTICÆ NOVAE. 347 11. Uvaria (PorceLia?) HAnNiaNA. Arbor parva fere a basi ramosa (ad 4 metr. alta) ; ramis erectis glabris (test. L. Hahn); ramulis teretibus fuscescentibus ; cortice tenuiter striato glaberrimo. Folia brevissime (2, 3 mill.) petiolata lanceolata (12 cent. longa, 4 cent. lata), basi acuta, ad apicem aeuminata; summo apice obtusiusculo; integerrima membra- nacea, supra levia, subtus paulo pallidiora opaca, penninervia tenuiter venosa ; costa nervisque primariis pallidis subtus promi- nulis. Flores ignoti. Fructus e bacca unica (an abortu?) constans, aut terminalis, aut, ramulorum sub flore lateralium usurpatione, sublateralis; apice rami in peduneulum crassum (8 mill. latum) lignosum inerassato. Bacca sequali v. ingequali- oblonga (ad 4 decim. longa, + dec. lata), extus omnino ferrugineo-velutina, basi et apice rotundata 12-18-sperma; seminibus 2-serialibus ovato-compressis glabris fuscatis ; arillo inconspicuo; albumine valde ruminato. — In terris mexicanis, ad sylvas montis Coachilote, haud proeul a Misantla fructiferam 4 julio 1866 legit L. Hahn (exs. n. 239). Species verisimiliter Asiminis boreali-americanis simulet Porceliis Rui- zianis necnon cl. Seemanni Saprantho proxima. 12. UVARIA? CALLICARPA., Planta pulcherrima, ut videtur arborea; ramis teretibus, novellis, uti petioli foliorumque pagina inferna, indumento ditissimo velu- tino ferrugineo-fuscato formose indutis. Petioli teretes crassius- culi breves (vix 4 cent.). Folia ovato-oblonga (ad 15 cent. longa, 7 cent. lata), basi cordata, apice brevissime acuminata, integer- rima; margine reflexo ; coriacea, supra glaberrima lucida lævia ; costa supra vix prominula tomentosa, subtus cum nervis primariis valde prominula. Flores, ut e fructu videtur, subterminales soli- tarii. Fructus crasse (5 cent.) stipitatus e baccis paucis (5) constans receptaculo globoso insertis, breviter stipitatis cylindraceis (7 cent. longis, 2 1 cent. latis) continuis vix arcuatis, apice rotundatis, - ob indumentum dense velutinum fuscatum fructus maturos Typha- rum omnino referens; pericarpio crasso inter semina ellipsoidea 348 STIRPES EXOTICÆ NÔVÆ. (omnino Unonæ) intus prominulo. — Oritur in Malacassiæ costa orientali, ubi olim legit Chapelier (herb. Mus. par.). Planta ob flores ignotos non sine dubio ad Uvariam relata. Nonne potius Z/exalobi species, baccis forma et magnitudine eas 77. grandiflori Benta. (in Trans. Linn. Soc., XXII, t. 49) nonnihil referens? 13. HEXALOBUS? JUSSIÆANUS. Rami lignosi teretes; ligno duro; cortice nigrescente reticulato striato glaberrimo, lenticellis minutis pallidis notato. Folia remote alterna, breviter (ad + cent.) petiolata lanceolata (11 cent. longa, h cent. lata) utrinque breviter acuminata integerrima glaberrima snbeoriacea, supra viridi-glaucescentia, subtus opaca; costa valde subtus prominula; venis ereberrimis retiformibus. Flores longe (8 cent.), pedunculati; pedunculis gracilibus glaberrimis aut subter- minalibus, aut in axilla foliorum ramuli supremorum solitariis. Calyx brevis; sepalis cordato-acutis basi tantum connatis. Petala 6, adulta adspectu 1-verticillata, ovato-acutiuscula, ad medium in corollam rotato-urceolatam connata crassiuscula puberula. Stamina «o receptaculo convexo inserta, lineari-obpyramidata ; connectivo ultra loculos dilatato truncato. Carpella oc ; ovulis in singulis «o 2- serialibus. — Planta in herb. celeb. A. L. de Jussieu servata, patria ignota (Mus. par.). Species non sine dubio ad Hexalobum relata, Petala quidem usque ad medium, i. e. altius quam in plurimis speciei generis, connata. Corolla aulem a basi late æqualiterque in anthesi aperta, nec, ut in Zezalobis genuinis ċirca supraque genitalia connivens. Forsan ad sectionem Syn- uvariam gen. Uvariæ melius referenda, in qua petala basi licet tantum coalita evadunt; sed petala margine crassiuscula et inter se æquidis- tantia in alabastro forte valvata sunt; species unde valde dubia remanet. 1h. POLYALTHIA MARITIMA, . Frutex, ut videtur, ex omni parte glaber. Rami ramulique alterni teretes; cortice (in sicco nigrescente) tenuiter striato. Folia bre- viter (2-1 cent.) petiolata equali v. subinæquali-elliptico-ovata (ad 10 cent. longa, 5 cent. lata), basi rotundata v. breviter angus- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 349 tata; apice breviter aeuminato ; integerrima coriacea glaberrima, supra lævia lucida, subtus paulo pallidiora subglaucescentia, penni- nervia; costa valde subtus prominula. Flores axillares termina- lesve solitarii; pedunculo brevi (ad 4 cent.) ad apicem sensim incrassato, basi bracteolato arcuato. Calyx brevis gamophyllus subinteger v. inæquali-sinuatus. Petala 6 valvata sessilia, intus con- cava, interiora ad basin nounihil angustata. Stamina oo ; connec- tivo ultra loeulos in cupulam brevem dilatato. Carpella pauca; ovario ad apicem in stylum brevem apice clavato stigmatosum attenuato ; ovulis 4, 2, aut ad basin, aut angulo interno plus minus alte insertis adscendentibus. — In Madagascaria legerunt. olim Dupetit-Thouars (herb. !), et nuper Boivin, in collibus maritimis Sancte Marise, loco dieto Ambarisomouthra, nov. 1854 floriferum (herb. Mus. par.). Species ob corollam interiorem post exteriorem expansam et circa geni- talia paucis diebus conniventem nonnihil Witrephoreas referens; petala brevia crassiuseula ut in Kentiis (Mitrellis) nonnullis, sed minus crassiora. 15. PorvaLTHIA CHAPELIERI. Arbor: media (test. Chapel.) aromatica ; ramis teretibus; ligno levi fissili albido ; libro cannabino rufescente ; epidermide nigres- cente (test. eod.). Ramuli alterni erebri. Folia in summis ramulis numerosa oblongo-subspathulata fad 6 cent. Jonga, 2 cent. lata), basi longe in petiolum vix conspicuum attenuata, ad apicem angus- tata; summo apice obtusato emarginatove ; coriacea crassa inle- gerrima dense viridia lucida (test. Chapel.) in sicco nigrescentia, glaberrima tenuiter venosa. Flores parvi (5 cent. longi) plerumque solitarii axillares ; pedunculo (vix 1 cent.) glabro reflexo. Calyx 3-partitus corolla paulo brevior. Petala 6 subæqualia sessilia triangularia apice acutiuseula glaberrima valvata. Stamina oo recep- taculo apice concavo inserta obpyramidata ; antheris subsessilibus rimosis; connectivo ultra loculos capitato depresso, apice recte truncato. Carpella 10-12; ovario brevi uniovulato ; stylo gracili demum capitato fungoso villosulo; stigmatibus inter se coadunatis. 850 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, Fructus longiuscule (ad 2 cent.) pedunculatus; baccis stipitatis ad 10 globosis monospermis. — Oritur in Malacassia, ubi vulgo audit Honbave, teste Chapelier, qui plantam olim verisimiliter in insule costa orientali legit (herb. Mus. par.). Species inter congeneres ob formam receptaculi apice concavi valde conspicua. " 16. Pocyazraia ? RicHARDIANA. Rami lignosi; cortice griseo striato. Ramuli alterni graciles lutescentes, uti planta tota glaberrimi. Folia breviter (circ. + cent.) petiolata elliptico-lanceolata (8 cent. longa, 3 cent. lata), utrinque angustata breviter acuminata coriacea crassa lenuiter venosa inte- gerrima, supra lucida lzevia, subtus paulo pallidiora. Flores axillares terminalesve ; pedunculo sensim ad apicem incrassato (4, 2 cent. longo); receptaculo floris breviter cylindraceo demum truncato depresso. Perianthium staminaque «o (e cicatricibus insertionum nota). Carpella concavitate apicali receptaeuli inserta numerosa ; ovulo solitario ferme basilari suberecto. Fructus e baccis plurimis stipitatis constans; pericarpio ovoideo glaberrimo obtuse acumi- nato lateraliter obscure sulcato. Semen solitarium ovoideum gla- brum; albumine dense ruminato. — Crescit in Malacassia, ad Nossi-Bé, unde, anno 1840, misit cl. Richard, hortulanus borbo- nicus, eumque Boivin (n. 2114) communicavit (herb. Mus. par.). Genus propter florem ignotum incertum remanet. An Uvariæ (Maren- teriæ) species ? 47. UNONA AMBONGOENSIS, ' Frutex (15-pedalis, teste Pervillé); ramis, uti planta tota, glaberrimis; ramulis gracilibus alternis; cortice griseo tenuiter striato. Folia subsessilia elliptico-lanceolata (5-8 cent. longa, 2, 8 cent. lata), basi et apice angustata; summo apice aeutiusculo obtusiusculove; membranacea penninervia subavenia ; costa subtus prominula, supra (in sicco) rubescente. Flores extra-axillares v. infra- axillares solitarii? breviter pedunculati. Sepala libera cordata, val- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. , 301 vata. Petala exteriora sessilia crassiuscula, valvata; interiora ad basin valde angustata, apice dilatato imbricata. Stamina oo recep- taculo convexo inserta; antheris compressis; connectivo ultra loculos dilatato truncato. Carpella pauca (2-4); ovario elongato o- ovulato; stylo basi valde angustato, mox dilatato, apice truncato stigmatoso subarticulato deciduo. Fructus longe (ad 4 cent.) cras- seque pedunculatus e baccis constans paucis receptaculo capitato insertis sessilibus? apice obtusis, polyspermis. — Oritur in insule Ambongo humidis, ubi legit anno 1841, februario fructiferam floriferamque Pervillé, n. 675 (herb. Mus. par.). Stirps adspectu foliisque Popowias et Polyalthias nonnullas referens. Est autem Unona legitima; ovariis certe pluriovulatis, placenta lineari ventrali. (Sera continué.) NOTE SUR UN CAS DE MONECIE ACCIDENTELLE DU CÆLEBOGYNE (Lue à l’Académie des sciences le 4 mai 1868) (1). J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des rameaux monoïques du Cælebogyne ilicifolia Sw. Ces rameaux portent à la fois des fleurs femelles, des fruits mûrs et entiers, des fruits qui se sont -ouvertspour laisser échapper des graines parfaitement conformées, et, dans la partie supérieure, des milliers de fleurs mâles dont les étamines sont pleines de pollen. Ces échantillons font partie d’une collection d’'Euphorbiacées australiennes qui m'ont été envoyées, pour être déterminées, par M. F. Mueller, de Melbourne. ll convient de noter qu'ils ont été recueillis à Rockhampton, à l'état sauvage, c'est-à-dire dansles conditions les moins favorables à la production de semblables anomalies. Le peu de valeur du genre Celebogyne, et ce qu'on savait de la fréquence de ces anomalies dans les autres espéces des genres auxquels on a dù le rapporter (Cladodes, Alchornea, Apa- risthmium), nous avait conduit à annoncer qu'on trouverait proba- blement tôt ou tard, dans cette plante, des exemples d'hermaphro- ditisme ou de moncecie. La prédiction s'était déjà réalisée pour les fleurs hermaphrodites. Aujourd'hui l'existence, matériellement démontrée, de fleurs accidentellement monoiques, porte le dernier coup à la doctrine de la parthénogenèse, dont le Cælebogyne était, suivant l'expression de M. Duchartre, « le dernier point d'appui, bien faible du reste », parmi les végétaux phanérogames. (4) Comptes rendus, LXVI, 856. DESCRIPTION DU GENRE NOUVEAU SALDANH/EA DE L'ORDRE DES BIGNONIACÉES Par M, Ed, BUREAU, A l'époque où Aug. Pyr. de Candolle créa le genre Cuspidaria (1838), et méme lorsque ce genre fut décrit dans le Prodromus (1845), on ne possédait le fruit que d'une seule espèce : le Cusp. plerocarpa. De Candolle rapprocha de cette espèce typique neuf auires plantes, dont le fruit était inconnu, mais qui lui offraient dans la fleur des caractères communs. C'était alors la manière la plus logique de procéder. Depuis, les recherches faites au Brésil par divers botanistes explorateurs, et principalement par M. Correa de Méllo, ont amené la découverte du fruit d'un certain nombre de ces espéces du Prodromus et d'autres espéces nouvelles, analogues aux pre- miéres. Or, ces fruits offrent entre eux des différences profondes, que l'étude seule de la fleur ne pouvait faire soupconner, et révé- lent, dans cet ancien groupe des Cuspidaria, l'existence d'au moins quatre genres, qui non-seulement ont des caractères bien distincts, mais qui devront même être fort éloignés les uns des autres dans une classification naturelle des Bignoniacées. Je décris aujourd’hui l’un de ces genres, fondé sur le Cuspi- daria ? lateriflora, espèce que du reste de Candolle lui-même rapportait avec doute à son genre Cuspidaria. Je ferai prochainement connaitre un second groupe générique, dont le type est le Cuspidaria callistegioides DC. M. Miers a, lui aussi, reconnu ee nouveau genre, et lui a donné, dans les notes qu'il a eu l'obligeance de me communiquer, le nom de Clytostoma, virt. (15* août 1868.) 23 35^ DESCRIPTION que j'adopterai. J'ai pu en voir, dans les herbiers, neuf ou dix espèces, dont cinq en fruits. Ces fruits sont fort remarquables : ils se rapprochent, par leurs valves épineuses, de ceux des Pithe- coctenium, avec lesquels on pourrait les confondre au premier abord; mais leurs graines sont épaisses, irréguliéres, et imbri- quées sur deux rangs, seulement dans chaque loge; tandis que celles des Pithecoctenium sont trés-minces, à contour presque orbiculaire, et disposées sur un grand nombre de rangs de chaque cóté de la cloison. SALDANHÆA. (Cuspinarna ? DC., partim). Calyx parvus coloratus velutinus campanulatus 5-dentatus, den- tibus latis triangularibus. Corolla infundibuliformis, 5-loba, subbi- labiata, velutina; tubo basi cylindrico, supra dilatato-campanulato, facie antica 2-sulcato ; lobis subinsqualibus. Stamina inclusa; fertilia 4 didynama filamentis arcuatis glabris; antheræ glabræ loculis divaricatissimis recurvis obtusis. Stamen quintum sterile filiforme breve. Ovarium oblongum sub-A-gonum lepidotum , disco annulari vel pulviniformi impositum, biloculare. Placentæ in utroque loculo 2, et ovula in utraque placenta bisériata, id est in utroque loculo A-seriata. Stylus filiformis glaber inclusus; stigma bilamellatum. Fructus siliquæformis, modice compressus; valvis septo parallelis, leviter convexis, lignosis, crassis, rugosis, a basi ad apicem dehiscentibus ; filis lateralibus interpositis tenui- bus, demum liberis. Septum planum, cicatricibus ellipticis bre- vibus juxta margines impressum. Semina valde complanata, alata, transversa, latiora quam longiora et longitudine latitudinem septi æquantia ita ut eujusque loculi unica serie imbrieata videantur, juxta tamen utramque marginem insería ; ala translucens a latere seminis producta; hilus prominens, brevis, ellipticus, emibryonis latitudinem non æquans. Embryo complanatus; coty- ledones basi et apice cordatæ, sinubus angustis, altis; sinu infe- riore radicula dimidio brevior. DU GENRE NOUVEAU SALDANHÆA. 355 Frutices brasilienses scandentes. Rami teretes. Folia opposita, caduca, plerumque 3-foliolata, interdum 5-foliolata, vel 2-folio- lata cirrosa. Foliola ovata vel elliptica, margine integra. Inflo- rescentiæ in ramis jam lignosis, ex foliorum delapsorum axillis enatæ, multifloræ, e cymis in paniculas dispositis. Bracteæ subu- latæ parvæ deciduæ. L] Collegæ et amico, reique herbariæ brasiliensis peritissimo viro, cl. José de Saldanlia da Gama, dedicatur hoc genus, cum Cuspidaria DC. hactenus confusum, insigne tamen fructu exalato, valvis crassis, hilo seminum prominenti, foliis caducibus, inflorescentia in ramis defoliatis, necnon aliis characteribus. 1. SALDANHÆA LATERIFLORA Bur. (pl. XI, XII). CUSPIDARIA ? LATERIFLORA DC., Prodr. IX, 179, n. 6. Tecoma LATERIFLORA Mart., Herb, flor. bras., p. 291, n. 532. Locamocypia LATERIFLORA Mart. ms. ex DC. Prodr., 1. c. S. foliis 3-foliolatis, vel 2-foliolatis cirrosis; foliolis tum ovatis, tum subcordatis, cum novellis, petiolis et petiolulis fulvo-velutinis, pilisque juxta marginem frequentioribus linea angusta fulva cin- elis; vel ellipticis, primum cinereo-velutinis, demum supra gla- brescentibus, subtus pubescentibus; inflorescentiis axillaribus mul- tifloris, floribus minoribus. Formas 2 notabiles vidi. x. Ovata. Rami teretes ad nodos glandulis minimis numerosissimis tecti; adulti grisei, lenticellis paucis conspersi ; juniores cum petiolis, pe- tiolulis, foliolis, axibus inflorescentiæ, calycibus et bracteis, pube molli brevi fulva velutini. Folia 3-foliolata, rarius bifoliolata cum cirro sim- plici demum lignoso, griseo, apice valde involuto. Petiolus 2 $ - 4 cen- tim. longus, striatus, supra late sulcatus; petiolulus medius 2-5 centim. longus, laterales 10-12 millim. longi, supra anguste sulcati. Foliola ovata, basi obtusissima vel subcordata, apice obtuse acuminata, brevis- sime fulvo-velutina pilisque juxta marginem frequentioribus linea angusta fulva cincta, demum discrete velutina vel puberula, membranacea, penninervia, nervis secundariis ex utroque latere nervi medii 5-6, ner- vulis erebre reticulatis, subtus multo magis conspicuis pagina inferiore foliolorum pallidiore. Paniculæ e cymis subcorymbiformes, multifloræ, 356 DESCRIPTION h-8 centim. longæ; axibus, bracteis minimis et calycibus fulvo-velutinis. Calyx sordide ruber, à millim. longus. Corolla infundibuliformis, 23-25 millim. longa, lobis late obovatis, utrinque velutinis, tubo extra velu- tino, intus glabro, infra staminum insertionem tamen tomentoso. Stamen sterile subulatum breve fertiliumque filamenta dimidia circiter inferiore parte pilis brevissimis puberula. Discus margine superiore basin ovarii cingens. Stigma lamellis Janceolatis obtusis. Habitat in Brasilia. Exs. In Brasiliæ prov. Minarum, sepibus et sylvis. Sept. 1818. « Tecoma - lateriflora Mart. Potius ex calyce Cuspidaric DC. species videtur. » Mart. ms. Typ.! (herb. reg. monac.). — Morro do Ernesto, Cuiaba. 7bro 1832, n. 29. Manso. Martii Herbar. flore brasil. n. 532. « Tecoma lateriflora Mart.» Mart. ms. Typ.! (herb. reg. monac., Mus. par. et Martii). — Burchell. Catalogus geographicus plantarum Brasiliæ tropicæ, n. 7429. Goyaz to Cavalcante (herb. kew. et Mart.). | 6. elliptica. Foliola late elliptica, abrupte acuminata, juniora pube cinerea velutina, adulta facie superiore secus nervos majores puberula,. subtus pubescentia. Corolla tubus tota fere parte cylindrica intus tomen- tosus. Staminum filamenta ima basi tantum puberula. Ex hoc varietate fructum vidi characteribus genericis supra descriptum, 35-40 centim. longum, 4 5 centim, latum, 8 millim. circiter crassum, ab antica ad posticam partem modiee compressum, apice tamen attenuato obtusius- | culo a latere compressum; valvæ dorso costas 2 præbentes angustas, in longitudinem productas, parallelas, interdum partim subinordinatas. Septum leve testaceum, cicatricibus depressis, 3-4 millim. longis. Semina 1 centim. longa, 3 1 - 4 $ centim. lata, parallelogrammum haud male referentia; corpore 2 4 centim. lato, ruguloso, glabro, aspectu sericeo ; hilo valde prominenti, elliptico vel subcircumflexo, 4-5 millim. lato; ala translucenti, flavescenti, ex utroque latere seminis producta, 8-10 mil- lim. longa, apice plerumque lacerata. : i Habitat in prov. Minarum Brasiliæ. Exs. Ad Uberaba, in prov. Minarum, IH, 49, Regnell. « Fr. scandens, Il. rosei. » (herb. Martii et Acad. scient., Stockholm.). Varietas insignis, ita ut primo adspectu fortasse speciem diceres, sed inter hanc et precedentem specimina media sunt in herbario Martiano. 2. SALDANHÆA CONFERTIFLORA nov. sp. (pl. VII). S. foliis 5-foliolatis vel 5—foliolatis; petiolis et petiolulis cane- DU GENRE NOUVEAU SALDANHÆA, 557 scenli-velulinis ; foliolis ovatis, supra canescenti-puberulis, linea angusta canescenti-velutina limbatis, subtus canescenti-velutinis ; inflorescentiis axillaribus, amplioribus, ssepe pluribus in eadem axilla; floribus numerosissimis majoribus. | Rami striatuli ; adulti grisei, glabri, glandulis numerosissimis minimis ad nodos contecti; juniores fulvo-puberuli. Folia alia 3-, alia 5-foliolata. Petioli striati et supra late sulcati, 3-7 centim. longi; petiolulus medius 12 millim. — 4 centim. longus, laterales 5-20 millim. longi, utrique striati et supra anguste sulcati. Foliola membranacea, ovata, basi obtu- sissima, apice obtuse acuminata, supra canescenti-puberula nervis majo- ribus et linea marginali canescenti-velutinis, subtus canescenti-velutina pilis tamen in nervis majoribus et in axillis nervorum frequentioribus, penninervia, nervis secundariis ex utroque nervi medii latere circiter 6, nervulis crebre reticulatis, pagina inferiore pallidiore subtus valde per- spicuis ; foliola lateralia minora, 4-9 centim. longa, 3-6 £ centim. lata, plus minus inzequilatera ; foliolum medium majus, 7-12 centim. longum, 4-8 centim. latum, æquilaterale. Inflorescentiæ subcorymbiformes, ampla, 5-10 centim. long, floribus confertis et numerosissimis ; axibus, bracteis minimis linearibus et calycibus fulvo-velutinis. Calyx 5-millim. longus. Corolla infundibuliformis, 4 centim. longa; lobis rotundato-sub- rhombeis utrinque velutinis; tubo extra velutino, parte cylindrica intus pilis capitatis barbato, ceterum glabro. Staminum fertilium filamenta basi barbata. Stamen sterile glabrum, breve, apice simul incrassatum et complanatum. Ovarium ovato-ellipticum , disco crasso impositum. Stigma lamellis ellipticis, acutis. Habitat in Brasilia, loco non indicato. Exs. Brasiliæ, Pohl. Communicavit Mus. ces. vindob. anno 1839. n. 1779. (herb. reg. monac. et Mart.). Species foliis partim 5-foliolatis, foliolis canescenti-velutinis et albo- marginatis, necnon inflorescentiis amplioribus floribusque majoribus distincta. EXPLICATION DES FIGURES. PLancae VII. SALDANHÆA CONFERTIFLORA Dur. Inflorescence, feuille à cinq folioles, anthère vuc de face, ovaire et stigmate. 398 DESCRIPTION DU GENRE NOUVEAU SALDANHÆA, PrawcuE XI. SALDANHEA LATERIFLORA Bur. Fic, 4 et 2. Inflorescence et rameau feuillé de la forme «. ovata. Fie. 3. Foliole de la forme f. elliptica. PLancHE XII SALDANHÆA LATERIFLORA Bur. GB. elliptica, Fic. 4. Fleur épanouie : la, lobe antérieur de la corolle. Fic. 2. Coupe longitudinale et antéro-postérieure de la fleur : la, une moitié _ du lobe antérieur de la corolle. Fic. 3. Calice. Fic. 4. Corolle fendue antérieurement et étalée : la, la, les deux moitiés du lobe antérieur. Fic, 5. Anthère vue de face. à Fic. 6. Anthére vue de dos : cn, cn, connectif ; 1, l, loges. Fic, 7. Étamine stérile. Fic, 8. Ovaire couvert de petits poils peltés : d, disque à cinq lobes. Fic, 9. Stigmate. Fre. 10. Ovaire ouvert sur le dos d’un carpelle, pour montrer que les ovules 0,0, sont disposés sur quatre rangs dans chaque loge; d, coupe du disque. Fic. 41. Ovule. Fic, 42. Diagramme : ov, ovaire; d, disque. 1 Fic, 43. Fruit fermé. Il est long et à valves épaisses portant chacune sur le dos deux cótes longitudinales peu réguliéres : v, v, les deux valves. Fic, 44. Partie inférieure de la cloison, montrant les cicatrices ci, ci, laissées 3 par les graines. Ces cicatrices sont courtes, larges et déprimées, Fic, 45, Fruit ouvert (vu sa longueur, on a montré seulement les deux extré- mités) : v, v, les deux valves, qui se détachent de bas en haut; fl, fl; fila- ments latéraux; gr, gr, graines recouvrant la cloison, Fic, 46. Graine vue du côté du hile : cs, corps de la graine; h, hile large, court et saillant ; a, a, aile. Fic. 47. Graine vue du méme côté et ouverte : h, hile; ts, coupe du testa ; tg, coupe du tegmen ; a, a, aile. NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES Par F. A. W. MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde, PREMIERE PARTIE, ORGANES SEXUELS, —- CYCAS. Àu moment où je publiais, en 1845, quelques recherches sur les ovules, les embryons et les organes máles des Cycadées (Annal. des sciences natur., 3° série, t. HI et IV), M. Gottsche, de son cóté, faisait paraitre dans la Botanische Zeitung un travail important sur le méme sujet. Les résultats de ces recherches, tout à fait indépendantes les unes des autres, étaient les mémes sous beaucoup de rapports; mais M. Gottsche avait choisi un point de vue plus large en comprenant aussi les Coniféres dans son examen. A celte époque j'avais déjà abandonné, avec pleine conviction, les considérations morphologiques développées par moi antérieu- rement (Monographia Cycadearum) sur la nature axile des feuilles, ainsi que la théorie de Richard sur l'ovule. R. Brown, en qui l'his- toire de notre science continuera toujours à reconnaitre un inge- nium maleriæ par, avait assuré à sa théorie des ovules gymno- spermiques, indiquée dés 1826 (Appendix to capt. King's Voyage), des suffrages de plus en plus nombreux par ses obser- vations sur le genre Pin (On the Pluralty and Development of the Embryos in the seeds of Coniferæ, in Annals and Magaz. of 360 NOUVEAUX MATÉRIAUX Nat. History, May 1844, ainsi que Annales des sciences natur., 1848; lues déjà antérieurement devant la British Association, à Édimbourg) (4). — On sait universellement de quelle vive lumière les travaux de Mirbel et Spach, de M. Schleiden, de Schacht, et surtout de M. Hofmeister, ont éclairé dans les temps modernes la connaissance des ovules gymnospermiques, leur mode de fécon- dation, et le développement de l'embryon. Les Cycadées seules restent presque complétement en dehors du cercle de ces recher- ches, et si cette circonstance trouve son explication dans l'éloi- gnement de la patrie de ces végétaux et dans la rareté des indi- vidus qui fleurissent dans nos jardins botaniques, elle est d'autant plus à regretter, que chez eux les ovules sont de la forme la plus simple, et, par leurs dimensions des plus propres à faciliter l'étude. Sans vouloir traiter ici ce sujet en détail, je me permettrai de communiquer quelques observations et quelques considérations sur les organes femelles et mâles des Cycadées. Comme base de ce travail j'adopte l'identité morphologique des feuilles ordinaires et des parties qui donnent naissance aux ovules et au pollen, avec cette différence physiologique entre ces derniéres, que les organes måles du Cycas, réunis en: cône, mettent fin, comme les cônes máles et femelles de toutes les autres Cycadées, à la croissance terminale; de sorte que le développement doit se continuer par des bourgeons latéraux, tandis que les feuilles productrices des ovules sont rapprochées, chez ces mêmes Cycas, en une grande touffe terminale au centre de laquelle apparait le bourgeon foliacé. Nous avons ici l'image d'un type primitif; la structure et la fonction se montrent dans leur expression la plus simple; la conception idéale des organes de la génération, telle quela doctrine des mé- (4) Dans un post-scriptum joint à l'édition anglaise, R. Brown fait remarquer, avec raison, que la premiere idée de cette théorie n'est pas due à Mirbel, et il rap- pelle que Aubert Du Petit-Thouars avait déjà observé diverses particularités de la structure des ovules du Cycas, sans toutefois en déduire la notion d'ovules gymno- spermiques (Histoire des végétaux des îles d' Afrique). POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 561 lamorphoses l'a établie pour les plantes supérieures, se trouve réa- lisée par un exemple palpable. | En comparant entre eux les différents genres des Cycadées, on se convainc facilement de l'homologie des organes sexuels ; de- puis le carpophylle du Cycas, lequel conserve encore tout à fait les apparences d'une feuille, il y a un passage insensible, à tra- vers les genres Dioon et Macrozamia, vers les organes squami- formes et peltiformes du Zamia et d’autres genres, Il en est de méme des organes mâles, comme je l'ai montré, dans une ocea- sion précédente, avec plus de développements. Les cónes máles et femelles ou le bouton terminal des carpophylles représentent chacun une seule fleur mâle ou une seule fleur femelle, composées uniquement des organes sexuels les plus simples, les anthéres et les carpelles. —. Tandis que les organes homologues des plantes différent sou- vent extrémement, sous le rapport anatomique aussi bien que sous celui du développement extérieur, un certain degré de similitude anatomique se laisse encore reconnaitre dans les Cycadées. Les carpophylles (et aussi, à maints égards, les androphylles) se com- posent de tissus de méme espéce que ceux des feuilles; des fais- ceaux vasculaires, sortant de la tige, pénètrent en disposition semi- circulaire, dans ces organes, se dirigent suivant leur axe longitudi- nal, en traversant parallèlement le pétiole et le rachis, se courbent en dehors vers les segments des lames stériles, chez les Cycas, et parcourent chaque segment sans se diviser (tout comme ils s'éten- dent dans les folioles des feuilles ordinaires) ; ils se tournent d'une manière entièrement semblable vers les points d'insertion des ovales et pénètrent dans ces derniers. Une disposition analogue des faisceaux, parallèle dans le pétiole, divergente au sommet, se retrouve dans les carpophylles des Dioon, Macrozamia, Encepha- lartos, Zamia; seulement, par suite de la contraction de ces som- mets et de leur réduction en larges lames ou boucliers, les faisceaux affectent ici une direction particulière, plus arquée, et ils pré- senlent aussi, en général, un développement moindre ; dans 362 NOUVEAUX MATÉRIAUX tous ces genres, toutefois, les faisceaux qui pénètrent dans les ovules se voient trés-distinctement (1). Plus ou moins cylindriques, d'aprés la coupe transversale, ils montrent au cóté extérieur ou postérieur la couche de cellules libériennes, au côté opposé la partie ligneuse. Des canaux gummifères, régulièrement distribués, traversent le tissu, tout comme dans les feuilles. Des cellules à chlorophylle existent, d’une manière constante, dans les couches extérieures du parenchyme, pendant la jeunesse. L'épiderme n'offre aucune différence essentielle, et des stomates, situés pro- fondément et ayant l’apparence de petits trous, se découvrent sans peine. La signification morphologique des parties dont se compose l'ovule n'est pas encore complétement élucidée; la botanique ne possède pas jusqu'ici une théorie de l'ovule généralement adoptée. Les tentatives qu'on a faites pour y parvenir ont été résumées avec beaucoup de clarté par M. Alexandre Braun, et, pour abréger, je renvoie à ce travail (Polyembryonie und Keimung von Cælebo- gyne, 1860, p. 186, etc.). M. Braun lui-même incline à croire que les téguments peuvent être considérés comme des productions propres du funicule. M. Caspary (F'ergrünungen der Blüthe des VW eissklees, in Physik. oecon. Gesellsch. zu Kænigsberg, 2° année) éléve des objections contre cette opinion, de méme que contre la théorie de M. Rossmann. D'aprés cette derniére (Flora o. bot. Zeitung, 1855, p. 666), fondée sur une antholyse d'un Aquilegia, le bord de la feuille carpellaire se partagerait en autant de lobes qu'il y a de funicules ; ceux-ci seraient les équivalents de ces lobes et ils donneraient naissance aux ovules, prenant origine dans le pa- (1) Je me sers ici de l'expression faisceaux väsculaires pour ce qui n'est qu'un équivalent des faisceaux composés de vaisseaux véritables ; car chez les Cycadées, de méme que chez les Cryptogames vasculaires, on ne trouve dans ces faisceaux que des cellules vasculaires fermées aux extrémités, Ces cellules offrent dans les Cycadées les variétés spirale, rayée, scalariforme et poreuse. (Comparez au sujet de cette forme inférieure des faisceaux vasculaires : Caspary, Ueber die Gefüssbündel der Pflanzen, dans les Monatsberichte der Berliner Akademie der Wissenschaften, 10 juillet 1862.) POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 363 renchyme des lobes; mais le nucelle serait une production nouvelle “et distincte (/Veubildung), donnant lieu aussi à la formation des téguments. D’après cette manière de voir, les téguments ne seraient done pas une production ou un prolongement des bords du car- pelle. Déjà antérieurement, M. Brongniart, se fondant sur l'antho- - lyse d'un Delphinium, avait développé la théorie suivante : Un ovule est l'équivalent d'un lobe ou d'une dent de feuille; le funicule avec le raphé jusqu'à la chalaze sont formés par la nervure du lobe; le nucelle est une production nouvelle, qui apparait sur la face supérieure du lobe, mais les téguments ne sont autre chose que les extrémités repliées du lobe (« lobe foliacé replié sur lui- méme en formant une sorte de capuchon», Archives du Muséum d' hist. nat., IV, 1844). Pour les ovules anatropes, cette théorie a quelque chose de séduisant; mais elle laisse inexpliqué le fait des enveloppes doubles, et ne détermine pas le point précis d’où part la formation du nucelle. Les observations sur lesquelles elle repose, de méme que, par exemple, celles de M. Wesmael ( Bulletin de l Académie de Bruxelles, XVIII, p. 12), qui montrent des ovules remplacés par des folioles ou par des lobes foliacés, ont une grande valeur pour combattre la théorie des placentas axiles, mais elles ne paraissent pas encore pouvoir rendre un compte suffisant de la formation des ovules eux-mémes (1). La production des ovules aux bords ou à la face supérieure des feuilles carpellaires est comparée, avec raison, à la formation de bourgeons aux mêmes points des feuilles ordinaires, phénomène qui est loin d'étre rare, soit dans la nature, soit dans la pratique des cultures artificielles, et qui, eu égard à la faible différenciation des tissus dans l'organisme végétal, n'a rien d'étrange. Production continue et successivement de bourgeons et d'axes, lesquels de- meurent unis entre eux ou s'isolent en individus distincts, tel est (1) Les observations de M. Marchand (Adansonia, IV, p. 159) et de M, Kirsch- leger (Pollichia, XXVIII, p. 111), concernant des ovules en voie de se transformer en feuilles, de méme que celles de M. Cramer, ne me sont connues que par des citations, 364 NOUVEAUX MATÉRIAUX le caractère fondamental des plantes. Bien qu'elle échappe jusqu'ici à l'observation directe, nous ne pouvons nous représenter la for- mation d'un bourgeon que comme ayant son origine dans une cellule différenciée de toutes les cellules voisines, et par laquelle le bourgeon, c'est-à-dire le nouvel individu, est déjà fixé poten- tiellement. Le but final de la formation d'un ovule est la différen- ciation d'une des cellules situées dans son axe et qui donne naissance au nouvel individu ; en ce sens, la vésicule embryonnaire est, jusqu'à un certain point l'équivalent de la cellule mère du bourgeon. La vésicule embryonnaire est fécondée par l'absorption de matières contenues dans une autre cellule qui vient se mettre en rapport avec elle, et si l'on demande la cause prochaine de Pin- dividualisation de la cellule mère d'un bourgeon, c'est également dans les phénoménes nutritifs dont les parties voisines sont le siége qu'il faudra la chercher. Des modifications décisives dans le mouvement et la distribution des sues nourriciers sont en effet le moyen de provoquer le développement de bourgeons; la des- truction d'un bourgeon terminal fait naître de nombreux bourgeons latéraux ; les incisions, accumulant la nourriture en certains points (d'une feuille ou d'une racine, par exemple), y donnent lieu à la production de bourgeons. L'ovule est ordinairement mis en op- position avec le earpelle, et la ligne de séparation placée à l'origine du funicule; mais ne serait-il pas plus rationnel de le regarder comme un état dedéveloppement d'une certaine partie du carpelle, et de considérer la vésicule embryonnaire seule comme une for- mation nouvelle et indépendante ? Chercher dans des ca$ de développement monstrueux la clef de la signification des parties de l'ovule, est une tentative qui ren- contre des difficultés sérieuses dans la circonstance que ces parties sont alors, le plus souvent, tellement altérées dans leur situation et leur forme, qu'elles ne peuvent étre identifiées avec une cer- titude suffisante. Quant à l'organogénie normale des carpelles et des ovules, étudiée principalement chez les plantes angio- spermes, elle fait bien connaitre le phénoméne dans ses manifes- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 365 tations extérieures, elle en dévoile bien à l'oeil les caractères anatomiques, mais il restera toujours extrêmement difficile de pénétrer ainsi dans la signification morphologique de parties qui sont réduites ici à un minimum de développement. D'ailleurs, la connaissance parfaite de l’histoire évolutive de la feuille en général nous manque encore; même après les excellentes recherches de M. Eichler, cette histoire n'est pas définitivement fixée dans toutes les directions. En cet état de choses, la considération des carpo- phylles des Cyeadées, lesquels sont moins modifiés par la méta- morphose que les organes correspondants de toutes les autres Phanérogames, fournira peut-être quelques lumières aussitôt qu'on aura étudié leur développement d’une manière complète, travail pour lequel les matériaux nécessaires ne pourront malheureusement être trouvés que dans la patrie même de ces plantes. Je me borne en conséquence à fixer l'attention sur les particu- larités suivantes : 1. Dans les Cycas, les faisceaux vasculaires du carpophylle pénètrent de la méme manière, et dans les segments foliacés stériles, et dans les ovules. 2. La place où un segment de feuille devait se développer est occupée par un ovule (4). 3. La surface de l'ovule forme un tout continu avec celle du carpophylle, et il se présente tout à fait comme une expansion latérale ; le méme épiderme recouvre l'une et l'autre partie (2). lj. Les segments foliacés de la partie stérile ne sont plus en- tièrement plats, mais plus ou moins gonflés et cylindriques, ce qui constitue un rapprochement vers la forme d'un ovule ; ce rappro- chement est bien faible, il est vrai, et de méme la comparaison entre les pointes dureies des segments et les sommets durs des ovules peut sembler trop forcée. Cette comparaison emprunte toutefois plus de valeur à un développement monstrueux des carpophylles (1) Comparez la figure du Cycas Rumphii (Linnæa, XXV, tab. 11). (2) Comparez Analecta bot. ind., IL, tab. 1v, et en général les figures des carpo- phylles des Cycas, surtout du C. revoluta. 366 NOUVEAUX MATÉRIAUX du Cycas Rumphii, que j'ai observé antérieurement; dans plusieurs d’entre eux tous les ovules étaient remplacés par de longs segments foliacés (1) ; un autre carpophylle de la même fleur montrait encore quelques ovules, mais un de ses segments stériles, faisant suite immédiatement aux ovules, était beaucoup plus gonflé que les autres et devenu ereux dans sa partie supérieure (2); en outre, on voyait sur sa coupe que le faisceau vasculaire n'était pas resté simplement central, mais qu'il s'était partagé, un peu au-dessus de la base, en plusieurs branches, placées tout autour de l'axe et non dans l'axe méme. Tous les autres carpophylles offraient des déviations plus ou moins prononcées dans le même sens, et j'étais dans l'erreur en regardant ces carpelles comme normaux et comme indiquant une espèce particulière. Des passages m'ont convaincu plus tard qu'ils appartiennent à l'espéce du C. Rumphi, telle que je la comprends actuellement (voyez plus loin). 5. Chez toutes les espéces du genre Cycas, l'ovule est plus ou moins aplati, comprimé parallèlement au plan du carpophylle, et ‚présentant une face supérieure et une face inférieure. Cette dis- position est accusée également par la distribution des faisceaux vasculaires dans la couche externe du tégument, faisceaux qui sont tous rangés sur deux côtés. Lors du développement ultérieur, la couche interne ligneuse se montre aussi comme composée de deux valves unies par des sutures latérales; chez le C. Rumphii, ces sutures forment méme deux bords trauchants. Dans les carpo- phylles biovulés des autres Cycadées, la méme structure se laisse reconnaitre, et nous y voyons les formes aplaties donner nais- sance, par la compression mutuelle en sens opposé, à des formes tétragones. 6. Anatomiquement, l'ovule est comme un segment de feuille épaissi, et dont les tissus, au lieu d’être étendus dans un plan, sont groupés autour d'un centre. C’est là une assimilation que (1) Linnæa, XXV, tab. 11, fig. 4. (2) Loc. cit., tig, 3, le premier segment à gauche, regardé alors par moi comme normal. . 4 POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 2567 j'ai indiquée dés 4849 (Monogr., p. 12), et M. Heinzel (Diss. de Macrozamia) est arrivé à une explication analogue. — Le carpo- phylle est constitué dans ses couches extérieures par du paren- chyme qui à Pintérieur devient ordinairement plus mérenchy- mateux, en méme temps qu'apparaissent fréquemment, dans cette région, des cellules spéciales, allongées et à parois épaisses (1). La même disposition des tissus se retrouve dans le tégument de l'ovule chez toutes les Cycadées que j'ai examinées; les deux couches ne forment d'ailleurs morphologiquement qu'un seul té- gument de l'ovule, comme je l'ai montré autrefois (2) et comme on l'admet généralement aujourd'hui (3). La couche externe, qui se remplit de sues plus tard, est verte dans la jeunesse, mais fré- quemment colorée en rouge lors de la maturité; la couche interne représente la partie plus prosenchymateuse du earpophylle; elle devient ligneuse de bonne heure, en dernier lieu aux points oü se trouveront plus tard ce qu'on appelle les sutures. Au sommet, dans l'exostome tubuleux (4), les deux couches sont réduites à un minimum d'épaisseur ; toutes deux entrent, pour une part plus ou moins grande, dans la composition de l'exostome, et c'est pour cela qu'on voit assez souvent, dans les graines mürés, le sommet dela partie ligneuse se prolonger en une pointe tubuleuse. Les (4) Comme dans d'autres plantes, il s'éloigne donc abatomiquement un peu de Ja feuille (voy. ci-dessus p. 195, et Kraus dans Pringsheim's Jahrb., t IV). (2) «Structura integumenti aperi v et he ovulorum, qualia hucusque i iquomodo diversa. Inde ab initio offert : p " e carnosum, cellulis parenchymaticis regularibus conflatum, » eadem epidermide ac carpophyllum vestitum..., apex hujus strati tubulosus. » 20 Stratum secundum, ligneum vel osseo-ligneum, cellulis parenchymaticis et » elongatis compositum, materia deposita inde a prima origine lignescentibus. " Je rapporte ce passage parce qu'on m'a attribué récemment (C. A. J. A. Oude- mans, dans Versl. en Meded. der Koninkl. Akad., II, p. 255, et Arch. néerl., 11, p. 995) une opinion toute contraire. La circonstance que ces deux couches sont entièrement confondues et naissent simultanément suffit pour rendre absurde 4 ^y voi éguments distincts, di CALME ieii dans Martius, Flora brasil., Coniferæ et Cycad., p. 410. (4) M. Oudemans a nommé cet endroit tube Moby; mais, comme il ne forme pas une partie distincte, il semble plus exact de parler d'exostome tubuleux, Cela a aussi été constaté chez le Zamia muricata par M. H. Karsten. 368 NOUVEAUX MATÉRIAUX faisceaux vasculaires, continuation directe d'un des faisceaux du earpophylle, se dirigent à travers la couche tendre jusque près du sommet, et sont, dans les graines müres, immédiatement appli- qués sur la partie ligneuse. Ils ne s'anastomosent pas entre eux ; leur nombre varie suivant les genres et les espèces; mais le plus souvent on les voit groupés manifestement, comme il a déjà été dit, sur deux côtés. Fréquemment ils laissent des impressions longitudinales sur la partie ligneuse. Il parait, du reste, que dans la formation du tégument tous les tissus du carpophylle ne se développent pas au méme degré. Chez le Cycas revoluta, par exemple, chez les genres Zamia, Encepha- lartos, l'épiderme montre une continuité évidente d'une partie à l'autre; chez le C. Rumphü, l'épiderme des ovules n'est pas to- menteux comme celui du carpophylle, et les ovules sont entourés à la base d'un renflement du carpophylle, annulaire ou cyathiforme, et chargé de poils (4). Jusqu'à quel point la couche extérieure du tégument est constituée, ici par une partie du parenchyme de la feuille carpellaire, là par la totalité de ce parenchyme, c'est ce qu'on ne pourra déterminer que lorsque le développement aura été étudié d'une maniére compléte ; d'un examen superficiel il semblerait résulter que la cupule poilue, qui enchâsse l'ovule chez les espèces de la seconde division du genre Cycas (voy. plus loin), est de méme nature que la surface poilue des ovules du C. revoluta. J'avais signalé cette différence, qui n'est pas sans importance, dans les Analecta bot. indica, IL, p. 31. Mais, par les expressions latines « integumentum externum », et « internum» , je n'avais nullement voulu désigner, en opposition avec l'opinion émise par moi-même sur la simplicité de l'enveloppe, deux téguments distincts dans le sens morphologique; ces expressions, peut-étre mal choisies, ne S'appliquaient qu'aux couches externe et interne du tégument (comp. p. 201). J'ai déjà fait voir autrefois que le nucelle des Cycadées ne se (1) Comparez entre autres la figure du C. Rumphii, dans Linnæa, XXV, t. 1. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 269 forme pas avant le tégament, mais en même femps que lui (4); je n'ai pas observé toutefois ses premiers débuts. Dans la suite de son développement, il parcourt avec l'amnios des phases trés- diverses, et je me trompais lorsque (dans le Mémoire cité) je regardais la cavité de l'amnios, qui perd de bonne heure sa mem- brane propre, comme formée dans le nucelle par résorption et dilatation. La méme erreur avait été commise par d'autres au sujet des Coniféres, et ce point n'a été bien éclairci que par les recher- ches de M. Pineau. Le sommet conique libre du nucelle, dans lequel je cherchais alors l'amnios, est situé au-dessus de l'amnios, sur Ja membrane propre duquel il repose. Je considère comme en connexion avecle nucelle une expansion vasculaire spéciale, formée par des faisceaux qui, aprés avoir pénétré dans l'ovule, montent plus haut que les faisceaux extérieurs, perforent la couche lignes- cente du tégument (d’où les trous dans sa base), se distribuent, se ramifient, s’anastomosent à la surface interne du tégument, et se terminent supérieurement juste à la hauteur où le nucelle de- vient libre; celui-ci en effet est soudé avec le tégument dans les 2 de sa hauteur. J'avais trouvé ce système vasculaire interne dans toutes les Cycadées, mais il m'était échappé d'abord qu'il existe déjà avant la fécondation, Depuis, on l’a découvert également chez les Conifères (2). En me fondant sur l'analogie, j'ai eru pouvoir l'appeler une expansion chalazienne (3). Dans les graines müres il apparait beaucoup plus distinctement, et lorsque le résidu du (1) M. H. Karsten a confirmé ce point pour le Zamia muricata : le nucelle et le tégument apparaissent simultanément (Monatsb. Berlin. Akad., 18 décembre 1856). a í (2) On en voit l'analogue dans les deux faisceaux vasculaires de la base du nu- celle chez le Welwitschia (Hooker, On Welwitschia, p. 93, tab. 1x, fig. 11 et 42), lesquels prennent plus tard plus de développement (loc. cit., p. 37). (8)- Ann. des sc. nat., IL, p. 196. On a rencontré postérieurement chez quel- ques Euphorbiacées un réseau vasculaire qui parait étre de méme nature. M. A. Gris l'a étudié avec soin chez le Ricin ; il lui donne Je nom d'expansion chalazienne, et je m'étonne que la comparaison avec ce qui existe dans l'ovule des Cycadées lui ait échappé. Tout comme chez ce dernier, le nucelle est soudé avec le tégument, et l'endosperme, en s'accroissant, le réduit par compression à l'état de membrane spongieuse, (Ann. des sc. nat., sér. 4, XV, p. 7, pl. 2, fig. 3.) í s) vill. 24 370 NOUVEAUX MATÉRIAUX nucelle, qui le recouvre, est réduit à une membrane mince, comme -chez le Macrozamia et chez un Cycas de la Nouvelle-Hollande, il se dessine à travers et montre des impressions réticulées sur la surface de l'endosperme. Comme ces vaisseaux perforent le tégu- ment et sont situés entre lui et la partie accrue du nucelle, il ne semble pas qu'on puisse les regarder comme appartenant au tégu- ment. M. Heinzel (Diss. de Macrozamia) dit que ce réseau vas- culaire est compris entre deux membranes; mais cette manière de voir ne parait pas étre entiérement exacte, puisque les James cel- lulaires dont il s'agit ne peuvent étre considérées comme des mem- branes propres, existant dés l'origine; l'externe est unie intimement avec la partie lignescente du tégument et parait en faire partie ; l'interne n'est rien autre chose que le résidu comprimé du nucelle, dont il a déjà été question plus haut, avec ce qu'on appelle l'épi- thélium du nucelle (1). Aussitôt que l'amnios se remplit pour la seconde fois de cellules, pour la formation proprement dite de - l'albumen, et que sa cavité prend par suite un accroissement con- sidérable, le tissu nucellaire est repoussé, comprimé dans toutes les directions, mais sutout latéralement, et transformé en une espèce de membrane. Vers le bas, cette compression est moindre dans beaucoup d'espéces, et chez quelques-unes, telles que C. Rum- phii, C. sphærica, il reste une couche épaisse de couleur brune, sur laquelle l'albumen repose par sa base large. Chez les Macro- zamia, Dioon, Encephalartos et beaucoup d'espèces de Zamia, au contraire, cette couche est, méme à la base de la graine; entiére- ment convertie par la compression en une sorte de membrane. Le degré de cette transformation est toutefois variable dans le méme genre, et méme dans la méme espéce, surtout lorsque la graine n'est pas fécondée. Dans le C. angulata, par exemple, la couche est entièrement atténuée par la compression; dans le C. revoluta, la dilatation que subit la cavité pour faire place à l'endosperme se (4) « Une mince membrane blanche, dit M. Gottsche (l. c., p. 384), recouvre (chez l'Encephalartos)la couche vasculaire. » Peut-être y avait-il aussi encore, dans ce cas, un reste des cellules du premier endosperme. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉEs. 371 fait sentir inégalement en divers sens, de sorte que le tissu nu- cellaire est tantôt préservé, tantôt effacé à la base, d’où résultent des modifications de forme de la graine entière, qui devient, soit plus large à la base, soit elliptique, soit obovoïde. En général, cette membrane, reste du nucelle qui, à l’état de jeunesse, est uni intimement avec la couche interne du tégument, mais qui s'en isole de plus en plus à mesure que cette couche se lignifie, est tellement pressée par la dilatation de l'endosperme contre cette couche et le réseau vasculaire, qu'on ne parvient à l'en détacher que par la macération et l'ébullition. Dans les premiers temps, et à l'éat de vie, elle est souvent colorée en jaunátre; mais plus tard, si le tissu s'est conservé en assez grande quantité, elle est brune à l'état de dessiccation et montre efitre les cellules du paren- ehyme d'autres cellules de forme allongée (1). Lorsqu'on a enlevé sur des graines müres le lissu nucellaire, le réseau vasculaire n'est pas encore entiérement à découvert dans la plupart des cas; il y adhére encore une couche excessivement mince de tissu cel- lulaire, qui pourrait appartenir (comme il a déjà été indiqué) à la couche épithéliale du nucelle, ou bien être formée des premières cellules de l'endosperme. - On sait généralement que le nucelle toujours plus ou moins ovoide des Cycadées est soudé aux deux tiers environ avec le tégu- ment, mais qu'il se termine supérieurement en un sommet libre plus ou moins conique (appelé le cóne par M. Hooker chez le Welwitschia). Cette partie libre est tantót plus haute, tantót plus basse, mais en général elle n'est que peu saillante à l'origine, et s'élève à mesure que le nucelle croit, jusqu'à venir se placer parfois avec son sommet immédiatement au-dessous de l'exostome tubuleux ; ordinairement de forme conique, elle est tantôt rac- courcie, tantôt prolongée en tube. Plus tard, lorsque l'endosperme s'étend en largeur, elle est ramenée à un niveau inférieur; mais, (1) Elles rappellent les cellules spiculaires que Hooker a trouvées dans certains tissus du Welwitschia. 272 NOUVEAUX MATÉRIAUX dans la dernière période de la formation de la graine, l'endosperme la repousse tout à fait vers le haut, et alors elle se présente sous une forme entièrement changée. Près de sa base, le cône est inti- mement uni au tégument, dont la surface interne, là où elle n'est pas soudée au nucelle, est tapissée d'une espèce d'épiderme qui finit par former une petite couche brune et lisse. En dehors le cône est recouvert d'une couche de cellules plas denses (épithélruni du nucleus de Schleiden, Grundzüge, ll, p. 349; manteau du mamelon nucellaire, Gottsche, loc. cit., p. 380), laquelle devient moins distincte vers le bas, sur la partie du nucelle adhérente au tégument, mais qui se laisse pourtant encore reconnaitre à la sur- face du nucelle, aprés ébullition. Bien que cette couche, au point où le nucelle devient libre, s'unisse d'une manière intime avec la surface interne libre du tégument, on ne peut néanmoins, surtout en ayant égard à l'existence indépendante du nucelle, la considérer comme une continuation de l'épiderme extérieur; ce serait là d'ailleurs une strueture dont aucun analogue ne m'est connu (1). Au sommet du cóne, cette couche s'éléve un peu plus haut que le tissu interne, et entoure celui-ci comme d'un anueau. L'extrémité du sommet, qui n'est pas recouverte par cet épithélium, sur la- quelle les grains de pollen viennent achever leur développement, et qui a par conséquent la fonction du stigmate, se trouve tout à fait à nu, et sécréte aussi un liquide visqueux. A une période peu avancée la capacité interne du cóne est entiérement remplie de tissu cellulaire, qui plus tard se ramollit et est partiellement ré- sorbé ; il se forme alors des conduits mucilagineux (les voies pour les tubes polliniques), qui se terminent inférieurement à la paroi de l'amnios, sur ce qu'on a appelé les aréoles, sous lesquelles se trouvent les rosettes operculaires des corpuscules. La paroi supé- rieure de l'amnios étant située au niveau oü le nucelle devient libre (4) Je dois, sur ce point, différer d'avis avec M. Oudemans (Arch. néerl., M, p. 395). La chose devient encore plus évidente par la comparaison avec les ovules des Conifères : voyez, par exemple, Flora 0 bol. Zeit., 1855, pl. I1, de M. Schacht, et les nombreuses figures qu'on trouve dans les ouvrages de M. Hofmeister, POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE BES CYCADÉES, 378 et où la base du cône est solidement rattachée au tégument, le cône est anatomiquement séparé de la partie adhérente du nueelle, eta mesure que celle-ci est refoulée et comprimée par la dilata- lion de la cavité endospermique, cette séparation transversale se prononce de plus en plus ; ensuite le cóne dépérit, et plus tard on le trouve distinctement, surtout dans les graines fécondées, appli- qué sous forme de couvercle sur le sommet de l'endosperme ; dans cet état, il avait recu autrefois de quelques auteurs les noms très-inexacts de vitellus ou de scutellum. L'histoire de Pamnios ou sac embryonnaire est trés-compliquée, et ce n'est qu'aprés que MM. Hofmeister, Pineau (Annales des sciences nat., 3* série, IT, p. 83) et autres l’eurent débrouillée dans les Conifères, qu'elle me devint inintelligible chez les Cyca- dées. L'époque précise de la première apparition de l'amnios ne m'est pas connue; ce qui est certain, c’est que c'est la moitié | supérieure de la partie adhérente du nucelle, de la partie que M. Hooker appelle corpus nuclei, qui en est le siége. Dés l'origine la cavité de l'amnios est remplie de cellules; dans cette période il est petit, sphérique et l'on peut observer sa paroi propre formée par une simple membrane cellulaire. Je n'ai eu que deux fois l’oc- casion de l'observer dans cet état, chez un Cycas et chez un Zamia. À une époque suivante, le tissu cellulaire interne disparaît, la cavité se dilate et se remplit d'un fluide mucilagineux; par ana- logie avec ce qui a lieu chez les Coniféres, on doit admettre qu'à ce moment la période de la fécondation approche. Le second stade commence maintenant, et comme il s'aecomplit aussi dans les ovules non fécondés (on n'en a pas encore observé de fécondés dans les jardins botaniques), il n'y a pas de doute qu'il ne soit indépendant de la fécondation. La production libre et rapide de cellules donne naissance à un tissu albumino-plastique très- développé, un. vrai endosperme ; alors il n'est plus possible de distinguer la paroi propre de l'amnios ; l'espace qu'il occupe est limité par la surface dense, unie et luisante du tissu nucel- Jaire refoulé, auquel adhèrent peut-être aussi des débris de la 37h NOUVEAUX MATÉRIAUX membrane amniotique originelle (4). C'est là ee qui m'avait induit en erreur précédemment, en me faisant regarder l'amnios comme une cavité libre dans l'albumen et celui-ci comme un produit du nucelle, en sorte que je ne pouvais pas reconnaitre la signification morphologique des restes du véritable nucelle, bien que j'eusse observé, figuré et décrit les différents stades du développement (Ann. des se. nat., V. c., p. 499; Monogr., pl. I, fig. R. S.). Dans les nombreuses semences non fécondées, l'endosperme se trouve tout comme dans les graines fécondées ; à mon grand étonnement pourtant, j'ai observé quelques cas isolés où il faisait défaut, quoi- que la cavité qui lui était destinée existàt. Je ne sais rien des changements qui se produisent, au début de la seconde formation endospermique, dans le sommet de l'am- nios, ni de la maniére dont les corpuseules de Brown y prennent naissance. Je connais seulement la période où les corpuscules existent déjà, tant dans les ovules non fécondés que dans les semences müres pourvues d'un embryon. La voûte où le sommet de l'amnios persiste longtemps, et devient une membrane molle, pulpeuse, souvent jaunátre, à laquelle adhérent, en dessus le tissu interne du conus nuclei, en dessous les sommets des corpuscules. Il y a des eorpuscules dont les sommets montrent des fragments réguliers (rosettes operculaires (?) ou lambeaux déchirés de la par- tie où se fait l'adhésion avec la membrane amniotique. En cet en- droit il s’opère probablement une résorption totale des membranes, de maniére que le tube pollinique puisse pénétrer jusqu'au sommet des corpuscules. Les corpuseules non fécondés paraissent alors remplis entièrement de tissu cellulaire, ou d'une masse protoplas- matique régulièrement divisée en vacuoles; à cet égard je n'ai pas de certitude, mais, lorsqu'on déchire la membrane, la masse in- cluse se montre à peu près telle qu'elle est représentée. J'ai trouvé ce méme état dans les graines fécondées, qui possèdent un em- bryon normal; il est probable que tous les corpuscules qui le pré- (1) M. Hooker a observé la méme chose dans le Welwitschia (loc. cit, , p. 82, etc. ). POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 375 sentent sont restés sans fécondation ; ear toujours j'en rencontrai en méme temps un ou deux dans lesquels on voyait, placé libre- ment au milieu de la cavité, un petit groupe de cellules plus grandes, duquel provenait le suspenseur; je suppose que ce groupe occupait d'abord la base de la cavité, et que ce n'est que posté- rieurement qu'il a été élevé à un niveau supérieur par le suspen- seur refoulé ; il se peut aussi que ce déplacement ait été simplement un effet dela préparation que l'objet avait subie. La membrane des corpuseules est relativement dense et résistante, et à la lumière transmise elle semble composée de petites cellules à parois épaisses, J'avais admis autrefois (Ann. des sc. nat., l. €., p. 198) qu'il en est réellement ainsi, et M. Gotlsche professait la méme opinion (Bot. Zeit., 1845, p. 400) ; mais, au fond, nousavons ici ce qui a déjà été observé par M. Sehleiden sur les corpuscules des Coni- fères. La surface extérieure de la membrane cellulaire du corpus- cule est recouverte, dans toute son étendue, par une couche de cellules trés-petites formant comme un épithélium (Hofmeister, Vergleichende Untersuch., pl. 28 et 29). M. Gottsche a trouvé pour l'épaisseur totale de la paroi, chez le Maerozamia, 0,01 millim, Dans les semences müres les corpuscules sont situés dans le som- met de l'endosperme, plus ou moins aplatis, quelquefois libres par en haut, d'autres fois attachés à la surface inférieure des aréoles; lorsqu'on arrache le sommet du nucelle ou cóne des- séché, les corpuscules suivent ordinairement avec les suspenseurs repliés vers le haut par l'embryon. Je n'ai pu déterminer si les corpuscules sont perforés au sommet ; chez ceux que je regarde comme non fécondés, on ne voit pas trace d'ouverture; chez ceux qui ont subi la fécondation, on voit à l'extrémité les fragments de cellules dont il a déjà été question, et il est impossible qu'entre ces débris il existe un passage pour le tube pollinique; je n'ai toutefois rencontré aucun vestige de tubes dans les nombreuses graines que j'ai examinées. Les suspenseurs sortent par la base des corpuscules ; plus ou moins contournés en spirale, ils descendent d'abord, pour péné- 875 NOUVEAUX MATÉRIAUX trer dans la cavité centrale de l'endosperme, mais plus tard ils sont refoulés plus ou moins vers le haut par l'embryon. Je n'ai pas réussi à m'assurer si les suspenseurs de corpuscules voisins peuvent s'unir entre eux. Souvent on trouve un seul suspenseur bien développé, qui donne naissance à l'embryon ; c'est ce qu'on voit dans certaines préparations oü le suspenseur provient d'un corpuscule qui semble lacéré ou qui a été détruit par la section, et dont les débris paraissent encore visibles à la base des corpuscules stériles ; ailleurs, toutefois, il y a deux suspenseurs entortillés, et dont le plus long porte l'embryon. Les suspenseurs produisent des branches latérales qui se terminent par des embryons rudimen- taires en forme de tubercules. Ces filaments représentent la partie que les earpologues antérieurs appelaient filum suspensorium, que R. Brown désigna sous le nom de suspenseur, pour laquelle j'avais proposé, en considération de la fonction, le mot d'embryoblastanon, et à laquelle d'autres appliquent celui de proembryon. Dans aucun autre groupe de plantes, cette partie n'est aussi composée que chez les Cycadées ; plus ou moins cylindrique, elle est constituée . par la juxtaposition de nombreuses cellules allongées, et à sa sur- face on remarque des restes d'une membrane mince, dont j'ignore la signifieation, mais qui pourrait s'expliquer, comnie celle de la surface de l'embryon, par une légére adhérence avec le tissu endospermique; on comprend en effet qu'une pareille adhérence puisse s'établir facilement entre les cellules superficielles de ces organes qui se trouvent en contact mutuel pendant leur croissance. La consistance du fil est ferme et solide; ce n'est qu'au point de jonction avec l'embryon qu'il se rompt aisément, L’endosperme, dans l'axe duquel l'embryon est étroitement in- clus, est tout à fait libre dans la cavité qu'il occupe; à sa surface le tissu a un aspect un peu différent, mais il n'existe pas de mem- brane propre, qu'on puisse séparer; je n'ose décider s'il peut étre resté en ces points une couche des cellules du premier endosperme. Je ne m'explique pas bien ce que M. Gottsche entend par la mem- brane jaune qui, suivant lui, recouvre l'endosperme (Bot. Zeit., POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 971 l. c., p. 398), à moins qu'il n'ait en vue les restes du nucelle. Il n'est pas rare de voir la germination commencer dans la graine méme : la radicule perce le débris du sommet nucellaire et se montre à l'extérieur, C'est ainsi qu'il faut interpréter aussi la figure de l'embryon du Macrozamia que j'ai publiée en 1845 (Ann. des sc. nat. ,l. c.); dans ce cas, l'état embryonnaire était déjà passé et les premières feuilles se développaient. I faut remarquer, en effet, que la plumule ne parait étre composée, chez toutes les Cycadées, que de quelques squamules. Pour ce point et pour d'autres particularités, je renvoie à mes communications dans les Ann. des se, nat., |. c., et dans le Linnea, XIX, pl. V. (Sera continué.) SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS SÉANCE DU 30 MAI 1868. Présidence de M. H. BAILLON, président. Lecture et adoption du procès-verbal de la séance précédente. Le président proclame l'admission de quatre membres nou- veaux : MM. Evcène Jacos pe Corpemoy, docteur en médecine à Saint- ; Denis (ile dela Réunion). CAMILLE JacoB DE ConpExoy, ingénieur civil à Saint-Denis (ile de la Réunion). P. Gaenrc, secrétaire de la direction des affaires inté- rieures, à Saigon (Cochinchine francaise). Nisserow, étudiant en médecine. COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ, M. M. Para. — Sur des inflorescences anormales de Carex. — L'auteur a adressé à la Société, dans tout le cours de l'année, un grand nombre d'échantillons appartenant à plusieurs espéces du genre Carex, et dans lesquels l'utricule était pourvu intérieure- ment d'un épi de fleurs plus ou moins développé. L'auteur en tire comme conséquence une démonstration de l'opinion de Kunth sur la constitution normale des inflorescences du genre Carew. M. E. Mussar. — Sur des fleurs monstrueuses de Matricaria inodora L. — Sur les nombreux capitules de la plante il n'existe pas une seule fleur normale ; toutes sont remplacées par de petits rameaux à divers états de développement. Les uns ne présentent rien de particulier à noter. Chez d'autres, une des folioles ter- minales montre à son sommet et sur l'un de ses bords une ou plusieurs rangées de grosses cellules allongées, succulentes, tout à fait analogues à des papilles stigmatiques. Assez souvent la SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 379 feuille s'est enroulée; ses bords se sont réunis, et elle constitue alors un tube cylindro-conique, terminé par une couronne plus ou moins oblique, eomposée des cellules dont il a été question; ce qui lui donne l'apparence d'un style. En attachant à cette observa- tion tératologique une importance qu'elle n'a pas, on serait porté à en conclure que les Composées ont l'ovaire formé d'une seul feuille carpellaire, opinion qu'on ne saurait conserver après l'étude orga- nogénique de ces plantes, M. H. Barron. — Recherches organogéniques sur les Eupo- matia. — L'auteur montre le développement successif des organes sexuels sur le réceptacle concave des Eupomatia. Il établit que les fleurs n'ont pas de périanthe véritable, et que le capuchon qui les recouvre représente la base dilatée de la dernière bractée modifiée qui précède la fleur. L' Eupomatia sert de la sorte de pas- sage entre les Anonacées et les Monimiacées. M. L. Neumann. — Sur la floraison du Lilium giganteum. — Cette plante fleurit rarement à Paris ; ce qui tient probablement au mode de culture auquel elle est soumise dans les serres. Contraire- ment à ce que recommandent un bon nombre de traités d'horti- eullure, cette espèce ne doit pas être sevrée d'eau à l'époque qui correspond au repos ordinaire des autres Liliacées et plantes bulbeuses. Elle ne prospére que dans une terre forte, maintenue constamment dans un état d'humidité suffisante, méme à l'époque où l'on a l'habitude de tenir les autres Lis complétement à sec. Peut-étre ces faits sont-ils en rapport avec les conditions naturelles dans lesquelles la plante végète dans son pays natal. M. E. Bureau. — Sur quelques Bignoniacées nouvelles. — L'auteur montre à la Société plusieurs dessins qu'il vient de faire exécuter pour le Flora brasiliensis, et qui représentent diverses espéces formant les types de genres nouveaux, auxquels il donne les noms de Melloa et de Glaziova. n Le genre Melloa ressemble, pour le port, aux Bignonia propre- 380 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS, ment dits (Bignonia unguis et espèces voisines); mais il en diffère profondément par la présence de deux disques dans la fleur: l'un: placé entre la corolle staminifère et l'ovaire, l'autre entre le calice et la corolle; et par le fruit, elliptique, épais, présentant deux valves ligneuses qui, à la maturité, se séparent chaeune en deux moitiés longitudinales, de telle sorte qu'il parait y avoir quatre valves. Le genre Glaziova se rapproche par sa fleur du genre Haplo- lophium, et par son fruit, du genre Amphilophium. Son port est tout à fait spécial : les tiges stériles grimpent appliquées contre les rochers, sur lesquels elles sont maintenues par des ventouses qui terminent les vrilles de leurs feuilles. Les folioles de ces mémes feuilles sont fortement inéquilatérales. Les rameaux qui portent les fleurs sont au contraire étalés; ils ont des feuilles à folioles beau- eoup plus grandes et presque réguliéres. M. H. Baton. -— Sur les Anones de l'Afrique. — Les espéces africaines de ce genre sont trés-rares, et jusque dans ces derniers temps il n'y en avait qu'une qui füt connue. Il ne faut pas parler de l'Anona palustris L., trouvé sur les bords dela mer au Sénégal. C'est une espéce cóliére qui se comporte comme les Rhizophora, le Suriana maritima, etc.; elle existe sur la côte américaine de l'océan Atlantique. Les synonymes de cette espéce sont: A. uliginosa L., A. australis A. S. H., A. Pisonis Mart., A. chrysocarpa Rica., GuiLL. et Perr. L'espèce vraiment africaine dont parle R. Brown est l’ A. senegalensis Pers. Nous lui rappor- tons, comme simple variété glabre, l'A. glauca Scuum. et TRÓNN. , el il y a tous les degrés intermédiaires entre ce dernier etle type de Persoon. L'Anone appelée Porpétac par les indigènes des iles Comores, et qui croit à Mayotte, à Mohilla, à Zanzibar et à Mon- baze, est aussi une variété de la méme espèce, à feuilles ordinaire- ment plus aiguës et chargées de poils jaunâtres plus abondants. C'est probablement l'A. chrysopetala de Bojer. Si cette manière de voir était adoptée, on aurait la synonymie suivante : 4. senega- lensis Pers, — À. arenaria Scn, er Tn. = A. glauca Scu. Er Tu, SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 2381 =À. chrysopetala Bos. D’après les épreuves inédites de la Flore de l'Afrique tropicale qui se publiera à Kew, et dont nous devons la communication à la bienveillance du docteur Olivier, il y a eneore deux autres espéces d'Anona dans l'Afrique tropicale : ce sont PA. Mannii Ouv., espèce du Calabar, à grandes feuilles et à fleurs larges de deux ou trois pouces, et Æ. Barteri Bentan., observé par Barter sur les bords du Niger et décrit dans le vol. XXIII des Transactions of the Linnean Society (477). M. L. Marcnano. — Recherches sur la fleur femelle du Pistacia Chia. — L'auteur insiste principalement sur l’évolution de l'ovule. Celui-ci, au premier abord, semble n'étre qu'un ovule anatrope ordinaire, muni d’un raphé épais, et dressé du fond de la loge; mais, examiné plus attentivement, il présente des formes trés-anormales. Le véritable ovule, en effet, composé d'un nucelle et d'une secondine, est fort réduit ; il est emporté par un funicule épais qui, aprés avoir gagné le haut de la loge ovarienne, se recourbe en crosse et vient s'appliquer contre une languelte des- eendant obliquement du pied du funieule, pour se porter au- devant de lui. Cet appareil, déjà eompliqué, est recouvert d'une sorte de capuchon qui le protége en haut et sur les cótés. L'orga- nogénie a montré que la languette et le capuchon étaient dus à un développement inégal et irrégulier de la primine. Ces observations ont permis à l'auteur de rapprocher l'ovule du Pistacia de ceux des Anacardiées en général, et en particulier de ceux des Rhus, Man- gifera, Gluta, Parishia, T hyrsodium, ete. Tous ces ovules, en effet, ne différent entre eux que par des caractéres de détail, tels que la position et ie volume du funicule, la taille et les découpures du capuchon, enfin la disposition. de la languette, qui parfois affecte la forme d'un obturateur dont elle parait remplir les fonc- tions. FIN DU TOME HUITIÈME, ERRATA. "» 12, ligne 9, au lieu de carpellis levrioribus, lisez levioribus. P. 74, ligne 4, au lieu de Pl. IV, lisez Pl. IV bis, P. 205, ligne 12, au lieu de Pharénogames, lisez Phanérogames. La planche qui représente le Sonzaya australiana doit porter le n? IV bis, et celle qui représente le Balsamodendrum madagascariense, le n? V. — - TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planches, E. Protium Sagotianum. lI. Anatomie du Balsamodendrum africanum. HE. Anatomie du Protium obtusifolium. IV. Bosqueia Phoberos. IV bis. Sonzaya australiana. V. Balsamodendrum madagascariense. VI. Lundia umbrosa. VII. Saldanhea confertiflora. Port, inflorescence. VIII. Quassia (Simaba) africana. IX. Anatomie des feuilles. Fig. 1-4. Classification des pétioles. — Fig. 4-6. Caractéres histologiques des Labiées. ^X. Caractères internes des Labiées. . XI. Saldanh«ea lateriflora. Port, inflorescence. “PR Saldanhæa lateriflora var. elliptica. Analyse de la foi et du fruit, TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, i. Sur l’origine botanique des Badianes ou Anis étoilés. . . . , . .. 1 II. Sur le genre Anemonopsis, sa position et ses affinités. . . . . . . . LEA HI. Recherches sur l'organisation des Burséracées, par M. Mancmawpn. . — 17 D. ur un ROREM DOMIN su ua, ro à à dios AUUTR V. Recherches pour servir à l'histoire des Burséracées. Sur l'origine, la production et la provenance du Bdellium, par M. Mancmawp. . — 74 VI. Études sur l'herbier du Gabon du Musée des colonies françaises O a T DDR E . 82 VII. Recherches sur les vaisseaux laticiféres (suite), par M. Tato, a M VIII, Sur les affinités de la flore du Japon avec celles de l'Asie et de l'Amérique du Nord, par M. Miquez, . .. ....... c-a 32 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. IX. Sur deux genres contestés de la famille des Ménispermées. . . . . X. Recherches histologiques sur la moelle, le pollen et les graines des MIO. EE Ra bes ois di SA OE e dt XI. Sur le genre Thelyra de Dupetit-Thouars COT o 1 9 as XII. Mémoire sur la famille des Anonacées. . ... ......... XIII. Des caractères distinctifs des familles, à puiser dans l'organisme interne, I. Labiées, par M. A. Guuagmpn. . .. . . . . . . .. AIV, Sirpis OO RL S ER V. vaa e XV. Sur le caractére et l'origine de la flore du Japon, par M. Mique. XVI. Sur une nouvelle espèce Ta y peenaa du Brésil, PK M. DE SALDANHA . , . « à "2 XVII. Anonaceæ mexicanæ Liemanniano enunerale. D. v airs XVIII. Révision des genres Tynanthus et Lundia, par M. BUREAU . . . XIX. Mémoire sur la famille des Anonacées (suite). . . . . . . . . . XX. Bürper ONCE WU CT eulos Uhr ne XXI. Note sur un cas de monœcie accidentelle du Cælebogyne, . . . XXII. Description du nouveau genre Saldanhæa, par M. BungAU. . . . XXIII. Nouveaux matériaux pour servir à la connaissance des Cycadées, par M MhUM. SL à «DU 1 À XXIV. Société Linnéenne de Paris, — Séance du 30 mai 4868, . . . TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME, — —— + Aberemoa, 336, Brachycymbium, 342. Actinostemon, 263. Bursera, 28, 64. Adeliopsis, 153. Burséracées, A7, 64, 74. Alphonsea, 339. Cælebogyne, 352. Amyris, 38. Cananga, 336. Anaxagorea, 338. Canarium, 25, 63. Ancana, 335. Carex, 378, Anemonopsis, 14. Catha, 39. Anomianthus, 335. Clathrospermum, 339, Anona, 265, 340, 380. À Clausena, 37. Anonacées, 162, 294, Cleistochlamys, 336, Anonella, 340. Cneorum, 38. Araliacées, 102. , [Comocladia, 39. Artabotrys, 341. Crepidospermum, 29, 65. Asimina, 335. Cyathocalyx, 341. Atrutregia, 342. Cycadées, 359. Balanites, 40. Cymbopetalum, 268; 342, Balsamodendrum, 34, 67, 74. Dacryodes, 37, 69. Barbylus, 39, Dasymaschalon, 337. Baudouinia, 204. Desmos, 337. Bignoniacées, 388, 379. Disepalum, 338. Bischoffia, 39. Drimys, 199, Bocagea, 338. Duguetia, 336. Bosqueia, 72. Elaphrium, 22, Boswellia, 23, 62. Ellipeia, 335. 384 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. Enantia, 343. Erythrostigma, 40. Eupomatia, 344, 379. Fagarastrum, 39. Filicium, 40. Fusæa, 336. Ganophyllum, 37, 68. Garuga, 33, 66. Glaziova, 379. Goniothalamus, 341. Grangeria, 200. Guatteria, 268, 336. Habzelia, 340. Hedwigia, 31, 65. Hemprichia, 38, 69. Heteropetalum, 343. Hexalobus, 341, 348. Huertea, 39. Icica, 20. Illicium, 4. Irvingia, 82. Juliana, 40. Labiées, 485. Lasiodiscus, 202, Lilium, 379. Lundia, 270. Magnoliacées, 455, Marenteria, 335. Marignia, 48. Matricaria, ‘378. Melloa, 379. Melodorum, 337. Ménispermées, 153. Metiscophyllum, 30. Miliusa, 343. Mitrella, 337. Mitrephora, 342. Monocarpia, 338. Monodora, 344. Monoon, 337. Notoprotium, 40, Olax, 345. Opilia, 199. Orophea, 342. Oxandra, 336. Oxymitra, 341. , Parartabotrys, 344. Pennantia, 39. Phæanthus, 343. Philagonia, 39. h Picramnia, 39. Piptostigma, 343. Pistacia, 384. Polyalthia, 337, 348. Popowia, 339. Porcelia, 335. Poupartia, 39. Protium, 24, 62. Pseudanona, 340. Pyramidanthe, 337, Quassia, 88. Quiinées, 91. Richella, 342. Rollinia, 268, 340. Rourea, 198. Rumphia, 38. Saccopetalum, 343. Sageræa, 336. Santiria, 36, 67. Savia, 345. Schinus, 39. Simaba, 88. Simaroubées, 82. Sonzaya, 64. Sorindeja, 39. Spathelia, 39. Sphærothalamus, 336. Spirospermum, 154. Spondias, 39. Stelechocarpus, 335. Tapiria, 39. Térébinthinées, 124, Terebinthus, 39. Tetrapetalum, 336. Thelyra, 159. Thyrsodium, 40. Toddalia, 39. Toluifera, 39. Trattinickia, 32, 66. Triceros, 39. Trigonochlamys, 36, 68, Trigyneia, 337. Trivalvaria, 337. Tynanthus, 270. Unona, 337, 350. Unonaria, 337. Unonastrum, 337. Uvaria, 335, 346. Xaveria, 46. Xylopia, 202, 340, FIN DES TABLES, Paris, e~ Imprimerie de E, MARTINET, ruc Mignon, 2. PLI ES D Al n DBURSEBACH A. Faguet del. et sculp. JSagotranan Protuan Imp. Prieur BURSERACEES Poe À 3 Uo ee x amni "n E i dw AAI AR Lr N. ahhahaha E - EI Z xr r P 4 E EE p4 SS [LAS EE H EVE $1 P^. pu d nn DE ISE Twr SA ud AE Age E Y) T JE 232^ "e«t ! Es TONNES E 3 f E FAITS E "a Ter aa Lis jer "CEPI A VEIT NE $^ b b. UE H3 - E =; LA De MEME EIS q ? j [E epe d i» eh f hi H PEE | 48204 i H IPE EE Re. WM ME AE Ter à à OF SAN LUCE A CAPLET T Pierre seulp 4. Faguet del Batramodendrum afrwanum d: HL. 17, do xx t3 P a quus. huh TAIN 28e ai Re e ERIT CHR id je itc E 1 m lo ar ape EEE) " see zu E 4 x i t : : L) IPN « i -IRUN » v5] à: [sreIetexéra (e Te]. 2 ex 5 | OM 1 ? = p 25 exa enar Ss 1 Li uf x. p: SRS $ BS ORAS » COD Y m Ro SEE NN ER Pierre sculp. 5 ` n , BURSEÉRACKI Fig. 2. STE SEE NOU UA vA N 1) AY Ne 3147 NX ANSE » wr Á | Passe (; EXTEND N Protium obtlusifolium A. Faguet del. aha iia E AE EANN NE O dd dé de Grabowski del. Bosqueia Phoberos H.Bn. FLY. Imp Becquet à Paris. BURSÉRACÉES . PLY. A Faguet del. et sculp. : i Jonxaya australana Imp. Prieur À Faguet del. BURSÉRACÉES B a lramode C1 ul; ut IN radagas CAT 1277 re- t Imp. Prieur. PL. Pierre. seulp , BIGNONIACEES. £L 3. en, mor | RE LT ET N pa RR Fg Yi SP ate QUE M COOL TT TTT E AILTTTTTTTTTITIT Mal D ITTTTITTITIL Debray se Lundia umbrosa Bar. Imp. A Saimon, 25r. de la Fiedle Estrapade; Paris JPL VIE. Ürabows E ith. J'aldanhæa confertiflora Baur. PLV peer mp. Becquet, Faris ; Grabowski lith, Quassia ( Simaba) africana. PL.IX. ADANSONIA. VIII. o RT Grabowski lith. : Jp. Becquet, Faris > Classification des pétiols. T "ee a .6. Caractères histologiques des Labiées . . VIII ADANSONIA Vi X NI V ———- b. lith Grabowski SE Caracteres internes des Labiées. LXI. Graborrs ki lith. PI 12. BIGNONIACEES. ————— a M em G ( Sanson i PE De Grabowski del. rľdanhæa à Je lateriflora Bur. var elliptica Imp. A. Salmen. Parir