ADANSONIA RECUEIE D'OBSERVATIONS BOTANIQUES IX p p oe À A s um + { ) E ADANSONIA *7.. —— RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGÉ Par le D H. BAILLON TOME NEUVIÈME MISSOURT BOTANICAL GARDEN momo OEO M — ——— PARIS 9, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE Bi GREZZ Ek SAYY, 34, RUE HAUTEFEUILLE SEPTEMBRE 1868 — DÉCEMBRE 1870 ADANSONIA RECUEIL PÉRIODIQUE D'OBSERVATIONS BOTANIQUES TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT L'importance des études organogéniques est aujourd'hui géné- ralement reconnue. A part quelques obscurs détracteurs, les botanistes de notre temps s'accordent à admettre que la recher- che des développements, «appliquée successivement à des organes variés et à des plantes de familles diverses, jettera beaucoup de jour sur l'organisation végétale, et permeltra d'apprécier l'exac- titude des différentes théories sur la constitution des plantes et de : quelques-uns de leurs organes » (Ad. Brongniart). La grandeur des services rendus à la science par la publication du T'raité d'organogénie comparée de la fleur, de J. Payer, nous engage à étendre ses recherches à ceux des groupes, la plupart exotiques, qu'il ne luia pas été donné d'observer. Nous essayerons, d'autre part, d'appliquer la méme méthode d'investigation aux fruits, toutes les fois qu'il sera utile et possible de le faire, Comme - les plantes non étudiées jusqu'ici fleurissent presque toutes très- rarement dans nos cultures, il nous faudra les prendre à mesure que l'occasion s'en présentera. De là une apparence de désordre dans l'exposition du sujet; la bienveillance du lecteur y sup- pléera, jusqu'à la fin du travail, où l'ordre des parties sera rétabli, en méme temps que nous pourrons tirer des faits observés quel- ques conséquences générales. IX. 4 2 TRAITÉ I SANTALACÉES. Les Santalacées de la plupart des auteurs ne sont, à notre avis, qu'une fraction de la grande famille des Loranthacées, Nous en avons donc fait (1), dans cette famille, une tribu des Santalées. Nous avons déjà donné (2)en partie les motifs déterminants d’une fusion entre ces deux familles considérées avant nous comme distinctes. Comme les observations que nous allons reproduire dans cet ouvrage n'ont fait que confirmer l'opinion que nous avions émise sur cette question, il y a quelques années, nous y reviendrons plusieurs fois dans la suite de cet article. Pour le moment, nous pouvons dire, d'une manière générale : qu'une Santalée est une Loranthacée, dont l'ovule ou les ovules, au lieu d’être dressés sur un support court ou à peu près nul, dans le fond de la loge ovarienne, sont au contraire soutenus par un pla- centa plus long, quelquefois méme extrêmement allongé (3), et S'insérent à une hauteur variable de cette colonne saillante, en ' descendant plus ou moins obliquement (4) dans l'intérieur de la cavité ovarienne. u Jun Outre que le groupe des Santalacées a été l'objet des recherches et des controverses d'un grand nombre de botanistes célébres, ce qui témoigne assez de l'importance du sujet, il nous a paru utile, : malgré le grand nombre d'inconnues que comporte encore la ques- tion, de commencer notre travail par ces plantes, attendu que la nature axile ou appendieulaire de leurs organes floraux est aujour- . (4) Adansonia, if, 380 ; HI, 76, 110. 2) Op. cit., 1I, 330, pass. ; II, 50, pass, (3) Op. cit., VM, 373, t. xt. (4) Ainsi pévéle est suspendu dans les Myzodendron, les Santalacées en général ; dressé dans les Antbobolées, les Loranthacées yraies; transversal d'a abord, puis descendant dans les Cansjera. Dans plusieurs Santalacées et Olacinées, il est plus ou moins oblique, et son grand axe représente une ligne intermédiaire comme direction à celle des ovules transversaux et des ovules verticaux. á z : s iN ^ NR PE nm e SL "ped tque primos sem DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 3 d'hui parfaitement établie. Dans la fleur des Santalacées, les bota- nistes s'accordent (1) à reconnaitre que toutes les parties sont ap- pendiculaires, sauf un rameau modifié qui pénètre successive - ment, suivant l'axe de la fleur, au travers des pièces du périanthe, de l'androcée et du gynécée, et se continue dans l'intérieur méme de l'ovaire, sous forme d'une colonne libre qui va donner inser- tion aux ovules, C'est la seule portion axile de la fleur; et, quand tous les appendices floraux auront été détruits, il ne restera plus que cette sorte de petite branche, supportant dans sa partie supé- rieure la graine ou les graines. | L'examen organogénique des Santalacées est difficile, soit à cause de l'extrême petitesse de leurs organes, et surtout de leur diffluence dans les fleurs des espèces indigènes, soit à cause de l'impossibilité où nous nous trouvons d'étudier sur le frais, dans nos cultures, les fleurs des genres exotiques. Ces derniers sont rarement introduits dans les serres où l’on suppose que leur parasitisme est un obstacle à leur culture et à leur développe- ment (2), Les difficultés auxquelles nous faisons allusion ont été parfaitement reconnues par M. A. De Candolle qu'elles ont mal- heureusement éloigné des recherches organogéniques, «N'ayant pas, dit ce savant (8), rencontré dans les jardins des Santalum..,. en fleurs, et sachant combien l'origine de ces organes serait diffi- cile à constater dans des fleurs aussi peliles que celles de nos Thesium, je n'ai pas scruté beaucoup l'organogénie de la famille. » Une semblable déclaration a été pour nous un motif de plus d'essayer de surmonter ces difficultés, Nous avons pu suivre un grand nombre de fois le développement des fleurs du Thesium (4) Il n'en est qu'un seul auquel j'aie entendu dire que le placenta des Santala- cées est, comme celui de toutes les autres plantes, de nature foliaire et appendi- culaire, mais sans donner à l'appui de celte opiniop d'autre preuve que l'analogie et l'unité de composition des parties des plantes, (2) Nous croyons plus que jamais que le parasitisme, réel ou apparent, de cer- taines Santalacées disparaît à partir d'un certain âge, Voyez Adansonia, HI, 73. Les Osyris dont il est question dans ce passage ont encore vécu plusieurs années après la mort de leurs nourrices. (3) Note sur la famille des Santalacées, in Biblioth. univ, deii (4857), 41. h TRAITÉ | humifusum DC., qui croit assez abondamment dans certaines localités des environs de Paris (1), et nous avons réussi à faire les mêmes observations sur des fleurs de Santalum album L., qu'il est facile de faire venir de l'Inde, conservées dans différents liquides (2). Nous avons donc pu répéter un grand nombre de fois nos observations depuis neuf ans; et comme nous sommes toujours arrivé aux mémes résultats, nous eroyons pouvoir les faire connaitre, les développer d'une manière définitive, et surtout les placer sous les yeux du lecteur, à l'aide de figures qui nous parais- sent extrémement fidéles (3), et qui en disent plus que toutes les descriptions possibles. L'axe pédonculaire des fleurs du T'hesium se renfle d'abord en une sorte de petite téte déprimée. Sa surface supérieure est tout à fait lisse et à peine convexe ; son contour est circulaire. Bientôt, il commence à devenir polygonal ; cinq angles, trés-obtus d'abord, puis de plus en plus saillants, égaux et équidistants, se produisent sur ce contour et sont placés de telle facon que l'un d'eux est antérieur, deux postérieurs et deux latéraux. Telle est l'origine du périanthe. Dans les fleurs tétraméres qu'on rencontre çà et là sur la plante, il n'y a qu'un seul de ces mamelons au côlé pos- térieur ; l'ensemble du jeune bouton, vu par la partie supérieure, a pendant quelque temps une forme exactement carrée. x Peu de temps aprés, la surface supérieure du réceptacle cesse d'étre lisse en dedans des piéces du périanthe. S'il s'agit d'une fleur pentamére, il se produit sur cette surface, par suite d'accrois- sements inégaux dans ses différentes régions, six saillies surbais- sées, formées d'un parenchyme trés-mou. L'une d'elles occupe le centre; elle est beaucoup plus large que les einq autres qui sont (4) Nous avons constaté le méme mode de développement dans deux autres es- pèces françaises, les T. divaricatum JAN. et alpinum L. (2) Sur des rameaux conservés dans une solution de sublimé, de sel marin et d'alun, que nous avons déposés au Muséum, on pourra vérifier toutes nos obser- vations. (3) Elles ont été exécutées sous nos yeux ou d'aprés nos croquis et sont dues au crayon habile de M. Faguet. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT, 5 interposées chacune à une des pièces du périanthe et à la saillie centrale, et qui forment à tout âge un verticille trés-régulier. Ces cinq mamelons équidistants sont les étamines, et l'élévation cen- trale n'est autre chose que le sommet du réceptacle floral. Les dix saillies qui représentent les pièces du périanthe et de l'androcée grandissent rapidement. Les cinq premiéres deviennent obovales, aplaties, puis concaves en dedans; les cinq autres forment de petites sphéres trés-saillantes, puis elles s'atténuent un peu à leur base; elles présentent déjà un léger rétrécissement dans la portion qui sera le filet staminal. Mais ces dix piéces sont encore toutes indépendantes les unes des autres ; il y a à ce moment cinq folioles au périanthe et cinq étamines libres, superposées ; et les unes et les autres seraient hypogynes si la saillie centrale représentait déjà un gynécée. Cette saillie centrale s'éléve alors davantage et devient un véri- tablecóne, presque aussi haut que large, età sommet un peu obtus. Pendant trés-longtemps sa surface demeure parfaitement lisse, et c'est en vain qu'on y cherche quelque chose qui réponde aux premiers rudiments d’un gynécée, du moins dans les régions où apparaissent d'ordinaire ces parties. Mais en examinant la base du cône, tout à fait eontrele pied des étamines, on voit qu'il s'y pro- duit un petit anneau circulaire, légèrement saillant ; c’est le début" de la portion extérieure du gynécée; cet anneau représente len- semble des sommets entiérement confondus des différentes feuilles carpellaires qui entrent dans sa composition (1); et il faut dés à présent faire remarquer qu'à tout âge il y aura semblable fusion de tous ces appendices; si bien qu'on n'en pourrait jamais savoir le nombre, si l'analogie et les phénomènes dont le fruit devient ultérieurement le siége dans plusieurs autres Santalacées, ne nous fournissaient à cet égard quelques indications. Bientót l'enceinte carpellaire s'éléve ; son ouverture supérieure (1) A cet égard, le Santalum est au Thesium ce que, dans une famille analogue, les Samolus sont aux autres genres à carpelles distincts dés le début ; ce qui prouve qu'il ne faut pas attacher une importance trop absolue à un semblable caractère. 6 TRAITÉ devient un peu plus étroite que sa base; elle atteint le niveau du sommet du cône réceptaculaire, puis elle le dépasse légèrement. Alors le réceptacle commence aussi à présenter, dans sa portion périphérique, une déformation toute particulière. Ses bords s'élè- vent et forment une sorte de coupe à parois assez épaisses. L'en- semble du réceptacle est alors semblable à celui de certaines Rosacées; et, pour employer une comparaison vulgaire qu'on a faite à propos de ces derniéres plantes, l'axe floral serait exacte- ment représenté par une bouteille ordinaire dont on aurait coupé horizontalement la paroi un peu au-dessus de la saillie centrale que forme le fond relevé de cette bouteille. Cette saillie représente le Support du gynécée; la surface de section répond à la base organique du réceptacle; c'est là que s'insérent maintenant le périanthe et l'androcée devenus périgynes. La périgynie succédant à l'hypogynie primitive, telle est ici, comme partout ailleurs, la premiére conséquence de la déformation du réceptacle floral. L'enceinte circulaire formée par ses bords relevés est encore trés- peu prononcée à cette époque; elle s'allongera plus tard, elle formera ce qu'on appelle le tube, et ce tube devient fort étiré dans un grand nombre de Santalacées. Mais son origine nous montre déjà qu'il est de nature réceptaculaire, que c’est sur son ouverture supérieure que seront portées les pièces du périanthe et de Tan- drocée, et qu'il faudra sans doute renoncer à lui donner le nom de tube calicinal, que les botanistes lui appliquent d'ordinaire dans leurs descriptions. C'est trés-tardivement que la surface intérieure de ce tube se recouvre d'une couche de tissu glanduleux, constituant le disque épigyne des Thesium. Ici cetté couche n'a pas grande épaisseur. Ses bords sont peu saillants et ne présen- tent que des erénelures peu prononcées au niveau de l'insertion des pièces du périanthe. Nous ne pourrons cependant pas consi- dérer comme étant d'une nature différente les expansions glandu- leuses, ordinairement lrés-développées, qui, dans les divers Santalum, proéminent dans l'intervalle des étamines. . Outre ce développement en tube court et large de sa partie supé- DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 7 rieure, là portion réceptaculaire de la fleur présente dans sa portion inférieure, des inégalités de développement bien plus marquées, qui ont pour résultat de rendre l'ovaire en partie infère, tandis qu'il était réellement supére au début. Il se produit notamment un sillon eireulaire profond entre la base du placenta et l'eneeinte. qué forme la réunion des feuilles carpéllaires ; non qu'il Se creuse là une sorte de fossé circulaire par suite de la destrüetion d'une certaine quantité de tissu cellulaire, mais parce que les bords de cé fossé s'élèvent rapidement, tandis que son fond déinéuré presque immobile. Ce fond se trouve bientôt plus lias que celui de la dépression analogue qui sépare de la surface extérieure de l'ovaire la paroi interne de la coupe réceptaeulaire. ll y a un mómént où, de deux plans horizontaux, peti distants l'un de l'autre; menés suivant le fond méme de ces deux excavations annulaires, l'un passant naturellement par la base du placenta qu'il détaeherait toüt ehtier, l'autre serait exactément tangent à son sommet. Mais cette période ne dure pas longtemps. La base du placénta descend chaque joür davantage, et la portion de la fleur qui est interposée aux deux plans augmente ainsi de hauteur. C'est eette portion qu'on appelle bien à tort la partie adhérente du calice des Santalaeées, quoique le calice ne commence qu’au-dessus - d'elle, là précisément où elle finit. Il n'y à plus à signaler dans le gynécée, à partir de cette époque, que des changements dans les dimensions et la configuration des parties. La paroi ovarienné s'éléve; son ouverture supérieure se rétrévit. La eavité ovarienne, devenue tout à fait tubuleusé au sommet, constitue le canal stylaire, et le style lui-même s'allonge et se dilaté èn haut en une petite tête qui se recouvrira de papilles stigmatiques et dont une petite dépression occupéra le centre, seul vestige de l'ouverture supérieure de la cavité unique du gynécée. Le placenta s’allonge en méme temps et devient une colonne dont le sommet conique gagne le haut de la cavité ovarienne. Tout prés du sommet sé montrent deux ou trois bosselures latérales équidis- tantes. Ces inamelons cellulaires sont les ovules: Hs deviennent 8 TRAITÉ sphériques, puis ils s'allongent en sac, et leur sommet organique se trouve définitivement dirigé en bas. On sait que c’est là tout l'ovule : un nucelle, sans enveloppe. Si, plus tard, on aperçoit au niveau du sommet organique une petite ouverture circulaire par laquelle sort un prolongement conique provenant de l'intérieur de l'ovule, on sait qu'il ne s'agit pas là d'un sommet nucellaire qu'en- tourerait l'orifice d'un tégument particulier ; c'est simplement un sac embryonaire qui commence à se dégager du milieu des autres cellules nucellaires, et qui va débuter dans celte marche singuliére qu'il accomplit normalement à la rencontre de l'organe féconda- teur. En méme temps, le placenta n'a pas cessé de s'allonger ; et quand son sommet est voisin de celui de la cavité ovarienne, comme il continue de grandir encore, il est forcé de se replier sur lui-méme vers le milieu de sa hauteur, et de former en ce Lans deux coudes inégaux dirigés en sens inverse. L'évolution du fruit ne présente rien dans les Thesium qui mérite de nous arréter longtemps. Toutes les parties de la fleur persistent dans le fruit, en changeant un peu de volume et de consistance. Pendant que les piéces du périanthe et de l'androcée se flétrissent et se desséchent, les parois ovariennes s'épaississent un peu et deviennent définitivement celles d'un achaine. La consistance légé- rement charnue du mésocarpe disparait à la fin, et les faisceaux fibro-vasculaires proéminent davantage à la surface de l'épicarpe, sous forme d'un réseau assez régulier. Un seul ovule devient une graine fertile; et de nombreux travaux, publiés depuis un demi- siècle, ont fait connaitre son évolution complète. On sait en un mot, qu'ici, comme dans beaucoup d'autres plantes, le sac em- bryonaire, une fois sorti de la masse nucellaire, dirige son sommet vers le haut de l'ovaire et marche ainsi à la rencontre du tube pollinique dont le contact doit le féconder ; puis, qu'après la fécon- dation, il se développe dans son intérieur, d'une part un embryon, de l'autre un albumen charnu qui s'avance de la périphérie du sac vers l'embryon lui- méme. Les conséquences de ce mode d'évolu- tion sont: 1° que malgré la direction descendante de l'ovule et la DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 9 position inférieure du sommet du nucelle, l'embryon du Thesium a sa radicule supère, c'est-à-dire répondant au sommet organique du sac embryonaire, et non au sommet du nucelle; 2° que l'ovule ne contribue pas à la formation du tégument séminal, et que celui-ci, entourant d'une membrane mince l'embryon et l'al- bumen, n'a pour origine que la paroi du sac embryonaire lui- méme. L'ovule stérile et le nucelle de l'ovule fertile s'atrophient au sommet du placenta vers le haut duquel la graine se trouve suspendue. Le réceptacle de la fleur du Santalum album est au début tout à fait semblable à celui des fleurs tétraméres de Thesium, c'est-à-dire une téte renflée, à peine convexe au sommet, arron- die d'abord, puis déformée de telle facon par l'apparition des quatre piéces du périanthe, qu'elle devient tout à fait carrée. Les quatre angles à sommet mousse qui se montrent alors sont placés, deux en avant et deux en arriére ; ils naissent tous en méme temps et sont parfaitement égaux et équidistants au début. Tels ils demeurent le plus ordinairement à tout âge ; mais nous avons fait observer ailleurs que deux des divisions du périanthe, les posté- rieures, pouvaient prendre, au bout de quelques jours, un accrois- sement plus rapide que les deux autres ; avantage qu'elles per- daient, il est vrai, plus tard, mais qui pourrait induire en erreur l'observateur qui croirait pouvoir substituer à l'examen de la pre- mière apparition des organes, celui de leur état trés-jeune ; ce qui peut étre fort différent. Quand les quatre folioles du périanthe, aprés avoir passé par la forme de petits triangles, puis de croissants à concavité intérieure, ont acquis celle de capuchons arrondis qui s'avancent les uns vers les autres et vers le centre du bouton, on voit, en les écar- tant, que le réceptacle a encore au-dessus d'eux la forme carrée, et que chacun de ses angles présente un petit mamelon placé en face de chacune des pièces périgoniales. C'est le rudiment d'une étamine; et la première différence qu'on constate ici entre les Thesium et les Santalum, c'est que ces derniers ne présentent pas 10 TRAITÉ aü milieu des pièces de l'androcée une large saillie répondant au sommet du réceptäclé; il n'y a là qu'une surface plane, et elle dévient méme rapidement un peu concave ; le réceptacle a l'air de sé ereüseér un peu au centré. C'est en réalité sa périphérie qui s'accroit et s'élève plus vite qué son sommet organique. - C'est dans celte fosse que se montrent les premières traces du eynécée. Contrairement à ee que nous avons constalé dans les T'hesium, les feuilles carpellaires des Santalum sont tout à fait indépendantes les unes des autres au début. Nous avions déjà (1) annoncé ce fait, et rius l'avons, depuis lors, vérifié un grand nómbre de fuis. Seconde dissemblance bien remarquable entre les déüx genres, el qui proüve suffisamment que, dans des types d'ailleurs trés-voisins d'une famille naturelle, les éléments du gynéede peuvent se comporter à leur apparition d'une facon tout à fait différénle, sans que leur valeur morphologique cessé d'être absolument la méme. Il y à beaucoup d’autres appendices floraux que les feuilles carpellaires, et beaucoup d'autres groupes égale- ment naturels, où ees différences peuvent également s'observer; nous en verrons ultérieurement plusieurs exemples. Quand les fenillés carpellaires sont au nombre de trois, et c'est Vile ĉas le plus ordinaire (2), leurs sommets se montrent sous forme de trois petits éroissants qui se regardent par leur concavité el qui he se touchent pas par leurs extrémités. Deux d'entre eux sont postérieurs, et le troisième antérieur. Bientôt ils grandissent, - se rejoignent tous par les bords et limitent, dans la grande fosse réceptaenlaire, une plis petite fossette centrale, dont le rebord est découpé de trois festons. Les trois feuilles ainsi connées s'élèvent alors obliquément vers le centre et forment üne sorte de pelit toit eonique à ouverture apicale garnie de trois eréne- lures. Alors seulement l'axe. de la fleur, arrêté quelque temps dans son évolution, s'allonge à son tour et produit une saillie conique qui va, dirait-on, se mouler sur la cavité également (4) Adansonia, Il, 349. : : (2) 1l est rare qu'il y en ait quatre, avec autant d'ovulés superposés. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 11 conique du sac earpellaire. Le cône plein intérieur sera le placenta. Et c’est là une troisième différence avec les Thesium : la colonne placentaire centrale libre, qui préexistait ehez ces derniers à là portion pariétale de l'ovaire, ne se développe iei qu'à une époque où les parois ovariennes présentent déjà des dimensions relative- ment considérables. Qui voudrait cependant admelire que l'axe placentaire n'a pas la méme signification dans les Thesium et dans les Santalum? | C'est à cette époque que les étamines vont présenter en petit leur configuration définitive, que l'on va distinguer leur filet rétréci et leur anthére biloculaire et introrse sur laquelle se dessinent déjà les deux sillons longiludinaux de déhiscence, et que l'atidrocée va cesser d'étre hypogyne. Son insertion s'éléve en méme temps que la partie supérieure du réceptacle s'accroît et forme le tube qu'on a attribué, ici, comme dans les T'hestum, au calice. Déjà la súr- face interne de ce tube se recouvre d’une couché de tissu glan- duleux qui n'est pas coupée droit au niveau dela base du périati- the, mais qui déjà se festonne et proémine Sous forme de quatre glandes, dans l'intervalle des filets staminaux. Ces glandes devien: dront plus tard trés-saillantes, alors qu'à l’âge adulte, le réceptacle aura pris tout à fait la forme d’un cône creux à parois fort épaisses, ét que l'ovaire sera, comme l'on dit, adhérent dans la moitié environ de sa hauteur. Sa portion libre se sera ätténuée en un style conique au sommet duquel on ne distinguera plus que diffi: cilement les trois petits lobes qui représenteront les sommets des feuilles carpellaires. La fusion de ces sommets qui n'est pas iei congénitale, comme dans les Thesium, se produit cependatit à ün certain âge d'une facon presque complète. Le placenta s'allonge graduellement, de manière qué soñ sommet atteigne le voisinage du sommet de la loge, absolument . comme dans les T'hesium ; mais il demeure épais et reeliligne ; c’est un long cône charnu qui s'insinué. dans le canal dont est creusée la base du style et qui va de la sorte à la rencontre dés organes fécondateurs, tandis que près de së base il se gonflé à TTE e MEM 19 -TRAITÉ des intervalles égaux pour produire les premiers rudiments de trois ou quatre ovules superposés aux feuilles carpellaires ; le premier de ces nombres est de beaucoup le plus fréquent. L'ovule est réduit à un nucelle cellulaire, globuleux d'abord, puis allongé dans le sens vertical. Il devient graduellement suspendu ; et lors- qu'à son sommet arrondi on voit apparaitre une saillie aigué, c'est l'indice que le sac embryonaire va longuement sortir de la masse du nucelle, absolument comme dans le Thesium. Quant aux phénomènes dont ce sac est alors le siége, il n'y a qu'à répéter ce que nous avons observé à ce sujet (1), aprés tant de célèbres botanistes (2) : « Les cellules de la surface de l'ovule du San- talum deviennent saillantes, de maniére à lui donner l'aspect ma- melonné d'une framboise. Une des cellules de l'intérieur, le sac embryonaire, prend un énorme développement, et écartant les cellules du sommet de l'ovule, c’est-à-dire de l'extrémité inférieure de ce corps, sort sous forme d'un long boyau conique qui se re- courbe sur lui-même, et s'infléchit au sortir du nucelle. Je l'ai vu alors s'appuyer sur la surface convexe du cóne placentaire, en dedans de l'ovule, ét monter à mesure qu'il s'allonge, le long de ce placenta sur lequel il s'applique si exactement qu'il se creuse dans son tissu un sillon superficiel où il demeure incomplétement incrusté. Le sillon qu'il occupe ainsi est tantôt à peu prés vertical, tantót légérement contourné en spirale. Lorsque le sac embryo- naire a acquis huit ou dix fois la longueur méme de l'ovule, en se portant de bas en haut à la rencontre des tubes polliniques, ceux-ci, qui marchent en sens contraire, le rejoignent non loin du sommet du placenta. Là, un ou deux tubes s'appliquent par leur extrémité sur le sommet du sac, et paraissent lui adhérer en ce point. Il y a alors au sommet de ce sac une masse allongée qui représente (4) Adansonia, II, 344. (2) BRoNGN. , in Ann. sc. nat. (1827), 294, t. 42. —GR1rr. , in Trans. Linn. Soc., XVIII, 58, t. 1-3. — DECNE, in Ann. sc. nat., sér. 2, XI, 114; XIII, 300, 487, t. 17, 18. — HENFR., in Trans. Linn. Soc., XXII, 69, t. 17, 18. -— DECNE et LEM., Traité gén. de bot., 195. — A. DC., Prodr., XIV, 619. — ScHACHT, in Pringsh. Jahrbuech., IV, p. I, 1-22. — HOFMEIST., in Ann. sc. nat., sér. 4, XII, 30. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 13 probablement la vésicule embryonaire, et vers la base du pro- cessus que forme le sac, des masses qui représentent, je suppose, les antipodes. L'allongement des sacs embryonaires au dehors des ovules est si rapide, qu'il commence seulement dans des bou- tons adultes, dont la taille porte à croire qu'ils se seraient épa- nouis aprés deux ou trois jours. Dans un méme ovaire, j'ai vu tous les ovules produire ainsi simultanément leurs sacs embryc- naires au dehors. » Il résulte de cette évolution du sac, qu'ici, comme dans les Thesium, la graine n'est pas développée dans l'ovule (1), que son tégument extérieur dépend: du sac embryo- naire, que l'albumen et l'embryon occupent l'intérieur de ce sac, que la radicule est dirigée en haut, quoique le sommet de l'ovule orthotrope füt tourné en bas, et que sur le cóté de la graine qui remplit la cavité du péricarpe, on trouve dans le Santalum une sorte de faux raphé qui représente les vestiges du placenta. De là encore, nous pouvons tirer une conclusion, jusqu'ici générale, M quant au mode de fécondation des Santalacées et du groupe plus. considérable de plantes dans lequel nous les faisons rentrer, la famille des Loranthacées. Que l'ovule ou les ovules soient ascen- dants, transversaux ou descendants, dans cette famille, il n'y a là rien d'important au point de vue physiologique. Mais ces ovules sont orthotropes et formés de cellules. Certaines cellules du nu- celle ont la propriété de se développer outre mesure, sous forme de sacs allongés, de tubes, de poils, pour marcher à la rencontre de l'agent fécondateur. Une seule de ces cellules prend ce déve- loppement excessif dans les Santalum, Thesium, etc. Mais dans les Exocarpos, par exemple, il peut y en avoir tout un faisceau. : Quand l'ovule est dressé, comme celui des Viscum, Loranthus, Exocarpos, etc., les sacs montent tout droit vers le sommet de l'ovaire, sans présenter de courbure. Celle-ci se fait à angle à peu prés droit quand l'ovule est sensiblement horizontal, Dans l'ovule descendant, la flexion est plus prononcée; elle peut aller (4) Voyez Miers, Contrib., I, 40. Ah TRAITÉ “jusqu'à un angle trés-aigu, Le résultat est toujours le méme au point de vue de la fonction : le sommet du sac embryonaire se met en rapport avec les tubes polliniques, dans la partie supé- rieure de la cavité du gynécée, et les organes måle et femelle se rencontrent en un point variable d’une route dont ils parcourent chacun une portion, allant au devant l'un de l’autre, Il y a un point de l'histoire de la fécondation des Santalacées qui nous parait peu connu. Nous ne l'avons entrevu qu'en exami- nant de près les poils que porte intérieurement le périanthe, dans certains Thesium et dans plusieurs autres genres de la famille, On trouve ces poils parfois fort développés, entremélés de tubes polliniques auxquels ils servent eomme de support, La raison en est que, dans nos Thesium , si les grains de pollen qui tombent sur le stigmate y germent, comme dans la plupart des plantes, il y a beaucoup de ces grains qui, de méme que dans plusieurs Cistinées et dans des types appartenant à d'autres familles, n'ont pas besoin pour émettre les tubes polliniques d'entrer en ind avec le tissu papilleux sligmatique. Il leur suffit qu’ une certaine quantité d' humidité pénètre dans les loges de Vanthére; les grains germent alors sur place; les boyaux polliniques sortent par les lignes de déhiscence qui sont à la face interne de l'anthére; ils sont quelquefois très-nombreux, gagnent en s’allongeant les poils dont nous avons parlé, et, s'appuyant sur eux, se dirigent plus ou moins directement vers le centre de la fleur, jusqu'à la rencontre de la surface stigmatique. De facon qu'on peut, dans ces plantes, suivre sans interruption des tubes polliniques, depuis l'intérieur de la colonne stylaire jusqu'aux grains qui les oni produits et qui sont encore logés dans les cavités des anthères. Les fleurs dont nous venons d’étudier le développement, doivent maintenant être examinées à un point de vue quia longtemps partagé les botanistes. Ils sont loin même d' être d'accord aujourd'hui sur cette question, et l’organogénie seule nous permettra de la trancher définitivement; car les savants de nos jours n'ont pas adopté sans réserves les conclusions aux- DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 15 quelles a conduit la méthode analogique. L'opinion la plus ancienne considère les Santalacées comme des plantes apétales, Elle est encore adoptée par quelques botanistes contemporains, notam- ment par MM, Decaisne et Planchon ( (4), qui ne reconnaissent point dans le périanthe des Santalacées un organe correspondant à la eorolle des Vignes, des Cissus, el qui déciarent que « la corolle des Ampélidées, par exemple, n'est pas comme la prétendue corolle des Groutia, un périanthe simple de nature. calieinale » . L'opinion contraire, c'est-à-dire que les Santalacées à périanthe simple n'ont qu'une corolle, a été sérieusement défendue pour Ja premiere fois par M, Miers, en 1854 (2). M. A, De Candolle l'a pleinement adoptée, en s “appuyant principalement sur l'organisa- tion florale des Buckleya (3), et nous croyons |’ avoir entiérement confirmée en 1862 (4), à l'aide des données organogéniques. On verra que les recherches auxquelles nous nous sommes livré depuis cette époque, n'ont pu en aucune facon modifier. notre maniere de voir, Quant. à la plupart des auteurs classiques de notre pays, ils n'ont pas été, sans doute, suffisamment con- vaincus par les arguments apportés en faveur dg, l'une gu E autre une grande indécision. M, foco ne hg. se e prononce plus, il est vrai, dans son grand ouvrage. (5), sur la signification de l’enve- loppe florale des Santalacées, qu'il appelle un périanthe simple ; mais il admet toujours qu ’on doit considérer comme un calice l'enveloppe florale homologue des Loranthacées et des Olacinées. M. Duchartre, dans ses Éléments (6), accorde des pétales aux - Olacinées, aux Loranthacée à à fleurs grandes et belles; il consi- E In Bull. Soc. bot. de France, 1L, 86. (2) Contrib., I, 22. Cependant, ce savant rappelle que R. Brown (Prodr. Nov.- Holl., 352) avait songé à l'analogie du périanthe des Santalacées et de la corolle des Olacinées. (3) In Bibl. univ, de Genéve, loc. cil., ^. (4) Adansonia, Il, 347. (5) Traité gén. de bot., 47^. (6) Élém. de bot., 1867, 964. 16 TRAITÉ dère comme dépourvues de corolle les Loranthacées à fleurs petites et verdâtres, et il décrit dans les Santalacées, « un périan- the simple, à 4-5 lobes, coloré intérieurement» (1). Nous étions en 1862 (2)entièrement de l'avis des botanistes qui pensent qu'il y a homologie complète entre le petit périanthe verdâtre de cer- taines Loranthacées, telles que les Viscum, Arceutobium, Phora- dendron, etc., le grand périanthe coloré d'un grand nombre de Loranthus des pays chauds, les folioles que M. Decaisne appelle sépales dans les Olacinées, et le verticille unique que nous avons vu naître dans le périanthe des Thesium et des Santalum. Au- jourd'hui, comme il y a six ans, nous nous appuyons, pour con- sidérer ce verticille unique comme une corolle, sur deux ordres de preuves tirées de l'étude organogénique que nous venons d'exposer. 1* Nous avons vu toutes les folioles du périanthe apparaitre simultanément ; c'est ainsi que naît la corolle dans toutes les plantes à fleurs réguliéres appartenant à des types analogues aux Santalacées : les Rubiacées, Cornées, Ombelliféres, Ampélidées, Primulacées, etc. Dans toutes, les pièces du calice naissent au contraire d’une manière successive. 2° Les folioles du périanthe sont situées au début, dans les deux types que nous avons étudiés, de telle facon qu'il y en a toujours deux du cóté de l'axe, quel que soit leur nombre total, et qu'il s'en trouve deux ou trois du cóté de la bractée axillante. Cette situation est celle des pièces d'une corolle, car un calice aurait normalement un sépale postérieur, à moins d’exceptions rares, telles que la résupination de la fleur, qu'on n'a aucun motif de supposer dans des fleurs réguliéres comme celles de nos Santalacées, (4) Ce périanthe simple est sans doute considéré aussi par l'auteur conimé un calice, car il donne, à la page précédente, comme caractère général des Santali- nées : « un calice libre ou adhérent à l'ovaire, à préfloraison valvaire, portant les élamines ». (2) Adansonia, II, 338, 347. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 17 Si donc l'étude organogénique nous conduit à admettre que la plupart des Santalacées n'ont pour tout périanthe qu'une corolle, il faut encore nous demander si quelques-unes d'entre elles peuvent avoir un calice proprement dit en dehors dece verticille. On l'admet pour le Buckleya, où l'on voit, en dehors des pétales et dans leurs intervalles, quatre longues folioles vertes, artieulées à leur base. Il wy aurait là rien d'impossible aprés tout; car dans bien des familles naturelles, analogues aux Santalacées, comme les Rubia- cées, les Ombellifères, les Composées, les Valérianées, il y a à la fois des fleurs sans calice et des fleurs qui en sont pourvues. Mais les savants qui regardent comme un calice le périanthe normal de la plupart des Santalacées, ne peuvent guére considérer que comme un calicule l'ensemble des quatre grandes folioles vertes dont il vient d'étre question. Outre cette enveloppe extérieure, on a déerit dans la fleur des Santalacées, un calycode, organe que MM. Decaisne et Planchon définissent de cette facon : « Le calice apparent dont le tube recouvre l'ovaire (du Viscum), n'est pour nous que la portion inférieure d'un périanthe simple, dont la soi- disant eorolle est la portion supérieure ». L'organogénie réfute cette interprélation, etl'un des savants cités ci-dessus s'est chargé lui-même de la contredire. M. Decaisne dit en effet (1), et ici nous nous rangeons complétement à son opinion, que, dans les F iscum, le périanthe, supére dans les fleurs femelles, s'y insére autour d'un disque qui couronne le sommet de l'ovaire. Puisque le pré- tendu calycode ne s'éléve pas au-dessus de ce niveau, il n'arrive que jusqu'à la base du périanthe et ne saurait étre une portion de ce verticille floral. Nous avons bien vu quelle est l'origine de ce tube qui supporte le périanthe et qui varie de forme dans les Thesium et les Santalum ; c'est le réceptacle floral lui-même. Le calycode des Santalacées est donc une portion de l'axe floral, et non un organe particulier. En admettant méme qu'on veuille réserver ce nom pour la portion saillante en dehors du bord supé- (1) Traité gén. de bot., 470, ix 2 18 TRAITÉ rieur de la coupe réceptaculaire, il faudra bien reconnaître que ce qu'on appellerait ici calycode, est ce qu'on décrit comme un calya: obsoletus dans les Galium, les Rubia, etc. (1). A Enfin l'examen organogénique dévoile aussi le mode d'inflores- cence des deux genres que nous venons d'étudier. Dans le San- talum album, les fleurs sont disposées en cymes bipares. La pre- mière fleur qui parait termine l'axe de l'inflorescenee. Au-dessous d'elle, il y a deux paires de bractées opposées. La supérieure est souvent stérile. Les bractées de la paire inférieure ont à leur aisselle, ou une fleur accompagnée de deux bractées latérales sté- riles, ou une petite eyme bipare. Ces cymes partielles sont réunies en une petite grappe assez longuement pédonculée et sur l'axe de laquelle elles sont opposées et décussées. Tantót une semblable inflorescence, c'est-à-dire un grappe de cymes bipares opposées, est placée dans l'aisselle d'une feuille, avec un petit bourgeon auquel elle est immédiatement superposée. Tantôt, au contraire, deux de ces inflorescences sont superposées l'une à l’autre dans une méme aisselle. Enfin, à l'extrémité des rameaux, il n'y à plus que des braetées à la place des feuilles normales; le rameau lui- (1) Qu'on nous permette ici une question : Quelle différence y a-t-il entre Ja fleur d'une Garance dont la corolle vient de tomber, et Ja fleur femelle d'un Myzoden- dron, qui est une Santalacée, ou un type allié de bien près à cette famille? 11 ne s'agit pas, bien entendu, du contenu des ovaires, de la placentation, etc. Nous ré- pondrions qu'il y a, de part et d'autre, un réceptacle concave logeant l'ovaire, un petit bourrelet circulaire au niveau de l'ouverture supérieure de ce sac réceptacu- laire, et plus intérieurement un disque, dit épigyne, qui encadre la base des styles, Ce qui manque normalement au Myzodendron, c’est la corolle des Garances (ou des Santals). Les organes homologues doivent, dans toutes les plantes, porter les mêmes noms, Ajoutons une observation relative aux Viscum. Là où s’insèrent les feuilles, on voit l'écorce s'épaissir et former un bourrelet circulaire saillant, limité en haut par un sillon profond, également circulaire, C'est l'écorce du rameau creux appelé réceptacle floral, qui se boursoufle de méme et forme un bourrelet sous les feuilles du périanthe. Ferait-on aussi un organe particulier de l'épaississement circulaire qui est au-dessous des feuilles caulinaires? Dernière conséquence de ces faits : c'est une expression parfaitement logique que celle employée vulgairement « d'écorce d'un fruit », quand elle s'applique à la couche superticielle d'un de ces fruits qui succèdent à un ovaire infère. Cette couche est en effet la continuation de l'écorce de la tige et des rameaux qui supportent le fruit. + DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 19 méme se termine par une fleur ou par une petite eyme, et l'in- florescence terminale totale est une grappe de cymés bipares, une des sortes de thyrses décrites par les botanistes. Dans le Thesium, l'inflorescence générale est aussi une grappe sur laquelle se disposent des cymes alternes. Au sommet des rameaux, dans l'aisselle des feuilles ou des bractées qui leur succè- dent, il se développe une fleur, accompagnée de deux bractées laté- . rales. Cette fleur, d'abord sessile, a ensuite un pédicelle assez long, qui entraîne avec lui sa feuille ou sa bractée axillante et les deux bractées latérales. Le pédicelle supporte ainsi à son sommet une fleur et trois folioles qui semblent former un involucre; à sa base, par conséquent, on ne trouve aucune bractée à l’âge adulte. Dans plusieurs T hesium, les bractées latérales qui accompagnent la fleur -sont fertiles, ou du moins l'une d'elles. L'inflorescenee totale devient alors une grappe terminale de eymes bipares ou unipares. EXPLICATION DES FIGURES. PrANcBE H. Les mêmes parties sont désignées dans toutes les figures par les mêmes lettres : b, bractée-mère ; b', bractées latérales de la fleur; p, pétales ; e, étamines; pl, placenta; e, feuilles carpellaires; t, tube ou coupe réceptaculaire ; d, disque ; ol, ovule; s, sac embryonaire. SANTALUM ALBUM L. Fic. 4. Bouton vu par sa partie postérieure, à l'époque de l'apparition des quatre pétales p, dont deux sont postérieurs, et deux tournés du côté de la bractée- mère de la fleur b. Outre les deux bractées latérales b' qui seront fertiles, on voit une des bractées décussées avec celles-là b^, qui demeureront ordinairement stériles. Fic. 2. Cyme bipare triflore, à un âge plus avancé et alors que déjà la fleur ter- minale porte une articulation à la base de son pédicelle. Sous cette articu'a- tion se voit la cicatrice d'une des bractées stériles qui a été coupée. Les fleurs latérales sont elles-mémes accompagnées de deux bractées latérales stériles, l Fic, 3, &, 6,7, 8. Différents âges de l'évolution des pétales, depuis la forme de petits mamelons, puis de croissants, jusqu'à celle de gros lobes arrondis, concaves en dedans, se rejoignant presque vers le centre du réceptacle. 90 | TRAITÉ Fic, 5. Une des fleurs dans lesquelles les deux pétales postérieurs sont le siége passager d’un développement plus considérable que les pétales antérieurs. Fic. 9. Naissance des étamines e en face des quatre pétales p qui ont été écartés. Fic. 40. Pétales et étamines à un âge plus avancé. Fic. 44. Section longitudinale de la fleur vue par le sommet dans la figure 40. Le réceptacle est devenu légèrement concave, Fic. 42. Apparition des trois feuilles carpellaires c autour du centre de la dé- pression réceptaculaire ; les pétales p et les étamines e sont écartés. Fic. 43. Coupe longitudinale de la méme fleur, Mêmes lettres que dans la figure précédente. Fic, 44. Fleur plus âgée, vue par le haut. Les pétales p et les étamines e, écar_ tés du centre, laissent voir les trois feuilles carpellaires c qui se sont re- jointes sur les cótés pour enclore la cavité ovarienne, et, dans l'intervalle des étamines, les quatre lobes saillants du disque d. Fic. 45. Coupe longitudinale de la méme fleur. Mémes lettres que dans la figure 44. Le sommet du réceptacle commence à s'élever dans l'ovaire pour former le placenta pi. Fic. 46. Coupe longitudinale d'un bouton plus âgé. En dedans des pétales p se voient les étamines e dont l'anthére introrse se distingue déjà du filet. Les lobes d du disque sont plus prononcés. Les feuilles carpellaires c forment un ovaire conique à ouverture étroite, et le placenta a pris la forme d'un cóne pl. Fic, 17. Bouton plus âgé. Une portion du périanthe et du tube réceptaculaire t est déchirée pour montrer les lobes du disque d et la portion libre du gyné- cée c, dont le style est partagé au sommet en trois lobes peu prononcés. Fic. 48. Section longitudinale du méme bouton, montrant les rapports de posi- tion du tube réceptaculaire t, du périanthe p, de l'androcée e, du disque d, avec les portions libre et infére du gynécée c. La cavité ovarienne descend déjà plus bas que l'insertion des feuilles carpellaires, et le placenta pl, laissé entier, porte vers sa base les rudiments des ovules ol. Fic. 19. Diagramme floral. Fic. 20. Placenta pl plus âgé ; vers sa base sont les ovules ol, descendants et orthotropes. < Fic, 24. Bouton presque adulte; coupe longitudinale. pl, placenta ; ol, ovules ; t, tube réceptaculaire ; p, périanthe ; d, disque ; e, étamines coupées ; c, portions appendiculaires du gynécée. Tmesiuw nuwiFUsUM L, Fi. 22. Jeune bouton. Son axe déprimé porte les rudiments égaux p des cinq pétales, dont un est tourné du côté de la bractée-mére b. La fleur est ac- compagnée de deux bractéoles latérales b/. Fic. 23. Bouton un peu plus âgé, vu par le haut. En dedans de chaque pétale p Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. è DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 91 s’est montrée une étamine e, et le sommet de l'axe s'est renflé en un ma- melon arrondi, premier rudiment du gynécée. 24. Bouton plus âgé encore. Les pétales p sont devenus concaves et pro- tégent chacun une étamine e. A la base du cône central apparaît un petit bourrelet circulaire représentant la portion appendiculaire du gynécée. 25. Même bouton vu de côté, une "portion du périanthe et de l'androcée étant enlevée pour montrer le gynécée. Mémes lettres que dans la figure précédente, 26. Méme préparation exécutée sur un bouton dont le gynécée est plus développé, l'enceinte formée par les feuilles carpellaires c s'élevant jusqu'au niveau du sommet du placenta pl. 27. Coupe longitudinale da même bouton, Mémes lettres. 28. Bouton plus âgé, coupé longitudinalement, sauf le placenta qui est laissé entier et qui porte déjà deux mamelons ovulaires ol. Entre la base de la portion libre du gynécée c et l'insertion des pétales p et des étamines e, s'est déjà développée la portion tubuleuse du réceptacle t. 29. Le placenta pl plus âgé et plus long. Les ovules ol sont devenus des- cendants. 30. Le placenta pl vers l'époque de la floraison. Ila cessé d’être rectiligne, et du sommet de chaque ovule ol commence à se dégager le sac embryo- paire s, RECHERCHES ORCANOGÉNIQUES ` SUR LES EUPOMATIA ^? ——— Les Eupomatia dont l'organisation exceptionnelle et les affinités multiples ont tant préoccupé ‚les botanistes depuis R. Brown, peuvent être étudiés au point de vue organogénique, aujourd'hui qu'une des espèces de ce genre a été introduite dans nos cultures et y fleurit fréquemment. Cette étude révèle et pouvait seule faire connaitre des faits inattendus. Elle montre, entre autres, que les fleurs de ces plantes logent dans leur réceptacle concave un gynécée véritablement polycarpicé, que ce qu'on a décrit comme ün stigmate unique aréolé, représente simplement une portion de la paroi dorsale des ovaires, que les stigmates sont indépendants les uns des autres et en nombre égal à celui des carpelles, et, ce qu'il aurait de moins admissible a priori, que ces fleurs manquent d'un véritable périanthe, une feuille modifiée unique jouant à leur égard le róle d'agent protecteur des organes sexuels. Comme con- séquence de ces observations, il résultera pour nous ce fait: que les Eupomatia, genre anomal parmi les Anonacées, et par la forme de leur réceptacle floral, et par le mode d'insertion de leurs éta- mines, servent de passage entre ce groupe et celui des Monimiacées auxquelles ils rattachent également les Calycanthées par le Chimo- nanthus et médiatement les Magnoliacées par les Trochodendrées. Quand l'Eupomatia Bennettii doit. fleurir, l'extrémité des rameaux se renfle légérement en une courte massue qui repré- sente le réceptacle floral. Par suite d’accroissements inégaux dans ses différentes portions, ce réceptacle se déprime d'abord au (4) Un court résumé de ce travail a été lu à l'Académie des sciences, le 27 juil- let 1868 (Comptes rendus, LXVII, 250), et à la Société Linnéenne de Paris, le 30 mai 1868 (voy. Adansonia, VII, 379), RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. 23 sommet, puis il apparait pourvu d'une fossette bordée par une saillie circulaire ; il présente à ce moment l'apparence d'une trés- jeune figue ou encore d'une fleur de Calycanthus. Bientôt de nombreux mamelons apparaissent vers les bords de cette coupe réceptaculaire et naissent dans l'ordre spiral en s'avançant gra- duellement vers le sommet organique qui répond au point le plus déprimé de l'exeavation. La plupartde ces mamelons appartiennent à l'androcée, et une douzaine environ des plus intérieurs repré- sentent seuls les futurs éléments du gynécée. Le premier mamelon qui s'est montré sur le haut du bord du réceptacle, s'allonge et devient peu à peu une étamine à filet aplati, avee une anthére à deux loges introrses, et un prolongement allénué du connectif. Cette évolution se reproduit de deltors en dedans sur un certain nombre d'étamines (environ quarante). Celles qui sont plus inté- rieures demeurent stériles et deviennent ces grandes lames péta- loides qui jusqu'à l'anthése recouvrent le gynécée au-dessus duquel elles s'imbriquent étroitement. Les plus extérieures demeurent enliéres sur les bords et lisses sur leurs deux faces. Les plus intérieures deviennent crénelées sur les bords ; et des glandes capitées, supportées par un pied trés-court, se forment sur leurs épidermes, d'abord sur l'intérieur, plus tard sur l'un et l'autre. Mais il y a toujours un plus grand nombre de ces glandes sur la surface interne que sur la surfaee externe des staminodes, et leur nombre absolu est d'autant plus considérable que la foliole qui les porte est plus rapprochée du gynécée. Les éléments de ce dernier sont d'abord de petits mamelons dont l'évolution est la méme que dans les Magnoliées etzles Anonées. La feuille earpel- laire présente une dépression en haut et en dedans, premier rudi- ment de la loge ovarienne; puis son sominet s'atténue en dedans et constitue un style court dont l'extrémité se renfle et se recouvre de papilles stigmatiques. Au niveau des deux lèvres de la feuille carpellaire les ovules se montrent en petit nombre sur deux rangées verticales ; il y en a de trois à six sur chaque série. Ils deviennent anatropes, se regardent parleur raphé, sont presque horizontaux, 2! RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. puis légèrement ascendants. Leurs enveloppes sont au nombre de deux, et l'ouverture de leur secondine est au bout d'un goulot assez allongé qui fait saillie au travers de l'exostome. A l'époque de la fécondation, les ovules, sans cesser/d'étre disposés sur deux lignes longitudinales, se déplacent par leur région chalazique ; de facon que l'un d'eux se trouve entouré comme d'une couronne formée ordinairement par les huit ou dix autres. C'est un peu avant ce moment que les ovaires se déforment d'une facon singuliére dans leur région dorsale. Celle-ci se renfle un peu au-dessus du milieu de sa hauteur, en une sorte de bosse, arrondie d'abord, puis représentant à son sommet un angle diédre un peu mousse à . aréte horizontale. Toutela portion de la surface convexe de l'ovaire qui est au-dessus de cette aréte devient aussi à peu prés horizontale, et forme les aréoles polygonales dont les botanistes ont dit que le stigmate plane était creusé. Cette surface n’a rien de commun avec les stigmates qui sont, nous l'avons vu, indépendants les uns des autres et placés chacun au sommet d'un style distinct. Nous n'avons pas jusqu'à présent décrit de périanthe à la fleur de l'Eupomatia, et c'est ici que l'étude organogénique nous révèle une des particularités les plus inattendues de ce singulier végé- tal. On avait cru jusqu'ici et l'on ne pouvait guére faire autrement, n'ayant pour guides que l'analogie et les affinités naturelles, que le périanthe des Eupomatia était représenté par cette sorte de coiffe, en forme d'éteignoir, qui enveloppe complétement, dans le bouton, les organes mâles et femelles, et qui se détache circulaire- ment par sa base à l'époque de l'épanouissement. C'est cet organe que les botanistes contemporains regardent comme représentant l'ensemble de la corolle et du calice, et dont ils disent que : « les sépales et les pétales sont soudés en une masse conique, insérée sur les bords d'un torus turbiné dont elle se détache transversale- ment comme un opercule ». Si cette hypothèse était exacte, on pourrait voir, au premier âge, un certain nombre de folioles dis- tineles au périanthe, et ce n'est que plus tard qu'elles se trou- veraient soulevées par une portion basilaire commune. Il n'en est MEET SUR TU POET, Nep IA DETENER NT RSS cn RR SR MEO: né M aaa et em -RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. 25 rien : l'étude du développement prouve que le sac qui enveloppe les organes sexuels, nait comme une seule feuille, en forme de croissant, et demeure longtemps ouvert d'un côté, ses bords n'arrivant méme pas à se toucher dans le voisinage du sommet. Plus tard, cet appendice présente une portion basilaire qui s'in- sère, comme tant d'autres feuilles, sur tout le pourtour de l'axe qui le porte. C'est une sorte de bractée amplexicaule, faisant suite, dans l'ordre spiral, aux bractées beaucoup plus étroites qui s'in- sérent sur la portion pédonculaire de l'axe floral. Le véritable périanthe.n’existe done pas ; mais la dernière des feuilles modifiées du rameau, celle qui s'insére au niveau du bord réceptaculaire, dans la région la plus dilatée du pédoneule concave, se développe outre mesure, afin d'en remplir le róle physiologique. Et, comme tant d'autres feuilles caulinaires de plantes' voisines de celle-ci, elle finit par se détacher à sa base de l'axe sur lequel elle s'était insérée. La manière dont cette coiffe se sépare rappelle beaucoup ce qui se passe dans la fleur femelle d'un grand nombre de Monimiacées, notamment les Mollinedia et les Peumus. La forme concave du sac réceptaculaire est aussi un des traits d'organisation les plus marqués dans ces plantes. Dans beaucoup d'entre elles encore les véritables fruits demeurent renfermés à leur maturité dans une sorte de sac commun qui n'est autre chose que le réceptacle floral épaissi et durci. Il en résulte que les Eupomatia sont plus ana- logues aux Monimiacées qu'aux Anonacées dont on ne les eût peut-étre jamais rapprochés s'ils n'avaient possédé un albumen ruminé.' On doit se rappeler d'ailleurs que les Hortonia, qui sont actuellement considérés comme des Monimiacées extrémement voisines des Peumus, ont été aussi autrefois, et non sans quelque raison, rapportés à la famille des 'Anonacées. Si l'on n'a point songé jusqu'ici à assimiler les Eupomatia aux Monimiacées, c'est que le port de ces derniéres est en général fort particulier et que leurs feuilles sont opposées. Toutefois on eonnait maintenant quelques T'ambourissa (Ambora) dont les feuilles sont alternes et 26 RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. qu perdent par là cet aspect spécial qui appartient à la plupart de leurs congénères, pour se rapprocher du port des Magnoliacées. Or l'Eupomatia Bennettii ressemble beaucoup par ses branches aériennes el ses feuilles à certains Magnolia de petite taille, comme le M. liliifera ou Coco, et la feuille modifiée qui sert de coiffe à la fleur des Eupomatia, se détache exactement de la méme facon que les feuilles caduques d'un certain nombre de Magnolia. Tous ceux qui ont vu les fleurs vivantes des upomatia ont d'ailleurs remarqué de grandes analogies entre elles et celles des. Illicium, des Drimys, des Trochodendron et des Chimonanthus. Nous en concluons que les Eupomutia servent de passage entre les Ano- nacées et les Monimiacées, tout aussi bien que les Calycanthées aujourd'hui rapprochées des Anonacées et des Magnoliacées par la plupart des botanistes et qui ne diffèrent essentiellement de ces dernières que par la forme concave de leur réceptacle floral. L'infloreseence n'est pas la même dans les deux espèces connues du genre Zupomalia. Terminale dans VE. Bennettii, elle devient axillaire dans l'E. laurina. Il y a souvent dans l'aisselle des feuilles de ce dernier deux ou trois bourgeons superposés, ou bien le supérieur, ou les deux supérieurs, sont remplacés par des boutons. De là encore la présence, dans l'aisselle de certaines feuilles, de deux et rarement de trois fleurs superposées. Chacune d'elles est supportée par uu pédoneule qui porte quelques bractées alternes. La dernière de ces bractées est de beaucoup la plus déve- loppée ; c'est elle qui forme aussi le prétendu périanthe. Des particularités aussi remarquables dans l'organisation florale, la concavité du réceptacle, la périgynie de l'androcée, l'absence de véritable périanthe, ete., distinguent déjà nettement les Eupo- matiées des Anonacées proprement dites auxquelles on les a ratta- chées jusqu'ici. ll en est de méme de l'organisation histologique des tiges. Dans l'écorce d'abord, on voit disparaître ce réseau à mailles losangiques allongées, saillantes au travers du suber et de l'épiderme, qui constitue un caractère anatomique si tranché des véritables Anonacées. C'est que les faisceaux libériens n'ont pas PSE RE TE TR I We EY EP NP S. : RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. 27 ici cette forme de lignes brisées à angles et à segments à peu près tous égaux et se touchant entre elles par les sommets de ces angles, forme si prononcée dans les Anonacées. Sur une coupe transversale d'un jeune rameau frais de l'Eupomatia Bennett, on aperçoit un parenchyme cortical à cellules nombreuses, iné- gales, peu serrées les unes contre les autres, et contenant, ou de la chlorophylle en masses, ou cà et là un liquide rose transparent. Les faisceaux libériens nombreux, inégaux entre eux, ont sur cette coupe l'apparence de eroissants d’un blanc mat, et se montrent totalement indépendants les uns des autres. La surface de l'écorce est donc lisse; elle présente seulement deux angles saillants suivant toule la longueur de chaque entrenœud. Le rameau semble porter de chaque côté un rudiment d’aile longitudinale. Ces deux saillies font suite aux deux bords amincis du pétiole ; elles en sont comme des décurrences; elles ne dépendent que du parenehyme cortical. La moelle n'a pas non plus de ces cellules spéciales, qui, dans les Magnoliées et dans les vrais Anonées, forment des diaphragmes transversaux plus ou moins complets et plus ou moins réguliers, et se font remarquer par la coloration de leur contenu ou par des parois épaisses, scléreuses ou pierreuses el richement perforées. L'organisation d'un grand nombre de Poly- carpicées reparait dans l Eupomatia. Ses fibres ligneuses ont des trous arrondis ou elliptiques, et des aréoles profondes qui se correspondent exactement dans deux fibres voisines et forment des cavités biconvexes, quelquefois très-nettes, analogues à celles des Drimys ou des Conifères. I convient encore, à propos de l'E. Ben- nettii, de rappeler que cette espèce se comporte à peu près comme une plante herbacée vivare. A chaque période de végétation, elle produit quelques rameaux aériens, grêles, dressés, souvent ter- minés par une fleur. Tous ces rameaux naissent d’une souche souterraine qui serpente sous lesol. Elle porte des racines adven- tives dont quelques-unes deviennent très-épaisses, charnues, et rappellent par leur forme et leur consistance les tubercules des Dahlia. Ces racines ont un petit cylindre ligneux dont les fibres 98 RECHERCHES ORGANOGÉNIQUES SUR LES EUPOMATIA. présentent les mémes pores aréolés que celles des branches. La moelle est peu volumineuse; elle est remplie de fécule, et il en est .de même des cellules des rayons médullaires. Ceux-ci se conti- nuant largement en dehors avec le parenchyme cortical, égale- ment gorgé de fécule et hypertrophié au point de former à lui seul la plus grande partie des renflements radicellaires. - EXPLICATION DES FIGURES PLANCHE ll. Fic, 4. Eupomatia Bennettii, Rameau terminé par une fleur représentée au mo- ment où la coiffe se détache circulairement par sa base. Fic. 2. E. laurina. Fleur épanouie, aprés la chute de la coiffe. Fic. 3. Coupe longitudinale de la méme fleur. Fic. 4. Fruit multiple, dans l'intérieur duquel on aperçoit les sommets des véri- tables carpelles. Fic. 5. Méme fruit, coupé suivant sa longueur. (Ces figures sont extraites de l'Histoire des plantes (vol. I, fasc. &, p. 251, 252). NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES (CONTINUÉ DU VOLUME VIII, PAGE 377) Par F. A, W, MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde, Les parties qui produisent le pollen (1) et qui constituent le cône mâle sont en tout l'équivalent morphologique des carpo- phylles ; on est parfaitement fondé à les appeler des anthères, mais, par analogie avec les organes femelles, et pour éviter qu'on ne les confonde avec leurs logettes, auxquelles beaucoup d'auteurs con- tinuent à appliquer trés-improprement le nom d'anthéres, il sera peut-être préférable d'adopter l'expression d'androphylles. Datis leurs contours ils sont toujours plus simples et plus petits que les carpophylles, mais leur structure ne présente aucune différence essentielle. Les cellules polygonales de l'épiderme sont très-épais - sies, et les stomates situés dans leur profondeur ne manquent pas. La question principale qui se pose ici concerne le développement des nombreuses logettes pollinigéres qui se trouvent à leur face inférieure et qu'on regardait autrefois comme des anthères dis- tinctes. M. de Mohl a observé avec raison que la maniére dont j'avais rendu compte de l'évolution. et de la signification de ces logettes dans ma Monographie, n'était pas conséquente (V ermischte Schriften, p. 57). Elles sont placées à la face inférieure de l'an- drophylle ( aussi chez les formes en bouclier), des deux cótés de la ligne médiane, et elles s'y élèvent, par groupes de 2—4, rare- (4) On peut consulter les nombreuses figures qui existent de ces organes, 30 NOUVEAUX MATÉRIAUX ment de 5, d'un point commun. Dans les premiers états de jeu- nesse, elles se montrent comme des saillies surgissant lentement, comme des papilles de couleur verte, et recouvertes par l'épiderme qu'elles ne rompent pas ; ce sont done des excroissances du pa- renchyme qui se forment sur des points déterminés, et leur tissu interne est par suite entièrement cellulaire. Peu à peu elles pren- nent leur forme arrondie allongée, et la masse entiére de tissu cellulaire devient tissu générateur de pollen, car dans la cavité mûre on ne trouve rien que du pollen ; chaque cellule du paren- chyme donne naissance à quatre cellules-filles, dont chacune forme une cellule pollinique. Elles sont comparables, d'aprés cela, aux régions où se fait, dans les loges des anthères ordinaires, la gé- nération du pollen, et elles méritent par conséquent le nom de logettes. Ce. n'est pas iei, comme chez les plantes angiospermes et chez beaucoup de Gymnospermes, sur l'organe entier que porte la formation pollinique, mais seulement sur un nombre considé- rable de points de la couche inférieure, aux deux côtés de la ligne médiane. La paroi des logettes est trés-solide, de couleur bruhe à une époque un. peu avancée, et marquée à l'extérieur de courtes impressions linéaires; elle s'ouvre du sommet à la base sur le côté interne (celui qui est tourné vers les logettes-sœurs), et par- fois la fente se prolonge encore un peu au delà du sommet, sur le côté opposé. Ce n'est pas tout à fait à tort que Purkinje (De cellulis antherarum fibrosis) nomme la paroi « mere epidermidalis » , puis- que les logettes ne sont au fond pas autre chose que des portions du tissu de l'androphylle se rompant en dehors, mais couvertes du méme épiderme que le reste. Pourlant j je dois faire remarquer qu'on peut distinguer dans cette paroi deux couches celluleuses, qui se laissent reconnaitre aussi sur les figures de Purkinje, ap- partenant au Zamia media et. à l'Encephalartos longifolius; la couche externe est l'épiderme, l'interne est une couche parenchy- mateuse d'aspect spécial, composée de cellules poreuses, Les cellules de l'épiderme ont un lumen trés-étroit, ce qui donne lieu aux rayures superficielles dont il a été question plus haut. Les TREPA ur IA RENN NOR NP Lie SR NEN ES. "RR ERE POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 34- grains de poilen offrent une grande uniformité dans toute la fa- mille; ils sont plus ou moins elliptiques, avee un pli longitudinal très-profond et qui ne disparaît pas entièrement sous l'eau. Ainsi . que Schacht l'a montré en premier (Pringsheim, Jahrb. , |l, p. 145, pl. XVH, fig. 26-28), il se forme aussi chez les Cycadées deux cellules-filles dans l'intine, en sorte que la structure du pollen est assimilable de tout point à celle des Conifères. Si les vues qui viennent d'étre exposées au sujet des organes de la génération des Cycadées ont quelque fondement, on voit que les deux sortes d'organes suivent une marche semblable dans leur développement et leur métamorphose; dans le parenchyme de la feuille, sur des points déterminés, naissent les cellules généra- trices : les vésicules embryonaires, dans le nucelle de l'ovule, comme cellules petites-filles de l'amnios transitoire; la cellule mále, c'est-à-dire le boyau pollinique ou cellule-fille de l'intine, comme cellule petite-fille de l'androphylle (ou de ses logettes). Chez les | plantes angiospermes, les cellules génératrices se forment par une voie plus courte, savoir comme cellules-filles. Les cellules génératrices ont, comme macrospores et micro- spores, leur cours de vie propre. Produites, par voie de nutrition, par un individu d’une organisation plus élevée, mais insexué, elles parcourent chacune les phases d'une courte existence, puis s'unis- sent pour donner naissance au proembryon. Ce n'est pas directe- ment en effet, sauf chez les Algues et peut-être chez d'autres plantes inférieures, que la fécondation donne lieu à la formation de la plante proprement dile, c'est-à-dire l'embryon; la vésicule embryonaire fécondée se développe d'abord en un être distinct, un individu uniquement composé de cellules (cellules unies suivant une direction linéaire, en une ou plusieurs rangées), une produc- tion axile dont la dernière cellule, celle du sommet, se divise et donne naissance à l'embryon par la formation répétée de cellules nouvelles; l'embryon est done le bouton terminal de cette produc- tion, destiné à fournir, par son développement ultérieur, l'individi complexe insexué, la. plante proprement dite. L'embryon, d'aprés 32 | NOUVEAUX MATÉRIAUX cela, n'est pas le germe de la plante; c’est la plante elle-même, qui, aprés une période de repos physiologique, commencera une évolution nouvelle, d’où sortira un végétal complet, c'est-à-dire un individu d'ordre supérieur, composé d'axes et de bourgeons formant comme autant d'individus simples. « Gemmæ totidem herb: » (Linné). ab pol Les deux formes successives de la plante ont de cette manière une durée d'existence trés-inégale; la première, le proembryon, meurt aussitót que l'embryon s'est constitué définitivement ; la plante vasculaire insexuée, au contraire, montre une existence illi- mitée, au moins en apparence, car au fond les choses se passent d'une manière différente. Chaque bourgeon ou chaque axe, en effet, est un individu distinct; l'axe qui ne fleurit pas ne continue d'exister que comme point d'insertion pour des axes suivants, et l'axe qui fleurit, qui a produit des feuilles à microscopores ou à macrospores, meurt également. Chez lesGymnospermes en général, et surlout chez les Cycadées, la forme proembryonnaire persiste pendant beaucoup plus longtemps qu'à l'ordinaire ; elle est aussi beaucoup plus composée, car tandis que chez les Angiospermes le proembryon ne forme qu'un simploaxe, représenté quelquefois par une seule cellule, et ne donne naissance qu'à un seul bourgeon, un seul embryon, un seul individu, le proembryon des Gymno- spermes se divise en branches et donne naissance, ou peut donner naissance, à plusieurs bourgeons ou embryons; il imite en quelque sorte la forme supérieure insexuée par sa ramification et la pro- duetion de bourgeons multiples réunis en un ensemble. Si l'on considérait la vie des cellules génératrices, des microspores et des macrospores, comme se terminant au moment de leur union mu- tuelle, opinion qui pourrait trés-bien se soutenir, alors il y aurait une alternance triple des formes dans les limites de l'individu. Mais il parait plus simple d'admettre un individu insexué, d'une organisation plus parfaite, lequel, par voie de génération, par dif- férenciation en deux états distincts, donne lieu à la production d'un organisme plus simple et d'une courte durée d'existence pour POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 93 retourner ensuite à la forme première, d'organisation supérieure et de vie persistant indéfiniment. Chez les Cryptogames vasculaires, la génération alternante se manifeste plus clairement, parce que les deux formes apparaissent librement à l'extérieur, tandis que chez les Phanérogames, l'orga- nisme cellulaire transitoire est renfermé dans une partie de l'or- ganisme supérieur. Des spores produites par la plante vasculaire insexuée se développent en organismes d'une structure simple, purement cellulaire (les prothalles), lesquels. donnent naissance aux cellules de la génération; chez les Cryplogames vasculaires inférieures,les deux sexes proviennent de la méme spore; chez.les supérieures, de spores différentes, les unes microspores (mâles), les autres macrospores (femelles); mais, dans les deux cas, de leur union résulte un individu nouveau, qui possède des faisceaux vasculaires, est différencié en tige et feuilles, et est privé de sexe. ici encore, l'embryon ne provient pas directement de la cellule centrale de l'arehégone : le premier produit est un proembryon, dont la cellule terminale devient l'embryon. Ainsi done : chez les Phanérogames, les cellules génératrices naissent sur la forme vitale supérieure, chez les Cryptogames, sur la forme inférieure. M. Hofmeister a fait remarquer que les Conifères (les Gymno- spermes? sont, par rapport au développement de l'embryon, inter- médiaires entre les Cryptogames supérieures et les Phanérogames. Chez les Gymnospermes, l'amnios est de bonne heure libre et sans union avec les tissus qui l'entourent ; la formation de l'endosperme est comparable à la production du prothalle, les corpuscules sont tout à fait analogues aux archégones. L'amnios des Gymnospermes est done comme une spore qui reste contenue dans le sporange ; le prothalle qu'elle engendre ne se montre pas à l'extericuz ; Ja matière fécondante doit, pour atteindre les archégones, se frayer un chemin à travers les tissus. Les corpuscules indiquent toutefois, par leurs nombreuses vé- sicules, dont une seule est fécondée, un état bien plus complexe que chez les Cryptogames vasculaires ; chez ceux-ci, au moins chez nm. 3 əh NOUVEAUX MATÉRIAUX les Fougères, il n'y a qu'une seule de ces vésicules, la cellule mère de l’embryon ou plutôt du proembryon. M. Hofmeister voit, avec raison, une grande différence en ce que, chez les Gymnospermes, la fécondation se fait, comme chez les autres Phanérogames, au moyen du tube pollinique, tandis que chez les Cryptogames vasculaires ce sont des spermatozoïdes qui sont chargés de cette fonction. Le contraste est, en effet, très- tranché sous le rapport anatomique, mais il semble moins marqué au point de vue physiologique. La matière que l'élément mâle porte dans l'élément femelle, et par laquelle celui-ci devient le siége d'une nouvelle évolution végétative, est véritablement de nature analogue dans les deux cas. La différence concerne plus la forme extérieure que la fonetion. Chez les Phanérogames, une cel- lule entière, le tube pollinique, dépouillée de son enveloppe secon- daire, se meut vers la cellule femelle, à laquelle son fluide fécon- dant doit se transmettre par pénétration osmotique; chez les Cryptogames, ce sont de nombreuses cellules filles (les spermato- zoides) qui sortent de l'anthéridie et qui, à l'aide d'un pouvoir de progression propre, et sous l'influence des conditions environ- nantes, s'insinuent dans l'archégone et pénètrent à l'intérieur de la cellule génératrice femelle. Mais quant à une opposition essen- tielle et fondamentale entre le contenu du tube et celui des sper- malozoides, on ne peut plus l'admettre depuis que l'on a appris, surtout par les recherches de Schacht, à mieux connaître la nature des spermatozoïdes (1). 11 faut ajouter à cela que, chez les Coni- feres, il n'est pas rare de voir le tube pollinique pénétrer dans le corpuscule aprés en avoir perforé le sommet. Le parallélisme qui s'accuse de cette maniére entre les Crypto- games vasculaires et les Gymnospermes, non-seulement comble, (4) Schacht, Die Spermatozoiden im Pflanzenreich, 1864. — Je n'ai pas con- naissance dé données précises sur les propriétés chimiques des spermatozoides ; il ne serait pas sans intérét de savoir si le phosphore y ehtre en aussi forte propor- tion que dans le pollen (comparez Corenwindér, dans les Annales des sciences natu- - relles, he série, XIV, p. 49). | POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 35 jusqu’à un certain point, l'hiatus qui séparait jusqu'ici les Pha- nérogames et les Cryptogames (point qui a été développé dernié- rement par M. Kirckhoff dans une note pleine d'intérêt, insérée dans la Botanische Zeitung, 1867, n" 42 et 43), mais il nous rappelle aussi que ce furent précisément les Cryptogames vascu- laires, avec les Gymnospermes, qui jusqu'à l'époque crétacée (en. ne tenant pas compte d'un petit nombre de Monocotylédones), re- présentèrent les plantes supérieures. Le passage aux formes plus compliquées des Phanérogames, à la fleur hermaphrodite et à la structure angiospermique, est indiqué pour nous par des types vi- vants de Gymnospermes. C'est ce que montrent les genres Ephedra. et Gnetum (ce dernier avec 2 téguments ovulaires), par la struc- türe de leur tige, par leurs feuilles et par les rudiments d'enve- loppes périgoniales des ovules encore nus. Le Welwitschia à son tour, dont la structure nous a été dévoilée d'une maniére si com- pléte par l'excellent travail de M. J. D. Hooker, tout en rappelant les Cycadées par la forme de sa tige, les Coniféres tropicales par ses feuilles, le Gnetum par son inflorescence, fait d'un autre cóté le premier pas vers EE (encore étranger aux pre- miers Phanérogames, jusqu'à la période crétacée et peut- être au delà), par le développement d'organes mâles dans un même périgone avec un ovule nu. De là, l'organisation s'éléve en passant au groupe des Loranthacées, pris avec la signification que lui a donnée M. Baillon (1). Chez le Welwitschia, en effet, l'hermaphro- disme est encore incomplet; chez les Loranthacées nous le trou- vons déjà à un degré plus avancé de développement. Considérés de cette manière, les organes rudimentaires apparaissent, non comme des parties atrophiées, mais comme les premiers pas vers un plan d'organisation plus compliqué, qui ne se réalise que len- tement dans le cours des temps. Dans la génération agame, les individu sont reproduits avec tous leurs caractères ; ils forment comme une chaine indéfinie de ra- 4) Mémoires sur les Loranthacées, in Adansonia, 1, 330; II, 50. 36 NOUVEAUX MATÉRIAUX mifications identiques, et il est rare que ce mode de reproduction donne naissance à une forme déviée. Dans la génération sexuelle celte constance des formes et des caractères n'est plus possible. Les deux individus qui donnent naissance au nouvel étre ne sont pas partout et toujours dans une relation uniforme. Si nous me- surons les grains de pollen fertiles d'une certaine espéce, nous leur trouvons bien une grandeur moyenne, mais ils différent pourtant entre eux par les dimensions, sans parler de la différence du contenu. Il en est de méme pour les parties de l'organe femelle. Les vésicules embryonaires fécondées doivent donc également différer de l'une à l'autre dans le méme individu ; elles renfer- ment les propriétés du parent mále et du parent femelle, comme le montre d'une maniére si frappante là production des hybrides, mais ces propriétés se sont mélangées chaque fois dans un rap- port légérement varié. Cette loi, dont les effets sont si prononcés dans l'hybridation, doit aussi se faire sentir, quoiqu'à un moindre degré, lors de l'union de microspores et de macrospores prove- nant de la méme espèce, mais d'individus différents. Le di- et trimorphisme des fleurs, la fécondation dichogame, — déjà indi- quée par Chr. K. Sprengel dans son admirable ouvrage ( Das entdeckte Geheimniss der Natur., etc.), et que, plus récemment, M. Darwin et beaucoup d'autres à sa suite ont mise dans un jour plus éclatant, — nous ont convaincus que, méme chez les plantes hermaphrodites, la fécondation des fleurs par elles-mémes est beaucoup plus rare qu'on ne l'avait eru autrefois (1). Le change- ment de formes de l'espéce est ainsi impliqué dans la fécondation, et, dans la succession d'individus à laquelle cette fonction préside, nous constatons la loi que chaque fois les derniers doivent différer un peu de ceux qui les ont précédés. N'est-ce pas à ce principe intrinséque de variation qu'il faut attribuer, à cóté du jeu de la sélection naturelle et de l'influence des conditions extérieures, un rôle considérable dans le développement progressif du règne vé- (1) Fr. Hildebrand, Die Geschlechtsvertheilung bei den Pflanzen, 1867. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 37 gétal? Si tel est effectivement le cas, la plus grande somme de modifications, la plus grande diversité d’espèces devra se ren- contrer dans les groupes dioïques et monoïques, et en général là où les fleurs ne se fécondent pas elles-mêmes. L'ascension de l'organisation à un degré supérieur de complication est une loi écrite dans l'histoire du monde organique, et dont la cause véri- table réside dans l'organisation elle-méme, tout comme le déve- loppement de l'individu est invariablement déterminé dans les propriétés de la cellule embryonaire fécondée (1). Dans l'économie de la nature, nous trouvons entre les régnes végétal et animal des liaisons intimes et multiples, par lesquelles ils s'influencent et se régissent réciproquement. Aprés avoir re- connu la loi fondamentale, que les composés chimiques qui servent à l'édification du corps animal sont élaborés par les plantes, nous constatons aujourd’hui que, d’un autre côté, le règne animal forme un élément indispensable pour l'existence des végétaux. La fécon- dation, dans la majorité des cas, condition nécessaire de la repro- duction des espèces végétales, n'est dans la plupart des cas possible chez les plantes angiospermes que grâce à l'intervention des in- secles. Là où l'on ne voyait autrefois que des cas isolés, auxquels on attachait peu d'importance, la science moderne a découvert une loi naturelle, en méme temps qu'elle a montré que ce sont surtout les Diptéres et les Lépidoptéres, les insectes suceurs, en un mot, qui, fécondaleurs inconscients des plantes, remplissent dans la nature le haut et puissant office de conservation du règne (1) Parmi les phénomènes complétement inexpliqués, il faut ranger incontesta- blement la loi que beaucoup de fleurs hermaphrodites ne peuvent se féconder elles-mêmes, et qu'elles ont besoin de l'intervention du pollen d'une autre fleur de la méme espèce, ou méme, dans quelques cas, d'une espèce différente, « Nature » tells us in the most emphatic manner that she abhors perpetual selffertilisation » (Darwin). Y a-t-il dans l’évolution de la nature organique une tendance à arriver à la possibilité de cette « fertilisation par soi- méme »? La séparation des sexes est propre à toutes les plantes inférieures ; le régne végétal a commencé par là et s'est tenu à ce caraclére dans toutes les périodes anciennes. L'hermaphrodisme s'est constitué plus tard, et, physiologiquement, il n'existe encore que rarement. (Voyez, sur l’hermaphrodisme dans sa forme parfaite, Hildebrand, loc. cit., p. 57.) 38 NOUVEAUX MATÉRIAUX végétal, en ce qui concerne les ordres supérieurs, Nous pouvons aussi considérer cette relation au point de vue historique, et de- mander de quelle époque elle date. Les savantes recherches sur les insectes fossiles, que l'on doit à MM. Germer, Unger, Oswald Heer et autres, ont démontré que tous les ordres des insectes n'ont pas paru simultanément. Aux époques paléozoiques, lors- qu'il n'existait pas encore de Dicotylédones angiospermes, vivaient des Coléoptères, des Orthoptères et des Névroptéres, c'est-à-dire des insectes broyeurs, qui ne visitent pas les fleurs pour y cher- cher le nectar. Les premiers Diptères datent de la période juras- sique; mais l'apparition en grande quantité des insecles suceurs tombe dans et aprés la période de la craie, alors que les plantes à pollen et à carpelles clos se montrérent et acquirent peu à peu la prépondérance dans le régne végétal. ` Quand on examine les relations des organes sexuels chez les plantes, il semble, en beaucoup de cas, que la fonction. de la fécon- dation ait été rendue en quelque sorte difficile, ou même impos- sible : on dirait que la nature ne veut voir son but atteint qu'au moyen d’un détour, En ce qui concerne les Angiospermes, la connaissance plus précise de l'intervention des insectes a déjà beaucoup éclairci le mystère. | Mais il y a d'autres grandes divisions du règne végétal où cette intervention n’a pas lieu, et ce sont celles qui existaient déjà avant les insectes suceurs. Je regarde comme tels tous les Crypto- games; chez eux les spermatozoïdes se meuvent vers l'organe femelle par l'intermédiaire de surfaces humides, de gouttes d'eau, ete, Pour les Phanérogames dioiques et monoiques, qui ont précédé les espéces hermaphrodites à la surface du globe, leur pollen, d'une abondance excessive, est transporté par les airs, et il y a de grandes chances pour que l'un de ces milliers de grains parvienne à sa destination. Quant aux Cycadées, je ne leur connais jusqu'à présent aucune propriété qui soit de nature à atlirer les insectes, spécialement vers leurs cônes femelles, ni nectar floral, ni couleurs, ni odeurs ; d'un autre côté, quand on tient compte de / POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 39 leur dicecisme et de l’exacte occlusion de leurs cônes femelles (sauf dans les Cycas, où les ovules portent vers le dehors l'exo- stome qui doit donner accès au grain de pollen), il devient presque impossible de comprendre comment le pollen peut pénétrer dans les ovules retournés de maniére que leur ouverture, au lieu de regarder la périphérie, s'applique contre l'axe du cône; la diffi- culté augmente quand il arrive, comme chez certaines espéces de Dioon et d'Encephalartos, que le cône entier, recouvert d'une pubescence serrée, est comme enveloppé dans un lissu de laine. La nature trouve pourtant son chemin, comme le prouvent les nombreuses graines pourvues d'embryon que le cône mûr nous offre, tout aussi bien que chez les Coniféres, où il nous est facile de découvrir, dans notre propre climat, le pollen fixé sur le nu- celle. Les groupes de plantes dont l'origine remonte à l'époque paléozoique se montrent done indépendants du secours des insec- tes; ils sont encore aujourd'hui comme aux premiers temps de leur existence, et nous voyons la nature se servir d'autres moyens pour amener les microspores en contact avec les macrospores. Je traiterai plus tard de la succession des formes des Cycadées durant les diverses périodes géologiques. Cycas Linn. Après que Linné eut établi ce genre et en eut décrit une espèce, C. cireinalis, à laquelle Thunberg en ajouta une autre, C. revoluta, R. Brown fut le premier à faire remarquer, en 1811, que sous le nom de C, circinalis plusieurs espèces différentes avaient été confondues : «sub nomine C, circinalis plures species » proeul dubio confuse, e vivis solummodo extricandæ. Duæ in » India orientali proveniunt, quarum alter C. circinalis vera, ex » synonymo Rheedii et icone inedita zeylanica Hermanni ; altera a » planta Madagascariensi D. Du Petit-Thouars vix diversa ; a priori » dug sequentes Novae Hollandiæ ut distinctæ species dubie pro- » ponuntur » (Prodr., p. 347-348). Roxburgh décrivit, dans le hO NOUVEAUX MATÉRIAUX troisième volume de la Flora indica (publié en 1832 à Serampour), deux espèces reçues des Moluques, dont il identifia l'une avec C. circinalis et nomma l'autre C. sphærica. Entre-temps, Lou- reiro avait décrit dans sa Flora Cochinchinensis, parmi beaucoup d'autres plantes douteuses, un C. inermis, espèce que personne n'avait vue et dont la valeur spécifique inspira tout d'abord des doutes. En 1840, je montrai que l'espéce décrite par Rumphius dans l'Herbarium Amboinense différait du C. circinalis Linn., et je la décrivis sous le nom de C. Rumphii (Comment. Phytogr., p. 120); ce fut à tort toutefois, à ce que je crois aujourd'hui, que je regardai comme espèce distincte (C. celebica, loc. cit., p. 126) le Cycas de Célébes mentionné par Rumphius. Ce fut à tort aussi que le Cycas de Madagascar fut désigné sous le nom de C. mada- gascariensis, puisque R. Brown avait déjà proposé, il est vrai sans diagnose et avec quelque doute, le nom de C. T'houarsii. Dans ma Monographia Cycadearum, publiée en 1842, les espèces décrites par Roxburgh ne furent pas mentionnées, letome troisiéme de la Flora de cet auteur ayant été édité aux Indes, et n'ayant été connu sur le continent de l'Europe que longtemps aprés. Outre les espéces déjà nommées, je déerivis, dans ma Monographie, le C. W'allichüi, d’après des échantillons provenant du jardin bota- nique de Calcutta et conservés dans l'Herbier de Paris, qni me les avait communiqués. Le C. glauca, espèce douteuse des jardins, fut admis également, et en somme le nombre des espéces s'éleva à 10. Dans l'Inde anglaise, Griffith avait distingué, outre le C. pectinata, encore trois autres espèces, qui ne furent connues que par la publication posthume du tome IV de ses /Votule; il résulte d'échantillons qui m'ont été communiqués, que le C. pecti- . nuta est la méme espèce que j'avais publiée antérieurement sous le nom de C. Wallichüt. J'ai trouvé de la méme manière que le C. spherica de Roxburgh n'appartient pas, comme je l'avais supposé (Analect. bot. indica, IT, p. 33), au C. circinalis, mais qu'il représente une espèce distincte. Dans les Analecta cités, je décrivis également, comme C. inermis Lour., un C. revoluta à * POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. hi pétioles non épineux; mais, une observation suivie m'ayant fait reconnaitre mon erreur, je ramenai la plante aux formes du C. revoluta, sans trancher toutefois la question de son identité avec le Cycas décrit par Loureiro; à cet égard, l'herbier de ce savant pourra seul fournir les lumières nécessaires (1). Plus récem- ment le genre Cycas a encore recu quelques accroissements qui ne sont pas sans importance. Le C. Ruminiana, bonne ‘espèce, à ce qu'il parait, mais trouvée jusqu'ici uniquement à l'état stérile, a été rapporté des iles Philippines et introduit dans nos jardins. En 1862, M. Teysmann découvrit à Siam une espèce trés-remar- quable, que j'ai décrite d'une manière détaillée dans la Botanische Zeitung (C. siamensis); enfin j'ai fait connaître dernièrement, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences d'Amsterdam, une espéce trouvée dans la Nouvelle-Hollande (C. gracilis). Les noms qui figurent dans les catalogues des horticulteurs, par exemple C. speciosa, squarrosa, humilis, etc., font double emploi avec ceux d'espéces déjà connues. Considéré dans son ensemble, le genre occupe une aire géogra- .phique trés-vaste, qui forme une ellipse étendue des deux cótés de l'équateur, parallèlement à cette ligne, et dont les extrémités sont marqüées, d'une part par la côte orientale de l'Afrique, ou plutôt par Madagascar et les Mascareignes, d'autre part par les iles de l'Océan Pacifique, peut-étre par les iles Fidji et la Nou- velle-Calédonie. J'ignore si la limite s'étend encore plus loin vers l'est. Le genre appartient done à la végétation indienne, en pre- nant cette expression dans son sens le plus large. Le point le plus septentrional parait étre situé dans l'Asie continentale, en Chine, ou aussi au Japon, si le C. revoluta est réellement indigène dans (4) On trouvera plus loin les raisons qui m'obligent à persister dans ma der- nière opinion, au lieu de revenir à la première, comme le voudrait mon collègue M. C. A. J. A. Oudemans. En général, depuis que la science a renoncé à la notion absolue de l'espéce, telle qu'elle avait été donnée par Linné, les discussions portant sur des espèces très-voisines doivent être regardées, dans beaucoup de cas, comme stériles; l'étude du genre dans son ensemble peut seule fournir une base assurée à la détermination des espèces. B 49 NOUVEAUX MATÉRIAUX ce pays ei non venu primitivement des iles Loo-Choo. Ce type le plus septentrional, représenté par une seule espèce, est aussi celui qui s’écarte le plus par ses caractères, surtout par la nature du tégument de l'ovule, comme je l'ai déjà indiqué plus haut; la mélamorphose de Ja feuille carpellaire y est moins avancée, c'est-à-dire que cette feuille diffère moins de la forme ordinaire que chez les autres espèces. Celles-ci forment une série dans laquelle les termes sont trés-rapprochés les uns des autres, et dont chaque membre ou espèce parait avoir une extension géogra- phique relativement bornée. L'espéce de Siam est intermédiaire entre les deux types par la forme de ses carpophylles, et de plus caraetérisée par les dimensions restreintes de ses parties. Les espèces, en grande partie insulaires, qui se groupent autour du C. circinalis, sont tellement semblables entre elles qu'il n'y a pas lieu de s'étonner qu'autrefois, par défaut de comparaison mutuelle, on les ait confondues avec le C, circinalis; cette circonstance fait que, méme aujourd'hui, il est encore trós-difficile de déterminer exaclement, d'aprés les données des auteurs, la distribution géographique de cette espèce. Les espèces de ce genre, surtout quand on lient comple. de ce que la plupart habitent aujourd'hui des iles, sont trés-propres à fournir un appui à la théorie qui regarde les espéces actuelles du monde organique comme des transitions entre les formes passées et les formes futures, et les espèces voisines comme des descen- dants différenciés d'une méme espèce antérieure. Les Cycas sont caractérisés par une similitude complète d'aspect et de structure des tiges, qui ne différent que par plus ou moins de grandeur. Les feuilles des C. circinalis, Rumphii, media, angulata, spherica, pectinata ne se distinguent qu'en ce que les folioles sont un peu plus étroites dans une espéce, un peu plus larges dans l'autre ; mais des variations pareilles s'observent aussi dans la méme espèce, suivant les différences d'âge et de localité, suivant les circonstances favorables ou contraires. Ce n'est que chez le C. revoluta que les feuilles s'éloignent un peu plus du type ordi- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, A3 „naire, par leurs folioles étroites et à bords roulés en dessous. Les carpophylles offrent des différences plus prononcées, mais entre les formes extrêmes, les carpophylles à lames profondément pinnatifides des C. revoluta et siamensis, et les pelits carpophylles finement crénelés du C. gracilis, nous trouvons une suite con- tinue de formes intermédiaires, qui toutefois se montrent douées de fixité dans l'ordre actuel des choses. Je ne trouve de différence bien aecentuée que dans les ovules tomenteux du C, revoluta, qui éloignent cette espèce de toutes les autres ; encore le C, siamensis vient-il combler un peu la lacune : son carpophylle est sur le type de celui du C. revoluta, mais ses ovules sont glabres comme dans les autres espéces. Les différences des androphylles sont bornées à leur grandeur et au prolongement plus ou moins considérable du sommet stérile. Dans cet état de choses il est clair que, au point de vue systé- matique, les différences peu considérables en elles-mémes, mais constantes, que présente la forme des carpophylles ont une grande valeur pour la fixation de l'espéce, de méme que l'organisation de ces organes donne la base pour l'établissement des genres. Des modifications en apparence insignifiantes du type fondamental des carpophylles prennent ici une importance majeure, surtout quand elles s'accompagnent de traits spéciaux dans l'habitus, les caractéres des feuilles et la distribution géographique. La comparaison des formes végétales vivantes avec des formes voisines éleintes, mais ayant appartenu à des périodes qui, au sens géologique, sont liées à la nótre, a, dans beaucoup de cas, porté à un haut degré de probabilité l'hypothése qui considère les espèces actuelles comme dérivées d'espèces antérieures. On peut étendre cetie méthode à des périodes plus longues et plus anciennes, et en transporter l'application des espéces aux genres. M. Brongniart est le premier qui ait réuni sous le nom de Cyca- diles des formes analogues aux Cycas. Ce sont des feuilles de différentes espèces provenant du greensand de Kæpinge et Hær et des couches wealdiennes de l'Allemagne. Les espéces qu'on AA NOUVEAUX MATÉRIAUX cite du lias de Cobourg et des lettenkohle de la Thuringe, ces derniéres déterminées par M. Hallier d'aprés des exemplaires in- complets, me paraissent très-douteuses, et je ne me hasarde pas à affirmer que le genre Cygas füt représenté à l'époque oü le groupe des Cycadées semble avoir atteint son point culminant, c'est-à-dire dans la période jurassique. Tous les genres de cette période appartiennent à la division des Zamieæ quant à leurs feuilles, tandis que quelques tiges fossiles paraissent indiquer le groupe des Encephalarteæ. En général, les Cycadées jurassiques rappellent plus les types américains que ceux de l'Ancien Monde. Cycas Linn. 81. Ovula tomentosa. Carpophylli lamina profunde pinnatifida. 1. C. revoluta Thunb., Fl. Jap., p. 229. Foliola densa linearia spinoso-pungentia rigida margine revoluta ; petiolus spinosus (in var. interdum inermis); earpophylla dense hirsuta, lamina profunde pinnatifida, segmenlis apice spinosis ; ovula tomentosa. Species diu cognita, cultura in regionibus calidioribus totius fere mundi dispersa. Conf. Monogr., p. 23, Epicrisis in Tijdschr. v. d. Wis., en Nat. Wetensch. Y, p. 285, Prodr., p. 6 et 16. — Zuccarini in Abhandl. d. Math. Phys. Kl. d. Bayer. Akad. d. Wiss., M, 3, p. 237. — Quæ jam ante Thunbergium de hac specie innotuerunt, in Monogr. l. c. comme- moravi. — Num hæc species revera uti Thunberg aliique statuunt in Japonia nec non in Sina sponte crescat, nondum satis evictum videtur. Fide Encyclopediee Japonic., vol. 88, p. 13 et libri cujusdam. sinensis ex insulis Loo Choo esset introducta ; hoc autem jam antiquissimis tempo- ribus factum fuisse, probaut vetustissimæ arbores, quas jam medio seculo XVI plantatas fuisse, in libris japonicis legimus. Celebris est grex arborum hujus Cycadis prope cenobium Meó-Kok-zi, mira pulchritudine insignis, e 23 majoribus et 78 minoribus conflata (an rami vel unius arboris proles sint aut arbores totidem singulæ, haud constat). Cæterum hoc tempore in Japonia ubique ornatus causa plantatur et tanquam immortalitatis symbolum a Buddhistis religiose colitur. — Quumautem Doct. Buerger aliique nostrorum collectorum in ins. Kiusiu, in regione itaque australiore, hanc speciem ut videtur omnino spontaneam inve- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. L5 nerint, ad species indigenas eam referendam esse crederem. — Variat hiec species sub cultura et faciem diversam induit sub calidiore coelo. Facilius quam reliquæ species gemmas laterales efformat nec raro gemmæ laterales unum alterumve folium efformantes bulbiformes in trunco presertim versus basin observantur, quæ, gemma terminali suppressa, in breves ramos excrescunt. Tali modo explicatur forma polycephala, quam descripsit G: Vrolik in Actis novis Institut. Heg. Nederl., vol. XI, p. 193, tab. T; eujus truncus apice subflabellatim in ramos crassos abit. — Singularis est forma pygmæa, artificiose ab hortulanis japonensibus educata. — Varietates autem proprie dicendæ : ; Var. ? planifolia, Monogr., p. 25, foliolis latioribus parum revolutis, l. c. descripta, cujus vero organa genitalia incognita, hanc ob rem dubia. In Europæ hortis occurrit, incertæ originis. — Valdesimilis foliis C. sia- mensi, sed truncorum fabricatione C. revolutæ æqualis. Var. inermis Miq., l. c. Conf. Prodr. p. 16 : «forma insignis, petiolis . (nee tamen in planta juvenili) inermibus, foliolis latioribus (nec con- stanter), in caldariis temperatioribus ad normalem C. revolutam ten- dens. » — Nuper speciem bonam esse, quemadmodum ipse olim cre- didi, contendit cl. C. A. J. A. Oudemans (Versl. en Meded. d. K. Akad., ll, p. 445 nec non in Archives Néerl., M, p. 385), adductis rationibus ex ovulorum diversa forma presertim petitis. C. inermis ovula magis ellipsoidea, C. revoluta? magis obovoidea apice latiore emarginata paul- lisper majora esse in exemplaribus ab auctore comparatis, lubens con- cedo, sed ovula hzc sterilia non fecundata diversam aliquatenus formam induere potuisse non mirum, qua de re confer qua supra de forma ovu- lorum a diversa endospermii evolutione pendente monui. Numerus fas- ciculorum vasorum stratum extimum integumenti percurrentium cou- stantem haud esse, figuris ab auctore propositis ipsis comprobatur et plus semel observavi ; fasciculi inferne sepe adeo approximati sunt ut in sectione transversa unum fasciculum exhibeant. — Quaenam fuerit ipsa species Loureireana in hujus herbario enucleandum. — Moneam adhuc in icone C. revoluta a Giseke (Linnai Ordin. nat.) edita, in eodem carpophyllo ovula sterilia maturescentia tam obovoidea quam ovoidea occurrere; in icone carpophylii C. inermis quee in horto Amst. adest, a me in Analectis edita, etiam ovula non prorsus ellipsoidea sed leviter obovoidea observavi (fasc. II, tab. IV, fig. 6). — Magnitudinis levius dis- crimen a cl. Oudemans indicatum hac in re haud multum. valere cre- derem. — Apices segmentorum carpophylli et in varietate inermi spi- escere, observavi et icone (Analect., I, loc. cit.) delineavi. - h6 ; NOUVEAUX MATÉRIAUX $ 9. Ovula glabra; carpophylli lamina profonde serrata usque serrulata in sequenti specie vero profunde pinnatifida. 2. C. Siamensis Miq. in Mohl et Schld. Bot. Zeitung, 1865, p. 333. Truncus humilis ; petiolus spinosus; foliola utrinque 50-65, infima et suprema abbreviata, omnia decurrenti-inserta lineari- lanceolata spinulose mucronato-acuta, basi leviter attenuata, plana, margine levissime incurva ; carpophylla sordide tomentosa, ovulis glabris, utrinque uno, lamina profunde pectinalo-pinnatifida, seg- mentis utrinque 10 pluribusve subglabris apice spinosis. Reliqua conf. loc. cit. Truncus brevis in omnibus exemplaribus que vidi; petioli 3-6 poll. longi dorso applanati, antice trisuleati, preter partem inferiorem spinulosi; foliola subdensa (in cultis distantiora) patentia 3 1 - 3 $, vix 4 poll. longa, 2 ; lin. lata, sursum sensim angustata; totum folium 4 4 - 4 $ pedale, usque 7 poll. latum. — Carpophylla iis C. revoluta? minora, alioquin simillima, sed ovulis glabris semiimmersis donata. Hs Sponte crescit in imperio Siam, ubi Prong vocatur : Teysmann. 9. C. circinalis Linn. Syst. nat. et Sp. pl., excl. syn. preter Hort. Malab. Truncus elatus; petiolus inferne tetragono-subcylin- drieus utrinque. spinulosus ; foliola utrinque usque circiter 100, infima et suprema decrescentia, e basi attenuala el adnato-decur- rente anguste lanceolata recta leviterque faleata subacuminato- acuta, apice non spinéscente, novella leviter glaucina ; androphylla corpore locellifero cuneato, sterili in longius acumen excurrente ; carpophylla longe pedunculata utrinque 2-5 ovulata rufule tomen- tosa, inferne subtetragona, lamina sterili e basi latocuneata rhombea marginibus superioribus et acumine utrinque argute subæqualiter serrata (serraturis 20), in acumen angustum longum extremo apice - integerrimum exeurrente; semina glabra aurantiaca ellipsoideo- globosa. Vera C. circinalis Linn, est épecies quam. Rheede nomine Zoddæ Pannæ, in vol. IL Horti Malab, pulcherrime et accurate delineavit: Lin- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. Wi neus serius speciem Rumphii Herb. Amb. synonymis addens, primus quasi errorum auctor fuit, inde enim factum est ut plures alias species affines C. circinalem nuncupaverint auctores. R. Brown summo jure statuit : « Sub nomine C. circinalis plures species procul dubio confuse, e vivis solummodo extricandæ, » et 2 species in Nova Hollandia boreali investigatas describens, ejus diagnosibus docemur, characteres certos essentiales ex organis fruclificationis petendos esse. In scriptis meis anterioribus cum vera C. circinali confudi speciem quam in Monogra- phia, p. 28, tanquam varietatem javanicam proposui, quae bona certe spe- cies eademque ac ycas a Rumphio descripta. — C. circinalem exactissime a Rheedio delineatam fuisse, probant exemplaria in eadem regione, scil. in ora Canara a Metz lecta et ab Hohenackero distributa, An in hortis botanicis eadem etiam proveniat species, absque florum examine pro certo statui nequit, quum C. Rumphiï aliæque plures eadem fere foliorum forma præditæ sint. Folia in Monogr., p. 27-28, descripsi. Androphylla in Analectis Ind. Il, p. 33, tab. V, fig. C, descripsi et delineavi. Carpo- phylla in Rheedii tabulis eximie delineata, cum longo pedunculo 8-10 poll. longa, lamina 2 4-3 poll. longa instructa. Exemplar Canararum hec obiert : androphylla (a Rheedio non delineata) 2 £ poll. longa, corpus locelliferum cuneatum pollicem circiter longum, apice 4-5 lin. latum, supra glabrum leve nitidum linea mediana elevata (haud nervus) pereursum, subtus convexiusculum, ad margines acutos usque locelii- ferum, area locellifera apice obsolete biloba; pars sterilis fertili longiore basi lata triangulari in acumen erecto-reflexum tri-tetragonum apice glabro spinoso-pungens excurrens, tomento ochrascente cæterum un- dique obducta ; ubi pars sterilis et fertilis tanquam duo corpora cuneata basibus junguntur, anguli extrorsum non dilatati. Carpophyllum adest utrinque 3-h-ovulatum, pedunculo antice plano, dorso angulato, faciebus lateralibus subplanis, inde irregulariter 3-4-sub- 5-gono ; lamina sterilis paullo minor quam in tabulis Rheedii, sed figura et serraturis exacte congruit, Ovulorum supremum utrinque juxta basin lamine insertum. = Semina matura ex Rheedio flavescentia, dein rubentia, ellipsoideo- globosa, sed demta parte succosa; putamen subglobosum videtur. Observ. €. circinalis nomine in hortis botanicis certe plures species confunduntur qua ex sterilibus non extricande. Qua e Java advectæ, probabiliter ad C. Rumphii pertinent. In caldariis calidioribus foliolo- rum latitudo increscit,et quum magis glaucescant ab hortulanis C. g/auca nuncupari solent. — Habeo exemplar ex insulis JVicobaricis, foliolis fere 4 pedem longis, 7 lin. latis, quie forsan sp. propriam sistunt. — De specie alia forsan distincta, C. glauca vocata, conf, infra; A8 NOUVEAUX MATÉRIAUX h. C. pectinata (Hamilt. ?) Griff, Notulæ 1V, p. 10, tab. CCCLX, fis. 3, C. Wallichii Miq. Monogr. p. 32. Conus masc. elon- gato-cylindricus utrinque leviter attenuatus; androphylla majuscula, corpore locellifero cuneato, areà locelliferà apice bilobà, parte sterili ochraceo-tomentosà e basi truncatà subpeltatà in acumen subulatum satis longum arrectum produclà. — Reliqua cf. l. c. C. Rumphii Miq. Anal. TI, p. 32, tab. V, fig. A, B, quoad androphylla. — De Vriese Plant. rar. et nouvell. fasc. IT, tab. T et I. Crescit in Himalaiæ orientalis regione tropica. Colitur in h. Calcut- tensi; an etin caldariis nostris occurrat? Antea folia tantum et andro- phylla videram, nune mihi suppetit conus ex horto Calcuttensi missus masculinus, eylindrieus, versus basin et apicem paullo angustatus, 4 1 pede paullo longior, medio 5 pollicibus paullo crassior, peduncu- latus, basi androphyllis abortivis sterilibus brevibus varie difformibus instructus, totus in sicco ex indumenti et locellorum colore ochrascens; - androphylla patentia, apicibus contigua, multo majora et crassiora quam in C. sphærica et circinali, forma inter utramque fere intermedia, in diversa coni altitudine diversa, infima appendice sterili breviore munita; medii coni 4 $ poll., in suprema et ima ejus parte 1 poll. longa, vertice 6 lin. lata, cuneiformia, sed corpore ipso (an exsiccatione?) versus paginam superiorem superiorem canaliculatim revoluto fere cylindrica adparent, in pagina inferiore hanc ob rem convexo-rotunda quasi semi- cylindrica, usque fere ad basin locellifera et versus ares locelliferze apicem costa mediana spuria obtusa munita; unde area apice quasi biloba, coste que bifida ramulo singulo utrinque versus angulum cor- poris fere lobuliformem continuato; locelli oblongo-obovoidei usque ad ` basin dehiscentes ochracei, pilis circumpositis $ longiores ; corporis lo- celliferi pagina superior glabra lævis, costa spuria percursa, in supremis et imis androphyllis non convoluta, plana leviterve concava; pars ste- rilis androphyllorum figura varia, constanter ochraceo-tomentosa præ- sertim in facie inferiore; in infimis vertice quasi truncata et latere utroque in angulum protracta, in convolutis sinu perpendiculari rectangulari (veluti sectio transversa corporis complicati) interjecto, e cujus angulo procedit directione erecta processus subuliformis spinulosus (in nostris plerisque diffraetus), 4-10 lin. longus, angustus uti in C. sphærica (an- gustior quam in icone C. Zwmphii Rumphiana), dorso pubescenti- tomentellus uti in C. circinali, apice glaber, coni superficiei quasi aceumbens. Androphylla superiora pedententim breviora latiora, magis POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. h9 plana, præsertim apice eandem directionem sequente ac corpus locelli- ferum, hinc totus vertex magis rhombeus, angulo utrinque producto complanato fere lobuliformi, multo minus tamen distincte quam in C. sphærica. infima in cono androphylla sæpe absque ullo acumine sterili ; hic illic exile filiforme exsiccatum observatur. — Androphylla in Analectis delineata formam exhibent inferiorem, quibus corpus sterile abbreviatum. Hæc in universum iis C. revoluta satis similia si inferiora magis mutica comparas. 9. C. sphærica Roxb. Fi. Ind. MI, p. 747. Foliola utrinque 80-100 lanceolato-linearia; conus masc. cylindraceus; androphyl- lorum pars fertilis anguste cuneata preeter basin subtus locellifera, area apice truncata, lateraliter fere ultra margines producta ; apex sterilis abrupte inflexus et in processum subulatum spinosum lon- gum excurrens, basi utrinque processu brevi triangulari auctus ; carpophylla (ex Roxburgh) ferrugineo-tomentosa utrinque cisciter 3-ovulata, lamina sterili ovato-triangulari in acumen longum su- bulatum exeurrente, marginibus argute profunde serrata ; semina matura subglobosa aurantiaca, leviter compressa. Ex insulis Moluccanis in h. Calcutt. introducta. — Haud recte hanc ad C. circinalem me in scriptis anterioribus retulisse, docet conus masc. ex horto Calcuttensi mecum communicatus ; ab illa enim androphyllis an- gustioribus, processu sterili multo longiore angustiore et maxime latera- libus processulis ex apice corporis utrinque productis differt. — Caeterum conf. Roxburghii fusam descriptionem. — Conus noster diffractus, ex fragmentis pede longior, anguste cylindricus, scil. circiter 3 poll. diam. androphyllorum densorum parum pubescentium processubus subulatis rectis undique appressis extus circumdatus. Androphyllorum corpus locelliferum angusto-cuneiforme, infimorum 6, mediorum 10—41 lin. longum, apice infra processus laterales 3—3 1 lin. latum, subtus bifa- ciale, faciebus sub angulo obtuso conjunctis, basi ima nudum ad inser- tionem leviter dilatatum, locellis undique densissime obtectum, qui ipsos margines aculo-extenuatos excedentes extus conspiciendi e lon- ginquo margiues crenulatos quasi sistunt, area usque ad basin partis sterilis abrupte inflexe continuata, sed processus laterales nudos relin- quente; pagina superior corporis glabra lævis, costa spuria obtusa; pars sterilis sub angulo recto inflexo-erecta, unde apex corporis locelliferi transverse rhombeo-peltiformis, ex angulo utroque processulum com- IX WISSOUR' 4 50 NOUVEAUX. MATÉRIAUX | pressum utrinque nudum triangularem 2 lin. circiter longum exserens, quorum margo inferior acuto-extenuatus, superior depressus peltæ an- gulos laterales efficit; ex apice peltæ sub angulo recto procedit acumen - spinosum anguste lineare 8-10 lin. longum, in infimis paullo brevius, - magis minusve tetragono-compressum, in siccis extus sulcatum, fus- cescens. Pili nulli locellis cireumpositi? ludumentum in universum parcum, presertim in apice peltiformi obvium, Semina matura ex h. Caleutt. missa cum Roxb. descriptione exacte congrua, ellipsoideo- . globosa leviter subcompressa, glabra, lævia, 9—11 lin. longa; putamen subconforme subellipsoideo-globosuim leviter compressum læve, suturis obsoletioribus nec versus apicem acutis uti in C. Rumphii, apice tubuli rudimento instructum, 9 lin. longum.— An tabule Rumphiane partim ad hanc speciem referendæ? an presertim icon stirpis masculæ ? — Carpoph lla qua Roxb. descripsit iis C. Rumphii valde similia videntur, sed in hac lamina sterilis angustior, acumine ipso etiam serrulato, et semina non globosa sed ellipsoidea. 6.'C. Rumphii Miq. Petiolus utrinque spinosus tetragono- subeylindricus; rachis antice planiuscula; foliola utrinque 50-100 lanceolato-linearia, apice subaeuminato-angustata, basi leviter at- tenuatà decurrenti-inserla ; conus masc. ellipsoideo-oblongus de- mum subeylindrieus, rufescenti-tomentosus ; androphyllorum corpus locelliferum cunealum, pars sterilis e basi lanceolata in acumen subulatum attenuata tota tomentosa, imbrieatim arreeta ; carpophylla longe pedunculata tomentosa, pedunculo plerumque tetragono, superne utrinque 1-3 sepius 3-ovulata, ovulis glabris semi-immersis; lamina sterilis subrhombeo-lanceolata acuminata, ineiso-serrata, serraturis hic illic viridulis, acumine serrulato; semina ellipsoidea, testæ parte ligneà apice utrinque subancipiti- acultaia. Hujus speciei indole nunc melius perspecta, sequentia synonyma adduco : Olus calappoides Ramph. Herb. Amb. 1, p. 86, tab. 20-23. C. circinalis Linn. et aucti. quoad Rumphii syn. = Wurmb. in Verh: Batav. Genootsch, ML, p. &11.— Gaudich. in Voy. Freycin. p. hTh quoad pl. ez ins. Waigioe et Pisang. — Blanco Fi. Philipp. p. 745? — Roxb, Fl. Ind. Ml, p. 746.—De Vriese, Pl. rar. et nouv., fasc. Il, tab. II et IV. C. pectinata Bl. Rumphia 1V, p. 45 excl. syn. Hamilt. aliisque (de gra- POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 51 Anal, bot, Ind., 11, p. 24 in adnot.). C. celebica Miq. Comment. phytogr., p. 126. Monogr,, p. 91. Prodr., p. 7, saltem quoad tabulam Herbarit Amboin. : C. Rumphii Miq. Bull. Sc. phys. et nat, en Néerl, 1839, p h5, Monogr p: 29. Linnga XXV, p. 589; tab. Il (que carpophylla monstrosa; partim subabortiva). Prodr. Syst. Cycad., p. 1 et 17, ubi (etin Analect; M) an- drophylla horti Calcuttensis exeludenda, nec non syn. C. Wallichit. G. circinalis var, javana Miq. Monogr., p. 28, tab, I, fig. T, tab, Il, fig: E*. Linnga XIX, p. 4413; tab. I. Prodr., p. 1 et 47, exel. exch == Bl. Æumphia, IV, tab. 176 B, 176 C, exci. fere omnibus synonymis. Habitus omnino C, circinalis, in statu sterili haud tuto discernenda, organorum genitalium discrimen autem certissimum est. Carpophyllorum lamina in C. Rumphii lanceolata longeangusteque acuminata, pectinato- serrata, acumine serrulato demum spinuloso et in maturis subinteger- rimo ; semina matura magis ellipsoidea; eorumque putamen (i. e. pars teste interior lignosa) apice subancipiti-compressum. In C. circinalt vera (conf. supra) Jamina sterilis latior brevior pluries serrata, in uni- versum magis rhombea. Androphylla in acumen longius. excurrunt in C. circinali (Analect. bot. ind., II, tab. V, fig. C); in C. Rumphi hoe bré- vius et in universum latius est. (Neque tamen ad hanc speciem pertinent ea quæ l. e. in tab. V, fig. À, B delineavi, que ad C. pectinatam Griff. certo certius réferenda esse, supra exposui) Carpophylla quæ olim in Linnea, XXV, tab. ll, p. 589-592, tanquam vere C. Rumphii (quam tum a C. circinali var. javana diversam esse putabam) delineavi, mon- strosæ prolis formas esse laminis profunde pinnatifidis, arboris conti- nuata observatione edoctus sum. Caeterum hec species quie per Archipelagus indicum late Habu est et in regionibus maritimis, in ipso maris littore crescens « Pakoé laut, » i. e. filis marina malaiis vocari solet, cujusque specimina e Javu, Sumatra, Borneo, Celebes et Moluccis vidi, in universum humilior vides tur quam C. circinalis. Ad nostram speciem C. circinalem Roxb. Fl. Ind. YI, p. 756 in horto Caleüttensi cultam recte in me relatam fuisse, nuper mecum communicavit S. Kurz, herbarii in illo horto con- servator (Conf. Catal. h. Calc., p. 59). — Folia cultæ et spontanea arboris quæ multa vidi, magna; petiolus validus presertim in parte su- periore utrinque spinosus; rachis remiteres dorso convexa antice pla- niuscula vel in angulum modice prominens; foliola usque 100 utrinque numeravi sed et pauciora sunt, in spoutaneis plerumque leviter faleata, 52 NOUVEAUX MATÉRIAUX 3-3 1 lin. lata, in caldariis sæpe latiora uti et in exemplaribus in rupi- bus calcareis litoreis ad Ronkop Javæ lectis, quae valde rigida, 4 lin, lata. De organis sexualibus conf. descriptiones supra laudatas. Semina matura majora quam in C. sphæricu; ellipsoidea, utrinque obtuso- rotundata, micropyle tubulosa persistente, 2 poll. longa, ea ex horto Calcuttensi missa iis in Java lectis omnino æqualia ; putamen seu testae pars lignosa non crassa, basi acuta, utrinque satura longitudinali mani- festa notata quæ apice utrinque in marginem acutum excurrit; endos- . permium seu albumen lato-ovoideum, basi lato-truncatum, apice fossula corpusculifera exsculptum, 1 poll. longum, basi pollice paullo latius, 2 cavitatis implens, strato spongioso fusco nuclei residui $ cavitatis occu- panti impositum ; superficies interna cavitatis obducitur tenui ejusdem telæ strato, in superficie fusco-nitente, stratumque vasorum plane obdu- cente, ita ut hec in hac specie non in conspectum veniant. — Conus mas demum pede longior. Androphyllorum corpus locelliferum supra planum paullo brevius quam in C. spherica et latius cuneatum, apice pedetentim et in juvenili cono recta linea in partem sterilem transiens; in cono maturiore corpus patens, apex sub angulo arrectus cernitur; totus conus preter spinescentem androphyllorum apicem tomento obductus. 7. C. media R. Br. Prodr. Fl. N. Holl. p. 348. Petiolus bre- viusculus superne utrinque spinulosus eum rachi antice planus ; foliola utrinque usque 100 plurave anguste sublanceolato-linearia subacuminato-acuta, basi leviter contracta decurrenti-inserta ; earpophylla tomentosa longe pedunculata supra medium utrinque 1-8-ovulata, lamina sterili rhombea grosse serrata (serraturis utrinque circiter 12-15), acumine integerrimo quam ipsa multo breviore terminata; semina matura globoso-ellipsoidea obsolete angulata. ; Fusior protestat descriptio iconibus illustrata in Monogr. Cycad. p. 26-27, tab. I et III, Comment. phytogr. p. 127. — Prodr. Syst. Cyc. p. 7 et 46, excl. var. B. — A C. circinali laminæ sterilis forma tuto discernenda. Androphylla non vidi, nec a Brownio observata fuisse videntur. Icones Bauerianæ eximiæ hanc speciem omnino illustrantes, in Monogr. tabulis partim repetitae. Crescit in Novæ Hollundiæ bor. litoribus. Prostat nunc viva in hortis, et accepi nuper folium juvenilis arboris ex h. Kewensi, in Queensland a POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 58 Hill collectæ, cujus petiolus trigono-cylindricus, dorso convexior, 7 poll. longus calamo scriptorio tenuior, spinulis alternis et oppositis apice fusculis armatus; lamina ambitu lato-lanceolata, foliolis distantiusculis utrinque 22-23, patentibus, plerisque alternis, inferioribus paucis bre- vioribus, reliquis subæquilongis, supremis erectiusculis magis perspicue decurrentibus, omnium basi decurrente striam elevatam secus rachin efficiente, linearibus spinuloso-acutis subcoriaceis, supra lucidule viri- dibus cum levi glaucedine costà non prominente planiuscula pallida, subtus pallidioribus costa prominente pallescente, + ped. longis, 1 $ -2 lin, latis, planiusculis, marginibus leviter incrassatis. — Hec foliola itaque multo angustiora quam in icone laudata Baueri, nostra certe planta junior. ; 8. C. angulata R. Br. Prodr. p. 348. Petiolus tetragonus su- perne utrinque spinulosus ; rachis fere ad apicem usque anceps; foliola sublanceolato-linearia mutica (non pungentia) supra conca- viuscula; carpophylla tomentosa modice pedunculata (pedunculo obtuse tetragono) utrinque 3-5-ovulata, lamina sterili ovato-del- toidea inæqualiter dentato-serrata longe acuminata, acumine subu- lato integerrimo subæquilongo vel longiore ; semina subglobosa ; androphyllorum corpus locelliferum parte sterili lato-lanceolata recurva longius; area locellifera apice rotundata. Fusior descriptio in Comment. phytogr. p. 129, Monogr. p. 26, tab. II (ad tabulas Bauerianas n. 284 et 285). Prodr. p. 6 et 16. Lamina sterilis basi integerrima, medio minutissime, superne distincte serrata. Crescit cum pracedente, a Brownio detecta. 9. C. gracilis Miq. Versl. en Meded. d. k. Akad. XV, p. 366. Petiolus utrinque spinosus; rachis dorso crasso-convexa, antice obtusangulo-prominens ; foliola densa e basi deorsum decurrente linearia breviter spinoso-acuta, plana marginibus levibus leviter incurvulis, rigidula, subtus parce minuteque pilifera ; androphylli anguste euneiformis corpus supra glabrum costa spuria obtusa, pars sterilis utrinque tomentosa lato-lanceolata recta, apice brevi- spinoso ter breviore abrupte ereeto-inflexo; carpophyllum gracile presertim versus apicem tomentellum (griseum) tri-tetragono- angulatum utrinque 2-4-ovulatum, lamina sterili parva rhombeo- 5h NOUVEAUX MATÉRIAUX deltoidea ovatove-rhombea, basi subeuneata integerrima, margi- nibus superioribus serrulato-crenulata, apice in brevem apiculum submutieum excurrente ; semina obovoideo-ellipsoidea, Lamine sterilis carpophyllt parvæ forma et crenulis exilibus aliisque notis perquam distineta, statura reliquis minor videtur, excepta C. sia- mensi que omnium humillima. Foliis C. revolute forme planifoliæ, quam sterilem tantum observavi, aliquomodo similis. Rachis in medio folio 24 lin. crassa, dorso $ - cylindrica, antice in angulum acie obtusum prominens; foliola basi leviter angustata, versus apicem parum con- tracta, breviter spinoso-acuta, pleraque leviter falcata; rigidula, in siccis pallide viridula, margine levi subflavidulo leviterque incurvulo cincta, nervo medio utrinque prominente, subtus stomatibus irregulariter dis- positis instructa, pilisque paucis teneris munita, 8-9 poll. longa, 2-fere 21 lin. lata, infima paullo magis distantia 3 poll. tantum æquantia, superiora pedetentim angustiora et paullo breviora. Androphylla fere 14 poll. longa angusta; pars locellifera sterili paullo longior cunei- formis, supra glabra costaque spuria percursa, marginibus acutis inte- gerrima, subtus locellis polliniferis pallidis fusculis obtecta, ima saltem basi excepta, area pollinifera $ poll. longà, apice haud uti in quibusdam aliis apice biloba ; pili tenues locellis siepe quaternatim compositis inter- mixti ; pars sterilis utrinque ochraceo-tomentella lato-lanceolata e parte fertili rectilineo-continuata (nec uti in pluribus aliis ad conjunctionem inflexa), apice seu triente superiore mucronato-acuto abrupte inflexo ; totum androphyllum medio crassius, Carpophylla singulari modo gra- cilia, quamvis magnitudine diversa tamen conformia, alia 9 poll. longa, pedunculo usque ad primum ovulum 3-pollicari, pars ovulifera pedun- culo conformis sed paullo compressior 4 poll. occupans, lamina sterilis abasi ima cuneatainde 4 1-13 poll, &equans; alia 6 $ poll. longa, pedun- culo tripollicari partem ovuliferam æquante, lamina pollicari ; alia mi- nora pedunculo 34, parte ovulifera (ovulis utrinque 2) 2, lamina 11 poll. æquante. Pedunculus magis minusve tetragonus sed faciebus irre- gulariter, anticaque ipsa denuo subangulosa ; foveæ ovuliferæ utrinque 2-h, alternæ, suboppositæ vel in quibusdam exacte oppositæ (supremæ ad basim laminæ), fovearum marginibus præsertim inferne prominen- tibus; lamina sterilis subtus vulgo costa spuria percursa, inferne subcu- neatim cum reliqua parte juncta ibique integerrima, marginibus supe- rioribus in apiculum concurrentibus minute serrato-crenatis, sulcis e crenis continuatis, unde superficies striato-sulcata. Ovula juniora glabra ellipsoidea, adultiora obovoideo-ellipsoideà, matura non vidi. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 55 Crescit in Nova Hollandia boreali prope promontorium Upstart, ubi in expeditione Burdikini detecta, a cl. Ferd. Mueller mecum communi- cata qui « C. media » ? inscripsit, a qua carpophyllis longe diversa. 10, C. Armstrongii Miq. n. sp. Folia petiolo longo prorsus inermi suffulta ; rachis semicylindriea antice plana ; foliola utrinque usque fere 70 patentia linearia suhspinoso-aeuta plana margine levi eineta, infima non valde abbreviata, 2 suprema opposita ereoto-divergentia, — €. media R. Br. forma inermis m. in Lin- nga, XIX, p. 442. Prodr. Syst, Cycad, p. 7 et 47. Folium totum in hac specie apice ob sinum apertum inter suprema foliola divaricata vacuum racheos processulo interjecto singularem adspectum præ se fert; in C. media foliola suprema ita conferte ordinata, ut apex lamina circumscriptione sit rotundatug, Petiolus supra basin tumidam et hirsitulam 3 - 3 1 lin, crassus, pede longior, subtetragono- cylindricus; rachis antice plana, linea mediana prominente percursa; foliola infima 3$ poll. longa, 2 lin, parum latiora, medie frondis 24- 2 $ lin, lata, 5$ poll, longa ; suprema 24 poll. longa; omnia subrigidula, glabra, subtus stomatifera, utrinque lucidula, costaque utrinque promi- nente, supra transverse striulata (ex diachymate). — Genitalia inco- guita. us Pes j In Nova Hollandia boreali ad portum Essington legit Armstrong n, 380 kerb. Hookeri, -= An in Nova Caledonia ? (cf. Observ. I), Observatio Y, Inter species hujus sectionis hec sola.petiolo inermi instructa, nec tamen quemadmodum forma inermis C. revolute ad aliam speciem tanquam mera forma referri posse videtur. Foliolis enim ab omnibus mihi cognitis et ab ipsa C. media nimis differt. An ad eandem referenda sit Cycas petiolis inermibus quam Gaudichaud in insula Rawak legit, ex ipsis speciminibus quz mihi haud suppetunt, ultra eruendum, (Cf. Freycinet Voy., Botanique, p. 334.) Observatio I. In horto Kewensi colitur Cycas e Nova Caledonia, juve- nilis, petiolis etiam intermibus, eujus folium misit Hookerus. An eadem sit ac C, Armstrongii non nisi ex adultioribus exemplaribus dijudicari poterit; haud improbabile tamen videtur; frons nostra cum petiolo vix pedalis; petiolus subtrigono-vel semitereti-cylindricus, deorsum antice obiter sulcatus, prorsus inermis ; foliola utrinque 7, anguste lanceolata, basi attenuata decurrenti-inserta, apice attenuato parum spinulosa, coriacea, supra atro viridia costa concolore prominente, subtus palli- 56 NOUVEAUX MATÉRIAUX diora viridula costa e flavido expallida planiuscula, 5 $ poll. longa, . 1 medio lata. — Si non hujus loci, certe species distincta habenda. 44. C. Thouarsii R.Br. Prodr. p. 347, nomen. Petiolus semi- teres superne spinulosus ; foliola lanceolato-linearia subfalcata ; car- pophylla rufo-fulvo-tomentosa spathulata, peduncula a reliqua parte parum distincto, parte ovulifera compressa, lamina longula sublan- ceolata obtusata serrato-crenata; ovula utrinque 1-4, semina ovoidea leviter compressa flavescenti-rubentia ; putamen (testa interior) ellipsoideum non carinatum ; androphylla (in genere magna) corpore locellifero cuneato, apice peltatim cum parte sterili abbreviata inflexa juncto. ee C. circinalis Aub. Pet. Thouars Histoire des Végét. recueill. sur les iles de France, X (4805) p. I, tab. I, IL Rich, Comment. de Conif. et Cyc. p. A87, exel. syn. C. madagascariensis Miq. Comment. phytogr. p. 127. Crescit in Madagascaria. — Androphyllis C. pectinatæ non absimilis videtur. Carpophyllis ab omnibus distincta, quippe quæ non adeo distincte in pedunculum proprium constrieta sunt; pars ovulifera sensim nec abrupte in laminam lato-lanceolatam expanditur. Species nondum satis cert : 19. C. undulata Gaudich. ap. Desfont. Cat. hort. Paris, ed. 3 p. 29, Gaudich. in Freycin. Voy., Bot. p. 431. n. 8, est species mihi incognita. An. C. Rumphii vel sequens?, — « Foliolis linea- ribus undulatis valde acutis membranaceis herbaceis ». — Foliola leviter undulata in uberioribus exemplaribus us et C. Rumphii non raro etiam observavi. 18. C. glauca Hort. Miq. Monogr. p. 30. Prodr. p. 17. Lin- nca XVII, p. 692. Truncus et folia iis C. circinalis et affinium simillima, sed foliola latiora, basi minus constricta, firmiora, sæpe subundulata et intense glauca. Species dubia, eujus flores nondum visi, in hortis botanicis obvia, obseuræ originis. Ad C. circinalem, sphæricam et Rumphii vix referri potest, harum enim folia tum ex Rhedii et Roxburghii descriptionibus POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 57 tum propria mea observatione non adeo glauca nec omni ætate undulata. An C. pectinata ? — Ex h. Kewensi etiam nomine C. circinalis glaucæ accepi. Fusiorem descriptionem 1. c. proposui. In hortis prostant speci- mina alia, stature C. circinalis, foliis latiusculis, vix conspecifica, foliolis angustioribus linearibus crassioribus, sed etiam intense glaucis. Ah. C. Ruminiana Hort. Mosq. Lemaire Illustr. hort. XI tab. 405. — C. Rumphii, C. circinali czet. , satsimilis foliis, petiolo spinoso, foliolis lineari-lanceolatis acuminatis majoribus et latiori- bus quam illarum, saturate viridibus. Ex insulis Philippinis allata ulterius observanda. . 15. 16. 17. Species a Griffithio propositæ : C.. Jenkinsiana, macrocarpa et dilatata in posterum illustrandæ. POST-SCRIPTUM. Pendant l'impression de ce travail je reçois de M. Masters une feuille du Gardener's Chronicle, renfermant sur le Cycas revoluta var. inermis une communication qui peut servir à élucider ce qui a été dit plus haut. — — «Le Cycas inermis de Loureiro constitue-t-il une bonne espèce, _ou n'est-il qu'une variété du C. revoluta? Les opinions ont varié considérablement à ce sujet. M. Miquel, le monographe de la famille, avait d'abord regardé le C. inermis comme une espèce distincte, mais postérieurement il l'avait ramené au C. revoluta. M. le professeur Oudemans, d'Amsterdam, a récemment soumis à un nouvel examen des individus en fructification des deux: plantes, et il arrive à la conclusion qu'elles ont droit toutes deux au rang d'espéce. Il y a, dit le professeur d'Amsterdam, une différence considérable dans la forme de l'ovule (ce que l'observa- teur ordinaire appellerait la baie de ces plantes). Chez le C. revo- luta, cet ovule est à son sommet déprimé « obeordiforme » sem- blable à l’œil d'une pomme ; tandis que chez le C. inermis ce sommet est prolongé en une courte pointe. Il y a en outre des diffé- rences anatomiques et des variations dans le mode de développe- 58 NOUVEAUX MATÉRIAUX ment, ainsi que des différences dans la forme du earpophylle; celui du €, inermis ayant des divisions plus larges, plus épaisses, éten- dues horizontalement, tandis que dans le €. revoluta, les laciniures sont plus longues, plus minces et inclinent plus vers le sommet, de maniére à former avec l'axe un anele aigu, au lieu de l'angle à peu prés droit qu'on observe dans le €, inermis. Nous n'avons pas eu l'oeeasion d'examiner les deux plantes dans l'état de jeunesse, nous ne sommes par conséquent pas à même d'émettre une opinion sur les caractères que peuvent offrir les premières phases du développement ; mais quelques baies müres de C. revo- luta, que nous devons à l'obligeance de M. Barnes, de Bicton, ont une forme qui rappelle plutôt celle que M, le professeur Oudemans attribue au C. inermis; le sommet n'est déprimé que trés-légére- ment, si méme il l'est à un degré quelconque, et il se termine en une pointe saillante bien tharqueis qui est méme plus distincte sur la coque dure interne qu'à l'extérieur, quoique d'ailleurs la cóte élevée, dont parle M. Oudemans, soit bien prononcée sur l'enve- loppe charnue externe comme sur le tégument ligneux interne. En outre, les empreintes des faisceaux vasculaires sont, dans les spé- cimens de M. Barnes, certainement au nombre de plus de deux sur chaque côté et placées irrégulièrement, et il en est de méme quant aux faisceaux qui se ramifient dans la couche spongieuse située à l'intérieur de la eoque ligneuse. Sous le rapport de la couleur, nos spéeimens correspondent à ee que dit M. Oudemans (rouge de cinabre, et non jaune orangé), tandis que par leurs dimensions nos baies dépassent légérement celles qui ont été mesurées par le professeur d'Amsterdam. La feuille fructifère, le carpophylle, de la plante de Bicton s'aecorde parfaitement avec la description et Ja figure données pour le C, revoluta. De ce qui précède nous tirons la conclusion que, en ce qui concerne les-ovules mûrs, ni la forme du tégument charnu extérieur, ni celle du tégument osseux inférieur, ni la distribution des faisceaux vasculaires n'offrent d'aussi bons caractères distinctifs que le pend notre estimé. collègue. » POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 59 M. Alph. de Candolle m'éerit que le docteur Carruthers, ayant examiné dernièrement dans l'herbier de Loureiro l'exemplaire de Cycas qui représente probablement le C. inermis, le rapporte aux espèces à pétioles épineux, et le compare au C. macrocarpa. Il résulte suffisamment de là que la plante du jardin botanique d'Amsterdam, que j'avais prise autrefois pour l'espéce de Loureiro, ne s'y rapporte pas, et que vraisemblablement la diagnose de Loureiro, dont les descriptions ne sont pas toujours également exactes, repose sur une erreur. DEUXIEME PARTIE, ENCEPHALARTOS BARTERI. Parmi les caractères particuliers de la végétation de l'Afrique, il faut compter l'existence d'un genre spécial de Cycadées (Ence- pharlatos) à l'extrême limite de la flore dite du Cap. Là où celle-ci finit, où les nombreuses Ericacées et les Protéacées disparaissent, par exemple dans les régions de Uitenhage, se montrent les espéces de ce genre; elles sont nombreuses déjà dans le pays occupé par les tribus des Amatymbes et des Tambookos, surtout sur les mon- iagnes basses, de 2000 pieds d'élévation, qui forment en ce point les contre-forts des hautes chaines, de 40 000 pieds, couvertes de neige. Ces districts sont situés à une distance de 1800 milles anglais de la ville du Cap. On y trouve les Encephalartos en groupes souvent éloignés les uns des autres, en colonies dissémi- nées, entre des broussailles d'une moindre élévation. Je n'ai pu déterminer s'ils s'avancent jusque dans les iles Mascareignes, et il est encore trés-douteux que le « E. mauritianus » de- nos jardins soit effectivement originaire de l'ile Maurice. Bien que, jusqu'à présent, on n'eüt pas rencontré ce genre au delà du 20° degré de latitude sud, j'avais toujours soupçonné que ces points d'habitation ne formaient que l'extrême limite méridionale d'une aire de distribution beaucoup plus vaste dans 60 NOUVEAUX MATÉRIAUX l'intérieur del Afrique (Monogr. Cycad., p. 40). Cette présomption se trouve aujourd'hui confirmée, à un plus haut degré méme que je ne m'y étais attendu. Il y a quelques années je recus de M. Van Houtte, pour en faire l'examen, des feuilles d'un nouvel Encephalarlos provenant, à ce que je conjecture, de la région ordinaire d’où nous parviennent ces végétaux; à cause de la forme singulière des feuilles, je donnerai à l'espéce, en vue d'une révision future du genre, le nom de E. heteropterus. En 1866, M. J. Yates, dont la collection de Cycadées, à Lau- derdale (Highgate, Londres), jouit d'une célébrité européenne, fit don à notre jardin botanique d'un trone vivant d'Encepha- lartos « Barteri » , lequel ne possédait pas encore de feuilles et, malgré mon ardent désir, n'en a pas poussé jusqu'ici. Le nom donné à l'espèce me fit supposer qu'elle était la méme que celle dont j'avais entendu parler vaguement, savoir un Encephalartos découvert, au nord de l'équateur, dans la seconde expédition anglaise sur le Niger (sous la direction du doc- teur Baikie). Ces jours derniers, mon ami, M.J. D. Hooker, m'envoya, en vue d'une détermination nouvelle, des feuilles de toutes les Cycadées existant au jardin botanique de Kew, et en méme temps une feuille séchée et des cônes mâles et femelles d'un Encephalartos non déterminé, trouvé par feu M. Barter en Afrique, au nord de l'équateur. Il n'y avait pas de doute que ces parties n'appartinssent à la méme espéce que le tronc dont j'étais redevable à l'obligeance de M. J. Yates. Si, de cette maniére, l'extension du genre au nord de la ligne équinoxiale se trouvait démontrée, je ne fus pas frappé moins vivement par la conviction que j'aequis de l'identité de cet En- cepharlatos Barteri avec celui que je possédais, parmi d’autres espéces inédites, sous le nom d' E. heteropterus, de la pointe méri- dionale de l'Afrique. Tous les doutes à cet égard furent levés par une feuille d'un exemplaire vivant apporté de Natal, laquelle POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 61 m'était adressée par le jardin de Kew comme espèce indéterminée, et qui appartient incontestablement à la même espèce. ExcepnaLartTos BarTert Carruth. (1) Truncus ellipsoideus : folia petiolata cireumseriptione lanceolata presertim juniora versus basin cum petiolo grisea-hirsuta ; foliola utrinque præter inferiora abortiva circiter 45 paténtia e basi con- stricta subarticulata (non decurrenti-adnata) lineari-lanceolata spi- nuloso-acuta, marginibus subparallelis distanter pauciserratis, serraturis in margine superiore sepe 4, in inferiore 4-6, vel utrinque paucioribus patule erectis subspinulosis, sucoriacea, in sicco haud crasso-pergamacea, nervis 20-24 simplicibus paucis bifidis, foliola inferiora abortiva reflexa tripartita ima ad spinas reducta; conus masc. longe pedunculatus cylindricus; andro- phyllis spiraliter dispositis, parte locellifera cuneata trigona, faciebus 2 inferioribus totis locelliferis, parte sterili brevi rectan- gulo-deflexa extus peltiformi-rhombea vel triangulari, angulo imo deflexo apice truncato; conus fœmineus oblongo-ellipsoideus bre- viter? pedunculatus; carpophyllis haud numerosis stipitato-peltatis, - peltæ magnæ lato rhombeæ angulis lateralibus deflexis. Sequitur quod de hâc stirpe in itinere annotavit b. Barter: « Cycadeous. Fronds average 5 feet high. & cones 1 to 4 : feet °), o inc. to 1 foot including peduncle. Caudex short, barely rising above the soil; maximum size 1 foot high, 9 inches in diam. Cones dark olive. Seeds crimson colour ripe. Seen only in a hot rocky valley 3 miles south of Zeba, on the Yomba side — about 300 feet above the river, 800 sea level. Lat. 9° 6' north. » Exemplarium descriptiones : 1. Exemplaria a b. Barter collecta: Truncus semipedalis ellip- (1) J'ai appris de M. Hooker, postérieurement, que M. Carruthers, du Musée britannique, avait donné ce nom à l'espéce, et qu'il en publiera une figure dans les Icones plantarum de Hooker. (2) Probabiliter adjecto. petiolo. 62 NOUVEAUX MATÉRIAUX soideus squamatus; innovationibus villoso-hirsutis?, noster glaber. Folia basi sordide ochrascenti-griseo-villosa, sensim glabres- centia, peliolata, ambitu lanceolata; foliola infima depauperata (satis subito nec leni transitu in normalia continuata, ita ut folii lamina normalibus foliolis munita a petiole apice abortivorum rudimentis instructo quasi sit discriminata), parva tripartita lobis lanceolatis spinoso-acutis, ima ad spinas trifidas denique indivisas 1-2 lin. longas redaeta ; foliola reliqua in sicco chartaceo-perga- macea lucidula nervis usque 20 simplicibus et bifidis notata, medii folii 5 + poll. longa, $ poll. lata, serraturis in margine superiore 9-h, in inferiore 4-5, serratura suprema utrinque apice paullo minus approximata quam in sequentibus capensibus, qua in re autem non nisi exiguum discrimen est. Conus masculus pedunculo glabro, calamum scriptorium in sicco fere crasso, hie illic cica- tricibus (an squamarum deciduarum ?) notato, 5 5 poll. longo suf- fultus, cylindricus, ; pede paullo longior, 1 £ poll. diam., in sicco atrofuscus, glabriuseulus, pube tenerrima parea sub lente in andro- phyllorum facie externa instructus: Androphylla spiraliter dispo- sita (in dimidio gyro circiter 5), ima et suprema subdiíformia, reliqua horizontaliter patentia, satis arcte contigua, cuneata, 9 lin. longa, sub apice sterili 4-fere 5 lata; pars locellifera trigona, (sed . diametro tangentiali majore), euneata faciebus 2 inferioribus sub angulo obtuso coeuntibus totis locelliferis, areis scil. omnino in unam confluentibus, facie superiore plana 2 poll. circiter longa et apice lata, linea mediana elevatiore percursa, superne in andro- phylli apicem sterilem rectangulo-deflexum transeunte, qui crassus extus conspectus peltam referens planam rhombeam vel angulo superiore rhombi deficiente subtriangularem, apice. deflexo quasi cieatrisato- truncato, angulis exterioribus peltæ in corporis locelli- feri margines laterales acutos transeuntibus. Locelli polliniferi qui fere usque ad basin corporis obvii ternatim et quaternatim eonjuneti, ochraceo-fusei, pilis interjectis vix ullis manifestis. Coni feminei delineatio prostat ; totus absque pedunculo h ? poll. longus, ellipsoideus, carpophyllis in gyris magis obliquis, paucioribus quam POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 63 androphylla ; carpophylla ezsiccata quæ prostant ovulis nee sêmi- nibus instructa, uti reliquarum specierum pedicellato-peltata, pe- dicello tetraquetro-compresso, pelta transverse lato-rhombea 10 lin. lata, angulo inferiore deflexo extremo quasi truncato, latera- libus arcuato-deflexis extus convexis, snblus concavis ovula obve- lantibus, superiore brevi parum producto. 2. Exemplaria a Van Houtte missa : — folii pars inferior, petiolo 5 poll. longo (usque ad prima foliola abortiva), suffulta, lana hic illie superstite ; foliola abortiva exacte ut in superiore specimine, 5-7 utrinque, ima ad spinam reducta, reliqua reflexa sensim paullo majora trilobata, lobis divaricatis pungentibus ; foliola normalia uti in superiore sed serratura utriusque marginis suprema apici paullo magis approximata; infima 9 foliola ut et in superiore reliquis breviora utrinque serraturis 2 grossis instructa, transitum ad abortiva parum conspicuum sistunt, Folium completum sine petiolo ultra 2$ pedale, cireumscriptione lanceolatum, inferne per 7 pollieum spalium foliolis istis abortivis difformibus instructum ; rachis inferne digiti minoris crassitie; foliola normalia media fere i poll. distantia, sursum confertiora, exsiccatione exarticulanda, basi seil. constricta leviter tumidula fere subarticulatim inserta (uti in E. cycadifoho) cicatricem anguste ellipticam rachi parallelam relinquentia, patentia, utrinque cireiter 45, lineari-lanceolata , mar- ginibus preter basin et apicem parallelis, serraturis uti supra descripsi, patule erectis haud valde spinosis, nervis tenuioribus (in vivo forsan: obsoletis) usque 25, sed sepe 20, simplicibus et bifidis presertim subtus distinctis; foliola vulgo recta, raro levise sime falcata, 54-54 poll. longa, circiter 1 * lala. 3, Folium speciminis vivi e Natal Promontorii B. Spei iñ Hortum Kewensem introdueto nullo essentiali charactere a supe- rioribus differt, nisi quod incrementum longitudinale sub cultura paullisper impeditum videatur, cireumseriptione potius oblongum quam lanceolatum, petiolo griseo-hirsuto (villo deciduo) abbreviato antice bisuleato suffultum, foliolis inferioribus difformibus omnino uti superiorum folia instructum, a lin. 4 usque 1 poll. longis ; 6A NOUVEAUX MATÉRIAUX foliolia normalia utrinque 33 horizontaliter in eodem plano paten- tia, basi leviter constricta sulco utrinque secus racheos (quee dorso convexe prominens) faciem anticam leviter exsertam obtusam de- currenti affixa, lineari-lanceolata præter suprema minora magni- tudine vix diversa spinuloso-acuta, serraturis distantibus utrinque h et 6, superioribus paullo grossioribus ab apice non multum re- motis, subcoriacea, sed non rigida, supra saturate viridia, subtus gramineo-viridia et nervis saturalius viridibus tenuibus non pro- minentibus 11-17 simplicibus et bifidis striulata, 4 + poll. longa, i lata. — Totum folium stirpis probabiliter junioris (unde nervu- lorum etiam numerus paullo minor) 4 $ ped. longum, $ latum, petiolo cum parte quæ foliola abortiva huic confertius disposita gerit, 3 poll. oceupante. Rachis dorso foliolis concolor. Inseratur hac species prope E. Altensteinii, a quo autem omnino distincta. x TROISIEME PARTIE. CYCADÉES DE LA NOUVELLE HOLLANDE EXTRATROPICALE. I. Macrozamia Mio. (Monogr. Cycad. p. 35. Prodr. Syst. Cycad. p. 8 et 48.) Differt ab Encephallarto characteribus certissimis, videlicet fo- liorum rachi sub vernatione aliquando etiam sub frondescentia leviter torta, foliolis, una specie excepta, basi callosis, maxime autem earpophyllorum et androphyllorum lamina sterili magis minusve complanata (in aliquibus subsinuata Cycadis laminam ser- ratam in mentem revocante) erecta nec deflexa nec truncata vel peltiformi uti in genere illo capensi. Androphylla omnino uti in Cycade, carpophylla inter Cycadis et Encephalarti intermedia, — Semina probabiliter etiam diversa sed in plerisque Encephalartis haud satis explorata. Sectio I. Genuinæ. Foliola vernationecirca rachin leviter tortám siricto- imbricata, basi constricta callosa passim callosa-subauriculata. Carpo- phylla et androphylla acumine pungenti terminata. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 65 1. M. Fraseri Miq. Monogr. p. 37 tab. IV et V (a. 1842). Truncus demum cylindricus elatior ; folia elongata robusta, foliolis utrinque ad 70 densis lineari-lanceolatis spinoso-acutis crassis - ridigis subtus usque 15- nerviis, basi callosà tumidulà albidis ; conus masc. pedunculo crasso suffultus elongato-cylindrieus usque pe- dalis demum glaber; androphyllis in acumen longum lanceolatum pungens excurrentibus; fem. pedunculatus ellipsoïdeo-cylindricus magnus; carpophyllorum corpus peltato-compressum basi corda- tum, apice in acumen complanatum subdenticulatum vel integerri- mum excurrens; semina oblongo- TS utrinque obtusa usque bibollicaria. Syn. : Zamia spiralis R. Brown, Prodr. p. 348 partim. Bauer, Illustr. ined. tab. 387-391. Macrozamia Preissii Lehm. Pugill. VIM, p. 34 (a. 4844). F. Muell. Fragm. Phyt. Austr. V. p. hi, 243, I. p. 179, I, p. 167. Encephalartos Preissii Ferd. Muell. Journ, Pharm, Soc. Victoria. T. p. 90. Miq. Versl. en Meded. Akad. v. Wet. XV. p. 368. Cycas Riedleyi Fisch. in Herb. Paris. Gaudich. ad Freye. p. ^32. Truncus teste R. Brown non raro 10-pedalis ; juniorum semper vidi ovoideum, Petioli adultorum digito crassiores, ad 2 pedes longi, magis minusve mox semi-cylindrici imà basi subcanaliculati, marginibus acutis ; mox antice vix plani sed angulati, rachis antice plana vel prominens, gamina usque 5-pedalis vulgo plana, ambitu lanceolata; foliola inter omnes species crasso-rigeutia, pungentia, infima sepe perspicue abbre- viata imaque interdum plane rudimentaria, media longissima 81-41 poll. longa, 34 lin. lata, nervis circiter 41 striulata. De reliquis characte- ribus conf. libros laudatos et Heinzel Dissert. de Macrozamia Preissit in Act. Leopold, XXI parte 1; necnon icones meas in Zinnea XIX tab. I, fig. 1-2 et tab. WI. — Tabulæ Bauerianæ in Monogr. Cycad. a me propo- - Sitze, hanc nec M. spiralem exhibent. Conus masc. teste Mueller semper crassior quam M. spiralis. Masc. coni non raro ip hàc et M. spirali gemi- nati, imo plures; an revera tunc terminales ? Crescit in Nova Hollandia occid. austral., in regione fluminis Cygnorum, ad sinum maris Geographorum, Regis Georgii, ad Es- perance-Bay, prope Freemantle, unde exemplaria completiora pri- 1x (22 octobre 1868). 5 66 NOUVEAUX MATÉRIAUX mum a Preiss advecta; ab extrema parte australi usque ad 29* Lat. austr. in vicinia fl. Irwing, teste Oldfield (nisi M. Oldfieldii intellecta); sinum Stokes-inlet versus : Maxwell. = 9. M. Miquelii F. Muell Fragm. Phyt. Austr. II p. 38 sub Enceph. Truncus humilis; petioli basi lanati, eum rachi sursum spi- raliter torta semitereti-compressi ; lamina elongata; foliola utrinque 50—80 elongato-angusto-lanceata, a basi inde regulariter angus- tata acuta spinuloso-pungentia plana lucida coriaceo-chartacea, subtus nervulis 10 striulata, basi ima constrieta ad axillam antice subgloboso-callosa; conus masculus cylindricus glaber, andro- phyllis infimis submuticis, mediis breviter cuspidatis, supremorum «acumine quam lamina breviore. | .. Syn. Macrozumiæ spiralis forma tropica Ferd. Muell. in Herb. et Miq. Versl..et Meded. XV, p. 368, sub Encephalarto, Conf. Observat. sub- sequente. Foliis a cl. Mueller missis tam a superiore quam a sequenti diversa, foliola enim numerosiora et longiora, nec non formà et compage diversa; latitudo eorum maxima paullo supra basin pertingit, unde pedetentim modice angustantur, Conos autem haud vidi et ipse auctor non nisi masculum conum observavit. Folia suppetentia tripedalia ; foliola utrin- que circiter 50, 12-1^ poll longa, versus basin 3 lin. lata, suprema breviora et angustiora, omnia basi leviter constricta parumper torta ita ut uti in sequente et in M. Macleayi pagina superior sursum spectet. „Rachis subtrigona.—In exemplaribus a F. Mueller descriptis probabiliter provectioribus foliola utrinque usque 80, media t 3- ! pedem longa, 5-8 lin. lata, infima ad dentes spiniformes redacta, superiora passim apice uno alterove dente instructa. Coni masc. 8-10 poll. longi, 4-1 2 crassi. Crescit ad ostium fl. Richmond-River ; C. Moore ; ad Moreton- Bay : Hill ; ad fl. Fitzroy River sub circulo capricornu : A. Thozet. Observ. An ad hane vel ad sequentem speciem pertineat forma singu- laris foliolis plerisque bifidis vel bipartitis, a Carolo Moore in montibus Wambungh ad fluvium Castlereagh observata, peduneulo fem, ferru- gineo-tomentoso (F. Mueller Fragm. V, p. 172)? 9. M, spiralis Miq. Monogr., p. 36, exel tabb, Bauerianis. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 67 Truneus humilis; foliola utrinque usque 30 (teste F. Mueller), linearia subspinuloso-acuta, basi constricta ima callosa et albido- pallida, patentia, non rigida, flaccidula, nervis subtus 8—10 ; conus masc. modice pedunculatus oblongo-cylindrieus glaber, an- drophyllorum parte sterili inferiorum abbreviata triangulari, su- periorum longiore, supremorum in processum longum linearem rigidum exeurrente; carpophylli pelta transverse semilunaris in processum anguste lanceolatum hemidiametro peltæ æquilongum vel paullo longiorem integerrimum terminata. : Syn. Zamia spiralis Salisb. Prodr. p. 401. R. Brown Prodr., p. 348 partim. Macrozamia spiralis Miq., Ferd. Muell. Fragm. 1, p. ^4, H, p. 179. Encephalartos spiralis Lehm. Pugill. VIL, p. 43. Miq. Versi, en Meded. Akad. Wet. XV. p. 368, excl. Zamia tridentata. Hæc species in hortis obvia et eum M. Fraseri sepe confusa, ab hujus speciminibus junioribus discernenda foliolis magis linearibus, mollio- vibus, patentibus ; adulto statu ambae valde diverse. An hæc revera sit eadem quam Salisburius primum descripsit, absque specimine auth. pro certo haud ultro statui potest quum in Novà Hollandià orientali, ejus patria, recentiori tempore alice affines species sint detectæ. Ipse tantum exemplaria culta vidi, quamobrem de hujus et praecedentis speciei diseri- mine dubia quædam superesse haud negandum. Vidi autem exemplaria culta ætate satis provecta, quæ M. spiralem nostram tum a M. Fraseri tum a precedente omnino diversam esse satis demonstrare videntur. Truncus humilis, folia breviora minora, petiolis multo tenuioribus, foliolis paucioribus vix plus quam 30 utrinque, angustioribus. — In specimine horti Kewensis petiolus compresso-teretiusculus; lamina 4 1-pedalis, rack teretiusculà a lateribus leviter eompressà; foliola utrin- que 18-27 e basi calloso-constricta albido-pallida linearia, utrinque lu- cida viridula, nervis 8-10 præsertim subtus distinctis, in aliis exempla- ribus provectis foliola utrinque 32, 7-2 poll. longa, 2 lin. lata, nervis 6 ; omnia basi leviter torta ut in M. Macleayi. Conum masc. in caldariis suis educatum benevole misit cl. J. Yates, qui cum F. Muelleri descriptione (Fragment. À. p. 1) satis congruit : conus cylindricus pedunculatus 4 poll. longus glaber, androphyllis inferioribus in partem sterilem rhombeam apice brevissime cüuspidulatam productis, in medià et superiore coni parte vero in cuspidem linearem pollicarem erecto-appressam excurren- tibus; hinc M. Fraseri nec non M. Oldfieldii similia sunt androphylla, + 68 NOUVEAUX MATÉRIAUX sed minora et acuminibus magis abrupte ortis angustioribus linearibus nec e basi lata sensim lanceolatis differunt. Crescit in Nova Hollandia orientali, v. c. prope portum Jack- son ex R. Brown : ad Yervis Bay teste F. Mueller, « locis steri- libus Novæ Austro-Cambriæ a sinu Moreton Bay portum Jackson tenus. » h. M. Macdonelli F. Muell. Fragm. H p. 170, V, p. 49. Miq. in Versl. en Meded. l. c., p. 376, sub Encephalarto. Species in- certa. Hc species in N. Hollandia centrali ad flumen Neales a celebri J.-M. Stuart detecta, cujus misserrima tantum frustula vidi, nimis dubia, M. Miquelii perquam similis videtur; discrimen ex stomatibus in pagina foliolorum superiore obviis derivatum incertum quum hæc stomata de- missiora in siccis ægre discernantur. Foliola basi callosa, 2-8 poll. longa; 2 lin. lata. 5. M. Oldfieldii Miq. Versl. en Mededeel. Akad. Wet. XV, p. 370. Folia cireumseriptione lanceolata rigida ; rachis semitereti- trigona dorso crasso-convexa antice inter sulcos laterales obtuso- producta; foliolis densis patentibus basi lata æquali vix incrassata insertis, extremis et imis brevioribus, linearibus spinoso-acutis, basin versus vix angustatis, crassis subtus obsolete 8—/4-nervis et obtecto-stomatiferis; conus masc. pedunculo fere duplo bre- vior, ellipsoideo-oblongus ; androphyllorum corpus patens cunei- forme, pars sterilis sub angulo recto abrupte arrecta appressa, infimorum brevis muliea lato-triangularis, superiorum longior, et denique a basi lata in aeumen spinoso-rigidum lanceolatum excurrens. Foliorum basi non unilateraliter incrassata nec torta a superioribus speciebus statim discernenda, foliolis crassis a M. spirali, cono multo minore et longe ped mculato a M. Fraseri distincta; certa species, sed ex exemplaribus imperfectis tantum cognita. Foliola hi-5 poll. longa, 11-2 lin. lata. Pedunculus coni maris 82, ipse conus fere 4! poll. longus, nondum perfeete maturus; androphylla media 12-fere 15 lin. longa, quo- rum pars locellifera 6, sterilis circiter 8 lin. habet. In regione fluminis Cygnorum detexit Oldfield. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 69 6. M. Macleayi Miq. n. sp. Truncus (junior) ovoideus ; folia distincte petiolata, petiolo trigono-cylindrico basi villoso ; foliola antrorsum erecta facie superiore ob levem baseos antice incras- satæ et puniceo-coloratæ torsionem sursum spectantia, numerosa, lanceolato-linearia spinoso-acuta versus basin et apicem parum anguslata, coriacea, rigida, subtus pallidiora 6— 8-nervia, lati- tudine maxima in medio obvia ; genitalia incognita. Exemplaria sterilia quae juvenilibus M. Fraseri non absimilia, aliis no- tis ad M. spiralem et M. Miquelii spectant, ab his autem trunci et petio- lorum baseos villoso indumento, ab omnibus foliolis basi rubro-pictis et antrorsum erectis (unde lamina antice canaliculata) facile discernitur. In hortis non nisi junior exstat, adulta quantum e semine quod habeo concludere licet, probabiliter staturam M. Fraseri æmulans. Specimen vivum horti Rheno-Trajectini : truncus ovoideus squamosus, squama- rum vestigiis et lanugine propria parce griseo-villosus 1 pedem altus; fo- liis duobus. Petioli semipedales virides nitidi basi antice et postice - compressi, cæterum trigono-cylindrici ; lamina folii 12-2 pedes longa, ob pinnas antrorsum directas non plana ; foliola utrinque 48, ima breviora sed reliquis æquilata, summa breviora et angustiora, reliqua omnia con- formia, supra saturate viridia hic illic verrucellosa, nitidula, subtus pallidiora et nervis 6-8 vulgo 7 striulato-subdepressis notata interque eos stomatifera, apice pungenti-spinoso-acuta, a medio versus basin et apicem regulariter angustata, ima basi presertim antice et in axilla glan- duloso-subeallosa et rubro-puniceo- colorata (unde elegans folii facies) ; medic frondis 51-6 poll. longa, 2-21 lin. in medio lata; rachis sursum valde angustata, tota utrinque sulco longitudinali exarata. Supremis fo- liolis macula rubra deest. — Folia novella tota lanuginosa, adulta præ- ter basin glaberrima. In foliis a Van Houtte nomine Catakidozamiæ Mac Leayi missis, alio- rumque hortorum nomine Cat. Mackenzii vel Mackeani (ex errore pro- babiliter), e seminibus ad Moreton-Bay lectis educatis petioli novempol- licares deorsum semitereti-compressi, lamiræ 1-pedales, foliola utrinque 28, media 71 poll. longa, 13-fere 2 lin. lata, suprema basi leviter decur- rentia. Semen, cujus tantum pars lignea adest, 12 poll. longum, inæquila- teraliter obtuso-4-sub-5-gonum, faciebus 2 multo latioribus, ellipsoi- deum, utrinque obtusum, iis M. Fraser? non absimile. Nascitur in Nova Hollandia orientali, in regione fl. Moreton, ubi probabiliter detexit Mac Leay. 70 NOUVEAUX MATÉRIAUX Sectio II. Parazamia Mig. Versl. en Med. l. c. Foliola basi vix callosa subarticulatim inserta. Androphylla ima basi subpedicelliformi-con- stricta; horum et carpophyllorum appendix brevis. 7. M. Pauli-Guilielmi Hill. et F. Muell. Fragm. Phyt. Austr. l, p. 86, 243, IT, p. 79. Truncus cinereo-lanatus, folia subspi- raliter torta, petiolo rachique antice et postice semicylindrico-com- pressis, illo versus basin lanato ; lamina ambitu lanceolata, foliolis densis racheos marginibus insertis utrinque 80—120 erecto-patulis angustissime linearibus spinuloso-acutis integerrimis (pl. novellæ apice paucidentulis), coriaceis, subtus subinvoluto-concavi-canali- culatis, basi subcylindricis constrictis et calloso-pallidis ad axillam vix callosis, sulcato-5—3-nerviis; coni glabri ; androphylla cor- pore locellifero ima basi subabrupte constricto cæterum cuneato, appendice sterili in apiculum brevem spinoso-acutum erecto- reflexum exeurrente; carpophyllorum pelta transverse dilatata, vertice rhombeo e crista transversa in brevem processulum re- flexo-erectum spinosum terminato. Syn : Encephalartos Pauli Guilielmi Ferd. Mueller in Transactions Pharmac. Society Victoria, YI. p. 91. Miq. Versl. en Mededeel. XV, p. 374. Encephalartos vel Zamia Mackenii hortor. quorundam (an ex regione fluminis Mackenzie?) | Encephalartos lanuginosus hort. quorund. Macrozamia tenuifolia hort. Kewensis, exemplaria sub eultura habitu valde mutata. | Species perdistineta, petiolis dilatato-compressis foliolisque racheos dilatate angulis distantibus insertis, perangustis subtusque nune cana- liculatis nunc involutis sulcato-nervosis valde distineta. Exemplaria fo- liorum eximia miserunt Haage et Schmidt £rfurtenses quæ majora adhuc quam quæ a F. Muellero accepi. — Trunci juniores fere hypogæi, adul- tiores epigæi dense lanati spithamei. Folia 2-3-pedalia, juniora pilosa; foliola basi constricta et heterochroa sed vix nisi hic illic ad axillam cal- loso-tamentia subarticulatim inserta, in vetustioribus exsiccatis exarti- culanda, teste F. Mueller 80 utrinque, in iis ab Haage et Schmidt missis utrinque 120, aliquando latiora et bifida, 2 connatis orta. Androphyllis basi pedicelli brevissimi instar constrictis hinc. ad formam pedicellato- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 71 peltatam quodammodo tendentibus a congeneribus differt. Conus femi: neus pedunculo h-pollicari preter basin attenuatam dense lanato suffultus, semipedalis. Cæterum conf. fusiorem descriptionem quam dedi in Versl. en Meded. XV, p. 374 seqq. Hujus speciei formei cultura mutata est Macrozamia tenuifolia Hort. Kewensis, anno 1864 a Hill in Queensland lecta; petiolus cum rachi torta eodem modo compressus; lamina folii stirpis probabiliter junioris 44- pedalis utrinque foliolis circiter 30 instructa, quæ racheos torsione quo- dammodo imbricata, e basi albido-pallida (compagisque fere callosæ) inter insertionem et rachin passim in callum exilem tumente angustissime linearia spinuloso acuta; marginibus valde revolutis subtus conniventi- canaliculata adspectu filiformi-teretia, saturate viridia, 7-8 poll. longa; perraro unum alterumve bifidum est. — Exemplar cultum magis nor- male foliolis non adeo angustis misit cl. J. Yates, Teste F. Mueller species rarior, primum detecta in vicinitate montium Glasshouse, presertim indigena in Nova Hollandia orien- tali versus austrum ; in regione Sinus Moreton : W. Hill, ad Mait- land et in Nova Anglia ad alt. 1000 ped. : Mueller, in clivis are- nosis rupestribus Expedition-range, ad alt. 4200—1500 ped. : A. C. Gregory ; in vicinitate fluminum Mackenzie et Maranoo : Cob- ham; in Nova Austro-Cambria : Moore. Sectio LI. Zepidozamia. Rachis vix torta ; foliola lata basi ecallosa de- currenti- inserta. Androphyllorum et carpophyllorum processus sterilis latus non elongatus coriaceus, nec spinescens.— Propter truncum junio- rem squamosum ab Regelio generis titulo ita dicta; nomen vix aptum si adultas arbores conspiciamus. 8. Macrozamia Peroffskyana Miq. Truncus elatus cylindricus; folia maxima petiolo longo subtetragono basi fulvo-tomentello suf- fulta, foliolis numerosis usque 120 utrinque patulis densis basi lata deorsum decurrente haud callosa ex utroque latere approxi- mate insertis, lineari-lanceolatis subtus 12—415-nerviis et inter nervos stomatiferis; conorum organa processubus sericeo-veluti- nis terminata ; conus masc. elongatus usque 3+ pedalis cylindricus vel oblongus; androphyllorum corpus locelliferum euneiformi— compressum, corpus sterile subsecuriformi-rhombeum transverse 79; NOUVEAUX MATÉRIAUX incrassatum ex margine superiore apieulum coriaceum patentem vel sursum reflexum exserens ; conus femineus ovoideus brevior; carpophylla pedicellato-peltata, pelta cordato-reniformi compressa in brevem cuspidem latam integram vel hie illic fissam coriaceam recurvam excurrente. ` Syn. Macrozamia gigas et dein M. eriolepis Ad. Brongniart mss. ef im hortis (nullibi descripta videtur). Lepidozamia Peroffskyana Regel in Bulletin Ac. Mosk. 1857. Separat, impr. p. 20-23, cum icone xylogr. pl. junioris. Miq. Prodr. Syst. Cycad. p. 10 et 22. Lepidozamia minor Miq. mss. et in hortis (juvenilis). Macrozamia Denisonii Moore et F. Muell. Fragm. Phyt. Austr. 3, p. W et 243 (a. 1858-1859). V. p. 209. Encephalartos Denisonii F. Muelleri Transact, Pharm. Soc. Vict. M, p. 90 (1859). Miq. Versi. en Med. Acad. Wet. XV, p. 317. Macrozamia Macleayi hort. quorundam, etiam Catakidozamia Macleayi, necnon M. Mackensii (omnia ex errore). Spectatissima inter congeneres adulta trunco usque 18-20 pedes alto, foliis 712-pedalibus saturate viridibus lucidis; foliola 6-8 poll. longa, $ circiter lata. Conus fem. sesquipedalis, masc. 3 1 pedes longus. Cæterum cf. descriptiones laudatas. In exemplaribus junioribus hortorum petiol? magis semicylindrici, rachis fere cylindrica, sed antice in omnibus - utrinque sulco foliolifero instructa, qui sibi arcte contigui non nisi cos- tula perangusta separati. — An ad hanc speciem referenda Macrozamiæ exemplaria vigintipedalia ad Great Australian Bright visa? (Vers. en Med. Kon. Akad. Wet. XV, p. p. 370 in adnot.). In Nova Hollandia orientali australiore haud rara videtur; in regione ad Moreton Bay primum detexit J. Verreaux et plantæ e seminibus ab eo missis Parisiis educate? in hortos europeos transiverunt, nominibus a el. Brongniart datis supra indicatis. Carpophylla a Brongniartio cum cl. Yates communicata (qui mihi aliquot benevole cessit), de synonymia nullum dubium relinquunt. In sylvis prope Durando ad Moreton Bay : W. Hill, in regione fl. Manning : Stephenson; ad Rockingham Bay : F. Mueller ; in distr. fl. Burnett : C. Moore; in tractu montium Expedition-range usque ad plagam altam Buckland Tableland, in jugis nemorosis POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 78 basalticis ad 4000—2000 ped. alt. : A. C. Gregory. — in hort. Kewensem e Queensland introducta. Il. Bowenia Hook. FIL. Androphyllorum corpus locelliferum cuneatum brevissime sti- pitatum, processus sterilis truncatus et muticus. Carpophylla sti- pitato-pelata, pelta deltoideo-rhombea mutica, subtus biovulata. Embryonis cotyledones brevissimæ basi connatæ. Genus valde singulare, maxime distinctum, foliis bipinnatis in ordine plane heteromorphum, androphyllorum et earpophyllorum vertice mutico in appendicem haud producto a Macrozamia, di- versum, hac ratione Encephalarto et Zamiis veris magis quam Macrozamiæ affine. 1. Bowenia spectabilis Hook. fil. Bot. Magaz. tab. 5398. F. Muell. Fragm. Phyt. Austr. V, p. 1714, ubi descriptiones fu- siores. . Crescit in Nova Hollandia boreali orientem versus, prope Endeavour-River ; A. Cunningham ; prope Rockingham Bay: W. Hill et Dallachy. ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON DU MUSÉE DES COLONIES FRANÇAISES. (CONTINUÉ DU voL. VIII, PAGE 90.) LA p—— sanam Ocanacées. — Il n'y a dans l'herbier qu'un seul Ochna, depuis longtemps connu sous deux noms différents. C’est l'O. multiflora DC. (in Ann. Mus., XVII, 412, t. 3, n. 4) dont nous avons vu l'échantillon-type dans l'herbier de Jussieu. Il provient de Pher- bier de Thouin et a été recueilli à Sierra- Leone par Smeathmann. Palisot de Beauvois a observé la méme espèce à Oware, et des fragments de sa plante existent aussi, à ce que nous pensons, dans l'herbier de Jussieu, quoique par erreur, sans doute, ils soient indiqués comme venant de Tabago. Ils ne nous paraissent pas pouvoir étre attribués à une autre espéce que l'échantillon d'Oware et de Benin, qui fait partie de l'herbier de Palisot, et que Richard, Guillemin et Perrottet (Fl. Seneg. Tent., 1, 157) ont rapporté à leur O. dubia (t. XXXV). On ne peut tenir compte des différences que signalent ces derniers auteurs entre leur O. dubia et l'O. multiflora; ni quant à la forme et à l'étendue transversale des carpelles, qui varient avec l'áge et suivant le nombre de ceux qui deviennent fertiles dans un fruit donné ; ni quant à la forme des anthéres, car De Candolle n'a certainement pu observer ces der- niéres sur un échantillon qui en est dépourvu. Mais la comparaison d'un grand nombre d'échantillons montre que les deux espéces . doivent étre réunies en une seule, quoique M. Planchon ait, dans son travail sur les Ochnacées, placé l'O. multiflora dans la pre- mière section du genre, et l'O. dubia dans la cinquième, celle des Spiranthereæ. Nous n'avons méme pu trouver un seul caractère constant qui permit de distinguer l'O. dubia comme forme de l'autre espèce; et ceux que nous avons pu apercevoir varient sui- i ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON: 75 vant la saison sur les différents échantillons récoltés par M. Griffon du Bellay (n. 209, 281), sur les mêmes pieds, mais à des époques différentes de l'année. A Denys, près de notre comptoir du Gabon, la plante est appelée Pendziego. C'est là un arbuste assez rare. Heudelot (n. 903)l'a rencontré, en 1837, dans la Sénégambie, sur les bords ombragés et humides du Rio-Pongos. Il a remarqué que ses fleurs sont jaunes, et « d'une odeur si pénétrante qu'elles sont toujours couvertes d'abeilles. Ces fleurs ne sont ouvertes que le malin, tandis que le soleil n'a qu'une petite élévation». Les feuilles varient beaucoup de consistance et d'épaisseur avec l’âge, membraneuses à l'époque de la floraison, coriaces et épaisses quand les fruits sont mürs. Elles ont alors jusqu'à 8 ou 10 cen- timétres de long et sont d'un beau vert clair, luisant, surtout à la face supérieure. Elles sont tantót parfaitement entiéres sur les bords, et tantôt pourvues de ces petites crénelures ou dentelures qu'on remarque dans la plupart des Ochnacées ; mais ces décou- pures peuvent étre, ou à peine indiquées, ou trés-prononcées sur les différentes feuilles d'une méme plante. Le calice est d'un beau rouge, et le fruit, d'abord d'un vert grisàtre, devient, à ce que nous apprend M. Griffon du Bellay, presque noir à sa maturité. Le ré- ceptacle commun est également rouge et simule une petite fraise. Le péricarpe est trés-oléagineux ; l'enveloppe de la graine est rouge, et l'embryon présente une teinte verdâtre. Nous savons, par les auteurs du Niger Flora (271), que Don a trouvé cette méme plante à Sierra-Leone. Nous l'avons vue également dans les col- lections de M. Perrottet, de Leprieur (Casamance, près d'Itou), de Barter, et de M. G. Mann. Le genre Gomphia est représenté par deux espèces, savoir : le G. reticulata de Palisot de Beauvois, et la plante nouvelle que nous allons décrire sous le nom de G. Duparquetiana. La comparaison des nombreux échantillons conservés daus les herbiers de Paris et de Londres nous a convaincu qu'on ne pou- vait considérer que comme des formes d'une méme espéce les plantes suivantes qui nous avaient d'abord paru bien distinctes : 76 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 1* Gomphia reticulata Par, Beauv. (Fl. owar. et ben. jl; 99; t. 72. — DC., in Ann. Mus., XVII, 419, n. 16). 2 G. squamosa DC. (in Ann. Mus., XVII, 418, n. 12, t. 12. — Ochna squamosa Sueatam., herb). 3° G. flava Scnuu. et Taönn. (Beskriv., 216). h° G. macrocarpa Hoor. F. (Nig. FL., 272). -Or le nom spécifique le plus ancien est celui de la Flore d'Oware et de Benin (1807); ceux de squamosa et de flava datent seulement de 1811 et 1827. Les caractères qui paraissent appartenir en propre au G. reticulata de Palisot de Beauvois peu- vent, il est vrai, se modifier de telle facon qu'on neles retrouve plus que vaguement indiqués dans les types des autres espéces. Ainsi la réticulation des nervures peut étre moins marquée dans les G. flava et squamosa. L'inflorescence est plus ou moins ramifiée; les fleurs sont plus ou moins serrées dans les différentes formes ; leurs pétales sont plus ou moins courts et obtus. Mais comme l'or- ganisation de la fleur et du fruit est au fond toujours la méme, et comme, pour tous les caractéres qui varient, il y a une foule de transitions insensibles, on ne saurait dire neltement où commen- ceraient, parmi tant d'exemplaires qui sont maintenant dans nos herbiers, le G. flava, le squamosa et le reticulata. La forme flava a été récoltée par M. Mann (n. 271); elle fait partie des plantes en- voyées à A. L. de Jussieu par Vahl. La forme squamosa a été observée par Smeathmann à Sierra-Leone (herb. Thouin, nune Juss.) ; elle se trouve aussi dans l'herbier de R. Brown, provenant du méme pays (Morson). Heudelot (n. 945) l'a retrouvée en 1837, « le long des eaux vives, près du Fouta Dhiallon». La forme retz- culata existe dans l'herbier de Palisot de Beauvois, et, à Kew, dans les collections de l'amiral Grey et de Barter (Prince’s Island, n. 2017). Elle fait aussi partie des plantes de M. Griffon du Bellay (n. 325), qui l'a reconnue comme analogue au Pendziego des Gabonais et qui l'a vue en fleurs en octobre 1863, dans Ja plaine sablonneuse de Kringer. C'est, d’après lui, un arbuste fort élégant, haut de 2 ou 3 mètres et, plus souvent, d'un mètre ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 77 et demi seulement (Heudelot dit qu’au Fouta Dhiallon il a 2 mè- tres de hauteur). Ses fleurs sont d’une belle couleur jaune clair. Après la floraison, leur calice et eur réceptacle deviennent rouges. Les fruits sont d'abord d'un vert clair, puis ils noircissent, et leur graine renferme un embryon vért très-visible. Les feuilles sont tantôt presque entières sur les bords, et tantôt finement dentées en scie, comme celles de tant d'autres Ochnacées. D'autres échan- tillons, recueillis par M. Griffon du Bellay (n. 296), à Denys et à Pyrat, où la plante est trés-commune, ont des feuilles qui sont, pour la forme et la réticulation des nervures, les unes celles du G. reticulata type, les autres celles des G. squamosa ou flava. Le P. Duparquet (n. 59) a aussi récolté le G. reticulata. Nous n'avons vu le G. glaberrima de Palisot de Beauvois dans aucune autre collection que la sienne. C'est une espèce dont tous les organes sont trés-glabres et dont les fleurs ont de longs sépales lancéolés et de larges pétales membraneux, arrondis au sommet ; ces parties sont presque deux fois égales en longueur et en largeur aux organes correspondants de l'espéce précédente. C'est dans une section spéciale du genre Gomphia qu'il faudra sans doute placer les splendides espéces de la collection de M. Mann (n. 24, 77), remarquables par leurs énormes feuilles oblongues ou -spathulées, assez semblabies à celles des T'heophrasta. Leur des- cription appartient de droit aux savants botanistes de Kew, dont l'herbier du Muséum de Paris a recu quelques doubles de ces espéces. Le P. Duparquet (n. 60) en a seul rapporté une à feuilles ‘analogues, et que caractérise en outre un mode tout particulier d'inflorescence; nous la nommons G. Duparquetiana (1). Que (4) GOMPHIA DUPARQUETIANA, Spec. nov. — Fruticulus humilis (test. Dupar- quet), ramis fragilibus medulla copiosa farctis. Folia sessilia elongato-spathulata (majora suppet. ad 40 cent. longa, ad 10 ceu:. lata), e basi subauriculata fere am- plexicauli sensim attenuata (et tantum 2 cent. lata), mox dilatata demumque ad apicem repente acuminata ; summo apice acuto; inæquali-serrulata glaberrima, supra lucida levia penninervia (ea Theophrastarum nonnullarum apud nos culta- rum referentia) ; costa rigida tereti utrinque (in sicco) prominula ; nervis primariis remotiuscule alternis arcuatis supra concavis ; venis vix conspicuis, Folia juniora 78 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. l'on se figure ces feuilles spathulées, longues de près d'un demi- mètre, sessiles et presque auriculées et amplexicaules àla base, se rétrécissant graduellement de maniére à ne plus représenter que le manche de la spathule, large seulement d'une couple de centi- mètres, puis s'élargissant de nouveau en une sorte de ventre ar- rondi, large d'un décimétre environ, surmonté d'un acumen court et aigu. Jeunes, ces feuilles sont minces et fragiles, formant au sommet des rameaux une sorte de panache jaune, avec des ner- vures pourprées. Adultes, elles deviennent d'un vert uniforme, épaisses et coriaces, avéc des dentelures aiguës sur les bords. Les fleurs sont trés-nombreuses et réunies en une espèce de fausse- ombelle au sommet d'un court rameau ligneux, cylindrique, qui porte, au-dessous d'elles, une ou plusieurs bractées et deux feuilles presque opposées, tout à fait pareilles à celles de la tige, mais ré- duites au quart ou au cinquième de leurs dimensions, et formant une sorte d’involucre autour dela base des pédicelles floraux. Ceux- ci sont longs et gréles. Les fleurs, jaunes, avec leurs sépales lan- céolés, leurs pétales égaux à peu prés au calice et leurs dix étamines à anthéres allongées, vermiculées, rugueuses et porricides, n'of- frent rien qui n'appartienne à l'organisation ordinaire des Gom- phia. Un style long et gréle se dégage du milieu des cinq carpelles obovés et glabres. L'ovule ascendant, à micropyle extérieur et inférieur, mérite d'étre signalé pour le prolongement singulier adsunt, ad apicem ramuli approximata tenuissime membranacea, verisimiliter in vivo lutescentia, fragilissima ; costa nervisque valde conspicuis purpurascentibus ; dum limbus foliorum adultorum crassus coriaceusque sit et dense virescens. Flores cui plante parti adfixi sint nescimus, sed in speciminibus suppet., ramuli parvi lignosi sub apice, creberrimi occurrunt, spurie umbellati, foliis 2 parvis (6-12 cent. longis) suboppositis eis caulis conformibus bracteaque una paucisve involucrati ; pedicellis gracilibus glaberrimis (3, 4 cent. longis) stipati. Calyx 5-partitus ; foliolis lanceolatis (ad 1 cent. longis) membranaceis glaberrimis, imbricatis. Petala (lutea) calyci subæqualia, basi longe angustata, contorta. Stamina 10, erecia; filamentis crassis brevissimis ; antheris (Gomphiæ) elongatis articulatis vermiculatis rugosis, apice attenuatis porricidis. Carpella obovoidea glabra ; stylo filiformi, apice... ? Ovula adscendentia ; chalaza in processum claviformem apice obtusum intus re- flexam producta; micropyle extrorsum infera. — In Gabonia decembr. — floriferum legit cl. Duparquet (herb. n. 60). , ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON, 79 de sa chalaze en une sorte de queue un peu renflée et obtuse à son sommet , recourbée en dedans à la manière d'un hamecon. Cette sorte d'arille chalazique a été observée par nous dans un certain nombre d'Ochnacées; elle nous a paru trés-développée dans quel- ques-unes, et plus volumineuse méme que le reste de l'ovule, dans certaines fleurs de Brackenridgea, par exemple. Elle rap- pelle beaucoup ce qu'on observe dans la méme région ovulaire de la plupart des Trémandrées. Myrisricacées. — Ce petit groupe est etie au Gabon par deux espéces intéressantes qui ne nous paraissent pas avoir été décrites jusqu'ici. Ce sont le Niohue et le Kombo des indigènes, auxquels nous conserverons comme: désignations spécifiques les noms qu'on leur donne dans le pays: Le Myristica Niohue (4) se distingue facilement. par toutes ses parties, glabres ou à peu prés, et ses feuilles longuement atténuées ou acuminées au sommet. Le M. Kombo (2) a été envoyé pour la première fois en France sous (4) Mrnisrica NioHUE. — Arbor excelsa; trunco erecto (ad, 25 metr. alto, 4 decim. lata, ex cl. Griffon du. Bellay); ramis laxis, uti planta fere tota, glaber- rimis, sæpe albidis : summis ramulis (lutescenti-viridibus) parcissime puberulis. Folia (ad 10. cent, longa, 4 cent. lata),. breviter. (ad 5 mill.) petiolata, ovato-lan- .ceolata, basi breviter attenuata v. rarius rotundata, ad apicem longe attenuata acuminatave ; summo apice. obtusiusculo ; integra subcoriacea glaberrima, pellu- cido- -punctulata, supra, lucida levia dense viridia, - „subtus paulo pallidiora opaca, penninervia, parce venosa; costa subtus prominula (albida, ex cl, Griffon du Bellay). Flores diceci? Masculi spicati axillares ; spicis capituliformibus brevissime pedunculatis subglobosis crebifloris (vix 3-6 mill. latis). Calyx in alabastro clavatus 8-4-fidus ; lobis inter se inzequalibus (aurantiacis), valvatis. Stamina 3, 4; filamentis monadelphis in columnam gracilem cylindricam erectam coalitis ; antheris linea- ribus erectis, longitudine rimosis. Flores fceminei ignoti. Fructus (ovum colum- binum adæquans) breviter (10-15 mill.) stipitatus ; pericarpio demum subsicco gra- nuloso (lutescente) aromatico; sapore acerbo; secundum sulcum sinuosum (coccineum) demum fisso bivalvi. Semen ellipsoideum (3 cent. longum, 1 7 cent. lat.) arillo lacero dense rubro,'extus lucido, intus albido, undique cinctum ; integu- mento duplici ; externo albido molli pulposo; interno autem scarioso fragili fus- cato; albumine copioso radiatim ruminato ; embryonis minuti cotyledonibus diva- ricatis. — Crescit in Gabonia, ubi vernac. Niohue audit, lignumque ad conficiendos remos adhibetur. Legerunt Griffon du Bellay (n. 5) et Duparquet (n. 74). (2) Myrisrica KOMBO. — Arbor (10-15 metr. alta, teste cl. Griffon du Bellay), fronde comosa ; ramis expansis, novellis, uti planta fere tota, petioli, nervi inflo- rescentiæque rami, tomento denso brevi ferrugineo velutino obsitis. Folia alterna 80 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. le nom d' Arbre à suif du Gabon. On extrait, en effet, une matière grasse, analogue au Beurre de museades, de ses graines, peu usi- tées d'ailleurs dans le pays, d'une odeur nauséeuse et quelquefois administrées aux nègres atteints d'affections cutanées chroniques. Cette espéce a des feuilles tout à fait différentes de celles du M. Niohue, oblongues, avec un acumen trés-court, ternes en des- sous et toutes recouvertes d'un très-court. duvet uniforme, bru- nâtre. Les nervures secondaires, toutes également espacées et paralléles entre elles, se dirigent obliquement vers les bords de la feuille et sont trés-saillantes sur la face inférieure du limbe. petiolata oblongo-lanceolata (ad 15-20 cent. longa, 4, 5 cent. lata), longe ad basin sensim attenuata ; ima basi inæquali subauriculata ; apice longe acuto acuminatove; integra v. obtuse sinuata crenatave, subcoriacea, supra dense viridia glabra, subtus pallidiora velutina minute punctulata ; costa nervisque primariis inter se haud procul a margine osculatis, subtus valde prominulis; venulis trausversis retifor- mibus. Petioli (4 cent. longi), supra canaliculati. Flores masculi minuti creberrimi glomerulati ; glomerulis globosis in racemum compositum paniculatum peduncu- latum approximatis. Calyx infundibuliformis 3-5-partitus ; lobis obtusis extus glan- duloso-granulosis, valvatis. Stamina 4,5, imo calyci inserta; filamentis in columnam rectam inclusam, demum elongatam sinuatam exsertam, coalitis ; antheris 4-5 ellipsoideis cirea columna apicem sessilibus, extrorsum rimosis. Flores fceminei ignoti, Fructus baccatus longe obovatus (in sicco 4 cent. long., 2 cent. lat ); peri- carpio crasso glabro. Semen erectum oblongum (ad 2 5 cent. long., 4 2 lat.) ; testa tenui nitida fuscata ; arillo ignoto; albumine copioso parce ruminato albido, mox Jatescente, odore nauseoso sebifero (test. cl. Griffon du Bellay) ; embryone apicali ; cotyledonibus foliaceis cymbæformibus, apice divergentibus. — In Gabonia lege- runt cl. Griffon du Bellay et Duparquet (n. 120). RECHERCHES SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES Par M. Auguste TRÉCUL, Membre de l’Académie des (CONTINUÉ DU VOL. VIII, PAGE 131.) XXI DES VAISSEAUX PROPRES ET DU TANNIN DANS LES MUSACÉES (1). J.-J.-P. Moldenhawer (Beitráge; Kiel, 1812) a dit que le Ba- nanier possède un sue propre légérement blanc, qui rougit à mesure que la plante avance en âge, ou pendant la macération dans l'eau ; que les vaisseaux qui contiennent ce sue sont compo- sés de cellules oblongues superposées, dont les cloisons de sépa- ration, percées au milieu, forment un bord annulaire membra- neux autour de l'ouverture. Il a vu, en outre, que ces vaisseaux propres sont irréguliérement distribués autour des faisceaux fibro-vasculaires. M. C.-H. Schultz disait en 1823 (Die Natur der lebendigen Pflanze, t. I, p. 516) que Moldenhawer a décrit les vaisseaux du latex du Musa paradisiaca comme des tubes articulés, parce qu'il les a examinés seulement à l'état achevé dans les parties vieilles de la plante. Meyen (Phytotomie, 1830) admettait dans le Musa et le Stre- litzia un systéme de vaisseaux du latex limités par une membrane très-fine et formant des tubes cylindriques ramifiés et anastomosés (1) Lu à l’Académie des sciences, le 9 mars 1868 (Comptes rendus, LXVI, 462), IX. (25 octobre 1868.) 6 m 82 RECHERCHES en réseau, comme ceux qu’il croyait exister dans toute l'étendue de tous les végétaux lictescents. M. Unger (Anat. und Physiol. 1855, p. 159) rapporte les la- ticifères du Musa à sa troisième forme, qui apparait comme des utricules trés-allongées, cylindriques, çà et là gonflées et médio- cremént ramifiées, dont les extrémités se terminent en pointe immesurable, ou s'unissent les unes aux autres et se fusionnent. M. H. Karsten signala, eh 1857 (Bot. Zeit.), la présence du tannin dans des séries de cellules en forme de tonneau, à l’inté- rieur du fruit du Musa sapientum avant la maturité. Il a observé aussi la méme substance dans des séries semblables de cellules des feuilles, et prés d'elles il existait des fibres nées de la réunion de telles séries de cellules. — Rien dans les feuilles ne me rap- pelle ces derniéres fibres. De plus, M. Karsten, qui trouve que ces séries de cellules ont de la ressemblance avec les laticifères, ne s'est pas apercu qu'elles constituent réellement les vaisseaux propres anciennement décrits. | En 1865 (Comptes rendus, t. LX, p. 228), j'ai indiqué l'iden- tité de ces séries de cellules tanniféres avec les vaissseaux du latex observés par M. Moldenhawer, dont j'avais déjà confirmé lob- servation sur la structure de ces organes en 1857 (Ann. sc. nat., L° série, t. VIL, page 301). : Je désire aujourd'hui communiquer à l'Académie des observa- tions plus étendues sur ce sujet, et qui tirent leur intérét prin- cipal de la distribution de ces vaisseaux étudiée plus attentivement, et de leur constitution dans quelques plantes de cette famille peu connues sous ce rapport, Le fruit étant la partie oü ces vaisseaux propres sont disposés avec le plus de régularité et de symétrie, c'est par lui que je com- mencerai ma deseription. M. Karsten se borne à dire que les séries de cellules à tannin sont réparties concentriquement dans la chair du fruit. La vérité est qu'à premiére vue, sous un fort grossissement, elles semblent éparses el sans ordre; mais quand on les étudie sous de faibles b SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 83 - objectifs, ou méme à l'aiile de la loupe, on reconnait une certaine régularité dans leur disposition. Observées sur des coupes trans versales d'une jeune banane de Musa sinensis, qui ne contient pas encore d'amidon, et que l'on a fait macérer dans une solution de sulfate de fer, on les remarque sous la forme de points noirs espa- cés dans des taches blanches, à quelque distance et autour d'un autre point plus ou moins central, dù à la présence d'un ou de quelques vaisseaux spiraux. Un grossissement un peu plus fort fait reconnaître que ces taches blanches sont constituées par un fais- ceau fibro-vaseulaire et par. du parenchyme environnant, dans lequel sont distribués les vaisseaux propres. L'ensemble des taches blanches ainsi composées est environné par une sorte de réseau formé par le reste du. parenchyme. moins serré que celui des taches, et rendu sombre par l'interposition d'une quantité de gaz plus grande que celle qui existe. entre les cellules de ces taches blanches. | Tous les faisceaux contenus dans. ees taches n'ont pas la méme composition, et il.en est de méme sous ce rapport dans la tige ou pédoncule commun et dans le pétiole. Les faisceaux sont ordinai- rement d'autant plus petits qu'ils sont plus périphériques; et ees derniers, les plus petits, nesont formés que d'un groupe de cellules allongées, fibreuses, non épaissies, sans vaisseaux spiraux. Les faisceaux un peu plus internes et un peu plus volumineux ont un seul vaisseau spiral étroit, ou deux sur leur cóté interne. Ce vais- seau augmente de diamétre dans les faisceaux plus éloignés de la cireonférence ; et dans les faisceaux les plus volumineux il y a, outre le gros vaisseau, quelques trachées beaucoup plus grêles sur le côté externe de celui-ci, c'est-à-dire entre lui et le groupe dit du tissu eribreux. Assez souvent aussi il en existe un ou quelques- uns, gréles également, sur le côté opposé ou antilibérien du gros vaisseau. Ils sont quelquefois annelés. C'est autour des faisceaux ainsi composés que sont répartis les laticifères.. Hs sont en nombre variable suivant la dimension des faisceaux. Les plus petits de ces derniers sont même fréquemment 8h RECHERCHES privés de vaisseaux propres, et ceux qui sont un peu plus gros, mais encore dépourvus de trachées, peuvent avoir un seul latici- fére, qui est près de leur face interne. Des faisceaux plus volumi- neux sont accompagnés de deux, de trois ou d'un plus grand nombre de ces laticiféres. S'il y en a deux, l'un est sur la face interne et l'autre sur l'un des côtés, S'il y en a trois, un d'eux est sur la face interne et deux sont latéraux, un de chaque cóté. S'il yen a quatre, le quatriéme est sur la face externe ou libérienne du faisceau. Autour des faisceaux fibro-vasculaires plus considé- rables encore, on peut observer einq ou six vaisseaux propres et méme assez souvent sept. Le plus grand nombre des laticiféres se trouve autour des faisceaux dela région la plus interne du péricarpe. Dans un trés-jeune fruit avorté du Musa Ensete, qui commen- çait à jaunir, et qui malgré cela était très-riche en tannin, les vaisseaux propres avaient la méme répartition que dans le fruit précédent, mais il y en avait jusqu'à neuf, dix, onze et douze au- tour des faisceaux les plus internes, et à l'entour de quelques-uns des faisceaux des cloisons de l'ovaire, ou de ceux des placentas, il existait jusqu'à quinze vaisseaux propres. Tous les laticifères dont il vient d’être question sont verticaux comme les faisceaux qu'ils accompagnent ; mais prés de la face interne du péricarpe il en est d’autres, en assez grand nombre, qui sont étendus horizontalement et parallèlement à cette face interne, comme les faisceaux qu’ils suivent latéralement, ou bien ils décrivent des sinuosités assez souvent considérables, quand les faisceaux qu'ils accompagnent sont sinueux. Ces faisceaux hori- zontaux ou leurs ramifications, ainsi que des branches des verti- eaux et leurs laticifères, se prolongent dans les cloisons qui sé- parent les loges de l'ovaire, où ils sont en communication avec ceux qui s'y étendent horizontalement aussi, et qui vont aux pla- centas. Ces mêmes cloisons ont également des faisceaux verticaux accompagnés de méme de vaisseaux propres tannifères, Outre ces vaisseaux propres, dirigés, soit verticalement, soit horizontalement, on observe encore sur les coupes transversales SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 85 de la région interne du péricarpe des anneaux complets fort sin- guliers de cellules à. tannin. Ces anneaux, qui ont de 0"",90 à 0°" 40 de diamètre, entourent le plus souvent un faisceau vascu- laire qui semble en occuper le centre, mais qui présente fréquem- ment des aspects variés que je ne puis décrire ici. On est tenté de croire, à premiére vue, que l'on a sous les yeux un faisceau entouré d'une gaine complète de cellules à tannin. Il n'en est rien toutefois, ear dans quelques anneaux il n'existe que des cellules parenchymateuses, et dans d'autres on a un groupe de vaisseaux Spiraux faisant un coude. Il me parait que ces anneaux de cellules lanniféres sont dus à une disposition particulière des vaisseaux propres autour de certains contournements des faisceaux vascu- laires qu'ils accompagnent. Ces anneaux sont parfois reliés latéra- lement avec les vaisseaux du latex des faisceaux horizontaux. Dans un de ces cas, j'avais sous les yeux un tel anneau de cellules à tannin relié à un faisceau voisin, et cet anneau était de plus entouré complétement par un faisceau circulaire horizontal, qui lui-méme élait en partie circonscrit par un second anneau, incomplet cette fois, de cellules tanniféres. Cette derniére disposition semblait surtout prouver que l'on avait affaire à un contournement spécial de quelques-uns des faisceaux. Dans les deux jeunes fruits mentionnés ici, on reconnaissait toujours la limite des cellules constituantes des vaisseaux propres au point de superposition. Ces cellules, dans le très-jeune fruit du Musa Ensete, étaient le plus souvent globuleuses, et même quelquefois déprimées suivant leur axe; moins souvent elles étaient elliptiques, et leur longueur égalait alors deux fois leur largeur. Dans le jeune fruit plus âgé du Musa sinensis, elles étaient plus longues, et leur paroi de séparation était déjà très- fréquemment perforée. On y voyait les globules passer d'une cellule dans une autre. Ces cellules avaient des longueurs très- diverses dans différents vaisseaux : dans les uns, elles n'avaient que 0"",48 à 077,90 de longueur sur 0"",10 de largeur; dans d'autres, elles atteignaient de 0"",30 à 0"^,40 de longueur sur 86 RECHERCHES 0% 16 à 0"",90 de largeur; ailleurs, ces cellules avaient de 0"» 45 à 0,50 de longueur sur 0"*,44 de largeur. Les cellules du parenchyme voisin, beaucoup plus petites, n'avaient que 0"",09 sur 0"^,10 ou 0"^,12 sur 0"",12, et ne contenaient en- core aucune substanee granuleuse. Le sue qui sortait des coupes transversales de ce jeune fruit était un peu laiteux. Examiné sous le microscope, celui des latici- féres internes était incolore, tandis que celui des vaisseaux pro- pres externes était déjà orangé, et ses globules étaient souvent réunis en masses. Les globules de ce suc avaient de 0"",005 à 0"".03. mais dans les autres parties de la plante ils ont jusqu'à 0"",05 de diamètre. Dans le jeune fruit du Musa Ensete, ils avaient jusqu'à 0"",055. MM. Schultz et Karsten regardent ces globules comme des vésicules ; M. Unger y a distingué une sorte de membrane. | M. Mohl nie leur nature vésieulaire: H m'est arrivé maintes fois de trouver de ces globules, soit normaux, soit après l'action des dissolvants, en partie vides de la substance dense qui en fait la masse principale. Aprés une macération très-prolongée dans Pal- cool, dans la potasse ou dans l'ammoniaque, ils ont souvent paru intacts, mais souvent aussi ils étaient comme plissés, flasques; leur surface était ondulée comme si une membrane limitante avait perdu une partie de son contenu. Si dans ce cas particulier et dans quelques autres plantes rares, les globules du latex ont un aspect vésieulaire, je suis convaincu que, dans la plupart des latex, ils sont tout à fait liquides. fl est vrai qu'ils peuvent devenir tout à fait solides dans les rameaux des Clusia (Comptes rendus, t. LXII, n. 540). Ces globules des Musa sont entièrement dissous dans l'éther par un contact prolongé, ce qu'avaient déjà reconnu MM. Mohl et Unger. Tout cela prouve que les Corps gras, s'ils en contiennent, doivent entrer pour une bien faible part dans leur constitution. Le caoutchouc, si telle est la substance soluble dans l'éther, inso- luble dans l'alcool, dans la potasse et dans l'ammoniaque, en serait le prineipe immédiat principal. , SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 87 J'ai eu l'occasion d'observer le développement de ces globules dans quelques cellules de laticiféres du pétiole du Musa coccinea. lls commençaient avec l'apparence de petits corps déprimés appli- qués sur la paroi interne des cellules. Ces corps, eonvexes du cólé libre et d'abord trés-surbaissés, s'élevaient graduellement; puis, quand ils avaient acquis une certaine dimension, ils se déta- chaient peu à peu de la paroi sous la forme de globules. La sub- stance de ces globules, en voie de formation, renfermait une eértaine quantité de tannin, ear elle prenait une teinte bleue- violacée sous l'influence du sulfate de fer, bien que les globules parfaits, dans d'autres vaisseaux propres du voisinage, restassent incolores au milieu du liquide ambiant, qui devenait d'un très- beau bleu par l'action des réactifs, Les vaisseaux propres de la tige ou du pédoneule commun sont disposés aussi autour des faisceaux fibro-vaseulaires, mais ils y sont répartis avec beaucoup moins de régularité que dans le fruit. Leur distribution ayant beaucoup d'analogie avec celle qui existe dans le pétiole, je ne m'y arréterai pas ici faute d'espace. Comme dans la tige fructifère et dans le fruit, les faisceaux périphériques du pétiole sont les plus ténus. Dans la tige, j'ai trouvé ces faisceaux les plus externes séparés de l'épiderme par une ou deux rangées de cellules; dans le pétiole, au contraire, ils sont au contact même de l'épiderme, et consistent chacun en un petit groupe de cellules fibreuses à parois épaisses, qui ont souvent à leur surface une ou deux séries longitudinales de cellules à tannin (Musa rosacea, zebrina, ete.). Les faisceaux un peu éloignés de là périphérie du pétiole, ont, sur le côté interne, des vaisseaux Spiraux gréles, dont un devient graduellement plus large dans des faisceaux de plus en plus distants de la surface. Les plus gros fais- ceaux sont partagés longitudinalement en deux parties (l'une libé- rienne, l'autre fibro-vaseulaire) qui, sur la coupe transversale, semblent unies par un col étroit dà à l'interposition du paren- chyme entre ces deux parties, de manière à y produire une sorte d'étranglement sous le tissu dit cribreuæ. Le groupe libérien est 88 RECHERCHES composé d'un are de fibres du liber qui embrasse plus ou moins le tissu cribreux, formé lui-même de deux sortes de cellules : les unes relativement larges, répandues entre les autres qui sont beaucoup plus étroites. Le groupe vasculaire consiste en un gros vaisseau spiral qui atteint jusqu'à 0"^,20 et 0"^,25 de diamètre. lla sur sa face externe, tournée du cóté du liber, quelques vais- seaux spiraux gréles, et, sur la face opposée ou interne, des vais- seaux gréles également, qui souvent sont annelés, Un groupe ou arc de cellules fibreuses, plus ou moins considérable, embrasse le faisceau sur ce méme cóté interne. Ainsi que je l'ai dit, les vaisseaux propres sont distribués autour de ces faisceaux moins régulièrement qu'autour des plus gros faisceaux du fruit. Pourtant, dans quelques espèces ou variétés, on les trouve symétriquement disposés à l'entour de bon nombre de faisceaux. Dans le Musa vittata, etc., par exemple, j'en ai assez souvent observé six autour d'un méme faisceau. Quand il y en a six, l'un d'eux est ordinairement au dos du liber, et un autre de chaque côté du groupe libérien; un quatrième est à la face interne du groupe vasculaire, et les deux autres sur les cótés de celui-ci. Telle est la disposition que j'appellerai typique. Mais il est rare que les six latifères existent en méme temps. On n'en trouve fréquemment que cinq, quatre, trois, deux, ou seulement un; mais eeux qui existent occupent une des six positions indi- quées. Quelquefois, cependant, les deux latérauæ du groupe vas- culaire s'écartent de la position normale et sont alors opposés au col étroit qui sépare la partie libérienne de la partie vasculaire. Ces vaisseaux propres ne sont que rarement au contact méme des éléments du faisceau ; ils en sont le plus souvent séparés par une ou deux rangées de cellules parenchymateuses. Le Musa zebrina m'a offert quelques exemples fort singuliers de vaisseaux propres à suc incolore, qui ne bleuissait pas sous l'influence du sel de fer, Et pourtant j'avais bien affaire à de vrais laticifères, car ce suc contenait les globules caractéristiques de ce latex. SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 89 Dans ces faisceaux des Musa, les laticifères ne sont pas les seuls organes susceptibles de renfermer du tannin. On en trouve assez souvent dans quelques-uns des éléments cribreux, et fréquem- ment aussi dans quelques-uns des vaisseaux spiraux. (Musa vit- taie, dacca, etc.) Les plus volumineux de ces derniers peuvent contenir un suc finement granuleux, un peu rosé ou faiblement rougeâtre. Ce suc coloré des vaisseaux spiraux n'est point dù à l'épanchement de celui des vaisseaux propres après la section ; car le latex de ces derniers avait une teinte différente : tantôt il était rouge brique ou orangé beaucoup plus foncé (Musa sinensis), tantôt il était presque incolore, tandis que le suc des vaisseaux spiraux voisins était rougeàtre (Musa vittata) (1). La couleur rou- geàtre du contenu des vaisseaux spiraux devenait aussi plus intense au contact de l’eau ordinaire, comme Moldenhawer et M. Schultz l'avaient déjà observé pour le contenu des laticifères du Musa paradisiaca. En outre, ce suc des vaisseaux spiraux pre- nait une belle teinte ‘indigo à reflet violacé sous l'influence de la solution de sulfate de fer (Musa sinensis, vittata, dacca). Je dois faire remarquer aussi que je n'ai jamais apercu dans ce sue des vaisseaux spiraux de gros globules comme ceux que renferment les laticifères. Quelques-uns de ces gros vaisseaux spiraux, quoique dépourvus du suc que je viens de mentionner, bleuis- saient, mais alors leur membrane seule était colorée. Les vaisseaux spiraux plus petits des faisceaux périphériques peuvent également se colorer en bleu sous l'influence du méme réactif. J'ai quelque- fois vu aussi, avec une teinte très-légèrement rougeâtre, les vais- seaux spiraux des faisceaux gréles qui serpentent horizontalement dans le parenchyme, et qui aboutissent aux petits vaisseaux anté- rieurs sous-libérieus des gros faisceaux verticaux. Ces faisceaux horizontaux ne vont pas d'un faisceau vertical au faisceau sem- (1) Le nom des Musa sinensis et vittata que je donne ici, ne veut pas dire que l'on retrouvera toujours, dans ces plantes, les teintes telles que je les signale ici, parce que la couleur de ces sucs varie avec l'àge, et par conséquent avec les spé- Cimens. E (Note de l'auteur.) 90 ; RECHERCHES blable le plus rapproché; ils passent ordinairement par-dessus un tel faisceau ou deux, en arrière du côté trachéen, pour aller s'unir aux petits vaisseaux spiraux d'un faisceau vertical plus éloigné, ainsi que cela est bien eonnu du reste. Ces faisceaux horizontaux s'anastomosent quelquefois entre eux. On rencontre aussi dans l'intérieur des faisceaux, au contact méme des gros vaisseaux spiraux, des petites cellules oblongues qui ont de 0"^,14 à 0"",18 de longueur, sur 0™,04 de largeur, et qui prennent une belle teinte bléue sous l'influence du sel de fer (Musa Ensete, etc.) Enfin, dans le parenchyme du pétiole, ainsi que dans celui de la tige et du fruit, sont éparses des utri- cules à tannin en assez grand nombre. Elles sont souvent de plus petite dimension que les cellules environnantes. Il y en a aussi d' assez nombreuses arrondies, ovoides ou obscurément triangu- laires, mêlées aux cellules étoilées qui composent les eloisons transversales, par lesquelles les laeunes du pee sont çà et là interrompues. Dans la dernière séance (1), j'ai décrit les vaisseaux propres tanniféres qui existent au pourtour des faisceaux fibro-vasculaires du fruit, de la tige ou pédoncule commun et des feuilles des Musa, où ils sont composés de séries continues de cellules superposées. Une partie de mà communication concernant la distribution des laticifères dans la lame de ces feuilles n'ayant pu, faute d'espace, trouver place dans son dernier Compte rendu, je la joins ici à ce que j'ai à dire des organes qui renferment le tannin dans quelques autres plantes de la méme famille. Toutes les Musacées que j'ai pu étudier ont une strueture assez semblable ; malgré cela, plusieurs d'entre elles offrent des diffé- rences considérables sous le rapport des vaisseaux propres. Exa- minons d'abord ceux de l'Urania guyanensis et du Strelitzia regina. Ces deux plantes ont des faisceaux fibro-vasculaires eonstitués (4) Deuxième partie, lue le 16 mars (loc. cit., 549). SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 91 à peu prés comme ceux des Musa. Vers la surface du péliole, il y a, épars sous l’épiderme, à son contact dans l Urania guyanensis, à la distance d'une ou deux cellules de cet épiderme dans le Strelit- zia, des petits faisceaux de fibres épaissies, dont la paroi est munie de pores très-lénus, au moins dans le Strelitzia. Ces fascicules fibreux sont dépourvus de vaisseaux comme ceux des Musa. D'autres faisceaux plus forts, purement fibreux aussi, sont placés à la dis- tance de 5 à 7 cellules de l'épiderme dans le Strelitzia. Tous les autres faisceaux sont munis de vaisseaux, et le diamétre des fais- ceaux internes est plus grand que celui des externes. Leur système vasculaire s'aecroit aussi graduellement jusqu'à un certain. degré, ainsi que le diamètre de leur vaisseau principal. Ces faisceaux, comme ceux des Musa, présentent sur la coupe transversale une sorte d'étranglement ou col, entre leur groupe vasculaire et leur groupe cribro-libérien. Ce dernier groupe, dans une feuille àgée de l'Urania guyanensis, me parait se distinguer de celui des Musa, en ce que les fibres épaissies, à la manière du liber, occu- pent en grande partie la place du tissu cribreux, qui se dessine beaucoup mieux chez les Musa. D'un autre côté, les faisceaux fibro-vasculaires, voisins de la face interne de la gaine de la feuille du Strelitzia , possèdent sur leur côté vasculaire anti- libérien un groupe fibreux qui étend considérablement le faisceau suivant le rayon du pétiole. Ceci étant établi, voyons maintenant si nous trouverons, aulour de ces faisceaux, des laticifères semblables à ceux qui accom- pagnent le systéme fibro-vasculaire des Musa. Quand on fait des eoupes transversales du pétiole d'une des deux plantes nommées, qui ont macéré dans une solution de sulfate de fer, on observe, surtout aprés l'exposition des coupes ou des tronçons du pétiole à Pair, des cellules à tannin à peu prés dans les mêmes positions que celles qu'oceupent les laticifères des Musa. Ainsi, dans un pétiole de feuille de Strelitzia regine, traité comme je l'ai dit, on pourra trouver : une cellule à tannin au dos du liber, une de chaque côté du groupe cribro-libérien, une sur un des côtés du 92 RECHERCHES col ou rétrécissement situé entre ce groupe et le groupe fibro- vasculaire, une de chaque cóté de ce dernier groupe, et une, rare- ment deux, derrière le croissant fibreux qui limite le faisceau sur son côlé interne ou vasculaire. Tel est l'état le plus parfait que j'aie observé. Pour que la symétrie fût complète dans cette distribu- tion des cellules à tannin autour des faisceaux, il n'en manquait qu'une sur l'un des cótés du col correspondant à la ligne de con- tact du groupe cribro-libérien et du groupe vasculaire propre- ment dit. Il en est de méme autour des faisceaux du pétiole de l'Urania guyanensis; mais, comme je l'ai fait remarquer pour les Musa, les vaisseaux à tannin n’existent pas toujours dans toutes ces posi- lions à la fois, et il arrive souvent. qu'il en manque à plusieurs des points désignés. Telle est la répartition des cellules tannifères prés des plus gros faisceaux. Il en existe aussi, il est à peine néces- saire de le dire, au voisinage ou au contact des plus petits fais- ceaux périphériques, prés desquels on en pourra trouver une de chaque cóté, quelquefois deux, et une ou deux autres à quelque autre place de leur surface. De même aussi que chez les Musa, le parenchyme interposé aux faisceaux enserre des cellules tannifères éparses, le plus sou- vent isolées, quelquefois plus petites ge les cellules ordinaires de ce parenchyme. Il semble done, d’après cela, qu'il y ait parité complète sous ce rapport entre les Musa d'une part, l'Urania guyanensis et le Strelitzia reginæ d'autre part, c'est là sans doute ce qui a engagé Meyen à penser qu'il existe dans le Strelitzia un système de lati- cifères continu eomme celui qu'il admettait dans les Musa et dans toutes les plantes lactescentes. I} n'en est pourtant point ainsi; car lorsque l'on fait des coupes longitudinales du pétiole du Strelitzia et de l'Urania désignés, macérés dans la solution ferrugineuse, on est tout surpris de n'apercevoir, à la place des laticiféres con- linus, composés de cellules superposées, que des utricules isolées et courtes, semblables à celles du parenchyme environnant, les- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 93 quelles, il est vrai, sont assez souvent dans la même rangée ver- ticale de cellules chez l'Urania guyanensis, mais qui, chez le Strelitzia regine, ne sont fréquemment pas toutes dans une telle. rangée verticale de cellules parenchymateuses, en sorte que, dans - ce dernier cas, l'on n'a pas méme la ressource de pouvoir croire qu'une série donnée de cellules représente un laticifère, dont seulement quelques-uns des éléments contiendraient du tannin, tandis que les autres en seraient privés, comme j'ai vu ce prin- cipe immédiat manquer quelquefois dans des laticifères très- étendus dans le Musa zebrina, ainsi que je l'ai dit dans la première partie de ce travail. Il va de soi qu'outre les cellules à tannin qui accompagnent les faisceaux, il y en a d'autres qui sont éparses dans le parenchyme. Elles sont surtout assez nombreuses dans le parenchyme vert périphérique du pétiole du Strelitzia reginc. Les cellules tannifères du pétiole d'une feuille encore jeune de ce Strelitzia m'ont offert une particularité remarquable. C'est que certaines cellules contenaient, aprés la macération, des globules verts ou d'un beau jaune, tandis que chez d'autres cellules sem- blables les globules avaient été colorés en bleu violacé avec plus ou moins d'intensité. Ces globules avaient de 0"",005 à 0"",015 de diamètre. Ils semblaient tout à fait liquides, et plusieurs parais- saient étre unis deux à deux ou en plus grand nombre, de maniére à former de petites masses irrégulières. Ce liquide rappelait celui qui est jaune chloré dans beaucoup de cellules de la moelle des Jeunes rameaux de quantités de Rosacées, ele. (Comptes rendus, t. LX, p. 1039). Ce liquide jaune n'est pas une solution de tannin, mais en lui se forme de l'acide tannique vrai. En outre des cellules spéciales principalement destinées à con- tenir le tannin, on s'aperçoit quelquefois que la membrane des autres cellules parenchymateuses en est imprégnée en petite quan- tité, ce que l'on reconnait après la macération et l'exposition à l'air dans une vieille feuille de Strelitzia. Il en est de méme de la membrane des cellules du tissu cribreux, ainsi que du contenu de 95 RECHERCHES ces cellules, qui se eolore souvent jusqu'au noir. Les fibres du liber d'une telle feuille méritent aussi d’être mentionnées. Par l'exposition des coupes à l'air, aprés là macération, les fibres de groupe libérien proprement dit et les fibres situées au cóté interne ou vasculaire des faisceaux, quelquefois les cellules allongées qui environnent les vaisseaux, prennent une belle teinte bleu-violet, excepté pourtant les deux ou trois rangées les plus internes des fibres du liber, c’est-à-dire les plus rapprochées du groupe cri- breux, qui ne se coloraient pas du tout, ou bleuissaient seulement les dernières. Dans l'Urania guyanensis et dans le Strelitzia regine, les cloisons placées çà et là à travers les lacunes qui parcourent lon- gitudinalement le pétiole possédent aussi de petites cellules tanni- fères arrondies, ovoides ou un peu triangulaires à angles mousses, entre leurs cellules étoilées eonstituantes, comme dans les Musa. Dans le Strelitzia reginæ, je n'ai pas trouvé toutes ces cloisons formées de cellules étoilées à six à huit branches; vers la région supérieure du pétiole, les cloisons étaient composées de cellules polyédriques, auxquelles étaient mélées de plus petites cellules à tannin, dont les angles étaient occupés par de larges pores ou méats qui, à la jonction de trois cellules, faisaient communiquer entre elles les lacunes placées au-dessus et au-dessous de chaque cloison. Il me reste maintenant à examiner la distribution des cellules à tannin dans la lame des feuilles. Étudions d'abord celles des Musa. Dans le Musa sinensis, la lame de la feuille présente la struc- ture suivante sur une coupe transversale. Sur chaque face est un épiderme composé de deux couches de cellules, une externe for- mée de cellules trés-élroites; une interne formée de cellules beaucoup plus grandes. Sous l'épiderme supérieur. est une strate très-verte, épaisse et dense, composée de deux ou trois rangées de cellules oblonges perpendiculaires à l'épiderme ; sous l'épiderme inférieur est une strate fort mince dedeux ou trois rangées de pe- ttes cellules riches en chlorophylle comme celles de la strate supé- SUR LES VAISSEAUX LATICIFERES. 95 rieure. Entre ces deux strates vertes est un tissu lacuneux, formé de cellules plus grandes et à grains verts beaucoup plus rares. Le parenchyme ainsi constitué est traversé par des nervures de puissance diverse, et dont les plus faibles sont extrêmement étroites ; mais toutes, quelque minces qu'elles soient, s'étendent d'un épiderme à l'autre. Là, sous chaque épiderme, elles sont limi- tées par un groupe de cellules libériennes à parois épaisses, pro- portionné à la dimension de la nervure; et ce groupe libérien est souvent plus fort sous l'épiderme supérieur que sous l'inférieur. Entre ces deux groupes de cellules fibreuses sont les autres élé- ments du faisceau, qui, s’il est trés-ténu, peut ne contenir qu'un seul vaisseau spiral gréle, situé au-dessus de la région mayenne de la nervure. Si celle-ci est plus forte, elle peut avoir deux ou plusieurs vaisseaux, dont l'un est beaucoup plus large que les autres, comme dans les faisceaux du pétiole, de la tige et du. fruit. Ces nervures sont, de plus, limitées latéralement par des cellules dont la largeur va en diminuant, de la région moyenne du faisceau constituant vers les deux groupes libériens supérieur et inférieur, Toute nervure autre que la grosse nervure médiane, dont la structure correspond à celle du pétiole, quel que soit son volume, possède deux paires de vaisseaux propres tannifères. L'une est placée vers la face interne de la strate de parenchyme vert et dense du côté supérieur de la lame; l'autre paire est vers la face interne de la strate mince du tissu vert qui recouvre l'épiderme inférieur. Par conséquent, il y a de chaque côté du faisceau, en haut et en bas, un vaisseau propre. Cette disposition est d'autant plus remarquable que dans les nervures secondaires des Aroidées, qui ont des vaisseaux propres semblables, il n'existe de ees derniers qu'auprés du liber inférieur de ces nervures, qui possèdent aussi quelquefois du liber sur le côté supérieur (Homalonema, Richardia, etc.). Comme dans ces Aroïdées, les laticifères des Musa sont com- posés de cellules oblongues, placées bout à bout, dont la longueur variait dans une même série à peu près. comme il suit : 0"",33, 96 RECHERCHES o= 10, 0.49, 0"",95, 0"".30, 0"",15, et dont la largeur était de 0"",02 à 0°" ,03. De même que la lame des feuilles du Musa sinensis, celle des Musa paradisiaca, vittata, dacca, coccinea et Ensete, m'a présenté des nervures qui s'étendent d'un épiderme à l'autre à travers le parenchyme. Le Musa zebrina seul m'a offert une exception bien digne d'intérét dans ce genre si homogène, que certains botanistes n'y voient que des variétés ou plutót des races d'une méme espéce. Le faisceau des plus grosses nervures secondaires seulement s'étend de l'épiderme supérieur de la lame à l'épiderme inférieur, et il a la méme structure que dans les plantes nommées plus haut. Au contraire, les plus petites nervures ne s'étendent point jus- qu'aux deux épidermes. Vers la face supérieure de la feuille, elles ne vont qu'un peu au-dessus de la face interne de la strate verte et dense supérieure. Vers la face inférieure de la feuille, elles sont séparées de l'épiderme par une couche verte trés-mince, ce qui a lieu aussi dans cette méme plante pour beaucoup de nervures ou faiseeaux qui atteignent jusqu'à l'épiderme supérieur. Prés de ees plus pelites nervures, comme auprés des plus grandes, i! y a deux eouples de vaisseaux propres : une couple en bas, c’est-à-dire un laticifère de chaque côté du liber inférieur; wne couple en haut, vis-à-vis la région vasculaire de la nervure. Cette différence dans la structure de la feuille (qui, probable- ment ne sera pas la seule, quand on aura pu étudier ces plantes avee un soin suffisant), jointe aux caractères morphologiques, pa- rait avoir une importance considérable. Elle tend à faire douter que tous les Musa de l'Asie et des iles voisines doivent être consi- dérés comme de simples variétés d'une seule espèce, d'autant plus que le Musa zebrina donne à l'état spontané des graines fertiles, puisque, en effet, ceite belle plante fut obtenue, dans les serres de M. Van Houtte, de graines venues dans des touffes d'Orchidées envoyées de Java par M. Ad. Papeleu, ; . On voit par ce qui précède que chez les Musa les cellules à tan- SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 97 nin forment des laticifères continus, qui accompagnent les ner- vures ou faisceaux de la lame comme dans les autres parties de là plante. Il n'en est pas de méme dans la lame des feuilles de l'Urania guyanensis et du Strelitzia regine. On n'y trouve que des cellules isolées, éparses, comme elles le sont dans le pétiole de ces deux plantes. Ainsi, dans la lame de l'Urania nommé, la plupart des cellules à tannin, globuleuses ou ovoides, vues sur la coupe transversale, sont répandues à la méme hauteur vers la face inférieure de la couche verte et dense supérieure, composée de eellales oblongues perpendieulaires à l'épiderme. Pourtant on en trouve aussi quel- ques-unes dans cette même couche supérieure, où elles sont de méme forme que les cellules qui la constituent. Il y en a égale- ment d'éparses dans le parenchyme inférieur. Il en existe de méme dans l'épiderme, et surtout dans la seconde couche des cel- lules épidermiques, où celles qui entourent les cavités aériennes placées au-dessous des stomates deviennent bleu-noir. Enfin, les cellules fibreuses des nervures, principalement celles des petites qui unissent transversalement les autres, peuvent aussi se colorer en noir par la solution ferrugineuse. La structure de la lame du Strelitzia regine mérite, pour son épiderme supérieur, quelques lignes de description spéciale. Comme la feuille des Musa, elle a une forte nervure médiane, de chaque cóté de laquelle sont des nervures pennées, paralléles, rapprochées, à peine sensibles à l'extérieur, L'épiderme inférieur est composé de deux rangées de cellules, dont l'interne a les cel- lules notablement plus grandes que celles de l'externe. L'épiderme Supérieur a un tout autre aspect. Il est formé d'environ six ran- gces de cellules. Les deux rangées les plus externes sont sem- blables à celles de l'épiderme inférieur; les quatre autres rangées sont constituées par des cellules beaucoup plus grandes. Cet épi- derme supérieur occupe à peu prés la moitié de l'épaisseur de la lame, et le tissu vert seulement l'autre moitié. En travers de cc lissu vert sont les nervures secondaires, qui forment ehacune un IX. /3 novembre 1868.) 7 98 RECHERCHES faisceau étroit un peu renflé dans la partie correspondante aux vaisseaux, et limité en haut et en bas par un groupe libérien. Dans la plupart des nervures, le liber supérieur ne dépasse pas la limite du tissu vert, mais dans les plus fortes que j'aie observées il- s'étend jusque vers la moitié de l'épaisseur du large tissu épider- mique supérieur. J'ai dit qu'il n'existe pas de vaisseaux propres continus dans cette lame. On y rencontre seulement, aprés la ma- cération et l'exposition à l'air, des cellules à tannin assez nom- breuses, répandues dans le parenchymé vert, ainsi que je l'ai annoncé plus haut. Je n'ai que quelques mots à ajouter pour les Heliconia speciosa et Bihai, et pour le Ravenala madagascariensis. Je n'ai pas dé- couvert de vaisseaux propres dans les deux premiéres plantes, qui ne m'ont fait voir du tannin que dans quelques cellules du tissu cribreux. Quant au Ravenala madagascariensis, jeune ou vieux, il ne m'a montré, méme aprés vingt-huit jours de macération (du 20 février au 14 mars) (4), aucune cellule à contenu bleui par le sel de fer. Des cellules des bords de la gaine et de la face interne de celle-ci semblaient seules noircies à l'œil nu, mais cette teinte était due à leur contenu, qui apparaissait d'un brun fauve sous ie microscope, Néanmoins, la membrane de quelques-unes de ces utricules commençait à se teinter en bleu. (1) Je dis «aprés vingt-huit jours de macération », parce qu'une macération prolongée, agissant par le gaz contenu dans l'eau, équivaut jusqu'à un certain degré à une exposition à l'air, tant que Ja putréfaction ne se manifeste pas. C'est que dans les Musacées, de méme que dans les Rosacées, etc. (voy. Comptes rendus, t. LX, p. 1038 et 1029), la matière tannante n'est pas au méme état dans toutes les cellules qui la renferment. Dans certaines plantcs, dans les Musa et dans l'Urania guyanensis, par exemple, elle bleuit presque tout de suite soas l'influence du sul- fate de fer, on n'a besoin que d'une courte exposition à l'air ; tandis que des coupes de Strelitzia regina, simplement placées dans la solution ferrugineuse, ne m'ont point donné la coloration bleue ; il a toujours fallu, pour obtenir cette teinte, une 3 vili plus ou moins prolongée, et souvent une exposition à l'air. Ces faits s'ajoutent à ceux que j'ai décrits en parlant des Rosacées, pour montrer que le passage du protoxyde de fer à l'état de peroxyde n'est pas la cause du retard de cette coloration, puisque celle-ci apparaît immédiatement dans un grand nombre de circonstances, (Note de l'auteur.) SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 99 Le méme Ravenala madagascariensis a été étudié par M. Schultz, sous le nom d'Urania speciosa. Mes observations sur cette plante ne s'accordent pas avec celles de ce savant, qui attri- bue à ce végétal des laticifères continus, qu'il décrit et représente (Sav. étrang., t. VII, p. 40, PI. VI, fig. 2) à l'état d'articulation, c'est-à-dire formés d'articles (cellules) allongés, comme je n'en ai pu voir dans la plante qu'il nomme, ni dans l'Urania guya- nensis, où il n'existe certainement pas de vaisseaux propres tanni- fères continus. La famille des Musacées présente donc, comme celle des Papa- véracées, etc., mais à un moindre degré que celle-ci, des vaisseaux propres dont la constitution est variable. | XXII DE LA GOMME ET DU TANNIN DANS LE CONOCEPIALUS NAUCLEIFLORUS (1). La famille des Artocarpées est généralement considérée comme composée de plantes laetescentes. Elle m'a cependant offert unc exception. Le Conocephalus naucleiflorus ne renferme pas de vaisseaux à sue laiteux, mais des cellules 2ommeuses dans les par- ties les plus jeunes de ces rameaux, et des lacunes ou canaux pleins de gomme dans les parties un peü plus âgées. Ces canaux existent principalement dans l'écorce et dans la moelle des rameaux de ce végétal. Dans là partie la plus jeune d'ürie branche croissant avec beau- coup de vigueur, les cellules à gomme apparaissaient prés du som- met, avant que l'on découvrit aucune tracé d'amidon dans les cellules voisines. L'amidon ne commençait à se montrer que vers li centimètres au-dessous dc cé Sommet et dans l'écorce seulement, où des granules trés-petils et rares encore occupaient les cellules de la région moyenne de cette écorce. Plus bas sur ce rameau ct (1) Lu à P'Acadéimie des $clenées, le 23 mars 1868 — és: LXVI, 575), 100 RECHERCHES dans toute sa longueur, qui était de 35 centimètres, il n'y avait de méme de l'amidon que dans la région moyenne, ou vers la limite externe du tiers interne de l'écorce, et les grains amylacés les plus gros de cette partie inférieure n'avaient que 0""^,005 de diamètre. Ils étaient plus petits encore dans l'écorce des parties plaeées plus haut. La moelle, au contraire, n'en montrait dans aucune de ses parties, bien que dans un rameau plus âgé il s'en trouvàt dans la moelle comme dans l'écorce, et méme dans le corps ligneux, ainsi que nous le verrons plus loin. Je viens de dire que le développement de la gomme est plus précoce, et que son apparition a lieu un peu au-dessous du som- met. Elle naît, à l'intérieur de la moelle et de l'écorce, dans des cellules un peu plus grandes que celles qui les entourent, et elles forment des groupes de deux ou de plusieurs cellules, fréquem- ment elliptiques, qui peuvent avoir dans le jeune âge de 0"",08 à 0"",09 de longueur, sur 0"",05 à 0"",06 de largeur, ou moins, et 0"",1/ sur 0"",09, ou plus, suivant le nombre ou la dimension des utricules. | Les cellules de chaque groupe paraissent tantôt libres, et tantôt entourées d'une utricule mère, dont la membrane peut avoir une certaine épaisseur. Ces cellules à gomme déjà plus grandes que les parenchymateuses qui les environnent, continuent de croître beau- coup plus longtemps que ces dernières. Dans un groupe de quatre cellules à gomme superposées, chacune d'elles avait de 0"",12 à 0^*,45 de longueur, sur 0"",07 de largeur, tandis que les cellules du parenchyme adjacent n'avaient que de 0"",03 à 0"",05 de longueur. Les plus jeunes de ces cellules à gomme renfermaient, avec un nucléus muni de son nucléole, un plasma finement granuleux, tout à fait soluble dans l'eau, Dans les cellules un plus âgées, le plasma se modifie, Augmentant de densité, il se transforme en une masse homogène, blanche, brillante, tantôt de la circonfé- rence au centre, mais avec irrégularité, tantôt en commençant sur une partie seulement du pourtour de la cellule et en s'étendant + SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 101 ensuite graduellement, de sorle que sur une portion de la péri- phérie de la cellule, il peut rester de la matière finement granu- leuse, qui semble persister à cet état. J'ai dit que le nombre des utricules ainsi pleines de mucilage, dans chaque groupe, n'est pas déterminé. Il peut y avoir seule- ment deux cellules, ou quatre, ou six ou davantage. J'ai observé des séries de douze et de vingt-quatre cellules, et il peut en exister de plus nombreuses; mais je ne saurais dire si dans ces derniers cas toutes les cellules constituantes ont formé le groupe initial, ou Sila série, d'abord d'un petit nombre de cellules, s'est étendue progressivement par la modification de cellules adjacentes. -. Quoi qu'il en soit, le contenu de chaque cellule se comporte ordinairement comme je viens de l'exposer, c'est-à-dire qu'il se réunit en une masse homogène et brillante, qui peut occuper toute la cavité cellulaire, ou laisser à la périphérie des espaces irrégu- liers, fort remarquables par les fines granulations gommeuses qui les emplissent, et dont la teinte blonde dans l'alcool contraste avec le blanc brillant de la masse mucilagineuse principale. - J'ai figuré avec cet aspect, dans la planche que je mets sous les yeux de l'Académie, un beau groupe de quatre cellules qui avait 0"^.50 de longueur sur 0"",07 de largeur. Les cellules termi- nales étaient un peu rétrécies vers les deux extrémités du groupe. La belle masse gommeuse blanche que contenait chacune de ces quatre cellules ayant été un peu contractée, permettait de distin- guer les parois cellulaires et surtout les transversales restées minces. Des séries de douze cellules offraient le même aspect, et chez quelques autres, voisines, la substance gommeuse, étant beau- coup plus rare, avait subi une contraction plus considérable qui laissait de grands espaces vides de chaque côté des cloisons trans- versales, espaces qui atteignaient 0"^,07 et 0°",08 de largeur; mais le plus souvent les cellules sont à peu près remplies par la matière mucilagineuse. Tel paraît être l’état le plus fréquent de cette substance à l'inté- rieur des cellules intactes. Quelquefois cependant le mucilage est 402 RECHERCHES autrement réparti dans les cellules qui le contiennent, I] peut for- mer autour de celles-ci comme une couche de plasma homogène, en apparence moins dense, et à cause de cela plus grisátre, moins blanc et moins brillant que dans les eas précédents, mais égale- ment soluble dans l'eau. Toutes les cellules gommeuses, pleines ou aveo cavité centrale, qui viennent d'étre décrites, ne restent pas à cet état, Les mem- branes se ramollissent et disparaissent, etle contenu des différentes eellules se fusionne. . Avant d'en arriver là, on peut observer diverses phases inter» médiaires. Dans quelques séries de cellules, la matière gommeuse, plus ou moins rare et contractée, laisse libres les parois cellulaires, au moins les transversales; dans d'autres séries d'utricules, la substance gommeuse subit un retrait d'un autre aspect, qui s’ac- euse : tantôt par des fentes longitudinales et plus ou moins vecourbées, qui s'étendent du voisinage de la paroi supérieure transversale d'une cellule à la paroi inférieure; tantôt par des fentes obliques dont l'inflexion rappelle grossiérement les circon- volutions un peu écartées des spiricules des vaisseaux trachéens, A un moment donné, quel que soit l'aspect de cette matière, elle se ramollit, prend l'apparence d'une páte molle qui coule dans les espaces vides. En méme temps les parois cellulaires se modi- fient, se gonflent, se mms en gomme et disparaissent dans la masse générale. — La planche que j'ai mise sous les yeux de l'Académie offre de ces états divers. Dans l'une des figures, on voit encore à la place d'une des cloisons transversales quelques stries qui représentent cette cloison en voie de transformation et de dissolution. Enfin, quand toute trace de ces parois cellulaires a disparu, les masses gommeuses des différentes cellules, s'allongeant comme une ma- tière semi-fluide, glissent les unes sur les autres à la faveur des espaces libres, et puis se mêlent graduellement. Bientôt on n'a plus, dans tout le canal ainsi formé, qu'une substance continue, marquée de fines stries longitudinales, dans laquelle pourtant on SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 105 peut trouver encore quelquefois cà et là des masses moins ramol lies, qui finissent par se fusionner tout à fait avec le reste de la matiére gommense. Dans un jeune rameau à végétation puissante, comme celui dont j'ai parlé, on rencontrait à la méme hauteur, dans l'écorce et dans la moelle, à 4 centimétres du sommet, les états les plus différents, depuis de jeunes cellules gommeuses avec leur plasma finement granuleux et leur nucléus nucléolé jusqu'à des canaux parfaits. A 9 eentimétres du sommet étaient encore des série de cellules dans lesquelles les cloisons transversales étaient apparentes; mais plus bas je n'en ai pas apercu (1). A la partie inférieure de ce rameau, j'ai obtenu de ces canaux qui, ayant été coupés, étaient incom- plets aux deux extrémités, et qui, malgré cela, avaient plus de 9 millimètres de longueur sur 0"",03 à 0"" de largeur. Quand les canaux gommeux sont étroits, c’est qu'ils sont for- més par l'unique rangée verticale de cellules qui les constituait, dans les exemples que j'ai décrits précédemment. Il n'en paraît pas être de même à tous les âges, car j'ai observé, dans l'écorce d'un rameau plus vieux, des canaux gommeux qui avaient jusqu'à 0^^.90 et 0"^.95 de largeur. Ces derniers avaient dû être pro- duits aux dépens des cellules avoisinantes gommifiées, mais je n'ai pas eu l'occasion de suivre leur modification dans cette circon- stance. J'ai seulement observé fort souvent qu'autour des cellules gommeuses primitives, les cellules du parenchyme voisin, beau- coup plus petites, renfermaient une couche plasmatique homo- gène, épaisse, à surface interne inégale, qui avait tout l'aspect d'une couche gommeuse ; cependant, quand on remplaçait l'alcool de la préparation par de l'eau, cette couche ne se dissolvait pas. Je dois ajouter pourtant que les premiéres notes que j'ai prises sur cette plante signalent des exemples de dissolution; mais »" puis j'ai vu ee plasma si souvent indissous, que j'en étais venu à (4) IL est clair qu'une végétation plus ou moins active doit pedir tovs re rapports de hauteur, et probablement aussi l'aspect méme du contenu des cellules, en ce qui concerne la quantité de celui-ci. M NT 104 RECHERCHES douter de l'exactitude de ces premières observations. Les larges lacunes que j'ai indiquées quelques lignes plus haut, semblent donner raison à ces premières notes. Je terminerai en disant que j'ai aperçu dans les stipules de beaux canaux pleins de gomme qui avaient jusqu'à 0"^,08 à 0"",13 de largeur. Les rameaux du Conocephalus naucleiflorus sont encore dignes d'intérêt par la distribution du tannin qu'ils contiennent, car ce principe immédiat est également renfermé dans des utricules spé- ciales, qui sont répandues en grand nombre dans l'écorce, dans la mcelle et dans le corps ligaeux. Voici comment elles étaient ré - parties dans le jeune rameau dont je viens de faire connaître les canaux gommeux. Pendant une macération dans une solution de sulfate de fer qui fut prolongée du 8 septembre au 28 du méme mois, ce sel ac- cusa du tannin dans une seule des deux espèces de poils dont ce rameau était revétu à sa partie supérieure. Les poils dressés, poin- tus, à cellules un peu épaissies, n'en offraient pas, tandis que les poils à cellules obtuses et flexueuses, dont plusieurs partent de la méme base, étaient fortement noircis. - Près du bourgeon terminal il y avait aussi du tannin dans la - région corlieale périphérique, qui devait être plus tard le collen- chyme, mais les cellules noircies étaient fort rares à la méme hauteur dans l'écorce la plus interne et dans la moelle, A 4 centi- métre plus bas, des cellules noireies étaient éparses, dans la région du collenehyme, sur une zone beaucoup plus large, etleur nombre avait aussi beaucoup augmenté dans l'écorce interne, oü elles élaient dispersées sur une ligne un peu irrégulière dans le voisi- nage du jeune cylindre vasculaire. (Je ne dis pas que cette ligne correspondait au tissu sous-libérien, parce que le liber n’était pas encore perceptible.) Le nombre des cellules tannifères s'était aussi considérablement accru dans la moelle, Toutes ces utricules étaient le plus souvent isolées, mais Re. plusieurs étaient conti- guës et superposées. SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 105 A 4 centimètre plus bas encore, les cellules à tannin du collen- chyme étaient oblongues comme ceiles de ce tissu, et arrangées en séries d'un nombre variable d'éléments. Dans l'écoree interne, les cellules tanniféres, oblongues aussi, n'étaient pas disposées en séries régulières. Quelques cellules noircies existaient également au contact des vaisseaux de cette parlie du rameau, qui étaient d'assez gros vaisseaux spiraux et annelés. Comme déjà un peu plus haut, les cellules à tannin de la moelle étaient nombreuses, isolées ; ou bien deux, trois ou rarement quatre étaient superpo- sées. Ressemblant aux autres cellules médullaires, elles étaient à peu prés carrées ou assez souvent plus courtes que longues. A la base du jeune scion, c'est-à-dire à 35 centimètres du som- met, les cellules noircies étaient toujours nombreuses dans le collenchyme, trés-rares ou presque nulles dans l'écorce moyenne, et en trés-grand nombre dans l'écorce interne, où la plupart étaient en dedans du liber, quelques-unes entre les éléments de ce tissu, et d'autres en dehors de lui. Le liber de ce jeune rameau était trés-peu développé par le nombre et par l'épaisseur de ses fibres. Là encore, quelques cellules noireies étaient éparses dans la partie trachéenne des faisceaux. Enfin, elles étaient nombreuses dans la moelle, comme plus haut; mais ici, au bas du rameau, ces utricules tannifères étaient souvent deux, trois ou quatre fois plus longues que les cellules de cette moelle, quoiqu'une certaine quan- tité d'entre elles fussent encore de méme dimension que les cel- lules environnantes. Dans un rameau plus âgé, d'un an ou plus, qui avait 12 milli- mètres de diamètre, les cellules tannifères étaient nombreuses dans le collenchyme formé de cellules assez élégamment et irré- gulièrement épaissies. Elles étaient en grand nombre également dans le parenchyme cortical extralibérien, et entre les fibres du liber, qui elles-mêmes noircissaient quelquefois ; mais dans le pas renchyme cortical placé en dehors du liber, les cellules à tannin ċłaient ordinairement plus courtes que larges, comme les autres cellules de ce parenchyme, tandis que, dans la région libérienne, 106 SUR UN CHIMONANTHUS A FEUILLES ALTERNES. comme je l'ai dit déjà, elles sont oblongues, bien que de longueur et de largeur variables. Dans la moelle de ce rameau plus àgé, les cellules tannifères étaient très-rares; il n'en existait plus guère que quelques-unes vers le pourtour, et elles étaient courtes comme celles de cette région. La couche ligneuse du même rameau, dont la structure a de l'analogie avec celle de beaucoup de plantes du grand groupe des Urticées, avait 2 millimètres et demi d'épaisseur. Sa coupe trans- versale offrait l'aspect d'un réseau ligneux figurant sept strates fibreuses eoncentriques, reliées entre elles de manière à consti- tuer des mailles ou intervalles occupés par des cellules oblongues à parois minces, L'ensemble de ces mailles pleines de cellules non lignifiées simulait donc des zones interrompues, tantôt plus larges, tantót plus étroites, à travers le corps fibro-vasculaire, et, parmi les cellules qui les composaient, étaient répandues sans ordre des utricules tannifères, qui contenaient des granules noircis de méme dimension que les grains amylacés des cellules voisines, J'ai omis de les éprouver par l'iode, et, à cause de cela, je erois devoir rap- peler qu'en 1865 j'ai signalé au pourtour de la moelle des Rosa Eglanteria et sulphurea des cellules dans lesquelles, le tannin étant rare, les grains amylacés devenaient seuls noirs sous l'in- fluence du sel de fer (Comptes rendus, t. LX, p. 1037). (Sera continué.) SUR UN CHIMONANTHUS A FEUILLES ALTERNES. Un pied de Chimonanthus præcox vigoureux ayant émis cet été, au niveau du sol, de longs rameaux à végétation rapide, toutes les feuilles que portaient ces rameaux étaient alternes et disposées suivant l'ordre exprimé par la fraction è; ou bien, les feuilles, opposées à la base du rameau, devenaient alternes à partir d’une hauteur variable. Ce fait se produit sur les pousses gourmandes SINGULIÈRE COMPOSITION DE LA NERVURE DORSALE, — 107 d'un assez grand nombre de plantes à feuilles naturellement oppo- sées. lei, il nous inspire les deux réflexions suivantes, i 1° Les faisceaux accessoires, que B, Mirbel a le premier si- gnalés dans l'épaisseur du parenehyme cortical, sont bien dans un rapport exact avec les feuilles caulinaires; ear ici le nombre de ces faisceaux était constamment de eing, 2* Les branches dont les feuilles étaient opposées à la base, puis alternes un peu plus haut, se comportaient ici comme le font nor- malement les rameaux modifiés que représentent les fleurs avec leur pédoneule. Sur ce dernier, il y a d'abord un grand nombre de bractées décussées, disposées suivant quatre séries verticales ; puis aux appendices opposés succèdent des folioles disposées en spire et qu'on appelle communément les sépales et les pétales des Chimonanthus, à partir de l'endroit où le pédoneule commence à se renfler pour former le réceptacle de la fleur, SINGULIERE COMPOSITION DE LA NERVURE DORSALE, DANS LE CANANGA ODORATA. — Par M. A. GUILLARD. L'histologie de cette plante est remarquable à plus d'un titre. L'or- ganisation de sa feuille offre une complexité exceptionnelle. Les faisceaux vaseulaires, dans la nervure dorsale, ne sont pas seule- ment disposés en are, demi-cercle ou fer à cheval, comme dans les autres Anonacées. Cette nervure dorsale est renforcée de quel- ques autres faisceaux, qui alternent avee ceux de l'are, qui le dou- blent en quelque sorte, et qui ne sont pas moins considérables que les autres. -Le liber qui, suivant le caractère de la famille, ne S'élend pas seulement au dos de la nervure, mais en fait tout le tour et forme manchon, ce liber pénètre de plus entre les fais- ceaux et, par son abondance (bien que ses tubules soient très- 103 SINGULIÈRE COMPOSITION DE LA NERVURE DORSALE. médiocrement inerustés et restent tout grands ouverts), il donne à ce court pétiol une fermeté et une rigidité particulières. Le second trait que nous trouvons à signaler dans cette plante, est l'amplitude de ses vaisseaux. On sait qu'en général le diamétre de ces organes ne dépend point de la grandeur des végétaux, mais qu'il est surtout considérable chez les espèces sarmenteuses et grimpantes. Pour mon compte, je crois avoir observé qu'il est souvent en rapport avec l'étendue des mérithals et, peut-étre aussi avec la grandeur des feuilles. Le Cananga odorata n’est pas dé- signé comme plante grimpante ; il a les mérithals d'une brièveté relative, À centimètre et demi à 2 centimètres chez les rameaux qui me sont communiqués par la bonté de M. Delessert. Le dia- mètre de ses vaisseaux dépasse notablement la moyenne ordinaire de sa famille. Dans la nervure dorsale que nous avons désignée, les trachées vont jusqu'à 0"",03. Dans le pétiol, les vaisseaux vont jusqu'à 0^",05. Dans la branche de l'année, leur diamètre s'élargit jusqu'à 0"^,06 — et jusqu'à 0"",08 dans une tige de deuxans, qui marque assez distinctement deux bois concentriques; ce large diamètre maximum observé, bien entendu, dans le bois circonscrit. Cette plante a d'ailleurs les caractères généraux d'anatomie qui - distinguent les Anonacées. J'ai déjà parlé du manchon libérien qui signale la feuille. Ce liber disparait dans le pétiol, ou ne s'y forme que très-imparfaitement, et il y est souvent remplacé par ces épaisses cellules que j'ai signalées autrefois dans l'écorce ca- duque des Platanes, en les nommant cellules-bourrelets, et que nos confrères allemands nomment Steinzellen (cellules pierreuses, seléreuses, Chatin; pachydermes, Bérétoff). Arrivés à la base du pétiol, ses faisceaux trachéo-séveux se rapprochent en cercle; puis ce cercle s'ouvre par devant, et se décompose en trois groupes (trois cohortes filiales) qui vont lentement prendre leur place dans le verticil raméal, la cohorte médiane s'internant la première, les deux latérales s'écartant jusqu'aux deux bouts du diamètre du ver- ticil, et descendant dans l'écorce jusqu'au milieu de la longueur SUR LES GRAINES DU BOUCHABDATIA, 109 du mérithal. Les traehées ne sont point disposées en fibres rayon- nantes : leur défaut d'alignement est constant. Dans la branche, les couches concentriques du liber se multi plient dés la premiére année. La couche primordiale a jusqu'à sept tubules d'épaisseur; les subséquentes n'en ont que deux où trois ; le second cercle se forme déjà sous trois feuilles évolvées ; sous cinq feuilles je trouve trois cercles, et quatre sous huit feuilles. La moelle est relativement trés-resserrée. | Les tubules ligneux sont fort différents des libériens : ils res- tent mous, mats, vides, non-incrustés. Ils résistent à la colora- tion violette que l'acide chlorhydrique donne au liber et surtout aux trachées et vaisseaux. Ils sont fort mal alignés, surtout dans les premiers bois. Les rayonnements celluleux (rayons médul- laires) sont très-abondants, trés-épais, offrant trois ou quatre sé- ries de cellules cóte à cóte. Les principaux se prolongent de ma- niére à diviser tous les cercles du liber. SUR LES GRAINES DU BOUCH ARDATIA. Dans la description que nous avons donnée (4dansonia, VII, 347, t. X) du genre Bouchardatia, nous n'avions pu établir les caraetéres de ses graines, n'ayant eu sous les yeux que des fruits ouverts et vides. Aujourd'hui que nous avons examiné des fruits incomplétement mûrs, nous pouvons en partie combler cette la- cune. Nous n'avons jamais aperçu qu'une ou deux graines dans chaque carpelle. Elles étaient irréguliérement ovoides et aplaties. Sous leurs téguments glabres, et brunátres, nous avons vu un eni- bryon entouré d'un albumen encore incomplétement formé et pul- peux. Les graines sont attachées par une large surface au péri- carpe. A cette époque, celui-ci n'était pas encore complétement see, et l'on pouvait détacher de son noyau entièrement lisse, un mésocarpe qui, seul, est le siége des saillies arquées qui se dessi- 110 SUR LES GRAINES DU BOUCHARDATIA, nent sur le fruit. Ce sont des nervures courtes, secondaires, à peu prés parallèles entre elles, qui toutes partent de chaque côté d'une nervüre principale, épaisse et courte; placée presque paral- lélement au placenta. Comme notre Bouchardatia australis n'est, comme noüs l'avons constaté récemment, d'après des échantil- lons authentiques, qu'une variété, à duvet plus épais et plus fauve, à feuilles moins pâles en dessous et à axes d'inflorescence plus gréles, du Melicope neurococca Benru. (Fl. austral., I; 360), ou Evodia neurococca F. Murit. (Fragm. phyt: Austr. , 1, 28; IT, 103), il conviendra de lui donner le nom de Bouchardatia neuro- cocca, Le bois du type de cette espèce, d’après ce que nous apprend une note de l'herbier de Leichhardt, sert aux indigènes de l'Aus- tralie à fabriquer leurs lances: Le nouveau genre Pagetia, que vient de publier M. F. Mueller (Fragm., V, 178), paraît repré- senter, parmi les Zanthoxylées pentaméres, le méme type que le genre Bouchardatia parmi éelles qui ont les fleurs tétramères. OBSERVATIONS SUR LES MONIMIACÉES I Considérée au point de vue de sa constitution, de ses affinités et de ses limites, l’histoire de la famille des Mônimiacées com- prend quatre périodes. Dans la première, les T'ambourissa (Ambora), les mieux connus des représentants de ce groupe, sont classés par A. L. de Jussieu et par ses élèves dans le groupe des Orties. L'enveloppe générale de leur fleur et de leur fruit est considérée, non pas comme un périanthe, mais comme l'involucre d'une inflorescence. L'Hedy- caria est placé dans le méme ordre (Gen. plant. (1789), 401). Au début d'une seconde période, aprés la découverte de l'Athe- rosperma, que Labillardiére avait en 1806 rapproché du Pavonia de Ruiz, Jussieu, dans le volume XIV des Aznales du Muséum (1809), forme une famille des Monimiées qui comprend à la fois les deux genres dont nous venons de parler, les Ambora, Molli- | media, Boldea et Citriosma ; il ne laisse que les Hedycaria dans le voisinage des Renonculacées, là méme où Labillardière avait iñ- diqué la place des Atherosperma. — — Dans la troisième époque, R. Brown (Gen. rem. on the bot. 6f . lerr. austr., 4811) accentue davantage la distinction qu'avait faite Jussieu, des genres à fruits charnus et des genres à fruits secs; il remarque que les derniers, ðu Athérospermées, sont de plus caractérisés par des anthères à panneaux, analogues à celles des Lauracées ; il les place donc sous le voisinage de ces dernières et considère la coupe qui renferme leurs organes reproducteurs comme le réceptacle d’une fleur, tandis qu'il continue à partager 142 OBSERVATIONS l'opinion. première de Jussieu, que le sac des vraies Monimiées est un réceptacle d inflorescence, comparable à celui des Figuiers. - Mais, en quatriéme lieu, la plupart des auteurs qui succèdent à R. Brown, reviennent à la doctrine de Jussieu et la confirment par des preuves tirées de la connaissance approfondie des différentes parties de la fleur. La réunion des Monimiées et des Athérosper- mées dans une seule et même famille, est consommée par Eudli- cher, A. Richard et enfin par M. L. R. Tulasne, l'auteur de la plus belle élude qui ait été publiée sur ces plantes (Monographia Monimiacearum (1855), in Arch. du Mus., VIH, 273-436). Dans ce travail, les Monimiacées sont divisées en trois tribus : 4° Celle des Athérospermées ou Monimiacées à fruits sees de Jussieu; 2 celle des Monimiées, comprenant la plus grande partie des genres à fruits charnus de Jussieu, mais seulement ceux dont les fruits demeurent libres; 3° celle des Amborées, qui n'est formée que du genre Ambora, placé aussi par Jussieu dans le groupe des Drupacées, mais dont les fruits sont enfouis dans l'épaisseur du réceptacle. — : Nous comprenons, bien entendu, dans la famille des Monimia- cées tous les genres qu'y a réunis M. Tulasne, avec cette légère modification que le genre Ambora n'est pas le seul, à notre avis, dans lequel le réceptacle s'éléve autour des carpelles pour les entourer de toutes parts et former à chacun d'eux une logette dis- lincte où il est entièrement enchâssé. Nous verrons que les Sipa- runa présentent exactement le méme phénomène ; seulement les parois des cavités que forme ainsi le réceptacle hypertrophié, | sont de consistance charnue ou pulpeuse; nous plaçons donc les Siparuna dans la tribu ou série des Tambourissées ( Amborées). H Mais nous proposons en même temps de faire entrer l'histoire de ce groupe naturel dans une cinquième période, et nous adjoi- gnons aux Monimiacées les deus tribus ou séries des Calycanthées SUR LES MONIMIACÉES. 113 el des Gomortégées. Les premières de ces plantes ne doivent pas constituer une famille distinete; les derniéres ne peuvent demeu- rer dans celle où elles ont été jusqu'ici placées, les Lauracées. Telles sont les propositions que nous voulons essayer de démon- trer. "EF A. L. de Jussieu et la plupart des auteurs postérieurs ont reconnu les affinités des Calycanthées et des Monimiacées. Mais presque tous ont admis plus volontiers une étroite parenté entre les Rosacées et les Calycanthées. Pourquoi? Parce qu'ils ont re- connu à l'enveloppe générale du fruit des Rosiers et à celle du fruit des Calycanthées, la même valeur morphologique. Ce sac est de nature axile, réceptaculaire ; voilà ee qu'on s’accorde aujourd'hui à admettre pour les deux groupes. Mais, dans les Monimiacées, la signification du sac serait toute différente ; telle est l'opinion des derniers auteurs qui aient traité de ces plantes, MM. Bentham et Hooker (Gen., 16). Nous verrons que, pour ces célébres bota- nistes, ce n'est pas un réceptacle, un axe concave qu'on voit à la base de la fleur des Calyeanthées, mais bien un véritable tube cali- cinal, une réunion d'organes appendiculaires, « petala et stamina intra tubum verum calycis inseruntur» . Or, cette manière de voir est d'autant plus significative, qu'elle ne peut étre, ehez ces bota- nistes consommés, que le résultat d'études extrémement attentives et eonscieneieuses; et ce retour à des idées déjà anciennes est exprimé dans un ouvrage dont l'un des auteurs, M. J. Hooker, avait parfaitement établi, il y a quelques années, l'étroite parenté des Monimiacées avec les llliciées. Cependant les Illiciées sont encore placées tout à cóté des Calycanthées, dans le nouveau Genera, mais les Monimiacées n'y seront décrites que bien loin de là, sans doute parmi les groupes apétales. Pour nous, cependant, les Calycanthées n'ont pas plus de pé- tales distincts des sépales que la plupart des Monimiées et. des Athérospermées. Dans les unes comme dans les autres, ces folioles, IX. (10 novembre 1858.) 8 114 OBSERVATIONS de forme, de taille, de couleur, de consistance trés-variables, se modifiant graduellement de l'extérieur à l'intérieur, sont les seules portions appendiculaires qui représentent un périanthe. Et le sac sur les bords ou sur la surface extérieure duquel elles sont insérées, est, dans les unes comme dans les autres, un réceplacle concave, un organe de nature axile, aussi bien que celui des Roses, des Grenades, etc. Nous le démontrerons d'abord dans les Z'ambou- rissa (Ambora), c'est-à-dire dans des plantes où la nature axile de ce sac est le moins admise, parce que c'est là un des genres où il porte le moins, suivant l'opinion générale, d'autres organes de nature appendiculaire. ; IV J'ai pu suivre, sur des fleurs conservées dans l'alcool, que m'ont envoyées de Bourbon MM. Jacob de Cordemoy, une grande partie de l'organogénie du Tambourissa quadrifida ; et ces observations m'ont convaineu qu'il y a, dans la fleur mâle de cette espèce, d’autres organes appendiculaires que les étamines, mais que le sac sur lequel celles-ci sont portées, et qui enveloppe toute la fleur, est totalement de nature axile. J'ai vu ce réceptacle à l'époque où les appendices apparaissaient sur sa surface intérieure; il était alors exactement semblable au sae réceptaculaire d'une Figue. Les étamines s'y montraient dans l'ordre spiral, et de la base orga- nique vers le sommet, c'est-à-dire que les plus grandes élaient voisines de l'ouverture du sae, tandis que celles du fond commen- çaient à peine à paraître, sous forme de petits mamelons hémi- Sphériques. L'ouverture elle-même était déjà fort étroite dans les plus jeunes fleurs que je pus examiner et qui n'avaient guére qu'un millimètre de diamètre. La paroi épaisse du sac limitait en haut un canal cylindrique assez allongé qui conduisait dans la cavité tapissée de jeunes étamines. Mais l'orifice supérieur de ce canal portait de quatre à huit petites folioles qui seules me paraissent répondre au périanthe. Elles se retrouvent aussi dans la même région du sac femelle. Mais il faut avoir constaté à cet âge la | SUR LES MONIMIACÉES. 115 présence de ces petits sópales pour reconnaître encore leurs traces à l'âge adulte, En effet, ils grandissent à peine à partir de cette époque, tandis que le diamètre du bouton devient dix, quinze ou vingt fois plus considérable. Dans la fleur femelle, où l'ouverture supérieure se resserre beaucoup, ils sont forcés de s'infléchir et proéminent, non pas à l'extérieur, mais à l'intérieur du bouton, où ils représentent comme une petite clef de voüte suspendue. C'est là, à notre avis, la seule portion qui appartienne au calice dans les .. Tambourissa. ri + Que le reste du sac floral soit de natare puremeni axile, c’est ce que démontrent encore un certain nombre de faits qui paraissent avoir échappé à la plupart des observateurs, faits relatifs à l'exis- tence de bractées, plus ou moins modifiées, insérées sur la surface extérieure de ce sac. Cette existence est souvent accidentelle, anormale, Je l'ai observée sur certaines fleurs jeunes du Tambou- rissa leplophylla ; ou bien, sur des fleurs plus âgées, la présence antérieure des braciées était indiquée par une petite cicatrice li- néaire proéminente. Dans les boutons de cette espèce, les sépales sont assez développés, inégaux, triangulaires; les bractées pré- sentaient les mêmes caractères; quelques-unes s'inséraient un peu en dehors du calice, non loin de l'ouverture du sae; une autre élait située tout à fait de côlé, un peu au-dessus du milieu de la hauteur de la fleur. J'ai vu des cymes mâles du Palmeria scandens, dont presque toutes les fleurs portaient à ce méme niveau une étroite bractée lancéolée, aussi longue que la fleur elle-même. Ce qui est exceptionnel dans ces types, devient normal dans les fleurs femelles des Kibara. Plusieurs bractées alternes, semblables aux Sépales extérieurs, se montrent sur toute la surface extérieure de la fleur ; il y en a souvent trois, dont une s'insère vers le sommet du pédieelle, avant son renflement en sac ; les deux autres sont portées plus haut encore, et l'une d'elles peut même se rappro- cher beaucoup des véritables sépales, Plus rarement il y a quatre 416 OBSERVATIONS ou cinq de ces hrasións; elles sont trés-souvent au nombre de deux. On ne peut, il me semble, en présence de pareils faits, se refuser à admettre que le sac qui environne la fleur est de même nature dans les Monimiacées et dans les Calycanthées ; ce que la plupart des auteurs sont, nous l'avons dit, bien loin d'accor- der (1). Le tube qui porte ainsi des braetées est certainement bien axile, quoiqu'il n'en porte pas dans toutes les Monimiacées, et il faut, à plus forte raison, le considérer comme l'analogue du tube réceptaculaire des Rosiers, pour lequel il n'y a plus de doutes au- jourd'hui, quoiqu'il soit normalement dépourvu d'appendices exté- rieurs. S'il y avait encore, à ce sujet, quelque hésitation dans l'esprit d'un botanisie, qu'il compare au fruit d'un Chimonanthus celui de l’ Atherosperma (Laurelia) sempervirens du Chili. Dans l'un comme dans l'autre, il verra un sac étiré en forme de gourde à long col ; c'est l'induvie constituée par le réceptacle floral. Sur la surface extérieure de ce sac, il apercevra,. dans un cas comme dans l'autre, de larges cicatrices transversales alternes ; elles ré- pondent à des appendices détachés. Dans l'un et l'autre de ces sacs, il trouvera de véritables fruits, des achaines; et la seule diffé- rence appréciable, c’est que le duvet trés-court des péricarpes du Chimonanthus deviendra bien plus long et remontera jusque sur le style persistant dans ceux du .Laurelia. Il wy a pas là de quoi séparer deux familles naturelles. : ll y a encore des botanistes qui interprétent la fleur des Moni- miacées à peu prés de la méme façon que celle des Euphorbes. L'espèce de sae qui s'observe à la périphérie est, pour ces au- teurs, un réceptacle d'inflorescence comparable à celui de la Figue. (1) Notamment, parmi les plus récents, MM. Bentham et J. Hooker, dont nous devons maintenant citer tout entière, pour que leur opinion ne soit pas altérée, la phrase qu'ils écrivent (Gen., 15) au sujet du périanthe des Calycanthées : « Toro crasso urceolato tubum perianthii simulanti extus inserta » ,et un peu plus loin : « Monimiaceæ petaliferæ primo intuitu subsimiles sunt, sed in his petala et sta- nima intra tubum verum calycis inseruntur. » C'est, à ce qu'il nous semble, comme si l'on disait que, dans une Figue, les fleurs des deux sexes sont insérées sur un sac formé par la réunion bords à bords d'un certain nombre de feuilles taulinaires. ` SUR LES MONIMIACÉES. 117 Dans son intérieur s'observent, soit des carpelles constituant cha- cune une fleur femelle, soit des étamines dont chaeune représente une fleur monandre. Et l'analogie peut paraître d'autant plus marquée entre les fleurs mâles d'un Monimia et celles d'un Eu~- phorbia, qu'il y a aussi, vers la base du filet staminal du premier, des appendices glanduleux, simulant plus ou moins exactement des braetées, un calice, un calicule. M. Duchartre est, parmi les auteurs contemporains, celui qui a le plus nettement établi l'ana- logie de ce sac dans les Ambora et dans les Artocarpées, notam- ment les Ficus et les Dorstenia. « Un réceptacte analogue (à celui des Dorstenia), dit-il, mais plus concave, ressemblant à une petite poire creuse et largement ouverte par le haut, en outre tapissé dé fleurs sur toute sa surface interne, se montre dans les Ambora Juss. (Mithridatea Comm.), arbres de Madagascar et de l'ile de France, qui appartiennent à la famille des Monimiacées. » Et plus loin : « Il n'est pas difficile de reconnaitre, dans les parois mêmes de la Figue, un réceptacle analogue à celui des 4mbora et des Dorstenia (4). » Dans un ouvrage plus récent encore, le Traité général de botanique de MM. Le Maout et Decaisne, il y a souvent donte, et méme contradiction, sur la signification des parties. Suivant neus, ee que ees auteurs appellent, dans la légende de leurs planches, inflorescence femelle de l'Ephippiandra, n'est qu'une portion d'une seule fleur femelle; et, de méme, ce qu'ils homment, dans l'Ambora, une portion d'inflorescenee coupée vérticalement, n'est qu'un fragment minime d'une fleur femelle; celle dernière opinion est également celle de M. Tulasne. VI Les Monimiacées peuvent être classées parallèlement aux Rosa- cées dont elles différent principalement par la disposition spirale presque constante de leurs organes sexuels. Dans les unes et les autres, il y a plusieurs types à sac réceptaculaire portant quelques , (t) Élém, de Bot. (1867), 477. 118 c OBSERVATIONS appendices au-dessous des sépales. Aux Rosacées dont la poche florale enveloppe des carpelles libres entre eux, libres aussi de toute adhérence avec elle, répondent les Calycanthées, les Athé- rospermées. Aux Rosacées dont le périanthe et le réceptacle peu profond ne forment qu'une collerette au-dessous des carpelles complétement dégagés, correspondent les Hortonia, les Ki- bara, ete, Aux Rosacées telles que le Nuttalia, les Raphiolepis, etè., dont les fruits deviennent également nus parce que la partie supé- rieure du réceptacle se détache cireulairement de la base formant seule alors une cupule peu profonde, répondront aussi les Peu- mus, les Mollinedia (W ilkiea, Ephippiandra, Matthæa, Kibara), qui présentent la méme particularité. A celles enfin des Pomacées dontle réceptacle charnu s'unit aux véritables péricarpes, incrustés de matière ligneuse et devenant un noyau pluriloeulaire adhérent au tissu pulpeux de l'induvie, doivent être comparés les 4deno- stemum, jusqu'ici relégués dans la famille des Lauracées, mais uni- quement, eomme nous allons le démontrer, parce que leur orga- nisation a été incomplétement ou inexaetement déerite jusqu'à ce jour, et parce qu'on a refusé d'admettre, malgré leur authenticité, certains caractères de leurs fleurs et de leurs fruits que des obser- vateurs exacts nous avaient cependant dévoilés. VII Au nom d’Adenostemum il faudra préférer celui de Gomortega qui date de 1794 ; de sorte que la seule espèce connue du genre, VA. nitidum Pers., prendra le nom de G. Keale (c'est le Lucuma Keale de Molina (1782). Quant au port, aux feuilles opposées, aux ponctualions glandulenses et à la forme du réceptacle floral, cette plante est bien semblable à la plupart des Monimiacées con- nues, Son périanthe est ordinairement formé de huit folioles; mais cenombre estun peu variable, et, comme dans tant d'autresespéces du méme groupe, l'alternance des folioles intérieures du périanthe avec les folioles extérieures est loin d’être constamment exacte. Les étamines, à anthéres valvicides et à glandes basilaires latérales, SUR LES MONIMIACÉES. . 119 sont tout aussi bien celles de plusieurs Monimiacées que celles des véritables Lauracées. Quant au gynécée, enfoncé par sa por- tion ovarienne dans une coupe réceptaeulaire dont les parois adhérent avec lui dans une grande étendue, comme dans un bon nombre de Pomacées, il n'est pas celui d'une véritable Lauracée, parce qu'il n'est jamais formé normalement d'un seul carpelle, mais bien constamment de deux ou de trois. Dans l'angle interne de chaque ovaire il y a un ovule suspendu, à micropyle supérieur et intérieur, comme dans les Monimia, Peumus, Hortonta, ete., et le fruit mür a toujours plus d'une loge dans son noyau. Des deux ou trois cavités qu'on observe dans l'épaisseur de l'endocarpe, une ou deux sont, il est vrai, ordinairement tout à fait vides, ou ne contiennent qu'une graine aplatie, desséchée et stérile. Mais les graines fertiles ont toujours, comme celles des T'ambourissa, Hedycarya, etc., destéguments minces sur lesquels se dessine une bandelette durcie qui répond à la région du raphé; et toujours l'embryon peu volumineux est entouré, comme l'avait indiqué Philippi, d'un épais albumen charnu, laissant sortir, par un ori- fice circulaire de son extrémité supérieure, le sommet de la radi- cule qu'il encadre étroitement. Nous verrons cette particularité se reproduire dans un certain nombre de Monimiacées. VIII Le temps viendra, sans doute, où l’on admettra également parmi les Monimiacées, une tribu qui représentera dans cette famille le type des Amygdalées, c'est-à-dire des Rosacées ordi- nairement unicarpellées. Il serait prématuré sans doute de faire des Lauracées une tribu des Monimiacées, et nous nous borne- rons à appeler sur ce point l'attention des botanistes qui croient la classification perfectible et partagent l'opinion d'un moraliste fameux sur l'influence pernicieuse de l'habitude et de la coutume. . Nous avons cité autrefois (1), et nous mettons aujourd'hui sous les (4) Adansonia, II, 293, 120 OBSERVATIONS yeux du lecteur, l'exemple. d’une Lauracée, le Sassafras, dont la fleur moustrueuse renfermait, dans le fond de sa coupe réceptacu- laire, plusieurs carpelles indépendants, à ovaire uniovulé, entou- rés d'étamines à panneaux, insérées sur le bord de la coupe, ainsi que les folioles libres, inégales et imbriquées du périanthe. En quoi cette fleur différait-elle essentiellement de celle d'un Hortonia, quand elle est hermaphrodite? Et n’était-elle pas à la - fleur de la plupart des Monimiacées ee que sont aux fleurs des Nuttalia les fleurs polycarpellées qu'on observe assez souvent dans les Pruniers et les Cerisiers ? ll nous semble qu'il y aurait lieu, dans un classement aussi naturel que nous le permettent nos connaissances actuelles, de décrire à la suite des Monimiacées, les Lauracées comme des types à insertion périgynique moins prononcée, quoique incontestable, et à gynécée unicarpellé, comme sont, parmi les Rosacées, les genres de la tribu des Prunées. Quand une Lauracée à feuilles opposées, aromatiques, à réceptacle en forme de poche, enveloppant totalement le fruit, à étamines valvicides, est observée à l’époque de la maturité de sa graine, clle ne présente avec une Monimiacée dont un seul carpelle serait fertile, qu'une seule différence dans la structure même de cette graine : l'absence d'un albumen; et encore ce caractère n'est-il pas absolu, si l'on. comprend dans la famille des Lauracées, à l'exemple de plusieurs auteurs, les groupes des Adénostémées. La série naturelle qu'on poura donc dérouler iei, quand l'étude aura abaissé les barrières que l'habitude élève entre les Polypé- fales et les Apélales, sera celle dont le type le plus parfait est représenté par les Calycanthus et les Athérospermées herma- phrodites, et qui, passant par les Monimiacées, irait finir vers les pius dégradées en organisation des Lauracées à fleurs uni- šexuées. Dans les Lauracées, comme dans les Rosacées, la forme et la taille du réceptacle sont d’ailleurs extrêmement variables. Depuis le sac entièrement clos qui enveloppe la totalité du fruit, jusqu’à la coupe à peine saillante dont le peu de profondeur ferait croire SUR LES MONIMIAGÉES. 121 dans le fruit à une insertion primitivement hypogynique des éta- mines et du périanthe, on observe dans ces familles toutes les transitions possibles. En étudiant le réceptacle dans quelques types de Monimiacées, nous allons retrouver les mêmes modifi- cations. IX Le réceptacle, en forme de gourde allongée, qui persiste autour des carpelles dans le Chimonanthus, ne se borne pas à les enve- lopper tous extérieurement; mais encore il produit, dans presque toute la hauteur de sa paroi interne, des saillies en forme de crêtes verticales, dont le bord tranchant s'insinue dans l'inter- valle de deux achaines voisins et les sépare l'un de l'autre, trés- incomplétement, il est vrai. Dans les Tambourissa, le méme phé- noméne se produit d'une facon beaucoup plus complète, puisque l'organogénie nous a appris que les ovaires sont situés primitive- ment dans une pelite fossette, creusée dans le tissu du réceptacle, - mais qu'ensuite dans tous les points où ne s'insérent point de car—- pelles, la substance du réceptacle s'élève, comme dans les Nelum- bium, tout. autour des pistils qui se trouvent définitivement enehássés dans un véritable puits et dont la tête stigmatifère se trouve seule libre à la surface de la concavité du réceptacle com- plétement accru. Cette organisation qui caractérise le groupe des Sycioïdées ou Amborées de M. Tulasne, existe encore dans un autre genre, le Siparuna, qui doit étre placé dans la méme divi- sion, car les ovaires, puis les drupes, n'y sont pas simplement renfermés dans un sac, comme celui des Monimes ; mais encore de fausses cloisons, émanées de la paroi interne du sac récepta- culaire, s'insinuent entre les carpelles et divisent sa cavilé en autant de logettes qu'il y a de drupes. La seule différence réelle entre les deux genres, c'est que la concavité supérieure du fruit total est bien moins profonde dans les T'ambourissa que dans les Siparuna, c’est-à-dire que le réceptacle s'élève moins haut dans les premiers et laisse un bien plus grand vide au sommet. - 499 OBSERVATIONS X Les Hortonia ont été primitivement rangés parmi les Schizan- drées etles Anonacées. Elles en ont à peu prés le fruit, en effet, et leurs drupes indépendantes forment une petite tête, compléte- ment dégagée, au-dessus des vestiges du réceptacle et du calice. A cet égard, les Hortonia sont comparables aux Fraisiers, aux Framboisiers, aux Cannelliers et aux Camphriers. Il y a des Rosa- cées dont la poche réceptaculaire, un peu plus profonde, ne laisse pas tout d'abord sortir ainsi par son orifice supérieur toutes les parties des carpelles, mais seulement leur style, allongé, induré, . chargé de poils considérablement étirés : tels sont les Sieversia, les Dryas, les Fallugia, etc. Cette particularité se retrouve dans les Athérospermées, quoique le réceptacle commun y soit encore. plus profond, et il y a un moment où l’orifice supérieur de lindu- vium laisse sortir un bouquet de styles plumeux qui s'allongent tous les jours. Si cet épais pinceau fait effort contre l'ouverture desséehée de la poche réceptaculaire, celle-ci est légèrement dé- chirée pour faciliter l'issue des achaines. Dans les Laurelia, les choses vont plus loin encore; la poche se divise, se fend inéga- . lement dans une bien plus grande étendue. Ce caractère fut autre- fois considéré comme assez important pour distinguer deux genres, car il n'y a pas d'autre différence entre les Atherosperma et les Laurelia. Mais avec beaucoup de raison, M. J. Hooker l'a jugé insuffisant et a réuni les deux types dans un seul groupe générique. La logique veut done qu'on ne tienne pas non plus compte de ces fissures longitudinales qui se produisent dans le réceptacle de la fleur mále pour faciliter la dissémination du pollen. On n'a point placé dans deux genres différents ceux des Tambourissa dont le réceptacle mâle se fend en quatre, cinq ou six panneaux, inégaux ou à peu près égaux, pour laisser sortir la poussière fécondante, et ceux où elle peut s'échapper par une petite ouverture apicale, les anthéres ayant opéré leur déhiscence dans E SUR LES MONIMIACÉES. '^—. 493 l'intérieur du sac, tout à fait semblable dans ce cas à celui d'une fleur femelle du méme genre. XI Le développement des carpelles en dehors de l'induvium est dû dans quelques genres à nne cause toute différente. Dans les . Peumus, et surtout dans les Mollinedia, le périanthe de la fleur femelle représente un sae dont l'ouverture supérieure est fort étroite. Mais à l'époque de la fécondation, une scissure circulaire horizontale se produit vers le milieu de la hauteur du sac, et toute la partie supérieure se détache en entrainant avec elle le périanthe et les rudiments de l’androcée lorsqu'ils existent. A part les Peumus, qui sont d'ailleurs nettement caraetérisés, nous sommes arrivé à réunir dans un méme genre toutes les Monimiacées qui présentent cette particularité. Les JJ ilkiea de M. F. Mueller sont dans ce eas et ont déjà été eonsidérés par M. Tulasne comme des espèces du genre Mollinedia. Ils ne s'en distinguent point en effet suffisamment par le nombre des étamines, car M. A. de Can- dolle donne à tort les nombres 42-40 comme les seuls qu'on puisse observer dans les Mollinedi ricains. Ce nombre peut trés-bien descendre jusqu'à huit ou dix, comme M. Tulasne l'a parfaitement indiqué pour le M. elegans. Or, le H^ilkiea calypiro- calyo a, d'après M. F. Mueller, environ onze étamines, dont une ou deux peuvent être stériles. L'existence de ces staminodes est le seul caractère qui puisse nous autoriser à faire du J^ ilkiea, le type d'une section distincte dans le genre Mollinedia, tous les autres caractères étant d'ailleurs absolument identiques. Il est vrai que M. A. de Candolle considère comme étant la méme plante que le IF. calyptrocalyæ F. Muetz., le Mollinedia macrophylla Tut. Mais à part des différences sensibles dans le feuillage, autant qu'il est permis d'en juger sur des échantillons peu complets. l'espéce de M. Tulasne n'a que quatre étamines fertiles et deux écailles stériles, considérées comme des staminodes. C'est pour 19h OBSERVATIONS cela que nous nous proposons d'en faire simplement, sous le nom de Kibaropsis, une section du genre Mollinedia, intermédiaire en réalité au M. elegans et au Matthia, ce dernier ne différant du M. macrophylla que par l'absence des staminodes. Toutes ces plantes ont dans la fleur femelle l'espéce de capuchon, détaché eireulairement vers sa base, dont nous avons parlé. Il en est de méme sans doute de l'Ephippiandra de M. Decaisne; car je ne puis supposer que l'objet représenté dans le Traité général de botanique de cet auteur (p. 547), sous le nom d'inflorescence femelle, soit autre chose que la portion inférieure d'une seule fleur, observée aprés la chute de la partie supérieure de l'enveloppe florale, et des styles. On ne saurait tenir compte de la forme très- déprimée et allongée en travers des étamines, car cette déforma- tion des pièces de l'androcée s'observe déjà dans les JJ ilkiea et les Matthia; et, dans les Mollinedia américains, les étamines sont en général d'autant plus courtes, qu'elles sont moins nom- breuses. On ne peut pas non plus admettre que les anthéres ne possédent pas deux loges, aussi bien dans les Ephippiandra que dans les Kibara, les Wilkiea et les Mollinedia américains. Toutes ont primitivement des anthéres biloculaires ; et les deux loges, ainsi que leur ligne de déhisgence, finissent toujours par se eon- fondre à un âge plus ou moins avancé. Il ne reste done, pour dis- tinguer les Æphippiandra comme section, dans le genre Molli- nedia, que les fissures produites à une certaine époque dans le réceptacle floral mâle. Mais ce caractère ne saurait avoir une valeur générique, pas plus iei que dans les T'ambourissa, les Atherosperma, etc., etc. Les Kibara ne diffèrent pas non plus génériquement des Molli- nedia. Leurs fruits et leurs fleurs mâles sont identiques, etil n'y a pour les distinguer comme section, dans l'ensemble du genre, tel que uous le circonserivons, que les languettes déchiquetées, infléchies dans le bouton, et de forme tout à fait singulière, qui s’observent en dedans des sépales de la fleur femelle, et qui repré- sentent peut-être des étamines avortées. SUR LES MONIMIACÉES. 495 XII Les fruits des Monimiacées présentent quelques autres particu- larités qui méritent d’être signalées. On sait qu'ils sont toujours monospermes. Mais la eonsistance de leur périearpe est sujette à toutes les variations possibles. Ainsi les Tambourissa, les Hortonia, les Hedycarya, les Peumus, ont des drupes (Drupaceæ s. Moni- mieæ Tur.). Les Siparuna n'ont pour ainsi dire que la moitié environ du péricarpe qui soil drupacée. Ainsi leur noyau, plus ou moins rugueux à la surface, est recouvert, dans sa moitié supé- rieure environ, par une épaisse couche charnue; celle-ci s'atténue brusquement à partir d'une sorte de ligne équatoriale au-dessous de laquelle le mésocarpe n'est pas plus épais que l'épiearpe, le noyau n'étant de la sorte recouvert que par une membrane trés- minee. Dans quelques genres, comme les Calycanthus et les Chimonanthus, les fruits sont bien définitivement des achaines. Mais pendant longtemps, dans le fruit frais, on voit trés-distincte- ment à la surface du noyau une couche charnue plus où moins épaisse, comparable à celle qui s'observe dans certaines Roses. Enfin les Atherosperma sont décrits comme étant pourvus de véri- tables achaines (.Acheniophore Tuu.). Ne serait - il pas plus logique, dans plusieurs de ces plantes, de déerire les fruits comme des caryopses? Le péricarpe est extrémement mince et si exacte- ment appliqué contre le tégument séminal, qu'une dissection mi- nutieuse peut seule les séparer l'un de l'autre. La surface extérieure du péricarpe est souvent chargée de poils dans les Monimiacées, et la longueur de ces poils est caractéristique dans le groupe des Athérospermées. On les retrouve cependant, quoique moins déve- loppés, dans un grand nombre de Monimiacées; il en est de méme dans les Calycanthus, non pas dans le C. lœvigatus, dont le péricarpe est à peu prés glabre, mais dans le €. occidentalis, Surtout au niveau des deux bourrelets marginaux rugueux qui se voient dans toute la longueur des bords interne et externe du fruit. 196 OBSERVATIONS XIII La graine des Monimiacées proprement dites a toujours un albumen charnu. Celle des Calycanthées n’en a qu'un rudiment, représentant une sorte de broche centrale, cellulaire, autour de laquelle s'enroulent les cotylédons. L'embryon est peu volumi- neux, rélativement à la masse de l'albumen, dans les Athérosper- mées et les Monimiées; mais toujours les cotylédons sont enve- loppés suivant toute leur surface par l'albumen, et M. Tulasne a rectifié à cet égard ce que Lindley avait écrit du Peumus. Mais il n'en est pas de méme de tout l'embryon dans un grand nombre de genres, ear le sommet aigu de la radicule y fait hernie par une petite ouverture circulaire que présente l'albumen à son sommet ; et, ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les Adenostemum (Gomortega), jusqu'ici rapportés aux Lauracées, et dont l'albumen est trés-abondant, présentent aussi cette particularité, Les enve- loppes séminales sont membraneuses et peu épaisses; il n'y a que la région du raphé qui s'ineruste notablement de matière li- gneuse, dans un certain nombre de genres, et qui même se détache du reste de l'enveloppe membranense à l'époque de là maturité. Les cotylédons sont tantôt épais et tantôt membraneux, elliptiques ou à peu près. Ils sont, comme on le sait, très-écartés l'un de l'autre dans le Peumus; une sorte de coin d'albumen les sépare l'un de l'autre. Dans la plupart des graines dont l'embryon a des eotylédons plats, ceux-ci demeurent appliqués l'un contre l'autre par une porlion de leur face supérieure; mais, sans cesser de _ demeurer dans deux plans parfaitement parallèles l'un à l'autre, ils dirigent obliquement leur nervure médiane, l'un dans un sens, et l'autre dans le sens opposé; il y a de cette facon une sorte de sinus en bas, dans l'intervalle de l'extrémité supérieure des deux cotylédons. OX Il n'y a pas de déhiscence pour les véritables fruits des Moni- miacées, drupes ou achaines. Mais il y a pour l'ensemble du fruit SUR LES MONIMIACÉES. 197 multiple une sorte de déhisvenos dont le réceptacle seul est le siége. Son orifice supérieur n'a qu'à s'élargir un peu pour laisser les car- pelles s'étaler, lorsqu'il. est naturellement large et peu profond ; c'est ce qu'on voit dans les Hortonia. Les Calycanthus présentent un phénomène analogue, quoique leur sac réceptaeulaire soit bien plus profond. D'abord l'ouverture en est fermée par une sorte de froncement circulaire de ses bords. On sait que, dans les Chimo- nanthus, ces bords sont en outre fort épaissis, et que le sac est fermé par des dents charnues disposées en rayons; ce sont des Staminodes hypertrophiés. Dans le Calycanthus occidentalis, lorsque les fruits sont totalement mürs, l'orifice de la bourse se . dilate, les parois s'écartent graduellement les unes des autres sur tout le pourtour de l'ouverture, et le réceptacle se trouve large- ment béant en haut. Dans les Mollinedia et les Peumus, les véri- tables fruits voient le jour d'une autre façon : le haut du réceptacle se sépare circulairement, comme le couvercle d'une pyxide, em- portant avec lui les restes du périanthe et de l’androcée, Dans les Atherosperma proprement dits, il y a desserrement du pourtour de l'ouverture réceptaculaire, comme dans les Calycanthes, dont ils sont si voisins, tandis que dans ceux de la section Laurelia el dans les Doryphora, la poche se fend plus ou moins également de hauten bas, et se partage en un nombré variable de panneaux qui s'étalent en dehors. La déhiscence la plus compliquée qu'on observe dans la famille parait appartenir aux Z'ambourissa. Il ne serait pas facile de comprendre comment elle s'opère, d'après les fruits détachés qu'on envoie enEurope des iles Mascareignes ou de Madagascar. Mais sur une remarquable peinture exécutée à Bourbon ou à Maurice, et qui se voit dans les galeries de bota- nique du Muséum, on se rend bien compte de ce qui doit se passer, et l'on n'est plus étonné de ce que rapportent les voyageurs de ce fruit qui, « se renversant » d'un jour à l'autre, devient en méme temps charnu et d'un rouge éclatant, de sec qu'il était d "abord, avec des teintes sombres qui n’attiraient pas l'attention. Nous avons vu les drupes qui sont réunies dans ce fruit, s'enfouissant 128 OBUZAVATIONS graduellement dans l'épaisseur du réceptacle hypertrophié. La rapidité de cet accroissement du réceptacle fait que son tissu est peu résistant; il ne présente une certaine solidité que vers ses deux épidermes, l'un extérieur et convexe, l'autre intérieur et concave. Que les drupes, dont la portion charnue s'épaissit, se gorge de suc et se colore en rouge vif pendant la maturation, viennent à faire effort sur ces surfaces , la supérieure cédera, car elle est la moins solide; on la verra se soulever en se fendillant irrégulièrement. En méme temps la poche réceptaculaire tendra à s'étaler, les bords des solutions de continuité se reléveront, se réfléchiront en dehors, et les drupes apparaîtront à la surface de ces tissus déchirés et renversés, avec la couleur particulière à leur péricarpe. i XV ll y à une Monimiacée nouvelle qui présente dans ses fruits une autre disposition, encore inconnue dans cette famille, Nous la dé- crivons sous le nom provisoire de Doryphora? V ieillardi (1); mais elle appartiendra peut-être à un genre nouveau, à cause de (1) DonyPHORA? VIEILLARDI. — Arbor valde aromatica ; ligno duriusculo albido; ramis ramulisque oppositis, uti planta tota glaberrimis, ad nodos valde dilatato -compressis ; cortice striato in sicco omnino nigrescente. Folia ramulorum axillantia e cicatricibus arcuatis obliquis nota; juniora in summis ramulis conferta obovato-suspathulata (ad 5 cent. longa, 2 cent. lata), aut breviter petiolata, aut limbo basi valde attenuato subsessilia : apice rotundato emarginatove ; subintegra v. sepius inæquali-dentata crenatave; margine revoluto; glaberrima coriacea, crassa, supra lucida, subtus paulo pallidiora ; costa supra concava, subtus pro- minula; nervis primariis pinpatis vix conspicuis. Flores ignoti (genus unde incertum remanet) in axilla foliorum rami superiorum axillares cymosi pauci pedicellati; receptaculo fructus obovoideo v. breviter subpyriformi (ad 4 ar longo) coriaceo crasso lignoso inzequali-2-4- fisso, intus longe setoso. Fructus caryo- psoidei in receptaculis singulis œ, campylotropi, setis gracilibus perlongis in sicco fuscescentibus undique obsiti; pericarpio membranaceo tenuissimo : semine itidem campylotropo valde aromatico camphorato ; integumentis anis P. albumine carnoso oleoso copio 0 ; embryone cylindrz.ceo arcuato ; radicula ICH propter albumen curvatum omnino infera; cotyledonibus oblongis, extus con- vexis, intus complanatis, inferis fructus basin et seminis insertionem. quoque spectantibus. — Oritur in Novæ-Caledoniæ montibus, ubi in sylvis legit el, Vis. lard, prope ad Kanala, ann. 1855-60. (Herb. Lenorm.) SUR LES MONIMIACÉES. 199 celte singulière configuration des carpelles. Elle a bien d'ailleurs le réceptacle en sac inégalement déchiré des Doryphora ; mais comme ses fleurs sont inconnues, on ne sait si elle posséde les étamines caractéristiques du genre. Ce qu'il y a de certain, c'est que, tout chargés de ces mémes poils qu'on observe dans les autres Athérospermées, les achaines (ou plutôt les cariopses) se trouvent tellement recourbés à leur maturité que leur sommet, oü se voit encore la base du style, arrive à toucher la base de l'ovaire. Le résultat de cette sorte de eampylotrophie, qui rappelle ce qu'on observe dans les Ulmaires, les Cissampelos, etc., c’est la courbure générale de la graine et celle de l'embryon ; de sorte qu'on trouve, de dedans en dehors, des arcs concentriques représentés, le pre- mier par l'embryon lui-méme, le second par le périsperme. charnu, trés-abondant, et le troisiéme par les téguments trés- minces de la graine et le péricarpe également fort ténu. Le port de la plante est d'ailleurs fort analogue à celui: des Athérosper- mées connues. Ses feuilles sont glabres, plus ou moins profon- dément découpées, et les rameaux se font remarquer par l'aplatis- sement et l'élargissement considérable qu'ils présentent au niveau de l'insertion de chacune des parois de feuilles. i XVI Les graines sont toujours solitaires dans chacun des carpelles des Monimiacées. Il en est ordinairement de méme des ovules. On sait cependant que les Calycanthées en ont toujours deux au début. Mais comme il y en a un qui se place ordinairement au- dessus de l'autre, et comme ce dernier, se développant beaucoup dans sa région chalaziqué, comprime énergiquement la région micropylaire de celui qui lui est supérieur, cette compression détermine tôt ou tard un avortement plus ou moins complet. L'ovule supérieur n'est plus alors représenté que par une sorte de coiffe ou de calotie, qu'on prendrait tout d'abord pour un obtu- rateur. Les véritables Monimiacées ne m'avaient jamais présenté IX (16 janvier 1869). 9 450 OBSERVATIONS qu'un ovule dans chaque ovaire adulte, et je croyais ce caractère absolu, jusqu'au jour où j'ai vu un rudiment de second ovule vers le haut de l'ovaire de certaines fleurs de l’Hortonia floribunda. La direction des ovules est variable, et M. A. De Candolle a tiré de cette direction absolue un moyen de classement des genres. Son groupe, d'ailleurs fort hétérogène, des Siparuneæ est, dit-il, caractérisé par des ovules dressés ; mais nous allons voir que les Palmeria ont des ovules suspendus, comme la grande majorité des genres. Ce qui est constant jusqu'ici dans cette famille, c'est que les ovules ont le micropyle extérieur quand ils sont ascendants, etintérieur quand ils sont descendants. Tous ceux que j'ai pu examiner de prés étaient pourvus de deux enveloppes. XVII Nous venons de voir que le genre Palmeria a été considéré comme ayant des ovules dressés, et c'est pour cela, sans doute, que M. A. De Candolle l'a placé dans le méme groupe que les Siparuna d' Aublet. Mais si ce genre était bien connu, on. verrait quil est extrêmement voisin des Monimia, et que les carac- téres qui l'en peuvent. distinguer sont de trés-minime valeur. Je ne sais si le sae charnu qui enveloppe les véritables fruits du Pal- meria, ne s'ouvre jamais, comme on dit qu'il arrive de celui des Monimia ; mais ce qu'il y a de certain, c’est que les drupes ren- fermées dans ce sac, et les poils dont sa surface interne est garnie dans leur intervalle, sont tout à fait identiques avec ce qui s'observe dans les Monimia, et que la fleur femelle ne diffère nullement dans les deux genres, présentant dans tous deux un sac.à ouver- ture apicale étroite dans laquelle s'engagent les styles, et des ovaires uniloculaires, à ovule suspendu, avec le micropyle tourné en haut et en dedans. Il. n'y a donc rien là qui soit comparable aux ovules ascendants des Siparuna, Quant à la fleur mâle, elle a.un périgone moins profond, plus largement ouvert, et à divisions bien plus marquées que celles des Monimia 2 mais l'organisation SUR LES MONIMIACÉES. 131 est au fond la même ; les anthéres sont construites de même, et, s'il y avait des glandes latérales à la base des filets slaminaux des Palmeria, on ne pourrait les distinguer des Monimia que par ces différences peu significatives que nous venons de signaler dans le périanthe. Voilà pourquoi, conservant les deux genres, nous les placerons tout à cóté l'un de l'autre. XVII En étudiant autrefois les rapports des Monimiacées avec les Anonacées, nous avons dit que les fruits des T'ambourissa et des Stparuna étaient fort analogues à ceux des Eupomalia. Pas plus dans ce dernier genre que dans les deux premiers, la surface totale de la concavité supérieure ne représente une aire stigma- tifère dans toute son étendue; mais il y a çà et là seulement de petites tétes saillantes, chargées de papilles, et c'est dans ees points seulement que le pollen peut étre mis en contaet avee les organes femelles. I1 n'y a d'ailleurs que des différences de taille et de forme entre les fruits des trois genres. La fosselte (ou l'œil) supé- rieure du fruit des Siparuna est peu profonde, comme celle des Pommes ou des Poires, et peu largement ouverte. Celle des Eupomatia est plus large et plus concave, à la façon de celle des Néfles. Quant à celle des Tambourissa, elle est tellement plus grande dans tous les sens, que l'ouverture supérieure revient vers l'axe du fruit comme pour fermer totalement par le haut une cavité, - bien plus large un peu au-dessous de son orifice qu'au niveau de cet orifice lui-même. Cette conformation variable des réceptacles concaves des trois genres est déjà bien indiquée dans les fleurs. Les Eupomatia ont plusieurs graines dans chaque carpelle, graines dont l'albumen est ruminé. Ce dernier caractère les rap- proche sans doute des Anonacées. Mais qu'on compare ! une branche du T'ambourissa alternifolia, terminée par son fruit en forme de Figue. vourte et large, avec les mêmes parties de l'Eupomatia Ben- nelli, et l'on ne [OUR sans doute s' 'einpéd reconnaitre que 132 OBSERVATIONS l'Eupomatia sert de lien entre les Anonacées et les Monimiacées. Le genre Hedycarya est encore un de ceux qui servent de pas- sage d'une de ces familles à l'autre. M. Asa Gray a décrit une espèce de ce genre qui a les anthères surmontées d’un de ces sin- guliers prolongements peltés qu'on avait considérés jusqu'ici comme spéciaux aux Anonacées. Nous avons observé la même particularité dans une autre espèce (1) que M. Baudouin a recueillie à la Nouvelle-Calédonie. Dans cette plante, le périanthe de la fleur femelle devient trés-court ; il disparaît presque complétement dans une seconde espéce du méme pays qui tire son nom spécifique (2) de cette particularité. En dehors des carpelles, on ne trouve qu'une cupule de nature axile, avec un bord crénelé ou presque entier, dans lequel on ne voit aucun organe appendiculaire bien distinct et qu'on puisse décrire séparément comme un calice. XIX Nous grouperons les genres que nous comprendrons dans cette famille en ci tribus ou séries. , I. Les Calycanthées, qui ont des folioles nombreuses sur la sur- (4) HEDYGARYA BAUDOUINI. — Arbor glabra : ramis crassis ad nodos dilatato- compressis. Folia opposita crassa (Guttiferarum nonnullarum) : petiolo crasso glabro (2 cent. longo); inæquali-obovata (18 cent. longa, 9 cent. lata), basi angustata; apice rotundato emarginatove, rarius brevissime acuminato ; integer- rima coriacea penninervia, laxe venosa, supra lucida lævia, subtus paulo palli- diora. Flores (an diœci?) axillares solitarii longiuscule (ad 4 cent.), pedun- , culati). Receptaculum late pateriforme subhorizontale : perianthio brevi, basi cum ` receptaculo continuo : segmentis co inæqualibus brevibus obtusis. Stamina nume- rosissima receptaculum totum obtegentia erecta libera ; filamentis subnullis ; anthe- ris lateralibus adnatis linearibus rimosis ; connectivo (4nonacearum nonnullarum more) ultra loculos producto inæquali-capitato truncato. Flores fceminei desunt ; sed olim fructum Hedycaryæ cujusdam neo-caledonicæ in herbar. Mus. colonia- rum gallic. memini me vidisse, cujus receptaculum crassum pateriforme drupas eis H. dentata simillimas sed 4-plo majores ferebat forsanque ad hanc speciem referendum. — In Nova-Caledonia legit Cl, Baudouin. Planta adspectu. Kibaras sundaicas valde referens, certe ad genus Hedycaryam pertinet, propter connectivum supra antheras inæquali-capitatum nec valde dilatatum inter Hedycaryam typicam Forsteri et H. cupulatam quasi media est. ~ (2) HEDYCARYA CUPULATA, — Frutex nonnunquam sarmentosus (teste cl. Vieil- lard) ; ramis teretibus ; cortice striato e lenticellis valde prominulis rugoso; ramulis SUR LES MONIMIACÉES, 135 face extérieure du sac réceptaculaire, et des graines sans albumen, ou avec un albumen très-peu abondant et un embryon à cotylé- dons enroulés (Calycanthus, Chimonanthus) . Toutes les autres Monimiacées ont un albumen abondant, et un embryon relativement peu volumineux, dont les cotylédons sont plans ou plans-convexes. Parmi celles-ci, nous distinguons : Il. Les Hortoniées. Leurs fruits sont drupacés ; et, d'une facon queleonque, soit parce que le réceptacle est peu profond et large- ment ouvert en haut, soit parce qu'il se fend irréguliérement sui- vant sa longueur, ou parce qu'il se détache circulairement comme une sorte de couvercle, les drupes deviennent définitivement libres et en contact avec l'atmosphére (Æortonia, Peumus, Hedy- carya, Mollinedia, Monimia, Palmeria). IIT. Les Tambourissées, dont les fruits sont aussi drupacés,: mais où les drupes demeurent encloses dans des poches formées en dehors par la paroi du réceptacle et séparées les unes des autres par des cloisons dues à l'hypertrophie interstitielle de ce méme réceptacle (T'ambourissa, Siparuna). IV. Les Athérospermées, dont les fruits apipi définitive- sæpe gracilibus glabris ad nodos'compresso-dilatatis ; lenticellis vix prominulis albi- dis elongatis. Folia opposita, longiuscule (1-1 1/2 cent.) petiolata, uti planta tota glaberrima lanceolata (10 cent, longa, 3 cent. lata), basi et apice acuta integerrima subcoriacea glabra, supra levia, subtus pallidiora opaca, penninervia venosa, in sicco nigrescentia glaucescentiave subænea. Floris diceci (?), in speciminibus diversis semper siti racemosi ; racemis axillaribus, rarius terminalibus simplicibus ; pedi- cellis et inflorescentiæ axi foemineorum quam masculorum crassioribus, Recepta- . culum pateriforme; calyce masculo e foliolis 5-7 constans cum receptaculo basi continuis ; femineo breviori crassiorique subintegro v. inæquali-crenato sinuatove Byhaceo arcte applicato. Stamina oo , remotiuscule concavitate receptaculi inserta erecta libera : connectivo lineari, apice in caput membranaceum peltatum valde compressum subhorizontale dilatato loculosque lineares 2 adnatos rimosos omnino obtegente. Carpella ce, basi angustata, mox ad medium dilatata, apice in stylum brevem conoideum attenuata, inde fusiformia ; ovulo solitario pendulo. Fructus omnino H. dentatæ FORST., sed paulo minor. Crescit in Nove- Gin mon- tibus, ubi ad Balade in sylvis legit cl. Vieillard, ann. 1855-60. Species ad Hedycaryam pertinet ob stamina æqualiter receptaculi concavitate inserta et drupas haud involucratas. Attamen propter perianthii figuram inter Hedycaryas legitimas et Palmeriam F. MUELL. media est. H. dorstenioides A. GRAY, ap. Seem. Journ. of. Bot, , 1V, 83, ex ins, Fidji, valde affinis videtur. 434 NOTE SUR LES AMBAVILLES DE L'ILE DE LA RÉUNION. ment libres, comme ceux des Hortoniées, mais sont des achaines ou des caryopses chargés de poils allóngés (Doryphora, Athero- sperma). V. Les Gomortégées, dont les fruits sont des drupes à loges peu nombreuses, et dont les carpelles sont connés avec les parois du réceptacle en. forme de sac qui enveloppait complétement les ovaires (Gomortega), EXPLICATION DES FIGURES. PLrancue IIl. Fic. 4. Fleur anormale de Sassafras officinalis. dont le gynécée est formé de plusieurs carpelles indépendants. NOTE SUR LES AMBAVILLES DE L'ILE DE LA RÉUNION, | Par le doeteur E. J. CORDEMOV. On appelle iei Ambaville blanche où plus généralement Amba- ville, notre Hubertia Ambavilla, à laquelle on attribue des pro- priétés antidartreuses et antisyphilitiques. Sont aussi À mbavilles, les Hubertia tomentosa, lanata, raridentata et Horeli (nobis), mais Ambavilles des hauts, parce qu'elles croissent en effet dans des régions plus élevées que l’autre. Enfin on donne aussi le nom d’Ambaville jaune, mais plus généralement celui de Bois de fleurs jaunes, aux deux espèces de Campylosporus, dont l’une, celle à feuilles étroites, devient un petit arbre et habite les régions élevées. C'est elle qui pleure (Penticosia Conu.) la résine d’Ambaville. Toute la plante est balsamique. Elle jouit ici d’une réputation analogue à celle de Ja « Toute-saine », et passe surtout pour un puissant « dépuratif du lait». Aussi, peu de jeunes méres se déci- dent à commencer l'allaitement, avant de s'être dûment ct long- temps abreuvées de tisane de Bois de fleurs jaunes. — — ——— —— ~ RECHERCHES SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES Par M. Auguste TRÉCUL, Membre de l'Académie des (CONTINUÉ DE LA PAGE 106.) XXIII RÉPONSE A TROIS NOTES DE M. NYLANDER CONCERNANT LA NATURE DES AMYLOBACTER (1). Dans les Comptes rendus de 1865, t. LXI, sont deux notes dans lesquelles j'ai décrit des plantules amylifères, qui se développent pendant la putréfaction des végétaux mis en macération dans l'eau. Quelques jours après ma seconde communication à l’Académie, je fis voir à M. W. Nylander quelques-unes de mes préparations et mes dessins; puis je l'engageai à étudier cette question. Il le fit, et, peu de temps aprés, il publia deux notes dans le Flora (2° série, t. XXXVIII), et une troisième dans le Bulletin de la Société botanique de France (t. XH), dans lesquelles il met en avant deux phénoménes importants : 1* la mobilité de quelques Amylobacter ; 2 la multiplication par division de quelques autres. De plus, il ne juge pas ces corps essentiellement différents des Bactéries, et il ajoute que les faits qu'il rapporte ne sont pas favo- rables à l'adoption d’une génération spontanée. Solo (1) Les observations de M. Trécul sur les Amylobacter (voy. Adahsdiid, VII, 208) ont été l'objet de trois notes, publiées par M. Nylander (Circa Amylobac- teria TRÉC. notula, in Flora (1865), 521; Adhuc circa Amylobacteria adnotatio, in Flora, loc. cit., 579; Sur les Amylobacter, in Bull. Soc. bot. de Fr. 8 déc. 1865. La réfutation présentée ici par M. Trécul, montre assez quelle étaient les objections de M. Nylander. (Comptes rendus, LXV, 513.) 136 | RECHERCHES J'ai attendu près de deux ans pour répondre. Avant de le faire, | jai voulu renouveler mes observations, et apporter, s'il était pos- sible, de nouveaux faits. Je vais aujourd'hui examiner les prin- cipaux points de cette discussion. -Vai le regret de trouver dans les notes de M. Nylander des inexactitudes de rédaction que je ne puis passer sous silence. Ainsi, dans sa première. note (Flora, 1865, p. 522) et dans sa troisième (Bulletin de la Sociélé botanique de France, t. XII, p. 3996), il me fait attribuer le nom de Clostridium aux formes oblongues ou cylindriques des corps dont il s'agit. Il est évident, comme le mot l'indique, que ce sont les formes en fuseau que j'ai désignées par ee terme. L'auteur ajoute que, dans le Spartium scoparium, la forme de ces corpuscules est tellement variable que les trois genres que j'ai établis se trouvent confondus chez le méme type. Cette assertion n'est pas fondée; car, dans toutes les plantes que j'ai étudiées jus- qu'iei, méme dans le Spartium indiqué, les Amylobacter ont tou- jours été de méme type dans un endroit donné. Ils sont tous, ou eylindroides, ou graduellement atténués d'un bout à l'autre, ou fusiformes, ou capités. Quand ils sont capités, la tête est, dans tous les individus, ou elliptique et la queue cylindrique, ou ovoide et la queue atténuée vers l'extrémité, ou bien la tête est globuleuse et la queue cylindracée. M. Nylander, qui ne cite que les Spartium scoparium, Reseda odorata, Dahlia variabilis, Pyrethrum sinense et le Figuier, croit pouvoir dire : « Sint ita ea corpuscula multo quidem frequentiora » et facilius obtenta quam crederes ex commentariis clarissimi » Trécul. » Rien dans mes deux notes ne justifie ces paroles. Il y a, au contraire, à la page 433 du Compte rendu, un passage qui indique que toutes les plantes examinées par moi ont donné des Amylobacter ; et depuis je n'ai trouvé que des exceptions bien rares parmi les Phanérogames, bien que sous le rapport de la quantité il y ait beaucoup de diversité. En outre, M. Nylander affirme que les À mylobacter fusiformes SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 137 du Figuier et du Pyrethrum sinense sont mobiles à Ja manière des Bacterium, auxquels il les assimile. Oui, les Amylobacter sont mo- : biles quelquefois, mais beaucoup plus souvent ils ne le sont pas. Dans la trés-grande majorité des cas, à la surface des cellules et dans les méats, ils sont si pressés les uns contre les autres, et sou- vent si adhérents àla paroi cellulaire, que tout mouvement est im- possible. De plus, à de certaines places dans quelques plantes, quand les utricules sont suffisamment écartées par la désagréga- tion, des Amylobacter capités, tous dressés en grand nombre, et assez réguliérement espacés sur la surface de certaines cellules parenchymateuses ou fibreuses, simulent des forêts microscopiques (écorce du sureau, écorce et moelle de l’ Aralia japonica Thunb.). Une semblable disposition m'a été offerte aussi à l'intérieur de nombreuses cellules dans la moelle de rameaux de deux ans du figuier. Sur toute la paroi interne étaient dressés et épars une mul- titude d'Amylobacter, dont la tête était dirigée vers le centre de la cellule. Ces petits corps dressés, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur de la cellule, sont ordinairement de ceux qui ont la téte ovale, et sont fixés à la membrane par l'extrémité atténuée de leur queue ou pédicule. Dans le sureau, j'ai obtenu quelquefois en méme temps, mais beaucoup plus rarement et à des places spéciales, des Amylobacter à tête globuleuse, dressés aussi à la surface des cel- lules. C'est même cette dernière forme qui, seule jusqu'ici, m'a permis de suivre l'évolution de ces corpuscules dressés. J'ai vu poindre sur les cellules des globules qui, parvenus à certain vo- lume; étaient soulevés peu à peu par le développement graduel du pédieule relativement épais. S'il ne m'est pas arrivé de surprendre à son début l’Amylobacter dressé à tête ovoide, j'ai pu en obser- ver le développement à l'état de liberté dans des cellules paren- ehymateuses et des fibres du liber. Jen parlerai plus loin. M. Nylander, très-disposé à confondre ces corps avec les Bac- terium, demande s'ils ne seraient pas, ainsi que ces derniers, de simples éléments anatomiques, ou des rudiments, des rejetons Ld 138 RECHERCHES (proles) ou éléments de types, dont on ne connaitrait pas tous les phénomènes biologiques. La raison principale sur laquelle il s'appuie, outre le mouve- ment spontané, c'est que dans le Spartium scoparium il a vu souvent deux de ces corps bout à bout, d’où il a conclu, à juste titre, qu'ils se multiplient par division. Ces corpuscules s'allongent; dit-il, et se séparent ensuite en deux au moyen d'une constriction transversale. Dés 1865, j'en ai figuré des séries de cinq et davantage. Les membres de la Commission se rappelleront mes dessins, que je remets sous les yeux de l’Académie. N'ayant pas vu alors la scis- sion s'opérer, je me suis abstenu de signaler cet état comme un mode de multiplication. J'ai méme décrit (Comptes rendus, t. LXI, p- 434). et représenté, d’après le Lactuca altissima, des rangées d'Amylobaeter fasiformes. Mais je suis convaincu qu'une telle dis- position en série peut provenir, dans quelques circonstances, d'un autre phénomène que l'allongement et la section de corpuscules ou de filaments préexistants. J'en donnerai tout à l'heure un exemple. * C'est done sur une telle division. qui toutefois a réellement lieu chez les A mylobacter cylindroïdes, que M. Nylander se base pour douter de l'autonomie de nos plantules, dont cependant il ne con- nait pas l'origine, ainsi qu'il l'avoue à la page 525 du Flora par le passage suivant : « Si autem. de « plantulis » autonomis hie » agitur, res manet valde dubia, nam propagationis momenta » omnino latent. » Malgré cet aveu, qu'il renouvelle dans le Bulletin de la Société botanique, p. 390; malgré aussi l'observation de bactéries et de vibrions dans des cellules closes (non perforées) et méme dans des fibres du liber épaissies (1), observation sur laquelle, au contraire; il s'appuie, M. Nylander eroit pouvoir dire : « Ces faits ne per- (1) Des Paetéries et des Vibrions naissent fréquemment, et parfois méme des Monades, à | intérieur des cellules de la moelle fendue longitudinalement de divers - Végétaux. Je reviendrai l'année prochaine sur ce sujet. | | * SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 139 » mettent aucunement, ce me semble, d’admeitre une génération » spontanée, car pour cela il faudrait d'abord connaître exacte- » ment toute l'histoire biologique des productions dont il s'agit, » et nous n'en savons encore rien. » Que M. Nylander n'ait rien observé à cet égard, jele crois sans peine, puisqu'à cette époque il n'a pu consacrer que quelques se- maines à cette élude (de la mi-septembre à la fin d'octobre, vers laquelle son envoi a dû être fait au Flora). S'il n'eüt pas été pré- venu contre la théorie de l'hétérogenése, il se serait rappelé que j'ai décrit l'origine des 4 mylobacter non-seulement d'après ce qui se passe dans les laticiféres, mais aussi dans des utricules et des fibres du liber fermées, dans lesquelles j'ai vu se développer d'abord des corpuseules ou germes elliptiques, qui émettent une petite tige ou queue, dont l'allongement s'effectue peu à peu. J'ai plusieurs fois depuis renouvelé cette observation. J'ai vu le germe commencer lui-même par un petit point de substance jaunissant par l'iode, lequel grossissait jusqu'à ce qu'il eüt acquis le volume et la forme (elliptique ou globuleuse) de la tête de l’ Amy- lobacter ; puis latéralement, ou à l'un des bouts s'il était elliptique, naissait une queue, comme je viens de le dire. J'aien ce moment à ma disposition un bel exemple de la trans- formation du latex en 4 mylobacter. Dans un laticifère d’ Euphorbia Characias, le sue laiteux, après s'étre coagulé, se divise en cor- puscules elliptiques, dont bon nombre prennent déjà par l'iode à degrés divers, la teinte caractéristique de l'amidon. (Voyez la note de la page 210 ci-dessus.) | Ce qui se passe à l'intérieur des cellules s'accomplit aussi à l'extérieur; et là les 4mylobacter se développent ou à la surface méme de la membrane cellulaire, ou dans le liquide que ren- ferment les méats pendant la macération. Je vais décrire de ce dernier cas, un exemple que chacun pourra vérifier facilement. Quand on met avec de l'eau, dans des flacons de 60 à 90 grammes, des tronçons de tige d' Helianthus tuberosus fendus longitudinalement par la moitié, l’eau pénètre de tissu, chasse 140 RECHERCHES le gaz qui remplit les méats de la moelle, et bientôt les cellules superficielles mises à nu par la section, et les méats voisins, con- tiennent une multitude de globules extrêmement petits, qui occupent à peu près toute la cavité des méats. Évidemment ces globules ne sont pas venus du dehors, car pour cela il faudrait que des globules semblables fussent répandus en innombrable quantité dans tout le liquide ambiant du flacon, ce qui n’est pas. Leur substance a été prise par le liquide aux cellules voisines. Ces granules ne tardent pas à s'allonger et à prendre la forme de cylindres , qui, d'abord d'une grande ténuité, croissent en longueur et en épaisseur. Ces corpuscules sont alors jaunis par l'iode; ce n’est que plus tard, quand ils ont acquis un volume plus considérable, qu'ils se colorent en bleu indigo par l'eau iodée, Ici, comme ailleurs, une extrémité, ou méme les deux, reste sou- vent incolore ou est jaunie. Pendant leur accroissement, à quel- que période qu'on les examine, ils sont toujours libres. A tous les âges, la rupture du méat suffit pour les disperser, et ils sortent isolés les uns des autres par la section transversale de la moelle. Cependant, quand ils sont déjà cylindriques, mais encore jeunes, on les trouve quelquefois disposés en séries longitudinales. Cette disposition ne provient que de la juxtaposition accidentelle de ces petits corps pendant leur aceroissement, à laquelle s’adjoint pro- bablement aussi la division en deux de quelques-uns d'entre eux. Assez souvent, l'espace manquant à leur élongation, ils sont re- courbés par la pression, et parfois aussi le méat est élargi sous l'influence de cette pression. Les granules primitifs remplissant à peu prés le méat au début, tous ne peuvent arriver à l'état d Amylobacter parfaits, qui sont ici volumineux. Beaucoup de ces corpuseules disparaissent donc pendant l'évolution des autres. Assez fréquemment, toutefois, ceux qui ne s'aecroissent pas restent mélés à ceux qui se sont développés; il arrive méme que ees derniers, élant rares, sont épars dans la masse des granulations. Dans d'autres méats, des colonnes de granules, jaunissant par l'iode, alternent avec des SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. Ah colonnes de gros Amylobacter bleuissants, comme dans certains vaisseaux du latex. Des Amylobacter semblables naissent en immense quantité à l'intérieur des cellules médullaires lésées par la section longitudi- nale de la moelle et aussi à la surface de l'écorce, sur la cuticule. Dans ces deux endroits, où ils sont en contact immédiat avec l'eau du flacon, les Amylobacter présentent un phénomène que je n'ai observé nulle part ailleurs. Ils sont entourés d'une matière géla- tineuse incolore, qui leur donne, à la couleur prés, l'apparence d'une Nostochinée, d'un Palmella (1). (4) A cet égard, je dois faire remarquer qu'il se développe quelquefois à la sur- face du liquide des corpuscules elliptiques et des globuleux qui sont entourés aussi de gélatine, D'abord isolés ou en nappes, ils se multiplient par division dans la matière gélatineuse qui environne chacun d'eux, et peuvent ainsi donner naissance à de longs filaments muqueux et incolores. En files ou isolés, ces corps jannissent par l'iode, ainsi que tout ce qui se forme à la partie supérieure du liquide. On ne rencontre là que bien rarement des Amylobacter, et ils y sont sans doute apportés par les bulles de gaz qui montent des tissus végétaux. Voici maintenant une expé- rience qui tend à prouver que les productions de la surface du liquide naissent moins de germes venus de l'atmosphere que de la matière organique soustraite par l'eau à.la substance végétale. Ayant mis en macération, par un temps chaud, dans plusieurs flacons, des troncons de tige d'Helianthus tuberosus qui furent tous en- tièrement submergés, il y eut déjà de nombreuses productions vivantes (Vibrio bacillus, Monadiens, etc.) à la partie supérieure un liquide au bout de trente-six heures, et la liqueur, d'abord troublée, s'était éclaircie. Au contraire, les Amylo- bacter débutaient à peine par de rares granulations au pourtour des tronçons de tige. Ayant enlevé les formations de la surface du liquide de deux flacons, d'abord avec le manche d'un scalpel, ensuite en retirant l'eau superficielle, et celle-ci ayant été remplacée par de l’eau nouvelle dans un de ces deux flacons, il ne se produisit plus aucune végétation pendant les six jours suivants. Des Monadiens seuls naquirent, et cependant les Amylobacter se développèrent sur les tronçons de tige, et me permirent d'étudier toutes les phases de leur évolution. Le temps: étant devenu plus froid, l'expérience n’a pas réussi depuis : il y a toujours eu pro- duction d'abondantes végétations. J'ai dit plus haut que ces végétaux superficiels jaunissent par l'iode. Il n'en est pas de méme au fond du flacon, où se déposent des matières enlevées au tissu organique. Ces matières engendrent d'abondants et superbes Amylobacter enveloppés de gélatine, dans les macérations d'Helianthus tuberosus. Avec quelques autres plantes ce sont des Vibrions et des Spirillum qui sont produits, tandis qu'avec certains végétaux ce sont des vésicules globuleuses qui sont formées. Quand on se sert d'Euphorbia Characias, par exemple, ce sont les globules du latex qui paraissent surtout produire ces vésicules. La constitution de ces différents dépôts semble concorder très-bien avec la production des divers ferments observés par notre savant confrère M. Pasteur, pendant les fermentations. 142 RECHERCHES Quelle est leur origine? Ils ne viennent certainement pas de propagules, comme pourrait le croire M. Nylander. En effet, quand une Algue ou un Champignon filamenteux se multiplie par seg- mentation , les propagules ou spores qui en résultent out leur petit diamètre au moins égal à la largeur du filament segmenté, Ici, les segments de nos Amylobacter parrarrs en voie de division, bleuis- sant par l'iode, sont volumineux; ils ont de 0""7,005 à U^^,04 de longueur sur 0*",002 de largeur. Au contraire, les granulations par lesquelles ces Amylobacter commencent, dans uos macéra- tions d' Helianthus tuberosus, sont irés-petites ; elles n'ont guère que 0"^,0008 dans tous les sens. ; | Voici comment ces Amylobacter se développent : les tronçons de tige, avant d’être placés dans l'eau, ne montrent rien qui puisse, à priori, étre soupçonné de les produire. On n'apercoit, dans la substance superficielle de la cuticule, qu'une sorte de chagrin irrégulier d'une extréme délicatesse, qu'une grande atten- lion peut seule faire remarquer. Mais, au bout de vingt-quatre à trente-six heures, par un temps chaud, en aoùt et septembre, de fins granules se dessinent à sa place; puis, sur des étendues con- sidérables ou sur des espaces très-limités, ces granules semblent se vivifier, tous s'aceroissent, Ailleurs, et c'est le cas le plus fré- quent, une. parie minime seule prend du développement. Ces granules s'allongent, et les petits cylindres qu'ils forment se pres- sent, les uns côte à côle quand ils sont nombreux, les autres bout à bout, ou bien obliquement les uns par rapport aux autres. lls donnent aussi lieu parfois à des figures d'une remarquable symé- trie, qui les feraient prendre pour des groupes de cristaux, s'ils ne jaunissaient ou méme bleuissaient déjà sous l'influence de Piode. Dans quelques groupes rares, les jeunes Amylobacter semblent tous rayonner du cenire, sans cependant former des séries eonli- nues, bien que quelques-uns soient placés bout à bout. Ailleurs, au lieu de rayonner, ils sont étendus dans la même direction, ce qui pourrait faire croire qu'ils sont nés de la segmentation de fila- ments parallèles ou tous dérivés successivement les uns des autres, SUR LES VAISSEAUX. LATICIFÈRES. 143 si l'on n'en connaissait pas l'origine, et si ‘un examen attentif n'ap- prenait pas que beaucoup alternent entre eux. Les Amylobacter cylindroïdes primitifs naissent donc isolés les uns des autres; mais aprés s'être allongés à un certain degré, quelquefois de très-bonne heure, d’autres fois seulement très-tard, ils se coupent en deux, et les nouveaux formés se comportent de méme. : D'abord nus, en apparence du moins, comme ceux des méats de la moelle, ils sont plus tard entourés de gélatine, Alors ils sont eomme disséminés au hasard dans une couche assez épaisse de cette matière, dans laquelle ils continuent de se multiplier par di- vision. Quand on suit l'évolution d'unetelle couche, on remarque souvent que les plus externes sont plus volumineux, moins. gréles que ceux de la partie plus profonde de la couche; que ces derniers jaunissent par l'iode, tandis que les externes, plus gros, bleuissent; ce qui est dû à la continuation, pendant quelque temps, de la for- mation primaire à la face interne de la couche. Assez fréquemment, au lieu d'une couche trés-étendue de ces productions, il n'existe que de petites masses ou des groupes d'un petit nombre d’Amylo- bacter entourés de même de gélatine, Il me parait hors de doute, par ce qui sráide.. que ces petits corps constituent bien réellement des plantules autonomes, puis- qu'on les voit naître, et puisque ces formes cylindracées , au moins, se multiplient par division en conservant toujours la même figure. Ces petits corps enveloppés de gélaline sont certainement de même nature. que ceux qui en sont dépourvus dans les méats de la méme plante ; ils ont la méme forme, la méme constitution et Je même mode de multiplication par division. On peut se demander maintenant si ces Amylobacler, qui ne sont pas doués de mouve- ment, peuvent être rapprochés des formes en têtard et de celles en fuseau. Ils ont tous pour Caractère commun, à l’état parfait, de bleuir par l'iode, et conserver le plus souvent une sorle de noyau plasmatique qui reste incolore ou qui jaunit, mais qui souvent ihh RECHERCHES aussi devient amylacé. Le caractère différentiel le plus important me semble résider dans le mode de multiplication par division, dont me paraissent jouir jusqu'ici les seules formes cylindroides. A cause de cela, le nom d'A mylobacter proprement dit, que j'ai appliqué à ces dernières, est justifié, ainsi que celui d'Urocephalum que j'ai donné aux formes en tétard, et celui de Clostridium aux fusiformes. Le mouvement que je n'ai pas encore aperçu chez les Clostri- dium, bien que ce soit chez eux que M. Nylander l'a signalé, ne serait pas un caractère distinctif, car il se rencontre chez des Amylobacter vrais ou cylindriques, et chez les Urocephalum du Figuier, longs de 0™™,02, à queue flexueuse, et devenant tout en- tiers d’un bleu très-intense par l’eau iodée. De plus, parmi ceux de ces corpuscules qui jouissent d'un mouvement propre, et qu'il paraît difficile de séparer de ceux de même genre qui en sont pri- vés, les uns sont rigides et les autres flexueux. Je ne crois pas encore le moment venu de les décrire spécifi- quement; cependant je puis assurer qu'aucun d'eux ne se rapporte spécifiquement ni génériquement aux Bactéries et aux Vibrions décrits par Ehrenberg et Dujardin (4). Outre les Amylobacter, j'ai encore observé, dans les cellules de la moelle du Figuier , des corpuscules vibrioides cylindriques, fort gréles, de longueurs trés-variées, qui n'offrent aucune arti- culation, et qui plus tard sont remplacés par de longs filaments aussi gréles qu'eux-mémes, qui se contournent dans les cellules et les remplissent quelquefois en grande partie. Je ne les ai jamais vus bleuir par l'iode, ni se segmenter comme les Amylobacter cylindracés décrits plus haut. (4) Le défaut d'espace ne m'a pas permis de signaler dans les Comples rendus toutes les inexactitudes de M. Nylander. En voici une qui a bien aussi son impor- tance. Ce savant dit dans la note 2 de la page 396 du Bulletin de la Société bota- nique, t. XIL: « Le nom d'Amylobacter n'implique aucunement pour M. Trécul l'idée d'une affinité avec les Bacterium. » Pourtant, à la page 435 du t. LXI des Comptes rendus, j'ai dit: «s... en raison aussi de l'amidon qu'ils contiennent, ET POUR RAPPELER LA RESSEMBLANCE DES FORMES CYLINDROÏDES AVEC LES BACTÉRIES, je crois utile de les réunir sous le nom d'Amylobacter. » (Note de l'auteur.) SUR LES VAISSEAUX LATICIFÈRES. 145 J'ajouterai en terminant qu'il n'est pas indispensable, comme le croit M. Nylander, de connaître toute l'histoire biologique d'un eorps vivant, pour admeltre qu'il a été formé par hétérogénése. Il suffit pour cela de le voir naitre, et de s'assurer qu'il n'est point un simple élément anatomique; en un mot, qu'il est doué d'une existence propre. Or les Amylobacter étant quelquefois do- tés d'un mouvement de translation, et montrant assez fréquem- ment un mode de multiplication, doivent étre considérés comme des étres particuliers. D'un autre cóté, comme ils sont formés par la modification d'une partie de la substance des plantes employées, souvent contenue à l'intérieur méme de cellules dans lesquelles ils se développent, je conclus qu'il y a là une démonstration de l'hétérogénie, qui, je crois, peut être définie ainsi : « Une opéra- » tion naturelle par laquelle la vie, sur le point d'abandonner un » corps organisé, concentre son action sur quelques-unes des parti- » cules de ce corps, et en forme des étres tout différents de celui » dont la substance a été empruntée. » (Sera continué.) IX. (14 février 1869). 10 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (ConTiNvé pu voL. VIII, PAGE 351.) 48. [ODES MADAGASCARIENSIS. Frute* longe sarmentosus (test. Chapelier); caule ramisque teretibus v. ancipiti-compressis tetragonisve, dense ferrugineo v. fulvido-hirsutis ; cortice (Cannabis more) filamentoso, basi caulis fuscato inæquali-fisso. Folia opposita, breviter (ad 4 cent.) petio- lata, longe ovato-acuta v. sublanceolata (ad 12 cent. longa, 5 cent. lata), basi cordata; apice plerumque acuminato ; integerrima membranacea, supra dense viridia, subtus paulo pallidiora; petiolo costaque cum nervis primariis obliquis venisque laxe reticulatis pilis iisdem rufescentibus ac ramis obsitis. Ramulus adest unus ad internodia fere omnia, qnoad folia lateralis, in cirrhum gracilem lon- gum, apice simplicem ramosumve, mutatus, cujus ope planta, Goua- niarum v. Ampelidearum more, arboribus in vicinitate crescen- tibus adfixa remanet. Ad internodia nonnulla, precipue in supre- mis ramis, ramulus ille fertilis evadit (unde cirrhorum noscitur natura, quæ eadem ac in Vitibus est). Flores cymosi diceci ; cymis basi pedunculatis valde ramosis pilis iisdem rufescentibus ferru- gineisve ac caule indutis. Flores minuti crebri 3-5-meri ; perian- thio (?) duplici ; exteriore brevi inæquali-3-5-dentato ciliato hir- suto; interiore longiore; foliolis 3-5, basi connatis, apice liberis, longe lanceolatis parcius hirsutis; præfloratione valvata. Stamina 3-5 sub gynæceo rudimentario breviter conico inserta ; filamentis brevibus erectis ; antheris inæquali-obovatis obtusissimis, demum reflexis, introrsum 2-rimosis. In flore fœmineo androcæi vesti- gium nullum. Gynæceum liberum ; germine basi attenuato 4-locu- lari 2-ovulato, apice stigmate sessili excentrico lineari longitudine suleato coronato. Fructus drupaeei basi perianthio persistente muniti ellipsoidei (4 cent. longi, + cent. lati) glaberrimi ; meso- STIRPES EXOTICÆ NOVAE. 147 carpio parce carnoso ; putamine tenui monospermo, Semen pen- dulum ; testa tenuissima ; albumine copioso carnoso (in sicco fus- cato); embryonis centralis inversi radicula recta brevissima supera; cotyledonibus oblongo-ellipticis tenuissimis contiguis integerrimis penninerviis. — Oritur in Malacassiæ costa orien- lali, ubi legerunt Dupetit-Thouars (specim. masc.) et Chapelier (specim. fcem.), quo teste, planta apud incolas vulgo audit Vahé- fissoc (herb. Mus. par.). | ; 19. PuLEBOCALYMNA CALLERYANA. Arbor, ut videtur, ramis teretibus ; cortice griseo glaberrimo. Folia alterna petiolata elliptica (ad 48 cent. longa, 10 cent. lata), basi rotundata v. breviter acuta; apice obtuso v. sepius breviter acuminato ; integerrima coriacea, supra læte viridia glaberrima levia lucida, subtus pallidiora opaca, penninervia ; costa nervisque primariis valde obliquis subtus prominalis ; venis laxe retifor- ibus. Petiolus crassiusculus glaber (ad 2 cent. longus), supra canaliculatus (in sicco dense fuscatus). Flores racemosi ; racemis spiciformibus (pedicellis brevissimis), aut in axilla foliorum, aut in ligno plurimis faseieulatis petiolo subæqualibus v. paulo longio- libus gracilibus minutifloris. Planta, aut polygama, aut diceca. Floris masculi calyx brevis 5-partitus ; foliolis arcte imbricatis. Petala calyce multo longiora oblonga crassa, libera, sed inter se basi filamentorum ope arcte conglutinata ; præfloratione valvata. Stamina 5 alternipetala; filamentis jure hypogynis, apice autem excepto, cum corolla, ut supra dictum, coadunatis ; antheris ellip- lico- oblongis, introrsum 2-rimosis. Gyncecei rudimentum centrale breviter pyramidatum ; basi in discum glandulosum incrassata ; ovulis 0. In flore fæmineo hermaphroditove haud viso germen verisimiliter 2-ovulatum. Fructus drupaceus (2 cent. long.) breviter 0valus cordatusve; epicarpio glabro ; mesocarpio tenui; eudocarpio - ligneo 1-spermo. Semen pericarpio conforme subnudum; albumine crasso carnoso ruminato vix integumento membranaceo (verisi- Militer e sacco embryonali orto) vestito. Embryo inversus centralis 148 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. oblongo-eylindrieus albumine fere duplo brevior. In Manilla (Calawan) legit. Calléry (1840), n. 63 (herb. Mus. par.). 20. CHAMJEMELES MEXICANA. Arbor? Rami teretes ; cortice cineraséente glabro striato len- ticellis minutis pallide fuscescentibus notato. Folia alterna glabra longiuscule (ad 2 cent.) petiolata oblongo-obovata (ad 10 cent. longa, 5 cent. lata), basi longe attenuata; apice obtnsato ; inæ- quali-crenulata membranacea v. subcoriacea, supra glaberrima lucida levia, subtus opaca ferruginea glabra venosa. Stipulæ haud visse. Flores (albi) in supremis ramulis crebri racemoso-cymost ; paniculæ sie diete ramis ramulisque cum pedicellis ealycibusque pube brevi densa ferruginea obsitæ. Flores hermaphroditi ; re- ceptaculo turbinato intus disco glanduloso vestito. Calyx brevis ; foliolis triangularibus crassis, sestivatione leviter imbricatis, demum valvatis. Petala calyce longiora obovata in alabastro arcte convoluta, decidua. Stamina 20 ; filamentis sübulatis arcte inflexis; antheris oblongis introrsis. Germen imo receptaculo immersum semi-adnatum 1-loculare ; ovulis 2 basilaribus collateraliter sub- erectis; micropyle extrorsum infera; stylo terminali cylindrico, apice inæquali-capitato stigmatoso. — Oritur in ditione mexi- cana, ubi legit Galeotti (exs., n. 1660), augusto floriferum, in sylvis cirea Vera-Cruz, alt. 3500 ped. (herb. Mus. par.). t 21. PARINARIUM CHAPELIERI. Arbor, ut videtur ; ramis teretibus; cortice, e lenticellis tere- tibus creberrimis suberosis valde prominulis, rugosissima ; ra- mulis novellis pube tenui velutina fuscescentibus. Folia (verisi- militer inadulta) longiuscule (ad 15 mill.) petiolata, elliptico- oblonga (6 cent. longa, 3 cent. lata.), basi et apice obtusala rotundata, supra lucida lævia subavenia, subtus e costa nervisque primariis crebris venulisque tenuiter reticulatis prominulis inæ- quali-rugosa inter venas pallidiora brevissime puberula nonnun- quam glaucescentia. Flores in summis ramulis laxe racemoso- STIRPES EXOTICÆ NOVA. 149 cymosi crebri (adulti haud. visi); bracteis junioribus arcte perian- thio adpressis oblongo-lanceolatis muniti ; calyce valde imbricato bracteis simili tomentoque eodem brevi palliter ferrugineo obsito ; staminibus fertilibus oe, unilateralibus ; germine tubo receptaeuli lateraliter inserto lomegtoso, certe ob dissepimentum spurium inler semen utrumque ortum 2-locellato ; stylo basilari arcuato, apice capitato. — Olim in Malacassia, verisimiliter ad costam insulae orientalem, ubi legit b. Chapelier (herb. Mus. par.). | .. 92. Exocnorpa ? DavibiANA. Frutex erectus; ramis teretibus; cortice glabro fuscato. Folia e gemmis perulatis oriunda ; inferiora squamæformis arcte imbri- cata; superiora sublanceolata, basi longe attenuata ; apice acuto v. obtusato; inæquali-crenulata membranacea, supra glabra læte viridia, subtus glaucescentia; nervis primariis valde obliquis albi- dis. Flores albidi; racemis terminalibus simplicibus nutantibus ; pedicellis singulis bracteas 2 lineares sub flore gerentibus ; recep- taculo valde concavo; staminibus 15— 920; gynæcéo in specimi- nibus maseulis, aut O, aut minuto sterili. — In Mongolia legit b. David. Species quoad genus dubia, ob pistillam frnctumque ignota Potiusne Nuttalliæ species? Stamina, dum 15 adsint, per 3 petalis singulis oppo- Sita; lateralia 2 paulo majora altiusque receptaculo inserta. Planta e seminibus e Mongolia acceptis in horto parisiensi culta, olim floruit, nune autem defuncta. Specimen floriferum minutum in herb. Mus. par. servavimus. 25. RounEA GROSOURDYANA. Frutex sarmentosus ; caule ramisque gracilibus teretibus glabris, lenticellis minutis creberrimis notatis. Folia in summis ramulis alterne conferta imparipinnata; foliolis plerumque 7, quorum 6 per paria opposita ; rachi gracili recto puberulo; foliolis brevis- sime (1-3 mill.) pedicellatis , ovato-acutis (5-7 cent. longis, 2$ cent, latis) subintegris v. obscure sinuatis membranaceis, supra 150 STIRPES EXOTICÆ NOVAE. glabris, subtus albido-rufescentibus, tomento brevi densi undique obsitis ; costa nervisque subtus valde prominulis ferrugineo to- mentosis. Flores spurie racemosi; racemis gracilibus in axilla foliorum ramuli junioris inferiorum plerumque axillaribus, folio brevioribus ; pedicellis filiformibus glabgis in sicco ferrugineis. Flores haud visi et e fructu tantum: noti. Capsula (fere matura) inæquali-ovata glabra (1 cent. longa, $ cent. lata), calyce accres- cente arcteque adplieato, sibi 3-plo breviore glabro chartaceo valdeque imbricato munita. Semen loeulo conforme glabrum, arillo unilaterali suborbiculato, margine crenato, basi cinctum. Stamina basi, aut libera, aut plus minus alte connata dilatataque pilosa. Cetera ignota. Oritur in America æquinoctiali, apud ditionem Venezuelanam Guyanam dietam, ubi, haud proeul ab Angostura, legit b. Grosourdy, anno 1864 (herb. Mus. par.). 9A. TRICHOLOBUS COCHINCHINENSIS. Arbor parva glabra; ramis ramulisque teretibus vix angulatis ; cortice lenticellis minutis notato ruguloso. Folia alterna imparipin- nala; foliolis 5 v. in summis ramulis 3, breviter (5-10 mill.) pe- liolulata subopposita elliptico-ovata (/1—8 cent. longa, 2—4 cent. lata), basi æquali-rotundata, apice paulo attenuata ; summo apice plerumque obtusato ; integra subeoriacea glaberrima, subtus paulo pallidiora; nervis pinnatis vix conspicuis ; petiolo basi sensim in- erassato angulato nudato (ad 5 cent. longo). Flores terminales pa- nieulati, v. potius simul in summis ramulis et in axilla foliorum superiorum ramuli eymoso-racemosi ; racemis decompositis. Calyx crassus 5-partitus; sepalis ovato-lanceolatis acutiusculis crassis carnosis, dorso subangulatis, extus puberulis, valde valvatis. Petala calyce 2, 3-plo longiora (ad 1 cent.) exserta erecta libera sed mar- gine inter se plus minus cohærentia oblongo-lanceolata, basi atte- nuata, apice obtusata, glabra ( «lutescentia, valde odorata » ) nigro- maculata ; præfloratione contorta. Stamina 40 ; filamentis alle monadelphis, demum liberis gracilibus subulatis, oppositipelalis 5 quam alternipetalis 2, 3-plo brevioribus; longioribus et corolla STIRPES EXOTICÆ NOVA. 151 brevioribus inclusis ; antheris ovato-cordatis introrsis ; connectivo apice glanduloso leviter prominulo. Ovarium liberum subcentrale L-loculare, extus ferrugineo-puberulum: apice in stylum longe attenuato ; stylo gracili cylindrico erecto, apice ingequali-capitato stigmatoso. Ovula in Joculo 2 collateralia adscendentia ; hilo haud procul a basi sito, sed laterali ; micropyle tenuiter ciliata supera. Fructus breviter (ad i cent.) stipitatus leguminiformis oblique ellipticus (ad 9 cent. longus, 4 ; cent. latus) intus extraque glaber lignosus, longitudine ab apice ad basin dehiscens 2-valvis. Semen adscendens. pericarpio paulo brevius ovatum; testa levi nigra; hilo haud proeul a basi laterali elliptico albido ; arillo crassissimo inæquali-sulcato cerebriformi, valde carnoso aurantiaco, semine -. 9-plo breviore. Embryonis exalbuminosi valde carnosi cotyledones plano-convexæ, radicula supera brevis obtusata. — Oritur in : Cochinehinæ plagis, haud procul a Saigon et in ins. Pulo-Condor, ubi legerunt. cl. Gabriac et Lefèvre (herb. Mus. par.). 25. CoNNARUS? VENEZUELANUS. Arbor, ramis teretibus ; ligno duriuseulo ; cortice pallide fus- eatà. lenticellis minutis crebris prominulis notato. Folia alterna 8-foliolata ; petiolo tereti glabro, basi repente valde incrassato (4-8 cent. longo); foliolis 3 longiuscule (ad 4 cent.) petiolu- latis ; petiolulo incrassato valde rugoso et siccitate nigrescente ; limbo lanceolato; basi aequali v. in foliolis lateralibus leviter inæ- quali-rotundato, apice acuminato (10-15 cent. longo, 1-8 cent . lato); integerrimo glaberrimo coriaceo penninervio venoso, sub- lus pallidiori ; costa pallide ferruginea valde prominula. Flores erebri in panieulam magnam valde ramosam terminalemque dis- positi ; râcemis eymiferis, lateralibus in axilla foliorum rami supe- riorum v. bractearum sitis. Calyx imbricatus crassiusculus. Petala duplo longiora oblongo-lanceolata nigro-punctulata. Stamin 10 fertilia ; filamentis basi monadelphis, mox liberis subulatis corolla brevioribus; antheris cordatis apiculatis demum versati- libus reflexis. Carpellum in flore adulto. ; ovario ovoideo 2-ovu- 152 SUR UN AMANDIER A OVULES ANORMAUX. lato, in stylum gracilem attenuato ; apice stigmatoso subflabellato dilatato reflexo. Fructus ignotus (genus unde dubium remanet). — Oritur in Venezuelæ provincia dieta Guyana, ubi, prope ad Villa-de- Upata, anno 1864, legebat b. de Grosourdy Runs Mus. par.). (Sera continué.) SUR UN AMANDIER A OVULES ANORMAUX (1). Les fleurs de l'Amandier dont il est ici question étaient parfai- tement normales, quant au périanthe, à l'androcée et aux parties extérieures du gynécée. Mais lorsqu'on ouvraitl'ovaire, on était frappé du développement qu'y prenaient les obturateurs. On peut, à ce qu'il nous semble, désigner sous ce nom, deux saillies, natu- rellement très-prononcées, qui, dans presque tous les Prunus, surmontent les ovules et coiffent plus ou moins complétement leur micropyle. Dans ce genre, les deux ovules, collatéraux et descen- dants, ont un micropyle supérieur et extérieur, pourvu d'un exostome et d'un endostome. Au-dessus d'eux, les placentas présentent un gonflement considérable, qui affecte ordinairement la forme d'un cône étroit et allongé. C’est la base de ces deux cônes parallèles qui vient s'appliquer sur chacun des micropyles ovulaires. Souvent la surface de ces saillies est à peu près lisse. Dans notre Amandier, elle était mamelonnée et partagée par des étranglements plus ou moins profonds en une série de lobes super- posés. Quelquefois le lobe inférieur ou basilaire de chaque obtu- rateur s'allongeait en forme de cône ovoïde, et au-dessus de l'ovule normal, pourvu de ses deux léguments, il simulait un ovule plus jeune et réduit au nucelle. Dans la fleur dont nous donnons la ligure, ce lobe ovoide s'était même entouré, comme un véritable (4) Lu à la Société Linnénne de Paris, dans la séance du 23 décembre 1868. Re sos SUR UN AMANDIER A OVULES ANORMAUX. 153 ovule, d’un sac cupuliforme, qui lui servait de tégument. Quant à lui, jouant Je rôle de nucelle, il avait obliquement dirigé son sommet vers la partie supérieure de l'ovaire ; de sorte qu'on avait sous les yeux, en regardant la loge ouverte par le dos : deux ovules collatéraux à deux enveloppes; puis, au-dessus d'eux, deux autres ovules collatéraux à un seul tégument, et, au-dessus encore de ces derniers, deux saillies placentaires lobées, en forme de cónes allongés. Une semblable anomalie représente done un passage, des ovaires biovulés des Prunées, aux ovaires pluriovulés de la plupart des Spirées. EXPLICATION DES FIGURES. PLancue Ill. Fic. 2. Fleur d'Amandier, dont l'ovaire renferme, entre les saillies inférieures et supérieures du placenta, quatre ovules disposés sur deux séries verti- cales, les supérieurs étant les moins développés. © NOUVEAUX MATÉRIAUX -A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES - Par F. A. W. MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde, QUATRIÈME, PARTIE (1). CYCADÉES DE L'AFRIQUE. -Dans le: domaine de-la flore d'Afrique, on rencontre trois genrés de Cycadées : Cycas, avec une espèce (C. T'houarsii, déjà mentionnée précédemment), qui se trouvé à Madagascar et aux îles Mascareignes, mais qui n'a pas encore été découverte sur le continent voisin; Æncephalartos, avec 12 espèces faisant partie de la flore de la Cafrerie, au N. E. du Pays du Cap proprement dit, et qu'on peut supposer répandu dans tout l'intérieur du con- tinent, depuis que M. Barter a trouvé dans l'Afrique occidentale, prés du fleuve Niger (voy. plus haut), une espèce qui se ren- contre également à Natal; Stangeria, représenté par une seule espèce de l'Afrique méridionale. Les deux derniers de ces genres sont exclusivement africains. Thunberg décrivit le premier Encephalartos, sous le nom de Cycas caffra, en 1775; Linné fils le nomma Zamia Cycadis et détermina ainsi plus exaetement sa place dans le système; les espèces découvertes postérieurement furent rangées dans le genre Zamia jusqu'à l’époque moderne. Jacquin, qui introduisit un grand nombre de plantes du Cap dans le jardin impérial de Scheenbrun, décrivit, dans son magnifique ouvrage Fragmenta botanica, les (1) Voy. Adansonia, IX, 73. | | | | | | | I | | Î | | ^ NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE, ETC. 155 Zamia cycadifolia, longifolia, lanuginosa et horrida; Willdénow décrivit le Z. tridentata, Aiton le Z. pungens. Depuis lors des spécimens continuèrent à arriver du Cap dans nos jardins bota- niques. Si, dans leur détermination, beaucoup d'erreurs furent commises, j'en attribue surtout la eause à ce que les Fragmenta dispendieux de Jaequin ne pouvaient être consultés partout, et que les deseriptions coneises des ouvrages systématiques ordinaires ne suffisaient pas pour faire reconnaitre les espéces avec certi- tude. Une autre source d'erreurs provenait de la fixation des espèces d’après de jeunes exemplaires, lesquels différent souvent beaucoup de la plante adulte par la forme des feuilles. L'absence assez fréquente des organes de la fruelification contribuait égale- ment à rendre les caractères incomplets. A une époque plus récente, des espèces inconnues furent découvertes dans l'intérieur de l'Afrique méridionale par Ecklon, Zeyber et Drége, et de nombreux pieds vivants, tant de ces nouvelles acquisitions, que des espèces déjà connues, furent introduits dans les jardins bota- niques, principalement dans celui de Hambourg. Le professeur Lehmann déerivit ces espèces dans son Pugillus sextus (1834), et montra en méme temps que les Zamia du Cap s'éloignent sous beaucoup de rapports des types américains sur lesquels le genre avait été primitivement fondé, et qu'ils forment un genre distinet, auquel il donna le nom d’ Encephalartos. Cette opinion avail d'ailleurs déjà été énoncée, bien des années auparavant, par R. Brown : « Species americanæ, que Zaïniæ genuine, a. capensibus et Novæ Hollandiæ forsan genere distinguendæ, » Je ne rappellerai pas iei les autres travaux dont ee genre a été l'objet; on en trouvera l'énumératión dans ma Monographie et dans le Prodromus Systematis Cycadearum. Je ferai remarquer seulement que toutes les recherches postérieures ont confirmé les caractères du genre Encephalartos, et mis en évidence les grandes différences qui le séparent du genre Zamia. La strueture interne des tiges fournit un caraclére particulier, dont j'ai essayé précé- demment (Linnea, XVII, p. 142) de faire une applieation taxi- 156 NOUVEAUX MATÉRIAUX nomique, d'après les travaux de MM. Brongniart et Mohl et d’après mes propres recherches; les investigations de M. H. Kars- ten (Abhandl. Berl. Acad., 1856) et de M. Mettenius (Abh. der K. Sachs Gesellsch. d. Wiss., VW) ont apporté une nouvelle con- firmation aux caractères anatomiques des genres. Il en est de méme pour les feuilles. Les folioles, a-t-on dit, sont fixées sur le rachis, sans articulation chez l Encephalartos, avec articula- tion chez le Zamia; d'une manière générale, cet énoncé peut encore être maintenu aujourd’hui, bien que je doive faire observer que chez quelques espèces d'Encephalartos, la base des folioles est légérement renflée et indique un commencement d'articulation, par exemple chez les E. villosus, Altensteinii, cycadifolius, lati- frons. La vraie signification de cette articulation ne nous a été dévoilée que tout récemment par M. G. Krans (Ueber den Bau der Cycadeënfiedern, dans les Jahrbücher de Pringsheim, IV, p. 305), tandis que beaucoup de jour avait déjà été jeté aupara- vant, par M. Bornemann, sur la structure des folioles (Organische Reste der Lettenkohle Thüringens). Si Von ajoute à tout cela la différence des organes de la génération, on doit regarder ce genre comme établi sur une base suffisante. Les caractéres tirés des organes de la fructification, bien que, à première vue et dans une comparaison abstraite avec les formes des genres voisins, ils semblent moins importants, empruntent de la valeur de leur constance dans toutes les espèces du genre, ainsi que de la considération qu'ils concernent les organes de la fonction la plus plus élevée; il faut, en outre, appliquer ici la régle suivant laquelle la valeur des différences s’accroît à mesure que le type d'organi- sation se simplifie et que la somme des différences est plus petite. Je n'ai que quelques nouvelles observations à ajouter à ce que jai publié antérieurement sur les espèces de ce genre. Je me bornerai donc à eirconserire d'une manière plus rigoureuse les caractères génériques, et à présenter quelques remarques au sujet des espéces, dont je donnerai la liste compléte, avec les synonymes. | | POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 157 ENCEPHALARTOS LEHM. LENM. Pugill Vl, p. 9, excl. Cycadis sp. TBUNB. Zamiæ spec. LINN. fil., AITON, JACQ., WILLD., Arfhrozamia REICHENB. Conspect. Veget. (nomen). Truncus cicatrisato-squamatus. Folia pinnata, cum foliolis pluri- nervulis vernatione stricta, hæc imbricata. Androphyllorum cu- neatorum pars locellifera cuneiformis, apex sterilis truncatus brevis decurvus ; carpophylla pedunculato-peltata, sub pella crassa rhombeo-quadrangulari biovulata, matura colorata; seminum in- tegumentum extus suceosum (heterochroum). | Generis distribulio ab Africa australiore usque ad æquatorem, hunc in regionibus Nigritiae paullo transgrediens. Truncus ovoi- deus, eliam cylindrieo-elongatus, petiolorum basibus persisten- tibus spiraliter cicatrisatus, cylindro ligneo irregulariter- zonato fasciculis vasorum e vaginà medullari ortis versus folia tenden- tibus perfossus, gemmà terminali foliigena perulata, foliis pin- natis, pinnis haud articulatis, subtus inter nervos stomatiferis, integerrimis, serratis vel presertim ad marginem inferiorem sublobatis, apicibus dentibusque ulpiurimum spinoso-aculis ; nervis parallelis. densis simplicibus bifidisque, ad apicem dentesque directis ; epidermide sub juventute sepe pilifera, plerumque cito glabrescente; conis utplurimum solitariis, femineis brevioribus et crassioribus. Species hactenus cognita : 8 1. Foliola linearia rigida : + marginibus revoluta : 4. E. cxcapirorivs Leni. Pugill. VI, p. 14. mg. Monogr. p. 43. Prodr. p. 8 et 18. Syn. Æ. Friderici Guillelmi Len. 1. c. p. 8-44 (t. sp.). MQ. Monogr. p. 4h. ENDL. Paradis. Vind. fasc. VM. | E. Ghellinckii vewamE in Illustrat. Horticole XIV, p. 79 Misc, (Zamia hort. VERSCHAFF.). ` 158 NOUVEAUX MATÉRIAUX Zamia cycadifolia zaco. Fragm. Y. p. 27 (t. sp.). Icones : JACQ. l. c. tab. 25 et 26. LENM. 4, c. tab. I-II. Parad. Vind. Le. Crescit in Africà australiore, in Caffrariæ regionibus montanis, v. e. in m. Windvogelberg ad 4000-5000 ped. alt., m. Nov. et Dec. fruetif.: prèGe. — In hortis nostris folia cito glabrescere solent. Rhachis exemplaris a wizson saunpers in hort. Kewensem introdueti a dorso fere rectangule exserta; petiolus antice leviter convexus, in siccis tetragonus apparet. Foliola exemplaris in horto Kewensi culti A7 poll. longa, 17-17 lin. lata, praesertim subtus 7-8-nervula. tt plana : 2. E. punGens Lemm. Pug. VI, p. 14. mgo. Monogr. p. A2, excl. syn. TILLH (et specimine horti bogortensis). Linnea XIX, p. 419. "Prodr. p. 8 et 18. Zamia pungens Avr. Hort. Kew. wub. Sp. pl. H, p. 845, t. sp., non hortorum hoc tempore (cf. E. Lehmanni, aliosque). Icon. : iQ. in Linnea l. c. tab. IV, ad ipsius wiLLDENOWII exemplar (herb. n. 18530). Diu dubitavi, an hæc species, in hortis rara, revera sit planta africana, nec unquam eam in collectionibus ex Africa allatis vidi. Exemplar horti Gandavensis (Monogr. l. c.) potius juvenilis Maerozamia videtur. — An folium herbarii Willdenowiani sit plante adultæ vel juvenilis, haud constat. A. Macrozamiis foliolo- rum basibus non callosis satis differre videtur. Dubia mihi autem sunt, an species arrow eadem sit ae wiLLbENOWJ ; ex nomen- clatura hortorum anglicorum suspicarem Aitonianam speciem ean- dem esse ac E. Lehmanni. Eo enim tempore quo hæcce species ab keckLowo advecta et LEBMANNI nomine exornata est, in hortis, pungentis nomine jam videram, Caeterum hse dubia betanicis anglis ad solvendum commendata esse velim. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 159 9. E. veiDENTATUS LER. Pug. VI, p. 43. mo.: Monogr. p. 45. Prodr. p. 8 et 19. Syn. : Zamia tridentata wittp. Sp. I, p. 845, t. sp. herb. n. 48534. Zamia occidentalis, Z. unidentata hort. Loppta. Catal. n. 177 ?. Zamia spiralis hortor. quorundam. Cycas intermedia horti v. ROUTTE. Encephalartos spiralis hortor. compl. et in OTTO et DIETR. Allg. Gartenz. 1838, p. 324. Bull. Sc. phys. et nat. INéerl. 4838, p. 84. Icon. : mio. Monogr. tab. VI atn. herb. WILLD. auth, n. 18531 exhibens. sterilis tantum pe Dubia de ejus patria nune solvit planta viva a. 1863 e Promontorio b. Spei in hortum Kewensem intro- dueta, cum speciminibus Willdenowianis exaete congruens. Eodem tempore in hortos belaieos introducta est. In plantis his juvenili- bus petioli sunt pedales, lamina paullo breviores, eum rhachi semileretes, antice plani, ima basi fusco-subvaginali el griseo- villosi ; foliola subdecurrenti-inserta, auguste linearia, 3-3; poll. longa, superiora breviora, apice spinulose bi- tri-denticulata, saturate. viridia, nervis circiter. 5 parum prominulis, herbacea, llexibilia, exceptis supremis. patentia. — Adullioris exemplaris foliem in herbario Leamanni vidi et descripsi in Monogr. p. A6. Ad eandem speciem pertinere videtur semen germinans quod. in Linnaea XXL, p. 563, tab. VE descripsi. 8 2. Foliola lanceolata, elongata, aut oblongo-elliptica, pleraque et fere semper integerrima, rigida, pungentia. h. E. zLovcarUs Leu. in mio. Comment. Phytogr. p. 60. Bull. Néerl, 1838, p. 14: Monogr. p. h6. Tijdschr. Nat. Geschied. X, p. 70. Prodr. p. 9 et 49. | Syn.: Zamia pungens LODDIG. Catal. n. 165 t. sp. P Icon. : mọ. Comment. Phyt. tab. XWX: Tijdschr. l è: tab. WWE, fig- A. Species in hortis rarissima ; vidi unicam exemplar if iù horto bot. Roterodamensi, e Prom. B. Spei allatum. itid. eliam in horto Hamburgensi. t 160 NOUVEAUX MATÉRIAUX 5. E. LEHMANNI ECKL. ap. LEHM. Pugill. VI, p. 44. mio. Monogr. p. A7. Prodr. p. 9 et 19. Syn. : Cycas glauca VAN ROYEN herb. a. 1771. Zamia pungens hortor. complur. et ECKLON herb. ` Zamia Lehmanniana ECKL. et ZEYH. in OTTO ef DIETR. Allg. Gartenzeit, 1838, p. 158. Zamia glauca et Z. glaucescens hortor. Encephalartos spinulosus LEUM. (Zamia spinosa hort.) in Tijdschr. Nat. Geschied. 1V, p. 420 t. sp. refert plantam juvenilem (cf. Linnea XIX, p. ^20). Icon. : Allg. Gartenz. l. c. tab. Y. Tijdschr. Nat. Geschied. l. c. tab. VIII, fig. B. Hæc species jam ante gckrowuw in hortos anglicos et batavos introducta ; an ab arronio sub Z. pungenti descripta fuerit (quo casu nomen hoc restituendum) dijudicare nequeo. Juvenule exem- plar in herb. rEnsoowu vidi (Bull. Néerl. 1838, p. 83). De folio- rum in planta juvenili forma diversa cf. Monogr. p. 50. Cæterum hæc species colore foliorum intense glauco, foliolis adultarum rigidis integerrimis, margine presertim superiore leviter tumi- dulo-ineurvis, subtus nervulis subdepressis zonisque stomatiferis interjectis pallidioribus striulatis ab affinibus discernenda. Carpo- phylli pelta in proeessum prismaticum truncatum producta. — Forsan varietatis titulo hue ducendus E. mauritianus hort. wiQ. Monogr. p. 48, foliolis margine inferiore passim unidentatis, cul- tus in Palmophylacio Regis Borussiæ in ins. Pavonum. A varietate revoluta E. lanuginosi etiam haud multum differt. 6. E. LoxcrFonius LEHM. Pug. VI. p. 44. mio. Monogr. p. 54. Prodr. p. 9 et 19, exel. var. revoluta et forsan angustifolia. Syn. : Zamia longifolia 14cQ. Paja Il, p. 28 (non hortor. at quo- rundam quæ Ceratozamia mexicana). Zamia Caffra, Z. Cycadis, Z. pungens hortor. E. pungens hort. quorundam. Encephalartos Caffer nook. Bot. Magaz. tab. 4903 exel. syn. excl. Icon. : JACQUIN /. c. tab. 29, HOOK. l. c., utraque optima, POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 161 Species in hortis vulgaris, valida, cum sequenti sæpissime confusa, trunco demum elato cylindraceo maximam partem glabro, foliis seepe 5-6-pedalibus rigidis griseo-saturato-viridibus, petiolo crasso digiti erassitiem excedente, obtuse rhombeo-tetra- gono, adultorum foliolis omnibus integerrimis, juniorum præser- tim infimis uno allerove dente munitis ; apice nune spinoso-acutis nune vero subcalloso-incurvulo-muticis. Conus masc. a JAcQUiNO delineatus ei E. lanuginosi quem in horto Amstelod, observavi, simillimus, sed paullo crassior. In E. lanuginoso truncum utplu- rimum magis minusve lanatum humiliorem ovoideum observavi, frondes breviores, foliola inferiora adultorum etiam uno alterove dente munita, in universum paullo angustiora margineque supe- riore haud raro magis revoluta. Crescit in regionibus montanis Caffrariæ. — Ex Algoa-bay etiam introductus, a cl. yares missus nomine E. caffri. 7. E. rawvemNosus LEHM, Pugill., VI, p. Ah, mio. Monogr., p. 96. Prodr., p. 9 et 50. Syn. : Zamia lanuginosa saco. Fragm., l, p. 28. Zamia caffra hort. complurium. Encephalartos caffer tewm., l c., mQ. Monogr. , p. 51 (exel. synonymis THUNBERGII e£ LINNÆI filii. Linnæa XIX, p. 423) et hortorum omnium nostro tempore. a Zamia elliptica Loppic. Cat. n. 473, forsan et ejusdem n. 166 (Z. hor- rida). E. horridus var. lanuginosa mQ., in Ann. Sc. nat. 24 ser. X, p. 367. E, pungens hort, anglic. quorund. 3 Icon. : JACQ. , 7. c., tab. 30 et 31 juvenile exemplar. Varietas tridens mig. Monogr., p. 57. Syn. : Encephalartos tridentatus hort. (non LEBM.). Zamia tridentata LODDIG. Cat. Var. revoluta mig., Monogr., p. 55. (sub E. longifolio). Syn. : Æ. revolutus hort. ? Var. angustifolia mig., l. c., p. 56 (sub. E. longifolio). Syn. : Z. pungens horti Parisini. IX. /8 mars 1869.) 41 162 NOUVEAUX MATÉRIAUX Hac varietas ulterius exploranda ; species forsan distincta, cum E. longato conferenda. Species vix rara, prope Uitenhage, Vanstaadesberg, ad alt. ter- liam a orèe lecta. In hortis etiam satis divulgata et a superiore, nisi exemplaria provectiora comparaveris, sæpe difficili negotio discernenda. Caudicis lanugo autem satis constans est. 8. E. carrer mio. Prodr., p. 9 et 20 (excl. semine in Linnaea XIX depicto) : non Lemm. nec alior. — wg., Monogr., p. 53 (quoad syn. Tauns. et Linnaet fil. ). Syn. : Cycas caffra THUNB., in Nov. Act. Upsal., II, (1775), p. 283-288. ` Cycas villosa VAN ROYEN herb. a. 1777 (E. Royeni mQ. in schedul.). Zamia Cycadis LINN. fil. Suppl., p. hh3. Zamia caffra THUNB. , Fl. Cap. Zamia (villosa) caffra GÆRTN. de fruct. et sem., T, p. 15. Zamia cycadifolia herb. L. B. E. cycadifolius ? mQ. in Bull. Sc. ph. et nat. Néerl. 1838, p. 85. E. brachyphyllus ven. in Cat, Pl. Horti Hamburg. 1836. MQ., L c., p. 83, DE VRIESE in Tijdschr. Nat. Geschied., IV, p. MA. E. cycadifolius herb. pRÈGE. Icon. : THUNB. in Act. Ups., l. c., tab. V (bona), GÆRTN., l. c., tab. yI (conum bene exhibet), DE VRIESE in ' Tijdschrift., l. c., tab, VI, fig. A-E, tab. VM, fig. a-f (optima). Species a rnuNBERcI0 detecta, a. 1776 a Do. HENR. SWELLEN- GREBEL e Prom. b. Spei in hortum suburbanum Rheno-Trajectinum missa, quod exemplar serius in horto Amstelod. observavi idem- que a b. ne vrigse }. c. descriptum est. Vidi etiam folia ab ECKLONO lecta. — Synonymorum confusionem in Prodr., l. c. exposui, et nomen genuinum prioritatis jure restitui. Foliolis in- versis ab omnibus perdistincta species. Crescit humilior heec spe- cies in regionibus ad fl. Vischrivier, Kromrivier, in Langekloof, in declivibus montium et collium, ubi legerunt THUNBERG el pnEcE. — Conus masc. a cl. Yates em communicatus cum icone a pe vriese edità optime congruit, 5* poll. longus, cylin- dricus, sursum leviter attenuatus, 17 poll. — gyris spirali- bus 6, singulis ex androphyllis 18, 49. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 163 8 3. Foliola (viridia) elliptica oblongave, utplurimum utroque margine spinose dentata. 9. E. vintosus Eam Illustr. hortie., XIV, p. 79 (a. 1867). E. Barteri cannur. mss, mio. supra (2** pars, p. 46). Zamia villosa NERSCHAEF. hort. Icon. : edenda in nook. leon. Plant., nova series. Crescit in Africá tropic occidentali, in regione fluminis Niger (pARTER); in Africa austr. ad Natal a macken lectus colitur in horto Kewensi. ; | E breviore speciminis sterilis adumbratione antea eruere haud potui an Æ. villosus idem sit ac E. Barteri; differre putabam folio- rum rhachi cylindracea robusta, foliolis longioribus utrinque 90-90 « angustissime elliptico-linearibus » 6-7; poll, longis, illa densissime tomentosa. Folia tota 2-2!-metralia dicia, itaque longiora quam Æ. Barteri a me explorata. Ad E. Barteri autem nunc refero, postquam E. villosum ex eadem ac ille regione N igri- liz advectum fuisse, compertum habuerim (Cf. der Gartenfreund. Wien À Jahrg. n. 2, p. 43 ubi Z, lanuginosæ nomine enumaratur exemplar ex horto Verschaffeltiano missum). Diagnosis LEMAIREI certe ad exemplar setate provectius descripta erat. Observ. Nomine E. villosi in hortis etiam exstant exemplaria Encephalarti cujusdam junioris, quæ a Zamia spinulosa hort. (= pl. juvenili E. Altensteinii) distinguere nequeo, quorumque folia novella parce pilifera nec lanata, a vero E. villoso prorsus diversa. Eodem nomine etiam Macrozamias quasdam in hortis observavi. (Conf. supra). 10. E. avTENsTEINII Len. Pugill., VI, p. 14-13. migo. Monogr. p. 51. Prodr., p. 10 et 22. Linnaea, XIX, p.120. Syn. : Zamia spinulosa hortor. Z. spinosissima hort. belg. olim. Icon. : tenm., 4. c., tab. IIl et IV. MiO. in Linnæa, l c., tab. V, fig. B. a-d ; pk vawse Descript. et. Fig. des pl. du Jardin d. Leyde, fasc. 1, tab. 1-2 fasc. II, tab. 40. (ra r^ 4164 NOUVEAUX MATÉRIAUX Foliolis angustioribus et latioribus, dentiumque numero ct situ, trunco glaberrimo et apice lanuginoso valde ludit; singula exem- plaria habitum peculiarem præ se ferre solent, nec certi inter sequentes varietates (potius formas) limites statui possunt : a var. semidentata mig. Monogr., p. 51. Syn. : E. Marumii ne vrese in Tijdschr. Nat. Geschied., V, p. 188. Forma huic proxima colitur in horto Kewensi nomine E. caffri, trunco &-pedali, foliis tripedalibus, petiolo obtuso-tetragono, rhachi dorso valde convexá, foliolis ad seq. var. accedentibus, plerisque margine superiore integerrimis, inferiore 2-3-dentatis, raro utrinque 1-2-dentatis. - [ eriocephala pg vrese in Kruidkundig Archief, 1, p. 171. OUDEMANS in Versl. en Med. Kon. Akad. XVI, p. 252. y angustifolia mig. Monogr., p. 52. Syn. : Encephalàrtos glaber Hortor. Zamia glabra PARMENT. Testibus Ecktow et zevuEm in Africæ australioris regionibus interioribus montanis provenit, sed rarior videtur. Complura nuper exemplaria viva in horto Kewensi culta exploravi, quæ ad formas illas apte referre, tanquam distinctas Species autem distinguere haud potui. Foliorum eolor a glauco remotissimus, nunc pallidius cum levi flavedine virens, nunc viridior, semper adspectus leviter nitentis. Petioli forma in hae specie ludit inter tetragonam et - trigonam, propter faciem anticam nune depressam, vulgo tamen exsertam. $4. Foliola (vulgo glauca) præsertim margine inferiore lobato-dentata. 1. E. nonnipus Lemm, Pugill., VI, p. 14. Mio. Monogr., p. 17, Tijdschr. Nat. Geschied. VI, p. 90. Prodr., p. 9 et 24, excl. var. latifronde. Syn. : Zamia horrida saco. Fragm. 1, p. 27. Icon. : JACQ., l. e., tab. 27-28. mo. Monogr. tab. 1, fig. n. et tab. Il fig. f-p (org. general. ;. Tijdschr., l. c., tab. II et IV (foliorum variationes). Carpophylla in Lemaire /{lustr. hortie, X, p. 42 Miscell. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 165 LJ Inter omnes maxime protea species; variat et ætatis et propriis exemplarium. rationibus nec unquam invenies duo exemplaria foliis conformia. Glaucus color et foliorum haud longorum foliola non nisi raro integra sed plerumque præsertim margine inferiore in lobulos paucos dentiformes latos spinoso-acutos squarrososque divisa, truncus. ovoideus tomentum raro omne dejiciens, conus masc. elongato-cylindricus utrinque leviter attenuatus femineus- que ovoideus, glabri maturi flavescentes (in Monogr., p. 59 des- cripti et in tabb. citt. delineati) characteres sistunt essentiales. Innumeræ forms, in caldariis frequenter observandæ in se- quentes cohortes colligendæ : a. Hallianus mio. in Allg. Gartenz. 1838, p. 320. Tidi. Nat. Geschied., VI, p. 100 — 102. Syn.: Z. van Hallii pg VRIESE in Tijdsch. Nat. Gesch. IV, p. 422. Icon. : Tijdschr. Nat. Gesch. IV, tab. X, fig. A-C, VI, tab. WIL, formas transitorias exhibens. b. Aquifolius. Statura paullo robustior, foliolis latioribus, lati- frondi proximus. Syn. : Encephalartos aquifolia oppi. Cat., n. 169. €. Status juvenilis, in hortis botanicis frequens. mig. Prodro- mus, p. 21. Syn.: Æ. nanus LERM. in Tijdschr. Nat. Gesch. IV, p. 521, tab. VIII, fig. C. mio. Monogr. p. 60. Zamia glauca, nana, aurea hortor. Cave ne cum pl. novellis E. Leh- monni confundas. Hiec species e Caffraria proxime ad regionem Kapensem acce- dere videtur, quare forsan frequenter mtroducta, in caldariis europæis valde divulgata. Folia non nisi perquam senilia glau- cedinem exuunt. — In foliis spontaneorum quæ a prèce lecta examinavi, foliola densiora breviora et magis squarrosa, in cultis, præsertim in calidioribus ealdariis longiora sæpeque angustiora evadere solent. Cseterum conf. foliolorum formas numerosas in Tijdschr. Nat. Geschied., vol, VI, l. c., a me propositas. 166 NOUVEAUX MATÉRIAUX 19. E. LATIFRONS LEHM. in. Tijdschr. Nat. Gesch. IV, p. 42h. - Syn. : E. horridus Leu. var. latifrons mig. Monogr., p. 59. Tijdschr, Nat. Gesch. Vl, p. 24h. Allg. Gartenz. 1838, p. 326. Prodr. p. 9 et 24. Linnæa XIX, p. 424. Non Zamia latifolia Lonnie. (E. latifolius srEUD. Nomencl.), quæ sub Z, furfuracea infra conferenda, leon.: DE VRIESE în Tijdschr. Nat. Geschied, IV, tab, IX, fig. A. p. mio. in vol. VI, tab. TII. Antea ad formas E. horridi, cui exemplaria juniora foliis mi- noribus instructa valde similia suni, a me ductus, nunc folio exemplaris vetustioris a cl. yates, qui plantam authenticam ex ipso horto Hamburgensi accepit, meliora edoctus specifice dis- tinguo propter folia longiora cum petiolo 2-pedali ultra 4-pedalia, saturate viridia non glauca, lucida, ambitu lineari-oblongata ; petiolus subtetragono-cylindraceus digitum crassus, sed postice convexior, rhachis dorso valde convexa, lateribus inter foliola suleata, antice in costam rotundatam eminens; foliola utrinque 32, pleraque subopposita , crasse coriacea, rigida, supra lucida et saturate viridia, subtus pallidiora parumque lucidula, nervis striu- lata, basi lata ($ poll.) pallidaque inserta ibique constricta, in- sertione perpendieulari leviter deorsum subdecurrenti, media longissima, infima elliptico-abbreviata, reliqua oblonga, omnia apice et dentibus spinoso-acuta, margine superiore integerrimo rectiuseulo, inferiore dentibus lobuliformibus divaricatis 4—8 (si 2—3 tum inferiores dentes minores) exciso, marginibus leviter ineurvula, cæterum subplana, saltem dentes non flexuosi nec squarrosi, ; pedem longa, 4 2— 1? fere 2 poll. lata, superiora angustiora magis lanceolata; perraro foliolum unum alterumve integerrimum, — Quodammodo aecedit ad E. lanuginosum, e longinquo ad E. longifolium. Folium ipsum subrectum, foliola patentia, faciebus subverticalibus, nequaquam faciem singulari modo squarrosam veri E. horridi præ se ferentia. — Conos ab iis E. horridi diversos esse b. rEmwawN olim in ditt. admonuit, sed. ipsos nondum vidi. Crescit in Africæ australis regionibus interioribus. POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 167 STANGERIA TH, MOORE. 4. Sr. PARADOXA TH, MOORE in Hook. Kew Garden Journ., V., p. 228. s. suru, ibid., VI, p. 88. 1. n. mooxen Bot. Magaz. tab. 5191. srevens in Proceed, Linn. Soc., II, p. 340, s. yates in Re- port of the British Associat. 4855, p. 105 et ap. seeman Bot. Herald, p. 235. Paradis. Vindob., tab. 83. Syn. : Lomaria coriacea KUNZE in Linnea X, p. 506, non SCHRAD, L, eriopus KUNZE ibid., XIII, p. 152, XVIII, p. 116. — Crescit in Africæ australioris regione Natalensi. Ce genre singulier forme un membre important de la famille des Cycadées par les rapports qu'il présente, d'un cóté avec les Encephalartos et, à un moindre degré, avec le Bovenia, de l'autre côté avec les Zamia américains. Il s'accorde avec les Encepha- lartos par l'absence d'articulation à l'insertion des folioles, et par la forme des androphylles, qui toutefois sont un peu peltiformes au sommet dirigé en dehors; il se rapproche du Bovenia (et de la seconde section du genre Cyeas) par l'insertion des ovules dans de profonds sillons des carpophylles. Il a en commun avec les Zamia la tige lisse, non rendue écailleuse par les bases per- sistantes des pétioles, et en général plus petite; le rachis de la feuille, qui dans le bourgeon est replié vers le bas contre le - pétiole, rappelle aussi le sommet des feuilles des Zamia, qui (chez quelques espèces) montre une légère inflexion du rachis. Mais le Stangeria diffère de toutes les Cycadées par les folioles, dont les caractères sont si anormaux, que l'erreur de feu Kunze, qui re- garda des feuilles stériles comme appartenant à des Fougéres, n'a rien de surprenant. Ces folioles (repliées longitudinalement dans le bourgeon) ont, en effet, un épiderme à parois sinueuses, et des nervures latérales régulières, bifurqućes ou indivises, qui di- vergent d'une forte côte médiane. On a, à bon droit, appelé cette structure tout à fait exceptionnelle dans les Cycadées. On peut 168 NOUVEAUX MATÉRIAUX toutefois la comparer, jusqu'à un certain point, à la nervation parallèle d'autres genres des Cycadées, depuis que M. G. Kraus a fait voir que la cóte médiane se compose d'un certain nombre de cordons vasculaires et de canaux gummiféres unis par un tissu médullaire, et que ce sont ces cordons vasculaires qui se séparent, en divergeant, sous forme de nervures latérales (l. c., p. 340— 314). J'ai trouvé des nervures bifurquées chez tous les Zamia à larges feuilles, ainsi que dans le genre Encephalartos et dans d'autres genres. Chez certains Zamia, on voit ces faisceaux paral- - lèles très-rapprochés dans Ja base rétrécie des folioles, disposi- tion qui rappelle un peu la structure de la côte médiane du Stangeria. (Une disposition analogue s'observe dans le genre Ophioglossum, chez les espèces qui ont été distinguées par M. Presl comme étant pourvues d'une nervure médiane). — Dans les folioles des Cycas, au contraire, la cóte médiane conserve tous ses cordons unis dans toute sa longueur, de sorte que le Stangeria, sous le rapport de la nervation, tient le milieu entre ces genres; en méme temps, il rappelle les Fougères, et par ses nervures latérales et par la structure de son épiderme, sans toutefois que je voulusse voir dans ce rapprochement une affinité véritable. Il y a ineontestablement une certaine analogie entre les Cyca- dées de la Nouvelle Hollande et celles de l'Afrique. Chacune de ces parties du monde possède un genre principal, avec des espè- ces nombreuses qui peuvent étre divisées en groupes à folioles larges et étroites, à tiges élevées et basses : dans la Nouvelle- Hollande, le genre Macrozamia, en Afrique le genre Encephalar- los, tous deux fixés surtout au sud de l'équateur. A côté de ces - grands genres, chacun des deux continents produit un genre monotypique trés-aberrant, et ces deux genres ont entre eux une grande analogie par la nature des tiges : dans la Nouvelle-Hol- lande, le Bovenia, différent de toutes les Cycadées par ses feuilles bipinnées, en Afrique le Stangeria, qui.dévie par ses nervures latérales, mais qui, par ses folioles inférieures légèrement pétio- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 169 lulées et sa nervation, se rapproche des feuilles si caractéristiques du Bovenia. L'insertion particulière des ovules a déjà été men- tionnée plus haut. CINQUIÈME PARTIE. CYCADÉES DE L'AMÉRIQUE. L'Amérique posséde trois genres de Cycadées, Zamia, Cerato- zamia et Dioon, qui, en opposition avec les genres des autres parties du monde, forment le groupe naturel des Zamieæ. Com- parée à l'Afrique et à la Nouvelle-Hollande, qui ne comptent chaeune que deux genres, et à la flore indienne qui est réduite au seul genre Cycas, l'Amérique offre donc une plus grande variété de types, en méme temps qu'elle surpasse aussi les autres parties du monde par le nombre des espéces. Mais les espéces elles-mêmes sont en général plus petites, la structure des tiges est plus simple, l'organisation des parlies sexuelles plus uniforme et peu différente d'un sexe à l'autre. — Me bornant toutefois, pour le moment, au point de vue purement systématique, je fais remarquer que le genre le plus riche en espéces, Zamia, est répandu des deux côtés de Panama, sur le continent et sur les iles, tandis que les deux autres genres, Ceratozamia avec envi- ron trois espèces et Dioon avec une seule, ne se rencontrent qu'au Mexique. Ces genres n'ont aussi été découverts qu'à une date plus récente, et leurs espéces paraissent n'avoir qu'une aire limitée. Par rapport à ces formes plus isolées, le genre Zamia oceupe la place que prend, dans la Nouvelle-Hollande, Macroza- mia vis-à-vis de Bovenia, et, en Afrique, Encephalartos vis-à-vis de Stangeria; dans chacune de ces trois parties du monde se ` montre un genre riche en espéces et, à cóté de lui, un (ou deux) type aberrant avee une espéce unique ou avec un petit nombre d'espàces. Pour la région indienne ou sud-asiastique, la méme loi est exprimée dans le genre Cycas, qui, à côté des nombreuses 470 NOUVEAUX MATÉRIAUX espèces très-analogues, nous offre une espèce qui s’en écarte à beaucoup d'égards, Cycas revoluta. Depuis la publication de mon Prodromus (1861), notre connais- sance des espéces de Zamia n'a recu que peu d'accroissements. Une seule espèce nouvelle a été ajoutée, et la distribution géogra- phique de quelques espéces connues a été déterminée avec plus de précision. Les caraetéres anatomiques des genres, toutefois, ont été éclairés sous maint rapport par les investigations anato- miques sur la structure des tiges (G. Mettenius, Beitrage zur Anatomie der Cycadeën). L'interruption caractéristique de. la couche du eambium dans la tige des Cycas et la disjonetion qui en résulte entre les couches ligneuses, faits que j'avais signalés antérieurement, existent aussi, d’après les recherches de M. Met- tenius, dans la tige des Encephalartos ; j'ai trouvé une structure analogue dans le genre Macrozamia; chez les Zamia au con- traire, comme l'avaient déjà établi les recherches antérieures de M. Brongniart, et chez le Dioon, d'aprés M. Mettenius, l'ac- eroissement de la couche ligneuse est continu, non interrompu, et le cambium s'étend toujours régulièrement; à en juger d’après une section d'une tige de Ceratozamia, je crois pouvoir poser la méme loi pour ce dernier genre. Les Cycadées américaines présentent done, sous ce rapport, un aecord. mutuel et une différence avec les Cycadées de l'ancien monde. On observe également, entre Zamia et Dioon d'un côté et Encephalartos de l'autre, des différences notables dans la struc- ture de la raeine primaire. La préfoliation particuliére des feuilles et l'insertion articulée de leurs folioles ont été reconnues depuis longtemps comme caractéristiques des Cycadées américaines. Un inlérét, tout particulier s'attache aux études récentes sur la struc— ture diverse de l'épiderme, l'arrangement des stomates de l'orga- nisation des folioles, études publiées par MM. Bornemann et Gr. Kraus et dont j'ai déjà fait mention. Grâce à elles, les dis- tinctions génériques fondées sur la morphologie extérieure se trouvent. complétement justifiées aux yeux de l'anatomiste. « Par POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 174 la forme des cellules épidermiques », dit M. Kraus, «les Cyca- dées se placent entre les Coniféres et les Fougères», Dans le Stangeria, on voit la nervation et l'épiderme à parois flexueuses des Fougéres. Dans les Cycas et les Encephalartos (ainsi que dans les Macrozamia), l'épiderme se compose, comme chez les Pinus, de cellules (disposées transversalement) ayant de trois à six angles. Les genres Ceratozamia, Dioon et Zamia offrent des cellules épidermiques allongées d'une maniére spéciale, semblables à des cellules libériennes, affectant une direction longitudinale assez réguliére et qui peuvent étre comparées aux cellules épidermi- ques des Torreya, Dans les Zamia toutefois, elles ont un carac- tére prosenchymatique moins prononcé et sont tronquées oblique- ment aux extrémités. — Si done, aussi sous ce rapport, il y à conformité entre les genres américains, il leur reste pourtant, comparés entre eux, des différences suffisantes. Chez les Zamia et les Ceratozamia, les cellules de l'épiderme prennent, aux points où se trouvent les stomates, une forme un peu différente, plus isodiamétrique; chez le Dioon, la couche corticale de la feuille (hypoderme) manque là où se montrent les stomates, Cette cou- che du parenchyme foliaire, qui chez d'autres plantes se compose de cellules parenchymatiques prismatiques, situées perpendicu- lairement à la surface de la feuille, est formée chez les Cycadées et les Conifères de cellules analogues aux cellules libériennes. Elle diffère suivant les genres et, pour le genre Zamia, suivant les groupes dans lesquels les espèces peuvent être distribuées. Dans les Ceratozamia, ce tissu est peu développé, visible seule- ment aux bords et à la base des folioles ; dans le Dioon, il forme une couche continue à la face supérieure des folioles, et ne se montre à la face inférieure que vis-à-vis des nervures; dans les Encephalartos , il est continu et fortement développé à l'une et à l'autre page des folioles. Chez plusieurs espèces de Zamia, telles que Z. Fischeri, Kickæii, Ottonis et pygmæa, on le voit tout aussi peu développé que chez les Ceratozamia, tandis qu'il forme au contraire une couche simple continue à la face foliaire supé- 173 NOUVEAUX MATÉRIAUX rieure des Z. muricata, Loddigesii, integrifolia, media, debilis et pumila. Les autres espéces n'ont pas encore été étudiées sous ce rapport (1). Le caractère particulier des racines secondaires étendues à la surface du sol se retrouve dans tous les genres américains, surtout dans les Ceratozamia. Dans la détermination des espéces, il y a à tenir compte de la diversité de forme des feuilles suivant l’âge, caractère propre à toutes les Cycadées et qui s'observe à un degré prononcé chez les espèces américaines, et surtout chez les Ceratozamia. Ce n'est que par l'observation longtemps prolongée de pieds vivants, qu'on acquiert une idée exacte de ce changement continuel du nombre et de la forme des folioles. Le développement des organes de la fructification commence, surtout dans le genre Zamia, à un âge peu avaneé, parfois au bout d'un petit nombre d'années, et je re- garde comme trés-probable que les cónes varient aussi, quant à leurs dimensions et au nombre des parties constitutives, suivant qu'ils prennent naissance sur de jeunes ou sur de vieux individus. La forme des androphylles et des carpophylles est, au contraire, constante. — On remarque aussi des différences individuelles plus ou moins persistantes. Les exemplaires de la méme espéce et du méme âge offrent toujours encore quelques caractères par- ticuliers. La liste qui suit se rattache complétement aux données de mon Prodromus. Pour abréger, les citations rapportées dans cet ou- vrage sont omises dans le travail actuel : je n'y consigne que les observations nouvelles, ainsi qu'une espéce publiée postérieure- ment et les changements trouvés nécessaires dans la détermina- tion des espèces. (4) Le Cycas revoluta diffère de la méme manière des autres espèces, voisines du C. circinalis ; chez celles-ci, on n'observe ce tissu qu'à la base, aux bords et le long de la nervure médiane; chez le C. revoluta au contraire, on trouve, comme dans le Dioon, une couche continue sous la face supérieure. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 178 ZAMIA LINN. (excl. eœcl.). 8 1. Petiolus aculeatus. Foliola majuscula. * Foliola glabra. 1. Z. SkINNERI WARCZEW.— MIQ. Prodr, Syst. Cyc. , p. 12 et 23. Descriptionibus auctorum hæc addam : variat foliolis angustio- ribus et latioribus. In specimine e Chagres Americæ centralis ad- vecto a cl. ares misso petiolus validus viridi-olivaceus aculeatus ; foliola utrinque 8 obverse lato-lanceolata, firmiter coriacea, satu- rale viridia, lucida, supra sulcata, subtus nervis prominentibus simplicibus et bifidis striata, superiora paullo longiora 1 pedem longa, 2-2: poll. lata, acuminata, spinoso-denticulata. Coni utrius- que sexus iis Z. integrifoliæ magnitudine et forma similes, indu- mento castaneo-rubiginoso statim dignoscendi, conique maris peltæ altius prismatico-productæ 6-gonæ vertice truncatæ obser- vantur, ejusque pedunculus in universum brevior videtur. Conus fem. 32 poll. longus cylindricus apice conico sterili terminatus, 15 poll. basi crassus ; masculus multo tenuior cylindricus acutus, 2-5t poll. longus, basi 6 lin. diam., androphyllis rectiseriatis, numero majore quam carpophylla, more generis. Nascitur in Zsthmo Panama ad Veraguas, in promontorio Cor- rientes Zsthmi Darien. E Chagres allatam communicavit el. yates. Pulcherrima species, in hortis botanicis hactenus rarior. Cæterum conf. 1. yates in sEEuANN Botany of the Herald, p. 202. 9. Z. muricata WILLD. — Mio. Prodr., l. c., et forma picta Mig., l. c. (Z. picta hort.). Plantæ junioris foliola plerumque latiora, adultæ foliola 8 poll. long., 4 lata, iis speciei sequentis similiora, nunc per ; long. nune À ab apice inde serrulata. Haud raro ex eodem trunco folia et lati et angusti-foliolata prodiere observavi. Forma picta quie robustior et foliolis latis variegatis iustructa haud constans varietas est; ex eadem planta mox folia viridia, mox variegata efforman- lur. — Conum fem. misit cl. vares, qui breviter pedunculatus ^w. 17h ! ; NOUVEAUX MATÉRIAUX illi sequentis persimilis, cylindricus sed apice sterili breviore ter- minatus, haud adeo fuscescens, sed griseo-tomentellus. Masc. eodem modo sequentis formam refert, pedunculo suo paullo bre- vior, 41-31-15 poll. longus, androphyllorum peltis hexagonis. — Petioli vario PAu cum vel absque rhachi aculeati ; exemplar inerme ex horto Kewensi juvenile vidi, an cum Z. Pæœppigiana conferendum ? : Crescit in Columbia, Nova Granata (inter San Barbara et Porto Cabello) et Venezuela. — Forma picta primum e Guatemala ad- vecta est, — Folia sub vernatione indumento rufo obducta. Far. pictæ vidi À $-metralia. = 8. Z. LoppicEsu MIQ. — Prodr., l. c. — Z. Leiboldi mig. — Z. caracasana et Z. serrulata Loppic, Calal.— Eriozamia meæi- cana hortor. belg. — Zamia mexicana mio. Prodr., p. 13 et 25 (specimen juvenile). — Z. parasatica horti xaresn (vix ejusdem Z. pseudoparasitica, cf. infr.). — Z. eriolepis horti soora (haud Macrozamia Peroffskyana, quæ hoe nomine etiam in hortis). — Z. cylindrica hort. yates et moorm (ob coni masc. figuram ilta dieta). — Z. concinna hort. (sp. juvenile). Ætatis variis periodis formam valde diversam foliola obferunt, a forma lanceolata stricta pedetentim in elongato-lato-linearem transeunt, haud per 2 long. sed versus apicem tantum serrulata et flaccidiora quam superioris. Ludit etiam petiolis nunc parum (in valde juvenilibus vix) demum dense aculeatis. Siccata olivaceo- viridia amæne lucida, Conus fem. breviter pedunculatus crasso- cylindricus apice conico-acutus (juvenilis ellipsoidéus), 3 poll. longus, 4$ crassus, peltis hexagonis vertice cum pedunculo to- mentellis rectiseriatis, Conus mas longe pedunculatus, péduneuli longitudine, 23-44 poll. NON 6-4 lin. crassus; in siccis isabel- linus. Species revetioribün temporibus frequenter introducta, ex Imperio Mexicano et ut videtur e Caracas, -— « E. css » Meici in hortos belgices advecta. POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 175 ** Foliola lata subtus furfuracea. , i. Z. FURFURACEA AIT. — mig. Prodr., l. P p. 12 ei 25, — . vestita Catal. v. novrre, — Hujus PIOS juvenile est forsan Z. latifolia Lorie. mig., l. c., p. 12 et 24, quam e specimine manco tantum cognovi. Conus. masc. pedunculo tomentello suffultus cylindricus suba- cutus, 32 poll. longus, basi 5 lin. crassus, androphyllis subrec- tiseriatis, peltis extus griseo-fusco-pubescentibus interjectis hic illic pilis raris longioribus, vertice plano semiorbieularibus, mar- gine superiore recto, inferiore convexo, a ventre visis planiuseulis subcordato-rotundatis et utrinque locelliferis, in stipitem brevem. basi constrictis. | Habitat, /. e., Méxicum, in regione circa Vera Cruz. œ Foliola multijuga angusta subintegerrima. 5. Z. LiNDLEYI WARCZ, mio, 1. e; p. 13 et 2/, —Z. Lind- lejana ap. weNbrAND, Ind. Palm. p. 53. — Z. Chiqua SEEMANN Botany of the Herald, VI, p. 901, tab. 43. | Nascitur in insulis ad ostia fluvii San Juan promontorii Darien; ad Veraguas occid, Isthmi Panama. 82. Petiolus inermis. * Foliola lata vel latiuscula. a. vulgo obversa obtusa apice kesoi serrulata subcoriacea. - 6. Z. INTEGRIFOLIA AIT. — mQ., l. c., p. 19 et 25. GRiseB. Cat. Plant. Cubens, p. 917. In specimine provectiore ex horto Kewensi nomine Z. furfu- rücéc misso petioli tactu asperuli obtuso-trigoni obiter bisulcati. Conus mase. pedunculo basi squamis lanceolatis munito villoso suffultus, 34 poll. longus, cylindrico-conicus, à basi versus apicem regulariter attenuatus, basi fere pollicem crassus, androphyllis haud exacte rectiseriatis, peltis exsiccatorum nigrescentibus versus margines minute puberis, vertice transverse semiorbicularibus, margine superiore recto, aliis ad formam- tetragonam magis 176 NOUVEAUX MATÉRIAUX minusve transeuntibus. 41-9 lin. latis; locelli utrinque infra peltam lateraliter inserti. Crescit in insufis St-Domingo, Jamaica (ubi in distr. West Moreland legit runpiE) et in Cuba. — In hortis nostris frequens. 7. Z. DEBILIS WILLD. — MIQ. Prodr., l. c. — Z. integrifolia ricu. de Conif. et Cycad., p. 27, tab. 27? — Z. pumila ror. Encyclop. non LINN. Nascitur in Zndia occidentali. Formam probabiliter juvenilem foliolis solito paullo latioribus ex Horto Kewensi habeo, in ins. St-Domingo a scaomsuren lectam, aliamque non absimilem e Cuba. 8. Z. MEDIA WILLD.— mio. Prodr., l. c., — GRISEB., l. c. Nascitur in Cuba et probabiliter in vicinis insulis. . 9. Z. PUMILA LiNN.—- MIQ. Prodr., l. c.— Z. media (non wi.) Botan. Magaz. , tab. 1838 et 2006. — Z. integrifolia rursa, Flor. Americ. Sept., TI, p. 48. — Encephalartos pumilus stevo. No- mencl. Crescit in Florida, v. c. ad maris sinum prope Jampa, in Ca- rolina. — Statio in India occid. incerta, ex synonymis dubiis indicata. b. obtusa, aeuta vel acuminata, distinctius serrulata. 10. Z. POEPPIGIANA MART. et EICEL,, in wanr. Flora Brasil., l.c., p. 445, tab. CIX. — Z. parasatica POŒÆPPIG. mss. , non alior. Nascitur in Peruvia orientali, locis petrosis parum umbrosis provinciæ Maynas ad ripas fluvii Tacache. — Haud absimilis Z. muricatæ, sed major, petiolis inermibus foliolisque usque ad basin serrulatis discernanda. 11. Z. riscugRt MQ. — Prodr., l. c., p. 1h et 26. Folia in herbario KeGELn observavi speciei variabilitatem abunde demonstrantia. Plantæ juvenilis foliola lanceolato-linearia 2 poll. long., 2 lin. lata, ab apice inde in margine superiore ad +, in inf. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 177 ad basin fere usque serrulata. Paullo provectioris plantæ folia ; | longe petiolata, foliolis utrinque 16 lanceolatis acuminatis. Truncus | basi gemmas profert. — Conus masc. cum pedunculo 3 lin: longo griseo-fusculo-pubescens, cylindricus abrupte acutus, 9 poll. longus, 34 lin. basi crassus, androphyllorum peltis 44 lin. latis transverse sexangulatis; deorsum cuneata sunt. — Ex horto Kewensi exemplaria habeo foliolis utrinque 13-14 lanceolatis, 9 poll. longis, + latis. Patria nondum rite cognita videtur. Kaswinsky in Hortum Pe- tropolitanum introduxit, an itaque e Mewico vel ex India occi- dentali ? | | 12. Z. xickxu wig. — Prodr., l. c. — GRISEB., l. c. | Folia vidi usque 87 poll. longa, foliolis utrinque 10-12, oblon- | gis obtusulis vel acutis, superne presertim in margine inferiore serrulatis, quibusdam lobulatis, 22-2: poll. longis, + paullo latioribus. — Foliolis numerosioribus brevioribus non acumi- | natis a præcedente discernenda, cæterum illi et sequenti affinis. | Ex insula Cuba in hortum botanicum Gandavensem advecta. 13. Z. orrowis mig. — Prodr., l. c. Forma foliolis magis rotundatis est Z. rotundifolia hortor. Vidi folia 41 ped. longa, foliolis utrinque 8—9, usque 3 poll. longis, nec tamen in formam Z. Fischeri transeuntibus. - Habitat in insula Cuba, in sylvis prope Cafetal Fundador. Ah. Z. PYGMAEA sims. — MIQ., Prodr., p. Ah et 26. crises... l. c. Habitat in insula Cuba et probabiliter in insulis vicinis. * Foliola multi- vel plurijuga, lanceolata vel fere linearia. à. integerrima. 45. Z. caLocoxa mio. — Prodr., p. 1h et 26. crises. l. c. Folia absque petiolo usque tripedalia, foliolis mediis usque. 10 poll. longis patentissimis lato-linearibus plerumque leviter falcalis. Habitat in Cuba, unde in hortos belgieos et a domino cmapev in Ix. (9 mars 1869.) 12 178 NOUVEAUX MATÉRIAUX h. Petropolitanum introducta, — E Pine-island, Cubs insule proxima, habuit cl. yates. 16. Z. PSEUDOPARASITICA YATES. — MIQ., l. c. Species hactenus obscura de qua cl. auctoris observationes in sEEMANN Botany of the Herald, II, p. 202 et 253 legends ; cum ejusdem Z. parasitica, quie certe ad Z. Loddigesii ducenda, nequa- quam confundi potest, quum foliola prorsus integerrima habeat, eodemque charactere etiam a Z. Brongniartii diversa. Habitat Andium declivia orientalia; an et in Panama proveniat dubium. b. distanter serrulata. 17. Z. BRONGNIARTH WEDDELL. — MIQ., Ñ. €. —— EICHLER in marti Flora Brasil. Cycad., et Conif., p. hA8—hAh, tab. CVII. — Ceratozamia? boliviana an, pRoxex. Ann. Sc. nat., 3"* sér., V, p. 9, non aio, in Jis, en Nat. Tijdschr., I, p. 45 (quæ juvenilis Ceratozamia mexicana). : Nascitur et in Brasilia (prov. Matto Grosso) et in Bolivia (prov. Chiquitos prope San Xavier). 18. Z. TENUIS WILLD. — MIQ. , Prodr., l. c. Crescitin insulis Bahama. ""* Foliola anguste vel et angustissime linearia, apice pauciserrulata vel integerrima, vulgo haud numerosa, — Species omnibus partibus parvæ. 19. Z. ANGUSTIFOLIA JACQ, — MIQ., Prodr., p. 11 et 26. Crescit in insulis Bahama. 20. Z. varesu wo. — Prodr., p. 14 et 27, Z, Verbrugghéana hort. belg. — Z. cylindrica hort. Amstelod. olim. India occidentalis, sed ex quanam insula advecta sit, haud com- pertum habeo. 24. Z. stricta Mig. — Prodr., l.c., crises. 1. c.— Z. angus- POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 179 tifoha mg., in Wis, en Nat. Tijdschr., 1, p. 204 ewel. syn. — . Z., Yatesii hort, van nouta., ewel, synon. Crescit in Cuba, probabiliter et in insulis finitimis. 22. Z. ANGUsTISsINA MIQ. — Prodr,, l. c, — Z. linearifolia et linifolia hort, — An huc Z. angustifolia GRISEB., l, €., egel. syn. Jacq.? .. Crescit in Cuba. Species dubia : Zamia montana vixpEN Cat. mihi incognita, probabiliter inter synonyma recipienda. CERATOZAMIA AD. BRONGN, À. C. KüsrERIANA REGEL. — MIQ., Prodr., p. 44 et 28. Species perquam distincta, petiolis inermibus et foliolis angus- lis a congeneribus recedens. Petiolus cum rhachi olivaceo-fusces- cens, obtuso-semicylindricus, antice ima basi convexus, rhachis utrinque convexa sed dorso convexior et erassior; foliola utrin- que 44, pleraque subæquilonga, infima reliquis paullo breviora, Suprema abbreviata, majora 10 — 11 poll. longa, supra basin paullo constrictam £ poll. lata, sursum regulariter angustata, Sepe leviter deorsum falcata, subtus pallidiora, nervis 10 — 12- striulata, —— | Crescit in Mexico, a kanwivsk in hortum Petropolitanum in- troducta. 2. C. MEXICANA AD. BRONGN. — MIQ., Prodr., l. c. — C. longi- folia, robusta, latifolia, brevifrons, intermedia mig., l. c., potius formæ sunt quam species. Junior profert folia brevia foliolis paucis latis, increscente ætate longiora pluri et multijugata, foliolis elongatis angustioribus, ha- bitumque tali modo continuo variantem præ se fert. Coni speci- minum adultiorum majores esse solent quam juniorum, alioquin eamdem omnino fabricam monstrantes. Hinc species antea consti- A80 NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE, ETC, tulas nimis dubias esse censeo et in patria tantum comparatis plantis adultis de earum valore certiora cognosci posse puto. — In horto nostro exemplar adultum, quod C. longifoliam exhibet, conum masculum pedem longum protulit; aliarum alioquin parum diversarum conos plus duplo minores vidi. — Zamia mexicana hort., Z. atropurpurea rarm., Z. macrophylla parm. huc refe- rendæ, nec non Eriozamia latifolia hort. belg. Habitat in Mexici regionibus calidioribus. 3. C. MIQUELIANA H. WENDL. — MIQ., l. c. Species valde distincta foliolis latis abrupte acuminatis, nervis pellucidis. Petiolus olivaceo-viridulus, basi parce aculeolatus, pe- dalis ; folium 46 poll. longum, rhachi obtuse trigona antice bisul- cata; foliola utrinque 8, inf. alterna, media subopposita, 2 suprema exacte opposita, subeuneato-oblonga subæquilatera, passim sub- dimidiata, abrupte acuminata, 7 poll. long., 40—42 Jin. lata, nervis circiter AO indivisis vel paucis furcatis. Crescit in Mexico. Species nomine tantum eognita, probabiliter inter synonyma eollocanda : C. Ghiesbreghlii Linnen Catal. DIOON LINDL. 1. D. BOULE LINDL. — mio. Prodr.,p. 10 et 22. - Ludit foliolis densis (var. imbricata, mig. , L. c.) et angustioribus distantioribus (v. angustifolia) — D. aculeatum hort. est forma juvenilis. Crescit in Mewiei regionibus calidis. OBSERVATIONS SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX PENDANT LE JOUR ET PENDANT LA NUIT Par W. P. RAUWENHOFF. ———— ——— Dans la séance du 9 avril de l'année précédente, M. Duchartre communiqua à l'Académie des sciences de Paris le résultat d'ob- servations faites par lui, à la fin de l'été de 1865, relativement à l'accroissement en longueur des plantes à différentes heures de la journée. Ce résultat s'éloignait des idées admises jusqu'à présent, en ce sens qu'il tendait à établir que les plantes se développe- raient toujours plus pendant la nuit que pendant le jour. M. Du- chartre ne se crut pas autorisé à tirer des conclusions générales de ses observations peu nombreuses, mais il engagea à étudier le phénomène en temps et lieux divers, et à éclaircir les points ob- scurs en variant autant que possible les recherches. Je résolus, en conséquence, d'exécuter dans le courant de l'été passé, une série de mesures sur plusieurs plantes cultivées au jardin botanique de Rottérdam. Avant de faire connaître mes résultats, qu'il me soit permis de jeter un coup d'œil rapide sur ce que les recherches antérieures avaient appris à ce sujet. Dès l'année 1793, des observations sur l'accroissement en lon- gueur de la tige des plantes furent publiées. Ventenat (4) exa- mina, à Paris, la croissance rapide du pédoncule d'un vieux (1) Bull. de la Soc. philom. (4795), I, p. 654, cité par. Meyen, N, Syst. d. Pflanzenphysiol., Il, p. 851... . MEE. Lu i 182 OBSERVATIONS Fourcroya gigantea, qui atteignit en 77 jours une longueur de 22 © pieds. Bien que ses observations ne fussent pas assez nom- breuses pour qu’on püt en déduire beaucoup de particularités, elles montrèrent pourtant que la plante s’allongeait plus rapidement pendant le jour que pendant la nuit, et le plus durant les journées les plus chaudes. .. Après lui, Ern. Meyer étudia avec plus de soin l'accroisse- ment périodique des plantes : d'abord sur le pédoncule de P Ama- ryllis Belladona (1), ensuite sur différentes espéces de Grami- minées (2). Il trouva, dans les deux cas, une croissance beaucoup plus forte durant le jour que durant la nuit, et plus grande pen- dant la matinée (de 8 heures à 2 heures) que pendant l'aprés- midi. M. Meyen, l'auteur de l'ouvrage bien connu sur la physiologie végétale, répéta ces recherches avec un résultat indentique (3); toutefois, en discutant les faits observés par Meyer et par lui- méme, il ne peut s'empêcher de faire remarquer que les espèces du genre Agave fournissent toujours la plus grande quantité de sues pendant l'après-midi, ce qui lui semble un peu en contradic- tion avec les résultats cités, puisqu'il paraîtrait naturel d'inférer, d’un accroissement plus rapide, un aflux plus rapide des fluides nourriciers. Le même résultat, croissance plus forte le jour que la nuit, fut également obtenu, plus tard, par M. J. Münter (4), au moyen de mesures très-exactes de l'allongement du pédoncule commun du Pelargonium triste. À peu près vers la même époque, le profes- seur Cl. Mulder (5) fit connaître des observations nombreuses et exactes sur la croissance des feuilles de l'Urania speciosa, obser- vations qui conduisaient à un résultat diamétralement opposé. Des (4) Verhand, d, Vereines z, Beford, d, Gartenbaues in d, Preuss. Staaten, V, p. 410 (1828). (2) Linnæa, 1829, p. 98. (3) II, p. 352. (5) Bijdragen tot de Natuurk. Wet., p, IV, 251-269 et 420-98 (1899). SUR L'ACCROISSEMÉNT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX, 183 mesures prises depuis 5 heures du matin jusqu'à minuit, et lé plus souvent d'heure en heure, firent voir que les feuilles en question s’accroissaient, en général, plus pendant la nuit que pendant le jour. L’accroissement était très-considérable dans les premières heures de la matinée, de cinq à sept, jusqu’à huit et parfois jus- qu’à neuf heures ; il diminuait alors insensiblement, s’arrêtait de onze à quatre heures, pour reprendre ensuite, et devenir dans les heures du soir, surtout de 8 heures à minuit, encore plus fort que durant la matinée. Ces mesures eurent lieu dans la seconde moi- tié de juin, par —À l'époque des plus longs jours de l'année. Pendant les années suivantes, nous trouvons à citer de nou- velles recherches dues à des compatriotes. En 1836, le professeur de Vriese (1) communiqua quelques observations relatives à la croissance de deux Agave americana, qui avaient fleuri, dans l'été de 1835, au bien de campagne Spa- renberg, prés de Harlem, et dont l'un était parvenu, en 74 jours, à une longueur de 7",93. Chez les deux plantes, à l'exception d'un petit nombre de jours, l'accroissement nocturne avait été constamment plus faible que l'accroissement diurne. Un résultat de méme sens fut obtenu de mesures exécutées pos- térieurement, en 1847, par le méme naturaliste, à l’occasion de la floraison d'un Agave americana au jardin botanique de Leyde (2), Ici encore, l'accroissement de jour surpassa, dans la grande majorité des cas, l'accroissement de nuit, ce que M. de Vriese attribue surtout à la température, plus élevée pendant le jour. Un petit nombre de fois seulement, l'accroissement de jour fut trouvé égal à celui de nuit (par ex. les 23 juin, 21 juillet, 7 août), ou méme inférieur (par ex. les 29 et 31 juillet, 3 août). Au contraire, vers la fin de l'allongement du pédoncule (10 au 28 août), l'accroissement nocturne excéda régulièrement l'aecroisse- (4) Tijdsch. v. Nat. Gesch. en Physiol., van van der Hoeven en de Vriese, Itt p. 31-52. (2) Ned. Kruidk. Archief, IHL, p. 236-253. 184 . .. OBSERVATIONS ment diurne. Nous voyons ici, dans le développement successif d'une méme plante, prédominer tantôt l'accroissement de jour, tantót celui de nuit, bien que la somme totale indique pourtant une croissance plus rapide pendant le jour. Nous retrouverons ce méme phénoméne dans des recherches postérieures. De Vriese essaie d'expliquer les faits observés par la circon- stance que le degré d'humidité de l'atmosphére est plus prononcé pendant la nuit, et il rapporte à une cause analogue le phénoméne singulier d’après lequel le pédoncule se serait trouvé, plusieurs fois, plus court après midi que dans le courant de la matinée pré- cédente. Sans discuter cette hypothèse pour le moment, je dois rappeler que le même naturaliste nous a fait connaître encore deux autres séries d'observations relatives à l'accroissement en longueur (1). La première consiste en une suite de mesures prises par M. Teysmann, à Buitenzorg, sur le pédoncule del Agave lurida, depuis le 24 janvier jusqu'au 25 avril, chaque jour à 7 heures du matin et à 3 heures de l'après-midi. Ces mesures donnèrent 0,033 pour l'aceroissement moyen de 3 heures à 7 heures, c'est-à-dire pendant 8 heures du jour, et 0,046, par conséquent 0,013 de plus, pour l'accroissement journalier pendant les 16 heures res- tantes, depuis 3 heures de l'après-midi jusqu'à 7 heures du matin. On aurait tort pourtant d'en conclure que chez la plante désignée la croissance nocturne ait été plus rapide; car, si d'un côté les heures de 7 à 3 sont précisément celles pendant lesquelles le soleil tropical darde le plus de chaleur, d'un autre cóté la période suivante embrasse une durée double, de sorte qu'elle aurait dù fournir un chiffre double de celui de la première période si l'ac- croissement avait été uniforme. Il est vrai que les choses ne se sont pas passées ainsi, et si l'on consulte les chiffres mêmes don- nés par l'observation, on trouve plusieurs exemples que l’accrois- sement pendant les 8 heures en question a été plus grand que pendant les 16 autres heures de la journée (par ex. 26-98 janv. ; (4) Ned. Kruidk. Archief, VL, p. 193-204. SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 185 4, 14-16, 18 févr. ; 16, 26-27 mars). Je présume, d’après cela, que si les heures d'observation avaient été choisies de telle sorte que le nyctimère eût été partagé à peu prés en deux moitiés égales, on aurait trouvé des périodes de plus grand accroissement nocturne alternant avec des intervalles de plus forte croissance diurne, ce qui d'ailleurs ressort déjà des chiffres de M. Teysmann, tels qu'ils sont, lorsqu'on établit jusques sabdivisigon dans la pé- riode de croissance. La seconde série d'observations résulte de mesures exécutées à Leyde, en 1829, sur une plante en fleur de la même espèce, me- sures que M. de Vriese place, comme terme de comparaison, à côté de celles de M. Teysmann: Pour la question qui nous occupe, toutefois, ces observations sont sans intérêt, parce qu'elles n'ont eu lieu qu'une seule fois dans les vingt-quatre heures. Quelques années avant l'apparition des observations dont nous venons de rendre compte, le professeur Harting avait publié des recherches sur la croissance de la tige du Houblon (1), qui, tant pour l'étendue que pour l'exactitude, laissérent loin derriére elles tous les travaux antérieurs. Depuis le 1" mars jusqu'au 29 juillet, l'accroissement de la tige fut noté trois fois dans les vingt-quatre heures (savoir, à 7 heures du matin, 3 heures de l'après-midi et 11 heures du soir), et l’on observa simultanément l'état de l'atmo- sphère, la quantité de pluie tombée, la direction et la force du vent, les indications du barométre et du psychrométre, et la hauteur du thermomètre à l'air (tant à l'ombre, qu’à côté de la plante) et dans le sol. Comme M. Harting croyait avoir remarqué que les diffé- rentes branches d'une méme plante ne suivent pas toujours une marche identique dans leur allongement quotidien, il retrancha toutes les tiges de la plante mise en expérience, sauf trois qui furent mesurées simultanément. Par suite de diverses circonstances, toutefois, l'examen ne fut poursuivi jusqu'à la fin que sur une seule de ces tiges. (4) Tijdschr. v. nat. Gesch. en Physiol. , t. IX, p. 296-348 (1842). 186 OBSERVATIONS Des différents résultats obtenus par l'auteur, je ne citerai que ceux qui sont en rapport immédiat avec le sujet dont je m'occupe. Ce sont les suivants : 1° A l'origine dé la période de croissance, on observe une accélération qui augmente journellement, et qui est indépendante des influences extérieures; cette accélération atteint son maximum vers le commencement de juin, aprés quoi l'aceroissement montre un ralentissement de plus en plus accen- tué et qui devient surtout sensible à l'apparition des boutons de fleur; aprés l'épanouissement des fleurs l'allongement diminue de plus en plus, et il s'arréte entiérement à l'époque de la fécon- dation. 2* Au début, la croissance de 7 à 3 heures surpasse la somme des accroissements pendant les deux autres périodes de la journée ; mais à mesure que la tige devient plus longue, l'accrois- sement augmente dans ces derniéres périodes et diminue dans la premiére, de sorte que, vers le commencement de juin, l'instant du développement le plus actif finit par tomber dans la seconde période, c'est-à-dire entre 3 et 11 heures. Dans les derniéres années, nous trouvons encore quelques tra- vaux qui se rapportent à notre sujet. Dans le cours des recherches que M. Duchartre fit, en 1859, avec le but spécial de tàcher de découvrir la nature du phénomène remarquable de la sécrétion d'eau dans les feuilles du Colocasia antiquorum. (1), il eut aussi l'occasion d'exécuter quelques me- sures sur la croissance journalière de ces feuilles. Le matin à 6 heures et le soir à 8 heures, on mesura, séparément, la lon- gueur et la largeur du limbe et la longueur du pétiole de jeunes feuilles n'ayant pas encore aequis tout leur développement. L'au- teur ne tire de ces mesures aucune conséquence ayant trait au point qui nous occupe en ce moment ; mais des chiffres rapportés il ressort que, pour chacune des parties nommées, l'accroissement a été plus considérable pendant le jour que pendant la nuit, et cé. résultat reste le même lorsqu'on réduit à une durée commune de (4) Ann, des sc, nät., he série, XI, p. 271. SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 187 douze heures les deux allongements observés, l’un de 6 heures du matin à 8 heures du soir (c'est-à-dire en 14 heures), l'autre depuis 8 heures du soir jusqu'à 6 heures du matin (c'est-à-dire en 10 heures). . Comme on le voit, ce résultat est précisément en sens opposé de celui que le méme auteur obtint dans des expériences toutes récentes, et à l’occasion desquelles, ainsi que je l'ai dit en com- mençant, j'entrepris mes propres recherches. Dans ces dernières expériences (1), exécutées à la fin de l'été de 1865, M. Duchartre observa l'allongement quotidien sur un pied de Mitis vinifera (du 6 aoüt au 8 septembre), sur un Fraisier (20 aoüt au 10 sep- tembre), sur Humulus Lupulus L. (21 août au 5 septembre), sur l'Althea rosea Cav. (20 août au 10 septembre) et sur deux Gla- diolus gandavensis Hort. (19 au 30 août). Chez toutes ces plantes il trouva, presque journellement, l'allongement pendant la nuit beaucoup plus considérable que celui durant le jour. Quand on prend la somme des accroissements durant les deux périodes, on trouve : . Pour le Vitis vinifera h47"",5, dont 164, c'est-à-dire 36,6 p. 100 pendant le jour, et 283"",5 c'est-à-dire 63,4 p. 100 pen- dant la nuit ; Pour le Fraisier 33,7 p. 100 pendant le jour et 66,3 p. 100 pendant la nuit; Pour l'Humulus Lupulus et V4lthea rosea un résultat de méme sens (quoique les chiffres ne soient pas cités par M. Du- chartre) ; Et pour le Gladiolus 24"",6 et 28"",9 p. 100 pendant le jour et 71,8 pendant la nuit. M. Duchartre fut lui-même tout surpris de ce résultat, et, en tenant compte de ce que M. Harting avait cru remarquer relati- vement à un déplacement du maximum de l'intensité de crois- sance, il se demanda si la saison avancée dans laquelle les ob- (4) Comptes rendus, LXII, p. 815-822 (9 avril 1866). 188 OBSERVATIONS servations eurent lieu n'avait pas d'influence sur le résultat, Les derniéres recherches que nous avons à mentionner sont celles de M. Martins, à Montpellier, et de M. Weiss, à Lemberg. M. Martins observa la croissance d'un pédoncule de Dasylirion . gracile, qui du 1" au 23 juin 1866, c'est-à-dire en 28 jours, atteignit une longueur de 2",881. Sur celte longueur, il s'était formé 1",2966 pendant la nuit, et 07,793 pendant le jour, de sorte que l’accroissement de nuit avait été à celui de jour comme 1: 0,63. La croissance la plus rapide avait eu lieu entre 3 et 6 heures du matin, et ensuite entre 9 heures du soir et minuit. M. Martins ajoute la remarque que cet exemple n'est pas isolé. En juillet 1854, un Dasylirion gracile développa un pédoncule qui s'allongea de 1",18 pendant la nuit et seulement de 0",96 pendant le jour, de sorte que, dans ce cas également, l'accroisse- ment nocturne prédominait sur l'aceroissement diurne dans le rapport de 4 : 0,81. La méme plante fleurit de nouveau en juin et juillet 1862, avec un pédoncule de 1",63 de long ; le rapport entre l'aceroissement de nuit et celui de jour fut encore comme 1: 0,85. M. Martins trouva environ le méme rapport (c'est-à-dire 4 : 0,88) chez un Phormium tenao, dont le pédoncule, devenu visible le 3 avril 1854, s'éleva en 45 jours à une hauteur de 17,363. Enfin nous devons à M. Weiss (1) une série d'observations faites sur un Agave Jacquiniana Schult., au jardin botanique de Lemberg, depuis le 3 avril jusqu'au 25 mai 1864, trois fois dans les vingt-quatre heures (savoir à 6 heures du matin, à midi et à 10 heures du soir). Ces observations donnérent les résultats sui- vants : 1° L'aecroissement en longueur fut le plus faible pendant les heures de l'après-midi (de midi à 10 heures du soir), savoir 0",77 en tout, ou en moyenne 1"",5 par heure; durant la nuit (de (4) Karsten, Botan. Untersuchungen, Heft IL, p. 199-442 (1866). SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 189 10 heures du soir à 6 heures du matin) il augmenta et s'éleva en total à 0,79, ou par heure à 2"",9 en moyenne. Enfin c’est dans les heures du matin (de 6 heures à midi) que l'aceroissement fut le plus considérable : il atteignit 0",80 en somme, 2"",7 par heure en moyenne. 2° Bien que le résultat général indique une croissance plus forte durant le jour, on put néanmoins distinguer dans le déve- loppement du pédoncule en question quelques périodes pendant lesquelles la prépondérance d'aceroissement était acquise à cer- taines heures de la journée. M. Weiss cite comme telles : 1" période. Accroissement plus grand durant la nuit (8 jours, du 3 au 12 avril). 2° période. Accroissement plus fort dans l'après-midi (10 jours, du 12 au 22 avril). 8° période. Accroissement prépondérant le matin (7 jours, du 22. au 29 avril). h° période. Accroissement prépondérant la nuit (7 jours, du 29 avril au 6 mai). : 5* période. Accroissement prépondérant le matin as] jours, du 6 au 19 mai). 6° période. Accroissement prépondérant la nuit (6 jours, du 19 au 26 mai)» | Les périodes de plus grand accroissement le matin compren- nent en méme temps l’époque de plus grand allongement du pé- doncule, tandis que celles d’accroissement nocturne indiquent le temps du plus grand développement en diamètre. Comme M. Weiss le fait observer, cette coincidence n'est pas sans intérét, car elle donne quelque fondement à la conjecture que la pleine clarté du jour est surtout favorable à allongement des cellules, el que le phénomène de la division des cellules a lieu pendant la nuit. ; Ce résumé rapide montre suffisamment que les résultats des diverses recherches exécutées ne sont nullement: concordants. 190 . OBSERVATIONS Tandis que Ventenat, Meyer, Meyen, Münter, de Vriese, Harting et Duchartre (dans ses observations sur le Colocasia antiquorum) remarquent une eroissance plus forte durant le jour, Cl. Mulder, Martins et Duchartre (dans ses dernières expériences) trouvent un excès d'accroissement pendant la nuit; et les recherches de Teysmann, de Vriese et Weiss conduisent à un résultat qui varie selon les périodes. Un nouvel examen de la question ne peut donc paraitre superflu. Je passe maintenant à l'exposé de mes propres observations, aprés quoi j'énumérerai les conséquences qui me semblent pou- voir en étre déduites. Pendant l'été de 1866, j'ai mesuré l'aceroissement en longueur de différentes plantes, depuis le 45 juin jusqu'à la fin de l'accrois- sement, en automne. Les mesures furent prises journellement à 6 heures du matin, à midi et à 6 heures du soir, et on nota simul- tanément la température et l'état de l'atmosphére. Les plantes soumises à l'examen étaient les suivantes : Bryonia dioica, V itis orientalis, W istaria chinensis DC. et Cucurbita Pepo, toutes pla- cées à l'air et en pleine terre; les trois premières étaient con- duites en espalier, le Bryonia dioica et le J^ itis orientalis à l'expo- sition de l'est, le Wistaria chinensis tourné vers l'ouest. Deux pieds de Cucurbita Pepo furent mis en expérience; tous deux étaient couchés sur le sol, l'un avec le sommet de l'axe dirigé vers le nord, l'autre vers le sud, mais de facon que tous deux rece- vaient simulianément, et pendant une durée égale, les rayons du soleil. - ; Au commencement de l'expérience, les jeunes jets des trois plantes nommées en premier lieu avaient déjà atteint une certaine longueur. Le rameau choisi pour servir aux observations avait, le 14 juin, une longueur de 0",753 chez la Bryone, de 07,737 chez la Vigne, et de 0",601 chez le W'istaria. La terminaison de la croissance eut lieu à des époques trés-diverses pour les diffé- rentes plantes, savoir le 47 août pour la Bryone, le 45 septembre pour la Vigne, et le 20 septembre pour le Wistaria. SUR L ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 194 Le rameau de Bryone qui servait aux observations, fut, par méprise d'un aide-jardinier, coupé le 2 juillet; à partir du 9 juillet, les mesures furent alors continuées sur un autre rameau de la méme plante, qui avait déjà été taillé, et qui possédait, à l'origine des mesures, une longueur de 0",2/8. Chez le W'istaria, le sommet de la branche employée aux observations ayant été contusionné par accident, le 18 août, un autre rameau de la même plante, long de 0"3/8, fut immédiatement destiné aux mesures, de crainte d'introduire des résultats fautifs. M. Harting a recommandé de retrancher, dans les recherches de cette nature, toutes les tiges de la plante, sauf celle sur laquelle les observations doivent étre effectuées, parce que toutes les branches ne s’accroissent pas toujours d'une manière uniforme. Il ne m'a pas semblé utile d'appliquer ce précepte aux plantes nommées, car si, sur des végétaux vivaces et à tige ligneuse, on coupe tous les jets à un ou deux prés, on rompt la connexion na- turelle entre la tige et la racine ; comme conséquence de cette rupture, on a alors, plus tard, à retrancher incessamment des bourgeons adventifs, et à faire ainsi de nouvelles blessures. Je me proposais, dans mes recherches, d'épier la marche normale du développement, ce qui ne pouvait avoir lieu qu'à la condition de laisser la plante, autant que possible, dans son état normal. D'ailleurs, s'il est vrai que parmi les branches d'une plante, l'une parvient toujours à une plus grande longueur que l'autre, on peut admettre pourtant que les différents rameaux d'un méme végétal, soumis aux mémes influences, suivront dans leur développement la méme marche générale, et c'est cette marche générale, non la longueur absolue, qu'il s'agit de trouver. Celles de mes observations qui sont relatives aux Courges ont confirmé cette présomption. Chez ces plantes provenues de semis, qui étaient encore petites lorsque les mesures commencèrent, et dont je puis suivre ainsi le développement presque entier, toutes les tiges, une seule exceptée, furent enlevées tout d'abord. Malgré cela, on trouva que la marche générale de l'aecroissement ne 192 | OBSERVATIONS s'éloignait pas de celle qu'on avait observée sur les rameaux des autres plantes. - J'ai encore une remarque à faire au sujet de ces Courges. td deux plantes, semées et transplantées simultanément, l'une avee la téte dirigée vers le nord, l'autre vers le sud, ne montrérent' presque aucune différence dans leur croissance depuis le 19 juin jusqu'au 27 juillet, date à laquelle la tige d'un des pieds cassa presque entiérement pendant le mesurage. La portion supérieure de la tige commença à se flétrir un peu, de sorte qu'on avait déjà décidé de ne plus observer cette plante. Le lendemain tou- tefois, on put s'assurer que, malgré l'accident, cette portion ne mourrait pas, mais qu'elle recevait de la nourriture par la faible partie qui la rattaehait encore à la plante mère. ; Pendant les premiers jours, aucun accroissement notable ne se produisit, tout au plus 1 à 1 © centim. dans les vingt-quatre heures. Mais peu à peu la tige brisée se rétablit, et elle commenca à s'allonger, bien que toujours dans une proportion moindre que l'autre tige. Celle-ci se mit à fleurir et noua ses fruits ; la tige cassée montra à son tour des fleurs, quelques jours plus tard, mais sans former de fruits; insensiblement, toutefois, son déve- loppement devint plus énergique ; le temps perdu fut regagné, et le 11 septembre la tige cassée avait une longueur de 4”905, tan- dis que l'autre ne mesurait que 4",839. Comme vers cette époque il commença à se manifester une différence considérable dans l'intensité de croissance des deux plantes, les mesures furent régu- lièrement notées pour chaque tige séparément. L’excès de lon- gueur aequis finalement par la tige brisée, ne doit pas étre attri- bué exclusivement à l'avortement des fruits, car à la fin de septembre cette tige donna à son tour naissance à un fruit, qui mürit parfaitement et ne le céda que peu ou point, en volume, à ceux de l'autre plante. Partiellement, il se peut que la cause doive étre cherchée dans la proportion moindre des matiéres employées à la formation des fruits. En effet, la tige restée intacte (que. je nommerai A) porta deux fruits, dont l’un était long de 0",25, SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 193 large de 07,18, et avait un poids de 6 kil., tandis que l'autre, mesurant 0,27 et 0",155 pesait 5*,9; la tige brisée (B) n'avait qu'un seul fruit, long de 07,245, large de 07,17 et pesant 5*,9. Partiellement aussi, le phénoméne en question doit étre rapporté à une autre cause : bien que, pour les deux plantes, la croissance se soit arrêtée le méme jour (le 21 octobre), il était pourtant manifeste que dans la tige cassée elle avait conservé son énergie, en automne, pendant beaucoup plus longtemps. Outre les observations sur la tige des quatre plantes nommées, j'ai encore exécuté une série de mesures sur le pédoncule d'un Dasylirium acrotrichum Zucc., qui fleurit en 1860 au Jardin botanique de Rotlerdam et acquit en trois semaines une longueur de 3",144. Le pédoncule apparut le 19 août; les mesures ne furent prises d'abord qu'une seule fois par jour, mais à partir du 25 août on les répéta quatre fois par jour (à 6 heures et 44 heures du matin, 2 heures de l'aprés-midi et 7 heures du soir) ; on notait en méme temps l'état du ciel, ainsi que la température tant au dehors qu'à l'intérieur de l'orangerie où la plante était placée. (Viennent maintenant, dans le mémoire original, les tableaux numériques des observations, que nous omettons et qu'on trouvera dans les J"ersl. en Med. der Kon. Akad. van Wet., 2° sér., t. II.) Des données rassemblées dans mes tableaux découlent quelques conséquences qui ne sont pas dépourvues d'intérét. 4° Si l'on ne considère que le résultat général des mesures, on trouve partout un accroissement plus grand pendant le jour que pendant la nuit. La somme totale de l'allongement a été : Bryonia, . . . . 19276%% dont 753 ou 59,0 p. 100 pendant le jour, et 523 41,0 — la nuit. Wistaria.. . . . 3M4 1976 51,8 — le jour, et 1438 42,2 — ]a nuit. Ve, à; ceci y 1306 55,4 — le jour, et 1066 Lh,9 — la nuit. Cucurbita A. . . 5402 3068 56,7 — le jour, et 2334 43,3 — la nuit. Cucurbita B. . . 6102 $494 — 57,2 — le jour, et 2614 42,8 -— la nuit, Ix, (20 aoüt 1869.) ; 13 49h . OBSERVATIONS Le Dasylirium montre le méme phénomène pour les jours où mesures ont été prises séparément pendant le jour et pendant la nuit. Sur 1°,5675 d'allongement, 0,93 ou 89,5 pour 100 tombent entre 6 heures du matin et 7 heures du soir, en 13 heures, et 07,6375 entre 7 heures du soir et 6 heures du matin, en - Al heures; chiffres qui, ramenés à une durée uniforme de 12 heures, deviennent 55,3 p. 100 pour l'aecroissement de jour et 44,7 p. 100 pour l'accroissement de nuit. Ainsi l'accroissement nocturne a été respectivement de 44, 12,9, 44,9, 43,3, 42,8 et 44,7 p. 100, nombres dont l'accord est aussi grand qu'on puisse l'attendre dans des conditions semblables. En examinant séparément les périodes pendant lesquelles un méme rameau a été mesuré sans interruption, on trouve encore un résultat de méme sens, Pour la Bryone, par exemple, depuis le 15 juin jusqu'au 2 juillet, date à laquelle le rameau observé fut coupé, l'accroissement nocturne s'éleva à 39,6 p. 100 de l'allon- gement total; depuis le 6 juillet jusqu'au 44 juillet, jour où eut lieu une interruplion, à 43,6 p. 100; aprés cette époque, du 18 juillet au 17 août, à 40,7 p. 100. Pour le Wistaria, du 15 juin au 44 juillet, 44,6 p. 400, du 18 juillet au 16 août, 39,7 p. 100; du 48 août au 20 septembre, fin de l'aeeroissement, 40,9 p. 100, Pour le Vitis, du 15 juin au 44 juillet 46,1 p. 100; du 18 juillet au 16 septembre, 44,4 p. 100. Pour le Cucurbita, du 19 juin au 44 juillet, 46,4 p. 400 ; du 48 juin au 81 juillet, 39,9 p. 100; du 4° août au 20 octobre, 43,9 p. 100. | Mais, déjà maintenant les chiffres s'éloignent plus l’un del'autre, surtout chez une méme plante ; et si l'on voulait considérer sépa- rément des périodes encore plus courtes, ce caractére se pronon- cerait encore davantage. Parfois méme on trouverait alors un résultat en sens opposé, ear 2° Il y a des époques où l'accroissement nocturne devient pré- dominant. C'est ainsi que du 18 au 20 juin op trouva ; SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX, 195 , Acer, nocturne. Accr. diurne, PUR. Le a CIAM P3598 3gnm Pitara G IEVA L 00h BE C uu suh 23 Wistoria (18 20.94 juin)... oss 430... 107 Ml d Le. AAA HS te UN CET Ms 18 Vitis (18 au 21 Lx M ton de REG 31 Cucurbita (19 au 21 juin. . .. 44 ...... 3 Un effet aussi uniforme, chez les plantes qui se trouvaient à des degrés tout à fait inégaux de développement, et qui n'avaient pas méme une exposition semblable, indique ici une cause extérieure qui exerca sur toutes une action énergique. Une seconde période analogue parait s'être présentée du 2 au 9 juillet; elle est marquée le plus clairement du 6 au 9. Considé- rons de nouveau le résultat des mesures : Chez la Bryone, pour des motifs exposés plus haut, aucune mesure n'a été effectuée du 4°% au 5 juillet; mais pour l'accroisse- ment des 6 et 7 juillet nous trouvons 12 millimétres pendant le jour, 15 millimétres pendant la nuit. W istaria avait gagné : 2 au 9 juillet pendant la nuit, 110, pendant le jour 94^" 6 au 9 id. — 61 — 51 Vitis : 2 au9 id. — 48 = A6 6au9 id. — 25 e 19 Le Cucurbita donne pour les mêmes jours un résultat différent, mais précisément le 9 juillet il entre à son tour dans une période de croissance nocturne, où, du 9 au 44 juillet, il gagne 445 mil- limétres pendant la nuit contre 127 pendant le jour. Enfin, des traces d'une influence de méme nature se font en- core sentir entre le 20 et le 23 juillet. L'accroissement fut de : Pendant la nuit. Pendant le jour. Bryonia. . . . . du 20 au 22 juillet 40^» — 3677 Wistaria.. . . .. 20au21 id. 37 36 Viti. ea 5 0 200.26 4d. - 98 90 Cucurbita, wc». 22 id. 31 25 196 OBSERVATIONS Il me semble que ces variations atteignant à peu près simulta- nément des plantes différentes, dénotent l'intervention d'une in- fluence extérieure. Néanmoins, je ne puis préciser actuellement quelle peut en avoir été la nature. Il est vrai, du 48 au 20 juin, le thermométre se maintint plus élevé le soir que pendant le jour, et à cette derniére date la température fut passablement basse, tandis que le 24 on trouve une alternative de nuits et de jours chauds et de mauvais temps, — circonstances analogues à celles sur lesquelles M. de Vriese attire l'attention dans la discussion de ses observations de 1847 (1), — mais je ne puis regarder cette explication comme satisfaisante, car elle ne s'applique pas aux deux autres périodes indiquées. Pour le moment, je n'ose décider à quelles influences atmosphériques l'effet en question doit étre attribué. ' Mais il me sera permis de demander : la divergence des résul- tats obtenus par des observateurs antérieurs ne pourrait-elle étre une suite de ce que, les observations ayant eu lieu à des époques différentes, les plantes se sont trouvées soumises à des actions atmosphériques dissemblables, de sorte que, à proprement parler, les résultats ne sont pas directement comparables ? Lorsque M. Duchartre, en 1865, étudia simultanément des plantes différentes, il trouva pour toutes un résultat de méme sens. Les observations de M. Martins tombent, pendant quelques jours, aux mêmes dates que les miennes. Elles s'étendent jusqu'au 23 juin 1866, époque à laquelle l'aceroissement du pédoncule de son Dasylirium gracile cessa d'étre perceptible. Or, précisément dans ces mémes jours, et en harmonie avec les résultats de M. Martins, apparait dans mes propres expériences la période la mieux caractérisée de eroissance noeturne. Cette coincidence me semble devenir encore plus signifieative, quand je compare ces observations de M. Martins avec celles que je fis moi-méme, en 1860, sur le Dasylirium acrotrichum en floraison. La marche du (4) Ned. Kruidk, Archief, Mi, p. 240 et 941. SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 197 développement offrit une correspondance parfaite dans les deux plantes. A Montpellier, le pédoncule atteignit en 23 jours une longueur de 2",881, et crût dans les 44 premiers jours de 2",083, c'est-à-dire de 72,3 p. 100 de la longueur totale. A Rotterdam, le pédoneule parvint en 25 jours (1) à une dimension de 9",1725 et grandit dans les 12 premiers jours de 2^,2925 ou 72,2 p. 100 de sa longueur totale. Seulement, l'accroissement nocturne fut prédominant chez la première plante, l’accroissement diurne chez la seconde : la première fut ‘observée en juin 1866, la seconde en aoüt et septembre 1860, par conséquent sous d'au- tres influences atmosphériques. Mais, outre le résultat que nous venons de faire connaitre, les observations signalent aussi une modification qui n'atleint pas également les plantes se développant simultanément. C'est ainsi que dans le istaria seul, l'excés d'accroissement nocturne du 18 au 21 juin se continue jusqu'au 24; c'est ainsi que le Cucurbita A présente une anomalie analogue du 2/1 au 27 juin, et chez la méme plante on voit, du 16 au 27 septembre, alternativement un plus grand accroissement de jour et de nuit, de telle façon pour- tant que la somme totale d'allongement dans cette période de 11 jours est en faveur de la nuit, savoir 127 contre 107 pour le jour. Dans l'autre Cucurbita (Bryonia, Vitis et W'islaria avaient déjà cessé de croître à ce moment) les choses se passèrent, du- rant les mémes jours, d'une maniére exactement opposée, sauf du 21 au 24 septembre, intervalle pendant lequel l'accroissement noeturne prédomina chez les deux plantes. Du 16 au 27 septembre, Cucurbita B avait grandi de 270 pendant la nuit, de 303 pendant le jour. Il est, quant à présent, impossible d'assigner les causes de cette différence, parce qu'on ne connait, d'une maniére suffisante, ni les influences atmosphériques, ni l'état particulier de la plante (4) Savoir depuis le 16 août jusqu'au 10 septembre, en admettant que le pédon- cule, qu'on pouvait distinguer entre les feuilles le 19 août, fût devenu visible le 46 (voy. Martins, loc. cit., p. 355). 198 OBSERVATIONS vivante. Les déviations persistent pendant trop longtemps pour que, avec certains auteurs, on puisse n'y voir qu'un retard ap- porté dans la croissance par des circonstances accidentelles, relard qui serait compensé dans les premières heures süivarites. 3° Si l'on compare l'accroissement eh longueur pendant la ma- tinée (du 6 au 19) avec celui qui a lieu durant l'après-midi (du 49 au 6), on trouve que, pour toutes les plantes observées par moi, le second surpasse le premier. En somme, le rapport à été de 1 0,86 pour le Bryonia, de 4 : 0,71 pour le Wistaria, de À : 0,67 pour le Vitis, de À : 0,79 pour lé Cucurbita A, de A : 0,84 pour le Cucurbita B. Distingue-t-on différentes périodes dans le développement de la ae comme nous l'avons fait plus häut, on retrouve à peu prés les mêmes rapports pour le W istaria et le Vitis; chez le Bryonia les heures de l'aprés-midi gagnent successivement un peu en influence (les rapports sont 4 : 0,96 du 15 j juin au 4** juillet, 1: 0,81 du 6 au 14 juillet, 1 : 0,78 du 18 juillet au 17 août); chez le Cucurbita, au contraire, la relation est d'abord tout autre : durant la première période de développe- meni la croissance est beaucoup plus forte pendant les heures du malin, mais bientôt le point de plus grande intensité se déplace, bien que jusqu ‘au 40 juillet le résultat total soil eticore eu faveur de la matinée. Les rapports sont les suivanis : Du 19 juin au 1*' juillet comme 1 : 4,81 4° juillet au 10 id. £9, 19 juin au 10 id. 1:1,16 i1juilltau 15 id. 1 : 0,66 18 id. au34 id. 1 : 0,86 1° août au 9 sept. 1:0,77 10 sept. au20 oct. 1:0,71 Ainsi done, nous avons constamment un accroissement plus fort aprés qu'avant midi, à l'exception seulement dü Cucurbita, la seule des plantes observées dont le développement ait été suivi dès le commencement. Ce résultàt s'éloigne des idées admises jusqu'à présent, Meyer, Meyen, Cl. Mulder et Martins trouvèrent SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 199 tous une croissance plus rapide dans les prémières heures du jour; de Vriese seul vit parfois de 6 heures à midi le pédoncule devenir plus court, pour réparer amplement cette perte dans le courant de l'aprés-midi. Par contre, mon résuliat est d'accord avec celui de M. Harting (page 5) qui, chez le Humulus Lüpulus, trouva d'abord un accroissement plus considérable däns là mà- linée, mais vit, à mesure que la tige se développait, l'instant du maximum de croissance sé déplacer et tomber entre 3 et 11 heures dü soir dans le commencement de juin. Je trouvai exaétement la même chose chez le Cucurbita, là seule planté que je pus suivre dans toutes ses pliases. La supposition de M. Duchartre (1), au contraire, d'après laquelle à un âge plus avañicé le maximum de croissance se déplacerait encore plus et tomberait dans la nuit, n'est pas confirmée par mes obsérvations. En effet, la période re- lativement courte, du 16 au 27 septembre, d'accroissement noc- turne prépondérant (V. p. 16) ne suffit pas pour modifier le résultat général. Il semble résulter, d'ailleurs, de mes observa- tions, que le déplacement en question ne dépend pas lant de la saison de l'année que de la phase du développement de la plante. Pour le Dasylirium aerotrichum la comparaison immédiate ne peut pás se faire, parce que la croissance de cetté planté a été ob- servée à d'aütres heures. Mais si l'on calcule l’aécroissement par heure, ön trouvé üh résultat général dé même nature. Du 25 äoût au 8 septembre, l'accroissement moyeti par heure s'éleva à 4 mil- limèlres de 6 à 14 heures du matin, à 5°°,3 de 41 à 2 heures de l'après-midi, à 5"",4 de 2 à 7 heures de l'aprés-midi ; le mini- mütn a done et lieu le matin, le maximum vers le milieu de la journée. Si l'on partage la période de développement en quelques Subdivisions, on ne troüve pas non plus de déplacement propre- meni dit du inaximum de croissance, bien que les vitesses d'ac- croissément s'écártent alors un peu des rapports indiqués. le La vitesse d'aécroissement absolue est différente pour chacune (4) Comptes rendus, t. LXII, p. 818 (9 avril 1866). 200 OBSERVATIONS des plantes examinées. Mais si l'on considère la vitesse d’accrois- sement relative, on trouve que mes observations confirment la loi, déjà mise en évidence par d'autres, que dans chaque plante linten- sité de croissance s'élève d'abord, atteint un certain maæimum et reste, parfois avec des fluctuations assez fortes, pendant une durée variable à une certaine hauteur, puis descend plus ou moins rapi- dement jusqu'à zéro. Ces phases, toutefois, sont parcourues par des plantes différentes dans des temps inégaux. On peut saisir cette marche d'un simple coup d'œil lorsqu'on représente les résultats numériques graphiquement, comme cela a été fait par exemple par M. Hoffmann dans son ouvrage Witte- rung und W'achsthum der Pflanze. On voit alors que les lignes représentant l'intensité de croissance des plantes observées s'écar- tent bien parfois l'une de l'autre, mais qu'elles suivent pourtant, en général, la méme direction. Les grands écarts dans cette inten- sité apparaissent presque simultanément chez les différentes plantes, quelle que soit la phase de développement dans laquelle elles se trouvent. C'est ainsi, par exemple, qu'en comparant l'ac- croissement en 24 heures des quatre plantes nommées, on trouve du 23 au 25 juin une ascension considérable chez toutes, à l'exception du Cucurbita qui n'était encore que peu développé à ce moment; du 1* au 7 juillet, chez toutes une grande dépres- sion, suivie d'une ascension qui atteint son maximum les 12 et 13 juillet. Une nouvelle chute générale s'observe le 20 et le 21, à laquelle succède un mouvement ascensionnel général le 22 juil- et; dépression uniforme :hez toutes le 27, puis ascension le 28 juillet; ensuite oscillations successives dans les derniers jours du mois et pendant la premiére moitié du mois suivant, jusqu'à un nouveau mouvement prononcé et général d'ascension le 13 aoüt. Les 16 et 17 août descente simultanée, et en méme temps fin de la croissance Chez la Bryone; ensuite forte ascension les 18 et 19 août ; croissance énergique qui atteint son maximum le 24 et le 26 ; abaissement jusqu'au 31 août, suivi chez toutes d'un mou- vement rapide d'élévation, etc. SUR L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX, 201 5° Si nous comparons les données thermométriques avec celles des vitesses d'aceroissement, nous voyons qu'en général une éléva- tion ou un abaissement de la température coincide avec une aug- mentation ou une diminution de l'intensité de croissance. Le méme résullat a été obtenu par presque tous mes prédécesseurs. Pourtant, cette relation n'est pas aussi simple qu'on l'a prétendu. En faisant mes observations je n'ai eu en vue que de rechercher si c'est l'ac- croissement de jour ou de nuit qui est prépondérant. Je n'ai pas essayé de résoudre le probléme difficile du degré d'influence qu'exercent sur la croissance des plantes les causes extérieures, telles que la température, la pression de l'air, l'humidité, l'inten sité de la lumière, l'électricité atmosphérique, ete. Mes observa- tions des températures ne sont ni assez nombreuses ni assez com- plétes pour jeter un nouveau jour sur ce point, et comme M. Decandolle (1) l'a observé avec raison, les moyennes ordi- naires des données météorologiques ne peuvent nous étre ici d'aucune utilité, Toutefois, ce qu'il est permis d'inférer de mes Observations, c'est que le rapport simple que plusieurs obser- vateurs ont cru remarquer entre la température atmosphérique et la rapidité de croissance des plantes, n'est pas d'une application générale. M. Harting a admis que l'aecroissement augmente et diminue Suivant une progression arithmétique, et il a méme établi une for- mule pour déterminer d'avance l'accroissement pour un jour quel- conque. Cette formule est : A—=# ( + dr) où a indique l'accroissement et # la température à un jour connu, A et # l'aceroissement et la température d jours plus tard, et . LE , r l'acéélération journalière de l'aecroissement. Si j'essaye d abord de déduire de mes observations la valeur de r, puis de déterminer, à l'aide de la formule, quelques termes de la série, les résultats ne (1) Géogr. botan., I, p. 25. 209 OBSERVATIONS s'accordent pas avec les observations. L'assertion de M. Quetelet, que l'aeeroissement proportionnel au carré de la température, est toul aussi peu justifiée par mes mesures. Il faut reconnaitre avec M. Sachs (1), que la relation véritable entre là température et les phénomènes physiologiques nous est eneore totalement inconnue. Et ee qui est vrai de la température, dont l’action sur les plantes est si énergique, l'est, à un plus haut dégré, d'autres influencés extérieures encore plus difficiles à áp- précier. Bien que mes observations n'apportent aucune lumière dans celte dernière question, j'ai eru pourtant devoir les faire connaître. A l'égard de l'accroissement même, elles conduisent à d'autres résultats que celles de M. Duchartre. A ma connaissance, il n'existe pas sur ce Sujet d'observations qui aient été continuées aussi longtemps que les miennes, et qui embrassent à peu près toutes les phases du développement de la plante. Je suis d'accord avec M. Duchartre que, sur cè terrain difficile, une série étendue de recherches exactes peut seule nous mettre en état de séparer ce qui est constant de ee qui n'est qu'accidentel, et nous ap- prendre à distinguer les lois générales de la croissanee végétale au milieu des innombrables déviations produites par des causes particulières. Mes observations pourront contribuer à atteindre ce résultat. . En attendant, pas plus que M. Duchartre, je ne regarde l'étude du sujet comme déjà achevée, et si l’occasion ne me fait pas dé- faut, je continuerai, l'été prochain, les observations dans des con- ditions différentes. ll y aura alors à examiner spécialement un point que mes obser- vations actuelles n'éclairent pas. On peut se demander, en effet, comment la multiplication et l'aceroissement des cellules, les deux phénoménes dont se compose, comme on sait, l'allongement de l'axe végétal, se distribuent pendant le jour et pendant la nuit. (1) Uber Abhangigkeit der Keimung von der Temperatur, Pringsheim's Jahrb. f. wiss. Bol., II, p. 375. SUR L'ACCROISSEMENT DE La TIGE DES VÉGÉTAUX. 908 M. Schleiden a avancé, dans son traité, que toutes les observations antérieures n'ont absülument aucune valeur, parce que cetle double action ne s'y trouve pas distiiguéé. Bien que cette con- dämnation me semble injuste ët excessive, il n'en est pas moins vrai que la contiaissänce dü fiit en Question doit tré regardée comme de la plus haute importance pour une appréciation exacte de la vie végétale. M. Sachs (4) a déjà fait remarquer que les points où se forment de nouvelles cellules sont ordinairement soustraits à l'influence de la lumière, et il conjecture que là où il en est autrement, la production de notivelles cellules pourrait bien avoir lieu pendant la nuit. ll appuie cette présomption sur le fait que souvent la genèse des cellules n'est pas troublée par une obscurité prolongée, et surtout sur les belles observations de M. Alex. Braun qui, dans l'Hydrodictyon et dans d'autres algues vertes, vit constamment les préliminaires de la formation des eytoblastes commencer et s'achever pendant la nuit, de telle sorte que les cytoblastes apparaissaient le lendemain au point du jour. La méme chose a-t-elle lieu dans les plantes supérieures? La croissante nocturne est-elle, en totalité ou en grande partie, la conséquence de la production de nouveaux utricules, la croissance diurne le résultat de l'extension et de l'accroissement des tissus déjà existants? Il est clair qu'ici la question n'est pas aussi facile à décider, On ne peut simultanément mesurer l'allongement d'une partie végélale et en faire l'examen anatomique. Mais peut-étre y aura-t-il de l'utilité à rechercher, sur une branche, dans quels entre-nœuds s'observe la multiplication, dans quels autres le simple aeeroissement des cellules, et de noter en méme temps, sur une autre branche de la méme plante, la quantité dont chaque entre-nœud, séparément, s'allonge pendant le jour et pendant la nuit. Je posséde plusieurs données de celle dernière espèce, l'accroissement de chaque mérithalle ayant été mesuré (4) Bot, Zeit., 1859, Beilage, p. 3. 205 NOTE SUR LES STORCKIELLA, séparément, pendant une partie de l'été, sur la plupart des plantes qui ont fait l'objet de mes recherches. Il serait inutile de publier maintenant ces données, mais je me propose d'exa- miner également, durant la belle saison prochaine, l'autre face de la question, et de rendre compte, plus tard, des résultats obtenus. NOTE SUR LES STORCKIELLA. Le Storckiella vitiensis, décrit et figuré par M. Seemann (1), est assez bien connu actuellement dans son organisation. Sa fleur a un réceptacle creux, en forme de cornet court, avec trois, quatre ou cinq sépales imbriqués, autant de pétales, également imbriqués, et une dizaine d'étamines périgynes, libres, dont les anthéres basifixes, biloculaires, s'ouvrent de chaque cóté du sommet par une fente assez courte. L'ovaire, inséré au fond du réceptacle, renferme un nombre variable d'ovules descendants, anatropes, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors; il est surmonté d'un style subulé, avec une extrémité stigmatifére à peine renflée. Dans le Genera de MM. Bentham et Hooker (2), le genre Storc- kiella est décrit eomme renfermant deux espéces, en ces termes : « Species 9, altera ins. Fiji v. Viti incola ; altera (viæ ejus- dem varietas) novo-caledonica (Cassia Pancheri Vieill., in herb. Mus. par.) ». Quoiqu'il ne wait pas été donné de voir, dans Vherbier du Muséum, le Cassia Pancheri, je crois pouvoir rap- porter à cette plante un échantillon que le docteur F. Mueller, de Melbourne, a reçu du nord de la Nouvelle-Calédonie, et que les indigénes appellent Doga. Ce nom pourra méme, nous allons voir pourquoi, étre employé pour désigner une section spéciale du (4) In Bonplandia (1861), 363, t. 6; Fl. vitiensis, t. 13. (2) 571, n. 352 (Cassieæ). NOTE SUR LES STORCKIELLA. . 905 genre Storckiella. Le type de celle section sera précisément la plante néo-calédonienne dont il. vient d’être question. Loin d'élre une simple variété du S. vitiensis SEEN., elle constitue une espèce tellement distincte par M rente de sa fleur, que peut- être certains auteurs n'hésiteraient pas à en faire un genre par- ticulier. Nous n'adopterons pas cette manière de voir, et nous appellerons la plante néo-calédonienne : Siora Pancheri, tout en en faisant le type d'une section Doga. Si l'on juge ses caractères suffisants pour l’élever plus tard au rang de genre, on devra la nommer Doga Pancheri. m La réceptacle est ici le méme que dans le S. iid mais les verticilles floraux sont à peu prés — tétramères. Les quatre sépales, inégaux entre eux, Won pas les bords gra- duellement amincis, comme dans l'espéce des Viti, mais très- brusquement coupés en biseau, comme dans les Martia et la plupart des Copaifera. Ils ne se recouvrent que par la surface de ce biseau ; de sorte qu'ils sont quelquefois DEEE té Les quatre pétales sont imbriqués, caducs set} — n'est le plus souvent formé que de quatre étamines deni pee semblables à celles du S. vitiensis, c’est-à-dire pourvues dune anthère introrse, dont les loges ne s'ouvrent en dedans et près du 7 que par une fente très-courte. L'ovaire mis de m à huil ovules descendants, avec le micropyle supérieur et extérieur. Quant au port, au feuillage, à l'inflorescenee, ils sont fort ne à ceux de l'espèce de M. poni mais les —À Axillaires sont énormes, globuleux, imbriqués, semblables à certaias Dour- geons d'arbres indigénes que nous voyons HR suite de la piqüre d'un insecte. Le fruit est, dit-on, semblable à celui que M. Seemann a figuré du s. vitiensis. san i Ce qui caractériserait donc la section Doga, e cs d 3 de l'androcée et le mode G'imbriention »" calice. oe tpi n'est pas d'ailleurs exactement displostémoné dans le S. victi les étamines, lorsqu'elles sont au nombre de jé idi v^ m exactement superposées aux sépales et aux pétales ; il y 206 SÜR LE VOUACAPOU DE LA GUYANE. fleurs à onze ou douze étamines. L'androcée n'est peut-être pas ici formé de deux verticilles, et le nombre de ses éléments lient peut-être à des dédoublements d'organes. Nous y avons vu des étamines demi-pélaloides, et méme une fleur à deux carpelles. Le S. Pancheri relie très-étroitement le genre qui nous OPpupe aux Martia et aux Apuleia du Brésil. SUR LE WOUACAPOU DE LA GUYANE. Si l'on pouvait douter de l'étroite affinité des Connaracées et des Légumineuses, il suffirait pour l'admettre, d'examiner la plante dont Aublet (Guian., Suppl., 9, t, 373) a fait le type de son genre Vouacapoua. Assez répandu dans nos collections, le V. guianensis s'y trouve partout réuni aux Connaracées, avec les noms de Rourea, de Connarus on d'Omphalobium. Y fait partie de l'herbier portugais, autrefois rapporté de Lisbonne par Geoffroy-Saint-Hilaire. M. Mélinon l'a recueilli sur les bords du Maroni, en 1852 (n. 37). M. Spruce (n. 2011) l'a également trouvé, la méme année, sur le Rio-Negro, prés de Saint-Gabrie] de Cachoeira, On ne l'a guère étudié cependant, le croyant d'aprés son port, son feuillage, la taille et la disposition de ses fleurs, construit absolument comme les Connarus, et ne supposant pas qu' on doive rencontrer de telles analogies dans un type relégué, par tous les auteurs modernes, dans le genre Andira de Lamarck, Aublet n'a yu du Fouacapou que le feuillage et le fruit; et c'est probablement à cause des caractères qu'il attribue à ce der- nier, c'est-à-dire un péricarpe d'abord plus ou moins charnu, et monosperme, que le F’ouacapoua a été privé de son autonomie gé- nérique pour être assimilé aux Andira. C'est A. L. de Jussieu qui paraît avoir le premier (Gen., 363) consacré cette confusion, en se fondant sans doute sur Ja Synonymie donnée par Aublet lui- méme, Mais rien ne prouve que l’ Angelin racemosa de Plumier SUR LE VOUACAPOU DE LA GUYANE, 207 et l'Andira Ibairiba de Marcgraf et de Pison soit la même plante — que le /'ouacapoua americana d'Aublet. M. Bentham (Gen., 551) donne le Vouacapoua comme synonyme du Lumbricidia, à l'exemple d'Endlieher (Gen., n. 6726, b), et, d'autre part, il décrit (in Journ. Linn. Soc., IV, Suppl., 119, n. 2) le Lumbri- cidia legalis de Vellozo (Fl. flum., VII, t. 105), sous le nom d'4ndira stipulacea ; mais je ne vois pas sur quoi l'on peut se fonder pour admettre que le Z'ouacapoua ait les grandes stipules persistantes des Lumbricidia, leur corolle papilionacée, leur an- drocée diadelphe, et leur ovaire pluriovulé. Aublet n'a pas, en effet, connu la fleur du Vouacapou ; il n'a eu à sa disposition que la plante en feuilles et en fruits, quoique, dil-il, il l'ait rencontrée dans bien des endroits de la Guyane. La figure qu'il donne du fruit est d'une grande exactitude: elle représente un péricarpe piriforme, dont le sommet est surmonté d'une petite saillie conique, et dont la surface est plus ou moins rugueuse, Comme consistance, ce péricarpe finit par devenir tout à fait see, et il s'ouvre suivant sa longueur, à la manière d'un follicule. Ce ca- ractère est trés-nettement indiqué sur la planche 373 de l'ou- vrage d'Aublet. La graine unique, que laisse alors échapper le fruit, est ovoide, glabre et lisse à sa surface, et renferme, sous des téguments peu épais, un gros embryon charnu, à cotylédons plans-convexes et à radicule supére. Rien ne parait comparable dans cette organisation à ce qu'on observe dans les fruits du genre Andira, caractérisés ainsi, entre autres auteurs, par MM. Bentham et J. Hooker (Gen., 550) : « Legumen drupaceum indehiscens, endocarpio lignoso (v. tenui ?) » Les fruits des vrais Andira sont en effet des drupes, à noyau plus ou moins épais et ligneux et constamment indéhiscent, si l'on s'en rapporle aux descriptions de tous les botanistes. Il est probable que si l'on ne connait pas jusqu'ici l'organisalion réelle des fleurs du F’ouacapou, c'est que les échantillons qui font partie de nos herbiers se trouvent toujours rangés, comme nous l'avons dit, parmi les Connaracées. Les fleursdu Wouacapou, 208 SUR LE VOUACAPOU DE LA GUYANE. outre leurs petites dimensions, ont en effet la forme régulière de celles des Connarus et des Rourea, et elles ont aussi tout à fait leur aspect extérieur, le même duvet court et de couleur de rouille, qu'on observe sur leur périanthe et sur leur pédicelle. Mais l'analyse nous montre des différences notables entre la constitution de ces fleurs et celles des Connaracées. Ces diffé- rences sont relatives d'abord à l'insertion du périanthe et des étamines ; insertion qui lient, ici comme toujours, à la forme par- ticuliére du réceptacle. Dans les Connaracées, le réceptacle floral est souvent convexe, en forme de cóne surbaissé, ou de téte à peu prés plane en dessus ; il est rare que cette téte se change en une cupule large et trés-peu profonde; de sorte que l'insertion de l'androcée et du périanthe est le plus souvent hypogynique, mais qu'elle peut devenir légérement périgynique. Mais dans le V'ouacapoua, le réceptacle devient tellement profond, au con- traire, que la périgynie y est aussi accentuée que dans la plu- part des Légumineuses, et que le gynécée, inséré au fond de la poche réceptaeulaire, s'y trouve complétement enfoui; il n'y a que le sommet du style qui ordinairement dépasse un peu la base du calice et de la corolle. Quant à la forme de cette poche récep- taculaire, elle est à peu prés celle d'un cóne renversé, et toute sa face intérieure est tapissée d'un disque dont le bord s'épaissit un peu et se partage en dix erénelures peu prononcées au niveau du pied des étamines. C'est aussi à ce niveau que s'insérent les pièces du périanthe qui sont toutes libres entre elles. Ce sont cinq sépales, égaux entre eux, disposés dans le bouton en préflo- raison imbriquée, souvent quinconciale, et cinq pétales, un peu plus longs que les sépales, un peu atténués en spathule à leur base, imbriqués dans le bouton et formant en somme une corolle parfaitement régulière. Les étamines sont disposées sur deux verlicilles pentaméres et superposées, cinq aux sépales, et cinq aux pétales ; chacune d’elles est formée d’un filet libre, dilaté à sa base, atténué en pointe à son sommet, et d'une anthére biloculaire, introrse, dont les deux loges s’écartent plus où moins l'une de SUR LE VOUACAPOUA DE LA GUYANE. 209 l'autre dans leur portion inférieure, et s'ouvrent chacune par une fente longitudinale. Le gynécée, libre, inséré tout au fond du réceptacle, se compose d’un ovaire uniloculaire, uniovulé, atténué supérieurement en un style grêle et légèrement arqué vers son sommet. Celui-ci s'incline plus ou moins du côté du placenta et présente une dépression plus ou moins profonde, une sorte de petit puits, dont l'ouverture circulaire est garnie d'une collerette de papilles en forme de cils. Le fruit est exactement tel que l’a décrit et représenté Aublet, avec l'extrémité inférieure parfois un peu plus longuement atténuée. Nous savons encore, par la description d'Aublet, que le Voua- capou est un grand arbre, trés-rameux à sa partie supérieure, à branches dressées, puis déclinées, chargées de feuilles alternes, composées-imparipinnées. Les folioles sont ovales, allongées, aigués ou plus ou moins acuminées, à base arrondie et à pétio- lule court et peu épais. Les fleurs sont trés-nombreuses, formant, au bout de certains rameaux, ce qu'on appelle des panicules, c'est-à-dire ici des grappes fort ramifiées de grappes plus petites, elles-mêmes formées de petites cymes. Tous ces caractères nous étant maintenant connus, nous pouvons donner une description complète de la plante qu'Aublet n'a qu'imparfaitement décrite. VOUACAPOUA AMERICANA (T. IV). (Aus, , Guian., Suppl., 9, t. 373. (excl. syn. PLum. , Manccn., Pis, ?). — Andiræ spec. Lak, Dict. , 1; 17 et Auett. pler. (nee L.). Arbor pulchra ; trunco (60-pedali, ex Aust.) ad summitatem ramosissimo ; ramis erectis et declinatis, undique sparsis ; ramulis foliosis (ex eodem); innovationibus inflorescentiisque junioribus tomento brevi ferrugineo indutis. Folia alterna, imparipinnata; fo- liolis lateralibus 2-4-jugis oppositis breviter (4-10 mill.) petiolu- alis, ovato v. oblongo-acutis (ad 15 cent. longis, 4 cent. latis), apice acuminatis, basi rotundatis; integerrimis membranaceis V. subcoriaceis glabris, supra lucidis laevibus, subtus paulo palli- IX. /45 octobre 1869.) 14 210 SUR LE VOUACAPOUA DE LA GUYANE. dioribus, penninerviis venosis ; petiolo basi inerassato, intus inter foliola 9 inferiora v. infra glandulifero ; stipulis aut 0, aut mini- mis caducissimis (et inde haud visis). Flores parvuli crebri in paniculam, scilicet racemum valde ramosum compositum, termi- nalem dispositi. Receptaculum floris valde concavum hemi- sphærico-turbinatum obconicumve, intus disco tenui superne leviter incrassato, obscure 10-crenato vestitum, extus cum ealyce dense ferrugineo-velutinum. Sepala 5, æqualia, imbricata. Petala 5, æqualia, cum calyce et androcæo inserta, valde perigyna, sepalis paulo longiora, basi angustata subspathulata, apice obtusata, parce pubescentia, imbrieata. Stamina 10, quorum 5 oppositipetala bre- viora ; filamentis liberis, basi dilatatis, ad apicem subulatis; an- there introrsæ subsagittatæ loculis 2 pendulis, basi remotiusculis, linearibus, longitudinaliter dehiscentibus ; connectivo dorso sub- glanduloso fuscato loculis longitudine æquali. Germen centrale imo receptaculo insertum liberum minutum breviter stipitatum ; apice in stylum brevem leviter incurvum v. subrectum breviter tubulosum attenuato; stigmate circa ostium tubuli ciliolato. Ovu- lum 4, anatropum descendens; micropyle extrorsum supera. Fruetus inæquali-obovatus (7 cent. long., 3 cent. lat.), basi longe attenuatus, ad apicem plus minus rotundatus ; summo apice conoideo plus minus prominulo : pericarpio crasso, demum sicco, extus verrucoso, longitudine sulcato, folliculatim dehiscente. Semen insquali-ovatum ; testa extus glaberrima; embryonis valde carnosi exalbuminosi radicula supera. — Crescit in Brasilia boreali, verisimiliter in ditione paraensi, unde in Herb. ulyssip., nunc paris., olim allatum. In regione eadem legit, anno 1892, cl. Spruce, ad. S. Gabriel de Cachoeira, prope Rio negro (exse, n. 2011). Oritur et in Guiana gallica, ubi legerunt olim Aublet (herb. Juss.) et nuper cl. Mélinon (exs: 1852, n. 37) sec. fl. Maroni (in herb. Expos. colon. gallic.). Si nous voulons actuellement, à l'aide de ces caractères, dé* terminer les affinités naturelles du Z ouacapou, il est d'abord facile de voir que les Papilionacées vraies n’ont aucun rapport avec uh SUR LE VOUACAPOUA DE LA GUYANE. 241 type à corolle complétement régulière, comme celui qui nous occupe, et qu'il n'y a pas non plus de ressemblance entre les étamines parfaitement libres de ce dernier et l'androcée diadelphe des Dalbergiées. D'ailleurs la préfloraison de la corolle n'est pas vexillaire; le Fouacapoua appartient par conséquent ‘au groupe des Ceesalpiniées. Parmi celles-ci, le Vouacapou est comparable aux Sclérolobiées dont les feuilles sont simplement imparipinnées. Puis, parmi les Selérolobiées, il y à un genre, récemment décrit par M. Bentham et nommé Batesia par M. Spruce, et dont l'analogie avec le Vouacapoua est si grande, que peut-être méme un jour viendra où le Batesia ne formera plus qu'une section du genre Vouacapoua. Les différences entre les deux types sont en effet minimes. Les feuilles, l'inflorescence, le périanthe, l'an- . drocée sont identiques dans les deux genres. Mais le Batesia erythrosperma a sous l'ovaire un petit renflement, analogue à un disque, qui entoure obliquement le sommet du support ovarien; les ovules sont au nombre de deux au moins, et le fruit renferme au moins deux petites graines, comme celui qu'a représenté M. Ben- tham dans la planche 37 du XXV* volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Mais ces caractères différentiels ne sont pas en général considérés comme suffisants pour placer dans des genres distincts deux plantes de la famille des Légamineuses, et peut-être, un jour, le Batesia pourra prendre le nom de F'auacapoua erythrosperma. Le genre d' Aublet serait alors formé de deux espéces et pourrait étre subdivisé en deux sections. Le bois du Vouacapou est un des meilleurs de ceux de la Guyane, pour les constructions, l’ébénisterie, les usages domes- tiques et industriels. Son aubier est peu épais, d'un jaune plus ou moins pâle; et son cœur, dur et solide, présente une teinte brune-rougeâtre, noircissant ultérieurement. ll est parsemé de petites taches pâles, souvent blanchâtres, qui, sur la coupe transversale, sont disposées en cercles concentriques trés-nom- breux. Ces taches deviennent allongées sur la coupe longitudinale ; elles peuvent former les dessins en «épis de blé ». Sur les 219 SUR LA SYMÉTRIE DES FLEURS DES CASSES. coupes obliques à l'axe, elles représentent des marbrures hachées, simulant les mouchetures des ailes de certains gallinacés; d’où les noms de Bois d'épi de blé et de Partridge-wood, qu'à Paris el à Londres, le /'ouacapou partage avec quelques autres bois du commerce. SUR LA SYMÉTRIE DES FLEURS DES CASSES (1). La symétrie de ces fleurs est singulière ; elle comporte deux plans : l'un antéro-postérieur, et l'autre, qui fait avec le premier un angle égal à un dixième de circonférence, soit 36°. La situa- tion de ces plans est manifeste dans certaines fleurs à l'état adulte; mais l'étude organogénique la rend tout à fait incontestable. Le plan antéro-postérieur, qui coupe la fleur en deux moitiés symétriques droite et gauché, est celui qui, passant par le milieu du placenta et par le milieu du dos dela loge ovarienne, partage en deux tout le gynécée. Il divise de méme l'androcée et la corolle, Il coupe en deux l'étamine vexillaire et l'étamine altérnipétale antérieure; puis il laisse à droite et à gauche quatre étamines d'autant plus courtes et affectant d'autant plus la forme de stami- nodes, qu'elles sont plus voisines de l'axe florifére. Quant à la corolle, son étendard, enveloppé et postérieur, est coupé en deux par le plan de chaque cóté duquel on trouve une aile recouvrant l'élendard, et une des pièces de la carène recouvrant l'aile qui est de son côté. - Si le calice était symétrique par rapport au méme plan, comme il est quinconcial et que la fleur est résupinée, il présenterait deux sépales postérieurs, les sépales 1 et 3, et un sépale antérieur, le sépale 2. Il n'en est rien. Le sépale 1, le plus grand de tous et qui enveloppe d'abord tous les autres, est antérieur, superposé à la bractée axillante. Le sépale 2 est un des deux sépales posté- (4) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 14 juillet 1869. SUR LES NOMS GÉNÉRIQUES DES LÉGUMINEUSES. 913 rieurs.. Mais l'autre sépale postérieur est le sépale 5, celui qui toujours apparait le dernier sur le réceptacle floral. Quant au sé- pale 3, il est contigu au sépale 1, et, par conséquent, latéral. L'autre sépale latéral est forcément le sépale 4. Or, dans un calice quinconcial, le plan de symétrie est celui qui passe par le milieu du sépale 2 et dans l'intervalle des sépales 4 et 3, et il n'y en a pas d'autre. Si donc on fait passer un plan par le milieu du pétale vexillaire et du placenta, et un autre par le milieu du sé- pale 2, comme le pétale vexillaire est lui-même alterne avec les sépales 2 et 5, les deux plans doivent se couper suivant un angle de 36°, comme nous l'avons énoncé au début de cette note. SUR LES NOMS GÉNÉRIQUES DES LÉGUMINEUSES, Proposés par SCREBER (1). Il y a longtemps qu'on a condamné, comme il convenait, la maniére de faire de Schreber, s'attribuant, on le sait, à l'aide d'un simple changement de noms, le mérite de toutes les découvertes d'Aublet. Comme, heureusement, la régle proposée par Linné, au sujet des noms empruntés aux idiomes indigènes, n'est pas - plus adoptée qne beaucoup d'autres, on voit conservés, dans le catalogue des genres admis par tous, les mots d'Abuta, Amoora, Anona, Apeiba, et des centaines d'autres, qui sont tout aussi bons que ceux qu'on lire à grands frais du latin ou du grec. Linné, comme tous ceux qui, à différentes époques, ont eu la prétention de réglementer la nomenclature botanique, mérite parfois d'étre -accusé de parti pris, de caprice, ou de défaut de logique. Les noms galibis d'Aublet peuvent done être conservés sans scrupule, et j'ajouterai qu'ils le sont souvent. En ce qui concerne plus par- lieuliérement les Légumineuses, je vois tousles auteurs, notam- (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, dans la séance du 14 juillet 1869. 911 SUR LES NOMS GÉNÉRIQUES DES LÉGUMINEUSES. ment les plus modernes, tels que MM. Bentham et J. Hooker, préférer le nom d'Eperua, qui est d'Aublet, à celui de Dimorpha, qui est de Schreber ; ce qui est parfaitement juste, puisque le premier est de 1775, le second ne datant que de 1789. De méme on préfère : Palovea Avet. à Ginnania Scor. (ap. Scures.), Ta- chigali Aust. à Cubæa Scures., etc. Dans d'autres familles que les Légumineuses, nous allons voir qu'on a, de notre temps, res- titué également aux noms génériques d'Aublet la priorité à laquelle ils ont droit. Comme il faut nécessairement, en pareille matiére, suivre une régle uniforme, si l'on ne veut introduire ou perpétuer le dés- ordre dans la science, je ne vois pas pourquoi Apalatoa AUBL., qui date de 4775, ne passerait pas avant Crudia Screg., qui est de 1789. Schreber n’a pas réussi à substituer le nom géné- rique Bubroma à celui de Guazuma qui est de Plumier. De méme, on ne saurait, à l'exemple de MM. Bentham et Hooker, remplacer Apalatoa par Crudia, Fouapa par Macrolobium, etc. À cette stricte applieation de la régle d'antériorité, on peut faire cependant une objection : l'usage, « la coutume», qui pour certains termes génériques aurait, dit-on, force de loi. Ainsi l'on est habitué depuis si longtemps à dire Dipteryæ ou Swartzia, quoique ces noms ne datent que de Sehreber, que peut-étre il y aurait inconvénient sérieux à revenir, pour des genres si connus, aux dénominations les plus anciennes, Cependant, outre qu'il n'y a point de prescription contre l'injustice, les savants qui sont considérés de nos jours comme les législateurs de la nomenclature, M. A. De Candolle par exemple, dans la révision des Moni- miacées, n'ont pas hésité à revenir aux noms d'Aublet. C'est ainsi que les noms de Mollinedia R. et Pav. et surtout d'4mbora J., consacrés par un long usage, ont été, dans le Prodromus, rem- placés par Siparuna et par Tambourissa. Pour la méme raison, nous comptons substituer Coumarouna Avec. et Tounatea Aus. (4775) à Dipteryx ScunEs. et à Swartzia Soures. (1789). . DESCRIPTION DU NOUVEAU GENRE BRANDZEÏTA (1). Dans la nombreuse famille des Légumineuses, on connaît déjà quelques genres intermédiaires aux Cæsalpiniées et aux Mimostes. La tribu des Dimorphandrées, par exemple, renferme quelques types dont la différence avec les Mimosées est bien peu consi- dérable. Les Erythrophleum ou Fillæa, par exemple, étaient considérés comme des Mimosées, jusqu'à l'époque ou M. Ben- tham les plaça tout à côté des Dimorphandra, dans la sous-famille des Cæsalpiniées. Ce savant fit ressortir à ce propos le mode de préfloraison de la corolle des Erythrophleum, qui est imbriquée. Dans les Mimosées, le calice seul est quelquefois, quoique ra- rement, imbriqué. Mais la corolle y est normalement valvaire. D'ailleurs la fleur est sensiblement régulière dans les Erythro- phlœum, comme dans les Mimosées, et l'androcée est diplo- stémoné, comme dans les Adénanthérées. Le genre nouveau que nous décrivons, et que nous dédions au professeur Brandza, de Jassy, auteur de recherches récentes sur l'organisation et les propriétés thérapeutiques des Gentia- nacées, est aussi pourvu de fleurs réguliéres, comme tous les types précédemment énumérés ; et sa corolle est nettement imbriquée, comme celle des Erythrophleeum. C'est pour cette raison que nous ne placerons pas cette plante dans le groupe des Mimosées, quoi- qu'elle ait le périanthe régulier, un feuillage analogue à celui d'un grand nombre de ces plantes, c’est-à-dire des feuilles alternes, bipinnées, avec un trés-grand nombre de petites folioles, et des fleurs de petites dimensions, comme sont du reste celles des Erythrophleum. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de reconnaitre, d'autre part, de grandes affinités entre le Brandzeia et les Cæsalpinia. Ceux- ci ont, il est vrai, un périanthe bien plus irrégulier, des étamines (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 12 mai 1869. 216 DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE BRANDZEIA. déclinées, et des filets velus ou glanduleux à la base, et que l'on considére comme caractéristiques. Ces traits d'organisation manquent, j'en conviens, dans le Brandzeia ; mais tous les autres, tels que la forme concave du réceptacle, l'insertion périgynique du périanthe et des dix étamines, la position centrale du gynécée, étant les mêmes dans les Brésillets, les Erythrophleum et les Brandzeia, on peut dire que ceux-ci relient les Cæsalpiniées aux Dimorphandrées, aussi bien que les Erythrophleum rattachent les Dimorphandrées aux Mimosées. On verra d'ailleurs, par la description qui suit, du Brandzeia filicifolia, que c'est un petit arbre des iles orientales de l'Afrique australe, à grandes feuilles décomposées en un grand nombre de petites folioles, à fleurs petites et nombreuses dont le récep- tacle est concave, doublé d'un disque glanduleux, avec un calice imbriqué et une corolle imbriquée réguliére, dix étamines libres, superposées, cinq aux sépales et cinq aux pétales, pourvues de longs filets exserts et d'anthéres biloculaires, introrses, à déhis- cence longitudinale. L'ovaire stipité renferme un assez grand nombre d'ovules, et il est surmonté d'un style grêle, enroulé dans le bouton, à peine renflé à son extrémité stigmatique. Le fruit du Brandzeia diffère de celui des Cæsalpinia et des Erythrophleum. C'est une grande gousse, allongée, étroite, aplatie, un peu atténuée à ses deux extrémités. Elle est comprimée d'une face à l'autre, mais non plane; elle présente cà et là des saillies arrondies et des dépressions fort inégales. Elle ne parait pas s'ouvrir à la maturité. La surface est chargée d'un duvet velouté brunàtre, et sa cavité est parlagée par des fausses- cloisons peu épaisses en un certain nombre de logettes mono- spermes. La graine est attachée par un funieule gréle; étroite, allongée, glabre à la surface età testa de consistance pierreuse. En dehors de ce testa se trouve un tégument membraneux et mou que le contact prolongé de l’eau boursoufle et déchire même. L'embryon est coloré en vert ou en jaune verdâtre ; sa gemmule est formée de feuilles eomposées. Autour de l'embryon se trouve, DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE BRANDZEIA. . 917 comme dans beaucoup de Mimosées et d'autres Légumineuses, un albumen abondant dont la texture est légèrement grenue et qui présente ici une particularité peu commune. Au contact de l'eau, sa masse devient plus transparente, à peu prés incolore méme; sa texture devient presque cristalline, et bientôt tout l'albumen est dissous et entrainé. Le passage de la substance nutritive de l'al- bumen dans la plantule doit donc étre bien rapide lors de la ger- mination; et il y a une grande ressemblance entre cette substance et l'aleurone. BRANDZEIA FILICIFOLIA (T. VI). Arbor pulchra (25-pedalis, test. Pervillé); ligno duro rubes- cente ; cortice fuscato v. cinerascente rugoso crebre lenticellato ; ramulis novellis pube tenui fulvescente indutis. Folia (ad. 19 cent, longa) alterna, ramulis novellis inserta, abrupte 2-pinnata ; pinnis oppositis v. suboppositis 6-9-jugis; foliolis minutis (6-8 mill. longis, 1, 2 mill. latis) creberrimis subsessilibus oblongis, basi valde inæqualibus 1-auriculatis, apice obtusiusculis, supra parcissime, subtus ditius puberulis; costula nervisque subparallelis 1, 2, gla- brescentibus; nervis puberulis ; petiolo infra nudato, basi repente incrassato ruguloso articulato, glandula paulo supra basin intus pro- minula ellipsoidea cupuliformi munito; stipulis minimis (e cicatrice tantum notis). Flores in ligno anni preeteriti (post arborem defo- liatam?) orti, racemoso-cymosi crebri parvi; alabastris subglo- bosis (ante explicationem 5, 6 mill. longis). Receptaculum breviter cupuliforme, intus disco glanduloso obscure 10-sulcato 1 0-crenato vestitum. Calyx 4-partitus; foliolis 3 anterioribus subsequalibus ; superiore autem latiore ; ovato-orbiculatis subcoriaceis glabris, valde imbricatis. Petala 5, v. rarius / v. 6, inter se subæqualia, calyce demum longiora subobovata, basi in unguem limbo multo longiorem basique extus disco insertum articulatum angustata ; præfloratione imbricata. Stamina 8 v. ssepius 10, quorum opposi- tipetala 5, alternipetalaque 5 paulo longiora; filamentis liberis perlongis, in alabastro longe inflexis, cum corolla insertis ; anthera 918 SUR UN NOUVEAU GENRE D'ANONACÉES introrsa 2-loculari elliptica ; connectivo ellipsoideo glanduloso (nigrescente), dorso foveola centrali summo filamento inserto ; lo- culis areuatis rimosis, marginibus loculorum demum late reflexis. Germen centrale imo receptaculo insertum, longiuscule stipitatum, 8-12-ovulatum ; ovulis 2-seriatim descendentibus, anatropis ; mi- cropyle extrorsum supera; stylo gracili staminibus demum elon- gatis exsertis subæquali, apice stigmatoso vix dilatato. Legumen (indehiscens ?} longiuscule (ad 2 cent.) stipitatum, forma et magni- tudine (8-16 cent. long., 4-7 cent. lat.) varium, ssepius inæquali- oblongum v. obovatum, plano-compressum v. inæquali facie utraque gibbosum ; sutura utraque plus minus sinuata incrassata; basi sæpe vacua attenuata, rarius obtusata ; apice plerumque ob- tuso; epicarpio extus fuscato-velutino, demum nudato ; mesocarpio dense transversim fibroso ; endocarpio crasse chartaceo incom- plete inter semina transversim septato. Semina inæquali-oblonga, ab basin sæpius longius angustata ; funiculo gracili ; integumento externo glabro in aqua dilatato disruptoque; interno crasse crustaceo durissimo ; albumine copioso albido suberistallino (in aqua magna ex parte solubili); embryonis (viridescentis) elongati cotyledonibus circa radiculam vaginantibus. — Oritur in Mala- cassia, ubi legerunt Richard (n. 78, 156), ad Diégo-Suares (eumque Boivin (n. 2772) commun.), et Pervillé (n. 666), fe- bruario 1841 fructiferum, ad Ambongo Seychellarum (herb. Mus. par.) SUR UN NOUVEAU GENRE D'ANONACÉES A FLEURS. DIMERES ET UNICARPELLÉES (1). En dehors des groupes singuliers que forment les Eupomatia et les Monodora parmi les Anonacées, celte famille ne présente pas de caractère plus exceptionnel que les deux suivants : des . fleurs à type binaire, et un gynécée réduit à un seul carpelle. Le (4) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 44 avril 1869. A FLEURS DIMÈRES ET UNICARPELLÉES. 219 premier de ces caractères ne se rencontre que dans les genres Tetrapetalum et Disepalum, dont le gynécée est polycarpellé ; et le second ne s'observe que dans les Cyathocalyæ, Monocarpia et le Bocagea Gaudichaudiana (1), toutes plantes dont les fleurs sont triméres. Dans le genre nouveau que nous étudions ici, les deux caractères se trouvent réunis. Comme la corolle est double, le périanthe se trouve formé de trois verticilles de deux folioles chacun. De là le nom générique de Tridimeris. La seule espéce connue s'appellera T. Hahniana; car nous la devons à M. L. Hahn, qui l'a trouvée, en août 1865, dans les forêts mexicaines de la montagne de Saint-Christophe. C'est un petit arbre dont le feuillage est tout à fait celui de certains Trigyneia et Unonas- trum (2), et dont les fleurs, axillaires ou latérales, solitaires, sont supportées par un long pédoncule filiforme. Elles ont un récep- tacle convexe, des étamines d'Uvariée en nombre indéfini; et les bords assez épais de leur corolle semblent indiquer une préflo- raison valvaire. Ce genre est donc trés-probablement fort voisin des Disepalum. Les ovules sont au nombre de huit à dix, et dis- posés sur deux séries verticales. | TRIDIMERIS HAHNIANA. Arbuscula glaberrima; ramis teretibus gracilibus pallide fusces- centibus, cortice striato ; ramulis alternis flexibilibus ; foliis brevis- sime (1-3 mill.) petiolatis elliptico-lanceolatis (maj. 10 cent. longis, cent. latis), basi breviter angustatis, apice acuminatis obtusatisve, subintegris membranaceis penninervis venosis, supra glabris læte viridibus, subtus opacis, Flores axillares lateralesve solitarii ; pe- duneulo filiformi petiolo multo longiore (ad 2 cent.) ad apicem sensim incrassato glaberrimo. Calyx brevis ; foliolis 2 ovato Janceo- latis. Petala exteriora interioribus conformia crassiuscula (ad. : cent. longa) ovata glabra ; margine attenuato. Stamina inter se (4) Adansonia, VII f 483; Histoire des plantes, I, 218, 219, fig. unge (2) Notamment de notre Trigyneia Galeottiana (Adansonia, VIIL, 181, 268). 990 SUR LA VALEUR DU GENRE HOFFMANSEGGIA. inæqualia ; filamento subnullo ; anthera inæquali-rectangulari ; connectivo ultra loculos æquali v. inæquali-producto depresse- rhomboideo. Germen longiuscule conicum, 8-10 ovulatum, veluti- num ; stylo breviter obconico glabro carnoso, apice recte truncato. Fructus ignotus. — Crescit in Mexico, ubi anno 1865, augusto floriferum legit cl. L. Hahn, inter sylvas vix densas Montis Sancti Christophori (herb. Mus. par.). SUR LA VALEUR DU GENRE HOFFMANSEGGIA. Il y a des Hoffmanseggia dont la fleur présente une différence sensible avec celle des Brésillets (Cæsalpinia). Ce sont les espèces qui ont le calice nettement valvaire dans le bouton. Dans tous les Cæsalpinia proprement dits, il est imbriqué, et c'est le sépale antérieur qui est le plus extérieur de tous. Mais les Hoffmanseggia ne sont pas tous dans ce cas; et il y a des espèces dont le calice est imbriqué. Les fleurs del H.. Falcaria, qui sont abondantes dans nos cultures, sont précisément de celles où l’imbrication du calice est facile à constater. C'est le sépale an- térieur qui est le plus développé dans ces fleurs; c'est lui qui se montre le premier sur le réceptacle floral, et il enveloppe de ses deux bords les sépales latéraux, comme dans les Brésillets. Ce caractère n'est pas cependant jugé assez important pour qu'on subdivise, à cause de lui, les Hoff manseggia en deux genres, attendu que les espèces américaines qui ont le calice valvaire pos- sèdent cependant tous les autres caractères de l' H. Falcaria, et des espéces analogues. Si done les Hoffmanseggia à calice imbriqué ne présentaient, avec certaines plantes qu'on s'accorde à faire entrer dans le genre Cæsalpinia, aucune différence de valeur générique, il faudrait bien admettre que les Hoffmanseggia ne peuvent étre considérés que comme une section du grand genre Brésillet. SUR LA VALEUR DU GENRE HOFFMANSEGGIA. 291 Je ne parlerai plus de la fleur. Quand, dans les Hoffmanseggia, elle a un calice imbriqué, avec son réceptacle concave, sa corolle légèrement irrégulière, ses dix étamines déclinées, à filet garnis inférieurement de poils, et les poils glanduleux dont la plupart de ses parlies sont chargées, elle devient tout à fait ce qu'elle est dans certains Cesalpinia de la section Pomaria (ou Cladotrichium). De ce côté, il est impossible de trouver une dissemblance. La gousse des Hoffmanseggia est déhiscente, ordinairement à parois minces, membraneuses, tandis que le fruit des Brésillets est souvent indéhiscent, épais, ligneux ou coriace. Mais on voit des Hoffmanseggia dont le péricarpe s'épaissit et dont les valves, assez coriaces, sont chargées en dehors de glandes et de poils glanduleux ; disposition qui se retrouve dans certains Pomaria et surtout dans le Cæsalpinia Gilliesii, décrit par la plupart des auteurs aussi sous le nom de Poinciana. Avec un peu plus d'épaisseur dansles parois, le fruit de cetle espéce est tout à fait celui de certains Hoffmanseggia. Et cependant le C. Gilliesi a été avec raison renfermé dans le genre Brésillet, où il forme une section Erythrostemon. Comme port et comme organes de végétation, il est certain qu'il n'y a au premier abord aucune ressemblance entre la plupart des Hoffmanseggia et ceux des Brésillets qui forment de grands arbres ou dés lianes chargées d'aiguillons qui s'élèvent à une grande hauteur. Mais encore sous ce rapport, il y a des intermédiaires entre les deux types. Le C. Gilliesii n'est plus chez nous qu'un petit arbuste dont le feuillage est celui des Hoffmanseggia ; et plu- sieurs Pomaria ne sont ni plus grands, ni plus ligneux qu'un certain nombre d'Hoffmanseggia dont ils ont les feuilles et l'in- florescence. P Pour toutes ces raisons, il ne nous parait pas possible de faire des Hoffmanseggia autre chose qu'une section du grand genre Cosalpinia; et, dans ce cas encore, il serait impossible de séparer bien nettement cette section de celles au voisinage desquelles clle devra étre placée. SUR UNE DIFFÉRENCE FONDAMENTALE ENTRE L'ORGA- NISATION FLORALE DES BAUER ET CELLE DES AMHERSTIÉES. On sait que, dans les Amherstia ou la plupart des autres genres de groupe auquel ils ont donné leur nom, l'insertion du gynécée est excentrique. L'ovaire s'attache plus ou moins haut sur la paroi du tube, du sac ou de la coupe que forme le réceptacle floral. Pour MM. Bentham et J. Hooker, comme pour la plupart des auteurs qui les ont précédés, le pied de l'ovaire est, dans ce cas, adné dans une étendue variable avec la portion gamosépale infé- rieure du calice. La manière d'interpréter le fait varie donc avec les auteurs ; mais le fait n'en existe pas moins : le gynécée n'est pas inséré au centre de la fleur. Il en est de méme dans un assez grand nombre de Chrysobalanées et dans quelques genres appartenant à d'autres familles. : L'étude organogénique démontre, comme nous l'avons dit ailleurs (Adansonia, VI, 187), que ce fait est comparable à l'exis- tence de ces organes creux, tubuleux, qu'on a appelés des. épe- rons soudés dans les Pelargonium, les Vochysiées, ete. Le point | oü s'insére le gynécée est le sommet organique réel du réceptacle floral. Si ce sommet ne répond pas au point le plus déclive du réceptacle, c’est par suite d'inégalités dans le développement des différentes portions de cet organe; et, lors de son apparition, l'insertion du gynécée était réellement centrale. C'est ici que l'étude des développements fait voir une différence fondamentale entre le réceptacle floral des Amherstices et celui des Bauhiniées. Dans les deux groupes, il y a inégalité de déve- loppement; dans les deux groupes, le réceptacle produit d'un cóté une dépression, une fosse, un tube en cul-de-sac, une sorte «d'éperon soudé »; mais ce dernier n'est pas tourné du méme côté dans les Amherstiées et dans les Bauhiniées. Dans les pre~ DIFFÉRENCE ENTRE LES BAUHINIÉES ET LES AMHERSTIÉES. 293 miers, il est placé en avant du pistil; dans les derniers, il est situé en arrière. | Dans les Bauhinia à gynécée excentrique, où la fleur est résu- pinée et où le pétale vexillaire est postérieur, on trouvera done, en allant d'arrière en avant, : 4° le pétale vexillaire; 2° la cavité, le tube du réceptable; 3*le bord placentaire; 4° la nervure dorsale de la feuille carpellaire; 5° le sépale antérieur. C'est l'ordre dans lequel nous avons vu que se trouvent placées les parties dans les Griffonia, si voisins à tous égards des Bauhiniées. Dans un z£mherstia, un Tamarindus, un Vouapa, un Eperua, nn Berlinia, etc., on trouverait, au contraire, dans la fleur égale ment résupinée, et d'avant en arriére, suivant le plan vertical médian : 1° l'étendard; 2° le bord placentaire de l'ovaire; 8° son bord dorsal; 4° le tube ou la cavité réceptaculaire; 5° le sépale antérieur. Les Cercis ont été placés, avec raison, parmi les Bauhiniées. Cependant leur fleur est bien plus analogue, quant à la forme générale, à celle d'une Papilionacée qu'à celle d'une Bauhiniée. Mais l'organisation fondamentale dont nous parlons ici s'y re- trouve, quoique peu accentuée. On peut, à cet égard, comparer les Cercis à un Vouapa à gynécée légérement excentrique, tel que l'Anthonota macrophylla de la Flore d'Oware et de Benin, de Palisot de Beauvois. Dans l'Anthonota, le pied de l'ovaire est presque eentral. Toutefois, il y a une petite fosse réceptaculaire entre l'étamine antérieure et le gynécée; il n’y en a pas entre le bord placentaire de ce dernier et l'insertion du pétale vexillaire. Dans le Cercis, au contraire, la cavité réceptaculaire est presque nulle, fort étroite entre l'ovaire et le bord antérieur du réceptacle floral. Elle est beaucoup plus large, plus évasée, quoique peu profonde, entre l'étendard et le bord placentaire de l'ovaire. On se rendra facilement compte de ces différences en comparant entre elles les figures 80 et 88 du volume H de F Histoire des Plantes, figures qui représentent la coupe Wie ^s: de la fleur de l'Anthonota et de celle du Cercis: SUE ^ LA DOCTRINE DE LA GYMNOSPERMIE C'est-à-dire que la cavité du réceptacle prend beaucoup plus de développement en arriére qu'en avant dans les Bauhiniées, beau- coup plus en avant qu'en arrière dans les Amherstiées ; et c'est pour cela que le sommet organique du réceptacle est rejeté, en avant dans les premières, en arrière dans les dernières. L'étude trop négligée, sans doute parce qu'elle est difficile, des rapports des diverses parties de la fleur entre elles, peut donc faire connaitre d'autres différences entre les genres, les tribus, etc., d'une méme famille, que celles qui tiennent uniquement au nombre et à la forme extérieure des organes. LA DOCTRINE DE LA GYMNOSPERMIE DANS LE REGNE VEGÉTAL, Par M. G. SPERX, Professeur de botanique à l'Université de Charkow. Nous avons reçu du professeur G. Sperx ce travail, qui a été couronné par l'Université de Charkow, et qui est inséré dans le tome XII, n° 6, des Mémoires de l' Académie des sciences de Saint- Pétersbourg. L'auteur rejette totalement la doctrine de la Gymno- spermie, comme on pourra le voir par la lecture de son mémoire trés-détaillé, et portant sur tous les genres de plantes dites gymno- spermes, dont les fleurs ont été à sa disposition. Nous ne pouvons ici que reproduire littéralement les conclusions de ce travail. CONCLUSIONS, A la fin de mon travail, je vais résumer succinctement les motifs qui me déterminent à repousser la théorie de la Gymno- - spermie, théorie qui compte encore actuellement tant de partisans et qui, d’après l'opinion de certains auteurs, répond complétement aux données de la science. En dehors des résultats auxquels sont arrivés plusieurs observateurs distingués, je m'appuie principale- DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 295 ment sur les recherches qui me sont propres, et d'où il résulte que ce qu'on appelle l'ovule des Gymnospermes ne saurait être un véritable ovule, mais bien plutót un ovaire. I. Le développement de l'ovule des prétendus Gymnosperme correspond parfaitement au développement de l'ovaire, et non à celui de l'ovule, des autres plantes phanérogames, attendu que : a. La prétendue enveloppe ovulaire se montre (contrairement à un véritable tégument ovulaire) plus tôt que le nucelle. b. Elle naît, par conséquent, du réceptacle et non pas du nucelle, comme devrait le faire un véritable tégument ovulaire. c. Elle naît sous forme de feuilles carpellaires indépendantes, qui s'unissent tôt ou tard; ce qui ne se produit pour aucune en- veloppe ovulaire. : Il. La prétendue enveloppe ovulaire des Gymnospermes pré- sente un développement indépendant, en dehors du nucelle; elle est longtemps séparée du nucelle, ne l'entoure pas étroitement, et laisse même quelquefois entre elle et lui un vide considérable, Ces faits ne conviennent pas à un tégument ovulaire, mais sont normaux pour une paroi ovarienne, — — III. La structure peu compliquée de l'ovaire des Gymnospermes (qui n’est pas, du reste, aussi simple que le croient certains au- teurs) n'est pas une raison pour qu'on puisse considérer l'organe comme un ovule, mais bien plutôt pour faire croire à un ovaire, attendu que-cette structure rentre bien dans le plan organique de la nature, et parce qu'elle est en harmonie avec l'organisation d’autres parties des Gymnospermes. IV. La structure du prétendu tégument ovulaire est trop com- pliquée pour un tel organe. Si l'on voulait, à l'exemple des gymno- spermistes, considérer l'ovaire comme un ovule, c 'est-à-dire le fruit comme une graine, on aurait, dans les Gymnospermes, un fait exceptionnel et sans analogue dans le Régne végétal ; car une Organisation aussi compliquée du tégument ovulaire ne se ren- contre méme pas dans les familles supérieures des Phanérogames. V. Le développement d'un styleet d'un stigmate ne peut avoir ix. (28 février 1870.) 15 226 SUR LES ZUCCAGNIA DE LA FLORE DU CHILI. lieu, dans plusieurs Conifères, que sur l'ovaire, mais jamais sur un ovule ou sur une enveloppe ovulaire. VI. Diverses formations anormales démontrent la nature foliaire de l'ovaire. On trouve, dans les cas où deux ovaires s'uriissent entre eux, une soudure de leur paroi interne, avec deux ovules basilaires. VII. La structure, la forme et le développement de l'ovaire des Gymnospermes se reproduisent dans les Loranthacées, Amen- tacées et autres familles. VHI. L'opinion de R. Brown et autres, qui prétend qu'on doit considérer l’écaille qui entoure la fleur desGymnospermes comme une feuille carpellaire étalée, se trouve contredite par toutes mes observations et toutes mes recherches comparatives. La partie historique de mon travail renferme les autres objec- tions qui ont été faites à la théorie dela Gymnospermie. SUR LES ZUCCAGNIA DE LA FLORE DU CHILI. Les Cæsalpiniées indigènes sont bien peu nombreuses au Chili, si l'on fait abstraction des Casses, des Cæsalpinia et des Hoffman- seggia. M. Clos, en dehors de ces genres, décrit, il est vrai; cinq Cæsalpiniées, réparties dans les trois genres Poinciana, Balsamo- carpon et Zuccagnia. Mais il y a là plusieurs doubles emplois; et, sans parler du Poinciana Gilliesii, qui estun véritable Brésillet, et non un Poinciana, toutes les plantes énumérées par M. Clos se réduisent à deux Cesalpinia et à un seul Zuccagnia, comme nous allons l'établir rapidement. Les trois Zuccagnia décrits dans cet ouvrage (II, 280, 931) sont les Z. microphylla Voc., angulata Hook. et Arx. et punctata Cav. Le Z. ? angulata est la méme plante que le Cæsalpinia angu- licaulis CL. (op. cit., 223, t. XIX); c'est ce qu'ont déjà reconnu MM. Bentham et Hooker (Gen., 1, 566), qui rapportent cette SUR LES ZUCCAGNIA DE LA FLORE DU CHILI. 227 espèce à la section Pomaria du genre Brésillet, en ces termes : «Huc eliam pertinet C. angulicaulis Ci., que Zuccagnia angu: lata Hook. et Arn.» La plante doit donc prendre le nom de Cæsal- pinia angulata, et les Zuccagnia de la flore chilienne se trouvent déjà réduits à deux. Le second Zuccagnia de la flore est le Z. microphylla Voa: (Sophora microphylla Mes). Cette plante est la méme que celle décrite par M. Clos, à la page 298 du même ouvrage, comme type de son nouveau genre Balsamocarpon, sous le nom de B. brevifolium. MM. Bentham et Hooker ont aussi fait des Balsamo- carpon une section du genre Brésillet. On doit done avoir pour cette seconde espèce la synonymie suivante : Cæsalpinia micro- phylla =C. Balsamocarpon Benta. (in herb. Mart.) = Zuccagnia icrophylla Voc. = Balsamocarpon brevifolium CL. Reste un seul Zuccagnia, le type même de Cavanilles, c'est-à- dire son Z, punctata, la seule espèce du genre. Sans méconnaître ses analogies avec les Hoffmanseggia, MM. Bentham et Hooker ont placé ce genre dans la même tribu que les Cynometra et les Copaifera. Nous ne pensons pas que là soient ses véritables affi- nités. Pour nous, c'est le genre le plus voisin qn'on puisse ima- giner des Cæsalpinia : c'est un Brésillet dont l'ovaire est réduit à un seul ovule; mais il n'y a pas d'autre différence entre les deux genres. Si l'on songe que les Cesalpinia comprennent des espèces qui, comme celles de la section Guilandina, peuvent n'avoir que deux ovules dans l'ovaire, et ont un fruit hérissé, souvent mono- sperme, fort analogue en somme à là petite gousse du Zuccagnia punctata, on verra qu'il n'y a presque pas de différence générique entre les deux types. Une analyse un peu détaillée de la fleur du Zuccagnia le démontre. Le réceptacle a la forme d'un cône ren- versé, et il est doublé d'un tissu glanduleux assez épais, tout comme celui des Cesalpinia vrais et des Hoffmanseggia. Là où s'arréte ce disque finit aussi le réceptacle, et c'est sur les bords de ce der- nier que s'insère le périanthe, comme dans les Brésillets. Or, ce bérianthe est tout à fait celui d'un Cæsalpinia, Son calice a un 298 SUR LES ZUCCAGNIA DE LA FLORE DU CHILI. sépale antérieur, cymbiforme, plus concave et plus développé que tous les autres qu'il enveloppe largement dans la préfloraison, De méme, la corolle a un pétale vexillaire enveloppé dans le bouton, et qui différe des quatre autres pétales. Les étamines sont ` tout à fait celles d'un Brésillet; leurs filets sont déclinés à la base et chargés de poils et de glandes dans celte portion : ce qui arrive dans les Cæsalpinia et non dans les Copaiférées. Enfin, le style est infléchi à son sommet; et, si l'on examine de prés cette por- tion, on voit qu'elle est creuse et qu'autour d'elle la région stig- matique forme une petite collerette circulaire et ciliée; disposi- tion qui se retrouve dans les Cæsalpinia. Si l'ovaire, au lieu de ne contenir qu'un ovule anatrope descendant, en renfermait un autre plus bas, là où il s'atténue un peu plus en forme de pied, le gynécée, nous le répétons, serait exactement celui des autres Cæsalpinia biovulés. ; C'est pour ces raisons que nous placerons le Zuccagnia tout à côté des Cæsalpinia, comme type amoindri. Les organes de végé- tation sont bien différents au premier abord dans les deux genres, et les Zuccagnia ont, dit-on, des feuilles pennées, tandis que celles des Cæsalpinia sont bipinnées. D'abord il est certain qu'il y a de véritables Cæsalpinia, comme le C. monosperma TuL., qui ont des feuilles simplement pennées. Mais, même à cet égard, le Zuccagnia punctata n’est pas encore exactement connu. Ses feuilles ne sont pas, en effet, des feuilles composées-pennées ordinaires. Leur pétiole, articulé à sa base, présente, après un court trajet, et avant de porter les folioles, une seconde articula- tion transversale, Au niveau de cette seconde arliculation, il y a, dans le jeune âge, une glande allongée qui persiste très-longtemps sans grandir, et qu'on n'apercevrait pas à l'âge adulte, si l'on n'avait constaté sa présence au début. Ce corps singulier repré- sente peut-être une des divisions du rachis principal, division avortée, tandis que l'autre, bien développée, serait celle qui porte les folioles, mais qui serait du second degré par rapport au pétiole qui occupe la base de la feuille, entre les deux articulations. Ce fait NOTE SUR LE PANCOVIA. 299 semblerait prouver que la feuille du Zuccagnia est intermédiaire aux feuilles simplement pennées et aux feuilles bipennées qui s'ob- servent les unes et les autres dans le genre Cæsalpinia. Les feuilles du Zuccagnia ont été décrites comme ayant des stipules très- petites ou nulles. Ces organes existent constamment, quoique peu développés ; ils ont une forme triangulaire. NOTE SUR LE PANCOVIA W. Les affinités du -Pancovia bijuga W. (Spec., II, 285) sont fort douteuses. De Candolle l'a nommé Afzelia ? Pancovia, dans le Prodromus (II, 507, n. 2), se rangeant en cela à l'avis de Smith, qui (in Rees Cyclop., V, 26) suppose le Pancovia et l'Afzelia con- généres. Mais MM. Bentham et Hooker (Gen., 465) sont loin de partager cet avis, et ne citent le Pancovia que parmi les Genera affinia aut exclusa v. dubia, attribués aux Légumineuses, en ajou- tant : « Planta gynæcio ignoto omnino dubia remanet.» La lame cucullée qui accompagne les quatre pétales, et le nombre des étamines attribué au Pancovia, font penser aux Sapindacées. Aujourd'hui que j'ai vu, dans l'herbier de Willdenow, l'échantillon type du Pancovia africana, je n'ai plus à cet égard le moindre doute. Cette plante est la méme que l Erioglossum cauliflorum du Flore Senegambiæ Tentamen (1, t. 166). Tous les Erioglossum, M oulinsia et Uitenia décrits jusqu'à ce jour devront donc prendre le nom générique de Pancovia, qui date de 1799. Le P. africana est polygame; et Willdenow n'avait eu que des fleurs máles sous les yeux. né TET Diu Mi cai OBSERVATIONS SUR LES LÉGUMINEUSES- PAPILIONACÉES Ste es e I Les Légumineuses du petit groupe des Psoraléées ou Amorphées ont présenté jusqu'ici dans leur forme un fait constant qui, joint à un certain nombre de caractères extérieurs de la fleur, aux ponctuations glanduleuses de la plupart des organes, etc., donnait à l'ensemble de ce groupe une certaine homogénéité, et permet- tait surtout de le distinguer, au premier abord, des tribus voisines de la méme famille. Je veux parler ici du petit nombre des ovules : un ou deux ordinairement, exceptionnellement trois. Aujourd'hui, nous étudions une plante qui ne saurait, par beaucoup d'autres caractères, être écartée de cette méme tribu, et dont l'ovaire contient deux séries verticales de trois ovules chacune. Cette plante a été étudiée par M. Asa Gray (1), sous le nom de Dalea spinosa ; ce qui prouve déjà ses affinités avec le groupe des Psoraléées. Elle a aussi été figurée par M. Torrey (2); ce qui nous permet de saisir quelques-uns des points de son organisation qui ne pouvaient étre suffisamment examinés sur l'échantillon incom- plet que nous avons eu sous les veux. Les caractères extérieurs des organes de la végétation et de la fleur ont été assez longue- ment déterminés par les savants que nous venons de nommer, pour qu'il nous soit inutile d'y insister. Nous nous arréterons donc à une analyse un peu détaillée de la fleur. Le périanthe n'y est pas exactement tel que nous le connaissons dans la plupart des Dalea. Ce qu'on décrit dans ceux-ci sous le (1) Plant. Thurber., in Mem, Amer, Acad., V (4854), 315. (2) In Parke's Rep., Bot., t. 3, OBSERVATIONS SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES. 234 nom général de calice, présente ici deux portions bien distinctes : le réceptacle floral et le calice, proprement dit. Le premier a la forme d’un cône renversé, court et large; sa surface intérieure est totalement tapissée d'un mince disque glanduleux, et son ouverture supérieure est coupée un peu obliquement. C'est au niveau de cette ouverture que commence pour nous le véritable calice, Là aussi s'insérent les étamines, dont la périgynie est ici fort accen- tuée. Dans le calice, nous distinguons deux parties : ses cinq divi- sions, arrondies, obtuses, et dont la préfloraison est vexillaire; et sa portion basilaire, qui est un tube large, un peu conique, remar- quable par les glandes que porte sa surface extérieure. Dans les autres plantes de ce groupe on voit des glandes peu volumineuses ou fort inégales, irréguliéres, disséminées à la surface de plusieurs organes. Ici, au contraire, il y a une certaine régularité dans la disposition des glandes calicinales, qui sont bien plus grosses, plus égales entre elles, et qui sont à peu présarrangées comme celles qui s’observent sur le calice d'un grand nombre de Malpighiacées (1). Ainsi, ordinairement, il y en a une au-dessous de la ligne médiane de chacun des sépales latéraux, et deux au-dessous de chacun des sépales antérieur et postérieur. Le nombre total des grosses glandes calicinales est donc normalement de huit. La corolle est à peu prés celle des Dalea en général. Son étendard est pourvu d'un onglet arqué ; et son limbe cordiforme, très-large, est profondé- ment échaneré à son sommet. A la base de sa face intérieure, on observe une callosité assez prononcée sur la ligne médiane. Les ailes et les pétales de la carène sont à peu près semblables entre eux; ils ont un long onglet gréle et un limbe fort insymétrique, avec une assez grande auricule unilatérale; ceux de la caréne sont les plus grands. L'androcée est décandre, mais monadelphe ; et les filets forment un seul tube fendu en dessus. Les anthéres s 'at- tachent au filet vers le milieu de leur longueur, et présentent, Au dessus de cette insertion, une glande dorsale jaunâtre, allongée ct (1) Voy. PAYER, Organog. comp», 445, t. 23. 232 | OBSERVATIONS très-régulière de forme. Le gynécée présente aussi plusieurs par- ticularités : son ovaire a une forme irrégulièrement ovale; il est comprimé d'un côté à l'autre, et il est porté par un pied trés-gréle, dont l'insertion est fort excentrique, car elle s'éloigne, autant que possible, de son bord placentaire. Dans sa portion inférieure, l'ovaire porte de petites glandes inégales, saillantes, jaunátres. Ailleurs il est chargé de poils qui s'étendent aussi jusqu'à la portion inférieure du style, mais dont la distribution sur l'ovaire lui-méme est fort inégale. Il n'y en a pas sur le milieu de ses faces; un peu sur son bord dorsal, beaucoup et dans toule la lon- gueur sur son bord placentaire. Le style est creux, de teinte vio- lacée, C'est un véritable tube qui se réfléchit en croc vers sa por- lion supérieure et qui se termine par une extrémité tronquée, à bords pulpeux, représentant la surface stigmatique. Quant au pla- centa, il est partagé en deux lèvres verticales, portant chacune une série de trois ovules presque transversaux ou obliquement descendants. Les ovules sont presque anatropes; et ceux d'une série tournent le dos à ceux de l'autre série. Nous ne connaissons du fruit que la figure qu'en a donnée M. Torrey : ce fruit est exsert, au lieu d'étre inclus comme celui des vrais Dalea ; il est apiculé. Nous ne savons s'il est monosperme. Par tous ces caractères, par son inflorescence singulière, par ses feuilles simples et coriaces, cette plante différe plus des véri- tables Dalea que ne diffèrent les uns des autres la plupart des gcnres de la tribu des Psoraléées. Il en faut donc faire le type d'un genre particulier, genre remarquable auquel nous croyons devoir donner le nom du savant et aimable botaniste américain, M. Asa Gray, car le genre Asagræa de Lindley est aujourd'hui consi- déré comme un simple synonyme de Schænocaulon. ASAGRÆA (non Liwpr.) Flores papilionacei; receptaeulo breviter turbinato, 10-costato, intus disco tenui vestito. Calyx tubuloso-campanulatus, breviter 5-lobus; tubo extus glandulis ellipticis 8 prominulis, regulariter SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES. 233 dispositis coloratis munito ; lobis subæqualibus obtusis imbricatis, superioribus 2 intus valvatis. Corolla summo receptaculo perygine inserta : vexillum late cordatum carina brevius, apice emargina- tum v. incisum, basi supra unguem brevem intus callosum; alae longius - unguiculatæ; limbo inæquali-ovato; carinæ petala alis subsimilia longiora. Stamina 10, cum corolla inserta, 1-adelpha ; filamentis in vaginam supra fissam connatis : antheris ovato- ellipticis, dorso sub apice glandula oblonga munitis. Germen breviter stipitatum ; stipite gracili excentrico; inæquali-ovatum compressum, basi parce glanduliferum ; ovulis 6, 9-seriatis oblique . descendentibus; stylo gracili, ad apicem incurvo tubuloso ; summo apice truncato stigmatoso. Legumen exsertum inæquali-ovatum apiculatum turgidum. — Frutex rigidus ramosus ; ramulis canes- centibus in spinas pungentes abeuntibus; foliis sparsis sessilibus crassiusculis; stipulis minimis angustis ; floribus (indigoticis) secus ramulos ultimos spinescentes subs] : atis; pedicellis brevissimis; bracteis 1-floris caducis; bracteolis*. d pedicellum medium insertis. Asagræa spinosa, == Dalea sy :.0sa A. Gray. H Les Psoralea cultivés dans nos jardins, et que nous pouvons étudier à l'état frais, ont tous l'ovaire uniovulé, et leur graine unique remplit exactement toute la cavité de leur péricarpe. Une seule espèce passait pour faire exception à cette règle : le P. sti- pulacea Dye. Aussi M. Bentham dit-il (Gen., 492) de cette espèce: « In P. stipulacea Dne, e Timor (Deless., Ze., HT, t. 67) a nobis ' non visa, ovarium 2-ovulatum depictum est, an revera hujus generis ? » Il n'y a pas à douter du genre auquel appartient celle plante. Leschenault, qui l'a récoltée, dit-il, dans l'ile des Amiraux, l'avait depuis longtemps rapportée au genre Psoralea, sous le nom de P. punctata. Or, nous avons analysé un assez grand nombre de fleurs, tant de l'échantillon de Leschenault que de celui de Riedlé, et nous n'y avons jamais observé qu'un seul ovule, aussi bien que cut act RM a LE TP EE à RI SNL NE RESI LR GENI QE RN UN 23h OBSERVATIONS dans l'ovaire des autres Psoralea que renferment nos collections. C'est donc probablement un caractère constant des Psoraliers connus (1) d'avoir un ovaire uniovulé; et, à cet égard, ils for- ment un petit groupe parfaitement homogène avec les Apoplanesia et les Marina, comme l'a établi M. Bentham (Gen., 443). Ht Le Bremontiera Ammoæylon DC., ou Bois de sable de Maurice a été placé par De Candolle parmi les Légumineuses-Hédysarées (in Ann. sc. nat., sér. 1, IV, 93; Prodr., V, 353). MM. Bentham et Hooker (Gen., 464) ont relégué cette plante parmi les Légu- mineuses douteuses (genera affinia aut exclusa v. dubia), avec cette mention : «Genus ad fruticem mauritianum... constitutum, notis omnino ignotum est. Specimina sub hoc nomine a Bojero missa ad Desmodium mauritianum DC. pertinent, sed ex descri- ptione Candollii, folia 4-foliolata et legumen subeompressum ut in Alysicarpo var. B. Burmanni DC., est Indigofera paucifolia Del. » Le Bremontiera ne parait pas rare aux iles Mascareignes; il y a été trouvé, soit à Maurice, soit à Bourbon, par Commerson, par Du Petit-Thouars, par Richard, etc. La description donnée par De Candolle de ses organes de végétation est trés-exacte. Qu'un véritable Zndigofera ait été rangé dans la méme espèce, cela n'a rien de trés-étonnant ; car, par tous'ses caractères, le Bremontiera est trés-voisin des Indigotiers. Il n'y a de fruit adulte dans aucun des nombreux. échantillons dont nous venons de parler. Le spécimen de l'herbier de Jussieu, rapporté par Commerson, est le seul où l'on puisse voir la plus ` grande portion d'un de ces fruits. La partie supérieure seule s'est détachée de la base, au niveau d'un des étranglements assez pro- noncés que cette gousse moniliforme présente dans les intervalles des graines. Grosse comme une plume de corbeau et arquée, la (4) Nous verrons prochainement une exception réelle à cette règle. SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES, 235 gousse avait sans doute plus d’un demi-décimètre de longueur ; elle est glabre, à peine comprimée, et il y a un point de son étendue où elle est demeurée aussi étroite que dans l'intervalle des articles, au niveau de deux graines qui ne se sont pas développées. Un des articles paraît près de se détacher transversalement du reste de la gousse, et son extrémité, tronquée en travers, est complétement close par une fausse-cloison assez épaisse. Ce caractère permet de placer le Bremontiera parmi les Hédysarées; mais c’est le seul qu'on puisse invoquer, Il est vrai que le mode de groupement que l'on est forcé, dans la pratique, d'admettre parmi les Papilio- nacées, ne peut être que purement artificiel. Mais parmi tous les ca- ractéres de la fleur, il n'y en a pas un qui ne se rapporte bien mieux aux Indigotiers. Le calice, court et gamosépale, a cinq dents iné- gales. La corolle et l'androeée sont construits comme dans les Indigofera. Les étamines diadelphes y sont surmontées d'un petit apicule aigu du connectif. L'ovaire renferme de nombreux ovules ; et le style, grêle et incurvé, se termine par une petite tête stigmatifére. Dans les organes de la végétation toutefois, on observe un caractère qui montre que les feuilles des Bremontiera sont des feuilles simples et non des feuilles composées , réduites à une foliole. Ce dernier cas est souvent celui de l' Indigofera paucifolia; mais alors on observe deux articulations sur ehaque feuille : l'une d'elles répond à la base du pétiole; l'autre, à la base de la foliole unique. Dans le Bremontiera, le pétiole seul est articulé à sa base et non vers son sommet. Les stipules sont petites, triangulaires, persistantes. Les fleurs sont disposées en grappes, et les fleurs sont solitaires à l'aisselle des bractéoles, sans bractées latérales, avec un pédicelle articulé à sa base. Donc, tout en plaçant, à cause de la nature de son fruit, le Bremontiera parmi les Hédysarées, nous ferons remarquer qu'il a bien plus d'affinités avec les Indi- - gotiers. On peut dire que c'est : un Indigofera à feuilles vraiment simples et à fruit définitivement séparable en articles monospermes. Il n'y aurait rien de très-étonnant qu'on en pût faire un jour une section du genre Indigofera, 246 OBSERVATIONS IV DU NOUVEAU GENRE CTENODON. La plante pour laquelle nous proposons ce nouveau genre, appelé Ctenodon, à cause de la disposition de ses folioles, de leur forme et de leur rigidité, est une Hédysarée qui présente des analogies à la fois avec les Æschynomene, les Brya etles Pictetia. Ses fleurs ont un calice à cinq longues divisions libres et inégales, et des pétales longuement onguiculés. Ses étamines forment un tube fendu seulement du cóté inférieur et présentent une ouverture supérieure oblique, au point où les filets deviennent libres. C'est un sous-arbrisseau dont les feuilles sont subimparipinnées et dont les folioles ont une forme particuliére; elles sont trés-insymétri- ques à la base et se terminent en une pointe rigide. Au point oü elles s'attachent au rachis, celui-ci présente une saillie glanduleuse, presque arrondie, couverte d'un fin duvet. Les stipules sont lon- gues, étroites, subulées. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires. Celles-ci sont pourvues d'un pédoncule long et gréle, qui porte un petit nombre de fleurs à son extrémité. Les pédicelles sont trés-inégaux et les braetées sont subulées. La disposition des stipules rapproche ce genre de la section Ochopedium du genre Æschynomene, dont on ne retrouve pas ici le fruit lisse ou muriqué; celui du Ctenodon est simplement couvert, dans son jeune âge, d'un duvet soyeux. | CTENODON. Receptaculum minutum concavum, intus disco tenui vestitum. Calycis gamophylli subcampanulati lobi 5 tubo longiores; supe- rioribus 2 latioribus; infimo lateralibus longiore longe acutato. Petala unguiculata : vexillum obovatum, demum reflexum; alæ valde oblique, basi 1-auriculatee; carina calciformis rostrata. Stamina 10, 1-adelpha ; filamentis in tubum apice subobliquum et infra longitudinaliter fissum coalitis; antheris 1-formibus. Germen breviter stipitatum; ovulis o»; stylo filiformi, leviter incurvo, SUR LES LÉGUMINEUSES=PAPILIONACÉES. 937 apice vix dilatato stigmatoso. Legumen slipitatum; articulis æ ; sutura superiore subrecta v. arcuata; inferiore profunde sinuata; seminibus ignotis. — Suffruticulus e basi ramosus; foliis subim— paripinnatis; foliolis sessilibus oblongis, basi valde inæqualibus, apice acuminatis ; costa in setulam subpungentem producta; rachi ad insertionem foliolorum singulorum in glandulam puberulam sub- globosam incrassata; stipulis longe subulatis; floribus in racemos axillares laxos longe pedunculatos dispositis; pedicellis gracilibus ; braeteis subulatis; bracteolis 2 angustatis summo pedicello sub flore insertis. — Spec. 1. C. W'eddellianum ; in Brasilia, Sertao d'Amaroléitée leg. cl. Weddell, anno 1844 (n. 2771). Olim quoque repertum estin prov. Matto-Grosso (Herb. imp. brasil. cl. Gaudi- chaud anno 1833 datum, n. 214). V SUR L'ANTÉRIORITÉ DE QUELQUES NOMS GÉNÉRIQUES. Nous avons déjà indiqué (4) pour quelles raisons d'antériorité nous adopterions les noms génériques de Coumarouna et de Tounatea, plutôt que ceux de Dipteryz et de Swartzia. La méme remarque doit s'appliquer à quelques autres genres de ce groupe, notamment aux Znocarpus, aux Muellera et aux Derris. M. Bentham a établi l'identité générique de l'Znocarpus Fonsr. et du Bocoa Ausz. Mais on ne parait pas avoir remarqué que le nom de Forster est postérieur d'une année à celui d'Aublet ; car l'Histoire des plantes de la Guyane est de 1775, tandis que les Characteres generum plantarum quas in ilinere ad insulas maris australis, etc., l'ouvrage où est décrit pour la première fois le genre {nocarpus, ne datent que 1776. J'appellerai donc Bocoa edulis l Inocarpus edulis Forst. ou Mape des indigènes de Taïti. Coublandia AvsL. (Guian., 937, t. 356) date également de (4) Adansonia, IX, 213. 238 OBSERVATIONS . 4775. ll est aussi reconnu, depuis bien longtemps, que Muellera L. riz. (Suppl., 53) en est le synonyme, Or, ce dernier nom ne date que de 1781. Il en résulte que Coublandia doit être préféré comme nom générique, au méme titre que Palovea, Eperua, Tachigali, etc. , qui sont du méme auteur, de la méme époque, de la méme famille naturelle, et qui sont empruntés au méme idiome. Si les affinités entrevues par M. Bentham pour le Cyanobotrys de Zuccarini se trouvent justifiées, celui-ci deviendra donc également une espèce de Coublandia, le C. mexicana. Deguelia Aus. (Guian., 750, t. 300) doit donner lieu à une observation analogue. Puisque le D. guianensis AvuBL. a été, avec raison, rapporté au genre Derris, il faut noter que Derris n'a été établi qu'en 1790 par Loureiro (Fl. cochinch., ed ulyssip., 432). Tous les Derris de l'ancien monde doivent, par conséquent, prendre le nom de Deguelia, et de méme toutes les espèces asiatiques, australiennes, etc., que M. Bentham rapportait autre- fois au genre Brachypterum. Revenons, à propos de ces questions de priorité; sur la syno- nymie du genre Swartzia. Nous trouverons, par ordre alphabé- lique; les noms suivants, avee la date de leur création : . Gynanthisirophe Porr. ; mss. , ex DCi; Prodr., I, 424 (1825). 2. Holzeliu Neck., Elemi; n. 1383 (1791). .. 9. Possira AusL., Guian., 93h, t: 355 (1775). h. Rittera Seunes., Gen., 364 (1789-91). 9. Riveria H. B. K., Nov. gen. et spec., VII, 266, t. 659 bis (1825), ©: Swarizia Scungb., Gen, 518 (1789-91). 7. Tounatea Avgr., Guian,, 549, t. 918 (1775). 8. Trischidium Tut., in Ann. sc. nat., sér. 2, XX, 441, t: IV (1843). Le plus ancien de ces noms est donc bien T'ounatea, que nous préférons. A défaut de T'ounatea, ce serait encore un noin d' Aublet, Possira. Si l'on négligeait les noms d'Aublet pour adopler eeux E SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES. 939 de Schreber, ce serait Rittera, proposé par cé dernier, qu'on devrait choisir plutôt que Swartzia, qui n'a été imprimé que plus tard. VI SUR UN NOUVEL EYSENH ARDTIA, Cette nouvelle espèce est plus méridionale que PË. amor- phoides; elle croît à Guatemala. Ses caractères nous obligent à modifier un peu ceux du genre, notamment quant à l’organisation du style. Les autres parlies de la fleur sont construites de méme, et seulement un peu plus grandes que dans l’espèce de Kunth. Le style est droit, comprimé d'un cóté à l'autre comme une lame à bord antérieur trés-tranchant, formant une étroite aile longitudi- nale, En haut, il se coude subitement, un peu au-dessous du stig- mate qui a la forme d'une petite tête papilleuse. La concavité de celle sorte de genou regarde en avant, tandis que sa convexilé 8'épaissil en une petite glande saillante , oblongue, dé couleur orangée, pleine d'une sübstance résineuse. C'est de cette glande Caractéristique qu'est tiré le nom spécifique de cette nouvelle espèce: EYSENHARDTIA ADÉNOSTYLIS, Frülex ? Folia oe-juga; foliolis oblongo-elliptieis (ad 16 mill. longis, 6 mill. latis) integris, basi rotundatis, plerumque breviter acuminatis, supra glabris, subtus pallidioribus, tenuiter reticulatis punetulatisque ; stipulis setaceis (4, 5 mill. longis) persistentibus; stipellis minimis. Flores in panieulam terminalem dispositi (e ra- cemis 5 in specimine suppet. compositam), iis E. amorphoidis similes, sed majores; pedicellis graeillimis brevissimis (1, 2 mill.); bracteis setaceis paulo longioribus. Calyx tubulosus punetulatus inæquali-5-dentatus. Pelala longitudine Subæqualia ; vésillari latiore; cseteris 4 subsimilibus; liberis oblongo-subspathulatis 240 QBSERVATIONS basi in unguem longe attenuatis. Stamina 2-adelpha ; antheris subellipticis; connectivo colorato. Discus crassiusculus obconicus. Germen breviter stipitatum, 2-ovulatum ; stylo gracili rectiusculo ancipiti-compresso, infra in alam angustissimam longitudinalem subulatam producto, supra obtusiusculo, ad apicem subgeniculato; geniculi convexitate superiore glandula oblonga prominula resinosa (aurantiaca) munila; apice styli supra glandulam breviter incurvo; summo apice minute capitato-stigmatoso. Fructus ignotus. — In Guatemala, anno 1846, leg. cl. Savage (Herb. Mus. par.). VII SUR UN NOUVEAU BRONGNIARTIA. Dans un grand nombre de genres de Légumineuses-Papilio- naeées, on rencontre, à cóté d'espéces à ovaires multiovulés, des espèces où le nombre des ovules devient peu considérable. Le méme fait se présente dans un nouveau Brongniartia que M. Hahn a découvert au Mexique, et que nous décrivons sous le nom de B. oligosperma. Les autres caractères observés dans cette plante, tels que.les feuilles à petites folioles nombreuses, les fleurs axillaires et solitaires, le fruit oligosperme, à cavité intérieure parfaitement libre, et l'absence compléte d'aile marginale dans le péricarpe, pourront faire, de cette petite espèce, le type d'une section différente à la fois des Eubrongniartia et des Peraltea. BRONGNIARTIA OLIGOSPERMA. Frutex humilis, ut videtur; ramis teretibus lignosis; ramulis junioribus velutino-hirsutis ; foliis alternis v. subgeminatis v. in supremis ramulis subfasciculatis, impari- v. rarius paripinnatis; foliolis 5-8-jugis oppositis sessilibus elliptico-ovatis (ad 8-10 mill. longis, 9 mill. latis, brevissime acuminatis. v. apiculatis, basi leviter inæqualibus rotundatis articulatis; costa subtus valde pro- minula venisque reticulatis pallidis; limbis petioloque et rachi SUR LES DEUX GENRES POTAMEIA ET DILOBEÏA. 214 pilis albidis undique obsitis ; stipulis subulatis. subpersistentibus petiolo paulo longioribus (ad 8 mill.). Flores axillares solitarii longiuscule (1, 2 cent.) pedunculati; calyce persistente et pedun- culo pilosis; sepalis acutatis ; petalis vix calyce 2-plo longioribus; germine pauciovulato. Legumen inæquali-ellipticum valde com- pressum, extus velutinum, basi inæquali-angustatum, apice bre- viter acuminatum, intus haud farctum. Semina pauca (1-3) oblonga subtransversa; funiculo in arillum parvum subconicum carnosum albidum inerassato. — In ditione mexicana, ad Xochicalco, aprili 1866, floriferum fructiferumque legit L. Hahn (herb. Mus. par.). (Sera continué.) SUR LES DEUX GENRES POTAMEIA ET DILOBEIA DE DU PETIT-THOUARS. Ces deux genres, jusqu'ici mal connus, ont eu une destinée singulière, Le premier, rapporté, par celui-là méme qui l'a créé et étudié, à la famille des Lauracées, a été introduit par des botanistes qui ne l'ont jamais analysé dans le groupe des Santalacées, puis dans celui des Olacinées et des Thymélées, sous le nom de Cans- jera, et enfin dans celui des Protéacées, dont il n'a pas le moins du monde les caractéres. Le second a, heureusement, été laissé parmi les Genera incertæ sedis; et c'est lui qui, justement, doit prendre place dans la famille des Protéacées, à laquelle personne, que je sache, n'a eu l'idée de le rapporter. Nous allons analyser rapidement l'un et l'autre. I. — PorauEn. La seule espèce décrite de ce genre, le Potameia Thouarsi Rozm. et Scu. , est fort incomplétement connue. On sait seulement que ses fleurs sont tétramères, monopérianthées et tétrandres, avec ix. (14 avril 1870.) 16 242 SUR LES DEUX GENRES POTAMEIA ET DILOBEIA, un fruit drupacé, et une seule graine à embryon charnu, dépourvu d'albumen. Endlicher (Gen., 540, sub n. 2137) en a fuit une Protéacée douteuse, voisine du Cenarrhenes ; eL M. Meissner l'a rangée définitivement dans cette famille, entre les Cenarrhenes et les Persoonia (Prodr., XIV, 328), avec cette observation : « Genus non salis notum, ab auclore Laurineis adscriptum, verisimiliter tamen hujus loci, Cenarrheni affine.» Je ne sais pourquoi l'opinion de Du Petit-Thouars, qui a établi le genre (Gen. nov. madag., n. 46) et qui a eu la plante sous les yeux, n'a pas été adoptée par les auteurs que je viens de citer. Pourquoi le Potameia a-t-il été éloigné des Lauracées? Il en a cependant le feuillage, les fleurs, les étamines, le fruit. Le nombre quaternaire des parties florales a sans doute induit en erreur les botanistes qui ont contredit la manière de voir de Du Petit-Thouars. Toutefois les fleurs tétra- mères ne sont pas trés-rares parmi les Lauracées; mais celles du Polameia sont en réalité diméres, comme parfois celles du Laurus nobilis. Dans nos collections, le Polameia T'houarsii est assez abondant; il a été récolté à Madagascar par Du Petit-Thouars lui- méme, par Richard et par Bernier. Nous avons donc pu l'analyser complétement. | ! Les fleurs du P. T'houarsii sont très-petites; leur réceptacle est creux, obeonique. Sur ses bords s'insérent deux sépales, puis deux autres folioles, alternes, décussées avec les précédentes, imbri- quées, représentant sans doute deux pétales. Suivent deux étamines alternes, et deux autres superposées aux folioles intérieures. A part deux glandes qui se trouvent à droite et à gauche de ces deux der- nières élamines, elles sont semblables aux étamines extérieures, c'est-à-dire larges, eourtes, aplaties, à peu prés ovales; elles ont la forme d'une petite feuille. En haut de leur face interne se trou- vent les loges de l'anthére, loges petites, distinctes, s'ouvrant chacune par un petit panneau qui se relève. Il y a, dans certaines fleurs, deux autres étamines superposées aux étamines non accom- pagnées de glandes, et, par conséquent, aux deux folioles exté- rieures du périanthe : ee sont de petites langueltes stériles et glan- , 1 | | SUR LES DEUX GENRES POTAMEIA ET DILOBEIA. 253 duleuses au sommet. Le gynécée est central; c’ést celüi de toutes les vraies Lauracées, formé d'un ovaire uniovulé, surmonté d'un style à petite tête stigmalifére. Le fruit est aussi celui d'une Lau- racée, c'est-à-dire une petile baie ovoide, accompagnée à sa base du périanthe persistant, et contenant.une graine sans albumen. Les feuilles sont alternes, simples, entiéres, sans stipules. Les fleurs sont groupées en grand nombre sur des grappes axillairés fort ramifiées. Tout s'accorde donc à démontrer que le Potameia doit être maintenu parmi les Lauracées. II. — DirongiA. Du Petit-Thouars est le seul auteur qui, jusqu'ici, ait écrit sur le genre Dilobeia, établi par lui dans ses Nova genera madagas- cariensia (p. 21). Endlicher, qui reproduit, d'après Du Petit Thouars, la caractéristique de ce genre, le place parmi lés Genera dubie sedis sans corolle (Gen., n. 6846), On savait seulement alors que le Dilobeia a un calice tétramère, quatre élamines et, pensait-on, un ovaire unique. La forme singuliére de ses feuilles alternes avait surtout attiré l'attention; on avait remarqué leur sommet bilobé, et la glande terminale de la nervure principale qui se voit au fond du sinus de séparation des deux lobes. Quant aux fleurs, elles sont petites, nombreuses, et on les disait disposées en panicules. Reprenant l'analyse des fleurs au Dilobeia qui fait partie de l'herbier de Du Petit-Thouars, nous avons vu qu'elles appartien- nent à un arbre dioique, et que les fleurs mâles ont seules*été ré- coltées jusqu'à ce jour. Dans ces fleurs, petites et régulières, on voit un périanthe formé de quatre folioles valvaires. En dedans de chaque foliole, s'insére une étamine, formée d'un filet libre, court, aplati, bientót dilaté en une anthére basifixe, biloculaire, introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales, surmontée d'un petit apicule au sommet du connectif. Au centre de Ja fleur se trouve un gynécée stérile, cylindrique à sa base, bientôt aplati en uné sorte de lame striée suivant sa longueur : c'est là tout ce qui 24h SUR LES DEUX GENRES POTAMEIA ET DILOBEIA. représente le pistil. Les fleurs sessiles sont placées chacune dans l'aisselle d'une petite bractée, sur l'axe trés-ramifié d'un épi qui occupe l'aisselle des feuilles supérieures d'un rameau. Quoique les fleurs femelles et les fruits du Dilobeia nous soient totalement inconnus, ce que nous savons des fleurs mâles nous permet de conclure à une grande affinité entre ces plantes et les Aula% ou autres Protéacées voisines. L'étude du gynécée pourra seule faire connaitre si le Dilobeia doit être placé dans une tribu différente de la famille des Protéacées. L'espéce type du genre est le D. Thouarsi Roew. et Scn. (Syst., ITI, 476). Ses feuilles sont coriaces, très-glabres, avec deux lobes triangulaires. Boivin a trouvé en 1851, sur la crête du Loucoubé, à Nossi-Bé, une plante à l'état jeune, qui n'a guère qu'un demi- mètre de hauteur, et que nous appellerons provisoirement D. Boi- viniana. Ici les feuilles sont très-allongées, très-étirées à la base; quelques-unes d’entre elles sont entières ; dans quelques autres, les deux lobes supérieurs sont trés-inégaux. Tandis que dans la plante de Du Petit-Thouars, deux nervures secondaires , plus considérables que toutes les autres, et répondant chacune à la ligue médiane d'un des lobes, viennent se rencontrer tout prés de la base méme du limbe avec la nervure principale, dans les jeunes arbres de l'herbier de Boivin, ces nervures rejoignent la nervure principale un peu au-dessous du fond du sinus de T des deux lobes, là où se trouve la glande qui termine la côte, c'est-à- dire le sommet organique de la feuille. Mais ces différences ne tiennent peut-être qu'à l’âge, la plante de Boivin pouvant fort bien n'étre que l'état jeune de celle de Du Petit-Thouars. Ce que nous savons du D. Thouarsi peut donc se résumer en ces termes. DiLoBera Dup. -Th. Flores regulares diceci. Floris masculi perianthium 4-foliolatum; foliolis æqualibus acutis , valvatis. Stamina 4, opposita, libera hypogyna; filamentis brevibus erectis; antheris oblongis; connec- tivo apiculato; loculis 2, introrsum rimosis. Germen liberum ORGANISATION ET AFFINITÉS DU GENRE PTEROSTEMON. 245 effeetum ; stylo lineari-compresso, longitudinaliter suleato. Flores fæminei fructusque ignoti. — Arbor excelsa; foliis alternis petio- latis longe cordatis, basi angustata 3-plinerviis, venosis coriaceis glabris; nervo primario apice, inter lobos 2, in glandulam termi- nalem producto; floribus masculis parvis crebris in spicas ramosas ad axillas foliorum rami superiorum dispositis; bracteis 4 -floris. SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DU GENRE PTEROSTEMON. Le Pterostemon mexicanus Scuavgn (in Linnea, XX, 736) a élé placé par tous les auteurs qui l'ont étudié dans la famille des Rosacées. Telle fut l'opinion de Schauer lui-même; telle est celle de MM. Bentham et J. Hooker, qui, sans méconnaitre les ressem- blances de ce genre avec les Saxilragacées : «Genus anomalum, mullis nolis Philadelpheis Saxifragearum accedens» , concluent néanmoins (Gen., 615, n. 31) : « sed vere Rosacea ob habitum, folia alterna stipulata, et semina exalbuminosa », Pour nous, n'ayant pu examiner qu'une fleur imparfaite du Pterostemon, à l'époque de la publication des Rosacées, dans notre Histoire des plantes (T, 400,473), nous avons adopté, mais avec doute, la ma~ nière de voir de nos prédécesseurs. Aujourd'hui que nous avons vu l'échantillon type d' Aschenborn, dans l'herbier de Berlin, notre conviction est entière : le Pterostemon n'est pas une Rosacée. Nous avons pu le retrouver à Paris, parmi les collections de. Galeotti (Exs. n. 3110, Zimapan, Cordill. Mexic., sept. 1840; alt. 5000 ped.), l'étadier en fleurs et en fruits, et constater qu'il présente tous les caractères des Saxifragacées, dont il a d'ailleurs le port et le feuillage. Il est vrai que les feuilles alternes du Pterostemon sont accom- pagnées de deux stipules latérales; mais ces stipules sont extréme- 4 9^6 ORGANISATION ET AFFINITÉS DU GENRE PTEROSTEMON. ment petites, subulées; leur longueur n'est guère que d'une couple de millimétres. Or, certaines Saxifragacées ont des stipules bien plus développées, sans que l'on songe à les écarter de la famille, Les Callicoma, Codia, Geissois, Cunonia, W einmannia et une quinzaine de genres voisins sont dans ce cas, Les fleurs sont extérieurement semblables à celles des Jamesia. Leur réceptacle a la forme d'un cóne creux, renversé. L'ovaire ne remplit que la moitié inférieure environ de sa concavité ; il est done surmonté d'une portion vide du réceptacle, tapissée en dedans d'une couche glanduleuse. C'est au-dessus de cette zone, snr les bords du réceptacle, que s'insérent le périanthe et l'an- drocée, savoir : cinq sépales, cinq pétales et dix étamines. Les sépales sont allongés, triangulaires, aigus, chargés en dehors, comme le réceptacle, de poils glanduleux capités. Les pétales sont libres, imbriqués ou tordus dans la préfloraison. Les élamines superposées aux pétales sont stériles; ce sont de longues lan- gueltes, atténuées au sommet et plus ou moins recourbées dans le bouton. Les einq étamines fertiles rappellent beaucoup, ainsi que d'autres parties de la fleur, ce qui s'observe dans les Deutzia. Le filet, aplati, élargi dans sa portion supérieure, y est partagé en trois dents; et c'est la. médiane, la plus longue, qui s'attache au dos de l'anthére apieulée, versatile, biloculaire, introrse. L'ovaire est partagé en cinq loges pluriovulées ; ces loges sont superposées aux pétales; et des dix cótes verticales, un peu saillantes, qu'on observe à la surface extérieure du réceptacle, les cinq plus mar- quées, qui se continuent avec la nervure médiane des sépales, répondent, par conséquent, aux cloisons de séparation des loges. Le style est entier à sa base et creux. Dans l'espèce de tube qu'il forme, on aperçoit cinq côtes verticales saillantes qui font suite aux cloisons. Plus haut, la paroi du tube stylaire se partage en cinq languettes, à sommet tronqué et stigmatifère, longtemps rapprochées les unes des autres par leurs bords, mais sans adhé- rence aucune. Les ovules, au nombre de quatre à six dans chaque loge, insérés dans l'angle interne sur deux séries verticales et SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ D'EXTRACTION DE L'ALEURONE. 247 ascendants, comme on l’a dit, sont anatropes. Le fruit est capsu- laire; il s'ouvre, par sa partie supérieure seulement, en un large orifice à cinq ou dix dents ou courts panneaux triangulaires. Par là s'échappent les graines dont l'organisation a été méconnue jusqu'à ce jour, et qui n'ont pas le moins du monde les caractères qui appartiennent à celles des Rosacées. Ces graines sont anatropes, irrégulièrement fusiformes, à surface partagée en facettes inégales ; brunátres, rugueuses, irré- gulièrement réticulées, atténuées aux deux extrémités, Sous leurs téguments épais se trouvent un embryon à peu prés axile et un albumen abondant. L'embryon est allongé et étroit, pourvu d'une assez longue tigelle cylindrique et d’une longue radicule conique. Les cotylédons sont ellipsoïdes, assez allongés, plan-convexes, étroitement appliqués l'un contre l'autre. L'albumen est assez résistant, blanc, charnu, presque corné vers sa périphérie. A ces caractères, il est tout à fait impossible de méconnaitre une plante du groupe des Saxifragacées, trés-analogue à plusieurs genres de la série des Escalloniées. | SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ D'EXTRACTION DE L'ALEURONE. Par M. E. MUSSAT (1). La substance vésiculaire connue sous le nom d'aleurone a été, depuis sa découverte par M. Harlig, l'objet d'observations assez nombreuses. Sans vouloir nous étendre ici sur son développe- ment et ses propriétés si diverses, nous nous occuperons seule- ment des moyens de l'isoler en quantité notable. Chacun sait qu'elle se rencontre surtout en abondance dans les graines, tantôt seule, tantôt accompagnée par la matiére amylacée, et (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, dans la séance du 9 février 1870. 948 SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ D'EXTRACTION DE L'ALEURONE. qu’elle paraît jouer dans la germination un rôle encore mal connu. Sa solubilité, partielle au moins dans l'eau pure, dans les acides et les bases mémes trés-étendues, rend ces divers liquides impropres à son extraction. Comme elle n'est point modifiée par les eorps gras, les auteurs ont indiqué les huiles fixes comme étant les meilleurs véhicules à employer pour l'isoler. Le procédé connu consiste à couper en tranches minces les graines ou les embryons riches en aleurone, à les laver sur une toile fine avec de l'huile, jusqu'à ce que celle-ci cesse de passer trouble, et puis à filtrer l'huile qui contient les granules en suspension; enfin, à laver le dépôt avec de l’éther jusqu'à ce qu'on ait enlevé toute la matiére grasse. On obtient ainsi l'aleurone sous la forme d'une farine, colorée diversement suivant les plantes sur lesquelles on a opéré. | Ce double lavage par l'huile et par l'éther ne laisse pas que d’être long et pénible, surtout quand on agit sur d'assez grandes - quantités. Nous avons cherché s'il ne serait pas possible de sim- plifier le procédé. La substance qui nous occupe étant insoluble dans l'éther aussi bien que dans l'huile, on ne comprend pas bien à quoi sert le traitement par ce dernier liquide; un lavage direct des tissus par l'éther épargnerait, semble-t-il, une grande perte de temps. Restait à voir si le produit obtenu serait semblable à celui fourni par le procédé ordinaire. L'expérience a justifié cette prévision. Nous avons, en effet, traité différents tissus végétaux comparativement par les deux moyens, et, dans tous les cas, les granules obtenus se sont montrés identiques. Il convient, pour cette opération, d'employer de l'éther à peu prés sec, l’éther du commerce ordinaire contenant toujours une certaine quantité d'eau, quantité qui peut devenir assez forte pour altérer les grains d'aleurone. Voici comment il convient d'opérer. On coupe ou l'on râpe le tissu aleurifère, et on l'agite vivement dans un flacon avee deux fois son volume d'éther; on décante rapide- ment le liquide, et l'on renouvelle le lavage deux ou trois fois. On jette alors les liqueurs réunies sur une toile fine, qui retient les SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ D'EXTRACTION DE L'ALEURONE. 249 débris de cellules et laisse passer les vésicules aleuriennes. Il ne reste plus qu'à filtrer au papier et à laver le résidu avec de nouvel éther, pour le débarrasser dela matière grasse qui accom- pagne presque toujours l'aleurone, et qui avait été dissoute en méme temps que celle-ci était entrainée. On reconnait que l'opé- ration est terminée à ce que quelques gouttes d'éther de lavage évaporées sur un morceau de verre bien propre n'y laissent aucun résidu. On abandonne alors le filtre et son contenu à l'air libre pour sécher le produit. Lorsque l'aleurone est accompagnée par de l'amidon, eomme dans l’Arachide, par exemple, il est impossible de séparer ces deux substances par le moyen que nous venons de décrire, puis- qu'elles sont également insolubles dans l'éther, et l'on obtient un mélange. Pour avoir l'aleurone pure, il est indispensable d'agir sur des graines qui la renferment seule : les noix, les amandes, la graine de Ricin et la plupart des graines oléagineuses sont dans ce cas. MÉMOIRE SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES Dans les Protéacées, R. Brown a remarqué, dès 1809, que toujours la région micropylaire de l'ovule et, par suite, la radicule embryonnaire se dirigent vers la base de l'ovaire ou du fruit, et que la constance de cette situation du micropyle est d’autant plus remarquable, qu'en méme temps l'ombilic varie de place et n'af- fecte pas constamment les mémes rapports avec le micropyle (2). En d'autres termes, l'anatropie de l'ovule et de la graine est plus ou moins prononcée; et l'orthotropie peut méme exister, sans que le micropyle cesse d’être placé à la partie inférieure du fruit ou de l'ovaire (3). Plusieurs auteurs ont confirmé le fait pour un petit nombre de genres dans ces dernières années. Comme on pourra peut-être tirer de l'orthotropie ou de l'anatropie des ovules quel- ques caraetéres utiles pour la classification des Protéacées, il nous a paru indispensable de déterminer exactement, non pas dans quelques-uns, mais dans tous les genres de cette famille, le nombre des ovules et la position de leurs différentes parties; il sera facile ensuite de combiner entre eux ces deux caractéres. Quant au nombre des ovules, il est en général constant dans (1) Lu à la Société Linnéenne de Páris, dans la séance du 13 avril 1870. (2) Lindley (Veg. Kingd., 532) reproduit, en l'adoptant pleinement, cette manière de voir quant à ce caractère : « And its constancy is more remarkable, as it is not » accompanied by the usual position or even uniformity in the situation of the » external umbilicus. » (8) La preuve que R. Brown n'a rien ignoré de ce fait, c'est qu'il dit aussi dans son travail On the Proteacec of Jussieu (in Trans. Linn. Soc., X, 32) : « While » the radicula points constantly downward in the whole of the Order, the insertion » of the ovulum is at the top or side of the cell of the ovarium. » MÉMOIRE SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES. 251 un genre donné. Nous ne connaissons que les deux genres Persoonia et Symphyonema (sur cinquante), dont les fleurs aient indifféremment des ovaires uniovulés ou biovulés, et cela sur un - méme pied, sur un méme rameau. Dans tous les autres genres, il ya: ou un seul ovule, ou deux ovules, ou au moins quatre. De là quatre catégories à établir, comme on le verra dans les tableaux suivants. Pour les genres accompagnés d'un signe interrogatif, il y a incertitude : ou parce que le fruit seul est connu et qu'on n'a conclu au nombre des ovules que de celui des graines; ou bien parce que la fleur femelle est inconnue et qu'on n'a jugé de son organisation que d'aprés celle des genres voisins , analogues sous les autres rapports. | I GENRES DE PROTÉACÉES DONT L'OVAIRE EST O6-OVULÉ (l ovuLEs OU AU-DESSUS). 1. Embothrium. 6. Knightia. 2. Oreocallis. 7. Cardwellia. 3. Lomatia. 8. Darlingia. l. Telopea. | 9, Buckinghamia. 9. Stenocarpus, H GENRES DONT L'OVAIRE EST CONSTAMMENT @-OVULÉ,. 1, Grevillea. 102 Carnarvonia, 9. Hakea. 11. Guevina. 3? Molloya. 19. Kermadecia. h? Strangea. 13. Adenostephanus. 5. Orites. ih. Helicia. 6. Lambertia. 15. Bellendena. 7. Roupala. 16. Banksia. 8. Andripetalum. 17: Dryandra. 9. Xylomelum. - 18. Hemiclidia. 252 | MÉMOIRE Il + GENRES DONT L'OVAIRE RENFERME Å OU 2 OVULES. 1. Persoonia. | 2. Symphyonema. IV GENRES DONT L'OYAIRE EST CONSTAMMENT Î-OVULÉ. A. Protea. 12. Cenarrhenes. 2. Leucospermum. 15. Agastachys. 9. Mimetes. 14. Stirlingia. A. Aulax. 15. Syniphea. 5? Dilobeia. 16. Conospermum. 6. Leucadendron. 17. Isopogon. 7. Nivenia. 18. Petrophila. . 8. Sorocephalus. 19. Spatalla. 9. Serruria. 20. Adenanthos. 10. Faurea. 21. Franklandia. 41. Brabejum. Si nous examinons maintenant ces cinquante genres, au point de vue de l'orthotropie ou de l'anatropie des ovules, nous pour- rons dresser les deux tableaux suivants : V GENRES DONT LES OVULES SONT ANATROPES ET ASCENDANTS. 1. Embothrium. 8. Darlingia. 2. Oreocallis. 9, Buckingbamia. 9. Lomatia. 10. Grevillea. h. Telopea. 11. Hakea. 9. Stenocarpus. 12? Molloya. 6. Knightia. 13? Strangea. 7. Cardwellia. 15. Orites, SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES. 953 15? Carnarvonia. 16. Xylomelum. 17. Helicia. 18. Banksia. 19. Dryandra. 20. Hemiclidia. 21. Siürlingia. 22. Protea. 25. Leucospermum. 2h. Mimetes. 25. Aulax. 26? Dilobeia. 27. Leueadendron. 28. Nivenia. 29. Sorocephalus. o0. Serruria. 51. Isopogon. 32. Petrophila. 33. Spalalla. 3h. Adenanthos. GENRES DONT LES OVULES SONT ORTHOTROPES ET DESCENDANTS, — . Roupala. 2. Andripetalum. Guevina. Adenostephanus. Kermadecia. Lambertia. Synaphea. , Conospermum. ETT 9. Persoonia. 10. Symphyonema 11. Faurea. 12. Brabejum. 13. Bellendena. 14. Cenarrhenes. 15. Agastachys. 16. Franklandia. Il convient de remarquer, avant d'aller plus loin, que Ja diffé- rence entre la direction ascendante et la direction descendante, entre l'anatropie et l'orthotropie des ovules, n'est pas toujours aussi nettement tranchée qu'on peut l'établir dans des tableaux semblables à ceux que nous venons de reproduire. Il y a ici, comme toujours, des dispositions intermédiaires, des faits de pas- sage dont il faut tenir comple. Il y a, par exemple, des genres à ovules descendants, mais non strictement orthotropes; on le peut observer dans les Andripetalum, les Bellendena, les Faurea, cer - tains Lambertia et Synaphea. Le point d'insertion de l'ovule n'est pas placé sur le grand axe méme de l'ovule, celui qui passe par le 254 MÉMOIRE micropyle, mais bien un peu en dehors. C'est-à-dire que, du côté de sa chalaze, l'ovule n’est pas complétement symétrique. Son tégu- ment extérieur s'est un peu plus développé d’un côté que de l’autre, et forme à ce niveau une petite gibbosité unilatérale. Par suite, le faisceau trachéen qui conduit du hile à la chalaze, au lieu d’être par- failement vertical et de se confondre avec le grand axe dont nous parlions tout à l'heure, a une direction un peu oblique et coupe cet axe suivant un angle trés-ouvert. Qu'est-ce là, sinon un com- mencementd'anatropie ? Dans certains Banksia, Protea, Dryandra, l'ovule est attaché par le milieu de la hauteur de son bord placen- taire. Là se trouve le hile ; et le raphé s'étend du point d'attache à la chalaze qui est en haut, c'est-à-dire qu'il occupe un quart dela - circonférence de l'ovule. Que le hile s'éléve un peu plus, comme on le voit déjà dans certaines fleurs du Banksia ericifolia, et le raphé n'oceupe plus que le cinquième environ de la circonférence ovulaire. Entre ces cas et ceux où l'orthotropie est complète, les faits d'insertion un peu excentrique que nous venons de signaler, sont donc des intermédiaires, des transitions. On peut tirer parti, au point de vue de la classification, du carac- tère du nombre des ovules, en le combinant avec celui de la direction ascendante ou descendante et de l'anatropie ou de l'or- thotropie des ovules. On trouve alors les catégories suivantes dans la famille des Protéacées. Il y a des genres à ovules orthotropes et descendants, tantót un et lantót deux. De là trois groupes secondaires qu'on peut distin- guer : 4° celui où l'ovule orthotrope est toujours solitaire; 2° celui où les ovules orthotropes sont loujours géminés : il peut arriver alors qu'ils soient collatéraux ou superposés; 3° celui où, sur un méme pied et sur un méme rameau, il y a des ovaires uniovulés et des ovaires biovulés (comme dans les Persoonia et les Symphyo- nema). Parmi les genres à ovules ascendants et anatropes,il y en a: 1* Qui ont toujours un ovaire uniovulé (Protea, Leucadendron, Isopogon, ete.). SUR LES OVULES DES. PROTÉACÉES. 255 2 D'autres ont toujours deux ovules collatéraux (Grevillea, Hakea, etc.). 3° D'autres enfin ont plus de deux ovules (les Knightia, qui en ont au moins quatre), et souvent même un nombre indéfini (Embothrium, Telopea, Lomatia, etc). On pourrait donc, à ce qu'il semble, admettre trois groupes : des Protéées, desGrévilléées et des Embothriées, caractérisés de la sorte par le nombre de leurs ovules anatropes. Mais les deux derniers de ces groupes ne peuvent plus être maintenus distincts, actuel- lement que l'on y connait des genres que tous leurs autres carac- téres rendent inséparables les uns des autres. Citons-en quelques exemples. Les Buckinghamia, que vient de déerire M. F. Mueller (Fragm., V, 247), ont des ovules nombreux, et pourraient par là se placer parmi les Embothriées; tandis que les Grevillea, qui n'en ont que deux, leur sont cependant si semblables par tous les autres caractéres de leurs fleurs et de leurs fruits, que, de l'aveu de M. F. Mueller lui-même, les deux genres pourraient, à la rigueur, étre réunis. D'autre part, presque toutes les Grévilléées sont carac- térisées, pour M. Meissner (Prodr., XIV, 211), par des ovules géminés, tandis que les Embothriées en ont un nombre indéfini. Et cependant, ce savant trouve les Knightia (qui ont plus de deux ovules)si semblables d'ailleurs aux Helicia, qu'il se voit forcé de les placer dans la même tribu, celle des Grévilléées. Dans certaines Protéacées, celle dont on a fait le groupe des Sürlingiées, il faut absolument joindre, à l'observation des carac- téres tirés des ovules, celle de l’organisation toute spéciale de l'androcée. Celui-ci présente un degré particulier de syngénésie, qui fait penser aux Composées (dont l'analogie avec les Protéacées se révèle d'ailleurs par le port, l'inflorescence, le. nombre et le mode d'insertion des ovules et quelques autres caractères, nolam- ment dans la série des Protéées). Or, il est assez remarquable que, dans les plantes à androcée syngénèse et. régulier, l'ovule est orthotrope et descendant (Stzrlingia), tandis que dans celles dont l'androcée est en méme temps irrégulier, l'ovule est ascendant et 956 MÉMOIRE anatrope (Conospermum , Synaphea). Pour que les différents termes fussent parfaitement comparables, dans une classification de cette famille qui reposerait avant tout sur les caractères ovulaires, il faudrait done, à la rigueur, placer dans des séries distinctes les Stirlingiées et les Conospermées. On comprend d'ailleurs qu'on n'ait pas admis cette subdivision dans un groupe peu considérable, comme celui dont les Stirlingia représentent la forme tout à fait réguliére; et cela pour ne pas trop compliquer dans la pratique le morcellement de la famille. Pour les motifs qui viennent d'étre exposés, on ne peut done, parmi les Protéacées éleuthérostémonées, conserver, des divi- sions précédemment énumérées, que les trois suivantes : 4° Celle des Embothriées, dont les ovules, au nombre de deux ou en nombre supérieur à deux, sont ascendants et anatropes. 2° Celle des Persooniées, qui ont un ou deux ovules orthotropes, et qui d'ailleurs présentent, du cóté de l'androcée et du fruit, des caractéres sur lesquels nous n'avons pas à insister ici. 3* Celle des Protéées, qui n'ont qu'un seul ovule, ascendant et anatrope. C'est sur d'autres caraetéres que sont fondées les autres séries qu'à l'exemple des autres auteurs, nous admettons, d'aprés l'or- ganisation du fruit, des graines, etc. Ainsi les Banksiées sont des Grévilléées par les ovules ; mais leur ovaire et leur fruit sont cloi- sonnés d'une facon toute particuliére. Les Franklandiées sont, par leur ovule, des Persooniées uniovulées; mais leurs anthéres sont, dans presque toute leur étendue, adnées au tube du périanthe. Les Conospermées sont par l'ovule, ou des Protéées, ou des Per- sooniées, mais leur androcée est syngénèse. Pour les coupes génériques, les caractères ovulaires sont encore des plus utiles à invoquer, si on les combine avec ceux que pré- sente le péricarpe, tantôt sec et déhiscent, tantôt sec ou plus ou moins charnu, mais totalement indéhiscent. On sait que c'est là un caractère différentiel du premier ordre, d’après R. Brown et ses successeurs, et que, dans son célèbre Mémoire sur SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES. 957 les Protéacées, le botaniste anglais divise tout d'abord ces plantes en Nucamentaceæ et en Folliculares. Sans méconnaitre la valeur de ce caractère, nous croyons qu'on l'a considéré comme trop absolu, et qu'il y a des cas où l'on viole, dans la classification, un grand nombre d'affinités naturelles, en l'employant en première ligne. D'ailleurs il est très-fréquent, dans les collections, de voir des échantillons sans fruits, ou sans fruits mürs, et qu'on ne sait méme pas à quelle tribu rapporter. On en peut aussi citer quelques exemples remarquables. Ainsi les Andripetalum sont des plantes tellement analogues, quant à la fleur et aux organes de végétation, aux Roupala, qu'autrefois ils étaient cantonnés dans le même genre. La plupart n'étaient pas connus par leur fruit. Quand on sut que celui-ci était indéhiscent, il fallut placer les Andripetalum dans la série des Nucamentacées; tandis que les Roupala sont classés dans une série toute différente, celle des Folliculaires. R. Brown n'avait fait qu'un genre des Roupala et des Helicia des auteurs plus récents ; cela prouve que, par toute leur organisation, les deux types sont bien semblables. Mais la découverte des fruits indéhiscents des H elicia eut pour conséquence qu'on placa ceux- ci dans une autre tribu que les Roupala à fruit déhiscent. ll y a encore une très-grande analogie, dit-on, quant à toutes les parties, entre les Persoonia et les Strangea. Mais ces derniers ayant un fruit déhiscent, on a dü les mettre dans une autre série que les Persoonia, dont le fruit, plus ou moins charnu, ne s'ouvre pas. Ne pourrait-on cependant distinguer quelquefois l'un de l'autre deux types tels que les Helicia et les Roupala, alors que leurs fruits viennent à manquer? Cela serait pratiquement d'une grande utilité. Or, nous savons que les Roupala ont des ovules descen- dants et orthotropes, tandis que les Helicia ont des ovules ana- tropes et ascendants. Le probléme se résout done facilement par l'analyse des ovaires. On s'est étonné de trouver en Océanie des espèces du genre américain Roupala. En admettant que le fait soit complétement hors de doute, on pourra bien rot aussi que le genre Andripetalum, très-voisin des Roupala, est ufr IX. (14 avril 1870.) 958 MÉMOIRE représenté dans l'ancien monde. Les 4ndripetalum ont des feuilles simples et souvent verticillées. Or, cette méme disposition des feuilles se retrouve dans plusieurs plantes australiennes décrites récemment comme espèces du genre ZTelicia. Telle est celle à laquelle le savant docteur F. Mueller a donné (Fragm. Phyt, Austral., VI. 191) le nom d'H. terniflora (Macadamia). Ses ovules sont orthotropes; ses fruits sont indéhiscents; ses feuilles sont verlicillées ou opposées : il s'agit done d'un Andripetalum. Il en est de méme d'une plante autrefois trouvée dans le nord-est de l'Australie par l'inforluné Leichhardt, et qui est peut-être l'Helicia verticillata F. Murri. Ses fruits sont indéhiscents, et - ses deux ovules collatéraux sont descendants et orthotropes. C'est encore une espèce du genre Andripetalum. Ce n’est pas sans étonnement non plus que, dans une famille aussi naturelle que celles des Protéacées, on a vu à la fois, et dans des plantes d'ailleurs trés-voisines, des ovules ascendants et descen- dants, anatropes et orthotropes. On s'est livré, à ce propos, à des discussions d'un autre àge sur l'importance plus ou moins grande de la direction absolue de l'ovule ou de la position du micropyle et du hile. On a méme voulu tirer de ces faits des conclusions oiseuses sur la physiologie de la fécondation. Comme si, dans les ovaires, le tube pollinique n'avait pas la propriété d'aller à la rencontre de l'ouverture micropylaire, tantót le long des parois, soit vers le bas, soit vers le haut de la cavité, tantôt même dans l'intérieur et au centre même de cette enceinte. Dans ces sorles de discussions, auxquelles nous ne pouvons que regretter d'avoir pris part dans notre jeunesse, il y a des arguments pour et contre toules les opinions proposées. Quoi de plus naturel qu'un groupe tel que celui des Aroidées, par exemple, où se voient toutes les formes, les directions des ovules, toutes les situations possibles du mieropyle et des autres régions ovulaires ? ed Il nous parait, pour le moment, plus utile de rechercher da cause de ces apparentes anomalies, Avant d'en venir aux Proléa- cées, qu'il nous soit permis d'indiquer rapidement ec que nous SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES, ` 259 avions observé d'analogue dans quelques autres groupes naturels, et, par exemple, dans les Rosacées et les Euphorbiacées. Tandis qu'en général, dans une même famille, on peut trouver à la fois des ovules anatropes, descendants avec le micropyle extérieur et supérieur, ou ascendants avec le micropyle inférieur et intérieur, ou, réciproquement, descendants avec le mieropyle intérieur et supérieur, ou ascendants avec le micropyle extérieu et inférieur, il y a 3 ces faits, étudiés surtout par Payer et M. J.G. Agardh avec le plus grand soin, des exceptions signalées dans les Rosacées par le premier des savants dont nous venons de parler. Les Fraisiers, les Potentilles, les Ronces, ont l'ovule ou les ovules descendants avee le micropyle supérieur et extérieur, tandis que, dans les ovales ascendants des Benoites, des Dryas, des Cowania, Chamæbatia, F'allugia, ete., toutes plantes si voi- sines les unes des autres et si analogues aux premières par tout le reste de leur organisation, le micropyle est inférieur, sans cesser d’être dirigé en dehors. J'ai alors étudié le développement de l'ovule dans les Benoites, et voiei ce que j'ai pu observer. Cet ovule ‘naît dans l'angle interne de la loge, sous forme d'un mamelon à peu prés hémisphérique. La base de l'hémisphère est à peu prés verticale, et sa hauteur, c’est-à-dire la ligne qui. joint le póle au centre de la base, est à peu prés horizontale. Réduit à ce nucelle hémisphérique, l'ovule présente donc, à ce premier âge, une direction transversale, ou peu s'en faut. Plus tard, pendant que son nucelle s'allonge, et avant méme qu'il se recouvre de son enveloppe, nous avons établi (Histoire des plantes, I, 576, note 4) qu'il avait déjà pris une direction descendante. Le sommet du nucelle, c'est-à-dire la future région micropylaire de l'ovule s'était déjà portée vers la base de la loge ovarienne, Ce n'est pas là le fait auquel on pourrait théoriquement s'attendre, avec ce qu'on trouve partout écrit de l'évolution de l'ovule anatrope, c'est-à-dire réfléchi. Dans un ovule réfléchi, qui, adulte, aura le sommet du nucelle en bas, il semble logique d'admettre que ce sommet sera d'abord dirigé en haut, que l'ovule sera ascendant jus- 950 MÉMOIRE: qu'au moment où se produira son anatropie, sa réflexion. Il n'en est rien ici. Le sommet nucellaire est dirigé en bas, avant le renver- sement. Pendant que ce point demeure ainsi fixe, l'ovule garni de son tégument devient graduellement de plus en plus anatrope. Ce n'est pas un fait de réflexion; c’est un phénomène d’accroisse- ment inégal. Du cóté de la paroi dorsale et versle haut de la loge, l'ovule grandit plus que de l'autre côté (c’est-à-dire en bas et en dedans); il se développe en ce point une sorte de gibbosité uni- latérale qui monte graduellement vers le haut de la loge. C'est principalement la portion tégumentaire de l'ovule qui prend ce grand accroissement d'un seul côté, quoique le nucelle n'y soit pas totalement étranger. Le développement unilatéral a pour résultat l'étirement du faisceau vasculaire qui joint le hile à la chalaze. Ce faisceau devient, en s'allongeant, transversal, puis oblique de bas en haut et de dedans en debors. Telle est l'origine de la portion essentielle du raphé qu'on observera sur l'ovule adulte. Cet ovule devient anatrope, mais sans se renverser. Si nous considérons la pointe de son nucelle comme son som- met organique, ce sommet n'a cessé, à aucune époque de l'évo- lution, de se diriger vers la partie inférieure et extérieure de l'ovaire. : Ce que j'avais vu dans les Benoites m'a mis sur la voie de l'ex- plication à donner de ce qui s'observe dans les Euphorbiacées. A part un seul genre, on sait que, dans toute cette famille, l'ovule ou les ovules sont, à l’âge adulte, anatropes (plus ou moins com- plétement) et descendants avec le micropyle extérieur et supérieur. A supposer qu'il y ait toujours dans ces ovules un véritable ren- versement, comme cela est d'ailleurs incontestable dans plusieurs d'entre eux, il faudrait constamment que le nucelle, dont le sommet est définitivement tourné en haut et en dehors, se fût, avant la réflexion, dirigé vers le bas de la loge. Or, dans plusieurs Euphorbia, Phyllanthus; Flueggea et Caletia, j'ai vu que les ovules, aprés avoir eu, sous forme de dóme surbaissé, une direc- lion horizontale au premier âge, ne descendaient pas alors que ` SUR LES OVULES DES PROTÉACÉÉS. 361 leur forme devenait plus allongée et plus ou moins arquée, mais qu ils dirigeaient immédiatement le sommet de l'espèce de corne que représente alors leur nucelle vers la portion extérieure et supérieure de la loge. Là où se portait alors le sommet nucellaire, demeurait ensuite jusqu'au bout la région mieropylaire de l'ovule. Celui-ci devenait cependant graduellement anatrope. Comment ? Par un accroissement extrême de sa portion extéro- inférieure, tandis que son bord supéro-interne s'arrétait dans son développement. Le raphé vasculaire se produisait alors dans la masse ovulaire, suivant une direction oblique de haut en bas et de dedans en dehors. lei encore l'ovule était définitivement anatrope, mais il ne s'était pas renversé. | Delààexpliquer lasinguliére anomalie dont on a tant parlé dans les Protéacées, il n'y avait plus qu'un pas. Nous avons pu suivre l'évolution ovulaire de plusieurs Grevillea cultivés dans nos serres, et là, à des degrés divers, nous avons toujours constaté le méme fait général, qui est le suivant. Lorsque les deux ovules collatéraux sont encore représentés par des nucelles hémisphériques, leur direction est transversale, et le póle hémisphérique qui représente alors le sommet du nucelle est à peu prés au méme niveau que le centre de sa base. Puis le nucelle s'allonge ; il tend graduelle- ment vers Ja forme cylindro-conique. Alors son axe s'ineurve de manière à devenir convexe en haut et en dehors; car, dés cette période, le sommet organique du nucelle commence à descendre. J'ai vu souvent de ces ovules, prés du sommet desquels il y avait déjà une trace circulaire de la secondine; ils étaient nettement descendants. A partir de ce moment, si l'ovule devait rester orthotrope jusqu'au. bout, il s’accroitrait également et régulière- ment dans toutes ses parties. Ici l'ovule est destiné à devenir plus Où moins complétement anatrope. Sans que son sommet nucellaire quitte sa situation, il commence de s'aecroitre inégalement. En haut et en dedans se produit cette gibbosité dont nous avons vu le développement dans les ovules des Benoiles e! de certaines Euphorbiacées. Les faits sont les mêmes, et il est inutile d'y 262 MÉMOIRE SUR LES OVULES DES PROTÉACÉES. insister. Il n'est pas besoin non plus de rappeler pourquoi il y a des ovules incomplétement orthotropes dans certaines Pro- téacées. | Physiologiquement, l'ovule des Protéacées est done essentiel- lement descendant, et tel il parait étre constamment dés le pre- mier âge. Si, plus tard, il paraît souvent ascendant, c'est parce qu'il se déforme et se développe irréguliérement. A cet égard, on pourrait sans doute comparer ici l'ovule ascendant à ces pétales qui ne peuvent qu'être ascendants, mais dont le limbe, peu con- sidérable dans sa portion montante, se bosselle inférieurement, puis s'accroit en un énorme sae ou éperon descendant. Le sommet organique de ce pétale n'a éié, à aucune époque de l'évolution, déplacé de la partie supérieure de l'organe (Aquilegia, Epime- dium, eto.). Morphologiquement, sans vouloir créer ici un de ces nouveaux noms, comme on en a proposé beaucoup pour les différentes configurations des ovules, nous devons conelure, qu'il y a des ovules anatropes qui ne sont pas réfléchis ou renversés. RECHERCHES ANATOMO-PEYSIOLOGIQUES SUR LE CHANVRE Par M. G. DUTAILLY (1). I STRUCTURE ANATOMIQUE DE L'EMBRYON, L'embryon du Chanvre se distingue de ceux de la plupart des plantes phanérogames, par la présence, dans sa tigelle et ses colylédons, de trachées souvent arrivées à un état de dévelop- pement très-avancé. Sous ce rapport, la graine du Chanvre se rapproche de certaines autres, peu nombreuses à la vérité, dans la tigelle desquelles l'existence de trachées a été signalée, en Allemagne, il y a déjà quelques années. Elle en diffère par ce point essentiel que les trachées ne s'y trouvent pas constamment bien formées et munies de leur spiri- cule, mais que l'on peut rencontrer, à leur place, tous les inter- médiaires entre la cellule et le vaisseau spiral, avant que la ger- minátion se produise. Et lorsque nous nous refusons à admettre l'intervention de la germination, nous voulons parler de ce brusque réveil de la vie cellulaire, se traduisant par un accroissement et une modification rapides de tous les tissus, sous la triple influence de l'air, de l'eau et dela chaleur. Celle-là, nous la rejetons complétement ici, puisque des grains de chènevis, de provenances diverses, nous ont toujours donné les mémes résultats. (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 13 avril 1870. 26 A RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES Mais en dehors de la germination ordinaire, il est toute une série de modifications aussi peu connues que difficiles à suivre, nécessitant peut-étre des mois entiers pour se produire, et pour l'aecomplissement desquelles l'embryon du Chanvre nous parait des mieux disposés. Un fait digne de remarque, c'est que les trachées bien déve- loppées se trouvent presque exclusivement dans les graines les plus grosses et les mieux constituées, dans celles qui, par consé- quent, renferment le plus de matiéres nutritives. : Pourquoi l'huile et l'aleurone, si abondantes dans les cellules de cet embryon, ne réagiraient-elles pas l'une sur l'autre pour concourir à l'accroissement des tissus qui le composent, sans que l'intervention des agents extérieurs devienne nécessaire ? . En un mot, nous croyons que, dans la graine, il n'y a point suspension réelle, mais seulement ralentissement des phénoménes vitaux, pouvant entrainer, dans certains cas au moins, une ger- mination rudimentaire. Quel a été le point de départ de ce travail germinatif, ralenti au point de demeurer invisible au dehors? A quelle époque la zone génératrice a-t-elle commencé à se modifier? C'est une question que pourra seul trancher l'examen de la graine, étudiée dés le moment où elle se détache de la plante mère; question que nous laissons de cóté, la réservant pour plus tard. Actuellement, nous nous contentons d'aborder l'étnde anatomique de l'embryon, tel qu'il se présente plusieurs mois aprés la récolte du chénevis. IT ÉTUDE DE LA COUPE LONGITUDINALE DE LA TIGELLE ET DU COTYLÉDON. Si l’on fait une coupe longitudinale, intéressant à la fois les diverses parties de l'embryon, on s'apercoit que toutes ces parties, radieule, tigelle, gemmule et cotylédons, sont revétues d’un épi- derme, variable suivant les tissus qu'il recouvre, mais partout SUR LE CHANVRE, | 265 continu et distinct des cellules sons-jacentes, méme les plus jeunes, par la forme et le contenu de celles qui le composent. Celui de la radieule et de la tigelle est formé d'éléments rectan- gulaires, à grand diamètre transversal, ayant 2; à z% de millimètre de long sur + de millimètre de large. De transversal qu'il était, le grand diamètre des cellules épi- dermiques devient longitudinal en passant de la tigelle aux coty- lédons. 1l n'est plus que de: de millimètre. Vers l'extrémité des cotylédons, l'épiderme subit de nouvelles modifications : ses cellules sont plus petites; elles prennent un siete presque égal dans tous les sens. L'épiderme. de la face supérieure du cotylédon ne diffère. pas sensiblement de celui de la face inférieure. Tous deux sont dépourvus de stomates. Après avoir tapissé les cotylédons, la couche épidermique rencontre, de chaque cóté, un amas celluleux conique, ébauche des bourgeons axillaires, et vient, en dernier lieu, recouvrir les jeunes feuilles et le point végétatif lui-même. Elle est, sur ces différents organes, eseainid par des cellules quadrilatères subpolygonales, ayant 75; à = de millimètre dans toutes leurs dimensions. La structure de la radicale ne présentant rien de saillant; nous passons à l'étude de la tigelle et des cotylédons. Nous examinerons simultanément les couches qui les composent. Les cellules du parenchyme cortical offrent une section reetan- gulaire, allongée transversalement, et diffèrent des cellules épi- dermiques dns RE qui sont de 5 à 5; de millimètre de long sur à +, de millimètre de large. A la base des cotylédons, elles sont disposées sur six ou sept rangs longitudinaux ; puis, la zone génératrice diminuant de largeur à mesure qu'on se rapproche de la radicule, le paren- chyme cortical s'accroît d'autant, et peut, à à la partie inférieure de la tigelle, présenter jusqu'à dix rangées longitudinales de cellules. Si l'on suit, au contraire, le parenchyme cortical dans un sens opposé, c'est-à-dire du côté du cotylédon, on le voit quitter par 266 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES degrés sa forme rectangulaire, et, ses cellules devenant polygonales, il finit par constituer un tissu analogue au parenchyme inférieur d'une feuille bien développée. Seulement, les lacunes ne s'y ren- contrent pas, et sont remplacées par des méats intercellulaires, peu nombreux d'ailleurs. Les — ainsi modifiées atteignent une longueur qui varie de + à + de millimètre, Une loi déterminée préside à leur Bec Toujours les plus développées se trouvent en contaet avec l'épiderme. Leur taille décroit à mesure qu'on se rapproche de la partie médiane du cotylédon, occupée par un faisceau fibro- vasculaire. Zone génératrice. — Cette couche est formée de cellules allongées PAM l'axe de la tigelle, à parois minces, et ne dépas- sant guère qs à 15. de millimètre de large. Leur longueur est de deux à cinq fois égale à leur largeur. Disposées sur huit à dix rangs, elles passent de Ja tigelle aux cotylédons sans diminuer de taille ; souvent méme, on la voit augmenter d'une manière notable. C'est dans cette zone que naissent les trachées. Elles varient de position, suivant la hauteur à laquelle on considère l'embryon. À la partie inférieure de la tigelle, elles se trouvent à la limite externe de la zone génératrice, et ne laissent en dehors d'elles que deux ou trois rangées de cellules allongées. Puisque les trachées forment plus tard une ligne de démarcation entre la moelle et le bois, on voit que les trois quarts internes de la couche génératrice s'ajoutent aux larges cellules du parenchyme médullaire, pour former une moelle de seconde génération. Quittant la périphérie, les trachées, dans leur marche aseen- dante, se rapprochent peu à peu de la partie interne de la couche génératrice, de sorte qu'en. pénétrant dans le cotylédon, -elles occupent la moitié supérieure du faisceau fibro-vasculaire, comme cela se passe dans la feuille adulte. | Les vaisseaux spiraux sont si peu nombreux, qu'il est souvent nécessaire de faire plusieurs coupes longitudinales à travers un même embryon, avant de parvenir à les apercevoir. Quel- SUR LE CHANVRE. ; 267 quefois ils se présentent recouverts d'une lame. cellulaire qui ne permet plus de les voir que par transparence et sous forme d'une traînée bleuâtre, si l'on a eu le soin de traiter préalablement la coupe par le chloroiodure de zinc. L'action de ce réactif sur les trachées est fort remarquable par sa persistance. Elles conservent en effet leur coloration bleuâtre longtemps après que tous les autres éléments de l'embryon ont repris leur aspect naturel. | C'est surtout à la jonction de la tigelle avec les cotylédons qu'il est aisé de les rencontrer. Elles présentent, dans ces différentes parties, un égal développement, et fréquemment on peut les suivre presque jusqu'à l'extrémité des cotylédons. Leur longueur est très-variable, et leur largeur généralement moindre que celle des cellules allongées qui les accompagnent. Les tours de spire sont nombreux, bien dessinés à la partie médiane, souvent à peine indiqués aux extrémités. Mais, nous l'avons déjà dit, les vaisseaux spiraux aussi nette- ment caractérisés ne se rencontrent que dans les graines les plus grosses et les mieux constituées. . Si l’on examine au contraire une coupe provenant d'une graine de taille médiocre, traitée par le chloroiodure de zinc, il est rare que l’on n'apercoive pas quelques cellules trés-allongées, situées dans la région où naissent habituellement les trachées, et tran- chant par leur coloration d'un, violet foncé sur le reste de la préparation. Ce sont en effet les trachées, trés-peu développées à la vérité, puisqu'elles ne présentent point encore la plus légère trace de spirieule. Néanmoins leur paroi diffère déjà de celle des autres cellules par une épaisseur plus considérable et une constilution différente qui la rend plus sensible au réactif iodé. On peut rencontrer, mais assez rarement, un élat intermédiaire. Sous l’action du méme réactif, on voit se dessiner sur la paroi cellulaire des taches allongées transversalement, mal définies sur les bords, séparées par des bandes irrégulières d'un bleu pâle. 268 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES - Ces parties, foncées et claires alternativement, proviennent assurément d’un épaississement en voie de formation, mal délimite et devant aboutir à la spiricule. En résumé, selon que la graine est plus ou moins bien déve- loppée, l'embryon parcourt plus ou moins rapidement une méme série de transformation. Moelle et parenchyme supérieur des cotylédons. — Les utricules arrondies, plus volumineuses vers le centre, qui constituent la moelle, se relient au parenchyme supérieur du cotylédon par l'in- termédiaire d'un tissu jeune et serré qui, se détachant de la zone génératrice principale, se dirige vers les feuilles de la gemmule. Ce parenchyme supérieur, formé à la base du cotylédon de cellules quadrilatères à diamètres presque égaux, se modifie à mesure qu'il s’en éloigne, et s’allonge perpendiculairement à l'épiderme pour constituer enfin le parenchyme en palissade des Allemands. Quatre ou cinq couches juxtaposées entrent dans sa composition. Les cellules de la couche en contact immédiat avec l'épiderme sont toujours les plus longues et atteignent = à = de millimétre. Leur taille va diminuant régulièrement jusqu'à la zone généra- trice, près de laquelle elle n'est plus que de ;2; à + de millimètre. De plus, si, partant de la base du cotylédon, on suit la rangée cellulaire placée immédiatement sous l'épiderme supérieur, on reconnait que ses éléments passent à la forme de bâtonnets longtemps avant les utrieules sous-jacentes ; ce qui, pour ces dernières, implique une formation postérieure. Dans les jeunes feuilles de la gemmule, les faisceaux fibro- vasculaires ne sont représentés que par quelques files de cellules à peine plus allongées que celles qui les environnent. Il est aisé de voir que ces faisceaux rudimentaires occupent l'axe. de la feuille et ne sont nullement contigus à l'épiderme supérieur. SUR LE CHANVRÉ, 969 IH ÉTUDE DE LA COUPE TRANSVERSALE DE LA FEUILLE. C'est principalement en faisant des sections transversales de la tigelle à diverses hauteurs, qu'on peut se rendre un compte exact du passage des trachées de la partie externe à la partie interne de la zone génératrice. Nous décrirons une section faite à la portion inférieure de la tigelle. Une fois débarrassée de l'huile et de l'aleurone qui l'obscur- cissent, la préparation laisse voir trois couches distinctes : le parenchyme cortical, la zone génératrice et la moelle. Les cellules épidermiques Pia une section pentagonale, à Lacs diamètre radial. Elles ont 7; de millimètre de long et + de millimètre de large. Le parenchyme cortical est composé d'utrieules arrondies, tendant vers la forme hexagonale, séparées les unes des autres par des méats intercellulaires, et pouvant atteindre -35 et méme + de millimètre dans leur plus grande dimension. Les cellules de la couche génératrice, irrégulièrement polygo- nales, moins étroites du côté de la moelle et de l'écorce que vers le milieu de la zone, sont disposées sans ordre apparent. Il est à peu près impossible, sans l'aide des réactifs, de distinguer autre chose dans la couche génératrice, Si l'on soumet alors la coupe à l'action prolongée du chloroiodure de zinc, elle prend une belle teinte violette, qui vient donner aux parois une netteté nouvelle. Les anneaux des trachées revêtent une couleur d'un bleu notablement plus foncé, ce qui permet de reconnaitre leur pré- sence avec la plus g orande facilité. Lors méme que la spirieule n'existe point encore, la paroi plus épaissie et plus colorée des jeunes trachées peut encore les (aire distinguer des autres élé- ments de la zone génératrice. 270 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES Leur nombre est assez restreint. Il est en général de six à dix, disposées irréguliérement, tantól séparées ou réunies deux à deux, rarement groupées trois ensemble. Leur présence est à peu prés constante cependant dans la portion de la tigelle qui corres- pond à la nervure médiane du cotylédon ; c'est même en ce point qu'elles se trouvent le plus souvent fasciculées. La coupe que nous étudions actuellement les montre placées à la partie externe, et non au milieu de la zone génératrice, comme on le dit partout. Vers la base des cotylédons, la section trans- versale nous les présente à la partie interne de cette même zone; fait que nous avons signalé déjà en décrivant la coupe longitu- dinale. Les cellules médullaires, trés-analogues à celles du parenchyme cortical, ont un diamètre qui ne dépasse pas + de millimètre. IV ÉTUDE DE LA COUPE TRANSVERSALE DU COTYLÉDON. La coupe transversale du colylédon nous révèle, entre les divers éléments qui le composent, certaines connexions, dont la section longitudinale ne nous laissait pas soupconner l'existence. Nous la décrirons du centre à la périphérie. Les nervures, au nombre de einq ou six, se présentent sous l'aspect d'ilots arrondis ou un peu allongés transversalement. Elles sont, fait important à signaler, reliées entre elles, à travers l'épaisseur du cotylédon, par une chaine cellulaire à éléments polygonaux, de taille médiocre, uni- ou plus généralement bisériés. Celle chaine, que l'on peut considérer comme renflée de distance en distance pour la formation des nervures, établit entre les deux parenchymes une ligne de démarcation des mieux accentuées. Les nervures ne se trouvent donc nullement jetées au hasard, au milieu des éléments parenchymateux du mésophyle. Si maintenant nous examinons la structure intime d'un ilot résultant de la section transversale de l'une d'elles, nous le SUR LE CHANVRE. 271 verrons présenter, vers le centre, un tissu à mailles serrées, polygonales, s'agrandissant. progressivement à mesure que l’on s’en éloigne. Suivons-les dans: leur accroissement, du eóté de l'épiderme supérieur. Leur diamètre, d'abord sensiblement égal en tous sens, se prononce bientôt suivant l'épaisseur du cotylédon. Les cellules, au pourtour de Vilot, offrent une section quadrilatère ,' déjà légèrement allongée. A la couche suivante, l'allongement s'accentue davantage. Les éléments qui la composent ont une forme triangulaire, à base tournée vers le centre de l'ilot, à sommet s'eufoncant entre les cellules extérieures. Celles-ci perdent la forme pyramidale, pour prendre celle d'un rectangle allongé, presque régulier ; les cellules des dernières couches enfin, placées immédiatement sous l’épiderme supérieur, revêtent manifestement l'aspect de bátonuets, pour constituer le véritable parenchyme en palissade. Ainsi done les éléments vont toujours eroissant, du centre du faisceau fibro-vaseulaire jusqu'à l'épiderme, sous lequel se trouvent les plus développés; fait que l'étude de la coupe lon- - gitudinale avait déjà mis en lumière. En suivant une marche semblable du côté À cann infé- rieur, nous voyons se produite un mode d'aecroissement iden- tique. Les cellules de l'ilot passent par tous les intermédiaires avant d'arriver aux larges utricules du parenchyme inférieur, Enfin, la chaine cellulaire qui relie les nervures entre elles nous montre avec les éléments voisins des rapports de même ordre que ceux que nous venons de signaler; c'est-à-dire que les cellules qui s'en détachent et se portent, les unes vers la face supé- rieure, les autres vers la face inférieure du cotylédon, s'allongent et se modifient par degrés, pour prendre, d'un côté les caractères du parenchyme en palissade, de l'autre ceux da parenchyme inférieur, Nous avons insisté longuement sur la structure du cotylédon ; aussi bien cet examen nous parait avoir quelque importance. Dans. une. thèse de doctorat, soutenue récemment devant la 272 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES Faculté des sciences de Paris, et avant pour titre : Structure et développement du fruit, M. Cave a été amené, par son sujet, à suivre le développement de la feuille en épaisseur. « Le développement de la feuille en épaisseur n'a, dit-il, occupé » aucun botaniste, à notre connaissance du moins. » Cela nous enhardit dans l'expression d'idées que nous regret- tons de trouver en désaecord avec les siennes. Quelques lignes extraites de la thése de M. Cave suffiront pour faire connaitre ces dernières. « L'épaisseur du mésophylle, écrit-il plus loin, s'accroit de telle » sorte, qu'en chaque point les cellules les plus récentes sont en » contact avec l'épiderme supérieur. Les plus anciennes touchent » au contraire l'épiderme inférieur. Quand les faisceaux fibro- » vasculaires apparaissent, ils sont en contact immédiat avec » l'épiderme supérieur, et ils n'en seront séparés que plus tard » par du tissu serré. » Et plus loin encore, il ajoute : « Les éléments allongés qui sont en contact avec la zone vascu- » laire se cloisonnent perpendiculairement à leur direction, et: » donnent naissance à une premiére lame de tissu serré; Celle-ci » est bientót suivie par une autré, située entre la premiére et » l'épiderme supérieur, de sorte que la zone de formation » nouvelle existe toujours en ce point. On peut, du reste, s'en » convaincre en regardant une feuille adulte. Les dernières cellules » du tissu serré (c'est-à-dire celles qui sont placées immédiate- » ment sous l'épiderme supérieur) sont moins nettement allon- » gées que les autres, comme si elles n'avaient pas eu le temps » d'effeetuer leur évolution complète. » ll nous semble intéressant. d'ajouter que M. Cave base celle théorie sur le développement d'une feuille unique, celle du Rosier, dont il a suivi pas à pas, dit-il, les différentes transformations. Nous nous croyons le droit d'opposer à la structure de la feuille, telle que la présente M. Cave daus le Rosier, celle du eotylédon du Chanvre, qui, en définitive, à part le contenu des SUR LE CHANVRE. 973 cellules, ne diffère d’une jeune feuille que par une prolifération utriculaire plus considérable. C'est précisément à cette surabondance d'éléments. que nous nous adressons pour établir ce que la feuille ordinaire, avec ses utricules relativement peu nombreuses, ne saurait montrer qu'im- parfaitement. Or, nous’avons vu les éléments de la tigelle passer aux cotylé- dons en ne subissant que de lentes modifications. La zone géné- ratrice notamment y pénètre sans changement autre qu'une dissociation des faisceaux qui la composent. En présence d'une si compléte analogie de strueture, nous ne comprenons point quelle raison anatomique ou physiologique pourrait donner au cotylédon un mode d’accroissement essentiel- lement différent de celui de la tige elle-méme. Rien ne nous semble autoriser l'existence d'une couche génératrice sous- épidermique, détachée de la zone génératrice principale. N'est-il pas plus logique d'admettre que la couche génératrice de la feuille dans laquelle se forment les faisceaux fibro-vasculaires donne en outre naissance, d'un côté au parenchyme laeuneux, de l'autre aux cellules en palissade? L'anatomie de l'embryon du Chanvre vient de tout point confirmer ves idées. Il suffit de se reporter aux descriptions qui précédent pour étre pleinement édifié sur ce sujet. Ainsi,. pour M. Cave, une couche cellulaire est d'autant plus âgée, qu’elle se trouve plus près de l'épiderme inférieur, et d'autant plus jeune, qu'elle est plus rapprochée de l'épiderme supérieur. Pour nous, au contraire, les éléments les plus jeunes se trou- vent toujours en contact immédiat avec les faisceaux fibro-vaseu- laires, qui leur donnent naissance par divisions successives; et les plus anciens sont contigus à l'épiderme supérieur, aussi bien qu'à l'épiderme inférieur. On le voit, la divergence est complète, absolue. Et qu'on ne vienne point prétendre que notre argumentation, reposant sur une seule observation, ne présente aucune garantie sérieuse, et que, 1x. (44 avril 1870.) 18 97 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQU ES d'un fait isolé, il est téméraire de déduire une loi générale. Quel- que précises que nous paraissent les indications fournies par l'em- bryon du Chanvre, nous nous garderions de généralités aussi libéralement établies que l'a fait M. Cave, en concluant à la légère contre l'ensemble de sa thèse, si nous n'avions à lui opposer qu'une seule observation contradictoire. Or, il nous serait aisé, si nous ne craignions d'entrer dans des détails en dehors du plan que nous nous sommes tracé, de déerire ici la coupe transversale d'une feuille de plante dicotylédone quelconque, jeune ou adulte, peu importe. Nous verrions s'y reproduire, moins accusés peut-être, mais toujours. distinets, des faits analogues à ceux que nous a présentés le cotylédon du Chanvre, faits qui ne sortent en rien de l'observation, facile et élémentaire. Quoi qu'il en soit, le développement de la feuille en épaisseur était, dans l'ordre d'idées adopté par M. Cave, d'une importance capitale. L'explication qu'il en donne, une fois re- connue fautive, toute son argumentation sur la structure du fruit, contre Mirbel et Payer, s'écroule en méme temps. Telle est, en dernier lieu, la conclusion à laquelle nous sommes forcé d'arriver. V DU CONTENU DES CELLULES. Puisque l'embryon vit d'une vie active, transforme lentement ses tissus et le fait à ses propres dépens, le contenu des cellules doit nous présenter certaines modifications en harmonie avec celles des éléments eux-mêmes. Nous y trouvons deux prineipes nutritifs : l'huile et l'aleurone. Les grains d'aleurone sont fort nombreux, pressés les uns contre les autres et de petite taille. Les plus nombreux en effet ne dépassent guère = à —— de millimètre dans leur plus grand dia- mètre. L'albine, bien développée, peut à elle scule atteindre une SUR LE CHANVRE, 975 longueur de = de millimètre environ. Ces grains sont de deux sortes, ovoides-allongés, ou presque circulaires, A l'état parfait, ils se rencontrent dans le parenchyme cortical, les cellules de la moelle primaire, les cellules courtes ou allon- gées transversalement des cotylédons et des jeunes feuilles de la gemmule. ; Quant aux cellules de l’épiderme, à celles du sommet du cône de végétation et du point végétatif de la radieule, aux ‘éléments des faisceaux fibro-vasculaires de la tigelle, des cotylédons et des premières feuilles, ils sont remplis de fines granulations se colo- rant en jaune pâle par l'iode, mélangées, dans la zone généra- trice de la tigelle surtout, à quelques grains d'aleurone encore intacts, résidu probable de la destruction des grains employés à la nutrition. L'huile abonde partout où les grains d'aleurone ont conservé leur forme primitive. Les jeunes tissus en voie d'évolution n'en renferment que peu ou point. Ainsi done, laissant de côté l'épiderme dont les cellules tendent à perdre leur vitalité, nous voyons tous les tissus nouveaux chargés de débris aleuriques ; dernière preuve de l'élaboration que nous invoquions, au début de cette note, pour expliquer l'ap- parition des trachées en dehors de toute véritable germination. Il est un point sur lequel nous insislerons tout particulièrement en terminant : l'absence de liber coexistant avec la présence de trachées souvent bien développées. H. Schacht décrit ainsi les principaux phénoménes de la ger- mination : « On voit naître, dit-il, du côté de la moelle, des vais- seaux isolés, étroits, spiraux ou annelés, et presque en méme temps, du cóté de l'écorce, des fibres libériennes. » Or, dans le cas actuel, l'embryon ne présente pas la plus légère trace de fibres libériennes. Et cependant les trachées s'y trouvent cn nombre notable depuis plusieurs mois peut-être. Assurément, le célèbre micrographe n'a voulu parler que de la germination habituelle, et non de celle qui nous occupe. 976 RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES SUR LE CHANŸRE, Raison de plus pour que, nous emparant de la description de la première, nous limitions d’une manière précise ce qui revient à la seconde. Pour nous, la formation de trachées est sans nul doute le phénomène le plus élevé que puisse produire, réduite à elle seule, l'élaboration des matières renfermées dans les cellules. Là s'arrête sa puissance. A quel endroit précis naitront les fibres libériennes? La graine en germination pourra seule nous l'apprendre. (Sera continué.) RECHERCHES SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES SALVADORÉES Les caractères du Salvadora persica L. , type de ce petit groupe, étaient assez bien connus en 1848, lorsque M. J. E. Planchon . publia son travail (2) sur la famille des Salvadoracées. Lindley avait donné en 1836, dans son Introduction to a. Natural System, et reproduit en 1846, dans son Vegetable Kingdom (652), une description trés-suffisamment exacte de la fleur des Salvadora ; il en avait dépeint la corolle monopétale, tétramére, les quatre étamines à anthéres biloculaires, l'ovaire supére, uniloculaire et contenant un seul ovule dressé. D'un autre cóté, M. Decaisne (3) avait accordé, en 1844, les mêmes caractères aux fleurs de l'espéce indienne qu'il décrivait sous le nom de S. oleoides. Tout ce qu'on croyait savoir de ces plantes fut renversé d'un seul coup en 1848, par la description de M. Planchon, que nous reprodui- sons ici textuellement : « Leurs fleurs, peu apparentes, forment des grappes spiciformes paniculées; chacune d'elles présente un calice presque globuleux, à quatre denticules courts, avec lesquels alternent les divisions d'une corolle marcescente, profondément quadripartite, de manière à paraître presque polypétale. L'esti- vation de ces lobes, comme celle des denticules du calice, est imbriquée, Quatre étamines courtes, à anthéres biloculaires et introrses, s'insérent sur la corolle, chacune entre deux lobes (4) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 9 mars 1870. (2) Sur la famille des Salvadvrées, in Ann. sc. nat, , sér. 5, X, 189, (3) Voyage de Jacquemont, Bor,, 139, t. 144, 975 RECHERCHES contigus, et opèrent en quelque sorte la confluence de ces lobes vers la base de la eorolle. Enfin, un disque hypogyne à quatre lobes; un ovaire libre à deux loges, couronné par un stigmate bilobé, presque sessile; deux ovules collatéraux et ascendants, fixés dans chaque loge vers la base de la cloison de l'ovaire; une baie unie ou biloculaire, renfermant de une à qualre semences anatropes.... : tels sont en résumé les caractères des Salvadora. » . Nous nesavons trop à quelle plante cette caractéristique pourrait bien se rapporter. Ce que l'auteur de la description qui précède dit du nombre des parties du gynécée pourrait porter à croire qu'il a voulu parler de l’Actegiton sarmentosus de Blume, dont le feuillage et les inflorescenees sont parfois assez analogues à ce qui s'observe dans le Salvadora persica, et qu'il a pris l'une de ces plantes pour l'autre. Mais cette supposition devient moins admissible quand on songe que l’ Actegiton n'a ni le calice imbriqué, ni le disque quadrilobé, ni des étamines fertiles à anthères introrses dans les fleurs pistillées, ni des filets staminaux insérés sur la corolle. Méme pour une description par à peu prés, celle-ci serait par trop inexacte. Il serait encore possible que M. Planchon n'ai eu sous les yeux qu'une Térébinthacée à fleurs hermaphro- dites ef tétraméres dans toutes leurs parties. Cette conjecture ne nous vient à l'esprit que par suite de l'opinion exprimée par l'au- teur : que le genre Bouea (?) de M. Meissner a été rapporté à tort aux Térébinthacées, et est au contraire trés-voisin des Salvado- racées. Nous ne voyons pas trop ce qui permettrait d'écarter les Bouea des Anacardiacées ; et les singularités que présentent les descriptions précédentes nous paraissent pour le moment inexpli- cables, Toujours est-il qu'en admettant les données du travail que nous venons de citer, on se serait fait, à partir de 1848, une idée complétement inexacte de l'organisation florale du type de celte famille, le Salvadora persica. Payer, qui faisait plus grand cas de l'observation précise des faits que d'une facile érudition, refit d'aprés nature, en 1858, dans ses Leçons sur les familles naturelles des plantes (1h), une SUR L ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES sALVADORÉES, 279 description des fleurs du Salvadora persica, qui nous ramène à peu près à celle de Lindley. D'après lui, «leur calice est monosé- pale et se divise à son sommet en quatre lobes disposés en pré- floraison valvaire dans le bouton. Leur corolle est monopétale, eampanulée, et son limbe a quatre divisions alternes dont la préfloraison est contournée. Les étamines sont en méme nombre que les lobes du calice et leur sont superposées; elles s'insérent, selon la regle, sur le tube de la corolle, un peu au-dessous du limbe; leurs anthéres sont biloculaires, introrses, et s'ouvrent par deux fentes longitudinales. Le pistil se compose d'un ovaire supére, surmonté d'un style extrêmement court et dont l'extré- mité élargie est recouverte de papilles stigmatiques. Du fond de cet ovaire, qui est uniloculaire, s'élève un ovule anatrope. » L'analyse que nous faisons des fleurs du Salvadora ne nous inspire que deux objections de détail à la description présente : le calice est imbriqué au début, et la corolle est plus souvent imbriquée que tordue. ; Quoi qu'il en soit, la vérité était rétablie sur l'organisation florale du Salvadora, lorsque la publication récente du nouvel ouvrage de MM. Decaisne et Lemaout vint faire naître de nouveaux doutes sur l'exactitude des descriptions de Lindley et de Payer, en ressuscitant les opinions de M. Planchon. Nous lisons, en effet, dans le texte (4) du Traité général de botanique (p. 453), qu'avec un calice. une corolle etun androcée tétraméres, les Salvadoracées ont un disque hypogyne quadrilobé, un ovaire libre à deux loges biovulées, des ovules collatéraux et ascendants, et une baie à une ou deux loges (2). | Lindley avait placé les Salvadora à côté des Plantaginées. Payer les classa, à cause de leur placentation et de leur ovule solitaire, (4) La coupe de la fleur du Salvadora persica, que représente une des figures, semble prouver au contraire que l'ovaire est uniloculaire et ee (2) Cette caractéristique semble se rapporter principalement dans } ouvrage au genre Salvadora ; car plus bas les Monetia et Dobera sont distingués de ceux-ci, comme nous le verrons bientót, par des Caractères différentiels très-tranchés. 280 | © RECHERCHES après les Plumbaginées. MM. Decaisne et Lemaout les décrivent entre les Nyctaginées et les Batidées, c'est-à-dire entre deux groupes monopérianthés. « Quant à laffinité, ajoutent -ils , MM. Gardner et Wight rapprochent les Salvadoracées des Oléinées et des Jasminées, et M. Planchon n'est pas éloigné d'adopter ce rapprochement. » Le dernier de ces auteurs s'est borné à rapprocher le Monetia du Salvadora, sans indiquer des différences précises entre les deux genres, et en se bornant à dire : « L'affinité en question.... n'est pas d'ailleurs de celles qu'il est nécessaire de prouver; il suffit de l'indiquer pour la faire saisir au botaniste exercé.» Au méme groupe il adjoint encore le genre Dobera de Jussieu (Tomex Forsk. ; — Schizocalyx Hocusr.) et déclare que l'Actegiton de Blume n'est qu'un double emploi du Monelia ; ce qui réduirait la famille des Salvadoracées aux trois genres Salvadora, Monetia et Dobera. ; i Pour ces deux derniers, MM. Decaisne et Lemaout entraînent malheureusement la science bien plus loin encore des idées accep- tées, en les décrivant « comme ne différant guère du Salvadora que par les fleurs dioiques et l'ovule pendant ». Nous possédons encore une autre description du Monetia barlerioides; elle a été publiée par M. Tulasne, dans son Flore madagascariensis fragmentum alterum (1). Elle se rapproche beaucoup plus que les précédentes de celles de Lhéritier (2) e! d'Endlicher (3), quant au périanthe et à l'androcée. La corolle y est décrite comme formée de quatre pétales et l'androcée de quatre étamines libres, insérées sur le réceptacle, Ici nous sommes loin déjà de la corolle gamopétale des Salvadora et des étamines insérées sur la corolle. Quant aux ovules, M. Tulasne les a vus ascendants, mais il n'en admet qu'un dans chacune des deux loges. Il décrit le Monetia parmi les Ilicinées ; mais il signale des (4) In Ann. sc. nat., sér. 4, VIII, 113. (2) Stirp. nov. fasc, I (1784), 1. (3) Genera, n, 5711, 6891 SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES SALVADORÉES. $81 affinités avec les Strychnées, les Carissées, autrefois indiquées par Jussieu, et celles que plusieurs auteurs ont entrevues avec les Eri- cinées, Oléinées etles Ébénacées, sans les accepter ni les repousser complétement, Il répudie, au contraire, celles des Fagonia, proposée par M. Miquel, et celle des Diosmées, dont a parlé autrefois Sprengel. Rien ne parait bien décidé dans l'état où se trouve actuellement cette question des affinités des Salvadoracées. Onles a encore placées auprés des Loganiacées, dont M. Bureau (1) les a éeartées, rejetant l'opinion de Bojer, qui (2) les avait rappro- chées des Strychnées. M. A. Dickson (3) vient de les comparer de nouveau aux Lentibulariées dont Payer les faisait voisines, et se demande si elles ne sont pas à ces dernières dans les mêmes rapports que sont les Plumbaginées avee les Primulacées. En somme, la corolle est si bien considérée comme gamophylle dans les Salvadora, qu'à part de trés-rares exceptions, on s'accorde à chercher leur place parmi les familles à corolle monopétale ou parmi celles à périanthe simple, gamophylle et pétaloide. Nous nous élevons souvent contre l'abus excessif en taxonomie de la subordination des caractères et de ce qu'on peut appeler, le caractère absolu. La subordination quand même est en opposition directe avec l'esprit des méthodes naturelles, puisqu'un caractère du premier ordre, ou que l'on considère comme tel, peut manquer là où coincident tous ceux qu'on ne fait intervenir qu'en deuxième, troisième oü quatrième ligne. Le caractère de la monopétalie ou de la polypétalie des corolles passe, dans la classification de Jussieu, avant ceux qui révélent l'organisation fondamentale de l’androcée, du gynécée et du fruit. Comme conséquence, dans le eas partieulier qui nous occupe, au lieu d'aller chercher les affinités du Salvadora parmi les familles qui ont les mêmes organes de re- production, on va tout d'abord les comparer successivement avec le plus grand nombre possible de familles à corolles monopétales, (1) De la famille des Loganiacées (these, 1856), 78. (2) Hortus mauritianus, 205. (3) In Trans, Roy. Soc. Edinb., XXV, 547. 982 RECHERCHES et l'on s'arréte à celles qui, comme les Oléinées, ont, dans le port, l'insertion des feuilles, l'aspect et la disposition des inflo- rescences (4), c’est-à-dire dans des caractères sans valeur fon- cière, les plus grandes analogies extérieures avec les Salvadora. C'est en vain que Blume décrit l' Aciegiton comme une Célastrinée, et que les étroites affinités du Salvadora et de l Actegiton sont unanimement reconnues. lei «la coutume» l'emporte avec «ses servitudes». Au lieu de ramener le Salvadora parmi les Poly- pétales où vient d’être rangé l'Aetegiton, on repousse celui-ci vers les Monopétales où le Salvadora, connu le premier et depuis si longtemps, a pour ainsi dire pris droit de cité; et l’ensemble de tous les caractères essentiels est constamment sacrifié à un seul caractère, celui de la monopétalie, qui a été d'une manière absolue et à priori déclaré de valeur prépondérante. Supposons qu'au contraire il fût arrivé qu'un des anciens explo- rateurs de l'archipel Indien, comme Rumphius, eût fait connaitre le type polypétale Actegiton il y a un ou deux siècles, et que le Salvadora de l'Orient n'eùt été découvert que dans ces dernières années, l'inverse serait arrivé sans doute. Jussieu eût tout d'abord rangé dans la polypétalie l'Aetegiton que le Salvadora aurait été rejoindre sans difficulté, malgré l'anomalie que présente sa corolle erue gamopétale ; ear tous les autres caractères de parenté entre les deux types sont frappants, comme l'a dit M. Planchon. C'est done. par l'Aetegiton qu'il convient maintenant de com- mencer l'analyse que nous allons faire des principaux types de ce petit groupe. Puis, nous continuerons par le Monetia, qui est aussi polypétale, et nous ne parlerons qu'en dernier lieu du type amoindri, unicarpellé, uniovulé, que représente le Salvadora, amoindri par son gynécée du moins, quoique ses fleurs soient hermaphrodites et ses corolles dites gamopétales. La fleur mâle de l'Actegiton sarmentosus est supportée par un (4) Ces caracteres des organes de végétation peuvent se rapporter tout aussi bien aux Célastracées ; car je tiens de M. Ascherson qu'ils l'ont porté à considérer les Salvadora comme très-analogues aux genres normaux dé cette famille, — SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES SALVADORÉES. 983 très-court pédieelle, sur le sommet duquel est articulé son récep- tacle floral. Celui-ci est petit, convexe en haut, et creusé infé- rieurement d'une cavité au fond de laquelle s'insère le pédicelle. Le périanthe est ordinairement tétramére. Son calice est gamo- sépale, membraneux, partagé supérieurement en quatre dents valvaires. Sa corolle est formée de-quatre pétales, étroits et libres à la base. Ils ne peuvent se rejoindre à ce niveau, car ils sont séparés par les filets épais des étamines alternes, qui sont insérés autour de la base d'un petit gynécée rudimentaire, conique, et qui sont surmontés chacun d'une anthère biloculaire, introrse, déhis- cente par deux fentes longitudinales. | Dans la fleur femelle, le périanthe est à peu près le même que dans la fleur mâle. Seulement les pièces de la corolle et celles de l'androcée sont unies inférieurement en un anneau extrêmement court. Les anthéres sont sagittées, aplalies et stériles. Le gynécée est libre, supère, formé d'un ovaire atténué supérieurement en un slyle court et bientôt partagé en deux branches stigmatifères. Dans l'intérieur de l'ovaire, il y a quatre cavités uniovulées (qui probablement ne représentent que deux loges biovulées, avec une fausse-cloison entre les deux ovules d’une même loge). Les ovules sont presque basilaires, ascendants, anatropes, avec le micropyle primitivement dirigé en bas et en dehors, mais devenant ensuite latéral par suite d'une légère torsion, fréquente dans les groupes des Rhamnées et Célastrinées. Le fruit est ici ce qu'on le trouve dans tous les types de ce groupe : une baie à paroi peu épaisse. Les graines sont en nombre variable. Un seul ou tous les ovules peuvent arriver à leur entier développement. Il n'y a pas d'albamen; et l'embryon, épais, charnu, ellipsoïde ou à peu près orbieulaire, a une radieule conique, infère, qu'on n'apercoit pas au dehors des cotylédons, paree que ceux-ci l'enveloppent et lui forment une sorte d'étui par leurs bases prolongées en deux auricules arrondies. La seule espéce connue du genre Actegiton est un arbuste sar- menteux, à feuilles opposées, ovales-ellipfiques, suivant mme, cuspidées, très-entières. Elles sont accompagnées de deux trés- 28h: . RECHERCHES petites stipules latérales, et dans leur aisselle on observe deux aiguillons sur lesquels nous reviendrons tout à l'heure. Les fleurs sont petites et disposées en grappes axillaires, simples ou ramifiées, avec des divisions opposées-décussées. Les fleurs mâles sont disposées de même sur les axes trés-gréles qui les portent. Leur pédicelle est très-court et placé à l'aisselle d’une bractée qu'ac- compagnent deux petites stipules (?) latérales. Les fleurs femelles ont des pédicelles bien plus longs, opposés; et l'une d'elles, ordinairement âgée, occupe le sommet de l'inflorescence. Dans la portion extrême des rameaux, les feuilles pouvant être remplacées par des bractées, de nombreuses inflorescences, semblables à celles que nous connaissons, peuvent se trouver réunies en une sorte de panicule terminale. Blume et Zollinger (exs., n. 2150) ont observé lA. sarmentosus à Java. Cuming l'a vu à Manille (exs., n. 1007). M. Callery l'a relrouvé en août 1836, dans l'ile de Madura, où on le nomme, dit- il, Vion-nion-hann, et où «il forme un arbrisseau de huit pieds de haut, venant dans les terrains sablonneux et rocailleux». C'est cette plante qu'en 1844, dans la partie botanique du Voyage de Jacquemont (1140, atl., 144, fig. 6-8), M. Decaisne, qui ne con- naissait sans doute pas l'Actegiton sarmentosus de Blume, a décrite sous le nom de Salvadora madurensis (1). Elle est, en effet, fort voisine des Salvadora, mais elle en diffère, outre la diclinie de ses fleurs, par deux caractères auxquels on n'hésite pas, en général, à accorder une valeur générique : sa corolle est sensiblement polypétale et non gamopétale; et son ovaire, au lieu d'une loge uniovulée, renferme plusieurs ovuleset plusieurs loges. Blume et Endlicher (Gen., n. 5693) ont placé l'Actegiton dans la famille des Célastracées. On ne pouvait mieux faire, à notre sens. Sa lige sarmenteuse, ses feuilles opposées, accompagnées de petites stipules, son mode d'inflorescence, l'organisation de sa fleur, la direction de l'ovule et la situation de ses principales (4) Le Monetia lawa PL, est probablement aussi la méme espèce, SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES SALVADORÉES. 985 régions, la structure du fruit et de la graine apérispermée, sont autant de caractères qui appartiennent certainement à cette famille. Le Monetia barlerioides Luén. a aussi les fleurs dioiques et tétraméres. Dans les fleurs mâles, le calice est sacciforme, mem- braneux, à quatre divisions valvaires. La corolle est formée de quatre pétales libres; et l'androcée se compose de quatre éta- mines alternipétales, insérées à la base d'un gynécée rudimentaire qui occupe le centre de la fleur. Les filets staminaux sont libres, et les anthéres, biloculaires et introrses. Dans les fleurs femelles, le périanthe estle même. Souvent le calice se déchire irrégulière- ment et dans une hauteur variable. Les pétales sont étroits dans leur portion inférieure, mais ils s'élargissent assez vers leur sommet pour se recouvrir les uns les autres dans des boutons suffisamment jeunes. Les étamines sont nettement hypogynes, alternes avec les sépales, et pourvues chacune d'une anthére sagiltée, presque pétaloïde, stérile. L'ovaire est libre, creusé de deux loges qui m'ont paru, dans le jeune âge, l'une antérieure et l'autre postérieure. Il est surmonté d'un style court, bientôt dilaté en une tête stigmatifère épaisse, comme spongieuse. Dans chaque loge il y a un seul ovule, inséré presque à la base et presque dressé, anatrope, avee le mieropyle d'abord extérieur et inférieur, le raphé regardant la cloison de séparation des deux loges. Plus tard l'ovule subit aussi une torsion telle que son raphé est latéral, de méme que son micropyle, tout comme dans l’Actegiton. Les fleurs mâles sont articulées, disposées en épis à bractées opposées, dans l'aisselle desquelles il y a un glomérule de fleurs ; celles-ci sont accompagnées de deux bractéoles (?) latérales. Les fleurs femelles sont souvent solitaires dans Vaisselle des feuilles supé- rieures des rameaux, également accompagnées de deux bractées latérales. Assez souvent encore elles sont disposées en petites cymes bi- ou triflores. Les feuilles du Monetia sont opposées, accompagnées de deux 286 RECHERCHES petites stipules latérales et articulées à leur base. On observe dans l'aisselle de la feuille deux épines géminées (foliis ad acillas bispinosis), ou, plus rarement, deux grandes épines et de deux à six plus petites. Quelle est la signification morphologique de ces organes? L'étude organogénique nous l'a nettement montré. Sup- posons le cas le plus fréquent, celui où il n'y a que deux de ces épines. Lorsqu'elles sont âgées, trés-allongées et trés-durcies, il y a un moment-où elles cachent entre leur base un petit bourgeon qu'il n'est pas alors facile d'apercevoir. Mais quand elles sont trés-jeunes, voici comment elles se comportent. Dans l'aisselle d'une feuille on voit naître un bourgeon; il porte un petit mamelon à droite et un aulre à gauche : ce sont deux feuilles opposées. Bientôt, de chaque côté de l'une et de l'autre de ces feuilles, se montre une stipule. On voit alors six mamelons autour du petit rameau axillaire : deux feuilles et quatre stipules, Ces- derniéres se développent peu, comme celles des feuilles normales, et elles se flétrissent de bonne heure. Quant aux deux gros mamelons qui représentent deux feuilles, ils s'allongent en cône, puis ils prennent la forme de pyramides triangulaires étirées. Le sillon qui occupe dans les feuilles normales le dessus du pétiole et de la nervure principale se creuse sur leur surface supérieure. Mais le limbe et son parenchyme ne se développent pas. Done chaque aiguillon représente le pétiole et. la cóte moyenne d'une feuille ; c'est pour cela que cet organe, comme les autres feuilles, pré- sente à tout âge à sa base des traces ou des cicatrices de stipules latérales. Quand il y a deux ou quatre autres épines dans l'aisselle d'une feuille, c'est que les quatre ou six premières feuilles du - rameau axillaire subissent une méme transformation. Quant aux feuilles plus élevées, elles se développent normalement quand ce rameau ne s'arréte pas de bonne heure dans son évolution. Les mémes épines, disposées de méme et ayant la méme signification morphologique, se retrouvent, comme nous l'avons indiqué plus haut, dans l’Actegiton sarmentosus Bl.; mais elles sont beaucoup moins développées, SUR L'ORGANISATION ET LES AFFINITÉS DES SALVADORÉES. 287 Les caractères des Salvadora peuvent être étudiés sur le S, persica ou le S. oleoides. Leurs fleurs sont aussi articulées à leur base. Leur calice est gamosépale, avec quatre divisions inégales, imbriquées-décussées. Deux d'entre-elles sont latérales et plus extérieures que l'antérieure et la postérieure; cette dernière est, dans les jeunes boutons, enveloppée par l’antérieure. La corolle parait gamopétale, jusqu'au milieu de sa hauteur environ (1), dans le S. persica. Ses quatre lobes sont tordus dans le bouton ou, plus souvent, imbriqués, et cela d'une manière variable. Il est fréquent que l'un des deux lobes postérieurs enveloppe d'abord les trois autres, et qu'un de ces derniers soit recouvert par ses deux bords; mais on rencontre aussi des corolles à préfloraison imbri- quée-alternative. Les fleurs sont normalement hermaphrodites. Leur androcée se compose de quatre étamines alternes avec les lobes de la corolle. Dans le S. persica, elles sont manifestement collées contre la corolle et s'enlévent avec elle. Dans leS. oleoides, il en est tout à fait de même, quoique l'androcée s'insère un peu plus bas. Dans ces deux espèces, il convient de remarquer que le point d'insertion du calice et celui de la corolle (et de l'androcée) se trouvent séparés l'un de l'autre par une sorte d'entre-ncud très- court. Les filets staminaux sont libres au-dessus de leur point d’atiache, et les anthéres sont biloculaires, introrses, déhiscentes par deux fentes longitudinales, plus ou moins apiculées. Le gynécée est libre; il consiste en un ovaire dont le sommet tronqué supporte une petite surface stigmatique à peu près sessile. IH n'y a qu'une loge dans laquelle on observe un ovule à insertion excentrique, à peu prés dressé, anatrope, avec le micropyle ramené en bas prés du hile. Je dois dire que dans le jeune âge du gynécée, tel qu’on peut le voir sur nos échantillons secs, il y a un moment où l'ovaire, très-peu élevé, est largement béant par sa partie supérieure. On voit l'ovule représenté au fond de cette (1) Nous ne parlons ici que des apparences à l'état adulte. Nous verrons plus loin que nous soupçonnons ici une fausse gamopélali», et qu'avec des matériaux suffisants on pourrait certainement démontrer une polypétalie réelle, 288 J RECHERCHES sorte de eupule par un petit mamelon homogène; à cet âge méme il n'y a trace que d'une seule loge ovarienne, Les fleurs sont dis- posées en épis simples ou ramifiés. Dans le S. oleoides, on voit l'axe de l'inflorescence s'épaissir au niveau de chaque fleur. Ces coussinets décussés portent chacun une bractée trés-caduque, dont la fleur occupe l'aisselle. Les Salvadora ont des feuilles opposées et de petites stipules latérales, caduques. Je ne saurais me prononcer d'une facon définitive sur le Tomex glabra Fonsk. (Fl. egypt.-arab., 32), dont Jussieu a fait son genre Dobera (Schizocalyxæ Mocusr.). Par les caractères qu'on attribue à sa fleur, et notamment par son ovaire pluriloculaire, il différe- rait des Salvadora. Toutefois il en a tellement le feuillage, le fruit et la graine, seules parties qu'il m'ait été possible d'étudier, qu'il me parait ne devoir être autre chose qu'un Salvadora à fruits allongés, au lieu d’être à peu prés arrondis comme ceux du S. persica (1). Jai vu des formes de ce dernier, recueillies sur les bords de la mer, à la côte orientale d’Afrique, dont les feuilles étaient tout aussi larges, aussi coriaces et nervées de méme que celles du Dobera. Il nous reste donc, dans le petit groupe appartenant à la famille des Célastracées, qu'on a appelé celui des Azimées ou Azimacées, Monétiacées et Salvadoracées, trois types qui sont les suivants, avec leurs caractères distinctifs : (4) Comme le Salvadora persica paraît une plante commune sur les côtes de Ja mer Rouge, il serait peut-être possible qu'on s'en procuràt des échantillons en jeunes boutons de différents âges conservés dans l'alcool, On pourrait alors en étudier l'organogénie, et vérifier un fait probable, mais que je n'avance ici qu'avec doute, attendu que je n'ai pu observer que des fleurs sèches. La prétendue corolle gamopétale campanulée est, je crois, une véritable corolle polypétale, à folioles par- faitement indépendantes, comme celles des Azima et de l' Actegiton. Ce n'est qu'à un certain âge que les filets staminaux, aplatis et loriformes dans leur portion infé- rieure, maintiendraient à ce niveau, collés seulement, mais non véritablement unis en une Jame continue, les deux bords voisins des deux pétales avec lesquels ils alternent. La monopétalie de la corolle ne serait donc qu'une apparence de l'état adulte, et non une réalité; et l'on sait que le méme fait s’observe dans un grand nombre de plantes dont la place parmi les Polypétales n'a jamais fait l'objet d'un doute, SUR L'ORGANISATION £T LES AFFINITÉS DËS SALVADORÉES. 289 1. Salvadora. Ovaire uniloculaire, uniovulé.- Pétales collés entre eux en une (fausse) corolle gamopétale. Fleurs généralement hermaphrodites. 2. Actegiton. Ovaire biloculaire, à quatre compartiments uni- ovulés. Pétales non adhérents les uns aux autres. Fleurs dioiques. 9. Monetia. Ovaire biloculaire. Loges biovulées. Pétales libres. Fleurs dioiques. Feuilles transformées en épines géminées (ou 2-6) portées, dans l'aisselle des feuilles normales, par la base du rameau axillaire. Comme ces mémes épines se retrouvent, quoique moins déve- loppées, dans l’Actegiton, comme la fausse-cloison, plus ou moins complète, qui est, dans chacune des loges de celui-ci, interposée aux deux ovules, et la forme particulière du petit support commun à la corolle et à l'androcée, qu'on observe dans la fleur femelle du M. barlerioides, ne me paraissent pas devoir nécessiter la dis- tinction des deux genres, le petit groupe des Monétiées se trouve réduit aux plantes suivantes (nous ne parlons qu'avec doute de celles que nous n'avons pu étudier dans les collections). MONETIEÆ. Gen. 1. MONETIA Lhér. (1784). — Azma Lamk (1789). — Acregiron Bl. (1825). Subgen. 4. — Azma. spec. 1. M. barlerioides Lun. — Azima letracantha Lank. ' Subgen. 2. — ACTEGITON. Spec. 2. M. sarmentosa. — M. laxa Pr. (1848). — Actegiton sarmenlosus Bu. — Salvadora madurensis Decne (1844). Gen. 2. SALVADORA L. — Tomex Forsk. (nec Auct.) — ? Dogera J. — Scuizocauyx. Hochst. Spec. 14. S. persica L. (incl. spec. Auct. pler., que meræ varietates videntur. Forte quoque S. oleoides Dene mera est forma præcedentis, foliis angustalis et inflorescentiis junioribus ??). IX (20 avril 1870). 19 | 290 RECHERCHES SUR L'ORGANISATION DES SALVADORÉES, | Spec. 9.? S. glabra. — Tomex glabra Forsk. (1775). — Dobera glabra 3. (1789). — Schizocalyæ coriacea Hocusr. EXPLICATION DES FIGURES, PLANCHE X. Fleur mâle, le périanthe enlevé, du Monetia (Actegiton) sarmentosa. . Fleur femelle. Fic. 3. Fleur femelle, coupe longitudinale. Fic. 4. Fleur du Salvadora persica. Bouton. | Fic. 4. : 2 3 4 Fre. 5. Fleur épanouie. 6 7 8 Fic. Fic. 6. Fleur, coupe longitudinale. Fic. 7. Fruit, coupe longitudinale. . Fig. 8. Embryon. OBSERVATIONS x SUR LES E LÉGUMINEUSES- PAPILIONACÉES (CONTINUÉ DE LA PAGE 241.) VIII. SUR UN NOUVEAU PSORALEA BRÉSILIEN. Nous avons vu que dans toutes les espèces jusqu'ici connues du genre Psoralea, i| n'y a en réalité que des ovaires uniovulés, et que c'est par suite d'une erreur que le P. stipulacea de Timor, qui n'a qu'un ovule, a été figuré comme en possédant une couple. Aujourd'hui nous avons trouvé une autre espéce de ee genre qui a réellement et constamment un ovaire biovulé. Les deux ovules sont descendants, à peu prés superposés, tous deux également développés. C'est parmi les plantes récoltées an Brésil par M. Weddell, en 4864, que se trouve la plante. Le caractère que nous avons indiqué suffirait, sans doute, à faire placer cette espéce dans une section spéciale, que nous appellerons Psorali- dium. Elle eu présente encore quelques autres qui, joints au pre- mier, permettront de la distinguer facilement de ses congénéres. Son périanthe est presque hypogyne ; son style, trés-long, grêle à sa base, se renfle progressivement vers les deux tiers de sa hau- teur, est creux à ce niveau, et se rétrécit de nouveau avant de se dilater en une tête sigmatifère. Ses feuilles sont pennées-trifolio- lées, et la foliole médiane a un pétiolule accompagné à sa base de deux stipelles latérales. 909 OBSERVATIONS Psorazea (PsonaLiDiUM) WEDDELLIANA. Herba perennis humilis (ad 20 cent. alta) ; radice tuberosa fusiformi, intus carnosa; caule brevissimo nodose sublignoso ; ramis À v. paucis e caudice ortis erectis, longitudine suleatis, pilis fulvidis v. pallide fuscescentibus, uti planta fere tota, hirsutis. Folia in ramulis singulis panca remote alterna; petiolo longo (ad 5,6 cent.) sulcato ; foliolis 3 pinnatis ; terminali breviter elliptico ovatove, rarius suborbiculato (ad 4, 5 cent. longo, 3, 4 cent. lato); petio- lulo basi 2-stipellato ; lateralibus paulo minoribus v. subsequalibus, basi ingequalibus; limbis membranaceis integris penninerviis, basi 3-nerviis venosis, supra parce, subtus paulo ditius, praecipue ad nervos pallidiores subtusque prominulos, pilosis. Stipulæ foliaceæ inæquali-obovatæ (ad 4 cent. longa). Flores in racemos breves subumbelliformes axillares terminalesque longe pedunculatos dis- positi ; braeteis foliaceis stipulis subconformibus caducis. Recepta- culum breve, intus disco parvo cirea gynæceum leviter prominulo vestitum. Calyx inde subhypogynus ; foliolis 5 subæqualibus folia- ceis membranaceis lanceolatis acuminatis nervosis, uti planta fere tota, sed ditius, glandulis albidis prominulis punetatis ; inferioribus 3 d oci superioribus autem 2 altius connatis. Petala gla- briuscula subæquilonga (ex Weddell lutea), æquali-unguiculata ; limbo basi auriculato ; carina subobtusa oblique truncata. Stamina 10, 2-adelpha (9-D; filamentis ad apicem filiformibus ; antheris 1-formibus ovatis; connectivo extus subglanduloso (fuscato). Ger- men subsessile ovato-lanceolatum compressum hirsutum ; stylo longo, basi inæqualiter in alabastro plicata gracillimo, mox sensim dilatato cavoque, ad apicem incurvum rursus attenuato ; summo apice capitato stigmatoso. Ovula 2, subsuperposita subreniformia descendentia ; funiculo brevi. Legumen (immaturum) calyce inelu-' sum, ovario conforme.—Oritur in ditione brasiliensi, ubi in campis siceis, inter Goyaz et Cujaba crescentem floriferumque legit cl. W'eddell, nov. et dec. 1844. (Exs. n. 2962, in herb. Mus. par.) SUR LES LÉGÜMINEUSES-PAPILIONACÉES., 293 IX. DU XANTHOCERCIS, GENRE NOUVEAU DE. DALBERGIÉES. Sous le nom de Xanthocereis, nous décrivons une plante de Madagascar qui présente dans les herbiers cette teinte fauve ou dorée, si ordinaire aux Symplocos, aux Xanthophyllum, et à quel- ques autres genres. C'est une sorte d'intermédiaire aux Sophorées et aux Dalbergióes; car elle présente beaucoup d'analogie avec les Lonchocarpus, par son calice entier, tronqué ou à peu prés sur les bords et par sa corolle striée; et, d'autre part, ses neuf étamines antérieures ne sont unies entre elles que tout à fait dans leur portion inférieure. Leurs filets sont là maintenus ensemble par une sorte d'anneau peu élevé qui se détache d'une seule pièce du réceptacle floral peu après l'anthèse. L'étamine vexillaire cst libre, et la base de son filet est nettement atténuée comme en pointe. D'autre part, certaines Sophorées et Podalyriées, dont les étamines sont légèrement monadelphes, ont à peu prés la même corolle que noire Xanthocercis, c'est-à-dire quatre pétales infé- rieurs à peu prés semblables, étroits, longuement attéqués à la base, subspathulés, tous parfaitement libres dans toute leur — due. Mais le caractère le plus frappant de ce genre, et qui n'a, que nous saehions, été observé dans aucune Légumineuse, c'est la présence, en dehors de la base des filets des cinq Drittes élamines alternipétales, d'une sorte d'éeaille plus ou moins unie avec le filet lui-même, et tout à fait comparable à celle qui s ob- serve dans la fleur d'un grand nombre de Simaroubees. L'espèce unique que nous connaissions dans ce genre est un arbre É Madagasear. XANTHOCERCIS. Receptaculum breviter eupulatum, intus disco glanduloso brevi vestitum, Calyx gamophyllus subeampanulatus, integer recte frun- etat 294 OBSERVATIONS catus v. rarius obscure 5-dentatus. Corolla papilionacea ; petalis h inferioribus subsimilibus liberis oblongo-subspathulatis, basi longe attenuatis, leviter insymmetricis. Vexillum alis longitudine subæquale ; ungue latiore carnosula; limbo subobovato, basi breviter 2-auriculato, in alabastro extimo. Stamina 10, leviter 2-adelpha ;. vexillari omnino libero, basi attenuato; 9 autem infe- rioribus ima basi. connatis, deciduis ; filamentis 5 majoribus (alter- nipetalis) basi extus squama plus minus alte connata et apice ingequali-erenata lacerave (Simarubearum more) auctis ; antheris A-formibus ovatis, intus 2-rimosis, versalilibus. Germen breviter stipitatum ; stylo brevi subulato, apice haud incrassato stigmatoso ; ovulis ce, oblique descendentibus. Fructus (immaturus) calyce persistente basi munitus, stylo apiculatus, elongato-subeylindrieus, oe-spermus, indehiscens. — Arbor; foliis alternis paripinnatis ; foliolis 2 ultimis oppositis ; cæteris alternis, petiolulatis oranibus integris; stipulis minimis vix conspicuis ; floribus in racemos ramosos terminales axillaresque dispositis ; bracteis alternis 1-floris ; bracteolis 2 parvis eaducis ad medium pedicellum inserlis. Spec. 4. X. madagascariensis: — Arbor alta ; trunco (3, 4 ped.. crasso), ad 30-40 ped. altit. recto; ramis teretibus glabris ; ramulis junioribus cum petiolulis et inflorescentiarum ramulis fuscato-tomenlellis v. puberulis. Folia cælerum glabra (in sicco flavescentia) ; petiolo basi incrassato ; foliolis 3, 4-jugis (3-6 cent, long. 2-4 cent. lat.) ovato-acuminatis, summo apice obtusiusculis, integerrimis subcoriaceis, supra lucidis levibus, subtus pallidio- ribus ; costa subtus prominula pallida ; venis venulisque reticulatis vix conspicuis. Calyces et pedicelli fuscato-sericei. Petala purpureo- striata (in.vivo.albida?) — Oritur in Malacassia, ubi legerunt Bernier (coll. 2, n. 256), ad sinum Diego-Suares; Boivin (n. 2465), in mont. Antsingui, ad Diego-Suares ; (n. 2756), ad Port Leven (1844), inter sylvas littorales ; Fesco, ad Port Leven (Herb. Mus. par.). SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES. 295 X. SUR LE NOUVEAU GENRE POISSONIA. Le genre nouveau que nous décrivons ici possède de singu= liers caractères pour une Légumineuse- -Papilionacée. Ses feuilles sont simples, alternes, entières {ou plutôt réduites à une foliole ; car le limbe est articulé à sa base), et elles sont couverles d'un duvet blanchâtre, court, épais, qui leur donne l'aspect de celles de certains Solanum, Crozophora, Atripleæ, etc. Les fleurs sont solitaires, axillaires, sans éclat., Mais leur corolle est nettement papilionacée, et le fruit qui leur succède est une gousse analogue de forme à celles du Cajanus. Nous ne savons si elle s'ouvre à sa maturité. Nous donnons à ce genre le nom de M. J. Poisson, attaché au laboratoire de Botanique du Muséum, connu de tous les botanistes qui ont fréquenté cet établissement, pour l'empres- sement qu'il met à leur venir en aide dans leurs recherches, A quelque groupe que l'on compare le genre Poissonia, il paraîtra toujours fort exceptionnel. C’est cependant auprès des Lennea et des Coursetia, pa les Galégées, iie ‘il nous ein devoir être rangé. ! 9 ASP t "i POISSONIA. Flores irregulares resupinati. Receptaculum obconico-turbina- inm, intus disco erassiusculo. vestitum. Calyx. gamophyllus sub- campanulatus, profunde 5-lobus ; lobis longe subulatis subæqua- libus; posterioribus 2 alte connatis ; præfloratione imbricata. Petala unguiculata : vexillum suborbiculare ; ale oblique obovatæ ; carina incurva obtusiuscula. Stamina 10, 2-adelpha (9-1) ; antheris l-formibus. Germen brevissime stipitatum;. ovulis .oe; stylo ineurvo, apice capitato sligmaloso, sub stigmate pilis. densis in massam brevem piriformem approximatis vestito, caeterum glabro. Legumen breviter stipilatum, basi calyce persistente mu. nitum, lineare, utrinque oblique aeutatum, compressum, inter semina extus lineis obliquis depressum, intus sibimel contiguum, 296 OBSERVATIONS œ-locellatum. Semina transverse obovata compressa glabra; funi- culo brevi; embryonis exalbuminosi radicula elongata valde inflexa. . — Suffrutex (?) ex omni parte canescenti-tomentosus ; foliis alternis petiolatis, 1-foliolatis; foliolo obovato penninervio, basi arti- culato ; stipulis 2 lineari-subulatis ; floribus axillaribus solitariis ; pedunculo post anthesin reflexo. — Spec. 1, peruviana : P. sola- nacea. Legit cl. Cl. Gay, ann. 1830-1832. (Exs. n. 180, herb. Mus. par.) XI. SUR LE GENRE ARTHROCLIANTHUS. Voici un genre de Papilionacées qui est représenté par un arbuste à fleurs rouges, dont la corolle a la méme forme excep- tionnelle que celle des Chadsia et des Clianthus. La carène arquée, aiguë, acuminée, y est plus longue que les ailes, elles- mêmes plus longues que l'étendard. En méme temps les feuilles sont. pennées-trifoliolées, et la gousse, très-longue, plate, étroite, est partagée en un grand nombre d'articles monospermes. Par là, la plante se rapproche beaucoup des Desmodium. De sorte qu'on peut dire que l'Arthroclianthus est une Hédysarée à fleurs de Clianthe. ARTHROCLIANTHUS. Flores papilionacei; receptaculo brevi concavo, intus disco cupulato vestito. Calyx gamophyllus subeampanulatus, obtuse h-5-dentatus. Corolla fere Clianthi (v. Chadsiæ) : vexillum alis brevius subovatum, apice plerumque acutatum, breviter unguicu- latum, reflexum ; ale longius nnguiculatæ falcatæ , acutæ v. acuminatæ, carinæ longiori adhærentes ; carina arcuata, apice acuto rostrata; petalis longiuscule unguiculatis, infra valvatim cohærentibus. Stamina 10, 9-adelpha (9+4); antheris oblongis süpra basin dorso insertis, subversatilibus. Germen stipitatum ; ovulis æ; stylo gracili ineurvo subulato, apice stigmatoso haud incrassalo, Legumen longe stipitatum, basi calyce persistente SUR LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES . 297 cinctum, lineare valde elongatum compressum, oo-arlieulatum ; articulis glabris submembranaceis utrinque angustatis, A-spermis ; summo stylo apiculato, Semina (immatura) subreniformia, descen- dentia, infra longe angustata. — Frutex ; foliis alternis pinnatim 3-foliolatis ; foliolis petiolulatis ; stipulis brevibus acutis ; floribus in racemos axillares dispositis; rachi rigidula recta ; bracteis bre- vibus distichis; floribus longe pedicellatis; bracteolis 2 brevibus summo pedicello sub flore insertis. ARTHROCLIANTHUS SANGUINEUS. Frutex (3-6-metralis) 5 ramis dilfusis lignosis glabris, uti folia glabris. Folia rigidula ; foliolis forma variis, aut subelliptieis, aut elliptico-lanceolatis, basi ssepius angustatis, apice rotundatis v. ad apicem angusíatis acuminatisve; summo apice oblusato ; petiolulis basi articulatis. Racemi recti ; rachi folio breviore ; bracteis junio- ribus arcte imbricatis ; pedicellis filiformibus. raehi æqualibus v. longioribus. Flores (« sanguinei ») speciosi (ad 4 cent. longi). Le- gumen valde elongatum (ad 20 cent. longum, + cent. latum) gla- brum. — Oritur in Austro-Caledonice ins. Pinorum, inde olim ac- cepit el. F. Mueller, melbournensis. (Stirpem quoque memini me olim vidisse inter exsice. claror. Vieillard et Pancher, in hers, - Mus. colon. gallie.) XII. SUR LE GENRE KALENICZENKI1A. - Je concois d'autant mieux que Turezaninow ait proposé d'établir un genre spécial pour cetle Papilionacée, que la premiére fois que je ja rencontrai perdue au milieu d'une masse d’Zsopogon austra- liens, dont elle a presque le port, je fus tenté aussi d'y voir un type générique tout à fait nouveau. C'est aux obligeants avis du docteur Oliver que je dus de savoir que cette plante élait celle que M. Bentham avait déerite sous le nom de Brachysema daviesioides (FI. austral., IL, 13, n. 14). Le méme auteur avait autrefois pro- 208 OBSERVATIONS; SUR::LES LÉGUMINEUSES-PAPILIONACÉES, posé, pour le méme type, le nom générique de Leptosema (in Ann. Wien. Mus., 1l, 8h). Plus tard, M. F. Mueller (Fragm. Phyt. Austral., 1, 222) en fit un genre Burgesia. Faut-il continuer de reléguer cette plante parmi les Brachysema, ou doit-elle consti- tuer un genre spécial ? C'est ce que je ne me permeltrai pas de dé- eider en dernier ressort. Toujours est-il quc le K. daviesioides Turez. (in Bull. Mosc., 1853, I, 252), tel qu'il existe dans les collections australiennes de Drummond: (Coll. 4, n. 26), est aussi bien par ses fleurs une Sophorée qu'une Podalyriée. Les feuilles “seules pourraient nous aider à prononcer entre les deux groupes : elles sont ici réduites à de petites écailles. La gousse est ovoide, acuminée, turgide; les graines sont inconnues. De toute facon, celte plante est intéressante ; el c'est pour cela qu'il nous a paru ulile d'en donner une figure qui en indiquàt le port, et les caràc- tres de la fleur. | | | EXPLICATION DES FIGURES. PrtaNCHE VII. Fi, 4, Kaleniczenkia daviesioides Tuncz. (Brachysema Bru), Plante entière, réduite de moitié, Fic. 2. Fleur, grandeur naturelle. Fi. 3. Fleur, coupe longitudinale. ` RECHERCHES SUR à (bp, a8 LE RAVENSARA CL L'arbre qui produit la noix d'épice de Madagascar, le Fouara-- vendsara de Flacourt (Histoire de la grande tle de Madag., 195), doit porter le nom générique de Ravensara. La dénomination de R. aromatica, proposée en 1782 par Sonnerat (J"oyag. Ind., II, 226), répond parfaitement aux lois de la nomenclature binaire et a été conçue dans l'esprit de ces lois. Elle doit être préférée à celle d' Agathophyllum aromaticum, le nom générique Agatho- phyllum n'ayant été publié par A. L. de Jussieu (Gen., 431) qu'en 4789. Or, un cas tout à fait semblable s’est présenté dans le groupe des Monimiacées, alors que M. A. de Candolle (Prodr., XVI, p. I, 658) a substitué au nom générique d'Am- bora, créé par Jussieu en 1789, celui de Tambourissa, proposé également par Sonnerat en 1782. Ce qu'on a approuvé pour une famille, ne saurait être rejeté pour une autre, alors surtout que les auteurs des noms génériques entre lesquels il s’agit de se prononcer, sont précisément les mêmes. La synonymie de notre plante doit done être aujourd'hui établie de la facon suivante : Ravensara aromatica Sonner., Voy. Ind., I, 226, t. 127 (1782). 5 | ; Evodia Ravensara Gærin., Fruct., W, 101, t. 103 (1790). — Eaux, Fil., t. 404. Evodia aromatica Lang, Dict., VI, 81, (1804). — Pers., Enchir., I, 4. (4) Lu à la Société Linnénne de Paris, le 13 avril 1870. 500 RECHERCHES Agathophyllum aromaticum W., Spec. plant., IE, 342 (1799). — Por., Dict., Suppl., IV, 656. — Meissx., in DC. Prodr., XV, p. 5410. V oaravendsara Frac., Histoire de la grande île de Madagascar, 195 (1661). II. La place donnée au Ravensara parmi les Lauracées est la suivante. M. Meissner en fait une Crvptocaryée; et comme le nombre des loges que possèdent les anthéres des Cryptocaryées est tantôt de deux et tantôt de quatre, le Ravensara, passant pour avoir des anthéres à quatre logettes, a été rangé par M. Meissner à côté des Mespilodaphne, Nemodaphne, ete., dont les anthères sont quadrilocellées, et loin des Gryptocarya, Caryodaphne, ete., qui ont deux loges à l'anthére. L'analyse des fleurs de plusieurs espèces du genre nous a amené à des conclusions contraires. Voyons d'abord quelle est exactement l'organisation florale de ces plantes. Le réceptacle (portion commune ou tube du calice des auleurs) est un sae à parois assez épaisses et à ouverture un peu rétrécie, Sur les bords de ce sac s'insérent le périanthe et l'androcée. Son fon:l supporte le gynécée. Les six divisions du périanthe sont sensiblement égales entre elles, valvaires dans la préfloraison ; et, dans certaines espèces, le sommet aigu de ces folioles se recourbe plus ou moins en dedans. Les étamines sont disposées sur quatre vertieilles triméres, tont à fait comme dans les Cinnamomum, les Persea et les Cryplocarya. Les neuf étamines extérieures sont fertiles; trois intérieures sont extrorses et munies de deux glandes latérales, tandis que les six autres sont introrses. Mais, sur les fleurs, appartenant à deux espèces au moins, dont il nous a été possible d'examiner les étamines fertiles, nous les avons trouvées pourvues seulement de deux logettes. S'il en est toujours réellement ainsi, les Ravensara ne doivent pas étre classés parmi les Cryptoearyées à anthéres quadrilocellées, mais parmi celles qui otit deux logéttés aux anthéres, absolument SUR LE RAVENSARA. - 804 comme les Cryptocarya eux-mêmes. Et les Ravensara que nöus avons pu analyser ont des fleurs tellement analogues à celles. des véritables Cryptocarya, qu'il serait tout à fait impossible, si l'on n'avait sous les yeux que des fleurs isolées de l'un ou de l'autre de ces genres, de prononcer qu'elles appartiennent à l'un plutót qu'à l'autre. : ; Aprés la floraison, la ressemblance est encore frappante pen- dant quelque temps. ll y a, dans les collections, de jeunes fruits de certains Ravensara, les uns couronnés du périanthe persistant plus ou moins, les autres terminés par une surface tronquée, qu'on ne saurait extérieurement distinguer des fruits, vus au méme âge, de plusieurs Cryplocarya, notamment de ceux du groupe Caryodaphne, et de la plante, par exemple, que R. Brown a nommée Cryptocarya triplinervis. Hl. Ici commence la différence entre les Cryptocarya et les Raven- sara ; elle ne se produit que dans le fruit arrivé à un certain âge. Ce fruit a des parois propres très-minces ; il renferme une graine à léguments également très-minces, appliqués exactement contre le péricarpe, de sorte que ce fruit est alors comparable aux ea- ryopses ; et embryon, contenu dans l'intérieur, est renversé, avec la radicule supère et. les cotylédons, d'abord entiers, dirigés vers la base du fruit. Cependant on sait depuis longtemps, et c'est là pour tous les auteurs ce qui caractérise principalement les Aga- thophyllum, qu'à l'état adulte, la noix de Ravensara est partagée en six compartiments à peu près égaux, séparés par des cloisons verticales qui se rejoignent, dans une grande portion au moins de leur hauteur, au centre même de la graine. Celle-ci est alors divisée, aussi bien dans ses portions tégumentaires que dans son embryon. Mais, pour tous les- botanistes, ce sont des fausses- cloisons nées de la surface interne du périearpe qui partagent ainsi la graine ; et le fait est jugé comparable à celui qui.s'observe 302 RECHERCHES si facilement dans là noix commune (« Juglandis more» Meissn., loé. cit.), et où des cloisons nées de l'endocarpe s'avancent vers la graine qu'elles divisent en lobes plus ou moins irréguliers. iY. La question en était là, lorsque nous eümes l’occasion de disséquer des fruits à demi mürs de deux espèces de Ravensara. Ces fruits portaient à leur sommet un périanthe desséché qui se détachait transversalement à sa base sous l'influence d'un léger effort. Après la chute de cet organe, la cicatrice apieale présentait à son centre un petit pertuis; et en cherchant dans le canal dont cette ouverture représentait l'extrémité, on trouvait un style des- séché, qu'on pouvait suivre jusqu'à sa base, et grâce auquel il était également facile de reconnaitre le sommet, puis toute la surface du péricarpe. Nous avons vu alors celui-ci enfermé dans un sac épais formé par le réceptacle accru, mais sans adhérence avec ee dernier à cette époque, sinon tout à fait en bas, là où s’insére par une assez large surface la base même du gynécée fécondé. En même temps, la surface intérieure du réceptacle avait cessé d’être parfaitement lisse, comme celle d’un Crypto- carya. Six saillies verticales répondant chacune au prolongement de la nervure médiane d'une foliole du périanthe, et alterne, par conséquent, avec deux des côtes saillantes qui se voient à l'ex- térieur du réceptacle, commençaient à se diriger vers le centre du frait; elles affectaient bientôt la forme qui appartient aux cloisons ovariennes nées de la périphérie et partageant plus tard l'ovaire en un certain nombre de loges complètes. Leur bord supérieur était oblique de haut en bas et de dedans en dehors. On se rappelle . la comparaison qu'a faite Payer dé cés cloisons avec celles qui séparent, dans un théàtre, les loges voisines les unes des autres. C'est ce qui explique que ‘quand les fausses-cloisons, nées ainsi de la périphérie, ont été jusqu'à diviser les parties contenues en six compartiments à peu près égaux, la portion supérieure du SUR LE RAVENSARA, 303 péricarpe, celle de la graine et de l'embryon demeurent indivises. Les cloisons n'existent pas à ce niveau : s'il s'agissait d'un ovaire, on dirait qu'il. est, comme tant d'autres, et par suite d'une dis- position analogue, pluriloeulaire à la base et uniloculaire au sommet. Quand toutes les cloisons se sont rejointes au centre, le péricarpe, fort peu résistant, et la graine, se trouvent ainsi segmen- tés; mais ce n'est pas par des productions intérieures du péricarpe qu'est produit ce cloisonnement. Qu'on suppose le sac durci qui entoure les véritables fruits des Belles-de-nuit, envoyant des pro- longements intérieurs qui segmentent le fruit et la graine, et l'on aura un phénoméne analogue. C'est le cas de comparer les Lau- racées aux Monimiacées dont nous avons souvent dit qu'elles n'en sont que le type réduit unicarpellé, Dans les Siparuna et les Pal- meria, par exemple, chaque carpelle se trouve, à la maturité, séparé des autres par des fausses-cloisons nées de la paroi interne du réceptacle. Ici les mêmes cloisons se produisent; mais, n'ayant pas à isoler plusieurs carpelles elles agissent par compression sur le seul qui existe et qui se laisse ainsi A en lobes plus ou moins profonds. x Au point de vue de la classification, il n'y a pas un seul carac- ` ière, en dehors de cette segmentation du fruit par des produc- tions internes du réceptacle, qui puisse séparer les Ravensara des Cryptocarya. | ; pi y. On a décrit jusqu'ici trois espèces de ce genre, savoir, le R. aromatica Sonn. , qu'ont récolté à Madagascar Dupetit-Thouars, Bojer, Neumann, Boivin, Pervillé, et les deux espèces que Will- denow a nommées Agathophyllum retusum et acuminatum. Ces deux dernières se trouvent dans les herbiers de Jussieu et de Du- - petit-Tliouars. Je crois pouvoir considérer comme une quatrième espèce du genre, une plante que Chapelier a également trouvée à Madagascar, et qui se caractérise par les traits suivants : Des feuilles qui, contrairement à celles de toutes les espèces précé- 504 RECHERCHES SUR LÉ RAVENSARA. dentes, sont complétement inodores ; elles sont ovales et coupées en coin court à la base ; des fleurs trés-nombreuses, formant une sorte de panicule terminale; un réceptacle floral où se montrent déjà dans le bouton les six côtes saillantes qui se trouvent dans les autres espèces; enfin un allongement, beaucoup plus consi- dérable que dans les plantes congénères, du tube réceptaculaire, dont le goulot est étroit et comme étranglé. Les anthères sont aussi biloculaires dans cette plante, que je décrirai sous le nom de R. floribunda. RAVENSARA FLORIBUNDA. | Arbor? sicca omnino inodora. Rami teretes v. ad apicem angulati, uti planta fere tota glaberrimi. Folia (ad 10 cent. longa, 9 cent. lata) e basi breviter cuneata ovata, apice plerumque breviter acuminata v. rarius oblusala ; summo apice obtusiusculo; integerrima coriacea, supra lucida levia, subtus pallidiora parce ferrugineo-velutina ; costa subtus valde. prominula; nervis pri- . mariis utrinque 4, valde obliquis; venis pareis vix conspicuis; petiolo erassiuseulo (ad 1, 2 cent. longo). Flores creberrimi in supremis ramulis et ad axillas foliorum. ramuli superiorum race- mosi, carnosi; inflorescentia tola magna paniculata terminali; bracteis parvis caducis. Receptaculum e basi breviter turbinata longiuscule tubulosum, extus longitudinaliter 6-costatum. Perian- thii foliola 6 subæqualia longe obovata, apice rotundata, intus concava stamenque antepositum foventia. Stamina fertilia 9; exti- mis à basi perianthio connatis; antheris elongatis ; connectivo ultra loculos 2 glanduloso-dilatato ; tertiæ seriei 3 extrorsa ; glan- dulis 2 lateralibus ovato-compressis stipitatis. Staminodia, 3-longe 8-angularia subulata. Germen longe ovoideum, apice in stylum gracilem attenuatum ; stigmate minute capitato. (albido). Fructus ignotus.—- Oritur in Madagascaria, ubi olim legit Chapelier. (Herb.. Mus. par. et Juss.) SUR LES GENRES t CHASMANTHERA ET JATEORHIZA I Dans le genre Jateorhiza, proposé par M. Miers dans le Niger Flora et dans les Annals of Natural History (ser. 9, VII, 38), les deux espéces que l'on connait le mieux et qu'on peut le plus complétement analyser dans les herbiers, sont la plante qui four- nit le véritable colombo (J. Columba Miers), et le J. strigosa, observé fréquemment au Congo, à Fernando-Po et au Gabon (voy. Adansonia, V, 364). Par les feuilles palmatilobées, l'inflorescence, le périanthe, ces deux plantes sont tellement analogues, qu'on n'hésiterait jamais, d’après ces caractères, à les placer dans un méme genre, On peut en dire autant des caractères tirés du gyné- cée, du fruit, de la graine et de l'embryon. Une seule différence S'observe dans l'androcée, entre les deux types spécifiques : les étamines du J. Columba sont tout à fait libres ; celles du J . strigosa ont leurs filets confondus en une haute colonne centrale. Dans la fleur épanouie, c'est à peine si l'on peut apercevoir une trés-courte . portion des filets, voisine de l'anthére, qui échappe à la monadel- phie. Or, ce caractère différentiel, si manifeste qu'il soit, ne sau- rait avoir ici pour effet de reléguer les deux types dans des genres séparés; car l'union des élamines du J. strigosa n'est pas la même à tous les âges. Dans un jeune bouton, les étamines sont libres ; à peine les voit-on unies tout à fait à la base de leurs filets. La por- tion commune, l’espèce de colonne qui, finalement, servira de support au gynécée, ne se forme que plus tard. Alors la portion supérieure et libre des filets s'est tellement arrétée dans son déve- loppement, qu'on ne l'apercoit plus qu'avec peine. À cause de cette différence, on peut, à la rigueur, et pour plus de clarté, IX. (10 juin 1870.) 2 . 806 SUR LES GENRES CHASMANTHERA ET JATEORHIZA. placer la plante officinale dans une section particulière. Nous l'appellerons Colombo ; et nous dirons que les Jateorhiza de la section Colombo sont caractérisés par la monadelphie de leurs étamines ; tandis que les Jateorhiza proprement dits, tels que la premiére plante à laquelle a été attribuée cette dénomination géné- rique, le J. strigosa, ont des étamines libres. Il M. Oliver, dans son Flora of tropical Africa (I, h1), fait, à propos des Chasmanthera, une observation trés-jusle, qui lui a été suggérée, dit-il, par M. Thomson : c'est que les Chasmanthera dependens et nervosa pourraient étre fondus dans le genre T'ino- spora. Il est vrai que dans ces deux genres, le fruit, la graine, l'em- bryon, la fleur femelle, sont identiques. M. Thomson ne s'attache donc pas à cette différenee que présente dans les deux types la fleur mâle, à savoir, que les étamines sont libres dans les T'inospora, et monadelphes dans les Chasmanthera. Cela est parfaitement logique, puisque ce caractère d'indépendance ou d'union des filets siaminaux ne saurait faire placer dans des genres distincts les deux Jateorhiza dont nous avons parlé tout à l'heure. Je ne parle pas non plus de la forme des feuilles dans les deux groupes, parce qu'on y trouve des intermédiaires entre la feuille simplement ` cordée des Tinospora Bakis et cordifolia et les feuilles palmati- lobées des véritables Chasmanthera. I Nous avons autrefois (Adansonia, V, 365) comparé le Jateo- rhiza strigosa au Chasmanthera dependens; nous avons trouvé dans les deux plantes la méme organisation de la fleur femelle, du fruit, de la graine, et la méme monadelphie des étamines. Dès lors nous avons dit que le Jateorhiza appartenait, comme section, au méme genre que le Chasmanthera. Je sais bien qu'à s'en rap- porter aux descriptions, il y a une différence entre les étamines ORGANOGÉNIE FLORALE DES CASSYTHA. 307 des Chasmanthera et celles des Jateorhiza. On dit de celles du premier genre : « antherarum loculi divergentes, apice con- fluentes »; et de celles du second : « antheræ extrorsum unilocu- lares, transverse dehiscentes » . La différence n'existe que dans les mots. Nous avons étudié de prés les anthéres du Jateorhiza Columba Miers; elles sont pareilles à celles du Cocculus caro- linus ; elles ont deux loges basifixes, et chacune des loges est divisée en deux demi-loges par une cloison incompléte. La déhiscence se fait par le haut, et les loges sont simplement confluentes par le sommet, comme celles des vrais Chasmanthera ; elles sont seule- ment un peu plus courtes et un peu plus largement ouvertes. Les Tinospora ont des loges d'anthéres plus latérales que celles des Chasmanthera, et légèrement introrses ; mais ce caractère ne peut guère servir qu'à distinguer dans ce genre une section, Iv Conclusion. — Les Tinospora, les Jateorhiza (soit ceux à éta- mines monadelphes, soit ceux de la section Colombo) et les Chas - manthera ne sauraient appartenir à des genres distinets. Nous les réunirons sous un nom générique commun. Celui de Chasman- thera date de 18444. Ceux de Jateorhiza et de Tinospora n'ont été publiés que dans le Wiger Flora et dans les Annals of Natural History (ser. 2, VI, 38) en 1849 et 1851. C'est donc le nom de Chasmanthera'auquel nous devons donner la préférence; et la série à laquelle se rapportent ces plantes sera, non celle des Tinosposées, mais bien celle des Chasmanthérées. ORGANOGÉNIE FLORALE DES CASSYTHA. L'étude organogénique des Cassytha était intéressante à faire, en ce sens qu'on pouvait espérer qu'elle servirait à élucider plu- sieurs questions relatives au développement et à l'organisation des 308 ORGANOGÉNIE FLORALE DES CASSYTHA. Lauracées. Les Cassytha sont, en effet, malgré leur port parti- culier et leur singulier mode de végétation, tellement analogues par les fleurs et les fruits aux Lauracées proprement dites, qu'elles sont, par ces parties, à peu près inséparables des Cryplocaryées. Si ce fait est démontré, il faudra admettre qu'on ne saurait dis- tinguer une famille particulière des Cassythacées, comme l'ont voulu plusieurs auteurs. M. Delacour aura donc rendu un grand service à la science, en nous envoyant de la Nouvelle-Calédonie quelques inflorescences de Cassytha, conservées dans l'alcool, et dont nous avons pu étudier tous les développements. L'infloreseenee du Cassytha que nous avons étudié est un épi. Son axe se renfle un peu çà et là en coussinets alternes, au niveau desquels s'insére une bractée. C'est dans son aisselle que va se développer une fleur sessile, et elle est accompagnée de deux bractéoles stériles, latérales au début, mais qui se déplacent plus tard pour se porter un peu vers le cóté postérieur de la fleur. Elles ont l'air alors de constituer avec la bractée mére un petit involucre de trois bractées semblables entre elles, semblables aussi aux sépales. Le réceptacle floral a d'abord la forme d'un petit dôme dont le sommet se déprime légérement. Bien au-dessous de cette dépres- sion, le calice se montre sous forme de trois mamelons, dont un postérieur et deux antérieurs; ils apparaissent. successivement et sont imbriqués dans le bouton. Aprés quoi, le réceptacle s'éléve un peu, en méme temps que son sommet se déprime beaucoup plus et présente une fossette qui devient de plus en plus profonde. Le périanthe intérieur est représenté par trois folioles équidis- tantes, qui se montrent simultanément à une certaine distance du calice et dans l'intervalle des sépales. Tandis que ces derniers deviennent. des folioles courtes, arrondies et amincies sur les bords, les pétales deviennent rapidement des lames épaisses, à bords coupés droit, et d'un tissu beaucoup plus charnu. Ils gran- dissent tous. également à la fois et se disposent en préfloraison valvaire. Peu apres leur naissance, les trois premiéres étamines * ORGANOGÉNIE FLORALE DES CASSYTHA. 309 se montrent sur la partie supérieure de la paroi interne de l'espèce de coupe que représente alors le réceptacle. Puis neuf autres mamelons staminaux, hémisphériques, paraissent trois par trois, de haut en bas, et d'une facon alternative, de facon que ces quatre verticilles triméres recouvrent alors presque toute la surface interne du réceptacle. Pendant longtemps ces douze étamines sont semblables entre elles, à peu prés globuleuses; puis elles s'apla- lissent et s'élargissent dans leur portion inférieure, celle qui répond au filet; et celui-ci, quoique membraneux dans toutes les étamines, ne présente pas dans toutes la méme largeur et la méme forme : nous verrons bientót la cause de ces différences. Les trois étamines intérieures demeurant stériles, leur sommet s'atténue et ne porte pas d'anthére. Dans les neuf autres étami- nes, il s'élargit et s'aplatit; et des loges d'anthéres, au nombre de deux, se dessinent bientót sur une de leurs faces, l'intérieure pour les six étamines extérieures, l'extérieure pour celles du troisième verticille. Ces dernières présentent en méme temps cette particularité que dans leur jeune âge elles ont tout à fait l'air de petites feuilles trifoliolées, et leurs lobes latéraux représentent ces glandes basilaires que portent plus tard les filets staminaux et qui se retrouvent dans toutes les Lauracées proprement dites. Or, lorsque les filets des six étamines extérieures s'élargissent en lames pétaloides, ces glandes latérales sont déjà assez développées pour venir faire saillie dans l'intervalle de ces filets; les bords de ceux-ci ne peuvent pas s'élargir également dans toute la hauteur de leurs bords. Là où rien ne s'oppose à leur évolution, ils pren- nent toute la largeur possible, tandis que là où sont les glandes ils ne peuvent grandir dans un espace déjà occupé, et ils présentent à ce niveau, de chaque côté, une grande échancrure en forme de croissant. Ce n'est pas la feuille carpellaire, unique ici comme dans toutes les Lauracées, qui se montre la premiére dans le développement du gynécée. Son apparition est précédée par peile d'un neus mamelon plein, saillant du fond du réceptacle; et c'est sur l'un 310 ORGANOGÉNIE FLORALE DES CASSYTHA, des côtés de cette saillie qu'apparait comme un croissant la feuille carpellaire dont la convexité regarde en arrière, sa concavité ré- pondant au côté antérieur de la fleur. Il en résulte que lorsque cette feuille se sera élevée pour former la paroi ovarienne, ses deux bords répondant au cóté placentaire de l'ovaire regarderont l'intervalle des deux sépales antérieurs. Là se trouve interposée aux deux bords carpellaires une saillie placentaire qui ne nous parait pas pouvoir être altribuée à autre chose qu'à l'axe floral. Au-dessus de son sommet obtus, les bords de la feuille laissent entre eux un sillon vertical qui se termine en bas par une sorte de eul-de-sac. C'est au-dessous de cette portion de l'ovaire que le placenta porte intérieurement l'ovule. Celui-ci est d'abord un ma- melon dont le grand axe est horizontal ; aprés quoi, il s'allonge, descend et se recouvre successivement de deux enveloppes. Défi- nitivement son micropyle se trouve en haut et en avant, sous le point d'attache et du cóté du pen tandis que le raphé est dorsal et postérieur. | Par ce qui précède, on voit que la fleur du Cassytha, et notam- ment son réceptacle, se comportent tout à fait comme dans les Cryptocarya. Mais ici le réceptacle devient bien plus épais, charnu et bacciforme. Nous n'avons pu étudier tous les développements de la graine; mais le fait qui nous a le plus frappé, c'est que l'embryon, trés-épais à sa maturité et remplissant alors toute la cavité de la graine, est relativement beaucoup plus mince vers le milieu de la maturation, et qu'alors il y a autour de lui un albumen charnu considérable qui, comme celui des Amandiers, est résorbé par la suite. L'étude organogénique du Cassytha, inséparable des autres Lauracées, sert donc à démontrer la nature du placenta dans ces plantes, et à prouver, bien plus clairement que celle des Lauracées ordinaires, que le périanthe intérieur est une corolle, comme l'avait déjà indiqué Adanson, et contrairement à ce qu'admettent la plupart des auteurs; opinion qui se comprend trés-bien dans des plantes où les folioles des deux verlicilles du périanthe ont le SUR LES AFFINITÉS DES ERYTHROSPERMUM. 8944 plus souvent des caraetéres extérieurs identiques, mais quid cesse d'être admissible dans les Cassytha, SUR LES AFFINITÉS DES ERY THROSPERMUM. Il n'y a pas de doute sur la place à accorder dans la série végé- tale au remarquable genre que M. J. Hooker a nommé Berberi- dopsis. C'est, comme le dit trés-bien ce savant, une Berbéridacée à carpelles unis dans leur portion inférieure en un ovaire uni- loculaire à placentas pariétaux. En traitant des Dilléniacées, j'ai eru pouvoir avancer que plu- sieurs de ces plantes, dont les ovaires sont distincts, ont leurs ana- logues parmi les familles à ovaire uniloculaire pourvu de plusieurs placentas pariétaux, telles que certaines Bixacées, par exemple. Ce fait doit d'autant moins surprendre, que nous trouvons, parmi des types nombreux polycarpiques, des genresà placentas pariétaux : parmi les Anonacées, les Monodora ; parmi les Magnoliacées, les Canella ; à côté des Saxifragacées à carpelles indépendants, celles qui ont un seul ovaire uniloculaire, eto. Le Berberidopsis est donc aux Lardizabalées ce que le Monodora est aux Anonacées polycar- piques, et ainsi de suite. Je pense qu'un autre genre, souvent rapporté aux Bixacées, est tout à fait dans le même cas, et ses affinités avec le Berberidopsis me paraissent des plus étroites. Je veux parler des Erythrospermum, que plusieurs auteurs ont rap- prochés des Magnoliacées, etc., à cause de leurs fleurs ‘trimères, et qui, par leurs fleurs, ne présentent avec le Berberidopsis que des différences tout à fait insignifiantes. Quant aux organes de végétation, il est fort peu important que les Erythrospermum aient parfois des feuilles verticillées ou à peu prés opposées ; car dans là plupart des espéces, elles sont alternes. Elles sont d'ailleurs dépourvues de stipules, comme celles du Berberidopsis, Dans ce dernier, le périanthe est formé d'un 812 SUR LES AFFINITÉS DES ERYTHROSPERMUM. nombre variable de folioles imbriquées, inégales, d'autant plus grandes, plus membraneuses, plus pétaloides, qu'elles sont plus intérieures. Mais on ne saurait, parmi les folioles, au nombre de huit à quinze, distinguer ce qui appartient à un calice el à une corolle. Il en est tout à fait de méme des six à dix folioles que présente le périanthe des Erythrospermum ; aprés les trois exté- rieures, plus courtes que les autres, un peu plus épaisses, et qu'on a souvent décrites comme des sépales, il y en a de plus grandes et de plus minces, mais on ne saurait nettement établir une ligne de démarcation entre des sépales et des pétales. L'androcée des Erythrospermum est formé d'un nombre de piéces un peu variable; on en compte de cinq à huit, formées chacune d'un filet court et d'une anthére biloculaire, à déhiscence latérale, dont les loges sont portées sur les bords d'un connectif aplati et sagitté. Les étamines du Berberidopsis ont une forme bien différente : leur filet est encore plus épais et plus court ; leur anthére allongée, basifixe, à deux loges introrses. En dehors de ces étamines, il y a un épaississement circulaire irrégulier, une sorte de disque qui ne s'observe pas dans la fleur des Érythro- spermes. Le gynécée est tout à fait le méme dans les deux genres; il se compose d'un ovaire conique, uniloculaire, atténué supérieure- ment en un style court. Celui-ci a, dans les Erythrospermum, un sommet, ou à peu prés entier, ou partagé en trois petits lobes stigmatifères alternes avec les placentas. De méme, dans le Ber- beridopsis, il y a trois petites zones stigmatiféres vers le sommet du style épais et cylindrique. Les placentas pariétaux, souvent en même nombre dans les deux genres, ne portent pas, suivant tous les auteurs, le méme nombre d’ovules , et ceux-ci passent aussi pour différer dans les deux types. Mais nous n'avons pu observer les dissemblances invoquées. Les ovules sont anatropes et nom- breux sur chaque placenta dans les Érythrospermes ; il n'y a pas à cet égard de dissidences d'opinion parmi les observateurs. Mais on assure que les placentas du Berberidopsis ne supportent chacun SUR UNE MÉNISPERMACÉE A CARPELLES NOMBREUX. 313 que deux ou quatre ovules à peu près orthotropes. Ce n’est pas là ce que nous avons vu. Les placentas du Berberidopsis corallina que nous avons étudiés portaient chacun jusqu'à douze à quatorze ovules, lesquels étaient parfaitement anatropes, pourvus d'un double tégument. Les uns étaient à peu près horizontaux, les autres plus ou moins ascendants; et ceux qui occupaient l'un des bords du placenta regardaient par leur raphé ceux qui s’inséraient vers l'autre bord. Le fruit du Berberidopsis est inconnu, de sorte que nous ne pouvons pousser plus loin la comparaison entre les deux genres. Dans tous les deux, l'inflorescence est une grappe termi- nale, plus ou moins modifiée quant aux détails de la forme générale et quant à la longueur des pédicelles. Jusqu'ici les deux genres Berberidopsis et Erythrospermum nous paraissent done inséparables. Ils constituent par leur réunion un petit groupe naturel qu'on pourrait placer parmi les Bixacées sans doute; mais les affinités du Berberidopsis avec les Berberis prouvent qu'on peut aussi en faire une série distincte de la famille des Berbéridacées, sous le nom d'Érythrospermées. SUR UNE MÉNISPERMACÉE A CARPELLES NOMBREUX (1). F Parmi les plantes récoltées par Boivin aux iles Comores, j'ai observé un type curieux qui ne saurait être rapporté qu'aux Méni- spermacées, à en juger par ses tiges sarmenteuses, le port de ses . rameaux feuillés et la nervation même de ses feuilles. Toutefois ce n’est pas dans celte famille, mais bien dans celle des Anona- cées ou des Dilléniacées qu'on irait sans donte chercher sa place, si l'on n'avait sous les yeux que son gynécée ou son fruit, formé d'un grand nombre (jusqu'à trente ou quarante) de carpelles rapprochés en téte sur un réceptacle commun, et simulant encore (4) Lu à la Société Linnénne de Paris le 43 avril 1870. : 314 SUR UNE MÉNISPERMACÉE À CARPELLES NOMBREUX. par leur réunion le fruit non mûr d'un Rubus ou de certaines Renoncules et Anémones. Il est malheureux que cette plante se trouve dans un état fort imparfait, eomme il arrive souvent dans les collections pour celles de la méme famille, et que ni la fleur mále, ni méme le périanthe complet, n'aient pu étre "—- ici examinés. Quant au périanthe, il n'est représenté à la base des jeunes fruits que par quelques folioles, les unes plus courtes et pubescentes, les autres plus grandes, glabres, concaves en dedans vers la base, et qui représentent, ou des pétales, ou plus probablement des sépales intérieurs plus grands que les autres. Mais ces parties ne persistent qu'incomplétement à la base du jeune fruit et n'ont pu être étudiées par nous que brisées ou détruites en partie. Les éta- mines, stériles dans les fleurs femelles, ont pu être observées avec plus d’exactitude : ce sont de longues baguettes au sommet des- quelles se dessinent deux loges linéaires, verticales, vides de pollen. Les carpelles sont beaucoup plus faciles à observer; ils sont au nombre d'une trentaine ou d'une quarantaine, rapprochés en tête sur un réceptacle globuleux, composés chacun d’un ovaire sessile que termine un style linéaire-subulé, aussi long au moins - que l'ovaire lui-même. Dans l'angle interne de celui-ci, il y a un placenta saillant et atténué en dehors comme un funicule. C'est sur le sommet de cet organe rentrant que s'insére un ovule arqué, en fer à cheval, dont le hile occupe la concavité, à peu prés vers le milieu du bord interne, et dont le mieropyle supérieur et exté- rieur est longuement atténué en bec. Cette plante singulière n'offre d'affinités, parmi toutes les Ménispermacées connues, qu'avec le genre T'iliacora. Mais nous verrons tout à l'heure que la structure de la graine l'en éloigne complétement; car son embryon n’est pas, comme celui des Tiliacora, accompagné d'un albumen. Je n'y puis voir qu'un genre du groupe des Pachygonées, tout à fait nouveau et inconnu; et je propose de lui donner le nom de notre confrère et ami, M. E. Ramey, qui s'est fait connaître par plusieurs travaux impor- SUR UNE MÉNISPERMACÉE A CARPELLES NOMBREUX, 315 tants de botanique appliquée. L'espèce dont je viens d'indiquer les principaux caractères s'appellera Rameya capitata. Elle a été recueillie en novembre 1850, par Boivin (n. 3286), à Mayotte, l'une des Comores, «sur les bords du ruisseau de Moussa-péré, au-dessous de la cascade ». C'est une liane à rameaux sarmenteux et gréles, chargés de feuilles alternes, pétiolées, distantes. Celles-ci sont ovales, cordées à la base, terminées par un court acumen; presque coriaces, trés-entiéres, penninerves, quintuplinerves à la base, avec un riche réseau de nervures bien visible sur les deux faces. Elles sont glabres, de méme que presque toute la plante, sauf l'extrémité des jeunes rameaux, la face inférieure des ner- vures et les jeunes fruits, eouverts d'un duvet brunátre, ainsi que les pédoncules floraux. Ceux-ci naissent latéralement sur le bois des branches âgées; ils sont solitaires, ou géminés, ou fasciculés, et se ramifient en deux ou trois pédicelles qui paraissent former une fausse grappe. Cette espéce a aussi été récoltée par Boivin à Anjouan. Ses fruits mûrs nous sont inconnus. Mais nous en avons observé d'autres, en parfaite maturité, dans une espèce très-voisiné, trouvée par Boivin (n. 21195) à Nossi-bé, dans la forêt de Loucoubé, en février 1849. Les fleurs de cette plante n’existant pas dans nos , collections, nous ne la rapportons qu'avec quelque doute au méme genre, sous le nom de R.? loucoubensis. Pervillé l'a aussi ren- contrée au nord-ouest do Madagascar. Elle diffère de la précédente en ce que ses feuilles sont plus glabres encore et bien plus allongées, un peu rétrécies vers leur sommet acuminé. Le réseau des nervures est encore plus riche et plus fin ; mais les nervures secondaires, au nombre de trois ou cinq, qui sont vers la base de la nervure principale et qui rendent le limbe subtripli- ou sub- quintuplinerve à la base, sont égales en grosseur ou plus fines que les nervures secondaires, insérées plus haut, et se distinguent bien moins d'elles que dans le R. capitata. Les inflorescences sont aussi insérées sur le vieux bois, et les fruils pédonculés, couverts dans toutes leurs parties d'un fin duvet brunátre, sont réunis en 316 SUR UNE MÉNISPERMACÉE A CARPELLES NOMBREUX. une sorte d'ombelle sur le sommet, dilaté en plateau, du pédoneule commun. Ce sont des drupes, au nombre d'une trentaine au plus, supportées chacune par un pied grêle, long de quelques milli- métres, et iriégalement obovales, comprimées, hippocrépiformes. La cicatrice stylaire est située au niveau d'une petite saillie angu- leuse, placée vers le milieu du bord interne de la drupe. Le mésocarpe est peu épais, et le noyau présente en dedans, un peu au-dessus de la base, une rentrée ligneuse, obliquement ascen- dante. Sur cette sorte de fausse-cloison, la graine se réfléchit par son milieu, comme celle des Hyperbæna, des Chondoden- dron, ete. Sous ses téguments minces, elle renferme un gros embryon charnu, dépourvu d'albumen, et qui, conforme à la graine, se replie en deux moitiés sur lui-même. Les caractères que présente cet embryon sont des plus inattendus dans cette famille, maisils n'existent pas que dans le genre dont nous nous occupons; nous les avons constatés dans l'embryon, très-différent d'ailleurs, d'une espèce du genre Triclisia. L'organisalion des graines est mal connue dans le genre Triclisia. On sait seulement que dans une espéce du genre, le T- subcordata Ouv. (Fl. trop. Afr., I, 49), la cicatrice du style est presque terminale, et M. Bentham a fait voir que le noyau n'y est ni cloisonné, ni pourvu d'une rentrée ligneuse; on n'y trouve qu'une légére saillie, voisine du hile de la graine. La graine est remplie par un embryon semicylindrique, que M. Bentham décrit comme ayant des eotylédons presque conferruminés. La structure de l'embryon du T. subcordata est bien différente. Charnu el rectiligne, ou peu arqué, cet embryon est presque uniquement formé d'une seule masse charnue ovoide-cylindrique. Tout prés du sommet de celte masse, on observe deux petits mamelons inégaux, pressés l'un contre l'autre; ils représentent, l'un la gemmule, et l'autre l'un des cotylédons arrété dans son développement, tandis que la grande masse charnue dont nous avons parlé d'abord est l'autre cotylédon qui forme à lui seul la masse presque totale de l'embryon. : SUR UNE MÉNISPERMACÉE A CARPELLES NOMBREUX. 317 L'organisation fondamentale de l'embryon est la même dans le Rameya loucoubensis, avec cette différence que l'unique cotylédon développé se replie sur lui-même de manière à ramener son sommet organique tout prés du cotylédon avorté, et que ses deux moiliés seraient exactement appliquées l'une contre l'autre si la cloison ligneuse émanée du noyau ne leur était interposée. Voilà un caractére qui servirait à séparer nettement les Rameya des Triclisia, si l'on trouvait un jour des analogies plus ou moins pro: noncées dans l'organisation de la fleur mâle des deux genres. I est probable, en tout cas, que dans une classification fondée sur l'organisation du fruit et de la graine, ils doivent étre placés tous les deux dans une méme série (1). EXPLICATION DES FIGURES. PLancue XI. Fic. 4. Rameau florifère femelle du Rameya capitata ($ de la grandeur natu- relle). a Fie. 2. Triclisia subcordata Oriy. Embryon ($). (1) U ne me paraît pas impossible que l’Hypserpa funifera MiERS (in Ann. nat. Hist., ser. 3, XIV, 364), qui est le Tiliacora ? funifera Ovtv. (Flor. trop. Afr., T, 44), soit congénère des Rameya. di J'ai trouvé, parmi les plantes de Madagascar de Dupetit-Thouars et de Chapelier, une intéressante Ménispermacée que je crois le type d'un geure nouveau, et que je désignerai provisoirement sous le nom de Tripodandra Thouarsiana. On n'en connait malheureusement que les fleurs mâles. Celles-ci sont petites et nom- breuses, réunies en grappes axillaires ramifiées. Elles ont six sépales et six pétales plus petits, irréguliers. L'androcée est formé de trois étamines (ou exceptionnelle- ment d'un plus grand nombre). Elles forment une colonne grêle, centrale, qui, dans sa partie supérieure, se partage en trois branches égales, récurvées, Chacune de ces branches porte une anthere quadrilobée. Deux lobes globuleux sont insérés à droite, et deux autres à gauche du sommet de la branche, qui, à ce niveau, se termine par un connectif linéaire et brunátre, Cependant il n'y a que deux loges, déhiscentes chacune par une fente longitudinale. Lors de l’anthèse, les loges re- gardent en bas et en dehors. La plante, sarmenteuse, chargée de feuilles ellipti- ques-ovales, penninerves, réticulées, sub-3-5-nerves à Ja base, est recouverte dans toutes ses parties d’un duvet fauve-ferrugineux plus ou moins abondant ; les jeunes rameaux, les pétioles et la face inférieure des nervures en sont tont hérissés, "t SUR LA DISSÉMINATION DES NOYAUX DU DORSTENIA CONTRAYERVA (1). È Il y a des fruits qui portent à leur surface des organes de dis- sémination. D'autres chassent au loin les graines qu'ils contien- nent; ou bien les semences devenues libres possédent elles-mémes un appareil qui les porte à une distance variable du pied mére. Dans le Dorstenia Contrayerva, c'est le fruit qui sème lui-même et dissémine ses noyaux. Ceux-ci sont, à la maturité, projetés par le mésocarpe dont ils se séparent. Il n'est done pas inutile, pour comprendre ce qui se passe dans cette plante, de connaitre l'orga- nisation du péricarpe. . Dans le groupe naturel auquel appartiennent les Dorstenia, c'est-à-dire celui des Figuiers, des Müriers, des Müriers à papier, etc., le fruit n'est pas, comme on l'a souvent admis, un achaine, mais bien une drupe, à couche charnue plus ou moins épaisse. On a longtemps cru que, dans les Müres, la portion charnue n'est que « le calice épaissi, dont les sépales se sont soudés entre eux». Il n'en est rien; il n'y a pas de soudure dans le ealice, et celui-ci n'est pas le seul organe qui devienne succulent; mais le fruit drupacé présente aussi une couche charnue et comes- tible. Dans les Figues encore, c’est une opinion généralement répandue, que le fruit est sec et que la portion comestible est le réceptacle commun de l'inflorescence. A vrai dire, il y a beaucoup de Figues fraiches, dont le réceptacle, mince, fade, doué d'une odeur et d'une saveur assez désagréables, ne saurait étre mangé et qu'au contraire on écarte avec soin. Mais, outre les périanthes et les pédicelles floraux devenus eharnus, la portion qu'on mange dans la Figue, et qui est sucrée et pulpeuse, c’est le mésocarpe d'un grand nombre de petites drupes qu'elle renferme. Parmi les (4) Lu à la Société Linnéenne de Paris le 11 mai 1870, et à l'Académie des sciences le 11 avril 1870 (Comptes rendus, LXX, 799). SUR LA DISSÉMINATION DES NOYAUX DU DORSTENIA CONTRAYERVA. 319 Artocarpées vulgaires, il n’y en a pas une seule dont le fruit ne soit réellement une drupe. Telle est aussi la constitution du péricarpe dans les Dorstenia. Mais ici, comme dans les Broussonnetia, le noyau qui enveloppe la graine n'est pas entouré d’une couche charnue également épaisse dans toute sa périphérie. Sur les deux faces aplaties du noyau, le mésocarpe demeure très-mince et translucide, tandis qu'il se déve- loppe beaucoup plus vers la base et vers les deux bords du fruit. Là les cellules du parenchyme prennent graduellement des carac- téres particuliers. A mesure que leur teinte laiteuse devient plus opaque, leur paroi acquiert une grande élasticité; un fragment isolé de ce tissu se déforme rapidement; taillé en laniére étroite, il s'enroule brusquement comme un ressort. Si l'on détruit, lors de la maturité, la continuité entre les bords de la portion mince du mésocarpe et ceux des épaississements marginaux, on voit l'espèce de pince formée par ceux-ci rapprocher ses deux bran- ches l'une de l'autre, et elles arriveraient au contact si le noyau ne leur était interposé, Enfin, des déchirures se produisent aux points d'union des deux portions mince et épaisse. Dégagé alors sur ses faces, le noyau est énergiquement pressé par les deux branches du forceps; elles le font brusquement glisser (comme s'échappe le noyau d'un fruit d'entre les doigts humides qui le compriment). En se livrant, sur un pied de Dorstenia chargé de fruits mürs, à des observations patientes, comparables à celles de C. Sprengel sur la fécondation des fleurs, on peut saisir la nature sur le fait. On peut méme provoquer, par de légéres tractions sur le réceptacle, la déchirure de la portion membraneuse du fruit ; et l'on voit le noyau lancé de la sorte à une grande distance, décri- vant une courbe qui peut atteindre 3 et 4 mètres de longueur eplus d'un mètre de hauteur. Aprés une seule floraison, un humble pied de Dorstenia Contrayerva a pu de la sorte couvrir de sa postérité une 'surface de terrain d'une vingtaine de métres carrés, ÉTUDES SUR L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LE DÉVELOPPEMENT DES TIGES ET DES RACINES (CONTINUÉ pu voL, I, PAGE 305.) IV \ Leonrice. — On comprendra bientôt comment certaines Berbé- ridacées sont étudiées iei immédiatement à la suite de l’ Asperge. Il y a déjà longtemps que R. Brown a fait remarquer que la tige des Podophyllées, c’est-à-dire des Podophyllum et des Jeffersonia, était tout à fait analogue comme structure à celle des Monocoty- lédones. M. J. G. Agardh a pleinement confirmé cette manière de voir. Il est facile de vérifier le fait sur cette sorte de hampe, ordinairement bifoliée, qui se termine par une fleur dans le P. peltatum. Sur une coupe transversale, la gangue celluleuse du fond apparait pointillée cà et là de taches d'une teinte différente: ce sont des seclions transversales de faisceaux fibro-vasculaires, alternativement disposés, d'autant plus jeunes et plus étroits qu'ils sont. plus rapprochés de la périphérie, et devenant rares à mesure qu'on se rapproche du centre de la branche; de facon qu'il y a là quelque chose de comparable à ce qu'on a appelé la moelle dans bien des Monocolylédones. Si l'on étudie la composition intime de chacundes faisceaux, on voit bien qu'elle est au fond tout à fait celle que nous venons de reconnaitre dans l'Asperge : une por- tion corticale, fibreuse, séparée par une zone cambiale de la por- tion interne ou ligneuse, formée de fibres et de vaisseaux, entre autres d'un petit nombre de trachées. On sait d'ailleurs qu'il y a ÉTUDES SUR L'ANATOMIE, ETC., DES TIGES ET DES RACINES. 321 beaucoup de Dicotylédones annuelles dont les tiges sont essentiel- lement dans le méme cas, et qu'il peut étre alors fort difficile de les distinguer nettement de celles des Monocotylédones. Dans les Podophyllum peltatum et hexandrum, il y a un autre caractère anatomique qui achève la ressemblance avec les Asper- ges. En dedans de l'épiderme et d’une première couche de paren- chyme immédiatement située en dedans de l'épiderme, on re- marque, sur la section transversale, un cercle d'éléments à paroi épaisse et résistante, qui présente la plus grande analogie avec celle des Asparagus, et qui rappelle en méme temps cette Kern- schiede dont les auteurs allemands ont tant étudié la structure et les modifications dans certaines tiges ou racines d'autres Monoco- tylédones, assez voisines des Asperges, notamment dans les Salse- pareilles. On peut dire, il est vrai, qu'eu égard à la présence de cette zone particulière, les Asparagus et les Smilaæ sont des exceptions. Mais, en premier lieu, ces prétendues exceptions sont, on peut l'affirmer, trés-fréquentes dans les Monocotylédones des familles analogues aux Liliacées; et, en second lieu, les Leontice, que nous voulons maintenant comparer aux Podophyllées, ne pré- sentent plus cette disposition, qu'on: pourrait considérer comme exceptionnelle ; et il en résulte qu'ils sont encore bien plus ana- logues histologiquement aux Monocotylédones, Dans les jeunes hampes qui sortent du tubercule du Leontice Leontopetalum, et qui se termineront par une inflorescence, il y a d'abord un parenchyme homogéne, puis un épiderme; aprés quoi, dans la masse, se dessinent quelques faisceaux fibro-vascu- laires linéaires. A mesure que l'axe s'allonge, et porte un plus grand nombre de feuilles ou d'écailles, le nombre des faisceaux s'accroît de dedans en dehors. Sur une coupe transversale, on aperçoit donc un semis de taches inégales, comme dans les Podo- phyllum. Dans chaque tache, il y a de méme une zone fibreuse extérieure, c’est-à-dire corticale, une lunule répondant à une por- tion de zone généralricé, puis des vaisseaux et des fibres du bois 3 ces dernières finalement si dures et si opaques, que leur section ix. (Décembre 1870.) 21 322 ÉTUDES SUR L'ANATOMIE, ETC., DES TIGES ET DES RACINES, forme de petits points d'un blane tout à fait mat. Tout à fait en dedans des faisceaux, il y a une zone centrale purement celluleuse; et celle-ci ne suit pas toujours le développement rapide des autres portions, si bien qu'elle présente souvent des solutions de conti- nuité ; la tige tend à devenir fistuleuse, comme celle de tant d'autres plantes. Jusqu'ici rien de bien particulier; mais en dehors des faisceaux, et dans cette zone parenchymateuse qui est inté- rieure à l'épiderme, il ne se forme pas cet étui d'éléments spé- ciaux, à paroi épaisse, si prononeés dans les Podophyllum. La structure de la tige est done tout à fait telle qu'on l'observe dans une Monocotylédone herbacée, que l'on peut appeler ordinaire. Maintenant, à côté du Leontice, étudions une Berbéridée à fleurs très-analogues, comme un Berberis ou un Mahonia, et nous y verrons une preuve de plus de cette vérité, qu'on a souvent répé- tée : que l'organisation anatomique peut être très-différente, alors que les autres caractères sont identiques, et que, réciproquement, les tissus peuvent être trés-dissemblables dans deux plantes de la méme famille naturelle, dont les fleurs et les fruits présentent au fond la méme organisation, | V Bergeris. — Il y a entre les différents Berberis et Mahonia des différences de détail dans l'organisation des tiges ; mais la dispo- sition fondamentale des parties y est toujours à peu prés la méme, et fort contraire, au premier aspect, à ce que l'on observe dans les Podophyllum, Leontice, ete. Les rameaux des Berberis paraissent glabres ; ils sont cependant couverts de poils coniques ou à peu prés, lesquels persistent longtemps, puis brunissent avec les cel- lules épidermiques, et finissent par se détacher avec celles«ci, à l'époque où l'écorce n'est plus protégée que par une sorte de péri- derme qui s'observe en dedans des couches parenchymateuses. - Plus intérieurement, il y a une couche celluleuse, d'un vert jau+ nâtre, dont les éléments finissent presque toujours par se dissocier : ce sont des cellules qui laissent alors entre elles des lacunes irré- ÉTUDES SUR L'ANATOMIE, ETC., DES TIGES ET DES RACINES. 323 gulières. Sur les parois de ces lacunes, on voit proéminer, soit des cellules isolées, soit des sortes de chapelets de cellules inégales, plus ou moins arrondies. Avec l’âge, le contenu de ces cellules peut disparaitre. Mais alors, dans plusieurs espèces, la paroi de- meure teintée en jaune clair, et parait pénétrée de la méme sub- stance colorante qui se trouve dans les fibres libériennes. Sur la coupe transversale d'un jeune rameau, on apercoit d'abord un cercle de faisceaux fibro-vasculaires, séparés les uns des autres par des rayons médullaires. Dans chaque faisceau, la portion libérienne est d'abord représentée, sur une coupe trans- versale, par un croissant en dedans duquel en est un autre, répon- dant à une portion de la zone génératrice. Plus intérieurement se trouve la portion ligneuse du méme faisceau ; elle a la forme d'un triangle à sommet intérieur aigu, et dans lequel la distribution relative des vaisseaux et des fibres est singuliére. Les premiers, assez irréguliérement disposés, en somme, sont cependant plaeés de telle facon que les fibres les enveloppent de toutes parts, et principalement en dedans. Outre des vaisseaux disséminés cà et- là, il y en a, par exemple, une série à peu près linéaire, répondant -à la hauteur du triangle isocèle que figure la coupe transversale du faisceau. Quand, sur une branche plus âgée, de petits rayons mé- dullaires doivent se produire pour subdiviser extérieurement un faisceau en deux moiliés, il est arrivé auparavant que celte série de vaisseaux a été remplacée (dans cette portion) par deux séries, lesquelles, bordées de part et d'autre par des fibres ligneuses, se trouvent encore occuper chacune la ligne médiane (ou la hauteur) de chaque nouveau faisceau. Vers l'extrémité interne de chacun des faisceaux primitifs, il y a généralement diminution du calibre des vaisseaux. Là se trouvent des trachées, mais en nombre extré- mement restreint; si bien qu'il est parfois difficile de les rencontrer en faisant des coupes longitudinales radiales. Mais de ce côté du faisceau, les fibres ligneuses deviennent {rès-nombreuses, ponc- tuées et perforées, communiquant abondamment les unes avec les autres, En somme, il y a de nombreuses fibres de bois en dedans 39/, ÉTUDES SUR L'ANATOMIE, ETC., DES TIGES ET DES RACINES. des parties qui, d'ordinaire, constituent l'étui médullaire ; et des faits analogues se retrouvent dans bien d'autres groupes naturels, notamment dans certaines Lauracées, dont les affinités avec les Berbéridacées sont d'ailleurs fort étroites, de l'avis de tout le monde. Cette particularité n'est pas la seule qu'on dbserve dans les Berbéridacées ; elle s'accompagne d'une organisation des cellules des rayons médullaires et des cellules les plus extérieures de la moelle, dont on trouve des exemples dans les Ménispermacées et dans bien d'autrestypes. Dans les cellules des rayons médullaires, il y a de la matière verte; cette méme matière existe d'abord dans les cellules périphériques de la moelle; celle-ci est done entourée alors d'une sorte d'étui coloré. D'ailleurs, les cellules à matière verte sont semblables à celles de la région centrale; toutes ont une paroi ponétuée, bien plus épaisse et plus rigide que la paroi ordinaire des cellules médullaires. Sur une coupe trans- - versale, elles sont polvgonales ; leur section longitudinale est au contraire un rectangle à longueur verticale. En dehors, les rayons médullaires se continuent sans ligne de démarcation, du bois dans l'écorce, dans l'intervalle des faisceaux libériens. C'est dans l'intérieur des fibres courtes, inégalement fusiformes, qui constituent ces faisceaux, que se trouve surtout la substance coloranie, jaune, limpide, amère, dont la présence caractérise tous les Berberis. (Sera continué.) OBSERVATION S SUR LE MYOSURANDRA J'ai trouvé dans l'herbier des Jussieu et dans celui du Muséum une plante, sans contredit bien singulière, autrefois rapportée de Madagascar par Commerson. A cause de ses feuilles opposées et slipulées, A. L. de Jussieu l'a considérée comme une Rubiacée douteuse (Spermacoce? Knoæia ?). Ses inflorescences en chatons ont porté A. P, De Candolle à écrire au-dessous d'elle : verisimi- liter Urticea ; déterminations qui, quoique incertaines, sont d'un grand prix pour donner une idée de l'aspect général des échan- lillons. Toujours est-il qu'ils sont restés parmi les Zncerta de l'herbier du Muséum jusqu'à ce jour. Ils appartiennent à une plante ligneuse, un arbuste sans doute, dont les branches, grosses comme une plume à écrire, sont à peu prés cylindriques, avec un bois assez dur et une écorce grisátre, striée suivant sa longueur, et s'enle- vant cà et là en petites lanières filamenteuses. Sur les rameaux plus jeunes, la forme change ; ils sont quadrangulaires, comme ceux de mainte Labiée, el couverts de saillies transversales assez nettes, Chacune de ces saillies représente le bord supérieur d'un pelit étui ou d'une petite gaine à peu prés cylindrique qui entoure les rameaux. ll y a ainsi un grand nombre de ces gaines super- posées ; elles ont environ un demi-centimétre de longueur : elles figurent un petit cylindre creux qui s'attache au rameau par le pourtour de son orifice inférieur, et dont l'orifice supérieur est coupé droit par une cicatrice circulaire, ou inégalement déchi- quelé sur ses bords. Cette gaine représente un reste ja la base d'une paire de feuilles, et nous allons voir comment elle s'est pro- duite. Les feuilles sont opposées-décussées. Au lieu de s'étaler immé- 326 OBSERVATIONS SUR LE MYOSURANDRA, diatement, à partir de leur point d'insertion, les feuilles d'une méme paire, unies entre elles pour former une gaine cylindrique, s'élèvent ainsi autour de l’entre-nœud, sans cependant adhérer au rameau qu'elles enveloppent comme d'un étui, et elles ne de- viennent libres qu'au niveau de la naissance des deux feuilles sui- vantes. Là se trouvent, non-seulement les deux limbes qui s'écar- tent l'un de l'autre, mais quatre petites languettes aiguës qui sont situées par paire de chaque cóté, à peu prés comme les stipules interpétiolaires des Labiées. Il n'est cependant guère logique d'admettre qu'il s'agit ici de véritables stipules; car ces languettes répondent par leur insertion, non pas à la base organique de la feuille, mais à la base de son limbe. Peut-étre s'agit-il donc ici de feuilles composées ou du moins profondément divisées, à deux petits lobes latéraux. Ce qui rend cette interprétation plus vrai- semblable, c’est que le limbe, étroit et allongé dans sa portion prin- cipale, se divise cependant vers son sommet en un certain nombre de erénelures, qu'on n'apercoit bien qu'en le dépliant. Dans son jeune âge, le limbe est plissé longitudinalement, comme un éven- tail replié, de cinq à dix fois sur lui-même ; chaque saillie, répon- dant alternativement à.la face supérieure et à l'inférieure, étant occupée par une nervure longitudinale parallèle, C'est au sommet de chacune de ces nervures que répond une dent glanduleuse qui devient bien distincte au voisinage du sommet de la feuille. A ce niveau, celle-ci est donc inégalement serrée-glanduleuse. Plus tard, le limbe se déplie un peu; mais ses deux bords demeurent toujours à peu prés paralléles l'un à l'autre. Plus tard encore, ce limbe se détaehe transversalement de la portion basilaire de la feuille, là où se trouvent attachées les deux languettes qu'on pour- rait prendre pour des stipules; et la partie vaginale de la feuille persiste seule sur le rameau, plus ou moins durcie, parfois iné- galement fendue suivant sa longueur, souvent garnie sur les côtés des restes d'une ou de plusieurs de ses languettes stipuliformes. Vue par transparence, la feuille est, dans toute son étendue, par- semée de petites ponctuations pellueides : ce sont des réservoirs OBSERVATIONS SUR LE MYOSURANDRA, 327 d'une huile essentielle, dont l'odeur est agréable, musquée, et s'est conservée depuis un siécle environ que Commerson a récolté cette plante. A partir d'un certain niveau, les rameaux, qui se divisent assez réguliérement, et qui sont décussés, ne portent plus, au lieu de feuilles, que des braelées bien plus courtes, mais également opposées, construites et nervées comme les feuilles elles-mêmes, malgré leurs petites dimensions, denticulées ou entiéres, et por- tant chacune dans son aisselle une petite fleur dont le sexe varie suivant le pied observé. Telle est l'origine des petits chatons ou épis terminaux dont la plante est chargée. Les bractées sont dé- cussées, uniflores, et elles ont perdu toute trace de la portion vaginale qui était si développée dans la feuille elle-même. La fleur måle est à proprement parler apérianthée ; car, située dans l’aisselle de la bractée-mère, elle est accompagnée de deux bractéoles latérales stériles, que nous ne pouvons considérer comme formant un véritable calice, et qui sont même ordinaire- ment un peu plus rapprochées de la bractée-mére que de l'axe de l'inflorescence. Quatre étamines libres, à insertion centrale, con- stituent cette fleur; elles sont, l'une antérieure, l'autre posté- rieure, la troisiéme et la quatriéme latérales, toutes égales entre elles, composées d'un filet gréle et d'une anthére basifixe, obo- vale ou oblongue, surmontée d’un prolongement subulé du con- nectif. Ses deux loges sont latérales, et s'ouvrent prés des bords, chacune par une fente longitudinale, un peu plus intérieure qu'extérieure. Aprés la déhiscence, les parois des loges deviennent planes, et s'écartent de telle facon que la coupe transversale de l'anthére a la forme d'un X. Souvent, à l'époque de la déhiscence de l'anthére, les filets, trés-longs et trés-gréles, sont entraînés par le poids de celle-ci, qui devient pendante. Le pollen n'a pu étre étudié. Les inflorescences femelles sont également terminales. Vers le sommet des rameaux devenus fort gréles, des bractées, peu déve- loppées, succèdent aussi aux feuilles ; elles sont opposées-décus- sées, avec une fleur femelle sessile dans l’aisselle de chacune 328 OBSERVATIONS SUR LE MYOSURANDRA, d'elles, et deux bractéoles latérales stériles qui sont un peu plus rapprochées de la bractée axillante que de l'axe de l'inflorescenee. Il n'y a pas de véritable périanthe. La fleur femelle nue n'est done représentée que par un gynécée libre, composé d'un ovaire à quatre loges multiovulées, placées comme les étamines. Tout près de leur sommet, les loges deviennent dans une faible éten- due indépendantes les unes des autres, et s'atténuent en un style court, légèrement déjeté en dehors. Son angle interne est par- couru par un sillon longitudinal, dont les deux lèvres, trés-déve- loppées, épaisses, chargées de papilles trés-abondantes, se réflé- chissent et s'étalent en un sligmate oblong et supérieurement bifide. Dans l'angle interne de chaque loge se trouve un placenta à deux lèvres verticales bien distinctes ; et chaque lèvre porle une série d'ovules nombreux, anatropes et ascendants, avec le micropyle dirigé en bas et sur les côtés. Deux ou trois des ovules supérieurs se trouvent insérés dans la portion apicale, libre, des loges ovariennes. Les fruits sont trés-peu nombreux sur les échantillons que nous avons sous les yeux ; mais ils sont parfaitement mûrs et ouverts ; toutes les graines qu'ils contenaient en sont sorties. Ils ont un péricarpe entièrement sec, et qui constitue à sa maturité quatre follicules indépendants, déhiscents suivant la longueur de leur angle interne. Leur indépendance tient à ce que les eloisons se dédoublent dans toute leur épaisseur. Chaque feuille car- pellaire s'étale elle-même, aprés cette séparation ; la déhiscence est donc seplicide d'abord, puis intérieure pour chaque car- pelle. ; C'est là tout ce que je connaissais de cette singuliére plante, dans laquelle j'entrevoyais un type apérianthé, analogue à la fois aux Datiscées, aux Cératophyllées, aux Saururées et aux Tama- riscinées, et dont la place dans la classification me paraissait des plus obscures, lorsque M. Oliver, auquel je communiquai l'ana- lyse que j'en avais faite, m'avertit que ce type lui paraissait voisin du Myrothamnus, décrit en 1851 par M. Welwitsch, dans un tra- OBSERVATIONS SUR LE. MYOSURANDRA; 399 vail. (1) peu connu des botanistes de notre pays, et étudié plus complétement par le méme auteur dans son Sertum angolense (2). Rien n'est plus exact, comme nous allons le voir, en comparant au M. flabellifolia Wezw. (8) la plante de Commerson, qu’à cause de la forme de ses chatons mâles et l'odeur de ses feuilles, nous proposons de nommer Myosurandra moschata. Le port et le feuillage paraissent trés- analogues dans les dut types. Les feuilles du Myosurandra sont seulement moins larges et moins dépliées; et la plante d' Angola, qui n'atteint qu'un, deux ou trois pieds, est sans doute un peu moins haute que celle de Mada- gascar; mais ce ne sont là que des nuances sans importance. L'inflorescence présente une dissemblance plus considérable : Le Myrothamnus a les fleurs dépourvues de bractéoles latérales. Le fait est certain, au moins pour l'inflorescence mâle. Quant aux fleurs elles-mêmes, les femelles sont tétramères dans le Myosurandra et trimères dans le Myrothamnus ; dans ce dernier, c'est, à ce qu'il semble, le carpelle postérieur qui fait défaut. Les fleurs mâles pré- sentent une différence plus singulière : les étamines sont tout à fait libres dans le Myosurandra; et dans le Myrothamnus, elles sont monadelphes, leurs filets étant unis daus leur plus grande étendue en une colonne centrale, grêle, dressée. Notons d'ailleurs que les deux plantes ont une odeur aromatique, et que le M. fla- bellifolius est employé parles négres à cause de la substance bal- samo-résineuse qu'il contient : c’est là-un caractère commun de plus entre les deux types. La plaee du Myrothamnus dans la classification est fant soit peu controversée. MM. Bentham et Hooker le metlaient à la fin des Hamamélidées. D'aprés M. Welwitsch, M. Hooker le considére actuellement comme intermédiaire aux Hamamélidées et aux Saxi- fragacées. M. Oliver pense que c'est plutôt à ces derniéres qu'il conviendrait de le rapporter. M. Welwitsch, tout en laissant le (4) Apont. phyteogr. Angol., 578, not. 8. (2) In Trans. Linn. Soc., XXVII, 22, t. 8. (3) Cliffortia ? flabellifolia Son, Fl. cap., V, 597. 330 OBSERVATIONS SUR LE MYOSURANDRA, Myrothamnus parmi les Hamamélidées, lui reconnait des affinités avec les Salicinées, à cause, entre autres caractères, de la mona- delphie des étamines. Or, voici le genre Myosurandra, d'ailleurs si analogue au Myrothamnus, dont les étamines sont tout à fait libres. Jl n'en est pas moins vrai, quelque place qu'on accorde à l'avenir à ces végélaux, que voici un petit groupe, jusqu'ici représenté par une plante tout à fait exceptionnelle, qui se trouve aujourd'hui constitué par deux types distincts. A la rigueur, les caractères dif- férentiels que nous venons d'exposer, considérés ailleurs comme ayant une grande valeur, suffisent provisoirement à établir deux genres parmi les Myrothamnées ou Myosurandrées. Maisil n'est pas impossible que, dans ces régions africaines si peu connues, on rencontre un type de transition qui permette de réunir les deux plantes en un seul et méme genre; celle de Madagascar for- merait alors une section distinete dans le genre Myrothamnus, sous le nom de M. (Myosurandra) moschatus. ! EXPLICATION DES FIGURES. PLancHE VIII. Port (de grandeur naturelle) des individus mále et femelle du Myosurandra moschala. Prance IX, Fic, 4. Rameau florifère mâle. Inférieurement, les feuilles ont perdu leur limbe et sont réduites à la gaîne qui persiste. Fi. 2. Fleur mâle (). Fic, 3. Fleur mále, diagramme, Fic. 4. Rameau florifère femelle, Fic, 5. Fleur femelle, dans l'aisselle de la bractée, avec les deux bractéoles latérales (4;-). Fic. 6. Fleur femelle; coupe longitudinale passant par deux des loges, Celles-ci sont indépendantes au sommet dans une légère étendue. Fic, 7. Fleur femelle, diagramme. SUR LE DÉVELOPPEMENT DES FEUILLES DES SARRACENIA (1). Les feuilles de forme exceptionnelle que portent les Sarracenia sont bien connues au point de vue de leur configuration exté- rieure; et l'on a bien distingué : le long cornet que représente leur portion principale; le couvercle, de forme variable, qui les surmonte, et même l'espèce de crête saillante qui s'étend vertica- lement tout le long de leur bord interne. Mais les botanistes ne sont pas d'accord sur la signification de ces différentes régions de la feuille. L'opinion la plus généralement acceptée sur ce point est celle qu'ont exposée, entre autres, A. Saint-Hilaire et M. Du- chartre. « Que je suppose, à présent, dit le premier de ces savants (Morphol. végét., 142), les bords ailés du pétiole du Citrus histrio ou du Dionca rapprochés et soudés, j'aurai la feuille du Sarrace- nia, formée d'une urne allongée, véritable pétiole, et d'un couver- cle, véritable larhe. » Le second auteur dit de méme (Élém. de Bot., 308) : « On regarde généralement l'ascidie de ces plantes comme formée par le pétiole, et leur lévre postérieure ou opercule comme représentant le limbe. » i Les observations organogéniques pouvaient seules faire con- naître ce qu'il faut admettre de ces interprétations. Aussi avons- nous étudié le développement des feuilles dans le Sarracenia pur- purea, assez fréquemment cultivé dans notre pays. À leur pre- mier âge, ces feuilles sont représentées par de petits mamelons à surface d’abord convexe. Un peu plus tard, la base de ces or- ganes se dilate un peu et devient légèrement concave en dedans; c'est là le premier rudiment de la gaine, portion de la feuille qui, nous le verrons, n'a aucun rapport, quoi qu'on en ait dit, avec la cavité de lurne des Sarracenia. Cette portion vaginale, qui pren- (4) Présenté à l'Académie des sciences le 7 octobre 1870 (Comptes rendus, LXXI, 630). 332 SUR LE DÉVELOPPEMENT DÉS FEUILLES DES SARRACENIA., dra plus tard un assez grand développement, se comporte ici comme dans tous les végétaux où elle existe, et elle n’a aucune influence sur la constitution de l'urne. Le premier indice de cette dernière est une petite dépression, une sorte de fosselte, d'abord bien légère, qui se produit en haut et un peu en dedans du cône que représente la jeune feuille. Cette dépression n’est due, en réa- lité, qu'à une inégalité de développement dans les diverses por- tions du sommet de Ja feuille; et l'inégalité ne se produit qu'un peu tard, vers le sommet d'une feuille dont les portions pétiolaire et vaginale existaient déjà. A cet égard, les feuilles des Sarracenia se-comportent à peu prés comme celles des Nymphéacées, avec lesquelles elles ont d'ailleurs tant d'analogies. Si bien qu'à cet âge, les jeunes feuilles coniques des Sarracenia ont la même apparence que celles des Nepenthes, mais pour une tout autre raison, si l'on admet, avec M. J. D. Hooker, que l'urne de ces derniers est le résultat du développement considérable d'une glande. Ici c'est bien la surface supérieure du limbe qui se trouve à ce moment réduite à une fossette ; aussi cette dépression est-elle tapissée d'un épiderme, qui est l'épiderme supérieur de la feuille, lequel se déve- . loppe d'autant plus que celle-ci se creuse davantage, et qui méme se couvre ensuite de poils dont la faculté sécrétante a été signalée par un grand nombre d'observateurs. Plus la fossette se creuse, plus le limbe de la feuille prend l'apparence de certaines feuilles peltées, telles que celles des Nelumbo, également fort voisins des Sarracenia. Le cóne large et peu profond que forme le limbe foliaire des Velumbo devient, dans les Sarracenia, plus profond et plus étroit, de facon à présenter définitivement la forme d'un long cornet obeonique. En méme temps que se produit cette déforma- tion, la portion de la feuille que l'on appelle l’opercule se dessine d'une manière variable, sans doute, dans les différentes espèces. On sait qu'il y a des feuilles peltées dont le limbe n'a pas un bord entier, mais découpé en crénelures ou en lobes, et que parfois ces lobes sont inégaux, le terminal-médian pouvant étre plus déve- loppé que les autres. C'est une des causes qui font que le pétiole ORGANOGÉNIE FLORALE DES MORINGA. 339 ne s'insère pas au centre de figure du linibe pelté, mais plus près de sa base, laquelle est souvent plus ou moins profondément échan- crée et córdée. Dans la feuille du Sarracenia, on pouvait s'attendre, dès le début, à voir un phénomène analogue se produire, parce que la fossette était entourée par un rebord plus épais en haut que sur les côtés et en bas. Cette inégalité ne fait que s'aecentuer avec l’âge, et c'est le bord supérieur qui grandit le plus vile, s'étran- glant ensuite un peu à sa base. Telle est l'origine du couvercle. et des saillies latérales plus ou moins prononcées qui souvent l'ae- compagnent; ce sont done, non un limbe, mais les lobes iné- gaux d'un limbe qui existait avant eux. Il reste à expliquer la signification de cette sorte de carène verticale qui longe le ‘bord interne de l’urne, Cet orgañe existe, à l'état ordinairement rudi- mentaire, dans grand nombre de feuilles peltées. On aperçoit souvent une nervure ou une crêle saillante qui s'étend. dans ces feuilles, sur la face inférieure du limbe, de l'insertion. du pétiole au fond du sinus que présente la base du limbe. La crête des feuilles du Sarracenia ne nous parait étre qu'une exagération de: cette méme partie; et si elle a une direction verticale, ce n’est qu'une conséquence de l'extrême profondeur que prend le limbe déme- -surément pelté de la feuille des Sarracenia. ORGANOGÉNIE FLORALE DES MORINGA. Avant obtenu cette année la floraison d'un Moringa que je crois être le M. pterygosperma, j'ai pu en suivre l'organogénie florale sur un grand nombre de jeunes boutons. Leur mode d'in- florescence a pu être étudié. On. dit que les fleurs sont disposées en panicules axillares. Ce sont, en réalité, des cymes. Un pé- doncule commun, né dans l’aisselle d'une feuille, se termine par une fleur plus âgée que toutes les autres. Aundessóys d'elle, il y a plusieurs bractées alternes, plus ‘ou moins découpées, et dans ah ORGANOGÉNIE FLORALE DES MORINGA. Vaisselle de chacune de celles-ci il se développe une fleur de seconde génération. Le réceptacle floral est tout à fait convexe au début. Les cinq sépales y apparaissent successivement, à de longs intervalles, et dans l’ordre quinconcial. Les pétales, qui seront plus tard un peu inégaux, m'ont paru toutefois naître simultané- ment, sous forme de cinq mamelons équidistants, alternes avec les sépales. Alors encore le réceptacle est convexe. Les étamines, au nombre de dix, se montrent en deux fois: d'abord cinq, su- perposées aux pétales; puis, cinq autres, allernes, plus exté- rieures et demeurant toujours plus gréles. Elles sont destinées à devenir des languettes étroites et stériles. Quant aux grosses éla- mines oppositipétales, elles ont bientôt une anthére distincte, en forme de croissant épais et dont lé développement est latéral. A aucun âge je n'ai vu deux loges d'anthére dont l’une avorterait ensuite. Il n'y a qu'une loge d'un cóté de la ligne médiane ; et là où elle s'unit au sommet du filet, il se produit de bonne heure un gonflement, une sorte de bosse glanduleuse du connectif. Quand les étamines ont beaucoup grandi, de manière à dépasser la lon- gueur des pétales, ceux-ci changent de forme et deviennent des cuillerons, concaves en dedans, dont le sommet s'atténue en un petit apicule conique,.d'apparence glanduleuse. Au centre du ré- ceptacle qui a toujours conservé sa forme convexe, apparait le gynécée. C'est d'abord une petite saillie cylindrique dont la partie supérieure devient ensuite triangulaire. Chaque angle du triangle répond à une feuille carpellaire, c’est-à-dire un au sépale posté- rieur et deux autres aux sépales antérieurs. Mais, en grandis- sant, les feuilles carpellaires deviennent connées, et elles s'élé- vent bientôt sous forme d'une enceinte circulaire, puis d'un tube, dont l'ouverture supérieure est coupée tout à fait droit et ne présente plus sur ses bords aucune découpure. Trois placentas pariétaux, en forme de bandelettes verticales, se montrent sur les parois de l'ovaire, dans l'intervalle des feuilles carpellaires ; et sur chaque placenta naissent deux séries paralléles de mamelons ovulaires, les plus âgés étant vers le milieu de la série, les plus ORGANOGÉNIE FLORALE DES MORINGA. . 995 jeunes vers les deux extrémités, Ce n'est qu'à un âge ultérieur que le réceptacle floral se déforme à un point tel qu'il devient une coupe sur les bords de laquelle s'insérent un périanthe et un androcée périgynes. Mais à l’âge où naissent les ovules et où se sont arrêtées mes observations, ces verticilles floraux étaient encore sensiblement hypogynes. Les affinités des Moringées sont très-controversées. On les a rap- prochées, suivant les différents auteurs, des Sapindacées, par les Xanthophyllées, des Violariacées, des Coriariées, des Mélianthées, des Légumineuses, des Capparidacées, des Résédacées, et même des Bignoniacées. Ce que nous savons de leur organisation et de leur développement nous porte à les considérer comme intermé- diaires aux Résédacées et aux Capparidacées ; nous comptons les placer provisoirement parmi ces dernières. TRAITE DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) BUETTNÉRIÉES. L'étude organogénique de ce groupe a une grande importance à cause des questions de symétrie florale qu'elle est appelée à résoudre. À cet égard, les Buelinériées doivent être examinées comme l'ont été les Malvacées, desquelles elles se distinguent, on le verra, bien moins nettement qu'on ne l'a souvent pensé. Aussi ces questions de symétrie ont été éxaminées avec soin dans ces der- nières années par plusieurs botanistes, notamment par MM. Ben- tham et Hooker, A. Dickson, A.-Gray, et surtout par M. M. Mas- ters. Nous avons nous-méme autrefois esquissé une étude organogénique de quelques genres de Buettnériées (Adansonia, II, 166). Mais alors les matériaux dont nous pouvions disposer étaient bien plus rares encore qu'à cette heure, et surtout nous n'avions pu préparer un dessin suffisant des prineipaux traits de ce développement. Aujourd'hui que nous avons pu combler cette lacune et vérifier plusieurs des résultats autrefois obtenus, nous revenons avec un peu plus de certitude sur ces questions qui comportent encore, nous ne l'ignorons pas, un grand nombre de points obscurs. Il n'y a rien à modifier de ce que nous avons dit (loc. cit., 167) du développement floral des Buettneria. En répétant plusieurs fois, depuis six ans, nos observations sur le B. gracilipes, nous avons confirmé ce que nous avions dit de l'apparition isolée et successive, selon l'ordre quinconcial, de ses sépales plus tard sou- levés par une portion basilaire commune, sur la naissance simul- tanée de ses pétales, sur les modifications graduelles qui survien- nent dans leur configuration, sur l'évolution de son androcée. Les cinq étamines oppositipétales, celles qui seules deviendront fertiles, naissent de beaucoup avant les cinq autres, destinées TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 337 à demeurer stériles. Enfin, les carpelles naissent aussi tous à la lois, en face des pétales. Les deux ovules collatéraux qui se mon- trent ensuite dans l'angle interne de chaque loge, présentent dans leur évolution des particularités remarquables et qui n'avaient pas encore été signalées. Ils sont de ces ovules qui se décrivent toujours comme anatropes, mais dont on peut dire, ainsi que nous l'avons fait (Adansonia, IX, 262) de ceux de plusieurs Protéacées, Euphor- biacées, etc., qu'ils ne sont pas pour cela réfléchis. Au premier âge, ils sont représentés par deux petits mamelons hémisphéri- ques placés à la même hauteur et à égale distance de l'angle interne de la loge. Leur axe, c’est-à-dire la ligne qui joint à leur pôle le centre de leur base d'insertion, est alors tout à fait hori- zontal. Puis ils s'allongent, deviennent à peu prés coniques, et en méme temps leur sommet tend à s'élever sans cesse davantage, sans que leur base subisse un changement quelconque. Il y a donc un moment où ils sont à peu prés verticaux, presque dressés, et alors encore tout à fait orthotropes. C'est le moment où leur nucelle commence à se recouvrir d'une premiére enveloppe. Or, on sait que, dans un ovule anatrope dont le sommet nucellaire doit être à la fin supérieur, il y a un âge ou ce sommet se trouve dirigé en bas; ce qui n'a pas lieu ici. Toujours la pointe nucellaire regarde en haut; ces ovules ne sont donc pas réfléchis. D'ailleurs, ici comme dans les Protéacées, il arrive fréquemment que l'ana- tropie des ovules, et surtout des graines, est fort incomplète. Dans les espèces où la graine est réniforme, le hile se trouve vers le milieu de la hauteur de l'angle interne, ou plus bas que le milieu, ou méme trés-prés de la portion inférieure. Dans ce dernier cas, on remarque que plusieurs espèces asiatiques ont, sur le tégu- ment extérieur de la graine, une sorte d'épaississement un peu charnu, qui s'étend sous forme de bandelette, de la base de la graine jusqu'au point où le péricarpe laisse passer par une ouver- ture spéciale le fanicule épais et court qui va s'attacher à la colu- melle. On peut suivre pas à pas le développement de ce rudiment d'arille; il résulte simplement d'une hypertrophie localisce du 39 11. (Décembre 4870.) us 338 TRAITÉ parenehyme du tégument séminal superficiel. Ces arilles à l'état d'ébauche ne sont pas rares dans le groupe des Buettnériées. Dans plusieurs Hermannia, c'est tout bonnement le funicule qui s'é- paissit un peu, devient blanchâtre et légèrement charnu au mo- ment où il se confond, en se dilatant, avec le tégument extérieur. Ici encore la graine étant réniforme, le rudiment d'arille occupe l'eneoche qui répond au hile, c'est-à-dire au milieu à peu prés du bord interne. Dans la graine du Melochia pyramidata, qui est complétement anatrope, l'épaississement arillaire, trés-peu con- sidérable d'ailleurs et se fondant insensiblement avee le reste de l'enveloppe superficielle de la graine, se produit tout en haut (la graine étant ascendante), au niveau de la région chalazique. Si nous remarquons en passant la grande analogie des fruits des Euphorbiacées et de ceux des Buettnériées, leur méme mode de déhiscenee élastique, la direction identique de leurs graines, nous ne nous étonnerons pas de la tendance qu'on retrouve dans les deux groupes à la production localisée sur les iéguments séminaux de ces hypertrophies arillaires, Le développement des fleurs du Theobroma est tout à fait le méme que celui des fleurs du Buet/neria, à une seule différence près : les étamines superposées aux pétales se dédoublent et sont remplacées chacune par une paire d'étamines. Les sépales nais- sent les uns après les autres et sont aussi soulevés par une portion basilaire commune. Les pétales naissent simultanément et sont aussi dans leur premier âge semblables aux pétales de la plupart des plantes. Ce n'est que plus tard qu'un étranglement se produit vers le milieu de leur hauteur et les partage en ces deux portions si différentes à la fin par leur forme, leur coloration et leur direction. Il y a un moment où la portion supérieure du pétale est tordue dans le bouton, tandis que l'inférieure est valvaire. Les étamines stériles, en forme de longues languettes étroites, sont celles qui naissent les premières. Quant aux étamines dédoublées, elles résultent de la séparation en deux moitiés égales et latérales d'un corps d'abord unique. I ne s'agit done pas ici d'une lobation DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 399 latérale des étamines, comme cela s'observe dans un grand nombre de Malvacées. Lorsque le dédoublement s’est opéré, chacun des lobes se renfle un peu à son sommet, et chaque renflement cor- respond à une anthère. Mais la séparation s'étend aussi un peu plus bas dans une portion, alors peu étendue, qui répond au sommet du filet. Il en résulte qu'à l’âge adulte, le filet commun qui supporte deux anthéres n'est simple que vers sa base. Plus haut on peut, dans une légère étendue, écarter l’une de l'autre ses deux moitiés qui sont simplement accolées l'une à l'autre, mais non intimement unies. À mesure que les deux anthéres qui forment une méme paire grandissent, principalement en largeur, elles ne peuvent plus s'élever verticalement. Le sommet orga- nique de chacune d'elles est rejeté en dehors. Et comme au niveau de ce sommet se produit l'échanerure de séparation des deux loges, cette échancrure devient tout à fait latérale, et les deux loges d'une méme anthère se trouvent définitivement superposées l'une à l'autre, au lieu d’être collatérales. Quand donc la fleur du Cacaoyer est presque adulte, des quatre loges d'anthéres qui sont supportées par le filet commun, deux sont supérieures : ce sont les loges de deux anthéres différentes, celles qui se toucheraient en dedans si les anthéres avaient conservé leur direction verti- cale. Les deux loges inférieures sont au contraire les extérieures, et appartiennent aussi à deux organes différents. Le gynécée du Theobroma naît tout à fait comme celui des Buet/neria. Ses loges ovariennes sont superposées aux pétales. Les cloisons qui les sépa- rent ont une évolution centripète. Mais ici le nombre des ovules est indéfini ; et ils naissent sur deux rangées verticales, l'éruption ovulaire commengant sur chaque rangée vers le milieu de Ja hauteur, et se propageant ensuile vers le haut et vers le bas. Les ovules ont deux enveloppes; ceux d'une série regardent par leur raphé ceux de la série voisine. C— T Le développement du fruit n'a pu jusqu ici étre caris anig le Theobroma; mais nous savons quelque chose de l'évolution de leurs graines, notamment de leur curieux embryon. Celui-ci 310 TRAITÉ commence par présenter, avec de très-petites dimensions, la forme d'un embryon ordinaire : une courte radicule et deux petits eotylédons ovales-orbiculaires, entiers, se regardant par une surface tout à fait plane. Ce n’est que plus tard qu'ils grandissent beaucoup, en se lobant et. se chiffonnant pour arriver à la forme singulière qu'on leur connait à l’âge adulte. Quand l'embryon est encore très-petit et relégué vers le sommet du sac embryonnaire, la cavité de celui-ci est remplie d'un albumen mou, translucide, tout à fait analogue à celui qui remplit au même âge la poche amniotique de l'Amandier. Plus tard cette matière nutritive dis- paraît à peu près complétement. Néanmoins on en retrouve certaines traces, avant la maturité complète de la graine, dans quelques-uns des sillons profonds qui séparent les uns des autres les lobes des cotylédons. L'étude organogénique de l'Herrania albiflora Govp., plante qui fleurit constamment dans nos serres, confirme exactement ee que nous savons du développement des Theobroma. Les diffé- rences génériques entre ceux-ci et les Herrania sont d'ailleurs d’une valeur fort contestable. Pour le développement du calice, les fleurs nées sur le bois, solitaires ou en petites cymes, aecom- pagnées de bractées inégales, imbriquées, ne nous ont rien laissé apercevoir, à quelque âge que nous ayons réussi à les détacher. Nous savons seulement que ce verticille du périanthe est gamo- sépale, avec cinq dents valvaires ou légèrement imbriquées. Plus lard la portion commune du calice se déchire jusqu'en bas, en trois, quatre ou cinq valves inégales; ce qui fait qu'on a décrit le calice comme 3-5-fide. Les pétales naissent tous simultanément et se comportent exactement comme ceux du Theobroma, avec des différences seulement dans la forme, la taille et l'épaisseur de leurs diverses portions. Le cuilleron basilaire est bien plus con- cave dans l'Herrania et forme une niche plus profonde aux éta- mines superposées. Je n'ai jamais va celles-ci qu'à un âge où elles étaient représentées par deux gros mamelons presque glo- buleux, parfaitement égaux, indépendants de l'autre, superposés à DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT, ol chacun des pétales. Alors seulement, bien plus en dedans, et dans l'intervalle des pétales, se montrait un verticille de cinq petits mamelons, destinés plus tard à devenir les grands staminodes pétaloïdes du second verticille androcéen, mais alors bien peu développés, relativement aux étamines fertiles, dont ils dépasse- ront tant les dimensions aprés un court intervalle de temps. Quant aux anthéres des étamines fertiles, elles sont bientót soulevées pat un filet particulier ; après quoi les deux filets, rapprochés mais indépendants, sont eux-mêmes soulevés par une portion basilaire commune. Dans PH. albiflora, j'ai vu plusieurs fois trois éla- mines, au lieu de deux, en face de la concavité de chaque pétale. Dans ce cas, l'étamine médiane était la plus petite des trois ; avec les deux étamines latérales, elle figurait une petite feuille trifoli- dée. Je ne puis cependant savoir positivement si l'étamine médiane naît après les deux autres. Les anthères ont un mode d'évolution qui rappelle beaucoup les faits observés dans les Melochia. Elles sont primitivement introrses, el c’est intérieurement qu'au début se dessinent le sillon de séparation des deux loges et la ligne de déhiscence pour chaque loge. Mais, à partir de ce moment, il se produit une réflexion graduelle de l'anthére sur l'extrémilé de son filet. Son sommet se porte en dehors, puis en bas; sa face, en haut, puis en dehors. C'est ainsi que l'anthére parait définitive- ment extrorse ; elle s'est en réalité renversée. Le gynécée se com- porte d'abord comme celui du Cacaoyer. Ses cinq feuilles carpel- laires se montrent simultanément en faee des pétales. Mais les cloisons de séparation, dans leur évolution centripète, n'arrivent pas en général tout à fait jusqu'au contact, suivant l'axe méme de l'ovaire; les placentas demeurent en réalité pariétaux, quoique trés-proéminents. Les ovules, anatropes, à deux enveloppes, et nombreux, se comportent absolument comme ceux des Theo- broma. Ce que l'on connait de l'organisation du fruit prouve une fois de plus les étroites affinités de ce dernier genre avec les Herrania. | | = Toutes les Lasiopétalées ont un seul et même mode genéral de 342 TRAITÉ développement, lequel a été observé par Payer (Traité d'organo- génie, hA, t. IX); c’est ce que nous avons vérifié sur les Lasio- petalum multiflorum, Rulingia corylifolia, parviflora, Guichenotia ledifolia et différents Thomasia cultivés dans nos jardins. Dans le Lasiopetalum mulliflorum, nous avons vu naitre les carpelles, au nombre de quatre, dont deux antérieurs et deux postérieurs, ou de trois, dont un antérieur. Dans chaque loge, il y avait toujours deux ovules, et, au premier âge, ils étaient presque dressés, comme ceux des Pueltneria. Mais ils devinrent ensuite anatropes, leur mieropyle se reportant en bas et en dehors. C'est leur exostome dont le gonflement constitue le futur arille des graines. Dans le Rulingia corylifolia, les loges ovariennes ne sont pas complètes, et les cinq cloisons qui les séparent ne se rencontrent à aucun âge au centre de l'ovaire. Les deux ovules qui se trouvent dans chaque loge ont done en réalitó une placen- tation pariétale. Les pétales ont deux portions distinctes, comme ceux des Buetineria, un sommet rétréci, subulé et une base élargie en forme de cœur, mais enroulée comme en cornet. Dans le R. parviflora, le sommet des loges ovariennes demeure toujours libre, de méme que les styles ; mais les loges sont complètes dans leur portion inférieure. ll en est de méme dans le Guichenotia ledifolia. Ses ovules, ascendants et anatropes, avec le micropyle inférieur et extérieur, présentent non-seulement unc hypertrophie arillaire des bords de l'exostome, mais encore un épaississement trés-prononcé du raphé. Toutes ces plantes ont dans les anthéres une organisation spéciale qui se rapproche jusqu'à un certain point de ce que nous avous observé dans les Melochia. Les an- théres du Lasiopetalum multiflorum sont extrorses, il est vrai; mais le haut de leurs loges est reporté en dedans, et c’est là qu'in- térieurement s'opère la déhiscence. Dans le Rulingia parviflora, l'anthére didyme est introrse; mais lors de l'anthése, elle se ren- verse en dehors sur le sommet du filet et devient extrorse. Dans le Guichenotia, Vanthére est extrorse et attachée sur la face exté- rieure du sommet du filet. Les loges sont allongées; et leur sillon DU DÉVELOPPEMENT DE’ LA FLEUR ET DU FRUIT. 3148 longitudinal est également extérieur dans la portion inférieure. Mais vers le milieu de la hauteur de la loge, il passe vers les bords, puis en dedans tout à fait en haut, là où doit s’opérer la déhis- cence. Dans le Thomasia quercifolia, le- :snnectif a la forme d'un X, et le sommet du filet s'insére au fond de l'échanerure inférieure de I'X. C'est sur ce point que l'anthére semble avoir basculé dans le bouton, de façon que ses lignes de déhiscence sont alors intérieures; mais elles deviennent extrorses quand l'anthére, lor$ de l'épanouissement, se reléve sur le sommet du filet. L'anthére du T. corylifolia est attachée vers son milieu sur le sommet du filet. Elle se dirige d'abord, dans l'anthése, de telle facon qu'elle est horizontale, avec les loges latérales. Puis son sommet organique s'abaisse encore davantage le lendemain, et les sillons de déhiscence regardent alors obliquement.en dehors. En somme, les modifications de détail sont nombreuses; mais les Lasiopétalées présentent, comme la plupart des autres Buetlné- riées, ceite tendance à la direction extrorse d'anthéres qui primi- tivement étaient presque toujours introrses. L'inflorescence des Buettnériées est incomplétement connue. On décrit leurs fleurs comme groupées en corymbes, en fascicules, en cymes; le fait est qu'elles sont toujours en cymes, comme peut seule, dans beaucoup de cas, le démontrer l'étude du déve- loppement de l'inflorescence. Dans le Cacaoyer, par exemple, il nait sur le bois une fleur qui devient ultérieurement supportée par un long pédoneule articulé près de sa base. Ce pédoncule porte une ou deux bractées alternes, avec une fleur dans l'aisselle de l'une au moins de ces bractées. Cette seconde fleur acquiert aussi un pédicelle long et grêle, également articulé à sa base et portant ordinairement une bractée, Un peu au-dessus de chaque bractée il y a deux bractéoles latérales. Ces dernières sont stériles, ou bien l'une d'elles est seule fertile et porte un petit bouton dans son aisselle. De là une eyme pauciflore (elle est parfois méme réduite à une ou deux fleurs) et plus ou moins irrégulière ; mais ce n est pas moins une inflorescence dont tous les axes sont terminés par ETT TRAITÉ une fleur. Avec plus ou moins de régularité, les autres Buettné- riées sont dans le méme cas ; les Lasiopétalées, les Melochia, les Hermannia, les Visenia également. Seulement, la situation de ces inflorescences est trés-variable. Dans la plupart des Herman- niées, elles forment une sorte de grappe composée ou plutót mixte. Dans cet ensemble, il y a un ase principal qui porte des feuilles, puis, vers le sommet, des braetées. Les unes comme les autres ont des stipules. Or, il y a des groupes floraux secondaires, non-seulement dans l’aisselle des feuilles ou bractées, mais dans celles de leurs stipules. Cela tient à ce qu'il se produit, dans ce groupe, comme dans tant d'autres, ceux des Ampélidacées, Olaca- cées, Cucurbitacées, Solanacées, Asclépiadacées, ete., de ces phé- nomènes de multiplicité des bourgeons axillaires superposés, et de soulévement ou d'entrainement des bourgeons supérieurs jusqu'à une certaine hauteur, jusqu'à la naissance d'une feuille ou d'une bractée insérée bien au delà de la feuille axillante. Ce fait, nous l'avons déjà constaté (Adansonia, II, 169) dans le Buettneria gracilipes, où l'on peut, grâce à des côtes verticales saillantes tout lelong des axes, suivre la marche des inflorescences dans toute leur portion entrainée. Il se reproduit dans un grand nombre de Lasiopétalées, dont l'inflorescence, décrite comme oppositifoliée, se détache bien de l'axe commun, au même niveau qu'un pétiole, mais non pas forcément en face de lui, bien plus souvent, au contraire, sur son côté. Dans le Melochia pyramidata, une sem- blable disposition existe, entraînant avec elle des conséquences singulières. En partant d’une feuille 4, accompagnée de deux stipules latérales, on trouve plus haut une feuille 2 qui est placée à un quart de circonférence de la feuille 4, et par conséquent à peu près superposée à une des stipules de la feuille 4, soit la stipule gauche. La feuille 3 est superposée, ou peu s'en faut, à la feuille 1 ; la feuille 4 à la feuille 2; la feuille 3 à la feuille 3, et ainsi de suite. Maintenant, si l'on suppose que, comme il arrive fréquemment, il y a une inflorescence qui se détache au niveau de chacune de ces feuilles, quelle situation occupera-t-elle? F'inflo- DU DÉVELOPPEMENT DK LA FLEUR ET DU FRUIT. 345 rescence de la feuille 4 paraît située dans l’aisselle de sa stipule de droite. L'infloreseence des feuilles 3, 5, ete., occupe la méme position, et est par conséquent sur une même ligne verti- cale que l'inflorescence de la feuille 4. Quant aux inflorescences des feuilles 2, 4, 6, etc., elles sont aussi sur une même verticale, celle qui passe par toutes les stipules de ces feuilles qui ne sont pas du côté de la tige où s'insérent les feuilles 4, 3, 5, mais bien du cóté opposé. Si l'on veut maintenant, pour comprendre ce difficile agencement, tracer une figure théorique, on verra qu'il y a quatre lignes verticales équidistantes le long de l'axe, et que : sur la première on trouve superposées les feuilles 1, 3, 5, et dans leurs intervalles toujours une stipule; sur la deuxième à gauche, les feuilles 2, 4, 6, etc., et dans leurs intervalles une stipule; sur la troisième, une des stipules des feuilles 2, 4, 6, et dans l'aisselle de chacune d'elles une inflorescence; sur la qua- trième, une des stipules des feuilles 1, 3, 5, avec également une inflorescence axillaire. On voit bien qu'il n'y a là en réalité aucune inflorescence oppositifoliée. Dans le Theobroma, Vinflorescence est de celles que nous avons appelées localisées. Quand, dans l'aisselle d'une feuille (qui sub- siste ou qui est tombée), il s'est produit un groupe de fleurs, un certain temps aprés il se produit d'autres fleurs, puis d'autres, el toujours de méme. Là où la cyme axillaire a commencé de se for- mer, elle continue pendant des années son évolution. Il en est ainsi des Cercis et de tant d’autres arbres cauliflores. La base contraetée, empatée, de toutes ces ramifications successives d'une méme inflorescence, peut finir par constituer une sorte de petit broussin au niveau duquel on est assuré de voir longtemps naitre des fleurs, qui ne sont donc pas, comme on le dit souvent, «laté- rales » sur le bois, mais qui appartiennent réellement à des inflo- rescences axillaires perpétuées. Dans les Herrania, si voisins d'ailleurs des Theobroma, le fait est absolument le méme. La symétrie florale qu'on a lant étudiée et à laquelle on a accordé tant d'importance dans ce groupe, ressort facilement des faits ob- 346 yue 5 = TRAITÉ” servés. Dans les Buettnériées proprement dites, ou dans les La- siopétalées, il y a toujours cinq verlicilles floraux : calice, corolle, élamines alternipétales, étamines oppositipétales et carpelles. Mais la loi d'alternanee n'existe pas d'une façon continue; car, si les pièces de la corolle alternent avee celles du calice, les éta- mines stériles alternant avec les pétales, appartiennent non pas au troisième, mais au quatrième verticille de la fleur. Les pièces du troisième verticille, ou les étamines fertiles, sont superposées aux pétales. L'alternance se rétablit en passant des étamines fer- tiles aux étamines stériles et aux carpelles, ces derniers étant superposés aux pétales et aux étamines fertiles. Toute déviation dans l'alternance continue disparait si l'on admet, avec certains auteurs, que les étamines fertiles et les pétales appartiennent à un seul et méme verlicille dédoublé de dedans en dehors. La symé- trie des Glossostemon, rapportés généralement aux Buettnériées, peut-elle jeter quelque lumiére sur la question qui nous occupe? Elle n'est pas la méme pour tous ceux des botanistes qui se sont le plus récemment livrés à cette étude. Ainsi, pour MM. Bentham et J. Hooker (Gen., 225, n. 26), l'androcée est formé dans ce genre de cinq staminodes pétaloides, alternes avec les pétales, plus d'un nombre indéfini d'étamines fertiles, dont les plus intérieures sont adossées par leur base aux staminodes, et dont les autres sont dites : « sub-l-nalim cum staminodiis alternantiu» . Cette manière de voir se rapproche de celle d’Endlicher, qui (Gen., n. 5350) décrit dix des trente étamines fertiles du Glossostemon comme adnées à la base des staminodes : «decem filamentis sterilibus contigua, iisdem usque ad medium adnata.» Pour M. M. Masters, au contraire, il n'y à qu'un vertieille à l'androcée. Dans le travail spécial que ce savant a publié sous le titre de : On some points in the morphology of Malvales (in Journ. Linn, Soe., X, 47), les fleurs du Glossostemon sont décrites comme ayant cinq sépales, cinq pétales, et, dans l'intervalle des pétales, cinq faisceaux d'étamines formés chacun de six pièces fertiles et surmontés d'une languette pétaloide stérile, placée au côté intérieur du DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT, 2347 faisceau. Ce que nous avons vu des fleurs sèches du Glossostemon. nous prouve que l'opinion de M. M. Masters est la seule ac- ceptable. Nous avons reconnu en dedans du calice gamosépale, à cinq lobes valvaires, et des cinq pétales alternes, lancéolés et cus- pidés, cinq faisceaux d'étamines alternipétales. La pièce stérile, aplatie, qui occupela ligne médiane de chaque faisceau, porte six étamines stériles sur sa face extérieure, à des hauteurs variables. Il est trés-probable qu'elle représente une feuille composée ; fait qui s'observe dans tant d'autres plantes du méme groupe, et qu'à un certain âge il y avait simplement un organe non divisé, su- perposé à ehaque sépale et représentant un des cinq éléments primitifs de l’androcée. Mais nous ne savons pas si, au début, il y avait aussi cinq étamines superposées aux pétales et qui se sont arrêtées de bonne heure dans leur développement. Il est d'ail- leurs trés-remarquable que, l'ovaire du Glossostemon ayant cinq loges pluriovulées, ces loges soient superposées aux pétales : ear la disposition alternante existe de la sorte dans toute la fleur; les pétales répondent aux intervalles des sépales ; les faisceaux stami- naux alternent avec les pétales, et les carpelles avec les fáisceaux d'étamines. | Il'importe peu d'ailleurs que les faisceaux staminaux soient ici en face des sépales, tandis que dans d'autres Buettnériées ils sont oppositipétales. On sait, depuis les recherches de Payer, que les mêmes alternatives se produisent parmi les Malvacées, qu'il serait bien difficile de séparer absolument, comme famille, des Buettnériées, autrement que d'une façon tout à fait artificielle. Nous savons aussi que, dans ces deux groupes, alors qu'il y a, à l’âge adulte, isomérie entre le gynécée et la corolle, les éléments du premier sont tantôt en face des pétales, et tantôt en face de leurs intervalles. Dans d’autres groupes naturels, tels que celui des Olacacées, ne voyons-nous pas des genres à peine distincts quant aux autres caractères, et que l'organisation de leur gynécée rend tout à fait inséparables les uns des autres, avoir, les uns des étamines oppositipétales, comme les Anacolosa ou les Strom- 348 TRAITÉ bosia, et les autres des étamines alternipétales, comme certains Heisteria ? Mais le peu d'importance de ces dissemblances est démontré par l'étude méme des fleurs de la plupart des Heisteria et de tous les Ximenia, qui ont dix étamines, dont cinq super- posées aux pétales et cinq alternes. Les unes ou les autres peu- vent manquer, sans que le reste de l'organisation florale soit le moins du monde modifié. En tout cas, il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, d'admettre, en pareil cas, que les pétales, nés après les étamines, ne constituent qu'une portion extérieure du faisceau staminal, séparée après tout du reste du faisceau. Cette hypothèse ne serait admis- sible que dans le cas où l’étamine, soit simple, soit composée, serait exactement superposée au pétale. Dans l’état actuel de nos connaissances, les Buettnériées et les Lasiopétalées ont deux ver- ticilles à l'androcée. Les pièces du verticille alternipétale sont solitaires, stériles, pétaloïdes. Celles du verticille oppositipétale sont fertiles, solitaires, ou dédoublées par parties, ou en très- petit nombre. Le Glossostemon n'a pas d'étamines oppositipé- tales, et ses élamines alternipétales sont en partie fertiles et en partie stériles, mais bien plus nombreuses; de facon qu'on ne peut méme pas considérer ce genre comme appartenant positi- vement aux Buettnériées, et que, s’il doit, en effet, faire partie de ce groupe, il y est assez anormal pour ne pouvoir suffire à l'explication de leur organisation fondamentale. EXPLICATION DES FIGURES. PLancue Il. TukosRowA Cacao L. d 4. Jeune bouton, c. 2. Corolle dans un bouton jeune. On distingue déjà, dans chaque pétale, la portion supérieure l, tordue dans la préfloraison, séparée par un rétré- cissement r de la base a dilatée en forme de cuilleron. Fic, 3. Jeune bouton dont le périanthe a été coupé en sc pour montrer les éta- mines fertiles e et stériles es. Fic. 4. Un faisceau d'étamines jeune et vu par la face interne, (Ce dessin est F F LI Fic. Fic. Fic. Fic, Fic, Fic. Fig, Fic. Fic, Fic. : Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRU!T, 349 peu exact en ce sens que chacune des loges des anthères a trop l'apparence d'une anthère particulière.) 5. Gynécée jeune (de Buelineria). 6. Gynécée jeune, avec une loge ouverle par le dos. On voit les deux séries d'ovules qui se tournent le dos et dont les deux enveloppes sont distinctes. BuETTNERIA GnaCILIPES. Dene, 7. Portion d'une jeune inflorescence. Dans l'aisselle d'une bractée b, on voit à gauche une fleur pourvue déjà d'une portion de son calice. Elle est accompagnée de deux bractées latérales b' b. L'une d'elles, placée à droite, est fertile ; elle a dans son aisselle une très-jeune fleur sur le côté de laquelle se trouve une bractéole b", dans l'aisselle de laquelle se développera une troisiéme fleur si l'évolution de l'inflorescence va plus loin. 8. Jeune bouton dans lequel une portion du calice est née. Les trois premiers sépales (s, s?, s?) existent ; ils sont inégaux, Entre eux, à la place qu'occuperont les sépales 4 et 5, se voit le petit bourrelet circulaire qui soulévera ultérieurement l'ensemble des sépales, 9. Calice plus âgé. Les sépales sont tous à peu prés de la méme taille, et ils sont unis inférieurement par une portion commune. 10. Calice encore plus âgé et complétement fermé. 41. Bouton dont on a enlevé le calice se. Autour de l'axe déprimé nais- sent les pétales p, tous du méme âge. 12. Pétale jeune, ayant la forme d'une foliole entière. 43. Pétale un peu plus âgé, où se produit la distinction entre la portion concave de la base a et le sommet rétréci I. 14. Pétale plus âgé encore, avec les deux portions a et / plus dis- tinctes. 15. Pétale où se distingue le commencement d'un onglet rétréci, au-des- sous de la portion dilatée et concave a, qui commence à faire saillie en dessous et en dedans du limbe. 16. Pétale plus âgé. L'onglet est plus développé. La portion dilatée a présente déjà des irrégularités sur son contour. Le limbe / est devenu beau- coup plus aigu. 17. L'onglet est maintenant étroit et allongé. Le limbe l s'est recouvert de poils en dehors et vers les bords. La portion dilatée a commence à pré- senter la forme d'un cuilleron. 18. Pétale presque adulte. Les mêmes portions, portant les mêmes lettres, ont pris à peu près leur forme définitive. 49. Naissance des étamines ee qui sont superposées aux pétales pp. Le calice sc a été coupé. 1 20. Ea dedans du calice coupé sc, on voit les pétales P, les étamines oppo- sitipétales e, sous forme de mamelons presque sphériques, et, dans leurs 350 Fic. `- TRAITÉ intervalles, cinq petites étamines alternipétales e’ qui commencent à faire saillie. : 21. Apparition des carpelles c. En dedans du calice enlevé sc, on voit les pétales p qui ont pris la forme de folioles, les étamines oppositipétales e - dont les deux loges commencent à être distinctes, les étamines alternipé- Fic. Fic. Fic. Fic. tales e', sous forme de très-petits mamelons. Plus intérieurement, le récep- tacle s'est élevé avant de porter les feuilles carpellaires, en face des grandes étamines. 22. Fleur plus âgée. Toutes les mêmes parties, portant les mêmes lettres que dans la figure précédente, ont pris plus de développement. En dedans de chaque feuille carpellaire c, il y a maintenant une loge ou cavité assez profonde, ouverte par le haut. 23. Coupe longitudinale d'une fleur un peu plus âgée que la précédente. Mémes lettres, Dans les étamines ee, placées en face des pétales p, on peut distinguer maintenant un filet et une anthére. Les étamines alternipétales e sont devenues au contraire des corps stériles, sans anthère. Les feuilles carpellaires c limitent en dehors des loges bien plus profondes, sur la paroi interne desquelles on voit de petites saillies ol, premier rudiment des ovules. 24. Même fleur que dans la figure précédente, mais entière, Mêmes- lettres, 25. Fleur plus âgée. Mémes lettres. sc, calice coupé. Les pétales p ont déjà leurs trois portions distinctes, L'anthére des étamines oppositipétales e est également constituée. Les étamines stériles e' sont tronquées au som- met. Les feuilles carpellaires c se sont unies dans une grande hauteur ; ' leurs sommets seuls demeurent distincts. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Pie, 26. L'une des loges ovariennes, ouverte par sa paroi dorsale, pour mon- trer de chaque côté de l'angle interne un mamelon ovulaire. 27. Coupe longitudinale d'une fleur un peu plus âgée que celle que repré- sente la figure 26. Les filets staminaux sont devenus très-distincts des anthéres e et forment une sorte d'urcéole dont le bord supérieur s'élève déjà au-dessus du point d'union du filet et du connectif. Dans la loge ouverte, on voit un des ovules o? qui s'est allongé, et dont les enveloppes ont déjà paru. 28. Fleur plus âgée encore. Mémes lettres que dans les figures précé- dentes. 29. Un ovule grossi, un peu plus Agé que celui de la figure 27. On voit qu'il est à peu près dressé et orthotrope, et qu'au-dessous du nucelle », la secondine se et la primine pr, fort éloiznées l'une certain développement. 30. Loge ovarienne ouverte par le dos, montrant les ovules alors qu'ils ont cessé d'être collatéraux, qu'ils ont pris une légere obliquité, et que leur nucelle est presque entièrement recouvert par leurs enveloppes. 31. Fleur adulte, épanouie, grossie, de l'autre, ont pris un DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 3541 Fic, 32, Diagramme floral. Fic. 33. Portion, grossie davantage, de la fleur adulte, pour montrer la forme définitive des pétales p, avec leurs différentes portions, et, autour du gynécée c, la configuration de la portion centrale de l'androcée. C'est une sorte d'enceinte à cinq angles mousses, répondant aux staminodes e'. Ceux-ci surmontent l'enceinte sous forme de piliers ou de pyramides tron- quées, alternes avec les lobes stigmatiféres, Le filet des étamines fertiles a été coupé, ec, au point où il se dégage de l'enceinte commune. NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES Par M. F. A. W. MIQUEL, Directeur de l'Herbier royal de Leyde, SIXIEME PARTIE (1). RÉVISION. — CLASSIFICATION. Cycas. Lorsque je donnai, dans la première partie de ces Matériaux, une revue du genre Cycas, je n'étais pas à même de comparer quelques espèces décrites par Griffith, vu qu'il m'avait été impos- sible de me procurer les Notulæ ad plantas asiaticas, publiées à Calcutta. Cela m'ayant enfin réussi tout récemment, je puis aujour- d'hui combler la lacune qui était restée dans mon travail. La compilation, faite avec soin, dont le genre Cycas a été l'ob- jet de la part de M. A. De Candolle (DC. Prodr., vol. XVI), fut exécutée d'une manière tout à fait indépendante de mon travail. Par suite de circonstances particulières, l'auteur avait été obligé de se hâter. On trouvera plus loin l'indication de quelques points de différences entre nos vues respectives. Il faut sans doute altri- buer à un lapsus calami l'assertion que le rachis des feuilles a une « prefoliatio stricta », que les folioles seules ont la préfoliaison circinale, et que le cône måle provient d'un bourgcon latéral. Bien que; à l'égard de ce dernier point, il n'existe pas de recher- ches organogéniques spéciales, la circonstance qu'aprés la chute du cône mâle, le sommet de la plante se ramifie, plaide pourtant en faveur de l'opinion opposée. (1) Voy. Adansonia, IX, 154. NOUVEAUX MATÉRIAUX POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE, ETC, 393 En ce qui concerne les espèces, je relèverai ci-dessous quelques inexactitudes de moindre importance. : Les Cycas décrits et figurés par Griffith différent sous beaucoup de rapports des espèces connues jusqu'à présent; j'ai essayé de les caractériser par les diagnoses suivantes : 1. C. Jenkinsiana Gnirr. , Notulæ ad plantas asiaticas (a 1851), p. 9, tab. 360, fig. 1 et 2, et tab. 362, fig. 1 (carpophylla). Truncus sepe ramosus; folia quadripedalia petiolo lateribus spi- nuloso longo suffulta, foliolis coriaceis linearibus faleatis costa utrinque proeminente ; carpophylla brevia (vix 5 poll. longa) rubi- gineo-tomentosa, lamina sterili partem reliquam æquante lato- cordato-triangulari crasse cuspidata pectinato-pinnatifida, seg- mentis parti indivisæ transverse æquilongis apicibus cum laminæ facie interiore glabris; ovulis in superiore carpophylli parte fertili utrinque 4-5 (numero in carpellis exterioribus mi- nori). — Truncus diametro usque tripedali ; foliola 7-8 poll. longa, 5 lin. lata. Semina matura ellipsoidea leviter compressa, 18 lin. longa, 12 et 16 lata, e fusco flavescentia. — Crescit in Assam inferiore, circa Gowahatty, ubi detexit Jenkins. — Ab hac specie non diversa videtur : C. pectinata Grirr., l. c., p. 40, tab. cit., fig. 3, eujus carpo- phylla fere matura seminibus ideo magnis. globoso-ellipsoideis flavescentibus instructa, lamina sterili iisdem sursum magis re- pulsa. An sit diversa ab homonyma supra enumerata, in Horto Caleuttensi culta et ab Hamilton ita dicta, ultro inquiretur. Si conspecifica sit, nomen ab Hamilton datum servari oportet. 9. C. dilatata Giurr., l. c., p. 15. Folia cum petiolo circiter i pedes longa, petiolo canaliculato-convexo lateribus spinuloso ; foliola 7-8 poll. longa, 34 lin. lata, basi decurrenti-inserta valde coriacea ; carpophylla ferrugineo-tomentosa, lamina sterili subcor- data, lateribus pectinata, segmentis subulatis subpungentibus viri- dibus, apice | latiore subulato-acuminata, parle fertili panciovulata. — Locus natalis non adnotatus. Ix. (Décembre 1870.) 23 35h NOUVEAUX MATÉRIAUX 3. Cycas macrocarpa GRIFF., l. €., p. 11 et p. 13; tab. 360 : figura ad sinistrum absque numero ; tab. 362, fig. 11. Truncus 10-12-pedalis ; folia usque 8-pedalia, petiolo subtetragono angulis lateralibus spinulosis; foliola numerosissima subopposita decur- renli-inserta linearia subfalcata in acumen subpungens sensim attenuata, marginibus ochroleueis recurvata, 10-16 poll. longa, t Jata; conus masc. breviter pedunculatus 13-14 poll. altus, an- drophyllis rubiginoso-tomentosis euneatis (excepto acumine subu- lato refracto-arreeto semipollicari) 9 lin. longis, 6 apice latis; earpophylla bruneo-tomentosa elongata gracilia (usque 10-12 poll. longa), lamina sterili parva triangulari basi integra caeterum sub- spinoso-pauci-pectinata (segmentis glabris centrali multo majori), pluri-(usque 8-) ovulata; semina matura ellipsoidea leviter com- pressa, 2-3 poll. longa. — Prope Ayer Punnus et Tabong (Ma- lacca), ubi probabiliter plantata. Oss. Cycadis species sexta Grirr., l. c., p. 16 et prop. tab. 977, absque nomine descripta, in Mergui detecta, in littoribus maris umbrosis prope Chedea copiose proveniens, videtur eadem ac C. Rumphii. La valeur de ces espèces, qui du reste paraissent être très- caractérisées, ne pourra être jugée que par une comparaison ulté- rieure avec les échantillons originaux. Ce n'est qu'à l'égard de quelques-unes de ses espèces que Griffith déclare les avoir com- parées à d'autres pour fixer les différences. En outre, il faut tenir compte de ce que les deseriptions datent d'époques diverses de la vie active de l'auteur, et qu'elles ont tous les caractères de simples annotations préliminaires. — En comparant ses figures de C. Jen- kinsiana et de C. pectinata (sans autorité), il m'a été impossible de saisir une différence entre ces deux espèces. Or il est très- probable qu'il a connu le Cycas pectinata Ham., et, par suite, il est permis de supposer que le nom de Jenkinsiana n'était que provisoire. Si Griffith les avait réellement regardées comme des espèces distinctes, il aurait indubitablement fait mention de leur POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 355 ressemblance prononcée et de la manière dont elles différent, — J'ai décrit précédemment un cône mâle de C. pectinata, qui m'a été communiqué du jardin botanique de Calcutta, Aussi longtemps toutefois que l'identité du C. pectinata Ham. avec le C. pectinata des Notulæ de Griffith, et de celui-ci avec le C. Jenkinsiana GRIFF., ne sera pas démontrée, ce qu’il y a de mieux à faire, c’est de ne rien changer aux noms actuels. Je n'ose décider si le C. circinalis que Griffith mentionne (I. c. , p. 2 et 5) est l'espèce véritable, fondée sur les figures de l'Hortus Malabaricus, ou bien le C. Rumphii, qui porte le nom de C. cir- cinalis dans le jardin botanique de Caleutta et dans les ouvrages de Roxburgh, La description du carpophylle, qui se trouve page 5, ne s'accorde pas avec le C. Rumphii. C'est avec plus de confiance que je rapporte à cette dernière espèce, d’après la forme du car- pophylle, que Griffith décrit clairement, son Cycas n° 6 (IVotule, p. 16). | De la remarquable espèce sans épines de la Nouvelle-Calédonie, Cycas Armstrongii Mig., j'ai reçu de l'établissement de M. Van Houtte, à Gand, une feuille qui évidemment a appartenu à une plante plus âgée que la feuille de Kew dont il a été question plus haut; toutes deux proviennent du reste de la méme espèce, mais elles différent un peu, par des folioles plus longues, de la feuille rapportée de Port-Essington. — La feuille entière (de Van Houtte) est longue de plus de 2 pieds ; pétiole entiérement dépourvu d'ai- guillons, cylindrique-triquétre, d'un vert foncé; folioles conformes à la deseription donnée précédemment, mais au nombre de 20 à chaque cóté, les plus grandes longues de 8 pouces, larges de 5 lignes, les inférieures longues de 5 + pouces. ENCEPHALARTOS. — MACROZAMIA. Je n'ai que peu de chose à ajouter au sujet des genres Ence- phalartos et Macrozamia. qe De LE. Ghellinkii Lew. (Zamia Hort.) rapporté à E. cyca- difolius, j'ai reçu un exemplaire original, d'un áge peu avance. 996 NOUVEAUX MATÉRIAUX Trone ovoide, à laine épaisse; cinq feuilles, mesurant en lon- gueur, avec leur court pétiole, 2 pieds, et en largeur 4-2 $ pouces; folioles trés-nombreuses, linéaires-étroites, insérées presque hori- zontalement, longues de 2-1 + pouces, convexes en dessus, con- caves et de couleur pâle en dessous; pétioles et rachis laineux et quadrangulaires comprimés. Sous le nom de Zamia cycadifolia, M. Verschaffelt a envoyé au jardin botanique d'Utrecht le rare E. caffer : feuilles, y compris le pétiole (qui mesure 2$ de pied), longues d'environ 2 pieds; folioles au nombre de 50-56 à chaque cóté, les moyennes longues de 3 pouces et larges de 3 lignes, du reste répondant sous tous les rapports à la deseription donnée antérieurement. Du Macrozamia Pauli Guilielmi, M. Van Houtte m'a envoyé des feuilles de 3 pieds de longueur, comptant 170 folioles à chaque côté. Je dois aussi à la bienveillance de MM. Haage et Schmidt d'Erfurt (dans le célébre établissement desquels cette espéce, introduite d Australie sous le nom d'E. villosus, a fleuri au mois d'octobre 1868) communication d'une figure du cône mâle en fleur, — J'ai reçu encore de M. Van Houtte des feuilles du M. tenuifolia Hort. Kew., lesquelles m'inspirent quelques doutes au sujet de la réunion de cette espèce avec le M. Pauli Guilielmi. ZAMIA. — CERATOZAMIA, Le genre Zamia, tel qu'il est circonscrit aujourd'hui, forme un groupe très-naturel, surtout depuis que M. Brongniart en a séparé le genre Ceratozamia. En ce qui concerne les caractères tirés des androphylles, je dois toutefois répéter la remarque déjà faite antérieurement, que, dans aucune espèce, ces androphylles ne sont exactement peltés, mais qu'ils inclinent toujours plus ou moins vers la forme en coin, de sorte qu'il n'existe pas de limile fixe entre le stipe et le pelta. Entre les degrés extrémes de celte modification, il y a un passage continu d'une espèce à l'autre. C'est pour ne pas avoir connu cette circonstance, que j'avais cru autrefois pouvoir diviser le genre Zamia en sections d’après cette POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 357 différence, et que j'avais proposé comme type d'une de ces sec- tions, Microcycas, le Z. calocoma, qui à cette époque se trouvait encore trés-isolé. Mais l'étude d'un plus grand nombre d'espéces me convainquit bientôt que cette classification ne pouvait se sou tenir. Dans les Z. Brongnartü et Z. Pæppigiana, qui du reste différent tant de l’espèce que je viens de citer, on trouve la méme tendance à affecter la forme en coin, fait sur lequel M. Grisebach (Catal. pl. Cubens., p. 217) a encore attiré l'attention. tout récemment, et que j'avais déjà signalé dans le Prodr. syst. Cycad., p. 28. Pour ces raisons, je ne puis en aucune facon suivre M. A. De Candolle, qui reconnait à cette section Microcycas une valeur eneore plus grande et qui l'éléve (Prodr., XVI, p. 538) au rang de genre distinct. J'attribue ce résultat à la circonstance que, l'auteur, sur les 26 espéces mentionnées par lui, n'en a vu que 6, et encore seulement en échantillons desséchés et incomplets. — La distribution des espèces en groupes est, dans le genre Zamia comme dans tous les genres naturels, chose difficile. M. De Can- dolle propose deux groupes, nommés l'un Chigua, l'autre Euza- mia : le premier, à « peltæ masculæ heptagonæ » (c'est-à-dire à six faces latérales et une face externe, avec stipe large); le second, à « peltæ superne vix inflatæ subconvexæ plus minus hexagonæ, » faciebus lateralibus nullis aut vix distinctis, stipite angusto » . Mais celte classification est artificielle, ne fournit pas de ligne de dé- mareation, et repose sur une appréciation morphologique mosquée des androphylles, lesquels, tous construits sur un même modèle, ne subissent que des modifications légères. Et, en effet, dans l'application de cette méthode, les espèces les plus disparates se trouvent rapprochées l'une de l'autre, tandis que des espèces analogues sous tous les rapports sont séparées par de grands intervalles. i Entre les genres Zamia et Ceratozamia il existe une différence plus profonde que ne l'indiquerait le fait seul d'avoir des pellæ inermes ou pourvues de deux cornes. Aux caractères que j'avais signalés autrefois on en a ajouté plus tard d'autres, empruntés à 358 NOUVEAUX MATÉRIAUX Ja structure anatomique de la tige et des feuilles, et dont j'ai fait mention plus haut. — Quant au Lepidozamia de Regel, dès 1862 je l'avais fait connaitre comme espéce de Macrozamia, de sorte que ce genre doit étre entiérement supprimé. Dans la détermination des espéces du genre Zamia, et l'on peut dire de toutes les Cycadées, on rencontre des diffieultés assez sérieuses. Rarement on est embarrassé de distinguer le genre, méme quand il s'agit d'exemplaires stériles. Mais l'éspéce ne s'offre ordinairement à nous que dans un seul exemplaire, et des différences d'âge, ainsi que des modifications individuelles assez notables, viennent compliquer l'appréciation. Il est à noter en effet que chez les Cycadées les caractéres individuels s'accusent telle- ment, que des pieds de la méme espéce, parvenus au méme àge, montrent encore des différences manifestes. Des exemplaires complets, avec tige et feuilles, ne se trouvent en général que dans les jardins botaniques, tandis que les exemplaires sauvages ne sont représentés dans les herbiers que par leurs feuilles, et quelquefois seulement par leurs cônes, Les Cycadées éprouvent aussi des changements frappants par la culture. Pour s’en convaincre, on n'a qu'à comparer, par exemple, des pieds différents de Zamia integrifolia dans les jardins botaniques. En regardant la figure du Botanical Magazine (tab. 1850) comme l'image du type vrai et invariable de l'espèce, on serait conduit à édifier toute une série d'espéces distinctes. Le Cycas revoluta existe dans nos jardins avec des pétioles tantôt longs, tantôt courts, avec des folioles longues ou courtes, rapprochées ou distantes, étroites et plus ou moins enroulées, ou larges et planes. Les folioles du Cycas Rum- phii et des espèces voisines deviennent d'autant plus étroites que la température est plus basse. Le Cycas siamensis développe dans nos serres des feuilles qui différent, sous une foule de rapports, de celles que portaient les mémes exemplaires lors de leur intro- duction de Siam en Europe. Ces variations, toutefois, ne dépendent pas uniquement des influences extérieures, elles sont aussi en partie individuelles. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 359 Dans quelques groupes, ces difficultés se font sentir à un très- - haut degré; en ce qui concerne le genre Zamia, ce sont les petites espèces à folioles étroites (angustifolia, Yatesii, stricta, etc.), qui, déjà très-semblables entre elles, varient considérablement, suivant l’âge, la culture, ete. Le nombre des folioles, par exemple, aug- mente continuellement avec l’âge, et leur longueur ainsi que leurs nervures subissent des changements remarquables. — Des exem- plaires recus récemment de plusieurs jardins belges m'ont permis de faire à ce sujet quelques observations, que je vais faire con- naitre en méme temps que la description d'une espéce nouvelle. Zamia Y atesii. Juvenilis sed jam fructifera profert folia petiolis elongatis, lamina brevi dense foliolata, foliolis utrinque v. c. 10; adultior foliis ratione laminæ brevius (3 ped.) petiolatis, lamina longiore (4 $ pedali), foliolis densis vel distantioribus 15-22 utrinque, usque 7 + poll. longis, 2-7-nerviis. Compage foliolo- rum flaccidiore iisque apice pauci-serratis cæterum inter affines distincta, cum Z. angustifolia Jaco. quatenus ex ejus icone et exemplari auth. a me antea explorato constat, haud conjungi posse videtur. Zamia angustissima. Exemplaris proveetioris folia hic descri- bam : petioli ima basi valde dilatati cæterum subsemiteretes, 3-4 $ poll. longi; rhachis pedalis vel longior, foliolis utrinque 24-32 subæquilongis, 6 1 —8 poll. longis, rhachi antice planiusculæ insertis, inferioribus oppositis, superioribus fere vel omnino alter- nis, basi parum angustatis, versus apicem pedetentim atlenuatis, in apicem integerrimum extremo subteretiuseulum acutum lermi- nalis, in universum valde augustatis, vix 4 lin. latis, marginibus leviter inerassatis et subrevolutis, supra in vivo planis vel levier convexis, subtus nervis prominulis 3, quorum medius centricus vel leviter excentricus, passim subquinquenerviis, laterali nervo tum utrinque sub margine recondito ; siccatorum nervi Supra dis- tinctiores evadunt et hac in re ex ælale et compage differentiae Observantur. — Hæc Z. stricte certe perquam affinis, apice 360 NOUVEAUX MATÉRIAUX -foliolorum integerrimo in his provectioribus eliam ila observato ab ea constanter differe videtur. — Probabiliter hue pertinet Z. multifoliata A. DC. Prodr., l. c. p. 545. Sous le nom de Zamia Potemkini, ou trouve depuis quelque temps une espèce dont je n'ai vu que des exemplaires jeunes, lesquels pourraient peut-étre appartenir au Z. Loddigesii. Truncus ellipsoideus, perulis e basi lata abrupte lanceolatis cuspidatis ; petiolus aculeatus ; foliola elliptico-oblonga, superiora et foliorum aliorum magis lanceolata, ab + longitudinis ab apice inde serrulata, utrinque attenuata. Zamia floridana A. DC., l. c., p. 54h, est le vrai Z. pumila de Linné. Pursh l'avait trouvé dans la Floride : « Z. integrifolia »; des échantillons recueillis plus tard par M. Torrey, dans le même pays, wont été communiqués par M. Asa Gray, et c'est de la même source que provient l'espèce décrite par M. De Candolle. Dans sa Flora Americæ sept., II, p. 648, Pursh dit : « Dans la Floride orientale, cette espèce ne se trouve qu'en Floride, car toutes les recherches que j'ai faites pour la découvrir en Géorgie sont restées sans succès. » — Or M. De Candolle cite, au sujet du Z. pumila : « Florida (Torrey) »; et il est évident que, dans les deux cas, il s'agit de la méme plante. Zamia V'erschaffeltii, n. sp. Petioli aculeati teretiusculi apice tetragoni; rhachis dorso convexa antice bifacialis; foliola pauci- juga basi lata rhachi antice inserta (basibus oppositorum prorsus contiguis) lato-oblongove-laneeolata sensim acuminata, basi nune supra nune infra eonvexiora, in margine superiore rectiore ad ; ab apice, in inferiore ad i spinoso-serrulata, coriacea, lucida, nervis 30-55 simplicibus paucioribusque bifidis pellucidis utrinque. prominulis striulata, A Z. muricata differt : foliolis crassioribus, ratione folii majoribus, basi lata magis in antica rhacheos facie quam in lateribus insertis (ita ut, ubi opposita sunt foliola, insertiones plane sint contigua), supra basin POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 361 vix conslrictis, per totam longitudinem magis æquilatis nec ad formam ellipticam tendentibus, nervis utrinque prominentibus striatis, petioli dense, aculeati forma, denique patria. — Plante adultioris truncus sub- conicus semipedum altus, inferne 1 pedis crassus, desquamatus. Folia pauca tantum adsunt, Petiolus proprius 10-14 poll. longus ex olivaceo pallide fusculus, aculeis teretiusculus tenuibus apice pallidis patentibus vel leviter decurvis, rectis vel leviter arcuatis, presertim in parte £ infe- riore petioli confertis armatus, ima basi substipulaceo-dilatatus, cæterum præter supremam partem obtuso-tetragonam teretiusculus, pennam olorinam crassus. Æhachis tenuior inter suprema foliola in apiculum mucroniformem rigidum acutum excurrens, dorso convexa, antice bifa- cialis, acie obtusa interjecta, ubique inermis, 1 pedem longa, sed proba- biliter etiam longior, viridis. Foliola fere opposita vel supposita vel fere alterna, sed propter insertionem latam et antice sitam opposita contigua, 5-juga vel jugis paullo numerosioribus, crasse coriacea, sed flexibilia, supra saturate viridia lucida, subtus pallide gramineo-viridia, marginibus levibus leviter incurva, supra basin insertionis 5 pollicem perpendicu- lariter latam non nisi leviter augustata, æquilato-lanceolata sursum sensim angustata in acumen acutum, serraturis versus apicem pedetentim confertioribus demum confertissimis, recta vel læviter falcata, basi nunc supera nunc infera convexiore, in universum margine superiore rectiore, inferiore (nec constanter) leviter convexiore, nervis in medio foliolo 30-35, aliquibus, et infra 1 folioli longitudinem, bifidis striulata, 9-12 poll. longa, 4 4 -4 3 vulgo paullo infra medium lata. Ex imperio Mexicano introduxit A. Verschaffelt, qui in Catalogis Z. fuscam latifoliam dixit. Système. D’après les principes aujourd’hui admis, le groupement des genres suivant leurs affinités mutuelles repose sur les caractères morphologiques, estimés selon leur valeur relative. Dans le cas présent, il est impossible de prendre en considération l'élément paléontologique, l'affinité d'après la généalogie, vu que nous ne connaissons pas suffisamment les relations des Cycadées de la période actuelle avec celles des époques précédentes. M. A. De Candolle a fait à la classification que j'avais suivie dans le Prodromus syst. Cycad. quelques modifications, qui, tout en paraissant de peu d'importance au premier abord, sont pour- 362 NOUVEAUX MATÉRIAUX tant le résultat d’une appréciation des caractères à laquelle je ne puis me rallier. — Ce n’est peut-être qu'un changement superflu d'avoir remplacé le nom de ma première tribu, Cycadinæ, par celui de « Cycadeæ » (pour la famille entière, c’est le terme « Cycadaceæ » qui a été choisi).—Mais il en est autrement lorsque le savant auteur réunit mes 2° et 3* tribus, Stangerieæ et En- cephalarteæ, en une seule « Encephalarteæ » , qu'il partage ensuite en deux sous-tribus (« Stangerieæ et Encephalarteæ »). La diffé- rence entre ces deux groupes est si essentielle, que j'applaudirais plutót à un changement destiné à marquer une opposition plus tranchée, qu'au changement en sens inverse dont il est ici ques- tion. — Placer le genre Dioon dans la tribu des Encephalarteæ me parait un classement trés-inexact, tant à cause de l'insertion des folioles, laquelle est plutót articulée que non articulée, qu'à cause de la forme des androphylles, qui sont construits d'aprés le type de plusieurs espèces de Zamia (par exemple des Z. Lindleyt, Brongniartii, etc.). Il faut ajouter à cela le mode différent de croissance des tiges et l'absence des interruptions caractéristiques dans la couche du cambium, par laquelle toutes les Cycadées américaines se distinguent des Encephalartee, et dont j'ai fait mention dans la cinquième partie de ces Matériaux. Il en est de méme des cellules spéciales, semblables à des cellules libériennes, de l'épiderme des feuilles, lesquelles sont propres aux genres américains. eccl Je fais suivre ici un tableau de toutes les Cycadées, rangées d’après les affinités naturelles. Ord. CYCADEZÆ, Trib. I. CYCADINÆ. I. Cycas Liny. § 1. Ovulis tomentosis emersis. 1. C. revoluta Tauns. — Ludens : « planifolia, f brevifrons, y inermis (C. inermis Mio. in Cat. Hort, Amstel. excl. syn. Lour.). > — E 0e e Fo, 15. DU mov oM on ~ [e 2! — S ONUMoE CENTUM M POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES, 8 2. Ovulis glabris; carpophylli marginibus basi immersis. a. Petiolo lateribus spinuloso. . siamensis Mig. . dilatata GRIFF. . Jenkinsiana GRIFF. . pectinata Ham., cum priced. ultro conferenda. . circinalis LINN. . media R. Dn. . angulata R. Bn. . macrocarpa GRIFF. . gracilis MiQ. . Sphærica Roxas. . Rumphii Mio. . Thouarsii R. Bn. . Riuminiana Hort. Mosov. Dubiæ, steriles, supra (in parte J) enumeratæ hic omissæ, e CREME) Co CO CAUCIEN CA CIC b. Petiolo inermi. C. Armstrongii Mt. Trib, IL. STANGERIEÆ. I. Stangeria Ta. Moore. . St. paradoxa EJ3Usp. Trib. III. ENCEPHALARTEÆ,. HI. Macrozamia Mia. 81. Genuinæ, M. Fraseri Mio. M. Miquelii Fr. MUELL. . M. spiralis MQ. M. Macdonelli F. MueLL. . M. Oidfieldii Mio. . M. Macleayi Mio. $2. Parazamia Mio. . M. Pauli Guilielmi Hitt et F. Mur. S $. Lepidozamia Mio. . M. Peroffskyana Mio. 363 364 »nostE Ej E E p Et 11. E. 12. E. 1. D. 1. C. 1 G 3. C. NOUVEAUX MATÉRIAUX IV. Bowenia Hoox. fil. , Spectabilis E3usp. V. Encephalartos Leu. 8 1. Foliolis linearibus. . cycadifolius LEBM. . pungens Lemm. . tridentatus LEHM. § 2, Foliolis lanceolatis. . elongatus LEHM. . Lehmanni EckL. . longifolius Len. . lanuginosus LEHM. . caffer Mio. $ 3. Foliolis ellipticis oblongisve, utplurimum utroque margine spinulose dentatis. . E. villosus LEMAIRE. 10. E. Altensteinii Lenm. — £ semidentatus, — y eriocephalus. $ 4. Foliolis latis glaucis praesertim margine inferiore lobato- dentatis. ' horridus Leg. — (? Hallianus, — y aquifolius. latifrons LEnw. Trib. IV. ZAMIEÆ. VI. Dioon Livne. edule LiNpL, — 6 imbricatum, — y angustitolium. VII. Ceratozamia AD. BRONGN. $ 1. Genuinæ, petiolis aculeatis, foliolis præsertim juvenilium latiusculis. mexicana A. BRONGN. — Pro setate valde diversa, Miqueliana H. WENDL. 8 2. Species petiolo inermi foliolis lineari-angustis insignis. Kuesteriana REGEL. POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 365 VIII. Zamia Linn., excl. sp. 8 1. Petiolis aculeatis, foliolis magnis. a. glabris. 4. Z. Skinneri Warcz. 2. Z. muricata WILLD. 3. Z. Loddigesii Mio. b. subtus furfuraceis, lh. Z. furfuracea Arr. c. multijugis angustis. 5. Z. Lindleyi Warez. 6. Z. spartea A. DC. Prodr. § 2. Petiolis inermibus. a. Foliolis latis vel latiusculis. + apice obtuso irregulariter serrulatis. 7. Z. integrifolia Air. 8. Z. debilis Wiin. 9, Z. media Liny. 10. Z. pumila Linn. ++ apice obtuso vel acuto aut acuminato magis distincte serrulatis, serra turis quandoque et in margines descendentibus. 11. Z. Pœppigiana Manr. et Bicu. 12. Z. Fischeri MiQ. 13. Z. Kickxii MIQ. 44. Z. Ottonis Mio. 15. Z. pygmæa Sms. b. Foliolis lanceolatis. + integerrimis, 16. Z. calocoma Mio. 17. Z. pseudoparasitica YATES. ++ serrulatis. 18. Z. Brongniartii WEDD. 19. Z. tenuis WiLLD. 366 ` NOUVEAUX MATÉRIAUX c. Foliolis anguste linearibus. 20. Z. Yatesii Mio. 21. Z. angustifolia Jaco. 22. Z. stricta Mio. 23. Z. angustissima MiQ. Le nombre total des espèces aujourd'hui connues, et distribuées en huit genres, s'élève donc à : Rss... à Cycas. . ....... 15 |Somme des espèces vivantes : 64, dont : Encephalartos. . .. . 12 Macrozamia. . .. .. s|. d4Amérique.. .. .. . 4. - 21 Ceratozamia. . . . . . 3 Afrique (A)... .:.. 15 Dion > 99 LE 4 ME 4t 11 Die | 1 Nouvelle-Hollande. . ... . 43 SlahgNA S s ds 1 En comparant cette classification avec le tableau donné dans le Prodromus DC., on remarque plusieurs différences, dont quelques- unes ont déjà été signalées ci-dessus ou bien sont suffisamment intelligibles d'elles-mémes; mais il y en a d'autres, au sujet des- quelles je veux donner quelques mots d'explication, pour autant qu'elles ont rapport à la synonymie ou à la nomenclature, ou qu'elles sont de nature purement systématique. Je n'entre dans aucun détail morphologique ou anatomique, ces sujets n'étant pas traités dans le Prodromus DC. Cycas celebica Mio. , Commentar. phytogr., p.126, fait partie des synonymes de C. Rumphii. Il en est de méme de C. circinalis B javana. — C. Thouarsii R. Br. cst regardé comme douteux par M. DC. Mais il y a d'autant moins lieu de supposer que Du Petit-Thouars n'aurait vu à Madagascar que des exemplaires , cultivés, que l’on a trouvé aussi un Cycas à lêle Maurice, proba- blement le méme que celui qui est indubitablement indigène aux (4) Sans Cycas. (2) Y compris le Cycas Thouarsii, POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DES CYCADÉES. 367 fles Comores. La figure que Du Petit-Thouars a donnée du carpo- phylle fait connaitre cette partie comme si bien caractérisée, si différente de ce qu'elle est dans toutes les autres espèces, que, à moins de soupçonner cet auteur d'une inexactitude grossière, il n'y a pas de motifs de rejeter le C. T'houarsii de R. Brown. Le C. inermis décrit par Loureiro doit, d'aprés la communica- tion de M. Caruthers, relative à l'exemplaire stérile du British Museum, disparaitre comme espéce, ainsi que M. A. De Candolle avait eu la bonlé de me le faire savoir. De l Encephalartos longifolius, il faut exclure les deux variétés que j'y avais rapportées; la varietas Hookeri DC. est le vrai représentant de l'espèce. — A l'E. caffer appartient, non comme variété, mais comme simple synonyme, l'E. brachyphyllus. Dioon strobilaceum est le même que D. edule. Le nom de Zamia Chigua Sex. doit, en toute justice, s’effa- cer devant celui de Z. Lindleyi. — Z. spartea DC. est une des rares Cycadées que je n'ai vu ni à l'état vivant, ni à l'état dessé- ché; mais, d'aprés la description détaillée, je la regarde comme une espèce bien distincte. — Z. latifolia Lopo., dont je n'ai vu. que des folioles et dont la plante mère a disparu, n est pas, suivant toute probabilité, une espèce, mais un jeune état du Z. furfuracea. — Z. mexicana Mig., adopté par DC., est une des jeunes formes de l'espéce si variable Z. Loddigesii. — Z. Galeotti De Vriese n'est autre chose que le Ceratozamia meæicana Bnowcx. Les espèces de Ceratozamia que j'avais admises antérieurement sont placées par M. A. DC. parmi les espèces douteuses. Comme les caractères que j'avais mentionnés ne se sont pas montrés con- stants, j'ai ramené ces espèces au C. mexicana. Par rapport aux deux autres espèces, elles offrent de grandes différences. Il reste d'ailleurs toujours incertain si la connaissance des organes de la fructification ne conduirait pas à distinguer un plus grand nombre d'espèces: SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS Extrait des procès-verbaux. SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1868. Le Président annonce la présentation de quatre membres nou- veaux : MM. D. Branoza, professeur à l’université de Jassy. F. HéniNco, préparateur au Muséum. J. Poisson, id. E. Tisos, étudiant en médecine. M. E. Mussar. — Sur le genre Cupularia Gren. et Gopr. — L'éta- blissement de ce genre aux dépens de quelques espèces fran- çaises du genre Znula repose sur une erreur d'observation. Les plantes dont il est question n'ont pas le fruit couronné d'une dou- ble aigrette, comme l'admettent les auteurs de la Flore de France, mais bien d'une aigrette simple. Chacun des poils de cette aigrette se monire terminé à sa base par une sorte de renflement gib- beux, au niveau duquel il se rompt facilement à la maturité du fruit. Celui-ci reste alors surmonté d'une sorte de cupule fortement crénelée, qui a pu paraître indépendante de l'ai- grette plumeuse, mais qui n'en est en réalité que la base. Le genre Cupularia parait, en conséquence, destiné à disparaitre de la nomenclature. M. E. Bureau. — Sur les fruits du Crescentia Cujete. — Ces fruits, mûrs et frais, arrivés ce jour méme du Brésil, sont en parfait état de conservation. Le groupe des Crescentices est actuellement, selon l'auteur, un mélange de types dont les uns sont des Bignoniaeées, dont les autres doivent être réparlis entre plusieurs familles voisines. M. A. BouncEois, — Sur le développement du Radis. — Le SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS, 369 Radis offre une particularité singulière, résultant de la présence, à sa partie supérieure, de deux sortes d'oreillettes descendantes, dont-on a expliqué l'origine de diverses manières, et auxquelles Gaudichaud, qui pensait qu'elles provenaient de la couche externe de la tigelle, déchirée par le grossissement des parties sous-ja- centes, donnait le nom de gafne cotylédonaire. L'étude histogénique du Radis, depuis le commencement de sa germination jusqu'à l’âge adulte, a amené l'auteur aux conclusions suivantes : Au-dessous des cotylédons, la couche des cellules corticales acquiert une grande épaisseur. Dans la zone moyenne de celte épaisseur, les cellules deviennent de plus en plus grandes, comme plus disten- dues, et plus lâches ; elles finissent par se flétrir. Elles détermi- nent ainsi la séparation complète de l’écorce en deux couches : une, qui entoure le bois, et une extérieure, qui enveloppe la partie hypocotylée de la tige et une plus ou moins grande hauteur de la racine. Celte séparation de la couche externe n'est pas d'abord visible à l'extérieur; mais la racine, s'allongeant, sort bientót de son étui qui ne croît plus, et, en grossissant, elle le déchire en deux sortes d'oreillettes qui se flétrissent de bas en haut. Le Radis a donc une coléorhize, analogue à celle des Monocotylédones, mais de formation plus tardive. Celte racine semble acquérir l'aspect tubéroide par suite, exclusivement, du développement considé- rable de son tissu celiulaire. On voit facilement, sur les coupes, que les faisceaux fibro-vasculaires sont devenus relativement rares et dissociés, à mesure que les cellules sont devenues plus nom- breuses et plus grosses. Elles ne se remplissent pas d'ailleurs de fécule, mais d'un liquide âcre, facile à en exprimer, et qu'on ne retrouve plus quand ces cellules ont disparu. SÉANCE DU 13 JANVIER 1869, La Société procéde au vote pour le renouvellement du Bureau et du Conseil d'administration. Sont élus à la majorité des voix : MM. BarLtos, président. Mussar, secrétaire-(résorier. ix. (Décembre 1870.) 24 370 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. MM. Ramey, = BocoUILLON, MARCHAND, BRANDZA, membres du Conseil. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1869. M. E. Mussar. — Observations sur l'aigrelte des Composées. — L'étude de la structure anatomique et des développements de l'aigrette des Inula, Pulicaria, etc., porte l’auteur à mettre en doute la nature calieinale de cet organe. M. H. Bacon. — Absorption de l'eau par les feuilles. — Exposé d'expériences diverses tendant à démontrer que celle absorption se produit, dans certains cas, en quantité suffisante pour empécher la mort des parties. SÉANCE DU 10 MARS 1869. M. A. Bourcgois. — Sur l'ordre et le lieu d'apparition des fais- ceaux vasculaires dans la graine en germination, — Comme des graines mutilées auraient vite pourri dans la terre, elles ont été placées dans le pétiole renflé du Pontederia crassipes. Les graines employées étaient celles du Haricot, qui ne renferment pas de trachées quand elles n'ont pas commencé à germer. A' Une graine de Haricot, dépouillée seulement de ses deux enveloppes, a bien germé : les deux premiers faisceaux de trachées se trouvaient à l'insertion des cotylédons; leur moitié supérieure dans la base du cotylédon, leur moitié inférieure dans la zone de cambium de l'axe, lequel cambium se continue avec celui des colylédons. : 2° Les cotylédons, détachés, sont seuls placés dans le Pontederia. On n'y trouve jamais de trachées, bien que ces cotylédons volu- mineux renferment, à la place où seront les nervures, des filets de matière amorphe, analogue au cambium de la zone généra- trice de l'axe. : SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS, 371 3' On place dans les mêmes conditions le jeune axe avec sa gemmule seule; la base des cotylédons a été enlevée compléte- ment. Dans ce cas la plantule ne vit pas plus de deux jours ; mais cela suffit pour y voir naître une trachée ou deux, accolées; leur partie inférieure, qui est la plus longue, située dans la zone de cambium de l'axe; leur partie supérieure pénétre un peu dans la base du pétiole de la première feuille de la gemmule. Donc : I. Pour qu'il se formàt une trachée, il a fallu à la fois la présence de l'axe et celle d'une feuille cotylédonaire ou d'une feuille de la gemmule. lI. Le premier faisceau trachéen s'est toujours montré, en partie dans la zone génératrice de l'axe, et en partie dans la base d'un cotylédon ou d'une feuille de la gemmule ; c’est-à-dire à len- droit où le cambium de l'axe se continue avec le cambium d'un appendice. M. L. Neumann. — Végétation aquatique d’un Livistona aus- tralis. — Placé dans l’eau, où il développa de nombreuses racines adventives, ce Palmier, habitué graduellement à ce milieu, tandis qu'on le eultive ordinairement dans des lieux secs, a pris un énorme développement. M. E. Ramey. — Sommeil des cotylédons des Légumineuses. — Dans le Mimosa pudica, le Glianthus Dampieri, etc. , les cotylé- dons, à peu prés horizontaux pendant le jour, se relévent le soir de manière à se rapprocher beaucoup de la verticale. M. Baillon a fait remarquer que cette direction est celle que prennent pendant . le sommeil les feuilles du Portulaca oleracea. SÉANCE DU 14 AVRIL 1869. M. A. BouncEois. — Sur la végétation d’un Saule creux. — Dans un point où le tronc était réduit à l'écorce, un bourgeon adventif s'était développé extérieurement en un rameau feuillé. Celui-ci, aprés avoir traversé l'écorce, descendait verticalement 372 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. jusqu’au fond de la cavité où il avait émis de nombreuses racines fixées dans la terre accumulée à ce niveau. M. H. BocquiLLox. — Développement du | gynécée dans la Pa- riétaire el la Rhubarbe. — Le développement organique et anato- mique démontre que les faisceaux fibro-vasculaires du carpelle sont, dés leur naissance, complétement distincts de ceux qui tiennent au hile. Des observations faites sur les pistils les plus différents montrent que toujours les faisceaux fibro-vaseulaires des carpelles naissent et restent parfaitement distincts de ceux du réceptacle floral qui, à l’âge adulte, semblent se continuer dans les ovules. M. L. Marcnann. — Organogénie de l'ocrea des Polygonées. — Cet organe ne commence pas par deux mamelons latéraux, comme cela aurait lieu si l'on avait affaire à deux stipules, mais bien par un bourrelet circulaire dés le début. SÉANCE DU 9 JUIN 1869. M. D. Brannza. — Sur l'anatomie du Menyanthes. — Dans le rhizome, il y a, entre l'écorce proprement dite et le bois, une cou- che épaisse d'un parenchyme particulier, à rangées de cellules cir- conserivant de grandes lacunes de forme variable. Ce parenchyme communique avec la moelle par des trainées cellulaires. Dans ces cellules, il y a des granules et des masses protoplasmiques. Les faisceaux fibro-vaseulaires comprennent des vaisseaux scalari- formes. | M. H. Burton. — Sur certaines fleurs hermaphrodites du Co- rylus Avellana. — Outre les fleurs mâles dont l'épanouissement a lieu en hiver et qui sont flétries depuis longtemps quand les fleurs femelles renferment des ovules, l'auteur a constaté cette année, aux mois de mai et de juin, qu'il y a cà el là des fleurs anormales à gynécée déjà bien développé, et qui portent sur l'ovaire une petite SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 373 étamine à anthére normale, pleine de pollen. Celui-ci servirait-il, à celte époque, à la fécondation ? SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1870. La Société procède au renouvellement de son Bureau et de son Conseil d'administration. Sont nommés à la majorité des suffrages exprimés : MM. Bacon, président, Mussar, secrétaire-trésorier. Ramey, BocQuILLoN, BUREAU, Poisson, membres du Conseil. M. H. Barron. — Sur la dissémination des noyaux du Dors- tenia Contrayerva. — Le fruit des Dorstenia est une drupe, comme celui de tant d'autres Artocarpées. Le mésocarpe de cette drupe, trés-mince sur les deux faces du fruit, s'épaissit sur les bords, et forme là une sorte de pince à branches très-élastiques, qui pressent sur l’endocarpe et le chassent avec élasticité à une dis- tance relativement considérable. Le Dorstenia projette donc, à la maturité, non ses graines, mais ses noyaux. M. Bureau. — Sur plusieurs genres peu connus d' Artocarpées de la Guyane. — Le Perebea guyanensis Aus. est la plante que M. Trécul a désignée sous le nom d'Olmedia ? grandifolia; et le Maquira guyanensis Aust. est identique avec le Perebea lauri- folia Tréc. Les genres Maquira et Perebea sont évidemment trés- voisins l'un de l'autre par leurs fleurs mâles réunies en nombre considérable (plus de cent) sur un réceptacle discoide et couvert en dessous de bractées imbriquées, assez semblable, par conséquent, au réceptacle des Composées ; par leurs fleurs femelles, groupées en nombre bien moindre sur un réceplacle analogue ; par leur stigmate à deux lobes ovales, très-courts, ete.; mais ils se distin- 374 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS, x guent très-bien par la situation de l'ovaire, qui est supère dans le Perebea et infère dans le Maquira. Nous voyons ici un caractère réputé du premier ordre perdre tellement de sa valeur, qu'il ne peut plus servir qu'à la distinction des genres. C'est, du reste, un fait général que le changement de valeur d'un méme caractère suivant les groupes naturels oü il se présente, et nous ne devons pas perdre l’occasion d'insister sur ce fait, parce qu'il ne nous parait pas que jusqu'iei on en ait suffisamment tenu compte dans les travaux taxinomiques. Tout prés du genre Perebea, on doit placer le genre JVoyera Tn£c. , dont le port est semblable, mais qui en diffère par les lobes du stigmate filiformes et par les ovaires profondément enfoncés dans des loges ereusées dans le tissu du réceptacle. Ce dernier genre est lui-méme trés-voisin du Castilloa de l'Amérique centrale, qui n'en différe guére que par les fleurs mâles réduites à des élamines entremélées de bractées, et par le périgone des fleurs femelles, qui est de forme pyramidale. SÉANCE DU 9 MARS 1870. M. H. Baston. — Sur les ovules des Cabombées. — Dans la plupart des ouvrages classiques, les Cabomba sont décrits comme ayant des ovules orthotropes. Personne ne se range donc, mais à tort, à l'opinion de M. Schleiden, qui, dans les Archives de Wieg- mann (IX, 250), a décrit et figuré comme anatropes les ovules du C. aquatica. Cela lient sans doute à ce que, dans cette plante, les ovules présentent assez souvent un état anormal particulier. Un ou deux ovules y demeurent parfois orthotropes ou à peu . près, suspendus, avec le micropyle en bas ; mais c'est là un arrêt de développement. Normalement, les ovules des Cabomba finissent toujours par étre anatropes, descendants, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors. Il en est de méme dans le Brasenia peltata. Dans ees plantes, la plupart des auteurs paraissent avoir pris pour le tégument séminal superficiel la couche interne du péri- carpe, c'est-à-dire un noyau qui enveloppe la graine; car le ' SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 375 fruit est, à proprement parler, drupacé, avec un mésocarpe peu charnu, et un endocarpe particulier autour de chaque semence. M. E. Bureau, — Sur quelques fruits de Bignoniacées, — M. Lévy, voyageur-naturaliste, actuellement au Nicaragua, vient d'envoyer quelques fruits peu connus de plantes de cette famille. L'un d'eux est celui du Callichlamys riparia. Yl a été décrit par M. Miquel, et il doit se trouver, par conséquent, au Musée de Leyde; mais il est bien possible qu'il n'y en ait pas ailleurs en Eu- rope. C'est une énorme capsule elliptique, aplatie et à valves li- gneuses parallèles à la cloison. Les graines sont nombreuses, grandes, plates et entourées d'une aile colorée fort large; elles sont disposées par un grand nombre de rangées de chaque cóté de la eloison. M. Lévy a envoyé, en méme temps que le fruit, le bois du Callichlamys : riparia, et ce bois, qui était jusqu'ici inconnu, présente des particularités fort curieuses. On y voit, sur de jeunes rameaux, quatre saillies intérieures de l'écorce, sem- blables à celles qu'on rencontre chez toutes les Bignoniacées pour- vues de cirrhes ; mais ici ces saillies n'augmentent ni de nombre, ni de volume en vieillissant ; sur une tige de 14 centimètres de diamètre, elles sont méme tout à fait oblitérées, et l'on remarque que l'excés d’accroissement de l'écorce, qui les produit, a fait place à un excès d'accroissement du bois ; car, autour de la masse ligneuse centrale sont disposés irréguliérement des faisceaux li- gneux périphériques trés-analogues à ceux qu'on rencontre dans la famille des Sapindacées. Cet ensemble de particularités anato- miques doit désormais faire partie des caracteres qui conslituent le genre Callichlamys. L'autre fruit appartientà un genre nouveau, particulier à l'Amérique centrale et dont les fleurs existent dans les collections recueillies par OErsted. Il est en forme de fuseau et à valves épaisses et cónvexes, comme celles des Adenocalymna; mais les graines sont aplaties et minces comme celles des Bignonia. M. H. Baiccon, — Sur l'organisation et les affinités des Salva- dorées. — Les Salvadorées ne sont pas des plantes à corolle 376 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. gamopétale ; mais quelquefois leurs pétales sont collés bords à bords, quoique primitivement indépendants. La polypétalie n’est aucunement déguisée dans les Monetia. L'Azima et l'Actegiton forment deux sous-genres du Monetia. Le genre Salvadora ne renferme, sans doute qu'une espèce à formes et à variétés nom- breuses. Le Dobera est encore mal connu et n'appartient peut-être pas au genre Salvadora. Les Salvadorées ne peuvent constituer qu'une tribu ou série dans la famille des Célastracées, Les épines des Monetia ne sont que des feuilles réduites à leur nervure mé- diane indurée. SÉANCE DU 13 AVRIL 1870. Le Président annonce la présentation de trois membres nou- veaux : MM. A. ne Sorann, président de la Société Linnéenne de Maine- el-Loire. Durazey, licencié és sciences naturelles, à Paris. VawpERCOLM, docteur en médecine, à Paris. M. E. Ramey. — Sur la végétation des Cuscutes, — Ces plantes sont généralement décrites comme vivaces et se reproduisant par bulbilles. L'auteur a vainement cherché ces propagules. Les expé- riences faites par lui sur les Cuscutes indigènes lui font penser qu'elles sont annuelles. Hl est inutile d'insister sur l'importance pratique de ce fait. M. P. Ascnerson. — Sur la pérennité des Cuscutes. — Les espéces exotiques cultivées dans les serres tempérées du Jardin de Berlin n'ont jamais été vivaces. Les espéces européennes, ob- servées à l’élat sauvage, aux environs de p sce se comportent absolument de méme. M. L. Neumans. — Sur la culture et les produits des Elæococca. — Ces plantes végétent trés-bien dans les serres tempérées de la Faculté de médecine; elles pourront être cultivées avec succès SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 371 en Algérie. Les graines donnent une huile concrète et un vernis siccatif excellent. Les semences ont donné 60 pour 400 d'huile. M. Dura, — Recherches anatomo — physiologiques sur le Chanvre. —1* L'embryon du Chanvre présente des trachées en voie de formation ou complétement développées. 2" Les matières nutritives contenues dans ses cellules, huile ou aleurone, subissent des modifications plus ou moins considé- rables, selon que les trachées sont plus ou moins développées. Done, dans la graine du Chanvre, l'aetion vitale n'est que ra- lentie et donne naissance à des phénoménes identiques avec ceux que produirait une germination lente. | 9' La structure des cotylédons prouve que l'accroissement de la feuille en épaisseur s'effectue grâce à une couche génératrice médiane dans laquelle les faisceaux fibro-vaseulaires des nervures se trouvent distribués, et qui produit des éléments nouveaux, aussi bien vers la face supérieure que vers la face inférieure de la feuille. M. H. Barton. — Sur le nouveau genre Rameya. — Genre de la famille des Ménispermacées, dont les fleurs sont incompléte- ment connues, mais sont remarquables parleur gynécée, qui, composé d'un nombre indéfini de earpelles réunis en capitule, donne au jeune fruit une grande ressemblance avec celui d'un Geum ou d'une Potentille. Dans une espèce (douteuse) du genre, la graine a pu être étudiée ; elle renferme un embryon dont un seul cotylédon prend tout son développement, l'autre étant réduit à une petite masse égale à peu prés à la radieule. Ce genre com- prend quelques espéces des iles orientales de l'Afrique tropicale, notamment de Madagascar. M. H. Barton. d Sur les ovules des Protéacées, — Ces ovules varient par leur nombre et leur direction. Lesuns sont orthotropes, etles autres analropes. Cependant on sait que, dans tous les cas, ils ont le mieropyle inférieur. Cette constance de direction s'expli- 378 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS que par l'évolution des ovules qui, alors qu'ils sont anatropes, ne peuvent pas être considérés comme s’élant réfléchis. La région chalazique seule s’est, dans ce cas, développée outre mesure. M. E. Mussar. — Sur la constitution physique et chimique de l'aleurone, — Le rôle physiologique de l'aleurone est encore peu connu, et de sa constitution chimique on ne sait, pour ainsi dire, qu'une chose, à savoir que c'est une substance dont les pro- priétés rappellent à la fois celles des matiéres ternaires et celles des eorps azotés. Un des premiers points à élucider dans son his- toire, c'est de savoir si l'aleurone est un corps bien défini, comme la fécule, ou bien un corps à composition variable. L'auteur n'a pas encore eu à sa disposition une quantité assez grande de sub- stance pour faire cette étude, mais ce qu'il a pu voir jusqu'à pré- sent lui permet de croire que l'aleurone n'est pas une individua- lité chimique. Il a pu constater, en effet, que les aleurones de diverses provenances laissent des quantités variables de cendres quand on les soumet à l'aetion de la ehaleur. SÉANCE DU 11 MAI 1870. M. E. Ramey. — Sur deux Graminées nouvelles pour la flore parisienne. — Ces deux plantes ont été trouvées, dans le cou- rant de l'été dernier, sur les pelouses ou dans les rochers des Buttes Chaumont. L'une est l Anthoxanthum Puelli, qui, étant annuel, a bien pu étre introduit avec les graines des gazons. La même hypothèse paraît moins admissible pour la seconde plante, l'Aira brigantiaca, qui est vivace et couvrait en abon- dance les pierres qui supportent le temple de la Sibylle. M. H. Baron. — Sur l'histologie des tiges de l'Anamirta Cocculus. — Avec l'organisation générale de celles des Ménisper- macées, ces tiges présentent : 4° parmi les fibres et les vaisseaux, des latieiféres à contenu laiteux abondant, formant de grandes trainées verticales; 2* une gaine interne pour chaque fais- SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 379 ceau primitif, laquelle fait suile aux rayons médullaires et est formée de longs éléments tubuleux, solides, pleins de matière verte ; 3° dans la moelle, un grand nombre de cellules scléreuses, disséminées dans le parenchyme normal, isolées ou rapprochées en masses sphéroidales, allongées ou fusiformes, à parois trés- dures, traversées par des canaux trés-nets, simples ou rameux. Ces cellules, si fréquentes parmi les Polycarpicées, se retrouvent dans les Menispermum et dans d'autres genres ; elles renferment un contenu particulier, finement granuleux, plus ou moins teinté; elles paraissent avoir seules conservé une vitalité évidente, alors que les cellules ordinaires de la moelle ne renferment plus guére que des gaz. M. E. Ramey. — Sur certaines fleurs doubles de l Anemone coronaria. — Dans cette nouvelle forme monstrueuse, non-seule- ment les parties de la fleur, mais celles de l'involuere ont subi la transformation pétaloide. Depuis quelques années, ces monstruo- silés se reproduisent par pattes dans les cultures. M. H. Barton. — Sur les deux genres Brandzeia et Vouaca- poua. — Le premier de ces genres est nouveau, voisin à la fois des C esalpinia et des Mimosées. Ses fleurs sont régulières et décandres. Les graines ont un albumen considérable, d'aspect cristallin et soluble dans l'eau. Le B. filicifolia, seule espèce con- nue, est un arbre de Madagascar. Le genre Vouacapoua d'Aublet n’est pas synonyme d'Andira. C'est un. type distinct de Cæsal- piniées, voisin du Batesia, à ovaire uniovulé et à fruit déhiscent. Cette plante se trouve souvent, dans les collections, parmi les Con- naracées, dont elle a le port et jusqu'à un certain point le fruit. M. E. Bureau. — Sur le genre Tanæcium. — L'auteur présente un fruit envoyé de la Martinique par M. Hahn : c'est celui d'une Bignoniacée jusqu'ici très-mal représentée dans les collections de Paris : le T'anecium crucigerum SEEM. (Bignonia crucigera L.). M. Miers a. parfaitement montré, dans les Annals and Mag. of SRG SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. natural History, ser. 3, t. VIII, p. 112, que le genre Tanccium doit être placé prés du genre Adenocalymna, avec lequel ila la plus grande analogie, et il en a donné une monographie excel- lente. Les trois espèces de Tanæcium mentionnées dans le Pro- dromus (IX, 245) appartiennent à trois familles différentes : le Tanecium albiflorum DC. fait seul réellement partie du genre et est une vraie Bignoniacée; le Tanœæcium parasiticum Sw. est un Schlegelia Mig., de la famille des Cyrtandracées, et le Tanæ- cium paniculatum Sies., est une Verbénacée. SÉANCE DU 8 JUIN 1870. M. H. BaiLLox. — Organogénie des feuilles du Sarracenia pur- purea. — Semblables au début aux feuilles normales, elles pré- sentent plus tard une dépression au sommet; cette dépression augmentant, la feuille devient une feuille peltée plus profonde que de coutume. L'opereule n'est qu'une découpure du limbe vers son sommet. La membrane qui tapisse intérieurement l'urne n'est autre chose que l'épiderme supérieur de la feuille. M. E. Ramey. — Sur une virescence de l'Agrostemma cœli Rosa. — Cette plante, cultivée de semis tous les ans, a présenté, dans une proportion toujours croissante, des faits de nanisme, puis de laciniures de pétales, enfin de virescence, avec stérilité com- pléte des organes sexuels. Aujourd'hui la plupart des individus n'ont plus de fleurs ; elles sont remplacées par des rameaux. Si les faits continuent à se produire dans la méme proportion, avant peu d'années il n'y aura plus un seul porte-graine. M. H. Barton. — Sur dés fleurs monstrueuses de Sassafras officinale. — Les Sassafras plantés au bois de Boulogne et qui, cette année, ont fleuri abondamment, portaient un grand nombre de fleurs affectées d'anomalies du gynécée. Dans les unes, la feuille carpellaire était ouverte et ne portait rien sur les bords ; mais, en face d'elle, un petit axe placé dans le fond de la fente SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 381 portait un ovule plus ou moins bien organisé. Conclusion : le pla- centa est indépendant de la feuille carpellaire. Dans un nombre au moins égal d'autres fleurs, le carpelle était béant ; mais un de ses bords supportait l'ovule, parfait ou rudimentaire. Conclusion : le placenta est de nature foliaire. Les monstruosités peuvent donc servir à démontrer deux opinions tont à fait opposées. M. DuraiLLy, — De la signification morphologique de la vrille de la Vigne vierge. — 4° Toute feuille située au nœud immédiate- ment supérieur à celui qui ne porte pas de vrille est constam- ment dépourvue de ses deux bourgeons axillaires. 2" Les vrilles sont disposées par systémes binaires alternant de chaque cóté de la tige. 3° Chacun de ces systèmes résulte de l’élongation, pro- portionnelle à celle de la tige, des deux bourgeons qui, norma- lement, devraient se trouver à l'aisselle de la feuille qui en est dépourvue. FIN DU TOME NEUVIÈME. ERRAT A. P. 149, ligne 3, au lieu de palliter, lisez pallide. P. 149, ligne 20, au lieu de pistillam, lisez pistillum. P. 213, ligne 13, au lieu de ScnzsEn, lisez ScanEpEn, P. 224, ligne 43, au lieu de Srenx, lisez SPERk, — P. 254, ligne 23, au lieu de æ-ovulé, lisez 2-ovulé, TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. - Planches, I. Organogénie florale des Santalacées. Fig. 4-24. Santalum album, — Fig. 22-30. Thesium humifusum. Il. Eupomatia. Fig. 4. E. Bennettii. — Fig. 2-5. E. laurina. ]lI. Fleurs monsirueuses. Fig. 4. Sassafras officinale, — Fig. 2. Prunus Amygdalus. : IV. Vouacapoua americana. V. Organogénie florale des Buettnériées. Fig. 1-6. Theobroma Cacao. — Fig. 7-33. Buetlneria gracilipes. VI. Brandzeia filicifolia. VII. Kalenicksenkia daviesioides. VIII et IX. Myosurandra moschata. X. Salvadorées, Fig. 4-3. Monetia (Aclegiton) sarmentosa, — Fig. 4-8. Salvadora persica. XI. Fig. 4. Rameya capitata, — Fig. 2. Triclisia subcordata. TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. I. Traité du développement de la fleur et du fruit. — Santalacées, . . 1 H. Recherches organogéniques sur les Eupomatia. . . . . . . . . . . 22 III. Nouveaux matériaux pour servir à la connaissance des Cycadées Gu par M. Mere eum n |. — 9 IV. Études sur l'herbier du Gabon du musée des colonies françaises DEL dou o6 e noxa Po. PET. + +, 74 V. Recherches sur les vaisseaux laticifères (suite), par M. A. Trécuz. . 81 VI. Sur un Chimonanthus à feuilles alternes. . . . . . . . . . . . . 106 VII. Singuliére composition de la nervure dorsale dans le Cananga odorata, par M. À: Gin. 5.7... VIII. Sur les graines du Bouchardatia . . .. . ... IX. ObservaBons surles Monimées, , . . . . . . . . . . . . . . . 111 X. Note sur les Ambavilles de l'ile de la Réunion, par M. E. J. Conpewox. 434 XI. Recherches sur les vaisseaux laticifères (suite), par M. A. Tnicu.. . 135 XII. Sheps oteo ROUE LAURE 0... . . . . . . rn . 446 XIII. Sur un Amandier à ovules anormaux, . .. . . . . . . . . . . 452 XIV. Nouveaux matériaux pour servir à la connaissance des Cycadées (suite), par M. Miquez, . . . . . CA UE. le hole rte 154 XV. Observations sur l'accroissement de la tige des végétaux pendant le jour et pendant la nuit, par M. Rauwennorr, . . . . . . . . . 181 XVI. Note sur les Storckiella . . .. ..,.. IBS ILUSSS. . 521 204 XVII. Sur le Vouacapou dela Guyane. . . ,. , . . . . .. 35... A06 XVII. Sur la symétrie des fleurs des Casses. . . . . . . . , . . . . 242 XIX. Sur les noms génériques de Légumineuses proposés par Schreber, 213 XX. Description du nouveau genre Brandzcia. : "dc V. Wo AF ow oc TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES, XXI. Sur un nouveau genre d'Anonacées, à fleurs diméres et unicarpellées. XXII. Sur la valeur du genre Hoffmanseggia. AR ~ XXIII. Sur une différence fondamentale entre l'organisation florale des Bauhiniées et celle des Amherstiées. . . . . . . . . Q6 XXIV. La doctrine de la Gymnospermie dans le régne végétal par M, G. Bem. . . oe med s vos M elqs XXV. Sur les Zuccagnia dela Flore du Chili. . . . . . . . .. pü XXVI Note sur le Pancota: Ws srl a . 2, LEE. atn sii XXVII. Observations sur les Légumineuses-Papilionacées. . . . . . . XXVIII. Sur les deux genres Potameia et Dilobeia de Du Petit-Thouars. XXIX, Sur l'organisation et les affinités du genre Pterostemon. . . . . XXX. Surun nouveau procédé d'extraction de l'aleurone, par M. E. Mussar. XXXI. Mémoire sur les ovules des Protéacées. . . . : i XXXII. Recherches anatomo- Me sur le Chanvre, par M. 6: Dunliy . , 378 cmt . + 252 4MÀ XXXIII. Recherches sur l'organisation et les affinités des Salvadorées. . r XXXIV. Observations sur les Légumineuses-Papilionacées (suite). . . . XXXV. Recherches sur le Ravensara. . . . . . . . . . . . .. € 2d XXXVI. Sur les genres Chasmanthera et Jateorhiza. . . . . . . . , + XXXVII, Organogénie florale des Cassytha. . . . . oe ee XXXVIII. Sur les affinités des Erylhrospermum. . . . . . . . . . XXXIX. Sur une Ménispermacée à carpelles nombreux. . . . . es- XL. Sur la dissémination des noyaux du Dorstenia Contrayerva, . . XLI. Études sur l'anatomie, la physiologie et le développement des tiges et des racines (suite). sedes? ex» s xu. vd dd XLII. Observations sur le Myosurandra, . . . . . . . . sc MAG XLIII. Sur le développement des feuilles des Sarracenia. se . . « . XLIV. Organogénie florale des Moringa. . . . $2 » ATL A XLV. Traité du mot de la fleur et du fruit (suite). — Buett- DOM. o o. oc cobra] s oo RE v tiha a XLVI. Nouveaux matériaux pour servir à l'histoire des Cycadées (suite), por M. MIQUEL. Lus i * 294€ «64 XLVII. Société Linnéenne de Dann. Extraits des procés-verbaux (suite). TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME. LE Agrostemma, 380, Bocoa, 237. Aira, 378. Bouchardatia, 109, Amygdalus, 152, Bowenia, 73, 364. Amylobacter, 134. Brandzeia, 215, 379: Anamirta, 378. Brasenia, 374. Anemone, 379. Bremontiera, 234. Anthoxanthum, 378. Brongniartia, 240. Apalatoa, 214. Buettneria, 349, Arthroclianthus, 296. Buettnériées, 336. Asagræa, 232, | Cabomba, 374. Atherosperma, 133. Callichlamys, 375. Berberis, 322, Calycanthus, 133. 384 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. Cananga, 107, Cannabis, 263, 377. Cassia, 212, Cassytha, 307.. Ceratozamia, 179, 364. Chamæmeles, 448. . Cbasmanthera, 305. Chimonanthus, 106, 133. Cissus, 381. o ah Clianthus, 371. Connarus, 151. Conocephalus, 99. Corylus, 372. Coublandia, 237. Coumarouna, 244. Crescentia, 368. Ctenodon, 236. Cupularia, 368. Cuscuta, 376, Cjcadées, 29, 154, 351, 362. Cycas, 44, 362. Dilobeia, 243. Dioon, 180, 364. Dorstenia, 348, 373. Doryphora, 133. . . Elæococca, 376. . . M WE Encephalartos, 59, 457, 364: Erythrospermum, 341. Eupomatia, 22, Exochorda, 149. Eysenhardtia, 239. Glossostemon, 346. Gomortega, 134. Gomphia, 75. Hedycarya, 133, Herrania, 340. Hoffmanseggia, 220. Hortonia, 133. Hubertia, 134. Inula, 370. Iodes, 146. Jateorhiza, 305. Kaleniczenkia, 297. Lasiopétalées, 341. Leontice, 320. Livistona, 374. Macrozamia, 64, 363. Maquira, 373. Menyanthes, 372. Mimosa, 371. Mollinedia, 133. Monetia, 289.: Monimia, 433. Moñimiacées, 1411. Moringa, 333. Musacées,. 84. . Myosurandra, 325. Myristica, 79. Ochna, 74. Ochnacées, 74. Palmeria, 133. Pancovia, 229. Parietaria, 372. Parinarium, 148. Perebea, 373. Peumus, 133. Phlebocalymna, 147. Poissonia, 295. Polygonées, 372. Potameia, 244. : Protéacées, 250, 377. Psoralea, 233, 294. Pterostemon, 245. Rameya, 313, 377. Raphanus, 348. 'Ravensara, 299. Rourea, 149, Rumex, 372, Salix, 371. Salvadora, 289. Salvadorées, 277, 375. ‘[Santulacées, 2. Santalum, 19. Sarracenia, 331, 380. Sassafras, 380. Siparuna, 433. Stangeria, 167, 363. Storckiella, 204. Tambourissa, 133, Tanæcium, 379. Theobroma, 338, 348. | Thesium, 20. Tounatea, 214, 238. Tricholobus, 150. Tridimeris, 218, Vouacapoua, 206, 379. Xanthocercis, 293. Zamia, 173, 365. Zuccagnia, 296. FIN DES TABLES, e te Paris; — Imprimerie de È} MARTINET, rue Mignon, 2 JH. Baillon et À Faguet del , P. Picart se. 1-21. Santalum album. 22.30. Thesium hurmfusum , Imp. A. Salmon — ee m M Lx Æ LS LES ESS Faguet del. Thiébault sc. 1. Eupomatia Bennetlii. — 2-5. E. laurina. PL IL Grabowski lith. Imp. B ecquet, Paris. FLEURS ANORMALES 4. de Sassafras , 2. d'Amandier. PL. IN lhiébanlt se. Faguet del. Vouacapoua americana, AUBL. BUETTNERIACEES ` PL. V. P. Picart sc. H. Baillon et 4 Faguet del . 1_6. Theobroma Cacao. 7-33. Buettnerta gracilipes. Imp. A Salmon Pr. NT Tbiébanlt se, A. Faguet del. Brandzera filicifolia. = Pi Fu. Pierre sc. Faguet del. Kaleniexenkia davtestoides Tarex Imp. À Salmon a Paris PL -YHt. Imp.B ecquet, Paris i Grabowski lith. Myo surandra moschata . Pr. IX. 7. Thiébault se y A. Faguet del. Myosurandra moschata. SALVADOREES. CThiébauilt se, Faguet del. Ps 1-3. Monetia (Actegiton) sarmentosa. — Fic. 4-8. Salvadora persica. Phe XI. MENISPERMACÉES 44 Muh i y Faguet del. Thiebault 4. Rameya capitata. — 2. Trielisia subcordata.